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Full text of "Phonétique et morphologie des dialectes de l'Ouest-wallon"

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Phonétique  et  Morphologie 


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Dialectes  de  rOuest-wallon 

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(MÉDAILLE  D'OR) 


PAR 


Adelin  GRIGNARD,  s.  J 

éditées  par  Jules  FELLER 


SOCIETE  LIEGEOISE  DE 
LITTERATURE  WALLONNE 


Soc.  An.  Impbimerjk  — 

H.  VAlLLA^fT-CARMANNB 
RUB  St- Ad  ALBERT,  8    -^ 

LlBGB  —  1908   -^  -*  -  -^ 


Prix  :  ^  francs 


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Phonétique  et  Morphologie 


DES 


Dialectes  de  l'Ouest-wallon 

(MÉDAILLE  D'OR) 


PAR 


Adelin   GjRIGNARD,  S.  J., 

éditées  par  Jules  FELLER 


SOCIETE  LIEGEOISE  DE 
LITTERATUKE  WALLONNE 


Soc.  An.  Imprimerie  - 
H.  Vaillant-Carmannb 
Rue  St-Adalbbrt,  8  — 
LlBGK  —  1908    -*  -^  -  _ 


Prix  :  î>  francs 


Note  de  l'éditeur 

L'œuvre  couronnée  du  P.  Grignard  sur  les  patois  de  l'Ouest- 
wallon  n'a  pas  eu  la  chance  d'être  corrigée  et  remaniée  amou- 
reusement par  lui  pour  la  publication  dans  notre  Bulletin.  Sa 
vocation  Ta  appelé  aux  Indes,  où  il  évangélise  les  Paharias  ou 
les  Lepchas  à  la  mission  de  Kurséong^  au  pied  de  l'Himalaya^  au 
lieu  de  peser  des  syllabes  picardes  ou  wallonnes  à  Charleroi.  Peu 
avant  son  départ  il  avait  bien  commencé  une 'refonte  de  son 
premier  manuscrit^  dont  les  grandes  pages  pleines  de  surcharges^ 
d'additions  aux  marges^  de  notes  intercalées  en  des  temps  divers, 
n'étaient  pas  déchiffrables  pour  un  imprimeur.  Mais  il  n'a  pas 
eu  le  loisir  de  pousser  très  loin  ce  travail.  Il  s'est  arrêté  au  début 
de  la  lettre  o,  et  encore  renvoie-t-il  souvent  du  second  manuscrit 
au  premier^  compliquant  ainsi  la  publication  au  lieu  de  la  faci- 
liter. Quant  aux  trois  autres  quarts,  il  a  dû  se  contenter  de  biffer 
au  crayon  des  mots,  des  exemples,  des  membres  de  phrase  incri- 
minés par  le  jury  et  d'ajouter  des  numéros  aux  paragraphes.  Or 
on  a  vu  par  le  rapport  de  M.  A.  Doutrepont  que  le  jury  aurait 
désiré  une  mise  en  valeur  beaucoup  plus  intime  et  plus  labo- 
rieuse des  précieux  matériaux  accumulés.  La  mission  m'est  échue 
d'opérer  ce  travail.  Je  dois  donc  dire  en  quoi  j'ai  respecté  l'œuvre 
première,  en  quoi  j'ai  cru  devoir  la  transformer,  à  mes  risques  et 
aux  risques  de  l'auteur,  absent  et  consentant. 

L'œuvre  du  P.  Grignard  a  l'avantage^  ou  la  disgrâce,  suivant 
le  point  de  vue,  qu'elle  n'expose  pas  l'étude  d'un  dialecte  wallon 
naturellement  délimité,  offrant,  à  tous  les  endroits,  sur  tous  les 
points  importants  de  son  vocalisme,  le  même  traitement  presque 
invariable,  n'ayant  que  des  variations  légères  de  détail,  comme 
de  tcha7itnut  à  tchantneid  ou  de  mwart  à  mivert.  La  région  étudiée 


(  4  )  37«   - 

ici  n'a  pas  d'unité.  C'est  une  zone  de  transition  où  se  croisent  et 
s'entrecroisent  deux  dialectes.  Les  esprits  purement  spéculatifs 
objecteront  que  toutes  les  régions  sont  intermédiaires,  que  dans 
toutes  se  présentent  des  limites  phonétiques^  en  deçà  et  au  delà 
desquelles  les  mêmes  mots  ne  sonnent  plus  du  même  son.  Nous 
leur  répondrons  qu'il  y  a  différences  et  différences  :  il  ne  faut  pas 
seulement  les  compter^  mais  les  peser.  Les  unes  sont  presque 
négligeables,  les  autres  sont  radicales^  et,  accumulées,  impriment 
la  sensation  bien  nette  du  passage  d'un  idiome  à  un  autre.  Telle 
est  la  région  explorée  ici.  Deux  espèces  appartenant  à  des  genres 
différents,  le  rouchi,  du  domaine  picard,  et  le  namurois,  du 
domaine  wallon,  s'y  rencontrent  et  s'y  entrepénètrent.  Ce  n'est 
pas  un  centre  d'où  les  eaux  gonflées  s'avancent  rythmiquement 
en  ondulations  successives,  c'est  un  détroit  où  s'entreheurtent 
les  derniers  flots  de  deux  mers  opposées. 

Voilà  ce  qui  rend  si  compliquée  la  description  phonétique  de  ce 
prétendu  dialecte  de  l'Ouest- wallon.  Naturellement,  notre  auteur 
l'avait  commencée  sans  avoir  une  vue  bien  nette  des  oppositions 
qu'il  aurait  à  mettre  en  relief.  Il  avait  cru  qu'il  lui  suffirait  d'em- 
prunter le  moule  d'un  travail  analogue  fait  sur  le  dialecte  de 
Namur  et  d'y  introduire  les  variantes  dialectales.  Mais  le  dialecte 
de  Namur  est  homogène  :  il  n'y  a  pas  d'homogénéité  dans  la 
région  qui  s'étend  de  Waterloo  à  Chimay  etdeWalcourt  àBinche. 
À  mesure  qu'il  avançait  dans  sa  description,  l'auteur  s'en  est 
aperçu.  A  la  fin,  il  en  avait  acquis  la  claire  intuition,  et  c'est 
alors  qu'il  a  rédigé  cette  introduction  synthétique  à  laquelle  nous 
nous  sommes  gardé  de  toucher.  Néanmoins  l'exposé  des  traits 
dialectaux  en  est  resté  assez  lent  et  confus.  L'auteur  y  traitait 
un  peu  toutes  les  questions  au  même  plan.  Il  faisait  la  chasse 
aux  exemples  rares  et  d'étymologie  douteuse^  tandis  que  pareille 
démonstration  réclame  des  exemples  communs  et  non  contro- 
versables.  Puis  il  arrivait  que  certains  mots  choisis  à  cause  de 
leur  singularité  avaient  besoin  d'exhiber  tout  un  état-civil  de 
variantes  et  de  dérivés.  Tous  ces  détails,  sollicitant  l'attention  en 


—   379   --  (   5  ) 

même  temps^  empâtaient  le  sujet  principal.  D'autre  part;  surtout 
préoccupé  de  l'exactitude  de  son  enquête^  l'auteur  enregistrait  les 
variations  profondes  et  les  superficielles  avec  la  même  sérénité^ 
sans  une  phrase  qui  mît  le  lecteur  en  arrêt  et  l'avertît  de  l'impor- 
tance du  phénomène.  Mon  premier  rôle  a  donc  été;  dans  ce 
travail  de  mise  au  point,  de  supprimer  des  causes  d'encombre- 
ment et  de  confusion,  de  sacrifier  certains  exemples,  de  délester 
l'œuvre  des  remarques  de  syntaxe  et  de  lexicologie  inopportunes^ 
de  clarifier  et  de  raccourcir  les  délimitations  géographiques  des 
sons,  de  donner  çà  et  là,  par  quelque  phrase  ou  quelque  mot 
précis,  la  sensation  qu'on  avait  affaire  à  une  zone  de  transition  et 
à  un  caractère  différenciel  important. 

Désireux  de  respecter  autant  quepossiblela  conception  d'autrui, 
je  n'ai  pu  m'en  affranchir  aussi  complètement  que  j'aurais  voulu. 
Il  est  souvent  plus  difficile  de  remanier  une  œuvre  que  d'en  com- 
poser une  nouvelle.  Ainsi,  quoi  que  nous  ayons  fait  pour  rendre 
plus  saillants  les  traits  spéciaux  et  réduire  la  place  des  caractères 
génériques  et  communs,  nous  avons  la  conscience  de  n'avoir 
réussi  que  très  imparfaitement.  Nous  avions  contre  nous  à  la  fois 
le  sujet^  trop  composite  pour  se  prêter  à  une  rapide  analyse,  et 
la  crainte  de  trahir  notre  auteur,  trop  éloigné  pour  nous  donner 
sur  chaque  innovation  son  opinion  définitive.  Puissent  mes  deux 
collègues  du  jury ^  qui  ont  étudié  attentivement  l'original,  esti- 
mer que  deux  mois  d'un  travail  intensif  n'ont  pas  nui  à  l'œuvre 
consciencieuse  du  P.  Grignard. 

Les  changements  opérés  portent  tantôt  sur  la  forme  et  tantôt 
sur  le  fond.  J'ai  déjà  parlé  du  travail  d'élagage  dans  les  exemples: 
il  en  reste  souvent  trop,  mais  le  lecteur  peut  s'arrêter  en  cela  au 
bout  de  deux  ou  trois  exemples  probants,  et  négliger  les  excep- 
tions et  explications  qui  remplissent  le  reste  du  paragraphe.  J'ai 
séparé  dans  la  mesure  du  possible  les  résultats  généraux  des 
variations  particulières.  Les  indications  des  limites  ont  été  sou- 
vent mises  à  part,  afin  que  le  lecteur  puisse  les  sauter  ou  les 
consulter  attentivement,    suivant  son   objet.    L'auteur  n'a  pas 


(   6  )  —  380  — 

craint  la  copieuse  énumération  des  communes  formant  la  limite 
de  chaque  phénomène.  Il  faut  lui  en  savoir  gré^  et  l'on  peut  être 
sur  qu'il  les  a  déterminées  avec  soin  et  presque  toujours  sur  place. 
Quand  ces  listes  faisaient  double  emploi  avec  une  carte,  je  les  ai 
abrégées  ;  celles  qui,  au  contraire,  remplaçaient  une  carte,  ou 
qui  contenaient  des  considérations  théoriques,  une  façon  parti- 
culière de  présenter  les  faits,  je  les  ai  conservées. 

Parfois  l'auteur  ne  donnait  que  des  titres  et  des  exemples  : 
j'ai  dû  alors  interpréter  les  résultats  et  les  classer.  Parfois  je  n'ai 
pris  que  les  exemples  et  j'ai  refait  tout  le  cadre  de  l'exposé  théo- 
rique. Il  en  est  arrivé  ainsi,  notamment,  dans  la  partie  relative 
aux  consonnes.  Le  jury  aurait  voulu  une  disposition  à  peu  près 
semblable  à  celle  de  la  grammaire  de  Meyer-Lûbke.  Je  n'ai  pas 
osé  opérer  une  reconstruction  aussi  complète;  mais  conservant 
chaque  famille  de  consonnes,  j'ai  refait  à  peu  près  chaque  chapitre. 
L'auteur  commençait  par  des  accidents  phonétiques  sans  impor- 
tance, mélangeait  les  cas  des  consonnes  simples  et  des  consonnes 
doubles,  des  groupes  d'origine  latine  et  des  groupes  d'origine 
romane,  ce  qui  ajoutait  une  anarchie  nouvelle  à  l'anarchie  natu- 
relle du  langage  composite  de  cette  région.  Il  faisait  venir  au 
même  plan  et  dans  la  même  liste  des  phénomènes  très  distincts 
comme  la  dénasalisation  de  è  dans  tchèrpèti  (charpentier)  et  la 
disparition  de  «  dans  ministerium.  J'ai  tâché  de  présenter  un 
tableau  complet  des  destinées  de  chaque  consonne,  les  prenant 
d'abord  entre  voyelles  ou  simples,  comme  initiales,  médiales  pro- 
toniques et  posttoniques,  finales  ;  ensuite  doublées;  puis  en  groupe 
avec  d'autres  consonnes,  groupe  latin,  groupe  roman,  conson- 
nes précédant  et  suivant,  groupe  initial,  médial,  final.  C'est  dans 
cette  partie,  où  je  croyais  d'abord  n'avoir  rien  à  changer,  que 
j'ai  dû  innover  le  plus. 

Partout  j'ai  essayé  d'accentuer  les  différences  entre  l'est  et 
l'ouest  du  pays  exploré,  entre  la  région  wallonne  proprement 
dite  et  le  domaine  du  rouchi.  Rarement  l'auteur  mettait  en 
opposition  les  deux  usages.   Certes  nous  savons  ce  qu'il  y  a  d'ar- 


-  38i  -  (  7  ) 

titiciel  dans  cette  action  d'individualiser  par  un  nom  un  idiome 
local,  mais  nous  savons  aussi  combien  c'est  plus  clair  et  plus 
commode  pourle  lecteur.  Ici  d'ailleurs  on  peut  parler  de  dialectes 
différents  sans  courir  le  risque  d'errer  et  de  prendre  des  varia- 
tions insignifiantes  pour  des  caractères  différenciels  tranchés.  Sur 
ce  point  il  n'est  pas  possible  que  je  sois  en  contradiction  avec 
l'auteur.  Il  a  lui-même  synthétisé  son  opinion  dans  le  chapitre 
d'introduction  :  je  n'ai  fait  que  la  répartir  en  détail  dans  les 
divers  paragraphes.   C'est  un  soulignement^  tout  au  plus. 

Parfois  cependant  j'ai  dû  me  mettre  en  opposition  avec  des 
idées  de  l'auteur  et  je  n'ai  pas  toujours  indiqué  en  note  ces 
divergences^  pour  ne  pas  me  poser  en  critique  de  l'œuvre  savante 
que  j'avais  à  publier.  Ainsi  j'avertis  ici  que  l'auteur^  dans  une 
longue  note  ajoutée  au  §  82  (/-[-consonne)  et  que  j'ai  fondue 
dans  ce  paragraphe^  croit^  avec  son  guide  Niederlânder^  que  / 
est  tombée  après  e  dans  bellum  :  bia,  sans  se  vocaliser  en  11.  Je 
lui  ai  endossé  dans  mon  texte  l'opinion  contraire  :  «  dans  le  ia 
namurois;  qui  est  pour  z'<2//^  u  s'est  résorbé»  (§  82).  Je  dois  donc 
assumer  la  responsabilité  de  divers  changements  de  rédaction 
qui  impliquent  une  autre  façon  d'interpréter  les  faits.  Peut-être 
aurais-je  dià  avertir^  comme  je  l'ai  fait  dans  une  note  à  la  fin  du 
§  36  pour  a  représentant  in  et  inde.  Mais  la  théorie  en  tout 
ceci  n'est-elle  pas  une  chose  accessoire?  Ce  que  le  linguiste 
recherchera  dans  ce  travail,  ce  n'est  pas  une  explication  conjec- 
turalC;  ce  sont  des  faits,  des  faits  nombreux  et  classés  avec  ordre. 

J'ai  ajouté  une  couple  de  cartes,  une  pour  oû\  ivè  ffron, 
frivè,  frigidum),,  une  pour  doùr  :  dwam  (dorm(i)o)^  qui 
montrent  la  distribution  géographique  de  deux  traits  d'une 
importance  capitale.  J'ai  dû  refaire  et  rendre  plus  parlantes  toutes 
les  autres  cartes,  par  exemple  celle  de  l'imparfait,  celle  de  la 
seconde  personne  du  pluriel  en  -èz,  -éz^  îz,  -ùz,  -onz,  celle  de  la 
troisième  personne  en  -té,  -et,  -îiii,  -nœ,  -7ic. 

Le  mot  mis  entre  parenthèses  après  un  exemple  wallon  a  sim- 
plement pour  but  de  faire  reconnaître  facilement  par  un  étranger 


(  8   )  -    382   - 

l'identité  du  mot  wallon,  et  non  de  fournir  au  linguiste^  qui  n'en 
a  pas  besoin,  l'étymologie  du  mot.  Pour  y  arriver,  nous  choisis- 
sons tantôt  la  forme  latine,  pleine  ou  syncopée  suivant  l'oppor- 
tunité; tantôt  la  forme  française  collatérale.  Quand  il  n'y  a  pas 
d'erreur  possible,  nous  omettons  toute  traduction.  Pour  alléger 
le  texte  propre,  nous  avons  rejeté  souvent  dans  cette  même 
parenthèse  des  variantes  dialectales^  que  le  lecteur  pourra  délais- 
ser s'il  est  plus  désireux  de  trouver  une  suite  de  formes  concor- 
dantes que  curieux  de  divergences  et  d'exceptions. 

L'auteur  n'a  pas  choisi  pour  ses  exemples  une  orthographe 
purement  phonétique.  Il  a  cru,  et  personnellement  nous  aurions 
mauvaise  grâce  à  lui  en  faire  un  reproche,  il  a  cru  devoir  adopter 
celle  de  la  Société  de  Littérature  zvallonnc,  en  se  rapprochant 
toutefois  du  phonétisme  et  en  laissant  les  tolérances  analogiques 
permises.  Ainsi  son  travail  sera  plus  accessible  à  toute  une  caté- 
gorie de  lecteurs.  Quant  aux  philologues,  il  n'y  a  pas  pour  eux 
d'erreur  possible  de  lecture  dans  ce  système,  s'ils  veulent  bien 
retenir  que  \e  non  marqué  d'accent  représente  Ve  muet  du  fran- 
çais, que  les  consonnes  finales  non  suivies  de  la  minute  (')  sont 
muettes,  que  la  consonne  douce  et  sonore  finale  est  forte  et  sourde 
dans  la  moitié  des  cas  (^),  que  les  voyelles  nasales  sont  écrites 
comme  en  français.  On  a  d'ailleurs  averti  de  la  prononciation 
dans  le   texte,  quand  on  prévoyait  une  confusion  possible. 

Il  nous  restera,  au  cours  de  l'impression,  à  dresser  un  index 
des  mots  wallons  cités. 

Une  dernière  réflexion,  au  sujet  du  titre.  Cette  région  étudiée, 
l'auteur  l'appelle  Ouest-wallon  :  je  la  nommerais  volontiers  zone 
picardo-wallonne.  La  raison  de  cette  différence  gît  dans  la  façon 
d'interpréter  les  faits.  L'auteur  choisit  une  limite  séparative 
(c  fa,  voir  l'Introd.)  en  décidant  qu'elle  est  la  plus  importante 
et  que  le  wallon  commence  à  cette  limite.  À  notre  avis,  on  tom- 
bera dans  l'arbitraire  chaque  fois  qu'on  voudra,  en  fait  de  déli- 

(')  Nous  avons  essayé  de  préciser  ces  cdiS  àdiXiS  V Essai  d' orthographe 
wallonne^  pp.  146-149. 


—   3^3  —  (    0   ) 

mitation  dialectale^  choisir  pour  frontière  une  ligne  et  non  une 
zone.  Il  ne  faut  pas  adopter  de  ligne-limite.  Les  partisans  des 
solutions  simplistes  y  trouvent  leur  compte^  non  la  vérité.  L'ex- 
périence nous  montre  que  les  dialectes  se  compénètrent  à  leurs 
confins  comme  les  ondulations  de  l'eau  parties  de  deux  centres 
voisins.  Une  lutte  pour  la  vie  se  produit  là  entre  les  phonèmes 
synonymes,  et,  le  résultat^  c'est  la  bigarrure  dont  nous  tenons 
ici  un  superbe  exemple.  Le  faisceau  des  limites  importantes, 
depuis  la  plus  occidentale  jusqu'à  la  plus  orientale,  enserre  une 
bande  de  terre  qui  est  la  vraie  limite^  la  marche  commune 
entre  les  deux  dialectes. 

L'auteur  avait  commencé^  en  attendant  l'opinion  du  jury  sur 
le  présent  travail^  une  Phonétique  et  Morphologie  des  dialectes  de 
la  Haine.  Il  n'en  a  fait  que  la  phonétique,  et,  pour  la  morpho- 
logie, des  tableaux  de  conjugaison.  Il  nous  a  livré  son  manus- 
crit, précieux  bien  qu'inachevé.  Peut-être  aurons-nous  quelque 
jour  le  loisir  de  le  compléter  et  de  le  publier. 

Jules  Feller 


Introduction 

Dans  les  Mélanges  zvallons  {^),  M.  Jules  Simon  a  tracé  les 
limites  entre  wallon  et  picard.  Mais,  entre  la  plus  occidentale  et 
la  plus  orientale  de  ces  limites^  il  y  a  de  la  marge.  Où  s'arrête  le 
wallon  ? 

Les  limites  les  plus  orientales  séparent  de  nous  Nivelles  et 
divisent  la  banlieue  de  Charleroi  ;  leur  prolongement^  que  j'ai 
tracé  moi-même^  traverse  l'Entre-Sambre-et-Meuse  belge.  Or  le 
dialecte  de  ces  deux  villes  et  de  cette  région  a  bien  physionomie 
wallonne. 

Dans  le  présent  travail_,  consultant  le  sentiment  des  habitants 
de  la  région^  fondé  sur  le  groupement  des  relations  et  concor- 
dant cette  fois  notablement  avec  les  données  de  la  science^  nous 
adopterons  comme  limite  occidentale  de  l'Ouest-wallon  celle 
qui  sépare  le  domaine  de  c  +  <a:  >  k  \  kcmîchc,  carète,  kèmin, 
cat,  kèvô,  du  domaine  àe  c  -\-  a  >  tch  :  tchcrnîche,  tchèrète,  tchè- 
min,  tchat,  tchèvô,  (v.  carte  I). 

En  efFet^  c'est  bien  le  trait  principal  qui  signale  l'étranger  aux 
habitants  de  l'un  ou  de  l'autre  domaine. 

Le  phonème  parallèle  g  ^  a  >  S}  s'avance  plus  à  l'ouest  que 
c  -]-  a  '^  tch.  D'autre  part^  quelques  vocables  :  brantche,  tchâr, 
tc/iêr  (ca.d ère),  tcheû,  etc.^  se  retrouvent  encore  au-delà  de  la 
limite  tracée  par  M.  J.  Simon^  notamment  dans  le  crochet  qu'elle 
fait  vers  Thuin.  ^ 

En  leur  faveur  peut-être,  mais  surtout  pour  ne  point  m'inter- 
dire  le  passage  en  ligne  droite  à  travers  l'Ouest-walloU;  j'ai 
englobé  ce  crochet  dans  mon  champ  d'investigations.  Une  ligne 

(')  Liège,  Vaillant-Carmanne,  1892,  pp.  99  et  suiv. 


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-  385  -  ,^  (   II   ) 

verticale  descendant   à  l'ouest   de  Tubize  et  de  Beaumont  déli- 
mite assez  bien  mes  recherches  de  ce  côté. 

La  limite  orientale  de  l'Ouest-wallon  laisse  à  sa  droite^ 
au  dialecte  namurois^  la  banlieue  de  Wavre^  la  Dyle  en  aval  de 
Bousval^  et  la  Thyle;  elle  lui  laisse  encore  une  bande  étroite  le 
long  des  frontières  provinciales  Hainaut-Namur^  jusqu'à  Aiseau^ 
d'où  elle  se  dirige  vers  Givet  par  Le  Roux^  Mettet  etCorennes(^). 

Mais  dans  le  territoire  ainsi  délimité^  le  parler  que  je  qualifie 
d'Ouest-wallon  présente-t-il  donc  du  nord  au  sud  un  aspect  assez 
homogène  ? 

Pour  exprimer  ma  conviction  à  ce  sujet;  j'ai  coutume  d'avancer 
qu'un  habitant  de  Braine-l'Alleud^  se  trouvant  à  Couvin^  n'aura 
que  deux  ou  trois  traits  réguliers  à  changer  dans  son  parler  local 
pour  n'y  paraître  point  étranger.  Parlant  son  dialecte  pur^  il  y 
serait  très  facilement  compris.  Il  aura  moins  de  peine  encore  à 
Philippeville. 

Toutefois  il  nous  faut  distinguer  dans  l'Ouest-wallon  des 
régions  distinctes  : 

Au  nord  de  la  Sambre:  i.  La  région  de  Nivelles^  prolongée 
vers  le  sud,  à  gauche  de  la  voix  ferrée  de  Charleroi-Bruxelles  (-). 

2.  La  région  à  l'est  de  celle-ci^  jusqu'au  domaine  namurois. 
Certains  caractères  la  divisent  en  partie  brabançonne  et  partie 
hennuyère. 

Au  sud  de  la  Sambre  :  i'*.  La  région  de  l'Acoz  et  de  la 
Biesme,  au  sud   de  Châtelet  et  d'Aiseau. 

2'\  La  région  de  Beaumont^  au  sud  de  la  Sambre  et  de  la 
Biesmèle. 

3''.  Le  bassin  de  l'Heure  et  de  l'Hermeton  (région  de  Walcourt 
et  de  Philippeville). 

(')  Les  recherches  dépassent  à  l'est  cette  limite  linguistique,  jusqu'à 
une  verticale  descendant  deWavre.  Elles  vont  même  au  delà  par  instants. 

(-)  S'y  rattachent  encore  par  de  nombreux  caractères  les  communes 
de  la  rive  gauche  du  Piéton  :  V^iesville,  Thiméon,  Gosselies.  Dans  l'in- 
térieur de  cette  i'^  région,  la  crête  que  le  Piéton  contourne  est  une  ligne 
de  subdivision. 


(   12  )  '  —  386  — 

4''.  La  région  de  Chimay-Couvin-Givet. 

Remarquons  en  passant  que  Charleroi  confine  à  plusieurs  de 
ces  régions.  C'est  un  carrefour  et  non  un  centre. 

Cela  posé,  si  j'excepte  de  l'Ouest-wallon  les  dialectes  de 
NivelleS;  Seneffe^  Piéton^  Thuin^  Beaumont^  Chimay  (régions  t, 
2^  et  4'*  en  partie)^  où  s'enchevêtrent  les  limites  entre  picard  et 
wallon^  il  me  reste  une  bande  de  terrain^  étranglée  au  nord, 
s'élargissant  vers  le  sud-est^  et  qui  n'est  qu'une  dépendance  du 
namuroiS;  avec  ses  caractères  spéciaux  pourtant. 

Ceux-ci  l'apparentent  au  Hainaut-Centre.  Voici  les  principaux: 

1°  dans  le  vocalisme  ; 

a)  le  traitement  de  -atis,  -atum^  -a du  m  en  e  (Brabant 
excepté)  :  tchmiûz,  pre,  fosse,  ive  (vadum),  dègre,  etc. 

b)  la  persistance  absolue  de  Va  provenant  de  Va  tonique 
entravé  :  tchat,  bras  ;  son  allongement  dans  les  formes  en 
-a  t  i  c  u  m  >  -a^e  :  vilâS^e,  ouvrâS^e. 

c)  a  devant  bl  donnant  actuellement  -ûbe,  non  -auve  :  fâbe, 
misèràbe,  etc.  Sporadiquement  se  rencontrent^  il  est  vrai^  trois 
formes  anciennes  en  -bîe  :  tble,  stèle,  et  banale  ;  mais  elles  cons- 
tituent d'autre  part  une  divergence  d'avec  le  namurois  pour  le 
consonantisme. 

d)  la  prosthèse  générale  de  à  ou  de  i  dans  les  mots  commen- 
çant par  le  préfixe  re  ou  par  2  consonnes^  quand  le  mot  précédent 
se  termine  par  une  consonne  prononcée  :  èr've?iii,  èr' poser,  ispcne, 
isttle,  etc. 

e)  le  traitement  de  Vo  tonique  ouvert  entravé  et  de  au  en  0  : 
porte,  fart,  mort,  cône,  côte,  bze,  rpàze,  etc.  ;  de  Vo  protonique 
ouvert  et  de  Vo  tonique  entravé  en  oîî  :  nonvia,  monrn^  tout, 
ronS^e,  cronsse. 

J'indique  encore  rapidement  l'hésitation  entre  n  et  û  dans  le 
traitement  de  ar  -|-  consonne  :  part,  tchâr,  ârbc,  barbe,  larme, 
etc.;  ë  ouvert  libre  donnant  souvent  iè  et  non  î  :  pièce,  ciel,  Liège, 
ptpière,  fier,  bière,  liève;  oculum  donnant  f  et  oîiy. 


-  387  -  (   13  ) 

2°  dans  le  consonantisme  ; 

a)  hésitation  entre  le  traitement  wallon  et  le  traitement  picard 
dans  :  tchambe  (chambre)  et  cambe  (boîte  explosive);  tchèssî 
(chasser)  Qt  cassï  (chasser  au  jeu  de  balle)  ^t  cachî  (chercher); 
tchètwère  et  cahvère  (ruche)  ;  astchèyance  et  askèyancc  (hasard)  ; 
chorder  (édenter)  et  5c^7r^^r  (entamer^  entailler)^  5Ct7r  (entaille); 
choîiter  et  ascoiiter,  (écouter)  ;  chble,  èschôle  et  èskèye. 

h)  c,  ce,  xc,  se,  traités  comme  en  français  ou  comme  en  picard 
dans  :  pécher,  Chârlèrivè,  Châles,  château,  bouche,  blanche, 
franche,  èscoriye,  èskine,  skàr,  scbrchi  et  scbrci,  scôgne,  scwèle, 
dcskinde,  dèskirer,  monkèt,  scayon,  scô  (démangeaison  ;  fé  scô  ou 
scépï,  démanger)^  skèter,  scaper,  scoupyï,  èscoû,  rèscandi,  èscume 
et  ses  dérivés. 

c)  ti  après  les  consonnes  donnant  parfois  ch  :  conminchi,  cachi. 

d)  n  n'influençant  pas  la  voyelle  précédente  à^LWS  plene,  grhie, 
fofttene,  dérene. 

3"^  Morphologie  : 

a)  usage  des  pronoms  possessifs  :  èm' ,  èf ,  ès^  avec  prosthèse 
d'une  voyelle  d'appui,  ?w,  vo,  èlnowe,  èlvowe\ 

de  l'article  èP  (avec  prosthèse  également)  ; 

de  l'article  indéfini  in,  ène\  absolu  '.  ynn,  yeune. 

b)  au  présent  de  l'Indicatif,  du  Subjonctif  et  de  l'Impératif,  au 
futur  simple  ; 

l""^  personne  du  pluriel  en  on  :  tchanions,  tchantoîiche. 

2*"  »  »  en  ez  ou  éz  étendue  pour  le  Brabant- 

Ouest  à  la  i"^^  et  à  la  3*^  conj.,  pour  le  reste  de  l'Ouest-wallon  aux 
3  conjugaisons  :  ichaiittz,  savez,  zvèyez  ; 

au  futur  simple,  les  désinences  du  singulier  comme  en  français  : 
tchaiifrè,  tchant'ras,  tchanfra  ; 

à  l'imparfait  de  l'Indicatif  au  singulier,  point  de  formes  longues 
dérivées  de  -abam,  mais  eu  ou  è. 

Enfin,  dans  le  vocabulaire,  signalons  l'intrusion  de  nombreuses 
formes  françaises  :  j'aime,  e?icre,  cuwre,  huile,  printemps ,  paix. 


(   14  )  -  388   - 

Cela  fait;  j'ai  dessiné  suffisamment  les  traits  qui  différencient 
notre  dialecte  de  ses  voisins  de  l'est;  wallons  comme  lui.  Mais  ces 
variantes  laissent  subsister  la  ressemblance  fondamentale.  Par 
elle;  il  s'affirme  nettement  wallon  et;  pour  spécifier  davantage,  il 
le  fait  à  la  façon  du  dialecte  namurois  :  c'est-à-dire  qu'en  plus  des 
traits  communs  à  tous  les  dialectes  wallonS;  de  l'Est  et  du  Centre, 
il  a  les  variantes  qu'offre  le  namurois  en  regard  du  Nord  et  de 
l'Est-wallon  (Liège  et  Luxembourg)  (^). 

Citons  :  1°  la  modification  de  a  suivi  d'une  nasale  libre  par  la 
labiale  précédente  :  pzvin,  fwiii,  samwène  ; 

2°  la  persistance  de  Va  tonique  entravé  :  saich,  atatche,  glace, 
place -^  comme  dans  -aticum  >  âdje  :  vilâdje,  ouvrâdje,  orâdje\ 

3°  e  ^  l  -y  consonne  donnant  ia  :  bia,  noiivia] 

4°  îy  en  hiatus  et  f  -|-  jod  gardant  Vï  dans  partïve,  can^iye, 
vïye,  bièstrîye,  tch'vîye,  eguïye,  fiye  ; 

5^^  -orium  suffixe  donnant  wè  (parfois  iva^  :  mîirzvè,  sèmzvè] 

6°  71  tonique  donnant  //  :  iiii,  cruy  pièrdic. 

7°  l'assimilation  de  la  consonne  sonore  à  la  consonne  sourde  à 
l'intérieur  du  mot  :  tchyt,  tch'fà  ; 

8^^  c  ou  t  intervocaliques  -\-  e  ou  /;  avant  l'accent  donnent/  : 
cûjène,  plèji,  nojète,  vijin,  d^jons,  croj'ète,  rnjï,  pnjl,  tïfner]  après 
l'accent  donnent  ch  :  dich,  chïch,  7iwèch,  puch. 

9°  ch  résultant  souvent  de  5  initial  :  chabot,  chur,  chufler,  chèner, 
chîje  ;  ou  encore  de  se  initial  parfois,  de  se  médial  et  final  le  plus 
souvent  :  pèchl,  pèchon,  fachî,  pichï,  crèche,  conèche,  vacha,  inou- 
chon,  finichons  ;  ou  encore  de  x  :  bouchon,  couche,  rèche  (sortir)  ; 
ou  encore  de  5s  -|-  y  :  bachi]  ou  enfin  de  5  -\-  Jod  posttonique  : 
tchèmiche,  bïc/ie,   grïche,  cèré^^che,  binbche^  èglïche,    tandis   qu'en 

(')  Au  sud  de  la  Sambre  il  présente  pourtant  quelques  traits  qui  le 
rattachent  au  dialecte  dinantais  et  à  l'Est-wallon  :  è  libre  comme  è  -\-  jod 
donnant  parfois  eu  :  deut^  creii,  dreut,  reud.  De  plus  la  région  Couvin- 
Givet  à  la  3^  personne  du  pluriel  du  présent  en  <?  :  i  tchantèt^  qu'i  tchan- 
tèche,  comme  le  Xord-Wallon. 


-  38q  -  (   15  ) 

protonique  le  même  groupe  s  -f  jod  donne  j  :  màjon,  cèré"^jl^ 
bjïle,  bàji.  Citons  encore,  en  morphologie^  les  3«^  pars.  plur.  des 
présents^  qui  avancent  l'accent  de  deux  syllabes  :  tchanHiiu, 
votiïniLj  etc. 

Voilà  bien  les  titres  de  parenté  de  notre  dialecte  avec  le  namu- 
rois.  Cette  dernière  constatation  m'a  décidé  à  suivre  pas  à  pas^ 
du  moins  pour  la  phonétique^  la  remarquable  étude  de  M.  le 
D""  J.  Niederlânder  sur  le  dialecte  de  Namur  {^),  tout  en  signa- 
lant au  passage  les  divergences  de  détail  ou  de  classification  entre 
les  deux  parlers,  divergences  qui  s'accentuent  évidemment  quand 
je  viens  à  traiter  des  dialectes  ci-dessus  exceptés  (régions  i,  2'*  et 
4''  en  partie). 

Je  lui  ai  pris  jusqu'à  ses  exemples^  ceux  du  moins  dont 
l'Ouest-wallon  fait  usage,  supprimant  les  autres^  revêtant  les  pre- 
miers de  leur  forme  nouvelle  si  l'Ouest-wallon  les  avait  transfor- 
méS;  enfin  leur  en  adjoignant  d'autres. 

Les  exemples  d'ailleurs  sont  du  domaine  commun.  J'aurais  cru 
puéril  d'éviter  de  parti  pris  ceux  de  mon  modèle^  afin  de  paraître 
—  bien  à  faux  d'ailleurs  —  plus  original. 

J'estime  de  plus  avoir  ainsi  rendu  service  à  ceux  qui  comme 
moi  voudront  faire  la  comparaison. 

M.  le  D'"  Niederlânder  a  bien  voulu  m'assurer  qu'il  partageait 
entièrement  mon  avis. 

Pour  la  Morphologie,  j'ai  visé  en  plus  d'un  point  à  compléter, 
mais  dans  un  cadre  plus  large,  l'étude  si  précise  et  si  nette,  ainsi 
que  la  carte  dialectale  de  l'arrondissement  de  Namur,  publiées 
par  M.  Alphonse  Maréchal  en  1900  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
liégeoise  de  littérature  walloniie  (tome  40). 

Le  temps  m'a  fait  défaut  pour  tirer  parti  des  documents 
anciens  propres  à  l'Ouest-wallon  :  cartulaires  de  Walcourt^ 
d'Aulne,  de  Nivelles,  etc.,    chantefable  à'Aucassin  et  Xicolette, 


(^)  Die  Mundart  von  Namur,  dans  le  Zeitsclirift  fur  Romani^chc  Philo- 
logie de  Grôber,  XXIV  Hand,  1899. 


(   i6  )  —  390  — 

etc.  Quelque  peu  qu'ils  eussent  contribué  à  mon  travail,  je  sens 
que  ce  peu  me  manque.  Peut-être  me  sera-t-il  donné  de  combler 
cette  lacune. 

A  part  cela,  je  ne  crois  point  que  quelque  chose  d'important 
m'ait  échappé  de  la  «  littérature  »  du  sujet. 

Pour  les  ouvrages  cités,  j'ai  consulté  : 

Romani  a  XIX.  Wilmotte  :    Chartes  wallonnes  naimiroises. 

Revue  des  patois  gallo-romans,  n°  13.  P.  Marchot  :  Les  patois 
dn  Luxembourg  central. 

Bnlleti?is  de  la  Soc.  liég.  de  litt.  zv.  1870.  Textes  de  la  Parabole 
de  r Enf.  prod.  —  1892.  G.  Doutrepont  :  Tableau  et  théorie  de  la 
conjugaison  dans  le  wallon  liégeois.  —  1892.  J.  Delaite  :  Le  verbe 
ivallon.  —  1897.  J.  Feller.  Phonétique  du  gaumet  et  du  zvallon 
comparés.  —  et  passim  :  œuvres  de  Pirsoul,  Edm.  Etienne,  abbé 
Courtois,  Jean  Wyns,  Willame^  etc. 

Wa/lonia,   passim  :  textes  de  dialectes  variés. 

Périodiques  :  Le  Sauvei'dia  (Jodoigne)  ;  Li  Marmite,  Li 
Couarncu  (Namur)  ;  ^/ TVz'w^c^^^/ (Nivelles)  :  /^'  To?îia,  Z,'  Crè- 
quion,  L'  Coq  d^azvous'  (Charleroi)  ;  èl  Bribeû  (Maubeuge). 

Revue  de  V Instruction  publique  en  Belgique.  XXIX.  Wil- 
motte :   Note  sur  le  patois  de  Couvin. 

Anthologie  des  poètes  ivallons  (Liège),  passim. 

Armonaqtie  de  Mous,  passim. 

ŒiLvres  de  J.-B.  Descamps  ;  de  Vabbé  Letellier  (Mons). 

Les  ave7itures  de  Jean  d'  Nivelles,  par  l'abbé  Renard  (Braine 
l'Alleud). 

L'Argayon,  par  l'abbé  Renard  (Braine  l'Alleud). 

El  Rouse  de  Sainte  Ernelle,  par  G.  Willame  (Nivelles). 

Œuvres  de  Jacques  Bertrand \  de  Léon  i5^r;«/s  (Charleroi)  ; 
d' Horace  Piérard  (Gilly). 

Le  Wallon,  par  M.  Wilmotte.  Bruxelles,  Rozez,  1893:  textes 
divers. 

Zanardelli  :  Classification  des  patois  wallo?is.  Bulletin  de  la 
Société  d'Anthropologie  de  Bruxelles,  1898. 


—  391  —  (   17  ) 

Chanoine  Roland^  Topo7iymie  Namiiroise. 

Chotin^  Etymon  du  Hainaut. 

Kurth^  La  fro7itière  îmgiiisiiqîie  en  Belgique. 

Meyer-LûbkC;  Grammaire  des  langues  romanes.  Traduction 
de  A.  et  G.  Doutrepont  et  Rabiet. 

Dictionnaires  de  Grandgagnage,  de  Pirsoul,  de  Sigart. 

J'ai  réuni  en  outre  environ  200  manuscrits^  spécimens  des 
patois  usités  dans  chaque  commune  de  mon  champ  de  recherches. 

À  ces  lectures  s'ajoutent  mes  séjours  de  plusieurs  années  dans 
les  provinces  de  Brabant  et  de  Liège^  puis  à  Namur^  à  Charleroi 
et  à  Mons^  mes  excursions  fréquentes  dans  tout  le  domaine 
wallon^  mes  rapports  oraux  quotidiens  avec  des  personnes  origi- 
naires de  ces  différentes  contrées^  le  souci  constant  de  me 
renseigner  sur  les  particularités  de  leurs  dialectes. 

Pour  ce  travail,  j'ai  visité  la  plupart  des  localités  que  je  cite. 
J'ai  recueilli  mes  renseignements  de  la  bouche  de  personnes  habi- 
tant actuellement  ces  différents  endroits. 

Sur  tous  les  points  de  mon  champ  d'investigations,  j'ai  trouvé 
des  collaborateurs  complaisants,  dont  beaucoup,  par  d'heureuses 
circonstances,  ont  été  sous  ma  main  chaqtie  jour^  les  dix  mois 
qu'a  duré  mon  travail.  Merci  à  tous  pour  leur  patience  à  m'éclai- 
rer  et  pour  l'intérêt  qu'ils  ont  pris  à  l'achèvement  de  cette 
étude,  dont  l'objet  les  avait  étonnés  d'abord. 

Merci  tout  spécialement  à  Messieurs  les  membres  du  clergé  et 
de  l'enseignement  {}),  que  leur  situation  et  leurs  habitudes 
d'observation  mettent  si  bien  à  même  de  rendre  des  services  aux 
études  wallonnes,  et  qui  l'ont  fait  pour  moi  avec  tant  d'obligeance. 

(^)  Je  me  plais  à  citer  M.  Despret,  de  l'Ecole  Normale  de  Nivelles, 
et,  pour  la  région  de  Philippeville,  M.  Sonet,  professeur  au  Collège  du 
S.-C.  à  Charleroi. 

Merci  aussi  à  M.  Adrien  Oger,  bibliothécaire-conservateur  du  Musée 
archéologique  de  Namur,  dont  l'extrême  bienveillance  et  les  connais- 
sances spéciales  me  sont  venues  constamment  en  aide. 


1=  h:  O  2Sr  IB  T  I  Q,TJ  E 


VOYELLES 

Sk  {=  à,  d  latins) 
TonîQiVLe  lilbre 

1.  a  tonique  libre  donne  en  général  é  {^)  :  c/ér,  nez,  clé,  père, 
mère,  frère,  tèrère  (*taratrum),  fève,  sève  ;  —  Lès  Rièzes,  lez- 
Chimay  (de  rasas ^  avec  <?' diphtongue  postérieurement). 

2.  a  devant  /  donne  :  —  \^  è  \  èle,  se,  nowè  (noël)^  té  {tel  ârhe, 
tèfrtit),  qiiè  ('^)  ]  ■ —  2°  d  :  mô,  fiché  (vis sale m)^  Vèz'nô  (le  village 
de  Virginal/ anciennement  Verzeno),  niyà  (nidalem^  nichet). 
Scalam  >  sicôle  ou  z5^o7^  dans  la  partie  orientale  de  la  région 
que  nous  explorons^  à  partir  de  Sart-Dame-Avelines^  Villers- 
Perwin^  Mellet^  Wayaux^  Ransart,  Gill}^;  Montigny-sur-Sambre^ 
Couillet,  Loverval.  La  rive  droite  de  l'Heure  emploie  chôle, 
èscôle,  Qt,  plus  rarement;  èskiye.  A  l'ouest  de  cette  ligne  on  a 
skîye,  iskiye,  èskiye,  èskîle,  èskièye.  Notons  aussi  èstchèle  à  Boussu- 
lez-Walcourt. 

(^)  Nous  supprimons  le  signe  de  la  longue,  que  l'auteur  avait  inscrit 
dans  tous  les  exemples,  et  que  nous  avons  noté  de  même  ailleurs  {Phon. 
du  gaum.  et  du  wallon).  Il  semble  toujours  que  les  sons  fermés  soient  plus 
longs  que  les  sons  correspondants  ouverts,  mais  c'est  souvent  une  illu- 
sion. Dans  le  cas  présent,  é  est  plus  long  dans  clér,  pérr,  chôle^  etc.,  que 
quand  il  est  final  {clé,  néz,  mô). 

(^)  Note  de  morphologie  :  té,  tel âu  masculin^  télé  au  féminin;  que  au 
masculin  devant  consonne,  guél  devant  voyelle  :  quel  ome\  au  féminin 
quéle,  quêne  et  aussi  que  :  que  feume  l 


Cayi  te  JŒ. 


—  393  —  (  19  ) 

B.  a-{-  m  ou  ?i,  devant  une  voyelle  autre  que  a,  donne  :  i°  ctn^^ 
an  (angn)  ;  2"  è  {zve  après  une  labiale)^  suivant  la  région:  pan-gn, 
pan-ny  ow  pivin  ;  fan- gn,  fan-ny  ou  fwin  \  man-g7i,  fnan-7iy  ou 
rnivin  ;  diman-gn ,dinian-ny  ou  dimiviii ;  stran-gn,  strin;  gran-gn, 
grifi ;  mais  d'vantrin  (tablier)  et  dérin  (dernier^  deretrianum) 
restent  tels  dans  le  domaine  de  àny,  an,  ou  sont  remplacés  par 
des  synonymes  ('). 

On  a  an  dans  le  nord  et  l'ouest  du  Brabant  wallon  jusqu'à 
Chaumont^  Corroy^  Ottigny^  Céroux,  Genappe^  Houtain  (en 
résumé  dans  la  région  de  Wavre)  ;  dans  le  Hainaut  central 
jusqu'à  Rêves  ^  Viesville;  Courcelles^  Forchies,  Anderlues^ 
Leernes^  Biesmes-sous-Thuin^  Beaumont  (donc  dans  le  Centre  et 
le  Borinage).  On  a  e  au  sud  de  Beaumont;  zve  à  Erpion^  Robe- 
chies;  Chimay  et  à  l'est  de  cette  ville.  Nivelles,  Fontaine- 
l'Evêque,  Thuin  ne  paraissent  plus  connaître  que  les  formes 
françaises  en  è  (ain).  D'ailleurs,  sur  toute  la  frontière  que  délimite 
la  carte,  la  jeune  génération  délaisse  les  formes  en  an  au  profit 
des  formes  en  ^.  Même  en  plein  domaine  de  5^,  l'un  ou  l'autre 
mot  de  la  série  ne  se  présente  plus  qiie  sous  la  forme  française  et 
les  autres  s'en  revêtent  volontiers. 

a  -\-  m  ou  n  devant  a  >  -tne,  et  -wene  dans  le  domaine  de 
-ivin  :  grène , plène ,  fontène ,  dérène,  samwène.  Exceptions  :  lanam 
donne  linne  ou  lène,  amat  donne  inme,  éme.  À  Ittre,  au  NO.  de 
Nivelles,  on  dit  grène,  mais  fontinne,  plinne  (plaine  ;  plène  == 
plenam). 

4.  «  +  w  primaire  ou  développé  donne  à  :  clÔ  (cl  a  vu  m),  cayô 
(caillou), /Ô  (fagum  ',  fan  dans  les  comptes  de  Bourlers  en  1782  ; 
Bi'aufau  dans  les  Archives  du  Hainaut  en  1244,  ancienne  forme 


Cj  Bernus,  Fables^  a  tch'mwin  (caminum)  et  branmwint  (bravement 
au  sens  de  beaucoup),  par  analogie  sans  doute  avec  viwin  (main).  M.  Gri- 
gnard  ajoute  que  l'usage  local  n'autorisait  nullement  ces  formes.  Il  faut 
y  voir  des  analogies  individuelles  ou  spéciales  à  des  familles  isolées,  à  de 
petits  groupes,  analogies  qui  se  résorbent  d'ordinaire. 


(  20  )  —  394  — 

de  Bouffioulx  ;  actuellement/d  est  remplacé  par  des  diminutifs  ou 
dérivés  :  fawia,  faiv' tî,  fayeni  k  Bouffioulx^ /b/^Yj;  àittre). 

5.  a  j-  yod  donne  un  son  intermédiaire  entre  è  et  s,  plus 
rapproché  cependant  de  é  :  messe  (magistrum)  {}),  mê  (magi- 
dem),  hrêre  (bragire)^  mêkc  (macrum),  mes  (magis;  mins  à 
Ittre)^  têre,  têch-ùi  {t2ice,  te)^ //^/ (placet)^/^7  (facit^  factum, 
mais /"^  =  facere);  z^r<?  (veracum)^  mê  (maium)^ /<?  (pacem)^ 
rê  (radium,  rayon  de  roue),  lêd  (laid),  mwês  (ancien  français 
mais  =  fâché,  mauvais)  (2).  Le  yod  se  fait  entendre  dans  plèye 
(plagam;  cf.  le  \\ég.  plây,  pày^. 

Le  même  son  intermédiaire  se  retrouve  dans  frêje,  brêje, 
pimêje.  Mais  bêje  (baiser),  êj'e  (aise),  et  binêje  (bien  aise)  sont 
propres  à  l'ouest  de  notre  zone  (3)  ;  les  autres  régions  ont  hbje, 
àj'e,  binôje.  On  trouve  0  également  dans  bèye,  substantif  verbal  de 
bôyî  (bâiller) . 

a  suivi  d'un  yod  devient  â  dans  paye  (pacat),  34>'(badium, 
bai)^  Ââye  (haie)^  crdye  (fente;  ard.  et  liég.  crêye). 

-i-acum,  suffixe  de  noms  de  lieux^  devient  -e  qui  s'écrit  -et  : 
Suvrè  (Suvriacum^  Souvret),  Djiimè  (Gimiacum,  Jumet), 
Coîiyè  (Aculiacum,  Couillet)  ;  Ligne  (Liniacum)  est  francisé 
en  Ligny_,  Mo7ifgnè  (Montiniacum)  en  Montigny. 

-i-a-cas,  suffixe  de  noms  de  lieux,  donne  :  i'^  -z",  abrégé  de  -ie, 
-iye.  Je  note  ici  la  tendance,  qui  se  retrouve  en  d'autres  cas,  à 
rendre  brèves  les  finales  en  i  long.  Exemples  :  Tay'ni,  français 
Tailleny,  lieu-dit  en  nombre  de  communes  ;  7'r^"w2  (Trasnia- 
cas,  Trazegnies)  ;  Leûgni  (Lupiniacas^  Leugnies)  ;  Wanfni 
(Wandiniacas,  Wangenies);  7?oy'«z' (Ru  si  niac  as,  Rasseignies); 
F'^rwz  (Verginiacas,  Vergnies). 

2"-éye,  écrit-^>:  ^^r^^^'^(Berciacas,  Berzée);  Bièrcéye {BiQrcé€)\ 
Roch^néye   (Rohiniacas,    Rohignies   au    XI^   siècle^    Rognée); 

(')   Sporadiquement,  dans  le  sud-est,  mwêsse. 

(2)  Vrê,  pê  et  lêd  sont  peut-être  empruntés. 

(3)  Régions  i  et  2^^  de  la  carte  1.  —  Cf.  §§  13,  20. 


—  395  —  (  21  ) 

Irméjye  (Emmïni3.ca.s,  anciennement  Imignée^  Imiée-sous-Ger- 
pinnes);  Vôcil'cey c  {WcLldericiacas,  Vodecée);  Fô/'fie'ye  {Vadi- 
niacas^  Vogenée);   W'zV^r-sr^^  (Witericiacas^  Witterzée). 

Par  confusion  de  suffixes  on  a  à  l'ouest  :  Cougnère  (Gœgnies), 
Bracgnère  (Bracquegnies),  Trah'g7ière  (Trahegnies). 

6.  La  terminaison  -are  de  l'infinitif  devient  -é  :  tchanter, 
trianer  {X.xQ\-ww\2ix€),  choùter  o\x  ascouter  (ascultare).  Au  sud- 
est  de  notre  champ  d'investigation^  une  région  étendue  présente 
-è  à  l'infinitif  et  au  participe  passé  :  B}èva  dinnè,  avoz  dinnèf  h.^^ 
limites  du  phénomène^  que  nous  indiquons  sur  la  carte  3^ 
coïncident  à  peu  près  avec  celles  de  la  2^  personne  du  pluriel  en 
-Ô^  -c,  -e,  écrite  -oz^  -éz,  -èz  :  tchanioz,  sayoz,  vHoz. 

y -are  (verbes  soumis  à  la  loi  de  Bartsch)  devient  i.  Voir  au 
chapitre  de  la  conjugaison. 

7.  -arem  suffixe  donne  -é  \  sole  (soulier);  single  (souvent 
single  parce  qu'on  le  prend  pour  un  participe  de  par  l'expression 
pourcia  single)  \  Vile  (villarem^  nom  de  nombreux  endroits). 
Le  suffixe  germanique  -lar,  -laer  est  traité  de  même  :  Banlé, 
Bourlé  (Baulers^  Bourlers)  (^). 

8.  -atum  devient  -é,  -è,  suivant  une  limite  qu'indique  la  carte 
n°  3  :  pré  au  nord-est^  pre  au  sud-ouest,  Lonprè  (lez-Chimay); 
Potiaprè  (à  Bourlers);  môgré,  môgrè]  fossé, fossé. 

-y-atum  devient  -/  :  roubliyi,  noyî. 

-atam  dovixv^-éve\nurvéye,ané\'e,  tchètninéye,  ^ournéye,  tchan- 
téye,  soiiléye.W  QUQst  de  même  évidemment  de  -atam  suffixe 
►  féminin  de  substantifs  indiquant  le  contenu  :  èscoupèleréyc  (lieu- 
dit  près  de  Houtain),  chiléye  (traînée,  file),  hoiiplcxe  (troupe), 
pèkéye  (collectivité  des  baies  d'un  genévrier,  grande  quantité), 
mandèrléye  (contenu  d'une  mande,  panier),  liucùnicyc  (contenu 
d'un  drap  de  lit  dont  on  noue  les  bouts  ensemble).  Cependant 
-èye  est  assez  fréquent  au  sud  de  la  Sambre,  dans  le  canton  de 
Philippeville  et  spécialement  à  Sanzeilles  '.  porèye,  fonrtchetève . 

(')   Cf.  KUKÏYL,  Frontière  linguistique,  1,  288-291. 


(    22    )  _    396    — 

-y-atam  donne  -ïye  :  cassîye,  cachîye,  tchèssiye,  kèrtchiye 
(csir ric3.tam),  payîye  (pacatam).  Mais  on  prononce  -éye  dans  la 
région  de  Nivelles  :  kèrtchéye,payéye. 

-atis  donne -^'^  -i  (écrit  ^>^  èz),  -y-atis  donne  -fet  aussi -^'^  -è. 

-adum  donne  d'ordinaire  -é  au  nord  de  la  Sambre  :  degré ^ 
Marlamvé  (Morlanwelz).  Cependant  on  dit  wè  (vadum,  dépres- 
sion du  sol  recouverte  d'eau).  Au  sud^  par  exemple  à  Nalinnes^ 
on  trouve  t  :  dègrè,  ivè,  etc.. 

Remarque  générale  sur  l'alternance  é,  è.  Il  y  a  tendance 
aujourd'hui  à  ramener  à  è  toutes  les  finales  en  é.  Cette  habitude 
s'exerce  aussi  sur  les  mots  français^  qu'elle  dénature.  En  revanche 
<a!Z  dans  toutes  les  positions  et  -et  du  français  deviennent  é  fermé. 
Pour  le  Carolorégien^  même  instruit^  é,  er,  ez  final  du  français 
lui  représente  le  son  è,  mais  -^/  du  français  lui  représente  le  son  é. 
Il  lit  donc  tous  les  -et  français  comme  é,  il  écrit  tous  les  -é  de  son 
patois  qu'il  prononce  fermés  par  -et. 

Tonique  entravé 

9.   Le  résultat  en  général  est  a,  bref  ou  long. 

I.  On  trouve  à  dans  les  mots  où  l'entrave  est  faite  de  deux 
consonnes  identiques^  tt,  ss,  pp,  cc]  ou  semblables^  pt,  cy  :  tchat 
(cattum)^  bras  (bracchiumj  ;  cache  (captiat^  il  cherche)  et 
casse  (captiat;  il  chasse^  terme  de  jeu  de  balle;  sans  compter 
un  troisième  captiat^  i  tchèsse,  il  chasse^  terme  de  vénerie, 
emprunté  au  namurois  qui  a  tchèt,  brès  ;  mais  Nivelles,  dans  ce 
3^  sens^  emploie  le  français  chasse)  ;  place,  glace  \  in  las^  (franc. 
lacs),  ène  lâche  (franc,  laisse);  agace,  satch  (saccum),  vatche 
(va  ce  a  m),  ratche  (il  crache),  atatche  (attache,  épingle),  quate 
(quattor),  spale  (spatulam),  drap. 

On  ne  s'étonnera  point  que  aqua  fasse  exception.  Il  devient 
hve  à  Court-St-Etienne,  Rosée,  Niverlée,  comme-  dans  l'Est 
wallon  ;  èwe  à  Florenne,  Pesche  ;  àwe  ailleurs  (dérivé  Œwis\ 
aqueux);  maisjj'O  à  Nivelles  et  à  Chimay. 

II.  -aticum  a  donné  atch,  avec  tch  pour  B}  en  syllabe  finale  : 


—  397     -  (  23  ) 

oraS^e,  fromaS^e,  ramage,  visdBj-e,  mmnûS^e,  vilaS^e.  Substantif^ 
de  formation  plus  moderne  :  fàtchûS^e,  fanûB^e,  oicvra^e,  ramo- 
nc!S}e,  prèstââ^e,  roiibliyâ^e  ou  rouviûS^e,  abreuvaS^e  [abuvrdB^e  à 
Nalinnes),  pwèl(7S}e,  vifnû^e,  nrdaS^e  (hourdage^  échafaudage). 
—  imaS}e  suit  ici  l'analogie  des  mots  en  -aticum. 

-aculum  donne  à  :  pluma  (plumet);  pèna  [dàXe),  fouyas  (au 
pluriel;  jonchée  de  feuilles),  cramia  (créînaillère;  avec  ia  pour  a 
par  influence  de  -ellum).  -aculam  donne  -aye  :  inàye  (anneau 
de  chaîne  ;  mâye  à  Ittre). 

a  -\-  c  devant  consonne  devient^  en  Brabant,  è  dans  la  région 
de  Charleroi  :  Braine  (Bracna),  frkte  (fracta),  trait  ou  trH 
(tractum)  ;  pays  de  Charleroi  :  trét,  frète  (^). 

10.  a  -\-  l  devant  consonne  aboutit  à  à  \  fbt  (il  faut),  tch'Jt 
(cheval);  pîd  dèscôs  (pied  déchaus),  pôme  (palmam,  épi,  à 
Couillet/  Mellet;  mais  pûwme,  presque  pânme  à  Nalinnes)  ;  pôte 
(palmitem,  à  Braine  l'Alleud,  Ittre,  Nivelles)  ;  Ône  ou  atme 
(alna  ;  à  Nalinnes  âwne)  ;  bte  ou  aute  ;  tchatid  \  Ôt  et  2vôt 
(altum)  ;  tchàke  (calcat,  à  Couillet  et  dans  l'Est  ;  à  Nalinnes 
aussi  dans  le  sens  de  précipiter);  vè  (vallem),  dans  Lavèrvb 
(Loverval);  Boiisvà  (Bousval),  Bournivb  (Bornival),  etc.  ;  tchts' 
(chaux,  calcem),  sb  (salicem).  — Staline  à  Ittre  fait  â}ànek  Bouf- 
fioulx  comme  à  Namur  ;  ailleurs  jaune,  jaunisse  sont  empruntés 
directement  au  français.  Cf   <« -|-  /,  §  2,  et  <a:  -j-  r,  §  1 1 . 

-al,  ail  suivis  de  /  donnent  a  :  gaye  (gallicam),  â  (allium)  ; 
pirdye  (pire  -\-  alia  ;  lieu-dit  en  nombre  de  communes);  tchinàye 
{tchin  -j-  alia). 

11.  -ar  devant  consonne  donne  b  ou  a  suivant  la  région  :  bbe, 
bbbe,  cbte  (carte,  au  jeu  de  cartes),  tchbr  (carrum),   tchàr  et  tchô 


{})  Dans  la  campagne  au  sud  de  la  Sambre,//-^/^  signifie  spécialement  : 
I"  tranchée  facilitant  le  passage  d'un  terrain  plus  bas  à  un  plus  élevé; 
2"  pont  de  branchages  et  de  boue  jeté  sur  un  fossé  à  l'entrée  d'un  champ 
pour  faciliter  le  passage  des  charrettes,  soit  du  champ  à  la  route,  soit  de 
la  route  au  champ. 


(  24  )  -  398  — 

(car  ne  m);  IbB^  (large);  tard,  lôrd,  scôgne  (excarneam)  ;  sort  et 
sa  (essart);  Ransb  (Ransart);  Lainhiist  (Lambusart)  ;  spàgne 
(épargne),  moustôde  (moutarde)^  tôie  (tarte);  D'èrb  (Gérard^ 
geai),  tri dèlbà  (trieu  d'Albard^  1.  d.  à  Gilly)  ;  r'wâ  (renard)^  mais 
r'îiârd  (vomissement)  et  r^iiàrder,  r^nârder  (vomir)  ;  part 
(partem)  ;  B}hhe  (gerbe);  sthrer,  i  stère  (épandre^  orig.  germ.  ?), 
dèspbde  (dispargere)  ;  qubrt  (quartum)  ne  se  retrouve  que 
dans  les  dérivés  qtibrtî  (quartier),  qubrtron  (quarteron)  ;  on  dit 
auj.  quart  même  dans  le  domaine  de  b  ;  spinb  (épinard)  est  très 
rarement  employé  à  côté  de  spinace.  —  Comparez^  -f-^^  §§  2  et  lo. 
On  trouve  â  et  non  à  à  l'ouest;  déjà  à  WaterloO;  Ransbèche 
(hameau  d'Ohain)^  Maransart,  GlabaiX;  Genappe;  Loupoigne; 
HoutaiU;  Luttre,  Viesville,  GosselieS;  RouX;  GoutrouX;  LeerneS; 
LandelieS;  Montigny-le-Tilleul;  Ham-sur-Heure;  Ossogne,  Cler- 
mont;  Castillon,  Boussu-lez-Walcourt;  Erpion^  Vergniès/  Four- 
bechieS;  Froid- Chapelle.  —  Jamioulx  participe  aux  deux  forma- 
tions :  d'une  part  cbte  (carte);  lbB}p^,  sbrt,  tbte,  moustbde,  r'îib, 
â}bbe,  stbre,  spbgne  ;  d'autre  part  ârbe,  barbe,  tchûr  (char);  tchdr 
(chair);  tard,  lard,  scâg7ie,  part.  —  Dans  les  localités  précitées; 
tantôt  un  mot;  tantôt  l'autre  présente  b  :  dèspbde  à  GosselieS; 
^bbe  à  GoutrouX;  r^nb  en  maints  endroits.  TrazegnieS;  Courcelles 
et  Forchies  prononcent  Va  presque  b.  —  A  droite  de  cette  lignC; 
aux  postes  avancés  du  domaine  de  b,  par  ex.  à  Charleroi;  des 
mots  qui  ont  des  correspondants  facilement  comparables  en  fran- 
çais reviennent  fréquemment  à  Va  pur  :  arbe,  barbe,  larme,  lard, 
tchar  (char);  part,  sart  (essart;  tandis  que  sb  =  saule);  tard, 
etc.  —  On  comprend  de  plus  quC;  dans  la  zone  où  ar  -\-  cons. 
et  or  -\-  cons.  aboutissent  égalenlent  à  br  ou  b,  il  y  ait  de  nom- 
breux compromis  pour  éviter  des  confusions;  par  ex.  entre  cbr 
(corpus)  et  qubrt  (quart) ,  entre  tbr  (je  tords,  tordu)  et  tbr 
(tard).  Signalons  encore  à  Nivelles  le  subst.  féminin /<:;r/^  (partie 
de  cartes)  à  côté  départ  (la  part). 

12.  Le  suffixe  -arium;  qui;  par  une  exception  encore  inexpli- 
quée, a  donné  -ier  en  français;  s'est  transformé  parallèlement  en 


—  399  —  (  25  ) 

wallon^  et;  en  passant  par  -îr,  aboutit  à  -ï  :  preumî  (premier), 
pomi  et  peumî  (pommier),  proîiî  (prunier),  ponpli  (peuplier), 
ouvrî.^{o\x\'x\Qx),  feîimî{i\iv(\\Q\),  ancèni  (fumier,  à  Couillet  ;  ance- 
gnî  à  Saint- Amand),  dand}i  (danger),  bojii,  bouni  et  botigni 
(bonnier),  sônî  (boîte  à  sel),  tchèrpètî  (charpentier). 

On  trouve  z"  bref  dans  Djilï  (=  Gilly,  de  Gillarium),  Prï 
(=  Pry,  canton  de  Walcourt,  de  petrarium).  Les  suivants 
sont  franchement  irréguliers  :  lèB}èr\  liâ}èr'  à  Braine-l'Alleud 
(leviarium),  à  rapprocher  de  ètrifiS^èr ,  sous  l'influence  des 
formes  féminines  (^)  ;  armivère  (armarium)  ;  culièr' ,  cuyèr 
(cochlearium),  fém.  comme  en  français  (-). 

-arie  a  donné  è  au  lieu  de  /  dans  voltin,  à  Braine-l'Alleud 
(voluntarie). 

-ariam  donnait  autrefois  -ère,  semble-t-il.  Aujourd'hui  les 
exemples  en  sont  rares,  on  a  plus  fréquemment  -ière.  Nous  avons 
noté fètchère  (filicariam)  à  Couillet,  dont plotchère  à  Montigny- 
le-Tilleul  est  une  déformation  ;  bruwère  (bruyère)  ;  pran^ère  et 
planB}Sre  (prandiariam,  sieste)  ;  gravère  (gravier),  fém.,  à 
Couillet  ;  Fraire  (ferrariam),  commune  du  canton  de  Walcourt; 
/r^7/m^r^  (primariam)  ;  fttmère  (fumariam)  ;  goutère  (gutta- 
riam,  eau  de  pluie)  ;  ôzère  (osier)  ;  ponssère  (poussière)  ;  mais 
on  entend  plus  fréquemment pretnji /ère ,  fumière ,  goiitière,  ozière, 
et  toujours,  se  modelant  en  cela  sur  le  français,  hunière,  sorcière, 
boutonière,  couturière,  barrière,  etc.  (^)  ;  -ière  est  constant  dans  la 
région  de  Nivelles. 

13.  a  suivi  de  5  -|-  consonne  =  à  :  mble  (masculum,  mâle), 
phsse  (pastam),  implàsse  (emplâtre)  ('*),  K'nàs  (Quenast),  Frbne 

(')  Liège  a  aussi  lèSftr,  ctrinSjir,  sans  compter  que  le  français  étranger 
tend  à  dominer  partout. 

(^)  Nalinnes  a  cuyèr   fém.  et  kili  masc,  Boufîioulx  d^culi. 

('^)  On  \xo\x\^  couturière  ç,\  coustri  à  Ç^owxW^X ,  coustri  seul  à  Chàtelet 
(comparez  c^s/WNamur,  c<75//V^  Liège).  —  L'auteur  note  encore  coulire 
(chenal),  sans  localiser  cette  forme. 

(■*)  Mais  plus  souvent  pâte,  impldte,  pidte. 


(  26  )  —  400  — 

(Frasnes),  vbrlèt  (varlet  pour  vaslet)  ;  hje  (aise);  binbje  (bien  aise)^ 
hbje  (fém.,  =  fr.  dialectal  baise)  nous  présentent  le  traitement 
namurois  de  ^  -[-  ^y'y  mais  on  a  le  traitement  montois  èje,  bèje, 
bintje  à  Ittre^  Nivelles^  Bornival^  Luttre^  Viesville,  Gosselies, 
Fontaine-l'Évêque^  Thuin^  Gozée^  Froidchapelle;  Chimay.  Dans 
la  portion  occidentale  de  notre  région  on  dit  bas  (bassum)^  crus 
(crassum)  et  crache  (crassiam^  graisse)^  /^<i^?/^  (pascham);  qui 
paraît  une  francisation  à  côté  de  pôscâd^e  (présent  de  Pâques). 
On  dit  Pôque  et  cràs,  fém.  crosse  à  Test^  dans  la  banlieue  de 
Wavre  et  à  partir  de  Limal^  Ottignies,  Court-St-Etienne^  Villers- 
la-Ville^  Tilly^  Brye^  Ligny^  Boignée^  Wanfercée^  Lambusart, 
ChàtelineaU;  Bouffioulx^  Acoz,  Gerpinnes^  Hanzinne^  Morialmé^ 
Florennes. 

14.  a  devant  bl  donnait  autrefois  o  :  stôle  (stabulum);  Stôve 
(Stabulis,  -=  Stave^  commune  du  canton  de  Fosses,  anciennes 
formes  staules,  stauve)^  banale  (germ.  ban  -f-  abilem),  fbve 
(fable)^  rbve  (rabulum)  et  rbveler.  Mais  l'influence  du  français 
substitue  H  à  l'ancien  b.  Prenons  comme  exemple  table.  On  pro- 
nonce maintenant  tabe  dans  tout  notre  champ  d'investigation 
jusque  et  y  compris  Waterloo,  Couture-St-Germain,  Bousval, 
Mellery,  Tilly,  Sombreffe,  Wanfercée,  Moignelée,  Aiseau,  Le 
Roux,  Mettet,  Flavion,  Soulme  ;  tble  est  resté  à  La  Hulpe, 
Rixensart,  Genval  ;  tbve  est  connu,  mais  archaïque,  dans  la  ligne 
des  localités  citées  ci-dessus^  il  est  resté  la  forme  usitée  à  l'est 
de  cette  ligne  dans  le  domaine  namurois.  Il  en  est  de  même  des 
autres  mots  en  -abilem  qui  ont  des  équivalents  français  visibles: 
agrèyâbe,  miser âbe,  projitâbe,  aimâbe  et  v^k,TiiQ.  fèyâbe  (faisable). 
À  ces  formes  s'opposent,  comme  témoins  de  l'ancien  usage, 
vaybve  (litt^  vaillable,  =  en  bonne  santé,  à  Montigny-sur- 
Sambre),  tchèribve  (charriable,  praticable  pour  les  chariots), 
vij'noûve  (*  vicinabilem).  —  diabolum  àem&nt  diâle  i°  dans 
le  sens  de  diable,  2°  dans  l'expression  laid  diâle,  3"  au  sens  de 
machine  à  battre  le  blé  ;  mais  diâbe,  au  sens  de  remuant,  espiègle, 
est  un  emprunt. 


—  40I    —  (  27  ) 

-avr-  donne  îlr  ou  hr,  ôv,  suivant  la  zone  (v.  conjugaisons;  note 
sur  l'aux.  awè)  :  Wavre  se  dit  àve\  Ôra,  sOra  (fr.  aura,  saura)  dans 
l'est  de  notre  région  et  au  sud  de  la  Sambre,  ara,  sûra  à  Nivelles 
et  au  NO.  de  la  Sambre  {èra,  stra  à  Ittre  et  dans  le  Hainaut- 
centre). 

15.  a  ^  n  devant  consonne  donne  la  voyelle  nasale  an  : 
mantche,  tchamp,  plantche,  èfant,  blanc  {^),  ostant,  tchantant, 
sang,  stranne  (étrangle).  Exceptions  :  motigne  (mandicat)  a  ow 
sous  l'influence  de  la  labiale  précédente  (2);  can«3bem  >  tchane\ 
-aneam    >  agne  dans  aragne,  -aniam  >  ègne  dans  gregne. 

an  dans  toutes  les  positions  s'est  changé  en  on  à  Lodelinsart, 
Gilly^  Jumet;  Ransart;  Vieux-Campinaire  [an  et  on),  Gosselies 
{an  et  on),  Viesville;  Thiméon^  Wayaux^  Mellet^  Happignies^ 
WangenieS;  Luttre^  Liberchies^  Rêves^  Frasnes^  Villers-Perwin. 
Le  phénomène^  nettement  circonscrit^  ne  dépasse  pas  au  nord  les 
limites  du  Hainaut.  Au  sud  de  la  Sambre,  on  trouve  encore 
quelques  on  de  cette  nature  à  Bouffioulx  :  ofisène  pour  ansène 
(fumier)  {^). 

BernuS;  Fables,  remplace  fréquemment  an  par  in,  surtout 
dans  des  mots  qui,  sans  cela^  seraient  purement  français  : 
cominder,  savint,  imbicion,  d'minder,  rimponia,  minqner,  vinter, 
bi?iquerouie.  Il  ne  reflète  nullement  en  cela  une  tendance  du 
parler  régional.  Il  écrit  encore  indive  et  plhitivetix  (liégeois 
an'dîve  et  planiiveûs),  mais  ici  il  est  dans  son  droit  de  par  l'éty- 
mologie  (endivia,  plenitatem  -|-  suff.).  Les  deux  formes^ 
telles  quelles^  sont  d'ailleurs  en  usage,  à  Bouffioulx   notamment. 


(^)  Au  fém.,  blantche  et  hlanke  à  Couillet,  blanke  à  Nalinnes,  Bouf- 
fioulx. 

(2)  Mougne  ne  se  dit  plus  que  des  animaux;  en  parlant  des  personnes 
on  dit  viinê^e,  mais  l'expression  salade  a  pèle-èt-s' -mougne  montre  bien  que 
minB}e  est  un  emprunt  assez  récent. 

(^)  Ajoutons  à  cette  note  de  l'auteur  que  le  changement  de  an  en  on 
se  rencontre  dans  la  région  hutoise  et  dans  le  pays  de  Fumay,  Hargnies, 
Vireux. 


(    28    )  —    4^2    — 

Jltoiie 

16.  a  en  hiatus  subsiste  :  Jlaya  (flagellum),  fawènc  (fagu 
-|-  ina^  faîne),  fawya  (fagu  -[-  -ellum,  hêtre  ;  à  Bouffioulx 
fayène,  de  fagina,  et  son  àériv é  fayèni)  ('),  taon  (tabonem), 
awous'  (agustum),  abayî  {2ihoyer),  s ay in  (sagimen).  —  Excep- 
tions :  ewiye  (aiguille,  eguéye  à  Ittre),  sfyu  (sabucum,  sureau); 
77teûr  (maturum),  peu  (pavorem),  seû  (*saputum),  yeû 
(*habutum);   sa  (satullum)   et  son  dérivé  sôlêye  (à  Ittre  :  soû 

et  soû/éye). atorem  >  eu  -.  pècheû  (piscatorem). -atorium 

>  zvè  :  murwc  (miroir,  mirwè  à  Ittre).   -aturam   >  eu  :  planeû 
(planaturam,  lieu-dit),   sèicheû  (-)  (siccaturam,   sécheresse). 

17.  a  intertonique  tombe  :  duré  (don are  habio),  tchanfré, 
canS}^ré  ;  lum'çon  (limacionem),  abîye  (abbaye);  il  tombe 
aussi  dans  les  dérivés  en  -amentum,  -amente  :  plen'mint, 
vifmint]  cependant,  si  le  dérivé  est  repris  au  français,  on  lui 
donne  une  tournure  wallonne  par  l'altération  de  Ve  atone  français 
en  è  :  onêtrèmmt,  prôprèminf,  sacrèmint.  Liège  et  Namur  ont  n 
dans  ce  cas  plus  souvent  que  è. 

18.  a  pro tonique  en  syllabe  ouverte  subsiste  devant  les  labiales, 
les  dentales  et  les  liquides  :  ami,  ania  (anneau),  agna  (agneau), 
avou ,  avè  (apud  hoc),  awene  (avenam,  awinne  à  Ittre), 
anéye ,  sawe  (sa père),  ramofi  (balai,  *ramonem),  paritit, 
malade,  manote  (menotte,  manu  -|-  ottam),  aleuw ète  {dXouQtte, 
à  Ittre).  Exceptions  :  àluwète  (alouette),  triviè  et  trèviè  (tra*- 
versum),   tèrére  (taratrum). 

Après  les  palatales  cet  a  s'affaiblit  en  e,  puis  disparaît.  Mais, 
pour  éviter  la  rencontre  de  trois  consonnes,  une  voyelle  d'appui 
s'introduit,  qui  est  ï  au  nord  de  la  Sambre  et  dans  l'est  (Châtelet, 
Bouffioulx),  e  au  sud  et  dans  l'ouest  (Trazegnies,  Thuin)  :  i7i 
tch'feii,  V  tchiveû,  l  tcheveû,  et  de  même  in  tch'fà,  V  tchivb, 
V  tchtvh  ;  dès  tch'fîyes,  ène  tchiviye  ;  dès  tch^mîjes,  ène  tchimîje.  — 

(')  Cependant  à  Ittre  \  fouwène,  fouya. 

(2)  Mot  propre  au  nord  de  la  Sambre.  On  dit  plus  souvent  sètch'rèsse. 


-  403  —  (  29  ) 

L'élision  ne  se  fait  pas  dans  tcheyère  (cathedram)^  dans  tchaleù, 
tchaleûr,  dans  gayo/e  (caveolam)  (*). 

19.  a  protonique  entravé  >  ô  :  nibgré,  sàver,  sàteler,  tchbsson, 
tchbki  (à  Couillet,  Nalinnes  et  dans  l'est)^  vbra  (voudra)  (-),  sbblon 
(sabulonem^  à  Mellet)  ^  sbvion  (à  Saint-Amand^  Couillet, 
Nalinnes)^  spbmer  (expalmare^  à  Nalinnes  spâwmer,  qui  devient 
spânmer). 

Devant  r,  a  se  maintient  fréquemment;  ou  plutôt  on  rencontre 
les  formes  en  a  concurremment  avec  les  formes  en  d.  On  a  spbrgni 
et  spârgni,  tbrd}i  et  târS}î,  tchbrlî  et  tchârli,  mousibrdi  et  mous- 
târdi.  Formes  en  a  :  pârtâS^e,  sârpète,  è}ârdin,  mârtia]  forme 
exclusivement  en  é  :  wbrder  (garder)  (^). 

Ittre  et  la  région  de  Nivelles  ont  b  devant  l,  s  (et  même  ou 
dans  voûrd),  a  devant  r. 

Après  une  palatale^  a  devient  au  contraire  e,  sauf  devant  l, 
comme  nous  l'avons  vu  dans  tchbsson,  tchbkî.  Exemples  :  tchèr- 
pèti,  tchèssi,  tchèrète,  tchèrdon,  tchèrbon,  tchèruwe,  tchètwère 
(ruche);  tchèna  (panier)  ;  sèmedi  (à  Nalinnes  seumedi)  ;  tchèstia  a 
fait  place  au  français  château,  mais  les  noms  de  localités  tchèslèt 
(Châtelet)^  tchèslifiia  (Chàtelineau)//c^^s/r^(Chastrès)  subsistent, 
et  Nivelles  conserve  encore  l'antique  appellation  de  castia 
d*  Bournivau,  nouveau  témoignage  du  recul  du  picard  en  cette 
région.  On  peut  remarquer  que  dans  castia,  après  le  c  picard,  la 
voyelle  a  subsisté,  de  même  que  dans  cachi  (chercher)  et  cassî 
(chasser,  au  jeu  de  balle)  et  dans  catwère,  usité  à  côté  de  tchètwère. 
Dans  kèrS}î  ou  kèrtchî  (car  rie  are)  le  c  dur  s'est  conservé,  peut- 
être  par  dissimilation. 

(2)  L'auteur  notait  encore poupa  (=:  papa),  et  toubac'  (inasc,  tabac), 
pour  lesquels  il  faut  chercher  d'autres  explications. 

(3)  Même  voûra  à  Ittre,  Nivelles. 

(*)  On  remarquera  que  les  formes  en  è  sont  conformes  à  l'usage  de  la 
région  namuroise,  les  autres  à  l'usage  du  rouchi  ;  a  triomphe  dans  les 
mots  où  le  français  peut  exercer  une  influence  plus  directe. 


(  30  )  —  404  — 

20.  a  -\-  cons.  -\-  yod  devient  à  :  mbjone  (maison)^  bjile  (aisé); 
ma/ôji'Ie  (rml^Lisé) ,  hbji  (baiser)^  rapbji  (rapaiser),/â;'^r^  (paisible)^ 
rbyî  (arracher)  ;  mais^  à  côté,  l'on  trouve  lâcha  (lait);  arachi, 
acrachî,  hachi,  assi  (essieu,  achi  à  Nalinnes).  Raison,  saison, 
maison  ou  maiso  sont  empruntés.  Braine-l'Alleud,  Nivelles, 
Luttre^  Fontaine-l'Evêque^  Gozée,  Froidchapelle,  Chimay,  Char- 
leroi  et  toute  la  région  de  l'ouest  disent  communément  maiso  ou 
maison  C^),  maléjile  ou  maléjèle,  apèj'î,  bèjî,  rèj'in  {^). 

21.  a  -\-  nasale  suivi  d'une  consonne  devient  an  voyelle,  sauf 
le  changement  postérieur  en  on  signalé  au  §  15  :  can^i,  tc/ianso?i, 
anguîye.  Mais  a  -\-  nas.  -\- y>  in  voyelle  :  minS}î  (cf.  §15,  note  2)  ; 
plindu  (partie,  àt,  plinde,  plan  gère). 

e  ouvert  =  (lat.  e,  ce) 
Tonique  libre 

22.  En  général  ë  ouvert  libre  devient  /  :  pi  (pedem),  pire 
(petram),  padri  (per  deretro),  ari  (ad  rétro),  pice  (pièce), 
vi,  f.  viye  (vieil^  vieille),  ètir  (integrum);  au  N.  delà  Sambre. 
Mais  il  s'en  faut  que  l'on  trouve  régulièrement  /  partout  ou  dans 
tous  les  mots.  On  se  ressent  du  voisinage  de  la  limite  entre  ié  et 
î  ;  limite  assez  vague  d'ailleurs.  Des  formes  de  l'un  et  de  l'autre 
mode  se  rencontrent  aux  mêmes  endroits^  entre  Braine-le-Comte 
et  Nivelles,  à  l'ouest  du  canal  de  Charleroi  à  Bruxelles,  entre 
Binche  et  Charleroi_,  enfin  sur  la  rive  gauche  de  l'Heure  (^). 
Pôpière  (palpebram)y?^r,  ciel,  tiède,  /c^4>'^r^  (cathedra m)  sont- 
d'un  usage  assez  général  ;  on  entend  bire  et  bière,  LîB}e  et  Liège 
employés  concurremment.  Parfois  les  deux  formes  existent^  mais 
dans  des  sens  diiFérents  :  à  Charleroi /fc^  =  pièce  d'argent, /z^^:^ 
on  pèce  =  pièce  d'étoffe,  morceau  d'étoffe  ;  à  Nivelles  /ï^:^^,  p. 

(^)  On  dit  déjà  à  Fosse  maiso. 

(2)  racemum   >  rwèjin,  reûjin^  rûjin,  à  Nalinnes  réjin. 

(^)  Cf.  Simon,  d^ns  Mélanges  wallons,  1892;  p.    109. 


-   405    -  (  31  ) 

d'argent,  pièche,  morceau  d'étoffe  ;  à  Braine  l'Alleud//c^^  dans 
les  deux  sens.  On  dit  ètîr  (in  tegrum)  au  N.  de  la  Sambre,  intièr 
au  S.  ;  lîve  (leporem)  à  Nalinnes,  liève  à  Charleroi.  Nisme  et 
OUoy  ont  pi,  vî  ;  Couvin  et  la  région  à  l'ouest  de  cette  ville  ont 
piè,  ciel,  vie.  En  Brabant;  Ittre  2ipi,  vî,  fém.  vièye  ;  le  reste  est 
en  iè  :  pière,  padière  (perderetro), //^c^^,  Mère,  pôpière,  fier, 
ciel,  tiède  (ailleurs  tiède).  Ne  se  rallient  à  aucun  des  deux  sys- 
tèmes :  tène  (tenuem),  B^èle  (gelât)  sur  les  bords  de  la  Sambre 
et  au  nord;  B}dle  au  sud  et  dans  la  bande  orientale  qui  se  rattache 
au  Namurois  (Nalinnes,  Bouffioulx). 

23.  è  libre  suivi  d'une  nasale  donne,  suivant  la  zone,  î  ou  ï^, 
ce  dernier  représentant  un  son  intermédiaire  entre  ing  germai- 
nique  et  ign  roman,  è  ou  i*',  in  {è  nasal)  ou  èng  {ng  =  nasale 
gutturale)  : 

lat.  bene  :  hî,  hf^  ;  hé,  bé'^  ;  bin,  bèng, 

lat.  rem  :  ri,  n"  ;  ré,  ré'^  ;  rin,  rèng. 

lat.  nec  entem  :  7iî,  nî'*^  ;  né,  né'^  ;  nin,  nèng. 

Jat.  teneo  :  /2,  tî"^  ;  té,  té'^]  tin,  tèng, 

lat.  venio  :  vî,  vî'^  ]  vé,  vé'^^  ;  vin,  vèng. 

On  trouve  î  dans  la  région  de  Nivelles  et,  en  Hainaut,  à 
l'ouest  d'une  limite  tracée  sur  la  carte  de  Nivelles  à  Bersillies. 
La  dénasalisation  s'étend  même  3.  i  -\-  nasale  i  cons.  dans  la 
région  nivelloise  ;  cîq,  cîquante,  price,  prîcèsse.  Ajoutons-y  /c^f 
(canem)  et  z^f  (vinum),  et,  à  Ittre,  louyî  (lien),  bien  qu'on  dise 
à  Ittre  chinq,  cinquante,  prince,  princesse  par  imitation  du 
français. 

On  trouve  é  ou  é'^  dans  le  nord-est,  en  Brabant  et  dans  le 
Namur  au  nord  de  la  Sambre,  même  au  sud  de  la  Sambre 
jusqu'à  Hanzinne.  En  Brabant,  Braine  l'AUeud,  Waterloo,  La 
Hulpc,  Plancenoit,  Genappe,  Houtain  ont  encore  ni,  à  côté  de 
bé,  ré,  té,  vé.  Vers  l'est,  é^'-.  On  retrouve  de  nouveau  é^  au  sud, 
à  Yres-Gomezée  et  dans  tout  le  pays  de  Philippeville,  Couvin, 
Chimay. 

Entre  ces  trois  limites  il  reste  un  espace  triangulaire  qui  est  le 


(  32  )  -    40^    - 

domaine  de  èng,  passant  peu  à  peu,  dans  l'E.   de  l'Heure,   à  in 
namurois.  Voyez,  pour  le  détail,  la  carte  4. 

24.  i  libre  (et  aussi  le  entravé)  suivi  d'un  yod  devient  î,  i  : 
dich,  dij  (decem),  chich,  chîj  {s^-^),  pi  (pejus),  priye  (precat), 
niye  (negat),  lire  (légère),  èglije  (ecclesia)  ;  mais  /r/(lectum), 
pichoulit  (pissenlit),  d'inî  (demi),  fém,  d'mîye.  Notez  cependant 
l'expression  a  d^mèy  (à  demi,  à  moitié)  ;  à  Bouffioulx,  à  côté  de 
trwès  eûres  et  d'mîye,  on  dit  :  ène  dimèye  taye  di  pwiji,  ène  dimèye 
mesure  di  tchèrbon.  On  rencontre  e  dans  mègfiût  (minuit),  à 
Couillet  mègn-7iiût  ;  dans  ley  (elle),  à  Nalinnes  ley.  —  H  masc.  et 
fém.  (lui,  elle),  à  Grandrieu,  Hantes-Wiheries,  Sart-la-Buissière, 
constitue  une  exception  dans  une  région  qui  dit  lèy  au  lém. 
comme  partout  dans  l'Ouest-wallon. 

e  suivi  de  u.  Deum  >  die  et  dieu,  et  même  di  dans  l'expres- 
sion ni  dï  ni  diâle  (Renard,  l'Argayon).  Mathaeu,  Andraeu 
sont  aujourd'hui  Mathieu,  André,  comme  en  français  et  doivent 
être  regardés  comme  des  emprunts,  mais  Mati  sale  (Mathieu 
salé  pour  Mathusalem)  atteste  l'ancienne  prononciation. 

*  sequere   donne  chûre,  exception  à  la  règle  -in  >  -î  (^). 

ToniqtvLe  entravé 

25.  ^  tonique  entravé  devient  ye:  fier  (ferrum),  fènièsse 
(fenestram  ;  dans  la  partie  ouest  de  notre  zone,  ternies  se,  par 
métathèse  de  r),  S^ènièsse  (*genestam),  ièbe  (pron.  yep, 
herbam)  ièrbe  dans  l'ouest  ;  7^55^  (herse),  bièsse  (*  bestam), 
fièsse  (festam),  tièsse  (testam,  tête),  vièr  (vermem),  nier 
(nervum),  piè  (perdo,  pièr  à  Ittre,  Nalinnes,  etc.),  pièce 
(perticam  ;  pièrce  à  Nivelles),  siè  (servio,  et  sièr,  sièv,  chèv, 
cherv),  yèsse  {c?>SQre)\  vie,  aviè  (versum,  adversum),  trèviè 
(tra-versum);  tiène  (tertre,  tierfie  dans  l'ouest,  et  même  spora- 

(»)  L'auteur  suit  ici  Niederlander  Js  22,  mais  *  sequere  n'a  rien  de 
commun  avec  Deum,  Mathaeum.  Cf.  Projet  de  Dict.  gén.  de  la  langue 
walL,  p.  31,  V^  sûre. 


—  407  —  (  33  ) 

diquement  iièrme),  îantiène  (lanterne^  dans  BERNUS/^fl;3/^5)^  infièr 
(infernum^  Bernus);  zW^r(hibernum),  5//^^(^(stergere,  stièrde 
dans  l'ouest);  couviète  (*coopertam;  couvercle;  à  Nalinnes^ 
Bouffioulx  couvièke,  de  cooperculum);  a^o/^z^z'^^^  (deopertam^ 
ouverte,  à  l'est  de  Charleroi). 

Exceptions:  pèche  (persicam),  et  onête  (honestum)  sont 
empruntés  au  français  ;  pèrke  (percam),  diminutif  pèrcot,  au 
picard  ;  sèt  (sept e m),  tère  (terram),  wèsse  (vespam,  à  Ittre 
wasse)  ne  diphtonguent  pas  Ve  en  wallon. 

À  Wavre  et  dans  la  banlieue,  e  devant  r,  qu'il  provienne  de  e 
ouvert  ou  de  e  fermé,  devient  si  ouvert  qu'il  sonne  comme  a  : 
tchèyâre  (cathedram),  Piare  (Petrum),  vâre  (vitrum),  tare 
(terram),  conçûrt  (concert),  fiûr  (ferrum).  À  Dion,  à  Vieux- 
Sart,  à  Tourinnes-Saint-Lambert  on  a  ^  très  ouvert,  comme 
à  Verviers  dans  ^e/à'r^,  tgj-e.  Comparez /^7>'^  (filia)  dans  la  même 
région,  §  39. 

26.  ë  -\-  l  devant  consonne  devient  ia,  notamment  dans  les 
nombreux  mots  de  suffixe  -ellum.  Après  une  sifflante,  l'z  de  ia 
est  absorbé  pour  former  une  chuintante.  Exemples  :  bia  (bellum), 
pia  (pelle m),  mia  (melius),  spiate  (speltam)  ;  tonia,  mârtia, 
rèstia  (râteau),  tchapia,  via  (veau),  saya  (seau),  jiaya  (fléau), 
ièstia  (testa  -| — ellum),  batia,  îacia  ou  lâcha  (*  lacticellum), 
pania  (*  pannellum),  tchbrnia  (*  carpinellum),  oc/tâ;  {oucha  k 
Ittre,  os),  pourcia  Qt pourcha  (porcellum),  nouvia,  lûja  (anc. 
franc,  luisel,  cercueil,  usité  dans  l'ouest  du  Brabant),  toucha  et 
tourcha,  (thyrsellum,  trognon),  vacha  {y2iSCQ\\\in\,  au  sens  de 
muid,  récipient  en  Hainaut,  de  cercueil,  dans  l'est  du  Brabant), 
oicj'a  (aucellum,  oiseau,  région  du  sud  de  la  Sambre  et  de  la 
Biesmèle),  scadia  {^etiQv),  minia  (pour  midial,  diminutif  de  mt 
magidem,  petit  pétrin  servant  à  travailler  le  beurre). 

Un  coin  de  mon  champ  d'investigation  présente  les  formes  hiô, 
nouviô,  tchapiôj  viô,  martiô,  oujô,  etc.  (cf.  carte  n"  5).  Je  continue 
jusqu'à  Chimay  la  limite  entre  -in  et  -ia  tracée  par  M.  Jules 
Simon  dans  sa  carte  des  Mélayiges  zvallofis.  Au  sud  de  Binche, 

3 


(  34  )  —  4o8  — 

mes  observations  se  sont  trouvées  légèrement  en  désaccord  avec 
les  siennes  :  Péronnes^  Epinois^  Anderlues^  Buvrinnes^  Mont- 
Ste-Geneviève  ne  font  pas  aussi  nettement  partie  du  domaine  de 
-ia  ;  de  nombreuses  formes  n'y  sont  usitées  qu'en  iô.  C'est 
l'inverse  pour  Bienne-lez-Happart^  Sart-la-Buissière^  Fontaine- 
Valmon^  Biercée.  Même  mélange  à  Leers^  Thirimont^  Beau- 
mont;  Barbençon^  Vergnies^  Froid-Chapelle^  Virelle  et  Bourlers, 
Cette  dernière  localité  préfère  aujourd'hui  -ia,  alors  que,  aux 
XVJe  et  XVIP  siècles,  elle  présentait  des  lieux-dits  en  -io  (^). 

D'ailleurs  la  forme  en  -iô  est  loin  d'être  maîtresse  absolue  au 
sud  de  la  Haine  en  amont  de  Mons.  Des  villages  entiers  lui 
échappent  et  Frameries,  avec  sa  littérature  florissante,  va  porter 
-z'<2  jusqu'au  pays  borain. 

Thuin,  que  M.  Simon  range  dans  le  domaine  de  iô,  prononce 
ià  :  in  bià  cotiteaii  (couteau  garde  sa  prononciation  française). 
Maladrée,  faubourg  de  Thuin,  et  Lobbes  ont  d'ailleurs  ~ia.  Fon- 
taine-Valmont  prononce  un  -iâ  plus  rapproché  de  -ia,  à  côté  de 
quelques  formes  en  -iô  nettement  caractérisées.  Ces  constata- 
tions expliquent  et  suppriment  l'étrange  crochet  de  la  carte  de 
M,  Simon  vers  Thuin. 

Le  suffixe  -ellam  donne  ici  uniformément  -èle  :  hèle,  noiivèle, 
femèle,  pèrnèle  et  pnrnèle,  nacèle,  surèle  (aussi  stiréle),  guèrzèle  et 
gurzèle  (groseille),  ruwèle,  potèle  (fossette),  bèrtèle  et  burtèle 
(bretelle),  tmwèle  et  ti'ouwele  (truelle),  B^umèle,  Courcèle  (nom 
de  la  commune  de  Courcelles  et  lieu-dit  à  Bourlers),  moyèle 
(mutellam,  masc.  moya,  Couillet  ;  à  Nalinnes  muwya,  fnuwèle). 

27.  ë  -\-  nasale  devant  consonne  devient  i?z  voyelle,  comme 
dans  les  autres  régions  de  Wallonie  :  pinde,  frumint  &t  fromini, 
sin  (sent  io),  S}in  (gentem),  ar^int,  parint,  raiinde,  ci7it,  pinse, 
vint,  timps  (tempus),  timpe  (anc.  franc,  tempre)  ;  inke  à  Ittre  et 
intche  à  Bouffioulx  (incaustum,  ailleurs  on  emploie  le  fr.  encre). 

(')  Cf.  Em.  DoNY,  le  Village  de  Bourlers,  dans  Mém.  et publ.  de  la  Soc. 
des  sciences,  etc.  du  Hainaut,  1904. 


—  409  —  (  35  ) 

Le  suffixe  -mente  devient  mint  :  ratemint  (rapidamente)  ; 
sur  le  ratemivint  de.  Bernus,  cf.  la  note  du  §3.  nec  entem^  anc. 
franc,  nient,  donne  ni,  né^^ ,  nin  (§  21).  tremulo  fait  excep- 
tion ici  comme  ailleurs  :  triane,  à  Braine-l'AUeud  triène  ;  dérivé 
trianèle,  à  Ittre  trin-nèle  (trèfle). 

A.toxie 

28.  ^  protonique  libre  devient  ^  :  fènièsse,  mèyeû,  cèré^jî  {cQxi- 
sier)^  7ièveît  (ne  pote  m,  f.  nièce,  en  Brabant  fièveûse),  S}ènièsse, 
tenu  (*tenutum);  venu  (*venutum);  3}èler,  (gelare;  à 
Bouffioulx  et  Nalinnes  dealer,    suivant  le  traitement  namurois). 

e  protonique  du  préfixe  re-  tombe  quand  le  mot  précédent 
se  termine  par  une  voyelle  :  pou  revenu  (pour  revenir)^  pou  /vir 
(pour  revoir).  Au  contraire,  lorsque  le  mot  précédent  se  termine 
par  une  consonne^  re-  devient  èr  :  èrvènu,  èrvir,  èrpôser,  èrcè- 
vwèr  (recevoir)^  èrçti  (reçu),  èrnètyî  (renettoyer).  Mais  la  région 
de  l'est  (Châtelet,  Bouffioulx)  a  déjà  le  système  namurois  : 
riv^nu,  riçûr,  ripivaser.  Si  re-  se  trouve  devant  un  radical 
commençant  par  une  voyelle^  il  n'en  est  plus  de  même  :  racoûrt 
(raccourt)^   rintère  (rentre)^  ravèyî,  rûji  (re-acutiare). 

^  protonique  en  hiatus  :  mwèle  (medulla),  houli  (bouleau, 
betulla  -|-  suff.  -ier),  pii  (peduculum). 

^  intertonique  :  ouvrî  (operarium,  ouvrier),  abeuvrââ}e  et 
abreuvââ}e  (ad-bi ber-a ticum). 

^  suivi  d'une  palatale  :  soyi  (secare),  noyî  (necare);  souyî 
et  noîiyî  à  Ittre.  Mais  n égare  donne  niyî,  precare  priyi  \ 
secutum  donne  chu,  pourchû. 

29.  ^  protonique  entravé  : 

1°  se  diphtongue  en  iè,  comme  à  la  tonique  :  fièster,  piètri 
(perdicem)^  pièrdu,  pièrcer  (dans  Bërnus  Fables),  stièrfii  (s ter- 
nu  tare),  s^2(i?r?/z'  (sternere),  stièrdant  (àe.  s  tiède,  extergere), 
sièrvu  et  chèrvu  (servire)^  sièrfouy  et  chèrfouy  (cerefolium), 
Mièlmont  (Merlemont)  ;   al  vièspréye  (Couillet,   déformé  en  biès- 


(  36  )  —  410  — 

préve  à  Bouffioulx^  mais  vespréye  à  Nalinnes).  Mais  on  a  aussi 
sans  diphtongaison  bèrbi  (*berbecem)  et  son  déiivé  bèrS}î 
(dans  l'Est  bièr^î),  prèster  (dans  V¥.'s>t  pruster),  mèch'ner  (mes- 
sionare),  pèrzin  et  pèrsin  (petroselinum),  vèssîye  (ves- 
sicam). 

2°  prend  le  son  plus  ouvert  de  a  :  partner  (germer,  à  Nalinnes 
d}brmer),  sainwène  (à  Ittre  sèmwin-ne),  padrî,  assayî  (ex  agi  are); 
asteut  (était);  concurremment  avec  èsteût. 

en,  tm  suivi  de  consonne  donne  la  voyelle  nasale  in,  qui  se 
dénasalise  en  é,  è  :  mmton  (menton );  timpru  (de  tinipe,  anc.  franc, 
tempre)  ;  vinr'di  à  Nalinnes,  mais  plus  généralement  vèr'di  ; 
tinré,  vinré,  à  Couillet  vèré,  plus  souvent  téré,  véré  (tiendrai, 
viendrai). 

e  fermé  (=  è,  i,  œ  latins) 

Tonique  libre 

30.  é  libre,  passant  par  et,  oi,  oé,  aboutit  en  général  à  wè  : 
cj'wè  (credo),  crwère  (credere)  ;  trwè,  twè  (très)  \  fwè  (fidem)  ; 
s^vè  (sitem)  ;  qwè  (quid),  ati  r'kivè  (re-*quetum)  ;  divè  (debeo)  ; 
vwè,  wè  (video);  mwè  (mesem)  ;  pwèf  {ou  pwève,  piperem), 
pwè  {p\^\in\),  pwère  (piram);  avwè  (k  Ittre)  et  awe  {\\3.heré), 
savwè  et  sa7vè  (sapere),  riçivè  (recipio),  bwè  (bibo),  stwèle 
(stela),  awère  (aquiria),  tonwère  (tonitru). 

Si  é  devenu  oi  est  en  hiatus,  il  ne  se  développe  pas  au  delà  : 
croye  (cretam);  soye  (setam  ;  plus  souvent  swè  refait  sur  le 
français  soie)  ;  voye  (via m),  èvoye  ;  manoye,  nibye  (metam,  tas 
de  gerbes,  mais  on  trouve  aussi  mwèye  au  sens  de  meule)  ;  cloye 
(cletam).  On  trouve  -Ôye  à  Lasnes,  Céroux,  Mellery,  Ligny, 
Boignée,  Wanfercée,  Moignelée,  Aiseau.  A  l'ouest,  Braine- 
l'Alleud  et  Nivelles  ont  encore  oye  {voye,  cZye,  signifiant  coite  et 
par  extension  coi),  mais  Ittre,  Hennuyères  et  le  Hainaut-centre 
ont  wè  même  dans  le  cas  d'hiatus  :  crweye,  sweye,  vweye,  mweye, 
ctvtye  (quetam). 


\Buuiu-u-  ^iâtiau- 


Bvaiiu-^c-ùialt       "S£5 


'.deiniuaf 


Njvtifcs 


OU 


lire 


Vics^itU 


Mau^cm 


eu 


TiitifijictHlte 


'ir 


eu 


—  411   —  (  37  ) 

Pour  les  terminaisons  -etis,   -ebam^   voir  la  conjugaison. 

31.  é  suivi  d'une  palatale^  libre  ou  entravé,  donne  ivè  :  rxvè 
(regem),  divè  (digitum),  twè  (tectum),  drwè  (directum), 
rivè  (rigidum),  strwè  (strictum),  nwèr  (nigrum),  sivèle 
(se cale);  fnvè  (frigiduni;  plus  souvent  fre),  fioète  (foie,  à 
Nalinnes  /7£'^);  5/wi  (épeiche,  ancien  français  espoit,  du  germ. 
specht);  arpwè  (poix,  arpi  dans  l'est  :  Châtelet,  Bouffioulx). 
Remarquez  cependant  dro-ci,  dro-îa  Qthidro,  de  di rectum. 

S\  é  -[-  y  est  en  hiatus,  le  résultat  est  aussi  oy  :  rbye  (rigam), 
froye  {ïv'iCAt),  broyé  {^hr\C3.t), ployé  (plicat),  <^//q>'^  (implicat). 
Exe.  :  à  Ittre  on  dit  rweye  (rigam)  et  brouye,  plouye,  formes 
analogiques  refaites  sur  les  infinitifs  broicyî,  plouyi.  Tecula 
donne  tike  comme  dans  tout  l'est  wallon,  quéquefivès,  à  Charle- 
roi,  est  refait  sur  le  mot  français  ;  qtLéVfiye  à  Couillet  vient  de 
vicatam  et  ne  concerne  pas  le  cas  de  vicem   :  fois. 

Limites.  À  vrai  dire,  ^vè  venant  à^  e  \-  y  n'existe  que  dans 
une  partie  de  notre  domaine,  dans  le  nord-est  :  Brabant  ;  Hai- 
naut,  à  partir  de  la  Senette  et  du  Piéton  canalisés,  puis  de 
l'Heure;  Namur,  à  partir  de  la  Molignée.  Au  sud  de  cette  région 
règne  eti,  à  l'ouest  on,  diversement  colorés.  Pour  entrer  un  peu 
plus  dans  le  détail,  commençons  par  le  domaine  de  ou,  qu'il  faut 
assigner  au  rouchi.  Les  dernières  communes  où  l'on  prononcée»// 
sont  Braine-le-Comte,  Ecaussines,  Senejffe,  Godarville,  Cha- 
pelle-lez-Herlaimont  :  froiï  (frigidum),  drotï  (di rectum),  dotï 
(digitum),  ioîL  (tectum),  roti  (rigidum).  À  droite  de  cette 
ligne.  Virginal  3.  frotte,  doîie,  roic^;  F eluy  a.  fricô,  drwô,  rivô,  hvô; 
Arquennes  /Vo7/,  mais  drwè,  rwè,  hvè.  Au  delà,  Braine-le-Châ- 
teau,  Bornival,  Petit-Rœulx,  Obaix,  Pont-à-Celles  ont  franche- 
ment ivè,  Nivelles  ivé.  —  où  se  retrouve,  concurremment  avec 
%và,  presque  ivo,  au  sud  du  groupe  cité,  à  Trazegnies,  Forchies, 
Anderlues,  Mont-Ste-Geneviève.  Cet  emploi  de  tvà  tend  à  dimi- 
nuer par  suite  de  la  tendance  à  walloniser  en  wc  les  mots  français 
empruntés  en  oi.  Courcelles  seul  n'emj)loie  que  ica. 

La  limite  suit  ensuite  les   rives  de    la   Sambre,  de   Thuin    à 


(  38  )  -  412  - 

Erquelines^  mais  wa  s'y  trouve  en  concurrence  avec  eu  Q)  et 
même  wé.  Je  relève  à  Solre-sur-Sambre  dwa  (di rectum)^  fzva 
(frigidum);  swè  (si  te  m);  hvè  (tectum)^  detï  (digitum),  sireû 
(strictum);  à  La  Buissière  et  Sart-la-Buissière,  wa  pour  tous 
ces  exemples;  à  Fontaine- Valmont  eu  fermé;  à  Lobbes  dwè, 
drivè,  twè,  rzuè,  swè,  trtvè,  mais  freû  ;  à  Thuin  eu  pour  tous  ces 
exemples;  à  Bersillies-l'Abbaye  et  à  Montignies-St-Christophe je 
trouve  wé. 

Au  sud  de  la  Sambre  le  son  eu  est  fermé  dans  le  pays  de 
Thuin,  Jamioulx  et  Nalinnes,  Beaumont;  Chimay  ;  il  est  ouvert 
dans  la  partie  namuroise,  région  de  Morialmé^  Philippeville, 
Cou  vin,  jusqu'à  la  Meuse.  Au  delà,  Beauraing  et  la  Famenne  ont 
de,  tè,  se  (digitum,  tectum,  sitem),  eu  pour  le  reste  ;  Laroche 
a  deù,  teù,  seù,  eu  pour  le  reste  ;  au  nord  de  cette  région  on 
retrouve  eii  qui  se  ferme  encore  davantage  en  û  dans  la  région  de 
Huy.  Le  domaine  de  eu  enserre  donc  tout  à  fait  le  domaine  de 
wè. 

La  limite  du  son  wè,  indiquée  au  nord  jusqu'à  Pont-à-Celles 
se  continue  par  Viesville;  Gosselies,  Roux,  Goutroux,  Fontaine- 
l'Evêque,  Leernes,  Landelies,  Montignies-le-Tilleul,  Loverval, 
Gerpinnes  et  Biesmes  (deux  locahtés  où  je  relève  déjà  freû),  et, 
dans  la  province  de  Namur,  par  Oret,  Stave,  Falaën,  Sommière. 
A  Flavion  et  Rosée,  au  sud  de  Stave-Falaën,  je  trouve  drwè, 
strwè,  rwè  (rigidum)  parmi  les  formes  en  eu. 

Remarques.  i°  tectum  fait  tteû  à  Fontaine- Valmont,  Gozée, 
Donstiennes,  Leers,  Thirimont,  Beaumont,  Leugnies,  Grand- 
rieu,  Barbançon,  Renlies,  Froidchapelle,  tieù  au  sud. 

2"  video  fait  wè  un  peu  partout  dans  le  domaine  qui  2icreu 
(credo),  deu  (debeo),  etc,  au  moins  dans  l'Entre-Sambre-et- 
Meuse.  Cependant  Niverlée  et  Mazée  ont  régulièrement  veù. 

(*)  Dans  l'orthographe  des  mots  wallons  nous  représentons  eu  fermé, 
qui  est  plus  long,  par  eu  ;  eu  ouvert,  qui  est  plus  bref,  par  eu,  et,  dans 
les  cas  où  il  faut  marquer  un  contraste,  par^w,  eu. 


—  413  —  (  39  ) 

3°  Accordons  une  mention  particulière  au  suffixe  de  collecti- 
vité -etuni;  très  usité  en  toponymie  (^).  -etum  devient  wè 
dans  la  région  de  rvè  ci-dessus  délimitée  :  tchènwè  (chônois) 
dépendance  de  Braine-l'Alleud;  de  Jumet^  de  Nalinnes^  etc.  ; 
spinwè,  framvè,  frênwè  k  Ittre^  sausswè,  Pla7îcemvè  (Plancenoit). 
—  Il  devient  wa  dans  la  direction  de  Courcelles  à  Merbes-le- 
Château  :  rouvrwa  (Rouveroy).  —  Il  devient  ou  et  o  à  l'ouest,  et 
déjà  à  Braine-le-ComtC;  Hennuyères,  EcaussineS;  Binche  :  Le 
Biicho  {huTiQtum.,  ferme  au  N.E.  de  Braine),  Fra?ioii  (fraxi- 
netum^  au  S.-E.  de  Braine),  Saiissou  (salicetum^  à  l'E.  de 
Braine),  tchênoti  (dép.  de  Hennu3'ères^  de  Courcelles)^  kèno 
(quesnoy)^  planoii,  aimoti,  spinou  (Epinois^  canton  de  Binche). 
Si  on  compare  tchênou  et  kèno,  on  constatera  que  le  traitement 
rouchi  de  -etum  a  débordé  au  delà  du  traitement  picard  de 
c  +  a  ;  tchènù  à  Ham-sur-Heure  est  sans  doute  le  représentant  le 
plus  avancé  de  oîl,  o.  —  -etum  doit  devenir  eu  au  sud  de  la 
ligne  Sambre-Thuin-Dinant.  En  fait  eu  y  est  rare.  On  le  trouve 
àdiQ?,  fètchereù  (*filicaretum)^  bois  au  nord  de  Hanzinne^  Marin- 
tchèneù  près  Daussois^  tchèneù  à  Senzeilles  II  faut  reconnaître  un 
^î/  plus  fermé  dans  certaines  formes  en  //  :  5oz/ss?/-lez-Walcourt 
et  i9oz/55//-en-fagne.  D'autres  fois  le  nom  de  lieu  en  -etum  s'est 
arrêté  à  une  forme  antérieure  w-».^  :  Ôlwè  (Olloy)^  laquelle  a  pu  se 
simplifier  en  -è,  d'abord  pour  éviter  l'accumulation  des  con- 
sonneS;  puis  par  analogie  :  Louvre  (bois  de  Louvroy^  près  de 
Nalinnes)  pour  rouvre,  rouvrwè ;  tchènt  (près  Bourseigne-Neuve)^ 
tchbrnt  (près  de  Gourdinne). 

32.  ^'  libre  \  nasale.  Il  y  a  diphtongaison  de  è  après  les 
consonnes  labiales  :  pwène  (poenam)^  cnvène  (avenam)^  mwins' 
(minus)^  rcèue  (venam)  et  whie  à  Couillet.  Notez  la  dispari- 
tion du  V  devant  wè.  Dans  les  autres  cas^  -en uni  devient  d 
(écrit   in),   -enam  devient^;/  (écrit  ^;/^)  :  plifi  (plénum),   frin 

(')  J'ai  inséré  ici  les  résultats  d'une  monographie  que  j'avais  préparée 
sur  ce  suffixe  toponymique.  J.  F. 


(  40  )  —  414  — 

(frenum);  sin  (sine)  ;  alètie  (aie  n  a  m);  plè?ie  (plenam).  Ittre 
n'a  pas  la  diphtongaison^  sauf  dans  mivins'  ;  il  prononce  pin-ne, 
avin-?ie,  vi?i-ne,  alhie,  plhie. 

33.  ^'tonique  sous  l'influence  d'une  palatale  devient  /;  2  si 
une  nasale  suit  :  pltjï  (placere);  payX  (pagese);  cïre  (ceram); 
hèrbî  (berbecem)^  sort  (soricem)^  mèrcî  (mercedem)^  r'cîîie 
(recœnat)  ;   —  rwèjin,  rbjin  et  renjin  (racemum). 

Le  suffixe  -iculum  devient  èy,  -iculam  èyie)  ou  (lyie)  : 
1°  parèy,  somèy  (somniculuni;  peut-être  emprunté)^  solèy 
(soliculum).  Ce  dernier  est  souvent  remplacé  ^3.r  solia,  soya 
(*solellum);  de  même  pour  àrtia  (orteil).  Solèy  est  la  forme 
usitée  à  Braine-l'Alleud^  Ittre^  Nivelles^  Obain^  Frasnes^  Luttre^ 
Trazegnies^  Goutroux^  Fontaine-l'Evêque,  Gozée^  Beaumont; 
Grandrieu  et  dans  le  Hainaut-centre.  2^  limite  de  -èye,  -ûye.  On 
trouve  -èye  au  nord-ouest^  -dye  au  sud-est.  Les  derniers  villages 
appartenant  au  domaine  àe  -aye  sont^  en  partant  du  sud; 
Bonniers-de-Lobbes^  Leernes^  Marchienne^  Monceau,  Roux^ 
Courcelles-Motte,  GosselieS;  Wayaux,  Mellet,  Villers-Perwin^ 
Marbaix;  enfin  les  riverains  de  la  Thyle  et  de  la  Dyle  moyenne. 
Exemples  :  bontâye,  orûye,  parâye,  côrnâye  (corniculam;  cor- 
neille). 

é,  en  hiatus  roman,  se  combine  ave»  Vu  suivant  pour  donner 
ieji  dans  le  Hainaut  central,  mais  i  dans  notre  zone  :  rile 
(regulam),  strî  (étrier,  d'orig.  germ.),  tîlia  (carreau  de  terre 
cuite)  dérivé  de  tîle  (tegulam)  qui  a  disparu.  De  même  niveam 
donne  nîve  (neige)  dans  l'ouest,  suif  de  sébum  est  emprunté. 
Le  chansonnier  Bertrand,  à  Charleroi,  de  famille  chimacienne, 
admet  de  vieux  mots  de  son  dialecte  d'origine  :  nieûle  (nebu- 
lam),  en  protonique  Lieûnô  (Léonard).  Chimay  se  rattache  donc 
par  ces  traits  au  Hainaut  central  qui  a  rieûle,  7iieiile. 

Tonique  entravé 

34.  En  général  il  devient  è  ouvert  :  dète  (debitam),  lète 
(literam),    vè^e    (virgam),    cèke    (circulum),    vèr ,    f.    vèi'te 


—  415  -  (  41  ) 

(viridem  ;  dans  Bernus^  Fables,  viète  par  analogie)^  crèsse  (cris- 
tam)^   spè  (spissum^   raspèchî  à  l'atone),   sètch  (siccum). 

Le  suffixe  -ittum  donne  -è  (écrit  analogiquement^/)  :  sorèt 
(hareng  saur);  boukèt  (bucca  -\-  ittum),  cougnèt  (cuneum  -f- 
ittum),   loiicèt  (fr.   louchet),   cayèt  (chose  sans  valeur),   etc. 

Le  suffixe  -ittam  donne  -et  (écrit  ète)  :  pîrète  (petra  -]- 
itta),  palète  (petite  pelle),  lapète  (brouet,  de  laper),  coupète 
(sommet),  cizète  (ciseaux),  bèrwète  (bis-rotittam,  à  Nivelles 
browète),  brâyète  (braca  -\-  ittam)^  sucète  (de  sucer),  èskim'- 
rète,  à  l'est  chim'rèie  fécumoire),  chouvUète  (de  chonver,  balayer, 
à  Mellet^  èscouvète  à  Braine-l'Alleud,  èscotiflètc  à  Nalinnes), 
rawèie  (pourboire,  surplus,  de  raivè  =^  ravoir),  niikète  (de  nitk 
nœud,  litt*  gros  comme  un  nœud). 

Le  suffixe  -illum  donne  -eu  :  tch^feii  (capillum),  j^zis'  (illos, 
eux).  Pour  zèl  et  zia,  voyez  la  morphologie  des  pronoms,  §  ici. 

maxillam  donne  machèle,  traitement  identique  à  celui  de 
-illam,  comme  ailleurs. 

-itium  devient  -è  :  tchèstrè  (castritium,  ^-  Chastrès-lez- 
Walcourt). 

-itia  devient -^55é  :  ritchèsse,  viyèsse  Qt  vièyèsse;  Porcherèsse 
(porcaritia,  nom  d'une  localité  du  canton  de  Ciney,  d'une 
autre  au  sud  de  Beauraing),  lès  Soiirdenèsses  (au  sud  de  Braine- 
le-Comte). 

-issam  devient  -èsse  :  mon-nrèsse  (meunière),  vatchWèsse 
(vachère),  bougresse  (fém.  de  bougre),  pâqicWcsse  (première  com- 
muniante, fém.  de  pàquèt),  boutch'rèsse  (bouchère),  fouy'rèsse 
(dans  scoupe  fouy'rèsse,  bêche),  cifisWèsse  (censière,  fermière). 
Cette  désinence  tend  à  disparaître,  évincée  par  les  formes  en 
-z'<?r^. Nivelles  neconnaît  plus  que  ces  dernières.  L'est  (Bouffioulx, 
Châtelet,  etc.)  les  a  très  bien  conservées,  comme  Namur  et 
Liège. 

35.  é  -f  nasale  suivi  d'une  consonne  donne  S  :  prmde,  findcj 
vinde,  ètinde,  cinde  (c  i  n  e  r  e  m),  pi-sin  te  (  p  e  d  e  -  s  e  m  i  t  a  m  ) ,  cinse 
(ferme),   dimince  (dimanche,  à  l'ouest,  dhningne  à  l'est),   linwe 


(  42  )  _  416  — 

(à  Mellet;  Châtelet  ;  langue  à  Nivelles^  Charleroi  et  dans  tout 
l'ouest;  est  emprunté)^  dèstinde  (deextinguere).  —  Formes 
divergentes  :  feume  (feminam);  sume  (se minât);  èchène 
(insimul);  chêne  (simulât). 

A.toxie 

« 

36.  é  protonique  libre  disparaît  lorsque  la  consonne  qui 
précède  é  peut  s'appuyer  sur  un  son  vocalique  antérieur;  sinon 
il  devient  è  : 

fé  s'  dèvwèr,  pou  d^vwèr  ;  ?ios  V  dèvrin-n  fé,  nos  d'vri-n  ;  c''èst 
V petit,  lès  petits  ;  fèyèz-le  dèmwin,  v^nèz  d^mwin,  loiird  èyè  posant  \ 
S}i  d'véreu  sot,  ^è-l  dèvéreu  ;  ^i  demande,  ^è-l  demande  ;  S}i  Vé 
lèyl  d^dins,  lèyèz-le  dèdins. 

11  se  change  en  /  dans  striner  (*strenare);  r'ciner  (re- 
cœnare);  en  îl  dans  buvons  (*bibumus);  mimute  (minute, 
kido  (kilo);  musure  (mesure);  crusus  (Crésus);  complumint ,  sumer 
(semer)  ;    en  eu  d^xis  feùmèle  sous  l'influence  àe,  feùme. 

^' intertonique  tombe  (loi  de  Darmesteter)  :  tchandHé  (can- 
delarium);  tchand'leûs^  (candelorum);  ^^î/è^^r  (dér.  à^pakèt). 

Quand  é  est  suivi  d'une  palatale,  o  se  conserve  sous  l'influence 
de  la  forme  accentuée  :  loyin  (ligamen);  ployî,  broyî,  froyî, 
làyi,  ntyî,  royon  (de  riga;  sillon);  à  Ittre  la  voyelle  est  plus 
fermée  :  royon,  louyî  (lien),  louyî  (lier);  plouyî,  brouyî,  frouyî. 
Formes  où  l'o  n'apparaît  pas  :  niyi  (negare);  vèyî  (vigilare); 
vijin  (voisin  ;  dérivé  vifnoûve,  vicinabilem;  la  veilléC;  à 
Montigny-sur-Sambre) . 

On  trouve  a  dans  saya  (sitellum)  peut-être  sous  l'influence 
de  saye  (seille);  dans  masinS}e  (mésangC;  orig.  germ.);  trayin 
(tridentem);  scramer  (écrémer);  aronde  (hirundo);  anoyeû 
(inodiosum). 

é  protonique  entravé  subsiste  sous  la  forme  t  :  vèssiye 
(vessicam);  pèchî  (piscare);  pèchon  (piscionem);  crèchu 
(part,  passé  de  crèche  crQ?>CQrQ)  ;  fèchô  (*vissalem;  au  S.  de  la 
SambrC;  fichô  a     N.);  prèsti  (pisturire);   mèssaâ^i  {mQ^sdigex), 


—  417  —  (  43  ) 

sègnî  (signare^  au  sens  de  faire  le  signe  de  la  croix^  siiter  au 
sens  de  signer)^ /(^/'c/z^r^  (filicariam^   à  Couillet)  ('). 

Notons  encore  a  dans  wargla  (verglas)^  ii  dans  crusson,  curson 
(cresson). 

é  -\-  nasale  devient  d  :  single  (sanglier)^  vindu ,  infler , 
intrer.  Les  mots  qui  ont  à,  comme  sanglot  (singluttum)  sont 
empruntés.  —  Le  préfixe  in  mérite  une  mention  particulière. 
Il  est  resté  l  dans  la  région  de  Nivelles  et  de  Fontaine-l'Evèque, 
exception  faite  pour  èfant  qui  règne  encore  dans  le  Hainaut 
central.  Ailleurs  il  est  devenu  t  :  evoye  (in  via  m),  tvtiyî,  etinde 
(intendere)^  èchène  (insimul),  lèd'mwin  (lendemain).  Joi- 
gnez-y eco  (encore);  qui  suit  la  loi  de  in.  —  Cependant  beaucoup 
de  verbes  composés  avec  i  n  ont  a  au  lieu  de  e  :  amantchî 
(emmancher) ,  abrassî  (embrasser) ,  alachî  (enlacer) ,  acrachi 
(engraisser);  aployi  (employer).  On  ne  peut  que  constater  ces 
divergences  qui  ne  sont  soumises  à  aucune  loi.  Nivelles  dit 
invoyî  (envoyer)^  mais  ^z^q>'^  (in  via^  parti).  Ittre  invivèye  (parti), 
incrachî,  èmantchî,  abrassî,  alachî  (2). 

(')  Mot  souvent  maltraité  :  comparez  jiotchère  au  S.  de  la  Sambre, 
lès  fitchéries ,  lieu-dit  à  Bourlers,  bois  de  Frècheû,  (pour  Fètchereû)  près 
Gerpinnes. 

(  )  Je  suis  persuadé  que  cet  a  représente  in  et  non  ad.  L'auteur, 
influencé  par  une  de  nos  critiques,  avait  corrigé  indûment  dans  sa  seconde 
rédaction.  À  mes  risques  et  périls,  j'ai  repris  l'idée  première.  Cet  a 
m'apparaît  comme  le  dernier  flot  d'un  usage  qui  est  beaucoup  plus  géné- 
ral dans  les  dialectes  avoisinant  au  midi.  J'ai  noté  ailleurs  {Phonétique  du 
gaumais  et  du  xvallon  comparés,  §§51  et  34)  l'emploi  lorrain  de  a  pour 
en,  em,  in  suivis  d'une  consonne,  à  la  tonique  comme  à  l'atone.  Un 
trait  de  cet  emploi,  disions-nous  au  §  34,  «  a  pour  en  préposition  ou  pré- 
fixe (in,  inde),  existe  encore  à  Saint-Hubert  et  à  Beauraing  ».  Il  ne 
reste  pas  seulement  dans  la  zone  intermédiaire  du  chestrolais,  mais  il 
s'étend  plus  au  nord  en  Ardenne,  en  Famenne,  et  on  peut  affirmer  que 
c'est  le  même  a  qui  se  rencontre  au  delà  de  la  Meuse  dans  la  partie  méri- 
dionale de  rOuest-wallon.  Au  reste,  si  l'on  pouvait  croire  à  une  substi- 
tution de  préfixe  pour  abrassî^  dumande  a  inaria&je,  par  exemple,  on  ne 


(  44  )  _  4i8  - 

La  chute  de  l'n  dans  perdons,  perdez,  pèrdniLt  (prendunt)  est 
un  phénomène  qui  se  représente  dans  d'autres  régions  de  la 
Wallonie. 

Dans  les  mots  commençant  par  deux  consonnes,  sp,  sc^  st; 
s  m,  il  y  a  prosthèse  de  e  au  sud  de  la  Sambre  et  dans  l'ouest^ 
région  i  et  2^^ ,  prosthèse  de  ï  dans  le  reste  de  Pouest-wallon, 
épen thèse  de  ï  dans  la  bande  orientale  qui  se  rattache  au  namu- 
rois  (Fleurus,  Chàtelet,  Bouffioulx,  etc.),  lorsque  le  mot  précé- 
dent se  termine  par  une  consonne  prononcée  :  ène  ispène  ou 
èspène  ou  sipène,  ène  istôle  ou  èstôle  ou  sitôle,  et  de  même  pour 
iscole ,  iscrire ,  istuve ,  istwère ,  istrin  (stramen,  paille),  ispès 
(épais),  ispale  (épaule),  istampè  (debout). 

î  long  (lat.  i) 
TonîQue 

37.  i  fermé  libre  ou  entravé  se  maintient  :  lundi  ou  lindi, 
mardi,  mercredi  ou  mècrèdï,  S^eûdî,  vèr''dï,  sèm'dï  ou  seûm'dî, 
dîmince  ou  dîiningne,  toudi  (totos  dies),  di  (dico),  vike  (de 
viker,  vivre),  avri  (aprilem),  scrîre,  fourni,  courti,  font  ni 
(fontanile)  ;  niinti  (menti  re),  minti  (menti  tu  m),  sinti 
(sentire,  mais  aussi  sinte) ,  noûri  (nu t rire).  Les  infinitifs 
couru,  dôrmu,  v^nu,  etc.,  sont  le  résultat  d'une  confusion  avec 
les  participes  correspondants  et  n'ont  rien  à  démêler  avec  la 
phonétique.  À  Nalinnes  on  dit  d'ailleurs  régulièrement  poulî, 
dôrmï,  courï,  etc. 


peut  pas  voir  ad  pour  in  àSins  hi  l' diale  apxvate  les  èfants !  (emporte, 
inde-portet)  aplôssc  (emplâtre),  on-atint  (on  entend),  assonne  (en- 
semble) qui  sont  du  dialecte  de  Saint-Hubert  ;  dans  araB}i^  atint 
(entend),  de  Beauraing  ;  dans  a  râler  (en  raller  =  s'en  retourner), 
atourer  (entourer),  çades  (cendres),  c'maci  (commencer)  de  Bièvre-lez- 
Gedinne;  dans  avôyî,  agaS^î,  a/^d??^  (entendu),  a  f'jont  (en  faisant)  de 
Fumay;  dans  atinde,  agaB^i,  avoyi  de  Couvin  ;  dans  acraché,  acramier 
(emmêler)  de  Bourlers;  dans  avoya  (envoya),  rintrè  a  li-ntême]  nvoye, 
avoyi,  atindu  (entendu)  de  Walcourt. 


-  419  -  (  45  ) 

iu  du  latin  vulgaire  (riu  pour  ri  vu  ni;  etc.)  se  réduit  à  i, 
le  premier  élément  de  la  diphtongue  restant  accentué  et  prédo- 
minant :  rivum,  r?;  filius^  /Jf  ;  cribrum^  crîle.  À  l'ouest^ 
au  contraire^  l'accent  a  passé  sur  le  second  élément  de  la  diph- 
tongue :  rieû,  fietc. 

i  subsiste  de  même  dans  la  finale  -itum  :  parti]  -itam  : 
pârtîye ,  vîye  {vëye  à  Nivelles)  ;  -ilem  :  abîye  (habilem)  ; 
-icam  :  vèssîye  (vessicam)  ;  -illam  :  vile  (villam)  ;  -fa  : 
folîye,  maladîye,  bièstrîye  (bêtise)^  marte hafidîy e ,  évincé  actuel- 
lement par  fnartchandîj'e,  du  suffixe  -itia.  Dans  le  Brabant  on 
trouve  plutôt  -éye  que  -îye  :  Cocheréye,  Poteréye  à  Tilly^  Boveréye 
à  Villers-la- Ville. 

Il  arrive  que  i  passe  à  u  dans  le  voisinage  d'une  labiale  ou 
d'une  nasale  :  piipe  (pipe)  Qtpuplîye  (le  temps  de  fumer  une  pipe)^ 
Glume  (GlimeS;  en  Brabant)^  Thime  (Thines^  en  Brabant)  ;  on 
trouve  de  même  -un'  à  la  i"^^  et  à  la  3^  personne  du  pluriel  de 
l'indicatif  imparfait  et  du  conditionnel  présent  dans  une  partie 
du  Brabant  qui  sera  délimitée  au  chapitre  de  la  conjugaison^ 
§  120.  Cependant  on  dit  lime  et  non  lume. 

38.  -inum  donne  e  (in)  qui  s'est  différencié  en  -hj,  2ny,  In, 
é^'',  en  suivant  les  régions  :  consin,  matin,  vin,  vijin  (v  ici  nu  m), 
moulin,  tcKinin  ;  ajoutez-y  sayin  (de  sagimen).  De  même 
pour  in  4-  cons.  :  vint  (viginti)^  cink  (quinque).  On  trouve 
eny  ou  en  au  N.-O.^  entre  Nivelles  et  Binche^  ê'^  quand  une 
consonne  suit  ;  en  dans  le  centre  et  l'est  du  Brabant,  2  (écrit  in) 
au  sud. 

-inam  devient  -ïne  et  -ène  dans  la  région  nivelloise,  -tne 
ailleurs  :  farène,  spène,  narène,  f amène,  cujène  (cuisine),  fawène 
(faîne),  racène  ;  noms  de  lieux  :  Tamène  (Tamines),  Nôltne 
(Nalinnes),  Hanzène  (Hanzinnes),  Djèrpène  (Gerpinnes),  Bn- 
vrène  (Buvrines),  Florèfie  (Florennes).  À  Nivelles,  Braine- 
l'AUeud  et  aux  alentours  :  7nâri?ie  (m  a  tri  n  a),  èskine  (échine), 
spi7ie,  pwatrine,  tartine,  nariyie,  garine  (garenne),  cujine,  vérifie 
(fém.  analogique  de  vôrin,  vaurien)  ;  mais  par  contre  farène, 
spène  y  racène. 


(  46  )  _  420  — 

39.  i  suivi  d'un  yod  subsiste  dans  notre  région  :  assî 
(axiculum,  ackï  à  Nalinnes);  ich'vîye  (claviculam^  tch^file  à 
Nivelles  et  environs),  èwîye  (*acu  -f  iculam),  strîye  (stri- 
gilat);  tchèmîje  (camisiam),  bîje  (bise)^  famîye,  fîye  (fille); 
mais  ce  dernier  fait  aussi  fèye  à  Nivelles,  et  fâye  à  Wavre  et 

dans  sa  banlieue  (Genval,  Rixensart,  etc.). icium  devient 

-X  :  Ûrï  (terricium),  sartï  (sarticium).  —  La  terminaison 
verbale  -isco  donne  -ï  :  nourî  (nutrisco).  —  i  devant  n 
mouillé  :  vigiie,  ligne  (lineam). 

A.ton.e 

40.  i  subsiste  en  général  :  vilâ^e,  cizète  (ciseaux)^  tiyoû 
(tiliolum),  fiyoû  (filiolum),  miyète  (miette),  ivièr  (hiber- 
num).  Mais  l'est  et  le  centre  du  Brabant  wallon  confondent 
facilement  ï  et  û,  toniques  ou  atones,  en  un  son  unique  eii  ; 
ainsi  calice  et  capuce  riment  ensemble  dans  les  poésies  de 
M.  l'abbé  Courtois.  Ou  encore  ils  ramènent  ï  ^  u  \  uvièr  (hiver), 
vulâS^e  (village),  et  cette  prononciation  se  rencontre  jusque  dans 
le  Hainaut  :  Tumyon  (Thiméon),  Suvrè  (Sivry). 

De  même  qu'à  la  tonique  (§  37),  i  passe  volontiers  à  u  dans 
le  voisinage  d'une  labiale  ou  dentale  :  miirivè  (miroir),  liim^çon 
(limacionem),  chufler  (sibilare),  comphimint.  Mais  prima- 
rium  fait  exception  :  promî  à  Nivelles,  preîimî  ailleurs. 

i  intertonique  ne  tombe  pas  toujours  ici  :  tchèminéye  (cami- 
natam);  i  dijeut,  i  dizout  sont  aussi  fréquents  que  d'jeût,  d^zout 
(dicebat);  mespilarium  a  donné  nèspèlî  et  nèssî,  vicina- 
bilem  vîfnoûve,   molinarium  monnî. 

o  ouvert  (=  lat.  0) 
Tonique 

41.  O  ouvert  tonique  s'assourdit  en  oti,  long  ou  bref,  dans  la 
région  orientale  proprement  wallonne.  La  limite  va  du  nord  au 
sud-est.  La  région  occidentale  et  méridionale  présente  des 
variétés  à^  eu. 


—  421  —  (  47  ) 

Exemples  de  ou  :  oîi  (ovum);  hoû  (bovem)^  noû  (no  vu  m), 
fém.  noûve),  pont  (potet)^  voû  (volo);  ploût  (*plovit);  Moûsc 
(Mosam)^  roiiwe  (rotam)^  couloûie  (*colotram;  couleuvre); 
trouve  (*tropat;  trouve  à  Nalinnes).  Exceptions  :  mort  (*mo- 
rit);  hbrs  (foris^  emprunté  ?);  sieûr  et  cheîir  (sœur),  kefir 
(cœur);  7ieûf  (novem). 

Exemples  de  eu,  variantes  eu,  eu,  ieii,  ieù,  û  :  kieûr  (cœur)  et 
keûr  par  l'influence  du  français^  mieûrt  (morit)  et  meurt  par 
l'influence  du  français,  5z"^z/r  (sœur),  rieû  (rotam,  masc),  leû 
(ovum);  bietï  (bovem),  nieû  (novum),  fém.  nieûve,  coulieùve 
(colubram)  ;  Bruine  Valieû  (allodium)  ;  plieûve,  pieûve  et 
pleuve  (pluviam)  ;  vu,  pût   (volo,   *potet)  ou  veù,  peut. 

Limites.  On  trouve  déjà  ieu  à  Waterloo,  Braine-l'Alleud, 
Plancenoit;  Lillois,  Baulers,  Thines,  Nivelles^  Buzet,  Obaix, 
Luttre,  Courcelles,  Forchies,  Fontaine-l'Evéque,  Leernes,  Lan- 
delies;  Gozée,  Thuillies,  Fontenelle,  Silenrieux,.  Senzeilles,  les 
deux  Matagne,  Mazée.  À  Forchies  et  au  sud  on  ait pletive.  Sur 
les  rives  de  l'Heure,  de  Mont-sur-Marchienne  à  Silenrieux,  on  a 
ieù,  hieii,  nieii,  pleiive  et  ploîive,  sieiir,  keiir,  neiif  ;  le  reste  est  en 
où.  Au  sud  de  la  Sambre  ieti  devient  ieù.  —  On  trouve  déjà  où  à 
La  Hulpe,  Genval,  Ohain,  Maransart,  GlabaiS;  Genappe,  Lou- 
poigne,  Houtain,  Rêves,  Frasnes,  Viesville,  Gosselies,  Motte 
(Courcelles),  RouX;  Goutroux,  Marchienne,  Montigny-le-Tilleul, 
Jamioulx,  Ham-sur-Heure,  Cour-sur-Heure,  Berzée,  Rognée, 
Walcourt,  JamioUe,  Philippeville,  Villers-en-Fagne,  Romerée, 
Niverlée.  —  La  région  de  Wavre,  Ottignies  et  le  Brabant  au 
N.E.  du  chemin  de  fer  Bruxelles-Namur  3. ploût  (plovit),  ploûye 
au  subjonctif,  va2i\s plève  (pluviam).  Au  sud  d'Ottignies //o/ïz^^. 
D'autre  part  trouve,  rouwe  empiètent  en  plus  d'un  endroit  sur  le 
domaine  de  ieu.  À  l'ouest  hors  devient  hoûrs,  comme /dr/  devient 
fours. 

Le  suffixe  -iolum  donne  -ou,  et  -iolam  -oTile  :  1°  tiyou 
(tiliolum),  fiyoû  (filiolum)  ,  linçoû  (linteolum)  ,  spiroû 
(*spiriolum,  écureuil),  mouyoù  (m od iolum,  moyeu),  GlaVjon 


(  48  )  _  422  — 

(Glabais  -|-  iolum  =  Glabiseul  en  Brabant)^  Jamioû  (Jambe  -|- 
iolum  =  Jamioul)^  Fleiirjou  (Fledelciolum  =  Fleurus). 
ChèvreÛ  et  rossigno  sont  refaits  sur  le  français.  2°  fiyoule,  ram- 
proûle  (lierre^  de  ramper  -\-  -ouïe),  tèroule  (poussier  de  charbon 
mélangé  de  terre),  batroTde  (pilon  d'une  baratte^  de  battre)^ 
boutroûle  et  hoidroTiye  (nombril^  de  bouter)  ;  ispitroûle  (éclat; 
éclaboussarC;  de  spiter),  sautroûle  (sauterelle).  Mais  caveolam 
devient  gayole. 

Dans  le  domaine  ci-dessus  délimité  où  0  ouvert  devient  ieu, 
-iolum  donne  aussi  -ieû,  ieù,  -iolam  donne  -ieùîe  et  parfois 
-zvèle  :  1°  spirieû  (à  Nivelles);  spireû  et  spirû,  tiyeùl,  fiyeùl,  etc. 
Au  sud-ouest  :  scoursieû ,  scoursû  (tablier ^  dérivé  de  scoti. 
2"^  fiyeùle,  Mèrbwèle  (petit  Merbes).  C'est  la  formation  propre  au 
Centre  (Hainaut)  jusqu'au  Borinage  exclusivement. 

42.  0  -j-  nasale;  devant  une  voyelle  autre  que  a,  donne 
on  :  bo?i,  son,  ton.  On  dit  cependant  boû  à  NivelleS;  phénomène 
assez  exceptionnel;  puisqu'on  prononce  bon  dans  la  banlieue. 
Mais  o  -4-  nasale  -\-  a  produit  oûne  :  bonne  en  Brabant  occi- 
dentale, sauf  à  Virginal;  Bornival,  etc.;  en  Hainaut  à  droite  du 
chemin  de  fer  de  Charleroi  à  Bruxelles  au  sud  de  la  Sambre 
jusqu'à  Montigny-le-Tilleul;  Loverval;  Acoz;  PresleS;  Le  Roux 
inclusivement.  A  l'ouest  et  au  sud  de  cette  ligne  :  bone. 

43.  0  -f  yod  suivi  d'une  voyelle  ou  d'une  consonne  aboutit 
à  77;  û  :  cûr  (corium);  cure  (*cocere;  cuivre),  eût  (coctum); 
pus'  (puitS;  à  Beaumont//^^//,  werhQ picji),  ôS^otirdû  (...hodie), 
ûch  (ostiumj;  vûde  (*vocitum;  verbe  vûdi),  dèspû  (depuis), 
cûche  (coxam;  au  sens  de  branche,  mais  plus  généralement 
couche).  Les  mots  qui  ont  z^z  sont  empruntés  :  uif ,  dîj-uit ,  cuîve 
(cuivre). 

Le  résultat  est  oti,  0,  si  \q yod  s^umt  à  la  consonne  pour  former 
un  son  mouillé;  lequel  disparaît  d'ordinaire  s'il  n'est  pas  suivi  de 
a  :  foûye  (folia),  chèrfoûy  (cerefolium);  oûy  (oculum,  sauf  la 
restriction  ci-après);  troûye  (trojam;  truie);  sou  (solium,  seuil), 
coû  (coUigo),  p/oûve  (*ploviam);  andye  (inodiat),  d/^  (huile, 


■  J 


hanU 


<,e,rh^( 


Beau  ment 


CaA.te  VF~ 
5  ^^f(sQâî^  e^,  j^ 


•r' 


S<^â 


tltftt 


—  423   -  (  49  ) 

à  Bouffioulx^  tvîle  =  fr.  huile^  évidemment  emprunté).  —  aveûîe 
(aboculum)  est  un  emprunt  ancien.  —  oculum  donne  oùy  à 
l'est,  î  à  l'ouest  ;  oùy  et  î,  le  second  surtout  au  pluriel,  dans  une 
région  intermédiaire,  à  Sart-Dame-Avelines,  Villers-Perwin, 
Mellet;  Wayaux,  Ransart,  Gilly^  Montigny-sur-Sambre,  Couillet, 
Loverval,  Nalinnes.  Au  delà  vers  le  sud^  la  ligne  passe  entre  Cer- 
fontaine  et  Senzeille,  de  sorte  que  Jamioulx,  Ham-sur-Heure^ 
Cour-sur-Heure,  Walcourt,  Cerfontaine  ont  î,  Ives-Gomezée, 
Senzeille,  Couvin  ont  oîiy. 

0  tombant  en  hiatus  devant  //  se  combine  avec  u  pour  donner 
ezi  : /eu  (focum),  ^eù  (jocum).  locum  est  aujourd'hui  h'eû 
conformément  au  français,  mais  h'eù  est  dans  Bernus,  Fables, 
p.  126  :  si?is  feù,  si'ns  lieu, 

Toniçiue  entravé 

44.  0  ouvert  entravé  devant  r  ou  s  se  diphtongue  en  zva  à  l'est, 
c'est-à-dire  dans  la  région  wallonne  ;  il  s'élève  à  d,  otc  à  l'ouest, 
dans  la  région  du  rouchi.  Les  différences  de  coloration  de  la 
voyelle  ne  peuvent  être  données  qu'à  part,  de  même  que  les 
limites.  On  obtient  donc  respectivement,  en  général^  si  on  va  de 
l'ouest  à  V est,  poîcrte,  porte,  pw aie  (portât),  cotide,  code,  cwdde 
(chorda),  cottne,  cône,  cwâne  (*corna),  coûte,  côte  et  côsse, 
cwâsse  (costa),  nioûrt,  mort,  mivârt  (mortem),  foûrt,  fort, 
fwûrt  (for  te  m),  toicrt,  tort,  twûrt  (t  or  tu  m),  doûm,  dôm  et  dôr, 
dwà  (*dormo),  toûrd,  tord,  twâ  (tordo),  coiir,  côr,  cwâr 
(corpus).  Il  n'y  a  point  de  forme  en  iva  pour  soûrt,  sort  (il  sort), 
pour  yoûrd,  yôrd  (anc. -franc,  ord,  orde),  parce  que  le  wallon 
emploie  d'autres  mots  ;  il  faut  arriver  au  liégeois  pour  trouver 
quativâze  en  face.de  qtiatoûrze,  quatorze. 

Limites  et  variations  phonétiques.  L'Est  présente  wa  non  seu- 
lement à  la  tonique  mais  encore  à  la  pro tonique  (§  45)  à  partir  de 
La  Hulpé,  Genval^  Céroux,  Bousvàl,  Villers-la-Ville^  Marfcaix, 
Wagnelée,  Wangenies,  Vieux-Campinaire,  Pironchamps,  Chàte- 
lineau,  .  Châtelet,    Bouffioulx,   Acoz,    Joncret,    Villers-Poteries, 

4 


(  50  )  —  424  - 

Gougnies^    Biesme^   Oret,    Stave,,   Corennes,     Rosée,    Omezée^ 
Surice^  GimnéC;  Niverlée. 

A  l'ouest  de  cette  ligne^  ô  jusqu'au  domaine  de  où. 

Cet  6,  très  fermé^  tend  dans  le  Hainaut  et  la  province  de  Namur 
à  se  nasaliser,  en  o;/  au  nord  de  la  Sambre,  en  oiui  au  sud. 

Le  domaine  de  6  fermé  est  envahi^  du  côté  de  l'est^  par  de  nom- 
breuses formes  en  zva.  À  Lasne  (Brabant)^  on  perçoit  après  oti  et  ô 
un  son  bref  intermédiaire  entre  e  Qt  a\  cette  diphtongue  descen- 
dante ôa  fait  la  transition  géographique  entre  le  domaine  de  6  et 
celui  de  zva  {oâ).  Couture  (Brabant^  à  l'est  deCéroux)  a  ène  czvade, 
S}è  dzva  (*dormo)  et  le  reste  en  ô.  Baisy  a  izva  (tordo)  et  le 
reste  en  oii.  Montigny-sur-Sambre,  Dampremy,  Charleroi  ont 
bzvagne,  czvane,  czvade,  fzivârt,  à  côté  de  cÔ7ie,  code,  etc.  Il  en  est 
de  même  en  général  sur  toute  la  limite  est;  et  l'invasion  de  zva 
paraît  encore  plus  fréquente  à  la  protonique. 

Quant  à  la  différence  entre  otï  et  ô,  où  apparaît  déjà  comme  le 
plus  fréquent  à  Waterloo  ^  Ransbèche^  Maransart,  Glabais, 
GenappC;  Baisy^  FrasneS;  Liberchies^  Viesville;  Thiméon^  Cour- 
celleS;  ForchieS;  Fontaine^  Leernes,  Landelies,  Montigny-le- 
Tilleul ,  Gozée ,  Ham-sur-Heure ,  Cour-sur-Heure ,  Castillon , 
VergnieS;  Froid-Chapelle^  Chimay.  Mais  des  formes  en  ô  passent 
encore  à  l'ouest  de  cette  ligne^  surtout  de  Thuin  à  Chimay  ;  ainsi 
tord,  corde ^  côsse,  corne,  porte,  môrtî  (mortier)  à  côté  de  foitrt, 
moùrt,  cour  (corps),  doûm  (je  dors). 

0  -j-  st  venant  de  -onst-  latin  n'aboutit  jamais  à  zva  :  dans  la 
bande  wallonne  mousse  (*mostrat);  cousse  (*costat);  dans  la 
bande  ouest  monte,  coûte. 

0  entravé  par  ss,  tt,  pt,  pp,  ce,  etc.  (consonnes  semblables)  reste 
0  :  fosse,  noce  (*noptia,  en  Ardenne  nzvace),  dos  (*dossum); 
grès,  mot,  tro  (trop  pu  m),  cote  (orig.  germ.);  cloke  ou  clotche 
(cloccam).  Il  en  est  de  même,  par  conséquent,  des  suffixes 
-ottum,  -ottam  :  richot  (diminutif  de  ri,  ruisseau),  chichot 
(chassieux^  à  Braine-l'Alleud)  ;  coupichot  (nid  de  fourmis  ;  de 
coupiche,   fourmi),  satchot  (petit  sac),  pilot  (pilier),  picot  (du  v. 


—  425  —  (  51  ) 

pikcr  ou  piquer)  ;  hunerote  (petite  lumière),  maiitjte,  clign^Ae 
(clin  d'œil). 

Le  traitement  de  o  -\-  nasale  -\-  consonne  ne  s'éloigne  pas  du 
français  :  tonde  {K.o\-\àx€),  long,  tune  (homme),  shme  (somnum), 
sogne  (*soniam). 

ol  devant  consonne  donne  d,  ou  :  c6  (col a  pu  m  et  cou  à 
Nivelles),  car,  diminutif  côrète  (*colyrum,  coudrier),  moûre 
(molere),  coude  (colligere). 

A.tone 

45.  0  protonique  libre  devient  d'ordinaire  ofî,  plus  rarement 
Ô  :  nouvia  (novellum),  mouru  (morire),  voulwèr  (*volere), 
poulwèr  ou pouli  ou  poîivwèr  (pouvoir),  co?//ozi/^  (*colotram,  ou 
coulieûve,  *colubram),  houya  (botellum,  fréquemment  boy  a), 
ouvri  (operarium),  ouvrâS^e,  moulin,  courage,  fouyon  (taupe; 
àe  fouyî  iodicare  ;  fomaan  à  IttrQ  Qt /inaan  à  Nalinnes),  C07i- 
piche  (fourmi),  boulome  (bonhomme,  mari);  — volH  (volontiers; 
voltin  à  Braine-l'Alleud),  sole  (soulier),  tomvère  (*tonitrum), 
poria  (porellum;  pore  à  Nalinnes,  pore  vers  le  sud),  fromaS^e, 
colon,  colombî.  —  oyï  (oui)  est  souvent  déformé  en  woy,  wây, 
ivey.  —  Formicem  se  retrouve  dans  frôinûche,  f.,  terri ier  de 
\2i\>ïn,  foîir moue  lie  ta.upimèr  e,  frfimûcke  (fourmi  et  fourmilière,  à 
Ittre).  —  Moneta  donne  mofinzvèye à  Ittve,  mais  7?tàjiàye  aiWeurs. 
*focile  devient  fusik.  deoperire,  droûvu  (à  Châtelet  doîlviè, 
à  Nivelles  droûvie). 

0  intertonique  tombe  dans  malton  (bourdon,  de  malot  -|-  o  "  ^  ni), 
about'ner  {boutonner),  Qtc,  710  s  vUons,  nos  fions  (nous  voulons^ 
nous  pouvons). 

t)  pro tonique  entravé  par  s,r  se  conduit  comme  à  la  tonique 
(§  44).  Les  limites  sont  les  mêmes;  il  peut  y  avoir  divergence 
tantôt  sur  un  mot,  tantôt  sur  un  autre,  ou  de  légères  différences 
locales  ou  individuelles  qu'il  serait  fastidieux  de  noter.  — 
Exemples,  en  allant  de  l'ouest  à  l'est  :  doûrmu,  dôrmu,  divarmn  ; 
moîirtî,  rnbrtî,  mwtirti]  coûrner,  corner,  cwârncr  ;  coth'dia,  cardia, 


(  52  )  —  426  — 

cwârdia  (cordon)^  cotirbà,  côrbà,  cwôLrhb  (corbeau)  ;  poûrter, porter, 
pwarter\  scotïrcî,  scàrcî,  scwarcî  (à  Bouffioulx,  chwûrsî  ailleurs^ 
écorcher)  ;  —  ?'otls ter  (oter),  poûrcha  (porcellum)^  oûcha,ocha 
(*oscelliim)  Qt  poûrtrait,  portrait  -a! ont  point  de  forme  en  wa\ 
le  dernier  est  d'ailleurs  un  mot  d'emprunt. 

À  la  protonique^  wa  fait  invasion  sur  le  domaine  de  é,  notam- 
ment à  Ohain^  Lasne^  Sart-Dame-Avelines,  Villers-Perwin^ 
Montigny-sur-Sambre^  Gerpinnes_,  Florennes.  Plus  au  sud^  le 
phénomène  ne  se  présente  guère.  —  Ô  fait  invasion  sur  le 
domaine  de  oiï  au  même  titre  qu'à  la  tonique. —  BernuS;  Fables, 
emploie  fréquemment  zva  à  la  tonique  et  à  la  protonique^  à  côté 
de  Ô  :  il  s'écarte  en  cela  de  l'usage  de  Charleroi  même^  où  è 
domine  de  beaucoup. 

0  entravé  par  d'autres  consonnes  que  r,s  donne  o,  où,  jamais 
wâ  :  roubliyî  (re-oblitare,  àl'est  rouvyî)  ;  oîicha,  oc^^(oscellum) 
suit  la  même  règle  ;  picoter,  clignoter,  grochi,  clotchî,  etc.  ol 
entravé  donnera  o  et  oti  longs  :  sàdûr  (soldat)^  voûré  (voudrai)^ 
moûnî  (molinarium^  monnî  à  Nivelles).  Cochleare  fait  excep- 
tion comme  ailleurs  :  cûlî  à  Bouffioulx^  kîlî  à  Nalinnes^  la  forme 
ordinaire  cûlièr  est  le  français  «  cuiller  »  avec  réduction  de  ui  à  u 
suivant  l'analogie  d'autres  mots. 

G  -\-  yod  a  le  même  traitement  qu'à  la  tonique  :  vûdi  (vider)^ 
cujène  (cuisine)^  ctiréye  (de  ctir,  cuir)^  ascoûchî  (enjamber^  de 
couche,  coxam^  au  sens  disparu  de  «  cuisse  »). 

o-\-  nasale:  sonS^î  (somniare)  ;  ^^«4??  (domniarium^  danger). 

O  fermé  (=  lat.  Ô,  u) 
Tonique  libre 

46.  0  tonique  libre  devient  en  général  eii  (écrit  eu)  :  eûre 
(hora);  nèveû,  leû  (iWoxmth) ,  tchandUeûs'  {c2in &e\or \xm),  Jleûr, 
peu  (pavorem);  deûs  (duos)^  gueule  Qtgiieûye,  keûde  (coudre)^ 
seû  (solum)^  d'zeû  (desuper),  5/è^«r^(excutere);  netl  (nodum). 
—  cauda  donne  keiiwe.  —  Suffixes  -orem^  -atorem  :  tchanteû. 


—  427   -  (  53  ) 

taneû,  tchèsseii,  pècheti,  scriyetï  (de  scrîre,  écrire)^  mcyeii  (melio- 
rem);  mayeiir  {m.2i\ox&vsi,  maire);  bribeii  (de  briber,  mendier).  — 
Suffixe  -osum  :  anoyeûs  (inodiosum),  amoiireûs,  etc.  — 
Exceptions  :  lupum  fait  régulièrement  leti  dans  la  région  de 
Nivelles  et  le  Hainaut  jusqu'au  nord  de  Beaumont^  mais  leù  au 
sud;  à  Chimay^  Philippeville,  Couvin^  et  le  au  nord-est^  à  Wavre 
et  Jodoigne  ;  —  les  pronoms  nos^  vos  se  prononcent  n^,  vh  ] 
nos,  vos  devant  voyelle^  ainsi  dans  nosbies,  vosôtes  (à  Ittre 
nousbtes,  votisôtes,  bien  qu'on  y  dise  nos,  vos)  ;  —  pour  expliquer 
d'meûre  (infinitif  d'mèrer,  d'meiirer)  il  faut  plutôt  admettre  le 
passage  de  §  à  d  (*dem6ro)  qu'un  emprunt. 

47.  à  -\-  nasale.  Devant  une  voyelle  autre  que  a,  le  résultat 
est  la  voyelle  nasale  on  :  tchanson,  sôvlofiet  sàblon  (sabulonem), 
minton,  baston,  pèchon  (pi scion em),  lumçon  (limacionem); 
niouchon  (muscionem);  tchèrboii,  tchèrdon,  grognofi  (de  groin); 
nièrçon  (ericionem;  îrçon  à  Nalinnes),  ta-on  (tabonem);  non  et 
«0  (nom  en).  —  maiso  (m  a  si  on  em)  doit  être  emprunté  ;  il  existe 
une  forme  proclitique  contractée  ma,  a  mt  (ad  masionem) 
employée  dans  le  sens  de  «  chez  »  à  l'est  :  al  inà  da  Pière,  mô 
Stordeûr.  —  Devant  la  voyelle  a,  le  résultat  est  Ô  non  nasalisé  : 
done  (donat);  pèrsone,  pome  (mais  piin,  masC;  à  l'ouest;  et 
peùme,  fém.;  àHoxi  pomî,  peîimi). 

48.  6  (libre  ou  entravé)  -\-  yod  devient  wè  :  vwè  (voce m); 
crwè  (crucem);  nwèj  (uuceni,  au  sens  de  noisette)  n'est  usité 
que  dans  la  bande  est  à  partir  de  WaterloO;  La  Hulpe;  Genval; 
CouturC;  Court-St-ÉtiennC;  Villers- la -Ville;  Tilly;  MarbaiS; 
Wagnelée;  Saint-Amand;  FleuruS;  Lambusart;  ChâtelineaU; 
BouffioulX;  AcoZ;  BiesmC;  Oret,  et  de  là  vers  Dinant  ;  bicès 
(boscum)  est  de  même  la  forme  de  l'est;  bos  est  déjà  seul  usité 
à  l'ouest  à  partir  de  La  Hulpe;  Genval,  Ohain;  Maransart; 
Glabais;  Bousval,  Sart-Dame-AvelineS;  Villers-Perwin;  Mellet; 
WangenieS;  Ransart;  Vieux-CampinairC;  FarcienneS;  Presles, 
Sart-Eustache;  GougnieS;  Biesme,  Oret,  Florennes,  Franchi- 
mont;    Sart-en-Fagne,    RomeréC;    Treignes.  —   Exceptions  :    la 


(  54  )  -  428  - 

région  de  Trazegnies  à  Merbes  a  cependant  une  tendance  à 
employer  concurremment  vwâ  et  cnvà.  Nous  avons  relevé  7ieùj 
dans  l'est^  à  Moustier^  Sart-Saint-Laurent;  Maredret.  En  com- 
position, hos  est  devenu  hoit  dans  Boii-Sinetir-Isâ  (Bois-Seigneur- 
Isaac^  près  d'Ophain^  Brabant)  et  dans  Boiistame  (pour  bons 
d^ Haine,  1.  d.  près  de  Alerbes-le-Château)^  mais  le  village  de 
Bois-d'Haine  reste  dénommé  hos  d' Haine. 

Le  résultat  ne  change  pas  quand  la  voyelle  a  suit  :  hwèche 
(boscam^  bùche^  à  Nivelles  et  Braine-l'Alleud)^  hivèsse  {ho\\.€)\ 
Fzvèche  (Fostias);  Dzvèche  (Do  s  ci  a),  noms  de  lieux. 

Le  suffixe  -orium  donne  aussi  zve  :  trètwe  (tractorium^ 
entonnoir),  murivè  OMinirivè  (miroir),  razzvè  (rasoir)^  sahvè 
(saloir)^  motichwè  (mouchoir)^  coiihvè  (passoire^  à  Nalinnes^  aussi 
coîilwèr),  sèmivè  (semoir,  aussi  scmivèr,  avec  r  repris  au  français)^ 
S^okwè  (juchoir). 

Cognoscere  devient^  par  réduction  de  wc  à  è,  conèche  et 
coimèche.  Connète  employé  à  l'ouest  avec  coimèche  est  refait 
d'après  la  finale  du  français  «  connaître  ». 

6  -\-  yod  -\-  Il  :  pougn  (pugnum_,  poing). 

(')  -\-  iiy,  suivi  d'une  voyelle,  dans  les  suffixes  toponymiques 
-onio_,  -onia  :  Loiipougne  (Luponio^  Loupoigne,  Brabant), 
Ossogne  (Alsonia^  dépendance  de  Thuillies,  Hainaut),  Sêlogne 
(Seloignes-lez-Chimay)  ;  —  Jamagne  (Gamonias). 

Pour  -uculum^  on  a  comme  exemple  S^'niou,  S}' non  (genou), 
pour  -uculam  kèîiouye  (coluculam). 

Tonique  entravé 

49.  0  tonique  entravé  devient  on  :  tozit,  roii^e,  doiibe,  consse 
(coûte)^  foiitche  (furca),  gonte,  cronsse  (croûte),  /ozir  (furnum); 
toîis'  (tussem)^  tousse  (je  tousse),  angouche  (angustia^  angoisse^ 
peur  folle),  hotLche,  mouche  ;  coiir  (*cortem,  de  cohortem)^ 
/oz27r  (pulverem),  choûte  et  ascoûte  i^ 2i'iC\x\t6) ,  3oz/55^  (bourse), 
ioimc  (tornat),  êr}oit  (diurnum)^  cour  (curro),  cscou  (anc- 
franç.   escors,   tablier,  giron),  glout,   f.  gloute  (gourmand);    soîl 


—  42Q  —  (  55  ) 

(satuUurri;  saoul^  à  Nivelles;  sô,  dérivé  sôlcye  ailleurs)  ;  coiïsse 
(cubitum  ;  coûsse  à  Ittre^  ketïsse  à  Nalinnes)  ;  èscoiipe  (à  Nivelles, 
Nalinnes^  du  germ.  schuppe)  fait  chîpe  dans  l'est. 

6  devant  nasale  en  syllabe  fermée  devient  on  :  pont,  front,  ronce 
ou  ronchc,  aronde,  adonc,  plo7i  (plu  m  bu  m),  onke  (ungulam), 
^o«/ (pu  ne  tu  m)  comme  adjoint  à  l'adverbe  de  négation.  Mais 
ptinre  (ponere),   part,  passé /^z/w//, /^w//. 

Ajtone 

50.  En  syllabe  ouverte  6  protonique  donne  o,  ou  :  sort  (*sori- 
cem),  soja  (*solellum),  doner,  fromint  et  froiîmint  (à  Ittre), 
couver,  souvint.  —  Exe.  :  consuere-cosdre  àouue  ketide,  part, 
passé  keiidu\  *demorare  donne  dmehrer,  dmerer,  par  analogie 
de  d' meure. 

Le  préfixe  eu  m  suit  la  règle  précédente  :  comint,  cominci  et 
couminchi  ;  mais  Nivelles,  Gosselies  ont  ou,  Charleroi  o,  Braine- 
FAlleud  coS^èter  à  côté  de  cou-  ordinaire. 

6  intertonique  est  tombé  :  mèch'ner  (messionare),  vol'ti 
(voluntarium),  sàv'Ion  (sabulonem),  tîfner  (tisonner),  bouf- 
nière  (boutonnière),  bouthier,  about'ner. 

En  syllabe  fermée,  6  protonique  devient  ou,  on,  o  :  boukèi,  à 
Ittre  bokèt  (bucca  -\-  ittum),  moustrer,  coustri  (à  Couillet, 
couturière),  boutâye  {\iow\.^\\\€) ,  fourtchète ,  disgouster,  rouS}eîcye 
(rougeole),  goîdère  (gouttière),  cousifi,  toiirner,  ascoûter  Qt  choiïter 
(ascultare),  coûtia  (cultellum),  pouyon  (poussin),  potissère, 
courzL  (currere),  coulote  (chenal  ;  ^o///o/(?  à  Bouffioulx),  couvièf 
(coopertumj,  couvrit  (cooperire),  noiïri  (n/itrire),  ourtiye 
(urtica;  ivartîyc  à  Bouffioulx),  poumon  (pulmonem;  peùmon 
à  Bouffioulx).  Rossig7io  est  emprunté. 

6  -[-nasale  =  on  :  afioncî  ;  par  exe.  /;/  dans  calinâji  (calum- 
niare,  anc". -franc,  chalengier). 

6  -\-  yod  donne  régulièrement  o,  ou,  mais  le  zvc  de  la  tonique 
subsiste  souvent  dans  les  dérivés,  surtout  à  l'est  :  franchi  (f rus- 
tiare,  froisser;  frochi  à  Bouffioulx),   tchamoussi  (moisir),   crojètc 


(  56  )  —  430  — 

(croisette  =  alphabet),  iiojète  (noisette),  nofti,  noflî  (coudrier), 
à  l'est  7îivèji,  mvèjètc,  mvèjHi.  Braine-l'Alleud  a  nwajî  d'après 
VArgayon  de  l'abbé  Renard,  Waterloo  nwèjètc,  Ittre  mvèjî,  7iivè' 
jète,  Oret  mvèj,  nojètc,  noj^lî.  Voyez  la  limite  ci-dessus,  §  48. 

ô  intertonique  devient  /  dans  le  participe  présent  de  conèche  : 
coiiichant,  dans  asglignî  (agenouiller)  comme  en  namurois. 

u  (lat.  u) 
Tonique 

51.  2/  latin  (=  ou)  devient  ii^  u,  en  :  nû,  cru,  fèstu,  stnve, 
pn  (plus),  eu  (culum)^  sèyu  (sabucum,  sureau);  de  même  à  la 
terminaison  participiale  -utum  :  pièrdû,  v^uû,  etc.;  au  fém. 
pièrdtLwe,  keûduwe,  èrçuwe.  La  longue  est  le  résultat  d'une 
contraction  :  chû  (secutum),  tcheii  (*cadutum);  yeii,  seû 
(*habutum^  *saputum;  yû  et  su  sont  plus  rares);  stiwe 
(suie^  aussi  sûné),  tchèrtiwe,  rûwe,  sangsûwe  (aussi  sangsihie),  à 
Ittre  tc/ièreûwe,  remve. 

Le  part,  sti,  sté   (été)  et  le  pron.  ti  (lat.  tu)  sont  irréguliers. 

-ûr  de  -urum^  -uram^  qui  fait  -eûr  en  liégeois^  eùr  en  namu- 
rois, est  ici  -ûr  :  ?nur,  dur,  mesure,  i  mesure,  Namur,  sur  et  sûr, 
mo7iture,  B^onhire  ;  quelquefois  -èr  :  Coutere  (Couture-St-Ger- 
main^  Brabant)^  Nafraitere  (Nafraiture-sous-Gedinne).  La  con- 
traction de  -aturum^  -aturam  donne  -eûr  :  meûr,  fém.  rneûre 
et  meûrte,  seûr  (securum)  ;  r  peut  disparaître  même  au  féminin  : 
plaiieû  (planaturam),  sètcheiï  (siccaturam^  aussi  sètch'rèsse). 
Les  mots  de  composition  plus  récente  ou.  empruntés  ont  -nre, 
plus  souvent  -ûre,  car  la  tendance  est  d'abréger  toutes  les  finales 
en  -ure  :  doublure,  cwachure  ou  cochure  (de  cwachî,  cochî,  blesser). 
À  l'est  de  Châtelet  et  de  Bouffioulx  apparaît  le  traitement 
namurois  en  eùre  et  -ûre.  —  butyrum  devient  biire. 

52.  û  libre  devant  nasale  devient  û  :  lime,  plume,  fume,  S^une 
(j ej  unat);  iscume  (écume ;  chîme  dans  l'est  avec  ï  sous  l'influence 
de  la  chuintante),   èghime  (*  includinem)^    alume.   —  Exe.   : 


-  431   —  (  57  ) 

prone  (prunam).  —  Devant  une  autre  voyelle  que  a,  -un- 
devient  ?m  ou  in  :  lundi  ou  lindi  \  ytm  (unum),  {é,Tçi.  yeime, 
devant  un  substantif  in,  yiii^  fém.  ène,  yène. 

53.  û  -f-  yod,  qui  donne  ///  en  français^  fait  ici  n  comme 
ailleurs^  par  réduction  de  ni  2l  n  :  frat,  Inre,  distrure,  condure. 
En  général  d'ailleurs  ui  français  est  ramené  à  u,  quelle  que  soit 
la  provenance  de  ui  :  nulu  (anc. -franc,  nului^  ntln  dans  la  région 
de  Philippeville-Couvin)^  dispii  (depuis)^  pusqui  (puisque)  ;  Felu 
{¥é\My),LÔtîi  (Lathuy)^  Thiin  (Thuin).  Le  pron.  «lui  »  cependant 
est  H  à  la  tonique  comme  à  l'atone. 

54.  u  entravé  donne  aussi  û  :  â^ûsse  (justum)^  fiî  (fustum)^ 
nûle  (r.ullam),  nûs  (nullos^  à  Ittre^  Braine-l'Alleud,  fém.  nele  : 
nus  èfants,  nèlès  pzvères). 

A.toiie 

55.  û  latin  venant  en  hiatus  s'est  changé  en  ii  et  l'hiatus  est 
comblé  par  un  w  :  tiizaei^  (tut 3.re),  bûwéye  (buée  =  lessive)^  trû- 
wèle,  ruivèle,  brûwère  (bruyère),  èrsiiwer  {essuyer,  re-exsucare); 
sîiwéye  (suée);  nûwéye  (nuée);  mfnvia,  f.  mûivèle  (mutellum, 
-ani;  à  Nalinnes;  mais  o  avecjt^  à  Q.ou\V^et'.inoya,  moyèle).  Suwe 
(suie)  a  pour  dérivé  souyin  (même  sign.).  Stièrni  (éternuer)  ne 
s'explique  pas  par  sternutare  :  c'est  un  verbe  de  la  conjugaison 
inchoative  comme  fini. 

En  dehors  de  ce  cas^  îi  est  le  résultat  ordinaire^  avec  de  légères 
déviations  vers  eii,  e  ou  vers  !^  :  fumère  (fumée^  *fumariam); 
alûimvèr  (éclair^  de  alûmer),  puni  (punire)  ;  purnèle  et  pèrncle 
(prunellam);  d'8}ûner  et  d'S}cic7icr^  dèS^èjicr,  même  d'S}iîier] 
èscûni'rète  (àe  èscume),  mais  c/z^/;z'r^/6' dans  l'est  ;  rt'unî  (ru  mi- 
gare)  à  Loverval;  retïmyi  au  nord  de  la  Sambre^  ranmyi  à 
NalinneS;  Ham-sur-Heure,  etc.  ;  crïpèi  correspond  au  namurois 
crnp et  (du  germ.  kruppa^  franc,  croupe). 

û  -\- yod  subsiste:  â^(^5/rz7/b;« (détruisons)^  mènûsier  (menuisier). 

n  intertonique  tombe  dans  matiji,  prUsH  (pisturire). 


i  58  )  -  432  — 

56.  aiL  tonique  latin  non  réduit  anciennement  à  o  se  conduit 
ici  comme  0  ouvert  entravé  devant  rou  5  (§  44)^  c'est-à-dire  que 
Vu  semi-consonne  fait  entrave  et  que  Va  s'est  élevé  au  degré  0.  Le 
résultat  est  donc  on,  à,  wâ  par  zones  en  allant  de  l'ouest  à  l'est  : 
onze  (ausat^  à  Braine-l'AUeud,  Nivelles^  etc.);  àze,  waze  (à  l'est 
de  Chàtelet,  traitement  namurois)  ;  rponse,  r'phse,  r'pwase 
(repose),  tonr,  tbr,  iwa  (taurum).  Mais  beaucoup  de  mots  ne 
passent  point  à  wa  :  ponve,  pbve]  dèsclon,  dèsclà  (de  claudere); 
onr,  àr  (au  ru  m);  ronhe,  rôbc]  onwe,  Ôwe  (aucamj;  chonze, 
chàze  est  emprunté  au  français^  sans  quoi  on  aurait  ich. 

au  -\-  yod  se  rencontre  dans  <^é  (gaudium)^  encore  usité  à 
Nivelles  au  sens  de  «  vivat  !  »  ;   B^wè  o.tjwè  sont  tirés  du  fr.  joie. 

aîL  atone  donne  0  régulièrement  :  oraye  (oreille)^  oyu  (ouïr)^ 
toria  (taurellum)  ;  mais  on  a  souvent  à,  oii,  -wa  sous  l'influence 
des  formes  fortes  :  bzu  et  07izu  (oser^  osé)^  rpoiïscr  (à  Nivelles), 
r' poser,  rpwèser  (à  Ittre),  r'pzvaser  (à  l'est  de  Châtelet).  Enfin  on 
trouve  ou  dans  oujb,  ouja  (aucellum)  sans  influence  de  forme 
forte,  et  a  au  contraire  dans  irazvcr  (trouer). 

CONSONNES 

lEtèg-les      g-éD:ié3?a.l  es 

57.  De  même  que  dans  le  Hainaut  central  et  dans  l'Est  wallon, 
toute  consonne  sonore  tend  à  s'assourdir  à  la  fin  des  mots.  Pro- 
noncez ârp  plutôt  que  ârb  (arborem),  fromâtch  plutôt  que 
fromâB}  (formaticum).  La  sonore  se  maintient  mieux  après  une 
voyelle  longue,  ou  si  le  mot  suivant  commence  par  une  voyelle 
ou  une  consonne  sonore.  C'est  pourquoi  l'écriture,  ancienne  ou 
réformée,  a  conservé  partout  la  consonne  étymologique  (^). 

(^)  Cf.  Feller,  Gazimet  et  wallon,  §  58,  et  ^55^/  d'ortho^r.  walL,  p.  66. 


—  433  —  (  5^    ) 

En  wallon^  deux  consonnes  finales  se  réduisent  à  une  seule.  Les 
exceptions  en  pur  wallon  sont  excessivement  rares.  Dans  notre 
région^  et  déjà  à  partir  de  Fosse,  on  rencontre  plus  fréquemment 
deux  consonnes,  ce  à  quoi  le  rouchi  ne  répugne  aucunement. 

De  même  qu'à  Namur  et  dans  le  sud  du  Luxembourg,  quand 
une  consonne  sourde  rencontre  une  sonore  à  l'intérieur  du  mot, 
la  consonne  sonore  s'assourdit  :  tchfeii  (capillum),  tchfô 
(caballum).  Liège  a  l'assimilation  inverse  :  ^ve,  B}v6. 


c  +  voyelle.  —  c  -f-  a. 

58.  c  -j-  a  au  commencement  du  mot  devient  tchè-  :  tchèmîj'e, 
tchèyère,  tchèrbon^  tchèrpèti  (charpentier),  tchèrinve^  tchèssi  (aller 
à  la  chasse),  tchès'lè  (Châtelet),  anciennement  ichèsUïn,  d'où  le 
diminutif  tchèsUmia  (Chàtelineau).  Le  traitement  rouchi  ou 
picard  apparaît  déjà  dans  Castia  d'Bournivô  et  Braine-Casfiô.  — 
L'«  est  resté  dans  tchat,  tchapia,  tchâr  (carnem,  tchà  à  Couillet), 
dans  le  cas  où  une  nasale  suivait  :  tchanson,  tchamhe  {cambc, 
boîte  explosive,  est  emprunté  au  montois).  —  La  voyelle  e  est 
élidée  dans  ichfo,  tchfeii  cités  ci-dessus.  —  ca  -|-  i  devant  con- 
sonne donne  tchait-,  tcho-  :  tchaiid  (calidum),  ichôki  (calcare, 
à  Couillet^  Nalinnes),  tchôkemâr  (cauchemar). 

Exceptions.  Mainte  forme  picarde  s'est  introduite  dans  un  sens 
particulier.  Nous  avons  cité  camhc  ;  citons  encore  cassi  (chasser) 
employé  comme  terme  de  jeu  de  balle,  doublet  de  tchèssi,  et 
cachi  au  sens  de  chercher.  En  regard  du  namurois  tchcv^î 
(car  ri  car  e),  notre  région  a,  peut-être  par  dissimilation,  kcvtchi 
(ou  kèr^i  au  sud-est).  Cette  prononciation  s'étend  jusqu'à  Wavre, 
Dion-le-Val ,  Tourinnes-St-Lambert ,  Gembloux  ,  Moustier  , 
Floreffe,  Lesve,  Maredret,  Hastière.  —  Citons  encore  d'iVC  ou 
chve  (cavea),  gayolc  (^caveola),  canS}i,  can^''miiil ,  câlinai 
(calumniare,  au  sens  de  gronder,  quereller),  castagyu-  (à  Ittre 
saiagiie,  issu  de  chatagiic),  cakyi  (chatouiller,  irrég.  aussi  dans  le 


(  6o  )  —  434  — 

reste  de  la  Wallonie  :  cati,  gati  en  liégeois^  gtièti  en  verviétois^ 
gtiètyé  en  ardennais). 

59.  ca  à  l'intérieur  du  mot.  Le  résultat  diffère  suivant  que 
c'est  une  consonne  ou  une  voyelle  qui  précède.  i°  Après  con- 
sonne^ c  devient  palatal  :  boutchî  (boucher^  subst.),  coîdchi 
{coucher),  foute ke  ow  foiirtche  {^mx C2iXn) ,  f biche  etfoûrS}e  (fabri- 
cam);  vatche  (vaccam)^  sètehe  (siccam).  —  Exceptions  : 
ichôkî  (calcare^  dissimilation  inverse  de  kèrtchîl),  elokî  à  côté 
de  elotehi,  cloke  ;  boîcche,  blanche^  fraiiehe,  avec  eh,  sont  des 
emprunts.  —  2''  Après  voyelle^  c  tombe  et  il  se  développe  un  7 
après  a^  e,  i^  un  w  après  o^  u  :  a)  payi  (pacare);  afroyi  (adfri- 
care);  soyi  (secare),  noyi  (necare)^  brâyète  (de  braca)^  môpliyî 
(multiplicare)  ;  à  la  posttonique /4>'^  {^2iC2iX),  afroye  (adfri- 
cat)^  soye  et  soûye,  noyé  et  noîiye  {ou  à  Ittre^  Nivelles),  vèssiye 
(vessicam);  —  b)  ttve  (auca),  iehèru'we  (carruca)^  léULwe  {\2,c- 
tuca),   luzve  (locat)^  B^ouive  (jocat). 

Un  cas  particulièrement  intéressant  est  celui  de  -ic2i,  -zcare. 
1°  Dans  -zca/la  chute  de  z  posttonique  amène  la  réunion  de  deux 
ou  trois  consonnes  :  ne,  Ic^  llc^  te,  rtc,  se,  rsc,  rc,  etc.  Ces 
groupes  se  transforment  de  façon  assez  diverse.  Ceux  qui  sont 
susceptibles  de  mouillement  (ne,  lie)  aboutissent  à  ny  qui 
devient^;/;  à  ly  qui  devient 7  :  domin'ca  =  dîmcgne,  dimingne, 
gran'ca  =  grègne,  gring7ie,  gall'ca  -^  gàye  (noix)  ;  cependant 
plan'ca  ^^ plantehe,  comme  coll'cat  =  eoûtche.  On  trouve  rtc 
danspertica,  qui  devient //^r^/z^  à  Nivelles,  ^zic^  ailleurs,  con- 
formément au  w.  liégeois  et  ardennais //c^.  Pas  d'exemple  pour 
rsc  :  pèehe,  de  persicam,  semble  bien  emprunté.  —  2°  Même 
variété  dans  le  traitement  de  -^care  :  ndc  donne  gn  dans 
mougnî  (mandicare),  yb?/^«2  (fundicare)  ;  de  =  jk  dans  riîj^î 
(radicare);  èrnètyî  (renitidicare);  rdc  =  r^  dans  thrB^i  (tàr- 
dicare)  ;  mbc  =  n^  dans  plonB^i  (plumbicare)  ;  rrc  =  rtek 
dans  kèrtehi  (carricare)  ;  ssc,  stc,  rtc  =  55  ou  eh  dans  massî 
(masticare),  naehî  (nassicare),  scôrcî ou  score hi  (excorticare). 


—  435  —  {  ài  ) 

60    c   f  e,  i. 

À  l'initialC;  cC;  ci  donnent  s  comme  dans  le  reste  du  pays 
wallon,  mais  c/i  à  l'ouest  de  la  limite  tracée  par  M.  J.  Simon 
dans  les  Mélanges  waIlo?is,  planche  III,  sauf  qu'on  y  rencontre 
encore  nombre  de  formes  en  5  :  cierfoûy  et  chèrfotiy  (cere- 
folium),  ciiit  (centum),  cXre,  cinse,  cinsî,  cinde  (cendre). 

Même  traitement  à  l'intérieur  du  mot  après  consonne  forte  : 
poîircia  Qtpourcha,  lacia  et  lâcha,  nièrçon  (ericionem),  èscôrce 
(excorticem),  yèrse  (à  Ittre)  et  yèsse  (erpicem).  Après  une 
consonne  douce  le  résultat  est  la  sifflante  douce,  ce  qui  est 
visible  dans  07îze  ans,  douze  ans,  trèze  ans,  sèze  ans,  que  nous 
devons  bien  citer  en  liaison,  puisque  les  douces  redeviennent 
fortes  à  la  finale. 

Après  voyelle  le  résultat  est/:  cûjène  (cocina),  plèji  (pla- 
ce re);  nwèjî,  noj'i,  noj'ète,  nojHî  (de  nu  ce  m  nwèj,  qui,  se  pro- 
nonçant nwèch,  a  pu  produire  à  son  tour  des  formes  vicieuses 
comme  nochète,  ^lochHÏ),  pojère  (paisible),  apbji  et  apèji,  malbji 
et  maléjèle,  dijième,  vijin  (vicinum),  rwèjin  (racemum, 
variantes  reûj'in,  rèj'in,  rtjin),  d'jons  (disons),  d^jeii  (disais),  ouja 
et  oujô,  crojète  (croisette,  abécédaire),  etc  ;  dij-omes,  chij-omes 
(en  liaison,  les  douces  redevenant  fortes  à  la  finale).  Cependant 
c  posttonique,  une  fois  devenu  final,  s'est  amuï  souvent.  Si  on 
prononce  encore  mvèj,  dîj  ans  et  même  dij-noûf,  on  dit  devant 
consonne  dî  francs.  De  même  j  a  disparu  de  vive,  crwè,  bèrbi, 
sort,  piètri,  S}èni  (junicem  ;  génisse  venant  de  junicia  est 
d'ailleurs  emprunté),  pè  (pacem),  en  regard  du  liégeois  pày,  a 
l'air  aussi  d'un  mot  d'emprunt. 

C  Ar  yod  (cea,  cia,  cie,  ciu). 

Le  résultat  est  également  s.  À  la  protonique  :  laci  (*laceare), 
rabrassi  (embrasser)  ;  à  la  posttonique  :  glace  (*glaciam),  las 
(*laceum  pour  laqueum)  ;  après  une  consonne  :  tchàsse 
(*calciam).  —  5  s'est  amui  dans  bra  (bracchium),  liég.  brès' , 
ardennais  brè. 


(  62  )  —  43c>  — 

61.  c    f   o,  u. 

1.  initial  :  coûtchî,  cène  etcwane  (cornu)^  cûr  (corium)^  ctire 
(coquere^  *cocere)^  couche  (coxam)^  ctsse  (costam)^  C2t 
(culum).  i 

2.  interne.  Il  se  change  en  palatale  après  consonne,  il  dispa- 
raît après  voyelle,  a)  Après  la  consonne  c  :  hatch  (bac)^  satch 
(saccuni;  diminutif  satchot),  sètch  (siccum)^  hètch  (beccum)^ 
hètchi  ;  après  la  consonne  s.  se  devient  ch  (cf.  §  71)  ;  après  t^ 
at 'eu  m  devient /7f5^   (âtch  comme  finale);    (exemples    au   §  9). 

—  b)  Après  voyelle,  en  protonique  il  est  remplacé  par  un  w  : 
acuculam  =^w2>'^;  re- acuti are  =r«yz  contracté  de  *r^zc//;"f;  — 
en  posttonique  il  tombe  \  feii,  ^eù,  lieu,  pt  (p  au  eu  m),  fèstu  ; 
-acum  devient  -è  (§  6). 

62.  C  +  consonne  (cl,  cr). 

À  l'initiale^  il  subsiste  :  clé,  clé,  crwè,  crû  (crassum^  gras)^ 
croye  (creta),  crèsse  (crista).  Il  passe  à  la  douce  dans  grazve, 
grawer  {^x2iWÇ,VL). 

À  l'intérieur,  après  consonne,  il  subsiste,  soit  devant,  soit 
après  la  tonique  :  sarcler  et  sbcler,  onke  (avunc'lum),  cèke 
(cire' lu  m).  Après  voyelle,  il  se  change  en  y  qui  réagit  sur  la 
voyelle  précédente  ou  disparaît  :  dii  (dictum),  lit  (lectum), 
nuit  (n  oc  te  m),  condiit  (conductum)^  dire  (dic're),  cure 
(*coc're)^  /<in;2^(lacr'ma).  Pour  -ic'lum,  -ic'lam,  v.  §§  33,  39. 

—  Exceptions  :  èglîche  (ecclesia),  graviche  (écrevisse);  èglume 
ou  èglime  (*includinem)  ont  changé  la  forte  en  douce,  net  a 
perdu  le  7  issu  de  c  dans  la  négation /07z/  (pu  ne  tu  m),  à  Nivelles 
i)Oîi  àQ poiin  comme  bott.  (bonum)  de  boun, 

63.  c  final  s'amuït  plus  souvent  que  dans  la  région  liégeoise  : 
armonac,  stoinac  ;  avoû,  avû,  avè  (avec)  ;  cro,  stô,  astô  (contre), 
blo  (liég.  cj'oc,  stoc,  astoc,  bloc). 

64.  Qua-  n'a  pas  subi  la  palatalisation  comme  ca-.  Cepen- 
dant si  le   n  a  empêché   d'assimiler  qua  à  ca,    il  ne  s'est  pas 


—  437  —  (  63  ) 

conservé  dans  notre  région  aussi  longtemps  qu'en  wallon  de  l'est  : 
quattor  y  est  devenu  cat  (écrit  qjiate),  quartum  =  car  (écrit 
quart),  quando  =  quand,  qualem  =  que,  quaerere  =  que 
{gwé  à  Couillet)  ;  de  même  saquants,  saquî,  saquè  (ou  saqivè), 
cochî  à  l'ouest;  qwachî  à  l'est  (*quassiare);  tandis  que  le  liégeois 
prononce  toujours  qivate,  qwàrt,  qwand,  qwahi,  saqwante,  etc. 
Aqua  n'a  conservé  que  l'élément  labial  :  eûwe,  dérivé  eûwis 
(aqua  -[-  suff.  icium^  aqueux). 

^9    J 

65.  g  initial  devant  a  étant  devenu  ^,  comme  c  devant  a  est 
tch,  il  en  résulte  que  g  devant  a^  e,  i  et  j  devant  toutes  les 
voyelles  peuvent  être  traités  ensemble.  On  peut  même  y  ajouter 
le  di  de  diurnum  et  le  z  de  zelosus.  Donc  j  latin  et  g  -|-  3., 
Q,  i  au  commencement  du  mot  deviennent  S}  :  S^amhe,  8}arct 
(jarret);  S^int  (gentem);  B}èler  (gel are);  S}umèle,  S}OÛ  (diur- 
num);  S}ône,  <^o«-«^(*jovenem);  S}urer,  B}6ne  (galbinum^  B}âne 
à  Bouffioulx).  Cependant  gallicam  fait  gâye,  en  wallon  B}àye'^ 
gade,  gadot  (chèvrC;  -eau)  sont  d'origine  germanique.  Dfnoti 
(genuculum)  peut  devenir  gngnou,  le  second  élément  «  nasa- 
lisant le  premier  (cf.  Feller^  Gaum.  et  walL,  §  75). 

g  initial  devant  O;  U;  et  devant  les  consonnes  (gl,  gr)  subsiste  : 
goûte,  gueule  et  gueûye,  gouvion  (gobionem),  gouster]  glace, 
grand,  grain  et  gràny,  guèrni  et  guèrgnî  (granarium),  gruzia, 
gurja,  guèrj'a  (grêlon). 

À  l'intérieur  du  mot,  entre  voyelles,  le  traitement  de  g  est 
analogue  à  celui  de  c  (§  59).  On  fait  disparaître  l'hiatus  en  intro- 
duisant y  après  a,  e,  \,  w  après  o,  u  :  7iiye  (negat),  fiiyî 
(negare)  ;  loye ,  loyî  (ligat;  ligare)  ;  ntyi  (necare)  ;  rhye 
(rigam;  rwèye  à  Ittre),  flay a  (flagellum);  sayin  (saginem);  — 
ruwe  (rugam,  reûwe  à  Ittre)  ;  trawt  (traugatum);  awous' 
(*agustum);  —  dans  fagum  :  faw,  le  7v  provient  de  la  voyelle 
suivante  (fa'u);  c'est  ce  w  qu'on  trouve  dans  les  dérivés/^/7ir«é'  à 


(  64  )  -  438  - 

côté  de  fayène  (faginam)^  y^sf^t-z'^  {^faiv  -f-  ellum)^  foùwène  et 
fouya  à  Ittre^  faw^tî. 

À  la  finale^  g  a  disparu  :  regem  qui  fait  à  Liège  rZy  et  rwè 
est  dans  notre  région  rwè. 

g,  j  -|-  consonne^  à  l'intérieur  du  mot^  donne  naissance  aux 
groupes  latins  ou  romans  gd^  gl^  gn^  gs^  gr,  ngW^  ngl^ 
ngr^  Igr.  1°  g  devient  yod  qui  se  combine  avec  la  voyelle 
précédente  ou  disparaît  :  frwè,  frè,  freù,  froû  (frigidum);  rwè, 
reîi,  roû  (rigidum);  rf/^  (régula)  ;  tïlia  (de  tegula);  messe  et 
messe  (magistrum);  mè,  mé  (magis);  hrère,  brére  (bragire); 
nwèr  (nigrum)^  ètlr  (integrum^  souvent  remplacé  par  intiér 
emprunté  au  franc.)  ;  insertion  de  d  :  plinde  (pi ange re)^  pinde 
(pingere)^  Blonde  (jungere);  —  2°  g  -|-  n  produit  n  :  pougn 
(pugnam)^  lègn  (lignum^  bois  à  brûler  ;  usité  dans  la  région 
de  Chimay);  sègnî  (signer)  ;  —  3°  ng  +  cons.  subsiste  :  sang,.. 
langue,  lingâB^e,  single  (singularem),  ongne  (ungulam^  pro- 
noncé onk  à  la  finale)  ;  mais  strangulare  fait  exception  :  stran- 
ner  ;  à  Braine-l'Alleud^  Nivelles  :  stron-ner.  Nous  n'avons  pas 
d'exemple  pour  Igr  (mulgere^  liégeois  motïde). 

cons.  -j-  '],  g.  Nous  venons  de  voir  ngw^  ngl^  i^gr^  Igi"-  ^ 
s'agit  ici  de  rg^  ng  devant  voyelles.  Le  résultat  est  le  même 
qu'à  Tinitiale:  vèâ^e  (virga)^  lèS}e  (larga)^  ^ong,  longue  (lon- 
gum^  -a m),  assourdis^  comme  ayant  le  ^^  ^  à  la  finale^  en  vètch, 
lôtch,   lonk. 

t,    d 

66.  Après  la  chute  régulière  de  t,  d  intervocalique^  l'hiatus 
est  adouci  par  jv  après  3.,  e,  i,  par  2v  après  o^  u  :  vèyez  (videtis); 
tchèyons  {c2idi\m\i^) ,  tchèyère  (catedra)^  saya  {^\\.Q\\Mm),  payèîe 
(patella^  poêle);  -atam  devient  -éye  (§8);  —  keiiwe  (cauda:), 
neûwè  (noué;  dérivé  de  neû,  nodum);  -utam  devient  -ûwe.— 
Mais  -atum^  -utum  donnent  é,  è,  u  sans  hiatus  à  coiïibler.  Il 
n'y  a  point  d'hiatus  non  plus  quand  les  deux  voyelles  mises  en 
présence  se  sont  contractées  :  mzvèle  (medulla);  boulî  (dérivé 
de  betuUa)^  5//^r«z  (éternuer). 


—  439  —  (  65  ) 

67.  t,  d,  +  yod. 

a)  initial,  di  suivi  de  z  ou  e  devient  4?  :  ^iisqiûa  (deusque 
ad)^   B}OîL  (diurnum). 

b)  interne.  Précédé  d'une  voyelle^  ty^  qui  aboutit  à  s  sonore 
en  français^  devient  y  dans  notre  région  :  r?i/ï  (re-acutiare); 
ptyi  (puteare);  tîj'ner  (*titionare).  Après  la  tonique  il 
devient  5  :  pus'  (puteum).  Les  formes  s^^ow^  rèzon  (dans  l'ouest 
sèzo,  rèzo),  mènûzier  (menuisier)  paraissent  empruntées.  —  dy 
dans  le  même  cas  perd  le  d  :  aspoyi,  aspoiiyî  (appodiare), 
mèyniiLt  {m.Qà\2i  nocte)  devenu  mègn-niût  à  Couillet^  niè-gm\t 
à  Charleroi. 

Précédé  d'une  consonne^  ty  devient  5  ou  ch  :  jtce  (fortia); 
pîce  (*pettia)  à  Charleroi^  pîche  à  Wavre;  tchèsse  et  casse 
(captiat)^  mais  aussi  cache  \  W'^çoû  (linteolum);  comincî  et 
cotimincliî.  —  dy  après  consonne  devient  d}  dans  br^e  (hor- 
deum). 

68.  t^  d  dans  un  groupe  de  consonnes. 

a)  tt;  td;  dt  se  réduisent  à  2"  :  goiite,  toute,  èrnètyi  (renit'- 
dicare);  perte  (perdita);   rinte    ('^rendita);  vinte  (vendita). 

b)  tr^  dr  précédés  d'une  voyelle^  se  réduisent  à  r  :  père,  mère, 
frère  ;  précédés  d'une  consonne^  ils  restent  intacts  :  intèr  (intrat); 

mostèr  (mostrat);  ou^  s'il  disparaît,  c'est  à  la  finale,  en  vertu  de 
la  loi  très  générale  qui  ne  tolère  qu'une  consonne  à  la  fin  en 
wallon  :  mousse  (mostrat)  pour  moustre,  tchèyère,  quarante, 
câré  (quadratu m),  clore . 

c)  tl^  dl  se  réduisant  à  /  :  spâle  (spat'la),  aiidouye  (in- 
duct'le);   rôle  (rot'lum);  moule  (mod'lum). 

d)  ds  :  assez  (adsatis). 

e)  Sur  st,  voyez  §  70.  —  Sur  nd,  §  86. 

69.  d;  t  devenus  finals  s'amuïssent  :  szvè  (si  te  m),  nu 
(nudum);  vti  (vocitum).  La  forme  viïde,  plus  usitée  môme  au 
masc,  est  la  forme  féminine.  Cependant  wii' ,  vint ,  par  désir  ou 
besoin  de  bien  articuler  les  nombres,  conservent  la  prononciation 
du  t. 

5 


(  66  )  —  440  — 

Les  groupes  -ard,  at'cum  ont  été  traités  à  propos  des 
voyelles^  §§  q  et  1 1 . 

S,    z,    :x. 

69.  s  initiale  devant  voyelle  subsiste  en  général.  Cependant 
le  voisinage  du  picard  amène  souvent  ch  :  soye  (seta)^  sètch 
(siccum)^  etc.;  chabot  {sdihot),  chujler  {s\ï?i.tr),  cMj  (six).  Le  c/? 
peut  s'expliquer  dans  certains  cas  comme  un  résultat  de  sy  : 
chiire  vient  de  *  siûre  (sequere)^  chtite  de  *  siûte  (se  eu  ta);  cheûr 
(soror)  de  sieiw  qui  est  aussi  usité^  achir  de  *  assiyir  (ad- 
sedere);  à  Nivelles  assir.  D'autres  fois  ch  peut  s'expliquer  par 
l'influence  de  la  voyelle  palatale  qui  suit  :  chèner  (simulare), 
d'où  erchèner,  èchène  (in-simul);  pîchinte  (pede  semita_,  à 
Braine-l'AUeud). 

s  intervocaliquC;  qui  était  sourde  en  latin,  devient  sonore  ici 
comme  ailleurs  :  ôzu,  onzu  (*ausare);  r'pôzer,  r^wèzer {rQ\)2i\i- 
sare);  pèzer  (pesare)  ;  cizète  (*cisum  -]-  fttam)^  pad'zoïis 
(per  desubtus);  pèrzin. 

s  posttonique  serait  aussi  sonore  si  une  loi  plus  générale 
n'assourdissait  pas  toutes  les  consonnes  finales  :  ose  (ausat), 
oûse  à  Nivelles;  -osam  devient  -eiise.  J^e  j  de  pi^ij'e  (prise) 
s'explique  par  l'influence  de  la  voyelle  palatale  qui  précède. 

s  finale  ne  se  prononce  plus  dans  crâs  (gras);  pus  (plus);  pi^ès 
(près);  à  moins  que  quand  une  voyelle  suit;  il  se  prononce  encore 
dans  mwms'  (minus). 

70.  s  devant  les  consonnes. 

Dans  les  groupes  st;  sp;  str^  spr;  s  pi;  les  consonnes 
subsistent  dans  toutes  les  positions^  sauf  à  la  finale;  en  vertu  de 
la  loi  générale  qui  ne  tolère  en  vi^allon  qu'une  consonne  finale.  En 
ce  caS;  la  consonne  qui  survit  en  wallon  est  s,  à  la  différence  du 
picard,  du  lorrain  et  du  français.  Exemples  :  stô/e  (stabulum), 
spa/e  (spatula);  stri'n^  stràny  (stramen);  —  prèster  (praes- 
tare);   rèstia  (rastellum);   moiisirer,  coiister,  estons  et  astons, 


—  441   —  ^>7  ) 

estez  Qt  astez,  mèsH,  rèsponde,  iièspli  et  nèspèli  (mespilarium^ 
liég.  mèspli)]  —  au  contraire  pôsse  (pasta)^  cronsse  (crosta); 
fènièsse  ou  fèrnièsse  (fenestra);  mousse  (mostrat);  coasse 
(costat);  messe  (magistrum);  aivotis'  (*agustum)^  bièsse, 
liesse,  fièsse]  wèsse  ou  wàsse  (vespa)^  7ièsse  (mesp'la^  plur. 
neutre.).  Par  conséquent  une  forme  comme  7ièssi  (néflier),  usitée 
à  côté  de  nèsplî,  est  dérivée  directement  de  nèsse.  Par  une  ano- 
malie singulière^  «  notre,  votre  »,  en  wallon  nossc,  vosse,  font  ici 
710,  vo,  devant  voyelle  no-n,  vo-ii,  et  li  noive,  li  vowe  comme  pro- 
noms. 

71.  Le  groupe  se,  qui  devient  en  nord-wallon  h,  en  ardennais 
et  en  namurois  ch,  en  rouchi  sk,  n'a  pas  ici  de  traitement  parti- 
culier. Suivant  les  régions  et  les  mots  mêmes  on  trouve  le  sk  du 
rouchi,  ou  le  ch  namurois.  choûter  est  la  forme  propre  à  Char- 
leroi,  mais  on  y  connaît  aussi  Vascoiiter  de  l'ouest.  On  dit  chov^- 
lète  à  Mellet  (de  scopa),  mais  cscouflète  à  Nalinnes  et  èscouvèie 
à  Braine-l'Alleud  ;  on  dit  chhne  et  chùn'rète  à  Couillet  et  à 
Marbais,  èscimï'rète  à  Nivelles^  Charleroi,  Couillet.  chôrdé  signifie 
édenté,  tandis  que  son  doublet  scârdé  signifie  ébréché  et  scàr 
brèche.  Le  triomphe  de  se  se  manifeste  dans  èscou  (giron)^  èskîye 
(échellej,  skèter  (éclater,  se  fendre),  scaper  (échapper),  scotipyi 
(bêcher),  scôpyi  (chatouiller,  au  sens  neutre  de  produire  des 
démangeaisons),  scayon  (échelon),  en  ardeimais  choîi,  châle, 
chèter,  chaper,  choupler,  chayon.  À  l'intérieur  du  mot  c'est  ch  qui 
l'emporte  :  pèchi  (piscare),  pèchon  (  pi  scion  e  m),  conèche 
(cognoscere),  crèche  (crescere),  èrfachi  (refasciare),  lachi 
(*lascare^  lèchî  à  Nivelles),  manchon  (mu  scion  e  m),  vacha 
(vascellum),  ocha  (oscellum),  jinichoiis  (finissons).  On  trouve 
pourtant  sk  dans  dèskinde  (descend ère),  dèskirer  et  diskurer 
(déchirer,  german.  skeran),  et  k  dans  moukct  (émouchet,  liég. 
m,ohèt). 

ex  -[-  c  donne  le  même  résultat  :  skeùre  (excutere,  nam. 
cheîire,  Viég.  heure),  scôrchi  et  scôrsî  (excorticare,  nam.  chwarsî, 
liég.  hivèrsi),  scôgne  (excarneam,   liég.  hagne). 


(  68  )  -    442  - 

X  (=  es)  entre  voyelles  a  donné  ch  :  condie  (coxa);  machèle 
(m  a  X  il  la);   tèchî  (tisser). 

X  -\-  consonne  :  fràne  (frax'num)^  tchène  (cax'num)  ;  — 
rèche  (sortir,  de  re  -f  *ex're  pour  exire);  —  exp  :  spômer 
(expalmare)  ;  —  ext  :  stièrde  (extergere)  ;  —  xd  :  bwèsse 
(bux'da);  diminutif  bwèstia,  prouvant  que  xd  devient  5/  (fr. 
boîte). 

72.  s  +  yod  se  transforme  en/  dans  toutes  les  positions,  sauf 
que  cey  s'assourdit  en  ch  à  la  syllabe  finale  :  màj'on  (masionem), 
tam'ji  (tamiser),  cèré^^ji  (cerisier),  brèji  (brasier)  ;  àjî,  bèjî  (aisé, 
baiser),  etc.  Nous  écrivons  de  même  tchèmîje  (camisia),  bi'-éje 
(braise),  bîje  (bise),  grîje  (grise),  bàj'e  (un  baiser),  binôj'e  et  bifièje 
(bien  aise),  èglije  (église). 

ssy  devient  ch^  dans  toutes  les  positions  :  bachi  (bassiare), 
acrachi  (incrassiare),  mèchener  (messionare,  au  sens  de 
glaner),  r^5/^(7>^z  (re-ad-spissiare)  ;  —  bâche  (bassiat),  crache 
(c  ras  si  a,  graisse). 

sty  devient  ch  :  ûch  (ostium),  frochî  (frustiare),  machî 
(*mixtiare). 

73.  s  s,  non  suivi  de  yod,  subsiste  :  vèssiye  (y  essicam),  passer  ^ 
basse  (basse),  tousse  (tussat);  spèsse  (spissa),  crasse  (crassa). 

Entre  se  et  r  il  ne  s'introduit  pas  comme  en  français,  et  de 
même  en  rouchi,  de  consonne  d'adoucissement.  Donc  sc'r 
devient  ch'r,  à  la  finale  ch  ;  crèche  (crescere,  fr.  croître), 
pachi  (paître),  tèchî  (tisser),  conèche  (connaître  ;  la  forme  coimète 
est  un  ernprunt  fait  aux  voisins  de  l'ouest).  On  ne  peut  en  dire 
autant  de  s  -\-  r,  car  yèsse  (essere,  être)  est  pour  yestre  et 
keiide  (cosuere)  est  pour  keusdre. 


74.   Sauf  chez  quelques  citadins,  r  est  généralement  émise  par 
vibrations  rapides  du  bout  de  la  langue. 

r  initiale    subsiste,    r  médiale    entre   voyelles   subsiste    aussi. 


—  443  —  (  69  ) 

Les  deux  exceptions  françaises  de  «  chaise^  besicles  »  n'existent 
même  pas  en  wallon,  on  dit  tchèyère  et  bèrikes.  À  noter  cepen- 
dant, dans  notre  région,  râle,  râleinmt  à  la  place  de  rare, 
râremiîit. 

r  finale  du  latin  ou  devenue  finale  en  roman  s'est  amuïe  dans 
la  plupart  des  cas  :  par  et  pa  (per),  poîir  et  pou  (*por  =  pro), 
Jieiïr,  peu  (pavorem),  iwa  (taurum);  -are  devient  -é  (écrit -^r 
comme  en  fr.)  ;  -yare  >  i  ;  -ire  >  -ï  et  tc\  -Jre  >  î  et  fi  ;  les 
infinitifs  en  -tvèr  comme  voulwèr,  dèvwèr  sont  empruntés,  -orem 
y-eiï. 

r  "l-  yod.  La  consonne  subsiste  aussi^  sauf  quand  r  devient 
final  :  -ariam  y -ère,  -oriam  'y-ivère,  -arium  >f,  -orium 
>W(^  ;  exceptez  corium  =  ciir.  —  Cependant  r  est  tombé  dans 
Mayane  (Marianne). 

rr  se  change  en  r  simple  :  cour  (curro)^,  ^é?r  (ferrum),  tbre 
(terra). 

75.  Consonne  4"  r. 

À  l'initiale,  cons.  -f-  i"  subsiste  :  bras,  crâs  et  C7'Ds  ;  planS}èr 
^o\xr  pranS}èr  (prandiarium)  est  un  accident  isolé  sans  impor- 
tance. 

À  l'intérieur^  le  groupe  des  consonnes  se  conserve  :  prindré, 
métré  (prendrai,  mettrai)  ;  mais  à  la  posttonique,  où  une  seule 
consonne  est  tolérée,  c'est  r  qui  disparait,  br  :  fiève  (febrem), 
tchambe{ç,2iV[iQ.r2,xn)\  dr,  tr,  ttr,  str:  prinde, piède(YtQr6.rQ), père, 
mère,  frère,  mète  (mettre),  îète  (lettre),  messe  (maître,  magis- 
trum).  Parfois  tr  final  est  conservé  par  insertion  d'un  c  :  intèr 
(il  entre),  intèr  (entre,  prép.)  à  côté  de  inte. 

76.  r  -j-  consonne. 

À  l'initiale,  le  cas  n'existe  pas.  A  l'intérieur,  le  groupe  de 
consonnes  se  conserve  à  la  protonique.  Ainsi  rd,  rt  :  pièrdii, 
tchèrdo7i,  mârtia\  rc  :  pourcia  ;  rm  :  dônnu  ;  rn  :  stièrni  (  é  ter- 
nu  er),  corner,  côriiàye  (corniculam,  corneille);  rv,  rf  :  siè7vn 
(servire),  chcrfouy  (cerfeuil)  ;  rs,  rcy  :  nièrson  (ericionem), 
èscôrci  et  èscôrchi  ;  rb,  rp  :  Ichcrboîi,  tcJicvpcii  (carpen tarium). 


(  70  )  —  444  — 

A  la  posttoniqiie^  il  y  a  réduction  à  une  consonne.  En  pur 
wallon  c'est  d'ordinaire  r  qui  disparaît^  bien  qu'il  y  ait  certaines 
divergences  (Verviers  divèm  (dormit);  pièt  (perdit);  Laroche  : 
dwar,  pièr)  ;  ici  r  disparaît  aussi  dans  la  zone  d'influence  namu- 
roise  :  tàte  (tarte)^  côte  (carte^  jeu)^  lÔS}e  (large),  S}àbe  (gerbe), 
fàS}e  (forge),  yèbe  (herba),  pièce  (pertica),  pèche  (persica)^ 
kcS}e  (charge),  toùne  (tourne),  foûtche  (furca),  èscôce  (écorce). 
Mais  la  bande  occidentale  tolère  très  bien  les  deux  consonnes 
comme  le  rouchi.  On  ne  peut  donner  de  limites  précises,  les  deux 
phénomènes  coexistant  en  maints  endroits.  La  région  de  Beau- 
mont  a  tièrîie  (tertre),  kèrS}e,  Charleroi  tarte,  carie,  lâr^e, 
èscorce,  àrhe,  larme,  verte,  mbrte,  kèrS}e,  Nivelles  toiirne,  pièce 
(pertica),  B^-ârbe,  fonrtche,  etc. 

77.  À  la  finale,  il  y  a  réduction  à  une  consonne,  qui  est  r, 
mais  r  même  peut  aussi  disparaître  :  tard  et  tard  {t2irà.um),  part 
(par  te  m),  lard,  fort,  mort,  vièr  (vermem),  nier  (nervum)  ; 
tchâr  (carnem)  fait  tchô  à  Couillet  ;  tour,  3}oû  (jour,  diu'rnum), 
infièr  (infernum)  ;  dzvam  et  diva  (dormit)  à  l'est,  dôrt  k  l'ouest. 
De  toutes  ces  formes,  dzvam  est  la  seule  oîi  r  ne  l'eniporte  pas. 

78.  Métathèse  de  r.  Dans  pour,  poiirminuer,  la  métathèse  est 
très  ancienne,  elle  remonte  au  latin  populaire.  Nous  avons  à 
noter  \z\  giièrgni  (granarium),  pèrnèle  (prunella),  guèrzèle 
(groseille),  guèrzia  et  gttrja  (grêlon,  forme  masc.  de  guèrzèle), 
pèrdeû  (imparfait  de  priiide),  hèrtèle  et  biirtèle  (bretelle),  tèrtout 
(transtottum,  aussi /^5/o///),  i9z/rci/^ (Bruxelles),  ^^r/zVz  (panier, 
anc.-fr.  crétin),  kèrton  (creton).  Dans  pèrfond,  par  fond  il  y  a 
substitution  de  préfixe  comme  en  ancien  français  et  non  méta- 
thèse. Il  n'y  en  a  pas  non  plus  dans  berwète,  à  Nivelles  browète 
(brouette),  qui  vient  du  préfixe  be  -\-  rouette.  Dans/r^5/?  (pétrir, 
^i^turiro),  fèrnièsse  et  fèrnéte,  piètrï  (perdicem),  l'r  a  sauté 
d'une  syllabe  dans  une  autre,  ce  qui  est  un  tout  autre  phénomène. 

1 

79.  1  initiale  persiste.   Nous   ne  connaissons  d'exception   que 


-  445  —  (  71   ) 

râboûreiL  (laboureur)  et  rossi^s^no,  tous  deux  empruntés  et 
déformés. 

1  médiale  intervocalique  persiste  :  vahi,  voulu  (valoir,  vouloir)^ 
éle,  twéle,  télé,  qiiéle,  sciile.  Parfois!  s'est  mouillée  et  a  abouti  à 
V  :  gueùye  à  côté  de  giieide  ;  boutroiiye  (nombril)  à  côté  de  boii- 
troiile  ;  pzvèyâS^e,  pwèyti,  pivZyu  à  CourcelleS;  pivèhi  à  Bouffioulx^ 
dérivés  àe pwèy  (poil^  pilum).  On  trouve  accidentellement  w  ou 
r  à  la  place  de  /  :  qiiéne  pour  qnéle,  scançon  (caleçon)^  seiWment 
pour  seùPmiîit,  pihire  pour  pihile,  porichinèle  Tpour policln?iel le  ; 
la  plupart  sont  des  emprunts  déformés. 

1  finale  ou  devenant  finale  tend  à  s'amuïr  :  5^'(salem)^  ié,  que, 
sett,  devant  voyelle  tel,  quel,  seul,  uoivé  (natale m).  1  s'est 
mouillée  dans  ptvèy  (pilum),  abiy  (habile m),  dringuèy,  de 
dringuèl  (drinkgeld).  Quant  aux  mots  du  type  mb  (m  a  lu  m), 
niy t  {y\\di2i\&m),  ficho,  ow  ne  peut  les  expliquer  par  une  vocali- 
sation de  1  ;  le  phénomène  du  changement  de  a  en  o  est  beaucoup 
plus  général  (^).  11  faut  admettre  que  1  a  disparu. 

80.  1  dans  un  groupe  de  consonnes  latin. 

À  l'initiale^  bl,  pi,  fl,  cl,  gl  subsistent.  Il  faut  noter  comme 
exceptions  tchèviye  comme  en  franc,  cheville  (clavicula),//^'//^'^ 
(pluvia)  employé  au  sud  de  Nivelles  tandis  qu'ailleurs  on  dit 
plouve,  à  Wavre  plêve,  à  Nivelles  pliehve,  dans  le  sud  pleuve. 
Toute  la  Wallonie  àS.tpns  pour  plus.  Au  français  «  faible  »  corres- 
pond fzvèbe,  fwèbli,  fwèblèsse,  mais  Braine-l'Alleud  emploie 
également  y?dw^. 

À  l'intérieur^  le  groupe  cons.  +  1  subsiste  à  la  protonique. 
Cependant  Châtelet  connaît  la  forme  roûvyi  plus  wallonne  que 
roûbliyi  (liég.  roûvi,  ard.  roùvié).  A  la  posttonique,  le  groupe  se 
réduit  à  une  consonne  et  1  disparait  :  doube  (double)  ;  mais,  à 
l'indic.  et  au  subj.  présent  des  verbes,  les  deux  consonnes 
peuvent  être  conservées  par  insertion  d'un  t  qui  porte  l'accent  : 
?«/^/ (enfle). 

(')  Cf.  Feller,  Gaunict  et  walloi  §§  \2,  i\  {rôf,  tôf,  shlf),  2i,  zi.  — 
Règles  d' orthographe  xvallon7ic,  pp.  17  et  18,  note. 


(  72  )  .  —  446  — 

I  devant  cous,  dans  un  groupe  de  consonnes  latin  se  vocalise  : 
pbmc  (palnia)  (voir  §  2).  Elle  a  disparu  dans  hagn  (balneum); 
elle  s'est  changée  accidentellement  en  r  dans  carculer,  armonac, 
qui  sont  des  emprunts. 

II  s'est  réduit  à  /  ou  mouillé  puis  changé  enjv.  À  la  protonique  : 
pouyon  ;  à  la  posttonique  :  pouye  (pulla);  anwîye  (anguilla)^ 
traîiquiye,  arziye  (argilla),  vile  (villa);  mwèle  (medulla),  èle 
(illa);  dèle  (de  illa).  On  trouve  71  pour  /dans  cène,  ciène  (ecce 
illa).  À  la  finale,  1  disparaît  :  z(illum);  z7  devant  voyelle,  oyi 
(hoc  illud);  pour  bia,  tchapia,  via  (bel lu  m,  cappellum, 
vitellum),  etc.,  voyez  §  26. 

81.  1  dans  un  groupe  de  consonnes  roman. 

Cons.  +1-  —  b'I  :  troubler,  mais  sbvlon  (sabulonem),  soblon 
à  Mellet;  sc'l  -.mêler  (misc'lare)  ;  ng'l  :  stra?mer  à.  Brmue- 
l'Alleud,  strbner  (strang'lare)  ;  m'I  :  trianer  (tremulare), 
c^^;2^r  (simulare),  etc.  À  la  posttonique,  il  ne  reste  qu'une 
consonne  :  tâbe,  tôve  (tabulam);  à  la  Hulpe  et  à  Genval 
(Brabant)  rè/^  ;/az^^  (fabulam),  5/d/^  (stabulum),  ô^«é/^  (banal, 
au  sens  de  inoccupé,  sans  maître),  diâle  et  diâbe,  mais  tâbe  qX. 
â?2/23^  paraiissent  refaits  sur  le  français,  le  premier  comme  plus 
poli  (5'  inète  a  tâbe),  le  second  comme  terme  de  l'Église,  -abilem 
donne  -âbe,  plus  rarement  bve.  ng'l  :  ongne  (ungulum),  mais 
stranne  OM  stronne  (strangula t).  Entre  m  et  l  il  n'y  a  point 
d'épenthèse  de  b  :  insimul  donne  èchèn  sans  doute  par  ml,  mn, 
nn,  n.  De  même  à  la  protonique  :  chèner,  èrchèner,  trianer, 
trianèle  (trèfle). 

1  -\-  cons.  dans  un  groupe  roman  ne  se  conduit  pas  autrement 
que  dans  un  groupe  primitif.  Il  faut  donc  traiter  cette  question 
importante  à  part. 

82.  1  +  consonne. 

1  devant  une  consonne  se  vocalise  en  il,  lequel  se  combine  avec 
la  voyelle  qui  précède.  Donc  al  -|-  cons.  devient  b  par  an  :  ôte 
(alterum),    tchbd   (calidum),    tchbs    (calcem),  fbs  (falsum). 


"  447  —  (  73  ) 

B}bne  (galbinum),  spumer  (expalmare).  —  èl  devant  cons. 
donne  ib  au  sud  de  la  Sambre  et  de  la  Biesmelle  (Beaumont- 
Chimay)^  ia  ailleurs  :  spiate  (spelta)^  mias  (melius)^  lès  cias 
(ceux)  ;  hib  et  bia,  vib  et  via,  etc.;  par  analogie  du  pluriel  où  el 
était  suivi  de  s.  De  même  le  sing.  tch'fb  est  tiré  par  analogie  du 
pluriel  Vc^'/os  (caballos).  Dans  le /^  namurois^  qui  est  }^o\ixiaii, 
u  s'est  résorbé,  —  él  devant  consonne  ne  nous  donne  que  tch'feûs 
(capillos);  qui  fait  à  l'est  tch^fias  par  changement  de  suffixe 
(capellos);  ç^\. yeûs'  (illos)  qui  fait  à  l'est  ,3^-^/5  et  z-ias,  comme 
ecc-illos  fait  cias.  Les  articles  dît  et  des  se  prononcent  comme  en 
français.  —  ol  devant  consonne  nous  donne  oî2  :  coûtia,  coûichî, 
votïretï  (voudrais);  motire  (molere);  poiire  (pulverem);  6  dans 
côre  (*colyrum;  coudrier)^  côrète  (dimin.  de  côre,  coudrette). 
On  voit  par  ces  exemples  que  le  wallon  de  l'ouest  n'admet  pas 
plus  que  les  autres  dialectes  l'épenthèse  du  d.  On  ne  le  trouve 
qu'exceptionnellement  àdin^  coude  (colligere)  et  dans  modéye 
(une  traite  de  lait);  usité  à  Braine-l'Alleud;  d'un  verbe  monde 
(mulgere)  remplacé  dans  notre  région  par  traire.  —  ul  devant 
consonne  donne  û  dans  puce  (pulicem). 

83.  1  mouillée. 

Les  groupes  formés  par  1  -j-  yod  (ly^  lly,  c'I;  g'I;  t'I  devenant 
c'I)  changent  1  mouillée  en  y,  lequel  tend  à  disparaître  à  la  finale. 
Ainsi  a  -f-  ly  donne  ajy^  a  :  taye  (talia^  taille);  a  (allium);  gâje 
(gallica);  é  -j-yl  donne  èy:  vèyi  (vigilare);  somèy,  consèy\  è-|-yl  : 
vî,  vîye  (vieil;  vieille;  v^c'luni;  v^c'lam);  ï-\-\y  :  tiyou  (tilio- 
lum);  /z>'o//  (filiolum);  famîye  (familia);  fiye  (filia,  à  Nivelles 
fèye,  à  Wavre  faye),  tch'fiye,  cwiye  (-iculam),  assï  ou  achl 
(axiculum);  fï  (filium)  ;  ô  -|-  ly  :  foûye  (folia);  ramonye 
(re-admolliat);  chèrfouy  (cerefolium)  ;  6  -\-  yl  :  Bfiion,  pu 
(-/iculum). 

m,  n 

84.  m  initiale  subsiste;   excepté  dans  «<«/t' (mappa)  W6'S56' ou 
nèspe  (nèflC;  mespilum)  et  ses  dérivés  fièspèli,  uùspli,   nèssi.  — 


(  74  )  -  448  - 

m  médiale  intervocalique  subsiste  de  même.  —  m  finale  du  latin 
devient  n  dans  les  mêmes  monosyllabes  qu'en  français  :  rin  (rem)^ 
m'n  orèye,  fn  onvràS^e,  s^n  infant,  mais  i^^/  (j^ni)  comme  en 
français  jà.  —  m  devenue  finale  en  roman  disparaît  comme  con- 
sonne après  avoir  nasalisé  la  voyelle  précédente^ /w/w^  ou  devient 
n,  pan  (écrit  pangn,  panny  suivant  l'espèce  de  mouillement  à 
figurer).  Mais  il  n'y  a  plus  rien  de  nasal  dans  no  (nomen)  et  o 
(homO;  on). 

85.  n  initiale  subsiste^  sauf  dans  îomer  (no  min  are)  qui  est 
d'ailleurs  dans  la  région  de  Braine  noumer.  —  n  médiale  intervo- 
calique s'est  changée  en  /  par  dissimilation  dans  boulome  (bon- 
homme);  en  m  dans  hameton,  variante  haniton  (hanneton^  dérivé 
de  hahn).  —  n  finale  latine  s'est  conservée  ici  dans  l'adv.  7ion  et 
la  prép.  in  (liég.  è),  dans  le  préfixe  in  :  intinde  (liég.  ètindé).  Mais 
n  est  introduit  comme  lettre  euphonique  à  la  fin  de  bon  nombre 
de  proclitiques^  sans  doute  à  l'imitation  des  adjectifs  possessifs 
TrCn,  fn,  s^n  :  a-n  in  ante,  pou-n  in  riva,  su-n  eue  tâbe,  avè-n  in 
jiainind,  pa-n  ène  gueîiléye,  Ieti-?i  èscoréye,  vo-n  orèye  (Braine- 
l'Alleud^  exemples  tirés  des  Aventures  de  Jean  d' Nivelles). 

mm  et  nn  se  sont  réduits  à  m,  n  simples.  L'exception  liégeoise 
de  strimer  (étrenner)  n'existe  pas  ici^  où  l'on  dit  striner. 

86.  m,  n  dans  un  groupe  de  consonnes. 

Pour  ne  point  passer  en  revue  tous  les  groupes  possibles  de 
consonnes^  nous  choisissons  ce  qu'il  y  a  de  plus  saillant,  mn  :  à 
côté  de  orne,  fenme,  damâS^e,  Iomer  (nominare)^  de  mèstî, 
■moustî,  noter  S^ârner  (germinare).  —  mr^  ml  n'acceptent 
l'épenthèse  du  b  que  dans  tchambe  qui  est  sans  doute  refait 
d'après  «chambre»;  on  a^  d'autre  part,  èchèn  (insimul)^  chêne 
(simulât),  rachiner  à  Braine  (ressembler),  trianer  ou  trièner 
(trembler). —  nr  admet  l'insertion  de  d  :  cinde  (cinerem)  comme 
à  Namur  et  à  Liège,  ardennais  cène  ;  vinde  (vendre),  3}onde 
(joindre),  pinde  (peindre),  plinde  (plangere),  partie,  plindu, 
dèstinde  (éteindre)  ;  tenerum  fait  tère  et  tinre,  fém.  tindc  à 
Ransart.  En  regard  du  fr.  viendra,  tiendra^  donnera,  nous  trou- 


—  449  —  (  75  ) 

vous  véra,  téra,  dbra  ;  il  y  a  donc  perte  de  1'  w  par  assimilation  de 
nr  à  rr,  qui  devient  r,  résultat  conforme  à  celui  de  l'anc. -franc, 
dorra^  merra.  D^ins perdra  (prendrai)  il  y  a^  au  contraire^  chute 
de  l'w  après  l'épenthèse.  —  nd  reste  dans  di?ide,  mais  on  a  dimie 
à  Dampremy  (liég.  dîné),  par  assimilation  de  nd  à  n7i.  in  de  donne 
indy  in  et  è  :  s'ind-aler,  i  s'iiicoûrt,  il  è  va,  et  même  dans  le  sud 
/  s! a  va.  C'est  ce  d  de  in  de  qui  a  produit  d-aler,  d- aviver,  etc.  — 
dn  s'est  déformé  en  m  dans  èglime,  èglume  (*includi  nem).  — 
L'n  de  tn  est  resté  dans  pingne  (pectinem),  mais  le  y  dégagé 
par  le  c  a  mouillé  1'  n.  —  ni  dans  spinula  a  donné  èspingnc. 

À  la  finale^  n  précédé  d'une  consonne  est  tombé  :  tchù  (car- 
nem)^  ^oii  (diurnum);  infèr  (infernum)^  toû  (tour  pour 
tourn)  ;  an  (annum)  a  perdu  les  deux  «  après  nasalisation  de  a. 

87.  Action  de  m^  n  sur  la  voyelle  précédente. 

Le  wallon^. en  général^  a  conservé  la  nasalisation  de  la  voyelle 
précédant  m,  n.  Ici;  dans  l'ouest^  il  y  a  dénasalisation  de  cette 
voyelle  :  plène  (plenam);  plène  (planam);  grène  (granam),/b«- 
tèite,  dérène  (dernière)^  tchène  (chêne);  et;  par  analogie;  contène 
(content  a  m);  inocène  (innoc  entem);  vèr'di  (vendredi);  ière 
(tendre);  tchèrpètî  (charpentier);  etc.  ;  linne  est  le  seul  qui  restC; 
linne  ^t  plinne  à  Châtelet.  Remarquer  encore;  à  la  finale;  ni  (liég. 
nin),  0  (liég.  on),  no  (liég.  no).  Il  est  vrai  que  les  nasalisations 
tout  à  fait  indues  de  ci7i  (celui;  liég.  ci),  mins  (maiS;  liég.  7?ics, 
souvent  mins),  voltin  (volontiers);  cimifitière ,  rétablissent  la 
balance. 

88.  n  -4-  yod. 

n  -f-  i  en  hiatus  ou  yod  donne  n  (écrit  ^w)  :  en  syll.  proton. 
spârgni  (épargne),  asglignî  (agenouiller);  ga?igm,  bagjii,  ligni 
(lineare),  tigneûs  (teigneux);  congnèt  \  en  syll.  posttonique: 
aragne,  bagn  (bain);  vigne,  ligne,  tigne,  gangue  (gain),  scogne 
(excarnea),  congn  (coin,  eu  n  eu  m).  Jignèsse  et  B^ègnèssc  ont 
un  n  provenant  de  ;/  devant  la  diphtongue  ic,  phénomène  plus 
récent  et  plus  local.   Le  démouillement  de  vcuc  (veniat)   et  de 


(  76  )  —  450  — 

icne  (teneat)  doit  être  analogique.  Remarquons  encore  que  le 
changement  français  de  n  -f-  y  en  j  n'existe  guère  ici  :  on  a 
sofic>}i  (somniare^  songer)^  mais  rogfiî  (rotundiare),  fagne 
(fange);  grègiie  (grange)^  èstrèg7ie  (étrange). 

89.  P;  b  initial  subsiste.  L  exception  liégeoise  àQ  potircê  pour 
boûrsê  n'existe  pas  ici^  où  l'on  dit  boùc/ia.  Mais  l'expression 
incompréhensible  suer  a  bièsse  doit  sans  doute  être  rapportée  à 
l'ardennals  soinver  apiche,  coiiri  (couler)  a  piche  (subst.  verbal  de 
picher,  pisser).  —  p^b  médial  entre  voyelles  devient  v  :  îvièr 
(h  i  b  e  r  n  u  m);  dèvwèr,  souvint,  couver  ;  savon,  savons  (*  s  a  p  u  m  u  s) . 
Il  y  a  eu  assimilation  dans  tchfeit  (capillum);  tchfb  (caballum); 
qui  font  d'ailleurs  tchèveû ,  tchèvô  quand  la  présence  de  la 
voyelle  est  nécessaire.  —  A  la  posttonique  v  s'assourdit  :  sève 
(sapam);  fève  (fabam)  =^  séf,  féf.  —  L'imparfait  en  -abam 
donne  -éve,  mais  celui  en  -ebam  donne  eiï,  eu,  e.  —  Quand  la 
voyelle  suivante  est  un  u  ou  un  o^  v  issu  de  b^p  tombe  et  il  y  a 
souvent  contraction  :  seii  (''"saputum)^  yeti  Qt  vu  (*habutum); 
bî'c  (*bibutum);  rt^/2  (*debutum  ;  la  variante  dèvti,  d'v2i  u^est 
pas  primitive^  mais  refaite  d'après  l'infinitif  û^i^z^wr)  ]'  pezï  (pa.YO- 
rem)  ;  tazvon  (tabonem);  sèyii,  (*sabucum;  en  liég.  sawou). 
Exception  :  v  subsiste  à2ins  nèvetï  (nepotem)  et  dans  avoii,  aveu, 
ave  (apud  hoc).  —  Les  exemples  manquent  pour  le  cas  de  p^b 
final  précédé  d'une  voyelle  :  chef,  chef,  szvif  (sébum)  sont 
empruntés  ;  restent  leiL  (lupum)  où  p  final  a  disparu^,  et  i  de  ibi . 

pp  et  bb  se  changent  en  p^  b  simples  :  5<2/z>/  (*sappinum) 
nape  (mappam),  abé  (abbatem).  A  la  finale  cette  consonne  ne 
se  prononce  même  plus  :  drap  (*drappum). 

90.  P;  b  dans  des  groupes  de  consonnes. 

pr^  br^  pi;  bl  se  conservent  à  l'initiale.  A  l'intérieur  du  mot 
pr;  br  précédés  d'une  voyelle  deviennent  vr,  que  le  groupe  de 
consonnes    soit    d'origine    latine    ou    d'origine    romane  :    avri 


—  451  —  (  77  ) 

(aprilem),  otivrî  (operarium)^  livrer,  rouvrwa  (roboretum)  ; 
à  la  posttonique^  où  une  seule  consonne  est  tolérée^  vre  devient 
ve  (prononcé/)  :  gtntve  (genièvre)^  lieve  (lièvre)^  phve  (pauvre), 
pwève  (poivre)  ]  fiève  (fièvre),  Hve  (librum),  lîve  (libra).  —  pi, 
bl  dans  les  mêmes  conditions  donne  bl  :  doubler,  doiibe,  meûbe, 
tâbe,  peiipe,  cope  (copula).  Il  y  a  une  certaine  hésitation,  cepen- 
dant, entre  bl  et  vl  dans  roicbliyî,  rouvyî  (reoblitare)  et  sublon, 
sôvlon  (sabulonem).  -abl  peut  devenir  aiil  :  èstaule  (étable)  cf. 
§  8i.  —  Précédés  d'une  consonne,  ces  quatre  groupes  subsistent, 
sauf  toujouis  la  réduction  de  consonne  à  la  finale  :  aprinde, 
èsprinde,  esprit,  rompe,  trimper  (temperare),  timpe  (te  m  pore), 
arbe  et  tbe  (arborem),  nèspe  (mespila). 

Devant  d'autres  consonnes  que  r,l,  p  et  b  tombent  :  atchHer 
(accaptare),  tchèssi  (captiare),  nièce  (neptia),  noces  (nop- 
tias),  route  (rupta),  sèt  (sep  te  m);  sons,  d'zous,  pad^zons 
(-su  b  tus),  souv^ni  (subvenire)  ;  yèce  (erpicem),  f charme 
(carpinum),  conter  (computare),  côr  (corpus),  rade  (rapi- 
dum,  prononcer  rat),  douter  (dubitare),  malade  (maie  habi- 
tum),  priyèsse  (presbiter). 

cons.  -f-  P;  b,  en  groupe  latin  ou  roman.  p,b  se  conservent  : 
pèpière  (*palpetra),  bôbe  et  barbe,  tchèrbon,  ^ambe , yèbe  (herba), 
ârbe  et  àbe  (arborem).  Mais  ^àne  (galbinura),  tchàne  (canna- 
bem)  font  exception.  À  la  finale /^  s'amuït  :  tchamp  (campum), 
côp,  cotïp,  (colapum)  ;  cependant  on  prononce  encore,  suivant 
la  place  du  mot,  /rÔ  et  trop'  (troppo). 

p,b  -\-  3^od  se  transforment  respectivement  en  te  h,  B}  : 
aprotche,ra^e,sâB)e  (*sabium),  rotiS^e ,  roûS^i ,  roûS^ett  (rougeole), 
cand}i.  Cependant  il  y  a  des  formes  dissidentes  :  èpe  (hache,  liég. 
hèpe)  s'il  faut  partir  d'un  type  germ.  *happia,  ce  que  vient  corro- 
borer le  diminutif  apiète  (hachette,  à  Ittre)  ;  crêpe  (crèche,  germ. 
krippia).  clopî  (clocher)  et  skèpi  (éclore,  cf.  ital.  scoppiare) 
semblent  formés  comme  le  liégeois  aprèpi  (approcher,  adpro- 
piare).  sèye  (sapiat)  est  tout  aussi  analogique  que  saviche  et 
seûche  (même  sign.).  ^o//z^;'o;/(gobionem)  a  traité  by  autrement 
que  le  fr.  goujon. 


(  78  )  -  452  - 

f ,  V 

91.  f  ;  V  à  l'initiale^  subsistent.  A  noter  hours,  in  dèhoiirs  (hors^ 
liég.ybw^  à  d'foû).  v  peut  disparaître  devant  la  diphtongue  oè 
{we)  provenant  à^  e,  ï  :  wè  (video);  ivèiie  (vena);  et^  à  l'inté- 
rieur^  azvè  (habere),  saivè  (*  sa  père);  où  v  provenait  de  b^  p^ 
aivène  (avena).  vocem  cependant  reste  vive,  v  s'est  changé  en 
/  dans //y^  (*vicata);  comme  dans  le  fr.  fois  (vicem).  Le  v 
latin  qui  a  produit  gn  en  français  est  iv  en  wallon.  Notre  région 
a  wé  (vadum^  gué),  qui  existe  dans  des  noms  de  lieux  hen- 
nuyers:  IrchonwelZ;MorlanwelZ;BeauvvelZ;  W55^  (vespa^  guêpe); 
«gâté»  est  wastè  dans  Bernus  Fiables,  p.  129.  D'autres  noms  en  iv 
ont  une  origine  germanique^  v.  §  93. 

V  médial  subsiste  dans  laver,  nouvia,  il  tombe  dans  paivoii,  peu 
(pavorem);   awène  (v.   §  précédent). 

V  final  s'amuït  :  boii,  bieù  (bovem);  oïl,  y  eu  (ovum)  ;  7ioû, 
nieù  (novum);  67<g'(clavem).  —  noitf  {noYQm)  conserve  la  fina  e 
ainsi  que  d'autres  noms  de  nombre.  —  clé  vient  de  cl  au  après 
chute  du  V;  et  rï  de  riu   (clavuni;   rivum). 

92.  ï,  V  dans  des  groupes  de  consonnes. 

ï,  V,  précédés  de  consonnes  subsistent  en  général.  La  consonne 
précédente  se  vocalise  si  c'est  1^  subsiste  si  c'est  r,  s'amuït  après 
avoir  nasalisé  la  voyelle  précédente  si  c'est  n  ou  m  :  chèrfotty 
(cerefolium);  sièrvu  (servire);  sotLfe  (sulfurem);  mbve 
(mal  va  m);  sbve  (s  al  va  m);  infant,  infièr.  Cependant  Ivr  perd 
le  V  sans  prendre  le  d  épenthétique  :  poûre  (pulverem). 

f;  V;  suivis  des  consonnes  1;  x,  subsistent  :  infier,  iiifèle,  sonfe 
(sulfurem);  inve  (vfvere);  mdiis  poûre  (pulverem).  Ils  dispa- 
raissent devant  d'autres  consonnes  :  S}6ne  (*jovenem);  nacèle 
(navicellam).  —  Le  traitement  d'ailleurs  variable  de  v  4- yod 
apparaît  dans  gayole  (caveola),  nad^i  (navicare);  nîvî  (ni- 
veare,  neiger)^  nîve  (nivea),  ploîive  (plu via);  variantes//?V//z^^, 
pieiive  et  pleuve. 


-   453  —  (  79  ) 

93.  Le  w  germanique  se  maintient^  moins  totalement  qu'en 
wallon  de  l'Est^  mieux  qu'en  picard  et  en  français  :  ivére  (guère)^ 
ivétî  (wachten;  guetter)^  walon,  ivàrder  (warten^  garder);  wayin 
(regain)^  zvazoïi  (gazon);  wachoter  (agiter,  secouer).  Le  w  s'est 
perdu  dans  àfe,  à  Bouffioulx  d'ailleurs  zvbfe  (waflfel,  gauffre). 
L'influence  du  midi  a  fait  prononcer  gaufe,  gangnî,  gant  (liég. 
iva?ig7iî,  zvant). 

Il 

94.  h  germanique^  très  sensible  dans  tout  le  Nord-Est  wallon^ 
s'amuït  dans  le  namurois  et  dans  l'Ouest  :  anète,  liég.  hanète 
(nuque)  ;  èpe,  liég.  hèpe  (hache)  ;  licote  avec  /  initial  provenant 
de  l'article^  liég.  hikète  (hoquet)  ;  atrià,  atria,  liég.  hatrê  (cou). 
Souvent  le  h  est  si  insensible  que  l'élision  se  produit  dans  l'article 
qui  précède  :  on  dit  Vatriô,  l'urée  (liég.  //  hatrê,  li  hoiirêye),  mais 
dîi  hamia  et  non  de  V  hamia. 


nvLOi^ï^ïîoxjOa-iE 


A.  NOMS  ET  PRONOMS 

Du  substantif 

95.  Gefire  et  nombre.  —  La  constatation  du  genre  est  du 
domaine  du  dictionnaire.  Nous  n'avons  pas  rencontré  de  cas  où 
le  changement  de  genre  d'un  nom  aurait  influé  sur  la  forme. 
Même  des  variations  de  genre  se  justifient  précisément  par  une 
différence  de  provenance.  Notre  masculin /w«  vient  du  neutre 
singulier  pomum^  notre  féminin  peùme  vient  du  pluriel  neutre 
poma.  Ce  sont  deux  mots  différents. —  Quant  au  nombre^  Vs  du 
pluriel^  que  l'orthographe  est  forcée  d'ajouter^  reste  insensible 
dans  la  prononciation^  parce  que^  à  la  différence  de  l's  des 
adjectifs^  elle  ne  se  lie  jamais  à  la  syllabe  initiale  du  mot  suivant  : 
fr.  les  gens  -  arrivent^  w.  lès  ^in(s)  arivnut  ]  elle  èrcèvèt  lès- 
èfanftsj  a  5'  mèjone. 

De  l'adjectif 

96  Genre.  Quand  l'adjectif  féminin  provient  de  la  forme 
féminine  latine,  il  n'y  a  rien  à  ajouter  aux  constatations  phoné- 
tiques. Rien  d'étrange  aux  féminins  flamifiiche  (flamenca), 
blantche ,  frantche .  Elies  ne  sont  irrégulières  que  si  on  crée  une 
fausse  unité  verbale  embrassant  le  masculin  et  le  féminin  et  fai- 
sant sortir  celui-ci  de  celui-là.  Ainsi  opère  la  grammaire  tradi- 
tionnelle. Ce  qui  lui  donne  raison  en  partie,  c'est  que  l'analogie 
joue  dans  cette  question  un  certain  rôle.  Elle  peut  troubler  la 
formation  régulière  en  essayant  de  compléter  les  cadres  morpho- 


-  455  -  (  «I  ) 

logiques.  Elle  est  en  tait  perturbatrice  quand  elle  crée  meiirte  à 
côté  de  meure  comme  fém.  de  metir  (maturum)^  durte  à  côté  de 
dure  comme  fém.  de  dur  (durum)^  tinde  à  côté  de  Ûre  (tene- 
ram)  comme  fém.  de  tère  (te  ne  ru  m)^  payisante  comme  fém. 
à^ payisan  (pagesem).  C'est  l'analogie  qui  a  produit  ces  formes 
nouvelles.  C'est  elle  aussi  qui  a  produit  contènc,  inocène  (liég. 
contin-7ie,  inocin-ne)  comme  fém.  de  coniiyii,  inocint,  sur  le  patron 
de  dérhie,  plene,  vîj'ene. 

97.  Pluriel.  —  Au  pluriel  l'adjectif  doit  nécessairement  prendre 
1'^.  Car^  si  cette  5  est  insensible  quand  l'adjectif  a  la  position 
d'attribut^  ou  est  employé  seul,  ou  est  séparé  de  son  substantif^ 
elle  se  lie  à  la  voyelle  initiale  du  mot  suivant  quand  l'adjectif  est 
placé  devant  son  substantif^,  ce  qui  est  la  position  ordinaire  en 
wallon  :    les    braves-ouvris,   tous-ètraiigers,    lès  pHits-èfants,    dès 

fùrts-assis  (essieux)^  lès  bons-aviis,  ses  bias-is. 

Au  féminin  pluriel^  l'adjectif  placé  devant  un  substantif  subit 
une  modification  importante.  \Je  amuï  du  fém.  sing.  se  réveille; 
il  devient  è  bref.  Le  fém,  plur.  est  donc  en  es,  Vè  étant  seul  sen- 
sible devant  consonne,  <^  et  6  à  la  fois  sensibles  devant  voyelle  : 
dès  grandè(s)  Unes,  lès  bèlèfsj  peùmes,  lès  bèlèfsj  fîyes,  lès  ^6nè(s) 
ê}ins,  lès  longuè(s)  pênes,  dès  grossès-aragnes ,  lès  grandès-eiLwes , 
lès. bonnes- aniîy es .  Les  adjectifs  pronominaux  sont  moins  astreints 
à  cette  règle  que  les  nominaux  :  saquants  pices  dôr,  saquaiiifes) 
è}ins,  ceiïs  dès  dérèn(es)  samivènes, 

98.  Le  comparatif  et  le  superlatif  sont  formés  comme  en 
français  ^diX  pus,  H  pus,  très,  fort.  Restes  des  anciens  comparatifs  : 
mèyetï  (meliorem)  employé  aussi  à  Nivelles  dans  le  sens  de  mias 
(melius),  pire  (pejorem)^   mias  et  mwifis    (minus). 

Noms  de  nombre 

99.  I.  Cardinaux.  —  i.  yun,  yeiine  employés  absolument; 
devant  un  substantif  :  in,  ène\  2.  deùfsj,  deiis-eùres  ]  3.  twèfs), 
tnvès'  \  4.  quate  \  5.  cé^'q\  6.  clnj,  chich\  7.  set'  \  (S.  ivif  \  9.  neiif\ 

6 


(  82  )  -  456  - 

lo.  dij ,  die  h]  II,  etc.  oiise,  doûsse,  irèsse,  qit  citasse,  qiié^^sse, 
sèsse,  en  liaison  onze,  douze,  trèze,  quatorze,  quê'^ze,  sèze]  17. 
dîchèt'  et  di-sèt'  \  18.  dij-ivit'  ]  19.  dij -neuf  \  20.  vitit  -^  21.  vini- 
ct-yun  ;  30.  etc.,  tn'nte,  quarajiie,  cé'^quante,  swèssante^  sèp- 
iaiite,  quatrè-vint,  nouante,  cint' . 

Remarquez  dans  dichèf  la  fusion  du  ch  et  de  Vs  ;  dans  dij -neuf , 
dif-ivif  et  dans  les  nombres  de  07ize  a  sèze  la  tendance  signalée 
par  M.  Feller  à  rendre  de  nouveau  sonores  les  consonnes  assour- 
dies de  la  finale  après  une  voyelle  longue. 

Certaines  locutions  gardent  le  souvenir  de  la  numérotation  en 
chiffres  romains  :  ène  crwès  signifie  dich  (comparez  le  verviétois 
cm(j  signifiant  déchirure  en  forme  de  V).  De  là  le  dicton,  connu 
aussi  ailleurs  en  Wallonie  :  B}'é  mn  m'vinte.  —  fèyèz  'ne  crwès 
d'ssus,  ça  f'ra  trinte  (jeu  de  mots  entre  vint  vingt^  et  vinte 
ventre).  De  là  l'expression  suivante  du  poète  Bertrand  :  Bjésèt' 
crwès  onze  mwès  (70  ans  1 1  mois). 

II.  Ordinaux.  — preùm  (Y>r\n\\im)  et /r^z/mz  (primarium)^ 
deûsième,  trivèsième ,  quatrième,  cé^^quième,  chijiènie,  etc 

Pronoms  et  adjectifs  pronominaux 

Pronoms  personnels 

100.  a)  Formes  employées  à  la  tonique  :  sing.  mi\  ti]  H,  fém. 
liye  et  îèye;  —  plur.  7ious,  nos  et  nos-Ôtes]  vous,  vos  et  vos-Ôtes  ; 
yciLS ,  zèls  et  zias,  au  fém.  ,v<?«5',  zèles. 

b)  Formes  employées  à  l'atone^  c'est-à-dire  comme  proclitiques 
et  enclitiques.  Cas  sujet;  sing.  B^i,  â}è,  S^' ,  dè\  ti,  tu,  f  ]  i,  il,  fém. 
èle,  èlle\  —  plur.  nos,  n  ;  vos\  i,  il,  is,  fém  èle,  elle,  elles.  — 
Cas  régime,  direct  et  indirect  :  sing.  77îi,  7nu,  7n'  ;  ti,  tu,  t'  ;  plur. 
nos,  vos,  à  la  3^  personne  le  datif  et  l'accusatif  diffèrent  :  régime 
indirect  lî  ou  In,  au  masc.  et  au  fém.  sing.  ;  au  plur.  leti,  lieu, 
lèzeû,  Vzeû  pour  les  deux  genres;  —  régime  direct  èl,  l' ,  au  plur. 
lès,  l's  pour  les  deux  genres. 

La  y  pers.  du  fém.  sing.  liye  est  employée  à  GrandrieU; 
Hantes-WiherieS;  Sars-la-Buissière. 


-  457  -  (  83  ) 

Au  pluriel  l'adjonction  de  ôtes  (autres)  est  moins  nécessaire  que 
dans  l'Est-wallon.  Cependant  Genval  eii  Brabant  est  connu  pour 
en  faire  un  usage  absolument  général. 

Dans  rOuest-wallon  comme  ailleurs  ti  est  considéré  comme 
grossier  ;  on  l'atténue  en  disant  /'  minmc  (toi-même). 

101.  Pour  l'emploi  &q  yeiis  ,  zias,  zèls,  l'Ouest- wallon  se  divise 
en  trois  régions,  yeûs'  est  propre  à  l'Ouest  et  existe  déjà  dans  les 
communes  suivantes  :  en  Brabant  Waterloo^  Plancenoit^  Maran- 
sart^  GlabaiS;  Bousval^  Baisy,  Sart-Dame- A  vélines  ;  en  Hainaut 
Villers-Perwin;  Mellet^  Heppignies^  Ransart^  Gilly^  Montigny- 
sur-Sambre^  Couillet^  Jamioulx^  Nalinnes  ;  dans  le  Namur 
BerzéC;  Walcourt^  Froid-Chapelle,  Mariembourg.  —  zias  est  une 
forme  du  masc.  plur.,  zèles  du  fém.  plur.^  mais  dans  nombre 
d'endroits  ils  sont  employés  tous  deux  indifféremment  dans  les 
deux  genres,  zias  existe  dans  deux  ilôts  :  un  en  Brabant^  formé 
de  La  Hulpe^  Genval^  Ohain  et  les  environs  ;  un  au  sud  de  la 
SambrC;  circonscrit  par  les  communes  suivantes  :  à  l'ouest 
Loverval^  Acoz,  Joncret^  Gerpinnes^  Tarcienne^  Somzée,  Gour- 
dinne^  Yves-Gomezée^  Soumoy-Cerfontaine^  Roly^  Matagne-la- 
Petite,  Dourbes,  Couvin  ;  à  l'est  Acoz,  Gougnies,  Biesmes^ 
Mettet^  Stave^  Flavion,  Rosée^  Soulme_,  Doische.  Au  nord  de  cet 
îlot,  Lambusart  emploie  aussi  zias  concurremment  avec  zèls.  On 
emploie  zèls  dans  toute  la  région  à  l'est  des  deux  précédentes. 

Au  cas  sujet;  â}i  ou  S}è,  suivant  la  région,  est  la  forme  pleine, 
^'  s'emploie  après  voyelle  ou  devant  un  mot  commençant  par 
une  voyelle.  La  forme  est  réduite  à  de,  d^  au  sud^  dans  le  pays  de 
Beaumont.  Dans  les  tournures  interrogatives  on  se  sert  de  ^ii 
après  consonne^  S}''  (écrit  S}e)  après  voyelle  :  fchaTife-S}u  ma?  Que 
voii-S^e  dire  ?  —  Deuxième  personne  :  ti  ou  ///  suivant  les  régions, 
est  la  forme  pleine,  /'  s'emploie  comme  Bf .  Dans  les  interroga- 
tions on  se  sert  de  Ul  après  consonne  (prononcée,  non  écrite)  ; 
mais,  après  voyelle^,  comnie  nous  l'avons  montré  ailleurs  ('),  le  / 

(')  Essai  d'or ih.  "d'ail,  p.  173  sq. 


(  84  )  -  45-S  - 

de  te  a  été  assimilé  par  le  suffixe  s  de  la  2^  personne  qui  termine 
la  forme  verbale  :  vous-te  devient  vons-se  comme  jièste  devient 
fièsse.  Donc  tchantes-Ui? pâyes-hi?  mais pr/ns-se  ?  vinsse? disse? 
Au  reste  cette  tournure  n'est  pas  seulement  interrogative  :  on 
l'emploie  dans  tous  les  cas  où  l'inversion  du  sujet  est  de  mise. 

A  la  3«  personne^  /  et  èle  s'emploient  devant  consonne^  //et  elle 
(avec  deux  /  bien  articulées)  devant  voyelle.  —  //  et  lii  corres- 
pondent au  fr.  «  lui  »  ;  liï  est  employé  à  Braine-l'Alleud. 

Au  pluriel  nos  devient  -71e  enclitique  en  cas  d'inversion  : 
d-albs-ne  ?  (en  allons-nous  ?),  mais  vos  n'a  pas  de  forme  enclitique 
ve  :  on  dit  volez?  (voulez-vous  ?)^ perdez?  (prenez-vous  ?);  ou^  dans 
d'autres  régions  vlôz  ?  pèrdàz  ?  vUoiïz  ?  pèrdoiiz  ?  en  regard  de 
vos  vlèz,  vos  perdez,  vos  v'ioz,  vos  pèrdoz. 

À  lieîi,  leû  (leur)  il  faut  ajouter  s  (pron.  z)  devant  voyelle  : 
r  père  leûs-a  fêt  P  pôrtââ^e  de  5'  bin,  mais  pas  k  lèzeû,  Pzeii,  qui 
correspond  à  lèzi,  èlzi,  olzî  de  l'Est-wallon. 

Pro7ioin  réfléchi,  j^  personne 

102.  Les  formes  proclitiques  sont  si,  s'  devant  voyelle,  es 
(fr.  se^  s').  La  forme  tonique  (soi)  n'existe  plus,  elle  est  remplacée 
par  lî  (lui)  :  chacun  pour  H. 

Pronoms  et  adjectifs  possessifs 

103.  Formes  atones,  adjectivales.  Sing.  1°  èm,  et' ,  es ,  no,  vo, 
leû,  employés  après  consonne  (prononcée)  et  devant  consonne  : 
i  vont  m^  prinde  èm  tchin  ;  2°  m\  s\  P ,  etc.,  après  voyelle  (pro- 
noncée) et  devant  consonne  :  /  print  nP  tchin  ;  3°  ènPji,  èfn, 
cs^n,  no-n,  vo-n,  leît-n,  après  consonne  et  devant  voyelle  :  dire 
ènPn  istwére  ;  4°  nPn,  Pn,  s^n,  etc.,  entre  voyelles  :  avon  nPn 
èfant.  Plur.  mes,  tes,  ses,  nos,  vos,  leiis. 

Formes  toniques,  pronominales.  Sing.  masc.  :  (/',  èl  ouli)  menk, 
ttnk,  senk  (n  guttural  -\-  k)  ;  fém.  :  (/',  6'/ ou  lï)  mène,  tène,  sène  ; 
Jiowe,  vozve,  leur.  —  Plur.  :  lès  suivi  des  mêmes  formes. 


Uçtu..\ 


Wa/^'l.'o<  f 


B^^-ufAir,, 


\  .„ 


^«<f 


A,<,.i<„ 


N.uift'ti 


'•^'•j<A 


fa0, 


'^OutoUr 


Cccr^e  ITT 


àh 


(aCMMkiUJ*  / 


■"'<  «".{'''        "/""       ■■"      ^•.'^"•^'^       ^'^'n 


-  459  —  (  85   ) 

Variantes  régionales.  On  prononce  im,  it' ,  is  au  nord  de  la 
Sambre^  à  Gilly^  Ransart^  Jumet,  Gosselies^  Heppignies,  Mellet, 
Frasnes-lez-Gosselies  ;  mi,  ti,  si  et  my-,  ty-,  sy-  devant  voyelle, 
ce  qui  est  le  pur  traitement  wallon,  au  nord,  à  Wavre,  Nethen, 
Saint-Remy-Geest,  et  à  l'est,  à  partir  de  Aiseau,  Bouffioulx, 
Presles,  Le  Roux.  On  dit,  avec  y  au  lieu  de  n,  no-y-èfant,  vo-y- 
ouvrâS^e  à  Bouffioulx,  Presles,  Sart-Eustache,  Le  Roux,  Fali- 
solle  ;  nosse,  vosse,  et  devant  voyelle  «05/^,  voste,  ce  qui  est  le  pur 
traitement  wallon,  à  partir  de  Wavre,  Chastre,  Brye,  Sombreffe, 
Fleurus,  Wanfercée,  Aiseau,  Mettet,  Florenne,  Flavion,  Omezée, 
Surice  et  à  l'est  de  cette  limite.  Une  combinaison  intermédiaire 
nos^-n,  vos'-7i  devant  voyelle,  est  usitée  sur  les  bords  de  la  Thyle 
(Brabant  méridional). 

Article  défini 

104.  Au  sing.  èl,  il,  /',  à  l'est  li,  au  masc.  et  au  fém.  ; 
plur.  lès.  —  Combiné  avec  la  préposition  de,  il  fait  au  sing.  masc. 
do7L,  du,  dil,  dèl,  d'I,  au  sing.  fém.  dèl,  au  plur.  dès,  di  lès,  d'iès. 
Combiné  avec  la  préposition  à,  il  fait  au  sing.  an,  al,  au  plur. 
atis,  auzè.  Combiné  avec/^  (P^O;  i^  donne  pan  (par  \€),  pans, 
pauzè  (par  les). 

Variantes  régionales,  1°  èl  est  usité  dans  l'Ouest,  sur  les  bords 
de  la  Sambre,  au  sud  de  la  Sambre  ;  il  au  nord  de  la  Sambre  dans 
les  localités  où  l'on  emploie  im,  it' ,  is'  (§  103)  ;  li  à.  l'est  dans  le 
domaine  namurois. 

2°  de  (fr.  du)  est  usité  à  La  Hulpe,  Genval,  Ohain,  Maransart, 
Bousval,  Mellery,  Strichon,  Gentines  et  à  l'est  de  cette  ligne. 
Dans  la  province  de  Namur  la  limite  a  été  indiquée  par  M. 
Maréchal,  op.  c.  Le  domaine  brabançon  de  de  plus  les  environs  de 
Gembloux  (Namur)  emploient  aussi  dèl  au  masculin,  non  comme 
partitif,  mais  comme  génitif  de  l'article  défini  (Maréchal,  op.  c. 
p.  19).  —  do  est  usité  à  Baisy,  Villers-la- Ville,  Tilly,  Marbaix, 
WagneléC;  Brye,  Ligny,  Sombreffe,  Saint-Amand,  Fleurus 
(concurremment  avec  dn),  Wanfercée,  Velaine,   Auvelais,  Fali- 


(  86  )  —  46o  — 

solle,  Vitrival^  Mettet^  Flavion,  Anthée,  Hastière,  et  au  nord-est 
de  cette  ligne.  —  don,  du  occupent  tout  l'Ouest,  don  paraît  avoir 
dominé  partout  jadis,  si  on  consulte  les  chartes,  mais  du  le  lui 
dispute  aujourd'hui  et  triomphe  même  entièrement  sur  deux 
points  :  i°  dans  une  zone  délimitée  à  l'ouest  par  Braine-l'AUeud, 
Houtain,  Ransart,  Charleroi^  Marchienne^  Thuin^  à  l'est  par  la 
limite  occidentale  de  do  ;  2"  au  sud  dans  le  pays  de  Beaumont^ 
Walcourt,  Philippeville,  Chimay.  Dans  cette  dernière  zone, 
cependant;  je  relève  encore  don  en  plus  d'un  point  à  Jamagne, 
Pesche,  Lompret,  et  d'autres  localités  emploient  les  deux 
formes.  Là  où  doti  prédomine,  son  usage  s'affaiblit  de  jour  en 
jour,  notamment  dans  le  Hainaut  central. 

Le  féminin  est  partout  dèl,  sauf  dans  un  coin  du  domaine  de 
do,  où  l'on  trouve  dol  :  à  Flavion,  Marèdret,  Denée,  Bioul, 
Annevoye  et  au  sud-est  de  cette  hgne. 

On  emploie /»<a'/  (par  le  ou  par  la),  pluriel /<2  lès  dans  le  domaine 
de  dèl  masculin  (La  Hulpe-Gembloux).  Ailleurs  on  2.  pan  ipa  -\- 1 
vocalisée),  fém.  pal.  Le  pluriel  est  alors  pans,  mais  pauzès  à 
Wanfercée,  Moignelée,  pa  lès  à  Baisy,  Villers-Perwin,  Velaine 
et  Rognée. 

Pronoms  et  adjectif  démonstratifs 

105.  L'adjectif  démonstratif  est  èç  entre  consonnes,  ç:' après 
voyelle  et  devant  consonne,  èç-n  après  consonne  et  devant 
voyelle,  ç-n  entre  voyelles  :  pou  lire  èç  live-la  ;  li  ç'  lîve  la,  a  ç-n 
èfantla,  bâte  èç-n  èfant  la.  Plur.  ces. 

Pronoms,  i.  èç'ti-ci,  fém.  èç'tèl-ci,  plur.  cès-ci.  —  2.  èçti-la, 
içtèl-la,  cès-la.  Bernus  dit  çticile,  çtilale.  Au  neutre,  ceci  = 
çonci,  cela  =^  çonla,  ça.  —  3.  èl  cÊ^^  (celui),  èl cène  (celle),  à  Braine- 
Tx-Vlleud  èl  cin,  èl  cijie,  à  Ittre  èl  cien  (pron.  sye),  èl  ciène  ;  plur. 
lès  cé'^s,  lès  cènes. 

Pronom  relatif 

106.  Qjii  ou  que  devant  consonne,  qif  devant  voyelle.  Le  fr. 
«  lequel  »  n'a  pas  de  correspondant  en  wallon  :  on  dit  èl  tâbe  que 
B}é  sôflè  d'ssus,  èl  baie  que  Sf  S^ouzve  avou. 


—  4^1   —  (  87  j 

Adjectif  et  pronom  interro^atif 

107.  Adjectif  :  que  vi\2Ji>ç,,  et  fém.  devant  consonne^  quel  Qt 
quéii  au  masc,  devant  voyelle  :  que  ^arço?i,  que  feùme,  quel 
orne  ou  quén  orne  ;  qnéle  au  fém. 

Pronom  :  qui  pour  les  personnes  ;  qwè  pour  les  choses.  Il  n'y  a 
pas  de  forme  atone  particulière  :  qivè  vléz  f  et  jamais  qui  v'iéz  ? 

Adjectifs  et  pronoms  indéji^iis 

108.  Un  :  yun,  yeime  employés  absolument,  comme  pronoms  ; 
in,  ène  comme  articles^  on,  one  au  nord-est  à  partir  de  Wavre, 
Limai;  Chastres,  puis  dans  la  prov.  de  Namur  (voir  Marécnal, 
op.  c).  Mais  Rixensart,  Ottignies,  Gentinnes^  St-Géry  ont  encore 
in,  ène. 

On  :  on,  o;  autre  :  aute  ou  é/<?  ;  rien  :  ré''^ ,  regn\  quelque  : 
quéque\  chacun  :  chacun\  tout,  tous  :  tout,  tous,  tèrtout,  tèrtoute, 
tèrtous,  testons  au  nord-ouest  de  Charleroi  ;  même  :  même  et 
minme  ;  quelqu'un  :  saqul  ;  quelque  chose  :  saqivè  et  saquè  ; 
quelques-uns  :  saqwants,  fém.  saqwants,  saqwanies  et  saqwantès\ 
personne  :  pèrsotic]  noîilil  à  Bouffioulx;  7iûlji,  nèlu  dans  le  sud. 

B.  VERBES 

Paradigmes  des  conjugaisons 


109.   Verbe  awè 

(avoir). 

Indicatif 

Présent 

Imparfait 

Futur 

Vé 

Sfaveù,    -e 

^'àrè 

t'  as 

t'  aveûs,  -es 

t'  aras 

il  a 

il  aveiit,  -et 

il  ara 

nos  avo7is 

nos  avin ,  à" 

710S  (irons 

vos  avez,  avez, 

avoz 

vos  aî'iz 

7 'OS  (irez,  -tz. 

il  ont,  is-ont. 

il  avin\  -C" . 

il  (iront. 

(  88  )  —  462  — 

Passé  indéfini 
^^é  yû  ou  yeiL,   etc. 

Plus-que-parfait 

S}' aveu  ou  d^'ave  yû,  yet't,   etc. 

Futur  antérieur 
S}'âré  yû,  y  eu,   etc. 

Subjonctif 
■  Imparfait  (tenant  lieu  du  présent) 

que  BfeiLche  ou  eusse 

que  f  eiiches  ou  eusses 

quil  eûche  ou  eîisse 

que  nos  ûchonche  ou  ûchîche,  -éche,  -inche 

que  vos  ûchèche  ou  ûchîche  ou  ûchoche 

quHl  ûchent  (pron.  ûcH)  ou  ûchnût  ou  ûchîche,  -Éche,  -inche. 

Plus-que-parfait 

que  3}  eûche  y  û,  y  eu,  etc. 

Conditionnel 

Présent 
3}'âreiï,  ^^âre  ?ios  ârin' ,  âré^^ 

f  âreùs,  -es  vos  âriz 

il  âreiii,  -et  il  ârirï ,  âré''^. 

Passé 

Bfâreû  ou  S}' are  yû,   yeiï,   etc. 

Impératif 
ûche,   ûchons,   ûchîz,    -ez. 

Infinitif 

Présent  :  aivè'^  passé  :  awè  yû  ou  y  eu. 


4^3 


(  ^9   ) 


Participe 

Présent  :  ûchant\  passé  :  ûchant  v/2,  yen. 

Variantes  locales  du  futur  :  are  est  conforme  à  la  prononciation 
du  Brabant-ouest  et  du  nord  de  la  Sambre  jusqu'à  Merbes-le- 
Chàteau^  Sars-la-Buissière,  LobbeS;  Fontaine-l'Evêque^  Gou- 
troux^  Charleroi^  Couillet^  Chàtelet^  Farcienne^  localités  où  ùré, 
bré  se  font  déjà  entendre.  Avec  ûré  se  classe  sûre  (saurai).  Cette 
dernière  forme^  à  rextrême  ouest  de  la  zone  que  nous  étudions  (')^ 
devient  même  sÈré,  là  surtout  où  sûre  signifie  «je  serai  ».  Df  ère 
(j'aurai)  est  plus  rare  (2). À  Nivelles^  5^7ri  signifie  à  la  fois«  serai  » 
et«  saurai  »;  ce  qui  explique  le  français  de  Baptiste  :  «  Comme  èm 
Jeannette  saura  saisie  !  »  dans  /'  Ronse  dé  Sainte  Ernelle  de 
G.  Willame.  Notons  que  le  groupe  al  donne  partout  6  :  i  faura. 

110.  Verbe  esse  (être). 


Indicatif 

Présent 

Imparfait 

Futur 

B}i  ou  8}è  su,  seÎL 

Sfèsteû,  -e 

S}è  s' ré,  sâré 

f  es 

f  èsteiis,  -es 

ti  sWas 

il  est 

il  estent,  -et 

i  s'ra 

Jios  estons,  astons 

nos  èstiîi ,  -i'' 

nos  serons 

vos  estez,  -ez,  -oz 

vos  èstîz 

vos  s^réz,  -èz,  -^; 

i  sont 

il  èstin',  -s'" 
Passé  indéfini 

i  s'ront 

Bfé  sti,  etc. 

Plus-que-parfait 

Bfaveû  ou  d}'ave  sti, 

etc. 
Futur  antérieur 

B}'âré  sti,  etc. 

(^)  À  Binche,  Piéton,  Bellecourt,  Écaussines,  Virginal,  Hcnnuycres. 
(■-)  A  Écaussines,  Virginal,  Hennuyères. 


(  90  )  —  4^4  — 

SUBJONC'JIF 

Imparfait  (tenant  lieu  du  présent^ 

qtiè  Sf  setiche  ou  f fiche 

que  f  setïches,  fûches 

qiiH  seûche,  fûche 

que  ?ios  seiïchonche,  fûchonche ,  -îche,  -éche,  -inche 

que  vos  seiichéche,  fûchiche 

quH  seÏLchnuche,  fûchnut,  fûchiche j  -éche,  -ifiche. 

Plus-que-parfait 

que  Sj^etLche  èsti,   etc. 

Conditionnel 

Présent 
â}è  s^reû,  s^re  nos  s^riu' ,   s^ré^ 

ti  s^reùs,  sWes  vos  s^riz 

i  s'reùt,  sWet  i  s^riii ,  sWé'*^ 

Passé 

Sfâreû  on  S}' are  sii,   etc. 

Impératif 
fûche,  fûchons,   fûchiz,   -ez. 

Infinitif 
Présent  :  èsse,  yèsse  ;  passé  :  awè  sti. 

Participe 
Présent  :  estant  ;   passé  :  ûchant  sti. 

Forme  interrogative  :  sû-^e  ou  seû-S}e,  ès-se,  èst-i,  èsto-ne  ou 
èstons-S}e,  estez  ou  èstôz,  sont-i.  —  Le  transfert  du  pronom  de  la 
i""^  pers.  du  sing.  à  la  1"^^  du  plur.  est  propre  à  la  région  de 
Ransart^  GriHy^  Châtelet;  Couillet;  Loverval^  Bouffioulx^  Acoz, 
Villers-PoterieS;  Hanzinne^  Oret^  etc.  Il  se  retrouve  d'ailleurs  à 
mainte  place  dans  la  Wallonie. 


465   - 


(   91   ) 


Verbes  attributifs 

111.  Je  m'en  tiens  au  classement  des  verbes  wallons  d'après 
l'état  actuel  de  la  langue^  c'est-à-dire  en  trois  conjugaisons,  sui- 
vant la  terminaison  de  l'infinitif.  On  distinguera  donc  :  i"  des 
verbes  en  -er:  tchanter,  pinser,  pwarter,  choiiter  ;  2'^  des  verbes  en 
-i  (anc.  franc,  -ier)  \  ployi,  sayi,  cominci,  l'oubliyî,  ratchî]  3°  des 
verbes  dont  l'infinitif  se  termine  par  toute  autre  finale  que  -er, 
-î  '.  finï,  vinïj  sintij  cotirû,  vinde,  piède,  fé,  awè,  Ôzfi.  À  la  vérité, 
on  pourrait  détacher  de  ces  verbes  ceux  du  ty pQ  finï  sous  le  nom 
de  verbes  inchoatifs  (^).  Ils  ont  une  conjugaison  régulière.  Tous 
les  autres  sont  des  verbes  forts,  qui,  malgré  la  puissance  unifica- 
trice de  l'analogie,  ont  conservé  une  foule  de  particularités 
qu'explique  seule  l'histoire  de  la  langue. 

Commençons  par  conjuguer  un  certain  nombre  de  paradigmes, 
en  laissant  de  côté  tout  ce  qui  se  forme  régulièrement  à  l'aide  des 
auxiliaires  étudiés  ci-dessus. 


112.   Verbe  tchanter. 


Indicatif 


Présent 

^è  tcha7ite 
ti  tchaîites 
i  t chante 
nos  tchantons 
vos  tchantéz,  -ez 
i  tchantniit 


Imparfait 

B}è  tchanteû,  -e 
ti  tchanteils,  -es 
i  tchanteiit ,  -tt 
nos  tchantin' ,   -é 
vos  tchantiz 
i  tcha7iti?i' ,  -é  " 


Futur 

^è  tchantré 

ti  tchantras 

i  tchajitra 

nos   tchantrons 

vos  tcha?îtréz,  -tz,  -oi 

i  tchantront 


(')  Je  clioisis  ce  moyen  terme  parce  que  l'auteur  a  rangéyi/^/,  sans 
autre  ex])lication,  dans  la  3*'  classe  ;  sans  quoi,  j'en  ferais  une  conjugaison 
à  part. 


(    ^2    ) 


466 


Présent 

qtiè  S}'  te  hante 
que  f  tehan'.es 
quH  tchante 
que  710S  tehantonehe 
que  vos  tehantéehe 
qui  tchaninuehe 


S}è  teha7itreû,  -e 
ti  tchantreùs,  -es 
i  tchantreùt,  -et 


Subjonctif 

Imparfait 

que  Bf  tchanteiLche ,  -ïche 
que  f  tchmiteiLche,  -ïche 
quH  tchanteûche,  -ïche 
que  nos  (  tchantîche 
que  vos  ^  tehantéehe 
quH        \  tchantinche 

Conditionnel 

Présent 

nos  tchantrm ,  -é^'^ 
vos  tchantriz 
i  tchantrirî ,  -i" 


Impératif 


tchante,   tchantons,.  tchantéz,   -ez. 

113.  Verbe  intrer. 

Deux  particularités  à  signaler  :  i°  intere  au  sing.  de  l'ind. 
prés. ^  de  l'impér.  et  du  subj.  prés.^  avec  insertion  de  è  qui  porte 
l'accent;  par  désir  de  conserver  les  deux  consonnes  finales.  Au 
futur  et  au  conditionnel  intèrré,  intèrreû,  il  n'y  a  plus  déplace- 
ment de  l'accent;  mais  seulement  métathèse  de  r  {intèrré, 
entrerai). 

114.  Verbe  sayî. 

Indicatif  présent  :   8}è  sâye,   nos  sàyons. 

Futur  :  B}c  sâyWé,  conditionnel  sâfreû  ;  Va  est  long  quand  la 
syllabe  suivante  amuït  sa  voyelle.  Pour  Vî  de  l'infinitif  et  du 
participe^  c'est  le  traitement  régulier  de  y-are^   y-atum. 

115.  Verbe  yî;/z. 

Indicatif  présent  :  B}è  fini  (on  pourrait  aussi  écrire  finis,    de 
*finisco);  nos finichons,  vosfinichéz,  -ez,  oz,  i finichnut. 
Futur  :  jiniré  o\x  finichré,  cowôaX..  finir eit  ovi  finichreii. 


467 


(  93  ) 


Imparfait  :  finicheû  ou  -t. 

Impératif  \  fi7ii  [om  finis  "'''finisce),  finichons,  fiiiichéz,  -tz,  -hz. 

Participe  présent  :  finicha7it  ;  mais  l'infinitif  et  le  participe 
passé  n'ont  pas  la  forme  inchoative  :  fini  =  finire^  fini  = 
finit  u  m. 


116.   saivè  (savoir) 


Verbes  forts 

poîivwèr  (pouvoir)       fé  (faire). 
Indicatif 


^è  se 
i  ses 

set 

los  savo7is 
'OS  savez,  ~ez,  -oz 

savnut  et  i  sèynnt 


Présent 
B}è  poil 
ti  poiis 
i  pont 

nos ponvo7is ,  nosp'lo7is 
vos  pouvez,  vos  pUéz 
i ponv7înt,  i ponhiiit 

Imparfait 


^è  saveiL,  -e 
i  saveÎLS,  -es 


los  savi7i ,  -e 
'OS  savîz 


Fut! 


,7n 


poiiveù,  pUeiL,  -e 
ponveiis,  pUeiis,  -es 
ponveiit,  pUeiit,  -et 
pouvi7i ,  pHi7i ,  -<?" 
ponvîz,  pUîz 
ponviTi ,  p'Ii7i ,  -è'*^ 

sâré,  poi\}4,  f'ré,  etc. 

Subjonctif 
Présent 

'uè  Bj.'  seûche^  stye  pouye,  ponchc,  puche 

'uè  t'  seiïches,  seyes  pouyes,  potiches,  pnches 

nui  seùche,  sèye  pouye,  ponche,  pnchc 

niè7iosseiichonche,-é'*^che  pouvo7iche,  f  louche 
niè  vos  seiichéche,  -t)chc     pouvéche ,  p'' lèche ,  p' IZche 
nui  seûchmtche,  -é^^che       poiiv7iiichc,  ponbiiiche 


â}èfê  {ou  fais ,  fés ,  facio) 

ti  fês 

ifêt 

nos  fèyo7is,  f'yo7is,  fijons 

vosfèyéz^-ez^-oz^  fyéz^fjéz 

i  fèynut,  i  font 


fèyeû,  fyeii,  f  feus,  -e 
fèyeiis^  f'yeiis^  fijeîis^  -es 
fèyeiit,  fiyeiit,  f'jeiit,  -tt 
fèyin,  f'yi7i! ,  f^jin\  -^" 
fèyîz,  f^yiz,  ffiz 
fèyi7i,   Pyi7i,fji7i\  -^« 


fèyc 

fèyes 

fèye 

fèvonche,  f\vo7ichc 

fèyéche,  -tche,  f  vèche,  etc. 

fèy7iuchc 


(  P4) 


468 


que  Sf  savïche 

que  t'  savtches 

quH  savïche 

que  nos  savïche,  -éche,  -inche 

que  vos  savïche 

qu'i  savïche,  -éche,  -ùiche 


Condit.  prés,  sâreû, 

seiiche 
seûchons 
seûchèz,  -ez,  -oz 

Infinitif  prés,   saivè  ; 
Participe  prés,   savant 
Participe  passé  setl  ; 


Imparfait 

pouvïche 

pouvïches 

pouvïche 

pUïche,  puchîche ,  po-uvïche 

-éche         -éche         -éche 

-inche       -inche      -inche 

pour  chacune  des 
3  personnes 

-e\  poÎLveii,  -e;  freii,  e-,  etc. 
Impératif 


fèy^che,  -eûche 
fèyïches,   -eiïches 
fèyïche,  -eûche 
fèyîche 

-éche 

-inche 

pour  chacune  des 
3  personnes 


pouvoir  n'a  pas 
d'impératif 


fèyons 
—  fèyéz,   -ez,   -oz 

poli,  poulï,  poiLvivér  ;  fé. 
;  pUant,  pouvant  ;  fèyanty  fyant. 

pUu,  pouvu  ;  fêt. 


Étude  des  formes 

117.  Indicatif  présent.  —  Pour  la  différence  entre  les  trois 
personnes  du  sing.  de  awè,  la  question  est  traitée  à  propos  du 
suffixe  du  futur^  §  123. 

V^  pers.  du  pluriel.  On  emploie  la  terminaison  -ans  à  l'est^ 
-ons  à  l'ouest^  suivant  une  limite  tracée  sur  la  carte  8.  Dans 
certaines  communes  de  la  limite^  à  Lasne  et  surtout  au  sud^  j'ai 
pu  observer  une  certaine  hésitation  entre  l'une  et  l'autre  forme^ 
le  peuple  en  ces  endroits  prenant  parfois  -ans  pour  une  pronon- 
ciation défectueuse  de  -ons  français. 

2«  pers.  du  pluriel.  On  peut  distinguer  trois  systèmes 
(v.  carte  3)  : 

1°  -ez  ou  éz  aux  trois  conjugaisons. 

2°  -éz  à  la  i""*^  et  à  la  3^  conj.^  -ïz  à  la  2«. 

3"  -éz  à  la  i'"^^  -ïz  à  la  2%  -oz  à  la  3^. 


y/cdUx.Lt 


bieUnt- 


Lirrxitc  entie  -cru  e^-CX^J 


A 


\  y(<^iC^'Ui 


7iee^'\l 


.a^ 


FUuJtuj: 


WwnSt 


CiuuiCtx 


'.U(-^ 


Sct'n 


1 


<; 


Citvet      ••■ 


—  469  —  (  95  ) 

Ces  trois  systèmes  ont  chacun  leur  domaine;  le  dernier  subit 
des  modications  aux  confins  du  domaine  de  -ez.  L'inspection  de 
la  carte  montre  que  ce  domaine  de  -czow  -éz  aux  trois  conjugaisons 
s'étend  sur  tout  le  Sud-ouest  depuis  Mignault^  Seneffe^  Buzet^ 
jusqu'à  Vierves,  au  sud  de  la  province  de  Namur,  où  nous  l'aban- 
donnons. —  Près  de  Stave  nous  rencontrons  la  limite  venant  de 
Rivière-sur-Meuse  (voir  Maréchal,  Carte  dialectale),  au  sud  de 
laquelle  on  trouve  aux  trois  conj.  -oz,  assourdi  en  -oiiz  dans  des 
localités  méridionales  que  nous  avons  soulignées  sur  la  carte.  — 
La  région  au  nord  de  -ez  emploie  -éz  à  la  i'''  conj.  et  à  la  y-,  -îz 
à  la  seconde.  C'est  le  système  nivellois^  qui  est  identique  au 
système  liégeois.  —  Dans  la  région  du  nord-est  règne  le  système 
namurois;  qui  s'étend  à  l'est  jusqu'aux  confins  du  liégeois.  — 
Une  certaine  confusion  facile  à  prévoir  règne  dans  la  zone  cen- 
trale qui  sépare  ces  quatre  domaines.  Ainsi  à  Pont-à-Celles  on 
rencontre  quelques  deuxièmes  personnes  en  -iz  :  canS}îz,  sonâ^îz, 
loyîz,  à  côté  de  minB}èz,  cominchcz ^  lèyèz.  Lambusart;  Châte- 
lineau^  Châtelet,  Bouffioulx  ont  -éz  aux  deux  premières  conj.^ 
-îz  disparaissant  sauf  exceptions  très  rares  et  très  confuses,  et  -oz, 
plutôt  -ouz,  à  la  troisième.  Dans  les  communes  voisines^  Far- 
ciennes^  Aiseau,  Presles^,  Le  Roux^  Sart-Eustache,  Gougnies, 
Biesme^  Mettet  et  Stave^  le  système  s'embrouille  au  point 
d'admettre  très  souvent,  au  gré  de  la  fantaisie,  -oz,  -oûz  aux 
deux  premières  conjugaisons.  De  ces  localités  les  cinq  premières 
n'emploient  guère  que  des  formes  en  -hz.  À  Bouffioulx,  en  cer- 
taines familles^  même  tendance  à  généraliser  les  formes  en  -ouz. 

À  noter^  en  dehors  de  cette  répartition  géographique,  qu'il 
peut  y  avoir  certaines  différences  dans  le  classement  des  verbes. 
L'ouest  du  Brabant  wallon  classe  indûment  dans  la  seconde 
conjugaison  certains  verbes  de  la  première  :  viqui,  ataqui,  n'sqiii, 
marqtiî  (•),   gripyi.    11   donne  même  la  flexion    -iz  à  des  verbes 

(')  A  Malmedy,  les  verbes  en  -y//^r  sont  aussi  de  la  2*^  ^..n).  ;  ,,>/)//- 
qicî,  viquî. 


(   96  )  —  470  — 

forts  :  vos  vyîz,  vos  crwèyiz,faiziz-le,donîz-me{G,^\S\.2iVi\^,  Rose 
de  Ste-Ernelle,  patois  de  Nivelles).  Braine-l'Alleud  réserve  cet 
-iz  à  l'impératif  :  ascoiitiz-ine,  si  vos  in'ascoutéz. 

Troisième  personne  du  pluriel.  Il  y  a  trois  ordres  de  formes  : 
1°  cominç'tè,  qui  occupe  tout  l'ouest,  la  limite  allant  de  Braine- 
le-Château  jusqu'à  Baileux  à  peu  près  en  ligne  droite  du  nord  au 
su.à]  2°  comiîtçnû,  -neù,  -7ie,  dans  tout  l'est;  région  namuroise, 
jusqu'à  une  limite  orientale  qui  passe  par  Namèche  (voir  la 
Carte  dialectale  de  Maréchal)  et  jusqu'à  une  limite  méridionale 
qu'indique  notre  carte^d'Aublain  au  sud  de  Hastière;  y  comiiicèt 
est  la  forme  de  cette  dernière  région  qui  s'étend  au  delà  sur  le 
sud  et  l'est  de  Namur,  le  Luxembourg  et  la  province  de  Liège. 
Entrons  maintenant  dans  le  détail. 

Il  y  a  des  îlots  qui  présentent  la  finale  -ont  empruntée  à  ont, 
sont,  vont.  Ce  sont  Nivelles  au  nord_,  et  au  sud  Mariembourg^ 
puis  Soulme,  Gochenée^  Vodelée_,  Agimont,  Givet.  On  m'assure 
à  Chimay  que  les  hameaux  de  la  frontière^  Cul-des-Sarts,  etc.; 
usent  aussi  de  ont,  mais  je  n'ai  pu  vérifier. 

Il  est  moins  important  de  délimiter  par  le  menu  les  domaines 
de  -nû,  -mil,  -ne,  qui  sont  des  pures  variations  du  même  suffixe. 
Le  centre  de  la  région  est  occupé  par  -nû.  C'est  sur  les  bords  qu'il 
y  a  une  dégradation  de  -nû  à  -neù.  À  l'ouest,  la  bande  de  -neù  est 
étroite  et  se  borne  à  l'épaisseur  d'une  commune.  Nous  avons 
souligné  ces  localités  sur  la  carte  (Cerfontaine,  Erpion,  Boussu, 
Fontenelle,  etc.).  À  partir  de  Gozée,  il  y  a,  au  delà  de  la  zone 
-neii,  une  zone  -ne,  également  étroite^  que  nous  avons  délimitée 
sur  la  carte.  À  Court-sur-Heure,  au  contraire,  et  à  Landelies,  -eii 
passe  à  -eu  fermé.  Au  nord,  le  domaine  de  -neù  s'élargit,  de 
même  que  celui  de  -ne  situé  au  delà.  Il  occupe  le  centre  du 
Brabant  wallon,  où  le  changement  de  -nû  en  -neù  fait  partie 
d'une  habitude  générale  de  réduire  tous  les  i  et  //  brefs  à  e  (eii). 

118.  Indicatif  imparfait.  —  Singulier.  L'ouest  et  le  centre 
du  Hainaut  se  partagent  entre  -où,  -o  et  -wa.  A  l'est  de  la  limite 
tracée  sur   notre  carte  commence  l'emploi  de  -en.   Il   est  moins 


Fxe'uUAa^e'ttc       \ 


tl 


MojiitnBou.' 


pûJ/C 


I 


JeatiiVtuuxi/n 


! 

•  Mcfen    .' 


'"^r'i 


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-M 


^u3«r,l       «««^iî  î      ...... 


\^ÇL  \  C^^"  '"•'^"  ^'^    '         "'' 


.5'Alcru 


—  471    -  (  97   ) 

important  de  délimiter  les  régions  de  -eii,  -eu  et  -è,  qui  sont  des 
variations  du  même  suffixe  -ebam.  L'inspection  de  la  carte 
montrera  que  -^w  fermé  est  employé  dans  la  direction  deCliarleroi- 
Beaumont^  et  il  reste  tel  aux  3  personnes  du  singulier.  On  trouve 
-eii  à  la  première  personne  et  -eu  ou  -è  aux  deux  autres  dans  quel- 
ques localités  au  nord  de  Charleroi^  -eu,  -eu,  -eu  au  sud  de  Char- 
leroi  jusqu'à  Walcourt^  -^z/ pour  les  3  personnes  en  Brabant  et 
dans  la  région  de  Chimay,  Couvin^  Philippeville;  Givet.  Au  sud 
de  la  région  brabançonne  de  -eu,  jusqu'à  Charleroi^  c'est  -e  qui 
l'emporte.  De  même,  -eu  passe  à  -e  au  sud-est  (Presles  —  Saint- 
Gérard  —  Agimont)^  mais  pas  dans  toutes  les  localités  (voir 
Maréchal^  Carte  dialectale,  p.  12-15).  Au  delà  de  cette  zone 
-en,  -è  s'étend  la  région  de  -éve,  -eûve,  qui  commence  au  nord  à 
Braine-l'AUeud^  Waterloo  {-eu  et  -éve\  Ohain.  La  limite  court 
ensuite  du  nord-ouest  au  sud-est^  si  l'on  compte  comme  simple 
variante  de  -éve  le  -eûve  de  la  région  namuroise.  La  limite  entre 
-éve  et  -eiive,  tracée  par  M.  Maréchal  pour  l'arrondissement  de 
Namur^  a  été  continuée  d'après  mes  relevés  personnels  jusqu'à 
Hougaerde.  Il  reste  à  séparer  au  sud  -eù,-è  de  -eûve. 

Ce  qui  vient  compliquer  cette  question  de  géographie  lin- 
guistique, c'est  que  la  plupart  des  régions  utilisent  deux  et 
même  trois  former  d'imparfait.  Dans  le  domaine  namurois  de 
-éve,  -è  sert  de  seconde  forme,  et  l'euphonie  seule  semble  en 
régler  l'emploi  ;  aux  environs  de  Namur^  -eûve  est  la  forme 
longue^  -eu, -à  la  forme  brève.  Ajoutez  à  cette  diversité  celle 
qu'apporte  le  traitement  particulier  réservé  aux  imparfaits 
«  étais;  avaiS;  savais  ». 

Ces  trois  verbes  font  este,  ave,  save  dans  la  région  marquée 
sur  la  carte  par  -éve,  -è,  mais  asto,  avo,  savh  dans  la  région  de 
Wavre,  OttignieS;  Gentinnes  jusqu'à  Jodoigne  et  Perwez  ;  avo, 
savô,  astô  (avec  astwèt  et  astèt  à  la  3*  personne)  à  La  Hulpe_, 
Rixensart^  Genval  et  Lasne.  Cette  dernière  commune  étend  la 
terminaison  -6  à  d'autres  verbes  :  ô}i  d-alô  (j'allais),  S}i  travayô, 
^i  voulu.  Parfois  -6  devient  -0  (-0//). 

7 


(  98  )  —  472  - 

119.  Le  conditionnel  présent  prend  en  général  es  mômes 
désinences  que  l'imparfait.  Cependant  il  faut  noter  que  la  partie 
brabançonne  et  namuroise  qui  dit  èsto,  avo,  savo,  fait  aussi  le 
conditionnel  en  -o  et  non  en  -éi-'e.  De  Wauthier-Braine  à  Bous- 
val  inclusivement^  il  est  en  -à.  Enfin  Marbais^  Tilly,  Wagnelée, 
Br3^e.  Saint-Amand,  Fleurus^  Wanfercée^  Moignelée^  Aiseau^ 
qui  admettent  facilement  -c  à  l'imparfait^  sont  plus  fidèles  à -tW 
pour  le  conditionnel  et  semblent  le  réserver  pour  ce  mode. 

120.  Phiriel  de   Vimparfait  et  du  conditionnel . 

A  la  2"  personne^  -îz  partout  :  vos  tchantîz,  vos  ichant'rîz.  — 
La  !'■*'  et  la  3^  pers.  ont  -ïn ,  -eùn ,  -un ,  et  -é,  -î,  -c  [in),  etc. 

i)  -ïiï  dans  les  communes  suivantes  et  à  l'ouest  de  cette  ligne  : 
Braine-l'Alleud^  Op-Hain,  Lillois,  Baulers,  Thines,  Rossignies^ 
Buzet,  Obaix,  Rêves,  Frasnes-lez-Gosselies,  Pont-à-Celles,  Tra- 
zegnies,  CourcelleS;  Souvret,  Monceau-sur-Sambre,  Marchienne, 
Bomerée,  Ham-sur-Heure,  Clermont,  Castillon  et  Beaumont. 
Dans  les  endroits  de  ce  domaine  qui  ont  le  présent  en  -té,  la 
3^  pers.  de  l'imparfait  est  en  -inté  :  itchanité,  i  tchantin'té. 

Dans  l'est  et  le  centre  du  Brabant  wallon,  où  ï  et  û  prennent  le 
son  terne  de  e  du  fr.  «je,  le,  me»,  notre  désinence  -ï?i  n'échappe 
pas  à  ce  traitement. 

2)  Je  relève  -eiin  et  -tin  bien  caractérisés  à  Waterloo  (-111  et 
-un),  Plancenoit  (-eim'),  Maransart  {-un),  Couture  {-un'  et  -ïn), 
Glabais  (-/^w'),  Genappe  {-eiin!),  Bousval  {-un'),  Loupoigne  {-Un'), 
Baisy  i-fin'),  Villers-la- Ville  {-tm),  Tilly  {-eim  et  -ni),  Marbaix 
{-un),  Sart-Dame- Avelines  {-Un'),  Houtain  {-fui').  Dans  le 
Hainaut  -u7i  à  Luttre^  Liberchies,  Viesville,  Thiméon,  Mellet 
{-fin'  et  -é),  Gosselies,  Roux. 

3)  -^à  Villers-Perwin,   Chassart,   Mellet  (-^et -//;z'),  Wayaux. 

4)  -é?ï ,  parfois  -en'  comme  à  Namur,  dans  cette  même  région 
qui  se  différencie  notablement  par  d'autres  traits  de  l'Ouest- 
vvallon  :  Wagnelée,  Brye,  Ligny,  (Sombrefife  et  Gembloux  ont 
-ïn  ),  Saint-Amand,  Fleurus,  Boignée,  Wanfercée-Baulet,  Lam- 
busart,   Farciennes,  Moignelée^    Tamines,   Oignies^    Aiseau.   De 


—  473   —  (  ^9  ) 

même  dans  la  vallée  de  la  Sambre  vers  Namur,   ainsi  qu'à  Fosse, 
St-Gérard. 

5)  -î  à  Heppignies;  Wangenies,  Ransart,  Lambusart  (plus 
souvent  -en'),  Gilly,  Montigny-sur-Sambre,  Couillet  (souvent 
-m),  Loverval  (id.),  Châtelineau- Chàtelet,  PironchampS; 
Bouffioulx  ;  -i  également  à  Goutroux,  en  plein  domaine  de  -in' . 
Serait-ce  le  présage  d'une  réduction  générale  des  trois  formes  du 
pluriel  à  une  seule,  comme  il  est  arrivé  en  liégeois  ? 

6)  Mélange  de  formes,  suivant  le  voisinage,  dans  la  région 
carolorégienne,  qui  est  un  vrai  carrefour  :  à  Jumet  -èng,  à 
Charleroi  -î?i ,  -î,  surtout  -é. 

7)  -é  \°  k  Presles,  Sart-Eustache.  Acoz,  Joncret,  Gerpinnes, 
Villers-Poteries,  Gougnies,  Biesme,  Hanzinne,  Hanzinelle  ;  puis 
2°  au  sud  d'une  ligne  allant  de  Leugnies  (Beaumont)  à  Barben- 
çon,  Vergnies,  Yves-Gomezée,  Florennes,  Rosée,  Hastière, 
c'est-à-dire  dans  tout  le  pays  où  l'on  a  bé,  ré,  vé  pour  hin,  rin^ 
vin  (v.  §'23). 

8)  -in  à  Jamioulx,  Nalinnes,  Cour-sur-Heure,  Berzée,  Rognée, 
Fontenelle,  Boussu-lez-Walcourt,  Erpion,  Silenrieux,  Walcourt, 
et  dans  une  bande  horizontale  entre  les  deux  domaines  où  -in 
devient  -è,  bande  rejoignant  le  versant  de  la  Meuse  :  Flavion, 
Anthée,  Falaën.  Maredret,  Dinant. 

Je  relève  -//;/  employé  concurremment  avec  -/;/  ou  -c  à 
Jamioulx,  Walcourt,  Florenne,  Maredret. 

121.  Passé  défini.  Ce  temps  dont  il  ne  reste  point  de  trace  dans 
l'Ouest-wallon,  est  remplacé  par  le  passé  indéfini.  Le  passé  anté- 
rieur est  de  même  remplacé  par  un  temps  surcomposé  du  passé 
indéfini  :    quand  Sfé  vu  tchanû. 

122.  Temps  composés.  On  sait  que  l'Est-wallon  n'emploie  pas 
l'auxiliaire  «être»  pour  «avoir».  Dans  l'ouest  on  accepte  très  bien 
les  temps  composés  avec  «  être  »  :  S}è  su  inirè,  S}i  /w'  su  lèyi  dire, 
nos  nos  estons  mises,  nos  estons  filéyes.  Le  participe  passé  est  alors 
variable  comme  en  français. 


(   loo  )  —  474  — 

123.  Futur.  —  L'Ouest-wallon  a,  comme  le  français,  dans  le 
présent  du  verbe  «avoir»,  une  variation  de  voyelle:  B}'é,  f  as, il  a. 
Cette  différence  se  retrouve  ici  au  futur  :  tchantré,  tckantras, 
tchantra.  Mais  les  environs  immédiats  de  Couvin^  Dourbes,  Olloy 
ont  Bfé,  tes,  il  e,  et  de  même  au  delà  de  la  Meuse,  jusqu'à  Bouil- 
lon, donnant  la  main  au  patois  gaumet  qui  dit  ^^Vï,  fes,  ile{}). 
Le  futur  couvinois  est  pourtant  en  -é,  -as,  -a,  discordance  analogue 
à  celle  que  présente  le  futur  en  liégeois,  mais  en  sens  inverse, 
puisque  le  liégeois  a  uniformisé  les  3  personnes  au  futur  (-), tandis 
que  les  localités  précitées  ont  un  futur  plus  varié  que  le  présent 
de  «avoir». À  notre  sens,  la  contradiction  n'est  qu'apparente.  En 
effet,  cette  forme  é,  es,  c  pour  le  présent  ne  règne  pas  seule  en 
cette  région,  et  même  elle  tend  à  disparaître.  La  forme  du  futur 
en  -é,  -as,  -a  n'y  règne  pas  seule  non  plus,  et  la  limite  entre  -é, 
-as,  -a  et  -é,  -es,  -è  y  est  très  confuse.  Plusieurs  localités  à  l'est 
d'Olloy  ne  connaissent  au  présent  que  é,  as,  a  (ainsi  encore  Agi- 
mont  et  Dinant)  et  pourtant  les  deux  formes  de  futur,  -é,  -as,  -a 
d'une  part  et -^',  -<^s,  -<:' d'autre  part,  y  coexistent.  Il  n'est  donc 
pas  impossible  que,  là  aussi,  le  futur  uniforme  à  la  façon  liégeoise 
s'impose.  Nous  avons  tracé,  à  travers  la  Wallonie,  la  ligne  sépa- 
rative  des  deux  systèmes,  variation  de  flexion  à  l'ouest,  flexion 
uniforme  au  futur  à  l'est  (carte  1 1)  (■^). 

Au  pluriel,  les  flexions  du  futur  concordent  avec  celles  du 
présent  du  verbe  «  avoir  ». 

124.  Sîibfonctif  présent.  —  Aux  2  premières  conjugaisons,  le 
singulier  du  subj.  prés,  a  les  mêmes  formes  que  l'indicatif.   À  la 

(^)   Feller.  Phonétique  du  gauviel  et  du  wallon  comparés.^  §  3. 

(■-)  Voir  l'expl.  du  futur  uniforme  en -^  dans  G.  Doutrepont,  Conju- 
gaison wallonne,  p.  73. 

(^)  J'ai  interprété  dans  ce  sens  une  page  assez  trouble  du  manuscrit. 
Je  dois  avertir  cependant  que  le  Luxembourg  ne  connaît  pas  cette  uni- 
formité de  flexion  dont  parle  l'auteur.  Le  gaumais  dit  d}\U  (es.  il  è,  au 
futur  Sf'arâ,  t'arès,  il  are.  L'Ardenne  (Laroche)  dit  ^'ê,  t'as,  il  a^  au 
iuxnv  è}\îrê,  t'ârcs,  il  are.  11  sera  donc  prudent  d'attendre,  pour  conclure, 
un  supplément  d'information. 


•  Lcuru 
•  Cc\j.  tuxc     Otticjn.  les 


VOflMrvitJ 


fœict<njuî\ 


^<%«6 


^i<xtckS 


'Aiit<iti 


-# 


PuTiU 


'Sa  \t  EiLAiai  lie. 


Fosse 


Mtg^'ij 


f^etttt 


Oret 


'Sta 


f\wnatca. 


Coienn4 


PmUppei.'i([ 


JoL4n4xan£ 


lidtttc     Fianchjnunt 


Jojma.^ 


'AntfUt 


Ma 


n«»fy  -  <^  ,     • 


Ccu41I 


/ 


Ccixuxi  (a  tZ5). 

\Fi^Ux  dci  iM:xOci  :-é  -a4»),ii 


iLmi^'tïA 


—  475  —  (   loi   ) 

3%  le  subjonctif;  grâce  à  Va  du  subjonctif  latin  qui  a  protégé  les 
consonnes  finales^  a  des  formes  plus  complètes  que  l'indicatif 
correspondant  : 

ind.  B)-ifini,    snh].  que  Sf  fiiiiche  ma.  S}i niè,  subj.  qjiè  S}' mate 

»    »  rimpli,  .       »     »  rimpliche       »     »    bâ  »  »       bâte 

»     »  6'r^(cresco).»     »  crèche             »     »    keti  »  »       keûde 

»     »  cône,             »     »  conèche           »     »    spt  »  »  c^z  spôde 

On  ne  trouve  pas  ici  comme  dans  l'Est  cette  formation  si  carac- 
téristique en  55;  h,  ch,  qui  a  envahi  par  analogie  jusqu'à  des 
verbes  comme  sinti  [qui  Bf  sinse).  Dans  l'Ouest  on  a  été  plus 
conservateur^  en  ce  point,  du  radical  verbal  et  des  anciennes 
formations.  Le  c/i  de  fiiiiche,  rimpliche,  roîiâ}ichc  est  celui  des 
verbes  inchoatifs  en  -isco,  qui  a  donné  une  nouvelle  conjugaison 
au  français.  Le  ch  de  crèche,  conèche  a.  la  même  origine.  Les 
autres  verbes  ou  bien  reproduisent  fidèlement  le  radical  de  l'infi- 
nitif wallon,  ou  bien  emploient  un  7  qui  provient  du  dy,  cy,  ly 
des  subjonctifs  latins  (faciat,  videat).  Kx.  piède  (fr.  perde;  r 
supprimée,  §  76),  stiède  (extergere,  r  supprimée),  sinte  (sente), 
vindc  (vende),  rinde  (rende),  coicre,  moùre  (meure)  ;  —  fève 
(faciat),  wèyc  (videat),  voiïye  i^^No\\2iX),ploiïye  (*pluviat),  dire 
(dicat),  vàyc  (vadat),  crwèye  (credat). 

125.  Les  remarques  particulières  qui  restent  à  faire  sur  le  sing. 
du  subj.  présent  portent  sur  la  conservation  plus  ou  moins  com- 
plète des  consonnes  posttoniques,  rd,  rt,  rm,  sur  l'intrusion  du  d 
épenthétique  ou  la  disparition  d'un  d  étymologique,  sur  la  dispa- 
rition du  mouillement  nasal,  etc.  Nous  n'essayerons  pas  de  passer 
en  revue  les  formes  de  tous  les  verbes  forts  et  de  noter  leurs 
variations  dans  notre  domaine. 

prinde    (prendre)  a  un   subj.  régulier />r///^/(',  à  côté  duquel  on 
trouve   employée,    mais    plus   rarement,    une  forme   prcnr,  soit 
empruntée   au    français,   soit    créée  sur  place   ]iar    rcduction    de 
nd  à  ;///. 
t    coude  a  conservé  indûment  Ve  d  :  que  c^  cuûde. 


(   102  )  —  476  — 

viii,  fui  font  vène,  tàiie  (fr.  vienne^  tienne  ;  liég.  zr^;/^',  tègiie), 
formes  nouvelles  directement  tirées  de  l'ind.  vi?i,  tin,  vé,  té. 

plèjc  (plaise);  tcje  (taise),  lije  (lise)  semblent  refaits  sur  le 
français. 

126.  Quand  le  radical  du  verbe  a  deux  consonnes  posttoniques, 
suivant  les  régions  elles  se  réduisent  à  une  ou  apparaissent  toutes 
deux  au  subjonctif  présent,  tandis  qu'à  l'indicatif  présent  elles 
disparaissent  toutes  deux,  ou  se  réduisent  à  une,  ou,  ce  qui  est 
plus  rare,  sont  prononcées  toutes  les  deux.  La  règle  du  wallon  est 
de  maintenir  une  consonne  finale,  il  n'en  tolère  pas  deux  et  il  ne 
consent  guère  à  en  abandonner  deux.  Cette  difterence  caractéris- 
tique mérite  de  nous  retenir  un  peu. 

L'usage  ordinaire  est  de  prononcer  pièr,  sièr^  spâr  à  l'indicatif 
ttpièrde,  sicrve,  spârde -àw  subjonctif  à  Nivelles  et  à  l'ouest  de 
cette  ville  (Nivelles  dit  aussi  sièr^)  à  l'ind.),  puis  à  l'ouest  du 
chemin  de  fer  Charleroi-Bruxelles  et  de  l'Heure.  —  Sur  la  rive 
droite  de  l'Heure,  ces  formes  se  rencontrent  encore  concurrem- 
ment 2i^ecpiè,  sièv  (cons.  ?;),  spb  pour  l'ind.  ;  ainsi  à  Charleroi, 
Nalinnes,  Gourdinne,  Walcourt.  On  trouve  chèv  à  Couillet,  sièi> 
à  Chàtelineau,  Farcienne,  Tamines,  Ham-sur-Sambre.  —  A  l'est 
de  la  ligne  précédente  on  2i  piè,  sièv  {chèv),  spâ  ou  spô  à  l'ind.  ; 
piède,  siève,  spâde  on  spôdc,  avec  une  consonne,  au  subjonctif. 
Cependant  sièrvi  retient  encore  ses  deux  consonnes  {sièrv,  chèrv) 
à  Waterloo,  Braine-l'Alleud,  Lillois,  Nivelles,  Petit-Rœulx  ; 
spàde  en  retient  une  [spâr)  à  Houtain,  Rêves,  Liberchies,  Vies- 
ville,  Dampremy  et  quelque  peu  sur  la  rive  droite  de  l'Heure, 
comme  il  a  été  dit  plus  haut. 

dtrmu,  divarmîi  nous  offre  une  difficulté  de  plus,  celle  de  sa 
voyelle.  Pour  ce  verbe  la  formation  du  subjonctif  est  très  simple, 
à  condition  que  l'indicatif  soit  connu.  Il  faut  donc  nous  reporter 
à  l'indicatif.  La  limite  entre  doiir  et  dûr2i  été  donnée  au  §  44.  Au 
nord  de  Gosselies  ce  n'est  plus  dur  que  côtoie  le  doùr  occidental, 
mais  c'est  doùm  ou  dùm,  avec  consonne  m.  Puis,  la  voyelle  se 
transformant  à  la  mode  wallonne,  on  aura  divaui,  divâm,  çiâm^ 
dwa . 


'Mcyu 


t^cuibc 


•KcW^'^^JCU^      I       '^euAiko 


'Weut^cét 


et  cL&i   <-iyLic^d'rt^i,    /irvcLh^i:  Ce  que.  c/cvrc^  d-^t^^  et: 


cLfU^m    a.^   NO.  ,  uuL   &^  n<inT.»     StnW 


—  477  —  (    ïo;>   ) 

Situons  ces  diverses  formes.  On  trouve  donvi  avec  /;/  déjà  à 
Viesville;  Frasiies-lez-Gosselies^  bien  queMelletet  V^illers-Perwin 
plus  à  l'est  disent  encore  dtr\  puis  ;;/  à  Sart-Dame-A vélines, 
Bais}'  [dûin)  ;  Glabais,  Maransart,  Waterloo  {doimi)  ;  La  Hulpe 
{dôm)]  —  une  nouvelle  zone  à  l'est  de  celle-ci  a  dwam  à  Genval, 
diva  à  Couture^  Bousval^  Limai,  Ottignies,  Mellery,  Gentinne^ 
Tilly,  Marbais;  Wagnelée^  Brye^  Sombreffe,  Ligny,  Saint- 
Amand,  Fleurus,  Wanfercée,  Moignelée^  Lambusart,  Châtelet, 
Bouffioulx,  Acoz,  Villers-Potterie,  Oret,  Corenne,  divâm  à 
Omezée,  Surice,  Soulme,  Doische,  Hastière^  Dinant,  dâm  en 
Brabant  dans  la  banlieue  deWavre^  à  Dion,  à  Chastre,  à  Ernage 
(Xam.),  à  St-Remy-Geest,  Opprebais,  Thorembaix-les-Béguines, 
Tourinne-S*-Lambert,  Nethen,  Beauvechain.  En  Hainaut  on  a 
d(')r  dans  toute  la  partie  resserrée  entre  le  domaine  de  dwa^  dont 
nous  venons  d'indiquer  la  limite  occidentale,  et  le  domaine  de 
doùr,  dont  nous  avons  tracé  au  §  44  la  limite  orientale.  —  Reste 
un  triangle  de  terrain  dont  les  trois  angles  sont  à  Nalinnes  au 
noi'd,  à  Chimay  et  Doische  au  sud,  entre  doûr  et  diva  ou  dwâm. 
Ce  triangle  est  partagé  en  deux  parties  au  point  de  vue  du  mot 
qui  nous  occupe  :  à  l'est  on  prononce  dom,  à  l'ouest  a^or  ou  doùr, 
La  limite  passe  à  Geipinnes  {cioin),  Nalinnes  [dôm,  se  rattachant 
au  dôr  qui  l'avoisine  au  nord)^  Yves-Gomesée,  Jamagne,  Philip- 
peville,  Roly.  A  l'ouest  de  cette  région,  les  rives  de  l'Heure  ont 
dôr  et  doÏLr\  au  sud,  Alariembourg  a  ^o«r,  Frasne-lez-Couvin  dôr. 

Le  subjonctif  présent  de  ces  formes  est  respectivement  doùrme, 
dorme,  dwàrmc,  dxvàine,  dame,  doiimc. 

127.  crèche  (croître),  peu  connu  ou  peu  usité  au  XO.  de 
Nivelles  et  à  l'O.  de  Thuin.  11  a  deux  conjugaisons  :  i"  l'une 
conservante'//,  ind.  pi.  créch,  fut.  crachera,  subj.  crèche,  intin. 
crèche  (très  souvent  crèchï),  usitée  :  a)  dans  tout  le  Brabant,  sauf 
exception  ci-après;  b)  dans  le  Hainaut  au  N.  de  la  Sambre . 
c)  à  l'ouest  de  l'Heure;  à  Walcourt,  Jamagne,  Senzeille.  Pliilip- 
peville^  Villers-le-Gambon,  Franchimont,  Sart-en-Fagne  ; 
2°   l'autre   supprimant  le  ch.    Ainsi   en    Brabant    nous    trouvons 


(   I04  )  -  47«  — 

sporadiquement  crè,  créra,  crèche,  avec  iiitin.  crére  à  VirginaL 
HeiinuyèreS;  Nethen^  Grez-Doiceau  ;  avec  infin.  crèche  2i  Choisir q 
et  à  Tourinne-Saint-Lambert.  En  Hainaut  et  Namur^  nous  trou- 
vons une  région  de  ci'é,  créra,  crèche  d'infinitif  variable,  qui 
comprend  Gilly,  Couillet^  Montigny- le -Tilleul  (inf.  crère), 
Jamioulx;  Nalinnes  {crére),  Gourdinne;  —  Biesme^  Oret^  Mettet, 
Corenne,  Florenne,,  Villers-en-Fagne;  Flavion,  Hastière,  avec 
inf.  crére]  —  vers  la  Sambre,  Loverval^  Acoz^  Châtelet^  Bouf- 
fioulx^  Aiseau^  Presles,  Le  Roux^  Fosse,  Lesves,  Saint  Gérard^ 
Maredret^  avec  inf.  crèche. 

128.  l^e. pluriel  à\i  subjonctif  présent  se  forme  par  adjonction 
de  -che  aux  trois  pers.  du  plur.  de  l'indic.  présent  :  tchanionche, 
tchantéche,  ichantnuche,  fèyonche,  fèyéche,  fèynuche.  C'est  le 
même  mode  de  formation  qu'en  liégeois  avec  S5  ou  h.  Évidem- 
ment on  trouvera  à  l'est^  suivant  les  zones^  tchantanche,  ichan- 
toche,  au  nord  et  à  l'est  tchajitnèche .  Dans  le  domaine  de  -te,  le 
système  du  subjonctif  est  très  pauvre  :  que  nos  cantc,  que  vos 
caiiie,  qu'i  canftè]  que  nos  setïsse,  que  vos  seicsse,  qu''i  seûssHè. 

129.  Participe  passé.  —  Au  masc.^  il  est  terminé  par  -é  ou 
-è  (-atum)  à  la  i^^  conj.,  par  -i  (-yatum)  à  la  2^.  La  limite  entre 
-é,  qui  est  du  NE,^  et  -è,  qui  est  du  SO.  est  indiquée  dans  la 
carte  3  :  c'est  à  peu  près  la  même  que  la  limite  entre  -tz  et  -oz. 
Elle  sert  aussi  pour  délimiter  les  domaines  de  tchantéz,  tchantèz. 
Au  nord  de  cette  limite,  notez  qu'il  y  a  encore  place  pour  vos 
pîïjez  (2^  conj.)  avant  de  rencontrer  7ws  pûjiz. 

À  la  3^  conj.  il  est  terminé  en  -u,  le  plus  souvent,  même  dans 
des  verbes  dont  le  part,  passé  est  en  -i  ou  en  -ert  en  français  : 
sôrtii,  sintû,  couvru,  dôrmû,  soufrû,  drouvû,  couru,  etc.  .  Cette 
forme  en  -Tt  pénètre  fréquemment  à  l'infinitif.  Le  liégeois  pré- 
sente -où  dans  le  même  cas,  le  namurois  -û  avec  quelques  formes 
en  -t,  douviè,  couviè.  —  ôzû,  participe  passé  de  ôzer,  s'indique 
comme  appartenant  à  la  3^^  conjugaison.  L'Est  d'ailleurs  fait  vos- 
wazoz.  A  Liège  l'infinitif  est  wèzeûr,  le  part,  passé  wèzoû. 

Au  fém.  :  -éye,  -îye,  -ûive. 


—  479   —  {    lO: 

Les  œuvres  de  Jacques  Bertrand  présentent  quelques  formes 
en  -àje  :  soidèye, pavèye,  par  analogie  du  masculin. 

Pour  la  2*'  conj.^  nous  avons  déjà  fait  remarquer  que  Nivelles 
et  les  environs  prononcent  -éye. 

3*'  conj.  :  drouvfnve,  sintûwe,  couvrfîive,  soufrûzve,  etc.  Ici  de 
nombreuses  formes  ont  échappé  à  l'analogie  :  mis,  mise  au  lieu 
de  mètu,  mètinve  (liég.  mètou,  mètoive)  ;  pris,  prise  (variantes 
ci-aprèS;  §  I30;3)  ;  tcheil,  tcheûtc  (chu);  fait,  faite]  achï,  achlte 
(assis,  liég.  ^5670//,  assiowé)]  èrçji,  èrçûte  \  poiLVchû,  potLrchîite  \ 
doiLvièt  à  l'est^  doiiviète;  scrît,  scrîse  ou  scrije. 

130.  Formes  rares.  —  i.  Un  reste  curieux  du  latin  perdu 
presque  partout  depuis  le  moyen-âge  est  l'imparfait  eram,  eras, 
erat;  conservé  sous  les  formes  4^' z^  fis,  ilit,  aux  environs  de 
Charleroi  et  dans  l'Entre-Sambre-et-Meuse  :  Sfé,  f  es,  il  et. 
Le  pluriel  en  est  usité  dans  le  Hainaut  central^  mais  pas  dans 
notre  région. 

î  ou  é  est  employé^  concurremment  avec  asteù  ou  asiè,  dans  les 
localités  suivantes  et  à  l'ouest  de  celles-ci  :  Waterloo^  Plancenoit?^ 
Maransart?;  Glabais^  Genappe,  Loupoigne^  Hou  tain,  Sart-Dame- 
Avelines^  Rêves,  Frasne-lez-Gosselies^  Liberchies,  Viesville  et 
Thiméon,  Gosselies^  Jumet,  Lodelinsart^  Montigny-sur-Sambre^ 
Couillet;  Bouffioulx^  Acoz^  Villers-Potteries,  Gougnies^  Biesme^ 
Oret^  Florenne. 

2.  rèche,  vûdi.  —  vndi  intransitif  au  sens  de  «sortir»,  est  usité 
concurremment  avec  sorti  k  Nivelles  et  aux  environs^à  Godarville, 
Pont-à-CelleS;  Viesville,  Thiméon^  Gosselies  (rare)^  Ransart 
(rare);  Juniet,  Lodelinsart,  Gilly^  Montigny-sur-Sambre,  Couillet 
[viïdi  et  rèche),  Marcinelle^  Mont-sur-Marchienne^  Jamioulx, 
Nalinnes  (rare),  Cour-sur-Heure,  Berzée,  Erpion,  Froidchapelle, 
Aublain,  et  dans  toute  la  région  à  l'ouest  de  cette.ligne. 

La  forme  est  ividi  à  l'ouest  de  Binche. 

Obaix,  Luttre,  Frasnes,  Wayaux,  Wangenies,  Vieux-Campi- 
naire,  Fieurus  et  le  Brabant  sauf  la  banlieue  de  Nivelles, 
n'emploient  que  sôrtï. 


(    lob   )  —  480  — 

rèchc,  parfois  rccin,  au  participe  passé  rèc/ru,  y  conj.,  vient 
de  re-exirC;  anc.  franc,  issir^  issu.  Il  est  usité  concurremment 
avec  sôrtï  à  Wanfercée-Baulet^  Lambusart^  Pironchamps^  Chàte- 
lineaU;  Couillet  {rèche  et  vùdî),  Loverval^  Acoz^  Joncret,  Ger- 
pinneS;  Hanzinne  et  dans  la  région  à  l'est  de  cette  ligne  jusqu'au 
delà  de  Namur.  À  l'ouest^  Nalinnes  connaît  rèche,  mais  l'emploie 
peu.  Entre  la  région  de  znldi  et  celle  de  rèche,  et  au  sud  de  cette 
dernière^  on  ne  connaît  que  soiirtï,  sorti. 

3.  Prins  n'a  point  la  nasale  du  prensum  latin^  qui  était 
devenu  presum^  mais  une  nasale  très  postérieure^  qui  se  retrouve 
d'ailleurs  en  Lorraine  et  ailleurs^  et  qui  n'existe  pas  seulement 
dans  ce  mot.  Cette  forme  est  usitée  en  Brabant  au  NE.  de  la 
limite  suivante  et  dans  les  localités  citées  :  Waterloo^  Plancenoit^ 
Glabais^  Genappe^  Sart-Dame-AvelineS;  Marbais^  Tilly^  Gen- 
tinnes.  Au  sud  de  cette  ligne  on  emploie  ^r<î?'^  qui  est  un  prins 
dénasalisé ^  jusqu'à  Houtain^  Rêves ^  Liberchies^  Mellet^  S*- 
Amand^  Ligny.  A  l'ouest  et  au  sud  :  pris. 

C.  MOTS  INVARIABLES 

131.  Adverbes.  —  Les  adverbes  de  manière  en  -mint  ont 
parfois  -7?z7f////(dans.Bernus  Fables\  par  analogie  de  mivin  (main) 

Les  adverbes  de  lieu  sont  la,  ci,  drola,  droci  {àxoxX.  la,  droit  ci), 
dèdins  [devins  et  dins),  hors,  devant,  èn-arî,  padri.  Ion  (loin), 
d'zetï,  d^zoûs,  S^ûs,  en  sad^u  (quelque  part,  à  Braine-l'Alleud, 
Bouffioulx  ;  litt^  «  ne  sais-je  où  »),  nnlvb,  à  Nivelles  7iulvârt. 

Adverbes  de  temps  :  quand,  a  çHe  eûre,  ayîr  (hier,  litt.  à- 
hier)  ou  ayièr,  avan-yèr,  dèmwin,  bin-râde,  vite,  abîye  (vite), 
tard,  tondis,  souvint,  qnéque  conp,  pa  conps,  pa  dès  conps,  tanawè 
in  cap  (de  temps  en  temps  une  fois,  à  Bouffioulx)^  tiinpe  (à  temps, 
te  m  pore),  a  timps-a-y-eûre,  apreiime  ou  anpreûme. 

Adverbes  d'affirmation  et  de  négation  :  orz  (oui),  way  à  l'ouest, 
woy  à  Nivelles,  wèy  au  sud  ;  si-fait,  siya  ;  non,  nonna  i^noniiè,  siyè 


—  4^1   —  (    I07   ) 

dans  la  région  de  Chiniay^  Couvin^  Givet);  seùreuiint  (sùrcmcnlj, 
w'  7iin,  11' plis,  ne  ré'" ,  ?iè  ri  (non  plus). 

Adverbes  de  quantité^  de  qualité^  de  manière  :  pt,  jvére,  mwins 
trop,  bin,  carne,  os^tant,  même,  ma,  èchène,  pus,  fjssi,  avoti,  qtiàzi 
presque,  rade,  rivè  (raidement,  Bernus);  a  mhlvh  (sans  utilité) 
et)  (encore). 

i^dverbes  interrogatifs  :  pouqivè,  combin,  comint  ou  coiimuit. 

132.  Prépositions.  —  in  {iri  tout  à  Nivelles),  dins,  dcdiiis  ;  a  ; 
inter,  intrè,  inte  ;  sft,  d^zoïis,  aviès  ;  pa,  par  ;  pou,  pour  ;  ma,  amà, 
almà,  chéz\  avoiL,  aueù,  ave\  ad'léz,  dHéz,  déz\  sins]  conte  \  ari, 
padrî,  padière]  dèspû]  mà^rc]  a  T après  d^  ]  ô  mitan,  6  trèviès]  ôssï 
(au  sens  de  «  avec»^  Bernus  :  ôssï  ses  bras  a  ptirète,  avec  ses  bras 
demi-nus);  tarit  qu'a  (quant  à)  ;  èv'^ci,  èvHa  (lès  èvUa  ^  les  voilàj  ; 
asto  (contre). 

133.  Conjonctions.  —  èi,  èyèt,  èyét]  qui,  qnè\  mes,  mins 
(mais);  oit\  car\  pacc  qnè]  pusquè]  porcrtant]  don,  adon\  quand\ 
de  sorte  que]  d^ abord  qui,  etc. 

-134.  Interjections.  —  ah  ;  ê  ;  hou  (n'est-ce  pas  ?),  ;/'  don 
(id.)  ;  zvay  ;  conràâ^e  ;  adiè,  adieii  ;  bon  S}oû  ;  bone  niiit  ;  ivé  ; 
savez  ;   onf. 


§  4.  dernière  ligne, 

§6,1.  4, 

§  12,  5®  ligne  avant  la  tin, 

§  25,  p.  407,  1.  8, 

§  25,  1.  3  et  4, 

§  27.  3^  1.  avant  la  (in, 

§  34,1.  4, 

§36,1.4, 

v<  36,  dernière  1.  de  la  j).  416, 


ERRATA 

au  lieu 

àç,faycnî 

lire 

Jayèni. 

avoz 

» 

ilVÔZ. 

pousse  re 

)) 

poùsstrt'. 

1ère 

» 

tcre. 

icbe,  icrbc 

)) 

yèbe.   Vt'rbe 

21 

>' 

23- 

raspèclii 

" 

r  aspic /il. 

d'7'yi-fi 

)) 

d'r'rin-n. 

16, 

a  X. 

.. 

au  X(ord) 

(   io8  ) 


482 


§43,1-2, 
§43,1.  6. 
§  45,  1-  9, 
§  50.  1.  5, 
§  50,  1.  19, 
§  60,  1.  13, 
§  60,  1.  17, 
§62,1.8, 

§83,1.7, 

§  89,  5^  ligne  avant  la  fin 


au  lieu  de       cuivre 

j)  uit,  cuîve 

»  froina8}e 

))  <ï  meure 

))  poiiino?i 

»  nljcnc 

»  (lijihne 

»  nuit 

»  faye 

»  du  premier <://<?/ 


lire  cuire. 

»  rvit,  czv'we, 

»  froinâê^e. 

»  d'ineih'e. 

»  poumon . 

»  cujène. 

11  d'ijieine. 

■  y>  mil  t. 


§  85.  1.  5,  l'expression  «  s'est  conservée»  manque  de  justesse  :  n  a  dis- 
paru comme  consonne,  mais  la  voyelle  est  restée  nasalisée  ;  d'où  n 
((  s'est  conservée  »  dans  l'écriture. 

Nous  ne  relevons  pas  ici  les  cas  oi!i  un  signe  diacritique  a  pris  la  place 
d'un  autre  signe  de  même  valeur,  comme  par  ex.  à  la  fin  du  J:;  10  :  piràye, 
tchinâye.  Les  principales  divergences  proviennent  de  ce  que,  au  dernier 
moment,  les  nécessités  de  l'impression  nous  ont  souvent  forcé  d'adopter 
des  graphies  moins  phonétiques.  Certains  signes,  sur  lesquels  nous 
comptions,  manquaient  :  il  a  fallu  résoudre  le  problème  de  vulgariser  la 
graphie  sans  nuire  à  la  clarté  :  c'est  l'unité.du  système  d'orthographe  qui 
en  a  pâti.  Qu'on  veuille  bien  ne  pas  nous  imputer  le  fait  à  négligence. 
En  efi:et,  soit  dit  pour  corriger  en  même  temps  une  estimation  de  notre 
préface,  ce  n'est  pas  deux  mois,  mais  six  mois  que  ce  travail  nous  aura 
coûtés,  en  comptant  la  correction  des  épreuves,  la  confection  du  glos- 
saire et  des  douze  cartes.  Nous  sommes  loin  de  les  regretter  ;  r(>uvrage 
du  P,  Grignard  en  valait  la  peine.  Puisse-t-il,  sous  la  livrée  que  nous  lui 
avons  donnée,  satisfaire  son  auteur  et  les  quelques  linguistes  auxquels  il 
est  destiné. 


LEXIIQ^TTE] 


(Les  chiffres  renvoient  aux  paragraphes;  Intr.  ù  l'Introduction;  Edit. 
à  la  préface;  71  =  note). 


a,  prép.  à,  132  ;  a  dste  eûre.  main- 
tenant. 131:  a  mô^  chez,  132; 
a  r après  di,  fi  (qqch)  près,  132; 
a-n ,  à  -f-  lettre  euphonique  n ,  8  5 . 

a,  prép.  en,  adv.  en,  inde,  36,  86. 

a,  ail,  10.  83. 

-a  =  -acul  um,  9. 

abayi,  aboyer,  16. 

-âbe,  -aube  ou  -ôbe,  -auve  ou  -ôve  -= 
fr.  -able,  1.  -abilem,  Intr.,  81. 

abé,  abbé,  89. 

abiye,  vite,  preste,  37,  79,  131. 

abrassi,  embrasser,  36. 

about'ner.  a-boutonner,  45,  50. 

abuvrâS^c^  abreiivâS^e,  abreuvage, 
9,  28. 

nchî,  aclii,  assi,  essieu,  20,  39,  83, 

97- 
achîr,  assir,  asseoir,  69. 
ac/iï,   f.   acliite  ;   assiou^   t.    assiowe, 

assis,  129. 
acrachî,    acraclû,    engraisser,    20, 

36,  36  n. 
acraniier  ,  emmêler,  36  n. 
adic.  adieu,  134. 

-i«^^  =  -aticum,  -âge,  Intr.,  9,61 . 
ad' lez,  auprès  de,  132. 


adon(c),  alors,  49,  133. 

afroyî,  afroye,   adfricare,  adfri- 

cat,  59. 
agace,  pie,  9. 

agaêg-i,  agaBfi,  engager,  36  n, 
agna,  agneau,  18. 
agrèyâbe,  agréable,  14. 
ah! ,  interj.  ah!,  134. 
aimâbe  ou  êniâbe,  aimable,  14. 
al,  au,  articles  composés,  104. 
al  niô,  a  uiô,  chez,  132. 
alachî,  enlacer,  36. 
d-aler,  aller,  86  ;  B}i  d-alô,  j'allais, 

118. 
alè?ie,  haleine,  32. 
aleuwète,  ôluwète,  alouette,  18. 
a:/z>?^,alleud(dansBraine-rAlleud), 

41. 
alu7ner,  alume,  éclairer,  il  éclaire, 

55- 
aluinivêr,  éclair,  55. 
aiuantchî^  emmancher,  36. 
ambicio?i,  ivibicion,   ambition,    15, 
ami^  amîye,  ami,  amie,  18,  97. 
a  mô,  chez,  132. 
amoureùs,  amoureux,  40. 
a-n,  \\.  -\-  XI  euphonique,  85. 


(     110    ) 


-  4«4 


(171.  année.  60,  86. 

an  dire,  indh'e,  andive,  15. 

nnJouye,  andouille,  68. 

A?idré,  André,  24. 

anèyc,  année,  8,  18. 

(ingouche,  angoisse,  49. 

g^nguiyc,  nnwiye.  anguille,  21,  80, 

ania,  anneau.  18. 

anoncu  annoncer,  50. 

anoye,  il  ennuie.  43. 

a7ioyeiis,  ennuyeux,  36,  46. 

anshic,  onscnc,  fumier.  15. 

ansènî^  anscgni,  tas  de  fumier,  12. 

anwîye;  anguîye^  anguille,  21,  80. 

apEji,  apôji,  apaiser,  20,  60. 

apiète,  hachette,  90. 

aplôsse,  implôsse,  tmp/âte,  emplâtre, 

13,  ^Sn,  36n. 
aployî,    employer,    36  ;    aploye,    il 

emploie,  31 . 
aprcpi,  approcher,  90. 
apreùuic ,     aiiprcùiTie ,     seulement 

maintenant,  131. 
aprinde,  apprendre,  90. 
ap-ivate,  emporte  (subj.),  36  n. 
arachi,  arracher,  20. 
araèji,  enrager,  36  n. 
aragjie,  araignée,  88,  97. 
ârbe,  ôbc,  arbre,  Intr.,  2,  11,  90. 
arSfint,  argent,  27. 
âré,  ârc,  arâ,  j'aurai,  109,  1230. 
argayon,  géant,  50. 
ari,  arrière,  22,  132. 
arivnul,  arrivent,  95. 
armonac  ,  almanach,  63,  80. 
ar?nzt<èrc,  armoire,  12. 
âro,  j'aurais,  1 19. 


aronde,  hirondelle,  36,  49. 
nrpi,  arprvc,  poix,  31. 
ârz:yc,  argile,  80. 
askcyancc.astchcyancc,  hasard.  Intr. 
ascoîiclij,  enjamber,  45. 
ascoiito  ,  choàler,  écouter  ;  ascoYtte, 

choûte,  écoute;  Intr.,  6,  49,  ôo. 

71,117. 
asgligni,  agenouiller,  50,  88. 
aspoyî ,  aspouyi,  appuyer,  67. 
assayi,  essayer,  29. 
^55^  ou  assez,  assez,  68. 
assï.  aciiî,  ac/iî,  essieu.  20,  39,  83, 

97- 
assîr,  assi,  assioii,  cf.  achW^  achi. 
assone,en%e\\\h\e,  36  n. 
astchèyance ,     aslièyancc ,      hasard  . 

Intr. 
astc,  asieit,   este.,   csto,   esta,  j'étais, 

118,  130. 
astéz,  estez,  vous  êtes,  70. 
asteùt,  estent,  astzvèt,  astèt,  il  était, 

29,  1 18. 
astons,  estons,  nous  sommes.  70, 
asto,  astoc  ,  contre,  63,  132. 
ataqui,  attaquer,  117. 
atatche,  épingle,  Intr.,  9. 
atch'ter.  acheter.  90. 
atèdu,  entendu,  36  n. 
atinde.,   entendre  ;    atint,  entend  ; 

36  n. 
atourer,  entourer,  36  n. 
au,  al,  articles  composés,  104. 
auB}oârdû,  aujourd'hui,  43. 
auluwcte,  aleuwète,  alouette,  18. 
aune  ou  one^  awne.^  aune  (arbre), 

10. 


4.S5 


(    III   ) 


aunou  ou  onou,  aunaie,  31  rem.  3. 

atiprciivic^  cf.  aprcùnie. 

nus,  aiizc,  aux,  104. 

au  te  ou  ôte,  autre,  10,  82,  108. 

-auve  on  -ôve,-âhc,  -abilem,  -able, 
Intr.,  81. 

avants  iivan(t)-yicr,  131. 

avc^  aveu,  avou,  arm,  avec,  18,  63, 
89,  103,  106,  131,  132;  avè-n,  85. 

avè,  astè,  savè,  avais,  étais,  savais, 
118. 

avè,  avo,  /2?v<9,  j'avais,   118,  119. 

aveiïle,  aveugle,  43. 

aviè,  vers,  25,  132. 

avinne^  awène,  avoine,  18,  32,  91. 

avo.  cf.  avè. 

avoyî,  avoyî,  envoyer  :  avoye,  en- 
voie ;  avoya,  envoya;  36  n. 

avive,  awè,  d-avwër^  avoir,  30,  86. 
91,   109,    !  I  I. 

awè,  avoir,  conjug.  :  T09. 

awène,  cf.  avinne, 

awère,  aiguière,  30. 

awne,  cf.  aune. 

awous  ,  2iOi\K ^  16.  65,  70. 

-aye.  -aculam,  -aille,  9. 

-aye,  -al-y,  -all-y,  10. 

ayièr,  ayir^  à-hier,  131. 

la,  je  bats,  124. 
lâche,  il  baisse,  yu. 
lachl,  baisser,  Intr.,  20,  72. 
lagti,  bain,  80,  88. 
lagnî,  baigner,  88. 
laie,  balle,  106. 

lanô/e,  (objet)  inoccupé,  Intr., 
14,  81. 


lârhe,  bôle,  barbe.  Intr.,  i  i ,  i  4,  90 

/5rtmV^',  barrière.   12. 

las,  bas,  f.  lasse,  13,  73. 

laslon,  bâton,  47. 

la  te  h,  bac,  61. 

late,  battre,  105  :   la,  je  bats,   que 

S}'  late,  que  je  batte,  124. 
la  fia,  bateau,  26. 
hatrou/e.  pilon,  41 . 
Baulé,  Baulers,  7. 
lây,  bai,  5. 
le-,  préfixe,  78. 
lé.,  Icn,  II,  lin,  etc.,  bien,  23. 
lè/t,lé/î,  lojî,  baiser,  Intr.,  20,  72. 
lè/e,  belle^  26  :  lè/ès  peùmes,   lèlès 

fiyes,  97. 
lèrli ou  lèrlis,  brebis,  29,  33,  60. 
lèrS}U  lierai,  berger,  29. 
lèriJus.^  besicles,  74. 
lèrtèle,  lurtèle,  bretelle.  26,  78. 
lèrzvète,  Irowète,  brouette,   34,  78. 
Bèrzéye,    Berzée,  5. 
lètch.,  bec,  61. 
lètchî,  becqueter,  61. 
3/,  lin,  lé,  lén.  etc.,  bien,  23. 
^m,  lia.  liô  ou  hiau,   beau,  Edit., 

Intr.,  26,  80,  82;  bias-is,  beaux 

yeux,  97. 
Biaufau,  Bouffioulx,  4. 
Bièrcéye,  Biercée,  5. 
lièrB}î,  bèrS}!,  berger.  29. 
Hère,  bière  (boisson),  Intr.,  22. 
lièsprâye  pour  vicsprèye,  vêprée,  29, 
liesse.,  bête,  25,  70. 
liesse  (suera),  être  tout  en  eau,  89. 
lièstriye,  bêtise,  sottise,   Intr.,  37. 
lie  il.  loiî,  bœuf,  41,  91. 


(    312    ) 


486 


bije,  la  bise.  Inlr.,  39,  72, 

hin,  etc.,  bien,  23,  131  :  bin  rade, 
bien  vite,  131. 

binèje,  binéje,  binôje,  Intr. ,  5 ,  13,72. 

binqtieroute,  banqueroute,  15. 

blanc,  {.  bhuîke,  blanche,  blantche^ 
blanc,  Intr.,  15,  isn,  59,  96.    ' 

blo,  hloc\  bloc,  63. 

bo,  bon,  bois,  48. 

bôbe,  barbe,  barbe,  Intr.,  11,14,  90- 

boJièt,  boukèt,  morceau,  34,  50. 

bôje,  bëje,  un  baiser,  5,  13,  72. 

bôjî,  baiser,  Intr.,  20,  72. 

bo7i,  boun,  boû,  f.  boue,  bonne,  bon, 
42,  62;  bonB}oiL,  bonjour,  134; 
bone  niût^  bonne  nuit,  1 34  ;  bons- 
amis,  bounès-ainiyes,  97. 

boni,  boun'i,  bougnî,  bonnier,  12. 

bos  ou  bo,  bois.  Bos  d'Haine,  Bois 
d'Haine,  48. 

boû,  bieù,  bœuf,  41,  91. 

boiï,  cf.  bon. 

Bon-  Sineûr-Izâ ,  Bois-  Seigneur - 
Isaac,  48. 

boukèt,  bok'et,  morceau,  34,  50. 

boiLcha,  Bourse,  bosse  (au  front),  89. 

bouche,  la  bouche,  Intr.,  49,  59. 

bouchon,  bouchon,  Intr. 

bougni,  cf.  boni. 

bougresse,  méchante,  34. 

boîUi,  bouleau,  28,  66. 

boulovie,  (=  bon-homme),  mari, 
85. 

bomi,  cf.  bon. 

houni,  cf.  boni. 

boilrcê,  cf.  boucha. 

Bourlé,  Bourlers^  7. 


Bournîvô,  Bornival,  9,  19. 

boiïsse,  bourse,  49. 

Boussu,  Buchô,  noms  de  lieux,  3 1 . 

Boustaine,  nom  de  lieu,  48. 

BoiLsvô,  Bousval^  9. 

boutch'i,  boutcherêsse,  boucher,  bou- 
chère, 34,  59. 

boutâye,  bouteille,  33,  50. 

boutener,  boutonner,  bourgeonner, 
50. 

boutenière ,  boutoni'ere,  boutonnière, 
12,  50. 

boutrouye,  boutroiile,  nombril,  41, 

79- 
bouya,  boy  a,  boyau,  45. 
Boverèye,  boverie,  nom  de  lieux, 

37- 

boy  a,  cf.  bouya. 

bôye,  bâillement,  5. 

bôyî,  bâiller,  5. 

bra  ou  bras,  brè  ou  brès,  brès  .,  bras, 
Intr.,  60,  75. 

Bracgnère,  Braquegnies,  5. 

Braine,  nom  de  lieu,  9,  41. 

braninint,  bramnwint,  3  n. 

brave,  braves-ouvrîs,   braves-ou- 
vriers, 97. 

brâyète,  braguette,  34,  59. 

brêje,  brtje,  braise,  5,72. 

brèji,  braiser,  72. 

brêre,  brére,  pleurer,  5,  65. 

briber,  bribeîl,  mendier,  mendiant, 
46. 

brouy'i,  broyi,  broyer,  30,  36. 

brouye,  broyé,  il  broie,  la  broie,  30. 

browète.,  bèrwète,  brouette,  34,  78. 

bruwère,  bruyère,  12,  55. 


4«7 


(    113   ) 


hU,  bu  (partie,  passé),  S9. 
liiichâ^  Boussic^  b  u  X  e  t  u  m ,  31. 
Burcèle,  Bruxelles,  7S. 
bûrc,  beurre,  5  i. 
burtèU,  cf.  hèrtèle. 
Buvrène^  Buvrines,  37, 
bfirwjis,  buvons,  36. 
bfméye,  lessive,  55. 
hxvagne,  borgne,  44. 
hwè,  je  bois,  30. 
bzvèche^  bûche,  48. 
bzvèsse,  boîte,  48,  71 . 
bzvèstia^  petite  boîte,  71. 

C  et  k,  ç  (les  mots  comme  quate, 
quarante,  q nazi  s,on\  à  qu). 

fr',  ce  :  ça,  cela;  ç'-n,  ce;  105. 

cache,  casse,  chasse,,  9,  67;  cachfye, 
cassiye,  chassée,  8.  Cf.  cassL 

cachî.  chercher,  Intr.,  19,  58. 

cakyî,  chatouiller,  58.  Cf.  catî . 

çades,  cendres,  36  n, 

calice,  calice,  40. 

calin8}î,  mettre  à  l'amende,  50, 
58. 

cainbe,  chambre,  boîte  explosive, 
Intr.,  58. 

canB}emint,  changement,  58. 

cayiSji,  changer,  21,  58,  90:  can- 
8}îz,  changez,  117;  canSjzye , 
changée,  Intr.  ;  canB}ré,  chan- 
gerai, 17. 

cante,  il  chante,  128;  cayit'té,  ils 
chantent,  128. 

capuce,  capuchon,  40. 

car,  conjonct.  car,  133. 


carculcr,  calculer,  80. 
câré,  carré,  68. 
carcte,  charette,  Intr. 
carte,  côte,  carte,   i  1,  76. 

cassî,   chasser  la  balle,   Intr.,    19, 
58  :  casse,  cassiye,  cf.  cache. 

castagne,  chatagne.  satagne,  châ- 
taigne, 58. 

castia,  castiô,  chatâow  château,  châ- 
teau, Intr.,  9,  19,  58. 

cat,  chat,  Intr. 

catî,  guètî,  cakyî,   chatouiller,    58. 

catrvére,  ruche,  Intr.,  19. 

cave,  cave,  la  cave,  58. 

cayèt,  morceau  (de  bois),  menu 
objet,  34. 

cayâ,  caillou,  4. 

cèke,  cercle,  cerceau,  34,  62. 

kè^e,  hèr8}e.  charge,  76. 

khuîche,  chemise,  Intr. 

khnin^  chemin,  Intr. 

cén,  celui;  èl  cén,  celui,  èl  cène,, 
celle,  105;  chie,  ciène,  80;  cin, 
cine,  87,  105;  cîèn,  ciène,  105: 
les  ce" s,  lès  cènes,  105. 

cène,  cinde,  cendre^  35,  60,  86. 

kèjiô ,  nom  de  lieux  :  chênoit . 
chênaie,  3  i  rem.  3. 

kènouye,  quenouille,  48. 

cê"q,  citiq,  cîq,  23,  38,  99. 

cc"quante,  cinquante,  ciquante,  cin- 
(|uante,  23,  99. 

cé"quièmc',  cinquième,  99. 

kèrê^je,  kè&jc,  charge,  76. 

kèr^':,  lièrtchi ,Q\vAxmtx ,  19,  58,  59; 
kèrtchîye,  kèrtchrye,  chargée,  8. 

cèrF"chc,  cèrî"'je,  cerise,  Intr. 


(    ÏI4 


—  4««  — 


cèré"Jî,  cerisier.  Inir.,  28,  72. 

kèrtchî,  cL  hèrè^i, 

kèrtin,  panier,  78. 

kèrton,  creton,  78. 

ces,  cès-ci.  ces- la,  ceux,  etc.,  105. 

keûde,  coudre,  46.   50,  73:  keûdu. 

cousu,  50  :  keùduxvc,  cousue,  5  1  ; 

&}ikei'i,  je  cous,  i  24  ;  que  B}  h  eu  de 

ou  coude,  que  je  couse,  124.  125. 
keiir,  keùr,  kieur,  c<x'ur,  41. 
ceûs,  ceux,  97. 

keùsse,  coasse^  coiisse,  le  coude,  49. 
heh'iVe,  queue,  46,  dd. 
kèvô,  livô,  cheval,  Intr.  ;  cf.  tch-. 
chabot,  sabot,  Intr.,  69. 
chacmi,  chacun,  102,  108. 
châle,  échelle,  7  i  ;  cf.  scâle,  èshiye. 
Châle,  Charles,  Intr. 
Chârlèrwè,  Charleroi,  Intr. 
chatag7ie,  cf.  castagne, 
chatâ  ou  château,  cf.  castia, 
chayon,  échelon,  71. 
-che,  suffixe  du  subj.,  128. 
chef,  chef,  chef,  89. 
chèner,    sembler,    Intr.,    69,    81  ; 

chêne,  semble,  35. 
chèrfoûy,  cièrfoûy,  cerfeuil,  29,  43, 

60,  76,  83,  92. 
chèrv,  chèv,  sièrv,  sièr,  siè,  il  sert, 

25,  126. 
chèter,  skèter,  éclater,  se  fendre,  7  1 . 
cheûr.  cheiir,  sieiir.,  sœur,  41,  69. 
cheiire,  secouer,  7 1 . 
chèv,  cf.  chèrv. 
chèrvu,  sièrvu,  chèrvi,   sièrvi,    29, 

76,  92,  126. 
chèvreii.  chevreuil,  41. 


chez,  chez,   132. 

chic  ho  t,  chassieux,  44. 

clijj ,  chich,  six,    Intr.,  60,  69,  99. 

chîje,  veillée,  Intr. 

chîjième,  sixième,  99. 

chîlèye,  traînée,  file,  8. 

chivic^èscuvie^  iscume,  écume,  Intr., 

52,  55^  7«- 

chitnerète,  écumoire,  34,  55,  71. 

chinq,  cf.  cénq. 

chipe,  èscoupc,  écoujie,  pelle,  49. 

choie,  échelle,  Intr.,  i:  cf.  châle, 
èshiye,  iscôle. 

chôrder,  édenter,  ébrécher,  Intr.  ; 
chôrdé,  partie,  passé,  71. 

chofi,  èscoû,  giron,  Intr.,  49,  71. 

choupler,  ramasser  à  la  pelle,  71  ; 
cf.  chipe,  49. 

choâter.,  ascoutcr,  écouter,  Intr.,  6, 
50,  71^  III,  I  1 7  ;  choùte,  ascoute, 
ascoutîz-vie ..  écoute,  écoutez- 
moi,  49,  117. 

chouver.,  bal  a  ver,  34. 

chouvelète,  chovelète,  balai,  34,   71. 

choûze,  chôze.  chose,  56. 

chù.,  suivi,  28,  s  1  • 

chufler,  siffler,  Intr.,  40,  69. 

chûre,  suivre,  24,  69. 

chiite,  suite,  69. 

chivarcî.^  score?,  etc.,  écorcher,  45. 
71,  76. 

cz,  ici,  ci,  131. 

cias,  ceux,  82  ;  cf.  ces. 

ciel,  c\é\,  Intr.,  22. 

cièrfoûy,  cf.  chèrfoûy. 

cièn,  f.  ciène,  cf.  cén. 

cimintière,  cimetière,  87. 


4Sq     - 


(     I  i;     ) 


cin,  f.  cène,  cf.  cén. 
chiq  ,  déchirure  en  forme  de  V,  49. 
ciyiq  ,  ciq  ,  cé"q\  cin(|,  23.  38,  99. 
cinse,  ferme,  35,  60. 
^/«5/,  fermier,   60;   cinserèsse,   fer- 
mière, 34. 
ci7it'  ,  cent,  27,  60,  99. 
cire,  cire,  33,  60. 
cizètc,  ciseaux,  34,  40,  69. 
clé,  clef,  I,  62,  91 . 
clér,  clair,  i. 
clignote,  clin  d'œil,  44  ;  clignoter, 

45- 

clô,  clou,  4,  62,  91 . 

cloke,  clotche,  cloche,  44,  59. 

clokî,  clotchi ,  le  clocher,  45.  59. 

clop'i,  clocher,  botter,  90. 

clore,  clore,  68. 

cloye,  claie,  30. 

co,  encore,  131. 

cô  ou  côp,  coup,  coup,  44,  90,  131. 

cocheréye,  nom  de  lieu,  37. 

cochî,  qwachi ,qwahi ,  contusionner, 
blesser,  51,  64. 

cochûre,  contusion,  5  i . 

code,  coude,  cxvade^  corde,  44. 

co8}èter,  déjeter,  50. 

colon,  pigeon,  45. 

colombi ,  colombier,  45. 

conibin^  combien,  131. 

corne,  comme,  131. 

coviinc'i ,  coiiminci ,  coiiniinclii,  com- 
mencer, Intr.,  67,  II  i  :  comin- 
chèz,  117;  comaci,  c'inaci,  36  n.  2. 

cominder,  commaLwàQV,  15. 

contint,  cownint,  50,   131. 

complumint,  com])liment,  36,  40. 


conçàrt,  concerl,  25. 
condùre ,    conduire,    53;    condul, 
conduit.  62. 

cône,  coi'ine,  crvnne,  corne,  Intr..  44, 
61. 

conèche,  councclie,  counete,  con- 
naître, Inlr.,  48,  50,  71.  73: 
conè ,  je  connais,  124  :  que 
8}'  conèche,  que  je  connaisse, 
124;  conichant,  connaissant,  50. 

consèy,  conseil,  83. 

cojite,  contre,  132. 

conter,  conter,  compter,  90. 

cojitint,  f.  contènc,  87,  96. 

côp,  cf.  cô. 

cope.  couple,  90. 

côr  0X1  corps,  cour,  cwâr,  corps,  44, 
90. 

côrbô,  coùrbô,  cxvârbô,  45. 

cardia  ,  coûrdia  ,  cwardia  ,  1  acet , 
cordon,  45. 

côr£,  coudrier,  44.  82. 

côrète,  coudrette,  44,  82. 

côrnâye,  corneille,  33,  76. 

côrjier,  coûrner,  czvarner,  corner, 
76. 

côsse,  czvasse,  côte,  coûte,  côte,  Intr., 
44. 

costrî.  coustri,  costîre,  couturière, 
12,12  n,  50. 

cote,  cotte,  jupon,  44. 

côte,  cf.  côsse. 

côte,  carte,  carte,  1  1,  76. 

cou,  cueille,  43  ;  cf.  coTide. 

condie,  cticlie,  branche,  Intr..  43. 
45,  01,  71. 

çouci,  coula,  ceci,  cela.  105. 


Il6 


• —   4Q0 


coude,  cueillir,  44.  82. 

coiidc,  coudre,  cf.  heùde. 

coude,  code,  cxvade,  corde,  44. 

cou^n,  coin,  88. 

coug?ièt,  coin,  34,  88. 

Coiignhe,  Gregnies^  5. 

couliehvc  cou/o7/fe,cou\eu\œ,  41.45- 

coudre,  chenal,  1  2  n. 

coiilole,  chenal,  50. 

couhvè,  couhvhr,  couloir.  45. 

coumincî ,  cf.  commet. 

counèche,  counète.  cf.  co7irche. 

coup,  cf.  cô. 

coîipèfe,  sommet,  34. 

coupiche.  fourmi,  44,  45. 

cou  pic  ko  t,  fourmilière,  44. 

coÛTy  la  cour,  49. 

cour,  je  cours,  49,  74. 

courâb}e,  courage,  45,  134. 

coùrbô.  cf.  côrbô. 

Cour  cèle,  nom  de  lieux,  26. 

coârdia,  cf.  cardia. 

couri,   couru,   courir,   couler,    37, 

50,  89,  1 1 1  ;  coure  (subj.),  i  24  ; 

cour  (indic),  49. 
coiirti.,  jardin.  37. 
cousi7i,  cousin,  38.  50. 
coûsse,  cofisse,  keûsse,  le  coude,  49. 
causse,  coTitc,   coûte,   il   coûte,   44, 

49,  70. 
cousicr,  coûter,  70. 
couslrî,  cf.  costri. 
coutchi,  coucher,  59,  6 1 ,  82  :  coûtche^ 

il  couche,  59. 
coûte,  cf.  coûsse. 
couteau  ou  coûta,  coûtia,  couteau, 

26,  50. 


coutèrc  ,     coût  ure     =r:    c  u  1 1  u  r  a  , 

nom  de  lieux,  5  i . 
coûtia,  coûta,  couteau,  26,  50. 
couturière,  cf.  costri. 
couver,  couver,  50.  89. 
cou7>i('ke,  couviète,  couvercle,  2^. 
couvièt.,  -ète,  couvert,  50,   128. 
coîivru,  couvri,  couvrir,    50,    128; 

couvruwe,  couverte,  129. 
Couyèt,  Couillet.  5. 
coye,  czvèye,  coi,  f.  coite,  30. 
crache,  graisse.  13,  72. 
cramia,  crémaillère,  9. 
crâs,  crâs,    f.  crasse,  crasse,    gras, 

grasse,  13,  62,  69,  75. 
crasse,  saleté,  73. 
crâye.,  créye,  fente,  5. 
crèche,  croître.    Intr.,  36,  71,    73, 

127  ;   crè.  je  crois,    124  ;  crèche, 

que  je  croisse,  124;  crèchu,  crû, 

36. 
crêpe,  crèche,  90. 
crèssc,  crête,  34,  62. 
creii,  crxvè,  je  crois  (credo),    30, 

31  rem.  2. 
creû  ou  ereûs,  crzvè,    crwa,    croix^ 

Intr.,  48,  60,  62,  99. 
cri  le,  crible,  37. 
cripèt,  crupèt.  monticule.  55. 
cro,  croc  ,  croc.  63. 
crajète,  abécédaire,  Intr.,  50,  60. 
croûsse,  croûte,  croûte,  Intr..  49. 
croye,  crôye,  crzvèye,  craie.  30,  62. 
cru,  cru  (crudum),  Intr.,  51. 
crupèt,  cf.  cripèt. 
crussan,  curson,  cresson,  36. 
crïïzTis  ,  Crésus,  36. 


—    4^^!     - 


(11/  ) 


crzva,  crxvè,  crcù,  croix,  Infr.,  48. 

60,  dz,  99. 
crwè,  creù,   je  crois  (credo).    30, 

3  1  rem.  2. 
cywère,  croire,  30  :  crxvi'yc,  t|ue   je 

croie,  30,  124. 
crxvèye,  cf.  croye. 
ç'tici/e,    ç'iila/e,    celle-ci.    celle-là. 

105. 
cil,  culum  ,  51,  61 . 
cYiche,  couche,  branche,  43. 
ciijène,  cujine,   cuisine.   Intr.,    38, 

45,  60. 
cu'ive,    cuivre,     ou     cxvive,    cxvivre, 

Intr.,  43. 
cul'i,  ki/t,  culier  ,  cuyi'cr  ,   cuiller, 

12,  12  n,  45. 
kulo,  kilo,  kilogramme,  36. 
car,  cuir,  43.  45,  61,  74. 
cure,  cuire,  43.  61,  62, 
ciiréye,  charogne,  45. 
curson,  crusson,  cresson,  36. 
cùi,  cuit,  43. 
cuyier' ,  cf.  culi. 

cxva- ô.-An^ qxvate ,  qxt'âri^  etc.,  cf.  qu. 
cxvachi,  cxvcihi,  cochî,   etc.,   contu- 
sionner, 5  I,  64. 
caiane,   cône,   coinie.   corne,    Intr., 

44,  61. 
cxviirbô,  côrbô,  coiïrbô,  corbeau,  45. 
cxvardia,  cardia,   coàrdia,   cordon, 

lacet.  45. 
cxvarner,  corner,   coùrner,   corner, 

45. 
cwasse,  cosse,  côte,  coûte,  côte,  Int  r. , 

44- 
cn^eye,  coye,  coi.  f.  coite,  30. 


d' ,  de,  prcp.  de,  passim. 

d-,  consonne  prosihétique  :  d-alcr. 

d-ti7>:vbr.  86:  d-a/ô,  j'allais,   118: 

d-alos-ne  • ,  allons-nous.'  loi. 
dàm,  dxvdvi,  etc.,  je  dors,    126. 
damage,  dommage,  86. 
de,  do,  du,  article  contracté  du,  104. 
de,  je,   loo,   ICI . 
de,  d' ,  propos,  de,  préfixe  de-:  dr 

sorte  qui,  d'abord  qui,   132. 
dèdins  ,     d' dins  ,      devins  ,     d'vins  , 

dedans,  dans,  36,   131. 
dè&}hier,   d'ê}iner,   d'&juner,   d'&jeu- 

ner,  déjeuner,  55. 
dè^-^è,  degré,  Intr.,  8. 
d'ejeiit,  dijeiit,d'jeitt,  dizoîit,  d'zofit, 

disait,  40. 
dèjons,  dijons,  d'jo?is,  Intr.,  60. 
dèhoùrs,  d' foù,  dehors,  91. 
dèL  d'I,  dil,  do,  du,  dou,  du,  104. 
dèl  (au  masculin),  du,   104. 
dèl  ou  dèle,  dol  ou  dole,   de   la,  80. 

104. 
demande,    demande,   dumande,    de- 
mande, 36,  36  n. 
dètneùre ,    d' meure,     il    demeure: 

d' mèrer  ,    d'meitrer,   demeurer, 

46,  50. 
demi,  cf.  di/nèy. 
d'minder,  demander.  15. 
dhnxvin,  dimxvin,  d'mwin,   diinann, 

7/;«r/«-«K,  demain,  3,  36,  132. 
drrin,  f.    dùrène,  dernier,  Intr.,  3, 

87,  96,  97. 
dès,   di  lès,  d"  //-s",  article  contracté 

des,  82,  104. 
dèskiude,  descendre.  71. 


(    IlS    ) 


492     - 


Jrskirer,  diseur cr,  déchirer,  71. 
dcsclôs,  dèscloiis,  déclos.  56, 
dèscôs,  déchaux,  10. 
dcspàde,  répandre,  1  1 . 
dèspu,  dispu,  dispù,  depuis,  43,  53, 
'32. 

dessus,  d'sUS,   107. 

dèstinde,  éteindre,  35,  86. 
dèstrùre.    distrùre,    détruire,    53  ; 

dcstrùjons,  détruisons,  55. 
dète.  dette,  34.. 
dens,  je  dois,  31  n  2  :  deàt,  il  doit. 

Intr.  ;  cf.  dci.'wèr.  dèvu. 
dcùs,  deux.  46,  99. 
deiïsiènu,  deuxième,  99. 
dent,  dciit,  d'et,  dzvèt,      oigt,   Intr., 

31- 

dèîjcint,  à^vdinX,  131. 

dcvantrin,  dvcnitrin,  tablier,  3. 

dèvéreù,  d'vûreù,  deviendrais.  36. 

dèvu.d'vuydu,  part,  passé  de  dètnvèr, 
d'vwër,  devoir.  36,  74,  89. 

déZy  d'iéz,  auprès  de,  132. 

d'zeù,  au  dessus,  46,  131. 

rf':c;<?î«,  au  dessous,  sous,  131,  132. 

di,  de,  d' ,  prépos.  de,  préfixe  de-. 
104,  132. 

c//,  cf.  diè. 

^/,  je  dis,  37. 

dî,  dîj,  d'ich,  dix,  Intr..  24,  99  ;  d'i 
francs,  dij-omes,  dij-ans,  60;  di- 
se l' ,  dîchèt' ,  99;  dij-wit,  43,  99: 
dij-noùf ,  dij-neuf ,  60,  99. 

diâbe,  diâle,  diable,  I4>  25,  81. 

dichc.t\  di-sèt' ,  dix-sept,  99. 

diè,  dieu,  di,  dieu,  24. 

difoà,  dèhoùrs,  dehors,  91. 


dij ,  dix,  cf.  di. 

dijeiit.  cf.  dcjeiit. 

dijicme,  dixième.  60. 

dijoyis,  cf.  dèjons. 

dil,  cf.  dèl. 

dinuuin,  cf.  devin  in. 

dî)nèg7ie.,  di)r,ing7ie,  diniincc,   di- 
manche, 35,  37,  59. 

diviey,   f.  d'inèyê  ;   d'tni,  f.  d'iniye, 
demi,  24. 

dinde,  dîne,  dinde,  86. 

dinnc,  dîner,  dîné,  6. 

dire,  dire,  62  ;  di.    je  dis,  37  :  dit, 
il  dit,  62:  diye,  dise,  124. 

disgoïïster.  dégoûter,  50. 

dis-se? ,  dis-tu  .',101. 

distrùre,  cf.  dèstrùre. 

diyc,  dise,  124. 

^' ,  ^h  ^è,  de,  je,  100,  ICI. 

S}a,  déjà,  84. 

S}ale,  ê^è/e,  il  gèle  ;    égaler ,    8}èlcr, 
geler,  22,  28,  65. 

êjiimbe,  jambe^  65,  90. 

S}ane,  ^ône,  jaune,  10,  65,  82, 

S}ârbe,  ê}ôbe.,  ^eihe,  11,  76. 

B}ârdi7i,  jardin,  19. 

8}arèt,  jarret,  65. 

8}ârmer,  Blâmer,  former,  germer, 
29,  86. 

S}aye,  gaye,  gâye,  noix,  10,  59,  65, 

83. 
B}èle,  8}èler,   cf.  8}ale.  S^aler. 

S}cgnèsse,  S}ètiièsse,  genêt,   25,    28, 

88. 

S}èni,  jaunir,  60. 

ê}ènisse,  jaunisse,  60. 

Djèrô,  Gérard,  1 1 . 


—  493 


(    I  10    ) 


Djcrpène,  (^erpinnes,  38. 

B}eù^  S}eà^  jeu,  43,  61. 

S}eùdi,  jeudi,  37. 

S}i,  B}'e,  S}' ,  8}u,  ^e,  je,  100,  loi. 

DJili,  (iilly,  12. 

S}in  ou  êrfint,  \>\\xv.  é^ins,  gens,  27, 

65,95,97;  B}Ô7iès  ^ins,  saquantes 

S}ins,  97. 
S}  non,  ^'nioii,  gngnou,  genou,  4.8, 

65.83. 
B}ô! ,  joie!,  vivat  !,  56. 
8}ôbe,  8}ârbe,  gerbe,  11.  76. 
8}olmè,  juchoir,  48. 
8}onde,  joindre,  65^  86. 
S}ône,  S^anty  jaune,  10,  65,  82. 
S}ône,  B}onne.  jeune,  65,  92  ;  S}onès 

S}ins,  97. 
Sfonture,  jointure,  5 1 . 
S}oâ,  jour,  49,  65,  67,  77,  86,  134. 
8}oûrnëye,  journée,  8. 
S}oUwe,  il  joue..  59,  107. 
9}u,  cf.  dji. 
Djumèt,  Jumet,  5. 
Sjumèle,  jumelle,  26,  65. 
8}u,ne,  jeûne,  52. 
B}ûrer^  jurer,  65. 
(^/«,  à  bas,  131. 
8}usqu'a,  jusqu'à,  67. 
S}û5se,  juste,  54. 
^vè,  tchfeùy  cheveu,  57. 
S}vô,  tchfô^  cheval,  57. 
S}wè,  joie,  56  ;  c^<?,  joie  !,  vivat  !,  56. 
do.  du.  dou,  etc.,  du.  104. 
doi,  dèl.  etc.,  de  la,  104. 
dôm,  doihn.dôr,  doùr,  dwa,  je  dors, 

Kdit.,  44.  126. 
don  ou  donc,  donc,  132. 


donm,  126,  cl.  dnffi. 

dâr,  cf.  dôm, 

dora,  donnera.  86. 

dormi,  dôrniu,    dourmu,  d.varmu, 

il,  45'  76,  126.  129. 
dos,  le  dos.  44. 
dou,   do,   du,    de/,    dil,    d'I.    article 

contracté  du,  104. 
doù  ou   dont,  doiiè,  dwè,  doigt.  31. 
doiibe^  double,  49,  79.  90. 
doubler,  doubler,  90. 
doublure,  doublure.  5  1 . 
doùm,   je   dors,    cf.    dôm  :    doûme, 

doùrme,  aie.  que  je  dorme,  126. 
doùr,  je  dors,  cf.  dôm. 
doûsse,  douze,  douze.  99  :  douze-ans. 

60. 
douviè,  droiivie,  drouvu,  ouvrir,  45. 

129  ;  douviè  t.  f.  douviète,  ouvert, 

25,     129:     drouvuxve.    ouverte, 

129. 
drap,  drap,  9,  89. 
dreùt,    drwèt,    droiït,   drwôt,   d-vat, 

droit,  Intr.,  31 . 
dringuèye,  pourboire,  79. 
dro-ci,  dro-la,  ici.  là,  31,   131. 
drouvu,  ouvrir,  cf.  douviè. 
du,  dou,  do,  de,  dès.  article,  82,  104. 
du,  cf.  dèvu. 

dwa  ou  dwat,  droit,  cf.  dreùt. 
dzva.,  dzvam,  cf.  dôm. 
dwart,  dxvèm,  dwam,  dwa,   dot  t.   il 

dort,  76,  77. 
dwàrmîi,  dormir,  cf.  dormi, 
dwè,  debeo,  30. 
dxvè  ou  du'èt,  doigt,  cf.  deiit. 
Dwèche,  Doischcs,  48. 


(      120     ) 


4^4 


r,  ho,  134. 

/,  as,  a,  et  r,  t'S,  c,  j'ai,  tu  as,  il  a, 

123. 
r,  ^(s),  ê{t),    erani,    eras,    erat, 

130. 
c,  hi.  in,  (Z,   en.   en-   préiixe   (in. 

inde),  36,  86,  131,  132. 
-c,  -  a  c  u  ni ,  6 ,  61. 
-c,  -adum.  Intr. 
-c,  -i'  ou  -éz,  -cz,  =  a  t  i  s,  -  y  -  a  (  i  s, 

Kdit.,  Intr.,  8,   117,  129. 
-é,  -è,  -at  u  m,   129. 
-è,  -en,  -en.  -cbain,  118. 
-(',  -as,  -a  et   -é,   -es,  -c,   term.   du 

futur,  I  23. 
cç,  cç-n,  ce,  105, 
èçtici,  èçtila ,  et  c . ,   105. 
cco,  encore,  36. 
rfant,   infant,  enfant,    15,    36,    54, 

84,  92,  95,  98.  103,  105. 
ègiîche,  église,  Intr.,  24,  62,  72. 
èglime,  cg/ume,  enclume,    52,   62, 

86. 
èguiye,   èwîye,    aiguille,   Intr.,   61, 

83. 
ë/'e  OU  èje,  aise,  5,  13. 
èl,  le,  Intr.,  100,  104.  èl  céti,  etc., 

celui,  105. 
tu,  aile,  2,  79. 
èle,  elle,  elle:  plur.  èle,   elle,  elles. 

elles;  80,  roo,  ici. 
clzi,  leur,  10 1. 
èm,  èm-n,  mon,  Intr.,  103. 
hmantchî ,   a>nantcht,    emmancher, 

36. 
(in,    en:    r.n-ari ,   en    arrière,    131, 

cf.  /■. 


■Vn,  -en,  -cn\\  -^  (-/«), -i  n  u  m,  38. 

-  .  -e  n  u  m ,  32. 

hi-sa&}n,  litt'  :  ne  sais-je  où,  quel- 
que part,   131. 

encre,  cf  inke. 

hie  ou  yène,  une  (article),    intr., 
52,  99,  108. 

-ène,  -(?nam,  32. 

-ène,  -ine.  -inam,  38. 

èpe,  hèpe,  hache,  90,  93. 

(ir-,  préfixe  re-. 

ëra,  aura,  14. 

rrcèvxvër,    recevoir,     28  :     crccvct, 
recevait,  95. 

èrchèner,  ressembler,  69,  81. 

èrçù,  f.  èrçute,  èrçuxve,  28,  51,  129. 

Ere,  j'aurai,  109. 

èrfachi^  remmailloter,  7 1 . 

èrnètyi,  nettoyer,  28,  59,  68. 

èrpôser,  reposer,  Intr.,  28. 

èrsuwer,  sécher,  55. 

èrvîr,  revoir,  28. 

es  ,  ès-n,  son  (adjectif  poss.),  Intr., 
103. 

(î5,  se,  s',  102. 

èskèye.  èskièye,  etc.,  échelle,  Intr., 
2,  71. 

èskile,  èskiye,  èskièye,  échelle.  Intr., 

2,  71. 
èskimerète,    èscumerète,    écumoire, 

34,  55,  71- 
èsliine,  iskine,  slmie,  échine,  Intr., 

38. 
èschôle,  échelle,  Intr.,  2,  71. 
èscole,  iscole,  scole,  école,  36. 
èscôle,  échelle,  Intr.,  2,  71. 
èscârce,  èscâce,  écorce,  60,  76. 


—  4^5   — 


f     121     ) 


èscorcr,   èscôrchi,    scôrcî ,    chwarcU 

écorcer,  écorcher,  45,  71;  76. 
èscorîye,  fouet,  Intr.,  85. 
èscoù,  èscoû,  giron,  Intr.,  49,  71. 
èscoupe ,  scoupc ,  chipe,  écoupe,  pelle, 

34,  49- 
èscoupèlrèye^  nom  de  lieu,  8, 
èscoiivèle,  èscoiiflète,  balai,  34,  71. 
oser  ire,  iscrire,  scrire,   écrire,    36, 

37. 
èscuine,  isciune^chimc^  écume,  Intr., 

52,  55,  71- 
èscumerète,    èshimerète,    écu moire, 

34,  55,  71. 
cspale,  ispale^  spale,  épaule,  36. 
èspène,  ispène^  spène^  épine,  36,  38. 
èspès^  ispès^  spès,  épais,  36. 
espingne^  épingle,  86. 
èspitroiile,  etc.,  éclat,  41. 
cspliqui,  expliquer,  117  n. 
èsprifide^  allumer,  90. 
esprit,  esprit,  90. 
hsse,    yèsse,   être;    conjug.    :    iio; 

auxiliaire  de  la  voix  réfléchie, 

122. 
hse,    -itia,  -issa,  34. 
estampe,  istampè,  stampè,   debout, 

36. 
es  taille  ou  es  ta  le,  i  s  tôle,   s  tôle,  stôve, 

étable,  14,  36,  71,  79  11,  81. 
cstchèle,  échelle,  Intr.,   2,    71  ;   cf. 

èskèye,  èsktle,  èstchôle,  èscôle,  etc. 
esté,  astd,  astô,  j'étais,  118. 
l'Steùt,  as  te  lit,  était,  28. 
rstez,  vous  êtes,  70. 
estons,  nous  sommes,  70. 
èstrègne,  étrange,  88. 


èstrin,  istrin,  sir  in,  paille,  36. 
èstâve,  istûve,  slûve,  le  poêle,  36, 
èstwêre,  istxvère,  histoire,  36. 
et' ,  èt-n,  ton  (adj.  poss.),   103. 
et,  èyèt,  èyét,  et,  133. 
-et,  -te,  -nut,  -?ieiit,  -ont,  3''  |)ers.  du 

j)lur.  de  l'ind.  prés.,  Kdit.,  117. 
-et,   -i  tt  u  m  ,   -i  t  i  u  m  ,    34. 
-ète,  -it  tam  ,  34. 
ètinde,  entendre,  35,  36. 
è.tir,  iîitièr,  entier,  22,  65. 
étranger' ,  -gèr  ,  ètrinSj/r,  )  2,   i  2  n, 

97. 
-eu,  -at  orem  ,  16,  46. 
-e/l,  -cure,  -aturam,  16,  51. 
-eu,  -orem ,  46. 
-eu,  -osu  m  ,  46. 
-eiï,   -on,   -wè,   -è,   ^u,   -etum.    31 

rem.  3. 
-eu,   -illum,   34. 
-eiï,  -eii.   -wa,  -ou,  -à,   -ô,   -ebam, 

Intr.,  89,  I  18. 
-eu,     -eii,     -eÎL,     -ebam,     -ebas, 

-ébat,    118. 
•eiïr,    -eu,   -aturum;    -eùre,    -eu, 

-aturam,    51. 
-eùr,   -eiir,   -ïïr,   -urum,    51. 
eilre,  heure,  24,  46,  99. 
-eùse,   -osa m,   69. 
-eùwe,  èwe,  èwe,  eau,  9,  64,  97. 
cùxvis  ,  aqueux,  9,  64. 
(wci,  èvla,  voici,  voilà,   132. 
-he,   -eùve,   -abam  ,    89,    118. 
èvoye,  inr'îvèye.  en  voie,   parti,    30, 

36. 
èvoyi,  invoyi,  envtner,  30. 
èwe,  cL  eùwe. 


(     122    ) 


—    4^^    — 


hviye,  ccviye,  ègw'iye,  cguryc,  aiguille, 

i6,  39,  6i,  83. 
-cy,  -iculum ,  33. 
-èyc.  -dye,  -iculam,  33. 
-éyCf  -atam,  129. 
-#>r,  îye,  -i  t  am  ,  37. 
-tye.    franc,    -ée,    suffixe    topony- 

mique  -iacas,    5. 
cyct,  èyét,  et,  et,  36. 
-èz,  -éz,   -tz,   -oz,   -ouz,  franc,    -ez, 

Edit..  Intr.,  8,   117,  129. 

fâbe,  fauve  ou  Jwe,  fable,   14,  81. 

fachî,  emmailloter,  Intr. 

f ligne,  fange,  88. 

fait  oufèt,  il  fait,  5  •,fait,  f.  faite, 

ou  fét,  fête,   I  29  ;   si  fait,    131: 

faisiz-le,  faites-le,  117. 
f  amène,  famine,  38. 
famiye,  famille,  39,  83. 
fanâS}e,  fanage,  fenaison^  9. 
fan-ny,  fan-gn,  fwin,  faim,  3. 
f  arène,  farine,  38. 
fau  ou  fô,faw,  hêtre,  4,  65. 
faura  ou  fera,  faudra,  109. 
faus,    fôs,     faux     (falsum,     fal- 

cem),   82. 
faut,  fôt,  il  faut,  10. 
fautchâ^e,  fauchage,  9. 
faw,fau,  hêtre,  4,  65. 
fawène,  faîne,  16,  36,  65. 
fawya,  hêtre,  4,   16,  65. 
fawtî,  hêtre,  4,  65. 
fâye,fèye,fîye,  fille.  Intr.,  39,  83, 

97- 
faykne^  faîne,  16,  65. 
fayènî,  hêtre,  4,  16. 


fé,  faire,  5,  11  i  ;  conjug.,  116. 

fèchfl,  ci.fichô. 

fèjotit^  f'jont,  faisant,  36  n. 

Fclu,  Feluy,  53. 

femcle,  feiimèle^  femelle,  26,  36. 

fèniêsse,  fignèsse,  fcr7iicsse,  fèrnctc, 
fenêtre,  25,  28,  70,  78,  88. 

festu,  fétu,  51,  61. 

fêt,  ci.  fait,  fé. 

fètchêre.,  flotchère,  fougère,  12,  36, 
36  n. 

fetchereû.,  fougeraie,  31. 
feit,  feu,  43,  61 . 

feiivie.,  femme,  2  n,  35,  36,  86,  107. 

feiimî,  fumier,  1  2. 
fève,  fève,  haricot,  i,  89. 
fèyâbe,  faisable,  14. 
fèycz,  faites,  36. 
fèyonche,  fassions,  128. 

fèye^  fâye,  fîye,  fille,  Intr.,  39,  83, 

97- 
fcye,  fiye,   fois,  91,  124. 
fî,fieii,  fils,  37,  83. 
flâr,fiêr.,  fer,  25,  74. 
fichô,  putois,  2,  36,  79. 
fier,  fier,  Intr.,  22. 
fêr,  fiâr,  fer,  25,  74. 
fesse,  fête,  25,  70,  101. 
fèster,  fêter,  29. 
fève,  fièvre,  75,  90. 
fignèsse,  cf.  fèniêsse. 
filées  {nos  estons),  nous  avons  tilè, 

nous  sommes  parties,  122. 
finde,  fendre,  35. 
fini,  finir,  55,   iii,  124,  conjug.  : 

1 16  ;  fiyiiche,   finisse,   124;  fini- 

chons,  finissons,  Intr.,  71. 


497 


(    123   ) 


fitchérics,  fougeraie,  lieu  dit,  3611. 
fiye,fcye,fâyc,  fille,  Intr.,  39,  83, 

97- 
fîye.fèye,  fois,  91,  124. 
Jlamind,  fiamhitche,    flamand,    -e, 

85,  96. 
Jiaya,  Héau,  16,  26,  65. 
fleàr,  Heur,  46,  74. 
Fleurjoû,  Fleurus,  41. 
Florcne,  Florenne,  38. 
tiotch'ere,fktchère^  etc.,  12,  31,  36, 

36  n. 
fiôwe ,  fzvèbe ,  faible,  80. 
fô  ou  f au ,  faw ,  hêtre,  4,  65. 
fôce,  force,  67. 

fô8}e ,  fôrS^e ,  foiir^e ,  forge,  59,  76. 
folîye,  folie,  37. 
fontène,  fontinne,   fontaine,    Intr., 

3,87. 
fo7iUni,   fontanile,    37. 
fora  ou /aura,  faudra,  109. 
fôrB}e,  cï.fô^e. 
fort,  foitrtyfwârt,  {ox\,   Intr.,   41, 

44,  77;  97;  98. 
fôs,  ci.faus. 
fosse,  fosse,  44. 
fossé,  fossé,  fossé,  Intr..  8. 
fôt,  zi.faut. 
fôtchâê^e,  fauchage,  9. 
foû,  âdfoû,  dehors,  au  dehors,  9 1 . 
fougni,  fouiller,  59. 
four,  four,  49. 
fourmoûch  ,    frotnûch  ,   frumàcli  , 

fourmi,  45. 
fourni,  fournil,  37. 
foûrt,  cf.  fort, 
fourtchètâ,  fourchette,  50. 


fourtchethye,  fourchctce,  8. 

fouwbne,  faîne,  16,  55. 

fouya,  petit  hêtre,  4,  16,  65. 

fouya,  jonchée  de  feuilles,  9. 

fouve.  foûye,  feuille,  43,  83. 

fouyerèsse,  bêche,  34. 

fouyi,  fouiller,  45. 

fouyon,  fuwan,  fouwan,  taupe,  45. 

fôvc,  fable,  14,  81. 

fraije  ou  frêje,  fraise,  5. 

Fraire,  ferrariam,  nom  de  lieu, 

12. 
frane,  frêne,  7  i . 
franou,  franivè,    frênwè,    frênaie, 

3«- 

frantche,   franche,    Intr.,    59,    96. 

frèchcii,  \)OUT  fètchereù  (?).  36  n. 

frc,  cf.  frwè. 

frêje,  fraise,  5. 

frète,  frète.,  fracta,  9,  9  n. 

frère,  frère,  i,  68.  75. 

freù,  freii.  ci.  frwè. 

frin,  frein,  32. 

frochi .  frouch'i ,  froisser,  50,  72. 

fromâSje,  fromage,  9,  45,  57. 

fromint,  frottmint.  frûmint.  fro- 
ment, 27,  50. 

frômùch  ,  frïmiTich  ,  fourmoûch  . 
fourmi,  45. 

Frône,  Frasnes,  13. 

front,  front,  49. 

froù,  cf.  frivè. 

frouchî ,  c f .  froch'i . 

froumint,  cf.  froniint. 

frouyî.  froyiy  frayer,  frotter.  36  ; 
froye,  fraie,  3  i . 

frîitnint,  ci.  fromint. 


(    124    ) 


4Q8 


frntnùch,  ci.  froniùch. 

frUt.frût,  fruit,  2,  53. 

frxvè.  frc,  freû^  ffoii ,  fnvo.   /'rwa, 

fzva,  froid.  Kdit.,  31.  65. 
fft  on  fut,  un  fût,  54. 
ftime,  il  fume,  52. 
t'umtre.  fiitnière,  fumée.  12,  55. 
fît wan,  ci.  fo  1/ yo n . 
fûzik,  fusil,  45. 
fzva,  ci.  f rive, 
fzvârt,  ci.  fort, 
fzvcs  foi,  30. 
fzvc,  fzoèle,  foie,  3  1 . 
fzvèbe,  faible.  80. 
fzvèblcsse,  faiblesse,  80. 
fzvcbli,  faiblir,  80. 
/a;<?^^(?,  Fost  ias,  48. 
fzvm,  fangn,  fan-ny ,  faim,  Intr.,  3, 

84. 

gade,  gadot.  chèvre,  chevreau,  65. 
gangue,  gain,  48. 
gangnî,  gagner,  88,  93. 
gant,  gant,  93. 
garçon,  garçon.  107. 
garine,  garenne,  38. 
gati,  catî,  guèti,  chatouiller,  58. 
gatife,  wôfe,  ôfe,  gaufïre,  93. 
gàye,  gdyg,^àyé,  noix,  10,  59,65.  83. 
gayo/e.  cage,  18,  41,  58,  92. 
gènève,  genièvre,  90. 
Glab'jou,  Glabiseul,  41. 
glace,  glace,  Intr.,  9,  60,  65. 
gloYct,  f.  gloïite,  gourmand,  49. 
Ghinte,  Glime,  37. 
gngnoii,  dj'nou,  dfniou,  genou,  48, 
65.83. 


goulolc.  cou/ote,  chenal.  50. 
goîister,  goûter,  65. 
i^vûte,  goutte,  49,  65,  68. 
goutèro,  -iere,  eau  de  j)iuie,  12,  50. 
goHvion,  goujon,  65,  90. 
grand,    grandes,    grand,    grandes, 

65,  98. 
gran-g7i ,  gra?i-ny,  grin,  grai  n ,  3,65. 
gravure,  grève,  12. 
^raviche,  ècrevisse,  di. 
graive,  grazver,  griffe,   ag  ri  lier,  62. 
grègne,  grhignc,  grange,  i  5,  59,  88. 
grène,  graine,  Intr.,  3,  87. 
grije,  grise,  Intr.,  72. 
gringne,  cf.  grègne. 
or//»!'/,  grimper,   117. 
grochi,  grossir.  45. 
grogyion,  groin,  47. 
gros,  grosses,  gros,  grosses,  44,  98. 
guère,  guerre,  25. 
guèrgnî,  guèrnî,  grenier.  65,  78. 
guèrzèle,  gurzèle,  giùrzia,   guèrja, 

gîirja,  grûzia,  groseille,  grêlon, 

26,  65,  78. 
guèti,  cf.  gati. 

gueûye,  gueule,  gueule,  46,  65,  79. 
gïirja,  cf.  guèrzèle. 

hàgne,  scôgne,  écale,  7  i . 
kameton,  haniton,  hanneton,  85. 
haniia,  hameau,  94. 
hanète,  anète,  nuque,  94. 
haniton,  cf.  hameton. 
Hanzènc,  Hanzinne.  38. 
hatrê,  atria,  a  trio,  cou,  94. 
kâye,  haie,  5. 
kèpe,  èpe,  hache,  90,  94. 


—   4'X)   — 


hetïre,  secouer,  71. 

hihète,  licote,  hoquet,  94. 

hon?,  n'est-ce  pas?,  134. 

hors,  liors^  honrs,  hors,  41,  91,  131. 

Iioiiplûye,  troupe,  8. 

hourèye,  uréye,  cboulement,  94. 

hoûrs,  m  déhoûrs,  hors,  en  dehors, 

91. 
huile  ou  xvîle,  huile,  Intr. 
hzvèrcî,  écorcer,  écorcher,  45,  71, 

76. 

i,  il,   pron.    pers.  il,  80.    100,    10 

plur.  i,  il,  is,  100. 
/,  œil,  surtout  au  plur.  îs.  Intr.,  97. 
/,  S>}'î  fis,  il  il,  eram,  eras,  erat. 

130. 
î,  y,  89. 

-/,  -i  a  t  u  m ,  129. 
■  i,  -icium,  39. 
-z,  -isco,  39. 

-i,  -iii,  37- 

-/,  -i  t  uni  ,    37. 

-I",  -icul  u  m  ,    39. 

-?,  -iacas,    suffixe    toponN'mique, 

5- 
-ia,  -iau,  fr.  -eau,  Edit.,  26. 
ièbe,  icrhe  =^  yc.be,  yèrhe,  herbe,  -^5, 

76,  90. 
-ivre,   -ère,   -  a  r  i  a  m  ,    34. 
ièsse  {=  yèsse^  yèce),  y  erre,   herse, 

25,  60,  90. 
ièsse  =  yèsse,  être,  25,  73,  110. 
ieu,  yen,  œuf,  41 . 
-ieû,  -ieit.  -iol  u  m  ,  41 . 
-ieule,  -~iVèle,  -  i  o  1  a  ni ,  41. 
rV,  article  le,  104. 


//.  })n)n.  pcrs.,  cf.  /. 

////,  it,  is,  mon,  ton,  son,  103.  104. 

tmâê}e,  image,  9. 

imbicion ,  am  bi  t  ion ,  15. 

Ijuiéye,  Iniice,  5. 

iviplâsse.  implâte,   13,  13  n. 

in,   yifi,   f.    rne,    yhie,    article   un. 

Intr..  52,  99,   108. 
in,  en,  cf.  è)  in  tout,  en  tout,  132. 
in-,   ind-,  è-,    préfixe  en   (inde); 

s'ind-aler,  s'en  aller;  i  sincoûrt, 

il  s'encourt,  86. 
-iyi,    -l'H.     -èny.     -en,   -inum,    38. 
-m  ,    -ei/n' .  -un',  -é?i' ,   -èng,  -r,   -i , 

-ions,    -aient    de    l'imparfait    et 

du  conditionnel,  120. 
i7ihe,  intche,  encre,  Intr.,  27. 
incrachî,  engraisser,  36. 
indive,  an  dîve,  endive,   15. 
indro  ou  ijidrot,  endroit.  31. 
-ine,  -ène,  -in  a  m,  38. 
infant,  cf.  èfant. 
infèr.  ijificr.  enfer,  77,  86,  92. 
infier,  in fêle,  enfler,  enfle,  36,  80, 

92. 
inine,  èmc,  il  aime,  3. 
iyiocint,  f.  inocène,  87,  96. 
-in  té\  i  tchantiyi  té,  ils  chantaient, 

1  20. 
in  te,  in  ter.  intrc,  entre,  prépos.,  75, 

132. 
intièr,  intiér,    ètir,  entier,   22,  65. 
intrer,  entrer,    36,    113:    inth-e,  il 

entre,  68.  75. 
ifivoyî,  envoyer,  36. 
invwèye,  èvoye.  parti,  in  via.  30. 
irron,  nih-çon,  héiisson,  46. 


(     126    ) 


;oo   — 


iskîycy  etc.,  échelle^  Intr.,  2,  71. 

iscô/e,  etc.,  échelle,  Intr.,  2,  71, 

iscuine,  chhne,  écume,  52. 

ispale,  etc.,  épaule,  36. 

ispène,  etc.,  épine,  Intr.,  36. 

ispès,  etc.,  épais,  36. 

ispitroule,  éclat,  41. 

istampè,  debout,  36. 

istôle,  etc.,  étable,  Intr.,  36. 

istrin,  etc.,  paille,  36. 

istîive,  etc.,  poêle,  36. 

istxvhre,  histoire,  36,  103. 

ùiiêr,  ivièr,  uvièr,  wièr^  hiver,  25, 

40,  89. 
-îye,  -éyg^  -3^-atam,  8,  129. 
-îye,  -itam,  37. 
-îye,  -  i  1 1  a  m  ,  37, 
-îye,  -ilem,  37. 
-îye,  -icam,  37. 
-îye,  -ia,  37. 
-îye,  -iculam ,  39. 
-îz,  -èz,  -éz,  -oz,  -ouz,  -ez(2^  pers. 

du    pluriel),    Edit.,    Intr.,    20, 

120,  129. 

Jamagne^  Gamonias,  48. 
Jamioû,  Jamioul,  41. 
jaune,  jaune,  Intr.,  10. 
jaunisse,  jaunisse,  10. 
jivè,  S}zvè,  S}ô,  joie,  56. 

r ,  <î/,   plur.   lès,   l's,    pronoms  le, 

les,  100. 
/',  //,  èl,  il^  plur.  lès,  article  le,  la, 

les,  Intr.,  104. 
/rt,  adv.  là,  131. 
lâche,  laisse,  9. 


liichi,  Icchi,  laisser,  71. 

laci,  lacer,  60. 

lacia,  lâcha,  lait,  20,  26,  60. 

laid  ou  lêd,  laid,  5,  5  n,  14. 

Lambusô,  Lambusart,  1 1. 

langue^  langue,  65. 

lantiènc,  lanterne,  25. 

lapèie,  brouet,  34. 

-lar,  -laer^  suff.  topon)^mique,  7. 

lard,  lard,  lard,  11,  77. 

lârB^c  lôB}e^  large,  1 1,  65,  76. 

larme,  larme,  Intr.,  11,  62,  76. 

las\  lacs,  9,  60. 

lauB}e,  lôB}e,  cf.  lâr^e. 

laver,  laver,  91 . 

Lavèrvô,  Loverval,  10. 

lèchi,  lachi,  laisser,  7  1 . 

lèd,  laid,  5,  5  n,  14. 

lèB}èr\     liS^èr\    lèB^îr  ,    léger,     12, 

12  n. 
lèd'mwin,  lendemain,  36. 
lègn,  bois,  65. 

léyiçoû,  drap  de  lit,  linceul,  41,  67. 
lène,  linnc^  laine,  3. 
lès  Riézes,  nom  de  lieu,  i. 
lète,  lettre,  34,  75. 
létuwe,  laitue,  59. 
leti,  lien,  leur,  pion.  pers.  46,  100, 

lOI. 

leiï,  letin,\GUV,  adj.poss.,  85,  103; 

lileiir,  le  leur,  103. 
leû,  leii,  le,  loup,  46,  89. 
Leûgni,  Leugnies,  5. 
leiïs  ,  lieûs  ,  leur,  loi,  103. 
lèye,  lèye,  lîye,  elle,.  24,  100. 
lèyî,  laissé,  36. 
lèzeïi,  l'zeû,  leur,  100,  101. 


;oi 


(     127     ) 


lèzi,  leur,  pron.  pers.,  loi. 

//',  lui,  elle,  24. 

H.  ltc,\u\  (à  lui,  à  elle),  53.  100, 

101 . 
lî,  lui  pour  soi.  102. 
//,   /',  article  le,    104  ;  /i  noxve,   li 

vowe,  70. 
licote,  hikète,  hoquet,  94. 
Lièch,  IJS^e,  Liège,  Intr,,  22. 
lieu,  Icû,  leur,  46,  100,  toi. 
lieù^  lieu,  43.  61. 
Lieûnô,  Léonard,  33. 
liève,  lîve,  lièvre,  Intr.,  22,  90. 
ligne,  ligne,  39,  88. 
Ligne,  Ligny,  5. 
ligfii^  ligner,  88. 
lije,  qu'il  lise,  125. 
lime,  la  lime,  37. 
lincèrnÈye,  contenu  d'un  linceul,  8. 
linçoû^  lénçoû,  linceul,  41,  67. 
lindi,  lundi,  lundi,  37,  52. 
lingâS^e,  langage,  65. 
linne,  lène,  laine^  3»  87. 
linzve,  langue,  35. 
lire,  lire,  24,  105  ;   lîje,  qu'il   lise, 

125;  lî,  lis  (impératif),  105. 
///,  le  lit,  24,  62. 
live^  le  livre,  90,  105. 
lîve,  cf.  liève. 
lîve,  la  livre,  90. 
livrer,  livrer,  90. 
Iô8}e,  lârB^e,  large,  11,  65,  76. 
lovier,  nommer,  85,  86. 
Lomprè,  Lompré,  8. 
Aj«,  loin,  131. 
long,  l(mg,  44,  65. 
Lôtu,  Lathuy,  53. 


loficèl.  louchct.  34. 

LoUpoU^ne,  Loupoignc,  48. 

lourd,  lourd,  36. 

Louvre,  nom  de  lieu,  31. 

loUyi,  loyî,  lier.    36,  65  ;   loye,   lie, 

65  ;  Itiyiz,  liez,  117. 
loïïyî,  loyin,  lien,  23,  36. 
lûja,  cercueil,  26. 
lumeçon,  limaçon,  17,  40,  47. 
lûmerote,  petite  lumière,  44. 
lumière,  lumière.  12. 
Iu7idi,  cf.  lifidi. 
lune,  lune,  52. 
lûre,  luire,  53. 
hlwe,  loue  (locat).  59. 

m' ,  mi,  mu.  moi,  100. 

m\  mi,  mon,  103. 

machèle,  mâchoire,  joue,  34,  71. 

machi,  mêler,  72. 

mê ou  7?ini,  maie,  5,  26. 

mr  ou  mai,  mois  de  mai,  5. 

maigue  ou  mègue,  maigre,  5. 

tnais  ou  mes.  mins,  mes,  tnés,  mais 

conjonct.,  5,  65,  87,  133. 
maisojiy    maiso.    imvèson,    maison, 

5  n.,  20,  47  :  cf.  môjon. 
maisse    ou    messe,    messe,    mivêsse, 

maître,  5,  5  n,  65,  70,  75. 
malade,  malade,  malade,  18.  90. 
maladîye,  maladie,  37. 
))ialrièlc,  jualé/ile,  malôji,  mahhile, 

malaisé,  20,  60. 
malôde,  cf.  malade, 
mal  ton,  bourdon,  45. 
mayide.  manne,  8. 
;//<z«û'i;'//'>'/', contenu  d'une  manne. 8. 


(     12S     ) 


n02     — 


inn}}^7i,    fnan-7iy ,   fircvni,   main.    3, 

3  n- 

manote,  menotte,  18,  44. 

)na7ioye,  nirnihye,  moun-d'hye,  mon- 
naie, 30,  45. 

mdfitche,  manche.  15. 

mardi,  mardi,  37. 

marine,  marraine,  38. 

Marinichèneii,  nom  de  lieu,  3  i . 

Marlamvc,  Morlanwelz.  8. 

marquî,  marquer,  117. 

martchandiye,  -dije,  marchandise, 

37- 

mârtia,  viartiô,  marteau,  19,  2()^  76. 

massi,  mâcher,  59. 

matin,  matin,  38,  55. 

Matîsnlè,  Mathusalem,  24. 

mau  ou  inô,  mal,  2,  99,  131. 

viaugrè,môgrè,m2Agvè,  8,  19,  133. 

a  maulvaii  ou  tnôhô,  mal  à  ])ro]")os, 
131. 

jnauvc  ou  niôve,  la  mauve,  92. 

Mayanc,  Marianne,  74. 

maye,  mâye,  maille,  9. 

inazinB}e,  mésange,  36. 

nù,  je  mets,  cf.  inète. 

viê,  cf.  mai. 

mèchener ,  glaner,  moissonner,  29, 
50,  72. 

mècrcdi,  mercredi^  mercredi,  37. 

mêgue,  cf.  inaigue. 

mègnût,  tnègn-niût,  mèyniût,  mi- 
nuit, 24,  67. 

mêler,  mêler,  81. 

même,    yninme,   même,    100,    108, 

131. 
mènk,  mien;  mène,  mienne,  103. 


mhuisicr,  menuisier,  55,  67. 

Mèrbxvèle,  petit  Merbes,  41. 

merci,  merci,  33. 

mrre,  mère.  1,  68,  75. 

mes,  mes,  adj.  poss.,  103. 

mes,  cf.  mais. 

tncsp/î ,  néflier,  70. 

mèsfl,  cf.  maison. 

mèssaSf/,  messager,  36. 

?nâsse,  cf.  mai  s  se. 

mèstî,  métier,  70,  86. 

mesure,  mûsûre,  la  mesure,  24,  36, 

51  ;  i  mesure,  il  mesure,  51. 
mète,  mettre,  75  ;  d]i  mè,  je  mets, 

124  ;    métré,     je     mettrai,    75  ; 

mètîi,     -ûrve,    vùtoû,    -owe,    mis, 

mise,  mis,  -e,  122,  129. 
meûbe,  meuble,  90. 
tneûr,  f.  meure,  meûrte.   mûr,    16, 

51,   96. 
meurt,  mieûrt,  il  meurt,  41. 
mèyei'i ,  meilleur,  28,  46,  98. 
mèyniût,  cf.  mègnût. 
mi,  mu,  m\  moi,  100. 
mia  ou  mias,  mieux,  26,  82,  98. 
Mièlmoyit,  Merlemont,  29. 
mieûrt,  cf.  meurt. 
wz«^/,  manger,  2 1  ;  min^e,  mange, 

15  n.,   miniez,   mangez,    117; 

cf.  mougni. 
minia,  petite  maie,  26. 
minme,  cf.  même, 
ininfiâê^e,  ménage,   19. 
minquer,  manquer,  15. 
mins,  z'i.  mais, 
-mint,  suffixe  -ment,  131  ;  -mzvint, 

27. 


503 


(   129 


minti,  mentir,  menti,  37. 

min  ton,  menton,  29.  47. 

iniixvè,  inunvè,    miroir.    Intr..     16, 

40,  48. 
mis,  mise,  cf.  vùle. 
misèrâbe,  misérable,  Intr..   14. 
miyète,  miette,  40. 
m-n,  mon,  84,  103. 
mô,  mal.  2,  79,  131. 
mô,  chez,  47,  132, 
modéye,  traite  de  lait,  82. 
môgrè,  cf.  mniigrè. 
mohèt,  mouquèt,  émouchet,    Inlr., 

/i- 
môjo7i,  maison.  Intr.,  5  n,  20,  47, 

72,  95. 
môjone,  maison,  20,  95  ;  cf.  môjon. 
môle,  mâle,  13. 
môlvô,  cf.  inaulvau. 
monni^  mouni,   meunier.   40.   45  ; 

monnerèsse^  meunière,  34. 
Montegnè,  Montigny,  5. 
mâp/iy'i,  multiplier,  augmenter,  59 
>?wrl,  tnoûrt,  mwârt,  mzvèrt,  mort, 

Edit.,  Intr.,  44,  77;  morte,  76. 
môrti,    inoûrti,    mzvârti,    mortier, 

44,  45- 
mostèrc^   il    montre,    68  ;    vioûsse^ 

monte,  il  montre.  44,  68,  70. 
mot,  mot,  44. 
mouche,  mouche,  49. 
m.oïichon,  moiaieau,  Intr..  41,  71. 
moHchrvè,  mouchoir,  48. 
moûde,  traire,  65,  82. 
moûgni,  manger;  mougne,  mange: 

ï5>  15  n,  59- 
moule,  le  moule,  68. 


moulin,  moulin,  38,  45. 

mou7i7,  cf.  mon?i}. 

moH7i7vèye,  cf.  777<i7ioye. 

7)iouqiùt,  cf.  7/iohèt. 

77ioùrc,  moudre,  44,  82. 

7H0ihe,  meure,  subj.,  124. 

77ioi\ft,  cf.  ftiôrt. 

inouru,  mourir,  45  :  mort.  cf.  77iârt. 

Moûse,  Meuse,  4 1 . 

77iousse,  vioTite,  77iostère,  il  montre, 

44,  68,  70. 
77ioustî,  moutier,  86. 
77ioïïstôde,  -âde,  moutarde,  1  i. 
77ioustôrdi ,   -ârdi ,  moutardier,    19. 
7iioYistrer,  montrer,  50,  70. 
77ioiiyoû,  moyeu,  41. 
7noye ,    77iôye ,    771-vèye ,    meule    (de 

foin),  30. 
77ioya,  7HUwyn,   f.   77ioyèle,    77i7iwèle, 

muet,  26.  55. 
771H,  77ii,  7ii\  moi,  103. 
7)iu7iÏLte,  minute.  36. 
7/tusure,  77ièsure,  mesure.  24,  36. 
7nur,  le  mur,  5  i . 
7/iûrivè,  77tirxvè,  miroir,   Intr.,    16, 

40,  48. 
77iuwya,  c{.  77iova. 
/7i7vârt,  cf.  77iôrt. 
7/ixvârti,  cf.  niôrti. 
77ixvèle,  moelle,  28,  66,  80. 
77m>ès,  mois,  30,  99. 
7H7V(^s,  mauvais,  fâché,  5. 
77ixvèsse,  cf.  7/iaisse. 
inxvin,   7nangn ,   man-ny.    main,    3. 

3  n- 
/7ixiiins' ,  moins,  32,  69,  98,   131. 
-77irvi7it,  cf.  -tnint. 


(   I30  ) 


—  5^4 


«',  nos.  nous  (sujet),  loo.   loi. 

n,  ne;  71   7iin,  ne  pas,  31. 

n  don?^  n'est-ce  pas?,  134. 

-n  euphonique,  85. 

7iacèle,  nacelle,  26,  92. 

Tiaçh:,  fureter,  59. 

naS}i,  nager,  92. 

Nafraitere,  nom  de  lieu  (in  -|-  ad 

4-  fract  ura),  5  i. 
Nantûr ,    Naniur,     (assimilé    aux 

noms  en -u  ru  m),  51, 
-m,  pronom  enclitique  nous  :  dalos- 

ncf,  en-allons-nous  ?,  ici. 
ne,  né,   7ii,  nin,  etc.,  23,    27.  87; 

ne  rén,  ne  rî,  non  plus,  131. 
nè/e,  cf.  nule. 
ne  lu,  cf.  nulu. 

nèspe,  nèsse,  nèfle,  70,  84,  90. 
nèspli,  nèspèli^  néflier,  40,  70,  84. 
neû,  nûk,  nœud,  34,  46,  dd. 
7ieùf,   noûf,   neuf   (novem),    41, 

91,  99. 
neùj ,  cf.  nwèj . 
neûwè^  noué,  ^d. 
nèveû,  neveu,  28,  46,  89;   f.  nièce 

et  nèveûse,  28,  90. 
néz,  nez,  i,  ï  n. 
ni,  né,  nin,  cf.  ne. 
nier,  nerf,  25,  77. 
nièrçon,  irçon,  hérisson,  47,  60,  76. 
nieii.,  nieû,  neiif,    noû,    f.    nieiive, 

etc.,  neuf  (novum),  41,  91. 
nieûle,  hostie,  33. 
«m/,  nuit,  24,  62,  134;  cLfnègnût. 
nîve,  neige,  33,  92. 
nîvî,  neiger,  92. 
niyî,  nier;  nîye, il  nie;  24,28,  36,65 


7iiyô,  nichet^  2. 

no,   noire.  70,    103;    nû-72,  id., 

103. 
no,  non,  nom,  47,  84.,  87. 
noces,  7iôces,  7iwnces ,  noces ,  44,  90. 
nojelî,  coudrier,  50. 
nojète,    7iochète,    nrvèjète.,    noisette, 

Intr.,  50,  60. 
nojetî,  nocheti,  nojelî,  coudrier,  50, 

60. 
nojî.  nxvèjî,  nrvaj?,  coudrier,  50,  60. 
Nâlène,  Nalinne,  38. 
non,  7ionna,  non.  131. 
7ionante,  quatre-vingt-dix,  99. 
nos,  n' ,  nous  (sujet),  100,  loi. 
nos,  nos  (adjectif  poss.),  103. 
nos,  nosôtes,  nous  (régime),  46. 
nos'-n,  notre,  103. 
nosse,  noste,  notre,  70,  103. 
noû,  cf.  nieii. 
noûf.,  cf.  neuf, 
noulû,  nulu,    nèlu,   personne,    53, 

108. 
noumer,  nommer,  85. 
noûri,  nourrir,  nourri,  37,  39,  50. 
nous,  nos,  nosôtes^  nous,  100. 
nouvèle,  nouvelle,  26. 
nouvia,  nouviô,  Intr.,  26,  45,  91. 
nowe  :  èl  nowe,  le  nôtre,  Intr.,  70, 

103. 
«/^,  nu,  Intr.,  51,  69. 
-nu  ou  -nîii,  -neù  ou  -neict,  -ne  ou 
•^nètyi^  pers.  plur.  indic.  prés., 
Edit'.,  Intr.,  117. 
nûk,  neû,  nœud,  34,  46,  66. 
nûkète,  parcelle,  gros  comme   un 
nœud,  34. 


505 


(   131    ) 


ntdc,  nèle,  nulle,  54. 

nûlû,    nèlTi,  noulti,   jîersonne,    53, 

108. 
nûlvô,  nidvârt,  nulle  part,   131. 
nus,  nuls,  54. 
nuwéye,  nuée,  8,  55. 
nwajî,  nwcjî ,  coudrier,  50,  60. 
nwèj^  nrvèck,  neùj,  noisette,  Intr., 

48,  50,  60. 
n-joèjète,  nrvèjeti^  nxi'èjelî,  cf.  no-, 
nwèr,  noir,  31,  65. 

-o,  -ô,  -ou,  etc.,  i''^  pers.  sing.  de 
l'indicatif  imparfait,  118. 

o,  on,  pronom  on,  84,  87,  108. 

-o  ou  -<?/,   -ottum ,   44 

ô^e,  ârhe,  arbre,  Intr.,  2.   i  i.  90. 

ocha,  oucha,  os,  26,  45.  71. 

àwc,  eau,  9.  Cf.  eûwe. 

ôfe  ou  aufe,  wôfe,  gau fifre,  93. 

-ogne^  -ougne,  -agne.,  -onio,  -onia. 
48. 

ôje  OM  auje,  aise,  5,  13. 

4/V,  aisé,  27. 

ôjile,  aisé,  Intr.,  20.  Cf.  inalêjèle. 

Ole,  wîle,  huile,  43. 

ôluwète,  aUuwète,  alouette,  18. 

Ôlwè,  Olloy,  31. 

olzî,  leur  (pronom  pers.),  ici. 

orne,  homme,  2  n,  44,  86,  107. 

onke,  oncle,  ()2. 

ône  ou  aune,  aune  (mesure),  10. 

onête,  honnête,  25. 

<7«^V^^wm/,  honnêtement,  17. 

ongue.,  ongle,  65,  81. 

onse,  onze,  onze-ans,  60,  99. 

onsène,  ansène,  fumier,  15, 


-ont,  -et,   -té,  -nul,   -neùt,    -net,   3' 

pers.  plur.  indic.  prés.,  117. 
onzTi,  cf.  ôzu. 
âr,  oûr,  l'or,  56,  97. 
ora,  il  aura,  14. 
orâB}e,  orage,  Intr.,  9. 
orâye,orèye,i)Xi:'\\\&,  33,  56,  84.  85. 
ôrdâ8}e,  h  ou  rd  âge,  9. 
ôrèje,  orge,  67. 
bré,  ôré,  j'aurai,  109. 
or  Ha,  orteil,  33. 
Ossogne,  nom  de  lieu.  48. 
ostant,  (aussi-tant),  autant.  15,  131. 
-ot,   -ottum,   44. 
ôt,  xvôt,  haut,  10. 

ôte  ou  au  te,  autre.  10,  82,  100,  108. 
-ote,   -ottam.   44. 
ou,  conjonction  ou,  133. 
-ou,  -ô,  -o,  etc.,   i''^'  pers.  sing.  de 

l'indic.  imparfait,  118, 
oii,  yeii,  œuf,  41.  91 . 
-ou,  -oûye,  -uculum.   -uculam, 

48. 
oucha,  cf.  ocha. 
-ougne,  cf.  -ogne. 
ouf,  ouf,   134. 

oïïjô,  ouja,  oiseau,  26,  56,  60. 
oûr,  cf.  ôr. 

ourtiye,  wartiye,  ortie,  50. 
ouvrasse,  ouvrage,  Intr.,  9,  45,  84, 

103. 
ouvf'i,  ouvrier,  12,  28,  45,  90,  97. 
ouwe,  ôwe,  oie,  14,  56,  59. 
oiiy,  œil  :  pluriel  oûvs  et  /s\  Intr.. 

43,  97- 
-ouz,  -oz,  -éz,  -èz,-tz,  2^' pers.  plur. 
del'ind.  prés..  Kdit..  Intr.,  117. 


(    I?2    ) 


^06     


ÔT'eouAur:/',  Wavre,  14. 
âwâ,  cf.  ouwe. 

oyi,  n'0}\  zvèy,  way,  oui,  45,  80,  i  3  i . 
oyu,  ouïr.  56. 
-oz,  cf.  -ouz. 

ôze,  ouze,  rvaze,  il  ose,  Intr.,  56,  69. 
ôziere,  ôzEre,  osier,   12. 
ôzu,  onzu,  oser,  56,  69,  iii,  129: 
osé,  129. 

pu,  par,  74,  T04,  131;  />ij:  coups, 
pa  dès  coups,  \'>f\\  pa  d'zous^  69, 
90  ;  pa-ce  què^  133;  pa-n,  pa  -|-  n 
euphonique,  85. 

pakèt,  paquet,  36. 

paheter,  empaqueter,  36. 

pachî,  repaître,  73. 

padiere.  padrî,  par  derrière,  22,  29, 

131,  133- 
palypa  lès,  par  le,  par  les,  104. 
palè.te,  petite  pelle,  34. 
pangnowpanTi,  pan-ny , pwin ,  pain, 

3,  24,  84. 
pania,  pan  (de  chemise),  26. 
panme,  cf.  pônie. 

pâque ^ pôque QW pauque ,  Pâques,  13. 
pâquèt.  pâquerèsse^  communiant,  -e, 

34- 
pàquèt,  paquet,  36. 
pàqueter,  empaqueter,  36. 
/>rt^,  cf.  />rt. 

parèy,  i.  parèye,  pareil,  -eille,  33. 
parfond,  pèrfond,  profond,  78. 
par  in  t,  parent,  18,  27. 
/!>â^/,/<7^/,  part,  partie, Intr.,  11,77. 
parlasse,  portasse,  partage.  19,  ici. 
parte,  partie  de  cartes,  11. 


parti,  -iye,  parti,  -ie,  Intr.,  37. 

passer,  passer,  7  3  . 

pâte,  pâte,  13  n. 

pau  ou  pô,  peu,  61,  131. 

pau,    par  le  :  paus,  pauses,    par 
les  ;  104. 

paupière  paupière,  22,  90. 

pavèye,  pavée,  i  29. 

paxvnie,  cf.  pôine. 

pawon,  paon,  91 . 

pày,  la  paix,  5. 

payèle.  poêle,  66. 

payi^  payer,  59  ;  paye,  il  paie,  5  ; 
pâyes-tu  ?,  paies-tu  .',  101. 

payis,  pays,  33. 

payisan,  -ante,  paysan,  -anne,  96. 

payiye,  payéye,  payée,  8. 

pê  ou  pais ,  pày ,  paix,  Intr.,  5,  5  n,  60. 

pèce,  cf.  pièce. 

pèktye,  quantité,  8. 

pèche,  pêche  (fruit),  25,  59,  76. 

pécher,  pécher,  Intr. 

pècheû.,  pêcheur,  47. 

pèchî,  pêcher  (inf.),  Intr.,  36,  71. 

pèchon,  poisson,  Intr.,  36,  47,  71. 

pèle-èt  s'-inougne.,  15  n. 

pèna,  aile,  9. 

pène^  visière  (de  casquette),  97. 

pèrke,  perche  (poisson),  25. 

pèrcot,  petite  perche  (poisson), 25. 

ptre,  père,  i,  68.  75. 

pèrdeû,  prenais,  78;  perdons,  per- 
dez, pèrdnut,  prenons,  prenez, 
prennent,  36  ;  perdez?  pèrdôzf 
pèrdoûz  ? ,  prenez-vous.''.  101  ; 
perdra  ,  je  prendrai,  86.  Cf. 
pri7ide. 


—  507  — 


(   133   ) 


pernèle,piirnèle,  prunelle,  26,  55,  78. 
pèrsin,  pèrzin,  persil,  29,  69. 
pèrsone,  personne,  47,  108. 
perle,  perte,  68. 

petit,  p' lits-èfants,  petit,  petits  en- 
fants, 97. 
peîi,  peur,  46,  74,  89,  91. 
peiune,  pome^pun,  pomme,  47^95, 

97. 
peitmi,  pomi,  pommier,  12,  47. 
pehnu,  pènu,  pondu,  49. 
peiipe,  peuple,  90. 
pèzer,  peser,  69. 
/>?  0U//5,  pis  (pejus)  ,  24. 
pi,  cf.  pîd. 
pia,  peau,  26. 
Piâre,  Pierre,  25. 
piker,   piquer,  44. 
picke  (  ■=^  bièssel  ),    pisse    (subst. 

verbal  de  pisser),  89. 
picher,  pisser,  %<)',pichî,  Intr, 
p'ichinte , pî-sinte ,  sentier,  35,  69. 
pichoulit,  pissenlit,  24. 
picot,  dent,  44. 
picoter,  picorer,  picoter,  45. 
pîd,  pied,   pied,  10,  22. 
pie  ou  pied,    pièr  ou  pièrd,  il  perd, 

25,  76;  pièt'  ou  pied' ,  76. 
pièce , pièche ,  pîche ,  pîce,pèce,  pièce, 

Intr.,  22,  67,  97. 
pièce,  pièrce,  pièrche,  pice,   perche 

(perticam),  25,  59,  76. 
pied,  cf.  pîd. 
pied' ,  cf.  //fc'. 

/'zVi/?,  perde,  76,  iii,  125,  126. 
//<?^^,  perdre,  75. 
pièr,  cf.  ^/(?. 


pièrcer,  percer,  29. 

pièr c lie,  cf.  pièce. 

pièrdu,    piérdu,    -nwe,    |)erdiJ,    -e, 

Intr.,  29,   51,    76. 
piere,  pire,  pierre,  22. 
piètrï,  perdrix,  29,  60,  78. 
pieiwc,plieiwe,pleiivc,  ploiive,  j)luie, 

41,  43,  80,  92. 
pilot,  pieu,  44. 
piliire,  pilule,  79. 
pinde,  pendre,  27. 
pinde,  peindre,  65,  86. 
pingne,  peigne,  86. 
pinne,  peine,  32. 
pinser,   pinse,   penser,   pense,    27, 

III. 
pîrâye,  pierrière.   10. 
pire,  piere,  pierre,  2  2 . 
pire,  pire,  98. 
pîrète,  petite  pierre,  34. 
place,  place,  Intr.,  9. 
plaije,  plaiji, plait,  cf.  pic-, 
Plancenzvè,  Plancenoit,  3  1 . 
pranS}ëre,  planè}ïre,^\ç,%\.ç,.  12.  75. 
planeû,  planure,  51. 
planou,  nom  de  lieux,  31. 
plantche,   planche,  15,  29. 
plantiveàs,  abondant,  à  v<  plante  ^^, 

15- 

plate,   plâtre.  13  n. 

plhje,   plaise,  125. 

prëji,  plaisir,  Intr.,  33,  60. 

plène,  f.  (\ç^  plin,  |)lein,  3,  32,    87 

96. 
plènne.  plinfie,  plaine,  Intr..  3,  87, 
plènemint,  pleinement.    17. 
plèt  ou  plait,    il  plaît,  5. 


(  134  ) 


—    qo8 


[fleuve,  cf.  piehvc. 

plcye,  plàye,  plaie,  5. 

pliehiie,  cf.  pieÎLve. 

plin,  plein,  32,  96.  CL  plène. 

p'i?ide,plindu,  plaindre,  plaint,  21, 

65,85. 
pion,  plomb,  49. 
plonB}ï,  plonger.  59.. 
p'ions,  pouvons,  45. 
ploùt,  il  pleut,  41. 
plouve,  cf.  pieUve. 
plouyî,  ploy'i,  plier,  31,  i  1 1  ;  ployé, 

ploïiye,  plie,  3  1 . 
ploùye,  (iu'il  pleuve,  124. 
pluma,  plumet,  9. 
plume,  plume,  52. 
pôoxxpau,  peu,  61,  131. 
pôjère,  paisible,  20,  60. 
poli,  pouli,  poulwêr^  pouvwèr,  pou- 
voir, 37,  45,  116. 
pome,  peùme.  pun^    pomme,    47, 

95,  97- 
pôme,  paume,  80. 
pôme,  paume,  pawme,  panme,  pâte, 

épi,  10. 
pomî,  peiimî,  pommier,  12,  47. 
pont,  pont,  49. 

pont,  poù^  point  (adverbe),  49,  62. 
pôpiere^  paupière,  Intr.,  22,  90. 
pôque,  cf.  pâque. 
Porcherèsse,  nom  de  lieu,  34. 
pore,  pore ^  poria,  poireau,  45. 
porëye^  poirée,  légumes  bouillis,  8. 
porichinèle,  polichinelle,  79. 
port,  part,  partie,  1 1 . 
portasse,  par tiîB^e,  partage,  19,   101. 
porte  poûrte^pxvatc,  porte,  Intr.,  44. 


pôscâ^e,  œufs  de  Pâques,  13. 

pôsse,  pâte,  [3,  70. 

pôte,  cf.  pôme,  épi. 

potelé,  fossette,  26. 

Poteréye,  nom  de  lieu,  37. 

Potiaprè,  nom  de  lieu,  8. 

pou,  pour,  pou-n,  pour,  74,  78,  85, 

102,  131. 
poù,  cf.  pont,  point. 
poïïgn^  poing,  48,  65. 
poulie  cf.  poli, 
pouhvèr,  cf.  poli. 
poùmo7i.,  peihnon.,  poumon,  50. 
poïïpa.,  papa,  19  n. 
poûpli,  peuplier,  12. 
pouqwè,  pourquoi,  131. 
pourcha,   pourcia,  pourcê^  porc,  7, 

26,  45,  60,  76,  89. 
pourchûte.,  -ûte,  poursuivi,   -ie,  28, 

129. 
poùre.,  poudre,  49,  82,  92. 
pourminner,  promener,  7  8 . 
pourtant,  pourtant,  133. 
pour  te,  porte,  pwate,  porte,  44. 
pour  ter ,  porter ,  pwâr  ter ..  porter,  45, 

III. 
poùrtrait,  portrait,  portrait,  45. 
poûssëre,  poussière,  12,  50. 
pout,  il  peut,  41. 
poât  <ô\i poû ,  pont .,  point,  49,  62. 
poûve,  pôve,  pauvre,  56,  90. 
poûye,  poule,  80. 
poûyon,   poussin,  50,  80. 
pranS}ëre,  plan8}Bre,  sieste,  12,  75. 
prc,pré.,  pré,  Intr.  8. 
prène , prinde ,  qu'il  prenne,  125. 
près,  près,  69. 


509 


(   135  ) 


prh,   pris,  prins,   f,   prise,   prije, 

pris,  prise,  69,  129,  130. 
presque,  presque,  131. 
prèstâ8}e,   prêt  (subst.),  9. 
prèster,  pruster,   prêter,  29,  70. 
prèsti,  pétrir,  36,  55,  78. 
preitme,  primum,   99, 
preiimi,  pronii,  f.    preitmicre^  preit- 

mère,  etc.,    premier,  -ère,     12, 

40,  99. 
Prt,  Pry,  12. 

price , pricèsse ^  prince, -esse,  23. 
prije,  prise,  prise,  69. 
prinde,  prendre,  35,  78,  103,   125. 
prinde,  prène^  qu'il  prenne,  125. 
prins,  cf  pris, 
print,  il  prend,  103. 
printivips,  printemps,  Intr. 
pris,  prés,  prins,    f.   prise,   prije, 

pris,  prise,  69,  129,  130, 
priyèsse,  prêtre,  90. 
priyî,  prier,  28;  priye,  il  prie,  24. 
prqfitâbe,  profitable,  14. 
prorni,  cf.  preituii. 
prdne,  prune^  52. 
proni,  prunier,  12. 
prôprèmint.,  proprement,  17, 
pli,  pou,  28,  83. 
pùch,  pïis  ,  puits,  Intr.,  43. 
pûee,  puce,  82. 
pùji,  puiser,  Intr.,  43,  67. 
pun,  cf.  poine. 
punéje,  punaise,  5. 
puni,  punir,  55. 
punre,   pondre,  49:  peiinu,  pènu, 

pondu,  49. 
pupe,  pipe,  37. 


pûpUye,   le   temps   de    fumer    une 

pipe,  37. 
a  pureté,  diÇ,\T\.\-nw,   132. 
pUrnèie,  pèrnr./e,  j)runelle,  26,   55, 

78. 
pûs\  cf.  ptich. 
pus,  pus  ,  plus,  51,  67,  6q.  80,  98, 

pwârter,  cf.  poiïrter. 
pxvatrine,  poitrine,  38. 
pwèlâ8}e, pwèyâB^e,  poils,  9,  79. 
pwèlu,  pwèyu,  poilu,  79. 
pwcne,  peine,  32. 
pzvère,  poire,  30.  54. 
pwès,  pois,  30. 
pwève,  poivre,  30,  90. 
pwèy,  poil,  79. 
P'd'èyâê}e,  cf.  pwèlâSfe. 
pwèyu,  cf.  pwèlu. 
pzvin,  cf.  pangn. 

qu' ,  que,  qui,  que,   io6,  133. 
(^«^«(/^  yzit^rtw^/, quand,  64,  131,  133, 
quarante,  quarante,  68,  99. 
quart,  qwârt,  quart  ou  côrt.,  quart, 

1 1,  64. 
quate,  qzvate,  9,  64,  99. 
quatorze,  quatoûrze,  quatôssc,   qun- 

twaze,  quatorze,  44,  99. 
quatrè-vint,  quatre- vingt,  99. 
quatrième,  quatrième,  99. 
qudzl,  quasi,   131. 
que,  qui,  qu\  que,  106,  133. 
que,  quél^  quéne.,  quèle,  quel,  quelle, 

2,  2  n,  79,  107. 
que,  qzvé,  chercher,  04. 
quétfiye,  (juelquefois,  31. 


(   136  ) 


';io 


Ouenos' ,  Ou' nos'    ou  K'nôs\   Quc- 

nast,  13. 
quénsse,  quénze,  quinze,  99. 
quéque,  quelque,  108;  quéque  coup, 

quelquefois,     131  ;    quéquefivcs, 

quelquefois,  3  1 . 
qui,  quc^  qu\  que,  106,   133. 
qui?,  qui?,   107. 
quôrt^  cf.  quart, 
quôrtî,  quartier,  11. 
quôrtron,  <\mx\.^xon,  11. 
q.vachî,  q7vaht,cochi,  contusionner, 

51,  64. 
qzvachure.  cochure^  contusion,  51. 
qwand,  qwart^  qzvate^  cf.  qu-, 
qxvé,  que,  chercher,  64. 
q:vè?,  quoi  .^  que?,  30,  107. 
qwè,  dont,  sur  lequel,  106. 

ràboûreû,  laboureur,  79. 

rabrassi,  embrasser,  60. 

racène,  -ine,  racine,  38. 

rachiner,  rassembler,  86. 

racoûrt,  il  raccourt,  28. 

rade,  rade,  vite,  rapide,  90,  131. 

rademiyit,  cf.  rateinint. 

raSje,  rage,  90. 

raison  ou  rêsoti.,  rkson,  rhzo^  raison, 

20,  67. 
râle,  rare,  74. 
râleinint,  rarement,  74. 
ramâB}e,  ramage,  9. 
ramproTile,  lierre,  41. 
ramon,  balai,  18. 
ramonâB}c,  balayage,  ramonage,  9. 
rainoûye,  r-a-mouille,  83. 
ranmyî,  cf.  rûmi. 


Ransô,  Ransart,  11. 

rapôji,  rapbji,  rapaiser,  20. 

raspècliî,  épaissir,  34,  72. 

ratchî,  cracher,  i  1 1  ;  ràtche^  cra- 
che, 9. 

ratemint^  rateuiwint,  vite,  27, 

ratinde,  attendre,  27. 

rauve  ou  rôve,  râble,  fourgon,  79  n. 

ravèyt,  réveiller,  28. 

razvè,  ravoir,  34. 

raivcte,  pourboire,  bonification, 44. 

razwè,  rasoir,  48. 

r'ciner,  èrcifier,  goûter,  36  ;  r'cinc^ 
èrcine,  il  goûte,  33. 

r'czvè,  repos,  re-coi,  30. 

ré,  réti^  ri,  rin^  rien,  23,  84,    108. 

rê,  rai,  rayon,  5. 

rèche,  rèchï,  sortir,  Intr.  71,  130. 

rhjin,  reûjin.,  rô/in,  rzvèjiji,  raisin, 
20,  33,  60. 

rèscajidi,  réchauffer,  Intr. 

rèsponde,  répondre,  7  i . 

rèstia,  râteau,  26,  70. 

reiï,  rou,  rxvè^  roide,  31,  65,  131. 

reûjin,  cf.  rkj'ifi. 

reûmyi,  cf.  rûmî. 

reiiwe^  rciiwe,  rûzve^  rue,  51,  65. 

^z,  rz>z>,  ruisseau,  37,  91. 

rî,  cf.  rè. 

richot,  ruisselet,  44. 

riçûr,  recevoir,  28  ;  riçxvè,  je  re- 
çois, 30. 

rieit,  cf.  ri. 

rieû,  roûwe,  roue,  41. 

rieûle,  rile,  règle,  33,  65. 

Riézes,  nom  de  lieu,  i. 

rile,  cf.  rieûle. 


—  511   — 


(   137  ) 


rinipli,  remplir  ;  rimpliche,  rem- 
plisse ;  124. 

rimponia,  «  ramponneau  »  =  jias- 
soire  à  café,   1  5. 

Wn,  cf.  rr. 

ri7ide^  rendre,  124. 

rinte^  rente,  68. 

rititrè.  rentrer,  36  n  ;  rhitère^  il 
rentre,  28. 

ripivasei\  r'pivèser,  rpâser^  r poùser, 
reposer,  28,  56,  69  ;  rpwase, 
r'pwèse,  rpôse,  r'poûse,  repose, 
Intr.,  56. 

risquî^  risquer,  117. 

ritchesse,  richeSvSe,  34. 

riv7iu,  èrvènu,  rvènu,  revenir,  28. 

r'7iô,  èrnô,  r'nârd,  èrnârd,  renard, 
I  I. 

r'nôrder.  e\c.,  vomir,  11. 

robe,  roûbe,  robe,  56. 

Rochenéye,  Rognée,  5. 

rogni,  rogner,  88. 

rôjin^  cf.  rëjin. 

Roje7ii,  Rasseignies,  5. 

rôle,  rôle,  68. 

rossig7io,  rossignol,  41,  50,  79. 

roâ,  roué,  rzvè,  rwo,  reù,  roide,  3  i , 

65,  131- 

roûbe,  rôbe^  robe,  56. 

roûbli\'âB}e,  roïïviâB^e,  oubli,  9. 

roûbliyi ,  roïïvyi ,  roUvyer.  roi'iv/,  8, 
45,  80,  90,  1 1 J . 

rouS^e,  rouge^  Intr.,  49,  90. 

roû8}i,  rougir,  90;  rou8}iche,  rou- 
gisse, 124. 

roïï8}eii,  rougeur,  90. 

roUSjeùye,  rougeole,  50. 


roûster,  re-ôter,  45. 

route,  route,  90. 

roùvi,  roûviâS^e,  etc.,  cf.  roub-, 

rouvrxva,  nom  de  lieux,  31,  90. 

roihve,  cf.  rieû. 

rôve,  rôf,  raiwe,  râblc^  fourgon,  i  4, 

79  "• 
rôveler,  fourgonner,  14. 
roy^  rwè,  rwa,  roi,  65,  85. 
raye,  rzvèye,  sillon,  65. 
rôyi,  arracher,  20,  59. 
royoTi,  sillon,  31^  36. 
r' poser,   r'poûser^    r'pôse,    etc.,  cf. 

ripivaser. 
nïp,  aiguiser,  28,  61,  67. 
rihni,   reûf/iy?,    nnifnyî,    ruminer, 

55. 
ruwèle,  ruelle,  26,  55. 
r'vèTiu,  èrvènu,  rwfiu^  revenir,  28. 
r'vir,  èi'vîr,  revoir,  28. 
rwè,  roide,  cf.  roû. 
rxvè^  ma  rwé,  roy,  roi,  65,  85. 
rivèji7i,  cf.  rëjhi. 
rzvèye,  roye,  sillon,  65. 

s',  si,  son  (adjectif  poss.),  103. 

5',  si,  es,  se,  102. 

5rtor/«m/,  sacrement,  17. 

sâé^e,  sage,  90. 

èTi  sa^u  =  èTi  sa-S^e  ù    (ne  sais-je 

où),  quelque  part,   [31. 
saisi  ou  sèzi,  étonné,  109. 
saison  ou  sèzon,  sèzo,  saison, 20,07. 
salade,  salade,  i  5  n. 
salzvè,  saloir,  48. 
samzvène, sèinzvinnc,  semaine,  I nt r. , 

3'  29,  97. 


(  138  ) 


12    — 


snn^,  sang,  15,  65. 

sanglot,  sanglot,  36. 

sangsùzve,  sansùne,  sangsue,  5  i . 

sapin ^  sapin,  89. 

saquants,    f.    saquantes,  saquantes, 

maints,  64^  97,  108. 
saquè,  saqwè,  quelque  chose, 64,  108. 
srt^w/,  quelqu'un^  64,  108. 
sâra,  sêra^  sôro,  sera,  saura,  14. 
sarcler,  sôcler,  sarcler,  62. 
sâré.^  sëré,  saurai,  serai,  109. 
sârpète,  serpette,  19. 
sârt,  sort,  sô,  essart,  1 1. 
sârti,  sarticium,  38. 
satch,  sac,  Intr.,  9,  61. 
satchot,  petit  sac,  44,  61. 
sau  ou  sô,  saule,  1  G,  11. 
saunî  ou  sont,  boîte  à  sel,  12. 
sausswèj  saussou.  saussaie,  3 1  rem .  3 . 
sauteUr,  sôteler,  sauteler,  19. 
sautroule,  sauterelle,  4 1 . 
sauver,  sôvez.,  sauver,  19. 
sauve  ou  sôve,  sauve  fém.  de  sauf,92. 
savè,  savày  savô,  je  savais,  118. 
savint,  savant,  15. 
savon,  savon,  89. 
sawou,  sèyu,  sureau,  16,  51,  89. 
sawè,  savwè,    savoir,    18,    30,   91, 

conjug.  :  1 1 6  ;  savez,  savez,  1  34  ; 

savons,   savons,    89,  savè^  savo, 

savô,  je  savais,  118;  sèye,  saviche^ 

sache,  90. 
saya^  seau,  26,  36,  66. 
saye^  seille^  36. 
sayi,  essayer,    1 1 1 ,  conjug.  :  1 1 4  ; 

sayèz,  sayôz,  essayez,  Intr.,  6. 
sayhi,  saindoux,  16,  38. 


scadiu^  setier,  26. 

scdgne,    scôgne,    écale,    Intr.,    11, 

71,  88. 
scancçon,  caleçon,  79. 
scaper,  échapper,  Intr.,  71. 
scârd,  entaille,   brèche,  Intr.  7 1 . 
5^<7>^<rr,entailler,ébrccher,  Intr.,7  i. 
5c^f>'<?«,  échelon,  Intr.,  71. 
skèp't ,  éclore,  90. 

sk'eter^  chèter^  se  fendre,  Intr.,  71. 
skeiïre,  secouer,  Intr.,  46,  71. 
skiye,  échelle,  Intr.,  2,  71, 
scô.,  démangeaison,  Intr. 
scôle,  échelle,  Intr.,  2,  71. 
scôgne,  cf.  scdgne. 
scôpyî,  scôpî,  démanger,  Intr.,  71. 
scôrchî,     scorcî,    scoûrci,    scwarci, 

chzvarcî,  écorcer,  écorcher,  Intr., 

45,   59;   71- 
scoupe,  écoupe,  pelle,  34. 
s^^tfz^/y/.  ramasser  à  la  pelle,  Intr..7i. 
scranier,  écrémer,  36. 
scrire,  écrire,   46  ;  scrîi.,   écrit,   f. 

scrîje,  scrise,  129. 
scWy^zi,  écrivain,  46. 
scwarcî^  cf.  scôrchî. 
scwèle,  écuelle,'  Intr. 
se,  sel,  2. 

sègni,  signer,  36,  65. 
Sêlogne,  Séloignes,  48. 
sèmedi,  seùmedi,  samedi,  19,  37. 
sèmwè^  sèmwër,  semoir,  Intr.,   48. 
sènk,  sien,  103. 
sène,  sienne,  103. 
septante,  soixante-dix,  99. 
sera,  cf.  sâra. 
ses,  ses,  103. 


(   139    ) 


5(?55^,  sèze^  seize,  99;  sbze-nns,  60. 

sèson  ou  sèzon,  sèzo,  saison,  .20,  67. 

5/?/,  sept,  29,  90,  99. 

sèéc/i,  f.  sctche,  sec,  34,  59,  61,  69. 

sètcherèssc,  sécheresse^  16  n,  51. 

sètcheû,  sécheresse,  16,  51. 

5<;w^  .s?:^,  su  de  sav^oir,  51. 

seû^  f  seule,  seul,  46,  79. 

5^«^,  sûr,   securum,    51. 

seiïremint,  seulement,  79. 

seâreviint^  sûrement  ,131. 

sève,  sève,  i,  89. 

sèye,  qu'il  sache,  90.  Cf.  saxvè. 

sèyu,  séyu^   saxvoû ,  ^wxç.2M ,  16,  51, 

89. 
sicôle,  échelle,  Intr.,  2,  71. 
sied  le,  école,  36. 
sicrîre,  écrire,  36. 
siè,  sièr,  sièv,  sièrv,  sert  (de  servir), 

25,  126. 
sièrfoûy,  cf.  chèrfoûy. 
sièrvu,   sièrvi^  chèrvu,    servir,   29, 

76,  92,  126. 
sieur,  sieâr,  cheilr,  sœur,  41,  69. 
si-fait,  si,   131. 
sin^sins,  sans,  32,  132. 
sin,  je  sens,  27. 
siner,  sègni,  signer,  36,  65. 
single,  single,  sanglier,  7,  36,  65. 
sinte^  sinti,  sentir,  37;  sinti,  sintu^ 

senti,   III,    124,    129;    sintïïwe, 

sentie,  129;  si7ile,  sente,  124. 
sipale^  épaule,  36. 
sipène,  etc.,  épine,  36. 
siiampè,  etc.,  deboul,  36. 
sitôle,  etc.,  étable,  36. 
sitrin,  etc.,  paille,  3,  36,  70. 


sitîcve,  etc.,  étuve,  poêle,  36. 
5z'>v/,  5z>r,  si,  131. 
s'n,  son  (adjectif  poss.),    84,  103. 
sô,  soit,  saoul,  49. 
sô  ou  sau,  saule,  10.  11. 
sô,  cf.  sdri. 
.sôblon,  sôvlon,  sôvion,  sable,  19,  47, 

50,  81,  90. 
sôcler,  sarcler,  sarcler,  62, 
sôddr,  soldat,  45. 
sogne,  soin,  44. 
sole,  soulier,  7,  45. 
solèy ,  solia,  soya,  soleil,  33,  50. 
sôlêye.  souléye,  soulard,  8,  49,  129. 
some,  un  somme,  44. 
somèy,  sommeil,  33,  83. 
son,  le  son,  42. 

son^î,  songer,  45,  88  ;  so7iS}iz,  117. 
sont,  boîte  à  sel,  12. 
sôra  cf.  sâra. 
sorcière,   sorcière,  12. 
sorèt,  hareng  saur,  34. 
sori,  la  souris,  33,  50,  60. 
sorti,  soûrti,  130;  sôrtu,   129. 
sôsswè,  sôssou,  saussaie,  31  rem.  3, 
sôteler,  sôtroûle,  cf.  sati-. 
sou,  seuil,  43. 
soû,  sô,  saoul,  49. 
soûfe,  soufre,  92. 
soufrU,  f.  -ûwe,  souffert,  -c,  129. 
soulèye,  saoulée,   129.  Cf.  solèy e. 
Sourdenèsses,  nom  de  lieu,  34. 
soûrti,  cf.  sorti, 
sous,  sous,  90. 
souvent,  souvenir,  90. 
souvint,  souvent,  50,  89,  131. 
soîiyi.  soûye,  c\.  soyi,  sf'iyc. 


(   HO  ) 


5H 


souyin,  sûwe,  suie,  55.  Cf.  sùnc. 

sôve,  sauve  f.  de  sauf,  92. 

sôvcr,  sauver,  92. 

soya,  cf.  solèy. 

soye,  swèyc,  swè,  soie,  30.. 

soy/,   souyî,    scier,   28^    59  ;   soye, 

soûye^  il  scie,  59. 
spd,  spô,  spâr,  il  répand,  126. 
spâde^  spôde^  spârde,  répandre,  124. 
spale,  épaule,  9,  36,  68,  70. 
spâvier^  spômer,  spanmer ,sp(iwmcr , 

essorer,  19,  71,  82. 
spârgnî,  spôrgnî,  épargner,  19,88. 
sphie^   spine,    ispctie,    etc.,   épine, 

36,  38. 
spcs,    ispès,    etc.,   f.  spcsse,    épais, 

34,    36,    73- 
spiate,  épeautre,  26,  82. 
sphiace,  épinard,  1 1 . 
spine,  cf.  spèiie. 
spinô,  épinard,  11. 
spinwè,  spinou,  épinaie,  31  rem.  3. 
spiroû,  spirieâ,  spireti,  spiril,  écu- 
reuil, 41 . 
spiter,  éclabousser,  41. 
spô,  spôde,  spômer,  spôrgni ,  cf.  spâ-. 
spioè,  épeiche,  3 1 . 
Stâve,  Stôve,   Slave,  14. 
stâve,  siôve^  étable,  cf.  stôle. 
staurer^  stôrer,  épandre;   store,   il 

épand,    i  i. 
sté,  sti,  été  (participe),  51. 
stiede,   stièrde,  ex-lordre,    25,    29, 

71,  I  2 4  ;  st'ùrdajit,  2 9 . 
sticrni,  éternuer,  29,  55,  dd,  76. 
stièrni,  étendre  de  la  litière,  29. 
stt),  stoc  ,  souche,  63. 


stôle,    stôve,   etc.,    étable,    14,    70, 

79  n,  81. 
stomac  ,  estomac,  63. 
stôrer,   store,    épandre,    il    é[)and, 

I  I . 
strangn^  stran-ny,  strin,  paille,  3, 

36,  70- 
stranner,  stronner,  étrangler,  65, 

81  ;  stranne,  stronne,  15. 
stri,  étrier,  33. 

strimer,  striner,  étrenner,    36,  85. 
strîye,  étrille,  39. 
strwèt,  etc.,  étroit,  31. 
stâve,  etc.,  poêle,  36,  51. 
stivèle,  étoile,  30. 
su,  sur,  132  ;  su-n,  85. 
su,  seû,  su  de  savoir,  5 1 . 
sucète,  tétine,  biberon,  34. 
suer  a  bièsse,  être  tout  en  eau,  89. 
sumer,  semer;  sume,  il  sème;  36. 
sûne,  sûwe,  suie,  51,  55, 
sur,  sûr,  seiXr,  securum,  51. 
sûre,  chûre,   suivre,    24,  24  n,  69. 
surèle,  suréle,  oseille,  id. 
Suvrè,  Souvret,  Sivry,  5,  40. 
suive,  sûne,  souyin,  suie,  51,  55. 
suioéye,  suée,  55. 
■swe,  soif,  30,  69. 
swe,  sweye,  soye,  soie,  30. 
swele,  seigle,  3  i . 
swessante,  soissante,  99. 
sweye,  cf.  swè. 
swif,  suif.  33,  89. 

/',  ti,  t-n,  ton  (adjectif  poss.),  103. 

/',  tu,  ti,  tu,  100. 

f  minme,  toi-même,  100. 


(  Hi  ) 


tâbe,  tôve,  tôf,  tôle,  table.  Intr.,  14, 
79  n,  81,  90.  107. 

taire,  cf.  têre. 

Tamène,  Tamine,  38. 

tani'jî,  tamiser,  72. 

tanawè,  quelquefois.  131. 

taneû,  tanneur,  46. 

tayit  qu'a,  quant  à,  132. 

tard,  tord,  tard,  11,  77,  131. 

târSjî,  tôrS}î,  tarder,  19. 

tare,  tïre  ,  terre,  25,  74. 

tarte,  tôte,  tarte,  76. 

tartine^  tartine,  38. 

tawon,  ta-on,  taon,  16,  47,  89. 

taye^  taille,  tranche,  24,  83. 

Tay'ni,  Tailleny,  5. 

tchaleiir,  tchaleû,  chaleur,  18. 

tchavibe ,    cambe ,    Intr.,    58,    76, 
86. 

tchamoussî ,  moisir,  50. 

tchainp,  champ,  15,  90. 

tchandelé,  chandelier,  36. 

tchandeleùs  ,  Chandeleur,  36^  46. 

tchane,  chanvre,  15,  90. 

tchanson,  chanson,  22,  47,  58. 

tchanter,  chanter,  6,  1 1  i ,  conjug. 
1 1  2  ;  tchafitant,  i  5  ;  tchuntes-tii 
ICI  ;  tchantons,  Intr.  ;  tchantèz 
-ôz,  Intr..  6;  tchantrmt,  -jieiit 
Edit.,  Intr.,  117:  tchantonche 
Intr.;  tchantèche,  Intr.;  tchan 
teré,  -as,  -a,  Intr.  ;  tc/tantéve,  8 

tchapia,  -iô,  chapeau,  26,  58,  80. 

tchâr,  char,  Intr.,  11,  58. 

tcliâr,  tchô,  chair,  58,  77,  86. 

tchâr  H,  tchôrlî,  charron,  19. 

tchârme,  charme  (arbre),  90. 


tchat,  tchèt,  chat,  Intr.,  9,  58. 

tchaud  ou  tchôd,  chaud,  10,  58, 
82. 

tchausae,  tchaussoti,  cf.  tchô-. 

tchhnlje,  tchimije,  tch'm/je.  che- 
mise, Intr.,  18,  39.  58,  72. 

tchèmin,  tch'min,  tch'mwin,  che- 
min, Intr..  3  n,  38. 

tchèminéye,  cheminée,  8,  40. 

tchèna,  panier,  19. 

tchène,  chêne,  71 .  87. 

tchènwè.  tchhieit,  tchhiou,  tchhiô, 
k'cnô,  etc.  chênaie,  chênois,  nom 
de  lieux,  31  rem.  3. 

tchcrbon,  charbon,  19,  24,  47,  58, 
76,  90. 

tchâr,  choir,  Intr.  ;  tchèyons,  66  ; 
tcheû,  tcheûte,ln\v.,  51,  129. 

tchèrS}},    kèr^fj    kcrtchi,     charger, 

I9>  58,  59- 
tch'erdon^  chardon,  19,  47,  76. 
tchèrète,  charrette,  Intr.,  19. 
tchèriôve,  charriable,  14. 
tchèrpètî,    charpentier,    Edit.,  I2, 

.9,  58,  76,  87. 
tchèruwe.  -ûwe,  eûwe,  charrue,  19, 

51,  58,  59- 
tchèsse,  il  chasse,  9,  67.  Cf.  casse, 

cache, 
tchèsseù.   chasseur,  46. 
tchèssî,  chasser,  Intr..  19,  58,  90; 

tchèssîye,  -éyc,   8. 
Tchès'lèt,  Chàtelet,  19,  58. 
Tchès'/inia,   Chàlelineau,   19,   58. 
tch'estia,  château,  19.  Ç.{.  castia. 
Tchèstrè,   ('hastres,   iq,  34. 
tchèt,  tchat.  chat,  Intr.,  9. 


(   142  ) 


;i6  — 


tchètwSre ,  caiwhre ,  ruche,  Intr.jp. 
tcheû,   chu,    f.    tcheûte,  Intr.,    51, 

129. 
tchèveû,  tchfeû,  tchfia,  cheveu,  Intr. 

18,  34,  58,  82. 
tchèvîye,    tchfîye,  tchfilc^    cheville, 

Intr.,  18,  39,  80. 
tchèvô,   tchfô,    cheval,     Intr.,     18, 

58,   89. 
tchèyâre,   tchèyère,    chaise,    18,  22. 

25,  58,  dd,  68,  74. 
tchèyons,    nous    tombons,    66;  cf. 

tchêr. 
tchfeû,    tchfia,     tchfîye,     tchfô,    cf. 

tchè-. 
tchî,  tchin.,  chien,  23,  103. 
tchinâye,  chiennaille,  canaille,  10. 
tchiveu,  tchiviye,  tchivô,  cf.  tchè-. 
tchmîje,  tchmin,  cf.  tchè-, 
tchô,  tchâr,  cha\r,  11,  58,  77,  86. 
tchôkemâf,  cauchemar,  58. 
tchôki,  pousser,  19,  58,  59;  tchôke, 

10. 
tchôr,  tchâr,  char,  Intr.,  11,  58. 
tchôrlî,  cf.  tchâr  II. 
tchôrnê,^  charmoie,  carpinetum, 

31- 
tchôrnta,  csLrpïneWum  ,  26. 
tchôs,  chaux,  10,  82. 
tchôssc,  chausse,  bas,  60. 
tchôsson,  chausson,  19. 
té,  tel,  2,  2"^  ',  cf.  tél. 
té,  tén,  tî,  tin,  je  tiens,  23,  125. 
-té,  term.  de  3®  pers.  plur.  de  l'in- 

dic.  prés.,  Edit.,  117,  128. 
têch-tu,  tais-toi,  5. 
tè.chî.,  tisser,  71. 


tcgne,  cf.  tcne. 

tcje,  taise,  125. 

tel,  f.   télé,  tel,  79. 

thih.  tien,  103. 

tène,  tienne  (adjectif  poss.),  103. 

tène,  mince,  22. 

tcne,  tienne,  teneat,  88. 

tenu,  tenu,  28. 

thra,  tiendra,  86. 

tfre  ou  taire,   5;    têje.   taise,    125; 

têch-tu.,  tais-toi,  5. 
thre,  f.  fêre,  tinde,  tendre,  86,  87,  96. 
tsre,  tare,  terre,  25,  74. 
térû,  tinré,  tiendrai,  29. 
tèrére,  tarière,  i,  18. 
tèri,  t  e  r  r  i  c  i  u  m  ,  39. 
tèrtoût,    tèstoût,   f.    -oïïte,   pi.   -ous, 

-flûtes,  tout,  78,  108. 
tes,  tes  (adjectif  poss.),  103. 
tèstia,  testu    -|-   ellum,    tesson. 

26  (corrigez  testa  du  §  26  en 

testu). 
tèstout,  cf.  tèrtout. 
tèt,  teiit,  teût,  txvèt,  twôt.,  tout,  tieût, 

toit,  31. 
//,  ty-,  t' ,  ton  (adjectif  poss.),  103. 
/z,  toi,  100. 
ti,  tu,  /',  tu,  100. 
tike,  taie  (d'oreiller),  31. 
tiède,  tiède,  tiède,  22. 
tiène,  tierne^  tièrme,  tertre,  25,  76. 
tièsse,  tête,  25,  70. 
tieût,  cf.  tèt. 
ttgne,  teigne,  88. 
tigneûs^  teigneux,  88. 
tijener,  tisonner,  Intr.,  50,  67. 
tile,  tegula,  terre  rouge,  33. 


517 


(  143  ) 


tîlia,  carreau  de  terre  cuite,  33,65. 

timps,  temps,  27. 

thnpe,  à  temps,  27,  29,  90,  131. 

timprû,  précoce,  29. 

tin,  tén,  tî.  té,  je  tiens,  23,   125. 

tine,  tine,  97. 

tinrt ,  téré ,  \'\çxidiX?i\ ,  29, 

tîyoîi,  (iyeùl,  tilleul,  40,  41. 

/'«,  ton  (adjectif  poss.),  103. 

t'ni,  tenir;  /^,  etc.,  23,  125;  tè.ne, 
tègve,  teneat,  88,  125;  tsri, 
tinré,  tiendrai,  29;  tèra,  téra, 
tiendra,  86;  /^«?^,  tenu,  28. 

tôle,  cf.  tâbe. 

ton^  le  ton,  42 

tonia,  tonneau,  26. 

tonwhre,  tonnerre,  30,  45. 

târ  ou  tôrd^  tour,  twa,  je  tords, 
II,  44. 

tôr,  toîcr,  //«rt, taureau,  56,  74. 

tord,  tard,  tard,  11,  77,  131. 

iôr8}i,  lârS}î,  tarder,  19,  59. 

toria,  taureau,  56, 

tort,  toûrt,  twârt,  tordu,  44. 

tote,  tarte,  tarte,  tourte,  11,  76, 

toii,  tour,  un  tour,  77,  86. 

toûbac  ,  t2.h2iC,  19  n. 

toucha,  tourcha,  trognon,  2(i. 

toudis,  toujours,  37. 

toîîne,  tourne,  4.g, [y 6. 

tour,  taureau,  cf.  tor. 

tour,  un  tour,  cf.  toû. 

tour,  je  tords,  cf.  tôr. 

toûrt,  tordu,  cf.  tort. 

tourner,  tourner,  50;  toime,   49,  76. 

tous  ,  tous,  49. 

tousse,  il  tousse,  49,  73. 


tout,  toit  :  cf.  tH. 

toxit,    f.    toute,    |)lur.    tous\    tout, 

Intr.,  49,  68,  97,  108. 
trait,  trèl,  trét,  trait,  9. 
Trah'gnère,  Trahegnies.  5. 
tranquiye,  tranquille,  80. 
trawer,  trouer,  56  ;  trazvè.  65. 
trayin,  trident,  fourche,  36. 
Trèfni,  Trazegnies,  5. 
très,  très,  98. 

tresse, trhe, treize;  irhe-ans ; 60. 99. 
trèt,  trh,  cf.  trait, 
trhfwè,  entonnoir,  48. 
trèviès,  triviès,  travers,  18,  25. 
trianer,    trembler,     6,     27,      81  ; 

triane,  triène,  je  tremble,  27. 
trianèle,  trinnèle,  trèfle,  27,  81. 
tr imper,  tremper,  90. 
trinnèle,  cf.  trianèle. 
trinte,  trente,  99. 
trirnès,  cf.  trèviès. 
trop,   trop  ,  trop,  44,  90. 
troubler,  troubler,  8 1 . 
trouve,  trouve,  trouve,  41. 
trouwèle,  trîiwèle,  truelle,  26,  55. 
troûye,  truie,  43. 
trwès,  twès.  trois,  24,  30,  99. 
tr.vèsième,  troisième,  99. 
Tumyon,  Thiméon,  40. 
Tun,  Thuin,  53. 
Tune,  Thisnes,  37. 
tïiwer,  tuer,  55. 
twa,  tour,  tôr,  taureau,  56,  74. 
twès,  cf.  trwès. 
twèt,  toit,  cf.  tèt. 
t7véle,  toile,  79. 
twôt,  toit,  cf.  tèt. 


(  Ï44  ) 


—    KlS, 


-fi,  -uluni,  term.  de  jiartic.  passe. 

129. 
Hch,  huis,  4.3,  72. 
ïïchant,  ayant,  109. 
uit  OM  mit,  huil,  43,  69,  99. 
-wn',  i'*^  et  3^  pers.  plur.  de  l'indic. 

imparf.  et  du  condit.  prés.,  37, 

120. 
-r(r,  -urum  ,  51 . 
-ure,  -ura,   -atura,    51. 
-uwe,    -utam,    term.    de   partie. 

passé,  66,  129. 

vacha,    vaisseau,    muid,    cercueil^ 

Intr.,  26,  71. 
valu,  valoir,  valu,  79. 
vau  ou  vô,  val,  10. 
vâre,  vëre^  verre,  25. 
vatche,  vache,  9,  59. 
vatcherèsse^  vachère,  34. 
?'a>'^,  aille,  V ad at ,  124. 
vayôve,  vaillant,  14. 
vé,  vî,  vén,  vin,  je  viens,  23,  125. 
vèB}e,  verge,  34,  65. 
vègne,  vène,  vienne,  88,  125. 
venu,  vnu,  venu,  28,  37,  51. 
vèr,  f .  verte  ou  vie  te,  vert ,  34,  76. 
r/#r(7,  viendra,  86;   véré,   viendrai, 

29. 
verdi,    vèr'di^    vinredi,    vendredi, 

29>  37,  87. 
vhre,  vâre,  verre,  25. 
Verni,  Vergnies,  5. 
verte,  vie  te,  f.  de  vsr,  vert,  34,  76. 
vèspréye,  vièspréye,  vêprée,  5oir,  29. 
vèssîye,  vessie,  29,  36,  37,  59,  73. 
véye,  vîye,  la  vie,  Intr.,  37. 


7>èyez,  vous  vovez,  66. 
vèyi,  veiller,  36,  83. 
Vèz'nâ,  Virginal,  2. 
vî,vie,  ï.viye,  vièye,  vieux,  22,  83. 
7'/.  vin,  vé,   vén,  je  viens,  23,  125. 
via,  via,  veau,  26,  80,  82. 
viker,  vikî ,  vivre,  37,  117. 
vie,  cf.  7>j . 
vièr,  ver,  25,  77. 
vies,  vers,  25. 
vièspréye,  cf.  vèspréye. 
vièyèsse,  vîyèsse,  vieillesse,  34. 
vigne,  vigne,  39,  88. 
vijène,  voisine,  96. 
vîfnâB}e,  voisinage,  9. 
vifnoûve,    action   de  voisiner,  14, 

36,  40. 
vîjin,  voisin,  Intr.,  36,  38,  60. 
vilâB}e.    vulâB}e,   village,    Intr.,   9, 

40. 
vile,  ville,  37,  80. 
vile,  V  i  1 1  a  r i  u  m  ,  villers,  nom  de 

lieux,  7. 
7nn,  vin,  38. 

vin,  vén,  vî,  vé,  je  viens,  23,  125. 
vinde.  vendre,  35,  86,    iii,    124; 

vin  du.  36. 
vini,  cf.  vni. 

vinne,  wcne.  wcne,  veine,   32,  91. 
vinré,  cf.  véré, 
vinredi,  cf.  vèr  di. 
rnnt,  vint' ,  vingt,  38,  69,  99;  vint'- 

èt-yun,  99. 
vint,  vent,  27. 
vinte,  ventre,  99. 
vinte,  vente,  68. 
vinter,  vanter,  i  5, 


—    >iq 


(    145    ) 


viô,  cf.  vta, 

visage,  visage,  9. 

j'/Vif,  vite  (adverbe),  131. 

vive,  vivre,  92.  Cf.  viker. 

viye,  véye,  la  vie,  Intr.,  37. 

vîye^ 7)ièye.  f.  de vi.  vie,  vieille,  22,83. 

vîyèsse,  y^Vy^ss^,  vieillesse,  34. 

v'iéz,  v'lèz,v'làz,v'louz^  vous  voulez, 
6,  loi  ',v  Ions,  vouXon^,^'^',  v'iôz, 
voulez- vous.''  ICI.  Cf.  voulu. 

v'ni,  vini,  venir,  m;  vî,  etc.,  je 
viens,  23,  125;  vègne,  vène, 
vienne,  88,  125;  venu,  v'nu, 
venu,  28,  37,  51;  véra,  véré, 
viendra,  viendrai,  29,  86. 

vo,  votre,  Intr.,  70,  103;  vo-n.  70, 
85,  103;  vo-y,  103. 

vô,  vau,  val,  10. 

Vod'ciye,  Vodecée,  5. 
l'ofnéye,  Vogenée,  5. 

volH? ,  v' léz  ?,  iHôz ? ,  voulez- vQus  ?, 

lOI. 

voltin.,  t/t?//?,  volontiers,  12,  45,  50. 

vôra,  voûra,  voudra,  19,  19  n. 

vôrin.,  f.  vôrine,  vaurien.  38. 

vârlèt,  valet,  13. 

W5,  vos  (adjectif  poss.),  103. 

vos,  vous  (pronom  pers.),  100. 

vos-n,vo\Te,  103. 

vosse,  voste,  votre,  70,  103. 

voulu,  voulwèr.,  vouloir,  45,  74  : 
vou,  je  veux,  41  ;  vout,  il  veut, 
103  :  vous-se ,  veux-tu,  101  ; 
voulnut,  veulent,  Intr.;  voulô, 
voulais,  \\%\voûreil,  voudrais, 
82  ;  voûra,  vôra,  19,  19  n:  voùrt, 
voudrai,  45.  Cf.  v' lez. 


vous^vos,  vous-ôtes,  vos-ôtes,  vous, 
vous  autres,  46,  100. 

voùye,  cf.  vôye. 

voûye,  veuille,  subj.,  124. 

li  vowe,  èl  vowe,  le  vôtre,  Intr.. 
70,  103. 

voye,  voûye,  vwèye,  la  voie,  30. 

vrè,  vrai,  5,  5n. 

vu,  vûde,  f.  vûde,  43,  69. 

vûdt,  widî,  vider,  sortir,  43,  45, 
130. 

vxva,  vwè  ou  vwès,  voix.  48,  60, 
91. 

vzvè,  wè.,  je  vois,  30. 

vwèye.,  cf.  voye. 

-wa,  -eu,  -ou,  -ô,  term.  de  l'impar- 
fait, 118. 

xvachoter,  agiter,  secouer,  93. 

ivalon,  w^allon,  93. 

wangnî,  gagner,  93. 

Wanfni.,  Wangenies,  5. 

watit.  gant,  93. 

xvarglas,  verglas,  36. 

wartiye,  ourtiye,  ourtie,  50. 

wasse.,  wèsse,  guêpe,  25,  70,  91. 

xvastè,  gâté,  dévasté,  91 

xvay  I ,  aï  ! ,  134. 

xvay,  zvèy.  xvoy,  oyi,  oui,  45.  80, 
131. 

xvay  in,  regain,  93. 

xvazon,  gazon,  93. 

xfè,  vwè,  je  vois,  30,  91. 

xvè,  xvé,  gué,  Intr.,  8,  91. 

-wè.   -oriuin,   48. 

-jt;<?,  tiens  !,  regarde!,  134. 

xvène,  wène,  vinne,  32,  91. 

xvère,  guère,  03,  131. 


l  14(5  ) 


—    ;2o 


:t>èsse,  cf.  wasse. 

Tvéti,  regarder,  93. 

wèy ,  cf.  wa}\  oui. 

u'ève,  qu'il  voie,  124. 

zvèvez,  voyez,  Intr. 

wèzcûr,  wèzou,  oser,  osé,  129. 

a'zVz,  cf.  r'/?^/. 

■m /g,  ôle^  43. 

a'z7.  huit.  43.  69,  99. 

T^z7irc;#>'^,  Witterzée.  5. 

wôfe,  ôfe,  gauffre,  93. 

wôrder,  garder,  19,  93. 

zvôt,  ôt,  haut,  10. 

-d'oy ,  cf.  xvay. 

yèbe,  yèrbe,  herbe,  25,  76,  90. 
yèce  ou  ^^55^?,  yèrce,  herse,  25,  60. 
90. 


yène,  eue,  une  (article),  52. 
yèsse,  èsse.  être,  25,    73,   conjug.  : 

I  10. 
yeâ,  où,  œuf,  41,  91. 
>'<??>,  yu,  yeii,  eu,  51,   109. 
ycune,  une  (pronom),  52. 
yeûs  ,  eux,  elles,  34,  82,  100.  101. 
j.7>2,  zw,  un  (article),  52. 
>'^,  eau,  9.  Cf.  emve. 
yoûrd,  yôrd,  ord,  orde,  44. 
yu,  y  eu,  yeii,  eu,  51.  109. 
yun   f.  yeùne,   un,   une  (pronom), 

Intr.,  52,  99,  108. 

zèls,  eux,  elles^  34,  82. 

zias,  eux,  qqf.  elles,  34,  82,   100, 

ICI. 

zèles,  elles,  100,  loi. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Pa^e 

Note  de  l'éditeur 377 

Introduction 3*^4 

Phonétique.    Voyelles ...  392 

Consonnes 432 

Morphologie.   Noms  et  Pronoms 454 

Verbes 4b  i 

Mots  invariables 480 

Errata 4S1 

Lexique 483 


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