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.7)1 A 11
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CûU. îfit-
Extrait du Priuilcgc du Roy.
P.ir grâce *y prtuilege du r^y cfî permit k M. Louis des Masures Con ■
JiilLier et Secrétaire de Monfi^nenr le Duc de Lorreine,dc ftire im-
primer à qui ion lui fcmùlera ~\n Luire intitulé Ocuures poéti-
ques de Louis des Mafurcs Tourniftcn. Et fûtes défendes de
par ledit Seigneur k tout Libraires, Imprimeurs, ey perfinnes quel-
conques, de non imprimer ne faire imprimer, Rendre ny diflnbuer
et» fis pais , terres , ey Stgneuries , ledit Liurt fufn»mmé , fans le
"Vouloir ty confentement dudit des Mafures , tu de fin Commis,
fur Us peines contenues tf dites lettres de rrtuilege: (y ce iujques au
temps ey terme de dix ans , commencans du tour çy date de ces
frefentes, comme plm k plein ejl contenu efditc s Lettres, fur ce don-
nées k Compiegnc le z z. de luillet. Lan de grâce i j « 7.
Par le Roy.
Duthicr.
Augeuille d des Mafurcs.
Tu contendots auec le grand Uirgile,
Quand en Latin fa i fou bruire tes 'Vers:
Or en François ta Mu fc plus agile
2kffi* h Lyre accorde Jons dmers.
Cejl le plaifîr de ? allas aux yeux Vers,
Qui rend au temps ton tireur non fragile.
Epitre premièrement faite Latine: & depuis
rendue Françoi/è,par le mefinc
autheur.
A MONSIGNEVR LE
CARDINAL DE
LORRBINE.
\^j har.les,<^ aui la race en longueur continue,
Vu noble fàng des Ttois tes ayeul^ ejl \>enue:
U {telefl mon def?in, & p fort mepreffe il)
Le pxieme cBé court de mon indigne exil,
St du Roy indigné: ce pendant mon cotsrage
NU eu heure de jour ne de nuicl fins orage.
isiins du malheur inique une injure obftinec
^A tort me ferre &fuit, par terre confinée,
Tar tincerteine mer, &* far les tems diuers
De rude £r trifte ciel. Si auen tout luniuers
Repos à mes erreurs Venuieux fort ne donne:
Ou la Jrtufc, qui mt 7? feule compagne bonne,
Et qui f et mes ennuiz^ fe fofe : &> puiffe là
kAhx champs muz^de pitté, chanter les maux quelle ha.
Si ce nef {Trince heureux) ejue ta Lorreine belle,
Ou errant fuis Venu, les bois, &* les champs d'elle,
La riuiere facree, & les coslaux boffus
JMe retiennent en eux : (s* facent qùau dejjus
T>es rudes tourbillons à la fin Venu foyc~>:
Me gardons déformais en repos & enjoye.
*A i Mais
'
AD CAR. LOTHARINGVM
CARDINALE M AMPLISS.
C A R o LE, qui fcrie longa nomenq; gcniiKj;
Regum alto clarusdef anguille ducis auorum.
Sextus ab indigno profugum (de fata ferebât)
Me pafsim exiiio,commuti ob nummis iram,
Annus agitrneq, prarfentem aut opta ta leuauk
Lux animû,aut mébris nox attuiit vlla quiète.
Longa fed immeritum non aqui iniuria cafus
Terrât]; , incertoq; mari, cœliq; ruinis
Vfq;fequens premit : ex: toto vixorbe relifta
Erranti latè tribuit fors inuida fedem:
Qua cornes, Se tâti fola heu mihi Mufa laborfs
Confcia,{jftathumogrelium,acmiferantibus
agris
Mœltacanatfaciliconceptum voce dolorem.
Ni tua me,qua fe(Tà vagus veftigia ri xi,
Auftrafia, Se lucus frondens, c\: pinguia cuira
Detineant,amnisq; facer, collesq; fiipini:
Ereptumq- atro pacati turbine feruent.
Attrc
MdU J effroyable horreur un grand tumulte d'armes
Donne creinte a tous le^. & entre Ces gendarmes
Jltars enuironnê marche ; enfanglanté de mortz^y
Cruel, au poing le glaiue, enrage fur les corps.
T>e tout exterminer Va menaçant grand erre.
Les fortz_ de comble en fons abat rez^pied rez^ terre.
i^iinft Latone enceinte, en tant dauerfitez^
Erra parmi le monde : ayant deux deitez^
En Jon Ventre fertil : & meintes partz^ diuerfês
TJircnt {indigne cm) fes peines & trauerfês.
Si que la terre toute un lieu lui refufa
Tour laffè repofer : tant quelle fe pofa
En T)elos,fccourablc à fon mal trop amer,
Qiù instable nage oit parmi la haute mer.
En ce lieu y de trauail furprife la Deejje,
Tandis que fes jumeaux elle enfante en desTreffr,
Jïfaugré dame Iuno, par les fiotz. trop feruens
Elle oit Neptune bruire > &* trauerfer les Ventr^
Uijle erre au goulfre creux ça <ùr la >agabonde.
Non autrement qùamfï, l orage qui abonde,
De tous maux agité me preffe, bat, redouble:
La tourm mte autour bruit : & charge t horreur trouble.
Quelle* deïlruccions, quel dueil de toutes partz,,
Quelles mortz^ &* terreurs, quelz^ durs malheurs efj>ars
*N'dy-je Vu ce pendant? Car depuis que les Dieux
'Portèrent tant denuie à ces terrestres lieux
Que den oter François, Roy en grâce accompli,
Pour le mettre la fus, au ciel d affres rempli:
F>ance deffroy fubit, à l'accident ft dur,
Fut durement troublée : £r le troupeau tant pur
±A 4 Des
A i repido csed terrent horrore tunuiltus
\ ndiq;,& arma tçllipatus milite Mauors
Caxle madet, Furit enfè ferox ,ac trille minatur
Exitium, fummas euertons funditus arecs.
Sic grauis immenfum multis Latona per orbem
Afta malis, vterogeltansduo numina,duros
Pcrtulit (infandum) cafus : omnisq; negauit
Terra locum,déa defe&os vbi ponerctarrus:
Forte natans alto donec Icuis aequore Dclos
Errantcm acccpit.corrcpta doloribus illa
Dum parit milita prolem lunonegemcllam,
Neptunum Se ventos audit tranfuerfa fremétes.
Infula prarrupto circum vaga gurgite fertur.
Haud fecus innumeris agitatum erroribus vrget,
Etquatitingeminansltridentibusat'taprocellis
Tempeftasrac latè ingens circum ingruic horror.
Quasnon intereaclades,quos vndiq; luclus,
Terroresq; nouos,quae non ego funera vidi?
Nam primû vt regém,cœlo que fumma locarent
Inuidere Deûm defèrtis numina terris
Francifcum,tanto ftupuit perterrita cafu
Gallia:& attonitae cum vatibus ardua fanftis
Saxa
7)cs neuf purs d^Aonie, ettonné de l encombre,
Leurs beaux cheueux eîfars, auecques un grand nombre
T)c Toctes ftcrez , ensemble fans coudutte,
"Par champs, bon, Cr rochers, fe génèrent en fuite.
Moy,de ces Vierges prettre, Çr qui leurs facres porte,
'Bien que ma confeience en bon droit feure & forte
Sentit [on équité : fi frz^je de lenuie,
Et de lobttiné fort, exagitans ma Vie,
Forcé, fans mon mérite, abandonner d entrée
Les Vieux de ma Patrie : Cr France U contrée:
Les doux champs d\Auttra(ie : & les lieux interdit^.
7) ont les montz^ TJogiens à paffer m'c.ihardizj
Et les grans ")>aux,par ouffouz, les roches cornues,
La gent Suiffe atteint aux alpes portenues.
kAu Ceneuoii Ligur, aux Hetrufques je \ins.
<?uis de *Parthenopee aborday-je les fins:
^uii Trinacrie après, ma courfe en fin finie
xAu fieuue blondtffant du Tybre d%^iufonie
Fit mes pas arretter. ou tandis que les bois,
Les antres, les cottaux, refondent a U ïoix
7)e mes pleintes & criz^ O* les moujfuz, ettangf,
Les plaines, les buiffons, les bettes y ettans
En leurs creux dettournez,: quatorze mois entiers
Jltte dirent Van deuxième atteindre en ces quartiers:
Et cette longue ejhace encores ne yalut
kA me donner esfoir de paix ou de falut.
lAinfilc fritte tems de mes douleurs, doubla
Celui auquel Orphée à fon chant ajjembla
Les fuyuantes forefîz,: lors que les hautes roches,
Et l'eau Strymonienne ouirent les reproches
*st s Qu'il
Saxa pe^AonîJcspafsiserrafTcfcruntur
Crinibus,ignotoscj; fugàm tenuiffe peragros:
Quarum facra ferens,animo mihi confcius aequi,
At vigili inuidia & fatis agitatus iniquis,
Ipfe lares primùm patrios,& gallica liqui
Ârua procùhdulcem Auftrafiam :fedes^; negatas.
Hinc Vogefi rupes:& qua fc vallibus imis
Gens ad nubiferas Helueria porrigit alpes:
Et Ligurûm curfu populos:& Hetrufca peragrâs
Littora : Trinacriamq, : & Partenopeïa régna:
Aufonii flauum confedi ad Tybridis amnem.
Hîc mihi dum grauibus mifeentur foia querelis
Antra,nemus,colles,& mufeo ftagna virenti
Obfita,cumqj ferisfaltusatq; inuia luflra:
Bis feptem exaftis alter iam menfibus annus
Incefsit : needum optatae fpes vlla falutis.
Scilicet auxerunt altum geminata dolorem
Tempora,côtinuo magnum quibus Orphea câtu
Amiffiecafum Eurydices, Se iseua querentem
Fata
Qùil ofa faire aux Vieux, de leur fort mal propice:
Et les dolens regretta pour l Amour d ' Euridtce.
ZJco, le père ? A v i, à qui triple couronne
Le cbcj gratie & chenu dignement enuironne,
XJicillart prêtre, en qui gt la charge & foin? rotai
7)u Jaint temple des Vieux, fuccombe au fort fatal
L 'S fer es a l 'in fiant tous s\iffemblerent donq,
TJctuz^ de riche pourpre, en habillement long.
Tous au Jacrc pourpris marchans en gênerai
firent au Tere faint office funcral
Puis ejlurent d entre eux un Pontife plein d'ans:
Qui du temple célèbre, &* des flambeaux ardans
^A lentour des autelz,, foit garde & gouuerneur,
Laff cirent au haut fiege : & lui firent honneur.
^Au faint Sénat diceux tu es {au plus Vray croire)
La meilleure partie : &* la première gloire.
En pareil iean ton oncle, ^Auflraftenne race,
Filz^ du bon "Roy rene'A» port de bonne grâce,
Tfaguieres en efclat de pourpre ^4fjyrien
J^Car choit au milieu deux : ayant, plus beau que rien,
Le chef haut ejleué de nature & dufage:
8t l honneur apparent aux yeux &* au ï>ipg'>
I fi A n, qui durant fa \ie, en magnifique arroy,
Fidèle compagnie k François le grand 'Roy,
"Tant es ailles qùaux champs, en meint palais fuperbe
Treffa, au pas égal, le paué dur ou t herbe,
/celui, quand au temple en hauteur efleué
L office mortuaire entier fut acheué:
Les famtz^ flambeaux efleintzj &* après qu'on eut pris
Un nouueau prcflre au fort,pour le diuin fourpris.
Zc
Fata Deûm,gelidis ohm audiuere fub antris
Aëriâe rupcs, Se Strymonis vnda vadofi.
Bcceautemtriplicifulgensincanacorona
Tempora,Ionga?uus diuûm qui rcmpla facerdos
Incoluitjfato concedic Paulus : Se omnes
Vndiq; purpureo velati corpus amictu
Conueniunt fratres.hinc facra cœtus in aede
Funera diuino célébrât fuprema parenti.
Inde facerdotem,fenior qui lumina feruet
Celfa deûm vates,incendatq, ignibusaras
Praeficit afsiduum remplis: altisq; locatum
SedibuSjimmenfo chorus admiratur honore.
Quos inter médius proceres5& gloriafan&i
Prima n ires, <& pars incedis magna fènatus.
Ipfe quoq; Auftrafia patruus de ftirpe, Renati
Filius, ÂfTyrio fplendet cui murice veffis,
Sek infert Ianus medifs : alteq; decoram
Caefariem, & la?tosoculis oftentat honores.
îanus qui quondam^incolumis du vita manebar,
Per médias Gallorum vrbes, Se regia tefta
Se tulitingenti comitem fpe&abilis héros
Francifco : fixitq; pari veiti^ia ^refîu.
Ille, vbi funeribus fumma ad delubra peraftis
Extin£tee filuere faces, Se fanfta Deorum
Sorte nouusduâradatuseft ad liminacufros,
I m piger
T>e retourner aux Vie us domeîliques entend,
St mer au pais : auquel il Veut rjr tend
Me remener enjemble : &* <]ue Homme je laiffe.
Moy, trop lent & cremtifd.ifouci qui me blcffe,
Wofant le bon flaifir enfreindre d'un jeul point,
tt aux emmandemens du tout n'obéir point
T>e cette mage si é, que défait nepenjee
Onq à mon efcient je riduou offense,
Ilmdjîure & conforte :& promet, par fon dire
iSt moy, homme innocent, du Roy appatjer l 'ire.
Car de lui tant humein, a mon retour profyere,
Toute paix & douceur {le.prunt) ilejj>ere.
^Ainft 'celui prefent de propos ilenhorte,
Qu'aï fent par fes efcritzjôuuent d 'humeine forte
^.Auoit réconforté, Signeur tant mémorable:
Me daignant bien porter une amour fauorable.
Vonques de cœur ardantje me mets à le future,
gaffons les montz^^Alpins, ou les Ventzkdcliure
Singlans, meuuent le froid : de neige tout chenues
Si auant que de France aux fins fommes Venuz^
Ou la Sonepaifible à fan Rone profond,
Tirant d'un roide cours Vers la mer Ce confond.
Là un meffage dur &* piteux à merueil/es
Nous vient foudeinement offenfer les oreilles,
Rapportant que par mort en rigueur obïlinee
C l a v d E, frère de i E A n,fa Vie ha terminée.
Le plus fort, enfon tems,des T rinces Valeureux
^A qui te porta fl^denfantement heureux
Ta mere,fang royal, Antoinette Ufage:
Ettesfeurs au cœur noble, & au gentil corfage:
Race
Impiger ad patrioscurfu remearc pénates
Contendcns, alta fccum me protinus vrbe
Cun&antem ftudet ad laetos abducere fines.
Exanimëq; metu, neq; adhuc haud mollibus ausu
Principisillsefi non me fubmittcre iufsis
Firmat : & infonti placandam numinis iram
Promittit, certamq; beniçno à Rege falutem
Nanq; fuis illum precibus, noua munera, pacem,
Quam fupplex reduci parât exorare, daturum
Sperat. ita admonitu praefentemhortatur amico,
Quem prius & fcriptis abfenrem lenibus héros
Optimus, & vero folatus amore fuiffet.
Immenfo hûc ardore ducem fequor, atq; niuofas,
Frigora quas validis agitant aquilonibus,alpes
Emenfi, patrice ventum eft vt gentis ad oras.
Qua longe placidus curfu fréta lata petenti
Se Rhodano confundit Arar, veftigia Iceti
Ponimus.hîc grauior confeftim nuntius aures
Vulnerat : indigno referens vt funere,Iani
Claudius occident frater, fortifsimus olim
Herôum : cui te genitrix Antonia, Regum
Sanguis, & antiqua duftas à ftirpe (brores,
Totq;
Race antique fur tout '.fuis tant de frères tiens:
Z)efquelz^qùay-je a conter, entre tous les ChreBiens,
L'honneur & les hauts faits pleins d'horrible terreur?
Les efquadrons rengez^en bataille ont horreur
Des deux ^aillans François, deux foudres de L guerre:
Lun drejfant le combat afbre & cruel par terre:
Soit que chef a cheualiljc rue à trauers
Le furieux efjort des ennemis dîners:
Soir qu'en marchant à pied laduer faire il a (faille.
L'autre, par le milieu de la mer, en bataille
Jbfcwe la flotte armée : O* fend des efberons
7) aire in mafiflesflot^, a tire dauirons.
Lt cler filial de guerre apparoit sefleuant
^4. la haute poitrine : & reluit au deuant: . .
Le paternel honneur ped en Vinftgnc face.
La famte pieté, qui ^il malheur efface ',
Ejlifuejur les deux l o vis, qui l'ire dure
jDes celeftes appaife à fa prière pure:
Et d humble facrif ce offre {y>ccu immortel)
Le méritoire honneur, qùil allume a l'autel.
C l A v d E le nom du père &* le courage porte.
Qui à fa main h or die, en bataille 'a/bre'& forte,
Ksiff aillant deferueur la Çermdnique gènt,
Se montroita charger furieux & urgent.
Chefilluflre, à cheual menoit il une bande.
Etfaifoit, entre tous, une occipon grande '
*De fesfers ennemis, rudement combattant.
Si les alloit à tas, l'un fur Vautre, abattant.
ZJeci, du haut du mont, ou le bois fort & fombre
Lembufcade couuroit au fins de ïefoefjc ombre,
2)'imp
Totcn tuos cnixa tulit,fua pignora,fratres.
Quorum quid memorc laudes, Se fortin rafta?
InitruûsenorrefcuTitaciesduo fulmina belli
Francifcos : hune cerreftri fera marte gerentë
Praelia,fèu dux acer cejuis in fseua furentum
Arma ruit,pedesàduerfiim feu fertur in hoite.
Aeratas illum rigida in certamina clafles
Per medium,remis ftridentibus, çquor àgenté:
Prxclarum aduerfo fulget cui pe&ore belli
Infigne : e&re&îofr; nitec decus ore paternum.
Sublimem pietas Ludouicum mlignis ad
aftra
Tollit:cjuipura,Diuûm, precenumina plaçât:
Etfupplex meritosarisincendit honores.
Magnanimi nomen referens animost]; pa-
rentis
Claudiusjhîcjvbicnm duris horrenda Sueuis
Feruidus audaci committit prarlia dextra,
Cazde furens,equitû medio dux agmine fertur
Obuius,ac Remit denfos acerrimus hofles.
Ecce autem è fummo deuexi vertice montis,
Qua nemus inGdias vmbra occultabat opaca,
jyimpetMêpti violente & fubite
La vent btrbare armée à bat Ce précipite»
Comble tout le pais d hommes & de cheuaux,
Comme fouuent aual les plaines & les Vaux
'Un torrent efcumeux defcend de la montaigne:
Et rauiffant, débat l'honneur de la campagne,
Lors que le Vent auftral hd la neige fondue,
Qui gif oit au Commet haute &> large elpandue.
Par le roc tire un bruit jrcmtfjant, Veau qui tombe,
La Vertu Viue (helas) au dol malin fuccombe,
La trouppe, ça & là, des François cheualiers,
'Par champs, & montz^, &• Vaux, & buiffons, & hallicrs,
Pour le nombre injini, qui charge à force toute,
En armes ejl rompue : & tire à Vau de route.
Le vaillant condutleur, exemple de Vertu,
Sur le fanglant amas de Ces gens abbatu
xsiu combat inégal, naurê a dur mejchef,
La face en playe & poudre, & en fang tout U chef
Rend la de (bouille exquise au cruel aduerfaire*
Et captif ejl mené, par force necefjaire,
x^iux terres de Scythie effranges & lo internes,
0 trop indigne fort des Vaillans Capiteincs.
0 père cruauté de la mort qui par eux
Ha la terre baignée en fLng fi généreux*
xyfinft les Fabiens, qui fouz^ fortune amere
Combattirent au lac rauiffant de Cremcre,
Sur beaucoup de milliers chargeans de force brufque,
Et par terre eïfandans planté de fang Hetrufque,
Jhùururent, accablez^ de leffort de Eyrrhene*
Jrfais point ne gît comme eux leur renom puz^ Vdrene:
# ^iins
Scfe armata procul gens impetebarbara vafto
Praecipitat : rotos & equis Se milite campos
Comptantes latè. veluti quû fpumeus omnem
Sternic agrum, & rapido defertur flumine
torrens,
Nix vbi fe, quàm multaiugum tegit onme,rc-
. foluit
Vicia Noto : fonit unique ciet per Taxa fre-
mentem.
Heu inuicTia doli premitur niolimine virtus.
Gallica per dumosacies,perqj arua, ruentum
Ingénu numéro* & circuni obruia funditur
armis.
Ipfe fuper comitû, non aequo marte,cruentam
• Proiectus ftragem, faruo dux vulnere corpus
Saucius,ora lacer, fœdatus fanguine crinem,
Viprocul(horrendu)rapirur:captiuuscSchofti
Dat fpolia : ac Scychia? immanes aufertur ad
oras.
O inuifa ducum clades, ô dira madentem
Mors adeô maculans generofo fanguine terra.
Sic Fabiiquondam Cremera? diffufa rapacis
Ad vada pugnantes, multisq; in millibusacri
Durum inuadentes belli cercamine martem,
Tyrrhena cecidere manu:fed fama per aeuum
Durât:
tstîns Je me ure éternel: dp* maugrè la mort Jure,
La gloire nui les fuit immortellement dure.
Rf.ne' de mefmes racey au cœur franc & entier:
*Du nom de fon ayeul paternel héritier:
£ fiant de laagc encor a la fleur jeune attendre:
Et nltyant le menton poingnant de barbe tendre:
Se rue ineffroyable au combat périlleux.
//a combien de pur fiang ( fi fin cœur merueilleux
^A ïiure continue) aura illoy d'efpandret
XJengeant de fis amis U perte & dur eficlandre,
Et au fil acéré de fin glaiue inhumein
La dolente prifin de (on frère germein?
Taffer tes gentes fiurs fiour^frlence orendroit
le ne doy, ny le "\>eux : dont le loz. , À bon droit,
Sextolle fiur les aeuxypar haute renommée.
'Par mort non meure fut lovïsb confommet
( Tel fut le fort inique) en fit prime fiaifion,
K^t qui le nom donna de Chimai U maifion:
JïCais au monde t honneur étemel en demeure*
Et la fainte ïertu,fâns aue point elle meure%
7) e pure chas7ete,fit belle ame décore:
Et l'ombre enfiuelie au tombeau fuit encore.
La Veille k l autel font les autres débonnaires.
Et aux Dieux ïont chantant les fiacres ordinaires.
Leurs fiaintr^ \>œu%. pleins d'ardeur touchent au cielluifitnt.
La grâce efi au *»ifigr> <T t honneur mieux duifant.
xAu fions du cœur refrde &* fi garde fans feinte
L'dmour de ï>ertu beHe,r}r virginité famte.
Toy marie, régnante au fais marinier,
2 a Sur
Durât : Se milita ftat gloria morte (uperftes.
Ncc minus Se qui ipfa de ttirpe Renatus auiti
Nominis elt hares : primo vix flore iuuentae
Nec dubia (ignatus adhuc lanugine malas,
Se procul in médium fert imperterritus aemeh.
O quantum, iuperet iuueni modo vita Renato,
Sanguiniseffundet, pubis csedem virus aceibam
Amiflae, ex: ferro captiuum vindicc fratrem?
Hîc ego nec mérita quas tollit laude fororcs
Fama vigil, iileam. Ludouicae (vt dura tuiit fors)
Florentem rapuit mors immatura iuucntam:
Cui domus antiquum dederat Cimeia nomen.
Aeternum fedenim totoclarifsimus orbe
Viuit honos : Se quem decuit feruare pudorem,
Nunc ipfa fequitur mânes in morte fepultos.
Stant aris aliae vigiles : & numina circum
Sacra canuntronerantq; ardennbus aethera votis.
Plurimns his nitet ore décor : virtutis Se alto
Corde pium feruant, Se virginitatis amorcm.
Te Maria,extremo penitus Regina reporta?
Occeano
Sur le grand peuple, afU en l Océan dernier,
Roy ne puiffante & noble : au grand honneur de toy,
Tant humble que je puis, ton nom je ramentoy.
De qui Tethys h<t eu grand merueille Jouuenr:
Te Voyant par la flot^ conduire a Vau le Vent
Ta grofle flotte armée : en armes Valeureuse.
Qui pojjedes la mer plus tiède (g* chakureufe
Du Soleil qui décime :ou trop elle recule
Les îjics du Tonenty & la dernière Thule.
Là par prudent fauoir tu regiz^ à cette heure
Ton peuple plus heureux en paix tranauile & feure:
De ta m A R. i E en heur les noces attendant,
Qui unique te retfe : & de qui ce pendant
luno Saturnienne ha le fouci, a fin
T>e l'unir à François,/^ beau jeune Dauphin.
Si allume défia les flambeaux hy menée.
O Charles, tous ces cas dheureufe dcftinec
Donnent confort au dueil qui te fi Venu toucher,
'Pour tinhumeine mort de ton père tant cher.
Duquel i e a n, entendant le trefias fi foudein,
Eslonnéen l efprit eut fa vie à defdein.
Durement gémit il. &• en ejbace Irieue
Les os lui confomma la douleur aSpre typrieue.
Le vigilant ennui lui troubla la poitrine.
En fn} au deJpouruu, la mort ou tout encline
Le faifit,fur le point! de fon dernier fouSpir.
Et fes membres matte^ à coup vint ajfoupir.
Les Mufes, à pleurer, de triBcs larmes dceil
Emplirent leurs beaux feins. France du gré de fon dueil
Toute s'abandonna. Si gémit ^iuÇonie.
* e
Ct
Occeano gcntis, magtio fummiflus honore
Cômcmoro. quam fàrpealturn mirata ner ecquor
Ducentem Tethysacies, armisq; potentem.
Cui fréta deuexo iam foie tepentia latè,
Orée cui dulces regnantur,& vltima Thule,
Et modo (ecura genres in pacequietas
Illa régit : natae,tuperat quee fola parenti,
Connubia expeclans : iuuenem cui leeta iugali
Delphinum (ociare parât Saturnia vinclo.
Iamq; faces incendit hymen. His Carole fatis
Amiisi mortem folare parentis iniquam.
Quem fimui ac diro fublatum funere Ianus
Audiir, attonitus cafu, lucemq; perofus
Ingemuit.grauis ofla dolor labefafta peredir.
Altaq; turbaruntinfomnespeclora cura?.
Protinus improuifa mens, extrema gementem
Deiicit, exanimesq; viri mors occupât artus.
At chorus Aonidum flentes,heu flumine pafios
Impleuere finus. indulfit mccfia dolori
Gallia,
Et fis neueuz^ touchez^ de douleur infime.
Jïfoy [las) de mon fdlut, en [i urgent affaire
perdant le direfleur, qùauoy-je plus à faire!
Ou pouuoy-je tirer en ft dur defarroy,
^yi nui ri'ftoit encor appaise le bon Roy!
Quelle efloit lors en moy l attente de fortune!
Errant par monts & Lois d'une fuite importune
Intense accujay les hommes & les Dieux.
Et de pleintes j'efmuz, toute chofi en tous lieux.
En ce poincl (mtfirable) aborday-je isiuftrafie.
Ou je Viz.: &*y voy la terre entour faipe
IDes armes, & du bruit des trompettes d'air ein,
Et des monceaux de morts qui gifint au ferein.
Jetais lcsJ>oir d'une paix tranquile me promet
Que JrCars Ce retirant depojerd larmet.
Defyerer par ton bien cette faifon pdiflble,
Et de viure en ce heu par toy me foit loifible
jpreldt plein de bonté : qui ne fuis diuerti
^A fuyure defSigneurs l'un ne l autre parti.
Fay [de grâce) qu'en fin ma penfee innocente
Le Roy au cœur bénin, renconciliê fente.
Tour lequel en tout eemsje me fuis entremis
^A combattre y (sr marcher contre fis ennemis.
Et à meilleure fin, ce que la paix ordonne
fdy fait, de Volonté fiure, loyale, &* bonne.
Sans qùà diuerfes part2^ jamais j'aye eu recours:
Soit quen armes fut Jrtars,foit que paix ufl fin cours.
Le ciel jusle Vengeur me foit or a t te fie,
L es aslres, & les Dieux, qu'onques fa mdgesle
*H'offenfity tdnt fit peu. Le cœur ha diligent
V'aymcr
Gallia, & Aufonisegentcs, clariq; nepofcs.
Hîc mifer amiffo certae du&ore falutis
Quid facerem? quo me, nondû mihi Rege tîmëti
Pacato, ferrem*aut qusemefortuna maneret:
Montibus & fyluis errans, hominesq;, Deosu;
Incufaui amens : & queftubus omnia latè
Commoui.fic Aultrafia tellure potitus,
Armainter,fonitus&; tubarum, Se ftrapisaceruos
Vitam ago.Sed iunfti quae fpes elt fœderis olim
CefTurum pofira promittitcafside Martem.
Hanc fperarê tuo liceat mihi munerepacem
Infonti.Sit fas hîc viuere neutra fequuto
Arma Ducû : & Régis placata agnofeere mente.
Cuius & afsiduus cattris ego miles in holtes
Arma tuli : & melius fefta qua? pace geruntur,
Quantum opuseft,animo feruaricun&afidelL
Nec me diuerfis addiûum partibus vlla?
Senferuntgentes: acer feu praelia Mauors
Mifcuit, optatam feu pax dédit ordinefortem.
Cœlum ipfum, vltoresq; Deos, & fydera teftor
Haud vnquâ admifTo lsefum mihi crimine Regé.
Gallicus
V «
J)Uy mer fin fwg François la *bieruienne gent:
Qui ne fut ouatées tant infidèle ou kgere
Que Je fléchir, & future une armée étrangère:
Ou par hoililité fe mettre fouz^ enfeigne
Qui contre un camp François fe montrafl en campaigne.
Sïws portant Je fon Roy lefcharpe &* la croix blanche,
Ha fait preuue Je foy, June affeccion franche.
ïParquoy je te fuppli,[i quelque amour te même
%) Aucune pieté fentant Jouceur humc'me,
Trèfle moy ta faneur : fi que les maux fouffertz^,
Que le cruel Jettin fans nombre ma ofjertz^
prennent fin Je for mai* : &* je puiffe pourfuiure
En repos {Dieu aydant) ce qui me refte 4 Viure.
,\ *
.'-o
Gallicus seterno gaudet gens Ncruia fanguis
Fœdere : nec partes alias, aut extera caftra,
Signa'ue quae fignis gallorum aduerfa minantur
Suitinuic malehda fequi.fed regia geftans
Arma, fero validas oiîendit pediore vires.
Quod te, fi quisamorveraepietaris,arnicam
Oro imploranti fer opem.vt quae vira labores
Afta per innumeros, aequo ïam numine partam,
Quod fuperelt aeui, peragat fecura quietem.
AMonfigneur TEucfauc Se
CONTE D E TOVL, PRIN-
cc du ftint Empire, Mcflîrc
Tou/îain de Hoccdy.
Ode prife en partie fur celle d' Horace t
Otium Diuos.
1 l n'y ha gent en luniuers,
Homme ri y ha, tant J'oie diuers,
Qui le repos rieflime & prife:
Quiriayme en eîle les lois \>ertst
Les mont^y les plains de fruits couuerts,
Et Voir en yuer l'onde Prife
De glace grife.
Le marchant au goulfre total
Désire en repos à fon eftat
Dieu requiert de tout fon courage
Quand à hizg le \ent aus7raly
Ou quand au froc le meftral,
Contraires, d'une horrible rage
Jtâeuuent l'orage.
Les Thraciens durs & pu:(fans>
En fureur les forts renuexfans,
Cherchent repos en tems de guerre*.
Repos defrent les Ter fans
Et les Me dot* aux traits perceans:
Que ne peut tout l'or de la terre
d » Tayer
* VERS
'Payer ndcquerre.
Car les trefors ne chaffent fat
Le fiing talonnant pas à pas,
Et rongeant au fans les penfees.
Lequel fans ordre ne compas
Vole, & menace de trcfbas
Les maisons en l'air balancées
Et auancees.
Cil en terre efl le plus heureux,
Qui Ce tient riche O* plantureux
jDu fort, tel que le ciel lui donne:
Qui nord y d'amaffer de preux,
Et qui ne se Cueille, paoureux
xsîii hrmt de l alarme qui fonne,
Dont il friponne.
Qdejl ce qu'en ce hrieffîedc ci
Nous gettcns loing notre fouet*
Que cherchons nous pais qui fente
Un autre Soleil ejclaircic
Ejl il, qui de fa terre aufii
Sabftntant, par effrange fente
7)e foy s'abfente?
Le foing qui de près ferre & cuit
Jïtonte fur mer, & jour & nuit
Tourmente aux champs meint ex er cite:
^Plus que le rerf léger & duit,
Tlus que le \ent agile fuit,
Qui trop les nues folicite,
Chaffe & excite.
Qi*i d'aife or jouit à defir,
Sage nefl s'il rompt f on plaifr,
LYRI Q_V E S.
Et du futur fe de feutre.
Si dueil amer le Vient faifîr,
Sache àpropozjoye choifr.
^u monde nef rien qui appere
7)u tout profère.
Le bien parfait que l homme attend,
Ejl ou ta Vertu feule tend,
ZJiuante encor après la vie.
Telviure à plus d heur ne prétend,
& Offrit à l 'heure content
Contemne fortune afferuie,
Z)ueil, O* enuie.
Efferant cette feure paix
Tu \ ois parmi l herbage effats
Ton cher troupeau bejler & paître*
2)e faine pajlure lepais^
TJigne pasteur, O* file faiz.
Ejlre en repos, s'il y peut ejlre,
kAu trait champ ejlre.
Jttdis le fort à tout destiné:
JJeffort du malheur obstine:
Les loups rauiffans fur L terre:
Le ciel contre nous indigne:
'Notre cours en dueil confine:
Voir peslilcnt : l horrible guerre:
*No us fuit & ferre.
J^Cars furieux & inhumain .
2)e forte & violente main
Le fer trench ant & cruel baigne
^iufang Çaulois, J-Iongre, £r Çermain.
Le Èreton combat au Rommein, .
Et
<Tï VERS
Et bruient par cette campagne
France & Sffagne.
Par tout le gendarme étranger
T>e mort, d'horreur, cremte, & danger,
Bm^lh champ, bois, pré, fente, & rue,
^A force forte d enrager
Sur parc, fur troupeau, fur berger,
Sur laboureurs, beuf, & charrue
Segette & rue.
Comme quand aux Vents ch.i'àts cjr forts
Sur les monts fond la neige, & lors
ÏDu torrent aual Vont les ondes.
Les eaux des puiffans jieuues tors
Rompent t or fis, riues, <& bords:
8tforcans objlacles & bondes
TJont furibondes.
Tout rauit la ?rdnd' fureur deaux,
Les fruits, les blezja meurs Q< beaux,
Le labeur de toute l'année,
Les parcs, les hardes, les troupeaux,
Sans refait, (ans temps, fans apeaux:
Toute chofe a tel malheur nee^>
Efl condannee.
portes font les Viucs couleurs.
'Par tout lamentables douleurs.
Les jours, les matins, les Veftrees,-
Les champs, les forefls font en pleurs.
2)e riches & diuerfes fleurs
'Ne font à cet heure lesprees
'Plus diaprets.
JïCais de fortune & fa ranqueur
Ta
L YRI^VE S/ 7
Ta prudence te rend l>einqueur,
Ensemble tafoy feure & ferme.
Le doux nui tempère ton cœur
^Adoucit Ivnere ligueur,
Sous le (hoir qui de maux un terme
Montre & afferme.
iStpres le bruineux y uer
trient le beau printemps arriuer:
L'aube claire fuit la nuit fombre.
Le foleil tenant sejleuer,
'Pour l'ennui de fon oeil primer
7) es nues qui lui font encombre*»
Efcarte [ombre.
istuŒi le peuple k toy commit,
^At tendant le beau jour promh
7)u repoz, v/f en efberance.
Porte les trauaux ennemis»
(ar en 2>ieujà fiance ha r.xs,
Qui feul nous ejl en tolérance
Roc ddffurance.
Cejl lui qui en ce dur effort
Sfi ton feul refuge & co?;fort.
Et à bon droit, car chacun vole
Prenant fin kfon terme &fir?,
Leternel efl régnant grfert.
Et dure a jamais fa Parole
Qui te con foie.
A Blaife d'Eucron.
Jtfa mufe connoït fa faute.
Et pet quelle nuteintpat
* 4
lAk*
8\ VERS
xsl loucnge quifoit haute,
EJlant fon mtrite bas.
Toutefois ft gloire e fente
7)e ta biendifante plume,
'Plus fort l incite & allume
x^Cu defir d'un tel mérite.
Et la feience profond^
Qui te rend luge certein,
Fait que plus auant je fonde
Les raifons du pris hautein:
Sien que Idmitié durable
Qui en ton cœur Voulut naitre,
En ma caufe te face eflre
JfrCoinsjufle que ftuorable,
EJl il, qui entre les hommes
Prenne à de fit in rigoureux
Sa gloire, V» que nous femmes
2)e nous mefmes amoureux?
Efl il aucun qui nembrajp
ZJne amour entière & bonne
Qui de cœur à l'ami donne
Loçj, honneur,faueur, & grâce?
Y ha il ban,fyrte, ou roque,
jDe fentement endormi
Tant, que dun ïueil réciproque
ISTdyme & prife un telam ;?
Certes la foy fraternelle i
Centre nous, maugré tSnue,
Si mes l'ers durent en Vie
Sera par eux éternelle.
2)onq icelie, & ta do firme, \ . .
,.</?;.
LYRÏ Q_V E S.
JJdmour de ?ious qui nous poingt,
Le feu qui ard ma poitrine
2) un haut prit atteindre au point! :
Et ta Clio elegdnte,
Font que "volontiers je croye
fe que tafaueur mottroye,
Sans gloire trop arrogante.
IPuis lu fance familière \
€n quoy tous jours toy c£* moy,
*Par ejf>reuue fmguliert
Lun de Uutre ha V« la foy:
Ne permet qu'à toy je taife
JfrCajoye, ou ma maladie:
Et qu'au c 1er je ne te die
Q quefay d ennui ou dkife.
0 combien de fois U France^
Enplaifîr,joir&* matin,
Quant e fois en grand1 foujjrancc
Le heau Tybre Ldurentin:
Et autres contrées meintes,
Nous ont "vu conter nozjoyes,
Ou bien errant par leurs ïoyes
Conférer noz^dures plemtesï
Ores la belle ^Aufrafe
Nous tient en meilleure paix,
XJiuans à la fanta[i<L-j
Des Jbfufes, au bois efbais.
loye y foit longue & entière:
Sans que les périls énormes,
Et nozjortunes conformes
*Dc dueilnous causent matière.
4 s Sok
xo VER S
Soit de Jtâczelle £7* de M'c::fe
Notre haut chanter (en ru
^Auauella nue fameufe
2)u 7~ybre, ha bien retenti:
'De for en France la belles
ZJiue notre ame innocente:
Et doubler fon plaifr fcntt
6n hmiable fein délie.
Ton adrejfey ejl tournée,
Pour y recréer tes yeux,
ks4 Voir fa cote bornée
7)e f Océan fbacieux:
T'y future encores feflere,
En compagnie & concorde:
'Puis aùainfilc Roy îdccordey
6t mon deftm plus profbcre*
Ce Pendant pour moyfalue
Le Pais, cher Sueron,
Les bords de moufle Velue*
Et les "Nymphes dhiuiron:
Les autres creux, les finteines,
Lesprezj les ruiffeaux qui fuient,
Les bols, les torrents qui uruient
Tombans des roches hauteines.
Et ceux Que Phebus affemble
8n f union nui nom joint,
fteçoy de ma mufe enfemblt
Ces y ers auej entonne, aupoinR
fDe V ^Aurore couler ee,
ZJoyant au fon de ma hrc^j
Les Syluans fauter e>" rire,
22'u» bfiis a fis à forée.
L, Y R I Q_V E S.
A Maurice Sceuc Lyonnois.
Juppiter feul fouuereine puijjance
Du bien & mal garde le fouuenir.
Et comme il ha dupa fié connoiffance,
^Amft ~\>oit il lejort de tdiienir.
Et bien que de Ça mains
\ytyent receu les humeins
Les dons à ta?it de Comme s:
Que du ciel etheré
Ee cours confidere
Soit entendu aux hommes.
*Bien que Jonfang éternel XJranie
Eeur ayt montré comment de funiuers
E'ordre enfin tour Je conduit & manu \
£t tant de cas en lutgrans & diuers:
Du Soleil les cheuaux:
Ses annuels trauaux
i_A tempérer Lt terre:
Et que Ion entende or
Ea Eune au cercle d'or
Qui luit y & qui tant erre.
De l'Or ion labjconfer & la four Ce,
Desfept Trions que ne baigne Tethys,
De lardant chien, de lajroide &♦ lente curp,
De 2>ootes & Ces cheuaux retifs:
jD'ou fut premier iffant
Ee gendre fiorijfant
De tant d'hommes qui naifient:
Des aêrez^otfeaux:
Des poijjons par les eaux:
11
Et
ii VERS
Et des belles qui paiffent.
3ien que de tant & de tant d autres chofes
L'homme ayt atteint à la factice auoir,
*Plus,fans no nlrer, de caujes à nous clofes
Sefl referuc le fouuerein {auoir:
^Au "vray limiter 'veut
Le père qui tout peut
LShumeine connoiffance:
^Autant pour notre lien.
Comme pour ncflre rien
Egal à fa puiffance.
Outrepaffer la trace limitée^»
"Nuit à huteur, & des Dieux le mefpw.
2) ont renaijfant a fon mal Tromethee,
Et ceux que Terre hd dedensfoy repris:
Thlcgias, Ixion,
L'horreur, Uffliccion
De meint autre complice,
Sont prennes (3* tejmoins.
Ee crime rik rten moins
Que l'immortel fupplice.
Jamais le yice a la hauteur celeBe
Tar fon malheur, d'atteindre pouuoir n'a:
Jïlais ht y er tu, par un fentier mole fie,
Tire à celui qui fon cœur gouuerna:
La Vertu, que l'honneur
Contendante à fon heur
*Par dtngers accompagne,
*?ar peines quiert foulas,
De lafage ? 'allas
Et des JïCufs compagne.
Et
L Y R I Q_V E S; *j
Si bien qu'au ciel afpire fon courais
*P<tr un pstfpg? <*u Vice deffendu,
Si rid elle o>:q dune effrénée rave
^ luppiter soppofcr prétendu.
Tel Rentier non battu
Suit la viue Vertu:
2)ont le port & fubfide
*Par meints rochers bojfus
JfrCcna jadis là fus
Ko mu le, Enee, ^Icide.
Ccjl le chemin (Seue) par ou ZJergile
gaffant en l'air ; de terre sejleua.
*Par icelui, d'à- le prompte O* *gilc
Son nom nui bruit encores Vole O* M*
6n ce trein le premier,
Par art non coutumier,
2)e diurne harmonie
accordant Ces douceurs,
*s4me?ia les neuf Ce ur s
T>u femme r d ^onie.
Quint:1., Horace, en fi eSlroite fente,
St JYCecenat eut il d'amour ttftrç.
La Vert* feule aymanr Vie innocente
Rend les Vouloirs d égalité mum?^.
L'amitié qui bonne efl
jDelle sengendre & naïf,
Et deîlude conforme,
'Pardurable entre ami<,
Qui n'ont le cœur fournis
±si cm Vil ou énorme.
Et fans qu'ici à mît rrt ùxmufei
Ce :
.14 VERS
Ceux ml^tpollo d' œil bénin daigna \otry
'Pour ne nombrcr les fauori^ des MufeS
Tant renommez^ de mente & fauoir,
Cœur & Vouloir pareil
JFit dreffer l'appareil
*Des conqueïles plus hautes,
Quand pour pajfer la mer
Entreprindrent s'armer
Les nobles ^Argonautes.
Cette Vertu, & notre conuenance
^4u faint troupeau de fmdc réitérer,
Du haut honneur lardante fouuenance,
Et d'un renom qui Viue, lesferer:
Ces chofes que je di
M'ont le cœur enhardi:
Si qùen cette fiance
Le tems je ne crems point.
Enfemble a toy m'ont joint
D'éternelle alliance.
Joint ejl a nous par cette union ferme
^iu mefme nom, notre tant cher <Bai1Ji,
San<rdUnBrafie : à qui des jour> là terme
Tluttot fera que fa gloire, failli.
Et de tant plus à moy
£jl chère cette foy.
Que fans cfpoir n'attente
Slft Venu entre nous
Lacer ce lyen doux
Qui nous tient £r contente.
Certeinement du futur l'ignorance
Dieu ha Voulu aux hommes conuenir,
Tour
•
LYRI QJV E S. »j
*pour cttrc en lui fans fin notre efierance:
£t pour le bien, qua?id il peut advenir,
Sentir en notvs récent:
Comme doux on le fient
S'il adulent dduenture:
8e pour inceffiamment
'N endurer le tourment
'De la peine fiuture.
A ïoachin du Bellay Ang.
Or F A Y-i E bien certeine efyreuue
2)e ce qui fie dit en tous lieux:
Que pldifiir entier ne fie treuue
Sous ce tant large entour des c'ieux
^Ains que mort aytfierme no^yeux,
.Et de Styxfioit fa fié le fleuite,
'Pour fieure joye eîlre choizie
isiit plain du plaifiant Elyfîe.
Soudein les meilleurs traits de l'aage
Pafifient les premiers aux humeins.
Le temps trop léger & Volage
'Prend les jours, les nuit^, les demems.
Lors vieille jfie aux tremblantes mains,
*siu teint palle, au chenu pelage,
Rendre fie Vient triple afifieruie.
Et tire à la fin de la 1>ie.
France fiertile, feinte, & belle,
Jb(a tendre jeune fie efilcua.
Oui florifjant au milieu délie,
Sa douceur humeine esprouua.
£t au cours du tems qui sen \>a
Senti:
\6 VERS
Sentît meinte faueur nouuelle,
'Par grâce & joye entretenue
D'un trait de longueur continue,
C'eHoit quand au chef la couronne
François le magnanime Roy,
Orne' du beau lis qui fleuronne
Sïtar choit en trionfal arroy.
7) ont fans cejfe au léger ch arroy
D'un tour qui la terre enuironne
XJole, & forte la renommée
Sa gloire en "valeur consommée,
Durant cette faifon freine,
0 prince qui au ciel reçois
L'honneur immortel de Lor reine
En haut degré tu mauançois.
Lui mefmes le grand Roy François,
Dune humanité fouuereine ;
Daignoit bun quelquefois eflire
'PLtifir au fredons de ma lyre.
£t lors, comme encore* m'agrée
Telle amour .plus qu'autre- feulas,
ïadorois la troupe ficree
Des neuf fur s, Thebus, & ¥ allas.
6t de tant d'amis, dont (helas)
L'accointer plus ne me recrée:
xstttirans a leurs Voix hauteines
Les bois, Us rochers, les fonteines,
0 quantefois près des riuages
De Loire, ou de Seine, ou du Loir,
Les Tans & les Faunes fauuages
Ont mi* du tout a nonchaloir
Le
u
,
L Y R 7 Q_V E S. l7
Le fiouuenir défi douloir
Des "Nymphes aux rudes courages,
'Pour eficouter la chalemk^.
De Jïterhn chantant de samie.
Soutient les erreurs ennuyantes
Jïtc chantoit il, <& les defidains
Des amours plus léger fuyantes
Que les 1>entJ, les cerfs,ne les dains.
Puis touchoit leurs retours fioudeins
^Au fon défis cordes bruiantes,
^Arrefilant les Cens <& les âmes
Sur f inconfiante foy des Dames,
firmes, amours, plaiprs, &* plantes,
Terres, mers, châteaux, & palais,
herberay lisant des fois meintes
Jrfcfiulott conter à relais.
Puis me dejguifioit "Rabelais
Le Vray, de je s plaidantes feintes.
Qui de Gargantua récitent
Lejens, la force, & texercite.
Les erreurs & dangers d'ZJhjJe
Dificouroit le bon Pelletier.
Ou traitoit par ordre & police
Des terres tort gr le me Hier.
S*it de tout autre au monde entier
Le nom mort, &* senfiuelififie,
Qui o fiant toucher à telceuure
Sa lourde ignorance deficeuure.
Sxton Salel memtenant aux ombres
Charte la guerre etllion.
Et d'ames il ïoit à fies nombres
\ .- b VoEeter
V
VERS
ZJolleter plus d'un mtlion.
^Autant au au 1>al[ous Pelion,
Ou fous Othrts par les box fombres,
Il cher de jtieilles en ^Autonne,
Quand au jons le JWeflral s'entonne.
En telle ejhaifjeur dolent elles
Comme on 1>oit Limas des oifeaux,
Qtu sffayent à rire dcjles
y ar m îles cannes & ro féaux:
Tour outre la mer & les eaux
Gaffer aux régions nouvelles:
Qtiand l'air de faifons rigoureufes
Les chaffe aux terres chaleureufes.
*-Auec lui Jktarot débonnaire,
'Deux flambeaux lu: fans de Querci,
Ont d'une lumière ordinaire
Le nom du païs efclarci.
L'un d eux errant d la mer a
2)e fortune dure & contraire,
JkCe defïrant meilleur augure»
JfrCenuoyd peinte ft fgure.
Ce pour trait me le remémore
^A tceil ïif& au col marbrin:
Qui en décimant fur le ?nore
Ha le teint cler, & brun le crin.
Qûdy-je à ramenteuoir Jtâacrin '
Sous un Cyprès ou Sicon;ore,
'Pleurant Çelonis) dont la \>ie
*Par amere mort efl rauie?.
Tel jadis le dolent Orphée,
De Strimon getté fur le bord,
Tleurcit
L Y R I Q_V ES.. - i9
tplcuroit d'Euridice lafee^j
La féconde verte & la mort:
Dont fur l 'inexorable fort
Sa harpe d'y uo ire efloffee
Tlendoit des notes nompareilles
^Aux chef tes tendans les oreilles.
Là docle Lande nue je conte
Jcuz^temps & plaifir de hanter.
Caries & film mirent honte
Dy Venir leurs carmes chanter, ■
" lan JMartin s'y Vint présenter,
Et meints dont trop long eft le conte,
JfrCefmes l Ionienne troupe
Laijja de 'Parnafe la croupe.
Lors nous meintenoit en fa France
François , exemple de Valeur.
Qui par mort mené à outrance^»
{^Au monde commune douleur)
Le fort, ïenuie & le malheur.
Sans caufe ou mérite, en fouffrance
Refirent traiter fer grand erre
Meinte mer, meinte eflran^e terre.
Tant ûùa Homme, ainft mifêrab/e,
Sur le blondTybre deuallay:
Ou, vêtu de pourpre honnorable
V" JKCe receut le grand du 'Bellay.
Si teuz^ [comme encore s je Fay)
JtCecenas propre & fauoraole:
^Amù, o loachin,tu es proche
De fan? illufre & (ans reproche.
Des Mufes la bande honnQree ■
b x Fuyant
10 VERS
Fuyant les me fines opprefjstirs,
8n ce lieu de nous adorée
ISlous faifioit ouïr fis douceurs.,
. Chantant refbondoit afiesfieurs
Phebus à la barlc dorce:
'Puis des Poètes tt^Aufinie
Les fins y la grâce, & Urmonie,
Encor prefié de la fortune
Par terre, & d'orale marm
Par les flots enflez^de Neptune,
^Aborday, nouueau pèlerin:
Ou, entre la Jtâeuze & le Rhin,
La Jxlezelle plus opportune
*Nous tient or àfiafantafie
^Xuficin de la douce %s€uffrdpt.
2)ouce & delcBable contrée^,
Efi d '^Auslrafie tdfvple tour:
Sinon que plus ri y fait e?itree
Stton Prince en fit* ""vermeil atour:
. Et qùaufons délie <j7* alentour
La face ejlfiuuent rencontrée
2)e Jrfars, qui fremififiant enrage.
Srfoy, tremblant, fefioute forage.
Cependant je compoÇe & Vante
7) es Troyens ht gloire & le los.
Latone ainji deux Dieux enfante
En laflucluante T>elos.
T>es flots, des Vents, des mathelots
Le bruit & l'horreur fejlouuante:
Quand lieu en aucune frontière
*Nc lui donne la terre entière.
LYRI Q_V E S.
Jetais le regret, fur douleur toute \
Jtfefaifit Lime, de ne Voir
Ceux qu'a prefent la France e (coûte
"Haute au Pris de leur fauoir
7 lus qiionquemais. Cejl a fauoir
v Ronfart qui fon chef lieue & boute,
Couronne de fueilles flairantes,
Lu fus aux flammes e flairantes.
Et que des autres je me taife
2)ignes de louenge & faueur,
Sans que fia ter ici me pLtife
2)'un confeilfaux ou controuueur,
Coûte n'ay pareille faueur
'Ne quipuifp amener telaife
Que fon doux neclar qui diilile,
Et cil de ta Veine fertile.
Or fuis que Veut ma deBineei^j
X Ventre Vous me tenir abfènt,
fomme la fortune obstinée
'Pourfuit tout Poète innoceiit,
loachin,fur ton labeur décent
Lay memte O* meinte heure alignée:
La, fi mérite efl qui conuienne,
Quelquefois de moy Vous fouuicnne.
A Herman Taffin.
^Au triFle foufhirer de toy,
islupleindre, aux fouhaits, à lenuie,
Celui temps je me rament oy
Ou je menois pmblable vie:
Quand de trauail les affaires pefans
« N b x SiC'am
n
ii VERS
Jrfamonceloient m<:::erâ,
Dont jdy porte la charge, de longs ans
XJne douzaine entière.
Surmonté, poufïc, battu, clos,
De roideur & preffe infinie,
Gmme un Vaijjeau de rudes Jlots
^u plein de U grande lonie,
Lors que Leuant,0* JïCeJtrai, & Siroc,
Dune obilinee rage,
Jktenace font l'effondrer en un roc,
Ou Ucc • aller d'orage.
'Puis Carbin tire en poupe, &Jort
*^Au ciel une jumelle ejîoile,
Qui efclairante heureufe, au port
Conduit le nauire à plein Voile.
^AinJi{mon heur) Diane aux yeux fercins,
Comme le Trion double,
Jtid d'un air doux me?iê aux champs Lorrems,
Hors lafort:.ne trouble.
Jttais comme durable nefi l'heur
De chofe qui au monde plaife,
Le Ciel conuoitant Ça "valeur
JéCe voulut priuer de telaife:
Dont loir, les cnamps, les monts, les Vaux, les bois,
Et meinte Nymphe genre,
Lejleuue aufîi, sefmure?>t à la Voix
De ma douleur urgente.
Si 71e furent vourtartt aux Vents
£n Vain mes plemtes efjcrees,
*^iins touchèrent mes cri^ ftruens
La [us aux ejloilcs dorées. :
Le
LYRI Q_V E S/ .. v ij.
Le Ciel adonq pit 'oyable ^ bénin,
Connoijfant lamour tell:, .
^modéra la rigueur du )>enin,
£t md veine mortelle.
*Dc grâce e (bandit la liqueur
Qui tout mal amoureux cor. forte,
SïC emplit & abruua le azur
3)e nouuelie amour, >iue & forte:
7) ont s^inne & moy en Pair égal gr beat,
*Parfeure deBinee,
Fufmes uniz^ O* ardit lefUmbe4X
Du joyeux Hy menée.
Or combien que le rongeur Coing
Encor aux affaires me tienne:
Quand fdy loifir den eflre loing
le tire à la cafine mienne.
Là quelquefois au rulHque fejour,
Ou ma chère compagne,
Ou un ami, fi fans pluie eft le jour,
8n la plaine campagne,
Ou pour lardant Soleil fuir,
Tarmi lafrefeheur du bois fombre,
x^iuec moy sesbat a ouir
Les y ers que je lui chante en l'ombre:
2)# haut du roc tandis tombent les eaux,
Ou de leurs gorges f anches
En loir ferein degoifent les oi féaux
'Par lesfueilles & branches.
Si le trauail plaît, alentour
7)es luiffons, des champs, des riu-àges,
JïCener les chiens,porter Idztour,
b 4, Et
X4 VERS
Et chaffer aux befles fauuagei:
2)u premier ^ol mettre au pied L perdrix,
Repartir qu'on ne faille:
Ou le gibier au filé rendre pris.
Soit lagriue ou la caille.
Puis las fe re traire à requoy,
'Porter la chaffe au toitl champeflre,
Ou isinne affe^ d*cffe dequoy
Sans qu'il coûte rien, pour repaitre.
Herbage & fruit Vermeil, jaune, & tanne,
Le jardin riche donne:
Lait le troupeau, & le Vinfuranne
Se tire de la tonne.
Sur tous pUifirs dont je me pai\
Ji^on jardin fleuri me recrée,
Ou Je "voit en l'ombrage eJJ>ais
Sourdre la fonteine Jacree,
Qui bruit <& court d'un roide trait caduc
^Aual la roche forte:
2)ef?us icelle ^imphion tient fon Luc,
Et chante en cette forte:
Dirce fît, de ma Lire au fon,
Mouuoir Ces eaux efmerueillees:
Des monts, pour ouïr ma chanfon,
Vindrent les pierres oreiliees.
Ores me tien: le fraiz de ce rocher
Qui le creux antre emmure:
D'ici m'a fait cette eau clerc approcher,
Qui flatte & qui murmure.
s^iufon des accords differens
Qùil touche, entonnant fes paroles,
Peut
L Y R I Q^V E S. 15
'peut on Voir des 'Nymphes les rengs,
Faire faut s, mener les caroles.
L'une a chanter ; l'autre k rire Ce prend:
Encor'y Voit on comme
2)u fruit nouueau qui meint alentour pend
Vautre cueille une pomme.
*s4u long du ruijjelet courant,
Qui fa trace courbe en couleuurey
Se dreffe un Laurier odorant
Et le bord mou (Tu d'ombre cceuure,
Thebus denhaut fin plaifant regard ha
Sus la Verdure viue:
Teltayma il, telle T)aphne garda
La paternelle riue.
ZJela de mes maux le foula.
^Ainfifdut il que tu e (hères.
Que le trauail tel que tu las
Suiuijera d heures profberes.
Jtfoy,je mdttens encores qu'a la fin
{Et breue foit lattente)
L'heur m'auïendra d'y tenir mon Fafjin
Qui du tout me contente.
A fa Fonceine.
Fonteine dont îeau criBallinc^j
IDdmont le rocher tombe aual,
Jtâur mur <tnt parmi U colline
*Puis coule paifib le auphtin Val:
Ou, dune trace continue
Forjc enfcrpentfe traine & pouffe,
Et à trauers T herbe menue
1 t ?#
irf VERS
Pajfe arrojânt IcJJffJp moufle.
Jrfiï & mil oifeaux qui te hantent,
Lejlateux bruit ; lefratz^des eaux,
£t les Nymphes oui autour chantent
Refbondans an chant des oifeaux,
Ldtr doux, la lumière etheree,
G creux antre qui Je recule ;
Ou ne touche l'heure altérée^
De la brûlante canicule.
Les arbres touffu^, la froide ombre,
Les fleurs, & le Verdoyant Pré:
2>rieftout ce Pour bris en grand nombre
De meintes couleurs diapré,
Font que le dur ennui j'oublie:
Lt que ma Lire à gré je touche:
^Attendant la tafche accomplie
Du Soleil qui trop tôt Je couche*
'Près de toy, Fonteine Jacree,
Lenuie & tort nous deffion:
Çrondant que ton bruit nous recrée,
XJnique plaifir d" ^Amphion,
Qui ha délai fé la Dircee,
L^aracynth, les thebaines roches,
Pour ton eau fans cejfe ïerjèe,
Tour ce roc, & ces antres proches.
^X ta \iue & fuyante cour Je
'Ne Vient le prophane approcher:
Tu mes d ^yfganippe la Jour Ce,
St monjjelicon, ce rocher:
^Iton bruit ma Lire jdecorde
Chantant Iheur de ma dcïlincc:
Les
L Y R I (^ V E S. z7
Les amours je fonne a la cor Je,
*s4u creux airain le grand £nee.
Le chant qùamfi ' oififfur l'herbe
/entonne, e fendu a lenuers,
Te rendra fameuse &fi/pcrbe,
Cardant la gloire de mes Vers:
is4 toy, fous cette roche ombreufè,
Callirhoe Nymphe gentille,
Je "Peux goûter a la mam creufa_j
L 'honneur de ton eau qui fautille.
Bile eflfefche, nette, ejiuree,
8t brille au Soleil cler & beau:
Jrfais puis que les Vers n'ont durée
Quijont eferits de buueurs d'eau,
Sus Sacchus noble Qpiteine,
Que du vin foit pleine ma taffe
Que rafrefehit en la fonteme
Une heure auant que je chant affe.
£n chantant, fait que je mendorme
^Au bruit, cette douce liqueur,
Si je fommeille fous cet orme
Carde moy ^Nymphe au gentil coeur
Que mon repos ne tourne en vemeL-i
'Par la fer pentine furie:
xAinfide ta fertile Veine
Jamais ne fit f humeur tarie.
Sus aucuns de Ces vers, mis en mufi-
aue , & prefentez à Monfeigneur
le Duc de Niuernois.
Ores qu'on Voit de toutes p^rts
U
iS VERS
Le fan? humeinpar terre ejfars,
Ores que la fier e 7>elonnc
Semé par les monts & les champs
Lances, (feus, glaïues trenchans
De fa main fanglante & félonne.
Or qùon bat O* rue a l'enuers
JWuraillcs, tours, & bouleuerts,
Or que ïaffaut cruel fe donne,
^Au bruit des trompettes d'aire in,
Des \>oix, dufoifùs, tair Jerein
En retentiffant d'horreur tonne.
Or qùon Voit à pied, à cheual}
^Au haut du mont, au jons du Val,
xSÏu large p la in de la campagne,
JfrCarcher le François de cœur franc ;
& abattre aufildefon Iranc
Le peuple bazanné d'Ef 'pagne.
Là, Vray exemple de Vertu,
Comme JàCars couuert & Vêtu
D'arme t, de corfelet, de gr eue s,
Lefbee au poing, paffe parmi
Lelleffeur du fort ennemi
François iRufirefang de cleves.
Là combat, charge fe défend,
Et de rotdeur lapreffefend
Tout alentour enuelopee:
Homme qui fit, en eftour tel
*Ne s'offre, fans péril mortel
Deuant fa foudroyante ejfee.
'Paffé l'orafe & tourbillon.
J à. , ... . . .
"Raporte (braue) aupauilion
I. Y R I Q^v E S.
Los, honneur, vicloire ftcree.
St la, pour alléger le corps,
^yéufon des dijferens accords,
Lejjritfe contente & recrée.
<*Ainfiton trauail foulage ois
0 ferme rempart des Çregeoii
luumcihlc fils de Pelée,
Quand tu prenois la Lire en main
Rouge encores defang humein,
^Au retour de lapre méfiée.
Et cejl pourquoy or âpre Cent
Jay entreprins faire prefent
jDe mes chanfons, notes & nombres,
^ ce baillant Vue de "Neuers,
k>4 qui puiffent plaire mes Vers
^Apres Us JfrCarciaux encombres.
La mal traitec de Ton ami.
0 dolente deftinee!
0 ardeur trop Véhémente,
7) e forte amour qui tourmenter*
La plus trijie qui fit née:
La fortune ejl malheureufe:
Rien que douleur n'y abonde,
Qui me rendit amour eu fe
Du plus dejloyaldu monde.
Femme qui es fortunée,
'Prifee, aymee & ferme, ^
*Pren pitié de cette vie,
La plus triBe qui fit née:
■ lafon delaiffa Medee.
-,
L*
5o. VERS
Ld J/Ccclet fuis féconde :
Désire deceu'è & fraudée
Du plus dejloyal du monde.
0 Veture mal donnée,
Qufe de double martirc:
Qui rendis De /antre
La plus tnsle nui fou nec:
Quant a moy,pour allégeance^
De cette douleur profonde,
le ne quiers point la Vengeance
Du plus dejloyal du monde.
ZJoyant I leleine amenée^
'Pegafis. à la grand' Troye,
Fut pour la nouuelle proye
La plus tnsle quifoit née.
Le malqiiime me pouychajje
Je p)y qu'en elle redonde:
£t puijfe perdre la grâce
Du plus dtfloval dû monde.
^Phyllis d'amour forcenée.
De Vie & d'tvnour deliure
Se re?idit, ne Voulant Viure
La plus tritte qui foi t née:
LAcn mort, qu'à toy je mdquite.
ZJienplus vite que Lvonde.
En mourant, me Vêla qui te
7) u plus dejloyal du monde.
Trop defloyalfut Snee
^A Dido lapoure Dame:
Qui du corps fe par a Lime,
La plus tri fie quifoit née:
S :m:
L Y R I Q^V E S. 31
Comme à celle de Qrthdge
ZJicnne la more furibonde.
3ï(a m or: jera Iduantage
2) u plus defloyal du mor.de,
T*t vie fut terminée y
0 fettl efboir de tamie:
2)ont mourut Laodamie
La plus trille qui fit née:
Sachant ta mort elle ef morte
(0 raifon ou je me fo?tde)
La y te, au fort me conforte
2) u plus defloyal du monde.
2)aphne,flie de 'penee,
Ta \>ir?imte nendure,
Que Ion nomme ta Verdun
Ld plus tri fte qui foi t née:
Ta Vertu je deuois croire:
8t toy Syringue la blonde.
Stâon mal nufi elle la gloire
T) u plus defloyal du monde,
j'ujfe elle Vierge obflwee__j
Sijuffe creu ^rethufe:
Tard me repens & aceufe,
La plu* triste qui fit née:
La plus trille qui f oit neç^j
En toute la terre rondey *
^A grand tort fuis malmenée
2) u plus defloyal du monde.
t V
D une Dame belle, & bien variable.'
Efl il en cor au monde
Vne
il VERS
ZJne telle beauté:
En qui rigueur abonde
Sous feinte pnuanté:
'Portant de [loyauté
8n un cœur tant immonde'.
Les Dames > de Ce plein dre
*N ont plus nulles faifons:
Qr elles fanent feindre,
SfCieux nue nous ne faisons:
Fortes Cent leurs raisons
'Pour les hommes contreindre»
2)e celles je ne penfe
Les Vertwz^diffamer,
Qui donnent recompe?fc^,
'Pour loyaument aymer:
Sans Vouloir deùrimer
Qui n'a point fa:t d'offenfe.
ÏDc tous ejlre efjeulee
Stfertte àjujle loy,
Et de Vous reculée,,
^Darnes d honneur (y foy,
ûlle qui porte en foy
ZJne amour fin::: lee.
iSîfd merci me rendrf
Je riay point eu de tort,
*Pais quelle, de méprendre
Ha (ait tout fin effort,
felui ferok trop fort
Qui sen pourroit défendre.
Infâme efl la Victoire
Faite par deceuoir.
Seul
• L Y R I Qjy E S.
Seul ejl digne Je gloire
Quijait bien fin deuoir:
Et qui pour pris auoir
'Ne fait menfonge accroire,
Jrfa Jîmplejfe innocente^
q a pardon dejferui:
Car fa grâce décente
Jrfe tenoit tout rauL
Or qu'on ayme à îenui,
le le quitet &* mal fente*
2tienje "vous amonnetfe,
^Ami qui Uferuez^,
Que Dame plus honnefe
Quelle, "bous defferuez^
Qnquife \ous Utiez^,
CeJ} petite conquefe.
^4 ht louche ha lespleintes,
Lesfermens &* les Vieux,
6n pleurs & larmes meintes
Fait fondre fes beaux yeux»
Teut ejlre encores mieux,
Jrfais ce ne font que feintes»
0 yous, qui dune amante
Vous deprez^faifîr:
Ss en amour ûlaijantc^t
Voulez^ prendre pLifir,
Cardez^yous de choifîr
Une chofe inconflame*
Jî
%AVUze
14 VERS
A Diane, lui donnant une cein-
ture pour eilreines.
Thebus Un nouueau recommence,
portant allume fon flambeau.
Et du ciel montre fa clémence,
Luifant aux bumems cler (sr beau:
& "Diane fa fur
Que je Voy luire en tome,
Sous humeine douceur
'Porte nouuelle flamme.
^Phebus ottroye année heureufa^j
Sous un ^Augure plus heureux,
Et toute Penfee amoureufe
Regarde d'un œil amoureux:
2) ia fie feule a moy
2) oint tout bon heur &joye:
8t chaffant dur efmoy,
Z>ami regard me ïoye.
La belle &PÎaifknte 'lumière
7)e Phebus, qui reluit aux deux,
Sfl de refiouir coutumierc^j
Les cœurs marrizj& fou deux.
L'œil de T)iane aufli
De beauté fo nue reine,
Jtfepriue de fou d
Par fa clarté fer eme.
XJne fois en toute tannec^j
Phebus renouuelle fon cours.
Et 'Diane en beauté bien née
Fait du mois le terme Cr les jours:
► • -
LYRI Q^V E S.
Moy, au cœur c> au feus,
Pour fa grâce décente,
.. A 'toute heure je fins
La flamme plus récente,
*phebus à la barbe doreç__j
7) ou cerne?} t accorde les fins,
Et en fia prefience honnoree
Les Poètes font des chanfions:
Diane, en chants diuers,
*?arfafaucur entière,
Donne grâce à mes ïtrs,
argument & matière.
7>he!?usyfiur la terre eflendue
Efyandant fis raiz, à planté,
Jstcntrefa rigueur efbdndut> •
£t rend aux malades fiar.te:
Et de Diane au fort
Vidant feu qui m: tus,
Donne mefines confort
^sîu cœur qui sefiuertuel
Souusnt portant tare &* la treuffi
Diane, au fimmet de Cywhus,
Fait à chaffer meinte def.rouffs
±Aux traits aceres^ & \ :' ::::zj,
Sa valeur de haut pris,
Sans trop longue pourfiuite,
JsC'dfiudehementprù,
& retenu ma fuite.
0 Deité pulffaute <&fiacr:,
Ce nouuel an, de cœur nsn feint,
%A toyje me "PôUf O* confacre,
JJ
c % Ttyf*:
\C VERS
T'apportent en offrande un ceint.
Dont parmi tdir, empli
De tourbillon oui )>ente,
Sera tenu le t>lï
i
De ta \éture gente.
Sd mefurefoit dccourcie,
D'amour pareille, &fiul confins :
Si qild tdutelfen remercier»
Luci?ie>de Vû?»ç & d encens:
Sa longueur, une fois
*Par Qymen mefuree,
'Nous tienne fous les îoix
D'amour pinte & jurée.
Si te reauiers (faipnt hommage)
Que hemn me Coït ton regard^
Sans encourir mort ne dommtn*
Dont td faneur me pu; te & gard:
Comme ^éleon jadis
(S'il conuient aùon le croye)
xsifies leuriers hardiz^
Fut miferable proye.
Que pluHot jefbreuite la grâce
De lœiljauorable & amit
Qui fit drrejl, ou en L placer
Sndynnon fut endormi:
Si tel certes je lay ,
Comme en fin je lefbcre,
Jentonneray un lay,
Chantant mon heur projbcre.
De
L Y Pv I Q_V E S. 37
De Diane, & de Sclinople,licii
de fa naiflânce.
Comme la Lune claire
L'air pafje, ejpuré d'eau,
Et par le tour ejelaire
Du Ciel ouuert & beau:
7) elle tour autour luit
éteinte & meinte autre ejloile,
Qui de fobfcure nuit
Efclarcit le grand Voile.
^Ainfi Diane ger.te,
Vierge d'excellent pris,
De clarté refu!gentc~>
Embellit cepourprù:
<_Ainfi va conduisant
Le chœur de fes pucelles,
Qui rerre en loir luijant
Ses vu: es étincelles..
La mef?ne fxur germeine
De Theius, tant Uy ma,
Que par faueur humeine
De [on nom la nomma:
En ce digne &faint nomit
Ma plume aura ht cure
D'ilh.'Jlrerpar renom
La "vile humble & objeure..
Ea ïile detfinee
Par les Dieux fouuereins,
Pour y Voir un journée
Diane aux yeux fereins,.
c 3 PreuoyarA
58 VERS
*Preuoyant lauenhr
La Dame Cynthienne,
Daigna Je fouuemr
De la demeure ftenne.
Comme la ï/erçe aymee,
Depuis naiffante ici,
Elle ha diçrne effimee-j
De la nommer ainfî:
D'honneur lors décora
Ce mefmes lieu, de forte
Qùil eut & encor ha
Le beau nom quelle port:.
^Ainfila T>ame nec_^
En l'errante Delos,
St la puce lie or née
De tout honneur & lo^y
Et ce mefmes fejour
De Iheureufe naijfance,
Ont d'un nom par memtjour
Commune jouiiïance.
Cynthus montagne haute,
Jrfefmes ny défaut pas,
Encores n'y ha faute
Du beaufeuue Surotas:
Duquel au plaifant lord,
'Par les Certes fusillades,
Elle efl d'un noble port,
Entre mil Oread.es.
De pareille accord ance
Diane meine & duit
Laff emblée en la danje,
Lt
lyri qy es.. \9
Et tout le chœur la fuît:
<_A ce troupeau fou fin
7)omt \Phebe coutumiere
jDe fit face d or fin
Clerc & fit me lumière,
A Anne.
Exprimer ne fie peut . < .
Combien hmour e fi forte y
Qui modérer ne y eut
La douleur que je porte:
Z)e lirdeur que je celle
En moy,pour mon deuoirt
ZJotre amey une eflmcclle
ZJueille en foy reccuoir.
En 1>a:nje tiens mon due il
Qùapparence nen forte,
Qr trop fi montre à lœil
La douleur que je porte:
Chacun lapuïffe entendre.
Seul, ^Anne, de la \>oir
ZJotre cœur ; pitié tendre
ZJueille en foy receuoir.
Quand ^Amour domiera
Que "votre œil me conforte y
EnpUifir tournera
La douleur que je porte:
Que ma dolente V/c-»
Reconfort puiffe auoir,
ZJotre ejbric, bonne enuie
ZJueille en foy recevoir*
c 4 Les>
40 VERS
Les tourmeni & ennuie
2> meinte eflrange forte,
Les jours* les longues nuits,
La douleur ente je forte:
La rigueur qui m'outrage
Tant puisiez. ^ohs fauoir,
Qùamour 'votre courage
TJu cille enfoy receuoir.
Si en ïous par merci
Rigueur peut eflre morte,
Jfrtorte fera au Ri
La douleur que je porte.
Chant paftoral, en la natiuitc de
notre Signcurleiuchrift.
/'ay lien caufe & matière
7)e mon cœur rejiouir,
Et ma hefje entière^,
[hanter, & faire ouir:
Chacun en doit jouir \
8t de ffrir enjoué
Dire Noè Tfoé.
le 1>oy la nuit reluire
Qui la clarté produit
Tour les mortels conduire
Ou U mort point ne nuit:
En cette heureufe nuit
Le Simeur (oit loue,
Chantant 'Noe *Noe.
En cette nuit fer eine,
De fer tient appétit,
La
LYR1 Q_V ES.
Ld honte fouuerein^^
Chair humeine Vmr:
^4 cet enfant périr,
De Dieu fils auoué,
Chantons 'NocTfoé.
Ses fanes & mefjages
Le ciel mit en auans,
Que dirent les trois fages
De uer s Soleil leuant:
Et aufeul Roy \iuant
Chacun deux sefl \>ouè,
Chantant 'Noé 2sfa/.
Koy Je paix, fous ^-fugusle,
Roy paifible régnant,
Dont Simeon le jufle
Snfes bras le tenant,
Lefalut auenant
Du Peuple , hafalué
Chantant 'Noe 'Noe.
En y cillant fur lapreç_->
Son troupeau, vieint berger ;
Qtte claire Retirée
Oui: Ventre lever:
Lors â un go fier /loger
De froid tout enroue .
(hanta Noé 'Noe.
Chacun print Ça houlette,
Laifferent leurs troupeaux,
TUotiline, ^lix, Colette,
Mirent leurs grans chapeaux,
Et de menuz. drapeaux
c s Trouvons
4*- V E R S
Trouuans tentent Noé,
jDirent Noé Noc.
Sa flûte paStorale
Tnenot allaflnner,
La mu Cet te rurale
(olinflt bourdonner:
Toits fans l'ujne eflonner,
Ny ^ htufeml oué
Chantonne *Noc Noé.
'Puis en flans leurs mufettes,
Uont r et routier es préaux
Leurs brebis camufettes,
jBeufs^aches, 0* tore aux:
La ont les pasloureaux
Dansefaulté, jo ue3
Chantant Noé Noé.
Nous, par resjouiffance\
Coûtons en notre cœur,
T>e l'heure ufl naijjancç^
Le fruit & la liqueur:
Et de mort au ycinciuettr
Qui mourant fut cloué
Chantons Noé Noé.
Chantons à la "venue
jDti puiffant Dieu des 'Dieux,
Qui en chair poure & nuc^j
ZJient naître en ces bas lieux:
2)e tous les dons des deux
^stu feul enfant doué,
Chantons Noé Noé.
n
LYRI Q^V E S.
Hymne chrétien.
Sus ma mttfe entonne^ ç^ commence^
^A chanter la haute clémence
T>u tôut-puifjdnt, du Roy des Tioii,
Qui par fa bonté qui abonde
Sut a fait (silcjl heur en ce monde)
'Par deux fois heureux, "voire trois.
CeJJe a. conter la deslmee,
Les erreurs, les guerres d£nee.
2)e cDido, l'amour, & la mort:
Lai [Je moy ces fabuleux fonges,
L'ondoyante mer de menfongest
Et tire au plus a [fur é port.
Lcternelfeulejl Véritable.
2)e qui la bonte charitable
demeure à perpétuité.
Si tôt que gemiffans nous forâmes,
'Normaux il remet à grtins fômmes,
ïDeJa pure gratuité.
î\iy trop enduré de traiter fes
«£/; meintes régions diuerfes,
^ gîte par terre o* par mer:
Fuyant la furie ufe enuiç_j
7) es malins pour fuiuans ma "pie,
ksÎux cœurs emphz^de fiel ar,,:r.
La four ce & fo?is de mafouffrance
Jrfe vit premier partir de France
Quand du bon Roy trop en effet
La mageBefut indignée:
Qfut malheur ou deftinse,
-. >
Ko»
4 4 VERS
Non fa rigueur y ny mon forfait.
Ldurore au point! du jour "vermeille ',
Quia le flairer ne Comme ille,
Du midi les moites chaleurs,
La part qui le Soleil abÇconfe,
Et celle d'où la bize enfoife,
Ont eu pitié de mes malheurs.
s^Amp errant a Ufortunex
Sous attente d'heure opportune \
Des humeins cherchay le f cours:
Jrfais deux en aucune contrée^
'Ne fut affurance montrée
Eauorijante a mon recours*
Deux & deux ans, & deux encores,
0 "Vertu qui Urne décores,
Jenduray Cous ton doclrinal,
Jrteints durs ennuiz^ confiant & fermez
^Ayant fupport, durant ce terme.
De toy feule, e£* dun Qrdinal.
En fin le ciel qui tout regarde,
Tour m'oter toute humeine gardet
Rauit encor en fon pourpris
Ce grand Qrdinal de Lorre'me,
Lequel en clarté plus fereinz^j
Ut entre les parfaits écrits.
Et ce fut à fn que ùprinjje,
Que de attendre a Roy, on 'Prince
,_Aii monde, nef que "vanité:
£n Dieu fui lafance ef feure,
De qui la parole demeure,
Durable en toute éternité*
Donnas
LYRIQ^VES. ■ - ;
Conques priuê d'attente, toute.
Comme qui furpris en U routc__>
ÏParmi F Océan fracieux,
*?erd tymon. Voile, ancre, &* cordage:
Et plus ne lui rejle en l'orage
Que dreffer fa prière a:::: :':::;:.
En fi profonde & forte preffe,-
,. ku Signeur tout-puifjant ïddreffe
Les yeux, les mains, le cour, la Voix.
Lui y qui les oppreffez^recree,
^rrefla mon ancre facrec^j
^Au roc de falut cette fois.
Vers moy [comme àfonfls le père)
Tourna le cDieuen quiîcjberttt
Son œil d'abondante merc;:
Sa Voix ha mon oreille cuye. •
Si ha de ma Vue esblouie
2)efournéle Voile obfcurci.
3)u delà la hauteur immenfè
( Don me regarda fa clémente)
Soudan fit eflcuer mon eev»
Qui para;:.::;: ferpant en terre,
San;:: foit en la f:::^ j . I
Toutes caufes de peine & aueih
Comme quand une ef:
fœuure la ro?îde::r con L-t
'Du ciel, retirant fa cùtrtit,
Le Soleil pénétrant efcldi e:
Et des raiz.de fa lueur <
Rend ce grand amas efearte.
Sens la certeine connoiffance
M De
4* V E R S
Z)ef: hante &fet
tstrrefta lèn i r;,
£;? cette fertile ^Ir.frafie.
Ou mon œil nefe 7s.fafç__j
x^l Voir le beau ciel d'i~
Tandis en mon Ce jour c'.\i;. . i. r
Uoy mon troupeau faulter &faitrt%
k^Lux champs le bled croître- àfofon,
Le bois fombrey au pré l'herbe yerte:
2)e Vîntes la cote couuerte,
Et pleine Vmee enÇaifon*
Enfans agre\ chajle famille,
Femme doreable entre cent mille,
En temps la pluie, <*7« leur frein:
IBienfaits de fa large/Te entière»
xAmple & copie: fe m.<::
T>eUi:er(on nom fôuuerei :.
Ces liens ., dequoy repuz^noue ::,
Çraces,pLiJîrs,f:::eurs aux hommes,
ÏProduitfa libérais ms: .
Qu,:;id;l'::i fuira ce ^
Il reprendra car î heure n*efte
'Ne je
0 DieUtpU'm de ... / 1 i:u
Fay que fa ma Lire : r
Tes Uuenns d'un cœur entier:
Et que d'une amour far ; cor. freinte-,
] entende & enf : ta-ertinte
^4ux miens, pour fui::-: ton
LYRÎ QJV E S.
Prière à Dieu, prife du La le lan Pi-
cus, Conte de la Mirandole.
2)iett fiuuerein, de quiefià chaa
La magefté fuiffante, feule à cre'mdre:
*per[o»ne trifle,<r Dieu, qui fans contre':?::!/:
■ Ta 2)eïtet règnes feul, O* u:s
auquel -fans fin,fur les ardans flambeaux
CJ) u reluifant, & haut efleué monde,
&onne louenge, & gloire pure O* munie
Le chœur entier des anges faints e> beaux.
2>e quiaufila tout-fuijfante main
Forma jadis, & orna ce grand œuvre
J)u ciel courbé, qui toutes chofes cœuurt: ^
Oeuure qu'admire, &* V«> toi t ilhumem.
Qui faiz^yirer le ciel, & dm cl::;: d'zil
Trembler la terre, & tourner t homme en foudre:
Z>e qui thorribls & effroyable foudre*,
Tombe, <&fe renge au feu - ton "Pueil
pardonne noix, nous misérables gens,
Rcns nozjtœurs nets de toute Vile ordure:
Tournendurerldfi rc
lujlement due à nozfechezïrgens.
Car f tu yeux far égal contrei - ::
Te fer le mal qui trop en :. f SdStere,
Et meintenir dune riguet •/< rc^>
Sn jugement, la reigle de tes loix:
Lai, qui fourra de toy, Vengeur Viuant,
(ontre la yerge horribl: w?
*par qui fourra laplaye ejlre endurer
Ou ton courroux t homme ira four t?
Touuotr
4-8 V .E R S
Touuoir naura mefi tes de refîfter
La grand' machine à tire de ta dextre:
Machine à qui le [sur temps de [on e[tre
2)oitju[jùau jour[upreme confier.
Qui eft lejbrit en qui . i pèche
" Originel, la marque ne s'imprime?
Qui ef celui qui de jon propre crime
"Ne [oit poilu, & de malheur tafchel
Mais toutefois tu es celui pour [eur
T>e qui le propre efl bien de pardon faire:
Qui exerçant justice en tout affaire
7J[es pourtant dépareille douceur.
Celui qui rens {[ans leur mérite) aux bons,
"Pour leurs bienfaits recompenfis plus hautes:
Qui d'un léger punir reprens les fautes
Des cœurs humeins, que tu ïois jujquaufins.
Car en grandeur abondante ente.
"Paffè xozjnaux ta clémence bénigne:
Et faire don a qui en efl indigne,
Sftdicrnement cas conuenant à 2)iett .
Combien {pour ïray) que dignes [ommes nous:
Puis que celui qui î>raye amour nous porte,
Trouuant en nous toute digrÀté morte,
Z)i<mes nous rend, tant il c_ eur doux.
Je te pry ' donq, prena?;tp: t:ew,
Retarde Us d'une amiable face.
Soit, ou queferfs leur %
Ou que plu [lot conucincu^tu les tiens.
Chacun de nous certes efi conueincu,
Si tu prens garde aux faits de notre yje:
Z>e lapenjee, à tout >/>. ttie:
&
L Y R.IQ^VE S. 49
Qui V/r ingrate. c> m?rate h A ï>erc:/.
J>ïC*u f pluftor tu regardes les do?is
Que tu nous as départi^ bénin Sire,
cDons enrichiz^plus qùon neÇauroit dire
T)e tes trésors nobles^ riches, & Ions:
Nous femmes ceux que rendit au premier
JïCiniflres tiens , de nature la trace:
"Puis tes en j ans nous fit ta pleine grâce >
Et e?iuers nous ton Vouloir coutumïer.
Jtâais de trop près notre fort rigoureux
Nous prefje (helas) trop mijêrables homrr.es.
Qui par ta grâce, o Z>ieu, tes enf. ,;s . :s,
estais conueincuz^par péchez, malheureux,
la conueincu^ fotumes de pec/;:^;;;ei.;ts}
Jetais que ta grâce iceux rompe &*JÙ. .. onte,
^A celle fin que par ta bonté prompte
Ton honneur croiffe aux for tits a es ......... ;.
Car qùainfifoit que tagra.: . ' .ce or
iApparoiffante, ou ta feule f'g-'ff',
Puiffe autrement, & par autre larg
Produire au monde, O* montrer Jon trsfort
Plus toutefois Je \ oit grands euuers nous
La gloire due k ta haute c :e,
G
Puis ton amour tant ay malle & immenfè
En noztechez^affaroit 'de [fus :.. :.
Cejl cette amour qui peut le J :l
jDu haut des cieux faire eu terre défendre,
Et en la croix monter, ci _j
Les membres faims duf. ... :L
G fut afn que le yice e?:~r.:::,
2)e race en nous }par . .
T>edem
j o VERS LYRI QJV E S.
7)edens le ping Ù* leai ■ & profbe; e
"De ton cou \ fut Purement
^Aiiifi ef il, Roy de clémence
Que ton amour, O* douce;:/- 1 ■
'Permet le crime horrible & 'WCi
^Donner matière au bien tant accompli.
0 Vraye amour, qui peut les coeurs rauir,
O douceur feule a noz^ faits pouruoyante,
O grand ponte non jamai yante,
Qui se fi Voulue à fon fèrfafpruir.
0 amour Vraye, o doux Vouloir exprès,
Trop mal conn u aux h y
0 grand' bonté, par le cruel outrage
T>e nozjmeffaits, ja veincm a Peu près,
Fay nom otroy, auant qùilfoit plus tard,
le tefuppli qu'en no ^coeurs viue 3r drde
^/Imour pareille a Ltrde. ne tarde
ÏDe t enflammer, a in s tous jours vit O* *rd.
Fay 'nous otroy, que du mal:,, an,
'Prince du monde, & ai re,
'Mous o-e trions bas c7* le jour & . e,
Qui tantfugets nous tient à nom
Fay nous otroy,qùeni ^a efieint
2)u faux p enfer le pu &
Et que l amour V:::: e?, ;:e,
7) ont ton efhrit efr fi 'a;. . int,
*s£ celle fin r
Z)e cette vie, à P heure t. . : . — ';
Quand au partir lame ! jenec^i
ÏDeuantpu eDi:u,pon luge, &fon recours:
1*4 fus alors, Par i orrflus
7
^
F P ï G R A M M H S.
ZJiuante au règne éternel &* Prcjhei
File te fente amiable & bon père,
'Non Sipieur rude, ou lure rigoureux*
EPIGRAMME S.'
Du Roy pafïant îc Ronc.
'portant le 7loyy le bateau sleBonna
tDu pe fiant fiai^ au fil du roide coî:/:3
FtP-efique à fions, de payeur il do;,.. .:
Jrfaù au T>ieu Rone il eut fioudein ra
Çrandfiutdcsfieurs Na jades le fiecourst
Oui feutenans la barque, à leurs mains fortes,
L'ont mi fie à bord ces diurnes cohortes.
2><f telle peur esbahïr ne te fi. t
Heureux "paifijeau, tu neficezjtiU t:: portes,
ZJn tu fioutiens qui fieul indexa t.
Au Roy, lui prcfèntantle premier Ifure
de l'Enéide nouuellement traduic.
Ta renommée aux exfiers de fie. \
Et la rrouua XJ'vrgik en ces lieux [ombres,
Errant parmi les infier;:. :. es om bres,
Lors ton parler François il c.
Enfer LijJa,deuetsmoy fie. rendit,
Jrte commanda chanter en Fra:: tl rss
Les fiait s d'Cnee, & . es,
<Puis loir efbais, en sen Vo. r:r:dit.
Si l'œuure donq que de moy tu reçois*
fi E P I G R A M M E S.
l\iy osé rendre en langage François,
De [on Latin, qùa bon droit tant onprife:
Le tort en faut d Virgile donner ;
Et a ton loz^qùd \>id bruire & fonner,
*Non point d moy,ny a mon entreprise.
De foymcfmcs.
Des malheureux la vigilante enuie,
Leurs faux raports, 1 injure des faifons,
Les luges four ds aux plus faines raiforts,
St le malheur destiné à ma Vie :
Jtfa liberté ont rendue afferuiç_j
En dur exil, fi qu'en fombres maifons
JfrCa Jtâufe & moy meintes rimes faifons,
Dont le chant triîle d lamenter conuie.
Mais la Vertu quifoutient mon parti,
Jfrtd furement, en mon droit, auerti,
Et fapromeffe ejî {ce cfoy-je) ajfuree,
Que d'un dur temps les efforts périront,
Quen déclinant, les iniques iront,
Et que mes Vers auront longue durée.
Le defeonfortc.
Si de ld mort telle efioit Upuiffance
Que du regret qui mefi Venu faifîr:
Ou quelle fufl fus mon obeiffance;
"pour fat isfaire a mon plus grand dejîr- • •■
lu [Je eupieça de mourir le loifir.
Or fila mort, que fdpslle & conuie,
Me fecourir ne peut, on rù enuie,
Et viure ainf, viure fe doit' nommer,
le
E P î T A P H E S. Sj
Je fuis ïiuant, mais ccft Je celle 1>:e>
Que le mourir me fer ou moins Amer.
D'amour ja prefque veinqueur.
7)eauoy me fer t dauoir tant combatte
xyimour cruels & fit force invincible,
'puis Que je fens affaiblir ma "Vertu,
Et mon cœur efl d'tffeccion Pajîibleï
Or deuiter le coup ne meflpofible
Que} 4 esbranle ^4mour,pour me compter.
Las, des yeincuz^bienje me puis conter \
Car puniffant ma longue refiBance,
le le "Voj prefl a Peiner e & fur monter,
T> extrême effort une extrême corS:ance.
EPITAPHES.
Epitaphe de François de Clcmery.
Trois ans & plus Fra;r.' . C (rp
La mort apelle en fa douleur profondez
Pieu le guérit, lui foin, ferme, &guerh
ZJa lifter une grand part du
foutent retourne, enfanté rich de,
8n biens, amis,[axoir, bea;:_ ,firt: '
JrCaii d'un chenal, juifiu* piedtorJ
ZJif tombe <& meurtypar cas bh. rrdlde*
0 yiateur, "voila comme efi la mort
Egale à tous & à nulfa::;rablc-j.
J l Epita^
54 E 1M T A P: H E'5. .'
Epitaphe d'Albcric de la Mothe.
En meinti trauaux Sibérie de la Jklothe
ladis errant, je jennt joulager
^Aujon des ~\>ers que le chœur chante & notc_^>
*Dcs Jtfujê's jèurs,par païs ejlranger.
Penjant enjin ricjlre plus en danger
Les laijfe, & tourne au lieu déjà naiffance.
Jfrtort lejurprend, ayant bien connoi/Jàncc^
Que jeune efloit, & loingde hur jccours:
& le laifjant Vieillir ^ nuji eu pui fiance
EJleindre en lui d éternité le cours.
Epitaphe du cœur de René de Cha-
lon, Prince d'Oranges.
Le cœur d'un Prince ha repos en ce lieu
0 viateur, qui d'amour jôtiuereine,
Enfin yiuant, ayma le Signeur X>ieu:
Charles (éfar, & ^Anne de Lorreinet
*_A Dieu rendit tome pure ^jereine,
Qui de fa main le fit & compoja.
La Vie à mort pour Cejar expoja,
L* cœurjurpris de mortelle auanture,
En ce lieu propre ou ^sùine il effoufa,
Tour jon confort ejl mis en jepulture.
. Epitaphe à Monfjgneur,Ian Cardi-
nal de Lorrcine. . .
Quiconque s jou (qui trauerjant ces marchez
Le Prince quiers, tant prisé de renom:
^Arrejle toy '.cette tombe ou tu marches
Cxuure
E P I T A. P H E S. 55
Cru tire le corps tant extollé de nom:
"De fi grand cas plus ne refe,finc
Le bruit au \>ol haut, agile, & legt . ■:
Jsùrte eft la chair, ou Ce daima h ,
Lefj/rit orne de \>ertu fouuereine :
0 1>iateur,pour le conte abrerer,
Cy gît le grand Qrdinal de Lorrel . :.
De lui encorcs.
X>e fang, de cœur, defirit, déport, d: grâce,
"Royal en tout ce bon 'Prince ha ïefeu,
j^u peuple bas, de fa Puiffante race,
Et dupais la defenjè <*7* le fiai,
Or dure mort îafurprins & Peinai,
'Portant enuie à la cran .'....-.'.:
Jkfaisfa \>ertu efi elle morte ïnon,
^Au fort fatal ïértu ntfi afferuie:
t^lins a jamais, par immorte! rs;:;?Zj
U honneur en lui de Lorrei?:; eft en vic_j.
'Epiraphe de Monfigneur Clmcc de
Lorreine Duc de Guife.
Ce Trince illufïre ex II ^ kdfîe
22e pui fiant Rcy e;: . re ils :.:.•-.
ZJefjuit jadis dtpre ::x:
Et de ïertu, oui l. v,
Udfes en fans, a ho; ifte
exemples clers, & de pris- X eux,
Enfin la chair, au t . ■: Cireux
Succomba la(fe, &* de mortf::?faifi;*
T>ucil en porta U 'couronne -J. fi:
., -; Z:
$* EPITAP H E S.
Et defonpng extraire TSfet
St tant denfans de Valeur (t
Jtfars regretta le baillant chefdt . re%
Cygu le corps, &t Vole en tour: terrent
L'immortel nom de Claude de Lon
Epitaphc de Madame de Iamets,
Heleinc de B ifs: parc.
Sotts ce tombeau morte repop geleine.
Non celle la qui par amour \>îleine,
Suiuit jadis îadultere Troyen,
2)e tant de *naux feule c. . . en,
3ien efl ilvray a ne f quelque parties»
Fut d aucun pris par le ciel im Partie
,_// cette là, de faueur plus entière
fette cy fut de ces dons héritière,
Beauté, richeffe, exquife. & l race:
Et comme lautre, extrait: aujft de racc^j
T>u fang de Grèce, antique C eparr,
Et par fôn nom dite de Sif/part.
Jtâais tous ces cas {tant grand en (bit le nombre) .
Taffent légers, ainfi que p. ; e ombre,
Et rien n'en réf. . tre ts. . ; h. : )
La Vertu fuie longs tns
Efl immortelle, &
Cefl ce attifait que cette ii ..-. e-i
*?ar bon renom .
Trop regrettée . :s
Son cher e (houx, '-. r égale
Lui ha gardée une foy ce;.
Il efl certem qù'J ... r,
* ru
E P I T A P H E' S". •
Fit ejue le. nom foie aujourdhu nt
Z>e hutre fjeleine au beau 1><iric ....;>,
Mais un tel bruit .-.*;; prouiei
Soit regecté, enfemble fes tains Congés,
Fur e an, erreurs, amours, fai .,.. ' es,
Suiue^pluBot, cDamesl Jes traces
T)c cette Hele'me, & de fis faintes grâces,
X> ont Urne chafte &pure an ciel r a: tic,
Laijfe un renom à ceux oui font en yic^j,
2)e meinte noble & haute qualité,
Honneur, tenu, lor^, immortalité.
Epicaphe de Diane Baudoire^fe femme.
2)iane, en couche, r " :;:t
X>e la rude mort a [faillie,
Et desja du tout lui ejlant '
La t iue parole faillie:
^yî fon mari de main pali:^
Montre u :■ fis, produit 4 thturf,
Comme Voulant dire : ne r-h::rs%:
(^uecques Idduu d'un bas fer)
fe bel enfant qui te cl:. ■:,-
Sera pour ton dueil , tr. .
A elle me."
57
7 ■
"Par les enfers alla jadis C
Et Vit samie Eurydice tu :
IPuis Vint emplir de criçp* /
Strytnon lefleuue, & Us ; • le Kiphee.
Mon fier dcïlin, Viane Jointe fec^i,
'Ne me permet encor a ' ù*ux*
n * S
«
'^S E P I T A P H E S.
'Pour y trouuer ton ame, . - des Dieux,
F)e "vertu 1>iue, & ah . r efoffiee.
Les champs, les bois, les fie.
Les rochers creux, & tes befies / ?s,
F>e mes remets font efm..
Tu \oL denhaut ma douleur O* mes pie in tes,
Et ficelle jour qu'entre les arnes fiantes,
Seure & fans dueil fera notre amitié.
Epitaphe de Pierre du Villicr, Signeut
delà Mabillierejmorcàfon retour
delà guerre.
r.
elui nui vit fous cette dure lame
rNavueres "\>mt en ce lieu rendre tamc^j
Fuyant la f ère mort:
L'amer e mort de laquelle il neuf creinte
En meint conflit, ici par fa contre'mte
Fit trembler l'homme fort.
Grand fut le tort de la mort qui toutmora
Fait à celui quio,.: .: ne fit .
%yZPerfonne Viuante:
Fort elle ha fait à tant défis amis,
Lefijuels e. . £r douleur s.
'Douleur de près te.
Malheureux efi qui à :;.::f\.:nte,
£t à qui rid fort\ t* - e,
^uanttamortdui^ietïh
Jtien rie fi cahot i lamorti _->
tit, Péché, ci7* mik maux a
Nantit ne me fou ".
/ 'ortduremt t, ùtf*
03
E P I T R E: 59
Que ridttens tu vieille ffeaut ruruient,
'pour 4 ton dard nous rendre?
Ou //en toy ef oit fi grand defir
Ses jeunes ans faire e?i terre gefir,
Guerre le deuoit prendre.
0 Viateur,ccfi pour te faire entendra
Qiien Lien ïiuant ro a jours te faut attendre
L'heure de ton trefyas:
L 'heure de mort eu incerteine &prefte,
Scelle fin quà toute heure on s'apprefie,
77/ Vit qui ne *\>itpas.
Z)o?;ques (paffant) arrefie un tien tes Pat,
(onfiderant que fans ordre ou compas
II conuient que tout meure:
Or ï Eternel qui tout ha comparé
Carde la fus Urne du trefhafié
€n fa fiante demeure.
Epitre à M. Thierry de i'a Mothe.
Ta lettre docle, amie, humeine, honnefie,
7)e mon deuoir grandement *..' ne fie t
Et d bon droit je m. ::>
Que le premier entiers t< use
ïDoffice teUfdluant fdr epitre
Celui qui efi trop p!: ._>
2)e ^ray Poète, . fSXufi;>
Que cil, que tantàprifer m t'a:, es:
E?i lu: donnant un lo-^ :et
Jtâais tel bonne: ■ u it (d la hérite)
%s? par tenir, par rdifon droite & bonne,
s*/L celui feu l qui luime fines le don:. :.
Ctr
do E P I T R
Car ainjtejl que îhomm : a
7\fe peut enuie en (on cœur a r,
^4ins meforiptnr jbn pris &> fa t :e,
Tlus Je hongre, quepargra, ffanct,
TIm par candeur naïue, ç^ hor :e,
Que par raifon nui le même a U trace,
Trwje en autrui., ce que de n ■ droit
On peut juger louable en [on endroit.
T^elle efl {pour ïray) de yert:t la nature»
Oui de parole, ou bien par ejc.
7le7iomme ceux de profo?jde (ciencc^j
Qui, tant Çoit peux ont délie expérience,
^sùnfîen moy tu as Voulu huer
Q nue ne peut mon mérite auouer,
£jt plus de toy, & de laftueur tienne
Le reconnoy, que de rien que je rien,
^Du bien a moy par le ciel imparti:
Tais je ne fuis que trop Lien auerti
^Du grand renom, qui au Jon de tes "sers
ZJole, bruiantpar le monde Vniuérs:
£t tes ejcrits,Jans les raifànsfit
^Donnent par tour loue) 'es .. ter
•^£ tonfauoir, tant que par . .
Nous en auons temo: - iare
ZJelapourquoy plut eJtgrA te>
Que connoiffant t.: '
Et le degré de mon feus /;;;/ . as.
Tour mon c "J pat
*Portéthonm à tapi ce:
0:. ce,
L efhrit diuin, par >;; c . .\
E L E G I E. Ci
JrCuft recueilli de \fa bénigne main:
Ou quenfihaut &* d^ ■ degré
Le premier heu me quite de fin gré.
Cefi ce qui fait que fay bien entrepris
^A ton épure excellence & de prii
^Donr.er refyonfè, ayant cette efherance,
t^iuec entière & plus ferme ajjurance,
Que ma rustique & peu fanante Jrfuft,
Q ù grandement fe trouuera camufe
5 res de la tienne héroïque & hauteine,
Sous ta faueur goûtera lafonteine
T>e Tegafus, & de (Tous ta conduite^,
^A mieux chanter fera dreffee & c:u:e.
Or ce bon heur de ta ?race attendant,
i . ■ ourray bien confiner cependant,
Quelle ne 'vaut, ne faudra, ne 'valut,
L ^honneur quelle ha receu de tonfalnt,
Lequel ici elle te rend & mande.
Et de bon cœur a toyfe reconnu.:;. :!:.
ELEGIE.
0 combien eft thwneme créature
'Près de fin fort, & de fin ... 'e!
0 combien efl la créature .
Loingde fauoir ce quafrefke O* ameinLa
Sa dçliineel 0 que fortune fe\
"Nuire ou ayder à qui feule elle Veut!
%>efonp: :. ..\ ty trop â expérience:
y^iyant fiuffèrt par bng ice
Tout ce que peut excogiterfin tre
tri ELEGIE.
±Au temps nue plus elle efr ,. .
^Ayant auRt l'heur &* le hier.
Z)e fa faueur, quart i (c L: trt c
SrJI retournée, & d'un œil pi tant,
Elle ha montré tir. Vifage riant»
Et toutefois (à dire "Venté)
Toint ne fui* feur fi cejl Uutoritc
2) elle, ou d ^imour, nuir,,: fait en ce point!
Keceuoir bient ou nen receuoir point.
Et endurer ces -ma:;:: intolérables.
Soit de mon lien & peines t .
L'un deux auteur, car (i ce nef l'un
le plis certein que ce (ont tous les deux.
Si croy-je bien que F ^confiante Dame
*Ne régit point Uffeccion de lame,
estais qùen ^îmourgit lap:
^/i tout le moins je f y , &> \te,
Que tant ne peut de fins moy l
Soit par faueur, ou rigfteuî • ne,
Que mon penfer Cache ailleurs diuertir,
Et a aymer rien qui fit, t
Que ce qùilaymc, honnore, estime, & tri ':.
SïCais fi xstmour auoitfa.
Changer en moy le cœur qù il ître
Sans ficaon, en fer oit il le ; ■-•;
- Si ce neffoit que fa te,
St qu'à celui qui f aie ojfenji
Encontre lui, trop cruelle . . ire,
le dirois bien ce que je no j.
JtCaU le difant Foffenfèrok . .n.
• 'Pluflot fa gloire & infîgne renom
M,xaiti
ELEGIE. 61
Exalter ois, montrant, c; qùilhd fa '
S (Ire immuable ; excellent & parfait.
Il ha donq mis une amour en mon ame,
7) un feu p grand, & 'fi ' puijjante fla^y/ne,
Q^e tous les 7)ieux rcnd.vis obeïffance
<_A Ça hauteur, ny la mefmes Puiffan ce
Qui me "voulut a cette ardeur contre:?: dre,
'Ne la pourroient amortir on ejleindre.
Et en cela fiy tant bien adrefé,
Ou, pour le moins, le dard qui ma b le fié
E?i [i bon lieu ma rendu amour eux.
Que je me Cens en amour trop heureux.
Et toutefois, comme tout ce quifaffe,
S: fait fin cours en cette terre bafjet
'Ne peut jamais fe "vanter j. . • nt
"De receuoir entier contentemer.:,
Et a y ha nul qui fie puiffie à bon d.
7) ire en ce monde heureux comme il 'y ou droit
^uant fa morti mais attendre confient
Le jour dernier, qui d grand' courfie "vient:
i^iinfi cet heur qui co:: rente ma V/ir,
jiCeine auec jcy le m. enuie,
fonceue aux coeurs qui défirent & "veule,
Jiïon mal trop grand, <£?• de mon bien fi ai \
Faifans fimblant de grand bien me "voulu. 4
Et de mon mal,fi 'jay mal, fi do:iloir\-
^A telles ge?; s (combien que ne foit bonus
Leur "volonté) "Volontiers je pardonne.
Et me fiuffit, "v:':re (tant j'en p::;j dire)
Compafiion me Vient de .
tfiuis marri que (ans c. .
F
<?4 E L E G .' E.
tsi leurs efyrits ils o ttent le n
Ce aiu, pour vray, ne peut feruir en r;e..r
Fors feulement [je le confi \ . n)
2>e de tracter mon honneur & ,-. ire*
Et a plu/leurs qui font l \ rs ..
Faire pcn fer, que leurs paroles feintes
Et faux raportsfont eua. tes.
TJray efl omis n'ont d'efficace i
Fors entiers ceux oui ont lien peu, ou point
ÏDe jugement, & ïefbrit endormi.
Jetais il nef nul tant petit ennemi,
Si à mal faire il Veut fon cœur induire,
Qui aux plus grans ridyt puiffat
Ce qui en dueil, enpeine3 O* en efmoy
JïCettre la peut, aufïi bien comme m .
"par ce quelle efl de mon bien curieufe.
t^Ainfile tort d'une langue enuieufe,
"Nous efl égal: JfrCa douleur le tourmentes
8t le tourment quelle ha, mon ;;, mente.
ZJela comment nous enduro:,.
Chacun fon mal, le mal de : au/Si.
i^iuant queft'.fl entre nous commencées
Qtte amitié, {mots en mapenfee
En lieu trop haut jamais ne ;. :r.
Pour r-e fentir le fort Ventmepref.
T>e cette enuie : gr, au Vr.:y, .
Que mdJreffaffe a Voler en L
Que feulement riay fui h s,
Jtâais j'ay du tout eh ite les ca, . :s,
Les plains chemins, les communes allées,.
Et ay cherché lesprofoncU :
ELEGIE. *5
Car le haut pin dy Vtf le plus Contient
Eflrc agité de t impétueux Vent:
Jdy \>u des monts le fommet & le fefle
Eflre fuget d foudre <& a rempefle:
Les tours auJSi tendantes du ciel haut
prendre a tomber un effroydble fdult.
8e du contraire ay connu le bas coudre
Hors du danger de Vent, de feu, de foudre >
Et de ruine. ^Ainfi >ne pourmenoU
En fureté y lors que je me tenois
ksÏh profond v al caché fans apparence.
Jetais il y ha beaucoup de différence^
Entre amour haute, <& fimple liberté:
le men raporte a ceux qui ont efle
Sous l'un & l'autre, & qui ont fait ejhreuue
jDu bien & mal qui en tout deux fe treuue*
Qui efl encor en fa liberté franche,
Et tout dinfique ïoifeaufur ld branche.
Qui de Voler hdut ou bas peut choifir:
Jfrldis de ndture ^stmour ne prend pUijîr
Qùen chofe hdtite, & fd forte fagette
^A sadreffer du bas nef point figette»
^Amour efl feu quife nourrit en famé:
Et tout dinfi qu'on Voit l'ardente flamme
Tirer en l'air, dinfi 'tous jour s il tirent
xSl ld haute jfe d Lquelie ilafyire*
Si meHoit ilauis entièrement
Quand 'je fus prins d^amour premier ernentx
Que mon efbrit sesloit fubmis en place
1)u tout conforme à ma qualité- baffe:
Car fi petite expérience auoit
(e mien efbrit, qùa cela que toril yoity
t Et
66 E L E G E.
JEt ■■.' contem '>!: & retarde,
Tant feulement alors je bren c . ; . r; 'de:
le marreHoU a la façon modefte,
^yi la douceur, a l'humble & ■ le,
Qui ?:e montroit rie?i de . . ir enfoy.
Jtfais "Dieu d amour ', >.
Et qui 'voit bien {quoy le on te face)
'Plus que ne montre une . %
ZJid au dedens,Çom ibi .. *,
ZJne "\>ertu, une haute noblefÇe,
ZJne prudence, un fensinc rable,
ZJ?i cœur entier, un efbrit . lé,
ZJne excellence, & t{n ir,
IBneÇd y Vid plus qùon ne (à oir
En choÇe huméine : & lors de (a pointure,
• Suiuant tinslincl déjà iropre Nature,
Jtâon cœur nauré, & de- Ça flamme ejhris,
E:t defirer choÇc dé Jt haut pris,
Et diuertir ma penfee i e,
isiinfîtduoit conclu m- a
0 donq ^Amour, d: : ; U ~l jeu,
Crac es te rens, de ce q.
Tu m%asÇubmis, c^ '4uejî gentille amc*
^ylrâ comme moy de >,
Et Vous, qui tant au loir,
*Ne VueMe^plus démo, .
Car Çoyezjèurs {la choft
Que ce Vous ejl depei -de temps perte:
Et celui Dieu qui md x,
Ne permettra Vo^deÇrs rigoureux
Sortir eÇjet : car de Vous il fe >. .
¥uis qùilha fait notre ', ■■::. .-. .,
?7.
Biblis,amoureutc de (on frère C
nus,prins du neuuicmc liure d
Mccamorohofcs d'Ouide.
XJnefiUei randfleuue. Ire,
Qui fait Je s eaux retourner & el .arc
'par dîners tours, en fa riue to.
Qùon apela la nymphe Cy.ir.ee:
Nymphe jadis de taille lien exqulfe.
Laquelle fut par Ssïiletus rejuijc^
Z)e (on amour, & tant fut enhorteeLa
Que fis & fille eh e ne portée,
^pres les jours de porter accomp. ',
Le fils Qunus, £7* la fille 'Bihlis.
'Biblis exemple aux filles .. ; onner
e (c ; amour ne f w
Qùcn lieu Permis. 'Biblis la malhct ■:.
Efiant par trop de fon frère amoureufe,
*Non comme feur un knjrer
Elle îayma : mais elle ncntt
Le feu fecret à ce commènceme
8t ne penfoit pécher i
'De bienfouuent le i *
Ses bras autour de fon col i ta ..
xAinp efloit fous une ombre conceue
2)amitié jufie, en fon erreur deceue,
Peu à peu croit le feu, pet'.: , . :
'Pour ^oirfon fiers :. z~i
T>e beaux habits, & defire eftre l: 'le
Plus que nulle autre, &
7)e geïle graue,^ de rie
Et s' il y !-■■ -v.- '■ -
BIBLH
9
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. 5 1370
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a39003
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