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Full text of "Oeuvres de Camille Desmoulins: recueillies et publiées d'après les textes originaux, augmentées ..."

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hr 1374. 33. &. 




HARVARD 
COLLEGE 
LIBRARY 




fÂMÎlLE DESMOE 



T rnuitii 
D'AP ES LES TEXTES ORIGINAUX 

ICIBlIITttS 

j-ÙB VBAOUKMTB indtlIT8, DE NOTES ST D'UN INDBX 



O'UIE tTUVE tlSfiSAPHIQUE ET LITTtiklIK 



m. JULES CL4RETIE 



TOME HECOND 



PARIS 



Wm' 



OEUVRES 



ILLE DESMOULINS 



I'«rlt. - liiipr. Vll^.VILLK vi CAPIOMONT, rue des Poitevins. 



ILLE DESMOULINS 



D'APRES LES TEXTES ORIGINAUX 

tCOMIITtlI 

Blaombnts inédits, db notes et a'vv indk 
■UNE ÉTUDE BIOfiflAPHIQUe ET LITTÊRAlHf 



M. JULES CLARETIE 



^^. 



TOME SECOND 



PARIS 

ARPENTIER ET C", LIBRAIRES-ÉDITEURS 

28, QUAI DU LOUVRE, 28 



r I37V- .33, 40 



HARVARD COLLEGE LIBRARY 

FROM THE AULARO COLLECTION 

6IVEN IN MEMORY OF 

ARCHIBALD CARY C00U06E 

OCTOBER I0| 1838 



C \* ^ 



DISCOURS DIVERS 



Camille Desmoulins, sccrCtairodu mitiiMùro ilu la ju^ 
an lendemain <1u 10 ao&t, avait i^l( i^lu députô à la 
iveutioD nationale pour le ilËparlemenl de PaHi '. 
iîlle ne devait briller comme orateur oi ii la Conveii- 
ni dans les clubs. Une eorlc de bi^^faietneot, dû plolât 
certain embarras qu'à une indrmit^^ l'empAchail 
jamais un personnage à la tribune. AubsI bien 
nail-i) essayé de demeurer journaliste tout en colraot 
à ia ConTeniion. Son cri personnel i^iait lonjonrs son 
fimeus : .1 )7wi\ mon fcriliiirc! 

Il avait fondii, en octobre 1792, avec Merlin de Thioa- 
ïille, un journal quatidim auquel, dît M. K, llalin', 
il continua le titre de sa première reuitle : Révolulions 
de France et de Brabant, seconde partie, par Camille 
Dcsaioulinsct Merlin de Tbionville, membres de la Con- 
vention (33 numéros in-8. Octobre à décembre 1792). Ce 
joamal réussit fort peu. Camille dut alors se contenter 
de sa situation à l'.Vssemblée, 

En qualilû de conventionnel, Dcsmoulins Écrivit plu- 
Iftt qu'il ne prononça ilcus Discours importants Jans la 

t. Voir il VAppnulice le tltil Je In joiirnéi' Ju lO mAl, Uci (lu 
PoTlifeville do LuriJe DïsiiiDiiIlns. 

2. Biilîograpliie de la prtiw ii^rioduiiir . 



'2 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

terrible question du procès de Louis XVI. Ce sont làj 
deux pièces historiques d'un intérêt capital et que noi 
recueillons à ce titre seul . — Je ferai remarquer Tétranj 
et curieuse note qui se trouve en tête du premier de ces] 
Discours : « Canaille^ populace, dit Camille Desmoulins, 
« nom dont appellent tous les jours le peuple la plupart] 
« de ceux qui aujourd'hui appellent hypocritement m 
a peuple. » Ces quelques lignes ne sont-elles pas encore] 
aujourd'hui d'une étonnante actualité? 

Disons tout de suite, pour ne point multiplier les noies i 
et explications, que Camille, votant la mort du roi, son*" 
leva des protestations dans la Convention même en s'é-- 
criant: « Je vote la mort trop tai^d peut-être pour riiou'^ 
neur de la Convention nationale, » Etait-ce là la froideur 
et le calme du juge? — C'était encore un de ces mol§ 
que rintempérance de Desmoulins devait lui faire re- 
gretter un jour. 

On a aussi publié de Camille Desmoulins les Discours 
suivants que nous ne pouvons donner, faute de place, 
dans l'édition présente : 

Discours sur la situation politique de la nation, 
à l'ouverture de la seconde session de l'Assemblée natio- 
nale, prononcé à la Société des amis de la Constitution^ 
dans la séance du 21 octobre, par Camille Desmoulins 
(avec cette épigraphe ; 

Contentas pimcis lectoribus. Hon. 

Moins l'Assemblée est grande et plus elle a d oreilles! 
(Paris, chez les marchands de nouveautés, 1791.) 

Société des afïiis de la Constitution séante aux Jaco- 
bins, à Paris. — Discours de Camille Desmoulins, no- 



DtSCOUIUi PIVKU». 

nsetl ^ânéral de la Commune, dan» la léaiicV' 
l'an IV de la liljcrW, suni.* situatiob i>b 
(Iiiipriaiû pur untro de la SgcïCtfi.] 
:Uié des Amii de la Conslilulion Bl^snte &ax JactH 
à Parti. — DlSCOUli?. BE CamII-LK ORSHOltt-ISS KOI 

que l'Asscinblâu doit iiruiiilro rolulivoineut à U 

irosiTiONDE QCEBttB aanoDcéepar le pouvoir esécnliri 

inoncé à la Suci^lâ lu 23 dOcenibrc 11^1 '. 

Discours us Cahillu Desmoulins, dôputô à la Coo- 

LlioD, sur ia DÉCBET un DANniasEMEni ne la vanilii 

D'OiiLËAifs, et sur la questluD ni l'Asaumlilâl 

l^e pouvait exclure de son sein PiriurPK-ËOALirfc^ 

itKDt du pouple (de riinprimorie !.. Palier, d| 

leFavniI, n" 5. i792). 

Itlg, dans ca diecoars, conclut ainsi : 

Je rappelle la Convention li ia reconnaissance, à h 

ce, ik rongeur cl à la cruinlo d'une ignominie i^tur- 

Belle si clic poursuivait Pliilippe-Egalité plus que n'a 

fait le traître Liifayetto; si, au lieu de leur cliàtimuni, 

elle préparait des jouissances à Cbaries IX et à sa Médi- 

cis; si elle rendait le jugement dont le seul projet a 

couvert d'inTamie le CliStelct. Je demande te rapportdu 

décret. » 

Camille a lougleraps passé pour l'ami du docdeCLar* 
Ires, le futur roi Louis-T'liilippe. 

Ï .... lin Chartres niùme Insnoré comme un IVÎtl-, 

' dit un alexandrin du temps en parlant de Camille. Lu 
VLTilé est i]ue le porlrailde IlesmouMiisest un des r^iro.-! 

I. Vcï. loleaii liireiiiOT, JIjvl^ UiifiaiSM-. Il,-i<iiir .lu 0,mi d- 



4 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

portraits de convcntionnels(avec, je crois, ceux dcFal 
d*Eglantine et de Barôre de Yieuzac, qui, dans sa vie 
lesse, adressait des versa Louis-Philîppe), que le fils 
Philippe-Egalité ait fait placer dans les galeries de V 
Failles lorsqu'il fonda ce Musée national. Mais ce né 
là, assure-t-on, qu'affaire de sympathie littéraire ^ 

Le discours de Desmoulins se termine par cet ext 
du procès-verbal : 

La Société a arrêté l'impression de ce discours^ o 
sa séance du i^ décembre 1792, ran premier de la Ri 
blique française : 

Dubois-Crancé, président^ député ; Sam 
vice-président ; Monestier, député dul 
de-Dôme; Sijas; J. Peyrou d'Hcr^ 
Coindre; Maure, député d'Yonne; ( 
nier de Saintes, député, secrétaire, 

1, Voy. à TAppcndice un extrait du ConstUutiomiel de 183- 



t 



DISCOURS 



LA SITUATION POLITIQDE HE LA NATION 



PflONONCË A LJl SOCUTË DES «MIS DE L« CONSTITUTION 

LUANS L* SÏANCt OU il O.liOBM 



'CAMILLE DESMOULINS 



CHEZ LES MAUCIIANDS DE XOljVEACTES 
)T01 



ÀVÎSAn^BIB 



BIBUNES 



i avoir concouru pomlont deux ans avec les 
is palrioles ù faire une grande expèiience sur 
ietoent dn peuple fmnçais. fatigué d'une lon- 
ralion, dticouragé parraccroissementscnsîblo 
urilitô nationale, el faisant réflexion h la fin 
î, sous Ponce-Pilate, de cclnï-lfi m^me ft qui il 
, do toucher du bout du doigt une orcillo pour 

entendre, j'avais n.'ssi^ dV'criro depuis Irais 
irsque, appelii à la place de secrétaire de la So- 
ai regardé ce choix comme une invitation S 

mon silence; et le nombre de prf-s de trois 
Spatés que j'ai vus parmi nous m"a fait croire 
pourrais le rompre utilement. Mais comme il 
lus facile de me taire que de ne point parier 
incbise et liberté, si cette liberté parait une 
à quelques personnes, je dois prévenir les Iri- 
ue ce sont mes idées que j'c\pose et non celles 
ociélé, ijui ne saumit être responsable des 
s inflividiicllesde ses membres. 



DISCOURS 



SITUATION POLITIQUE DE LA NATIOlfJ 



■tj à 11 UiiiU in àaii te k CniltUliti. ii 



PAR CAMILLE DESMOULINS 



Hadiiavei dit quelque part : « Si ua peuple accoa- 
lumé au joug vient à le briser, il resseuiliie à une 
Wle brûle, qui, échappée à travers champs, quelque 
sauvage qu'elle soil, ne manque pas de redevenir 
la proie de son maître ou du premier qui cherche 
à s'en emparer- » 

Si Machiavel désespérait ainsi qu'un peuple qui 
nait voulu la liberté et l'avait conquise pût en jouir 
longtemps, qu'eAl-il dit d'une nation dont un cncliaî- 
rBement de circonstances a plulât détaché les lers 
qu'elle ne les a brisés rlle-iiii'ine? Nous avons pu 
flierclier à persuader au peuple qu'il avait voulu <^lre 
libre, cl pour lui luire chi'rir lu llhcrlé ronnne son 
«iiU'iiHC, cl parce ijuc, pour une iialiou, se perstradci' 
'1 elle-même (luVlle avait voulu la lilicrlù, c'êlail 



10 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

commencer à la vouloir. Mais devant ce grand no 
brede législateurs qui m'écoutent, et, en présence 
médecins, ce n'est pas le moment de parler comme 
présence du malade, et il importe de ne rien di 
muler de son état pour vous mettre à la portée d' 
pliquer les remèdes les plus propres. Il m'est diffi 
d'être court en aussi beau sujet de parler, mai 
paraîtrai bien moins long si je ne suis point in 
rompu. 

Oui, messieurs, pour ceux qui, ainsi que moi, 
consacré depuis trois ans toutes leurs pensées ; 
Révolution, qui ont suivi celle qui s'est faite aux li 
où elle s'est faite, ce n'est point un paradoxe qu 
peuple ne la demandait point, qu'il n'est point 
au-devant de la liberté, mais qu'on l'y a cond 
L'après-dînée du i2 juillet, et mieux encore touti 
nuit suivante, j'ai été à la source de l'insurrectioii 
je l'ai bien observée. Les véritables patriotes se i 
servis des premiers instruments qui leur tombai 
sous la main, comme le ciel se servait d*Attila; e 
liberté avait alors, parmi ses restaurateurs, des h 
mes à qui il était facile, à l'aide du progrès de 1 
slruction et du ferment de la philosophie, de fi 
des révolutions qu'ils eussent faites dans des siè 
d'ignorance par la seule force de leur génie. Mai 
n'est pas temps encore de rendre gloire à tous cei 
qui il appartient, et de venger les machinistes de la 
volution de ce que j'appellerais l'ingratitude di 
nation, si la nation avait voulu ce nouvel ordre 
choses. Ce que vous ne devez pas perdre de vue p 
juger sainement notre état politique, c'est que, qi 
que obligation qu'on ait à ces fondateurs de hi libe 
l'impérilie et les lourdes méprises des aristocrates 
avaient si fort avancé les fondements qu'ils n'avai 



re-révoIution , au milieu des clameurs univer- 
ontrc ses brigandages, donnant à la nalion un 
e ralliement dans TAssemblée des notables; et 
* Brienne, sur une motion stupide dans la bou- 
Déprémesnil, le plus fougueux des aristocrates, 
Ltant les Ëtats-Généraux. Qui ne voit que cr 
us ces aristocrates qui ont conduit comme par 
Q à rinsurrection un peuple indiiïérent? Enfin, 
ît autre arc-boutant de Taristocralie, ce fou, ce 
do Coppct, qui, par la double représentation 
rs, avance si fort l'œuvre de la liberté dans un 
it où le Contrat Social était entre les mains de 
\ monde, qu'il laisse bien moins de peine aux 
et aux Robespierre à faire le reste qu'aux Cba- 
et aux Dandré à le défaire. Vous voyez, mes-" 
que la nation n'a été révolutionnaire que par . 
•coup, que le mouvement vers la liberté lui a 
?rimé par des aristocrates ; et je vous laisse à 
si, lorsque l'impulsion lui avait été donnée si 
ent sur un chemin frayé par les Mably et les 



12 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS 

(les travaux du législateur patriote qui veut • 
la Révolution. Les racines de notre liberté s 
craliques ; le peuple de Paris n'a été que Ti 
de la Révolution, Thistoire "nous dira quels 
les ingénieurs; et celui qui a ébloui tant d 
son mot favori : « Pour qu'un peuple soi 
suffît qu'il le veuille, » n'a eu si souvent à 
celle sentence, que parce que, plus à porté( 
sonne de savoir si Paris voulait la liberté 
expression de Normand il contentait tout 
et se montrait le général et de ceux qui vc 
liberté et de ceux qui ne la voulaient pas. 

Ce n'est point faire de notre Révolution 
lution à part, c'est, au contraire, la faire 
à presque toules les autres, que de dire q 
point le peuple qui Ta voulue, qui l'a faite 
c'est le petit nombre, deux ou trois ciloyei 
jl fait les révolutions. Un Pélopidas à Thèbes 
modius et un Aristogiton, ou un Tlirasibule è 
et comme le peuple parisien affamé, allani 
à Versailles celui qu'il appelait le Roui 
peuple romain ne se retire sur le mont Sacn 
se soustraire aux usures des marchands d 
quand son hôtel de la Force regorge d'un 
(IJpopulation détenue pour dettes. Partout 
sont affranchis par peu ; mais l'art du légis 
veut maintenir cet affranchissement est d' 
la multitude à maintenir l'ouvrage du peti 
C'est la marche que suivit l' Assemblée nati 
qu'elle fut environnée de dangers. Voye 
après l'insurrection du 14 juillet, ces repr 
depuis si avares envers la nation, s'empre 
l'intéresser à la Révolution par les prodige 
nuit du 4 août, et d'épuiser en un moment 



IiIRCOUU** UIVF.HS. 1 

'•boiulniifc sur toiilP lï-lendiit' df- l'empirp. De « 
loiD«nl, la conlro-i^volutioii ilrviiit imjiossilile. I<fl 
Bpoii«mc fui altorré, h loti» lesnlTorls (|irit pouvait 
lire pour so relfiver ne iJevaienl loiirnpr que conini 
iHHteie, rnirimf? il arriva ia nuit du S au 6 oclobre;: 
»iâ aussi, de ce moment où les tiieniMirs de l'Aisent- 
iie Dalionulc n'ont [jIux crnint lu vicloire dn (iespo-: 
isnie ot l'uni iL-nii vn Relire, ils ac %c sont plu» appll- 
flês qu'à fnire r^lroRnidor U Révolution; les Ioil«i 
n'ils avaient faitf^sen un jouroloA ilsavuifat onlucfi 
i dcspoti»mo, ils n'ont Fuit ensuite que comamn 
injEl-quatre mois à les d^fairo, ou du inoin-t h y mé- 
nger des di^fauts pour qu'il passât au travers; et il a 
ié facile à l'obserynleur attentif de reconoaUre qua 
tuâ ces minislériets, tous ces modérés, tous ci's H9, 
nis ces Feuillants, n'étaient que d'ambilit^us arislg- 
[Meg, qui, éloignèt) par leur naissance ou repoussé* 
ar une dîsgrftco des honneurs et des places aux- 
quelles ils aspiraient, n'avaient voulu (jue faire peur 
de la nation au despotisme, comme une mère fait 
peup du loup à son enfant afin de s'en faire cnressep, 

Mais qa'esl-il arrivé? Le peuple était accoutumé au \. 
jong. Pour le faire sortir de l'ornière de l'tiabilude " 
creusée par tant de siècles et où il était enfoncé si 
avant, il avait fallu le séduire par tous les charmes de 
la liberté et ne lui rien cacher de ses droits primitifs ; 
il avait fallu en rassembler sous un verre étroit et en 
oITrir à ses regards l'onivi'ante perspective, el la Décla- 
ration des droits avait été publiée et distribuée à 
vingt millions d'hommes. Or, celte Déclaralion des 
droits n'était autre chose que les principes que Dieu 
a gravés dans tous les cicurs, cl ayant à la fois forcis 
de loi décrétée et innée, ce fut une démence ini'once- 
vable dans les ambitieux meneurs de l'Assemblée, que 



Jl ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. I 

Tespoir de réussir dans leur projet, de n'en faire eftjl, 
suile qu'une simple préface de la Constitution qu'ÎHr 
contredisaient à leur fantaisie dans le corps del'ow^ 
vrage. Il était évident que, quoiqu'on fît une dépcMl 
royale en affiches et en journaux pour élever jis-» 
qu'aux nues ce corps d'ouvrage, quoiqu'il fût enchâsslj 
dans l'or et les pierreries, quoique ceux qui l'avaieM 
fait s'agenouillassent modestement devant leur chrfff 
d'œuvre et qu'il ne parût en public que porté procea^f 
sionnellement et aussi entouré de gardes et desuper-l 
stilion que l'Alcoran, il était évident, dis-je, que, ail 
l'ouvrage était contradictoire à son introduction, raft-j 
torité de l'ouvrage de Chapelier Biribi et de quelque)] 
hommes aussi décriés et corrompus ne résisterai 1 
pas longtemps à l'autorité d'une préface divine, d'un* I 
charte décrétée à la fois par Dieu et par les hommes, ; 
et à des principes que chacun trouvait au fond des^i 
conscience. 

Ajoutez que ces hommes corrompus ne Tétaient pas 
assez. Je m'explique. Mirabeau répétait souvent ceUiB 
maxime qu'il tenait de Machiavel , sur laquelle il 
parait avoir réglé sa conduite et dont il pourraitbien 
avoir été la dupe et la victime (car il y a exception 
à tout); il avait, dis-je, pour maxime, que le défaut 
des hommes est de nêtre ni assez bons ni assez méchants* 
Ainsi, par exemple, je dis que des hommes pour qui 
je ne trouve point d'expression qui rende toute l'hor- 
reur qu'ils m'inspirent, n'étaient point pourtant assez 
corrompus, qui, après avoir voté des remerciements 
pour le massacre de Nancy et celui du Champ-de- 
Mars, devenus tout à coup scrupuleux, s'écriaient qu( 
jusqu'à la dernière goutte de leur sang serait xcrséi 
plutôt que de souiïrir qu'il y eût en France des ducs 
cl cela, après avoir décrété, le moment d'avant, qu'i 



ê corrompue de la législature et Tonl forcée 
iver un peu au cours de l'opinion. De tout 
est résulté une Constitution destrurlive, il 
, de sa préface, mais qui n'a pas laissé d'em- 
• de cette préface tant de choses destructives 
némes, qu'en môme temps que, comme citoyen, 
3 à cette Constitution, comme citoven lihre do 
;ter mon opinion, et qui n'ai point renoncé à 
du sens commun, à la faculté de comparer les 
je dis que cette Constitution est inconstitu- - 
le, et je me moque du secrétaire Cérutli, ce 
eur Pangloss, qui propose gravement de la dé- 
par arrêt ou par un décret, la meilleure consti- 
possible; enlin, comme politique, je ne crains 
'en assigner le terme prochain. Je pense qu'elle 1 
posée d'élémenls.si destructeurs l'un de l'autre, ; 
)eul la comparer à une montagne de glaces qui 
assise sur le cratère d'un volcan. C'est une né- i 
que le brasier fasse fondre et se dissiper en 
les glaces, ou (jue les glaces éteignent le bra- 




16 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

siez du moins tenir prête la chaloupe pour le m 
du naufrage? Pour moi, je soutiens qu'il n'j 
deux sortes de gens qui, dans la révolution, aier 
un système possible : d'un côté, lesMaury etles M; 
de Tautre, les Pétion et les Robespierre. Qua 
modérés, je parle de ceux qui ont eu un systèm 
que celui de traire la liste civile ; dans leur s 
\a^ de chercher un milieu entre la liberté et Tesc 
ï ils ont été aussi ridicules que ce philosphe 
jours, faisant creuser un grand trou à la teri 
chercher le milieu entre les Antipodes. 

Ne croyez pas, messieurs, que j'annonce le c 
ment dont je parle en charlatan, qui prédit un 
lointain, sans nulle responsabilité. Je regarde 1 
(/\les nuages, et je prédis l'orage du lendemain 
crains pas d'avancer que le changement de cet 
stilution, dont M. Lavie ajournait le moindre 
; dément après la grande révolution de Pythag< 
trente-six mille ans, il n'est pas même possible 
semblée nationale, actuellement régnante, de 
venir: mais il n'y a point à s'alarmer; car s'il 
pend pas de vous d'empêcher le choc, il dé[ 
vous si nous aurons à en gémir. 

L'Assemblée nationale de 1789, si pure à sa 
et en sortant de dessous terre, puis corrompi 
la capitale, enfin si fangeuse et en si mauvaise 
au moment où elle allait rentrer dans le seii 
nation et se perdre parmi le peuple français, i 
finir comme la rivière des Gobelins, qui, apn 
traversé les immondices de Paris, n'est plus 
égoul, comme on sait, en arrivant à la Seine, î 
sous de la Gare. Je ne consumerai pas vos m 
à suivre le cours de celle Assemblée; il suffira 
présenter rapidement ici quelques-unes de ses 



ions, C£:ll<iâ(|iii se lient aux irmuils AviiiifinonU ijui 
{>pr<3client el i)ui ODl prépari^ i;l ament^ rc$ M.m' 
nents. 
A Dieu ne plaise que j'accuse toits *os ilcvaiicier» 
tce système que je vais vous tl^ït'loii|HT! J'aimo à 
Gfoire (jne nous n'avons à rpprorlier à la plupart qoA 
la faiblesse de leurs vues el leur confiance dans quel- 
noms qui en imposaient. De tout temps, en ca 
jpeys, le peuple (si on peut «e servir d'une expression' 
de l'ancien r6girae) a Hè esclave de l'autorit* cl (lu 
ïntoritës, et dans tous les corps il y a 1» peuple ; mab' 
ce peuple dans le premier Corps législatif a été i]ueK' 
Ipefois si ignorant, si aveuftie, (jue l'histoire pourra 
P^ dire : la populace de l'Assemblée constiluanlo; 
t^ïliîstoire juge les hommes, non sur ce qu'ils oQt 
'it, mais sur ce qu'ils pouvaient faire. 
Ce n'est pas faute, du moins, qu'on ne leur ail mon- ■ 
^è. La Déclarallon des droits était un signal donné \ 
loule l'Europe; les despotes, occupés d'ailleurs la 
plnpart à des guerres au dehors, pâlissaient tous sur 
leurs irânes, et alors surtout redoutaient bien plus, 
comme on l'a dit, l'iuvasiou de nos principes, que 
nous ne craignons aujourd'hui l'invasion de leurs ar- 
mées ; toute la France était en armes et debout, dans 
rattenle des magnifiques promesses de la préface de 
ia Constitution; l'imagination ne s'était pas encore 
refroidie, en voyant dans le corps de l'ouvrage l'illu- 
sion de ses espérances; nous avions el de l'argent et 
de nombreux otages de notre repos; il ne fallait pas 
laisser aux tyrans le temps de se reconnaitre. Nous 
ne manquions pas de l'opilius qui leur atiniiont fait 
craindre la première ardeur de riinpéluosilé fran- 
çaise, et d'une attente qui n'avait point encore élé 
irompée; il fallait suivre la maxime de César: k » 



18 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

« croire rien fait, tant qu'il restait quelqu 
« à faire. » Dès le 17 juin, du moment où 1 
généraux étaient devenus Assemblée natioi 
vais dit et imprimé: Puisque la bête est dans 
qu'on rassomme! et qu'on ne me calomnie ] 
core, qu'on ne me dise point que je prêche 
blique et qu'il fallait chasser les rois. Ceux ( 
ont appelés dans les derniers temps des répi 
et des ennemis des rois, pour nous diffame 
des imbéciles, n'étaient pas de bonne foi ; i 
bien que nous ne sommes pas assez ignon 
faire consister la liberté à n'avoir point de i 
reconnaissons trop bien la vérité de ce que di 
Gracchus aux Romains : « On vous fait accr 
« puis les Tarquins, leur disait-il, que vou 
« bres, parce que vous n'avez plus de rois; mi 
« porte de n'avoir plus de rois, si vous avez 
« le faste et l'orgueil, et l'inviolabilité et la s 
« neté royale et tous ses vices, entre vos c 
^ « une poignée de faquins. Begum quidem r 
« non regia poiestas Roma fuit sublata. » Nou 
/ mandions donc pas que la royauté fût étein 
/ qu'on n'établît point à sa place une tyrannie 
la royauté; car, je le demande, quel fut jama 
vidu royal assez inviolable pour oser contre c 
ce qu'on a osé contre des citoyens à Nan 
Champ-de-Mars, sans s'exposer à périr tragi 
comme les Néron et les Caligula? Oh ! la belh 
tution qui vote des remercîments aux no 
pour des crimes qui eussent fait égorger h 
eux-mêmes ! 



mSCOUHfl UIVltKK. 10 

Miii»iii8iamot. Jone veux iciquo (larecmrirdc 

hlidce qu'elle n fait, développer lesysfèinedc ws 

Ul vous montrer le piège (ju'lU vous ont icniJii 

lécanUino dti trobucliet où Ils vous nttendenl. 

Mpliiiaè ce qn\ nvail néiresBili^ Ae leur pnrt la 

BliOQ des droits, et priclpitéles tiipiifiiils Aè la 

4 soflt. Dh lors, Il n'y avait plus moyen de 

Mire. Il avait bien fallu rcrannallre que la 

fiait le soavcrain . Et coointo avtt: tous les pu- 

Vel tons lesdiclionnaireH, Monlesquieu, en son 

le de la démocratie, en donne cette dMInltlon: 

démocratie, lors(]ue la nation <■«! le «ouv«-~~{ 

» il semblait dirUcile do nt> pas linir cotte oon*J 

106 que la Frrtnce, puisque la nation élail le 

lin, ponvait s'nppelpr une (Ifraorralie, ei nous 

' iQS appelas républicains dans ce sens; mais 

iQtée d'alors, à qui rlon n'était impossible, et ■ 

mètamorphosaienl. comme pur enchaniement 

n coup de liii^'UcUt:, d'Ëtulâ gùnéniux en Assem- 

constiluanle, et d'Assemblée nationale ronsti- 

B en Assemblée législative, croyaient que Loulc 

ioec leur avait élt^ doiini''e sur les mois comme 

a ciiosos; en riin-^riiuonrr, M. I(:iilly sVsl rbar;,'!^ 

foire notre éducation. Lus idées que nosprécep- 

, dans l'enfance, nous avaient Tait entrer dans la 

TOC la férule, sur la signtflcalion des mots, l'aca- 

cien, le philosophe en écharpe, a entrepris de les 

lire sortir avec le drapeau rouge, et il nous a 

fé, par des baïonnettes et des décrets de prise de 

i, que le législateur savait mieux que nous ce qu'il 

voulu faire, et que, puisque le légishUcur avait 

1 Taire une monnn'liie, nous devions dorénavant 

1er monarcliic ce qui, chez tous les peuples, s'éiail 

lé jusqu'alors démocratie. 




/^. 



/ 



20 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Monarchie, soit: aussi bien je ne veax pas i 
sur les mois, comme un docteur de la Sorbonî 
quoi 1 vous avez aboli les privilèges de la nobl 
clergé et des Parlements, et vous prétendez a 
une Constitution monarchique! On vous avai 
tant rappelé celle maxime de Montesquieu, doi 
dence est sensible : Abolissez^ dit-il, dans une 
chie les prérogatives des seigneurs^ du clergé 
noblesse et des villes, et bientôt vous aurez un Eti 
laire ou un Etat despotique. Cette citalioû n'e 
point les faiseurs d'aller en avant : et ce qui 
marquable , c'est que ces mêmes faiseurs , le 
ont dépouillé les hommes de couleur du droi 
toyen actif, pour pallier cette injustice révollî 
se sont appuyés que de ce même raisonnemec 
ont dit comme Montesquieu : Si vous ôtez les 
tiens politiques tirées de la peau, et la classe ii 
diaire des hommes de couleur , la royauté d 
sur le nègre ne peut pas durer, —tant ils étaie 
vaincus de cette maxime de Montesquieu. 

Je prie la Société de soutenir son attention, 
est la clef du système. Je suis entré tard en n 
mais aussi elle a été si avancée par Tintrod 
que je vais arriver rapidement aux résultats. \ 
nez de voir que, dans leurs principes mêmes, i 
ont pas dissimulé qu'ils faisaient une Cons 
impossible, qu'ils plaçaient leur monarchii 
l'État populaire et l'État despotique, comme 
à'Ixion, entre deux pentes rapides, de manièn 
moindre inclinaison devait la précipiter d'un 
de l'autre. Et, en conséquence, ils ont arran 
pas une Constitution définitive, mais des pierr 
tente pour une Constitution. Encore une fois, 
très-bien que ce n'était pas là la pensée de la 



ibel. 

ë bien plus court, pour les maîtres de Tàte- 
je parle, de faire tout de suite la monarrliie 
Kjuieu, la monarchie possible. Mais voici le 
ces messieurs avaient jeté la sonde, et ils 
ecoanu que la nation, .que d'abord il avait 
luire comme par la main à une insurrection 
5 elle ne pensait pas, selon sa coutume de 
nencer à pas de géants, avait fait plus de che- 
ses conducteurs ne voulaient, et avait telle- 
rdu au système d'égalité, que c"ux qui di- 
aïr le plus les républicains Tétaient eux- 
ans le savoir; car c'est Yéffalitè gui p<;t U\ 
des république s, comme tout le monde sait, 
fait la seu lejjiJKrfiûiiCLd'aYec les monarchies 
rond ement (est r inégalité. Montesquieu, par 
aent et pour ne pas dire aussi crûment le mot 
)âtit la monarchie sur le mot honneur. Mais 
ouvrage prouve que le mot qu'il avait à la 
t sur les lèvres est le mot inéiralité. Nos con- 



\ 



n ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

exposer à tout perdre, donnons-leur pour le nu 
la monarchie quMIs demandent, cette monarchie 
possible et sans intermédiaire, et attendons de 
leurs temps, ou plutôt sachons les faire naître,] 
pouvant faire la Conslilulion que nous voulons, 
empêcherons du moins les autres de faire la Coi 
tution que nous ne voulons pas ; et puisque, mail 
par Topinion, nous sommes obligés de leur faire 
constitution tellement suspendue entre l'état po] 
et l'état despotique, que c'est une nécessité qu'ell 
précipite d'un côté ou de l'autre à la première i 
sion, lorsque la force de l'opinion la fait pencher 
l'état populaire, inclinons-la vers l'état despolk 
par la force de nos institutions. Peut-être, entre i 
deux extrêmes, parviendrons-nous à la fixer sur FI 
libre de la Chambre haute et de la Gourdes Pain^\ 
est le terme commun de notre ambition ; et si n( 
Constitution retombe dans l'état despotique, coi 
ce sera nous qui l'y aurons poussée, nous soi 
bien plus sûrs encore de la reconnaissance du 
potisme. 

C'est vers ce but qu'ils ont dirigé toutes leurs 
nœuvres aussi constamment que savamment ; il 
vous sera pas permis d'en douter après l'analyse rapk 
que je vais vous faire et que je vous prie de sai?i 

Supposons ensemble qu'après la fameuse nuit iA 
5 au 6 octobre, supposons que dans la salle de TAft 
semblée nationale, à la place du côté gauche, qî( 
riiisloire distinguera peu du c(Mo droit, il n'y aitqiH 
des aristocrates, des ennemis de la nation, des contre 
révolutionnaires, mais politiques, mais rcconnaissan 
riuipossijjililé d'une contre-iêvulution à main armée 
et convaincus qu'on pouvait bien tromper, mais noi 
pas braver vin«j:t-cinii millions d'hommes. Voici l 



[n'aurait tenu tinns celle AssctnblL-t' In Oi'mnii 
»craiïc Inf-mfmo : 

Itc corps à corps nous (Iflvicnl impossîblp, pl 
îz Iiion que c>sl ano rn'-cp»*iti> df [il'rcr, si 
voulons pas rompre; mais nV»l-il paii vrui 
serions trop heureux d'accorder anx insor- ' 
CouslHulion d'Angleterre pour éviter roUc 1 
|nc, dont nous nous rupprocliomi furieust!- 
puis diïux mois, cl de Icnninur là celle Rèvo- | 
Eh l)ien, laiasez-moi faire, el je vous répond* 
ramener, ioat trois ans, à la couslilulion 
! ou h l'ancien rf^giino. qui esl encore bien 
r. Voici mon plan: 

ibord il faut qu'il y ait un certain nombre 
noas qnidcnicurcniuriâlueralesônergum^net, 
anl entendre parler qui! du despotisme pur el 
; cenx-là nous contrediront aane cesse, s'écrie- 
:e naas sommes dos démocrates enragés, iront 
protester el '.li.'i'l.irer qu'ils ne prennent ptns 
LOS séances, ce qui nous fcru paniitrc paliiules 
paraison de ces aristocrates, 
nr nous, nous^ous^ferons_£^iilrioles modérés, 
jacobins; il nous sera aisé de surprendre U 
ïè des nombreux badauds des qualre-vingl- 
iparlcmenls, et voici comme je parviens ù dé- 
co que nous n'aurions pu di^cbirer. 
strinsurraotion smlouV.qii'il faut craiudre. La 
ieri^.sur le mot lanterne nous a f;iil bien du 
lais jusqu'ici i) n'yavaitqua riie pourcu.\ de 
ragique des Foulon et 1-aunay. D'abord il faut 
ce mot lanterne alioniiuable, el l'insurrection, 
îainl des devoirs, impossible à remplir, ou c'en 
de nou:^. Pour cela, j'excite une émeule; il y a 
clique sûre, cl il n'en coûtera mi-me pas une 



r 



îi CEUVRES Î)E CAMILLE DESmoCLINS. 

forte somme. Je fais pendre un innocent; je 
pendre à notre porte. Ce peuple est bon, il es 
sterne de ce meurtre; on lui dit que ses représç 
ne sont plus en sûreté : dans ce moment lun d 
lire de sa poche le projet de loi qu'il a prépi 
("voilà la loi martiale décrétée d'emblée, et ( 
Révolution est enrayée; et avant peu je vous 
k^engé, dans retendue du royaume, de cinq à si) 
/des plus ardents patriotes, fusillés. C'est loujon 
tant de moins. 

« ^suite, c'est l'égalité pro clamée par la Dé 
lion des droits, qui a attaché à l âRévoiution^ ing 
millions d'hommes. Si la raison des contrair 
bonne, c>st donc en introduisant l'inéga lité qm 
les détacherons de la Révolution. Chez un peup 
veut conserver sa liberté, dit Mably, tous les cil 
naissent et meurent gardes nationales, plus ou : 
exercés; pour tuer la liberté, il faut donc pren 
contre-pied. Je divise d'abord les citoyens en tr 
de ligne et en garder nationales, première di 
tion; je donne un uniforme aux gardes natio 
et voilà les citoyens distingués en citoyens an 
non armés : par là, je fais tomber les fatales p 
et je désarme les redoutables sans-culottes, ( 
peuvent se procurer un uniforme complet à 32 
l'aune. J'établis l'épaulelte d'or, afin qu'il n'y a 
des riches, nos amis en général, qui puissen 
officiers. J'établis des grenadiers, des chasseurs 
fusiliers , nouvelles distinctions , nouveau i 
d'écarter des compagnies privilégiées à grands 
nets et à élégante chaussure les citoyens moins 
D'abord la vanité leur fait faire des sacrifices 
faire valoir leur taille dans ces compagnies; 
bientôt les frais de l'équipomcnt les éloigne 



l paavrrs a'ob&liaiMil â ^Ipl' garJi's naliimalu, je 
{i liens sans cesse sar pied, rniume si t'ennemi 
Hit te si^ge de Pari*. Ou il faut •la'tl» munlmt 
leur garde, el leur journée c** ptrdne, 
jjBl qu'ils U TasseDt monter, rt c'eti un \n\ti 
DUsiuit pu. Cesl ainsi que je m'-unugo dOi 
r suljâlituer à lu démocralie rojale DOcari«U 

l-vous luer^ajibertè 4 foup ïtlr,(Iil Mably, 

KH9L de$_dlstinctioni citLru les clio^nisarro^ e| 
S armés, el parmi ceux qai sont urmtVi, entre Inri* 
feiensà grands bonnets, et surloiil les rlloïen»à<'rpja- 
Rles:£lal)li$sez entre lef<lr(tU[>e»de ]if;neetle« ^nlet 
Uionale» nne di»(inciion autre que celle de rUabî* 
ideet lie la supériorilé du manieinent des urait!». 
FtMaiâsiparcesdislinclioD&jeoe rfrnuiH pas ^ tner 
'iberlâ et l'e^ril d'égalité, je lui prépare ODRpl&liHj 
Ren plus largo ; je fais des citoyens actifs et d« rt- 
^CDS passifs. l'ar là, je lire une ligne de déman-a- 
BoO; et je mels tout à coup hors de la Kèvolulio» douze 
|i quinze raillions d'iioœmes qui se dcmandeni oii est 
Celte égalité des droils politiques qu'on leur promcl- 
iait; el, voyant que ce n'esl pas pour eux que la Révo- 
ntioQ est faite, se prometlenL de rester les liras 
croisés, et de laisser les citoyens actifs défendre leurs 
prïTilégcs, quand je ferai jouer, dans deux ans, sur 
les bords du Rhin, mon cinquième acte et la grande 
macliine que je garJe pour le dénoùmenl. 

f Cependant ceux que celte dégradation civique 
n'irriterait pas, je les soulijverai par li; firand levier 
de tous les liommes, par leur inlérél. Plus les pro- 
messes faites par la Dôclaration des droit:;, à celle 
partie des citoyens, ont été niagniliques, jilus je veux 
qu'ils soient des mitres on en reconiiaissanl l'illusiiiii. 



/ 



'2ij ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULÎX?. 

Je m'applique donc, surloul, ace que le peuple 
dire: Que m*cst-il revenu de celle Révolution? e 
se réponde : zéro. Le seul décret qu'on m'arra( 
sa faveur, celui de la suppression des entrées, je 
le rendre nul, en faisant quMl paye tout plus cl 
Tégoïsme mercantile seconde bien mes vues, 
en même temps que je prive le peuple des droiL* 
muns et des douceurs de l'égalité, le premie 
biens, le plus grand plaisir de la vallée de Josi 
le seul bien qu'il pût recueillir sur le champ 
Révolution, j'en appesantis sur lui tout le poids 
aurons un maire qui, j'espère, ne sera pas moii 
bile que ses devanciers, les lieutenants de po 
faire enchérir le pain à propos, et môme à nous d 
par ordre une famine, quand il en sera temp: 
aristocrates ont cessé de faire travailler les journ 
mais ce n'est pas assez; ils consomment encore 
le pays : je les fais tous émigrer. Le pouvoir e: 
ne peut pas précisément leur conseiller d'ém 
mais il fait partir ses frères, ses tantes, tout 
l'environne, et sa famille donne l'exemple du c 
qu'il faut prendre, jusqu'à ce qu'il le puisse pi 
lui-môme. Le clergé répond aux indigents qu' 
dépouillé de ses biens; s'ils s'adressent à l'Asse 
riche de trois milliards des biens de l'Église, d( 
quart était affecté au soulagement des malhc 
pour lui demander seulement du pain et de l'ou 
la municipalité répond, au nom de la nation, c 
pendant le drapeau rouge, et en môme temps on 
à leurs oreilles : « Pauvre peuple, quand tu i 
« qu'un roi, tu n'étais pas si à plaindre, » et on 
partout que le roi prend sur ses revenus, qu'^o 

fnrf rnornnc ?\n HOn 1 ivrnc nn'il flnnnn nnv r^n 



)cs ei aes ciioycus aciirs. 
dix à douze millions de citoyens actifs dont 
r Topposition à mon plan, 
le ce nombre, il faut d'ahord retrancher cent / 
;ocrates nés, qui aujourd'hui, G octobre 1789, 
•e toutes les places, toutes les fortunes de 
qui vont s'agiter de tous crttùs dans le sens 
Ire-révolution, enfouir ou emporter tout le 
e, entraver le commerce et entraîner dans 
ion un million d'individus, ou créanciers à 
al banqueroute, ou marchands et journaliers 
luxe entretenait, ou chanoines en livrées 
irrissaienl à ne rien faire, et dont ils étalaient 
uité dans leur antichambre ou derrière leurs 

• 

ut retrancher cinquante mille j. rétros f|ui 
r les hauts cris (bien inutilement il est vrai, 
at eux que la Providence appelle à payer la 
laConstitu lion, soit qu'elle devienne anglaise 
caine), mais qui ne laisseront pas de forlifier 



28 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

commandements, loules les grandes places, el 
n'élève que d'autres nobles à celles qui ont été alM 
données. Au lieu de mettre la royauté sousséqoeÉ 
jusqu'à Tachèvement de la Constitution, je laisse le; 
disposer encore du Trésor ; j'accorde au ministre U 
les mois vingt et trente millions, et je décrète deeo 
fiance une contribution patriotique qui s'élève à i 
sommes immenses. Le pouvoir exécutif ne perdpd 
de temps ; car, avec son or, il corrompra, et avec 
corruption, il aura de l'or : il sème de tous côtés Yi 
gent, surtout les promesses. Bientôt, pour le met 
en état de tenir ses promesses infinies, c'est une en 
lation dans le corps législatif à qui fera du roi 
source de toutes les grâces. Bientôt, je procla 
Louis XVI le pouvoir exécutif suprême, le législat( 
suprême qui a le veto, le juge suprême au nom de i 
se rendent tous les jugements, le chef suprême 
l'armée et des gardes nationales et jusqu'à l'archivi 
suprême. Pour soutenir le rang de toutes ses sop 
malies, je lui donne trente à quarante millions 
revenus, tandis que l'entretien du corps législatif li 
entier ne va pas à sept millions. Par cette seule i 
sure, j'efface le corps législatif devant le pouvoir e 
cutif ; car, aux yeux du vulgaire, celui-là vaut un n 
lion à qui on donne un million. Puisqu'on donne 
roi huit fois plus de revenus qu'à TAssemblée na' 
nale entière, il pèse donc lui seul dans la bala 
politique huit fois plus que la nation et ses représi 
tanls. La femme du roi avec ses quatre millions 
douaire, les deux frères du roi avec leurs quatre i 
lions, ces trois individus entretenus plus richem 
que le pouvoir législatif tout entier, ne peuvent ; 
le jegtirdoj- en pilic; et le ministre des affaires éli 
grres, par exemple, avec ses cimiuanle mille écu.* 



t>uveraientHls pas le besoin d'aimer un 
1 donne à ses cimis cent cinquante mille 
^penser? Gomment ne pas mieux aimer 
bdëlégué d'un délégué de la nation, avec 

mille écus de rente, que le premier délé- 
tte nation avec six à sept mille livres pcn- 
K. ans? Et dès lors, ne voyez-vous pas que 
mbitieux, tous les intrigants, qui ne sui- 
Ire parti que celui qui enrichit, désertent 
ins pour courir à 89, aux Feuillants, chez 
très et partout où j'établis les nouveaux 
le la liste civile. Tous ces gens-là sont saisis, 
isioret, du môme besoin d'aimer le roi. Pour 
>se acheter tant de monde, je ne cesse de 
î mains de places et de dignités à conférer, 
r ses poches d'or, de billets rouges, noirs, 
^ouis XIV, je fais ressource des croix de 
is; j'abandonne à la nomination du roi 

ganses d'or, tout le ministère, tous les bu- 
utes les places de l'armée; c'est-à-dire cent 



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!1 



30 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

VOUS donne la clef du coffre-fort, mais vous 
bien que vous ne pouvez reconnaître d'autre 
du coffre que celui qui vous en remet la clef. %\ 

«Toute nation peut se diviser en deux sortes de 
Tune que vous appelez comme il vous plaira, 
que moi j'appelle les imbéciles; l'autre, que le 
voir exécutif appelle les gens gui ont des 
Quant aux premiers, quoique incomparablenu 
plus grand nombre, ce sont ceux dont on aura 
leur marché. Vous avez vu avec quelle facilité j'flflï: 
paralysé déjà douze à quinze millions, sans qu'il É 
ait coûté d'autres frais que d'inventer un mot mag^^j^ 
\A Je les ai appelés citoyens passifs, et ils se sont 
MOUTS. Je vous expliquerai tout à l'heure coni 
dans les dix millions de citoyens actifs, il ne me 
guère plus difficile de vous débarrasser de ceux 
appartiennent à celte première classe. 

a Quant à ceux qui ont des moyens, la plupart, h 
de s'opposer à mon plan, mettront tout en œuvre, etl 
disputeront Finfamie pour le faire réussir. Les uW 
qui il faut des distinctions et des honneurs, voudi 
comme les Mounier^ les Lally^ les Duport^ les Lai 
les Clermont'Tonnerre, les Lafayette^ la cour des 
cl une cliambre haute ; les autres, à qui il faut de h 
gent, comme les Cliapeliei\ les Beaumetz, les Danirit 
les Desmeuniers, les Barnave^ éprouveront le wiM 
besoin que Pasloret d'aimer un roi, qui donne ceal 
mille livres de renies. Et ne voyez-vous pas que, 
dans mon syslùnic, le coup de l'arl, c'est de faire de 
ma rojaulù un coffre pour tous les gens qui ont quel 
queiullucnce; c'est de n'avoir fait du roi, avec scJ 
quaranlc millions, que leur receveur, à qui ils affer- 
ment la nation pour deux ans? Ne voyez-vous pa 
(|u'aver la trésorerie, dont il w la elef, et la liste civile 



DISCOURS DIVERS, .11 

t que la bourse commune de tous los mauvais 
ff nous ne pouvons jamais en manquer? Bien- 
îs XVI dira, comme le roi George dans son 
il Clietlenliam : « Le grand nombre d'amis du 
te ruine; le parlement est un gouffre^ un ahtme 
ond; je ne dîne plus en public; je me suis mis 
nsion avec la reine »; cl pour tout dire en un 
îirabeau, si lu as le bonheur de vivre encore 
e temps, je veux que Louis XVI aille le deman- 
iîner. Telle csllaroyaulô conslilutionnelle. 
rmi les hommes qui ont de Tinfluence, il ne rcslc 
comballrc que le bien pclil nombre do ceux à 
ne faut que le témoignage de leur conscience, 
t nombre de ces citoyens incorruptibles qui, à 
re de Xercès : Si tu veux te soumettre^ je te don- 
'empire de la Grèce, répondent comme Léonidas : 
' mieux mourir pour ma patrie que de f asservir. 
reste que le pclil nombre do ces pliilantliropos 
'ux, de CCS vrais jacohiiis qm» Fonrlon a (l(''|H'inl< 

seul mol; car, avant (|ii'il y cul dos jaroltins. 
on QW faisait lo portrait, quainl il disail de lui- 

: J'aime mieux ma f(iuii//r fjue mni ^ nm ^lufrif 
afnmille, et Vnnivrrsfixu.' ma imtyii-. \\ \\v tant [ia< 
simulor quo, iiial.Ln'o lo itclit iM»ml»rr, «ts pali iu- 
ar rascondanl do loiilo h'iir probilr. par Tas- 
ncnt do tous los oitoyoïis actifs on passifs, éclaiirs 
inélos gons, ot forts {\o la Dôclaralion <lrs drnils. 



32 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

régal i lé pour laquelle ils ne se sentent pas fait 
ment la libre circulation des pensées pourr 
être un besoin pour tant de gens qui ne pense 
ou qui ont bien d'autre chose à faire qu'à peni 
gouvernement ne change jamais pour cette s» 
gens; ils gardent toujours la neutralité de Tàn 
fable, qui dit : je ne saurais porter deux bâts; m 
ne se doute point qu'il puisse n'en pas porter d 
et qu'en Amérique, par exemple, tous les imf 
montent qu'à douze sous par tête. 

« Il ne sera point soutenu non plus par cette 
tude de gens timides, circonspects, qui se range 
jours du côté du plus fort. A peine respiré-j( 
journée du 6 octobre, que j'en impose à ceui 
fais jeter en prison ou décréter les héroïnes c 
journée, et Reine Audu languira au cachot vinj 
mois, tandis que j'absous insolemment les Brof^ 
Bezenval, les D'Autichamp, les ^arew/iVi,.et jus 
Lambesc, Les Belges se soulèvent et nous offre 
alliance désirée par les deux peuples: un hom 
assez hardi et assez puissant pour faire renvo 
congrès de Belgique ses lettres sans les ouvi 
peur qu'à l'imitation des Belges, les autres p< 
dans l'espoir de cette alliance, ne tentent une 
rection et ne fassent avorter mon plan. 

« Comme l'armée de ligne, en général, est coi 
d'hommes à caractère , c'est surtout l'armée 
travaille en mille fnanières pour l'empêcher ( 



, pvuft afvift uioi ujc LCUA a i|ui eue ucvai» 

Lt. Les gardes françaises ont pris la Bastille. 
L glorieux de gardes françaises, qui anrait dû 
la récompense des régiments qui se seraient 
( par quelque exploit fameux, je reiïace des 
e Tannée ; je me Mte dVn abolir la mémoire, 
Rome abolissait le nom de Manlius et d»''fen- 
le porter en haine de son crime. !)••< k-s pre- 
Durs de son généralal, Lafayelle, an li«^u «Je 
ces héros, ne ciierclie qu'à se drl»ari*ass^*r d^ 
orage et de leur patriotisme incommode; il le^i 
à prendre des congés; il ne peut caihfr la 
ecréte qu'il leur porte ; il licencie, il d»'LTad»* 
irement la compagnie de l'Oratoire. La ven- 
de la cour poursuit sans relâche les restes de 
le régiment; et fiez-vous à elle pour lui faire 
la conquête de la Bastille : elle se souvient 
nt les décemvirs, pour se défaire du tribun 
i Dentatus^ et de ses vétérans patriotes, les en- 
sur les frontières, et chargent le général de 

ft Iniis nArir i1nn< nnp oinlincrniîp. 



81 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

qu'aigrir, la douleur de la perte des biens i 
sans cesse le ressentiment de toutes les sangs 
Tancien régime. Je fortifie leur parti de la cupid 
tous les boutiquiers, de tous les marchands qo 
pirent après leurs créanciers ou leurs acheleun 
grés; Je le fortifie des craintes de tous les rei 
dont la peur de la banqueroute a si puissammei 
la Révolution, et qui, ne voyant que du papiere 
de comptes au dedans, et au dehors des prépara 
guerre, s'effrayent d'une banqueroute ; je le f 
surtout, ce parti, de la lassitude des gardes nali 
parisiennes. Depuis deux ans, j'ai soin de tap( 
tambour du matin au soir, de les tenir, autai 
possible, hors de leur comptoir, de leur chemi 
de leur lit. Au milieu de la plus profonde paix,l 
de la capitale est aussi hérissée de baïonnette 
puis deux ans, que si Paris était assiégé par deo 
mille Autrichiens. Le Parisien, arraché sans ce 
chez lui pour dos patrouilles, pour des revues, 
des exercices, las d'être transformé en Prussien 
mence à préférer son chevet ou son comptoir au 
de garde; il croit bonnement (pour adoucir le 
que l'Assemblée nationale n'aurait pu faire S( 
crets sans les soixante bataillons ; que c'est seul 
après la Révolution que finira l'achèvementdesî 
pagne, plus fatigante que la guerre de sept ans.< 
finira cette Révolution? quand commencera laC 
lution ? Nous étions moins las dans l'ancien ré 
C'est là où je les attendais tous; deux ans de li 
, ont préparé Topinion. J'ai commencé par w 
I tous les orateurs, tous les journalistes à vendre; 
' faut d'en Irouver un assez grand nombic à mo 
des jiomnies qui m'étaient déjà vendus, j'en ; 
(les orateurs cl des journalistes, et j'en ai mén 



lire -mer. Xc pouviuil oxauccr la prirn» va- 
Fuucaut : « Qiio h* p(Mipl«î m» sarlu» jain:iis 
i ompoisonni'' la soiini^ di* si's ItMiiircs; il 
il achclallos papiers [latriolcs; j*ai l'ail plcii- 

les matins une manne de papiers arisio- 
indant deux ans, j'ai dil au\ niarcliands :« <Ir 
s Jacobins qui empeclienl le reluur de Ta- 
ce; » aux rentiers : « Ce sont les Jacobins 
péchant le rétablissement de la paix et de 
dans les finances; » aux patrouilles: « O 

Jacobins qui prolongent, cpii éternisent la 
lion, pour essayer l'autumatic et la inauvaisr 
•derarmée parisienne contre les patriotes.») 
eux-ci sous main à aller démolir Vincennes, 
le l'armée a une expédition contre les pji- 
uis je prends d'elle le serment d'um» obéis- 
ugle : alors je vois que le ;:rain de la calom- 
\ suffisamment. On avait fait la Révolution 
rois mois: calolin, lanfcDu* et afisfornifr^ jr 
1 revaiiolu\ el je IVrai iii;i roiilri^-irNuiniion 
leuxinols: fucticur ci rr/ififfliccins. Cr ninl, 
r les brigiuids do Uniiit», ce b(*;in iimi dt» rr- 
(|ai, dans son sens jiropic, si,L:iiilii' : rrlui 
[tcui'cux 4f**e du ihnilicLir iiuhlic^ et» iioiii d'uiu' 
)limc , de la nci'Iii ()[»pnsée au \i(t'de Té- 
î réussis à le dilTaiiier, a[très a\()ir, pendaiil 

attisé le royalisnit' [>ar Ions les smilllels de 

ile. Comme quelques réiuililiiiues ont rlias>é 



36 ŒUVRES DE CAMILLE t»Eî«MOULINS. 

de l'Europe d'inonder de leurs esclaves enré 
les bords du Rhin. Alors je publie un m 
Louis XVI, d'Artois, Condé, tous les Bourb 
les despotes, offrent de ratifier la Constilc 
Chapelier et des Dandré, avec quelques lége 
déments, tels que le rétablissement de la 
haute, de la noblesse, etc.; en un mot, l a Coi 
jmglaise. La majorité de l'Assemblée national 
Lafayette, Bouille, Monlmorin, tous les gén< 
peûse bien que j'en excepte un ou deux) soni 
complot . Tous les orateurs, journalistes, li 
barbouilleurs, afficheurs de la liste civile, d 
aussitôt: « Les Français ne sont-ils pas bien 
d'arriver sans une goutte de sang à celle Coi 
admirable, qui a coûté aux Anglais dix-sepi 
civiles ? » L'Assemblée nationale bataille p» 
corum, et pour se faire payer un peu plus che 
dition de la charte constitutionnelle; lej 
pleuvent à droite et à gauche dans le corj 
tuant ; enfin le décret est rendu aux acclara 
aux illuminations. Alors, ou bien les dépa 
conservent pour le décret ce saint respect po 
que je me suis tant efforcé de leur prêche 
deux ans, ou quelques départements se se 
mais tous les chefs de Tarmée, Bouille, 1 
beau, Lafayette, trahissent : que dis-je, ils ( 
îila loi; ils marchent contre lesdéparlements 
ils introduisent cent mille Autrichiens, Pi 
et il n'en faut pas tant, alors, pour les soum 
puis, quand quelques départements seraient 
brés de la France, en coûle-t-il rien aux r 
parvenir à leurs fins ! Charles I", oulre le pi 
Londres, ne promit-il pas à l'armée écossa 
noxcr au royaume d'Ecosse qualrc comtés d 



\ 



blSCODRB VtVBRS. Sr 

is je suppose ({HP icrnisoitiirr^lé daassardjtc: 
1 ! la partie n'esl qne remise; et c'ctl alors 
Tais voir k tous les desiiotuâ que Jd l'avais hii*n 
)rès une aireflulion ohligi^e et des arr^^ls con- 
3t de liicns^aiice, jo ne crainft po.i de laisser 
ceux (|iii ite sont pn$ aveugles, gue c'e«t moi 

fait partir te roi, pui^u'an lieu tic le pituir, 
sis ce moment pour iiujjmeater 1» pr^i'ogalivo 

pour cliâtrcr lu Conslitulion. Ea in^^œe temps 
ibsoos, que je récomponse le roi fugitif, je 

i^ la barre àe l'As9pmi)l(^e nalintiiile ua de ce* 
lux dont le gouvernement n'a jamais mau(|Bd, 
il a voulu faire périr Sociale, ou le grand iwn- 
ire de Will, ou sacrifier votre Dieu ; et je lui 
i de condamner les patriotes. D'un bout de la 
I à l'autre, je fais calomnier, décréter Ioj» 
ss dont je redoute le plus l'éuergic et \e& lu- 

; j'avais fait pendre un homme pour avoir In 
irtlalc ; j'en fais pendre deux pour la mettre à 
ion ; je massacre les meilleurs patriotes jiis(|uo 
lutel de la pairie ' ; enfin, je consomme mes 



tojenB armëi, au lieu que le h 
>lie Bailly ouassinnicnl likhement des fomgic 
mullllude asna armes el nm$ itéOante. Ce son 
ira bajonnelles san^lanlei, qui appelaient ma 
Aboniinables h.vpocriles ! S'il y avait des i 
uni arme» ; voua avki uns armie pour vo 
rtonue, et vous les ruaillcz pour vous épargripr 
^r et de reconnailre leur innoïcnco. Ûii dlov 



38 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

trahisons par un dernier décret qui ouvre à to 
contre-révolutionnaires la libre sortie du roya 
« Allez rejoindre, leur dit TAssemblée nati 
allez rejoindre, avec armes et bagages, Tarm 
conjurés. » Je prouve ainsi à toute l'Europe, ( 
le peuple parisien est le plus stupide de toi 
qu'il demande à grands cris la contre-révol 
du moins la constitution anglaise , que demî 
aussi d'Artois, Condé, comme ils s'en sont 
qués. » 

Messieurs, je viens de vous développer le p 
la plus horrible conjuration qui ait jamais éti 
contre la liberté, et tel que je n'ai pu mettre c 
que dans la bouche du démon de l'arislocrat 
bien ! ce plan, je ne dis pas a été proposé par le 
dré, les Chapelier, les Barnave, les Lameth, 1 
fayette, mais il a été décrété et exécuté d'un 
l'autre, par vos représentants, à Texceplion d' 
deux faits dont je n'ai pas la preuve matérielle 
seulement de fortes présomptions ; ce sont leui 
* cès-verbâux que je viens de parcourir. Prost 

vous donc devant l'Assemblée nationale de 89, 
cernez à l'heureux Sylla des remercîmenls, dei 
d'or, des médailles et des statues. 



A^. B, Instruits par la journée du 21 juin, le 
veaux cochers du pouvoir exécutif ont sa 
tourné sur la gauche et changé un peu de route 
non de but. 



DES AMIS IIE LA CUNSTITBTIOII 



DISCOURS 



AMILLE DESMOTJLINS 



(lAUâ LA SÉANCE DU S4 JUJLLëT, L'AN IV DE LA LlBEIlTé 
BVR LA SITUATIOK Bl LA HAVITALI 



I 



SOCIÉTÉ 



DES AMIS DIS LA OONSTITUTIOH 



DISCOURS 

)E CAMILLE DESMOULINS 

S lA sÊAscK DD 2i JUILLET, l'ah iï dk l* untiiti 
■ va 1.A BiTDATiom oa la BApitali 



C'est le Conseil commun de la ville de Londres, le 
Conseil géix^ral de la commune qui a fait, autant et 
plus que le Parlement, la plupart des révolutions et 
contre-révolutions d'Anglclerre où le maire de LoD- 
dres a toujours joué le principal rôle. C'est de tous 
aussi, Messieurs, après l'Assemblée nationale, qu'il 
dépend le plus de sauver Paris. 

De tout temps la politique a senti qu'une ville ■ 
immense était bien dangereuse au despotisme. On con- 
Mit la réponse du czar Pierre au Régent, qui lui de- 
, mandait s'il n'admirait pas la grandeur de Paris : Si 
j'imaii une grande ville, mon premier soin serait de la 
j '■mdrc plus petite de moitié. Les rois n'ont pas aballu 
la moitié de Paris; mais, pour diminuer le danger 



42 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

d'une si grande population, ils ont eu recoi 
moyen fort adroit, qui a été de lier la fortune p 
à la prospérité et à la tranquillité du tyran. C 
profonde politique : autant que les besoins du 
les dépenses effrénées de la cour qui a invei 
emprunts multipliés et infinis par l'avantage de 
alléchant également la richesse et la pauvre 
maître et le domestique, la jeunesse oisive et la 
lesse invalide, les despotes ont eu Tart d'hypoth 
la fortune publique sur leur propre conservatioi 
en se faisant de tous les citoyens autant de créant 
les ont mis dans la nécessité de soutenir le créd 
leur débiteur pour n'être pas ruinés ensemble, l 
ainsi que, de nos jours, nous avons vu Potemkii 
maintenir toute sa vie dans un crédit inébranlabli 
se frayer un chemin au trône de la Chersonèse, pa 
qu'il avait eu Tart d'emprunter de l'argent aux Ir 
quarts de la Russie. C'est ainsi que Jules César, i 
Plutarque, voulant être un grand pontife, imagii 
d'emprunter de tous côtés des sommes énormes, 
qui lui acquit tous les suffrages : des pauvres, par 
qu'il les avait achetés; des riches, parce qu'ils avaie 
peur de n'être jamais payés. Aussi, disail-il à samè 
le jour de l'élection : « Ce soir vous me verrez grai 
pontife ou banqueroutier. » C'est ainsi que, lorsqu 
a été question d'envoyer à Orléans M. Lafayetle, 
fallait voir à la porte de l'Assemblée nationale, coi 
ment la frayeur avait décomposé le visage d'un cerla 
notaire, qui, tout glorieux d'avoir donné la maio 
madame Lafayetle, à une bénédiction de drapeai 
n'avait pu refuser depuis aucune somme, tant foi 
fût-elle, que le héros des deux mondes lui avait i! 
mandée, et qui tremblait d'être ruiné. C'était u 
chose curieuse de voir comment le notaire Bricha 



niSCUUBS DIVERS. 43 

ait au général, son JùLiileur, comme 11 s'<:~ 



» murs, hors des murs, loul pnric ilo ta gloire 

il aassi, n'en douions point, ce qui a si fort 
aris do royalisme. La division de la France 
!-tingt-lrois déparlemenis el une Con*tilu- 
|cs bases sont toutes répulilicuiues, laissant 
dans le lointain une confédération possible 
rlements entre eux, un (iémembrcment pos- 
ï'erapire; et ces graaiis desséclicmeuls iù 
'ont pa qu'alarmer une capitale (oiitopi>upl£6 
rs qui n'esislenl (juc par l'inipflt, et de cl6- 
lonl le commerce ne peut se soutenir qu'au- 
Paris reste le centre de tous les arts, le ren- 
de tous les riches, et la capitale de l'empire; 
! ils n'ont vu d'aulri; ciment polilii[uc entre 
î-vingt-trois départements que la royauté, 
iches, tous les boutiquiers ont cru qu'ils de- 
ppliqucr à fortifier ce lien, afin de resserrer 
.tcmenl toutes les parties de la monarcbie, 
;te indissolubilité garantit leur fortune. 
ommenl le9_ ridi£s. les marchands, les ren- 
^_£ar tous pajs, ne sont ni paillotes ni aris- 
mais~s&Qlemenl propriétaires, boutiquiers, 
après avoir fait en 178!) la Révolution avec 
: contre le roi, pour se soustraire à la ban- 
et au brigandage do la cour, voudraient 
)uid'liui la contre-révolution avec le roi 
peuple pour écliapper à un pillage imagi- 
sans-culolles. On les a si fort épouvantés de 
-e d'une loi agraire, on leur a tant parlé des 
comme de brigands, i|uc les nolairesdc Paris 



r 



44 ŒUVRES DE CAMILLE DESMGULINS. 

ont plus peur des clubs que des Hulans et 
liens. 

C'est à ces riches, à ces marchands et à ce 
que je vais d'abord exposer en deux mots la 
de la capitale, parler le langage de leur in 
leurs passions, et leur faire concevoir, à 1; 
leurs frayeurs ridicules, les véritables dî 
Paris et de leurs propriétés. Ils verront qi 
mêmes mesures dont ils se sont avisés pou 
la perte de leur fortune, dans la dissolutioi 
pire, ils n'ont fait que rendre cette perte et 
solution inévitables, et que Paris n*a pas qu 
à délibérer s'il veut se sauver d'une ruine ( 

Il était facile à la capitale, comme je l'ai 
y a quatre ans, de s'élever par la Conslitu 
çaise, par Tadmiration de nos lois et leur a 
ce même degré de splendeur et de prospi 
sont élevées quelques villes anciennes, pa 
gation, le commerce et les conquêtes. Oui, i 
aujourd'hui les richesses descendraient a 
Paris, non pas seulement des sources du V 
Sambre, mais de l'Elbe et du Tage ; richesse 
plus honorables pour la capitale qu'elles i 
viendraient pas mêlées du sang des peup 
eût dominés par la législation, par la phil 



DlSCOtlHS UIVERÏ. là 

f iacendiaires, et (|ue les LWi.''nt>mcniK mit 
D't*lre tous qui! propti^tiijues; si on n'i-ûl pati 
a lie ilifTanuT unira Consliliition cticz TËIran- 
r le désastre de nos colonies, pur les flammes 
Hray, par la loi martiale et par nos discordes, 
i&t (le noire alliance et de nos conquêtes une 
) pour les Avignonnais et les BolgO!), et m 
Dt les patriotes de l'exécration do tous lt>s 
Iti Pouvoir exéculirct des conspirateurs adroits 
'commettaient à dessein et exprès, pour lo 
!e les imputer au peuple, 
eans de trahison ont bien change la face des 
du parti de la liberté. Cependant, naguère, 
iques du conseil des despotes sentaient bien 
èombien il serait diflicile de nous remettre 
joug; ils sentaient bien qu'une nation, qui 
te ressusciter aux droits de l'homme et de sft 
'' &a premier fige des sociétés politiques, 
it pas ainsi tout à coup de quatre mille ans." 
l'est en vain que les émigrés des Tuileries et 
;s nobles de l'Assemblée constituante, déses- 
ce que la prise de la Bastille les avait forcés, 
passage de l'ancien régime au nouveau, de 
e enjambée sur la Cbamlre haute, et de pro- 
l'égalité, ne cessaient d'appeler les tyrans de 
!. Ceux qui ont des nouvelles sûres de Co- 
avent quelle désolation s'y peignait, il y a 
nois, dans l'allongement de tous les visages. 
Tes, les supplications de nos aristocrates du 
;t du dehors n'avaient pu déterminer les puis- 
commencer une guerre contre le peuple fran- 
est notoire que les émigrés allaient périr de 
qu'ils éluieiil furieux de se *oii' ainsi al^iu- 
qu'ils ne voyaicul de lessuurct's (juo de venir 



46 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

chercher la mort en désespérés au milieu de no 
lerics, quand noire Pouvoir exécutif aussi adro 
perfide, afin de forcer les tyrans à venir au seco 
ses frères et des émigrés, nous a fait déclarer la | 
au roi de Hongrie. J'en atteste ici l'opinion, p 
guerre offensive, du général Lafayette, lui qui 
qu'il Ta eu fait déclarer, n'a jamais voulu seul 
mettre le pied sur le territoire autrichien ; du 
est-il prouvé par les dépositions du comité des 
et les dénonciations de Ratteau, qu'il n'a tenu c 
de prendre Namur et de s'emparer de tout le Bi 
et que la maison d'Autriche vient de devoir i 
conde fois à ce traître la conservation et l'asse 
ment des Pays-Bas. 

Afin de déterminer encore plus les rois à r 
leur projet de ligue qui était abandonné de 
21 juin 1791, voici les illusions chimériques i 
Comité Autrichien a bercé les despotes, dont Loi 
s'est repu, dont sa Gour des Feuillants a cherché 
endormir, et dont elle s'est endormie elle 
Voici ce qu'ils ont dit aux rois de Hongrie et de '. 
et ce ne sont point ici de vaines conjectures; 1 
parlent, et je suis aussi certain de ce que j'avai 
si j'avais assisté au traité secret des despotes 
ce qui a d'abord été convenu : 

« Vous déploierez sur les bords du Rhin le 
forces que vous pourrez, afin que la terreur 
armes et la disproportion des armées françai 
vous aurez en tête dispose à écouter les prop( 
d'accommodement. En môme temps vous fer 
France les propositions les plus séduisantes, 
de verser un milliard en numéraire dans son 
plein de papier ut d'ensevelir lout le passé di 
amnistie. Vous ne demanderez pas d'abord de 



DISCOURS DlVEllS. 47 

îrté, mais de la circonscrire k^gèremcnl. Les 
rs seront éblouis des esp^cos sonnantes; les 
ants seront ébahis de lant do modéralion ; les 
roiront aux promesses des rois; les pouvoirs 
tués seront vendus; le peuple sera lassé d'une 
alion où il n'a vu qu'un déplacement de Taristo- 
et un déménagement de l'orgueil des donjons 
es boutiques, d'une Révolution qui n'en a pas 
le pour le peuple qui Ta faite, et où, lorsque 
avant il était nul dans l'Étal et couché sur le lit 
rre de l'indigence, les prétendus médecins du 
î n'ont fait que le retourner d'un autre C(^té, sur 
îmes cailloux, et le retrancher également du 
social. Dans cette disposition des esprits, la 
on innée du despotisme et de l'aristocratie ne 
itrera d'obstacles que dans les Jacobins. Mais 
le manifeste ne déclare la guerre qu'aux seuls 
ns. On ne tue, on ne pille qu'eux. On ne pend 
s municipaux, comme à Quirvraiii, à Oivliicv^;. 
! fusille que les ^rardos nalionaux sur losijuols 
le fou de rcnnenii est toujours tombe dans loulcs 
nconlres. C'est ici une guerre du peui)le fran- 
)nlre les rois, ol le peuple français a un roi pour 
uprémc de ses arnuM»s. C'est unc^ jj^uerre des plé- 
5 contre les palriciens, et les aianées pléhéicMines 
it commandées que par des palriciens. Les pa- 
fanaliques se révollenl dans la l)r(»lai;ne, h» 



48 (ÉUVÏIES DE CAMILLE DESMOÛLINI 

lités, depuis les sources de TOise jusqu'à 
du Rhône ; et dans la cause de Louis X\ 
la cause commune de tous les rois. » 

C'est sur ces assurances qui les y attira 
longtemps et d'après la déclaration de gu 
y a forcés que se sont avancées contre noui 
combinées des rois. Il n'est personne qi 
que toutes ces mesures, concertées entre 1 
du dedans et ceux du dehors, sont déjà r 
le fait en mille manières. Les adresses q 
de toutes parts à l'Assemblée nationale, 
des fédérés, l'altitude du peuple frança 
presque l'affiliation aux Jacobins de la i 
entière; la désertion des généraux traîti 
missions des directoires conspirateurs; la 
si on décrétera Lafayette, discussion qui, i 
qu'elle est ouverte dans l'Assemblée natior 
qu'il a perdu la confiance de la nfition et 
qu'il ne peut plus servir la coalition des ( 
qu'il ne lui reste plus que la retraite de C 
Invalides de nos généraux et de nos minis 
rateurs, et où déjà madame Lafayette, sa 
fils l'ont précédé et l'attendent; enfin, 1 
profonde que vous avez faite hier par la s 
la proclamation (car quel est le citoyen 
été ému? quel est le cœur français qui n 
sailli des dangers de la patrie?); le grî: 



SIBCOUUI niVRftfi. lu 

in.monlrpr h leurs penplcs asservis, par lexcm- 
inarmemenl si iaulilttct «i ilLipondioux, qu'il 
Dt qu'à eu\ (l'on fuii-u niiUiiiC iiue les Frani^uis, 
) la ligue di? laus les rois ne peut rien contre un 
pGQplQ i[ui veut âlre libre? Lu siipposiliuii en 
."de. lis vont donc pousser kiir pointe; et comme 
traité secret avec Louis XVI cl sa cour de Feuil- 
tsera rompn par l'inexécution en mille manières, 
ois de Hongrie et de I*russo profiteront, pour leur 
sle, de In trahison de nos chefs, s'inileuiniBeront 
A mieux mieux des frais de ia guerre, et pousse- 
1 leurs canqu(ïlËf>, facilitées et prépaK-es par la 
■die des généraux et commnndnnls, par les mnu- 
ftes dispositions du pouvoir exi^cutif, et pnr la 
pêHorilé du nombre- Aussi bien, ([u'iuiportr h ce» 
obics, à ces prfllres, le démenilircment de la France, 
uirva que la dime, pourvu que le llef ne soient pas 
lémembrés? N'ealendons-nous pas tous les jours 
laus les suciûli^s, dans les spectacles, dans les jour- 
naux ce vœu impie : Que l' lit ranger l'em/jorte, etpfufil 
\es Autrichiens que les JacobintI C'est-à-dire, en d'autres 
termes, plutôt les tyrans que la liberlél Vœu exécra-" 
ble, et dont ta seule émission mérite la mort et l'eilt 
donnée sur-le-ciiamp dans Rome, dans Atliénes et 
chez tout autre peuple que nous, en qui soullrir, 
depuis quatre ans, des propos et des écrits si crimi- 
nels n'est pas clémence, mais démence ', si nous vou- 
lons, je ne dis pas être libres, mais n'être pas décimés. 
Il est donc évident que les étrangers, appelés à grands 
cris par une partie de la nation, vont pénétier en 
Flandre, en Lorraine, on Alsace, en Picardie; et dans 



42 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

d'une si grande populalion, ils ont eu recours à M 
moyen fort adroit, qui a été de lier la fortune publiqw 
à la prospérité et à la tranquillité du tyran. C'est uim 
profonde politique : autant que les besoins du luxée 
les dépenses effrénées de la cour qui a inventé ce: 
emprunts multipliés et infinis par l'avantage desquel 
alléchant également la richesse et la pauvreté, h 
maître et le domestique, la jeunesse oisive et la vieil* 
lesse invalide, les despotes ont eu Tart d'hypothéqun 
la fortune publique sur leur propre conservation, et| 
en se faisant de tous les citoyens autant de créanciew, 
les ont mis dans la nécessité de soutenir le crédit (h 
leur débiteur pour n'être pas ruinés ensemble. C*esl 
ainsi que, de nos jours, nous avons vu Potemkin se 
maintenir toute sa vie dans un crédit inébranlable el 
se frayer un chemin au trône de la Chersonèse, parce 
qu'il avait eu l'art d'emprunter de l'argent aux troii 
quarts de la Russie. C'est ainsi que Jules César, dil 
Plutarque, voulant être un grand pontife, imagim 
d'emprunter de tous côtés des sommes énormes, (â 
qui lui acquit tous les suffrages : des pauvres, parc( 
qu'il les avait achetés; des riches, parce qu'ils avaien 
peur de n'être jamais payés. Aussi, disait-il à samèn 
le jour de l'élection : a Ce soir vous me verrez granc 
pontife ou banqueroutier. » C'est ainsi que, lorsqa'ï 
a été question d'envoyer à Orléans M. Lafayelte, I 
fallait voir à la porte de l'Assemblée nationale, com 
ment la frayeur avait décomposé le visage d'un certaii 
notaire, qui, tout glorieux d'avoir donné la maio i 
madame Lafayelte, à une bénédiction de drapeaux 
n'avait pu refuser depuis aucune somme, tant forli 
fût-elle, que le héros des deux mondes lui avait de 
mandée, et qui tremblait d'être ruiné. C'était uni 
chose curieuse de voir comment le notaire Bricharc 



bificouitii mvKK!». 
lait au géui^ral, son Jâbilcar, comme il s 



hs murs, liors dos mun, tout parle de sa glolm. 

ih anasi, n'en doutons point, ce qui a si Ton 

Paris de royalisme. La division de laFraac« 
^-vingt-trois dt^parlements cl une Conslilu- 
iX les bases sont toutt^s rôpublicaincii, laissant 
|r dans le lointain une confédération possilile 
Qrtemcnts entre eux, un dèmembrenient pos- 
} l'empire; et ces grands desséctiemcnls de 
WonI pu qu'alarmer une cnpi taie toute peuplée 
*rs qui n'existent que par l'imprtt, cl do dé- 
îdonl le commerce ne peut se soutenir qu'au- 
f Paris restû le centre de tous les arts, le ren- 
B de tous les ricties, et la capitale de l'empire; 
ae ils n'ont vu d'uulrc cimeiiL politique oiUrc 
re-vingt-lrois départements que la royauté, 
riches, tous les boutiquiers ont cru qu'ils dc- 
'appliquer à fortifier ce lien, alln de resserrer 
oitement toutes les parties de la monarchie, 
ette indissolubilité garantît leur fortune. 
commeiU jcâ_jujih£a.Jes marchands, les ren- 
iij_£artous pays, ne sont ni palnoles ni âris- 
, mais seulement prbpriétaii'es, boutiquiers, 
, après avoir fait en 1780 la Révolution avec 
le contre le roi, pour se soustraire à la ban- 
e et au brigandage de la cour, voudraient 
ijourd'liui la conlre-ivvolulion avec le roi 
le peuple pour écliapprr ;i un pilhige imagi- 
îs sans-culoltes. On les a si fort épouvantés de 
ère d'une loi agraire, on leur a lant parlé des 
s comme do Iirigiinds, (jue les notaires de Pnris 



l i 



44 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

ont plus peur des clubs que des Hulans et desT] 
liens. 

C*est à ces riches, h ces marchands et à ces renlif 
que je vais d'abord exposer en deux mots la silualk 
de la capitale, parler le langage de leur intérêt et< 
leurs passions, et leur faire concevoir, à la place 
leurs frayeurs ridicules, les véritables dangers 
Paris et de leurs propriétés. Ils verront que, par 
mêmes mesures dont ils se sont avisés pour préve 
la perte de leur fortune, dans la dissolution de Fc 
pire, ils n'ont fait que rendre cette perte et celte 
solution inévitables, et que Paris n'a pas quinze joi 
à délibérer s'il veut se sauver d'une ruine entière. 

Il était facile à la capitale, comme je l'ai montré 
y a quatre ans, de s'élever par la Constitution ft 
çaise, par l'admiration de nos lois et leur adoption, 
ce même degré de splendeur et de prospérité où 
sont élevées quelques villes anciennes, par la nari^ 
gation, le commerce et les conquêtes. Oui, messieurti 
aujourd'hui les richesses descendraient au sein de 
Paris, non pas seulement des sources du Var et de h 
Sambre, mais de l'Elbe et du Tage ; richesses d'aulanl 
plus honorables pour la capitale qu'elles ne lui pa^ 
viendraient pas mêlées du sang des peuples qu'elle 
eût dominés par la législation, par la philosophie el 
l'aristocratie des lumières et des bienfaits qu'elle eût 
procurés au monde. Kappelcz-vous les beaux jours de 
/ Rome et de Carlhage, de Tyr et d'Athènes : tel sérail 
"l'élat florissant de la capitale, si on n'eût pas re- 
poussé, il y a deux ans, Talliance des Belges et des 
Liégeois; si les patriotes ne s'étaient pas laissé jeter 
sans cesse, depuis trois ans, par des guides perlides 
ou aveugles, dans des roules plus fausses les unes que 
les autres; si on n'eût pas néfrlipré nos discours, qu'on 



MBCOUKS DIVERtt. 15 

t mceniiiairei!, cl que les i^vôin-'inenis oui 
aYlrc tous que propliâliiiucs; si on tiVill \ms, 
n (le ilitTam(.>r nolni l'onslitiilion chez ri^itrun- 
r le dûsasire de nos colonies, par les llammes 
riray, par la toi martiale et par nos discorde», 
int de nolie alliaDCC et de nos conqn*!tos une 
A pour les Avignonnais cl lus Belges, et en 
[Dt les patriotes de l'exécration do tous les 
Su Pouvoir cxâcnliret des conspirateurs adroits 
commellaient à dessein et exprès, pour le 
de les imputer au peuple, 
re ans de trahison ont bien cliungâ la face des 
du parti de la liberlé. Cependant, na;5'uiT0, 
tiques du conseil des despotes semaient lùen 
combien il serait dilTicile de nous remettre 
joug; ils eenlaieul bien qu'une nation, qui 
de ressusciter aux droits do l'homme et de se 
r au premier âge des sociétés politiques, ne 
lit pas ainsi lout à coup de qualre luillo .'ins. 
c'est en vain que les émigrés des Tuileries et 
les nobles de l'Assemblée constituante, déscs- 
e ce que la prise de la Bastille les avait forcés, 
passage de l'ancien régime au nouveau, de 
le enjambée sur la Chambre haute, et de pro- 
l'égalilé, ne cessaient d'appeler les tyrans de 
e.Ceux qui ont des nouvelles sûres do Co- 
savent quelle désolation s'y peignait, il y a 
mois, dans l'allongement de tous les visages, 
ères, les supplications de nos aristocrates du 
et du dehors n'avaient pu déterminer les puis- 
k commencer une guerre contre le peuple fran- 
esl notoire que les émigré.s alliiienl périr de 
qu'ils étaient furieux de se voir ainsi ahiiii- 
, qu'ils ne voyaient de ressources que de venir 



54 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

mêmes de la Constitution, dont le dépôt et T 
bilité est confiée à la garderie la nation entiëi 
voyez donc que toute capitulation est impossil 
quand TAssemblée nationale l'accepterait, qui 
les ci-devant nobles, les riches, les Feuillanl 
tout le consistoire et le conseil général de 
mune Taccepteraient, vous n'auriez fait que 
Paris une proie immense entre les Autrichie 
Français; puisque trois centmille hommes se le 
dans cette seule capitale, qui défendraient 
toire de la Constitution, et qui, ne pouvant 
guerre avec vos bras, la feraient avec vos bi( 
vos hôtels, avec vos richesses; et je n'appelle 
foudre sur mon toit. Moi aussi j'ai des propi 
ne m'écrie point : Que Paris périsse; mais je le 
trop de certitude : Paris périra plutôt que la 
et c'est ici qu'il faut vous dire la vérité tout 
Quand même les trois centmille Jacobins de 
taie, quand même nos cinq millions de féd 
triotes seraient exterminés, ne craignez-vous 
s'en échappe toujours assez pour réduire '. 
cendres comme Sagonte, plutôt que de le rei 
Autrichiens et au despotisme! 

Que vous resle-t-il donc à faire? riches a 

Ce qu'il faut faire? Puisque vous ne pouvez 1 

sans nous avec l'ennemi, il faut le vaincre av 

\ Votre intérêt majeur, votre intérêt unique, < 



\ Tk 



i_ ï_ ?*_!. -1--* 



«■a«^A<\A«/« \^\jk\jMi\^ »k «»ft«(0wam «\/ui9 avaw «vaai 

S des yeux, si ce n'est pas rinfâmc action du 
irry, incendiant Courtray, pour rendre la 
ëcrable à ses alliés les Belges? Quand cour- 
aux armes? Quand renverserez -vous ce 
choque les yeux, et souille la maison com- 
ce n'est pas lorsque Luckner vous dëclaro 
na a voulu marcher contre Paris avec son 

)yez que le pouvoir exécutif vous trahit. Ce 
faire? Ce qu*a fait le parlement d'Angleterre, 
L vu que le pouvoir exécutif le trahissait, 
'en 1643, les Anglais, voyant bien que, s'ils 
ent enfin une digue, leurs libertés allaient 
lergées par l'action continue du pouvoir exé- 
e la liste civile, Londres se leva tout entière 
; armes. Charles P' étant aussi, par la Consti- 
chef suprême de Tannée, leur Parlement se 
.ns la même position qu'aujourd'hui l'Assem- 
ionale. Il était incontestable que, par la 
larte, au roi appartenait le droit de nommer 



M^ s \y MA A «,^V** x^^y«-»%^y ^^ %^ >i^ ^ ^-r 



V/ ^^ A««^%X^ 



Communes firent indirectement ce qu'elles i 
vaient faire directement par la Constitution. 1 
stitution autorisait le roi à nommer les comma 
et il avait nommé le chevalier de Pennington, 
Les Communes écrivirent au roi qu'elles ne po 
prendre aucune confiance dans cet officier, et 
appuya ce vote si efficacement, que le roi fut o 
nommer le comte de Warwick. Le roi avait 
le colonel Lunsford, lieutenant de la cour. L( 
munes ne pouvaient s'y opposer; mais elles ^ 
que Lunsford n'était pas propre h cet emj 
autant le roi, usant de son droit constitutions 
mait d'officiers et de minisires, autant le Pa 
en rejetait, usant aussi de son droit consi 
nel, répondant au message du roi, que cei 
avait nommés n'avaient point la confiance d 
tion. 

De même, Charles I", en sa qualité de chef i 
de Tarmée, voulant se réserver un corps de 
au besoin, avait prêté au roi de France l'arm 



lilSCOUllS DIVERS. 57 

la haute cour nationale, comme criminel de 
lion, pour avoir transporté les troupes. C'est 
16 le Parlement rompit les mesures de despo- 
en trouvant toujours dans la Constitution des 
5 indirects de défendre la Constitution. El c'est 
ue l'Assemblée nationale, si elle le voulait, 
manier la Constitution pour la liberté aussi 
nent que le pouvoir exécutif sait la manier 
elle. 

; ainsi encore que le Parlement anglais de f G8G, 
bien que tout le mal venait de la liste civile, 
cette liste civile même n'eût pu suffire à cor- 
î tous les jurés et tant de pouvoirs constitués, 
i n'eût pas fait des emprunts, vota que quiron- 
êterait ou ferait prêter de l'argent au roi, qui- 
) achèterait des bois ou domaines du roi, serait 
ennemi de l'État, et envové à la Tour, 
t ainsi que tout ce qui n'est point défendu par 
Mant permis par la loi, il serait bien facile à 
ûbléc nationale, si elle le voulail, de samcr la 
talion. Et si elle ne le veut pas, c'esl à nous i\r. 

^ • 

ii la Constitution ne drfond pas de drclarrr les 
s de ligne gardes nationales, cl celte mesure 
?mpéclierait la division (pic rcnneini veut jclcr 
'armée, en ne faisant feu (pie sur les gardes 
aies, et en donnant, comme \U'u[ de le faire le 



53 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

dignes chefs; d'ailleurs rien n'empêcherait tfajc 
les nominations après la bataille. Lesanciensol 
commanderaient provisoirement. Mais quel pi 
moyen d'émulation, quel aiguillon aux uns p( 
pas descendre, aux autres pour mériter de m 
Comme Tarmée serait ravie d'être investie de o 
d'hommes libres, de soldats citoyens, de m 
leurs centurions ! comme elle se serait purgée i 
jours de ses aristocrates^! 

Lorsque le roi emprunte de tous côtés des s* 
énormes pour supplément de sa liste civile, i 
santé pour acheter tant de pouvoirs consliti 
entretenir Coblentz depuis quatre ans, la Const 
ne défend pas à l'Assemblée nationale, à l'ei 
du parlement d'Angleterre, en 4686, de déclai 
nemi de la liberté quiconque prêtera de l'arg 
roi. 

Ainsi la Constitution ne défendait pas à rAss( 
nationale, au lieu de donner des passe-ports 
ceux qui veulent sortir de France, de décU 
l'exemple des Anglais, ennemis de la patrie h 
ducleurs des navires et des voilures qui servir 
les transporter, eux ou leurs effets. Aussi la Co 
tion ne lui défend pas, à Texemple de la Suisst 
le danger de la patrie, de rappeler tous les m< 
du corps politique à la défense de l'État, et de d< 
tous leurs biens saisis et confisqués au trésor { 
par le seul fait de leur absence et de leur refi 
service personnel. 

Ainsi la Constitution, qui n'a rien statué 

1. Illusion dangereuse, est-il besoin de le Taire rcmar 
n'en est pas niuins vrai que les années ne valent que si 
casser ou remplacer à temps un chef incapable. Vo^cz S 
après Gravelollc. (7. C.) 



N 



l'IBCoUttB DIVERS, Sl> 

c« (lu rot, n'a pas prélenda i[nc le giouvoir eii- 

imIikIr d'i^sprlt, contiimAl lîe louir lc« iVni'». 

e d^Tcml pas ik' tr» lui n>liri'r. Or, il p-it rnflle 

lir«r la démence rlii roi ilp In n«nsliliilli)ri. par 

aite. Je ne voudrais qu'un «cul pour lï-Iublir. 

emple, toul Ifî monde conviendra i]u'uu g^ni^ral 

l âémencc nu imllre, pour soulever ses alliés 

\ son armép, en hriltant leurs villes, Or, Ii! rot 

hinçais a soulTort que le gôni^ral Jnrry rcndtl 

ïnçais exécralilcs uiix Belgps, en htAliint CoDr- 

ïten faisanl fi rfiXe. ville alliée cl amie tout le 

B'dle aurait pu souITrir de ses plus cruels ennc- 

a a-I-il (lôtncncc on traliitson plus palpable? 

IXyLdoit êli?,^i r'ost démcncjj.auspendu; si 

Ira.liSsoD, décliu. Je pourrais cher mille irallA 

i.\ a-l-il démoncc plus manifcsie que d'#irc te 

ils Constitution cl tl'avoir nommA tant d'offlden 

'^□éraux qui ont pnssA el (pii pas«onl ions \e» 

idans le camp des rnm'inis ûc la {ionsliliilion? 

■t-il démence plus manifeste que d'iîlre le roi de 

onstitulion et de Taire renvoyer des minisires <iiii 

lient marclier la Gonstilulion? Qu'eal-co aujour- 

f, que la nomination an ministère dans les mnins 

Foi, Binon, pour me servir de l'expression de 

Manuel, une dislriLulionde prix d'arislocralieî 

Wl une démence plus manifeste que de renvoyer 

Sinistre pour avoir proposé un camp dc vinpt 

E hommes à Soissons, et le lendemain de venir 

loser soi-même un camp dc trente-trois mille 

mes à Soissons? 

! comte de Schatzbury disait très- bien au Parle- 
t : f L'esclavage et le papisme sont deux frères 
se tiennent toujoars par la main; rpiclquefois 
entre dans un pays le preniirr, ([iielquefols l'an- 



60 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Ire, mais toujours ensemble. En Anglele 
Stuart ont voulu faire entrer le papisme le ] 
pour préparer la voie au despotisme; en É( 
ont commencé à introduire le despotisme poi 
la voie au papisme. » Aussi tous les manifes 
les journaux possibles des contre-révolutio 
des émigrés et des Prussiens ne parlent qu 
mettre la France par la force sous les deux jo 
lique et religieux. Et lorsque ce sont les 
réfractaires qui, dans les départements, à 
grain de la philosophie et de la liberté, sèmei 
du papisme, de la servitude et de la bêtise 
ce sont ceux qui arrêtent le plus les progr 
Constitution, y a-t-il plus grande démence 
roi de la Constitution que d'avoir mis son vé 
décret de la déportation des prêtres. Rappe 
Messieurs, le fameux bill du parlement pens 
du Parlement de 1665, qui fut appelé VacU 
mille, contre les prêtres patriotes ou presl 
Comme c'était le presbyléranisme qui ava 
Révolution, et que les neuf dixièmes de TÉ 
trois cinquièmes de TAngleterre étaient presl 
il fut dit qu'aucun ministre ou prédicateur j 
rien ne pourrait ni demeurer, ni même aller 
sur le grand chemin, à cinq milles dedistana 
lieu où il aurait été ministre, s'il n'abjurail 
mes politiques et religieux. La rigueur fut 1 
grande en Ecosse, où il fut enjoint, par un 
mation, à aucun minisire nresbvtérien, à ne! 



lia afrermir la Conn^tilution par udc mesure 
ïs rigoureuse, et <]ii« lu rot tic l.i Ooniililu- 
■U son veto, il a montri^ iï tout le monilo 
Klion totale des fiicaltt^s intfllectUfUus, an 
Cibourx, duiiH In seas de U Constilulton, cl 
I commun ilc la ville de Paris se doit do 
I h l'Assembli^c qu'il soil suspendu cunimo 
u déchu comme trultro. 
BtilutioQ n'a pas ili'ïroDdu ccllci ialcrdiction 
U-; et si elle l'avait dércndiie, ce Rcrnicnt les 
;(& dont il faudrait déclarer la dômencp. Or. 
suspension du pouvoir exécutif, cunime il 
orlout à la ville de Paris de conserver la 
}, l'uuilé dos quatre-vingt-trois déparie- 
(Br conserver celle indivisibilité du corps 
je pense que le conseil commun, dans son 
l'Assemblée nalionale, doit demander qu'il 
le deux curateurs à la mnnarcliic, qui, pOdT 
irn^gne, pour cause de fltSmem-c. el jusqu'à 
lis XV£ soit revenu âl)on sens, soient vériia- 
e qu'on a prétendu qu'était Louis \VI, le 
peuple, exerçant le vélo sur le Sénat. Je pré- 
ilte mesure îi celle de faire élire par les dé- 
fi qualre-vingt-trois mcnilrcs du pouvoir 
ni formeraient le conseil d'État, parce qu'il 
aindre qu'ils ne fussent aussi mal clioisis 
lalre-vingt- trois grands jurés, qne ce ne fût 
igt-lrois roitclels, et on sait qu'il n'y a point 
ande tyrannie que celle des petits lyrans ; nu 
i les quatre-vingt-trois départements n'ont à 
|uedeiix curalciirs amovibles «(/««'ki», il nie 
le le choix esl iléji'i fail dans l'opinion, el i]iio 
cannées que nous venons de traverser ont 
fine les deuv liomnies i|ni niérileni le plus 



J 



Clément, et on ne manquerait pas de lui IrouT 
sa poche une carie de Jacobin qui y aurait été 
pour nous charger de Texécration d'un crime 
perle ; car le roi ne meurt point en France, 
tait, c'est tout ce que souhaite Coblentz, ce 
congrès de Mayence attend. Je pense que nous 
vous trop veiller sur les jours de Louis XVI, 
faut le conserver au milieu de nous comme 
nelle de notre œiK Ce n'est pas que je n*aie 1 
pesé les rois dans la balance de M. Manuel. 
n*est pas question ici de la pesanteur spécifiqi 
trinsèque d'un roi. C'est dans les balances des 

'\ Prusse et de Hongrie que je pèse Louis XVI 

nons-nous de la valeur idéale des rois dans h 
des esclaves, et quelle rançon a racheté Loui 

i roi Jean et François P'; imitez le conseil cou 

; la ville de Londres, qui, dès qu'il eut recoi 
Charles I«' avait des intelligences avec les 
d'Irlande, qu'il levait secrètement des troupe 
le Parlement, dès qu'il fut devenu justement 



blSCuUKM MVERS. 'il 

p tlu roi c( (le SU riimillo ; si vouâ l<3 conscrvcx 
I <Ie nous, par ccU tm\ vous sauvez la anA- 
i^pirc ; vous vduk sauvez vous-ni^nie et uous 
t, dans la balance des despotes, un roi p^o 
jsoul quo vingUcinq niillluns de cito}eii&. Il 
eque l'Assembli^'e nutiooale, apr^i uvoir pro- 
hterdicliou du roi, pour causo de déiiieiicc, 
ni'elle le relient, lui et sh fuuiille, pour âlages 
(de la Fraoce. 

P faut fuire encore? Qucl(|u'uil a dit que »i ^ 
M fuisiiicnt la guerri', c'est qu'ils ne buvaient 
psemble. Kt moi Je dis : si on ose nous atta* 
JBt qu'il n'y a qu'orgueil, égoïsmo et dureté 
^ parmi nous; c'est que lu bourgeois mùpriu 
autant que le noble méprisait le bourgeois; 
il'égalité des droits n'est que dans la Consti- 
knoa point dans l'opinion; c'est que nous, 
actifs, nous nous tenons à uno distance plus 
ac nos frùrL'S indi^'enls, que k's liomains ne 
. de leurs esclaves ; car ces siinaleurs do 
i orgueilleux, qui méprisaient les droils de W^ 
I et qui avaient des esclaves, eb bieni il y / 
lit Jours dans l'aunée où ils faisaient asseoir 
;taves à table k cûté d'eux, où ils changeaient \ 
avec eux, où ils payaient les dettes et lee ) 
SB pauvres. Dans celle Rome, la ville de l'a- , I 
ic par excellence, U y avait au moins huit \ 
Qdus à l'égalité et à l'ilgc d'or. Et nous, dé- ) 

t bourgeois, il semble que celte aristocratie, i 

Ïgalil6 que nous avons iiannie de nos lois, su 
éfugiées tout entières dans nos cœurs. Je le 
il on ose nous allaquor, c'est qnc, nous ne liu- 
> ensemble. Eb bien ! fiiiisoiis [)our alTenuir la 
;e que César, ce que Crassus ont fait iioui 



J 



64 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

établir le despotisme. Nous ne pouvons pas traiterj 
peuple français comme César, qui traita le peuple: 
main en vingt-deux mille tables, ou comme Ci 
/ qui fit un festin au peuple romain, et donna ensi 
( chaque citoyen autant de blé qu'il en pouvait 
\ ger pendant trois mois. Il semble qu'il n'y ait de; 
triotisme et de vertu que dans la pauvreté, du ai 
dans une fortune médiocre. Mais dressons des 
i devant nos portes , s'il est vrai que nous croyoi 
l'égalité ; traitons du moins un jour nos égaux coi 
' les Romains traitaient leurs esclaves pendant une 
/ maine entière ; célébrons notre délivrance du d( 
tisme et de l'aristocratie, comme les Juifs célébi 
V leur délivrance des Pharaon ; mangeons aussi 
ensemble, devant nos portes, le gigot national, 
qu'ils mangeaient leur gigot pascal. Viens, resf 
table artisan, que tes mains, durcies par le Irai 
ne méprisent pas la mienne, qui n'est fatiguée qi 
d'une plume; viens, buvons tous ensemble; embns 
sons-nous, et les ennemis seront vaincus. 

Ce que je^ropose encore, c'est égaleme nt riii stolB 
romaine qui mè lefournîl. "^Ceux que nous avons ap 
pelés citoyens passifs valent bien les esclaves è 
Rome. Eh bien ! dans les dangers de la patrie, comBi 
dans la guerre punique, dans la guerre de Marins e 
de Sylla, Rome donnait le droit de cité aux esclaves 
L'Assemblée nationale a aussi déclaré la patrie ei 
danger; qu'elle donne aussi le droit de cité aux ci 
toyens passifs ; qu'elle affranchisse les pauvres d 
tout impôt, comme dans la guerre des Tyrquins, san 
leur ôter la qualité de citoyen, qu'elle déclare ausi 
que les pauvres payent assez à l'État par Timpôtd 
leur sang dans les batailles, et voilà tout d'un cou 
dix millions Je bras gagnés à la pairie. Qu'on m 



DISCOURS DIVERS. G5 

Q effet, quelle différence il y a onlro nous, qui 
ppclons patriotes, et les nobles que nous appc- 
ristocrates, qui ne soit toute à Tavantage des 
; si de même qu'ils ne pouvaient qu'établir une 
»re haute, que réléguer tout le Tiers-Ktat dans 
unbre des Communes; nous, jadis Tiers-Etat, 
its d'être citoyens actifs, nAn-seulement nous 
enstituons aussi en Chambre haute à l'égard 
te portion du Tiers-Étal que nous avons ap- 
citoyens passifs; mais nous ne leur donnons 
îme une Chambre des Communes, cl nous prê- 
ts les dépouiller de loulc part au gouverne- 
A Athènes, les pauvres ne pavaient point pour 
toyens et pour aller c\ la seclion, mais au con- 
ils étaient payés; on donnait trois oboles h 
e citoyen qui allait au Pnyce, ii rassemblée 
jple. Il suffit d'indiquer ce point de riiistoire, 
assailli d'un voluino do rofloxions. Montos- 
que les arislocratos s'cinprcssciil de mvUvc de 
»ord, se récriait d'adniiralion sur ccllo loi «TA- 
>. 

rquoi, jusriirici, toult's \e> révoliiliniis niit-cllrs 
ir remelîiv les peuples sdus un joul! plus pe>ant 
mcien ? C'est tjne, dans l«\s réNolutiojis, tous les 
tes, tous les hommes eoui-aLVux et (|ui ont de 
tous les Jacobins vident à la défense» de la li- 



66» ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS. 

menls comme hier. Nous sommes tous gartl 
nales; il faut décréter que le quart des gard( 
nales ira aux frontières, et que, pour cet ef 
toutes les municipalités, il sera tiré un qua 
garde nationale par la voie du sort. Par ce 
vous conserverez de la graine de Jacobin, C( 
roi de Prusse veut conserver si précieuseme 
graine d'aristocratie, en ne mettant les nobl 
émigrés qu'en troisième ligne, en les laissai 
blentz et dans Tintérieur; par ce moyen, b 
lants partageront, avec les Jacobins, les dang 
patrie, et le feu tyrolien tombera sur eux coi 
nous. 

Et vous, ô Feuillants, aveugles transfuges d 
bins I sans parler de notre histoire de Franc 
ressentiments toujours implacables de nos d 
qui firent couler tant de sang à Montpellier 
deauXjà Paris, pour châtier des insurrections i 
sans parler de tant d'exemples domestiques di 
sincérité de la réconciliation de nos rois avec ( 
avaient appelé les peuples à la liberté; san 
des embrassements de Charles IX et de Golign 
une révolution plus récente et toute semblab 
nos voisins, malgré la digue impuissante de 1 
tie la plus solennelle, signée à Brcda, puis 
Londres par Charles II, voyez la colère des rc 
dant quarante années, de temps à autre romn 



PISCOURg DIVEIIS. 07 

z, pendant quarante ans, tout l'or de la lisle 
ît la place de grand chancelier d'Angleterre, 
* la récompense des dénonciateurs et des juges 
aient Texécrable talent de faire périr, sous 
5 prétextes, les Feuillants et Jacobins, à qui 
> II et Jacques II avaient été obligés de pardon- 
:rime de l'insurrection. 

anteans après Tinsurreclion, Algcrnon Sydney 
laré coupable de haute trahison, pour un ma- 

qu'on trouve chez lui, son ouvrage célèbre, 
i : Discours sur ie gouvernement. Ce manuscrit 
point écrit de sa main; il ne l'avait point pu- 

était écrit antérieurement à l'amnistie. N'im- 
le chancelier Finch dit : qu'écrire^ c'était agir; 
tere est agere ; que c'était ce que les Anglais ap- 
it ower act, c'est-à-dire démarche pour exécuter 
sein, et Sydney fut décapité, 
erlain lord Howard, perdu de dettes, imagina, 
'acquitter de ce qu'il avait eiii[)runli; à Sydney, 
1 Russell et à M. Hamden, coniiue ils le lui re- 
rent à la confrontation, il imagina, pour i)ayer 
tes en les faisant périr, et gagner encore de 
it de la liste civile, de dénoncer M. lïanidcn et 
lussell, les deux hommes les plus vertueux de 
eterre, pour des paroles dites [)ar eux en sa pré- 
En vain ils furent défendus par tout ce qu'il y 



68 ŒUVRES DE CÂ.MILLE DESMOULINS. 

aération et V estime de leurs vertus ne faisaient qm 
rendre plus populaires et plus redoutables à sa tres^ 
cieuse Majesté. » 

Le lord Lislê, un des juges de Charles!*', at 
échappé à la vengeance des Sluart. Trente ans api 
sa veuve, âgée de quatre-vingts ans, est condam) 
à élre étranglée, sous prétexte qu'elle avait n 
dans sa maison un partisan du duc de Hontmmi 
Trois fois les jurés la déclarèrent non coupabi 
mais Jeffreys les fit revenir aux opinions une q 
trième fois, jusqu'à ce qu'ils l'eussent condami 

Il ne servit de rien à Richard Baxter, ministre pi 
bylérien, qui avait refusé l'évôché de Herefort, et 
meux écrivain révolutionnaire, de s'élre fait Fei 
lant. Jeffreys, le directeur du juré, se souvient de 
prônes et lui dit, à l'occasion de je ne sais quel pr( 
qu'on lui avait suscité : « Cet homme parait mail 
nant fort modeste; mais il y a eu un temps où | 
sonne n'était plus prêt que lui à crier : A vos ten 
ô Israël^ liez ces rois et mettez vos nobles dans des cep 
fer, Richard, tu es un vieux homme et un vieux 
quin ; c'aurait été un grand bonheur que tu eu; 
été bien fouetté il y a quarante ans. Tu as écrit aj 
de sermons pour en charger un chariot, et cha 
de ces sermons est plein comme un œuf d'imp 
pour la personne sacrée du roi. Allons, messieurs 
jurés, faites votre devoir. » Et Baxter est condami 
être pendu. 

Un autre membre du club des Feuillants, 
femme, Elisabeth Gaunl, procure un asile à un Js 
bin. Ce scélérat, sachant que le roi Jacques II pard 
nait plutôt à des rebelles qu'aux modérés qui I 
avaient donné asile, va dénoncer la bienfaitrice 
lui avait ouvert sa maison, et elle est pendue. 



\ 



[ 



MSCOUIt» mVKlLS. 



rlUe de Taunton avatl ouvert ses porles h Tar- 
es insurgi^K ; le paHAl Kiri'li, digne assUlaol de 
rs, desccnJ à l'auberge, fait pendre pendant «on 
au liniit dos nrros, des hautbois et i\es lam- 
trente des tiabilnnls, savoir ; dix eu liuvanl à 
lié du roi, dix gq buvant k lu saDli: de lu reine, 
; en buvaul k la saot^t de JelTreys. Une jcfine flile 
Tenue se jelcr k ses pieds pour obtenir la gi-âcfl 
Q père, il la lui prûinet si elle se prostitue à lui ; 
après avoir assouvi sa brutalité, il a la cruaalé 
mener à sa Ten^tre, où il lui montre »oa père 
Tenait de faire pendre h l'enseigne même de 
crge, et d'où cette fille se prûcipiie de déscg- 

barbai'e Jeffreys se vanta , dans cette tournée 
W5, d'avoir fait pendre plus de gens lui seul que 
les jugea d'Angleterre ensemble, depuis Guil- 
Sme le ConquL-rant. Jiicijues II, ce roi Jévnl fl lion- 
Be homme, appelait cela la campagne de Jelïrcys; 
jssi, au retour de celle oxpMition, où ce juge l'avait 
livré de tant de Feuillants et de Jacobins, le lit-il 
Ind chancelier. 

En un mot, le despotisme ne fut salisrait que lors- 
i'il enl lire des veines dos Anglais tout le sang ré- 
flntionnaire, sans distinction, des Feuillants et des 
tcobins. Les badauds de Londres, lassés à la Un de 
nt d'exécutions de Jelfreys, avaient nommé un grand 
.ré patriote, et qui, h toutes tes accusations inten- 
es, sur de misérables prétextes, contre les citoyens 
li avaient eu part aux insurrections, ri''i)onilail lou- 
mrs itinoramvB. La cour apiiclnil, par iir'risidn, ce 
rand juré : lujuri} igivjnmn'^, coumie nous jiourrions 
ppcler le fjraod juré (IDiI.'mii.s dans un aiihr snis, 
; jiirv îijnoniiiH's. Slnis il v a ci'lli,' dillcieiicu que no^ 



70 



ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 



traîires, acquittés par le juré d'Orléans, échap; 
châtiment de la loi ; au lieu que ceux qui étai 
quittés par le grand juré de Londres n'écha] 
point à la vengeance royale. Le menuisier Ce 
qui avait été un des plus chauds patriotes, e 
appelait le menuisier proleslanl, comme on ap 
bientôt, en France, tous les patriotes des calv 
fut inutilement renvoyé d'accusation par le ji 
vain Londres fut illuminé en signe de joie de 
lution du menuisier et de l'alderman Cornish : 
polisme ne relâche pas si aisément sa. proie. '. 
nistre de la justice, l'abominable Jeffreys, ne mt 
pas de faire naître des incidents, de prouver di 
de forme ; on évoquait la procédure, on tradui 
accusés devant le juré d'Oxford ou d'autres aus; 
plaisants, à qui la cour enjoignait de lesl 
coupables de complots imaginaires, et le pr 
terminait toujours par être pendu ou coupé ei 
tiers. Voilà la justice, voilà l'amnistie, voilà la 
ciliation des rois avec les Jacobins et avec les 
lants. 

Et vous, ô riches, insensés de croire que le 
siens vont défendre vos propriétés ! Vous ne vo 
venez donc plus de ce que ces mêmes Prussiens, 
môme duc de Brunswick, le général des contr 
lutions, ont fait il y a si peu de temps dans la i 
révolution de Hollande. Vous ne vous souvene 



tdSCOUng DIVEti!. 71 

nx do l'arniôc des licspotos n'.inV^ieat la 
lans leurs troupes (jnVn protuollani h ces 
;>tccl et àchcval,l(!pillai!i' ilttl'iiriscl le Im- 
boaliquest II est vriii (ju'ils ne prometlent 
âge dca boutitjnes des patriotes. Mais, oulro 
>utiquîors ne sont pas eii asicx grand nom- 
icobins pour assouvir lu soir di; tant do ban- 
rez-vous que, dans un pillnge, les plus riches 
Ins ennemis, et les plus belles boutiques so- 
louliques des Feulllauls? C>»t lu i aoilt qas 
lée de brigaiuls fond sur \v Icrritoire de la 
et vous deinand07. iR 24 juillet ce qu'il faut 
ne vous rcslc q»'h vous réunir h nous pour 
- le plus promplcmcnt, et dans sa naissance, 
rrc qui, plus elle se prulougcra, pins elle sera 
1 et féconde en calamités pour Paris. 11 ne 
te h faire que co que fil Carihagc dans la irol* 
lierre pnniquc, Après s'ëlre làisiâ eodomiir 
Feuillanls carthaginois cl par les pedidies du 
; Rome, Cnrlhago voit loul à coup arriver à 
Les les légions qui viennent raser ses fonde- 
En trois jours, Cartilage, dùnianlclée, sans 
sans munitions, sans reniparls, a relevé ses 
. armé trois cent mille citoyens. Tout ce qu'il 
de bras est employé à fabriquer des piques, 
elûls, des machines de guerre ; les femmes, dit 
coupaient leur clicvelure pour faire des cor- 
eten trois jours, Carlliage fui aimée poursou- 
in siL'gc de li'oîs ans. Pour moi, je ne reviens 
ma surprise sur l'avcnglomcnt inconcevable 
risicns, cl je no conçois pas coinmcnl aujinir- 
in entend aiilre chose dans les ruesi[ue II' Ijiiiit 
aiieaux i]ui fLibiiquciil des |iii|in's. Si l'A^si'ui- 
alionalc nous aii[ui(luiiiic, c'est à vous, mon- 



\ 



72 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

sieur le maire, à nous sauver, à donner l'exemple 
autres municipalités. C'est dans rarlillerie quel 
nie français surpasse toutes les autres nations;! 
fondre en canons les statues des despotes : ce n^ 
pas le moindre supplice de ces damnés, de comh 
après leur mort pour la liberté, contre laqaeD 
combattirent toute leur vie. C'est à l'arme bit 
que l'impétuosité française renverse tout; faite 
briquer des piques plus longues que les baïonn 
autrichiennes; des piques et des canons! App 
sionnez Paris de munitions; qu'on veille sur les 
gasins d'Essonne. Mais à ce silence, à ce sang-f 
à cette tranquillité des Parisiens, je me demande 
eiïroi si Paris est Autrichien. S'il était ainsi, ( 
sache que, dans cette ville autrichienne, il y a ei 
trois cent mille Français; qu'on sache que, plut^ 
de rendre vivante aux impériaux, lorsqu'elle 
libre, cette capitale, dont ils n'ont jamais appi 
lorsqu'elle était esclave, nous ne rendrons aux 
tocrates et aux tyrans qu'un monceau de cendi 
la place où furent leurs hôtels. 

Je conclus à ce que le conseil gênerai de la 
mune rédige une adresse à l'Assemblée natio 
pour qu'elle prenne en considération les mesur 
salut public que j'ai indiquées; ou, si l'Assemblé 
tionale croit ne pouvoir sauver la Constitution, 
qu'elle déclare, aux termes mêmes de la Constiti 
et comme chez les Romains, qu'elle en remet le i 
à chacun des citoyens, individuellement et collei 
ment, par le décret ut quisque reipublicœ consulat. 
sitôt on sonne le tocsin, toute la nation s'assen 
chacun, comme à Rome, est investi du droit de | 
do mort les conspirateurs reconnus; et, pour Y 
missomeni de la liberté et le salut de la patrie, ur 



intircliie Torn jilm ijuc 'iiialri' am (l'A)i!ii.-mlilû<ï | 
ne. ' 

>ct«W, dans m tfancn du io juilM 1702, l'an I\' de 
■4. a arrêté l'impresiion de ce discours, la dUtrihulion 
•mbres du l'Assemblée wHimal», d ceux dru coip* 
éS, a*ur iS «scttoiu, A toute» Its Soctitis ('/^i>ct, oiu: 
t et à, ses membres. 

I Aktiioihe, pTL'tident : Désutiêhes, ForCU, 
r GiREï-UrpRÉ, CiiEPï, Ciif.MEB, secrélaim. 



DE L'IMPRIMERIE DU PATHIOTB FRANÇAIS 



L 




DISCOURS 



;AMILLE desmoulins 



SUB LE DÉCHET DU BANHI8BEMENT 

; LA FAMILLE CI-DEV\NTI}'onLEAKS, ETSun I.A QUESTION 
SI L'ASSEMBLÉE, NATIONALE 
POUVAIT EXCLURE DE SON SEIN PHILIPPE ÉGALITÉ, 
REPRÉSENTANT DU PEUPLE 



SOCIETE 

DES AMIS riE LA LIllEHTÉ ET HE L'EGAl.lTE 



DISCOURS 

DE CAMILLE DESMOULINS 

DtFlTË DE r.tBIS A L« COSVIMID:! 

ivn I.E JIËCRBT 01! BAN H ISS G H KNT 

DE H KAmi.LK CI-DEVIWI D'oSr.KjtNS, ET SUB I.A Ul'ÏSTlON 

S[ l/iSSEUBLlk NATinHAI.K 

rOUVAlT EXCLUBK ÙS son SR1N PHILIPPE iaiuit, 

REPRÉSIUtTAHT DU PElJPLS. 



Ce ii'esl point la, cause ilo riiilippe-Rgalilé (iiic je^ 
viens iléfeiidre, c'esl la cause de la Convention (lu'on 
déshonore, la cause di; la liberté qu'on Lraliil, la cause 
des représentants du peuple dans laquelle on atlaque 
le dernier i-empart de la République conire l'anai-- 
chie. Le véritable patriote ne connaît point les per- 
sonnes, il ne connaît que les principes, et je défends 
un député coianie j'aurais défendu Louvet lui-même.,.' 

Quant à l'individu Philippe-Égalilé (el la position 
difficile où nous ont mis la calomnie et l'intrigue 
reud ce préliminaire indispensable), lui, il n'a peut- 
être que ce qu'il mérite : et voici ses ftricfs à nios 
yeux. Lorsqu'il a vu, en 1791, les 25 millions de la 
liste civile, et, on 1792, les Simulions du ministre 



78 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

de rinlérieur servir à charrier chaque jour danslil . 
quarante-huit mille municipalités de nouvelles caioH., 
nies et les immondices de la presse; lorsqu'un miaisol.] 
s'arrogeait d'établir chez lui un bureau de formatioB! 
de l'esprit public, et se créait ainsi un ministère d|!i 
Topinion que vous ne lui avez point donné; loi 
j'ai entendu, en présence de douze cents témoins, 
officier municipal, le journaliste Hébert, dire que 
land lui avait offert de lui prendre deux mille aboi 
nements, dans l'espoir de le corrompre ; au milieu 
cette corruption de tous les journaux, dans ceten^ 
hissement de toutes les presses, et lorsque tant d'il 
trigues ruineuses nous obligeaient de quitter la plui 
et d'abandonner l'honneur des patriotes de la Moi 
tagne au pillage de la calomnie \ qu'on me cite usk{ 
seul des écrivains incorruptibles dont Philippc-Éga-j 
lité, au sein des richesses, soit venu au secours, ou 
plutôt au secours de la vérité et du patriotisme? Au 
contraire, il a paru rechercher les intrigants et les 
faux patriotes. C'est parmi les intrigants et les faux j 
patriotes que vivaient ses amis les plus connus; et ^ 
nous avons vu Sillery, aux Jacobins, se montrer perpé- 
tuellement le champion de Louvet, etc. Aujourd'huii 
Philippe-Égalité est proscrit par Louvet et par ceux 
qu'il recherchait ; que pouvait-il attendre de traîtres, 
que la trahison? Il n'a que ce qu'il s'est attiré. 

Mais il n'en est pas moins vrai que nous devons 
repousser de la Convention le déshonneur qu'on veut 
lui imprimer. Oui, citoyens représentants, le décret 
qu'on vous propose serait l'opprobre éternel du nom 



1 . La Société vient d*expiilsur le rédacteur de son Journal des 
débats^ aposlé par Roland, pour défigurer les séances. On convien- 
dra que toutes les flnesses des Dandré et des Malouet étaient sotli«e, 
auprès de celte ruse du boiiliomuie Roland. 



DlBCOtlRS DIVEKS. T9 

,i» et do la République t De quels déserts arri- 

IU5 donc? et h quelle solitade si inaccessible aux 

de lu Rëvotulion vos commellnnU vous ool-ils 

lés, pour que vous ayez pu ignorer que la mo- 

qui voiiH II taol i^ijuiu «le Urulus-Louvet* de 

■Bazot, n'est autre cliose que la motion repro- 

les jours, pendant (]Ualre ans, parBrutus- 

Brutns-Durozoy, firutus-Peltier, «t Oralot- 

!t?Qui? ilis-je, et quelle muU^re aux l'éllexionsf 

Itre Lafayetlc, le plus odieux des conlre-révolu- 

lires, le plus scélérat des conspirateurs roya- 

n'a pas poursuivi Philippe-Ëgalilé avec autant 

ireur. qac le font aujourd'hui ceux qui se vunlout 

plus purs républicains, les plus ardents ré- 

itionnaires. Liurayette ne punissait sa popularité 

de l'exil ; et on dirait que Buzot et Louvet veulent 

mntr de mort, puisqu'il n'y a pas dans toute l'Eu* 

un r,oiii dv leirii où l'lÉililiI)L■-É^^alitL■ iif ren- 

Mlri' les poignards des émigrés ou l'écliaraud des 

is dont Dolro Hëvolulion a fait clianceler tous les 

Anes. 

Au nom des dieux, monsieur Louvet, vous qui avez ' 
s l'instruction, où était votre bonne foi de citer ' 
nemple de BruLus, et de venir dire que les circon- 
luicea sont absolument les mêmes? Vous savez bien 
Ourlant qu'il n'y avait qu'une ville grande comme ' 
aint-Denis dont fut banni Collalin; qu'il n'y avait 
p'an pays grand comme un district, ou. ai l'on veut, 
^D iléparlemcnt, dans lequel il pui craindre de ren- 
CHinlrerTarquin, et que tout le reste de l'univers lui 
Élait ouvert el lui oJTraiiriiospitalilé. Vous savez bien 
que Collatin ne fut chassé que parce que ses neveux, 
les Aquiliens, étaient à la télé de la conjuruUon avec 
les deux lilsdeBrutus, cl que lui, Collatin, avait voulu 



80 



ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 



les sauver de la hache; vous savez bien 
chassé, parce qu'il s'était rendu suspect e 
faisant passer dans le Sénat un décret qui i 
Tarquin ses biens. Est-ce que Philippe-] 
plaidé ainsi la cause du tyran ? Est-ce qu'il 
sauver de la proscription des neveux consp 
Est-ce que ses enfants sont à la tête des émi 
bravent-ils pas, au contraire, la mort tous 
pour repousser les émigrés? Enûn, vous sa 
que toute la famille de Tarquin ne fut pas b 
Rome, puisque Brutus était petit-fils de Tarqi 
cien, et qu'il demeura consul. Qu'y a-t-il 
commun entre Philippe et CoUatin? Où est 1 
de citer, contre votre conscience, un exemj 
disparate, aussi inapplicable, et de venir din 
circonstances sont absolument les mêmes? 
excuser un mensonge officieux, mais le m 
pour perdre un citoyen, pour livrer aux assî 
citoyen qui a bien mérité de la patrie, c'est i 
mie et une ingratitude abominable ! 

Buzot a parlé de l'ostracisme ; mais sait-i 
c'était que l'ostracisme? sait-il qu'il n'y a 
l'Assemblée du peuple, la nation en perse 
pût ostraciser un citoyen? Sait-il qu'il fallait 
coquilles pour prononcer cette peine, c'est-à 
voles d'environ le tiers des citoyens, puisque, 



DISCOURS DIVERS. 81 

ous ne me parlez plus de la loi, de la justice, 
anilé, de forme et figure de procès; dès (|ue 
Uéguez que la raison d'Ëtat, quand il est 
des Tarquins libérateurs, — pourquoi donc, 
est question des Tarquins conspirateui*s, me 
)us de loi, d'humanité, de procédures? Pour- 
lez-vous un conseil pour le tyran? Pourquoi 
irlez-vous plus de raison d'État? Votre raison 

donc deux poids et deux mesures? Puis-je 
ndre plus sur le fait? Peut-on vous convaincre 
ertement d'être des royalistes déguisés? 
oi! en effet, ce pourraient être des patriotes, 
int des républicains qui ont demandé que, par 
;ion et d'enthousiasme, on exilût, on envoyât 
raud de Coblentz un citoyen qui avait bien 
e la Révolution; tandis qu'ils délibèrent gra- 
depuis trois mois, s'ils frapperont le tyran; 
l'ils donnent un conseil à Charles IX, et que 
'ille perpéluellemenl ouverte à ses avocats 
cesse à ratîiUd'uiiejuslilicalion iinpossihleî Kt 
lit des patriotes, ce seraient des républicains, 
, au lieu d'ajourner au moins cette discussion 
rès le jugement de Louis XVI, brûlaient d'im- 

de lui donner, et à Antoinette, au fond de 
son, cette joie, cet as[»ect délicieux de voir 
50US les cent mille poi'rnards des émigrés, ce- 
5 regardent comme le premier auteur de leurs 



82 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Brutus, ayant ébloui un momenl la majorili 
Convention, voulaient Tentrainer à présente 
toinetle ce bouquet, le plus agréable qu'elle 
de sa vie, et bien digne de lui être offert pari 
Louvet? Non : le masque est tombé, et tant qu'i 
des républicains, ils ne pourront voir, dans c 
ont proposé un pareil décret, que des traître 
plus furieux ennemis de la Révolution! 

Est-ce donc à la veille d'avoir à soutenir, i 
temps, les derniers efforts de tous les tyran 
rope ; lorsqu'on enrégimente les cent mille 1 
de milices aristocratiques d'Angleterre; 
Francfort on assassine les Français ; lorsque 
grave donne douze livres de chaque tête d 
çais, qu'il faut s'empresser de payer si mal les 
des patriotes et des généraux, et de déshoi 
loyauté nationale par une si noire ingratitud 
qui vous croyez exclusivement politiques, ex 
ment hommes d'État, et qui répétez sans a 
l'ingratitude est une vertu élémentaire des ] 
ques, parce que vous savez bien que la réf 
n'aura jamais à payer votre fidélité et vos s 
vous qui faites semblant de ne pas vous souvei 
/ que disait Aristide dans une république : Z 
\j d'État conseille^ mais la justice défend d* écouter 
position de Thémistocle ; vous qui faites sembi 
gnorcr gnft Uiji^<;f.irn pjtf 1a TT^(>j]|(^^ir f^H^PTl 



r IiIHOUUHS filVKhtl. H3 

laaveor, Buzol a ajouta un anii>niienient 
au tIcU de tuulc «xiin-sition, par li>i)npl il 
fumiir te inf>coDtenlrni<>nl iln clergé cl dt-i 
trabani, en le» f xcloant ilc [dhIcs 1rs func- 
uvoQS, par ccite mesure, poussé noire en- 
espoir, roDire toutefl lea r^^es de la sains 
noufl avons, pour ainsi dire, brAlé ses 
tseséqni(>R^(>.>i; nou» avons dit au prêtres 
tnos 81 nombr>!ux et si jiuîssants dans r« 
ïvous reste plu« qu'à imiter \e maftisirat de 
> et c'est lorsque notre impolitiqnc a levé 
mille couteaux sur le sein dos Kiunraiïi, 
(fiijafl ; lorsque notre armée est d^jà si fort 
r les iié^f!s, les comlmts, les fatigues d'une 
d'iiiver, la nudité i?t la disette de tout; 
4c renforrerâ l'instant rpiip année, comme ■ 
Tait la motion, pour se mettre en mesure 
privilégiés et les fanatiques, nous Itilcr- i 
BUS nos travaui, et nous prenons un jour 
.s pour consommer précipitamment l'injus- 
:e de bannir un général qui, chaque jour, 
1 plus en plus la bienveillance de ses frères 
in partageant leurs dangers et leurs ira- 
s indisposons, nous aii^rissons, par le sen- 
l'injustice. de braves soldats qui ne con- 
ïint ce principe de Tingralitude , ce fon- 
i républiques, dont on vous a parlé ; et pour 
décret, on saisit le moment où Lanjuinais 
vous a dit que les plus citauds partisans 
Valence et Biron, commanilenl les arniL^es ; 
^anjuinais, avec licauroup lio bonliomie, a 
le rcmnrqui.', un argnmi'nî coniro nous, ijui 
is l'ajoiirneuicnl \\•^• la ilisiussion. Kl Je ne 
noire ;u'Uh'r, -|iii' ile> m'UrriLii\ ci-iii'V;inl 



84 d^îUVRES DE CAMILLE DESMOULIKS. 

nobles, pour faire exécuter aux Belges ce d 
leur défend de donner aucune fonction à dei 
et je remarque que cette motion, si souvent 
Ramond, et le vœu le plus ardent de ce rus 
révolutionnaire, celle motion de supprimer 
rément le traitement des curés constitutionn 
motion, reproduite par un membre accrédil 
Convention, et accueillie d'abord avec la pli 
faveur, a failli incendier la moitié des cam] 
aliéner, sans retour, TEspagne, rilalie, le Bi 
soulevant contre nous les prêtres démocr 
bien que les aristocrates, les presbytériens ; 
que les épiscopaux? A ce comble de Tim 
dans cette multitude de bévues de nos faisc 
ment voulez-vous que, nous que TDn traite d' 
et de factieux^ mais dont toutes les pensées i 
objet que l'affermissement de la liberté, la 
de nos armes, Tunité de la république fra 
bonheur du peuple , et surtout d'épargni 
de nos frères d'armes; comment voulez- 
nous ne nous demandions pas avec inqu 
ceux qui nous traitent de désorganisateurs i 
pas désorganiser l'armée, et si , lorsque 
Vr\isseti3.nnoncéque nous aurions la guerrech 
semaines^ il avait connaissance de leurs prc 
nous vous le demandons avec terreur : y a- 
nous des Catilina qui égarent une majorité 

nui /«Arkcnif*nnf 1o 'niiînâ An. \n ISKaw*!^ niiî c 



tlx à qui j'en ai fait p<ii't in'us»urpnl ffiif 
ritablo. Il k'ur parail évident qnn ce di^crfrl > 
^ été proposé que pour sauver le ijniD ; gi\ 
œnt, par celle mesure, il tchnppaii en ef- 
e ctidlimentde lunlile complots. I 

le que 3 et 3 font 4 n'est pas plus tncoDlK-1 
le principe, qu'un mandat ne peut Aire re*| 
«r cens qui l'ont donné. On se rappelle qiie f 
(emblée constituante, lorsqu'il fut question' 
rManr}', Dupont de Nemours n\nnt préten- 
'Assemblée avait le droit d'eu faire justice 
nller les commettants, cela fut repoussé .'i 
wr toute celle Assemblée, comme une mon- 
hérésie. En effet, soutenir que \ons pouvez 
ter d'être ce que je suis, le représentant do 
je représente; prétendre que c'est un liers, 
rouset non celui qui m'a donné su procura- 
peut me la reprendre ; prétendre que vous 
l'emp/^chcr d'élre le représenlnnl île ceux 
présente, c'est la chose lapins extravagante; 
soutenir en face que je ne suis pas le vrai 

nblée constituante a été plus loin, et la mo- 
éputé Guillaume, d'écrire au bailliage de l'é- 
ur qu'il révoquilt Maury, a été rejetée égale- 
ce principe, décrété cent fois : qu'un députa 
mt plti) à son département, mais à la nation ; 
plus le mandataire de son département, mais 
on; et qu'ainsi il ne peut Olre rappelé que 
tion entière. 

i ne voit que c'est col appel à la nation qu'on 
rovoquer dans la cause de Pliilippc-Égalilé, 
tendre ensuile et le rendre commun fi 
'I? El ce détour osl le comble de l'arl de ces 



X 



80 ŒUVRES DE CAMILLE DBSMOULINS. 

royalistes qui siègent parmi nous, et qui veoleat j|J 
tout prix le sauver. Ils ont bien senti que s'ils demaiN 
datent directement cet appel au peuple, du jagemw 
de la Convention dans le procès de Louis XVI, Farti^ 
lice serait grossier et indignerait tous les patriotes; 
car le tribunal d'appel, pouvant interroger racciuè 
aussi bien que les juges de première instance, afUH 
d'avoir fait ambuler Louis dans les quatre-vingt^ 
quatre départements, il pouvait s'écouler cinquaat» 
années, et c'était évidemment un appel dérisoire et 
interminable. Plus adroits que Guadet, lorsqu'il pro* 
posait, il y a huit jours, de convoquer les assemblées 
primaires, et qu'il se démasquait si bêtement, Buzot 
I et Louvet s*y sont mieux pris, en provoquant cet ap- 
Vl pel au peuple sur Philippe-Égalité, afin de l'avoir snr 
le tyran. Et la jointure de ces deux appels. Barrera 
Ta fait toucher au doigt l'autre jour, quand il a oth 
serve, trop tôt, que comme Égalité était représentant 
de la nation, Louis était aussi représentant héréditaire, 
Citoyens, c'est avoir levé assez haut, je pense, la Yi- 
sière de leur masque. Apprenez, par l'exemple d'un 
seul, à connaître toutes les intrigues de ces honnêtes 
gens, et ouvrez les yeux sur cette motion de Brutos, 
qui n'était autre chose que la motion de Marc-An^ 
toine et de royalistes désespérés qui font ressource 
de tout pour sauver César, et font des vœux pour U roi 
en attendant qu'ils puissent faire des efforts pour la 
royauté. 

Je rappelle la Convention à la reconnaissance, i 
la justice, à la rougeur et la crainte d'une ignominie 
éternelle , si elle poursuivait Philippe-Égalité plus 
que n'a fait le traître Lafayelte ; si, au lieu de leur 
châtiment, elle préparait des jouissances à Charles IX 
cl à sa Médicis; si elle rendait le jugement dont le 



KniSCOUR» MVltW». 97 

couïert d'infamie U Cliair;iPl. Jo <Jp- 
ort du décret. 

EXTRAIT DU PROCES- VBKBaL 

t Sociéti a airéti t'impresiion tk- ce dùcoiir», dam sa 
j» du 19 décembre (762, Vnu froiiiOr île ia RL'jmUi'iw 



i 



Moi 



Duddis-Cbancë, présiilml, disputé ; 

Sambat, nice-jirésidenl. 

MOHBSTIER, dépuiiï du Puy-iifi-DôiuB ; Sjjas; 

Peïrbs dHeiival; IUiindre ; Mâche, 

député d'Vonno ; GAnsiEn de SAinrBS, 

député, sea'étaires. 



DE L'IUPniMEBIF. DK I.. POTIER DK LILLK 



I CONYKINTION' NATIONALE 

I - 

DISCOURS 

LIE 

MILLE DESMOULIiNS 



DANS LE PROCÈS DE LOUIS XVI 
)UR LA QUESTION DE L'APPEL lU PEUPLE 

JMFBIIliÉ PAH AfttlRI HE LA GDNVINTIDN 



DE L'IMIMUMERIE DU RÉP( BLICAIN 

'. B.VATABET ASS.,RL-E DK l/rNlVliRSlTl-], N° 1311 OU 'Ji!6 



CONVENTION NATIONALE 

DISCOURS 

ÈAMILLE DESMOLLINS 



DAM* LBrBOeiS DB LOUIS XVI 

an tA DVBBTion na L'AprCL *tf vinriB 



UuDinl j> pttK, ni'iD«ille«l no tilllii •vutvdi. 
J'tiiilia, i'uatnBna eoBttjfl puit mus clurarpnl 



Lu France sera-t-elle une républignc, ou cher- 
lera-l-elle, dans la mouarcliic, le repos de sa iassi- 1 
tode des trahisons éternelles de ses reprësonlantsï ' 
lusons-nous partie de la monarcliie prussienne ou 
lalrichienne, ou la France ne sera-t-elle démembrée 
ip'en républiques fédéralives? Paris, pour prix de son 
civisme et de ses sacrifices, nagera~l-il dans le sang? 
Allei-vous décréter son entière destruction, la dépo- 
pulation des 84 départements, et peul-élre fio ans de 
luerres eîviles? Sera-ce uqe question si les fon- 
Valeurs ne sont pas dignes de mort? Que dîs-jeV 
Sera-ce vons-iiiémes (iiii prononcerez (jue vous 



1. Car,allle. iwpulat- 


, iiutii ilonl Q|nicll«ia tous lu» Jaurs te 


Pwpifl 11 plupart dt .(. 


uiqiii sujnuril'liui appelleol hvpocrUemenl 


w |)eu|ile. 


[C. il.} 



\ 



f 



92 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

avez mérilé Téchafaud? Telle est l'étrange dut 
sion que je soutiens, qu'on est parvenu à mé 
à Tordre du jour; tels sont les jours de paix,d'of 
et de bonheur, qu'on vous propose de donner àli 
lion fatiguée; tel est Tarrét qu'on vous demi 
contre vous-mêmes. 

J'entends parler sans cesse des regards de VEid 
et de la postérité : de bonne foi, connaissons-i 
donc nous-mêmes. S'il est vrai que l'Europe et la{ 
térité contemplent beaucoup d'entre nous; comi 
ne sera-ce pas, je ne dirai point de la part de Y 
rope (dans son état d'avilissement, elle n'a le dn» 
mépriser personne), mais de la part de la postéi 
comment ne sera-ce pas avec le plus grand mép 
Quoi ! nous nous disons la Convention natioadi 
France, c'est-à-dire la représentation révolutioniu 
t jusqu'au veto du souverain, toute-puissante 
24 millions d'hommes ! Au milieu de nous pr6 
l'image du premier des Brutus, nous recueillons i 
gieusement dans les ruines de l'antiquité lesvest 
les plus incertains de leurs paroles, et il a suffi de 
nom pour faire adopter d'enthousiasme les plus 
1 justes motions. Différant entre nous d'opinions, i 
nous accordons tous à nous disputer à Tenvi le i 
nom de Brutus, et voilà 4 mois que 740 Brutus d 
bèrent gravement si un tyran n'est pas inviolable 
Brutus de Nancy, Salle, délibère : écoutez, citoy 
ce sont ses expressions : Si ce n'est pas souiller sa 
moire d'un régicide abominable ; et le Brutus de Pe 
gnan, Biroteau, ne pouvant même imaginer cornu 
des républicains demandent la mort de Louis, ;j 
qu'il fut roiy appelle élégamment cette opinion d( 
ancêtres Brutus, les criailleries des grenouilles de 
rois. 




' dibcddrs divrhs. os 

uits interminables de nos Brnten et de dos 

qni le criée leur contcienet ne permet pa« tic 
Ir un roi parjure, (]ai tut à la fois César et 
eut ensemble, aura eu du moins ce bon eiïcl 
litre à ceux qu'on uppelait les tyrans de la 
'obtenir nne Tois la parole. Étrange part de 
,de triumvirat, (lo diclaloriat, (|ue Ininienno, 
I assembli^e où, pour qu'il ne me filt possible, 
Dalre mois, de dire une fols mon opinion, il 
iftUa moins qu'un appel nominal do tous les 
, Il m'est donc permis île monter une fois à la 
lt de m'élever à la hnuteurde Lanjuinais et de 
ïui Edme petit ne rcpi-oche que d'ôtre trop 
e viens à mon tour, et je n'ai garde de laisser 
r cette occasion unique de vous exptiser ce 
pense de noire situation politique, si élroi- 
liëe à celte discussion, que je n'aurai pas 
M sortir de ta question et de l'ordre du Jour.,^ 
s loin de me livrer au découragement. Ouvrez I 
lies de tous les peuples, et voyez quel petit ' 
d'bommes de bien a suffi pour balancer les f 
s, la puissance et la multitude des mauvais ci- { 
Voyez, sur le pencban! de su ruine, la Rt^pu- ! 
outenue si longtemps par un Barnevelf, et les 
Drneille et Jean de WiLt, en Hollande; par 
amden, et Jean HoUis, en Angleterre; par Ca- 
icëron, à Rome. Voyez Calon, lui seul, luttant 
e génie et les victoires de César, uniquement 

forces de la probité et du patriotisme. Rap- 



naires de Georges, mais ce parti de l'opposil 
n'est qu'une comédie et un simulacre de Pu 
pour ôter au peuple anglais la pensée de se i 
des défenseurs, en lui faisant croire qu'il ena ( 
communes; et dites quelles espérances ne ( 
concevoir la patrie et la génération en C/Ompta 
cette assemblée, non pas seulement un oq de 
pas seulement dix, mais bien plus de cent n 
déterminés, comme Ta dit Robespierre, à défe 
cause de la liberté à la manière des Hamde 
Sydney, et à porter leur tôle sur l'échafaud pli 
de la trahir. 
Cependant, je dois Tavouer, je n'ai jamai 
j espéré la république, que depuis que nou 
la République. Qu'est-ce, en effet, qui c 
la République ? Montesquieu vous Ta dit 
y VYéjjalité des droitsj^el l'Assemblée constitua 
avait pïocîSïSS^tte égalité, qui avait dit: La 
qu elle protège, soit qu'elle punisse, est égî 
tous, avait fait de la France une république, 

.. _ _. ^.,1^11^ n..« .1 ^ ,» m^ X S. 1,. . . ^ -« * «..4 ^ >«.». . A^~ 




irv(!t l'appd uu ppuple, 
antres mBlhitenrfi, le* auu-4!Rciin»|)irii- 
Jigiiox en tIroiLs, poiivaienl apiicler nu [>cu- 
jpez pins me dire qui' vous Ha de» rfpn- 
jDo TOUS poriL-z (laas li> cœiir l'i haini* de Ix 
|>as des républiraiiiB! Vous tin li: croyn pni 
|n. Vous savez liien (lue, devant le r^puMi- 

tles hommes sont égaux, ic me irompe : 
bien Fiu'i) n'y ti qu'un seul liommo <]iu) le 
républicain ne sntirail regarder comme un 
IÇ qai il ne peut voir, comme Ilom^n*. 
jion, qu'an bipède anlbropuphngu, el que 
j^nnemiu, c'est un roi. Nous ne demandons 
lomme Caton, voub ravnlipi: l.nuiH Capi^L 
^ile l'espèce bumainc,et qnnvons le metltos 
ÉB animaux féroces.du moins n'en faiu>3 pai 
■riTilégië et d'une nature gupèrieore. El as 
I point de raiKon J'Ëtal : car, ilôi que Tons 

de la Franre um? n'-pu!jli(|ii(^, pi iijin-? qin' 
E condamné à mort Louis Capet pour ses 
'est attenter à l'égalité, c'est renverser la ré- 

et votre ouvrage, que d'introduire pour 
privilège d'un appel qui n'est point ouvert 
es mairaiteurs. Et certes la premiète raison 
est pour nous de maintenir la république, 
a de sentir au fond de nos cœurs cette haine 
. républicain poursuit le tyran, vous inveniez 

un privilège, si vous ne regardez pas un 
nme un échafaud enchanté, autour duquel le 
voit le malîieurcux «iii'il pille et qu'il assas- 
lieu de le ftMiii)i.'rde la haclio, se prosterner 
lier à ses pieds, c'est le vil sanj,' des esclaves 
clui de Itrutus, qui coule datis nos veines, el 
rejfillepiirmi res arislurnilcs, ces l-'cnillaiils 



r 



96 (ETIVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

honteux, qui, s'étant levés royalistes, se sontcid 
républicains, le 21 septembre. j 

Vous vous efforcez en vain de pallier ce royal 
par un dilemme qu'on a fait sonner bien haut:lj 
nation veut que Louis meure, ou elle ne le vartj 
au premier cas le jugement sera confirmé, au sei 
le souverain a droit de le casser. 

D'abord ce dilemme se rétorque contre ce» 
l'ont proposé. Ou ils croient que la nation va 
mort du tyran, et alors l'appel est inutile ;oi 
doutent si elle la veut : c'est-à-dire si tous les cito 
veulent que la justice soit la même pour tous, c'« 
dire si le peuple français est républicain; mail 
doutent qu'il soit républicain, comment ceux cp 
fectent un si grand respect pour la volonté du p( 
souverain, dans ce cas où ils doutaient de cetli 
lonlé, n'ont-ils pas craint de la blesser en déar 
la république? Pourquoi n'onj-ils pas fait alors ( 
lemme? Ou le peuple veut la république, ou il 
veut pas. Pourquoi, quand il s'agit de poursuivi 
scélérat convaincu de mille forfaits, comme 
mêmes l'avouent, cet appel nominal de la n 
qu'ils n'ont pas demandé, quand il s'est agi de( 
ger son gouvernement et de déraciner une mona 
de quinze siècles? Pourquoi? Le voici, et c'est ce 
importe surtout de faire sentir. 

C'est que le 21 septembre 4792, les arislo» 
étaient encore contenus par la crainte, qui est d 
les maîtres celui dont les leçons sont le plus oui 
et qu'aujourd'hui partout le royalisme comme 
lever une tête insolente. Tous ses almanachs j 
sent qu'un roi captif sei^a humilié jusquà la conf 
mais quîl reprendra la couronne des h/s^ et le fei 
tisme même, contre son caractère de reptile et c 



r I>l«0OfRH IHVERt'. »î 

V, menace li'S Jacobins, fond sur la Moni.iKnc 
fles canoës k i>pée el coaspjre A ilécoiivcrl. C'est 
le 91 septembre uu (Il^jiuIi! aurait en houle Je 
le intime diluinme i|iie le traîIrcMonck, quand il 
,aQ9si : Ou le peuple anglais tKut le rétablissement 
royauté^ ou il ne le veut pat. C'csl que, comme 
iKi qoand il faisait ce ruisonncmcnt, «'était 
:é à la lOle de son araiùe. contre le reste des Ind^ï* 
uits, et celle poignée d'hommes libres i]ui, 
[ipés aux guerres civiles et aux persécutions de 
iwell, tenaient encore r6tendnril de lu Rt^publi- 
Roland s'est avancé ù la tiïlG de cent mille li- 
^ contre les plus zélëii rondateum de la Répu- 
le de France, et ga'on juge (]u'il a assez dÉpravé 
jtton des déparlemenls pour tenter l'eiipérleDcc 
premier appel nominal des Jacobins et des Feuil- 
le des patriotes el des aristocrates; c'est, en un 
rqae le SI septembre on n'avait pas encore mûri 
guerre civile et lo iï;JiTalisme. 
Qui ne voit, on elTiîl, qu'entre les deux alloriialivos i 
; dilemme, il y en a une iroUiiJme dont on ne parle 
s. qui est pourtant inévitable et qui nous mène 
oit à la guerre civile? Le vice le plus grossier 
I cet absurde dilemme est de supposer, ce qui est 
ipossible, que toute la nation voudra ou ne voudra 
is, et de ne pas supposer, ce qui est imraan- 
lable, qu'une partie de la nation voudra elune autre 
i voudra pas la mort du tyran. Rabaut, qui trouve le I 
ùsonnement de Salle irréfutable, n'a pas vu qu'il 
lanquail au dilemme ce Irolsiùme pied, faute duijuel 
ne pouvait se soutenir. On ne peut pas nous con- 
eslerla possibilité de cette alternative : que telle sec- 
ion, tel département votera lilanc et tel auti'O noir. 
£l, di's lors, nous voilà Jetés sur une mer «pii n'a ni 



pujjiiu, ut; uc ICI 1111 ne i ici ludjtn iic uu m luiiiui 

les assemblées primitives et élémentaires. Vo] 
bien de questions on fait naître, toutes plo 
physiques et plus désorganisatrices les unes 
autres? Dans ce moment de l'origine fictive ( 
ciété qu'il s'agit de fermer, y a-t-il majorité ( 
rite dans les assemblées primaires, et dans ui 
tenant, tout entier et en personne, sa con^ 
Première question. 

Ensuite, en supposant une majorité et une i 
préexistantes au pacte social, combien faut-il 
combien de lieues carrées pour que ceux qi 
peut le territoire puissent former une souve 
N'est-il pas vrai que le peuple du Corn ta t l'a 
et cette année le peuple savoisien, avant la i 
composait un souverain tout entier? Les G 
c'est-à-dire l'équivalent de quatre à cinq sec 
Paris, forment à eux seuls un souverain; < 
qui était souverain hier, que dis-je ? celui qui 1 
temps de Jules César, ne peut-il le redevenir 
d'hui, et reconnaîtra-t-il une majorité relativ 



DIBCOUKS HIVERK. b0 

tBBe assenifaléfl primaire, et lesrâpuklicnliij 
9 autre, que Il> lyrao soit coni)amni> à Unr- 
i absous à Niiticjr, f\»c dntia l'Orioiit il soit 
t guillolinà à rOcciilf^iiL df la Kranco, dan» In 
riîoa des eapril», d'; aiira-t-il point de rofa^ 
»Dt d'aristofnilc«, poiul iruaibiliuiix, {loial 
lions, point do pAnsiimnaires iln Lonilr(>!i au 
fù, de Vienne on ic Miulrid. point de i-ôpublî- 
tme r6(lÉi'alisics de bunnt! foi et non pour 
Hb guinéefi de l'ilt, i|iii soutiennent ([u'nne 
linoril^, comme celle du Nord ou du Midi, e»l 
dans son territoire. 

trait>ce si dans les ii$«emhlé«ii primaires, les 
giauSaif nt autant qae dan» la Convention, ou 
}Ds vu tour à lour tn MonlaKno se précipiter 
treuu, et le reOux plusTiolentencnra dei'ex- 
dpposée venir, couvrir la Montagne de us 
inenients e( prél à la submerger, oïl nous 
u des législateurs proposer ' le combat de 
te contre cinquante au bois de Boulogne. 
,iaad et Brissot seront-ils alors des dieux qui 
. dire à ces Ilots mutilés: Voua viendrez jus- 
et vous n'irez pas plus /oin?Opposeront-ils à 
mpéle le grain de sable de leur décret qui no 
le la nation pour délibérer que sur la nature 

les orateurs qui ont parlé avant moi dans le 

ens n'ont pas maniiiié de relever ici l'insigne 
le foi de ces appelants qui, colorant de leur 
pour le sotiveniin un dôerct de guerre civile, 
ent eux-mêmes si grdssii'remenl, que dans le 
lécret ils ne craigtiL'nl piis de circonscrire au 

luloJs-C rancit. 



100 ŒUVRES DK CAMILLE DESMOULINS. 

. peuple la matière de ses délibérations et d'eni 
^ la nation dans le cercle de Popilius. Quelle pitii 
citera pas cet ordre du jour imposé par. les déli 
leurs commettants? comme les assemblées pri 
répondront à Vergniaud, Gensonné, Buzot eti 
Qui étes-vous aujourd'hui? Ignorez-vous que 1 
voir des représentants cesse du moment que 1< 
sente parait, et que la fiction disparait de 
réalité? Cette maxime que répète J.-J. Rousseî 
triviale, si incontestable, que même dans les pli 
jours du règne de l'aristocratie, c'est-à-dire d 
du sénat de Rome, tout l'orgueil des pères c 
n'avait pu en obscurcir l'évidence, et il ne 
/)as y avoir cTassemblée du sénat le jour des coi 
peuple ne pouvant reconnaître an antre 
coexistant et une autre vohmlé à côté de la 
du moment où il se lève et étend sur tout Fei 
main souveraine. 

C'est donc une précaution dérisoire contre 
gers d'une guerre civile, que • de restrein 
assemblées primaires dans la délibération sur 
à infliger. Combien j'ai déjà montré qu'il 
naître de discussions de cette seule question 
on recueillera les voix? Que sera-ce donc si les 
blées primaires sortent de la question? Si 
disent, comme elles en ont le droit, comme 



--J-1 î—j; — ^« ^4i«i:- 



le Miablissemenl de lu royauté, uf soinmes- 
laondô» d'écrits où on eontieiit (|U6 In rê- 
ï'esl qae provhoire? boaitiz-yorn i|ii'il ne se 
Btaavais dlnjens qui plaident la cause de la 
I môme temps guc celle du roi, dmis vo& a&- 
Urimaires, du nioinK dans iiuelqucs-unes do 
bléps, où vous aviez île moins r,cnt mille 
[ai ont péri aux frontit^res, et de plus, deux 
L, ou aristocrates qui, n'espéiunt plus do 
lu dehors, attendent tout de l'etinenii du 
se rendent dans leurs sections, ou émigrés 
Qt de toutes parts, dont Paris est plein, el 
iJUés de tout, coin battront en désespérés pour 
le la monarchie et de leurTorlune. 
iDs les lieux publics, eolendex comme ils 
repris toute leur audace du mois de juil- 
ttmme ifs traitent la Convention d'assemblée 
Is et de scéIôrats;commeil3 répétcnttiue la 
s n'est (juc provisoire; comme ils ne pren- 
a peine de lli^sinlull'l■ leurs esiuTnnccs <hi 
nent de la royauté, comme ils demandent 
-ands cris, avec Buzot, Brissot, Vergniaud, 
ensonné, l'appel au peuple du jugement de 
I et de la journée du 10 aoAtt Comment 
atriote peut-il ainsi vouloir, avec celte mul- 
tisons de royalisme, incendier nos sections, 
républicains? 

onc, cent mille de nos frères morts n'au- 
1 leur sang que pour laisser aux aristocrates 
libre et la domination des assemblées pri- 
on, ce n'est point lorsque les plus g<'néreux 
s de la n^putilique l'ont scellée de leur sans, 
it remettre en question la république. Les 
sont plus enlières. et quand ré|iêe est tirée, 



102 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

la discussion ne peut être ouverte; ou bien, si 
appelez à la nation sur le crime du tyran et snr 
publique, si vous voulez compter les voix, fait 
vivre les héros du 44 juillet et du 40 août, de' 
et de Jemmapes. 

J'ai montré la liaison de toutes ces qnestioi 
fait voir qu'elles découlaient toutes de Tap 
peuple, qu'on vous propose. J'ai montré qu'app 
peuple c'était convoquer tous les royalistes, i 
Feuillants, tous les intrigants, tous les fana 
tous les agitateurs, tous les émissaires des c 
souffler la guerre civile, à démembrer Tem 
à se disputer à Tenvi les ducats, les piastres 
guinées des rois. Ne pas voir toutes ces suitei 
tables d'un appel au peuple, quelle impolitiq 
voir, et cependant les proposer, quelle trahisoi 

Maintenant je demande si la fureur ingéni< 
Pitt et de Galonné contre la révolution pouv 
inspirer une motion plus infernale? Je dem; 
c'est le discours d'un Maloùet, que Salle noi 
comme il lisait contre son opinion, dit-il (ce 
encore bien plus lâche), le rapport d'un Chape 
lendemain du massacre du Champ de Mars? 

Et, remarquez bien, citoyens, dans quelle 
stance on provoque cet appel au peuple» que le 
ne revendique point. C'est lorsque Jes tyrani 
rope, voyant qu'ils sont perdus, s'ils ne nous pi 
voyant, comme le disait dernièrement le lord 
borough, à la Chambre des Pairs : Que votre d 
15 novembre est hostile contre tous les gouvemen 
distribue à tous les rebelles des poignards sur 
desquels est écrit: Point de roisI Instruits d 
plaines de Champagne et de Mons qu'ils fero 
contre vous avec vingt millions employés h rei 



DISOOVK» DIVER!!. 103 

m, qa'arec un milllnril ouiiiloy^ à ilo nou- 
BpagQes, ils s'occupent binn inoiuA k lever des 
le des agitateurs. Par ce mol, on sent bien 
I désigne point ici ceux '()u' on appelle tlo es 
tQis quatre mois, comme Mirabeau cl Lu 
fipelaieal les Jacobins tles factieux ; ou seut 
jflne désigae point ces prétendus agitutcurs, 
Bdas émissaires àks deapoteti, qui sont l'ené- 
^fi despotes, mais ces vérilobles agitateurs, 
iblos dësorganisateurs, ces bous umts de 
tles papiers ministériels anglais font l'éloge, 
U, k la Cliambre des communes, appelait des 
fens. Il est inconceviible qu'on n'ait pas fait 
d'attention à une phrase du discours de eu 
à lu Ctiambre des communes, duos lu s^anco 
tembre. 

ihambro peut être convaincue, disail-il, que 
Hgem imagifwblet ont Été employés pour dé* 
le dessus la li^lu dp Louis \V1 je sorl aiTiX'UX 
mace, ainsi que sa fumilte, et que tous tes 
lens doivent conjurer; mais il y a dans l'As- 
les hommei cruels et inflexibles; cl ces moyens 
ians fruii. » Pitt ne pouvaiL pas fitre assez 
c ses amis, pour dire, en termes exprès : J'ai 
corrompre la Convention. Mais si nous tra- 
311 style familier ce langage ministériel et 
iqae, n'est-ce pas dire clairement: 

ne me demanderez pas. Messieurs, compte 
ises secrètes. Vous sentez que le roi d'Angle- 
)us les potentats ont dit épuiseï' plutôt leurs 
jollicilor ellicacemi'nt iluns le procès de leui' 
mis Capel, cl à empiVliiT un arirl de mort 
icrail coiiimuti l'L à loules les li'les courou- 
■si Dundas et luui ir> avons pus éparfiné les 



lOd CKUVKES DE CAMILLE DESMOULINS, 

guinées, et tout ce quMl y a d'honnêtes gens dans 
Convention en a rempli ses poches. On trouve de 
messieuFS, comme le dit Sainte-Foy, tout autres d 
le téle-à-téte que dans TAssemblée, et s'ils sonll 
avancés pour ne pas condamner à mort, du moins 
teront-ils pour l'appel au peuple ; ce qui fait en 
bien mieux nos affaires. Cependant je ne peux 
vous dissimuler que j'ai trouvé dans la Convci 
beaucoup cT hommes cruels et inflexibles et autour d< 
j'ai vainement tourné, avec nos billets de banqi 
nos guinées éblouissantes. » 

N'est-ce point là pour le lecteur, à qui il n'es 
besoin de tout dire, la signiflcation probable da 
cours officiel de Pitt? Grâce au ciel, le peuple frai 
peut donc mieux espérer de nous! Nous ne soi 
pas aussi pervers que les deux Assemblées préci 
tes, et il y a parmi nous beaucoup d'hommes qui 
appelle cruels et inflexibles^ comme on appelait Br 
\y comme on appelait Caton, c'est-à-dire intraitab 
incorruptibles. 

Cependant je frémis, quand venant à réfléc 
cette urgence, pour les tyrans, de bouleverser 1; 
r publique; songeant à la corruption de nos m 
et à notre égoïsme, je crois voir rôder tous ces t 
et leurs agents de corruption dans nos villes i 
times, influencer dans les sociétés des Jacobins, 
nos armées, dans nos murs, et surtout dans la 
vention, partout y acheter à tout prix tout ce qui 
pas incorruptible, s'adresser tour à tour au royal 
à la cupidité, à la peur, au fanatisme, à l'amour 
pre, à la jalousie, à la haine, au patriotisme i 
qu'ils égarent, et liguer, coaliser tous ces int 
toutes ces passions, contre notre patrie: «Cor 
vous faut-il, vous, pour empêcher que tous les r 



JanmËs à l'âchafaud et urUgiéii en un seul, 

des efforts pour le roi, en attendant ijuo 
!ez faire des vœux pour 1» royauté? El vouk, 
mier la ville à un million d'yeux en pré- 
BÏ il vous sera impossible de Taire jamais 
tution aristocratique'? Combien voulez-vou» 
e cette ville, la terreurdes inlngant$?£tvûus 
idre et désaffllicr cette coalition des sociëtâs 
Us, la terreur des Rois? El vous, pour faire 
rc déparlement et transporter lu Conven- 
rdeaux? El vous, pour vous venger de ceux 
Dl démasqués, en vous aidant à renverser 

soutiens de la République? Et vous, pour 
X qui n'oublieront jamais vos négociations 
rry et Sainte-Foy, et votre opposition à la 
llOaoùt? Et vous, agitateurs de popularité. 
Bis de palriolisme, pour perdre ceux qui 
forcés d'être sérieusement républicains, et 
i vous ont ravi vos spéculations sur la liste 

voulez-vous pour vous en venger en les 
il pour les journées des 2 et 3 septembre ', 
vous savez bien que les députés de Paris 
t eu de part, dont ils se sont cent tois justi- 
ieusement, et pour renouveler contre les 

i procédure des 5 et 6 octobre? 

iges pusillanimes, qui avez devant les yeux 
iqne des juges de Charles I", combien vou- 
our vous guérir de la peur, pour vous dé- 
! la responsabilité par l'appel au peuple, et 

tes cas vous ménager une relraiie à Lon- 
îcondant Pin à olitenircet appel? 

Iiypocriles, d'une iiliilo^opliii^ ;i couIit- 



100 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

temps et désorganisatrice , que youlez-voas | 
mettre dans vos intérêts les hypocrites de relij 
en parlant de supprimer le traitement da prêtre fl 
stitutionnel, et en le poussant à agiter, non pi 
peuple des villes, mais celui des campagnes, noa 
le peuple des sections^ mais celui des paroisses, < 
ajouter à la fermentation, en lui disant que FAsi 
blée nationale qui n'a encore rien fait pour i 
puisqu'ils sont également grevés des impôts^ veut) 
ôler les espérances de la religion, lorsqu'ils n'ont 

core que des espérances? Et vous enfio,( 

la complicité avec le tyran ne peut manquer ff 
révélée tôt ou tard, et a déjà transpiré de Tarmoin 
fer, malgré les précautions de Roland, et par la d 
gnation des seize membres influents^ et par ce malï 
reux indice qu'il a oublié de soustraire\ dans ce; 
ment où la calomnie est à son point de maturité, o 
La Fayette civil a endormi tous les département 
ses Biroteau et de ses Louvet tirés à deux cent soix 
mille exemplaires ^ lorsque, depuis quatre mois, 
plu sans discontinuer des calomnies contre les 
zélés républicains, lorsque ce déluge de lib 
inonde la France, pendant que la vérité, celle 
lombe de l'arc'he, n'a pas encore où reposer le i 
parlez, combien vous faut-il pour achever d'accî 
nos ennemis communs, en vous hâlant de convo 
en ce moment nos assemblées primaires? » 

Ainsi, prenez garde, citoyens, comme ils se lu 
de convoquer les assemblées primaires, et comi 
en effet, le moment est favorable et urgent pour 
r/cst lorsqu'à force de lactique, en nous oblig 

1. On ne s'avise jamais de tout. 

2. Vo}'ez la lettre de Lacoste, disputé du Cantal^ à ses coi 
tants. 



Bc|nc8 foniinaelles, fi 6onfKT h noire propm 
h non» ^cjirlarit ties comil^s, ol rn ne nnu» 
i pas (t'flpprocher de la Iribinii^, on nims a 
riiiipOï«ftjliil6 de rion (aire ponr la Répa- 
ist lorsque, dcpois quatre mtiiti, la Cnnrun-v 
Date, l'L'Hpoir (II! l'nniïers, i?l i|iii devait Hra y, 
; tic Bon BfTraDctiisscmcnt, n'a élt presque 
|u'une ari'np. de gladiateur*, el une chambra 1 
yer oA maître Scévola tciiuiit 30 nurli^nœn, [ 
K heures da soir, pour plaider l'inviolnMDM I 
y nous a couverts de ridicule dans In poxié- I 
t lorsque depuis quatre muis a-s vëritAlilea | 
f qui n^gociaiiîHt avec le roi, re» selxc mem- 
jt parle la correspondanm de Sainle-Poy, un 
jlqufta avec unu opinidlrctô sanfi oxomplc h 
t les meilleurs citoyens, k écondairo de la 
|ous le nom do MaraUtle» tous ceux dont ili 
lot Ifl bon sens ol le pairiottsme rectiligne, b 
t de mutes les délibérations, à jeti>p l'Assetn- 
i des mesures grossièrement impoli tiques, et 
lidérer une convention de républicains par 
irs du procès du tyran, elles If gislateurs, les 
iscritspar un enthousiasmed'écolicr,parune 
6 de dticrels injustes obtenus de In légèreté, 
hés par la passion et rapportés le lendemain 
'.flexion et la pudeur. N'est-il pas évident que 
arrivé h. ces Messieurs, toujours maîtres du 
de nommer quelques commissaires patriotes, 
lé que dans les mêmes vues que le Sénat de ( 
nvoyail Gracclius commissaire à CarIbage, et 
la lacliou de César et de Pompée réconcilii's 
L Calon coiumisMilro on Cliypi'c pour se dé- 
■r {h-, leur .'-tuM'ilhiiici' ol iW leur popularité 
ne, el poui' pivjiiiier lu luiiie de l;i liberté"? 



108 diiUVRES DE dAMlLLÉ DESMOULINâ. 

N'est-il pas vrai que comme les Maury et les Mi 
les Ramond et les Dumolard, on a parlé dans I 
vention, sur le même ton, des tribunes des Ja( 
des démagogues, des agitateurs, des factieux,! 
pulace et de populacier, et que toutes ces exp« 
parties du même côté, dans les trois Assembla 
toujours désigné les mêmes personnes, les amii 
liberté et de l'égalité ! 

Peut-on nier que les choix de nos présidentset 
secrétaires n'auraient pas été faits autrement (p 
plupart) par le club électoral de la Sainte-Cha 
Niera-t-on que dès qu'un membre avait 
contre les patriotes incorruptibles un libell 
calomnieux, comme Louvet, dès que dans sono 
à la tribune il s'était dessiné en royaliste 
comme Salle, ou le réviseur Rabaud, dès qu'il 
paru apostasier les principes, comme Manuel i 
nomme à regret, mais qui fait tache à la dépi 
de Paris), dès qu'il avait donné des preuves éclî 
de feuillantisme, par sa signature au bas de q 
pétition fameuse, comme Camus et Lanthenas; 
mot, dès qu'on avait fait quelque infamie, oi 
nommé secrétaire, et comblé des faveurs de Ii 
vention. 

N'est-ce pas se traîner grossièrement, il est ^ 
de loin, mais autant qu'il est possible, sur le§ 
la politique de Cromwell, quand le génie de cet 
tieux voulant détourner les regards du peuple i 
de dessus les communes, pour les reporter i 
victoires, et avilir la représentation nationale, il 
habilement ce moyen, après avoir chassé le par 
fondateur de la république, de le remplacer 
parlement de Barcbonc (ainsi appelé du noi 
tanneur, je crois, (|n'il en fit l'orateur et le pré 



l'ISCOUIt!! MVLilï. lilK 

i ilail coTnposêiIec«n[(iuaraQti'-riufllr(înicml)ro3 

romwell avail fait iirimmc^r parmi ce qu'il y avait 

xis ridicule ou de plus vénal, de plus ignoranlou 

)lu3 corrompu en Angleterre; ce parlement au . 

(le (juBlre mois avait déjà Us«6 la nati»i] du 

lacle de sa nullité et de son avilissement, et ses 

ice^ lui avaient inspira à lui-m^mo du d<^goiU, et ' 

vie de se rapprocher de l'ancien gouvernement, 

disant un roi souâ le nom de protecteur. Qa*on 

B allention à l'énorme différence entre ce puHe- 

tl de Bareboneel la Convention, où la France voit 

réonloD de tant de talents et la plupart des prin- ■ 

tnx Tondiiteui-s de la Râpuhli(|uc, et qu'on juge 

Ibien il a fallu de perfldieet d'Iiabilelâ h an intri- 

ils, pour amener le peuple français presque au 

me dégoût de sa Convention, que le peuple anglais 

«m parlement de Barebone. 1 

\ me fut facile de pressentir tons ces maux, dès qne 

[vis passer, sur la niulion do Gunsonné, ce décret 

Ér&de, rendu il y a trois mois, ce décret avant-cou- 

rar des guinées de Pi It, et préliminaire! ndispensable 

e la sollicitation du procès de Louis XVI. It ne fallait 

as être bien clairvoyant pour deviner le ravage que 

irait dans l'assemblée ce décret, qui, après la clôture 

e la Convention, interdisait le député de toute fonc- 

on publique, puisque la vertu même est mercenaire, 

t que la religion ne fait marcher ses saints mêmes 

ans la voie étroite qu'en leur montrant le ciel. Je 

oulus en vain lire un discours pour faire rapporter 

e décret qui disait si clairement à lotit ce qu'il y a de 

lembres qui ne sont pas incorrupliblcs : idlùtez-vous 

e prendre les ruinées, les piasires, les ducals, soyez, 

raîtrcs, autrement six années de besoins vous atlen- 

cnt; et si vous voulez ïollemenl demeurer fulèle au 






/ 



110 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

peuple, il sera défendu au peuple de se souy^ 
pendant six ans de voire fidélité. » 

On sait Teffelque fît dans l'Assemblée conslitm 
un pareil décret; je ne dirai pas qu'il produisit! 
désertion encore plus grande dans les Jacobins d 
Convention ; je n'accuse personne. Mais qu'avonsHi 
fait depuis quatre mois? Parmi tant de décrets d' 
thousiasme, en a-t-ilété rendu beaucoup pourlei 
lagement de la nation et qui fussent propres à Fa 
cher à la République ? On n'a pas même décréti 
principe proposé vingt fois, que désormais rimpôi 
serait plus réparti également^ mais en raison desfortu 
comme à Athènes, où Montesquieu ne trouvait i 
d'admirable comme cette institution, qui faisait^ i\ 
que les richesses y étaient à charge^ aussi bien que la j 
vreté. Quel espoir peut conserver le peuple, qui, mal 
les milliards de la vente des biens du clergé et 
émigrés, voit qu'il est plus foulé de l'impôtsousla 
publique que sous la monarchie? Quand rem 
reur Julien vint dans les Gaules, nos pères payai 
vingt cinq écus par tête, il suffisait de sept quant 
s'en alla. Voilà comme on prouve qu'on est patri 

Ce n'est pas nous du moins qu'on peut accuser 
si la Convention n'a rien fait pour la République; 
nous a absous en faisant de nous une minorité imp 
santé. Grâces en soient donc rendues à Vergniaud 
ceux qui, s'intitulant la majorité, nous ont mis à c 
vert de l'indignation publique, et ont si bien prii 
peine de nous justifier par ce seul mot devant les 
semblées primaires, l'Europe et la postérité! 

Voici mon projet de décret : 

« La Convenlioii nalionale déclare que Louis C: 
a mérité hi mort ; 

«Décrète quà cet eîrel il sera dressô un échafî 



r MttSOVM DIVSRM. Ut 

loc (lu Carrousiil, où Louis i^ra couduil 
j^tean arec ces mots dcvnnlr Parjure et 
jlsdott, cl derrière : floi.ufin de niontrfr h. 
Iptod queravIlisseoiiMit no saunittprcfcrire 

tle crimo \\e la roynuli^, pur un Inps de 
te de 1.500 fins; 
b, en onlre, <|Ufî !<> rnvRaii «les roîa&Saint- 
ïdéionnais la sépuUuredes brigoods, des 
( des traîtres ; 

» te ministre de lu jiiMlcc et le commandani 
te nationale île lut rendre enmple, dans 
jpiatre heures, de rendcutlon du prôseut 



I post-icriptam de Pmitlier, drimii- tin Nord, 
||iinîon sur lu mdmo ariaire, qa'oti do san-r 
hÎPB connaîtrp. 

î inscrit le vingl-ciijriiiiimc pour prononcer 
inionàla tribune. Le bureau prévaricateur 
!rsé la liste des orateurs; il a mis les roja- 
1 avant. La carrii';rc leur étant ouverte exclu- 
it, ils ont demandé la clôture de la discus- 
uand ils ont vu leur liste épuisée et celle des 
îs ouverte. On nous éconduit ainsi sans cesse 
ibune. Il faut pour parler avoir prôtô foi et 
ige à M. Roland, et avoir baisé la main de 
e son épou.'^e; il faut encore avoir juré liaine 
e, s'être eng.ifié ,H le poursuivre dans les co- 
liila Convcnlion. Tes iTrliminaires ivniplis, 
ïusprésenkv dev:iiil ie |irr;-idi'ul; liu/.ot lui 
sisne de (éh-, el \\\ iinmle vous esl linniiée 
■ctiamp. Qii.iml dmie linii':t cril,' nlIVeiisii 
ic, qui nie à reiiMiui ne siivcnl ni iio\eiilenl 



112 ŒUVRES D£ CAMILLE DËSM0ULIN8. 

i( plier Toccasion de prouver à leurs commell 
« qu'ils s'occupent aussi de leurs inlérêts, etq 
« ont des moyens pour les défendre? Nous gém« 
« longtemps sous le despotisme de Roland; i 
a tout-puissant: comment ne le serait-il pas? D 
« disposer de vingt-quatre millions. Les dépuU 
(( forment sa cour sont des gens avides, gournu 
(( Roland a toujours une table abondante et dël 
(( et la dame Roland en fait merveilleuseme; 
« honneurs. Je crains bien que quelque évén< 
« ne renverse un jour la table et les convives. 
Il manque à la naïveté de ce post-scriptum un 
additionnelle. D'abord Poultier n'est pas le se 
ait eu à se plaindre des infidélités de Vkonorab 
reau composé de Salle, Louvet, Valazé, Manue 
Couthon a été rejeté de même par ces censeu 
queue du régiment brissotin. Pour ma part, 1( 
j'allai m'inscrire pour parler, Manuel , quim'avail 
me dit que j'étais le quarantième sur la liste c 
Quatre jours après, et dix dans l'intervalle ayant 
ce qui avait dû faire avancer mon n"* 40, la lis 
inscrits, pour et contre, ayant été lue à la tribc 
fus bien surpris de me trouver encore le qi 
tième; et ce qui me surprit davantage fut d 
Brissot et Gensonné inscrits sur la liste contre 
â la tête delà colonne où on les avait intercalés 
dant qu'on avait mis Couthon, Fabre d'Églan 
Robert à la queue de la liste pour. Il est bon de 
trer, en passant, cet échantillon des espièglerie 
savoir-faire de ce bureau dévergondé. Tout cel 
concerté, comme on voit, pour intercaler à la t 
deux listes, autant que faire se pourrait, tous 
rypliécs du côté droit, et les faire monter à la tr 
après quoi il n'y aurait plus qu'à tirer l'échelle 



>tKCOUI<S DIVERS. lis 

: rien tic iiour, (lu réputiticiin cl 
3^ après que Ions ce» urands tiommes, Bar- 
ïuzot. Salle, Gensonm^ Brissot et Jérflmo 
raient parlé; après que Vergiiiauil avait 

qac, dans lu ramiiic qui ulluil juslcment 
l malheDreuso ville do Paris poni- avoir 
m députés républicains et patriotes incof 

il ne rcslerailù ces députés, pour noiimr 
citoyens, que de boulanger le pain iivcc \o 
n cadavres déterrai du '^Kptemlire, image si 
sublime, et par laquelle le prophète Ver-' 
tssait si loin derrière lui le proplièlc Ézé ■■ 
1, le lendemain, Brissot se réservant spulc- 
re le Sohn n'a pu s'empêcher de procliinier 
d le Dèmosthbne des Brissotins. 
1 à ce commentaire sur le post-scriplum de 
qa'il ne faut pas croire qu'il n'y ait à k table 
re que les députés jowmdnf^s, el que laCircé > 
! sache que changer en pourceaux les com- 
ie Barbaroux; elle a recours à d'autres en- 
nts qui, à son âge et avec si peu de beauté, 
tune bien plu? grande magicienne; et ces 
Qiëres classes de convives ne laissent pas que 
ine société nombreuse et suffisent pour oc- 
a des cuisiniers. 

! n'est là qu'une première vue de la table de 
Poultier aurait pu en oiïrir au public une 
en y faisant asseoir tout ce qu'il y a de roya- 
e Feuillants capables, et qui ne peuvent man- 

élrc bien renus, puisque le vertueux s'est 
autcmenl Mylord Pi'olecleiir de ces deux or- 

nous nous llaltions à lort d'avoir vaincus le 
;t réunis au tiers, à l'ordre des sans-culotlcs 
ïubliciiins. 



114 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Ce sont ceux qui sont assis au haut bout de cel 
lable, et qui en tiennent la sonnette, qu'il impoi 
surtout de faire connaître au public. C'est ce jm 
Warville, comme rappellent M"* Pétion et M" 
land, qui se le disputent, et se battront au pisi 
quelque jour pour Tavoir exclusivement; c'est 
Brissot, g rand maître de Tordre des intrigants et 
tartuffes, dont on ne peut expliquer la conduite etM 
écrits, tantôt républicains quand il n'y avait pas 
république, et aujourd'hui royalistes, quand il n'yi 
plus de monarchie, tantôt jacobins quand les Jacobii 
sont les plus forts, qu'en convenant qu'il est vend» 
Pitt, comme le général Dillon affirmait, il y a lï 
ans, à la tribune de l'Assemblée nationale, qu'il 
avait des preuves , et en reconnaissant qu'il est em 
l'agent de Pitt, comme il Tétait de Lenoir, et que 
sa mission de la Grande-Bretagne est de lout^ 
brouiller et de bouleverser la France. 

Enffn, ce sont ces ridicules favoris de la fortune, 
qui, comme tous les favoris passés, présents et avenir, 
ne savent garder aucune mesure dans leur orgueil, 
leur ambition et leur vengeance; qui ont rôvé qu'il 
n'avait tenu qu'à eux de devenir régents, ou porte- 
sceptre S qui s'étant faits patriotes il y a quatre ans, 
en haine de ceux qui étaient au-dessus d'eux, et non 
par intérêt pour ceux qu'ils croyaient au-dessous, 
doivent poursuivre de la même haine qu'ils ont tou- 
jours eue pour tout ce qui leur est supérieur, ceux 
qu'ils ne dominent que par leurs places, et qui les do- 
minent par leurs services et Testime publique; ils 
'\sont donc devenus aristocrates comme ils étaient de- 

1 . Voyez les Observations de Jérôme Premier sur le discourt de 
Robespierre, Quant à Roland, tout le inonde ealt qu'il a eu des foix 
dans plus d'un journal pour la r(*gence. {Note de Desmoulins.) 



I DlSCOCnS BIVFRa. U', 

|ol<7s, sans changer ilc camet^re, cl pur J 
ir ane émulation qui s'eslloiiriii^t' en blnnr. / 
)îl» ne peuvent sû r^AoïiilrR ti te montrer 
ïme ixiilte qne ceux qu'ils liaïsscni, pnrce 
Krarrait'nt y marcher qu'A pas in^Raux, et 
les ils ap. ponrraient suivre des géants, lors 
l|8 Toicnt la rnnliance publiiinc s'éloigntr, 
Baient qu'ils vont piTdrc la patrtc et ciix- 
tir jalouaiepins Torto que leora Intérêts ne 
et pas (le rpvenir ïiir leurs pas, pt lU aimrnl 
t l'État périsse plutôt que de parlajçer l'htm- 
ÏToir sauvé avec des rivaux qu'ils d^teslont. 
Is SI! sont rait» Feuillants, et ils se Teronl 
plutét <|uc d'élrc Jaroliin» et répuldicuinE 
onlagne'. 

Hlllm plu lard — i>i*tt trop tord — il'**nlr 
~ U qitl dinpiu U Gtronit*. Hon$ dminaiu 

tlolrm, nnn rommo diu mmlMo ilVirirll pn> 
de It, niiilA .'oiiitim tU'ii HiTi'Uiiii:iil« lii-'krriiitii-a loiit h 
nlB, on l'avouera. (J. C.) 



J 



1- 



CONVENTION NATIONALE 



OPINION 



CAMILLE DRSMOULINSÎ 



SUH LE JUOEIENT DE LOUIS XVI 



CONVENTION NATIONALE 

" OPINION 

CAMILLE DESMOULINS 

! SUR LE JUOEHENT DE LOUIS XVt 






IM ptrjutv mal pmù M 



■•liln «u Itrnur pUa ulau 
XDdtaïf, iil^tiMl il*ai I* tMD[4i * 






Necker, qu'on appelait aussi naguère le minislre 
ioré, vient de publier la défense, ou pluLût le pané- 
yrique de Louis \VI qu'on adorait aussi : risible 
ftet d'une idole foulée aux pieds qui prétend en rc- 
everuneaulrc égiilement renversiîe. 

Comme l'éviiquc de Londres, Lu\on, essaya île jus- 
'ifîor Charles I", mariyr de ses opinions religieuses, 
Seckcradûs'elTorccr de justifier Louis XVI, marijr 
tefmi\ cab'-uls p()lilii|iii's >\c. ce liamiuicr, de la sul- 
'isede ce bourgeois ^eiili!liomni<.'. l'iile l'eLIc f^lnriole 
piiûrile.do cet orgueil de ViiJcl iiii'ii liiMJl de rédal 



I 



120 ŒUVRES DE CAMILLE DBSMOULIKS. 

du trône dont il aimait le reOet, pour me saisii 
expression. En lisant son plaidoyer, le moins i 
pourtant qui ait paru pour le monarque détr 
reconnaît à chaque page la yérité des mots d 
Jacques Rousseau : a Que ce n'est point à un 
qu'il appartient de raisonner de liberté. » 

Ce qui étonne bien davantage, c'est que dei 
blicains, des représentants du peuple français 
pu tenir le même langage, au milieu de la Com 
dans ce berceau de la liberté du monde, et y s 
que les rois ne pouvaient être mis eu jugemei 
quelque crime qu'ils eussent commis, tandis q 
les jours de la plus extrême servitude, et sous I 
de Néron, les comédiens de Rome s'exprimaû 
librement et déclamaient sur la scène les ^ 
Sénèque : « La victime la plus agréable à 
Jupiter est la tête d'un roi parjure. » 

Vlctima liaud illa amplior 
Potcst, magisque optima^ mactari Jovi^ 
Quam rcx iniquus. 

La différence qu'il y avait entre ces jours 
clavage et de la liberté, c'est que du temps ( 
César les poètes disaient : l'offrande la plus a 
, est la télé d'un roi, et qu^alprs ils étaient ob 
dire : d'un roi coupable. Mais du moins, méi 
les empereurs, même du temps de Néron, i 
osé mettre en question : si un roi pouvait ê 
sur ses crimes. 

N'imprimons donc point celle tache au noi 
çais, el à la génération présente, de la ravî 
dessous des esclaves de Néron et de Caligul 
déjà une assez grande tache pour la France qu 



W btHtOVM biVSkf. m 

le soienl écoulé» avant (ju'oD y ait reconnu, 
k Rome et dans lu Gri'ce, nue le nom seul de 
Imi crime: ne souillons ims du moins noire 
par un privilège d'iriviolabililé qui n'cxi»U| 
j'en auesie LouiK XIV lui m^mc cl son tïdit 
de 1667, ou, loul despote qu'il fur, il s'expri- 
ksi dans le prénmbulc : 
on ne dise point que le monarque n'est point 
IX lois de son Ëlat. La proposilion contcaire I 
vérité du droit des gens que la flatterie a quel- ' 
attaquée, mais que los hons princc^s ont lou- 
tfenduc, comme une divinité lulél.iirc de leur 

nrrais prouver par une sulle d'éerils, depuis 
icncemenide la monarcliie, et depuis Grégoire 
8 jnsqu'au TameuK ligueur Bouclier (le curé de 
BDoît), que la flallerie n'a jamais pu réussir h 
m France cette doctrine de l'inviolabilité. Je 
I besoin que de Iranscrire ce dernier, qui n 
l'érudition sur cette matière, dans son livre 
■rocès de Henri III, où, au milieu du fatras 
que, il n'a rien laissé aux lumières de ce 
à la Convention à ajouter à ce qu'il écrivait 
sus cents ans: mais l'aveu de Louis XIV me 
: de recourir à d'autres autorités, 
[ue je veuille disconvenir que nos réviseurs 
ns aient voulu fair^ à Louis XVI le présent 
iolabilité. Arrière ces subtilités, ces arguties 
tnes d'Escobar que de Brulus, et de jésuites 
égislatcurs, par lesquelles le patriotisme in- 
du comité a lenlc une lulie ini|tossil)lecoiilre 
de la Conslilutiuti. 

sais pas nit'i' l'i^'Yidenie ; el il l'sI ùviiiciit 
ConsliUilion iiiii porle : <• la personrii; du toi 



est inviolable et sacrée, » a fait le raonarque 
lable. 

Et qu'on ne dise pas qu'il était inviolable i 
roi, et pour les actes administratifs, et non p 
actes étrangers à ses fonctions de poiivoir C3 
Qu'on ne distingue point, comme on a fait, e 
personne du roi et celle de Louis XVI ; car où h 
distingue point, les juges ne peuvent pas ne 
distinguer ; et ici la loi a si peu distingué poi 
violabilité en-tre la personne du roi et la perso 
Louis XVI, qu'elle a prononcé que, <r dans 
même où Louis XVI se mettrait à la tête des ei 
pour rétablir l'ancien régime, il n'encourrait 
déchéance. » Or, certes, entrer en France à 
des Autrichiens, incendier nos villes, ce n'eî 
là un acte administratif. Il est donc incontesta 
les Constituants ont cuirassé Louis XVI de 
labilité la plus absolue. 

On dirait même que les Dandré et les Dup 
prévu le cas de cette distinction des sansn 
vainqueurs du château des Tuileries, et que c'( 
enhardir Louis XVI à conspirer et pour lui c 
comme ces papes du onzième siècle, une absolu 
tous les crimes à commettre, que les réviseurs i 
ont inséré cet article additionnel: « Le roi, îi 
« déchéance, pourra être jugé comme le simple c 
« pour les actes postérieurs. » Certes, tous ce 

nn«lArinnrft <:nnl hi^n fine rlplila nnn n<1niini^ 



est hors (le iloaic que dnn» l'aeie eoDclUa- 

ina rctlR priMniidiir rlinrlc ilc t'nrrrnnchtt- 

genrft luirafiin. cpr indip,nps mntulalalrti 

lient eu elTel ravaliîs iin-dc-woiis de lu foudi* 

des esclaves de Commode ft de Cnracnlla. 

lls1sini^m<> tioiiiu! ftii qui ne dods pt^nnel pna ■]• 

ici qu'ils nnl plastronnft lenr roi constituliunnd. 

le Inviolabilité itnpém^trnhle ne permet pas d« 

non pins, el ce sent mol (rnnclin tu rfiirRlion; et 

it dfl fermer {d(>s la première foi» qne Boberl 

inuel l'ont dil) cette discutision li'op longne,' U 

le foi, (lisnns-nous, ne poiinet p;is do nier que ce 

10 appelle la Conslituliou d^cr^tije aux années 89. 

11 gf , n'a jîiiniiis fit* ni pu Hro autre chose qu'un 
de Conslitulion, jus^iu'après l'acceptution du 

'C'est le premier principe qnfi lu Convention al(^ 

'Bconnu, i](^s f^'.m ouverture, le 31 sepleriilirL', El 
jreque nous avons (lécnMé qu'il n'y aurait point de 
ki constitutionnelle sans la sanction du peuple, il no 
Ikiit pas s'imaginer que co soit uno loi nouvello que 
ioDs ayons publiée. Noua n'avons fait que proclamer 
lolennellemcnt une loi immuable, universelle, et 
Mssi ancienne que le fienre humain. Nous n'avons 
tait qu'enlever la rouille du temps qui couvrait cet 
Mrticle des droits de l'homme. Nous n'avons fait que 
lire h nos eommctlnnts et nMalilir dans toute sa pu- 
rdù le texte de la loi naturelle, de celle loi gravée Ju 
ioigt do Dieu sur un airain iuipérissulile, et dont il 
D'à jamais été au pouvoii' ni du despotisme, ni des 
(onsUiuanls, de (ti'cliirer les page^. Or, ce code pri- 
tîiitil et commun à loules les milioiis porte qu'aurunc 
lii n'est obligatoire si elle n'est eonsentic au moins 
'-ifitement et librement par le peuple. Ici tant s'en 



m ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

faut que celte loi de Tinviolabilité de Louis 5 
été consentie par la nation ; qu'on se rappelle i 
traire les réclamations généreuses de Paris, sp 
ment contre cette inviolabilité, dans la pétil 
Champ de Mars. Il accourait en foule signer s' 
tel de la patrie cette pétition trop fameuse pi 
mander le jugement de Louis XVI, arrêté à Va 
la main dans le sang, comme a dit heureusemen 
Just, lorsque les satellites du tyran, pour lui ce 
son infaillibilité en projet, ont fusillé lescito^ 
usaient paisiblement d'un droit sacré. Ce n'est 
une Saint-Barthélémy que Louis XVI a interr 
cours des signatures qui, de toutes les parti( 
France, allaient bientôt se grossir en torrent 
merger son trône. Elles existent encore ces mi 
signatures de la pétition, parmi lesquelles c 
vera celles de presque tous les députés de Pî 
Convention. Louis XVI croit-il avoir effacé ce 
tures avec le sang? Pense-t-il, en faisant fu 
peuple, avoir lavé suffisamment l'opposition 
pie ? Le silence des citoyens sabrés ou fuyan 
le drapeau rouge et la mousqueterie passera- 
une ratification ? et pour échapper à la juste ] 
de ses crimes, se fera-t-il un moyen de Tui 
plus grands crimes ? 

Il est donc évident que le peuple qui a sccU 
sang son opposition à cette loi constitution! 
l'a point consentie librement. Non, la générai 
sente n'a point consenti à introduire pour Le 
ce privilège de l'inviolabilité qui n'exista jam; 



I Discorns iiivitux. 1!S 

^, cl qu'il Q'csl'|jas plu« înviolaMe pour la 
ac, dans la lroisi(^iiic race, Henri IH i>t Cliarits 
r le parlemenl de ParU ; diinii la seconilc, 
e Simple et Loais le Dëbonnaim pour les 
et dans la première, ChilpérJc, Thierry el 
: pour les leudcs et les maires da palais; et 
t Boissons prouve bien que, loin dVtrc invlo* 
OTis était soumis, comme simple soldat de 
e, aux lois de la guerre des Francs. 
BTS quand cette loi de l'inviolabilité, que j'ai 
n'être qu'un projet, aurait élu consentie li- 
, qu'en résulleniil-il pour Louis XVI, et de 
ssource lui serait ce prétendu contrat entre 
nation ? De quoi Louis XVI est-il accusé, que > 
ile non interrompue de iratiisons et de par- | 
le cette espèce de crimes dont il est de l'es- | 
innuler envers le coupable tous les enga- | 
de ceux avec ijiii il a coulr.iclLi ? Comment i 
'I pourrait-il réclamer l'inviolabilité qui lui 
accordée par la Conslilulion et par le contrat 
olé le premier; comme si en se déliant de 
(, il n'avait point délié tous les autres con- 

9 

3rt donc de rien àNeclvcr de prétendre qu'il y 
contrat entre Louis XVI et la nation, et de 
Ire par les principes du droit civil. Qu'y ga- 
1, et en combien de manières ce contrat ne 
pas nui selon ces principes? Nul parce qu'il 
is ralillô par la partie roiilractaiitc; nul 
3 Louis XVI n'a pu se délier lui-méiiic sans 
a nation ; nul par la violence, le uia.'isacro du 
) Mars et ce drapeau de mort sous lequel la 
a été fermée ; nul par ie défaut do cause t'I le 
! lien, en co iiu'il n'y avait d'oijiigé que 1^ 



1 



^ ^.-C^ft 



^ 



,'.-. .*. ..^!'|u*-i n >^ ■" z. - . -z '^ z \T. — i : *-. -t-,- 

•j'jriri":;\ ne I^il -Vr .-".Tn. -e:! frrtf :-j:f . -:::5 ce 
lin i/Lnùl rr.Ti'.ri*: n-^ p-:i:r*i:: ■?::{■ t.zz-: ^ue 
ci.iiv': 'l*--? oeil 'II.? le •n.7:s.:.:::-i'..-? :i'-rell! 
V'/)[i\rïrt. iiorï.r;:.: Le contr::': Ii l::a iTf: le ti 
^:t «{ni rfoMii*'? qa'.iuLont ■îi*::i Tc^t-e scas 1^ 
.-.oij^ la grilTe. 

Mriiî? j'ai lionte de snlrre los :-.vc:?.!s le L 
dans rjtUo rji^c'j.ssioa «la JroÎL ::v:l. Ce^t par 
t\"i g^ns qiio iJoit se n^dvr oe pi*'::vs. LVscla 
rnfions pondant «]i\ mille an> n'aurait pu ] 
ronfnr lr;ijrs droits improsoriptîi-l'.s. Jamais 
^!l nî[ilii.s permis aî!\ Charles, a;i\Henri>,aDxF 
aux Kdoiianj.s, aiiv Louis, .pi'à Jules César de 
(Vi'.M. lin crime d'rtrc roi. C'était même ii 
d'AtHî roi constitutionnel, car la nation n'av 
acccpl/; la ronslilulion. Il n'y a qu'une seule 
lion dans larjuelle il puisse être légitime de 
c'(îst lors(jne (ont un peuple se dépouille form 



IP lo« moru soriCDt <lc Icttn Ivnibeaux ri 
Imaiuluntr Jour:; nclps conlrt! les ririinU qui 
gent. Toiilp imlrfi roynul^ np sVsirre snr le 
jB'ft laclmrgc île rinsuiTeolion, romme les Iiri- 
SgnenldaiisIcsItOisàlachargednlaiii^iDi'ppf- 
ii HpK'H tiiic nous avons insnri!^ ri ronmvrt nns 
tenir oppoHi^r lies loiAr^tirlalrn, oiimi^Diota con- 
I aux Krançaij rdpahlicriin», c'est opposer le 
kaax nègres rainquours des blancs. Nos coin- 
! ne nous ont poinl envoyas iri pour suivre ces 
âalcs el CL'ttc prétendufi consiiiiition, niai« 
liolir, 011 phitôl pour il^'clnrer qu'elle ii'exfs- 
|B)S, cl ressaisir lainilion de safotiTrrftinctA 
.Ou nous sommfis vraiment ri'publicains, et 
îTons-noHs à la hauteur ilo ce» Idée» rt^pnbli- 
tHi ne nous Taisons point des génnls. si nou# 
Bcs qec des pygm^es. Par le droit des gens, 
VI Slait nn lyran, en ^lat de rflvollr cnnire In 
et un criminel dignn iln mnri, comme roi. 
imme roi constilulioniiL'l ; el les Fninçais nom 
> besoin de lui fiiire li* ]iroci!'sqirHercu!c nu 
• d'Érymanic, ou k's Itomaiiis à T;ir(|uin, ou à 
ui secroyailaussi undiolalenrconslitiilionncl, 
ce n'est pas seulement un roi, c'est un ei'i- 
hargé de Torfails, que nous avons à punir en sa 



\^- 



aa aréopsuîe, il edt :t < Hiier cet hÉ 

comnLedé^ cr< ce iiwwr^parlescig 

de se» froide» cmaa ûs porâqse ce ne soit| 

les fait» de âa Tte pnrée, mas ks crues dft. 
rè| qpie noo:» jiig« i^^ il fiufi aTOwr qw i 
ited'i cQB£re Lfwîs XYi qat 

(pré » e c ifie ei ms onlenrs, i 
n . foisd de mârt, B'offnnml pcM 

po à la p rrenrs da règne de N 

et pré p )t les erimes des coostiliianl 

trimes de fa roji de Louis C^»et. 

Ce qaî rend le ci- it roi jnstemeiil odien 
peuple, ce sont ces ( ' années de parjures 
serments renoarelés sans cesse à la nation, i h 
da ciel, tandis qaMl conspirait contre elle. La tral 
fat toujours le crime le plus abominable deTant t 
les nations. Elle a toujours été poursuivie de 
horreur pour les poisons et les Tipères. par la r 
qu'il esl impossible de s'en défendre. Aussi la h 
Douze tables rouait au\ furies le mandataire qui 
trompé la conGance de son commettant, et penn 
à celui-ci de le tuer partout où il le rencontr 
Aussi la fidélité à tenir ses engagements est-el 
seule vertu dont se piquent ceux qui ont reno 
toutes les autres. C'est la seule qu'on retrouve ds 
caverne des voleurs. C'est le dernier lien de la so 
qui ^5mpéche celle des brigands eux-mêmes de s< 
soudre: et tout le monde connaît le trait d'histoi 
ces voleurs chez qui était réfugié le prétendant 
la bataille de Culloden, qui se firent tous pendre 
avoir volé des sommes assez peu considérables,! 
(|u'aucun ne fui tenté de gagner, en violant sa pî 
les trente mille livres sterling promis à celui qi 
réouvrirait sa retraite. 



DISCOURS MVERS. Ii9 

;e rapprochement qui peint la ru\.iali^. en 
t combien les cavernes mi^mes sont moins s*v- 
l'unLouvre puisque la maxime de toupies rois 
de César : « Il est permis de violer ni foi pour 

> c'est ce que disait Antoine de Stve âCliarles- 
nsson idiome reliiLMeux: f Si vous ne voulez 
lin scélérat, si vous avez une âme à sauvi>r, re- 
L Tempirc. n C'est ce que disait Machia\eU en 
es qui s'appliquaient d*une manière bien frap- 
notre situation. Aussi n*ai-je pas manqué de 

y a un an, ce passage dans une pétition a 
liée nationale: « Si pour rendre un p»'Up|f 
allait renoncer à la souveraineté, celui <iui en 
té revêtu mériterait quelque excuse, et la na- 
ait injuste de trouver mauvais qu il ne la 
Dint, parce qu'il est difficile et contre nature 
jer volontairement de si haut, i Tout cela 
que les crimes de Louis XVI sont plutôt les ' 
des constituanls (jui l'ont maintonu dan> sa 
•n de roi, «''csi-â-diiN* ipil lui ont 'Innnr "1«> 

> d'ennemi de l;i nation «;l «le ir.ii:re. >lii> 
:es considrralions, (|iii iieiivi-nt «'ir*' Ihimm.s 
'aiblir riiorreiir de ses complniN d.m- l.i p«»>- 
le sauraient devant la loi m liurt» ad«nirir li» 
nt. Eh quoi î les ju,l:«*s |iuniraitMil-ils nioin> 
^and paice que celui-ci aurait été êleNr dans 
erne à croire que toutes les j<ropriétés {\o> pas- 



122 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

est inviolable et sacrée, » a fait le monarque i 
lable. 

Et qu'on ne dise pas qu'il était inviolable co 
roi, et pour les actes administratifs, et non pot 
actes étrangers à ses fonctions de pouvoir exé 
Qu'on ne dislingue point, comme on a fait, eni 
personne du roi et celle de Louis XVI ; car où la 1 
distingue point, les juges ne peuvent pas non 
distinguer; et ici la loi a si peu distingué pour 
violabilité en-tre la personne du roi et la personi 
Louis XVI, qu'elle a prononcé que, v dans 1 
môme où Louis XVI se mettrait à la tête des enn 
pour rétablir l'ancien régime, il n'encourrait q 
déchéance . » Or, certes, entrer en France à b 
des Autrichiens, incendier nos villes, ce n'est 
là un acte administratif. Il est donc incontestabl 
les Constituants ont cuirassé Louis XVI de Ti 
labilité la plus absolue. 

On dirait môme que les Dandré et les Dupor 
prévu le cas de cette distinction des sans-cu 
vainqueurs du château des Tuileries, et que c'est 
enhardir Louis XVI à conspirer et pour lui doi 
comme ces papes du onzième siècle, une absolulii 
tous les crimes à commettre, que les reviseurs.ini 
ont inséré cet article additionnel: « Le roi, api 
(( déchéance, pourra ôtre jugé comme le simple cil 
« pour les actes postérieurs. » Certes, tous ces 
postérieurs sont bien des délits non administi 
puisque le cas supposé est celui où le roi est décl 
partant, n'administre plus. Et puisque la Conslit 
déclare que, pour ces délits non administratifs, 
peut être jugé qu'autant qu'ils seraient postéri 
c'est bien dire que tous les forfaits antérieurs, 
distinction, seraient couverts de la môme invi( 



i; et il est hors de donle que dnn» l'aclp consiltii- 
aBBl, (liins cpllo prAlcncluc cliiirlt' di-^ ruffrnnrhi»- 
nent du gpnr« Iminnin, ces indiRnc» niaiidalnlres 
M Avaient f^n i^fTet rnvaliis aii-ile««us ilc lu conill- 
lies esclaves de Commode et île CirarAlla. 
ïdlsia mi*mc boane foi i^ul m Dnus perniel pas dû 
trki qu*ila ont pliiMrannô leur roi cimslituiJoDDiiI 
(ne inviolabiliK' inipénélralile ne permet pas de 
(r non plus, cl ce seul mot trnnotic lu qiieslinn; el 
tturait dû fermer (d^i la premièrfl fois que Hubert 
Manuel l'onl dll] cette discussion trop lani;ue,' la 
Bac foi, disons-nous, ne pei-met pas Jf) nier iiuo ce 
'on appelle lu Conttlilulinn di>cr<^l(e aux ann^-cs S9, 
et 9t, n'a jamais été ni pu ?tro nuire chose qu'un 

njet de Constitution, jusqu'après l'accepiailoQ du 

nplesoaTeraln. 

iCesl le premier principe que la ConvenUon ait 

ecoDnu, iU''s son oiivcrliirc, le 21 seplenilire. Et 
oreque nous avons dÈcrélé qu'il n'y aurait point de 
oiconslilutionnclle sans la sanction du peuple, il ne 
àot pas s'imaginer que ce soit une loi nouvelle que 
loas ayons publiée. Nous n'avons fait que proclamer 
mlennellement une loi immuable, universelle, et 
inssi ancienne que le genre humain. Nous n'avons 
■ait qu'enlever la rouille du temps qui couvrait cet 
irlicle des droits de l'homme. Nous n'avons fait que 
lire îi nos commettants et rétablir dans toute sa pu- 
f«té le texte de la loi naturelle, de celte loi gravt'e du 
togt de Dieu sur un niraiii inip(;Tis-;;ible, et dont il 
l'îl jamais été au pouvoir ni du despotisme, ni des 
-onstituants, de déchirer les pages, tir, ce coile pri- 
Hilif et commun à toutes les nations porte qu'aucune 
oi n'est obligatoire si elle n'est consentie au moins 
tellement et librement par le peuple. Ici tant s'on 



m ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

faut que cette loi de Tinviolabilité de Louis X 
été consentie par la nation ; qu'on se rappelle 8 
traire les réclamations généreuses de Paris, spi 
ment contre cette inviolabilité, dans la pétiti 
Champ de Mars. I! accourait en foule signer su 
tel de la patrie cette pétition trop fameuse poi 
mander le jugement de Louis XVI, arrêté à Van 
la main dans le sang, comme a dit heureusement 
Just, lorsque les satellites du tyran, pour lui con: 
son infaillibilité en projet, ont fusillé lescitoye 
usaient paisiblement d'un droit sacré. Ce n'est q 
une Saint-Barthélémy que Louis XVI a interroi 
cours des signatures qui, de toutes les parties 
France, allaient bientôt se grossir en torrent e 
merger son trône. Elles existent encore ces milli 
signatures de la pétition, parmi lesquelles on 
vera celles de presque tous les députés de Pari 
Convention. Louis XVI croit-il avoir effacé ces 
tures avec le sang? Pense-t-il, en faisant fusil 
peuple, avoir lavé suffisamment Topposilion d 
pie? Le silence des citoyens sabrés ou fuyant ( 
le drapeau rouge et la mousqueterie passera-t-i 
une ratification ? et pour échapper à la juste pu 
de ses crimes, se fera-t-il un moyen de l'un • 
plus grands crimes ? 

Il est donc évident que le peuple qui a scellé ( 
sang son opposition à cette loi constitntionne 
Ta point consentie librement. Non, lagénéralioi 
sente n'a point consenti à introduire pour Loui 
ce privilège de l'inviolabilité qui n'exista jamais 
ses prédécesseurs, que l'esclavage môme de nos 
a repoussé pendant quatorze cents ans, et 
Louis XIV lui-mômc, de son aveu, ne jouissait ] 
est donc certain que Louis XVI peut être jugé 



DtSCOCRH t>lTBBS. U5 

k, et qn'il n*c»t p&s pluii inviolulilc pour lu 
que, daa^ la troisièiae race, Henri 111 et Charles 
rar le parlement île Caris ; dans la seconde, 
8 le Simple el Loais le Débonuoire pour les 
«, et dans la première, Chilpôric, Thierry cl 
rie pour les Icudes et les maires du palais; et 
de Soissons prouve bien que, loin d'(*tre invio- 
Clovis était soumis, comme simple soldat do 
née, aux lois de la guerre des Francs. 
Heurs quand cette loi de l'inviolabilili^ iiuej'ui 
ie n'élre qu'un projet, aurait élé consenlîc li- 
it; qu'en résulleniil-il pour Louis \VI, et de 
ressource lui serait ce prétendu contrat enlio 
a nation ? De quoi Louis XVI est-il accusé, que 
mite non interrompue de trahisons cl de par- 
ti de cette espèce de crimes dont il est do l'es- 
d'annuler envers le coupable tous les enga- 
ts (le ceuK avec qui il a ronIracItV/ Citiiiiiient 
SVI pourrait-il réclamer t'inviolat)ililâ qui lui 
lé accordée par la Conslitulion cl par le contrat 
violé le premier; comme si va se déliant de 
me, il n'avait point délié lous les autres con- 
its? 

1 sert donc de rien à Neckcr de prétendre qu'il y 
jn contrat entre Louis XVI el la nation, et di; 
ndre par les principes du droit civil. Qu'y gn- 
t-il, et en combien dcmaniùr'cs ce conlratm; 
il pas nu! selon ces principes? Nul pai'cc qu'il 
pas ralilié par la partie conlniclMUlc; nul 
|ue Louis XVI n'a pu sp délier lui-iKT'iiic siiiis 
r la nation ; nul par la violence, le jii;iss;irre ilri 
de Mars et ce drapeau de inuvl sous leqiivl lu 
n a été fermée; nul piir le défaut de r;iiise ci i,; 
de lieu, en ce ipi'il n'y avait d'uldiL'é que la 



^ 



1-26 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

nation, qui donnait tout et ne recevait rien : Loi 
n'étant obligé à rien de son côté, et pouvai 
mettre impunément tous les crimes; je dis ir 
ment, puisqu'au moment où Necker le supp 
contracter avec la nation, de qui il va recevo 
couronne constitutionnelle, cette couronne ne 
partenaitpas,il ne possédait rien, et qu'ainsi la 
de déchéance ne lui ôte que ce que la nation 
donner, ne lui Ole rien, en sorte que, sous ce vi 
un pareil contrat ne pourrait être rangé que ( 
classe de ceux que le jurisconsulte appelle 
léonine, comme le contrat du lion avec le tro 
et qui n'oblige qu'autant qu'on reste sous la i 
sous la griffe. 

Mais j'ai honte de suivre les avocats de Loi 
dans cette discussion du droit civil. C'est par l 
des gens que doit se régler ce procès. L'esclavî 
nations pendant dix mille ans n'aurait pu pr 
contre leurs droits imprescriptibles. Jamais il 
élre plus permis aux Charles, aux Henris, auxFré 
aux Édouards, aux Louis, qu'à Jules César de r 
C'est un crime d'élre roi. C'était môme un 
d'être roi constitutionnel, car la nation n'avai 
accepté la constitution. Il n^y a qu'une seule si 
tion dans laquelle il puisse être légitime de r 
c'est lorsque tout un peuple se dépouille formel 
de ses droits, pour en faire la cession à un seul h 
non pas seulement comme le firent les états gé 
de Danemark en 1660, mais lorsque le peupi 
entier a passé ou du moins ratifié lui-même cei 
curation de sa souveraineté. Encore ne pot 
obliger la génération suivante, caria mort étei 
droit. C'est à ceux qui existent et qui sont en ; 
sion de cette terre, à y faire la loi à leur tour: 




i sorlMt dr lemn M 
Maintenir Inn aciM roolrr W t 
tant. Touir nntTt mtatf at «rum svlll 
l'Jk lackargcilf ris<am-(rl»OB.ta«HM W1«i>^ 
pieal dans 1r$ bots k la rlar^ dt li p 
Eaprès que ockb sTuvinsorpt r< ireovttia 
^f^naa dalt^ltedales. MBUneli o 

6 niBqwvs te blues. Kwo 
JbIMsmI poinlnnvvéskjfDorinm* 

l]«s et rctte pr^tmdsp < 

»llr, oii pldtAl poir diluer ^Mt aViis^ 

0», f.l nBjaisir U nntioo de «h 

On nous Mtmnirf Trsim 

tons-nni» à la hsalnir Ac cet MtMrt 

H ne BOtu bi«nai pninl des gteaU, •! ■ 

|n que des p;ginèe&. Pv l# drall to^ 

T était on tyran, m ^lat de r^*»!!^ rootï» h^ 

îl un crimin"! Jjçn'- ùc m 'i-l (■■.tjjiic- F"'. 

mme roi con>IiH;l:'.'D!]-.l:''! I'-' Ki-bij'-; ■•■:.' ;.' 

besoin de lui r-jirc !■.■ ; r-j-'-- :-j'H';-l> ; •. 

d'Érvmanle, ou lc= îi'jiiyjiL- i T; r;'j ii. 'ju -a 
ti se croTait aussi un'Ji^lai'-ur")Ti'-ijlj!ionn'rl. 
;e n"est pa* spuleiof-nl -in vA. ':'':-i uu ri:- 
largé de Torfaii', ipie n',"j= a\oîi= à punir ',!i t'u 



/ 



28 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

un aréopage, il eût pu cent fois condamner cet hoi 
comme déshonorant Tespèce humaine par les capi 
de ses froides cruautés. Mais puisque ce ne senti 
les faits de sa vie privée, mais les crimes de 
règne que nous jugeons, il faut avouer que ( 
longue suite d'accusations contre Louis XYI que i 
ont présentées notre comité et nos orateurs, e 
rendant mille fois digne de mort, n'offriront pooi 
point à la postérité les horreurs du règne de Né 
et présentent plutôt les crimes des constituants 
crimes de la royauté, que de Louis Capet. 

Ce qui rend le ci-devant roi justement odieu: 
peuple, ce sont ces quatre années de parjures c 
serments renouvelés sans cesse à la nation, à la 
du ciel, tandis quMl conspirait contre elle. La trab 
\ fut toujours le crime le plus abominable devant U 
les nations. Elle a toujours été poursuivie de < 
horreur pour les poisons et les vipères, par la ra 
qu'il est impossible de s'en défendre. Aussi la loi 
Douze tables vouait aux furies le mandataire qui i 
trompé la confiance de son commettant, et permc 
à celui-ci de le tuer partout où il le rencontre 
Aussi la Tidélité à teiiir ses engagements est-ell 
seule vertu dont se piquent ceux qui ont renon 
toutes les autres. C'est la seule qu'on retrouve dai 
caverne des voleurs. C'est le dernier lien de la soc 
qui empoche celle des brigands eux-mêmes de se 
soudre: et tout le monde connaît le trait d'histoii 
ces voleurs chez qui était réfugié le prétendant a 
la bataille de Culloden, qui se firent tous pendre 
avoir volé des sommes assez peu considérables, ta 
qu'aucun ne fut tenté de gagner, en violant sa pai 
les trente mille livres sterling promis à celui qui 
couvrirait sa retraite. 



V 



DÏKÛUKS Ii>lVUS, tÊÊ 

pprYKbrmotil qui peint b rojaalé,«a 

fcStnViPD ics>ea\tnusi mtmttiioutmiii m wcé- 
a'nn l^av ri* poU-iti^ li nuiiiM' «le tom Inraî* 

de César: a l\ eU permiâ At ntàrratm fam ' 
M c'a* ce <]ur (ItMÎlAoloiordeSrfeiaarfa»- 
ins»on Mliome rrlixtrnt: * Si rat» De *— l a 

an srélénil, û tou avez une iUw â usttr. f»> 
à Vcmptre. • Cest ce qae dùail Machisnl. « 
les qui s'apptii]Qaieiit (TaDe nuû^ bM fri^ 

DOtre siluali»!!. Anesi a'^t-ie pu mis^ Âe 
l y a an an, ce pasnge daas ^ p H i â — • 
iMàe Dattonale : « Si poor icadie ■• fiw fi c 

fallait renoncer i U «otveniaeié, otW ^ «■ 
élË revêtu mérilentl qtl qi» aene, cl b ■»- 
trait injofte Ae troarer mmâ q>'3 m b 
point, parce qu'il est diflôle et csalrv Hlare 
dbcr Tolonlairenent de «i Iwbl > Jmx ob 
I quft le« crimes de Loais XVI mmU ptaiM k* i 
1 des conslitaanK qoi l'onl rnuînlma 4u» u 
ioQ de rut, ftâl-a-dirt -jui lui ubi •iuiiiK: -irt 
es d'ennemi de la nation el de tnim. Mt^t 
ces considérations, qni pen»fni ^ir»- Jy/tii»»-» 
iffaiblir l'horrenr de ses complou dm* U j/^- 

ne saoraient devant la loi t:a Uit*. iAf/nrit ir. 
lent. Eb quoi \ les jag^s panirai^nl-iU B»'/ib» 

igand parce qae celui-ci aurait t\k éH^ daû* 
(verne à croire que toutes les propmi^» 4«« ja*' 
lui appartenaient, parce que Kin Mucïljrrn a«n»( 
ient dépravé son natur*:! 'J'ijI n'i'jr^il jo (* .■f 
chose que-ce métier df; wjl.:'jrrS'-ri-'j- 'iîi» -^ (■• r» 

que les Irahi-on- ■!'! f<i ■!■;.- ■,•■:,' .;:,;..' -, 

qu'il ne pouvait l'in- 'iri -jti '.'jJT- , ' ", ;»', .- r 



I • 



130 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

En deux mois, par la déclaration des droits, 
code éternel, immuable, ce code provisoire de 
les sociétés jusqu'à leur entière organisation, jus 
que des lois particulières aient dérogé à ses lois 
raies, et dont le peuple français a adopté avec tra 
et rétabli dans toute leur pureté les articles effacés 
rouille des siècles, par cet article quMl a consacré c 
la base de sa Constitution : « que la loi est la 
pour tous, soit qu'elle punisse, soit qu'elle prol 
Louis XVI dépouillé de son inviolabilité chîmi 
ne saurait être regardé que comme un conspi 
qui, poursuivi par le peuple le 10 août sur la cou 
renommée, est venu chercher un asile au mil 
nous et au pied du trône de la souveraineté nati 
dont la maison a été trouvée pleine de pièces i 
viction de ses complots et de ses forfaits, qu( 
avons mis en état d'arrestation et écrouéauTem 
qu'il ne nous reste plus qu'à juger. 

Mais qui jugera ce conspirateur? C'est une 
étonnante, inconcevable, que la torture à la 
cette nouvelle question a mis les meilleures 1^ 
la Convention. Eloignés que nous sommes 
nature et des lois primitives de toute société, I 
part de nous n'ont pas cru qu'on pût juger un c 
rateur sans un juré d'accusation, un*juré de 
ment et des juges qui appliquassent la loi, e 
ont imaginé un tribunal plus ou moins exlr 
naire. C'est ainsi que nous ne sortons des anc; 
ornières de l'usage, que pour tomber dans de 
vclles, au lieu de suivre le chemin uni du bor 
Qui jugera Louis XVI? Ce serait le peuple ent 
le pouvait, comme le peuple romain jugeait M 
et Horace, sans se douter qu'il fallût un juré d'à 
lion, puis un juré de jugement, puis un Ir 



ppfll U loi poar jiigE^r un cuiipabli' prU 
', Mais cominc on no peut pas u^iilr lc> 
_I8 mllHoiu d'iioiunies, il faut en revpnir 
Jbb (le Moiilosiiuitii, • <|ii'iin |)rn])le lilinn 
i qa'il peut par Ini-ini^iue, i!l \e miK iiar X 
utlanls et pur sea commisutin» ■. Or, à''' 
nier l'évidence, qu'est-ce que la Convcn- 
lale, sinon la cumniîssion nommi^c par lo 
nçais pour jDger lu dernier rai el Taire 
Ition <1« la nouvelle n^pQblique. 
pQd que ce serait cuiauler luu» les pgu- 
fonclious lègislalivcs el les fonction» Ju* 
3l r»ut bien que ceux «lai ont le ptiia 
» oreilles des dangers de colle LumuliiliDU 
^ ou se moquasiieul de notre «implimlâ 
ya*il5 retipecinient r-es limiles, on ne s'en* 
I pas bien eux-mttnies. Car, <-sl-c« que les 
» constituantes et k^gislaijves a'onl pas 
Fois elles-mâmes les Touclions de juges, 
éantissant la procédure du Chillelet cl de 
res tribunaux, soit en dtVrôlanl sur un 
id nombre de prévenus, (ju'il y avait ou 
avait lieu à accusation. Renvoyer d'accu- 
Tibeau ou 1*. tgalili;', ou cnvojor Les- 
éans, n'Élait-ce piis fuin; les fourlions de 
n conclus rjuc ees pond^Taleurs, coinnio 
les appelait, ipii lurlciU sans cesse irOijui- 



1 



13-2 OEUVRES hE CAMILLE DEâMOULINS. 

peut nier que la nation nous ait revêtus, ici, cum 
tiveraent de ses pouvoirs, et pour juger Louis 3 
et pour faire la Constitution? On peut parlei 
Téquilibre des pouvoirs et de la nécessité de le n 
tenir, quand le peuple, comme en Angleterre, n'ex 
sa souveraineté que dans le temps des élections. 1 
quand la nation, le souverain, est en activité 
manente, comme autrefois à Athènes et dans Rc 
et comme aujourd'hui en France, où le droit des; 
tionner les lois est reconnu lui appartenir, et c 
peut tous les jours s'assembler dans ses municipa 
et sections et révoquer ses mandataires infidèles 
ne voit plus cette grande nécessité de maint 
réquilibre des pouvoirs, alors que c'est le pe 
qui, de son bras de fer, tient lui-même suspei 
les deux plats de la balance, prêt à en préci] 
les ambitieux et les traîtres qui voudraient la 
pencher du côté opposé à l'intérêt général. Il 
évident que le peuple nous a envoyés ici pour jug< 
roi et lui présenter une Constitution. La premier 
ces deux fonctions est-elle donc si difficile à remi 
Et avons-nous autre chose à faire sur-le-champ 
ce que fit le consul Brulus, quand le peuple le coii 
lui-même pour juger lui-même ses deux fils, et 
se servit de cette pierre de touche, comme il 
serl aujourd'hui pour éprouver la Convention. 1 
fit venir devant son tribunal, comme vous devez 
traduire Louis XVI devant vous; il produisit 
preuves de leur conspiration, comme vous devez 
duire à Louis XVI cette multitude de preuves a 
blantes de ses complots. Ils ne purent rien répoi 
à la déposition de Tcsclave, comme Louis XV 
pourra rien répondre à la correspondance de lapi 
et à cette foule de preuves écrites, qu'il soldail 



blSCOtlRk MVKHK. 
i corps il Colilpnlx et trahissuil la iialJnn ; c 
iè vous^ rcslem plus qu'à prouver, comme Itrtiltisan I 
(pic romain, quo voag élan Oignes Oc coinuicncer ■ 
fèpnbtique el saConslitulion.ct k upui«erlesR ' 
'cenl mille cî<o>'en3i)ii'il a Tiiit périr rn proDonçaol 
pjogc'ttteul: 1 liclor; dfli'jQ ad [Mitum. 



DS L'iMCniKËllIt: KATIQ.1A1.E. 



£t^ 



VIEUX CORDELIER 

CAMILLE DESMOULfNS ^ 



VIEUX COllDELlER 



(ilu & ili^rvihhri! 1*03 H itlutlAu »i 11} 



Nous touchons ici au monument indestriicllblc qaî 1 
ouvre ù Cnmille Desmoiilina la suprême gloire litti^rairfl f 
et, par la mort qu'il lui apporla, y iijoutu eiicure lagluira J 
civique. Ce pamphlet ïncomparublo est un <iys Ulrtii de J 
Camille à notre alTection, et, par na form?, uaa des plut 
admirables œuvres de publiciste, la plua admirablftl 
pi'ul-etre que jamais homme ail signCe. La Révolution 
n'a pas laisse d'écrit plus éloquent que celui-ci, et, de- 
puis Camille, nul n'a retrouva cette indignation géné- 
reuse, cette bouillaiite pitié, celle ironie vengeresse. Oa 
peut bien risquer de mourir pour avoir écrit do telles 
pages, car elles vous assurent rinimortalilfi. 

Ce fut Danton qui, de concert avec Camille, eut l'idée 
de ce pampbk'l dont chaque page (sauf les cruelles alta- 
luea à Chaunielte ut à Cloots, deux Êtres mystiques four- 
^Oïfo dans le groupe hôbertisle), dont chaque ligne est 
Un appel à la pitiO. La pitié, souveraine di';e?se et su- 
prême vertu, On raconte que Danton, revenant du pro- 
rtides Girondins avec Camille, s'arrêta sur le quai de la 
St'ine dont les cnns coulaient, colorées par le soleil cou- 



Ic8 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

chant : « Regarde ce fleuve, dil Danton avec ho! 
comme il est rouge! Ne te semble-t-il pas roui 
sang? » A partir de cette heure, le Vievx Cordeîiei 
nô, pour ainsi dire, dans la tête et Tâme de Camil 
pamphlet ne devait être qu'une variante sublime di 
mot de Danton : « Taime mieux être guillotiné qm 
lotineurl-» Au reste, depuis longtemps Camille co 
plait avec efî'roi les terribles exploits des ultrar 
tionnaires *. II y avait un fonds de générosité insti 
dans ce malheureux Camille, et toutes ses exagér 
furent de ces écarts de plume qu'on regrette s( 
d'une façon amère dès qu'ils vous sont échappé! 
1790, au moment où Marat publiait cette véhémen' 
chure, intitulée : C'en est fait de nous/ et qui 
toutes ses invectives, constituait un de ces appels 
surrection qui, en servant de prétexte aux agisse 
delà réaction, compromettent la cause qu'ils prête 
servir, Camille Desmoulins releva vivement les fol 
Marat(et ce fut même, chose incroyable, à cette oci 
qu'il devait être dénoncé par Malouet en plein 
semblée nationale)^ : 

1 . Voyez, à la fin du présent volume, un fragment m 
Camille Desmoulins sur les ultrù el les citrà, 

2. Nous n'avons point parlé do cet incident dans* notre 
liUéraire sur Desmouiins. Encore un coup, le côté poliUqu< 
vie de l'écrivain dont nous publions aiijourd'liui les œuvres 
tient ù notre histoire de Camille Desmotiltns et les Dont 
En parlant à la tribune des Révolutions de France et Brabat 
louet, député de Riom, s'écria dans l'emportement delà pj 
« 0:<(;rail-il se justifier? — Oui, je l*ose^ répondit Desmoul 
assistait à la séance du fond d'une des tribunes du public. P 
fallut qu'il ne fùl immt'dlatrnionl arrêté. ») (Elle Sorin, / 
delà UépubWine française , 1789-1800, p. 139.) Robespier 
tribune prit justement la défonsc de Camille et le sauva d 
reslation. 



BfiCHr Morat, einçov tix ctnti titet ttbailuet, i'*- 

unflle. Vous m'arooeret que rfls rot irop fort! 
aie dramaturge îles joDrnalbtM : les tfaiMiér», 
ttcidesDCi FDiit rioDcn (omparulstin itr "rot Lm^- 
is^goi^icz tous les personnage» delà piiceetjn»- 
ofTIeur; voiii> ignorei itonr: ()tii> le lniçl(pi(>i}titrA 

froid? l'our mol, vous mvcï. <)o'll y a long- 

lej'ai donna ma démission de procureurpénéril 
ilcrnc ; je penne que celte grande rharge, romme 
Bre, ne doit durer qn'un juar, et quelqncfoin 
kCure. M 
juste d'ajouter que namille alTirmc que Mar.il 
«dit : n Je dt^savouc l'frril : Cfn rut fait rfc 
■ Et Toua faites bien ! o ri!-pliqiia Dcpmoultn». 
le Vietfx Cordeller, Camille se range du parti dca 
ife dont Danton sera le chef, et 11 rombal k db- 
enx que l'Iiisloire noui! a df?ip(ii?!i son;» le nom 
.istes. Son fameux : « Ilihert, je suis lî toi dans 
n(, n rappelle le quovtquc Imâem de Cic(!ron 
à coup sûr, la plus superbe des Calilinaires. 
lom H' fié lier lis tes, dit M. Ed. Carleron, dCsifine 
ent ces révolutionnaires infimes qui eurent pour 
3 Pére-AicAesne, la feuille immonde de Jacques- 
bert. C'est h eux seuls qu'il convient vilTilable- 
c'est à eux seuls qu'il devrait être appliqué. 
. été abusivement (^'tendu à toutes les catégories 
'■volutionnaircs, qui ont suscité des embarras à 
ntion et fuit ob.-itacle à l'iilisuliilismc des comi- 
que pour cela ils fussent cngafii^s dans les voies 
, Iton^iin, Vincent, Monioro et consorts. Ainsi, 
s et fanutiqucs novaleursqui essayèrent de fon- 



140 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

der le culte de la Bmson sur les ruines de rancien cal 
ont été qualifiés à!Hébertistes; ainsi encore ces n 
volutionnaires socialisiesy qui avaient pour corypb6 
Jacques Roux , Leclerc, Cbâlier, ceux que Marat 11 
même appelait les Enragés. Comprendre sous m 
même dénomination, comme on Ta fait longtemps, k 
éléments les plus hétérogènes; mettre sur la même ligi 
les hommes les plus contraires, l'affreux Ilonsin, gârf 
rai de Tarmée révolutionnaire, et le pauvre Anachan| 
Cloots, VOrateur du genre humain^ Y Apôtre de la 
son; Hébert le Muscadin, le docteur Sangrado du Pi 
français, et Chaumette,rinfatigable procureur de la 
mune de Paris, qui n^a poursuivi avec acharnement 
les filles publiques et les loteries; Ronsin, le pito 
dramaturge, et Cbâlier TÂpocalyptique; le ridicule M 
moro, premier imprimeur de la Liberté nationale *,et Li 
clerc, l'idole des femmes révolutionnaires; Ducroqoett 
Parfumeur, et Jacques Roux, le tribun fanatique donil 
parole remuait à fond les quartiers industriels duceotn 
de Paris, c'est épaissir les ténèbres sur les pas du ko 
teur. L'extension exagérée que l'on a donnée et que Ta 
donne encore par habitude à une dénomination qui mai 
que de justesse dès qu'elle n'est pas rigoureusement rei 
treinte, a jeté la plus grande confusion dans rbisiolrei 
curieuse et encore si peu connue des ultrarévolutioit 



naires^. » 



Il faudrait un volume pour raconter Tliistolre de et 

1. Voir, à propos de Momoro, Fes débats avec Camille Donaoï- 
llns, en ttXe de la Notice sur la France libre, (Tome !«'' de la prt* 
sente édition.) 

2. Carleron, Supplément à V Encijclopédic Firmin Didol. CeiMl 
ces ultrfi que Desmoulins appellera les cjratjérés à moustaches. 



LU VJKCTt CORliELlEB. |i| 

Mpe qui a IroaTé ses juges indulgcnUi â notm Êptiquoit' 
ihhlorîcn de gnoAe valeur, M. U. Avuik;]. a imsayA' 
irHiAbiliter cea ullrà, en choisissant |mrml oux uut 
Rie synpatljiquc, celle c)'Anachar.iiii CloiiU, • ImniB 
iPrewe, citoyen eu FruncL-, h avait dit DcamoulliW' 
K Jet /tmtliitions de France fl de Ortidnut. Mui» ii 
tiieiueincat on ne s'en en jias tenu à cd livrn tl 
IX, cl l'OD u vu paraître sons des noma bienlôt Irisiez 
it fameux certaine» apologie» dex Héberthlti, rjitl 
lient aliouUr h In purodic sanglante du U l'oinmano 
17!)3'. — Camille Uuamoulins, et ce sera ion honneur 
is i'iiistoire, a combattu cei ullrà du pusfi coniino 
cQl combattu ccqx du présent, et, apri"'* lu« avoir 
ss6s ju8(]ue foiia la maiti du cbûtinieni, il a payO, b 
tour, de Ea vie, cet acie de courage qui lui dicUll à _ 
^m une bonne action et un cttcf-d'œurm. j^jh 

Le Yievx Cordelkr, plusieur* fuis r<''iiJipriin<^dppuli 
93, comprend st'pt numéros in-H", plu» un frUK'uvfit 
D°8 publii! en 1834 par M. Matlun. Camille uviiit Été 
■i\& au moment ofi il corrigeait les éiireuvo dvcon 
7 qui contient, en quelque sorte, kuh tKHameiit pnlitf- 
ine. Le librairellesenne ne crut pas prudent fnua douta 
lelaisser ce n» 7 dans I udilLon originale. Ce fut eucfjrc 
Mailou qui nous le restitua. 
Le Vieux CordelKrùl3ilpr6LÙ\C .!<; ..tl.iuh au It.U-u/ , 



(c Cet journal pai 
: nunii^Tu aurii ril'. 



112 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

« dance des matières et l'indulgence de mes frères 
a Convention et des Jacobins pour les hardiesses 
« plume babillarde et son indépendance républii 
« — On s'abonne chez Desenne, pour le prix qu'il 
« mandera, car c'est la première fois qu'un auteur] 
a son libraire de garder pour lui le bénôGce; mais 
« aujourd'bui que La Fontaine aurait raison de dire 

(( On cherche les trésors, et moi je les évite.» 

Le désespoir de Camille n'apparalt-il pas dès ces pi 
mières lignes? Il s'est répété le mot à'Hamlet : Ouf 
and die? Mais avant de mourir, au moins veut-il 
justice. 

On connaît encore des imitations du Vieux Cordel 
de Camille : Tune, de Tan II (6 n«» in-8°), par Baill 
avoc celte épigraphe : La Convention nationale, toute 
Convention nationale, rien que la Convention natùn 
les autres, de 1818 : le Nouveau Cordelier, par Alexai 
Weill; le Vieux Cordelier^ drapeau du peuple (6 
49 mai au 1" juin 1848) ; et le Vieux Cordelier de il 
gazette de la Révolution sociale. Aucun de ces joui 
(est-il besoin de le dire?) n'a fait oublier celui del 
mille Desmoulins. 




-Longue CimQU, v^. - ,-.,_. 

tbomlln MUlall iti? l'cur.'c it (d i i— ,-lili. a^i n A aiU'» 
Brenl M u tuiclUliU m «mU». MMk Mlfaln. ■« 4mI M 
■U Ikire Iwnnnir qv'à la 4M1i«Um* <* • BU» M* ■• 
on iniril« propre, m qo! Dit n F'^'** ''"^ fMtdr *«■)• 
Wer U Bétolulbio u fMç*ct dt b natrlittat, ^nt f*uA* Hm 
id«U Lerrmir k U Jadin. ^t»t£a*>*t tm. tllmmm^ltm^ 
In mémoire, le uunfc de Mb fmffx tl4t m ».4>«IAt'. •-'«>; 

Jfa du Vieur Cur-I 



: lu, 



li.l.rt 



V. 



1/ 



144 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

de si bons conseils, et des moyens si sûrs depei 
ma patrie? Tu as vu que tu échouerais éternellei 
contre elle, si tu ne t'attachais à perdre, dans Te 
nion publique, ceux qui, depuis cinq ans, ontdéji 
tous tes projets. Tu as compris que ce sont ceBX 
t'ont toujours vaincu qu'il fallait vaincre; qu'il fc 
faire accuser de corruption précisément ceux que' 
n'avais pu corrompre, et d'attiédissement ceux quel 
n'avais pu attiédir. Avec quel succès, dépuis lanM 
de Marat, tu as poussé les travaux du siège de leur 
putation, contre ses amis, ses preux compagnoi 
d'armes, et le navire Argo des vieux Cordeliersl 

C'est hier surtout, à la séance des Jacobins, quej'tl 
vu tes progrès avec effroi, et que j'ai senti toute tl 
force, niôme au milieu de nous. J'ai vu, dans cel)e^ 
ceau de la liberté, un Hercule près d'être étoafFépir 
tes serpents tricolores. Enfin, les bons citoyens, les. 
vétérans de la Révolution, ceux qui en ont fait les 
cinq campagnes, depuis 1789, ces vieux amis de It 
liberté, qui, depuis le 12 juillet, ont marché entrelei' 
poignards et les poisons des aristocrates et des tyransi 
les fondateurs de la République, en un mot, ont 
vaincu. Mais que cette victoire même leur laisse do 
douleur, en pensant qu'elle a pu être disputée si long- 
temps dans les Jacobins 1 La victoire nous est restée 
parce qu'au milieu de tant de ruines de réputations 
colossales de civisme, celle de Robespierre est deboal; 
parce qu'il a donné la main à son émule de patrio- 
tisme, notre président perpétuel des anciens Corde- 
liers, notre Horalius Codés qui, seul, avait sônteoa 
sur le pont tout l'effort de Lafayette et de ses quatre' 
mille Parisiens assiégeant Marat, et qui semblait 
maintenant terrassé par le parti de l'étranger. Difl 
fort du lorrain ^a^nc pontlanl la maladie et l'absence 



I.G tîRVX CORDET.IKR. IJQ 

iDiston'.ce parti, dotninalcnr indolent ilans lu so- 
]lé, au QiUiea des emjroiu les plu« toucliunu. les 
uconvaincQK de sa jastidcntion, dans les tribunes, 
til, et Aam \c sein de rassemblée, sccouuil lu iHe, 
Eouiiait de piti^, comme un discours d'un liamine 
idamné par tous k>6 sulTrogei). Nous avons viiiucu 
eniiant, parce qu'apri^s le discours Toudroyaut d« 
bcspierre dont il semble qm le talent grandisse 
le les dangers de la RëpubliQiie, et l'ImpresMon 
Kfoniie qu'il avait laissée dans tes ilmes, il ùiaU im- 
■ssible d'oser élever la voix coiilrc Duulun. sans 
^ner, pour ainsi dire, une iiuitlancc publique des 
nioées de Pitt. Robespierre, les oisifs que In cuHo- 
mt avait amenés hier h la séance des Jacobins, et qui 
H cherchaient qu'un orateur el un spcclaole. en sont 
Htis ne regrettant plus ces grands acteurs île ta tri- 
Hfie, Barnave et Hirabeaa, dont tu Tuis oublier sou- 
int le talent de la parole. Mais la !:eule louante diirne 
le ton ciiîiir est celle que l'oiil tlonniV Ions les vieux 
jordeliers, ces glorieux confesseurs de la liberté, dé- 
notés par le Châtelet et par le tribunal du sixième 
trrondissement, et Tusillés au Champ de Mars. Dans 
ms les antres dangers dont tu as délivré la Répu- 
blique, tu l'as sauvée seul. 

Le nocher, dans son art, s'instruit pendant l'orage. 

Je me suis instruit hier ; j'ai vu le nombre de nos 
ennemis ; leur multitude m'arrache de l'hOIel des In- 
valides, et me ramène au combat. Il faut écrire; il 
faut quitter le crayon lent de l'histoire de la Révolu- 

I . Danton e'élall rolirû un niomnnl i Arci -aur-Aube, son pays, 
poussé par un inslincl aecrel, tomme Kobespiene ira blenlùl sur 1» 
Ïambe de Rousseau, an pslrie Idéale. 



1 



146 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

tion, que je traçais au coin du feu, pourrepren 
plume rapide et haletante du journaliste, et s 
à bride abattue, le torrent révolutionnaire. I 
consultant que personne ne consultait plus ( 
le 3 juin, je sors de mon cabinet et de ma et 
bras, où j'ai eu tout le loisir de suivre, par le : 
le nouveau système de nos ennemis dont Robes 
ne vous a présenté que les masses, et que ses oc 
tions au Comité du salut public ne lui ont pas f 
d* embrasser, comme moi, dans son entier. Je s< 
nouveau ce que je disais, il y a un an, combien , 
tort de quitter la plume périodique, et de lais 
temps à rintrigue de frelater l'opinion des dé 
ments et de corrompre cette mer immense pj 
foule de journaux, comme par autant de fleuv 
y portaient sans cesse des eaux empoisonnées, 
n'avons plus de journal qui dise la vérité, du 
toute la vérité. Je rentre dans Tarène avec to 
franchise et le courage qu'on me connaît^. 

Nous nous moquions, il y a un an, avec g 
raison, de la prétendue liberté des Anglais, qtii 
pas la liberté indéfinie de la presse ; et cependaB 
homme de bonne foi osera comparer aujourd' 
France à l'Angleterre, pour la liberté de la p 
Voyez avec quelle hardiesse le Morning Chr 
attaque Pilt et les opérations de la guerre? Qi 
le journaliste, en France, qui osât relever les l 
de nos comités, et des généraux, et des Jacobins, 
ministres, et de la Commune, comme roppositi< 
lève celle du ministère britannique? Et moi Fra 
moi Camille Desmoulins, je ne serai pas aussi 
qu'un journaliste anglais! je m'indigne à cette 

1. Nous ne multiplioDs pas les notes. Ici, CamiUe est pou 
dire à fleur de peau et s'explique lui-même. 



LS VIBOX OOBttKLIKIt, ]0 1 

l'Mi ue ti'iu! pu que nous sonim» on i^Toliillon, H 
raïaat âispendre lu lib«ru>ile la prcMA |ti>ailnn( In 
|n>luUoa. E*i-ct (jm' rAnpIt-lt'nf, eU-ca ipip loatt 
loropr n'est pas aas.'^i en ^lat do iV'voliiliiio. Los ^ 
liodpps de la Uhcrli' de lu presse sont-ils moint m 
b à Paris qu'à Londres, où Pilt doit «voir une H 
udi* pptir de la lumi^ro! Jel'iil dit, il y a rini| a 
sont let- rri|tons qui craignent li>« rAv'nrti^n>ii. Êai 
le. loi^ne, d'une pari, la si-rvilndri i>l la vAnalll4i 
sidroni la plume, lil de l'aulrc, la liliprl^ et |a vi-rlQy 
peut y avilir \k moindre dan^tT i)u«' le peuple, Jufi 
UK co comlial, puisse passer du rX)lè do I'«H.-Uivu<t0f 
llKlIe înjare oc serait fairo h la raison humaini', i|M 
rappr^hendcr! Est-ce i|uo la raifon pcnlrratnfin 
duel de la soltiKcï Je le riipè-tc, il n'y u i)Utf \9ê' 
ntlre-ri^volutionnuires, il n'y a que Ira tralirM, Il 
^aqae Pitt, qui pnisitent avoir iul4r£i 4 (Ur«il(lr«,L 
BFmnce, la liberté même indi^flnie dn la promu*: ft 
laliberlé, la vOrilé, ql' |H'iiii'iil j.uiiyiscriiiO'Jc' l'édi- 
.loire dt! la servilude el du mcrisitiiK''- 

k sais que, dans le maniemcnl des gninde» iifTiiirr**, 
il fsl permis de s'écarler des règles auBli-rcs de hi mu- 
fs'e; cela est (riste, mais in^'Vil;ili|e. I,e>, lic^di/m de 
i™t__el la perversité du c(i;ur liuinuin tcinUui hik; 
'file conduite nécessaire, et onl fail de un niiM'%\U; la 
première manime de la politique. Si un li'^iiirni! l'n 
Place s'avisait de dire lout ce qu'il \)crw,, toul i-a: qu'il 
*ait, il exposerait son pays ii une juTle ci'ti.iirjc, t.}w. 
es bons citoyens ne cniifticnt duru'. [l'unt \i--. l-';,ti>. 
't l'intempérance de uiii iiiurru-. J'.ii i^i luini \-\'\i,i; 
le véi'ilês, et je nie g.ijil.-rji \)\-u •\'- ) >,'is\\i ■ u -u 
ier; mais j'en lais-ienij •••■U;\\.\u-t -a- < /. yum ■■ -uwf u 
■'ranccel laRépubliqir-', lun- ii inJjii >\A'-. 

Mes collègues ont lHUi iU- ^l O' f in,- , .:| lUn.UfU'. 



148 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

par le tourbillon des affaires, les uns dans des comi 
les autres dans des missions, que le temps leii 
manqué pour lire, je dirai presque pour méditer, 
qui n'ai été d'aucune mission, d'aucun comité où 
eût quelque chose à faire ; qui, au milieu de celte i 
charge de travaux de tous mes collègues montagna 
pour raffermissement de la République, ai com| 
presque à moi seul (qu'ils me passent Texpressi 
leur comité de lecteurs et de penseurs, me sen 
permis, au bout d'un an, de leur présenter le rap] 
de ce comité, de leur offrir les leçons de Thisloire 
seul maître, quoi qu'on en dise, de l'art de goui 
ner, et de leur donner les conseils que leur don 
raient Tacite et Machiavel, les plus grands politic 
^qui aient jamais existé. 



Ce journal paraîtra deux fois par décade. Cha 
numéro, avec plus ou moins de pages, selon Tal 
dance des matières, et l'indulgence de mes frère 
la Convention et des Jacobins, pour les hardiesse 
ma plume babillarde, et son indépendance repu 
caine. 

Oa s^abonne chez Desenne, imprimeur^libraîre, 
Jardin de VEgaliléy n" { et 2, moyennant 5 livra i 
trois moiSf franc de port pour Paris et ks départemi 

DE L'IMPRIMERIE DE DESEMME 

«UB DU M0UL1M8, BDTTB SAIKT-BOCB, M* 25* 




EUX CORDELIER 



N- ir 



I Od me reprocLuit sans cesse mon silence, cl pca 
'en fallait qu'on ne m'en fît un crime. Hais si c'est 

I 1. C'mI le 5 qa'irall p«m le premier nnintro do F/mx Conft- I 
te. Lu tenibla D'en furent pas coDlenlti Robaplerr* u'ta Mt' I 
|hl HUgrait DOD p1u>. et 1[ demeura roiivtwi, entre Camirte et lui, 

Hn'avjnl de faire llror sa Iciiilli.', If jiniMialislc en souuiUlrnil li'i 

AuHJ je deDiième numéro se resienl-il de l'inflacnce du correc- 
iNr. C'eït Robespierre, je n'en doule pa», qui insjiirs eetle dia- 
tribe, violeale, fanatique, conire Chaumellc et Clooti. Le jour où 
Cimllle porla la main cur Cliaumelle et lur Clooti, Il ni plus 
tu'nne élourderie d'éculîer eoulOé par ton « clier camarade» Ra- 
iapicrre, plui qu'une taule d'IDIal i II commit une luule de cu'ur, 
m fniricide. L'Iiiiloire a-l-elle le droll d'Ctre plus ajvire encore 7 
Cinillle Burait-ll eu peur? Attaqué depuis lôngtcnipg, aurall-fl voulu 
^nner des gages A ceux qui l'aiiiient lancé et relancé quelques 
ours auparavant? Aurait-il elierclié son salut dang uue lâi^liclé 
'ruelle? Je n'ose le présumer. Maij II me eora bien permis de re- 
plier sa ilGlIme, de déiilaror la mort d'Anacliarsjg Cloiilz. C'csl 
m des crimes de la Terreur. Apria cela, s'il était permis de Iruii* 
er jolie la phrase qui égorge, ee pamphlet est admiiatik', tl'est 
ouj<iurs la mcme lerve ; jamnia manche de poignard ne fui mieux 
culpt^, ciselé avec plus de goi'il, ni lame mieux alllliïe ut plus ar- 
Islemeut damasquinée. Uais c'est toujours un couteau. 

(MakC DcKiiAiSSE. ta Libre Uechcrcl.e, 1817.) 

2. 10 décembre 1703. 



150 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

mon opinion, et non des flagorneries qu'on : 
mande, à quoi eûl-il servi de parler, pour dir 
si grand nombre de personnes : Vous êtes des 
ses ou des contre-révolulionnaires, de me fair 
deux ennemis irréconciliables, Tamour-propre 
et la perfidie dévoilée, et de les déchaîner conl 
en pure perte, et sans profit pour la Républiqi 
les insensés ne m'auraient pas cru, et je n'aur 
changé les traîtres? La vérité a son point de ma 
et elle était encore trop verte. Cependant je su 
teux d'être si longtemps poltron. Le silence de 
conspection peut commander aux autres citoye 
devoirs le défendent à un représentant. Soldat 
en bataille, avec mes collègues, autour de la Ir 
pour dire, sans crainte, ce que je crois de plu 
au Peuple français, me taire serait déserter, 
bien ce que j'ai fait, ce que j'ai écrit, depuis cii 
pour la Révolution ; mon amour inné pour le g 
nement républicain, seule constitution qui con 
à quiconque n'est pas indigne du nom d'homm( 
frères, les seuls que j'avais, tués en combaltar 
la liberté, Tun au siège de Maëstricht, et Taulr 
la Vendée, et ce dernier coupé en morceaux, 
haine que les royalistes et les prêtres portent 
nom ; tant de titres à la confiance des patriotes 
tent de moi tout soupçon; et quand je vais \is 
plaies de TÉtat, je ne crains point que Ton co; 
avec le stylet de l'assassin la sonde du chirurgi 
Dès le premier mois de notre session, il y 
d'un an, j'avais bien reconnu quel serait dés 
le plus grand danger, disons mieijx, le seuldai 
la République, et je m'exprimais dans un di 
distribué à la Convention contre son décret du 
tobre, rendu sur la motion de Gensonné, qui e; 



labres d« loaics le* ronnion» piibliipiM p 
3, piégc! grossier dos iirroDdins. Il aernie f 
eonemis d'autre rcf^suurcc i{iie celle dool m» le 
de Rome, quand, voyant le pcti de satcH de 
SCS batlorics contri: li^s Grarqacs, il s'afUa, dll 
Etéal, de cet expédient )>oar prdre les palriolM: 
d'engager un tribun d'eDcli^rir sur Utut ce qoe 
lerart Gracclius; et à mesure que celnici frrxit 
te motioD populaire, de tâcher d'en faire urne 
lias populaire eneor«, et de loer ainsi les prin- 
il le patriotism e parjes^ripci pgt tl Ic pUfig- 
po ussés j nsqg'à J't Mf^vapitfti'- Lejsafbia &ie- 
proposait~il le rcitenptifunil cl le f»rtafr ie 
on trois villes conquîtes, h d-dertnl fevOlatt 
s proposait d'en parUgxrdoszf!,Grsed)UBrt- 
Ic paj& à 16 soiiB, Dnua» meluil à 8 le BDnt- 
Cc gai lui réussit »i tiirn, que, du* fea, le 
1 trouvant i)UF Gnic<r!iu> D'i^taîl plu à la haalear, 
! c'était brt]»us iiai uDnit au pai, te refroidir^nl 
eur véritable di-fensenr i\nt. nue his lO-injiu'/^i- 
ut assommé d'un coup Ji: i:i::ii-^f p^r l'iii -1'»- 
Scipion Kasica, dans la prcBii-rr»; ii;:î;î."-'',-,;j 
e". 

lis tellement convainru ■jU'- "• n'ui q'j'- ■> "r 
u'on pourrai! enlanu-r If-- j.nin''l'-f «-t |:. li'jvii- 
, qu'un jour me irouv.iNt aa i:<iii:\\k '>. d*^!'-riMr 
lie, au milieu de lou; !•--; i]ocî<;ijr« Jjn'h'/!:!!'. ' t 
lins, au moment Ai: h pt'.'- sr-iwii: 'i flaj-rsij'yfj 
ir colère conin:- Myr.ii. d r-irr.^ut '',- ••'. ■■ 
mour nour la litji-rl'!- i- V','j. ■•..'..■■/.■'.■.: -■ .. 



152 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

VOUS plaira, interrompis-je; Marat, contre qui vous l 
demandez un décret d'accusation, est peut-élre le seul l 
homme qui puisse sauver la République, d'un côtédoat * 
personne ne se doute, et qui est cependant la seule '. ] 
brèche praticable pour la contre-révolution. > A » .' 
mot de brèche praticable pour la contre-révolation, 
, vous eussiez vu Guadet, Brissot, Gensonné, qui d'ail- 
\leurs affectaient beaucoup de mépris pour mes opi- 
vpions politiques, montrer, en croisant les bras tous i 
la fois, qu'ils renonçaient à la parole qu'auparavant 
ils s'étaient disputée, pour apprendre quel était ce 
côté faible de la place où Marat était notre seul re- 
tranchement, et me dire avec empressement dem'ex- 
pliquer. Il était une heure ou deux. Le comité de 
défense générale était garni, en ce moment, d'an 
assez grand nombre de députés, et je ne doute pas 
qu'il ne se trouve de mes collègues qui se rappellent 
très-bien cette conversation. 

II n'y a qu'à rire de vos efforts, leur dis-je, contre 
la Montagne, tant que vous nous attaquerez par le 
marais^ et le côlé droit. On ne peut nous prendre que 
par les hauteurs, et, en s'emparant du sommet comme 
d'une redoute, c'est-à-dire en captant les suffrages 
d'une multitude imprudente, inconstante, par des 
motions plus populaires encore que celles des vieux 
Cordeliers, en suscitant des patriotes plus chauds que 
nous, et de plus grands prophètes que Marat. Pitt 
commence à s'en douter, et je le soupçonne de nous 
avoir envoyé à la barre ces deux députât! ons qui vin- 
rent dernièrement avec des pétitions, telles que nous- 
mêmes, de la cime de la Montagne, paraissions tous 

1 . Le marais, h s crapauds du marais, rélernelle majorité COM- 
Fante et inloléraiitc. Combien de fois aura-t-elle compromii le «- 
lui de la pairie? 



^ Tir mvx cofuiBr-iER. iss 

lèrés. en comparaison. Ces pélUions, l'une, je 
>s boulangen, et l'aulre de Je ne me souviens 
lie secljon. avaient d'altord ^l^ pxtrt^metneni 
[les àe» Iribuiiei). Ileiircu.seinent nous avons 
jai, par sa vie Kouterraîne et ses travaux infa- 
9, e^t regardé comme le maximum du pairiu- 
ït a celte possession dï-liit si bien iMablie, i|u'il 
ra loajoui^ au peuple, gu'au delà do ce que 
î Maral, il ne peut y avoir que déliret et exlra- 
es, et qu'au delà de ses motions il Tant écrire 

les géograplies de l'anliiiuilé, k l'exlri^mité de 
mes : Là, il n'y a plus de cités, plus d'tiabiia- 
îl n'y a que des déserts et des suuvaces. des 
oa des volcans. Aussi, dans ces deux occasions, 
qui ne manque point de fiénie en politique, <>l 
vu d'abord où lendaienl ces pétition», s'esl-il 
isé de les combattre; el il n'a eu besoin que de 
es mots, et presque d'un signe de (été, pour 
-étirer aux tribunes leurs applaiidissemenls. 

concluais-je, le senire immense que Im seul, 
re, est en mesure de rendre à la République, 
êchera toujours que la contre-révolution ne se 
;n bonnets rouges, cl c'est la seule manière 
e delà Taire, n 

li, depuis la mort de ce paiiiole éclairé et â 
caractère, que j'osais appeler, il y a trois ans, 
1 Marat, c'est la seule marche que tiennent les 
is de la République; et j'en atteste soixante de 
)Hègues! Coniliien de fois j'ai gémi, dans b'ur 
les funestes succès de celle marche! Comliien 
, depuis Irois moi.*, je les ai enirelenus, en par- 
r, de mes frayeurs (jii'ils iruilaienl de riilicuii'.-, 
le depuis la lîévijluiion .-ept â liuil \ijluifi(sd''r- 

en ma faveur, 'juo :-i j'; n'ai pas lorjjom> I/ji'Ji 



154 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

connu les personnes, j*ai toujours bien jugé les é? 
nemenls! Enfin, Robespierre, dans un premier dî 
cours dont la Convention a décrété l'envoi à ton 
l'Europe, a soulevé le voile. Il convenait à son coi 
rage et à sa popularité d'y glisser adroitement, comii 
il a fait, le grand mot, le mot salutaire, que Pitt 
changé de batteries; qu'il a entrepris de faire^ pi 
V exagération, ce qu'il n avait pu faire par le modérm 
tismey et qu'il y avait des hommes, patriotiquemet 
contre -révolutionnaires^ qui travaillaient à forme 
comme Roland, l'esprit public et à pousser ropinio 
en sens contraire, mais à un autre extrême, égalemei 
fatal à la liberté. Depuis, dans deux discours ne 
moins éloquents, aux Jacobins, il s'est prononcé, av< 
plus de véhémence encore, contre les intrigants qn 
par des louanges perfides et exclusives, se flattaient < 
le détacher de tous ses vieux compagnons d'armes, 
du bataillon sacré des Cordeliers, avec lequel il avî 
tant de fois Battu l'armée royale. A la honte des pr 
Ires, il a défendu le Dieu qu'ils abandonnaient làcb 
ment. En rendant justice à ceux qui, comme le eu 
Meslier\ abjuraient leur métier par philosophie, il 
mis à leur place ces hypocrites de religion qui, s'éta 
faits prêtres pour faire bonne chère, ne rougissaie 
pas de publier eux-mêmes leur ignominie, en s'acc 
sant d'avoir été si longtemps de vils charlatans, 
venaient nous dire à la barre : 

Citoyens, j'ai menti soixante ans pour mon ventre. 

Quand on a trompé si longtemps les hommes, < 
abjure. Fort bien, Mais on cache sa honte; on ne vie 

1 . Voy. le Testament de Jean Meslier^ curé d'Elrepîgny et de 1 
en Champagne, décédé en 1733 (avec préface de Rudolf Charl 
3 vol. in-8. Amslerdam, R. C. Meijer, 1864). 



LM VIStFZ COlUtU-lCK. US 

Ton parer, et on demaiide pardon k Dkn di U 

Hl. 

a œix à leur plue cec IqjjpflwletjejMjriollfr, 
1, anslmratcs dans TAMeiabUe coulilsùtui. «l 
\naes u>DQu$ par Iriir Innaiûa». loit à ronp rcW- 

par la raisoD. mootatmt iMpnnimil'aMHlig 
[Uie Sainl-Rorh, tl par île* ttrees 
IJjpH» de la iii4jrsié lie U CsavcaUaa, *% 

hiMirter tiioa k-s pnéj«)Eè&, «1 de Beat prtaealv i - 

kiropc Minme un peuple il'Mbte», qti. HMcawii- 

lioa comiut! tan* prinripe». abudoMBb à fiât*}- 

lia pâirioi« do jour ri da jMoNa i t^mùét, p*»t 

Bp» qa'ils en jundeat la libenà. A la lêk 4» «es ) 

5, qui, plu palrialcf qae 
Hosophes ifB« Vollaire, 



Si Da-, .■<....- 

10 dislingnail An : 

rtoain*. Cloob >'■: 

Ifice Proly. tant ■! _ . . 

lieerxlle oà il a bit La ^îsrr^ iâi f«i/>wl«.jt ««-jv. 

Iifls le -temps da rhamp A^ %*rt. Cm Ciii-i tt 

'ergniaod qai ont èià *« pamîu. é4 FMtf Im •ai*' 

3Iiser ctlojen fraafaîs. par diïrTft 4c ri-f<ilTir 
■égislative. Par recottBaùsi»^>-. il ■ ^'M 4m« le* 
iournaus, la r^g*n> ="- ■■-■■ ■.-■.i F î'.:. (■.-■ ■,- 
"Ole fameux- cC'rr:"''^ ;-: - ;■-- :■• 
-ffronliTiir-nt i'-. ■- ■. ■- -, ;'<-.,- 

riolc Clof,'-. .;.r.^ :_.-■- . .■ .. 

i otTiTl douz-/ .- . r ' , . ■ . - ^ ■ , 



156 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

tique, pour les frais de Touverlure de la can 
afin de faire prévaloir ropinion de Brissot qui, 
Clools, voulait faire la guerre au genre humai 
municipaliser. Quoiqu'il ait des entrailles ( 
pour tous les hommes, Cloots semble en avoii 
pour les nègres; car, dans le temps, il con 
pour Barnave contre Brissot dans l'affaire de 
nies; ce qui montre une %>KJhimA d^.pr'l^ 
une prédilection pour les blancs, peu digne d 

fbassadeur du genre humain. En revanche, on i 
donner trop d'éloges à son zèle infatigable à j 
la République une et indivisible des quatre pai 
monde, à sa ferveur démissionnaire jacobin, à^ 
guilloliner les tyrans de la Chine et du Monon 
11 n'a jamais manqué de dater ses lettres, depc 
ans, de Paris, chef-lieu du globe ; et ce n'est 
faute, si les rois de Danemark, de Suède, gar 
neutralilé, et ne s'indignent pas que Paris 
orgueilleusement la métropole de Stockolm et 
penhague. Eh bien! c'est ce bon montagnai 
l'autre jour, après souper, dans un accès de H 
à la raison, et de ce qu'il appelle son zèle pour 
son du seigneur genre humain, courut, à onze 
du soir, éveiller, dans son premier somme, .1' 
Gobel, pour lui offrir ce qu'il appelait une ce 
civique, et l'engager à se déprélriser solennel 
le lendemain à la barre de la Convention. Ce 
fait, et voilà comme notre Prussien Cloots do 
la France ce signal de subversion et Texeni 
courir sus à tous les sacristains. 

Cerles je ne suis pas un cagot, et le champ 
prêtres. Tous ont gagné leurs grands revenus, 
portant aux hommes un mal qui comprend t 
autres, celui d'une servitude générale, en pi 



LZ ~:îTt : î.:î..::.t- 
maxime «i-r *•= : . :\i '- -•-: 

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158 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

permettre une religion qui fait de la servitude ui 
ses dogmes. J'ai donc toujours pensé qu'il fallait 
trancher au moins le clergé du corps politique, i 
pour cela il suffisait d'abandonner le calholicisni 
sa décrépitude, et le laisser finir de sa belle mort 
était prochaine. Il n'y avuit qu'à laisser agir la rai 
et le ridicule sur Tentendement des peuples, et s 
Montaigne, regarder les églises comme des petiles-Ti 
sons (T imbéciles qu'il fallait laisser subsister josqu'i 

ue la raison eût fait assez de progrès, de peur qui 

ous ne devinssent des furieux. 

Aussi ce qui m'inquiète, c'est de ne pasm'ape 
voir assez des progrès de la raison humaine ps 
nous. Ce qui m'inquiète, c'est que nos médecins j 
tiques eux-mêmes ne comptent pas assez sur lara 
des Français, pour croire qu'elle puisse être dégî 
de tout culte. Il faut à l'esprit humain malade, i 
le bercer, le lit, plein de songes, de lasuperstilioi 
à voir les processions, les fêtes qu'on institue, les 
tels et les saints sépulcres qui se lèvent, il me sei 
qu'on ne fait que changer de lit le malade, seulei 
on lui relire l'oreiller de l'espérance d'une autre 
Comment le savant Cloots a-t-il pu ignorer qu il 
que la raison et la philosophie soient devenues 
communes encore, plus populaires qu'elles ne le 
dans les départements, pour que les malheureux 
vieillards, les femmes puissent renoncer à-leurs v 
autels, et à l'espérance qui les y attache? Comi 
peut-il ignorer que la politique a besoin de ce resî 
que Trajan n'eut tant de peines de subjuguer 
Daces, que parce que, disent les historiens, à Tii 
pidité des barbares ils joignaient une persuasion 
intime de Texistence du palais d'Odin, où ils i 
vraient, à table, le prix de leur valeur. Comi 




ignorer qK b libertés 

ta c«lu idée tf"» iMca ti 

kpy les, lé céièbn I 

^rttils, en temr p 

il le Ir 

tnineat peal-îl ■gMtnr «w 1» «aie 

Uorinae de GtfcriM* tr tmfm «ms Ibie 

Mte«irte|W»*e<'llliii*ii«w»»tiiBliiiii 

Ks lëiiMM. à te «ve «^w cfaC av fv ■■ ^- 

puinl Et r ' 

Hile SaMee 

B te rèdriant à tt pMA : « O^te MWMBiic 

jcbes. • Ces lum ftt sfjmnM ii p wllirt i 

MioD 00 Sbil bisckn- m <^k. V««r«M.ïerM 

joor mtee oé je ni C«M «oirile Imk wec 

ftk CTOfi.4a'«ap«ctuicttanMifi«4ea«IV 

)|ifie An«ug«ras S a a » «tail ■■■ ■> jT i» f * r 

•Btagne de »apr>«K»n- u f tfu ii . J é»Ko^ 

l-"ti'n "{'p-r'irvT J- '. '.- ■..'_,■:■- -■.■ ■■■ -';.'.>j 

Dmelle, je serai' tru'^ :* '.n-jrt ni i ;i in'i-- 

eBarrèredaSI ^;:ru! n. > it V>i,t.-' i -■:. ^i. 

le roi de Praiî* *>*: ir'.T't- i:ti.i'.'U'vi;(»-u.-u' 
i nos efforts èt\i-:-u^r:-isi j.-i.- "jl.v ;* h- it- 
, puisque le noî-a d^ It Vi-i.j»!!: *-»;: 'j-' -i, . ■ 

l'adroit La.:clieï.;iit, ;-.■:;: ,* '/.■nb.-.t-- ji ^l"". 
« Héros inrincible. ,",ï.i.r.i>*: iimt •>-m.,'L">*. 
-moi faire. Je pajerii j-*-: jtt*^ ;>r^iT>t ;.Mf h* 
liarlatans: j>cnïi!jîL*rr:., ;- ;ra,T.',',:-iL' > < i- 
lour faire UDc [irr, '.r i-'. -.'V. i. ; , , -.- 
ux fameux f.a'.r;''.;-- :-,. --■.:...■-: ■ : ■• 
latenlï, l'.iii ':\ .•-..■_ ■..■.-.-■.■ ■ ■■ 

!«i!n eciniiu, à :.. .— ■.:.,■■.-, i ■-■- 



160 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

impressions. Il n'est question que de faire agirHj 
amis, en France, auprès des deux grands philosoplUl 
Anacharsis et Anaxagoras, de mettre en mouvemi(jj 
leur bile, et d'éblouir leur civisme par la riche col|l 
quête des sacristies. » J'espère que Chauraelle ne H 
plaindra pas de ce numéro, et le marquis de Lucchd' 
sini ne peut parler de lui en termes plus honorablei. 
« Anacharsis et Anaxagoras croiront pousser à laroÉ 
de la raison, tandis que ce sera à celle de la contre* 
révolution; et bientôt, au lieu de laisser mourir à 
France, de vieillesse et d'inanition, le papisme, pïêl 
à rendre le dernier soupir sans procurer à nosenii^ 
aucun avantage, puisque le trésor des sacristies ^ 
pouvait échapper à Cambon, par la persécution | 
rintolérance contre ceux qui voudraient messer etéM 
messes, je vous réponds de faire passer force recrii 
constitutionnelles à Lescure etàlaRoche-JacquelîM 



1 prololait <"»» !■■« nair^ 19 t j i i iiiieh ^ bki» tr 
rooicrail Oin «ûu 1., 1 ai « -sob *« ; <> 

'Dl dp if|iia4ii ^w CanilLe In^Htfii^ vBtf< V 







162 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

qui suffirait seule pour faire repousser avec horreiffi 
par les gens de bien, le gouvernement monarchii 
et lui faire préférer la république, quoi qu'il en col 
/^our rétablir, c'est que si, dans la démocratie, 
peuple peut être trompé, du moins c'est la vertu qu^ 
aime, c'est le mérite qu'il croit élever aux places, 
lieu que les coquins sont l'essence de la monarchie.. 
Les vices, les pirateries et les crimes qui sont It'^ 
maladie des républiques, sont la santé des monarchies. : 
T7e cardinal de Richelieu l'avoue dans son testament^ 
politique , où il pose en principe que le roi doit éviter 
de se servir des gens de bien. Avant lui, SallosS^ 
avait dit : « Les rois ne sauraient se passer "aesirt- 
« pons, et, au contraire, ils doivent avoir peur et se 
a méfier de la probité. » Ce n'est donc que dans U 
démocratie que le bon citoyen peut raisonnablement 
espérer de voir cesser le triomphe de l'intrigue et du 
crime; et pour cela le peuple n'a besoin que d'être 
éclairé : c'est pourquoi, afin que le règne d'Astrée 
revienne, je reprends la plume, et je veux aider le 
père Duchesne à éclairer mes concitoyens, et à ré- 
pandre les semences du bonheur public. 

Il y a encore cette différence entre la monarchie et 
la république, que les règnes des plus méchants em- 
pereurs, Tibère, Claude, Néron, Caligula, Domilien, 
euront d'heureux commencements. Tous les règnes 
ont la joyeuse entrée ^. 

C'est par ces réflexions que le patriote répond 
d'abord au royaliste, riant sous cape de l'étal présent 
de la France, comme si cet état violent et terrible de- 
vait durer : Je vous entends, messieurs les royalistes, 
narguer tout bas les fondateurs de la République, et 

1 . Excepté ceux qui commencent par brumaire et par décemkrt. 



r le Innpa de U Battifk. V««§ eamfta car 
l|ûe (le aa plane, el TDOfi vow liile» ■• fiai- 
Et de ta suvre, nqateaal fldHoBett Iruyen 
'l^meraeMtesini.»»kaie fur» teaftarwM 

KBier les âu*yttu d'ea naanaa flaaraga^ 
imer le ieclear aai Brnlte—i . c« iv I* 
RéTolaliin. «1 4e l« M ■laiiii ianlfi 
|;crniBoala, pendiai <»aûBMS,paar nai»- 
BtKhisseairiu d'an ptafte 4eiia0-aBi aS- 
feoDian, et non nflore Uvéa |«r btfteitf tf 
learpablicieTai* 
) nips casatuv^at nr ka 
OrOfe de sons, svcct 
■onilic«s coqUbi 

i 

i de ce omaér» frifiainv». H* 
^ de U plas p 
Vni, peo^ilaii 
ce p^riodt d« la rtrvIalKa. I 




que S' livrent, aa it 


U-v df bv'Ui. i 


eHaiDOnartl,!-. et db 


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lire rcmpcni: tL^ 


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i>frjrffil ■■.:..:-_ 





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16 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

k ville , une des plus belles de Tltalie , rédu 
cendres, et autant effacée qu'Herculanum delà ; 
de la terre. « Il y avait anciennement à Roi 
« Tacile, une loi qui spécifiait les crimes d'éta 
« lèse majesté, et portait peine capitale. Ces 
« de lèse-majesté, sous la république, se rédu 
« à quatre sortes : si une armée avait été abam 
« dans un pays ennemi ; si Ton avait excité de 
« tions ; si les membres des corps constitués i 
« mal administré les affaires et les deniers p 
« si la majesté du peuple romain avait été avil 
« empereurs n'eurent besoin que de quelques î 
« additionnels à cette loi pour envelopper et 
u toyens et les cités entières dans la proscriptic 
« guste fut le premier extendeur de cette loi d 
u majesté , dans laquelle il comprit les écrit 
€ appelait contre-révolutionnaires*.» Sous si 
cesseurs , et bientôt, les extensions n'eurent j 
bornes dès que des propos furent devenus des 
d'État; de là il n'y eut qu'un pas pour chan 
crimes les simples regards, la tristesse, la comp 
les soupirs, le silence même. 

« Bientôt ce fut un crime de lèse-majesté 
contre-révolution à la ville de Nursia, d'avoi 
un monument h ses habitants, morts an siège 
dène, en combattant cependant sous Augus! 

1. Je préviens que ce numéro n'est, d*un boal à l'aufrf 
traducUon littérale des historiens. J*ai cru inutile de le tu 
des citations. Toutefois, au risque de passer pour pédant 
rai, parfois, le texte, aDn d'ôler tout prétexte à la malign 
poisonner mes phrases, et de prétendre ainsi que noa ti 
d'un auteur mort il y a quinze cents ans est un «rime d* 
révolution. {Note de Detmaulitu.) 

Camille a l'air de reculer ici devant sa propre audace. Il 
il souligne au contraire, il encadre même, sans le vouloi 
bleau qu'il va tracer. 



CtlROKLICR. m 

■TBlors AnKostc niailtallall avrc 
i le Mirt (Ir i'éniiise. 
âne de eonliv-i^f nlatioa a Lilion I)ni«U!i d'avoir 
piè aux ilisctm de bnarip ai onlare, s'il aie por- 
lil pas on jour de grandes ncUesu's, (^rime de 
v-réTolmion an joamnlisie Gremulius Cordiis, 
Ir appelé Braïus et Cas;»ius )os derniers des Ito- 
!.. Crime de conlre-révolnlion h un dcit descen- 
de CassittB, d'avoir chez lui un |)orirail de son 
jnl. Crime de coDlre-nWolultoD à Mamemus 
B&, d'avoir fait une inipcdie oii il y avuil Ici vers 
l'on pouvaililonaer deux Bcns. Crimo dp conlre- 
llion a Toriguatus Siluniis, de faire de la dépense. 

I de contre- révolu lion à l'etreïus , d'nvoir en un 
tsnr Glande. Crime de conire-révoliilion à Ap- 
Silasas, de ce que la femme de Claude nvail eu 
Bge sor Ini. Crime de ron ire -révolu lion fi i'um- 
», parce qu'un ami de Si'jan élail venu chercher 
le dans une de ses maisons do camiiagne. Crime 
nlre-révolulion d'ôlre nlic à la garde-robe sans 
vidé SCS poches, el en conservant dans son gilet 
[on à face royale, ce qui lilail un manque de res- 
i la figure sacrée des tyrans. Crime de conlrc- 
ilion, de se plaindre des malheurs du temps, car 
t faire le procès du gouvernement. Crime de 
;-révolulion de ne pas invoquer le génie divin 
ligula. Pour y avoir manqué, grand nombre de 
■ns furent déchirés de coups, condamnés aux 

i ou aux bétes, quclijues-uns même sciés par le 

II du corps. Crime de conire-révolulion ;ï la nièro 
nsul Fusius Gcminus, d'avoir pleuré la morl fu- 
dc son fils. 

fallait iiionli'er ilo la joie ilc la morl de sou aiur, 
1 parent, si Ton ne voulait s'exposer à périr fo'\- 



^^ 



166 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

même. Sous Néron, plusieurs dont il avait fait moari 
les proches allaient en rendre grâce aux Dieux; Q 
illuminaient. Du moins il fallait avoir un air de ooi^ 
lentement, un air ouvert et calme. On avait peur qa 
la peur même ne rendit coupable. I 

« Tout donnait de Tombrage au tyran. Un citoYel 
avait-il de la popularité; c'était un rival du princej 
qui pouvait susciter une guerre civile. Stadia citrim 
in se verteret et si multi idem audeant^ bellum esse. SiQSr 
pect. 

« Fuyait-on au contraire la popularité, et se tenatt* 
on au coin de son feu; cette vie retirée vous avait fai 
remarquer, vous avait donné de la considération 
Quanto metu occultiory tantô famœ adeptus. Suspect. 

«Étiez-vous riche; il y avait un péril imminen 
que le peuple ne fût corrompu par vos largesses. Awt 
vint atque opes Plauti prinapi infensas. Suspect *. 

« Étiez-vous pauvre ; comment donc ! invincibi 
empereur, il faut surveiller de plus près cet homme 
Il n'y a personne d'entreprenant comme celui qui n' 
rien. Syllam inopem, undè prœcipuam audaciam. Sus 
pect. 

c( Étiez-vous d'un caractère sombre , mélancolique 
ou mis en négligé ; ce qui vous affligeait, c'est que le 
affaires publiques allaient bien. Hominem bonis pu 
blicis mœstum. Suspect. 

a Si, au contraire, un citoyen se donnait du ba 
temps et des indigestions, il ne se divertissait qa 
parce que l'empereur avait eu cette attaque de gouU 
qui heureusement ne serait rien; il fallait lai faii 
sentir que sa maladie était encore dans la vigueur d 



1. Ce suspect qui retombe ici comme un gîas ne rappeUe-t 
point le fameux diâcours de Louvet : Robespierre^ )e Cacctue! 



LS TIKOX CORSCUnL 

Mrddmdùm pn tnttmjmtivA lietmtH mntmi «C 
|b) maetttn ^i tentitt eita* VùeUmmM mptrÊrt. 
t. 

^(-ii v^rlneaifl ansl^ir dsossrsnMMn; ho«! 
Kl Brnlas, qui pr^U-nduii («r n pUm* et « 
[ne de Jamhin, faire la r^namn 4'uw c«« Jt- 
kl biea rtisé«. tilùetre amtitm 0nHanm mCAt 
M /ri'srû f MO ni/ Joaritûa* rrpnènmÊ. "Smi^^A. 
IJtH» nn phil(»opb«. ao onl«ar o« bb pwte: 
Bonrenaîl bi>n d'aroir pi» M r 
[Dl gourproai»)!! Puntait-e 
^■ll£otion à Yanttnt. ant quinines, ^«^ f 
^ ilAas sa Jiigv grilJée? ItrymiiiM 
auminii. ïinspMl- 
pDo. «*ttail-on acqatf d» la rèyoMîaa â U 
\\ on n'en AtaU qoe plus duffvru f*r sia t»- 
U y a d« U resHiurc« avec «a ^jtmtnH iarfle. 
^ Ireilre, il n« peut (tas ai biem Ufnr uw armer 
nemi. qail n>n rpviçnnf fiuHio'un M^^' -n 
r du mérile de Corbalon oa d'Aeri'-'Aa. ril 
iail, il ne s"en sauverait pas un seul. L* m'i*i\ 
e s"en défaire : An moins, Seiça^'Or. n* [«ou»^!- 
ïous dispenser de l'élûiiner promjfU-ui'-iil '3' 
c. Mtdta militari farm mt-.t-wn f'i.'nït. >'i-\--'^. 
a peut croire que celait Lien pis, ti ou «-Uii 
fils ou allié d'Auçufle : en |x>Ofail aïoir qa 
es prélentions au tnjne. MiAiln» et i^vA i'/»/ 
relvr è Cœurum pcattrii .' Saïf.^!, 
: lotis ces suifnri-. ^ous Ij^s f mf-^r'-nr- , r. ■ r^ 
t pas quille*, coinni.- ch'-z ii',riî . [jj-jr - ■ -, i 
onneitps, auv lil:in.j.n;, '..-i ^ "■.jn.-i' 
ncc leur envoy^ii! lorJr^; d'- fiir-: *■:. - ■ ,- 
jii ou leur a[".i!iih ir..-. ..l ■;- h'- - 
îgl-qualre heur..-- ;..■ --nr-.- ■)■; m'.r', .. 



1Ô8 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

plairait le plus. Missus centurio qui maturaret 
C'est ainsi qu'il n'élait pas possible d'avoir a 
qualité, à moins qu'on n'en eût fait un inslrum 
la tyrannie, sans éveiller la jalousie du desp( 
sans s'exposer à une perte certaine. C'était un 
d'avoir une grande place ou d'en donner sa c 
sion; mais le plus grand de tous les crimes était 
incorruptible. Néron avait tellement détruit t 
qu'il y avait de gens de bien, qu'après s'être dé 
Thraseas et de Soranus il se vantait d'avoir abo 
qu'au nom de la vertu sur la terre. Quand le 
les avait condamnés, l'empereur lui écrivait une 
de remercîment de ce qu'il avait fait périr un < 
de la République; de môme qu'on avait vu le 
Clodius élever un autel à la liberté surl'emplac 
de la maison rasée de Cicéron, et le peuple 
Vive la liberté I 

L'un élait frappé à cause de son nom ou de c( 
ses ancêtres; un autre, à cause de sa belle î 
d'Albe; Valerius Asialicus, à cause que ses j 
avaient plu à l'impératrice; Statilius, à cause q 
visage lui avait déplu; et une multitude, sans 
en pût deviner la cause. Toranius, le tuteur, le 
ami d'Auguste, était proscrit par son pupille 
qu'on sût pourquoi, sinon qu'il était homme d 
bile, et qu'il aimait sa patrie. Ni la préture, i 
innocence ne purent garantir Quintus Gellii 
mains sanglantes de l'exécuteur; et cet Auguste 
on a tant vanté la clémence, lui arrachait les yi 
ses propres mains. On était trahi et poignardé i 
esclaves, ses ennemis ; et si on n'avait point d'ei 
on trouvait pour assassin un hôte, un ami, un f 
fun mot, sous ces règnes, la mort naturelle d'un \ 
* célèbre, ou seulement en place, élait si rare, qi 



■^ LR TrerX caRBBLIBR. m 

lis dans }es canettes ixMnme un évi:<iiein<.-iil, cl 
tU par l'hUlorien k la méiuoiro (le<. siècles. 

I ce coniulul, clil noire auilullBle, il y eut un 
ife. l'ieon, qui mourut dans ^an lit, ce i|ui pu- 
enir du prodige, a 

mort de tant de citoyons innocents et rcconi- 
ibtes semblait uoc uoiiidri.^ ciilmnil^ que l'inao- 
Et la fortune scaudaJcu£e de leurs meurtriers et 
rs déDonciateur*. Clmi]ui> jour, le délateur sa» 
inviolable faisait son entrée triomphale dans Ic 
des morts , en recueillait quelque riche succes- 
Tous ces dénonciateurs se pnraieni des plus 
noms, su faisaient appeler (^oita, Scipion , I)é- 
Cassius, Severus. La délation était lu seul 
, de parvenir, et Régulus fut tait trois fois con- 
lir ses dénonciations. Aussi tout le monde se 

II daBS une carrière des dignités sî large et si 
et, pour se signaler par un début illustre et 
es caravanes de délateur, le marquis Rernnus 
lit une accusation Je cou irc- révolution contre 
eux père déjà exilé; après quoi, il se faisait 
r fièrement Brulus. 

accusateurs, tels juges. Les tribunaux, protec- 
le la vie et des propriétés, étaient devenus des 
sries où ce qui portait le nom de justice et de 
alion n'était que vol et assassinat. 
n'y avait pas moyen d'envoyer un homme au 
il, on avait recours à l'assassinat et au poison. 
Ollius, la fameuse Locuste, le médecin Anicel, 
. des empoisonneurs de profession, patentés, 
ant il la suite de la cour, et une cs[ièce de 

ofTiciers de la couronne. Quand ces denii- 
'S ne suffisaient pas, le lyi'an recourait à une 
ption générale. C'usl aiosi ijueCaracalla, après 



JIW É 



170 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

avoir tué de ses mains son frère Géta, déclarî 
nemis de la République tous ses amis et partisa 
nombre de vingt mille; et Tibère, ennemis de 
publique, tous les amis et partisans de Séja 
nombre de trente mille. C'est ainsi que Sylla. 
un seul jour, avait interdit le feu et Teau à soi 
dix mille Romains. Si un lion empereur avait ( 
cour et une garde prétorienne de tigres et de 
thères, ils n'eussent pas mis plus de personr 
pièces que les délateurs, les affranchis, les emp 
neurs et les coupe-jarrets des Césars; car la c 
causée par la faim cesse avec la faim, au lieu qn 
causée par la crainte, la cupidité et les soupço 
tyrans, n'a point de bornes. Jusqu'à quel degré 
lissement et de bassesse l'espèce humaine ne pei 
donc pas descendre, quand on pense que R 
souffert le gouvernement d'un monstre qui se 
gnait que son règne ne fût point signalé par q 
; calamité, peste, famine, tremblement de terr 
enviait à Auguste le bonheur d'avoir eu, so 
empire, une armée taillée en pièces; et au rè( 
Tibère, les désastres de l'amphithéâtre de Fit 
où il avait péri cinquante mille personnes; et 
tout dire en un mot, qui souhaitait que le peu] 
main n'eût qu'une seule télé, pour le mettre en 
Jt la fenêtre? 

I Que les royalistes ne viennent pas me dire qu 
' description ne conclut rien, que le règne de Lou 
. ne ressemblait point à celui des Césars. S'il n 
semblait point, c'est que chez nous la tyranni 
dormie depuis longtemps au sein des plaisirs, 
reposant sur la solidité des chaînes que nos 
portaient depuis quinze cents ans, croyait i 
plus besoin de la terreur, seul instrument de 



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•>rîîj n^ >r r«ji!air- ir :mi"ni:îT xr, liGXiiaiii. nmç 
.-^.^ >^- lu Ljir«"-£i::i*iL -e îtit' 'crise!: ÔL^li 
î.i-ti ;t j-'iTTiiMii îh lîrr-31^ ût îHmaiiafir. c 
iiii» ':<^uïiiÈ^ î*e::Lii»L iTt ol 5: T.-mi? t^ nsiifreD' 
*^i*r vonniK m_ 'j^îiij. -vonrsiuir^E.. ol or iod! 

uiiiUi*: ui**: '^eroiuLit siPiiDi.. gt ïii mi. ne i« 

ja*»^;:ât jienucJieu»^: rnDjgiH if sai&-mintif F 
^xLfiiiCi^ tJi i:i niiiiLf . jiar amfikôsmfiDi^ m 
.v»/-. 'J:t ;t*-.î»VLLi*'r? LT*: Iê ôfmit-Tf rjriwnr: 

.< 1 Vf: ^*: i*rcrfc j«^r*ff- j* leuTs feniiiHS et âe In 
'^fj'i; j/O'jr >b iïrr^r *•« <-t leur îamillf à 11 tï 
*'t ;fa*j 'jirW'vpoir: quoique c-el Labile ennemi ait s 
l/4tV/iji ufkH n^khft de rivaux à la Conrention, e 
/< > ait ^aujourd'hui, en France, qne les don» 
iui\U'. feoldaiit de nos armées qnî, fort heureuse 
oe f.i^ft^'fji p;j,j #jri lois; car les commissaires de b 
v<'ii(iofj fofii d^.'s lois; les départements, les dis 
l'h niuoiripliiés, les sections, les comités réToI 
n;iiM'.-, Uiui rjr^s lois; et. Dieu me pardonne, j( 
'j»i/' l/'M î-,or:i/a/;.s fraternelles en font aussi : m 




!l ceoi 

nrs loi 4««>« -«* .nui/i:-- m. 
I est pl« isa-.aK i 'airfiiii* 
et loi^im'iî » 1 >*■ --^ 'T*i''*iir 

e eo liberté. fcHir-i.^ii'^ai*^ î«n" •" 
■opo3 on [i«lii^ »« i^-ii- as** ■** 
émigré. 



usqaijiit^c'- 



-^■Tb^ni Kl i'**'it*'T" 



1 paroltt lit W'iKi-; . 



Vlà ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIN?» 

République ne se meltent pas à leur place. Voyez < 
quels précipices nous marchons. D'un côté est 1 
gération en moustaches, à qui il ne tient pas que 
ses mesures ultra-révolutionnaires, nous ne devei 
Fhorreur et la risée de FEurope; d'un autre côl 
le modérantisme en deuil qui, voyant les vieux 
deliers ramer vers le bon sens, et lâcher d'évil 
courant de l'exagération , faisait hier, avec une ai 
de femmes^ le siège du comité de sûreté générale 
me prenant au collet, comme j'y entrais par ha: 
prétendait que, dans le jour, la Convention o 
toutes les prisons, pour nous lâcher aux jambes, 
un certain nombre, il est vrai, de bons citoyens, 
multitude de contre-révolutionnaires, enragés de 
détention. Enfin, il y a une troisième conspiration 
n'est pas la moins dangereuse; c'est celle que î^ 
aurait appelée la conspiration des dindons : je 
parler de ces hommes qui, avec les intentions du m^ 
les meilleures, étrangers à toutes les idées polilic 
et, si je puis m'exprimer ainsi, scélérats de béti 
d'orgueil, parce qu'ils sont de tel comité, ou qu'il 
cupent telle place éminente, souffrent à peine q 
leur parle ; montagnards dUndustrie, comme les ap 
si bien d'Ëglantine, tout au moins montagnard 
recrues, de la troisième ou quatrième réquisitio 
dont la morgue ose traiter de mauvais citoyens 
vétérans blanchis dans les armées de la Républi 
s'ils ne fléchissent pas le genou devant leur opii 
et dont l'ignorance patriote nous fait encore pli 
mal que l'habilelé contre-révolutionnaire des Lafa 
et des Dumouriez. Voilà les trois écueils dont les J 
bins éclairés voient que leur route est semée sani 
terruplion : mais ceux qui ont posé la première pi 
de la République doivent être déterminés à élevei 



Uie ce DMfeni Gcpiiole, m i ^cmbMb-mw 
duseou. 

mot. j'ai repris iMt BM cavife; «I MM fw 
Téca. je " 
re ïéridîqBe et i 
KE CorMier. qw fto 

n'ai pa« U libêné fcqvîBir ma «yÉâia i»- 
W le JVér«âyCfawâ*Î4«llTieaw«R 4H|* 
I de U yrtÊÊ Ê a'eiirtr fiai ca FlnMc, hImb 
» dépars i U CoarcatîM . «prt» la leftc pUav 
Qtes «MUa qac «kal * palficr b 4 



itamna les psads lente» 4a « 

p OcpaUqBrj*at h alécnl««i 

B Phtlipixaiu ?£>>« le 4i> atoc aanal4'caAM«- 
I qw tM Faataiae Aaaiatfai:i*Ba4aw 11 

niiêre. Oa a êlran^-fi:;-!;! tn'iii;!* \ft iii»-ili^un 
; de la Con\<-iiUC'L ^ai j^-r jT-viiCuf buii;.»"i o*- 
ibert^- On \^al gue l'A lerrrur byii ;. f uru-- uu 
r'est-à-dire la it-rreu,- o— iLumait 'jji-.'yn! : 
y mell<- donc la Jibtri^ Of '.•: ;.f'-w^. '-.i r »-ii* i-b; 
Tur des fripons tl 'i--; •.'.-ii'j':-! 'r^vivii'.'ULbif '■> . 
slalol'. <ia"0D a irc-;. oui'l.r «-i ii ijui il Lb uii-u- 
our partager Jee h'jLH'rm t,j>jut Û»- minv, yu»: 
assassiné deux an: piû' LLfd Jl^•^^+.a [*• •.-[,.■,•- 
ua\ime d'urj irimt L ;.!., .i.'!- ■ • ^ ,i ■,i>--,' ■,• 



1 
I 



176 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

elle suffirait seule pour faire le contre-poids. » L'ex- 
périence de notre Révolution a démontré la vérité de 
cette maxime. Quoique la constitution de 89 eût envi- 
ronné le tyran de tous les moyens de corruption; quoi- 
que la majorité des deux premières assemblées natio- 
nales, corrompue par ses vingt-cinq millions et par les 
suppléments de liste civile, conspirât avec Louis XVI, 
et avec tous les cabinets de l'Europe, pour étouffer 
notre liberté naissante, il a suffi d'une poignée d'écri- 
vains courageux pour mettre en fuite des milliers de 
plumes vénales, déjouer tous les complots, et amener 
la journée du 10 août et la République, presque sans 
effusion de sang, en comparaison de ce qu'il en a coulé 
depuis. Tant que la liberlé indéfinie de la presse a 
existé, il nous a été facile de tout prévoir, de tout pré- 
venir. La liberté, la vérité, le bon sens, ont battu l'es- 
clavage, la sottise et le mensonge, partout où ils les 
ont rencontrés. Mais est venu le vertueux Rolani^ 
qui, en faisant de la poste des filets de Saint-Clond 
que le ministre seul avait le droit de lever, et ne lais- 
sant passer que les écrits brissotins, a attenté le pre- 
mier à la circulation des lumières-, et a amoncelé sur 
le Midi ces ténèbres et ces nuages d'où il est sorti tant 
de tempêtes. On interceptait les écrits de Robespierre, 
de Rillaud-Varennes, etc., etc. Grâces à la guerre 
qu'on fit déclarer, soi-disant pour achever la Révolu- 
tion, il nous en coûte déjà le sang d'un million 
d'hommes, selon le compte du Père Duchesne, dans un 
de ses derniers numéros, tandis que je mourrai avec 
cette opinion, que, pour rendre la France républi- 
caine, heureuse et florissante, il eût suffi d'un peu 
d'encre et d'une seule guillotine. 

On ne répondra jamais à mes raisonnements en fa- 
veur de la liberté de la presse; et qu'on ne dise pas, 



Miple, qie du» ce BUbén 3, et Am» ■• m- 
Lde JVife. la naligttî tf ira im» lajy 
Benis cqtn* c^^'brôi* aTfilanMe» SlTaAkK. 
lis bien, ft cfîl poir tiîrv ââwr os n^fn- 
ils, c'e&l pour que U lib«né Br rcNHBÉde f«a 
t»otismp, <ta« je se tSn smè ^ s( fimft. 
«or emphlifr que les r«j«Iûttt se tnm tt 6 
liment cuolr« U Bfp« M îf c, »e laBl-a fatâi 
aoier. comme fii EA Mal à rhewr. ■*• »- 
i ei raltenuiiTC craeSe «é «t m« tmgtt» t^ 
«s arate de la liberlé, étm le ciMAtf t aaC 
B rèpDbliqw <fl U ■ C Mwl ir? 
t doaie, U muine 4n ttfiàÊitftn em fgl 
lieux ne p» pBnir fplKiean tmfÊÈêet 4M 4» 
r UD seul mboccol Sas ■'cM-4 pv mi «■; 
tn temps de rérelaiion, rmr ■«!■« jtrim <ff 

'eldllHin^oil^ "Tt -i '^n<-'«.r»p»»l«|nfcB»i 

rie, por« : ' ' - '■* qgiBMie k 

roralile à 1 -.jnéitia* 

obe aa supplice? Tet e^i leu'ximnçvwt'ati ift'ttM 
! libre donne ainlre lai-m^iDe. Cf«t cm luùif 
>$ répabliques. qui TienL c^tmimt vb 'H/.'-. on ik 

dn tempérament. La nauBi* as i^.avn^iît 6t 
lîsme est ■ qo'il Tant mi^oi ■i»t iilt^ifvri i&itw 
périssent qne si on ttol (/,9piibk ^.Uiiyi<'u\. » 
cette maxime, dit Gvrdon tv TpciU gc; îtt la 
et la sdreté des rois. Le '.ooiJté de uJU fatiMy. fa 
enli; et il a cm qne. poor établir ia E-^tl-lj^w, 
itbesoiD unmomeDi Jelajorivfruy^'^. :'.< •jtu 

Il a pensé, avec Mactii^i'^). ■,;;.> G-.d- .-r -^t '^* 
ience fiolitique. !•■ [lu^ ;-*ir.; : -r. -".■■. ■ ' 
lus petit, 11 il donc voi!^ j-ij :■,-/. .,■ ,-,- -'--;■■ 

lue de la lilitrt-:-. Mi:- ■..'.'.!.. ■:.-■- 
ze, et tran^papMit. :;■■■-. ;. . . ,: ' 



178 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. . 

des Coupé, des Montaut, et ce drap mortuaire sous le- 
quel on ne pouvait reconnaître les principes au cer- 
cueil? Confondra-t-on la Constitution, fille de la Mon- 
tagne, avec les superfétations de Pitt; les erreurs da 
patriotisme avec les crimes du parti de l'étranger; le 
réquisitoire du procureur de la Commune sur les cer- 
tificats de civisme, sur la fermeture des églises, et sa 
définition des gens suspects, avec les décrets tutélaires 
de la Convention, qui ont maintenu la liberté du culte 
et les principes? 

Je n'ai point prétendu faire d'application à per- 
sonne, dans ce numéro. Ce ne serait pas ma faute, si 
M. Vincent, le Pitt de Georges Bouchotte*, jugeait à 
propos de s'y reconnaître à certains traits. Mon cher 
et brave collègue Philippeaux n'a pas pris tant de 
détours pour lui adresser des vérités bien plus 



1 . Boachotte, alors ministre de la guerre et d'une actiTité éton- 
nante. Nous retrouvons dans les noies ministérielles du cabinet de 
Bouchotte, notes qu'on devait brûler, ces indicalions relaUves à 
Hébert et au Père Duchesne : 

«24 mai, matin (93). S'abonner pour 2,000 exemplaires aaJoKf^ 
nal des Hommes libres, 2 exemplaires à la feuille de la Société des 
Jacobins, — S'abonner pour 3 mille exemplaires du Père Duchesne^ 
rédigé par le citoyen Hébert. Ces feuilles seront réparties propor- 
tionnellement entre les armées et adressées au commissaire do 
pouvoir exécutif pour la guerre. 

« 17 septembre, an 11 delà République une et indivisible. Portei 
le journal du P&re Duchesne à 12,000 feuilles à compter de demain. 
Faites-moi connaître à quelle époque l'abonnement des aatrei 
feuilles doit cesser. 

« Pour ampKation,par ordre du ministre, le secrétaire général de 
la guerre. Signé : Vincent » 

Le ministre voulait qu'il fût distribué aux armées 1 journal par 
1 00 hommes. Ces journaux furent arrêtés à la poste. On le voit 
par le compte rendu de la séance des Jacobins. 

Bouchotte a laissé à Metz un petit- ÛIs, fiche minotier, qui tai 
décoré par Bazaine à la fin du siège de Metz (1870), et refusa la 
croix en disant qu'il ne la voulait point tenir de la main qui ven- 
dait sa ville nalalo. 



LB VtSL-X «ORRELIVR. ]TV 

Ces! àceoxqaj, co Usant ces vives peinlares 
Jpanaie, ; Irouveraionl qudqae mnlIieuivaM! 
iblance avec Ipor coniiHite, à s'umpre-sser do ta 
ar; car on no se persuaiJera jamniï (jiie le por- 
'na tirraa, Incé de la main du plus grand peiu- 
l'antiquit^, el par l'Iiistorioii des philo»<>[il)M, 
Aire dcrcna le portrait, d'npri'R iialiirc, di: Ca- 
de Brattis, fl qac ce que Tutiio nppt'lail lt> di!S- 
le et le pire dva Koiivcrncmeiilii, il y n dcmrc 
i, puisse s'appeler arijniird'lKii la lll)erU\ l't Id 
lur des mondes possibles. "^ 




Aw 




oà)eme sa» pta, i 

mpTils f))ii U-n')--!!! à >»**T -î^ b *'i<jt--i- - 

luUoD et les palriotet : «ftt ' fc T nwM ^l«« wr j>t j^^ 

cès de la révolntioa rt lita |da-JtA» -fjatfrwii'^ liïKt 

croient le aaméro rcfaié, «t bME îe anoafe .luA^r^ 

ce senl mot : On £Ul trvtu ^w «'«sic }r<!^w«f s <«c jjm 

celoi de la liberté; saH |»ij*»%. mum b*-->3 iuim 

DQJoar. 

1. Le :i il 'il ■tu. aa Boiin 
porte la kmgae qane Av 
nDmira. Od le yjiU. *r. 
I« prii aii^«nlaii bnjiiiin 
n», on en iQflaiTiuit V. ji 
(shapfrf, U ifrii 4t :-i iraa 
PoUtanle piti^. la 7-..1 i^ 




182 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Ceux-là pensent apparemment que la liberté, i 
renfance, a besoin de passer parles cris et les 
pour arriver à l'âge mûr. Il est au contraire de 
ture de la liberté que, pour en jouir, il suffil 

h désirer. -Un peuple est libre du moment qu 
l'être (on se rappelle que c'est un mot de Lafa 
il rentre dans la plénitude de tous ses droits, 
14 juillet. La liberté n'a ni vieillesse, ni ei 
Elle n*a qu'un âge, celui de la forcé et de lavi 
Autrement ceux qui se font tuer pour la Répi 
seraient donc aussi stupides que ces fanatique 
Vendée, qui se font tuer pour des délices de i 
dont ils ne jouiront point. Quand nous auroi 
dans le combat, ressusciterons-nous dans trois 
comme le croient ces paysans stupides? Noui 
battons pour défendre des biens dont elle met i 
champ en possession ceux qui l'invoquent. Ces 
sont la déclaration des droits, la douceur desmi 
républicaines, la fraternité, la sainte égalité, l'ii 
biîitë des principes. Voilà les traces des pai 
déesse; voilà à quels traits je distingue les p 
au milieu de qui elle habite. 

Et à quel autre signe veut-on que je recoB 
cette liberté divine? Cette liberté, ne serait-ce 
vain nom? n'est-ce qu'une actrice de l'Opéra, I; 
deille ou la Maillard, promenées avecr un 1 
rouge, ou bien cette statue de 46 pieds de hai 
propose David? Si par la liberté vous n'entend< 
.- comme moi, les principes, mais seulement ui 
ceau de pierre, il n'y eut jamais d'idolâtrie pb 
pide et si coûteuse que la nôtre. 

Ornes chers concitoyens! serions-nous donc 
Il ce point, que de nous prosterner devant de 
diviniics? Non, la liberté, descendue du ciel, C( 




le prtnaît'ï! |*i k fw c 



:. pr f f t t '3af ii> i>^^. 



HeMieun ta niti^^it tr * 



1_ U4K. *«•.>-. 1 I« 



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181 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

réchafâud, sans vous faire dix ennemis de sa fai 

ou de ses amis? Croyez-vous que ce soient ces fen 

ces vieillards, ces cacochymes, ces égoïstes, ces 

nards de la Révolution, que vous enfermez, qui 

dangereux? De vos ennemis, il n'est resté parmi 

que les lâches et les malades. Les braves et les 

ont émigré. Us ont péri à Lyon ou dans la Yen 

tout le reste ne mérite pas votre colère. Celte n 

I tude de feuillants, de rentiers, de boutiquiers 

: TOUS incarcérez dans le duel entre la monarchie 

i; république, n'a ressemblé qu'à ce peuple de R 

i dont Tacite peint ainsi l'indifférence, dans le co 

1 entre VitelHus et Vespasien. 

« Tant que dura l'action, les Romains s'as 
blaient, comme des spectateurs curieux, aulou 
combattants; et, comme à un spectacle, ils fa 
saient tantôt ceux-ci et tantôt ceux-là par des l 
ments de mains et des acclamations, se dëcl 
toujours pour les vainqueurs, et lorsqu'un des 
partis venait à lâcher pied, voulant qu'on tira 
maisons et qu'on livrât à l'ennemi ceux qui s'y 
vaient. D'un côté, l'on voyait des morts et des bl( 
de l'autre, des comédies et des restaurateurs re 
de monde. » N'est-ce pas l'image de nos modén 
nos chapelains, de nos signataires de la fameos 
tition des huit mille et des vingt mille, et de 
multitude immobile entre les jacobins et Gob! 
selon le succès, criant : Vive LafàyèRë~êl son 
val blanc! ou portant en triomphe le buste de 1 
et le nichant dévotement à la place de Notre- 
du coin, et entre les deux chandelles*? On voitq 



1 . On devait plus tard jeter ces bustes à Tégout de la Ei 
corps de Maral, quoi qu'on dise, n'y fut point jeté. 



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186 ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS. 

qu'elle a repris, sur son piédestal, Tattitade 
convenait dans la reUgioâ-éiHE^eaple, el que k 
de salât public veut un gouvernement prc 
respecté et assez fort pour contenir égalemenf 
dérés et les exagérés, laissons aussi végéter au 
leur feu, au moins ces paisibles casaniers qui i 
pas républicains sous Louis XVetmômesousLc 
et les états-généraux, mais qui, dès le 44 juill 
premier coup de fusil, ont jeté leurs armes el 
son des lis, et ont demandé en grâce à la m 
leur laisser faire leurs quatre repas par jour. '. 
les comme Vespasien, suivre aujourd'hui 
triomphateur, en s'égosillant à crier : Vive l 
blique ! 

Que de bénédictions s'élèveraient alors d* 
parts! le-pensê^ bien différemment de ceux ^ 
disent qu'il faut laisser la terreur à Tordre ( 
Je suis certain, au contraire, que la liberté sei 
solidée, et l'Europe vaincue, si vous aviez un ci 
CLÉMENCE. C'est cc comité qui finirait la Rév 
car la clémence est aussi une mesure révolutic 
et la plus efficace de toutes, quand elle est di 
avec sagesse. Que les imbéciles et les fripoi 
pellent modéré, s'ils le veulent Je ne rougis 
n'être pas plus enragé que M. Brutus; or, voi( 
Bru tus écrivait : « Vous feriez mieux, mon ch 
« ron, de mettre de la vigueur à couper co 
« guerres civiles, qu'à exercer de la colère, < 
41 suivre vos ressentiments contre des vaînci 
sait queThrasybule, après s'être emparé d'Atl 
la tête des bannis, et avoir condamné à mort i 
trente tyrans qui n'avaient point péri les an 
main, usa d'une indulgence extrême à l'égard 
des citoyens, et même fit proclamer une « 




aihm 
■va les gea>^ arjÉ 
t cons{»rê à Beorc kr 

et comme la k 
irscoDcito}^ 1 
indre pires. Cet frtmatn i 
cberchaienl à àéf.^iifr k fnif^iir 4t m», f 

Ik deiaûr •écaniret: t» naéimc nn'ii i 
énienls da fOvrcrKttac ct^WHcaa. 1 

e ÂDgnsle fat ik^'^bi li oaûr^ i tr^^nil 
r l'ordre pour fair* ir:%i^ it :.ija.i.mr ui , 
aentd'aa seul. » 

t alors qa'OcUvt «-^irv^" -t-' f.3i.--u .;r 
;l Lépidi? rodir:;^ ;-- :■ - ■ : ., ,-, 



188 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIN?. 

fut cette clémence, dont il avait appris Fartii 
Jules César, qui opéra la révolution, et décida 
plus que Pharsale et Actium, de l'asservissemi 
l'univers pour dix-huit siècles. On était las d 
couler le sang dans le Forum et autour de la ti 
aux harangues, depuis les Gracques, 

Tant d'exemples prouvent ce que je disais 
Theure, que la clémence, distribuée avec sages 
la mesure la plus révolutionnaire, la plus efSca 
lieu que la terreur n'est que le i/entoréfwnyoïir, c 
l'appelle si bienCicéron : Timor non diutumus m 
officii. Ceux qui ont lu l'histoire savent que c 
terreur seule du tribunal de Jeffreys et de Tarn 
.volulionnaire que le major Kirch traînait à sa 
qui amena la révolution de 1689. Jacques II a] 
en riant la campagne de Jeffreys cette sanglante 
née de son tribunal ambulant '. Il ne prëvoy: 
que son délrônement terminerait la fin de cetU 
pagne. Si on consulte la liste des morts^ on ver 
ce chancelier d'Angleterre, qui a laissé un nom ; 
minable, était un petit compagnon en comparai 
général ministre Ronsin, qu'on peut appeler, é 
son affiche, V Alexandre des bourreaux. 

Citoyens collègues, il semble qu'un montf 
n'aurait point à rougir de proposer les mémesn 
de salut public que Brutus et Thrasybule, sur 
on considère qu'Athènes se préserva de la gae 
vile pour avoir suivi le conseil de Thrasybole, 
. Rome perdit sa liberté pour avoir rejeté celai d( 
i tus. Cependant je me garde bien de vous pré 
une semblable mesure. Arrière la mpiion d'm 
nistie ! Une indulgence aveugle et générale sera 

t. Voy. dans Macaulay cette figure sinistre de Jeffk-ejs, 



I-1- 



— .. "4 



V- 



\ * 



1^ ŒUVRES DE CAMILLE BSSMOULINS. 

disait T^tullien, par lesquels les membres dei 
tés'^ du salmn [)ttM1c se sont" ëleyës josqu^âa 
qu'oEny monta jamais sur les mârcEës~ëD& 
tées. D éjà ta viens de Rapprocher beaucoup d 
idée, dans ^ la mesure que tu as fait décréter ; 
d'hui, dans la séance du décadi 30 frimaire. U 
que c'est plutôt un comité de justice qui a été p 
Cependant pourquoi la clémence serait-elle d 
un crime dans la république ? PjéLendons-noi 
plus libres que les Athéniens, le peuple le plu 
crate qui ait jamais existé, qui avait élevé cet 
la miséricorde^ devant lequel le philosophe De 
plus de mille ans après, faisait encore prostei 
tyrans? Je crois avoir bien avancé la démons 
que la saine politique commande une semblabl 
tution. Et'notre^ran4^4)fesseur Machiavel 
ne mé lasse point de citer, regarde cet établie 
comme le plus important et de première n» 
pour tout gouvernement, le souverain devan 
abandonner les fonctions de comité de sûreti 
raie, que celles de comité de secours. « C'est à 
« surtout, recommande-t-il, que le dépositaii 
« souverainetédoit réserver la distribution des 
« et tout ce qui concilie la faveur, laissant aux 
« trais la disposition des peines, et tout ce qui 
« jet aux ressentiments. » 

Depuis que j'ai commencé mon cours de po 
dans le Vieux Cordelier, un si grand nombre 
collègues m-a encouragé par des abonnements 
fait Thonneur d'assister à mes leçons, que me ti 
au milieu de tant de députés, je me suis cru a 
h la tribune même du peuple français. Fort dei 
pies de riiistoire et des aulorités de Thrasybul 
tus et Machiavel, j'ai transporté au journal isl 




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deu-1 tcue.'-. .- IL... -,,1., 


■:.,- - .- . _ , 



194 ŒUVRES DE CAMILLE DESM0ULII9S. 

J'ai commencé mon journal par une profession de 
politique qui aurait dâ désarmer la calomnie: j'ai c 
avec Danton, qn^outrer la Révolution avait moins dej 
ril et valait mieux encore que de rester en deçà; qi 
dans la route que tenait le vaisseau, il fallait enc( 
plutôt s'approcher du rocher de Texagératioh, que 
banc de sable du modérantisme. Mais voyant que 
Père Duchesne, et presque toutes les sentinelles ] 
triotes, se tenaient sur le tillac, avec leur lunette, ( 
cupés uniquement à crier : Gare ! vous touchez 
modérantisme ! il a bien fallu que moi, vieux Corc 
lier et doyen des Jacobins, je me ehargeasse de lafi 
tion difûcile, et dont aucun de.§ jeunes .geûs.ïiê yo 
lait, crainte de se dépopulariser, celle de crier: Gar 
vous allez toucher à l'exagération ! et voilà Toblif 
tion que doivent m'avoir tous mes collègues de 
Convention, celle d'avoir sacrifié mapopularitémêi 
pour sauver le navire où ma cargaison n'était pas pi 
forte que la leur. 

' Pardon, frères et amis, si j'ose prendre encore 
titre de Vieux Cordelier^ après Tarrélé du dub quil 
défend de me parer de ce nom. Mais, en vérité, cN 
une insolence si inouïe que celle de petits-fils serért 
tant contre leur grand-père, en lui défendant de pc 
ter son nom, que je veux plaider cette cause coni 
ces fils ingrats. Je veux savoir à qui le nom doit r 
ter, ou au grand-papa, ou à des enfants qu'on lui 
faits, dont il n'a jamais ni reconnu, ni même connu 
dixième partie, et qui prétendent le chasser du pati 
nel logis. dieux hospitaliers t je quitterai le nom 
Vieux Cordelier^ quand nos pères profès du disMei 
non du club me le défendront ; quant à vous, M 
sieurs les novices, qui me rayez sans m'entendre : 

Sifflez-moi librement: je vous le rends, mes frères. 







ssl pas =w tt»e ]jçiir uria-nw çii îal:ai iw 
1 y a riBp f4iru«ï cu:* ."Lïuiiçii^. ùi l.uo^ 
at en appcrUsl mo xlv^* ■■»<:.:■« «r oitxt «u* 
es M. le lieiv^uii: ùt yuii'x • 'au'ui: îm 
en les preintt'. ^.i-oij'.l '■■, u-"Mr\,-- -j- ■ 
:ède etdeç< 5a t-: : ■ <>: i «r- vu,- n.-ii.- "r* 
éro.iDaUî:;.'i>:;-7:L: • j- u,- li'.i.-- ■ 
L me juçer. 



196 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Je lis dans la Feuille du Salut Public, à Tarticle de 
' la séance des Jacobins , primidi nivôse : a Camille 
Desmoulins, dit Nicolas% frise depuis longtemps!! 
guillotine ; et, pour vous en donner la preuve, il 
faut que vous raconter les démarches qu'il a faites 
Comité révolutionnaire de ma section, pour sauver oi 
mauvais citoyen que nous avions arrêté par ordre da 
comité de sûreté générale, comme prévenu de corres- 
pondance intime avec des conspirateurs, et pour avoir 
donné asile chez lui au traître Nantouillet. » 

Vous allez juger, frères et amis, quel était ce scélé- 
rat que j'ai voulu sauver. Le citoyen Vaillant était 
accusé, de quoi? vous ne le devineriez jamais : d'a- 
voir donné à dîner y dans sa campagne , à deux lieues 
de Péronne, à un citoyen résidant dans cette ville de- 
puis quinze mois, y montant sa garde, y touchant ses 
renies; en un mot, ayant une possession d'état, et* 
V avoir invité à coucher chez lui. N'est-ce pas là le crilttS 
( . ridicule dont parle Tacite? Crime de contre-révoluHt^ 
^ de ce que votre fermier avait donné à coucher à unam 
de Séjan. Que dis-je ? les amis de Séjan ayant été BÛs 
hors la loi. Tacite pouvait avoir tort de se récrier. 
Mais ici c'est bien pis ! Vaillant avait donné, il y avait 
plus d'un an , l'hospitalité, deux jours seulement, i 
un citoyen alors actif, à un citoyen qui , dans ce 
temps-là, n'était pas sur la liste des gens suspects. Il 
est vrai que ce citoyen s'appelle Nantouillet; il est 
vrai que ce Nantouillet étant venu voir, en 1791 ei 
4792, ce Vaillant qui, par parenthèse, est un men 
cousin, celui-ci ne Ta point mis à la porte, quoiqu'il 
fût un ci-devant. Mais, bon Dieu! sera-t-on un scé- 
lérat, un conspirateur, pour n'avoir pas chassé de st 

1. \^i\ des ulirùs les plus farouches: il marchait, dit-on, en Jti 

muscadin de club, toujours armé d'un gourdin. 



1^ rai ra â«Éw Bi^HBL «■ a^K^ivaM 
ig| li r 





pries npM)! Taki tt «i«M> dwfr « 
I. Dju la fwi l'i a&H09 *p k T' — ' 

Rtritfspicrrecaarttf jàu at i 
B, à caair fK ms siû*ac e i 

plos tlaB^mn «n nair>-'9«kiM 
Erioles we \t tnaanx }ii» mt^ ««^ 
> qoi raccoMfiaKmMi 'tsnM ' taux. « 91. jraM. 

armé d'ma ka^ intiva . «lu&t. t m «m mtt 
;Die de ■Maéiitf. Chaîne iwt «> >«L «r «*a 
: Rol>es(>i«n*: cwdbm-. KM» Jt ÏMiC A««i« 
patriote, et qmH »'; t çik a b'AirïliM m. >m. 

rêbloaisiOBt^ MA'^euui^ i^ioi* » priOtU' tmi- 
entre ses iittùï, ;ï* 'x'k^ u* ■ f -^ i*- tu-^ ji. 
uî avvir l-.-nrt'. ,t ■.".- l.i... ' i-. ju umii^ 
ilribuDûl rri .il ..t:.i ■- t.'ii 1 -- -t ii*rm- 

impritctar. '.-: -' -. - , y.-.' .1 ■■w y ,-:^. 



\ 



198 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

conclure, sans me permettre aucune réflexion, croi- 
rait-on qu'à ce sans-culotte qui vivait si sobrement, en 
janvier, il est dû, en nivôse, plus de ^50,000 fr., pour 
impressions, par le tribunal révolutionnaire, tandis 
que moi, qu'il accuse, je n'ai pas accru mon pécule 
d'un denier? C'est ainsi que moi, je suis un aristoeraie 
qui frise la guillotine, et que Nicolas est un sam^ 
culotte qui frise la fortune. 

Déflez-vous, Monsieur Nicolas, de l'intérêt person- 
nel qui se glisse même dans les meilleures intentions. 
Parce que vous êtes l'imprimeur de Boucholte, esl-ce 
une raison pour que je ne puisse l'appeler Georges 
sans friser la guillotine? J'ai bien appelé Louis XVI 
mon gros benêt de roi^ en 1787, sans être embastillé 
pour cela. Boucholte serait-il un plus grand seigneur? 
Vous, Nicolas, qui avez aux Jacobins l'influence d'on 
compagnon,. d'un ami de Robespierre; vous qui savei 
que mes intentions ne sont pas contre-révolutionnai- 
res, comment avez-vous cru les propos qu'on tient 
dans certains bureaux? Comment les avez-vous cms 
plutôt que les discours de Robespierre, qui m'a suivi 
presque depuis l'enfance, et qui, quelques jours aupa- 
ravant, m'avait rendu ce témoignage que j'oppose à Ift 
calomnie : qu'il ne connaissait pas un meilleur répu- 
blicain que moi; que je l'étais par instinct, par senti- 
ment plutôt que par choix , et qu'il m'était même im- 
possible d'être autre chose. Citez-moi quelqu'un dont 
on ail fait un plus bel éloge? 

Cependant les tape-durs ont cru Nicolas plutôt que 
Robespierre; et déjà, dans les groupes, on m'appelle 
un conspirateur. Cela est vrai, citoyens, voilà cinq ans 
(jue je conspire pour rendre la France républicaine, 
licureuso et florissante. 

J'ai conspiré pour votre liberté, bien avant le 12 jnil- 




/eisailks: M. $«4«r « »ww*' »!^ *«p 

oir, lOQS les bËiauiuif iiuuiK 
ni da Chac;-:;^-)tu-. pun- 



ies, et de prcL' 



200 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

« J'avais les larmes aux yeux, et je parlais avec nue 
action que je ne pourrais ni retrouver ni peindre. lU 
motion fut reçue avec des applaudissements infinis. 
Je continuai : « Quelles couleurs voulez-vous? b Qud- 
qu'un s'écria : « Choisissez. — Voulez-vous le vert 
c( couleur de Tespérance, ou le bleu de Gincinnatin, 
« couleur de la liberté d'Amérique et de la démocn- 
« lie? » Des voix s'élevèrent : « Le vert, couleur de 
« l'espérance ! » Alors je m'écriai : c Amist le signal 
a est donné : voici les espions et les satellites de li 
(( police qui me regardent en face. Je ne tomberai pai 
« du moins vivant entre leurs mains. « Puis, tirant 
deux pistolets de ma poche, je dis : « Que tons les cî^ 
« toyens m'imitent ! » Je descendis étouffé d'embras- 
semenls; les uns me serraient contre leurs cœurs; 
d'autres me baignaient de leurs larmes : un citoyen 
de Toulouse, craignant pour mes jours, ne voulut ja- 
mais m'abandonner. Cependant on m'avait apporté na 
ruban vert. J'en mis le premier à mon chapeau, et j'ea 
distribuai à ceux qui m'environnaient. » 

DeÊttis,.ieL_n'ai_çessé de.QûDspirer, avec Danton ^ 
Robespierre, contre les tyrans. J'ai conspiré dans Jt 
France libre, dans le discours de la Lanterne aux Pari' 
siens, dans les Révolutions de France et de Brabant^ daai 
la Tribune des Patriotes, Mes huit volumes in-OCtafD 
attestent toutes mes conspirations contre les aristo- 
crates de toute espèce, les royalistes, les feuillants» itf 
brissotins, les fédéralistes. Qu'on mette les scelléscliei 
moi, et on verra quelle multitude de suffrages, lesplas 
honorables qu'un homme puisse recevoir» m*est veoae 
des quatre parties du monde*. 



1. La publication du Portefeuille de Camille dertlt proofcr 
qu'il disait vrai. 




î dan? la fiBSlffriri- 

ait tl« oe^ h— nin-i 

se de poBsahTtL ôl i 

i; c'est qaejai tut jtiBr bfhé; t. b. UMtr*- u' • 

r, c'est qmt lamva: it a. irf^at*iriit*- • «^x*^ 

mes afl«<lM«i» ]te:%uiik-l<-^ '•,. i ^ ûim. ^ -• 

cbndamaès pour qw y r^vr k-^iuuam^ jh- fcta» 

à BanuTf. 

t bien fvrile aci |Miirii>»^ ùl il mm. ml' ti^ 
de la lroia<-n«* ce uuiu-.-Ti»*. f to- âi im r-, 

)I1, nuis f^riJlL:? ..il'I.. UlijiU-t' nu ^iw s-;;--,, 
ilaces émiDrLll-ï f-.'L- l'-r- il,- LJl,- ■ . : .'t. . 

T do k-ur :l: i>r;-L;". :■ . . n _..j.- :.-.„,- 
e dt' j^a gl'>;rr. ■^: ;.;'--: - i ..-: ...-u^ ■. ■ .- 
licrdii^ JM >v,L.-- ■ ::::.■ i,. .. . ; '.' . 



202f ŒUVRES DE CAMtLLE DESMOULINS. 

des boulangers? Lafayelte, dans les plus beaux 
de sa fortune, les a-t-il fait applaudir par ses 
de camp, quand ils sortaient de chez lui et t 
saient son antichambre? Ont- ils été environi 
Bellechasse, de pièges glissants et presque in 
blés? A-t-on tenté leurs yeux par les charmes le 
séduisants, leurs mains par l'appât d'une rich 
leur ambition par la perspective du ministère 
paresse par celle d'une maison délicieuse dans h 
renées? Les a-l-on mis à une épreuve plus di 
celle de renoncer à Tamitié de Barnave et des La 
et de s'arracher à celle de Mirabeau que j'aimaii 
dolâtrie, et coinme une maîtresse? A tous ces ^^ 
ges ont-ils préféré la fuite et les décrets de pr 
corps? Ont- ils été obligés de condamner tant de 
amis avec qui ils avaient commencé la Révoluti( 
' peuple! apprends à connaître tes vieux ai 
demande aux nouveaux, qui m'accusent, s'il se 1 
un seul parmi eux qui puisse produire tant de li 
ta confiance? 

Mon véritable crime, je n'en doute pas, c'est 
sait que j'ai dit qu'avant dix numéros j'aura 
masqué encore une fois tous les traîtres, les nou 
conspirateurs, et la cabale de Pitt qui craint les 
lalions de mon journal. On n'ose se mesurer a 
vieux Cordelier qui a repris sa plume polémiq 
gnalée par tant de victoires sur tous les conspir 
passés, et on a pris le parti plus court de me fai 
querelles d'Allemand, et de reproduire des dén* 
tions usées et que Robespierre vous a fait mettr 
les pieds. Mais voyons quels sont les prétextes ( 
acharnement contre moi. 

Des hommes, mes ennemis à découvert, et en i 
ceux de la République, ne savent que me repr 



LB YIBL'X COUIEUKR. M 

iêmeat. depaU cinq mois, d'aroir dùSenia I)il- 
is H OilIoD étail si conitalile, qoe ne le Citiez- 

ne juger'? 

{Qoi ne veul-OD voir qu'un ^éut'ra) qav j*ai dé- 
ït ae rfïgarde-l-on pas cette (ouïe de fnÏDéraux 
accDsè»?Sic'étail un traître qne j'euiue voala 
e, pourquoi anrni*-jc nciusO «s compliofia ? 
D vcul que je sois crimiuoi pftur avoir iWenda 
il D'y a pas d« raison pourvue Hobe^picrre ne 
l criminel aussi pour avoir pris lu dt-R-nse de 
Desmoulins, qui avait pris la Oi-rcn^e de Dil- 
puis quand est-ce un crime d'avoir déTendo 
un? Depuis quand riiomme est-il inraîllible et 
d'erreurs? 

L d'Herbois lui-même, qui, sans me nommer, 
lë sur moi svec une si lourde raideur, à la der- 
iance des Jacobins, et qui, h propos du soicide 
lard, s'est mis en scène et a Tait nne vraie Ira- 
3ur pxcilpr conlre moi los passions des irihii- 
l'on avait payé, ce jour-là, des places jusqu'à 
s, tant M. Pilt mettait d'importance à l'expul- 
ia société des quatre membres dénoncés, Fabre 
tine. Bourdon de l'Oise, Pliilippeaux et moi; 
l'Herboisne s'élait-il pas trompé lui-même sur 
irai qui a livré Toulon, sur Brunet? N'a-i-il pas 
i Prolj? Si je voulais user de représailles contre 
je n'aurais qu'à laisser courir ma plume, armée 
plus forts que sa dénonciation. Mais j'immole 
Irie mes ressentiments de la violente sortie de 
:ontrc moi : nous ne sommes pas trop forts, 
; vrQÎs patriotes ensemble, et serrés Ifs uns 

fiilur mwiîi^lial Brune, 



/K 



soi ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

contre les autres, pour faire ièie à l'aristocratie, ca- 
nonnant et livrant des batailles autour des frontières, 
et au faux patriotisme, ou plutôt à la même aristocra- 
tie, plus lâche, cabalant et intrigaillant dans l'inté- 
rieur. J'ai eu le tort, et on m'a fait le reproche juste, 
d'avoir écouté l'amour-propre blessé, et d'avoir pincé 
trop au vif un excellent patriote, notre cher Legendre: 
je veux montrer que je ne suis pas incorrigible, en 
renonçant aujourd'hui à des représailles bien légttH 
mes. J'avertis seulement Gollot d'être en garde contre 
les louanges perfides et exclusives, et de rejeter avec 
mépris, comme a fait Robespierre, celles de cePèrB 
Duchesne, des lèvres de qui tout Paris a remarqué 
qu11 ne découlait que du sucre et du miel, qui n'anit 
que des foies, dont les jurements même étaient flûKs 
et doucereux, depuis le retour de Danton, et qui, tout 
à coup, à l'arrivée de Collot d'Herbois, reprend lei 
moustaches, ses colères, et ses grandes dénonciations ^ 
contre les vieux Cordeliers, et ne craint pas de s'écrier 
indiscrètement : Le géant est arrivé; il va terrasser les 
ptjgmées. La publicité de ce mot qui ne pourrait point 
dépopulariscr, mais seulement ridiculiser celui qui en 
est l'objet, s'il n'avait pas désavoué cette flagornerie 
d'Hébert, qui cherche à se retirer sous le canon de 
Collot; celte publicité sera la seule petite piqûre d'a^- 
mour-propre ii amour-propre, que je me permettrai 
de faire à mon collègue. Je saurai toujours distinguer 
entre le Père Duchesne et le bon Père Gérard, entre 
Collot Cliâteauvieux et Hébert Contre-marque^. 

1. « Hébert, dit M. Carteron, ne parvint pai d'emblée & li w 
\oviM6. qu'il (Ut en 93. Longtemps il traîna, obscurément, daii ta 
bas-runils de la littérature et du journalisme, comme le Pêun 
Diable de Voltaire. En 17 8G, étant Apé de vingt-sept an», il qolUi 
sa ville natale, Alençon, où il avait Tait d*assez bonnes éludei, Mi^ 
les auspices de sa famille, qui était aisée et honnôle, et II vlnti 



' LS TIlUX CORnSMXR. SU 

A. k propos àe Dilloo, une bien lon^cae Ih^se, 
qac, pour majustiRcnlion, j'avais seulement & 

I |»Talt ({u'Il y tooilu LUntAI, |i*r InroniIulU, daot tin Mtt 
Ib l'Indigence, jiihiim-U qu'il Tiil rfdiill à icceplrr l'Iiamblc 
le garde-nia^)!n *u IIiÙItk de» Varifl'*, «Ion dirige pu 
Ae cl Gaillard. Il deilnl eniulle ronlrAliiir de* eotitre-mar- 
BiïiiKi llitilie. el Diill par j obtenir une place de eonllanca 
nsem pcndinl qulntci mult <. I^njantler IIOil, il fiait n>- 
lani le dénOmcnl. (in le n>lrou*« auneti^ t un mrlaln mf- 
nommé Boluel, qui travaillait k une Tic du Marir.Anial- 
Û eoncouri alort à l« r^laclton du paniphlol >lc DorreulUo, 
>rue- KagliiKr *. Le cjniiinc effroni* do» IeuIIIm ruiallileii, 
enl dea Àeirt âet Apiirei, que rédlgealcnl Pelllcr *, flUn- 
mpceneli, Liiur>i;iial> el aulrei l>eaux etprlu, lui li»|tlN 
déplorable émulation, «( Il detlnl loul A rail homme de 
U ni de n)B uicut pour égaler cei matlira (kulllitlea i uialii 
It ni le ramafie de Rolibé, nllairervndu fîntu ilt HomfnH; 
» élalllaunto. Il ne lui pat, cammeMaJmulM, dire comme 
in (AMénlIfi rd>alUnlri;ll ne Dit que brutal et ordurler. 
mal. l'in^me Fère ùuehe'ne, eommenfS k parallre rtyii- 
U eu JuiTter 1701. Ceil depule re motnanl qu'il ne «e>H 
|gr •«■ bna* uei$ au peuple, d'eilialer Ml grandn eMru et 
4t»JBltt, de u mangrr U umg, ele., ele. CiinUle Delwm- 
dant Te Trtt quand [1 lui dit : o Y a-MI rien Je plm M- 
, de iiliH urilurlcrigTiD lapUi|art<lfl les ruiiillii)? Nr tali-lu 
I, HJberl, que, quand \f% Ijtiini d'tvurape tculeiil avilir la 
que; quand ils venlftit faire croira à leurs CBcIaic» que la 
e!l couierle àft k'nclires du U barbarie, qua Parla, celle 
rautiie pour son atlicisme cl aon goîll, eat peuplée de Vail- 
le aale-tu pas, mallicurciix, que re aoiilUee lanihiauidelea 
qu'ili Infèrent lia ns leurs caiellcs, roiniiie al le peuple vlall 
le. luBai Ignnranl que lu voudrais le Talro croire à H. Pltl ; 
il an ne pouvait lui parler qu'un langage auati groatier ; 
■i c'était ti le langage de la Convcnlion el du Comllé du 
blic; comme al les aalctéa élalenleellca de lanallon; comme 
Dùlde Parla était la Seine*? • Oui, Camille dll vrai ; te u- 



206 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

observer que les meillears patriotes n'étaient^ 
exempts de prévention; que GoUot d'Herbois 1 
même avait défendu des gens plus suspects que I 
Ion : bien plus, je pose en fait qu'il n'est pas un 
députe, à la Montagne, à qui on ne puisse reproc 
quelque erreur et son Dillon. 

Pardon, mes chers souscripteurs ; mais croiriez-T 
que je ne suis pas encore bien convaincu que ce g£ 
ral^ qu'on ne cesse de me jeter aux jambes, soit 
traître? Voilà six mois que je m'abstiens de parler 
lui ni en bien, ni en mal. Je me suis contenté de ce 
muniquer à Robespierre, il y a trois mois, la note q 
m'avait fait passer sur Garteaux. Eh bien, la trahli 
de Garteaux vient de justifier cette note. 

Ici, remarquez qu'il y a quatre semaines, Hébei 
présenté aux Jacobins un soldat qui est venu faire 
plus pompeux éloge de Garteaux, et décrier nos d< 
cordeliers, Lapoype et ce Fréron qui est venu po 
tant à bout de prendre Toulon, en dépit de Vemii 
malgré les calomnies; car Hébert appelait Frér 
comme il m'appelle, un ci-devant patriote, un mus 
dln, un Sardanapale, un viédase. Remarquez, citoye 
que, depuis deux mois, le patriote Hébert n*a cessé 

lement, il ne lui plaîl pas, au moment qu'il écrase cet ierivaiM 
chantiers ^ de se souvenir de toutes les turpitudes dont fourmi] 
les Actes des Apôtres et le Rougyff* (E. Garteron, EHCjfchp 
Didot. Voy. Uébertistes), 

1. Vieux CordelieTf i>. 36. 

2. Qu'on lise seulement dans le tome X, n" 134-283, p. 27'37, 1*^1 
de Targineite, qui en promet bien d'autres; Pot-Poum', didié à M. 
naudat. Léonard Gallois, dans son Histoire dès Journaux, toael, p. 
et SUIT., a cité de curieuses aménités des quarante-^inq apdirtf. Lit ji 
d'IIélMîrt, ses b... et ses f... n'offensant pas plus le goât et la déotaei 
les Laszis des Apôtres sur les facultés puissantes de MM. Laaier et Lu 
sur les qualités spécifiques de MM. Lanusse et Dntroo, snr let iniOTi 
M. Populus et de la Déesse de la Démocratie, La nausée Tient vite, et k 
missement, quand on lit ces gens de tint d'esprit. 




ID iaviv -iiE Ht Eiuf i'p'iVT*S'^v ■- v\ 

oss Ifsdïvia uaff'^aaiii ,> aaiM a> 'rï.>v>«> 
pabliqve, «t ^ r>:ai- a^'ïr u^ aorrvrr ^w 
iils^HlCTat4t''iii^^ nui 1»! anv.«i« a^a»^. 
it de u am é iK . 

!B monUat k i<r>aiu^ i ' —"nr sv- ^'lk^-t 
îue frère ii^ fct'i^>ii.T—> ij-/- « ^ ;-..bu-- 

e! Je Tai> d*: -,-: ■.:i,-n- />:■ .- ■■>• ^ , 
JiDphat^nrÈîr-.'i*. :■ L '.,- :■ ,' • -j- ^ ^ .-^ 
nousécriî'îiir:- ■.- .- ■.■.•■n.- i-:.-- ---.;. 
Camille voiî '.'-.l^-. ::,.. u:i ■- i-..- ^. 



20^ ŒCTRES DZ CAMILLK IHESMWIUSSS, 

qnon reat pousser la so | aire am dda 

et leur faire faire, sans s*4 r, la contre 

tioa par des mesures u!U«-réTv«aticMi]iaircs. 
corde secoue ses torches parmi les patrio 
hommes ambitieux, qui reuleot s'emparet* du 
nement, font tous leurs efforts pour noircir 1 
md les plus purs, les hommes à moyen et à es 
les patriotes de la i mière fournée : ce qui 
se passer à Mar 2 en est une preuTe. » 1 
mon pauvre Martin, tu étais donc poursuivi 
par les Pères Duchesnes de Paris et des Bouc 
Rhône ! Et sans le savoir, par cet instinct qui 
jamais les vrais républicains, à deux cents lie 
de l'autre, moi avec mon écritoire, toi avec 
sonore, nous faisions la guerre aux mêmes e 
Hais il faut rompre avec toi ce colloque, et r 
ma jnstiGcaiion. 

Il faut que je le répète pour la centième fo 
qu'on m'en a absous inutilement quatre-vi 
neuf : il n'est pas vrai de dire que j'ai défendi 
J'ai demandé qu'on le jugeât; et n'est-il pas 
que si on pouvait accuser quelqu'un de le d 
ce seraient plutôt ceux qui n'ont pas demandé 
moi, qu'il fût jugé. Ainsi tombe l'éternelle ai 
tien contre Camille Desmoulins. Quel doit él 
le sîic'de mon adversaire, le déficit des pièce 
moi, puisqu'ils sont réduits à me reprocher él 
ment d'avoir défendu un général à qui on ne j 
tester de grands services à la côte de Biesme 

La plus courte justification ennuie. Pour 
ratleniion, je lâche de m(^ler la mienne de 
satire qui ne fassent qu'effleurer le patriote» et 
de part en part le contre-révolutionnaire dégi 
le rouge bonnet que ma main jette à bas. Au 1 




mon toarwi^ i-au: a 
^ de salai («ômt- ■'- it «îttpï. gu -s y;-. 
lion u bvtkiiB. C^s. umivr i. ta. ^tatt 
t importaaot. Il j\tu; - n. ytOt^ià^ jn^ - 
ftets de BartT*- «i *^ w^tru ik 1jku> ! 
ent, les patiiiAet- ^uui iiin' iwuaii' fe- 
rrés ceue usMiT-» bi>i?-iii>!;ti* Dii 'jimti^ *»• 
, j'ai fait, <^^a^ll^ T^ifjini Biinivni n 
ubiier le br?' j t pLi^. uu '^tnitijiiiiiaj ,< 

J 5oin/(. el Irr Ib'.T-il , li-lIj-Bi- _.. -.. 

moQ nuEi'/.' j ->: t. j-,,L , t t. -l'-iiji < )>■ 
rOimprimi-r. l-j i.. l, l1. .- .:•■-. ,\.u- 



210 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

de réfuter mon numéro 4, pour éclairer tont à faiU 
religion, je lui dois le rétablissement d'un fait, svrH 
quel son rapporteur a altéré Thucydide : j'en demaai 
pardon à Barère ' / 

^ Mais assurément qu'Athènes ne jouissait pas fm 
paix profonde, quand Thrasybule fit prononcer dti 
rassemblée générale du peuple que personne ne saeû 
inquiété ni poursuivi, hors les trente tyrans. GM 
trente tyrans étaient à peu près à la population (fi^ 
thènes, qui ne se composait guère que de vingt miU 
citoyens, comme nos aristocrates prononcés sont i 
notre population de vingt-cinq millions d'hommek 
L'histoire dit positivement que ce sage décret mitlÉ 
aux dissensions civiles, réunit tous les esprits, et vaW 
à Thrasybule le surnom de restaurateur de la paix. 

Au reste, Barère à terminé une critique amère A 
Fouvrage par un hommage public au patriotisme dl 
Fauteur. Mais dans sa nomenclature des gens suspects 
et à Foccasion de sa remarque judicieuse que ceux-U 
l'étaient véritablement qui, au lieu de ressentir dei 
joie de la prise de Toulon, présentaient une mîw 
allongée, Barère pouvait me rendre un autre témoi- 
gnage. Il aurait pu dire que, ce jour-là même, iw 
trouvant à dîner avec lui, je lui avais dit : «Voilà le 
hommes vraiment suspects; voilà ceux à'I'arrestatioi 
desquels je serais le premier à applaudir, ceux qm 
cette conquête de Toulon a attristés ou seulement lai! 
ses tout de glace, et non pas, comme je l'ai lu dâtt 
une certaine dénonciation, M. Tel, parce qu'il estloj 
luxurieusement. » 

Que pensera le lecteur impartial de voir Barère, j 



1. D. Barère, Vhomme aux deux discourSf qui sultoujoarsi 
bien prendre le vent. 







ait plB5 i l« WWUtçiH^ ri '>ai M »»^ '^■ 
Be5,parnrtBî4* gir m *^i »w»t»»é*' » «- 

, bOOillMl HMT. I^^tf ■Il "•« "n» *'''^' '^^ 

jécbé ! Mai* vtfl- ibi-* 't^ Jwr-r-- ™ • jwu- 
uleur de Pn^it '. 'M. .t j-"**^-' •* / -««A—' 
, prapws fc« «-«*« «w d'»' M» '-I* »- 5 /** 
■s PS délifirr^t*^ Ôrtii .' CMurt- •■ ••«'' >«<*i-- * 
QTTf't'.rait yt* Uviain ni_ <j>fl( ^ i^-j'.-*. - 
bien dîolr*-' îtr.*-. - r ■■''Jw -• *- ■ 
:-ioc, 'l'i^ t'i ■-^'' ''.1'- '■■ ■ " '''- ■'■ '' '■ ''- 
rre, et'in-;;r ~r-i ;■-■ > ' ■"-■■■' ^ ■ -■ ■ - '■ 
CâOuHkl r:i '■■--■ ■■ -' ■- ■ V- - - 
erac froUc ^l .■- - .- ■ : ."-' ' - ■ 



212 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

m'accuses de modérantisme ! Quoi ! c'est toi, camaradti# 
montagnard du 3 juin, qui donnes à Camille Desmott«q 
lins un brevet de civisme! Sans ce certificat, j'allaii 
passer pour un modéré. Que vois-je? Je parle de moi, 
et déjà dans les groupes, c'est Robespierre mi 
qu on ose soupçonner de modérantisme. Oh ! la 
chose que de n'avoir point de principes, quedesaf 
prendre le vent, et qu'on est heureux d'étrê~ûitte gP 
rouelle! 

Citoyens, remarquez bien tous ceux qui m'acc 
de peccadilles, et je gage que, dans leur vie, vooli 
trouverez de semblables erreurs, de ces erreurs louN 
des que je ne leur ai pourtant jamais reprochées, pif: 
amour de la concorde et de l'union, moi qu'on accuse 
de noircir les patriotes. Je vous rends aussi justice, 
Barère ; j'aime voire talent, vos services, et je pro- 
clame aussi votre patriotisme; quant à vos lorts, Ro- 
bespierre vous en a donné l'absolution, et je ne ^ 
point appelant, comme M. Nicolas, du jugement de 
Robespierre. Mais quel est le reptile si rampant qai| 
lorsqu'on lui marche dessus, ne se relève et ne morde? 
Et la République ne peut pas exiger de moi de tendre 
l'autre joue. 

Tout cela n'est qu'une querelle de ménage avec mes 
amis les patriotes Collotet Barère; mais je vais étrei 

mon tour b en colère conlre le Père Duchesne 

qui m'appelle « un misérable intrigailleur, un viédase 
(( à mener à la guillotine, un conspirateur qai vett 
c qu'on ouvre toutes les prisons pour en faire une 
€ nouvelle Vendée ; un endormeur payé par Pilt, un 
Cl bourriquet à longues oreilles. Aitends-moi^ Hébert; 
a je suis à toi dans un moment, » Ici ce n'est pas avec 
des injures grossières et des mots que je vais l'atta- 
quer, c'est avec des faits. Je vais te démasquer commc^^ 




ï M *«4«c «,«,«. ^^^^ 




214 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOtJLINS. 

lémique^ recherché lour à taur-par-lousJe^^ 
in^ûSJrOMéiiijCûiT^pUhle, où, quelque lei 
le 10 août, on a marchandé jusqu'à mon s 
fort chèrement ; eh bien ! dans celte révo 
depuis f ai été sucçessiYemçnt^ secrétaire g 
dégartement de la justice, et représentant di 
la Convention, ma fortuiie ne s'est pas ac 
sou. Hébert pourrait-il en dire autant? 

Est-ce toi qui oses parler de ma fortune, U 
Paris a vu, il y a deux ans, receveur des co 
ques, à la porte des Variétés dont tu as été 
cause dont tu ne peux pas avoir perdu le 
Est-ce toi qui oses parler de mes quatre n 
de rentes, toi qui, sans-culotte, et sous une 
perruque de crin, dans ta feuille hypocrit( 
maison loges aussi luxurieusement qu*un h* 
pect, reçois cent vingt mille livres de trai 
ministre Bouchotte, pour soutenir les m< 
Cloots, des Proly, de ton journal officieIlem< 
révolutionnaire, comme je le prouverai. 

Cent vingt mille livres à ce pauvre sa 
Hébert, pour calomnier Danton, Lindet,Can 
riot, Lacroix, Philippeaux, Bourdon de TOi 
d'Églantine, Fréron, Legendre, Camille D 
et presque tous les commissaires de la Ce 
pour inonder la France de ses écrits, si 
former l'esprit et le cœur! cent vingt mille 
de Bouchotte!... S'étonnera-t-on, après cel 
exclamation filiale d'Hébert, à la séance des 
a Oser attaquer Bouchotte! (oser l'appeler 
« Bouchotte à qui on ne peut reprocher la 
« faute ! Bouchotte qui a mis à la tête des ; 
« généraux sans-culottes, Bouchotte le patri 
« pur! » Je suis surpris que dans le trans 



••■ i 



NuuissanoÊ. W P' r^ Z^ià-nt^Mf 2<- «^ it-: at '- • 
Aùlîe qui a'4. «i-ulk •^•oi ' itr il.. .- :r- •• ^^.il 
loiâdejEii: 

Ifl stTd le IL*Ç»r-- y— -Il ■■• -1: 

preBdro&i J'L: ur ii»'i- i- • - j^ - •■ 
le miii-r frtL*:- .- .f ^-';*i: : . ^. .- 

iilir ZiOIIrr::-. • :• .. --_- i . . 

vur ^j -. ,1- ■ . ■ *îr -- 

. .jairi:.:-: i: - v ; . _ ^. 

. iJûtÎ r s. i I. • -'- ... ..... 

l'OUr i-er ri •' * *. L V- .- 



216 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

tes infamies. Tes numéros, et tes contradictions i 
main, je suis prêt à prouver que tu es un avilisseoi 
peuple français et de la Convention^ et un scâél 
déjà aux yeux des patriotes el des clairvoyants, ] 
moins démasqué que Brissot dont les agents de ! 
t'avaient fait le continuateur, et entrepreneur 
contre-révolution par un autre extrême, lorsque I 
Galonné et Luchésini, voyant les girondins usés, 
voulu essayer s'ils ne pourraient pas faire, par la i 
tise et l'ignorance, cette contre-révolution qu'ils i 
vaient pu faire avec tant de gens d'esprit, depuis 1 
louet jusqu'à Gensonné. . 

Je n'ai pas besoin de me jeter dans ces recberet 
Toi qui me parles de mes sociétés, crois-tu que 
gnore que les sociétés, c'est une femme Rochechm 
agente des émigrés, c'est le banquier Kocke\ che» 
toi et ta Jacqueline, vous passez à la campagne 
beaux jours de Tété ? Penses-tu que j'ignore que c 
avec l'intime de Dumouriez, le banquier hollan( 
Kocke, que le grand patriote Hébert, après ai 
calomnié dans sa feuille les hommes les plus p 
de la République, allait, dans sa grande joie, 
et sa Jacqueline, boire le vin de Pitt, el porter 
toasts à la ruine des réputations des fondateurs d< 
liberté ? Grois-lu que je n'aie pîis remarqué qi 
eiïcl, lu n'as jamais sonné le mot de tel député, 1( 
que tu tombais à bras raccourcis sur Chabot et i 
sire ? Grois-tu que je n'aie pas deviné que tu n'asj 
les haulscris contre ces deux députés que parce q 
après avoir été attirés, sans s'en douter peul-él 

1 . Ou plutôt Kock. C'est le père de Paul de Kocic. On Tt Et 
à lort d'êlre un agent des monarchies élrangères. Il fil son de 
comme soldai à Jemmapes. C'e^t lui qui, de ses deniers, ronti 
sil, rue Sainl-Deni;*, la Cour Batme. 




1er »ce« CtairtC "M* •* *^** je*.*»-» 
mUnl da | 

assort q«'a tHoit: orym-r i 
,«* Ce ««1 U i»^ i*ia iMin»!»* *WHr 
ne u wî\mv«a»s- 

arde u ne. 4!?«3 « ^^™n* m n «fc* m 
.le fraler à çfc la -ot-v^-a. if Wf»' umm 
faisait faire *«■ ^p'-^ y^ ww*- <*» 
« momeni </ii «^*^i i"""^ 
doeieor 5»*^"* ^"^ yvi^r 
es de; MI-rLrt-t :• ' .••.••-j- 
mille livr^^ > -v .-i.^- - 
e : re--'^r-!- '■■. v- -i - ■ 



218 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Est-ce à titre de tes anciens services? Mais quan 
Danton, d'Églantine et Paré, nos trois anciens prési 
dents permanents des Cordeliers {du district s'entend] 
soutenaient un siège pour Maral; quand Thuriot as 
siégeait la Bastille ; quand Fréron faisait Y Orateur i 
Peuple; quand moi, sans craindre les assassins di 
Loustalot et les sentences de Talon, j'osais, il y a troii 
ans, défendre, presque seul, Vami du peuple, et k 
proclamer le divin Marat; quand tous ces vétéraw 
que tu calomnies aujourd'hui se signalaient pour la 
cause populaire, où élais-tu alors, Hébert? Tu distri- 
buais tes contre-marques, et on m'assure que les di- 
recteurs se plaignaient de la recette *. On m'assort 
que tu fêtais môme opposé, aux Cordeliers, à l'insor- 
rection du 10 août. On m'assure , ce qui est cer- 
tain, ce que tu ne pourras nier, car il y a des témoins. 
c'est qu'en 1790 et 1791, tu dénigrais, tu poursuivais 
Marat ; que tu as prétendu, après sa mort, qu'il l'avail 
laissé son manteau, dont tu t'es fait tout à coup le dis* 
ciple Elisée, et le légataire universel. Ce quiestce^ 
tain, c'est qu'avant de l'efforcer de voler ainsi la suc- 
cession de popularité de Marat, tu avais dérobé une 
autre succession, celle du Père Ducbesne, qui n'élail 
pas Hébert ; car ce n'est pas toi qui faisais, il y a deui 
ans, le Père Duchesne, je ne dis pas la Trompette i% 



1. On disait un jour à un des acteurs du théâtre de la Répu- 
blique que le Père Duchesne était près d'entrer en colère codIr 
eux: a J'ai peine à le croire, répondit celoi-ei : neaw mmnilê 
preuve t dans nos registres^ qu*il nous a volés avant qu*ilfàt prooh 
reur de la commune. » U faut faire supprimer ces registret, Pèn 
Duchesne ; il faut faire la cour au théâtre de la République, el Ji 
ne m'étonne plus de ta grande colère contre la Montaïuier, àuM ua 
• e tes derniers numéros, et que tu nous aies fait ua éloge ri pOBh 
I eux, si exclusif du théâtre où tu as fait tes premières armes. 

{Noie de Desmoulini,) 



I i^ riavx aoBbKuiK. n» 

fltkêitte, mail le tiritMt Prre ùudkame, le nr- 
Itoury. C'^toU UQ «Dire qae loi, dont la «■ prii> 
S, arniPii et jarmieDlf, H doDl ly l'e» mfnr^ 
se la gloire, soIod ta comoioe. O qai e«l 

c'est qav tu n'^is pas avec Doot. «n <7W. 

cbeTot d« bois: c'en qn'oo dc f'ifHjiaMn 
es gnerricrs Jm jiremiérrt (ruD)M«tw» d« la 
ItOD ; c'est qae, comme lei fonjau, l« ■« l'e* 
nurquer qa'apn'^ la Ticloiro oà u l'et Kfmalé 
îgntnl les vitiDqDeDn. comme Tbovii*. <• 
kBl la pliu loiie ^rt in batia. d «■ le- 
IttlTer ht euUîDe H le« (oarscMm à» oÈÊm^ 
VC len oeal vingt mille fraac* et U ^wêêê et 
We'. 

^ t Ulre d'écrinJB el de M oyvil. ^ae 
lads, Hiberl, pcarr da»*^ i* fealtacc Ma rtfi*- 
> Est-ce i titre de Joonalisle fae t» |«Mn«al> 
dictuleor de r«f>iaioa an JaHUwrMyi f 
en i|p [>li!s 'î<-;o*"tUni . d- (-(B' '.rdcj i'-*' '«i* U' 

de les feuilles' .V baJM« "Jww j«t. BH^-n, 
lad les lvrao£ <]'turvp« v<rvlt«I «hIk la H^' 
le; qaand ils Teul«^l lair«: 'rvtnr m U^urt >rb' 
que la France eU woTf-rle te» ^i»*-ix»-> o* U 
e, que Paris, wtLe vjli« u tiuut^» pw mw ulu- 

t son goût, et4 peuple*' 'l'r Vukd;^»» !«»; M1HM.V 

alhenrettL. que <« Mjni de* Umà/ewit ^ w 
qu'ils ioi^rtni daitt leur» giui^i*rt, ^iManfr « 

iB.nie catomir, > diui* i HUIT» jvu< litiOMiuni m 'iwi^ te 



2. M) ŒIVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

le peuple était aussi béte, aussi ignorant que ti 
drais le faire croire à M. Pilt; comme si on ne 
vait lui parler qu'un langage aussi grossier; c« 
si c'était là le langage de la Convention et du C 
de salut public ; comme si tes saletés étaient 
de la nation ; comme si un égout de Paris é 
Seine. 

Enfin, serait-ce à titre de sage, de grand poli 
d'homme à qui il est donné de gouverner le 
pires, que tu t'arroges de nous asservir à tes ulf. 
voluiionnaires, sans que piéme les représenlan 
peuple aient le droit d'énoncer leur opinion, à 
d'élre chassés de la Société? Mais, pour ne citer 
seul exemple, ne sont-ce pas les trois ou quali 
méros qu'Hébert a publiés à la suite de la mas< 
de la déprétrisation de Gobel, qui sont, pai 
impolitique stupide, la cause principale de te 
séditions religieuses, et de meurtres, à Ami< 
Coulommiers, dans le Morbihan, l'Aisne, l'Il 
Vilaine? N'est-ce pas le Père Ducheme, ce pol 
profond qui, par ses derniers écrits, est la caus 
dente que, dans la Vendée, où les notification 
cielles du 21 septembre annonçaient qu'il n'j 
plus que huit h dix mille brigands à extermine 
déjà fallu tuer plus de cent mille imbéciles d< 
velles recrues qu'Hébert a faites a Chareltc « 
royalistes. 

Et c'est ce vil flagorneur, aux gages de lîÔ,i 
vres, qui me reprochera les 4,000 livres de 
de ma femme ! C'est cet ami intime des Kockc 

1. C'csl Kock qu'il faut écrire. Père du romancier gaol 
de Kock, Jean-Conrad do Kock fut guillotiné avec les Hél 
en 1794. On avait peu de détails sur sa vie. Un artid 
République française, de M. G. Avenel sans doufe, vient c 




tni»! Cet kMBC nfc «cMl 

r fbèUK, pMT Mb, fm ngv * la Cw^ *■ 

pnorldt fcto»l|iiliipii'C* lu'iiii ^ 

Il xcta te ktiOUm ée T ifMiw le a^M- 

fle fruriisl Ij> I 

iMie d'an » 

^ niu A» miÊt «e nèbm «t 4e « 

^|é pu- Pia* I 

resso . Ip driHÎT n-trsa-l 

iples, qn'étes-TùBï ck'i**»!:? d kiWi* a-» 

;, sans Uqadie il LViûAtmil jAm* b* C>i— 

, plus de reprêseoUiiiOii luiiMtiii*-- ut. ii\,--2^ 



mes dcnoDciaU-Drï. Mfs amii un'^aii qQ^ jr 
jours le m^me qu'en ITSa , qg*' >* n'iu ;«» *a. 

! plijiionoaiie : Conrad -it k'jri fuâl ■• • |ij>rtir.t 
!XJIé <lel3 HolUndc à li lailt 4<4 ri^idri^ ât )'K I v 
.CB afTaire» et aiw df:» fjLLtilri'jin. d* Ci.|«t.^i . «j.!-!..-! 
1 Pol, fpi?cula fUr kl b;^-j Lir.vii-.i,: I.> ■^■..-.■■■i 
it l'égllJO du Sair.!-Sirrçir.ftl -l f_- :■-•,..:■ ■,!,.,. ..,, 
fameuse tour *uiair. qui ri.: t ■ ,--. r.- -.» t -1»^ . 
démolie réceniintnl. Afirn ^[.l'itir' '^;. ■-• kfi ■ -;t- 



332 ŒUVREB BB CÂinLLE DESMOULINS. 

depuis, une pensée qui ne fût pour raffermisseni 
de là liberté , pour la prospérité , le bonheur do p 
pie français, le maintien de la République une et 
divisible. Eh ! de quel autre intérêt pourrai&-j6 ( 
animé dans le journal que j'ai entrepris, que du i 
du bien public? pourquoi aurais-je attiré contre ] 
tant de haines toutes-puissantes, et appelé sur mai 
des ressentiments implacables? Que m'ont fait à i 
Hébert et tous ceux contre qui j'ai écrit? Ai-je r 
aussi 120,000 francs du trésor national pour cal( 
nier ? ou pense-t-on que je yeuille ranimer les c 
dres de Taristocratie? « Les modérés, lesaristocra 
dit Barère, ne se rencontrent plus sans se demand 
ecAvez-vous lu le Vieux Cordelier ? j> Moi, le pat 
des aristocrates! des modérés ! Que le yaisseau d< 
République, qui court eptre les deux écueils dont 
parlé, s'approche trop de celui du modérantùme ^ 
verra si j'aiderai la manœuvre; on verra si je suis 
modéré! J'ai été révolutionnaire avant vous tous. 
été plus; j'étais un brigand, et je m'en faisgk 
lorsque, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789 , me 
le général Danican nous faisions ouvrir les boutic 
d'arquebusiers pour armer les premiers bataill 
/ des sans-culottes. Alors, j'avais l'audace de la 
volution. Aujourd'hui , député à l'Assemblée m 
nale, l'audace qui me convient est celle de la 
.son, celle de dire mon opinion avec franchise, 
la conserverai jusqu'à la mort cette audace ré 
blicaine contre tous les despotes; et quoique 
n'ignore pas la maxime de Machiavel, « qu'il n 
point de tyrannie plus effrénée que celle des p< 
tyrans. » 

Qu'on désespère de m'intimider par les terrcui 
les bruits de mon arreslalion qu'on sème autoui 




IpreadpoiatàaaKt^riMMi^JakiifeK^i 



bt la Gomcaliaft. 4ms It CMiié 4» ■*■ I*- 



Hïoii, loas 1» îiitHraîi!&. MH W «éhMK 4k 

ême, aTec noe list? fi f-i-rle. te fcnùl K«llr« n 
ïon. C'est à U Conveatk» à fte |>u mhA-it 
élève antel eoolre aai*-i. Miiif- 'il»-* r^Il'-r»»»' 
3 dirai comme Braiiu à Cir-*TVB : « 5yut '.ri— 
trop la mon et l'eiil H U pnv^rf^.- • >»■«<•* 
« moriem et exUium tt f/avfitrtaUm. t>rlVr »*^ 
:-l-elle donc qn'nn reprêwiita*! U )<rok«^ 
';pens de l'honnear? Il n'ttl uk«b <1^ notu qu 
t parrena aa somioet ûe la moDUnne 4<r U «>*'- 
lous reste pins (ju'â la 'ii^i^.^wirf n Irei^rt u> .";- 
iccs, inévitables lu^me pour 1 tiomiLe J> [■ -' 
•- Celle descente ne tiout olîrir i ^j-'.ii- ; ^^ ;- 
icuns sites qui n.:-se i-oj^-nl 'jiî-.-r'^ a.:.- 'j.- ; . 
ïux à ce Salomon '|ui ■Ji-m. au ;;.,.,'^j ;^ ■ 
pnls femmes, el fri l"ul.iril l',ul '■: ;;.',; ; : : 
mr : "J'ai trouvî' <\n<: \-:^ fn'-rl; ^ou; \ V, :.■ .- 



324 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

reux que les vivants, et que le plus heureux esl celai , 
qui n'est jamais né. » - 

Eh quoi! lorsque tous les jours les douze cent ' 
mille soldats du peuple français affrontent les re- .. 
doutes hérissées des batteries les plus meurtrières 
et volent de victoires en victoires, nous, députés i 
la Convention ; nous, qui ne pouvons jamais tomber, 
comme le soldat, dans Tobscurité de la nuit, fusillé 
dans les ténèbres , et sans témoins de sa valeur; 
nous, dont la mort soufiferte pour la liberté ne peut 1 
être que glorieuse, solennelle, et en présence delà ; 
nation entière, de l'Europe et de la postérité, serions- 
nous plus lâches que nos soldats? Craindrons-nous 
de nous exposer, de regarder Bouchotte en face? 
N'oserons-nous braver la grande colère du Père Du- 
chesne, pour remporter aussi la victoire que le peu- 
ple français attend de nous; la victoire sur les ultra- 
révolutionnaires comme sur les contre-révolution- 
naires; la victoire sur tous les Intrigants, tous les 
fripons, tous les ambitieux, tous les ennemis du bien 
public? 

Malgré les diviseurs, que la Montagne reste une cl 
indivisible comme la République! Ne laissons point 
avilir, dans sa troisième session, la représentation na- 
tionale. La liberté des opinions ou la mortl Occupons- 
nous, mes collègues, non pas à défendre notre vie 
comme des malades, mais à défendre la liberté et les 
principes comme des républicains! Et quandméme, 
ce qui est impossible, la calomnie et le crime pour- 
raient avoir sur la vertu un moment de triomphe, 
croit-on que, môme sur Téchafaud, soutenu de ce sen- 
timent intime que j'ai aimé avec passion ma patrie et 
la République, soutenu de ce témoignage éternel des 
siècles, environné de Teslime et des regrets de tous les 



tf s r^vbUcusK. je i 
iHreUIbrtuedet 
Éle, pOMM 

Éne. et qa^ cai^ifre <■ BMv *» HT f»- 
plos forte qw cdk * «ik a * ttdv^K 

pe réebafaod pùv a i ii h i i ili . imb le piÉiMari 
b S^oej el des iea 4e «ÏK« 0>'M-<«, «iv W 
mnenl de guem, •• j'ai «a WÊméa^Èmnm^Êk» 
% hachés poor ta liberté. fi'c«-«i fv li fSîHMHK. 

inon UB ccMip d« afcn, m k plai fiwim» 4e laa. 
nnr nn <lf paie vtctôM 4e «a oMn^ «i 4r mb «^ 

ntblicaoisiDe? 

J'ai accepté, j'ai fMhuié Mtee la l f |i4i f iiaL pOT» 
lue je me disais :Em -il ise plu !■ ■■ J * u aocMiM 

'e gioirt' ijni' la rr-^-.rsrr-.- ■ -i ■* ;: T-.' ;--■ i i*^" 
ar la corruplion el le* T.r** qzi j r*-Ei»(afl r <;bu: o* 
[usglorieai que d'v iD(n>Jairc d<- U:£?% anaj'.ubt<i/ . 
'ï faire régner la terta ei U joHj'Jt, 4î tiii,»^r-»^- 
honnear des maçiïlrats, acfH i-^-* ^w i» i;i.*rv. a 
ic et la propriéié de* ciiojeB^. ti dt nr^ir: kl ;a ■.- .• 
orissante? Qaoî de ploï heatest qw •■> f>*3î» tia*. 
'hommes heoreui? Mainienani. j^ !^ d^ib':&> •^ti 
rais palrioles, an\ patriote? êrhjrêt : *li4-fct-j>tfi.i 
iissi heareux que nou? lou^'-H^ J>ir'-. Urra.* *-i .••- 
olulion? 

J'aipume Iromper; m.'i- ;u-,:; ■!.■,'"' ,- - t - .-.-■ 
erreur, esl-ce une rai.-'.n ; o ,: ■,- , h-i- ■ ; - ;■ • -x.- .>. 
'appeler un re[ii-;,seni.iriM i ;-■-;;■■ vr. <.'v-' -''■•' '-• 
uiUodncr p'jur ion ',/,îif;".' ir., \ ^ b :.'.:. -. ■ - 

ïui's esprits de la Convenlion. i(iJi;.-ri--- ■!': ' ■ t, .:;. ; ■, 



1 



22G ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

d'Hébert, s'écrier : € Ce n'esl pas toi qui es atl 
ici, c'est la représentation nationale, c'est la li 
d'opinion! Et je ne serais pas embarrassé de pn 
que; sur ce seul numéro, Hébert a mérité la mort 
enfin, quand tu te serais trompé, tu n'as pas foi 
toi seul une conspiration ; et les brissotins n'ont 
péri pour une opinion : ils ont été condamnés 
une conspiration*. » 

La passion ne me fera point dévier des prin( 
et je ne saurais être de cet avis qu'Hébert a mér 
décret d'accusation sur un numéro. Je persiste 
mon sentiment, que non-seulement la liberté deî 
nions doit être indéfinie pour le député, mais i 
la liberté de la presse pour le journaliste. Per 
Hébert d'être le Zoïle de tous les vieux patriotes 
calomniateur à gages ! Mais, au lieu de blaspl 
contre la liberté de la presse, qu'il rende grâce à 
liberté indéfinie, à laquelle seule il doit de ne 
aller au tribunal révolutionnaire et de n'être 
qu'à la guillotine de Topinion. 

Pour moi, je ne puis friser cette guillotine-là : 
au jugement des républicains éclairés. Sans don 
pu me tromper : 

£h ! quel auteur, grand Dieu l ne va jamais trop 1< 

n y a plus : dès que le Comité de salut public 
prouvé mon numéro 3, je ne serai point un amb 
hérésiarque, et je me soumets à sa décision, C( 
Fénelon à celle de l'Église. Mais Tavouerai-je 
chers collègues? je relis le chapitre IX de Sén 

1 . Hëlas, qui avait désigné les brissotins k lenrs juges si * 
l'auteur de BriMo/ £/^('0i7é? ('• C.) 




la 
II, est u 

SfKMine, oomit 4t% ke* * ■ 
alations josqa» Vfm -. Mim o-t îirt, «aM m 
sassinal vUrm-rrnùûMmMtw^ ôl l<uUaa«9>!- f r«. 
idêle à nioa car^rVrt. b^ b* biib-^ ^ ^t- >- 
itail la cour *IJ«-«rf*». Lrfirvnv « » Br-.*rT 
(emps-là, l« fiunrj-^ 
t fait ce meurln-, [*>«r vntr* 
e? Celui-là eacc«« aojoarritRi «s i>fiW)nU«^ 
qai a dit, arail Bar>-rr. gi'j: bLac arp^*^' 
; suspects toos r««i ^u k k T*yvnm»^r^tr iw 
prise de ToaloD. f>it:-it *«: w •w.jj.jka. 
lui a dit comm^ K'^t.**: -*-^» «* -i ^lu^ i, „ 
forts: "S'il faHi:! ■■.>..-.■ 't.-. - .;-.■,.„ 
riotisme el le mhr--::.r :: -xj-j-'w . u,- 



>ve! plus hsDt la Vjt- r^.i-. 




223 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULiNS. 

aurait pas à balancer. » Celui-là est un révolalion 
naire qui a avancé comme une des premières maiiiiM 
de la politique que, « dans le maniement des grande 
affaires, il était triste, mais inévitable, de s'écarter dap 
règles austères de la morale. » N** 1. Celui-là est rH 
volutionnaire qui est « allé aussi loin que Marate^ 
révolution, mais qui a dit qu'au delà de ses motioil 
. et des bornes qu'il a posées il fallait écrire, comme id 
géographes de Tanliquité à l'extrémité de leurs cartel 
« Au delà, il n'y a plus de cités, plus d'habitations;! 
« n'y a que des déserts ou des sauvages, des glaces ai 
« des volcans. » N° 2. Celui-là est révolutionnaire qri 
a dit que o le Comité de salut public avait eu besoil 
de se servir, pour un moment, de la jurisprudence da 
despotes, et de jeter sur la Déclaration des droits il 
voile de gaze, il est vrai, et transparent. » Celui-là es 
révolutionnaire, enfin, qui a écrit les premières cl te 
dernières pages du numéro 3; mais H est fâcheux qw 
les journalistes, parmi lesquels j*ai reconnu pourtan 
de la bienveillance dans quelques-uns, niaient ciU 
aucun de ces passages. Quand la plupart auraient pn 
le mot d'ordre du Père Duchesne, de n'extraire de ma 
numéros que ce qui prétait aux commentaires, à II 
malignité et à la sottise, ils ne se seraient pas inlerdi 
plus scrupuleusement toute citation qui tendit à ne 
juslifier dans Tosprit des patriotes; et c'est vraimeil 
un miracle que, sur le rapport d'Hébert et sur des ci- 
tations si infidèles et si malignes de plusieurs de mei 
chers confrères en journaux, les jacobins restésàli 
Société, à dix Jieuros du soir, ne se soient pas écriéi, 
comme le vice-président Bochet : a Quel besoil 
avons-nous d'autres témoins y » et que le juré d'opi- 
nion n'ait pas déclaré qu'il élait suffisamment in- 
struit, cl que, dans son âme et conscience, j'étais 



pu de BodinMime. 4e le«a« 

buT 

^ d'to« Us rmj 41» riiln«.« «ÏMiraM- 
'ilMrage de dira ■•■ «piBiiH. BMfciiBK. 
»iDt pu qw la Smètt ■• MlM J-MM-^ 
Imir.ifaità u I itiii tmi tàmi mtu^^^ 

laeniiiatfiif»l»jiiiliii ^n'.n^ 
lawadft de «R i b «««M « «w jr c 
^le>«glei^idt b lu il p • Çg I 
ÉkiMaqas ft^éfas de 4m • 




de m*eBTovtr k la Ct«*^wlita:. dï »( 4 
ii ce q9t K (««M M: a t-^^vaùi^bt a» »• iv-' 
e dire, et ■> »• 'AOàtauiiT •acui«> »wf^ qw 
aU pas pa i^^itt 4:r> 6^ -atiMn mu> uk^-^mit'. 
'eusse io«buv? ?i .' m *^:il uw ^ Uap a ^^ 
st-à-dire U»*r_v r-Kiit-i^ ". ->» »v»j* ^»w 
;>rocbe »-{-<« ^ ai>t ^r», uii*a>i m^am /> ^^ 
is l'erremr? fÂ--x ill 'iiu** «■ »>• _*»»■; «vu 
i, el si i'ii »Ti bviî *a awr i. ne*»r* r ■^t'v 



eVi.r''.v 



230 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

même, dont vous avez l'image, il faut qu'Hébert le 
fasse chasser comme moi de la Société ; car si j'ai été ' 
un songe-creux, un vieux rêveur, je Tai été uon-sea- 
lement avec Tacite et Machiavel, mais avec Louslald 
et Marat, avec Thrasybule et Brutus. 

Est-ce ma faute s'il m'a semblé que, lorsque le dé- r 
partementde Seine-et-Marne, si tranquille jusqu'à ce 
jour, était si dangereusement agité, depuis qu'on n'y î 
messait plus, loi'sque des pères et mères, dans la sim- '■ 
plicité de l'ignorance, versaient des larmes, parce qu'il |- 
venait de leur naître un enfant qu'ils ne pouvaient pas '\ 
faire baptiser; bientôt les catholiques allaient, comme ^ 
les calvinistes du temps de Henri II , se renferma ^ 
pour dire des psaumes, et s'allumer le cerveau par la 
prière; qu'on dirait la messe dans les caves, quand* 
on ne pourrait plus la dire sur les toits; de là des 
attroupements et des Salnt-Barthélemy; et que nons 
allions avoir l'obligation, principalement aux feuil- 
les b... patriotiques du Père Duchesne^ colportées 
par Georges Bouchotte , d'avoir jeté sur toute la 
France ces semences si fécondes de séditions et de 
meurtres? 

Est-ce ma faute, enfin, s'il m'a semblé que des pou- 
voirs subalternes sortaient de leurs limites et se dé- 
bordaient ; qu'une Commune, au lieu de se renfermer i 
dans l'exécution des lois , usurpait la puissatic« légis- 
lative, en rendant de véritables décrets sur la ferme- 
ture des églises, sur les certificats de civisme, etc. Les 
aristocrates, les feuillants, les modérés, les brissotinSi 
ont déshonoré un mot de la langue française, par Tu- 
sage contre révolutionnaire qu'ils en ont fait. It est 
malaisé aujourd'hui de se servir de ce mot. Cepen- 
dant, frères et amis, croyez-vous avoir plus de bon 
sens que tous les historiens et tous les politiques, être 



t» TIIOZ OORDSLtBR. i31 

|isrëpablicaias que Catoo et Bniias,qiii ions se toai 
rT)scIecemot?T(ntsont répété cetlcniaximi-zo L'a- 
irchip, en rendnDi tous loi h(JiuniL>s miiîlrfs les ri-- 
til bJentai ù D'avoir iia'uo seul nuulri-. > CeM ce 
■1 m^Urt- igue j'ai craiDl; c'est cet atit^antiaâcmont 
I ïa li^puhlîque gu du nioin» ce tlémemltrcmeDl. Le 
mité (le la RiSpublique, ce comité sauvcuh, y u porlé 
mbàe; mais je o'ai pas moins le mârilc d'avoir le 
«mirr appelé ses rngards sur ceux île nos cnueniis 
S plus dangereux et assez tmbiitss iionr avoir pris la 
Aie roate possible de la nontre-révolulion. Wrez- 
nis on crime, fn^rc» et aroiiï, & un écrivain, h un ilO- 
hté, de sf-lre effraya de ce désordre, de celle confu- 
to, de celte décompo$iliou du corps politique, un 
ans allions aveu lu rapidtlii d'an lorrcot qui duus en- 
gluait, nous ot les priscipes déracinéti ; «i, dons son 
ffHier discours sur le gouvernement ràvolatloaDalre^ 
.Oliespirrre, tout en me remellant an pus, n'eût je lé 
ancre lui-nnîme aux maximes fondamentales de noire 
évolution, et sur lesquelles seules la liberté peut 
Ife affermie et braver les efforts des tyrans ci du 
mps? 



Extruit des registres df la Trésorerie mUiimk, 
du -l juin. 

Donrn; au Père Duchesiic I Xi,im 

i -2 juin! tandis que luutl'arjs avait la main 

l't'pûc pour (lOroiidri; la C'HnijNtii.ii iiatio- 

de, à \i\ mémo lieurf, Htlitrl va un ino la 

ain dans le suc. 

Plus, ilii niMS.raoïil. au l'.;i': r)ii'.l].-rh.'. . Ul,"'", 

Plus, du 4 fielol.rc, au l'-n; Dudji.-'^n-. . . (;'i,'I'j|j 

Calculuns eo dcrnii,-r ciui' 'l'; lil';t. 



232 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

€akul de la valeur des 600,000 exemplaires de la feui 
Père Duchesne, payés par Bouchotte 60,000 livres, 

I Composition \ 

^"**§^ 

Papier bien mauvais '2 

Total 4 

Chacun l Tirage 

des autres { Papier 2 

^99,000 ( xot^l — j 

Premier mille 4 

599,000, à 28 livres, ci 16,77 

Total du vrai prix des 600,000 
exemplaires 16, Si 

Qui de 60,00 

comptées par Bouchotte à Hn- 

En / bert, le 4 octobre 1793, et que 

conséquence, \ celui-ci, avec une impudence 

cynique, dans son dernier nu- 
méro, appelle la braise néces^ 
saire pour chauffer son four- 
neau, ôte * 16,8I< 

reste volé à la nation, le 4 oc- 
V tobrc 1703 43.18^ 

On s'abonne chez Desenne, moyennant 5 11^ 
pour trois mois '. 

t . Jusqu'alors les numéros du VienxXordelier reuemblaieo 
premier. 




E VIEUX CORDELIER 



N' VI 



IndltlilUi:. 




illi Dtimaalini « f*lt un* dthtiKht irnpill 
rjiMt 1 Btii II ni taHJmn Imn 



Encore que je n'aie poinl fail renJre de décret, loin 
l'en avoir fabriqua, cûtiimc on en accuse l'auteur im- 
ilortel de Phitinle ', sur lequel on me permettra de 
nspendre mon jugement délinitif jusqu'au rapport; 
■acore que j'aie pensé que le meilleur canot pour se 
auver du naufrage était, pour on député, le coffre 
'idedeBias, ouïe coffre wrfe de mon beau-père; et si 
a calomnie, compulï^qnt mon grand livre, au sortir de 
1 Convention, el trouvant sur les feuillets zéro, 

l. Fïbru irtllglanline. Son Philîule de Maliirc nous monlrp un 
Absle painolo qui Jil a\eu Éloi|iieiice i 



I-itui; vmni de laR,:\olulii)n' 



234 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIMS. 

comme le 21 septembre 1792, était forcée 
rendre celle justice : 

Jean s'en alla comme il était venu ; 

toutefois, ce jourd'hui 24 nivôse, considér 
Fabre d'Églanline, l'inventeur du nouveau cal 
vient d'être envoyé au Luxembourg, avant d' 
le quatrième mois de son annuaire républica 
sidérant Tinstabilité de Topinion, et voulant 
du moment où j'ai encore de Tencre, des p 
du papier, et les deux pieds sur les chenc 
mettre ordre à ma réputation et fermer la 1 
tous les calomniateurs, passés, présents et à 
vais publier ma profession de foi politique, < 
ticles de la religion dans laquelle j'ai vécu et 
rai, soit d'un boulet, soit d'un stylet, soit d 
lit, soit de la mort des philosophes, comn 
compère Mathieu. 

On a prétendu que ma plus douce étude 
charmer les soucis des aristocrates, au coin 
feu, dans les longues soirées d'hiver, et qi 
pour verser sur leurs plaies l'huile du Sai 
que j'avais entrepris ce journal aux frais de 
meilleure réponse, c'est de publier le Cr< 
tique du Vieux. Cordelier^ et je fais juge 1 
teur honnête, si M. Pitt et les aristocrates 
s'accommoder de mon Credg^ et si je suis 
église. 

Je crois encore aujourd'hui, comme je le c 
mois de juillet 1789, comme j'osais alors Ti 
en toutes lettres dans ma France libre, page 
le gouvernement populaire et la démocra 
seule constitulion qui convienne à la FraD 




r sur les emmrt. 

rois qu'on n^'Th^'Eixac x *c ])v pm alm^ 

Q'inriolaLlï. Q«z»i »*a*> > sutt D> in m»- 
1, daD~ an m'ïmn.' i^ mûninit. ï>9ur'mwt- 
loyens la lit^rï* i* 'ï jrr«^- /* r-iw-mr jwm 
peal Olpr à «& ^m^ ^ irui: br ■ttt*'-^-— 
linion : je croû «;i':l :•: ja far» jwnba ^ •- 
t; que c'est ea <x«tsVrïcâia 0*- w« j j i' j- ^ 
peuple franrait » ts t. rn-bC iiirntir^: o- r-^-, 
its. afin qne celir^ ir^ n, ;.ti,,.*(^ ^,-> '~r>r.'., 
ar les antre*. Jr ■■',- • .,' .u- '•;^ -•"- 
ion inJt'fmii?. .: :_ '.-■-: :' , .-^i^. - .>. 



/ 

/ 

1 



236 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

lence du cabinet, ce qu'il y a de plus utile à la 
blique, et après que notre jugement a pris se 
sur une question, d'avoir le courage de din 
sentiment à la tribune, au risque de nous fa 
foule d'ennemis. Il est écrit : Que celui qui r 
rÉglise soit pour vous comme un païen et un 
cain. Mais le sans culotte Jésus ' n'a point dit d; 
livre : Que celui qui se ïTvmpe soit pour vous 
un païen et un pubiicain. Je crois que l'anath 
peut commencer de môme pour le député, no 
qu'il se trompe, mais lorsque son opinion ayj 
condamnée parla Convention et le Concile, il i 
serait pas d'y persister et se ferait un hérés 
Ainsi, par exemple, dans mon numéro IV, que 
noie, et la parenthèse ouverte aussitôt, mon 
c'est un comité de justice que je voulais dif e, 1 
j'ai dit un comité de clémence; puisque ce m( 
veau a fait le scandale des patriotes; puisque 
bins, cordeliers et toute la Montagne l'ont ceni 
que mes amis, Fréron et A. Ricord fils, n'ont pi 
pêcher eux-mêmes de m'écrire de Marseille (j 
vais péché; je deviendrais coupable, si je ne 
tais de supprimer moi-même mon comité, et d' 
ma coulpe, ce que je fais avec une contrition p 
D'ailleurs, Fréron et Ricord parlent bien 
aise. On sent que la clémence serait hors de sa 
port de la Montagne, et dans tel pays d*où j'en 
dénoncer, l'autre jour, au Comité de sûreté gé 
que la nouvelle de la prise de Toulon y avait él( 
comme une calamité, et que, huit jours avant, 
part avaient déjà mis bas la cocarde. Ceri 



1. Camille r«^pélera Eon mot devant le tribunal qui le 
nera. 



sore qae toat le monde est zm fOàL <: ot i r «r 
îsoin de réperon da Père I^mmv. nauf mcim 
bride da lieux Cat^tl^'r : e". rf- «* ^ai» «« t^rMu- 
aossorlir de cbez moi. €^. iiur m. •^*mx^^^ j*^ 
ijue. 

connais mon beaa-j-r-:^. j* riii'-.-i hu*— ^--i 
alarjer, el fils d'un pi,}>t3x. mii'^*r:isA i-r- ji: r 
e. Eh bien! aTanl-Lirr '>.ai vimniijaeidïT^- ^ : 
n de Macius Star^oîi h yr'\»\n, u» ^ fir.-r« v^ 
e dire toat, montent <:ti*'Z jil m infovnf ti^ 
iiothèqne des iîTnes dr^ cnn: . f . ]iuif»i«fc£jai *- 
t qui porte ^n'on or v.hrxtfrt yuiu « l#'.4i««. i 
ries Damoulio. î .-ri ri'ir ;'<uk^ o- lo*.*^-? 
les, ils font mi.n i-'ci*^ fu* u lài^j'^ ^ ^ » ■ 
lèqoe, et charret: i^-iii ':*v:u^i-^«rr vh- * --^ 
leU. lis troiTér&t Qii^ ;*t'ijLL*» utni j» .* -i^*^ *»- 
ille était, oomme îk ;>:uiar &*si ^tkx^. ' «^ 
s, terminée en lrr3*:: -_ **'ir «fntifr «ir vu- 
3 a quelque {L'->«^ : ci}']f*'i<n;adi C tn^ Urv ^ 
t nonobstant ;> :-?'.r*': lu. \ru\nsî^ «>► ?':*'»^'i-' 



238 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

au lieu que la malheureuse pendule, qui vaut 1 
1,200 livres, est, malgré son trèfle, emportée parc 
mêmes qui ne se fiaient pas aux crocheteurs i 
poids si précieux; et ce, en vertu du clroît que Bai 
a appelé si heureusement le droit de préhensi 
quoique le décret s'opposât, dans Fespèce, à Tap^J 
tion de ce droit. Enfin, notre duumvirat sectionna 
qui se mettait ainsi au-dessus des décrets, tronvi 
brevet de pension de mon beau-père, qui, cou 
tous les brevets de pension, n'étant pas de natoi 
être porté sur le grand livre de la République, é 
demeuré dans le portefeuille, et qui, comme tous 
brevets de pensions possibles, commençait par ce j 
tocole : Zowi'5, etc. « Ciel! s'écrient lescommissairei 
nom du tyran ! ...» Et après avoir retrouvé leur halci 
suffoquée d'abord par leur indignation, ils met 
en poche le brevet de pension, c'est-à-dire, l,0001r 
de rente, et emportent la marmite. Autre crime. 
citoyen Duplessis, qui était premier commis 
finances sous Clugny, avait conservé, comme c*i 
l'usage, le cachet du contrôle général d'alors. 
vieux portefeuille de commis, qui était au rebut, 
blié au-dessus d'une armoire, dans un tas de pi 
sière, et auquel il n'avait pas touché ni même pei 
depuis dix ans peut-être, et sur lequel on panrii 
découvrir l'empreinte de quelques fleurs de lis t 
deux doigts de crasse, acheva de compléter la pre 
que le citoyen Duplessis était suspect; et le voilà 
enfermé jusqu'à la paix, et le scellé mis sur toutes 
portes de cette campagne, où tu te souviens, i 
cher Fréron, que décrétés tous deux de prise 
corps, après le massacre du Champ de Mars, i 
trouvions un asile que le tyran n'osait violer. 
Le plaisant de l'histoire, c'est que ce suspect i 




s^fo -l^î"- ;•* /- 

l D-CÈt rfii ■«>* î^tr.. uni!* i« luan^uim. «r 
rernemeni rr'WttWMi*"-'^- ow ». *-'</«' 

, bonnet rwut i Jt i*-; jifL i.«u-i. ««^tr" ^.* 

line CD UtO*. H iiitt -i i-'-'-w awi i'---f '*• 
a, parce qm* « kr«^ ■.•.«taÉeiwir -Arani^ 

lents, parc* bk-î- //-j«» m. çu m rw-- »w. 
ans les livre*- ÎA l-.-i.- i r 't. i*i '^ t-- 
iD seolem-iatî'f.'iLr ;t^ X br nLiit.fi;i -i : . ••' 

inel. 

eviens â m' i C t^'-. 



oj.le [rigmfst I- 




ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Mirabeau nous disait': « Vous ne savez pas q 
liberlc est une garce qui aime à élre couchée 
servait d'une expression plus énergique) sur des 
telas de cadavres; » mais quand Mirabeau nous 1 
ce propos, au coin de la rue du Mont-Blanc, je : 
çonne qu'il ne parlait pas ainsi de la liberté da 
dessein de nous la faire aimer, mais bien pour 
en faire peur. Je persiste à croire que notre lit 
c'est rinviolabilité des principes de la Déclaratio 
jdroils; c'est la fraternité, la sainte égalité, le r 
|sur la terre, ou du moins en France, de toutes le 
tus patriarcales, c'est la douceur des maximes 
blicaines, c'est ce res sacra miser ^ ce respect pc 
mallieur que commande notre sublime Constito 
je crois que la liberté, en un mot, c'est le boni 
et certes, on ne persuadera à aucun patriote , q 
fléchit tant soit peu, que faire dans mes numér 
\ portrait enchanteur de la liberté, ce soit corn 
contre la liberté. 

Je crois en môme temps, comme je l'ai pro 
que , dans un moment de révolution , une poli 
saine a dû forcer le Comité de salut public à je(( 
voile sur la statue de la liberté, à ne pas versej 
à la fois sur nous cette corne d'abondance q 
déesse tient dans sa main , mais à suspendre 1' 
sion d'une partie de ses bienfaits, aGn de nous, 
rer plus tard la jouissance de tous. Je crois q 
été bon de mettre la terreur à l'ordre du jour, e 
ser de la recette de TEsprit Saint, que « la craii 
Seigneur est le commencement de la sagesse; » 
recette du bon sans-culotte Jésus, qui disait : « I 
gré, moitié force, convertissez-les toujours, coi 
€03 intraro) Personne n'a prouvé la nécessité d( 
sures révolutionnaires par des arguments plus 



K 




La TOUX CORtALItR. 91| 

I. mflaie dan»mon Vieiur Ctu-Mimin'oa 
pas TooloptilfiHlrp. 

crois que la liberté n'c»! pas la misi'n* ; qu'elle 
consiste pas à »votr di t h «kils rdpi^s ci pereèi aux. 
idcs, comme jeoicrapielle d'avoir vu Ilolund et 
EUtiiet uirt-'cicr d'en jortcr, ni à tnarclier avec du 
ibo(s; je croîs, au coniraîre, qu'nni! de» ctinscn qui 
fetingaent le plus les peuple» libres de» peuples c»- 
laves, c'est qu'il n'y a point de misère, point de hait- 
iQs là où exisic la lilierlé. Je crois encorf , comme 
e le disais dans les troisdcruières lignes de mon hiSr 
leîpc des BriBsolins. que vona avez tant ffiloyie : 
■Qa'il n'y a que la Ri^pnblique qui puisse tenir à It 
Nnce la promesse que la Monarcliie lui avait faite en 
fain depuis deux cenU ans : La roit-n au pot pou» 
foltle no5[)1!.i> Loin do penser que liilitieriôsoitnDS 
IgaliiÉ. de. disette, je crois, au cuniraire, qu'il n'est 
'rien tul que le (jouvernemenl r(''jHililic;iiri potiranic- 
ûfr la richesse des nations'. C'.'sf cf •{[]•' uc cessant 
i)e répéter nos puljlicislcs di^puis le seizième siècle: 
iComparez, écrivait Gordon, en se moquant de nos 
grands-pères, il y aquàranle ans, comparez i'Angle- 
lene avec la France, les sept Provinces- Unies, sous le 
gouvernement des Élats, avec le même peuple, sous la do- 
mination de l'Espagne, u Avant Gordon, le chevalier 
Temple observait que « le commerce ne (Icuril jamais 
dans un gouvernement despotique, parce que per- 
ionnc n'est assuré de jouir longtemps de ce qu'il pos- 
sède, tandis que la liberté ne peut manquer d'Sveiller 
l'industrie, et de porterTcs nalions au plus haut de- 
gré de prospérité et de fortune publique où leur po- 

I. Voir 11! nhranrs de la ii,;(erne où cello idiie est d.'ji e\- 



%i2 ŒUVRES DE CAMILLE DESHOULINS. 

ipulation leur permet d'atteindre : témoins Tyr, • 
Ihage, Athènes, Syracuse, Rhodes, Londres, km. 
dam. » Et comme la théorie de la liberté, plus par 
chez nous que chez ces différents peuples , préss 
Pitt, pour la France, le dernier degré de prosp 
nationale, et montre dans Tavenir au fils de Ch 
notre patrie, que son père avait si fort en hori 
faisant, par son commerce, ses arts et sa splendeu 
ture, le désespoir des autres nations , c'est par 
seule raison, n'en doutons pas, que la jalouse Ai 
terre nous fait cette guerre atroce. Qu'imporlei 
Pitt, en effet, que la France fût libre, si sa liber 
servait qu'à nous ramener à l'ignorance des ' 
Gaulois, à leurs sayes, leurs brayes, leur gui de c 
et leurs maisons qui n'étaient que des échoppa 
terre glaise? 

Loin d'en gémir, il me semble que Pitt doni 
bien des guinées pour qu'une telle liberté s'é 
chez nous. Mais ce qui rendrait furieux le gouv» 
ment anglais, c'est si l'on disait de la France ct 
disait Dicéarque de l'Atlique : «Nulle part au n 
on n^ peut vivre plus agréablement qu'à Alh 
soit qu'on ait de l'argent, soit qu'on n'en ait ] 
€eux qui se sont mis à l'aise, par le commerce 01 
industrie , peuvent s'y procurer tous les amuseï 
imaginables ; et quant h ceux qui cherchent à 
venir, il y a tant d'ateliers où ils gagnent de qi 
divertir aux Anteslheries* et mettre encore qu 
chose de côté, qu'il n'y a pas moyen de se plaind 

1 . On appelait ainsi les fêtes consacrées à Bacchos, e'éla 

SanS'Culottides d^Alhùnes; leur inslitulion était moins i 
moins belle. Elles ne duraient que trois jours: savoir, la 1 
Tonneaux, et ceilo des Coupes et des Marmites. 

{Note de Desmoni 




iJanl (I h !'ir5&*^'- 
ndamoenl 1« lit 
oolutioiu de FrwiKr tt it bnAam la ip •«<n<4. 
it que ce sont et» i 
e, qa'oD me nyr-jcvr^ m. 
la Réïolalioo. ikm »t4 «nMTM M w '^ mi 
■raieDt qoe jf »'ai î^Ati tar>* , ^m •> kvk m 
tes eai-m^Bes q«j «Mt >«rKâiK mm «b M» 
rears par leon afi^t^îj.éW!»!aat « q^ ^ m>^ 
de répablicaoïîBf j'Ai <* v^r nw j» vtw*"'«i> 
mble n'est pomi «^ niv ii^w^n* iim> r«r^. 
:e finale. 

ne ï>? iomi^r/. :-.l- ;■ v > nu .■ -.■^ .- 
îBi-iïSOl. li ;. j i-. i.-,.-. .■■.. i.\ :.■','■ 
ro du f'ati Mi ■'■ .y ■ ,■- .- ....... 

il l'ordie. I.: 1.: 1.- .■ . .- ■ ,- ■■,..,:■ . 



214 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

cadin, précisément à cause que j'avais énoncé les 
mômes opinions que je viens de professer tout k 
riieure. « Qu'appelez-vous, lui répondis-je quelque 
part (dans mon second tome, je crois) ; que vouleï- 
vous dire avec votre brouet noir et votre liberté de 
Lacédémone? Le beau législateur que ce Lycorgne 
dont la science n'a consisté qu'à imposer des priva- 
tions à ses concitoyens; qui les a rendus égaux comme 
la tempête rend égaux tous ceux qui ont fait naufrage; 
comme Omar rendait tous les Muisulmans égaux, et 
aussi savants les uns que les autres, en brûlant tontes 
les bibliothèques! Ce n'est point là l'égalité que nous 
envions; ce n'est point là ma république. « L'amour 
« de soi-même, dit J.-J. Rousseau, est le plus puis- 
ce sant, et môme, selon moi, le seul motif qui fasse 
a agir les hommes. » Si nous voulons faire aimer Is 
République, il faut donc. Monsieur Brissot de War- 
ville, la peindre telle, que l'aimer, ce soit s'aimer soi- 
môme. » 

On ne se souvient donc plus de mon discours de II 
Lanterne dans lequel, quinze mois auparavant, je 
jetais une clameur si haute, au sujet d'un certais 
pamphlet intitulé, le Triomphe des Parisiens^ où Tan- 
teur voulait nous faire croire que, dans peu, Paris 
deviendrait aussi désert que l'ancienne Ninive; que, 
dans six mois, l'herbe cacherait le pavé de la rae 
Saint-Denis et de la place Maubert; que nous aurions 
des couches de melons sur la terrasse des Tuileries, 
et dos carrés d'oignons dans le Palais-Royal? «Adieu, 
disait-il, les tailleurs, les tapissiers, les selliers, les 
épiciers, les doreurs, les enlumineurs, les bijoutiers, 
les orfèvres, les marchandes de modes et les prêtresses 
de rOpéra, les théâtres et les restaurateurs. » L'au- 
teur aristocrate ne faisait pas grâce aux boulangers. 



ELK VIKCX COBOKLIKH. MM 

(lail •]»« nauB allions brouter l'Iierbc, tt'J 
,ic(][>li!(lolazzaronUeldepliilosoplie»,nTM'l 
l^billOB Cl (u lirsace. Qu'on li»e, dans nia lanlrrnt\ 
îtx l'ariiiens, commo je reiunrAigcc[in>pl)èlc de mal- 
^rqui dMgiirail ma répulilrquc. L-t quelle pruphétie 
ien différenlc j'opposais* cfi Matlmn de l'arislocralie; 
I Conmient! m'écrlais-je, plus de i'atais-Rojal t plas , 
pOpAra! plus de Méot'l c'est là l'uboniinalion de U C 
Insolation prédite par le prophète Daniel; c'est amj 
iritaldc contre-rétoliiiionî « J 

1 Et je m'étudiais au contraire ii çi^lTrir des pciDturtjl 
faites d_e la Révolution, et à en faire attendre à Ik 
Fruncc liion d'antres cITels dont je me faisais presrfae 
IBDIioD. El les Jacobins et lesCordclicrs m'applaudis- 
aient. El c'est par ces tableaux que, missionnaire de 
kRévolutianet de la Républii]ue, je m'insinuais daiu 
^pritdc mes auditeurs, que je partageais les ëguîalfi$, , 
'csNii-drro tous les liommes, d'aprùs la 'maxime in- 
anleslaldc de J.-J, Rousseau, que j'ai soulignée tout 

riicuie, que j'en b àpi i sa i s -un grand nombre, et que 
■■ les ramenais au giron de l'église des jacobins. Non, 

ne peut y avoir que les Irois cents commis de Bou- 
lotte, qui, pensant qu'il éluil de leur honneur de 
inger la pelilo piqûre que j'avais faite à l'amonr- 
■opre du ministre de la guerre, au lieu de se récu- 
r, comme la délicatesse le demandait, se soient 
vés pour m'excommunieretme faire rayer desJaco- 
ns. Quoique cet arrêté ait été rapporté dans la séance, 
»rès une oraison de Robespierre, qui a duré une 
îure et demie, il est impossible que la Société, mémo 
l'ouverture de la séance, m'eût rayé, poui' avoir pi'O- 
ssé, dans le Vieux Cordelier, le même corps île doc- 



UX^ ŒUVRES DB CAMILLE DESMOULINS. 

trine qn'etle a applaudi tant de fois dans mes 
tions de Brabant^ et ponr lequel elle m^avait 
procureur général de la Lanterne, quatre an 
que ma charge fût passée au Père Duchesne. 
que ce qu'on appelle aujourd'hui, dans mes : 
du modéraniisme^ est mon yieux système à'uk 
Toit que tout mon tort est d'être resté à ma 
du 12 juillet 4789, et de n'avoir pas grandi d'u 
non plus qu'Adam; tout mon tort est d'avoir c 
les vieilles erreurs de la France tibre^ de la L 
des Bévoluiions de Brabant, de la Tribune des P 
et de ne pouvoir renoncer aux charmes de mi 
blique de Cocagne. 

Je suis obligé de renvoyer à un autre jour 
de mon Credo politique, ne voulant plus souffr 
vende encore vingt sous un de mes numéros, 
il est arrivé de mon cinquième, ce qui a doi 
aux calomnies. Vous savez bien, citoyen E 
que, loin de vendre mon journal à la Républ 
ne le vends pas môme à mon libraire, de pei 
ne dise que je suis un marchand de patriot: 
que je ne dois pas faire sonner si haut mes é 
volutionnaires, puisque c'est mon commerce, 
votre tour, citoyen Desenne, je vous prie de 
la popularité de l'auteur. Oui, c'est vous qui 
perdu. Le prix exorbitant du numéro V e: 
qu'aucun sans-culotte n'a pu le lire; et Héb< 
sur moi un triomphe complet. Encore si la So^ 




Écqai «es 4 




2 fon«. 3 r^"« *• 
,200.000 eiemîikjm^ 

S. Miracle! çntit 'i.irt^rïui'i m ^— ' In-- 
! ! • Je l'ai 'i?jâ II ws: ',-;-. *-TT^i fiio.- oi &- 
■niers numêrwv ti y: '.■* :.ri. iiT,'Uin ou* ' wv 
e sanà-calotl* J^*mt! q»^ T'.^ «.■«* ^ a »'ii*^ 

angile. ei t«i 1« V«»«T.-t-wiB «^ jsl- 
nne Iroop-e «ar^ ei îtry^w jiwf-ii.tT. :• 

adallère. il ^rnTU iî:r .r --t: * ■« Hj.o . -^i,,. 
i (le voos 'lai ^-t ?.i:^;'r:_-: .i. _^> ,, •■■■^ ,.-. 
re. f (j'ian-i P-rr • -'.-■. •- ■ :■ v,, • 
ootin, il orl^LLi : /"'--^ .- ■-■.. •-• 
en lui 'Jiî'iLl : '.S- .;.;. .'•;;:■ .,,,■- 
rkiiio .^..r.i fr,;:- . 
Irljcrl i-vk :-.■■-.. ■ : . ; ; ■ 



^8 ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS. 

crier : La trésorerie nationale ne peut acheter 
cher de tels numéros! Poursuis, Hébert. Ledii 
sans-culolle que tu cites a dit : « Il y aura plas 
« joie dans le ciel pour un Père Duchesne qui 
« converlit, que pour quatre-vingt-dix-neuf Vi( 
« Cordeliers qui n'ont pas besoin de pénitence. 
Mais tu devrais te souvenir d'avoir lu dans le mi 
livre : « Tu ne diras point à ton frère : Raca; c\ 
« à-dire viédase. Tu ne mentiras point. » Or, 
ment as-tu pu dire à nos frères les sans-culottes, 
parlant de mon numéro V : « Voyez le bout de rorcll 
«. aristocratique. Camille me reproche d'avoir été 
« PAUVRE frater, qui faisait des saignées à 42soi|( 
« Vous voyez comme il méprise la sans-culolterie. i 
Cela est très-adroit de ta part, Père Duchesne, piMiJ 
faire crier toile sur le Vieux Cordelicr. Mais où est 
probité et ta bonne foi? Et comment peux-tu Iromi 
ainsi les sans-culottes? Je ne t'ai point dit que tuél 
un PAUVKE frater, mais un respectable ffaler, ce 
emporte l'idée toute contraire de celle que lu 
prêtes. Qui ne voit que, loin de mépriser ta vériu 
sans-cuîotleric d'alors, comparée à la fortune 
sente, c'est comme si je t'avais dit : « Alors tu él 
« estimable; alors tu étais respectable. » Avoue, 
Duchesne, que si Danton ne s'était pas opposé hier i 
décret contre la calomnie, tu serais ici bien pris 
le fait. Mais je me réjouis que l'heureuse divei 
sur les crimes du gouvernement anglais ait termli 
tous nos combats; c'est un des plus grands servka 
qu'aura rendus à la patrie celui qui a ouvert cette 
discussion, à laquelle je compte payer aussi moneoi« 
tingent. En attendant, je n'ai pu me défendre de partf 
ici ton coup de Jarnac. 



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i ta Df TO« y» or. 0;»fr*«. o> v «■ "^ 



250 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

en évidence; si tu ne fais aucune attention 
qui t^environnent, je te refuse le nom de sage. 
vertueuse de Caton répugnait à cette maxime 
en poussant le jansénisme du républicain pli 
que les temps ne le permettaient, ne contribua- 
peu à accélérer le renversement de la liberté; < 
lorsqu'en réprimant les exactions des cheval 
tourna les espérances de leur cupidité du c 
César. Mais Caton avait la manie d'agir pli 
stoïcien dans la république de Platon, qu'en si 

le détacha de son maître. L*ainitié pouvait senle rémai 
l'amitié. On Ta vu aux premiers mots du numéro VI. Qui i 
à ce moment, le danger du grand artiste ?... Et cependan 
cieux numéro VU regarde au visage et décrit ceux que 
n*osait plus regarder en face, les redoutables membres di 
de sûreté générale... Une certaine comparaison d'Octave 
toine semble une allusion cruelle à Robespierre et à Dai 
libraire de Desmoulins, Desenne, recula d'épouvante, qui 
en épreuves ces lignes terribles : Suite du Credo politique. 
mort, déclara qu'il hasarderait d'imprimer tout ce qui éta 
bertiste, mais que tout passage contre Robespierre dev 
rattre. L'ardent et fougueux écrivain, arrêté dans son élai 
battit, disputa. Les épreuves allaient et venaient; on les 
passage, les amis en parlaient tout bas. Les ennemis en sv 
ils quelques passages, c'est probable. Du reste le bruit 
L'effet du factum eût été terrible. C'était à Robespierre l 
devait attendre le coup... De hasarder la parole contre De 
il n'y avait pas à y songer. Un dieu qui discute est perdu 
pierre, d'ailleurs, n'avait qu'une corde sérieuse et frist( 
sans armes contre l'ironie. Ses excursions en ce genre n'é 
heureuses. 11 ne pouvait plaisanter Desmonlins, mais biei 
Nous ne doutons aucunement qu'il n'ait été terrifié, la 
fois que cette idée cruelle lui vint à Pesprif . Cet aimable, 
ce bon camarade qui n'avait pas passé un jour sans trava 



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252 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

« tous les départements, districts et cantons, i 
Cl même dans les vies où villages ^ » Il faut donc ; 
tendre à des partis, ou, pour mieux dire, à des c< 
pérages qui haïront plutôt la fortune que les p 
cipes de ceux qui sont dans la coterie ou le p 
contraire, et qui ne manqueront pas d'appeler ara 
de la liberté et patriotisme l'ambition et les inté 
personnels qui les animent les uns contre les aut 
Mais tous ces partis, tous ces petits cercles, se; 
toujours contenus dans le grand cercle des 1 
citoyens qui ne souffriront jamais le retour d 
tyrannie ; comme c'est dans ce grand rond seul 
je veux entrer; comme je pense, aveo^o^^ ( 
n'y eut jamais de secte, de sociélé, d'egRsPTcle c 
de loge, d'assemblée quelconque, de parti, en un : 
tout composé de gens d'une exacte probité, ou ei 
rement mauvais, je crois qu'il faut user d'indulg* 
pour les ultra comme pour les cilrà, tant qu'il 
dérangent pas les intrà et le grand rond des ami 
lu République une et indivisible. Robespierre 
/ dans un fort bon discours sur les principes du j 
V vcrnement révolulionnaire : « Si l'on admet que 
patriotes do bonne foi sont tombés dans le mode 
tisme, sans le savoir, pourquoi n'y aurait-il pas 
patriotes, également de bonne foi, qu'un s( 
ment louable a emporlés quelquefois ultra?» ( 
ainsi que parle la raison; et voilà pourquoi j'ai 
rayé ma plume qui se précipile sur la pente d 
/^ satire. Élranger à tous les partis, je n'en veux se 
'"' aucun, mais seulement la République qu'on ne 
jamais mieux que par des sacriQces d'amour-pro 

1. u In Gallià ractioncs siinf, non solum in on^nibuj civilal 
?.l«inc pagi?, parlibusqu'», scd in vicis, de. » 



in journal sera hcaiicoiip plus mile si, iiuns chaque 
htteo, par exempte, je me borne à traiter en géai- 
I, et uUtractioQ faite des personnes, riudi|ue (jues- 
p, quelque artii'te de mu piutessioii de Toi ft de 
ta testament politique, l'arloDS nujourii'hui du j 
iHTcrneiDeiit anglais, le gnind ordre du jyui'. / 

j L'H VIEUX COIID&LILn '. 

iQu'est-ce que tout ce verbiage? Depuis 178» jusqu'à 
^moment, depuis Mouiiiar jusi|u'ii Brissol, de quoi 
^il éLé question, sinon d'établir en France le» deax 
lisinbres et le gouvernement anf^Iai»* Tout ce que 
jtns avons dit; tout ce que toi, en porliculier. lu as 
^c depuis cinq ans, qu'est-ce ouUc cUo^e que la- 
ijtîque de la consLilutîon de la Grande- Oretii^ne? 
pSn, la journée du 10 noilt a terminé ces dcbutii ot 
(plaidoirie, et la démocratie a été proclamée le 
's^tembrc. Maintenant la dùmocralie en Frnnce, 
ristocratie en AuKletcn'e, lixcnl en Eurojie tous les 
^ards tournes vers la politique. Ce ne sont plus des 
icours, ce sont les faits qui décideront, dcviint le 
ry de l'univers pensant, quelle est la meilleure de 
s deux constitutions. Mainlenani la plus forle, ta 
lie satire à faire du f;ouvernement anglais, c'est le 
nbeur du peuple ; c'est la gloire, c'est la fortune de 
République française. N'iillons pas, ridicules atldè- 
i, au lieu de nous exercer et de nous frotter d'tiuile, 
user les ploies de notre antagoniste. C'est nous- 
£mes qu'il faut guérir, et pour cela il faut connaître 
ismaux; il fautavoii' lecouiagcde les diie, Sai.s-lu 



254 ŒUVRES BK CAMILLE DESSCOULINS. 

que tout ce préambule de ton ninnéro YII, a 

conlocutions, ces précautions oratoires^ tout ce 

fort peu jacobin? Â quoi recounait-iHi le Trai i 

blicain, je te prie, le yéritable cordelier? Cesi 

vertueuse indignation contre les traîtres et les co^ 

c'^esl à Tâpreté de sa censure. Ce qui caraciér 

républicain, ce n'est point le siècle, le gouverne 

dans lequel il vit, c'est la franchise du langage. 

tausier était un républicain dans rOEil-de-l 

Molière, dans le Misanthrope^ a peint en traits i 

mes les caractères du républicain et du royî 

Âlcesle est un jacobin, Pbilinte un feuillant acii 

Ce qui m'indigne, c'est que» dans la Répnbliq 

ne vois presque pas de républicains. Est-ce de 

nom qu'on donne au gouvernement qui en con 

la nature? En ce cas, la Hollande, Venise, sont 

des républiques; l'Angleterre fut aussi une ré| 

que, pendant tout le protectorat de Cromwe 

régissait sa république aussi despotiquemen 

Henri VIII son royaume. Rome fut aussi une ré] 

que sous Auguste, Tibère et Claude, qui l'appel 

dans leur consulat, comme Cicéron dans le si 

république romaine. Pourquoi cependant ne se 

vient-on de cet ûge du monde que comme ce 

l'époque de l'exlrérae servitude de l'espèce hum; 

C'est parce que la franchise était bannie de la s 

et du commerce de la vie; c'est parce que, comi 

Tacite, on n'osait parler, on n'osait même ente 

Omisso omni^ non solum loquendt, imo audiendi, 

mercio. 

Qu'est-ce qui dislingue la république* de la m- 

1 . Faire d'Églantine les a à peu près peints de la iorle. 
llque contemporaine a renouvelé ce jugement. 




rlé d'écrire eil U fiv n*t»* .' — -«• o-v r- 

avec soi anmB imri'Mt-n.'rv in'W •• -uu w 
I? Dire qoe «rt^ \::*t^ *-»" t<:i.;---- -.i^ . - 
iliquc, cela *sl it": K'.;-.!- .rw - vi 'j.>si 
beaulé perji jrr*.:; :•■: >r w «i-.'.*i i.^.ai tdr 
On a lort oa oa a r*i^j« : vi *■«. ;i,^k «•r-ar-v^ 
le, en an mfri. <« '/« »^ ."»« )ae *• vt • ^ 
il faul leâ riï'lrv-i^r, *- ;-,'V ■-,. i - • u^--^ 
gu'uii j'xirti^l \',i' :'- ît.i -' 11.. ■- '»-, 



ii( D[ii 



- M-K, . 



256 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

de république sans la liberté de parler et d'éci 
u Dès que les décemvirs, dit-il, dans les lois qi 
avaient apportées de la Grèce, en eurent glissé 
contre la calomnie et les auteurs, leur projet d'an( 
tir la liberté et de se perpétuer dans le décemviral 
à découvert. » [Car jamais les tyrans n'ont man 
de juger pour faire périr, sous le prétexte de cali 
nies, quiconque leur déplaisait >.] De même, le j 
qu'Octave, quatre cents ans après, fit revivre celte 
des décemvirs contre les écrits et les paroles, etei 
un article additionnel à la loi Julia sur les crimei 
lèse-majesté, on put dire que la liberté romaine r 
dit le dernier soupir. En un mot, l'âme des répi 
ques, leur pouls, leur respiration, si Ton peut pa: 
ainsi, le souffle auquel on reconnaît que la liberté 
encore, c'est la franchise du discours. Vois, à Roi 
quelle écluse d'invectives Cicéron lâche pour no 
dans leur infamie Verres, Catilina, Clodius, Pisoi 
Antoine ! Quelle cataracte d'injures tombe surces i 
lérats du haut de la tribune? 

Aujourd'hui, en Angleterre môme, où la liberté 
décrépite, et gisant in extremis^ dans son agonie, 
lorsqu'il ne lui reste plus qu'un souffle, vois cou 
elle s'exprime sur la guerre, et sur les ministres 
sur la nation française ! 

[Mieux vaudrait qu'on se trompât, comme le i 
Duchesne dans ses dénonciations qu'il fait à tort i 
travers , mais avec cette énergie qui caractérise 
âmes républicaines, que de voir cette terreur 
glace et enchaîne les écrits et la pensée. Morat s' 
primait ainsi : « Un républicain, Bourdon de TOi 

1 . Nous avons mis entre crochets les passages sapprimés 
Desenne dans Védilion originale, passages rétablis pour lapren 
fois, en 1834, par M. Malton, possesseur du manuscrit. 




d«U 11 S^'S^K. — C*» Iv* •M-l tii. fc ^w< 



258 . ŒUVRES BS CAJiILLE DESMOULINS. 

présence de la guillotine. Il serait à souhaiter q 
minisires eussent cette crainte salutaire, ils n 
tromperaient pas si grossièrement. 

« On nous dit que les troupes française 
sans habits, et ce sont le^ mieux habillées d( 
rope. 

« On nous dit que le manque de numéraire 
chera nos ennemis de soutenir la guerre, et o 
hasarder qu'il y a en France plus d'or, d'argen 
billon, provenant des sacristies et de l'emprunt 
que dans toutes les contrées de l'Europe ens 

« A l'égard des assignats, ils ont gagné, dep 
mois, plus de 70 pour cent, et gagneront sans 
encore plus dans six autres mois. 

< On nous disait que les troupes françaises m 
raient tenir devant les troupes autrichiennes, 
siennes et anglaises, les mieux disciplinées d< 
rope; le contraire est assez prouvé par un grani 
bre de combats. Des généraux autrichiens ont 
que les Français par leur discipline et leur bra 
au milieu du carnage, étaient devenus la terre 
alliés. 

« Enfin, on nous disait que les Français de 
manquer de blé. C'était déjà une idée bien h< 
que celle de vingt-cinq millions d'hommes, è 
presque universalité ne nous avait jamais of 
éprouvant les horreurs de la famine, parce 
forme de leur gouvernement déplaisait à qu 
despotes. Mais ce plan infernal n'a servi qu'à pr 
chez ce peuple un enthousiasme qui a surpass 
ce qu'on rapporte des anciennes républiques.» 

Slanhope justifie ensuite le peuple français 
proche d'athéisme. Il dislingue sa constilutic 
excès inséparables d'une révolution : il ajoute 



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1^ *fcS '■Jl,11. r.T. 



^60 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

traction du gouvernement d'Angleterre, apri 
longue délibération, leur jury vient de pronoi 
y a quinze jours, que Bennet n'était point co 
et que les opinions étaient libres. 

Nous nous moquons de la liberté d'écrire d< 
glais; cependant il faut convenir que le parti m 
riel n'y demande point la léte de Sbéridan ou d 
pour avoir parlé des généraux, de Brunswig 
Wurmser, Hoode, Moyra, et même du duc d" 
avec autant d'irrévérence au moins que Philip 
et Bourdon (de l'Oise) ont parlé des généraux î 
et Rossignol. 

Etrange bizarrerie! En Angleterre c'est t( 
qu'il y a d'aristocrates, de gens corrompus, d*esc 
d'âmes vénales, c'est Pitt, en un mot, qui dema 
grands cris la continuation de la guerre; et c'es 
ce qu'il y a de patriotes, de républicains et de ri 
tionnaires, qui vote pour la paix, qui n'espère q 
la paix un changement dans leur constitutioi 
France, tout au rebours : ici ce sont les patrie 
les révolutionnaires qui veulent la guerre; et il 
que les modérantins, les feuillants, si l'on en 
Barère, il n'y a que les contre- révolu tionnaires 
amis de Pilt qui osent parler de paix. C'est ains 
les amis de la liberté, dont les intérêts semblent 
tant devoir élre communs, veulent la paix à Lo 
et la guerre à Paris, et que le même homme se t 
patriote en-deçà de la Manche et aristocrate au 
montagnard dans la Convention et ministériel 
le Parlement. Mais, au moins, dans le parlement ( 
gleterre, on n'a jamais fait l'incroyable motion 
celui qui ne se déciderait pas d'abord pour la gn 
par assis et levé, fût réputé suspect pour son op 
dans une question de cetle importance et si déli 



non ne pouTail tittit r«*t»4r BmnnwaRC* ^ 

mtme teni|u de I'btU de KU. 

r H faiii avoDcr aa noias qw la iritaM ér b GiS- 
renlion ne Joait pas <lc l'îavMMdili fafÉaîM ée b 
Iribiine on^aUe, rt qn'il ■> mil |m tir 4r yta 
te aos écliecs. comme >liènéM farie 4e k«n Attriin 
|e NoJrmouUe'ni. de DM k ert w. leTadia. Cmééms 
I0D8 somnies pins toin ewan de crOe I^rSc 4e en* 
Kqne, de celte rideiK nsfsge des iMfsafBei a 4a 
kiœars, qui existe coosre ■mh, il ot vnî, ea im^e- 
Itrre, et qai dc cMTicai yatei asi i(é»-taaM» a 
EâËles sujels de Gearees. ^û « li 
uit une àme répibiîCHae éastl^J. I 
laiu le paysan du Duibr. 4»m «■ ScyAe c 
[ans Uaral ! On IroiTen pwi i 
tsine d'Âlcesie, 

Oaliriii If ■!■■ ^ 

' Que doit cloHMT it *iee asi imft »uf lwmi. 

Hébert dénonce Legeodre, dioî u fmll*'. r^tma»»' u 
mauvais citovea et oo mandaUire iofrvi^: L-s^-uir': 
dénonce Hébert, aui Jacotios. oBn^ «n '^i'^kUM- 
teur à gages; Hébert est teiT3j*r, M ut fc»i! 'j** ré- 
pondre. B Allons, dit Monioro ')oi Tient an ^K'i«r* 4* 
son embarras, embraisez-^itu* loa» deai rt U/m^ 
chez là. n Est-ce là le lao^a^'- d'an K»uuin, '/« oHvi 
de Mascarille dans la roniédi<r : 



J'aime ini._ii 
vers, j'ai [im 
le /"m' Ouc/i-t 



â62 ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS. 

lérise les âmes fortes et d'une trempe répnbl 
que de voir que nous avons retenu celte 
bourgeoise, celte civilité puérile et honnête, oeil 
nagements pusillanimes de la monarchie, ceUai 
conspection, ce visage de caméléon et de Fanl 
bre, ce b....isme, en un mot, pour les plas 
hommes en crédit ou en place, ministres oa 
raux, représentants du peuple ou membres 
des Jacobins, tandis qu'on fond avec une lourde: 
deur sur le patriotisme en défaveur et disgracié. I 
caractère presque général sautait aux yeux, et Rokl 
pierre en fit lui-même l'objet du dernier scrutin é| 
ratoire de la Société : 

... Jusqu'aux moindres fretins, 
Au dire de chacun, étaient de petits saints. 

Mieux vaudrait l'intempérance de la langue de 
démocratie, le pessimisme de ces détracteurs éterfl 
du présent, dont la bile s'épanche sur tout ce qui 
environne, que ce froid poison de la crainte, quil 
la pensée jusqu'au fond de l'âme, et l'emptebe 
jaillir à la tribune ou dans des écrits! Micoi t3 
drait la misanthropie de Timon qui ne trouve rien 
beau à Athènes, que cette terreur génénale et coa 
des montagnes de glace, qui, d'un bout de la Ffi 
'à l'autre, couvrent la mer de l'opinion, et en <^ 
clenl le flux et reflux ! La devise des républiques» 
sont les vents qui soufllent sur les flots de la m 
avec cette légende : ToUunt.sedattollunt. «Ils les s 
ten't, mais ils les élèvent.» Autrement, je ne voisp 
dans la République que le calme plat du despolisi 
et la surface unie des eaux croupissantes d'un mara 
je n'y vois qu'une égalité de peur, le nivellement! 
courages, et les âmes les plus généreuses aussi bas 





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lO lionliour: ■-■- ;'• ■ -■ -'■ '■' 



qu'elle est, persifle les rapports de Pitt, de Gf 
et de Dundas? 

CAMILLE DESMOULINS. 

Si j'osais!... et pourquoi non, si ce sont d 
Comment peux-tu dire que la Convention défei 
rite, quand tout à Theure, par un décret notabl 
sur la motion de Danton, elle vient de perme 
moins de tolérer le mensonge et le calomniât 
liberté de la presse n'est restreinte, par le go 
ment révolutionnaire, qu'au royaliste et à 
crate; elle est entière pour le patriote pronor 
prends que Barôre lui-même est partisan si dé 
la liberté d'écrire, qu'il la veut indéfinie, c 
tionnellement pour tout le monde, révolutic 
ment pour les ciloyens dont on ne peut sus] 
patriotisme et les intentions. Depuis que Bai 
fait cette profession de foi, je m'en veux pn 
la légère égralignure de mon numéro V; cj 
impossible, à mon sens, qu'un homme d'espri 



266 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

ter Pitt que lout le monde jageait mort depuis la prise 
de Toulon; et qu'il devait arriver immanquablement 
qu'à son arrivée à Londres ce beau rapport ferait re- 
monter le ministre aux nues, et lui ouvrirait tontitt 
les bourses des Carthaginois? Que Xavier Audonin et 
quelques patriotes à vue courte aient déclamé aux Ji- 
cobinsle delenda Corthago^ cela était sans conséquence 
et pouvait passer pour Teffet de Findignation du pa- 
triotisme dans ses foyers, tel fiert qui ne tùe pas; mais 
qu'à la tribune de la Convention, un membre di 
Comité de salut public ait dit qu'il fallait aller détruire 
le gouvernement anglais et raser Carthage; qu'il ait 
dit publiquement qu'il fallait exterminer le peii|de 
anglais de l'Europe, à moins qu'il ne se démocratisât; 
en vérité, voilà ce qui est inconcevable! Quoi! dans 
le même temps que Shéridan s'écriait dans la cham- 
bre des Communes : « La conduite des Français ma- 
(( nifeste qu'ils n'avaient pas à cœur la guerre avec le 
« peuple anglais; ils ont détruit le parti de Brissot 
(( qui avait voulu celte guerre : je pense qu'ils scraicnl 
(^ disposés à conclure avec nous la paix dans des Icr- 
« mes honorables et avantageux à la République. 
« J'appuie mon raisonnement sur la foi des décrets 
<( de la Convention, qui déclarent que la République 
c a renoncé à la pensée de répandre ses districts au 
(t dehors, et que son seul but est d'établir un gonver- 
« ncment intérieur, tel qu'il a été adopté parle pcu- 
« pic français. » Quoil c'est dans le môme temps que 
Slanhope s'écriait dans la chambre haute : « Nulle 
« puissance n'a le droit de s'ingérer dans le gouver- 
« ncment intérieur d'un État indépendant d'elle; te 
« peuple français a proclamé ce principe, d'après le 
« vieu de sa constitution, art. M8 et 119, et ne veut 
« point s'ingérer dans le gouvernement de notre nu- 




« nos ^l**^*av ' j'ii.iiiB i >it }Ur'i< « 



% 



268 ŒUVRES DB CABIILLE DESMOULINS. 

hors d'état de remédier aux maux de la patrie. Ai 
trouve-t-on que je jette au son, sans pitié, ces 
grandes pages de mes causticités. La satire est 
mement piquante, elle me vengerait, elle ferait 
tout Paris chez Desenne, moins encore par la 
des choses, que parla témérité de les dire; car 
vrage qui expose son auteur a toujours bien pli 
vogue. Mais, en méditant sur la naissance, les pj 
et la chute de la République, je me suis con^ 
que les animosilés, l'amour-propre et Tintempéi 
de langue, leur avaient plus nui que le mulet cl 
d'or de Philippe. Cicéron blâme Galon d'écoaterj 
vertu intempestive qui nuit, dit-il, à la liberté, et 
même lui nuit cent fois davantage, en écoutant 
son amour-propre, et en publiant la seconde Phfl 
pique qui rend M. Antoine irréconciliable. Cil 
oublie ce qu'il avait dit lui-même, qu'il y a des 
quins, tels que Sylla, dont un patriote doit taire- 
mal, et respecter jusqu'à la mémoire, après leurBM 
de peur que si on venait à casser leurs actes, l'Étali 
soit bouleversé. Le républicain qui ne sait passade 
fier sa vanité, ses ressentiments et même la vérité I 
l'amour du bien public, est aussi coupable que ceW 
qui ne sait pas lui faire le sacrifice de son intérêt pe^ 
sonnel. L'avarice n'a point fait plus de mal à la patril 
que d'autres passions dont le nom est moins odictt 
par exemple, la jalousie du pouvoir et la rivaHIk 
l'amour de la popularité et des applaudissements, U 
patriote incorruptible est celui qui ne considère. (p* 
le bien de la patrie, et dont l'oreille est aussi fernrf* 
et inaccessible aux applaudissements des tribunes ot 
aux éloges de ses souscripteurs, que ses moyens te 
sont aux guinées de Pitt. 




270 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

ces grands tapageurs des sociétés populaires, 
comme ceux que je viens de nommer, n'ont à ht 
che que le mot de guillotine, qui t'appellent dm 
jour à leur aide, font de toi un instrument de IB 
passions, et pour venger leur amour-propre dekf 
légère piqûre, crient sans cesse que le peuple soilj 
bout : de même que les dominicains, quand ils i 
brûler en Espagne un malheureux hérétique, ne« 
quent jamais-de chanter VExsurgat Deus, que Dici 
Père soit debout. Prends-y garde, et tu verras quel 
ces tartuffes de patriotisme, tous ces pharisiens, I 
\es crucifuges, tous ces gens, qui disent : «Un 
que nous de purs, » nous ne resterions pas vingt n 
tagnards à la Convention, si on les passait de m 
en revue, et qu'on les épurât, non pas dans le cJ 
mais dans mon journal véridique; parmi ces répa 
cains si fervents, il ne s'en trouverait pas un seul 
ne fût un novice du 10 août; pas un qui n'eût été 
guère, ou brissotin, ou feuillantin, ou même unrc 
liste mieux prononcé, » 

Mais conviens que tu n'oserais citer un seul de 
exemples : crois-moi, conserve en main ta répatai 
de franchise; avoue que tu n'as pas assez de coun 
ou plutôt ce ne serait point avouer ta poltronne 
Le courage n'est point la démence, et il y aurait d 
démence à ne point suivre le conseil de PoUion : « 
n'écris point contre qui peut proscrire. » Ce se 
avouer que nous ne sommes pas républicains, et il 
peux te résoudre à faire cet aveu. 
f Comment se faire illusion à ce point! Pour moi 
ne conçois pas comment on peut reconnaître une 
publique là où la liberté de la presse n'existe poi 
Sais-tu ce que c'est qu'un peuple républicain, un p 
t / pie démocrate? Je n'en connais qu'un parmi les; 



372 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

voyécs au concours. Notez que ces comédies èUÈ 
si caustiques contre les ultra-révolutionnaires 
tenants de la tribune de ce temps-là, qu'il en est! 
jouée sous Tarchonte Strétocles, quatre cent 
ans avant J.-C., que si on traduisait aujoi 
Leque, Hébert soutiendrait aux cordeliersquela 
ne peut être que d'hier, de Tinvention de 
d'Églantine, contre lui et Ronsin, et que c'est le 
ducteur qui est la cause de la disette des sal 
ces^- et il jurerait de le poursuivre jusqu'à la 
tine. Les Athéniens étaient plus indulgents et 
moins chansonniers que les Français : loin d'ei 
à Sainte-Pélagie, encore moins à la place de la 
lution, l'auteur qui, d'un bout de la pièce à Y\ 
décochait les traits les plus sanglants contre Përid 
Cléon, Lamor..., Alcibiade, contre les comités et fl 
sidents des sections, et contre les sections en mia 
les sans-culottes applaudissaient à tout rompre, el 
n'y avait personne de mort que ceux des spectalei 
qui crevaient à force de rire d'eux-mêmes. 

Qu'on ne dise pas que celte liberté de la presse 
du théâtre coûta la vie à un grand homme» et ^ 
Socrate but la ciguë. Il n'y a rien de commua ea 
les Nuées d'Aristophane et la mort de Socratei ( 
arriva vingt-trois ans après la première reprësen 
lion, et plus de vingt ans après la dernière. I 
poètes et les philosophes étaient depuis longten 
en guerre ; Aristophane mit Socrate sur la sci 
comme Socrate l'avait mis dans ses sermons : le tb 
tre se vengea de l'école. C'est ainsi que Sainl-Joal 

t. À une des séances des Cordeliers, Hébert ne TienMl pu 
dire que Philippsaux, d'Eglanline et moi, nous étions d'inteUIgf 
avec la diiette, et la cause qu'il ne venait point de beomaa ■ 
ché ? {Note de Desmoulins,) 




MtWi ptkmtm fJÊf 

ïr à U ttrtJF* É*x*^ 

îi ta rmr-' «i » » ^ / 






ild. ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS. 

grande renommée des ^ojes d' Athènes ne vient 
de leur liberté de parler et d'écrire, de llndé] 
dance du lycée de la juridiction de police. On lit < 
rhistoire que le démagogue Sophocle ayant vi 
soumettre les jardins ou les écoles de philosopt 
Tinspection du Sénat, les professeurs fennèren 
classe, il n'y eut plus de maîtres ni d'écoliers, c 
Athéniens condamnèrent l'orateur Sophocle à 
amende de 24,000 drachmes, pour sa motion ini 
sidérée. On ignorait dans les écoles jusqu'au non 
1^ police. C'est cette indépendance qui valut à Vé 
d'Athènes sa supériorité sur celle de Rhodes,de H 
de Marseille, de Pergame et d'Alexandrie. temp 
la démocratie ! ô mœurs républicaines! où ôtes-V( 
Toi-même, aujourd'hui que tu as pourtant V\ 
neur d'être représentant du peuple, et un peu 
qu'un honorable membre du parlement d'Ai 
terre ; encore qu'il soit évident que jamais ni to 
personne, n'eût accepté les fonctions de député, 
charge d'être infaillible et de ne jamais te troi 
dans tes opinions, t'est-il permis de te Irom 
même dans une seule expression; et si un mot \ 
à t'échapper pour un autre, le mot de clémence ] 
celui de justice, quoiqu'au fond tu n'aies Aem\ 
autre chose que Saint-Just, justice pour les patr 
détenus, que la Convention vient de décréter 
voilà-t-il pas qu'aussitôt d'un coup de baguette Hé 
transforme ce mot de clémence en l'ôrinamme d 
nouvelle faction, plus puissante, plus dangerens 
dont tu es le porte-étendard ! 

Et comment oscrais-lu écrire et être auteur, qi 
la pJupart n'osent être lecteurs ; que les trois qi 
de les abonnés, à la nouvelle fausse que lu étais 
des Jacobins, et au moindre bruit, courent, coï 



r" 



XB mux coitMttm. 



fttet^penltt»,che);lK'Sfnni'fffacerlMir»BOllUi, 

d'être itaspecU iTai-oir lu. 

nl'hni que la es memhrp ilc 1» Convmliuo 

t, sois fie hnnne fo) : osernis-lu oposlriipher 

bni lel adjoint iln ministre iJfr la j^aerru, le 

irsonaage Vîdccbi, par fxero|)lc aasa'i coani~ 

nt ([OC tu faisais, il y a ijuiilr- anji. NpckiTe! 

Iir.-ibi>au, Ici Lnioctli et Ijifiiyeilc, quiiud tu 

ip iiimpie ciloven! 

encore que, suivant le conseil d? Pollioa, ta 

pO'iol eonlrc rjui pt*nt proscrire; miiis ose- 
eateincnt parler d» quiconf{nc etl i?n crédit 
leiiers ! et, ponr n'en prendre (ju'nn pxrmple, 
a dire que ce Momoro, (|ui se ilonnc pour un 
lans lâche, et avant U- d^lujîp, ce hardi présl- 

parlout où il occii[>a le Cautcui!, an c)uh et û 
1, jette d'une main i^m/irairo un voiîesur le* 
: l'homme, et met les citoyens debout poBf 
terre ta Convention et la R^publi(|nff; comme " 
aôme Momoro, le Hhraire, en 1789, à (|rii In 
isé pour ta Fntice libre, rotiinla l.int qu'il put 
ri de cet écrit (ju'il avait sans donic comnin - 
1 police, nyant bien prrvu la prodigieuse in- 
u'il allait avoir; comme quoi Momoro, qui 

Premier Imprimeur de la Liberté, s'ohslinait 
prisonnier dons sa houliinte, comme suspect, 
révolutionnaire donlTimpression lîlailaclie- 
î mois d'aoïll; comme quoi, la Bastille prise, 
refusait oniiore de le publier; comme quoi le 
, à onz'j heures du soir, lu fus oliliaé de faire 

A la porle de ce grand palriole et do le 
de la lanterne le lendemain, s'il ne le ren- 
lUvrage que la police avait consigné chez lui; 
Lioi Momoro brava la gronde dénonciation, à 



276 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Touveriure des districts et des sociétés, et qi 
ravoir ton ouvrage, il te fallut un laissez-passeri 
de Lafayette qui venait d'être nommé comm 
général, et dont cet ordre fut un des premie; 
d'autorité^! Cet enfouisseur d'écrits palrioli 
aujourd'hui un des plus ultra patriotes, etTar 
nos destinées aux Cordeliers, d*où il te fait i 
loi et Dufourny, aux acclamations. 

Encore si la loi était commune et égale p< 
le monde , si la liberté de la presse avait les 
bornes pour tous les citoyens! Toi, quand ti 
qu'Hébert avait reçu 120 mille livres de Bo 
tu as produit ses quittances. Mais à Hébert, n 
lement il est permis de dire que tu es vendu 
à Cobourg ; que tu es d'intelligence avec la di 
que c'est toi qui es la cause qu'il ne vient j 
bœufs de la Vendée: mais, mais il lui estmé 
mis, à lui, à Vincent, à Momoro, de demande 
tement et à la tribune une insurrection, et i 
aux armes contre la Convention. Certes, si 
peauxr Bourdon de l'Oise, ou toi, aviez dema 
insurrection contre Bouchotte ou Vincent, v( 
siez été guillotinés dans les vingt-quatre hei 
est donc ce niveau de la loi qui, dans une répi 
se promène également sur toutes têtes? 

CAMILLE DESMOULINS 

Je conviens que ceux qui crient si haut c 
clémence doivent se trouver fort heureux qi 
celte occasion, la Convention ait usé de cléi 
leur égard. Beaucoup sont morts entre les 1 
et les Champs-Elysées, qui n'avaient pas par 

1 . Nous avons Tail connaître ce démCIé de Camille av 
(lu Traité de l'imprimerie en lôte de la France libre* 




f. « ^ 1« B^ ics^ „._ , , "^ " 



/ 



278 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

sentinelle, la république serait snftisamment j 
contre tous les vices, toutes les friponneries, toi 
intrigues, toutes les ambitions; en nn mot, je 
fort de ton sentiment sur les bienfaits de cette 1 
que j'adopte tous les principes en cette matière, ( 
la suite de ma profession de foi. 

Mais le peuple français en masse n*est pas 
assez grand lecteur de journaux, surtout assez 
et instruit par les écoles primaires qui ne sont 
décrétées qu'en principe, pour discerner juste i 
mier coup d'œil entre Brissot et Robespiern 
suite, je notais si la nature humaine comport 
perfeçilôn que supposerait la liberté indéfinie < 
1er et d'écrire. Je doute qu'en aucun pays, d; 
républiques aussi bien que dans les monarchie 
qui gouvernent aient jamais pu supposer celte 
indéfinie. Aristophane a mis sur la scène CI 
Âlcibiade, mais je soupçonne que c'est dans le 
qu'Alcibiade était dépopularisé et qu il avait 
31 mai contre Cléon, et cela ne prouve pas 
supériorité de la démocratie grecque et la libe 
définie du théâtre d'Athènes, que celle de noir 
trc serait prouvée aujourd'hui par une coméd 
trc les constituants ou contre la municipalité de 
Les Archontes d'Athènes étaient pétris de la 
pâle que nos magistrats et nos administrateurs 
lice, cl n'étaient pas plus d'humeur à souffrir I; 
die d'Aristophane, qu'aujourd'hui celle de Fab 

rvloiilinn T o ]r\\ A^ \ n^^vv^nr»^•%■ne ^h Afl«<\nno é»f\rt 



ift que les corn iiirQtal<>ur8 ont dit gu'Arit- 
ihgncrrc ilu l*i>loponê«4.', joua un priii- 
U8 la Répabliiiui' , {lur si-s coni6di««; 
Pil éuit moins rcgnrdë conim<> un aiitnir propret 
inaiîer la nation «luft comme 1^ ct ^jiscHr du gouvcniB- 
fêîit: (!l le citojeii I>aci«r l'nppelle l'arlillre de ta 

Mais ce braju.iemps Jes-AuWui-K'duni 
^ècrivDillonr Aoliinachiis, aux dépen:« de ifiii Ar(Sl»<u 
urne avait fail rire toul£ la ville i)'A tlii-m-s, profit 
lal de lu peur <)irâ\-Hicat les Irl;Dl<^ IjrBiis d'tm 
msarc si libre el xi taorilaoU!, rùo^Ml enlltt 4 foire 
àHS«r, sous eux, lu loi contre (rs plaisanteries â lii- 
mellG Péricli^s s'6lait constummenl opposa, quoiqw! 
pjrislophane ne \'f,Hl pas l^pargnc lui-iuf^nie. Il purvinl 
lai!me & donner à sa loi un cfTct r^li-oaclif, et noire 
Ueits et goutteux auteur fut tré»-tirur«ux d'en Mre ^ 
lyntle pour une amende. Les IrioniTirg cufisetll pvn^ 
pcrmelln* à r.irifTon. sf>x;i^('?iiairr, Je romjiisn- ijps 
trailës de philosopliie à Tusculum, el comme quel- 
ques sénateurs, amis de la république plulût que 
répnblicnins, et qui n'avaient pas le courage de se 
percer de leur épfe, comme Galon et Drulus, de re- 
greltcrla liberté, de cherclicrdesossemcnls des vieux 
Romains, el de faire graver sur son caciiet un chien 
snr la proue d'un vaisseau, cliercliant son inailre; 
mais encore Antoine nc.put lui pardonner sa fameuse 
Philippique el son numéro II tiu Vieux Cordelier. Tant 
ils étaient rares, même à Rome et à Allirnes, les 
hommes qui, comme l'ériclés, as.saillr iriiijurc.^ au 
sorlirdelaseclion, el reconduit cIjcz lui par un l'rni 
Ducliesne qui ne cessiiit de lui nier ijuc c'r'lail tiii 
viédase, un homme vendu aux Liii;0(lriii'inifiis,s.iicnl 
assez maîtres d'eu\-mrmes el a^m-7. Iiaii-juillcs pour 
dire froidement à ses dùiiic>lii[ues : « l'ieiir/ un 



280 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

flambeau et reconduisez le citoyen jusque chez 
Qua nd la libert é indéfinie d e la presse ne t 
rait pas de bornes presque iqsttrjpwmlahlfisj] 
vanité des gens en place ou en..xrédit»l%^illj 
tique seule commanderait au bon citoyen gu 
n on satisfa ire ses rPsspnHmpnfs, mais sanvftr 
trie, de se limiter à lui-même xette J ib o rt é ë 
et de ne point faire de trop larges piqûresiulla 
propre, ce ballon gonflé de vent, dit.YûUaiw 
sont sorties la plupart des tempêtes qui ont boni 
les empires et changé la formelle^ gôgrêrnci 
Cîcéron, qui reproche à Caton d'avoir fait tant 
à la république par sa probité intempestive, lu 
bien davantage par son éloquence encore 
contre-temps, et par sa divine Philippique. 
par les historiens, que, dans la corruption gi 
et dans le deuil de Rome qui avait perdu, di 
guerres civiles, presque tout ce qui lui étal 
d'hommes vertueux, si Ton eût ménagé Marc Ai 
plutôt altéré de volupté que de puissance, la 
blique pouvait prolonger quelques années soi 
tence et traîner encore bien loin la maladie 
décrépitude. Antoine avait aboli le nom de di 
après la mort de César; il avait fait la paix a 
tyrannicides. Tandis que le lâche Octave, qui 
caché derrière les charrois pendant tout le Ici 
la bataille, vainqueur par le courage sublime 
loinc, insultait lâchement au cadavre de Bru 
s'était percé de son épée, Antoine répandait d 
mes sur le dernier des Romains et le couvi 
son armure : aussi les prisonniers, en aborda 
toine, le saluaient du nom A'imperator^ au liei 
n'avaient que des injures et du mépris pour a 
cl cruel Octave. Mais le vieillard Cicéron avj 



bie, par sa hinagac, ta i 
^U r^publiqnr et iI'bb (roaifnxnm ^kU pr 
n, 6l^t sue si Tiir {^n'.arr ^ so tioci et 
ï^liberU! iliîiBil^ tfécnrf. Ofétvë, (valMt 
rO avait oliéBi Aainor saa» rdeor. et ctoHM 
t boBiiWJi, r\(Tpl« let C»um n nm éiw Te»- 
gaatnc, qa'il *fui sacriM Mal mas fifibfM 
Ilot. |>la(âi qa'â ceiv de b pathe, « rîi itBft 
K^T (kUTf, pour ro|ipOMr i Aaioiar, <s 4r 
isia»i DB booclitr pirv qw r^^^ La f l yli 
Viloqaeate de Qcéraa (ÉRal le ^aal ht W 
ttavcpaii! unamudcac«4MMaéeft,«L 
iwTÎTà. il ronpii k pottL Cctf daë ^m ri^~~7 
|MredeUlangiie4eCk«raa.c4hlAntf* 1 
M ruina les alhlrc* de la r if U K | M artMt / 1 
verta d^Caloo. A lnéntf, mob Tif»i Carfc 2^ 



e IIP suis pas un o;'linn?Le . faioat qo*-, i«itB4 
Il et la liberlé de li j-resse <le\itrBO*-tit ib'Jra,- 
S; funestes à la liberlt-, la rêpubli'jo*-, çtriV* 
i vicfs, est comme nnej*riine ûUe liout ll-jif 
est défendu qne par l'ambilidn tt par 1 Jijir;- 
1 a bientôt corrompu la seiitinelle. 

mon vieux profi-s, je n'ai point rliani;* de 
ies;je pense encore comme j*r l^ritiuditm 
mes premiers numéros. Le ^Taod reniH« 4*: h 

de la presse est dans la IjI^ti^ d*r U jrj-iirfr ; 
rtte lance d'Achille gui i-tj^rii l^f pUif* <\<i>',.': 
•y. La liberlé polili.]Tie n'a i.vij.1 ■1': m':i:l'-',f ir- 
jue la presse. Il \ -^aWi ■\J1-:i-ii-:': » \i-r>u-'..- 
e e.çprce d"arlilk-rie, 'iii-r U:-. iuh'.\.--i- <i': ■] ',!- 
missent la mort auv-i ï-l'.n -l'i-- ':ij<i\ 'i- V:,r,- 
-scii. Il n'en est pa:^ de ujéme 'J.jIji la wi'!:- 
ii.' 



1 



282 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOUl 

de récriture ; il n'y a que rartillerie de 1 
qui renverse loiit ce qui se présente de 
doyez chèrement tous les meilleurs s 
soutenir la mauvaise cause; promettez '. 
fourrure de sénateur à Mounier, à Lali 
donnez huit cents fermes à J. F. Maur 
roi capitaine des gardes; opposez-leur 
écrivain, avec le bon droit, Thomme d 
plus que le plus grand vaurien. On a in 
de brochures contre tous ceux qui la s 
marquis de Favras colportait dans le 
pamphlets royalistes : qu'est-ce que t( 
duit? Au contraire, Marat se vante d'à 
£lier les Parisiens à Versailles, et je en 
une grande part à cette célèbre journée 
sons point de le répéter, à l'honneur di 
ce ne sont point les meilleurs généraux 
leure cause qui triomphe dans les bâtai 
aux ennemis de la liberté et de la patr 
que incontestables que soient ces princ 



\ 



\ 



de parler et d'écrire n'est pas un articl 
ration des Droits plus sacré que les au 
sont subordonnés à la plus impérieus 
des lois, le salut du peuple, La liberté 
venir est aussi un des articles de cette 1 
Droits; dira-l-on que les émigrés ont '. 
et de venir, de sortir de la République 
La Déclaration des Droits dit aussi que to 
naissent et meurent égaux; en conclu 
République ne doit point reconnaître d 
ne les pas traiter de suspects; que lo 
sont égaux devant les comités de sûi 
cela serait absurde. Il le serait égalem 
vernement révolutionnaire n'était pas 




Qndlti-K'"".' ',,.,. t-».«-»^ - ' 

■aWMV»'' '*"'■' ■^'"i, - ■■ ■ ■ 

,u\i. i"'"-" '': • /■.-..■■- ;■•'■ 

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Oise, vri^-i^:!-. :i:, .,,.,■:■ • ■• 



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main, tous ont dit, soit aux Jacobins, soit à 
venlion, la même chose en d'autres termes que 
il y a trois mois, « qu'il s'était élevé des socii 
« pulaires de patriotes crus comme des champ 
« dont le système ultra -révolutionnaire éla 
« propre à faire reculer la révolution. » 

Charmé de voir tant de mes collègues rec( 
dables rencontrer l'idée qui s'était fourrée d 
télé depuis plus d'un an, que si l'espoir de la 
révolution n'était pas une chimère et une m; 
ne serait que par l'exagération que Pitt et C 
pourraient faire ce qu'ils avaient si vainemei 
depuis quatre ans par le modérantisme, à la pi 
levée de boucliers, il y a trois mois. En voyai 
ques-uns de mes collègues, que j'estime le p 
patriotes illustres se remettre en bataille coni 
mée royale du dedans, et aller au-devant de 
conde ligue des ultra, qui venait au sccour 
première ligue des feuillants ou des modérés, 
j'avais toujours été sur le môme plan, et d( 

!>»-. ~^~i:^> •- 1 *< jt -î 1 11 



ils vieu patriotes. %••• In r 

pe pas M BMMafMrf. f>i •• Ne c 
^1[e» do f*in Ùmd^m. L't 

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«a tîMiiliii II miKtm^pÊmtm \ 
rtti M prinriflr Unt émlmÊtméBJÊmmâ 

ert, e1 n'atail l«fyi»» <^v -V- (tjr tjw» rïruiwrï 
ns insensées, tu i* ri-impnmttfT l» f««iik» n 
')uchttne, pour t«rra;&MT 1^ parii 4t ) vj^tinMuui 
mer le peuple à i<>as r^ct jii_ â«» k* w» 
mes, faisaient «les »'jeni ^jV *%>: r-rj-ttJWfc. 
mirant le délire de c*^ f*iiili*s- *« r>^*r'.iad '^ 
rs aux Anglais : t Seriez-i'Xii auubV^iiiii ^ 
e celte liberlé des Fraudai* ; iifcïTvx-^vw «ac 

altérée de saa£. dont If erém^-yrfiiti: HfiMf.. 
ro et leors pareils, o«rn! -i^rnuaiTr ij v l* Vmiv> 
struise, comme celai du M-:i: ;[.*- >r> 'x«*iiif-L j 
is millions de citoj-û^. *! ;.—';■. 'i-ji ■>--f'' -.i; 
ns, à la commune, i-.i ',: .- -■■ " ', -* i- 

les pri-lres e^paiTiolr ^ X .:. -i;,-:.^ //.(!•-,/. 



886 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 



SUITE DE MON CREDO POLITIQUE. 

-^ Je crois que la liberté c'est la justice, et qtfi 
yeux les fautes sont personnelles. Je crois qiCi 
poursuit point sur le fils innocent le crime du 
qu'elle ne demande point, comme le procureur i 
commune, le Père Duchesne, dans un certain m 
qu'on égorge les enfants de Capet; car si la poW 
a pu commander quelquefois aux tyrans d'égorgcrj 
qu'au dernier rejeton de la race d'un autre despol 
crois que la politique des peuples libres, des 
souverains, c'est l'équité ; et, en supposant que 
idée, vraie en général, soit fausse en certains caS|^ 
puisse recevoir des exceptions, du moins on éli 
vouera que, quand la raison d'État commande 
sortes de meurtres, c'est secrètement qu'elle en 
donné Tordre, et jamais Néron n'a bravé la pndei 
jusqu'à faire colporter et crier dans les rues l'arr 
de mort de Britannicus et un décret d'empoisoiil 
ment. Quoi ! c'est un crime d'avilir les pouvoirs coi 
stitués d'une nation et ce n'en serait pas un d'airil 
ainsi la nation elle-même, de diffamer le peuple frai 
cais en lui faisant mettre ainsi la main dans le sai 
innocent à la face de l'univers. 

Je crois que la liberté, c'est l'humanité : ainsi, , 
crois que la liberté n'interdit point aux époux, ai 
mères, aux enfants des détenus ou suspects de to 
leurs pères ou leui-s maris, ou leurs fils en prison;. 
crois que la liberté ne condamne point la mère i 
Barnavc à frapper en vain pendant huit jours à: 
porte de la Conciergerie pour parler à son fils, ' 
lorsque cette femme malheureuse a fait cent lieu( 



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mon l^,-^-^. li 1-^., ^ ^ „-^ 
n loi iloBb^ j.-.4:f ; L 

'JM j-; .'.-,■_.. ;, :, ,, , _' •-"' 



388 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

I Je crois que la liberlé est magnanime; elle n 
point au coupable condamné jusqa*aux pieds 
chafaud et après l'exécution, car la mort é 
crime; car Marat, que les patriotes ont prispc 
modèle et regardé comme la ligne de modérai 
tre eux et les exagérés, Marat, qui avait tant p< 
Necker, s'abstint de parler de lui du moment 
fut plus en place et dangereux, et il disait : « 
est mort, laissons en paix sa cendre. » Ce i 
peuples sauvages, les anlropophages et les car 
qui dansent autour du bûcher. Tibère et Ch) 
allaient bien voir le corps d'un ennemi moi 
au moins ils ne faisaient pas trophée de son c 
ils ne faisaient point le lendemain ces plais 
dégoûtantes d'un magistrat du peuple, d1 
Enfin fai vu le rasoir national séparer la tête 
de Custines de son dos rond. 

Je ne crois pas plus qu'un autre au républii 
et à la fidélité de Custines; mais, je l'avoue, 
arrivé de douter si l'acharnement extraordii 
presque féroce avec lequel certaines personr 
poursuivi n'était pas commandé par Pitt, et n 
pas, non de ce que Custines avait trahi, i 
ce qu'il n'avait pas assez trahi; de ce que i 
de Mayence avait coûté 32 mille hommes • 
de Valenciennes 25 mille aux ennemis; en soi 
eût suffi de sept à huit trahisons pareilles poi 
velir dans leurs tranchées les armées combin 
despotes. Qu'on relise la suite des numéros d 
et on se convaincra qu'il n'a pas tenu à lui d€ 
ner une nation, aujourd'hui le peuple frança 
temps où sa populace, ses aïeux, déterraient i 
Eustache le cadavre de Concini, pour s'en c 
les lambeaux, les faire rôlir et les manger; il 



charpe d'Anaxagoras, fermait les maisons c 
bauche en même temps que celles de la relig 
par un esprit de philosophie qui, comme Pli 
1ère également le prédicateur et la courtise 
mystères d'Eleusis et ceux de la bonne dé 
regarde également en pitié Madeleine dans 
états à sa croisée ou dans le confessionnal; n 
multiplier les ennemis de la Révolution, pou 
la boue de Paris et soulever contre la Réput 
\ libertins et les dévots. 

C'est ainsi qu'une fausse politique ôtait à 1 
/gouvernement deux de ses plus grands rcs 
' ^ religion et le relâchement des mœurs. 

Le levier du législateur est la religion. Voj 
meh^e^T*(ïonnance de Crom\\ell sur le dii 
trois sermons ce jour-là, le premier avant le 
soleil, pour les domestiques. 3Iarchôs, cabar 
démies de jeux fermés. Ce jour-là, quiconqui 
menait pendant le service divin jeté en p 

pnnHîimnp n rnmon/lp n<^fpn*;p <1p vnvnnrpr of 



LB VIEUX CORDELIER 291 

litienx est de la suivre et de se mettre dans le 

it philosophique au contraire a-l-il le dessus? 
16. seul _inobile des acUons jnnnaines dans 
systèmes, tourne-til toutes ses spérulations 
de ce monde plutôt que vers le sein d'Ahra- 
n un mol, la génération se corrompt-elle? 
politique, dont le seul l)ul<'st de/iouverner, ne 
pas de prendre le vent, de se faire moliniste, 
inerenoore des rames eq des voiles àTopinion. 
ainsi que Mazarin et Charles II, voyant les / 
ides et la réforme aux cheveux plats passer de i 
ichèrent encore plus celle hriihî dt; la jnorah', ' 
renl du relfichement des nniMirs hî ménicî ré- 
le Cromwj'Il de la reli^non, pour la tranquil- 
eur tyrannie. 

is aussi que Pitt dut avoir au moins une aussi 
oie, et s'en donner des /files autant que le père 
M\ II' joiM" qu'il ;i|»|iril que. ((Hiiiik' (h's crifurils 

ii.ir Irir»' qui |i;ilh'lll je |M\«'', nll floUS l.ii.sail 
• la NrllLIiMIirc lli ! iolialr idllIlC iJt'S iiiufaillc- 
'ItM' raii<'';illlis^('ni('lil de la sille «le l.>()M. 
Irail'-:»*! (<'l rl.iil Tr'-'iirciiiciil dr.s inrilh'Urs 
;, qu'au >ii.i<'l <ii' cri nidic ilc raser LnoU, 
jui allail conililcr de jnic r.\n,i.'l«'h'rrr ri aussi 
lu couiincri'c (je l''iaii((' «luc la prise de Tou- 



« luuiiiiuiib suiii irup leiiits; 11 laui ues muvt 

« rapides à rimpatience républicaine. A la p 
« marteau qui démolit pierre à pierre, ne pou 
f( pas employer la poudre pour faire sauter 
« en masse. » Est-ce le bon père Gérard qi 
ainsi, et quelle est cette impatience de Lod 
d'Amsterdam, de voir détruire par nos mai 
ville rivale, la plus commerçante, la plus anci 
V aïeule de nos cités? Que d'efforts faisaient 1 
grands ministres des Grecs pour approcher le 
de Tétat florissant de Lyon aujourd'hui : « Le 
« gers, dit la loi de Solon, qui viendront se 
« Athènes avec toute leur famille pour y éla 
« métier ou une fabrique, seront dès cet instan 
(( à la dignité de citoyens. » C'était pour at 
multitude dans un endroit et y faire naître 1 
merce que les Grecs instituaient des courses < 
vaux et de chars, proposaient des couronn 
athlètes, aux musiciens, aux poètes,* aux pi 
aux acteurs et môme aux prétresses de Venu 



LK VÎKnx CORnBI.IKR. Ml 

I soltiuu, comme Sylla, FloriMiM, M Ortir». 
e Cl Crémont>, mais i)s m* Ws ni<«aicnt pm; s'il 
ÎTc tic rèilDire ['Proust- l'I Niirsir i-n cmilrr», 
as lu ru|)i(]it^ des flammes triait ii leur coU-rc 
; d'uoR si longue durée que celle de Collol 
LjoD. Quand oa lit \e rapt>orl dt) Rar^tv xur 
t de discret et l'cuiliousiasmc dont lu heaut^dr 
nureavail saisi [r rapporteur du ComilAdu salut 
on croit enlemire N. si5crier. dan* Voltaire : 

Bâtir est beau, niai» Hiiiniirc est sublime I 

encore sur la motion de Kar^ri? que la Oon- 
A rendu contre elie-mi'mo ce décret, le plu» 
rable Qu'aucun sénat ait jamais rpndu,re d^- 
JBient suicide, iiiii permi^t qu'un de »es mem- 
esli de la condancB de 30,0(10 citoyens ilnul il 
leur, el qu'il repréHente dans l'Assemliiée du- 
soit conduit en prison sans avoir été oat^ndB, 
mple oriJrc de ji'ttx cnniilés, et d'apri-s relie 
ison qu'on n'avait point entendu les Brisso- 
vain Danton a lait sentir la dilTérence ; qu'il 
l alors d'une couspiraliou manifeste, et dont 
hui on trouve même l'aveu dans les discours 
( partis, à la rentrée du parlement d'Angle- 
u'il y avait six mois que la Convention fin- 
es accusés tous les Jours, et sur le fond même 
estion; que nous étions tous témoins de leur 
ime; qu'en matière de conspiration, c'i'tlait 
tssiléde s'assurer ii l'inslantde la pei'sonnc îles 
(leurs; mais que, sur une accusation de faux 
et de vénalilé, il n'était pas liesoiii de fouler 
s les prini'ipesel qu'il n'y a\ ail aucun incoiivé- 
;nteudi'e(l"I':;:t;itiliiic; qui' h's l[ri>soliri><'ii\- 
dans leur plus ^i^^■lll;u■(■vs,^Ml(■■tin■,av;Lil■nl 



'29^ tEUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

respecté dans Marat le caractère de représentant da i 
peuple, et Tavaient laissé parler deux heures et tant 
qu'il avait voulu avant de l'envoyer à TAbbaye. Aa 
milieu de ces raisons décisives, Danton a été hué par 
ses collègues. Danton prétend qu'il élait sur un mau- 
vais terrain. Il n'en est pas moins évident que ce dé- 
cret est du plus dangereux exemple ; lui seul, il rédui- 
rait bientôt l'Assemblée nationale à la conditioo 
servile d'un parlement dont on embastillait les mem- 
bres qui refusaient d'enregistrer les projets de lois, si 
les membres des comités étaient ambitieux et man- 
quaient de républicanisme. 

Déjà le Comité nomme à toutes les places et jus- 
qu'aux comités de la Convention, jusqu'aux com- 
missaires qu'il envoie dans les départements et aux . 
armées. Il a dans ses mains un des plus grands res- 
sorts de la politique, l'espérance^ par laquelle le gou- 
vernement attire à lui toutes les ambitions, tons les 
intérêts. Que lui manque-t-il pour maîtriser ou plutôt 
pour anéantir la Convention et exercer la plénitude 
du décemvirat, si ceux des députés qu'il ne peut atti- 
rer dans son antichambre en faisant luire à leurs 
yeux le panache tricolore, récompense de leurs sou- 
plesses et de leurs adulations, il peut les contenir par 
la crainte de les envoyer au Luxembourg, dans le cas 
où ils viendraient à déplaire? Y a-t-il Leaucoap de 
députés, y a-t-il beaucoup d'hommes tout à faitinacceir | 
sibles à respérance et à lacrainle? Dans la république 
même, l'histoire ne compte pas un Caton surplus 
d'un million d hommes. Pour que la liberté pùl se 
maintenir à côté d'un ppuvoir si exorbitant, il fau- 
drait {[MO. tous les citoyens fussent des Calons, il fau- 
(Irail (|uo la vorlu filt le seul niobilc du gouvernement. 
Jlais si la viMdi tMait \o seul rossort du pouvorncment, 



I LK VIKCX CORDZLIKB. iu^ 

roua supposez lotis les liommeK vorlncux. la fnnap 
gouv«>rncmcnl esl inOUTL-renl^ t-i tmis snni éffalo- 
mt bons. Pourqaoi donc y u-i-il doa t;(iuvrrni!iiieat« 
leiiUitili^fi cl il'uutrfs i{ui »ont bom 1 Hûon^i 
gns-fluns en horreur la ntonan'lilc et cti<^-rissons- 
«w la r(!!'i>ul>Tî(iue? C'e3rijtt'on~Btip]rtise avec rniMn ' 
lia W lioiiimcs n'étant [nis loin t^Raloment veriuRUX, 
^Mrt-qnr ti honii' ilu^ônveincnicnt aiipplM à Î.4., 
jriu, ùi i]iïL'I'i>xicllt'iii.o ili.' la n'-piiljli']ut;cuDiiisle en 

îlûprtcî-ifmiînl, i|ii'i'lli' suppItVà la vpriii. 
! JB croîs FDcëire ce que je disais dan^monniiini^roS, 
/Uvoiulùmt ik ffrabaat, maltii'tir aux roi» i\n\ VOO- 
ient asservir un peuple însnrRë'. I.a France ne fui 
\mi si redontahlii i|Ufl rlan.« l» guerre civile. Que 
ipG entière so ligne et je ni>cricr»i avec Isaac ; 
lei, Assyriens, et vous «eruz vaincus I Venci, MHm, 

serez vaincus I Venez, toDS tes piHipIes, otTûW ' 
'2 vaincus ! J'ai tonjonrs cnmpti? sur lYnergie na- 
^onale et sur rinipéluosilé TiMncaiso doublée parla 
Hévolulion, et non sur la lactique et l'iiabilelé des 
îénÉraux. Parmi les soUises gu'Héljert Tait débiter, 
ippareniment pour me mettre au pas, il n'est point de 
tropos pins ridicule que celui qu'il m'a pr(?l6 à la tri- 
inne des Jacobins, en me faisant dire que, si j'étais 
lié dîner chez Dillon, c'était pour l'empêcher d'être 
n prince Eugène et de gagner contre nous des ba- 
lilles de Malplaquel el de Raniillies. Je n'en persiste 
as moins à croire que si nous avions eu à la tétc de 
os armées cks t;é)iér;iu\" palridles qui eiisseul les 
oniiaissanris uiilihiins .ir hillori, la bravourii du 
>pulilicain IVau.Mis L'iiidiV \m\- riuhilrlé des ofli- 

XIUrJli'^dM lUliM. 



296 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Je n'en persiste pas moins à croire que j'ai eu rai- 
son de pressentir les plus funestes impérities de h i 
Vendée, lorsque j'entendis, il y a dix mois, aux Jaco- L 
bins, un tonnerre d'applaudissements ébranler la salle f 

à ces mots d'H que nous avions en France^ 

trois millions de généraux^ et que tous les soldais 
sont également propres à commander à leur tour el 
par l'ancienneté de médaillon. Comment peut-on mé- 
connaître à ce point les avantages de la science mili- 
taire et du génie? Je suis obligé d'user de rediiecl 
de répéter dans mon credo ce que j'ai dit mainte fois, 
parce qu'il n'est pas ici question de me faire une répu- 
tation d'auteur, mais de défendre celle de patriote, 
d'imposer à mes concitoyens et de leur divulguer mes 
dogmes politiques, et de soumettre au jugement 
des contemporains et de la postérité la profession 
de foi du Vieux Cordelier, afin qu'on soit en élal ; 
de juger, non ma réputation d'auteur, mais celle 
de patriote; ou plutôt il n'est pas ici question ni de 
moi, ni de ma réputation, mais d'imposer les dogmes 
de la saine politique et d'inculquer à mes concitoyens 
des principes dont un État ne peut pas s'écailer im- 
punément. Par exemple, il est certain, comme je Tai 
(lit, que la guerre est un art, où, comme dans tous les 
autres, on ne se perfectionne qu'à la longue; il ne 
s'est encore ITOIîvé què'cleûx gènérJaux, Lucullus el 
Spinola, qu'un génie extraordinaire ait dispensés de 
cette rt^gle, et quoique tous les jours des officiers 
prennent hardiment le commandement d'armées de 
40 mille hommes, Turenne, qui était un si grand 
capitaine, ne concevait pus comment un général pou- 
vait se charjj^crde conduire plus do 3o mille hommes; 
el t'ii flTol, c'est avec une armée toujours inférieure 
(|u'il inarciiait chaque jour à une nouvelle victoire. 




\ TbabïteU al mèmmmt 

Btre SCS mains U vît €^m am^ biB^e. «I « « 

Kllc preaiier |w rm^mtmim éemm «êfOi, a 

'art mtliUtre doit tot w-4naB e 

ihsnr J de ne ronpMr fsv nt» tim 

jénéfkl, qni, f^r u ortie afe «■ âMMâiM, *► 

^»e de la \ie île !• anlk iMian f«l fc« y»*» 

in «auver. J'u rniada ■ails * > — a Wa 

le Vendéra, d henmy r» 
n'est pas permis de s 
)f inciTUme, dire qae te | 
dans sa famcu» d^Moacnlii. Mait <*■»* iafftfl à 
trabisoa ce qu'il denil aMbc ar lecaafte IrH»- 
périUe et n'allribner qil « qHiae n-rTMirt d 
{irâché par les boreux de b {Mnc qie tB«i k> f*- 
Knls de» comnU ei les trirt% de» aettwes itw qti fli 
«OQc^aienL éUieal iBHî t«a« qa» Vilbn pair nm- ■■ 
Trir nos fronliAres. OUil bii^o !i le renïPRnnwit de *^ 
loutes les idées presijiie lr^nê^■^â force drlre ancien- 
nes; car il y a plus de trois inillt" ans que \e \\ea\ 
Carabyse adressait ee> paroles à son fils Cyrus. si on 
en croit \6nophon, dans la Jerniire instruction qu'il 
lui donnait en lui disant adieu, ei lùrs<|ue le jeune 
homme avait déjA fait sonner le tocsin pour courir 
avec la cavalerie au secours de son beau-père Cyaxare ; 
u Mon tils, il n'est pas permis de demander au\ dieux 
a le prix de l'arl, quand on n'a jamais manié un art, 
« ni de conduire un vaisseau dans le port, quand on 
« est ignorant de la mer, ni de n'Oire point vaincu 
M quand on n'a pas poiirvuà la défense '. » 



LE VIEUX CORDELIER 



X VIII 



FRAGMENT' 



tins sonvienl-il, citoyens et trttat, i}W Ut lyrutt 

a iï'oJalilt' [iL'rsuunifiaiout le in'ii|iliMiiijuiiiiriiili 
eraio sous le nom de Jacques Iloiiliomtiio? Kh 
l! s'il m'élail permis d'user de cetlt! liiiiioiiiiiiiilioti 
que insullanle, je vous dirais aiijoiird'liui : iiu:- 
i Bonhomme, sais-lu où lu vas, a^ i\\n: lu l'iiiri, 
' qui tu travailles? Es-tu silr que ih'ux smi' qui 
itenant lu tiens les yeux ouverts ont rfieilciriinii 
3nlion d'achever, de compléter l'iiiuvre dd la 
■té? Et celle licence que je me donneniis ne «onill 
sans exempte dans la né|)uljiii|ui\ car le saiiH- 
Ite Aristophane parlail ainsi jailis au [icuiile d'A- 
es; il lui disait la \n<W- cl U- hiissail lain'. (,.- 
I, les Jacobins et les CurdeliiTs lui eu j^avaieril ki'''*. 



Le Credo polUiqiie 


qiin Ton x\.: 


1 .In UrB, ,:l Ir f„i 


[1, fureiil relrancl»! 


[liir lli'n.^11 


fl [lanH rédlllori iirl 


é(é (.ubliû», ooui 1 


ivoiw dil, .[ 


■uj, lB;Hi.«rM. Mi 




300 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Avons-nous encore de vrais Cordeliers, des sans- 
culottes et désintéressés? N'avons-nous pas plus de 
masques que de visafçes à Tordre du jour? et si je les 
arrachais, ces masques trompeurs, peuple, que di- 
rais-tu? me défendrais-tu? J'ignore si tu le ferais, 
mais je sais qu'il en serait besoin, et cette seule cir- 
constance devrait montrer le danger et t'en faire con- 
naître rétendue. J'ai commencé par parler d'Athènes, 
j'y reviens encore. La renommée de Selon est en hon- 
neur : ce fut lui qui donna des lois à cette République 
florissante, ce ne fut pas lui qui les exécuta; on eut 
même tort d'en charger son parent, cette seule cir- 
constance donna trop de crédit à son nom. La con- 
fiance des sans-culottes alla jusqu'à fournir à Pisis- 
trate le pouvoir de les asservir en maître : ce fut un 
crime de lèse-majesté que d'avoir conspiré contre sa 
vie, et dès lors il fut tout à fait un tyran. H en sera 
ainsi toutes les fois que conspirer contre un homm« 
ce sera conspirer contre la République; toutes les fois 
que le peuple sera représenté par des citoyens con- 
naissant assez peu leur mission pour s'attacher aui 
y doctrines, à la réputation d'un seul individu, quelque 
' bon sans-culotte qu'il leur paraisse 

Libres ! vous voulez l'être : soyez-le donc loul i 
fait; ne vous conteniez pas d'une liberté d'un mo 
ment, cherchez aussi quelle sera votre liberté dan 
l'avenir. Vous avez chassé votre Tarquin, vous ave 
fait plus : son supplice a effrayé tous les rois, ces pré 
tendus maîtres du monde qui n'en sont que les lyrai 
et les spoliateurs. 3Iais pourquoi le pouvoir de Brute 
dure-t-il plus d'une année? Pourquoi pendant tro 
jours entiers un homme, deux homines, trois hommi 
peuvent-ils distribuer des grades, des faveurs et d( 



I? Pourquoi al-te i nu qs'oD en dotl U coi- 
ion et Don k la RépabiitiM? 
ne voulut dix l^çislaltfan : i\t petutàetH v'éuti 
|ite pour nn temps, ils restèmt bout tin I 
K; une première prolonplioo lenr doBoa rfs-\ 
'one souveraioelé dDrabl<>, ilf drrioreBt l>nB«. 
lille exilé par la voi\ p(iMii|ue, ne te Topoi aa- 
irlisan. Tait en partant de« mpox pour ooe ■■>- 
patrie; Coriolan y lai&sc des amis rpii nnl fnfi le 
Ire. Od a soDfTerl qu'on p-irii dans l'Klal s'ète< 
ta favear, et il amtne contre Rome le$ enoemis 
gloire naissaol». 

missance d'un dictateur était bornée i fit mois. 
nqae après avoir rempli ta mission aurait rurcè 
ir de plus celle anlorili^ sapr^me eAl Hè accusé 
QS les bons JarohiDs de Rome. Aprèts avoir éié 
B consul, un arislorrate esi *|pvé i ce rang so- 
i; il croit pouvoir le conserver suiranl la loi. 
jontre l'usage; de ce premier empiétement au 
le dielateur perpétuel il n'y a qu'un pas, et s'il 
;nade se maintenir lyran lui-même, Icdiclateur 
mel ren dit la roule Tacile aux aaciîtrerScs Câlî-' 

devaitfaire la Convention? finir l'afîaire; don- 
16 constitution à la France? Tout cela n'est-il 
^jà fait? Que ron-J Lt'cl'''mi^ donc cette cons tilu- ^,>^ 
t que touTTë monde s'y soumette ! Si c est la '^^ 
ïïë'de l'Assemblée qui veut retenir les pouvoirs, 
s encore une révolution contre la majorité de 
mbléc '. 



r^\ 



FRAGMENT IKÉDIT 



US compk-teroiu doUt édition du Vit»! Coréditr 
a fragment de Camille DeemimliM q«l B*a pat tfU 
e imprJmi^ et que imd» dnoiu i l'oblijwgi ië 
it M. F. Lock, le cpotiputenr lie YBlttitirt in 
MM de Théophile La*allË*. O trafntMt, cof>>( 
par teD M. Carteitin sDr l'origiiul tppartcnint à 

Gërardot [de Bcwrg^). Iroaven i>l»c«, illHJ qw 
mbreuBes pières liiçioriqixra que {xn» poMé^oai, 
! nous allons mettre en œuvre, dans notre travail 
''amille Desmoulins et kii Donlortùlet. Mais nous 

pensé que ce commencement d'un numéro du 
■ Cordelier, qui u'est pas le n" VII, mais qui fc 
rie au môme sujet, serait d"un intén-l capital pour 
on actuelle qu'il complète, et ne nuirait en rien 
uriosité de notre travail futur lequel, on le verra, 
rendra bien assez d'autres révélations, 
pubjic aura donc ainsi, pour la première fois, dans 
;sent livre, une édition compUMe du Vieux Cor- 



StJRLESULTBAETLES 


î CITRA ] 


tricttnt. 

R.I D»l>.< k nbn, •»< »ni 
A COLLOT D-BBRB0I8 KT X*VIRH 1 

'ous avez demandé tons les deux. 


rnuili a>U<tB, V 
«iMliinIHfaI fl 

ciloyens, l'an h ™ 



riliune de la Convcnlioii, l'aulre îi celle des Jaco- 
i, ce que c'éiaieiil iiiio des ultni-révolulionniiifes? 
queslion vaul la ijeiiie d'iMre Irnilt^e; el pour la 
mdre, lever tous vos doulos, et cmpf'clier i|ue 
■Ê autorité n'enlniîne beaucoup de pairiolesdaiis 
■eav, j'ai ci'ii lie pouvoir mieux faire une de vous 
ier à vous-im^me ce numéro, sans compliments, 
me ii convient à la dédicace d'un écrit républî- 
I. Non que je veuille ici ouvrir une discussion ; — 
'est pas besoin de riiisoiinemejils. Je préscnlenii 
i réilexions un eii-;euible de faits pris au basard, 
ni des milliers (pie je pourrais recueillir, el je lais- 
ii lijfle voire l'aisnn el lu droiture de voli'e riin- 
nci', qui, au lii'u de me faire iin crime d'avoir 
airié la plume coiilre li^s Ullra. me saiii'a .uré, au 
traire, ih- m'i^lre iliarjié (roiirai;eus<'Lin-r!l, pour 
lourde 1.1 ll^.^.,l,ilil.n ^'l <U- h Uépubli.iui', d'iiin' 



#tk 



306 ŒUVRES DE CA.MILLE DESMOULINS. 

tâche pleine de défaveurs et d'inimitiés, et d'avoir 
tâché de tracer la ligne de démarcation, et de planter 
la borne entre le trop et le trop peu, les Ultra et le» 
Citra. 

On ne peut pas dire que je ne sois pas révolutùm- 
naire^ et même, en fouillant dans mes vieilles pape- 
rasses, et cherchant s'il n'y a point des fleurs de lys 
pour lesquelles un autre Gilles le ravisseur m'enlèTC 
ma pendule et m'envoie aux Carmes S je relrouve 
fort à propos un fragment d'une conversation avec 
Mirabeau, que je rimais et mettais en scène, il y a an 
moins quatre ans, et qui me ferait croire que c'est 
moi qui ai le premier usé de ce mot, et qui me suis 
qualifié révolutionnaire. Voici le passage : 

SCÈNE IL 
MIRABEAU, CAMILLE. 

CAMILLE. 

Salut, saint ' Mirabeau. 

MIRABEAU. 

Bonjour, incendiaire. 

Révolté; 

CAMILLE. 

Dis plutôt févolutionnaire. 

MIRABEAU. 

Oui, ce mot peint fort bien ton esprit novateur, 
D'innombrabh^s abus heureux réformateur; 
Mais qui cherchant toujours un mieux imaginaire. 
Mieux que le ciel refuse au monde sublunaire, 
Ne voit pas que ce mieux est l'ennemi du bien. 
Et, s'il ne détruit tout, croit n'avoir détruit rien. 
Ton dernier numéro m'échauffe encor la bile. 

t. Allusion à raiToslalion du bcau-prrc (\(\ Camille, M. DaplewU. 
Voyez plus haul U' Vieux Cnrdclicr. 

2. Il y a <( saint », la corroclion est excellente. 






SUR LES DI.TIIA F.r LES CITHA, 3(0 

voyez, ciloyens Collol ci Auilouiii, i\ue i't-tflii' 
lor Mirabean no uilra-rfvoSuUonnaire, h l'oc- 
ic- je ne sais plus (|uel iiiiiiii!tu, cuininc Hurut 
lOur moi à l*Qci:ugion de iioii aiiméro: Cm eit 

nom'; comme Jnctiufs Hoiik Ta ilcpiii» flô 
[arati enfin, romme nons avons vu H^bort 
9lir Jacques Runx. C'esl ujmi i)ni* eliarunpoite 
iw la limili; de la raison, ou plalât »e puiw 
16 pour limite, divinine cettii liniilf. qu'il 
te dien Terme, comme Numa, et k' diviniM li 
ic, s'il avait la puissance suprême dt; Nnma, Il 
lit le même ^dit i|iie ce roi, qui permetistt de 
ns forme de proc^i«, quiconqui^ fiiroRternit ton 
rminus par le di^ptucement di> se» Imnieti. 1,0 
IX fiainl Paul. Iiii-mi^mc, ne irouvalMI pat qii'il 
des Ultra; et en mi^me temps qu'il apitelall le 
Dt Pierre no Cttra >, coinrae on la volt dini 
!S el au proc(^s-vcrt)al des Apfltret*, ne rrUit-fl 
'autres : « Non plvx quom ti/^/rtet n/ifierf , il ne 
)asélre ultra-révolutionnaire en Ji'rsuiU^liriHt. 
is sied bien d'Olru plus rliauils ipic l'aril; xi 
avez été * par le OmiiUi des douze, m; far-je 
té par le Chûtelet, par U: Iriburiîil du sixième 
idissement? « 

i. — Copi(^ sur le -MSS, de Camille (une paife 
e), apparlenanl iiii tiaron de (jinirdol. Nous 
ons tiientôl, nous !e ri'in'lons, d'aulji-s el di- 
?ux fiasmenis inr'lih U'- Ciiuiille d;.]is noire 
e de Cawlle fJe^mo'i /•»-•. 



1 



CORRESPONDANCE 

lit! 

lMILLE DESMOULINS 



lettres an Camille UcMDouIiB* w4 éU fmUjéM 
1 première fois, mmu le lilm 4e . P«rt»f*MtiU 4â 
le Desmtmlmt, i>ar H. Mailoa dut, iimbvi icIV- 
et po&EeEsenr dr Mt ttKBVwriu qoe lui «ffti( U. 
excellente U" Doplnie, wixe de I^M-Jk. HUM- 
lé etit po, ploB que tout autre, eu meltuul uu j'jur 
ublicatiood'uu éI liiiut lulf'itiLiolï^rn^uc.it-Mjuilii: 
.ivement uDemuliiiudedt (juerfigi.t Uiflirilu-iju-.-.i 
rtent â CarailU-i-l au i^ruuff d'--c h'jiU-iMUtr . ijui.-- 
Jepui? loDplemfis ji-'s-it;.- i-ujul jo^ui-i'-lii- ilmIi n^nt 
iÏ3 obscures, pulpqu'.- le Iii i.t 1^ tiiiditifju di; liiiinlli' 
mpu pourUlUJuurf.La ri'-iii- i.ullwtioi] At: JM"* iJu- 
s, qui apparteuuit a M. Mallun uiu<-, t-.-l. (;n l'ttct, 
^éf, et eonjiiii-ul !rl(yu\'-i Uiiil »ii- ii-iioi'i^iieuiiiiili- 
maillée, que ledileui i^i l'<jiWp:vA (■ t..; i-;iiiiil;i; 
sout la mail. "'. i. •; \-\':: ':i-|.[,i-iLr.i ' 



plus à l'histoire qu'aux œuvres de Desmoul 
ralement nous avons suivi Tédition de M. Ma 
en la rectifiant et en la complétant toutes les f( 
documents authentiques nous en ont fourni 
Les renseignements laissés par M. Ed. Cari 
ont été ici particulièrement utiles. M. Cart 
obtenu communication de beaucoup des origin 
lettres, et il en avait restitué le texte, dans soii 
sur un exemplaire de l'édition Matton qui 
partient. Les lettres pour lesquelles nousn'aYi 
le texte imprimé ont été l'objet d'une révisio 
leuse. Quand nous faisons quelque changen 
avons toujours le soin d'en avertir le lecteur, i 
nous en permettons aucun qui ne soit absolui 
mandé par l'évidente altération du texte origi 



CORRESPONDANCE 

IIK 

riLLE DESMOULINS' 

l78Sf-1794 



e Camille Deimoulloi à «on përi' mr la iirornitlna nalen- 
le qui enl Heu i Verulllei, 1» luudi i mé i;h0. tclIlH d« 
btinrWra dMAlalt-génëraiit. 



Mon ir&s-clier père, 

ue fut hier pour moi un des beaux jours de ma vie. Il 
tait fallu être un bien mauvais cilojen pour ne pas 
ândre part à la fôle de ce jour sacré. Je crois que 
aad je ne serais venu de Guise à l'aris (juc pour 
ir celle procession des trois Ordres, et l'ouverlure 
nos états-généraux, je n'aurais pas regret de ce 
lerinage. Je n'ai eu qu'un chagrin, c'a été de ne pas 
■us voir parmi nos députés. Un de mes camarades a 
ê plus heureux ([ue moi : c'est de Robespierre, 
tputé d'Anus. 11 a eu le bon esprit de plaider dans 
. province. Géh... ', plus ancien cl plus prùni^ que 
.i, n'a pas même été ici un des électeurs. Target n'a 
é nommé que le quatrième député à la vicomte. 



régulier. M. Berardicr ^ a eu soixanle-hu 
sont trois cultivateurs qu'on a nommés ava 
get. On remarquait hier à la procession h 
léans, à son rang de député au baillage de 
comte de Mirabeau avec le costume du lii 

épéc, ainsi que le comte de ^ député d 

seul bénédictin, le prieur de Marmoutiers 
Bernardins; le costume de la noblesse, i 
le même que celui des ducs et pairs, était n 
et ils étaient deux cent quarante. 11 y avai 
évoques. La plupart ont été choqués de lei 
corps à part à la suite du clergé, au lieu de 
dre avec lui à leur rang de bailliage. Le c 
Larochefoucauld prétend à la présidence, j 
de sa pourpre. Notre abbé MaroUes', excelle 
avecqui j*ai causé hier fort longtemps dans k 
que les trois quarts du clergé, sont décidé 
un autre président; mais il profitera de Te 
lieutenant-civil. Je n'ai vu qu'à la process 
sin Viefville *, chez qui j'ai passé trois fo 



i liM dépotés M irafor^ient ! Us kvumii ta^ 
tra rni^ e\ Atff ntHno. Le «lUctiars de i'é«^ii« île 

\aey .15^01 -larf inp lnoglnop», VuMu.^ ■)« Boarvilk, 
lie nu-'ti camaniles, m >inf lu «liuer rlif 1 ^n VI1CI0, 
dietaliPrN.....)[er'. fuarrcUal tir» miu^s. C'«fil U 
jo pofi toir ronibitfn \e corps <li' U iioIilisM- Alnil 
|il6 contre U. N«ier. On avait ch^ pai milli! l't par 
lie : rt'rc It m'! nre le tien-Hal! il y oal iiiir1f|iiM 
irispoar la dne i)*Orléaas. rien piiiir It» AIoITp* 
ir Di li^s Mataat» Le nsage du mimanjuv ^liiil 
iDOui de joie. Il y avait trois ans (ju'il n'avuil en* 
Ida crier : Vhx U roi! o A Vcrsaillw, nous diiait 
de WalroDVille *, il f avnit cvnt mille lionima fjnl 
Igosillaienten n'taM.B Jo n'tii vu ni I» prinra tla 
Hid6. ni le prinw de Conli; j'alliii voir M, Ilallly 
rès iliner. Je le trouvai avec les députés il» Villon* 
iUerets et «le SoUsom, ton» ravis d'aise et renplit. 
in saint x^le. La pensât' de leur mission me remplis- 
sait de respt'fl, l'I jV'liiis i'Iikiih' iri''|iriiii\i']'|iiiiii- tiiilni 
monsieur le cure un seniimi'iUilc vi'iiT'i'iilidii iloiil 
j'étais si loin :ï Laoïi. Jo vous en ai Ikmiu'oui) voulu l'i 
vous et il voli'iî fjravellc, l'ouri|uoi avdii' iiidiiln'! ni 
peu d'empressement pour oljteiiir uu si ^nunl lioii- 
oeur? C'a élé le prcmiei' de luos cliiigriiis. 

J'ai écrit hier à .Minibeau po[ir**ire, s'il y a iiidji'ri, 
un des coopéruleurs de la fameuse ga/clle tU: loul eo 
3ui va se passer aux élats-géiiéritiix, .'t linpii'llc on 
souscrit ici par mille, cl ijui nippurLei'a cent ujiile 






1 


U lislR i<< 


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llSRIIll>lul.k'> 

. Alaltoii. 

Il !>'U(I>( |.l 

■unies. [liai 


ra|. 


rl,ietl> 



314 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

écus, dit-on, à l'auteur. Voulez-vous que j'aille sou- 
scrire pour vous? 

Votre fils, 

Desmouuns. 



Lettre de Camille Desmoulins à son père, Ueutenanl-génértl dt 
bailliage, à Guise, sur la députation envoyée le mercredi 11 md 
1789 par les Communes au clergé, pour l'engager de noavean à 
se réunir à elles dans la salle de l'assemblée générale. (Cdla- 
tionné sur l'original.) 

3 jain 178tf. 

Mon très-cher père, 

Je reçois votre lettre à mon retour de Versailles, où 
j'étais allé voir nos chers députés. Je suis de jour en 
jour plus content du choix qu'on a fait de mon cou- 
sin Viefville. C'est un excellent citoyen, un vrai pa- 
triote, et il ne tiendra pas à lui que nous ne soyons 
dans le meilleur des mondes possibles. J'ai vu aussi 
M. Target, avec qui j'ai causé fort longtemps. Pour 
lui, Fintérêt qu'il prend à notre cause le rend mécon- 
naissable. Il m'a rempli d'admiration. Il estpénélré 
de la dignité, de Timportance de sa mission. Il ne se 
voit plus lui-même, ce qui m'a étrangement surpris: 
il ne voit plus que la nation. Il ne veut point être pré- 
sident, il ne voudrait point être garde des sceaux ; il 
ne veut que le bien public, il croit qu'il y concouira 
plus eiBcacement en restant simple citoyen. Jamais je 
n'ai vu une plus entière abnégation de soi-même. 
Comme je ne pouvais m' empêcher de lui parler de 
l'indignation que je ressentais, surtout alors contre 
les calomnies qu'on publiait conlre lui, il m*a répondu 




[Cet nn^s ét^ 

P de Bntàfmt: it mt * 
ecf BstMtt 
«LUfe 

Il M' Twpl_ili M 

d'aile iW^irw, kv ft m *mb ipi am^am 

ilkiMIliM^. 

r lOBl n ^■'d ï anH ^ !«■» Mrf^ te « R^ 4 

. I« «Ml. MMâi» p» i^ J 

DbséïTalim. crt^Ti* pw fwar» *«» - Iœt n^x • met ~ 

uotx/Maiï le jrr-t-.i-i: l* '.'I-l: ..ull^» i.j^ mi 
vois, et 1^ A^^tjef t'-ij;: ,t ii.t_-r-.> *-> . ■j'^uji-^: 
contre eux, m:r*-û: ::.: -z- •■ ;. i, îl :* rm-'-z'.r-^ 'i 
délibératioD ii !t-Lii-!L";,ii b , l ji.Li? ,-'.!--. i# 
schisme éclatera, i^ \:-irr- *:=.: i^ *-^:!ar-rri !ï&i1j-:-&; 
ce qui consterne ilm.iir- :^;-^iri, u,ziei îe? j>ro- 
Tinces n'étant pa? an?;! fvia[i!--i de |.3trii:>te5 .^ue le 
Dauphiné, la Bretagne, et la Pr^j'ence et Paris, et la 
guerre civile pontani s'allumer. 

L'aljl)é 'l'jnl \ou> n" ive^ fu (ItVhiffrer le nom est 
l'auteur ilu livre lmisf<..i- n'imprimé: C" '*••'-<■'' V'' 
le Tiers '! I\ilihr S;t.-\i''.--: ■■n j.rononi-i' Nvtw'- 



316 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS 

Je suis maintenant occupé d'un ouvrage palrioli- 
qae\ et puis le plaisir que j'ai d'entendre les plans 
admirables de nos zélés citoyens, au club et dans cer- 
tains cafés^ m'entraîne. 

J'ai laissé cette lettre sur le bureau, espérant tou- 
jours vous envoyer la réponse de M. Bruslô et de 
M. Jorand» Une semaine s'est écoulée. Demain di* 
manche, je retourne à Versailles; je vais enflammer 
et m'enflaramer moi-même. Nous allons entrer dam 
la grande semaine. Ce qui se passe en Bretagne doit 
donner un merveilleux courage à nos députés. Il y a 

supprimé ne manquant pas d'intérêt, nous le donnons d'après Tao- 
tographe que nous avons sous les yeux : 

« Le curé d'Anguilcourt est parti, ne pouvant être jugé. Il oe 
tp'a donné qu^un louis, ce qui m'a mis de très-mauvaise humeur. 
C'est une ladrerie et une injustice criante. 

(c Je m'éionne que vous ne m*ayez pas envoyé l'Extrait de bap* 
terne de mon frère et Tatteslation demandée, pour que je le< re- 
mette à M. de Montjourdain. 

« J'ai remis à M. Perrin (ce Perrin était un procureur au Par- 
lement de Paris) rafTaire des protestants d'Esquelieries; je lui ai In 
en même temps Tarticle de votre lettre qui le pressait de s'occo- 
per de Taffaire de Cliigny, ou de m'en occuper. W m*a répondo 
de nouveau qu'il ne ferait rien pour moi; Il aurait bien dû, d'ail- 
leurs, me faire travailler dans quelque atTaire, puisque je le rliarge 
de celles dont je puis disposer; mais non, il me ré|)ond toi^oun 
qu'il n'a rien i\ me donner. En vain mon cousio de Yiefville loi 
a fait les mêmes instances. 11 se plaint comme moi beaucoup de 
M. Perrin, qu'il trouve maintenant d'une négligence et d*une in- 
souciance extrême surtout. 11 m'a fait même des reproches de loi 
avoir donné l'alfaire d'Esqueheries. 

« J'ai vu et suis allé revoir M. Bruslé, avocat de Françoii 
Gaird (?) ; il m'a dit qu'il travaillerait à faire arrêter les {loorsalles 
et à ol)t(mir un délai jusqu'au Noël prochain. {Brusié était un sto- 
cat au Parlement de Paris.) 

« Dans roa vacances du Palais et ce mois de juin, on ne IrouTe 
IKTsonno. Je n'ai pu encore voir M. Jorand (c'était on Gnisard^ 
l»rocureur au Parlement de Paris); d'ailleurs, vous lui avei écrit. 

1 . C'était la France libre. 

2. Camille allait souvent an «'afé Procope, rue du Tliéàtrc-Fnn- 
••.•li-j. 



GoKJttspfnrsAxoe or casiilli »oaoin.iNr. 917 
mille jeunes gens coascri|il.<> et pr^t» ik Mulenir 
u que leurs représentant» dfli^DdeDi à Ver- 
H. Les Breton» esôcnlcnl proïisoirenicnl quel- 
nns des articles de leurs cahiers. lU luenl les pf- 
sel le gibier. Cimiuanle inines ^^eiiH vleoneiil ilr 
I de mCme ici prh nne iJéconfilnn' ilc lièvres el 
ipins dont il n'y a pa» d'exemple. On dil iiB'ii* imt 
Diti!i la vne des gariles, ijui n'onl ns^ les altat)uer. 
reà cinij mille pifîccs de gibier, dans la plaine 

ËEainl- Germain, 
pli trop loné la dépulalioii de Paris, ù IVxccplion 
TarKcl'. Bien des gens qui in'enlendenl ici pf-rtrer 
wnnenltju'onne m'ait pus nummé dépuii^, compil- 
ait qui me flalle au lii'là de toulc piiprci^iiioa. Nous 
(Tans pas iJëe nmûk tonle d'iHranKiTii et de Kran- 
toutes les provinces les états ont aiiirës k IV 
vilie est pleine comme un œnr; VersiiillM de 
On assure qu'il s'y tient rhez nn prinre rjps 
iférences d'urislocralrs. (|ii"il s'y furme unecimfi-- 
■ation entre les nobles et les parleini'nls; roniï-df!- 
ion impuissante, si lanoiivelte rsl vraie ipic la llre- 
ne et quelques autres pi'ovinces se remptissi-iil de 
tardes, non pas lioslilcs inianmoiiis, mais nummi- 
toires, et que nous ayons mie armni d'observation. 
VIon très-cher père, vous ne vous faites pas idée de 
joie que me donne noire n''f,'èiièralion. C'était une 
de chose que la libei'lè, puisipii' (latoii se diïchirail 
entrailles iilutnt que d'a\oir un riiaitre. Mais, Ik''- 
1 Je voudrais liicii un' rr'-'''tirTiT irHti-ini^uie, l'I Je 



1 



aes eiais-geueraux : 

J'ai l'honneur d'être, mon très-cher père, 
humble et très-obéissant fils, 

Desmc 



Lettre de Camille Desmoulins à son père sur Ici joui 

et mardi 22 et 23 juin 1789. 

Ce 14 ji] 

J'ai passé à Versailles le lundi et le mi 
on nous annonce, à notre arrivée, que 
royale est remise ; il pleuvait, des gardes ei 
les députés d'entrer dans leur salle. C'éta 
tacle affreux, pour les bons citoyens, de \ 
gnes représentants courir dans les rues sai 
s'assembler. Les Recollets eurent Tindign 
ser leur église. Le curé de Saint-Louis offri 



IMxaKnniAifCB ot oamillr iix*HnuM!«(>. aitt 
jfon, l'abbé Giben\ en re^li' nvur rAv<t<|ii« do 
dans la mtoonlf c«c]^x<)li<|ur. he Innitemnin 
i Versailles était înoml^ de la fonio tlca c>lmii- 
pconrus poar la M^ance. l/arrhevi^qnn ito i'arj* 
irdc dea sceani forent buè«, hoonii, omipu^i, 
jt à périr de rage et du litmte.t'ilii avaient ou 
■ d'Ame. Paperct*, iiui uc-coin|iu|[Q»it le gurila 
MEix, eo qualité ilo syndic des secrélalrvi du 
tmort ioraqtinent df! la révolaliun gu» lui 111 
e copieuse dont an venait do riy^alor mrttiiol< 
, Le prince de Cundé a i^té hué It^ti^n'inenl ; 
Bt, reconnu dans la salluoii il l'^lail n^md, n 
sdehorsparles l^paules et espalw^ par le» di^- 
du milieu d'eiu, Il osl liourt-ux pour lui ijuii lit 
I De l'ait pas reconnu. La veillt!, d'KprémciDil* 
silli ^tre assommé, et l'abljÉ Maury n'a AIA iiuu»> 

la foreur du peuple et n'ii dû uta uilul (]u'& lii 
ir d'uQ curô qui l'a prie par l« corpi el l'a |aUI 
B carrosse de. VnrrUevi^qnv. d'Arh^s. I,c rnl vint. 
eM.Neckcrneravail point pn'iri'^rli'^ niimMUmn 
mes. Une poignt'T d't'nfaiils piiyén runniil fi 
e la voiture on criant : \'iv k roi! Dch viilcl», 
pions, faisaient clioi'us; Ions les lioiini^l"» k''"" 
)ule se taisaient. La i^ijance dura In'nl'' 'uniinii- 

Le roi annula tout ce i[u'avuit fait lu Tiei», Jitln 
}mme de discorde enlnt les Irois ordi'i'n, prn- 
■rente-cinq ai'licles d'un /^dit arliliriniJi m II 
'accorder une partie i\>; ce <|ije dcriiiiinlcni Ii'n 

sbbj Giberl. 

esl Fnpnrel, l'un lira oriîi'ir'rii fn •■hat^-, ik'Xi'ik'i i-i> ll.'.tl, 
eli Taijnl Ju ITHl), \.if^. -IT! vl ÏIM.I M i mil, -■" HT.-I, 



1 



320 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIX's. 

caliiers; il finit par dire : Point de remontrances, ^\ 
leva la séance. Les nobles applaudirent, une bonne 
partie du clergé en fit autant. Le plus morne silence 
dans le Tiers-État. Les deux Ordres sortirent, à l'ex- 
ception de trente ou quarante curés qui demeurèrent 
avec le Tiers. Il était onze heures. Le Tiers demeura 
assemblé jusqu'à trois heures. Il protesta, eonfinni 
les délibérations du 17, et annula tout ce qui venait 
d'être fait. M. de Brezé vint leur dire de se séparer. 
a Le roi, dit Mirabeau, peut nous faire égorger; 
« dites-lui que nous attendons tous la mort; mais 
« qu'il n'espère pas nous séparer que nous n'ayons 
« fait la Constitution. » M. de Brezé revint une se- 
conde fois; môme réponse, et ils continuèrent leurs 
délibérations. Ils déclarèrent par un second arrêté 
leurs personnes sacrées et inviolables; par un troi- 
sième arrêté, il déclarèrent qu'ils ne pouvaient obéir 
à la volonté du prince, et décrétèrent d'ouvrir tou- 
jours à la nation la porte de leur assemblée. En un 
mot, tous ont montré une fermeté romaine et sonldé^ 
ci dés h sceller de leur sang nos libertés. Tout Paris 
est en combustion, le Palais-Royal est plein comme 
un œuf; on applaudit partout le duc d'Orléans avec 
transport. Le roi passe, personne ne dit mot; 
M. Bailly, président de TAssemblôe, paraît, tout le 
monde bat des mains; on crie: Vive la nation! 
M. Necker a donné sa démission ; tous les députés ai- 
lèrenl hier soir lui faire leurs adieux; on fondaitcn 
larmes chez lui. L'aflluonccdans la cour des minisires 
était immense. La cour fut elTrayée, on cria ; avx 
armea ! les soldais no firent aucun mouvement; le roi 
se crut poi'du. 

Ou appela M. Necker, et le roi se montra avec lui 
sur le balroii, pour tranquilliser les esprits. Mais 



nSPONDAKCB DE CAHILI^ DtnlnOUV*. 

v ne re»\e que pour ne pas «oah-vrr hMir b 
nr AH i-Hraile. La {wltce tail cotinrleb 
[ est reTenu sur ses piu..... Iv enjiuUfm^^ 
Ir de ces bruiU; mn'n, Aaoi l'iiuuat. q 
1 arriva de Vi'niailles ai*8iUKiDceqi*il»« 
JVC la Toale a suivi les dépnléscbaM.!! 
nVlle élail telle que la ciMir ^Mtr' 
éelleiDonl crié aux ormu .'aamqvclv ■ 
ij que la roi, alors, a «u avec M. XKkera 
w de trois quuru d'heur» ; <|b1I al Mflî 4ê ' 
i teuaDi M. Necker par la suii 
Voasmi' pruiuetm de ne pat we fwlter. • 1 
)r lai rfpoadanl lonl liaol éçalcâeH : • Bt 
n&«i, sire, too» me doaarz mrc fwviv;* 
Mut le DionJe a cri^ jaiqw 4aaa b pêiht H 
-temcnts. clioec inoni» : «■« Jf. tfad^t^jÊt 
\, proatam de ta reJlte de hJbitt Jvmmâ» 
ne da Jovr, eonnt avec dca liMhcMt, ci 
ns les jiirJin* et jij<-'['j'- "'t- I--* i-itf>n^ <!•- 
; rfi-e-W. .V*(iiT.' |ja/ri> 'j^j* i]»-fjiiirt, iii il,- 
i la noblesse *^ r^ynira a ) Ai^v-ttii.*-* i:>i'.iV' 
e la niajoril^ 'Ju '.i-ri-- :i i-'^ ;-r'/«.^ ■>■ wf 
meml>re>. <'l f-ntr'^ s']',;^- dtr j ■f-.^-it-.-iu^ >.• 
lui-ci par* q'i'ji i .■;,■. : ■^ ?•■ it;' i- * ■;««'.*• 

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322 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

petite porte. Il y a eu des motions vigoureuses; 
reine a été nommée dans] une et presque accusée.! 

a dénoncé le garde des sceaux et F de la Tour\ 

demain on doit nommer un comité pour informer,! 
r Assemblée nationale est décidée à les juger coi 
ayant trompé le roi. Les esprits sont tellement échî 
fés, qu'ils feront bien de sortir de France. Je suis 
au Palais-Royal, où le duc d'Orléans lui-môme ai 
confirmé presque toutes ces nouvelles pour calmer || 
peuple. La foule était immense. On a fait demanda 
pardon àgenoux à un abbé qui parlait avec indéceoc 
de nos députés ; idem au secrétaire de l'ambassade d 
Vienne, qu'on a chassé ensuite du Palais-Royal. JeH 
entendu moi-môme demander pardon à la nation. 
a administré une vigoureuse bastonnade à quelqu'D 
du tiers-élat pour la môme cause ; les autres ont é 
quittes pour l'amende honorable; mais celui-ci coi 
servera longtemps les marques de sa bastonnade. 

Desmoulins. 



Lettre de Camille Desmoulins à son père sur la déliTrance 
gardes françaises emprisonnés à l'Abbaye ; détaUs sur les i 
scmblements nombreux du Palais-Royal et sur quelques meml 

des états-généraux. 

Premier joar de joillet. 

Mon cher père , 
Mon cousin de Viefville, le maire, excellent cito; 

1. Vidaud de la Tour, conseiller d'État, membre du Coi 
pour les affaires contentieuses (Administration des finances), ci 
vaut dirccleur de la librairie sous Lamoignon. C'est lui qui 
l'ordonnateur de la séance royale du mardi 23 juin. [Snnaine 

mornhif, p. 17.) 



nroSbJltlOS DB CAMtLLIl DISIIWULI»*. IM \ 

»^ «Droil bien dâ faire lef lurc k li vlllo iln U 
eiib^vlioii (lu 17' ; et à l'eiftnpli! ilo U vlti« 
de Hontcoar. de Uon, ftc, <'n«n)H' auk 
Iraai les remercimcDH de lu iuunlrt|iall(é; 
empe encore. i 

die croit. Jam proximuÈ ardri t^eelrgtut. Im 
nçaiics, comme \oaii»vci. aiuienirvUttf'lii 
on voulut ponir leur iniubordlnillou : 
furent mis en [prison A l'Abbiiye H dpvilonl 
u pour l'exemple. Ili ont eoTojA iinii lidirv 
Eloyal;c'c$l le cunp dc« palriulm. A rifi*Ullll 
mat en calonne, on k marcItA nm fifl«*N« | 

|re', et i coujm de barliv ri dv uibamn ua 
» portes et rsmeaé (rloiaf>iiuiii Im ^wrtofM 
I lesi nis MNu b uove-j^rdv df U nalMtl 
«gés dani le l>«Uû-Ab)il, «I «o « MVm 
ap une d^iuiios i f'AMHBM*» luIlMUWf j 

lirlearitrioe. OeMpd«pafU««ll|ll«lll ' 

t le* LTnJ" 'ri',- •.■■■^- i-- u,.„.„i\m* p*-H^ 
<ia(!-it !--.■-'. -•-.:.■ : -■:.. 
'jne-ti'/fi I:'.- . ■.■■-,■■:■ ;;,■.• ■■-.,./;,;_ 



324 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

comme je Tai dit à ceux qui faisaient des réjouissil 
ces : c'est la ville de Troie qui illumine pour receti 
le cheval de bois. 

L'hôle de Tabbô Maury, à Versailles, n'apasvoïl 
loger celte calotte anticonstitutionnelle et lui ai 
gnifiô qu'il eût à déguerpir. De plus il a été rossé p 
les patriotes. 

Vous savez que l'arclievôque a failli être tué. I 
peur Ta fait venir à résipiscence ^ 

Votre prince de Gondé^ n'ose paraître. H est honi 
berné, hué, chansonné. 

Il y a bien trente mille hommes autour de P.ar 
on parle d'un camp dans la plaine des Sablons. 

On a fouetté il y a quelques jours une conilc 
dans le Palais-Royal, où elle tenait des propos coc 
M. Necker^ 

Au Palais-Royal , ceux qui ont la voix de Si 
tor se relayent tous les soirs. Ils montent sur une 
ble; on fait troupe et on écoute la lecture. Ils lis 
l'écrit du jour le plus fort sur les affaires du ton 
Le silence n'est interrompu que par les braws 



1. Le Clerc de Jiiigné, archcvôque de Paris, l'un des dé| 
du Clergé pour la Ville de l'aris. Le 19 juin, H avait propc 
l'Asseniblée de ?on Ordre de vérifier séparément les pouvoirs. 
jours après, le 25, au sortir d'une séance de la minorité du Ch 
il (ut assailli à coups de pierres par la Toule et forcé par cil 
promettre qu'il se réunirait à l'Assemblée nationale. 11 tint, en < 
celte promesse. 

2. Desmoulins, père de Camille, portait un grand atlachet 
au prince de Cond»î, i\m venait souvent dîner chez lui, à Guisi 

3. Ce folengouemont pour Necker datait de loin. Quelques] 
après que Louis XVI l'eût renvo;yé Ja première fois du mintsi 
en mai 1781, « on vit la duchesse de Lauzun^ de toutes les ftn 
ia plus douce, et surtout la plus timide, attatpier, dans unja 
public, un inconnu (lu'clle entendait mal parler de Necker, et 
tir (le M)n caractère au point de lui dire des injures. » (Sens 
Mcillian.) 



«DANCK Ï>K CAMILLB SBEKOHUNS. tVt 

I ploK TiKiiureDx. Alors Ifs {talrioles 
•ib. 

\j a trois jonrs, un cnfHiil ilo ([nalrp mu, pli'in 
éllieenr« et bien appris, fit le lotir >iu jnniin, i*n 
i jonr, BQ moins vingt toi», porté sur les épuiileA 
t erorii«leur. Il criait : n Arrêt du peuple rranrni*. 
t Poligoac exilée à cent lieues de PnH», Copdi*, 
k». Gonli, idem. D'Artois, idem. l,a Keltie.... m h 
B vous le répi^'ler. 

J'ai l'honneur d't^lre, mon cher pArc, votre 
très-humble et irts-obiiiMant flU, 

Unkovuit». 



B de (^iiniU« lionpiVc «iir iFiJuurn^ti ilii Jeudi «I ilu tl 
dredi 10 Juillet ITHD. Anrcdok- ■uril'fi|ir^iiiMnll. 



ous savez te ()ui sVsl passi; lï l.yon ; «n devine ni- 
ent i]ui avait iimeuli) la domrèi'e cJasKe ihi peuple, 

a été repoussée avec grande perle p;ir leM liuiii'- 
3 et les dragons ; ils ont pris une reiiliiiiK! de per- 
les. Un Lourficois, qui est arrivé hier à l.jtin, iii'ti 
|u'il y en avait bien noixante-ilî* à ipiiilre-viiÉHl» 
qués et presque tous èli'arigers. (wMjiii est ln''H-re- 
quable, c'est que le eoriiiiiandanl deN dnigoiin, h 
me, avait élô avei'li d'iMi'n pn'l ce Joiir-l/i h iillei' 
blir l'ordre, uvaiil ipi'il eiU lerii le foiri'i'ier de |;i 
, qui appelait les lio'ijn's ;'( mhj si'cuiir.-. 

vous fais ii.i uiir iiillciij(,ji lU- hj-.dlnitv., !■( ilV^- 
>es f|ui vous armiM'ia. 



régiments français en feront autant. On ne 
des gens du peuple qui s'attachent à toui 
taires qu'ils rencontrent : Allons , vive le lie 
ils les entraînent au cabaret , où Ton boit 
des communes ; on débauche les soldais 
ment. Avant-hier ^ au Palais-Royal, un 
police à reçu un châtiment exemplaire : on 
bille, on a vu qu'il était fouetté, marqué; oi 
sur lui un martinet, ce sont les menottes 
dont se servent ces vils coquins. On Ta baig 
bassin, ensuite on l'a forcé comme un cerf, 
rassé, on lui jetait des pierres, on lui de 

1. Dans la Boiréc du vendredi 10 juillet, Glermoi 
à la tète d'une députation de vingt-quatre membres, (] 
au roi d'une très-humble adresse, rédigée par Mirabcai 
gnit avec force les justes alarmes de l'Assemblée. (] 
adresse exprimât en même temps une pleine confiance 
nêteté personnelle du Louis XVI, celui-ci, plus mal im 
mais, lit faire par son garde des sceaux, Barcntin, i 
dérisoire, où le refus était assaisonné d'ironie: « Si 
nécessaire des troupes dans les environs de Paris causs 



CAMILLE DBmoVMNf. 



__^__ Bit MK <''il l'on l'orhilc; «n- 
IprHréË tt qn'il criât : mnrt. nn l'a jet£ 
Bde fois finos le bafsm. Son KUpplicQ a (iiir6 
Jdi jusqu'à ciRi) lioure» et Oeniic, pl il y avait 
millo bourreaux'. Ilit-rau snJr*MM. dtiSotli- 
ûe PoUitnac, oflicicrfi do hu&«ari]*, noni vonui 
}-Rofal, et comme cet uiiifomK! c»! en liar^ 
lear a jptë de» chaises, et ita auralenl ^14 n»- 
iMis n'eussent pris la fuite. 1)1* i|a'il parult 
rd, on crie : voilà PoUchineUr, et les laillears 
!S lu lapidf^Dt. Chaque jour Dppurl« cinq ft 
ses de ville» et de province» qui s'^pulwnl en 
tenis de l'Arrêté du 17*. Ce fui nwt orando 
' an Palais— iioyal, quand ou vit Hrhver Im 
quinze !»>ldats do Corp% rogat qui iivilciil 
r consigne. On prit les tables do mM, do Im 
-, la qaélc rm abondante el ib o'it» !9nmi pu 
oor s'pDtTr«r; sflreoKDt Ii |iIb|M1 mi ~ 
rcslioii; rliairuii vnuiul jtaycr ko (ilal d»' jil 
llegarde' vinl Jf-^ joimJji' <;1 tiul avw: i^vx ii 
du liers-^lal. 11»^ iiiomin'Hl <.'Ij n-vaic:!»; »■) 
e renirer â lu rfirajtc. J,:i houvi'IIc du (iw 



I)- 

redi, ICI. 
i du niT 

nt PII Atf'i. 



338 ŒUVRES BB CAMILLE BESMOULINS. 

ment est que le roi fera retirer son armée. Le 
Charl....^ a converti quelques soldats du Corps 
et les a amenés en triomphe au Palais-Royal. OnP 
pris pour l'aumônier du régiment avec lequel il étiil] 
arrivé. 

J'ai eu les plus grands désagréments possibles atee 
mon imprimeur et mon libraire*; si fêtais bienn 
fonds, j'achèterais une presse, tant je suis révolté di 
monopole de ces fripons. Il pleut des pamphlets, tou 
plus gais les uns que les autres ; il y a une émulalio&i 
entre les graveurs et les auteurs , à qui divertira k 
mieux le public aux dépens de l'Opposition. 

Voici une anecdote fort singulière. Vous savez qi 
le Palais-Royal est devenu le forum ; la foule se par 
tage en groupes. 

Il y a quelques jours, un des orateurs du plus nom 
breux termina sa harangue par cette motion : « Qu'o 
« brûle la maison de M. d'Éprémesnil , sa femme, s 
« enfants, son mobilier et sa personne. » Ce q 
ayant passé à l'unanimité, quelqu'un dit: cMessiear 
« le tapissier de M. d'Êprémesnil demande la parole. 
On cria : La parole au tapissier! « Messieurs, dit l'h 
« norable membre, je demande grAce pour les me 
€ blés de M. d'Êprémesnil , qui sont à moi et dont 
« ne m'a pas payé un sou. Ma demande n'est-elie f 
« juste ?» — « Très-juste » , cria l'assemblée. Le lap: 
sier remercia. — « Messieurs, puisque votre équ 
« m'a accordé ma demande, oserai-je représeni 

« pour M , architecte, absent, qui a bâti l'hôt 

« qu'il est à lui ; que M. d'Êprémesnil ne Ta po 

1. Louis-Michel Charles, curé de Saint-Médard de CHchy. 

2, Camille s'occupait alors de faire imprimer la France W 
Voyez, au tome l^i*, la Notice que nous avons mise en tète de 
opuscule. 



F l^y. C&UM.LR IiB!l)IOI't,rNS. 3HI 

bayé plu» que ino), qu'ainsi 11 esl injurie do In prl- 
Itr àe l'imnKiible, gage àc su crftancG ; cl jo tnls 
kûr que s'il y avail ici des voisins do H. Duval , Ils 
sppuioraieni k utution. • On cria en farenr dA 
rchilecte et des voisins : Grd» pour Chùlel! < Quant 
ï sa fpmme, reprit le tapissier, mcssieure, pourquoi 
bmier ce qui vous appartient? Vous savei que sa 
femme est au public ; elle appurlient àloiil le monde, 
tf il n'est pas possitile que plusieurs parmi vous na 
t'aient reconnue : ainsi , grAce pour nmilume I Kl ne 
eraindriez-vous pus, messieurs, d'imiter le crime 
d'CEdipeel d'i^tre parricides snn» le savoir, si vous 
brûliez les enrants de M. Uuval d'Ëpn^mcsnilï » 
' ■ Oui, oui, crie-t-on, grAce pour ia m^re et les en- 
fonlsl p — ■ (juimt à lui, messieurs, je n'empCche 
pas qu'on le bnUe tant en efllgie qu'en personne, n 
Ipius plaisant de l'anecdote , c'est qu'on assure que 
ilnil M, d'Epré-iticsnil lui-mfiiie qui u fait ciilo m»- 
in'. 

Voire lils, Desmoulins. 



llm (le Camille Uesiiioiilins ji Fun père lur les Journées du ili- 
manelie 12, lundi 13, mardi H el merireai ISJuillel 1789. 



Mon Irc'S-clier piTC, 
MaintenanI, on pi'uL vous L'cj'irc, la lollrc arrivera, 
oi-iiièmc, j'ai posé liicr iiir' siMilinelk' duiis un Iju- 

1. J'iiL IroUMMl.m^ Mil tii^iiii»'ri1 di: Lil^imli', \<: iiainiil, la rer- 
II i|iic voii'l de i-ellL- ^iiKv.l.it.r : 'i L« |>i-ii|>Ig viiulaît allir \iti\\r.T l,i 
,ison dv M. <l'K|ir... On dil A \a lotilu : ■< C'edI iniKÎIu : il ii'.v 
£j| pas, es iiuiviii \i\A \>\f i\ lui, »i's uiifaiild ne »Mnl ym ii lui 
el sa feitiiiiL- e«t .i loul 1.^ iin^iidi^. (ITS'J.j » 



JJllOOCtlO) UU XXAlllU't& \Jl U«« ^IV/lAp\^f OUI 111/11 V 

tous, lorsque trois jeunes gens passent se 
la main et criant aua* armes/ Se me joins 
voit mon zèle, on m'entoure, on me presse 
sur une table : dans la minute j\ii autour 
mille personnes. «Citoyens, dis-je alors, ^ 
« que la Nation avait demandé que Necker 1 
« serve, qu'on lui 61e vîU un monument; 
«chassé! Peut-on vous braver plus insc 
« Après ce coup, ils vont tout oser, et pour 
« ils méditent, ils disposent peut-être une î 
« thélemy pour les patriotes. » J'étouffais d 
titude d'idées qui m'assiégeaient; je pa 
ordre. « Aux armes! ai-je dit, aux armes 
« tous des cocardes vertes, couleur de l'esp 
Je me rappelle que je finissais par ces mol 

1. Ce récil (reproduit avec plus do développements 
m^TO V du \ieux Cordelier) montre combien il y a d 
iiliale dans la version de madame de SlaiU, que la pren 
que l'on porta fut verte, parce que c était la couleur de 
M. Necker {Considérations sur les orincinuux événemen 



«rafltiNDAKCB PC CAMILLE OBSNorLIN», Ml 

police»! ici. Eh bien! qu'elle in« reganir, 
e m'observe liien : oui! r'e»l nioi. «[ai appHIr 
rtrosàlu lil)i>rlû.> El levaiil un pjiitolri : ■ Od 

I ils nn me prendronl pas en rie, ci je saurai 
r glorieusemem ; il ne peul plu» m'orriTer 
malheur, c'est celui ile voir In Fronne di've- 
cJave. B Alors je descendis: on m'embrussall, 
ontTailde caresivs. trMoa nml, me disiiil clm- 
aous alloDs vous fuiro une (tardo, non» ne 
abandon oerons pas, nonii irons oi'i vous von- 
• Je di.^ qtic je ne voulai» point avoir do i!oni> 
lent. que je ne voulnis qu'être eolilat dr la 
Je pris un rubun vtrt et je l'allactiai à mon 
lie premier. Avec quelle rapidité iiufina l'in- 
Le brait de celle émeute va Jusqu'au camii; 
Ucs, les 8aissc«, les Dragons, Ko>al-Alleinauil 
L Le prince Laiobeitc, & la t#te dfl u dernier 
It, entre dans les Tuileries, h rheval. Il wbrc 
le un piarde française, sans armes, vl renveroe 
et enfanU. La. fureur s'iitlume. Alom, il n'y a 
un cri dans Paris: Aui armml II Citait wjpl 

II n'ose entrer dans la ville. (In ftiUiwM le« 
es d'armuriers. Lundi ujalin on M^nite 1»; Utr^ 

électeurs s'étaient aw'iiil)l<'-* à la Vilk. ï^. 
les marchands à leur XHa, jIs cré'rnt un wrp» 
:e bourgeoise de «l'jixanlJ.— dix- huit indi'^ U'itii- 



832 ŒUVRES DE CAMILLE DESM0ULIK8. 

r 

mes, en seize légions. Plus de cent mille étaient ( 
armés, tant bien que mal, et coururent à la Ville 
mander des armes. Le prévôt des marchands am 
il euvoie aux Chartreux^ et à Saint-Lazare ; il ti 
de consumer le temps en faisant croire aux dist 
qu'on y trouvera des armes. La multitude et les 
hardis se portent aux Invalides; on en demand 
gouverneur; effrayé, il ouvre son magasin. J*y 
descendu sous le dôme, au risque d'étouffer. J 
vu, à ce qu'il m'a semblé, au moins cent mille fi 
J'en prends un tout neuf, armé d'une baïonneti 
deux pistolets. C'était le mardi, tout le matin se ] 
à s'armer. A peine a-t-on des armes, qu'on va 
Bastille. Le gouverneur, surpris de voir tout 
coup dans Paris cent mille fusils armés de b 
nettes, et ne sachant point si ces armes étaient 
bées du ciel, devait être fort embarrassé. On ti 
une heure ou deux, on arquebuse ceux qui se 
trent sur les tours. Le gouverneur, le comte de 
ney, amène pavillon; il baisse le pont-levis, 
précipite ; mais il le lève aussitôt et tire à miti 
Alors, le canon des gardes-françaises fait une br 
Bourgeois, soldats, chacun se précipite. Un gr 
monte le premier, on le jette en bas et on lui 
les jambes. Un garde-française plus heureux le 
saisit la mèche d'un canonnier, se défend, et la 
est emportée d'assaut dans une demi-heure. J 
accouru au premier coup de canon, mais la Bi 
était déjà prise, en deux heures et demie, chos 
lient du prodige. La Bastille aurait pu tenir six: 
si quelque chose pouvait tenir contre Timpéti 
française; la Bastille prise par des bourgeois ( 

1. Rued'Unfer. 



i sans aucun cfiH. «uif su htiiI o^)ci4^f ! Le 

pnJe-franr.'ii<<< <|ui iTait moolé i I'umhI 
OiiT poat^ait M. DflaoneT, li? prcnJ par les 
s et le fait prisonnier. On IVmmfne h l'H<Mel 
fi, OD l'assoinmc sur 1« cticmio. U ^Liit fxpU 
•B coups reçus, on TactiHc à la Gr^v« ol un 
irlui canpe U t^le. On la pont' uu bgut d'une 
îlon donne la croix île Sainl-Louis au (çartlo- 
se; dans le même temps, on arrête un cour- 
n lai trouve dans ses hiis une lellri' pour lu prfl- 
1 marchands; on le conduit h la Ville. ïiH ]o. 
Batin, on arrivait tous les courriers; on porluit 
les telires & la Ville; celles i)ui éliiient udres- 
L roi, à la reine et aux ministres, on les d<^ca- 
et on en faisait lecture publique. On lut une 
tdressée k M. de Flcsscllo ; on lui (lisait d'amu- 
m quelques jours les THrisiens. 11 no put se dfl- 
; le peuple l'arracha de .«on nïége et l'entrnlnn 
e la salle où il présidait l'assemlilée ; et li peine 
descendu l'escalier de l'Hrtiel de Ville', (ju'un 
homme lui appuie son pistolet et lui UvMi: la 
e ; on crie : Bravo! On lui coupe la li^lt; i|u'ijri 

lude Arn^, grenadier au 3'' biUilI'iri 'J'^ i\rn<it',iiU\ (,1:111 
itlinguËrenl le plus a|>rti lui t-ia UiDIiii, Klir, llumlirrl f.l 
I Maillard. H. Eui'ène ff.nam.'-f, <)■»> •.,<, lll>Mf: ./'< 
nous a rail coniiallre aiM-l 1,1 r.raioiirr. wlmlrd'l' 'l'un -In 
laeart del/, BailUIf, i-'.m.in 'm l'-t «(.pela. Aiil'.Jrx: fHimi-.' 
i à Saumur, et ■'>Mal au r'aiinenl de HnjsitOrml'il', ik 

l'ie hache ,1 Lvii- Tr.rr.i,. ,:..lii ,,, ,i'/„„.„l h.;,.!:'!.. 



filous au point qu'on les dit tous décampés, 
le lieutenant de police S épouvanté de lafii 
du prévôt, envoya sa démission à l'Hôtel 
Les oppresseurs voulaient s'enfuir tous de P 
il y a eu toujours sur pied, depuis lundi 
patrouille de cinquante mille hommes. On 
sortir personne de la capitale. Toutes les 
ont été brûlées, et tous les commis sont en 
comme bien vous le pensez. Les Suisses, : 
trésor royal, ont mis bas les armes. On ; 
vingt-quatre millions dont la Ville de Paris 
parée. Après le coup de main qui venait d 
la Bastille, on crut que les troupes campi 
de Paris pourraient bien y entrer, et persoi 
coucha. Cette nuit, toutes les rues élaient 
on jeta dans les rues des chaises, des tables 
neaux, des morceaux de grès, des voilures 
barricader et casser les jambes des chevauj 
cette nuit soixante-dix mille hommes sous I 
Les gardes-françaises faisaient patrouille a 



iRRSfmNDAKOR HK CAllll.Lt SKfHotlLlKfi. 135 
fia : Francf, la nntùm franfititt; ikmi* ramu 
mdre, wu» ofirir not âecoun, CflDiiue un b'aii 
«n peu, on leur dii de se ilèiiarnier d'aNiriJ, 
leur reta». oq ins remercia lie luurs fi«rvicet, et 
Mmit pila échappé ua »eul, s'ils nv «! fus^ol 
isàcrier: Vioeni lei Pariaient tt leliert-^latl Oa 
ena Jusqu'aux barriérvt), où nous Itiur eouhai- 
t bon soir. Nous Ica avions promenéa tiuel- 
ips dans Paris, où ils dureol iidinir^r le lion 
t le palriotismo. Les femmos fuisaicnl bouillir 
i pour jeU'r 5ur la l^ltr, ils voyaient les puvâs 
)ur les feni^lres, prt^ts h le& écraser el uulour 
H milices innombrables de Paris, urmt^es ilc 
d'épÉes, do pislolels et plus de soixanto mille 
etl««, plus du cent ciniiimnlu pièces de iianon 
ta à l'enlrôe des rues. Je crois une t'csi leor 
Iqni glaça d'elTroi te camp. Nous avions les 
» de la Bastille, de l'Arsenal, cinquante mille 
hes trouvées aux Invalidus. Mon avis étiiit d'al- 
3rsailles. La guerre ûlait Unie, toute la famille 
devée, tous les arisloci'ulcs pris d'un coup de 
étais certain que la prise inconcevable delà 
:, dans un assaut d'un ijuart irheurc, avait con- 
ie château de Versailles et le camp, et qu'ils 
ent pas eu le temps de se reconnaître. Hier 
le roi eiTrajé vint à l'Assimhlée nationale ' ; il 



le dénia rcli 


.lu Itui 


iiV-iaii pulnl iponUnée. L'Idée lui 


'lé saepTÉ,. 


tiar un 


tnikiiriliHoué, tvducileLianvaurl. 


ans garJe, 






i debout i-l 


-/e((.«<v. 


. Cull« flli^, ii rteontiul l'Auemblie 



de rAssemblée Nationale, Clergé, Nobles 
munes, étaient montés dans les carrosses 
venir apporter la paix. Ils arrivèrent à tro 
demie à la place Louis XV, descendirent d 
furent à pied, traversant la rue Saint-Hoi 
THôlel de Ville. Ils marchèrent sous les d 
gardes-françaises, qu'ils baisaient en dis; 
les drapeaux de la nation, de la liberté, » i 
de cent mille hommes armés, et de huit 
avec des cocardes rouges et bleues : le 
montrer qu'on était prêt à verser son sang 
pour une constitution céleste. Les dépi 
aussi la cocarde. On fit halte devant le F 
et devant le garde-française sur le phaétc 
Launey, dont la ville lui avait fait pn 
que des chevaux superflus du gouverneu 
Il avait une couronne civique sur la léte 
la main à tous les députés. Je marchais 1 
côté de Target, avec qui je causais. Il étai 
inexprimable. Elle brillait dans tous les 



COB&ESrONbANCI tiK CAUII.I.IC bKXMOULINR. Mil 

Utaoleu pins de joie encore la veille, lorsque Je 

' it SDr la broche de la Bastille rcntlue, et (jn'on 

1 le pavillon drs Gardes et de» niili<:e« boiir- 

I. Là étaient la plupart des iÈ\H patriotes. Nou 

a embmssioi]s, bous baisionslesinniD* des gard«fr« 

inçaises en pleurant de joie et d'ivresi^e. I 

Votre (IL", Deshuulin". I 



P. S. Hier, àTHôlel de Ville, les cent f:rni|iinQle 
lépatés et les électeur:^ ont {irodainé la paît. U inor* 
gnts de Lafayetle est nommé t^énéral de» M-ize léttioi» 
les milices de Paris, les garde)^-rraa<;3iNet el IM 
|ardes-saisses sont déclarées trooix-t uationaln M'I 
lésonnais à la solde de la ualion, humi lji«u <|U<! I«|'^ 
leux premières de dos s^ize l^gloiu. 
' M. Bailly est nommé maire de Piri». Kl M ■ 
on rase k Ba^ilill'-' ; M. Nfi.'-r '->( r-iin-ilf' : U->. wnt- 
reaux ministres ont r*:uii:r':ti: </<! w^ut u-tw-mh; 
FonUon est mort de p^or' : IsM/ d'yj ^tl (V-Hdo; U 

1. t)èilc IC, itCuû;* )>>T>>«<"^' •"''<J 'J>-> i« k»i-ii ■ »>»< 

It direction de 4en n-t-iuiJ:'-*' . l-Aj-BUtuA" ytiii-t.^ ti., fM' 

IrtwilKtkn dt 1» IL,*. OBI» •>. •vv 'i' ' Bu* mv »<vil ^ /^»;Btj 

ï. L'faniçm'.iui ■njnmwiivi W"" >* jvvnJj ft» H J> <.vtul4 
d'.Vr1(Mt •'. i« 4-1-1 ItK ■• \- "•■' '-■■ '-l'Ki- .' I-- t' fcvWUrf .-i 

d^i 1-. i: • : '■ ■- ■: .-, , 

W ;'-.>î. •■■ ^■-■' ■ -■■■ 

ir- ...-■.-■ .... 



.t -''ïi •^s. 1 ,i"'LtJâ Le e= j-n**!;^ iiUfrauTa, 



voraiotiti/'-. li^ ji F*"inc* .inr^. te la Z^et/n 
nom:»!"^ î**\.^mpi:i::-^:* i'me je'lre fefiîL»* 'loi 
ît> .îi»* fa.;** n:i.i.niear i'!.ioaaeïir. ^t Joat je 

w/jr^M -if Snmt^Hjàr'iqH . Ett a£t<^a*lailt. ]> j 

//tirrul I^ U -^ap.uU jiL pa.r-i*; j.oar le mleax 
fif, f/tuuMA point l'aati^Qr, et m»fme Je lai en i 
v,n artirl*^. '^omme cilo>en. Crf-en-Janl comm 
v;iir», fftfpfi ^rnoar-propre ea t;st cùotent ; ainsi 
l>rivoi^s ponr qne voa.s le joigniez à la cori 
thiuf^i (hi IViiai.H' Royal qae je toos ai dé 



DOBUimMDAMDB HB OAMILIX DmiOULIKC. OV ] 

ma fiMfonb et i «e qae tous apiicln rintlmniillon 
Ulfjfne. J'ai poînr à crcùn* '|nr j'ai cnroaru l'Indi- 
ItalîoB lie nu cfier» com^lriolr». cl il ne peut 5 
nir qae «les tiporanla, (|ik Um tinh^riks on an 
prieax <|Bi décrienl une hrochan- (|tii ida fAil tani 
Phonneor, et qai m'a atlir^ \ei romplimmls Im plas 
nlleors de la pari d'an hnmiDP tiai on m'avail jamais < 
boè, de M. Tarçpl. Aa reât*>, i)DitRi] je vcms f-riTini' tà 1 
Amoignage dtn journaaK et que jo vous raconic. j 
lonune j'ai r<iit ilans ma dcrnièn! leltro, les rl)osei'| 
infiniment l1alIeit»fA (|Ue j'ai entendues au sujet dfl ■{ 
la fronce W6rr. je VOUS fais part de tout cela pour 1 
koas iieul, afin que vous ne roup;issiex pÀint de moi, 
pi non pour ciciter l'envio en le redisant h me.i com- i 
balrioles; je sais ({ue dans son pays personne n'eMi 
|irophële, et il ne faut pas afTecicr d'ouvrir \et yeuK J 
;èe ceux que la lamière blcsso. Si vous entendez iin]\ 
du mal rie moi, (■onsnl.'z-vnns; pnr le souvenir du 
témoignage que m'ont rendu MM. de Mirabeau, Tar- 
get, M. de Robespierre, Gleizen, et plus de deux cents 
députés. Pensez qu'une grande partie de la capitale 
me nomme parmi les principaux auteurs de la Rôvo- 
Intion. Beaucoup mCrac vont jusqu'à dire que j'en 
suis l'auteur. Je rencontrai, il y a trois jours, chez 
mon libraire, un Picard, vice-président du district 
des Feuillants. « Ah ! mon (lier compatriote, me dil- 
il, combien j'ai souffert que noire paroisse fût si mal 
représentée I Du moins, vous en avez soutenu l'iion- 
neur, puisque l'auleur do la Franc Uhre est du Ver- 
mandois. » Il n'a plus voulu miM|tiitl(>ri]u'il ni'iiri'ilt 
emmen(^ souper avec lui, el nous avons lir r(]nnais- 
sance. Mais le téniniguage qui m'a llallc': lo plus, c'osi 
celui de ma conscience, c'esl le senlinif ni. inlrijcur 
que ce que j'ai fait rsl bien. J'ai con(ribnt''iiatTraiipliir 



340 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

ma patrie, je me suis fait un nom el je commei 
entendre dire : Il y a une brochure de Desmoulins 
ne dit plus: d'un auteur appelé Desmoulins; 
Desmoulins vient de défendre le marquis de Saint 
ruge. Plusieurs femmes m'ont invité à venir dans 
société, et M. Mercier^ doit me présenter encore 
deux ou trois maisons où on l'en a prié. Mais ri( 
pouvait me procurer un moment aussi heureux q 
été pour moi celui où le 12 juillet j'ai été, je ned 
applaudi par dix mille personnes, mais étouffé ( 
brassements mêlés de larmes. Peut-être alors 
sauvé Paris d'une ruine entière, et la nation de \\ 
horrible servitude. Et les cris de quelques dé^ 
de quelques imbéciles, me feraient repentir d 
gloire et de ma vertu ! 

Non, ceux qui disent du mal de moi vous trom 
ils se mentent à eux-mêmes ; et au fond de leur 
ils voudraient avoir un fils qui me ressemblât. I 
l'air de venir vous consoler, et il n'y a qu'eux qui 
afUigent. On ne dit du mal de moi que celai 
disent. Ce sont les frères de Joseph qui viennen 
soler Jacob, dont une bête, disent-ils, a déchii 
membres. Eux-mêmes sont cette bête qui les a ( 
rés. J'oppose de longues louanges ï vos loi 
doléances sur ma folie. 

L'ouvrage de la Lanterne ne vaut pas TauH 
m'aurait fait déchoir dans l'opinion, si j'y avoi 
mon nom. Cependant, j'en ai entendu dire du 
et si le libraire ne me trompe pas, personne i 
dit de mal. 

Ce que vous me dites de Guise achève de me 
à Paris, pour lequel je commençois déjà à avoi 

1. L'auteur du Tableau de Paris, 



He inrlination. Ea ronséquenre, )e t«U iw i 
ds mes moulilrs aiaol la lia dv aob. 
le croi» que je Tais traTaUltr «tk Minbeaa, M 
^re Ure en éui <le oie p»er de vo» •ecein. Vm 

bbUgerez cepeuilant de m'eofoyer det c 
rtoal deux paîn-ii tle draps, le plu 
BSible. Je compte être datu nesaniUe» i U SuDi* 
Mny. 

Je suis allé liier k Versaillei; es «b&rdut X. ll»> 
Strille , il u clian^é teoMkmtatl de «iM|te ; U s'a 
I, quand je lui en ai dennadé la ruiam, ^*i tull 
lladti , qu'il ne m'araii pa* d'abord irra— i. Afrfa 
nx heuFt-s de conTerHlion. il t eU pbtal ^ac M. f ri> 
Ktu ait lu à l'AtAernlilé* lutioiule, îi ) a m mt/ié, am 
Umoire de tons, poor qs'il % ail u ui^ à CiéM, 
Bw conçois pas coumoi tois atec ntf«T4 «• vb*] 
ptâre. II r A on >>)«$• l'AMeabMv oaliaaale avaM >' 
s'occuper d'autre cJcrv? -i>j- 'l'i î.'jilh./- ;• ',■.<.'. •< 
OD a dû riie de voire eœpri^^iri'^rit. fc« *.*--"a1 ii*-«, 
M. DeviefviUe n'a pas lort ■]< tr',ai(rr 'jvr ' •-'-* i • iv» 
que vous deviez adrei-rr ■?< lo^Hi'j.r'r J* fc* w.» ;<#* 
moins surpris que je n>nat<rn^D »n 'ju !..*t J «v j*,(-^ 
à croire pourlaat ijae l-i froileor qri*: », » im.hU'*- 
mon cousin vienne de là. 

L'activité vous màii-^i^. ^''/^l^ r-r-'^z 't^iiii y^tK 
cabinet; et il faut s»^ rrifintr-r -Jifn !*-< ■y^x'r-'tifi. 
Puisque vous iHei .1^- i:!i-.:-. :,, .r. >/ --,■., >^ ,',-,> 
ïclles di! Gui.se, A\\----ih',. - ,. ■. : :■■■., ■,-. 
mainlenarii l'-.i ri'V.i; ,•■• . 

Voiro Comili- pr-j^,-. '. 

tnilice l;OiirL'.'i;i-.- : .:. .- ■ , • / 

llOUVi>llr.>< !!■■ lui! ; : . 



1 



342 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

velles d'Hénin et de Fontaine : j'ai toujours m 
sur le cœur le tour qu'ils m'ont joué h Laon. 

Plaide-t-onà Guise? 

Voilà vos dîmes et vos matières bénéficiales et 
juridiction à vau Teau. 

Vous avez manqué de politique, quand Tanné 
nière vous n'avez plus voulu venir à Laon, 
recommander aux personnes de la Gompagn 
auraient pu me faire nommer. Je m'en moque a 
d1iui. J'ai écrit mon nom en plus grosses lettre 
l'histoire de la Révolution que celui de loi 
députés de la Picardie; mais la considération c 
jouis ici ne peut vous être bonne à rien, et j' 
voulu vous être bon à quelque chose, et voui 
rendre justice. 

Vous vous êtes aliéné M. Deviefville, qui, 
retour de l'Assemblée nationale, aurait pu vou 
tenir par son crédit et entre nous par son pa 
lieu que je crois entrevoir qu'il y a deux p; 
Guise, et que vous n'êtes d'aucun. Vous croyez 
être que ma devise est audax et edax. Point d 
Ce n'est point la faim qui m'a donné celle har 
Vous pouvez vous souvenir que j'ai toujours 
principes que je viens de professer; à ces pri 
s'est joint le plaisir de me mettre à ma place, d( 
trer ma force à ceux qui m'avaient méprisé, 
venger de la fortune qui m'a toujours poursui 
replaçant au niveau ceux qu'elle avait placés ai 
sus de moi. Ma devise est celle des honnêtes 
Cœsar vi priorem ; la devise des aristocrates es 
do I^ompée : Pompeitis vi parem. L'égalité et pc 
supérieur cou nue César. 




conassi^NriANoit m camilli 



Mnn Ir/'s-chflr père, 

M. dû Mirabeau, choc In]od >e 41ui tiNràl 
milles, m'apprit qne le puiemfBl it TMtioaw % 
de brûler ma France lihrr. J'alleod» If fi^aJ 
ijae je suis ciirieox de lire. Cda i 
tion de plus, s'il d'v a pu m de ùSÊânla^m éâm tm 
pays-là. 

Mon discours delà Lamime itwijewà», wiTté^ 
tion esl il peu pr^s ^pui^rf. C«sl b «nbi I 
qui se soi t veDtlac c«>s jonn-d ; maîa oa Ml •! !•• 4* 
|i4»tlt«« ces fâDilles, qae je cnios 4'es blltt IMW Mli 
«de édition. La denMieiîllA 4|«e je mw il «i* 
voyée par la posle. en ft*erjr d'j mir'iun '(^ ^Jwl-H^i' 
ruge, a fait iieimcoîjp 't )i''f]f.f i.f s in.-. j,fi(i'i[yi ».| 
j'en ai reçu des complim>rriiit iJ'f y^u* ".u", '>^ «««w» 
de mes brociiuces de Ymni-c. m MM-ri-ui i\- f^ini 
qu'elles ont à Guise, me di-lirriiilm: k Uxi^r wiu 'i'i' 
miciie à Paris. J'ai pris un Unii-iiuml en Un'; '\i: YMu-) 
de Nivernais, où je ^aiii irritrer ô la S;iint-M«Hiy, 
Comme la dépense a absorbé tij<-fi :in del.'i i\i: mon 
dernier ouvrafie, j'ai pens/; «pjn vorj» n'r r'^fiiM^rieit 
pas de in'aider de cimj â six loui.i. d ijue vou^ pren- 
drez en considéi'alion lis ri'iponni-rii-.'' i\i: m'-* tjliraircH. 
Je vous prie de ne pas nie !irs refuser si rV'sl pru- 
siijle. 



îc \0{\=- cn\ii\c. I 



néni U dns II'k'UntvmK du 
ion (|u'il l'aiU pii^'e H, des 
la pairie. J"ai pris le parti 



344 ŒUVRES DB CAMILLE DESMOULINS. 

• 

de ne plus faire que des ouvrages soignés, et de re- 
trancher sur ma dépense au profit de ma réputation. 
M. de Mirabeau m'a offert de travailler à son journal. 
J'hésite et j'attends vos conseils. 

A rinstant m'arrive une lettre de Mirabeau, qaime 
mande sur-le-champ à Versailles. La Chronique de Pa- 
ris a fait hier le plus grand éloge de moi, à cause de 
ma réclamation pour M. de Saint-Hurnge. Adieu. 



- 



A son pcre, sur ses ouvrages littéraires et ses rapports atee 

Mirabeau. 



SO lepteobre 1780. 

M. Gelli a dû vous passer, il y a quelques jours, 
deux France libres une Lanterne, une trentaine de Ré- 
clamations en faveur du marquis de Saint-Huruge^ et le 
numéro 9 des Révolutions de Paris, Est-ce que vons ne 
les auriez pas reçus? Je n'ai pas reçu de lettre de 
vous depuis huit jours. Vous pouvez toujours m*écrii% 
à r hôtel de Pologne. J'attends aussi votre réponse 
pour l'article des six louis que je vous demande poar 
ne pas manquer de parole à mon tapissier. Je Yons 
écris ceci à Paris, où je viens d'arriver à l'hôtel de 
Pologne, pied-à-terre que j'ai gardé. 

Depuis huit jours je suis à Versailles chez Mira- 
beau. Nous sommes devenus de grands amis; au moins 
m'appelle-l-il son cher ami. A chaque instant il me 
pi'end les mains, il me donne des coups de poing; il 
va ensuite à rassemblée, reprend sa dignité en en- 
ti-ant dîins le vcstibiilo, et fait des merveilles; après 
quoi, il ï'evienl dîner avec une excellente compagnie, 



COBIlt«l>0KDAKC8 DB CAMir.LK nKliMOl'l.[KX. RtB 

parfois sa mstlroMe, et non» biivnns d'efcHkntl 
Bs. Jciens quo «a tnble trop d^llcntc et iraji char* 
le me corrompl. Ses vins dti BordtMux (;t son ma- 
sqoln ont leur prix ([ue je clierrhe viiirirmenl )i mo 
BBimalcr, et j'hî toutes les peines du monde ù ro- 
^lidre mon ausléril6 répulilicaine ai à di'-ic*ier IM 
islocrales, dont le rriine est de tenir à c«s oncellentft 
tlKrs. Je prùpuro (le!> molions, et Mtrnbenu appi^llft 
sla m*initier aux mandes atTaires. Il semble que i« 
iKiruts me trouver heureuK, en mo riippelunl mu pO' 
tltion à Guise, de me voir d'ivenii le commensal si 
i&mi de Mirabeau, brâlëparlepurlemenldcToDlouie» 
ht avec la réputation d'excellcni citoyen et do bon kri- 
Irain. Ma Lanterne Tnit ib présent lu mi?nic KcnHullofl 
kne )a France libre. li y a Iroi» joiirn, éliint duni Id 
tesiibule des Ëtats-généraux, et quelqu'un m'uyant 
pammâ, je vis tont le mondu, el nombre de fi^Dt<k' 
fies trois ordres, me regarder avec cpUp curlostt qui 
lalle mon amour-iiropre ; ce tjui ne iiiV^mpi'i'li" iiii» 
ie n'être point trés-lieureux. Dans un momcnl, ji- 
irouve la vie une chose dùlicicuse , et le moment d'a- 
près je la trouve presque iiisupporlabli-, cl cela dix 
fois dans un jour. J'ai vingt rmirses à taire, rine pbi- 
'ippique dans la tiîlc, une motion à rimpii merle et iint! 
Seconde édition de ma France libre. Mii"ilmaii m'ut- 
lend ce soir. Adieu. I*orte/.-vous bii/n, et nu dites plus 
tant de mal dé voire fils. 



J"ai passr deuii M^uianu^^ cliair; 
beau; mais vo>aril i|iii' jn ne lui ■ 



338 ŒUVRES DE GAMILLB DESMOULINS. 

gouverneur et le sous-gouverneur de la Bastille et le 
prévôt des marchands sont décapités; cinq voleurs oot 
été accrochés au réverbère; une centaine d'hommes 
ont été tués à la Bastille de part et d'autre. On a re- 
marqué la clôture des spectacles depuis dimanche, 
chose inouïe ! 



A son père, à propos de ses ouvrages Utléraires. 

iO septembre 17B9i 

La meilleure réponse à votre lettre pleine de repro- 
ches est de vous envoyer les trois ouvrages. J'ai donc 
préparé un très-gros paquet où vous trouverez quatre 
exemplaires de la France libre^ de la Lanterne, cl 
nombre d'exemplaires d'une petite feuille qui vient 
de me faire infiniment d'honneur, et dont je reçois 
des compliments partout [Réclamation en faveur du 
marquis de Saint-Huruge). En attendant, je joins t 
cette lettre un numéro de la Chronique de Pari$, le 
journal de la capitale qui passe pour le mieux fait. Je 
ne connais point l'auteur, et même je lai en yeux de 
son article, comme citoyen. Ci^pendant comme écri- 
vain, mon amour-propre en est content; ainsi je voas 
l'envoie, pour que vous le joigniez à la correspon- 
dance du Palais -Royal que je vous ai déjà bit 
passer. Opposez ces suffrages imprimés et publiés 
d'écrivains que je ne connais point, et dont je ne suis 
pas assez riche pour payer l'encens, aux injures de 

Viry, lires do Paris, il y fut découyerl. Son pendre BerUer ftil ir- 
rêté à Compiègrie. Traiisfi^rt'idi !\ Paris, ils y périrent, la mêiMjoar 
'22 juillet, d'une mort ('pouvantable. 



j 



■ Gaùardt eih ee qw TOtts ippelex riodiinatrao 
plique. J'ai peia^ h croirv qae j'ai ra^-oani Tindi- 
|UJon de mes chen coni|>atnotrc. et il a^ pral ; 
bir qoe des ignoraots, que diH imWtîl^s na éts 
tfieux qui décri^Dl un« lirMbnr» qui me fnîi tani 
bonnfur, et qui m'a alUrë les nimclfiiiciils 1rs ptns 
Itlenrs de U pari d'an Iiomaie i|ui n« m'a* ail Janau 
mé, de M. Tai^ot. Au r«le. ijuand je rous cnvoif le 
ïlDoignage des ionrnans et qnc je tonn rnronir. 
Enome j*3i fait dans ma dernière leltro, les rboecs 
ïflniinenl aatlciues que j'ai entendues au sii}el de 
I France iibrf, je voos fais part de tout cela poor 

ris seul, afiD qne vous ne ratigi$sti>K |>âinl de mot, 
non ponr exciler l'envie en k redisani Ji mes com- 
istriotes; je sais <|ue dans snn pajrs personne n'est 
^hëte, et il ne faat pas affecter d'oDvrir les jeux 
le ceux que la lumière blesse. SI voas enlendes dira 
lu mal lie mni, rnn!iolv7-vnns par k' snuvcnir du 
•Émoignagp que m'onl rendu MM. de Mirabeau, Tar- 
{et, M. de Robespien-e, Glcizen, el plus de deux cenis 
lépulés. Pensez qu'une grande parlie de la capitale 
ne nomme parmi les principaux auteurs de la Révo- 
Qlion. Beaucoup mfirao vont jusqu'à dire que j'en 
uis l'auteur. Je renconlrai, il y a trois jours, chez 
ion libraire, un Picard, vice-président du district 
es Feuillants. « AIi! mon elior compatriote, medit- 
l, combien j'ai souffert que notre paroisse fût si mal 
eprèscntùe I Du moins, vous en avez soulenu l'Iion- 
leur, puisque^ ranli*ur dn la Fvrmc Hhro est du Ver- 
nandois. » Il n'a [iliis \oiilu iiifiiuilliTiiu'il m'ui'ciU 
mmem'' souivr avi'i- lui, cl ii<>us uviiiis iii'' cnnniiis- 
ancc. Mais le Icninij^iia^T qui m'a Mald'' li' |)!iis, c'est 
*hii de ma consoii'nce, c'est le sculiidenl iri^'^rii'iii' 
pio ce que j'ai fait (•?■[ bien.. l'ai ninhibitvà alVraurliir 



1 



I 



lure m UYdiL uuuiic uca aiieb t;i que mt 

pouvaient sentir comme moi la chaîne des 
me retenait à la terre. 
Vous avez appris sans doute la grande ré^ 
s'est faite. Consummatum est. Le roi, la rc 
phin sont à Paris. Cinquante mille homm( 
femmes ont été les chercher avec vingt- dei 
canon. Il y a eu sept gardes du corps tués 
nationaux, une femme et six bourgeois. Â 
la famille royale, j'ai cru voir six famille 
derrière le char de Paul-Émile. Le roi 
devaient fondre en larmes. Ils ne sont e 
nn\L On criait : « Nous amenons le boulan^ 
langère. » Hier, aux Tuileries, la reine s' 
à la fenêtre; elle a causé avec les poissar 
a invité à diner ; il s'est tenu à la croisée 
de conférences entre les dames delà cour 
de la halle. La reine a demandé grdce pc 
d'Artois et le prince de Condé. Les dame 
ont accordé la grâce, scène infiniment ri 




hailitidiin» 
p'cD ooi dHmcké. 
i. pour voire Ma aïoé. 



P. S. L'ti'-nre t]« U jmte éuil p 
m leltre pour iDif«l<rr rncor» >ar aca bcMiu. TmI 
_ ! (|(ie j'aitpn:>n<]( de Giûe pv le* leurv da muta 
beriervillc me confirme <lam U t«B)ié« de moaen- k 
K pays, les antipodes de la philowphir, «la paino- 
lisme et de l'^lit^. J'ai i [>aris soc rùpsUlina, on 
pe consulte sur les grandes affaires; on m'iDfile â 
jAincr; il o'; a aocan fuisear de brochorf» dont les 
feailles se veudent mieai : il ne nu* ounqne qn'io 
pomicile ; je vous en supplie, aidex-moi, enTOjg 
Bli louis, 00 bien on lit. 






u juiimal <Im S/mlM/feai 



Mon niier pèro. 
Je vous ai fait passer le numéro i" Je mon journal; 
ne l'avcz-vous point rcru? Jo vous prie de m'en ac- 
cuser la réception. Je vous envoie deux prospectus. 
Si faire se peut, car nul n'est propliètc en son pays, 
envoyez-moi des souscriplions. Me voilà journaliste, 
;t déterminé -a user amplement de la Itljerté de la 
presse. On a trouvé mon premier numéro [larfait; 
mais soiilioniirai-ji; c loii V J'ai taiil d'occupations 
pie je \Oil> rriji fi-rj à i|<'IJ\ lli^tllcs i\\<\-r^ IJliMUil. Jc 



III h r 



/'. 



d50 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

Saint-Nicolas." Deviniez-vous que je serais un Romain 
quand vous me baptisiez Lucius, SulpiciuSy Camitlusî 
et prophétisiez-vous ? 



A son père, à propos des Révolutions de France et de Brabant» 

31 décembre 1789. 

Mon cher père, 

Recevez mes souhaits de' bonne année, vous, ma 
chère mère, mes frères et sœurs. La fortune s'est 
lassée de me poursuivre. Jugez du succès de mon 
journal. J'ai, dans la seule ville de Marseille, cent 
abonnés, et dans celle de Dunkerque cent quarante. 
Si j'avais prévu cette affluence d'abonnés, je n'aurais 
pas conclu avec mon libraire le marché de deux mille 
écusparan; il est vrai qu'il m'en promet quatre mille 
quand je serai arrivé à trois mille souscripteurs (tant 
ces libraires sont juifs !). Au reste, ce n'est pas l'ar- 
gent que j'ai en vue dans cette entreprise, mais la 
défense des principes. Quelles lettres ! quelles vérilés 
flatteuses je reçois ! On m'avait dit que la reine avait 
chargé M. de Gouvion, major général, de demander 
ma détention. Ce bruit est venu aux oreilles de M. de 
Gouvion qui m'écrit pour me témoigner bien d'autres 
sentiments. Sur un mot de mon numéro 5, M. de La- 
fayette vient de me prier de lui écrire, si je n'ai pas 
le temps de passer chez lui pour m'expliquer avec lui. 
sur los griefs que je lui reproche. L'un m'appelle le 
meilleur écrivain, Tautre le i>lus zélé défenseur de la 
liberté; mais il est facile d'être modeste lorsque l'on 



I fiTM TilliHi te ^ ai 



Moi tim,mttÊÊÊt I 




1lonirSs-cberp6rp, ^ 

is bien f|u'il est [ilus fa-jle Je voas passer de 
uvellcs que moi ilos lûIre-. Mes ocru[>;i(ion9 
nt élre aupK's Jf i ou> l'excuse de mon silento, 

m'alicndiiis pas ijue vous me puniriez en ne 
ant plus, parce i|tie je vous al écrit par la voie 

joarnal. Je succomlie à la faligue et aux clia- 
je n'enricllis i;ue mon libraire. J'apprends 
le conlrerail dans le Lanpuetloc et la Provence, 
os que fie plus en plus mon entreprise est au- 
ie mes forces. I.oi'sque j'ai sacrifié depuis sit 
ulmon ari^'eni ;'i paNcnles délies, à me dunncr 
licilo, des riieiiMes ^-i .hs ■■IIcn iiour plus de 



■.>y]<i 



I liU 



352 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

et de ce qu'il y a de plus illustre dans TAssemblée na- 
tionale. Je ne demande point des nouvelles de Guise, 
mais donnez-m'en de vous. 11 y a bien des momenls 
où, malgré lés compliments d'une foule de gens qui 
me disent que j'ai les flèches d'Hercule, je me trouve 
aussi malheureux , aussi abandonné que Philoctète 
dans rîle de Lemnos. Mon libraire m'assure qu'il 
vous a fait passer et à mon frère mes numéros. Je vous 
embrasse mille fois. 



A son père. 

6 décembre 1790. 

Mon très-cher père. 

Je suis allé chez le nouveau garde des sceaux, qui 
m'a fait tanl d'amitié et en particulier et publique* 
ment, m'appelant son cher confrère, me serrant la 
main et me priant d'aller déjeuner avec lui toutes les 
fois que j'en aurais le moment, que, malgré la répu- 
gnance à demander rien pour moi, je Tai sollicité de 
redresser à voire égard les torts de C... Je lui ai dit 
que le commissaire du roi nommé à Guise ne tenait 
pas à ce district, et échangerait volontiers si on le 
plaçait ailleurs. 

Je vous embrasse et toute ma famille. Voilà bien 
des fois que je vous demande du linge inutilemcnl, 
une nappe, des serviettes et une paire de draps. 



A IN pin, |nr M HMMv ■■ ■ 



rd'hni. 

le nus TOfn. U h 

p( atlndre. ■»■ «iéb a tu vmC, i 

nn niMM ^'«t fm r<b» ar te i 

armanle Lacitr. doac jr imk â lat y 

ne (lepHJs boit a 

et elle ne me retee fw. T«M â naan ai^ 
ùlAe lu'appn-ajmci 

L'îDégalilé île rortiK. JL Daplnïs a 
Ue livres de renie, attii ja^Blct rrtirttB 
; le père éteii «Uo«i par le» «fm ^a'ea I 
I a congédia an friteadtmi qii i 
le francs; Lacik. qni arail d*jà n 
le livres Je renie, na {m- eu <]e peine à loi 
on congé. Vous allez la ronnaiire par ce seul 
intl sa mère me l'a eu donnî-e, il n y a qu'un 
, elle m'a conduit dans su cliaml>re: je me 
: genou\ de Lucile: surpris de l'entendre 
èvc les yeux, les siens n'Étaient pas en meil- 

quc les miens; elle était tout en larmes, elle 

même abcmluminenl et cependant elle riait 
Jamais je n'ni vu de spcclacle aussi ravissant, 
ii'uis pas imii^niié i|ue la nature et la sensihililô 



n'iunii' ces d 
dilTorail pin 
ne rionm-i' ; 


s de ii< 
iNp;irii 


iilrasli 


■s. Son pérc m'; 
is n-iil tjiilh^ l'r 


a dit 

,|U'il 


irmnis a ^;l 1 


ilh', ri 
]ii..nd 


'i'"' 1' 


jdMiis. h: lui ;ii 


'■""''■' 



francs. De grâce , n'allez pas faire sonnei 
trop haut. Soyons modestes dans la prosp 
voyez-moi poste pour poste votre conser 
celui de ma mère; faites diligence à Laoi 
dispenses, et qu'il n'y ait qu'une seule pub 
bans à Guise comme à Paris. Nous poui 
nous marier dans huit jours. Il tarde à ma 
cile autant qu'à moi qu'on ne puisse pluî 
parer. N'attirez pas la haine de nos envie 
nouvelles, et comme moi renfermez votre 
votre cœur, ou épanchez-la tout au plus dr 
de ma chère mère, de mes frères et sœui 
maintenant en état de venir à votre secou 
là une grande partie de ma joie : ma mai 
femme, votre fille et toute sa famille vous er 



 son père relativement à son mariage. 



9 A (tânAn<l 



Ipart, Yoac tarkt M , 
e l'ipportn- TOB s m imt. Vw. . — ■— 
de ffloD tsumeain h dut ^iiiW iteitti 
I Ton» m'uriei ielé u hmï ails «|f«ft «■ 
Oiu cl mène oo *elo mpeasit 
ipiessii veol bieo id» uiaier l>i-«lne qa'il 
eadlle votre ni«. 



Mon très-cher p^rc, 

J'ai été marié avec Liicile le oinrcrcdi W dé- 
Mon elier fiârardier' a fait la cétébralioD à 

ilpicc, as-iislc Je M. Ip ciirJ'' »(ui iivail |in'si]iif> 
l'Iionncur de la faire. J'ai vu Ijicn des tiilli- 
l'év^clié pour une dispense de l'Avenl. l!n 
■ac, grand-vicaire, m'a dit ipie jV;liiis raiisn 
fait tjrùlé son cliâteaii; <|ue ji; lui avais fait 
ingl mille livres de ronle, elc... Des |ialrnile« 
!inblée nationale n'ont pu otilenir eelle di«- 
i'ils sollicilaienl pour moi; mais IK^rardJer a 
qu'il l'a enfin olH<-n ue. J'ai (ru ausi-linlininit^iil 
jer du cun'' •\'' Saiiil-Suijii'-i', gui ^*^^( i-m- 
ur moi ii\-': |ij' a l- fi • h.l'-rjf. J .noo {,',111 



viefville n'a pu s'y trouver, retenu, a-t-il 
indisposition, mais il avait signé le con 
riage. S'il a pour vous une amitié auss 
aussi désintéressée que vous le croyez, i 
fort content de la dot qui est de cent 
livres. Nombre de journaux ont parle li 
riage; les patriotes s'en réjouissent, les 
en enragent et injurient la famille qui 
de son alliance. Mais tous s'accordent à 
femme comme une beauté parfaite, et je 
que cette beauté est son moindre mérite 
drait qu'à moi de faire condamner le J 
cour et de la ville à de grosses réparation 
femme et sa famille devant les nouveaux 
avoir imprimé il y a trois jours : On i 
beauté est fille naturelle de Fabbé Terray 
une folie si absurde, la mère a besoin 
vertu pour résister aux attaques auxquell 
l'a exposée et elle en a fait si souvent p 
n'a môme jamais vu l'abbé Terray ; son ; 



(VU ie tiniuaes qid, afriê anât été UaUMe», 

tnm l'épnavf- da iMrà^ ; ■•» fim je am- 
tà\B a plus il Caot ne prwicnn- 4mai4t. 
I paa «n le lempt «le tmb icrirr piM IM fm 
I ne sutfi fait an poial â'hamamr 4e Mk <» 
V (le mon joamal mitui qae tet ftftfrfJiMi. ci 
.B'ni eu qae dru jovn poar k o 
Ibiume vous etabnae, ti 
uaramille. Eltc nu dnr^ de tsw 4àc qi^dle 
I encore eu le lenips de » n 
vus écrire «le prar de ae pM M 
TOUS donne à'eMe. el qa'eOe raael ■■ leatc i 
les jours. Elle a été eocbutlèe de vocre Uun 
Bt de mon mariage: elle 1'* rettte tHen dei fcte 
ItendrissemeDi. 

Votre flb, 
Camille DeîMotus'. 



Clierot illuslre rri'n\ 
ini'avezïlil, dans notre dornir^'o enirevuc, qu'on 
lait que le numéro 36 des licvoluliom de lira- 
étail pas de moi, ol vous aviez (lu lo croire parce 
us n'aviez pas encore lu lo numéro; car ce n'est 
us qui n'auriez pas loul de suite reconnn mon 
Je vous iirie <li^ }>révfnir ceux i|ui n'auraient 
disceriiemenl, iiue je ne suis point l'aïUeiir du 
87 (|ui vient de paraître. Le numéro 87 m'a 



me piains poiiii qu ii un jimiuie sa leui 
de France et de Bradant^ litre qui appar 
monde, ni même numéro 87, quoique Ci 
n'appartenir qu'à moi, puisque j'ai fait 
Je ne trouve pas mauvais non plus la ] 
lion de mon épigraphe : Quid novi? Je 
même de tout cela, puisque le contini 
patriote, si je pouvais croire à ce patrie 
n'y a point de patriotisme sans probité 
défendait au continuateur de tromper 
lui faisant lire en grosses lettres sur le : 
Journal : Par Camille Desmoulins, de 
Amis de la Constitution. Il est vrai qu'à 1 
dente on lit : ci-devant; mais ce mot 
lettres et placé si ingénieusement, que 
l'a lu. Permettez, mon cher confrère, q 
dans votre journal contre toutes ces tr 
ne sont pas dans ce genre les plus perl 
à me plaindre. 



ALK«i-UKJIAllOlt Dft OAMU.IM mSMOCLtXt. ■• 

aullcinenl poar an iJe ne» HNKriplenn de 
b. ]'cn reruU um Bupanl'hni en JntL> do 9U 
iù vooi^ nt'appnMinc <|n« ji^ voas ai fuit |tarre- 
tto'au nnniéro C8, 13 psrmplairei Av moti jnur- 
jàe savai» pas un mol ilr ces ibonneiorDU: Ja 
kverrais les hnil ijdc ttias me demanda par 
b, &I je C4>nliaaau innn Joarnal; mais les inD- 
tréonies puur moi de M. Caillnrd ci de la 
BA»artoat l'aDéanllsMinent d« la liWrli^delA 
[dan» la capiU]«, m'oDl dépodié de re travail 
■qœ, que je OnU aa Dumtyro ttfl. Si vuus lo tuu- 
LJOTODsex[H^divrai, dopuîs le numi^roRN c&ctu- 
nt, tes numéro!) qui vous mnnqueiit pourcDtn- 
noire collection ; moi», ayant coai' île IravalUer, 
Kexp^dition de nouvelles suruDot-ca uyunt perdu 
nncipal înlériil qui est la nniivcauté, uvunl dd la 
B & la po»te à votre adresse, J'ai cru devoir au 
tt de vous uni! nouvelle dcmiinilt'. 
Ddez-moi io service de dire ù M, Mussv iitii', jioiir 
lirmes cngiigemenLs iivi-c mes alonni^s, je Icnr 
passer en un seul volume, je ne puis pas iissi- 
i'époquc, les 250 paires iju'il me reslail à livier 
\ numéros. 

i riionucur dV^Ire [liiifailtincnl, monsii;iii', \ulie 
lumble et Irès-oljcissanl servileui'. 

Camille DiiiiMULLi.NS. 

vousvoyeid'alii"'' \[\\r^. .ijic.-liii i|ue ji; me k'- 
d'ëliv élecleiir <in .|.'|Milrtiiciil rlr i';iris, it^itiH . 



Il unie ru OD. 

Liberté, prospérilé et splendeur à 
nous envoie de si belles adresses. 



A son pèi'c. 

6 déeem 

Mon Irès-clier père, 

Notre cousin Deviefville a dû vous 
m'étais reproché plus d'une fois de m 
écrire; mes sentiments n'ont point chani 
J'ai toujours cru réparer mes torts en 
quelque grand service, mais je ne sais po 
ni même demander. Voilà pourquoi j'ai 
cadets, dans la révolution, me passer 
Malgré cela, comme je suis abondammei 
philosophie, et que dans tout ce que j'ai 



OOERK8PO^)>A^CK DB CAMILUK L>ltHH«ULIN9. 901 

B occupent, mon clier Pétîon * el toas uos féaux 
bspierre, Kœderer, MnDuel, etc., je rentre, après 
Nrololion, <IiiDs le barreau, où la rèvoliitinn in's 
<é quand elle a commencé, et jo vais iK^iinier par 
cause contre it'André, (|iii vient d'assigner, en 
ration de calomnie, la ville de Marseille, c'osl-à- 
la Société des Amis de la Constitution, ijans celle 
loù loal le monde est jacobin. 
I Tiens k la liquidation de votre office. Vutre nu- 
enregistré du 8 avril 1791, n'i^tanl que le 6836, 
cru inutile de presser votre liqulduliou, ou de 
} passer la note de votre numéro 6836 au coiulu 
I, qui ne m'a pas fait l'iionnftur de venir me voir 
que j'ai entendu M. Glavière faire lu IrtVsago 
Ion de suspendre tous les payemeulK d'ofllce, et 
lemblée prendre sa motion on considâration ol la 
royer à ses comités. H est absurde, auaaprdnu de- 
qu'un débiteur, qui vend ses biens, piiyp nu fur ut à 
ure les premiers créanciers qui ï'.e présentent s.iiim 
uaître \e quan(um de sadclle; il est suuviTJiine- 
it injuste que la nation qui vendait ses biens ait 
des créanciers privilégiés, qu'elle ail dit a ceux 
lui avaient prélô 10 ou 50,000 francs sur le par- 
min d'un office : « Voire parelieniin, je le conver- 
n assignats de la valeur de^Oou 5000 l'ruiics.uvec 
uels vous pourrez aclieler des biens; « et quVdle 
38é dire à ceux qui lui avaient prflté aussi 10 «u 
nille livres sur le parchouiiii d'un coiilivil : « Vous, 
■e remboursciiieiit n'e.'^f pas ('\i|.'il]lc, » Il ne fiiul 
élre grand iioliliqnr ptJiii- mjIi-ic ijui rrsii!U'i-;i di; 
[ ceci, en admellaul mèiue je r.ihul de .M. dcMuri- 
[uieu, el en sti|(|ii)s;i]il qii'iijirrs uMiiriii^'i'' lo olli- 



mon beau-père est sur la ville, a'ous jugi 
regarder d'un bon œil mon contrat au j 
cent mille francs à 4 pour cent de retenue 
si je puis convertir en assignats ce parclK 
sible, à la différence du parchemin de moi 
vérité, il y aurait un moyen de diviser ce 
serait de le vendre sur la place, et mén 
(ju'on veut engager les défenseurs à s 
puisque jamais les contrats sur la ville n' 
prodigieusement, les contrats à cinq pou 
aujourd'hui au pair, et les contrats à quat 
comme le mien valant 77 fr., ce qui est u 
néfîce, puisque, dans le temps de baisse, 
père a pu Taclieter seulement à 40 francs 
dirais bien la raison politique ; mais le de 
jeu serait trop long à expliquer, et ce que 
vous aider à le deviner. Mon intérêt sera 
rement de m'en défaire, ainsi que mon be 
a peut-être 30,000 francs sur la ville; : 
quoi je n'ai pule déterminer, non plus qu( 



HPvsMKca M rtmnir BOHovinK. ■■ 
rois, les tjnB» ri le* ^na4c *b«>, »■■» 
^1 q» CM cJmm* dig»» de s* «tira. ^ 
fetcMd de oMhuiEcn. 
pwn IrëKher pire, porlci-ioiu bien. J< 
llM nno vie uset loBfM poor qM <i«U l^ 
pus candioieos bm readeai jwiiM, lia» 
porU&e d« Mre pair von iMi cb fie je 



[on IrÈs-cher père, 

)rl, ministre de la jniilir«, no vods a pas 
Bimissaire iln roi, votre SU, sans jr peoMr, 
iQ vengé; car, ilans un écrit par lequel Ja 

à Brissot, aviini publia conlrc lui cl Con- 
motquc m'avait Jil Du|iorl, ol qu'il m'avait 
divulftaer, et nii]>orl, inlcn-ogii ensuilt^ par 

Condorcet s'il m'aviiil Irnu ce iii'Ojio», n« 
int di!isavoiu'', c'est là en i]iii a oxcilf (Contre 
rande teinpélo cl lui a caiiscmiiiiirrnKr, ort 

les sceaux et ccnl mille livj'cs do roiili'ii, 
!S commis se soient liieri tçardôs dn laiKunr 
lue ce fût là le motif de leur animosilA; 

savez (jiin d;ins tous les ('■véridineiits poliri- 
i loujours un ressort u|iji;tn;nl. qui n'est i|tie 
mire, ol un res^^orl i-.ii-\\/- ijtij isi i(iiiioiir< le 
et on n'i'rivf.ii' i.irirn-. un luiin iic ;i ()i\r:iw 



la première occasion), vous y auriez vu i 
de l'état de ma fortune, et la proposition 
faites n'aurait pu vous venir à l'idée. J'ai 
iOO,000 francs en contrats conslilués su 
denier 4, ce qui me fait 4,000 francs d 
i2,000 francs en deniers convertis en tro 
bilier et acquittement de dettes. Commeni 
que dans un moment où tout est rendu 
moitié que du tiers, avec 4,000 francs d 
puisse acheter un bien de 30,000 francs? 
son, la maison natale, m'est chère; perso 
naît mieux que moi le plaisir qu'éprou\ 
voyant de loin la fumée d'Ithaque ; mais ai 
qui dans la circonstance présente ne valer 
de 2,000 livres de rentes, comment pourr 
ter une maison de 30,000 livres? Surloi 
vais tout à l'heure avoir un enfant, et que 
la charge de la paternité par les frais de 
tendre sollicitude d'une mi>re, qui dès à ] 
quiète des besoins de son lils, ecraime pi 

I î_l ¥- „»-? 1 .1. „t 1_ J 



C0URK«P05PAirf)> WmKâiBUM laHMCU 

ïcQt Mir moi, mt rtftrtimi tmtmt k liM i fà 
Fjllis » coDpé In oute. l'ai TCfn» mm 
;r d'homme de loi. swiwilie oMMcni paifrti 
ce qae me litMenl de leaps BCi foscti 

laJesoD élertonlcs H lesJjMbfu, c'ei 

[ pea de momeob. D ■'<• eaile ée dCrager k 

lar dea causes boargM^ta, afri* avoir fmié de 

lads inlérdu et la- can» paUîqw ■ la tue At 

rope. J'ai teuulftb3tait«ede*fnndnr>:j'atfleTé 

baissé le.4 principaux personoafH de la Rétoln- 

. Celui que j'ai abai^jè ne me pardonne point, el 

prouve qu'initralitude (le renx qnej'si Menis; 

t ils auront beau faire, celui i|ui lirai lu balance 

leDJODFN plus haut que ceux iju'il M\e. Sij'mnh 

forgent, je reprendrais ma plume cl je rumcllniis 

EL des gens à leur place, BaMcxnxxiv, faute de fimSt, 

uis Tenu à me trouver i l'égard de la révolution 

hme à regard de ma ramillo. 

Il paraîl (JUp vous l'spùri'ï potir moi. l'iiissioz-voiis 

/re assez lonplempspour voir ce que Je commence ù 

3ipe qu'on n'a jamais géui-ralemenl vu, c'cst-îi-dire 

'après le lour de rintriguf, soit Venu le tour de la 

obilé el des verlus, pour arriver aux places que per- 

cnellement j'ambitionne assez peu. 

Ma femme ei moi nous vous embrassons cl toute mit 

mille. 

Votre nis. 



1 



tôt en nourrice à l'Ile-Adam (Seine-et-Oise) 

lit Danton. Un successeur ne pouvait me ^ 

propos pour recueillir riiéritagedemapop 

veille des dangers que présage auxprincipi 

de la Révolution l'invasion prussienne et au 

Il m'est impossible quelquefois de ne pas 

rager, et de ne pas avoir de mépris pour 

peuple que j'ai si bien et si inutilement i 

ai prédit depuis trois ans tout ce qui lui 

derniers ouvrages, surtout depuis six i 

quatre numéros que je viens de publier d 

intitulé la Tribune des patriotes^ ont moni 

je connaissais le cœur humain et les pri 

vols sur lesquels tournait laRévolution. To 

dans mon parti semble me regarder en 

avec des yeux de surprise ; ils se disent : 

rions jamais cru qu'il eût dit vrai. Je n'f 

sens commun, et il no fallait pas autre 

ils sont obligés, en ce moment, de me sup 

nie pour s'excuser eux-mêmes et se dissi 



ttUWPOitliAKCII VU OAMILU IMWiilItll lE 

riltt! PU \iieoA ouioaau. ^'-'tbI'^ j» mf Mriii 
lKari>vk ci. km d« ■■itaïu. fmii p« tcm 
Se quDi voui libérer 4e vw dMis! Es ec ■»- 
ims s«rit?z quitta nrenvos erteaden. et ?«■* 
eriei (Ubitonr que de aw fmne M de »Mfit. 
file vous avmr à U fois resda a il giwmi aer- 

Kmtoe lenp» d'avoir kMuéiMBlEBaeet 
lean biens, doible pUûir, docUe an»* 
liriDOJ.jenevoisiUTeiUe de perdre eani- 
ï ilol cootidérable. fiaete wr \t ni. c'e»l-è- 
poiI)<>(|UL'e »ur l'iDdiTUtbilité d« qmlre-Tîiigt- 
kpartemciiU.Tell£ eM nu cninle (rutriilem 
ita U moindre cl»o««. qii<> roomùMat btva 
É« eoDKDliniît juuii» à convertir mu oiolrau 
tt es d'aalrea oonlrati. je oc lai m u iD^m« 
fuit, parce ifoe je n-garde la paii ila niétuire 
00 conjugate comme hd l>k-a auquel H bot n- 
mlïme Infortuue. cl 'l'i'il m><( plo*» «i*^ do fi- 
ls un loiineau •\n>' dun-, un [mlais. où je dispu* 
ivec ma femme, doni les verlus cl la tendresse 
]oi fiiérilernient que je lisse taire même nia 

lipa^se ma famille. 



avr/ ;i]i|ii i- ]i;ir' lis iniii-tKiu\ li's nouvelles dti 

. 11 lli'irir ir^l -fl \ „ns V.lilV |p:i|-[ de H' liui 

;iidc. Miiii :iini l):iiilini esl dpveiiu miiiislM' de 



vos prophéties que je ne ferais jamais rien 
élevé à ce qui était le dernier échelon de 
d'un homme de notre robe, et loin d'ei 
vain, je le suis beaucoup moins qu'il y a di 
que je vaux beaucoup moins qu'alors par 
lion, la chaleur, le talent et le palriotism 
distingue pas de la sensibilité, de Thune 
Tamour de ses semblables, que les année 
sent. Elles n'ont point attiédi en moi l'ac 
et votre fils, devenu secrétaire général ( 
ment de la justice et ce que l'on appelait se 
sceaux, espère ne pas tarder à vous en 
marques. Je crois la liberté affermie par la 
du 10 août. Il nous reste à rendre la Franc 
et florissante autant que libre. C'est àquoi, 
sacrer mes veilles. Si votre commissaire d 
vie de troquer et de vous laisser sa place, 
puis quinze jours des démissions de comm 

Camille Dbsi 




<IU£Sr03tBUUKS I 

nus In «MK 4e 

appnis ijiK I 
lez loi (aire 
moire de IobU ■• 



ms sommes ealré» ici. <•■■» wat fe n 
'ëche do cbitfw AsTMhrÎBk «» jr H w 
les hulflos et lMTjfpfa»^ii|i 
de la place VendAae- 



n pttr. II lutfailMilrw <■» • 



J'ai remis l'alTâire du rhiY cobiîb RttMiMl à 

M. Perdrix [lour l.i suivre su rnt'unal l'-^i.isMioa.le 
vous envoie mes derniers écriu, -jui voni (.robaMe- 
ment me déloger de la chancelk-ric, éd m>- fai.-^nt pas- 
ser à la Conveiilion nationale. Il y a apparence que 
plusieurs déparieraenis me nommeront el surloul Dan- 
Ion, et il n'hésitera pas un moment â quitter le minis- 
tère pour être représentant du peuple. Vous pensez 
bien que je suivrai unexeniplequeje lui aurais donné, 
si j'étais à sa place. Danlon n'est pas de Paris non plus 
que moi, el c'est une clio^e reniar<[ualjle, que parmi c 
Ions les principaux iiulerirs lie lu Révolution et dans 
loii> ru)- amis, nous n'en l■l>]lIl:lis^l^ns pciil-éln' pas 
un 'seul i|iii siiil né à l'unis, r'i'sl aussi une clinse re- 
niiirijUiiMe, i\\\<' <■,■ m\\\ l'huis ipii réciinijiciise presipic 



A buu yvrvj JuuiicaiiuiJ uts buu ni»ioire uen 



9 jui 



Mon très-cher père, 

Vous vous plaignez de ce que je ne vous 
je devrais plutôt vous adresser ce reproche 
avez toujours la plume à la main. Pour n 
prends q.u'à la dernière extrémité, comme ^ 
voir par le dernier écrit dont je vous ai a 
exemplaires, et dont il s'est débité ici - 
Histoire des Brissotins. Je m'étonne que vc 
ayez pas parlé dans le billet que j'ai reçu 

Je souflFre de ne pouvoir aller revoir 
pendant quelques jours; mais je ne puis 
ger à ma femme ce genre d'affections, et j( 
vous rendre combien elle a de répugnai 
voyage le plus court, môme ajourné après 
de la Convention et à la paix. Elle a tell( 



/^ii'il m f\ ^nn r\ ■r\m/\if\if\ r\ -Pn «\ en «o i/\ H'r»ll/\ 



i« «ry^ivf* 



tlCl^>I«l>AKOK Mt CaHILLK DBfliOCLlKS. ITI 

«itaile. «'csl le sonrcnir 4f qoHqne comine 
ij arail paii^. oalrv cioVIl^ ne m trnoTP pM 

te pour voyager comme elle \r «ntihalimit 
fomille arec ({ai elle tenl qur je [larligents 
» mu rorloni! si jVn araU acquis. Biais je me 
ïbnqoe in^Ual de sortir do U ConveoUon et 
olutîon comme j'y suis entré, et sans avoir 
ion patrimoine du l>onrg de l'Ëgalitù. Aussi 
ppé à toutes les satins contre l'opulence su- 
el(|ucs patriotes. Cl od ne pourm pas m'ac- 
roir Tait une spéculation de )a République. 
]ue des que ]es alTaires me permettront de 
Br pendant qwelques jour* el que la nation, 
ce moment Tait notre diniritiution de ^vix, 
fre de fleurs et nous a«siêf;e de fiinrares tons 
Ua Montagne, noas aura mis eu vacances, 
1 embrasser. 

ut de gens à la Convention pour qot c'est i 
lié de se iroiivpr A !;i Iribunc ri iJ'y enfiler | 
as, quojeme fais im plai^-ir de Ifur laisser 
voilà pourquoi vous n'entendez pas parler 
ins les journaux, el je me suis fait député 
t. Mais n'allez pas me croire dans les jardins 
, et mon dernier ouvrage, précurseur de la 
D du 31 mai. dont il a élé véritablement le 
;, ainsi que la cirnilairc des Jacobins sur 
dution dont j'ai été le rédacteur, n'ont pas 
■ibué à évenler la jïrnnde mine des Brîsso- 
élait un cliff-d'œuvre de travail souterrain 
miens jn^iin'i'i Marsfillf. Je ne vous parle 

rilnypu VfiTi(''iv ; j'éluis miiliulc dans le 
j'aui;iispu lui élic ni Ile. cl irélaiit pas d'ail- 

coniilé (le siir\eillance, toul ce que j\ii pu 
il du le recommander, ccque j'iii fail. Je vous 



'/*'' 



372 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

embrasse, et souhaite que vous viviez aussi longlemp 
que la République, qui commence à se porter asMi 
bien. J'embrasse également ma chère mère, messo^v 
et ceux de ma famille qui se souviennent de moi an 
amitié. 



A son père, sur la mort de 8on frère Semer.y, sur la marche qi 
a toujours suivie pendant la révolution et sur la situalion pc 
lique de la France à cette époque. 

10 août 1793. 

Mon cher père, 

Je suis bien fâché de vous avoir parlé de mon fri 
Semery, mort en combattant pour la patrie ; je n'a? 
d'autre certitude d'une perte si affligeante pour vc 
que Tindice de son long silence, et je saisis avec a^ 
dite vos doutes sur sa mort pour y rattacher n 
espérances. Puisse-t-il vous être rendu par les em 
mis entre les mains desquels il est peut-être ton 
prisonnier ! J'ai éprouvé encore plus tout à Theu 
en voyant mon fils, combien ce coup avait dû é 
sensible à votre cœur. Ma femme et moi avons 
touchés vivement de l'intérêt que vous témoigi 
pour cet enfant si aimable et que nous aimons ta 
que j'ai une crainte horrible de le perdre. La vie 
si mOlée de maux et de biens en proportion, et dej 
quelques années le mal se déborde tellement aut 
r • ïde moi sans m'atteindre, qu'il me semble toujours 
"^ ' mon tour va arriver den être submergé. 

Si nous avons la paix et du temps plus cal 
comptez que nous irons vous embrasser, ma fen 



MBSTONUAHCB DK CAM1I.I.R URSIIOULIK)!. 3T8 

}evt>Qsfaiii pasDcr uoe hroctiari>'quc jcvi<^iu 
ier. Son succès prodigieux depuis deux joan 
araioilre que je me sois troii vengé. J'ni besoin 
endre au fond de mon cœur et d'y Irouver 

le mi^me palriolisme, pour m'excitser h me» 
■voyant rire ainsi les amiocrules; aussi poni^ 
ittaquait-on avec cette indignité. Je me redis 
trace : Si quis ntru dente me petiverit, imillut 
tuer. 

dit qu'en tout pays abiiolu, c'était un i;;rand i 
«ur réussir que J'étre médiocre. Je vois iine I 

peut-être vrai des pays républicains. Qoo 1 
-lerait de réussir? Mais je ne puis soul«uir U \ 

injustices, de l'iogralitude, des maux i]ui 
ellent .Qu'est-ce que la pc&le, sinon une morl«- 
tTantable? Que ne puis-jc être aussi obscur 
mis connu ? uhi campi Guiiiague. Oà est 
le souterrain qui me cacherait k loiùTlM 
avec ma femme, mon iMifant, et mes tivr»-*. Je 
lis m'empiîcher de penser sans cesse que ws 

qii'on TOc~pTtrmîl1iffrs ont des enfanta, ont 
urs pères. Au moins, je n'ai aucun lU: a:-, 
s à me reprocher, ni aucune i\<: as (/ncrrc* 
esquel les j'ai toujours opiné, ni relie multi- 
maux, fruits de l'i(rnor;inee et de l'anihitioii 
i, assises ensemble au (loiix.-rnail. Adieu, if 
brasse. Ménagez votre sanlé, jiourqoejepuj»!))' 
-rer contre ma poitrine si je doi* urirvun- li 

solution; quoiqu'il > ail i\i--, ||ji,f(ii-i(1>, 1,1) ji; 

lé d'aller m'é^Tifr ■odujji- )'• l'-pi J -.11 i.kj') . i 
le faire tu'Tun V..iiil*'i- i.n :,ii'. ii'.nu- f \,u'ii 
vvcv du s|,i'd;i. 1- .1.- t.iiit .1^ iii.-.ij.,, ■' '] ij(>. 



874 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

révQliitiotL qiiina me paraît Bas avoir ramené le sm 
commun dans le conseil de ceux qui gouvementi 
République, et dans laquelle je ne vois guère qi 
Tambition à la place de Tambition, et la çugiditë àl 
place de la cupidité. Il est vrai que la Ubertë del 
presse est un grand remède dont nous devons le bieii 
fait à la Révolution, et il y avait cet avantage dansl 
nouveau régime sur les fripons, qu'on peut les fair 
pendre; sur les intrigants et les ignorants, qu*on peo 
les livrer au ridicule. L'état^des choses, tel qu'il esl 
est incomparablement mieux qu'iT y a quatfê'in! 
pai'ce qu'il y a espoir de l'améliorer, espoir ql 
n'existe pas sous le despotisme dont les esclaves soi 
comme les damnés qui n'ont plus d'espérance ; nù3 
c'est au prix de tant de sang versé, que je Irouf 
qu'une si grande dépense de la nation en homme 
devait lui apporter plus de bonheur. Embrassez pon 
moi ma mère, ma famille et tous mes amis. 



A Lucile, son épouse, datée de la prison du Luiembonrg. 

Ma chère Lucile, ma Vesta, mon ange, 

Ma destinée ramène dans ma prison mes yeux sa 
ce jardin où je passai huit années de ma vie à te voir 
Un coin de vue sur le Luxembourg me rappelle un 
foule de souvenirs de nos amours. Je suis au sccre 
mais jamais je n'ai été par la pensée, par Timagi 
nation, presque par le toucher plus près de toi, de i 
mère, de mon petit Horace. Je ne t'écris ce premii 
billet que pour te demander les choses de premiè 
nécessité. Mais je vais passer tout le temps de ma pi 



frOMDAnOB DX CAMtt.LB DISMOtTLlNS. ÏÏTi 

'ire. car ju n'ai [las bi'«oiii ilf (iri'odre ma 
tar autre chose et pour niu (téri^ii^ti. Mu )UsU 
|t tout enlièr» ilaiis mes liutl volumes r^pu- 
l'C'est QD bon oreiller mr lei|iiel mn roo- 
feodort dans ral(>îuto du iribunnl itt de U 
» ma ixinno Lolollo, pnrloni il'aiitro clio»e. 
te A genoux, jVlenils les bras pourt'embra»- 
B (rouvo plus luou pauvre Loulou (ici ton 

la trace d'une larme) ut celle pauvre I>a- 



hmoi un pot h l'eau, le vorre ou H y n on C 
nos deux noms, une paire àei draps, un livre 
S j'ai acheté il y ii quelques jours à Charpen- 
BD8 lequel il y a des puges en Munc mises 
inr recevoir dos uotos; ce livre rouie »ur 
dite de l'Ame. J'ai besoin de me persuudcr 
QD Dieu pluj Juste que les hommes, et qoR je 
lanqucr de te revoir. Ne t'affecle pas trop de 
i, ma chère amie, je ne désespère pas encore 
nés et Je mon élargissement ; oui, ma bien- 
3US pouvons nous revoir encore dans U: jar- 
uxembourg! Mais envoip-moi ce livre. Adieu 
dieu Daronne, adieu Horace ! Je ne puis pas 
)rasser, mais aux larmes (jue je versff, il me 
ue je vous tiens encori' contre mon wtin. (/ri 
!a trace d'une seconde larme.) 

T'.n ('.\MIU.F.. 



376 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

A la prison du Luxembourg. 

Primidi germinal deuxième d 

Un chandelier, de la chandelle. Envoie-in 
ma grande robe de chambre. Envoie-moi à dî 
je ne vois point de commissionnaire, perse 
suis dans une chambre assez commode di 
excepté que les fenêtres sont à mes pieds ; il m 
qu'on me fera faire l'apprentissage du tombeî 
solitude où Ton me laisse. J'écris à Robespiei 
doute il te fera réponse. 



A LucHe^ do -ia prison du Luxembourg. 

Ma chère Lolotte, 

Le chagrin de notre séparation m'a allumé 
Je n'ai point de chambre à feu ; il faut que l 
voies un fourneau, de la braise, un soufflet, i 
tière. Il me faudrait aussi une cuvette et uni 
d'eau. Adieu Lucile, adieu Horace, adieu I 
adieu mon vieux père. Écris-lui une lettre d 
lation. Je suis malade, je n'ai mangé que 1 
depuis hier. Le ciel a eu pitié de mon inno( 
m'a envoyé dans le sommeil un songe où j( 
vus tous. Envoie-moi de tes cheveux et ton j 
oli ! Je L'on prie, car je pense uniquement 
jamais à l'alTaire qui m'a amené ici, et que je 
deviner. 



UerDi^ra lelln lU CaniUt a n— l in» à «t IWiMi. 
, IhiM fnateA * hnn* te mM* (C anfi). 

csomnieilbitfnraisantasaspeDcia mis maux. On 
llbnrquaDd ori dori ; on n'a poini k «entiiiH>ni de 
BptiTilé ; le ciel a ou pilië Je moi II n'> a qu'un 
neni, je le voyaiB eu ïonj^t', je vuuk i'inbrassai.<t 
i k tour; loi, Horace et Daroiine, qai L^nil à lu 
Ibon; mais noire petit avait pentii un œil par nue 
nenr qui venait ije se jeter (iessu*. el la (Imiknr de 
I accident m'a révcillù. Je me suis rclrouvô diiii» 
Ml cachot. H Taisait nn peu de juur. Ne pouvant plus 
vojrcl entendre tes réponses, car toi et tji mère 
tt me parliez, je me suU lové nu moins ponr lo 
rler et l'Écrire. Mais, ouvrant mes feii/^trcs, la pdi- 
! de ma solitude, les affreux Ijarrcaux, les verrous 
i^e séparent de tôT, ont vaincu toute ma fermeté 
ime. J'ai fondu en larmes, ou plultM j'ai Kan^lolé 
criant dans mon lombeau : Lurile ! I.ucilc I ma 
Ère Lucile, où es-lu ? {Ici on reinarque la trace d'uni; 
■me.) Hier au soii' j'ai eu un pareil moment, et mon 
:ur s'est également fendu ([uand j'ai a|ieiTii dans le 
din ta mère. Un mouvement machinal m'a jelé .'i 
noux contre les barreaux ; j'ai joint les niairiH 
mmc implorant .■;apiIir',ell'-i|iij[;.'-irMl,j'frisiri>.liicri 



] 



r, dans Ion sein. V 


i vu lii'T s; 


e trace de tunu'- . : 


>"n ni'iiict 


'elle a baissa' m' |.^jij 


■^iiit tfriii- ,1 


us vienth'iv, ,|ii.|| 




, ulin i|i!'' ji- ion- \ 


,!!■ Kll.-llV. 


r, à ce rjuil nu- -tt 


!,|. .M:, la 



do moi, qui ne soulTrc que pour avoir ( 
passion dos autres ; qu'il le donne deux 
jour. Dans Tliorreur de ma prison, ce s( 
une ftMe, un jour d'ivresse el de ravissem 
je recevrai ce porirail. En attendant, er 
tes cheveux, que je les mette contre m< 
chiure Lucile ; me voilà revenu au temps 
mières amours, où quelqu'un m'intéresî 
seul qu'il sortait de chez toi. Hier, quar 
qui l'a porté ma lettre fut revenu : « El 
l'avez vue ! >» lui dis-je, comme je le dis 
à cet abbé Landeville, et je me surprenai 
lier comme s'il fût resté sur ses habits, 
personne, quelque chose de ta présen 
chose de toi. C'est une Ame charitable, 
remis ma lettre sans retard. Je le vern 
parait deux fois par jour, le matin et le s 
sager de nos douleui*s me devient aussi cl 
rail été autrefois le messager de nos \ 



380 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. 

que par la mort, qui ne fait sentir au moins qtfi 
moment la douleur d'une telle séparation ; mais 
coupable n'aurait point été ton époux, et tu ne m'i 
aimé que parce que je ne respirais que pour le bonhi 
de mes concitoyens.... On m'appelle.... Dans ce 
ment les commissaires du Tribunal révolutionnaire 
viennent de m'interroger. 11 ne me fut fait queceltof^ 
question : Si j'avais conspiré contre la République. 
Quelle dérision ! et peut-on insulter ainsi au républi- 
canisme le plus pur ! Je vois le sort qui m'atlend. - 
Adieu, ma Lucile, ma chère Lolotte, mon bon loop, 
dis adieu à mon père. Tu vois en moi un exemple de 
la barbarie p^ ^fi yinfrri^yihiHp Hpc hAmmgQ MeiJ|e^ 
niers moments ne le déslignoreron t poin t. Tjj vois 
que ma crainte était fondée, que mes prcssentimenU 
furent toujours vrais. J'ai épousé une femme céleste 
par ses vertus ; j'ai été bon mari, bon fils ; j'aurai&élé 
aussi bon père. J'emporte l'estime et les regrets de 
tous les vrais républicains, de tous les hommes, la 
vertu et la liberté. Je meurs à trente-quatre ans; 
mais c'est un phénomène que j'aie traversé depuis 
cinq ans tant de précipices de la révolution sans y 
tomber, et que j'existe encore, et j'appuie ma tête avec 
calme sur Toreiller de mes écrits trop nombreux, 
mais qui respirent tous la même philanthropie, le 
même désir de rendre mes concitoyens heureux et 
libres, et que la hache des tyrans ne frappera pas. Je 
vois bien que la puissance enivre presque tous les 
hommes, que tous disent comme Denis de Syracuse : 
« la lyrannie est une belle épilaphe. » Mais, console- 
toi, veuve désolée! l'épitaphe de ton pauvre Camille 
est plus glorieuse : c'est celle des Brulus et des Calon 
les lyraiinicidos. ma ch«''re Lucile, j'étais né pour 
faire dos vers, pour défendre les malheureux, pour 



RtSPONDAMCB DK CAUtLI.K BRflUUt'Lt.Xf. Sti 

j heureuse, pour composer avec tu ui^re ''t*'^ 
e un Oitiiti. ruyai6_r6ï£ une jcûptiblùiue iiuit È 

.iusscDl aifâiuces fiLKi iiijuslÉs. Cominrnl *" 
VB quelifucs plaisanteries dans tnf^* ^crîlc, 
K collègues (jui m'avaient proToquiî, effa- 
He souvenir de mes services! te ne dlMi- 
Qt que Je meuDi victime dfi_cc9 plaiunimnt 
ion amitié pour Danton. Je romercie met 
me me faire mourir avec lui et Pliélippcan» ; 
le mes collègues otit Hé asuei lAcli» poor 
landonner et pour prf'ter j'oretlle à dw 
s que je ne connais pa.s, mai* k coap lAr 
grossières, Je puis dire que nom mouran» 
de notre courage h dénoncer lu Irallrei el 
amour pour la vérité. -Notu pouvoni bien 
r avec nous ce témoignage que oontphUtom 
iers des républicains. !>ariloa, cliFrë anl«', OM 
! vie que j';ii pi*nlti'' ilii nKim'Til -fi'oit »'i'm 
â, je m'occupe de ma mémoire. Je devrai» 
lût m' occuper de h faire ouMier, ma UinU-, 
. loulou, ma poule ù (Sachant'. Je l'i-n i-'ifi\'ir4-, 
point sur la branctif, ne nj'iiji|>elle jifiitii par 
; ils me déctiireraicut au f'^nd du lniiiif-tu. 
!r pour Ion pelil, vis pour mon M'itmau \ni\i: 
oi. Tu lui diras ce (jrj'i! ne peut pa» fu^tifU'-, 
'aurais bien aimé. Mal^^t/; mon mippli'^;, j« 



i 



i: 

i 
1 

II 



U terre !fe te laiJââe ut i^iiL? inii^. jzïil 

rifa^e de la rut- fc T»>is «ML^îr? L.idlî^^ 
bieii-aîBée: ma Lodle ! Me» maîiis Im^s 
et ma iéte séparée repose eaeor^ <) 



2. Sfssr de Larife ; cQe us se Barâ piâst ci ¥)|i 
tt B^rt, 4t^ efie M rvBfoe caanfaliim içrii 

y. BitMe, de LiKflc d é» M. Dvpiaw. 

3, Gstte ktire, imprûiiée es 1T94. à b sotie 
/ftfr, a ét^ eoHaliomffe aT«c ioib «r fcrismal qai 
IM onnif é» M. Mattoa ataé. Hiilip l>ipl pmi 
f^eflMO&M, Hrar de CaaûOe, Ivi iiiiMt rcBit ImH 
•^dalent de raalevr et noCaoBflMBt ses ■wKrîU 
A Yerrîiis, IL Hatloa ponède earore b table de ti 
besmooUnc. 



RTEFEtULLE DE LICILE 



son LE l« AOtrT ITffS 



lons-iioiis derenlr? ie a'ca pii 
pauvre CuniUe! qae nà-tm 4 
force de respirer. Cest celle a 
on Dieu ! »'îl ed TnJ qae la c 
shoQUD» qDi M>al disses de loLI 
>res- Dîca! ija'il ea coÛlê. Pan 
r, le coorage m'Ktnadsaae. 



le iucuned'.-pui; !■.■ ■:> ao!;i! 'ju* (j-r 't)'j>^t: 'ju^i 
j'aurais fait si j"<i\ai- '.'^liljuu^. O'WUi'-iA juj*- 
■rlant iJeclicises:'>"!iii['OfV, j^- lai* ^u 1*^1 vt-i 
3 chose. Le 8 avW. j-v r'jî- r';ï*'iirj4: ij* 1,1 .^ju,- 
Déjà lous les e^i'hu I'-nu'ruUi;fjii J,i»rft J'/ii 
itvoulu asiawinerHoiM-tj'j'rn*:. )>^ i. j t-tn ij.. 
laisà iJÎD'vr; nou- no'i- 1;;,';-^»,*-- â-jj/ >,;,.?. 1 
r, non- fimi>.-i l-/,- •/..--i >I L;,;iv:, J., «,. . ; 



tout à côté du café. Plusieurs sans-culolles 
en criant : Vive la nation I puis des troupes 
enfin des foules immenses. La peur me pr 
madame Danton : « Allons-nous-en. » Elle 
peur, mais à force de lui en dire, elle eut j 
tour, et nous partîmes. Je dis à sa mère 
vous ne tarderez pas à entendre sonner le t 
arrivant chez Danton, j'y vois madame Roi 
d'autres. Danton était agité. Je courus à m; 
bert et lui dis : « Sonnera-l-on le tocsin?- 
dit-elle, ce sera ce soir. » J'écoutai tout et 
une parole. Bientôt, je vis chacun s'arme 
mon cher Camille, arriva avec un fusil, 
m'enfonçai dans l'alcôve, je me cachai avec 
mains et me mis à pleurer ; cependant, 
point montrer tant de faiblesse et dire tout 
mille que je ne voulais pas qu'il se mélAl 
cela, je guettai] le moment où je pouvais 
sans être entendue, et lui dis toutes mes 



POKTirKUIU.R »a LItOILft. 

)avie,drsait-il,Je[U)cberche(pi'Jtn 
Arouillc i|ui venait, je rrotali In voir fw 
Q rois. J'alUù me fuarrrr tlan* le ulun q 
itiintâre,)>our ne point voir loa>ce««|iprÛL 
dans ta me. Tout le monde èuîl renirt. Kot 
^riirent Je fus m'asseoir pri« d'an lit. m 
ioDliu, m'auoapissaol parfois, H lonioeia 
irliir, ju déraisonnaÎB. Oaolan vint te coa- 
'aviiit pas l'air fori ompms^: il ne lorlil 
oint. Miauil approchait. On viot lecbertber 
fois; enfin il partit pour la C 
I Cordtiliers sonna, il soua looglCBpa. 
gDée de lartne-i. à gcDoai, ntrU feaMre. 
08 mou moucliuir, j'mioiais le wu de ceUt 
iw. f.a t-ain veoail-on tne consoler. Lejw 
précéda cetif Talale nuit m« «emblait être !■ 
lanloa revint. Uadame Rtben qui <iait irAt^ 
mur .<t(in mari (fui t'iaîl alli^ an Lnicmboent. 
t été dt''iiuli- par >-i sccIJon, iunnit à IlmitOH 

donna (jii'um- rrf"jii>': lr.'-,--v;c'r]i-. IJ lui m- 
son lit. On vinl [ilii-j*.'iir,- f'ii- non- .li,niji-r 



1 



ielde mauvaisfs nouvollt-.. 1<: '.m- 


ijj;i()i;r' 


e leur projet ■■^éIi -lalli-r arjxïuilf-ij 


. . 1>: 1» 


?il sangiolanl : j-' rn\- .pir- jiiDaJi. 


III /;v;i- 


vain madume \U,\<-:ii' ilcnjarpilait .|. 


r-', li'iM- 


son mari, pei-sonn-' n'iuit-ii 'U>nm 


lil. K!)i 


marcliailavfclffatil,ijiir^'.«S'ii[/-rJf. 


I/K- dit- 


îluisurvivnii ].<,jrji. Mai. m- \iuuu.u 


\ni. k 


allii'menll -i iimn uim [,.-!:i, ji- -„,' 


l'iiifiii 




eidiii venu, jt; lui pru^usai uc veinr se iep« 

moi. Camille se coucha. Je fis metlre un lit 
dans le salon avec un matelas et une couver 
se jeta là-dessus et prit quelque repos. Moi, 
coucher et m'assoupir au son du tocsin qui 
entendre de tous côlés. Nous nous levîlmes 
partit en me faisant espérer qu'il ne s'expos 
Nous fimes à déjeuner. Dix heures, onze he 
sent sans que nous sachions quelque chose, 
mes quelques journaux de la veille, assises i 
napé du salon, nous nous mimes à les lire 
lisait un article, il me semblait pendant ce t 
Ton tirait le canon. J'en entendis bientôt 
coups sans en rien dire ; ils devinrent plus fi 
Je lui dis : « On tire le canon ! » Elle écoule, 
pâlit, se laisse aller et s'évanouit. Je la déi 
Moi-môme, j'étais prête à tomber là, mais la 
où je me trouvai de la secourir me donna d( 
Elle revint à elle. Jeannette criait comme ui 
Elle voulait rosser la M. V. Q., qui disait q 



k portfi an nez. J'^laU faneuse : cnllo on bou& 

it Nous fûmes assez loDRlemj»* uns rien natoir. 

uidanl 011 vint nom dire <)ne nous vlions vniiw 

1rs, A une heure, chacun vtnt racuntcr ce ((til 

it piu»é. Quelijuoâ MarM>illnU araleni tl6 iat*. 

i les ri^cit^ étaient craeU. Camille urrivu et roi? ilit 

lapremi^r^ l'^le qu'il avait vu tombnr ^tait cellv 

Soleau. Robert étuit û la Ville et avait »ous les 

le spectacle nITreox des Suisses gue l'on mussa- 

,11 vint après le dincr, dods lit unuiTreiix r^cit 

le ^'il avait vn, et toute la journée nousn'enlcn- 

iMparlerijuc de ce quis'étoitpassé. Le lendemain 

fscms vîmes le convoi des Harxeittuis, Dieu! 

|t spectacle ! Que uoas avions le cniur serra, Nout 

■es, Camille et moi, rouelter chez Kuliert. Je ne 

iquelle crainte m'iigîlait; il me semblait ijue nom 

^^ons pas en sâreté che^ nous. 

,e lendemain 12, en rcnlranl, j'appris '|mc Danlim 

il ministre.-.. 



Lellre de Lucile à HoU-«|.i*rr.:. 

;st-cc bien toi ([ui oses noris -.icrMui-r dir {•ruii^U 
tre-révolulionnaires, de trahison inivcti |i»|i:iiii''^ 
qui as dôjîi tant prolîd'' ilcsi^irurii '|rir- uuii' ■.•miw. 
s unt(|t!i']in'nt iioui' l'Ili'. i;;iijjiIIi- .i mi jihIn- I'./i 
iieil, il a pn'ssfnli l;i ump' Ij'- '(rj. u, w.nj.n •,•;,' 

isil SVSI r;i|.|,.'|r \<>\V .,n',ruU. „-U:U. .1 .■-. > 

1 (le rin^.'U-il.ilii- .1- ^.Il - !"■ J"' ■■:'" ■'■■ ■ 



i ,h> o,W-- 
in i[iii;ii' 



funestes projets que t'ont inspirés sans 
âmes viles qui t'entourent? As-tu oublié 
que Camille ne se rappelle jamais sans i 
ment? Toi qui fis des vœux pour notre 
joignis nos mains dans les tiennes, toi qu 
mon fils et que ses mains enfantines ont c 
de fois, pourras-tu donc rejeter ma prièn 
mes larmes, fouler aux pieds la justice. Ca 
toi-même, nous ne méritons pas le sort 
prépare; et tu peux le changer. S'il m 
c'est que tu Tauras ordonné 1 Mais quel 
crime démon Camille?..- 

Je n'ai passa plume pour le défendre; n 
des bons citoyens el ton cœur, s'il est sensi! 
seront pour moi. Crois-tu que Ton prendr 
en toi, en te voyant immoler tes amis? C 
Ton bénira celui qui ne se soucie ni des h 
veuve, ni de la mort de l'orphelin? Si j'étai 
de Saint-Just, je lui dirais : la cause de Cai 
tiftnnft. c'est celle de tons les amis de Ri 



ra&TanuibLR an i.tioii.it. Ht 

luire à la pnissanoe, et i|iif lu MsU mii plui 
hqi, soD lUiMlli-nraini. Lor«nii^iiit' qu'il n'eiU 
inl aiau' In palnV, qu'il u'otU pu» 614 aulaiK 
iU nèputili(|iie, Jo pcnite r|iii< son ntlncbo- 
wr toi lui edi icau Uvn lip palnotistno. et tu 

que poar cela dhuh nii^riions lu mort 

Ùper iBî, c'c(t ' 



Itdtaie IfoplMiU, b«lla-Di»rc At CaiiiUlo, k Bulinplwr*. 

Citoyen Robpspierr*'. 

A doDC pas assez d'avoir ««kluIuA ton IW^lj- 
i, ta veux (tncore le sang de «a runiuiel 
lUre de FoaqDler-Tinv ille urul ir. doniur 
B IVmmcner h VMiAUini\ ; ilf un U^art» ftirnre 

'e\isler.'i plu-, l'ir.l.i'-jur'iii-, -i tu ii'ir» pas 
à race humaiiif. -i |i' .-yji;; (]<■ (^iriiilli- iji' l'a 
■i; au poinl .!.■ \--\Au- loul ;i fail la niMdi. h 
jflh-^ t-iiror- ij'- -Oit.'-.- .1 ifjiiiiiit.'-. H (-J r.- 
les i-ar*— f- .j.i.- in jio Ij^'N.iiii au ji'-lit 

|ue lu !'■ pl.n-ii- :i l'-fjll- -ijr' t.- v'-Il'^Ui, M lu 
k'sqij.- M 0.-\:i.- . t(>- ;rr',ii ^'ijjJtv, .■pjrvJii- 



. A.!-).- 



u- .J.- 

■J.i . 



RTEFEIILLE Ht H CILE 



«OB LK M AtTT nK 






bres-O Dieat «nac 



le lacune iJ'.'puis k ^ <io-:: jor â^ 'b'jf-^'. qit&l 
^j'aurai* fait >ij"ii^;j!? c^iiiliDUt'. Ct-mmenl ifie 
îrfaoi ije(tios<---ryiiL,''Ori'^, jr »aiî eo retracer 
e clioj*. Le 8 a'jùi. )•■ -ui? revêaae de la cani- 
Déjà lùui le5 erprii? fenneuUtt-nt bien fori. 
il voulu assassiner Robespierre. Le 9, j'eus dc^^ 
Haisà ilioer: nou^ noujamusîmes assez. Aprt's 
■r, non- fuTiirs tous chez M. Danlon. La nii'To 
I, r'ile rl.ijl on 11'- l'fiil plus lri>lo. son pelil 
iiir li.''lirl'*': hanl'ui i-lail ri'>olu. Moi, jo li.ii^ 
■ iinn \'->\]'\ II- r:rniL:ii;iieiili]iii' t';iil:iin' n'eiil jia^ 
uoJtjUL' K' iii'n lu-c iMSilu luui M'iri'.Jr loiir 



Quelque temps après cette première entr 
événements amenèrent la question de TaDû 
noblement invoquée par le maréchal Gérard 1 
présidence, et plus énergiquement encore 
par la retraite de ce vertueux ministre. Tou 
en lisant un matin le Constitutionnel ^ j'ai la 
tion d'y voir qu'une question aussi digne de 
de la société tout entière, qu'une question p 
d'humanité se trouve placée sous la proti 
Camille Desmoulins. Notre Vieux Cordelier 
reusement rappelé, redevient en ce moment \ 
tion nouvelle et, pour ainsi dire, Tétoile coi 
qui doit éclairer les Français, et les ramener 
pie de la réconciliation et de la concorde. 

Je crois donc ne pouvoir ajouter à notre 
tion rien de plus complètement historique 
discussion si franchement soutenue par M. 
Albin dans le Constitutionnel sur l'amnistie, 
aujourd'hui et qui devra l'être à toutes les ép 
les passions des hommes seront capables de 



F Miffmniaiuji a* Mfnw. m ^ 

it il'acfcptcr i>a [irofxi^lé I «n^rinl 4efl 
DKrapbcs qui cuoiiH»eiil U dAfraM 4e 
leuiOilliBS SOT le rtpport de Salii(-JtM. 
te n'appuleiMit à penoMW plu qn'l 
ItAIbiD, pttuqn'alUicotuacfT H>«Holîaei)U 
hvvJftblu. Kllfl sera poor lii et m fanille 
bonoear. J'aime à comigan* ici le Dsn de 
généreux qui. par an da e«9 moaifneBti 
si rares dnns (oos les temp» et uuioal 4 
ine Dflus rappelons, osa irou r. au péril de 
B saoTcr, j'il l'avait pi, celles de Camille 
l« et de Oanlon. 



ildanslt^ Cmttifuiiùanrl, 7 orluhre 1834 : 
once qae le Roi a iV^iW: 'jue lo i>artniit de 
esmoalins serait i>i' ' <^' i'Hm')' histo- 
'ersaitles. Cemn-r uiialion, 

lomprend loiiti'? It.-; > '■it'liril('> ijui ont paru 
■, avant et ili'iiui> la lU>\i.lulion.On ne jiout 
isloire, et elle ni> |iful ij;i,*st'rsoiis sili^ncc ni 
i lcs|iersoniii's iiiii oui lujs W-wr place sur la 
aïoniio. Les traits lie Caïuilii; Desuioulins, 
L défigurùs au luilii.'ii de tant de tumulte et 
, n'iivaieiil point été létalilis d'une iiianiére 
lie pour ceux ijiti ont connu saiiersoune. On 
avec l'etirel l'expression ijui est l'àme d« la 
ncc. Elle se ltoii\e lieiireusemenl conservée 
ntinialmv ijui lui f;iile àla Conciergerie i>;ir 
nlrr di> Louis XVI, alors eiiipi'isonné aver 
irsiiioiiliu-, dans la |.ru|iorlion di- naliiie. 
tv>.vlli> miniature fr^il'iiaiile lie vél'iti' que \a 
■ [ioilr;iil d^ui^ la iirtyi.tjilit<ii de nature, l.ar- 



Nous avons cru devoir reproduire ces deu 
de rédition Matton qui complètenl, croyoni 
physionomie de l'écrivain dont nous avons 
les œuvres. 

J. C. 



14 avril 1874. 



FIN DU DEUXIEME ET DERNIER VOLUl 



INr)EX 



,n, M;(^ iTi. 

I. I, Ml. 

,«, tu. 

I, III. 

Jl, 11*. t*«. 

y.-'-- 

H, 171. 

II, II, «I, tTt. 

iirn, II, lis. 

IBI. 



1,1,13,10*. 
k], I, il«. 



M. k «a. M*. I». Ml. 
kl.tt». MiiK. f*. If*. 



«n^ U. MI. 114. 

m*m, I. 11. M*. li*i M. «, M, 

l>*. l*f lllt,Ut,lM»M4. 

14T,i;t,U4,I>t. 

«fin, I. lit. 



HcITroy di niienY, t.IOV. 
neffroj (H"). I, ÏBÏ. 
néliuln, 1, «ï. 
Brllegarde (de], II, 317. 
BmiHt, II, IBEI. 
Beooll XIV, I, IBS. 

iifDKTtdf, I, nu. 

btnUlMlll!, J, t!l«. 



à 



398 



INDEX. 



BeurnonYille, I, 306, 322, 325, 

331, 346. 
Beyille, I, 16. 
Beverley, II, 264. 
Bianzat, 1, 185. 
Billaud-Yareniies, I, 276, 283 ; II, 

176, 195, 284. 
Bion, I, 52. 

BiroD, I, 318,328; II, 83. 
Biroteau, I, 333; II, 92, 106. 
Bizot, II, 93. 
' Blaisot, I, 142. 
Blanc (Louis), I, 57, 80, 144, 150; 

II, 191. 
Blondel, I, 290. 
Bochet, II, 228. 
Boisset^ II, 205. 
BoUngbrocke, II, 265. 
Bonnemère, II, 333. 
Bonnet, I, 290. 
Bonne^ille, I, 240. 
Bossuet, I, 17. 
Boucher, I, 96, 283. 
Boubher d'Argis, 1, 309. 
Boucher (le liguent), II, 121. 
Bouchotte, I, 115; II, 178, 198, 

214,217 à 219, 223, 230, 132, 

245, 247, 276, 284. 
Bouffiers (migréchal de), 1, 109. 
Bouille, I, 271, 281, 334; II, 83, 

36, 37. 
Bourdon (de l'Oise), II, 803^ 207, 

256, 260,283. 
Bourgogne (dacbesse de), I, 1 08. 
Bourville (abbé de), II, 313. 
Boze, II, 395. 
Brantôme, I, 104. 
Bréard, II, 283. 
Breteuil (baron de), II, 837. 
Brézé (marquis de), I, 126; II, 880. 
Brichard, II, 43. 
Brichet, II, 277. 
Brienne, I, 123. 
Brissot, I, 24, 80, 54, 247, 851 à 

290, 311, 314, 324, 326, 330, 

343,844; II, 99, 112, 152,156, 

201, 213, 226, 143, 244, 283^ 

278, 355, 363. 
Britannicuê, II, 286. 
Brochet, II, 277. 
Broglie (maréchal de), I, 77, 86, 

158; II, 32,337. 
Bruges (de), I, 290. 



Brune, I, 37, 42, 203. 
Brunswick (de), II, 57,26 
Bruslé, II, 316. 
Bruttts, II, 92, 121,133, 

230,231. 
Bûchez, I, 57. 
Buzot, I, 50, 185, 310, 

333, 339; II, 79, U 

100, 101, 113. 



Caboche, I, 122. 
Gaillard, 1, 288; II, 359. 
Calas, 1, 102. 
Calés, II, 284. 
Caligula, II, 120, 165, 1 
Galonné (de), I, 79, 123; 
Cambon, II, 214. 
Campan(H"«), I, 168;] 
Campardon (Em.), I, 49. 
Camus, I, 160, 337; II, 
Gapelle, II, 221. 
Garacalla, I, 105; II, 1* 
Carra, I, 50, 253, 281 

325. 
Carency(de), I, 158. 
Carrier, 1,47, 343. 
Carteauz, I, 226 ; II, 2' 
Carteron, I, 57, 67 j II 

310. 
Cassitts, I, 169; II, 81' 
Castellane (de), I, 94 ; '. 
Cattelnau (de), I, 159. 
Catherine de H édieis, I, 
Catilina, I, 88. 
Caton, I, 119; U, 98, 
Cazalès, I, 2t, 140. 
Celer, U, 189. 
Cerutti, I, 311; II, 15 
César, 1,78, 118; II« 4! 

163, 251, 280; II, ( 
Chabot, I, 880, 888; 
ChAlier, I, 140. 
Chamfort, I, 17. 
Champcenets, I^ 14, i 

205. 
Champertois, I, 856. 
Champigny, I, 228. 
Champon, I, 337, 
Chapelier, I, 79, 140. 

311; II, H, 14,15, 

102. 



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— J,I.Pl;II.W.I»»>ll 
Hl. 

OWH '«fl, II. Ul. 
OhHhI.'iI, lit, 111. 

CxilkH-Flarr, I. }T. 
CjntÊt tt » M(liM , I, It. 



I 



I, tT 441, 

II, lit. 

It. 131, H 






à 



400 



INDEX. 






Demonax, II, 190. 

I)enis-François, I| 134. 

Dentu, I, 8t. 

Deschiens, II, 205. 

Desfontaiaes, I, 222. 

Deseune, I, 67; II. 141, 142, 148, 

181, 209, 232, 246, 247, 250, 

256,268, 275, 299. 
Desmarniers, I, 159. 
Desmeuniers, I, 218,261, 310, 311; 

II, 11, 30. 
Desmoulins (Uoran), I, 34. 
Desmoulius frère (Jean-Benoit), I, 3 . 
Desmouiins (Lucie-SimpUce-Camille), 

I, 3. 
Despois (Eugène), I, 57, 134, 135, 

252. 
Desrues, I, 102, 216, 347. 
Désutières, II, 73. 
Deviefville des Essarts, II, 312, 314, 

322,341. 
Diderot, I, 6. 
Didot, I, 178; 11,335. 
Dillon (général), I, 42, 54,1^146, 

307; II, 114, 203, 205, 206, 

208. 
Dioclétien, 1, 118. 
Diogène, II, 263. 
Diturbide, I, 252, 265. 
Domat, 11,237. 
Domitien, II, 161. 
Doppet, I, 283. 
Dorat-Cubière, I, 49. 
Dorfeuille, II, 205. 
Dormainy, I, 49. 
Douicct, II, 393. 
Drouet, II, 283. 
Droz, I, 76, 143 ;II, 331,335. 
Dubois (cardinal), I, 113, 321. 
Dubois-Crancé, II, 4, 87, 99, 283. 
Dubois (femme), II, 205. 
Duhucquoi (frère de Camille Des- 
mouiins), II, 341, 370. 
Ducastel, I, 153. 
Duchâtelet, I, 281. 
Duclos, I, 100. 
Ducus, I, 334. 
Ducrcst, I, 308, 3iî. 
Ducrojpipl, II, 140, 277. 
Dufraisis*; (Marc), I, 57, iJl, 3ui'; 

H, 3, 143, 14y, Ifii. 
imfouriiy, I, 67; H, 27rt. 
r»iij:nay-Trouiii, I, 114. 



Dulaure, II, 393. 

Dumolard, I, 311; II, 108. 

Damont, I, 308 ; II, 197, 237. 

Dumoulin, II, 237. 

Dumouriez, I, 305, 311, 313, 317, 
319, 321, 322, 325, 326, 3M, 
331, 332, 335, 337, 841, 34f, | 
349; IL, 173, 201, 216,231. 

Dundas, II, 103, 264. 

Duperret, I, 325. 

Dupin, I, 164. 

Duplain, I, 234. 

Duplessis, II, 237, 306, 353, Ztî, 

Dupont (de Nemours), II, 85. 

Duport, I, 15, 16, 94, 160, tU) 
267, 310, 311; II, 30, 122. 

Duprat, I, 345. 

Duquesne, 1, 114. 

Duquesnoy, I, 272, 356; II, 283. 

Durosoy, I, 271 ; II, 79. 

Dusoreray, I, 308. 

Dussault, 1,41, 42, 264. 

Duval, U, 284, 329. 



E 



Ebrard, I, 56. 

Elle, I, 164; II, 338. 

ElieSorin, II, 138. 

Elisabeth Gaunt, II, 68. 

Entraiguet (d*), I, 87, 88, 188. 

Eprémetoil (d'), I, il, 129, IIS, 1 

205; II, 319, 325, 328. 
Escobar, II, 121. 
Estaiug(d'), I, 164, 270. 
Etienne, 1, 228. 






Fabre d'Eglanlioe, I, 17. SI, 41, 
344; II, 4, 112,203, 107,231. 
234, 243, 249, 254, 272, 378. 

Fagon, I, 108. 

Falkland, II, 373. 

Fargeon, I, 172. 

Fauchet (l'abbé), 1, 199. 

Fatras (de), I, 216, 154 ; II, 2»!. 

Ft^nelon, 11,31, 113, 209. 

Fcuoui, II, 379. 

Frrrière, I, 318. 

riiich (le chauci'licr;, II, 67. 



L«TîlI,l»l. 

■H, l»l, l»| U, 

tNn,t.tH. 

Il, llliH.ttT. 
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■■.M*». 

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«««■(hij.ll, lit. 
— w> (*), I. 17t. 



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», 11, I' 



aliue Codé 
Houdou, I, lit. 
Hoarj (d"), 1, 17». 
HDWBn](Lonl), 11, 67. 
Eullin, 1, tt4;ll, aaS. 
Bumbnt, r, 114;», tS3. 



Liborde, 1, 39I. 

libre (niolj, 1, IÏ3. 

Libnijère, I, 17. 

Lacépède, I, tilt. 

Udoi, 1, 308, 311, aiT. 

Licosie, II, lOe. 

Ucroii, 1,341 ; 11,1», lU- 

Lifaialtc, 1, ÎÙ, 47, 11, 1i,lt)i 
114, lit, 131, lU, U1,W| 
138, 314. 3IS,}lt, ttl;lli>< 
30, 33,31, 13,4), 41, 4l,ni 



La FonWiu, 1, M, 174, lll'il' 

LalisiiBl, I, Î7. 
LaLai>ne(LudOTic),I, 1». 
Lall] (ToILcndil), I, It, 14, 14 



Jacquei II, II, fi' 
1,1, 104 



Jarry (général). 11, SJ, SB. 
)•! SIe Po), II, 134. 
JcaoBarl, [, 114. 
Jean Bon Saîol-Andr*, 11, î93. 

Jcannc-d'Arc, 1, »». 

J^CTrays, 11,19 «», |«s. 

larand, II, 311. 

Joseph 11,1, 343. 

JOUSMO, II, 9t. 

Julien de la PcAme, l, 133. 

Julien (l'empereur), II, HO. 



Kaonili (de), I, 31S. 
KallerniaiiD, 1, 3|3, a 
Kertaiiil, l. 337. 



La Uarck (FDinlc dO. 1. 1')- 
Lomballe (Unie 4e), 1,141. 
Ltmberl |nia.qi>ii de), I, lit. 
UmbeiG (rnocede), Ij 44)11, 

331. 
Lurfla (de), I, 1«7. 
Umelh, 1; IS, >4, lis, 141, 1 

lao; II, m, ta, ICI, iai>i 

331, 310. 
Luwf(noB,I. I13ill,ail,»! 
Umor. Il, 171. 

Lanjuiuit.'l, IHO; tl, Bt, ta. 
Luutol (Gtulhier), i, «T. 
UgthenM. I. 31i; II, lOI. 
La plaça (de), I, tt7. 
UpUnehe, U, tlT. 
Upojpe, II, lit. 
- -Kherooeioll (H. de), 1, l( 

MbqisqneliB, II, IH. 
U> CafBi, 1, 177. 

urce, I, HT, lit, 111, 



iiay (de;, I, BO, 11», ITl 






IMi II, Uêi I 

It. 

^H|tl, Ml. 

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I. 

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inkldc). I, lia. 
initH, II, lis. 



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I, Itr. Ml; u. «t. M, 1 
I, l>l. 1M.I«1. 



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HHhcuad, I, MI. 
MioUtn*, 11, 11, lltt IM, Itlt 
117, HT. IM. I«ff|llt|tt«i 

UiKflWCDniliH), t, Mtt. 
Mlhout il'Arl<;l>. I. g). 
!il>.llaiil, I, IM; 11. Jtl. 
mille,!, «71. 
Hilnberbct, II, )tl. 
Hillrldu Fan, 1, t). 
MiIoDd, 1,13, 30. 17»; II, It, 71, 
IDt, ns, tIM. Il», 311. 

Uaoliul', li, un. 

Huuffld (de], I, 118. III. 

Haaarl (Plam), I. IM, 117, III 

[|,St,(l, 1», III, 
Ulrit, I, 9K, 117. ItV, MO. lit, 

)ll, 117, 311, 33^, 131; 11. m, 



1 



Itl. I 



I ll'i 



à 



401 



INDEX. 



Marie-Antoinette, I, 49, 8Î;II, 81, 

205. 
Marie de Médicis, I, 117. 
Marie-Thérèse, I, 107. 
Marlborough, II, t65. 
Marolles, U, 312. 
Martin de Castelnaodan|-, I, 140. 
Marlioeau, I, 290. 
Martin (Benri), I, 97. 
Masselin, I, 100. 
MattOD, I, 66, 67, 155; II. Ul, 

256, 299, 309, 310, 3t5, 382, 

392, 396. 
Maopeou, I, ni;II, 368. 
Maure, II, 4, 87, 284. 
Maury (l'abbé). I, 1 1, 29, 75, 129, 

157, 188, 309; II, il, 16, 51, 

85, 108, 282, 319, 324. 
Maxime,!, 111. 
Mayra, II, 260. 
Mazarin, I, 306; II, 291. 
Méaalle, I, 355. 
MeUtns, II, 273. 
Memma7(de), 1, 152, 153, 162. 
Mercier (Séb.), I, 163, 176, 241; 

II, 340, 355. 
Mercy-Argenteau, I, 168. 
MerUn de Thionrille, 11, 1 , 283, 366. 
Meslier(le curé). II, 154. 
Messine (le savetier de), I, 111. 
Mézerai, I, 73; II, 251. 
Michelet, I, 4, 57, 97, 100^ 105, 

134, 153; II, 161, 181, 250, 

331. 
Mignet, I, 57. 
Milbaud, II, 283. 
MillÎD, 1, 285, 326. 
Miltiade, I, 165. 
Mirabeau, I, 69, 79, 80, 95, 96, 

99, 102, 105, 131, 181, 202, 

218, 287; il, 14, 31, 103, 131, 

145, 201. 202, 240, 257, 275, 

306, 312, 313, 316, 339, 341, 

396. 
Miranda, I, 318. 
MiromesDil, I, 173. 
Molière, I, 12; U, 254. 
Molinet, I, 101. 
Momoro, I, 65 h 68, 244; H, 139* 

140, 261, 267, 275, 285. 
Mouck, I, 3iy; II, 97. 
Moncslier, I, 4, 8 7. 
Mouge, 1, 331. 



Monnier, I, 29, 79, 183, 188, 211, 

217, 311; H, 21, 30, 253, !8I. 
Montaigne, II, 158. 
Montausier, II, 254. 
Montant (marquis de), I, 171, 171; 

II, 289. 
Montespan (marquis de), 1, 111. 
Montesquieu, I, 175, 338; U,ll, 

65,94, 110, 127, 131, 187, n5| 

277, 351,361. 
Montesquioo (l'abbé de}, II, 31t. 
Montézuma, II, 285. 
Montfleury, l, 23. 
MontgaiUaid, I, 77. 
Montholon (de), I, 164. 
Montigny (Lucas), I, 96. 
Montjourdain (de), II, 316. 
Monlluc, I, 30. 

Montmorency, I, 94, 106;U, }4i. 
Montmorin, I, 158, 271, 34); II, 31. 
Montmouth (duc de), II, 68. 
Morande, I, 267, 330. 
Moreau, I, 129. 
Mosly, II, 359. 
Muscar, II, 32. 
Musset, II, 284. 



N 

Nantonillet, II, 196. 

Narbonne, I, 155. 

Nandet, 1,22,23. 

Necker, I, 9, 73, 123, 127, 15t. 
179, 237, 310; II, 119, 12), 
126, 199, 201, 275, 288, 313, 
319, 321, 324, 330, 317. 

Nemours (de), I, 100. 

Néron, 1,92, 105, 127, 128, 161; 
II, 286, 287,301. 

Nicolas, II, 196, 197, 198, 29Si 
212. 

Noailles (de), I, 143. 

Nou(!(de la), 1. 141. 



Octave, II, 171,281. 
Œlius, H, 169. 
Uge (rahbé), 11, 318. 
() Ncal. Il, 157. 
Ormcsson (d*), I, 164. 



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406 



INDEX. 



Riyes (l'abbé), II, 359, 360. 

Robert, I, 272; 11^ 386, 389. 

Robespierre, I, 4, 15, 16, 37^ 42, 
•56, 80, 135, 156, 185, 208, 226, 
248, 283, 202, 298, 321, 833, 
339, 341, 342, 354; II, llj 16, 
114, 138, 144, 145, 149, 154, 
166, 173, 189, 195, 197, 198, 
212, 223, 233, 245, 250^ 257, 
263, 278, 311, 839, S6I, 379, 
391. 

Rochambeaii, I, 328; II, 36. 

Rochechouart (de). II, 221. 

Rochefoucauld (duc delà), f, 94. 

Rœderer, I, 42.283,288,289, 354; 
II, 361. 

Roland, I, 24, 310, 311, 313, 314, 
317, 323, 324, 326, 327 à 330,. 
332, 338, 343 à 345, 356; II, 
11,78.97,106, 111 à 113, 155, 
176, 241. 

Roland (M"»«), I, 339 ; II, 387. 

Romulus, II, 251. 

Ronsin, II, 139, 140, 188, 191, 260, 
272, 273, 285. 

Rossignol, H, 260. 

Rottcher, I, 178. 

Rousseau (Jean-Jacques), I, 6, 91, 
119, 180, 194, 279, 290, 348; 
II, 11, 100, 120, 157, 195, 244, 
245, 251, 257, 261. 

Rousselin de Saint-Albin, II, 392. 

Roussel (Camille), II, 191. 

Roux (Jacques), I, 36, 57; V, 140, 
307. 

Rouzer, I, 333. 

RoTère (l'abbé), H, 284. 

Roy (l'abbé), I, 129, 154; II, 337. 

Rcyon (l'abbé), I, 214, 271; II, 50, 
51. 

Rudolf (Charles), II, 154. 

Russell (lord), II, 67. 



Sabatier (l'abbé), I, 213. 
Sainte-Beuve, I, 48. 
Saint-Chrisleau, I, 164. 
Sainte-Foy, I, 327; II, 104, 105, 

107. 
Saint- Florentin, l, m. 



Saint-Horuge (marquis de), 1, 54, S!i| 

160, 187, 197; II, 343. 
Saint-Germain (comte de], 1, 76. 
SaintJust, I, 37, 298 ; II, lt4, îth 

274, 284, 389, 390, 395. 
Saint Paul, II, 307. 
Saint- Priest, II, 257, 
Saint-Réal, II, 151. 
Saint-Simon, I, 108. 
Saint-Tallier, I, 103. 
Salicelli, II, 207. 
^alluste, II, 162. 
Salles, I, 333 à 335, 337; II, ». 

97, 102, 112, 113. 
Sambal, II, 4, 87, 356. 
Saoson, I, 41, 55, 215. 
Santerre, I, 271. 
Sardanapale, I, 105. 
Sartines(de), I, 161, 174. 
Sauteur, II, 283. 
SeéTola, II, 107. 
Schatzbury (comte de), II, 59. 
Schérer, I, 48. 
Schmits, I, 185. 
Scipion Nasiea, 11, 151) 169. 
Séguier, I, 145. 
Séjan, II, 165,170, 196. 
Semblençay, I, 103. 
Sénèque, II, 287. 
Serran, I, 311, 318, 828. 
SeTerul, I, 1 69. 
SéTigné (M"« de), I^ Î64. 
Shakespeare, I, 88, 
Sheridan, II, 260, 261, Îl6, 217 
Sieyès(rabbé), 1, 78, 79, 146, Il 

310; II, 315, 317, S46. 
Sijas, II, 4, 87. 
SiUery, 1,307,111, 311, SI7, 3 

320 à 822, 842; U, 78, 2 

355. 
Simon, I, 278; II, Î83, S79. 
Socrate, II, 272. 
Solon, II, 278. 
Sombreuil (de), II, S27. 
Soranus, II, 168. 
Spinola, II, 296. 
Staël (M"« de), II, S30. 
Stanhope, II, 257, 298, 166, U 
Statilius, II, 168. 
Steele, I, 265. 
Suleau, II, 389. 
Sully, I, 106. 
Sydney (Algernou;, II, 67, 225. 





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