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hr 1374. 33. &.
HARVARD
COLLEGE
LIBRARY
fÂMÎlLE DESMOE
T rnuitii
D'AP ES LES TEXTES ORIGINAUX
ICIBlIITttS
j-ÙB VBAOUKMTB indtlIT8, DE NOTES ST D'UN INDBX
O'UIE tTUVE tlSfiSAPHIQUE ET LITTtiklIK
m. JULES CL4RETIE
TOME HECOND
PARIS
Wm'
OEUVRES
ILLE DESMOULINS
I'«rlt. - liiipr. Vll^.VILLK vi CAPIOMONT, rue des Poitevins.
ILLE DESMOULINS
D'APRES LES TEXTES ORIGINAUX
tCOMIITtlI
Blaombnts inédits, db notes et a'vv indk
■UNE ÉTUDE BIOfiflAPHIQUe ET LITTÊRAlHf
M. JULES CLARETIE
^^.
TOME SECOND
PARIS
ARPENTIER ET C", LIBRAIRES-ÉDITEURS
28, QUAI DU LOUVRE, 28
r I37V- .33, 40
HARVARD COLLEGE LIBRARY
FROM THE AULARO COLLECTION
6IVEN IN MEMORY OF
ARCHIBALD CARY C00U06E
OCTOBER I0| 1838
C \* ^
DISCOURS DIVERS
Camille Desmoulins, sccrCtairodu mitiiMùro ilu la ju^
an lendemain <1u 10 ao&t, avait i^l( i^lu députô à la
iveutioD nationale pour le ilËparlemenl de PaHi '.
iîlle ne devait briller comme orateur oi ii la Conveii-
ni dans les clubs. Une eorlc de bi^^faietneot, dû plolât
certain embarras qu'à une indrmit^^ l'empAchail
jamais un personnage à la tribune. AubsI bien
nail-i) essayé de demeurer journaliste tout en colraot
à ia ConTeniion. Son cri personnel i^iait lonjonrs son
fimeus : .1 )7wi\ mon fcriliiirc!
Il avait fondii, en octobre 1792, avec Merlin de Thioa-
ïille, un journal quatidim auquel, dît M. K, llalin',
il continua le titre de sa première reuitle : Révolulions
de France et de Brabant, seconde partie, par Camille
Dcsaioulinsct Merlin de Tbionville, membres de la Con-
vention (33 numéros in-8. Octobre à décembre 1792). Ce
joamal réussit fort peu. Camille dut alors se contenter
de sa situation à l'.Vssemblée,
En qualilû de conventionnel, Dcsmoulins Écrivit plu-
Iftt qu'il ne prononça ilcus Discours importants Jans la
t. Voir il VAppnulice le tltil Je In joiirnéi' Ju lO mAl, Uci (lu
PoTlifeville do LuriJe DïsiiiDiiIlns.
2. Biilîograpliie de la prtiw ii^rioduiiir .
'2 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
terrible question du procès de Louis XVI. Ce sont làj
deux pièces historiques d'un intérêt capital et que noi
recueillons à ce titre seul . — Je ferai remarquer Tétranj
et curieuse note qui se trouve en tête du premier de ces]
Discours : « Canaille^ populace, dit Camille Desmoulins,
« nom dont appellent tous les jours le peuple la plupart]
« de ceux qui aujourd'hui appellent hypocritement m
a peuple. » Ces quelques lignes ne sont-elles pas encore]
aujourd'hui d'une étonnante actualité?
Disons tout de suite, pour ne point multiplier les noies i
et explications, que Camille, votant la mort du roi, son*"
leva des protestations dans la Convention même en s'é--
criant: « Je vote la mort trop tai^d peut-être pour riiou'^
neur de la Convention nationale, » Etait-ce là la froideur
et le calme du juge? — C'était encore un de ces mol§
que rintempérance de Desmoulins devait lui faire re-
gretter un jour.
On a aussi publié de Camille Desmoulins les Discours
suivants que nous ne pouvons donner, faute de place,
dans l'édition présente :
Discours sur la situation politique de la nation,
à l'ouverture de la seconde session de l'Assemblée natio-
nale, prononcé à la Société des amis de la Constitution^
dans la séance du 21 octobre, par Camille Desmoulins
(avec cette épigraphe ;
Contentas pimcis lectoribus. Hon.
Moins l'Assemblée est grande et plus elle a d oreilles!
(Paris, chez les marchands de nouveautés, 1791.)
Société des afïiis de la Constitution séante aux Jaco-
bins, à Paris. — Discours de Camille Desmoulins, no-
DtSCOUIUi PIVKU».
nsetl ^ânéral de la Commune, dan» la léaiicV'
l'an IV de la liljcrW, suni.* situatiob i>b
(Iiiipriaiû pur untro de la SgcïCtfi.]
:Uié des Amii de la Conslilulion Bl^snte &ax JactH
à Parti. — DlSCOUli?. BE CamII-LK ORSHOltt-ISS KOI
que l'Asscinblâu doit iiruiiilro rolulivoineut à U
irosiTiONDE QCEBttB aanoDcéepar le pouvoir esécnliri
inoncé à la Suci^lâ lu 23 dOcenibrc 11^1 '.
Discours us Cahillu Desmoulins, dôputô à la Coo-
LlioD, sur ia DÉCBET un DANniasEMEni ne la vanilii
D'OiiLËAifs, et sur la questluD ni l'Asaumlilâl
l^e pouvait exclure de son sein PiriurPK-ËOALirfc^
itKDt du pouple (de riinprimorie !.. Palier, d|
leFavniI, n" 5. i792).
Itlg, dans ca diecoars, conclut ainsi :
Je rappelle la Convention li ia reconnaissance, à h
ce, ik rongeur cl à la cruinlo d'une ignominie i^tur-
Belle si clic poursuivait Pliilippe-Egalité plus que n'a
fait le traître Liifayetto; si, au lieu de leur cliàtimuni,
elle préparait des jouissances à Cbaries IX et à sa Médi-
cis; si elle rendait le jugement dont le seul projet a
couvert d'inTamie le CliStelct. Je demande te rapportdu
décret. »
Camille a lougleraps passé pour l'ami du docdeCLar*
Ires, le futur roi Louis-T'liilippe.
Ï .... lin Chartres niùme Insnoré comme un IVÎtl-,
' dit un alexandrin du temps en parlant de Camille. Lu
VLTilé est i]ue le porlrailde IlesmouMiisest un des r^iro.-!
I. Vcï. loleaii liireiiiOT, JIjvl^ UiifiaiSM-. Il,-i<iiir .lu 0,mi d-
4 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
portraits de convcntionnels(avec, je crois, ceux dcFal
d*Eglantine et de Barôre de Yieuzac, qui, dans sa vie
lesse, adressait des versa Louis-Philîppe), que le fils
Philippe-Egalité ait fait placer dans les galeries de V
Failles lorsqu'il fonda ce Musée national. Mais ce né
là, assure-t-on, qu'affaire de sympathie littéraire ^
Le discours de Desmoulins se termine par cet ext
du procès-verbal :
La Société a arrêté l'impression de ce discours^ o
sa séance du i^ décembre 1792, ran premier de la Ri
blique française :
Dubois-Crancé, président^ député ; Sam
vice-président ; Monestier, député dul
de-Dôme; Sijas; J. Peyrou d'Hcr^
Coindre; Maure, député d'Yonne; (
nier de Saintes, député, secrétaire,
1, Voy. à TAppcndice un extrait du ConstUutiomiel de 183-
t
DISCOURS
LA SITUATION POLITIQDE HE LA NATION
PflONONCË A LJl SOCUTË DES «MIS DE L« CONSTITUTION
LUANS L* SÏANCt OU il O.liOBM
'CAMILLE DESMOULINS
CHEZ LES MAUCIIANDS DE XOljVEACTES
)T01
ÀVÎSAn^BIB
BIBUNES
i avoir concouru pomlont deux ans avec les
is palrioles ù faire une grande expèiience sur
ietoent dn peuple fmnçais. fatigué d'une lon-
ralion, dticouragé parraccroissementscnsîblo
urilitô nationale, el faisant réflexion h la fin
î, sous Ponce-Pilate, de cclnï-lfi m^me ft qui il
, do toucher du bout du doigt une orcillo pour
entendre, j'avais n.'ssi^ dV'criro depuis Irais
irsque, appelii à la place de secrétaire de la So-
ai regardé ce choix comme une invitation S
mon silence; et le nombre de prf-s de trois
Spatés que j'ai vus parmi nous m"a fait croire
pourrais le rompre utilement. Mais comme il
lus facile de me taire que de ne point parier
incbise et liberté, si cette liberté parait une
à quelques personnes, je dois prévenir les Iri-
ue ce sont mes idées que j'c\pose et non celles
ociélé, ijui ne saumit être responsable des
s inflividiicllesde ses membres.
DISCOURS
SITUATION POLITIQUE DE LA NATIOlfJ
■tj à 11 UiiiU in àaii te k CniltUliti. ii
PAR CAMILLE DESMOULINS
Hadiiavei dit quelque part : « Si ua peuple accoa-
lumé au joug vient à le briser, il resseuiliie à une
Wle brûle, qui, échappée à travers champs, quelque
sauvage qu'elle soil, ne manque pas de redevenir
la proie de son maître ou du premier qui cherche
à s'en emparer- »
Si Machiavel désespérait ainsi qu'un peuple qui
nait voulu la liberté et l'avait conquise pût en jouir
longtemps, qu'eAl-il dit d'une nation dont un cncliaî-
rBement de circonstances a plulât détaché les lers
qu'elle ne les a brisés rlle-iiii'ine? Nous avons pu
flierclier à persuader au peuple qu'il avait voulu <^lre
libre, cl pour lui luire chi'rir lu llhcrlé ronnne son
«iiU'iiHC, cl parce ijuc, pour une iialiou, se perstradci'
'1 elle-même (luVlle avait voulu la lilicrlù, c'êlail
10 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
commencer à la vouloir. Mais devant ce grand no
brede législateurs qui m'écoutent, et, en présence
médecins, ce n'est pas le moment de parler comme
présence du malade, et il importe de ne rien di
muler de son état pour vous mettre à la portée d'
pliquer les remèdes les plus propres. Il m'est diffi
d'être court en aussi beau sujet de parler, mai
paraîtrai bien moins long si je ne suis point in
rompu.
Oui, messieurs, pour ceux qui, ainsi que moi,
consacré depuis trois ans toutes leurs pensées ;
Révolution, qui ont suivi celle qui s'est faite aux li
où elle s'est faite, ce n'est point un paradoxe qu
peuple ne la demandait point, qu'il n'est point
au-devant de la liberté, mais qu'on l'y a cond
L'après-dînée du i2 juillet, et mieux encore touti
nuit suivante, j'ai été à la source de l'insurrectioii
je l'ai bien observée. Les véritables patriotes se i
servis des premiers instruments qui leur tombai
sous la main, comme le ciel se servait d*Attila; e
liberté avait alors, parmi ses restaurateurs, des h
mes à qui il était facile, à l'aide du progrès de 1
slruction et du ferment de la philosophie, de fi
des révolutions qu'ils eussent faites dans des siè
d'ignorance par la seule force de leur génie. Mai
n'est pas temps encore de rendre gloire à tous cei
qui il appartient, et de venger les machinistes de la
volution de ce que j'appellerais l'ingratitude di
nation, si la nation avait voulu ce nouvel ordre
choses. Ce que vous ne devez pas perdre de vue p
juger sainement notre état politique, c'est que, qi
que obligation qu'on ait à ces fondateurs de hi libe
l'impérilie et les lourdes méprises des aristocrates
avaient si fort avancé les fondements qu'ils n'avai
re-révoIution , au milieu des clameurs univer-
ontrc ses brigandages, donnant à la nalion un
e ralliement dans TAssemblée des notables; et
* Brienne, sur une motion stupide dans la bou-
Déprémesnil, le plus fougueux des aristocrates,
Ltant les Ëtats-Généraux. Qui ne voit que cr
us ces aristocrates qui ont conduit comme par
Q à rinsurrection un peuple indiiïérent? Enfin,
ît autre arc-boutant de Taristocralie, ce fou, ce
do Coppct, qui, par la double représentation
rs, avance si fort l'œuvre de la liberté dans un
it où le Contrat Social était entre les mains de
\ monde, qu'il laisse bien moins de peine aux
et aux Robespierre à faire le reste qu'aux Cba-
et aux Dandré à le défaire. Vous voyez, mes-"
que la nation n'a été révolutionnaire que par .
•coup, que le mouvement vers la liberté lui a
?rimé par des aristocrates ; et je vous laisse à
si, lorsque l'impulsion lui avait été donnée si
ent sur un chemin frayé par les Mably et les
12 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS
(les travaux du législateur patriote qui veut •
la Révolution. Les racines de notre liberté s
craliques ; le peuple de Paris n'a été que Ti
de la Révolution, Thistoire "nous dira quels
les ingénieurs; et celui qui a ébloui tant d
son mot favori : « Pour qu'un peuple soi
suffît qu'il le veuille, » n'a eu si souvent à
celle sentence, que parce que, plus à porté(
sonne de savoir si Paris voulait la liberté
expression de Normand il contentait tout
et se montrait le général et de ceux qui vc
liberté et de ceux qui ne la voulaient pas.
Ce n'est point faire de notre Révolution
lution à part, c'est, au contraire, la faire
à presque toules les autres, que de dire q
point le peuple qui Ta voulue, qui l'a faite
c'est le petit nombre, deux ou trois ciloyei
jl fait les révolutions. Un Pélopidas à Thèbes
modius et un Aristogiton, ou un Tlirasibule è
et comme le peuple parisien affamé, allani
à Versailles celui qu'il appelait le Roui
peuple romain ne se retire sur le mont Sacn
se soustraire aux usures des marchands d
quand son hôtel de la Force regorge d'un
(IJpopulation détenue pour dettes. Partout
sont affranchis par peu ; mais l'art du légis
veut maintenir cet affranchissement est d'
la multitude à maintenir l'ouvrage du peti
C'est la marche que suivit l' Assemblée nati
qu'elle fut environnée de dangers. Voye
après l'insurrection du 14 juillet, ces repr
depuis si avares envers la nation, s'empre
l'intéresser à la Révolution par les prodige
nuit du 4 août, et d'épuiser en un moment
IiIRCOUU** UIVF.HS. 1
'•boiulniifc sur toiilP lï-lendiit' df- l'empirp. De «
loiD«nl, la conlro-i^volutioii ilrviiit imjiossilile. I<fl
Bpoii«mc fui altorré, h loti» lesnlTorls (|irit pouvait
lire pour so relfiver ne iJevaienl loiirnpr que conini
iHHteie, rnirimf? il arriva ia nuit du S au 6 oclobre;:
»iâ aussi, de ce moment où les tiieniMirs de l'Aisent-
iie Dalionulc n'ont [jIux crnint lu vicloire dn (iespo-:
isnie ot l'uni iL-nii vn Relire, ils ac %c sont plu» appll-
flês qu'à fnire r^lroRnidor U Révolution; les Ioil«i
n'ils avaient faitf^sen un jouroloA ilsavuifat onlucfi
i dcspoti»mo, ils n'ont Fuit ensuite que comamn
injEl-quatre mois à les d^fairo, ou du inoin-t h y mé-
nger des di^fauts pour qu'il passât au travers; et il a
ié facile à l'obserynleur attentif de reconoaUre qua
tuâ ces minislériets, tous ces modérés, tous ci's H9,
nis ces Feuillants, n'étaient que d'ambilit^us arislg-
[Meg, qui, éloignèt) par leur naissance ou repoussé*
ar une dîsgrftco des honneurs et des places aux-
quelles ils aspiraient, n'avaient voulu (jue faire peur
de la nation au despotisme, comme une mère fait
peup du loup à son enfant afin de s'en faire cnressep,
Mais qa'esl-il arrivé? Le peuple était accoutumé au \.
jong. Pour le faire sortir de l'ornière de l'tiabilude "
creusée par tant de siècles et où il était enfoncé si
avant, il avait fallu le séduire par tous les charmes de
la liberté et ne lui rien cacher de ses droits primitifs ;
il avait fallu en rassembler sous un verre étroit et en
oITrir à ses regards l'onivi'ante perspective, el la Décla-
ration des droits avait été publiée et distribuée à
vingt millions d'hommes. Or, celte Déclaralion des
droits n'était autre chose que les principes que Dieu
a gravés dans tous les cicurs, cl ayant à la fois forcis
de loi décrétée et innée, ce fut une démence ini'once-
vable dans les ambitieux meneurs de l'Assemblée, que
Jl ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. I
Tespoir de réussir dans leur projet, de n'en faire eftjl,
suile qu'une simple préface de la Constitution qu'ÎHr
contredisaient à leur fantaisie dans le corps del'ow^
vrage. Il était évident que, quoiqu'on fît une dépcMl
royale en affiches et en journaux pour élever jis-»
qu'aux nues ce corps d'ouvrage, quoiqu'il fût enchâsslj
dans l'or et les pierreries, quoique ceux qui l'avaieM
fait s'agenouillassent modestement devant leur chrfff
d'œuvre et qu'il ne parût en public que porté procea^f
sionnellement et aussi entouré de gardes et desuper-l
stilion que l'Alcoran, il était évident, dis-je, que, ail
l'ouvrage était contradictoire à son introduction, raft-j
torité de l'ouvrage de Chapelier Biribi et de quelque)]
hommes aussi décriés et corrompus ne résisterai 1
pas longtemps à l'autorité d'une préface divine, d'un* I
charte décrétée à la fois par Dieu et par les hommes, ;
et à des principes que chacun trouvait au fond des^i
conscience.
Ajoutez que ces hommes corrompus ne Tétaient pas
assez. Je m'explique. Mirabeau répétait souvent ceUiB
maxime qu'il tenait de Machiavel , sur laquelle il
parait avoir réglé sa conduite et dont il pourraitbien
avoir été la dupe et la victime (car il y a exception
à tout); il avait, dis-je, pour maxime, que le défaut
des hommes est de nêtre ni assez bons ni assez méchants*
Ainsi, par exemple, je dis que des hommes pour qui
je ne trouve point d'expression qui rende toute l'hor-
reur qu'ils m'inspirent, n'étaient point pourtant assez
corrompus, qui, après avoir voté des remerciements
pour le massacre de Nancy et celui du Champ-de-
Mars, devenus tout à coup scrupuleux, s'écriaient qu(
jusqu'à la dernière goutte de leur sang serait xcrséi
plutôt que de souiïrir qu'il y eût en France des ducs
cl cela, après avoir décrété, le moment d'avant, qu'i
ê corrompue de la législature et Tonl forcée
iver un peu au cours de l'opinion. De tout
est résulté une Constitution destrurlive, il
, de sa préface, mais qui n'a pas laissé d'em-
• de cette préface tant de choses destructives
némes, qu'en môme temps que, comme citoyen,
3 à cette Constitution, comme citoven lihre do
;ter mon opinion, et qui n'ai point renoncé à
du sens commun, à la faculté de comparer les
je dis que cette Constitution est inconstitu- -
le, et je me moque du secrétaire Cérutli, ce
eur Pangloss, qui propose gravement de la dé-
par arrêt ou par un décret, la meilleure consti-
possible; enlin, comme politique, je ne crains
'en assigner le terme prochain. Je pense qu'elle 1
posée d'élémenls.si destructeurs l'un de l'autre, ;
)eul la comparer à une montagne de glaces qui
assise sur le cratère d'un volcan. C'est une né- i
que le brasier fasse fondre et se dissiper en
les glaces, ou (jue les glaces éteignent le bra-
16 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
siez du moins tenir prête la chaloupe pour le m
du naufrage? Pour moi, je soutiens qu'il n'j
deux sortes de gens qui, dans la révolution, aier
un système possible : d'un côté, lesMaury etles M;
de Tautre, les Pétion et les Robespierre. Qua
modérés, je parle de ceux qui ont eu un systèm
que celui de traire la liste civile ; dans leur s
\a^ de chercher un milieu entre la liberté et Tesc
ï ils ont été aussi ridicules que ce philosphe
jours, faisant creuser un grand trou à la teri
chercher le milieu entre les Antipodes.
Ne croyez pas, messieurs, que j'annonce le c
ment dont je parle en charlatan, qui prédit un
lointain, sans nulle responsabilité. Je regarde 1
(/\les nuages, et je prédis l'orage du lendemain
crains pas d'avancer que le changement de cet
stilution, dont M. Lavie ajournait le moindre
; dément après la grande révolution de Pythag<
trente-six mille ans, il n'est pas même possible
semblée nationale, actuellement régnante, de
venir: mais il n'y a point à s'alarmer; car s'il
pend pas de vous d'empêcher le choc, il dé[
vous si nous aurons à en gémir.
L'Assemblée nationale de 1789, si pure à sa
et en sortant de dessous terre, puis corrompi
la capitale, enfin si fangeuse et en si mauvaise
au moment où elle allait rentrer dans le seii
nation et se perdre parmi le peuple français, i
finir comme la rivière des Gobelins, qui, apn
traversé les immondices de Paris, n'est plus
égoul, comme on sait, en arrivant à la Seine, î
sous de la Gare. Je ne consumerai pas vos m
à suivre le cours de celle Assemblée; il suffira
présenter rapidement ici quelques-unes de ses
ions, C£:ll<iâ(|iii se lient aux irmuils AviiiifinonU ijui
{>pr<3client el i)ui ODl prépari^ i;l ament^ rc$ M.m'
nents.
A Dieu ne plaise que j'accuse toits *os ilcvaiicier»
tce système que je vais vous tl^ït'loii|HT! J'aimo à
Gfoire (jne nous n'avons à rpprorlier à la plupart qoA
la faiblesse de leurs vues el leur confiance dans quel-
noms qui en imposaient. De tout temps, en ca
jpeys, le peuple (si on peut «e servir d'une expression'
de l'ancien r6girae) a Hè esclave de l'autorit* cl (lu
ïntoritës, et dans tous les corps il y a 1» peuple ; mab'
ce peuple dans le premier Corps législatif a été i]ueK'
Ipefois si ignorant, si aveuftie, (jue l'histoire pourra
P^ dire : la populace de l'Assemblée constiluanlo;
t^ïliîstoire juge les hommes, non sur ce qu'ils oQt
'it, mais sur ce qu'ils pouvaient faire.
Ce n'est pas faute, du moins, qu'on ne leur ail mon- ■
^è. La Déclarallon des droits était un signal donné \
loule l'Europe; les despotes, occupés d'ailleurs la
plnpart à des guerres au dehors, pâlissaient tous sur
leurs irânes, et alors surtout redoutaient bien plus,
comme on l'a dit, l'iuvasiou de nos principes, que
nous ne craignons aujourd'hui l'invasion de leurs ar-
mées ; toute la France était en armes et debout, dans
rattenle des magnifiques promesses de la préface de
ia Constitution; l'imagination ne s'était pas encore
refroidie, en voyant dans le corps de l'ouvrage l'illu-
sion de ses espérances; nous avions el de l'argent et
de nombreux otages de notre repos; il ne fallait pas
laisser aux tyrans le temps de se reconnaitre. Nous
ne manquions pas de l'opilius qui leur atiniiont fait
craindre la première ardeur de riinpéluosilé fran-
çaise, et d'une attente qui n'avait point encore élé
irompée; il fallait suivre la maxime de César: k »
18 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
« croire rien fait, tant qu'il restait quelqu
« à faire. » Dès le 17 juin, du moment où 1
généraux étaient devenus Assemblée natioi
vais dit et imprimé: Puisque la bête est dans
qu'on rassomme! et qu'on ne me calomnie ]
core, qu'on ne me dise point que je prêche
blique et qu'il fallait chasser les rois. Ceux (
ont appelés dans les derniers temps des répi
et des ennemis des rois, pour nous diffame
des imbéciles, n'étaient pas de bonne foi ; i
bien que nous ne sommes pas assez ignon
faire consister la liberté à n'avoir point de i
reconnaissons trop bien la vérité de ce que di
Gracchus aux Romains : « On vous fait accr
« puis les Tarquins, leur disait-il, que vou
« bres, parce que vous n'avez plus de rois; mi
« porte de n'avoir plus de rois, si vous avez
« le faste et l'orgueil, et l'inviolabilité et la s
« neté royale et tous ses vices, entre vos c
^ « une poignée de faquins. Begum quidem r
« non regia poiestas Roma fuit sublata. » Nou
/ mandions donc pas que la royauté fût étein
/ qu'on n'établît point à sa place une tyrannie
la royauté; car, je le demande, quel fut jama
vidu royal assez inviolable pour oser contre c
ce qu'on a osé contre des citoyens à Nan
Champ-de-Mars, sans s'exposer à périr tragi
comme les Néron et les Caligula? Oh ! la belh
tution qui vote des remercîments aux no
pour des crimes qui eussent fait égorger h
eux-mêmes !
mSCOUHfl UIVltKK. 10
Miii»iii8iamot. Jone veux iciquo (larecmrirdc
hlidce qu'elle n fait, développer lesysfèinedc ws
Ul vous montrer le piège (ju'lU vous ont icniJii
lécanUino dti trobucliet où Ils vous nttendenl.
Mpliiiaè ce qn\ nvail néiresBili^ Ae leur pnrt la
BliOQ des droits, et priclpitéles tiipiifiiils Aè la
4 soflt. Dh lors, Il n'y avait plus moyen de
Mire. Il avait bien fallu rcrannallre que la
fiait le soavcrain . Et coointo avtt: tous les pu-
Vel tons lesdiclionnaireH, Monlesquieu, en son
le de la démocratie, en donne cette dMInltlon:
démocratie, lors(]ue la nation <■«! le «ouv«-~~{
» il semblait dirUcile do nt> pas linir cotte oon*J
106 que la Frrtnce, puisque la nation élail le
lin, ponvait s'nppelpr une (Ifraorralie, ei nous
' iQS appelas républicains dans ce sens; mais
iQtée d'alors, à qui rlon n'était impossible, et ■
mètamorphosaienl. comme pur enchaniement
n coup de liii^'UcUt:, d'Ëtulâ gùnéniux en Assem-
constiluanle, et d'Assemblée nationale ronsti-
B en Assemblée législative, croyaient que Loulc
ioec leur avait élt^ doiini''e sur les mois comme
a ciiosos; en riin-^riiuonrr, M. I(:iilly sVsl rbar;,'!^
foire notre éducation. Lus idées que nosprécep-
, dans l'enfance, nous avaient Tait entrer dans la
TOC la férule, sur la signtflcalion des mots, l'aca-
cien, le philosophe en écharpe, a entrepris de les
lire sortir avec le drapeau rouge, et il nous a
fé, par des baïonnettes et des décrets de prise de
i, que le législateur savait mieux que nous ce qu'il
voulu faire, et que, puisque le légishUcur avait
1 Taire une monnn'liie, nous devions dorénavant
1er monarcliic ce qui, chez tous les peuples, s'éiail
lé jusqu'alors démocratie.
/^.
/
20 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Monarchie, soit: aussi bien je ne veax pas i
sur les mois, comme un docteur de la Sorbonî
quoi 1 vous avez aboli les privilèges de la nobl
clergé et des Parlements, et vous prétendez a
une Constitution monarchique! On vous avai
tant rappelé celle maxime de Montesquieu, doi
dence est sensible : Abolissez^ dit-il, dans une
chie les prérogatives des seigneurs^ du clergé
noblesse et des villes, et bientôt vous aurez un Eti
laire ou un Etat despotique. Cette citalioû n'e
point les faiseurs d'aller en avant : et ce qui
marquable , c'est que ces mêmes faiseurs , le
ont dépouillé les hommes de couleur du droi
toyen actif, pour pallier cette injustice révollî
se sont appuyés que de ce même raisonnemec
ont dit comme Montesquieu : Si vous ôtez les
tiens politiques tirées de la peau, et la classe ii
diaire des hommes de couleur , la royauté d
sur le nègre ne peut pas durer, —tant ils étaie
vaincus de cette maxime de Montesquieu.
Je prie la Société de soutenir son attention,
est la clef du système. Je suis entré tard en n
mais aussi elle a été si avancée par Tintrod
que je vais arriver rapidement aux résultats. \
nez de voir que, dans leurs principes mêmes, i
ont pas dissimulé qu'ils faisaient une Cons
impossible, qu'ils plaçaient leur monarchii
l'État populaire et l'État despotique, comme
à'Ixion, entre deux pentes rapides, de manièn
moindre inclinaison devait la précipiter d'un
de l'autre. Et, en conséquence, ils ont arran
pas une Constitution définitive, mais des pierr
tente pour une Constitution. Encore une fois,
très-bien que ce n'était pas là la pensée de la
ibel.
ë bien plus court, pour les maîtres de Tàte-
je parle, de faire tout de suite la monarrliie
Kjuieu, la monarchie possible. Mais voici le
ces messieurs avaient jeté la sonde, et ils
ecoanu que la nation, .que d'abord il avait
luire comme par la main à une insurrection
5 elle ne pensait pas, selon sa coutume de
nencer à pas de géants, avait fait plus de che-
ses conducteurs ne voulaient, et avait telle-
rdu au système d'égalité, que c"ux qui di-
aïr le plus les républicains Tétaient eux-
ans le savoir; car c'est Yéffalitè gui p<;t U\
des république s, comme tout le monde sait,
fait la seu lejjiJKrfiûiiCLd'aYec les monarchies
rond ement (est r inégalité. Montesquieu, par
aent et pour ne pas dire aussi crûment le mot
)âtit la monarchie sur le mot honneur. Mais
ouvrage prouve que le mot qu'il avait à la
t sur les lèvres est le mot inéiralité. Nos con-
\
n ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
exposer à tout perdre, donnons-leur pour le nu
la monarchie quMIs demandent, cette monarchie
possible et sans intermédiaire, et attendons de
leurs temps, ou plutôt sachons les faire naître,]
pouvant faire la Conslilulion que nous voulons,
empêcherons du moins les autres de faire la Coi
tution que nous ne voulons pas ; et puisque, mail
par Topinion, nous sommes obligés de leur faire
constitution tellement suspendue entre l'état po]
et l'état despotique, que c'est une nécessité qu'ell
précipite d'un côté ou de l'autre à la première i
sion, lorsque la force de l'opinion la fait pencher
l'état populaire, inclinons-la vers l'état despolk
par la force de nos institutions. Peut-être, entre i
deux extrêmes, parviendrons-nous à la fixer sur FI
libre de la Chambre haute et de la Gourdes Pain^\
est le terme commun de notre ambition ; et si n(
Constitution retombe dans l'état despotique, coi
ce sera nous qui l'y aurons poussée, nous soi
bien plus sûrs encore de la reconnaissance du
potisme.
C'est vers ce but qu'ils ont dirigé toutes leurs
nœuvres aussi constamment que savamment ; il
vous sera pas permis d'en douter après l'analyse rapk
que je vais vous faire et que je vous prie de sai?i
Supposons ensemble qu'après la fameuse nuit iA
5 au 6 octobre, supposons que dans la salle de TAft
semblée nationale, à la place du côté gauche, qî(
riiisloire distinguera peu du c(Mo droit, il n'y aitqiH
des aristocrates, des ennemis de la nation, des contre
révolutionnaires, mais politiques, mais rcconnaissan
riuipossijjililé d'une contre-iêvulution à main armée
et convaincus qu'on pouvait bien tromper, mais noi
pas braver vin«j:t-cinii millions d'hommes. Voici l
[n'aurait tenu tinns celle AssctnblL-t' In Oi'mnii
»craiïc Inf-mfmo :
Itc corps à corps nous (Iflvicnl impossîblp, pl
îz Iiion que c>sl ano rn'-cp»*iti> df [il'rcr, si
voulons pas rompre; mais nV»l-il paii vrui
serions trop heureux d'accorder anx insor- '
CouslHulion d'Angleterre pour éviter roUc 1
|nc, dont nous nous rupprocliomi furieust!-
puis diïux mois, cl de Icnninur là celle Rèvo- |
Eh l)ien, laiasez-moi faire, el je vous répond*
ramener, ioat trois ans, à la couslilulion
! ou h l'ancien rf^giino. qui esl encore bien
r. Voici mon plan:
ibord il faut qu'il y ait un certain nombre
noas qnidcnicurcniuriâlueralesônergum^net,
anl entendre parler qui! du despotisme pur el
; cenx-là nous contrediront aane cesse, s'écrie-
:e naas sommes dos démocrates enragés, iront
protester el '.li.'i'l.irer qu'ils ne prennent ptns
LOS séances, ce qui nous fcru paniitrc paliiules
paraison de ces aristocrates,
nr nous, nous^ous^ferons_£^iilrioles modérés,
jacobins; il nous sera aisé de surprendre U
ïè des nombreux badauds des qualre-vingl-
iparlcmenls, et voici comme je parviens ù dé-
co que nous n'aurions pu di^cbirer.
strinsurraotion smlouV.qii'il faut craiudre. La
ieri^.sur le mot lanterne nous a f;iil bien du
lais jusqu'ici i) n'yavaitqua riie pourcu.\ de
ragique des Foulon et 1-aunay. D'abord il faut
ce mot lanterne alioniiuable, el l'insurrection,
îainl des devoirs, impossible à remplir, ou c'en
de nou:^. Pour cela, j'excite une émeule; il y a
clique sûre, cl il n'en coûtera mi-me pas une
r
îi CEUVRES Î)E CAMILLE DESmoCLINS.
forte somme. Je fais pendre un innocent; je
pendre à notre porte. Ce peuple est bon, il es
sterne de ce meurtre; on lui dit que ses représç
ne sont plus en sûreté : dans ce moment lun d
lire de sa poche le projet de loi qu'il a prépi
("voilà la loi martiale décrétée d'emblée, et (
Révolution est enrayée; et avant peu je vous
k^engé, dans retendue du royaume, de cinq à si)
/des plus ardents patriotes, fusillés. C'est loujon
tant de moins.
« ^suite, c'est l'égalité pro clamée par la Dé
lion des droits, qui a attaché à l âRévoiution^ ing
millions d'hommes. Si la raison des contrair
bonne, c>st donc en introduisant l'inéga lité qm
les détacherons de la Révolution. Chez un peup
veut conserver sa liberté, dit Mably, tous les cil
naissent et meurent gardes nationales, plus ou :
exercés; pour tuer la liberté, il faut donc pren
contre-pied. Je divise d'abord les citoyens en tr
de ligne et en garder nationales, première di
tion; je donne un uniforme aux gardes natio
et voilà les citoyens distingués en citoyens an
non armés : par là, je fais tomber les fatales p
et je désarme les redoutables sans-culottes, (
peuvent se procurer un uniforme complet à 32
l'aune. J'établis l'épaulelte d'or, afin qu'il n'y a
des riches, nos amis en général, qui puissen
officiers. J'établis des grenadiers, des chasseurs
fusiliers , nouvelles distinctions , nouveau i
d'écarter des compagnies privilégiées à grands
nets et à élégante chaussure les citoyens moins
D'abord la vanité leur fait faire des sacrifices
faire valoir leur taille dans ces compagnies;
bientôt les frais de l'équipomcnt les éloigne
l paavrrs a'ob&liaiMil â ^Ipl' garJi's naliimalu, je
{i liens sans cesse sar pied, rniume si t'ennemi
Hit te si^ge de Pari*. Ou il faut •la'tl» munlmt
leur garde, el leur journée c** ptrdne,
jjBl qu'ils U TasseDt monter, rt c'eti un \n\ti
DUsiuit pu. Cesl ainsi que je m'-unugo dOi
r suljâlituer à lu démocralie rojale DOcari«U
l-vous luer^ajibertè 4 foup ïtlr,(Iil Mably,
KH9L de$_dlstinctioni citLru les clio^nisarro^ e|
S armés, el parmi ceux qai sont urmtVi, entre Inri*
feiensà grands bonnets, et surloiil les rlloïen»à<'rpja-
Rles:£lal)li$sez entre lef<lr(tU[>e»de ]if;neetle« ^nlet
Uionale» nne di»(inciion autre que celle de rUabî*
ideet lie la supériorilé du manieinent des urait!».
FtMaiâsiparcesdislinclioD&jeoe rfrnuiH pas ^ tner
'iberlâ et l'e^ril d'égalité, je lui prépare ODRpl&liHj
Ren plus largo ; je fais des citoyens actifs et d« rt-
^CDS passifs. l'ar là, je lire une ligne de déman-a-
BoO; et je mels tout à coup hors de la Kèvolulio» douze
|i quinze raillions d'iioœmes qui se dcmandeni oii est
Celte égalité des droils politiques qu'on leur promcl-
iait; el, voyant que ce n'esl pas pour eux que la Révo-
ntioQ est faite, se prometlenL de rester les liras
croisés, et de laisser les citoyens actifs défendre leurs
prïTilégcs, quand je ferai jouer, dans deux ans, sur
les bords du Rhin, mon cinquième acte et la grande
macliine que je garJe pour le dénoùmenl.
f Cependant ceux que celte dégradation civique
n'irriterait pas, je les soulijverai par li; firand levier
de tous les liommes, par leur inlérél. Plus les pro-
messes faites par la Dôclaration des droit:;, à celle
partie des citoyens, ont été niagniliques, jilus je veux
qu'ils soient des mitres on en reconiiaissanl l'illusiiiii.
/
'2ij ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULÎX?.
Je m'applique donc, surloul, ace que le peuple
dire: Que m*cst-il revenu de celle Révolution? e
se réponde : zéro. Le seul décret qu'on m'arra(
sa faveur, celui de la suppression des entrées, je
le rendre nul, en faisant quMl paye tout plus cl
Tégoïsme mercantile seconde bien mes vues,
en même temps que je prive le peuple des droiL*
muns et des douceurs de l'égalité, le premie
biens, le plus grand plaisir de la vallée de Josi
le seul bien qu'il pût recueillir sur le champ
Révolution, j'en appesantis sur lui tout le poids
aurons un maire qui, j'espère, ne sera pas moii
bile que ses devanciers, les lieutenants de po
faire enchérir le pain à propos, et môme à nous d
par ordre une famine, quand il en sera temp:
aristocrates ont cessé de faire travailler les journ
mais ce n'est pas assez; ils consomment encore
le pays : je les fais tous émigrer. Le pouvoir e:
ne peut pas précisément leur conseiller d'ém
mais il fait partir ses frères, ses tantes, tout
l'environne, et sa famille donne l'exemple du c
qu'il faut prendre, jusqu'à ce qu'il le puisse pi
lui-môme. Le clergé répond aux indigents qu'
dépouillé de ses biens; s'ils s'adressent à l'Asse
riche de trois milliards des biens de l'Église, d(
quart était affecté au soulagement des malhc
pour lui demander seulement du pain et de l'ou
la municipalité répond, au nom de la nation, c
pendant le drapeau rouge, et en môme temps on
à leurs oreilles : « Pauvre peuple, quand tu i
« qu'un roi, tu n'étais pas si à plaindre, » et on
partout que le roi prend sur ses revenus, qu'^o
fnrf rnornnc ?\n HOn 1 ivrnc nn'il flnnnn nnv r^n
)cs ei aes ciioycus aciirs.
dix à douze millions de citoyens actifs dont
r Topposition à mon plan,
le ce nombre, il faut d'ahord retrancher cent /
;ocrates nés, qui aujourd'hui, G octobre 1789,
•e toutes les places, toutes les fortunes de
qui vont s'agiter de tous crttùs dans le sens
Ire-révolution, enfouir ou emporter tout le
e, entraver le commerce et entraîner dans
ion un million d'individus, ou créanciers à
al banqueroute, ou marchands et journaliers
luxe entretenait, ou chanoines en livrées
irrissaienl à ne rien faire, et dont ils étalaient
uité dans leur antichambre ou derrière leurs
•
ut retrancher cinquante mille j. rétros f|ui
r les hauts cris (bien inutilement il est vrai,
at eux que la Providence appelle à payer la
laConstitu lion, soit qu'elle devienne anglaise
caine), mais qui ne laisseront pas de forlifier
28 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
commandements, loules les grandes places, el
n'élève que d'autres nobles à celles qui ont été alM
données. Au lieu de mettre la royauté sousséqoeÉ
jusqu'à Tachèvement de la Constitution, je laisse le;
disposer encore du Trésor ; j'accorde au ministre U
les mois vingt et trente millions, et je décrète deeo
fiance une contribution patriotique qui s'élève à i
sommes immenses. Le pouvoir exécutif ne perdpd
de temps ; car, avec son or, il corrompra, et avec
corruption, il aura de l'or : il sème de tous côtés Yi
gent, surtout les promesses. Bientôt, pour le met
en état de tenir ses promesses infinies, c'est une en
lation dans le corps législatif à qui fera du roi
source de toutes les grâces. Bientôt, je procla
Louis XVI le pouvoir exécutif suprême, le législat(
suprême qui a le veto, le juge suprême au nom de i
se rendent tous les jugements, le chef suprême
l'armée et des gardes nationales et jusqu'à l'archivi
suprême. Pour soutenir le rang de toutes ses sop
malies, je lui donne trente à quarante millions
revenus, tandis que l'entretien du corps législatif li
entier ne va pas à sept millions. Par cette seule i
sure, j'efface le corps législatif devant le pouvoir e
cutif ; car, aux yeux du vulgaire, celui-là vaut un n
lion à qui on donne un million. Puisqu'on donne
roi huit fois plus de revenus qu'à TAssemblée na'
nale entière, il pèse donc lui seul dans la bala
politique huit fois plus que la nation et ses représi
tanls. La femme du roi avec ses quatre millions
douaire, les deux frères du roi avec leurs quatre i
lions, ces trois individus entretenus plus richem
que le pouvoir législatif tout entier, ne peuvent ;
le jegtirdoj- en pilic; et le ministre des affaires éli
grres, par exemple, avec ses cimiuanle mille écu.*
t>uveraientHls pas le besoin d'aimer un
1 donne à ses cimis cent cinquante mille
^penser? Gomment ne pas mieux aimer
bdëlégué d'un délégué de la nation, avec
mille écus de rente, que le premier délé-
tte nation avec six à sept mille livres pcn-
K. ans? Et dès lors, ne voyez-vous pas que
mbitieux, tous les intrigants, qui ne sui-
Ire parti que celui qui enrichit, désertent
ins pour courir à 89, aux Feuillants, chez
très et partout où j'établis les nouveaux
le la liste civile. Tous ces gens-là sont saisis,
isioret, du môme besoin d'aimer le roi. Pour
>se acheter tant de monde, je ne cesse de
î mains de places et de dignités à conférer,
r ses poches d'or, de billets rouges, noirs,
^ouis XIV, je fais ressource des croix de
is; j'abandonne à la nomination du roi
ganses d'or, tout le ministère, tous les bu-
utes les places de l'armée; c'est-à-dire cent
^ .^ ^ ^ « „*.--. 1^^ ««,^«5ft««^^
'^ « k •% '
!1
30 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
VOUS donne la clef du coffre-fort, mais vous
bien que vous ne pouvez reconnaître d'autre
du coffre que celui qui vous en remet la clef. %\
«Toute nation peut se diviser en deux sortes de
Tune que vous appelez comme il vous plaira,
que moi j'appelle les imbéciles; l'autre, que le
voir exécutif appelle les gens gui ont des
Quant aux premiers, quoique incomparablenu
plus grand nombre, ce sont ceux dont on aura
leur marché. Vous avez vu avec quelle facilité j'flflï:
paralysé déjà douze à quinze millions, sans qu'il É
ait coûté d'autres frais que d'inventer un mot mag^^j^
\A Je les ai appelés citoyens passifs, et ils se sont
MOUTS. Je vous expliquerai tout à l'heure coni
dans les dix millions de citoyens actifs, il ne me
guère plus difficile de vous débarrasser de ceux
appartiennent à celte première classe.
a Quant à ceux qui ont des moyens, la plupart, h
de s'opposer à mon plan, mettront tout en œuvre, etl
disputeront Finfamie pour le faire réussir. Les uW
qui il faut des distinctions et des honneurs, voudi
comme les Mounier^ les Lally^ les Duport^ les Lai
les Clermont'Tonnerre, les Lafayette^ la cour des
cl une cliambre haute ; les autres, à qui il faut de h
gent, comme les Cliapeliei\ les Beaumetz, les Danirit
les Desmeuniers, les Barnave^ éprouveront le wiM
besoin que Pasloret d'aimer un roi, qui donne ceal
mille livres de renies. Et ne voyez-vous pas que,
dans mon syslùnic, le coup de l'arl, c'est de faire de
ma rojaulù un coffre pour tous les gens qui ont quel
queiullucnce; c'est de n'avoir fait du roi, avec scJ
quaranlc millions, que leur receveur, à qui ils affer-
ment la nation pour deux ans? Ne voyez-vous pa
(|u'aver la trésorerie, dont il w la elef, et la liste civile
DISCOURS DIVERS, .11
t que la bourse commune de tous los mauvais
ff nous ne pouvons jamais en manquer? Bien-
îs XVI dira, comme le roi George dans son
il Clietlenliam : « Le grand nombre d'amis du
te ruine; le parlement est un gouffre^ un ahtme
ond; je ne dîne plus en public; je me suis mis
nsion avec la reine »; cl pour tout dire en un
îirabeau, si lu as le bonheur de vivre encore
e temps, je veux que Louis XVI aille le deman-
iîner. Telle csllaroyaulô conslilutionnelle.
rmi les hommes qui ont de Tinfluence, il ne rcslc
comballrc que le bien pclil nombre do ceux à
ne faut que le témoignage de leur conscience,
t nombre de ces citoyens incorruptibles qui, à
re de Xercès : Si tu veux te soumettre^ je te don-
'empire de la Grèce, répondent comme Léonidas :
' mieux mourir pour ma patrie que de f asservir.
reste que le pclil nombre do ces pliilantliropos
'ux, de CCS vrais jacohiiis qm» Fonrlon a (l(''|H'inl<
seul mol; car, avant (|ii'il y cul dos jaroltins.
on QW faisait lo portrait, quainl il disail de lui-
: J'aime mieux ma f(iuii//r fjue mni ^ nm ^lufrif
afnmille, et Vnnivrrsfixu.' ma imtyii-. \\ \\v tant [ia<
simulor quo, iiial.Ln'o lo itclit iM»ml»rr, «ts pali iu-
ar rascondanl do loiilo h'iir probilr. par Tas-
ncnt do tous los oitoyoïis actifs on passifs, éclaiirs
inélos gons, ot forts {\o la Dôclaralion <lrs drnils.
32 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
régal i lé pour laquelle ils ne se sentent pas fait
ment la libre circulation des pensées pourr
être un besoin pour tant de gens qui ne pense
ou qui ont bien d'autre chose à faire qu'à peni
gouvernement ne change jamais pour cette s»
gens; ils gardent toujours la neutralité de Tàn
fable, qui dit : je ne saurais porter deux bâts; m
ne se doute point qu'il puisse n'en pas porter d
et qu'en Amérique, par exemple, tous les imf
montent qu'à douze sous par tête.
« Il ne sera point soutenu non plus par cette
tude de gens timides, circonspects, qui se range
jours du côté du plus fort. A peine respiré-j(
journée du 6 octobre, que j'en impose à ceui
fais jeter en prison ou décréter les héroïnes c
journée, et Reine Audu languira au cachot vinj
mois, tandis que j'absous insolemment les Brof^
Bezenval, les D'Autichamp, les ^arew/iVi,.et jus
Lambesc, Les Belges se soulèvent et nous offre
alliance désirée par les deux peuples: un hom
assez hardi et assez puissant pour faire renvo
congrès de Belgique ses lettres sans les ouvi
peur qu'à l'imitation des Belges, les autres p<
dans l'espoir de cette alliance, ne tentent une
rection et ne fassent avorter mon plan.
« Comme l'armée de ligne, en général, est coi
d'hommes à caractère , c'est surtout l'armée
travaille en mille fnanières pour l'empêcher (
, pvuft afvift uioi ujc LCUA a i|ui eue ucvai»
Lt. Les gardes françaises ont pris la Bastille.
L glorieux de gardes françaises, qui anrait dû
la récompense des régiments qui se seraient
( par quelque exploit fameux, je reiïace des
e Tannée ; je me Mte dVn abolir la mémoire,
Rome abolissait le nom de Manlius et d»''fen-
le porter en haine de son crime. !)••< k-s pre-
Durs de son généralal, Lafayelle, an li«^u «Je
ces héros, ne ciierclie qu'à se drl»ari*ass^*r d^
orage et de leur patriotisme incommode; il le^i
à prendre des congés; il ne peut caihfr la
ecréte qu'il leur porte ; il licencie, il d»'LTad»*
irement la compagnie de l'Oratoire. La ven-
de la cour poursuit sans relâche les restes de
le régiment; et fiez-vous à elle pour lui faire
la conquête de la Bastille : elle se souvient
nt les décemvirs, pour se défaire du tribun
i Dentatus^ et de ses vétérans patriotes, les en-
sur les frontières, et chargent le général de
ft Iniis nArir i1nn< nnp oinlincrniîp.
81 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
qu'aigrir, la douleur de la perte des biens i
sans cesse le ressentiment de toutes les sangs
Tancien régime. Je fortifie leur parti de la cupid
tous les boutiquiers, de tous les marchands qo
pirent après leurs créanciers ou leurs acheleun
grés; Je le fortifie des craintes de tous les rei
dont la peur de la banqueroute a si puissammei
la Révolution, et qui, ne voyant que du papiere
de comptes au dedans, et au dehors des prépara
guerre, s'effrayent d'une banqueroute ; je le f
surtout, ce parti, de la lassitude des gardes nali
parisiennes. Depuis deux ans, j'ai soin de tap(
tambour du matin au soir, de les tenir, autai
possible, hors de leur comptoir, de leur chemi
de leur lit. Au milieu de la plus profonde paix,l
de la capitale est aussi hérissée de baïonnette
puis deux ans, que si Paris était assiégé par deo
mille Autrichiens. Le Parisien, arraché sans ce
chez lui pour dos patrouilles, pour des revues,
des exercices, las d'être transformé en Prussien
mence à préférer son chevet ou son comptoir au
de garde; il croit bonnement (pour adoucir le
que l'Assemblée nationale n'aurait pu faire S(
crets sans les soixante bataillons ; que c'est seul
après la Révolution que finira l'achèvementdesî
pagne, plus fatigante que la guerre de sept ans.<
finira cette Révolution? quand commencera laC
lution ? Nous étions moins las dans l'ancien ré
C'est là où je les attendais tous; deux ans de li
, ont préparé Topinion. J'ai commencé par w
I tous les orateurs, tous les journalistes à vendre;
' faut d'en Irouver un assez grand nombic à mo
des jiomnies qui m'étaient déjà vendus, j'en ;
(les orateurs cl des journalistes, et j'en ai mén
lire -mer. Xc pouviuil oxauccr la prirn» va-
Fuucaut : « Qiio h* p(Mipl«î m» sarlu» jain:iis
i ompoisonni'' la soiini^ di* si's ItMiiircs; il
il achclallos papiers [latriolcs; j*ai l'ail plcii-
les matins une manne de papiers arisio-
indant deux ans, j'ai dil au\ niarcliands :« <Ir
s Jacobins qui empeclienl le reluur de Ta-
ce; » aux rentiers : « Ce sont les Jacobins
péchant le rétablissement de la paix et de
dans les finances; » aux patrouilles: « O
Jacobins qui prolongent, cpii éternisent la
lion, pour essayer l'autumatic et la inauvaisr
•derarmée parisienne contre les patriotes.»)
eux-ci sous main à aller démolir Vincennes,
le l'armée a une expédition contre les pji-
uis je prends d'elle le serment d'um» obéis-
ugle : alors je vois que le ;:rain de la calom-
\ suffisamment. On avait fait la Révolution
rois mois: calolin, lanfcDu* et afisfornifr^ jr
1 revaiiolu\ el je IVrai iii;i roiilri^-irNuiniion
leuxinols: fucticur ci rr/ififfliccins. Cr ninl,
r les brigiuids do Uniiit», ce b(*;in iimi dt» rr-
(|ai, dans son sens jiropic, si,L:iiilii' : rrlui
[tcui'cux 4f**e du ihnilicLir iiuhlic^ et» iioiii d'uiu'
)limc , de la nci'Iii ()[»pnsée au \i(t'de Té-
î réussis à le dilTaiiier, a[très a\()ir, pendaiil
attisé le royalisnit' [>ar Ions les smilllels de
ile. Comme quelques réiuililiiiues ont rlias>é
36 ŒUVRES DE CAMILLE t»Eî«MOULINS.
de l'Europe d'inonder de leurs esclaves enré
les bords du Rhin. Alors je publie un m
Louis XVI, d'Artois, Condé, tous les Bourb
les despotes, offrent de ratifier la Constilc
Chapelier et des Dandré, avec quelques lége
déments, tels que le rétablissement de la
haute, de la noblesse, etc.; en un mot, l a Coi
jmglaise. La majorité de l'Assemblée national
Lafayette, Bouille, Monlmorin, tous les gén<
peûse bien que j'en excepte un ou deux) soni
complot . Tous les orateurs, journalistes, li
barbouilleurs, afficheurs de la liste civile, d
aussitôt: « Les Français ne sont-ils pas bien
d'arriver sans une goutte de sang à celle Coi
admirable, qui a coûté aux Anglais dix-sepi
civiles ? » L'Assemblée nationale bataille p»
corum, et pour se faire payer un peu plus che
dition de la charte constitutionnelle; lej
pleuvent à droite et à gauche dans le corj
tuant ; enfin le décret est rendu aux acclara
aux illuminations. Alors, ou bien les dépa
conservent pour le décret ce saint respect po
que je me suis tant efforcé de leur prêche
deux ans, ou quelques départements se se
mais tous les chefs de Tarmée, Bouille, 1
beau, Lafayette, trahissent : que dis-je, ils (
îila loi; ils marchent contre lesdéparlements
ils introduisent cent mille Autrichiens, Pi
et il n'en faut pas tant, alors, pour les soum
puis, quand quelques départements seraient
brés de la France, en coûle-t-il rien aux r
parvenir à leurs fins ! Charles I", oulre le pi
Londres, ne promit-il pas à l'armée écossa
noxcr au royaume d'Ecosse qualrc comtés d
\
blSCODRB VtVBRS. Sr
is je suppose ({HP icrnisoitiirr^lé daassardjtc:
1 ! la partie n'esl qne remise; et c'ctl alors
Tais voir k tous les desiiotuâ que Jd l'avais hii*n
)rès une aireflulion ohligi^e et des arr^^ls con-
3t de liicns^aiice, jo ne crainft po.i de laisser
ceux (|iii ite sont pn$ aveugles, gue c'e«t moi
fait partir te roi, pui^u'an lieu tic le pituir,
sis ce moment pour iiujjmeater 1» pr^i'ogalivo
pour cliâtrcr lu Conslitulion. Ea in^^œe temps
ibsoos, que je récomponse le roi fugitif, je
i^ la barre àe l'As9pmi)l(^e nalintiiile ua de ce*
lux dont le gouvernement n'a jamais mau(|Bd,
il a voulu faire périr Sociale, ou le grand iwn-
ire de Will, ou sacrifier votre Dieu ; et je lui
i de condamner les patriotes. D'un bout de la
I à l'autre, je fais calomnier, décréter Ioj»
ss dont je redoute le plus l'éuergic et \e& lu-
; j'avais fait pendre un homme pour avoir In
irtlalc ; j'en fais pendre deux pour la mettre à
ion ; je massacre les meilleurs patriotes jiis(|uo
lutel de la pairie ' ; enfin, je consomme mes
tojenB armëi, au lieu que le h
>lie Bailly ouassinnicnl likhement des fomgic
mullllude asna armes el nm$ itéOante. Ce son
ira bajonnelles san^lanlei, qui appelaient ma
Aboniinables h.vpocriles ! S'il y avait des i
uni arme» ; voua avki uns armie pour vo
rtonue, et vous les ruaillcz pour vous épargripr
^r et de reconnailre leur innoïcnco. Ûii dlov
38 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
trahisons par un dernier décret qui ouvre à to
contre-révolutionnaires la libre sortie du roya
« Allez rejoindre, leur dit TAssemblée nati
allez rejoindre, avec armes et bagages, Tarm
conjurés. » Je prouve ainsi à toute l'Europe, (
le peuple parisien est le plus stupide de toi
qu'il demande à grands cris la contre-révol
du moins la constitution anglaise , que demî
aussi d'Artois, Condé, comme ils s'en sont
qués. »
Messieurs, je viens de vous développer le p
la plus horrible conjuration qui ait jamais éti
contre la liberté, et tel que je n'ai pu mettre c
que dans la bouche du démon de l'arislocrat
bien ! ce plan, je ne dis pas a été proposé par le
dré, les Chapelier, les Barnave, les Lameth, 1
fayette, mais il a été décrété et exécuté d'un
l'autre, par vos représentants, à Texceplion d'
deux faits dont je n'ai pas la preuve matérielle
seulement de fortes présomptions ; ce sont leui
* cès-verbâux que je viens de parcourir. Prost
vous donc devant l'Assemblée nationale de 89,
cernez à l'heureux Sylla des remercîmenls, dei
d'or, des médailles et des statues.
A^. B, Instruits par la journée du 21 juin, le
veaux cochers du pouvoir exécutif ont sa
tourné sur la gauche et changé un peu de route
non de but.
DES AMIS IIE LA CUNSTITBTIOII
DISCOURS
AMILLE DESMOTJLINS
(lAUâ LA SÉANCE DU S4 JUJLLëT, L'AN IV DE LA LlBEIlTé
BVR LA SITUATIOK Bl LA HAVITALI
I
SOCIÉTÉ
DES AMIS DIS LA OONSTITUTIOH
DISCOURS
)E CAMILLE DESMOULINS
S lA sÊAscK DD 2i JUILLET, l'ah iï dk l* untiiti
■ va 1.A BiTDATiom oa la BApitali
C'est le Conseil commun de la ville de Londres, le
Conseil géix^ral de la commune qui a fait, autant et
plus que le Parlement, la plupart des révolutions et
contre-révolutions d'Anglclerre où le maire de LoD-
dres a toujours joué le principal rôle. C'est de tous
aussi, Messieurs, après l'Assemblée nationale, qu'il
dépend le plus de sauver Paris.
De tout temps la politique a senti qu'une ville ■
immense était bien dangereuse au despotisme. On con-
Mit la réponse du czar Pierre au Régent, qui lui de-
, mandait s'il n'admirait pas la grandeur de Paris : Si
j'imaii une grande ville, mon premier soin serait de la
j '■mdrc plus petite de moitié. Les rois n'ont pas aballu
la moitié de Paris; mais, pour diminuer le danger
42 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
d'une si grande population, ils ont eu recoi
moyen fort adroit, qui a été de lier la fortune p
à la prospérité et à la tranquillité du tyran. C
profonde politique : autant que les besoins du
les dépenses effrénées de la cour qui a invei
emprunts multipliés et infinis par l'avantage de
alléchant également la richesse et la pauvre
maître et le domestique, la jeunesse oisive et la
lesse invalide, les despotes ont eu Tart d'hypoth
la fortune publique sur leur propre conservatioi
en se faisant de tous les citoyens autant de créant
les ont mis dans la nécessité de soutenir le créd
leur débiteur pour n'être pas ruinés ensemble, l
ainsi que, de nos jours, nous avons vu Potemkii
maintenir toute sa vie dans un crédit inébranlabli
se frayer un chemin au trône de la Chersonèse, pa
qu'il avait eu Tart d'emprunter de l'argent aux Ir
quarts de la Russie. C'est ainsi que Jules César, i
Plutarque, voulant être un grand pontife, imagii
d'emprunter de tous côtés des sommes énormes,
qui lui acquit tous les suffrages : des pauvres, par
qu'il les avait achetés; des riches, parce qu'ils avaie
peur de n'être jamais payés. Aussi, disail-il à samè
le jour de l'élection : « Ce soir vous me verrez grai
pontife ou banqueroutier. » C'est ainsi que, lorsqu
a été question d'envoyer à Orléans M. Lafayetle,
fallait voir à la porte de l'Assemblée nationale, coi
ment la frayeur avait décomposé le visage d'un cerla
notaire, qui, tout glorieux d'avoir donné la maio
madame Lafayetle, à une bénédiction de drapeai
n'avait pu refuser depuis aucune somme, tant foi
fût-elle, que le héros des deux mondes lui avait i!
mandée, et qui tremblait d'être ruiné. C'était u
chose curieuse de voir comment le notaire Bricha
niSCUUBS DIVERS. 43
ait au général, son JùLiileur, comme 11 s'<:~
» murs, hors des murs, loul pnric ilo ta gloire
il aassi, n'en douions point, ce qui a si fort
aris do royalisme. La division de la France
!-tingt-lrois déparlemenis el une Con*tilu-
|cs bases sont toutes répulilicuiues, laissant
dans le lointain une confédération possible
rlements entre eux, un (iémembrcment pos-
ï'erapire; et ces graaiis desséclicmeuls iù
'ont pa qu'alarmer une capitale (oiitopi>upl£6
rs qui n'esislenl (juc par l'inipflt, et de cl6-
lonl le commerce ne peut se soutenir qu'au-
Paris reste le centre de tous les arts, le ren-
de tous les riches, et la capitale de l'empire;
! ils n'ont vu d'aulri; ciment polilii[uc entre
î-vingt-trois départements que la royauté,
iches, tous les boutiquiers ont cru qu'ils de-
ppliqucr à fortifier ce lien, afin de resserrer
.tcmenl toutes les parties de la monarcbie,
;te indissolubilité garantit leur fortune.
ommenl le9_ ridi£s. les marchands, les ren-
^_£ar tous pajs, ne sont ni paillotes ni aris-
mais~s&Qlemenl propriétaires, boutiquiers,
après avoir fait en 178!) la Révolution avec
: contre le roi, pour se soustraire à la ban-
et au brigandage do la cour, voudraient
)uid'liui la contre-révolution avec le roi
peuple pour écliapper à un pillage imagi-
sans-culolles. On les a si fort épouvantés de
-e d'une loi agraire, on leur a tant parlé des
comme de brigands, i|uc les nolairesdc Paris
r
44 ŒUVRES DE CAMILLE DESMGULINS.
ont plus peur des clubs que des Hulans et
liens.
C'est à ces riches, à ces marchands et à ce
que je vais d'abord exposer en deux mots la
de la capitale, parler le langage de leur in
leurs passions, et leur faire concevoir, à 1;
leurs frayeurs ridicules, les véritables dî
Paris et de leurs propriétés. Ils verront qi
mêmes mesures dont ils se sont avisés pou
la perte de leur fortune, dans la dissolutioi
pire, ils n'ont fait que rendre cette perte et
solution inévitables, et que Paris n*a pas qu
à délibérer s'il veut se sauver d'une ruine (
Il était facile à la capitale, comme je l'ai
y a quatre ans, de s'élever par la Conslitu
çaise, par Tadmiration de nos lois et leur a
ce même degré de splendeur et de prospi
sont élevées quelques villes anciennes, pa
gation, le commerce et les conquêtes. Oui, i
aujourd'hui les richesses descendraient a
Paris, non pas seulement des sources du V
Sambre, mais de l'Elbe et du Tage ; richesse
plus honorables pour la capitale qu'elles i
viendraient pas mêlées du sang des peup
eût dominés par la législation, par la phil
DlSCOtlHS UIVERÏ. là
f iacendiaires, et (|ue les LWi.''nt>mcniK mit
D't*lre tous qui! propti^tiijues; si on n'i-ûl pati
a lie ilifTanuT unira Consliliition cticz TËIran-
r le désastre de nos colonies, pur les flammes
Hray, par la loi martiale et par nos discordes,
i&t (le noire alliance et de nos conquêtes une
) pour les Avignonnais et les BolgO!), et m
Dt les patriotes de l'exécration do tous lt>s
Iti Pouvoir exéculirct des conspirateurs adroits
'commettaient à dessein et exprès, pour lo
!e les imputer au peuple,
eans de trahison ont bien change la face des
du parti de la liberté. Cependant, naguère,
iques du conseil des despotes sentaient bien
èombien il serait diflicile de nous remettre
joug; ils sentaient bien qu'une nation, qui
te ressusciter aux droits de l'homme et de sft
'' &a premier fige des sociétés politiques,
it pas ainsi tout à coup de quatre mille ans."
l'est en vain que les émigrés des Tuileries et
;s nobles de l'Assemblée constituante, déses-
ce que la prise de la Bastille les avait forcés,
passage de l'ancien régime au nouveau, de
e enjambée sur la Cbamlre haute, et de pro-
l'égalité, ne cessaient d'appeler les tyrans de
!. Ceux qui ont des nouvelles sûres de Co-
avent quelle désolation s'y peignait, il y a
nois, dans l'allongement de tous les visages.
Tes, les supplications de nos aristocrates du
;t du dehors n'avaient pu déterminer les puis-
commencer une guerre contre le peuple fran-
est notoire que les émigrés allaient périr de
qu'ils éluieiil furieux de se *oii' ainsi al^iu-
qu'ils ne voyaicul de lessuurct's (juo de venir
46 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
chercher la mort en désespérés au milieu de no
lerics, quand noire Pouvoir exécutif aussi adro
perfide, afin de forcer les tyrans à venir au seco
ses frères et des émigrés, nous a fait déclarer la |
au roi de Hongrie. J'en atteste ici l'opinion, p
guerre offensive, du général Lafayette, lui qui
qu'il Ta eu fait déclarer, n'a jamais voulu seul
mettre le pied sur le territoire autrichien ; du
est-il prouvé par les dépositions du comité des
et les dénonciations de Ratteau, qu'il n'a tenu c
de prendre Namur et de s'emparer de tout le Bi
et que la maison d'Autriche vient de devoir i
conde fois à ce traître la conservation et l'asse
ment des Pays-Bas.
Afin de déterminer encore plus les rois à r
leur projet de ligue qui était abandonné de
21 juin 1791, voici les illusions chimériques i
Comité Autrichien a bercé les despotes, dont Loi
s'est repu, dont sa Gour des Feuillants a cherché
endormir, et dont elle s'est endormie elle
Voici ce qu'ils ont dit aux rois de Hongrie et de '.
et ce ne sont point ici de vaines conjectures; 1
parlent, et je suis aussi certain de ce que j'avai
si j'avais assisté au traité secret des despotes
ce qui a d'abord été convenu :
« Vous déploierez sur les bords du Rhin le
forces que vous pourrez, afin que la terreur
armes et la disproportion des armées françai
vous aurez en tête dispose à écouter les prop(
d'accommodement. En môme temps vous fer
France les propositions les plus séduisantes,
de verser un milliard en numéraire dans son
plein de papier ut d'ensevelir lout le passé di
amnistie. Vous ne demanderez pas d'abord de
DISCOURS DlVEllS. 47
îrté, mais de la circonscrire k^gèremcnl. Les
rs seront éblouis des esp^cos sonnantes; les
ants seront ébahis de lant do modéralion ; les
roiront aux promesses des rois; les pouvoirs
tués seront vendus; le peuple sera lassé d'une
alion où il n'a vu qu'un déplacement de Taristo-
et un déménagement de l'orgueil des donjons
es boutiques, d'une Révolution qui n'en a pas
le pour le peuple qui Ta faite, et où, lorsque
avant il était nul dans l'Étal et couché sur le lit
rre de l'indigence, les prétendus médecins du
î n'ont fait que le retourner d'un autre C(^té, sur
îmes cailloux, et le retrancher également du
social. Dans cette disposition des esprits, la
on innée du despotisme et de l'aristocratie ne
itrera d'obstacles que dans les Jacobins. Mais
le manifeste ne déclare la guerre qu'aux seuls
ns. On ne tue, on ne pille qu'eux. On ne pend
s municipaux, comme à Quirvraiii, à Oivliicv^;.
! fusille que les ^rardos nalionaux sur losijuols
le fou de rcnnenii est toujours tombe dans loulcs
nconlres. C'est ici une guerre du peui)le fran-
)nlre les rois, ol le peuple français a un roi pour
uprémc de ses arnuM»s. C'est unc^ jj^uerre des plé-
5 contre les palriciens, et les aianées pléhéicMines
it commandées que par des palriciens. Les pa-
fanaliques se révollenl dans la l)r(»lai;ne, h»
48 (ÉUVÏIES DE CAMILLE DESMOÛLINI
lités, depuis les sources de TOise jusqu'à
du Rhône ; et dans la cause de Louis X\
la cause commune de tous les rois. »
C'est sur ces assurances qui les y attira
longtemps et d'après la déclaration de gu
y a forcés que se sont avancées contre noui
combinées des rois. Il n'est personne qi
que toutes ces mesures, concertées entre 1
du dedans et ceux du dehors, sont déjà r
le fait en mille manières. Les adresses q
de toutes parts à l'Assemblée nationale,
des fédérés, l'altitude du peuple frança
presque l'affiliation aux Jacobins de la i
entière; la désertion des généraux traîti
missions des directoires conspirateurs; la
si on décrétera Lafayette, discussion qui, i
qu'elle est ouverte dans l'Assemblée natior
qu'il a perdu la confiance de la nfition et
qu'il ne peut plus servir la coalition des (
qu'il ne lui reste plus que la retraite de C
Invalides de nos généraux et de nos minis
rateurs, et où déjà madame Lafayette, sa
fils l'ont précédé et l'attendent; enfin, 1
profonde que vous avez faite hier par la s
la proclamation (car quel est le citoyen
été ému? quel est le cœur français qui n
sailli des dangers de la patrie?); le grî:
SIBCOUUI niVRftfi. lu
in.monlrpr h leurs penplcs asservis, par lexcm-
inarmemenl si iaulilttct «i ilLipondioux, qu'il
Dt qu'à eu\ (l'on fuii-u niiUiiiC iiue les Frani^uis,
) la ligue di? laus les rois ne peut rien contre un
pGQplQ i[ui veut âlre libre? Lu siipposiliuii en
."de. lis vont donc pousser kiir pointe; et comme
traité secret avec Louis XVI cl sa cour de Feuil-
tsera rompn par l'inexécution en mille manières,
ois de Hongrie et de I*russo profiteront, pour leur
sle, de In trahison de nos chefs, s'inileuiniBeront
A mieux mieux des frais de ia guerre, et pousse-
1 leurs canqu(ïlËf>, facilitées et prépaK-es par la
■die des généraux et commnndnnls, par les mnu-
ftes dispositions du pouvoir exi^cutif, et pnr la
pêHorilé du nombre- Aussi bien, ([u'iuiportr h ce»
obics, à ces prfllres, le démenilircment de la France,
uirva que la dime, pourvu que le llef ne soient pas
lémembrés? N'ealendons-nous pas tous les jours
laus les suciûli^s, dans les spectacles, dans les jour-
naux ce vœu impie : Que l' lit ranger l'em/jorte, etpfufil
\es Autrichiens que les JacobintI C'est-à-dire, en d'autres
termes, plutôt les tyrans que la liberlél Vœu exécra-"
ble, et dont ta seule émission mérite la mort et l'eilt
donnée sur-le-ciiamp dans Rome, dans Atliénes et
chez tout autre peuple que nous, en qui soullrir,
depuis quatre ans, des propos et des écrits si crimi-
nels n'est pas clémence, mais démence ', si nous vou-
lons, je ne dis pas être libres, mais n'être pas décimés.
Il est donc évident que les étrangers, appelés à grands
cris par une partie de la nation, vont pénétier en
Flandre, en Lorraine, on Alsace, en Picardie; et dans
42 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
d'une si grande populalion, ils ont eu recours à M
moyen fort adroit, qui a été de lier la fortune publiqw
à la prospérité et à la tranquillité du tyran. C'est uim
profonde politique : autant que les besoins du luxée
les dépenses effrénées de la cour qui a inventé ce:
emprunts multipliés et infinis par l'avantage desquel
alléchant également la richesse et la pauvreté, h
maître et le domestique, la jeunesse oisive et la vieil*
lesse invalide, les despotes ont eu Tart d'hypothéqun
la fortune publique sur leur propre conservation, et|
en se faisant de tous les citoyens autant de créanciew,
les ont mis dans la nécessité de soutenir le crédit (h
leur débiteur pour n'être pas ruinés ensemble. C*esl
ainsi que, de nos jours, nous avons vu Potemkin se
maintenir toute sa vie dans un crédit inébranlable el
se frayer un chemin au trône de la Chersonèse, parce
qu'il avait eu l'art d'emprunter de l'argent aux troii
quarts de la Russie. C'est ainsi que Jules César, dil
Plutarque, voulant être un grand pontife, imagim
d'emprunter de tous côtés des sommes énormes, (â
qui lui acquit tous les suffrages : des pauvres, parc(
qu'il les avait achetés; des riches, parce qu'ils avaien
peur de n'être jamais payés. Aussi, disait-il à samèn
le jour de l'élection : a Ce soir vous me verrez granc
pontife ou banqueroutier. » C'est ainsi que, lorsqa'ï
a été question d'envoyer à Orléans M. Lafayelte, I
fallait voir à la porte de l'Assemblée nationale, com
ment la frayeur avait décomposé le visage d'un certaii
notaire, qui, tout glorieux d'avoir donné la maio i
madame Lafayelte, à une bénédiction de drapeaux
n'avait pu refuser depuis aucune somme, tant forli
fût-elle, que le héros des deux mondes lui avait de
mandée, et qui tremblait d'être ruiné. C'était uni
chose curieuse de voir comment le notaire Bricharc
bificouitii mvKK!».
lait au géui^ral, son Jâbilcar, comme il s
hs murs, liors dos mun, tout parle de sa glolm.
ih anasi, n'en doutons point, ce qui a si Ton
Paris de royalisme. La division de laFraac«
^-vingt-trois dt^parlements cl une Conslilu-
iX les bases sont toutt^s rôpublicaincii, laissant
|r dans le lointain une confédération possilile
Qrtemcnts entre eux, un dèmembrenient pos-
} l'empire; et ces grands desséctiemcnls de
WonI pu qu'alarmer une cnpi taie toute peuplée
*rs qui n'existent que par l'imprtt, cl do dé-
îdonl le commerce ne peut se soutenir qu'au-
f Paris restû le centre de tous les arts, le ren-
B de tous les ricties, et la capitale de l'empire;
ae ils n'ont vu d'uulrc cimeiiL politique oiUrc
re-vingt-lrois départements que la royauté,
riches, tous les boutiquiers ont cru qu'ils dc-
'appliquer à fortifier ce lien, alln de resserrer
oitement toutes les parties de la monarchie,
ette indissolubilité garantît leur fortune.
commeiU jcâ_jujih£a.Jes marchands, les ren-
iij_£artous pays, ne sont ni palnoles ni âris-
, mais seulement prbpriétaii'es, boutiquiers,
, après avoir fait en 1780 la Révolution avec
le contre le roi, pour se soustraire à la ban-
e et au brigandage de la cour, voudraient
ijourd'liui la conlre-ivvolulion avec le roi
le peuple pour écliapprr ;i un pilhige imagi-
îs sans-culoltes. On les a si fort épouvantés de
ère d'une loi agraire, on leur a lant parlé des
s comme do Iirigiinds, (jue les notaires de Pnris
l i
44 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
ont plus peur des clubs que des Hulans et desT]
liens.
C*est à ces riches, h ces marchands et à ces renlif
que je vais d'abord exposer en deux mots la silualk
de la capitale, parler le langage de leur intérêt et<
leurs passions, et leur faire concevoir, à la place
leurs frayeurs ridicules, les véritables dangers
Paris et de leurs propriétés. Ils verront que, par
mêmes mesures dont ils se sont avisés pour préve
la perte de leur fortune, dans la dissolution de Fc
pire, ils n'ont fait que rendre cette perte et celte
solution inévitables, et que Paris n'a pas quinze joi
à délibérer s'il veut se sauver d'une ruine entière.
Il était facile à la capitale, comme je l'ai montré
y a quatre ans, de s'élever par la Constitution ft
çaise, par l'admiration de nos lois et leur adoption,
ce même degré de splendeur et de prospérité où
sont élevées quelques villes anciennes, par la nari^
gation, le commerce et les conquêtes. Oui, messieurti
aujourd'hui les richesses descendraient au sein de
Paris, non pas seulement des sources du Var et de h
Sambre, mais de l'Elbe et du Tage ; richesses d'aulanl
plus honorables pour la capitale qu'elles ne lui pa^
viendraient pas mêlées du sang des peuples qu'elle
eût dominés par la législation, par la philosophie el
l'aristocratie des lumières et des bienfaits qu'elle eût
procurés au monde. Kappelcz-vous les beaux jours de
/ Rome et de Carlhage, de Tyr et d'Athènes : tel sérail
"l'élat florissant de la capitale, si on n'eût pas re-
poussé, il y a deux ans, Talliance des Belges et des
Liégeois; si les patriotes ne s'étaient pas laissé jeter
sans cesse, depuis trois ans, par des guides perlides
ou aveugles, dans des roules plus fausses les unes que
les autres; si on n'eût pas néfrlipré nos discours, qu'on
MBCOUKS DIVERtt. 15
t mceniiiairei!, cl que les i^vôin-'inenis oui
aYlrc tous que propliâliiiucs; si on tiVill \ms,
n (le ilitTam(.>r nolni l'onslitiilion chez ri^itrun-
r le dûsasire de nos colonies, par les llammes
riray, par la toi martiale et par nos discorde»,
int de nolie alliaDCC et de nos conqn*!tos une
A pour les Avignonnais cl lus Belges, et en
[Dt les patriotes de l'exécration do tous les
Su Pouvoir cxâcnliret des conspirateurs adroits
commellaient à dessein et exprès, pour le
de les imputer au peuple,
re ans de trahison ont bien cliungâ la face des
du parti de la liberlé. Cependant, na;5'uiT0,
tiques du conseil des despotes semaient lùen
combien il serait dilTicile de nous remettre
joug; ils eenlaieul bien qu'une nation, qui
de ressusciter aux droits do l'homme et de se
r au premier âge des sociétés politiques, ne
lit pas ainsi lout à coup de qualre luillo .'ins.
c'est en vain que les émigrés des Tuileries et
les nobles de l'Assemblée constituante, déscs-
e ce que la prise de la Bastille les avait forcés,
passage de l'ancien régime au nouveau, de
le enjambée sur la Chambre haute, et de pro-
l'égalilé, ne cessaient d'appeler les tyrans de
e.Ceux qui ont des nouvelles sûres do Co-
savent quelle désolation s'y peignait, il y a
mois, dans l'allongement de tous les visages,
ères, les supplications de nos aristocrates du
et du dehors n'avaient pu déterminer les puis-
k commencer une guerre contre le peuple fran-
esl notoire que les émigré.s alliiienl périr de
qu'ils étaient furieux de se voir ainsi ahiiii-
, qu'ils ne voyaient de ressources que de venir
54 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
mêmes de la Constitution, dont le dépôt et T
bilité est confiée à la garderie la nation entiëi
voyez donc que toute capitulation est impossil
quand TAssemblée nationale l'accepterait, qui
les ci-devant nobles, les riches, les Feuillanl
tout le consistoire et le conseil général de
mune Taccepteraient, vous n'auriez fait que
Paris une proie immense entre les Autrichie
Français; puisque trois centmille hommes se le
dans cette seule capitale, qui défendraient
toire de la Constitution, et qui, ne pouvant
guerre avec vos bras, la feraient avec vos bi(
vos hôtels, avec vos richesses; et je n'appelle
foudre sur mon toit. Moi aussi j'ai des propi
ne m'écrie point : Que Paris périsse; mais je le
trop de certitude : Paris périra plutôt que la
et c'est ici qu'il faut vous dire la vérité tout
Quand même les trois centmille Jacobins de
taie, quand même nos cinq millions de féd
triotes seraient exterminés, ne craignez-vous
s'en échappe toujours assez pour réduire '.
cendres comme Sagonte, plutôt que de le rei
Autrichiens et au despotisme!
Que vous resle-t-il donc à faire? riches a
Ce qu'il faut faire? Puisque vous ne pouvez 1
sans nous avec l'ennemi, il faut le vaincre av
\ Votre intérêt majeur, votre intérêt unique, <
\ Tk
i_ ï_ ?*_!. -1--*
«■a«^A<\A«/« \^\jk\jMi\^ »k «»ft«(0wam «\/ui9 avaw «vaai
S des yeux, si ce n'est pas rinfâmc action du
irry, incendiant Courtray, pour rendre la
ëcrable à ses alliés les Belges? Quand cour-
aux armes? Quand renverserez -vous ce
choque les yeux, et souille la maison com-
ce n'est pas lorsque Luckner vous dëclaro
na a voulu marcher contre Paris avec son
)yez que le pouvoir exécutif vous trahit. Ce
faire? Ce qu*a fait le parlement d'Angleterre,
L vu que le pouvoir exécutif le trahissait,
'en 1643, les Anglais, voyant bien que, s'ils
ent enfin une digue, leurs libertés allaient
lergées par l'action continue du pouvoir exé-
e la liste civile, Londres se leva tout entière
; armes. Charles P' étant aussi, par la Consti-
chef suprême de Tannée, leur Parlement se
.ns la même position qu'aujourd'hui l'Assem-
ionale. Il était incontestable que, par la
larte, au roi appartenait le droit de nommer
M^ s \y MA A «,^V** x^^y«-»%^y ^^ %^ >i^ ^ ^-r
V/ ^^ A««^%X^
Communes firent indirectement ce qu'elles i
vaient faire directement par la Constitution. 1
stitution autorisait le roi à nommer les comma
et il avait nommé le chevalier de Pennington,
Les Communes écrivirent au roi qu'elles ne po
prendre aucune confiance dans cet officier, et
appuya ce vote si efficacement, que le roi fut o
nommer le comte de Warwick. Le roi avait
le colonel Lunsford, lieutenant de la cour. L(
munes ne pouvaient s'y opposer; mais elles ^
que Lunsford n'était pas propre h cet emj
autant le roi, usant de son droit constitutions
mait d'officiers et de minisires, autant le Pa
en rejetait, usant aussi de son droit consi
nel, répondant au message du roi, que cei
avait nommés n'avaient point la confiance d
tion.
De même, Charles I", en sa qualité de chef i
de Tarmée, voulant se réserver un corps de
au besoin, avait prêté au roi de France l'arm
lilSCOUllS DIVERS. 57
la haute cour nationale, comme criminel de
lion, pour avoir transporté les troupes. C'est
16 le Parlement rompit les mesures de despo-
en trouvant toujours dans la Constitution des
5 indirects de défendre la Constitution. El c'est
ue l'Assemblée nationale, si elle le voulait,
manier la Constitution pour la liberté aussi
nent que le pouvoir exécutif sait la manier
elle.
; ainsi encore que le Parlement anglais de f G8G,
bien que tout le mal venait de la liste civile,
cette liste civile même n'eût pu suffire à cor-
î tous les jurés et tant de pouvoirs constitués,
i n'eût pas fait des emprunts, vota que quiron-
êterait ou ferait prêter de l'argent au roi, qui-
) achèterait des bois ou domaines du roi, serait
ennemi de l'État, et envové à la Tour,
t ainsi que tout ce qui n'est point défendu par
Mant permis par la loi, il serait bien facile à
ûbléc nationale, si elle le voulail, de samcr la
talion. Et si elle ne le veut pas, c'esl à nous i\r.
^ •
ii la Constitution ne drfond pas de drclarrr les
s de ligne gardes nationales, cl celte mesure
?mpéclierait la division (pic rcnneini veut jclcr
'armée, en ne faisant feu (pie sur les gardes
aies, et en donnant, comme \U'u[ de le faire le
53 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
dignes chefs; d'ailleurs rien n'empêcherait tfajc
les nominations après la bataille. Lesanciensol
commanderaient provisoirement. Mais quel pi
moyen d'émulation, quel aiguillon aux uns p(
pas descendre, aux autres pour mériter de m
Comme Tarmée serait ravie d'être investie de o
d'hommes libres, de soldats citoyens, de m
leurs centurions ! comme elle se serait purgée i
jours de ses aristocrates^!
Lorsque le roi emprunte de tous côtés des s*
énormes pour supplément de sa liste civile, i
santé pour acheter tant de pouvoirs consliti
entretenir Coblentz depuis quatre ans, la Const
ne défend pas à l'Assemblée nationale, à l'ei
du parlement d'Angleterre, en 4686, de déclai
nemi de la liberté quiconque prêtera de l'arg
roi.
Ainsi la Constitution ne défendait pas à rAss(
nationale, au lieu de donner des passe-ports
ceux qui veulent sortir de France, de décU
l'exemple des Anglais, ennemis de la patrie h
ducleurs des navires et des voilures qui servir
les transporter, eux ou leurs effets. Aussi la Co
tion ne lui défend pas, à Texemple de la Suisst
le danger de la patrie, de rappeler tous les m<
du corps politique à la défense de l'État, et de d<
tous leurs biens saisis et confisqués au trésor {
par le seul fait de leur absence et de leur refi
service personnel.
Ainsi la Constitution, qui n'a rien statué
1. Illusion dangereuse, est-il besoin de le Taire rcmar
n'en est pas niuins vrai que les années ne valent que si
casser ou remplacer à temps un chef incapable. Vo^cz S
après Gravelollc. (7. C.)
N
l'IBCoUttB DIVERS, Sl>
c« (lu rot, n'a pas prélenda i[nc le giouvoir eii-
imIikIr d'i^sprlt, contiimAl lîe louir lc« iVni'».
e d^Tcml pas ik' tr» lui n>liri'r. Or, il p-it rnflle
lir«r la démence rlii roi ilp In n«nsliliilli)ri. par
aite. Je ne voudrais qu'un «cul pour lï-Iublir.
emple, toul Ifî monde conviendra i]u'uu g^ni^ral
l âémencc nu imllre, pour soulever ses alliés
\ son armép, en hriltant leurs villes, Or, Ii! rot
hinçais a soulTort que le gôni^ral Jnrry rcndtl
ïnçais exécralilcs uiix Belgps, en htAliint CoDr-
ïten faisanl fi rfiXe. ville alliée cl amie tout le
B'dle aurait pu souITrir de ses plus cruels ennc-
a a-I-il (lôtncncc on traliitson plus palpable?
IXyLdoit êli?,^i r'ost démcncjj.auspendu; si
Ira.liSsoD, décliu. Je pourrais cher mille irallA
i.\ a-l-il démoncc plus manifcsie que d'#irc te
ils Constitution cl tl'avoir nommA tant d'offlden
'^□éraux qui ont pnssA el (pii pas«onl ions \e»
idans le camp des rnm'inis ûc la {ionsliliilion?
■t-il démence plus manifeste que d'iîlre le roi de
onstitulion et de Taire renvoyer des minisires <iiii
lient marclier la Gonstilulion? Qu'eal-co aujour-
f, que la nomination an ministère dans les mnins
Foi, Binon, pour me servir de l'expression de
Manuel, une dislriLulionde prix d'arislocralieî
Wl une démence plus manifeste que de renvoyer
Sinistre pour avoir proposé un camp dc vinpt
E hommes à Soissons, et le lendemain de venir
loser soi-même un camp dc trente-trois mille
mes à Soissons?
! comte de Schatzbury disait très- bien au Parle-
t : f L'esclavage et le papisme sont deux frères
se tiennent toujoars par la main; rpiclquefois
entre dans un pays le preniirr, ([iielquefols l'an-
60 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Ire, mais toujours ensemble. En Anglele
Stuart ont voulu faire entrer le papisme le ]
pour préparer la voie au despotisme; en É(
ont commencé à introduire le despotisme poi
la voie au papisme. » Aussi tous les manifes
les journaux possibles des contre-révolutio
des émigrés et des Prussiens ne parlent qu
mettre la France par la force sous les deux jo
lique et religieux. Et lorsque ce sont les
réfractaires qui, dans les départements, à
grain de la philosophie et de la liberté, sèmei
du papisme, de la servitude et de la bêtise
ce sont ceux qui arrêtent le plus les progr
Constitution, y a-t-il plus grande démence
roi de la Constitution que d'avoir mis son vé
décret de la déportation des prêtres. Rappe
Messieurs, le fameux bill du parlement pens
du Parlement de 1665, qui fut appelé VacU
mille, contre les prêtres patriotes ou presl
Comme c'était le presbyléranisme qui ava
Révolution, et que les neuf dixièmes de TÉ
trois cinquièmes de TAngleterre étaient presl
il fut dit qu'aucun ministre ou prédicateur j
rien ne pourrait ni demeurer, ni même aller
sur le grand chemin, à cinq milles dedistana
lieu où il aurait été ministre, s'il n'abjurail
mes politiques et religieux. La rigueur fut 1
grande en Ecosse, où il fut enjoint, par un
mation, à aucun minisire nresbvtérien, à ne!
lia afrermir la Conn^tilution par udc mesure
ïs rigoureuse, et <]ii« lu rot tic l.i Ooniililu-
■U son veto, il a montri^ iï tout le monilo
Klion totale des fiicaltt^s intfllectUfUus, an
Cibourx, duiiH In seas de U Constilulton, cl
I commun ilc la ville de Paris se doit do
I h l'Assembli^c qu'il soil suspendu cunimo
u déchu comme trultro.
BtilutioQ n'a pas ili'ïroDdu ccllci ialcrdiction
U-; et si elle l'avait dércndiie, ce Rcrnicnt les
;(& dont il faudrait déclarer la dômencp. Or.
suspension du pouvoir exécutif, cunime il
orlout à la ville de Paris de conserver la
}, l'uuilé dos quatre-vingt-trois déparie-
(Br conserver celle indivisibilité du corps
je pense que le conseil commun, dans son
l'Assemblée nalionale, doit demander qu'il
le deux curateurs à la mnnarcliic, qui, pOdT
irn^gne, pour cause de fltSmem-c. el jusqu'à
lis XV£ soit revenu âl)on sens, soient vériia-
e qu'on a prétendu qu'était Louis \VI, le
peuple, exerçant le vélo sur le Sénat. Je pré-
ilte mesure îi celle de faire élire par les dé-
fi qualre-vingt-trois mcnilrcs du pouvoir
ni formeraient le conseil d'État, parce qu'il
aindre qu'ils ne fussent aussi mal clioisis
lalre-vingt- trois grands jurés, qne ce ne fût
igt-lrois roitclels, et on sait qu'il n'y a point
ande tyrannie que celle des petits lyrans ; nu
i les quatre-vingt-trois départements n'ont à
|uedeiix curalciirs amovibles «(/««'ki», il nie
le le choix esl iléji'i fail dans l'opinion, el i]iio
cannées que nous venons de traverser ont
fine les deuv liomnies i|ni niérileni le plus
J
Clément, et on ne manquerait pas de lui IrouT
sa poche une carie de Jacobin qui y aurait été
pour nous charger de Texécration d'un crime
perle ; car le roi ne meurt point en France,
tait, c'est tout ce que souhaite Coblentz, ce
congrès de Mayence attend. Je pense que nous
vous trop veiller sur les jours de Louis XVI,
faut le conserver au milieu de nous comme
nelle de notre œiK Ce n'est pas que je n*aie 1
pesé les rois dans la balance de M. Manuel.
n*est pas question ici de la pesanteur spécifiqi
trinsèque d'un roi. C'est dans les balances des
'\ Prusse et de Hongrie que je pèse Louis XVI
nons-nous de la valeur idéale des rois dans h
des esclaves, et quelle rançon a racheté Loui
i roi Jean et François P'; imitez le conseil cou
; la ville de Londres, qui, dès qu'il eut recoi
Charles I«' avait des intelligences avec les
d'Irlande, qu'il levait secrètement des troupe
le Parlement, dès qu'il fut devenu justement
blSCuUKM MVERS. 'il
p tlu roi c( (le SU riimillo ; si vouâ l<3 conscrvcx
I <Ie nous, par ccU tm\ vous sauvez la anA-
i^pirc ; vous vduk sauvez vous-ni^nie et uous
t, dans la balance des despotes, un roi p^o
jsoul quo vingUcinq niillluns de cito}eii&. Il
eque l'Assembli^'e nutiooale, apr^i uvoir pro-
hterdicliou du roi, pour causo de déiiieiicc,
ni'elle le relient, lui et sh fuuiille, pour âlages
(de la Fraoce.
P faut fuire encore? Qucl(|u'uil a dit que »i ^
M fuisiiicnt la guerri', c'est qu'ils ne buvaient
psemble. Kt moi Je dis : si on ose nous atta*
JBt qu'il n'y a qu'orgueil, égoïsmo et dureté
^ parmi nous; c'est que lu bourgeois mùpriu
autant que le noble méprisait le bourgeois;
il'égalité des droits n'est que dans la Consti-
knoa point dans l'opinion; c'est que nous,
actifs, nous nous tenons à uno distance plus
ac nos frùrL'S indi^'enls, que k's liomains ne
. de leurs esclaves ; car ces siinaleurs do
i orgueilleux, qui méprisaient les droils de W^
I et qui avaient des esclaves, eb bieni il y /
lit Jours dans l'aunée où ils faisaient asseoir
;taves à table k cûté d'eux, où ils changeaient \
avec eux, où ils payaient les dettes et lee )
SB pauvres. Dans celle Rome, la ville de l'a- , I
ic par excellence, U y avait au moins huit \
Qdus à l'égalité et à l'ilgc d'or. Et nous, dé- )
t bourgeois, il semble que celte aristocratie, i
Ïgalil6 que nous avons iiannie de nos lois, su
éfugiées tout entières dans nos cœurs. Je le
il on ose nous allaquor, c'est qnc, nous ne liu-
> ensemble. Eb bien ! fiiiisoiis [)our alTenuir la
;e que César, ce que Crassus ont fait iioui
J
64 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
établir le despotisme. Nous ne pouvons pas traiterj
peuple français comme César, qui traita le peuple:
main en vingt-deux mille tables, ou comme Ci
/ qui fit un festin au peuple romain, et donna ensi
( chaque citoyen autant de blé qu'il en pouvait
\ ger pendant trois mois. Il semble qu'il n'y ait de;
triotisme et de vertu que dans la pauvreté, du ai
dans une fortune médiocre. Mais dressons des
i devant nos portes , s'il est vrai que nous croyoi
l'égalité ; traitons du moins un jour nos égaux coi
' les Romains traitaient leurs esclaves pendant une
/ maine entière ; célébrons notre délivrance du d(
tisme et de l'aristocratie, comme les Juifs célébi
V leur délivrance des Pharaon ; mangeons aussi
ensemble, devant nos portes, le gigot national,
qu'ils mangeaient leur gigot pascal. Viens, resf
table artisan, que tes mains, durcies par le Irai
ne méprisent pas la mienne, qui n'est fatiguée qi
d'une plume; viens, buvons tous ensemble; embns
sons-nous, et les ennemis seront vaincus.
Ce que je^ropose encore, c'est égaleme nt riii stolB
romaine qui mè lefournîl. "^Ceux que nous avons ap
pelés citoyens passifs valent bien les esclaves è
Rome. Eh bien ! dans les dangers de la patrie, comBi
dans la guerre punique, dans la guerre de Marins e
de Sylla, Rome donnait le droit de cité aux esclaves
L'Assemblée nationale a aussi déclaré la patrie ei
danger; qu'elle donne aussi le droit de cité aux ci
toyens passifs ; qu'elle affranchisse les pauvres d
tout impôt, comme dans la guerre des Tyrquins, san
leur ôter la qualité de citoyen, qu'elle déclare ausi
que les pauvres payent assez à l'État par Timpôtd
leur sang dans les batailles, et voilà tout d'un cou
dix millions Je bras gagnés à la pairie. Qu'on m
DISCOURS DIVERS. G5
Q effet, quelle différence il y a onlro nous, qui
ppclons patriotes, et les nobles que nous appc-
ristocrates, qui ne soit toute à Tavantage des
; si de même qu'ils ne pouvaient qu'établir une
»re haute, que réléguer tout le Tiers-Ktat dans
unbre des Communes; nous, jadis Tiers-Etat,
its d'être citoyens actifs, nAn-seulement nous
enstituons aussi en Chambre haute à l'égard
te portion du Tiers-Étal que nous avons ap-
citoyens passifs; mais nous ne leur donnons
îme une Chambre des Communes, cl nous prê-
ts les dépouiller de loulc part au gouverne-
A Athènes, les pauvres ne pavaient point pour
toyens et pour aller c\ la seclion, mais au con-
ils étaient payés; on donnait trois oboles h
e citoyen qui allait au Pnyce, ii rassemblée
jple. Il suffit d'indiquer ce point de riiistoire,
assailli d'un voluino do rofloxions. Montos-
que les arislocratos s'cinprcssciil de mvUvc de
»ord, se récriait d'adniiralion sur ccllo loi «TA-
>.
rquoi, jusriirici, toult's \e> révoliiliniis niit-cllrs
ir remelîiv les peuples sdus un joul! plus pe>ant
mcien ? C'est tjne, dans l«\s réNolutiojis, tous les
tes, tous les hommes eoui-aLVux et (|ui ont de
tous les Jacobins vident à la défense» de la li-
66» ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS.
menls comme hier. Nous sommes tous gartl
nales; il faut décréter que le quart des gard(
nales ira aux frontières, et que, pour cet ef
toutes les municipalités, il sera tiré un qua
garde nationale par la voie du sort. Par ce
vous conserverez de la graine de Jacobin, C(
roi de Prusse veut conserver si précieuseme
graine d'aristocratie, en ne mettant les nobl
émigrés qu'en troisième ligne, en les laissai
blentz et dans Tintérieur; par ce moyen, b
lants partageront, avec les Jacobins, les dang
patrie, et le feu tyrolien tombera sur eux coi
nous.
Et vous, ô Feuillants, aveugles transfuges d
bins I sans parler de notre histoire de Franc
ressentiments toujours implacables de nos d
qui firent couler tant de sang à Montpellier
deauXjà Paris, pour châtier des insurrections i
sans parler de tant d'exemples domestiques di
sincérité de la réconciliation de nos rois avec (
avaient appelé les peuples à la liberté; san
des embrassements de Charles IX et de Golign
une révolution plus récente et toute semblab
nos voisins, malgré la digue impuissante de 1
tie la plus solennelle, signée à Brcda, puis
Londres par Charles II, voyez la colère des rc
dant quarante années, de temps à autre romn
PISCOURg DIVEIIS. 07
z, pendant quarante ans, tout l'or de la lisle
ît la place de grand chancelier d'Angleterre,
* la récompense des dénonciateurs et des juges
aient Texécrable talent de faire périr, sous
5 prétextes, les Feuillants et Jacobins, à qui
> II et Jacques II avaient été obligés de pardon-
:rime de l'insurrection.
anteans après Tinsurreclion, Algcrnon Sydney
laré coupable de haute trahison, pour un ma-
qu'on trouve chez lui, son ouvrage célèbre,
i : Discours sur ie gouvernement. Ce manuscrit
point écrit de sa main; il ne l'avait point pu-
était écrit antérieurement à l'amnistie. N'im-
le chancelier Finch dit : qu'écrire^ c'était agir;
tere est agere ; que c'était ce que les Anglais ap-
it ower act, c'est-à-dire démarche pour exécuter
sein, et Sydney fut décapité,
erlain lord Howard, perdu de dettes, imagina,
'acquitter de ce qu'il avait eiii[)runli; à Sydney,
1 Russell et à M. Hamden, coniiue ils le lui re-
rent à la confrontation, il imagina, pour i)ayer
tes en les faisant périr, et gagner encore de
it de la liste civile, de dénoncer M. lïanidcn et
lussell, les deux hommes les plus vertueux de
eterre, pour des paroles dites [)ar eux en sa pré-
En vain ils furent défendus par tout ce qu'il y
68 ŒUVRES DE CÂ.MILLE DESMOULINS.
aération et V estime de leurs vertus ne faisaient qm
rendre plus populaires et plus redoutables à sa tres^
cieuse Majesté. »
Le lord Lislê, un des juges de Charles!*', at
échappé à la vengeance des Sluart. Trente ans api
sa veuve, âgée de quatre-vingts ans, est condam)
à élre étranglée, sous prétexte qu'elle avait n
dans sa maison un partisan du duc de Hontmmi
Trois fois les jurés la déclarèrent non coupabi
mais Jeffreys les fit revenir aux opinions une q
trième fois, jusqu'à ce qu'ils l'eussent condami
Il ne servit de rien à Richard Baxter, ministre pi
bylérien, qui avait refusé l'évôché de Herefort, et
meux écrivain révolutionnaire, de s'élre fait Fei
lant. Jeffreys, le directeur du juré, se souvient de
prônes et lui dit, à l'occasion de je ne sais quel pr(
qu'on lui avait suscité : « Cet homme parait mail
nant fort modeste; mais il y a eu un temps où |
sonne n'était plus prêt que lui à crier : A vos ten
ô Israël^ liez ces rois et mettez vos nobles dans des cep
fer, Richard, tu es un vieux homme et un vieux
quin ; c'aurait été un grand bonheur que tu eu;
été bien fouetté il y a quarante ans. Tu as écrit aj
de sermons pour en charger un chariot, et cha
de ces sermons est plein comme un œuf d'imp
pour la personne sacrée du roi. Allons, messieurs
jurés, faites votre devoir. » Et Baxter est condami
être pendu.
Un autre membre du club des Feuillants,
femme, Elisabeth Gaunl, procure un asile à un Js
bin. Ce scélérat, sachant que le roi Jacques II pard
nait plutôt à des rebelles qu'aux modérés qui I
avaient donné asile, va dénoncer la bienfaitrice
lui avait ouvert sa maison, et elle est pendue.
\
[
MSCOUIt» mVKlLS.
rlUe de Taunton avatl ouvert ses porles h Tar-
es insurgi^K ; le paHAl Kiri'li, digne assUlaol de
rs, desccnJ à l'auberge, fait pendre pendant «on
au liniit dos nrros, des hautbois et i\es lam-
trente des tiabilnnls, savoir ; dix eu liuvanl à
lié du roi, dix gq buvant k lu saDli: de lu reine,
; en buvaul k la saot^t de JelTreys. Une jcfine flile
Tenue se jelcr k ses pieds pour obtenir la gi-âcfl
Q père, il la lui prûinet si elle se prostitue à lui ;
après avoir assouvi sa brutalité, il a la cruaalé
mener à sa Ten^tre, où il lui montre »oa père
Tenait de faire pendre h l'enseigne même de
crge, et d'où cette fille se prûcipiie de déscg-
barbai'e Jeffreys se vanta , dans cette tournée
W5, d'avoir fait pendre plus de gens lui seul que
les jugea d'Angleterre ensemble, depuis Guil-
Sme le ConquL-rant. Jiicijues II, ce roi Jévnl fl lion-
Be homme, appelait cela la campagne de Jelïrcys;
jssi, au retour de celle oxpMition, où ce juge l'avait
livré de tant de Feuillants et de Jacobins, le lit-il
Ind chancelier.
En un mot, le despotisme ne fut salisrait que lors-
i'il enl lire des veines dos Anglais tout le sang ré-
flntionnaire, sans distinction, des Feuillants et des
tcobins. Les badauds de Londres, lassés à la Un de
nt d'exécutions de Jelfreys, avaient nommé un grand
.ré patriote, et qui, h toutes tes accusations inten-
es, sur de misérables prétextes, contre les citoyens
li avaient eu part aux insurrections, ri''i)onilail lou-
mrs itinoramvB. La cour apiiclnil, par iir'risidn, ce
rand juré : lujuri} igivjnmn'^, coumie nous jiourrions
ppcler le fjraod juré (IDiI.'mii.s dans un aiihr snis,
; jiirv îijnoniiiH's. Slnis il v a ci'lli,' dillcieiicu que no^
70
ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
traîires, acquittés par le juré d'Orléans, échap;
châtiment de la loi ; au lieu que ceux qui étai
quittés par le grand juré de Londres n'écha]
point à la vengeance royale. Le menuisier Ce
qui avait été un des plus chauds patriotes, e
appelait le menuisier proleslanl, comme on ap
bientôt, en France, tous les patriotes des calv
fut inutilement renvoyé d'accusation par le ji
vain Londres fut illuminé en signe de joie de
lution du menuisier et de l'alderman Cornish :
polisme ne relâche pas si aisément sa. proie. '.
nistre de la justice, l'abominable Jeffreys, ne mt
pas de faire naître des incidents, de prouver di
de forme ; on évoquait la procédure, on tradui
accusés devant le juré d'Oxford ou d'autres aus;
plaisants, à qui la cour enjoignait de lesl
coupables de complots imaginaires, et le pr
terminait toujours par être pendu ou coupé ei
tiers. Voilà la justice, voilà l'amnistie, voilà la
ciliation des rois avec les Jacobins et avec les
lants.
Et vous, ô riches, insensés de croire que le
siens vont défendre vos propriétés ! Vous ne vo
venez donc plus de ce que ces mêmes Prussiens,
môme duc de Brunswick, le général des contr
lutions, ont fait il y a si peu de temps dans la i
révolution de Hollande. Vous ne vous souvene
tdSCOUng DIVEti!. 71
nx do l'arniôc des licspotos n'.inV^ieat la
lans leurs troupes (jnVn protuollani h ces
;>tccl et àchcval,l(!pillai!i' ilttl'iiriscl le Im-
boaliquest II est vriii (ju'ils ne prometlent
âge dca boutitjnes des patriotes. Mais, oulro
>utiquîors ne sont pas eii asicx grand nom-
icobins pour assouvir lu soir di; tant do ban-
rez-vous que, dans un pillnge, les plus riches
Ins ennemis, et les plus belles boutiques so-
louliques des Feulllauls? C>»t lu i aoilt qas
lée de brigaiuls fond sur \v Icrritoire de la
et vous deinand07. iR 24 juillet ce qu'il faut
ne vous rcslc q»'h vous réunir h nous pour
- le plus promplcmcnt, et dans sa naissance,
rrc qui, plus elle se prulougcra, pins elle sera
1 et féconde en calamités pour Paris. 11 ne
te h faire que co que fil Carihagc dans la irol*
lierre pnniquc, Après s'ëlre làisiâ eodomiir
Feuillanls carthaginois cl par les pedidies du
; Rome, Cnrlhago voit loul à coup arriver à
Les les légions qui viennent raser ses fonde-
En trois jours, Cartilage, dùnianlclée, sans
sans munitions, sans reniparls, a relevé ses
. armé trois cent mille citoyens. Tout ce qu'il
de bras est employé à fabriquer des piques,
elûls, des machines de guerre ; les femmes, dit
coupaient leur clicvelure pour faire des cor-
eten trois jours, Carlliage fui aimée poursou-
in siL'gc de li'oîs ans. Pour moi, je ne reviens
ma surprise sur l'avcnglomcnt inconcevable
risicns, cl je no conçois pas coinmcnl aujinir-
in entend aiilre chose dans les ruesi[ue II' Ijiiiit
aiieaux i]ui fLibiiquciil des |iii|in's. Si l'A^si'ui-
alionalc nous aii[ui(luiiiic, c'est à vous, mon-
\
72 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
sieur le maire, à nous sauver, à donner l'exemple
autres municipalités. C'est dans rarlillerie quel
nie français surpasse toutes les autres nations;!
fondre en canons les statues des despotes : ce n^
pas le moindre supplice de ces damnés, de comh
après leur mort pour la liberté, contre laqaeD
combattirent toute leur vie. C'est à l'arme bit
que l'impétuosité française renverse tout; faite
briquer des piques plus longues que les baïonn
autrichiennes; des piques et des canons! App
sionnez Paris de munitions; qu'on veille sur les
gasins d'Essonne. Mais à ce silence, à ce sang-f
à cette tranquillité des Parisiens, je me demande
eiïroi si Paris est Autrichien. S'il était ainsi, (
sache que, dans cette ville autrichienne, il y a ei
trois cent mille Français; qu'on sache que, plut^
de rendre vivante aux impériaux, lorsqu'elle
libre, cette capitale, dont ils n'ont jamais appi
lorsqu'elle était esclave, nous ne rendrons aux
tocrates et aux tyrans qu'un monceau de cendi
la place où furent leurs hôtels.
Je conclus à ce que le conseil gênerai de la
mune rédige une adresse à l'Assemblée natio
pour qu'elle prenne en considération les mesur
salut public que j'ai indiquées; ou, si l'Assemblé
tionale croit ne pouvoir sauver la Constitution,
qu'elle déclare, aux termes mêmes de la Constiti
et comme chez les Romains, qu'elle en remet le i
à chacun des citoyens, individuellement et collei
ment, par le décret ut quisque reipublicœ consulat.
sitôt on sonne le tocsin, toute la nation s'assen
chacun, comme à Rome, est investi du droit de |
do mort les conspirateurs reconnus; et, pour Y
missomeni de la liberté et le salut de la patrie, ur
intircliie Torn jilm ijuc 'iiialri' am (l'A)i!ii.-mlilû<ï |
ne. '
>ct«W, dans m tfancn du io juilM 1702, l'an I\' de
■4. a arrêté l'impresiion de ce discours, la dUtrihulion
•mbres du l'Assemblée wHimal», d ceux dru coip*
éS, a*ur iS «scttoiu, A toute» Its Soctitis ('/^i>ct, oiu:
t et à, ses membres.
I Aktiioihe, pTL'tident : Désutiêhes, ForCU,
r GiREï-UrpRÉ, CiiEPï, Ciif.MEB, secrélaim.
DE L'IMPRIMERIE DU PATHIOTB FRANÇAIS
L
DISCOURS
;AMILLE desmoulins
SUB LE DÉCHET DU BANHI8BEMENT
; LA FAMILLE CI-DEV\NTI}'onLEAKS, ETSun I.A QUESTION
SI L'ASSEMBLÉE, NATIONALE
POUVAIT EXCLURE DE SON SEIN PHILIPPE ÉGALITÉ,
REPRÉSENTANT DU PEUPLE
SOCIETE
DES AMIS riE LA LIllEHTÉ ET HE L'EGAl.lTE
DISCOURS
DE CAMILLE DESMOULINS
DtFlTË DE r.tBIS A L« COSVIMID:!
ivn I.E JIËCRBT 01! BAN H ISS G H KNT
DE H KAmi.LK CI-DEVIWI D'oSr.KjtNS, ET SUB I.A Ul'ÏSTlON
S[ l/iSSEUBLlk NATinHAI.K
rOUVAlT EXCLUBK ÙS son SR1N PHILIPPE iaiuit,
REPRÉSIUtTAHT DU PElJPLS.
Ce ii'esl point la, cause ilo riiilippe-Rgalilé (iiic je^
viens iléfeiidre, c'esl la cause de la Convention (lu'on
déshonore, la cause di; la liberté qu'on Lraliil, la cause
des représentants du peuple dans laquelle on atlaque
le dernier i-empart de la République conire l'anai--
chie. Le véritable patriote ne connaît point les per-
sonnes, il ne connaît que les principes, et je défends
un député coianie j'aurais défendu Louvet lui-même.,.'
Quant à l'individu Philippe-Égalilé (el la position
difficile où nous ont mis la calomnie et l'intrigue
reud ce préliminaire indispensable), lui, il n'a peut-
être que ce qu'il mérite : et voici ses ftricfs à nios
yeux. Lorsqu'il a vu, en 1791, les 25 millions de la
liste civile, et, on 1792, les Simulions du ministre
78 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
de rinlérieur servir à charrier chaque jour danslil .
quarante-huit mille municipalités de nouvelles caioH.,
nies et les immondices de la presse; lorsqu'un miaisol.]
s'arrogeait d'établir chez lui un bureau de formatioB!
de l'esprit public, et se créait ainsi un ministère d|!i
Topinion que vous ne lui avez point donné; loi
j'ai entendu, en présence de douze cents témoins,
officier municipal, le journaliste Hébert, dire que
land lui avait offert de lui prendre deux mille aboi
nements, dans l'espoir de le corrompre ; au milieu
cette corruption de tous les journaux, dans ceten^
hissement de toutes les presses, et lorsque tant d'il
trigues ruineuses nous obligeaient de quitter la plui
et d'abandonner l'honneur des patriotes de la Moi
tagne au pillage de la calomnie \ qu'on me cite usk{
seul des écrivains incorruptibles dont Philippc-Éga-j
lité, au sein des richesses, soit venu au secours, ou
plutôt au secours de la vérité et du patriotisme? Au
contraire, il a paru rechercher les intrigants et les
faux patriotes. C'est parmi les intrigants et les faux j
patriotes que vivaient ses amis les plus connus; et ^
nous avons vu Sillery, aux Jacobins, se montrer perpé-
tuellement le champion de Louvet, etc. Aujourd'huii
Philippe-Égalité est proscrit par Louvet et par ceux
qu'il recherchait ; que pouvait-il attendre de traîtres,
que la trahison? Il n'a que ce qu'il s'est attiré.
Mais il n'en est pas moins vrai que nous devons
repousser de la Convention le déshonneur qu'on veut
lui imprimer. Oui, citoyens représentants, le décret
qu'on vous propose serait l'opprobre éternel du nom
1 . La Société vient d*expiilsur le rédacteur de son Journal des
débats^ aposlé par Roland, pour défigurer les séances. On convien-
dra que toutes les flnesses des Dandré et des Malouet étaient sotli«e,
auprès de celte ruse du boiiliomuie Roland.
DlBCOtlRS DIVEKS. T9
,i» et do la République t De quels déserts arri-
IU5 donc? et h quelle solitade si inaccessible aux
de lu Rëvotulion vos commellnnU vous ool-ils
lés, pour que vous ayez pu ignorer que la mo-
qui voiiH II taol i^ijuiu «le Urulus-Louvet* de
■Bazot, n'est autre cliose que la motion repro-
les jours, pendant (]Ualre ans, parBrutus-
Brutns-Durozoy, firutus-Peltier, «t Oralot-
!t?Qui? ilis-je, et quelle muU^re aux l'éllexionsf
Itre Lafayetlc, le plus odieux des conlre-révolu-
lires, le plus scélérat des conspirateurs roya-
n'a pas poursuivi Philippe-Ëgalilé avec autant
ireur. qac le font aujourd'hui ceux qui se vunlout
plus purs républicains, les plus ardents ré-
itionnaires. Liurayette ne punissait sa popularité
de l'exil ; et on dirait que Buzot et Louvet veulent
mntr de mort, puisqu'il n'y a pas dans toute l'Eu*
un r,oiii dv leirii où l'lÉililiI)L■-É^^alitL■ iif ren-
Mlri' les poignards des émigrés ou l'écliaraud des
is dont Dolro Hëvolulion a fait clianceler tous les
Anes.
Au nom des dieux, monsieur Louvet, vous qui avez '
s l'instruction, où était votre bonne foi de citer '
nemple de BruLus, et de venir dire que les circon-
luicea sont absolument les mêmes? Vous savez bien
Ourlant qu'il n'y avait qu'une ville grande comme '
aint-Denis dont fut banni Collalin; qu'il n'y avait
p'an pays grand comme un district, ou. ai l'on veut,
^D iléparlemcnt, dans lequel il pui craindre de ren-
CHinlrerTarquin, et que tout le reste de l'univers lui
Élait ouvert el lui oJTraiiriiospitalilé. Vous savez bien
que Collatin ne fut chassé que parce que ses neveux,
les Aquiliens, étaient à la télé de la conjuruUon avec
les deux lilsdeBrutus, cl que lui, Collatin, avait voulu
80
ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
les sauver de la hache; vous savez bien
chassé, parce qu'il s'était rendu suspect e
faisant passer dans le Sénat un décret qui i
Tarquin ses biens. Est-ce que Philippe-]
plaidé ainsi la cause du tyran ? Est-ce qu'il
sauver de la proscription des neveux consp
Est-ce que ses enfants sont à la tête des émi
bravent-ils pas, au contraire, la mort tous
pour repousser les émigrés? Enûn, vous sa
que toute la famille de Tarquin ne fut pas b
Rome, puisque Brutus était petit-fils de Tarqi
cien, et qu'il demeura consul. Qu'y a-t-il
commun entre Philippe et CoUatin? Où est 1
de citer, contre votre conscience, un exemj
disparate, aussi inapplicable, et de venir din
circonstances sont absolument les mêmes?
excuser un mensonge officieux, mais le m
pour perdre un citoyen, pour livrer aux assî
citoyen qui a bien mérité de la patrie, c'est i
mie et une ingratitude abominable !
Buzot a parlé de l'ostracisme ; mais sait-i
c'était que l'ostracisme? sait-il qu'il n'y a
l'Assemblée du peuple, la nation en perse
pût ostraciser un citoyen? Sait-il qu'il fallait
coquilles pour prononcer cette peine, c'est-à
voles d'environ le tiers des citoyens, puisque,
DISCOURS DIVERS. 81
ous ne me parlez plus de la loi, de la justice,
anilé, de forme et figure de procès; dès (|ue
Uéguez que la raison d'Ëtat, quand il est
des Tarquins libérateurs, — pourquoi donc,
est question des Tarquins conspirateui*s, me
)us de loi, d'humanité, de procédures? Pour-
lez-vous un conseil pour le tyran? Pourquoi
irlez-vous plus de raison d'État? Votre raison
donc deux poids et deux mesures? Puis-je
ndre plus sur le fait? Peut-on vous convaincre
ertement d'être des royalistes déguisés?
oi! en effet, ce pourraient être des patriotes,
int des républicains qui ont demandé que, par
;ion et d'enthousiasme, on exilût, on envoyât
raud de Coblentz un citoyen qui avait bien
e la Révolution; tandis qu'ils délibèrent gra-
depuis trois mois, s'ils frapperont le tyran;
l'ils donnent un conseil à Charles IX, et que
'ille perpéluellemenl ouverte à ses avocats
cesse à ratîiUd'uiiejuslilicalion iinpossihleî Kt
lit des patriotes, ce seraient des républicains,
, au lieu d'ajourner au moins cette discussion
rès le jugement de Louis XVI, brûlaient d'im-
de lui donner, et à Antoinette, au fond de
son, cette joie, cet as[»ect délicieux de voir
50US les cent mille poi'rnards des émigrés, ce-
5 regardent comme le premier auteur de leurs
82 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Brutus, ayant ébloui un momenl la majorili
Convention, voulaient Tentrainer à présente
toinetle ce bouquet, le plus agréable qu'elle
de sa vie, et bien digne de lui être offert pari
Louvet? Non : le masque est tombé, et tant qu'i
des républicains, ils ne pourront voir, dans c
ont proposé un pareil décret, que des traître
plus furieux ennemis de la Révolution!
Est-ce donc à la veille d'avoir à soutenir, i
temps, les derniers efforts de tous les tyran
rope ; lorsqu'on enrégimente les cent mille 1
de milices aristocratiques d'Angleterre;
Francfort on assassine les Français ; lorsque
grave donne douze livres de chaque tête d
çais, qu'il faut s'empresser de payer si mal les
des patriotes et des généraux, et de déshoi
loyauté nationale par une si noire ingratitud
qui vous croyez exclusivement politiques, ex
ment hommes d'État, et qui répétez sans a
l'ingratitude est une vertu élémentaire des ]
ques, parce que vous savez bien que la réf
n'aura jamais à payer votre fidélité et vos s
vous qui faites semblant de ne pas vous souvei
/ que disait Aristide dans une république : Z
\j d'État conseille^ mais la justice défend d* écouter
position de Thémistocle ; vous qui faites sembi
gnorcr gnft Uiji^<;f.irn pjtf 1a TT^(>j]|(^^ir f^H^PTl
r IiIHOUUHS filVKhtl. H3
laaveor, Buzol a ajouta un anii>niienient
au tIcU de tuulc «xiin-sition, par li>i)npl il
fumiir te inf>coDtenlrni<>nl iln clergé cl dt-i
trabani, en le» f xcloant ilc [dhIcs 1rs func-
uvoQS, par ccite mesure, poussé noire en-
espoir, roDire toutefl lea r^^es de la sains
noufl avons, pour ainsi dire, brAlé ses
tseséqni(>R^(>.>i; nou» avons dit au prêtres
tnos 81 nombr>!ux et si jiuîssants dans r«
ïvous reste plu« qu'à imiter \e maftisirat de
> et c'est lorsque notre impolitiqnc a levé
mille couteaux sur le sein dos Kiunraiïi,
(fiijafl ; lorsque notre armée est d^jà si fort
r les iié^f!s, les comlmts, les fatigues d'une
d'iiiver, la nudité i?t la disette de tout;
4c renforrerâ l'instant rpiip année, comme ■
Tait la motion, pour se mettre en mesure
privilégiés et les fanatiques, nous Itilcr- i
BUS nos travaui, et nous prenons un jour
.s pour consommer précipitamment l'injus-
:e de bannir un général qui, chaque jour,
1 plus en plus la bienveillance de ses frères
in partageant leurs dangers et leurs ira-
s indisposons, nous aii^rissons, par le sen-
l'injustice. de braves soldats qui ne con-
ïint ce principe de Tingralitude , ce fon-
i républiques, dont on vous a parlé ; et pour
décret, on saisit le moment où Lanjuinais
vous a dit que les plus citauds partisans
Valence et Biron, commanilenl les arniL^es ;
^anjuinais, avec licauroup lio bonliomie, a
le rcmnrqui.', un argnmi'nî coniro nous, ijui
is l'ajoiirneuicnl \\•^• la ilisiussion. Kl Je ne
noire ;u'Uh'r, -|iii' ile> m'UrriLii\ ci-iii'V;inl
84 d^îUVRES DE CAMILLE DESMOULIKS.
nobles, pour faire exécuter aux Belges ce d
leur défend de donner aucune fonction à dei
et je remarque que cette motion, si souvent
Ramond, et le vœu le plus ardent de ce rus
révolutionnaire, celle motion de supprimer
rément le traitement des curés constitutionn
motion, reproduite par un membre accrédil
Convention, et accueillie d'abord avec la pli
faveur, a failli incendier la moitié des cam]
aliéner, sans retour, TEspagne, rilalie, le Bi
soulevant contre nous les prêtres démocr
bien que les aristocrates, les presbytériens ;
que les épiscopaux? A ce comble de Tim
dans cette multitude de bévues de nos faisc
ment voulez-vous que, nous que TDn traite d'
et de factieux^ mais dont toutes les pensées i
objet que l'affermissement de la liberté, la
de nos armes, Tunité de la république fra
bonheur du peuple , et surtout d'épargni
de nos frères d'armes; comment voulez-
nous ne nous demandions pas avec inqu
ceux qui nous traitent de désorganisateurs i
pas désorganiser l'armée, et si , lorsque
Vr\isseti3.nnoncéque nous aurions la guerrech
semaines^ il avait connaissance de leurs prc
nous vous le demandons avec terreur : y a-
nous des Catilina qui égarent une majorité
nui /«Arkcnif*nnf 1o 'niiînâ An. \n ISKaw*!^ niiî c
tlx à qui j'en ai fait p<ii't in'us»urpnl ffiif
ritablo. Il k'ur parail évident qnn ce di^crfrl >
^ été proposé que pour sauver le ijniD ; gi\
œnt, par celle mesure, il tchnppaii en ef-
e ctidlimentde lunlile complots. I
le que 3 et 3 font 4 n'est pas plus tncoDlK-1
le principe, qu'un mandat ne peut Aire re*|
«r cens qui l'ont donné. On se rappelle qiie f
(emblée constituante, lorsqu'il fut question'
rManr}', Dupont de Nemours n\nnt préten-
'Assemblée avait le droit d'eu faire justice
nller les commettants, cela fut repoussé .'i
wr toute celle Assemblée, comme une mon-
hérésie. En effet, soutenir que \ons pouvez
ter d'être ce que je suis, le représentant do
je représente; prétendre que c'est un liers,
rouset non celui qui m'a donné su procura-
peut me la reprendre ; prétendre que vous
l'emp/^chcr d'élre le représenlnnl île ceux
présente, c'est la chose lapins extravagante;
soutenir en face que je ne suis pas le vrai
nblée constituante a été plus loin, et la mo-
éputé Guillaume, d'écrire au bailliage de l'é-
ur qu'il révoquilt Maury, a été rejetée égale-
ce principe, décrété cent fois : qu'un députa
mt plti) à son département, mais à la nation ;
plus le mandataire de son département, mais
on; et qu'ainsi il ne peut Olre rappelé que
tion entière.
i ne voit que c'est col appel à la nation qu'on
rovoquer dans la cause de Pliilippc-Égalilé,
tendre ensuile et le rendre commun fi
'I? El ce détour osl le comble de l'arl de ces
X
80 ŒUVRES DE CAMILLE DBSMOULINS.
royalistes qui siègent parmi nous, et qui veoleat j|J
tout prix le sauver. Ils ont bien senti que s'ils demaiN
datent directement cet appel au peuple, du jagemw
de la Convention dans le procès de Louis XVI, Farti^
lice serait grossier et indignerait tous les patriotes;
car le tribunal d'appel, pouvant interroger racciuè
aussi bien que les juges de première instance, afUH
d'avoir fait ambuler Louis dans les quatre-vingt^
quatre départements, il pouvait s'écouler cinquaat»
années, et c'était évidemment un appel dérisoire et
interminable. Plus adroits que Guadet, lorsqu'il pro*
posait, il y a huit jours, de convoquer les assemblées
primaires, et qu'il se démasquait si bêtement, Buzot
I et Louvet s*y sont mieux pris, en provoquant cet ap-
Vl pel au peuple sur Philippe-Égalité, afin de l'avoir snr
le tyran. Et la jointure de ces deux appels. Barrera
Ta fait toucher au doigt l'autre jour, quand il a oth
serve, trop tôt, que comme Égalité était représentant
de la nation, Louis était aussi représentant héréditaire,
Citoyens, c'est avoir levé assez haut, je pense, la Yi-
sière de leur masque. Apprenez, par l'exemple d'un
seul, à connaître toutes les intrigues de ces honnêtes
gens, et ouvrez les yeux sur cette motion de Brutos,
qui n'était autre chose que la motion de Marc-An^
toine et de royalistes désespérés qui font ressource
de tout pour sauver César, et font des vœux pour U roi
en attendant qu'ils puissent faire des efforts pour la
royauté.
Je rappelle la Convention à la reconnaissance, i
la justice, à la rougeur et la crainte d'une ignominie
éternelle , si elle poursuivait Philippe-Égalité plus
que n'a fait le traître Lafayelte ; si, au lieu de leur
châtiment, elle préparait des jouissances à Charles IX
cl à sa Médicis; si elle rendait le jugement dont le
KniSCOUR» MVltW». 97
couïert d'infamie U Cliair;iPl. Jo <Jp-
ort du décret.
EXTRAIT DU PROCES- VBKBaL
t Sociéti a airéti t'impresiion tk- ce dùcoiir», dam sa
j» du 19 décembre (762, Vnu froiiiOr île ia RL'jmUi'iw
i
Moi
Duddis-Cbancë, présiilml, disputé ;
Sambat, nice-jirésidenl.
MOHBSTIER, dépuiiï du Puy-iifi-DôiuB ; Sjjas;
Peïrbs dHeiival; IUiindre ; Mâche,
député d'Vonno ; GAnsiEn de SAinrBS,
député, sea'étaires.
DE L'IUPniMEBIF. DK I.. POTIER DK LILLK
I CONYKINTION' NATIONALE
I -
DISCOURS
LIE
MILLE DESMOULIiNS
DANS LE PROCÈS DE LOUIS XVI
)UR LA QUESTION DE L'APPEL lU PEUPLE
JMFBIIliÉ PAH AfttlRI HE LA GDNVINTIDN
DE L'IMIMUMERIE DU RÉP( BLICAIN
'. B.VATABET ASS.,RL-E DK l/rNlVliRSlTl-], N° 1311 OU 'Ji!6
CONVENTION NATIONALE
DISCOURS
ÈAMILLE DESMOLLINS
DAM* LBrBOeiS DB LOUIS XVI
an tA DVBBTion na L'AprCL *tf vinriB
UuDinl j> pttK, ni'iD«ille«l no tilllii •vutvdi.
J'tiiilia, i'uatnBna eoBttjfl puit mus clurarpnl
Lu France sera-t-elle une républignc, ou cher-
lera-l-elle, dans la mouarcliic, le repos de sa iassi- 1
tode des trahisons éternelles de ses reprësonlantsï '
lusons-nous partie de la monarcliie prussienne ou
lalrichienne, ou la France ne sera-t-elle démembrée
ip'en républiques fédéralives? Paris, pour prix de son
civisme et de ses sacrifices, nagera~l-il dans le sang?
Allei-vous décréter son entière destruction, la dépo-
pulation des 84 départements, et peul-élre fio ans de
luerres eîviles? Sera-ce uqe question si les fon-
Valeurs ne sont pas dignes de mort? Que dîs-jeV
Sera-ce vons-iiiémes (iiii prononcerez (jue vous
1. Car,allle. iwpulat-
, iiutii ilonl Q|nicll«ia tous lu» Jaurs te
Pwpifl 11 plupart dt .(.
uiqiii sujnuril'liui appelleol hvpocrUemenl
w |)eu|ile.
[C. il.}
\
f
92 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
avez mérilé Téchafaud? Telle est l'étrange dut
sion que je soutiens, qu'on est parvenu à mé
à Tordre du jour; tels sont les jours de paix,d'of
et de bonheur, qu'on vous propose de donner àli
lion fatiguée; tel est Tarrét qu'on vous demi
contre vous-mêmes.
J'entends parler sans cesse des regards de VEid
et de la postérité : de bonne foi, connaissons-i
donc nous-mêmes. S'il est vrai que l'Europe et la{
térité contemplent beaucoup d'entre nous; comi
ne sera-ce pas, je ne dirai point de la part de Y
rope (dans son état d'avilissement, elle n'a le dn»
mépriser personne), mais de la part de la postéi
comment ne sera-ce pas avec le plus grand mép
Quoi ! nous nous disons la Convention natioadi
France, c'est-à-dire la représentation révolutioniu
t jusqu'au veto du souverain, toute-puissante
24 millions d'hommes ! Au milieu de nous pr6
l'image du premier des Brutus, nous recueillons i
gieusement dans les ruines de l'antiquité lesvest
les plus incertains de leurs paroles, et il a suffi de
nom pour faire adopter d'enthousiasme les plus
1 justes motions. Différant entre nous d'opinions, i
nous accordons tous à nous disputer à Tenvi le i
nom de Brutus, et voilà 4 mois que 740 Brutus d
bèrent gravement si un tyran n'est pas inviolable
Brutus de Nancy, Salle, délibère : écoutez, citoy
ce sont ses expressions : Si ce n'est pas souiller sa
moire d'un régicide abominable ; et le Brutus de Pe
gnan, Biroteau, ne pouvant même imaginer cornu
des républicains demandent la mort de Louis, ;j
qu'il fut roiy appelle élégamment cette opinion d(
ancêtres Brutus, les criailleries des grenouilles de
rois.
' dibcddrs divrhs. os
uits interminables de nos Brnten et de dos
qni le criée leur contcienet ne permet pa« tic
Ir un roi parjure, (]ai tut à la fois César et
eut ensemble, aura eu du moins ce bon eiïcl
litre à ceux qu'on uppelait les tyrans de la
'obtenir nne Tois la parole. Étrange part de
,de triumvirat, (lo diclaloriat, (|ue Ininienno,
I assembli^e où, pour qu'il ne me filt possible,
Dalre mois, de dire une fols mon opinion, il
iftUa moins qu'un appel nominal do tous les
, Il m'est donc permis île monter une fois à la
lt de m'élever à la hnuteurde Lanjuinais et de
ïui Edme petit ne rcpi-oche que d'ôtre trop
e viens à mon tour, et je n'ai garde de laisser
r cette occasion unique de vous exptiser ce
pense de noire situation politique, si élroi-
liëe à celte discussion, que je n'aurai pas
M sortir de ta question et de l'ordre du Jour.,^
s loin de me livrer au découragement. Ouvrez I
lies de tous les peuples, et voyez quel petit '
d'bommes de bien a suffi pour balancer les f
s, la puissance et la multitude des mauvais ci- {
Voyez, sur le pencban! de su ruine, la Rt^pu- !
outenue si longtemps par un Barnevelf, et les
Drneille et Jean de WiLt, en Hollande; par
amden, et Jean HoUis, en Angleterre; par Ca-
icëron, à Rome. Voyez Calon, lui seul, luttant
e génie et les victoires de César, uniquement
forces de la probité et du patriotisme. Rap-
naires de Georges, mais ce parti de l'opposil
n'est qu'une comédie et un simulacre de Pu
pour ôter au peuple anglais la pensée de se i
des défenseurs, en lui faisant croire qu'il ena (
communes; et dites quelles espérances ne (
concevoir la patrie et la génération en C/Ompta
cette assemblée, non pas seulement un oq de
pas seulement dix, mais bien plus de cent n
déterminés, comme Ta dit Robespierre, à défe
cause de la liberté à la manière des Hamde
Sydney, et à porter leur tôle sur l'échafaud pli
de la trahir.
Cependant, je dois Tavouer, je n'ai jamai
j espéré la république, que depuis que nou
la République. Qu'est-ce, en effet, qui c
la République ? Montesquieu vous Ta dit
y VYéjjalité des droitsj^el l'Assemblée constitua
avait pïocîSïSS^tte égalité, qui avait dit: La
qu elle protège, soit qu'elle punisse, est égî
tous, avait fait de la France une république,
.. _ _. ^.,1^11^ n..« .1 ^ ,» m^ X S. 1,. . . ^ -« * «..4 ^ >«.». . A^~
irv(!t l'appd uu ppuple,
antres mBlhitenrfi, le* auu-4!Rciin»|)irii-
Jigiiox en tIroiLs, poiivaienl apiicler nu [>cu-
jpez pins me dire qui' vous Ha de» rfpn-
jDo TOUS poriL-z (laas li> cœiir l'i haini* de Ix
|>as des républiraiiiB! Vous tin li: croyn pni
|n. Vous savez liien (lue, devant le r^puMi-
tles hommes sont égaux, ic me irompe :
bien Fiu'i) n'y ti qu'un seul liommo <]iu) le
républicain ne sntirail regarder comme un
IÇ qai il ne peut voir, comme Ilom^n*.
jion, qu'an bipède anlbropuphngu, el que
j^nnemiu, c'est un roi. Nous ne demandons
lomme Caton, voub ravnlipi: l.nuiH Capi^L
^ile l'espèce bumainc,et qnnvons le metltos
ÉB animaux féroces.du moins n'en faiu>3 pai
■riTilégië et d'une nature gupèrieore. El as
I point de raiKon J'Ëtal : car, ilôi que Tons
de la Franre um? n'-pu!jli(|ii(^, pi iijin-? qin'
E condamné à mort Louis Capet pour ses
'est attenter à l'égalité, c'est renverser la ré-
et votre ouvrage, que d'introduire pour
privilège d'un appel qui n'est point ouvert
es mairaiteurs. Et certes la premiète raison
est pour nous de maintenir la république,
a de sentir au fond de nos cœurs cette haine
. républicain poursuit le tyran, vous inveniez
un privilège, si vous ne regardez pas un
nme un échafaud enchanté, autour duquel le
voit le malîieurcux «iii'il pille et qu'il assas-
lieu de le ftMiii)i.'rde la haclio, se prosterner
lier à ses pieds, c'est le vil sanj,' des esclaves
clui de Itrutus, qui coule datis nos veines, el
rejfillepiirmi res arislurnilcs, ces l-'cnillaiils
r
96 (ETIVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
honteux, qui, s'étant levés royalistes, se sontcid
républicains, le 21 septembre. j
Vous vous efforcez en vain de pallier ce royal
par un dilemme qu'on a fait sonner bien haut:lj
nation veut que Louis meure, ou elle ne le vartj
au premier cas le jugement sera confirmé, au sei
le souverain a droit de le casser.
D'abord ce dilemme se rétorque contre ce»
l'ont proposé. Ou ils croient que la nation va
mort du tyran, et alors l'appel est inutile ;oi
doutent si elle la veut : c'est-à-dire si tous les cito
veulent que la justice soit la même pour tous, c'«
dire si le peuple français est républicain; mail
doutent qu'il soit républicain, comment ceux cp
fectent un si grand respect pour la volonté du p(
souverain, dans ce cas où ils doutaient de cetli
lonlé, n'ont-ils pas craint de la blesser en déar
la république? Pourquoi n'onj-ils pas fait alors (
lemme? Ou le peuple veut la république, ou il
veut pas. Pourquoi, quand il s'agit de poursuivi
scélérat convaincu de mille forfaits, comme
mêmes l'avouent, cet appel nominal de la n
qu'ils n'ont pas demandé, quand il s'est agi de(
ger son gouvernement et de déraciner une mona
de quinze siècles? Pourquoi? Le voici, et c'est ce
importe surtout de faire sentir.
C'est que le 21 septembre 4792, les arislo»
étaient encore contenus par la crainte, qui est d
les maîtres celui dont les leçons sont le plus oui
et qu'aujourd'hui partout le royalisme comme
lever une tête insolente. Tous ses almanachs j
sent qu'un roi captif sei^a humilié jusquà la conf
mais quîl reprendra la couronne des h/s^ et le fei
tisme même, contre son caractère de reptile et c
r I>l«0OfRH IHVERt'. »î
V, menace li'S Jacobins, fond sur la Moni.iKnc
fles canoës k i>pée el coaspjre A ilécoiivcrl. C'est
le 91 septembre uu (Il^jiuIi! aurait en houle Je
le intime diluinme i|iie le traîIrcMonck, quand il
,aQ9si : Ou le peuple anglais tKut le rétablissement
royauté^ ou il ne le veut pat. C'csl que, comme
iKi qoand il faisait ce ruisonncmcnt, «'était
:é à la lOle de son araiùe. contre le reste des Ind^ï*
uits, et celle poignée d'hommes libres i]ui,
[ipés aux guerres civiles et aux persécutions de
iwell, tenaient encore r6tendnril de lu Rt^publi-
Roland s'est avancé ù la tiïlG de cent mille li-
^ contre les plus zélëii rondateum de la Répu-
le de France, et ga'on juge (]u'il a assez dÉpravé
jtton des déparlemenls pour tenter l'eiipérleDcc
premier appel nominal des Jacobins et des Feuil-
le des patriotes el des aristocrates; c'est, en un
rqae le SI septembre on n'avait pas encore mûri
guerre civile et lo iï;JiTalisme.
Qui ne voit, on elTiîl, qu'entre les deux alloriialivos i
; dilemme, il y en a une iroUiiJme dont on ne parle
s. qui est pourtant inévitable et qui nous mène
oit à la guerre civile? Le vice le plus grossier
I cet absurde dilemme est de supposer, ce qui est
ipossible, que toute la nation voudra ou ne voudra
is, et de ne pas supposer, ce qui est imraan-
lable, qu'une partie de la nation voudra elune autre
i voudra pas la mort du tyran. Rabaut, qui trouve le I
ùsonnement de Salle irréfutable, n'a pas vu qu'il
lanquail au dilemme ce Irolsiùme pied, faute duijuel
ne pouvait se soutenir. On ne peut pas nous con-
eslerla possibilité de cette alternative : que telle sec-
ion, tel département votera lilanc et tel auti'O noir.
£l, di's lors, nous voilà Jetés sur une mer «pii n'a ni
pujjiiu, ut; uc ICI 1111 ne i ici ludjtn iic uu m luiiiui
les assemblées primitives et élémentaires. Vo]
bien de questions on fait naître, toutes plo
physiques et plus désorganisatrices les unes
autres? Dans ce moment de l'origine fictive (
ciété qu'il s'agit de fermer, y a-t-il majorité (
rite dans les assemblées primaires, et dans ui
tenant, tout entier et en personne, sa con^
Première question.
Ensuite, en supposant une majorité et une i
préexistantes au pacte social, combien faut-il
combien de lieues carrées pour que ceux qi
peut le territoire puissent former une souve
N'est-il pas vrai que le peuple du Corn ta t l'a
et cette année le peuple savoisien, avant la i
composait un souverain tout entier? Les G
c'est-à-dire l'équivalent de quatre à cinq sec
Paris, forment à eux seuls un souverain; <
qui était souverain hier, que dis-je ? celui qui 1
temps de Jules César, ne peut-il le redevenir
d'hui, et reconnaîtra-t-il une majorité relativ
DIBCOUKS HIVERK. b0
tBBe assenifaléfl primaire, et lesrâpuklicnliij
9 autre, que Il> lyrao soit coni)amni> à Unr-
i absous à Niiticjr, f\»c dntia l'Orioiit il soit
t guillolinà à rOcciilf^iiL df la Kranco, dan» In
riîoa des eapril», d'; aiira-t-il point de rofa^
»Dt d'aristofnilc«, poiul iruaibiliuiix, {loial
lions, point do pAnsiimnaires iln Lonilr(>!i au
fù, de Vienne on ic Miulrid. point de i-ôpublî-
tme r6(lÉi'alisics de bunnt! foi et non pour
Hb guinéefi de l'ilt, i|iii soutiennent ([u'nne
linoril^, comme celle du Nord ou du Midi, e»l
dans son territoire.
trait>ce si dans les ii$«emhlé«ii primaires, les
giauSaif nt autant qae dan» la Convention, ou
}Ds vu tour à lour tn MonlaKno se précipiter
treuu, et le reOux plusTiolentencnra dei'ex-
dpposée venir, couvrir la Montagne de us
inenients e( prél à la submerger, oïl nous
u des législateurs proposer ' le combat de
te contre cinquante au bois de Boulogne.
,iaad et Brissot seront-ils alors des dieux qui
. dire à ces Ilots mutilés: Voua viendrez jus-
et vous n'irez pas plus /oin?Opposeront-ils à
mpéle le grain de sable de leur décret qui no
le la nation pour délibérer que sur la nature
les orateurs qui ont parlé avant moi dans le
ens n'ont pas maniiiié de relever ici l'insigne
le foi de ces appelants qui, colorant de leur
pour le sotiveniin un dôerct de guerre civile,
ent eux-mêmes si grdssii'remenl, que dans le
lécret ils ne craigtiL'nl piis de circonscrire au
luloJs-C rancit.
100 ŒUVRES DK CAMILLE DESMOULINS.
. peuple la matière de ses délibérations et d'eni
^ la nation dans le cercle de Popilius. Quelle pitii
citera pas cet ordre du jour imposé par. les déli
leurs commettants? comme les assemblées pri
répondront à Vergniaud, Gensonné, Buzot eti
Qui étes-vous aujourd'hui? Ignorez-vous que 1
voir des représentants cesse du moment que 1<
sente parait, et que la fiction disparait de
réalité? Cette maxime que répète J.-J. Rousseî
triviale, si incontestable, que même dans les pli
jours du règne de l'aristocratie, c'est-à-dire d
du sénat de Rome, tout l'orgueil des pères c
n'avait pu en obscurcir l'évidence, et il ne
/)as y avoir cTassemblée du sénat le jour des coi
peuple ne pouvant reconnaître an antre
coexistant et une autre vohmlé à côté de la
du moment où il se lève et étend sur tout Fei
main souveraine.
C'est donc une précaution dérisoire contre
gers d'une guerre civile, que • de restrein
assemblées primaires dans la délibération sur
à infliger. Combien j'ai déjà montré qu'il
naître de discussions de cette seule question
on recueillera les voix? Que sera-ce donc si les
blées primaires sortent de la question? Si
disent, comme elles en ont le droit, comme
--J-1 î—j; — ^« ^4i«i:-
le Miablissemenl de lu royauté, uf soinmes-
laondô» d'écrits où on eontieiit (|U6 In rê-
ï'esl qae provhoire? boaitiz-yorn i|ii'il ne se
Btaavais dlnjens qui plaident la cause de la
I môme temps guc celle du roi, dmis vo& a&-
Urimaires, du nioinK dans iiuelqucs-unes do
bléps, où vous aviez île moins r,cnt mille
[ai ont péri aux frontit^res, et de plus, deux
L, ou aristocrates qui, n'espéiunt plus do
lu dehors, attendent tout de l'etinenii du
se rendent dans leurs sections, ou émigrés
Qt de toutes parts, dont Paris est plein, el
iJUés de tout, coin battront en désespérés pour
le la monarchie et de leurTorlune.
iDs les lieux publics, eolendex comme ils
repris toute leur audace du mois de juil-
ttmme ifs traitent la Convention d'assemblée
Is et de scéIôrats;commeil3 répétcnttiue la
s n'est (juc provisoire; comme ils ne pren-
a peine de lli^sinlull'l■ leurs esiuTnnccs <hi
nent de la royauté, comme ils demandent
-ands cris, avec Buzot, Brissot, Vergniaud,
ensonné, l'appel au peuple du jugement de
I et de la journée du 10 aoAtt Comment
atriote peut-il ainsi vouloir, avec celte mul-
tisons de royalisme, incendier nos sections,
républicains?
onc, cent mille de nos frères morts n'au-
1 leur sang que pour laisser aux aristocrates
libre et la domination des assemblées pri-
on, ce n'est point lorsque les plus g<'néreux
s de la n^putilique l'ont scellée de leur sans,
it remettre en question la république. Les
sont plus enlières. et quand ré|iêe est tirée,
102 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
la discussion ne peut être ouverte; ou bien, si
appelez à la nation sur le crime du tyran et snr
publique, si vous voulez compter les voix, fait
vivre les héros du 44 juillet et du 40 août, de'
et de Jemmapes.
J'ai montré la liaison de toutes ces qnestioi
fait voir qu'elles découlaient toutes de Tap
peuple, qu'on vous propose. J'ai montré qu'app
peuple c'était convoquer tous les royalistes, i
Feuillants, tous les intrigants, tous les fana
tous les agitateurs, tous les émissaires des c
souffler la guerre civile, à démembrer Tem
à se disputer à Tenvi les ducats, les piastres
guinées des rois. Ne pas voir toutes ces suitei
tables d'un appel au peuple, quelle impolitiq
voir, et cependant les proposer, quelle trahisoi
Maintenant je demande si la fureur ingéni<
Pitt et de Galonné contre la révolution pouv
inspirer une motion plus infernale? Je dem;
c'est le discours d'un Maloùet, que Salle noi
comme il lisait contre son opinion, dit-il (ce
encore bien plus lâche), le rapport d'un Chape
lendemain du massacre du Champ de Mars?
Et, remarquez bien, citoyens, dans quelle
stance on provoque cet appel au peuple» que le
ne revendique point. C'est lorsque Jes tyrani
rope, voyant qu'ils sont perdus, s'ils ne nous pi
voyant, comme le disait dernièrement le lord
borough, à la Chambre des Pairs : Que votre d
15 novembre est hostile contre tous les gouvemen
distribue à tous les rebelles des poignards sur
desquels est écrit: Point de roisI Instruits d
plaines de Champagne et de Mons qu'ils fero
contre vous avec vingt millions employés h rei
DISOOVK» DIVER!!. 103
m, qa'arec un milllnril ouiiiloy^ à ilo nou-
BpagQes, ils s'occupent binn inoiuA k lever des
le des agitateurs. Par ce mol, on sent bien
I désigne point ici ceux '()u' on appelle tlo es
tQis quatre mois, comme Mirabeau cl Lu
fipelaieal les Jacobins tles factieux ; ou seut
jflne désigae point ces prétendus agitutcurs,
Bdas émissaires àks deapoteti, qui sont l'ené-
^fi despotes, mais ces vérilobles agitateurs,
iblos dësorganisateurs, ces bous umts de
tles papiers ministériels anglais font l'éloge,
U, k la Cliambre des communes, appelait des
fens. Il est inconceviible qu'on n'ait pas fait
d'attention à une phrase du discours de eu
à lu Ctiambre des communes, duos lu s^anco
tembre.
ihambro peut être convaincue, disail-il, que
Hgem imagifwblet ont Été employés pour dé*
le dessus la li^lu dp Louis \V1 je sorl aiTiX'UX
mace, ainsi que sa fumilte, et que tous tes
lens doivent conjurer; mais il y a dans l'As-
les hommei cruels et inflexibles; cl ces moyens
ians fruii. » Pitt ne pouvaiL pas fitre assez
c ses amis, pour dire, en termes exprès : J'ai
corrompre la Convention. Mais si nous tra-
311 style familier ce langage ministériel et
iqae, n'est-ce pas dire clairement:
ne me demanderez pas. Messieurs, compte
ises secrètes. Vous sentez que le roi d'Angle-
)us les potentats ont dit épuiseï' plutôt leurs
jollicilor ellicacemi'nt iluns le procès de leui'
mis Capel, cl à empiVliiT un arirl de mort
icrail coiiimuti l'L à loules les li'les courou-
■si Dundas et luui ir> avons pus éparfiné les
lOd CKUVKES DE CAMILLE DESMOULINS,
guinées, et tout ce quMl y a d'honnêtes gens dans
Convention en a rempli ses poches. On trouve de
messieuFS, comme le dit Sainte-Foy, tout autres d
le téle-à-téte que dans TAssemblée, et s'ils sonll
avancés pour ne pas condamner à mort, du moins
teront-ils pour l'appel au peuple ; ce qui fait en
bien mieux nos affaires. Cependant je ne peux
vous dissimuler que j'ai trouvé dans la Convci
beaucoup cT hommes cruels et inflexibles et autour d<
j'ai vainement tourné, avec nos billets de banqi
nos guinées éblouissantes. »
N'est-ce point là pour le lecteur, à qui il n'es
besoin de tout dire, la signiflcation probable da
cours officiel de Pitt? Grâce au ciel, le peuple frai
peut donc mieux espérer de nous! Nous ne soi
pas aussi pervers que les deux Assemblées préci
tes, et il y a parmi nous beaucoup d'hommes qui
appelle cruels et inflexibles^ comme on appelait Br
\y comme on appelait Caton, c'est-à-dire intraitab
incorruptibles.
Cependant je frémis, quand venant à réfléc
cette urgence, pour les tyrans, de bouleverser 1;
r publique; songeant à la corruption de nos m
et à notre égoïsme, je crois voir rôder tous ces t
et leurs agents de corruption dans nos villes i
times, influencer dans les sociétés des Jacobins,
nos armées, dans nos murs, et surtout dans la
vention, partout y acheter à tout prix tout ce qui
pas incorruptible, s'adresser tour à tour au royal
à la cupidité, à la peur, au fanatisme, à l'amour
pre, à la jalousie, à la haine, au patriotisme i
qu'ils égarent, et liguer, coaliser tous ces int
toutes ces passions, contre notre patrie: «Cor
vous faut-il, vous, pour empêcher que tous les r
JanmËs à l'âchafaud et urUgiéii en un seul,
des efforts pour le roi, en attendant ijuo
!ez faire des vœux pour 1» royauté? El vouk,
mier la ville à un million d'yeux en pré-
BÏ il vous sera impossible de Taire jamais
tution aristocratique'? Combien voulez-vou»
e cette ville, la terreurdes inlngant$?£tvûus
idre et désaffllicr cette coalition des sociëtâs
Us, la terreur des Rois? El vous, pour faire
rc déparlement et transporter lu Conven-
rdeaux? El vous, pour vous venger de ceux
Dl démasqués, en vous aidant à renverser
soutiens de la République? Et vous, pour
X qui n'oublieront jamais vos négociations
rry et Sainte-Foy, et votre opposition à la
llOaoùt? Et vous, agitateurs de popularité.
Bis de palriolisme, pour perdre ceux qui
forcés d'être sérieusement républicains, et
i vous ont ravi vos spéculations sur la liste
voulez-vous pour vous en venger en les
il pour les journées des 2 et 3 septembre ',
vous savez bien que les députés de Paris
t eu de part, dont ils se sont cent tois justi-
ieusement, et pour renouveler contre les
i procédure des 5 et 6 octobre?
iges pusillanimes, qui avez devant les yeux
iqne des juges de Charles I", combien vou-
our vous guérir de la peur, pour vous dé-
! la responsabilité par l'appel au peuple, et
tes cas vous ménager une relraiie à Lon-
îcondant Pin à olitenircet appel?
Iiypocriles, d'une iiliilo^opliii^ ;i couIit-
100 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
temps et désorganisatrice , que youlez-voas |
mettre dans vos intérêts les hypocrites de relij
en parlant de supprimer le traitement da prêtre fl
stitutionnel, et en le poussant à agiter, non pi
peuple des villes, mais celui des campagnes, noa
le peuple des sections^ mais celui des paroisses, <
ajouter à la fermentation, en lui disant que FAsi
blée nationale qui n'a encore rien fait pour i
puisqu'ils sont également grevés des impôts^ veut)
ôler les espérances de la religion, lorsqu'ils n'ont
core que des espérances? Et vous enfio,(
la complicité avec le tyran ne peut manquer ff
révélée tôt ou tard, et a déjà transpiré de Tarmoin
fer, malgré les précautions de Roland, et par la d
gnation des seize membres influents^ et par ce malï
reux indice qu'il a oublié de soustraire\ dans ce;
ment où la calomnie est à son point de maturité, o
La Fayette civil a endormi tous les département
ses Biroteau et de ses Louvet tirés à deux cent soix
mille exemplaires ^ lorsque, depuis quatre mois,
plu sans discontinuer des calomnies contre les
zélés républicains, lorsque ce déluge de lib
inonde la France, pendant que la vérité, celle
lombe de l'arc'he, n'a pas encore où reposer le i
parlez, combien vous faut-il pour achever d'accî
nos ennemis communs, en vous hâlant de convo
en ce moment nos assemblées primaires? »
Ainsi, prenez garde, citoyens, comme ils se lu
de convoquer les assemblées primaires, et comi
en effet, le moment est favorable et urgent pour
r/cst lorsqu'à force de lactique, en nous oblig
1. On ne s'avise jamais de tout.
2. Vo}'ez la lettre de Lacoste, disputé du Cantal^ à ses coi
tants.
Bc|nc8 foniinaelles, fi 6onfKT h noire propm
h non» ^cjirlarit ties comil^s, ol rn ne nnu»
i pas (t'flpprocher de la Iribinii^, on nims a
riiiipOï«ftjliil6 de rion (aire ponr la Répa-
ist lorsque, dcpois quatre mtiiti, la Cnnrun-v
Date, l'L'Hpoir (II! l'nniïers, i?l i|iii devait Hra y,
; tic Bon BfTraDctiisscmcnt, n'a élt presque
|u'une ari'np. de gladiateur*, el une chambra 1
yer oA maître Scévola tciiuiit 30 nurli^nœn, [
K heures da soir, pour plaider l'inviolnMDM I
y nous a couverts de ridicule dans In poxié- I
t lorsque depuis quatre muis a-s vëritAlilea |
f qui n^gociaiiîHt avec le roi, re» selxc mem-
jt parle la correspondanm de Sainle-Poy, un
jlqufta avec unu opinidlrctô sanfi oxomplc h
t les meilleurs citoyens, k écondairo de la
|ous le nom do MaraUtle» tous ceux dont ili
lot Ifl bon sens ol le pairiottsme rectiligne, b
t de mutes les délibérations, à jeti>p l'Assetn-
i des mesures grossièrement impoli tiques, et
lidérer une convention de républicains par
irs du procès du tyran, elles If gislateurs, les
iscritspar un enthousiasmed'écolicr,parune
6 de dticrels injustes obtenus de In légèreté,
hés par la passion et rapportés le lendemain
'.flexion et la pudeur. N'est-il pas évident que
arrivé h. ces Messieurs, toujours maîtres du
de nommer quelques commissaires patriotes,
lé que dans les mêmes vues que le Sénat de (
nvoyail Gracclius commissaire à CarIbage, et
la lacliou de César et de Pompée réconcilii's
L Calon coiumisMilro on Cliypi'c pour se dé-
■r {h-, leur .'-tuM'ilhiiici' ol iW leur popularité
ne, el poui' pivjiiiier lu luiiie de l;i liberté"?
108 diiUVRES DE dAMlLLÉ DESMOULINâ.
N'est-il pas vrai que comme les Maury et les Mi
les Ramond et les Dumolard, on a parlé dans I
vention, sur le même ton, des tribunes des Ja(
des démagogues, des agitateurs, des factieux,!
pulace et de populacier, et que toutes ces exp«
parties du même côté, dans les trois Assembla
toujours désigné les mêmes personnes, les amii
liberté et de l'égalité !
Peut-on nier que les choix de nos présidentset
secrétaires n'auraient pas été faits autrement (p
plupart) par le club électoral de la Sainte-Cha
Niera-t-on que dès qu'un membre avait
contre les patriotes incorruptibles un libell
calomnieux, comme Louvet, dès que dans sono
à la tribune il s'était dessiné en royaliste
comme Salle, ou le réviseur Rabaud, dès qu'il
paru apostasier les principes, comme Manuel i
nomme à regret, mais qui fait tache à la dépi
de Paris), dès qu'il avait donné des preuves éclî
de feuillantisme, par sa signature au bas de q
pétition fameuse, comme Camus et Lanthenas;
mot, dès qu'on avait fait quelque infamie, oi
nommé secrétaire, et comblé des faveurs de Ii
vention.
N'est-ce pas se traîner grossièrement, il est ^
de loin, mais autant qu'il est possible, sur le§
la politique de Cromwell, quand le génie de cet
tieux voulant détourner les regards du peuple i
de dessus les communes, pour les reporter i
victoires, et avilir la représentation nationale, il
habilement ce moyen, après avoir chassé le par
fondateur de la république, de le remplacer
parlement de Barcbonc (ainsi appelé du noi
tanneur, je crois, (|n'il en fit l'orateur et le pré
l'ISCOUIt!! MVLilï. lilK
i ilail coTnposêiIec«n[(iuaraQti'-riufllr(înicml)ro3
romwell avail fait iirimmc^r parmi ce qu'il y avait
xis ridicule ou de plus vénal, de plus ignoranlou
)lu3 corrompu en Angleterre; ce parlement au .
(le (juBlre mois avait déjà Us«6 la nati»i] du
lacle de sa nullité et de son avilissement, et ses
ice^ lui avaient inspira à lui-m^mo du d<^goiU, et '
vie de se rapprocher de l'ancien gouvernement,
disant un roi souâ le nom de protecteur. Qa*on
B allention à l'énorme différence entre ce puHe-
tl de Bareboneel la Convention, où la France voit
réonloD de tant de talents et la plupart des prin- ■
tnx Tondiiteui-s de la Râpuhli(|uc, et qu'on juge
Ibien il a fallu de perfldieet d'Iiabilelâ h an intri-
ils, pour amener le peuple français presque au
me dégoût de sa Convention, que le peuple anglais
«m parlement de Barebone. 1
\ me fut facile de pressentir tons ces maux, dès qne
[vis passer, sur la niulion do Gunsonné, ce décret
Ér&de, rendu il y a trois mois, ce décret avant-cou-
rar des guinées de Pi It, et préliminaire! ndispensable
e la sollicitation du procès de Louis XVI. It ne fallait
as être bien clairvoyant pour deviner le ravage que
irait dans l'assemblée ce décret, qui, après la clôture
e la Convention, interdisait le député de toute fonc-
on publique, puisque la vertu même est mercenaire,
t que la religion ne fait marcher ses saints mêmes
ans la voie étroite qu'en leur montrant le ciel. Je
oulus en vain lire un discours pour faire rapporter
e décret qui disait si clairement à lotit ce qu'il y a de
lembres qui ne sont pas incorrupliblcs : idlùtez-vous
e prendre les ruinées, les piasires, les ducals, soyez,
raîtrcs, autrement six années de besoins vous atlen-
cnt; et si vous voulez ïollemenl demeurer fulèle au
/
110 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
peuple, il sera défendu au peuple de se souy^
pendant six ans de voire fidélité. »
On sait Teffelque fît dans l'Assemblée conslitm
un pareil décret; je ne dirai pas qu'il produisit!
désertion encore plus grande dans les Jacobins d
Convention ; je n'accuse personne. Mais qu'avonsHi
fait depuis quatre mois? Parmi tant de décrets d'
thousiasme, en a-t-ilété rendu beaucoup pourlei
lagement de la nation et qui fussent propres à Fa
cher à la République ? On n'a pas même décréti
principe proposé vingt fois, que désormais rimpôi
serait plus réparti également^ mais en raison desfortu
comme à Athènes, où Montesquieu ne trouvait i
d'admirable comme cette institution, qui faisait^ i\
que les richesses y étaient à charge^ aussi bien que la j
vreté. Quel espoir peut conserver le peuple, qui, mal
les milliards de la vente des biens du clergé et
émigrés, voit qu'il est plus foulé de l'impôtsousla
publique que sous la monarchie? Quand rem
reur Julien vint dans les Gaules, nos pères payai
vingt cinq écus par tête, il suffisait de sept quant
s'en alla. Voilà comme on prouve qu'on est patri
Ce n'est pas nous du moins qu'on peut accuser
si la Convention n'a rien fait pour la République;
nous a absous en faisant de nous une minorité imp
santé. Grâces en soient donc rendues à Vergniaud
ceux qui, s'intitulant la majorité, nous ont mis à c
vert de l'indignation publique, et ont si bien prii
peine de nous justifier par ce seul mot devant les
semblées primaires, l'Europe et la postérité!
Voici mon projet de décret :
« La Convenlioii nalionale déclare que Louis C:
a mérité hi mort ;
«Décrète quà cet eîrel il sera dressô un échafî
r MttSOVM DIVSRM. Ut
loc (lu Carrousiil, où Louis i^ra couduil
j^tean arec ces mots dcvnnlr Parjure et
jlsdott, cl derrière : floi.ufin de niontrfr h.
Iptod queravIlisseoiiMit no saunittprcfcrire
tle crimo \\e la roynuli^, pur un Inps de
te de 1.500 fins;
b, en onlre, <|Ufî !<> rnvRaii «les roîa&Saint-
ïdéionnais la sépuUuredes brigoods, des
( des traîtres ;
» te ministre de lu jiiMlcc et le commandani
te nationale île lut rendre enmple, dans
jpiatre heures, de rendcutlon du prôseut
I post-icriptam de Pmitlier, drimii- tin Nord,
||iinîon sur lu mdmo ariaire, qa'oti do san-r
hÎPB connaîtrp.
î inscrit le vingl-ciijriiiiimc pour prononcer
inionàla tribune. Le bureau prévaricateur
!rsé la liste des orateurs; il a mis les roja-
1 avant. La carrii';rc leur étant ouverte exclu-
it, ils ont demandé la clôture de la discus-
uand ils ont vu leur liste épuisée et celle des
îs ouverte. On nous éconduit ainsi sans cesse
ibune. Il faut pour parler avoir prôtô foi et
ige à M. Roland, et avoir baisé la main de
e son épou.'^e; il faut encore avoir juré liaine
e, s'être eng.ifié ,H le poursuivre dans les co-
liila Convcnlion. Tes iTrliminaires ivniplis,
ïusprésenkv dev:iiil ie |irr;-idi'ul; liu/.ot lui
sisne de (éh-, el \\\ iinmle vous esl linniiée
■ctiamp. Qii.iml dmie linii':t cril,' nlIVeiisii
ic, qui nie à reiiMiui ne siivcnl ni iio\eiilenl
112 ŒUVRES D£ CAMILLE DËSM0ULIN8.
i( plier Toccasion de prouver à leurs commell
« qu'ils s'occupent aussi de leurs inlérêts, etq
« ont des moyens pour les défendre? Nous gém«
« longtemps sous le despotisme de Roland; i
a tout-puissant: comment ne le serait-il pas? D
« disposer de vingt-quatre millions. Les dépuU
(( forment sa cour sont des gens avides, gournu
(( Roland a toujours une table abondante et dël
(( et la dame Roland en fait merveilleuseme;
« honneurs. Je crains bien que quelque évén<
« ne renverse un jour la table et les convives.
Il manque à la naïveté de ce post-scriptum un
additionnelle. D'abord Poultier n'est pas le se
ait eu à se plaindre des infidélités de Vkonorab
reau composé de Salle, Louvet, Valazé, Manue
Couthon a été rejeté de même par ces censeu
queue du régiment brissotin. Pour ma part, 1(
j'allai m'inscrire pour parler, Manuel , quim'avail
me dit que j'étais le quarantième sur la liste c
Quatre jours après, et dix dans l'intervalle ayant
ce qui avait dû faire avancer mon n"* 40, la lis
inscrits, pour et contre, ayant été lue à la tribc
fus bien surpris de me trouver encore le qi
tième; et ce qui me surprit davantage fut d
Brissot et Gensonné inscrits sur la liste contre
â la tête delà colonne où on les avait intercalés
dant qu'on avait mis Couthon, Fabre d'Églan
Robert à la queue de la liste pour. Il est bon de
trer, en passant, cet échantillon des espièglerie
savoir-faire de ce bureau dévergondé. Tout cel
concerté, comme on voit, pour intercaler à la t
deux listes, autant que faire se pourrait, tous
rypliécs du côté droit, et les faire monter à la tr
après quoi il n'y aurait plus qu'à tirer l'échelle
>tKCOUI<S DIVERS. lis
: rien tic iiour, (lu réputiticiin cl
3^ après que Ions ce» urands tiommes, Bar-
ïuzot. Salle, Gensonm^ Brissot et Jérflmo
raient parlé; après que Vergiiiauil avait
qac, dans lu ramiiic qui ulluil juslcment
l malheDreuso ville do Paris poni- avoir
m députés républicains et patriotes incof
il ne rcslerailù ces députés, pour noiimr
citoyens, que de boulanger le pain iivcc \o
n cadavres déterrai du '^Kptemlire, image si
sublime, et par laquelle le prophète Ver-'
tssait si loin derrière lui le proplièlc Ézé ■■
1, le lendemain, Brissot se réservant spulc-
re le Sohn n'a pu s'empêcher de procliinier
d le Dèmosthbne des Brissotins.
1 à ce commentaire sur le post-scriplum de
qa'il ne faut pas croire qu'il n'y ait à k table
re que les députés jowmdnf^s, el que laCircé >
! sache que changer en pourceaux les com-
ie Barbaroux; elle a recours à d'autres en-
nts qui, à son âge et avec si peu de beauté,
tune bien plu? grande magicienne; et ces
Qiëres classes de convives ne laissent pas que
ine société nombreuse et suffisent pour oc-
a des cuisiniers.
! n'est là qu'une première vue de la table de
Poultier aurait pu en oiïrir au public une
en y faisant asseoir tout ce qu'il y a de roya-
e Feuillants capables, et qui ne peuvent man-
élrc bien renus, puisque le vertueux s'est
autcmenl Mylord Pi'olecleiir de ces deux or-
nous nous llaltions à lort d'avoir vaincus le
;t réunis au tiers, à l'ordre des sans-culotlcs
ïubliciiins.
114 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Ce sont ceux qui sont assis au haut bout de cel
lable, et qui en tiennent la sonnette, qu'il impoi
surtout de faire connaître au public. C'est ce jm
Warville, comme rappellent M"* Pétion et M"
land, qui se le disputent, et se battront au pisi
quelque jour pour Tavoir exclusivement; c'est
Brissot, g rand maître de Tordre des intrigants et
tartuffes, dont on ne peut expliquer la conduite etM
écrits, tantôt républicains quand il n'y avait pas
république, et aujourd'hui royalistes, quand il n'yi
plus de monarchie, tantôt jacobins quand les Jacobii
sont les plus forts, qu'en convenant qu'il est vend»
Pitt, comme le général Dillon affirmait, il y a lï
ans, à la tribune de l'Assemblée nationale, qu'il
avait des preuves , et en reconnaissant qu'il est em
l'agent de Pitt, comme il Tétait de Lenoir, et que
sa mission de la Grande-Bretagne est de lout^
brouiller et de bouleverser la France.
Enffn, ce sont ces ridicules favoris de la fortune,
qui, comme tous les favoris passés, présents et avenir,
ne savent garder aucune mesure dans leur orgueil,
leur ambition et leur vengeance; qui ont rôvé qu'il
n'avait tenu qu'à eux de devenir régents, ou porte-
sceptre S qui s'étant faits patriotes il y a quatre ans,
en haine de ceux qui étaient au-dessus d'eux, et non
par intérêt pour ceux qu'ils croyaient au-dessous,
doivent poursuivre de la même haine qu'ils ont tou-
jours eue pour tout ce qui leur est supérieur, ceux
qu'ils ne dominent que par leurs places, et qui les do-
minent par leurs services et Testime publique; ils
'\sont donc devenus aristocrates comme ils étaient de-
1 . Voyez les Observations de Jérôme Premier sur le discourt de
Robespierre, Quant à Roland, tout le inonde ealt qu'il a eu des foix
dans plus d'un journal pour la r(*gence. {Note de Desmoulins.)
I DlSCOCnS BIVFRa. U',
|ol<7s, sans changer ilc camet^re, cl pur J
ir ane émulation qui s'eslloiiriii^t' en blnnr. /
)îl» ne peuvent sû r^AoïiilrR ti te montrer
ïme ixiilte qne ceux qu'ils liaïsscni, pnrce
Krarrait'nt y marcher qu'A pas in^Raux, et
les ils ap. ponrraient suivre des géants, lors
l|8 Toicnt la rnnliance publiiinc s'éloigntr,
Baient qu'ils vont piTdrc la patrtc et ciix-
tir jalouaiepins Torto que leora Intérêts ne
et pas (le rpvenir ïiir leurs pas, pt lU aimrnl
t l'État périsse plutôt que de parlajçer l'htm-
ÏToir sauvé avec des rivaux qu'ils d^teslont.
Is SI! sont rait» Feuillants, et ils se Teronl
plutét <|uc d'élrc Jaroliin» et répuldicuinE
onlagne'.
Hlllm plu lard — i>i*tt trop tord — il'**nlr
~ U qitl dinpiu U Gtronit*. Hon$ dminaiu
tlolrm, nnn rommo diu mmlMo ilVirirll pn>
de It, niiilA .'oiiitim tU'ii HiTi'Uiiii:iil« lii-'krriiitii-a loiit h
nlB, on l'avouera. (J. C.)
J
1-
CONVENTION NATIONALE
OPINION
CAMILLE DRSMOULINSÎ
SUH LE JUOEIENT DE LOUIS XVI
CONVENTION NATIONALE
" OPINION
CAMILLE DESMOULINS
! SUR LE JUOEHENT DE LOUIS XVt
IM ptrjutv mal pmù M
■•liln «u Itrnur pUa ulau
XDdtaïf, iil^tiMl il*ai I* tMD[4i *
Necker, qu'on appelait aussi naguère le minislre
ioré, vient de publier la défense, ou pluLût le pané-
yrique de Louis \VI qu'on adorait aussi : risible
ftet d'une idole foulée aux pieds qui prétend en rc-
everuneaulrc égiilement renversiîe.
Comme l'éviiquc de Londres, Lu\on, essaya île jus-
'ifîor Charles I", mariyr de ses opinions religieuses,
Seckcradûs'elTorccr de justifier Louis XVI, marijr
tefmi\ cab'-uls p()lilii|iii's >\c. ce liamiuicr, de la sul-
'isede ce bourgeois ^eiili!liomni<.'. l'iile l'eLIc f^lnriole
piiûrile.do cet orgueil de ViiJcl iiii'ii liiMJl de rédal
I
120 ŒUVRES DE CAMILLE DBSMOULIKS.
du trône dont il aimait le reOet, pour me saisii
expression. En lisant son plaidoyer, le moins i
pourtant qui ait paru pour le monarque détr
reconnaît à chaque page la yérité des mots d
Jacques Rousseau : a Que ce n'est point à un
qu'il appartient de raisonner de liberté. »
Ce qui étonne bien davantage, c'est que dei
blicains, des représentants du peuple français
pu tenir le même langage, au milieu de la Com
dans ce berceau de la liberté du monde, et y s
que les rois ne pouvaient être mis eu jugemei
quelque crime qu'ils eussent commis, tandis q
les jours de la plus extrême servitude, et sous I
de Néron, les comédiens de Rome s'exprimaû
librement et déclamaient sur la scène les ^
Sénèque : « La victime la plus agréable à
Jupiter est la tête d'un roi parjure. »
Vlctima liaud illa amplior
Potcst, magisque optima^ mactari Jovi^
Quam rcx iniquus.
La différence qu'il y avait entre ces jours
clavage et de la liberté, c'est que du temps (
César les poètes disaient : l'offrande la plus a
, est la télé d'un roi, et qu^alprs ils étaient ob
dire : d'un roi coupable. Mais du moins, méi
les empereurs, même du temps de Néron, i
osé mettre en question : si un roi pouvait ê
sur ses crimes.
N'imprimons donc point celle tache au noi
çais, el à la génération présente, de la ravî
dessous des esclaves de Néron et de Caligul
déjà une assez grande tache pour la France qu
W btHtOVM biVSkf. m
le soienl écoulé» avant (ju'oD y ait reconnu,
k Rome et dans lu Gri'ce, nue le nom seul de
Imi crime: ne souillons ims du moins noire
par un privilège d'iriviolabililé qui n'cxi»U|
j'en auesie LouiK XIV lui m^mc cl son tïdit
de 1667, ou, loul despote qu'il fur, il s'expri-
ksi dans le prénmbulc :
on ne dise point que le monarque n'est point
IX lois de son Ëlat. La proposilion contcaire I
vérité du droit des gens que la flatterie a quel- '
attaquée, mais que los hons princc^s ont lou-
tfenduc, comme une divinité lulél.iirc de leur
nrrais prouver par une sulle d'éerils, depuis
icncemenide la monarcliie, et depuis Grégoire
8 jnsqu'au TameuK ligueur Bouclier (le curé de
BDoît), que la flallerie n'a jamais pu réussir h
m France cette doctrine de l'inviolabilité. Je
I besoin que de Iranscrire ce dernier, qui n
l'érudition sur cette matière, dans son livre
■rocès de Henri III, où, au milieu du fatras
que, il n'a rien laissé aux lumières de ce
à la Convention à ajouter à ce qu'il écrivait
sus cents ans: mais l'aveu de Louis XIV me
: de recourir à d'autres autorités,
[ue je veuille disconvenir que nos réviseurs
ns aient voulu fair^ à Louis XVI le présent
iolabilité. Arrière ces subtilités, ces arguties
tnes d'Escobar que de Brulus, et de jésuites
égislatcurs, par lesquelles le patriotisme in-
du comité a lenlc une lulie ini|tossil)lecoiilre
de la Conslilutiuti.
sais pas nit'i' l'i^'Yidenie ; el il l'sI ùviiiciit
ConsliUilion iiiii porle : <• la personrii; du toi
est inviolable et sacrée, » a fait le raonarque
lable.
Et qu'on ne dise pas qu'il était inviolable i
roi, et pour les actes administratifs, et non p
actes étrangers à ses fonctions de poiivoir C3
Qu'on ne distingue point, comme on a fait, e
personne du roi et celle de Louis XVI ; car où h
distingue point, les juges ne peuvent pas ne
distinguer ; et ici la loi a si peu distingué poi
violabilité en-tre la personne du roi et la perso
Louis XVI, qu'elle a prononcé que, <r dans
même où Louis XVI se mettrait à la tête des ei
pour rétablir l'ancien régime, il n'encourrait
déchéance. » Or, certes, entrer en France à
des Autrichiens, incendier nos villes, ce n'eî
là un acte administratif. Il est donc incontesta
les Constituants ont cuirassé Louis XVI de
labilité la plus absolue.
On dirait même que les Dandré et les Dup
prévu le cas de cette distinction des sansn
vainqueurs du château des Tuileries, et que c'(
enhardir Louis XVI à conspirer et pour lui c
comme ces papes du onzième siècle, une absolu
tous les crimes à commettre, que les réviseurs i
ont inséré cet article additionnel: « Le roi, îi
« déchéance, pourra être jugé comme le simple c
« pour les actes postérieurs. » Certes, tous ce
nn«lArinnrft <:nnl hi^n fine rlplila nnn n<1niini^
est hors (le iloaic que dnn» l'aeie eoDclUa-
ina rctlR priMniidiir rlinrlc ilc t'nrrrnnchtt-
genrft luirafiin. cpr indip,nps mntulalalrti
lient eu elTel ravaliîs iin-dc-woiis de lu foudi*
des esclaves de Commode ft de Cnracnlla.
lls1sini^m<> tioiiiu! ftii qui ne dods pt^nnel pna ■]•
ici qu'ils nnl plastronnft lenr roi constituliunnd.
le Inviolabilité itnpém^trnhle ne permet pas d«
non pins, el ce sent mol (rnnclin tu rfiirRlion; et
it dfl fermer {d(>s la première foi» qne Boberl
inuel l'ont dil) cette discutision li'op longne,' U
le foi, (lisnns-nous, ne poiinet p;is do nier que ce
10 appelle la Conslituliou d^cr^tije aux années 89.
11 gf , n'a jîiiniiis fit* ni pu Hro autre chose qu'un
de Conslitulion, jus^iu'après l'acceptution du
'C'est le premier principe qnfi lu Convention al(^
'Bconnu, i](^s f^'.m ouverture, le 31 sepleriilirL', El
jreque nous avons (lécnMé qu'il n'y aurait point de
ki constitutionnelle sans la sanction du peuple, il no
Ikiit pas s'imaginer que co soit uno loi nouvello que
ioDs ayons publiée. Noua n'avons fait que proclamer
lolennellemcnt une loi immuable, universelle, et
Mssi ancienne que le fienre humain. Nous n'avons
tait qu'enlever la rouille du temps qui couvrait cet
Mrticle des droits de l'homme. Nous n'avons fait que
lire h nos eommctlnnts et nMalilir dans toute sa pu-
rdù le texte de la loi naturelle, de celle loi gravée Ju
ioigt do Dieu sur un airain iuipérissulile, et dont il
D'à jamais été au pouvoii' ni du despotisme, ni des
(onsUiuanls, de (ti'cliirer les page^. Or, ce code pri-
tîiitil et commun à loules les milioiis porte qu'aurunc
lii n'est obligatoire si elle n'est eonsentic au moins
'-ifitement et librement par le peuple. Ici tant s'en
m ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
faut que celte loi de Tinviolabilité de Louis 5
été consentie par la nation ; qu'on se rappelle i
traire les réclamations généreuses de Paris, sp
ment contre cette inviolabilité, dans la pétil
Champ de Mars. Il accourait en foule signer s'
tel de la patrie cette pétition trop fameuse pi
mander le jugement de Louis XVI, arrêté à Va
la main dans le sang, comme a dit heureusemen
Just, lorsque les satellites du tyran, pour lui ce
son infaillibilité en projet, ont fusillé lescito^
usaient paisiblement d'un droit sacré. Ce n'est
une Saint-Barthélémy que Louis XVI a interr
cours des signatures qui, de toutes les parti(
France, allaient bientôt se grossir en torrent
merger son trône. Elles existent encore ces mi
signatures de la pétition, parmi lesquelles c
vera celles de presque tous les députés de Pî
Convention. Louis XVI croit-il avoir effacé ce
tures avec le sang? Pense-t-il, en faisant fu
peuple, avoir lavé suffisamment l'opposition
pie ? Le silence des citoyens sabrés ou fuyan
le drapeau rouge et la mousqueterie passera-
une ratification ? et pour échapper à la juste ]
de ses crimes, se fera-t-il un moyen de Tui
plus grands crimes ?
Il est donc évident que le peuple qui a sccU
sang son opposition à cette loi constitution!
l'a point consentie librement. Non, la générai
sente n'a point consenti à introduire pour Le
ce privilège de l'inviolabilité qui n'exista jam;
I Discorns iiivitux. 1!S
^, cl qu'il Q'csl'|jas plu« înviolaMe pour la
ac, dans la lroisi(^iiic race, Henri IH i>t Cliarits
r le parlemenl de ParU ; diinii la seconilc,
e Simple et Loais le Dëbonnaim pour les
et dans la première, ChilpérJc, Thierry el
: pour les leudcs et les maires da palais; et
t Boissons prouve bien que, loin dVtrc invlo*
OTis était soumis, comme simple soldat de
e, aux lois de la guerre des Francs.
BTS quand cette loi de l'inviolabilité, que j'ai
n'être qu'un projet, aurait élu consentie li-
, qu'en résulleniil-il pour Louis XVI, et de
ssource lui serait ce prétendu contrat entre
nation ? De quoi Louis XVI est-il accusé, que >
ile non interrompue de iratiisons et de par- |
le cette espèce de crimes dont il est de l'es- |
innuler envers le coupable tous les enga- |
de ceux avec ijiii il a coulr.iclLi ? Comment i
'I pourrait-il réclamer l'inviolabilité qui lui
accordée par la Conslilulion et par le contrat
olé le premier; comme si en se déliant de
(, il n'avait point délié tous les autres con-
9
3rt donc de rien àNeclvcr de prétendre qu'il y
contrat entre Louis XVI et la nation, et de
Ire par les principes du droit civil. Qu'y ga-
1, et en combien de manières ce contrat ne
pas nui selon ces principes? Nul parce qu'il
is ralillô par la partie roiilractaiitc; nul
3 Louis XVI n'a pu se délier lui-méiiic sans
a nation ; nul par la violence, le uia.'isacro du
) Mars et ce drapeau de mort sous lequel la
a été fermée ; nul par ie défaut do cause t'I le
! lien, en co iiu'il n'y avait d'oijiigé que 1^
1
^ ^.-C^ft
^
,'.-. .*. ..^!'|u*-i n >^ ■" z. - . -z '^ z \T. — i : *-. -t-,-
•j'jriri":;\ ne I^il -Vr .-".Tn. -e:! frrtf :-j:f . -:::5 ce
lin i/Lnùl rr.Ti'.ri*: n-^ p-:i:r*i:: ■?::{■ t.zz-: ^ue
ci.iiv': 'l*--? oeil 'II.? le •n.7:s.:.:::-i'..-? :i'-rell!
V'/)[i\rïrt. iiorï.r;:.: Le contr::': Ii l::a iTf: le ti
^:t «{ni rfoMii*'? qa'.iuLont ■îi*::i Tc^t-e scas 1^
.-.oij^ la grilTe.
Mriiî? j'ai lionte de snlrre los :-.vc:?.!s le L
dans rjtUo rji^c'j.ssioa «la JroÎL ::v:l. Ce^t par
t\"i g^ns qiio iJoit se n^dvr oe pi*'::vs. LVscla
rnfions pondant «]i\ mille an> n'aurait pu ]
ronfnr lr;ijrs droits improsoriptîi-l'.s. Jamais
^!l nî[ilii.s permis aî!\ Charles, a;i\Henri>,aDxF
aux Kdoiianj.s, aiiv Louis, .pi'à Jules César de
(Vi'.M. lin crime d'rtrc roi. C'était même ii
d'AtHî roi constitutionnel, car la nation n'av
acccpl/; la ronslilulion. Il n'y a qu'une seule
lion dans larjuelle il puisse être légitime de
c'(îst lors(jne (ont un peuple se dépouille form
IP lo« moru soriCDt <lc Icttn Ivnibeaux ri
Imaiuluntr Jour:; nclps conlrt! les ririinU qui
gent. Toiilp imlrfi roynul^ np sVsirre snr le
jB'ft laclmrgc île rinsuiTeolion, romme les Iiri-
SgnenldaiisIcsItOisàlachargednlaiii^iDi'ppf-
ii HpK'H tiiic nous avons insnri!^ ri ronmvrt nns
tenir oppoHi^r lies loiAr^tirlalrn, oiimi^Diota con-
I aux Krançaij rdpahlicriin», c'est opposer le
kaax nègres rainquours des blancs. Nos coin-
! ne nous ont poinl envoyas iri pour suivre ces
âalcs el CL'ttc prétendufi consiiiiition, niai«
liolir, 011 phitôl pour il^'clnrer qu'elle ii'exfs-
|B)S, cl ressaisir lainilion de safotiTrrftinctA
.Ou nous sommfis vraiment ri'publicains, et
îTons-noHs à la hauteur ilo ce» Idée» rt^pnbli-
tHi ne nous Taisons point des génnls. si nou#
Bcs qec des pygm^es. Par le droit des gens,
VI Slait nn lyran, en ^lat de rflvollr cnnire In
et un criminel dignn iln mnri, comme roi.
imme roi constilulioniiL'l ; el les Fninçais nom
> besoin de lui fiiire li* ]iroci!'sqirHercu!c nu
• d'Érymanic, ou k's Itomaiiis à T;ir(|uin, ou à
ui secroyailaussi undiolalenrconslitiilionncl,
ce n'est pas seulement un roi, c'est un ei'i-
hargé de Torfails, que nous avons à punir en sa
\^-
aa aréopsuîe, il edt :t < Hiier cet hÉ
comnLedé^ cr< ce iiwwr^parlescig
de se» froide» cmaa ûs porâqse ce ne soit|
les fait» de âa Tte pnrée, mas ks crues dft.
rè| qpie noo:» jiig« i^^ il fiufi aTOwr qw i
ited'i cQB£re Lfwîs XYi qat
(pré » e c ifie ei ms onlenrs, i
n . foisd de mârt, B'offnnml pcM
po à la p rrenrs da règne de N
et pré p )t les erimes des coostiliianl
trimes de fa roji de Louis C^»et.
Ce qaî rend le ci- it roi jnstemeiil odien
peuple, ce sont ces ( ' années de parjures
serments renoarelés sans cesse à la nation, i h
da ciel, tandis qaMl conspirait contre elle. La tral
fat toujours le crime le plus abominable deTant t
les nations. Elle a toujours été poursuivie de
horreur pour les poisons et les Tipères. par la r
qu'il esl impossible de s'en défendre. Aussi la h
Douze tables rouait au\ furies le mandataire qui
trompé la conGance de son commettant, et penn
à celui-ci de le tuer partout où il le rencontr
Aussi la fidélité à tenir ses engagements est-el
seule vertu dont se piquent ceux qui ont reno
toutes les autres. C'est la seule qu'on retrouve ds
caverne des voleurs. C'est le dernier lien de la so
qui ^5mpéche celle des brigands eux-mêmes de s<
soudre: et tout le monde connaît le trait d'histoi
ces voleurs chez qui était réfugié le prétendant
la bataille de Culloden, qui se firent tous pendre
avoir volé des sommes assez peu considérables,!
(|u'aucun ne fui tenté de gagner, en violant sa pî
les trente mille livres sterling promis à celui qi
réouvrirait sa retraite.
DISCOURS MVERS. Ii9
;e rapprochement qui peint la ru\.iali^. en
t combien les cavernes mi^mes sont moins s*v-
l'unLouvre puisque la maxime de toupies rois
de César : « Il est permis de violer ni foi pour
> c'est ce que disait Antoine de Stve âCliarles-
nsson idiome reliiLMeux: f Si vous ne voulez
lin scélérat, si vous avez une âme à sauvi>r, re-
L Tempirc. n C'est ce que disait Machia\eU en
es qui s'appliquaient d*une manière bien frap-
notre situation. Aussi n*ai-je pas manqué de
y a un an, ce passage dans une pétition a
liée nationale: « Si pour rendre un p»'Up|f
allait renoncer à la souveraineté, celui <iui en
té revêtu mériterait quelque excuse, et la na-
ait injuste de trouver mauvais qu il ne la
Dint, parce qu'il est difficile et contre nature
jer volontairement de si haut, i Tout cela
que les crimes de Louis XVI sont plutôt les '
des constituanls (jui l'ont maintonu dan> sa
•n de roi, «''csi-â-diiN* ipil lui ont 'Innnr "1«>
> d'ennemi de l;i nation «;l «le ir.ii:re. >lii>
:es considrralions, (|iii iieiivi-nt «'ir*' Ihimm.s
'aiblir riiorreiir de ses complniN d.m- l.i p«»>-
le sauraient devant la loi m liurt» ad«nirir li»
nt. Eh quoi î les ju,l:«*s |iuniraitMil-ils nioin>
^and paice que celui-ci aurait été êleNr dans
erne à croire que toutes les j<ropriétés {\o> pas-
122 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
est inviolable et sacrée, » a fait le monarque i
lable.
Et qu'on ne dise pas qu'il était inviolable co
roi, et pour les actes administratifs, et non pot
actes étrangers à ses fonctions de pouvoir exé
Qu'on ne dislingue point, comme on a fait, eni
personne du roi et celle de Louis XVI ; car où la 1
distingue point, les juges ne peuvent pas non
distinguer; et ici la loi a si peu distingué pour
violabilité en-tre la personne du roi et la personi
Louis XVI, qu'elle a prononcé que, v dans 1
môme où Louis XVI se mettrait à la tête des enn
pour rétablir l'ancien régime, il n'encourrait q
déchéance . » Or, certes, entrer en France à b
des Autrichiens, incendier nos villes, ce n'est
là un acte administratif. Il est donc incontestabl
les Constituants ont cuirassé Louis XVI de Ti
labilité la plus absolue.
On dirait môme que les Dandré et les Dupor
prévu le cas de cette distinction des sans-cu
vainqueurs du château des Tuileries, et que c'est
enhardir Louis XVI à conspirer et pour lui doi
comme ces papes du onzième siècle, une absolulii
tous les crimes à commettre, que les reviseurs.ini
ont inséré cet article additionnel: « Le roi, api
(( déchéance, pourra ôtre jugé comme le simple cil
« pour les actes postérieurs. » Certes, tous ces
postérieurs sont bien des délits non administi
puisque le cas supposé est celui où le roi est décl
partant, n'administre plus. Et puisque la Conslit
déclare que, pour ces délits non administratifs,
peut être jugé qu'autant qu'ils seraient postéri
c'est bien dire que tous les forfaits antérieurs,
distinction, seraient couverts de la môme invi(
i; et il est hors de donle que dnn» l'aclp consiltii-
aBBl, (liins cpllo prAlcncluc cliiirlt' di-^ ruffrnnrhi»-
nent du gpnr« Iminnin, ces indiRnc» niaiidalnlres
M Avaient f^n i^fTet rnvaliis aii-ile««us ilc lu conill-
lies esclaves de Commode et île CirarAlla.
ïdlsia mi*mc boane foi i^ul m Dnus perniel pas dû
trki qu*ila ont pliiMrannô leur roi cimslituiJoDDiiI
(ne inviolabiliK' inipénélralile ne permet pas de
(r non plus, cl ce seul mot trnnotic lu qiieslinn; el
tturait dû fermer (d^i la premièrfl fois que Hubert
Manuel l'onl dll] cette discussion trop lani;ue,' la
Bac foi, disons-nous, ne pei-met pas Jf) nier iiuo ce
'on appelle lu Conttlilulinn di>cr<^l(e aux ann^-cs S9,
et 9t, n'a jamais été ni pu ?tro nuire chose qu'un
njet de Constitution, jusqu'après l'accepiailoQ du
nplesoaTeraln.
iCesl le premier principe que la ConvenUon ait
ecoDnu, iU''s son oiivcrliirc, le 21 seplenilire. Et
oreque nous avons dÈcrélé qu'il n'y aurait point de
oiconslilutionnclle sans la sanction du peuple, il ne
àot pas s'imaginer que ce soit une loi nouvelle que
loas ayons publiée. Nous n'avons fait que proclamer
mlennellement une loi immuable, universelle, et
inssi ancienne que le genre humain. Nous n'avons
■ait qu'enlever la rouille du temps qui couvrait cet
irlicle des droits de l'homme. Nous n'avons fait que
lire îi nos commettants et rétablir dans toute sa pu-
f«té le texte de la loi naturelle, de celte loi gravt'e du
togt de Dieu sur un niraiii inip(;Tis-;;ible, et dont il
l'îl jamais été au pouvoir ni du despotisme, ni des
-onstituants, de déchirer les pages, tir, ce coile pri-
Hilif et commun à toutes les nations porte qu'aucune
oi n'est obligatoire si elle n'est consentie au moins
tellement et librement par le peuple. Ici tant s'on
m ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
faut que cette loi de Tinviolabilité de Louis X
été consentie par la nation ; qu'on se rappelle 8
traire les réclamations généreuses de Paris, spi
ment contre cette inviolabilité, dans la pétiti
Champ de Mars. I! accourait en foule signer su
tel de la patrie cette pétition trop fameuse poi
mander le jugement de Louis XVI, arrêté à Van
la main dans le sang, comme a dit heureusement
Just, lorsque les satellites du tyran, pour lui con:
son infaillibilité en projet, ont fusillé lescitoye
usaient paisiblement d'un droit sacré. Ce n'est q
une Saint-Barthélémy que Louis XVI a interroi
cours des signatures qui, de toutes les parties
France, allaient bientôt se grossir en torrent e
merger son trône. Elles existent encore ces milli
signatures de la pétition, parmi lesquelles on
vera celles de presque tous les députés de Pari
Convention. Louis XVI croit-il avoir effacé ces
tures avec le sang? Pense-t-il, en faisant fusil
peuple, avoir lavé suffisamment Topposilion d
pie? Le silence des citoyens sabrés ou fuyant (
le drapeau rouge et la mousqueterie passera-t-i
une ratification ? et pour échapper à la juste pu
de ses crimes, se fera-t-il un moyen de l'un •
plus grands crimes ?
Il est donc évident que le peuple qui a scellé (
sang son opposition à cette loi constitntionne
Ta point consentie librement. Non, lagénéralioi
sente n'a point consenti à introduire pour Loui
ce privilège de l'inviolabilité qui n'exista jamais
ses prédécesseurs, que l'esclavage môme de nos
a repoussé pendant quatorze cents ans, et
Louis XIV lui-mômc, de son aveu, ne jouissait ]
est donc certain que Louis XVI peut être jugé
DtSCOCRH t>lTBBS. U5
k, et qn'il n*c»t p&s pluii inviolulilc pour lu
que, daa^ la troisièiae race, Henri 111 et Charles
rar le parlement île Caris ; dans la seconde,
8 le Simple el Loais le Débonuoire pour les
«, et dans la première, Chilpôric, Thierry cl
rie pour les Icudes et les maires du palais; et
de Soissons prouve bien que, loin d'(*tre invio-
Clovis était soumis, comme simple soldat do
née, aux lois de la guerre des Francs.
Heurs quand cette loi de l'inviolabilili^ iiuej'ui
ie n'élre qu'un projet, aurait élé consenlîc li-
it; qu'en résulleniil-il pour Louis \VI, et de
ressource lui serait ce prétendu contrat enlio
a nation ? De quoi Louis XVI est-il accusé, que
mite non interrompue de trahisons cl de par-
ti de cette espèce de crimes dont il est do l'es-
d'annuler envers le coupable tous les enga-
ts (le ceuK avec qui il a ronIracItV/ Citiiiiiient
SVI pourrait-il réclamer t'inviolat)ililâ qui lui
lé accordée par la Conslitulion cl par le contrat
violé le premier; comme si va se déliant de
me, il n'avait point délié lous les autres con-
its?
1 sert donc de rien à Neckcr de prétendre qu'il y
jn contrat entre Louis XVI el la nation, et di;
ndre par les principes du droit civil. Qu'y gn-
t-il, et en combien dcmaniùr'cs ce conlratm;
il pas nu! selon ces principes? Nul pai'cc qu'il
pas ralilié par la partie conlniclMUlc; nul
|ue Louis XVI n'a pu sp délier lui-iKT'iiic siiiis
r la nation ; nul par la violence, le jii;iss;irre ilri
de Mars et ce drapeau de inuvl sous leqiivl lu
n a été fermée; nul piir le défaut de r;iiise ci i,;
de lieu, en ce ipi'il n'y avait d'uldiL'é que la
^
1-26 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
nation, qui donnait tout et ne recevait rien : Loi
n'étant obligé à rien de son côté, et pouvai
mettre impunément tous les crimes; je dis ir
ment, puisqu'au moment où Necker le supp
contracter avec la nation, de qui il va recevo
couronne constitutionnelle, cette couronne ne
partenaitpas,il ne possédait rien, et qu'ainsi la
de déchéance ne lui ôte que ce que la nation
donner, ne lui Ole rien, en sorte que, sous ce vi
un pareil contrat ne pourrait être rangé que (
classe de ceux que le jurisconsulte appelle
léonine, comme le contrat du lion avec le tro
et qui n'oblige qu'autant qu'on reste sous la i
sous la griffe.
Mais j'ai honte de suivre les avocats de Loi
dans cette discussion du droit civil. C'est par l
des gens que doit se régler ce procès. L'esclavî
nations pendant dix mille ans n'aurait pu pr
contre leurs droits imprescriptibles. Jamais il
élre plus permis aux Charles, aux Henris, auxFré
aux Édouards, aux Louis, qu'à Jules César de r
C'est un crime d'élre roi. C'était môme un
d'être roi constitutionnel, car la nation n'avai
accepté la constitution. Il n^y a qu'une seule si
tion dans laquelle il puisse être légitime de r
c'est lorsque tout un peuple se dépouille formel
de ses droits, pour en faire la cession à un seul h
non pas seulement comme le firent les états gé
de Danemark en 1660, mais lorsque le peupi
entier a passé ou du moins ratifié lui-même cei
curation de sa souveraineté. Encore ne pot
obliger la génération suivante, caria mort étei
droit. C'est à ceux qui existent et qui sont en ;
sion de cette terre, à y faire la loi à leur tour:
i sorlMt dr lemn M
Maintenir Inn aciM roolrr W t
tant. Touir nntTt mtatf at «rum svlll
l'Jk lackargcilf ris<am-(rl»OB.ta«HM W1«i>^
pieal dans 1r$ bots k la rlar^ dt li p
Eaprès que ockb sTuvinsorpt r< ireovttia
^f^naa dalt^ltedales. MBUneli o
6 niBqwvs te blues. Kwo
JbIMsmI poinlnnvvéskjfDorinm*
l]«s et rctte pr^tmdsp <
»llr, oii pldtAl poir diluer ^Mt aViis^
0», f.l nBjaisir U nntioo de «h
On nous Mtmnirf Trsim
tons-nni» à la hsalnir Ac cet MtMrt
H ne BOtu bi«nai pninl des gteaU, •! ■
|n que des p;ginèe&. Pv l# drall to^
T était on tyran, m ^lat de r^*»!!^ rootï» h^
îl un crimin"! Jjçn'- ùc m 'i-l (■■.tjjiic- F"'.
mme roi con>IiH;l:'.'D!]-.l:''! I'-' Ki-bij'-; ■•■:.' ;.'
besoin de lui r-jirc !■.■ ; r-j-'-- :-j'H';-l> ; •.
d'Érvmanle, ou lc= îi'jiiyjiL- i T; r;'j ii. 'ju -a
ti se croTait aussi un'Ji^lai'-ur")Ti'-ijlj!ionn'rl.
;e n"est pa* spuleiof-nl -in vA. ':'':-i uu ri:-
largé de Torfaii', ipie n',"j= a\oîi= à punir ',!i t'u
/
28 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
un aréopage, il eût pu cent fois condamner cet hoi
comme déshonorant Tespèce humaine par les capi
de ses froides cruautés. Mais puisque ce ne senti
les faits de sa vie privée, mais les crimes de
règne que nous jugeons, il faut avouer que (
longue suite d'accusations contre Louis XYI que i
ont présentées notre comité et nos orateurs, e
rendant mille fois digne de mort, n'offriront pooi
point à la postérité les horreurs du règne de Né
et présentent plutôt les crimes des constituants
crimes de la royauté, que de Louis Capet.
Ce qui rend le ci-devant roi justement odieu:
peuple, ce sont ces quatre années de parjures c
serments renouvelés sans cesse à la nation, à la
du ciel, tandis quMl conspirait contre elle. La trab
\ fut toujours le crime le plus abominable devant U
les nations. Elle a toujours été poursuivie de <
horreur pour les poisons et les vipères, par la ra
qu'il est impossible de s'en défendre. Aussi la loi
Douze tables vouait aux furies le mandataire qui i
trompé la confiance de son commettant, et permc
à celui-ci de le tuer partout où il le rencontre
Aussi la Tidélité à teiiir ses engagements est-ell
seule vertu dont se piquent ceux qui ont renon
toutes les autres. C'est la seule qu'on retrouve dai
caverne des voleurs. C'est le dernier lien de la soc
qui empoche celle des brigands eux-mêmes de se
soudre: et tout le monde connaît le trait d'histoii
ces voleurs chez qui était réfugié le prétendant a
la bataille de Culloden, qui se firent tous pendre
avoir volé des sommes assez peu considérables, ta
qu'aucun ne fut tenté de gagner, en violant sa pai
les trente mille livres sterling promis à celui qui
couvrirait sa retraite.
V
DÏKÛUKS Ii>lVUS, tÊÊ
pprYKbrmotil qui peint b rojaalé,«a
fcStnViPD ics>ea\tnusi mtmttiioutmiii m wcé-
a'nn l^av ri* poU-iti^ li nuiiiM' «le tom Inraî*
de César: a l\ eU permiâ At ntàrratm fam '
M c'a* ce <]ur (ItMÎlAoloiordeSrfeiaarfa»-
ins»on Mliome rrlixtrnt: * Si rat» De *— l a
an srélénil, û tou avez une iUw â usttr. f»>
à Vcmptre. • Cest ce qae dùail Machisnl. «
les qui s'apptii]Qaieiit (TaDe nuû^ bM fri^
DOtre siluali»!!. Anesi a'^t-ie pu mis^ Âe
l y a an an, ce pasnge daas ^ p H i â — •
iMàe Dattonale : « Si poor icadie ■• fiw fi c
fallait renoncer i U «otveniaeié, otW ^ «■
élË revêtu mérilentl qtl qi» aene, cl b ■»-
trait injofte Ae troarer mmâ q>'3 m b
point, parce qu'il est diflôle et csalrv Hlare
dbcr Tolonlairenent de «i Iwbl > Jmx ob
I quft le« crimes de Loais XVI mmU ptaiM k* i
1 des conslitaanK qoi l'onl rnuînlma 4u» u
ioQ de rut, ftâl-a-dirt -jui lui ubi •iuiiiK: -irt
es d'ennemi de la nation el de tnim. Mt^t
ces considérations, qni pen»fni ^ir»- Jy/tii»»-»
iffaiblir l'horrenr de ses complou dm* U j/^-
ne saoraient devant la loi t:a Uit*. iAf/nrit ir.
lent. Eb quoi \ les jag^s panirai^nl-iU B»'/ib»
igand parce qae celui-ci aurait t\k éH^ daû*
(verne à croire que toutes les propmi^» 4«« ja*'
lui appartenaient, parce que Kin Mucïljrrn a«n»(
ient dépravé son natur*:! 'J'ijI n'i'jr^il jo (* .■f
chose que-ce métier df; wjl.:'jrrS'-ri-'j- 'iîi» -^ (■• r»
que les Irahi-on- ■!'! f<i ■!■;.- ■,•■:,' .;:,;..' -,
qu'il ne pouvait l'in- 'iri -jti '.'jJT- , ' ", ;»', .- r
I •
130 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
En deux mois, par la déclaration des droits,
code éternel, immuable, ce code provisoire de
les sociétés jusqu'à leur entière organisation, jus
que des lois particulières aient dérogé à ses lois
raies, et dont le peuple français a adopté avec tra
et rétabli dans toute leur pureté les articles effacés
rouille des siècles, par cet article quMl a consacré c
la base de sa Constitution : « que la loi est la
pour tous, soit qu'elle punisse, soit qu'elle prol
Louis XVI dépouillé de son inviolabilité chîmi
ne saurait être regardé que comme un conspi
qui, poursuivi par le peuple le 10 août sur la cou
renommée, est venu chercher un asile au mil
nous et au pied du trône de la souveraineté nati
dont la maison a été trouvée pleine de pièces i
viction de ses complots et de ses forfaits, qu(
avons mis en état d'arrestation et écrouéauTem
qu'il ne nous reste plus qu'à juger.
Mais qui jugera ce conspirateur? C'est une
étonnante, inconcevable, que la torture à la
cette nouvelle question a mis les meilleures 1^
la Convention. Eloignés que nous sommes
nature et des lois primitives de toute société, I
part de nous n'ont pas cru qu'on pût juger un c
rateur sans un juré d'accusation, un*juré de
ment et des juges qui appliquassent la loi, e
ont imaginé un tribunal plus ou moins exlr
naire. C'est ainsi que nous ne sortons des anc;
ornières de l'usage, que pour tomber dans de
vclles, au lieu de suivre le chemin uni du bor
Qui jugera Louis XVI? Ce serait le peuple ent
le pouvait, comme le peuple romain jugeait M
et Horace, sans se douter qu'il fallût un juré d'à
lion, puis un juré de jugement, puis un Ir
ppfll U loi poar jiigE^r un cuiipabli' prU
', Mais cominc on no peut pas u^iilr lc>
_I8 mllHoiu d'iioiunies, il faut en revpnir
Jbb (le Moiilosiiuitii, • <|ii'iin |)rn])le lilinn
i qa'il peut par Ini-ini^iue, i!l \e miK iiar X
utlanls et pur sea commisutin» ■. Or, à'''
nier l'évidence, qu'est-ce que la Convcn-
lale, sinon la cumniîssion nommi^c par lo
nçais pour jDger lu dernier rai el Taire
Ition <1« la nouvelle n^pQblique.
pQd que ce serait cuiauler luu» les pgu-
fonclious lègislalivcs el les fonction» Ju*
3l r»ut bien que ceux «lai ont le ptiia
» oreilles des dangers de colle LumuliiliDU
^ ou se moquasiieul de notre «implimlâ
ya*il5 retipecinient r-es limiles, on ne s'en*
I pas bien eux-mttnies. Car, <-sl-c« que les
» constituantes et k^gislaijves a'onl pas
Fois elles-mâmes les Touclions de juges,
éantissant la procédure du Chillelet cl de
res tribunaux, soit en dtVrôlanl sur un
id nombre de prévenus, (ju'il y avait ou
avait lieu à accusation. Renvoyer d'accu-
Tibeau ou 1*. tgalili;', ou cnvojor Les-
éans, n'Élait-ce piis fuin; les fourlions de
n conclus rjuc ees pond^Taleurs, coinnio
les appelait, ipii lurlciU sans cesse irOijui-
1
13-2 OEUVRES hE CAMILLE DEâMOULINS.
peut nier que la nation nous ait revêtus, ici, cum
tiveraent de ses pouvoirs, et pour juger Louis 3
et pour faire la Constitution? On peut parlei
Téquilibre des pouvoirs et de la nécessité de le n
tenir, quand le peuple, comme en Angleterre, n'ex
sa souveraineté que dans le temps des élections. 1
quand la nation, le souverain, est en activité
manente, comme autrefois à Athènes et dans Rc
et comme aujourd'hui en France, où le droit des;
tionner les lois est reconnu lui appartenir, et c
peut tous les jours s'assembler dans ses municipa
et sections et révoquer ses mandataires infidèles
ne voit plus cette grande nécessité de maint
réquilibre des pouvoirs, alors que c'est le pe
qui, de son bras de fer, tient lui-même suspei
les deux plats de la balance, prêt à en préci]
les ambitieux et les traîtres qui voudraient la
pencher du côté opposé à l'intérêt général. Il
évident que le peuple nous a envoyés ici pour jug<
roi et lui présenter une Constitution. La premier
ces deux fonctions est-elle donc si difficile à remi
Et avons-nous autre chose à faire sur-le-champ
ce que fit le consul Brulus, quand le peuple le coii
lui-même pour juger lui-même ses deux fils, et
se servit de cette pierre de touche, comme il
serl aujourd'hui pour éprouver la Convention. 1
fit venir devant son tribunal, comme vous devez
traduire Louis XVI devant vous; il produisit
preuves de leur conspiration, comme vous devez
duire à Louis XVI cette multitude de preuves a
blantes de ses complots. Ils ne purent rien répoi
à la déposition de Tcsclave, comme Louis XV
pourra rien répondre à la correspondance de lapi
et à cette foule de preuves écrites, qu'il soldail
blSCOtlRk MVKHK.
i corps il Colilpnlx et trahissuil la iialJnn ; c
iè vous^ rcslem plus qu'à prouver, comme Itrtiltisan I
(pic romain, quo voag élan Oignes Oc coinuicncer ■
fèpnbtique el saConslitulion.ct k upui«erlesR '
'cenl mille cî<o>'en3i)ii'il a Tiiit périr rn proDonçaol
pjogc'ttteul: 1 liclor; dfli'jQ ad [Mitum.
DS L'iMCniKËllIt: KATIQ.1A1.E.
£t^
VIEUX CORDELIER
CAMILLE DESMOULfNS ^
VIEUX COllDELlER
(ilu & ili^rvihhri! 1*03 H itlutlAu »i 11}
Nous touchons ici au monument indestriicllblc qaî 1
ouvre ù Cnmille Desmoiilina la suprême gloire litti^rairfl f
et, par la mort qu'il lui apporla, y iijoutu eiicure lagluira J
civique. Ce pamphlet ïncomparublo est un <iys Ulrtii de J
Camille à notre alTection, et, par na form?, uaa des plut
admirables œuvres de publiciste, la plua admirablftl
pi'ul-etre que jamais homme ail signCe. La Révolution
n'a pas laisse d'écrit plus éloquent que celui-ci, et, de-
puis Camille, nul n'a retrouva cette indignation géné-
reuse, cette bouillaiite pitié, celle ironie vengeresse. Oa
peut bien risquer de mourir pour avoir écrit do telles
pages, car elles vous assurent rinimortalilfi.
Ce fut Danton qui, de concert avec Camille, eut l'idée
de ce pampbk'l dont chaque page (sauf les cruelles alta-
luea à Chaunielte ut à Cloots, deux Êtres mystiques four-
^Oïfo dans le groupe hôbertisle), dont chaque ligne est
Un appel à la pitiO. La pitié, souveraine di';e?se et su-
prême vertu, On raconte que Danton, revenant du pro-
rtides Girondins avec Camille, s'arrêta sur le quai de la
St'ine dont les cnns coulaient, colorées par le soleil cou-
Ic8 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
chant : « Regarde ce fleuve, dil Danton avec ho!
comme il est rouge! Ne te semble-t-il pas roui
sang? » A partir de cette heure, le Vievx Cordeîiei
nô, pour ainsi dire, dans la tête et Tâme de Camil
pamphlet ne devait être qu'une variante sublime di
mot de Danton : « Taime mieux être guillotiné qm
lotineurl-» Au reste, depuis longtemps Camille co
plait avec efî'roi les terribles exploits des ultrar
tionnaires *. II y avait un fonds de générosité insti
dans ce malheureux Camille, et toutes ses exagér
furent de ces écarts de plume qu'on regrette s(
d'une façon amère dès qu'ils vous sont échappé!
1790, au moment où Marat publiait cette véhémen'
chure, intitulée : C'en est fait de nous/ et qui
toutes ses invectives, constituait un de ces appels
surrection qui, en servant de prétexte aux agisse
delà réaction, compromettent la cause qu'ils prête
servir, Camille Desmoulins releva vivement les fol
Marat(et ce fut même, chose incroyable, à cette oci
qu'il devait être dénoncé par Malouet en plein
semblée nationale)^ :
1 . Voyez, à la fin du présent volume, un fragment m
Camille Desmoulins sur les ultrù el les citrà,
2. Nous n'avons point parlé do cet incident dans* notre
liUéraire sur Desmouiins. Encore un coup, le côté poliUqu<
vie de l'écrivain dont nous publions aiijourd'liui les œuvres
tient ù notre histoire de Camille Desmotiltns et les Dont
En parlant à la tribune des Révolutions de France et Brabat
louet, député de Riom, s'écria dans l'emportement delà pj
« 0:<(;rail-il se justifier? — Oui, je l*ose^ répondit Desmoul
assistait à la séance du fond d'une des tribunes du public. P
fallut qu'il ne fùl immt'dlatrnionl arrêté. ») (Elle Sorin, /
delà UépubWine française , 1789-1800, p. 139.) Robespier
tribune prit justement la défonsc de Camille et le sauva d
reslation.
BfiCHr Morat, einçov tix ctnti titet ttbailuet, i'*-
unflle. Vous m'arooeret que rfls rot irop fort!
aie dramaturge îles joDrnalbtM : les tfaiMiér»,
ttcidesDCi FDiit rioDcn (omparulstin itr "rot Lm^-
is^goi^icz tous les personnage» delà piiceetjn»-
ofTIeur; voiii> ignorei itonr: ()tii> le lniçl(pi(>i}titrA
froid? l'our mol, vous mvcï. <)o'll y a long-
lej'ai donna ma démission de procureurpénéril
ilcrnc ; je penne que celte grande rharge, romme
Bre, ne doit durer qn'un juar, et quelqncfoin
kCure. M
juste d'ajouter que namille alTirmc que Mar.il
«dit : n Je dt^savouc l'frril : Cfn rut fait rfc
■ Et Toua faites bien ! o ri!-pliqiia Dcpmoultn».
le Vietfx Cordeller, Camille se range du parti dca
ife dont Danton sera le chef, et 11 rombal k db-
enx que l'Iiisloire noui! a df?ip(ii?!i son;» le nom
.istes. Son fameux : « Ilihert, je suis lî toi dans
n(, n rappelle le quovtquc Imâem de Cic(!ron
à coup sûr, la plus superbe des Calilinaires.
lom H' fié lier lis tes, dit M. Ed. Carleron, dCsifine
ent ces révolutionnaires infimes qui eurent pour
3 Pére-AicAesne, la feuille immonde de Jacques-
bert. C'est h eux seuls qu'il convient vilTilable-
c'est à eux seuls qu'il devrait être appliqué.
. été abusivement (^'tendu à toutes les catégories
'■volutionnaircs, qui ont suscité des embarras à
ntion et fuit ob.-itacle à l'iilisuliilismc des comi-
que pour cela ils fussent cngafii^s dans les voies
, Iton^iin, Vincent, Monioro et consorts. Ainsi,
s et fanutiqucs novaleursqui essayèrent de fon-
140 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
der le culte de la Bmson sur les ruines de rancien cal
ont été qualifiés à!Hébertistes; ainsi encore ces n
volutionnaires socialisiesy qui avaient pour corypb6
Jacques Roux , Leclerc, Cbâlier, ceux que Marat 11
même appelait les Enragés. Comprendre sous m
même dénomination, comme on Ta fait longtemps, k
éléments les plus hétérogènes; mettre sur la même ligi
les hommes les plus contraires, l'affreux Ilonsin, gârf
rai de Tarmée révolutionnaire, et le pauvre Anachan|
Cloots, VOrateur du genre humain^ Y Apôtre de la
son; Hébert le Muscadin, le docteur Sangrado du Pi
français, et Chaumette,rinfatigable procureur de la
mune de Paris, qui n^a poursuivi avec acharnement
les filles publiques et les loteries; Ronsin, le pito
dramaturge, et Cbâlier TÂpocalyptique; le ridicule M
moro, premier imprimeur de la Liberté nationale *,et Li
clerc, l'idole des femmes révolutionnaires; Ducroqoett
Parfumeur, et Jacques Roux, le tribun fanatique donil
parole remuait à fond les quartiers industriels duceotn
de Paris, c'est épaissir les ténèbres sur les pas du ko
teur. L'extension exagérée que l'on a donnée et que Ta
donne encore par habitude à une dénomination qui mai
que de justesse dès qu'elle n'est pas rigoureusement rei
treinte, a jeté la plus grande confusion dans rbisiolrei
curieuse et encore si peu connue des ultrarévolutioit
naires^. »
Il faudrait un volume pour raconter Tliistolre de et
1. Voir, à propos de Momoro, Fes débats avec Camille Donaoï-
llns, en ttXe de la Notice sur la France libre, (Tome !«'' de la prt*
sente édition.)
2. Carleron, Supplément à V Encijclopédic Firmin Didol. CeiMl
ces ultrfi que Desmoulins appellera les cjratjérés à moustaches.
LU VJKCTt CORliELlEB. |i|
Mpe qui a IroaTé ses juges indulgcnUi â notm Êptiquoit'
ihhlorîcn de gnoAe valeur, M. U. Avuik;]. a imsayA'
irHiAbiliter cea ullrà, en choisissant |mrml oux uut
Rie synpatljiquc, celle c)'Anachar.iiii CloiiU, • ImniB
iPrewe, citoyen eu FruncL-, h avait dit DcamoulliW'
K Jet /tmtliitions de France fl de Ortidnut. Mui» ii
tiieiueincat on ne s'en en jias tenu à cd livrn tl
IX, cl l'OD u vu paraître sons des noma bienlôt Irisiez
it fameux certaine» apologie» dex Héberthlti, rjitl
lient aliouUr h In purodic sanglante du U l'oinmano
17!)3'. — Camille Uuamoulins, et ce sera ion honneur
is i'iiistoire, a combattu cei ullrà du pusfi coniino
cQl combattu ccqx du présent, et, apri"'* lu« avoir
ss6s ju8(]ue foiia la maiti du cbûtinieni, il a payO, b
tour, de Ea vie, cet acie de courage qui lui dicUll à _
^m une bonne action et un cttcf-d'œurm. j^jh
Le Yievx Cordelkr, plusieur* fuis r<''iiJipriin<^dppuli
93, comprend st'pt numéros in-H", plu» un frUK'uvfit
D°8 publii! en 1834 par M. Matlun. Camille uviiit Été
■i\& au moment ofi il corrigeait les éiireuvo dvcon
7 qui contient, en quelque sorte, kuh tKHameiit pnlitf-
ine. Le librairellesenne ne crut pas prudent fnua douta
lelaisser ce n» 7 dans I udilLon originale. Ce fut eucfjrc
Mailou qui nous le restitua.
Le Vieux CordelKrùl3ilpr6LÙ\C .!<; ..tl.iuh au It.U-u/ ,
(c Cet journal pai
: nunii^Tu aurii ril'.
112 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
« dance des matières et l'indulgence de mes frères
a Convention et des Jacobins pour les hardiesses
« plume babillarde et son indépendance républii
« — On s'abonne chez Desenne, pour le prix qu'il
« mandera, car c'est la première fois qu'un auteur]
a son libraire de garder pour lui le bénôGce; mais
« aujourd'bui que La Fontaine aurait raison de dire
(( On cherche les trésors, et moi je les évite.»
Le désespoir de Camille n'apparalt-il pas dès ces pi
mières lignes? Il s'est répété le mot à'Hamlet : Ouf
and die? Mais avant de mourir, au moins veut-il
justice.
On connaît encore des imitations du Vieux Cordel
de Camille : Tune, de Tan II (6 n«» in-8°), par Baill
avoc celte épigraphe : La Convention nationale, toute
Convention nationale, rien que la Convention natùn
les autres, de 1818 : le Nouveau Cordelier, par Alexai
Weill; le Vieux Cordelier^ drapeau du peuple (6
49 mai au 1" juin 1848) ; et le Vieux Cordelier de il
gazette de la Révolution sociale. Aucun de ces joui
(est-il besoin de le dire?) n'a fait oublier celui del
mille Desmoulins.
-Longue CimQU, v^. - ,-.,_.
tbomlln MUlall iti? l'cur.'c it (d i i— ,-lili. a^i n A aiU'»
Brenl M u tuiclUliU m «mU». MMk Mlfaln. ■« 4mI M
■U Ikire Iwnnnir qv'à la 4M1i«Um* <* • BU» M* ■•
on iniril« propre, m qo! Dit n F'^'** ''"^ fMtdr *«■)•
Wer U Bétolulbio u fMç*ct dt b natrlittat, ^nt f*uA* Hm
id«U Lerrmir k U Jadin. ^t»t£a*>*t tm. tllmmm^ltm^
In mémoire, le uunfc de Mb fmffx tl4t m ».4>«IAt'. •-'«>;
Jfa du Vieur Cur-I
: lu,
li.l.rt
V.
1/
144 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
de si bons conseils, et des moyens si sûrs depei
ma patrie? Tu as vu que tu échouerais éternellei
contre elle, si tu ne t'attachais à perdre, dans Te
nion publique, ceux qui, depuis cinq ans, ontdéji
tous tes projets. Tu as compris que ce sont ceBX
t'ont toujours vaincu qu'il fallait vaincre; qu'il fc
faire accuser de corruption précisément ceux que'
n'avais pu corrompre, et d'attiédissement ceux quel
n'avais pu attiédir. Avec quel succès, dépuis lanM
de Marat, tu as poussé les travaux du siège de leur
putation, contre ses amis, ses preux compagnoi
d'armes, et le navire Argo des vieux Cordeliersl
C'est hier surtout, à la séance des Jacobins, quej'tl
vu tes progrès avec effroi, et que j'ai senti toute tl
force, niôme au milieu de nous. J'ai vu, dans cel)e^
ceau de la liberté, un Hercule près d'être étoafFépir
tes serpents tricolores. Enfin, les bons citoyens, les.
vétérans de la Révolution, ceux qui en ont fait les
cinq campagnes, depuis 1789, ces vieux amis de It
liberté, qui, depuis le 12 juillet, ont marché entrelei'
poignards et les poisons des aristocrates et des tyransi
les fondateurs de la République, en un mot, ont
vaincu. Mais que cette victoire même leur laisse do
douleur, en pensant qu'elle a pu être disputée si long-
temps dans les Jacobins 1 La victoire nous est restée
parce qu'au milieu de tant de ruines de réputations
colossales de civisme, celle de Robespierre est deboal;
parce qu'il a donné la main à son émule de patrio-
tisme, notre président perpétuel des anciens Corde-
liers, notre Horalius Codés qui, seul, avait sônteoa
sur le pont tout l'effort de Lafayette et de ses quatre'
mille Parisiens assiégeant Marat, et qui semblait
maintenant terrassé par le parti de l'étranger. Difl
fort du lorrain ^a^nc pontlanl la maladie et l'absence
I.G tîRVX CORDET.IKR. IJQ
iDiston'.ce parti, dotninalcnr indolent ilans lu so-
]lé, au QiUiea des emjroiu les plu« toucliunu. les
uconvaincQK de sa jastidcntion, dans les tribunes,
til, et Aam \c sein de rassemblée, sccouuil lu iHe,
Eouiiait de piti^, comme un discours d'un liamine
idamné par tous k>6 sulTrogei). Nous avons viiiucu
eniiant, parce qu'apri^s le discours Toudroyaut d«
bcspierre dont il semble qm le talent grandisse
le les dangers de la RëpubliQiie, et l'ImpresMon
Kfoniie qu'il avait laissée dans tes ilmes, il ùiaU im-
■ssible d'oser élever la voix coiilrc Duulun. sans
^ner, pour ainsi dire, une iiuitlancc publique des
nioées de Pitt. Robespierre, les oisifs que In cuHo-
mt avait amenés hier h la séance des Jacobins, et qui
H cherchaient qu'un orateur el un spcclaole. en sont
Htis ne regrettant plus ces grands acteurs île ta tri-
Hfie, Barnave et Hirabeaa, dont tu Tuis oublier sou-
int le talent de la parole. Mais la !:eule louante diirne
le ton ciiîiir est celle que l'oiil tlonniV Ions les vieux
jordeliers, ces glorieux confesseurs de la liberté, dé-
notés par le Châtelet et par le tribunal du sixième
trrondissement, et Tusillés au Champ de Mars. Dans
ms les antres dangers dont tu as délivré la Répu-
blique, tu l'as sauvée seul.
Le nocher, dans son art, s'instruit pendant l'orage.
Je me suis instruit hier ; j'ai vu le nombre de nos
ennemis ; leur multitude m'arrache de l'hOIel des In-
valides, et me ramène au combat. Il faut écrire; il
faut quitter le crayon lent de l'histoire de la Révolu-
I . Danton e'élall rolirû un niomnnl i Arci -aur-Aube, son pays,
poussé par un inslincl aecrel, tomme Kobespiene ira blenlùl sur 1»
Ïambe de Rousseau, an pslrie Idéale.
1
146 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
tion, que je traçais au coin du feu, pourrepren
plume rapide et haletante du journaliste, et s
à bride abattue, le torrent révolutionnaire. I
consultant que personne ne consultait plus (
le 3 juin, je sors de mon cabinet et de ma et
bras, où j'ai eu tout le loisir de suivre, par le :
le nouveau système de nos ennemis dont Robes
ne vous a présenté que les masses, et que ses oc
tions au Comité du salut public ne lui ont pas f
d* embrasser, comme moi, dans son entier. Je s<
nouveau ce que je disais, il y a un an, combien ,
tort de quitter la plume périodique, et de lais
temps à rintrigue de frelater l'opinion des dé
ments et de corrompre cette mer immense pj
foule de journaux, comme par autant de fleuv
y portaient sans cesse des eaux empoisonnées,
n'avons plus de journal qui dise la vérité, du
toute la vérité. Je rentre dans Tarène avec to
franchise et le courage qu'on me connaît^.
Nous nous moquions, il y a un an, avec g
raison, de la prétendue liberté des Anglais, qtii
pas la liberté indéfinie de la presse ; et cependaB
homme de bonne foi osera comparer aujourd'
France à l'Angleterre, pour la liberté de la p
Voyez avec quelle hardiesse le Morning Chr
attaque Pilt et les opérations de la guerre? Qi
le journaliste, en France, qui osât relever les l
de nos comités, et des généraux, et des Jacobins,
ministres, et de la Commune, comme roppositi<
lève celle du ministère britannique? Et moi Fra
moi Camille Desmoulins, je ne serai pas aussi
qu'un journaliste anglais! je m'indigne à cette
1. Nous ne multiplioDs pas les notes. Ici, CamiUe est pou
dire à fleur de peau et s'explique lui-même.
LS VIBOX OOBttKLIKIt, ]0 1
l'Mi ue ti'iu! pu que nous sonim» on i^Toliillon, H
raïaat âispendre lu lib«ru>ile la prcMA |ti>ailnn( In
|n>luUoa. E*i-ct (jm' rAnpIt-lt'nf, eU-ca ipip loatt
loropr n'est pas aas.'^i en ^lat do iV'voliiliiio. Los ^
liodpps de la Uhcrli' de lu presse sont-ils moint m
b à Paris qu'à Londres, où Pilt doit «voir une H
udi* pptir de la lumi^ro! Jel'iil dit, il y a rini| a
sont let- rri|tons qui craignent li>« rAv'nrti^n>ii. Êai
le. loi^ne, d'une pari, la si-rvilndri i>l la vAnalll4i
sidroni la plume, lil de l'aulrc, la liliprl^ et |a vi-rlQy
peut y avilir \k moindre dan^tT i)u«' le peuple, Jufi
UK co comlial, puisse passer du rX)lè do I'«H.-Uivu<t0f
llKlIe înjare oc serait fairo h la raison humaini', i|M
rappr^hendcr! Est-ce i|uo la raifon pcnlrratnfin
duel de la soltiKcï Je le riipè-tc, il n'y u i)Utf \9ê'
ntlre-ri^volutionnuires, il n'y a que Ira tralirM, Il
^aqae Pitt, qui pnisitent avoir iul4r£i 4 (Ur«il(lr«,L
BFmnce, la liberté même indi^flnie dn la promu*: ft
laliberlé, la vOrilé, ql' |H'iiii'iil j.uiiyiscriiiO'Jc' l'édi-
.loire dt! la servilude el du mcrisitiiK''-
k sais que, dans le maniemcnl des gninde» iifTiiirr**,
il fsl permis de s'écarler des règles auBli-rcs de hi mu-
fs'e; cela est (riste, mais in^'Vil;ili|e. I,e>, lic^di/m de
i™t__el la perversité du c(i;ur liuinuin tcinUui hik;
'file conduite nécessaire, et onl fail de un niiM'%\U; la
première manime de la politique. Si un li'^iiirni! l'n
Place s'avisait de dire lout ce qu'il \)crw,, toul i-a: qu'il
*ait, il exposerait son pays ii une juTle ci'ti.iirjc, t.}w.
es bons citoyens ne cniifticnt duru'. [l'unt \i--. l-';,ti>.
't l'intempérance de uiii iiiurru-. J'.ii i^i luini \-\'\i,i;
le véi'ilês, et je nie g.ijil.-rji \)\-u •\'- ) >,'is\\i ■ u -u
ier; mais j'en lais-ienij •••■U;\\.\u-t -a- < /. yum ■■ -uwf u
■'ranccel laRépubliqir-', lun- ii inJjii >\A'-.
Mes collègues ont lHUi iU- ^l O' f in,- , .:| lUn.UfU'.
148 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
par le tourbillon des affaires, les uns dans des comi
les autres dans des missions, que le temps leii
manqué pour lire, je dirai presque pour méditer,
qui n'ai été d'aucune mission, d'aucun comité où
eût quelque chose à faire ; qui, au milieu de celte i
charge de travaux de tous mes collègues montagna
pour raffermissement de la République, ai com|
presque à moi seul (qu'ils me passent Texpressi
leur comité de lecteurs et de penseurs, me sen
permis, au bout d'un an, de leur présenter le rap]
de ce comité, de leur offrir les leçons de Thisloire
seul maître, quoi qu'on en dise, de l'art de goui
ner, et de leur donner les conseils que leur don
raient Tacite et Machiavel, les plus grands politic
^qui aient jamais existé.
Ce journal paraîtra deux fois par décade. Cha
numéro, avec plus ou moins de pages, selon Tal
dance des matières, et l'indulgence de mes frère
la Convention et des Jacobins, pour les hardiesse
ma plume babillarde, et son indépendance repu
caine.
Oa s^abonne chez Desenne, imprimeur^libraîre,
Jardin de VEgaliléy n" { et 2, moyennant 5 livra i
trois moiSf franc de port pour Paris et ks départemi
DE L'IMPRIMERIE DE DESEMME
«UB DU M0UL1M8, BDTTB SAIKT-BOCB, M* 25*
EUX CORDELIER
N- ir
I Od me reprocLuit sans cesse mon silence, cl pca
'en fallait qu'on ne m'en fît un crime. Hais si c'est
I 1. C'mI le 5 qa'irall p«m le premier nnintro do F/mx Conft- I
te. Lu tenibla D'en furent pas coDlenlti Robaplerr* u'ta Mt' I
|hl HUgrait DOD p1u>. et 1[ demeura roiivtwi, entre Camirte et lui,
Hn'avjnl de faire llror sa Iciiilli.', If jiniMialislc en souuiUlrnil li'i
AuHJ je deDiième numéro se resienl-il de l'inflacnce du correc-
iNr. C'eït Robespierre, je n'en doule pa», qui insjiirs eetle dia-
tribe, violeale, fanatique, conire Chaumellc et Clooti. Le jour où
Cimllle porla la main cur Cliaumelle et lur Clooti, Il ni plus
tu'nne élourderie d'éculîer eoulOé par ton « clier camarade» Ra-
iapicrre, plui qu'une taule d'IDIal i II commit une luule de cu'ur,
m fniricide. L'Iiiiloire a-l-elle le droll d'Ctre plus ajvire encore 7
Cinillle Burait-ll eu peur? Attaqué depuis lôngtcnipg, aurall-fl voulu
^nner des gages A ceux qui l'aiiiient lancé et relancé quelques
ours auparavant? Aurait-il elierclié son salut dang uue lâi^liclé
'ruelle? Je n'ose le présumer. Maij II me eora bien permis de re-
plier sa ilGlIme, de déiilaror la mort d'Anacliarsjg Cloiilz. C'csl
m des crimes de la Terreur. Apria cela, s'il était permis de Iruii*
er jolie la phrase qui égorge, ee pamphlet est admiiatik', tl'est
ouj<iurs la mcme lerve ; jamnia manche de poignard ne fui mieux
culpt^, ciselé avec plus de goi'il, ni lame mieux alllliïe ut plus ar-
Islemeut damasquinée. Uais c'est toujours un couteau.
(MakC DcKiiAiSSE. ta Libre Uechcrcl.e, 1817.)
2. 10 décembre 1703.
150 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
mon opinion, et non des flagorneries qu'on :
mande, à quoi eûl-il servi de parler, pour dir
si grand nombre de personnes : Vous êtes des
ses ou des contre-révolulionnaires, de me fair
deux ennemis irréconciliables, Tamour-propre
et la perfidie dévoilée, et de les déchaîner conl
en pure perte, et sans profit pour la Républiqi
les insensés ne m'auraient pas cru, et je n'aur
changé les traîtres? La vérité a son point de ma
et elle était encore trop verte. Cependant je su
teux d'être si longtemps poltron. Le silence de
conspection peut commander aux autres citoye
devoirs le défendent à un représentant. Soldat
en bataille, avec mes collègues, autour de la Ir
pour dire, sans crainte, ce que je crois de plu
au Peuple français, me taire serait déserter,
bien ce que j'ai fait, ce que j'ai écrit, depuis cii
pour la Révolution ; mon amour inné pour le g
nement républicain, seule constitution qui con
à quiconque n'est pas indigne du nom d'homm(
frères, les seuls que j'avais, tués en combaltar
la liberté, Tun au siège de Maëstricht, et Taulr
la Vendée, et ce dernier coupé en morceaux,
haine que les royalistes et les prêtres portent
nom ; tant de titres à la confiance des patriotes
tent de moi tout soupçon; et quand je vais \is
plaies de TÉtat, je ne crains point que Ton co;
avec le stylet de l'assassin la sonde du chirurgi
Dès le premier mois de notre session, il y
d'un an, j'avais bien reconnu quel serait dés
le plus grand danger, disons mieijx, le seuldai
la République, et je m'exprimais dans un di
distribué à la Convention contre son décret du
tobre, rendu sur la motion de Gensonné, qui e;
labres d« loaics le* ronnion» piibliipiM p
3, piégc! grossier dos iirroDdins. Il aernie f
eonemis d'autre rcf^suurcc i{iie celle dool m» le
de Rome, quand, voyant le pcti de satcH de
SCS batlorics contri: li^s Grarqacs, il s'afUa, dll
Etéal, de cet expédient )>oar prdre les palriolM:
d'engager un tribun d'eDcli^rir sur Utut ce qoe
lerart Gracclius; et à mesure que celnici frrxit
te motioD populaire, de tâcher d'en faire urne
lias populaire eneor«, et de loer ainsi les prin-
il le patriotism e parjes^ripci pgt tl Ic pUfig-
po ussés j nsqg'à J't Mf^vapitfti'- Lejsafbia &ie-
proposait~il le rcitenptifunil cl le f»rtafr ie
on trois villes conquîtes, h d-dertnl fevOlatt
s proposait d'en parUgxrdoszf!,Grsed)UBrt-
Ic paj& à 16 soiiB, Dnua» meluil à 8 le BDnt-
Cc gai lui réussit »i tiirn, que, du* fea, le
1 trouvant i)UF Gnic<r!iu> D'i^taîl plu à la haalear,
! c'était brt]»us iiai uDnit au pai, te refroidir^nl
eur véritable di-fensenr i\nt. nue his lO-injiu'/^i-
ut assommé d'un coup Ji: i:i::ii-^f p^r l'iii -1'»-
Scipion Kasica, dans la prcBii-rr»; ii;:î;î."-'',-,;j
e".
lis tellement convainru ■jU'- "• n'ui q'j'- ■> "r
u'on pourrai! enlanu-r If-- j.nin''l'-f «-t |:. li'jvii-
, qu'un jour me irouv.iNt aa i:<iii:\\k '>. d*^!'-riMr
lie, au milieu de lou; !•--; i]ocî<;ijr« Jjn'h'/!:!!'. ' t
lins, au moment Ai: h pt'.'- sr-iwii: 'i flaj-rsij'yfj
ir colère conin:- Myr.ii. d r-irr.^ut '',- ••'. ■■
mour nour la litji-rl'!- i- V','j. ■•..'..■■/.■'.■.: -■ ..
152 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
VOUS plaira, interrompis-je; Marat, contre qui vous l
demandez un décret d'accusation, est peut-élre le seul l
homme qui puisse sauver la République, d'un côtédoat *
personne ne se doute, et qui est cependant la seule '. ]
brèche praticable pour la contre-révolution. > A » .'
mot de brèche praticable pour la contre-révolation,
, vous eussiez vu Guadet, Brissot, Gensonné, qui d'ail-
\leurs affectaient beaucoup de mépris pour mes opi-
vpions politiques, montrer, en croisant les bras tous i
la fois, qu'ils renonçaient à la parole qu'auparavant
ils s'étaient disputée, pour apprendre quel était ce
côté faible de la place où Marat était notre seul re-
tranchement, et me dire avec empressement dem'ex-
pliquer. Il était une heure ou deux. Le comité de
défense générale était garni, en ce moment, d'an
assez grand nombre de députés, et je ne doute pas
qu'il ne se trouve de mes collègues qui se rappellent
très-bien cette conversation.
II n'y a qu'à rire de vos efforts, leur dis-je, contre
la Montagne, tant que vous nous attaquerez par le
marais^ et le côlé droit. On ne peut nous prendre que
par les hauteurs, et, en s'emparant du sommet comme
d'une redoute, c'est-à-dire en captant les suffrages
d'une multitude imprudente, inconstante, par des
motions plus populaires encore que celles des vieux
Cordeliers, en suscitant des patriotes plus chauds que
nous, et de plus grands prophètes que Marat. Pitt
commence à s'en douter, et je le soupçonne de nous
avoir envoyé à la barre ces deux députât! ons qui vin-
rent dernièrement avec des pétitions, telles que nous-
mêmes, de la cime de la Montagne, paraissions tous
1 . Le marais, h s crapauds du marais, rélernelle majorité COM-
Fante et inloléraiitc. Combien de fois aura-t-elle compromii le «-
lui de la pairie?
^ Tir mvx cofuiBr-iER. iss
lèrés. en comparaison. Ces pélUions, l'une, je
>s boulangen, et l'aulre de Je ne me souviens
lie secljon. avaient d'altord ^l^ pxtrt^metneni
[les àe» Iribuiiei). Ileiircu.seinent nous avons
jai, par sa vie Kouterraîne et ses travaux infa-
9, e^t regardé comme le maximum du pairiu-
ït a celte possession dï-liit si bien iMablie, i|u'il
ra loajoui^ au peuple, gu'au delà do ce que
î Maral, il ne peut y avoir que déliret et exlra-
es, et qu'au delà de ses motions il Tant écrire
les géograplies de l'anliiiuilé, k l'exlri^mité de
mes : Là, il n'y a plus de cités, plus d'tiabiia-
îl n'y a que des déserts et des suuvaces. des
oa des volcans. Aussi, dans ces deux occasions,
qui ne manque point de fiénie en politique, <>l
vu d'abord où lendaienl ces pétition», s'esl-il
isé de les combattre; el il n'a eu besoin que de
es mots, et presque d'un signe de (été, pour
-étirer aux tribunes leurs applaiidissemenls.
concluais-je, le senire immense que Im seul,
re, est en mesure de rendre à la République,
êchera toujours que la contre-révolution ne se
;n bonnets rouges, cl c'est la seule manière
e delà Taire, n
li, depuis la mort de ce paiiiole éclairé et â
caractère, que j'osais appeler, il y a trois ans,
1 Marat, c'est la seule marche que tiennent les
is de la République; et j'en atteste soixante de
)Hègues! Coniliien de fois j'ai gémi, dans b'ur
les funestes succès de celle marche! Comliien
, depuis Irois moi.*, je les ai enirelenus, en par-
r, de mes frayeurs (jii'ils iruilaienl de riilicuii'.-,
le depuis la lîévijluiion .-ept â liuil \ijluifi(sd''r-
en ma faveur, 'juo :-i j'; n'ai pas lorjjom> I/ji'Ji
154 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
connu les personnes, j*ai toujours bien jugé les é?
nemenls! Enfin, Robespierre, dans un premier dî
cours dont la Convention a décrété l'envoi à ton
l'Europe, a soulevé le voile. Il convenait à son coi
rage et à sa popularité d'y glisser adroitement, comii
il a fait, le grand mot, le mot salutaire, que Pitt
changé de batteries; qu'il a entrepris de faire^ pi
V exagération, ce qu'il n avait pu faire par le modérm
tismey et qu'il y avait des hommes, patriotiquemet
contre -révolutionnaires^ qui travaillaient à forme
comme Roland, l'esprit public et à pousser ropinio
en sens contraire, mais à un autre extrême, égalemei
fatal à la liberté. Depuis, dans deux discours ne
moins éloquents, aux Jacobins, il s'est prononcé, av<
plus de véhémence encore, contre les intrigants qn
par des louanges perfides et exclusives, se flattaient <
le détacher de tous ses vieux compagnons d'armes,
du bataillon sacré des Cordeliers, avec lequel il avî
tant de fois Battu l'armée royale. A la honte des pr
Ires, il a défendu le Dieu qu'ils abandonnaient làcb
ment. En rendant justice à ceux qui, comme le eu
Meslier\ abjuraient leur métier par philosophie, il
mis à leur place ces hypocrites de religion qui, s'éta
faits prêtres pour faire bonne chère, ne rougissaie
pas de publier eux-mêmes leur ignominie, en s'acc
sant d'avoir été si longtemps de vils charlatans,
venaient nous dire à la barre :
Citoyens, j'ai menti soixante ans pour mon ventre.
Quand on a trompé si longtemps les hommes, <
abjure. Fort bien, Mais on cache sa honte; on ne vie
1 . Voy. le Testament de Jean Meslier^ curé d'Elrepîgny et de 1
en Champagne, décédé en 1733 (avec préface de Rudolf Charl
3 vol. in-8. Amslerdam, R. C. Meijer, 1864).
LM VIStFZ COlUtU-lCK. US
Ton parer, et on demaiide pardon k Dkn di U
Hl.
a œix à leur plue cec IqjjpflwletjejMjriollfr,
1, anslmratcs dans TAMeiabUe coulilsùtui. «l
\naes u>DQu$ par Iriir Innaiûa». loit à ronp rcW-
par la raisoD. mootatmt iMpnnimil'aMHlig
[Uie Sainl-Rorh, tl par île* ttrees
IJjpH» de la iii4jrsié lie U CsavcaUaa, *%
hiMirter tiioa k-s pnéj«)Eè&, «1 de Beat prtaealv i -
kiropc Minme un peuple il'Mbte», qti. HMcawii-
lioa comiut! tan* prinripe». abudoMBb à fiât*}-
lia pâirioi« do jour ri da jMoNa i t^mùét, p*»t
Bp» qa'ils en jundeat la libenà. A la lêk 4» «es )
5, qui, plu palrialcf qae
Hosophes ifB« Vollaire,
Si Da-, .■<....-
10 dislingnail An :
rtoain*. Cloob >'■:
Ifice Proly. tant ■! _ . .
lieerxlle oà il a bit La ^îsrr^ iâi f«i/>wl«.jt ««-jv.
Iifls le -temps da rhamp A^ %*rt. Cm Ciii-i tt
'ergniaod qai ont èià *« pamîu. é4 FMtf Im •ai*'
3Iiser ctlojen fraafaîs. par diïrTft 4c ri-f<ilTir
■égislative. Par recottBaùsi»^>-. il ■ ^'M 4m« le*
iournaus, la r^g*n> ="- ■■-■■ ■.-■.i F î'.:. (■.-■ ■,-
"Ole fameux- cC'rr:"''^ ;-: - ;■-- :■•
-ffronliTiir-nt i'-. ■- ■. ■- -, ;'<-.,-
riolc Clof,'-. .;.r.^ :_.-■- . .■ ..
i otTiTl douz-/ .- . r ' , . ■ . - ^ ■ ,
156 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
tique, pour les frais de Touverlure de la can
afin de faire prévaloir ropinion de Brissot qui,
Clools, voulait faire la guerre au genre humai
municipaliser. Quoiqu'il ait des entrailles (
pour tous les hommes, Cloots semble en avoii
pour les nègres; car, dans le temps, il con
pour Barnave contre Brissot dans l'affaire de
nies; ce qui montre une %>KJhimA d^.pr'l^
une prédilection pour les blancs, peu digne d
fbassadeur du genre humain. En revanche, on i
donner trop d'éloges à son zèle infatigable à j
la République une et indivisible des quatre pai
monde, à sa ferveur démissionnaire jacobin, à^
guilloliner les tyrans de la Chine et du Monon
11 n'a jamais manqué de dater ses lettres, depc
ans, de Paris, chef-lieu du globe ; et ce n'est
faute, si les rois de Danemark, de Suède, gar
neutralilé, et ne s'indignent pas que Paris
orgueilleusement la métropole de Stockolm et
penhague. Eh bien! c'est ce bon montagnai
l'autre jour, après souper, dans un accès de H
à la raison, et de ce qu'il appelle son zèle pour
son du seigneur genre humain, courut, à onze
du soir, éveiller, dans son premier somme, .1'
Gobel, pour lui offrir ce qu'il appelait une ce
civique, et l'engager à se déprélriser solennel
le lendemain à la barre de la Convention. Ce
fait, et voilà comme notre Prussien Cloots do
la France ce signal de subversion et Texeni
courir sus à tous les sacristains.
Cerles je ne suis pas un cagot, et le champ
prêtres. Tous ont gagné leurs grands revenus,
portant aux hommes un mal qui comprend t
autres, celui d'une servitude générale, en pi
LZ ~:îTt : î.:î..::.t-
maxime «i-r *•= : . :\i '- -•-:
manJaiL f' 1 :■: -■ ^ . - . :.
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il"»'- ..• '. '..
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158 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
permettre une religion qui fait de la servitude ui
ses dogmes. J'ai donc toujours pensé qu'il fallait
trancher au moins le clergé du corps politique, i
pour cela il suffisait d'abandonner le calholicisni
sa décrépitude, et le laisser finir de sa belle mort
était prochaine. Il n'y avuit qu'à laisser agir la rai
et le ridicule sur Tentendement des peuples, et s
Montaigne, regarder les églises comme des petiles-Ti
sons (T imbéciles qu'il fallait laisser subsister josqu'i
ue la raison eût fait assez de progrès, de peur qui
ous ne devinssent des furieux.
Aussi ce qui m'inquiète, c'est de ne pasm'ape
voir assez des progrès de la raison humaine ps
nous. Ce qui m'inquiète, c'est que nos médecins j
tiques eux-mêmes ne comptent pas assez sur lara
des Français, pour croire qu'elle puisse être dégî
de tout culte. Il faut à l'esprit humain malade, i
le bercer, le lit, plein de songes, de lasuperstilioi
à voir les processions, les fêtes qu'on institue, les
tels et les saints sépulcres qui se lèvent, il me sei
qu'on ne fait que changer de lit le malade, seulei
on lui relire l'oreiller de l'espérance d'une autre
Comment le savant Cloots a-t-il pu ignorer qu il
que la raison et la philosophie soient devenues
communes encore, plus populaires qu'elles ne le
dans les départements, pour que les malheureux
vieillards, les femmes puissent renoncer à-leurs v
autels, et à l'espérance qui les y attache? Comi
peut-il ignorer que la politique a besoin de ce resî
que Trajan n'eut tant de peines de subjuguer
Daces, que parce que, disent les historiens, à Tii
pidité des barbares ils joignaient une persuasion
intime de Texistence du palais d'Odin, où ils i
vraient, à table, le prix de leur valeur. Comi
ignorer qK b libertés
ta c«lu idée tf"» iMca ti
kpy les, lé céièbn I
^rttils, en temr p
il le Ir
tnineat peal-îl ■gMtnr «w 1» «aie
Uorinae de GtfcriM* tr tmfm «ms Ibie
Mte«irte|W»*e<'llliii*ii«w»»tiiBliiiii
Ks lëiiMM. à te «ve «^w cfaC av fv ■■ ^-
puinl Et r '
Hile SaMee
B te rèdriant à tt pMA : « O^te MWMBiic
jcbes. • Ces lum ftt sfjmnM ii p wllirt i
MioD 00 Sbil bisckn- m <^k. V««r«M.ïerM
joor mtee oé je ni C«M «oirile Imk wec
ftk CTOfi.4a'«ap«ctuicttanMifi«4ea«IV
)|ifie An«ug«ras S a a » «tail ■■■ ■> jT i» f * r
•Btagne de »apr>«K»n- u f tfu ii . J é»Ko^
l-"ti'n "{'p-r'irvT J- '. '.- ■..'_,■:■- -■.■ ■■■ -';.'.>j
Dmelle, je serai' tru'^ :* '.n-jrt ni i ;i in'i--
eBarrèredaSI ^;:ru! n. > it V>i,t.-' i -■:. ^i.
le roi de Praiî* *>*: ir'.T't- i:ti.i'.'U'vi;(»-u.-u'
i nos efforts èt\i-:-u^r:-isi j.-i.- "jl.v ;* h- it-
, puisque le noî-a d^ It Vi-i.j»!!: *-»;: 'j-' -i, . ■
l'adroit La.:clieï.;iit, ;-.■:;: ,* '/.■nb.-.t-- ji ^l"".
« Héros inrincible. ,",ï.i.r.i>*: iimt •>-m.,'L">*.
-moi faire. Je pajerii j-*-: jtt*^ ;>r^iT>t ;.Mf h*
liarlatans: j>cnïi!jîL*rr:., ;- ;ra,T.',',:-iL' > < i-
lour faire UDc [irr, '.r i-'. -.'V. i. ; , , -.-
ux fameux f.a'.r;''.;-- :-,. --■.:...■-: ■ : ■•
latenlï, l'.iii ':\ .•-..■_ ■..■.-.-■.■ ■ ■■
!«i!n eciniiu, à :.. .— ■.:.,■■.-, i ■-■-
160 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
impressions. Il n'est question que de faire agirHj
amis, en France, auprès des deux grands philosoplUl
Anacharsis et Anaxagoras, de mettre en mouvemi(jj
leur bile, et d'éblouir leur civisme par la riche col|l
quête des sacristies. » J'espère que Chauraelle ne H
plaindra pas de ce numéro, et le marquis de Lucchd'
sini ne peut parler de lui en termes plus honorablei.
« Anacharsis et Anaxagoras croiront pousser à laroÉ
de la raison, tandis que ce sera à celle de la contre*
révolution; et bientôt, au lieu de laisser mourir à
France, de vieillesse et d'inanition, le papisme, pïêl
à rendre le dernier soupir sans procurer à nosenii^
aucun avantage, puisque le trésor des sacristies ^
pouvait échapper à Cambon, par la persécution |
rintolérance contre ceux qui voudraient messer etéM
messes, je vous réponds de faire passer force recrii
constitutionnelles à Lescure etàlaRoche-JacquelîM
1 prololait <"»» !■■« nair^ 19 t j i i iiiieh ^ bki» tr
rooicrail Oin «ûu 1., 1 ai « -sob *« ; <>
'Dl dp if|iia4ii ^w CanilLe In^Htfii^ vBtf< V
162 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
qui suffirait seule pour faire repousser avec horreiffi
par les gens de bien, le gouvernement monarchii
et lui faire préférer la république, quoi qu'il en col
/^our rétablir, c'est que si, dans la démocratie,
peuple peut être trompé, du moins c'est la vertu qu^
aime, c'est le mérite qu'il croit élever aux places,
lieu que les coquins sont l'essence de la monarchie..
Les vices, les pirateries et les crimes qui sont It'^
maladie des républiques, sont la santé des monarchies. :
T7e cardinal de Richelieu l'avoue dans son testament^
politique , où il pose en principe que le roi doit éviter
de se servir des gens de bien. Avant lui, SallosS^
avait dit : « Les rois ne sauraient se passer "aesirt-
« pons, et, au contraire, ils doivent avoir peur et se
a méfier de la probité. » Ce n'est donc que dans U
démocratie que le bon citoyen peut raisonnablement
espérer de voir cesser le triomphe de l'intrigue et du
crime; et pour cela le peuple n'a besoin que d'être
éclairé : c'est pourquoi, afin que le règne d'Astrée
revienne, je reprends la plume, et je veux aider le
père Duchesne à éclairer mes concitoyens, et à ré-
pandre les semences du bonheur public.
Il y a encore cette différence entre la monarchie et
la république, que les règnes des plus méchants em-
pereurs, Tibère, Claude, Néron, Caligula, Domilien,
euront d'heureux commencements. Tous les règnes
ont la joyeuse entrée ^.
C'est par ces réflexions que le patriote répond
d'abord au royaliste, riant sous cape de l'étal présent
de la France, comme si cet état violent et terrible de-
vait durer : Je vous entends, messieurs les royalistes,
narguer tout bas les fondateurs de la République, et
1 . Excepté ceux qui commencent par brumaire et par décemkrt.
r le Innpa de U Battifk. V««§ eamfta car
l|ûe (le aa plane, el TDOfi vow liile» ■• fiai-
Et de ta suvre, nqateaal fldHoBett Iruyen
'l^meraeMtesini.»»kaie fur» teaftarwM
KBier les âu*yttu d'ea naanaa flaaraga^
imer le ieclear aai Brnlte—i . c« iv I*
RéTolaliin. «1 4e l« M ■laiiii ianlfi
|;crniBoala, pendiai <»aûBMS,paar nai»-
BtKhisseairiu d'an ptafte 4eiia0-aBi aS-
feoDian, et non nflore Uvéa |«r btfteitf tf
learpablicieTai*
) nips casatuv^at nr ka
OrOfe de sons, svcct
■onilic«s coqUbi
i
i de ce omaér» frifiainv». H*
^ de U plas p
Vni, peo^ilaii
ce p^riodt d« la rtrvIalKa. I
que S' livrent, aa it
U-v df bv'Ui. i
eHaiDOnartl,!-. et db
I,- la L";**f.;.' u
lire rcmpcni: tL^
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eéniir lia ltioii,;.'i^
j* iL r-;..i.i. iMi.'
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imptie (Je la iD..iitr'-
* : i:.'-t i-'":'
■œil 5iir!ac'4..^a.bL
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(le Tacite, q-j*- ,(<■ ^;;
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demesaboBùérT
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•lac.pii-b;- A
.., ,,,,. ; .■,,,,
u?fjji ;:.-^. ;.. r ■ ■;
i>frjrffil ■■.:..:-_
\
16 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
k ville , une des plus belles de Tltalie , rédu
cendres, et autant effacée qu'Herculanum delà ;
de la terre. « Il y avait anciennement à Roi
« Tacile, une loi qui spécifiait les crimes d'éta
« lèse majesté, et portait peine capitale. Ces
« de lèse-majesté, sous la république, se rédu
« à quatre sortes : si une armée avait été abam
« dans un pays ennemi ; si Ton avait excité de
« tions ; si les membres des corps constitués i
« mal administré les affaires et les deniers p
« si la majesté du peuple romain avait été avil
« empereurs n'eurent besoin que de quelques î
« additionnels à cette loi pour envelopper et
u toyens et les cités entières dans la proscriptic
« guste fut le premier extendeur de cette loi d
u majesté , dans laquelle il comprit les écrit
€ appelait contre-révolutionnaires*.» Sous si
cesseurs , et bientôt, les extensions n'eurent j
bornes dès que des propos furent devenus des
d'État; de là il n'y eut qu'un pas pour chan
crimes les simples regards, la tristesse, la comp
les soupirs, le silence même.
« Bientôt ce fut un crime de lèse-majesté
contre-révolution à la ville de Nursia, d'avoi
un monument h ses habitants, morts an siège
dène, en combattant cependant sous Augus!
1. Je préviens que ce numéro n'est, d*un boal à l'aufrf
traducUon littérale des historiens. J*ai cru inutile de le tu
des citations. Toutefois, au risque de passer pour pédant
rai, parfois, le texte, aDn d'ôler tout prétexte à la malign
poisonner mes phrases, et de prétendre ainsi que noa ti
d'un auteur mort il y a quinze cents ans est un «rime d*
révolution. {Note de Detmaulitu.)
Camille a l'air de reculer ici devant sa propre audace. Il
il souligne au contraire, il encadre même, sans le vouloi
bleau qu'il va tracer.
CtlROKLICR. m
■TBlors AnKostc niailtallall avrc
i le Mirt (Ir i'éniiise.
âne de eonliv-i^f nlatioa a Lilion I)ni«U!i d'avoir
piè aux ilisctm de bnarip ai onlare, s'il aie por-
lil pas on jour de grandes ncUesu's, (^rime de
v-réTolmion an joamnlisie Gremulius Cordiis,
Ir appelé Braïus et Cas;»ius )os derniers des Ito-
!.. Crime de conlre-révolnlion h un dcit descen-
de CassittB, d'avoir chez lui un |)orirail de son
jnl. Crime de coDlre-nWolultoD à Mamemus
B&, d'avoir fait une inipcdie oii il y avuil Ici vers
l'on pouvaililonaer deux Bcns. Crimo dp conlre-
llion a Toriguatus Siluniis, de faire de la dépense.
I de contre- révolu lion à l'etreïus , d'nvoir en un
tsnr Glande. Crime de conire-révoliilion à Ap-
Silasas, de ce que la femme de Claude nvail eu
Bge sor Ini. Crime de ron ire -révolu lion fi i'um-
», parce qu'un ami de Si'jan élail venu chercher
le dans une de ses maisons do camiiagne. Crime
nlre-révolulion d'ôlre nlic à la garde-robe sans
vidé SCS poches, el en conservant dans son gilet
[on à face royale, ce qui lilail un manque de res-
i la figure sacrée des tyrans. Crime de conlrc-
ilion, de se plaindre des malheurs du temps, car
t faire le procès du gouvernement. Crime de
;-révolulion de ne pas invoquer le génie divin
ligula. Pour y avoir manqué, grand nombre de
■ns furent déchirés de coups, condamnés aux
i ou aux bétes, quclijues-uns même sciés par le
II du corps. Crime de conire-révolulion ;ï la nièro
nsul Fusius Gcminus, d'avoir pleuré la morl fu-
dc son fils.
fallait iiionli'er ilo la joie ilc la morl de sou aiur,
1 parent, si Ton ne voulait s'exposer à périr fo'\-
^^
166 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
même. Sous Néron, plusieurs dont il avait fait moari
les proches allaient en rendre grâce aux Dieux; Q
illuminaient. Du moins il fallait avoir un air de ooi^
lentement, un air ouvert et calme. On avait peur qa
la peur même ne rendit coupable. I
« Tout donnait de Tombrage au tyran. Un citoYel
avait-il de la popularité; c'était un rival du princej
qui pouvait susciter une guerre civile. Stadia citrim
in se verteret et si multi idem audeant^ bellum esse. SiQSr
pect.
« Fuyait-on au contraire la popularité, et se tenatt*
on au coin de son feu; cette vie retirée vous avait fai
remarquer, vous avait donné de la considération
Quanto metu occultiory tantô famœ adeptus. Suspect.
«Étiez-vous riche; il y avait un péril imminen
que le peuple ne fût corrompu par vos largesses. Awt
vint atque opes Plauti prinapi infensas. Suspect *.
« Étiez-vous pauvre ; comment donc ! invincibi
empereur, il faut surveiller de plus près cet homme
Il n'y a personne d'entreprenant comme celui qui n'
rien. Syllam inopem, undè prœcipuam audaciam. Sus
pect.
c( Étiez-vous d'un caractère sombre , mélancolique
ou mis en négligé ; ce qui vous affligeait, c'est que le
affaires publiques allaient bien. Hominem bonis pu
blicis mœstum. Suspect.
a Si, au contraire, un citoyen se donnait du ba
temps et des indigestions, il ne se divertissait qa
parce que l'empereur avait eu cette attaque de gouU
qui heureusement ne serait rien; il fallait lai faii
sentir que sa maladie était encore dans la vigueur d
1. Ce suspect qui retombe ici comme un gîas ne rappeUe-t
point le fameux diâcours de Louvet : Robespierre^ )e Cacctue!
LS TIKOX CORSCUnL
Mrddmdùm pn tnttmjmtivA lietmtH mntmi «C
|b) maetttn ^i tentitt eita* VùeUmmM mptrÊrt.
t.
^(-ii v^rlneaifl ansl^ir dsossrsnMMn; ho«!
Kl Brnlas, qui pr^U-nduii («r n pUm* et «
[ne de Jamhin, faire la r^namn 4'uw c«« Jt-
kl biea rtisé«. tilùetre amtitm 0nHanm mCAt
M /ri'srû f MO ni/ Joaritûa* rrpnènmÊ. "Smi^^A.
IJtH» nn phil(»opb«. ao onl«ar o« bb pwte:
Bonrenaîl bi>n d'aroir pi» M r
[Dl gourproai»)!! Puntait-e
^■ll£otion à Yanttnt. ant quinines, ^«^ f
^ ilAas sa Jiigv grilJée? ItrymiiiM
auminii. ïinspMl-
pDo. «*ttail-on acqatf d» la rèyoMîaa â U
\\ on n'en AtaU qoe plus duffvru f*r sia t»-
U y a d« U resHiurc« avec «a ^jtmtnH iarfle.
^ Ireilre, il n« peut (tas ai biem Ufnr uw armer
nemi. qail n>n rpviçnnf fiuHio'un M^^' -n
r du mérile de Corbalon oa d'Aeri'-'Aa. ril
iail, il ne s"en sauverait pas un seul. L* m'i*i\
e s"en défaire : An moins, Seiça^'Or. n* [«ou»^!-
ïous dispenser de l'élûiiner promjfU-ui'-iil '3'
c. Mtdta militari farm mt-.t-wn f'i.'nït. >'i-\--'^.
a peut croire que celait Lien pis, ti ou «-Uii
fils ou allié d'Auçufle : en |x>Ofail aïoir qa
es prélentions au tnjne. MiAiln» et i^vA i'/»/
relvr è Cœurum pcattrii .' Saïf.^!,
: lotis ces suifnri-. ^ous Ij^s f mf-^r'-nr- , r. ■ r^
t pas quille*, coinni.- ch'-z ii',riî . [jj-jr - ■ -, i
onneitps, auv lil:in.j.n;, '..-i ^ "■.jn.-i'
ncc leur envoy^ii! lorJr^; d'- fiir-: *■:. - ■ ,-
jii ou leur a[".i!iih ir..-. ..l ■;- h'- -
îgl-qualre heur..-- ;..■ --nr-.- ■)■; m'.r', ..
1Ô8 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
plairait le plus. Missus centurio qui maturaret
C'est ainsi qu'il n'élait pas possible d'avoir a
qualité, à moins qu'on n'en eût fait un inslrum
la tyrannie, sans éveiller la jalousie du desp(
sans s'exposer à une perte certaine. C'était un
d'avoir une grande place ou d'en donner sa c
sion; mais le plus grand de tous les crimes était
incorruptible. Néron avait tellement détruit t
qu'il y avait de gens de bien, qu'après s'être dé
Thraseas et de Soranus il se vantait d'avoir abo
qu'au nom de la vertu sur la terre. Quand le
les avait condamnés, l'empereur lui écrivait une
de remercîment de ce qu'il avait fait périr un <
de la République; de môme qu'on avait vu le
Clodius élever un autel à la liberté surl'emplac
de la maison rasée de Cicéron, et le peuple
Vive la liberté I
L'un élait frappé à cause de son nom ou de c(
ses ancêtres; un autre, à cause de sa belle î
d'Albe; Valerius Asialicus, à cause que ses j
avaient plu à l'impératrice; Statilius, à cause q
visage lui avait déplu; et une multitude, sans
en pût deviner la cause. Toranius, le tuteur, le
ami d'Auguste, était proscrit par son pupille
qu'on sût pourquoi, sinon qu'il était homme d
bile, et qu'il aimait sa patrie. Ni la préture, i
innocence ne purent garantir Quintus Gellii
mains sanglantes de l'exécuteur; et cet Auguste
on a tant vanté la clémence, lui arrachait les yi
ses propres mains. On était trahi et poignardé i
esclaves, ses ennemis ; et si on n'avait point d'ei
on trouvait pour assassin un hôte, un ami, un f
fun mot, sous ces règnes, la mort naturelle d'un \
* célèbre, ou seulement en place, élait si rare, qi
■^ LR TrerX caRBBLIBR. m
lis dans }es canettes ixMnme un évi:<iiein<.-iil, cl
tU par l'hUlorien k la méiuoiro (le<. siècles.
I ce coniulul, clil noire auilullBle, il y eut un
ife. l'ieon, qui mourut dans ^an lit, ce i|ui pu-
enir du prodige, a
mort de tant de citoyons innocents et rcconi-
ibtes semblait uoc uoiiidri.^ ciilmnil^ que l'inao-
Et la fortune scaudaJcu£e de leurs meurtriers et
rs déDonciateur*. Clmi]ui> jour, le délateur sa»
inviolable faisait son entrée triomphale dans Ic
des morts , en recueillait quelque riche succes-
Tous ces dénonciateurs se pnraieni des plus
noms, su faisaient appeler (^oita, Scipion , I)é-
Cassius, Severus. La délation était lu seul
, de parvenir, et Régulus fut tait trois fois con-
lir ses dénonciations. Aussi tout le monde se
II daBS une carrière des dignités sî large et si
et, pour se signaler par un début illustre et
es caravanes de délateur, le marquis Rernnus
lit une accusation Je cou irc- révolution contre
eux père déjà exilé; après quoi, il se faisait
r fièrement Brulus.
accusateurs, tels juges. Les tribunaux, protec-
le la vie et des propriétés, étaient devenus des
sries où ce qui portait le nom de justice et de
alion n'était que vol et assassinat.
n'y avait pas moyen d'envoyer un homme au
il, on avait recours à l'assassinat et au poison.
Ollius, la fameuse Locuste, le médecin Anicel,
. des empoisonneurs de profession, patentés,
ant il la suite de la cour, et une cs[ièce de
ofTiciers de la couronne. Quand ces denii-
'S ne suffisaient pas, le lyi'an recourait à une
ption générale. C'usl aiosi ijueCaracalla, après
JIW É
170 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
avoir tué de ses mains son frère Géta, déclarî
nemis de la République tous ses amis et partisa
nombre de vingt mille; et Tibère, ennemis de
publique, tous les amis et partisans de Séja
nombre de trente mille. C'est ainsi que Sylla.
un seul jour, avait interdit le feu et Teau à soi
dix mille Romains. Si un lion empereur avait (
cour et une garde prétorienne de tigres et de
thères, ils n'eussent pas mis plus de personr
pièces que les délateurs, les affranchis, les emp
neurs et les coupe-jarrets des Césars; car la c
causée par la faim cesse avec la faim, au lieu qn
causée par la crainte, la cupidité et les soupço
tyrans, n'a point de bornes. Jusqu'à quel degré
lissement et de bassesse l'espèce humaine ne pei
donc pas descendre, quand on pense que R
souffert le gouvernement d'un monstre qui se
gnait que son règne ne fût point signalé par q
; calamité, peste, famine, tremblement de terr
enviait à Auguste le bonheur d'avoir eu, so
empire, une armée taillée en pièces; et au rè(
Tibère, les désastres de l'amphithéâtre de Fit
où il avait péri cinquante mille personnes; et
tout dire en un mot, qui souhaitait que le peu]
main n'eût qu'une seule télé, pour le mettre en
Jt la fenêtre?
I Que les royalistes ne viennent pas me dire qu
' description ne conclut rien, que le règne de Lou
. ne ressemblait point à celui des Césars. S'il n
semblait point, c'est que chez nous la tyranni
dormie depuis longtemps au sein des plaisirs,
reposant sur la solidité des chaînes que nos
portaient depuis quinze cents ans, croyait i
plus besoin de la terreur, seul instrument de
dit Mi'.:
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•>rîîj n^ >r r«ji!air- ir :mi"ni:îT xr, liGXiiaiii. nmç
.-^.^ >^- lu Ljir«"-£i::i*iL -e îtit' 'crise!: ÔL^li
î.i-ti ;t j-'iTTiiMii îh lîrr-31^ ût îHmaiiafir. c
iiii» ':<^uïiiÈ^ î*e::Lii»L iTt ol 5: T.-mi? t^ nsiifreD'
*^i*r vonniK m_ 'j^îiij. -vonrsiuir^E.. ol or iod!
uiiiUi*: ui**: '^eroiuLit siPiiDi.. gt ïii mi. ne i«
ja*»^;:ât jienucJieu»^: rnDjgiH if sai&-mintif F
^xLfiiiCi^ tJi i:i niiiiLf . jiar amfikôsmfiDi^ m
.v»/-. 'J:t ;t*-.î»VLLi*'r? LT*: Iê ôfmit-Tf rjriwnr:
.< 1 Vf: ^*: i*rcrfc j«^r*ff- j* leuTs feniiiHS et âe In
'^fj'i; j/O'jr >b iïrr^r *•« <-t leur îamillf à 11 tï
*'t ;fa*j 'jirW'vpoir: quoique c-el Labile ennemi ait s
l/4tV/iji ufkH n^khft de rivaux à la Conrention, e
/< > ait ^aujourd'hui, en France, qne les don»
iui\U'. feoldaiit de nos armées qnî, fort heureuse
oe f.i^ft^'fji p;j,j #jri lois; car les commissaires de b
v<'ii(iofj fofii d^.'s lois; les départements, les dis
l'h niuoiripliiés, les sections, les comités réToI
n;iiM'.-, Uiui rjr^s lois; et. Dieu me pardonne, j(
'j»i/' l/'M î-,or:i/a/;.s fraternelles en font aussi : m
!l ceoi
nrs loi 4««>« -«* .nui/i:-- m.
I est pl« isa-.aK i 'airfiiii*
et loi^im'iî » 1 >*■ --^ 'T*i''*iir
e eo liberté. fcHir-i.^ii'^ai*^ î«n" •"
■opo3 on [i«lii^ »« i^-ii- as** ■**
émigré.
usqaijiit^c'-
-^■Tb^ni Kl i'**'it*'T"
1 paroltt lit W'iKi-; .
Vlà ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIN?»
République ne se meltent pas à leur place. Voyez <
quels précipices nous marchons. D'un côté est 1
gération en moustaches, à qui il ne tient pas que
ses mesures ultra-révolutionnaires, nous ne devei
Fhorreur et la risée de FEurope; d'un autre côl
le modérantisme en deuil qui, voyant les vieux
deliers ramer vers le bon sens, et lâcher d'évil
courant de l'exagération , faisait hier, avec une ai
de femmes^ le siège du comité de sûreté générale
me prenant au collet, comme j'y entrais par ha:
prétendait que, dans le jour, la Convention o
toutes les prisons, pour nous lâcher aux jambes,
un certain nombre, il est vrai, de bons citoyens,
multitude de contre-révolutionnaires, enragés de
détention. Enfin, il y a une troisième conspiration
n'est pas la moins dangereuse; c'est celle que î^
aurait appelée la conspiration des dindons : je
parler de ces hommes qui, avec les intentions du m^
les meilleures, étrangers à toutes les idées polilic
et, si je puis m'exprimer ainsi, scélérats de béti
d'orgueil, parce qu'ils sont de tel comité, ou qu'il
cupent telle place éminente, souffrent à peine q
leur parle ; montagnards dUndustrie, comme les ap
si bien d'Ëglantine, tout au moins montagnard
recrues, de la troisième ou quatrième réquisitio
dont la morgue ose traiter de mauvais citoyens
vétérans blanchis dans les armées de la Républi
s'ils ne fléchissent pas le genou devant leur opii
et dont l'ignorance patriote nous fait encore pli
mal que l'habilelé contre-révolutionnaire des Lafa
et des Dumouriez. Voilà les trois écueils dont les J
bins éclairés voient que leur route est semée sani
terruplion : mais ceux qui ont posé la première pi
de la République doivent être déterminés à élevei
Uie ce DMfeni Gcpiiole, m i ^cmbMb-mw
duseou.
mot. j'ai repris iMt BM cavife; «I MM fw
Téca. je "
re ïéridîqBe et i
KE CorMier. qw fto
n'ai pa« U libêné fcqvîBir ma «yÉâia i»-
W le JVér«âyCfawâ*Î4«llTieaw«R 4H|*
I de U yrtÊÊ Ê a'eiirtr fiai ca FlnMc, hImb
» dépars i U CoarcatîM . «prt» la leftc pUav
Qtes «MUa qac «kal * palficr b 4
itamna les psads lente» 4a «
p OcpaUqBrj*at h alécnl««i
B Phtlipixaiu ?£>>« le 4i> atoc aanal4'caAM«-
I qw tM Faataiae Aaaiatfai:i*Ba4aw 11
niiêre. Oa a êlran^-fi:;-!;! tn'iii;!* \ft iii»-ili^un
; de la Con\<-iiUC'L ^ai j^-r jT-viiCuf buii;.»"i o*-
ibert^- On \^al gue l'A lerrrur byii ;. f uru-- uu
r'est-à-dire la it-rreu,- o— iLumait 'jji-.'yn! :
y mell<- donc la Jibtri^ Of '.•: ;.f'-w^. '-.i r »-ii* i-b;
Tur des fripons tl 'i--; •.'.-ii'j':-! 'r^vivii'.'ULbif '■> .
slalol'. <ia"0D a irc-;. oui'l.r «-i ii ijui il Lb uii-u-
our partager Jee h'jLH'rm t,j>jut Û»- minv, yu»:
assassiné deux an: piû' LLfd Jl^•^^+.a [*• •.-[,.■,•-
ua\ime d'urj irimt L ;.!., .i.'!- ■ • ^ ,i ■,i>--,' ■,•
1
I
176 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
elle suffirait seule pour faire le contre-poids. » L'ex-
périence de notre Révolution a démontré la vérité de
cette maxime. Quoique la constitution de 89 eût envi-
ronné le tyran de tous les moyens de corruption; quoi-
que la majorité des deux premières assemblées natio-
nales, corrompue par ses vingt-cinq millions et par les
suppléments de liste civile, conspirât avec Louis XVI,
et avec tous les cabinets de l'Europe, pour étouffer
notre liberté naissante, il a suffi d'une poignée d'écri-
vains courageux pour mettre en fuite des milliers de
plumes vénales, déjouer tous les complots, et amener
la journée du 10 août et la République, presque sans
effusion de sang, en comparaison de ce qu'il en a coulé
depuis. Tant que la liberlé indéfinie de la presse a
existé, il nous a été facile de tout prévoir, de tout pré-
venir. La liberté, la vérité, le bon sens, ont battu l'es-
clavage, la sottise et le mensonge, partout où ils les
ont rencontrés. Mais est venu le vertueux Rolani^
qui, en faisant de la poste des filets de Saint-Clond
que le ministre seul avait le droit de lever, et ne lais-
sant passer que les écrits brissotins, a attenté le pre-
mier à la circulation des lumières-, et a amoncelé sur
le Midi ces ténèbres et ces nuages d'où il est sorti tant
de tempêtes. On interceptait les écrits de Robespierre,
de Rillaud-Varennes, etc., etc. Grâces à la guerre
qu'on fit déclarer, soi-disant pour achever la Révolu-
tion, il nous en coûte déjà le sang d'un million
d'hommes, selon le compte du Père Duchesne, dans un
de ses derniers numéros, tandis que je mourrai avec
cette opinion, que, pour rendre la France républi-
caine, heureuse et florissante, il eût suffi d'un peu
d'encre et d'une seule guillotine.
On ne répondra jamais à mes raisonnements en fa-
veur de la liberté de la presse; et qu'on ne dise pas,
Miple, qie du» ce BUbén 3, et Am» ■• m-
Lde JVife. la naligttî tf ira im» lajy
Benis cqtn* c^^'brôi* aTfilanMe» SlTaAkK.
lis bien, ft cfîl poir tiîrv ââwr os n^fn-
ils, c'e&l pour que U lib«né Br rcNHBÉde f«a
t»otismp, <ta« je se tSn smè ^ s( fimft.
«or emphlifr que les r«j«Iûttt se tnm tt 6
liment cuolr« U Bfp« M îf c, »e laBl-a fatâi
aoier. comme fii EA Mal à rhewr. ■*• »-
i ei raltenuiiTC craeSe «é «t m« tmgtt» t^
«s arate de la liberlé, étm le ciMAtf t aaC
B rèpDbliqw <fl U ■ C Mwl ir?
t doaie, U muine 4n ttfiàÊitftn em fgl
lieux ne p» pBnir fplKiean tmfÊÈêet 4M 4»
r UD seul mboccol Sas ■'cM-4 pv mi «■;
tn temps de rérelaiion, rmr ■«!■« jtrim <ff
'eldllHin^oil^ "Tt -i '^n<-'«.r»p»»l«|nfcB»i
rie, por« : ' ' - '■* qgiBMie k
roralile à 1 -.jnéitia*
obe aa supplice? Tet e^i leu'ximnçvwt'ati ift'ttM
! libre donne ainlre lai-m^iDe. Cf«t cm luùif
>$ répabliques. qui TienL c^tmimt vb 'H/.'-. on ik
dn tempérament. La nauBi* as i^.avn^iît 6t
lîsme est ■ qo'il Tant mi^oi ■i»t iilt^ifvri i&itw
périssent qne si on ttol (/,9piibk ^.Uiiyi<'u\. »
cette maxime, dit Gvrdon tv TpciU gc; îtt la
et la sdreté des rois. Le '.ooiJté de uJU fatiMy. fa
enli; et il a cm qne. poor établir ia E-^tl-lj^w,
itbesoiD unmomeDi Jelajorivfruy^'^. :'.< •jtu
Il a pensé, avec Mactii^i'^). ■,;;.> G-.d- .-r -^t '^*
ience fiolitique. !•■ [lu^ ;-*ir.; : -r. -".■■. ■ '
lus petit, 11 il donc voi!^ j-ij :■,-/. .,■ ,-,- -'--;■■
lue de la lilitrt-:-. Mi:- ■..'.'.!.. ■:.-■-
ze, et tran^papMit. :;■■■-. ;. . . ,: '
178 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS. .
des Coupé, des Montaut, et ce drap mortuaire sous le-
quel on ne pouvait reconnaître les principes au cer-
cueil? Confondra-t-on la Constitution, fille de la Mon-
tagne, avec les superfétations de Pitt; les erreurs da
patriotisme avec les crimes du parti de l'étranger; le
réquisitoire du procureur de la Commune sur les cer-
tificats de civisme, sur la fermeture des églises, et sa
définition des gens suspects, avec les décrets tutélaires
de la Convention, qui ont maintenu la liberté du culte
et les principes?
Je n'ai point prétendu faire d'application à per-
sonne, dans ce numéro. Ce ne serait pas ma faute, si
M. Vincent, le Pitt de Georges Bouchotte*, jugeait à
propos de s'y reconnaître à certains traits. Mon cher
et brave collègue Philippeaux n'a pas pris tant de
détours pour lui adresser des vérités bien plus
1 . Boachotte, alors ministre de la guerre et d'une actiTité éton-
nante. Nous retrouvons dans les noies ministérielles du cabinet de
Bouchotte, notes qu'on devait brûler, ces indicalions relaUves à
Hébert et au Père Duchesne :
«24 mai, matin (93). S'abonner pour 2,000 exemplaires aaJoKf^
nal des Hommes libres, 2 exemplaires à la feuille de la Société des
Jacobins, — S'abonner pour 3 mille exemplaires du Père Duchesne^
rédigé par le citoyen Hébert. Ces feuilles seront réparties propor-
tionnellement entre les armées et adressées au commissaire do
pouvoir exécutif pour la guerre.
« 17 septembre, an 11 delà République une et indivisible. Portei
le journal du P&re Duchesne à 12,000 feuilles à compter de demain.
Faites-moi connaître à quelle époque l'abonnement des aatrei
feuilles doit cesser.
« Pour ampKation,par ordre du ministre, le secrétaire général de
la guerre. Signé : Vincent »
Le ministre voulait qu'il fût distribué aux armées 1 journal par
1 00 hommes. Ces journaux furent arrêtés à la poste. On le voit
par le compte rendu de la séance des Jacobins.
Bouchotte a laissé à Metz un petit- ÛIs, fiche minotier, qui tai
décoré par Bazaine à la fin du siège de Metz (1870), et refusa la
croix en disant qu'il ne la voulait point tenir de la main qui ven-
dait sa ville nalalo.
LB VtSL-X «ORRELIVR. ]TV
Ces! àceoxqaj, co Usant ces vives peinlares
Jpanaie, ; Irouveraionl qudqae mnlIieuivaM!
iblance avec Ipor coniiHite, à s'umpre-sser do ta
ar; car on no se persuaiJera jamniï (jiie le por-
'na tirraa, Incé de la main du plus grand peiu-
l'antiquit^, el par l'Iiistorioii des philo»<>[il)M,
Aire dcrcna le portrait, d'npri'R iialiirc, di: Ca-
de Brattis, fl qac ce que Tutiio nppt'lail lt> di!S-
le et le pire dva Koiivcrncmeiilii, il y n dcmrc
i, puisse s'appeler arijniird'lKii la lll)erU\ l't Id
lur des mondes possibles. "^
Aw
oà)eme sa» pta, i
mpTils f))ii U-n')--!!! à >»**T -î^ b *'i<jt--i- -
luUoD et les palriotet : «ftt ' fc T nwM ^l«« wr j>t j^^
cès de la révolntioa rt lita |da-JtA» -fjatfrwii'^ liïKt
croient le aaméro rcfaié, «t bME îe anoafe .luA^r^
ce senl mot : On £Ul trvtu ^w «'«sic }r<!^w«f s <«c jjm
celoi de la liberté; saH |»ij*»%. mum b*-->3 iuim
DQJoar.
1. Le :i il 'il ■tu. aa Boiin
porte la kmgae qane Av
nDmira. Od le yjiU. *r.
I« prii aii^«nlaii bnjiiiin
n», on en iQflaiTiuit V. ji
(shapfrf, U ifrii 4t :-i iraa
PoUtanle piti^. la 7-..1 i^
182 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Ceux-là pensent apparemment que la liberté, i
renfance, a besoin de passer parles cris et les
pour arriver à l'âge mûr. Il est au contraire de
ture de la liberté que, pour en jouir, il suffil
h désirer. -Un peuple est libre du moment qu
l'être (on se rappelle que c'est un mot de Lafa
il rentre dans la plénitude de tous ses droits,
14 juillet. La liberté n'a ni vieillesse, ni ei
Elle n*a qu'un âge, celui de la forcé et de lavi
Autrement ceux qui se font tuer pour la Répi
seraient donc aussi stupides que ces fanatique
Vendée, qui se font tuer pour des délices de i
dont ils ne jouiront point. Quand nous auroi
dans le combat, ressusciterons-nous dans trois
comme le croient ces paysans stupides? Noui
battons pour défendre des biens dont elle met i
champ en possession ceux qui l'invoquent. Ces
sont la déclaration des droits, la douceur desmi
républicaines, la fraternité, la sainte égalité, l'ii
biîitë des principes. Voilà les traces des pai
déesse; voilà à quels traits je distingue les p
au milieu de qui elle habite.
Et à quel autre signe veut-on que je recoB
cette liberté divine? Cette liberté, ne serait-ce
vain nom? n'est-ce qu'une actrice de l'Opéra, I;
deille ou la Maillard, promenées avecr un 1
rouge, ou bien cette statue de 46 pieds de hai
propose David? Si par la liberté vous n'entend<
.- comme moi, les principes, mais seulement ui
ceau de pierre, il n'y eut jamais d'idolâtrie pb
pide et si coûteuse que la nôtre.
Ornes chers concitoyens! serions-nous donc
Il ce point, que de nous prosterner devant de
diviniics? Non, la liberté, descendue du ciel, C(
le prtnaît'ï! |*i k fw c
:. pr f f t t '3af ii> i>^^.
HeMieun ta niti^^it tr *
1_ U4K. *«•.>-. 1 I«
— -W Ûl. "»^ t
181 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
réchafâud, sans vous faire dix ennemis de sa fai
ou de ses amis? Croyez-vous que ce soient ces fen
ces vieillards, ces cacochymes, ces égoïstes, ces
nards de la Révolution, que vous enfermez, qui
dangereux? De vos ennemis, il n'est resté parmi
que les lâches et les malades. Les braves et les
ont émigré. Us ont péri à Lyon ou dans la Yen
tout le reste ne mérite pas votre colère. Celte n
I tude de feuillants, de rentiers, de boutiquiers
: TOUS incarcérez dans le duel entre la monarchie
i; république, n'a ressemblé qu'à ce peuple de R
i dont Tacite peint ainsi l'indifférence, dans le co
1 entre VitelHus et Vespasien.
« Tant que dura l'action, les Romains s'as
blaient, comme des spectateurs curieux, aulou
combattants; et, comme à un spectacle, ils fa
saient tantôt ceux-ci et tantôt ceux-là par des l
ments de mains et des acclamations, se dëcl
toujours pour les vainqueurs, et lorsqu'un des
partis venait à lâcher pied, voulant qu'on tira
maisons et qu'on livrât à l'ennemi ceux qui s'y
vaient. D'un côté, l'on voyait des morts et des bl(
de l'autre, des comédies et des restaurateurs re
de monde. » N'est-ce pas l'image de nos modén
nos chapelains, de nos signataires de la fameos
tition des huit mille et des vingt mille, et de
multitude immobile entre les jacobins et Gob!
selon le succès, criant : Vive LafàyèRë~êl son
val blanc! ou portant en triomphe le buste de 1
et le nichant dévotement à la place de Notre-
du coin, et entre les deux chandelles*? On voitq
1 . On devait plus tard jeter ces bustes à Tégout de la Ei
corps de Maral, quoi qu'on dise, n'y fut point jeté.
kt i-:f m. *i*' • i
4
. • 4 ■
•"'.-
iiuf. :
rien ::rsr
livrr
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•'.r.
A;
0';f ;
.- . !
>^-^
-
'^.- "T
if», i :
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>î
1» ::.-.-
186 ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS.
qu'elle a repris, sur son piédestal, Tattitade
convenait dans la reUgioâ-éiHE^eaple, el que k
de salât public veut un gouvernement prc
respecté et assez fort pour contenir égalemenf
dérés et les exagérés, laissons aussi végéter au
leur feu, au moins ces paisibles casaniers qui i
pas républicains sous Louis XVetmômesousLc
et les états-généraux, mais qui, dès le 44 juill
premier coup de fusil, ont jeté leurs armes el
son des lis, et ont demandé en grâce à la m
leur laisser faire leurs quatre repas par jour. '.
les comme Vespasien, suivre aujourd'hui
triomphateur, en s'égosillant à crier : Vive l
blique !
Que de bénédictions s'élèveraient alors d*
parts! le-pensê^ bien différemment de ceux ^
disent qu'il faut laisser la terreur à Tordre (
Je suis certain, au contraire, que la liberté sei
solidée, et l'Europe vaincue, si vous aviez un ci
CLÉMENCE. C'est cc comité qui finirait la Rév
car la clémence est aussi une mesure révolutic
et la plus efficace de toutes, quand elle est di
avec sagesse. Que les imbéciles et les fripoi
pellent modéré, s'ils le veulent Je ne rougis
n'être pas plus enragé que M. Brutus; or, voi(
Bru tus écrivait : « Vous feriez mieux, mon ch
« ron, de mettre de la vigueur à couper co
« guerres civiles, qu'à exercer de la colère, <
41 suivre vos ressentiments contre des vaînci
sait queThrasybule, après s'être emparé d'Atl
la tête des bannis, et avoir condamné à mort i
trente tyrans qui n'avaient point péri les an
main, usa d'une indulgence extrême à l'égard
des citoyens, et même fit proclamer une «
aihm
■va les gea>^ arjÉ
t cons{»rê à Beorc kr
et comme la k
irscoDcito}^ 1
indre pires. Cet frtmatn i
cberchaienl à àéf.^iifr k fnif^iir 4t m», f
Ik deiaûr •écaniret: t» naéimc nn'ii i
énienls da fOvrcrKttac ct^WHcaa. 1
e ÂDgnsle fat ik^'^bi li oaûr^ i tr^^nil
r l'ordre pour fair* ir:%i^ it :.ija.i.mr ui ,
aentd'aa seul. »
t alors qa'OcUvt «-^irv^" -t-' f.3i.--u .;r
;l Lépidi? rodir:;^ ;-- :■ - ■ : ., ,-,
188 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIN?.
fut cette clémence, dont il avait appris Fartii
Jules César, qui opéra la révolution, et décida
plus que Pharsale et Actium, de l'asservissemi
l'univers pour dix-huit siècles. On était las d
couler le sang dans le Forum et autour de la ti
aux harangues, depuis les Gracques,
Tant d'exemples prouvent ce que je disais
Theure, que la clémence, distribuée avec sages
la mesure la plus révolutionnaire, la plus efSca
lieu que la terreur n'est que le i/entoréfwnyoïir, c
l'appelle si bienCicéron : Timor non diutumus m
officii. Ceux qui ont lu l'histoire savent que c
terreur seule du tribunal de Jeffreys et de Tarn
.volulionnaire que le major Kirch traînait à sa
qui amena la révolution de 1689. Jacques II a]
en riant la campagne de Jeffreys cette sanglante
née de son tribunal ambulant '. Il ne prëvoy:
que son délrônement terminerait la fin de cetU
pagne. Si on consulte la liste des morts^ on ver
ce chancelier d'Angleterre, qui a laissé un nom ;
minable, était un petit compagnon en comparai
général ministre Ronsin, qu'on peut appeler, é
son affiche, V Alexandre des bourreaux.
Citoyens collègues, il semble qu'un montf
n'aurait point à rougir de proposer les mémesn
de salut public que Brutus et Thrasybule, sur
on considère qu'Athènes se préserva de la gae
vile pour avoir suivi le conseil de Thrasybole,
. Rome perdit sa liberté pour avoir rejeté celai d(
i tus. Cependant je me garde bien de vous pré
une semblable mesure. Arrière la mpiion d'm
nistie ! Une indulgence aveugle et générale sera
t. Voy. dans Macaulay cette figure sinistre de Jeffk-ejs,
I-1-
— .. "4
V-
\ *
1^ ŒUVRES DE CAMILLE BSSMOULINS.
disait T^tullien, par lesquels les membres dei
tés'^ du salmn [)ttM1c se sont" ëleyës josqu^âa
qu'oEny monta jamais sur les mârcEës~ëD&
tées. D éjà ta viens de Rapprocher beaucoup d
idée, dans ^ la mesure que tu as fait décréter ;
d'hui, dans la séance du décadi 30 frimaire. U
que c'est plutôt un comité de justice qui a été p
Cependant pourquoi la clémence serait-elle d
un crime dans la république ? PjéLendons-noi
plus libres que les Athéniens, le peuple le plu
crate qui ait jamais existé, qui avait élevé cet
la miséricorde^ devant lequel le philosophe De
plus de mille ans après, faisait encore prostei
tyrans? Je crois avoir bien avancé la démons
que la saine politique commande une semblabl
tution. Et'notre^ran4^4)fesseur Machiavel
ne mé lasse point de citer, regarde cet établie
comme le plus important et de première n»
pour tout gouvernement, le souverain devan
abandonner les fonctions de comité de sûreti
raie, que celles de comité de secours. « C'est à
« surtout, recommande-t-il, que le dépositaii
« souverainetédoit réserver la distribution des
« et tout ce qui concilie la faveur, laissant aux
« trais la disposition des peines, et tout ce qui
« jet aux ressentiments. »
Depuis que j'ai commencé mon cours de po
dans le Vieux Cordelier, un si grand nombre
collègues m-a encouragé par des abonnements
fait Thonneur d'assister à mes leçons, que me ti
au milieu de tant de députés, je me suis cru a
h la tribune même du peuple français. Fort dei
pies de riiistoire et des aulorités de Thrasybul
tus et Machiavel, j'ai transporté au journal isl
:]iie, IritfBpb^naj: dl auii'.'>^:iu' i
ir, ttUil ^L'-v-; '-Ù1., ,1 -... "--v.
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re qo'ii tl* t^i i^-ttl. j
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vaisseau dr .l - -;.l: :■..-
■ V .- ■• u-
deu-1 tcue.'-. .- IL... -,,1.,
■:.,- - .- . _ ,
194 ŒUVRES DE CAMILLE DESM0ULII9S.
J'ai commencé mon journal par une profession de
politique qui aurait dâ désarmer la calomnie: j'ai c
avec Danton, qn^outrer la Révolution avait moins dej
ril et valait mieux encore que de rester en deçà; qi
dans la route que tenait le vaisseau, il fallait enc(
plutôt s'approcher du rocher de Texagératioh, que
banc de sable du modérantisme. Mais voyant que
Père Duchesne, et presque toutes les sentinelles ]
triotes, se tenaient sur le tillac, avec leur lunette, (
cupés uniquement à crier : Gare ! vous touchez
modérantisme ! il a bien fallu que moi, vieux Corc
lier et doyen des Jacobins, je me ehargeasse de lafi
tion difûcile, et dont aucun de.§ jeunes .geûs.ïiê yo
lait, crainte de se dépopulariser, celle de crier: Gar
vous allez toucher à l'exagération ! et voilà Toblif
tion que doivent m'avoir tous mes collègues de
Convention, celle d'avoir sacrifié mapopularitémêi
pour sauver le navire où ma cargaison n'était pas pi
forte que la leur.
' Pardon, frères et amis, si j'ose prendre encore
titre de Vieux Cordelier^ après Tarrélé du dub quil
défend de me parer de ce nom. Mais, en vérité, cN
une insolence si inouïe que celle de petits-fils serért
tant contre leur grand-père, en lui défendant de pc
ter son nom, que je veux plaider cette cause coni
ces fils ingrats. Je veux savoir à qui le nom doit r
ter, ou au grand-papa, ou à des enfants qu'on lui
faits, dont il n'a jamais ni reconnu, ni même connu
dixième partie, et qui prétendent le chasser du pati
nel logis. dieux hospitaliers t je quitterai le nom
Vieux Cordelier^ quand nos pères profès du disMei
non du club me le défendront ; quant à vous, M
sieurs les novices, qui me rayez sans m'entendre :
Sifflez-moi librement: je vous le rends, mes frères.
ssl pas =w tt»e ]jçiir uria-nw çii îal:ai iw
1 y a riBp f4iru«ï cu:* ."Lïuiiçii^. ùi l.uo^
at en appcrUsl mo xlv^* ■■»<:.:■« «r oitxt «u*
es M. le lieiv^uii: ùt yuii'x • 'au'ui: îm
en les preintt'. ^.i-oij'.l '■■, u-"Mr\,-- -j- ■
:ède etdeç< 5a t-: : ■ <>: i «r- vu,- n.-ii.- "r*
éro.iDaUî:;.'i>:;-7:L: • j- u,- li'.i.-- ■
L me juçer.
196 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Je lis dans la Feuille du Salut Public, à Tarticle de
' la séance des Jacobins , primidi nivôse : a Camille
Desmoulins, dit Nicolas% frise depuis longtemps!!
guillotine ; et, pour vous en donner la preuve, il
faut que vous raconter les démarches qu'il a faites
Comité révolutionnaire de ma section, pour sauver oi
mauvais citoyen que nous avions arrêté par ordre da
comité de sûreté générale, comme prévenu de corres-
pondance intime avec des conspirateurs, et pour avoir
donné asile chez lui au traître Nantouillet. »
Vous allez juger, frères et amis, quel était ce scélé-
rat que j'ai voulu sauver. Le citoyen Vaillant était
accusé, de quoi? vous ne le devineriez jamais : d'a-
voir donné à dîner y dans sa campagne , à deux lieues
de Péronne, à un citoyen résidant dans cette ville de-
puis quinze mois, y montant sa garde, y touchant ses
renies; en un mot, ayant une possession d'état, et*
V avoir invité à coucher chez lui. N'est-ce pas là le crilttS
( . ridicule dont parle Tacite? Crime de contre-révoluHt^
^ de ce que votre fermier avait donné à coucher à unam
de Séjan. Que dis-je ? les amis de Séjan ayant été BÛs
hors la loi. Tacite pouvait avoir tort de se récrier.
Mais ici c'est bien pis ! Vaillant avait donné, il y avait
plus d'un an , l'hospitalité, deux jours seulement, i
un citoyen alors actif, à un citoyen qui , dans ce
temps-là, n'était pas sur la liste des gens suspects. Il
est vrai que ce citoyen s'appelle Nantouillet; il est
vrai que ce Nantouillet étant venu voir, en 1791 ei
4792, ce Vaillant qui, par parenthèse, est un men
cousin, celui-ci ne Ta point mis à la porte, quoiqu'il
fût un ci-devant. Mais, bon Dieu! sera-t-on un scé-
lérat, un conspirateur, pour n'avoir pas chassé de st
1. \^i\ des ulirùs les plus farouches: il marchait, dit-on, en Jti
muscadin de club, toujours armé d'un gourdin.
1^ rai ra â«Éw Bi^HBL «■ a^K^ivaM
ig| li r
pries npM)! Taki tt «i«M> dwfr «
I. Dju la fwi l'i a&H09 *p k T' — '
Rtritfspicrrecaarttf jàu at i
B, à caair fK ms siû*ac e i
plos tlaB^mn «n nair>-'9«kiM
Erioles we \t tnaanx }ii» mt^ ««^
> qoi raccoMfiaKmMi 'tsnM ' taux. « 91. jraM.
armé d'ma ka^ intiva . «lu&t. t m «m mtt
;Die de ■Maéiitf. Chaîne iwt «> >«L «r «*a
: Rol>es(>i«n*: cwdbm-. KM» Jt ÏMiC A««i«
patriote, et qmH »'; t çik a b'AirïliM m. >m.
rêbloaisiOBt^ MA'^euui^ i^ioi* » priOtU' tmi-
entre ses iittùï, ;ï* 'x'k^ u* ■ f -^ i*- tu-^ ji.
uî avvir l-.-nrt'. ,t ■.".- l.i... ' i-. ju umii^
ilribuDûl rri .il ..t:.i ■- t.'ii 1 -- -t ii*rm-
impritctar. '.-: -' -. - , y.-.' .1 ■■w y ,-:^.
\
198 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
conclure, sans me permettre aucune réflexion, croi-
rait-on qu'à ce sans-culotte qui vivait si sobrement, en
janvier, il est dû, en nivôse, plus de ^50,000 fr., pour
impressions, par le tribunal révolutionnaire, tandis
que moi, qu'il accuse, je n'ai pas accru mon pécule
d'un denier? C'est ainsi que moi, je suis un aristoeraie
qui frise la guillotine, et que Nicolas est un sam^
culotte qui frise la fortune.
Déflez-vous, Monsieur Nicolas, de l'intérêt person-
nel qui se glisse même dans les meilleures intentions.
Parce que vous êtes l'imprimeur de Boucholte, esl-ce
une raison pour que je ne puisse l'appeler Georges
sans friser la guillotine? J'ai bien appelé Louis XVI
mon gros benêt de roi^ en 1787, sans être embastillé
pour cela. Boucholte serait-il un plus grand seigneur?
Vous, Nicolas, qui avez aux Jacobins l'influence d'on
compagnon,. d'un ami de Robespierre; vous qui savei
que mes intentions ne sont pas contre-révolutionnai-
res, comment avez-vous cru les propos qu'on tient
dans certains bureaux? Comment les avez-vous cms
plutôt que les discours de Robespierre, qui m'a suivi
presque depuis l'enfance, et qui, quelques jours aupa-
ravant, m'avait rendu ce témoignage que j'oppose à Ift
calomnie : qu'il ne connaissait pas un meilleur répu-
blicain que moi; que je l'étais par instinct, par senti-
ment plutôt que par choix , et qu'il m'était même im-
possible d'être autre chose. Citez-moi quelqu'un dont
on ail fait un plus bel éloge?
Cependant les tape-durs ont cru Nicolas plutôt que
Robespierre; et déjà, dans les groupes, on m'appelle
un conspirateur. Cela est vrai, citoyens, voilà cinq ans
(jue je conspire pour rendre la France républicaine,
licureuso et florissante.
J'ai conspiré pour votre liberté, bien avant le 12 jnil-
/eisailks: M. $«4«r « »ww*' »!^ *«p
oir, lOQS les bËiauiuif iiuuiK
ni da Chac;-:;^-)tu-. pun-
ies, et de prcL'
200 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
« J'avais les larmes aux yeux, et je parlais avec nue
action que je ne pourrais ni retrouver ni peindre. lU
motion fut reçue avec des applaudissements infinis.
Je continuai : « Quelles couleurs voulez-vous? b Qud-
qu'un s'écria : « Choisissez. — Voulez-vous le vert
c( couleur de Tespérance, ou le bleu de Gincinnatin,
« couleur de la liberté d'Amérique et de la démocn-
« lie? » Des voix s'élevèrent : « Le vert, couleur de
« l'espérance ! » Alors je m'écriai : c Amist le signal
a est donné : voici les espions et les satellites de li
(( police qui me regardent en face. Je ne tomberai pai
« du moins vivant entre leurs mains. « Puis, tirant
deux pistolets de ma poche, je dis : « Que tons les cî^
« toyens m'imitent ! » Je descendis étouffé d'embras-
semenls; les uns me serraient contre leurs cœurs;
d'autres me baignaient de leurs larmes : un citoyen
de Toulouse, craignant pour mes jours, ne voulut ja-
mais m'abandonner. Cependant on m'avait apporté na
ruban vert. J'en mis le premier à mon chapeau, et j'ea
distribuai à ceux qui m'environnaient. »
DeÊttis,.ieL_n'ai_çessé de.QûDspirer, avec Danton ^
Robespierre, contre les tyrans. J'ai conspiré dans Jt
France libre, dans le discours de la Lanterne aux Pari'
siens, dans les Révolutions de France et de Brabant^ daai
la Tribune des Patriotes, Mes huit volumes in-OCtafD
attestent toutes mes conspirations contre les aristo-
crates de toute espèce, les royalistes, les feuillants» itf
brissotins, les fédéralistes. Qu'on mette les scelléscliei
moi, et on verra quelle multitude de suffrages, lesplas
honorables qu'un homme puisse recevoir» m*est veoae
des quatre parties du monde*.
1. La publication du Portefeuille de Camille dertlt proofcr
qu'il disait vrai.
î dan? la fiBSlffriri-
ait tl« oe^ h— nin-i
se de poBsahTtL ôl i
i; c'est qaejai tut jtiBr bfhé; t. b. UMtr*- u' •
r, c'est qmt lamva: it a. irf^at*iriit*- • «^x*^
mes afl«<lM«i» ]te:%uiik-l<-^ '•,. i ^ ûim. ^ -•
cbndamaès pour qw y r^vr k-^iuuam^ jh- fcta»
à BanuTf.
t bien fvrile aci |Miirii>»^ ùl il mm. ml' ti^
de la lroia<-n«* ce uuiu-.-Ti»*. f to- âi im r-,
)I1, nuis f^riJlL:? ..il'I.. UlijiU-t' nu ^iw s-;;--,,
ilaces émiDrLll-ï f-.'L- l'-r- il,- LJl,- ■ . : .'t. .
T do k-ur :l: i>r;-L;". :■ . . n _..j.- :.-.„,-
e dt' j^a gl'>;rr. ■^: ;.;'--: - i ..-: ...-u^ ■. ■ .-
licrdii^ JM >v,L.-- ■ ::::.■ i,. .. . ; '.' .
202f ŒUVRES DE CAMtLLE DESMOULINS.
des boulangers? Lafayelte, dans les plus beaux
de sa fortune, les a-t-il fait applaudir par ses
de camp, quand ils sortaient de chez lui et t
saient son antichambre? Ont- ils été environi
Bellechasse, de pièges glissants et presque in
blés? A-t-on tenté leurs yeux par les charmes le
séduisants, leurs mains par l'appât d'une rich
leur ambition par la perspective du ministère
paresse par celle d'une maison délicieuse dans h
renées? Les a-l-on mis à une épreuve plus di
celle de renoncer à Tamitié de Barnave et des La
et de s'arracher à celle de Mirabeau que j'aimaii
dolâtrie, et coinme une maîtresse? A tous ces ^^
ges ont-ils préféré la fuite et les décrets de pr
corps? Ont- ils été obligés de condamner tant de
amis avec qui ils avaient commencé la Révoluti(
' peuple! apprends à connaître tes vieux ai
demande aux nouveaux, qui m'accusent, s'il se 1
un seul parmi eux qui puisse produire tant de li
ta confiance?
Mon véritable crime, je n'en doute pas, c'est
sait que j'ai dit qu'avant dix numéros j'aura
masqué encore une fois tous les traîtres, les nou
conspirateurs, et la cabale de Pitt qui craint les
lalions de mon journal. On n'ose se mesurer a
vieux Cordelier qui a repris sa plume polémiq
gnalée par tant de victoires sur tous les conspir
passés, et on a pris le parti plus court de me fai
querelles d'Allemand, et de reproduire des dén*
tions usées et que Robespierre vous a fait mettr
les pieds. Mais voyons quels sont les prétextes (
acharnement contre moi.
Des hommes, mes ennemis à découvert, et en i
ceux de la République, ne savent que me repr
LB YIBL'X COUIEUKR. M
iêmeat. depaU cinq mois, d'aroir dùSenia I)il-
is H OilIoD étail si conitalile, qoe ne le Citiez-
ne juger'?
{Qoi ne veul-OD voir qu'un ^éut'ra) qav j*ai dé-
ït ae rfïgarde-l-on pas cette (ouïe de fnÏDéraux
accDsè»?Sic'étail un traître qne j'euiue voala
e, pourquoi anrni*-jc nciusO «s compliofia ?
D vcul que je sois crimiuoi pftur avoir iWenda
il D'y a pas d« raison pourvue Hobe^picrre ne
l criminel aussi pour avoir pris lu dt-R-nse de
Desmoulins, qui avait pris la Oi-rcn^e de Dil-
puis quand est-ce un crime d'avoir déTendo
un? Depuis quand riiomme est-il inraîllible et
d'erreurs?
L d'Herbois lui-même, qui, sans me nommer,
lë sur moi svec une si lourde raideur, à la der-
iance des Jacobins, et qui, h propos du soicide
lard, s'est mis en scène et a Tait nne vraie Ira-
3ur pxcilpr conlre moi los passions des irihii-
l'on avait payé, ce jour-là, des places jusqu'à
s, tant M. Pilt mettait d'importance à l'expul-
ia société des quatre membres dénoncés, Fabre
tine. Bourdon de l'Oise, Pliilippeaux et moi;
l'Herboisne s'élait-il pas trompé lui-même sur
irai qui a livré Toulon, sur Brunet? N'a-i-il pas
i Prolj? Si je voulais user de représailles contre
je n'aurais qu'à laisser courir ma plume, armée
plus forts que sa dénonciation. Mais j'immole
Irie mes ressentiments de la violente sortie de
:ontrc moi : nous ne sommes pas trop forts,
; vrQÎs patriotes ensemble, et serrés Ifs uns
fiilur mwiîi^lial Brune,
/K
soi ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
contre les autres, pour faire ièie à l'aristocratie, ca-
nonnant et livrant des batailles autour des frontières,
et au faux patriotisme, ou plutôt à la même aristocra-
tie, plus lâche, cabalant et intrigaillant dans l'inté-
rieur. J'ai eu le tort, et on m'a fait le reproche juste,
d'avoir écouté l'amour-propre blessé, et d'avoir pincé
trop au vif un excellent patriote, notre cher Legendre:
je veux montrer que je ne suis pas incorrigible, en
renonçant aujourd'hui à des représailles bien légttH
mes. J'avertis seulement Gollot d'être en garde contre
les louanges perfides et exclusives, et de rejeter avec
mépris, comme a fait Robespierre, celles de cePèrB
Duchesne, des lèvres de qui tout Paris a remarqué
qu11 ne découlait que du sucre et du miel, qui n'anit
que des foies, dont les jurements même étaient flûKs
et doucereux, depuis le retour de Danton, et qui, tout
à coup, à l'arrivée de Collot d'Herbois, reprend lei
moustaches, ses colères, et ses grandes dénonciations ^
contre les vieux Cordeliers, et ne craint pas de s'écrier
indiscrètement : Le géant est arrivé; il va terrasser les
ptjgmées. La publicité de ce mot qui ne pourrait point
dépopulariscr, mais seulement ridiculiser celui qui en
est l'objet, s'il n'avait pas désavoué cette flagornerie
d'Hébert, qui cherche à se retirer sous le canon de
Collot; celte publicité sera la seule petite piqûre d'a^-
mour-propre ii amour-propre, que je me permettrai
de faire à mon collègue. Je saurai toujours distinguer
entre le Père Duchesne et le bon Père Gérard, entre
Collot Cliâteauvieux et Hébert Contre-marque^.
1. « Hébert, dit M. Carteron, ne parvint pai d'emblée & li w
\oviM6. qu'il (Ut en 93. Longtemps il traîna, obscurément, daii ta
bas-runils de la littérature et du journalisme, comme le Pêun
Diable de Voltaire. En 17 8G, étant Apé de vingt-sept an», il qolUi
sa ville natale, Alençon, où il avait Tait d*assez bonnes éludei, Mi^
les auspices de sa famille, qui était aisée et honnôle, et II vlnti
' LS TIlUX CORnSMXR. SU
A. k propos àe Dilloo, une bien lon^cae Ih^se,
qac, pour majustiRcnlion, j'avais seulement &
I |»Talt ({u'Il y tooilu LUntAI, |i*r InroniIulU, daot tin Mtt
Ib l'Indigence, jiihiim-U qu'il Tiil rfdiill à icceplrr l'Iiamblc
le garde-nia^)!n *u IIiÙItk de» Varifl'*, «Ion dirige pu
Ae cl Gaillard. Il deilnl eniulle ronlrAliiir de* eotitre-mar-
BiïiiKi llitilie. el Diill par j obtenir une place de eonllanca
nsem pcndinl qulntci mult <. I^njantler IIOil, il fiait n>-
lani le dénOmcnl. (in le n>lrou*« auneti^ t un mrlaln mf-
nommé Boluel, qui travaillait k une Tic du Marir.Anial-
Û eoncouri alort à l« r^laclton du paniphlol >lc DorreulUo,
>rue- KagliiKr *. Le cjniiinc effroni* do» IeuIIIm ruiallileii,
enl dea Àeirt âet Apiirei, que rédlgealcnl Pelllcr *, flUn-
mpceneli, Liiur>i;iial> el aulrei l>eaux etprlu, lui li»|tlN
déplorable émulation, «( Il detlnl loul A rail homme de
U ni de n)B uicut pour égaler cei matlira (kulllitlea i uialii
It ni le ramafie de Rolibé, nllairervndu fîntu ilt HomfnH;
» élalllaunto. Il ne lui pat, cammeMaJmulM, dire comme
in (AMénlIfi rd>alUnlri;ll ne Dit que brutal et ordurler.
mal. l'in^me Fère ùuehe'ne, eommenfS k parallre rtyii-
U eu JuiTter 1701. Ceil depule re motnanl qu'il ne «e>H
|gr •«■ bna* uei$ au peuple, d'eilialer Ml grandn eMru et
4t»JBltt, de u mangrr U umg, ele., ele. CiinUle Delwm-
dant Te Trtt quand [1 lui dit : o Y a-MI rien Je plm M-
, de iiliH urilurlcrigTiD lapUi|art<lfl les ruiiillii)? Nr tali-lu
I, HJberl, que, quand \f% Ijtiini d'tvurape tculeiil avilir la
que; quand ils venlftit faire croira à leurs CBcIaic» que la
e!l couierle àft k'nclires du U barbarie, qua Parla, celle
rautiie pour son atlicisme cl aon goîll, eat peuplée de Vail-
le aale-tu pas, mallicurciix, que re aoiilUee lanihiauidelea
qu'ili Infèrent lia ns leurs caiellcs, roiniiie al le peuple vlall
le. luBai Ignnranl que lu voudrais le Talro croire à H. Pltl ;
il an ne pouvait lui parler qu'un langage auati groatier ;
■i c'était ti le langage de la Convcnlion el du Comllé du
blic; comme al les aalctéa élalenleellca de lanallon; comme
Dùlde Parla était la Seine*? • Oui, Camille dll vrai ; te u-
206 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
observer que les meillears patriotes n'étaient^
exempts de prévention; que GoUot d'Herbois 1
même avait défendu des gens plus suspects que I
Ion : bien plus, je pose en fait qu'il n'est pas un
députe, à la Montagne, à qui on ne puisse reproc
quelque erreur et son Dillon.
Pardon, mes chers souscripteurs ; mais croiriez-T
que je ne suis pas encore bien convaincu que ce g£
ral^ qu'on ne cesse de me jeter aux jambes, soit
traître? Voilà six mois que je m'abstiens de parler
lui ni en bien, ni en mal. Je me suis contenté de ce
muniquer à Robespierre, il y a trois mois, la note q
m'avait fait passer sur Garteaux. Eh bien, la trahli
de Garteaux vient de justifier cette note.
Ici, remarquez qu'il y a quatre semaines, Hébei
présenté aux Jacobins un soldat qui est venu faire
plus pompeux éloge de Garteaux, et décrier nos d<
cordeliers, Lapoype et ce Fréron qui est venu po
tant à bout de prendre Toulon, en dépit de Vemii
malgré les calomnies; car Hébert appelait Frér
comme il m'appelle, un ci-devant patriote, un mus
dln, un Sardanapale, un viédase. Remarquez, citoye
que, depuis deux mois, le patriote Hébert n*a cessé
lement, il ne lui plaîl pas, au moment qu'il écrase cet ierivaiM
chantiers ^ de se souvenir de toutes les turpitudes dont fourmi]
les Actes des Apôtres et le Rougyff* (E. Garteron, EHCjfchp
Didot. Voy. Uébertistes),
1. Vieux CordelieTf i>. 36.
2. Qu'on lise seulement dans le tome X, n" 134-283, p. 27'37, 1*^1
de Targineite, qui en promet bien d'autres; Pot-Poum', didié à M.
naudat. Léonard Gallois, dans son Histoire dès Journaux, toael, p.
et SUIT., a cité de curieuses aménités des quarante-^inq apdirtf. Lit ji
d'IIélMîrt, ses b... et ses f... n'offensant pas plus le goât et la déotaei
les Laszis des Apôtres sur les facultés puissantes de MM. Laaier et Lu
sur les qualités spécifiques de MM. Lanusse et Dntroo, snr let iniOTi
M. Populus et de la Déesse de la Démocratie, La nausée Tient vite, et k
missement, quand on lit ces gens de tint d'esprit.
ID iaviv -iiE Ht Eiuf i'p'iVT*S'^v ■- v\
oss Ifsdïvia uaff'^aaiii ,> aaiM a> 'rï.>v>«>
pabliqve, «t ^ r>:ai- a^'ïr u^ aorrvrr ^w
iils^HlCTat4t''iii^^ nui 1»! anv.«i« a^a»^.
it de u am é iK .
!B monUat k i<r>aiu^ i ' —"nr sv- ^'lk^-t
îue frère ii^ fct'i^>ii.T—> ij-/- « ^ ;-..bu--
e! Je Tai> d*: -,-: ■.:i,-n- />:■ .- ■■>• ^ ,
JiDphat^nrÈîr-.'i*. :■ L '.,- :■ ,' • -j- ^ ^ .-^
nousécriî'îiir:- ■.- .- ■.■.•■n.- i-:.-- ---.;.
Camille voiî '.'-.l^-. ::,.. u:i ■- i-..- ^.
20^ ŒCTRES DZ CAMILLK IHESMWIUSSS,
qnon reat pousser la so | aire am dda
et leur faire faire, sans s*4 r, la contre
tioa par des mesures u!U«-réTv«aticMi]iaircs.
corde secoue ses torches parmi les patrio
hommes ambitieux, qui reuleot s'emparet* du
nement, font tous leurs efforts pour noircir 1
md les plus purs, les hommes à moyen et à es
les patriotes de la i mière fournée : ce qui
se passer à Mar 2 en est une preuTe. » 1
mon pauvre Martin, tu étais donc poursuivi
par les Pères Duchesnes de Paris et des Bouc
Rhône ! Et sans le savoir, par cet instinct qui
jamais les vrais républicains, à deux cents lie
de l'autre, moi avec mon écritoire, toi avec
sonore, nous faisions la guerre aux mêmes e
Hais il faut rompre avec toi ce colloque, et r
ma jnstiGcaiion.
Il faut que je le répète pour la centième fo
qu'on m'en a absous inutilement quatre-vi
neuf : il n'est pas vrai de dire que j'ai défendi
J'ai demandé qu'on le jugeât; et n'est-il pas
que si on pouvait accuser quelqu'un de le d
ce seraient plutôt ceux qui n'ont pas demandé
moi, qu'il fût jugé. Ainsi tombe l'éternelle ai
tien contre Camille Desmoulins. Quel doit él
le sîic'de mon adversaire, le déficit des pièce
moi, puisqu'ils sont réduits à me reprocher él
ment d'avoir défendu un général à qui on ne j
tester de grands services à la côte de Biesme
La plus courte justification ennuie. Pour
ratleniion, je lâche de m(^ler la mienne de
satire qui ne fassent qu'effleurer le patriote» et
de part en part le contre-révolutionnaire dégi
le rouge bonnet que ma main jette à bas. Au 1
mon toarwi^ i-au: a
^ de salai («ômt- ■'- it «îttpï. gu -s y;-.
lion u bvtkiiB. C^s. umivr i. ta. ^tatt
t importaaot. Il j\tu; - n. ytOt^ià^ jn^ -
ftets de BartT*- «i *^ w^tru ik 1jku> !
ent, les patiiiAet- ^uui iiin' iwuaii' fe-
rrés ceue usMiT-» bi>i?-iii>!;ti* Dii 'jimti^ *»•
, j'ai fait, <^^a^ll^ T^ifjini Biinivni n
ubiier le br?' j t pLi^. uu '^tnitijiiiiiaj ,<
J 5oin/(. el Irr Ib'.T-il , li-lIj-Bi- _.. -..
moQ nuEi'/.' j ->: t. j-,,L , t t. -l'-iiji < )>■
rOimprimi-r. l-j i.. l, l1. .- .:•■-. ,\.u-
210 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
de réfuter mon numéro 4, pour éclairer tont à faiU
religion, je lui dois le rétablissement d'un fait, svrH
quel son rapporteur a altéré Thucydide : j'en demaai
pardon à Barère ' /
^ Mais assurément qu'Athènes ne jouissait pas fm
paix profonde, quand Thrasybule fit prononcer dti
rassemblée générale du peuple que personne ne saeû
inquiété ni poursuivi, hors les trente tyrans. GM
trente tyrans étaient à peu près à la population (fi^
thènes, qui ne se composait guère que de vingt miU
citoyens, comme nos aristocrates prononcés sont i
notre population de vingt-cinq millions d'hommek
L'histoire dit positivement que ce sage décret mitlÉ
aux dissensions civiles, réunit tous les esprits, et vaW
à Thrasybule le surnom de restaurateur de la paix.
Au reste, Barère à terminé une critique amère A
Fouvrage par un hommage public au patriotisme dl
Fauteur. Mais dans sa nomenclature des gens suspects
et à Foccasion de sa remarque judicieuse que ceux-U
l'étaient véritablement qui, au lieu de ressentir dei
joie de la prise de Toulon, présentaient une mîw
allongée, Barère pouvait me rendre un autre témoi-
gnage. Il aurait pu dire que, ce jour-là même, iw
trouvant à dîner avec lui, je lui avais dit : «Voilà le
hommes vraiment suspects; voilà ceux à'I'arrestatioi
desquels je serais le premier à applaudir, ceux qm
cette conquête de Toulon a attristés ou seulement lai!
ses tout de glace, et non pas, comme je l'ai lu dâtt
une certaine dénonciation, M. Tel, parce qu'il estloj
luxurieusement. »
Que pensera le lecteur impartial de voir Barère, j
1. D. Barère, Vhomme aux deux discourSf qui sultoujoarsi
bien prendre le vent.
ait plB5 i l« WWUtçiH^ ri '>ai M »»^ '^■
Be5,parnrtBî4* gir m *^i »w»t»»é*' » «-
, bOOillMl HMT. I^^tf ■Il "•« "n» *'''^' '^^
jécbé ! Mai* vtfl- ibi-* 't^ Jwr-r-- ™ • jwu-
uleur de Pn^it '. 'M. .t j-"**^-' •* / -««A—'
, prapws fc« «-«*« «w d'»' M» '-I* »- 5 /**
■s PS délifirr^t*^ Ôrtii .' CMurt- •■ ••«'' >«<*i-- *
QTTf't'.rait yt* Uviain ni_ <j>fl( ^ i^-j'.-*. -
bien dîolr*-' îtr.*-. - r ■■''Jw -• *- ■
:-ioc, 'l'i^ t'i ■-^'' ''.1'- '■■ ■ " '''- ■'■ '' '■ ''-
rre, et'in-;;r ~r-i ;■-■ > ' ■"-■■■' ^ ■ -■ ■ - '■
CâOuHkl r:i '■■--■ ■■ -' ■- ■ V- - -
erac froUc ^l .■- - .- ■ : ."-' ' - ■
212 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
m'accuses de modérantisme ! Quoi ! c'est toi, camaradti#
montagnard du 3 juin, qui donnes à Camille Desmott«q
lins un brevet de civisme! Sans ce certificat, j'allaii
passer pour un modéré. Que vois-je? Je parle de moi,
et déjà dans les groupes, c'est Robespierre mi
qu on ose soupçonner de modérantisme. Oh ! la
chose que de n'avoir point de principes, quedesaf
prendre le vent, et qu'on est heureux d'étrê~ûitte gP
rouelle!
Citoyens, remarquez bien tous ceux qui m'acc
de peccadilles, et je gage que, dans leur vie, vooli
trouverez de semblables erreurs, de ces erreurs louN
des que je ne leur ai pourtant jamais reprochées, pif:
amour de la concorde et de l'union, moi qu'on accuse
de noircir les patriotes. Je vous rends aussi justice,
Barère ; j'aime voire talent, vos services, et je pro-
clame aussi votre patriotisme; quant à vos lorts, Ro-
bespierre vous en a donné l'absolution, et je ne ^
point appelant, comme M. Nicolas, du jugement de
Robespierre. Mais quel est le reptile si rampant qai|
lorsqu'on lui marche dessus, ne se relève et ne morde?
Et la République ne peut pas exiger de moi de tendre
l'autre joue.
Tout cela n'est qu'une querelle de ménage avec mes
amis les patriotes Collotet Barère; mais je vais étrei
mon tour b en colère conlre le Père Duchesne
qui m'appelle « un misérable intrigailleur, un viédase
(( à mener à la guillotine, un conspirateur qai vett
c qu'on ouvre toutes les prisons pour en faire une
€ nouvelle Vendée ; un endormeur payé par Pilt, un
Cl bourriquet à longues oreilles. Aitends-moi^ Hébert;
a je suis à toi dans un moment, » Ici ce n'est pas avec
des injures grossières et des mots que je vais l'atta-
quer, c'est avec des faits. Je vais te démasquer commc^^
ï M *«4«c «,«,«. ^^^^
214 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOtJLINS.
lémique^ recherché lour à taur-par-lousJe^^
in^ûSJrOMéiiijCûiT^pUhle, où, quelque lei
le 10 août, on a marchandé jusqu'à mon s
fort chèrement ; eh bien ! dans celte révo
depuis f ai été sucçessiYemçnt^ secrétaire g
dégartement de la justice, et représentant di
la Convention, ma fortuiie ne s'est pas ac
sou. Hébert pourrait-il en dire autant?
Est-ce toi qui oses parler de ma fortune, U
Paris a vu, il y a deux ans, receveur des co
ques, à la porte des Variétés dont tu as été
cause dont tu ne peux pas avoir perdu le
Est-ce toi qui oses parler de mes quatre n
de rentes, toi qui, sans-culotte, et sous une
perruque de crin, dans ta feuille hypocrit(
maison loges aussi luxurieusement qu*un h*
pect, reçois cent vingt mille livres de trai
ministre Bouchotte, pour soutenir les m<
Cloots, des Proly, de ton journal officieIlem<
révolutionnaire, comme je le prouverai.
Cent vingt mille livres à ce pauvre sa
Hébert, pour calomnier Danton, Lindet,Can
riot, Lacroix, Philippeaux, Bourdon de TOi
d'Églantine, Fréron, Legendre, Camille D
et presque tous les commissaires de la Ce
pour inonder la France de ses écrits, si
former l'esprit et le cœur! cent vingt mille
de Bouchotte!... S'étonnera-t-on, après cel
exclamation filiale d'Hébert, à la séance des
a Oser attaquer Bouchotte! (oser l'appeler
« Bouchotte à qui on ne peut reprocher la
« faute ! Bouchotte qui a mis à la tête des ;
« généraux sans-culottes, Bouchotte le patri
« pur! » Je suis surpris que dans le trans
••■ i
NuuissanoÊ. W P' r^ Z^ià-nt^Mf 2<- «^ it-: at '- •
Aùlîe qui a'4. «i-ulk •^•oi ' itr il.. .- :r- •• ^^.il
loiâdejEii:
Ifl stTd le IL*Ç»r-- y— -Il ■■• -1:
preBdro&i J'L: ur ii»'i- i- • - j^ - •■
le miii-r frtL*:- .- .f ^-';*i: : . ^. .-
iilir ZiOIIrr::-. • :• .. --_- i . .
vur ^j -. ,1- ■ . ■ *îr --
. .jairi:.:-: i: - v ; . _ ^.
. iJûtÎ r s. i I. • -'- ... .....
l'OUr i-er ri •' * *. L V- .-
216 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
tes infamies. Tes numéros, et tes contradictions i
main, je suis prêt à prouver que tu es un avilisseoi
peuple français et de la Convention^ et un scâél
déjà aux yeux des patriotes el des clairvoyants, ]
moins démasqué que Brissot dont les agents de !
t'avaient fait le continuateur, et entrepreneur
contre-révolution par un autre extrême, lorsque I
Galonné et Luchésini, voyant les girondins usés,
voulu essayer s'ils ne pourraient pas faire, par la i
tise et l'ignorance, cette contre-révolution qu'ils i
vaient pu faire avec tant de gens d'esprit, depuis 1
louet jusqu'à Gensonné. .
Je n'ai pas besoin de me jeter dans ces recberet
Toi qui me parles de mes sociétés, crois-tu que
gnore que les sociétés, c'est une femme Rochechm
agente des émigrés, c'est le banquier Kocke\ che»
toi et ta Jacqueline, vous passez à la campagne
beaux jours de Tété ? Penses-tu que j'ignore que c
avec l'intime de Dumouriez, le banquier hollan(
Kocke, que le grand patriote Hébert, après ai
calomnié dans sa feuille les hommes les plus p
de la République, allait, dans sa grande joie,
et sa Jacqueline, boire le vin de Pitt, el porter
toasts à la ruine des réputations des fondateurs d<
liberté ? Grois-lu que je n'aie pîis remarqué qi
eiïcl, lu n'as jamais sonné le mot de tel député, 1(
que tu tombais à bras raccourcis sur Chabot et i
sire ? Grois-tu que je n'aie pas deviné que tu n'asj
les haulscris contre ces deux députés que parce q
après avoir été attirés, sans s'en douter peul-él
1 . Ou plutôt Kock. C'est le père de Paul de Kocic. On Tt Et
à lort d'êlre un agent des monarchies élrangères. Il fil son de
comme soldai à Jemmapes. C'e^t lui qui, de ses deniers, ronti
sil, rue Sainl-Deni;*, la Cour Batme.
1er »ce« CtairtC "M* •* *^** je*.*»-»
mUnl da |
assort q«'a tHoit: orym-r i
,«* Ce ««1 U i»^ i*ia iMin»!»* *WHr
ne u wî\mv«a»s-
arde u ne. 4!?«3 « ^^™n* m n «fc* m
.le fraler à çfc la -ot-v^-a. if Wf»' umm
faisait faire *«■ ^p'-^ y^ ww*- <*»
« momeni </ii «^*^i i"""^
doeieor 5»*^"* ^"^ yvi^r
es de; MI-rLrt-t :• ' .••.••-j-
mille livr^^ > -v .-i.^- -
e : re--'^r-!- '■■. v- -i - ■
218 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Est-ce à titre de tes anciens services? Mais quan
Danton, d'Églantine et Paré, nos trois anciens prési
dents permanents des Cordeliers {du district s'entend]
soutenaient un siège pour Maral; quand Thuriot as
siégeait la Bastille ; quand Fréron faisait Y Orateur i
Peuple; quand moi, sans craindre les assassins di
Loustalot et les sentences de Talon, j'osais, il y a troii
ans, défendre, presque seul, Vami du peuple, et k
proclamer le divin Marat; quand tous ces vétéraw
que tu calomnies aujourd'hui se signalaient pour la
cause populaire, où élais-tu alors, Hébert? Tu distri-
buais tes contre-marques, et on m'assure que les di-
recteurs se plaignaient de la recette *. On m'assort
que tu fêtais môme opposé, aux Cordeliers, à l'insor-
rection du 10 août. On m'assure , ce qui est cer-
tain, ce que tu ne pourras nier, car il y a des témoins.
c'est qu'en 1790 et 1791, tu dénigrais, tu poursuivais
Marat ; que tu as prétendu, après sa mort, qu'il l'avail
laissé son manteau, dont tu t'es fait tout à coup le dis*
ciple Elisée, et le légataire universel. Ce quiestce^
tain, c'est qu'avant de l'efforcer de voler ainsi la suc-
cession de popularité de Marat, tu avais dérobé une
autre succession, celle du Père Ducbesne, qui n'élail
pas Hébert ; car ce n'est pas toi qui faisais, il y a deui
ans, le Père Duchesne, je ne dis pas la Trompette i%
1. On disait un jour à un des acteurs du théâtre de la Répu-
blique que le Père Duchesne était près d'entrer en colère codIr
eux: a J'ai peine à le croire, répondit celoi-ei : neaw mmnilê
preuve t dans nos registres^ qu*il nous a volés avant qu*ilfàt prooh
reur de la commune. » U faut faire supprimer ces registret, Pèn
Duchesne ; il faut faire la cour au théâtre de la République, el Ji
ne m'étonne plus de ta grande colère contre la Montaïuier, àuM ua
• e tes derniers numéros, et que tu nous aies fait ua éloge ri pOBh
I eux, si exclusif du théâtre où tu as fait tes premières armes.
{Noie de Desmoulini,)
I i^ riavx aoBbKuiK. n»
fltkêitte, mail le tiritMt Prre ùudkame, le nr-
Itoury. C'^toU UQ «Dire qae loi, dont la «■ prii>
S, arniPii et jarmieDlf, H doDl ly l'e» mfnr^
se la gloire, soIod ta comoioe. O qai e«l
c'est qav tu n'^is pas avec Doot. «n <7W.
cbeTot d« bois: c'en qn'oo dc f'ifHjiaMn
es gnerricrs Jm jiremiérrt (ruD)M«tw» d« la
ItOD ; c'est qae, comme lei fonjau, l« ■« l'e*
nurquer qa'apn'^ la Ticloiro oà u l'et Kfmalé
îgntnl les vitiDqDeDn. comme Tbovii*. <•
kBl la pliu loiie ^rt in batia. d «■ le-
IttlTer ht euUîDe H le« (oarscMm à» oÈÊm^
VC len oeal vingt mille fraac* et U ^wêêê et
We'.
^ t Ulre d'écrinJB el de M oyvil. ^ae
lads, Hiberl, pcarr da»*^ i* fealtacc Ma rtfi*-
> Est-ce i titre de Joonalisle fae t» |«Mn«al>
dictuleor de r«f>iaioa an JaHUwrMyi f
en i|p [>li!s 'î<-;o*"tUni . d- (-(B' '.rdcj i'-*' '«i* U'
de les feuilles' .V baJM« "Jww j«t. BH^-n,
lad les lvrao£ <]'turvp« v<rvlt«I «hIk la H^'
le; qaand ils Teul«^l lair«: 'rvtnr m U^urt >rb'
que la France eU woTf-rle te» ^i»*-ix»-> o* U
e, que Paris, wtLe vjli« u tiuut^» pw mw ulu-
t son goût, et4 peuple*' 'l'r Vukd;^»» !«»; M1HM.V
alhenrettL. que <« Mjni de* Umà/ewit ^ w
qu'ils ioi^rtni daitt leur» giui^i*rt, ^iManfr «
iB.nie catomir, > diui* i HUIT» jvu< litiOMiuni m 'iwi^ te
2. M) ŒIVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
le peuple était aussi béte, aussi ignorant que ti
drais le faire croire à M. Pilt; comme si on ne
vait lui parler qu'un langage aussi grossier; c«
si c'était là le langage de la Convention et du C
de salut public ; comme si tes saletés étaient
de la nation ; comme si un égout de Paris é
Seine.
Enfin, serait-ce à titre de sage, de grand poli
d'homme à qui il est donné de gouverner le
pires, que tu t'arroges de nous asservir à tes ulf.
voluiionnaires, sans que piéme les représenlan
peuple aient le droit d'énoncer leur opinion, à
d'élre chassés de la Société? Mais, pour ne citer
seul exemple, ne sont-ce pas les trois ou quali
méros qu'Hébert a publiés à la suite de la mas<
de la déprétrisation de Gobel, qui sont, pai
impolitique stupide, la cause principale de te
séditions religieuses, et de meurtres, à Ami<
Coulommiers, dans le Morbihan, l'Aisne, l'Il
Vilaine? N'est-ce pas le Père Ducheme, ce pol
profond qui, par ses derniers écrits, est la caus
dente que, dans la Vendée, où les notification
cielles du 21 septembre annonçaient qu'il n'j
plus que huit h dix mille brigands à extermine
déjà fallu tuer plus de cent mille imbéciles d<
velles recrues qu'Hébert a faites a Chareltc «
royalistes.
Et c'est ce vil flagorneur, aux gages de lîÔ,i
vres, qui me reprochera les 4,000 livres de
de ma femme ! C'est cet ami intime des Kockc
1. C'csl Kock qu'il faut écrire. Père du romancier gaol
de Kock, Jean-Conrad do Kock fut guillotiné avec les Hél
en 1794. On avait peu de détails sur sa vie. Un artid
République française, de M. G. Avenel sans doufe, vient c
tni»! Cet kMBC nfc «cMl
r fbèUK, pMT Mb, fm ngv * la Cw^ *■
pnorldt fcto»l|iiliipii'C* lu'iiii ^
Il xcta te ktiOUm ée T ifMiw le a^M-
fle fruriisl Ij> I
iMie d'an »
^ niu A» miÊt «e nèbm «t 4e «
^|é pu- Pia* I
resso . Ip driHÎT n-trsa-l
iples, qn'étes-TùBï ck'i**»!:? d kiWi* a-»
;, sans Uqadie il LViûAtmil jAm* b* C>i—
, plus de reprêseoUiiiOii luiiMtiii*-- ut. ii\,--2^
mes dcnoDciaU-Drï. Mfs amii un'^aii qQ^ jr
jours le m^me qu'en ITSa , qg*' >* n'iu ;«» *a.
! plijiionoaiie : Conrad -it k'jri fuâl ■• • |ij>rtir.t
!XJIé <lel3 HolUndc à li lailt 4<4 ri^idri^ ât )'K I v
.CB afTaire» et aiw df:» fjLLtilri'jin. d* Ci.|«t.^i . «j.!-!..-!
1 Pol, fpi?cula fUr kl b;^-j Lir.vii-.i,: I.> ■^■..-.■■■i
it l'égllJO du Sair.!-Sirrçir.ftl -l f_- :■-•,..:■ ■,!,.,. ..,,
fameuse tour *uiair. qui ri.: t ■ ,--. r.- -.» t -1»^ .
démolie réceniintnl. Afirn ^[.l'itir' '^;. ■-• kfi ■ -;t-
332 ŒUVREB BB CÂinLLE DESMOULINS.
depuis, une pensée qui ne fût pour raffermisseni
de là liberté , pour la prospérité , le bonheur do p
pie français, le maintien de la République une et
divisible. Eh ! de quel autre intérêt pourrai&-j6 (
animé dans le journal que j'ai entrepris, que du i
du bien public? pourquoi aurais-je attiré contre ]
tant de haines toutes-puissantes, et appelé sur mai
des ressentiments implacables? Que m'ont fait à i
Hébert et tous ceux contre qui j'ai écrit? Ai-je r
aussi 120,000 francs du trésor national pour cal(
nier ? ou pense-t-on que je yeuille ranimer les c
dres de Taristocratie? « Les modérés, lesaristocra
dit Barère, ne se rencontrent plus sans se demand
ecAvez-vous lu le Vieux Cordelier ? j> Moi, le pat
des aristocrates! des modérés ! Que le yaisseau d<
République, qui court eptre les deux écueils dont
parlé, s'approche trop de celui du modérantùme ^
verra si j'aiderai la manœuvre; on verra si je suis
modéré! J'ai été révolutionnaire avant vous tous.
été plus; j'étais un brigand, et je m'en faisgk
lorsque, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789 , me
le général Danican nous faisions ouvrir les boutic
d'arquebusiers pour armer les premiers bataill
/ des sans-culottes. Alors, j'avais l'audace de la
volution. Aujourd'hui , député à l'Assemblée m
nale, l'audace qui me convient est celle de la
.son, celle de dire mon opinion avec franchise,
la conserverai jusqu'à la mort cette audace ré
blicaine contre tous les despotes; et quoique
n'ignore pas la maxime de Machiavel, « qu'il n
point de tyrannie plus effrénée que celle des p<
tyrans. »
Qu'on désespère de m'intimider par les terrcui
les bruits de mon arreslalion qu'on sème autoui
IpreadpoiatàaaKt^riMMi^JakiifeK^i
bt la Gomcaliaft. 4ms It CMiié 4» ■*■ I*-
Hïoii, loas 1» îiitHraîi!&. MH W «éhMK 4k
ême, aTec noe list? fi f-i-rle. te fcnùl K«llr« n
ïon. C'est à U Conveatk» à fte |>u mhA-it
élève antel eoolre aai*-i. Miiif- 'il»-* r^Il'-r»»»'
3 dirai comme Braiiu à Cir-*TVB : « 5yut '.ri—
trop la mon et l'eiil H U pnv^rf^.- • >»■«<•*
« moriem et exUium tt f/avfitrtaUm. t>rlVr »*^
:-l-elle donc qn'nn reprêwiita*! U )<rok«^
';pens de l'honnear? Il n'ttl uk«b <1^ notu qu
t parrena aa somioet ûe la moDUnne 4<r U «>*'-
lous reste pins (ju'â la 'ii^i^.^wirf n Irei^rt u> .";-
iccs, inévitables lu^me pour 1 tiomiLe J> [■ -'
•- Celle descente ne tiout olîrir i ^j-'.ii- ; ^^ ;-
icuns sites qui n.:-se i-oj^-nl 'jiî-.-r'^ a.:.- 'j.- ; .
ïux à ce Salomon '|ui ■Ji-m. au ;;.,.,'^j ;^ ■
pnls femmes, el fri l"ul.iril l',ul '■: ;;.',; ; : :
mr : "J'ai trouvî' <\n<: \-:^ fn'-rl; ^ou; \ V, :.■ .-
324 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
reux que les vivants, et que le plus heureux esl celai ,
qui n'est jamais né. » -
Eh quoi! lorsque tous les jours les douze cent '
mille soldats du peuple français affrontent les re- ..
doutes hérissées des batteries les plus meurtrières
et volent de victoires en victoires, nous, députés i
la Convention ; nous, qui ne pouvons jamais tomber,
comme le soldat, dans Tobscurité de la nuit, fusillé
dans les ténèbres , et sans témoins de sa valeur;
nous, dont la mort soufiferte pour la liberté ne peut 1
être que glorieuse, solennelle, et en présence delà ;
nation entière, de l'Europe et de la postérité, serions-
nous plus lâches que nos soldats? Craindrons-nous
de nous exposer, de regarder Bouchotte en face?
N'oserons-nous braver la grande colère du Père Du-
chesne, pour remporter aussi la victoire que le peu-
ple français attend de nous; la victoire sur les ultra-
révolutionnaires comme sur les contre-révolution-
naires; la victoire sur tous les Intrigants, tous les
fripons, tous les ambitieux, tous les ennemis du bien
public?
Malgré les diviseurs, que la Montagne reste une cl
indivisible comme la République! Ne laissons point
avilir, dans sa troisième session, la représentation na-
tionale. La liberté des opinions ou la mortl Occupons-
nous, mes collègues, non pas à défendre notre vie
comme des malades, mais à défendre la liberté et les
principes comme des républicains! Et quandméme,
ce qui est impossible, la calomnie et le crime pour-
raient avoir sur la vertu un moment de triomphe,
croit-on que, môme sur Téchafaud, soutenu de ce sen-
timent intime que j'ai aimé avec passion ma patrie et
la République, soutenu de ce témoignage éternel des
siècles, environné de Teslime et des regrets de tous les
tf s r^vbUcusK. je i
iHreUIbrtuedet
Éle, pOMM
Éne. et qa^ cai^ifre <■ BMv *» HT f»-
plos forte qw cdk * «ik a * ttdv^K
pe réebafaod pùv a i ii h i i ili . imb le piÉiMari
b S^oej el des iea 4e «ÏK« 0>'M-<«, «iv W
mnenl de guem, •• j'ai «a WÊméa^Èmnm^Êk»
% hachés poor ta liberté. fi'c«-«i fv li fSîHMHK.
inon UB ccMip d« afcn, m k plai fiwim» 4e laa.
nnr nn <lf paie vtctôM 4e «a oMn^ «i 4r mb «^
ntblicaoisiDe?
J'ai accepté, j'ai fMhuié Mtee la l f |i4i f iiaL pOT»
lue je me disais :Em -il ise plu !■ ■■ J * u aocMiM
'e gioirt' ijni' la rr-^-.rsrr-.- ■ -i ■* ;: T-.' ;--■ i i*^"
ar la corruplion el le* T.r** qzi j r*-Ei»(afl r <;bu: o*
[usglorieai que d'v iD(n>Jairc d<- U:£?% anaj'.ubt<i/ .
'ï faire régner la terta ei U joHj'Jt, 4î tiii,»^r-»^-
honnear des maçiïlrats, acfH i-^-* ^w i» i;i.*rv. a
ic et la propriéié de* ciiojeB^. ti dt nr^ir: kl ;a ■.- .•
orissante? Qaoî de ploï heatest qw •■> f>*3î» tia*.
'hommes heoreui? Mainienani. j^ !^ d^ib':&> •^ti
rais palrioles, an\ patriote? êrhjrêt : *li4-fct-j>tfi.i
iissi heareux que nou? lou^'-H^ J>ir'-. Urra.* *-i .••-
olulion?
J'aipume Iromper; m.'i- ;u-,:; ■!.■,'"' ,- - t - .-.-■
erreur, esl-ce une rai.-'.n ; o ,: ■,- , h-i- ■ ; - ;■ • -x.- .>.
'appeler un re[ii-;,seni.iriM i ;-■-;;■■ vr. <.'v-' -''■•' '-•
uiUodncr p'jur ion ',/,îif;".' ir., \ ^ b :.'.:. -. ■ -
ïui's esprits de la Convenlion. i(iJi;.-ri--- ■!': ' ■ t, .:;. ; ■,
1
22G ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
d'Hébert, s'écrier : € Ce n'esl pas toi qui es atl
ici, c'est la représentation nationale, c'est la li
d'opinion! Et je ne serais pas embarrassé de pn
que; sur ce seul numéro, Hébert a mérité la mort
enfin, quand tu te serais trompé, tu n'as pas foi
toi seul une conspiration ; et les brissotins n'ont
péri pour une opinion : ils ont été condamnés
une conspiration*. »
La passion ne me fera point dévier des prin(
et je ne saurais être de cet avis qu'Hébert a mér
décret d'accusation sur un numéro. Je persiste
mon sentiment, que non-seulement la liberté deî
nions doit être indéfinie pour le député, mais i
la liberté de la presse pour le journaliste. Per
Hébert d'être le Zoïle de tous les vieux patriotes
calomniateur à gages ! Mais, au lieu de blaspl
contre la liberté de la presse, qu'il rende grâce à
liberté indéfinie, à laquelle seule il doit de ne
aller au tribunal révolutionnaire et de n'être
qu'à la guillotine de Topinion.
Pour moi, je ne puis friser cette guillotine-là :
au jugement des républicains éclairés. Sans don
pu me tromper :
£h ! quel auteur, grand Dieu l ne va jamais trop 1<
n y a plus : dès que le Comité de salut public
prouvé mon numéro 3, je ne serai point un amb
hérésiarque, et je me soumets à sa décision, C(
Fénelon à celle de l'Église. Mais Tavouerai-je
chers collègues? je relis le chapitre IX de Sén
1 . Hëlas, qui avait désigné les brissotins k lenrs juges si *
l'auteur de BriMo/ £/^('0i7é? ('• C.)
la
II, est u
SfKMine, oomit 4t% ke* * ■
alations josqa» Vfm -. Mim o-t îirt, «aM m
sassinal vUrm-rrnùûMmMtw^ ôl l<uUaa«9>!- f r«.
idêle à nioa car^rVrt. b^ b* biib-^ ^ ^t- >-
itail la cour *IJ«-«rf*». Lrfirvnv « » Br-.*rT
(emps-là, l« fiunrj-^
t fait ce meurln-, [*>«r vntr*
e? Celui-là eacc«« aojoarritRi «s i>fiW)nU«^
qai a dit, arail Bar>-rr. gi'j: bLac arp^*^'
; suspects toos r««i ^u k k T*yvnm»^r^tr iw
prise de ToaloD. f>it:-it *«: w •w.jj.jka.
lui a dit comm^ K'^t.**: -*-^» «* -i ^lu^ i, „
forts: "S'il faHi:! ■■.>..-.■ 't.-. - .;-.■,.„
riotisme el le mhr--::.r :: -xj-j-'w . u,-
>ve! plus hsDt la Vjt- r^.i-.
223 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULiNS.
aurait pas à balancer. » Celui-là est un révolalion
naire qui a avancé comme une des premières maiiiiM
de la politique que, « dans le maniement des grande
affaires, il était triste, mais inévitable, de s'écarter dap
règles austères de la morale. » N** 1. Celui-là est rH
volutionnaire qui est « allé aussi loin que Marate^
révolution, mais qui a dit qu'au delà de ses motioil
. et des bornes qu'il a posées il fallait écrire, comme id
géographes de Tanliquité à l'extrémité de leurs cartel
« Au delà, il n'y a plus de cités, plus d'habitations;!
« n'y a que des déserts ou des sauvages, des glaces ai
« des volcans. » N° 2. Celui-là est révolutionnaire qri
a dit que o le Comité de salut public avait eu besoil
de se servir, pour un moment, de la jurisprudence da
despotes, et de jeter sur la Déclaration des droits il
voile de gaze, il est vrai, et transparent. » Celui-là es
révolutionnaire, enfin, qui a écrit les premières cl te
dernières pages du numéro 3; mais H est fâcheux qw
les journalistes, parmi lesquels j*ai reconnu pourtan
de la bienveillance dans quelques-uns, niaient ciU
aucun de ces passages. Quand la plupart auraient pn
le mot d'ordre du Père Duchesne, de n'extraire de ma
numéros que ce qui prétait aux commentaires, à II
malignité et à la sottise, ils ne se seraient pas inlerdi
plus scrupuleusement toute citation qui tendit à ne
juslifier dans Tosprit des patriotes; et c'est vraimeil
un miracle que, sur le rapport d'Hébert et sur des ci-
tations si infidèles et si malignes de plusieurs de mei
chers confrères en journaux, les jacobins restésàli
Société, à dix Jieuros du soir, ne se soient pas écriéi,
comme le vice-président Bochet : a Quel besoil
avons-nous d'autres témoins y » et que le juré d'opi-
nion n'ait pas déclaré qu'il élait suffisamment in-
struit, cl que, dans son âme et conscience, j'étais
pu de BodinMime. 4e le«a«
buT
^ d'to« Us rmj 41» riiln«.« «ÏMiraM-
'ilMrage de dira ■•■ «piBiiH. BMfciiBK.
»iDt pu qw la Smètt ■• MlM J-MM-^
Imir.ifaità u I itiii tmi tàmi mtu^^^
laeniiiatfiif»l»jiiiliii ^n'.n^
lawadft de «R i b «««M « «w jr c
^le>«glei^idt b lu il p • Çg I
ÉkiMaqas ft^éfas de 4m •
de m*eBTovtr k la Ct«*^wlita:. dï »( 4
ii ce q9t K (««M M: a t-^^vaùi^bt a» »• iv-'
e dire, et ■> »• 'AOàtauiiT •acui«> »wf^ qw
aU pas pa i^^itt 4:r> 6^ -atiMn mu> uk^-^mit'.
'eusse io«buv? ?i .' m *^:il uw ^ Uap a ^^
st-à-dire U»*r_v r-Kiit-i^ ". ->» »v»j* ^»w
;>rocbe »-{-<« ^ ai>t ^r», uii*a>i m^am /> ^^
is l'erremr? fÂ--x ill 'iiu** «■ »>• _*»»■; «vu
i, el si i'ii »Ti bviî *a awr i. ne*»r* r ■^t'v
eVi.r''.v
230 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
même, dont vous avez l'image, il faut qu'Hébert le
fasse chasser comme moi de la Société ; car si j'ai été '
un songe-creux, un vieux rêveur, je Tai été uon-sea-
lement avec Tacite et Machiavel, mais avec Louslald
et Marat, avec Thrasybule et Brutus.
Est-ce ma faute s'il m'a semblé que, lorsque le dé- r
partementde Seine-et-Marne, si tranquille jusqu'à ce
jour, était si dangereusement agité, depuis qu'on n'y î
messait plus, loi'sque des pères et mères, dans la sim- '■
plicité de l'ignorance, versaient des larmes, parce qu'il |-
venait de leur naître un enfant qu'ils ne pouvaient pas '\
faire baptiser; bientôt les catholiques allaient, comme ^
les calvinistes du temps de Henri II , se renferma ^
pour dire des psaumes, et s'allumer le cerveau par la
prière; qu'on dirait la messe dans les caves, quand*
on ne pourrait plus la dire sur les toits; de là des
attroupements et des Salnt-Barthélemy; et que nons
allions avoir l'obligation, principalement aux feuil-
les b... patriotiques du Père Duchesne^ colportées
par Georges Bouchotte , d'avoir jeté sur toute la
France ces semences si fécondes de séditions et de
meurtres?
Est-ce ma faute, enfin, s'il m'a semblé que des pou-
voirs subalternes sortaient de leurs limites et se dé-
bordaient ; qu'une Commune, au lieu de se renfermer i
dans l'exécution des lois , usurpait la puissatic« légis-
lative, en rendant de véritables décrets sur la ferme-
ture des églises, sur les certificats de civisme, etc. Les
aristocrates, les feuillants, les modérés, les brissotinSi
ont déshonoré un mot de la langue française, par Tu-
sage contre révolutionnaire qu'ils en ont fait. It est
malaisé aujourd'hui de se servir de ce mot. Cepen-
dant, frères et amis, croyez-vous avoir plus de bon
sens que tous les historiens et tous les politiques, être
t» TIIOZ OORDSLtBR. i31
|isrëpablicaias que Catoo et Bniias,qiii ions se toai
rT)scIecemot?T(ntsont répété cetlcniaximi-zo L'a-
irchip, en rendnDi tous loi h(JiuniL>s miiîlrfs les ri--
til bJentai ù D'avoir iia'uo seul nuulri-. > CeM ce
■1 m^Urt- igue j'ai craiDl; c'est cet atit^antiaâcmont
I ïa li^puhlîque gu du nioin» ce tlémemltrcmeDl. Le
mité (le la RiSpublique, ce comité sauvcuh, y u porlé
mbàe; mais je o'ai pas moins le mârilc d'avoir le
«mirr appelé ses rngards sur ceux île nos cnueniis
S plus dangereux et assez tmbiitss iionr avoir pris la
Aie roate possible de la nontre-révolulion. Wrez-
nis on crime, fn^rc» et aroiiï, & un écrivain, h un ilO-
hté, de sf-lre effraya de ce désordre, de celle confu-
to, de celte décompo$iliou du corps politique, un
ans allions aveu lu rapidtlii d'an lorrcot qui duus en-
gluait, nous ot les priscipes déracinéti ; «i, dons son
ffHier discours sur le gouvernement ràvolatloaDalre^
.Oliespirrre, tout en me remellant an pus, n'eût je lé
ancre lui-nnîme aux maximes fondamentales de noire
évolution, et sur lesquelles seules la liberté peut
Ife affermie et braver les efforts des tyrans ci du
mps?
Extruit des registres df la Trésorerie mUiimk,
du -l juin.
Donrn; au Père Duchesiic I Xi,im
i -2 juin! tandis que luutl'arjs avait la main
l't'pûc pour (lOroiidri; la C'HnijNtii.ii iiatio-
de, à \i\ mémo lieurf, Htlitrl va un ino la
ain dans le suc.
Plus, ilii niMS.raoïil. au l'.;i': r)ii'.l].-rh.'. . Ul,"'",
Plus, du 4 fielol.rc, au l'-n; Dudji.-'^n-. . . (;'i,'I'j|j
Calculuns eo dcrnii,-r ciui' 'l'; lil';t.
232 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
€akul de la valeur des 600,000 exemplaires de la feui
Père Duchesne, payés par Bouchotte 60,000 livres,
I Composition \
^"**§^
Papier bien mauvais '2
Total 4
Chacun l Tirage
des autres { Papier 2
^99,000 ( xot^l — j
Premier mille 4
599,000, à 28 livres, ci 16,77
Total du vrai prix des 600,000
exemplaires 16, Si
Qui de 60,00
comptées par Bouchotte à Hn-
En / bert, le 4 octobre 1793, et que
conséquence, \ celui-ci, avec une impudence
cynique, dans son dernier nu-
méro, appelle la braise néces^
saire pour chauffer son four-
neau, ôte * 16,8I<
reste volé à la nation, le 4 oc-
V tobrc 1703 43.18^
On s'abonne chez Desenne, moyennant 5 11^
pour trois mois '.
t . Jusqu'alors les numéros du VienxXordelier reuemblaieo
premier.
E VIEUX CORDELIER
N' VI
IndltlilUi:.
illi Dtimaalini « f*lt un* dthtiKht irnpill
rjiMt 1 Btii II ni taHJmn Imn
Encore que je n'aie poinl fail renJre de décret, loin
l'en avoir fabriqua, cûtiimc on en accuse l'auteur im-
ilortel de Phitinle ', sur lequel on me permettra de
nspendre mon jugement délinitif jusqu'au rapport;
■acore que j'aie pensé que le meilleur canot pour se
auver du naufrage était, pour on député, le coffre
'idedeBias, ouïe coffre wrfe de mon beau-père; et si
a calomnie, compulï^qnt mon grand livre, au sortir de
1 Convention, el trouvant sur les feuillets zéro,
l. Fïbru irtllglanline. Son Philîule de Maliirc nous monlrp un
Absle painolo qui Jil a\eu Éloi|iieiice i
I-itui; vmni de laR,:\olulii)n'
234 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIMS.
comme le 21 septembre 1792, était forcée
rendre celle justice :
Jean s'en alla comme il était venu ;
toutefois, ce jourd'hui 24 nivôse, considér
Fabre d'Églanline, l'inventeur du nouveau cal
vient d'être envoyé au Luxembourg, avant d'
le quatrième mois de son annuaire républica
sidérant Tinstabilité de Topinion, et voulant
du moment où j'ai encore de Tencre, des p
du papier, et les deux pieds sur les chenc
mettre ordre à ma réputation et fermer la 1
tous les calomniateurs, passés, présents et à
vais publier ma profession de foi politique, <
ticles de la religion dans laquelle j'ai vécu et
rai, soit d'un boulet, soit d'un stylet, soit d
lit, soit de la mort des philosophes, comn
compère Mathieu.
On a prétendu que ma plus douce étude
charmer les soucis des aristocrates, au coin
feu, dans les longues soirées d'hiver, et qi
pour verser sur leurs plaies l'huile du Sai
que j'avais entrepris ce journal aux frais de
meilleure réponse, c'est de publier le Cr<
tique du Vieux. Cordelier^ et je fais juge 1
teur honnête, si M. Pitt et les aristocrates
s'accommoder de mon Credg^ et si je suis
église.
Je crois encore aujourd'hui, comme je le c
mois de juillet 1789, comme j'osais alors Ti
en toutes lettres dans ma France libre, page
le gouvernement populaire et la démocra
seule constitulion qui convienne à la FraD
r sur les emmrt.
rois qu'on n^'Th^'Eixac x *c ])v pm alm^
Q'inriolaLlï. Q«z»i »*a*> > sutt D> in m»-
1, daD~ an m'ïmn.' i^ mûninit. ï>9ur'mwt-
loyens la lit^rï* i* 'ï jrr«^- /* r-iw-mr jwm
peal Olpr à «& ^m^ ^ irui: br ■ttt*'-^-—
linion : je croû «;i':l :•: ja far» jwnba ^ •-
t; que c'est ea <x«tsVrïcâia 0*- w« j j i' j- ^
peuple franrait » ts t. rn-bC iiirntir^: o- r-^-,
its. afin qne celir^ ir^ n, ;.ti,,.*(^ ^,-> '~r>r.'.,
ar les antre*. Jr ■■',- • .,' .u- '•;^ -•"-
ion inJt'fmii?. .: :_ '.-■-: :' , .-^i^. - .>.
/
/
1
236 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
lence du cabinet, ce qu'il y a de plus utile à la
blique, et après que notre jugement a pris se
sur une question, d'avoir le courage de din
sentiment à la tribune, au risque de nous fa
foule d'ennemis. Il est écrit : Que celui qui r
rÉglise soit pour vous comme un païen et un
cain. Mais le sans culotte Jésus ' n'a point dit d;
livre : Que celui qui se ïTvmpe soit pour vous
un païen et un pubiicain. Je crois que l'anath
peut commencer de môme pour le député, no
qu'il se trompe, mais lorsque son opinion ayj
condamnée parla Convention et le Concile, il i
serait pas d'y persister et se ferait un hérés
Ainsi, par exemple, dans mon numéro IV, que
noie, et la parenthèse ouverte aussitôt, mon
c'est un comité de justice que je voulais dif e, 1
j'ai dit un comité de clémence; puisque ce m(
veau a fait le scandale des patriotes; puisque
bins, cordeliers et toute la Montagne l'ont ceni
que mes amis, Fréron et A. Ricord fils, n'ont pi
pêcher eux-mêmes de m'écrire de Marseille (j
vais péché; je deviendrais coupable, si je ne
tais de supprimer moi-même mon comité, et d'
ma coulpe, ce que je fais avec une contrition p
D'ailleurs, Fréron et Ricord parlent bien
aise. On sent que la clémence serait hors de sa
port de la Montagne, et dans tel pays d*où j'en
dénoncer, l'autre jour, au Comité de sûreté gé
que la nouvelle de la prise de Toulon y avait él(
comme une calamité, et que, huit jours avant,
part avaient déjà mis bas la cocarde. Ceri
1. Camille r«^pélera Eon mot devant le tribunal qui le
nera.
sore qae toat le monde est zm fOàL <: ot i r «r
îsoin de réperon da Père I^mmv. nauf mcim
bride da lieux Cat^tl^'r : e". rf- «* ^ai» «« t^rMu-
aossorlir de cbez moi. €^. iiur m. •^*mx^^^ j*^
ijue.
connais mon beaa-j-r-:^. j* riii'-.-i hu*— ^--i
alarjer, el fils d'un pi,}>t3x. mii'^*r:isA i-r- ji: r
e. Eh bien! aTanl-Lirr '>.ai vimniijaeidïT^- ^ :
n de Macius Star^oîi h yr'\»\n, u» ^ fir.-r« v^
e dire toat, montent <:ti*'Z jil m infovnf ti^
iiothèqne des iîTnes dr^ cnn: . f . ]iuif»i«fc£jai *-
t qui porte ^n'on or v.hrxtfrt yuiu « l#'.4i««. i
ries Damoulio. î .-ri ri'ir ;'<uk^ o- lo*.*^-?
les, ils font mi.n i-'ci*^ fu* u lài^j'^ ^ ^ » ■
lèqoe, et charret: i^-iii ':*v:u^i-^«rr vh- * --^
leU. lis troiTér&t Qii^ ;*t'ijLL*» utni j» .* -i^*^ *»-
ille était, oomme îk ;>:uiar &*si ^tkx^. ' «^
s, terminée en lrr3*:: -_ **'ir «fntifr «ir vu-
3 a quelque {L'->«^ : ci}']f*'i<n;adi C tn^ Urv ^
t nonobstant ;> :-?'.r*': lu. \ru\nsî^ «>► ?':*'»^'i-'
238 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
au lieu que la malheureuse pendule, qui vaut 1
1,200 livres, est, malgré son trèfle, emportée parc
mêmes qui ne se fiaient pas aux crocheteurs i
poids si précieux; et ce, en vertu du clroît que Bai
a appelé si heureusement le droit de préhensi
quoique le décret s'opposât, dans Fespèce, à Tap^J
tion de ce droit. Enfin, notre duumvirat sectionna
qui se mettait ainsi au-dessus des décrets, tronvi
brevet de pension de mon beau-père, qui, cou
tous les brevets de pension, n'étant pas de natoi
être porté sur le grand livre de la République, é
demeuré dans le portefeuille, et qui, comme tous
brevets de pensions possibles, commençait par ce j
tocole : Zowi'5, etc. « Ciel! s'écrient lescommissairei
nom du tyran ! ...» Et après avoir retrouvé leur halci
suffoquée d'abord par leur indignation, ils met
en poche le brevet de pension, c'est-à-dire, l,0001r
de rente, et emportent la marmite. Autre crime.
citoyen Duplessis, qui était premier commis
finances sous Clugny, avait conservé, comme c*i
l'usage, le cachet du contrôle général d'alors.
vieux portefeuille de commis, qui était au rebut,
blié au-dessus d'une armoire, dans un tas de pi
sière, et auquel il n'avait pas touché ni même pei
depuis dix ans peut-être, et sur lequel on panrii
découvrir l'empreinte de quelques fleurs de lis t
deux doigts de crasse, acheva de compléter la pre
que le citoyen Duplessis était suspect; et le voilà
enfermé jusqu'à la paix, et le scellé mis sur toutes
portes de cette campagne, où tu te souviens, i
cher Fréron, que décrétés tous deux de prise
corps, après le massacre du Champ de Mars, i
trouvions un asile que le tyran n'osait violer.
Le plaisant de l'histoire, c'est que ce suspect i
s^fo -l^î"- ;•* /-
l D-CÈt rfii ■«>* î^tr.. uni!* i« luan^uim. «r
rernemeni rr'WttWMi*"-'^- ow ». *-'</«'
, bonnet rwut i Jt i*-; jifL i.«u-i. ««^tr" ^.*
line CD UtO*. H iiitt -i i-'-'-w awi i'---f '*•
a, parce qm* « kr«^ ■.•.«taÉeiwir -Arani^
lents, parc* bk-î- //-j«» m. çu m rw-- »w.
ans les livre*- ÎA l-.-i.- i r 't. i*i '^ t--
iD seolem-iatî'f.'iLr ;t^ X br nLiit.fi;i -i : . ••'
inel.
eviens â m' i C t^'-.
oj.le [rigmfst I-
ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Mirabeau nous disait': « Vous ne savez pas q
liberlc est une garce qui aime à élre couchée
servait d'une expression plus énergique) sur des
telas de cadavres; » mais quand Mirabeau nous 1
ce propos, au coin de la rue du Mont-Blanc, je :
çonne qu'il ne parlait pas ainsi de la liberté da
dessein de nous la faire aimer, mais bien pour
en faire peur. Je persiste à croire que notre lit
c'est rinviolabilité des principes de la Déclaratio
jdroils; c'est la fraternité, la sainte égalité, le r
|sur la terre, ou du moins en France, de toutes le
tus patriarcales, c'est la douceur des maximes
blicaines, c'est ce res sacra miser ^ ce respect pc
mallieur que commande notre sublime Constito
je crois que la liberté, en un mot, c'est le boni
et certes, on ne persuadera à aucun patriote , q
fléchit tant soit peu, que faire dans mes numér
\ portrait enchanteur de la liberté, ce soit corn
contre la liberté.
Je crois en môme temps, comme je l'ai pro
que , dans un moment de révolution , une poli
saine a dû forcer le Comité de salut public à je((
voile sur la statue de la liberté, à ne pas versej
à la fois sur nous cette corne d'abondance q
déesse tient dans sa main , mais à suspendre 1'
sion d'une partie de ses bienfaits, aGn de nous,
rer plus tard la jouissance de tous. Je crois q
été bon de mettre la terreur à l'ordre du jour, e
ser de la recette de TEsprit Saint, que « la craii
Seigneur est le commencement de la sagesse; »
recette du bon sans-culotte Jésus, qui disait : « I
gré, moitié force, convertissez-les toujours, coi
€03 intraro) Personne n'a prouvé la nécessité d(
sures révolutionnaires par des arguments plus
K
La TOUX CORtALItR. 91|
I. mflaie dan»mon Vieiur Ctu-Mimin'oa
pas TooloptilfiHlrp.
crois que la liberté n'c»! pas la misi'n* ; qu'elle
consiste pas à »votr di t h «kils rdpi^s ci pereèi aux.
idcs, comme jeoicrapielle d'avoir vu Ilolund et
EUtiiet uirt-'cicr d'en jortcr, ni à tnarclier avec du
ibo(s; je croîs, au coniraîre, qu'nni! de» ctinscn qui
fetingaent le plus les peuple» libres de» peuples c»-
laves, c'est qu'il n'y a point de misère, point de hait-
iQs là où exisic la lilierlé. Je crois encorf , comme
e le disais dans les troisdcruières lignes de mon hiSr
leîpc des BriBsolins. que vona avez tant ffiloyie :
■Qa'il n'y a que la Ri^pnblique qui puisse tenir à It
Nnce la promesse que la Monarcliie lui avait faite en
fain depuis deux cenU ans : La roit-n au pot pou»
foltle no5[)1!.i> Loin do penser que liilitieriôsoitnDS
IgaliiÉ. de. disette, je crois, au cuniraire, qu'il n'est
'rien tul que le (jouvernemenl r(''jHililic;iiri potiranic-
ûfr la richesse des nations'. C'.'sf cf •{[]•' uc cessant
i)e répéter nos puljlicislcs di^puis le seizième siècle:
iComparez, écrivait Gordon, en se moquant de nos
grands-pères, il y aquàranle ans, comparez i'Angle-
lene avec la France, les sept Provinces- Unies, sous le
gouvernement des Élats, avec le même peuple, sous la do-
mination de l'Espagne, u Avant Gordon, le chevalier
Temple observait que « le commerce ne (Icuril jamais
dans un gouvernement despotique, parce que per-
ionnc n'est assuré de jouir longtemps de ce qu'il pos-
sède, tandis que la liberté ne peut manquer d'Sveiller
l'industrie, et de porterTcs nalions au plus haut de-
gré de prospérité et de fortune publique où leur po-
I. Voir 11! nhranrs de la ii,;(erne où cello idiie est d.'ji e\-
%i2 ŒUVRES DE CAMILLE DESHOULINS.
ipulation leur permet d'atteindre : témoins Tyr, •
Ihage, Athènes, Syracuse, Rhodes, Londres, km.
dam. » Et comme la théorie de la liberté, plus par
chez nous que chez ces différents peuples , préss
Pitt, pour la France, le dernier degré de prosp
nationale, et montre dans Tavenir au fils de Ch
notre patrie, que son père avait si fort en hori
faisant, par son commerce, ses arts et sa splendeu
ture, le désespoir des autres nations , c'est par
seule raison, n'en doutons pas, que la jalouse Ai
terre nous fait cette guerre atroce. Qu'imporlei
Pitt, en effet, que la France fût libre, si sa liber
servait qu'à nous ramener à l'ignorance des '
Gaulois, à leurs sayes, leurs brayes, leur gui de c
et leurs maisons qui n'étaient que des échoppa
terre glaise?
Loin d'en gémir, il me semble que Pitt doni
bien des guinées pour qu'une telle liberté s'é
chez nous. Mais ce qui rendrait furieux le gouv»
ment anglais, c'est si l'on disait de la France ct
disait Dicéarque de l'Atlique : «Nulle part au n
on n^ peut vivre plus agréablement qu'à Alh
soit qu'on ait de l'argent, soit qu'on n'en ait ]
€eux qui se sont mis à l'aise, par le commerce 01
industrie , peuvent s'y procurer tous les amuseï
imaginables ; et quant h ceux qui cherchent à
venir, il y a tant d'ateliers où ils gagnent de qi
divertir aux Anteslheries* et mettre encore qu
chose de côté, qu'il n'y a pas moyen de se plaind
1 . On appelait ainsi les fêtes consacrées à Bacchos, e'éla
SanS'Culottides d^Alhùnes; leur inslitulion était moins i
moins belle. Elles ne duraient que trois jours: savoir, la 1
Tonneaux, et ceilo des Coupes et des Marmites.
{Note de Desmoni
iJanl (I h !'ir5&*^'-
ndamoenl 1« lit
oolutioiu de FrwiKr tt it bnAam la ip •«<n<4.
it que ce sont et» i
e, qa'oD me nyr-jcvr^ m.
la Réïolalioo. ikm »t4 «nMTM M w '^ mi
■raieDt qoe jf »'ai î^Ati tar>* , ^m •> kvk m
tes eai-m^Bes q«j «Mt >«rKâiK mm «b M»
rears par leon afi^t^îj.éW!»!aat « q^ ^ m>^
de répablicaoïîBf j'Ai <* v^r nw j» vtw*"'«i>
mble n'est pomi «^ niv ii^w^n* iim> r«r^.
:e finale.
ne ï>? iomi^r/. :-.l- ;■ v > nu .■ -.■^ .-
îBi-iïSOl. li ;. j i-. i.-,.-. .■■.. i.\ :.■','■
ro du f'ati Mi ■'■ .y ■ ,■- .- .......
il l'ordie. I.: 1.: 1.- .■ . .- ■ ,- ■■,..,:■ .
214 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
cadin, précisément à cause que j'avais énoncé les
mômes opinions que je viens de professer tout k
riieure. « Qu'appelez-vous, lui répondis-je quelque
part (dans mon second tome, je crois) ; que vouleï-
vous dire avec votre brouet noir et votre liberté de
Lacédémone? Le beau législateur que ce Lycorgne
dont la science n'a consisté qu'à imposer des priva-
tions à ses concitoyens; qui les a rendus égaux comme
la tempête rend égaux tous ceux qui ont fait naufrage;
comme Omar rendait tous les Muisulmans égaux, et
aussi savants les uns que les autres, en brûlant tontes
les bibliothèques! Ce n'est point là l'égalité que nous
envions; ce n'est point là ma république. « L'amour
« de soi-même, dit J.-J. Rousseau, est le plus puis-
ce sant, et môme, selon moi, le seul motif qui fasse
a agir les hommes. » Si nous voulons faire aimer Is
République, il faut donc. Monsieur Brissot de War-
ville, la peindre telle, que l'aimer, ce soit s'aimer soi-
môme. »
On ne se souvient donc plus de mon discours de II
Lanterne dans lequel, quinze mois auparavant, je
jetais une clameur si haute, au sujet d'un certais
pamphlet intitulé, le Triomphe des Parisiens^ où Tan-
teur voulait nous faire croire que, dans peu, Paris
deviendrait aussi désert que l'ancienne Ninive; que,
dans six mois, l'herbe cacherait le pavé de la rae
Saint-Denis et de la place Maubert; que nous aurions
des couches de melons sur la terrasse des Tuileries,
et dos carrés d'oignons dans le Palais-Royal? «Adieu,
disait-il, les tailleurs, les tapissiers, les selliers, les
épiciers, les doreurs, les enlumineurs, les bijoutiers,
les orfèvres, les marchandes de modes et les prêtresses
de rOpéra, les théâtres et les restaurateurs. » L'au-
teur aristocrate ne faisait pas grâce aux boulangers.
ELK VIKCX COBOKLIKH. MM
(lail •]»« nauB allions brouter l'Iierbc, tt'J
,ic(][>li!(lolazzaronUeldepliilosoplie»,nTM'l
l^billOB Cl (u lirsace. Qu'on li»e, dans nia lanlrrnt\
îtx l'ariiiens, commo je reiunrAigcc[in>pl)èlc de mal-
^rqui dMgiirail ma répulilrquc. L-t quelle pruphétie
ien différenlc j'opposais* cfi Matlmn de l'arislocralie;
I Conmient! m'écrlais-je, plus de i'atais-Rojal t plas ,
pOpAra! plus de Méot'l c'est là l'uboniinalion de U C
Insolation prédite par le prophète Daniel; c'est amj
iritaldc contre-rétoliiiionî « J
1 Et je m'étudiais au contraire ii çi^lTrir des pciDturtjl
faites d_e la Révolution, et à en faire attendre à Ik
Fruncc liion d'antres cITels dont je me faisais presrfae
IBDIioD. El les Jacobins et lesCordclicrs m'applaudis-
aient. El c'est par ces tableaux que, missionnaire de
kRévolutianet de la Républii]ue, je m'insinuais daiu
^pritdc mes auditeurs, que je partageais les ëguîalfi$, ,
'csNii-drro tous les liommes, d'aprùs la 'maxime in-
anleslaldc de J.-J, Rousseau, que j'ai soulignée tout
riicuie, que j'en b àpi i sa i s -un grand nombre, et que
■■ les ramenais au giron de l'église des jacobins. Non,
ne peut y avoir que les Irois cents commis de Bou-
lotte, qui, pensant qu'il éluil de leur honneur de
inger la pelilo piqûre que j'avais faite à l'amonr-
■opre du ministre de la guerre, au lieu de se récu-
r, comme la délicatesse le demandait, se soient
vés pour m'excommunieretme faire rayer desJaco-
ns. Quoique cet arrêté ait été rapporté dans la séance,
»rès une oraison de Robespierre, qui a duré une
îure et demie, il est impossible que la Société, mémo
l'ouverture de la séance, m'eût rayé, poui' avoir pi'O-
ssé, dans le Vieux Cordelier, le même corps île doc-
UX^ ŒUVRES DB CAMILLE DESMOULINS.
trine qn'etle a applaudi tant de fois dans mes
tions de Brabant^ et ponr lequel elle m^avait
procureur général de la Lanterne, quatre an
que ma charge fût passée au Père Duchesne.
que ce qu'on appelle aujourd'hui, dans mes :
du modéraniisme^ est mon yieux système à'uk
Toit que tout mon tort est d'être resté à ma
du 12 juillet 4789, et de n'avoir pas grandi d'u
non plus qu'Adam; tout mon tort est d'avoir c
les vieilles erreurs de la France tibre^ de la L
des Bévoluiions de Brabant, de la Tribune des P
et de ne pouvoir renoncer aux charmes de mi
blique de Cocagne.
Je suis obligé de renvoyer à un autre jour
de mon Credo politique, ne voulant plus souffr
vende encore vingt sous un de mes numéros,
il est arrivé de mon cinquième, ce qui a doi
aux calomnies. Vous savez bien, citoyen E
que, loin de vendre mon journal à la Républ
ne le vends pas môme à mon libraire, de pei
ne dise que je suis un marchand de patriot:
que je ne dois pas faire sonner si haut mes é
volutionnaires, puisque c'est mon commerce,
votre tour, citoyen Desenne, je vous prie de
la popularité de l'auteur. Oui, c'est vous qui
perdu. Le prix exorbitant du numéro V e:
qu'aucun sans-culotte n'a pu le lire; et Héb<
sur moi un triomphe complet. Encore si la So^
Écqai «es 4
2 fon«. 3 r^"« *•
,200.000 eiemîikjm^
S. Miracle! çntit 'i.irt^rïui'i m ^— ' In--
! ! • Je l'ai 'i?jâ II ws: ',-;-. *-TT^i fiio.- oi &-
■niers numêrwv ti y: '.■* :.ri. iiT,'Uin ou* ' wv
e sanà-calotl* J^*mt! q»^ T'.^ «.■«* ^ a »'ii*^
angile. ei t«i 1« V«»«T.-t-wiB «^ jsl-
nne Iroop-e «ar^ ei îtry^w jiwf-ii.tT. :•
adallère. il ^rnTU iî:r .r --t: * ■« Hj.o . -^i,,.
i (le voos 'lai ^-t ?.i:^;'r:_-: .i. _^> ,, •■■■^ ,.-.
re. f (j'ian-i P-rr • -'.-■. •- ■ :■ v,, •
ootin, il orl^LLi : /"'--^ .- ■-■.. •-•
en lui 'Jiî'iLl : '.S- .;.;. .'•;;:■ .,,,■-
rkiiio .^..r.i fr,;:- .
Irljcrl i-vk :-.■■-.. ■ : . ; ; ■
^8 ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS.
crier : La trésorerie nationale ne peut acheter
cher de tels numéros! Poursuis, Hébert. Ledii
sans-culolle que tu cites a dit : « Il y aura plas
« joie dans le ciel pour un Père Duchesne qui
« converlit, que pour quatre-vingt-dix-neuf Vi(
« Cordeliers qui n'ont pas besoin de pénitence.
Mais tu devrais te souvenir d'avoir lu dans le mi
livre : « Tu ne diras point à ton frère : Raca; c\
« à-dire viédase. Tu ne mentiras point. » Or,
ment as-tu pu dire à nos frères les sans-culottes,
parlant de mon numéro V : « Voyez le bout de rorcll
«. aristocratique. Camille me reproche d'avoir été
« PAUVRE frater, qui faisait des saignées à 42soi|(
« Vous voyez comme il méprise la sans-culolterie. i
Cela est très-adroit de ta part, Père Duchesne, piMiJ
faire crier toile sur le Vieux Cordelicr. Mais où est
probité et ta bonne foi? Et comment peux-tu Iromi
ainsi les sans-culottes? Je ne t'ai point dit que tuél
un PAUVKE frater, mais un respectable ffaler, ce
emporte l'idée toute contraire de celle que lu
prêtes. Qui ne voit que, loin de mépriser ta vériu
sans-cuîotleric d'alors, comparée à la fortune
sente, c'est comme si je t'avais dit : « Alors tu él
« estimable; alors tu étais respectable. » Avoue,
Duchesne, que si Danton ne s'était pas opposé hier i
décret contre la calomnie, tu serais ici bien pris
le fait. Mais je me réjouis que l'heureuse divei
sur les crimes du gouvernement anglais ait termli
tous nos combats; c'est un des plus grands servka
qu'aura rendus à la patrie celui qui a ouvert cette
discussion, à laquelle je compte payer aussi moneoi«
tingent. En attendant, je n'ai pu me défendre de partf
ici ton coup de Jarnac.
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TiECI COUEUB
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I — -
i ta Df TO« y» or. 0;»fr*«. o> v «■ "^
250 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
en évidence; si tu ne fais aucune attention
qui t^environnent, je te refuse le nom de sage.
vertueuse de Caton répugnait à cette maxime
en poussant le jansénisme du républicain pli
que les temps ne le permettaient, ne contribua-
peu à accélérer le renversement de la liberté; <
lorsqu'en réprimant les exactions des cheval
tourna les espérances de leur cupidité du c
César. Mais Caton avait la manie d'agir pli
stoïcien dans la république de Platon, qu'en si
le détacha de son maître. L*ainitié pouvait senle rémai
l'amitié. On Ta vu aux premiers mots du numéro VI. Qui i
à ce moment, le danger du grand artiste ?... Et cependan
cieux numéro VU regarde au visage et décrit ceux que
n*osait plus regarder en face, les redoutables membres di
de sûreté générale... Une certaine comparaison d'Octave
toine semble une allusion cruelle à Robespierre et à Dai
libraire de Desmoulins, Desenne, recula d'épouvante, qui
en épreuves ces lignes terribles : Suite du Credo politique.
mort, déclara qu'il hasarderait d'imprimer tout ce qui éta
bertiste, mais que tout passage contre Robespierre dev
rattre. L'ardent et fougueux écrivain, arrêté dans son élai
battit, disputa. Les épreuves allaient et venaient; on les
passage, les amis en parlaient tout bas. Les ennemis en sv
ils quelques passages, c'est probable. Du reste le bruit
L'effet du factum eût été terrible. C'était à Robespierre l
devait attendre le coup... De hasarder la parole contre De
il n'y avait pas à y songer. Un dieu qui discute est perdu
pierre, d'ailleurs, n'avait qu'une corde sérieuse et frist(
sans armes contre l'ironie. Ses excursions en ce genre n'é
heureuses. 11 ne pouvait plaisanter Desmonlins, mais biei
Nous ne doutons aucunement qu'il n'ait été terrifié, la
fois que cette idée cruelle lui vint à Pesprif . Cet aimable,
ce bon camarade qui n'avait pas passé un jour sans trava
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252 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
« tous les départements, districts et cantons, i
Cl même dans les vies où villages ^ » Il faut donc ;
tendre à des partis, ou, pour mieux dire, à des c<
pérages qui haïront plutôt la fortune que les p
cipes de ceux qui sont dans la coterie ou le p
contraire, et qui ne manqueront pas d'appeler ara
de la liberté et patriotisme l'ambition et les inté
personnels qui les animent les uns contre les aut
Mais tous ces partis, tous ces petits cercles, se;
toujours contenus dans le grand cercle des 1
citoyens qui ne souffriront jamais le retour d
tyrannie ; comme c'est dans ce grand rond seul
je veux entrer; comme je pense, aveo^o^^ (
n'y eut jamais de secte, de sociélé, d'egRsPTcle c
de loge, d'assemblée quelconque, de parti, en un :
tout composé de gens d'une exacte probité, ou ei
rement mauvais, je crois qu'il faut user d'indulg*
pour les ultra comme pour les cilrà, tant qu'il
dérangent pas les intrà et le grand rond des ami
lu République une et indivisible. Robespierre
/ dans un fort bon discours sur les principes du j
V vcrnement révolulionnaire : « Si l'on admet que
patriotes do bonne foi sont tombés dans le mode
tisme, sans le savoir, pourquoi n'y aurait-il pas
patriotes, également de bonne foi, qu'un s(
ment louable a emporlés quelquefois ultra?» (
ainsi que parle la raison; et voilà pourquoi j'ai
rayé ma plume qui se précipile sur la pente d
/^ satire. Élranger à tous les partis, je n'en veux se
'"' aucun, mais seulement la République qu'on ne
jamais mieux que par des sacriQces d'amour-pro
1. u In Gallià ractioncs siinf, non solum in on^nibuj civilal
?.l«inc pagi?, parlibusqu'», scd in vicis, de. »
in journal sera hcaiicoiip plus mile si, iiuns chaque
htteo, par exempte, je me borne à traiter en géai-
I, et uUtractioQ faite des personnes, riudi|ue (jues-
p, quelque artii'te de mu piutessioii de Toi ft de
ta testament politique, l'arloDS nujourii'hui du j
iHTcrneiDeiit anglais, le gnind ordre du jyui'. /
j L'H VIEUX COIID&LILn '.
iQu'est-ce que tout ce verbiage? Depuis 178» jusqu'à
^moment, depuis Mouiiiar jusi|u'ii Brissol, de quoi
^il éLé question, sinon d'établir en France le» deax
lisinbres et le gouvernement anf^Iai»* Tout ce que
jtns avons dit; tout ce que toi, en porliculier. lu as
^c depuis cinq ans, qu'est-ce ouUc cUo^e que la-
ijtîque de la consLilutîon de la Grande- Oretii^ne?
pSn, la journée du 10 noilt a terminé ces dcbutii ot
(plaidoirie, et la démocratie a été proclamée le
's^tembrc. Maintenant la dùmocralie en Frnnce,
ristocratie en AuKletcn'e, lixcnl en Eurojie tous les
^ards tournes vers la politique. Ce ne sont plus des
icours, ce sont les faits qui décideront, dcviint le
ry de l'univers pensant, quelle est la meilleure de
s deux constitutions. Mainlenani la plus forle, ta
lie satire à faire du f;ouvernement anglais, c'est le
nbeur du peuple ; c'est la gloire, c'est la fortune de
République française. N'iillons pas, ridicules atldè-
i, au lieu de nous exercer et de nous frotter d'tiuile,
user les ploies de notre antagoniste. C'est nous-
£mes qu'il faut guérir, et pour cela il faut connaître
ismaux; il fautavoii' lecouiagcde les diie, Sai.s-lu
254 ŒUVRES BK CAMILLE DESSCOULINS.
que tout ce préambule de ton ninnéro YII, a
conlocutions, ces précautions oratoires^ tout ce
fort peu jacobin? Â quoi recounait-iHi le Trai i
blicain, je te prie, le yéritable cordelier? Cesi
vertueuse indignation contre les traîtres et les co^
c'^esl à Tâpreté de sa censure. Ce qui caraciér
républicain, ce n'est point le siècle, le gouverne
dans lequel il vit, c'est la franchise du langage.
tausier était un républicain dans rOEil-de-l
Molière, dans le Misanthrope^ a peint en traits i
mes les caractères du républicain et du royî
Âlcesle est un jacobin, Pbilinte un feuillant acii
Ce qui m'indigne, c'est que» dans la Répnbliq
ne vois presque pas de républicains. Est-ce de
nom qu'on donne au gouvernement qui en con
la nature? En ce cas, la Hollande, Venise, sont
des républiques; l'Angleterre fut aussi une ré|
que, pendant tout le protectorat de Cromwe
régissait sa république aussi despotiquemen
Henri VIII son royaume. Rome fut aussi une ré]
que sous Auguste, Tibère et Claude, qui l'appel
dans leur consulat, comme Cicéron dans le si
république romaine. Pourquoi cependant ne se
vient-on de cet ûge du monde que comme ce
l'époque de l'exlrérae servitude de l'espèce hum;
C'est parce que la franchise était bannie de la s
et du commerce de la vie; c'est parce que, comi
Tacite, on n'osait parler, on n'osait même ente
Omisso omni^ non solum loquendt, imo audiendi,
mercio.
Qu'est-ce qui dislingue la république* de la m-
1 . Faire d'Églantine les a à peu près peints de la iorle.
llque contemporaine a renouvelé ce jugement.
rlé d'écrire eil U fiv n*t»* .' — -«• o-v r-
avec soi anmB imri'Mt-n.'rv in'W •• -uu w
I? Dire qoe «rt^ \::*t^ *-»" t<:i.;---- -.i^ . -
iliquc, cela *sl it": K'.;-.!- .rw - vi 'j.>si
beaulé perji jrr*.:; :•■: >r w «i-.'.*i i.^.ai tdr
On a lort oa oa a r*i^j« : vi *■«. ;i,^k «•r-ar-v^
le, en an mfri. <« '/« »^ ."»« )ae *• vt • ^
il faul leâ riï'lrv-i^r, *- ;-,'V ■-,. i - • u^--^
gu'uii j'xirti^l \',i' :'- ît.i -' 11.. ■- '»-,
ii( D[ii
- M-K, .
256 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
de république sans la liberté de parler et d'éci
u Dès que les décemvirs, dit-il, dans les lois qi
avaient apportées de la Grèce, en eurent glissé
contre la calomnie et les auteurs, leur projet d'an(
tir la liberté et de se perpétuer dans le décemviral
à découvert. » [Car jamais les tyrans n'ont man
de juger pour faire périr, sous le prétexte de cali
nies, quiconque leur déplaisait >.] De même, le j
qu'Octave, quatre cents ans après, fit revivre celte
des décemvirs contre les écrits et les paroles, etei
un article additionnel à la loi Julia sur les crimei
lèse-majesté, on put dire que la liberté romaine r
dit le dernier soupir. En un mot, l'âme des répi
ques, leur pouls, leur respiration, si Ton peut pa:
ainsi, le souffle auquel on reconnaît que la liberté
encore, c'est la franchise du discours. Vois, à Roi
quelle écluse d'invectives Cicéron lâche pour no
dans leur infamie Verres, Catilina, Clodius, Pisoi
Antoine ! Quelle cataracte d'injures tombe surces i
lérats du haut de la tribune?
Aujourd'hui, en Angleterre môme, où la liberté
décrépite, et gisant in extremis^ dans son agonie,
lorsqu'il ne lui reste plus qu'un souffle, vois cou
elle s'exprime sur la guerre, et sur les ministres
sur la nation française !
[Mieux vaudrait qu'on se trompât, comme le i
Duchesne dans ses dénonciations qu'il fait à tort i
travers , mais avec cette énergie qui caractérise
âmes républicaines, que de voir cette terreur
glace et enchaîne les écrits et la pensée. Morat s'
primait ainsi : « Un républicain, Bourdon de TOi
1 . Nous avons mis entre crochets les passages sapprimés
Desenne dans Védilion originale, passages rétablis pour lapren
fois, en 1834, par M. Malton, possesseur du manuscrit.
d«U 11 S^'S^K. — C*» Iv* •M-l tii. fc ^w<
258 . ŒUVRES BS CAJiILLE DESMOULINS.
présence de la guillotine. Il serait à souhaiter q
minisires eussent cette crainte salutaire, ils n
tromperaient pas si grossièrement.
« On nous dit que les troupes française
sans habits, et ce sont le^ mieux habillées d(
rope.
« On nous dit que le manque de numéraire
chera nos ennemis de soutenir la guerre, et o
hasarder qu'il y a en France plus d'or, d'argen
billon, provenant des sacristies et de l'emprunt
que dans toutes les contrées de l'Europe ens
« A l'égard des assignats, ils ont gagné, dep
mois, plus de 70 pour cent, et gagneront sans
encore plus dans six autres mois.
< On nous disait que les troupes françaises m
raient tenir devant les troupes autrichiennes,
siennes et anglaises, les mieux disciplinées d<
rope; le contraire est assez prouvé par un grani
bre de combats. Des généraux autrichiens ont
que les Français par leur discipline et leur bra
au milieu du carnage, étaient devenus la terre
alliés.
« Enfin, on nous disait que les Français de
manquer de blé. C'était déjà une idée bien h<
que celle de vingt-cinq millions d'hommes, è
presque universalité ne nous avait jamais of
éprouvant les horreurs de la famine, parce
forme de leur gouvernement déplaisait à qu
despotes. Mais ce plan infernal n'a servi qu'à pr
chez ce peuple un enthousiasme qui a surpass
ce qu'on rapporte des anciennes républiques.»
Slanhope justifie ensuite le peuple français
proche d'athéisme. Il dislingue sa constilutic
excès inséparables d'une révolution : il ajoute
-—
-
■pBaa^B «v^B^K^^^I^^
"•r r" — ■^ ^
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BfBVi'aBvaa»..
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WÊÊé^Ê^^»
ioi i* Bur? potr.
1^ *fcS '■Jl,11. r.T.
^60 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
traction du gouvernement d'Angleterre, apri
longue délibération, leur jury vient de pronoi
y a quinze jours, que Bennet n'était point co
et que les opinions étaient libres.
Nous nous moquons de la liberté d'écrire d<
glais; cependant il faut convenir que le parti m
riel n'y demande point la léte de Sbéridan ou d
pour avoir parlé des généraux, de Brunswig
Wurmser, Hoode, Moyra, et même du duc d"
avec autant d'irrévérence au moins que Philip
et Bourdon (de l'Oise) ont parlé des généraux î
et Rossignol.
Etrange bizarrerie! En Angleterre c'est t(
qu'il y a d'aristocrates, de gens corrompus, d*esc
d'âmes vénales, c'est Pitt, en un mot, qui dema
grands cris la continuation de la guerre; et c'es
ce qu'il y a de patriotes, de républicains et de ri
tionnaires, qui vote pour la paix, qui n'espère q
la paix un changement dans leur constitutioi
France, tout au rebours : ici ce sont les patrie
les révolutionnaires qui veulent la guerre; et il
que les modérantins, les feuillants, si l'on en
Barère, il n'y a que les contre- révolu tionnaires
amis de Pilt qui osent parler de paix. C'est ains
les amis de la liberté, dont les intérêts semblent
tant devoir élre communs, veulent la paix à Lo
et la guerre à Paris, et que le même homme se t
patriote en-deçà de la Manche et aristocrate au
montagnard dans la Convention et ministériel
le Parlement. Mais, au moins, dans le parlement (
gleterre, on n'a jamais fait l'incroyable motion
celui qui ne se déciderait pas d'abord pour la gn
par assis et levé, fût réputé suspect pour son op
dans une question de cetle importance et si déli
non ne pouTail tittit r«*t»4r BmnnwaRC* ^
mtme teni|u de I'btU de KU.
r H faiii avoDcr aa noias qw la iritaM ér b GiS-
renlion ne Joait pas <lc l'îavMMdili fafÉaîM ée b
Iribiine on^aUe, rt qn'il ■> mil |m tir 4r yta
te aos écliecs. comme >liènéM farie 4e k«n Attriin
|e NoJrmouUe'ni. de DM k ert w. leTadia. Cmééms
I0D8 somnies pins toin ewan de crOe I^rSc 4e en*
Kqne, de celte rideiK nsfsge des iMfsafBei a 4a
kiœars, qui existe coosre ■mh, il ot vnî, ea im^e-
Itrre, et qai dc cMTicai yatei asi i(é»-taaM» a
EâËles sujels de Gearees. ^û « li
uit une àme répibiîCHae éastl^J. I
laiu le paysan du Duibr. 4»m «■ ScyAe c
[ans Uaral ! On IroiTen pwi i
tsine d'Âlcesie,
Oaliriii If ■!■■ ^
' Que doit cloHMT it *iee asi imft »uf lwmi.
Hébert dénonce Legeodre, dioî u fmll*'. r^tma»»' u
mauvais citovea et oo mandaUire iofrvi^: L-s^-uir':
dénonce Hébert, aui Jacotios. oBn^ «n '^i'^kUM-
teur à gages; Hébert est teiT3j*r, M ut fc»i! 'j** ré-
pondre. B Allons, dit Monioro ')oi Tient an ^K'i«r* 4*
son embarras, embraisez-^itu* loa» deai rt U/m^
chez là. n Est-ce là le lao^a^'- d'an K»uuin, '/« oHvi
de Mascarille dans la roniédi<r :
J'aime ini._ii
vers, j'ai [im
le /"m' Ouc/i-t
â62 ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS.
lérise les âmes fortes et d'une trempe répnbl
que de voir que nous avons retenu celte
bourgeoise, celte civilité puérile et honnête, oeil
nagements pusillanimes de la monarchie, ceUai
conspection, ce visage de caméléon et de Fanl
bre, ce b....isme, en un mot, pour les plas
hommes en crédit ou en place, ministres oa
raux, représentants du peuple ou membres
des Jacobins, tandis qu'on fond avec une lourde:
deur sur le patriotisme en défaveur et disgracié. I
caractère presque général sautait aux yeux, et Rokl
pierre en fit lui-même l'objet du dernier scrutin é|
ratoire de la Société :
... Jusqu'aux moindres fretins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
Mieux vaudrait l'intempérance de la langue de
démocratie, le pessimisme de ces détracteurs éterfl
du présent, dont la bile s'épanche sur tout ce qui
environne, que ce froid poison de la crainte, quil
la pensée jusqu'au fond de l'âme, et l'emptebe
jaillir à la tribune ou dans des écrits! Micoi t3
drait la misanthropie de Timon qui ne trouve rien
beau à Athènes, que cette terreur génénale et coa
des montagnes de glace, qui, d'un bout de la Ffi
'à l'autre, couvrent la mer de l'opinion, et en <^
clenl le flux et reflux ! La devise des républiques»
sont les vents qui soufllent sur les flots de la m
avec cette légende : ToUunt.sedattollunt. «Ils les s
ten't, mais ils les élèvent.» Autrement, je ne voisp
dans la République que le calme plat du despolisi
et la surface unie des eaux croupissantes d'un mara
je n'y vois qu'une égalité de peur, le nivellement!
courages, et les âmes les plus généreuses aussi bas
toor a -'•"'^- ^' ^ -■ ■
„ j.,„,^. „» ■«-; . . '• - - r^r^
«ne M'-f •■» ■•"■^ • "^
liono'."-'('^-"--_--^- ■-'"■'■' '' ■^ ■ " ^ _■ ^^ ^
ikn'leîir i-i i'; ;"-■■'.-■' ■- *-' ■ --- ' "^'
ilé imp''-^'- i- -■' ■■'■"■ ' '' ' ^, ' "'
lO lionliour: ■-■- ;'• ■ -■ -'■ '■'
qu'elle est, persifle les rapports de Pitt, de Gf
et de Dundas?
CAMILLE DESMOULINS.
Si j'osais!... et pourquoi non, si ce sont d
Comment peux-tu dire que la Convention défei
rite, quand tout à Theure, par un décret notabl
sur la motion de Danton, elle vient de perme
moins de tolérer le mensonge et le calomniât
liberté de la presse n'est restreinte, par le go
ment révolutionnaire, qu'au royaliste et à
crate; elle est entière pour le patriote pronor
prends que Barôre lui-même est partisan si dé
la liberté d'écrire, qu'il la veut indéfinie, c
tionnellement pour tout le monde, révolutic
ment pour les ciloyens dont on ne peut sus]
patriotisme et les intentions. Depuis que Bai
fait cette profession de foi, je m'en veux pn
la légère égralignure de mon numéro V; cj
impossible, à mon sens, qu'un homme d'espri
266 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
ter Pitt que lout le monde jageait mort depuis la prise
de Toulon; et qu'il devait arriver immanquablement
qu'à son arrivée à Londres ce beau rapport ferait re-
monter le ministre aux nues, et lui ouvrirait tontitt
les bourses des Carthaginois? Que Xavier Audonin et
quelques patriotes à vue courte aient déclamé aux Ji-
cobinsle delenda Corthago^ cela était sans conséquence
et pouvait passer pour Teffet de Findignation du pa-
triotisme dans ses foyers, tel fiert qui ne tùe pas; mais
qu'à la tribune de la Convention, un membre di
Comité de salut public ait dit qu'il fallait aller détruire
le gouvernement anglais et raser Carthage; qu'il ait
dit publiquement qu'il fallait exterminer le peii|de
anglais de l'Europe, à moins qu'il ne se démocratisât;
en vérité, voilà ce qui est inconcevable! Quoi! dans
le même temps que Shéridan s'écriait dans la cham-
bre des Communes : « La conduite des Français ma-
(( nifeste qu'ils n'avaient pas à cœur la guerre avec le
« peuple anglais; ils ont détruit le parti de Brissot
(( qui avait voulu celte guerre : je pense qu'ils scraicnl
(^ disposés à conclure avec nous la paix dans des Icr-
« mes honorables et avantageux à la République.
« J'appuie mon raisonnement sur la foi des décrets
<( de la Convention, qui déclarent que la République
c a renoncé à la pensée de répandre ses districts au
(t dehors, et que son seul but est d'établir un gonver-
« ncment intérieur, tel qu'il a été adopté parle pcu-
« pic français. » Quoil c'est dans le môme temps que
Slanhope s'écriait dans la chambre haute : « Nulle
« puissance n'a le droit de s'ingérer dans le gouver-
« ncment intérieur d'un État indépendant d'elle; te
« peuple français a proclamé ce principe, d'après le
« vieu de sa constitution, art. M8 et 119, et ne veut
« point s'ingérer dans le gouvernement de notre nu-
« nos ^l**^*av ' j'ii.iiiB i >it }Ur'i< «
%
268 ŒUVRES DB CABIILLE DESMOULINS.
hors d'état de remédier aux maux de la patrie. Ai
trouve-t-on que je jette au son, sans pitié, ces
grandes pages de mes causticités. La satire est
mement piquante, elle me vengerait, elle ferait
tout Paris chez Desenne, moins encore par la
des choses, que parla témérité de les dire; car
vrage qui expose son auteur a toujours bien pli
vogue. Mais, en méditant sur la naissance, les pj
et la chute de la République, je me suis con^
que les animosilés, l'amour-propre et Tintempéi
de langue, leur avaient plus nui que le mulet cl
d'or de Philippe. Cicéron blâme Galon d'écoaterj
vertu intempestive qui nuit, dit-il, à la liberté, et
même lui nuit cent fois davantage, en écoutant
son amour-propre, et en publiant la seconde Phfl
pique qui rend M. Antoine irréconciliable. Cil
oublie ce qu'il avait dit lui-même, qu'il y a des
quins, tels que Sylla, dont un patriote doit taire-
mal, et respecter jusqu'à la mémoire, après leurBM
de peur que si on venait à casser leurs actes, l'Étali
soit bouleversé. Le républicain qui ne sait passade
fier sa vanité, ses ressentiments et même la vérité I
l'amour du bien public, est aussi coupable que ceW
qui ne sait pas lui faire le sacrifice de son intérêt pe^
sonnel. L'avarice n'a point fait plus de mal à la patril
que d'autres passions dont le nom est moins odictt
par exemple, la jalousie du pouvoir et la rivaHIk
l'amour de la popularité et des applaudissements, U
patriote incorruptible est celui qui ne considère. (p*
le bien de la patrie, et dont l'oreille est aussi fernrf*
et inaccessible aux applaudissements des tribunes ot
aux éloges de ses souscripteurs, que ses moyens te
sont aux guinées de Pitt.
270 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
ces grands tapageurs des sociétés populaires,
comme ceux que je viens de nommer, n'ont à ht
che que le mot de guillotine, qui t'appellent dm
jour à leur aide, font de toi un instrument de IB
passions, et pour venger leur amour-propre dekf
légère piqûre, crient sans cesse que le peuple soilj
bout : de même que les dominicains, quand ils i
brûler en Espagne un malheureux hérétique, ne«
quent jamais-de chanter VExsurgat Deus, que Dici
Père soit debout. Prends-y garde, et tu verras quel
ces tartuffes de patriotisme, tous ces pharisiens, I
\es crucifuges, tous ces gens, qui disent : «Un
que nous de purs, » nous ne resterions pas vingt n
tagnards à la Convention, si on les passait de m
en revue, et qu'on les épurât, non pas dans le cJ
mais dans mon journal véridique; parmi ces répa
cains si fervents, il ne s'en trouverait pas un seul
ne fût un novice du 10 août; pas un qui n'eût été
guère, ou brissotin, ou feuillantin, ou même unrc
liste mieux prononcé, »
Mais conviens que tu n'oserais citer un seul de
exemples : crois-moi, conserve en main ta répatai
de franchise; avoue que tu n'as pas assez de coun
ou plutôt ce ne serait point avouer ta poltronne
Le courage n'est point la démence, et il y aurait d
démence à ne point suivre le conseil de PoUion : «
n'écris point contre qui peut proscrire. » Ce se
avouer que nous ne sommes pas républicains, et il
peux te résoudre à faire cet aveu.
f Comment se faire illusion à ce point! Pour moi
ne conçois pas comment on peut reconnaître une
publique là où la liberté de la presse n'existe poi
Sais-tu ce que c'est qu'un peuple républicain, un p
t / pie démocrate? Je n'en connais qu'un parmi les;
372 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
voyécs au concours. Notez que ces comédies èUÈ
si caustiques contre les ultra-révolutionnaires
tenants de la tribune de ce temps-là, qu'il en est!
jouée sous Tarchonte Strétocles, quatre cent
ans avant J.-C., que si on traduisait aujoi
Leque, Hébert soutiendrait aux cordeliersquela
ne peut être que d'hier, de Tinvention de
d'Églantine, contre lui et Ronsin, et que c'est le
ducteur qui est la cause de la disette des sal
ces^- et il jurerait de le poursuivre jusqu'à la
tine. Les Athéniens étaient plus indulgents et
moins chansonniers que les Français : loin d'ei
à Sainte-Pélagie, encore moins à la place de la
lution, l'auteur qui, d'un bout de la pièce à Y\
décochait les traits les plus sanglants contre Përid
Cléon, Lamor..., Alcibiade, contre les comités et fl
sidents des sections, et contre les sections en mia
les sans-culottes applaudissaient à tout rompre, el
n'y avait personne de mort que ceux des spectalei
qui crevaient à force de rire d'eux-mêmes.
Qu'on ne dise pas que celte liberté de la presse
du théâtre coûta la vie à un grand homme» et ^
Socrate but la ciguë. Il n'y a rien de commua ea
les Nuées d'Aristophane et la mort de Socratei (
arriva vingt-trois ans après la première reprësen
lion, et plus de vingt ans après la dernière. I
poètes et les philosophes étaient depuis longten
en guerre ; Aristophane mit Socrate sur la sci
comme Socrate l'avait mis dans ses sermons : le tb
tre se vengea de l'école. C'est ainsi que Sainl-Joal
t. À une des séances des Cordeliers, Hébert ne TienMl pu
dire que Philippsaux, d'Eglanline et moi, nous étions d'inteUIgf
avec la diiette, et la cause qu'il ne venait point de beomaa ■
ché ? {Note de Desmoulins,)
MtWi ptkmtm fJÊf
ïr à U ttrtJF* É*x*^
îi ta rmr-' «i » » ^ /
ild. ŒUVRES DE CAMILLE BESMOULINS.
grande renommée des ^ojes d' Athènes ne vient
de leur liberté de parler et d'écrire, de llndé]
dance du lycée de la juridiction de police. On lit <
rhistoire que le démagogue Sophocle ayant vi
soumettre les jardins ou les écoles de philosopt
Tinspection du Sénat, les professeurs fennèren
classe, il n'y eut plus de maîtres ni d'écoliers, c
Athéniens condamnèrent l'orateur Sophocle à
amende de 24,000 drachmes, pour sa motion ini
sidérée. On ignorait dans les écoles jusqu'au non
1^ police. C'est cette indépendance qui valut à Vé
d'Athènes sa supériorité sur celle de Rhodes,de H
de Marseille, de Pergame et d'Alexandrie. temp
la démocratie ! ô mœurs républicaines! où ôtes-V(
Toi-même, aujourd'hui que tu as pourtant V\
neur d'être représentant du peuple, et un peu
qu'un honorable membre du parlement d'Ai
terre ; encore qu'il soit évident que jamais ni to
personne, n'eût accepté les fonctions de député,
charge d'être infaillible et de ne jamais te troi
dans tes opinions, t'est-il permis de te Irom
même dans une seule expression; et si un mot \
à t'échapper pour un autre, le mot de clémence ]
celui de justice, quoiqu'au fond tu n'aies Aem\
autre chose que Saint-Just, justice pour les patr
détenus, que la Convention vient de décréter
voilà-t-il pas qu'aussitôt d'un coup de baguette Hé
transforme ce mot de clémence en l'ôrinamme d
nouvelle faction, plus puissante, plus dangerens
dont tu es le porte-étendard !
Et comment oscrais-lu écrire et être auteur, qi
la pJupart n'osent être lecteurs ; que les trois qi
de les abonnés, à la nouvelle fausse que lu étais
des Jacobins, et au moindre bruit, courent, coï
r"
XB mux coitMttm.
fttet^penltt»,che);lK'Sfnni'fffacerlMir»BOllUi,
d'être itaspecU iTai-oir lu.
nl'hni que la es memhrp ilc 1» Convmliuo
t, sois fie hnnne fo) : osernis-lu oposlriipher
bni lel adjoint iln ministre iJfr la j^aerru, le
irsonaage Vîdccbi, par fxero|)lc aasa'i coani~
nt ([OC tu faisais, il y a ijuiilr- anji. NpckiTe!
Iir.-ibi>au, Ici Lnioctli et Ijifiiyeilc, quiiud tu
ip iiimpie ciloven!
encore que, suivant le conseil d? Pollioa, ta
pO'iol eonlrc rjui pt*nt proscrire; miiis ose-
eateincnt parler d» quiconf{nc etl i?n crédit
leiiers ! et, ponr n'en prendre (ju'nn pxrmple,
a dire que ce Momoro, (|ui se ilonnc pour un
lans lâche, et avant U- d^lujîp, ce hardi présl-
parlout où il occii[>a le Cautcui!, an c)uh et û
1, jette d'une main i^m/irairo un voiîesur le*
: l'homme, et met les citoyens debout poBf
terre ta Convention et la R^publi(|nff; comme "
aôme Momoro, le Hhraire, en 1789, à (|rii In
isé pour ta Fntice libre, rotiinla l.int qu'il put
ri de cet écrit (ju'il avait sans donic comnin -
1 police, nyant bien prrvu la prodigieuse in-
u'il allait avoir; comme quoi Momoro, qui
Premier Imprimeur de la Liberté, s'ohslinait
prisonnier dons sa houliinte, comme suspect,
révolutionnaire donlTimpression lîlailaclie-
î mois d'aoïll; comme quoi, la Bastille prise,
refusait oniiore de le publier; comme quoi le
, à onz'j heures du soir, lu fus oliliaé de faire
A la porle de ce grand palriole et do le
de la lanterne le lendemain, s'il ne le ren-
lUvrage que la police avait consigné chez lui;
Lioi Momoro brava la gronde dénonciation, à
276 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Touveriure des districts et des sociétés, et qi
ravoir ton ouvrage, il te fallut un laissez-passeri
de Lafayette qui venait d'être nommé comm
général, et dont cet ordre fut un des premie;
d'autorité^! Cet enfouisseur d'écrits palrioli
aujourd'hui un des plus ultra patriotes, etTar
nos destinées aux Cordeliers, d*où il te fait i
loi et Dufourny, aux acclamations.
Encore si la loi était commune et égale p<
le monde , si la liberté de la presse avait les
bornes pour tous les citoyens! Toi, quand ti
qu'Hébert avait reçu 120 mille livres de Bo
tu as produit ses quittances. Mais à Hébert, n
lement il est permis de dire que tu es vendu
à Cobourg ; que tu es d'intelligence avec la di
que c'est toi qui es la cause qu'il ne vient j
bœufs de la Vendée: mais, mais il lui estmé
mis, à lui, à Vincent, à Momoro, de demande
tement et à la tribune une insurrection, et i
aux armes contre la Convention. Certes, si
peauxr Bourdon de l'Oise, ou toi, aviez dema
insurrection contre Bouchotte ou Vincent, v(
siez été guillotinés dans les vingt-quatre hei
est donc ce niveau de la loi qui, dans une répi
se promène également sur toutes têtes?
CAMILLE DESMOULINS
Je conviens que ceux qui crient si haut c
clémence doivent se trouver fort heureux qi
celte occasion, la Convention ait usé de cléi
leur égard. Beaucoup sont morts entre les 1
et les Champs-Elysées, qui n'avaient pas par
1 . Nous avons Tail connaître ce démCIé de Camille av
(lu Traité de l'imprimerie en lôte de la France libre*
f. « ^ 1« B^ ics^ „._ , , "^ "
/
278 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
sentinelle, la république serait snftisamment j
contre tous les vices, toutes les friponneries, toi
intrigues, toutes les ambitions; en nn mot, je
fort de ton sentiment sur les bienfaits de cette 1
que j'adopte tous les principes en cette matière, (
la suite de ma profession de foi.
Mais le peuple français en masse n*est pas
assez grand lecteur de journaux, surtout assez
et instruit par les écoles primaires qui ne sont
décrétées qu'en principe, pour discerner juste i
mier coup d'œil entre Brissot et Robespiern
suite, je notais si la nature humaine comport
perfeçilôn que supposerait la liberté indéfinie <
1er et d'écrire. Je doute qu'en aucun pays, d;
républiques aussi bien que dans les monarchie
qui gouvernent aient jamais pu supposer celte
indéfinie. Aristophane a mis sur la scène CI
Âlcibiade, mais je soupçonne que c'est dans le
qu'Alcibiade était dépopularisé et qu il avait
31 mai contre Cléon, et cela ne prouve pas
supériorité de la démocratie grecque et la libe
définie du théâtre d'Athènes, que celle de noir
trc serait prouvée aujourd'hui par une coméd
trc les constituants ou contre la municipalité de
Les Archontes d'Athènes étaient pétris de la
pâle que nos magistrats et nos administrateurs
lice, cl n'étaient pas plus d'humeur à souffrir I;
die d'Aristophane, qu'aujourd'hui celle de Fab
rvloiilinn T o ]r\\ A^ \ n^^vv^nr»^•%■ne ^h Afl«<\nno é»f\rt
ift que les corn iiirQtal<>ur8 ont dit gu'Arit-
ihgncrrc ilu l*i>loponê«4.', joua un priii-
U8 la Répabliiiui' , {lur si-s coni6di««;
Pil éuit moins rcgnrdë conim<> un aiitnir propret
inaiîer la nation «luft comme 1^ ct ^jiscHr du gouvcniB-
fêîit: (!l le citojeii I>aci«r l'nppelle l'arlillre de ta
Mais ce braju.iemps Jes-AuWui-K'duni
^ècrivDillonr Aoliinachiis, aux dépen:« de ifiii Ar(Sl»<u
urne avait fail rire toul£ la ville i)'A tlii-m-s, profit
lal de lu peur <)irâ\-Hicat les Irl;Dl<^ IjrBiis d'tm
msarc si libre el xi taorilaoU!, rùo^Ml enlltt 4 foire
àHS«r, sous eux, lu loi contre (rs plaisanteries â lii-
mellG Péricli^s s'6lait constummenl opposa, quoiqw!
pjrislophane ne \'f,Hl pas l^pargnc lui-iuf^nie. Il purvinl
lai!me & donner à sa loi un cfTct r^li-oaclif, et noire
Ueits et goutteux auteur fut tré»-tirur«ux d'en Mre ^
lyntle pour une amende. Les IrioniTirg cufisetll pvn^
pcrmelln* à r.irifTon. sf>x;i^('?iiairr, Je romjiisn- ijps
trailës de philosopliie à Tusculum, el comme quel-
ques sénateurs, amis de la république plulût que
répnblicnins, et qui n'avaient pas le courage de se
percer de leur épfe, comme Galon et Drulus, de re-
greltcrla liberté, de cherclicrdesossemcnls des vieux
Romains, el de faire graver sur son caciiet un chien
snr la proue d'un vaisseau, cliercliant son inailre;
mais encore Antoine nc.put lui pardonner sa fameuse
Philippique el son numéro II tiu Vieux Cordelier. Tant
ils étaient rares, même à Rome et à Allirnes, les
hommes qui, comme l'ériclés, as.saillr iriiijurc.^ au
sorlirdelaseclion, el reconduit cIjcz lui par un l'rni
Ducliesne qui ne cessiiit de lui nier ijuc c'r'lail tiii
viédase, un homme vendu aux Liii;0(lriii'inifiis,s.iicnl
assez maîtres d'eu\-mrmes el a^m-7. Iiaii-juillcs pour
dire froidement à ses dùiiic>lii[ues : « l'ieiir/ un
280 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
flambeau et reconduisez le citoyen jusque chez
Qua nd la libert é indéfinie d e la presse ne t
rait pas de bornes presque iqsttrjpwmlahlfisj]
vanité des gens en place ou en..xrédit»l%^illj
tique seule commanderait au bon citoyen gu
n on satisfa ire ses rPsspnHmpnfs, mais sanvftr
trie, de se limiter à lui-même xette J ib o rt é ë
et de ne point faire de trop larges piqûresiulla
propre, ce ballon gonflé de vent, dit.YûUaiw
sont sorties la plupart des tempêtes qui ont boni
les empires et changé la formelle^ gôgrêrnci
Cîcéron, qui reproche à Caton d'avoir fait tant
à la république par sa probité intempestive, lu
bien davantage par son éloquence encore
contre-temps, et par sa divine Philippique.
par les historiens, que, dans la corruption gi
et dans le deuil de Rome qui avait perdu, di
guerres civiles, presque tout ce qui lui étal
d'hommes vertueux, si Ton eût ménagé Marc Ai
plutôt altéré de volupté que de puissance, la
blique pouvait prolonger quelques années soi
tence et traîner encore bien loin la maladie
décrépitude. Antoine avait aboli le nom de di
après la mort de César; il avait fait la paix a
tyrannicides. Tandis que le lâche Octave, qui
caché derrière les charrois pendant tout le Ici
la bataille, vainqueur par le courage sublime
loinc, insultait lâchement au cadavre de Bru
s'était percé de son épée, Antoine répandait d
mes sur le dernier des Romains et le couvi
son armure : aussi les prisonniers, en aborda
toine, le saluaient du nom A'imperator^ au liei
n'avaient que des injures et du mépris pour a
cl cruel Octave. Mais le vieillard Cicéron avj
bie, par sa hinagac, ta i
^U r^publiqnr et iI'bb (roaifnxnm ^kU pr
n, 6l^t sue si Tiir {^n'.arr ^ so tioci et
ï^liberU! iliîiBil^ tfécnrf. Ofétvë, (valMt
rO avait oliéBi Aainor saa» rdeor. et ctoHM
t boBiiWJi, r\(Tpl« let C»um n nm éiw Te»-
gaatnc, qa'il *fui sacriM Mal mas fifibfM
Ilot. |>la(âi qa'â ceiv de b pathe, « rîi itBft
K^T (kUTf, pour ro|ipOMr i Aaioiar, <s 4r
isia»i DB booclitr pirv qw r^^^ La f l yli
Viloqaeate de Qcéraa (ÉRal le ^aal ht W
ttavcpaii! unamudcac«4MMaéeft,«L
iwTÎTà. il ronpii k pottL Cctf daë ^m ri^~~7
|MredeUlangiie4eCk«raa.c4hlAntf* 1
M ruina les alhlrc* de la r if U K | M artMt / 1
verta d^Caloo. A lnéntf, mob Tif»i Carfc 2^
e IIP suis pas un o;'linn?Le . faioat qo*-, i«itB4
Il et la liberlé de li j-resse <le\itrBO*-tit ib'Jra,-
S; funestes à la liberlt-, la rêpubli'jo*-, çtriV*
i vicfs, est comme nnej*riine ûUe liout ll-jif
est défendu qne par l'ambilidn tt par 1 Jijir;-
1 a bientôt corrompu la seiitinelle.
mon vieux profi-s, je n'ai point rliani;* de
ies;je pense encore comme j*r l^ritiuditm
mes premiers numéros. Le ^Taod reniH« 4*: h
de la presse est dans la IjI^ti^ d*r U jrj-iirfr ;
rtte lance d'Achille gui i-tj^rii l^f pUif* <\<i>',.':
•y. La liberlé polili.]Tie n'a i.vij.1 ■1': m':i:l'-',f ir-
jue la presse. Il \ -^aWi ■\J1-:i-ii-:': » \i-r>u-'..-
e e.çprce d"arlilk-rie, 'iii-r U:-. iuh'.\.--i- <i': ■] ',!-
missent la mort auv-i ï-l'.n -l'i-- ':ij<i\ 'i- V:,r,-
-scii. Il n'en est pa:^ de ujéme 'J.jIji la wi'!:-
ii.'
1
282 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOUl
de récriture ; il n'y a que rartillerie de 1
qui renverse loiit ce qui se présente de
doyez chèrement tous les meilleurs s
soutenir la mauvaise cause; promettez '.
fourrure de sénateur à Mounier, à Lali
donnez huit cents fermes à J. F. Maur
roi capitaine des gardes; opposez-leur
écrivain, avec le bon droit, Thomme d
plus que le plus grand vaurien. On a in
de brochures contre tous ceux qui la s
marquis de Favras colportait dans le
pamphlets royalistes : qu'est-ce que t(
duit? Au contraire, Marat se vante d'à
£lier les Parisiens à Versailles, et je en
une grande part à cette célèbre journée
sons point de le répéter, à l'honneur di
ce ne sont point les meilleurs généraux
leure cause qui triomphe dans les bâtai
aux ennemis de la liberté et de la patr
que incontestables que soient ces princ
\
\
de parler et d'écrire n'est pas un articl
ration des Droits plus sacré que les au
sont subordonnés à la plus impérieus
des lois, le salut du peuple, La liberté
venir est aussi un des articles de cette 1
Droits; dira-l-on que les émigrés ont '.
et de venir, de sortir de la République
La Déclaration des Droits dit aussi que to
naissent et meurent égaux; en conclu
République ne doit point reconnaître d
ne les pas traiter de suspects; que lo
sont égaux devant les comités de sûi
cela serait absurde. Il le serait égalem
vernement révolutionnaire n'était pas
Qndlti-K'"".' ',,.,. t-».«-»^ - '
■aWMV»'' '*"'■' ■^'"i, - ■■ ■ ■
,u\i. i"'"-" '': • /■.-..■■- ;■•'■
„kcnl.inJ'>. '■ -■ - . .; , •-
Oise, vri^-i^:!-. :i:, .,,.,■:■ • ■•
; -f "
main, tous ont dit, soit aux Jacobins, soit à
venlion, la même chose en d'autres termes que
il y a trois mois, « qu'il s'était élevé des socii
« pulaires de patriotes crus comme des champ
« dont le système ultra -révolutionnaire éla
« propre à faire reculer la révolution. »
Charmé de voir tant de mes collègues rec(
dables rencontrer l'idée qui s'était fourrée d
télé depuis plus d'un an, que si l'espoir de la
révolution n'était pas une chimère et une m;
ne serait que par l'exagération que Pitt et C
pourraient faire ce qu'ils avaient si vainemei
depuis quatre ans par le modérantisme, à la pi
levée de boucliers, il y a trois mois. En voyai
ques-uns de mes collègues, que j'estime le p
patriotes illustres se remettre en bataille coni
mée royale du dedans, et aller au-devant de
conde ligue des ultra, qui venait au sccour
première ligue des feuillants ou des modérés,
j'avais toujours été sur le môme plan, et d(
!>»-. ~^~i:^> •- 1 *< jt -î 1 11
ils vieu patriotes. %••• In r
pe pas M BMMafMrf. f>i •• Ne c
^1[e» do f*in Ùmd^m. L't
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iBOBSuraîl éèlÏM lÉMliHtal Ir i
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rtti M prinriflr Unt émlmÊtméBJÊmmâ
ert, e1 n'atail l«fyi»» <^v -V- (tjr tjw» rïruiwrï
ns insensées, tu i* ri-impnmttfT l» f««iik» n
')uchttne, pour t«rra;&MT 1^ parii 4t ) vj^tinMuui
mer le peuple à i<>as r^ct jii_ â«» k* w»
mes, faisaient «les »'jeni ^jV *%>: r-rj-ttJWfc.
mirant le délire de c*^ f*iiili*s- *« r>^*r'.iad '^
rs aux Anglais : t Seriez-i'Xii auubV^iiiii ^
e celte liberlé des Fraudai* ; iifcïTvx-^vw «ac
altérée de saa£. dont If erém^-yrfiiti: HfiMf..
ro et leors pareils, o«rn! -i^rnuaiTr ij v l* Vmiv>
struise, comme celai du M-:i: ;[.*- >r> 'x«*iiif-L j
is millions de citoj-û^. *! ;.—';■. 'i-ji ■>--f'' -.i;
ns, à la commune, i-.i ',: .- -■■ " ', -* i-
les pri-lres e^paiTiolr ^ X .:. -i;,-:.^ //.(!•-,/.
886 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
SUITE DE MON CREDO POLITIQUE.
-^ Je crois que la liberté c'est la justice, et qtfi
yeux les fautes sont personnelles. Je crois qiCi
poursuit point sur le fils innocent le crime du
qu'elle ne demande point, comme le procureur i
commune, le Père Duchesne, dans un certain m
qu'on égorge les enfants de Capet; car si la poW
a pu commander quelquefois aux tyrans d'égorgcrj
qu'au dernier rejeton de la race d'un autre despol
crois que la politique des peuples libres, des
souverains, c'est l'équité ; et, en supposant que
idée, vraie en général, soit fausse en certains caS|^
puisse recevoir des exceptions, du moins on éli
vouera que, quand la raison d'État commande
sortes de meurtres, c'est secrètement qu'elle en
donné Tordre, et jamais Néron n'a bravé la pndei
jusqu'à faire colporter et crier dans les rues l'arr
de mort de Britannicus et un décret d'empoisoiil
ment. Quoi ! c'est un crime d'avilir les pouvoirs coi
stitués d'une nation et ce n'en serait pas un d'airil
ainsi la nation elle-même, de diffamer le peuple frai
cais en lui faisant mettre ainsi la main dans le sai
innocent à la face de l'univers.
Je crois que la liberté, c'est l'humanité : ainsi, ,
crois que la liberté n'interdit point aux époux, ai
mères, aux enfants des détenus ou suspects de to
leurs pères ou leui-s maris, ou leurs fils en prison;.
crois que la liberté ne condamne point la mère i
Barnavc à frapper en vain pendant huit jours à:
porte de la Conciergerie pour parler à son fils, '
lorsque cette femme malheureuse a fait cent lieu(
\
n«>»
r*
ïieBl -^ — ^T^
mon l^,-^-^. li 1-^., ^ ^ „-^
n loi iloBb^ j.-.4:f ; L
'JM j-; .'.-,■_.. ;, :, ,, , _' •-"'
388 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
I Je crois que la liberlé est magnanime; elle n
point au coupable condamné jusqa*aux pieds
chafaud et après l'exécution, car la mort é
crime; car Marat, que les patriotes ont prispc
modèle et regardé comme la ligne de modérai
tre eux et les exagérés, Marat, qui avait tant p<
Necker, s'abstint de parler de lui du moment
fut plus en place et dangereux, et il disait : «
est mort, laissons en paix sa cendre. » Ce i
peuples sauvages, les anlropophages et les car
qui dansent autour du bûcher. Tibère et Ch)
allaient bien voir le corps d'un ennemi moi
au moins ils ne faisaient pas trophée de son c
ils ne faisaient point le lendemain ces plais
dégoûtantes d'un magistrat du peuple, d1
Enfin fai vu le rasoir national séparer la tête
de Custines de son dos rond.
Je ne crois pas plus qu'un autre au républii
et à la fidélité de Custines; mais, je l'avoue,
arrivé de douter si l'acharnement extraordii
presque féroce avec lequel certaines personr
poursuivi n'était pas commandé par Pitt, et n
pas, non de ce que Custines avait trahi, i
ce qu'il n'avait pas assez trahi; de ce que i
de Mayence avait coûté 32 mille hommes •
de Valenciennes 25 mille aux ennemis; en soi
eût suffi de sept à huit trahisons pareilles poi
velir dans leurs tranchées les armées combin
despotes. Qu'on relise la suite des numéros d
et on se convaincra qu'il n'a pas tenu à lui d€
ner une nation, aujourd'hui le peuple frança
temps où sa populace, ses aïeux, déterraient i
Eustache le cadavre de Concini, pour s'en c
les lambeaux, les faire rôlir et les manger; il
charpe d'Anaxagoras, fermait les maisons c
bauche en même temps que celles de la relig
par un esprit de philosophie qui, comme Pli
1ère également le prédicateur et la courtise
mystères d'Eleusis et ceux de la bonne dé
regarde également en pitié Madeleine dans
états à sa croisée ou dans le confessionnal; n
multiplier les ennemis de la Révolution, pou
la boue de Paris et soulever contre la Réput
\ libertins et les dévots.
C'est ainsi qu'une fausse politique ôtait à 1
/gouvernement deux de ses plus grands rcs
' ^ religion et le relâchement des mœurs.
Le levier du législateur est la religion. Voj
meh^e^T*(ïonnance de Crom\\ell sur le dii
trois sermons ce jour-là, le premier avant le
soleil, pour les domestiques. 3Iarchôs, cabar
démies de jeux fermés. Ce jour-là, quiconqui
menait pendant le service divin jeté en p
pnnHîimnp n rnmon/lp n<^fpn*;p <1p vnvnnrpr of
LB VIEUX CORDELIER 291
litienx est de la suivre et de se mettre dans le
it philosophique au contraire a-l-il le dessus?
16. seul _inobile des acUons jnnnaines dans
systèmes, tourne-til toutes ses spérulations
de ce monde plutôt que vers le sein d'Ahra-
n un mol, la génération se corrompt-elle?
politique, dont le seul l)ul<'st de/iouverner, ne
pas de prendre le vent, de se faire moliniste,
inerenoore des rames eq des voiles àTopinion.
ainsi que Mazarin et Charles II, voyant les /
ides et la réforme aux cheveux plats passer de i
ichèrent encore plus celle hriihî dt; la jnorah', '
renl du relfichement des nniMirs hî ménicî ré-
le Cromwj'Il de la reli^non, pour la tranquil-
eur tyrannie.
is aussi que Pitt dut avoir au moins une aussi
oie, et s'en donner des /files autant que le père
M\ II' joiM" qu'il ;i|»|iril que. ((Hiiiik' (h's crifurils
ii.ir Irir»' qui |i;ilh'lll je |M\«'', nll floUS l.ii.sail
• la NrllLIiMIirc lli ! iolialr idllIlC iJt'S iiiufaillc-
'ItM' raii<'';illlis^('ni('lil de la sille «le l.>()M.
Irail'-:»*! (<'l rl.iil Tr'-'iirciiiciil dr.s inrilh'Urs
;, qu'au >ii.i<'l <ii' cri nidic ilc raser LnoU,
jui allail conililcr de jnic r.\n,i.'l«'h'rrr ri aussi
lu couiincri'c (je l''iaii((' «luc la prise de Tou-
« luuiiiiuiib suiii irup leiiits; 11 laui ues muvt
« rapides à rimpatience républicaine. A la p
« marteau qui démolit pierre à pierre, ne pou
f( pas employer la poudre pour faire sauter
« en masse. » Est-ce le bon père Gérard qi
ainsi, et quelle est cette impatience de Lod
d'Amsterdam, de voir détruire par nos mai
ville rivale, la plus commerçante, la plus anci
V aïeule de nos cités? Que d'efforts faisaient 1
grands ministres des Grecs pour approcher le
de Tétat florissant de Lyon aujourd'hui : « Le
« gers, dit la loi de Solon, qui viendront se
« Athènes avec toute leur famille pour y éla
« métier ou une fabrique, seront dès cet instan
(( à la dignité de citoyens. » C'était pour at
multitude dans un endroit et y faire naître 1
merce que les Grecs instituaient des courses <
vaux et de chars, proposaient des couronn
athlètes, aux musiciens, aux poètes,* aux pi
aux acteurs et môme aux prétresses de Venu
LK VÎKnx CORnBI.IKR. Ml
I soltiuu, comme Sylla, FloriMiM, M Ortir».
e Cl Crémont>, mais i)s m* Ws ni<«aicnt pm; s'il
ÎTc tic rèilDire ['Proust- l'I Niirsir i-n cmilrr»,
as lu ru|)i(]it^ des flammes triait ii leur coU-rc
; d'uoR si longue durée que celle de Collol
LjoD. Quand oa lit \e rapt>orl dt) Rar^tv xur
t de discret et l'cuiliousiasmc dont lu heaut^dr
nureavail saisi [r rapporteur du ComilAdu salut
on croit enlemire N. si5crier. dan* Voltaire :
Bâtir est beau, niai» Hiiiniirc est sublime I
encore sur la motion de Kar^ri? que la Oon-
A rendu contre elie-mi'mo ce décret, le plu»
rable Qu'aucun sénat ait jamais rpndu,re d^-
JBient suicide, iiiii permi^t qu'un de »es mem-
esli de la condancB de 30,0(10 citoyens ilnul il
leur, el qu'il repréHente dans l'Assemliiée du-
soit conduit en prison sans avoir été oat^ndB,
mple oriJrc de ji'ttx cnniilés, et d'apri-s relie
ison qu'on n'avait point entendu les Brisso-
vain Danton a lait sentir la dilTérence ; qu'il
l alors d'une couspiraliou manifeste, et dont
hui on trouve même l'aveu dans les discours
( partis, à la rentrée du parlement d'Angle-
u'il y avait six mois que la Convention fin-
es accusés tous les Jours, et sur le fond même
estion; que nous étions tous témoins de leur
ime; qu'en matière de conspiration, c'i'tlait
tssiléde s'assurer ii l'inslantde la pei'sonnc îles
(leurs; mais que, sur une accusation de faux
et de vénalilé, il n'était pas liesoiii de fouler
s les prini'ipesel qu'il n'y a\ ail aucun incoiivé-
;nteudi'e(l"I':;:t;itiliiic; qui' h's l[ri>soliri><'ii\-
dans leur plus ^i^^■lll;u■(■vs,^Ml(■■tin■,av;Lil■nl
'29^ tEUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
respecté dans Marat le caractère de représentant da i
peuple, et Tavaient laissé parler deux heures et tant
qu'il avait voulu avant de l'envoyer à TAbbaye. Aa
milieu de ces raisons décisives, Danton a été hué par
ses collègues. Danton prétend qu'il élait sur un mau-
vais terrain. Il n'en est pas moins évident que ce dé-
cret est du plus dangereux exemple ; lui seul, il rédui-
rait bientôt l'Assemblée nationale à la conditioo
servile d'un parlement dont on embastillait les mem-
bres qui refusaient d'enregistrer les projets de lois, si
les membres des comités étaient ambitieux et man-
quaient de républicanisme.
Déjà le Comité nomme à toutes les places et jus-
qu'aux comités de la Convention, jusqu'aux com-
missaires qu'il envoie dans les départements et aux .
armées. Il a dans ses mains un des plus grands res-
sorts de la politique, l'espérance^ par laquelle le gou-
vernement attire à lui toutes les ambitions, tons les
intérêts. Que lui manque-t-il pour maîtriser ou plutôt
pour anéantir la Convention et exercer la plénitude
du décemvirat, si ceux des députés qu'il ne peut atti-
rer dans son antichambre en faisant luire à leurs
yeux le panache tricolore, récompense de leurs sou-
plesses et de leurs adulations, il peut les contenir par
la crainte de les envoyer au Luxembourg, dans le cas
où ils viendraient à déplaire? Y a-t-il Leaucoap de
députés, y a-t-il beaucoup d'hommes tout à faitinacceir |
sibles à respérance et à lacrainle? Dans la république
même, l'histoire ne compte pas un Caton surplus
d'un million d hommes. Pour que la liberté pùl se
maintenir à côté d'un ppuvoir si exorbitant, il fau-
drait {[MO. tous les citoyens fussent des Calons, il fau-
(Irail (|uo la vorlu filt le seul niobilc du gouvernement.
Jlais si la viMdi tMait \o seul rossort du pouvorncment,
I LK VIKCX CORDZLIKB. iu^
roua supposez lotis les liommeK vorlncux. la fnnap
gouv«>rncmcnl esl inOUTL-renl^ t-i tmis snni éffalo-
mt bons. Pourqaoi donc y u-i-il doa t;(iuvrrni!iiieat«
leiiUitili^fi cl il'uutrfs i{ui »ont bom 1 Hûon^i
gns-fluns en horreur la ntonan'lilc et cti<^-rissons-
«w la r(!!'i>ul>Tî(iue? C'e3rijtt'on~Btip]rtise avec rniMn '
lia W lioiiimcs n'étant [nis loin t^Raloment veriuRUX,
^Mrt-qnr ti honii' ilu^ônveincnicnt aiipplM à Î.4.,
jriu, ùi i]iïL'I'i>xicllt'iii.o ili.' la n'-piiljli']ut;cuDiiisle en
îlûprtcî-ifmiînl, i|ii'i'lli' suppItVà la vpriii.
! JB croîs FDcëire ce que je disais dan^monniiini^roS,
/Uvoiulùmt ik ffrabaat, maltii'tir aux roi» i\n\ VOO-
ient asservir un peuple însnrRë'. I.a France ne fui
\mi si redontahlii i|Ufl rlan.« l» guerre civile. Que
ipG entière so ligne et je ni>cricr»i avec Isaac ;
lei, Assyriens, et vous «eruz vaincus I Venci, MHm,
serez vaincus I Venez, toDS tes piHipIes, otTûW '
'2 vaincus ! J'ai tonjonrs cnmpti? sur lYnergie na-
^onale et sur rinipéluosilé TiMncaiso doublée parla
Hévolulion, et non sur la lactique et l'iiabilelé des
îénÉraux. Parmi les soUises gu'Héljert Tait débiter,
ippareniment pour me mettre au pas, il n'est point de
tropos pins ridicule que celui qu'il m'a pr(?l6 à la tri-
inne des Jacobins, en me faisant dire que, si j'étais
lié dîner chez Dillon, c'était pour l'empêcher d'être
n prince Eugène et de gagner contre nous des ba-
lilles de Malplaquel el de Raniillies. Je n'en persiste
as moins à croire que si nous avions eu à la tétc de
os armées cks t;é)iér;iu\" palridles qui eiisseul les
oniiaissanris uiilihiins .ir hillori, la bravourii du
>pulilicain IVau.Mis L'iiidiV \m\- riuhilrlé des ofli-
XIUrJli'^dM lUliM.
296 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Je n'en persiste pas moins à croire que j'ai eu rai-
son de pressentir les plus funestes impérities de h i
Vendée, lorsque j'entendis, il y a dix mois, aux Jaco- L
bins, un tonnerre d'applaudissements ébranler la salle f
à ces mots d'H que nous avions en France^
trois millions de généraux^ et que tous les soldais
sont également propres à commander à leur tour el
par l'ancienneté de médaillon. Comment peut-on mé-
connaître à ce point les avantages de la science mili-
taire et du génie? Je suis obligé d'user de rediiecl
de répéter dans mon credo ce que j'ai dit mainte fois,
parce qu'il n'est pas ici question de me faire une répu-
tation d'auteur, mais de défendre celle de patriote,
d'imposer à mes concitoyens et de leur divulguer mes
dogmes politiques, et de soumettre au jugement
des contemporains et de la postérité la profession
de foi du Vieux Cordelier, afin qu'on soit en élal ;
de juger, non ma réputation d'auteur, mais celle
de patriote; ou plutôt il n'est pas ici question ni de
moi, ni de ma réputation, mais d'imposer les dogmes
de la saine politique et d'inculquer à mes concitoyens
des principes dont un État ne peut pas s'écailer im-
punément. Par exemple, il est certain, comme je Tai
(lit, que la guerre est un art, où, comme dans tous les
autres, on ne se perfectionne qu'à la longue; il ne
s'est encore ITOIîvé què'cleûx gènérJaux, Lucullus el
Spinola, qu'un génie extraordinaire ait dispensés de
cette rt^gle, et quoique tous les jours des officiers
prennent hardiment le commandement d'armées de
40 mille hommes, Turenne, qui était un si grand
capitaine, ne concevait pus comment un général pou-
vait se charjj^crde conduire plus do 3o mille hommes;
el t'ii flTol, c'est avec une armée toujours inférieure
(|u'il inarciiait chaque jour à une nouvelle victoire.
\ TbabïteU al mèmmmt
Btre SCS mains U vît €^m am^ biB^e. «I « «
Kllc preaiier |w rm^mtmim éemm «êfOi, a
'art mtliUtre doit tot w-4naB e
ihsnr J de ne ronpMr fsv nt» tim
jénéfkl, qni, f^r u ortie afe «■ âMMâiM, *►
^»e de la \ie île !• anlk iMian f«l fc« y»*»
in «auver. J'u rniada ■ails * > — a Wa
le Vendéra, d henmy r»
n'est pas permis de s
)f inciTUme, dire qae te |
dans sa famcu» d^Moacnlii. Mait <*■»* iafftfl à
trabisoa ce qu'il denil aMbc ar lecaafte IrH»-
périUe et n'allribner qil « qHiae n-rTMirt d
{irâché par les boreux de b {Mnc qie tB«i k> f*-
Knls de» comnU ei les trirt% de» aettwes itw qti fli
«OQc^aienL éUieal iBHî t«a« qa» Vilbn pair nm- ■■
Trir nos fronliAres. OUil bii^o !i le renïPRnnwit de *^
loutes les idées presijiie lr^nê^■^â force drlre ancien-
nes; car il y a plus de trois inillt" ans que \e \\ea\
Carabyse adressait ee> paroles à son fils Cyrus. si on
en croit \6nophon, dans la Jerniire instruction qu'il
lui donnait en lui disant adieu, ei lùrs<|ue le jeune
homme avait déjA fait sonner le tocsin pour courir
avec la cavalerie au secours de son beau-père Cyaxare ;
u Mon tils, il n'est pas permis de demander au\ dieux
a le prix de l'arl, quand on n'a jamais manié un art,
« ni de conduire un vaisseau dans le port, quand on
« est ignorant de la mer, ni de n'Oire point vaincu
M quand on n'a pas poiirvuà la défense '. »
LE VIEUX CORDELIER
X VIII
FRAGMENT'
tins sonvienl-il, citoyens et trttat, i}W Ut lyrutt
a iï'oJalilt' [iL'rsuunifiaiout le in'ii|iliMiiijuiiiiriiili
eraio sous le nom de Jacques Iloiiliomtiio? Kh
l! s'il m'élail permis d'user de cetlt! liiiiioiiiiiiiilioti
que insullanle, je vous dirais aiijoiird'liui : iiu:-
i Bonhomme, sais-lu où lu vas, a^ i\\n: lu l'iiiri,
' qui tu travailles? Es-tu silr que ih'ux smi' qui
itenant lu tiens les yeux ouverts ont rfieilciriinii
3nlion d'achever, de compléter l'iiiuvre dd la
■té? Et celle licence que je me donneniis ne «onill
sans exempte dans la né|)uljiii|ui\ car le saiiH-
Ite Aristophane parlail ainsi jailis au [icuiile d'A-
es; il lui disait la \n<W- cl U- hiissail lain'. (,.-
I, les Jacobins et les CurdeliiTs lui eu j^avaieril ki'''*.
Le Credo polUiqiie
qiin Ton x\.:
1 .In UrB, ,:l Ir f„i
[1, fureiil relrancl»!
[liir lli'n.^11
fl [lanH rédlllori iirl
é(é (.ubliû», ooui 1
ivoiw dil, .[
■uj, lB;Hi.«rM. Mi
300 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Avons-nous encore de vrais Cordeliers, des sans-
culottes et désintéressés? N'avons-nous pas plus de
masques que de visafçes à Tordre du jour? et si je les
arrachais, ces masques trompeurs, peuple, que di-
rais-tu? me défendrais-tu? J'ignore si tu le ferais,
mais je sais qu'il en serait besoin, et cette seule cir-
constance devrait montrer le danger et t'en faire con-
naître rétendue. J'ai commencé par parler d'Athènes,
j'y reviens encore. La renommée de Selon est en hon-
neur : ce fut lui qui donna des lois à cette République
florissante, ce ne fut pas lui qui les exécuta; on eut
même tort d'en charger son parent, cette seule cir-
constance donna trop de crédit à son nom. La con-
fiance des sans-culottes alla jusqu'à fournir à Pisis-
trate le pouvoir de les asservir en maître : ce fut un
crime de lèse-majesté que d'avoir conspiré contre sa
vie, et dès lors il fut tout à fait un tyran. H en sera
ainsi toutes les fois que conspirer contre un homm«
ce sera conspirer contre la République; toutes les fois
que le peuple sera représenté par des citoyens con-
naissant assez peu leur mission pour s'attacher aui
y doctrines, à la réputation d'un seul individu, quelque
' bon sans-culotte qu'il leur paraisse
Libres ! vous voulez l'être : soyez-le donc loul i
fait; ne vous conteniez pas d'une liberté d'un mo
ment, cherchez aussi quelle sera votre liberté dan
l'avenir. Vous avez chassé votre Tarquin, vous ave
fait plus : son supplice a effrayé tous les rois, ces pré
tendus maîtres du monde qui n'en sont que les lyrai
et les spoliateurs. 3Iais pourquoi le pouvoir de Brute
dure-t-il plus d'une année? Pourquoi pendant tro
jours entiers un homme, deux homines, trois hommi
peuvent-ils distribuer des grades, des faveurs et d(
I? Pourquoi al-te i nu qs'oD en dotl U coi-
ion et Don k la RépabiitiM?
ne voulut dix l^çislaltfan : i\t petutàetH v'éuti
|ite pour nn temps, ils restèmt bout tin I
K; une première prolonplioo lenr doBoa rfs-\
'one souveraioelé dDrabl<>, ilf drrioreBt l>nB«.
lille exilé par la voi\ p(iMii|ue, ne te Topoi aa-
irlisan. Tait en partant de« mpox pour ooe ■■>-
patrie; Coriolan y lai&sc des amis rpii nnl fnfi le
Ire. Od a soDfTerl qu'on p-irii dans l'Klal s'ète<
ta favear, et il amtne contre Rome le$ enoemis
gloire naissaol».
missance d'un dictateur était bornée i fit mois.
nqae après avoir rempli ta mission aurait rurcè
ir de plus celle anlorili^ sapr^me eAl Hè accusé
QS les bons JarohiDs de Rome. Aprèts avoir éié
B consul, un arislorrate esi *|pvé i ce rang so-
i; il croit pouvoir le conserver suiranl la loi.
jontre l'usage; de ce premier empiétement au
le dielateur perpétuel il n'y a qu'un pas, et s'il
;nade se maintenir lyran lui-même, Icdiclateur
mel ren dit la roule Tacile aux aaciîtrerScs Câlî-'
devaitfaire la Convention? finir l'afîaire; don-
16 constitution à la France? Tout cela n'est-il
^jà fait? Que ron-J Lt'cl'''mi^ donc cette cons tilu- ^,>^
t que touTTë monde s'y soumette ! Si c est la '^^
ïïë'de l'Assemblée qui veut retenir les pouvoirs,
s encore une révolution contre la majorité de
mbléc '.
r^\
FRAGMENT IKÉDIT
US compk-teroiu doUt édition du Vit»! Coréditr
a fragment de Camille DeemimliM q«l B*a pat tfU
e imprJmi^ et que imd» dnoiu i l'oblijwgi ië
it M. F. Lock, le cpotiputenr lie YBlttitirt in
MM de Théophile La*allË*. O trafntMt, cof>>(
par teD M. Carteitin sDr l'origiiul tppartcnint à
Gërardot [de Bcwrg^). Iroaven i>l»c«, illHJ qw
mbreuBes pières liiçioriqixra que {xn» poMé^oai,
! nous allons mettre en œuvre, dans notre travail
''amille Desmoulins et kii Donlortùlet. Mais nous
pensé que ce commencement d'un numéro du
■ Cordelier, qui u'est pas le n" VII, mais qui fc
rie au môme sujet, serait d"un intén-l capital pour
on actuelle qu'il complète, et ne nuirait en rien
uriosité de notre travail futur lequel, on le verra,
rendra bien assez d'autres révélations,
pubjic aura donc ainsi, pour la première fois, dans
;sent livre, une édition compUMe du Vieux Cor-
StJRLESULTBAETLES
î CITRA ]
tricttnt.
R.I D»l>.< k nbn, •»< »ni
A COLLOT D-BBRB0I8 KT X*VIRH 1
'ous avez demandé tons les deux.
rnuili a>U<tB, V
«iMliinIHfaI fl
ciloyens, l'an h ™
riliune de la Convcnlioii, l'aulre îi celle des Jaco-
i, ce que c'éiaieiil iiiio des ultni-révolulionniiifes?
queslion vaul la ijeiiie d'iMre Irnilt^e; el pour la
mdre, lever tous vos doulos, et cmpf'clier i|ue
■Ê autorité n'enlniîne beaucoup de pairiolesdaiis
■eav, j'ai ci'ii lie pouvoir mieux faire une de vous
ier à vous-im^me ce numéro, sans compliments,
me ii convient à la dédicace d'un écrit républî-
I. Non que je veuille ici ouvrir une discussion ; —
'est pas besoin de riiisoiinemejils. Je préscnlenii
i réilexions un eii-;euible de faits pris au basard,
ni des milliers (pie je pourrais recueillir, el je lais-
ii lijfle voire l'aisnn el lu droiture de voli'e riin-
nci', qui, au lii'u de me faire iin crime d'avoir
airié la plume coiilre li^s Ullra. me saiii'a .uré, au
traire, ih- m'i^lre iliarjié (roiirai;eus<'Lin-r!l, pour
lourde 1.1 ll^.^.,l,ilil.n ^'l <U- h Uépubli.iui', d'iiin'
#tk
306 ŒUVRES DE CA.MILLE DESMOULINS.
tâche pleine de défaveurs et d'inimitiés, et d'avoir
tâché de tracer la ligne de démarcation, et de planter
la borne entre le trop et le trop peu, les Ultra et le»
Citra.
On ne peut pas dire que je ne sois pas révolutùm-
naire^ et même, en fouillant dans mes vieilles pape-
rasses, et cherchant s'il n'y a point des fleurs de lys
pour lesquelles un autre Gilles le ravisseur m'enlèTC
ma pendule et m'envoie aux Carmes S je relrouve
fort à propos un fragment d'une conversation avec
Mirabeau, que je rimais et mettais en scène, il y a an
moins quatre ans, et qui me ferait croire que c'est
moi qui ai le premier usé de ce mot, et qui me suis
qualifié révolutionnaire. Voici le passage :
SCÈNE IL
MIRABEAU, CAMILLE.
CAMILLE.
Salut, saint ' Mirabeau.
MIRABEAU.
Bonjour, incendiaire.
Révolté;
CAMILLE.
Dis plutôt févolutionnaire.
MIRABEAU.
Oui, ce mot peint fort bien ton esprit novateur,
D'innombrabh^s abus heureux réformateur;
Mais qui cherchant toujours un mieux imaginaire.
Mieux que le ciel refuse au monde sublunaire,
Ne voit pas que ce mieux est l'ennemi du bien.
Et, s'il ne détruit tout, croit n'avoir détruit rien.
Ton dernier numéro m'échauffe encor la bile.
t. Allusion à raiToslalion du bcau-prrc (\(\ Camille, M. DaplewU.
Voyez plus haul U' Vieux Cnrdclicr.
2. Il y a <( saint », la corroclion est excellente.
SUR LES DI.TIIA F.r LES CITHA, 3(0
voyez, ciloyens Collol ci Auilouiii, i\ue i't-tflii'
lor Mirabean no uilra-rfvoSuUonnaire, h l'oc-
ic- je ne sais plus (|uel iiiiiiii!tu, cuininc Hurut
lOur moi à l*Qci:ugion de iioii aiiméro: Cm eit
nom'; comme Jnctiufs Hoiik Ta ilcpiii» flô
[arati enfin, romme nons avons vu H^bort
9lir Jacques Runx. C'esl ujmi i)ni* eliarunpoite
iw la limili; de la raison, ou plalât »e puiw
16 pour limite, divinine cettii liniilf. qu'il
te dien Terme, comme Numa, et k' diviniM li
ic, s'il avait la puissance suprême dt; Nnma, Il
lit le même ^dit i|iie ce roi, qui permetistt de
ns forme de proc^i«, quiconqui^ fiiroRternit ton
rminus par le di^ptucement di> se» Imnieti. 1,0
IX fiainl Paul. Iiii-mi^mc, ne irouvalMI pat qii'il
des Ultra; et en mi^me temps qu'il apitelall le
Dt Pierre no Cttra >, coinrae on la volt dini
!S el au proc(^s-vcrt)al des Apfltret*, ne rrUit-fl
'autres : « Non plvx quom ti/^/rtet n/ifierf , il ne
)asélre ultra-révolutionnaire en Ji'rsuiU^liriHt.
is sied bien d'Olru plus rliauils ipic l'aril; xi
avez été * par le OmiiUi des douze, m; far-je
té par le Chûtelet, par U: Iriburiîil du sixième
idissement? «
i. — Copi(^ sur le -MSS, de Camille (une paife
e), apparlenanl iiii tiaron de (jinirdol. Nous
ons tiientôl, nous !e ri'in'lons, d'aulji-s el di-
?ux fiasmenis inr'lih U'- Ciiuiille d;.]is noire
e de Cawlle fJe^mo'i /•»-•.
1
CORRESPONDANCE
lit!
lMILLE DESMOULINS
lettres an Camille UcMDouIiB* w4 éU fmUjéM
1 première fois, mmu le lilm 4e . P«rt»f*MtiU 4â
le Desmtmlmt, i>ar H. Mailoa dut, iimbvi icIV-
et po&EeEsenr dr Mt ttKBVwriu qoe lui «ffti( U.
excellente U" Doplnie, wixe de I^M-Jk. HUM-
lé etit po, ploB que tout autre, eu meltuul uu j'jur
ublicatiood'uu éI liiiut lulf'itiLiolï^rn^uc.it-Mjuilii:
.ivement uDemuliiiudedt (juerfigi.t Uiflirilu-iju-.-.i
rtent â CarailU-i-l au i^ruuff d'--c h'jiU-iMUtr . ijui.--
Jepui? loDplemfis ji-'s-it;.- i-ujul jo^ui-i'-lii- ilmIi n^nt
iÏ3 obscures, pulpqu'.- le Iii i.t 1^ tiiiditifju di; liiiinlli'
mpu pourUlUJuurf.La ri'-iii- i.ullwtioi] At: JM"* iJu-
s, qui apparteuuit a M. Mallun uiu<-, t-.-l. (;n l'ttct,
^éf, et eonjiiii-ul !rl(yu\'-i Uiiil »ii- ii-iioi'i^iieuiiiiili-
maillée, que ledileui i^i l'<jiWp:vA (■ t..; i-;iiiiil;i;
sout la mail. "'. i. •; \-\':: ':i-|.[,i-iLr.i '
plus à l'histoire qu'aux œuvres de Desmoul
ralement nous avons suivi Tédition de M. Ma
en la rectifiant et en la complétant toutes les f(
documents authentiques nous en ont fourni
Les renseignements laissés par M. Ed. Cari
ont été ici particulièrement utiles. M. Cart
obtenu communication de beaucoup des origin
lettres, et il en avait restitué le texte, dans soii
sur un exemplaire de l'édition Matton qui
partient. Les lettres pour lesquelles nousn'aYi
le texte imprimé ont été l'objet d'une révisio
leuse. Quand nous faisons quelque changen
avons toujours le soin d'en avertir le lecteur, i
nous en permettons aucun qui ne soit absolui
mandé par l'évidente altération du texte origi
CORRESPONDANCE
IIK
riLLE DESMOULINS'
l78Sf-1794
e Camille Deimoulloi à «on përi' mr la iirornitlna nalen-
le qui enl Heu i Verulllei, 1» luudi i mé i;h0. tclIlH d«
btinrWra dMAlalt-génëraiit.
Mon ir&s-clier père,
ue fut hier pour moi un des beaux jours de ma vie. Il
tait fallu être un bien mauvais cilojen pour ne pas
ândre part à la fôle de ce jour sacré. Je crois que
aad je ne serais venu de Guise à l'aris (juc pour
ir celle procession des trois Ordres, et l'ouverlure
nos états-généraux, je n'aurais pas regret de ce
lerinage. Je n'ai eu qu'un chagrin, c'a été de ne pas
■us voir parmi nos députés. Un de mes camarades a
ê plus heureux ([ue moi : c'est de Robespierre,
tputé d'Anus. 11 a eu le bon esprit de plaider dans
. province. Géh... ', plus ancien cl plus prùni^ que
.i, n'a pas même été ici un des électeurs. Target n'a
é nommé que le quatrième député à la vicomte.
régulier. M. Berardicr ^ a eu soixanle-hu
sont trois cultivateurs qu'on a nommés ava
get. On remarquait hier à la procession h
léans, à son rang de député au baillage de
comte de Mirabeau avec le costume du lii
épéc, ainsi que le comte de ^ député d
seul bénédictin, le prieur de Marmoutiers
Bernardins; le costume de la noblesse, i
le même que celui des ducs et pairs, était n
et ils étaient deux cent quarante. 11 y avai
évoques. La plupart ont été choqués de lei
corps à part à la suite du clergé, au lieu de
dre avec lui à leur rang de bailliage. Le c
Larochefoucauld prétend à la présidence, j
de sa pourpre. Notre abbé MaroUes', excelle
avecqui j*ai causé hier fort longtemps dans k
que les trois quarts du clergé, sont décidé
un autre président; mais il profitera de Te
lieutenant-civil. Je n'ai vu qu'à la process
sin Viefville *, chez qui j'ai passé trois fo
i liM dépotés M irafor^ient ! Us kvumii ta^
tra rni^ e\ Atff ntHno. Le «lUctiars de i'é«^ii« île
\aey .15^01 -larf inp lnoglnop», VuMu.^ ■)« Boarvilk,
lie nu-'ti camaniles, m >inf lu «liuer rlif 1 ^n VI1CI0,
dietaliPrN.....)[er'. fuarrcUal tir» miu^s. C'«fil U
jo pofi toir ronibitfn \e corps <li' U iioIilisM- Alnil
|il6 contre U. N«ier. On avait ch^ pai milli! l't par
lie : rt'rc It m'! nre le tien-Hal! il y oal iiiir1f|iiM
irispoar la dne i)*Orléaas. rien piiiir It» AIoITp*
ir Di li^s Mataat» Le nsage du mimanjuv ^liiil
iDOui de joie. Il y avait trois ans (ju'il n'avuil en*
Ida crier : Vhx U roi! o A Vcrsaillw, nous diiait
de WalroDVille *, il f avnit cvnt mille lionima fjnl
Igosillaienten n'taM.B Jo n'tii vu ni I» prinra tla
Hid6. ni le prinw de Conli; j'alliii voir M, Ilallly
rès iliner. Je le trouvai avec les députés il» Villon*
iUerets et «le SoUsom, ton» ravis d'aise et renplit.
in saint x^le. La pensât' de leur mission me remplis-
sait de respt'fl, l'I jV'liiis i'Iikiih' iri''|iriiii\i']'|iiiiii- tiiilni
monsieur le cure un seniimi'iUilc vi'iiT'i'iilidii iloiil
j'étais si loin :ï Laoïi. Jo vous en ai Ikmiu'oui) voulu l'i
vous et il voli'iî fjravellc, l'ouri|uoi avdii' iiidiiln'! ni
peu d'empressement pour oljteiiir uu si ^nunl lioii-
oeur? C'a élé le prcmiei' de luos cliiigriiis.
J'ai écrit hier à .Minibeau po[ir**ire, s'il y a iiidji'ri,
un des coopéruleurs de la fameuse ga/clle tU: loul eo
3ui va se passer aux élats-géiiéritiix, .'t linpii'llc on
souscrit ici par mille, cl ijui nippurLei'a cent ujiile
1
U lislR i<<
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. Alaltoii.
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■unies. [liai
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314 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
écus, dit-on, à l'auteur. Voulez-vous que j'aille sou-
scrire pour vous?
Votre fils,
Desmouuns.
Lettre de Camille Desmoulins à son père, Ueutenanl-génértl dt
bailliage, à Guise, sur la députation envoyée le mercredi 11 md
1789 par les Communes au clergé, pour l'engager de noavean à
se réunir à elles dans la salle de l'assemblée générale. (Cdla-
tionné sur l'original.)
3 jain 178tf.
Mon très-cher père,
Je reçois votre lettre à mon retour de Versailles, où
j'étais allé voir nos chers députés. Je suis de jour en
jour plus content du choix qu'on a fait de mon cou-
sin Viefville. C'est un excellent citoyen, un vrai pa-
triote, et il ne tiendra pas à lui que nous ne soyons
dans le meilleur des mondes possibles. J'ai vu aussi
M. Target, avec qui j'ai causé fort longtemps. Pour
lui, Fintérêt qu'il prend à notre cause le rend mécon-
naissable. Il m'a rempli d'admiration. Il estpénélré
de la dignité, de Timportance de sa mission. Il ne se
voit plus lui-même, ce qui m'a étrangement surpris:
il ne voit plus que la nation. Il ne veut point être pré-
sident, il ne voudrait point être garde des sceaux ; il
ne veut que le bien public, il croit qu'il y concouira
plus eiBcacement en restant simple citoyen. Jamais je
n'ai vu une plus entière abnégation de soi-même.
Comme je ne pouvais m' empêcher de lui parler de
l'indignation que je ressentais, surtout alors contre
les calomnies qu'on publiait conlre lui, il m*a répondu
[Cet nn^s ét^
P de Bntàfmt: it mt *
ecf BstMtt
«LUfe
Il M' Twpl_ili M
d'aile iW^irw, kv ft m *mb ipi am^am
ilkiMIliM^.
r lOBl n ^■'d ï anH ^ !«■» Mrf^ te « R^ 4
. I« «Ml. MMâi» p» i^ J
DbséïTalim. crt^Ti* pw fwar» *«» - Iœt n^x • met ~
uotx/Maiï le jrr-t-.i-i: l* '.'I-l: ..ull^» i.j^ mi
vois, et 1^ A^^tjef t'-ij;: ,t ii.t_-r-.> *-> . ■j'^uji-^:
contre eux, m:r*-û: ::.: -z- •■ ;. i, îl :* rm-'-z'.r-^ 'i
délibératioD ii !t-Lii-!L";,ii b , l ji.Li? ,-'.!--. i#
schisme éclatera, i^ \:-irr- *:=.: i^ *-^:!ar-rri !ï&i1j-:-&;
ce qui consterne ilm.iir- :^;-^iri, u,ziei îe? j>ro-
Tinces n'étant pa? an?;! fvia[i!--i de |.3trii:>te5 .^ue le
Dauphiné, la Bretagne, et la Pr^j'ence et Paris, et la
guerre civile pontani s'allumer.
L'aljl)é 'l'jnl \ou> n" ive^ fu (ItVhiffrer le nom est
l'auteur ilu livre lmisf<..i- n'imprimé: C" '*••'-<■'' V''
le Tiers '! I\ilihr S;t.-\i''.--: ■■n j.rononi-i' Nvtw'-
316 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS
Je suis maintenant occupé d'un ouvrage palrioli-
qae\ et puis le plaisir que j'ai d'entendre les plans
admirables de nos zélés citoyens, au club et dans cer-
tains cafés^ m'entraîne.
J'ai laissé cette lettre sur le bureau, espérant tou-
jours vous envoyer la réponse de M. Bruslô et de
M. Jorand» Une semaine s'est écoulée. Demain di*
manche, je retourne à Versailles; je vais enflammer
et m'enflaramer moi-même. Nous allons entrer dam
la grande semaine. Ce qui se passe en Bretagne doit
donner un merveilleux courage à nos députés. Il y a
supprimé ne manquant pas d'intérêt, nous le donnons d'après Tao-
tographe que nous avons sous les yeux :
« Le curé d'Anguilcourt est parti, ne pouvant être jugé. Il oe
tp'a donné qu^un louis, ce qui m'a mis de très-mauvaise humeur.
C'est une ladrerie et une injustice criante.
(c Je m'éionne que vous ne m*ayez pas envoyé l'Extrait de bap*
terne de mon frère et Tatteslation demandée, pour que je le< re-
mette à M. de Montjourdain.
« J'ai remis à M. Perrin (ce Perrin était un procureur au Par-
lement de Paris) rafTaire des protestants d'Esquelieries; je lui ai In
en même temps Tarticle de votre lettre qui le pressait de s'occo-
per de Taffaire de Cliigny, ou de m'en occuper. W m*a répondo
de nouveau qu'il ne ferait rien pour moi; Il aurait bien dû, d'ail-
leurs, me faire travailler dans quelque atTaire, puisque je le rliarge
de celles dont je puis disposer; mais non, il me ré|)ond toi^oun
qu'il n'a rien i\ me donner. En vain mon cousio de Yiefville loi
a fait les mêmes instances. 11 se plaint comme moi beaucoup de
M. Perrin, qu'il trouve maintenant d'une négligence et d*une in-
souciance extrême surtout. 11 m'a fait même des reproches de loi
avoir donné l'alfaire d'Esqueheries.
« J'ai vu et suis allé revoir M. Bruslé, avocat de Françoii
Gaird (?) ; il m'a dit qu'il travaillerait à faire arrêter les {loorsalles
et à ol)t(mir un délai jusqu'au Noël prochain. {Brusié était un sto-
cat au Parlement de Paris.)
« Dans roa vacances du Palais et ce mois de juin, on ne IrouTe
IKTsonno. Je n'ai pu encore voir M. Jorand (c'était on Gnisard^
l»rocureur au Parlement de Paris); d'ailleurs, vous lui avei écrit.
1 . C'était la France libre.
2. Camille allait souvent an «'afé Procope, rue du Tliéàtrc-Fnn-
••.•li-j.
GoKJttspfnrsAxoe or casiilli »oaoin.iNr. 917
mille jeunes gens coascri|il.<> et pr^t» ik Mulenir
u que leurs représentant» dfli^DdeDi à Ver-
H. Les Breton» esôcnlcnl proïisoirenicnl quel-
nns des articles de leurs cahiers. lU luenl les pf-
sel le gibier. Cimiuanle inines ^^eiiH vleoneiil ilr
I de mCme ici prh nne iJéconfilnn' ilc lièvres el
ipins dont il n'y a pa» d'exemple. On dil iiB'ii* imt
Diti!i la vne des gariles, ijui n'onl ns^ les altat)uer.
reà cinij mille pifîccs de gibier, dans la plaine
ËEainl- Germain,
pli trop loné la dépulalioii de Paris, ù IVxccplion
TarKcl'. Bien des gens qui in'enlendenl ici pf-rtrer
wnnenltju'onne m'ait pus nummé dépuii^, compil-
ait qui me flalle au lii'là de toulc piiprci^iiioa. Nous
(Tans pas iJëe nmûk tonle d'iHranKiTii et de Kran-
toutes les provinces les états ont aiiirës k IV
vilie est pleine comme un œnr; VersiiillM de
On assure qu'il s'y tient rhez nn prinre rjps
iférences d'urislocralrs. (|ii"il s'y furme unecimfi--
■ation entre les nobles et les parleini'nls; roniï-df!-
ion impuissante, si lanoiivelte rsl vraie ipic la llre-
ne et quelques autres pi'ovinces se remptissi-iil de
tardes, non pas lioslilcs inianmoiiis, mais nummi-
toires, et que nous ayons mie armni d'observation.
VIon très-cher père, vous ne vous faites pas idée de
joie que me donne noire n''f,'èiièralion. C'était une
de chose que la libei'lè, puisipii' (latoii se diïchirail
entrailles iilutnt que d'a\oir un riiaitre. Mais, Ik''-
1 Je voudrais liicii un' rr'-'''tirTiT irHti-ini^uie, l'I Je
1
aes eiais-geueraux :
J'ai l'honneur d'être, mon très-cher père,
humble et très-obéissant fils,
Desmc
Lettre de Camille Desmoulins à son père sur Ici joui
et mardi 22 et 23 juin 1789.
Ce 14 ji]
J'ai passé à Versailles le lundi et le mi
on nous annonce, à notre arrivée, que
royale est remise ; il pleuvait, des gardes ei
les députés d'entrer dans leur salle. C'éta
tacle affreux, pour les bons citoyens, de \
gnes représentants courir dans les rues sai
s'assembler. Les Recollets eurent Tindign
ser leur église. Le curé de Saint-Louis offri
IMxaKnniAifCB ot oamillr iix*HnuM!«(>. aitt
jfon, l'abbé Giben\ en re^li' nvur rAv<t<|ii« do
dans la mtoonlf c«c]^x<)li<|ur. he Innitemnin
i Versailles était înoml^ de la fonio tlca c>lmii-
pconrus poar la M^ance. l/arrhevi^qnn ito i'arj*
irdc dea sceani forent buè«, hoonii, omipu^i,
jt à périr de rage et du litmte.t'ilii avaient ou
■ d'Ame. Paperct*, iiui uc-coin|iu|[Q»it le gurila
MEix, eo qualité ilo syndic des secrélalrvi du
tmort ioraqtinent df! la révolaliun gu» lui 111
e copieuse dont an venait do riy^alor mrttiiol<
, Le prince de Cundé a i^té hué It^ti^n'inenl ;
Bt, reconnu dans la salluoii il l'^lail n^md, n
sdehorsparles l^paules et espalw^ par le» di^-
du milieu d'eiu, Il osl liourt-ux pour lui ijuii lit
I De l'ait pas reconnu. La veillt!, d'KprémciDil*
silli ^tre assommé, et l'abljÉ Maury n'a AIA iiuu»>
la foreur du peuple et n'ii dû uta uilul (]u'& lii
ir d'uQ curô qui l'a prie par l« corpi el l'a |aUI
B carrosse de. VnrrUevi^qnv. d'Arh^s. I,c rnl vint.
eM.Neckcrneravail point pn'iri'^rli'^ niimMUmn
mes. Une poignt'T d't'nfaiils piiyén runniil fi
e la voiture on criant : \'iv k roi! Dch viilcl»,
pions, faisaient clioi'us; Ions les lioiini^l"» k''""
)ule se taisaient. La i^ijance dura In'nl'' 'uniinii-
Le roi annula tout ce i[u'avuit fait lu Tiei», Jitln
}mme de discorde enlnt les Irois ordi'i'n, prn-
■rente-cinq ai'licles d'un /^dit arliliriniJi m II
'accorder une partie i\>; ce <|ije dcriiiiinlcni Ii'n
sbbj Giberl.
esl Fnpnrel, l'un lira oriîi'ir'rii fn •■hat^-, ik'Xi'ik'i i-i> ll.'.tl,
eli Taijnl Ju ITHl), \.if^. -IT! vl ÏIM.I M i mil, -■" HT.-I,
1
320 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULIX's.
caliiers; il finit par dire : Point de remontrances, ^\
leva la séance. Les nobles applaudirent, une bonne
partie du clergé en fit autant. Le plus morne silence
dans le Tiers-État. Les deux Ordres sortirent, à l'ex-
ception de trente ou quarante curés qui demeurèrent
avec le Tiers. Il était onze heures. Le Tiers demeura
assemblé jusqu'à trois heures. Il protesta, eonfinni
les délibérations du 17, et annula tout ce qui venait
d'être fait. M. de Brezé vint leur dire de se séparer.
a Le roi, dit Mirabeau, peut nous faire égorger;
« dites-lui que nous attendons tous la mort; mais
« qu'il n'espère pas nous séparer que nous n'ayons
« fait la Constitution. » M. de Brezé revint une se-
conde fois; môme réponse, et ils continuèrent leurs
délibérations. Ils déclarèrent par un second arrêté
leurs personnes sacrées et inviolables; par un troi-
sième arrêté, il déclarèrent qu'ils ne pouvaient obéir
à la volonté du prince, et décrétèrent d'ouvrir tou-
jours à la nation la porte de leur assemblée. En un
mot, tous ont montré une fermeté romaine et sonldé^
ci dés h sceller de leur sang nos libertés. Tout Paris
est en combustion, le Palais-Royal est plein comme
un œuf; on applaudit partout le duc d'Orléans avec
transport. Le roi passe, personne ne dit mot;
M. Bailly, président de TAssemblôe, paraît, tout le
monde bat des mains; on crie: Vive la nation!
M. Necker a donné sa démission ; tous les députés ai-
lèrenl hier soir lui faire leurs adieux; on fondaitcn
larmes chez lui. L'aflluonccdans la cour des minisires
était immense. La cour fut elTrayée, on cria ; avx
armea ! les soldais no firent aucun mouvement; le roi
se crut poi'du.
Ou appela M. Necker, et le roi se montra avec lui
sur le balroii, pour tranquilliser les esprits. Mais
nSPONDAKCB DE CAHILI^ DtnlnOUV*.
v ne re»\e que pour ne pas «oah-vrr hMir b
nr AH i-Hraile. La {wltce tail cotinrleb
[ est reTenu sur ses piu..... Iv enjiuUfm^^
Ir de ces bruiU; mn'n, Aaoi l'iiuuat. q
1 arriva de Vi'niailles ai*8iUKiDceqi*il»«
JVC la Toale a suivi les dépnléscbaM.!!
nVlle élail telle que la ciMir ^Mtr'
éelleiDonl crié aux ormu .'aamqvclv ■
ij que la roi, alors, a «u avec M. XKkera
w de trois quuru d'heur» ; <|b1I al Mflî 4ê '
i teuaDi M. Necker par la suii
Voasmi' pruiuetm de ne pat we fwlter. • 1
)r lai rfpoadanl lonl liaol éçalcâeH : • Bt
n&«i, sire, too» me doaarz mrc fwviv;*
Mut le DionJe a cri^ jaiqw 4aaa b pêiht H
-temcnts. clioec inoni» : «■« Jf. tfad^t^jÊt
\, proatam de ta reJlte de hJbitt Jvmmâ»
ne da Jovr, eonnt avec dca liMhcMt, ci
ns les jiirJin* et jij<-'['j'- "'t- I--* i-itf>n^ <!•-
; rfi-e-W. .V*(iiT.' |ja/ri> 'j^j* i]»-fjiiirt, iii il,-
i la noblesse *^ r^ynira a ) Ai^v-ttii.*-* i:>i'.iV'
e la niajoril^ 'Ju '.i-ri-- :i i-'^ ;-r'/«.^ ■>■ wf
meml>re>. <'l f-ntr'^ s']',;^- dtr j ■f-.^-it-.-iu^ >.•
lui-ci par* q'i'ji i .■;,■. : ■^ ?•■ it;' i- * ■;««'.*•
1 0^ J>.>;fM,(
.J/J/'^.
)n l'a pour>ii
ij ïi;--;
.. ■..>>-, ^
a Mission, oi
1 .;-:,•.-
•' (>-: ;•,
;savoilur--ii
.-^ij i
'■VI-Uj'-U.
»idalion.":i
.; .... ■ ■■„,
;sion. >■■- : .
niuj"! :■-■■■ A ,
322 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
petite porte. Il y a eu des motions vigoureuses;
reine a été nommée dans] une et presque accusée.!
a dénoncé le garde des sceaux et F de la Tour\
demain on doit nommer un comité pour informer,!
r Assemblée nationale est décidée à les juger coi
ayant trompé le roi. Les esprits sont tellement échî
fés, qu'ils feront bien de sortir de France. Je suis
au Palais-Royal, où le duc d'Orléans lui-môme ai
confirmé presque toutes ces nouvelles pour calmer ||
peuple. La foule était immense. On a fait demanda
pardon àgenoux à un abbé qui parlait avec indéceoc
de nos députés ; idem au secrétaire de l'ambassade d
Vienne, qu'on a chassé ensuite du Palais-Royal. JeH
entendu moi-môme demander pardon à la nation.
a administré une vigoureuse bastonnade à quelqu'D
du tiers-élat pour la môme cause ; les autres ont é
quittes pour l'amende honorable; mais celui-ci coi
servera longtemps les marques de sa bastonnade.
Desmoulins.
Lettre de Camille Desmoulins à son père sur la déliTrance
gardes françaises emprisonnés à l'Abbaye ; détaUs sur les i
scmblements nombreux du Palais-Royal et sur quelques meml
des états-généraux.
Premier joar de joillet.
Mon cher père ,
Mon cousin de Viefville, le maire, excellent cito;
1. Vidaud de la Tour, conseiller d'État, membre du Coi
pour les affaires contentieuses (Administration des finances), ci
vaut dirccleur de la librairie sous Lamoignon. C'est lui qui
l'ordonnateur de la séance royale du mardi 23 juin. [Snnaine
mornhif, p. 17.)
nroSbJltlOS DB CAMtLLIl DISIIWULI»*. IM \
»^ «Droil bien dâ faire lef lurc k li vlllo iln U
eiib^vlioii (lu 17' ; et à l'eiftnpli! ilo U vlti«
de Hontcoar. de Uon, ftc, <'n«n)H' auk
Iraai les remercimcDH de lu iuunlrt|iall(é;
empe encore. i
die croit. Jam proximuÈ ardri t^eelrgtut. Im
nçaiics, comme \oaii»vci. aiuienirvUttf'lii
on voulut ponir leur iniubordlnillou :
furent mis en [prison A l'Abbiiye H dpvilonl
u pour l'exemple. Ili ont eoTojA iinii lidirv
Eloyal;c'c$l le cunp dc« palriulm. A rifi*Ullll
mat en calonne, on k marcItA nm fifl«*N« |
|re', et i coujm de barliv ri dv uibamn ua
» portes et rsmeaé (rloiaf>iiuiii Im ^wrtofM
I lesi nis MNu b uove-j^rdv df U nalMtl
«gés dani le l>«Uû-Ab)il, «I «o « MVm
ap une d^iuiios i f'AMHBM*» luIlMUWf j
lirlearitrioe. OeMpd«pafU««ll|ll«lll '
t le* LTnJ" 'ri',- •.■■■^- i-- u,.„.„i\m* p*-H^
<ia(!-it !--.■-'. -•-.:.■ : -■:..
'jne-ti'/fi I:'.- . ■.■■-,■■:■ ;;,■.• ■■-.,./;,;_
324 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
comme je Tai dit à ceux qui faisaient des réjouissil
ces : c'est la ville de Troie qui illumine pour receti
le cheval de bois.
L'hôle de Tabbô Maury, à Versailles, n'apasvoïl
loger celte calotte anticonstitutionnelle et lui ai
gnifiô qu'il eût à déguerpir. De plus il a été rossé p
les patriotes.
Vous savez que l'arclievôque a failli être tué. I
peur Ta fait venir à résipiscence ^
Votre prince de Gondé^ n'ose paraître. H est honi
berné, hué, chansonné.
Il y a bien trente mille hommes autour de P.ar
on parle d'un camp dans la plaine des Sablons.
On a fouetté il y a quelques jours une conilc
dans le Palais-Royal, où elle tenait des propos coc
M. Necker^
Au Palais-Royal , ceux qui ont la voix de Si
tor se relayent tous les soirs. Ils montent sur une
ble; on fait troupe et on écoute la lecture. Ils lis
l'écrit du jour le plus fort sur les affaires du ton
Le silence n'est interrompu que par les braws
1. Le Clerc de Jiiigné, archcvôque de Paris, l'un des dé|
du Clergé pour la Ville de l'aris. Le 19 juin, H avait propc
l'Asseniblée de ?on Ordre de vérifier séparément les pouvoirs.
jours après, le 25, au sortir d'une séance de la minorité du Ch
il (ut assailli à coups de pierres par la Toule et forcé par cil
promettre qu'il se réunirait à l'Assemblée nationale. 11 tint, en <
celte promesse.
2. Desmoulins, père de Camille, portait un grand atlachet
au prince de Cond»î, i\m venait souvent dîner chez lui, à Guisi
3. Ce folengouemont pour Necker datait de loin. Quelques]
après que Louis XVI l'eût renvo;yé Ja première fois du mintsi
en mai 1781, « on vit la duchesse de Lauzun^ de toutes les ftn
ia plus douce, et surtout la plus timide, attatpier, dans unja
public, un inconnu (lu'clle entendait mal parler de Necker, et
tir (le M)n caractère au point de lui dire des injures. » (Sens
Mcillian.)
«DANCK Ï>K CAMILLB SBEKOHUNS. tVt
I ploK TiKiiureDx. Alors Ifs {talrioles
•ib.
\j a trois jonrs, un cnfHiil ilo ([nalrp mu, pli'in
éllieenr« et bien appris, fit le lotir >iu jnniin, i*n
i jonr, BQ moins vingt toi», porté sur les épuiileA
t erorii«leur. Il criait : n Arrêt du peuple rranrni*.
t Poligoac exilée à cent lieues de PnH», Copdi*,
k». Gonli, idem. D'Artois, idem. l,a Keltie.... m h
B vous le répi^'ler.
J'ai l'honneur d't^lre, mon cher pArc, votre
très-humble et irts-obiiiMant flU,
Unkovuit».
B de (^iiniU« lionpiVc «iir iFiJuurn^ti ilii Jeudi «I ilu tl
dredi 10 Juillet ITHD. Anrcdok- ■uril'fi|ir^iiiMnll.
ous savez te ()ui sVsl passi; lï l.yon ; «n devine ni-
ent i]ui avait iimeuli) la domrèi'e cJasKe ihi peuple,
a été repoussée avec grande perle p;ir leM liuiii'-
3 et les dragons ; ils ont pris une reiiliiiiK! de per-
les. Un Lourficois, qui est arrivé hier à l.jtin, iii'ti
|u'il y en avait bien noixante-ilî* à ipiiilre-viiÉHl»
qués et presque tous èli'arigers. (wMjiii est ln''H-re-
quable, c'est que le eoriiiiiandanl deN dnigoiin, h
me, avait élô avei'li d'iMi'n pn'l ce Joiir-l/i h iillei'
blir l'ordre, uvaiil ipi'il eiU lerii le foiri'i'ier de |;i
, qui appelait les lio'ijn's ;'( mhj si'cuiir.-.
vous fais ii.i uiir iiillciij(,ji lU- hj-.dlnitv., !■( ilV^-
>es f|ui vous armiM'ia.
régiments français en feront autant. On ne
des gens du peuple qui s'attachent à toui
taires qu'ils rencontrent : Allons , vive le lie
ils les entraînent au cabaret , où Ton boit
des communes ; on débauche les soldais
ment. Avant-hier ^ au Palais-Royal, un
police à reçu un châtiment exemplaire : on
bille, on a vu qu'il était fouetté, marqué; oi
sur lui un martinet, ce sont les menottes
dont se servent ces vils coquins. On Ta baig
bassin, ensuite on l'a forcé comme un cerf,
rassé, on lui jetait des pierres, on lui de
1. Dans la Boiréc du vendredi 10 juillet, Glermoi
à la tète d'une députation de vingt-quatre membres, (]
au roi d'une très-humble adresse, rédigée par Mirabcai
gnit avec force les justes alarmes de l'Assemblée. (]
adresse exprimât en même temps une pleine confiance
nêteté personnelle du Louis XVI, celui-ci, plus mal im
mais, lit faire par son garde des sceaux, Barcntin, i
dérisoire, où le refus était assaisonné d'ironie: « Si
nécessaire des troupes dans les environs de Paris causs
CAMILLE DBmoVMNf.
__^__ Bit MK <''il l'on l'orhilc; «n-
IprHréË tt qn'il criât : mnrt. nn l'a jet£
Bde fois finos le bafsm. Son KUpplicQ a (iiir6
Jdi jusqu'à ciRi) lioure» et Oeniic, pl il y avait
millo bourreaux'. Ilit-rau snJr*MM. dtiSotli-
ûe PoUitnac, oflicicrfi do hu&«ari]*, noni vonui
}-Rofal, et comme cet uiiifomK! c»! en liar^
lear a jptë de» chaises, et ita auralenl ^14 n»-
iMis n'eussent pris la fuite. 1)1* i|a'il parult
rd, on crie : voilà PoUchineUr, et les laillears
!S lu lapidf^Dt. Chaque jour Dppurl« cinq ft
ses de ville» et de province» qui s'^pulwnl en
tenis de l'Arrêté du 17*. Ce fui nwt orando
' an Palais— iioyal, quand ou vit Hrhver Im
quinze !»>ldats do Corp% rogat qui iivilciil
r consigne. On prit les tables do mM, do Im
-, la qaélc rm abondante el ib o'it» !9nmi pu
oor s'pDtTr«r; sflreoKDt Ii |iIb|M1 mi ~
rcslioii; rliairuii vnuiul jtaycr ko (ilal d»' jil
llegarde' vinl Jf-^ joimJji' <;1 tiul avw: i^vx ii
du liers-^lal. 11»^ iiiomin'Hl <.'Ij n-vaic:!»; »■)
e renirer â lu rfirajtc. J,:i houvi'IIc du (iw
I)-
redi, ICI.
i du niT
nt PII Atf'i.
338 ŒUVRES BB CAMILLE BESMOULINS.
ment est que le roi fera retirer son armée. Le
Charl....^ a converti quelques soldats du Corps
et les a amenés en triomphe au Palais-Royal. OnP
pris pour l'aumônier du régiment avec lequel il étiil]
arrivé.
J'ai eu les plus grands désagréments possibles atee
mon imprimeur et mon libraire*; si fêtais bienn
fonds, j'achèterais une presse, tant je suis révolté di
monopole de ces fripons. Il pleut des pamphlets, tou
plus gais les uns que les autres ; il y a une émulalio&i
entre les graveurs et les auteurs , à qui divertira k
mieux le public aux dépens de l'Opposition.
Voici une anecdote fort singulière. Vous savez qi
le Palais-Royal est devenu le forum ; la foule se par
tage en groupes.
Il y a quelques jours, un des orateurs du plus nom
breux termina sa harangue par cette motion : « Qu'o
« brûle la maison de M. d'Éprémesnil , sa femme, s
« enfants, son mobilier et sa personne. » Ce q
ayant passé à l'unanimité, quelqu'un dit: cMessiear
« le tapissier de M. d'Êprémesnil demande la parole.
On cria : La parole au tapissier! « Messieurs, dit l'h
« norable membre, je demande grAce pour les me
€ blés de M. d'Êprémesnil , qui sont à moi et dont
« ne m'a pas payé un sou. Ma demande n'est-elie f
« juste ?» — « Très-juste » , cria l'assemblée. Le lap:
sier remercia. — « Messieurs, puisque votre équ
« m'a accordé ma demande, oserai-je représeni
« pour M , architecte, absent, qui a bâti l'hôt
« qu'il est à lui ; que M. d'Êprémesnil ne Ta po
1. Louis-Michel Charles, curé de Saint-Médard de CHchy.
2, Camille s'occupait alors de faire imprimer la France W
Voyez, au tome l^i*, la Notice que nous avons mise en tète de
opuscule.
F l^y. C&UM.LR IiB!l)IOI't,rNS. 3HI
bayé plu» que ino), qu'ainsi 11 esl injurie do In prl-
Itr àe l'imnKiible, gage àc su crftancG ; cl jo tnls
kûr que s'il y avail ici des voisins do H. Duval , Ils
sppuioraieni k utution. • On cria en farenr dA
rchilecte et des voisins : Grd» pour Chùlel! < Quant
ï sa fpmme, reprit le tapissier, mcssieure, pourquoi
bmier ce qui vous appartient? Vous savei que sa
femme est au public ; elle appurlient àloiil le monde,
tf il n'est pas possitile que plusieurs parmi vous na
t'aient reconnue : ainsi , grAce pour nmilume I Kl ne
eraindriez-vous pus, messieurs, d'imiter le crime
d'CEdipeel d'i^tre parricides snn» le savoir, si vous
brûliez les enrants de M. Uuval d'Ëpn^mcsnilï »
' ■ Oui, oui, crie-t-on, grAce pour ia m^re et les en-
fonlsl p — ■ (juimt à lui, messieurs, je n'empCche
pas qu'on le bnUe tant en efllgie qu'en personne, n
Ipius plaisant de l'anecdote , c'est qu'on assure que
ilnil M, d'Epré-iticsnil lui-mfiiie qui u fait ciilo m»-
in'.
Voire lils, Desmoulins.
llm (le Camille Uesiiioiilins ji Fun père lur les Journées du ili-
manelie 12, lundi 13, mardi H el merireai ISJuillel 1789.
Mon Irc'S-clier piTC,
MaintenanI, on pi'uL vous L'cj'irc, la lollrc arrivera,
oi-iiièmc, j'ai posé liicr iiir' siMilinelk' duiis un Iju-
1. J'iiL IroUMMl.m^ Mil tii^iiii»'ri1 di: Lil^imli', \<: iiainiil, la rer-
II i|iic voii'l de i-ellL- ^iiKv.l.it.r : 'i L« |>i-ii|>Ig viiulaît allir \iti\\r.T l,i
,ison dv M. <l'K|ir... On dil A \a lotilu : ■< C'edI iniKÎIu : il ii'.v
£j| pas, es iiuiviii \i\A \>\f i\ lui, »i's uiifaiild ne »Mnl ym ii lui
el sa feitiiiiL- e«t .i loul 1.^ iin^iidi^. (ITS'J.j »
JJllOOCtlO) UU XXAlllU't& \Jl U«« ^IV/lAp\^f OUI 111/11 V
tous, lorsque trois jeunes gens passent se
la main et criant aua* armes/ Se me joins
voit mon zèle, on m'entoure, on me presse
sur une table : dans la minute j\ii autour
mille personnes. «Citoyens, dis-je alors, ^
« que la Nation avait demandé que Necker 1
« serve, qu'on lui 61e vîU un monument;
«chassé! Peut-on vous braver plus insc
« Après ce coup, ils vont tout oser, et pour
« ils méditent, ils disposent peut-être une î
« thélemy pour les patriotes. » J'étouffais d
titude d'idées qui m'assiégeaient; je pa
ordre. « Aux armes! ai-je dit, aux armes
« tous des cocardes vertes, couleur de l'esp
Je me rappelle que je finissais par ces mol
1. Ce récil (reproduit avec plus do développements
m^TO V du \ieux Cordelier) montre combien il y a d
iiliale dans la version de madame de SlaiU, que la pren
que l'on porta fut verte, parce que c était la couleur de
M. Necker {Considérations sur les orincinuux événemen
«rafltiNDAKCB PC CAMILLE OBSNorLIN», Ml
police»! ici. Eh bien! qu'elle in« reganir,
e m'observe liien : oui! r'e»l nioi. «[ai appHIr
rtrosàlu lil)i>rlû.> El levaiil un pjiitolri : ■ Od
I ils nn me prendronl pas en rie, ci je saurai
r glorieusemem ; il ne peul plu» m'orriTer
malheur, c'est celui ile voir In Fronne di've-
cJave. B Alors je descendis: on m'embrussall,
ontTailde caresivs. trMoa nml, me disiiil clm-
aous alloDs vous fuiro une (tardo, non» ne
abandon oerons pas, nonii irons oi'i vous von-
• Je di.^ qtic je ne voulai» point avoir do i!oni>
lent. que je ne voulnis qu'être eolilat dr la
Je pris un rubun vtrt et je l'allactiai à mon
lie premier. Avec quelle rapidité iiufina l'in-
Le brait de celle émeute va Jusqu'au camii;
Ucs, les 8aissc«, les Dragons, Ko>al-Alleinauil
L Le prince Laiobeitc, & la t#te dfl u dernier
It, entre dans les Tuileries, h rheval. Il wbrc
le un piarde française, sans armes, vl renveroe
et enfanU. La. fureur s'iitlume. Alom, il n'y a
un cri dans Paris: Aui armml II Citait wjpl
II n'ose entrer dans la ville. (In ftiUiwM le«
es d'armuriers. Lundi ujalin on M^nite 1»; Utr^
électeurs s'étaient aw'iiil)l<'-* à la Vilk. ï^.
les marchands à leur XHa, jIs cré'rnt un wrp»
:e bourgeoise de «l'jixanlJ.— dix- huit indi'^ U'itii-
832 ŒUVRES DE CAMILLE DESM0ULIK8.
r
mes, en seize légions. Plus de cent mille étaient (
armés, tant bien que mal, et coururent à la Ville
mander des armes. Le prévôt des marchands am
il euvoie aux Chartreux^ et à Saint-Lazare ; il ti
de consumer le temps en faisant croire aux dist
qu'on y trouvera des armes. La multitude et les
hardis se portent aux Invalides; on en demand
gouverneur; effrayé, il ouvre son magasin. J*y
descendu sous le dôme, au risque d'étouffer. J
vu, à ce qu'il m'a semblé, au moins cent mille fi
J'en prends un tout neuf, armé d'une baïonneti
deux pistolets. C'était le mardi, tout le matin se ]
à s'armer. A peine a-t-on des armes, qu'on va
Bastille. Le gouverneur, surpris de voir tout
coup dans Paris cent mille fusils armés de b
nettes, et ne sachant point si ces armes étaient
bées du ciel, devait être fort embarrassé. On ti
une heure ou deux, on arquebuse ceux qui se
trent sur les tours. Le gouverneur, le comte de
ney, amène pavillon; il baisse le pont-levis,
précipite ; mais il le lève aussitôt et tire à miti
Alors, le canon des gardes-françaises fait une br
Bourgeois, soldats, chacun se précipite. Un gr
monte le premier, on le jette en bas et on lui
les jambes. Un garde-française plus heureux le
saisit la mèche d'un canonnier, se défend, et la
est emportée d'assaut dans une demi-heure. J
accouru au premier coup de canon, mais la Bi
était déjà prise, en deux heures et demie, chos
lient du prodige. La Bastille aurait pu tenir six:
si quelque chose pouvait tenir contre Timpéti
française; la Bastille prise par des bourgeois (
1. Rued'Unfer.
i sans aucun cfiH. «uif su htiiI o^)ci4^f ! Le
pnJe-franr.'ii<<< <|ui iTait moolé i I'umhI
OiiT poat^ait M. DflaoneT, li? prcnJ par les
s et le fait prisonnier. On IVmmfne h l'H<Mel
fi, OD l'assoinmc sur 1« cticmio. U ^Liit fxpU
•B coups reçus, on TactiHc à la Gr^v« ol un
irlui canpe U t^le. On la pont' uu bgut d'une
îlon donne la croix île Sainl-Louis au (çartlo-
se; dans le même temps, on arrête un cour-
n lai trouve dans ses hiis une lellri' pour lu prfl-
1 marchands; on le conduit h la Ville. ïiH ]o.
Batin, on arrivait tous les courriers; on porluit
les telires & la Ville; celles i)ui éliiient udres-
L roi, à la reine et aux ministres, on les d<^ca-
et on en faisait lecture publique. On lut une
tdressée k M. de Flcsscllo ; on lui (lisait d'amu-
m quelques jours les THrisiens. 11 no put se dfl-
; le peuple l'arracha de .«on nïége et l'entrnlnn
e la salle où il présidait l'assemlilée ; et li peine
descendu l'escalier de l'Hrtiel de Ville', (ju'un
homme lui appuie son pistolet et lui UvMi: la
e ; on crie : Bravo! On lui coupe la li^lt; i|u'ijri
lude Arn^, grenadier au 3'' biUilI'iri 'J'^ i\rn<it',iiU\ (,1:111
itlinguËrenl le plus a|>rti lui t-ia UiDIiii, Klir, llumlirrl f.l
I Maillard. H. Eui'ène ff.nam.'-f, <)■»> •.,<, lll>Mf: ./'<
nous a rail coniiallre aiM-l 1,1 r.raioiirr. wlmlrd'l' 'l'un -In
laeart del/, BailUIf, i-'.m.in 'm l'-t «(.pela. Aiil'.Jrx: fHimi-.'
i à Saumur, et ■'>Mal au r'aiinenl de HnjsitOrml'il', ik
l'ie hache ,1 Lvii- Tr.rr.i,. ,:..lii ,,, ,i'/„„.„l h.;,.!:'!..
filous au point qu'on les dit tous décampés,
le lieutenant de police S épouvanté de lafii
du prévôt, envoya sa démission à l'Hôtel
Les oppresseurs voulaient s'enfuir tous de P
il y a eu toujours sur pied, depuis lundi
patrouille de cinquante mille hommes. On
sortir personne de la capitale. Toutes les
ont été brûlées, et tous les commis sont en
comme bien vous le pensez. Les Suisses, :
trésor royal, ont mis bas les armes. On ;
vingt-quatre millions dont la Ville de Paris
parée. Après le coup de main qui venait d
la Bastille, on crut que les troupes campi
de Paris pourraient bien y entrer, et persoi
coucha. Cette nuit, toutes les rues élaient
on jeta dans les rues des chaises, des tables
neaux, des morceaux de grès, des voilures
barricader et casser les jambes des chevauj
cette nuit soixante-dix mille hommes sous I
Les gardes-françaises faisaient patrouille a
iRRSfmNDAKOR HK CAllll.Lt SKfHotlLlKfi. 135
fia : Francf, la nntùm franfititt; ikmi* ramu
mdre, wu» ofirir not âecoun, CflDiiue un b'aii
«n peu, on leur dii de se ilèiiarnier d'aNiriJ,
leur reta». oq ins remercia lie luurs fi«rvicet, et
Mmit pila échappé ua »eul, s'ils nv «! fus^ol
isàcrier: Vioeni lei Pariaient tt leliert-^latl Oa
ena Jusqu'aux barriérvt), où nous Itiur eouhai-
t bon soir. Nous Ica avions promenéa tiuel-
ips dans Paris, où ils dureol iidinir^r le lion
t le palriotismo. Les femmos fuisaicnl bouillir
i pour jeU'r 5ur la l^ltr, ils voyaient les puvâs
)ur les feni^lres, prt^ts h le& écraser el uulour
H milices innombrables de Paris, urmt^es ilc
d'épÉes, do pislolels et plus de soixanto mille
etl««, plus du cent ciniiimnlu pièces de iianon
ta à l'enlrôe des rues. Je crois une t'csi leor
Iqni glaça d'elTroi te camp. Nous avions les
» de la Bastille, de l'Arsenal, cinquante mille
hes trouvées aux Invalidus. Mon avis étiiit d'al-
3rsailles. La guerre ûlait Unie, toute la famille
devée, tous les arisloci'ulcs pris d'un coup de
étais certain que la prise inconcevable delà
:, dans un assaut d'un ijuart irheurc, avait con-
ie château de Versailles et le camp, et qu'ils
ent pas eu le temps de se reconnaître. Hier
le roi eiTrajé vint à l'Assimhlée nationale ' ; il
le dénia rcli
.lu Itui
iiV-iaii pulnl iponUnée. L'Idée lui
'lé saepTÉ,.
tiar un
tnikiiriliHoué, tvducileLianvaurl.
ans garJe,
i debout i-l
-/e((.«<v.
. Cull« flli^, ii rteontiul l'Auemblie
de rAssemblée Nationale, Clergé, Nobles
munes, étaient montés dans les carrosses
venir apporter la paix. Ils arrivèrent à tro
demie à la place Louis XV, descendirent d
furent à pied, traversant la rue Saint-Hoi
THôlel de Ville. Ils marchèrent sous les d
gardes-françaises, qu'ils baisaient en dis;
les drapeaux de la nation, de la liberté, » i
de cent mille hommes armés, et de huit
avec des cocardes rouges et bleues : le
montrer qu'on était prêt à verser son sang
pour une constitution céleste. Les dépi
aussi la cocarde. On fit halte devant le F
et devant le garde-française sur le phaétc
Launey, dont la ville lui avait fait pn
que des chevaux superflus du gouverneu
Il avait une couronne civique sur la léte
la main à tous les députés. Je marchais 1
côté de Target, avec qui je causais. Il étai
inexprimable. Elle brillait dans tous les
COB&ESrONbANCI tiK CAUII.I.IC bKXMOULINR. Mil
Utaoleu pins de joie encore la veille, lorsque Je
' it SDr la broche de la Bastille rcntlue, et (jn'on
1 le pavillon drs Gardes et de» niili<:e« boiir-
I. Là étaient la plupart des iÈ\H patriotes. Nou
a embmssioi]s, bous baisionslesinniD* des gard«fr«
inçaises en pleurant de joie et d'ivresi^e. I
Votre (IL", Deshuulin". I
P. S. Hier, àTHôlel de Ville, les cent f:rni|iinQle
lépatés et les électeur:^ ont {irodainé la paît. U inor*
gnts de Lafayetle est nommé t^énéral de» M-ize léttioi»
les milices de Paris, les garde)^-rraa<;3iNet el IM
|ardes-saisses sont déclarées trooix-t uationaln M'I
lésonnais à la solde de la ualion, humi lji«u <|U<! I«|'^
leux premières de dos s^ize l^gloiu.
' M. Bailly est nommé maire de Piri». Kl M ■
on rase k Ba^ilill'-' ; M. Nfi.'-r '->( r-iin-ilf' : U->. wnt-
reaux ministres ont r*:uii:r':ti: </<! w^ut u-tw-mh;
FonUon est mort de p^or' : IsM/ d'yj ^tl (V-Hdo; U
1. t)èilc IC, itCuû;* )>>T>>«<"^' •"''<J 'J>-> i« k»i-ii ■ »>»<
It direction de 4en n-t-iuiJ:'-*' . l-Aj-BUtuA" ytiii-t.^ ti., fM'
IrtwilKtkn dt 1» IL,*. OBI» •>. •vv 'i' ' Bu* mv »<vil ^ /^»;Btj
ï. L'faniçm'.iui ■njnmwiivi W"" >* jvvnJj ft» H J> <.vtul4
d'.Vr1(Mt •'. i« 4-1-1 ItK ■• \- "•■' '-■■ '-l'Ki- .' I-- t' fcvWUrf .-i
d^i 1-. i: • : '■ ■- ■: .-, ,
W ;'-.>î. •■■ ^■-■' ■ -■■■
ir- ...-■.-■ ....
.t -''ïi •^s. 1 ,i"'LtJâ Le e= j-n**!;^ iiUfrauTa,
voraiotiti/'-. li^ ji F*"inc* .inr^. te la Z^et/n
nom:»!"^ î**\.^mpi:i::-^:* i'me je'lre fefiîL»* 'loi
ît> .îi»* fa.;** n:i.i.niear i'!.ioaaeïir. ^t Joat je
w/jr^M -if Snmt^Hjàr'iqH . Ett a£t<^a*lailt. ]> j
//tirrul I^ U -^ap.uU jiL pa.r-i*; j.oar le mleax
fif, f/tuuMA point l'aati^Qr, et m»fme Je lai en i
v,n artirl*^. '^omme cilo>en. Crf-en-Janl comm
v;iir», fftfpfi ^rnoar-propre ea t;st cùotent ; ainsi
l>rivoi^s ponr qne voa.s le joigniez à la cori
thiuf^i (hi IViiai.H' Royal qae je toos ai dé
DOBUimMDAMDB HB OAMILIX DmiOULIKC. OV ]
ma fiMfonb et i «e qae tous apiicln rintlmniillon
Ulfjfne. J'ai poînr à crcùn* '|nr j'ai cnroaru l'Indi-
ItalîoB lie nu cfier» com^lriolr». cl il ne peut 5
nir qae «les tiporanla, (|ik Um tinh^riks on an
prieax <|Bi décrienl une hrochan- (|tii ida fAil tani
Phonneor, et qai m'a atlir^ \ei romplimmls Im plas
nlleors de la pari d'an hnmiDP tiai on m'avail jamais <
boè, de M. Tarçpl. Aa reât*>, i)DitRi] je vcms f-riTini' tà 1
Amoignage dtn journaaK et que jo vous raconic. j
lonune j'ai r<iit ilans ma dcrnièn! leltro, les rl)osei'|
infiniment l1alIeit»fA (|Ue j'ai entendues au sujet dfl ■{
la fronce W6rr. je VOUS fais part de tout cela pour 1
koas iieul, afin que vous ne roup;issiex pÀint de moi,
pi non pour ciciter l'envio en le redisant h me.i com- i
balrioles; je sais ({ue dans son pays personne n'eMi
|irophële, et il ne faut pas afTecicr d'ouvrir \et yeuK J
;èe ceux que la lamière blcsso. Si vous entendez iin]\
du mal rie moi, (■onsnl.'z-vnns; pnr le souvenir du
témoignage que m'ont rendu MM. de Mirabeau, Tar-
get, M. de Robespierre, Gleizen, et plus de deux cents
députés. Pensez qu'une grande partie de la capitale
me nomme parmi les principaux auteurs de la Rôvo-
Intion. Beaucoup mCrac vont jusqu'à dire que j'en
suis l'auteur. Je rencontrai, il y a trois jours, chez
mon libraire, un Picard, vice-président du district
des Feuillants. « Ah ! mon (lier compatriote, me dil-
il, combien j'ai souffert que noire paroisse fût si mal
représentée I Du moins, vous en avez soutenu l'iion-
neur, puisque l'auleur do la Franc Uhre est du Ver-
mandois. » Il n'a plus voulu miM|tiitl(>ri]u'il ni'iiri'ilt
emmen(^ souper avec lui, el nous avons lir r(]nnais-
sance. Mais le téniniguage qui m'a llallc': lo plus, c'osi
celui de ma conscience, c'esl le senlinif ni. inlrijcur
que ce que j'ai fait rsl bien. J'ai con(ribnt''iiatTraiipliir
340 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
ma patrie, je me suis fait un nom el je commei
entendre dire : Il y a une brochure de Desmoulins
ne dit plus: d'un auteur appelé Desmoulins;
Desmoulins vient de défendre le marquis de Saint
ruge. Plusieurs femmes m'ont invité à venir dans
société, et M. Mercier^ doit me présenter encore
deux ou trois maisons où on l'en a prié. Mais ri(
pouvait me procurer un moment aussi heureux q
été pour moi celui où le 12 juillet j'ai été, je ned
applaudi par dix mille personnes, mais étouffé (
brassements mêlés de larmes. Peut-être alors
sauvé Paris d'une ruine entière, et la nation de \\
horrible servitude. Et les cris de quelques dé^
de quelques imbéciles, me feraient repentir d
gloire et de ma vertu !
Non, ceux qui disent du mal de moi vous trom
ils se mentent à eux-mêmes ; et au fond de leur
ils voudraient avoir un fils qui me ressemblât. I
l'air de venir vous consoler, et il n'y a qu'eux qui
afUigent. On ne dit du mal de moi que celai
disent. Ce sont les frères de Joseph qui viennen
soler Jacob, dont une bête, disent-ils, a déchii
membres. Eux-mêmes sont cette bête qui les a (
rés. J'oppose de longues louanges ï vos loi
doléances sur ma folie.
L'ouvrage de la Lanterne ne vaut pas TauH
m'aurait fait déchoir dans l'opinion, si j'y avoi
mon nom. Cependant, j'en ai entendu dire du
et si le libraire ne me trompe pas, personne i
dit de mal.
Ce que vous me dites de Guise achève de me
à Paris, pour lequel je commençois déjà à avoi
1. L'auteur du Tableau de Paris,
He inrlination. Ea ronséquenre, )e t«U iw i
ds mes moulilrs aiaol la lia dv aob.
le croi» que je Tais traTaUltr «tk Minbeaa, M
^re Ure en éui <le oie p»er de vo» •ecein. Vm
bbUgerez cepeuilant de m'eofoyer det c
rtoal deux paîn-ii tle draps, le plu
BSible. Je compte être datu nesaniUe» i U SuDi*
Mny.
Je suis allé liier k Versaillei; es «b&rdut X. ll»>
Strille , il u clian^é teoMkmtatl de «iM|te ; U s'a
I, quand je lui en ai dennadé la ruiam, ^*i tull
lladti , qu'il ne m'araii pa* d'abord irra— i. Afrfa
nx heuFt-s de conTerHlion. il t eU pbtal ^ac M. f ri>
Ktu ait lu à l'AtAernlilé* lutioiule, îi ) a m mt/ié, am
Umoire de tons, poor qs'il % ail u ui^ à CiéM,
Bw conçois pas coumoi tois atec ntf«T4 «• vb*]
ptâre. II r A on >>)«$• l'AMeabMv oaliaaale avaM >'
s'occuper d'autre cJcrv? -i>j- 'l'i î.'jilh./- ;• ',■.<.'. •<
OD a dû riie de voire eœpri^^iri'^rit. fc« *.*--"a1 ii*-«,
M. DeviefviUe n'a pas lort ■]< tr',ai(rr 'jvr ' •-'-* i • iv»
que vous deviez adrei-rr ■?< lo^Hi'j.r'r J* fc* w.» ;<#*
moins surpris que je n>nat<rn^D »n 'ju !..*t J «v j*,(-^
à croire pourlaat ijae l-i froileor qri*: », » im.hU'*-
mon cousin vienne de là.
L'activité vous màii-^i^. ^''/^l^ r-r-'^z 't^iiii y^tK
cabinet; et il faut s»^ rrifintr-r -Jifn !*-< ■y^x'r-'tifi.
Puisque vous iHei .1^- i:!i-.:-. :,, .r. >/ --,■., >^ ,',-,>
ïclles di! Gui.se, A\\----ih',. - ,. ■. : :■■■., ■,-.
mainlenarii l'-.i ri'V.i; ,•■• .
Voiro Comili- pr-j^,-. '.
tnilice l;OiirL'.'i;i-.- : .:. .- ■ , • /
llOUVi>llr.>< !!■■ lui! ; : .
1
342 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
velles d'Hénin et de Fontaine : j'ai toujours m
sur le cœur le tour qu'ils m'ont joué h Laon.
Plaide-t-onà Guise?
Voilà vos dîmes et vos matières bénéficiales et
juridiction à vau Teau.
Vous avez manqué de politique, quand Tanné
nière vous n'avez plus voulu venir à Laon,
recommander aux personnes de la Gompagn
auraient pu me faire nommer. Je m'en moque a
d1iui. J'ai écrit mon nom en plus grosses lettre
l'histoire de la Révolution que celui de loi
députés de la Picardie; mais la considération c
jouis ici ne peut vous être bonne à rien, et j'
voulu vous être bon à quelque chose, et voui
rendre justice.
Vous vous êtes aliéné M. Deviefville, qui,
retour de l'Assemblée nationale, aurait pu vou
tenir par son crédit et entre nous par son pa
lieu que je crois entrevoir qu'il y a deux p;
Guise, et que vous n'êtes d'aucun. Vous croyez
être que ma devise est audax et edax. Point d
Ce n'est point la faim qui m'a donné celle har
Vous pouvez vous souvenir que j'ai toujours
principes que je viens de professer; à ces pri
s'est joint le plaisir de me mettre à ma place, d(
trer ma force à ceux qui m'avaient méprisé,
venger de la fortune qui m'a toujours poursui
replaçant au niveau ceux qu'elle avait placés ai
sus de moi. Ma devise est celle des honnêtes
Cœsar vi priorem ; la devise des aristocrates es
do I^ompée : Pompeitis vi parem. L'égalité et pc
supérieur cou nue César.
conassi^NriANoit m camilli
Mnn Ir/'s-chflr père,
M. dû Mirabeau, choc In]od >e 41ui tiNràl
milles, m'apprit qne le puiemfBl it TMtioaw %
de brûler ma France lihrr. J'alleod» If fi^aJ
ijae je suis ciirieox de lire. Cda i
tion de plus, s'il d'v a pu m de ùSÊânla^m éâm tm
pays-là.
Mon discours delà Lamime itwijewà», wiTté^
tion esl il peu pr^s ^pui^rf. C«sl b «nbi I
qui se soi t veDtlac c«>s jonn-d ; maîa oa Ml •! !•• 4*
|i4»tlt«« ces fâDilles, qae je cnios 4'es blltt IMW Mli
«de édition. La denMieiîllA 4|«e je mw il «i*
voyée par la posle. en ft*erjr d'j mir'iun '(^ ^Jwl-H^i'
ruge, a fait iieimcoîjp 't )i''f]f.f i.f s in.-. j,fi(i'i[yi ».|
j'en ai reçu des complim>rriiit iJ'f y^u* ".u", '>^ «««w»
de mes brociiuces de Ymni-c. m MM-ri-ui i\- f^ini
qu'elles ont à Guise, me di-lirriiilm: k Uxi^r wiu 'i'i'
miciie à Paris. J'ai pris un Unii-iiuml en Un'; '\i: YMu-)
de Nivernais, où je ^aiii irritrer ô la S;iint-M«Hiy,
Comme la dépense a absorbé tij<-fi :in del.'i i\i: mon
dernier ouvrafie, j'ai pens/; «pjn vorj» n'r r'^fiiM^rieit
pas de in'aider de cimj â six loui.i. d ijue vou^ pren-
drez en considéi'alion lis ri'iponni-rii-.'' i\i: m'-* tjliraircH.
Je vous prie de ne pas nie !irs refuser si rV'sl pru-
siijle.
îc \0{\=- cn\ii\c. I
néni U dns II'k'UntvmK du
ion (|u'il l'aiU pii^'e H, des
la pairie. J"ai pris le parti
344 ŒUVRES DB CAMILLE DESMOULINS.
•
de ne plus faire que des ouvrages soignés, et de re-
trancher sur ma dépense au profit de ma réputation.
M. de Mirabeau m'a offert de travailler à son journal.
J'hésite et j'attends vos conseils.
A rinstant m'arrive une lettre de Mirabeau, qaime
mande sur-le-champ à Versailles. La Chronique de Pa-
ris a fait hier le plus grand éloge de moi, à cause de
ma réclamation pour M. de Saint-Hurnge. Adieu.
-
A son pcre, sur ses ouvrages littéraires et ses rapports atee
Mirabeau.
SO lepteobre 1780.
M. Gelli a dû vous passer, il y a quelques jours,
deux France libres une Lanterne, une trentaine de Ré-
clamations en faveur du marquis de Saint-Huruge^ et le
numéro 9 des Révolutions de Paris, Est-ce que vons ne
les auriez pas reçus? Je n'ai pas reçu de lettre de
vous depuis huit jours. Vous pouvez toujours m*écrii%
à r hôtel de Pologne. J'attends aussi votre réponse
pour l'article des six louis que je vous demande poar
ne pas manquer de parole à mon tapissier. Je Yons
écris ceci à Paris, où je viens d'arriver à l'hôtel de
Pologne, pied-à-terre que j'ai gardé.
Depuis huit jours je suis à Versailles chez Mira-
beau. Nous sommes devenus de grands amis; au moins
m'appelle-l-il son cher ami. A chaque instant il me
pi'end les mains, il me donne des coups de poing; il
va ensuite à rassemblée, reprend sa dignité en en-
ti-ant dîins le vcstibiilo, et fait des merveilles; après
quoi, il ï'evienl dîner avec une excellente compagnie,
COBIlt«l>0KDAKC8 DB CAMir.LK nKliMOl'l.[KX. RtB
parfois sa mstlroMe, et non» biivnns d'efcHkntl
Bs. Jciens quo «a tnble trop d^llcntc et iraji char*
le me corrompl. Ses vins dti BordtMux (;t son ma-
sqoln ont leur prix ([ue je clierrhe viiirirmenl )i mo
BBimalcr, et j'hî toutes les peines du monde ù ro-
^lidre mon ausléril6 répulilicaine ai à di'-ic*ier IM
islocrales, dont le rriine est de tenir à c«s oncellentft
tlKrs. Je prùpuro (le!> molions, et Mtrnbenu appi^llft
sla m*initier aux mandes atTaires. Il semble que i«
iKiruts me trouver heureuK, en mo riippelunl mu pO'
tltion à Guise, de me voir d'ivenii le commensal si
i&mi de Mirabeau, brâlëparlepurlemenldcToDlouie»
ht avec la réputation d'excellcni citoyen et do bon kri-
Irain. Ma Lanterne Tnit ib présent lu mi?nic KcnHullofl
kne )a France libre. li y a Iroi» joiirn, éliint duni Id
tesiibule des Ëtats-généraux, et quelqu'un m'uyant
pammâ, je vis tont le mondu, el nombre de fi^Dt<k'
fies trois ordres, me regarder avec cpUp curlostt qui
lalle mon amour-iiropre ; ce tjui ne iiiV^mpi'i'li" iiii»
ie n'être point trés-lieureux. Dans un momcnl, ji-
irouve la vie une chose dùlicicuse , et le moment d'a-
près je la trouve presque iiisupporlabli-, cl cela dix
fois dans un jour. J'ai vingt rmirses à taire, rine pbi-
'ippique dans la tiîlc, une motion à rimpii merle et iint!
Seconde édition de ma France libre. Mii"ilmaii m'ut-
lend ce soir. Adieu. I*orte/.-vous bii/n, et nu dites plus
tant de mal dé voire fils.
J"ai passr deuii M^uianu^^ cliair;
beau; mais vo>aril i|iii' jn ne lui ■
338 ŒUVRES DE GAMILLB DESMOULINS.
gouverneur et le sous-gouverneur de la Bastille et le
prévôt des marchands sont décapités; cinq voleurs oot
été accrochés au réverbère; une centaine d'hommes
ont été tués à la Bastille de part et d'autre. On a re-
marqué la clôture des spectacles depuis dimanche,
chose inouïe !
A son père, à propos de ses ouvrages Utléraires.
iO septembre 17B9i
La meilleure réponse à votre lettre pleine de repro-
ches est de vous envoyer les trois ouvrages. J'ai donc
préparé un très-gros paquet où vous trouverez quatre
exemplaires de la France libre^ de la Lanterne, cl
nombre d'exemplaires d'une petite feuille qui vient
de me faire infiniment d'honneur, et dont je reçois
des compliments partout [Réclamation en faveur du
marquis de Saint-Huruge). En attendant, je joins t
cette lettre un numéro de la Chronique de Pari$, le
journal de la capitale qui passe pour le mieux fait. Je
ne connais point l'auteur, et même je lai en yeux de
son article, comme citoyen. Ci^pendant comme écri-
vain, mon amour-propre en est content; ainsi je voas
l'envoie, pour que vous le joigniez à la correspon-
dance du Palais -Royal que je vous ai déjà bit
passer. Opposez ces suffrages imprimés et publiés
d'écrivains que je ne connais point, et dont je ne suis
pas assez riche pour payer l'encens, aux injures de
Viry, lires do Paris, il y fut découyerl. Son pendre BerUer ftil ir-
rêté à Compiègrie. Traiisfi^rt'idi !\ Paris, ils y périrent, la mêiMjoar
'22 juillet, d'une mort ('pouvantable.
j
■ Gaùardt eih ee qw TOtts ippelex riodiinatrao
plique. J'ai peia^ h croirv qae j'ai ra^-oani Tindi-
|UJon de mes chen coni|>atnotrc. et il a^ pral ;
bir qoe des ignoraots, que diH imWtîl^s na éts
tfieux qui décri^Dl un« lirMbnr» qui me fnîi tani
bonnfur, et qui m'a alUrë les nimclfiiiciils 1rs ptns
Itlenrs de U pari d'an Iiomaie i|ui n« m'a* ail Janau
mé, de M. Tai^ot. Au r«le. ijuand je rous cnvoif le
ïlDoignage des ionrnans et qnc je tonn rnronir.
Enome j*3i fait dans ma dernière leltro, les rboecs
ïflniinenl aatlciues que j'ai entendues au sii}el de
I France iibrf, je voos fais part de tout cela poor
ris seul, afiD qne vous ne ratigi$sti>K |>âinl de mot,
non ponr exciler l'envie en k redisani Ji mes com-
istriotes; je sais <|ue dans snn pajrs personne n'est
^hëte, et il ne faat pas affecter d'oDvrir les jeux
le ceux que la lumière blesse. SI voas enlendes dira
lu mal lie mni, rnn!iolv7-vnns par k' snuvcnir du
•Émoignagp que m'onl rendu MM. de Mirabeau, Tar-
{et, M. de Robespien-e, Glcizen, el plus de deux cenis
lépulés. Pensez qu'une grande parlie de la capitale
ne nomme parmi les principaux auteurs de la Révo-
Qlion. Beaucoup mfirao vont jusqu'à dire que j'en
uis l'auteur. Je renconlrai, il y a trois jours, chez
ion libraire, un Picard, vice-président du district
es Feuillants. « AIi! mon elior compatriote, medit-
l, combien j'ai souffert que notre paroisse fût si mal
eprèscntùe I Du moins, vous en avez soulenu l'Iion-
leur, puisque^ ranli*ur dn la Fvrmc Hhro est du Ver-
nandois. » Il n'a [iliis \oiilu iiifiiuilliTiiu'il m'ui'ciU
mmem'' souivr avi'i- lui, cl ii<>us uviiiis iii'' cnnniiis-
ancc. Mais le Icninij^iia^T qui m'a Mald'' li' |)!iis, c'est
*hii de ma consoii'nce, c'est le sculiidenl iri^'^rii'iii'
pio ce que j'ai fait (•?■[ bien.. l'ai ninhibitvà alVraurliir
1
I
lure m UYdiL uuuiic uca aiieb t;i que mt
pouvaient sentir comme moi la chaîne des
me retenait à la terre.
Vous avez appris sans doute la grande ré^
s'est faite. Consummatum est. Le roi, la rc
phin sont à Paris. Cinquante mille homm(
femmes ont été les chercher avec vingt- dei
canon. Il y a eu sept gardes du corps tués
nationaux, une femme et six bourgeois. Â
la famille royale, j'ai cru voir six famille
derrière le char de Paul-Émile. Le roi
devaient fondre en larmes. Ils ne sont e
nn\L On criait : « Nous amenons le boulan^
langère. » Hier, aux Tuileries, la reine s'
à la fenêtre; elle a causé avec les poissar
a invité à diner ; il s'est tenu à la croisée
de conférences entre les dames delà cour
de la halle. La reine a demandé grdce pc
d'Artois et le prince de Condé. Les dame
ont accordé la grâce, scène infiniment ri
hailitidiin»
p'cD ooi dHmcké.
i. pour voire Ma aïoé.
P. S. L'ti'-nre t]« U jmte éuil p
m leltre pour iDif«l<rr rncor» >ar aca bcMiu. TmI
_ ! (|(ie j'aitpn:>n<]( de Giûe pv le* leurv da muta
beriervillc me confirme <lam U t«B)ié« de moaen- k
K pays, les antipodes de la philowphir, «la paino-
lisme et de l'^lit^. J'ai i [>aris soc rùpsUlina, on
pe consulte sur les grandes affaires; on m'iDfile â
jAincr; il o'; a aocan fuisear de brochorf» dont les
feailles se veudent mieai : il ne nu* ounqne qn'io
pomicile ; je vous en supplie, aidex-moi, enTOjg
Bli louis, 00 bien on lit.
u juiimal <Im S/mlM/feai
Mon niier pèro.
Je vous ai fait passer le numéro i" Je mon journal;
ne l'avcz-vous point rcru? Jo vous prie de m'en ac-
cuser la réception. Je vous envoie deux prospectus.
Si faire se peut, car nul n'est propliètc en son pays,
envoyez-moi des souscriplions. Me voilà journaliste,
;t déterminé -a user amplement de la Itljerté de la
presse. On a trouvé mon premier numéro [larfait;
mais soiilioniirai-ji; c loii V J'ai taiil d'occupations
pie je \Oil> rriji fi-rj à i|<'IJ\ lli^tllcs i\\<\-r^ IJliMUil. Jc
III h r
/'.
d50 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
Saint-Nicolas." Deviniez-vous que je serais un Romain
quand vous me baptisiez Lucius, SulpiciuSy Camitlusî
et prophétisiez-vous ?
A son père, à propos des Révolutions de France et de Brabant»
31 décembre 1789.
Mon cher père,
Recevez mes souhaits de' bonne année, vous, ma
chère mère, mes frères et sœurs. La fortune s'est
lassée de me poursuivre. Jugez du succès de mon
journal. J'ai, dans la seule ville de Marseille, cent
abonnés, et dans celle de Dunkerque cent quarante.
Si j'avais prévu cette affluence d'abonnés, je n'aurais
pas conclu avec mon libraire le marché de deux mille
écusparan; il est vrai qu'il m'en promet quatre mille
quand je serai arrivé à trois mille souscripteurs (tant
ces libraires sont juifs !). Au reste, ce n'est pas l'ar-
gent que j'ai en vue dans cette entreprise, mais la
défense des principes. Quelles lettres ! quelles vérilés
flatteuses je reçois ! On m'avait dit que la reine avait
chargé M. de Gouvion, major général, de demander
ma détention. Ce bruit est venu aux oreilles de M. de
Gouvion qui m'écrit pour me témoigner bien d'autres
sentiments. Sur un mot de mon numéro 5, M. de La-
fayette vient de me prier de lui écrire, si je n'ai pas
le temps de passer chez lui pour m'expliquer avec lui.
sur los griefs que je lui reproche. L'un m'appelle le
meilleur écrivain, Tautre le i>lus zélé défenseur de la
liberté; mais il est facile d'être modeste lorsque l'on
I fiTM TilliHi te ^ ai
Moi tim,mttÊÊÊt I
1lonirSs-cberp6rp, ^
is bien f|u'il est [ilus fa-jle Je voas passer de
uvellcs que moi ilos lûIre-. Mes ocru[>;i(ion9
nt élre aupK's Jf i ou> l'excuse de mon silento,
m'alicndiiis pas ijue vous me puniriez en ne
ant plus, parce i|tie je vous al écrit par la voie
joarnal. Je succomlie à la faligue et aux clia-
je n'enricllis i;ue mon libraire. J'apprends
le conlrerail dans le Lanpuetloc et la Provence,
os que fie plus en plus mon entreprise est au-
ie mes forces. I.oi'sque j'ai sacrifié depuis sit
ulmon ari^'eni ;'i paNcnles délies, à me dunncr
licilo, des riieiiMes ^-i .hs ■■IIcn iiour plus de
■.>y]<i
I liU
352 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
et de ce qu'il y a de plus illustre dans TAssemblée na-
tionale. Je ne demande point des nouvelles de Guise,
mais donnez-m'en de vous. 11 y a bien des momenls
où, malgré lés compliments d'une foule de gens qui
me disent que j'ai les flèches d'Hercule, je me trouve
aussi malheureux , aussi abandonné que Philoctète
dans rîle de Lemnos. Mon libraire m'assure qu'il
vous a fait passer et à mon frère mes numéros. Je vous
embrasse mille fois.
A son père.
6 décembre 1790.
Mon très-cher père.
Je suis allé chez le nouveau garde des sceaux, qui
m'a fait tanl d'amitié et en particulier et publique*
ment, m'appelant son cher confrère, me serrant la
main et me priant d'aller déjeuner avec lui toutes les
fois que j'en aurais le moment, que, malgré la répu-
gnance à demander rien pour moi, je Tai sollicité de
redresser à voire égard les torts de C... Je lui ai dit
que le commissaire du roi nommé à Guise ne tenait
pas à ce district, et échangerait volontiers si on le
plaçait ailleurs.
Je vous embrasse et toute ma famille. Voilà bien
des fois que je vous demande du linge inutilemcnl,
une nappe, des serviettes et une paire de draps.
A IN pin, |nr M HMMv ■■ ■
rd'hni.
le nus TOfn. U h
p( atlndre. ■»■ «iéb a tu vmC, i
nn niMM ^'«t fm r<b» ar te i
armanle Lacitr. doac jr imk â lat y
ne (lepHJs boit a
et elle ne me retee fw. T«M â naan ai^
ùlAe lu'appn-ajmci
L'îDégalilé île rortiK. JL Daplnïs a
Ue livres de renie, attii ja^Blct rrtirttB
; le père éteii «Uo«i par le» «fm ^a'ea I
I a congédia an friteadtmi qii i
le francs; Lacik. qni arail d*jà n
le livres Je renie, na {m- eu <]e peine à loi
on congé. Vous allez la ronnaiire par ce seul
intl sa mère me l'a eu donnî-e, il n y a qu'un
, elle m'a conduit dans su cliaml>re: je me
: genou\ de Lucile: surpris de l'entendre
èvc les yeux, les siens n'Étaient pas en meil-
quc les miens; elle était tout en larmes, elle
même abcmluminenl et cependant elle riait
Jamais je n'ni vu de spcclacle aussi ravissant,
ii'uis pas imii^niié i|ue la nature et la sensihililô
n'iunii' ces d
dilTorail pin
ne rionm-i' ;
s de ii<
iNp;irii
iilrasli
■s. Son pérc m';
is n-iil tjiilh^ l'r
a dit
,|U'il
irmnis a ^;l 1
ilh', ri
]ii..nd
'i'"' 1'
jdMiis. h: lui ;ii
'■""''■'
francs. De grâce , n'allez pas faire sonnei
trop haut. Soyons modestes dans la prosp
voyez-moi poste pour poste votre conser
celui de ma mère; faites diligence à Laoi
dispenses, et qu'il n'y ait qu'une seule pub
bans à Guise comme à Paris. Nous poui
nous marier dans huit jours. Il tarde à ma
cile autant qu'à moi qu'on ne puisse pluî
parer. N'attirez pas la haine de nos envie
nouvelles, et comme moi renfermez votre
votre cœur, ou épanchez-la tout au plus dr
de ma chère mère, de mes frères et sœui
maintenant en état de venir à votre secou
là une grande partie de ma joie : ma mai
femme, votre fille et toute sa famille vous er
 son père relativement à son mariage.
9 A (tânAn<l
Ipart, Yoac tarkt M ,
e l'ipportn- TOB s m imt. Vw. . — ■—
de ffloD tsumeain h dut ^iiiW iteitti
I Ton» m'uriei ielé u hmï ails «|f«ft «■
Oiu cl mène oo *elo mpeasit
ipiessii veol bieo id» uiaier l>i-«lne qa'il
eadlle votre ni«.
Mon très-cher p^rc,
J'ai été marié avec Liicile le oinrcrcdi W dé-
Mon elier fiârardier' a fait la cétébralioD à
ilpicc, as-iislc Je M. Ip ciirJ'' »(ui iivail |in'si]iif>
l'Iionncur de la faire. J'ai vu Ijicn des tiilli-
l'év^clié pour une dispense de l'Avenl. l!n
■ac, grand-vicaire, m'a dit ipie jV;liiis raiisn
fait tjrùlé son cliâteaii; <|ue ji; lui avais fait
ingl mille livres de ronle, elc... Des |ialrnile«
!inblée nationale n'ont pu otilenir eelle di«-
i'ils sollicilaienl pour moi; mais IK^rardJer a
qu'il l'a enfin olH<-n ue. J'ai (ru ausi-linlininit^iil
jer du cun'' •\'' Saiiil-Suijii'-i', gui ^*^^( i-m-
ur moi ii\-': |ij' a l- fi • h.l'-rjf. J .noo {,',111
viefville n'a pu s'y trouver, retenu, a-t-il
indisposition, mais il avait signé le con
riage. S'il a pour vous une amitié auss
aussi désintéressée que vous le croyez, i
fort content de la dot qui est de cent
livres. Nombre de journaux ont parle li
riage; les patriotes s'en réjouissent, les
en enragent et injurient la famille qui
de son alliance. Mais tous s'accordent à
femme comme une beauté parfaite, et je
que cette beauté est son moindre mérite
drait qu'à moi de faire condamner le J
cour et de la ville à de grosses réparation
femme et sa famille devant les nouveaux
avoir imprimé il y a trois jours : On i
beauté est fille naturelle de Fabbé Terray
une folie si absurde, la mère a besoin
vertu pour résister aux attaques auxquell
l'a exposée et elle en a fait si souvent p
n'a môme jamais vu l'abbé Terray ; son ;
(VU ie tiniuaes qid, afriê anât été UaUMe»,
tnm l'épnavf- da iMrà^ ; ■•» fim je am-
tà\B a plus il Caot ne prwicnn- 4mai4t.
I paa «n le lempt «le tmb icrirr piM IM fm
I ne sutfi fait an poial â'hamamr 4e Mk <»
V (le mon joamal mitui qae tet ftftfrfJiMi. ci
.B'ni eu qae dru jovn poar k o
Ibiume vous etabnae, ti
uaramille. Eltc nu dnr^ de tsw 4àc qi^dle
I encore eu le lenips de » n
vus écrire «le prar de ae pM M
TOUS donne à'eMe. el qa'eOe raael ■■ leatc i
les jours. Elle a été eocbutlèe de vocre Uun
Bt de mon mariage: elle 1'* rettte tHen dei fcte
ItendrissemeDi.
Votre flb,
Camille DeîMotus'.
Clierot illuslre rri'n\
ini'avezïlil, dans notre dornir^'o enirevuc, qu'on
lait que le numéro 36 des licvoluliom de lira-
étail pas de moi, ol vous aviez (lu lo croire parce
us n'aviez pas encore lu lo numéro; car ce n'est
us qui n'auriez pas loul de suite reconnn mon
Je vous iirie <li^ }>révfnir ceux i|ui n'auraient
disceriiemenl, iiue je ne suis point l'aïUeiir du
87 (|ui vient de paraître. Le numéro 87 m'a
me piains poiiii qu ii un jimiuie sa leui
de France et de Bradant^ litre qui appar
monde, ni même numéro 87, quoique Ci
n'appartenir qu'à moi, puisque j'ai fait
Je ne trouve pas mauvais non plus la ]
lion de mon épigraphe : Quid novi? Je
même de tout cela, puisque le contini
patriote, si je pouvais croire à ce patrie
n'y a point de patriotisme sans probité
défendait au continuateur de tromper
lui faisant lire en grosses lettres sur le :
Journal : Par Camille Desmoulins, de
Amis de la Constitution. Il est vrai qu'à 1
dente on lit : ci-devant; mais ce mot
lettres et placé si ingénieusement, que
l'a lu. Permettez, mon cher confrère, q
dans votre journal contre toutes ces tr
ne sont pas dans ce genre les plus perl
à me plaindre.
ALK«i-UKJIAllOlt Dft OAMU.IM mSMOCLtXt. ■•
aullcinenl poar an iJe ne» HNKriplenn de
b. ]'cn reruU um Bupanl'hni en JntL> do 9U
iù vooi^ nt'appnMinc <|n« ji^ voas ai fuit |tarre-
tto'au nnniéro C8, 13 psrmplairei Av moti jnur-
jàe savai» pas un mol ilr ces ibonneiorDU: Ja
kverrais les hnil ijdc ttias me demanda par
b, &I je C4>nliaaau innn Joarnal; mais les inD-
tréonies puur moi de M. Caillnrd ci de la
BA»artoat l'aDéanllsMinent d« la liWrli^delA
[dan» la capiU]«, m'oDl dépodié de re travail
■qœ, que je OnU aa Dumtyro ttfl. Si vuus lo tuu-
LJOTODsex[H^divrai, dopuîs le numi^roRN c&ctu-
nt, tes numéro!) qui vous mnnqueiit pourcDtn-
noire collection ; moi», ayant coai' île IravalUer,
Kexp^dition de nouvelles suruDot-ca uyunt perdu
nncipal înlériil qui est la nniivcauté, uvunl dd la
B & la po»te à votre adresse, J'ai cru devoir au
tt de vous uni! nouvelle dcmiinilt'.
Ddez-moi io service de dire ù M, Mussv iitii', jioiir
lirmes cngiigemenLs iivi-c mes alonni^s, je Icnr
passer en un seul volume, je ne puis pas iissi-
i'époquc, les 250 paires iju'il me reslail à livier
\ numéros.
i riionucur dV^Ire [liiifailtincnl, monsii;iii', \ulie
lumble et Irès-oljcissanl servileui'.
Camille DiiiiMULLi.NS.
vousvoyeid'alii"'' \[\\r^. .ijic.-liii i|ue ji; me k'-
d'ëliv élecleiir <in .|.'|Milrtiiciil rlr i';iris, it^itiH .
Il unie ru OD.
Liberté, prospérilé et splendeur à
nous envoie de si belles adresses.
A son pèi'c.
6 déeem
Mon Irès-clier père,
Notre cousin Deviefville a dû vous
m'étais reproché plus d'une fois de m
écrire; mes sentiments n'ont point chani
J'ai toujours cru réparer mes torts en
quelque grand service, mais je ne sais po
ni même demander. Voilà pourquoi j'ai
cadets, dans la révolution, me passer
Malgré cela, comme je suis abondammei
philosophie, et que dans tout ce que j'ai
OOERK8PO^)>A^CK DB CAMILUK L>ltHH«ULIN9. 901
B occupent, mon clier Pétîon * el toas uos féaux
bspierre, Kœderer, MnDuel, etc., je rentre, après
Nrololion, <IiiDs le barreau, où la rèvoliitinn in's
<é quand elle a commencé, et jo vais iK^iinier par
cause contre it'André, (|iii vient d'assigner, en
ration de calomnie, la ville de Marseille, c'osl-à-
la Société des Amis de la Constitution, ijans celle
loù loal le monde est jacobin.
I Tiens k la liquidation de votre office. Vutre nu-
enregistré du 8 avril 1791, n'i^tanl que le 6836,
cru inutile de presser votre liqulduliou, ou de
} passer la note de votre numéro 6836 au coiulu
I, qui ne m'a pas fait l'iionnftur de venir me voir
que j'ai entendu M. Glavière faire lu IrtVsago
Ion de suspendre tous les payemeulK d'ofllce, et
lemblée prendre sa motion on considâration ol la
royer à ses comités. H est absurde, auaaprdnu de-
qu'un débiteur, qui vend ses biens, piiyp nu fur ut à
ure les premiers créanciers qui ï'.e présentent s.iiim
uaître \e quan(um de sadclle; il est suuviTJiine-
it injuste que la nation qui vendait ses biens ait
des créanciers privilégiés, qu'elle ail dit a ceux
lui avaient prélô 10 ou 50,000 francs sur le par-
min d'un office : « Voire parelieniin, je le conver-
n assignats de la valeur de^Oou 5000 l'ruiics.uvec
uels vous pourrez aclieler des biens; « et quVdle
38é dire à ceux qui lui avaient prflté aussi 10 «u
nille livres sur le parchouiiii d'un coiilivil : « Vous,
■e remboursciiieiit n'e.'^f pas ('\i|.'il]lc, » Il ne fiiul
élre grand iioliliqnr ptJiii- mjIi-ic ijui rrsii!U'i-;i di;
[ ceci, en admellaul mèiue je r.ihul de .M. dcMuri-
[uieu, el en sti|(|ii)s;i]il qii'iijirrs uMiiriii^'i'' lo olli-
mon beau-père est sur la ville, a'ous jugi
regarder d'un bon œil mon contrat au j
cent mille francs à 4 pour cent de retenue
si je puis convertir en assignats ce parclK
sible, à la différence du parchemin de moi
vérité, il y aurait un moyen de diviser ce
serait de le vendre sur la place, et mén
(ju'on veut engager les défenseurs à s
puisque jamais les contrats sur la ville n'
prodigieusement, les contrats à cinq pou
aujourd'hui au pair, et les contrats à quat
comme le mien valant 77 fr., ce qui est u
néfîce, puisque, dans le temps de baisse,
père a pu Taclieter seulement à 40 francs
dirais bien la raison politique ; mais le de
jeu serait trop long à expliquer, et ce que
vous aider à le deviner. Mon intérêt sera
rement de m'en défaire, ainsi que mon be
a peut-être 30,000 francs sur la ville; :
quoi je n'ai pule déterminer, non plus qu(
HPvsMKca M rtmnir BOHovinK. ■■
rois, les tjnB» ri le* ^na4c *b«>, »■■»
^1 q» CM cJmm* dig»» de s* «tira. ^
fetcMd de oMhuiEcn.
pwn IrëKher pire, porlci-ioiu bien. J<
llM nno vie uset loBfM poor qM <i«U l^
pus candioieos bm readeai jwiiM, lia»
porU&e d« Mre pair von iMi cb fie je
[on IrÈs-cher père,
)rl, ministre de la jniilir«, no vods a pas
Bimissaire iln roi, votre SU, sans jr peoMr,
iQ vengé; car, ilans un écrit par lequel Ja
à Brissot, aviini publia conlrc lui cl Con-
motquc m'avait Jil Du|iorl, ol qu'il m'avait
divulftaer, et nii]>orl, inlcn-ogii ensuilt^ par
Condorcet s'il m'aviiil Irnu ce iii'Ojio», n«
int di!isavoiu'', c'est là en i]iii a oxcilf (Contre
rande teinpélo cl lui a caiiscmiiiiirrnKr, ort
les sceaux et ccnl mille livj'cs do roiili'ii,
!S commis se soient liieri tçardôs dn laiKunr
lue ce fût là le motif de leur animosilA;
savez (jiin d;ins tous les ('■véridineiits poliri-
i loujours un ressort u|iji;tn;nl. qui n'est i|tie
mire, ol un res^^orl i-.ii-\\/- ijtij isi i(iiiioiir< le
et on n'i'rivf.ii' i.irirn-. un luiin iic ;i ()i\r:iw
la première occasion), vous y auriez vu i
de l'état de ma fortune, et la proposition
faites n'aurait pu vous venir à l'idée. J'ai
iOO,000 francs en contrats conslilués su
denier 4, ce qui me fait 4,000 francs d
i2,000 francs en deniers convertis en tro
bilier et acquittement de dettes. Commeni
que dans un moment où tout est rendu
moitié que du tiers, avec 4,000 francs d
puisse acheter un bien de 30,000 francs?
son, la maison natale, m'est chère; perso
naît mieux que moi le plaisir qu'éprou\
voyant de loin la fumée d'Ithaque ; mais ai
qui dans la circonstance présente ne valer
de 2,000 livres de rentes, comment pourr
ter une maison de 30,000 livres? Surloi
vais tout à l'heure avoir un enfant, et que
la charge de la paternité par les frais de
tendre sollicitude d'une mi>re, qui dès à ]
quiète des besoins de son lils, ecraime pi
I î_l ¥- „»-? 1 .1. „t 1_ J
C0URK«P05PAirf)> WmKâiBUM laHMCU
ïcQt Mir moi, mt rtftrtimi tmtmt k liM i fà
Fjllis » coDpé In oute. l'ai TCfn» mm
;r d'homme de loi. swiwilie oMMcni paifrti
ce qae me litMenl de leaps BCi foscti
laJesoD élertonlcs H lesJjMbfu, c'ei
[ pea de momeob. D ■'<• eaile ée dCrager k
lar dea causes boargM^ta, afri* avoir fmié de
lads inlérdu et la- can» paUîqw ■ la tue At
rope. J'ai teuulftb3tait«ede*fnndnr>:j'atfleTé
baissé le.4 principaux personoafH de la Rétoln-
. Celui que j'ai abai^jè ne me pardonne point, el
prouve qu'initralitude (le renx qnej'si Menis;
t ils auront beau faire, celui i|ui lirai lu balance
leDJODFN plus haut que ceux iju'il M\e. Sij'mnh
forgent, je reprendrais ma plume cl je rumcllniis
EL des gens à leur place, BaMcxnxxiv, faute de fimSt,
uis Tenu à me trouver i l'égard de la révolution
hme à regard de ma ramillo.
Il paraîl (JUp vous l'spùri'ï potir moi. l'iiissioz-voiis
/re assez lonplempspour voir ce que Je commence ù
3ipe qu'on n'a jamais géui-ralemenl vu, c'cst-îi-dire
'après le lour de rintriguf, soit Venu le tour de la
obilé el des verlus, pour arriver aux places que per-
cnellement j'ambitionne assez peu.
Ma femme ei moi nous vous embrassons cl toute mit
mille.
Votre nis.
1
tôt en nourrice à l'Ile-Adam (Seine-et-Oise)
lit Danton. Un successeur ne pouvait me ^
propos pour recueillir riiéritagedemapop
veille des dangers que présage auxprincipi
de la Révolution l'invasion prussienne et au
Il m'est impossible quelquefois de ne pas
rager, et de ne pas avoir de mépris pour
peuple que j'ai si bien et si inutilement i
ai prédit depuis trois ans tout ce qui lui
derniers ouvrages, surtout depuis six i
quatre numéros que je viens de publier d
intitulé la Tribune des patriotes^ ont moni
je connaissais le cœur humain et les pri
vols sur lesquels tournait laRévolution. To
dans mon parti semble me regarder en
avec des yeux de surprise ; ils se disent :
rions jamais cru qu'il eût dit vrai. Je n'f
sens commun, et il no fallait pas autre
ils sont obligés, en ce moment, de me sup
nie pour s'excuser eux-mêmes et se dissi
ttUWPOitliAKCII VU OAMILU IMWiilItll lE
riltt! PU \iieoA ouioaau. ^'-'tbI'^ j» mf Mriii
lKari>vk ci. km d« ■■itaïu. fmii p« tcm
Se quDi voui libérer 4e vw dMis! Es ec ■»-
ims s«rit?z quitta nrenvos erteaden. et ?«■*
eriei (Ubitonr que de aw fmne M de »Mfit.
file vous avmr à U fois resda a il giwmi aer-
Kmtoe lenp» d'avoir kMuéiMBlEBaeet
lean biens, doible pUûir, docUe an»*
liriDOJ.jenevoisiUTeiUe de perdre eani-
ï ilol cootidérable. fiaete wr \t ni. c'e»l-è-
poiI)<>(|UL'e »ur l'iDdiTUtbilité d« qmlre-Tîiigt-
kpartemciiU.Tell£ eM nu cninle (rutriilem
ita U moindre cl»o««. qii<> roomùMat btva
É« eoDKDliniît juuii» à convertir mu oiolrau
tt es d'aalrea oonlrati. je oc lai m u iD^m«
fuit, parce ifoe je n-garde la paii ila niétuire
00 conjugate comme hd l>k-a auquel H bot n-
mlïme Infortuue. cl 'l'i'il m><( plo*» «i*^ do fi-
ls un loiineau •\n>' dun-, un [mlais. où je dispu*
ivec ma femme, doni les verlus cl la tendresse
]oi fiiérilernient que je lisse taire même nia
lipa^se ma famille.
avr/ ;i]i|ii i- ]i;ir' lis iniii-tKiu\ li's nouvelles dti
. 11 lli'irir ir^l -fl \ „ns V.lilV |p:i|-[ de H' liui
;iidc. Miiii :iini l):iiilini esl dpveiiu miiiislM' de
vos prophéties que je ne ferais jamais rien
élevé à ce qui était le dernier échelon de
d'un homme de notre robe, et loin d'ei
vain, je le suis beaucoup moins qu'il y a di
que je vaux beaucoup moins qu'alors par
lion, la chaleur, le talent et le palriotism
distingue pas de la sensibilité, de Thune
Tamour de ses semblables, que les année
sent. Elles n'ont point attiédi en moi l'ac
et votre fils, devenu secrétaire général (
ment de la justice et ce que l'on appelait se
sceaux, espère ne pas tarder à vous en
marques. Je crois la liberté affermie par la
du 10 août. Il nous reste à rendre la Franc
et florissante autant que libre. C'est àquoi,
sacrer mes veilles. Si votre commissaire d
vie de troquer et de vous laisser sa place,
puis quinze jours des démissions de comm
Camille Dbsi
<IU£Sr03tBUUKS I
nus In «MK 4e
appnis ijiK I
lez loi (aire
moire de IobU ■•
ms sommes ealré» ici. <•■■» wat fe n
'ëche do cbitfw AsTMhrÎBk «» jr H w
les hulflos et lMTjfpfa»^ii|i
de la place VendAae-
n pttr. II lutfailMilrw <■» •
J'ai remis l'alTâire du rhiY cobiîb RttMiMl à
M. Perdrix [lour l.i suivre su rnt'unal l'-^i.isMioa.le
vous envoie mes derniers écriu, -jui voni (.robaMe-
ment me déloger de la chancelk-ric, éd m>- fai.-^nt pas-
ser à la Conveiilion nationale. Il y a apparence que
plusieurs déparieraenis me nommeront el surloul Dan-
Ion, et il n'hésitera pas un moment â quitter le minis-
tère pour être représentant du peuple. Vous pensez
bien que je suivrai unexeniplequeje lui aurais donné,
si j'étais à sa place. Danlon n'est pas de Paris non plus
que moi, el c'est une clio^e reniar<[ualjle, que parmi c
Ions les principaux iiulerirs lie lu Révolution et dans
loii> ru)- amis, nous n'en l■l>]lIl:lis^l^ns pciil-éln' pas
un 'seul i|iii siiil né à l'unis, r'i'sl aussi une clinse re-
niiirijUiiMe, i\\\<' <■,■ m\\\ l'huis ipii réciinijiciise presipic
A buu yvrvj JuuiicaiiuiJ uts buu ni»ioire uen
9 jui
Mon très-cher père,
Vous vous plaignez de ce que je ne vous
je devrais plutôt vous adresser ce reproche
avez toujours la plume à la main. Pour n
prends q.u'à la dernière extrémité, comme ^
voir par le dernier écrit dont je vous ai a
exemplaires, et dont il s'est débité ici -
Histoire des Brissotins. Je m'étonne que vc
ayez pas parlé dans le billet que j'ai reçu
Je souflFre de ne pouvoir aller revoir
pendant quelques jours; mais je ne puis
ger à ma femme ce genre d'affections, et j(
vous rendre combien elle a de répugnai
voyage le plus court, môme ajourné après
de la Convention et à la paix. Elle a tell(
/^ii'il m f\ ^nn r\ ■r\m/\if\if\ r\ -Pn «\ en «o i/\ H'r»ll/\
i« «ry^ivf*
tlCl^>I«l>AKOK Mt CaHILLK DBfliOCLlKS. ITI
«itaile. «'csl le sonrcnir 4f qoHqne comine
ij arail paii^. oalrv cioVIl^ ne m trnoTP pM
te pour voyager comme elle \r «ntihalimit
fomille arec ({ai elle tenl qur je [larligents
» mu rorloni! si jVn araU acquis. Biais je me
ïbnqoe in^Ual de sortir do U ConveoUon et
olutîon comme j'y suis entré, et sans avoir
ion patrimoine du l>onrg de l'Ëgalitù. Aussi
ppé à toutes les satins contre l'opulence su-
el(|ucs patriotes. Cl od ne pourm pas m'ac-
roir Tait une spéculation de )a République.
]ue des que ]es alTaires me permettront de
Br pendant qwelques jour* el que la nation,
ce moment Tait notre diniritiution de ^vix,
fre de fleurs et nous a«siêf;e de fiinrares tons
Ua Montagne, noas aura mis eu vacances,
1 embrasser.
ut de gens à la Convention pour qot c'est i
lié de se iroiivpr A !;i Iribunc ri iJ'y enfiler |
as, quojeme fais im plai^-ir de Ifur laisser
voilà pourquoi vous n'entendez pas parler
ins les journaux, el je me suis fait député
t. Mais n'allez pas me croire dans les jardins
, et mon dernier ouvrage, précurseur de la
D du 31 mai. dont il a élé véritablement le
;, ainsi que la cirnilairc des Jacobins sur
dution dont j'ai été le rédacteur, n'ont pas
■ibué à évenler la jïrnnde mine des Brîsso-
élait un cliff-d'œuvre de travail souterrain
miens jn^iin'i'i Marsfillf. Je ne vous parle
rilnypu VfiTi(''iv ; j'éluis miiliulc dans le
j'aui;iispu lui élic ni Ile. cl irélaiit pas d'ail-
coniilé (le siir\eillance, toul ce que j\ii pu
il du le recommander, ccque j'iii fail. Je vous
'/*''
372 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
embrasse, et souhaite que vous viviez aussi longlemp
que la République, qui commence à se porter asMi
bien. J'embrasse également ma chère mère, messo^v
et ceux de ma famille qui se souviennent de moi an
amitié.
A son père, sur la mort de 8on frère Semer.y, sur la marche qi
a toujours suivie pendant la révolution et sur la situalion pc
lique de la France à cette époque.
10 août 1793.
Mon cher père,
Je suis bien fâché de vous avoir parlé de mon fri
Semery, mort en combattant pour la patrie ; je n'a?
d'autre certitude d'une perte si affligeante pour vc
que Tindice de son long silence, et je saisis avec a^
dite vos doutes sur sa mort pour y rattacher n
espérances. Puisse-t-il vous être rendu par les em
mis entre les mains desquels il est peut-être ton
prisonnier ! J'ai éprouvé encore plus tout à Theu
en voyant mon fils, combien ce coup avait dû é
sensible à votre cœur. Ma femme et moi avons
touchés vivement de l'intérêt que vous témoigi
pour cet enfant si aimable et que nous aimons ta
que j'ai une crainte horrible de le perdre. La vie
si mOlée de maux et de biens en proportion, et dej
quelques années le mal se déborde tellement aut
r • ïde moi sans m'atteindre, qu'il me semble toujours
"^ ' mon tour va arriver den être submergé.
Si nous avons la paix et du temps plus cal
comptez que nous irons vous embrasser, ma fen
MBSTONUAHCB DK CAM1I.I.R URSIIOULIK)!. 3T8
}evt>Qsfaiii pasDcr uoe hroctiari>'quc jcvi<^iu
ier. Son succès prodigieux depuis deux joan
araioilre que je me sois troii vengé. J'ni besoin
endre au fond de mon cœur et d'y Irouver
le mi^me palriolisme, pour m'excitser h me»
■voyant rire ainsi les amiocrules; aussi poni^
ittaquait-on avec cette indignité. Je me redis
trace : Si quis ntru dente me petiverit, imillut
tuer.
dit qu'en tout pays abiiolu, c'était un i;;rand i
«ur réussir que J'étre médiocre. Je vois iine I
peut-être vrai des pays républicains. Qoo 1
-lerait de réussir? Mais je ne puis soul«uir U \
injustices, de l'iogralitude, des maux i]ui
ellent .Qu'est-ce que la pc&le, sinon une morl«-
tTantable? Que ne puis-jc être aussi obscur
mis connu ? uhi campi Guiiiague. Oà est
le souterrain qui me cacherait k loiùTlM
avec ma femme, mon iMifant, et mes tivr»-*. Je
lis m'empiîcher de penser sans cesse que ws
qii'on TOc~pTtrmîl1iffrs ont des enfanta, ont
urs pères. Au moins, je n'ai aucun lU: a:-,
s à me reprocher, ni aucune i\<: as (/ncrrc*
esquel les j'ai toujours opiné, ni relie multi-
maux, fruits de l'i(rnor;inee et de l'anihitioii
i, assises ensemble au (loiix.-rnail. Adieu, if
brasse. Ménagez votre sanlé, jiourqoejepuj»!))'
-rer contre ma poitrine si je doi* urirvun- li
solution; quoiqu'il > ail i\i--, ||ji,f(ii-i(1>, 1,1) ji;
lé d'aller m'é^Tifr ■odujji- )'• l'-pi J -.11 i.kj') . i
le faire tu'Tun V..iiil*'i- i.n :,ii'. ii'.nu- f \,u'ii
vvcv du s|,i'd;i. 1- .1.- t.iiit .1^ iii.-.ij.,, ■' '] ij(>.
874 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
révQliitiotL qiiina me paraît Bas avoir ramené le sm
commun dans le conseil de ceux qui gouvementi
République, et dans laquelle je ne vois guère qi
Tambition à la place de Tambition, et la çugiditë àl
place de la cupidité. Il est vrai que la Ubertë del
presse est un grand remède dont nous devons le bieii
fait à la Révolution, et il y avait cet avantage dansl
nouveau régime sur les fripons, qu'on peut les fair
pendre; sur les intrigants et les ignorants, qu*on peo
les livrer au ridicule. L'état^des choses, tel qu'il esl
est incomparablement mieux qu'iT y a quatfê'in!
pai'ce qu'il y a espoir de l'améliorer, espoir ql
n'existe pas sous le despotisme dont les esclaves soi
comme les damnés qui n'ont plus d'espérance ; nù3
c'est au prix de tant de sang versé, que je Irouf
qu'une si grande dépense de la nation en homme
devait lui apporter plus de bonheur. Embrassez pon
moi ma mère, ma famille et tous mes amis.
A Lucile, son épouse, datée de la prison du Luiembonrg.
Ma chère Lucile, ma Vesta, mon ange,
Ma destinée ramène dans ma prison mes yeux sa
ce jardin où je passai huit années de ma vie à te voir
Un coin de vue sur le Luxembourg me rappelle un
foule de souvenirs de nos amours. Je suis au sccre
mais jamais je n'ai été par la pensée, par Timagi
nation, presque par le toucher plus près de toi, de i
mère, de mon petit Horace. Je ne t'écris ce premii
billet que pour te demander les choses de premiè
nécessité. Mais je vais passer tout le temps de ma pi
frOMDAnOB DX CAMtt.LB DISMOtTLlNS. ÏÏTi
'ire. car ju n'ai [las bi'«oiii ilf (iri'odre ma
tar autre chose et pour niu (téri^ii^ti. Mu )UsU
|t tout enlièr» ilaiis mes liutl volumes r^pu-
l'C'est QD bon oreiller mr lei|iiel mn roo-
feodort dans ral(>îuto du iribunnl itt de U
» ma ixinno Lolollo, pnrloni il'aiitro clio»e.
te A genoux, jVlenils les bras pourt'embra»-
B (rouvo plus luou pauvre Loulou (ici ton
la trace d'une larme) ut celle pauvre I>a-
hmoi un pot h l'eau, le vorre ou H y n on C
nos deux noms, une paire àei draps, un livre
S j'ai acheté il y ii quelques jours à Charpen-
BD8 lequel il y a des puges en Munc mises
inr recevoir dos uotos; ce livre rouie »ur
dite de l'Ame. J'ai besoin de me persuudcr
QD Dieu pluj Juste que les hommes, et qoR je
lanqucr de te revoir. Ne t'affecle pas trop de
i, ma chère amie, je ne désespère pas encore
nés et Je mon élargissement ; oui, ma bien-
3US pouvons nous revoir encore dans U: jar-
uxembourg! Mais envoip-moi ce livre. Adieu
dieu Daronne, adieu Horace ! Je ne puis pas
)rasser, mais aux larmes (jue je versff, il me
ue je vous tiens encori' contre mon wtin. (/ri
!a trace d'une seconde larme.)
T'.n ('.\MIU.F..
376 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
A la prison du Luxembourg.
Primidi germinal deuxième d
Un chandelier, de la chandelle. Envoie-in
ma grande robe de chambre. Envoie-moi à dî
je ne vois point de commissionnaire, perse
suis dans une chambre assez commode di
excepté que les fenêtres sont à mes pieds ; il m
qu'on me fera faire l'apprentissage du tombeî
solitude où Ton me laisse. J'écris à Robespiei
doute il te fera réponse.
A LucHe^ do -ia prison du Luxembourg.
Ma chère Lolotte,
Le chagrin de notre séparation m'a allumé
Je n'ai point de chambre à feu ; il faut que l
voies un fourneau, de la braise, un soufflet, i
tière. Il me faudrait aussi une cuvette et uni
d'eau. Adieu Lucile, adieu Horace, adieu I
adieu mon vieux père. Écris-lui une lettre d
lation. Je suis malade, je n'ai mangé que 1
depuis hier. Le ciel a eu pitié de mon inno(
m'a envoyé dans le sommeil un songe où j(
vus tous. Envoie-moi de tes cheveux et ton j
oli ! Je L'on prie, car je pense uniquement
jamais à l'alTaire qui m'a amené ici, et que je
deviner.
UerDi^ra lelln lU CaniUt a n— l in» à «t IWiMi.
, IhiM fnateA * hnn* te mM* (C anfi).
csomnieilbitfnraisantasaspeDcia mis maux. On
llbnrquaDd ori dori ; on n'a poini k «entiiiH>ni de
BptiTilé ; le ciel a ou pilië Je moi II n'> a qu'un
neni, je le voyaiB eu ïonj^t', je vuuk i'inbrassai.<t
i k tour; loi, Horace et Daroiine, qai L^nil à lu
Ibon; mais noire petit avait pentii un œil par nue
nenr qui venait ije se jeter (iessu*. el la (Imiknr de
I accident m'a révcillù. Je me suis rclrouvô diiii»
Ml cachot. H Taisait nn peu de juur. Ne pouvant plus
vojrcl entendre tes réponses, car toi et tji mère
tt me parliez, je me suU lové nu moins ponr lo
rler et l'Écrire. Mais, ouvrant mes feii/^trcs, la pdi-
! de ma solitude, les affreux Ijarrcaux, les verrous
i^e séparent de tôT, ont vaincu toute ma fermeté
ime. J'ai fondu en larmes, ou plultM j'ai Kan^lolé
criant dans mon lombeau : Lurile ! I.ucilc I ma
Ère Lucile, où es-lu ? {Ici on reinarque la trace d'uni;
■me.) Hier au soii' j'ai eu un pareil moment, et mon
:ur s'est également fendu ([uand j'ai a|ieiTii dans le
din ta mère. Un mouvement machinal m'a jelé .'i
noux contre les barreaux ; j'ai joint les niairiH
mmc implorant .■;apiIir',ell'-i|iij[;.'-irMl,j'frisiri>.liicri
]
r, dans Ion sein. V
i vu lii'T s;
e trace de tunu'- . :
>"n ni'iiict
'elle a baissa' m' |.^jij
■^iiit tfriii- ,1
us vienth'iv, ,|ii.||
, ulin i|i!'' ji- ion- \
,!!■ Kll.-llV.
r, à ce rjuil nu- -tt
!,|. .M:, la
do moi, qui ne soulTrc que pour avoir (
passion dos autres ; qu'il le donne deux
jour. Dans Tliorreur de ma prison, ce s(
une ftMe, un jour d'ivresse el de ravissem
je recevrai ce porirail. En attendant, er
tes cheveux, que je les mette contre m<
chiure Lucile ; me voilà revenu au temps
mières amours, où quelqu'un m'intéresî
seul qu'il sortait de chez toi. Hier, quar
qui l'a porté ma lettre fut revenu : « El
l'avez vue ! >» lui dis-je, comme je le dis
à cet abbé Landeville, et je me surprenai
lier comme s'il fût resté sur ses habits,
personne, quelque chose de ta présen
chose de toi. C'est une Ame charitable,
remis ma lettre sans retard. Je le vern
parait deux fois par jour, le matin et le s
sager de nos douleui*s me devient aussi cl
rail été autrefois le messager de nos \
380 ŒUVRES DE CAMILLE DESMOULINS.
que par la mort, qui ne fait sentir au moins qtfi
moment la douleur d'une telle séparation ; mais
coupable n'aurait point été ton époux, et tu ne m'i
aimé que parce que je ne respirais que pour le bonhi
de mes concitoyens.... On m'appelle.... Dans ce
ment les commissaires du Tribunal révolutionnaire
viennent de m'interroger. 11 ne me fut fait queceltof^
question : Si j'avais conspiré contre la République.
Quelle dérision ! et peut-on insulter ainsi au républi-
canisme le plus pur ! Je vois le sort qui m'atlend. -
Adieu, ma Lucile, ma chère Lolotte, mon bon loop,
dis adieu à mon père. Tu vois en moi un exemple de
la barbarie p^ ^fi yinfrri^yihiHp Hpc hAmmgQ MeiJ|e^
niers moments ne le déslignoreron t poin t. Tjj vois
que ma crainte était fondée, que mes prcssentimenU
furent toujours vrais. J'ai épousé une femme céleste
par ses vertus ; j'ai été bon mari, bon fils ; j'aurai&élé
aussi bon père. J'emporte l'estime et les regrets de
tous les vrais républicains, de tous les hommes, la
vertu et la liberté. Je meurs à trente-quatre ans;
mais c'est un phénomène que j'aie traversé depuis
cinq ans tant de précipices de la révolution sans y
tomber, et que j'existe encore, et j'appuie ma tête avec
calme sur Toreiller de mes écrits trop nombreux,
mais qui respirent tous la même philanthropie, le
même désir de rendre mes concitoyens heureux et
libres, et que la hache des tyrans ne frappera pas. Je
vois bien que la puissance enivre presque tous les
hommes, que tous disent comme Denis de Syracuse :
« la lyrannie est une belle épilaphe. » Mais, console-
toi, veuve désolée! l'épitaphe de ton pauvre Camille
est plus glorieuse : c'est celle des Brulus et des Calon
les lyraiinicidos. ma ch«''re Lucile, j'étais né pour
faire dos vers, pour défendre les malheureux, pour
RtSPONDAMCB DK CAUtLI.K BRflUUt'Lt.Xf. Sti
j heureuse, pour composer avec tu ui^re ''t*'^
e un Oitiiti. ruyai6_r6ï£ une jcûptiblùiue iiuit È
.iusscDl aifâiuces fiLKi iiijuslÉs. Cominrnl *"
VB quelifucs plaisanteries dans tnf^* ^crîlc,
K collègues (jui m'avaient proToquiî, effa-
He souvenir de mes services! te ne dlMi-
Qt que Je meuDi victime dfi_cc9 plaiunimnt
ion amitié pour Danton. Je romercie met
me me faire mourir avec lui et Pliélippcan» ;
le mes collègues otit Hé asuei lAcli» poor
landonner et pour prf'ter j'oretlle à dw
s que je ne connais pa.s, mai* k coap lAr
grossières, Je puis dire que nom mouran»
de notre courage h dénoncer lu Irallrei el
amour pour la vérité. -Notu pouvoni bien
r avec nous ce témoignage que oontphUtom
iers des républicains. !>ariloa, cliFrë anl«', OM
! vie que j';ii pi*nlti'' ilii nKim'Til -fi'oit »'i'm
â, je m'occupe de ma mémoire. Je devrai»
lût m' occuper de h faire ouMier, ma UinU-,
. loulou, ma poule ù (Sachant'. Je l'i-n i-'ifi\'ir4-,
point sur la branctif, ne nj'iiji|>elle jifiitii par
; ils me déctiireraicut au f'^nd du lniiiif-tu.
!r pour Ion pelil, vis pour mon M'itmau \ni\i:
oi. Tu lui diras ce (jrj'i! ne peut pa» fu^tifU'-,
'aurais bien aimé. Mal^^t/; mon mippli'^;, j«
i
i:
i
1
II
U terre !fe te laiJââe ut i^iiL? inii^. jzïil
rifa^e de la rut- fc T»>is «ML^îr? L.idlî^^
bieii-aîBée: ma Lodle ! Me» maîiis Im^s
et ma iéte séparée repose eaeor^ <)
2. Sfssr de Larife ; cQe us se Barâ piâst ci ¥)|i
tt B^rt, 4t^ efie M rvBfoe caanfaliim içrii
y. BitMe, de LiKflc d é» M. Dvpiaw.
3, Gstte ktire, imprûiiée es 1T94. à b sotie
/ftfr, a ét^ eoHaliomffe aT«c ioib «r fcrismal qai
IM onnif é» M. Mattoa ataé. Hiilip l>ipl pmi
f^eflMO&M, Hrar de CaaûOe, Ivi iiiiMt rcBit ImH
•^dalent de raalevr et noCaoBflMBt ses ■wKrîU
A Yerrîiis, IL Hatloa ponède earore b table de ti
besmooUnc.
RTEFEtULLE DE LICILE
son LE l« AOtrT ITffS
lons-iioiis derenlr? ie a'ca pii
pauvre CuniUe! qae nà-tm 4
force de respirer. Cest celle a
on Dieu ! »'îl ed TnJ qae la c
shoQUD» qDi M>al disses de loLI
>res- Dîca! ija'il ea coÛlê. Pan
r, le coorage m'Ktnadsaae.
le iucuned'.-pui; !■.■ ■:> ao!;i! 'ju* (j-r 't)'j>^t: 'ju^i
j'aurais fait si j"<i\ai- '.'^liljuu^. O'WUi'-iA juj*-
■rlant iJeclicises:'>"!iii['OfV, j^- lai* ^u 1*^1 vt-i
3 chose. Le 8 avW. j-v r'jî- r';ï*'iirj4: ij* 1,1 .^ju,-
Déjà lous les e^i'hu I'-nu'ruUi;fjii J,i»rft J'/ii
itvoulu asiawinerHoiM-tj'j'rn*:. )>^ i. j t-tn ij..
laisà iJÎD'vr; nou- no'i- 1;;,';-^»,*-- â-jj/ >,;,.?. 1
r, non- fimi>.-i l-/,- •/..--i >I L;,;iv:, J., «,. . ;
tout à côté du café. Plusieurs sans-culolles
en criant : Vive la nation I puis des troupes
enfin des foules immenses. La peur me pr
madame Danton : « Allons-nous-en. » Elle
peur, mais à force de lui en dire, elle eut j
tour, et nous partîmes. Je dis à sa mère
vous ne tarderez pas à entendre sonner le t
arrivant chez Danton, j'y vois madame Roi
d'autres. Danton était agité. Je courus à m;
bert et lui dis : « Sonnera-l-on le tocsin?-
dit-elle, ce sera ce soir. » J'écoutai tout et
une parole. Bientôt, je vis chacun s'arme
mon cher Camille, arriva avec un fusil,
m'enfonçai dans l'alcôve, je me cachai avec
mains et me mis à pleurer ; cependant,
point montrer tant de faiblesse et dire tout
mille que je ne voulais pas qu'il se mélAl
cela, je guettai] le moment où je pouvais
sans être entendue, et lui dis toutes mes
POKTirKUIU.R »a LItOILft.
)avie,drsait-il,Je[U)cberche(pi'Jtn
Arouillc i|ui venait, je rrotali In voir fw
Q rois. J'alUù me fuarrrr tlan* le ulun q
itiintâre,)>our ne point voir loa>ce««|iprÛL
dans ta me. Tout le monde èuîl renirt. Kot
^riirent Je fus m'asseoir pri« d'an lit. m
ioDliu, m'auoapissaol parfois, H lonioeia
irliir, ju déraisonnaÎB. Oaolan vint te coa-
'aviiit pas l'air fori ompms^: il ne lorlil
oint. Miauil approchait. On viot lecbertber
fois; enfin il partit pour la C
I Cordtiliers sonna, il soua looglCBpa.
gDée de lartne-i. à gcDoai, ntrU feaMre.
08 mou moucliuir, j'mioiais le wu de ceUt
iw. f.a t-ain veoail-on tne consoler. Lejw
précéda cetif Talale nuit m« «emblait être !■
lanloa revint. Uadame Rtben qui <iait irAt^
mur .<t(in mari (fui t'iaîl alli^ an Lnicmboent.
t été dt''iiuli- par >-i sccIJon, iunnit à IlmitOH
donna (jii'um- rrf"jii>': lr.'-,--v;c'r]i-. IJ lui m-
son lit. On vinl [ilii-j*.'iir,- f'ii- non- .li,niji-r
1
ielde mauvaisfs nouvollt-.. 1<: '.m-
ijj;i()i;r'
e leur projet ■■^éIi -lalli-r arjxïuilf-ij
. . 1>: 1»
?il sangiolanl : j-' rn\- .pir- jiiDaJi.
III /;v;i-
vain madume \U,\<-:ii' ilcnjarpilait .|.
r-', li'iM-
son mari, pei-sonn-' n'iuit-ii 'U>nm
lil. K!)i
marcliailavfclffatil,ijiir^'.«S'ii[/-rJf.
I/K- dit-
îluisurvivnii ].<,jrji. Mai. m- \iuuu.u
\ni. k
allii'menll -i iimn uim [,.-!:i, ji- -„,'
l'iiifiii
eidiii venu, jt; lui pru^usai uc veinr se iep«
moi. Camille se coucha. Je fis metlre un lit
dans le salon avec un matelas et une couver
se jeta là-dessus et prit quelque repos. Moi,
coucher et m'assoupir au son du tocsin qui
entendre de tous côlés. Nous nous levîlmes
partit en me faisant espérer qu'il ne s'expos
Nous fimes à déjeuner. Dix heures, onze he
sent sans que nous sachions quelque chose,
mes quelques journaux de la veille, assises i
napé du salon, nous nous mimes à les lire
lisait un article, il me semblait pendant ce t
Ton tirait le canon. J'en entendis bientôt
coups sans en rien dire ; ils devinrent plus fi
Je lui dis : « On tire le canon ! » Elle écoule,
pâlit, se laisse aller et s'évanouit. Je la déi
Moi-môme, j'étais prête à tomber là, mais la
où je me trouvai de la secourir me donna d(
Elle revint à elle. Jeannette criait comme ui
Elle voulait rosser la M. V. Q., qui disait q
k portfi an nez. J'^laU faneuse : cnllo on bou&
it Nous fûmes assez loDRlemj»* uns rien natoir.
uidanl 011 vint nom dire <)ne nous vlions vniiw
1rs, A une heure, chacun vtnt racuntcr ce ((til
it piu»é. Quelijuoâ MarM>illnU araleni tl6 iat*.
i les ri^cit^ étaient craeU. Camille urrivu et roi? ilit
lapremi^r^ l'^le qu'il avait vu tombnr ^tait cellv
Soleau. Robert étuit û la Ville et avait »ous les
le spectacle nITreox des Suisses gue l'on mussa-
,11 vint après le dincr, dods lit unuiTreiix r^cit
le ^'il avait vn, et toute la journée nousn'enlcn-
iMparlerijuc de ce quis'étoitpassé. Le lendemain
fscms vîmes le convoi des Harxeittuis, Dieu!
|t spectacle ! Que uoas avions le cniur serra, Nout
■es, Camille et moi, rouelter chez Kuliert. Je ne
iquelle crainte m'iigîlait; il me semblait ijue nom
^^ons pas en sâreté che^ nous.
,e lendemain 12, en rcnlranl, j'appris '|mc Danlim
il ministre.-..
Lellre de Lucile à HoU-«|.i*rr.:.
;st-cc bien toi ([ui oses noris -.icrMui-r dir {•ruii^U
tre-révolulionnaires, de trahison inivcti |i»|i:iiii''^
qui as dôjîi tant prolîd'' ilcsi^irurii '|rir- uuii' ■.•miw.
s unt(|t!i']in'nt iioui' l'Ili'. i;;iijjiIIi- .i mi jihIn- I'./i
iieil, il a pn'ssfnli l;i ump' Ij'- '(rj. u, w.nj.n •,•;,'
isil SVSI r;i|.|,.'|r \<>\V .,n',ruU. „-U:U. .1 .■-. >
1 (le rin^.'U-il.ilii- .1- ^.Il - !"■ J"' ■■:'" ■'■■ ■
i ,h> o,W--
in i[iii;ii'
funestes projets que t'ont inspirés sans
âmes viles qui t'entourent? As-tu oublié
que Camille ne se rappelle jamais sans i
ment? Toi qui fis des vœux pour notre
joignis nos mains dans les tiennes, toi qu
mon fils et que ses mains enfantines ont c
de fois, pourras-tu donc rejeter ma prièn
mes larmes, fouler aux pieds la justice. Ca
toi-même, nous ne méritons pas le sort
prépare; et tu peux le changer. S'il m
c'est que tu Tauras ordonné 1 Mais quel
crime démon Camille?..-
Je n'ai passa plume pour le défendre; n
des bons citoyens el ton cœur, s'il est sensi!
seront pour moi. Crois-tu que Ton prendr
en toi, en te voyant immoler tes amis? C
Ton bénira celui qui ne se soucie ni des h
veuve, ni de la mort de l'orphelin? Si j'étai
de Saint-Just, je lui dirais : la cause de Cai
tiftnnft. c'est celle de tons les amis de Ri
ra&TanuibLR an i.tioii.it. Ht
luire à la pnissanoe, et i|iif lu MsU mii plui
hqi, soD lUiMlli-nraini. Lor«nii^iiit' qu'il n'eiU
inl aiau' In palnV, qu'il u'otU pu» 614 aulaiK
iU nèputili(|iie, Jo pcnite r|iii< son ntlncbo-
wr toi lui edi icau Uvn lip palnotistno. et tu
que poar cela dhuh nii^riions lu mort
Ùper iBî, c'c(t '
Itdtaie IfoplMiU, b«lla-Di»rc At CaiiiUlo, k Bulinplwr*.
Citoyen Robpspierr*'.
A doDC pas assez d'avoir ««kluIuA ton IW^lj-
i, ta veux (tncore le sang de «a runiuiel
lUre de FoaqDler-Tinv ille urul ir. doniur
B IVmmcner h VMiAUini\ ; ilf un U^art» ftirnre
'e\isler.'i plu-, l'ir.l.i'-jur'iii-, -i tu ii'ir» pas
à race humaiiif. -i |i' .-yji;; (]<■ (^iriiilli- iji' l'a
■i; au poinl .!.■ \--\Au- loul ;i fail la niMdi. h
jflh-^ t-iiror- ij'- -Oit.'-.- .1 ifjiiiiiit.'-. H (-J r.-
les i-ar*— f- .j.i.- in jio Ij^'N.iiii au ji'-lit
|ue lu !'■ pl.n-ii- :i l'-fjll- -ijr' t.- v'-Il'^Ui, M lu
k'sqij.- M 0.-\:i.- . t(>- ;rr',ii ^'ijjJtv, .■pjrvJii-
. A.!-).-
u- .J.-
■J.i .
RTEFEIILLE Ht H CILE
«OB LK M AtTT nK
bres-O Dieat «nac
le lacune iJ'.'puis k ^ <io-:: jor â^ 'b'jf-^'. qit&l
^j'aurai* fait >ij"ii^;j!? c^iiiliDUt'. Ct-mmenl ifie
îrfaoi ije(tios<---ryiiL,''Ori'^, jr »aiî eo retracer
e clioj*. Le 8 a'jùi. )•■ -ui? revêaae de la cani-
Déjà lùui le5 erprii? fenneuUtt-nt bien fori.
il voulu assassiner Robespierre. Le 9, j'eus dc^^
Haisà ilioer: nou^ noujamusîmes assez. Aprt's
■r, non- fuTiirs tous chez M. Danlon. La nii'To
I, r'ile rl.ijl on 11'- l'fiil plus lri>lo. son pelil
iiir li.''lirl'*': hanl'ui i-lail ri'>olu. Moi, jo li.ii^
■ iinn \'->\]'\ II- r:rniL:ii;iieiili]iii' t';iil:iin' n'eiil jia^
uoJtjUL' K' iii'n lu-c iMSilu luui M'iri'.Jr loiir
Quelque temps après cette première entr
événements amenèrent la question de TaDû
noblement invoquée par le maréchal Gérard 1
présidence, et plus énergiquement encore
par la retraite de ce vertueux ministre. Tou
en lisant un matin le Constitutionnel ^ j'ai la
tion d'y voir qu'une question aussi digne de
de la société tout entière, qu'une question p
d'humanité se trouve placée sous la proti
Camille Desmoulins. Notre Vieux Cordelier
reusement rappelé, redevient en ce moment \
tion nouvelle et, pour ainsi dire, Tétoile coi
qui doit éclairer les Français, et les ramener
pie de la réconciliation et de la concorde.
Je crois donc ne pouvoir ajouter à notre
tion rien de plus complètement historique
discussion si franchement soutenue par M.
Albin dans le Constitutionnel sur l'amnistie,
aujourd'hui et qui devra l'être à toutes les ép
les passions des hommes seront capables de
F Miffmniaiuji a* Mfnw. m ^
it il'acfcptcr i>a [irofxi^lé I «n^rinl 4efl
DKrapbcs qui cuoiiH»eiil U dAfraM 4e
leuiOilliBS SOT le rtpport de Salii(-JtM.
te n'appuleiMit à penoMW plu qn'l
ItAIbiD, pttuqn'alUicotuacfT H>«Holîaei)U
hvvJftblu. Kllfl sera poor lii et m fanille
bonoear. J'aime à comigan* ici le Dsn de
généreux qui. par an da e«9 moaifneBti
si rares dnns (oos les temp» et uuioal 4
ine Dflus rappelons, osa irou r. au péril de
B saoTcr, j'il l'avait pi, celles de Camille
l« et de Oanlon.
ildanslt^ Cmttifuiiùanrl, 7 orluhre 1834 :
once qae le Roi a iV^iW: 'jue lo i>artniit de
esmoalins serait i>i' ' <^' i'Hm')' histo-
'ersaitles. Cemn-r uiialion,
lomprend loiiti'? It.-; > '■it'liril('> ijui ont paru
■, avant et ili'iiui> la lU>\i.lulion.On ne jiout
isloire, et elle ni> |iful ij;i,*st'rsoiis sili^ncc ni
i lcs|iersoniii's iiiii oui lujs W-wr place sur la
aïoniio. Les traits lie Caïuilii; Desuioulins,
L défigurùs au luilii.'ii de tant de tumulte et
, n'iivaieiil point été létalilis d'une iiianiére
lie pour ceux ijiti ont connu saiiersoune. On
avec l'etirel l'expression ijui est l'àme d« la
ncc. Elle se ltoii\e lieiireusemenl conservée
ntinialmv ijui lui f;iile àla Conciergerie i>;ir
nlrr di> Louis XVI, alors eiiipi'isonné aver
irsiiioiiliu-, dans la |.ru|iorlion di- naliiie.
tv>.vlli> miniature fr^il'iiaiile lie vél'iti' que \a
■ [ioilr;iil d^ui^ la iirtyi.tjilit<ii de nature, l.ar-
Nous avons cru devoir reproduire ces deu
de rédition Matton qui complètenl, croyoni
physionomie de l'écrivain dont nous avons
les œuvres.
J. C.
14 avril 1874.
FIN DU DEUXIEME ET DERNIER VOLUl
INr)EX
,n, M;(^ iTi.
I. I, Ml.
,«, tu.
I, III.
Jl, 11*. t*«.
y.-'--
H, 171.
II, II, «I, tTt.
iirn, II, lis.
IBI.
1,1,13,10*.
k], I, il«.
M. k «a. M*. I». Ml.
kl.tt». MiiK. f*. If*.
«n^ U. MI. 114.
m*m, I. 11. M*. li*i M. «, M,
l>*. l*f lllt,Ut,lM»M4.
14T,i;t,U4,I>t.
«fin, I. lit.
HcITroy di niienY, t.IOV.
neffroj (H"). I, ÏBÏ.
néliuln, 1, «ï.
Brllegarde (de], II, 317.
BmiHt, II, IBEI.
Beooll XIV, I, IBS.
iifDKTtdf, I, nu.
btnUlMlll!, J, t!l«.
à
398
INDEX.
BeurnonYille, I, 306, 322, 325,
331, 346.
Beyille, I, 16.
Beverley, II, 264.
Bianzat, 1, 185.
Billaud-Yareniies, I, 276, 283 ; II,
176, 195, 284.
Bion, I, 52.
BiroD, I, 318,328; II, 83.
Biroteau, I, 333; II, 92, 106.
Bizot, II, 93.
' Blaisot, I, 142.
Blanc (Louis), I, 57, 80, 144, 150;
II, 191.
Blondel, I, 290.
Bochet, II, 228.
Boisset^ II, 205.
BoUngbrocke, II, 265.
Bonnemère, II, 333.
Bonnet, I, 290.
Bonne^ille, I, 240.
Bossuet, I, 17.
Boucher, I, 96, 283.
Boubher d'Argis, 1, 309.
Boucher (le liguent), II, 121.
Bouchotte, I, 115; II, 178, 198,
214,217 à 219, 223, 230, 132,
245, 247, 276, 284.
Bouffiers (migréchal de), 1, 109.
Bouille, I, 271, 281, 334; II, 83,
36, 37.
Bourdon (de l'Oise), II, 803^ 207,
256, 260,283.
Bourgogne (dacbesse de), I, 1 08.
Bourville (abbé de), II, 313.
Boze, II, 395.
Brantôme, I, 104.
Bréard, II, 283.
Breteuil (baron de), II, 837.
Brézé (marquis de), I, 126; II, 880.
Brichard, II, 43.
Brichet, II, 277.
Brienne, I, 123.
Brissot, I, 24, 80, 54, 247, 851 à
290, 311, 314, 324, 326, 330,
343,844; II, 99, 112, 152,156,
201, 213, 226, 143, 244, 283^
278, 355, 363.
Britannicuê, II, 286.
Brochet, II, 277.
Broglie (maréchal de), I, 77, 86,
158; II, 32,337.
Bruges (de), I, 290.
Brune, I, 37, 42, 203.
Brunswick (de), II, 57,26
Bruslé, II, 316.
Bruttts, II, 92, 121,133,
230,231.
Bûchez, I, 57.
Buzot, I, 50, 185, 310,
333, 339; II, 79, U
100, 101, 113.
Caboche, I, 122.
Gaillard, 1, 288; II, 359.
Calas, 1, 102.
Calés, II, 284.
Caligula, II, 120, 165, 1
Galonné (de), I, 79, 123;
Cambon, II, 214.
Campan(H"«), I, 168;]
Campardon (Em.), I, 49.
Camus, I, 160, 337; II,
Gapelle, II, 221.
Garacalla, I, 105; II, 1*
Carra, I, 50, 253, 281
325.
Carency(de), I, 158.
Carrier, 1,47, 343.
Carteauz, I, 226 ; II, 2'
Carteron, I, 57, 67 j II
310.
Cassitts, I, 169; II, 81'
Castellane (de), I, 94 ; '.
Cattelnau (de), I, 159.
Catherine de H édieis, I,
Catilina, I, 88.
Caton, I, 119; U, 98,
Cazalès, I, 2t, 140.
Celer, U, 189.
Cerutti, I, 311; II, 15
César, 1,78, 118; II« 4!
163, 251, 280; II, (
Chabot, I, 880, 888;
ChAlier, I, 140.
Chamfort, I, 17.
Champcenets, I^ 14, i
205.
Champertois, I, 856.
Champigny, I, 228.
Champon, I, 337,
Chapelier, I, 79, 140.
311; II, H, 14,15,
102.
r
^ m* 11,1, M,
m-
|I1.*,IU.
;*. M.
n. itit a, irt,
-1, in. ni; II,
•M. iM. ui. »*,tm,aÊt,
■■«. I, u. b, 71. m-, u,
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It. 131, H
à
400
INDEX.
Demonax, II, 190.
I)enis-François, I| 134.
Dentu, I, 8t.
Deschiens, II, 205.
Desfontaiaes, I, 222.
Deseune, I, 67; II. 141, 142, 148,
181, 209, 232, 246, 247, 250,
256,268, 275, 299.
Desmarniers, I, 159.
Desmeuniers, I, 218,261, 310, 311;
II, 11, 30.
Desmoulins (Uoran), I, 34.
Desmoulius frère (Jean-Benoit), I, 3 .
Desmouiins (Lucie-SimpUce-Camille),
I, 3.
Despois (Eugène), I, 57, 134, 135,
252.
Desrues, I, 102, 216, 347.
Désutières, II, 73.
Deviefville des Essarts, II, 312, 314,
322,341.
Diderot, I, 6.
Didot, I, 178; 11,335.
Dillon (général), I, 42, 54,1^146,
307; II, 114, 203, 205, 206,
208.
Dioclétien, 1, 118.
Diogène, II, 263.
Diturbide, I, 252, 265.
Domat, 11,237.
Domitien, II, 161.
Doppet, I, 283.
Dorat-Cubière, I, 49.
Dorfeuille, II, 205.
Dormainy, I, 49.
Douicct, II, 393.
Drouet, II, 283.
Droz, I, 76, 143 ;II, 331,335.
Dubois (cardinal), I, 113, 321.
Dubois-Crancé, II, 4, 87, 99, 283.
Dubois (femme), II, 205.
Duhucquoi (frère de Camille Des-
mouiins), II, 341, 370.
Ducastel, I, 153.
Duchâtelet, I, 281.
Duclos, I, 100.
Ducus, I, 334.
Ducrcst, I, 308, 3iî.
Ducrojpipl, II, 140, 277.
Dufraisis*; (Marc), I, 57, iJl, 3ui';
H, 3, 143, 14y, Ifii.
imfouriiy, I, 67; H, 27rt.
r»iij:nay-Trouiii, I, 114.
Dulaure, II, 393.
Dumolard, I, 311; II, 108.
Damont, I, 308 ; II, 197, 237.
Dumoulin, II, 237.
Dumouriez, I, 305, 311, 313, 317,
319, 321, 322, 325, 326, 3M,
331, 332, 335, 337, 841, 34f, |
349; IL, 173, 201, 216,231.
Dundas, II, 103, 264.
Duperret, I, 325.
Dupin, I, 164.
Duplain, I, 234.
Duplessis, II, 237, 306, 353, Ztî,
Dupont (de Nemours), II, 85.
Duport, I, 15, 16, 94, 160, tU)
267, 310, 311; II, 30, 122.
Duprat, I, 345.
Duquesne, 1, 114.
Duquesnoy, I, 272, 356; II, 283.
Durosoy, I, 271 ; II, 79.
Dusoreray, I, 308.
Dussault, 1,41, 42, 264.
Duval, U, 284, 329.
E
Ebrard, I, 56.
Elle, I, 164; II, 338.
ElieSorin, II, 138.
Elisabeth Gaunt, II, 68.
Entraiguet (d*), I, 87, 88, 188.
Eprémetoil (d'), I, il, 129, IIS, 1
205; II, 319, 325, 328.
Escobar, II, 121.
Estaiug(d'), I, 164, 270.
Etienne, 1, 228.
Fabre d'Eglanlioe, I, 17. SI, 41,
344; II, 4, 112,203, 107,231.
234, 243, 249, 254, 272, 378.
Fagon, I, 108.
Falkland, II, 373.
Fargeon, I, 172.
Fauchet (l'abbé), 1, 199.
Fatras (de), I, 216, 154 ; II, 2»!.
Ft^nelon, 11,31, 113, 209.
Fcuoui, II, 379.
Frrrière, I, 318.
riiich (le chauci'licr;, II, 67.
L«TîlI,l»l.
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Hoarj (d"), 1, 17».
HDWBn](Lonl), 11, 67.
Eullin, 1, tt4;ll, aaS.
Bumbnt, r, 114;», tS3.
Liborde, 1, 39I.
libre (niolj, 1, IÏ3.
Libnijère, I, 17.
Lacépède, I, tilt.
Udoi, 1, 308, 311, aiT.
Licosie, II, lOe.
Ucroii, 1,341 ; 11,1», lU-
Lifaialtc, 1, ÎÙ, 47, 11, 1i,lt)i
114, lit, 131, lU, U1,W|
138, 314. 3IS,}lt, ttl;lli><
30, 33,31, 13,4), 41, 4l,ni
La FonWiu, 1, M, 174, lll'il'
LalisiiBl, I, Î7.
LaLai>ne(LudOTic),I, 1».
Lall] (ToILcndil), I, It, 14, 14
Jacquei II, II, fi'
1,1, 104
Jarry (général). 11, SJ, SB.
)•! SIe Po), II, 134.
JcaoBarl, [, 114.
Jean Bon Saîol-Andr*, 11, î93.
Jcannc-d'Arc, 1, »».
J^CTrays, 11,19 «», |«s.
larand, II, 311.
Joseph 11,1, 343.
JOUSMO, II, 9t.
Julien de la PcAme, l, 133.
Julien (l'empereur), II, HO.
Kaonili (de), I, 31S.
KallerniaiiD, 1, 3|3, a
Kertaiiil, l. 337.
La Uarck (FDinlc dO. 1. 1')-
Lomballe (Unie 4e), 1,141.
Ltmberl |nia.qi>ii de), I, lit.
UmbeiG (rnocede), Ij 44)11,
331.
Lurfla (de), I, 1«7.
Umelh, 1; IS, >4, lis, 141, 1
lao; II, m, ta, ICI, iai>i
331, 310.
Luwf(noB,I. I13ill,ail,»!
Umor. Il, 171.
Lanjuiuit.'l, IHO; tl, Bt, ta.
Luutol (Gtulhier), i, «T.
UgthenM. I. 31i; II, lOI.
La plaça (de), I, tt7.
UpUnehe, U, tlT.
Upojpe, II, lit.
- -Kherooeioll (H. de), 1, l(
MbqisqneliB, II, IH.
U> CafBi, 1, 177.
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Hillrldu Fan, 1, t).
MiIoDd, 1,13, 30. 17»; II, It, 71,
IDt, ns, tIM. Il», 311.
Uaoliul', li, un.
Huuffld (de], I, 118. III.
Haaarl (Plam), I. IM, 117, III
[|,St,(l, 1», III,
Ulrit, I, 9K, 117. ItV, MO. lit,
)ll, 117, 311, 33^, 131; 11. m,
1
Itl. I
I ll'i
à
401
INDEX.
Marie-Antoinette, I, 49, 8Î;II, 81,
205.
Marie de Médicis, I, 117.
Marie-Thérèse, I, 107.
Marlborough, II, t65.
Marolles, U, 312.
Martin de Castelnaodan|-, I, 140.
Marlioeau, I, 290.
Martin (Benri), I, 97.
Masselin, I, 100.
MattOD, I, 66, 67, 155; II. Ul,
256, 299, 309, 310, 3t5, 382,
392, 396.
Maopeou, I, ni;II, 368.
Maure, II, 4, 87, 284.
Maury (l'abbé). I, 1 1, 29, 75, 129,
157, 188, 309; II, il, 16, 51,
85, 108, 282, 319, 324.
Maxime,!, 111.
Mayra, II, 260.
Mazarin, I, 306; II, 291.
Méaalle, I, 355.
MeUtns, II, 273.
Memma7(de), 1, 152, 153, 162.
Mercier (Séb.), I, 163, 176, 241;
II, 340, 355.
Mercy-Argenteau, I, 168.
MerUn de Thionrille, 11, 1 , 283, 366.
Meslier(le curé). II, 154.
Messine (le savetier de), I, 111.
Mézerai, I, 73; II, 251.
Michelet, I, 4, 57, 97, 100^ 105,
134, 153; II, 161, 181, 250,
331.
Mignet, I, 57.
Milbaud, II, 283.
MillÎD, 1, 285, 326.
Miltiade, I, 165.
Mirabeau, I, 69, 79, 80, 95, 96,
99, 102, 105, 131, 181, 202,
218, 287; il, 14, 31, 103, 131,
145, 201. 202, 240, 257, 275,
306, 312, 313, 316, 339, 341,
396.
Miranda, I, 318.
MiromesDil, I, 173.
Molière, I, 12; U, 254.
Molinet, I, 101.
Momoro, I, 65 h 68, 244; H, 139*
140, 261, 267, 275, 285.
Mouck, I, 3iy; II, 97.
Moncslier, I, 4, 8 7.
Mouge, 1, 331.
Monnier, I, 29, 79, 183, 188, 211,
217, 311; H, 21, 30, 253, !8I.
Montaigne, II, 158.
Montausier, II, 254.
Montant (marquis de), I, 171, 171;
II, 289.
Montespan (marquis de), 1, 111.
Montesquieu, I, 175, 338; U,ll,
65,94, 110, 127, 131, 187, n5|
277, 351,361.
Montesquioo (l'abbé de}, II, 31t.
Montézuma, II, 285.
Montfleury, l, 23.
MontgaiUaid, I, 77.
Montholon (de), I, 164.
Montigny (Lucas), I, 96.
Montjourdain (de), II, 316.
Monlluc, I, 30.
Montmorency, I, 94, 106;U, }4i.
Montmorin, I, 158, 271, 34); II, 31.
Montmouth (duc de), II, 68.
Morande, I, 267, 330.
Moreau, I, 129.
Mosly, II, 359.
Muscar, II, 32.
Musset, II, 284.
N
Nantonillet, II, 196.
Narbonne, I, 155.
Nandet, 1,22,23.
Necker, I, 9, 73, 123, 127, 15t.
179, 237, 310; II, 119, 12),
126, 199, 201, 275, 288, 313,
319, 321, 324, 330, 317.
Nemours (de), I, 100.
Néron, 1,92, 105, 127, 128, 161;
II, 286, 287,301.
Nicolas, II, 196, 197, 198, 29Si
212.
Noailles (de), I, 143.
Nou(!(de la), 1. 141.
Octave, II, 171,281.
Œlius, H, 169.
Uge (rahbé), 11, 318.
() Ncal. Il, 157.
Ormcsson (d*), I, 164.
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406
INDEX.
Riyes (l'abbé), II, 359, 360.
Robert, I, 272; 11^ 386, 389.
Robespierre, I, 4, 15, 16, 37^ 42,
•56, 80, 135, 156, 185, 208, 226,
248, 283, 202, 298, 321, 833,
339, 341, 342, 354; II, llj 16,
114, 138, 144, 145, 149, 154,
166, 173, 189, 195, 197, 198,
212, 223, 233, 245, 250^ 257,
263, 278, 311, 839, S6I, 379,
391.
Rochambeaii, I, 328; II, 36.
Rochechouart (de). II, 221.
Rochefoucauld (duc delà), f, 94.
Rœderer, I, 42.283,288,289, 354;
II, 361.
Roland, I, 24, 310, 311, 313, 314,
317, 323, 324, 326, 327 à 330,.
332, 338, 343 à 345, 356; II,
11,78.97,106, 111 à 113, 155,
176, 241.
Roland (M"»«), I, 339 ; II, 387.
Romulus, II, 251.
Ronsin, II, 139, 140, 188, 191, 260,
272, 273, 285.
Rossignol, H, 260.
Rottcher, I, 178.
Rousseau (Jean-Jacques), I, 6, 91,
119, 180, 194, 279, 290, 348;
II, 11, 100, 120, 157, 195, 244,
245, 251, 257, 261.
Rousselin de Saint-Albin, II, 392.
Roussel (Camille), II, 191.
Roux (Jacques), I, 36, 57; V, 140,
307.
Rouzer, I, 333.
RoTère (l'abbé), H, 284.
Roy (l'abbé), I, 129, 154; II, 337.
Rcyon (l'abbé), I, 214, 271; II, 50,
51.
Rudolf (Charles), II, 154.
Russell (lord), II, 67.
Sabatier (l'abbé), I, 213.
Sainte-Beuve, I, 48.
Saint-Chrisleau, I, 164.
Sainte-Foy, I, 327; II, 104, 105,
107.
Saint- Florentin, l, m.
Saint-Horuge (marquis de), 1, 54, S!i|
160, 187, 197; II, 343.
Saint-Germain (comte de], 1, 76.
SaintJust, I, 37, 298 ; II, lt4, îth
274, 284, 389, 390, 395.
Saint Paul, II, 307.
Saint- Priest, II, 257,
Saint-Réal, II, 151.
Saint-Simon, I, 108.
Saint-Tallier, I, 103.
Salicelli, II, 207.
^alluste, II, 162.
Salles, I, 333 à 335, 337; II, ».
97, 102, 112, 113.
Sambal, II, 4, 87, 356.
Saoson, I, 41, 55, 215.
Santerre, I, 271.
Sardanapale, I, 105.
Sartines(de), I, 161, 174.
Sauteur, II, 283.
SeéTola, II, 107.
Schatzbury (comte de), II, 59.
Schérer, I, 48.
Schmits, I, 185.
Scipion Nasiea, 11, 151) 169.
Séguier, I, 145.
Séjan, II, 165,170, 196.
Semblençay, I, 103.
Sénèque, II, 287.
Serran, I, 311, 318, 828.
SeTerul, I, 1 69.
SéTigné (M"« de), I^ Î64.
Shakespeare, I, 88,
Sheridan, II, 260, 261, Îl6, 217
Sieyès(rabbé), 1, 78, 79, 146, Il
310; II, 315, 317, S46.
Sijas, II, 4, 87.
SiUery, 1,307,111, 311, SI7, 3
320 à 822, 842; U, 78, 2
355.
Simon, I, 278; II, Î83, S79.
Socrate, II, 272.
Solon, II, 278.
Sombreuil (de), II, S27.
Soranus, II, 168.
Spinola, II, 296.
Staël (M"« de), II, S30.
Stanhope, II, 257, 298, 166, U
Statilius, II, 168.
Steele, I, 265.
Suleau, II, 389.
Sully, I, 106.
Sydney (Algernou;, II, 67, 225.
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