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Phonétique
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Phonétique et Morphologie
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Dialectes de rOuest-wallon
sicco3:3a.X3eig-3:i.ées de d-OiJLze C3tD?tes
(MÉDAILLE D'OR)
PAR
Adelin GRIGNARD, s. J
éditées par Jules FELLER
SOCIETE LIEGEOISE DE
LITTERATURE WALLONNE
Soc. An. Impbimerjk —
H. VAlLLA^fT-CARMANNB
RUB St- Ad ALBERT, 8 -^
LlBGB — 1908 -^ -* - -^
Prix : ^ francs
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Phonétique et Morphologie
DES
Dialectes de l'Ouest-wallon
(MÉDAILLE D'OR)
PAR
Adelin GjRIGNARD, S. J.,
éditées par Jules FELLER
SOCIETE LIEGEOISE DE
LITTERATUKE WALLONNE
Soc. An. Imprimerie -
H. Vaillant-Carmannb
Rue St-Adalbbrt, 8 —
LlBGK — 1908 -* -^ - _
Prix : î> francs
Note de l'éditeur
L'œuvre couronnée du P. Grignard sur les patois de l'Ouest-
wallon n'a pas eu la chance d'être corrigée et remaniée amou-
reusement par lui pour la publication dans notre Bulletin. Sa
vocation Ta appelé aux Indes, où il évangélise les Paharias ou
les Lepchas à la mission de Kurséong^ au pied de l'Himalaya^ au
lieu de peser des syllabes picardes ou wallonnes à Charleroi. Peu
avant son départ il avait bien commencé une 'refonte de son
premier manuscrit^ dont les grandes pages pleines de surcharges^
d'additions aux marges^ de notes intercalées en des temps divers,
n'étaient pas déchiffrables pour un imprimeur. Mais il n'a pas
eu le loisir de pousser très loin ce travail. Il s'est arrêté au début
de la lettre o, et encore renvoie-t-il souvent du second manuscrit
au premier^ compliquant ainsi la publication au lieu de la faci-
liter. Quant aux trois autres quarts, il a dû se contenter de biffer
au crayon des mots, des exemples, des membres de phrase incri-
minés par le jury et d'ajouter des numéros aux paragraphes. Or
on a vu par le rapport de M. A. Doutrepont que le jury aurait
désiré une mise en valeur beaucoup plus intime et plus labo-
rieuse des précieux matériaux accumulés. La mission m'est échue
d'opérer ce travail. Je dois donc dire en quoi j'ai respecté l'œuvre
première, en quoi j'ai cru devoir la transformer, à mes risques et
aux risques de l'auteur, absent et consentant.
L'œuvre du P. Grignard a l'avantage^ ou la disgrâce, suivant
le point de vue, qu'elle n'expose pas l'étude d'un dialecte wallon
naturellement délimité, offrant, à tous les endroits, sur tous les
points importants de son vocalisme, le même traitement presque
invariable, n'ayant que des variations légères de détail, comme
de tcha7itnut à tchantneid ou de mwart à mivert. La région étudiée
( 4 ) 37« -
ici n'a pas d'unité. C'est une zone de transition où se croisent et
s'entrecroisent deux dialectes. Les esprits purement spéculatifs
objecteront que toutes les régions sont intermédiaires, que dans
toutes se présentent des limites phonétiques^ en deçà et au delà
desquelles les mêmes mots ne sonnent plus du même son. Nous
leur répondrons qu'il y a différences et différences : il ne faut pas
seulement les compter^ mais les peser. Les unes sont presque
négligeables, les autres sont radicales^ et, accumulées, impriment
la sensation bien nette du passage d'un idiome à un autre. Telle
est la région explorée ici. Deux espèces appartenant à des genres
différents, le rouchi, du domaine picard, et le namurois, du
domaine wallon, s'y rencontrent et s'y entrepénètrent. Ce n'est
pas un centre d'où les eaux gonflées s'avancent rythmiquement
en ondulations successives, c'est un détroit où s'entreheurtent
les derniers flots de deux mers opposées.
Voilà ce qui rend si compliquée la description phonétique de ce
prétendu dialecte de l'Ouest- wallon. Naturellement, notre auteur
l'avait commencée sans avoir une vue bien nette des oppositions
qu'il aurait à mettre en relief. Il avait cru qu'il lui suffirait d'em-
prunter le moule d'un travail analogue fait sur le dialecte de
Namur et d'y introduire les variantes dialectales. Mais le dialecte
de Namur est homogène : il n'y a pas d'homogénéité dans la
région qui s'étend de Waterloo à Chimay etdeWalcourt àBinche.
À mesure qu'il avançait dans sa description, l'auteur s'en est
aperçu. A la fin, il en avait acquis la claire intuition, et c'est
alors qu'il a rédigé cette introduction synthétique à laquelle nous
nous sommes gardé de toucher. Néanmoins l'exposé des traits
dialectaux en est resté assez lent et confus. L'auteur y traitait
un peu toutes les questions au même plan. Il faisait la chasse
aux exemples rares et d'étymologie douteuse^ tandis que pareille
démonstration réclame des exemples communs et non contro-
versables. Puis il arrivait que certains mots choisis à cause de
leur singularité avaient besoin d'exhiber tout un état-civil de
variantes et de dérivés. Tous ces détails, sollicitant l'attention en
— 379 -- ( 5 )
même temps^ empâtaient le sujet principal. D'autre part; surtout
préoccupé de l'exactitude de son enquête^ l'auteur enregistrait les
variations profondes et les superficielles avec la même sérénité^
sans une phrase qui mît le lecteur en arrêt et l'avertît de l'impor-
tance du phénomène. Mon premier rôle a donc été; dans ce
travail de mise au point, de supprimer des causes d'encombre-
ment et de confusion, de sacrifier certains exemples, de délester
l'œuvre des remarques de syntaxe et de lexicologie inopportunes^
de clarifier et de raccourcir les délimitations géographiques des
sons, de donner çà et là, par quelque phrase ou quelque mot
précis, la sensation qu'on avait affaire à une zone de transition et
à un caractère différenciel important.
Désireux de respecter autant quepossiblela conception d'autrui,
je n'ai pu m'en affranchir aussi complètement que j'aurais voulu.
Il est souvent plus difficile de remanier une œuvre que d'en com-
poser une nouvelle. Ainsi, quoi que nous ayons fait pour rendre
plus saillants les traits spéciaux et réduire la place des caractères
génériques et communs, nous avons la conscience de n'avoir
réussi que très imparfaitement. Nous avions contre nous à la fois
le sujet^ trop composite pour se prêter à une rapide analyse, et
la crainte de trahir notre auteur, trop éloigné pour nous donner
sur chaque innovation son opinion définitive. Puissent mes deux
collègues du jury ^ qui ont étudié attentivement l'original, esti-
mer que deux mois d'un travail intensif n'ont pas nui à l'œuvre
consciencieuse du P. Grignard.
Les changements opérés portent tantôt sur la forme et tantôt
sur le fond. J'ai déjà parlé du travail d'élagage dans les exemples:
il en reste souvent trop, mais le lecteur peut s'arrêter en cela au
bout de deux ou trois exemples probants, et négliger les excep-
tions et explications qui remplissent le reste du paragraphe. J'ai
séparé dans la mesure du possible les résultats généraux des
variations particulières. Les indications des limites ont été sou-
vent mises à part, afin que le lecteur puisse les sauter ou les
consulter attentivement, suivant son objet. L'auteur n'a pas
( 6 ) — 380 —
craint la copieuse énumération des communes formant la limite
de chaque phénomène. Il faut lui en savoir gré^ et l'on peut être
sur qu'il les a déterminées avec soin et presque toujours sur place.
Quand ces listes faisaient double emploi avec une carte, je les ai
abrégées ; celles qui, au contraire, remplaçaient une carte, ou
qui contenaient des considérations théoriques, une façon parti-
culière de présenter les faits, je les ai conservées.
Parfois l'auteur ne donnait que des titres et des exemples :
j'ai dû alors interpréter les résultats et les classer. Parfois je n'ai
pris que les exemples et j'ai refait tout le cadre de l'exposé théo-
rique. Il en est arrivé ainsi, notamment, dans la partie relative
aux consonnes. Le jury aurait voulu une disposition à peu près
semblable à celle de la grammaire de Meyer-Lûbke. Je n'ai pas
osé opérer une reconstruction aussi complète; mais conservant
chaque famille de consonnes, j'ai refait à peu près chaque chapitre.
L'auteur commençait par des accidents phonétiques sans impor-
tance, mélangeait les cas des consonnes simples et des consonnes
doubles, des groupes d'origine latine et des groupes d'origine
romane, ce qui ajoutait une anarchie nouvelle à l'anarchie natu-
relle du langage composite de cette région. Il faisait venir au
même plan et dans la même liste des phénomènes très distincts
comme la dénasalisation de è dans tchèrpèti (charpentier) et la
disparition de « dans ministerium. J'ai tâché de présenter un
tableau complet des destinées de chaque consonne, les prenant
d'abord entre voyelles ou simples, comme initiales, médiales pro-
toniques et posttoniques, finales ; ensuite doublées; puis en groupe
avec d'autres consonnes, groupe latin, groupe roman, conson-
nes précédant et suivant, groupe initial, médial, final. C'est dans
cette partie, où je croyais d'abord n'avoir rien à changer, que
j'ai dû innover le plus.
Partout j'ai essayé d'accentuer les différences entre l'est et
l'ouest du pays exploré, entre la région wallonne proprement
dite et le domaine du rouchi. Rarement l'auteur mettait en
opposition les deux usages. Certes nous savons ce qu'il y a d'ar-
- 38i - ( 7 )
titiciel dans cette action d'individualiser par un nom un idiome
local, mais nous savons aussi combien c'est plus clair et plus
commode pourle lecteur. Ici d'ailleurs on peut parler de dialectes
différents sans courir le risque d'errer et de prendre des varia-
tions insignifiantes pour des caractères différenciels tranchés. Sur
ce point il n'est pas possible que je sois en contradiction avec
l'auteur. Il a lui-même synthétisé son opinion dans le chapitre
d'introduction : je n'ai fait que la répartir en détail dans les
divers paragraphes. C'est un soulignement^ tout au plus.
Parfois cependant j'ai dû me mettre en opposition avec des
idées de l'auteur et je n'ai pas toujours indiqué en note ces
divergences^ pour ne pas me poser en critique de l'œuvre savante
que j'avais à publier. Ainsi j'avertis ici que l'auteur^ dans une
longue note ajoutée au § 82 (/-[-consonne) et que j'ai fondue
dans ce paragraphe^ croit^ avec son guide Niederlânder^ que /
est tombée après e dans bellum : bia, sans se vocaliser en 11. Je
lui ai endossé dans mon texte l'opinion contraire : « dans le ia
namurois; qui est pour z'<2//^ u s'est résorbé» (§ 82). Je dois donc
assumer la responsabilité de divers changements de rédaction
qui impliquent une autre façon d'interpréter les faits. Peut-être
aurais-je dià avertir^ comme je l'ai fait dans une note à la fin du
§ 36 pour a représentant in et inde. Mais la théorie en tout
ceci n'est-elle pas une chose accessoire? Ce que le linguiste
recherchera dans ce travail, ce n'est pas une explication conjec-
turalC; ce sont des faits, des faits nombreux et classés avec ordre.
J'ai ajouté une couple de cartes, une pour oû\ ivè ffron,
frivè, frigidum),, une pour doùr : dwam (dorm(i)o)^ qui
montrent la distribution géographique de deux traits d'une
importance capitale. J'ai dû refaire et rendre plus parlantes toutes
les autres cartes, par exemple celle de l'imparfait, celle de la
seconde personne du pluriel en -èz, -éz^ îz, -ùz, -onz, celle de la
troisième personne en -té, -et, -îiii, -nœ, -7ic.
Le mot mis entre parenthèses après un exemple wallon a sim-
plement pour but de faire reconnaître facilement par un étranger
( 8 ) - 382 -
l'identité du mot wallon, et non de fournir au linguiste^ qui n'en
a pas besoin, l'étymologie du mot. Pour y arriver, nous choisis-
sons tantôt la forme latine, pleine ou syncopée suivant l'oppor-
tunité; tantôt la forme française collatérale. Quand il n'y a pas
d'erreur possible, nous omettons toute traduction. Pour alléger
le texte propre, nous avons rejeté souvent dans cette même
parenthèse des variantes dialectales^ que le lecteur pourra délais-
ser s'il est plus désireux de trouver une suite de formes concor-
dantes que curieux de divergences et d'exceptions.
L'auteur n'a pas choisi pour ses exemples une orthographe
purement phonétique. Il a cru, et personnellement nous aurions
mauvaise grâce à lui en faire un reproche, il a cru devoir adopter
celle de la Société de Littérature zvallonnc, en se rapprochant
toutefois du phonétisme et en laissant les tolérances analogiques
permises. Ainsi son travail sera plus accessible à toute une caté-
gorie de lecteurs. Quant aux philologues, il n'y a pas pour eux
d'erreur possible de lecture dans ce système, s'ils veulent bien
retenir que \e non marqué d'accent représente Ve muet du fran-
çais, que les consonnes finales non suivies de la minute (') sont
muettes, que la consonne douce et sonore finale est forte et sourde
dans la moitié des cas (^), que les voyelles nasales sont écrites
comme en français. On a d'ailleurs averti de la prononciation
dans le texte, quand on prévoyait une confusion possible.
Il nous restera, au cours de l'impression, à dresser un index
des mots wallons cités.
Une dernière réflexion, au sujet du titre. Cette région étudiée,
l'auteur l'appelle Ouest-wallon : je la nommerais volontiers zone
picardo-wallonne. La raison de cette différence gît dans la façon
d'interpréter les faits. L'auteur choisit une limite séparative
(c fa, voir l'Introd.) en décidant qu'elle est la plus importante
et que le wallon commence à cette limite. À notre avis, on tom-
bera dans l'arbitraire chaque fois qu'on voudra, en fait de déli-
(') Nous avons essayé de préciser ces cdiS àdiXiS V Essai d' orthographe
wallonne^ pp. 146-149.
— 3^3 — ( 0 )
mitation dialectale^ choisir pour frontière une ligne et non une
zone. Il ne faut pas adopter de ligne-limite. Les partisans des
solutions simplistes y trouvent leur compte^ non la vérité. L'ex-
périence nous montre que les dialectes se compénètrent à leurs
confins comme les ondulations de l'eau parties de deux centres
voisins. Une lutte pour la vie se produit là entre les phonèmes
synonymes, et, le résultat^ c'est la bigarrure dont nous tenons
ici un superbe exemple. Le faisceau des limites importantes,
depuis la plus occidentale jusqu'à la plus orientale, enserre une
bande de terre qui est la vraie limite^ la marche commune
entre les deux dialectes.
L'auteur avait commencé^ en attendant l'opinion du jury sur
le présent travail^ une Phonétique et Morphologie des dialectes de
la Haine. Il n'en a fait que la phonétique, et, pour la morpho-
logie, des tableaux de conjugaison. Il nous a livré son manus-
crit, précieux bien qu'inachevé. Peut-être aurons-nous quelque
jour le loisir de le compléter et de le publier.
Jules Feller
Introduction
Dans les Mélanges zvallons {^), M. Jules Simon a tracé les
limites entre wallon et picard. Mais, entre la plus occidentale et
la plus orientale de ces limites^ il y a de la marge. Où s'arrête le
wallon ?
Les limites les plus orientales séparent de nous Nivelles et
divisent la banlieue de Charleroi ; leur prolongement^ que j'ai
tracé moi-même^ traverse l'Entre-Sambre-et-Meuse belge. Or le
dialecte de ces deux villes et de cette région a bien physionomie
wallonne.
Dans le présent travail_, consultant le sentiment des habitants
de la région^ fondé sur le groupement des relations et concor-
dant cette fois notablement avec les données de la science^ nous
adopterons comme limite occidentale de l'Ouest-wallon celle
qui sépare le domaine de c + <a: > k \ kcmîchc, carète, kèmin,
cat, kèvô, du domaine àe c -\- a > tch : tchcrnîche, tchèrète, tchè-
min, tchat, tchèvô, (v. carte I).
En efFet^ c'est bien le trait principal qui signale l'étranger aux
habitants de l'un ou de l'autre domaine.
Le phonème parallèle g ^ a > S} s'avance plus à l'ouest que
c -]- a '^ tch. D'autre part^ quelques vocables : brantche, tchâr,
tc/iêr (ca.d ère), tcheû, etc.^ se retrouvent encore au-delà de la
limite tracée par M. J. Simon^ notamment dans le crochet qu'elle
fait vers Thuin. ^
En leur faveur peut-être, mais surtout pour ne point m'inter-
dire le passage en ligne droite à travers l'Ouest-walloU; j'ai
englobé ce crochet dans mon champ d'investigations. Une ligne
(') Liège, Vaillant-Carmanne, 1892, pp. 99 et suiv.
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- 385 - ,^ ( II )
verticale descendant à l'ouest de Tubize et de Beaumont déli-
mite assez bien mes recherches de ce côté.
La limite orientale de l'Ouest-wallon laisse à sa droite^
au dialecte namurois^ la banlieue de Wavre^ la Dyle en aval de
Bousval^ et la Thyle; elle lui laisse encore une bande étroite le
long des frontières provinciales Hainaut-Namur^ jusqu'à Aiseau^
d'où elle se dirige vers Givet par Le Roux^ Mettet etCorennes(^).
Mais dans le territoire ainsi délimité^ le parler que je qualifie
d'Ouest-wallon présente-t-il donc du nord au sud un aspect assez
homogène ?
Pour exprimer ma conviction à ce sujet; j'ai coutume d'avancer
qu'un habitant de Braine-l'Alleud^ se trouvant à Couvin^ n'aura
que deux ou trois traits réguliers à changer dans son parler local
pour n'y paraître point étranger. Parlant son dialecte pur^ il y
serait très facilement compris. Il aura moins de peine encore à
Philippeville.
Toutefois il nous faut distinguer dans l'Ouest-wallon des
régions distinctes :
Au nord de la Sambre: i. La région de Nivelles^ prolongée
vers le sud, à gauche de la voix ferrée de Charleroi-Bruxelles (-).
2. La région à l'est de celle-ci^ jusqu'au domaine namurois.
Certains caractères la divisent en partie brabançonne et partie
hennuyère.
Au sud de la Sambre : i'*. La région de l'Acoz et de la
Biesme, au sud de Châtelet et d'Aiseau.
2'\ La région de Beaumont^ au sud de la Sambre et de la
Biesmèle.
3''. Le bassin de l'Heure et de l'Hermeton (région de Walcourt
et de Philippeville).
(') Les recherches dépassent à l'est cette limite linguistique, jusqu'à
une verticale descendant deWavre. Elles vont même au delà par instants.
(-) S'y rattachent encore par de nombreux caractères les communes
de la rive gauche du Piéton : V^iesville, Thiméon, Gosselies. Dans l'in-
térieur de cette i'^ région, la crête que le Piéton contourne est une ligne
de subdivision.
( 12 ) ' — 386 —
4''. La région de Chimay-Couvin-Givet.
Remarquons en passant que Charleroi confine à plusieurs de
ces régions. C'est un carrefour et non un centre.
Cela posé, si j'excepte de l'Ouest-wallon les dialectes de
NivelleS; Seneffe^ Piéton^ Thuin^ Beaumont^ Chimay (régions t,
2^ et 4'* en partie)^ où s'enchevêtrent les limites entre picard et
wallon^ il me reste une bande de terrain^ étranglée au nord,
s'élargissant vers le sud-est^ et qui n'est qu'une dépendance du
namuroiS; avec ses caractères spéciaux pourtant.
Ceux-ci l'apparentent au Hainaut-Centre. Voici les principaux:
1° dans le vocalisme ;
a) le traitement de -atis, -atum^ -a du m en e (Brabant
excepté) : tchmiûz, pre, fosse, ive (vadum), dègre, etc.
b) la persistance absolue de Va provenant de Va tonique
entravé : tchat, bras ; son allongement dans les formes en
-a t i c u m > -a^e : vilâS^e, ouvrâS^e.
c) a devant bl donnant actuellement -ûbe, non -auve : fâbe,
misèràbe, etc. Sporadiquement se rencontrent^ il est vrai^ trois
formes anciennes en -bîe : tble, stèle, et banale ; mais elles cons-
tituent d'autre part une divergence d'avec le namurois pour le
consonantisme.
d) la prosthèse générale de à ou de i dans les mots commen-
çant par le préfixe re ou par 2 consonnes^ quand le mot précédent
se termine par une consonne prononcée : èr've?iii, èr' poser, ispcne,
isttle, etc.
e) le traitement de Vo tonique ouvert entravé et de au en 0 :
porte, fart, mort, cône, côte, bze, rpàze, etc. ; de Vo protonique
ouvert et de Vo tonique entravé en oîî : nonvia, monrn^ tout,
ronS^e, cronsse.
J'indique encore rapidement l'hésitation entre n et û dans le
traitement de ar -|- consonne : part, tchâr, ârbc, barbe, larme,
etc.; ë ouvert libre donnant souvent iè et non î : pièce, ciel, Liège,
ptpière, fier, bière, liève; oculum donnant f et oîiy.
- 387 - ( 13 )
2° dans le consonantisme ;
a) hésitation entre le traitement wallon et le traitement picard
dans : tchambe (chambre) et cambe (boîte explosive); tchèssî
(chasser) Qt cassï (chasser au jeu de balle) ^t cachî (chercher);
tchètwère et cahvère (ruche) ; astchèyance et askèyancc (hasard) ;
chorder (édenter) et 5c^7r^^r (entamer^ entailler)^ 5Ct7r (entaille);
choîiter et ascoiiter, (écouter) ; chble, èschôle et èskèye.
h) c, ce, xc, se, traités comme en français ou comme en picard
dans : pécher, Chârlèrivè, Châles, château, bouche, blanche,
franche, èscoriye, èskine, skàr, scbrchi et scbrci, scôgne, scwèle,
dcskinde, dèskirer, monkèt, scayon, scô (démangeaison ; fé scô ou
scépï, démanger)^ skèter, scaper, scoupyï, èscoû, rèscandi, èscume
et ses dérivés.
c) ti après les consonnes donnant parfois ch : conminchi, cachi.
d) n n'influençant pas la voyelle précédente à^LWS plene, grhie,
fofttene, dérene.
3"^ Morphologie :
a) usage des pronoms possessifs : èm' , èf , ès^ avec prosthèse
d'une voyelle d'appui, ?w, vo, èlnowe, èlvowe\
de l'article èP (avec prosthèse également) ;
de l'article indéfini in, ène\ absolu '. ynn, yeune.
b) au présent de l'Indicatif, du Subjonctif et de l'Impératif, au
futur simple ;
l""^ personne du pluriel en on : tchanions, tchantoîiche.
2*" » » en ez ou éz étendue pour le Brabant-
Ouest à la i"^^ et à la 3*^ conj., pour le reste de l'Ouest-wallon aux
3 conjugaisons : ichaiittz, savez, zvèyez ;
au futur simple, les désinences du singulier comme en français :
tchaiifrè, tchant'ras, tchanfra ;
à l'imparfait de l'Indicatif au singulier, point de formes longues
dérivées de -abam, mais eu ou è.
Enfin, dans le vocabulaire, signalons l'intrusion de nombreuses
formes françaises : j'aime, e?icre, cuwre, huile, printemps , paix.
( 14 ) - 388 -
Cela fait; j'ai dessiné suffisamment les traits qui différencient
notre dialecte de ses voisins de l'est; wallons comme lui. Mais ces
variantes laissent subsister la ressemblance fondamentale. Par
elle; il s'affirme nettement wallon et; pour spécifier davantage, il
le fait à la façon du dialecte namurois : c'est-à-dire qu'en plus des
traits communs à tous les dialectes wallonS; de l'Est et du Centre,
il a les variantes qu'offre le namurois en regard du Nord et de
l'Est-wallon (Liège et Luxembourg) (^).
Citons : 1° la modification de a suivi d'une nasale libre par la
labiale précédente : pzvin, fwiii, samwène ;
2° la persistance de Va tonique entravé : saich, atatche, glace,
place -^ comme dans -aticum > âdje : vilâdje, ouvrâdje, orâdje\
3° e ^ l -y consonne donnant ia : bia, noiivia]
4° îy en hiatus et f -|- jod gardant Vï dans partïve, can^iye,
vïye, bièstrîye, tch'vîye, eguïye, fiye ;
5^^ -orium suffixe donnant wè (parfois iva^ : mîirzvè, sèmzvè]
6° 71 tonique donnant // : iiii, cruy pièrdic.
7° l'assimilation de la consonne sonore à la consonne sourde à
l'intérieur du mot : tchyt, tch'fà ;
8^^ c ou t intervocaliques -\- e ou /; avant l'accent donnent/ :
cûjène, plèji, nojète, vijin, d^jons, croj'ète, rnjï, pnjl, tïfner] après
l'accent donnent ch : dich, chïch, 7iwèch, puch.
9° ch résultant souvent de 5 initial : chabot, chur, chufler, chèner,
chîje ; ou encore de se initial parfois, de se médial et final le plus
souvent : pèchl, pèchon, fachî, pichï, crèche, conèche, vacha, inou-
chon, finichons ; ou encore de x : bouchon, couche, rèche (sortir) ;
ou encore de 5s -|- y : bachi] ou enfin de 5 -\- Jod posttonique :
tchèmiche, bïc/ie, grïche, cèré^^che, binbche^ èglïche, tandis qu'en
(') Au sud de la Sambre il présente pourtant quelques traits qui le
rattachent au dialecte dinantais et à l'Est-wallon : è libre comme è -\- jod
donnant parfois eu : deut^ creii, dreut, reud. De plus la région Couvin-
Givet à la 3^ personne du pluriel du présent en <? : i tchantèt^ qu'i tchan-
tèche, comme le Xord-Wallon.
- 38q - ( 15 )
protonique le même groupe s -f jod donne j : màjon, cèré"^jl^
bjïle, bàji. Citons encore, en morphologie^ les 3«^ pars. plur. des
présents^ qui avancent l'accent de deux syllabes : tchanHiiu,
votiïniLj etc.
Voilà bien les titres de parenté de notre dialecte avec le namu-
rois. Cette dernière constatation m'a décidé à suivre pas à pas^
du moins pour la phonétique^ la remarquable étude de M. le
D"" J. Niederlânder sur le dialecte de Namur {^), tout en signa-
lant au passage les divergences de détail ou de classification entre
les deux parlers, divergences qui s'accentuent évidemment quand
je viens à traiter des dialectes ci-dessus exceptés (régions i, 2'* et
4'' en partie).
Je lui ai pris jusqu'à ses exemples^ ceux du moins dont
l'Ouest-wallon fait usage, supprimant les autres^ revêtant les pre-
miers de leur forme nouvelle si l'Ouest-wallon les avait transfor-
méS; enfin leur en adjoignant d'autres.
Les exemples d'ailleurs sont du domaine commun. J'aurais cru
puéril d'éviter de parti pris ceux de mon modèle^ afin de paraître
— bien à faux d'ailleurs — plus original.
J'estime de plus avoir ainsi rendu service à ceux qui comme
moi voudront faire la comparaison.
M. le D'" Niederlânder a bien voulu m'assurer qu'il partageait
entièrement mon avis.
Pour la Morphologie, j'ai visé en plus d'un point à compléter,
mais dans un cadre plus large, l'étude si précise et si nette, ainsi
que la carte dialectale de l'arrondissement de Namur, publiées
par M. Alphonse Maréchal en 1900 dans le Bulletin de la Société
liégeoise de littérature walloniie (tome 40).
Le temps m'a fait défaut pour tirer parti des documents
anciens propres à l'Ouest-wallon : cartulaires de Walcourt^
d'Aulne, de Nivelles, etc., chantefable à'Aucassin et Xicolette,
(^) Die Mundart von Namur, dans le Zeitsclirift fur Romani^chc Philo-
logie de Grôber, XXIV Hand, 1899.
( i6 ) — 390 —
etc. Quelque peu qu'ils eussent contribué à mon travail, je sens
que ce peu me manque. Peut-être me sera-t-il donné de combler
cette lacune.
A part cela, je ne crois point que quelque chose d'important
m'ait échappé de la « littérature » du sujet.
Pour les ouvrages cités, j'ai consulté :
Romani a XIX. Wilmotte : Chartes wallonnes naimiroises.
Revue des patois gallo-romans, n° 13. P. Marchot : Les patois
dn Luxembourg central.
Bnlleti?is de la Soc. liég. de litt. zv. 1870. Textes de la Parabole
de r Enf. prod. — 1892. G. Doutrepont : Tableau et théorie de la
conjugaison dans le wallon liégeois. — 1892. J. Delaite : Le verbe
ivallon. — 1897. J. Feller. Phonétique du gaumet et du zvallon
comparés. — et passim : œuvres de Pirsoul, Edm. Etienne, abbé
Courtois, Jean Wyns, Willame^ etc.
Wa/lonia, passim : textes de dialectes variés.
Périodiques : Le Sauvei'dia (Jodoigne) ; Li Marmite, Li
Couarncu (Namur) ; ^/ TVz'w^c^^^/ (Nivelles) : /^' To?îia, Z,' Crè-
quion, L' Coq d^azvous' (Charleroi) ; èl Bribeû (Maubeuge).
Revue de V Instruction publique en Belgique. XXIX. Wil-
motte : Note sur le patois de Couvin.
Anthologie des poètes ivallons (Liège), passim.
Armonaqtie de Mous, passim.
ŒiLvres de J.-B. Descamps ; de Vabbé Letellier (Mons).
Les ave7itures de Jean d' Nivelles, par l'abbé Renard (Braine
l'Alleud).
L'Argayon, par l'abbé Renard (Braine l'Alleud).
El Rouse de Sainte Ernelle, par G. Willame (Nivelles).
Œuvres de Jacques Bertrand \ de Léon i5^r;«/s (Charleroi) ;
d' Horace Piérard (Gilly).
Le Wallon, par M. Wilmotte. Bruxelles, Rozez, 1893: textes
divers.
Zanardelli : Classification des patois wallo?is. Bulletin de la
Société d'Anthropologie de Bruxelles, 1898.
— 391 — ( 17 )
Chanoine Roland^ Topo7iymie Namiiroise.
Chotin^ Etymon du Hainaut.
Kurth^ La fro7itière îmgiiisiiqîie en Belgique.
Meyer-LûbkC; Grammaire des langues romanes. Traduction
de A. et G. Doutrepont et Rabiet.
Dictionnaires de Grandgagnage, de Pirsoul, de Sigart.
J'ai réuni en outre environ 200 manuscrits^ spécimens des
patois usités dans chaque commune de mon champ de recherches.
À ces lectures s'ajoutent mes séjours de plusieurs années dans
les provinces de Brabant et de Liège^ puis à Namur^ à Charleroi
et à Mons^ mes excursions fréquentes dans tout le domaine
wallon^ mes rapports oraux quotidiens avec des personnes origi-
naires de ces différentes contrées^ le souci constant de me
renseigner sur les particularités de leurs dialectes.
Pour ce travail, j'ai visité la plupart des localités que je cite.
J'ai recueilli mes renseignements de la bouche de personnes habi-
tant actuellement ces différents endroits.
Sur tous les points de mon champ d'investigations, j'ai trouvé
des collaborateurs complaisants, dont beaucoup, par d'heureuses
circonstances, ont été sous ma main chaqtie jour^ les dix mois
qu'a duré mon travail. Merci à tous pour leur patience à m'éclai-
rer et pour l'intérêt qu'ils ont pris à l'achèvement de cette
étude, dont l'objet les avait étonnés d'abord.
Merci tout spécialement à Messieurs les membres du clergé et
de l'enseignement {}), que leur situation et leurs habitudes
d'observation mettent si bien à même de rendre des services aux
études wallonnes, et qui l'ont fait pour moi avec tant d'obligeance.
(^) Je me plais à citer M. Despret, de l'Ecole Normale de Nivelles,
et, pour la région de Philippeville, M. Sonet, professeur au Collège du
S.-C. à Charleroi.
Merci aussi à M. Adrien Oger, bibliothécaire-conservateur du Musée
archéologique de Namur, dont l'extrême bienveillance et les connais-
sances spéciales me sont venues constamment en aide.
1= h: O 2Sr IB T I Q,TJ E
VOYELLES
Sk {= à, d latins)
TonîQiVLe lilbre
1. a tonique libre donne en général é {^) : c/ér, nez, clé, père,
mère, frère, tèrère (*taratrum), fève, sève ; — Lès Rièzes, lez-
Chimay (de rasas ^ avec <?' diphtongue postérieurement).
2. a devant / donne : — \^ è \ èle, se, nowè (noël)^ té {tel ârhe,
tèfrtit), qiiè ('^) ] ■ — 2° d : mô, fiché (vis sale m)^ Vèz'nô (le village
de Virginal/ anciennement Verzeno), niyà (nidalem^ nichet).
Scalam > sicôle ou z5^o7^ dans la partie orientale de la région
que nous explorons^ à partir de Sart-Dame-Avelines^ Villers-
Perwin^ Mellet^ Wayaux^ Ransart, Gill}^; Montigny-sur-Sambre^
Couillet, Loverval. La rive droite de l'Heure emploie chôle,
èscôle, Qt, plus rarement; èskiye. A l'ouest de cette ligne on a
skîye, iskiye, èskiye, èskîle, èskièye. Notons aussi èstchèle à Boussu-
lez-Walcourt.
(^) Nous supprimons le signe de la longue, que l'auteur avait inscrit
dans tous les exemples, et que nous avons noté de même ailleurs {Phon.
du gaum. et du wallon). Il semble toujours que les sons fermés soient plus
longs que les sons correspondants ouverts, mais c'est souvent une illu-
sion. Dans le cas présent, é est plus long dans clér, pérr, chôle^ etc., que
quand il est final {clé, néz, mô).
(^) Note de morphologie : té, tel âu masculin^ télé au féminin; que au
masculin devant consonne, guél devant voyelle : quel ome\ au féminin
quéle, quêne et aussi que : que feume l
Cayi te JŒ.
— 393 — ( 19 )
B. a-{- m ou ?i, devant une voyelle autre que a, donne : i° ctn^^
an (angn) ; 2" è {zve après une labiale)^ suivant la région: pan-gn,
pan-ny ow pivin ; fan- gn, fan-ny ou fwin \ man-g7i, fnan-7iy ou
rnivin ; diman-gn ,dinian-ny ou dimiviii ; stran-gn, strin; gran-gn,
grifi ; mais d'vantrin (tablier) et dérin (dernier^ deretrianum)
restent tels dans le domaine de àny, an, ou sont remplacés par
des synonymes (').
On a an dans le nord et l'ouest du Brabant wallon jusqu'à
Chaumont^ Corroy^ Ottigny^ Céroux, Genappe^ Houtain (en
résumé dans la région de Wavre) ; dans le Hainaut central
jusqu'à Rêves ^ Viesville; Courcelles^ Forchies, Anderlues^
Leernes^ Biesmes-sous-Thuin^ Beaumont (donc dans le Centre et
le Borinage). On a e au sud de Beaumont; zve à Erpion^ Robe-
chies; Chimay et à l'est de cette ville. Nivelles, Fontaine-
l'Evêque, Thuin ne paraissent plus connaître que les formes
françaises en è (ain). D'ailleurs, sur toute la frontière que délimite
la carte, la jeune génération délaisse les formes en an au profit
des formes en ^. Même en plein domaine de 5^, l'un ou l'autre
mot de la série ne se présente plus qiie sous la forme française et
les autres s'en revêtent volontiers.
a -\- m ou n devant a > -tne, et -wene dans le domaine de
-ivin : grène , plène , fontène , dérène, samwène. Exceptions : lanam
donne linne ou lène, amat donne inme, éme. À Ittre, au NO. de
Nivelles, on dit grène, mais fontinne, plinne (plaine ; plène ==
plenam).
4. « + w primaire ou développé donne à : clÔ (cl a vu m), cayô
(caillou), /Ô (fagum ', fan dans les comptes de Bourlers en 1782 ;
Bi'aufau dans les Archives du Hainaut en 1244, ancienne forme
Cj Bernus, Fables^ a tch'mwin (caminum) et branmwint (bravement
au sens de beaucoup), par analogie sans doute avec viwin (main). M. Gri-
gnard ajoute que l'usage local n'autorisait nullement ces formes. Il faut
y voir des analogies individuelles ou spéciales à des familles isolées, à de
petits groupes, analogies qui se résorbent d'ordinaire.
( 20 ) — 394 —
de Bouffioulx ; actuellement/d est remplacé par des diminutifs ou
dérivés : fawia, faiv' tî, fayeni k Bouffioulx^ /b/^Yj; àittre).
5. a j- yod donne un son intermédiaire entre è et s, plus
rapproché cependant de é : messe (magistrum) {}), mê (magi-
dem), hrêre (bragire)^ mêkc (macrum), mes (magis; mins à
Ittre)^ têre, têch-ùi {t2ice, te)^ //^/ (placet)^/^7 (facit^ factum,
mais /"^ = facere); z^r<? (veracum)^ mê (maium)^ /<? (pacem)^
rê (radium, rayon de roue), lêd (laid), mwês (ancien français
mais = fâché, mauvais) (2). Le yod se fait entendre dans plèye
(plagam; cf. le \\ég. plây, pày^.
Le même son intermédiaire se retrouve dans frêje, brêje,
pimêje. Mais bêje (baiser), êj'e (aise), et binêje (bien aise) sont
propres à l'ouest de notre zone (3) ; les autres régions ont hbje,
àj'e, binôje. On trouve 0 également dans bèye, substantif verbal de
bôyî (bâiller) .
a suivi d'un yod devient â dans paye (pacat), 34>'(badium,
bai)^ Ââye (haie)^ crdye (fente; ard. et liég. crêye).
-i-acum, suffixe de noms de lieux^ devient -e qui s'écrit -et :
Suvrè (Suvriacum^ Souvret), Djiimè (Gimiacum, Jumet),
Coîiyè (Aculiacum, Couillet) ; Ligne (Liniacum) est francisé
en Ligny_, Mo7ifgnè (Montiniacum) en Montigny.
-i-a-cas, suffixe de noms de lieux, donne : i'^ -z", abrégé de -ie,
-iye. Je note ici la tendance, qui se retrouve en d'autres cas, à
rendre brèves les finales en i long. Exemples : Tay'ni, français
Tailleny, lieu-dit en nombre de communes ; 7'r^"w2 (Trasnia-
cas, Trazegnies) ; Leûgni (Lupiniacas^ Leugnies) ; Wanfni
(Wandiniacas, Wangenies); 7?oy'«z' (Ru si niac as, Rasseignies);
F'^rwz (Verginiacas, Vergnies).
2"-éye, écrit-^>: ^^r^^^'^(Berciacas, Berzée); Bièrcéye {BiQrcé€)\
Roch^néye (Rohiniacas, Rohignies au XI^ siècle^ Rognée);
(') Sporadiquement, dans le sud-est, mwêsse.
(2) Vrê, pê et lêd sont peut-être empruntés.
(3) Régions i et 2^^ de la carte 1. — Cf. §§ 13, 20.
— 395 — ( 21 )
Irméjye (Emmïni3.ca.s, anciennement Imignée^ Imiée-sous-Ger-
pinnes); Vôcil'cey c {WcLldericiacas, Vodecée); Fô/'fie'ye {Vadi-
niacas^ Vogenée); W'zV^r-sr^^ (Witericiacas^ Witterzée).
Par confusion de suffixes on a à l'ouest : Cougnère (Gœgnies),
Bracgnère (Bracquegnies), Trah'g7ière (Trahegnies).
6. La terminaison -are de l'infinitif devient -é : tchanter,
trianer {X.xQ\-ww\2ix€), choùter o\x ascouter (ascultare). Au sud-
est de notre champ d'investigation^ une région étendue présente
-è à l'infinitif et au participe passé : B}èva dinnè, avoz dinnèf h.^^
limites du phénomène^ que nous indiquons sur la carte 3^
coïncident à peu près avec celles de la 2^ personne du pluriel en
-Ô^ -c, -e, écrite -oz^ -éz, -èz : tchanioz, sayoz, vHoz.
y -are (verbes soumis à la loi de Bartsch) devient i. Voir au
chapitre de la conjugaison.
7. -arem suffixe donne -é \ sole (soulier); single (souvent
single parce qu'on le prend pour un participe de par l'expression
pourcia single) \ Vile (villarem^ nom de nombreux endroits).
Le suffixe germanique -lar, -laer est traité de même : Banlé,
Bourlé (Baulers^ Bourlers) (^).
8. -atum devient -é, -è, suivant une limite qu'indique la carte
n° 3 : pré au nord-est^ pre au sud-ouest, Lonprè (lez-Chimay);
Potiaprè (à Bourlers); môgré, môgrè] fossé, fossé.
-y-atum devient -/ : roubliyi, noyî.
-atam dovixv^-éve\nurvéye,ané\'e, tchètninéye, ^ournéye, tchan-
téye, soiiléye.W QUQst de même évidemment de -atam suffixe
► féminin de substantifs indiquant le contenu : èscoupèleréyc (lieu-
dit près de Houtain), chiléye (traînée, file), hoiiplcxe (troupe),
pèkéye (collectivité des baies d'un genévrier, grande quantité),
mandèrléye (contenu d'une mande, panier), liucùnicyc (contenu
d'un drap de lit dont on noue les bouts ensemble). Cependant
-èye est assez fréquent au sud de la Sambre, dans le canton de
Philippeville et spécialement à Sanzeilles '. porèye, fonrtchetève .
(') Cf. KUKÏYL, Frontière linguistique, 1, 288-291.
( 22 ) _ 396 —
-y-atam donne -ïye : cassîye, cachîye, tchèssiye, kèrtchiye
(csir ric3.tam), payîye (pacatam). Mais on prononce -éye dans la
région de Nivelles : kèrtchéye,payéye.
-atis donne -^'^ -i (écrit ^>^ èz), -y-atis donne -fet aussi -^'^ -è.
-adum donne d'ordinaire -é au nord de la Sambre : degré ^
Marlamvé (Morlanwelz). Cependant on dit wè (vadum, dépres-
sion du sol recouverte d'eau). Au sud^ par exemple à Nalinnes^
on trouve t : dègrè, ivè, etc..
Remarque générale sur l'alternance é, è. Il y a tendance
aujourd'hui à ramener à è toutes les finales en é. Cette habitude
s'exerce aussi sur les mots français^ qu'elle dénature. En revanche
<a!Z dans toutes les positions et -et du français deviennent é fermé.
Pour le Carolorégien^ même instruit^ é, er, ez final du français
lui représente le son è, mais -^/ du français lui représente le son é.
Il lit donc tous les -et français comme é, il écrit tous les -é de son
patois qu'il prononce fermés par -et.
Tonique entravé
9. Le résultat en général est a, bref ou long.
I. On trouve à dans les mots où l'entrave est faite de deux
consonnes identiques^ tt, ss, pp, cc] ou semblables^ pt, cy : tchat
(cattum)^ bras (bracchiumj ; cache (captiat^ il cherche) et
casse (captiat; il chasse^ terme de jeu de balle; sans compter
un troisième captiat^ i tchèsse, il chasse^ terme de vénerie,
emprunté au namurois qui a tchèt, brès ; mais Nivelles, dans ce
3^ sens^ emploie le français chasse) ; place, glace \ in las^ (franc.
lacs), ène lâche (franc, laisse); agace, satch (saccum), vatche
(va ce a m), ratche (il crache), atatche (attache, épingle), quate
(quattor), spale (spatulam), drap.
On ne s'étonnera point que aqua fasse exception. Il devient
hve à Court-St-Etienne, Rosée, Niverlée, comme- dans l'Est
wallon ; èwe à Florenne, Pesche ; àwe ailleurs (dérivé Œwis\
aqueux); maisjj'O à Nivelles et à Chimay.
II. -aticum a donné atch, avec tch pour B} en syllabe finale :
— 397 - ( 23 )
oraS^e, fromaS^e, ramage, visdBj-e, mmnûS^e, vilaS^e. Substantif^
de formation plus moderne : fàtchûS^e, fanûB^e, oicvra^e, ramo-
nc!S}e, prèstââ^e, roiibliyâ^e ou rouviûS^e, abreuvaS^e [abuvrdB^e à
Nalinnes), pwèl(7S}e, vifnû^e, nrdaS^e (hourdage^ échafaudage).
— imaS}e suit ici l'analogie des mots en -aticum.
-aculum donne à : pluma (plumet); pèna [dàXe), fouyas (au
pluriel; jonchée de feuilles), cramia (créînaillère; avec ia pour a
par influence de -ellum). -aculam donne -aye : inàye (anneau
de chaîne ; mâye à Ittre).
a -\- c devant consonne devient^ en Brabant, è dans la région
de Charleroi : Braine (Bracna), frkte (fracta), trait ou trH
(tractum) ; pays de Charleroi : trét, frète (^).
10. a -\- l devant consonne aboutit à à \ fbt (il faut), tch'Jt
(cheval); pîd dèscôs (pied déchaus), pôme (palmam, épi, à
Couillet/ Mellet; mais pûwme, presque pânme à Nalinnes) ; pôte
(palmitem, à Braine l'Alleud, Ittre, Nivelles) ; Ône ou atme
(alna ; à Nalinnes âwne) ; bte ou aute ; tchatid \ Ôt et 2vôt
(altum) ; tchàke (calcat, à Couillet et dans l'Est ; à Nalinnes
aussi dans le sens de précipiter); vè (vallem), dans Lavèrvb
(Loverval); Boiisvà (Bousval), Bournivb (Bornival), etc. ; tchts'
(chaux, calcem), sb (salicem). — Staline à Ittre fait â}ànek Bouf-
fioulx comme à Namur ; ailleurs jaune, jaunisse sont empruntés
directement au français. Cf <« -|- /, § 2, et <a: -j- r, § 1 1 .
-al, ail suivis de / donnent a : gaye (gallicam), â (allium) ;
pirdye (pire -\- alia ; lieu-dit en nombre de communes); tchinàye
{tchin -j- alia).
11. -ar devant consonne donne b ou a suivant la région : bbe,
bbbe, cbte (carte, au jeu de cartes), tchbr (carrum), tchàr et tchô
{}) Dans la campagne au sud de la Sambre,//-^/^ signifie spécialement :
I" tranchée facilitant le passage d'un terrain plus bas à un plus élevé;
2" pont de branchages et de boue jeté sur un fossé à l'entrée d'un champ
pour faciliter le passage des charrettes, soit du champ à la route, soit de
la route au champ.
( 24 ) - 398 —
(car ne m); IbB^ (large); tard, lôrd, scôgne (excarneam) ; sort et
sa (essart); Ransb (Ransart); Lainhiist (Lambusart) ; spàgne
(épargne), moustôde (moutarde)^ tôie (tarte); D'èrb (Gérard^
geai), tri dèlbà (trieu d'Albard^ 1. d. à Gilly) ; r'wâ (renard)^ mais
r'îiârd (vomissement) et r^iiàrder, r^nârder (vomir) ; part
(partem) ; B}hhe (gerbe); sthrer, i stère (épandre^ orig. germ. ?),
dèspbde (dispargere) ; qubrt (quartum) ne se retrouve que
dans les dérivés qtibrtî (quartier), qubrtron (quarteron) ; on dit
auj. quart même dans le domaine de b ; spinb (épinard) est très
rarement employé à côté de spinace. — Comparez^ -f-^^ §§ 2 et lo.
On trouve â et non à à l'ouest; déjà à WaterloO; Ransbèche
(hameau d'Ohain)^ Maransart, GlabaiX; Genappe; Loupoigne;
HoutaiU; Luttre, Viesville, GosselieS; RouX; GoutrouX; LeerneS;
LandelieS; Montigny-le-Tilleul; Ham-sur-Heure; Ossogne, Cler-
mont; Castillon, Boussu-lez-Walcourt; Erpion^ Vergniès/ Four-
bechieS; Froid- Chapelle. — Jamioulx participe aux deux forma-
tions : d'une part cbte (carte); lbB}p^, sbrt, tbte, moustbde, r'îib,
â}bbe, stbre, spbgne ; d'autre part ârbe, barbe, tchûr (char); tchdr
(chair); tard, lard, scâg7ie, part. — Dans les localités précitées;
tantôt un mot; tantôt l'autre présente b : dèspbde à GosselieS;
^bbe à GoutrouX; r^nb en maints endroits. TrazegnieS; Courcelles
et Forchies prononcent Va presque b. — A droite de cette lignC;
aux postes avancés du domaine de b, par ex. à Charleroi; des
mots qui ont des correspondants facilement comparables en fran-
çais reviennent fréquemment à Va pur : arbe, barbe, larme, lard,
tchar (char); part, sart (essart; tandis que sb = saule); tard,
etc. — On comprend de plus quC; dans la zone où ar -\- cons.
et or -\- cons. aboutissent égalenlent à br ou b, il y ait de nom-
breux compromis pour éviter des confusions; par ex. entre cbr
(corpus) et qubrt (quart) , entre tbr (je tords, tordu) et tbr
(tard). Signalons encore à Nivelles le subst. féminin /<:;r/^ (partie
de cartes) à côté départ (la part).
12. Le suffixe -arium; qui; par une exception encore inexpli-
quée, a donné -ier en français; s'est transformé parallèlement en
— 399 — ( 25 )
wallon^ et; en passant par -îr, aboutit à -ï : preumî (premier),
pomi et peumî (pommier), proîiî (prunier), ponpli (peuplier),
ouvrî.^{o\x\'x\Qx), feîimî{i\iv(\\Q\), ancèni (fumier, à Couillet ; ance-
gnî à Saint- Amand), dand}i (danger), bojii, bouni et botigni
(bonnier), sônî (boîte à sel), tchèrpètî (charpentier).
On trouve z" bref dans Djilï (= Gilly, de Gillarium), Prï
(= Pry, canton de Walcourt, de petrarium). Les suivants
sont franchement irréguliers : lèB}èr\ liâ}èr' à Braine-l'Alleud
(leviarium), à rapprocher de ètrifiS^èr , sous l'influence des
formes féminines (^) ; armivère (armarium) ; culièr' , cuyèr
(cochlearium), fém. comme en français (-).
-arie a donné è au lieu de / dans voltin, à Braine-l'Alleud
(voluntarie).
-ariam donnait autrefois -ère, semble-t-il. Aujourd'hui les
exemples en sont rares, on a plus fréquemment -ière. Nous avons
noté fètchère (filicariam) à Couillet, dont plotchère à Montigny-
le-Tilleul est une déformation ; bruwère (bruyère) ; pran^ère et
planB}Sre (prandiariam, sieste) ; gravère (gravier), fém., à
Couillet ; Fraire (ferrariam), commune du canton de Walcourt;
/r^7/m^r^ (primariam) ; fttmère (fumariam) ; goutère (gutta-
riam, eau de pluie) ; ôzère (osier) ; ponssère (poussière) ; mais
on entend plus fréquemment pretnji /ère , fumière , goiitière, ozière,
et toujours, se modelant en cela sur le français, hunière, sorcière,
boutonière, couturière, barrière, etc. (^) ; -ière est constant dans la
région de Nivelles.
13. a suivi de 5 -|- consonne = à : mble (masculum, mâle),
phsse (pastam), implàsse (emplâtre) ('*), K'nàs (Quenast), Frbne
(') Liège a aussi lèSftr, ctrinSjir, sans compter que le français étranger
tend à dominer partout.
(^) Nalinnes a cuyèr fém. et kili masc, Boufîioulx d^culi.
('^) On \xo\x\^ couturière ç,\ coustri à Ç^owxW^X , coustri seul à Chàtelet
(comparez c^s/WNamur, c<75//V^ Liège). — L'auteur note encore coulire
(chenal), sans localiser cette forme.
(■*) Mais plus souvent pâte, impldte, pidte.
( 26 ) — 400 —
(Frasnes), vbrlèt (varlet pour vaslet) ; hje (aise); binbje (bien aise)^
hbje (fém., = fr. dialectal baise) nous présentent le traitement
namurois de ^ -[- ^y'y mais on a le traitement montois èje, bèje,
bintje à Ittre^ Nivelles^ Bornival^ Luttre^ Viesville, Gosselies,
Fontaine-l'Évêque^ Thuin^ Gozée^ Froidchapelle; Chimay. Dans
la portion occidentale de notre région on dit bas (bassum)^ crus
(crassum) et crache (crassiam^ graisse)^ /^<i^?/^ (pascham); qui
paraît une francisation à côté de pôscâd^e (présent de Pâques).
On dit Pôque et cràs, fém. crosse à Test^ dans la banlieue de
Wavre et à partir de Limal^ Ottignies, Court-St-Etienne^ Villers-
la-Ville^ Tilly^ Brye^ Ligny^ Boignée^ Wanfercée^ Lambusart,
ChàtelineaU; Bouffioulx^ Acoz, Gerpinnes^ Hanzinne^ Morialmé^
Florennes.
14. a devant bl donnait autrefois o : stôle (stabulum); Stôve
(Stabulis, -= Stave^ commune du canton de Fosses, anciennes
formes staules, stauve)^ banale (germ. ban -f- abilem), fbve
(fable)^ rbve (rabulum) et rbveler. Mais l'influence du français
substitue H à l'ancien b. Prenons comme exemple table. On pro-
nonce maintenant tabe dans tout notre champ d'investigation
jusque et y compris Waterloo, Couture-St-Germain, Bousval,
Mellery, Tilly, Sombreffe, Wanfercée, Moignelée, Aiseau, Le
Roux, Mettet, Flavion, Soulme ; tble est resté à La Hulpe,
Rixensart, Genval ; tbve est connu, mais archaïque, dans la ligne
des localités citées ci-dessus^ il est resté la forme usitée à l'est
de cette ligne dans le domaine namurois. Il en est de même des
autres mots en -abilem qui ont des équivalents français visibles:
agrèyâbe, miser âbe, projitâbe, aimâbe et v^k,TiiQ. fèyâbe (faisable).
À ces formes s'opposent, comme témoins de l'ancien usage,
vaybve (litt^ vaillable, = en bonne santé, à Montigny-sur-
Sambre), tchèribve (charriable, praticable pour les chariots),
vij'noûve (* vicinabilem). — diabolum àem&nt diâle i° dans
le sens de diable, 2° dans l'expression laid diâle, 3" au sens de
machine à battre le blé ; mais diâbe, au sens de remuant, espiègle,
est un emprunt.
— 40I — ( 27 )
-avr- donne îlr ou hr, ôv, suivant la zone (v. conjugaisons; note
sur l'aux. awè) : Wavre se dit àve\ Ôra, sOra (fr. aura, saura) dans
l'est de notre région et au sud de la Sambre, ara, sûra à Nivelles
et au NO. de la Sambre {èra, stra à Ittre et dans le Hainaut-
centre).
15. a ^ n devant consonne donne la voyelle nasale an :
mantche, tchamp, plantche, èfant, blanc {^), ostant, tchantant,
sang, stranne (étrangle). Exceptions : motigne (mandicat) a ow
sous l'influence de la labiale précédente (2); can«3bem > tchane\
-aneam > agne dans aragne, -aniam > ègne dans gregne.
an dans toutes les positions s'est changé en on à Lodelinsart,
Gilly^ Jumet; Ransart; Vieux-Campinaire [an et on), Gosselies
{an et on), Viesville; Thiméon^ Wayaux^ Mellet^ Happignies^
WangenieS; Luttre^ Liberchies^ Rêves^ Frasnes^ Villers-Perwin.
Le phénomène^ nettement circonscrit^ ne dépasse pas au nord les
limites du Hainaut. Au sud de la Sambre, on trouve encore
quelques on de cette nature à Bouffioulx : ofisène pour ansène
(fumier) {^).
BernuS; Fables, remplace fréquemment an par in, surtout
dans des mots qui, sans cela^ seraient purement français :
cominder, savint, imbicion, d'minder, rimponia, minqner, vinter,
bi?iquerouie. Il ne reflète nullement en cela une tendance du
parler régional. Il écrit encore indive et plhitivetix (liégeois
an'dîve et planiiveûs), mais ici il est dans son droit de par l'éty-
mologie (endivia, plenitatem -|- suff.). Les deux formes^
telles quelles^ sont d'ailleurs en usage, à Bouffioulx notamment.
(^) Au fém., blantche et hlanke à Couillet, blanke à Nalinnes, Bouf-
fioulx.
(2) Mougne ne se dit plus que des animaux; en parlant des personnes
on dit viinê^e, mais l'expression salade a pèle-èt-s' -mougne montre bien que
minB}e est un emprunt assez récent.
(^) Ajoutons à cette note de l'auteur que le changement de an en on
se rencontre dans la région hutoise et dans le pays de Fumay, Hargnies,
Vireux.
( 28 ) — 4^2 —
Jltoiie
16. a en hiatus subsiste : Jlaya (flagellum), fawènc (fagu
-|- ina^ faîne), fawya (fagu -[- -ellum, hêtre ; à Bouffioulx
fayène, de fagina, et son àériv é fayèni) ('), taon (tabonem),
awous' (agustum), abayî {2ihoyer), s ay in (sagimen). — Excep-
tions : ewiye (aiguille, eguéye à Ittre), sfyu (sabucum, sureau);
77teûr (maturum), peu (pavorem), seû (*saputum), yeû
(*habutum); sa (satullum) et son dérivé sôlêye (à Ittre : soû
et soû/éye). atorem > eu -. pècheû (piscatorem). -atorium
> zvè : murwc (miroir, mirwè à Ittre). -aturam > eu : planeû
(planaturam, lieu-dit), sèicheû (-) (siccaturam, sécheresse).
17. a intertonique tombe : duré (don are habio), tchanfré,
canS}^ré ; lum'çon (limacionem), abîye (abbaye); il tombe
aussi dans les dérivés en -amentum, -amente : plen'mint,
vifmint] cependant, si le dérivé est repris au français, on lui
donne une tournure wallonne par l'altération de Ve atone français
en è : onêtrèmmt, prôprèminf, sacrèmint. Liège et Namur ont n
dans ce cas plus souvent que è.
18. a pro tonique en syllabe ouverte subsiste devant les labiales,
les dentales et les liquides : ami, ania (anneau), agna (agneau),
avou , avè (apud hoc), awene (avenam, awinne à Ittre),
anéye , sawe (sa père), ramofi (balai, *ramonem), paritit,
malade, manote (menotte, manu -|- ottam), aleuw ète {dXouQtte,
à Ittre). Exceptions : àluwète (alouette), triviè et trèviè (tra*-
versum), tèrére (taratrum).
Après les palatales cet a s'affaiblit en e, puis disparaît. Mais,
pour éviter la rencontre de trois consonnes, une voyelle d'appui
s'introduit, qui est ï au nord de la Sambre et dans l'est (Châtelet,
Bouffioulx), e au sud et dans l'ouest (Trazegnies, Thuin) : i7i
tch'feii, V tchiveû, l tcheveû, et de même in tch'fà, V tchivb,
V tchtvh ; dès tch'fîyes, ène tchiviye ; dès tch^mîjes, ène tchimîje. —
(') Cependant à Ittre \ fouwène, fouya.
(2) Mot propre au nord de la Sambre. On dit plus souvent sètch'rèsse.
- 403 — ( 29 )
L'élision ne se fait pas dans tcheyère (cathedram)^ dans tchaleù,
tchaleûr, dans gayo/e (caveolam) (*).
19. a protonique entravé > ô : nibgré, sàver, sàteler, tchbsson,
tchbki (à Couillet, Nalinnes et dans l'est)^ vbra (voudra) (-), sbblon
(sabulonem^ à Mellet) ^ sbvion (à Saint-Amand^ Couillet,
Nalinnes)^ spbmer (expalmare^ à Nalinnes spâwmer, qui devient
spânmer).
Devant r, a se maintient fréquemment; ou plutôt on rencontre
les formes en a concurremment avec les formes en d. On a spbrgni
et spârgni, tbrd}i et târS}î, tchbrlî et tchârli, mousibrdi et mous-
târdi. Formes en a : pârtâS^e, sârpète, è}ârdin, mârtia] forme
exclusivement en é : wbrder (garder) (^).
Ittre et la région de Nivelles ont b devant l, s (et même ou
dans voûrd), a devant r.
Après une palatale^ a devient au contraire e, sauf devant l,
comme nous l'avons vu dans tchbsson, tchbkî. Exemples : tchèr-
pèti, tchèssi, tchèrète, tchèrdon, tchèrbon, tchèruwe, tchètwère
(ruche); tchèna (panier) ; sèmedi (à Nalinnes seumedi) ; tchèstia a
fait place au français château, mais les noms de localités tchèslèt
(Châtelet)^ tchèslifiia (Chàtelineau)//c^^s/r^(Chastrès) subsistent,
et Nivelles conserve encore l'antique appellation de castia
d* Bournivau, nouveau témoignage du recul du picard en cette
région. On peut remarquer que dans castia, après le c picard, la
voyelle a subsisté, de même que dans cachi (chercher) et cassî
(chasser, au jeu de balle) et dans catwère, usité à côté de tchètwère.
Dans kèrS}î ou kèrtchî (car rie are) le c dur s'est conservé, peut-
être par dissimilation.
(2) L'auteur notait encore poupa (=: papa), et toubac' (inasc, tabac),
pour lesquels il faut chercher d'autres explications.
(3) Même voûra à Ittre, Nivelles.
(*) On remarquera que les formes en è sont conformes à l'usage de la
région namuroise, les autres à l'usage du rouchi ; a triomphe dans les
mots où le français peut exercer une influence plus directe.
( 30 ) — 404 —
20. a -\- cons. -\- yod devient à : mbjone (maison)^ bjile (aisé);
ma/ôji'Ie (rml^Lisé) , hbji (baiser)^ rapbji (rapaiser),/â;'^r^ (paisible)^
rbyî (arracher) ; mais^ à côté, l'on trouve lâcha (lait); arachi,
acrachî, hachi, assi (essieu, achi à Nalinnes). Raison, saison,
maison ou maiso sont empruntés. Braine-l'Alleud, Nivelles,
Luttre^ Fontaine-l'Evêque^ Gozée, Froidchapelle, Chimay, Char-
leroi et toute la région de l'ouest disent communément maiso ou
maison C^), maléjile ou maléjèle, apèj'î, bèjî, rèj'in {^).
21. a -\- nasale suivi d'une consonne devient an voyelle, sauf
le changement postérieur en on signalé au § 15 : can^i, tc/ianso?i,
anguîye. Mais a -\- nas. -\- y> in voyelle : minS}î (cf. §15, note 2) ;
plindu (partie, àt, plinde, plan gère).
e ouvert = (lat. e, ce)
Tonique libre
22. En général ë ouvert libre devient / : pi (pedem), pire
(petram), padri (per deretro), ari (ad rétro), pice (pièce),
vi, f. viye (vieil^ vieille), ètir (integrum); au N. delà Sambre.
Mais il s'en faut que l'on trouve régulièrement / partout ou dans
tous les mots. On se ressent du voisinage de la limite entre ié et
î ; limite assez vague d'ailleurs. Des formes de l'un et de l'autre
mode se rencontrent aux mêmes endroits^ entre Braine-le-Comte
et Nivelles, à l'ouest du canal de Charleroi à Bruxelles, entre
Binche et Charleroi_, enfin sur la rive gauche de l'Heure (^).
Pôpière (palpebram)y?^r, ciel, tiède, /c^4>'^r^ (cathedra m) sont-
d'un usage assez général ; on entend bire et bière, LîB}e et Liège
employés concurremment. Parfois les deux formes existent^ mais
dans des sens diiFérents : à Charleroi /fc^ = pièce d'argent, /z^^:^
on pèce = pièce d'étoffe, morceau d'étoffe ; à Nivelles /ï^:^^, p.
(^) On dit déjà à Fosse maiso.
(2) racemum > rwèjin, reûjin^ rûjin, à Nalinnes réjin.
(^) Cf. Simon, d^ns Mélanges wallons, 1892; p. 109.
- 405 - ( 31 )
d'argent, pièche, morceau d'étoffe ; à Braine l'Alleud//c^^ dans
les deux sens. On dit ètîr (in tegrum) au N. de la Sambre, intièr
au S. ; lîve (leporem) à Nalinnes, liève à Charleroi. Nisme et
OUoy ont pi, vî ; Couvin et la région à l'ouest de cette ville ont
piè, ciel, vie. En Brabant; Ittre 2ipi, vî, fém. vièye ; le reste est
en iè : pière, padière (perderetro), //^c^^, Mère, pôpière, fier,
ciel, tiède (ailleurs tiède). Ne se rallient à aucun des deux sys-
tèmes : tène (tenuem), B^èle (gelât) sur les bords de la Sambre
et au nord; B}dle au sud et dans la bande orientale qui se rattache
au Namurois (Nalinnes, Bouffioulx).
23. è libre suivi d'une nasale donne, suivant la zone, î ou ï^,
ce dernier représentant un son intermédiaire entre ing germai-
nique et ign roman, è ou i*', in {è nasal) ou èng {ng = nasale
gutturale) :
lat. bene : hî, hf^ ; hé, bé'^ ; bin, bèng,
lat. rem : ri, n" ; ré, ré'^ ; rin, rèng.
lat. nec entem : 7iî, nî'*^ ; né, né'^ ; nin, nèng.
Jat. teneo : /2, tî"^ ; té, té'^] tin, tèng,
lat. venio : vî, vî'^ ] vé, vé'^^ ; vin, vèng.
On trouve î dans la région de Nivelles et, en Hainaut, à
l'ouest d'une limite tracée sur la carte de Nivelles à Bersillies.
La dénasalisation s'étend même 3. i -\- nasale i cons. dans la
région nivelloise ; cîq, cîquante, price, prîcèsse. Ajoutons-y /c^f
(canem) et z^f (vinum), et, à Ittre, louyî (lien), bien qu'on dise
à Ittre chinq, cinquante, prince, princesse par imitation du
français.
On trouve é ou é'^ dans le nord-est, en Brabant et dans le
Namur au nord de la Sambre, même au sud de la Sambre
jusqu'à Hanzinne. En Brabant, Braine l'AUeud, Waterloo, La
Hulpc, Plancenoit, Genappe, Houtain ont encore ni, à côté de
bé, ré, té, vé. Vers l'est, é^'-. On retrouve de nouveau é^ au sud,
à Yres-Gomezée et dans tout le pays de Philippeville, Couvin,
Chimay.
Entre ces trois limites il reste un espace triangulaire qui est le
( 32 ) - 40^ -
domaine de èng, passant peu à peu, dans l'E. de l'Heure, à in
namurois. Voyez, pour le détail, la carte 4.
24. i libre (et aussi le entravé) suivi d'un yod devient î, i :
dich, dij (decem), chich, chîj {s^-^), pi (pejus), priye (precat),
niye (negat), lire (légère), èglije (ecclesia) ; mais /r/(lectum),
pichoulit (pissenlit), d'inî (demi), fém, d'mîye. Notez cependant
l'expression a d^mèy (à demi, à moitié) ; à Bouffioulx, à côté de
trwès eûres et d'mîye, on dit : ène dimèye taye di pwiji, ène dimèye
mesure di tchèrbon. On rencontre e dans mègfiût (minuit), à
Couillet mègn-7iiût ; dans ley (elle), à Nalinnes ley. — H masc. et
fém. (lui, elle), à Grandrieu, Hantes-Wiheries, Sart-la-Buissière,
constitue une exception dans une région qui dit lèy au lém.
comme partout dans l'Ouest-wallon.
e suivi de u. Deum > die et dieu, et même di dans l'expres-
sion ni dï ni diâle (Renard, l'Argayon). Mathaeu, Andraeu
sont aujourd'hui Mathieu, André, comme en français et doivent
être regardés comme des emprunts, mais Mati sale (Mathieu
salé pour Mathusalem) atteste l'ancienne prononciation.
* sequere donne chûre, exception à la règle -in > -î (^).
ToniqtvLe entravé
25. ^ tonique entravé devient ye: fier (ferrum), fènièsse
(fenestram ; dans la partie ouest de notre zone, ternies se, par
métathèse de r), S^ènièsse (*genestam), ièbe (pron. yep,
herbam) ièrbe dans l'ouest ; 7^55^ (herse), bièsse (* bestam),
fièsse (festam), tièsse (testam, tête), vièr (vermem), nier
(nervum), piè (perdo, pièr à Ittre, Nalinnes, etc.), pièce
(perticam ; pièrce à Nivelles), siè (servio, et sièr, sièv, chèv,
cherv), yèsse {c?>SQre)\ vie, aviè (versum, adversum), trèviè
(tra-versum); tiène (tertre, tierfie dans l'ouest, et même spora-
(») L'auteur suit ici Niederlander Js 22, mais * sequere n'a rien de
commun avec Deum, Mathaeum. Cf. Projet de Dict. gén. de la langue
walL, p. 31, V^ sûre.
— 407 — ( 33 )
diquement iièrme), îantiène (lanterne^ dans BERNUS/^fl;3/^5)^ infièr
(infernum^ Bernus); zW^r(hibernum), 5//^^(^(stergere, stièrde
dans l'ouest); couviète (*coopertam; couvercle; à Nalinnes^
Bouffioulx couvièke, de cooperculum); a^o/^z^z'^^^ (deopertam^
ouverte, à l'est de Charleroi).
Exceptions: pèche (persicam), et onête (honestum) sont
empruntés au français ; pèrke (percam), diminutif pèrcot, au
picard ; sèt (sept e m), tère (terram), wèsse (vespam, à Ittre
wasse) ne diphtonguent pas Ve en wallon.
À Wavre et dans la banlieue, e devant r, qu'il provienne de e
ouvert ou de e fermé, devient si ouvert qu'il sonne comme a :
tchèyâre (cathedram), Piare (Petrum), vâre (vitrum), tare
(terram), conçûrt (concert), fiûr (ferrum). À Dion, à Vieux-
Sart, à Tourinnes-Saint-Lambert on a ^ très ouvert, comme
à Verviers dans ^e/à'r^, tgj-e. Comparez /^7>'^ (filia) dans la même
région, § 39.
26. ë -\- l devant consonne devient ia, notamment dans les
nombreux mots de suffixe -ellum. Après une sifflante, l'z de ia
est absorbé pour former une chuintante. Exemples : bia (bellum),
pia (pelle m), mia (melius), spiate (speltam) ; tonia, mârtia,
rèstia (râteau), tchapia, via (veau), saya (seau), jiaya (fléau),
ièstia (testa -| — ellum), batia, îacia ou lâcha (* lacticellum),
pania (* pannellum), tchbrnia (* carpinellum), oc/tâ; {oucha k
Ittre, os), pourcia Qt pourcha (porcellum), nouvia, lûja (anc.
franc, luisel, cercueil, usité dans l'ouest du Brabant), toucha et
tourcha, (thyrsellum, trognon), vacha {y2iSCQ\\\in\, au sens de
muid, récipient en Hainaut, de cercueil, dans l'est du Brabant),
oicj'a (aucellum, oiseau, région du sud de la Sambre et de la
Biesmèle), scadia {^etiQv), minia (pour midial, diminutif de mt
magidem, petit pétrin servant à travailler le beurre).
Un coin de mon champ d'investigation présente les formes hiô,
nouviô, tchapiôj viô, martiô, oujô, etc. (cf. carte n" 5). Je continue
jusqu'à Chimay la limite entre -in et -ia tracée par M. Jules
Simon dans sa carte des Mélayiges zvallofis. Au sud de Binche,
3
( 34 ) — 4o8 —
mes observations se sont trouvées légèrement en désaccord avec
les siennes : Péronnes^ Epinois^ Anderlues^ Buvrinnes^ Mont-
Ste-Geneviève ne font pas aussi nettement partie du domaine de
-ia ; de nombreuses formes n'y sont usitées qu'en iô. C'est
l'inverse pour Bienne-lez-Happart^ Sart-la-Buissière^ Fontaine-
Valmon^ Biercée. Même mélange à Leers^ Thirimont^ Beau-
mont; Barbençon^ Vergnies^ Froid-Chapelle^ Virelle et Bourlers,
Cette dernière localité préfère aujourd'hui -ia, alors que, aux
XVJe et XVIP siècles, elle présentait des lieux-dits en -io (^).
D'ailleurs la forme en -iô est loin d'être maîtresse absolue au
sud de la Haine en amont de Mons. Des villages entiers lui
échappent et Frameries, avec sa littérature florissante, va porter
-z'<2 jusqu'au pays borain.
Thuin, que M. Simon range dans le domaine de iô, prononce
ià : in bià cotiteaii (couteau garde sa prononciation française).
Maladrée, faubourg de Thuin, et Lobbes ont d'ailleurs ~ia. Fon-
taine-Valmont prononce un -iâ plus rapproché de -ia, à côté de
quelques formes en -iô nettement caractérisées. Ces constata-
tions expliquent et suppriment l'étrange crochet de la carte de
M, Simon vers Thuin.
Le suffixe -ellam donne ici uniformément -èle : hèle, noiivèle,
femèle, pèrnèle et pnrnèle, nacèle, surèle (aussi stiréle), guèrzèle et
gurzèle (groseille), ruwèle, potèle (fossette), bèrtèle et burtèle
(bretelle), tmwèle et ti'ouwele (truelle), B^umèle, Courcèle (nom
de la commune de Courcelles et lieu-dit à Bourlers), moyèle
(mutellam, masc. moya, Couillet ; à Nalinnes muwya, fnuwèle).
27. ë -\- nasale devant consonne devient i?z voyelle, comme
dans les autres régions de Wallonie : pinde, frumint &t fromini,
sin (sent io), S}in (gentem), ar^int, parint, raiinde, ci7it, pinse,
vint, timps (tempus), timpe (anc. franc, tempre) ; inke à Ittre et
intche à Bouffioulx (incaustum, ailleurs on emploie le fr. encre).
(') Cf. Em. DoNY, le Village de Bourlers, dans Mém. et publ. de la Soc.
des sciences, etc. du Hainaut, 1904.
— 409 — ( 35 )
Le suffixe -mente devient mint : ratemint (rapidamente) ;
sur le ratemivint de. Bernus, cf. la note du §3. nec entem^ anc.
franc, nient, donne ni, né^^ , nin (§ 21). tremulo fait excep-
tion ici comme ailleurs : triane, à Braine-l'AUeud triène ; dérivé
trianèle, à Ittre trin-nèle (trèfle).
A.toxie
28. ^ protonique libre devient ^ : fènièsse, mèyeû, cèré^jî {cQxi-
sier)^ 7ièveît (ne pote m, f. nièce, en Brabant fièveûse), S}ènièsse,
tenu (*tenutum); venu (*venutum); 3}èler, (gelare; à
Bouffioulx et Nalinnes dealer, suivant le traitement namurois).
e protonique du préfixe re- tombe quand le mot précédent
se termine par une voyelle : pou revenu (pour revenir)^ pou /vir
(pour revoir). Au contraire, lorsque le mot précédent se termine
par une consonne^ re- devient èr : èrvènu, èrvir, èrpôser, èrcè-
vwèr (recevoir)^ èrçti (reçu), èrnètyî (renettoyer). Mais la région
de l'est (Châtelet, Bouffioulx) a déjà le système namurois :
riv^nu, riçûr, ripivaser. Si re- se trouve devant un radical
commençant par une voyelle^ il n'en est plus de même : racoûrt
(raccourt)^ rintère (rentre)^ ravèyî, rûji (re-acutiare).
^ protonique en hiatus : mwèle (medulla), houli (bouleau,
betulla -|- suff. -ier), pii (peduculum).
^ intertonique : ouvrî (operarium, ouvrier), abeuvrââ}e et
abreuvââ}e (ad-bi ber-a ticum).
^ suivi d'une palatale : soyi (secare), noyî (necare); souyî
et noîiyî à Ittre. Mais n égare donne niyî, precare priyi \
secutum donne chu, pourchû.
29. ^ protonique entravé :
1° se diphtongue en iè, comme à la tonique : fièster, piètri
(perdicem)^ pièrdu, pièrcer (dans Bërnus Fables), stièrfii (s ter-
nu tare), s^2(i?r?/z' (sternere), stièrdant (àe. s tiède, extergere),
sièrvu et chèrvu (servire)^ sièrfouy et chèrfouy (cerefolium),
Mièlmont (Merlemont) ; al vièspréye (Couillet, déformé en biès-
( 36 ) — 410 —
préve à Bouffioulx^ mais vespréye à Nalinnes). Mais on a aussi
sans diphtongaison bèrbi (*berbecem) et son déiivé bèrS}î
(dans l'Est bièr^î), prèster (dans V¥.'s>t pruster), mèch'ner (mes-
sionare), pèrzin et pèrsin (petroselinum), vèssîye (ves-
sicam).
2° prend le son plus ouvert de a : partner (germer, à Nalinnes
d}brmer), sainwène (à Ittre sèmwin-ne), padrî, assayî (ex agi are);
asteut (était); concurremment avec èsteût.
en, tm suivi de consonne donne la voyelle nasale in, qui se
dénasalise en é, è : mmton (menton ); timpru (de tinipe, anc. franc,
tempre) ; vinr'di à Nalinnes, mais plus généralement vèr'di ;
tinré, vinré, à Couillet vèré, plus souvent téré, véré (tiendrai,
viendrai).
e fermé (= è, i, œ latins)
Tonique libre
30. é libre, passant par et, oi, oé, aboutit en général à wè :
cj'wè (credo), crwère (credere) ; trwè, twè (très) \ fwè (fidem) ;
s^vè (sitem) ; qwè (quid), ati r'kivè (re-*quetum) ; divè (debeo) ;
vwè, wè (video); mwè (mesem) ; pwèf {ou pwève, piperem),
pwè {p\^\in\), pwère (piram); avwè (k Ittre) et awe {\\3.heré),
savwè et sa7vè (sapere), riçivè (recipio), bwè (bibo), stwèle
(stela), awère (aquiria), tonwère (tonitru).
Si é devenu oi est en hiatus, il ne se développe pas au delà :
croye (cretam); soye (setam ; plus souvent swè refait sur le
français soie) ; voye (via m), èvoye ; manoye, nibye (metam, tas
de gerbes, mais on trouve aussi mwèye au sens de meule) ; cloye
(cletam). On trouve -Ôye à Lasnes, Céroux, Mellery, Ligny,
Boignée, Wanfercée, Moignelée, Aiseau. A l'ouest, Braine-
l'Alleud et Nivelles ont encore oye {voye, cZye, signifiant coite et
par extension coi), mais Ittre, Hennuyères et le Hainaut-centre
ont wè même dans le cas d'hiatus : crweye, sweye, vweye, mweye,
ctvtye (quetam).
\Buuiu-u- ^iâtiau-
Bvaiiu-^c-ùialt "S£5
'.deiniuaf
Njvtifcs
OU
lire
Vics^itU
Mau^cm
eu
TiitifijictHlte
'ir
eu
— 411 — ( 37 )
Pour les terminaisons -etis, -ebam^ voir la conjugaison.
31. é suivi d'une palatale^ libre ou entravé, donne ivè : rxvè
(regem), divè (digitum), twè (tectum), drwè (directum),
rivè (rigidum), strwè (strictum), nwèr (nigrum), sivèle
(se cale); fnvè (frigiduni; plus souvent fre), fioète (foie, à
Nalinnes /7£'^); 5/wi (épeiche, ancien français espoit, du germ.
specht); arpwè (poix, arpi dans l'est : Châtelet, Bouffioulx).
Remarquez cependant dro-ci, dro-îa Qthidro, de di rectum.
S\ é -[- y est en hiatus, le résultat est aussi oy : rbye (rigam),
froye {ïv'iCAt), broyé {^hr\C3.t), ployé (plicat), <^//q>'^ (implicat).
Exe. : à Ittre on dit rweye (rigam) et brouye, plouye, formes
analogiques refaites sur les infinitifs broicyî, plouyi. Tecula
donne tike comme dans tout l'est wallon, quéquefivès, à Charle-
roi, est refait sur le mot français ; qtLéVfiye à Couillet vient de
vicatam et ne concerne pas le cas de vicem : fois.
Limites. À vrai dire, ^vè venant à^ e \- y n'existe que dans
une partie de notre domaine, dans le nord-est : Brabant ; Hai-
naut, à partir de la Senette et du Piéton canalisés, puis de
l'Heure; Namur, à partir de la Molignée. Au sud de cette région
règne eti, à l'ouest on, diversement colorés. Pour entrer un peu
plus dans le détail, commençons par le domaine de ou, qu'il faut
assigner au rouchi. Les dernières communes où l'on prononcée»//
sont Braine-le-Comte, Ecaussines, Senejffe, Godarville, Cha-
pelle-lez-Herlaimont : froiï (frigidum), drotï (di rectum), dotï
(digitum), ioîL (tectum), roti (rigidum). À droite de cette
ligne. Virginal 3. frotte, doîie, roic^; F eluy a. fricô, drwô, rivô, hvô;
Arquennes /Vo7/, mais drwè, rwè, hvè. Au delà, Braine-le-Châ-
teau, Bornival, Petit-Rœulx, Obaix, Pont-à-Celles ont franche-
ment ivè, Nivelles ivé. — où se retrouve, concurremment avec
%và, presque ivo, au sud du groupe cité, à Trazegnies, Forchies,
Anderlues, Mont-Ste-Geneviève. Cet emploi de tvà tend à dimi-
nuer par suite de la tendance à walloniser en wc les mots français
empruntés en oi. Courcelles seul n'emj)loie que ica.
La limite suit ensuite les rives de la Sambre, de Thuin à
( 38 ) - 412 -
Erquelines^ mais wa s'y trouve en concurrence avec eu Q) et
même wé. Je relève à Solre-sur-Sambre dwa (di rectum)^ fzva
(frigidum); swè (si te m); hvè (tectum)^ detï (digitum), sireû
(strictum); à La Buissière et Sart-la-Buissière, wa pour tous
ces exemples; à Fontaine- Valmont eu fermé; à Lobbes dwè,
drivè, twè, rzuè, swè, trtvè, mais freû ; à Thuin eu pour tous ces
exemples; à Bersillies-l'Abbaye et à Montignies-St-Christophe je
trouve wé.
Au sud de la Sambre le son eu est fermé dans le pays de
Thuin, Jamioulx et Nalinnes, Beaumont; Chimay ; il est ouvert
dans la partie namuroise, région de Morialmé^ Philippeville,
Cou vin, jusqu'à la Meuse. Au delà, Beauraing et la Famenne ont
de, tè, se (digitum, tectum, sitem), eu pour le reste ; Laroche
a deù, teù, seù, eu pour le reste ; au nord de cette région on
retrouve eii qui se ferme encore davantage en û dans la région de
Huy. Le domaine de eu enserre donc tout à fait le domaine de
wè.
La limite du son wè, indiquée au nord jusqu'à Pont-à-Celles
se continue par Viesville; Gosselies, Roux, Goutroux, Fontaine-
l'Evêque, Leernes, Landelies, Montignies-le-Tilleul, Loverval,
Gerpinnes et Biesmes (deux locahtés où je relève déjà freû), et,
dans la province de Namur, par Oret, Stave, Falaën, Sommière.
A Flavion et Rosée, au sud de Stave-Falaën, je trouve drwè,
strwè, rwè (rigidum) parmi les formes en eu.
Remarques. i° tectum fait tteû à Fontaine- Valmont, Gozée,
Donstiennes, Leers, Thirimont, Beaumont, Leugnies, Grand-
rieu, Barbançon, Renlies, Froidchapelle, tieù au sud.
2" video fait wè un peu partout dans le domaine qui 2icreu
(credo), deu (debeo), etc, au moins dans l'Entre-Sambre-et-
Meuse. Cependant Niverlée et Mazée ont régulièrement veù.
(*) Dans l'orthographe des mots wallons nous représentons eu fermé,
qui est plus long, par eu ; eu ouvert, qui est plus bref, par eu, et, dans
les cas où il faut marquer un contraste, par^w, eu.
— 413 — ( 39 )
3° Accordons une mention particulière au suffixe de collecti-
vité -etuni; très usité en toponymie (^). -etum devient wè
dans la région de rvè ci-dessus délimitée : tchènwè (chônois)
dépendance de Braine-l'Alleud; de Jumet^ de Nalinnes^ etc. ;
spinwè, framvè, frênwè k Ittre^ sausswè, Pla7îcemvè (Plancenoit).
— Il devient wa dans la direction de Courcelles à Merbes-le-
Château : rouvrwa (Rouveroy). — Il devient ou et o à l'ouest, et
déjà à Braine-le-ComtC; Hennuyères, EcaussineS; Binche : Le
Biicho {huTiQtum., ferme au N.E. de Braine), Fra?ioii (fraxi-
netum^ au S.-E. de Braine), Saiissou (salicetum^ à l'E. de
Braine), tchênoti (dép. de Hennu3'ères^ de Courcelles)^ kèno
(quesnoy)^ planoii, aimoti, spinou (Epinois^ canton de Binche).
Si on compare tchênou et kèno, on constatera que le traitement
rouchi de -etum a débordé au delà du traitement picard de
c + a ; tchènù à Ham-sur-Heure est sans doute le représentant le
plus avancé de oîl, o. — -etum doit devenir eu au sud de la
ligne Sambre-Thuin-Dinant. En fait eu y est rare. On le trouve
àdiQ?, fètchereù (*filicaretum)^ bois au nord de Hanzinne^ Marin-
tchèneù près Daussois^ tchèneù à Senzeilles II faut reconnaître un
^î/ plus fermé dans certaines formes en // : 5oz/ss?/-lez-Walcourt
et i9oz/55//-en-fagne. D'autres fois le nom de lieu en -etum s'est
arrêté à une forme antérieure w-».^ : Ôlwè (Olloy)^ laquelle a pu se
simplifier en -è, d'abord pour éviter l'accumulation des con-
sonneS; puis par analogie : Louvre (bois de Louvroy^ près de
Nalinnes) pour rouvre, rouvrwè ; tchènt (près Bourseigne-Neuve)^
tchbrnt (près de Gourdinne).
32. ^' libre \ nasale. Il y a diphtongaison de è après les
consonnes labiales : pwène (poenam)^ cnvène (avenam)^ mwins'
(minus)^ rcèue (venam) et whie à Couillet. Notez la dispari-
tion du V devant wè. Dans les autres cas^ -en uni devient d
(écrit in), -enam devient^;/ (écrit ^;/^) : plifi (plénum), frin
(') J'ai inséré ici les résultats d'une monographie que j'avais préparée
sur ce suffixe toponymique. J. F.
( 40 ) — 414 —
(frenum); sin (sine) ; alètie (aie n a m); plè?ie (plenam). Ittre
n'a pas la diphtongaison^ sauf dans mivins' ; il prononce pin-ne,
avin-?ie, vi?i-ne, alhie, plhie.
33. ^'tonique sous l'influence d'une palatale devient /; 2 si
une nasale suit : pltjï (placere); payX (pagese); cïre (ceram);
hèrbî (berbecem)^ sort (soricem)^ mèrcî (mercedem)^ r'cîîie
(recœnat) ; — rwèjin, rbjin et renjin (racemum).
Le suffixe -iculum devient èy, -iculam èyie) ou (lyie) :
1° parèy, somèy (somniculuni; peut-être emprunté)^ solèy
(soliculum). Ce dernier est souvent remplacé ^3.r solia, soya
(*solellum); de même pour àrtia (orteil). Solèy est la forme
usitée à Braine-l'Alleud^ Ittre^ Nivelles^ Obain^ Frasnes^ Luttre^
Trazegnies^ Goutroux^ Fontaine-l'Evêque, Gozée^ Beaumont;
Grandrieu et dans le Hainaut-centre. 2^ limite de -èye, -ûye. On
trouve -èye au nord-ouest^ -dye au sud-est. Les derniers villages
appartenant au domaine àe -aye sont^ en partant du sud;
Bonniers-de-Lobbes^ Leernes^ Marchienne^ Monceau, Roux^
Courcelles-Motte, GosselieS; Wayaux, Mellet, Villers-Perwin^
Marbaix; enfin les riverains de la Thyle et de la Dyle moyenne.
Exemples : bontâye, orûye, parâye, côrnâye (corniculam; cor-
neille).
é, en hiatus roman, se combine ave» Vu suivant pour donner
ieji dans le Hainaut central, mais i dans notre zone : rile
(regulam), strî (étrier, d'orig. germ.), tîlia (carreau de terre
cuite) dérivé de tîle (tegulam) qui a disparu. De même niveam
donne nîve (neige) dans l'ouest, suif de sébum est emprunté.
Le chansonnier Bertrand, à Charleroi, de famille chimacienne,
admet de vieux mots de son dialecte d'origine : nieûle (nebu-
lam), en protonique Lieûnô (Léonard). Chimay se rattache donc
par ces traits au Hainaut central qui a rieûle, 7iieiile.
Tonique entravé
34. En général il devient è ouvert : dète (debitam), lète
(literam), vè^e (virgam), cèke (circulum), vèr , f. vèi'te
— 415 - ( 41 )
(viridem ; dans Bernus^ Fables, viète par analogie)^ crèsse (cris-
tam)^ spè (spissum^ raspèchî à l'atone), sètch (siccum).
Le suffixe -ittum donne -è (écrit analogiquement^/) : sorèt
(hareng saur); boukèt (bucca -\- ittum), cougnèt (cuneum -f-
ittum), loiicèt (fr. louchet), cayèt (chose sans valeur), etc.
Le suffixe -ittam donne -et (écrit ète) : pîrète (petra -]-
itta), palète (petite pelle), lapète (brouet, de laper), coupète
(sommet), cizète (ciseaux), bèrwète (bis-rotittam, à Nivelles
browète), brâyète (braca -\- ittam)^ sucète (de sucer), èskim'-
rète, à l'est chim'rèie fécumoire), chouvUète (de chonver, balayer,
à Mellet^ èscouvète à Braine-l'Alleud, èscotiflètc à Nalinnes),
rawèie (pourboire, surplus, de raivè =^ ravoir), niikète (de nitk
nœud, litt* gros comme un nœud).
Le suffixe -illum donne -eu : tch^feii (capillum), j^zis' (illos,
eux). Pour zèl et zia, voyez la morphologie des pronoms, § ici.
maxillam donne machèle, traitement identique à celui de
-illam, comme ailleurs.
-itium devient -è : tchèstrè (castritium, ^- Chastrès-lez-
Walcourt).
-itia devient -^55é : ritchèsse, viyèsse Qt vièyèsse; Porcherèsse
(porcaritia, nom d'une localité du canton de Ciney, d'une
autre au sud de Beauraing), lès Soiirdenèsses (au sud de Braine-
le-Comte).
-issam devient -èsse : mon-nrèsse (meunière), vatchWèsse
(vachère), bougresse (fém. de bougre), pâqicWcsse (première com-
muniante, fém. de pàquèt), boutch'rèsse (bouchère), fouy'rèsse
(dans scoupe fouy'rèsse, bêche), cifisWèsse (censière, fermière).
Cette désinence tend à disparaître, évincée par les formes en
-z'<?r^. Nivelles neconnaît plus que ces dernières. L'est (Bouffioulx,
Châtelet, etc.) les a très bien conservées, comme Namur et
Liège.
35. é -f nasale suivi d'une consonne donne S : prmde, findcj
vinde, ètinde, cinde (c i n e r e m), pi-sin te ( p e d e - s e m i t a m ) , cinse
(ferme), dimince (dimanche, à l'ouest, dhningne à l'est), linwe
( 42 ) _ 416 —
(à Mellet; Châtelet ; langue à Nivelles^ Charleroi et dans tout
l'ouest; est emprunté)^ dèstinde (deextinguere). — Formes
divergentes : feume (feminam); sume (se minât); èchène
(insimul); chêne (simulât).
A.toxie
«
36. é protonique libre disparaît lorsque la consonne qui
précède é peut s'appuyer sur un son vocalique antérieur; sinon
il devient è :
fé s' dèvwèr, pou d^vwèr ; ?ios V dèvrin-n fé, nos d'vri-n ; c''èst
V petit, lès petits ; fèyèz-le dèmwin, v^nèz d^mwin, loiird èyè posant \
S}i d'véreu sot, ^è-l dèvéreu ; ^i demande, ^è-l demande ; S}i Vé
lèyl d^dins, lèyèz-le dèdins.
11 se change en / dans striner (*strenare); r'ciner (re-
cœnare); en îl dans buvons (*bibumus); mimute (minute,
kido (kilo); musure (mesure); crusus (Crésus); complumint , sumer
(semer) ; en eu d^xis feùmèle sous l'influence àe, feùme.
^' intertonique tombe (loi de Darmesteter) : tchandHé (can-
delarium); tchand'leûs^ (candelorum); ^^î/è^^r (dér. à^pakèt).
Quand é est suivi d'une palatale, o se conserve sous l'influence
de la forme accentuée : loyin (ligamen); ployî, broyî, froyî,
làyi, ntyî, royon (de riga; sillon); à Ittre la voyelle est plus
fermée : royon, louyî (lien), louyî (lier); plouyî, brouyî, frouyî.
Formes où l'o n'apparaît pas : niyi (negare); vèyî (vigilare);
vijin (voisin ; dérivé vifnoûve, vicinabilem; la veilléC; à
Montigny-sur-Sambre) .
On trouve a dans saya (sitellum) peut-être sous l'influence
de saye (seille); dans masinS}e (mésangC; orig. germ.); trayin
(tridentem); scramer (écrémer); aronde (hirundo); anoyeû
(inodiosum).
é protonique entravé subsiste sous la forme t : vèssiye
(vessicam); pèchî (piscare); pèchon (piscionem); crèchu
(part, passé de crèche crQ?>CQrQ) ; fèchô (*vissalem; au S. de la
SambrC; fichô a N.); prèsti (pisturire); mèssaâ^i {mQ^sdigex),
— 417 — ( 43 )
sègnî (signare^ au sens de faire le signe de la croix^ siiter au
sens de signer)^ /(^/'c/z^r^ (filicariam^ à Couillet) (').
Notons encore a dans wargla (verglas)^ ii dans crusson, curson
(cresson).
é -\- nasale devient d : single (sanglier)^ vindu , infler ,
intrer. Les mots qui ont à, comme sanglot (singluttum) sont
empruntés. — Le préfixe in mérite une mention particulière.
Il est resté l dans la région de Nivelles et de Fontaine-l'Evèque,
exception faite pour èfant qui règne encore dans le Hainaut
central. Ailleurs il est devenu t : evoye (in via m), tvtiyî, etinde
(intendere)^ èchène (insimul), lèd'mwin (lendemain). Joi-
gnez-y eco (encore); qui suit la loi de in. — Cependant beaucoup
de verbes composés avec i n ont a au lieu de e : amantchî
(emmancher) , abrassî (embrasser) , alachî (enlacer) , acrachi
(engraisser); aployi (employer). On ne peut que constater ces
divergences qui ne sont soumises à aucune loi. Nivelles dit
invoyî (envoyer)^ mais ^z^q>'^ (in via^ parti). Ittre invivèye (parti),
incrachî, èmantchî, abrassî, alachî (2).
(') Mot souvent maltraité : comparez jiotchère au S. de la Sambre,
lès fitchéries , lieu-dit à Bourlers, bois de Frècheû, (pour Fètchereû) près
Gerpinnes.
( ) Je suis persuadé que cet a représente in et non ad. L'auteur,
influencé par une de nos critiques, avait corrigé indûment dans sa seconde
rédaction. À mes risques et périls, j'ai repris l'idée première. Cet a
m'apparaît comme le dernier flot d'un usage qui est beaucoup plus géné-
ral dans les dialectes avoisinant au midi. J'ai noté ailleurs {Phonétique du
gaumais et du xvallon comparés, §§51 et 34) l'emploi lorrain de a pour
en, em, in suivis d'une consonne, à la tonique comme à l'atone. Un
trait de cet emploi, disions-nous au § 34, « a pour en préposition ou pré-
fixe (in, inde), existe encore à Saint-Hubert et à Beauraing ». Il ne
reste pas seulement dans la zone intermédiaire du chestrolais, mais il
s'étend plus au nord en Ardenne, en Famenne, et on peut affirmer que
c'est le même a qui se rencontre au delà de la Meuse dans la partie méri-
dionale de rOuest-wallon. Au reste, si l'on pouvait croire à une substi-
tution de préfixe pour abrassî^ dumande a inaria&je, par exemple, on ne
( 44 ) _ 4i8 -
La chute de l'n dans perdons, perdez, pèrdniLt (prendunt) est
un phénomène qui se représente dans d'autres régions de la
Wallonie.
Dans les mots commençant par deux consonnes, sp, sc^ st;
s m, il y a prosthèse de e au sud de la Sambre et dans l'ouest^
région i et 2^^ , prosthèse de ï dans le reste de Pouest-wallon,
épen thèse de ï dans la bande orientale qui se rattache au namu-
rois (Fleurus, Chàtelet, Bouffioulx, etc.), lorsque le mot précé-
dent se termine par une consonne prononcée : ène ispène ou
èspène ou sipène, ène istôle ou èstôle ou sitôle, et de même pour
iscole , iscrire , istuve , istwère , istrin (stramen, paille), ispès
(épais), ispale (épaule), istampè (debout).
î long (lat. i)
TonîQue
37. i fermé libre ou entravé se maintient : lundi ou lindi,
mardi, mercredi ou mècrèdï, S^eûdî, vèr''dï, sèm'dï ou seûm'dî,
dîmince ou dîiningne, toudi (totos dies), di (dico), vike (de
viker, vivre), avri (aprilem), scrîre, fourni, courti, font ni
(fontanile) ; niinti (menti re), minti (menti tu m), sinti
(sentire, mais aussi sinte) , noûri (nu t rire). Les infinitifs
couru, dôrmu, v^nu, etc., sont le résultat d'une confusion avec
les participes correspondants et n'ont rien à démêler avec la
phonétique. À Nalinnes on dit d'ailleurs régulièrement poulî,
dôrmï, courï, etc.
peut pas voir ad pour in àSins hi l' diale apxvate les èfants ! (emporte,
inde-portet) aplôssc (emplâtre), on-atint (on entend), assonne (en-
semble) qui sont du dialecte de Saint-Hubert ; dans araB}i^ atint
(entend), de Beauraing ; dans a râler (en raller = s'en retourner),
atourer (entourer), çades (cendres), c'maci (commencer) de Bièvre-lez-
Gedinne; dans avôyî, agaS^î, a/^d??^ (entendu), a f'jont (en faisant) de
Fumay; dans atinde, agaB^i, avoyi de Couvin ; dans acraché, acramier
(emmêler) de Bourlers; dans avoya (envoya), rintrè a li-ntême] nvoye,
avoyi, atindu (entendu) de Walcourt.
- 419 - ( 45 )
iu du latin vulgaire (riu pour ri vu ni; etc.) se réduit à i,
le premier élément de la diphtongue restant accentué et prédo-
minant : rivum, r?; filius^ /Jf ; cribrum^ crîle. À l'ouest^
au contraire^ l'accent a passé sur le second élément de la diph-
tongue : rieû, fietc.
i subsiste de même dans la finale -itum : parti] -itam :
pârtîye , vîye {vëye à Nivelles) ; -ilem : abîye (habilem) ;
-icam : vèssîye (vessicam) ; -illam : vile (villam) ; -fa :
folîye, maladîye, bièstrîye (bêtise)^ marte hafidîy e , évincé actuel-
lement par fnartchandîj'e, du suffixe -itia. Dans le Brabant on
trouve plutôt -éye que -îye : Cocheréye, Poteréye à Tilly^ Boveréye
à Villers-la- Ville.
Il arrive que i passe à u dans le voisinage d'une labiale ou
d'une nasale : piipe (pipe) Qtpuplîye (le temps de fumer une pipe)^
Glume (GlimeS; en Brabant)^ Thime (Thines^ en Brabant) ; on
trouve de même -un' à la i"^^ et à la 3^ personne du pluriel de
l'indicatif imparfait et du conditionnel présent dans une partie
du Brabant qui sera délimitée au chapitre de la conjugaison^
§ 120. Cependant on dit lime et non lume.
38. -inum donne e (in) qui s'est différencié en -hj, 2ny, In,
é^'', en suivant les régions : consin, matin, vin, vijin (v ici nu m),
moulin, tcKinin ; ajoutez-y sayin (de sagimen). De même
pour in 4- cons. : vint (viginti)^ cink (quinque). On trouve
eny ou en au N.-O.^ entre Nivelles et Binche^ ê'^ quand une
consonne suit ; en dans le centre et l'est du Brabant, 2 (écrit in)
au sud.
-inam devient -ïne et -ène dans la région nivelloise, -tne
ailleurs : farène, spène, narène, f amène, cujène (cuisine), fawène
(faîne), racène ; noms de lieux : Tamène (Tamines), Nôltne
(Nalinnes), Hanzène (Hanzinnes), Djèrpène (Gerpinnes), Bn-
vrène (Buvrines), Florèfie (Florennes). À Nivelles, Braine-
l'AUeud et aux alentours : 7nâri?ie (m a tri n a), èskine (échine),
spi7ie, pwatrine, tartine, nariyie, garine (garenne), cujine, vérifie
(fém. analogique de vôrin, vaurien) ; mais par contre farène,
spène y racène.
( 46 ) _ 420 —
39. i suivi d'un yod subsiste dans notre région : assî
(axiculum, ackï à Nalinnes); ich'vîye (claviculam^ tch^file à
Nivelles et environs), èwîye (*acu -f iculam), strîye (stri-
gilat); tchèmîje (camisiam), bîje (bise)^ famîye, fîye (fille);
mais ce dernier fait aussi fèye à Nivelles, et fâye à Wavre et
dans sa banlieue (Genval, Rixensart, etc.). icium devient
-X : Ûrï (terricium), sartï (sarticium). — La terminaison
verbale -isco donne -ï : nourî (nutrisco). — i devant n
mouillé : vigiie, ligne (lineam).
A.ton.e
40. i subsiste en général : vilâ^e, cizète (ciseaux)^ tiyoû
(tiliolum), fiyoû (filiolum), miyète (miette), ivièr (hiber-
num). Mais l'est et le centre du Brabant wallon confondent
facilement ï et û, toniques ou atones, en un son unique eii ;
ainsi calice et capuce riment ensemble dans les poésies de
M. l'abbé Courtois. Ou encore ils ramènent ï ^ u \ uvièr (hiver),
vulâS^e (village), et cette prononciation se rencontre jusque dans
le Hainaut : Tumyon (Thiméon), Suvrè (Sivry).
De même qu'à la tonique (§ 37), i passe volontiers à u dans
le voisinage d'une labiale ou dentale : miirivè (miroir), liim^çon
(limacionem), chufler (sibilare), comphimint. Mais prima-
rium fait exception : promî à Nivelles, preîimî ailleurs.
i intertonique ne tombe pas toujours ici : tchèminéye (cami-
natam); i dijeut, i dizout sont aussi fréquents que d'jeût, d^zout
(dicebat); mespilarium a donné nèspèlî et nèssî, vicina-
bilem vîfnoûve, molinarium monnî.
o ouvert (= lat. 0)
Tonique
41. O ouvert tonique s'assourdit en oti, long ou bref, dans la
région orientale proprement wallonne. La limite va du nord au
sud-est. La région occidentale et méridionale présente des
variétés à^ eu.
— 421 — ( 47 )
Exemples de ou : oîi (ovum); hoû (bovem)^ noû (no vu m),
fém. noûve), pont (potet)^ voû (volo); ploût (*plovit); Moûsc
(Mosam)^ roiiwe (rotam)^ couloûie (*colotram; couleuvre);
trouve (*tropat; trouve à Nalinnes). Exceptions : mort (*mo-
rit); hbrs (foris^ emprunté ?); sieûr et cheîir (sœur), kefir
(cœur); 7ieûf (novem).
Exemples de eu, variantes eu, eu, ieii, ieù, û : kieûr (cœur) et
keûr par l'influence du français^ mieûrt (morit) et meurt par
l'influence du français, 5z"^z/r (sœur), rieû (rotam, masc), leû
(ovum); bietï (bovem), nieû (novum), fém. nieûve, coulieùve
(colubram) ; Bruine Valieû (allodium) ; plieûve, pieûve et
pleuve (pluviam) ; vu, pût (volo, *potet) ou veù, peut.
Limites. On trouve déjà ieu à Waterloo, Braine-l'Alleud,
Plancenoit; Lillois, Baulers, Thines, Nivelles^ Buzet, Obaix,
Luttre, Courcelles, Forchies, Fontaine-l'Evéque, Leernes, Lan-
delies; Gozée, Thuillies, Fontenelle, Silenrieux,. Senzeilles, les
deux Matagne, Mazée. À Forchies et au sud on ait pletive. Sur
les rives de l'Heure, de Mont-sur-Marchienne à Silenrieux, on a
ieù, hieii, nieii, pleiive et ploîive, sieiir, keiir, neiif ; le reste est en
où. Au sud de la Sambre ieti devient ieù. — On trouve déjà où à
La Hulpe, Genval, Ohain, Maransart, GlabaiS; Genappe, Lou-
poigne, Houtain, Rêves, Frasnes, Viesville, Gosselies, Motte
(Courcelles), RouX; Goutroux, Marchienne, Montigny-le-Tilleul,
Jamioulx, Ham-sur-Heure, Cour-sur-Heure, Berzée, Rognée,
Walcourt, JamioUe, Philippeville, Villers-en-Fagne, Romerée,
Niverlée. — La région de Wavre, Ottignies et le Brabant au
N.E. du chemin de fer Bruxelles-Namur 3. ploût (plovit), ploûye
au subjonctif, va2i\s plève (pluviam). Au sud d'Ottignies //o/ïz^^.
D'autre part trouve, rouwe empiètent en plus d'un endroit sur le
domaine de ieu. À l'ouest hors devient hoûrs, comme /dr/ devient
fours.
Le suffixe -iolum donne -ou, et -iolam -oTile : 1° tiyou
(tiliolum), fiyoû (filiolum) , linçoû (linteolum) , spiroû
(*spiriolum, écureuil), mouyoù (m od iolum, moyeu), GlaVjon
( 48 ) _ 422 —
(Glabais -|- iolum = Glabiseul en Brabant)^ Jamioû (Jambe -|-
iolum = Jamioul)^ Fleiirjou (Fledelciolum = Fleurus).
ChèvreÛ et rossigno sont refaits sur le français. 2° fiyoule, ram-
proûle (lierre^ de ramper -\- -ouïe), tèroule (poussier de charbon
mélangé de terre), batroTde (pilon d'une baratte^ de battre)^
boutroûle et hoidroTiye (nombril^ de bouter) ; ispitroûle (éclat;
éclaboussarC; de spiter), sautroûle (sauterelle). Mais caveolam
devient gayole.
Dans le domaine ci-dessus délimité où 0 ouvert devient ieu,
-iolum donne aussi -ieû, ieù, -iolam donne -ieùîe et parfois
-zvèle : 1° spirieû (à Nivelles); spireû et spirû, tiyeùl, fiyeùl, etc.
Au sud-ouest : scoursieû , scoursû (tablier ^ dérivé de scoti.
2"^ fiyeùle, Mèrbwèle (petit Merbes). C'est la formation propre au
Centre (Hainaut) jusqu'au Borinage exclusivement.
42. 0 -j- nasale; devant une voyelle autre que a, donne
on : bo?i, son, ton. On dit cependant boû à NivelleS; phénomène
assez exceptionnel; puisqu'on prononce bon dans la banlieue.
Mais o -4- nasale -\- a produit oûne : bonne en Brabant occi-
dentale, sauf à Virginal; Bornival, etc.; en Hainaut à droite du
chemin de fer de Charleroi à Bruxelles au sud de la Sambre
jusqu'à Montigny-le-Tilleul; Loverval; Acoz; PresleS; Le Roux
inclusivement. A l'ouest et au sud de cette ligne : bone.
43. 0 -f yod suivi d'une voyelle ou d'une consonne aboutit
à 77; û : cûr (corium); cure (*cocere; cuivre), eût (coctum);
pus' (puitS; à Beaumont//^^//, werhQ picji), ôS^otirdû (...hodie),
ûch (ostiumj; vûde (*vocitum; verbe vûdi), dèspû (depuis),
cûche (coxam; au sens de branche, mais plus généralement
couche). Les mots qui ont z^z sont empruntés : uif , dîj-uit , cuîve
(cuivre).
Le résultat est oti, 0, si \q yod s^umt à la consonne pour former
un son mouillé; lequel disparaît d'ordinaire s'il n'est pas suivi de
a : foûye (folia), chèrfoûy (cerefolium); oûy (oculum, sauf la
restriction ci-après); troûye (trojam; truie); sou (solium, seuil),
coû (coUigo), p/oûve (*ploviam); andye (inodiat), d/^ (huile,
■ J
hanU
<,e,rh^(
Beau ment
CaA.te VF~
5 ^^f(sQâî^ e^, j^
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— 423 - ( 49 )
à Bouffioulx^ tvîle = fr. huile^ évidemment emprunté). — aveûîe
(aboculum) est un emprunt ancien. — oculum donne oùy à
l'est, î à l'ouest ; oùy et î, le second surtout au pluriel, dans une
région intermédiaire, à Sart-Dame-Avelines, Villers-Perwin,
Mellet; Wayaux, Ransart, Gilly^ Montigny-sur-Sambre, Couillet,
Loverval, Nalinnes. Au delà vers le sud^ la ligne passe entre Cer-
fontaine et Senzeille, de sorte que Jamioulx, Ham-sur-Heure^
Cour-sur-Heure, Walcourt, Cerfontaine ont î, Ives-Gomezée,
Senzeille, Couvin ont oîiy.
0 tombant en hiatus devant // se combine avec u pour donner
ezi : /eu (focum), ^eù (jocum). locum est aujourd'hui h'eû
conformément au français, mais h'eù est dans Bernus, Fables,
p. 126 : si?is feù, si'ns lieu,
Toniçiue entravé
44. 0 ouvert entravé devant r ou s se diphtongue en zva à l'est,
c'est-à-dire dans la région wallonne ; il s'élève à d, otc à l'ouest,
dans la région du rouchi. Les différences de coloration de la
voyelle ne peuvent être données qu'à part, de même que les
limites. On obtient donc respectivement, en général^ si on va de
l'ouest à V est, poîcrte, porte, pw aie (portât), cotide, code, cwdde
(chorda), cottne, cône, cwâne (*corna), coûte, côte et côsse,
cwâsse (costa), nioûrt, mort, mivârt (mortem), foûrt, fort,
fwûrt (for te m), toicrt, tort, twûrt (t or tu m), doûm, dôm et dôr,
dwà (*dormo), toûrd, tord, twâ (tordo), coiir, côr, cwâr
(corpus). Il n'y a point de forme en iva pour soûrt, sort (il sort),
pour yoûrd, yôrd (anc. -franc, ord, orde), parce que le wallon
emploie d'autres mots ; il faut arriver au liégeois pour trouver
quativâze en face.de qtiatoûrze, quatorze.
Limites et variations phonétiques. L'Est présente wa non seu-
lement à la tonique mais encore à la pro tonique (§ 45) à partir de
La Hulpé, Genval^ Céroux, Bousvàl, Villers-la-Ville^ Marfcaix,
Wagnelée, Wangenies, Vieux-Campinaire, Pironchamps, Chàte-
lineau, . Châtelet, Bouffioulx, Acoz, Joncret, Villers-Poteries,
4
( 50 ) — 424 -
Gougnies^ Biesme^ Oret, Stave,, Corennes, Rosée, Omezée^
Surice^ GimnéC; Niverlée.
A l'ouest de cette ligne^ ô jusqu'au domaine de où.
Cet 6, très fermé^ tend dans le Hainaut et la province de Namur
à se nasaliser, en o;/ au nord de la Sambre, en oiui au sud.
Le domaine de 6 fermé est envahi^ du côté de l'est^ par de nom-
breuses formes en zva. À Lasne (Brabant)^ on perçoit après oti et ô
un son bref intermédiaire entre e Qt a\ cette diphtongue descen-
dante ôa fait la transition géographique entre le domaine de 6 et
celui de zva {oâ). Couture (Brabant^ à l'est deCéroux) a ène czvade,
S}è dzva (*dormo) et le reste en ô. Baisy a izva (tordo) et le
reste en oii. Montigny-sur-Sambre, Dampremy, Charleroi ont
bzvagne, czvane, czvade, fzivârt, à côté de cÔ7ie, code, etc. Il en est
de même en général sur toute la limite est; et l'invasion de zva
paraît encore plus fréquente à la protonique.
Quant à la différence entre otï et ô, où apparaît déjà comme le
plus fréquent à Waterloo ^ Ransbèche^ Maransart, Glabais,
GenappC; Baisy^ FrasneS; Liberchies^ Viesville; Thiméon^ Cour-
celleS; ForchieS; Fontaine^ Leernes, Landelies, Montigny-le-
Tilleul , Gozée , Ham-sur-Heure , Cour-sur-Heure , Castillon ,
VergnieS; Froid-Chapelle^ Chimay. Mais des formes en ô passent
encore à l'ouest de cette ligne^ surtout de Thuin à Chimay ; ainsi
tord, corde ^ côsse, corne, porte, môrtî (mortier) à côté de foitrt,
moùrt, cour (corps), doûm (je dors).
0 -j- st venant de -onst- latin n'aboutit jamais à zva : dans la
bande wallonne mousse (*mostrat); cousse (*costat); dans la
bande ouest monte, coûte.
0 entravé par ss, tt, pt, pp, ce, etc. (consonnes semblables) reste
0 : fosse, noce (*noptia, en Ardenne nzvace), dos (*dossum);
grès, mot, tro (trop pu m), cote (orig. germ.); cloke ou clotche
(cloccam). Il en est de même, par conséquent, des suffixes
-ottum, -ottam : richot (diminutif de ri, ruisseau), chichot
(chassieux^ à Braine-l'Alleud) ; coupichot (nid de fourmis ; de
coupiche, fourmi), satchot (petit sac), pilot (pilier), picot (du v.
— 425 — ( 51 )
pikcr ou piquer) ; hunerote (petite lumière), maiitjte, clign^Ae
(clin d'œil).
Le traitement de o -\- nasale -\- consonne ne s'éloigne pas du
français : tonde {K.o\-\àx€), long, tune (homme), shme (somnum),
sogne (*soniam).
ol devant consonne donne d, ou : c6 (col a pu m et cou à
Nivelles), car, diminutif côrète (*colyrum, coudrier), moûre
(molere), coude (colligere).
A.tone
45. 0 protonique libre devient d'ordinaire ofî, plus rarement
Ô : nouvia (novellum), mouru (morire), voulwèr (*volere),
poulwèr ou pouli ou poîivwèr (pouvoir), co?//ozi/^ (*colotram, ou
coulieûve, *colubram), houya (botellum, fréquemment boy a),
ouvri (operarium), ouvrâS^e, moulin, courage, fouyon (taupe;
àe fouyî iodicare ; fomaan à IttrQ Qt /inaan à Nalinnes), C07i-
piche (fourmi), boulome (bonhomme, mari); — volH (volontiers;
voltin à Braine-l'Alleud), sole (soulier), tomvère (*tonitrum),
poria (porellum; pore à Nalinnes, pore vers le sud), fromaS^e,
colon, colombî. — oyï (oui) est souvent déformé en woy, wây,
ivey. — Formicem se retrouve dans frôinûche, f., terri ier de
\2i\>ïn, foîir moue lie ta.upimèr e, frfimûcke (fourmi et fourmilière, à
Ittre). — Moneta donne mofinzvèye à Ittve, mais 7?tàjiàye aiWeurs.
*focile devient fusik. deoperire, droûvu (à Châtelet doîlviè,
à Nivelles droûvie).
0 intertonique tombe dans malton (bourdon, de malot -|- o " ^ ni),
about'ner {boutonner), Qtc, 710 s vUons, nos fions (nous voulons^
nous pouvons).
t) pro tonique entravé par s,r se conduit comme à la tonique
(§ 44). Les limites sont les mêmes; il peut y avoir divergence
tantôt sur un mot, tantôt sur un autre, ou de légères différences
locales ou individuelles qu'il serait fastidieux de noter. —
Exemples, en allant de l'ouest à l'est : doûrmu, dôrmu, divarmn ;
moîirtî, rnbrtî, mwtirti] coûrner, corner, cwârncr ; coth'dia, cardia,
( 52 ) — 426 —
cwârdia (cordon)^ cotirbà, côrbà, cwôLrhb (corbeau) ; poûrter, porter,
pwarter\ scotïrcî, scàrcî, scwarcî (à Bouffioulx, chwûrsî ailleurs^
écorcher) ; — ?'otls ter (oter), poûrcha (porcellum)^ oûcha,ocha
(*oscelliim) Qt poûrtrait, portrait -a! ont point de forme en wa\
le dernier est d'ailleurs un mot d'emprunt.
À la protonique^ wa fait invasion sur le domaine de é, notam-
ment à Ohain^ Lasne^ Sart-Dame-Avelines, Villers-Perwin^
Montigny-sur-Sambre^ Gerpinnes_, Florennes. Plus au sud^ le
phénomène ne se présente guère. — Ô fait invasion sur le
domaine de oiï au même titre qu'à la tonique. — BernuS; Fables,
emploie fréquemment zva à la tonique et à la protonique^ à côté
de Ô : il s'écarte en cela de l'usage de Charleroi même^ où è
domine de beaucoup.
0 entravé par d'autres consonnes que r,s donne o, où, jamais
wâ : roubliyî (re-oblitare, àl'est rouvyî) ; oîicha, oc^^(oscellum)
suit la même règle ; picoter, clignoter, grochi, clotchî, etc. ol
entravé donnera o et oti longs : sàdûr (soldat)^ voûré (voudrai)^
moûnî (molinarium^ monnî à Nivelles). Cochleare fait excep-
tion comme ailleurs : cûlî à Bouffioulx^ kîlî à Nalinnes^ la forme
ordinaire cûlièr est le français « cuiller » avec réduction de ui à u
suivant l'analogie d'autres mots.
G -\- yod a le même traitement qu'à la tonique : vûdi (vider)^
cujène (cuisine)^ ctiréye (de ctir, cuir)^ ascoûchî (enjamber^ de
couche, coxam^ au sens disparu de « cuisse »).
o-\- nasale: sonS^î (somniare) ; ^^«4?? (domniarium^ danger).
O fermé (= lat. Ô, u)
Tonique libre
46. 0 tonique libre devient en général eii (écrit eu) : eûre
(hora); nèveû, leû (iWoxmth) , tchandUeûs' {c2in &e\or \xm), Jleûr,
peu (pavorem); deûs (duos)^ gueule Qtgiieûye, keûde (coudre)^
seû (solum)^ d'zeû (desuper), 5/è^«r^(excutere); netl (nodum).
— cauda donne keiiwe. — Suffixes -orem^ -atorem : tchanteû.
— 427 - ( 53 )
taneû, tchèsseii, pècheti, scriyetï (de scrîre, écrire)^ mcyeii (melio-
rem); mayeiir {m.2i\ox&vsi, maire); bribeii (de briber, mendier). —
Suffixe -osum : anoyeûs (inodiosum), amoiireûs, etc. —
Exceptions : lupum fait régulièrement leti dans la région de
Nivelles et le Hainaut jusqu'au nord de Beaumont^ mais leù au
sud; à Chimay^ Philippeville, Couvin^ et le au nord-est^ à Wavre
et Jodoigne ; — les pronoms nos^ vos se prononcent n^, vh ]
nos, vos devant voyelle^ ainsi dans nosbies, vosôtes (à Ittre
nousbtes, votisôtes, bien qu'on y dise nos, vos) ; — pour expliquer
d'meûre (infinitif d'mèrer, d'meiirer) il faut plutôt admettre le
passage de § à d (*dem6ro) qu'un emprunt.
47. à -\- nasale. Devant une voyelle autre que a, le résultat
est la voyelle nasale on : tchanson, sôvlofiet sàblon (sabulonem),
minton, baston, pèchon (pi scion em), lumçon (limacionem);
niouchon (muscionem); tchèrboii, tchèrdon, grognofi (de groin);
nièrçon (ericionem; îrçon à Nalinnes), ta-on (tabonem); non et
«0 (nom en). — maiso (m a si on em) doit être emprunté ; il existe
une forme proclitique contractée ma, a mt (ad masionem)
employée dans le sens de « chez » à l'est : al inà da Pière, mô
Stordeûr. — Devant la voyelle a, le résultat est Ô non nasalisé :
done (donat); pèrsone, pome (mais piin, masC; à l'ouest; et
peùme, fém.; àHoxi pomî, peîimi).
48. 6 (libre ou entravé) -\- yod devient wè : vwè (voce m);
crwè (crucem); nwèj (uuceni, au sens de noisette) n'est usité
que dans la bande est à partir de WaterloO; La Hulpe; Genval;
CouturC; Court-St-ÉtiennC; Villers- la -Ville; Tilly; MarbaiS;
Wagnelée; Saint-Amand; FleuruS; Lambusart; ChâtelineaU;
BouffioulX; AcoZ; BiesmC; Oret, et de là vers Dinant ; bicès
(boscum) est de même la forme de l'est; bos est déjà seul usité
à l'ouest à partir de La Hulpe; Genval, Ohain; Maransart;
Glabais; Bousval, Sart-Dame-AvelineS; Villers-Perwin; Mellet;
WangenieS; Ransart; Vieux-CampinairC; FarcienneS; Presles,
Sart-Eustache; GougnieS; Biesme, Oret, Florennes, Franchi-
mont; Sart-en-Fagne, RomeréC; Treignes. — Exceptions : la
( 54 ) - 428 -
région de Trazegnies à Merbes a cependant une tendance à
employer concurremment vwâ et cnvà. Nous avons relevé 7ieùj
dans l'est^ à Moustier^ Sart-Saint-Laurent; Maredret. En com-
position, hos est devenu hoit dans Boii-Sinetir-Isâ (Bois-Seigneur-
Isaac^ près d'Ophain^ Brabant) et dans Boiistame (pour bons
d^ Haine, 1. d. près de Alerbes-le-Château)^ mais le village de
Bois-d'Haine reste dénommé hos d' Haine.
Le résultat ne change pas quand la voyelle a suit : hwèche
(boscam^ bùche^ à Nivelles et Braine-l'Alleud)^ hivèsse {ho\\.€)\
Fzvèche (Fostias); Dzvèche (Do s ci a), noms de lieux.
Le suffixe -orium donne aussi zve : trètwe (tractorium^
entonnoir), murivè OMinirivè (miroir), razzvè (rasoir)^ sahvè
(saloir)^ motichwè (mouchoir)^ coiihvè (passoire^ à Nalinnes^ aussi
coîilwèr), sèmivè (semoir, aussi scmivèr, avec r repris au français)^
S^okwè (juchoir).
Cognoscere devient^ par réduction de wc à è, conèche et
coimèche. Connète employé à l'ouest avec coimèche est refait
d'après la finale du français « connaître ».
6 -\- yod -\- Il : pougn (pugnum_, poing).
(') -\- iiy, suivi d'une voyelle, dans les suffixes toponymiques
-onio_, -onia : Loiipougne (Luponio^ Loupoigne, Brabant),
Ossogne (Alsonia^ dépendance de Thuillies, Hainaut), Sêlogne
(Seloignes-lez-Chimay) ; — Jamagne (Gamonias).
Pour -uculum^ on a comme exemple S^'niou, S}' non (genou),
pour -uculam kèîiouye (coluculam).
Tonique entravé
49. 0 tonique entravé devient on : tozit, roii^e, doiibe, consse
(coûte)^ foiitche (furca), gonte, cronsse (croûte), /ozir (furnum);
toîis' (tussem)^ tousse (je tousse), angouche (angustia^ angoisse^
peur folle), hotLche, mouche ; coiir (*cortem, de cohortem)^
/oz27r (pulverem), choûte et ascoûte i^ 2i'iC\x\t6) , 3oz/55^ (bourse),
ioimc (tornat), êr}oit (diurnum)^ cour (curro), cscou (anc-
franç. escors, tablier, giron), glout, f. gloute (gourmand); soîl
— 42Q — ( 55 )
(satuUurri; saoul^ à Nivelles; sô, dérivé sôlcye ailleurs) ; coiïsse
(cubitum ; coûsse à Ittre^ ketïsse à Nalinnes) ; èscoiipe (à Nivelles,
Nalinnes^ du germ. schuppe) fait chîpe dans l'est.
6 devant nasale en syllabe fermée devient on : pont, front, ronce
ou ronchc, aronde, adonc, plo7i (plu m bu m), onke (ungulam),
^o«/ (pu ne tu m) comme adjoint à l'adverbe de négation. Mais
ptinre (ponere), part, passé /^z/w//, /^w//.
Ajtone
50. En syllabe ouverte 6 protonique donne o, ou : sort (*sori-
cem), soja (*solellum), doner, fromint et froiîmint (à Ittre),
couver, souvint. — Exe. : consuere-cosdre àouue ketide, part,
passé keiidu\ *demorare donne dmehrer, dmerer, par analogie
de d' meure.
Le préfixe eu m suit la règle précédente : comint, cominci et
couminchi ; mais Nivelles, Gosselies ont ou, Charleroi o, Braine-
FAlleud coS^èter à côté de cou- ordinaire.
6 intertonique est tombé : mèch'ner (messionare), vol'ti
(voluntarium), sàv'Ion (sabulonem), tîfner (tisonner), bouf-
nière (boutonnière), bouthier, about'ner.
En syllabe fermée, 6 protonique devient ou, on, o : boukèi, à
Ittre bokèt (bucca -\- ittum), moustrer, coustri (à Couillet,
couturière), boutâye {\iow\.^\\\€) , fourtchète , disgouster, rouS}eîcye
(rougeole), goîdère (gouttière), cousifi, toiirner, ascoûter Qt choiïter
(ascultare), coûtia (cultellum), pouyon (poussin), potissère,
courzL (currere), coulote (chenal ; ^o///o/(? à Bouffioulx), couvièf
(coopertumj, couvrit (cooperire), noiïri (n/itrire), ourtiye
(urtica; ivartîyc à Bouffioulx), poumon (pulmonem; peùmon
à Bouffioulx). Rossig7io est emprunté.
6 -[-nasale = on : afioncî ; par exe. /;/ dans calinâji (calum-
niare, anc". -franc, chalengier).
6 -\- yod donne régulièrement o, ou, mais le zvc de la tonique
subsiste souvent dans les dérivés, surtout à l'est : franchi (f rus-
tiare, froisser; frochi à Bouffioulx), tchamoussi (moisir), crojètc
( 56 ) — 430 —
(croisette = alphabet), iiojète (noisette), nofti, noflî (coudrier),
à l'est 7îivèji, mvèjètc, mvèjHi. Braine-l'Alleud a nwajî d'après
VArgayon de l'abbé Renard, Waterloo nwèjètc, Ittre mvèjî, 7iivè'
jète, Oret mvèj, nojètc, noj^lî. Voyez la limite ci-dessus, § 48.
ô intertonique devient / dans le participe présent de conèche :
coiiichant, dans asglignî (agenouiller) comme en namurois.
u (lat. u)
Tonique
51. 2/ latin (= ou) devient ii^ u, en : nû, cru, fèstu, stnve,
pn (plus), eu (culum)^ sèyu (sabucum, sureau); de même à la
terminaison participiale -utum : pièrdû, v^uû, etc.; au fém.
pièrdtLwe, keûduwe, èrçuwe. La longue est le résultat d'une
contraction : chû (secutum), tcheii (*cadutum); yeii, seû
(*habutum^ *saputum; yû et su sont plus rares); stiwe
(suie^ aussi sûné), tchèrtiwe, rûwe, sangsûwe (aussi sangsihie), à
Ittre tc/ièreûwe, remve.
Le part, sti, sté (été) et le pron. ti (lat. tu) sont irréguliers.
-ûr de -urum^ -uram^ qui fait -eûr en liégeois^ eùr en namu-
rois, est ici -ûr : ?nur, dur, mesure, i mesure, Namur, sur et sûr,
mo7iture, B^onhire ; quelquefois -èr : Coutere (Couture-St-Ger-
main^ Brabant)^ Nafraitere (Nafraiture-sous-Gedinne). La con-
traction de -aturum^ -aturam donne -eûr : meûr, fém. rneûre
et meûrte, seûr (securum) ; r peut disparaître même au féminin :
plaiieû (planaturam), sètcheiï (siccaturam^ aussi sètch'rèsse).
Les mots de composition plus récente ou. empruntés ont -nre,
plus souvent -ûre, car la tendance est d'abréger toutes les finales
en -ure : doublure, cwachure ou cochure (de cwachî, cochî, blesser).
À l'est de Châtelet et de Bouffioulx apparaît le traitement
namurois en eùre et -ûre. — butyrum devient biire.
52. û libre devant nasale devient û : lime, plume, fume, S^une
(j ej unat); iscume (écume ; chîme dans l'est avec ï sous l'influence
de la chuintante), èghime (* includinem)^ alume. — Exe. :
- 431 — ( 57 )
prone (prunam). — Devant une autre voyelle que a, -un-
devient ?m ou in : lundi ou lindi \ ytm (unum), {é,Tçi. yeime,
devant un substantif in, yiii^ fém. ène, yène.
53. û -f- yod, qui donne /// en français^ fait ici n comme
ailleurs^ par réduction de ni 2l n : frat, Inre, distrure, condure.
En général d'ailleurs ui français est ramené à u, quelle que soit
la provenance de ui : nulu (anc. -franc, nului^ ntln dans la région
de Philippeville-Couvin)^ dispii (depuis)^ pusqui (puisque) ; Felu
{¥é\My),LÔtîi (Lathuy)^ Thiin (Thuin). Le pron. «lui » cependant
est H à la tonique comme à l'atone.
54. u entravé donne aussi û : â^ûsse (justum)^ fiî (fustum)^
nûle (r.ullam), nûs (nullos^ à Ittre^ Braine-l'Alleud, fém. nele :
nus èfants, nèlès pzvères).
A.toiie
55. û latin venant en hiatus s'est changé en ii et l'hiatus est
comblé par un w : tiizaei^ (tut 3.re), bûwéye (buée = lessive)^ trû-
wèle, ruivèle, brûwère (bruyère), èrsiiwer {essuyer, re-exsucare);
sîiwéye (suée); nûwéye (nuée); mfnvia, f. mûivèle (mutellum,
-ani; à Nalinnes; mais o avecjt^ à Q.ou\V^et'.inoya, moyèle). Suwe
(suie) a pour dérivé souyin (même sign.). Stièrni (éternuer) ne
s'explique pas par sternutare : c'est un verbe de la conjugaison
inchoative comme fini.
En dehors de ce cas^ îi est le résultat ordinaire^ avec de légères
déviations vers eii, e ou vers !^ : fumère (fumée^ *fumariam);
alûimvèr (éclair^ de alûmer), puni (punire) ; purnèle et pèrncle
(prunellam); d'8}ûner et d'S}cic7icr^ dèS^èjicr, même d'S}iîier]
èscûni'rète (àe èscume), mais c/z^/;z'r^/6' dans l'est ; rt'unî (ru mi-
gare) à Loverval; retïmyi au nord de la Sambre^ ranmyi à
NalinneS; Ham-sur-Heure, etc. ; crïpèi correspond au namurois
crnp et (du germ. kruppa^ franc, croupe).
û -\- yod subsiste: â^(^5/rz7/b;« (détruisons)^ mènûsier (menuisier).
n intertonique tombe dans matiji, prUsH (pisturire).
i 58 ) - 432 —
56. aiL tonique latin non réduit anciennement à o se conduit
ici comme 0 ouvert entravé devant rou 5 (§ 44)^ c'est-à-dire que
Vu semi-consonne fait entrave et que Va s'est élevé au degré 0. Le
résultat est donc on, à, wâ par zones en allant de l'ouest à l'est :
onze (ausat^ à Braine-l'AUeud, Nivelles^ etc.); àze, waze (à l'est
de Chàtelet, traitement namurois) ; rponse, r'phse, r'pwase
(repose), tonr, tbr, iwa (taurum). Mais beaucoup de mots ne
passent point à wa : ponve, pbve] dèsclon, dèsclà (de claudere);
onr, àr (au ru m); ronhe, rôbc] onwe, Ôwe (aucamj; chonze,
chàze est emprunté au français^ sans quoi on aurait ich.
au -\- yod se rencontre dans <^é (gaudium)^ encore usité à
Nivelles au sens de « vivat ! » ; B^wè o.tjwè sont tirés du fr. joie.
aîL atone donne 0 régulièrement : oraye (oreille)^ oyu (ouïr)^
toria (taurellum) ; mais on a souvent à, oii, -wa sous l'influence
des formes fortes : bzu et 07izu (oser^ osé)^ rpoiïscr (à Nivelles),
r' poser, rpwèser (à Ittre), r'pzvaser (à l'est de Châtelet). Enfin on
trouve ou dans oujb, ouja (aucellum) sans influence de forme
forte, et a au contraire dans irazvcr (trouer).
CONSONNES
lEtèg-les g-éD:ié3?a.l es
57. De même que dans le Hainaut central et dans l'Est wallon,
toute consonne sonore tend à s'assourdir à la fin des mots. Pro-
noncez ârp plutôt que ârb (arborem), fromâtch plutôt que
fromâB} (formaticum). La sonore se maintient mieux après une
voyelle longue, ou si le mot suivant commence par une voyelle
ou une consonne sonore. C'est pourquoi l'écriture, ancienne ou
réformée, a conservé partout la consonne étymologique (^).
(^) Cf. Feller, Gazimet et wallon, § 58, et ^55^/ d'ortho^r. walL, p. 66.
— 433 — ( 5^ )
En wallon^ deux consonnes finales se réduisent à une seule. Les
exceptions en pur wallon sont excessivement rares. Dans notre
région^ et déjà à partir de Fosse, on rencontre plus fréquemment
deux consonnes, ce à quoi le rouchi ne répugne aucunement.
De même qu'à Namur et dans le sud du Luxembourg, quand
une consonne sourde rencontre une sonore à l'intérieur du mot,
la consonne sonore s'assourdit : tchfeii (capillum), tchfô
(caballum). Liège a l'assimilation inverse : ^ve, B}v6.
c + voyelle. — c -f- a.
58. c -j- a au commencement du mot devient tchè- : tchèmîj'e,
tchèyère, tchèrbon^ tchèrpèti (charpentier), tchèrinve^ tchèssi (aller
à la chasse), tchès'lè (Châtelet), anciennement ichèsUïn, d'où le
diminutif tchèsUmia (Chàtelineau). Le traitement rouchi ou
picard apparaît déjà dans Castia d'Bournivô et Braine-Casfiô. —
L'« est resté dans tchat, tchapia, tchâr (carnem, tchà à Couillet),
dans le cas où une nasale suivait : tchanson, tchamhe {cambc,
boîte explosive, est emprunté au montois). — La voyelle e est
élidée dans ichfo, tchfeii cités ci-dessus. — ca -|- i devant con-
sonne donne tchait-, tcho- : tchaiid (calidum), ichôki (calcare,
à Couillet^ Nalinnes), tchôkemâr (cauchemar).
Exceptions. Mainte forme picarde s'est introduite dans un sens
particulier. Nous avons cité camhc ; citons encore cassi (chasser)
employé comme terme de jeu de balle, doublet de tchèssi, et
cachi au sens de chercher. En regard du namurois tchcv^î
(car ri car e), notre région a, peut-être par dissimilation, kcvtchi
(ou kèr^i au sud-est). Cette prononciation s'étend jusqu'à Wavre,
Dion-le-Val , Tourinnes-St-Lambert , Gembloux , Moustier ,
Floreffe, Lesve, Maredret, Hastière. — Citons encore d'iVC ou
chve (cavea), gayolc (^caveola), canS}i, can^''miiil , câlinai
(calumniare, au sens de gronder, quereller), castagyu- (à Ittre
saiagiie, issu de chatagiic), cakyi (chatouiller, irrég. aussi dans le
( 6o ) — 434 —
reste de la Wallonie : cati, gati en liégeois^ gtièti en verviétois^
gtiètyé en ardennais).
59. ca à l'intérieur du mot. Le résultat diffère suivant que
c'est une consonne ou une voyelle qui précède. i° Après con-
sonne^ c devient palatal : boutchî (boucher^ subst.), coîdchi
{coucher), foute ke ow foiirtche {^mx C2iXn) , f biche etfoûrS}e (fabri-
cam); vatche (vaccam)^ sètehe (siccam). — Exceptions :
ichôkî (calcare^ dissimilation inverse de kèrtchîl), elokî à côté
de elotehi, cloke ; boîcche, blanche^ fraiiehe, avec eh, sont des
emprunts. — 2'' Après voyelle^ c tombe et il se développe un 7
après a^ e, i^ un w après o^ u : a) payi (pacare); afroyi (adfri-
care); soyi (secare), noyi (necare)^ brâyète (de braca)^ môpliyî
(multiplicare) ; à la posttonique /4>'^ {^2iC2iX), afroye (adfri-
cat)^ soye et soûye, noyé et noîiye {ou à Ittre^ Nivelles), vèssiye
(vessicam); — b) ttve (auca), iehèru'we (carruca)^ léULwe {\2,c-
tuca), luzve (locat)^ B^ouive (jocat).
Un cas particulièrement intéressant est celui de -ic2i, -zcare.
1° Dans -zca/la chute de z posttonique amène la réunion de deux
ou trois consonnes : ne, Ic^ llc^ te, rtc, se, rsc, rc, etc. Ces
groupes se transforment de façon assez diverse. Ceux qui sont
susceptibles de mouillement (ne, lie) aboutissent à ny qui
devient^;/; à ly qui devient 7 : domin'ca = dîmcgne, dimingne,
gran'ca = grègne, gring7ie, gall'ca -^ gàye (noix) ; cependant
plan'ca ^^ plantehe, comme coll'cat = eoûtche. On trouve rtc
danspertica, qui devient //^r^/z^ à Nivelles, ^zic^ ailleurs, con-
formément au w. liégeois et ardennais //c^. Pas d'exemple pour
rsc : pèehe, de persicam, semble bien emprunté. — 2° Même
variété dans le traitement de -^care : ndc donne gn dans
mougnî (mandicare), yb?/^«2 (fundicare) ; de = jk dans riîj^î
(radicare); èrnètyî (renitidicare); rdc = r^ dans thrB^i (tàr-
dicare) ; mbc = n^ dans plonB^i (plumbicare) ; rrc = rtek
dans kèrtehi (carricare) ; ssc, stc, rtc = 55 ou eh dans massî
(masticare), naehî (nassicare), scôrcî ou score hi (excorticare).
— 435 — { ài )
60 c f e, i.
À l'initialC; cC; ci donnent s comme dans le reste du pays
wallon, mais c/i à l'ouest de la limite tracée par M. J. Simon
dans les Mélanges waIlo?is, planche III, sauf qu'on y rencontre
encore nombre de formes en 5 : cierfoûy et chèrfotiy (cere-
folium), ciiit (centum), cXre, cinse, cinsî, cinde (cendre).
Même traitement à l'intérieur du mot après consonne forte :
poîircia Qtpourcha, lacia et lâcha, nièrçon (ericionem), èscôrce
(excorticem), yèrse (à Ittre) et yèsse (erpicem). Après une
consonne douce le résultat est la sifflante douce, ce qui est
visible dans 07îze ans, douze ans, trèze ans, sèze ans, que nous
devons bien citer en liaison, puisque les douces redeviennent
fortes à la finale.
Après voyelle le résultat est/: cûjène (cocina), plèji (pla-
ce re); nwèjî, noj'i, noj'ète, nojHî (de nu ce m nwèj, qui, se pro-
nonçant nwèch, a pu produire à son tour des formes vicieuses
comme nochète, ^lochHÏ), pojère (paisible), apbji et apèji, malbji
et maléjèle, dijième, vijin (vicinum), rwèjin (racemum,
variantes reûj'in, rèj'in, rtjin), d'jons (disons), d^jeii (disais), ouja
et oujô, crojète (croisette, abécédaire), etc ; dij-omes, chij-omes
(en liaison, les douces redevenant fortes à la finale). Cependant
c posttonique, une fois devenu final, s'est amuï souvent. Si on
prononce encore mvèj, dîj ans et même dij-noûf, on dit devant
consonne dî francs. De même j a disparu de vive, crwè, bèrbi,
sort, piètri, S}èni (junicem ; génisse venant de junicia est
d'ailleurs emprunté), pè (pacem), en regard du liégeois pày, a
l'air aussi d'un mot d'emprunt.
C Ar yod (cea, cia, cie, ciu).
Le résultat est également s. À la protonique : laci (*laceare),
rabrassi (embrasser) ; à la posttonique : glace (*glaciam), las
(*laceum pour laqueum) ; après une consonne : tchàsse
(*calciam). — 5 s'est amui dans bra (bracchium), liég. brès' ,
ardennais brè.
( 62 ) — 43c> —
61. c f o, u.
1. initial : coûtchî, cène etcwane (cornu)^ cûr (corium)^ ctire
(coquere^ *cocere)^ couche (coxam)^ ctsse (costam)^ C2t
(culum). i
2. interne. Il se change en palatale après consonne, il dispa-
raît après voyelle, a) Après la consonne c : hatch (bac)^ satch
(saccuni; diminutif satchot), sètch (siccum)^ hètch (beccum)^
hètchi ; après la consonne s. se devient ch (cf. § 71) ; après t^
at 'eu m devient /7f5^ (âtch comme finale); (exemples au § 9).
— b) Après voyelle, en protonique il est remplacé par un w :
acuculam =^w2>'^; re- acuti are =r«yz contracté de *r^zc//;"f; —
en posttonique il tombe \ feii, ^eù, lieu, pt (p au eu m), fèstu ;
-acum devient -è (§ 6).
62. C + consonne (cl, cr).
À l'initiale^ il subsiste : clé, clé, crwè, crû (crassum^ gras)^
croye (creta), crèsse (crista). Il passe à la douce dans grazve,
grawer {^x2iWÇ,VL).
À l'intérieur, après consonne, il subsiste, soit devant, soit
après la tonique : sarcler et sbcler, onke (avunc'lum), cèke
(cire' lu m). Après voyelle, il se change en y qui réagit sur la
voyelle précédente ou disparaît : dii (dictum), lit (lectum),
nuit (n oc te m), condiit (conductum)^ dire (dic're), cure
(*coc're)^ /<in;2^(lacr'ma). Pour -ic'lum, -ic'lam, v. §§ 33, 39.
— Exceptions : èglîche (ecclesia), graviche (écrevisse); èglume
ou èglime (*includinem) ont changé la forte en douce, net a
perdu le 7 issu de c dans la négation /07z/ (pu ne tu m), à Nivelles
i)Oîi àQ poiin comme bott. (bonum) de boun,
63. c final s'amuït plus souvent que dans la région liégeoise :
armonac, stoinac ; avoû, avû, avè (avec) ; cro, stô, astô (contre),
blo (liég. cj'oc, stoc, astoc, bloc).
64. Qua- n'a pas subi la palatalisation comme ca-. Cepen-
dant si le n a empêché d'assimiler qua à ca, il ne s'est pas
— 437 — ( 63 )
conservé dans notre région aussi longtemps qu'en wallon de l'est :
quattor y est devenu cat (écrit qjiate), quartum = car (écrit
quart), quando = quand, qualem = que, quaerere = que
{gwé à Couillet) ; de même saquants, saquî, saquè (ou saqivè),
cochî à l'ouest; qwachî à l'est (*quassiare); tandis que le liégeois
prononce toujours qivate, qwàrt, qwand, qwahi, saqwante, etc.
Aqua n'a conservé que l'élément labial : eûwe, dérivé eûwis
(aqua -[- suff. icium^ aqueux).
^9 J
65. g initial devant a étant devenu ^, comme c devant a est
tch, il en résulte que g devant a^ e, i et j devant toutes les
voyelles peuvent être traités ensemble. On peut même y ajouter
le di de diurnum et le z de zelosus. Donc j latin et g -|- 3.,
Q, i au commencement du mot deviennent S} : S^amhe, 8}arct
(jarret); S^int (gentem); B}èler (gel are); S}umèle, S}OÛ (diur-
num); S}ône, <^o«-«^(*jovenem); S}urer, B}6ne (galbinum^ B}âne
à Bouffioulx). Cependant gallicam fait gâye, en wallon B}àye'^
gade, gadot (chèvrC; -eau) sont d'origine germanique. Dfnoti
(genuculum) peut devenir gngnou, le second élément « nasa-
lisant le premier (cf. Feller^ Gaum. et walL, § 75).
g initial devant O; U; et devant les consonnes (gl, gr) subsiste :
goûte, gueule et gueûye, gouvion (gobionem), gouster] glace,
grand, grain et gràny, guèrni et guèrgnî (granarium), gruzia,
gurja, guèrj'a (grêlon).
À l'intérieur du mot, entre voyelles, le traitement de g est
analogue à celui de c (§ 59). On fait disparaître l'hiatus en intro-
duisant y après a, e, \, w après o, u : 7iiye (negat), fiiyî
(negare) ; loye , loyî (ligat; ligare) ; ntyi (necare) ; rhye
(rigam; rwèye à Ittre), flay a (flagellum); sayin (saginem); —
ruwe (rugam, reûwe à Ittre) ; trawt (traugatum); awous'
(*agustum); — dans fagum : faw, le 7v provient de la voyelle
suivante (fa'u); c'est ce w qu'on trouve dans les dérivés/^/7ir«é' à
( 64 ) - 438 -
côté de fayène (faginam)^ y^sf^t-z'^ {^faiv -f- ellum)^ foùwène et
fouya à Ittre^ faw^tî.
À la finale^ g a disparu : regem qui fait à Liège rZy et rwè
est dans notre région rwè.
g, j -|- consonne^ à l'intérieur du mot^ donne naissance aux
groupes latins ou romans gd^ gl^ gn^ gs^ gr, ngW^ ngl^
ngr^ Igr. 1° g devient yod qui se combine avec la voyelle
précédente ou disparaît : frwè, frè, freù, froû (frigidum); rwè,
reîi, roû (rigidum); rf/^ (régula) ; tïlia (de tegula); messe et
messe (magistrum); mè, mé (magis); hrère, brére (bragire);
nwèr (nigrum)^ ètlr (integrum^ souvent remplacé par intiér
emprunté au franc.) ; insertion de d : plinde (pi ange re)^ pinde
(pingere)^ Blonde (jungere); — 2° g -|- n produit n : pougn
(pugnam)^ lègn (lignum^ bois à brûler ; usité dans la région
de Chimay); sègnî (signer) ; — 3° ng + cons. subsiste : sang,..
langue, lingâB^e, single (singularem), ongne (ungulam^ pro-
noncé onk à la finale) ; mais strangulare fait exception : stran-
ner ; à Braine-l'Alleud^ Nivelles : stron-ner. Nous n'avons pas
d'exemple pour Igr (mulgere^ liégeois motïde).
cons. -j- '], g. Nous venons de voir ngw^ ngl^ i^gr^ Igi"- ^
s'agit ici de rg^ ng devant voyelles. Le résultat est le même
qu'à Tinitiale: vèâ^e (virga)^ lèS}e (larga)^ ^ong, longue (lon-
gum^ -a m), assourdis^ comme ayant le ^^ ^ à la finale^ en vètch,
lôtch, lonk.
t, d
66. Après la chute régulière de t, d intervocalique^ l'hiatus
est adouci par jv après 3., e, i, par 2v après o^ u : vèyez (videtis);
tchèyons {c2idi\m\i^) , tchèyère (catedra)^ saya {^\\.Q\\Mm), payèîe
(patella^ poêle); -atam devient -éye (§8); — keiiwe (cauda:),
neûwè (noué; dérivé de neû, nodum); -utam devient -ûwe.—
Mais -atum^ -utum donnent é, è, u sans hiatus à coiïibler. Il
n'y a point d'hiatus non plus quand les deux voyelles mises en
présence se sont contractées : mzvèle (medulla); boulî (dérivé
de betuUa)^ 5//^r«z (éternuer).
— 439 — ( 65 )
67. t, d, + yod.
a) initial, di suivi de z ou e devient 4? : ^iisqiûa (deusque
ad)^ B}OîL (diurnum).
b) interne. Précédé d'une voyelle^ ty^ qui aboutit à s sonore
en français^ devient y dans notre région : r?i/ï (re-acutiare);
ptyi (puteare); tîj'ner (*titionare). Après la tonique il
devient 5 : pus' (puteum). Les formes s^^ow^ rèzon (dans l'ouest
sèzo, rèzo), mènûzier (menuisier) paraissent empruntées. — dy
dans le même cas perd le d : aspoyi, aspoiiyî (appodiare),
mèyniiLt {m.Qà\2i nocte) devenu mègn-niût à Couillet^ niè-gm\t
à Charleroi.
Précédé d'une consonne^ ty devient 5 ou ch : jtce (fortia);
pîce (*pettia) à Charleroi^ pîche à Wavre; tchèsse et casse
(captiat)^ mais aussi cache \ W'^çoû (linteolum); comincî et
cotimincliî. — dy après consonne devient d} dans br^e (hor-
deum).
68. t^ d dans un groupe de consonnes.
a) tt; td; dt se réduisent à 2" : goiite, toute, èrnètyi (renit'-
dicare); perte (perdita); rinte ('^rendita); vinte (vendita).
b) tr^ dr précédés d'une voyelle^ se réduisent à r : père, mère,
frère ; précédés d'une consonne^ ils restent intacts : intèr (intrat);
mostèr (mostrat); ou^ s'il disparaît, c'est à la finale, en vertu de
la loi très générale qui ne tolère qu'une consonne à la fin en
wallon : mousse (mostrat) pour moustre, tchèyère, quarante,
câré (quadratu m), clore .
c) tl^ dl se réduisant à / : spâle (spat'la), aiidouye (in-
duct'le); rôle (rot'lum); moule (mod'lum).
d) ds : assez (adsatis).
e) Sur st, voyez § 70. — Sur nd, § 86.
69. d; t devenus finals s'amuïssent : szvè (si te m), nu
(nudum); vti (vocitum). La forme viïde, plus usitée môme au
masc, est la forme féminine. Cependant wii' , vint , par désir ou
besoin de bien articuler les nombres, conservent la prononciation
du t.
5
( 66 ) — 440 —
Les groupes -ard, at'cum ont été traités à propos des
voyelles^ §§ q et 1 1 .
S, z, :x.
69. s initiale devant voyelle subsiste en général. Cependant
le voisinage du picard amène souvent ch : soye (seta)^ sètch
(siccum)^ etc.; chabot {sdihot), chujler {s\ï?i.tr), cMj (six). Le c/?
peut s'expliquer dans certains cas comme un résultat de sy :
chiire vient de * siûre (sequere)^ chtite de * siûte (se eu ta); cheûr
(soror) de sieiw qui est aussi usité^ achir de * assiyir (ad-
sedere); à Nivelles assir. D'autres fois ch peut s'expliquer par
l'influence de la voyelle palatale qui suit : chèner (simulare),
d'où erchèner, èchène (in-simul); pîchinte (pede semita_, à
Braine-l'AUeud).
s intervocaliquC; qui était sourde en latin, devient sonore ici
comme ailleurs : ôzu, onzu (*ausare); r'pôzer, r^wèzer {rQ\)2i\i-
sare); pèzer (pesare) ; cizète (*cisum -]- fttam)^ pad'zoïis
(per desubtus); pèrzin.
s posttonique serait aussi sonore si une loi plus générale
n'assourdissait pas toutes les consonnes finales : ose (ausat),
oûse à Nivelles; -osam devient -eiise. J^e j de pi^ij'e (prise)
s'explique par l'influence de la voyelle palatale qui précède.
s finale ne se prononce plus dans crâs (gras); pus (plus); pi^ès
(près); à moins que quand une voyelle suit; il se prononce encore
dans mwms' (minus).
70. s devant les consonnes.
Dans les groupes st; sp; str^ spr; s pi; les consonnes
subsistent dans toutes les positions^ sauf à la finale; en vertu de
la loi générale qui ne tolère en vi^allon qu'une consonne finale. En
ce caS; la consonne qui survit en wallon est s, à la différence du
picard, du lorrain et du français. Exemples : stô/e (stabulum),
spa/e (spatula); stri'n^ stràny (stramen); — prèster (praes-
tare); rèstia (rastellum); moiisirer, coiister, estons et astons,
— 441 — ^>7 )
estez Qt astez, mèsH, rèsponde, iièspli et nèspèli (mespilarium^
liég. mèspli)] — au contraire pôsse (pasta)^ cronsse (crosta);
fènièsse ou fèrnièsse (fenestra); mousse (mostrat); coasse
(costat); messe (magistrum); aivotis' (*agustum)^ bièsse,
liesse, fièsse] wèsse ou wàsse (vespa)^ 7ièsse (mesp'la^ plur.
neutre.). Par conséquent une forme comme 7ièssi (néflier), usitée
à côté de nèsplî, est dérivée directement de nèsse. Par une ano-
malie singulière^ « notre, votre », en wallon nossc, vosse, font ici
710, vo, devant voyelle no-n, vo-ii, et li noive, li vowe comme pro-
noms.
71. Le groupe se, qui devient en nord-wallon h, en ardennais
et en namurois ch, en rouchi sk, n'a pas ici de traitement parti-
culier. Suivant les régions et les mots mêmes on trouve le sk du
rouchi, ou le ch namurois. choûter est la forme propre à Char-
leroi, mais on y connaît aussi Vascoiiter de l'ouest. On dit chov^-
lète à Mellet (de scopa), mais cscouflète à Nalinnes et èscouvèie
à Braine-l'Alleud ; on dit chhne et chùn'rète à Couillet et à
Marbais, èscimï'rète à Nivelles^ Charleroi, Couillet. chôrdé signifie
édenté, tandis que son doublet scârdé signifie ébréché et scàr
brèche. Le triomphe de se se manifeste dans èscou (giron)^ èskîye
(échellej, skèter (éclater, se fendre), scaper (échapper), scotipyi
(bêcher), scôpyi (chatouiller, au sens neutre de produire des
démangeaisons), scayon (échelon), en ardeimais choîi, châle,
chèter, chaper, choupler, chayon. À l'intérieur du mot c'est ch qui
l'emporte : pèchi (piscare), pèchon ( pi scion e m), conèche
(cognoscere), crèche (crescere), èrfachi (refasciare), lachi
(*lascare^ lèchî à Nivelles), manchon (mu scion e m), vacha
(vascellum), ocha (oscellum), jinichoiis (finissons). On trouve
pourtant sk dans dèskinde (descend ère), dèskirer et diskurer
(déchirer, german. skeran), et k dans moukct (émouchet, liég.
m,ohèt).
ex -[- c donne le même résultat : skeùre (excutere, nam.
cheîire, Viég. heure), scôrchi et scôrsî (excorticare, nam. chwarsî,
liég. hivèrsi), scôgne (excarneam, liég. hagne).
( 68 ) - 442 -
X (= es) entre voyelles a donné ch : condie (coxa); machèle
(m a X il la); tèchî (tisser).
X -\- consonne : fràne (frax'num)^ tchène (cax'num) ; —
rèche (sortir, de re -f *ex're pour exire); — exp : spômer
(expalmare) ; — ext : stièrde (extergere) ; — xd : bwèsse
(bux'da); diminutif bwèstia, prouvant que xd devient 5/ (fr.
boîte).
72. s + yod se transforme en/ dans toutes les positions, sauf
que cey s'assourdit en ch à la syllabe finale : màj'on (masionem),
tam'ji (tamiser), cèré^^ji (cerisier), brèji (brasier) ; àjî, bèjî (aisé,
baiser), etc. Nous écrivons de même tchèmîje (camisia), bi'-éje
(braise), bîje (bise), grîje (grise), bàj'e (un baiser), binôj'e et bifièje
(bien aise), èglije (église).
ssy devient ch^ dans toutes les positions : bachi (bassiare),
acrachi (incrassiare), mèchener (messionare, au sens de
glaner), r^5/^(7>^z (re-ad-spissiare) ; — bâche (bassiat), crache
(c ras si a, graisse).
sty devient ch : ûch (ostium), frochî (frustiare), machî
(*mixtiare).
73. s s, non suivi de yod, subsiste : vèssiye (y essicam), passer ^
basse (basse), tousse (tussat); spèsse (spissa), crasse (crassa).
Entre se et r il ne s'introduit pas comme en français, et de
même en rouchi, de consonne d'adoucissement. Donc sc'r
devient ch'r, à la finale ch ; crèche (crescere, fr. croître),
pachi (paître), tèchî (tisser), conèche (connaître ; la forme coimète
est un ernprunt fait aux voisins de l'ouest). On ne peut en dire
autant de s -\- r, car yèsse (essere, être) est pour yestre et
keiide (cosuere) est pour keusdre.
74. Sauf chez quelques citadins, r est généralement émise par
vibrations rapides du bout de la langue.
r initiale subsiste, r médiale entre voyelles subsiste aussi.
— 443 — ( 69 )
Les deux exceptions françaises de « chaise^ besicles » n'existent
même pas en wallon, on dit tchèyère et bèrikes. À noter cepen-
dant, dans notre région, râle, râleinmt à la place de rare,
râremiîit.
r finale du latin ou devenue finale en roman s'est amuïe dans
la plupart des cas : par et pa (per), poîir et pou (*por = pro),
Jieiïr, peu (pavorem), iwa (taurum); -are devient -é (écrit -^r
comme en fr.) ; -yare > i ; -ire > -ï et tc\ -Jre > î et fi ; les
infinitifs en -tvèr comme voulwèr, dèvwèr sont empruntés, -orem
y-eiï.
r "l- yod. La consonne subsiste aussi^ sauf quand r devient
final : -ariam y -ère, -oriam 'y-ivère, -arium >f, -orium
>W(^ ; exceptez corium = ciir. — Cependant r est tombé dans
Mayane (Marianne).
rr se change en r simple : cour (curro)^, ^é?r (ferrum), tbre
(terra).
75. Consonne 4" r.
À l'initiale, cons. -f- i" subsiste : bras, crâs et C7'Ds ; planS}èr
^o\xr pranS}èr (prandiarium) est un accident isolé sans impor-
tance.
À l'intérieur^ le groupe des consonnes se conserve : prindré,
métré (prendrai, mettrai) ; mais à la posttonique, où une seule
consonne est tolérée, c'est r qui disparait, br : fiève (febrem),
tchambe{ç,2iV[iQ.r2,xn)\ dr, tr, ttr, str: prinde, piède(YtQr6.rQ), père,
mère, frère, mète (mettre), îète (lettre), messe (maître, magis-
trum). Parfois tr final est conservé par insertion d'un c : intèr
(il entre), intèr (entre, prép.) à côté de inte.
76. r -j- consonne.
À l'initiale, le cas n'existe pas. A l'intérieur, le groupe de
consonnes se conserve à la protonique. Ainsi rd, rt : pièrdii,
tchèrdo7i, mârtia\ rc : pourcia ; rm : dônnu ; rn : stièrni ( é ter-
nu er), corner, côriiàye (corniculam, corneille); rv, rf : siè7vn
(servire), chcrfouy (cerfeuil) ; rs, rcy : nièrson (ericionem),
èscôrci et èscôrchi ; rb, rp : Ichcrboîi, tcJicvpcii (carpen tarium).
( 70 ) — 444 —
A la posttoniqiie^ il y a réduction à une consonne. En pur
wallon c'est d'ordinaire r qui disparaît^ bien qu'il y ait certaines
divergences (Verviers divèm (dormit); pièt (perdit); Laroche :
dwar, pièr) ; ici r disparaît aussi dans la zone d'influence namu-
roise : tàte (tarte)^ côte (carte^ jeu)^ lÔS}e (large), S}àbe (gerbe),
fàS}e (forge), yèbe (herba), pièce (pertica), pèche (persica)^
kcS}e (charge), toùne (tourne), foûtche (furca), èscôce (écorce).
Mais la bande occidentale tolère très bien les deux consonnes
comme le rouchi. On ne peut donner de limites précises, les deux
phénomènes coexistant en maints endroits. La région de Beau-
mont a tièrîie (tertre), kèrS}e, Charleroi tarte, carie, lâr^e,
èscorce, àrhe, larme, verte, mbrte, kèrS}e, Nivelles toiirne, pièce
(pertica), B^-ârbe, fonrtche, etc.
77. À la finale, il y a réduction à une consonne, qui est r,
mais r même peut aussi disparaître : tard et tard {t2irà.um), part
(par te m), lard, fort, mort, vièr (vermem), nier (nervum) ;
tchâr (carnem) fait tchô à Couillet ; tour, 3}oû (jour, diu'rnum),
infièr (infernum) ; dzvam et diva (dormit) à l'est, dôrt k l'ouest.
De toutes ces formes, dzvam est la seule oîi r ne l'eniporte pas.
78. Métathèse de r. Dans pour, poiirminuer, la métathèse est
très ancienne, elle remonte au latin populaire. Nous avons à
noter \z\ giièrgni (granarium), pèrnèle (prunella), guèrzèle
(groseille), guèrzia et gttrja (grêlon, forme masc. de guèrzèle),
pèrdeû (imparfait de priiide), hèrtèle et biirtèle (bretelle), tèrtout
(transtottum, aussi /^5/o///), i9z/rci/^ (Bruxelles), ^^r/zVz (panier,
anc.-fr. crétin), kèrton (creton). Dans pèrfond, par fond il y a
substitution de préfixe comme en ancien français et non méta-
thèse. Il n'y en a pas non plus dans berwète, à Nivelles browète
(brouette), qui vient du préfixe be -\- rouette. Dans/r^5/? (pétrir,
^i^turiro), fèrnièsse et fèrnéte, piètrï (perdicem), l'r a sauté
d'une syllabe dans une autre, ce qui est un tout autre phénomène.
1
79. 1 initiale persiste. Nous ne connaissons d'exception que
- 445 — ( 71 )
râboûreiL (laboureur) et rossi^s^no, tous deux empruntés et
déformés.
1 médiale intervocalique persiste : vahi, voulu (valoir, vouloir)^
éle, twéle, télé, qiiéle, sciile. Parfois! s'est mouillée et a abouti à
V : gueùye à côté de giieide ; boutroiiye (nombril) à côté de boii-
troiile ; pzvèyâS^e, pwèyti, pivZyu à CourcelleS; pivèhi à Bouffioulx^
dérivés àe pwèy (poil^ pilum). On trouve accidentellement w ou
r à la place de / : qiiéne pour qnéle, scançon (caleçon)^ seiWment
pour seùPmiîit, pihire pour pihile, porichinèle Tpour policln?iel le ;
la plupart sont des emprunts déformés.
1 finale ou devenant finale tend à s'amuïr : 5^'(salem)^ ié, que,
sett, devant voyelle tel, quel, seul, uoivé (natale m). 1 s'est
mouillée dans ptvèy (pilum), abiy (habile m), dringuèy, de
dringuèl (drinkgeld). Quant aux mots du type mb (m a lu m),
niy t {y\\di2i\&m), ficho, ow ne peut les expliquer par une vocali-
sation de 1 ; le phénomène du changement de a en o est beaucoup
plus général (^). 11 faut admettre que 1 a disparu.
80. 1 dans un groupe de consonnes latin.
À l'initiale^ bl, pi, fl, cl, gl subsistent. Il faut noter comme
exceptions tchèviye comme en franc, cheville (clavicula),//^'//^'^
(pluvia) employé au sud de Nivelles tandis qu'ailleurs on dit
plouve, à Wavre plêve, à Nivelles pliehve, dans le sud pleuve.
Toute la Wallonie àS.tpns pour plus. Au français « faible » corres-
pond fzvèbe, fwèbli, fwèblèsse, mais Braine-l'Alleud emploie
également y?dw^.
À l'intérieur^ le groupe cons. + 1 subsiste à la protonique.
Cependant Châtelet connaît la forme roûvyi plus wallonne que
roûbliyi (liég. roûvi, ard. roùvié). A la posttonique, le groupe se
réduit à une consonne et 1 disparait : doube (double) ; mais, à
l'indic. et au subj. présent des verbes, les deux consonnes
peuvent être conservées par insertion d'un t qui porte l'accent :
?«/^/ (enfle).
(') Cf. Feller, Gaunict et walloi §§ \2, i\ {rôf, tôf, shlf), 2i, zi. —
Règles d' orthographe xvallon7ic, pp. 17 et 18, note.
( 72 ) . — 446 —
I devant cous, dans un groupe de consonnes latin se vocalise :
pbmc (palnia) (voir § 2). Elle a disparu dans hagn (balneum);
elle s'est changée accidentellement en r dans carculer, armonac,
qui sont des emprunts.
II s'est réduit à / ou mouillé puis changé enjv. À la protonique :
pouyon ; à la posttonique : pouye (pulla); anwîye (anguilla)^
traîiquiye, arziye (argilla), vile (villa); mwèle (medulla), èle
(illa); dèle (de illa). On trouve 71 pour /dans cène, ciène (ecce
illa). À la finale, 1 disparaît : z(illum); z7 devant voyelle, oyi
(hoc illud); pour bia, tchapia, via (bel lu m, cappellum,
vitellum), etc., voyez § 26.
81. 1 dans un groupe de consonnes roman.
Cons. +1- — b'I : troubler, mais sbvlon (sabulonem), soblon
à Mellet; sc'l -.mêler (misc'lare) ; ng'l : stra?mer à. Brmue-
l'Alleud, strbner (strang'lare) ; m'I : trianer (tremulare),
c^^;2^r (simulare), etc. À la posttonique, il ne reste qu'une
consonne : tâbe, tôve (tabulam); à la Hulpe et à Genval
(Brabant) rè/^ ;/az^^ (fabulam), 5/d/^ (stabulum), ô^«é/^ (banal,
au sens de inoccupé, sans maître), diâle et diâbe, mais tâbe qX.
â?2/23^ paraiissent refaits sur le français, le premier comme plus
poli (5' inète a tâbe), le second comme terme de l'Église, -abilem
donne -âbe, plus rarement bve. ng'l : ongne (ungulum), mais
stranne OM stronne (strangula t). Entre m et l il n'y a point
d'épenthèse de b : insimul donne èchèn sans doute par ml, mn,
nn, n. De même à la protonique : chèner, èrchèner, trianer,
trianèle (trèfle).
1 -\- cons. dans un groupe roman ne se conduit pas autrement
que dans un groupe primitif. Il faut donc traiter cette question
importante à part.
82. 1 + consonne.
1 devant une consonne se vocalise en il, lequel se combine avec
la voyelle qui précède. Donc al -|- cons. devient b par an : ôte
(alterum), tchbd (calidum), tchbs (calcem), fbs (falsum).
" 447 — ( 73 )
B}bne (galbinum), spumer (expalmare). — èl devant cons.
donne ib au sud de la Sambre et de la Biesmelle (Beaumont-
Chimay)^ ia ailleurs : spiate (spelta)^ mias (melius)^ lès cias
(ceux) ; hib et bia, vib et via, etc.; par analogie du pluriel où el
était suivi de s. De même le sing. tch'fb est tiré par analogie du
pluriel Vc^'/os (caballos). Dans le /^ namurois^ qui est }^o\ixiaii,
u s'est résorbé, — él devant consonne ne nous donne que tch'feûs
(capillos); qui fait à l'est tch^fias par changement de suffixe
(capellos); ç^\. yeûs' (illos) qui fait à l'est ,3^-^/5 et z-ias, comme
ecc-illos fait cias. Les articles dît et des se prononcent comme en
français. — ol devant consonne nous donne oî2 : coûtia, coûichî,
votïretï (voudrais); motire (molere); poiire (pulverem); 6 dans
côre (*colyrum; coudrier)^ côrète (dimin. de côre, coudrette).
On voit par ces exemples que le wallon de l'ouest n'admet pas
plus que les autres dialectes l'épenthèse du d. On ne le trouve
qu'exceptionnellement àdin^ coude (colligere) et dans modéye
(une traite de lait); usité à Braine-l'Alleud; d'un verbe monde
(mulgere) remplacé dans notre région par traire. — ul devant
consonne donne û dans puce (pulicem).
83. 1 mouillée.
Les groupes formés par 1 -j- yod (ly^ lly, c'I; g'I; t'I devenant
c'I) changent 1 mouillée en y, lequel tend à disparaître à la finale.
Ainsi a -f- ly donne ajy^ a : taye (talia^ taille); a (allium); gâje
(gallica); é -j-yl donne èy: vèyi (vigilare); somèy, consèy\ è-|-yl :
vî, vîye (vieil; vieille; v^c'luni; v^c'lam); ï-\-\y : tiyou (tilio-
lum); /z>'o// (filiolum); famîye (familia); fiye (filia, à Nivelles
fèye, à Wavre faye), tch'fiye, cwiye (-iculam), assï ou achl
(axiculum); fï (filium) ; ô -|- ly : foûye (folia); ramonye
(re-admolliat); chèrfouy (cerefolium) ; 6 -\- yl : Bfiion, pu
(-/iculum).
m, n
84. m initiale subsiste; excepté dans «<«/t' (mappa) W6'S56' ou
nèspe (nèflC; mespilum) et ses dérivés fièspèli, uùspli, nèssi. —
( 74 ) - 448 -
m médiale intervocalique subsiste de même. — m finale du latin
devient n dans les mêmes monosyllabes qu'en français : rin (rem)^
m'n orèye, fn onvràS^e, s^n infant, mais i^^/ (j^ni) comme en
français jà. — m devenue finale en roman disparaît comme con-
sonne après avoir nasalisé la voyelle précédente^ /w/w^ ou devient
n, pan (écrit pangn, panny suivant l'espèce de mouillement à
figurer). Mais il n'y a plus rien de nasal dans no (nomen) et o
(homO; on).
85. n initiale subsiste^ sauf dans îomer (no min are) qui est
d'ailleurs dans la région de Braine noumer. — n médiale intervo-
calique s'est changée en / par dissimilation dans boulome (bon-
homme); en m dans hameton, variante haniton (hanneton^ dérivé
de hahn). — n finale latine s'est conservée ici dans l'adv. 7ion et
la prép. in (liég. è), dans le préfixe in : intinde (liég. ètindé). Mais
n est introduit comme lettre euphonique à la fin de bon nombre
de proclitiques^ sans doute à l'imitation des adjectifs possessifs
TrCn, fn, s^n : a-n in ante, pou-n in riva, su-n eue tâbe, avè-n in
jiainind, pa-n ène gueîiléye, Ieti-?i èscoréye, vo-n orèye (Braine-
l'Alleud^ exemples tirés des Aventures de Jean d' Nivelles).
mm et nn se sont réduits à m, n simples. L'exception liégeoise
de strimer (étrenner) n'existe pas ici^ où l'on dit striner.
86. m, n dans un groupe de consonnes.
Pour ne point passer en revue tous les groupes possibles de
consonnes^ nous choisissons ce qu'il y a de plus saillant, mn : à
côté de orne, fenme, damâS^e, Iomer (nominare)^ de mèstî,
■moustî, noter S^ârner (germinare). — mr^ ml n'acceptent
l'épenthèse du b que dans tchambe qui est sans doute refait
d'après «chambre»; on a^ d'autre part, èchèn (insimul)^ chêne
(simulât), rachiner à Braine (ressembler), trianer ou trièner
(trembler). — nr admet l'insertion de d : cinde (cinerem) comme
à Namur et à Liège, ardennais cène ; vinde (vendre), 3}onde
(joindre), pinde (peindre), plinde (plangere), partie, plindu,
dèstinde (éteindre) ; tenerum fait tère et tinre, fém. tindc à
Ransart. En regard du fr. viendra, tiendra^ donnera, nous trou-
— 449 — ( 75 )
vous véra, téra, dbra ; il y a donc perte de 1' w par assimilation de
nr à rr, qui devient r, résultat conforme à celui de l'anc. -franc,
dorra^ merra. D^ins perdra (prendrai) il y a^ au contraire^ chute
de l'w après l'épenthèse. — nd reste dans di?ide, mais on a dimie
à Dampremy (liég. dîné), par assimilation de nd à n7i. in de donne
indy in et è : s'ind-aler, i s'iiicoûrt, il è va, et même dans le sud
/ s! a va. C'est ce d de in de qui a produit d-aler, d- aviver, etc. —
dn s'est déformé en m dans èglime, èglume (*includi nem). —
L'n de tn est resté dans pingne (pectinem), mais le y dégagé
par le c a mouillé 1' n. — ni dans spinula a donné èspingnc.
À la finale^ n précédé d'une consonne est tombé : tchù (car-
nem)^ ^oii (diurnum); infèr (infernum)^ toû (tour pour
tourn) ; an (annum) a perdu les deux « après nasalisation de a.
87. Action de m^ n sur la voyelle précédente.
Le wallon^. en général^ a conservé la nasalisation de la voyelle
précédant m, n. Ici; dans l'ouest^ il y a dénasalisation de cette
voyelle : plène (plenam); plène (planam); grène (granam),/b«-
tèite, dérène (dernière)^ tchène (chêne); et; par analogie; contène
(content a m); inocène (innoc entem); vèr'di (vendredi); ière
(tendre); tchèrpètî (charpentier); etc. ; linne est le seul qui restC;
linne ^t plinne à Châtelet. Remarquer encore; à la finale; ni (liég.
nin), 0 (liég. on), no (liég. no). Il est vrai que les nasalisations
tout à fait indues de ci7i (celui; liég. ci), mins (maiS; liég. 7?ics,
souvent mins), voltin (volontiers); cimifitière , rétablissent la
balance.
88. n -4- yod.
n -f- i en hiatus ou yod donne n (écrit ^w) : en syll. proton.
spârgni (épargne), asglignî (agenouiller); ga?igm, bagjii, ligni
(lineare), tigneûs (teigneux); congnèt \ en syll. posttonique:
aragne, bagn (bain); vigne, ligne, tigne, gangue (gain), scogne
(excarnea), congn (coin, eu n eu m). Jignèsse et B^ègnèssc ont
un n provenant de ;/ devant la diphtongue ic, phénomène plus
récent et plus local. Le démouillement de vcuc (veniat) et de
( 76 ) — 450 —
icne (teneat) doit être analogique. Remarquons encore que le
changement français de n -f- y en j n'existe guère ici : on a
sofic>}i (somniare^ songer)^ mais rogfiî (rotundiare), fagne
(fange); grègiie (grange)^ èstrèg7ie (étrange).
89. P; b initial subsiste. L exception liégeoise àQ potircê pour
boûrsê n'existe pas ici^ où l'on dit boùc/ia. Mais l'expression
incompréhensible suer a bièsse doit sans doute être rapportée à
l'ardennals soinver apiche, coiiri (couler) a piche (subst. verbal de
picher, pisser). — p^b médial entre voyelles devient v : îvièr
(h i b e r n u m); dèvwèr, souvint, couver ; savon, savons (* s a p u m u s) .
Il y a eu assimilation dans tchfeit (capillum); tchfb (caballum);
qui font d'ailleurs tchèveû , tchèvô quand la présence de la
voyelle est nécessaire. — A la posttonique v s'assourdit : sève
(sapam); fève (fabam) =^ séf, féf. — L'imparfait en -abam
donne -éve, mais celui en -ebam donne eiï, eu, e. — Quand la
voyelle suivante est un u ou un o^ v issu de b^p tombe et il y a
souvent contraction : seii (''"saputum)^ yeti Qt vu (*habutum);
bî'c (*bibutum); rt^/2 (*debutum ; la variante dèvti, d'v2i u^est
pas primitive^ mais refaite d'après l'infinitif û^i^z^wr) ]' pezï (pa.YO-
rem) ; tazvon (tabonem); sèyii, (*sabucum; en liég. sawou).
Exception : v subsiste à2ins nèvetï (nepotem) et dans avoii, aveu,
ave (apud hoc). — Les exemples manquent pour le cas de p^b
final précédé d'une voyelle : chef, chef, szvif (sébum) sont
empruntés ; restent leiL (lupum) où p final a disparu^, et i de ibi .
pp et bb se changent en p^ b simples : 5<2/z>/ (*sappinum)
nape (mappam), abé (abbatem). A la finale cette consonne ne
se prononce même plus : drap (*drappum).
90. P; b dans des groupes de consonnes.
pr^ br^ pi; bl se conservent à l'initiale. A l'intérieur du mot
pr; br précédés d'une voyelle deviennent vr, que le groupe de
consonnes soit d'origine latine ou d'origine romane : avri
— 451 — ( 77 )
(aprilem), otivrî (operarium)^ livrer, rouvrwa (roboretum) ;
à la posttonique^ où une seule consonne est tolérée^ vre devient
ve (prononcé/) : gtntve (genièvre)^ lieve (lièvre)^ phve (pauvre),
pwève (poivre) ] fiève (fièvre), Hve (librum), lîve (libra). — pi,
bl dans les mêmes conditions donne bl : doubler, doiibe, meûbe,
tâbe, peiipe, cope (copula). Il y a une certaine hésitation, cepen-
dant, entre bl et vl dans roicbliyî, rouvyî (reoblitare) et sublon,
sôvlon (sabulonem). -abl peut devenir aiil : èstaule (étable) cf.
§ 8i. — Précédés d'une consonne, ces quatre groupes subsistent,
sauf toujouis la réduction de consonne à la finale : aprinde,
èsprinde, esprit, rompe, trimper (temperare), timpe (te m pore),
arbe et tbe (arborem), nèspe (mespila).
Devant d'autres consonnes que r,l, p et b tombent : atchHer
(accaptare), tchèssi (captiare), nièce (neptia), noces (nop-
tias), route (rupta), sèt (sep te m); sons, d'zous, pad^zons
(-su b tus), souv^ni (subvenire) ; yèce (erpicem), f charme
(carpinum), conter (computare), côr (corpus), rade (rapi-
dum, prononcer rat), douter (dubitare), malade (maie habi-
tum), priyèsse (presbiter).
cons. -f- P; b, en groupe latin ou roman. p,b se conservent :
pèpière (*palpetra), bôbe et barbe, tchèrbon, ^ambe , yèbe (herba),
ârbe et àbe (arborem). Mais ^àne (galbinura), tchàne (canna-
bem) font exception. À la finale /^ s'amuït : tchamp (campum),
côp, cotïp, (colapum) ; cependant on prononce encore, suivant
la place du mot, /rÔ et trop' (troppo).
p,b -\- 3^od se transforment respectivement en te h, B} :
aprotche,ra^e,sâB)e (*sabium), rotiS^e , roûS^i , roûS^ett (rougeole),
cand}i. Cependant il y a des formes dissidentes : èpe (hache, liég.
hèpe) s'il faut partir d'un type germ. *happia, ce que vient corro-
borer le diminutif apiète (hachette, à Ittre) ; crêpe (crèche, germ.
krippia). clopî (clocher) et skèpi (éclore, cf. ital. scoppiare)
semblent formés comme le liégeois aprèpi (approcher, adpro-
piare). sèye (sapiat) est tout aussi analogique que saviche et
seûche (même sign.). ^o//z^;'o;/(gobionem) a traité by autrement
que le fr. goujon.
( 78 ) - 452 -
f , V
91. f ; V à l'initiale^ subsistent. A noter hours, in dèhoiirs (hors^
liég.ybw^ à d'foû). v peut disparaître devant la diphtongue oè
{we) provenant à^ e, ï : wè (video); ivèiie (vena); et^ à l'inté-
rieur^ azvè (habere), saivè (* sa père); où v provenait de b^ p^
aivène (avena). vocem cependant reste vive, v s'est changé en
/ dans //y^ (*vicata); comme dans le fr. fois (vicem). Le v
latin qui a produit gn en français est iv en wallon. Notre région
a wé (vadum^ gué), qui existe dans des noms de lieux hen-
nuyers: IrchonwelZ;MorlanwelZ;BeauvvelZ; W55^ (vespa^ guêpe);
«gâté» est wastè dans Bernus Fiables, p. 129. D'autres noms en iv
ont une origine germanique^ v. § 93.
V médial subsiste dans laver, nouvia, il tombe dans paivoii, peu
(pavorem); awène (v. § précédent).
V final s'amuït : boii, bieù (bovem); oïl, y eu (ovum) ; 7ioû,
nieù (novum); 67<g'(clavem). — noitf {noYQm) conserve la fina e
ainsi que d'autres noms de nombre. — clé vient de cl au après
chute du V; et rï de riu (clavuni; rivum).
92. ï, V dans des groupes de consonnes.
ï, V, précédés de consonnes subsistent en général. La consonne
précédente se vocalise si c'est 1^ subsiste si c'est r, s'amuït après
avoir nasalisé la voyelle précédente si c'est n ou m : chèrfotty
(cerefolium); sièrvu (servire); sotLfe (sulfurem); mbve
(mal va m); sbve (s al va m); infant, infièr. Cependant Ivr perd
le V sans prendre le d épenthétique : poûre (pulverem).
f; V; suivis des consonnes 1; x, subsistent : infier, iiifèle, sonfe
(sulfurem); inve (vfvere); mdiis poûre (pulverem). Ils dispa-
raissent devant d'autres consonnes : S}6ne (*jovenem); nacèle
(navicellam). — Le traitement d'ailleurs variable de v 4- yod
apparaît dans gayole (caveola), nad^i (navicare); nîvî (ni-
veare, neiger)^ nîve (nivea), ploîive (plu via); variantes//?V//z^^,
pieiive et pleuve.
- 453 — ( 79 )
93. Le w germanique se maintient^ moins totalement qu'en
wallon de l'Est^ mieux qu'en picard et en français : ivére (guère)^
ivétî (wachten; guetter)^ walon, ivàrder (warten^ garder); wayin
(regain)^ zvazoïi (gazon); wachoter (agiter, secouer). Le w s'est
perdu dans àfe, à Bouffioulx d'ailleurs zvbfe (waflfel, gauffre).
L'influence du midi a fait prononcer gaufe, gangnî, gant (liég.
iva?ig7iî, zvant).
Il
94. h germanique^ très sensible dans tout le Nord-Est wallon^
s'amuït dans le namurois et dans l'Ouest : anète, liég. hanète
(nuque) ; èpe, liég. hèpe (hache) ; licote avec / initial provenant
de l'article^ liég. hikète (hoquet) ; atrià, atria, liég. hatrê (cou).
Souvent le h est si insensible que l'élision se produit dans l'article
qui précède : on dit Vatriô, l'urée (liég. // hatrê, li hoiirêye), mais
dîi hamia et non de V hamia.
nvLOi^ï^ïîoxjOa-iE
A. NOMS ET PRONOMS
Du substantif
95. Gefire et nombre. — La constatation du genre est du
domaine du dictionnaire. Nous n'avons pas rencontré de cas où
le changement de genre d'un nom aurait influé sur la forme.
Même des variations de genre se justifient précisément par une
différence de provenance. Notre masculin /w« vient du neutre
singulier pomum^ notre féminin peùme vient du pluriel neutre
poma. Ce sont deux mots différents. — Quant au nombre^ Vs du
pluriel^ que l'orthographe est forcée d'ajouter^ reste insensible
dans la prononciation^ parce que^ à la différence de l's des
adjectifs^ elle ne se lie jamais à la syllabe initiale du mot suivant :
fr. les gens - arrivent^ w. lès ^in(s) arivnut ] elle èrcèvèt lès-
èfanftsj a 5' mèjone.
De l'adjectif
96 Genre. Quand l'adjectif féminin provient de la forme
féminine latine, il n'y a rien à ajouter aux constatations phoné-
tiques. Rien d'étrange aux féminins flamifiiche (flamenca),
blantche , frantche . Elies ne sont irrégulières que si on crée une
fausse unité verbale embrassant le masculin et le féminin et fai-
sant sortir celui-ci de celui-là. Ainsi opère la grammaire tradi-
tionnelle. Ce qui lui donne raison en partie, c'est que l'analogie
joue dans cette question un certain rôle. Elle peut troubler la
formation régulière en essayant de compléter les cadres morpho-
- 455 - ( «I )
logiques. Elle est en tait perturbatrice quand elle crée meiirte à
côté de meure comme fém. de metir (maturum)^ durte à côté de
dure comme fém. de dur (durum)^ tinde à côté de Ûre (tene-
ram) comme fém. de tère (te ne ru m)^ payisante comme fém.
à^ payisan (pagesem). C'est l'analogie qui a produit ces formes
nouvelles. C'est elle aussi qui a produit contènc, inocène (liég.
contin-7ie, inocin-ne) comme fém. de coniiyii, inocint, sur le patron
de dérhie, plene, vîj'ene.
97. Pluriel. — Au pluriel l'adjectif doit nécessairement prendre
1'^. Car^ si cette 5 est insensible quand l'adjectif a la position
d'attribut^ ou est employé seul, ou est séparé de son substantif^
elle se lie à la voyelle initiale du mot suivant quand l'adjectif est
placé devant son substantif^, ce qui est la position ordinaire en
wallon : les braves-ouvris, tous-ètraiigers, lès pHits-èfants, dès
fùrts-assis (essieux)^ lès bons-aviis, ses bias-is.
Au féminin pluriel^ l'adjectif placé devant un substantif subit
une modification importante. \Je amuï du fém. sing. se réveille;
il devient è bref. Le fém, plur. est donc en es, Vè étant seul sen-
sible devant consonne, <^ et 6 à la fois sensibles devant voyelle :
dès grandè(s) Unes, lès bèlèfsj peùmes, lès bèlèfsj fîyes, lès ^6nè(s)
ê}ins, lès longuè(s) pênes, dès grossès-aragnes , lès grandès-eiLwes ,
lès. bonnes- aniîy es . Les adjectifs pronominaux sont moins astreints
à cette règle que les nominaux : saquants pices dôr, saquaiiifes)
è}ins, ceiïs dès dérèn(es) samivènes,
98. Le comparatif et le superlatif sont formés comme en
français ^diX pus, H pus, très, fort. Restes des anciens comparatifs :
mèyetï (meliorem) employé aussi à Nivelles dans le sens de mias
(melius), pire (pejorem)^ mias et mwifis (minus).
Noms de nombre
99. I. Cardinaux. — i. yun, yeiine employés absolument;
devant un substantif : in, ène\ 2. deùfsj, deiis-eùres ] 3. twèfs),
tnvès' \ 4. quate \ 5. cé^'q\ 6. clnj, chich\ 7. set' \ (S. ivif \ 9. neiif\
6
( 82 ) - 456 -
lo. dij , die h] II, etc. oiise, doûsse, irèsse, qit citasse, qiié^^sse,
sèsse, en liaison onze, douze, trèze, quatorze, quê'^ze, sèze] 17.
dîchèt' et di-sèt' \ 18. dij-ivit' ] 19. dij -neuf \ 20. vitit -^ 21. vini-
ct-yun ; 30. etc., tn'nte, quarajiie, cé'^quante, swèssante^ sèp-
iaiite, quatrè-vint, nouante, cint' .
Remarquez dans dichèf la fusion du ch et de Vs ; dans dij -neuf ,
dif-ivif et dans les nombres de 07ize a sèze la tendance signalée
par M. Feller à rendre de nouveau sonores les consonnes assour-
dies de la finale après une voyelle longue.
Certaines locutions gardent le souvenir de la numérotation en
chiffres romains : ène crwès signifie dich (comparez le verviétois
cm(j signifiant déchirure en forme de V). De là le dicton, connu
aussi ailleurs en Wallonie : B}'é mn m'vinte. — fèyèz 'ne crwès
d'ssus, ça f'ra trinte (jeu de mots entre vint vingt^ et vinte
ventre). De là l'expression suivante du poète Bertrand : Bjésèt'
crwès onze mwès (70 ans 1 1 mois).
II. Ordinaux. — preùm (Y>r\n\\im) et /r^z/mz (primarium)^
deûsième, trivèsième , quatrième, cé^^quième, chijiènie, etc
Pronoms et adjectifs pronominaux
Pronoms personnels
100. a) Formes employées à la tonique : sing. mi\ ti] H, fém.
liye et îèye; — plur. 7ious, nos et nos-Ôtes] vous, vos et vos-Ôtes ;
yciLS , zèls et zias, au fém. ,v<?«5', zèles.
b) Formes employées à l'atone^ c'est-à-dire comme proclitiques
et enclitiques. Cas sujet; sing. B^i, â}è, S^' , dè\ ti, tu, f ] i, il, fém.
èle, èlle\ — plur. nos, n ; vos\ i, il, is, fém èle, elle, elles. —
Cas régime, direct et indirect : sing. 77îi, 7nu, 7n' ; ti, tu, t' ; plur.
nos, vos, à la 3^ personne le datif et l'accusatif diffèrent : régime
indirect lî ou In, au masc. et au fém. sing. ; au plur. leti, lieu,
lèzeû, Vzeû pour les deux genres; — régime direct èl, l' , au plur.
lès, l's pour les deux genres.
La y pers. du fém. sing. liye est employée à GrandrieU;
Hantes-WiherieS; Sars-la-Buissière.
- 457 - ( 83 )
Au pluriel l'adjonction de ôtes (autres) est moins nécessaire que
dans l'Est-wallon. Cependant Genval eii Brabant est connu pour
en faire un usage absolument général.
Dans rOuest-wallon comme ailleurs ti est considéré comme
grossier ; on l'atténue en disant /' minmc (toi-même).
101. Pour l'emploi &q yeiis , zias, zèls, l'Ouest- wallon se divise
en trois régions, yeûs' est propre à l'Ouest et existe déjà dans les
communes suivantes : en Brabant Waterloo^ Plancenoit^ Maran-
sart^ GlabaiS; Bousval^ Baisy, Sart-Dame- A vélines ; en Hainaut
Villers-Perwin; Mellet^ Heppignies^ Ransart^ Gilly^ Montigny-
sur-Sambre^ Couillet^ Jamioulx^ Nalinnes ; dans le Namur
BerzéC; Walcourt^ Froid-Chapelle, Mariembourg. — zias est une
forme du masc. plur., zèles du fém. plur.^ mais dans nombre
d'endroits ils sont employés tous deux indifféremment dans les
deux genres, zias existe dans deux ilôts : un en Brabant^ formé
de La Hulpe^ Genval^ Ohain et les environs ; un au sud de la
SambrC; circonscrit par les communes suivantes : à l'ouest
Loverval^ Acoz, Joncret^ Gerpinnes^ Tarcienne^ Somzée, Gour-
dinne^ Yves-Gomezée^ Soumoy-Cerfontaine^ Roly^ Matagne-la-
Petite, Dourbes, Couvin ; à l'est Acoz, Gougnies, Biesmes^
Mettet^ Stave^ Flavion, Rosée^ Soulme_, Doische. Au nord de cet
îlot, Lambusart emploie aussi zias concurremment avec zèls. On
emploie zèls dans toute la région à l'est des deux précédentes.
Au cas sujet; â}i ou S}è, suivant la région, est la forme pleine,
^' s'emploie après voyelle ou devant un mot commençant par
une voyelle. La forme est réduite à de, d^ au sud^ dans le pays de
Beaumont. Dans les tournures interrogatives on se sert de ^ii
après consonne^ S}'' (écrit S}e) après voyelle : fchaTife-S}u ma? Que
voii-S^e dire ? — Deuxième personne : ti ou /// suivant les régions,
est la forme pleine, /' s'emploie comme Bf . Dans les interroga-
tions on se sert de Ul après consonne (prononcée, non écrite) ;
mais, après voyelle^, comnie nous l'avons montré ailleurs ('), le /
(') Essai d'or ih. "d'ail, p. 173 sq.
( 84 ) - 45-S -
de te a été assimilé par le suffixe s de la 2^ personne qui termine
la forme verbale : vous-te devient vons-se comme jièste devient
fièsse. Donc tchantes-Ui? pâyes-hi? mais pr/ns-se ? vinsse? disse?
Au reste cette tournure n'est pas seulement interrogative : on
l'emploie dans tous les cas où l'inversion du sujet est de mise.
A la 3« personne^ / et èle s'emploient devant consonne^ //et elle
(avec deux / bien articulées) devant voyelle. — // et lii corres-
pondent au fr. « lui » ; liï est employé à Braine-l'Alleud.
Au pluriel nos devient -71e enclitique en cas d'inversion :
d-albs-ne ? (en allons-nous ?), mais vos n'a pas de forme enclitique
ve : on dit volez? (voulez-vous ?)^ perdez? (prenez-vous ?); ou^ dans
d'autres régions vlôz ? pèrdàz ? vUoiïz ? pèrdoiiz ? en regard de
vos vlèz, vos perdez, vos v'ioz, vos pèrdoz.
À lieîi, leû (leur) il faut ajouter s (pron. z) devant voyelle :
r père leûs-a fêt P pôrtââ^e de 5' bin, mais pas k lèzeû, Pzeii, qui
correspond à lèzi, èlzi, olzî de l'Est-wallon.
Pro7ioin réfléchi, j^ personne
102. Les formes proclitiques sont si, s' devant voyelle, es
(fr. se^ s'). La forme tonique (soi) n'existe plus, elle est remplacée
par lî (lui) : chacun pour H.
Pronoms et adjectifs possessifs
103. Formes atones, adjectivales. Sing. 1° èm, et' , es , no, vo,
leû, employés après consonne (prononcée) et devant consonne :
i vont m^ prinde èm tchin ; 2° m\ s\ P , etc., après voyelle (pro-
noncée) et devant consonne : / print nP tchin ; 3° ènPji, èfn,
cs^n, no-n, vo-n, leît-n, après consonne et devant voyelle : dire
ènPn istwére ; 4° nPn, Pn, s^n, etc., entre voyelles : avon nPn
èfant. Plur. mes, tes, ses, nos, vos, leiis.
Formes toniques, pronominales. Sing. masc. : (/', èl ouli) menk,
ttnk, senk (n guttural -\- k) ; fém. : (/', 6'/ ou lï) mène, tène, sène ;
Jiowe, vozve, leur. — Plur. : lès suivi des mêmes formes.
Uçtu..\
Wa/^'l.'o< f
B^^-ufAir,,
\ .„
^«<f
A,<,.i<„
N.uift'ti
'•^'•j<A
fa0,
'^OutoUr
Cccr^e ITT
àh
(aCMMkiUJ* /
■"'< «".{''' "/"" ■■" ^•.'^"•^'^ ^'^'n
- 459 — ( 85 )
Variantes régionales. On prononce im, it' , is au nord de la
Sambre^ à Gilly^ Ransart^ Jumet, Gosselies^ Heppignies, Mellet,
Frasnes-lez-Gosselies ; mi, ti, si et my-, ty-, sy- devant voyelle,
ce qui est le pur traitement wallon, au nord, à Wavre, Nethen,
Saint-Remy-Geest, et à l'est, à partir de Aiseau, Bouffioulx,
Presles, Le Roux. On dit, avec y au lieu de n, no-y-èfant, vo-y-
ouvrâS^e à Bouffioulx, Presles, Sart-Eustache, Le Roux, Fali-
solle ; nosse, vosse, et devant voyelle «05/^, voste, ce qui est le pur
traitement wallon, à partir de Wavre, Chastre, Brye, Sombreffe,
Fleurus, Wanfercée, Aiseau, Mettet, Florenne, Flavion, Omezée,
Surice et à l'est de cette limite. Une combinaison intermédiaire
nos^-n, vos'-7i devant voyelle, est usitée sur les bords de la Thyle
(Brabant méridional).
Article défini
104. Au sing. èl, il, /', à l'est li, au masc. et au fém. ;
plur. lès. — Combiné avec la préposition de, il fait au sing. masc.
do7L, du, dil, dèl, d'I, au sing. fém. dèl, au plur. dès, di lès, d'iès.
Combiné avec la préposition à, il fait au sing. an, al, au plur.
atis, auzè. Combiné avec/^ (P^O; i^ donne pan (par \€), pans,
pauzè (par les).
Variantes régionales, 1° èl est usité dans l'Ouest, sur les bords
de la Sambre, au sud de la Sambre ; il au nord de la Sambre dans
les localités où l'on emploie im, it' , is' (§ 103) ; li à. l'est dans le
domaine namurois.
2° de (fr. du) est usité à La Hulpe, Genval, Ohain, Maransart,
Bousval, Mellery, Strichon, Gentines et à l'est de cette ligne.
Dans la province de Namur la limite a été indiquée par M.
Maréchal, op. c. Le domaine brabançon de de plus les environs de
Gembloux (Namur) emploient aussi dèl au masculin, non comme
partitif, mais comme génitif de l'article défini (Maréchal, op. c.
p. 19). — do est usité à Baisy, Villers-la- Ville, Tilly, Marbaix,
WagneléC; Brye, Ligny, Sombreffe, Saint-Amand, Fleurus
(concurremment avec dn), Wanfercée, Velaine, Auvelais, Fali-
( 86 ) — 46o —
solle, Vitrival^ Mettet^ Flavion, Anthée, Hastière, et au nord-est
de cette ligne. — don, du occupent tout l'Ouest, don paraît avoir
dominé partout jadis, si on consulte les chartes, mais du le lui
dispute aujourd'hui et triomphe même entièrement sur deux
points : i° dans une zone délimitée à l'ouest par Braine-l'AUeud,
Houtain, Ransart, Charleroi^ Marchienne^ Thuin^ à l'est par la
limite occidentale de do ; 2" au sud dans le pays de Beaumont^
Walcourt, Philippeville, Chimay. Dans cette dernière zone,
cependant; je relève encore don en plus d'un point à Jamagne,
Pesche, Lompret, et d'autres localités emploient les deux
formes. Là où doti prédomine, son usage s'affaiblit de jour en
jour, notamment dans le Hainaut central.
Le féminin est partout dèl, sauf dans un coin du domaine de
do, où l'on trouve dol : à Flavion, Marèdret, Denée, Bioul,
Annevoye et au sud-est de cette hgne.
On emploie /»<a'/ (par le ou par la), pluriel /<2 lès dans le domaine
de dèl masculin (La Hulpe-Gembloux). Ailleurs on 2. pan ipa -\- 1
vocalisée), fém. pal. Le pluriel est alors pans, mais pauzès à
Wanfercée, Moignelée, pa lès à Baisy, Villers-Perwin, Velaine
et Rognée.
Pronoms et adjectif démonstratifs
105. L'adjectif démonstratif est èç entre consonnes, ç:' après
voyelle et devant consonne, èç-n après consonne et devant
voyelle, ç-n entre voyelles : pou lire èç live-la ; li ç' lîve la, a ç-n
èfantla, bâte èç-n èfant la. Plur. ces.
Pronoms, i. èç'ti-ci, fém. èç'tèl-ci, plur. cès-ci. — 2. èçti-la,
içtèl-la, cès-la. Bernus dit çticile, çtilale. Au neutre, ceci =
çonci, cela =^ çonla, ça. — 3. èl cÊ^^ (celui), èl cène (celle), à Braine-
Tx-Vlleud èl cin, èl cijie, à Ittre èl cien (pron. sye), èl ciène ; plur.
lès cé'^s, lès cènes.
Pronom relatif
106. Qjii ou que devant consonne, qif devant voyelle. Le fr.
« lequel » n'a pas de correspondant en wallon : on dit èl tâbe que
B}é sôflè d'ssus, èl baie que Sf S^ouzve avou.
— 4^1 — ( 87 j
Adjectif et pronom interro^atif
107. Adjectif : que vi\2Ji>ç,, et fém. devant consonne^ quel Qt
quéii au masc, devant voyelle : que ^arço?i, que feùme, quel
orne ou quén orne ; qnéle au fém.
Pronom : qui pour les personnes ; qwè pour les choses. Il n'y a
pas de forme atone particulière : qivè vléz f et jamais qui v'iéz ?
Adjectifs et pronoms indéji^iis
108. Un : yun, yeime employés absolument, comme pronoms ;
in, ène comme articles^ on, one au nord-est à partir de Wavre,
Limai; Chastres, puis dans la prov. de Namur (voir Marécnal,
op. c). Mais Rixensart, Ottignies, Gentinnes^ St-Géry ont encore
in, ène.
On : on, o; autre : aute ou é/<? ; rien : ré''^ , regn\ quelque :
quéque\ chacun : chacun\ tout, tous : tout, tous, tèrtout, tèrtoute,
tèrtous, testons au nord-ouest de Charleroi ; même : même et
minme ; quelqu'un : saqul ; quelque chose : saqivè et saquè ;
quelques-uns : saqwants, fém. saqwants, saqwanies et saqwantès\
personne : pèrsotic] noîilil à Bouffioulx; 7iûlji, nèlu dans le sud.
B. VERBES
Paradigmes des conjugaisons
109. Verbe awè
(avoir).
Indicatif
Présent
Imparfait
Futur
Vé
Sfaveù, -e
^'àrè
t' as
t' aveûs, -es
t' aras
il a
il aveiit, -et
il ara
nos avo7is
nos avin , à"
710S (irons
vos avez, avez,
avoz
vos aî'iz
7 'OS (irez, -tz.
il ont, is-ont.
il avin\ -C" .
il (iront.
( 88 ) — 462 —
Passé indéfini
^^é yû ou yeiL, etc.
Plus-que-parfait
S}' aveu ou d^'ave yû, yet't, etc.
Futur antérieur
S}'âré yû, y eu, etc.
Subjonctif
■ Imparfait (tenant lieu du présent)
que BfeiLche ou eusse
que f eiiches ou eusses
quil eûche ou eîisse
que nos ûchonche ou ûchîche, -éche, -inche
que vos ûchèche ou ûchîche ou ûchoche
quHl ûchent (pron. ûcH) ou ûchnût ou ûchîche, -Éche, -inche.
Plus-que-parfait
que 3} eûche y û, y eu, etc.
Conditionnel
Présent
3}'âreiï, ^^âre ?ios ârin' , âré^^
f âreùs, -es vos âriz
il âreiii, -et il ârirï , âré''^.
Passé
Bfâreû ou S}' are yû, yeiï, etc.
Impératif
ûche, ûchons, ûchîz, -ez.
Infinitif
Présent : aivè'^ passé : awè yû ou y eu.
4^3
( ^9 )
Participe
Présent : ûchant\ passé : ûchant v/2, yen.
Variantes locales du futur : are est conforme à la prononciation
du Brabant-ouest et du nord de la Sambre jusqu'à Merbes-le-
Chàteau^ Sars-la-Buissière, LobbeS; Fontaine-l'Evêque^ Gou-
troux^ Charleroi^ Couillet^ Chàtelet^ Farcienne^ localités où ùré,
bré se font déjà entendre. Avec ûré se classe sûre (saurai). Cette
dernière forme^ à rextrême ouest de la zone que nous étudions (')^
devient même sÈré, là surtout où sûre signifie «je serai ». Df ère
(j'aurai) est plus rare (2). À Nivelles^ 5^7ri signifie à la fois« serai »
et« saurai »; ce qui explique le français de Baptiste : « Comme èm
Jeannette saura saisie ! » dans /' Ronse dé Sainte Ernelle de
G. Willame. Notons que le groupe al donne partout 6 : i faura.
110. Verbe esse (être).
Indicatif
Présent
Imparfait
Futur
B}i ou 8}è su, seÎL
Sfèsteû, -e
S}è s' ré, sâré
f es
f èsteiis, -es
ti sWas
il est
il estent, -et
i s'ra
Jios estons, astons
nos èstiîi , -i''
nos serons
vos estez, -ez, -oz
vos èstîz
vos s^réz, -èz, -^;
i sont
il èstin', -s'"
Passé indéfini
i s'ront
Bfé sti, etc.
Plus-que-parfait
Bfaveû ou d}'ave sti,
etc.
Futur antérieur
B}'âré sti, etc.
(^) À Binche, Piéton, Bellecourt, Écaussines, Virginal, Hcnnuycres.
(■-) A Écaussines, Virginal, Hennuyères.
( 90 ) — 4^4 —
SUBJONC'JIF
Imparfait (tenant lieu du présent^
qtiè Sf setiche ou f fiche
que f setïches, fûches
qiiH seûche, fûche
que ?ios seiïchonche, fûchonche , -îche, -éche, -inche
que vos seiichéche, fûchiche
quH seÏLchnuche, fûchnut, fûchiche j -éche, -ifiche.
Plus-que-parfait
que Sj^etLche èsti, etc.
Conditionnel
Présent
â}è s^reû, s^re nos s^riu' , s^ré^
ti s^reùs, sWes vos s^riz
i s'reùt, sWet i s^riii , sWé'*^
Passé
Sfâreû on S}' are sii, etc.
Impératif
fûche, fûchons, fûchiz, -ez.
Infinitif
Présent : èsse, yèsse ; passé : awè sti.
Participe
Présent : estant ; passé : ûchant sti.
Forme interrogative : sû-^e ou seû-S}e, ès-se, èst-i, èsto-ne ou
èstons-S}e, estez ou èstôz, sont-i. — Le transfert du pronom de la
i""^ pers. du sing. à la 1"^^ du plur. est propre à la région de
Ransart^ GriHy^ Châtelet; Couillet; Loverval^ Bouffioulx^ Acoz,
Villers-PoterieS; Hanzinne^ Oret^ etc. Il se retrouve d'ailleurs à
mainte place dans la Wallonie.
465 -
( 91 )
Verbes attributifs
111. Je m'en tiens au classement des verbes wallons d'après
l'état actuel de la langue^ c'est-à-dire en trois conjugaisons, sui-
vant la terminaison de l'infinitif. On distinguera donc : i" des
verbes en -er: tchanter, pinser, pwarter, choiiter ; 2'^ des verbes en
-i (anc. franc, -ier) \ ployi, sayi, cominci, l'oubliyî, ratchî] 3° des
verbes dont l'infinitif se termine par toute autre finale que -er,
-î '. finï, vinïj sintij cotirû, vinde, piède, fé, awè, Ôzfi. À la vérité,
on pourrait détacher de ces verbes ceux du ty pQ finï sous le nom
de verbes inchoatifs (^). Ils ont une conjugaison régulière. Tous
les autres sont des verbes forts, qui, malgré la puissance unifica-
trice de l'analogie, ont conservé une foule de particularités
qu'explique seule l'histoire de la langue.
Commençons par conjuguer un certain nombre de paradigmes,
en laissant de côté tout ce qui se forme régulièrement à l'aide des
auxiliaires étudiés ci-dessus.
112. Verbe tchanter.
Indicatif
Présent
^è tcha7ite
ti tchaîites
i t chante
nos tchantons
vos tchantéz, -ez
i tchantniit
Imparfait
B}è tchanteû, -e
ti tchanteils, -es
i tchanteiit , -tt
nos tchantin' , -é
vos tchantiz
i tcha7iti?i' , -é "
Futur
^è tchantré
ti tchantras
i tchajitra
nos tchantrons
vos tcha?îtréz, -tz, -oi
i tchantront
(') Je clioisis ce moyen terme parce que l'auteur a rangéyi/^/, sans
autre ex])lication, dans la 3*' classe ; sans quoi, j'en ferais une conjugaison
à part.
( ^2 )
466
Présent
qtiè S}' te hante
que f tehan'.es
quH tchante
que 710S tehantonehe
que vos tehantéehe
qui tchaninuehe
S}è teha7itreû, -e
ti tchantreùs, -es
i tchantreùt, -et
Subjonctif
Imparfait
que Bf tchanteiLche , -ïche
que f tchmiteiLche, -ïche
quH tchanteûche, -ïche
que nos ( tchantîche
que vos ^ tehantéehe
quH \ tchantinche
Conditionnel
Présent
nos tchantrm , -é^'^
vos tchantriz
i tchantrirî , -i"
Impératif
tchante, tchantons,. tchantéz, -ez.
113. Verbe intrer.
Deux particularités à signaler : i° intere au sing. de l'ind.
prés. ^ de l'impér. et du subj. prés.^ avec insertion de è qui porte
l'accent; par désir de conserver les deux consonnes finales. Au
futur et au conditionnel intèrré, intèrreû, il n'y a plus déplace-
ment de l'accent; mais seulement métathèse de r {intèrré,
entrerai).
114. Verbe sayî.
Indicatif présent : 8}è sâye, nos sàyons.
Futur : B}c sâyWé, conditionnel sâfreû ; Va est long quand la
syllabe suivante amuït sa voyelle. Pour Vî de l'infinitif et du
participe^ c'est le traitement régulier de y-are^ y-atum.
115. Verbe yî;/z.
Indicatif présent : B}è fini (on pourrait aussi écrire finis, de
*finisco); nos finichons, vosfinichéz, -ez, oz, i finichnut.
Futur : jiniré o\x finichré, cowôaX.. finir eit ovi finichreii.
467
( 93 )
Imparfait : finicheû ou -t.
Impératif \ fi7ii [om finis "'''finisce), finichons, fiiiichéz, -tz, -hz.
Participe présent : finicha7it ; mais l'infinitif et le participe
passé n'ont pas la forme inchoative : fini = finire^ fini =
finit u m.
116. saivè (savoir)
Verbes forts
poîivwèr (pouvoir) fé (faire).
Indicatif
^è se
i ses
set
los savo7is
'OS savez, ~ez, -oz
savnut et i sèynnt
Présent
B}è poil
ti poiis
i pont
nos ponvo7is , nosp'lo7is
vos pouvez, vos pUéz
i ponv7înt, i ponhiiit
Imparfait
^è saveiL, -e
i saveÎLS, -es
los savi7i , -e
'OS savîz
Fut!
,7n
poiiveù, pUeiL, -e
ponveiis, pUeiis, -es
ponveiit, pUeiit, -et
pouvi7i , pHi7i , -<?"
ponvîz, pUîz
ponviTi , p'Ii7i , -è'*^
sâré, poi\}4, f'ré, etc.
Subjonctif
Présent
'uè Bj.' seûche^ stye pouye, ponchc, puche
'uè t' seiïches, seyes pouyes, potiches, pnches
nui seùche, sèye pouye, ponche, pnchc
niè7iosseiichonche,-é'*^che pouvo7iche, f louche
niè vos seiichéche, -t)chc pouvéche , p'' lèche , p' IZche
nui seûchmtche, -é^^che poiiv7iiichc, ponbiiiche
â}èfê {ou fais , fés , facio)
ti fês
ifêt
nos fèyo7is, f'yo7is, fijons
vosfèyéz^-ez^-oz^ fyéz^fjéz
i fèynut, i font
fèyeû, fyeii, f feus, -e
fèyeiis^ f'yeiis^ fijeîis^ -es
fèyeiit, fiyeiit, f'jeiit, -tt
fèyin, f'yi7i! , f^jin\ -^"
fèyîz, f^yiz, ffiz
fèyi7i, Pyi7i,fji7i\ -^«
fèyc
fèyes
fèye
fèvonche, f\vo7ichc
fèyéche, -tche, f vèche, etc.
fèy7iuchc
( P4)
468
que Sf savïche
que t' savtches
quH savïche
que nos savïche, -éche, -inche
que vos savïche
qu'i savïche, -éche, -ùiche
Condit. prés, sâreû,
seiiche
seûchons
seûchèz, -ez, -oz
Infinitif prés, saivè ;
Participe prés, savant
Participe passé setl ;
Imparfait
pouvïche
pouvïches
pouvïche
pUïche, puchîche , po-uvïche
-éche -éche -éche
-inche -inche -inche
pour chacune des
3 personnes
-e\ poÎLveii, -e; freii, e-, etc.
Impératif
fèy^che, -eûche
fèyïches, -eiïches
fèyïche, -eûche
fèyîche
-éche
-inche
pour chacune des
3 personnes
pouvoir n'a pas
d'impératif
fèyons
— fèyéz, -ez, -oz
poli, poulï, poiLvivér ; fé.
; pUant, pouvant ; fèyanty fyant.
pUu, pouvu ; fêt.
Étude des formes
117. Indicatif présent. — Pour la différence entre les trois
personnes du sing. de awè, la question est traitée à propos du
suffixe du futur^ § 123.
V^ pers. du pluriel. On emploie la terminaison -ans à l'est^
-ons à l'ouest^ suivant une limite tracée sur la carte 8. Dans
certaines communes de la limite^ à Lasne et surtout au sud^ j'ai
pu observer une certaine hésitation entre l'une et l'autre forme^
le peuple en ces endroits prenant parfois -ans pour une pronon-
ciation défectueuse de -ons français.
2« pers. du pluriel. On peut distinguer trois systèmes
(v. carte 3) :
1° -ez ou éz aux trois conjugaisons.
2° -éz à la i""*^ et à la 3^ conj.^ -ïz à la 2«.
3" -éz à la i'"^^ -ïz à la 2% -oz à la 3^.
y/cdUx.Lt
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Lirrxitc entie -cru e^-CX^J
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Citvet ••■
— 469 — ( 95 )
Ces trois systèmes ont chacun leur domaine; le dernier subit
des modications aux confins du domaine de -ez. L'inspection de
la carte montre que ce domaine de -czow -éz aux trois conjugaisons
s'étend sur tout le Sud-ouest depuis Mignault^ Seneffe^ Buzet^
jusqu'à Vierves, au sud de la province de Namur, où nous l'aban-
donnons. — Près de Stave nous rencontrons la limite venant de
Rivière-sur-Meuse (voir Maréchal, Carte dialectale), au sud de
laquelle on trouve aux trois conj. -oz, assourdi en -oiiz dans des
localités méridionales que nous avons soulignées sur la carte. —
La région au nord de -ez emploie -éz à la i''' conj. et à la y-, -îz
à la seconde. C'est le système nivellois^ qui est identique au
système liégeois. — Dans la région du nord-est règne le système
namurois; qui s'étend à l'est jusqu'aux confins du liégeois. —
Une certaine confusion facile à prévoir règne dans la zone cen-
trale qui sépare ces quatre domaines. Ainsi à Pont-à-Celles on
rencontre quelques deuxièmes personnes en -iz : canS}îz, sonâ^îz,
loyîz, à côté de minB}èz, cominchcz ^ lèyèz. Lambusart; Châte-
lineau^ Châtelet, Bouffioulx ont -éz aux deux premières conj.^
-îz disparaissant sauf exceptions très rares et très confuses, et -oz,
plutôt -ouz, à la troisième. Dans les communes voisines^ Far-
ciennes^ Aiseau, Presles^, Le Roux^ Sart-Eustache, Gougnies,
Biesme^ Mettet et Stave^ le système s'embrouille au point
d'admettre très souvent, au gré de la fantaisie, -oz, -oûz aux
deux premières conjugaisons. De ces localités les cinq premières
n'emploient guère que des formes en -hz. À Bouffioulx, en cer-
taines familles^ même tendance à généraliser les formes en -ouz.
À noter^ en dehors de cette répartition géographique, qu'il
peut y avoir certaines différences dans le classement des verbes.
L'ouest du Brabant wallon classe indûment dans la seconde
conjugaison certains verbes de la première : viqui, ataqui, n'sqiii,
marqtiî (•), gripyi. 11 donne même la flexion -iz à des verbes
(') A Malmedy, les verbes en -y//^r sont aussi de la 2*^ ^..n). ; ,,>/)//-
qicî, viquî.
( 96 ) — 470 —
forts : vos vyîz, vos crwèyiz,faiziz-le,donîz-me{G,^\S\.2iVi\^, Rose
de Ste-Ernelle, patois de Nivelles). Braine-l'Alleud réserve cet
-iz à l'impératif : ascoiitiz-ine, si vos in'ascoutéz.
Troisième personne du pluriel. Il y a trois ordres de formes :
1° cominç'tè, qui occupe tout l'ouest, la limite allant de Braine-
le-Château jusqu'à Baileux à peu près en ligne droite du nord au
su.à] 2° comiîtçnû, -neù, -7ie, dans tout l'est; région namuroise,
jusqu'à une limite orientale qui passe par Namèche (voir la
Carte dialectale de Maréchal) et jusqu'à une limite méridionale
qu'indique notre carte^d'Aublain au sud de Hastière; y comiiicèt
est la forme de cette dernière région qui s'étend au delà sur le
sud et l'est de Namur, le Luxembourg et la province de Liège.
Entrons maintenant dans le détail.
Il y a des îlots qui présentent la finale -ont empruntée à ont,
sont, vont. Ce sont Nivelles au nord_, et au sud Mariembourg^
puis Soulme, Gochenée^ Vodelée_, Agimont, Givet. On m'assure
à Chimay que les hameaux de la frontière^ Cul-des-Sarts, etc.;
usent aussi de ont, mais je n'ai pu vérifier.
Il est moins important de délimiter par le menu les domaines
de -nû, -mil, -ne, qui sont des pures variations du même suffixe.
Le centre de la région est occupé par -nû. C'est sur les bords qu'il
y a une dégradation de -nû à -neù. À l'ouest, la bande de -neù est
étroite et se borne à l'épaisseur d'une commune. Nous avons
souligné ces localités sur la carte (Cerfontaine, Erpion, Boussu,
Fontenelle, etc.). À partir de Gozée, il y a, au delà de la zone
-neii, une zone -ne, également étroite^ que nous avons délimitée
sur la carte. À Court-sur-Heure, au contraire, et à Landelies, -eii
passe à -eu fermé. Au nord, le domaine de -neù s'élargit, de
même que celui de -ne situé au delà. Il occupe le centre du
Brabant wallon, où le changement de -nû en -neù fait partie
d'une habitude générale de réduire tous les i et // brefs à e (eii).
118. Indicatif imparfait. — Singulier. L'ouest et le centre
du Hainaut se partagent entre -où, -o et -wa. A l'est de la limite
tracée sur notre carte commence l'emploi de -en. Il est moins
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— 471 - ( 97 )
important de délimiter les régions de -eii, -eu et -è, qui sont des
variations du même suffixe -ebam. L'inspection de la carte
montrera que -^w fermé est employé dans la direction deCliarleroi-
Beaumont^ et il reste tel aux 3 personnes du singulier. On trouve
-eii à la première personne et -eu ou -è aux deux autres dans quel-
ques localités au nord de Charleroi^ -eu, -eu, -eu au sud de Char-
leroi jusqu'à Walcourt^ -^z/ pour les 3 personnes en Brabant et
dans la région de Chimay, Couvin^ Philippeville; Givet. Au sud
de la région brabançonne de -eu, jusqu'à Charleroi^ c'est -e qui
l'emporte. De même, -eu passe à -e au sud-est (Presles — Saint-
Gérard — Agimont)^ mais pas dans toutes les localités (voir
Maréchal^ Carte dialectale, p. 12-15). Au delà de cette zone
-en, -è s'étend la région de -éve, -eûve, qui commence au nord à
Braine-l'AUeud^ Waterloo {-eu et -éve\ Ohain. La limite court
ensuite du nord-ouest au sud-est^ si l'on compte comme simple
variante de -éve le -eûve de la région namuroise. La limite entre
-éve et -eiive, tracée par M. Maréchal pour l'arrondissement de
Namur^ a été continuée d'après mes relevés personnels jusqu'à
Hougaerde. Il reste à séparer au sud -eù,-è de -eûve.
Ce qui vient compliquer cette question de géographie lin-
guistique, c'est que la plupart des régions utilisent deux et
même trois former d'imparfait. Dans le domaine namurois de
-éve, -è sert de seconde forme, et l'euphonie seule semble en
régler l'emploi ; aux environs de Namur^ -eûve est la forme
longue^ -eu, -à la forme brève. Ajoutez à cette diversité celle
qu'apporte le traitement particulier réservé aux imparfaits
« étais; avaiS; savais ».
Ces trois verbes font este, ave, save dans la région marquée
sur la carte par -éve, -è, mais asto, avo, savh dans la région de
Wavre, OttignieS; Gentinnes jusqu'à Jodoigne et Perwez ; avo,
savô, astô (avec astwèt et astèt à la 3* personne) à La Hulpe_,
Rixensart^ Genval et Lasne. Cette dernière commune étend la
terminaison -6 à d'autres verbes : ô}i d-alô (j'allais), S}i travayô,
^i voulu. Parfois -6 devient -0 (-0//).
7
( 98 ) — 472 -
119. Le conditionnel présent prend en général es mômes
désinences que l'imparfait. Cependant il faut noter que la partie
brabançonne et namuroise qui dit èsto, avo, savo, fait aussi le
conditionnel en -o et non en -éi-'e. De Wauthier-Braine à Bous-
val inclusivement^ il est en -à. Enfin Marbais^ Tilly, Wagnelée,
Br3^e. Saint-Amand, Fleurus^ Wanfercée^ Moignelée^ Aiseau^
qui admettent facilement -c à l'imparfait^ sont plus fidèles à -tW
pour le conditionnel et semblent le réserver pour ce mode.
120. Phiriel de Vimparfait et du conditionnel .
A la 2" personne^ -îz partout : vos tchantîz, vos ichant'rîz. —
La !'■*' et la 3^ pers. ont -ïn , -eùn , -un , et -é, -î, -c [in), etc.
i) -ïiï dans les communes suivantes et à l'ouest de cette ligne :
Braine-l'Alleud^ Op-Hain, Lillois, Baulers, Thines, Rossignies^
Buzet, Obaix, Rêves, Frasnes-lez-Gosselies, Pont-à-Celles, Tra-
zegnies, CourcelleS; Souvret, Monceau-sur-Sambre, Marchienne,
Bomerée, Ham-sur-Heure, Clermont, Castillon et Beaumont.
Dans les endroits de ce domaine qui ont le présent en -té, la
3^ pers. de l'imparfait est en -inté : itchanité, i tchantin'té.
Dans l'est et le centre du Brabant wallon, où ï et û prennent le
son terne de e du fr. «je, le, me», notre désinence -ï?i n'échappe
pas à ce traitement.
2) Je relève -eiin et -tin bien caractérisés à Waterloo (-111 et
-un), Plancenoit (-eim'), Maransart {-un), Couture {-un' et -ïn),
Glabais (-/^w'), Genappe {-eiin!), Bousval {-un'), Loupoigne {-Un'),
Baisy i-fin'), Villers-la- Ville {-tm), Tilly {-eim et -ni), Marbaix
{-un), Sart-Dame- Avelines {-Un'), Houtain {-fui'). Dans le
Hainaut -u7i à Luttre^ Liberchies, Viesville, Thiméon, Mellet
{-fin' et -é), Gosselies, Roux.
3) -^à Villers-Perwin, Chassart, Mellet (-^et -//;z'), Wayaux.
4) -é?ï , parfois -en' comme à Namur, dans cette même région
qui se différencie notablement par d'autres traits de l'Ouest-
vvallon : Wagnelée, Brye, Ligny, (Sombrefife et Gembloux ont
-ïn ), Saint-Amand, Fleurus, Boignée, Wanfercée-Baulet, Lam-
busart, Farciennes, Moignelée^ Tamines, Oignies^ Aiseau. De
— 473 — ( ^9 )
même dans la vallée de la Sambre vers Namur, ainsi qu'à Fosse,
St-Gérard.
5) -î à Heppignies; Wangenies, Ransart, Lambusart (plus
souvent -en'), Gilly, Montigny-sur-Sambre, Couillet (souvent
-m), Loverval (id.), Châtelineau- Chàtelet, PironchampS;
Bouffioulx ; -i également à Goutroux, en plein domaine de -in' .
Serait-ce le présage d'une réduction générale des trois formes du
pluriel à une seule, comme il est arrivé en liégeois ?
6) Mélange de formes, suivant le voisinage, dans la région
carolorégienne, qui est un vrai carrefour : à Jumet -èng, à
Charleroi -î?i , -î, surtout -é.
7) -é \° k Presles, Sart-Eustache. Acoz, Joncret, Gerpinnes,
Villers-Poteries, Gougnies, Biesme, Hanzinne, Hanzinelle ; puis
2° au sud d'une ligne allant de Leugnies (Beaumont) à Barben-
çon, Vergnies, Yves-Gomezée, Florennes, Rosée, Hastière,
c'est-à-dire dans tout le pays où l'on a bé, ré, vé pour hin, rin^
vin (v. §'23).
8) -in à Jamioulx, Nalinnes, Cour-sur-Heure, Berzée, Rognée,
Fontenelle, Boussu-lez-Walcourt, Erpion, Silenrieux, Walcourt,
et dans une bande horizontale entre les deux domaines où -in
devient -è, bande rejoignant le versant de la Meuse : Flavion,
Anthée, Falaën. Maredret, Dinant.
Je relève -//;/ employé concurremment avec -/;/ ou -c à
Jamioulx, Walcourt, Florenne, Maredret.
121. Passé défini. Ce temps dont il ne reste point de trace dans
l'Ouest-wallon, est remplacé par le passé indéfini. Le passé anté-
rieur est de même remplacé par un temps surcomposé du passé
indéfini : quand Sfé vu tchanû.
122. Temps composés. On sait que l'Est-wallon n'emploie pas
l'auxiliaire «être» pour «avoir». Dans l'ouest on accepte très bien
les temps composés avec « être » : S}è su inirè, S}i /w' su lèyi dire,
nos nos estons mises, nos estons filéyes. Le participe passé est alors
variable comme en français.
( loo ) — 474 —
123. Futur. — L'Ouest-wallon a, comme le français, dans le
présent du verbe «avoir», une variation de voyelle: B}'é, f as, il a.
Cette différence se retrouve ici au futur : tchantré, tckantras,
tchantra. Mais les environs immédiats de Couvin^ Dourbes, Olloy
ont Bfé, tes, il e, et de même au delà de la Meuse, jusqu'à Bouil-
lon, donnant la main au patois gaumet qui dit ^^Vï, fes, ile{}).
Le futur couvinois est pourtant en -é, -as, -a, discordance analogue
à celle que présente le futur en liégeois, mais en sens inverse,
puisque le liégeois a uniformisé les 3 personnes au futur (-), tandis
que les localités précitées ont un futur plus varié que le présent
de «avoir». À notre sens, la contradiction n'est qu'apparente. En
effet, cette forme é, es, c pour le présent ne règne pas seule en
cette région, et même elle tend à disparaître. La forme du futur
en -é, -as, -a n'y règne pas seule non plus, et la limite entre -é,
-as, -a et -é, -es, -è y est très confuse. Plusieurs localités à l'est
d'Olloy ne connaissent au présent que é, as, a (ainsi encore Agi-
mont et Dinant) et pourtant les deux formes de futur, -é, -as, -a
d'une part et -^', -<^s, -<:' d'autre part, y coexistent. Il n'est donc
pas impossible que, là aussi, le futur uniforme à la façon liégeoise
s'impose. Nous avons tracé, à travers la Wallonie, la ligne sépa-
rative des deux systèmes, variation de flexion à l'ouest, flexion
uniforme au futur à l'est (carte 1 1) (■^).
Au pluriel, les flexions du futur concordent avec celles du
présent du verbe « avoir ».
124. Sîibfonctif présent. — Aux 2 premières conjugaisons, le
singulier du subj. prés, a les mêmes formes que l'indicatif. À la
(^) Feller. Phonétique du gauviel et du wallon comparés.^ § 3.
(■-) Voir l'expl. du futur uniforme en -^ dans G. Doutrepont, Conju-
gaison wallonne, p. 73.
(^) J'ai interprété dans ce sens une page assez trouble du manuscrit.
Je dois avertir cependant que le Luxembourg ne connaît pas cette uni-
formité de flexion dont parle l'auteur. Le gaumais dit d}\U (es. il è, au
futur Sf'arâ, t'arès, il are. L'Ardenne (Laroche) dit ^'ê, t'as, il a^ au
iuxnv è}\îrê, t'ârcs, il are. 11 sera donc prudent d'attendre, pour conclure,
un supplément d'information.
• Lcuru
• Cc\j. tuxc Otticjn. les
VOflMrvitJ
fœict<njuî\
^<%«6
^i<xtckS
'Aiit<iti
-#
PuTiU
'Sa \t EiLAiai lie.
Fosse
Mtg^'ij
f^etttt
Oret
'Sta
f\wnatca.
Coienn4
PmUppei.'i([
JoL4n4xan£
lidtttc Fianchjnunt
Jojma.^
'AntfUt
Ma
n«»fy - <^ , •
Ccu41I
/
Ccixuxi (a tZ5).
\Fi^Ux dci iM:xOci :-é -a4»),ii
iLmi^'tïA
— 475 — ( loi )
3% le subjonctif; grâce à Va du subjonctif latin qui a protégé les
consonnes finales^ a des formes plus complètes que l'indicatif
correspondant :
ind. B)-ifini, snh]. que Sf fiiiiche ma. S}i niè, subj. qjiè S}' mate
» » rimpli, . » » rimpliche » » bâ » » bâte
» » 6'r^(cresco).» » crèche » » keti » » keûde
» » cône, » » conèche » » spt » » c^z spôde
On ne trouve pas ici comme dans l'Est cette formation si carac-
téristique en 55; h, ch, qui a envahi par analogie jusqu'à des
verbes comme sinti [qui Bf sinse). Dans l'Ouest on a été plus
conservateur^ en ce point, du radical verbal et des anciennes
formations. Le c/i de fiiiiche, rimpliche, roîiâ}ichc est celui des
verbes inchoatifs en -isco, qui a donné une nouvelle conjugaison
au français. Le ch de crèche, conèche a. la même origine. Les
autres verbes ou bien reproduisent fidèlement le radical de l'infi-
nitif wallon, ou bien emploient un 7 qui provient du dy, cy, ly
des subjonctifs latins (faciat, videat). Kx. piède (fr. perde; r
supprimée, § 76), stiède (extergere, r supprimée), sinte (sente),
vindc (vende), rinde (rende), coicre, moùre (meure) ; — fève
(faciat), wèyc (videat), voiïye i^^No\\2iX),ploiïye (*pluviat), dire
(dicat), vàyc (vadat), crwèye (credat).
125. Les remarques particulières qui restent à faire sur le sing.
du subj. présent portent sur la conservation plus ou moins com-
plète des consonnes posttoniques, rd, rt, rm, sur l'intrusion du d
épenthétique ou la disparition d'un d étymologique, sur la dispa-
rition du mouillement nasal, etc. Nous n'essayerons pas de passer
en revue les formes de tous les verbes forts et de noter leurs
variations dans notre domaine.
prinde (prendre) a un subj. régulier />r///^/(', à côté duquel on
trouve employée, mais plus rarement, une forme prcnr, soit
empruntée au français, soit créée sur place ]iar rcduction de
nd à ;///.
t coude a conservé indûment Ve d : que c^ cuûde.
( 102 ) — 476 —
viii, fui font vène, tàiie (fr. vienne^ tienne ; liég. zr^;/^', tègiie),
formes nouvelles directement tirées de l'ind. vi?i, tin, vé, té.
plèjc (plaise); tcje (taise), lije (lise) semblent refaits sur le
français.
126. Quand le radical du verbe a deux consonnes posttoniques,
suivant les régions elles se réduisent à une ou apparaissent toutes
deux au subjonctif présent, tandis qu'à l'indicatif présent elles
disparaissent toutes deux, ou se réduisent à une, ou, ce qui est
plus rare, sont prononcées toutes les deux. La règle du wallon est
de maintenir une consonne finale, il n'en tolère pas deux et il ne
consent guère à en abandonner deux. Cette difterence caractéris-
tique mérite de nous retenir un peu.
L'usage ordinaire est de prononcer pièr, sièr^ spâr à l'indicatif
ttpièrde, sicrve, spârde -àw subjonctif à Nivelles et à l'ouest de
cette ville (Nivelles dit aussi sièr^) à l'ind.), puis à l'ouest du
chemin de fer Charleroi-Bruxelles et de l'Heure. — Sur la rive
droite de l'Heure, ces formes se rencontrent encore concurrem-
ment 2i^ecpiè, sièv (cons. ?;), spb pour l'ind. ; ainsi à Charleroi,
Nalinnes, Gourdinne, Walcourt. On trouve chèv à Couillet, sièi>
à Chàtelineau, Farcienne, Tamines, Ham-sur-Sambre. — A l'est
de la ligne précédente on 2i piè, sièv {chèv), spâ ou spô à l'ind. ;
piède, siève, spâde on spôdc, avec une consonne, au subjonctif.
Cependant sièrvi retient encore ses deux consonnes {sièrv, chèrv)
à Waterloo, Braine-l'Alleud, Lillois, Nivelles, Petit-Rœulx ;
spàde en retient une [spâr) à Houtain, Rêves, Liberchies, Vies-
ville, Dampremy et quelque peu sur la rive droite de l'Heure,
comme il a été dit plus haut.
dtrmu, divarmîi nous offre une difficulté de plus, celle de sa
voyelle. Pour ce verbe la formation du subjonctif est très simple,
à condition que l'indicatif soit connu. Il faut donc nous reporter
à l'indicatif. La limite entre doiir et dûr2i été donnée au § 44. Au
nord de Gosselies ce n'est plus dur que côtoie le doùr occidental,
mais c'est doùm ou dùm, avec consonne m. Puis, la voyelle se
transformant à la mode wallonne, on aura divaui, divâm, çiâm^
dwa .
'Mcyu
t^cuibc
•KcW^'^^JCU^ I '^euAiko
'Weut^cét
et cL&i <-iyLic^d'rt^i, /irvcLh^i: Ce que. c/cvrc^ d-^t^^ et:
cLfU^m a.^ NO. , uuL &^ n<inT.» StnW
— 477 — ( ïo;> )
Situons ces diverses formes. On trouve donvi avec /;/ déjà à
Viesville; Frasiies-lez-Gosselies^ bien queMelletet V^illers-Perwin
plus à l'est disent encore dtr\ puis ;;/ à Sart-Dame-A vélines,
Bais}' [dûin) ; Glabais, Maransart, Waterloo {doimi) ; La Hulpe
{dôm)] — une nouvelle zone à l'est de celle-ci a dwam à Genval,
diva à Couture^ Bousval^ Limai, Ottignies, Mellery, Gentinne^
Tilly, Marbais; Wagnelée^ Brye^ Sombreffe, Ligny, Saint-
Amand, Fleurus, Wanfercée, Moignelée^ Lambusart, Châtelet,
Bouffioulx, Acoz, Villers-Potterie, Oret, Corenne, divâm à
Omezée, Surice, Soulme, Doische, Hastière^ Dinant, dâm en
Brabant dans la banlieue deWavre^ à Dion, à Chastre, à Ernage
(Xam.), à St-Remy-Geest, Opprebais, Thorembaix-les-Béguines,
Tourinne-S*-Lambert, Nethen, Beauvechain. En Hainaut on a
d(')r dans toute la partie resserrée entre le domaine de dwa^ dont
nous venons d'indiquer la limite occidentale, et le domaine de
doùr, dont nous avons tracé au § 44 la limite orientale. — Reste
un triangle de terrain dont les trois angles sont à Nalinnes au
noi'd, à Chimay et Doische au sud, entre doûr et diva ou dwâm.
Ce triangle est partagé en deux parties au point de vue du mot
qui nous occupe : à l'est on prononce dom, à l'ouest a^or ou doùr,
La limite passe à Geipinnes {cioin), Nalinnes [dôm, se rattachant
au dôr qui l'avoisine au nord)^ Yves-Gomesée, Jamagne, Philip-
peville, Roly. A l'ouest de cette région, les rives de l'Heure ont
dôr et doÏLr\ au sud, Alariembourg a ^o«r, Frasne-lez-Couvin dôr.
Le subjonctif présent de ces formes est respectivement doùrme,
dorme, dwàrmc, dxvàine, dame, doiimc.
127. crèche (croître), peu connu ou peu usité au XO. de
Nivelles et à l'O. de Thuin. 11 a deux conjugaisons : i" l'une
conservante'//, ind. pi. créch, fut. crachera, subj. crèche, intin.
crèche (très souvent crèchï), usitée : a) dans tout le Brabant, sauf
exception ci-après; b) dans le Hainaut au N. de la Sambre .
c) à l'ouest de l'Heure; à Walcourt, Jamagne, Senzeille. Pliilip-
peville^ Villers-le-Gambon, Franchimont, Sart-en-Fagne ;
2° l'autre supprimant le ch. Ainsi en Brabant nous trouvons
( I04 ) - 47« —
sporadiquement crè, créra, crèche, avec iiitin. crére à VirginaL
HeiinuyèreS; Nethen^ Grez-Doiceau ; avec infin. crèche 2i Choisir q
et à Tourinne-Saint-Lambert. En Hainaut et Namur^ nous trou-
vons une région de ci'é, créra, crèche d'infinitif variable, qui
comprend Gilly, Couillet^ Montigny- le -Tilleul (inf. crère),
Jamioulx; Nalinnes {crére), Gourdinne; — Biesme^ Oret^ Mettet,
Corenne, Florenne,, Villers-en-Fagne; Flavion, Hastière, avec
inf. crére] — vers la Sambre, Loverval^ Acoz^ Châtelet^ Bouf-
fioulx^ Aiseau^ Presles, Le Roux^ Fosse, Lesves, Saint Gérard^
Maredret^ avec inf. crèche.
128. l^e. pluriel à\i subjonctif présent se forme par adjonction
de -che aux trois pers. du plur. de l'indic. présent : tchanionche,
tchantéche, ichantnuche, fèyonche, fèyéche, fèynuche. C'est le
même mode de formation qu'en liégeois avec S5 ou h. Évidem-
ment on trouvera à l'est^ suivant les zones^ tchantanche, ichan-
toche, au nord et à l'est tchajitnèche . Dans le domaine de -te, le
système du subjonctif est très pauvre : que nos cantc, que vos
caiiie, qu'i canftè] que nos setïsse, que vos seicsse, qu''i seûssHè.
129. Participe passé. — Au masc.^ il est terminé par -é ou
-è (-atum) à la i^^ conj., par -i (-yatum) à la 2^. La limite entre
-é, qui est du NE,^ et -è, qui est du SO. est indiquée dans la
carte 3 : c'est à peu près la même que la limite entre -tz et -oz.
Elle sert aussi pour délimiter les domaines de tchantéz, tchantèz.
Au nord de cette limite, notez qu'il y a encore place pour vos
pîïjez (2^ conj.) avant de rencontrer 7ws pûjiz.
À la 3^ conj. il est terminé en -u, le plus souvent, même dans
des verbes dont le part, passé est en -i ou en -ert en français :
sôrtii, sintû, couvru, dôrmû, soufrû, drouvû, couru, etc. . Cette
forme en -Tt pénètre fréquemment à l'infinitif. Le liégeois pré-
sente -où dans le même cas, le namurois -û avec quelques formes
en -t, douviè, couviè. — ôzû, participe passé de ôzer, s'indique
comme appartenant à la 3^^ conjugaison. L'Est d'ailleurs fait vos-
wazoz. A Liège l'infinitif est wèzeûr, le part, passé wèzoû.
Au fém. : -éye, -îye, -ûive.
— 479 — { lO:
Les œuvres de Jacques Bertrand présentent quelques formes
en -àje : soidèye, pavèye, par analogie du masculin.
Pour la 2*' conj.^ nous avons déjà fait remarquer que Nivelles
et les environs prononcent -éye.
3*' conj. : drouvfnve, sintûwe, couvrfîive, soufrûzve, etc. Ici de
nombreuses formes ont échappé à l'analogie : mis, mise au lieu
de mètu, mètinve (liég. mètou, mètoive) ; pris, prise (variantes
ci-aprèS; § I30;3) ; tcheil, tcheûtc (chu); fait, faite] achï, achlte
(assis, liég. ^5670//, assiowé)] èrçji, èrçûte \ poiLVchû, potLrchîite \
doiLvièt à l'est^ doiiviète; scrît, scrîse ou scrije.
130. Formes rares. — i. Un reste curieux du latin perdu
presque partout depuis le moyen-âge est l'imparfait eram, eras,
erat; conservé sous les formes 4^' z^ fis, ilit, aux environs de
Charleroi et dans l'Entre-Sambre-et-Meuse : Sfé, f es, il et.
Le pluriel en est usité dans le Hainaut central^ mais pas dans
notre région.
î ou é est employé^ concurremment avec asteù ou asiè, dans les
localités suivantes et à l'ouest de celles-ci : Waterloo^ Plancenoit?^
Maransart?; Glabais^ Genappe, Loupoigne^ Hou tain, Sart-Dame-
Avelines^ Rêves, Frasne-lez-Gosselies^ Liberchies, Viesville et
Thiméon, Gosselies^ Jumet, Lodelinsart^ Montigny-sur-Sambre^
Couillet; Bouffioulx^ Acoz^ Villers-Potteries, Gougnies^ Biesme^
Oret^ Florenne.
2. rèche, vûdi. — vndi intransitif au sens de «sortir», est usité
concurremment avec sorti k Nivelles et aux environs^à Godarville,
Pont-à-CelleS; Viesville, Thiméon^ Gosselies (rare)^ Ransart
(rare); Juniet, Lodelinsart, Gilly^ Montigny-sur-Sambre, Couillet
[viïdi et rèche), Marcinelle^ Mont-sur-Marchienne^ Jamioulx,
Nalinnes (rare), Cour-sur-Heure, Berzée, Erpion, Froidchapelle,
Aublain, et dans toute la région à l'ouest de cette.ligne.
La forme est ividi à l'ouest de Binche.
Obaix, Luttre, Frasnes, Wayaux, Wangenies, Vieux-Campi-
naire, Fieurus et le Brabant sauf la banlieue de Nivelles,
n'emploient que sôrtï.
( lob ) — 480 —
rèchc, parfois rccin, au participe passé rèc/ru, y conj., vient
de re-exirC; anc. franc, issir^ issu. Il est usité concurremment
avec sôrtï à Wanfercée-Baulet^ Lambusart^ Pironchamps^ Chàte-
lineaU; Couillet {rèche et vùdî), Loverval^ Acoz^ Joncret, Ger-
pinneS; Hanzinne et dans la région à l'est de cette ligne jusqu'au
delà de Namur. À l'ouest^ Nalinnes connaît rèche, mais l'emploie
peu. Entre la région de znldi et celle de rèche, et au sud de cette
dernière^ on ne connaît que soiirtï, sorti.
3. Prins n'a point la nasale du prensum latin^ qui était
devenu presum^ mais une nasale très postérieure^ qui se retrouve
d'ailleurs en Lorraine et ailleurs^ et qui n'existe pas seulement
dans ce mot. Cette forme est usitée en Brabant au NE. de la
limite suivante et dans les localités citées : Waterloo^ Plancenoit^
Glabais^ Genappe^ Sart-Dame-AvelineS; Marbais^ Tilly^ Gen-
tinnes. Au sud de cette ligne on emploie ^r<î?'^ qui est un prins
dénasalisé ^ jusqu'à Houtain^ Rêves ^ Liberchies^ Mellet^ S*-
Amand^ Ligny. A l'ouest et au sud : pris.
C. MOTS INVARIABLES
131. Adverbes. — Les adverbes de manière en -mint ont
parfois -7?z7f////(dans.Bernus Fables\ par analogie de mivin (main)
Les adverbes de lieu sont la, ci, drola, droci {àxoxX. la, droit ci),
dèdins [devins et dins), hors, devant, èn-arî, padri. Ion (loin),
d'zetï, d^zoûs, S^ûs, en sad^u (quelque part, à Braine-l'Alleud,
Bouffioulx ; litt^ « ne sais-je où »), nnlvb, à Nivelles 7iulvârt.
Adverbes de temps : quand, a çHe eûre, ayîr (hier, litt. à-
hier) ou ayièr, avan-yèr, dèmwin, bin-râde, vite, abîye (vite),
tard, tondis, souvint, qnéque conp, pa conps, pa dès conps, tanawè
in cap (de temps en temps une fois, à Bouffioulx)^ tiinpe (à temps,
te m pore), a timps-a-y-eûre, apreiime ou anpreûme.
Adverbes d'affirmation et de négation : orz (oui), way à l'ouest,
woy à Nivelles, wèy au sud ; si-fait, siya ; non, nonna i^noniiè, siyè
— 4^1 — ( I07 )
dans la région de Chiniay^ Couvin^ Givet); seùreuiint (sùrcmcnlj,
w' 7iin, 11' plis, ne ré'" , ?iè ri (non plus).
Adverbes de quantité^ de qualité^ de manière : pt, jvére, mwins
trop, bin, carne, os^tant, même, ma, èchène, pus, fjssi, avoti, qtiàzi
presque, rade, rivè (raidement, Bernus); a mhlvh (sans utilité)
et) (encore).
i^dverbes interrogatifs : pouqivè, combin, comint ou coiimuit.
132. Prépositions. — in {iri tout à Nivelles), dins, dcdiiis ; a ;
inter, intrè, inte ; sft, d^zoïis, aviès ; pa, par ; pou, pour ; ma, amà,
almà, chéz\ avoiL, aueù, ave\ ad'léz, dHéz, déz\ sins] conte \ ari,
padrî, padière] dèspû] mà^rc] a T après d^ ] ô mitan, 6 trèviès] ôssï
(au sens de « avec»^ Bernus : ôssï ses bras a ptirète, avec ses bras
demi-nus); tarit qu'a (quant à) ; èv'^ci, èvHa (lès èvUa ^ les voilàj ;
asto (contre).
133. Conjonctions. — èi, èyèt, èyét] qui, qnè\ mes, mins
(mais); oit\ car\ pacc qnè] pusquè] porcrtant] don, adon\ quand\
de sorte que] d^ abord qui, etc.
-134. Interjections. — ah ; ê ; hou (n'est-ce pas ?), ;/' don
(id.) ; zvay ; conràâ^e ; adiè, adieii ; bon S}oû ; bone niiit ; ivé ;
savez ; onf.
§ 4. dernière ligne,
§6,1. 4,
§ 12, 5® ligne avant la tin,
§ 25, p. 407, 1. 8,
§ 25, 1. 3 et 4,
§ 27. 3^ 1. avant la (in,
§ 34,1. 4,
§36,1.4,
v< 36, dernière 1. de la j). 416,
ERRATA
au lieu
àç,faycnî
lire
Jayèni.
avoz
»
ilVÔZ.
pousse re
))
poùsstrt'.
1ère
»
tcre.
icbe, icrbc
))
yèbe. Vt'rbe
21
>'
23-
raspèclii
"
r aspic /il.
d'7'yi-fi
))
d'r'rin-n.
16,
a X.
..
au X(ord)
( io8 )
482
§43,1-2,
§43,1. 6.
§ 45, 1- 9,
§ 50. 1. 5,
§ 50, 1. 19,
§ 60, 1. 13,
§ 60, 1. 17,
§62,1.8,
§83,1.7,
§ 89, 5^ ligne avant la fin
au lieu de cuivre
j) uit, cuîve
» froina8}e
)) <ï meure
)) poiiino?i
» nljcnc
» (lijihne
» nuit
» faye
» du premier <://<?/
lire cuire.
» rvit, czv'we,
» froinâê^e.
» d'ineih'e.
» poumon .
» cujène.
11 d'ijieine.
■ y> mil t.
§ 85. 1. 5, l'expression « s'est conservée» manque de justesse : n a dis-
paru comme consonne, mais la voyelle est restée nasalisée ; d'où n
(( s'est conservée » dans l'écriture.
Nous ne relevons pas ici les cas oi!i un signe diacritique a pris la place
d'un autre signe de même valeur, comme par ex. à la fin du J:; 10 : piràye,
tchinâye. Les principales divergences proviennent de ce que, au dernier
moment, les nécessités de l'impression nous ont souvent forcé d'adopter
des graphies moins phonétiques. Certains signes, sur lesquels nous
comptions, manquaient : il a fallu résoudre le problème de vulgariser la
graphie sans nuire à la clarté : c'est l'unité.du système d'orthographe qui
en a pâti. Qu'on veuille bien ne pas nous imputer le fait à négligence.
En efi:et, soit dit pour corriger en même temps une estimation de notre
préface, ce n'est pas deux mois, mais six mois que ce travail nous aura
coûtés, en comptant la correction des épreuves, la confection du glos-
saire et des douze cartes. Nous sommes loin de les regretter ; r(>uvrage
du P, Grignard en valait la peine. Puisse-t-il, sous la livrée que nous lui
avons donnée, satisfaire son auteur et les quelques linguistes auxquels il
est destiné.
LEXIIQ^TTE]
(Les chiffres renvoient aux paragraphes; Intr. ù l'Introduction; Edit.
à la préface; 71 = note).
a, prép. à, 132 ; a dste eûre. main-
tenant. 131: a mô^ chez, 132;
a r après di, fi (qqch) près, 132;
a-n , à -f- lettre euphonique n , 8 5 .
a, prép. en, adv. en, inde, 36, 86.
a, ail, 10. 83.
-a = -acul um, 9.
abayi, aboyer, 16.
-âbe, -aube ou -ôbe, -auve ou -ôve -=
fr. -able, 1. -abilem, Intr., 81.
abé, abbé, 89.
abiye, vite, preste, 37, 79, 131.
abrassi, embrasser, 36.
about'ner. a-boutonner, 45, 50.
abuvrâS^c^ abreiivâS^e, abreuvage,
9, 28.
nchî, aclii, assi, essieu, 20, 39, 83,
97-
achîr, assir, asseoir, 69.
ac/iï, f. acliite ; assiou^ t. assiowe,
assis, 129.
acrachî, acraclû, engraisser, 20,
36, 36 n.
acraniier , emmêler, 36 n.
adic. adieu, 134.
-i«^^ = -aticum, -âge, Intr., 9,61 .
ad' lez, auprès de, 132.
adon(c), alors, 49, 133.
afroyî, afroye, adfricare, adfri-
cat, 59.
agace, pie, 9.
agaêg-i, agaBfi, engager, 36 n,
agna, agneau, 18.
agrèyâbe, agréable, 14.
ah! , interj. ah!, 134.
aimâbe ou êniâbe, aimable, 14.
al, au, articles composés, 104.
al niô, a uiô, chez, 132.
alachî, enlacer, 36.
d-aler, aller, 86 ; B}i d-alô, j'allais,
118.
alè?ie, haleine, 32.
aleuwète, ôluwète, alouette, 18.
a:/z>?^,alleud(dansBraine-rAlleud),
41.
alu7ner, alume, éclairer, il éclaire,
55-
aluinivêr, éclair, 55.
aiuantchî^ emmancher, 36.
ambicio?i, ivibicion, ambition, 15,
ami^ amîye, ami, amie, 18, 97.
a mô, chez, 132.
amoureùs, amoureux, 40.
a-n, \\. -\- XI euphonique, 85.
( 110 )
- 4«4
(171. année. 60, 86.
an dire, indh'e, andive, 15.
nnJouye, andouille, 68.
A?idré, André, 24.
anèyc, année, 8, 18.
(ingouche, angoisse, 49.
g^nguiyc, nnwiye. anguille, 21, 80,
ania, anneau. 18.
anoncu annoncer, 50.
anoye, il ennuie. 43.
a7ioyeiis, ennuyeux, 36, 46.
anshic, onscnc, fumier. 15.
ansènî^ anscgni, tas de fumier, 12.
anwîye; anguîye^ anguille, 21, 80.
apEji, apôji, apaiser, 20, 60.
apiète, hachette, 90.
aplôsse, implôsse, tmp/âte, emplâtre,
13, ^Sn, 36n.
aployî, employer, 36 ; aploye, il
emploie, 31 .
aprcpi, approcher, 90.
apreùuic , aiiprcùiTie , seulement
maintenant, 131.
aprinde, apprendre, 90.
ap-ivate, emporte (subj.), 36 n.
arachi, arracher, 20.
araèji, enrager, 36 n.
aragjie, araignée, 88, 97.
ârbe, ôbc, arbre, Intr., 2, 11, 90.
arSfint, argent, 27.
âré, ârc, arâ, j'aurai, 109, 1230.
argayon, géant, 50.
ari, arrière, 22, 132.
arivnul, arrivent, 95.
armonac , almanach, 63, 80.
ar?nzt<èrc, armoire, 12.
âro, j'aurais, 1 19.
aronde, hirondelle, 36, 49.
nrpi, arprvc, poix, 31.
ârz:yc, argile, 80.
askcyancc.astchcyancc, hasard. Intr.
ascoîiclij, enjamber, 45.
ascoiito , choàler, écouter ; ascoYtte,
choûte, écoute; Intr., 6, 49, ôo.
71,117.
asgligni, agenouiller, 50, 88.
aspoyî , aspouyi, appuyer, 67.
assayi, essayer, 29.
^55^ ou assez, assez, 68.
assï. aciiî, ac/iî, essieu. 20, 39, 83,
97-
assîr, assi, assioii, cf. achW^ achi.
assone,en%e\\\h\e, 36 n.
astchèyance , aslièyancc , hasard .
Intr.
astc, asieit, este., csto, esta, j'étais,
118, 130.
astéz, estez, vous êtes, 70.
asteùt, estent, astzvèt, astèt, il était,
29, 1 18.
astons, estons, nous sommes. 70,
asto, astoc , contre, 63, 132.
ataqui, attaquer, 117.
atatche, épingle, Intr., 9.
atch'ter. acheter. 90.
atèdu, entendu, 36 n.
atinde., entendre ; atint, entend ;
36 n.
atourer, entourer, 36 n.
au, al, articles composés, 104.
auB}oârdû, aujourd'hui, 43.
auluwcte, aleuwète, alouette, 18.
aune ou one^ awne.^ aune (arbre),
10.
4.S5
( III )
aunou ou onou, aunaie, 31 rem. 3.
atiprciivic^ cf. aprcùnie.
nus, aiizc, aux, 104.
au te ou ôte, autre, 10, 82, 108.
-auve on -ôve,-âhc, -abilem, -able,
Intr., 81.
avants iivan(t)-yicr, 131.
avc^ aveu, avou, arm, avec, 18, 63,
89, 103, 106, 131, 132; avè-n, 85.
avè, astè, savè, avais, étais, savais,
118.
avè, avo, /2?v<9, j'avais, 118, 119.
aveiïle, aveugle, 43.
aviè, vers, 25, 132.
avinne^ awène, avoine, 18, 32, 91.
avo. cf. avè.
avoyî, avoyî, envoyer : avoye, en-
voie ; avoya, envoya; 36 n.
avive, awè, d-avwër^ avoir, 30, 86.
91, 109, ! I I.
awè, avoir, conjug. : T09.
awène, cf. avinne,
awère, aiguière, 30.
awne, cf. aune.
awous , 2iOi\K ^ 16. 65, 70.
-aye. -aculam, -aille, 9.
-aye, -al-y, -all-y, 10.
ayièr, ayir^ à-hier, 131.
la, je bats, 124.
lâche, il baisse, yu.
lachl, baisser, Intr., 20, 72.
lagti, bain, 80, 88.
lagnî, baigner, 88.
laie, balle, 106.
lanô/e, (objet) inoccupé, Intr.,
14, 81.
lârhe, bôle, barbe. Intr., i i , i 4, 90
/5rtmV^', barrière. 12.
las, bas, f. lasse, 13, 73.
laslon, bâton, 47.
la te h, bac, 61.
late, battre, 105 : la, je bats, que
S}' late, que je batte, 124.
la fia, bateau, 26.
hatrou/e. pilon, 41 .
Baulé, Baulers, 7.
lây, bai, 5.
le-, préfixe, 78.
lé., Icn, II, lin, etc., bien, 23.
lè/t,lé/î, lojî, baiser, Intr., 20, 72.
lè/e, belle^ 26 : lè/ès peùmes, lèlès
fiyes, 97.
lèrli ou lèrlis, brebis, 29, 33, 60.
lèrS}U lierai, berger, 29.
lèriJus.^ besicles, 74.
lèrtèle, lurtèle, bretelle. 26, 78.
lèrzvète, Irowète, brouette, 34, 78.
Bèrzéye, Berzée, 5.
lètch., bec, 61.
lètchî, becqueter, 61.
3/, lin, lé, lén. etc., bien, 23.
^m, lia. liô ou hiau, beau, Edit.,
Intr., 26, 80, 82; bias-is, beaux
yeux, 97.
Biaufau, Bouffioulx, 4.
Bièrcéye, Biercée, 5.
lièrB}î, bèrS}!, berger. 29.
Hère, bière (boisson), Intr., 22.
lièsprâye pour vicsprèye, vêprée, 29,
liesse., bête, 25, 70.
liesse (suera), être tout en eau, 89.
lièstriye, bêtise, sottise, Intr., 37.
lie il. loiî, bœuf, 41, 91.
( 312 )
486
bije, la bise. Inlr., 39, 72,
hin, etc., bien, 23, 131 : bin rade,
bien vite, 131.
binèje, binéje, binôje, Intr. , 5 , 13,72.
binqtieroute, banqueroute, 15.
blanc, {. bhuîke, blanche, blantche^
blanc, Intr., 15, isn, 59, 96. '
blo, hloc\ bloc, 63.
bo, bon, bois, 48.
bôbe, barbe, barbe, Intr., 11,14, 90-
boJièt, boukèt, morceau, 34, 50.
bôje, bëje, un baiser, 5, 13, 72.
bôjî, baiser, Intr., 20, 72.
bo7i, boun, boû, f. boue, bonne, bon,
42, 62; bonB}oiL, bonjour, 134;
bone niût^ bonne nuit, 1 34 ; bons-
amis, bounès-ainiyes, 97.
boni, boun'i, bougnî, bonnier, 12.
bos ou bo, bois. Bos d'Haine, Bois
d'Haine, 48.
boû, bieù, bœuf, 41, 91.
boiï, cf. bon.
Bon- Sineûr-Izâ , Bois- Seigneur -
Isaac, 48.
boukèt, bok'et, morceau, 34, 50.
boiLcha, Bourse, bosse (au front), 89.
bouche, la bouche, Intr., 49, 59.
bouchon, bouchon, Intr.
bougni, cf. boni.
bougresse, méchante, 34.
boîUi, bouleau, 28, 66.
boulovie, (= bon-homme), mari,
85.
bomi, cf. bon.
houni, cf. boni.
boilrcê, cf. boucha.
Bourlé, Bourlers^ 7.
Bournîvô, Bornival, 9, 19.
boiïsse, bourse, 49.
Boussu, Buchô, noms de lieux, 3 1 .
Boustaine, nom de lieu, 48.
BoiLsvô, Bousval^ 9.
boutch'i, boutcherêsse, boucher, bou-
chère, 34, 59.
boutâye, bouteille, 33, 50.
boutener, boutonner, bourgeonner,
50.
boutenière , boutoni'ere, boutonnière,
12, 50.
boutrouye, boutroiile, nombril, 41,
79-
bouya, boy a, boyau, 45.
Boverèye, boverie, nom de lieux,
37-
boy a, cf. bouya.
bôye, bâillement, 5.
bôyî, bâiller, 5.
bra ou bras, brè ou brès, brès ., bras,
Intr., 60, 75.
Bracgnère, Braquegnies, 5.
Braine, nom de lieu, 9, 41.
braninint, bramnwint, 3 n.
brave, braves-ouvrîs, braves-ou-
vriers, 97.
brâyète, braguette, 34, 59.
brêje, brtje, braise, 5,72.
brèji, braiser, 72.
brêre, brére, pleurer, 5, 65.
briber, bribeîl, mendier, mendiant,
46.
brouy'i, broyi, broyer, 30, 36.
brouye, broyé, il broie, la broie, 30.
browète., bèrwète, brouette, 34, 78.
bruwère, bruyère, 12, 55.
4«7
( 113 )
hU, bu (partie, passé), S9.
liiichâ^ Boussic^ b u X e t u m , 31.
Burcèle, Bruxelles, 7S.
bûrc, beurre, 5 i.
burtèU, cf. hèrtèle.
Buvrène^ Buvrines, 37,
bfirwjis, buvons, 36.
bfméye, lessive, 55.
hxvagne, borgne, 44.
hwè, je bois, 30.
bzvèche^ bûche, 48.
bzvèsse, boîte, 48, 71 .
bzvèstia^ petite boîte, 71.
C et k, ç (les mots comme quate,
quarante, q nazi s,on\ à qu).
fr', ce : ça, cela; ç'-n, ce; 105.
cache, casse, chasse,, 9, 67; cachfye,
cassiye, chassée, 8. Cf. cassL
cachî. chercher, Intr., 19, 58.
cakyî, chatouiller, 58. Cf. catî .
çades, cendres, 36 n,
calice, calice, 40.
calin8}î, mettre à l'amende, 50,
58.
cainbe, chambre, boîte explosive,
Intr., 58.
canB}emint, changement, 58.
cayiSji, changer, 21, 58, 90: can-
8}îz, changez, 117; canSjzye ,
changée, Intr. ; canB}ré, chan-
gerai, 17.
cante, il chante, 128; cayit'té, ils
chantent, 128.
capuce, capuchon, 40.
car, conjonct. car, 133.
carculcr, calculer, 80.
câré, carré, 68.
carcte, charette, Intr.
carte, côte, carte, i 1, 76.
cassî, chasser la balle, Intr., 19,
58 : casse, cassiye, cf. cache.
castagne, chatagne. satagne, châ-
taigne, 58.
castia, castiô, chatâow château, châ-
teau, Intr., 9, 19, 58.
cat, chat, Intr.
catî, guètî, cakyî, chatouiller, 58.
catrvére, ruche, Intr., 19.
cave, cave, la cave, 58.
cayèt, morceau (de bois), menu
objet, 34.
cayâ, caillou, 4.
cèke, cercle, cerceau, 34, 62.
kè^e, hèr8}e. charge, 76.
khuîche, chemise, Intr.
khnin^ chemin, Intr.
cén, celui; èl cén, celui, èl cène,,
celle, 105; chie, ciène, 80; cin,
cine, 87, 105; cîèn, ciène, 105:
les ce" s, lès cènes, 105.
cène, cinde, cendre^ 35, 60, 86.
kèjiô , nom de lieux : chênoit .
chênaie, 3 i rem. 3.
kènouye, quenouille, 48.
cê"q, citiq, cîq, 23, 38, 99.
cc"quante, cinquante, ciquante, cin-
(|uante, 23, 99.
cé"quièmc', cinquième, 99.
kèrê^je, kè&jc, charge, 76.
kèr^':, lièrtchi ,Q\vAxmtx , 19, 58, 59;
kèrtchîye, kèrtchrye, chargée, 8.
cèrF"chc, cèrî"'je, cerise, Intr.
( ÏI4
— 4«« —
cèré"Jî, cerisier. Inir., 28, 72.
kèrtchî, cL hèrè^i,
kèrtin, panier, 78.
kèrton, creton, 78.
ces, cès-ci. ces- la, ceux, etc., 105.
keûde, coudre, 46. 50, 73: keûdu.
cousu, 50 : keùduxvc, cousue, 5 1 ;
&}ikei'i, je cous, i 24 ; que B} h eu de
ou coude, que je couse, 124. 125.
keiir, keùr, kieur, c<x'ur, 41.
ceûs, ceux, 97.
keùsse, coasse^ coiisse, le coude, 49.
heh'iVe, queue, 46, dd.
kèvô, livô, cheval, Intr. ; cf. tch-.
chabot, sabot, Intr., 69.
chacmi, chacun, 102, 108.
châle, échelle, 7 i ; cf. scâle, èshiye.
Châle, Charles, Intr.
Chârlèrwè, Charleroi, Intr.
chatag7ie, cf. castagne,
chatâ ou château, cf. castia,
chayon, échelon, 71.
-che, suffixe du subj., 128.
chef, chef, chef, 89.
chèner, sembler, Intr., 69, 81 ;
chêne, semble, 35.
chèrfoûy, cièrfoûy, cerfeuil, 29, 43,
60, 76, 83, 92.
chèrv, chèv, sièrv, sièr, siè, il sert,
25, 126.
chèter, skèter, éclater, se fendre, 7 1 .
cheûr. cheiir, sieiir., sœur, 41, 69.
cheiire, secouer, 7 1 .
chèv, cf. chèrv.
chèrvu, sièrvu, chèrvi, sièrvi, 29,
76, 92, 126.
chèvreii. chevreuil, 41.
chez, chez, 132.
chic ho t, chassieux, 44.
clijj , chich, six, Intr., 60, 69, 99.
chîje, veillée, Intr.
chîjième, sixième, 99.
chîlèye, traînée, file, 8.
chivic^èscuvie^ iscume, écume, Intr.,
52, 55^ 7«-
chitnerète, écumoire, 34, 55, 71.
chinq, cf. cénq.
chipe, èscoupc, écoujie, pelle, 49.
choie, échelle, Intr., i: cf. châle,
èshiye, iscôle.
chôrder, édenter, ébrécher, Intr. ;
chôrdé, partie, passé, 71.
chofi, èscoû, giron, Intr., 49, 71.
choupler, ramasser à la pelle, 71 ;
cf. chipe, 49.
choâter., ascoutcr, écouter, Intr., 6,
50, 71^ III, I 1 7 ; choùte, ascoute,
ascoutîz-vie .. écoute, écoutez-
moi, 49, 117.
chouver., bal a ver, 34.
chouvelète, chovelète, balai, 34, 71.
choûze, chôze. chose, 56.
chù., suivi, 28, s 1 •
chufler, siffler, Intr., 40, 69.
chûre, suivre, 24, 69.
chiite, suite, 69.
chivarcî.^ score?, etc., écorcher, 45.
71, 76.
cz, ici, ci, 131.
cias, ceux, 82 ; cf. ces.
ciel, c\é\, Intr., 22.
cièrfoûy, cf. chèrfoûy.
cièn, f. ciène, cf. cén.
cimintière, cimetière, 87.
4Sq -
( I i; )
cin, f. cène, cf. cén.
chiq , déchirure en forme de V, 49.
ciyiq , ciq , cé"q\ cin(|, 23. 38, 99.
cinse, ferme, 35, 60.
^/«5/, fermier, 60; cinserèsse, fer-
mière, 34.
ci7it' , cent, 27, 60, 99.
cire, cire, 33, 60.
cizètc, ciseaux, 34, 40, 69.
clé, clef, I, 62, 91 .
clér, clair, i.
clignote, clin d'œil, 44 ; clignoter,
45-
clô, clou, 4, 62, 91 .
cloke, clotche, cloche, 44, 59.
clokî, clotchi , le clocher, 45. 59.
clop'i, clocher, botter, 90.
clore, clore, 68.
cloye, claie, 30.
co, encore, 131.
cô ou côp, coup, coup, 44, 90, 131.
cocheréye, nom de lieu, 37.
cochî, qwachi ,qwahi , contusionner,
blesser, 51, 64.
cochûre, contusion, 5 i .
code, coude, cxvade^ corde, 44.
co8}èter, déjeter, 50.
colon, pigeon, 45.
colombi , colombier, 45.
conibin^ combien, 131.
corne, comme, 131.
coviinc'i , coiiminci , coiiniinclii, com-
mencer, Intr., 67, II i : comin-
chèz, 117; comaci, c'inaci, 36 n. 2.
cominder, commaLwàQV, 15.
contint, cownint, 50, 131.
complumint, com])liment, 36, 40.
conçàrt, concerl, 25.
condùre , conduire, 53; condul,
conduit. 62.
cône, coi'ine, crvnne, corne, Intr.. 44,
61.
conèche, councclie, counete, con-
naître, Inlr., 48, 50, 71. 73:
conè , je connais, 124 : que
8}' conèche, que je connaisse,
124; conichant, connaissant, 50.
consèy, conseil, 83.
cojite, contre, 132.
conter, conter, compter, 90.
cojitint, f. contènc, 87, 96.
côp, cf. cô.
cope. couple, 90.
côr 0X1 corps, cour, cwâr, corps, 44,
90.
côrbô, coùrbô, cxvârbô, 45.
cardia , coûrdia , cwardia , 1 acet ,
cordon, 45.
côr£, coudrier, 44. 82.
côrète, coudrette, 44, 82.
côrnâye, corneille, 33, 76.
côrjier, coûrner, czvarner, corner,
76.
côsse, czvasse, côte, coûte, côte, Intr.,
44.
costrî. coustri, costîre, couturière,
12,12 n, 50.
cote, cotte, jupon, 44.
côte, cf. côsse.
côte, carte, carte, 1 1, 76.
cou, cueille, 43 ; cf. coTide.
condie, cticlie, branche, Intr.. 43.
45, 01, 71.
çouci, coula, ceci, cela. 105.
Il6
• — 4Q0
coude, cueillir, 44. 82.
coiidc, coudre, cf. heùde.
coude, code, cxvade, corde, 44.
cou^n, coin, 88.
coug?ièt, coin, 34, 88.
Coiignhe, Gregnies^ 5.
couliehvc cou/o7/fe,cou\eu\œ, 41.45-
coudre, chenal, 1 2 n.
coiilole, chenal, 50.
couhvè, couhvhr, couloir. 45.
coumincî , cf. commet.
counèche, counète. cf. co7irche.
coup, cf. cô.
coîipèfe, sommet, 34.
coupiche. fourmi, 44, 45.
cou pic ko t, fourmilière, 44.
coÛTy la cour, 49.
cour, je cours, 49, 74.
courâb}e, courage, 45, 134.
coùrbô. cf. côrbô.
Cour cèle, nom de lieux, 26.
coârdia, cf. cardia.
couri, couru, courir, couler, 37,
50, 89, 1 1 1 ; coure (subj.), i 24 ;
cour (indic), 49.
coiirti., jardin. 37.
cousi7i, cousin, 38. 50.
coûsse, cofisse, keûsse, le coude, 49.
causse, coTitc, coûte, il coûte, 44,
49, 70.
cousicr, coûter, 70.
couslrî, cf. costri.
coutchi, coucher, 59, 6 1 , 82 : coûtche^
il couche, 59.
coûte, cf. coûsse.
couteau ou coûta, coûtia, couteau,
26, 50.
coutèrc , coût ure =r: c u 1 1 u r a ,
nom de lieux, 5 i .
coûtia, coûta, couteau, 26, 50.
couturière, cf. costri.
couver, couver, 50. 89.
cou7>i('ke, couviète, couvercle, 2^.
couvièt., -ète, couvert, 50, 128.
coîivru, couvri, couvrir, 50, 128;
couvruwe, couverte, 129.
Couyèt, Couillet. 5.
coye, czvèye, coi, f. coite, 30.
crache, graisse. 13, 72.
cramia, crémaillère, 9.
crâs, crâs, f. crasse, crasse, gras,
grasse, 13, 62, 69, 75.
crasse, saleté, 73.
crâye., créye, fente, 5.
crèche, croître. Intr., 36, 71, 73,
127 ; crè. je crois, 124 ; crèche,
que je croisse, 124; crèchu, crû,
36.
crêpe, crèche, 90.
crèssc, crête, 34, 62.
creii, crxvè, je crois (credo), 30,
31 rem. 2.
creû ou ereûs, crzvè, crwa, croix^
Intr., 48, 60, 62, 99.
cri le, crible, 37.
cripèt, crupèt. monticule. 55.
cro, croc , croc. 63.
crajète, abécédaire, Intr., 50, 60.
croûsse, croûte, croûte, Intr.. 49.
croye, crôye, crzvèye, craie. 30, 62.
cru, cru (crudum), Intr., 51.
crupèt, cf. cripèt.
crussan, curson, cresson, 36.
crïïzTis , Crésus, 36.
— 4^^! -
(11/ )
crzva, crxvè, crcù, croix, Infr., 48.
60, dz, 99.
crwè, creù, je crois (credo). 30,
3 1 rem. 2.
cywère, croire, 30 : crxvi'yc, t|ue je
croie, 30, 124.
crxvèye, cf. croye.
ç'tici/e, ç'iila/e, celle-ci. celle-là.
105.
cil, culum , 51, 61 .
cYiche, couche, branche, 43.
ciijène, cujine, cuisine. Intr., 38,
45, 60.
cu'ive, cuivre, ou cxvive, cxvivre,
Intr., 43.
cul'i, ki/t, culier , cuyi'cr , cuiller,
12, 12 n, 45.
kulo, kilo, kilogramme, 36.
car, cuir, 43. 45, 61, 74.
cure, cuire, 43. 61, 62,
ciiréye, charogne, 45.
curson, crusson, cresson, 36.
cùi, cuit, 43.
cuyier' , cf. culi.
cxva- ô.-An^ qxvate , qxt'âri^ etc., cf. qu.
cxvachi, cxvcihi, cochî, etc., contu-
sionner, 5 I, 64.
caiane, cône, coinie. corne, Intr.,
44, 61.
cxviirbô, côrbô, coiïrbô, corbeau, 45.
cxvardia, cardia, coàrdia, cordon,
lacet. 45.
cxvarner, corner, coùrner, corner,
45.
cwasse, cosse, côte, coûte, côte, Int r. ,
44-
cn^eye, coye, coi. f. coite, 30.
d' , de, prcp. de, passim.
d-, consonne prosihétique : d-alcr.
d-ti7>:vbr. 86: d-a/ô, j'allais, 118:
d-alos-ne • , allons-nous.' loi.
dàm, dxvdvi, etc., je dors, 126.
damage, dommage, 86.
de, do, du, article contracté du, 104.
de, je, loo, ICI .
de, d' , propos, de, préfixe de-: dr
sorte qui, d'abord qui, 132.
dèdins , d' dins , devins , d'vins ,
dedans, dans, 36, 131.
dè&}hier, d'ê}iner, d'&juner, d'&jeu-
ner, déjeuner, 55.
dè^-^è, degré, Intr., 8.
d'ejeiit, dijeiit,d'jeitt, dizoîit, d'zofit,
disait, 40.
dèjons, dijons, d'jo?is, Intr., 60.
dèhoùrs, d' foù, dehors, 91.
dèL d'I, dil, do, du, dou, du, 104.
dèl (au masculin), du, 104.
dèl ou dèle, dol ou dole, de la, 80.
104.
demande, demande, dumande, de-
mande, 36, 36 n.
dètneùre , d' meure, il demeure:
d' mèrer , d'meitrer, demeurer,
46, 50.
demi, cf. di/nèy.
d'minder, demander. 15.
dhnxvin, dimxvin, d'mwin, diinann,
7/;«r/«-«K, demain, 3, 36, 132.
drrin, f. dùrène, dernier, Intr., 3,
87, 96, 97.
dès, di lès, d" //-s", article contracté
des, 82, 104.
dèskiude, descendre. 71.
( IlS )
492 -
Jrskirer, diseur cr, déchirer, 71.
dcsclôs, dèscloiis, déclos. 56,
dèscôs, déchaux, 10.
dcspàde, répandre, 1 1 .
dèspu, dispu, dispù, depuis, 43, 53,
'32.
dessus, d'sUS, 107.
dèstinde, éteindre, 35, 86.
dèstrùre. distrùre, détruire, 53 ;
dcstrùjons, détruisons, 55.
dète. dette, 34..
dens, je dois, 31 n 2 : deàt, il doit.
Intr. ; cf. dci.'wèr. dèvu.
dcùs, deux. 46, 99.
deiïsiènu, deuxième, 99.
dent, dciit, d'et, dzvèt, oigt, Intr.,
31-
dèîjcint, à^vdinX, 131.
dcvantrin, dvcnitrin, tablier, 3.
dèvéreù, d'vûreù, deviendrais. 36.
dèvu.d'vuydu, part, passé de dètnvèr,
d'vwër, devoir. 36, 74, 89.
déZy d'iéz, auprès de, 132.
d'zeù, au dessus, 46, 131.
rf':c;<?î«, au dessous, sous, 131, 132.
di, de, d' , prépos. de, préfixe de-.
104, 132.
c//, cf. diè.
^/, je dis, 37.
dî, dîj, d'ich, dix, Intr.. 24, 99 ; d'i
francs, dij-omes, dij-ans, 60; di-
se l' , dîchèt' , 99; dij-wit, 43, 99:
dij-noùf , dij-neuf , 60, 99.
diâbe, diâle, diable, I4> 25, 81.
dichc.t\ di-sèt' , dix-sept, 99.
diè, dieu, di, dieu, 24.
difoà, dèhoùrs, dehors, 91.
dij , dix, cf. di.
dijeiit. cf. dcjeiit.
dijicme, dixième. 60.
dijoyis, cf. dèjons.
dil, cf. dèl.
dinuuin, cf. devin in.
dî)nèg7ie., di)r,ing7ie, diniincc, di-
manche, 35, 37, 59.
diviey, f. d'inèyê ; d'tni, f. d'iniye,
demi, 24.
dinde, dîne, dinde, 86.
dinnc, dîner, dîné, 6.
dire, dire, 62 ; di. je dis, 37 : dit,
il dit, 62: diye, dise, 124.
disgoïïster. dégoûter, 50.
dis-se? , dis-tu .',101.
distrùre, cf. dèstrùre.
diyc, dise, 124.
^' , ^h ^è, de, je, 100, ICI.
S}a, déjà, 84.
S}ale, ê^è/e, il gèle ; égaler , 8}èlcr,
geler, 22, 28, 65.
êjiimbe, jambe^ 65, 90.
S}ane, ^ône, jaune, 10, 65, 82,
S}ârbe, ê}ôbe., ^eihe, 11, 76.
B}ârdi7i, jardin, 19.
8}arèt, jarret, 65.
8}ârmer, Blâmer, former, germer,
29, 86.
S}aye, gaye, gâye, noix, 10, 59, 65,
83.
B}èle, 8}èler, cf. 8}ale. S^aler.
S}cgnèsse, S}ètiièsse, genêt, 25, 28,
88.
S}èni, jaunir, 60.
ê}ènisse, jaunisse, 60.
Djèrô, Gérard, 1 1 .
— 493
( I 10 )
Djcrpène, (^erpinnes, 38.
B}eù^ S}eà^ jeu, 43, 61.
S}eùdi, jeudi, 37.
S}i, B}'e, S}' , 8}u, ^e, je, 100, loi.
DJili, (iilly, 12.
S}in ou êrfint, \>\\xv. é^ins, gens, 27,
65,95,97; B}Ô7iès ^ins, saquantes
S}ins, 97.
S} non, ^'nioii, gngnou, genou, 4.8,
65.83.
B}ô! , joie!, vivat !, 56.
8}ôbe, 8}ârbe, gerbe, 11. 76.
8}olmè, juchoir, 48.
8}onde, joindre, 65^ 86.
S}ône, S^anty jaune, 10, 65, 82.
S}ône, B}onne. jeune, 65, 92 ; S}onès
S}ins, 97.
Sfonture, jointure, 5 1 .
S}oâ, jour, 49, 65, 67, 77, 86, 134.
8}oûrnëye, journée, 8.
S}oUwe, il joue.. 59, 107.
9}u, cf. dji.
Djumèt, Jumet, 5.
Sjumèle, jumelle, 26, 65.
8}u,ne, jeûne, 52.
B}ûrer^ jurer, 65.
(^/«, à bas, 131.
8}usqu'a, jusqu'à, 67.
S}û5se, juste, 54.
^vè, tchfeùy cheveu, 57.
S}vô, tchfô^ cheval, 57.
S}wè, joie, 56 ; c^<?, joie !, vivat !, 56.
do. du. dou, etc., du. 104.
doi, dèl. etc., de la, 104.
dôm, doihn.dôr, doùr, dwa, je dors,
Kdit., 44. 126.
don ou donc, donc, 132.
donm, 126, cl. dnffi.
dâr, cf. dôm,
dora, donnera. 86.
dormi, dôrniu, dourmu, d.varmu,
il, 45' 76, 126. 129.
dos, le dos. 44.
dou, do, du, de/, dil, d'I. article
contracté du, 104.
doù ou dont, doiiè, dwè, doigt. 31.
doiibe^ double, 49, 79. 90.
doubler, doubler, 90.
doublure, doublure. 5 1 .
doùm, je dors, cf. dôm : doûme,
doùrme, aie. que je dorme, 126.
doùr, je dors, cf. dôm.
doûsse, douze, douze. 99 : douze-ans.
60.
douviè, droiivie, drouvu, ouvrir, 45.
129 ; douviè t. f. douviète, ouvert,
25, 129: drouvuxve. ouverte,
129.
drap, drap, 9, 89.
dreùt, drwèt, droiït, drwôt, d-vat,
droit, Intr., 31 .
dringuèye, pourboire, 79.
dro-ci, dro-la, ici. là, 31, 131.
drouvu, ouvrir, cf. douviè.
du, dou, do, de, dès. article, 82, 104.
du, cf. dèvu.
dwa ou dwat, droit, cf. dreùt.
dzva., dzvam, cf. dôm.
dwart, dxvèm, dwam, dwa, dot t. il
dort, 76, 77.
dwàrmîi, dormir, cf. dormi,
dwè, debeo, 30.
dxvè ou du'èt, doigt, cf. deiit.
Dwèche, Doischcs, 48.
( 120 )
4^4
r, ho, 134.
/, as, a, et r, t'S, c, j'ai, tu as, il a,
123.
r, ^(s), ê{t), erani, eras, erat,
130.
c, hi. in, (Z, en. en- préiixe (in.
inde), 36, 86, 131, 132.
-c, - a c u ni , 6 , 61.
-c, -adum. Intr.
-c, -i' ou -éz, -cz, = a t i s, - y - a ( i s,
Kdit., Intr., 8, 117, 129.
-é, -è, -at u m, 129.
-è, -en, -en. -cbain, 118.
-(', -as, -a et -é, -es, -c, term. du
futur, I 23.
cç, cç-n, ce, 105,
èçtici, èçtila , et c . , 105.
cco, encore, 36.
rfant, infant, enfant, 15, 36, 54,
84, 92, 95, 98. 103, 105.
ègiîche, église, Intr., 24, 62, 72.
èglime, cg/ume, enclume, 52, 62,
86.
èguiye, èwîye, aiguille, Intr., 61,
83.
ë/'e OU èje, aise, 5, 13.
èl, le, Intr., 100, 104. èl céti, etc.,
celui, 105.
tu, aile, 2, 79.
èle, elle, elle: plur. èle, elle, elles.
elles; 80, roo, ici.
clzi, leur, 10 1.
èm, èm-n, mon, Intr., 103.
hmantchî , a>nantcht, emmancher,
36.
(in, en: r.n-ari , en arrière, 131,
cf. /■.
■Vn, -en, -cn\\ -^ (-/«), -i n u m, 38.
- . -e n u m , 32.
hi-sa&}n, litt' : ne sais-je où, quel-
que part, 131.
encre, cf inke.
hie ou yène, une (article), intr.,
52, 99, 108.
-ène, -(?nam, 32.
-ène, -ine. -inam, 38.
èpe, hèpe, hache, 90, 93.
(ir-, préfixe re-.
ëra, aura, 14.
rrcèvxvër, recevoir, 28 : crccvct,
recevait, 95.
èrchèner, ressembler, 69, 81.
èrçù, f. èrçute, èrçuxve, 28, 51, 129.
Ere, j'aurai, 109.
èrfachi^ remmailloter, 7 1 .
èrnètyi, nettoyer, 28, 59, 68.
èrpôser, reposer, Intr., 28.
èrsuwer, sécher, 55.
èrvîr, revoir, 28.
es , ès-n, son (adjectif poss.), Intr.,
103.
(î5, se, s', 102.
èskèye. èskièye, etc., échelle, Intr.,
2, 71.
èskile, èskiye, èskièye, échelle. Intr.,
2, 71.
èskimerète, èscumerète, écumoire,
34, 55, 71-
èsliine, iskine, slmie, échine, Intr.,
38.
èschôle, échelle, Intr., 2, 71.
èscole, iscole, scole, école, 36.
èscôle, échelle, Intr., 2, 71.
èscârce, èscâce, écorce, 60, 76.
— 4^5 —
f 121 )
èscorcr, èscôrchi, scôrcî , chwarcU
écorcer, écorcher, 45, 71; 76.
èscorîye, fouet, Intr., 85.
èscoù, èscoû, giron, Intr., 49, 71.
èscoupe , scoupc , chipe, écoupe, pelle,
34, 49-
èscoupèlrèye^ nom de lieu, 8,
èscoiivèle, èscoiiflète, balai, 34, 71.
oser ire, iscrire, scrire, écrire, 36,
37.
èscuine, isciune^chimc^ écume, Intr.,
52, 55, 71-
èscumerète, èshimerète, écu moire,
34, 55, 71.
cspale, ispale^ spale, épaule, 36.
èspène, ispène^ spène^ épine, 36, 38.
èspès^ ispès^ spès, épais, 36.
espingne^ épingle, 86.
èspitroiile, etc., éclat, 41.
cspliqui, expliquer, 117 n.
èsprifide^ allumer, 90.
esprit, esprit, 90.
hsse, yèsse, être; conjug. : iio;
auxiliaire de la voix réfléchie,
122.
hse, -itia, -issa, 34.
estampe, istampè, stampè, debout,
36.
es taille ou es ta le, i s tôle, s tôle, stôve,
étable, 14, 36, 71, 79 11, 81.
cstchèle, échelle, Intr., 2, 71 ; cf.
èskèye, èsktle, èstchôle, èscôle, etc.
esté, astd, astô, j'étais, 118.
l'Steùt, as te lit, était, 28.
rstez, vous êtes, 70.
estons, nous sommes, 70.
èstrègne, étrange, 88.
èstrin, istrin, sir in, paille, 36.
èstâve, istûve, slûve, le poêle, 36,
èstwêre, istxvère, histoire, 36.
et' , èt-n, ton (adj. poss.), 103.
et, èyèt, èyét, et, 133.
-et, -te, -nut, -?ieiit, -ont, 3'' |)ers. du
j)lur. de l'ind. prés., Kdit., 117.
-et, -i tt u m , -i t i u m , 34.
-ète, -it tam , 34.
ètinde, entendre, 35, 36.
è.tir, iîitièr, entier, 22, 65.
étranger' , -gèr , ètrinSj/r, ) 2, i 2 n,
97.
-eu, -at orem , 16, 46.
-e/l, -cure, -aturam, 16, 51.
-eu, -orem , 46.
-eu, -osu m , 46.
-eiï, -on, -wè, -è, ^u, -etum. 31
rem. 3.
-eu, -illum, 34.
-eiï, -eii. -wa, -ou, -à, -ô, -ebam,
Intr., 89, I 18.
-eu, -eii, -eÎL, -ebam, -ebas,
-ébat, 118.
•eiïr, -eu, -aturum; -eùre, -eu,
-aturam, 51.
-eùr, -eiir, -ïïr, -urum, 51.
eilre, heure, 24, 46, 99.
-eùse, -osa m, 69.
-eùwe, èwe, èwe, eau, 9, 64, 97.
cùxvis , aqueux, 9, 64.
(wci, èvla, voici, voilà, 132.
-he, -eùve, -abam , 89, 118.
èvoye, inr'îvèye. en voie, parti, 30,
36.
èvoyi, invoyi, envtner, 30.
èwe, cL eùwe.
( 122 )
— 4^^ —
hviye, ccviye, ègw'iye, cguryc, aiguille,
i6, 39, 6i, 83.
-cy, -iculum , 33.
-èyc. -dye, -iculam, 33.
-éyCf -atam, 129.
-#>r, îye, -i t am , 37.
-tye. franc, -ée, suffixe topony-
mique -iacas, 5.
cyct, èyét, et, et, 36.
-èz, -éz, -tz, -oz, -ouz, franc, -ez,
Edit.. Intr., 8, 117, 129.
fâbe, fauve ou Jwe, fable, 14, 81.
fachî, emmailloter, Intr.
f ligne, fange, 88.
fait oufèt, il fait, 5 •,fait, f. faite,
ou fét, fête, I 29 ; si fait, 131:
faisiz-le, faites-le, 117.
f amène, famine, 38.
famiye, famille, 39, 83.
fanâS}e, fanage, fenaison^ 9.
fan-ny, fan-gn, fwin, faim, 3.
f arène, farine, 38.
fau ou fô,faw, hêtre, 4, 65.
faura ou fera, faudra, 109.
faus, fôs, faux (falsum, fal-
cem), 82.
faut, fôt, il faut, 10.
fautchâ^e, fauchage, 9.
faw,fau, hêtre, 4, 65.
fawène, faîne, 16, 36, 65.
fawya, hêtre, 4, 16, 65.
fawtî, hêtre, 4, 65.
fâye,fèye,fîye, fille. Intr., 39, 83,
97-
faykne^ faîne, 16, 65.
fayènî, hêtre, 4, 16.
fé, faire, 5, 11 i ; conjug., 116.
fèchfl, ci.fichô.
fèjotit^ f'jont, faisant, 36 n.
Fclu, Feluy, 53.
femcle, feiimèle^ femelle, 26, 36.
fèniêsse, fignèsse, fcr7iicsse, fèrnctc,
fenêtre, 25, 28, 70, 78, 88.
festu, fétu, 51, 61.
fêt, ci. fait, fé.
fètchêre., flotchère, fougère, 12, 36,
36 n.
fetchereû., fougeraie, 31.
feit, feu, 43, 61 .
feiivie., femme, 2 n, 35, 36, 86, 107.
feiimî, fumier, 1 2.
fève, fève, haricot, i, 89.
fèyâbe, faisable, 14.
fèycz, faites, 36.
fèyonche, fassions, 128.
fèye^ fâye, fîye, fille, Intr., 39, 83,
97-
fcye, fiye, fois, 91, 124.
fî,fieii, fils, 37, 83.
flâr,fiêr., fer, 25, 74.
fichô, putois, 2, 36, 79.
fier, fier, Intr., 22.
fêr, fiâr, fer, 25, 74.
fesse, fête, 25, 70, 101.
fèster, fêter, 29.
fève, fièvre, 75, 90.
fignèsse, cf. fèniêsse.
filées {nos estons), nous avons tilè,
nous sommes parties, 122.
finde, fendre, 35.
fini, finir, 55, iii, 124, conjug. :
1 16 ; fiyiiche, finisse, 124; fini-
chons, finissons, Intr., 71.
497
( 123 )
fitchérics, fougeraie, lieu dit, 3611.
fiye,fcye,fâyc, fille, Intr., 39, 83,
97-
fîye.fèye, fois, 91, 124.
Jlamind, fiamhitche, flamand, -e,
85, 96.
Jiaya, Héau, 16, 26, 65.
fleàr, Heur, 46, 74.
Fleurjoû, Fleurus, 41.
Florcne, Florenne, 38.
tiotch'ere,fktchère^ etc., 12, 31, 36,
36 n.
fiôwe , fzvèbe , faible, 80.
fô ou f au , faw , hêtre, 4, 65.
fôce, force, 67.
fô8}e , fôrS^e , foiir^e , forge, 59, 76.
folîye, folie, 37.
fontène, fontinne, fontaine, Intr.,
3,87.
fo7iUni, fontanile, 37.
fora ou /aura, faudra, 109.
fôrB}e, cï.fô^e.
fort, foitrtyfwârt, {ox\, Intr., 41,
44, 77; 97; 98.
fôs, ci.faus.
fosse, fosse, 44.
fossé, fossé, fossé, Intr.. 8.
fôt, zi.faut.
fôtchâê^e, fauchage, 9.
foû, âdfoû, dehors, au dehors, 9 1 .
fougni, fouiller, 59.
four, four, 49.
fourmoûch , frotnûch , frumàcli ,
fourmi, 45.
fourni, fournil, 37.
foûrt, cf. fort,
fourtchètâ, fourchette, 50.
fourtchethye, fourchctce, 8.
fouwbne, faîne, 16, 55.
fouya, petit hêtre, 4, 16, 65.
fouya, jonchée de feuilles, 9.
fouve. foûye, feuille, 43, 83.
fouyerèsse, bêche, 34.
fouyi, fouiller, 45.
fouyon, fuwan, fouwan, taupe, 45.
fôvc, fable, 14, 81.
fraije ou frêje, fraise, 5.
Fraire, ferrariam, nom de lieu,
12.
frane, frêne, 7 i .
franou, franivè, frênwè, frênaie,
3«-
frantche, franche, Intr., 59, 96.
frèchcii, \)OUT fètchereù (?). 36 n.
frc, cf. frwè.
frêje, fraise, 5.
frète, frète., fracta, 9, 9 n.
frère, frère, i, 68. 75.
freù, freii. ci. frwè.
frin, frein, 32.
frochi . frouch'i , froisser, 50, 72.
fromâSje, fromage, 9, 45, 57.
fromint, frottmint. frûmint. fro-
ment, 27, 50.
frômùch , frïmiTich , fourmoûch .
fourmi, 45.
Frône, Frasnes, 13.
front, front, 49.
froù, cf. frivè.
frouchî , c f . froch'i .
froumint, cf. froniint.
frouyî. froyiy frayer, frotter. 36 ;
froye, fraie, 3 i .
frîitnint, ci. fromint.
( 124 )
4Q8
frntnùch, ci. froniùch.
frUt.frût, fruit, 2, 53.
frxvè. frc, freû^ ffoii , fnvo. /'rwa,
fzva, froid. Kdit., 31. 65.
fft on fut, un fût, 54.
ftime, il fume, 52.
t'umtre. fiitnière, fumée. 12, 55.
fît wan, ci. fo 1/ yo n .
fûzik, fusil, 45.
fzva, ci. f rive,
fzvârt, ci. fort,
fzvcs foi, 30.
fzvc, fzoèle, foie, 3 1 .
fzvèbe, faible. 80.
fzvèblcsse, faiblesse, 80.
fzvcbli, faiblir, 80.
/a;<?^^(?, Fost ias, 48.
fzvm, fangn, fan-ny , faim, Intr., 3,
84.
gade, gadot. chèvre, chevreau, 65.
gangue, gain, 48.
gangnî, gagner, 88, 93.
gant, gant, 93.
garçon, garçon. 107.
garine, garenne, 38.
gati, catî, guèti, chatouiller, 58.
gatife, wôfe, ôfe, gaufïre, 93.
gàye, gdyg,^àyé, noix, 10, 59,65. 83.
gayo/e. cage, 18, 41, 58, 92.
gènève, genièvre, 90.
Glab'jou, Glabiseul, 41.
glace, glace, Intr., 9, 60, 65.
gloYct, f. gloïite, gourmand, 49.
Ghinte, Glime, 37.
gngnoii, dj'nou, dfniou, genou, 48,
65.83.
goulolc. cou/ote, chenal. 50.
goîister, goûter, 65.
i^vûte, goutte, 49, 65, 68.
goutèro, -iere, eau de j)iuie, 12, 50.
goHvion, goujon, 65, 90.
grand, grandes, grand, grandes,
65, 98.
gran-g7i , gra?i-ny, grin, grai n , 3,65.
gravure, grève, 12.
^raviche, ècrevisse, di.
graive, grazver, griffe, ag ri lier, 62.
grègne, grhignc, grange, i 5, 59, 88.
grène, graine, Intr., 3, 87.
grije, grise, Intr., 72.
gringne, cf. grègne.
or//»!'/, grimper, 117.
grochi, grossir. 45.
grogyion, groin, 47.
gros, grosses, gros, grosses, 44, 98.
guère, guerre, 25.
guèrgnî, guèrnî, grenier. 65, 78.
guèrzèle, gurzèle, giùrzia, guèrja,
gîirja, grûzia, groseille, grêlon,
26, 65, 78.
guèti, cf. gati.
gueûye, gueule, gueule, 46, 65, 79.
gïirja, cf. guèrzèle.
hàgne, scôgne, écale, 7 i .
kameton, haniton, hanneton, 85.
haniia, hameau, 94.
hanète, anète, nuque, 94.
haniton, cf. hameton.
Hanzènc, Hanzinne. 38.
hatrê, atria, a trio, cou, 94.
kâye, haie, 5.
kèpe, èpe, hache, 90, 94.
— 4'X) —
hetïre, secouer, 71.
hihète, licote, hoquet, 94.
hon?, n'est-ce pas?, 134.
hors, liors^ honrs, hors, 41, 91, 131.
Iioiiplûye, troupe, 8.
hourèye, uréye, cboulement, 94.
hoûrs, m déhoûrs, hors, en dehors,
91.
huile ou xvîle, huile, Intr.
hzvèrcî, écorcer, écorcher, 45, 71,
76.
i, il, pron. pers. il, 80. 100, 10
plur. i, il, is, 100.
/, œil, surtout au plur. îs. Intr., 97.
/, S>}'î fis, il il, eram, eras, erat.
130.
î, y, 89.
-/, -i a t u m , 129.
■ i, -icium, 39.
-z, -isco, 39.
-i, -iii, 37-
-/, -i t uni , 37.
-I", -icul u m , 39.
-?, -iacas, suffixe toponN'mique,
5-
-ia, -iau, fr. -eau, Edit., 26.
ièbe, icrhe =^ yc.be, yèrhe, herbe, -^5,
76, 90.
-ivre, -ère, - a r i a m , 34.
ièsse {= yèsse^ yèce), y erre, herse,
25, 60, 90.
ièsse = yèsse, être, 25, 73, 110.
ieu, yen, œuf, 41 .
-ieû, -ieit. -iol u m , 41 .
-ieule, -~iVèle, - i o 1 a ni , 41.
rV, article le, 104.
//. })n)n. pcrs., cf. /.
////, it, is, mon, ton, son, 103. 104.
tmâê}e, image, 9.
imbicion , am bi t ion , 15.
Ijuiéye, Iniice, 5.
iviplâsse. implâte, 13, 13 n.
in, yifi, f. rne, yhie, article un.
Intr.. 52, 99, 108.
in, en, cf. è) in tout, en tout, 132.
in-, ind-, è-, préfixe en (inde);
s'ind-aler, s'en aller; i sincoûrt,
il s'encourt, 86.
-iyi, -l'H. -èny. -en, -inum, 38.
-m , -ei/n' . -un', -é?i' , -èng, -r, -i ,
-ions, -aient de l'imparfait et
du conditionnel, 120.
i7ihe, intche, encre, Intr., 27.
incrachî, engraisser, 36.
indive, an dîve, endive, 15.
indro ou ijidrot, endroit. 31.
-ine, -ène, -in a m, 38.
infant, cf. èfant.
infèr. ijificr. enfer, 77, 86, 92.
infier, in fêle, enfler, enfle, 36, 80,
92.
inine, èmc, il aime, 3.
iyiocint, f. inocène, 87, 96.
-in té\ i tchantiyi té, ils chantaient,
1 20.
in te, in ter. intrc, entre, prépos., 75,
132.
intièr, intiér, ètir, entier, 22, 65.
intrer, entrer, 36, 113: inth-e, il
entre, 68. 75.
ifivoyî, envoyer, 36.
invwèye, èvoye. parti, in via. 30.
irron, nih-çon, héiisson, 46.
( 126 )
;oo —
iskîycy etc., échelle^ Intr., 2, 71.
iscô/e, etc., échelle, Intr., 2, 71,
iscuine, chhne, écume, 52.
ispale, etc., épaule, 36.
ispène, etc., épine, Intr., 36.
ispès, etc., épais, 36.
ispitroule, éclat, 41.
istampè, debout, 36.
istôle, etc., étable, Intr., 36.
istrin, etc., paille, 36.
istîive, etc., poêle, 36.
istxvhre, histoire, 36, 103.
ùiiêr, ivièr, uvièr, wièr^ hiver, 25,
40, 89.
-îye, -éyg^ -3^-atam, 8, 129.
-îye, -itam, 37.
-îye, - i 1 1 a m , 37,
-îye, -ilem, 37.
-îye, -icam, 37.
-îye, -ia, 37.
-îye, -iculam , 39.
-îz, -èz, -éz, -oz, -ouz, -ez(2^ pers.
du pluriel), Edit., Intr., 20,
120, 129.
Jamagne^ Gamonias, 48.
Jamioû, Jamioul, 41.
jaune, jaune, Intr., 10.
jaunisse, jaunisse, 10.
jivè, S}zvè, S}ô, joie, 56.
r , <î/, plur. lès, l's, pronoms le,
les, 100.
/', //, èl, il^ plur. lès, article le, la,
les, Intr., 104.
/rt, adv. là, 131.
lâche, laisse, 9.
liichi, Icchi, laisser, 71.
laci, lacer, 60.
lacia, lâcha, lait, 20, 26, 60.
laid ou lêd, laid, 5, 5 n, 14.
Lambusô, Lambusart, 1 1.
langue^ langue, 65.
lantiènc, lanterne, 25.
lapèie, brouet, 34.
-lar, -laer^ suff. topon)^mique, 7.
lard, lard, lard, 11, 77.
lârB^c lôB}e^ large, 1 1, 65, 76.
larme, larme, Intr., 11, 62, 76.
las\ lacs, 9, 60.
lauB}e, lôB}e, cf. lâr^e.
laver, laver, 91 .
Lavèrvô, Loverval, 10.
lèchi, lachi, laisser, 7 1 .
lèd, laid, 5, 5 n, 14.
lèB}èr\ liS^èr\ lèB^îr , léger, 12,
12 n.
lèd'mwin, lendemain, 36.
lègn, bois, 65.
léyiçoû, drap de lit, linceul, 41, 67.
lène, linnc^ laine, 3.
lès Riézes, nom de lieu, i.
lète, lettre, 34, 75.
létuwe, laitue, 59.
leti, lien, leur, pion. pers. 46, 100,
lOI.
leiï, letin,\GUV, adj.poss., 85, 103;
lileiir, le leur, 103.
leû, leii, le, loup, 46, 89.
Leûgni, Leugnies, 5.
leiïs , lieûs , leur, loi, 103.
lèye, lèye, lîye, elle,. 24, 100.
lèyî, laissé, 36.
lèzeïi, l'zeû, leur, 100, 101.
;oi
( 127 )
lèzi, leur, pron. pers., loi.
//', lui, elle, 24.
H. ltc,\u\ (à lui, à elle), 53. 100,
101 .
lî, lui pour soi. 102.
//, /', article le, 104 ; /i noxve, li
vowe, 70.
licote, hikète, hoquet, 94.
Lièch, IJS^e, Liège, Intr,, 22.
lieu, Icû, leur, 46, 100, toi.
lieù^ lieu, 43. 61.
Lieûnô, Léonard, 33.
liève, lîve, lièvre, Intr., 22, 90.
ligne, ligne, 39, 88.
Ligne, Ligny, 5.
ligfii^ ligner, 88.
lije, qu'il lise, 125.
lime, la lime, 37.
lincèrnÈye, contenu d'un linceul, 8.
linçoû^ lénçoû, linceul, 41, 67.
lindi, lundi, lundi, 37, 52.
lingâS^e, langage, 65.
linne, lène, laine^ 3» 87.
linzve, langue, 35.
lire, lire, 24, 105 ; lîje, qu'il lise,
125; lî, lis (impératif), 105.
///, le lit, 24, 62.
live^ le livre, 90, 105.
lîve, cf. liève.
lîve, la livre, 90.
livrer, livrer, 90.
Iô8}e, lârB^e, large, 11, 65, 76.
lovier, nommer, 85, 86.
Lomprè, Lompré, 8.
Aj«, loin, 131.
long, l(mg, 44, 65.
Lôtu, Lathuy, 53.
loficèl. louchct. 34.
LoUpoU^ne, Loupoignc, 48.
lourd, lourd, 36.
Louvre, nom de lieu, 31.
loUyi, loyî, lier. 36, 65 ; loye, lie,
65 ; Itiyiz, liez, 117.
loïïyî, loyin, lien, 23, 36.
lûja, cercueil, 26.
lumeçon, limaçon, 17, 40, 47.
lûmerote, petite lumière, 44.
lumière, lumière. 12.
Iu7idi, cf. lifidi.
lune, lune, 52.
lûre, luire, 53.
hlwe, loue (locat). 59.
m' , mi, mu. moi, 100.
m\ mi, mon, 103.
machèle, mâchoire, joue, 34, 71.
machi, mêler, 72.
mê ou 7?ini, maie, 5, 26.
mr ou mai, mois de mai, 5.
maigue ou mègue, maigre, 5.
tnais ou mes. mins, mes, tnés, mais
conjonct., 5, 65, 87, 133.
maisojiy maiso. imvèson, maison,
5 n., 20, 47 : cf. môjon.
maisse ou messe, messe, mivêsse,
maître, 5, 5 n, 65, 70, 75.
malade, malade, malade, 18. 90.
maladîye, maladie, 37.
))ialrièlc, jualé/ile, malôji, mahhile,
malaisé, 20, 60.
malôde, cf. malade,
mal ton, bourdon, 45.
mayide. manne, 8.
;//<z«û'i;'//'>'/', contenu d'une manne. 8.
( 12S )
n02 —
inn}}^7i, fnan-7iy , fircvni, main. 3,
3 n-
manote, menotte, 18, 44.
)na7ioye, nirnihye, moun-d'hye, mon-
naie, 30, 45.
mdfitche, manche. 15.
mardi, mardi, 37.
marine, marraine, 38.
Marinichèneii, nom de lieu, 3 i .
Marlamvc, Morlanwelz. 8.
marquî, marquer, 117.
martchandiye, -dije, marchandise,
37-
mârtia, viartiô, marteau, 19, 2()^ 76.
massi, mâcher, 59.
matin, matin, 38, 55.
Matîsnlè, Mathusalem, 24.
mau ou inô, mal, 2, 99, 131.
viaugrè,môgrè,m2Agvè, 8, 19, 133.
a maulvaii ou tnôhô, mal à ])ro]")os,
131.
jnauvc ou niôve, la mauve, 92.
Mayanc, Marianne, 74.
maye, mâye, maille, 9.
inazinB}e, mésange, 36.
nù, je mets, cf. inète.
viê, cf. mai.
mèchener , glaner, moissonner, 29,
50, 72.
mècrcdi, mercredi^ mercredi, 37.
mêgue, cf. inaigue.
mègnût, tnègn-niût, mèyniût, mi-
nuit, 24, 67.
mêler, mêler, 81.
même, yninme, même, 100, 108,
131.
mènk, mien; mène, mienne, 103.
mhuisicr, menuisier, 55, 67.
Mèrbxvèle, petit Merbes, 41.
merci, merci, 33.
mrre, mère. 1, 68, 75.
mes, mes, adj. poss., 103.
mes, cf. mais.
tncsp/î , néflier, 70.
mèsfl, cf. maison.
mèssaSf/, messager, 36.
?nâsse, cf. mai s se.
mèstî, métier, 70, 86.
mesure, mûsûre, la mesure, 24, 36,
51 ; i mesure, il mesure, 51.
mète, mettre, 75 ; d]i mè, je mets,
124 ; métré, je mettrai, 75 ;
mètîi, -ûrve, vùtoû, -owe, mis,
mise, mis, -e, 122, 129.
meûbe, meuble, 90.
tneûr, f. meure, meûrte. mûr, 16,
51, 96.
meurt, mieûrt, il meurt, 41.
mèyei'i , meilleur, 28, 46, 98.
mèyniût, cf. mègnût.
mi, mu, m\ moi, 100.
mia ou mias, mieux, 26, 82, 98.
Mièlmoyit, Merlemont, 29.
mieûrt, cf. meurt.
wz«^/, manger, 2 1 ; min^e, mange,
15 n., miniez, mangez, 117;
cf. mougni.
minia, petite maie, 26.
minme, cf. même,
ininfiâê^e, ménage, 19.
minquer, manquer, 15.
mins, z'i. mais,
-mint, suffixe -ment, 131 ; -mzvint,
27.
503
( 129
minti, mentir, menti, 37.
min ton, menton, 29. 47.
iniixvè, inunvè, miroir. Intr.. 16,
40, 48.
mis, mise, cf. vùle.
misèrâbe, misérable, Intr.. 14.
miyète, miette, 40.
m-n, mon, 84, 103.
mô, mal. 2, 79, 131.
mô, chez, 47, 132,
modéye, traite de lait, 82.
môgrè, cf. mniigrè.
mohèt, mouquèt, émouchet, Inlr.,
/i-
môjo7i, maison. Intr., 5 n, 20, 47,
72, 95.
môjone, maison, 20, 95 ; cf. môjon.
môle, mâle, 13.
môlvô, cf. inaulvau.
monni^ mouni, meunier. 40. 45 ;
monnerèsse^ meunière, 34.
Montegnè, Montigny, 5.
mâp/iy'i, multiplier, augmenter, 59
>?wrl, tnoûrt, mwârt, mzvèrt, mort,
Edit., Intr., 44, 77; morte, 76.
môrti, inoûrti, mzvârti, mortier,
44, 45-
mostèrc^ il montre, 68 ; vioûsse^
monte, il montre. 44, 68, 70.
mot, mot, 44.
mouche, mouche, 49.
m.oïichon, moiaieau, Intr.. 41, 71.
moHchrvè, mouchoir, 48.
moûde, traire, 65, 82.
moûgni, manger; mougne, mange:
ï5> 15 n, 59-
moule, le moule, 68.
moulin, moulin, 38, 45.
mou7i7, cf. mon?i}.
moH7i7vèye, cf. 777<i7ioye.
7)iouqiùt, cf. 7/iohèt.
77ioùrc, moudre, 44, 82.
7H0ihe, meure, subj., 124.
77ioi\ft, cf. ftiôrt.
inouru, mourir, 45 : mort. cf. 77iârt.
Moûse, Meuse, 4 1 .
77iousse, vioTite, 77iostère, il montre,
44, 68, 70.
77ioustî, moutier, 86.
77ioïïstôde, -âde, moutarde, 1 i.
77ioustôrdi , -ârdi , moutardier, 19.
7iioYistrer, montrer, 50, 70.
77ioiiyoû, moyeu, 41.
7noye , 77iôye , 771-vèye , meule (de
foin), 30.
77ioya, 7HUwyn, f. 77ioyèle, 77i7iwèle,
muet, 26. 55.
771H, 77ii, 7ii\ moi, 103.
7)iu7iÏLte, minute. 36.
7/tusure, 77ièsure, mesure. 24, 36.
7nur, le mur, 5 i .
7/iûrivè, 77tirxvè, miroir, Intr., 16,
40, 48.
77iuwya, c{. 77iova.
/7i7vârt, cf. 77iôrt.
7/ixvârti, cf. niôrti.
77ixvèle, moelle, 28, 66, 80.
77m>ès, mois, 30, 99.
7H7V(^s, mauvais, fâché, 5.
77ixvèsse, cf. 7/iaisse.
inxvin, 7nangn , man-ny. main, 3.
3 n-
/7ixiiins' , moins, 32, 69, 98, 131.
-77irvi7it, cf. -tnint.
( I30 )
— 5^4
«', nos. nous (sujet), loo. loi.
n, ne; 71 7iin, ne pas, 31.
n don?^ n'est-ce pas?, 134.
-n euphonique, 85.
7iacèle, nacelle, 26, 92.
Tiaçh:, fureter, 59.
naS}i, nager, 92.
Nafraitere, nom de lieu (in -|- ad
4- fract ura), 5 i.
Nantûr , Naniur, (assimilé aux
noms en -u ru m), 51,
-m, pronom enclitique nous : dalos-
ncf, en-allons-nous ?, ici.
ne, né, 7ii, nin, etc., 23, 27. 87;
ne rén, ne rî, non plus, 131.
nè/e, cf. nule.
ne lu, cf. nulu.
nèspe, nèsse, nèfle, 70, 84, 90.
nèspli, nèspèli^ néflier, 40, 70, 84.
neû, nûk, nœud, 34, 46, dd.
7ieùf, noûf, neuf (novem), 41,
91, 99.
neùj , cf. nwèj .
neûwè^ noué, ^d.
nèveû, neveu, 28, 46, 89; f. nièce
et nèveûse, 28, 90.
néz, nez, i, ï n.
ni, né, nin, cf. ne.
nier, nerf, 25, 77.
nièrçon, irçon, hérisson, 47, 60, 76.
nieii., nieû, neiif, noû, f. nieiive,
etc., neuf (novum), 41, 91.
nieûle, hostie, 33.
«m/, nuit, 24, 62, 134; cLfnègnût.
nîve, neige, 33, 92.
nîvî, neiger, 92.
niyî, nier; nîye, il nie; 24,28, 36,65
7iiyô, nichet^ 2.
no, noire. 70, 103; nû-72, id.,
103.
no, non, nom, 47, 84., 87.
noces, 7iôces, 7iwnces , noces , 44, 90.
nojelî, coudrier, 50.
nojète, 7iochète, nrvèjète., noisette,
Intr., 50, 60.
nojetî, nocheti, nojelî, coudrier, 50,
60.
nojî. nxvèjî, nrvaj?, coudrier, 50, 60.
Nâlène, Nalinne, 38.
non, 7ionna, non. 131.
7ionante, quatre-vingt-dix, 99.
nos, n' , nous (sujet), 100, loi.
nos, nos (adjectif poss.), 103.
nos, nosôtes, nous (régime), 46.
nos'-n, notre, 103.
nosse, noste, notre, 70, 103.
noû, cf. nieii.
noûf., cf. neuf,
noulû, nulu, nèlu, personne, 53,
108.
noumer, nommer, 85.
noûri, nourrir, nourri, 37, 39, 50.
nous, nos, nosôtes^ nous, 100.
nouvèle, nouvelle, 26.
nouvia, nouviô, Intr., 26, 45, 91.
nowe : èl nowe, le nôtre, Intr., 70,
103.
«/^, nu, Intr., 51, 69.
-nu ou -nîii, -neù ou -neict, -ne ou
•^nètyi^ pers. plur. indic. prés.,
Edit'., Intr., 117.
nûk, neû, nœud, 34, 46, 66.
nûkète, parcelle, gros comme un
nœud, 34.
505
( 131 )
ntdc, nèle, nulle, 54.
nûlû, nèlTi, noulti, jîersonne, 53,
108.
nûlvô, nidvârt, nulle part, 131.
nus, nuls, 54.
nuwéye, nuée, 8, 55.
nwajî, nwcjî , coudrier, 50, 60.
nwèj^ nrvèck, neùj, noisette, Intr.,
48, 50, 60.
n-joèjète, nrvèjeti^ nxi'èjelî, cf. no-,
nwèr, noir, 31, 65.
-o, -ô, -ou, etc., i''^ pers. sing. de
l'indicatif imparfait, 118.
o, on, pronom on, 84, 87, 108.
-o ou -<?/, -ottum , 44
ô^e, ârhe, arbre, Intr., 2. i i. 90.
ocha, oucha, os, 26, 45. 71.
àwc, eau, 9. Cf. eûwe.
ôfe ou aufe, wôfe, gau fifre, 93.
-ogne^ -ougne, -agne., -onio, -onia.
48.
ôje OM auje, aise, 5, 13.
4/V, aisé, 27.
ôjile, aisé, Intr., 20. Cf. inalêjèle.
Ole, wîle, huile, 43.
ôluwète, aUuwète, alouette, 18.
Ôlwè, Olloy, 31.
olzî, leur (pronom pers.), ici.
orne, homme, 2 n, 44, 86, 107.
onke, oncle, ()2.
ône ou aune, aune (mesure), 10.
onête, honnête, 25.
<7«^V^^wm/, honnêtement, 17.
ongue., ongle, 65, 81.
onse, onze, onze-ans, 60, 99.
onsène, ansène, fumier, 15,
-ont, -et, -té, -nul, -neùt, -net, 3'
pers. plur. indic. prés., 117.
onzTi, cf. ôzu.
âr, oûr, l'or, 56, 97.
ora, il aura, 14.
orâB}e, orage, Intr., 9.
orâye,orèye,i)Xi:'\\\&, 33, 56, 84. 85.
ôrdâ8}e, h ou rd âge, 9.
ôrèje, orge, 67.
bré, ôré, j'aurai, 109.
or Ha, orteil, 33.
Ossogne, nom de lieu. 48.
ostant, (aussi-tant), autant. 15, 131.
-ot, -ottum, 44.
ôt, xvôt, haut, 10.
ôte ou au te, autre. 10, 82, 100, 108.
-ote, -ottam. 44.
ou, conjonction ou, 133.
-ou, -ô, -o, etc., i''^' pers. sing. de
l'indic. imparfait, 118,
oii, yeii, œuf, 41. 91 .
-ou, -oûye, -uculum. -uculam,
48.
oucha, cf. ocha.
-ougne, cf. -ogne.
ouf, ouf, 134.
oïïjô, ouja, oiseau, 26, 56, 60.
oûr, cf. ôr.
ourtiye, wartiye, ortie, 50.
ouvrasse, ouvrage, Intr., 9, 45, 84,
103.
ouvf'i, ouvrier, 12, 28, 45, 90, 97.
ouwe, ôwe, oie, 14, 56, 59.
oiiy, œil : pluriel oûvs et /s\ Intr..
43, 97-
-ouz, -oz, -éz, -èz,-tz, 2^' pers. plur.
del'ind. prés.. Kdit.. Intr., 117.
( I?2 )
^06
ÔT'eouAur:/', Wavre, 14.
âwâ, cf. ouwe.
oyi, n'0}\ zvèy, way, oui, 45, 80, i 3 i .
oyu, ouïr. 56.
-oz, cf. -ouz.
ôze, ouze, rvaze, il ose, Intr., 56, 69.
ôziere, ôzEre, osier, 12.
ôzu, onzu, oser, 56, 69, iii, 129:
osé, 129.
pu, par, 74, T04, 131; />ij: coups,
pa dès coups, \'>f\\ pa d'zous^ 69,
90 ; pa-ce què^ 133; pa-n, pa -|- n
euphonique, 85.
pakèt, paquet, 36.
paheter, empaqueter, 36.
pachî, repaître, 73.
padiere. padrî, par derrière, 22, 29,
131, 133-
palypa lès, par le, par les, 104.
palè.te, petite pelle, 34.
pangnowpanTi, pan-ny , pwin , pain,
3, 24, 84.
pania, pan (de chemise), 26.
panme, cf. pônie.
pâque ^ pôque QW pauque , Pâques, 13.
pâquèt. pâquerèsse^ communiant, -e,
34-
pàquèt, paquet, 36.
pàqueter, empaqueter, 36.
/>rt^, cf. />rt.
parèy, i. parèye, pareil, -eille, 33.
parfond, pèrfond, profond, 78.
par in t, parent, 18, 27.
/!>â^/,/<7^/, part, partie, Intr., 11,77.
parlasse, portasse, partage. 19, ici.
parte, partie de cartes, 11.
parti, -iye, parti, -ie, Intr., 37.
passer, passer, 7 3 .
pâte, pâte, 13 n.
pau ou pô, peu, 61, 131.
pau, par le : paus, pauses, par
les ; 104.
paupière paupière, 22, 90.
pavèye, pavée, i 29.
paxvnie, cf. pôine.
pawon, paon, 91 .
pày, la paix, 5.
payèle. poêle, 66.
payi^ payer, 59 ; paye, il paie, 5 ;
pâyes-tu ?, paies-tu .', 101.
payis, pays, 33.
payisan, -ante, paysan, -anne, 96.
payiye, payéye, payée, 8.
pê ou pais , pày , paix, Intr., 5, 5 n, 60.
pèce, cf. pièce.
pèktye, quantité, 8.
pèche, pêche (fruit), 25, 59, 76.
pécher, pécher, Intr.
pècheû., pêcheur, 47.
pèchî, pêcher (inf.), Intr., 36, 71.
pèchon, poisson, Intr., 36, 47, 71.
pèle-èt s'-inougne., 15 n.
pèna, aile, 9.
pène^ visière (de casquette), 97.
pèrke, perche (poisson), 25.
pèrcot, petite perche (poisson), 25.
ptre, père, i, 68. 75.
pèrdeû, prenais, 78; perdons, per-
dez, pèrdnut, prenons, prenez,
prennent, 36 ; perdez? pèrdôzf
pèrdoûz ? , prenez-vous.''. 101 ;
perdra , je prendrai, 86. Cf.
pri7ide.
— 507 —
( 133 )
pernèle,piirnèle, prunelle, 26, 55, 78.
pèrsin, pèrzin, persil, 29, 69.
pèrsone, personne, 47, 108.
perle, perte, 68.
petit, p' lits-èfants, petit, petits en-
fants, 97.
peîi, peur, 46, 74, 89, 91.
peiune, pome^pun, pomme, 47^95,
97.
peitmi, pomi, pommier, 12, 47.
pehnu, pènu, pondu, 49.
peiipe, peuple, 90.
pèzer, peser, 69.
/>? 0U//5, pis (pejus) , 24.
pi, cf. pîd.
pia, peau, 26.
Piâre, Pierre, 25.
piker, piquer, 44.
picke ( ■=^ bièssel ), pisse (subst.
verbal de pisser), 89.
picher, pisser, %<)',pichî, Intr,
p'ichinte , pî-sinte , sentier, 35, 69.
pichoulit, pissenlit, 24.
picot, dent, 44.
picoter, picorer, picoter, 45.
pîd, pied, pied, 10, 22.
pie ou pied, pièr ou pièrd, il perd,
25, 76; pièt' ou pied' , 76.
pièce , pièche , pîche , pîce,pèce, pièce,
Intr., 22, 67, 97.
pièce, pièrce, pièrche, pice, perche
(perticam), 25, 59, 76.
pied, cf. pîd.
pied' , cf. //fc'.
/'zVi/?, perde, 76, iii, 125, 126.
//<?^^, perdre, 75.
pièr, cf. ^/(?.
pièrcer, percer, 29.
pièr c lie, cf. pièce.
pièrdu, piérdu, -nwe, |)erdiJ, -e,
Intr., 29, 51, 76.
piere, pire, pierre, 22.
piètrï, perdrix, 29, 60, 78.
pieiwc,plieiwe,pleiivc, ploiive, j)luie,
41, 43, 80, 92.
pilot, pieu, 44.
piliire, pilule, 79.
pinde, pendre, 27.
pinde, peindre, 65, 86.
pingne, peigne, 86.
pinne, peine, 32.
pinser, pinse, penser, pense, 27,
III.
pîrâye, pierrière. 10.
pire, piere, pierre, 2 2 .
pire, pire, 98.
pîrète, petite pierre, 34.
place, place, Intr., 9.
plaije, plaiji, plait, cf. pic-,
Plancenzvè, Plancenoit, 3 1 .
pranS}ëre, planè}ïre,^\ç,%\.ç,. 12. 75.
planeû, planure, 51.
planou, nom de lieux, 31.
plantche, planche, 15, 29.
plantiveàs, abondant, à v< plante ^^,
15-
plate, plâtre. 13 n.
plhje, plaise, 125.
prëji, plaisir, Intr., 33, 60.
plène, f. (\ç^ plin, |)lein, 3, 32, 87
96.
plènne. plinfie, plaine, Intr.. 3, 87,
plènemint, pleinement. 17.
plèt ou plait, il plaît, 5.
( 134 )
— qo8
[fleuve, cf. piehvc.
plcye, plàye, plaie, 5.
pliehiie, cf. pieÎLve.
plin, plein, 32, 96. CL plène.
p'i?ide,plindu, plaindre, plaint, 21,
65,85.
pion, plomb, 49.
plonB}ï, plonger. 59..
p'ions, pouvons, 45.
ploùt, il pleut, 41.
plouve, cf. pieUve.
plouyî, ploy'i, plier, 31, i 1 1 ; ployé,
ploïiye, plie, 3 1 .
ploùye, (iu'il pleuve, 124.
pluma, plumet, 9.
plume, plume, 52.
pôoxxpau, peu, 61, 131.
pôjère, paisible, 20, 60.
poli, pouli, poulwêr^ pouvwèr, pou-
voir, 37, 45, 116.
pome, peùme. pun^ pomme, 47,
95, 97-
pôme, paume, 80.
pôme, paume, pawme, panme, pâte,
épi, 10.
pomî, peiimî, pommier, 12, 47.
pont, pont, 49.
pont, poù^ point (adverbe), 49, 62.
pôpiere^ paupière, Intr., 22, 90.
pôque, cf. pâque.
Porcherèsse, nom de lieu, 34.
pore, pore ^ poria, poireau, 45.
porëye^ poirée, légumes bouillis, 8.
porichinèle, polichinelle, 79.
port, part, partie, 1 1 .
portasse, par tiîB^e, partage, 19, 101.
porte poûrte^pxvatc, porte, Intr., 44.
pôscâ^e, œufs de Pâques, 13.
pôsse, pâte, [3, 70.
pôte, cf. pôme, épi.
potelé, fossette, 26.
Poteréye, nom de lieu, 37.
Potiaprè, nom de lieu, 8.
pou, pour, pou-n, pour, 74, 78, 85,
102, 131.
poù, cf. pont, point.
poïïgn^ poing, 48, 65.
poulie cf. poli,
pouhvèr, cf. poli.
poùmo7i., peihnon., poumon, 50.
poïïpa., papa, 19 n.
poûpli, peuplier, 12.
pouqwè, pourquoi, 131.
pourcha, pourcia, pourcê^ porc, 7,
26, 45, 60, 76, 89.
pourchûte., -ûte, poursuivi, -ie, 28,
129.
poùre., poudre, 49, 82, 92.
pourminner, promener, 7 8 .
pourtant, pourtant, 133.
pour te, porte, pwate, porte, 44.
pour ter , porter , pwâr ter .. porter, 45,
III.
poùrtrait, portrait, portrait, 45.
poûssëre, poussière, 12, 50.
pout, il peut, 41.
poât <ô\i poû , pont ., point, 49, 62.
poûve, pôve, pauvre, 56, 90.
poûye, poule, 80.
poûyon, poussin, 50, 80.
pranS}ëre, plan8}Bre, sieste, 12, 75.
prc,pré., pré, Intr. 8.
prène , prinde , qu'il prenne, 125.
près, près, 69.
509
( 135 )
prh, pris, prins, f, prise, prije,
pris, prise, 69, 129, 130.
presque, presque, 131.
prèstâ8}e, prêt (subst.), 9.
prèster, pruster, prêter, 29, 70.
prèsti, pétrir, 36, 55, 78.
preitme, primum, 99,
preiimi, pronii, f. preitmicre^ preit-
mère, etc., premier, -ère, 12,
40, 99.
Prt, Pry, 12.
price , pricèsse ^ prince, -esse, 23.
prije, prise, prise, 69.
prinde, prendre, 35, 78, 103, 125.
prinde, prène^ qu'il prenne, 125.
prins, cf pris,
print, il prend, 103.
printivips, printemps, Intr.
pris, prés, prins, f. prise, prije,
pris, prise, 69, 129, 130,
priyèsse, prêtre, 90.
priyî, prier, 28; priye, il prie, 24.
prqfitâbe, profitable, 14.
prorni, cf. preituii.
prdne, prune^ 52.
proni, prunier, 12.
prôprèmint., proprement, 17,
pli, pou, 28, 83.
pùch, pïis , puits, Intr., 43.
pûee, puce, 82.
pùji, puiser, Intr., 43, 67.
pun, cf. poine.
punéje, punaise, 5.
puni, punir, 55.
punre, pondre, 49: peiinu, pènu,
pondu, 49.
pupe, pipe, 37.
pûpUye, le temps de fumer une
pipe, 37.
a pureté, diÇ,\T\.\-nw, 132.
pUrnèie, pèrnr./e, j)runelle, 26, 55,
78.
pûs\ cf. ptich.
pus, pus , plus, 51, 67, 6q. 80, 98,
pwârter, cf. poiïrter.
pxvatrine, poitrine, 38.
pwèlâ8}e, pwèyâB^e, poils, 9, 79.
pwèlu, pwèyu, poilu, 79.
pwcne, peine, 32.
pzvère, poire, 30. 54.
pwès, pois, 30.
pwève, poivre, 30, 90.
pwèy, poil, 79.
P'd'èyâê}e, cf. pwèlâSfe.
pwèyu, cf. pwèlu.
pzvin, cf. pangn.
qu' , que, qui, que, io6, 133.
(^«^«(/^ yzit^rtw^/, quand, 64, 131, 133,
quarante, quarante, 68, 99.
quart, qwârt, quart ou côrt., quart,
1 1, 64.
quate, qzvate, 9, 64, 99.
quatorze, quatoûrze, quatôssc, qun-
twaze, quatorze, 44, 99.
quatrè-vint, quatre- vingt, 99.
quatrième, quatrième, 99.
qudzl, quasi, 131.
que, qui, qu\ que, 106, 133.
que, quél^ quéne., quèle, quel, quelle,
2, 2 n, 79, 107.
que, qzvé, chercher, 04.
quétfiye, (juelquefois, 31.
( 136 )
';io
Ouenos' , Ou' nos' ou K'nôs\ Quc-
nast, 13.
quénsse, quénze, quinze, 99.
quéque, quelque, 108; quéque coup,
quelquefois, 131 ; quéquefivcs,
quelquefois, 3 1 .
qui, quc^ qu\ que, 106, 133.
qui?, qui?, 107.
quôrt^ cf. quart,
quôrtî, quartier, 11.
quôrtron, <\mx\.^xon, 11.
q.vachî, q7vaht,cochi, contusionner,
51, 64.
qzvachure. cochure^ contusion, 51.
qwand, qwart^ qzvate^ cf. qu-,
qxvé, que, chercher, 64.
q:vè?, quoi .^ que?, 30, 107.
qwè, dont, sur lequel, 106.
ràboûreû, laboureur, 79.
rabrassi, embrasser, 60.
racène, -ine, racine, 38.
rachiner, rassembler, 86.
racoûrt, il raccourt, 28.
rade, rade, vite, rapide, 90, 131.
rademiyit, cf. rateinint.
raSje, rage, 90.
raison ou rêsoti., rkson, rhzo^ raison,
20, 67.
râle, rare, 74.
râleinint, rarement, 74.
ramâB}e, ramage, 9.
ramproTile, lierre, 41.
ramon, balai, 18.
ramonâB}c, balayage, ramonage, 9.
rainoûye, r-a-mouille, 83.
ranmyî, cf. rûmi.
Ransô, Ransart, 11.
rapôji, rapbji, rapaiser, 20.
raspècliî, épaissir, 34, 72.
ratchî, cracher, i 1 1 ; ràtche^ cra-
che, 9.
ratemint^ rateuiwint, vite, 27,
ratinde, attendre, 27.
rauve ou rôve, râble, fourgon, 79 n.
ravèyt, réveiller, 28.
razvè, ravoir, 34.
raivcte, pourboire, bonification, 44.
razwè, rasoir, 48.
r'ciner, èrcifier, goûter, 36 ; r'cinc^
èrcine, il goûte, 33.
r'czvè, repos, re-coi, 30.
ré, réti^ ri, rin^ rien, 23, 84, 108.
rê, rai, rayon, 5.
rèche, rèchï, sortir, Intr. 71, 130.
rhjin, reûjin., rô/in, rzvèjiji, raisin,
20, 33, 60.
rèscajidi, réchauffer, Intr.
rèsponde, répondre, 7 i .
rèstia, râteau, 26, 70.
reiï, rou, rxvè^ roide, 31, 65, 131.
reûjin, cf. rkj'ifi.
reûmyi, cf. rûmî.
reiiwe^ rciiwe, rûzve^ rue, 51, 65.
^z, rz>z>, ruisseau, 37, 91.
rî, cf. rè.
richot, ruisselet, 44.
riçûr, recevoir, 28 ; riçxvè, je re-
çois, 30.
rieit, cf. ri.
rieû, roûwe, roue, 41.
rieûle, rile, règle, 33, 65.
Riézes, nom de lieu, i.
rile, cf. rieûle.
— 511 —
( 137 )
rinipli, remplir ; rimpliche, rem-
plisse ; 124.
rimponia, « ramponneau » = jias-
soire à café, 1 5.
Wn, cf. rr.
ri7ide^ rendre, 124.
rinte^ rente, 68.
rititrè. rentrer, 36 n ; rhitère^ il
rentre, 28.
ripivasei\ r'pivèser, rpâser^ r poùser,
reposer, 28, 56, 69 ; rpwase,
r'pwèse, rpôse, r'poûse, repose,
Intr., 56.
risquî^ risquer, 117.
ritchesse, richeSvSe, 34.
riv7iu, èrvènu, rvènu, revenir, 28.
r'7iô, èrnô, r'nârd, èrnârd, renard,
I I.
r'nôrder. e\c., vomir, 11.
robe, roûbe, robe, 56.
Rochenéye, Rognée, 5.
rogni, rogner, 88.
rôjin^ cf. rëjin.
Roje7ii, Rasseignies, 5.
rôle, rôle, 68.
rossig7io, rossignol, 41, 50, 79.
roâ, roué, rzvè, rwo, reù, roide, 3 i ,
65, 131-
roûbe, rôbe^ robe, 56.
roûbli\'âB}e, roïïviâB^e, oubli, 9.
roûbliyi , roïïvyi , roUvyer. roi'iv/, 8,
45, 80, 90, 1 1 J .
rouS^e, rouge^ Intr., 49, 90.
roû8}i, rougir, 90; rou8}iche, rou-
gisse, 124.
roïï8}eii, rougeur, 90.
roUSjeùye, rougeole, 50.
roûster, re-ôter, 45.
route, route, 90.
roùvi, roûviâS^e, etc., cf. roub-,
rouvrxva, nom de lieux, 31, 90.
roihve, cf. rieû.
rôve, rôf, raiwe, râblc^ fourgon, i 4,
79 "•
rôveler, fourgonner, 14.
roy^ rwè, rwa, roi, 65, 85.
raye, rzvèye, sillon, 65.
rôyi, arracher, 20, 59.
royoTi, sillon, 31^ 36.
r' poser, r'poûser^ r'pôse, etc., cf.
ripivaser.
nïp, aiguiser, 28, 61, 67.
rihni, reûf/iy?, nnifnyî, ruminer,
55.
ruwèle, ruelle, 26, 55.
r'vèTiu, èrvènu, rwfiu^ revenir, 28.
r'vir, èi'vîr, revoir, 28.
rwè, roide, cf. roû.
rxvè^ ma rwé, roy, roi, 65, 85.
rivèji7i, cf. rëjhi.
rzvèye, roye, sillon, 65.
s', si, son (adjectif poss.), 103.
5', si, es, se, 102.
5rtor/«m/, sacrement, 17.
sâé^e, sage, 90.
èTi sa^u = èTi sa-S^e ù (ne sais-je
où), quelque part, [31.
saisi ou sèzi, étonné, 109.
saison ou sèzon, sèzo, saison, 20,07.
salade, salade, i 5 n.
salzvè, saloir, 48.
samzvène, sèinzvinnc, semaine, I nt r. ,
3' 29, 97.
( 138 )
12 —
snn^, sang, 15, 65.
sanglot, sanglot, 36.
sangsùzve, sansùne, sangsue, 5 i .
sapin ^ sapin, 89.
saquants, f. saquantes, saquantes,
maints, 64^ 97, 108.
saquè, saqwè, quelque chose, 64, 108.
srt^w/, quelqu'un^ 64, 108.
sâra, sêra^ sôro, sera, saura, 14.
sarcler, sôcler, sarcler, 62.
sâré.^ sëré, saurai, serai, 109.
sârpète, serpette, 19.
sârt, sort, sô, essart, 1 1.
sârti, sarticium, 38.
satch, sac, Intr., 9, 61.
satchot, petit sac, 44, 61.
sau ou sô, saule, 1 G, 11.
saunî ou sont, boîte à sel, 12.
sausswèj saussou. saussaie, 3 1 rem . 3 .
sauteUr, sôteler, sauteler, 19.
sautroule, sauterelle, 4 1 .
sauver, sôvez., sauver, 19.
sauve ou sôve, sauve fém. de sauf,92.
savè, savày savô, je savais, 118.
savint, savant, 15.
savon, savon, 89.
sawou, sèyu, sureau, 16, 51, 89.
sawè, savwè, savoir, 18, 30, 91,
conjug. : 1 1 6 ; savez, savez, 1 34 ;
savons, savons, 89, savè^ savo,
savô, je savais, 118; sèye, saviche^
sache, 90.
saya^ seau, 26, 36, 66.
saye^ seille^ 36.
sayi, essayer, 1 1 1 , conjug. : 1 1 4 ;
sayèz, sayôz, essayez, Intr., 6.
sayhi, saindoux, 16, 38.
scadiu^ setier, 26.
scdgne, scôgne, écale, Intr., 11,
71, 88.
scancçon, caleçon, 79.
scaper, échapper, Intr., 71.
scârd, entaille, brèche, Intr. 7 1 .
5^<7>^<rr,entailler,ébrccher, Intr.,7 i.
5c^f>'<?«, échelon, Intr., 71.
skèp't , éclore, 90.
sk'eter^ chèter^ se fendre, Intr., 71.
skeiïre, secouer, Intr., 46, 71.
skiye, échelle, Intr., 2, 71,
scô., démangeaison, Intr.
scôle, échelle, Intr., 2, 71.
scôgne, cf. scdgne.
scôpyî, scôpî, démanger, Intr., 71.
scôrchî, scorcî, scoûrci, scwarci,
chzvarcî, écorcer, écorcher, Intr.,
45, 59; 71-
scoupe, écoupe, pelle, 34.
s^^tfz^/y/. ramasser à la pelle, Intr..7i.
scranier, écrémer, 36.
scrire, écrire, 46 ; scrîi., écrit, f.
scrîje, scrise, 129.
scWy^zi, écrivain, 46.
scwarcî^ cf. scôrchî.
scwèle, écuelle,' Intr.
se, sel, 2.
sègni, signer, 36, 65.
Sêlogne, Séloignes, 48.
sèmedi, seùmedi, samedi, 19, 37.
sèmwè^ sèmwër, semoir, Intr., 48.
sènk, sien, 103.
sène, sienne, 103.
septante, soixante-dix, 99.
sera, cf. sâra.
ses, ses, 103.
( 139 )
5(?55^, sèze^ seize, 99; sbze-nns, 60.
sèson ou sèzon, sèzo, saison, .20, 67.
5/?/, sept, 29, 90, 99.
sèéc/i, f. sctche, sec, 34, 59, 61, 69.
sètcherèssc, sécheresse^ 16 n, 51.
sètcheû, sécheresse, 16, 51.
5<;w^ .s?:^, su de sav^oir, 51.
seû^ f seule, seul, 46, 79.
5^«^, sûr, securum, 51.
seiïremint, seulement, 79.
seâreviint^ sûrement ,131.
sève, sève, i, 89.
sèye, qu'il sache, 90. Cf. saxvè.
sèyu, séyu^ saxvoû , ^wxç.2M , 16, 51,
89.
sicôle, échelle, Intr., 2, 71.
sied le, école, 36.
sicrîre, écrire, 36.
siè, sièr, sièv, sièrv, sert (de servir),
25, 126.
sièrfoûy, cf. chèrfoûy.
sièrvu, sièrvi^ chèrvu, servir, 29,
76, 92, 126.
sieur, sieâr, cheilr, sœur, 41, 69.
si-fait, si, 131.
sin^sins, sans, 32, 132.
sin, je sens, 27.
siner, sègni, signer, 36, 65.
single, single, sanglier, 7, 36, 65.
sinte^ sinti, sentir, 37; sinti, sintu^
senti, III, 124, 129; sintïïwe,
sentie, 129; si7ile, sente, 124.
sipale^ épaule, 36.
sipène, etc., épine, 36.
siiampè, etc., deboul, 36.
sitôle, etc., étable, 36.
sitrin, etc., paille, 3, 36, 70.
sitîcve, etc., étuve, poêle, 36.
5z'>v/, 5z>r, si, 131.
s'n, son (adjectif poss.), 84, 103.
sô, soit, saoul, 49.
sô ou sau, saule, 10. 11.
sô, cf. sdri.
.sôblon, sôvlon, sôvion, sable, 19, 47,
50, 81, 90.
sôcler, sarcler, sarcler, 62,
sôddr, soldat, 45.
sogne, soin, 44.
sole, soulier, 7, 45.
solèy , solia, soya, soleil, 33, 50.
sôlêye. souléye, soulard, 8, 49, 129.
some, un somme, 44.
somèy, sommeil, 33, 83.
son, le son, 42.
son^î, songer, 45, 88 ; so7iS}iz, 117.
sont, boîte à sel, 12.
sôra cf. sâra.
sorcière, sorcière, 12.
sorèt, hareng saur, 34.
sori, la souris, 33, 50, 60.
sorti, soûrti, 130; sôrtu, 129.
sôsswè, sôssou, saussaie, 31 rem. 3,
sôteler, sôtroûle, cf. sati-.
sou, seuil, 43.
soû, sô, saoul, 49.
soûfe, soufre, 92.
soufrU, f. -ûwe, souffert, -c, 129.
soulèye, saoulée, 129. Cf. solèy e.
Sourdenèsses, nom de lieu, 34.
soûrti, cf. sorti,
sous, sous, 90.
souvent, souvenir, 90.
souvint, souvent, 50, 89, 131.
soîiyi. soûye, c\. soyi, sf'iyc.
( HO )
5H
souyin, sûwe, suie, 55. Cf. sùnc.
sôve, sauve f. de sauf, 92.
sôvcr, sauver, 92.
soya, cf. solèy.
soye, swèyc, swè, soie, 30..
soy/, souyî, scier, 28^ 59 ; soye,
soûye^ il scie, 59.
spd, spô, spâr, il répand, 126.
spâde^ spôde^ spârde, répandre, 124.
spale, épaule, 9, 36, 68, 70.
spâvier^ spômer, spanmer ,sp(iwmcr ,
essorer, 19, 71, 82.
spârgnî, spôrgnî, épargner, 19,88.
sphie^ spine, ispctie, etc., épine,
36, 38.
spcs, ispès, etc., f. spcsse, épais,
34, 36, 73-
spiate, épeautre, 26, 82.
sphiace, épinard, 1 1 .
spine, cf. spèiie.
spinô, épinard, 11.
spinwè, spinou, épinaie, 31 rem. 3.
spiroû, spirieâ, spireti, spiril, écu-
reuil, 41 .
spiter, éclabousser, 41.
spô, spôde, spômer, spôrgni , cf. spâ-.
spioè, épeiche, 3 1 .
Stâve, Stôve, Slave, 14.
stâve, siôve^ étable, cf. stôle.
staurer^ stôrer, épandre; store, il
épand, i i.
sté, sti, été (participe), 51.
stiede, stièrde, ex-lordre, 25, 29,
71, I 2 4 ; st'ùrdajit, 2 9 .
sticrni, éternuer, 29, 55, dd, 76.
stièrni, étendre de la litière, 29.
stt), stoc , souche, 63.
stôle, stôve, etc., étable, 14, 70,
79 n, 81.
stomac , estomac, 63.
stôrer, store, épandre, il é[)and,
I I .
strangn^ stran-ny, strin, paille, 3,
36, 70-
stranner, stronner, étrangler, 65,
81 ; stranne, stronne, 15.
stri, étrier, 33.
strimer, striner, étrenner, 36, 85.
strîye, étrille, 39.
strwèt, etc., étroit, 31.
stâve, etc., poêle, 36, 51.
stivèle, étoile, 30.
su, sur, 132 ; su-n, 85.
su, seû, su de savoir, 5 1 .
sucète, tétine, biberon, 34.
suer a bièsse, être tout en eau, 89.
sumer, semer; sume, il sème; 36.
sûne, sûwe, suie, 51, 55,
sur, sûr, seiXr, securum, 51.
sûre, chûre, suivre, 24, 24 n, 69.
surèle, suréle, oseille, id.
Suvrè, Souvret, Sivry, 5, 40.
suive, sûne, souyin, suie, 51, 55.
suioéye, suée, 55.
■swe, soif, 30, 69.
swe, sweye, soye, soie, 30.
swele, seigle, 3 i .
swessante, soissante, 99.
sweye, cf. swè.
swif, suif. 33, 89.
/', ti, t-n, ton (adjectif poss.), 103.
/', tu, ti, tu, 100.
f minme, toi-même, 100.
( Hi )
tâbe, tôve, tôf, tôle, table. Intr., 14,
79 n, 81, 90. 107.
taire, cf. têre.
Tamène, Tamine, 38.
tani'jî, tamiser, 72.
tanawè, quelquefois. 131.
taneû, tanneur, 46.
tayit qu'a, quant à, 132.
tard, tord, tard, 11, 77, 131.
târSjî, tôrS}î, tarder, 19.
tare, tïre , terre, 25, 74.
tarte, tôte, tarte, 76.
tartine^ tartine, 38.
tawon, ta-on, taon, 16, 47, 89.
taye^ taille, tranche, 24, 83.
Tay'ni, Tailleny, 5.
tchaleiir, tchaleû, chaleur, 18.
tchavibe , cambe , Intr., 58, 76,
86.
tchamoussî , moisir, 50.
tchainp, champ, 15, 90.
tchandelé, chandelier, 36.
tchandeleùs , Chandeleur, 36^ 46.
tchane, chanvre, 15, 90.
tchanson, chanson, 22, 47, 58.
tchanter, chanter, 6, 1 1 i , conjug.
1 1 2 ; tchafitant, i 5 ; tchuntes-tii
ICI ; tchantons, Intr. ; tchantèz
-ôz, Intr.. 6; tchantrmt, -jieiit
Edit., Intr., 117: tchantonche
Intr.; tchantèche, Intr.; tchan
teré, -as, -a, Intr. ; tc/tantéve, 8
tchapia, -iô, chapeau, 26, 58, 80.
tchâr, char, Intr., 11, 58.
tcliâr, tchô, chair, 58, 77, 86.
tchâr H, tchôrlî, charron, 19.
tchârme, charme (arbre), 90.
tchat, tchèt, chat, Intr., 9, 58.
tchaud ou tchôd, chaud, 10, 58,
82.
tchausae, tchaussoti, cf. tchô-.
tchhnlje, tchimije, tch'm/je. che-
mise, Intr., 18, 39. 58, 72.
tchèmin, tch'min, tch'mwin, che-
min, Intr.. 3 n, 38.
tchèminéye, cheminée, 8, 40.
tchèna, panier, 19.
tchène, chêne, 71 . 87.
tchènwè. tchhieit, tchhiou, tchhiô,
k'cnô, etc. chênaie, chênois, nom
de lieux, 31 rem. 3.
tchcrbon, charbon, 19, 24, 47, 58,
76, 90.
tchâr, choir, Intr. ; tchèyons, 66 ;
tcheû, tcheûte,ln\v., 51, 129.
tchèrS}}, kèr^fj kcrtchi, charger,
I9> 58, 59-
tch'erdon^ chardon, 19, 47, 76.
tchèrète, charrette, Intr., 19.
tchèriôve, charriable, 14.
tchèrpètî, charpentier, Edit., I2,
.9, 58, 76, 87.
tchèruwe. -ûwe, eûwe, charrue, 19,
51, 58, 59-
tchèsse, il chasse, 9, 67. Cf. casse,
cache,
tchèsseù. chasseur, 46.
tchèssî, chasser, Intr.. 19, 58, 90;
tchèssîye, -éyc, 8.
Tchès'lèt, Chàtelet, 19, 58.
Tchès'/inia, Chàlelineau, 19, 58.
tch'estia, château, 19. Ç.{. castia.
Tchèstrè, ('hastres, iq, 34.
tchèt, tchat. chat, Intr., 9.
( 142 )
;i6 —
tchètwSre , caiwhre , ruche, Intr.jp.
tcheû, chu, f. tcheûte, Intr., 51,
129.
tchèveû, tchfeû, tchfia, cheveu, Intr.
18, 34, 58, 82.
tchèvîye, tchfîye, tchfilc^ cheville,
Intr., 18, 39, 80.
tchèvô, tchfô, cheval, Intr., 18,
58, 89.
tchèyâre, tchèyère, chaise, 18, 22.
25, 58, dd, 68, 74.
tchèyons, nous tombons, 66; cf.
tchêr.
tchfeû, tchfia, tchfîye, tchfô, cf.
tchè-.
tchî, tchin., chien, 23, 103.
tchinâye, chiennaille, canaille, 10.
tchiveu, tchiviye, tchivô, cf. tchè-.
tchmîje, tchmin, cf. tchè-,
tchô, tchâr, cha\r, 11, 58, 77, 86.
tchôkemâf, cauchemar, 58.
tchôki, pousser, 19, 58, 59; tchôke,
10.
tchôr, tchâr, char, Intr., 11, 58.
tchôrlî, cf. tchâr II.
tchôrnê,^ charmoie, carpinetum,
31-
tchôrnta, csLrpïneWum , 26.
tchôs, chaux, 10, 82.
tchôssc, chausse, bas, 60.
tchôsson, chausson, 19.
té, tel, 2, 2"^ ', cf. tél.
té, tén, tî, tin, je tiens, 23, 125.
-té, term. de 3® pers. plur. de l'in-
dic. prés., Edit., 117, 128.
têch-tu, tais-toi, 5.
tè.chî., tisser, 71.
tcgne, cf. tcne.
tcje, taise, 125.
tel, f. télé, tel, 79.
thih. tien, 103.
tène, tienne (adjectif poss.), 103.
tène, mince, 22.
tcne, tienne, teneat, 88.
tenu, tenu, 28.
thra, tiendra, 86.
tfre ou taire, 5; têje. taise, 125;
têch-tu., tais-toi, 5.
thre, f. fêre, tinde, tendre, 86, 87, 96.
tsre, tare, terre, 25, 74.
térû, tinré, tiendrai, 29.
tèrére, tarière, i, 18.
tèri, t e r r i c i u m , 39.
tèrtoût, tèstoût, f. -oïïte, pi. -ous,
-flûtes, tout, 78, 108.
tes, tes (adjectif poss.), 103.
tèstia, testu -|- ellum, tesson.
26 (corrigez testa du § 26 en
testu).
tèstout, cf. tèrtout.
tèt, teiit, teût, txvèt, twôt., tout, tieût,
toit, 31.
//, ty-, t' , ton (adjectif poss.), 103.
/z, toi, 100.
ti, tu, /', tu, 100.
tike, taie (d'oreiller), 31.
tiède, tiède, tiède, 22.
tiène, tierne^ tièrme, tertre, 25, 76.
tièsse, tête, 25, 70.
tieût, cf. tèt.
ttgne, teigne, 88.
tigneûs^ teigneux, 88.
tijener, tisonner, Intr., 50, 67.
tile, tegula, terre rouge, 33.
517
( 143 )
tîlia, carreau de terre cuite, 33,65.
timps, temps, 27.
thnpe, à temps, 27, 29, 90, 131.
timprû, précoce, 29.
tin, tén, tî. té, je tiens, 23, 125.
tine, tine, 97.
tinrt , téré , \'\çxidiX?i\ , 29,
tîyoîi, (iyeùl, tilleul, 40, 41.
/'«, ton (adjectif poss.), 103.
t'ni, tenir; /^, etc., 23, 125; tè.ne,
tègve, teneat, 88, 125; tsri,
tinré, tiendrai, 29; tèra, téra,
tiendra, 86; /^«?^, tenu, 28.
tôle, cf. tâbe.
ton^ le ton, 42
tonia, tonneau, 26.
tonwhre, tonnerre, 30, 45.
târ ou tôrd^ tour, twa, je tords,
II, 44.
tôr, toîcr, //«rt, taureau, 56, 74.
tord, tard, tard, 11, 77, 131.
iôr8}i, lârS}î, tarder, 19, 59.
toria, taureau, 56,
tort, toûrt, twârt, tordu, 44.
tote, tarte, tarte, tourte, 11, 76,
toii, tour, un tour, 77, 86.
toûbac , t2.h2iC, 19 n.
toucha, tourcha, trognon, 2(i.
toudis, toujours, 37.
toîîne, tourne, 4.g, [y 6.
tour, taureau, cf. tor.
tour, un tour, cf. toû.
tour, je tords, cf. tôr.
toûrt, tordu, cf. tort.
tourner, tourner, 50; toime, 49, 76.
tous , tous, 49.
tousse, il tousse, 49, 73.
tout, toit : cf. tH.
toxit, f. toute, |)lur. tous\ tout,
Intr., 49, 68, 97, 108.
trait, trèl, trét, trait, 9.
Trah'gnère, Trahegnies. 5.
tranquiye, tranquille, 80.
trawer, trouer, 56 ; trazvè. 65.
trayin, trident, fourche, 36.
Trèfni, Trazegnies, 5.
très, très, 98.
tresse, trhe, treize; irhe-ans ; 60. 99.
trèt, trh, cf. trait,
trhfwè, entonnoir, 48.
trèviès, triviès, travers, 18, 25.
trianer, trembler, 6, 27, 81 ;
triane, triène, je tremble, 27.
trianèle, trinnèle, trèfle, 27, 81.
tr imper, tremper, 90.
trinnèle, cf. trianèle.
trinte, trente, 99.
trirnès, cf. trèviès.
trop, trop , trop, 44, 90.
troubler, troubler, 8 1 .
trouve, trouve, trouve, 41.
trouwèle, trîiwèle, truelle, 26, 55.
troûye, truie, 43.
trwès, twès. trois, 24, 30, 99.
tr.vèsième, troisième, 99.
Tumyon, Thiméon, 40.
Tun, Thuin, 53.
Tune, Thisnes, 37.
tïiwer, tuer, 55.
twa, tour, tôr, taureau, 56, 74.
twès, cf. trwès.
twèt, toit, cf. tèt.
t7véle, toile, 79.
twôt, toit, cf. tèt.
( Ï44 )
— KlS,
-fi, -uluni, term. de jiartic. passe.
129.
Hch, huis, 4.3, 72.
ïïchant, ayant, 109.
uit OM mit, huil, 43, 69, 99.
-wn', i'*^ et 3^ pers. plur. de l'indic.
imparf. et du condit. prés., 37,
120.
-r(r, -urum , 51 .
-ure, -ura, -atura, 51.
-uwe, -utam, term. de partie.
passé, 66, 129.
vacha, vaisseau, muid, cercueil^
Intr., 26, 71.
valu, valoir, valu, 79.
vau ou vô, val, 10.
vâre, vëre^ verre, 25.
vatche, vache, 9, 59.
vatcherèsse^ vachère, 34.
?'a>'^, aille, V ad at , 124.
vayôve, vaillant, 14.
vé, vî, vén, vin, je viens, 23, 125.
vèB}e, verge, 34, 65.
vègne, vène, vienne, 88, 125.
venu, vnu, venu, 28, 37, 51.
vèr, f . verte ou vie te, vert , 34, 76.
r/#r(7, viendra, 86; véré, viendrai,
29.
verdi, vèr'di^ vinredi, vendredi,
29> 37, 87.
vhre, vâre, verre, 25.
Verni, Vergnies, 5.
verte, vie te, f. de vsr, vert, 34, 76.
vèspréye, vièspréye, vêprée, 5oir, 29.
vèssîye, vessie, 29, 36, 37, 59, 73.
véye, vîye, la vie, Intr., 37.
7>èyez, vous vovez, 66.
vèyi, veiller, 36, 83.
Vèz'nâ, Virginal, 2.
vî,vie, ï.viye, vièye, vieux, 22, 83.
7'/. vin, vé, vén, je viens, 23, 125.
via, via, veau, 26, 80, 82.
viker, vikî , vivre, 37, 117.
vie, cf. 7>j .
vièr, ver, 25, 77.
vies, vers, 25.
vièspréye, cf. vèspréye.
vièyèsse, vîyèsse, vieillesse, 34.
vigne, vigne, 39, 88.
vijène, voisine, 96.
vîfnâB}e, voisinage, 9.
vifnoûve, action de voisiner, 14,
36, 40.
vîjin, voisin, Intr., 36, 38, 60.
vilâB}e. vulâB}e, village, Intr., 9,
40.
vile, ville, 37, 80.
vile, V i 1 1 a r i u m , villers, nom de
lieux, 7.
7nn, vin, 38.
vin, vén, vî, vé, je viens, 23, 125.
vinde. vendre, 35, 86, iii, 124;
vin du. 36.
vini, cf. vni.
vinne, wcne. wcne, veine, 32, 91.
vinré, cf. véré,
vinredi, cf. vèr di.
rnnt, vint' , vingt, 38, 69, 99; vint'-
èt-yun, 99.
vint, vent, 27.
vinte, ventre, 99.
vinte, vente, 68.
vinter, vanter, i 5,
— >iq
( 145 )
viô, cf. vta,
visage, visage, 9.
j'/Vif, vite (adverbe), 131.
vive, vivre, 92. Cf. viker.
viye, véye, la vie, Intr., 37.
vîye^ 7)ièye. f. de vi. vie, vieille, 22,83.
vîyèsse, y^Vy^ss^, vieillesse, 34.
v'iéz, v'lèz,v'làz,v'louz^ vous voulez,
6, loi ',v Ions, vouXon^,^'^', v'iôz,
voulez- vous.'' ICI. Cf. voulu.
v'ni, vini, venir, m; vî, etc., je
viens, 23, 125; vègne, vène,
vienne, 88, 125; venu, v'nu,
venu, 28, 37, 51; véra, véré,
viendra, viendrai, 29, 86.
vo, votre, Intr., 70, 103; vo-n. 70,
85, 103; vo-y, 103.
vô, vau, val, 10.
Vod'ciye, Vodecée, 5.
l'ofnéye, Vogenée, 5.
volH? , v' léz ?, iHôz ? , voulez- vQus ?,
lOI.
voltin., t/t?//?, volontiers, 12, 45, 50.
vôra, voûra, voudra, 19, 19 n.
vôrin., f. vôrine, vaurien. 38.
vârlèt, valet, 13.
W5, vos (adjectif poss.), 103.
vos, vous (pronom pers.), 100.
vos-n,vo\Te, 103.
vosse, voste, votre, 70, 103.
voulu, voulwèr., vouloir, 45, 74 :
vou, je veux, 41 ; vout, il veut,
103 : vous-se , veux-tu, 101 ;
voulnut, veulent, Intr.; voulô,
voulais, \\%\voûreil, voudrais,
82 ; voûra, vôra, 19, 19 n: voùrt,
voudrai, 45. Cf. v' lez.
vous^vos, vous-ôtes, vos-ôtes, vous,
vous autres, 46, 100.
voùye, cf. vôye.
voûye, veuille, subj., 124.
li vowe, èl vowe, le vôtre, Intr..
70, 103.
voye, voûye, vwèye, la voie, 30.
vrè, vrai, 5, 5n.
vu, vûde, f. vûde, 43, 69.
vûdt, widî, vider, sortir, 43, 45,
130.
vxva, vwè ou vwès, voix. 48, 60,
91.
vzvè, wè., je vois, 30.
vwèye., cf. voye.
-wa, -eu, -ou, -ô, term. de l'impar-
fait, 118.
xvachoter, agiter, secouer, 93.
ivalon, w^allon, 93.
wangnî, gagner, 93.
Wanfni., Wangenies, 5.
watit. gant, 93.
xvarglas, verglas, 36.
wartiye, ourtiye, ourtie, 50.
wasse., wèsse, guêpe, 25, 70, 91.
xvastè, gâté, dévasté, 91
xvay I , aï ! , 134.
xvay, zvèy. xvoy, oyi, oui, 45. 80,
131.
xvay in, regain, 93.
xvazon, gazon, 93.
xfè, vwè, je vois, 30, 91.
xvè, xvé, gué, Intr., 8, 91.
-wè. -oriuin, 48.
-jt;<?, tiens !, regarde!, 134.
xvène, wène, vinne, 32, 91.
xvère, guère, 03, 131.
l 14(5 )
— ;2o
:t>èsse, cf. wasse.
Tvéti, regarder, 93.
wèy , cf. wa}\ oui.
u'ève, qu'il voie, 124.
zvèvez, voyez, Intr.
wèzcûr, wèzou, oser, osé, 129.
a'zVz, cf. r'/?^/.
■m /g, ôle^ 43.
a'z7. huit. 43. 69, 99.
T^z7irc;#>'^, Witterzée. 5.
wôfe, ôfe, gauffre, 93.
wôrder, garder, 19, 93.
zvôt, ôt, haut, 10.
-d'oy , cf. xvay.
yèbe, yèrbe, herbe, 25, 76, 90.
yèce ou ^^55^?, yèrce, herse, 25, 60.
90.
yène, eue, une (article), 52.
yèsse, èsse. être, 25, 73, conjug. :
I 10.
yeâ, où, œuf, 41, 91.
>'<??>, yu, yeii, eu, 51, 109.
ycune, une (pronom), 52.
yeûs , eux, elles, 34, 82, 100. 101.
j.7>2, zw, un (article), 52.
>'^, eau, 9. Cf. emve.
yoûrd, yôrd, ord, orde, 44.
yu, y eu, yeii, eu, 51. 109.
yun f. yeùne, un, une (pronom),
Intr., 52, 99, 108.
zèls, eux, elles^ 34, 82.
zias, eux, qqf. elles, 34, 82, 100,
ICI.
zèles, elles, 100, loi.
TABLE DES MATIÈRES
Pa^e
Note de l'éditeur 377
Introduction 3*^4
Phonétique. Voyelles ... 392
Consonnes 432
Morphologie. Noms et Pronoms 454
Verbes 4b i
Mots invariables 480
Errata 4S1
Lexique 483
University of
Connecticut
^ Libraries