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PRINCIPES
DE LA THKORIE DES
FONCTIONS ELLIPTIQUES
Math. Stat.
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STAT.
PRÉFACE.
Les Traités sur les fonctions elliptiques imprimés en France
sont des Traités complets destinés spécialement aux mathé-
maticiens : la plupart d'entre eux prennent comme point de
départ les théorèmes généraux de la théorie des fonctions ;
dans tous, l'étude des fonctions elliptiques est envisagée au
point de vue le plus général et poussée le plus loin possible
(multiplication, division, transformation, équations modu-
laires, multiplication complexe).
Nous nous sommes proposé de faire un Traité des Fonc-
tions elliptiques, d'un caractère élémentaire, en un seul
Volume, contenant les principes essentiels de la Théorie
et montrant, par des applications simples, combien ces fonc-
tions sont utiles pour la résolution de certaines questions de
Géométrie, de Mécanique et de Physique mathématique.
La Théorie des fonctions elliptiques est comme une Trigo-
nométrie d'un ordre plus élevé ; nous nous sommes limités
dans notre exposé aux principes fondamentaux; ces principes
étant bien compris, les parties plus profondes de la Théorie
deviennent facilement accessibles.
Pour réduire au minimum les emprunts à la Théorie des
fonctions, nous prenons comme point de départ la notion du
développement d'une fonction uniforme par la formule de
Taylor; nous ne nous servons pas de la théorie de Gauchy
sur les intégrales prises entre des hmites imaginaires. Nous
donnons, dans une courte introduction, la définition des
902
YI PRÉFACE.
quelques termes lires de la Théorie des fonctions, qui sont
employés dans l'Ouvrage.
La Théorie des fonctions rationnelles et des fonctions tri-
gonométriques est d'abord exposée par les méthodes mêmes
(jui sont employées ensuite pour les fonctions elliptiques. Le
lecteur voit ainsi, sur des fonctions simples avec lesquelles il
est familiarisé, l'enchaînement des raisonnements et des
théorèmes qu'il rencontrera ensuite pour les fonctions ellip-
tiques.
Les formules principales de la Théorie des fonctions ration-
nelles d'une variable x se réduisent à deux formules types :
une première formule mettant en évidence les valeurs de x,
qui rendent la fonction rationnelle /(it) nulle ou infinie
{x — «1 ) {x -— a^). . .{x — a,i)
f{x)-=--k
{x — ùi) {x — h^). . .{x — b,,)
puis une deuxième formule, dite de décomposition en élé-
ments simples, mettant en évidence les points où la fonction
devient infinie, et la façon dont elle y devient infinie
J\x) = Go-h C^x -^ C^x-~\-. . .-I- G;
X
A B l^
X — a X — b X — / '
l'élément simple est la dérivée de Log(^ — a).
Les formules principales de la Théorie des fonctions trigo-
nométriques peuvent, de même, se ramener à deux types
analogues : une première formule mettant en évidence les
points où la fonction devient nulle ou infinie
/•( ^ ) r= A e"^^' sln(^--r/0sin(^-^,)...sin(^--a„) ^
' ' s\\\{x — Z>i)sin(^ — ^2)...sin(^ — bp)
et une deuxième formule, appelée /orA/zw/e de décomposition
en éléments simples, mettant en évidence la façon dont la
PREFACEc VII
fonction devient infinie
-t- A. coi{jc — (ir)+ B cot(^ — ^) -f-. . . -^ Lcot(jr — /).
On peut remarquer encore que rélément simple
cot(j7 — a)
est la dérivée de
Logsin {jc- — a). .^
De même, dans la Théorie des fonctions elliptiques^ il
existe deux formules fondamentales : i*' une formule de
décomposition en facteurs
f( r) - \e-- H(^-^.)...H(.?7-a„)
•^^^~ H(^.'-^i)...H(,r-^J •
mettant en évidence les points a^, a.,. . . ., «/^ où la fonction
s'annule, et les points b^y b^-, . • -, ^n où elle devient infinie ;
2^ une formule de décomposition en éléments simples, due à
M. Hermite
/(^) = Co4-AZ(j7 — a) -f-... — LZ(:r — /)
OÙ l'élément simple Z(x — a) est égal à
r/LogH(jr — a)
dx
La plupart des calculs sur les fonctions elliptiques sont
fondés sur Temploi de Fune ou de l'autre de ces deux for-
mules : ces calculs se ramènent donc à des règles simples dont
il est fait de nombreuses applications.
La Théorie des fonctions elliptiques se complique de la
question des notations qui varient d'un Traité à l'autre. Tout
d'abord, nous nous sommes interdit rigoureusement d'em-
ployer aucune notation nouvelle. Nous avons exposé simul-
VIII PRÉFACE.
tanément deux systèmes de notations qui doivent subsister
définitivement : celui de Jacobi, constamment suivi par
M. Hermite, dans toutes ses recherches, et celui de M. Weier-
strass. Le passage de l'un de ces systèmes à l'autre est aisé :
néanmoins, il importe de les conserver tous les deux ; car,
suivant les cas, les applications sont plus faciles dans l'un
des systèmes que dans l'autre. En outre, après avoir lu un
Traité élémentaire, le lecteur doit connaître les deux systèmes,
afîii de pouvoir lire ensuite les Livres ou les Mémoires écrits
dans chacun d'eux.
Pour préparer les applications, nous avons étudié avec soin
les cas particuliers où les valeurs des fonctions elliptiques
sont réelles, les seuls qui puissent se présenter en Mécanique
et en Physique.
Chaque Théorie est suivie immédiatement de quelques
applications ; ainsi l'étude de la fonction p de M. Weierstrass,
quand l'une des périodes est réelle et l'autre purement ima-
ginaire, est suivie d'applications à la cubique plane, à la
lemniscate, au pendule sphérique, au mouvement d'un corps
pesant de révolution suspendu par un point de son axe ;
l'étude des fondions de Jacobi, pour le cas où le module est
réel et plus petit que un, est suivie d'applications à la biqua-
dra tique gauche, à la surface des ondes, au pendule simple, à
l'élastique plane, à la corde à sauter, aux mouvements à la
Poinsot ; l'étude de la fonction jd, dans le cas de deux périodes
imaginaires conjuguées, est suivie de l'application au mou-
vement d'un projectile dans un milieu dont la résistance est
proportionnelle au cube de la vitesse. Viennent ensuite
quelques applications au problème de Lamé et au problème
de l'élastique plane sous pression normale constante, dont les
intégrales, découvertes par M. Maurice Lévy, ont été conver-
ties en formules elliptiques par Halphen.
L'Ouvrage se termine par la Théorie des fonctions que
PRÉFACE. IX
M. Hermite a appelées /o/ic//o/25 doublement périodiques de
deuxième ou de troisième espèce, avec applications à l'équa-
tioii de Lamé et aux équations de iNI. Picard, et par quelques
notions élémentaires sur les fonctions modulaires qui four-
nissent l'exemple le plus simple des fonctions fuchsiennes et
kleinéennes de M. Poincaré. Comme pour les fonctions
elliptiques, nous donnons pour les fonctions doublement
périodiques de deuxième espèce deux formes essentielles :
décomposition en facteurs et décomposition en élémojits
simples, d'après M. Hermite; puis nous indiquons, pour
les fonctions de troisième espèce, deux formes analogues, en
employant l'élément simple introduit par M. Appell.
Les principales formules sont résumées dans un Tableau
placé à la lin du Volume. Sauf dans l'exposé de la transfor-
mation de Landen, nous n'avons pas donné de Tables numé-
riques, car, dans la plupart des cas, les séries définissant les
fonctions à calculer sont si rapidement convergentes, que les
premiers termes suffisent dans les applications. On trouvera
des exemples de calculs numériques à la fm du Calcul inté-
o-ral de M. J. Bertrand et dans les Tables de Houel.
Nous espérons qu'après avoir étudié cet Ouvrage, le lecteur
pourra se servir des fonctions elliptiques comme des fonctions
trigonométriques. Nous avons clioisi des applications aussi
variées que possible : on en trouvera d'autres, d'une grande
élégance, dans le Traité de M. Greenbill. Quant aux dévelop-
pements théoriques, nous pensons avoir mis le lecteur à
même de lire les grands Traités de Briot et Bouquet, d'Hal-
phen, de MM. Tannery et ?^Iolk, et de se servir utilement des
feuilles de M. Scluvarz.
Paris, 2- septembre 1896.
PRINCIPES
DE LA THEORIE DES
FONCTIONS ELLIPTIQUES
CHAPITRE I.
NOTIONS PRÉLIMINAIRES.
I. — GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS UNIFORMES.
1 . Fonction régulière en un point. Zéros. — Une fonction d'une
variable im aginaire u = x-\-yi esi dite uniforme pour toutes les
valeurs de u quand elle n'a qu'une valeur pour chaque valeur de u :
par exemple-, cos;;, iangu sont des fonctions uniformes. On
dit aussi, en représentant la variable u = x -\-yi par le point d'un
plan de co ordonnées œ et y, que la fonction est uniforme dans
tout le plan. Nous ne nous occuperons que de fonctions de cette
nature. Une fonction uniforme/(M) est régulière en un point a
quand on peut, dans un cercle ajant ce point comme centre, la
développer par la formule de Taylor en une série procédant sui-
vant les puissances positives croissantes de u — a
I i .2. . .n '^ ^
Zéros. — Une fonction /(z/) régulière au point u = a admet ce
point comme zéro quand f{a) est nul : si f'(a) n'est pas nul le
zéro est simple. Si un certain nombre de dérivées f (a), f" (a), ...
sont nulles, f^"'(a) étant la première dérivée non nulle, le zéro
u = a est d'ordre n : on peut alors écrire le développement ci-
A. ET !..
^ CHAPITREl.
dessus
(2) /(u) = {u-ay'g(u),
OÙ le facteur g{u) est une série entière en {u — a) ne s'annulant
pas p
our u = a.
2. Points singuliers. Pôles. Résidus. Points singuliers essen-
tiels. — Lorsqu'une fonction uniforme f{u) n'est pas régulière
en un point déterminé a, on dit que ce point est un ^^oïnl singulier.
C'est un point singulier isolé quand on peut décrire de a comme
centre un cercle assez petit pour que la fonction n'ait pas d'autre
point singulier dans ce cercle.
Pilles. — Un point singulier a est un pôle quand il est isolé et
quand la fonction devient infinie en ce point à la façon d'une
fraction rationnelle. Pour préciser, le point a est un pôle, quand
la fonction /(w) devient infinie en ce point et qu'il existe une
fraction rationnelle
A Al Aa-i
telle que la différence
J\u)-^{u)
soit régulière au point a\ les lettres A, A,, . . . , Aa_i désignant
des constantes. La fraction rationnelle <^{u) s'appelle la partie
principale àQ la fonction /(f^) relative au pôle «; le coefficient A
de — — est le résidu relatif à ce pôle : l'entier a est l'ordre ou
u — a
degré du pôle. On a alors, dans un certain cercle de centre a,
f{u)^o{u)-^g{u),
cr[u) étant une fonction régulière au point a : on en conclut, en
réduisant le second membre au même dénominateur {u — «)°',
Çi{ii) étant une fonction régulière au point «, différente de zéro
pour u=^ a.
NOTIONS PRELIMINAIRES. 3
Nous dirons aussi que le point a est un infini d'ordre a de la
fonction.
Points singuliers essentiels. — Quand un point singulier n'est
pas isolé ou qu'étant isolé il n'est pas un pôle, on dit qu'il est un
point singulier essentiel. Nous ne nous occupons dans la suite
que de fonctions dont les seuls points singuliers à distance finie
sont des pôles.
3. Remarque sur les zéros et les pôles. — Si le point a est un
zéro d'ordre n de la fonction /*(«), il est un pôle simple de ré-
sidu n dans la dérivée logarithmique —^ — ; en effet, on a alors,
dans le voisinage de u = a,
puis en prenant les logarithmes et les dérivées
f'{u) _ n ,<?■'(").
/{u) ~ u — a g{u)'
comme g{u) n'est pas nul pour u = a, le rapport ^ ^^ est une
fonction régulière au point a; donc ce point est un pôle simple de
résidu n de 4^ — ^- De même, si le point u^=a est un pôle d'ordre a
de/(w),il est un pôle simple de résidu — a de '\, " • On a en ellet,
dans cette hypothèse, au voisinage de a,
f(u)= ^ ,
d'où
f'ju) ^ -g _^ G^OO.
f{u) u — a ' G(w)'
comme G(u) ne s'annule pas pour u = a, ^ est une fonction
régulière en a et le théorème est démontré.
4. Point à l'infini. — Pour étudier une fonction f{u) de u
quand u devient très grand, on fait u = — et l'on suppose u' très
petit. La fonction f{u) est dite régulière au point u = oo
4 CHAPITRE I.
quand/(-,) est régulière au point u' = o : on a alors, pour des
valeurs très petites de u\
f { —j \ = ao -h ai u' -\- a^ u''^
et par suite, pour des valeurs très grandes de u,
f(^u)= «0+ «1 H <^2
Lorsque la fonction est ainsi régulière au point go, le point oo
est un zéro d'ordre n quand «0,^0 • • • 5 <^«-i sont nuls, an étant
différent de zéro. La fonction s'annule alors à l'infini comme
Le point infini est un pôle ou un point singulier essentiel pour
f{u) quand le point u' = o est un pôle ou un point essentiel pour
/(--,)' Supposons que ce soit un pôle : alors, par définition, on a
pour de petites valeurs de u'
c'est-à-dire, pour de grandes valeurs de u^
f{u)= kU-\- Ail*2_|_. . ._!_ Aa-l w^+ «0+ «1 ~ + ^^2 ("^
La partie
(f( m) =Aw + Al w2 + ...-!- Aa-iw^',
qui devient infinie au pôle u = 00, est la partie principale relative à
ce pôle, a est l'ordre du pôle.
5. Remarque sur la convergence des séries. — Nous pouvons
maintenant préciser un point important dans ce qui précède. Nous
avons dit que la fonction/(^^) uniforme dans tout le plan est ré-
gulière en a quand elle est développable par la formule de Tajlor
dans un cercle de centre a : cette série sera convergente dans le
cercle ayant pour centre a et pour rayon la distance du point a
au point singulier de f{ii) le plus rapproché de a.
NOTIONS PRELIMINAIRES.
C'est là une proposition que nous admettrons pour ne pas
allonger ce Chapitre.
6. Une fonction uniforme régulière en tous les points à distance
finie et infinie est une constante. — En effet, la fonction supposée
f{u) étant régulière au point u=^ o est développable en une série
f{u)=a(i-^aiU-^aiU--{-...y
convergente dans le cercle ayant l'origine comme centre et passant
par le point singulier le plus rapproché de l'origine; comme, par
hypothèse, il n'y a pas de points singuliers, cette série est con-
vergente dans tout le plan. Pour étudier la fonction dans le voisi-
nage du point oc, posons ?/ = —, ; alors
Par hypothèse cette fonction est régulière au point u' ^= q : elle
ne doit donc pas contenir dans son développement de puissances
négatives de u' : donc tous les coefficients a^^a^^ . . ., an-, ... sont
nuls, sauf le premier «o, et l'on a
/<■'')=/ {h) = '">■
La fonction est une constante.
On peut énoncer ce résultat sous une autre forme, en disant
qu^iine fonction uniforme partout finie (le point co compris)
est une constante. En effet, une fonction uniforme devient infinie
en chacun de ses pôles; on peut en outre démontrer rigoureuse-
ment que, si la variable u tend vers un point singulier essentiel
de la fonction suivant une loi convenablement choisie, le module
de la fonction croît au delà de toute limite. Si donc une fonction
uniforme est partout finie, elle ne peut pas avoir de points singu-
liers, elle est régulière partout et se réduit à une constante.
7. Les zéros et les pôles d'une fonction uniforme, n'ayant d'autres
singularités que des pôles à distance finie, sont nécessairement isolés
les uns des autres. — Nous voulons dire par là qu'il ne peut pas
exister de point a du plan dans le voisinage immédiat duquel il
6 • CHAPITRE I.
se trouve une infinité de pôles ou une infinité de zéros ; ou encore,
quel que soit le point a, on peut toujours décrire de a comme
centre un cercle avec un rayon assez petit pour que dans ce cercle
il y ait : ou bien ni zéro ni pôle, ou bien un seul zéro sans pôle,
ou bien un seul pôle sans zéro.
Ce fait résulte immédiatement des développements précédents.
En eff'et, un point a étant marqué dans le plan, trois cas peuvent
se présenter suivant quey*(«) est régulière en a sans s'annuler en
ce point, ou que fi^n) admet le point a pour zéro, ou enfin que
f(^ii) admet le point a pour pôle. Dans le premier cas, on peut dé-
crire de a comme centre un cercle suffisamment petit pour qu'il
n'y ait dans ce cercle ni zéro ni pôle ; dans le second, on peut dé-
crire un cercle suffisamment petit pour qu'il ne contienne pas de
pôle et contienne le seul zéro u^=.a\ dans le troisième, on peut
décrire un cercle ne contenant pas de zéro et contenant le seul
pôle a.
D'après cela, si pour une fonction uniforme il existe un point a
tel que, dans une aire aussi petite que l'on veut, entourant ce point,
il existe soit une infinité de pôles soit une infinité de zéros, ce
point est point singulier essentiel. En effet, la fonction n'est pas
régulière en a; ce point est donc un point singulier. Il n'est' pas
un pôle, d'après ce que nous venons de voir; il est donc un point
essentiel.
Nous allons, dans les deux paragraphes suivants, traiter, comme
exemples, les fonctions rationnelles et les fonctions trigonomé-
triques.
II. — Fractions rationnelles.
8. Objet du paragraphe. — Le lecteur connaît assurément les
propriétés des fractions rationnelles : décomposition en fractions
simples, utilité de cette décomposition pour l'intégration, décom-
position en un quotient de deux produits de facteurs linéaires.
Nous reprenons brièvement cette théorie, en suivant une marche
analogue à celle que nous emploierons plus loin pour obtenir l'ex-
pression générale des fonctions elliptiques, d'abord sous une forme
toute semblable à celle d'une fraction rationnelle décomposée en
fractions simples, puis sous une forme semblable à celle d'une
NOTIONS PRELIMINAIRES. 7
fraction rationnelle décomposée en un quotient de deux produits
de facteurs linéaires.
9. Fraction rationnelle particulière. — La fonction
(3) /(")=,
est régulière à distance finie en tous les points autres que w = i,
Il = 1. Ces deux points sont des pôles de premier ordre. La partie
principale relative au pôle ii = i est
?i(") = —
a — I
en effet on vérifie immédiatement que la différence /(w) — es, (^ii)
est régulière au point u=.\. Le résidu relatif au pôle u = i est
— I . De même la partie principale relative au pôle u^=i est
02(11)= ,
avec le résidu 2. Au point oc la fonction est régulière, car
/(-,)=- r^ r-
'' \U J ^i — u'){l — -J.U)
est régulière au point u' = o. On voit que z/ = o, c'est-à-dire 11 = 00
est un zéro simple. La fonction f(ii) a donc deux pôles simples
;/ = I , iiz= o. et deux zéros simples z^ = o, w = 00 : on dit qu'elle
est d ordre 2. On peut remarquer que l'équation
/{u)=G
a deux racines quelle que soit la constante G.
Comme les fonctions 'ft(w) et 'fo(w) sont régulières partout à
distance finie et infinie, excepté aux pôles respectifs 1 et 2, la dif-
férence
/(")— ?l(")— ?2(«)
est régulière pai^tout à distance finie et infinie, j compris les
pôles I et 2, d'après la définition des parties principales cp, et cpo-
Cette différence est donc une constante et, comme elle s'annule à
l'infini, puisque chacune des fonfctions /, cp,, ^o s'y annule, elle
8 CHAPITRE I.
est égale à zéro. On a donc
formule que donnerait immédiatement la décomposition de la
fraction rationnelle en fractions simples.
10. Cas général. Pôles et zéros. Ordre. — Une fraction ration-
nelle
OÙ P et Q sont deux polynômes de degrés m et /i, est une fonction
qui, à distance finie et infinie, n'a d'autres points singuliers que
des pôles. A distance finie elle a comme pôles les racines de
Q(w)=o : le nombre des pôles à distance finie, en comptant
chacun d'eux avec son degré de multiplicité, est donc n.
i" Si m > n, le point co est un pôle d'ordre m — ii. Le nombre
total des pôles à distance finie et infinie est donc
n -^{m — n)= m.
]l y a aussi m zéros qui sont les racines de P(;^)= o. La fraction
a donc m pôles et m zéros : on dit qu'elle est d'ordre m. L'équation
fi^u)^ C a m racines quel que soit C.
2" Si n >> m le point oo est un zéro d'ordre n — m. La fraction
a alors n pôles et un nombre égal de zéros, car il y en a /?z à
distance finie [les racines de P(w)] et /i — m réunis à l'infini. La
fraction est d'ordre n\ l'équation f(^u)^= G a toujours n racines.
3° Si 772 =: 71, le point 00 n'est ni un pôle ni un zéro : il y a en-
core autant de zéros que d'infinis : la fraction est d'ordre m = n.
En résumé une fonction rationnelle /"( 7^) a toujours dans tout
le plan, l'infini compris, autant de pâles que de zéros; le nombre
des pôles ou des zéros est l'ordre de la fraction : réquation/(7/)= G,
a, quel que soit G, un nombre de racines égal à V ordre.
H. Formes analytiques principales des fractions rationnelles.
— On peut mettre une fraction rationnelle sous deux formes dif-
NOTIONS PRÉ LI. Alix AIR ES. 9
férenles suivant que l'on veut mettre en évidence les pôles et les
parties principales, ou les pôles et les zéros.
i" Première forme mettant en évidence les pôles et les par-
ties principales correspondantes . Décomposition en fractions
simples. — Appelons a, b, . . . ^ l les pôles à distance finie res-
pectivement d'ordre a, ^, . . . , a et
, , A A, A._.
0-2 ( U )
a — a (il — a)'^ ' ' {u—aV-^
B Bi Bp-i
ii — b {u — 0)-^~^"' {iL — b )'^
les parties principales correspondantes. Supposons, pour plus de
généralité, que le point oo soit un pôle, ce qui arrive si m > /?; et
soit
la partie principale relative à ce pôle
Chacune de ces parties principales est régulière partout excepté
au pôle correspondant. La différence
(5) f{u) — Oi{u) — ^i{u) —. . .— m{u)
est donc régulière partout à distance finie et infinie. En effet,
au pôle a la différence /(;^) — cp, (^u) est régulière et les fonctions
cpo, . . ., Tîî le sont. Il en est de même aux pôles 6, . . ., /.
A l'infini, la différence /(w) — 7tj(;^) est régulière et les fonc-
tions cp,, cpo, ... le sont aussi. Donc la différence (5), régulière
partout, est une constante Mo, et l'on a
(6) /(,0 = Mo-i-M,z.+...-M,z,^-l-yr-J— 4-...+ ^ ^'■-' \
la somme S étant étendue à tous les pôles à distance finie.
On retrouve ainsi la formule élémentaire de décomposition des
fractions rationnelles en fractions simples : elle met en évidence
les pôles et les parties principales correspondantes, elle donne
immédiatement l'intégrale d'une fraction rationnelle.
10 CHAPITRE 1.
On peut écrire
la somme S étant étendue à tous les pôles à distance finie et
infinie, si l'on convient que pour un pôle a rejeté à l'infini
doive être remplacé par u^ ou en abrégé que
u — a = — quand a = oo.
u ^
On remarquera que l'on peut prendre arbitrairement les parties
principales relatives à tous les pôles ; à cet égard il y a une légère
différence pour les fonctions elliptiques.
2° Deuxième forme mettant en évidence les zéros et les
infinis. — La deuxième forme qu'on peut donner à une fraction
rationnelle met en évidence les zéros et les infinis. Il suffit pour
cela de décomposer les polynômes P et Q, qui forment le numé-
rateur et le dénominateur de la fraction, en facteurs du premier
degré
(w — a, )f // — a,). . .(?/ — a,„)
^^^ /^"' = S«-{i,)(«-?.)...(»-8„)'
OÙ certains facteurs peuvent être égaux.
3*^ La seconde forme déduite de la première. — Soity"(;^) la
fraction rationnelle considérée ayant pour zéros a,, ao, . . ., a,,,
et pour pôles p, , ^-i^ • • • -, ?//•
La fonction "^ . / est aussi une fraction rationnelle ayant pour
pôles simples les zéros et les infinis de f{^u) (n° 3), les zéros
simples avec le résidu +i et les pôles simples avec le résidu — i.
En mettant alors ^-^ — - sous la première forme (décomposition
en fractions simples) on a
/(a) u — ai u — ^2 u — ''J.in
T I I
t^ — [il W — ^2 ' * " w — ^,i
►
NOTIONS PRELIMINAIRES. Il
Intégrant et passant des logarithmes aux nombres, on retrouve
l'expression (7).
12. Remarque. — Nous venons de voir qu'une fraction ration-
nelle n'a d'autres points singuliers que des pôles à distance
finie et infinie. La réciproque est vraie. Une fonction uniforme
n^ ayant d^ autres singularités à distance finie et infinie que
des pôles est une fraction rationnelle. Nous nous bornons à
rappeler ce théorème dont nous n'aurons pas à nous servir.
13. Relation algébrique entre deux fractions rationnelles.
Théorème d'addition algébrique. — Entre deux fractions ra-
tionnelles
a lieu une relation algébrique définissant une courbe unicursale,
c'est-à-dire une courbe ayant le plus de points doubles possible.
En outre, une fonction rationnelle f{u) admet un théorème
d'addition algébrique, c'est-à-dire que, u et v désignant deux
variables indépendantes, f{u -h r) est une fonction algébrique de
/(«)et/(0-
in. — Fonctions trigonométriques.
14. Objet du paragraphe. — Nous allons présenter les points
fondamentaux de la théorie des fonctions trigonométriques, en
suivant une voie identique à celle que nous suivrons dans le
Chapitre suivant pour les fonctions elliptiques.
lo. Fonction ûnu, sa définition par un produit infini. Fonctions
cet u et ■ ., , leurs expressions par des séries. Périodicité de ces
fonctions. — La fonction s\nu est régulière en tous les points à
distance finie. Elle s'annule aux points
M = G, dzr, ±1-,
C'est ce que met en évidence la formule suivante que nous
supposons connue et que nous considérons comme servant de
12 CHAPITRE I.
définition à sinii
(8) si„«=«];|'(.-^)«^,
le produit H' étant étendu à toutes les valeurs de l'entier m de
— oo à +00, la valeur m = o exceptée. Grâce à la présence du
11
facteur e'"^, le produit H' est convergent quel que soit l'ordre des
facteurs. Cette fonction sinu est impaire, c'est ce qu'on voit sur
le produit (8). En effet, comme m prend toutes les valeurs de
— co à + co, on peut le changer de signe et écrire
n
u
ni' '
Changeant ensuite u en — u on voit, en comparant à (8), que
sin ( — u) est égal à — sin u.
Le point co est un point singulier essentiel de sinz^ : en effet, si
l'on fait u= —■> on voit que, dans une aire aussi petite qu'on le
veut entouran t le point u'=o, la fonction sin -^ admet une infinité
de zéros u' = D'après ce que nous avons vu (n° 7) le point
u'= o est donc un point singulier essentiel.
Fonction colu. — La fonction cotw se déduit de sinw, par la
formule
cotï« = -z- lo£r smii.
du ^
D'après la formule (8), on a donc pour cotw la série
I
cotw = — h
I I
U -\- -K 71/ \U -r- -ITZ 1T^
ou, sous forme condensée,
(9) cotz^ = — h^
u — niTZ Jïl-K
la somme S' étant étendue à toutes les valeurs de l'entier m
NOTIONS PUÉ LIMINAIRES. l3
de — ce à -j- OC, la valeur zéro exceptée. La fonction cot;^ est
aussi impaire. Le développement (9) montre qu'elle a pour pôles
simples tous les points o, ih-, d= 2-, ..., le résidu relatif à
chacun de ces pôles étant i. Par exemple, le point uz=t^ est un
pôle, et la différence
cotw
est régulière au point 11:=-. La formule (9) met donc en évidence
les pôles et les parties principales correspondantes de la fonction.
Le point « = ûc est un point singulier essentiel pour coiu comme
pour è'inii.
Fonction . .. • — La fonction
sin- Il
I
/ \ va I v^
sxn-u du II- ^
( Il — in-)-
est paire. Elle a pour pôles doubles tous les points o, ± -,
±27:, ...; la partie principale relative au pôle u z=z m~ est
{u — m-)'-
Périodicité. — Des formules précédentes on peut déduire
facilement la périodicité des fonctions circulaires. Tout d'abord
le développement (10) de ^.-^ montre immédiatement que cette
fonction ne change pas quand on ajoute tt à u^ car cela ne fait
que déplacer les termes du second membre.
On voit de même que la cotangente admet la période ti; en effet,
formant la différence cot(;/ + 7:) — cot;^, on trouve
\ii-^- TiJ ~ \7i~ a — tJ ~ \u — T. ~ a — i-J ~^"'
~^\ll-r-1- U-hT.) \u-^.r^- ii-^..2-) '•••'
somme qui est évidemment nulle, car les termes se détruisent
deux à deux.
Enfin de la relation
COt(u -+- T.)= COtU,
l^ CHAPITRE l.
que nous venons d'établir, on peut déduire la périodicité de la
fonction sinw. En effet, en intégrant les deux membres de la re-
lation ci-dessus, on a
log sin(w -h 71)= log sin u + logC,
sin(j^ -H t:) = G sin ii,
oii G est une constante. Pour déterminer cette constante, faisons
11=^ j nous aurons
2
sin — = G sin
2
et comme la fonction sin?/ est impaire on a
G=— I.
D'où la formule
sin(it + tt) = — sin u.
Développements en séries de puissances. — Pour calculer les
premiers termes du développement de coiu en série de puissances
dans le voisinage de u = o, on peut employer la méthode suivante
analogue à celle qui nous servira pour les fonctions de M. Weier-
strass. On a, pour u inférieur à miz (en valeur absolue),
I _ 1 u ^^2
portant cette série dans le développement de colu et ordonnant
par rapport aux puissances de u, on a une série de la forme
i u li^ u^
cot U= 5i — — S-i — — 53 —-—... ,
u rJ 71*^ Tt*'
où l'on a posé
les sommes ^ -^ T* A' T! ~^' *•• sont évidemment nulles,
car m prend des valeurs deux à deux égales et de signes con-
traires.
On peut obtenir le développement de smu en série entière en
Si u-
Si ?/>
^3 U*^
•2 -2
4 ^'
6 t6
.V, II- s^ ri*
s, «6
6 ?16
■...
NOTIONS PRÉLIMINAIRES. l5
intégrant le développement de cotw, ce qui donne
log sin u = logA -+- logu
sin u = A lie ^
A désignant une constante d'intégration. Comme tend vers i
quand u tend vers o, on a A= i. Développant alors l'exponen-
tielle en série, on obtient une série entière donnant sinw. En
identifiant le développement ainsi obtenu avec la série connue
11^ u^
sin u = u —
i.'2.3 1.2.3.4-5
on obtient les valeurs des sommes 5,, ^o, 5:i, .... On trouve ainsi
Ces sommes sont ])ien connues : on les trouvera par exemple
dans le Calcul différentiel de M. Bertrand, p. 421 : pour vérifier
ainsi les valeurs ci-dessus, il faut se rappeler que
car, dans 2', m varie de — c/c à 4-cc, zéro exclu.
Exercice. — Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps à la
théorie des fonctions sin z^, cot^^. Si l'on voulait établir une théorie
complète de ces fonctions, en prenant comme seules définitions le
produit (8) et la série (9), on pourrait, en suivant une analyse
d'Eisenstein (Journal de Crelle, t. 3o, p. 191), montrer que la
fonction f(u)=z colu, définie par la série (9), vérifie l'équation
différentielle
En portant le développement de cot u en série de puissances dans
cette équation et écrivant qu'elle est vérifiée quel que soit w, on
aurait un autre moyen de calculer de proche en proche les
sommes ^v Nous indiquons ces résultats à titre d'exercice.
l6 CHAPITRE I.
16. Fonctions trigonométriques en général. — On peut appeler
d'une manière générale fonction tri g ononié trique une fonction
/(w) rationnelle en cot«<, car le sinus et le cosinus d'un arc s'ex-
priment rationnellement en fonction de la cotangente de l'arc
moitié que l'on peut toujours désigner par u. Une fonction trigo-
nométrique, ainsi définie, est uniforme; elle n'a d'autres points
singuliers à distance finie que des pôles ; elle ne change pas quand
on ajoute à u un multiple quelconque positif ou négatif de t: :
c'est ce que l'on exprime en disant que la fonction admet la
période primitiçe tz, ses autres périodes ±:2Tr, d=37r, ... étant
des multiples de la période primitive.
On peut mettre une fonction trigonométrique sous deux formes
remarquables. L'une est analogue à la formule de décomposition
des fractions rationnelles en fractions simples; l'élément de cette
décomposition est la fonction col(ii — a) et ses dérivées; c'est ce
que l'on pourra voir dans le Traité d^ Analyse de M. Her-
mite, p. 32 1. L'autre forme est analogue à celle qui donne une
fraction rationnelle sous forme du quotient de deux produits de
facteurs linéaires; l'élément qui remplace les facteurs linéaires
est sin(w — a). Nous ne nous arrêterons pas à établir ces for-
mules qui nous sont inutiles pour la suite.
Relations algébriques. — Entre deux fonctions trigonomé-
triques
de même période tt, a lieu une relation algébrique définissant en-
core une courbe unicursale, car/et/i sont des fonctions ration-
nelles de cot;^.
Théorème d'addition algébrique. — Une fonction trigono-
métrique f{u) admet un théorème d'addition algébrique : f(u H- ç)
est une fonction algébrique de/(w) cl f(ç).
Remarque sur la période des fonctions trigonométriques. —
Les fonctions que nous venons de considérer admettent la pé-
riode TT
f(u-i~T.)=f{u).
Il est évident que par un changement linéaire de variable on peut
NOTIONS PRELIMIWIRES. I^
faire en sorte qu'elles admettent une période quelconque 2w. 11
suffît de poser
on a alors
I
A ET L.
CHAPITRE II.
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES.
17. Définition. — Nous avons dit qu'une fraction rationnelle est
caractérisée par la propriété d'être une fonction uniforme n'ajant
d'autres singularités que des pôles.
Nous avons remarqué également qu'une fonction trigonomé-
trique (fonction rationnelle de cot?^ ou de sin2 z^ et cosa?^) est une
fonction n'ajant d'autres singularités à distance finie que des pôles
et admettant des périodes qui peuvent toutes être composées
par addition et soustraction avec une seule période primitive iz.
Mais ces propriétés ne caractérisent pas les fonctions trigonomé-
triques : elles appartiennent par exemple à e'"'^" qui n'est pas une
de ces fonctions. Pour achever de caractériser une fonction trigo-
nomélrique, il faudrait ajouter cette condition qu'elle possède un
théorème d'addition algébrique.
Nous définirons d'une façon analogue les fonctions elliptiques
par les propriétés suivantes, qui les caractérisent complètement :
On appelle fonction elliptique une fonction uniforme
n^ayant, à distance finie, d^ autres singularités que des pôles
et admettant des périodes qui peuvent toutes être composées
par addition et soustraction avec àew^ périodes primitives 2w
et 2 0)'.
La fonction admet donc les deux périodes 203 et 20)' ; on dit
qu'elle est doublement périodique, tandis que les fonctions tri-
^onomélYÏqviQssoni simplement périodiques. Elle vérifie les rela-
tions
(11) f{ll-\-'Hxi)=f{u), f[u^2lù')=f{ll),
d'où l'on conclut
(12) f{u-\- 9.moi -h 2noj') = /(u),
m et n désignant des entiers positifs, négatifs ou nuls.
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 19
Nous admettrons que le rapport — est imaginaire; s'il était
réel, la fonction se réduirait aune fonction simplement périodique
ou à une constante. C'est là un fait dont on trouvera la démonstra-
tion dans la Note I et que l'on peut admettre pour ne pas inter-
rompre l'exposition.
Les fonctions elliptiques sont ainsi définies in absLracto. Nous
allons définir, par des séries, les éléments analytiques à l'aide
desquels on peut exprimer toutes les fonctions elliptiques. Nous
indiquerons en même temps leurs principales propriétés, parmi
lesquelles nous signalerons dès à présent l'existence d'un théorème
d'addition algébrique et l'existence d'une relation algébrique entre
deux fonctions elliptiques aux mêmes périodes.
Une première propriété, résultant immédiatement de la défini-
tion même, est celle-ci : La déj^vée d' une fonction elliptique est
encore une fonction elliptique. En efîet, les relations (i i) ajant
lieu quel que soit u donnent par différentiation
f{U-\-1Ui) =f{ll),
f'(ii^:îOj')=f'(u).
La dérivée /'( w) admet donc les périodes 20) et 20)'; elle est uni-
forme commey*(;^) et ses seuls points singuliers à distance finie
sont des pôles, car si f(u) est régulière en un point il en est de
même de f'{u), et si f{u) a un pôle en un point il en est de
même def'(u).
18. Parallélogrammes des périodes. — La double périodicité
peut se représenter géométriquement comme il suit. Soit Uq une
quantité imaginaire constante, choisie au hasard; considérons
dans le plan représentatif les points représentant les quantités
et, en général,
Uo -r- 1 nnii -T- 1 n co',
oîi m et n sont des entiers quelconques positifs, négatifs ou nuls;
ces points forment les sommets d'un réseau de parallélogrammes
tous égaux au parallélogramme P, qui a pour sommets les
20 CHAPITRE II.
points
et recouvrant tout le plan.
Si w est un point quelconque du plan, il se trouve dans un de
ces parallélogrammes, le parallélogramme P', par exemple; le
point W + 2CJ est dans un parallélogramme voisin dans lequel il
occupe la même position que u dans P'; en général, les points
;^ + 2 m w H- 2 n (o' sont tous dans des parallélogrammes différents;
ils occupent dans chacun d'eux la même place que u dans P'; nous
avons figuré quelques-uns de ces points. On dit, pour abréger,
que ces points sont des points homologues ou congruents du
réseau des parallélogrammes. L'un quelconque de ces parallélo-
grammes s'appelle parallélogramme des périodes ou parallé-
logramme élémentaire.
Les relations (ii) expriment que la fonction f{u) reprend la
même valeur en tous les points homologues. Il suffît donc de
connaître la fonction f{u) dans un des parallélogrammes, P par
exemple, pour la connaître dans tout le plan.
*
19. Théorème fondamental. Une fonction elliptique devient né-
cessairement infinie dans un parallélogramme élémentaire, sinon
elle se réduit à nne constante. — En effet, si une fonction ellip-
tique était finie, dans un parallélogramme élémentaire, elle serait
finie, en tous les points à distance finie ou infinie, à cause de la
double périodicité; ce serait donc une constante (n° 6).
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 21
20. Une fonction elliptique a un nombre limité de pôles dans un
parallélogramme élémentaire. — Le ihéorème précédent montre
qu'une fonction elliptique a au moins un pôle dans un parallélo-
gramme; nous voulons montrer qu'elle en a un nombre limité. En
effet, supposons que, dans P, une fonction /(«) ait une infinité
de pôles; divisons le parallélogramme en quatre en joignant les
milieux des côtés; dans un de ces quatre parallélogrammes au
moins il j a une infinité de pôles. Divisons-le encore en quatre en
joignant les milieux des côtés; dans un des nouveaux parallélo-
grammes au moins, il v a une infinité de pôles. En continuant
ainsi, on obtient une suite de parallélogrammes tendant vers un
point a du plan et contenant tous une infinité de pôles. En ce
point a la fonction n'est évidem.nrientpas régulière : le point a est
donc un point singulier; mais il Ot'^peut pas être un pôle, car un
pôle est nécessairement isolé et n)n^ venons de voir que, dans une
aire aussi petite qu'on le veut autca/r de a^ il existe une infinité de
pôles. Ce point est donc un point singulier essentiel de la fonc-
tion, ce qui est impossible, puisqu'une fonction elh'ptique, par
définition, n^a d' autres points singuliers que des pôles dans
un parallélogramme.
Le théorème que nous venons de démontrer est d'ailleurs une
conséquence immédiate de la proposition générale du n° 7.
Ainsi, une fonction elliptique a un nombre limité de pôles
dans un parallélogramme élémentaire, tout comme une fraction
rationnelle en a un nombre limité dans tout le plan.
Nous allons donner une première expression analytique des
fonctions elliptiques mettant en évidence ces pôles et leurs parties
principales-, cette expression jouera le même rôle que la formule
de décomposition des fractions rationnelles en fractions simples.
22 CHAPITRE II.
Voici comment on forme la fonction qui joue dans la théorie
des fonctions elliptiques le même rôle que la fraction simple
dans la théorie des fractions rationnelles.
u — a
21. Fonctions a', t, p, Z, H. — Nous avons rappelé précédem-
ment le développement en produit de sinw
n
u
mettant en évidence les zéros : o, dzTr, dz 2 7u de cette fonction.
Par analogie nous allons former avec M. Weierstrass une fonc-
tion régulière, comme le sinus, en tous les points à distance finie
et admettant comme zéros le point ?/ = o et tous les points
/m = o. ± I, =fc 2, . . .
\ /i = o, ± I, ±: 2, ...
homologues de l'origine dans le réseau des parallélogrammes.
Posons, pour abréger,
wp = 2mw -f- inoi' ,
et considérons la fonction défîj?.(e par la formule
^^ ( m = O, ± I, zfc 2. . . . , Zh 00 ■
(.3) -»=«n'('-^)''^^"'''''^'
Al = o, rt= I, zîz 2, . . ., =t= 00
W = '2 7?2 0) -f- 2 71 to'
(V = o exclus
dans laquelle il faut, pour former le produit infini, attribuer à
la quantité w toutes les valeurs contenues dans l'expression
2mto + 2Aico', à l'exception de la seule valeur o qui correspond à
m = /^ = o.
Quand cette exception doit être observée dans un produit infini
ou dans une somme infinie, nous le rappelons en faisant suivre
d'un accent la caractéristique II ou S du produit ou de la somme.
Actuellement, nous admettons la convergence du produit (i3); on
en trouvera une démonstration dans la Note II.
La fonction <iu ainsi définie s'annule seulement aux points
uz=.o et w = (ip =: 2 /T^i (0 -h 2 7Z to' ; cllcne devient jamais infinie
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 23
pour des valeurs finies de ii. On voit que cette fonction a un
zéro simple et un seul dans chaque parallélogramme élémentaire.
Tous ces zéros sont des points homologues du réseau de parallé-
logrammes.
Cette fonction a" est impaire comme un sinus
3'( — u) = — j ?«;
en effet, comme m et n prennent toutes les valeurs de — oc à +30,
on peut, dans l'expression du produit, changer m et n de signes
sans changer ce produit; on a donc aussi
ni II-
n
Mais alors, en changeant u en — u et comparant au produit (i 3),
on voit que a'( — «) = — -iu.
Enfin, il résulte du produit infini que le rapport - — tend vers i
quand u tend vers zéro.
De même que l'on déduit la fonction colu de sin?^, en prenant
la dérivée logarithmique, nous considérerons la fonction obtenue
en prenant la dérivée logarithmique de :ju
(i4) tu= ■ — 7^ — = — = - +> \ h — .
^ ' du :; u u jmà Lw — w w w- \
Nous désignerons pour abréger cette nouvelle fonction par
^(z^) ou ^u. La série qui définit ^^u est analogue à celle qui dé-
finit cotw. Elle montre que la fonction Ç^^ a pour pôles simples
tous les points u •= o ^ u ^ iiiKSi ^ 17Hù\ avec le résidu 4- i . En
effet, la différence
où m et n sont des entiers déterminés, est régulière au point
uz= ijuLù -\- iniù'. La fonction ^ a donc un pôle simple de ré-
sidu 4- i dans chaque parallélogramme élémentaire. Il en est de
même de la fonction X^[u — «), où a est une constante; cette
fonction a comme seuls points singuliers les points u := a et
u^= a-\- 2 77i(x> -h 2/10)', qui sont des pôles du premier ordre de
•24 CHAPITRE H.
résidu -h i ; il j a un de ces pôles et un seul dans chaque parallé-
logramme. Ainsi 11=^ «est un pôle et la différence 'C{u — a)
est régulière au point u =z a.
La fonction ^u est impaire comme la cotangente; on peut le
vérifier directement ou le conclure de ce que du étant impaire, sa
dérivée d' u est paire et le quotient ^ impair.
Pour étudier les propriétés de cette fonction prenons-en la dé-
rivée et appelons pu cette dérivée changée de signe
(i5)
cette fonction étant la dérivée d'une fonction impaire est paire :
elle a pour pôles doubles les points ?^ = o, w = 2 /n w + 2 /i w' ; la
partie principale relative à l'un de ces pôles est r— -,
le résidu correspondant est ?iul. Cette fonction pu est donc
analoe^ue à la fonction . ^ donnée par
d- loir sin u
sin2 u dii^
La fonction p(u — a), où ?^ est constant, a pour pôles doubles
les points a et a + 2mcL) + 2/i(o'; la partie principale relative à
un de ces pôles est —-.; il y a un de ces pôles
^ {u — a — 'imixi — i/iM y- -^ i
et un seul dans chaque parallélogramme élémentaire.
Périodicité de pu. — La fonction pu admet les deux pé-
riodes 2 0) et 2 0)'.
En effet, si l'on forme la différence p {u -\- 2(x>) — pu^ on a
p(u-i-2bi) — pu= , ; -H > 7 7, -„
_yj I \ )^
OÙ la dernière somme est étendue à toutes les valeurs de m et n
sans exception. Cette dernière somme est évidemment nulle, car,
en considérant les termes qui correspondent à une même valeur
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 25
de /?, on voit qu'ils se détruisent deux à deux. On a donc
(i6) p{u-i-i(ii) = pu;
de même, on trouverait
(l6') p(u ^ 2(ij') =p II.
Effet de V addition des périodes à l'argument de Zu. — In-
tégrons ces deux dernières relations en nous rappelant que Tinté-
grale de pu est — - — ou — ^u. nous aurons
I Ziu-h ito') = lu — 2r/.
OÙ 7, et r/ désignent deux constantes introduites par l'intégration.
En faisant dans ces relations u ^= — w, puis u ^= — to'. on a
^(w) = ^( — to)-T-2T,. ^(^to'| = ^( — to' I -(- 2r/,
d'où il résulte, puisque Z est impaire,
Vi8) -^. = r(co), r/=^((o');
ces constantes r, et r,' sont ainsi exprimées par des séries con-
vergentes.
Notation de Jacobi et de M. Hermite. — Dans la notation de
M. Weierstrass c'est celle fonction ^ ou 'l qui joue le même rôle
que - dans la théorie des fractions rationnelles. Dans la notation
de Jacobi, légèrement modifiée par M. Hermite {^Crelle, t. 84),
ce rôle est joué par la fonction impaire
(19) Z(zo = r«— ^«,
qui ne diffère de ^ que par un terme linéaire en u choisi de telle
façon que T-{u) admette la période 2(0. On a, en effet,
Z(z<-T-2to) — Z(m)= Z.{u -\- ItM) — tu — 2T, =0,
Z(M-r-2a)) = Z(tt);
puis
Z ( w -f- 2 co' ) — Z{u) = t{u -\- hm' ) — tu '- — >
Z(z^ -i- 2w') = Z(w) — -(t.co' — wt/).
26 CHAPITRE II.
Dans la notation de M. Weierstrass les deux périodes jouent
donc un rôle symétrique, tandis que dans celle de Jacobi une des
périodes joue un rôle spécial.
Nous verrons plus loin que la constante r^o)' — wr/ n'est pas
nulle; elle a pour valeur dz — où il faut prendre le même signe
que le signe du coefficient de i dans le rapport — •
Pour le moment nous poserons
(20) r^w'— wr/= 0.
Alors 7j(u) vérifie les deux relations
/ Z(z« -h ao)) —Z{u),
^^'^ i Z(u-{-'iio') = Z{ii)- — .
f 10
La fonction 'L(u), ne différant de ^u que par un terme linéaire
en II, a les mêmes points singuliers et les mêmes parties princi-
pales.
Ainsi, cette fonction 7j(u) a pour pôles simples de résidus + i
tous les points w = o, a = 2 m io -\- 2 tim' ', il y a un de ces pôles
dans chaque parallélogramme; ils sont tous homologues de l'ori-
gine u:= o dans le réseau des parallélogrammes.
La fonction 7j(u — a) a pour pôles simples de résidu +1 les
points a = a et u =: a -i- 2 m (.0 -\- 2 ntû' , homologues du pointa
dans le réseau des parallélogrammes. Par exemple, dans le voisi-
nage de u = a,on a : Z(^u — a) égale fonction régulière.
Effet de V addition des périodes à V argument de <^u et
de H(w). — Si l'on intègre de nouveau les formules (17) où
^ '^' u
Lu= -—-•) on a
IogG'(M-|-2w) =z \0^(j U A- 2Y)WH-l0gC,
log Cj{ w 4- '2a»') = logo' a -j- 317]' w + loge',
loge et loge' désignant des constantes d'intégration. En passant
des logarithmes aux nombres, il vient
c' ( w -h •?. w ) = ce2-/]" j' it^
^{u -\- 2to') = c' e'^'')! '^ ^ u .
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 27
Dans la première de ces formules faisons u=z — w et rappelons-
nous que, (iii étant impaire, on a a'( — 10) = — dio. Nous trouverons
La seconde relation donne de même
c' = — e-n'^'.
La fonction 3* vérifie donc les deux relations
(22)
( 3'(W + 20J) =— e2r,("+to}3'j<,
( 3'(i^ + 2w') = — e2r/(«-^co')3'if.
On conclut de là, par l'application répétée de ces formules, la
valeur de d{u -}- 2/?ito -f- 2rnx>') en fonction de du, m et n dési-
gnant des entiers positifs, négatifs ou nuls. Cherchons d'abord
l'expression de a'(w-|- aw -|- 2(0'). Changeant, dans la seconde
des formules ci-dessus, u en ^^ + 20; et tenant compte de la
première, on a
Mais, comme r,co' — tor/ = iii — ? on a
(23) 3'(W -f- -2 10 + OW') = — e2(-rj+r/)«+W+a)';r;'ïf.
On vérifiera de même que, m et /i étant deux entiers quel-
conques positifs ou négatifs, on a
(24) cr(« -h imto + 2nco') = (_i)w«+w+«e2{mr,+«r/)Ui+mw+«a)')cr'i^.
Dans la notation de Jacobi on remplace la fonction (S*, dont la
dérivée logarithmique est 'Cu, par une fonction H(?/) {Jiétade u)^
également impaire, ayant pour dérivée logarithmique Z(«) [zêta
de II)
H'di) „. , d'à 7]
-77- — ■ — Z ( w ) = ^ "•
On a donc, en intégrant.
log ll(ii) = logdu — w2-f-logp,
'1
2 tO
logp désignant une constante d'intégration, et, par suite,
(25) U(u) = pe 2to ^u.
28 CHAPITRE II.
Pour déterminer p, divisons les deux membres de la rela-
tion (25) par u et faisons tendre u vers zéro; — tend vers i
— ^ vers la valeur H'(o) de la dérivée -^ pour u:=o. On a
ainsi p = H'(o)^ et la formule (26) devient :
H'(o)-"
La fonction H|(?/) admet les mêmes zéros que du. Elle vérifie
les deux relations
( \l{u-\-iL^') =-- — e "> n(w),
où 8 désigne comme plus haut la quantité ïico' — wTi'. Ces relations
se tirent, soit des relations que vérifie a*, soit, par l'intégration, de
celles que vérifie Z.
En effet, intégrant les relations (21), on a, puisque 'L{u) = . , . . >
logH(î* + 2w) = log H(«) + lop:c,
log H ( ?^ -4- 2 w' ) = log \l{u) — —u-\- loge',
OÙ c et c' sont des constantes. On en déduit
lliu-\- 110) = cï\{a),
ll{ii-+- iLù') = c'e ">"ll(w).
Faisant dans la première 11 = — w, on a, comme H est impaire,
c = — 1; de même, faisant dans la seconde 11 = — to', on a
2 06)'
c' = — e ^ . On a bien ainsi les formules (26).
22. Remarque. — On a des à présent des exemples de fonctions
elliptiques. Ainsi la fonction pu^ qui n'a que des pôles à distance
finie et qui admet les deux périodes 2w et 2w', est une fonction
elliptique; il en est de même de ses dérivées p' u^ p" u, ....
Les fonctions a". H, Ç, Z ne sont pas elliptiques, car elles n'ad-
mettent pas les deux périodes 2to et 20)'.
Nous allons montrer comment, avec les seuls éléments analy-
GÉNÉRALITKS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 29
tiques nouveaux que nous venons de définir et qui se déduisent
tous de du, on peut exprimer toutes les fonctions elliptiques.
23. Cas de dégénérescence. — Lorsqu'une des périodes aw
ou 2co' devient infinie les fonctions i et p se réduisent à des fonc-
tions connues. Supposons, par exemple to', infini et prenons la
fonction p. Dans la série qui définit p?/, w est infini dans tous
les termes où figure w', c'est-à-dire où n est difl'érent de zéro.
Tous ces termes sont donc nuls et p{u) se réduit à la fonction
P ( M, <o' = X ) = — r -t- ^ ■ TT — ~' ^ — ^> '
la somme S' étant étendue aux valeurs positives et négatives de
l'entier m, zéro exclu. Comme la série ^ -^ est convergente et
a pour somme '-^■> on a
Mais alors, en comparant à la formule
I _ I ^' T
sin2- ~ T^~^ 2d {z — /n-y^'
on a ^
il- iz-
(27) p(«,co=x) = 7 -i" 7 — ô
11= TT-^ 1__
-a
SU1- —
En intéorrant et chan2:eant les signes, on a
Ï3^" ^-^ ^'O'
- Zi
(•28) ;(«,c.j'=x)= :, ?i-f- — cet — ,
^ '' ^>v ' I2U)- 2W 2 0)
sans ajouter de constante, car 'C, est impaire.
Enfin, intégrons de nouveau et passons des logarithmes aux
nombres; il vient
-.^ "' • ~ ^'
:f(ii,{0=yo)=ce'-*'^ sin >
OÙ c est une constante d'intégration. Pour la déterminer, divisons
par f^ et faisons tendre u vers zéro, en nous rappelant que — tend
30 CHAPITRE II.
vers I . On a alors c — = i et enfin
20)
On voit ainsi que l'analogie avec les fonctions trigonométriqiies
devient l'identité quand une des périodes est infinie.
Supposons que les périodes soient infinies toutes les deux.
Alors dans la série J3(w) tous les ternies sont nuls, sauf le pre-
mier, et l'on a
intégrant et changeant les signes, on a
a" _ i
puis
On voit, d'après cela, que la théorie que nous allons développer
donnera, comme cas particuliers, les formules relatives aux fonc-
tions trigonométriques ou aux fonctions rationnelles, suivant que
l'on j supposera une période infinie ou les deux périodes infinies.
II. — Premièriî expression des fonctions elliptiques. Décomposition
EN ÉLÉMENTS SIMPLES. CONSÉQUENCES.
24. Cas des pôles simples. — Soit/(;^) une fonction elliptique
ayant les pôles a, ^, c, .. ., / dans un parallélogramme élémen-
taire P, ces pôles étant d'abord supposés simples et les résidus
correspondants étant A, B, ..., L. Alors, dans le voisinage du
point a, on a
A
f(u)— — h fonction résrulière,
dans le voisinagre de b
ige
B
f(ii)= ■+- fonction réerulière,
•^ ^ Il — b ° '
Formons la fonction
'i'(u) = /iii)— 1^1(11 — a)— BZ{u — b) — ...-LZ{u — l).
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 3l
Cette fonctioQ est régulière dans le parallélogramme des pé-
riodes P, car dans le voisinage de u = «, par exemple, on a
f(u)= — 1- fonctiou résruliére,
'' ^ ' u — a
2,(u — a)= — --+- fonction régulière,
^ u — a °
donc
f{u) — \Z{u — «)= fonction régulière,
et, de plus, toutes les autres expressions Z(f/ — ^), . .., Z(w — /)
sont régulières au point a.
D'ailleurs, /(w) admettant les périodes 2 to et 2co', on a, d'après
les propriétés de Z(z/) (éq. 21),
D'après ces équations, la fonction ^{u) est régulière dans tout
le plan à distance finie," car elle est régulière dans le parallélo-
gramme P, et, dans les autres parallélogrammes, elle prend des
valeurs qui ne diffèrent que par une constante de celles qu'elle
prend dans P.
Nous allons démontrer que ^(w) se réduit nécessairement à une
constante. En effet, la dérivée ^' {u) est régulière dans tout le
parallélogramme P, car la dérivée d'une fonction régulière est une
fonction régulière; de plus elle admet évidemment les deux pé-
riodes 2(0 et 2co', comme on le voit en différentiant les for-
mules (3o).
Cette dérivée ^' {u) est donc constante, comme étant une fonc-
tion régulière avec deux périodes (n" 19)
*'(«)= Ci;
donc
«ï>(«)= Gi« -h Go,
C, et Go désignant deux constantes. Mais, comme 4>(z< + 2to)
doit être égal à ^{u)^ C, doit être nul et <ï>(w) se réduit à une
constante Cq. Ainsi la différence appelée ^(w) est constante. On
a donc la formule
(3i) /(zO=Go-+-AZ(s-«j-h BZ^^-6.) + ...-f-LZ(;; — /),
32 CHAPITRE II.
due à M. Hermite et appelée formule de décomposition en élé-
ments simples. Cette formule est analogue à la formule de dé-
composition d'une fraction rationnelle en fractions simples.
2o. La somme des résidus d'une fonction elliptique en tous les
pôles situés dans un parallélogramme des périodes est nulle. — En
effet, nous venons d'appeler A, B, ..., L les résidus relatifs aux
pôles situés dans un parallélogramme des périodes; nous avons
trouvé que ^{u) est une constante : alors on a évidemment
^(^u-{- 2Lù') — <I>(;^)=o. On a donc d'après la deuxième for-
mule (3o), puisque o est différent de zéro,
(32) A-t-B +...+ L = o.
Le théorème est donc démontré.
Ainsi, toute fonction elliptique n'ayant que des pôles simples
peut se mettre sous la forme (3i), où les constantes A, B, . . ., L
ont une somme nulle.
Inversement toute fonction définie par une expression de la
forme (3i), où les constantes A, B, ..., L ont une somme nulle, est
une fonction elliptique : en effet, cette fonction n'a d'autres sin-
gularités à distance finie que des pôles simples et, d'après les pro-
priétés de la fonction Z, on a
f^u-i-2iM)—f(a)
20
/{a + 20)')— /(?0 = (A 4- B -I-. . .+ L)
w
26. Formule de décomposition en éléments simples dans le cas
où certains pôles sont multiples. — Nous avons, pour plus de sim-
plicité, supposé d'abord que la fonction elliptique considérée
n'avait dans un parallélogramme élémentaire que des pôles
simples. Le cas où la fonction posséderait des pôles multiples
peut être regardé comme un cas limite du précédent : il suffit de
supposer que plusieurs des pôles simples viennent à coïncider.
Mais nous traiterons ce cas directement, par la même méthode
que le précédent. Nous obtiendrons ainsi l'expression la plus gé-
nérale des fonctions elliptiques et cela encore avec le seul élément
analytique 7j(u) et ses dérivées.
GENERALITES SLR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 33
Soient «, 6, . . ., / les pôles de la fonction /(w) dans un paral-
lélogramme élémentaire et
9l(.W)~ r- H -i- _u -^ '
, . B Bi B3-1
u-b (u — b)^ {U — b)?
les parties principales correspondantes. La différence
^{u)=/{u)-\kZ{u - a)- X,2.' {it - a )-^ ^^.Z" {u — a)-^
-\^Z{u-b)~^a'{ii-b)+ ~Z"iu^b)-^ .
L 1.2
-f-(_ , ,?-! ~^'4 Z^^-v^u - h .1
I . -2 . . . jj — I ^ J
est encore une constante; en effet, dans le voisina^^e de u^=a
par exemple, on a
Z{u — a)= — — — H- fonction régulière,
Z'{u — <7 ) =: — - — — — - 4- fonction régulière,
Z"{u — a)= ' -h fonction régulière,
Z^-i^(m_«)= (_ ,)a-i ''^^y^^^~" + fonction régulière.
Donc
AZ(u — a) — Ai 'L'iu — a)-^ ~^Z"{u — a)-h . ..
1.2 ^
"^ i.2...a — 1 ^^~'' (" — «)= ?i(w) 4- fonction régulière.
Gomme dans le voisinage de u = a, on a aussi, par hypothèse,
f(^u)= oi(u)^ fonction régulière,
on voit que ^{ii) est régulière au point a; il en est de même des
A. ET L. 3
34 CHAPITRE II.
autres pôles. D'ailleurs on a, d'après les propriétés des fonctions Z.
car les fonctions Z'{u), TJ' {u) sont doublement périodiques. On
verra, comme plus haut, que la fonction régulière ^ est constante
et que, par suite, la somme des résidus A + B + . . . + L e5^ nulle.
L'expression générale d'une fonction elliptique est donc
H -Z {u — a)'r-...
1 .'2
_4_(_ i)a-i :^Z' Z(a-i' ( u — a )]
^ ^ I .:>.... a — I J
la somme S étant étendue à tous les pôles situés dans un parallé-
logramme, avec la condition
(32) A + B + ...+ L = o.
Ainsi, de même que toute fonction rationnelle est une combinaison
linéaire à coefficients constants de termes de la forme
T T 1
a — a {u — ay^ (u — a)^
avec la convention que u — œ= -, toute fonction elliptique est,
à une constante additive près, une combinaison linéaire, à coef-
ficients constants de termes de la forme
Z{ii — a), Z'{u — a), ..., Z(ûi-i'(?i — a),
avec la condition que la somme des résidus [coefficients des termes
tels que Z(« — a)] est nulle.
Inversement toute fonction /(?^), définie par une expression de
la forme (33), où
A + B+.-.-f-L = 0,
est une fonction elliptique, car on vérifie immédiatement les re-
lations
f{u^1(xj) —f(u)=0,
■\
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 35
!27. Formule de décomposition en éléments simples avec les
notations de M. Weierstrass. — La formule (33) que nous venons
d'établir peut s'écrire comme il suit. Nous avons posé
T
Z( u) = tu u.
Donc, en différentiant et se reportant à la définition de pu
comme la dérivée changée de signe de ^
Z'(u) = — pu -f
Z' (u) = — p' u,
Faisant ce changement de notations, on a la formule
^ /(?«) = Do+^ A^(z« — «) -h .\ip(u — a)—j^p'{u — a)—...
( ^^--)^"i...:.iâ-.)^""^^^-"T
OÙ Do désigne une nouvelle constante et où la somme 2 est encore
étendue à tous les pôles situés dans un même parallélogramme
des périodes. Les termes linéaires en u qui semblent s'introduire
quand on remplace 'Zj(ii) par ^ii ' u, disparaissent, car leur
coefficient est — - ( V-i- B +. . . + L), c'est-à-dire o.
28. Remarques. — Dans ces formules de décomposition nous
avons supposé les pôles a, b, . . .[ l situés dans un même parallé-
logramme. Cette restriction est inutile en ce sens qu'on peut
toujours remplacer chacun des pôles par un point homologue.
Ainsi soit
rt' = a -^ innù -^ in co'
un point homologue de a, on a
Z ( w — a ) = Ziu — a'-i- -2 «uo -h •>. n w'),
=^Z(u — a ) — n
36 CHAPITRE II.
Remplaçant Z(î/ — a) par cette valeur, on voit que la formule
reste la même. La seule valeur de la constante Go est modifiée.
Une autre remarque est celle-ci. Quand on fait choix d'un
parallélogramme élémentaire P de sommets
Uq^ «0+210, ?/o+2Co', Wq-H 2W -h 20/,
il peut arriver qu'il y ait des pôles tels que a, par exemple, sur
un côté et, par suite, d'autres pôles tels que a + 2to' sur le côté
opposé. On peut être embarrassé pour savoir quels sont ceux de
ces pôles qu'il faut regarder comme étant dans le parallélogramme.
Alors on remplacera le parallélogramme P par un autre tracé en
Fig. 3.
pointillé, obtenu en déplaçant infiniment peu le point u^ en Vq de
façon à éviter qu'il y ait des pôles sur les côtés. La même re-
marque sera utile plus loin pour le cas où il y aurait des zéros sur
des côtés.
29. Règle pratique pour la décomposition d'une fonction ellip-
tique/(w) en éléments simples. — Il faut tout d'abord déterminer
les pôles de cette fonction dans un parallélogramme des périodes,
arbitrairement choisi d'ailleurs; soient a, ^, . . ., / ces points.
Il faut ensuite déterminer la partie principale de f{u) relative
à chacun de ces pôles. Supposons, par exemple, que le pôle u^=^a
soit d'ordre a : alors le produit
est régulier et différent de zéro pour u = a. Si donc on déve-
loppe ce produit, par la formule de Taylor, dans le voisinage
de w = a,
^{u) = Aa-i + Aa-o (?/ — «) + Aa-3(^^ — «)--!-. . .
g{u) étant une série entière en [u — a), on a, en égalant ce dé-
GÉXKRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 87
veloppement à (a — a)^/(u) et divisant par (u — a)^, le déve-
loppement
qui met en évidence la partie principale cherchée. On peut alors
écrire la formule de décomposition, quand on a fait ce calcul pour
chacun des pôles situés dans le parallélogramme choisi. D'après
une remarque que nous avons faite, on peut, dans ces calculs
comme dans la formule finale de décomposition, remplacer chacun
des pôles tels que a par un point homologue a -]- 2m<x> -\- ithù'.
La principale difficulté pour la décomposition en éléments
simples est la détermination des pôles a^ b, . . ., /, de même que
pour la décomposition d'une fraction rationnelle, la principale
difficulté est de trouver les racines du dénominateur. Nous re-
viendrons sur ce point au n'' oO.
30. Il ne peut pas exister de fonctions elliptiques ayant dans un
parallélogramme un seul pôle, si ce pôle est du premier ordre. —
En effet, si la fonction f{u) n'avait qu'un pôle simple a de ré-
sidu A, la formule précédente (3i) donnant/(w) ne contiendrait
qu'un terme XTj[ii — a). Mais la somme des résidus étant nulle,
on aurait A = o et f{u) = Cq. La fonction serait donc une con-
stante et n'aurait pas de pôle.
Mais il existe des fonctions elliptiques ayant dans un parallélo-
gramme deux pôles seulement, simples tous deux, u = a elu = b.
En effet, dans cette hypothèse, la formule (3i) comprend deux
termes et l'on a A -h B = o ; la fonction f{u) est alors
f{ii) = Co-h A.[Z(ii — a) — Z{ii — b )].
Il existe aussi des fonctions elliptiques ayant dans un parallélo-
gramme élémentaire un seul pôle, pourvu qu'il soit d'ordre supé-
rieur au premier; le résidu relatif à ce pôle est nul. C'est ce qui
a lieu, par exemple, pour pu qui admet l'origine et les points
homologues comme pôles doubles de résidus nuls.
D'une manière générale, les dérivées et les puissances positives
de pu sont des fonctions elliptiques ayant dans chaque parallélo-
38 CHAPITRE II.
gramme un seul pôle homologae du point u = o', ce pôle est
d'ordre supérieur à i et le résidu correspondant est nul.
31. Exemple. Décomposition de p^u en éléments simples. — La
série qui définit pu montre que, dans le voisinage de w= o, on a
G(u) étant une fonction régulière au point o définie par la série
Gomme G{u) est paire et s'annule manifestement pour u = o^
on a, en développant cette fonction en série de puissances dans le
voisinage de u = o,
G(ii) = ^u^-^^u'^-i-...,
OÙ, conformément aux notations de M. Weierstrass, nous appe-
lons — et ^ les deux premiers coefficients
20 28 ^
(36) ^^=3y'A. ^' = 5y'-i-r
^ ^ 20 .^ w* 28 .^ w^
Ces expressions de g2 et ^3 s'obtiennent immédiatement en
développant chaque terme de la série (35) suivant les puissances
ascendantes de 11^ par la formule
T T 2 w 3 m'2 4 u^ 5 u'*
{u — w y^ w^ w^ w'* w° w^
puis en ordonnant la somme par rapport aux puissances ascen-
dantes de u.
On a donc, dans le voisinage de u = o,
37) p?i= ---4- ^'w2+^j^i_^..
^ ^ "^ W2 20 28
et en élevant au carré
u* 10 14
Considérons un parallélogramme des périodes entourant le
GÉNÉRALITÉS SI H LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 89
point ;^ = o; dans ce parallélogramme p- u a, comme seul pôle,
uz=zo'^ ce pôle est d'ordre 4 et la partie principale correspon-
dante est — 1 d'après le développement ci-dessiis. Dans la formule
de décomposition en éléments simples (34) il faudrait donc
prendre un seul pôle a = o. puis a = 4, A = A, = Ao = o,
A3= I . On a alors
Dq désignant une constante.
Il est d'ailleurs aisé de vérifier directement cette formule.
D'après le développement de pu on a, en dilTérentiant,
Donc la différence
est régulière au point ;/ =: o, car, dans le second membre les
termes en - disparaissent. La fonction ^{u) est donc régulière
dans tout le parallélogramme élémentaire considéré (contenant
l'origine), et, comme elle admet les deux périodes 2to et 2w', elle
est égale à une constante Dq.
La formule (38) est ainsi vérifiée. Pour déterminer la constante,
on donnera à u une valeur particulière. D'après les développe-
ments de p- et de p", on a, dans le voisinage de u = o,
Do = P^«-^p"« = f^+...,
d'où en faisant u = o, Do= — • On a ainsi la formule
12
(39) p-w= ^P""~^ 7^*
On formera de même, à titre d'exercice, les expressions de
p^ Uj p"* «, ... en fonctions linéaires de p, p', J^'^ . . . par la for-
11^ lO
7
^ ^ Sj.
u'* ' 10
7
*(w) = p2z/
-s^"«
40 CHAPITRE II.
mule de décomposition en éléments simples. Ces expressions se
tirent aussi des formules obtenues en différentiant la relation (Sg)
un nombre quelconque de fois et tenant compte de la relation que
nous allons établir entre p et p'.
32. Relation algébrique entre pu et sa dérivée p'u. — Multi-
plions les deux membres de la relation (Sg) par p' u et intégrons
par rapport à u, nous obtiendrons une formule qu'on peut écrire
où G désigne une constante.
Pour déterminer cette constante, on remplacera encore p, p'
par leurs développements en série donnés plus haut : on vérifiera
que les termes en - disparaissent, et en faisant ensuite u = o, on
trouvera G = — ^3. On a donc la relation
(40) p'2=4j33— -2p — ^^3,
algébrique en p et p' .
Cette formule donne la dérivée de la fonction inverse de pu.
Faisons
p{u) = z,
d'où l'on tire, en imaginant l'équation résolue par rapport à u,
u = argp^,
c'est-à-dire u égale l'argument dont le p est ::;. La formule (4o)
donne alors
(5-3' = ^"'-^^^-^-
du _ I
dz sl\z^— g,z — g-i
La dérivée de u par rapport à z est donc algébrique en :?, tout
comme la dérivée de arc sin^.
Comme z est infini quand u est nul, on a
(40 u=±.
/^* dz
J^ sj\z-^~g._z-
formule permettant de calculer u en fonction de z.
GENERALITES SIR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 4I
33. Développements en séries de puissances de pu, ^u, -iu. —
Les constantes «-o et g^ s'appellent les deux invariants. Ces
constantes étant connues, on a, comme il suit, les développements
en séries de jd, "Ç, ^.
Faisons, dans le voisinage de u = o,
(42) pz* = — — ^ -h C.U'-^ C^U'*-^.. .-^CXW2).-2_^.
' U-
Les deux premiers coefficients sont
Les suivants se calculent facilement par voie récurrente en
substituant le développement de J3 dans l'équation
et identifiant les deux membres. On trouve ainsi, pour X plus grand
que 3, la formule récurrente
(44) ^^=,,x + oa-^)Z"-''-^ (v = 2.3,...,X-.),
qui montre que tous les coefficients sont des polynômes en g.^ ^^g-^-
Ainsi
Le développement de '^ji pour de petites valeurs de u se
tire immédiatement du précédent par une intégration, puisque
'^,u^=- — / J3 u du ; on a donc
(46) lll=-^^—\^C.lL^—-^CiU-^...,
sans ajouter de constante, car Çw est une fonction impaire. Les
coefficients de ce développement sont aussi des polynômes en g-i
et ^3.
Les deux développements de p et i^ convergent dans le cercle
avant pour centre l'origine et ne contenant dans son intérieur
aucun point homologue de l'origine.
42 CHAPITRE II.
Du développement de Ç on déduit celui de d puisque
= LU.
^u ^
Intégrant et passant des logarithmes aux nombres, on a
sans mettre de constante en facteur, car — tend vers i quand u
tend vers zéro. Il ne reste plus qu'à développer l'exponentielle en
série et l'on a le développement de du. On voit que les coeffi-
cients de ce développement sont aussi des polynômes entiers
en g2 et ^-3. Voici les premiers termes du développement
(47) ^u = u^- ^'-''" ^■'"' ^'^' -"-^^"''
-2^3.5 '2'^ 3.5.7 29.32.5.7 '27.3-'2.52.7.ii
On trouvera ce développement poussé jusqu'à «^^ dans les
feuilles de M. Schwarz {^Formules et propositions pour V emploi
des fonctions elliptiques). Puisque du est une fonction entière
comme sinj^, régulière dans tout le plan, ce développement de du
est convergent pour toutes les valeurs de u. Ce développement est
commode pour le calcul des valeurs numériques de du^ d' u.^ d" u
et, par suite, de Ç et p qui s'expriment rationnellement à l'aide
des dérivées de d
^ cf' Il ^, a"*- a — a'ii j'" u
LU = 1 pu = — l U = ■ — ■ ^ •
34. Inversion dans les notations de M. Weierstrass. — D'après
ces propriétés, si l'on a une équation de la forme
(48) u = r --=j'
où g2 et ^3 sont des constantes données, on en conclut
^ = p W =
c^-^u
z est donc exprimé en fonction uniforme de w, et l'on peut, à l'aide
des séries précédentes, calculer la valeur de z correspondant à une
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 4^
valeur de «; mais ces séries ont le défaut de ne mettre aucune pé-
riodicité en évidence. On a ainsi une solution du problème de
l'inversion de l'intégrale (48)- Les constantes g2 et g^ peuvent
avoir des valeurs quelconques, car l'équation
est vérifiée identiquement par les développements en série ci-
dessus, quels que soient g^ et «-3.
Nous verrons plus loin comment, gn et ^3 étant donnés, on
peut calculer un couple de périodes aw et aw'.
35. Intégration d'une fonction elliptique. — Pour calculer l'in-
tégrale
I /(u) du
d'une fonction elliptique f{u), on fait comme pour les fonctions
rationnelles : on décompose /(«) en éléments simples et l'on in-
lègre terme à terme. Ainsi, dans les notations de M. Weierslrass,
f{u) peut se mettre sous la forme (34). En intégrant, on a
I f{u)du= const. 4- Dow-f-^ A. Ioga'(«A — a) — Al ^(w — a)
p{u — «)+...
-(-I)
a-i
:ï^^t^'^'^-^'(»-^
Par exemple, la formule de décomposition établie pour p- 1/
(n« 31) donne
(49) j p^udu = -p' ii-i- —u-^coml.
36. Homogénéité. — Pour indiquer les valeurs des périodes ou
des invariants, M. Weierstrass emploie les notations suivantes
c^u = ■:f{u\M, w') = ^{u; ^2, ^3),
pu = p{u\oj, w') = p{u; g2, ^3).
D'après le produit qui définit du, il est évident que si Ton
multiplie w, co' et u par un même facteur tx, — ne change pas et
44 CHAPITRE II.
l'on a
(5o) cfdjLulixM, ixm') = ixa'(u\oi^ lo').
DifTérentiant par rapport à u^ on a
(5i) a''([t.u[iioj, ixiû') = (^'{uloj.ijj').
Donc
(52) Ç([awl[aw, [j.co') = -Ç(w]to, w').
DifTérentiant encore par rapport à u
(53) p(ixii\ixM, ixoi') = -lp(î^l6), o/),
ce qu'on vérifie d'ailleurs immédiatement sur Ja série donnant p.
D'après les expressions de g2 et ^3 par des séries doubles
(n«31)
quand on remplace to et to' par |jl(i) et [jlw', çv est remplacé par aw
et ^2 et 0-3 par ^ et ^- On a donc aussi
(54) ' ^ ^ ' ^
0.3
L'expression ^ est une fonction de w et to' qui ne change pas
quand on multiplie w et to' par un même facteur arbitraire [jl; c'est
une fonction du seul rapport des périodes.
37. Cas de dégénérescence. — Quand une des périodes est in-
finie, iù' par exemple, on a
^2=22.3.5 V , \ ,> ^3= 22.5.7 V ,\çy
et comme on a (n° 15)
'^' I _ 7:^ V' * _ '^'^^
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 45
il vient
I / 7r2 \2 I / Tr2 N 3
Donc on a, dans ce cas,
^2 — ^7^5 = 0.
Le polynôme 4^^ — ^2^ — ^3 a alors une racine double, et
l'intégrale
J y/4 ^3 _ ^, 3 _ ^3
peut s'exprimer par des fonctions circulaires, comme il était
prévu d'après les formules du n° 23. En calculant cette intégrale
élémentaire, on retrouverait ainsi d'une autre manière les for-
mules du n*' 23 (voyez l'exercice 1, p. 62).
Quand les deux périodes to et to' sont infinies, on a ^\,= 0.3=3 o
et le pohnome sous le radical a une racine triple. L'intégrale
devient alors
qui donne immédiatement
III. — Deuxième forme des fonctions elliptiques. Décomposition
EN facteurs. Conséquences.
38. Décomposition en facteurs. — Nous allons indiquer main-
tenant une deuxième forme sous laquelle on peut mettre toute
fonction elliptique y*(w) et qui est analogue à la forme d'une frac-
tion rationnelle dont le numérateur et le dénominateur seraient
décomposés en facteurs du premier degré.
Cette nouvelle forme résulte immédiatement des théorèmes pré-
cédents appliqués à la fonction ^ — -•
Remarquons d'abord qu'une fonction elliptique a nécessaire-
ment un nombre limité de zéros dans un parallélogramme des pé-
riodes. Car, si elle en avait une infinité, il existerait à l'intérieur
du parallélogramme au moins un point a dans le voisinage duquel
46 CIlAPITRIi: II.
il y aurait une infinité de zéros; c'est ce qu'on verrait comme on
l'a fait au n° 20 pour les pôles. Mais cela est impossible, car, la
fonction /(m) n'ayant à distance finie d'autres singularités que des
pôles, ses zéros sont nécessairement isolés (n° 7).
Gela posé, soit une fonction elliptique f{u) ayant, dans un pa-
rallélogramme des périodes, les pôles ou infinis simples «i,
«25 • • • j <^r au nombre de r et les zéros simples b^^ b^-, . . . ^ bs au
nombre de s. La fonction -^- — ^ est une fonction elliptique régu-
lière partout où/(w) n'est ni nul ni infini. Un zéro simple àe f(ii)
est pour ^.- — ? un pôle simple de résidu i, et un pôle simple
de f{u) est pour •— — - un pôle simple de résidu — i (n" 3).
On a donc, d'après la formule de décomposition en éléments
simples,
(55) ( -^
1 a' C7' a'
— — {u — a^) — ~- {u — a^) — . : . — — {u— a,.),
OÙ — est la fonction 'C. En outre, la somme des résidus de ^-t- — - re-
latifs à tous les pôles devant être nulle, on a
s — /■ = o.
Donc : Dans un parallélogramme élémentaire le nombre
des zéros d' une fonction elliptique est égal au nombre des in-
finis. Ce nombre se nomme ordre de la fonction elliptique;
nous reviendrons plus loin sur cette définition de l'ordre.
D'après ce théorème, faisons s=^ r dans la formule (55) et in-
tégrons terme à terme, puis passons des logarithmes aux nombres;
nous aurons la formule cherchée
(56) /(„) = „,.„*<«-*.)^(«-ft0...a'(»-i.)
(^{11 — Cil) (^ {il — a^). . .a'{u — Ur)
où a est une nouvelle constante. Cette formule met en évidence
les zéros et les infinis de f[u).
Si la fonction /(?^) a des zéros ou des pôles multiples, la même
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 47
formule s'applique; il suffît de supposer que plusieurs des points
^,,60, ... sont confondus en un seul, ou plusieurs despoinls a,,
«2,
Dans la démonstration nous avons supposé que les points a,,
«27 • • • ; cir\ ^15 ^i-i ' ' • f br sont situés dans un même parallélo-
gramme. En modifiant convenablement les valeurs des con-
stantes c et a on peut remplacer un ou plusieurs points a^ ou b^
par des points homologues. Par exemple, considérons le point
a, = (2| -r- 20»,
homologue de «,. En remplaçant dans la formule (22) a, par
a\ — 2(jj, on a
a'(u — ai) = a'di ~a\-]- 210) = — e2r,(M-a;-f-œ) a'{u — a\),
et, par suite
/(u) = a'ec-u ^(t^-br)^(^^-b,)...^(u — br)
avec
c' =1 c — 2T,, a'= — ae2rj(a',-w).
39. Théorème de Liouville. — Si Von considère les zéros et
les infinis d^une fonction elliptique situés dans un parallélo-
gramme des périodes, la somme des zéros ne diffère de la
somme des infinis cjue par des multiples des périodes.
On démontre immédiatement ce théorème en écrivant que la
fonction f{u) sous la forme (56) admet les deux périodes 2(o
et 2co'. Gomme on a
^'(fi— a^ 210) = — eSr.lK-a+o)) j'(m — a),
on voit que le rapport - — -. — — est égal a
g2cto-!-2r/a,+a3+...+ar— A,— /'j— ...— 6r.\
Ce rapport devant être l'unité, on a
(5-) •ICW -I- 2Tj(rti-J- «, + • . --r- «/• — bi— b-i — . . .— ^,.) — IJlTzi,
.• T^ • 1 V f(U-^ 2C0')
OU n est un entier. Ecrivant de même que : = i , on a
(37') 2Cto'-i- 2T/(f7i-h «2-^-- • .-^ «r— ^1" ^2 — • • •— ^r) = — 27?l-i.
48 CIIAlMTRIi: II.
Éliminant c entre ces deux équations on a, en vertu de la rela-
tion r.w' — lût! ^=:^ — q^ie nous établirons plus loin,
( 58 ) «1 + a.2 H- . . . H- «,. — 61 — ^2 — • • • — ^r = '^- /'i co + 2 ;i w' ;
ce qui démontre le théorème.
La valeur de la constante c est alors donnée par Tune ou l'autre
des formules (5-) ou(57').
Mais on peut simplifier un peu la formule en mettant à profit
une remarque faite plus haut. Remplaçons le point a^ par le point
homologue
«'j = ai — 2 m to — 2 Al 10'.
La formule donnant /(?<) prendra la forme
f(ii)= A e^" —^ -, — »
•^ "■ ^ C3'(i^ — aj ) a:^ a — Ui) . . . :i{u — a,.)
où l'on a
(59) a'i -h a.2-1-. ..+ «/•= 61+ 6.2 + - • •+ bi-
Mais alors, en exprimant que /{li) admet les périodes 2 w et 2to',
on a, par un calcul analogue à celui que nous venons de faire,
2Cw = 2N'7rf, 2Gco' = — iMTzi,
M et N désignant des entiers. On en conclut
G(Mco^-Nw')=o.
Le facteur Mwh-Nco' ne peut pas être nul, car le rapport —
N
M
est imaginaire et ne peut pas être égal a — ^- Donc
C = o.
On peut donc toujours mettre une fonction elliptique sous la
forme
(60) /(»)^A^<"-^;'^<"-^-'---:<"-'->,
^ ' ./ V / (^{u — a\):f{it — a.i) . . .:^{u-- a,.)
avec la condition (Sg). On pourrait de même remplacer d'autres
zéros et infinis par des points homologues : la formule resterait la
même pourvu que la somme des zéros choisis égale celle des in-
finis.
GÉNÉRALITÉS SUR LKS FONCTIONS ELLIPTIQUES {9
iO. Notations de Jacobi. — La formule de décomposition en
facteurs s'écrit comme il suit dans les notations de Jacobi. La
fonction H de Jacobi est liée à la fonction i par la relation
H(w)=H'(o)e -'""'j-a,
d'où
I jl««
H (G) ^ '
Remplaçant alors -ia par cette expression dans la formule (60) et
tenant compte de
«1 -h «2-T-. . .-f- a,.^=^ ^1 H- 62 + . . .-h 6^,
il vient
SI désignant une constante. On a donc, en définitive, la même
formule fondamentale dans les deux systèmes de notations.
iL Deux fonctions elliptiques ayant les mêmes zéros et les
mêmes infinis ne diffèrent que par un facteur constant. — Cela
résulte des formules précédentes où le facteur A seul est arbi-
traire, une fois les zéros et les infinis donnés.
4^2. Ordre d'une fonction elliptique. — On appelle ordre d'une
fonction elliptique le nombre de pôles qu'elle possède dans un
parallélogramme élémentaire, chacun d'eux étant compté avec
son degré de multiplicité. Cl; nombre est aussi égal au nombre des
zéros situés dans un parallélogramme (n° 38) :
Ainsi j3^^ est du second ordre, ji'w du troisième.
La fonction elliptique /(;^) étant d'ordre /', la fonction f{ii) — C,
011 C est une constante quelconque, est aussi d'ordre /*, car les
pôles dey*(w) Glf(^u) — G sont évidemment les mêmes. La fonc-
tion/(«) — C a donc, dans un pirallélogramme, /' zéros quel que
soit G. Ainsi l'équation
a toujours /• racines dans un parallélogramme. La valeur ?ni-
A. ET L. 4
5o CHAPITRE II.
nimum que puisse prendre /' est 2, car d'après le théorème
du n° 30 il n'existe pas de fonction elliptique du premier ordre.
Exemple. — La fonction pu est du second ordre. Dans un pa-
rallélogramme des périodes il existe deux valeurs de u telles que
p?/=:G. L'une d'elles étant a, Tautre est homologue du point — a,
car pu est paire. Ces deux racines sont distinctes tant que les
deux points a et — a ne sont pas homologues, c'est-à-dire tant
que l'on n'a pas
a = — a -j- 2 /« w 4- 2 /î co' ,
a = m w -4- /ko',
et G = J3 ( m (1) -j- /2 w' ) .
Si les entiers m et Ji sont pairs tous deux, cette valeur de G est
infinie : effectivement, l'équation p/^ = 00 a dans chaque parallé-
logramme une racine double.
Si un des entiers m ou n est impair, ou si tous deux le sont,
G est fini : on trouve ainsi, à cause de la périodicité de p, trois
valeurs différentes de G pour lesquelles l'équation pu — G = o a,
dans chaque parallélogramme, une racine double. Ges valeurs sont
les suivantes :
m impair, n pair, G = ))03.
m pair, n impair, G = j3(o'.
/?i et n impairs, G = j3((o -h w').
La racine double àe pu — G = o est, dans le premier cas, con-
grue à co, dans le second à to', dans le troisième à co -j- to'. Ges
trois valeurs annulent la dérivée p' u : les valeurs correspondantes
de G sont les trois racines du polynôme
comme nous le montrons plus loin (n° 46).
IV. — Exemples de décomposition ex facteurs et ex éléments simples.
Formule d'addition algébrique pour pw. Conséquences.
43. Décomposer en facteurs la fonction doublement périodique
OÙ V est une constante. — Dans un parallélogramme des périodes
GÉNÉRVLITKS SLR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 5l
pu admet o comme infini double. Donc la fonction admet deux
zéros dans un parallélogramme des périodes; on voit que ce sont
les homologues des points u= v ei u ^ — ç puisque j3 est paire.
On a donc
pu p P = A ; >
A désignant une constante.
Cette constante se détermine en multipliant les deux membres
par U' et en faisant ensuite tendre ii vers zéro. Il vient
i = — Xa"-i'.
La décomposition est donc donnée par la formule
(62) p« — pp= — — •
44-. Formule d'addition pour ^w. — Si l'on prend les dérivées
logarithmiques des deux membres de l'égalité précédente, par rap-
port à iij il vient
(63) ]7^7^, ='(«-^)-'("-'-)--^^";
puis, en échangeant u et v,
(64) j^^=^=^(a + i^)-C(..-cv--2^p;
enfin, en ajoutant membre à membre les deux égalités précé-
dentes,
(65) IP'''-P'' = :^a + .)-Uc->:.,
'ipu — pv'
formule que Ton obtiendrait également en décomposant en élé-
ments simples les fonctions elliptiques de u qui figurent dans les
premiers membres. La formule (65) peut être considérée comme
une formule d'addition pour la fonction î^w : seulement ce n'est
pas une formule d'addition algébrique, car ^(«-ht^) n'est pas
une fonction algébrique de "Çu et "Cv.
Ad. Formule d'addition de la fonction pu. — Si l'on difi'érentie
par rapport à u les deux membres de l'égalité précédente, on
Sa CHVPITRK H.
trouve
c'est une formule d'addition algébrique pour pw. En y remplaçant,
après la dérivation, ^' u par sa valeur 6 j3-?^ — — (éq. 89), on ob-
tient j3(i^ -h v) en fonction rationnelle àepu^ pv^ p' u et pV. Si,
ensuite, on j remplace p' u et p' v par leurs valeurs respectives en
fonction de pu et pç
on obtient p(u-\- v) en fonction algébrique de pu el pç.
Autre forme de la formule d'addition. — On a, en effectuant
la différentiation {Q6)',
I p"ii 1 {p'a — p'v)p'u^
pu — p(u-uç)= — — — ; — - ;
permutant u et p on a de même
PV — p(u -^ V) — \ ; r^— •
^ ^^ ' ipU — pV •>, (pi^ — pp)2
Ajoutons membre à membre et remarquons que
p"i^_p"(. = G(p-^?^ — p2p),
d'après l'équation (Sg), il vient
T I p' n — pV\2
(67) p("-^'')= 4(7^1^) ~''"~^'''
qui donne p{^u-\- p) par une formule où la symétrie, par rapport
aux deux lettres u et ç', est en évidence.
En différentiant par rapport à u et remplaçant pl^ u par
6j3-« — - «2j on a de même une formule d'addition pourp'(«/ -h t^),
exprimant cette fonction en fonction rationnelle de pu^ p' u^ pç^
p'{>. \]ne nouvelle différentiation donnera une formule d'addition
pour p" ] etc.
46. Décomposition de pu en facteurs. — La fonction p' u a,
GENERALITES SLR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES.
53
dans un parallélogramme élémentaire, un pôle triple qui est le
point u^ o, ou un point homologue. Cette fonction est donc de
troisième ordre. Elle a, dans un parallélogramme, trois zéros que
nous allons déterminer. Pour cela, partons des relations
p'(z< 4- 20J) = p'w, p'(m -+- 2W')= p'zf,
p'{ll -h 2 O) -f- -2 to' ) = -p' U.
Faisant dans la première de ces formules u^= — ^ co, on a
P'(w)=p'(— w);
comme d'autre part p' est impaire,
P'(w) = — p'(— (o),
Donc J3'(cd) = o. De même j3'(to')= o.
Enfin, en faisant dans la troisième formule ;/ = — to — to', on voit
que p'(co + to')=: o. Prenons un parallélogramme élémentaire
Fig. 4-
•2Cl.+^C»j'
très voisin de celui dont les sommets sont o, 2w, 2 0)', 2to + 2a)'
et contenant o dans son intérieur. Alors, dans ce parallélogramme
tracé en traits pleins, la fonction a le pôle triple o et trois zéros
nécessairement simples co, w', w-f- lo'. La somme des zéros 2 0jH-2to'
ne didere de la somme des infinis qui est o que par des multiples
de périodes.
Remplaçons le zéro to + w' par son homologue — to — to'; alors
la somme des trois zéros to, w', — to — (o' est égale à la somme
des trois infinis qui est nulle et l'on a
^(ii
O)) 1j( It (.)' ) 1j( U -h M -h to' )
Pour déterminer A, on peut multiplier les deux membres par u^
54 CHAPITRE II.
puis faire tendre u vers o. Gomme dans le voisinage de o on a
p w = — — -4- fonction régulière,
le premier membre devient — 2; comme — tend vers i, le se-
cond membre devient
A 3'w o'to' ^(to H- w')
et l'on a
, c;'(w — a))a'(?/, — a)')a'('M-+-(jL)-i-(.o')
P ii= — 1 -, — ; -, — •
Voici quelques conséquences des résultats précédents. Nous
avons établi la relation
Appelons e^^ e^^ e^ les racines du polynôme ^z^ — g2Z — ^3,
alors
(68) lp'"'U = 4(pw — ei)(pî^-e2)(pw — 63).
Gomme p' u s'annule pour u=to, u = M-\-iii'y u = ii)'^ les
quantités e^ , 62-, e^ sont égales à pw, p(io -h co'), p^',
(69) ei = p(M, e2=p(wH-w'), es=pui'.
Il est évident, d'après la formule (68) qui donne p'-^u^ que le
second membre de cette formule est le carré d'une fonction uni-
forme : nous vérifions plus loin (n° 48) que chacune des diffé-
rences pii — Ci^ pu — 62, pu — 63 est le carré d'une fonction
uniforme.
47. Effet de l'addition d'une demi-période à l'argument de pu.
— Dans la formule d'addition (67) faisons ç= to, en remarquant
que pco = 61, p'w =0 et en tenant compte de l'expression (68)
de p'^. Nous obtenons
/ , N (^1 ^2)(ei 63)
p(M-t-to)— ei= ^ ^^ ^.
pu — ei
De même, en faisant dans la formule d'addition (^ = w + to' ou
GÉNÉRALITÉS SLR LES FONCTIONS ELLIPTIQUES. 55
ç =r co', on trouve
(e.2—ei)(eî—e:i)
p u — eo
pu — e^
48. Expressions de p u — e\. Fonctions :fi, :f-2, ^s- — Dans la for-
mule (62) établie plus haut
faisons r = to, nous aurons
r>u — p co = — — —, }
mais, d'après les propriétés de la fonction 3", on a
a'( it H- U) ) = — e-2^i" J'( ït — w ),
comme on le voit en changeant dans la première des formules (22)
u en u — co. On a donc
-i-iu — (o)
(70) p"-p^^ = ^'"'"l^^-:.^•
On trouve de même
(70)' pu — p^ = e
— fiir, u
Enfin, dans la relation (62) faisons (^ = co h- co' ; il vient
a'( z< -+- co -+- w') J'( ï/ — co — to')
XiU — p((oH-co )= —z — -— \ r- i
OU d'après la formule (23), dans laquelle on change u en u — co— co',
„ ^"^(zi — to — 10')
Les trois différences considérées sont donc bien les carrés de
fonctions uniformes. M. Weierstrass emploie une notation
56 CHAPITRE II.
spéciale pour désigner ces trois fonctions. Il fait
eA" c^(io — u)
a'iu =
(72) / Cf.2ll
f O'.-îW
. ,
^'o'w a'( m' — i()
Avec ces notations, on a
o\ /^l"\- /^iff\'^ /^:i'i\^
73) p„_«,= (^_j, j,„_,,= (^_j, ,,„_,,= (_j,
u
P^" = ^ ^B
(74) ,P"=-^. ^^ ;
le signe à prendre en extrayant la racine est — , comme on le voit
en multipliant les deux membres par u^ et faisant tendre u vers
zéro. On retrouve ainsi, aux notations près, la formule établie
directement dans le numéro précédent pour la décomposition de
p' u en facteurs.
49. Toute fonction elliptique ./(?*) aux périodes ^w et -km' est une
fonction rationnelle de pu et p' u. — Nous établirons ce théorème
comme une conséquence du théorème d'addition et de la formule
de décomposition en éléments simples
/( ^0 = Do -i-^ A r ( zi — rt ) -4- A, j) ( M — rt ) — -^ p'( « — a) — . . .
la somme étant étendue à tous les pôles. Tout d'abord la formule
d'addition pour pu (n° 45) montre que p{u — a) est une fonc-
tion rationnelle de pu et p'u. En différentiant cette formule on
voit que p'(u — a) est une fonction rationnelle de pu, p'u et
p" u; mais, comme
p"u = 6p^u—^y
GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS K L L 1 PT IQ L' ES. 5;
p'(i/ — a) est une fonction rationnelle de pu et p' u. On voit de
même, en différentiant de proche en proche, que p"(u — a), . . .,
p(y--2)(^if — ^^ sont des fonctions rationnelles de pu et p' u. Restent
les termes tels que ^(u — a). La formule d'addition pour la fonc-
tion ^ (n" 44) dans laquelle on remplace r par — a donne
t(u — a) = tu — !:«-! — i ;
1 pu — pa
on a de même s('' — b), . . ., '^{u — /). Si l'on porte ces valeurs
dans la formule de décomposition en éléments simples, on voit
que, dans la somme
(75) Ar(?/ — «)-+-B^(;^ — 6 )-!-... -T-L^( // — /),
étendue à tous les pôles, le terme en ^u disparaît à cause de hi
relation A -|- B + . . . + L = o et la somme (70) est une fonction
rationnelle de pu et p' u.
Le théorème est donc démontré.
Remarque. — Comme on a
on peut, dans une expression rationnelle enjD et p', éliminer toutes
les puissances de p' supérieures à la première en remplaçant toutes
les puissances paires de p' par des polynômes en p. On met ainsi
toute fonction rationnelle de p et p' sous la forme
P(p) + p'Q(.p)
Pl(p)-r-p'Ql(p/
où p, Q, P,, Qi sont des polynômes entiers en p.
Multipliant et divisant cette expression par ^^{p) — p'Q«(p)
et remplaçant p'- par sa valeur en fonction de p, on voit que toute
fonction rationnelle de p et p'^ c'est-à-dire toute fonction elliptique
peut se mettre sous la forme
/(«) = H(p) + p'Ri(p).
R et Rj étant des fonctions rationnelles. Il en résulte
f(-u) = R{p)-p'R,(p),
car p' est impair.
58 CHAPITRK II.
En particulier, si f{u) est une fonction paire, /( — u) doit être
égal kf(u) et R, (p) identiquement nul. Alors
f(u)=R(p).
Si f{u) est impaire, /( — u) doit être égal à — /(^O ^^ ^(p)
identiquement nul. Alors
f(ii) = p'Rap)-
Ainsi une fonction elliptique paire est une fonction rationnelle
de pu; et une fonction elliptique impaire est égale à une fonction
rationnelle de pu multipliée par p' u.
Par exemple, p{2u)^ p{3 u), . . . , p{nu) (n entier) s'expriment
rationnellement en fonction de pu. On a ainsi des formules ana-
logues à celles de la multiplication des arcs en Trigonométrie, que
le lecteur établira sans peine par l'application répétée de la for-
mule d'addition.
De même p' (nu) est égal à p' u multiplié par une fonction ra-
tionnelle de pu.
50. Remarque sur rintégration d'une fonction elliptique sup-
posée mise sous la forme d'une fonction rationnelle de p et p'. —
Soit la fonction
f{u) = i\(pu)-hp'uni(pu),
où, comme précédemment, R el R, désignent des fonctions ra-
tionnelles de pu. On aura
I f{u) du = I R(pi^) du -^ I p'u Ri{pu)du.
La deuxième intégrale du second membre se ramène immédia-
tement à l'intégrale d'une fonction rationnelle, car si l'on fait
pu = z elle devient
\{z)dz
/'
on sait calculer cette intégrale. Pour obtenir la première intégrale
du second membre, on commencera par décomposer la fonction
rationnelle R de pu en fractions simples, en considérant pu
GÉXKRALITÉS SUR LKS FONCTIONS ELLIPTIQUES. Sg
comme la variable
A A, A, B
pu -7. {pu — 7.)^ ^j)f^_a)3 ■ pw— p
Cq, Ci^ . . . , Cv, A, A,, Ao, . . . , B, . . . , a, J^, ... étant des con-
stantes. L'intégrale de la partie entière en pu s'obtient aisément,
car on sait (n° 31) exprimer J3- w, p^ u. . • . , p^ u en fonctions li-
néaires à coefficients constants de pu et de ses dérivées p'Uj
p" Uj . . . , de sorte que cette partie entière s'écrit
Co+ Cip u -T- C-2p' u -{- C-ip" u -i- . . .;
son intégrale est immédiatement
CoU — CiZ,u-\- C2PU-+- Czp' u -i-. . ..
Les intégrales des termes suivants s'obtiennent aussi en décom-
posant ces termes en éléments simples. Pour cela on détermine
d'abord des constantes a, b^ . . . telles que
pa = a. pb = '^,
Nous avons donné (n° 44, formule 64) la décomposition en élé-
ments simples de — ■; nous écrirons cette formule
^ P " — .P ^
On en conclut, en changeant ^ en a,
/" du I r, (7(u—a) 1
J Pii — pa pal - c^{u-+-a) J
const.
Différentiant ensuite la formule (76) par rapport à ç et divisant
par p'ç, on en tire la formule de décomposition en éléments
simples pour -; différentiant cette nouvelle formule par
^ ^ {pu — pv)'-' ^
rapport à v on en lire de même la décomposition en éléments
simples de -> • • • et ainsi de suite. Dans ces formules on
^ (P" — P^)=^
fera ç = a et l'on en déduira immédiatement les intégrales
/du r du
(pu — pay-'J {pu — pa)^' ""
6o CHAPITRE II.
51. Entre deux fonctions elliptiques f{u) et /i(m) aux mêmes
périodes existe une relation algébrique. — En efl'et, si l'on lait
X et Y sont, d'après le théorème du n"* 49, des fonctions ration-
nelles
(77)- X = R(p,p'), Y=R,(p,p'),
des quantités pu et p' u liées par la relation
(78) P"^ u = 4 p3 u — é-2p U — g;.
L'élimination de p et jd' entre les relations (77) et (78) donne
évidemment une relation algébrique entre X et Y
F(X, Y) = o.
La courbe (G) définie par cette équation est, en général, àiW pre-
mier genre. C'est ainsi que si l'on fait
on a entre x ely la relation
définissant une cubique (c) sans point double, sauf dans le cas
de dégénérescence. Les coordonnées X et Y d'un point de la
courbe (G) sont des fonctions rationnelles des coordonnées ûo ely
d'un point de la cubique (c).
On peut, en général, indiquer le degré de la relation entre X
et Y. Si f{ii) est d'ordre /• et f\{u) d'ordre r^^ la relation
F(X, Y) = o est de degré r^ en X et de degré r en Y.
En effet, X étant donné, la formule
donne, pour u^ r valeurs dans un [)arallélogramme ; à chacune de
ces r valeurs, la formule
GÉNÉRALITÉS SLR L 13 S FONCTIONS ELLIPTIQUES. Gl
fait correspondre une seule valeur de Y. Donc à une valeur de X
correspondent r valeurs de Y et l'équation F(X, Y) = o est de
degré /• en Y. On voit de même qu'elle est de degré r, en X.
Par exemple ^u est du second ordre, p'« du troisième; aussi
la relation algébrique entre ces deux fonctions est du second
degré en p' et du troisième en p.
o^ . Toute fonction elliptique /( u ) admet un théorème d'addition
algébrique. — En effet f{u) est une fonction rationnelle de jj«
et j3'^/
/(") = R(p", p'")-
De même
Formant ensuite J\u H- v) qui est une fonction rationnelle de
j3(m h- ^') et J3'( u -\- ('), et exprimant J3(f< -f- v') et ^ {^u -\- v) en
fonction de J3W, jjp, p' u, p'r par les formules d'addition, on voit
qiie/(w-|-^^) est une fonction rationnelle de pw, J3i', p'//, p'r
fin ^v)= Ri(pz<, i^v, p'u, p'v).
D'ailleurs
p'-' w = 4 p' a — gip u — ,A'-3,
p'n' = 4pH' — ^2P^^ —^3.
L'élimination de pu, pv^ pu. p' v entre les cinq équations pré-
cédentes fournira une relation algébrique entre f{u -f- r), f{u)
La réciproque de ce théorème est vraie en ce sens que :
Toute fonction analytique uniforme transcendante qui a un
théorème d'addition algébrique est nécessairement une fonction
simplement ou doublement périodique. Nous nous bornons à
énoncer cette proposition, dont la démonstration nous entraînerait
en dehors du cadre de cet Ouvrage.
62 EXERCICES SUR LE CHAPITRE II.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE IL
1. Démontrer les formules suivantes que nous empruntons aux Formules
et propositions pour l'emploi des fonctions elliptiques, d'après les Le-
çons de Weierstrass, rédigées par M. Schwarz, traduites par M. Padé.
Dégénérescence . — Quand w'= oo, to étant (îni et différent de zéro, on a
-_ = — cot— + - — u,
lu 2W 2W 3\2W/
- r— ) 2 OJ .
2 T. (0 =
Ci U 2W 2 10 3V20L)/ ' G
,(-) 20. . ur.
2 CO
On le démontrera en rapprochant les formules des n°* 23 et 37.
Formules d'addition pour pu et conséquences.
i d /p'uqzp'v\ i â /p' uzii p'v\
(i) p(u±v)=pu— - —l^ =t-!_ =p(._ - _( 'i =t^i— .,
^ ^ ^ ^ ' " '2 du \ pu — pi> / 1 àv \ pu — pç I
(6;p2 u — \, gi){pv~ p w)+ 4,p3 u — g,p u — g-^-zç. p'u p' v
(2) ^pU^ =
(3) =P<^ +
(4) p{u±.v)^
( 6 P^ t^ — i ,^2 K .]) u — p P ) -I- 4 P^ t> — ^-2 p (.' — ^3 1^ jy f^ p' C
2 ( p ?< p P — i ^ 2 ) ( P W + P t^ ) - ^3 =F P ' ^^ P ' i^
.2(pw — p(.)
(5)
(6)
I r p';/: ZlZ p'i^l 2
= t ±-^i— — pw-pr.
4 Lp"-P^ J
2(p w p P — i ^2) (p w + p p) — ^3 ± p' w p'('
p(wd- ^^) i{pupv^\g,^Y-^igi{pu-^pv)
(7) p(,, + .) + p(«-.)= i^pu-p.y '
(8) ='?pw— ;^los(P" — P^)=2pt'- j^log(p?< — pp
EXERCICES SUR LE CHAPITRE II.
63
(9)
(10)
(lO
(1-2)
(i3)
(i4)
(i5)
p{u-^v) — p{u — i>) =
p II p V
{pu -pvf ~
du ôv
\o^{pu — pv),
( p u p r -h f- fr-i )- -4- ^3 ( puj^-pv)
p{U-r-v)p{u-v) = \^^[Zr^^ '
4[p(")+P(OHHp(.. + c)] = (^^^^^^3^j =l_p(^H-.)-p(.)J '
p'u — p'v _ — p'(z/ -t- t-')— pï(^)
7^r=^ ~ p{u-^v)-p{v)
i pu p u
I pv p'v
I p(«^ + (') —p'{u-^v)
p(iu)= — - — — - —
1 d^
pu — - -tt'OcP'"-
'' 4 du- "^
Par l'intéorration on déduit de la dernière formule
(i6)
tf'(2?0 _ ^ 3;j^ ]_ p u
:f{uu) ~ :fu 1 pu
a'(iu)
— P «,
3'(>z0=-^'^^^^^-|^|^ =2^«(3"«)3-33'-^^/3"^/ j"'i^-i-3'3«3""M.
2. Le déterminant
I pu pu
i pv p'v
I P tt^ p' "'
oîi M, t', IV sont trois variables indépendantes, a pour valeur
a- ( c' — (r W ( tf — u):f{u — c ) 3" ( ?/
(3'a jC a'(p)^
(• -u (ï^)
I
Pour le démontrer remarquons que ce déterminant, considéré comme
une fonction de u, est une fonction elliptique d'ordre 3 ayant le pôle triple
w = G et les points homologues. Cette fonction a manifestement les zéros
V et w, car si l'on fait u = v ou u = w deux lignes sont identiques. Le
troisième zéro de la fonction est donc homologue du point —(p H- (v), car
la somme des zéros ne diffère de la somme des infinis, qui est nulle, que
64 EXERCICES SUR LE CHAPITRE II.
par des multiples des périodes. On a donc
^{u — v):ï{iL—w):f{u^v-A-w)
A = v_j
G désignant une constante indépendante de u. Pour la déterminer on mul-
tipliera par lû et l'on fera u = o. Le produit a^ A tend alors vers i{j>v — p iv),
et le second membre tend vers
Donc
C = i
:jV<:iw:^{i>-\-w)
Décomposant alors pp — pw en facteurs (n° 43) on a la valeur de G et
l'on obtient la formule indiquée (i).
3. Fonctions cr„ r^, :r^. — Les équations
a' a ^ u a'
définissent les trois racines carrées en fonctions uniformes de u. Si l'on
donne successivement à la variable u les valeurs
toi = to, W.2 = oj -}- co' = (o", W,j = w',
on obtient les équations
(2) \ \/ei— e^ = -—-p = — - — -— ^, v/^'2— ^-3= -r^
par lesquelles sont déterminées sans ambiguïté les valeurs des six racines
carrées. Dans l'hypothèse que le coefficient de i dans — est positif, on a,
entre ces radicaux, les relations
ye-i — ^2 = — i' \l ^1 — ^3j
e--^/'^3'to"
o'co
"o'oj
o'to'
gY]"W
(3) < y/e3_ ei = _ i/ej— ^3,
v/e2 — <i\^= — i V 6i — <?2.
(') Foj'e^, pour des formules de ce genre, Hermite, Journal de Crelle, t. 84.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE II. 65
Relations entre les carrés des fonctions 3^, 3'i, 3^2, :^z — Les relations
pu — ei= (A = 1,2, 3)
j ' Il
donnent, par l'élimination de pu, les formules
a'I u — 3*1 w H- ( 62 — ez):!-it = o,
7| ;< — O'ï W -h(e:j — é'i)3'2« = o,
G'f Z< — J"! « -i- ( Cj — 62 ) J*- ii = o,,
(62— ^3) ^1 « -^(^3— ei) J'I i< -+-(ei— 62) J*! // = o.
Dijdérentiations des quotients de fonctions 3'. — L'équation
(0 p'" =-
_2 ^
donne pour les fonctions
^IJL " 3'), ^/
les équations différentielles suivantes
(3) '
f/ j* « ^u
U
3'v ?/
c/f/ o'), z/: j>.
U
-a"
, o') // c?' u
d
^). "
^'J. '^
3'v/^
du
-^ u
■^ u
J*//
Exemples de décompositions en éléments simples.
I p' fz ^) '^ j'' // r/ ,
'' — - = --r-lO!
'2 p u — e\ 3'x u j' ;<; <:/« a' «
(e,j^- e^.)p'u :f'<j.u zi\,u.
IV-
, ^^ '
2 {pu — e^){^pu — e^i) '^'^u :^-jU du "^ :f^^u
( ei— eu.) ( ei— e., ) d - ^ u d'- .
'■ e\ = —, = lo2-7) u.
pu — e\ du a'iu au- ^ '
4. Soit cp(M) une fonction elliptique du second ordre aux périodes 2cu
et 2w'. Si cette fonction admet, dans un parallélogramme des périodes, un
seul pôle double u = a avec la partie principale ; '- » sa dérivée
^ ^ {u — a)-
'/(u) admet dans un parallélogramme les trois zéros oc = a -+- oi, ^ = a-+-v)',
Y = rt -t- w -f- co' et l'on a
^(^)' = [r('0-?(^)][r(")-?(3)J[r(")-r(v)J-
A. ET L. 5
66 EXERCICES SUR LE CHAPITRE II.
Ces théorèmes se démontrent soit en exprimant o{u) à l'aide de pw
cp ( ^^ ) = A p ( ?f — a ) + B ,
soit en remarquant que
d'oij, en différentiant,
(^' ( 2 a — u) = — 9 ' ( «< ) ;
relation qui montre que <p'(w) s'annule pour u = a, u = p, u = Yj ^^'' ^^'^
donne, par exemple, ç'(a) = — '^'X^')-
Si cp(w) a, dans un parallélogramme, deux pôles simples a et b de résidus
A et — A, cp'(w) admet dans un parallélogramme quatre zéros
a -r- b
X
n -\-
^
-+-
to,
0)
.
•2
a -t-
2
b
-1-
w'
et l'on a
On le démontrera en établissant la relation
cp ( a ■+- b — u)— <J^{ii)
et, par diiïérentiation,
o'{a -\- b — u) = — 'f'(?0-
5. Démontrer que l'on a, quels que soient les arguments a, b, c, d, la
relation
c^{a -t- b) -^{a — b) j'(c-f- d) -ï {c — d)
— -j {a -^- c) Ci {a — c) z(b 4- d) a'{b — d)
-\- ^{a-\- d):f{a — d) -^{b -h c) a'{b — c),
désignée quelquefois sous le nom d'équation à trois termes. — Elle ré-
sulte de l'identité
(A — B)(G-D)-(A — G)(B — D)4-(A-D)(B — G)=o,
où l'on fait
A = pa, B = p^, G=pc, Ti = pd
et de la formule
(:i(u-^v):f{u — v)
G. Démontrer qu'il existe une relation linéaire et homogène entre les
EXERCICES SUR LE CHAPITRE H. 67
fonctions
:^{u -^a)':f{u — a), :f(u -h b) ::'(u — b), :f(u-{-c):f{u — c).
l.a fonction
P :r(u-^b):f(if — b) -^q:f(ii-^c) :r(u — c)
:fiu-i-a)a'{u — a)
est une fonction doublement périodique ayant deux pôles dans un parallé-
logramme des périodes; on peut déterminer le rapport des constantes P
et Q de façon que le numérateur s'annule pour ii = a : P et Q étant ainsi
déterminés, la fonction se réduit à une constante.
On retrouve ainsi la relation précédente.
i
CHAPITRE III.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pu LORSQUE w EST RÉEL
ET w' PUREMENT IMAGINAIRE. APPLICATIONS.
51. Dans la théorie générale que nous venons d'exposer, les
périodes 2to et 2w' sont des constantes imaginaires quelconques,
assujetties à la seule condition que leur rapport soit imaginaire.
Un cas particulier des plus importants, qui se présente fréquem-
ment dans les applications, est le cas où l'une des périodes 2 to
est réelle et l'autre 20)' purement imaginaire, c'est-à-dire égale au
produit de i par un nombre réel. Comme on peut toujours
changer le signe des périodes, on peut prendre 20) positif, alors 2w'
étant suppose purement imagmaire, — .- sera positii aussi, car
nous avons fait la convention que, dans le rapport —, le coefficient
de i est positif.
C'est ce cas que nous allons examiner en détail, pour faire
ensuite quelques applications géométriques et mécaniques. Pour
que ce cas se présente, il faut et il suffît que les racines (?i, ^o, e-^
soient réelles.
I. — Valeurs réelles de pu quand w et -r- sont réels et posith^s.
52. Les invariants g 2 et ^3 sont alors réels. — Si l'on suppose
et ^ réels et posilifs, les invariants
(, U.= .^3.52\'. .3 = .....2~
w = 2 m to -f- 'i n M ,
sont réels. En effet, à toute valeur imaginaire de iv correspond
pour (V une valeur imaginaire conjuguée, puisqu'en changeant le
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE p U. 69
signe de 7i on change le signe du coefficient de i. Dans chacune
des séries précédentes, les termes qui correspondent à deux valeurs
imaginaires conjuguées de w ont une somme réelle : on en conclut
que «o et ^3 sont réels.
o3. Valeurs réelles de l'argument. — En raisonnant de même
pour chacune des séries
pu
\'\
H- ^^ L( Z^ Wf
, p ' W = 2 >
OÙ Ton suppose u réel, on reconnaît que pu et pu sont réelles
quand l'argument u est réel.
Les valeurs de u qui rendent la dérivée nulle ou infinie sont de
la forme
/??, et /?, étant des nombres entiers.
1° Lorsque u croît de o à w par valeurs réelles, p' u varie d'une
manière continue et ne change pas de signe; pour u positif et très
petit p' u est très grande, en valeur absolue, et négative puisque sa
valeur principale est
1
pour u = co, p' u s'annule.
Donc, quand u croît de o à to, la dérivée est constamment né-
gative, et elle passe par toute valeur négative; la fonction pu
décroît constamment depuis H-cc jusqu'à j3(i) = e, . Cette valeur ^,
est réelle.
L'équation
p'2 W = 4 p3 W — ^2 P U — ^3
montre alors que u croissant de o à w, c'est-à-dire pu décroissant
de oc à e, , le pol}'nome 4p^ ^^ — ^2 pi^ — §^3 ^^ s'annule que pour
u = Lu c'est-à-dire pour pu = Ci. Le polynôme /\x'^ — g^^r — ^^
n'a donc pas de racine réelle supérieure à ^i : la plus grande
racine de ce polynôme est la valeur que prend pu^ quand u égale
la demi-période réelle.
L'argument u variant toujours de o à co, p' u est négatif, et l'on a.
70 CHAPITRE m.
en extrayant la racine,
OU, en posant x^= pu^
dx
du =
\J\x^— g^_x —
^3
Comme ^ décroît de ce à Cj quand u croît de o à to, on a, en
intégrant par rapport à ;^ de o à w et par rapport à ^ de 00 à e,,
par valeurs réelles,
_ r" ^r
2° Supposons maintenant que u est réel mais n'est plus compris
entre o et cj. Les égalités
p(— ^0 = ,P". p'(— w)= — p'"
montrent d'abord que, quand u varie entre — w et o, j3f^ est réel
et plus grande que e, , p^ u est positive et prend toutes les valeurs
positives.
On peut toujours ramener un argument réel à être compris
entre — w et w, en retranchant de cet argument un multiple de la
période aw; les résultats précédents s'énoncent ainsi :
Quand i^ argument u est réel la fonction pu et sa dérivée p u
sont réelles. La valeur de pu est plus grande que e^ et le signe
de p' u est celui de ( — 1)'"+*, si l'on a
moi < zi < ( /?i + I ) w,
ni étant un nombre entier.
54. Argument purement imaginaire. — Quand l'argument u est
purement imaginaire, la fonction pu est réelle et p' u purement
imaginaire. C'est ce qu'on voit immédiatement en se reportant
aux séries. En effet, si Ton fait u = iV, en supposant i^ réel, la
série pu donne
p(,V|o,, «■) = -! +;^ [(77:j77iJ)î - ^]
KTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pU. yï
Dans cette dernière série ùv =^ 2 uii (xi -}- i m' i lo' ; elle définit
donc, au signe près, la fonction p(^') construite avec les périodes
itû' et lix), ou avec les périodes — «to' et ito, car on peut changer
le signe d'une des périodes. On a donc
(2) p{iv\iù, to')= — p(v
co' . \
La fonction j3(/p|(o, w'), où l'argument est purement imagi-
naire, est ainsi ramenée à une autre fonction j3 à argument réel p,
construite avec les périodes — et ito dont la première est encore
réelle et la seconde purement imaginaire avec un coefficient de i
positif. Donc, quand u est purement imaginaire, p{ii) est réelle.
Cette formule (2) est un cas particulier des formules d'homogé-
néité établies au n° 36 : on l'obtiendrait en prenant tx = i.
Les nouveaux invariants relatifs aux nouvelles périodes — et ;w
^ i
se déduisent des expressions (i) en y remplaçant \v par /(v; ils sont
donc égaux à g.2, et à — g-^. On peut donc écrire aussi
(3) p{iv; g., §^3) = — p(v; g., —gz)'
Si Ton prend les dérivées par rapport à v dans les relations (2)
et (3) on a
• / iw' \
p ( ?(' [ w. tu' ) = ip ( ^' — ' ^ to 1 ,
p'(*^'; ^2, ^3)= ip'{v\ gî^ —^3).
Donc, quand ;/ est purement imaginaire, p'{u) est purement
imaginaire.
La fonction 1^ =: jD^r A-^ to j=j3(r^ Oo, — g.^) vérifie Téquation
le polynôme en j^ qui est dans le second membre admet pour ra-
cines — 6',, — <?o, — (?3. D'après ce que nous avons vu dans le
numéro précédent, quand r varie par valeurs réelles de o à la
demi-période réelle -V, la nouvelle fonction j3(p) décroît constam-
ment par valeurs réelles de 00 à j3( ^ ^5 ? to j qui est la plus grande
7-2 CHAPITRE III.
racine — e-^ du poljnome 4j'^ — g2X + g's- L'on a de plus
Donc, quand w = i^;^ varie par valeurs purement imaginaires
de G à oj', la fonction ^=p(z^]a), to'), qui est égale à — pl^^ — > /(o j,
c/'o^^ constamment par valeurs réelles de — oo à p(t)L)'|a), w'),
c'est-à-dire de — co à la plus petite racine e-^ du polynôme
D'une façon générale, en appliquant à la fonction p i v -.- > to j et
à sa dérivée ce que nous avons vu dans le numéro précédent, pour
un argument réel, on a le résultat suivant :
Quand [^argument a est purement imaginaire, la fonc-
tion pu est réelle et p' u est purement imaginaire, la valeur de
la fonction pu est négative et toujours inférieure à e^\ -.p{u)
a le signe de ( — i)»^+< si Von a
<ji' Il , , Oj'
m- < -T < ( /?i -I- I ) — >
Il i
m étant un nombre entier.
55. Racines ei, ^2, e-^. — Parmi les racines du poljnome
4.r^ — g.jX — «3 la plus grande et la plus petite sont donc
é?i = p((0|w, 0)'), t^3=p(cu'|w, co'j.
Ces deux racines étant réelles et les invariants g^ et ^3 étant
réels, la troisième racine Co est réelle aussi : elle est comprise entre
les deux précédentes et a pour valeurs
^2 = p ( to + a»' I 00 , to' ).
Ainsi, en désignant, comme nous l'avons fait, par e^, <?2j <?3 les
racines qui correspondent aux demi-périodes co, w H- to', w', on a
56. Autres valeurs de u rendant pu réelle. — Nous trouverons
d'autres valeurs de l'argument faisant prendre à la fonction des
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pil. 7$
valeurs réelles en considérant les développements de p(u -\- ii't')
et de J3(î^ -H to).
1° Argument ;/ -i- w', u étant réel. — D'après la définition
même de pz/, on a
^^ ' ' .^|_(« — IJLW — VtO j2 ({JIOJ -f- VCD )2j
•J.= O, ±2, ±4, ...,
V =±: I, ±3, dr 5,
Lorsque u est réel, si Ton change v en — v dans un terme ima-
ginaire de la série, on obtient un autre terme imaginaire conjugué
du précédent et la somme de ces deux termes est réelle. Donc
p(^u-\-iù') est réel quand u est réel. On voit, de même, que la
dérivée
est réelle.
Quand u croît par valeurs réelles de o à w, u -h to' varie de co'
à (j) -{- iù' et p'{it -h ^') ne devient ni nul, ni infini, sauf pour les
valeurs extrêmes qui annulent toutes deux p'(u -\- to'). Ainsi
p'(u -\- to') garde un signe constant : p{u-\-ti)') varie toujours
dans le même sens. Or, la valeur de cette fonction pour u z= o
est^a; pour u = (û, elle est <?2>^3- Donc p(ii-h(j)') croît constam-
ment de ^3 3l e-2-
D'après cela, le signe constant de la dérivée est le signe +.
Gomme cette dérivée part de zéro pour revenir à zéro et reste finie
elle a un maximum.
Ainsi, quand u croît de o à co, p(u -h to') est réel et croit
de e^à 62', la dérivée p'(u-^io') est réelle, positive et inférieure
à un certain maximum.
On en conclut une seconde expression de la période réelle 20).
En effet, en faisant
on a
dx
du
b. et quand u varie de o à o), x varie de e-i à Co par valeurs réelles;
74 CHAPITRE III.
on a donc, en intégrant par rapport k u de o à m, et par rapport
à ^ de e-i à <?.,,
^ l\X'^ — g-lX —
S^
2« Argument it~iù, t étant réel. — Considérons enfin un
argument de la forme — oj + it, ^ étant réel. Dans la formule
faisons w = — to -{- /^,
p(— W -f- fVjoj, w') = — jW / -+- tôt -^j iWJ.
la ibnction qui est dans le second membre rentre, à un change-
ment de notation près, dans le cas précédent.
Quand t varie de o à ^ cette fonction varie constamment dans
le même sens : il en est de même de la fonction j3(—(o + i7|w, co');
or, cette fonction part de e^ pour arriver à ^^o ; elle décroît donc
constamment. Sa dérivée prise par rapport à ^, ^ j3'(— co + fV|w, w')
est négative et, comme elle part de zéro pour arriver à zéro, elle
reste supérieure à un certain minimum.
Ainsi, quand t varie de o à -r , p{ — to + it) décroit dee^à e^',
^ p\— ^0 -i- it) est négative et reste supérieure à un certain
minimum.
Comme
p ( CO -{- fV I tO, Lu' ) = p ( to -1- iV I OJ, O/),
le même résultat s'applique aux fonctions
p{b)-{-it) et ip'(M -h it).
Remarque. — Nous venons de trouver des valeurs de u pour
lesquelles la valeur de la fonction pu est réelle et nous avons déjà
reconnu que, dans le cas actuel où les quantités w et ^ sont
réelles, la fonction pu peut prendre une valeur réelle quelconque.
Les autres valeurs de l'argument, pour lesquelles la fonction
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE pU. J J
prend des valeurs réelles, peuvent se déduire des précédentes, en
remarquant que l'équation
pu — pv = o
entraîne (n° 43)
à des multiples près des périodes.
o7. Résumé. — Considérons le rectangle de sommets o, w,
w -1- 0)', w'. Quand l'argument u décrit le contour de ce rectangle
dans le sens o, w, to+co', w', o, la fonction pu est réelle et
diminue constamment de -t- x à — x :
1° Quand u va de o au sommet to, pu est réelle et décroît de x
à e, ; p' u est négative.
2.^ Quand u va de co à o/, pu décroît de c, à ^o, jd'?< est pure-
ment imaginaire positive.
^^ La variable u allant de co + w' à lo\ pu décroît de <?2 à <?;$,
p'u est réelle et positive.
4"^ Enfin ?/ revenant de to' à o, J3?^ décroît de e-^ à — x; p'w est
purement imaginaire négative.
En tout point pris dans le rectangle pu est imaginaire.
II. — Étude de la cubique définie par les équations x = pu.y =p'u.
LEMNISCATE.
58. Cas général. — Considérons la cubique ayant pour équation
où g.2 et ^3 désignent des constantes données quelconques. On
démontre, en Géométrie analytique, que l'on peut, par une pro-
jection centrale ou perspective, ramener l'équation de toute
courbe du troisième ordre à cette forme.
Construisons la fonction p{u'^ «o, g^); nous pourrons exprimer
les coordonnées d'un point de la courbe (i) en fonction d'un
paramètre w, en posant
(2) x = pu, y = p'u.
Al chaque valeur de u répond alors un point de la courbe, car
76 CHAPITRE III.
les fonctions p et p' sont uniformes : ce point reste le même
quand on ajoute à u des multiples des périodes 20) et 2w'. Réci-
proquement, à chaque point {00, y) de la courbe répond, dans un
parallélogramme des périodes, u/ie seule valeur de u. En effet, x
étant donné seul, l'équation
donne, pour u, deux valeurs u^ et — Ui et toutes les valeurs
homologues : comme la fonction p' u est impaire, à ces deux
systèmes de valeurs de u^ correspondent deux valeurs de y égales
et de signes contraires ; ce sont les deux valeurs que l'on tirerait de
l'équation (i). Si l'on fait choix d'une de ces valeurs de y, il lui
correspond donc une seule valeur de u, U\ par exemple, et les va-
leurs homologues. La proposition est établie.
On a ainsi une représentation paramétrique parfaite de la
courbe.
59. Condition pour que trois points soient en ligne droite. —
Soient M<, Mo, M3 les trois points où une droite quelconque
y — ax — b — o
coupe la courbe. Les valeurs u^, Wo, u^, situées dans un parallélo-
gramme élémentaire et correspondant à ces trois points, sont ra-
cines de l'équation
Y>' u — a-pu — b = 0.
Le premier membre de cette équation est une fonction ellip-
tique d'ordre 3 : elle a, dans un parallélogramme élémentaire,
trois zéros u^, u^^ u^ et un infini triple homologue du point
u^ o\ d'après le théorème de Liouville, on a donc
( 3 ) Wi -h Ui -h Us = 9. ;z w -t- 2 n' w',
n et n' étant des entiers.
Cette condition qui est nécessaire pour que les trois points
correspondant à ?/< , u^^ u^ soient en ligne droite, est suffisante.
En effet, soient Mi, M2, M3 les trois points correspondant aux
trois valeurs w< , «o? ^^3- Joignons les deux premiers par une
droite et appelons M3 le point où cette droite coupe la cubique
É T L D E DES VALEURS REELLES DE pil. 77
et «3 le paramètre correspondant. Les trois points M,, Mo, M',
étant en ligne droite, on a
Kl -h U2-+- H'i = *2/?ÎOJ H- Ifu'lM'.
m et m' entiers. En comparant à la relation (3) supposée vérifiée,
on voit que u'^ ne diffère de ^^3 que par des multiples des périodes;
donc M3 coïncide avec M3 et les trois points considérés sont en
ligne droite.
60. Formule d'addition. — La relation (3) permet de retrouver
la formule d'addition de pu. Si l'on appelle u et (' les paramètres
de deux points de la courbe, le point en ligne droite avec les
deux premiers correspond à la valeur — («4-r) du paramètre.
D'après cela, les abscisses des trois points d'intersection de la
cubique avec une droite peuvent être représentées par
jn-, pu, piii^v);
et les ordonnées par
p'ç, p'l(. —p'{lf-^v).
L'équation aux x des points d'intersection est
F{x) ^^ ix^ — ff.,^ — i^3 — { a X -\- b)- = o.
On voit d'abord que la somme des racines est —> ce qui donne
la relation
pu -hpc'-f-p(«-4- v)= —y
à laquelle il faut joindre Tune des suivantes
p' u — p' V _ — p'{u -^ «- ) — p'(' _ — p' {n -+- t^) — p' Il
~ pU — p^^ ~ p{u-:-\') — pV " pi^a-^y^)—^^u
obtenues en déterminant le coefficient angulaire de la droite au
moyen des coordonnées de deux de ses points.
En éliminant a on trouve le théorème d'addition
I fp'u — p'v\'^
^ J ^ ^ ' \ \pu—pi> I
On peut déduire de la même équation F(x) = o une autre
/o CHAPITRE III.
formule d'addilion donnant une expression du produit
(p U - pç)[pi^U -^ ç) — p V],
qui est très souvent utile. Posons
Xi = pç, xo=pu, X3=: p(a^v);
nous aurons l'identité
4 a:^— ff-2^ — g's—iax^ by-^fi(x — xi)(x — x^^)(x — a-^V
Prenons les dérivées des deux membres puis faisons x = Xi,
nous trouverons
i->-^i — ^2— 9.a{axi-i- b) = _'{(x2—cri){x:i — xi),
OU, en introduisant les valeurs de la fonction p et se rappelant que
p"^^ = 6p'-^v---^o.^
■^■(Pl^ — P^ )[P(« H- <') - P^] = P"<^ — «P'<',
P " — ,P ^
En particulier, si a = o, on a l'égalité
p"ç = (.r, — .^,) (3-3— ri),
qui donne une interprétation géométrique delà seconde dérivée p" v
et permet de trouver son signe quand elle est réelle.
Addition d'une demi-période. — Ces considérations donnent
une signification géométrique simple aux formules d'addilion
d'une demi-période établies dans le n° 47. On les obtient en cou-
pant la courbe par une sécante passant par un des points où elle
rencontre l'axe Ox. Ces points A,, Ao, A3 ont pour coordonnées
j^ = o avec
X = ei, X = e^, X — e;{.
Ils correspondent aux valeurs to, to -j- (o', oV de l'argument i/.
Si donc on coupe par une sécante joignant le point
Ai{y=o^x = ei)
correspondant à la valeur to du paramètre à un point M' de la
I
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pU. 79
courbe correspondant à la valeur u du paramètre, cette sécante
coupe la courbe en un troisième point M'' correspondant à une
valeur u" telle que
iù -\- u -h u" = 1/i vj -h 2 n' 0)',
et, en négligeant des multiples de périodes, on peut prendre
11":= — (u -f co). Ainsi les abscisses des points M' et M' sont
x' = pu, X" = p ( W H- O) ).
D'autre part, en coupant la courbe
y''- = \{x — e^){x ~ e.){x — e^)
par une sécante issue du point A,
y = jn{x — e^),
on a, pour déterminer les abscisses x' et .r", l'équation
m-ix — ei) = 4(:r — ei){x — 63).
Si dans cette équation on considère x — e^ comme l'inconnue,
le produit des racines {x — e^){x" — e^) a pour valeur
{x— ex){x— ei) = (ei—e.2){ei—e-i).
On a donc, d'après les valeurs de x' et x",
[pu^ei][p{u-i-oi) — ei] = (ei—e2)(ei — e3),
ce qui est une des formules établies dans le n^47. On obtiendrait
de même les deux autres en coupant par une sécante passant par
l'un des points Ao ou A3.
61. Tangentes menées d'un point de la courbe, — Menons la
tangente à la courbe au point dont le paramètre est u^ cette tan-
gente rencontre encore la courbe en un point; soit ç le paramètre
de ce point. On a, d'après la condition qui exprime que trois
points sont en ligne droite,
V -^ 2 u = 1 ntii -\- 2 n' Lo'.
On en déduit
_ v ■?. n M -r~ 2 n' m'
8o CHAPITRE m.
Dans cette formule, on peut donner à n et ii! toutes les valeurs
entières; mais deux valeurs de u qui diffèrent par des multiples
de 2 to et 2(o' donnent le même point de la courbe; il suffit donc
de donner à n et n! les valeurs o et i associées de toutes les ma-
nières possibles. On a ainsi les quatre valeurs de u
- 1 — f-w, hco,
2 2 2
Donc, par un point pris sur la courbe, on peut lui mener, en
général, quatre tangentes distinctes de la tangente au point con-
sidéré.
Points dHnjiexion. — Gomme autre application, cherchons
les points d'inflexion. Si u est le paramètre d'un point d'inflexion,
la tangente d'inflexion coupe la courbe en trois points con-
fondus avec celui-là; il faudra donc faire dans (i), à des mul-
tiples près des périodes,
Uy = lu = U3= u;
d'où
1/10} H- 9.7l' tii'
U — -■
Dans cette formule, on peut donner à n et n toutes les valeurs
entières; mais deux valeurs de u qui diffèrent par des multiples
de 2(1) et 2 w' donnent le même point d'inflexion. Il suffit donc de
donner à n et Ji' les valeurs o, i et 2 associées de toutes les ma-
nières possibles. On trouve ainsi neuf ^o'inis d'inflexion dont les
paramètres sont donnés par le Tableau suivant, où Un^n' désigne
la valeur de u correspondant à un choix déterminé des entiers n
et n' :
«0,0 = 0,
7. m'
«0,1= 3 ?
4(0
"0,2 = -TT-'
2(0 -1- 2(o'
9 (0 -4- 4 w'
«1,1 ., '
Ih,.- 3
1(2,0= -Y'
4 (0 -h 2 (o'
4 (0 -H- 4 <j^'
'" 3
Ces points sont trois à trois en ligne droite ; la droite, qui joint
deux quelconques d'entre eux, passe par un troisième; on a, par
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE p M. 8l
exemple,
^'0,0+ "1,1+ "2,2 = 2W -i- 2(1)'.
Le premier point Uq^q est rejeté à Tinfini dans la direction
de Oy.
6!2. Condition pour que 3n points de la cubique soient sur une
courbe d'ordre n. — Cherchons d'abord la condition pour que six
points de la cubique soient sur une conique.
Si l'on coupe la cubique par une conique
Xx^-h iBxy -\- GjK--h 2Da7 -^ 2Ej' -h F = o,
l'équation qui détermine les paramètres des points d'intersection
s'obtiendra en remplaçant x ei y par pu et par pu. Le premier
membre de cette équation est une fonction doublement périodique
qui, dans un parallélogramme élémentaire comprenant l'origine,
admet zéro comme pôle d'ordre 6 et n'admet pas d'autre pôle;
l'équation admet donc six racines (n^^ 38 et 39) et la somme de ces
racines est nulle, à des multiples près des périodes.
Ainsi la condition nécessaire pour que six points de la cubique
soient sur une conique est que les paramètres de ces six points vé-
rifient l'égalité
«1-^ «2 M- «3 -H "v-f- U'^-r- «6 = 2/i w -i- into'.
La condition est suffisante car si elle est remplie, la conique,
passant par les cinq premiers points, coupe la cubique en un
sixième point dont le paramètre u'^ doit être congruent à Uq.
On obtiendrait, de même, la condition pour que Z/i points de
la cubique soient sur une courbe d'ordre n. Cette condition est
Par exemple, une autre cubique coupe la cubique donnée en
neuf points qui doivent être assujettis à une condition, puisque,
par neuf points donnés, il ne passe, en général, qu'une seule
cubique. Le théorème précédent exprime cette condition de la
façon la plus simple.
Ce théorème a de très nombreuses applications géométriques,
nous en donnerons seulement quelques exemples.
A. ET I-. 6
82 CHAPITRE III.
Applications. — i'^ Lorsque six des neufs points d'intersection
de deux cubiques appartiennent à une même conique les trois
autres points sont en ligne droite.
En effet, soient u^^ u^^ • . ., ih les paramètres des neuf points
suivant lesquels la cubique donnée est coupée par une autre
cubique, on a la condition
OÙ, comme dans tout ce qui suit, le signe = indique que l'égalité a
lieu à des multiples de périodes près. Supposons que les six
premiers points appartiennent à une même conique, on aura cette
autre condition
et l'on déduit de ces deux conditions l'égalité
qui exprime bien que les trois derniers points sont en ligne droite.
Le théorème est donc démontré.
2° Si l'on considère une conique variable passant par quatre
points fixes pris sur une cubique, la droite qui joint les deux
points d'intersection mobiles passe par un point fixe de la cubique.
Soient u^^ lu^ ih, u.\, Uô, iH les paramètres des six points d'in-
tersection, les quatre premiers se rapportant aux points fixes.
Posons
Ui^ u-i-\- uz-^ "4= <^;
V est une constante. La relation qui exprime que les six points
considérés de la cubique sont sur une conique devient
p -H Ms -+- if 6 = o ;
elle exprime que les points dont les paramètres sont u-^, u& et t'
sont en ligne droite. Gomme ç est le paramètre d'un point fixe, la
proposition se trouve démontrée.
Courbes de contact. — Les applications suivantes sont relatives
à des courbes de contact, c'est-à-dire à des courbes qui ont avec la
cubique plusieurs points d'intersection confondus.
3° Considérons d'abord des coniques trois fois tangentes à la
ETUDE DES VALEURS REELLES DE pil. 83
cubique; si l'on désigne les paramètres des points de contact par
Ui, Uo, U3 on doit avoir
ou bien
u i -\- Ui -î~ Uj = n (M -r- /l'oj';
il suffit de donner à chacun des nombres entiers n et //les valeurs
de o et I .
Si l'on prend
n = o, n' = o,
l'égalité exprime que les trois points sont en ligne droite. C'est
le cas où la conique se réduit à une droite double ; écartons ce cas ;
il reste trois familles de coniques correspondant aux relations
Ul -+- U.2-T- U:i^ W,
M| -f- U2-r- ^3^= 10'.
Iti -h «2 H- ?/3 SS tu -i- w'.
On peut donc choisir arbitrairement deux des points de contact
pour chaque conique d'une famille. Prenons une conique, de la
première famille par exemple; si l'on fait passer une conique par
les trois points de contact u^, ii.,^ W3, elle rencontrera encore la
cubique en trois points u\, u[-^, u.^ et l'on aura
U\-^ i(i-\- lis -^ Il i -^ if ., ^ u.^ = 2 n(ji -h î/i'to'.
De cette relation et de la condition déjà vérifiée par //,, ;/o, ?/;$,
on déduit
//', -h «2 -+- U'^ EES tO,
et l'on voit que les trois nouveaux points sont aussi les points de
contact d'une conique trois fois tangente à la cubique appartenant
à la même famille.
4*^ Cherchons encore les points de la cubique où la conique oscu-
lalrice a un contact du cinquième ordre, ou, ce qui revient au
même, les coniques qui rencontrent la cubique en six points con-
fondus.
On doit avoir pour le paramètre du point de contact
6 u ^^ -m to -h 1 n' to',
84 CHAPITRE III.
OU bien
n n' ,
M= --20)+-— 20).
6 6
Chacun des nombres entiers n et n' peut prendre toutes les va-
leurs de o à 5, ce qui donne 6^= 36 points.
On trouve parmi ces points les neuf points d'inflexion qu'on
obtient en considérant les tangentes d'inflexion comme des droites
doubles, puis
62—32= 27
points de contact de véritables coniques surosculatrices. Ces
points sont six par six sur des coniques.
63. Cas particulier où w et — sont réels. Forme de la courbe.
Nature de l'argument donnant des points réels. — Nous allons
maintenant examiner le cas particulier où co et — sont réels, de
façon à avoir une représentation géométrique des résultats du
paragraphe précédent. Dans ce cas, la courbe a pour équation
OÙ e<, <?25 ^3 sont réels et rangés par ordre de grandeur dé-
croissante. Pour que jv" soit réel il faut que x soit compris entre e-^
et e-j. ou plus grand que e^. On voit immédiatement que la courbe
est formée d'une ovale A3 A2 et d'une branche infinie K^ de nature
parabolique, sur laquelle la tangente tend à devenir parallèle à Oy
{f'g- S)-
Cherchons quelles valeurs il faut donner à u pour obtenir les
point réels de la courbe. D'abord, pour obtenir les points de la
branche infinie, il faut donner à u des valeurs faisant varier x de
e^ à -f- 00, c'est-à-dire des valeurs réelles. Puis, pour obtenir les
points de l'ovale, il faut donner à u des valeurs faisant varier x
de ^3 à e2^ c'est-à-dire des valeurs de la forme u -\- to', u étant réel.
On peut facilement suivre sur la courbe la marche du point
{x^y) quand l'argument prend ces deux systèmes de valeurs.
Supposons d'abord u réel; il suffit, à cause de la périodicité, de
le faire varier de — to à -|- to, en remarquant que des valeurs de u
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pU. 85
égales et de signes contraires donnent des points de la courbe sy-
métriques par rapport à O^r. Quand u croît de o à to, :r décroît
de + 30 à e, , j^ croît de — go à o : on a donc la branche infinie de
courbe située au-dessous de O^ et venant aboutir au point A,
dont les coordonnées sont e, et o. Au point A, la tangente est pa-
rallèle à Oy puisque -r- =z p' u s'annule pour u = lù ei que -r- ne
»
s'annule pas pour celte valeur. Quand u varie de o à — w, on ob-
tient la branche de courbe symétrique de la précédente par
rapport à O^. Nous avons ainsi construit la partie de la courbe
donnée par des valeurs réelles de l'argument.
Supposons maintenant l'argument de la forme u H- w^ et faisons
varier w, par valeurs réelles, de o à (o; ;r croît de e^ à eo; ^ est
positif, varie d'une manière continue et part de zéro pour revenir
à zéro. On a donc la branche de courbe située au-dessus de Ox
et allant du point A3(e3,o) au point A2(e2,o); les tangentes
en A3 et Ao sont parallèles à Oy. L'argument étant toujours de
la forme ii-{-bi', en faisant varier m par valeurs réelles de o à — w,
on obtient le deuxième arc de l'ovale symétrique du premier par
rapport à 0;r. Nous avons ainsi construit la partie de la courbe
(ovale) correspondant aux valeurs de la forme u-h ^', u réel.
86 CHAPITRE III.
Tangentes parallèles à Ox. Signe de p"u. — Gomme on a
y =: p' u^ les valeurs de u correspondant aux points où la tangente
est parallèle àO^ sont racines de l'équation -^ =o ou p" u=^o. La
fonctionp'^w, qui est paire et d'ordre 4, a, dans un parallélogramme,
quatre zéros deux à deux égaux et de signes contraires. Il y a donc
sur la courbe quatre points où la tangente est parallèle à O^.
Deux points, les points B, et B2, sont seuls réels : en effet les
abscisses de ces points sont racines de l'équation -^ = o ou, d'a-
près l'équation de la courbe, 12^2 — o-^rzz o. Cette équation, dont
le premier membre est la dérivée du polynôme 4^^ — g2^ — ^3^
a une racine a entre (?< et ^2 et une autre ^ entre eo et e^', cette
dernière seule donne des points réels 84 et B2.
L'identité 2p''z/= 12^2^^ — ^^__j2-2^2 — ^2 donne le signe de
p"u. Sur la branche infinie, ^> a, p" a est positif. Pour l'ovale,
sur l'arc Bi A2B2, p'^ u est négatif, car x est alors compris entre les
deux racines a et p de 12^- — g2', sur l'arc Bi A3B2, p'^ u est po-
sitif, car ^ est inférieur à j3.
Tangentes menées par un point de paramètre v. — Nous
avons vu que les quatre points de contact correspondent aux va-
leurs du paramètre
V
V
\>
}
h to,
h to',
—
'2
•1
2
On peut donc, par un point P pris sur la courbe, mener quatre
tangentes, en général distinctes de la tangente au point considéré.
Lorsque v est réel, pour deux des points de contact, l'argument
est réel; pour les deux autres il est de la forme w'-f- u^^ u^ étant
réel. Donc, lorsque le point P est pris sur la branche infinie, les
quatre tangentes sont réelles : deux des points de contact sont sur
l'ovale et les deux autres sur la branche infinie. Lorsque v est de
I9 forme co'-|- Cj, V\ étant réel, on a
p _ to' Pi
'111
Les arguments des points de contact ne sont ni réels, ni de la
forme to'-f- Wi, u^ étant réel (à des périodes près). Par un point P
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pU. 87
pris sur l'ovale on ne peut pas mener à la courbe une tangente
réelle.
Points d'inflexion. — Nous avons trouvé plus haut neuf va-
leurs du paramètre donnant les neuf points d'inflexion. Dans le cas
particulier que nous examinons ici, trois de ces valeurs
20) 4^'
sont réelles; elles donnent trois points d'inflexion réels situés sur
la branche infinie, le premier à l'infini, les deux autres aux points
I, et lo symétriques par rapport à O^. Ces trois points sont en
ligne droite.
64. Dégénérescence. Cas d'un point double. — Supposons le
discriminant gl — 27 O3 nul. La cubique a alors un point double.
Une des périodes 203' est infinie (n°'23 et 37) et pu se réduit à
X = pu = + 7—1
^ 120)2 ^to2
20>
d'où
„ COS
, r3 2 w
X = p ii=- — . ^^a
sin3 —
La condition nécessaire et suffisante pour que les trois points
correspondant aux valeurs z^,, Uo. ih du paramètre soient en
ligne droite est alors
WiH- U2-\- 113= 2/lW,
où n est un entier. C'est ce qu'il est aisé de vérifier. En eff'et les
valeurs de u correspondant aux trois points d'intersection de la
cubique avec la droite A.^ + Bj + C = o sont alors racines de l'é-
quation
kpu -^Bp' u-i- C = 0,
ou, en désignant par a, 6, c d'autres constantes,
-u
COS
I , 20)
a -7- b h c = o,
sin2 — sin3
88 CHAPITRE III.
équation du troisième degré en
t — cot — ;
20)
a(r -I- ^2) 4- 6 ^(i -f- ^2) _|_ c = o.
La somme des produits des racines deux à deux étant i on a,
d'après la formule donnant la cotangente d'une somme,
d'où
cot {Uy-^- U^-^ U^)= 20,
2 00
ce qui est bien la relation indiquée. Actuellement il n'y a plus que
trois points d'inflexion; car en faisant U\ = i^2= ?^3= u-, on a
0 i^ = 2 7iW,
d'où trois valeurs donnant des points distincts
, „ 2W ,„ 4oj
U = O, U = —, Il = -—'
Ces points sont en ligne droite car
U'-+- u"-\- U"'= 2 0).
Cas d'un point de rebroussement. — Si ^2 = ^'3=0 la cu-
bique devient
elle a un rebroussement. Alors les deux périodes w et w' sont in-
finies; on a (n° 23) :
Les trois valeurs de u correspondant à trois points en ligne
droite vérifient alors la relation
wi 4- ^2 -i- W3 = o ;
en effet, elles sont racines d'une équation de la forme
— 4- — -h 6 = o,
qui, rendue entière, ne contient pas de terme en u-.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pU. 89
Il n'j a plus qu'un point d'inflexion, car en faisant
on a
«1= "2= '^3= U,
3 M = O.
Ce point d'inflexion est d'ailleurs rejeté à l'infini.
60. Rectification de la lemniscate. — Soit une lemniscate ayant
pour équation en coordonnées polaires
L'arc OM = s {fig- 6), compté à partir du point double où
est nul, est donné par les formules
1 dr
ds=/dr-2^r-^M-^ =
/T
= f
2 dr
■0 A — r"
Faisons le changement de variable
il vient
on a donc une intégrale de la forme
dz
f —
avec
0-3 =zr o. On en conclut
()0 CHAPITRE III.
On a ainsi une représentation géométrique de la fonction
p{s; I, o) pour les valeurs réelles de l'argument.
Actuellement les racines e^, e^. e^ sont -? o et Les ex-
pressions
c est-a-dire
ou encore
v/2 — 7-2
I
\/i sin6
}
r
I
- y
r
y/â cos6
sont des fonctions uniformes de s exprimées par les quotients
0^1(5) tfaC^) 0^3(0.
On a ainsi une représentation géométrique de ces trois fonctions
pour le cas ^2 = I , ^3 = o.
La demi-période réelle est donnée par
Elle est égale au quart de la longueur totale de la lemniscate, car
en revenant à la variable r, on a
rv'^ idr
^= / n r'
ce qui est la longueur de l'arc OA.
III. — Pendule sphérique. Corps pesant de révolution.
Élastique gauche.
66. Pendule sphérique. — Le pendule sphérique est constitué
par un point pesant mobile sans frottement sur une sphère fixe.
Prenons pour origine le centre de la sphère et pour axe des z une
verticale dirigée vers le haut. En coordonnées semipolaires l'équa-
tion de la sphère est
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pu. 9I
en désignant par / la longueur du pendule. Le mobile est soumis
à l'action de deux forces, son poids et la réaction normale de la
sphère; le théorème des forces vives donne donc
De plus, les deux forces étant dans un même plan avec l'axe
des Zj on peut appliquer le principe des aires à la projection du
mouvement sur le plan xOy :
/'2 d'I = Cdt.
'h désignant l'angle polaire. Ces trois équations déterminent Zj r
et à en fonction de t.
Cherchons d'abord à déterminer z : il faudra pour cela éli-
miner /' et ^. L'équation des forces vives peut s'écrire
De l'équation de la sphère, on tire r^=^l'- — z-; d'autre part,
l'équation des aires donne
Cdt Cdt
d'}^ =
/^~
Portant ces expressions dans l'équation des forces vives, on a
une équation de la forme
où ^{z) désigne le polynôme du troisième degré
On en déduit le temps t et l'angle à en fonction de z par des
intégrales elliptiques.
Pour que -^ soit réel, il faut que cp(^) soit positif. Ce polynôme
a ses racines réelles : en effet, appelons ^o la valeur initiale de z
et substituons dans cp(^)la suite des nombres +00, /, ^07 — ^j nous
trouverons, pour les résultats des substitutions, les signes +, — 5
H-, — , car Zq rend évidemment ^{zq) positif, la valeur initiale
9>' CHAPITRE III.
dz
de -jT étant réelle. Il j a donc une racine z^ de ^(^) entre + co
et /, une autre Z2 entre / et z^^ une troisième z^ entre ^0 et — /.
Ainsi les nombres de la suite
•^li '1 -^2' -So, ^3, l
sont rangés par ordre de grandeur décroissante. La variable z par-
tant de Zq ne peut varier que dans l'intervalle Z2 z^.
Calcul de z. — La coordonnée z est donnée en fonction d(> t
par l'équation (i) d'après laquelle i^(-f-) est égal à un polynôme
cp(^) du troisième degré en z. Pour en tirer z par une fonction
elliptique de t, nous commencerons par faire un changement li-
néaire de variable de la forme
(2) ^ = M5-f-N,
où s désigne la nouvelle inconnue et M et N deux constantes telles
que l'équation (i) prenne la forme
(3) (|)' = 4^3- #',.-«•,.
Par la substitution (2) l'équation (i) devient
^^^ \dt) ~ ÏVP-/2 - ' M2/2
Pour identifier avec la forme (3), il faut égalera 4 le coeffi-
cient de 5^ et à G celui de s^ dans le deuxième membre. On a ainsi
(5) M = — , ^=~'
g ^g
L'équation prend alors la forme (3) à condition d'attribuer aux
constantes g^ et g^ des valeurs convenablement choisies.
Gomme le polynôme 0(5) a trois racines réelles iJi > ^2 !> ^3?
le polynôme transformé
cp(M5 + N) , ,
ETUDE DES VALEURS RÉELLES DE pil.
a trois racines réelles g,, eo, e-^
93
(6)
^1— N
£2— N
^3 =
-33— N
et l'on a e, > (?2> ^3, car M est positif.
Construisons alors la fonction pu avec les invariants g.2 et g^;
celte fonction vérifie l'équation
'•> / , o(Mpïf-hN)
p^a = 4p3«- -2pz^-^3= -^ ^^^^^^ ^.
Si donc on pose
s = pu, z =:Mpu -i-N,
u étant regardé comme fonction du temps t, l'équation (4) devient
d'où
du \ 2
dl) =•'
du
dt
±1.
On peut toujours prendre le signe H-, car pu étant paire, on
peut changer le signe de u. On a alors
z/ = ? H- const.
Cherchons maintenant de quelle forme est la constante. Comme
la valeur trouvée pour M est positive, la relation
z = Mp^^4-N
montre que s^=^pu varie dans le même sens que z. Donc quand z
décroit de ^2 à ^3, pu décroît de e-^ à 63, u — to' est donc réel et
Ton a
si l'on compte le temps à partir de l'instant où ^ = ^^3.
La demi-période réelle to est le temps que met z à varier de z-.
Calcul de 'b. — L'angle -i; est défini par l'équation différentielle
Cdt
d'h =
l-^—z.i
94 CHAPITRE III.
que nous écrirons_, en remarquant que dt =: dii^
Dans cette équation, il faut remplacer z par sa valeur
z = Mpu-h N;
le coefficient de du est alors une fonction elliptique de u que
nous allons décomposer en éléments simples, de façon à pouvoir
intégrer.
Considérons deux arguments a et b définis par les relations
(7) / = Mj3a-f-N, -/ = Mp6 + N,
ces arguments sont définis aux signes près; nous verrons plus loin
comment il convient de choisir leurs signes. Alors l'expression
de dà devient
-, C du.
•1 M l \ pu — p a pif' - p b
G
où il reste à donner une forme simple au coefficient -irr-/*
Pour cela remarquons que le poljnome
^(z) _ o(^]pu-i-N)
se réduit à — ivïiTi V^^^ z=^ l et :; = — /, c'est-à-dire pour u = a
et H =^ b; comme on a identiquement
o{Mpu-+-N}
on trouve, en faisant successivement u =z a et u =z b.
Nous prendrons, en extrayant les racines,
ce
qu'on peut toujours faire, car jusqu'à présent les signes de a
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pu. gS
et b n'étaient pas déterminés; nous les déterminons par le choix
de signes que nous venons de faire pour p' a et p' b.
On peut donc écrire
. d^ p' b p' a
1l-ir- =
du pu — p b pu — pa
La décomposition du second membre en éléments simples se
fait en appliquant deux fois la formule (64) du n'* 44
2 1-7^ = tiU'-^a) — "^{u — «) — 'i-X>(^i
— t{u 4- 6) -+- tiu— b) ^ 2tb.
En intégrant et en remontant des logarithmes aux nombres ou
trouve
„., ^^^Ciu-^ a) :f(u — b) „ ,y, „ .
cf^u — a) a'(u ^ b)
La constante d'intégration — E^ se détermine par les condi-
tions initiales.
L'angle à est ainsi exprimé en fonction du temps.
Expressions de x et y. — On a
er.\= ^+^> = _ E-^ ^^'^^^^^ ^iu-b) ^,„(.,_^^,^
X — iy ':i {^u — a ) :i {u ^ b )
D'autre part, d'après l'équation de la sphère,
yx -^ iy){x — iy)=^ {l — z){l ^ z)= — ^r'{pu~pa){pu—pb),
cf{u-r-a):t{u — a) :f(u-\-b):f(u — b)
(^+i»(;r-i» = -M2
:^^uz^'-b
En multipliant membre à membre les égalités qui donnent
et (^ H- iy){x — iy) on obtient [x + iy)-^
IV
ly
^^^ cf(u ^ a) a'(u— b) ,y, y.
•^ :ia:ib:i-u
on en conclut
\ ^^ 'iiu — a^ :i{u -^- b) ,y. y ,
"^ V. < n '■i h ~fi II
'^ a :j b :^'^ u
Enfin, remplaçons M par sa valeur en fonction des éléments
elliptiques, valeur qui peut s'obtenir en retranchant membre à
96 CHAPITRE III.
membre les égalités
— / = Mp a 4- N, — / = Mp 6 H- N
M = r = — 'il
pa — pb '^ (j{a-t-b)a'{a — b )
9.cfa:fb c^(u-ha)a'(u — b) ,y, y ,
x-h IV =— /E j- — ; ^ \ ^ _Ze«(^/^-^«\
•^ a'i^a -{- b) a'ia — b) a'-ii
h (^ {a -+- b) r^ {a — b) a'^ii
Oii a ainsi ^, y, z exprimés en fonctions uniformes de t.
Quand t augmente de 203, z reprend la même valeur, l'angle po-
laire ^ augmente d'une certaine constante.
67. Corps pesant de révolution suspendu par un point de son
axe. — Prenons pour origine le point de suspension O, pour axes
liés au corps l'axe de révolution O^ et deux axes perpendicu-
laires, pour axes fixes la verticale ascendante Oz^ et deux axes
perpendiculaires. On démontre en Mécanique (^) que les angles
d'Euler 0, cp, tj;, qui définissent la position des axes liés au corps
par rapport aux axes fixes, sont donnés en fonction du temps par
les formules suivantes. D'abord, en posant cosQ = 3, on a
(.) (^^^y ^ (a - mz){x-z^)-{^ - nz.Y=J\z\
OÙ m, /?, a, p désignent des constantes, dont la première m est
positive, de sorte que f{z) est un polynôme du troisième degré.
On a ensuite
^^^ dt i — z^ '
f/cû cF^
o
/'o désignant une autre constante.
Il s'agit de tirer de ces équations B, '^, tj; en fonction du temps.
Les calculs, comme on va le voir, présentent une grande analogie
avec ceux que nous venons de faire pour le pendule sphérique.
(') Voir Appell, Traité de Mécanique, t. II, n° 402.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE p U. 97
Celle analot^ie peut aller jusqu'à l'identité, car, dans le cas parti-
culier où le corps pesant de révolution se réduit à un seul point
matériel, il constitue un pendule spliérique.
Le polynôme /(:?) est négatif pour les valeurs — x, — i et -f- i
de Zf tandis qu'il est positif pour la valeur initiale Zq de z qui
rend nécessairement-^ réel et pour + oo. Il a donc ses trois ra-
cines Zij Z2, Z3 réelles et comprises respectivement dans les inter-
valles (+x, + i), (+1, Zo) et (::c, —1).
Calcul de z. — Commençons par faire un changement linéaire
de variable
où M el N sont des constantes choisies de telle façon que l'équa-
tion en s prenne la forme
(4) [j^) =,.3_.,,_.3.
Par ce changement l'équation (i) devient
(.-,) (^'Y - /(M5^\)
dt) M 2
On déterminera les coefficients M et N de façon à rendre égal
à 4 le coefficient de 5^ et à o celui de s-; après cette détermina-
tion, qui donne pour M la valeur positive M = -i, on pourra
écrire
(^) ' y^:, =453-^^25 — ^^3,
à condition de donner aux invariants go et g^ les valeurs qui
rendent le premier membre identique au deuxième.
Les racines du polynôme /*(:?) étant, par ordre de grandeurs dé-
croissantes Zij Z2^ z^^ celles du polynôme transformé en s seront
^1=-^^. ^■^=-yr-' '^=—1—
Pour que /(z) soit positif il faut que z partant de ^0 varie
entre z.2 et ^3; donc s devra varier entre Co et e^.
Si l'on construit la fonction pu aux invariants §2 ^^ qs^ cette
A. ET L. 7
98 CHAPITRE III.
fonction vérifiera l'équation
(7) P^^^= ^^ ^, = \p^u — f^^.pu — g:i.
Nous poserons alors s^=^pu en regardant a comme une fonction
de t^ et l'équation (5) deviendra
c'est-à-dire
/ du\ , ^
/ du \ 2 _ du
\dt ) ~^' m
OÙ nous prenons -j-i, car, pu étant paire, on peut toujours
changer u de signe. On a alors
u z=: t -\- const.,
et, comme s =:: pu doit rester compris entre Co et 63, u — in' doit
être réel. Nous ferons
(8) U^t-^Lù']
alors pour ^ = o, w = to', j:>^/ = e^, :; =: z-:^.
Le temps est donc compté à partir d'un instant oi!i .- = ^3.
En résumé^ nous avons exprimé z en fonction uniforme du
temps par la formule
^ — Mj3 U -\- N, u = t -^ io'.
La demi-période co est le temps que met z à varier de z^ à ^2 et
inversement.
Calcul de^. — On a
V- + I
Remplaçant, dans cette expression, z par sa valeur
z — Mpi^ + N,
et dt par du^ on est ramené, pour avoir h^ à intégrer une fonction
elliptique. Pour faire cette intégration il faut décomposer la fonc-
tion elliptique du second membre en éléments simples. Pour
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE pU. 99
cela, déterminons deux arguments constants a el b par les condi-
tions que pour u = a, z devienne égal à i et pour uz= b^ z de-
vienne égal à — I
^^^ j Mp6-f-N= — I.
Ces arguments sont déterminés aux signes près par ces deux
équations^ si l'on regarde comme équivalentes deux valeurs de a
ou deux valeurs de b ne différant que par des multiples des pé-
riodes. On aura alors
du
u ~ 2.M \pu — pô pu — paj
Les rapports ^-^Tj-^j ^-^. — s'expriment d'une manière simple à
l'aide de a et b. Remarquons pour cela que le polynôme f{z) se
réduit à — (,3 — n)- pour ^ = i et à — ([j + /?)- pour ^ = — i .
Donc la fonction /(M J3 u + N) sç réduit à — ([^ — /?)- pour u=z a
et à — (? + fi)' pour u = b. Mais comme on a identiquement
on a, en faisant successivement u =: a el u =: b^
p-a= ■ — —- } p2^r= —TTZ
En extrayant les racines, nous prendrons
"■ — " .3-4-/1
p'a= i'-y^' P'^ = ^■' ^y
en choisissant convenablement les signes de a et ^ qui jusqu'ici
étaient restés indéterminés. Nous aurons alors
.d'b p' h p'a
du pu — pb pu — pa
L'intégration s'effectue comme dans le cas du pendule sphé-
rique.
Si l'on appelle a", ^3", ^Mes cosinus des angles que fait l'axe Oz
lOO CHAPITRE III.
du corps avec les axes fixes O^r,, Oyi, O^i, on a
de plus a!' et '^'^ sont les coordonnées Xi et jr< du point situé sur
Taxe du corps à une distance i du point O; en appliquant une
méthode identique à celle que nous avons suivie pour calculer ^
et y dans le pendule sphérique, avec ce seul changement que,
actuellement, / se trouve remplacé par i, on trouve
(^{a-h b)c^{a — b) cf^u
o.-ja^b !^{a — «)<3'(
\i Cj {a -\- b ) :f {a — b) a"^u
/3" == L o-^(i^h ^{a-a)^{u^b) ^_„(^^_ç^,
avec
Il = t -\- 0)'.
Calcul de cp. — On a
d^ B — nz
-7:- = /'o — -^ -77 =■ ''0 — z
dt dt 1
Décomposant le second membre en fractions simples, il vieni
d'^j I / j3 -f- /î S — n
dt '2
Remplaçons ^ par M j3?^ H- N et introduisant comme tout à l'heure
les arguments a et ^, on a
do
5^ = '-»-
i
'2 1
( P'^ 1 P'^ '
V.
[pu—pa pu — pb,
1'
d'où, en décomposant en éléments simples,
iH- tiii — a) — t{u
-hl{ii — b) — t(u^b)-ho.t,b,
2 j ~, '- — Q.i(7'o — /z ) + t(ii — a) — il(u-i-a)-i-2ta
du / - / -
et en intégrant
(^{u -i- a) (j'{u -T- b)
la constante G se détermine en écrivant, par exemple, que © est
nul pour ^ = o, c'est-à-dire u = to'.
KTLDE DKS VALEURS RKELLLS DE pil. lOI
68. La courbe élastique gauche ('). — Il s'agit de trouver la
figure d'équilibre d'une tige flexible dont la section est circulaire
et qui est soumise à l'action de forces appliquées seulement à ses
extrémités.
Si l'on choisit convenablement les axes de coordonnées, on
Irouve pour définir la courbe cherchée les équations dillérentielles
(0
y^'-
— z
y" =
OLX'
-h
?r,
z' x' ■
— X
~>r
^y
—
?^,
x'y".
-y
x" =
OLZ'
-^
V.
dans lesquelles x\ )', z\ x" , y, z" désignent les dérivées par
rapport à l'arc s des coordonnées x^ y, z et a, 3, v des constantes
dont les deux premières sont essentiellement positives.
Ajoutons membre à membre les équations précédentes après
avoir multiplié les deux membres de chacune d'elles respective-
ment par x', j>'', ^'; en tenant compte de la relation
nous trouvons
(•2) a+ 3(jV— j-y)-f- Y;;' = o
et en difl*érentiant le premier membre par rapport à s
(3) ^^{yx"-xy)---^iz"=o.
Multiplions maintenant par x les deux membres de la première
équation difl'érentielle, paroles deux membres de la deuxième et
ajoutons, il vient
z" {^y -y^')— z'i^y —y^")= "^i^^' -^ yy')^
et si l'on remplace xy — yx' et xy" — yx" par leurs valeurs
en fonction de z' et de z" tirées des équations (2) et (3).
z" { OL -^ ^'^ z')— z 'iz" =^ CL '^{xx -^ yy'),
ou encore
^{xx'-^yy')^z\
( » ) Voir Hermite, Sur quelques applications des fonctions elliptiques, p. gS :
et une Note de M. J. Bertrand dans la Mécanique analytique de Lagrange
(édition publiée par M. Darbouv, t. I, p. 460).
102 CHAPITRE III. — ETUDE DES VALEURS RÉELLES DE pu.
En intégrant et en désignant par 8 une nouvelle constante
Ainsi, des équations dififérentielles données (i), nous pouvons
déduire le système suivant
P ( xx' -+■ yy' ) = z"
Servons-nous maintenant de l'identité
{xx' ^ yy' y- -^ iyx' — xy' Y =^ {x^ -^ y'^){x"^ ^ y'^),
nous obtiendrons, pour déterminer 5', l'équation différentielle
Dans le cas particulier oLiy=o, cette équation différentielle
a, au signe de z' près, la même forme que celle qui s'est présentée
à propos du pendule sphérique et s'intègre de la même manière.
Si y ^ o, l'équation différentielle ne diffère de celle qui donne
z = cos9,Mans le mouvement d'un corps grave de révolution, que
par le signe de z' -^ la méthode suivie dans ce dernier cas s'applique
donc sans difficulté au cas de l'élastique gauche et l'on pourrait
d'ailleurs mettre les problèmes en équation de manière à aboutir à
des équationsMifférentielles identiques.
D'après [un théorème dû à Rirchhoff, l'axe d'un pendule sphé-
rique ou d'une^toupie dont la pointe est fixe reste toujours parallèle
à la tangente à une courbe élastique gauche, le point de contact
de la tangente décrivant la courbe avec une vitesse constante (' ).
(') Voir Greenhill, Fonctions elliptiques, p. 820 et 824, Poincaré, Leçons
sur la Théorie de l'Élasticité, p. 201.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE III.
io3
EXERCICES SUR LE CHAPITRE III.
i. Déterminer les paramètres des points de contact des tangentes
menées à la cubique x = pu, y = p' ii par le sommet Ai de la branche
infinie (co et w' réels).
En conclure que, Ox étant supposé horizontal, 'si l'on considère le point
le plus haut de l'ovale on peut prendre pour paramètre de ce point une
quantité de la forme « H- to', a étant une quantité réelle comprise entre o
et -
'1
11 suffit pour le voir de prendre un argument u
de faire varier
de o à — et de remarquer que h tu' correspond à une tangente menée du
sommet Ai.
2. Le rapport anharmonique des quatre tangentes menées à la cubique
par un point P pris sur la courbe reste constant quand le point P se dé-
place sur la cubique.
On peut obtenir ce rapport anharmonique en fonction des coordonnées
du point P et des coordonnées des quatre points de contact. On exprime
ensuite ces coordonnées à l'aide des paramètres elliptiques correspondants
et l'on applique la formule de l'exemple 2, page 63.
3. Si l'on appelle points correspondants d'une cubique deux points tels
que les tangentes en ces points vont se couper sur la courbe, il y a trois
points correspondants d'un point donné et, en désignant par ii le paramètre
du point donné, on peut prendre comme paramètres des points correspon-
dants
li -^ to, u -7- to', Il H- w -T- co';
chacune des demi-périodes définit un des trois systèmes de correspondance.
Si l'on considère deux couples de points correspondants du même sys-
tème : A, A' d'une part, B, B' d'autre part, les droites qui joignent les points
non correspondants AB. A'B' ou AB', BA' se coupent sur la courbe et les
deux nouveaux points sont des points correspondants dans le même sys-
tème.
4. Sur la cubique définie par les équations
^ = pu, r = p'u,
on prend deux points dont les paramètres diffèrent d'une constante p; la
droite qui joint ces deux points enveloppe une courbe de sixième classe.
Dans le cas particulier où p a l'une des valeurs
I04 EXERCICES SUR LE CHAPITRE III.
l'enveloppe est une courbe de troisième classe (qui se présente ici comme
comptée deux fois).
Dans l'équation de la droite joignant les deux points on remplace les
coordonnées courantes par les coordonnées a^o ,^o d'un point Pq, l'équation
en u ainsi obtenue a six racines dans un parallélogramme élémentaire.
Dans le cas particulier ou p = w par exemple, l'équation en u ne change
pas quand on change u en u -\- to.
Remarque. — La cubique donnée peut être regardée comme la hessienne
d'une autre cubique G et cela de trois manières différentes; les courbes
de troisième classe qui viennent d'être définies sont les cayleyennes des
trois cubiques G (^).
5. Si deux systèmes de trois droites ont huit de leurs neuf points d'in-
tersection sur une cubique, le neuvième point d'intersection est aussi sur
la cubique.
Gette proposition peut se vérifier directement à l'aide de la condition
pour que trois points soient en ligne droite; elle peut aussi se déduire d'un
théorème démontré n° 62.
Si l'on appelle tangentiel d'un point m d'une cubique le point où la tan-
gente en m rencontre encore la cubique, les tangentiels de trois points en
ligne droite sont en ligne droite.
La droite qui joint deux points d'inflexion va passer par un troisième
point d'inflexion ; on remarque qu'un point d'inflexion se confond avec son
tangentiel.
6. Déterminer les points d'inflexion de la cubique
en étudiant la variation du coefficient angulaire de la tangente.
On trouve pour les déterminer l'équation
p'ap"'u-{p"uY=o,
ou en posant ;r = p ^^, l'équation
f(^x)=x'*—]^giX-^ — g^x—^(^^-gA =0,
dont la dérivée est
J'(X) = 4^73— ^2^ — ,^3 = O.
Si g2 et gs sont réels, cette équation a deux racines réelles et deux racines
imaginaires conjuguées. Ces racines sont
2C0 2 w' /2 a) 2W \ /2W 2 Ci)
p^. p—> n^s-^x;- p "3"--3-''
{") Voir Clebsch (Lindemann), Leçons sur la Géométrie, t. II, p. 38i.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE III. io5
si on les désigne par «, b, c, d elles vérifient la relation
2 S =z(a — b)-[c — d)--^{a — c)(a — d)(b — c)(b — d)= o^
qui s'obtient en appliquant les formules (7) et (9) page G2 (S est un inva-
riant de l'équation).
7. Étant donnés trois points P, Q, R sur une cubique, déterminer un
triangle ABC dont les sommets soient sur la courbe et dont les côtés
passent respectivement par les points donnés P, Q, R.
Il y a quatre solutions. Si les trois points P, Q, R sont en ligne droite,
les sommets de l'un des triangles sont en ligne droite : il reste seulement
trois triangles proprement dits.
8. Si Ton considère une conique ayant deux fois un contact du deuxième
ordre (trois points confondus) avec une cubique, la droite qui joint les
points de contact va passer par un point d'inflexion.
9. Si l'on considère l'une des trois tangentes menées d'un point d'in-
flexion le point de contact est tel qu'il existe une conique ayant en ce
|)oint avec la cubique un contact du cinquième ordre (six points confondus).
Retrouver que le nombre de ces coniques est 27.
10. On mène la tangente à une cubique en un point Po ; soit Pi le point
où cette tangente rencontre de nouveau la courbe. On mène la tangente
en Pi, soit Pj le point où cette tangente rencontre de nouveau la courbe.
On détermine ainsi une suite de points
Poj Pi> • • •> Pr>
dont chacun est le tangentiel du précédent. Trouver la condition pour que
le contour ayant ces points pour sommets successifs se ferme et forme un
polygone de r côtés.
On écrit la relation qui existe entre les paramétres de deux sommets
consécutifs et l'on exprime que P^ coïncide avec Pq; on trouve que le para-
mètre de Po doit satisfaire à la condition
•?. m tO -\- 2 71 <o'
U,i— : y
mais il faut encore examiner si le polygone correspondant à une solution
a bien /- côtés.
Par exemple, pour r = 3 on trouve parmi les solutions les tangentes
d'inflexion comptées trois fois.
CHAPITRE IV.
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI.
I. — Fonctions de Jacobi.
69. Objet du Chapitre. — Les séries et produits à double entrée
employés pour définir les éléments a*, Ç, p, Z, H à l'aide desquels
on peut exprimer toutes les fonctions elliptiques, peuvent être
remplacés, aussi bien dans la notation de M. Weierstrass que dans
celle de Jacobi, par des séries à simple entrée beaucoup plus ra-
pidement convergentes.
Nous allons exposer ici les notations de Jacobi : nous avons
d'ailleurs montré comment on passe d'un système de notations à
l'autre, en donnant la relation entre les fonctions H et a* (n° 40).
70. Périodes. — Nous avons déjà dit que le rapport — des deux
périodes doit être imaginaire, sans quoi le réseau des parallélo-
grammes n'existerait pas. On peut toujours changer le signe de m
ou de Cl)', car une fonction admettant pour périodes 2 co et 2m'
admet aussi pour périodes — 2(x> et 2 to' par exemple. Nous pou-
vons donc choisir les sigaes des périodes de façon que dans le
rapport— le coefficient de i soit positif; c'est là ce que nous
supposerons toujours. Jacobi désigne les périodes par 2 K et 2 ^*K' ;
dans le cas particulier oii K et K' sont réels, le rapport -7^ doit
être positif. Nous pourrons employer tantôt l'une tantôt l'autre
manière de désigner les périodes : on se rappellera que
0) = K, oi' = iK' .
Si, dans le cas général, on pose
a = e ^ = e ^ ,
ÉTUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. IO7
le nombre </ a un module plus petit que V unité, car la partie
réelle de l'exposant - — est négative.
71 . Développement en série simple de la fonction Z u. Valeur de o.
— La fonction
construite, comme nous l'avons expliqué, avec les périodes 2 0j
et 2 0)', a pour pôles simples de résidu -\- i tous les points
u = 1 m (x> -\- 1 n i}i\
où jn et n prennent toutes les valeurs entières positives, négatives
et nulles.
Nous allons construire cette fonction d'une autre manière, en
formant, à l'aide d'une série de cotangentes, une fonction ayant
les mêmes pôles et les mêmes résidus que Z. Le point de départ de
la méthode réside dans ce fait que la fonction
-^ cet -^{u — int'j')-^ const.,
où n est un entier déterminé, a pour pôles simples de résidu -l-i
tous les points
u — ijim' — Q.moj,
ou
u = imtM -+- in m', (/?i = g, =h i, ± 2, . . ., di ^o).
Considérons la fonction
U„ = -^ cot-^(u — into') — / L
2W L iCO J
où n désigne un entier positif; elle admet comme pôles simples,
avec le résidu -f- 1, tous les points
Il = 0. n oi' -{- 2 ?7i oi (m = G, dz I, ± 2, . . .).
Cette fonction peut s'écrire
cos^^ (u — inai') — i sin— ^(« — 2/ico')
U _ — ,
2(1> ' "^ / 'N
sin — (u — 2AIC0 )
2C0
f08 CHAPITRE IV.
TlM'l
ou en introduisant la quantité q = e ^^ ,
TZia Tiiii
_ /Tc e 2w qri _ ^^ e ^ q^"^
I — e ^^ ^2/i
(]ette forme de U/^ montre que la série
^v,
est convergente, à la façon d'une progression géométrique dont la
raison serait q'-.
Considérons de même, en supposant maintenant n entier et né-
gatif, la fonction
V/i = ~ cot -^ (u — 2 /i w' ) + H ;
:>. iû L 2 tu ^ ' ]
elle admet comme pôles, avec le résidu + i, tous les points
Il = iniù' -\- 177HO, m =z o,±i , ±2, . . .:
on peut l'écrire
e f> q
et l'on voit que la série
2^'"
est convergente.
Nous allons vérifier que la fonction
00
- , " Tzu v^ '^ r '^ / ,s-
f\Uu)= cot - -4- > COt^ (U — '2/100 ) — l
2 W 2 W ,^mà 2 (.0 [ 2 W
n — l
— oo
-4- > — COt-^(z^ — 2 11
jàml 2 W L 2 tu
W ) -f - l
est identique à Z(w).
D'abord cette fonction <ï>(w) est impaire comme Z(w); on le vé-
rifie immédiatement en écrivant la série qui donne $( — u) : cette
série est égale à — ^(ii). La fonction <!>( u) a les mêmes pôles et
E T l D K S !> E C I A L E DES NOTATIONS DE J A C 0 B 1 . 1 09
les mêmes résidus que Z(u). Elle satisfait aux relations
^(u -h "210')= ^( u) --
La première de ces relations est évidente, car chaque cotangenle
admet la période 2(o; la deuxième se trouve en formant la diffé-
rence
^( n -f- 2 to' ) — 't*{ii )
et remarquant que, dans la différence des deux séries, les termes
se détruisent deux à deux sauf deux termes — ^ •
2t'J
Considérons alors la fonction
(^etle fonction est régulière en tous les points à distance finie, car,
dans le voisinage d'un point
K = 2 /ti tu H- -2 n to',
un a
fU ( // '. —
*
-^ fonction régulière
^^"'- u-
■>. m co —
2 II OJ '
7 i I» \
I
— fonction régulière
V / —
1
u — 1 m M — 1 n co
cl, en retranchant, on voit que ^\ii) est régulière au point con-
sidéré. En outre, d'après les relations que vérifient ^[u) et Z(u),
on a
W{U 4- 'l(.u) = W(u),
■\
W (u -h 'lio' ) = ^\u) -. -'
En répétant un raisonnement qui a déjà été fait (n*^ 2i) on voit
(jue la fonction T(?/) est une constante et de plus que l'on a
i-
0 = - —
2
Ainsi
<i>(z/)= Z{u)-\- const.
Cette constante est nulle puisque ^{u) et Z(?/) sont impaires
toutes les deux.
IIO CHAPITRE IV.
En définitive, on a obtenu pour Z(?^) le développement
00
L(u)= COt h > col (il — 2710)) Il
9AÙ '2 W j^^ 31 W [_ 2 OJ J
n-i
— 00
■+- 7 — ^ col — (u — 2nM' )-i- i\.
De plus, en se rappelant que l'on a posé o
voit que l'on a démontré la relation suivante
i-
72. Fonction H. — Nous avons déjà défini la fonction H comme
une fonction dont la dérivée logarithmique est Z. L'expression
simple que nous venons de trouver pour Z va nous donner, par
intégration, un produit très convergent servant à définir H. Le
problème se pose comme il suit :
Trouver la fonction dont la dérivée logarithmique est
„ , - t: ?^ v^ - r TT , f X n
L{U)— COt h > COt {U + 2 11 (0 ) -f- ï
2 OJ •>. (0 AU 2 (0 L 2 OJ J
/; = 1
00
-f- > — COt -^ ( a — 2 iito ) — i\.
j^2lù[ 2 OJ ^ ^ J
Pour écrire le second membre, nous avons, dans une des
sommes qui figurent dans Z?/, changé n en — /^.
Si l'on intègre entre o et u le terme
on trouve
— COt -^ ( u -h 2 11 w' ) 4- i ,
2 co [ y. w J
sin --'— (u -\- 2 fiiù )
2 Lu ir.u
Loii- , \
. n TCO) 2 w
sin
puis en remontant des logarithmes aux nombres
sin ( /i + 2 11 M ) /,ci
■ -, e-'^
. Il ~M
Sin
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS UE JACOBI. III
OU bien
- — {u + în(ù'j — - — iu-h2niù')\
n (o II o)'
/ t: —it:
e ^ — e ^
ou enfin, en effecluant au numérateur puis en multipliant les deux
n
termes par e ^ ,
iTZii
I — <7-«e~w~
I — (j^"-
l-^-^-n^
On a donc
7 -^\ cot-^( Il -\- in oj')-{- L
Jmd 1 0J L '-* <'J
On voit de même que
V ~ r ~ fx 1 d ^ T-ri — 7*"e ^
> — cet — ( Il — ?.no/) — i\= -- Log I I ^-
n—l' rt = 1
Nous avons ainsi les expressions des deux sommes qui entrant
dans Z(u).
D'ailleurs
TT d ^ .TU
cet Il ^ -j- Lo2; sin
>oj du ° 2o>
Donc on peut écrire
Z(u)=^^H(u),
en posant
\l{ii) = G sin ^ JTii - q-''e~^)[i
q- ' e
iT.u
la Cl)
OÙ G désigne un facteur constant. On trouve enfin, en effectuant
le produit des deux facteurs du terme général,
H(z«) = G sin— I I ( I — iq'^n cos — + q'*"
n — l
73. Développement de H(zi) en série trigonométrique. — Le
produit n qui figure dans l'expression ci-dessus de H(w) peut
I I.i CHAPITRE IV.
élre ordonné suivant les puissances positives de cos-^ : comme
une puissance positive de cos- est égale à une somme de cosinus
des multiples de -^j on voit que le produit fl peut être développé
11 = CqH- Cl COS h c-i cos
Pour avoir H(w) il faut multiplier par A sin — ; on peut, dans
le produit obtenu, remplacer chaque terme de la forme
. 'Ku mz II
m — cos
'2 M LO
par une différence de sinus. On est ainsi conduit pour H(;/) à un
développement de la forme suivante, où, d'après les notations de
Jacobi, nous faisons to = K , co'= i'K' :
Tj/ X . T.U . StZU . ^ T. Il
n{u) = «0 sin — 7 + «1 SIM — -- — h. . .+ «/i s\n(iii + i i -,, -i-. . .,
'2 K 2 K '2 Iv
OU bien, en remplaçant les sinus par des exponentielles
Il(w.)= Ao^-'^ + Aie 2K ^_ A.e aK-^....^, A,,e"~~'2K
— A^e 2K _ Aie ^K~_,,_
Pour déterminer Ao, A, , . . . , on se sert de la formule (26) du
n" 21 où l'on remplace 0 par sa valeur —
On a ^
H(wH-2«K')= Ao^e2»v 4_ Ai^3e 2K _;_ Aa^^e 2iv _|_._
D'autre part
ITIU SiTlll aiTXll
Ao-e '-^'^ _Ai— e"~^ir - A. —^ e ^^ -....
q q^ ' q-
1
'1
e
2K
H(
u)
=
Ao
e
iTZll
2K
+
. iTlll
9
-i-
A2
9
3/71//
e 2K
—
A_o
e
3 / 7r /<
~2ir
—
9
5iTZIl
2 k
—
...
•
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOB I. l l3
Identifiant ces deux séries, on a les relations compatibles
_A,=-,Ao, -A. = -,3A,
A«=-5r2/e-lA„_,, ...
Ao — 5 -^1 5 - '^1 — 3 Ao, . . . , — A„_i =
q q- q
qui se réduisent à
Ai = — 7-Ao, A2 = — ^*Â,, ..., A;, = — ^2«\^^_,^
d'où, en multipliant membre à membre,
On a donc
( 2 n + 1 ) — — _ ( -2 « 4- 1 ) ——■
A«,
ll{u)= B^{—\)'iq'n+\)s\n{in-\-i)
2K
= B ( sin ^ — ^2 sin -^' ^...^(_ i).v^«(«+i) sin(2/i H- i) — -i-. . ..
Le coefficient B peut être choisi arbitrairement, car jus-
qu'ici H(w) n'a été défini qu'à un facteur constant près. On
prend B = 2//'^ et l'on a pour H(z^) le développement
. o-?i
H(ï<) = 27^ sin -- ~'iq* sin — — - -f- 27 * sin
^ 2lv ^ 2 k ^
Tk"
4«--|-4n -t-1
{-\Yiq
2l\
OU encore
^ 2 k ^ 2 k ^ 2 k
H- ( — i)"2 V 7'-""^^'' sin(2/i -h I) -^ •
2k
Cette série converge très rapidement, plus rapidement qu'une
progression géométrique, car les exposants de </* croissent comme
les carrés des nombres entiers.
Quand il sera nécessaire d'indiquer les périodes avec lesquelles
est construite la fonction H(;^) nous écrirons cette fonction
H(mjK, ïK'), notation analogue à celle que nous avons employée
pour du en écrivant a'(?^|co, to').
A. ET L. g
Il4 CHAPITRE IV.
74. Fonctions H, Hi, 0, 0i de Jacobi. — Nous avons vu que du
et H(z/) sont analogues à-^— sin — - tandis que pu est analogue à
- — ^ ^-- En Trigonométrie on introduit, en même temps que
ces fonctions, celles qu'on en déduit en ajoutant à l'argument u
une constante w égale à la moitié de la période 20), et l'on pose
IZll .71,
cos — = sin — (m + w).
De même, à côté de la fonction ]A.[u) construite avec Jes pé-
riodes 2 K et 2iK^, on considère les fonctions obtenues en ajou-
tant successivement à l'argument u les demi-périodes K, K' et
K-h i¥J ^ ou du moins des fonctions qui ne diffèrent de celles-là
que par des facteurs exponentiels simples.
En désignant par \ l'exponentielle
linéaire en w, on définit les fonctions Hi, 0, 6i par les égalités
0(^0 =l-ll{ii^iK'\
(1) \ ik
0i(a) = ^H(w-t-K-HfK');
les deux dernières montrent immédiatement que
(2) 0i(tO = 0(«^-t-K),
car, si l'on ajoute K à ?/, X se reproduit multiplié par — i.
Voici quelques détails sur les expressions de ces fonctions par
des séries.
Tout d'abord la formule
Hi(tO = H(w-hK)
donne, pour définir Hi(z^), la série
4/- ^u 4/-^ 3t?^ , 4/ ,o„^i,3 {in-h\)T.u
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. Il5
OU en remplaçant les cosinus par des exponentielles et en re-
marquant que — (2/? -h i) = 2( — n — i) -h i
On peut encore donner une autre forme à cette série en consi-
dérant l'exposant de e qui est du second degré en (2/1 + 1),
comme formé par les deux derniers termes du développement de
4KK
On a ainsi
Passons maintenant à la fonction 0, . On a par définition
Oi
nz= — 00
Dans la nouvelle série le nombre pair (2/2-1-2) prend toutes
les valeurs de — 00 à 4- 00; on peut le remplacer par 2/1, on trouve
alors
e,(u) = e •^^^' 2
série analogue à celle qui définit H,(z/), mais où figure, dans le
terme général, un nombre pair 2n à la place de (2/1 -h i).
Quand on augmente u de i'K' les sommes qui figurent dans les
expressions de H, (u) et6,(w) s'échangent l'une dans l'autre. lien
est donc de même pour H, (u) et 0, (u)^ à un facteur près prove-
— JUll
nant de l'accroissement de l'exposant de e ''^*^ . On vérifie ainsi
les égalités suivantes qui résultent aussi des équations (i)
Hi(w -h iK') = r^K*'"^'^' e,{u) = l ei(w).
Il6 CHAPITRE IV.
La série qui définit la fonction 0, (w) peut s'écrire en effectuant
la multiplication de chaque terme du second membre par e *''''
ou, en associant les termes qui correspondent à deux valeurs de n
égales et de signes contraires
^., 7ÎU , ir^u , jitlU
0i(w) = 1 + 27 cos— — h 'iq'* cos — ; h. . .+ iq'^' cos — r; h
Enfin, la quatrième fonction 0(z/) peut se définir au moyen de
l'égalité
0(w)=:ei(w + K);
on a donc
0(m) = I — 2^ COS-iT h 2(7* COS -— h. . .-4- (— l)'^7""C0S — ^^ h . . . .
Il résulte de ces développements que, la fonction H(w) seule
est impaire, les trois autres sont paires
H(- u) = -ll{u), Hi(- u) = H,(u),
75. Zéros des fonctions H, Hi, 0, 0i. — Les zéros de ii{u) sont
connus. Ceux des trois autres fonctions s'en déduisent immédia-
tement d'après les égalités (i) qui définissent ces fonctions à
l'aide de H(w).
Les résultats sont donnés par le Tableau suivant dans lequel on
a inscrit, en face de chaque fonction, l'expression générale de ses
zéros et où m et ai désignent des nombres entiers
H(m), 1 jnK -\- iniK' ,
Hi(m), (2m h- i)K 4- 2/liK',
0(w), 2mK-h {2n-+-])iK',
0i(w), {2m-\-i)K-\-{in-i-i)iK'.
76. Formules relatives à l'addition d'une période ou d'une demi-
période. — Considérons, en premier lieu, la période 2K et sup-
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. II7
posons qu'on ajoute cette période à l'argument, on a d'abord
H(z^-h2K)=— H(m),
comme cela résulte des développements de H;^ en série simple ou
en produit simplement infini, développements qui ne dépendent
que des sinus et cosinus des multiples de -^«
Les égalités qui définissent, à l'aide de H, les trois autres fonc-
tions donnent le résultat correspondant pour ces fonctions; on
trouve ainsi
Hi(m-|-2K)==— Hi(m),
e(M-h2K) = e(w.),
Siiu-hiK) = ei(M).
Si Ton ajoute seulement la demi-période R on a d'abord par
définition
H(ï^-hK) = Hi(u), e(u-^K) = 81(11),
et, en tenant compte des résultats précédents, on trouve
Hi(«-+-K)= — H(m), Siiu-i-K) = e(u).
Réunissons ces formules
H(M-hK) = Hi(m),
Hi(m + K) = — H(m),
e(ii-hK) = Siiu),
ei(M + K)= e{u).
Considérons maintenant la période 2iK'. Les résultats s'ob-
tiennent aisément pour 01 et H, en se servant des développements
e,
i(")
=
e
4KK'
S
e'
KK
n~
30
H,
(a)
=
e
4KK
1
e'
71
rtvk'
[ // + ( 2 n 4- 1 ) i
fK'
j'
Si l'on augmente de 2 îK' l'argument, chacune des fonctions 0,,
H, se reproduit multipliée par le même facteur que l'expo-
Il8 CHAPITRE IV.
nentielle
Désignons par [a ce multiplicateur, c'est-à-dire posons
nous aurons
Qi{u-h ■2iK')= ii^i(u), lli(u + 2tK') = }jiHi(w).
Pour passer de là aux fonctions 0 et H, il suffit de diminuer l'ar-
gument de K dans les formules précédentes : ©< (w) et Hi (u) de-
viennent respectivement S{u) et +H(w), [jl se reproduit mul-
tiplié par e'^, c'est-à-dire — i , et il vient
e(u-^iiK') =— ixe{u), H(M^-2tK')=— |jlHi(m).
Réunissons ces formules
&i(u-i--iiK') = Il ei{u).
Hi(w + 2tK')= ixUi{ii), -i^^u+iK')
Q{u -h 2iK') = — IX 6 (u)^
R(u-^iiK') = — ixll{u),
Si l'on ajoute la demi-période i'K', nous avons vu (n*' 74) que
les fonctions Oi, Hi s'échangent à un facteur près X défini par
71 ,
X est le multiplicateur de l'exponentielle e *^^^' correspondant à
l'accroissement iK.' de l'argument u.
Si, dans les formules ainsi obtenues, on retranche K de l'argu-
ment, et si l'on remarque que \ se reproduit multiplié par î, on
trouve les formules correspondantes pour 0 et H. On a ainsi
0i(w + iK') = XHi(w),
Hi(«-+-tK')= X0,(w), ^ _i5(.2»^.iv')
e{u-h iK') = iXH(w),
H(M + tK')= A 0(^0
Enfin, si l'on veut ajouter la demi-période K -f- i'K', il suffît
dans les formules précédentes d'ajouter K à l'argument, ce qui
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. II9
donne
ei(w-f-K-htK')= AH(m),
Hi(ii-h K + iK') =— tX e(a). ^ _i5(2j/4-/K')
e(u-\-K-^ iK') = XHi(m),
77. Addition d'un nombre entier de périodes. — Supposons
d'abord que l'on ajoute 2/iK à l'argument; cela revient à ajouter
n fois successivement 2K et, comme le signe de la fonction peut
seul changer, le résultat se déduit immédiatement des formules
relatives à l'addition de 2K.
Supposons maintenant qu'on ajoute 2miK.'j on pourrait encore
ajouter successivement m fois 2 i K'; mais on peut obtenir de suite
le résultat en remarquant que chacune des fonctions 0, et Hi est
égale (n° 74) à une fonction admettant la période 2iK' multipliée
par l'exponentielle
D'après cela
ni{u-\-2miK) = e *^ Hi(w),
mi-TZ
en remplaçant dans ces formules u par u — K, on trouve
miTZ
0(zi + 2mfK') = (-i)'«e" K <"-^"" 'e(iO-
Enfin, on démontrerait de même
( 2 m -4- 1 ) j" 7: . „
TT r / \ -frt-t rc- iiii-{-[1m-h\)ih.'\
Hi[a-f-(2m-i-i)tK'] = e *h. 6i(m),
/^ r / \ -T-ri TT 2îi+ 2/71-f-l iK'l _ , ^
[1m-{-\)iT^, ,„ ... ,
TT r / \ 'TT-n / N • Ti 2ff4- 2/n + l)zK'] ^, ,
H[w-f-(2/?i-M)fK'] =(— i)'«je ii^ e(w).
Q[u-^{im-^i)iK'] = {—iynie '*^ ]\{u).
78. Développements de H,, e, 81 en produits infinis simples. —
Ces développements se déduisent du développement de H(^^)
CHAPITRE IV.
obtenu plus haut par l'intégration de la série de cotangentes qui
donne Z{u). Nous avons trouvé (n** 72)
«r=l
Cherchons d'abord le développement de la fonction
1 4
i%u
Quand on ajoute i¥J à l'argument u^ l'exponentielle e ^ se
reproduit multipliée par q] le facteur
i Tlii iiz II
. 71 M. e2"ir_g~Tir
devient
(,.
ï ( ^,^ 2K'
i'Kii\
et l'on obtient
•'■■'-.y.
lis/q
iizu \ * /
-)(.
^7r^/
Si l'on fait entrer dans le produit le premier facteur, on voit
que les facteurs contenant e '^ sont de la forme \ — q-'^^^e ^
illii
OÙ 71 varie de o à oo, et les facteurs contenant e ^ de la forme
l 71»
I — q-"+^ e ^' , où /i varie également de o à oo. On a donc, en
C •
posant pour abréger — — z = A.
0(w) = ATTVi— ^2« + lg Iv J^^_^2«+le
/i=0
= An — 2^ cos-^ +^72 W i_ 2^3cos~ H-^eV . .,
Les développements en produit de H< et de 6| s'obtiennent
immédiatement en changeant u enii^K dans les développements
ci-dessus de H et de 0.
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE 3AC0BI. 121
Le facteur A n'est pas arbitraire puisque, dans les développe-
ments en séries trigonométriques des fonctions H, H,, 0, 0,, les
coefficients sont complètement déterminés. Ainsi, en identifiant
les développements de 0, en produit et en série, on doit avoir,
quelque soit œ,
A(n- 2^^ cos2T-^q^){i-\- iq^ cosix -h q^). . .
= \-\-iq ces 2 37 H- iq^ 0.0% ^x -\- iq^ cos6rc-H
On aurait une première expression de A en faisant x =^ o dans
cette identité. Jacobi a montré que l'expression ainsi obtenue
peut être remplacée par la suivante :
Nous admettrons ici ce résultat. On verra, dans une Note placée
à la fin du Volume, comment on peut transformer le produit infini
pour obtenir la série trigonométrique et comment se présente,
dans ce calcul, l'expression de A donnée par Jacobi.
Nous réunissons ici les développements en produits simplement
infinis des quatre fonctions. En posant
H ( — z~ ) = A.2V/5' sini<(i — 2<7'- C0S2W -h q'*){i —iq'*cos-2U -h q^).. .,
Hi ( ^;:^ j = A-î^/q cosu{i -\- 2.q- C0S2W + ^*)(l H- 2^* ces 2 a -t- q^ )
/'îKu\ .
t>l — :^ ) = A(i — -iq cosiu-h q-)(i — 'iq^ C0S2U-^ q^)
/ 2 K u \
^1 ( — :r~" ) — A(i + 2q C0S9.U -T- q^){i -r- iq^ cos'iu -i- q^)
9 K
79-. Relation -^ H'io) = Hi{o)e {0)61(0). — Cette relation, sur
laquelle nous aurons à nous appuyer, se vérifie très simplement à
l'aide des développements en produits infinis qui précèdent, en
suivant une méthode donnée par M. Hermite (voir Note sur les
fonctions elliptiques, à la fin de l'Analyse de Serret, p. 791
et 798).
On a immédiatement
Hi(o) = 2v/^AP2,
e(o) = AQ2,
e,(o) = AR2,
122 CHAPITRE IV.
en posant pour abréger
Q=(I-^) (l_^3)(,_^5)...,
R = (H-^) (l4-5r3)(i^_^5)..,.
D'après la relation suivante due à Euler
(.H-.K,H-.^),-..3,..^(.-^)(;-.:;(;-.;),
on voit que 1 on a
OU bien
PQR = i.
D'après cela
H,(o)0(o)0i(o) = 2v/?A3.
Calculons maintenant H'(o) en regardant H( ^ — -j comme un
produit de deux facteurs dont l'un serait sin?^, nous trouverons
— H'(0) = A2v/^(l— ^2)2(i_^V)2(i_^6)2...= 2v/^A3.
On a donc bien l'égalité qu'il s'agissait de démontrer
— H'(o) = HUo)0(o)0i(o).
Remarque. — Les expressions précédentes de H<(o), ©i(o),
0(o) montrent que \/k et \/k'^ définies plus loin (n° 83), sont des
V
fonctions uniformes de la variable t = ~, et la relation PQR= i
permet de montrer que ce sont des fonctions de q régulières
pour toutes les valeurs de q dont le module est moindre que i.
80. Formules relatives à rechange de K et K'. — Dans la nota-
tion de Weierstrass nous avons vu que les fonctions (i(iu\(ù, w'),
p{iu I w, iù') peuvent s'exprimer à l'aide des fonctions
/ to' . \ / O)' . \
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. 123
Gomme actuellement nous posons
to = K, txi' = îK',
on a
-^ = K', iui = i'K;
on passe donc des premières fonctions aux deuxièmes en permu-
tant K et K'. Nous allons établir des formules du même genre pour
les fonctions de Jacobi.
Convenons de désigner par H (w|K, i'R') la fonction H construite
comme plus haut avec les deux périodes 2K et 2^K^ Cette fonc-
tion s'exprime d'une manière simple à l'aide de la fonction H
construite avec les périodes 2K' et liK, îl(u\¥J, iK). Comme
K'
on a supposé la partie réelle de ^ positive, il en est de même de
la partie réelle de rr,; la quantité
qo=e '^^'
a donc un module plus petit que l'unité, et la fonction
H(?^|K', ;K)est
H(wIK', i'K) = 2\/qo sin -^ — "^V^ sin — ^ -+-
Cette dernière fonction vérifie les deux relations
H{u-h 2K'|K', iK)=—l{{u\K', f'K),
U{u-{-iiK\K\iK)=—e~'^^"^'^^E{u\K',iK),
obtenues en échangeant K et K' dans les formules relatives à
l'addition d'une période, vérifiées par la fonction îi(u) ou
H(«|K,iK').
Ceci posé, dans le produit
analogue à ceux que nous avons considérés déjà à propos de H,
et de 0, remplaçons u par n^; soit/(z/) la fonction ainsi obtenue
f{u) = e *^^'H(iu\K,iK').
124 CHAPITRE IV.
On vérifie aisément les deux égalités suivantes, conséquences
des relations fondamentales de la fonction H,
(4)
f{ll-h 2K') =—f(u),
Ces relations sont identiques à celles que vérifie H(w|K', jK).
En outre, les deux fonctions /(u) et H(w|K', îK) ont les mêmes
zéros, savoir les valeurs de u données par la formule
ia — 2 m K -4- 2 nili',
ou bien
Il = — 2 mili -+- 2 71 K',
m et n désignant des nombres entiers.
D'après cela^ le rapport
lI{u\K', iK)
est une fonction doublement périodique aux périodes aR et 2îK'
et, d'autre part, cette fonction est partout finie : elle se réduit
donc à une constante. Désignons cette constante par Ai. Nous
avons l'identité
e '*^^' E(m\K, iK') ^ AiH{u\K', IK);
on en déduit les suivantes :
e ^i^ii' Q(m\K, iK') = AEi{u\K' , iK),
e~4KK' 0^ ( iu\K, tK') = A 01 ( M I K', iK),
e~ی'Hi(mlK, tK') = A 0(m|K', i'K).
Il suffit pour cela de remplacer dans la première de ces identités u
par u -\- K', dans la deuxième u par u -\- iK, dans la troisième u
par u H- K', en se reportant aux formules du n'' 76 et à celles
qu'on en déduit par l'échange de K et R'.
81. Diverses notations usitées pour les fonctions de Jacobi. —
M. Weierstrass emploie les notations suivantes reproduites dans
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. 120
le Traité des fonctions elliptiques de Halphen
27i(p) = i\/q sinrt^ — n^ q^ sin37:p-h ly/q^^ sin5-^" — . . . ,
ETo ( (^ ) = 2 v^^^ cosTt^-f- i\/q^ 005 3-7:^ + 2 v/^25 cos57:i^-t-. . .,
"^^{v) =Li-Jr iq cosiT,v-^iq* Q.os\-v H- 2^3 cosS-irp-f-.. . ,
2ro(ç'j = I — -iq cos2-ç> -h-iq* cos4~t^ — 2(79 cos6-t^ — . . .,
OU
tu'
q = e''^', T = — .
10
On a seulement conservé ici la lettre q au lieu de la lettre h
qu'emploie M. Weierstrass pour désigner e'^*^.
La correspondance entre les deux notations est donnée par
Jacobi, dans ses Leçons {Jacobins gesammelte Werke, t. 1,
p. 497)) met ^y,{Ujq) où l'on mettrait, avec la notation de
M. Weierstrass, ^A-) et supprime l'indice o. Briot et Bouquet
désignent les périodes 2K et ii¥J par cj et co'; ils emploient
d'autres notations reliées à celles der Jacobi et à celles de
Weierstrass par les formules
^u) =-o(^)= e(^^).
'l26 CHAPITRE IV.
82. Relations entre les a' et les Sr. — Ces relations sont
tfCco) Hi(o)
ou bien
e 2(0 c'W= 2 co ^ ^^ ,
^ ^ 2r9(o) 2 0)
La première de ces relations a été démontrée (n" 21). Les
autres s'en déduisent en tenant compte des formules relatives à
l'addition d'une demi-période, et en remarquant que es*!, 0*2, ^3
deviennent égales à i pour u = o.
II. — Fonctions snw, en m, ônu.
83. Définitions. — Si l'on compare les multiplicateurs des
fonctions H(^^) et©(w) qui correspondent à la période 2K, puis à
la période 2iK', on voit que les premiers sont égaux et de signe
contraire, les derniers égaux et de même signe; il en résulte que
le quotient 7- — ^ admet pour les mêmes périodes les multipli-
cateurs — I et 4- I.
Jacobi a été conduit à considérer les quotients des fonctions H,
H|, 0| par la fonction 0. Posons
sn w = A -—-^ 5
6 {II)
cnw := B / S
0(m)
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBl. I'27
(On lit les premiers membres s, n, u puis c, n^ u puis enfin
d^ /?, u en énonçant successivement les trois lettres.) Détermi-
nons les facteurs constants A, B, C, de manière que les trois
fonctions prennent la valeur i la première pour u = K, les deux
autres pour u =: o; nous aurons les égalités suivantes de définition
I H(?0
sn u =
en w =
/f^ U.ju) /- ^ H(K) ^ Hi(o)
y k ^{u) ' ^ e(K) 61(0) '
dn u = \Jk '; / , Jk = ^ \ •
e(w) ' ^ e,(o)
La fonction snu est seule impaire, les deux autres sont paires
sn( — z/") = — snzz, cn( — u) = Qnu, cln( — u)=^ài\u.
Gela résulte de ce que H(?^) seule est impaire, n° 74.
84. Addition d'une période ou d'une demi-période. — Les for-
mules relatives aux fonctions H, H, , 0, 6, donnent immédiatement
sn(M-+-2K)= — snu, sn(z/ -h 2iK') = sn?/,
cn{u -h 2K) = — cn«, cn(z/ -h 2tK') = — en w,
puis
dn(?i4-2K)= dnîf, dn(?/H-2tK')= — dnw,
sn(i* -h K) = -j — » sn(?< -H fK ) =
dn w /: sn M
— A' sn M , .^.,, dn?/
en(?/ + K) = — -— ^ — , cn(u^iK')— .,
dn u ik sn
j / T-x ^^' 1 / T/x cnw
dn(i/ -{- K) = ^ , dn(?/-hiK)
u
sn(?/. + K H- ?K')
en(?/ H- K + i¥J)
àwl^u -r- K -r- iK')
t sna
dn u
kcnu'
k'
ik
cnu
ik'
' sn u
eau
80. Construction, à l'aide des fonctions sn, en, dn des fonctions
elliptiques aux périodes 200 et 210' ou 2K et liK', — Les fonctions
sn^^, cnw, dnz^ n'admettent pas les deux périodes 2K et 2iK!; par
l'iS CHAPITRE IV.
exemple snu change de signe quand u augmente de 2K. Mais il
est aisé de construire avec ces fonctions des fonctions elliptiques
admettant ces deux périodes : telles sont, par exemple, les deux
fonctions
sn^u, snu cnu diiu,
et, en général, toute fonction rationnelle de ces deux fonctions.
Inversement, nous verrons plus loin que toute fonction ellip-
tique aux périodes 2K et liK.' peut s'exprimer rationnellement à
l'aide de ces deux fonctions.
Avec les fonctions de Jacobi on peut donc, tout comme avec
les fonctions p et p'^ construire toutes les fonctions elliptiques
aux périodes 2R et 2/K'.
86. Périodicité; zéros; pôles des fonctions sn, en, dn. — Les pé-
riodes des trois fonctions se déduisent immédiatement des rela-
tions (i)
snu admet les deux période?. ...... 4 K et liK',
cnu » » 4K et 2K-1- 2iK',
dnu )) » 2Ket4'I^'-
Les zéros de ces fonctions sont respectivement ceux de H(u)^
Hi ( u)j ©1 (u) à savoir
Zéros de sn ?^ 2 7?i K h- 2 niK',
» cnu {i?n -^ i)K-+- inili',
» t\nu ( '2 /u -h 1 ) K -h ( '2 Ai + [ ) Hv' :
ce sont tous des zéros simples.
Les pôles des trois fonctions sont les mêmes : ce sont les zéros
du dénominateur commun S(u).
Pôles de sn w, cnu et dn w. . . 2mK -t-(2Ai-}- i)i¥J .
Ces pôles sont simples.
Si l'on construit le réseau des parallélogrammes ayant pour
sommets les points
Wo -f- 2 m K 4- iniK' ,
liacune des trois fonctions a un pôle et un zéro dans chaque pa-
rallélogramme.
ÉTUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. 129
87. Formule d'addition préliminaire. — Nous obtiendrons
immédiatement les formules que nous avons en vue, en appli-
quant les théorèmes géaéraux, sur les fonctions elliptiques, précé-
demment établis.
Considérons les deux fonctions
(5) snusn(ii — a), cnii en (11 — y.) — en a,
où a désigne une constante. Ces deux fonctions sont doublement
périodiques aux périodes 2K et 2«K'. Elles sont chacune du
second ordre, car elles admettent dans un parallélogramme des
périodes deux pôles simples, à savoir les zéros du produit
e{ii)e{ii — y.),
dont chaque facteur a un seul zéro dans un parallélogramme. Les
fonctions (5) ont donc dans un parallélogramme des périodes
deux zéros : ces deux zéros s'aperçoivent immédiatement; ce sont
les points homologues de u = o, et 11 = a. En effet, chacune des
deux fonctions s'annule pour ces valeurs de u.
Les deux fonctions doublement périodiques (5) ayant mêmes
zéros et mêmes infinis ne différent que par un facteur constant;
on a donc
en i^ en (m — a) — cnx = Asnu sn(ic — a),
A désignant un facteur constant. Ce facteur se détermine en fai-
sant ?/ r= K; il vient alors
en a
— ena = A-r— j A= — clna.
an a
En remplaçant A par cette valeur dans l'identité précédente, on
obtient la formule suivante d'où nous déduirons toutes les autres
formules d'addition
(6) cnoi. = cnu cn(u — 2^) -^- snw sn{ii — a) dna.
88. Relations entre les fonctions snu, cnu, dnu. — En faisant,
dans la formule ci-dessus (6), a = o, on trouve
sn-a -T- en- u = i.
Dans cette formule remplaçons u par u -4- îK'. En tenant compte
A. ET L. 9
'3o CHAPITRE IV.
des égalités
^ Asau ^ ^ iksnii
il vient
I àn^u _
A'2sn2a ~~ Â2 sn2 w ~*'
ou enfin
dn^MH- A2sin2a = i.
Ainsi deux des trois fonctions sn-u, en- u^ dn- u peuvent s'ex-
primer linéairement en fonction de la troisième. On a, par
exemple,
cn2M = i — sn^u,
dn^u = i~ k^ sn^ II.
89. Module. Module complémentaire. — Dans la relation
dn^u-hk^' sn^'U = i,
faisons u = K; on a d'abord snK = i, puis la relation
dn(w4-K)= ~
dnu
donne dnK = // et l'on est conduit à cette conséquence
le nombre k s'appelle le module, le nombre k' module complé-
mentaire.
90. Formules d'addition pour su u et en u. — Dans la formule (6)
posons a = — v puis, dans le résultat ainsi obtenu, échangeons v
et u ; nous trouvons
l cnît cn(a -H (^)h- ?>nu dnv 'sn{u -\- v) =z cnp,
l V )
( cnv cn(« -\- v)-\- ?,nv dnu'sn{u-\- v) = cnu.
Ces deux égalités vont nous donner sn{u-\-ç) et cn(«4- ç) ex-
primés à l'aide de fonctions dont l'argument est u ou v.
En les résolvant par rapport à sn(u + ç), il vient
/ N cn'^u — cn2(;
(8) sn{ii -h ç)
sn (^ en a dn w — sn w en p dn
ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. i3t
On a ainsi une formule d'addition algébrique pour la fonction sni/.
On l'écrit ordinairement sous une autre forme. Dans le second
membre le numérateur s'obtient de suite en fonction de snu et
de sn(^ en remplaçant cn-u et cn^r par i — sn- u et i — sn^p;
le dénominateur est une fonction irrationnelle de ces mêmes
quantités. Si nous multiplions les deux termes par la quantité
conjuguée du dénominateur, nous trouvons
(sn^r — sn'^ii) • snrcn« ânii -{- snu cnp dnp •
sn (u -\-i')= î z ■ «
sn^ç^ cn^z^ dn^u — snSwcn-fdn^p
Le dénominateur est une fonction entière de sn- it et sn-r qui
s'annule pour ?/ = (•; il doit donc contenir en facteur sn- u — sn^ c.
On a en effet
sii^p- cn-« dn2« ~ sn^z^cn-c dn^t? = (sn^p — sn^u){i — /{^sn^u sn^r);
alors le facteur sn- r — sn- a disparaît et il reste
sn u en (' dn c -+- sn c en a dn u
(9) sn(u-^i')
I — A"- sn-z^ sn'-i'
On obtient de même cn(?/ + p), en éliminant sn(u -{- v) entre
les deu\ équations (7). Effectuons le calcul : nous trouvons suc-
cessivement
sn ç en v dn u — sn u en u dn p
cn(« +p)
sn p en u dn u — sn u en c dn (^
snpcnt^ dn u — sn u cnu dnp| snt» cnzz dn «-f-sn u enr dn
'. sii y i^ii V uii II — sii u Lii u uiiv / j
cn(w -h Ç) = ;
sn"- (' en- u dn- u — sn^ a en- c dn^ r
Dans le second membre le numérateur développé est
I sn^t' dn^f^ — sn- u dn^pj cnu cn^- — sn u snr dnu dn^'(cn- u — cn^p)^
ou
(sn^p — sn-u) cnu cnç^ — snu snç^ dn u dnvi;
le dénominateur, on l'a vu, peut s'écrire
(snSt' — sn2zO(i — k-2 sn^- u sn^-v).
On a donc enfin
en u cnp — snu sn v dn u dnc
(lo) en(« + r) =
I — k- sn'^u sn^^j
l3'2 CHAPITRE IV.
Formules d\iddition pour dnw. — La formule (6)
cna = en w cn(?/ — a)-h sn w sn( w — a) dna
devient, en posant a = ?^ -i- (^,
cn(i* + p)= criM cnç^ — snw snp dn(i^ + t^).
Cette relation donne dn(?^ -i- v^ en fonction de cn(t^ + c^) : en y
remplaçant en (z^ H- (^) par l'expression (lo) que nous venons de
trouver, elle donne, après des réductions évidentes,
, , , . . dni^dnp — /c^ sn ï« sn p en ?< en p
(il) dn ( t^ + p ) =
^ ' ^ ' I — A-a sn2 u sn2 v
On a ainsi les formules d'addition pour les trois fonctions sn,
en, dn.
Autres formules. — Changeant dans ces formules v en — ^,
on en déduit les expressions de sn(z^ — v\ cn(u — (^), dn(u — r).
On a, par exemple,
snwcnpdnt' — snv cnu ânii
d'où, en retranchant de sn ( « + (^),
"îsrw cnu ânu
(12) sn{u-h i^) — sn{u — v)= j-^ —,
formule qui va nous servir à trouver la dérivée de sn;^.
91. Dérivées des fonctions snu, cnw, dnw. Multiplicateur. —
Pour avoir la dérivée de snu, il faut chercher la limite de
— -j-^ pour 11=20. Four cela transformons le numéra-
teur comme on le fait dans la recherche de la dérivée du sinus,
en nous servant de la formule (12). Dans cette formule rempla-
çons u par u -^ — et (^ par -, cela donne
, . sn - en ( ?^ H ) dn ( u
sn ( îi -h h ) — snit 1 \ 1
h h h / h\
— 1 — /f2 sn2 - sn2 ti H
•2 2 v 2/
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. l33
Appelons g la limite du rapport ^^ — quand u tend vers zéro :
h
sn -
alors -y— tend vers ^, et on trouve, pour A = o,
•A
cl sn u ,
du
Le nombre g se nomme muUiplicateur.
92. Expression du multiplicateur en fonction des périodes. Choix
de périodes 2K et liYJ telles que le multiplicateur soit égal à
l'unité. — Nous avons à chercher la limite de - — quand u tend
vers zéro. D'après la définition de sn z/, on a
H(^)
snz« Bi(o) u
u Hi(o) e(w)
et nous sommes ramenés à chercher la limite de — '^ — -; celte limite
u
peut se déterminer à Taide du produit simplement infini qui re-
présente H(w); elle est égale à H'(o) et nous avons démontré
(n*^ 79) la relation
— H'(o)=Hi(o)e(o)ei(o).
L'expression de g^ savoir
ei(o) H'(o:
g =
Hi(o) 6(0)
se simplifie, si l'on remplace H'(o) par sa valeur tirée de la rela-
tion que nous venons de rappeler : g est alors donné par l'égalité
^ = eHo).
Jusqu'ici les périodes 2K et liYJ ont été prises arbitrairement
et avec le même degré de généralité que 2(o et ato'. Dans ce
qui suit, à moins de spécifier le contraire, nous supposerons K
et K' choisis de façon que g soit égal à i , c'est-à-dire nous^ sup-
l34 CHAPITRE IV.
poserons remplie la condition
/^
0j(o)=I-h2^ + 2^*4-2^^-f-
En tenant compte de cette condition, ^==1, l'équation qui
donne la dérivée de snu devient
d .
—— sait = cnu an u.
du
Ainsi, à l'avenir, K et ¥J ne seront plus des quantités indépen-
dantes : elles seront assujetties à vérifier la condition ci-dessus.
93. Dérivées successives. — En différentiant les expressions
de cn^ 11^ dn- u, savoir
cn^u — I — sn2 w,
dn2 w = 1 — /:2sn2w,
on trouvera les dérivées de cnii^ ànu.
Les dérivées des trois fonctions sont données par les formules
—j- (sn ti)= cnu an u,
du^ ^
^ / ^ 1
-j- {cnu) = — sn i^ fin u,
-7- (dnu) — — k^ snu en u.
du
On peut aisément, en partant de ces formules, calculer les dé-
rivées successives de l'une des trois fonctions. On trouvera par
exemple, pour les dérivées de snu, des expressions de la forme
-y— ^ — ^ (snu) = (ao H- «1 sn- u -+- a^ sn'* u -\- . . .^ ap sn'^-Pu) cnu dnM,
-J— (snî^) = (Ao + Aisn^ii + Aasn^w-h. . .4- kpsn''-Pu)snu^
les coefficients étant des fonctions entières de k.
94. Développements en séries entières. — En appliquant la for-
mule de iMaclaurin aux trois fonctions sn a^ en u^ dn u et en faisant
i'-^î)
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. l35
on trouve
snu = a-ik^ -^^ + 4^-2(^2-1-3) — ^^-— — 8 A-3 («^ + 33 a) — h..
1.2.3 1.2.3.4.3 ^ 1.2. ..7 '
cn^^= I— — -|-(i-^4A-2^ — ^^ _(!_!_ 44 A-2-f-i6A-^) — ^^ -._...,
1.2 1.2.3.4 1 . 2 ... 6
(In;^^ ,_:^_4-A-2(4-+-/,2) — '^_A-2(T6-i-44/^-+'^-*) — ^^ + ...,
1.2 1.2.3.4 1.2. ..6
et l'on démontre que ces développements sont valables quand le
module de u est moindre que la distance de l'origine à celui des
zéros de B(if) qui en est le plus rapproché. On voit qu'en né-
gligeant u'* , cnu peut être remplacé par cos?^ et dnu par cosA^w;
de plus, en négligeant u^, on peut remplacer snz^ par
9o. Dérivées des fonctions inverses. Première idée de l'inver-
sion à l'aide des fonctions de Jacobi. — De même qu'en Trigono-
métrie les dérivées de sin^^ et cosu conduisent à celles des fonc-
tions inverses arcsin^ et arccos.r, les résultats précédents nous
fournissent les dérivées des fonctions inverses de snu, en?/, dnu.
Soit par exemple
(i3) a; = STiu]
cette équation résolue par rapport à u donne, pour m, deux va-
leurs dans un parallélogramme construit avec les périodes 4^.
et *2«K', car sn;^ est une fonction elliptique admettant ces deux
périodes et admettant deux pôles simples dans ce parallélogramme.
L'une de ces valeurs étant appelée i/^ l'autre est 2K — w, car
sn(2K — u)= sn 11 .
Les racines de l'équation (i3) forment donc une double suite de
valeurs
a -h \ niK -^ 1 /it'K', 2K — u -\- ^mK-\- iniK\
m et n désio^nant des entiers.
Nous appellerons plus spécialement u celle de ces valeurs qui,
l36 CHAPITRE IV.
suivie par continuité, s'annule avec x et nous l'appellerons
(i4) u =^ arg sn^r
(l'égalité précédente s'énonce : u égale argument sn:r).
du
dx
Nous voulons calculer -p. Or (i3) donne
-r- — ç,xiu dn u = v/(i — ^2)(i — k^x'^).
Donc
. .. du I
dx y/(i_^2^(i_X:2^2^
Telle est la dérivée deargsn^; elle est algébrique comme celle d<
arcsin^. Gomme u et x s'annulent en même temps, l'équa
tion (i5) donne par l'intégration
(i6;
/•" dx
Inversement, si l'on est en présence d'une équation de cette
forme, on en conclura
u = argsnx, x = snu.
C'est ce qu'on appelle faire l'inversion de l'intégrale (i6).
On trouve de même
dargcnx i
^^ ~ ±V/(I — ^2)(X-'2_|_/:2^2)'
d arff dna? i
dx
/(I — a72)(a;2— /,'2^
L'intégrale (i6) est appelée une intégrale elliptique de pre-
mière espèce, sous la forme normale de Legendre.
96. Dégénérescence. — Les fonctions sn, en, dn se réduisent à
des fonctions circulaires ou exponentielles lorsque k- est égal à o
ou à I .
« A2= o. L'équation (i6) devient alors
/"^ dx
u = / >
Jo i/i — x^-
ÉTUDK SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. 187
la fonction x ^ snu devient donc x = sin u. Les fonctions
cnM = /i — in- a, dnii = \^i — k-sn^ u
deviennent
cnu = cosu, dn II = i.
On peut vérifier qu'alors les formules d'addition (9) et (10) se
réduisent aux formules donnant s\n(u -\- ç), cos(if + r).
2^ A-2 _- , ^ Alors on a d'après (16)
-/.Té
dx T ^ T -H rr
= - Los: :
x'- 2 I — X
d'où
puis
e" — e-
X — %WIL=.
u = dn u = Y
I — sn-ii =
e"+e-«
97. Relation entre pu et snu. — La fonction snu que nous vou-
lons comparer sl pu est celle dont le multiplicateur est égal à
l' unité, de sorte que, si l'on pose
z satisfait à l'équation différentielle
Alors les périodes 2K et 2iK' de la fonction sn*w ne sont pas ar-
bitraires. Elles doivent satisfaire à la condition
1/
Au contraire les périodes 2 w et 2 to' de jd w sont prises arbitraire-
ment. (On suppose seulement que dans le rapport-^ la partie réelle
est positive. \
Considérons la fonction sn^ y ^^ ^' ^^^ "'^^ constante; cette
fonction admet comme périodes 2K). et 2iK'l. On peut déter-
l38 CHAPITRE IV.
miner X, K, K' de façon que les périodes de sn^ r- aient des valeurs
données à l'avance 2to et 2to'. Si l'on prend
K' _ w'
K iix>
la quantité^ est connue et la relation entre K et K' déterminera K.
Au moyen de l'indéterminée X on pourra satisfaire à la condition
2 K X = 2 O)
K'
et, en se reportant à la valeur de -rr-y on trouvera
liK'l — 2 0)'.
Prenons alors la fonction pu construite avec les deux périodes
2to et 2(x>', et comparons-la à j qui admet les mêmes périodes.
Dans un parallélogramme de périodes contenant le point o, ces
deux fonctions ont un seul pôle, le point ;^ = o, qui est un
pôle double. On a, de plus, quand u tend vers zéro,
,.9
\ïmii-p w = I, lim —
X^sn^f
Les deux fonctions ont donc même partie principale dans le voi-
sinage de ?^ = o et la différence
pa —
X^s^^l
est une fonction doublement périodique aux périodes 2to, 2to^ qui
reste finie dans un parallélogramme des périodes. Elle se réduit
donc à une constante G et l'on a
pu ^=G.
Pour déterminer la constante G, développons en série le premier
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. 1 39
membre dans le voisinage de ?/ = o. On a (n° 94)
Sn II = It ;; — a^-{-. . .,
o
l 1 I I , I-4-A-2 ^,^, _
(' — —"'-^■■■)
et, d'autre part,
Donc
Faisant w = o, onaG = tt-;-^ d'où la relation cherchée
3 A-
I -i- *2 , I
On sait que j = pu satisfait à l'équation différentielle
avec les conditions
Calculons e,, eo, 63 en fonction de k- et de).; pour 11 = co,
-- = K, sdK = I,
A
T -!- /.-î I
pour ^^ = oj', V- =::- i'K', sn(i'K')^cc
I + A-2
^3 = —
3X2
pour f/ = (o -I- to', ^ = K -i- i'K', sn ( y ) =
^2 = /?(w + aj') =
IJ- k
X2 À-^
ï4o CHAPITRE IV.
Après des réductions évidentes, on trouve les égalités
>^2ei= , À2e2= r; J A2e3 = ^ ,
5 0 o
et on en déduit
«1 — ^3 61—63 ei—e^
Dans le cas particulier où l'on considère la fonction pu con-
struite avec les périodes 2K et 2iK' elles-mêmes, on a X== i et
la relation entre p et sn devient
98. Théorème. — Toute fonction elliptique aux périodes
2K et 2iK' est une fonction rationnelle de sn^u et de sa dé-
rivée 2 sn u cnu ànu.
En efFet nous avons démontré (n^ 49) que toute fonction ellip-
tique est une fonction rationnelle de pu elp'u. Gomme la rela-
tion ci-dessus donne
2 snu en udn II
p ii-= —
sn-^ u
on voit que la fonction considérée, exprimée rationnellement en
pu et p' Uy se transforme immédiatement en une fonction ration-
nelle de sn-u et de sa dérivée.
Si l'on considère en général une fonction elliptique avec des
périodes quelconques 2to et 2to^, elle est une fonction rationnelle
de jd;^ et p'u, c'est-à-dire de sn-^ et de sa dérivée.
99. Développements der^ et dev]'en série. — Pour avoir un dé-
veloppement de r^ en série, nous partirons de la relation entre Ç;^
et Zu démontrée Chapitre II, n° 21 [équation (19)] et que nous
récrivons ici
to
w = Ç w — Zu.
En prenant les dérivées des deux membres et en faisant ensuite
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBl. 14!
u = co', nous trouvons
1] rj,
co
puis
— = — <?3 Z tu .
Z'w' peut s'obtenir en faisant k ^= o dans
Z'(w. -f- tu')
du
[H(?^-^to') J ~ du [siu)}
Or, du développement en produit infini de S(u) obtenu au
n° 78, savoir
e{u) = xli — -iq cos-^^^ ^ ^'){^ — 2q^ cos- q^j. . .,
on déduit successivement
e'(tf)_2- . -u ' q q^ ,
6(u) co co -u ,^ Q "^'^ fi
^ ^ \ I — 2^ ces \- g- I — -iq^ cos -q^
\ ^ oi ^ ^ co ^
du 6(w) co
+ / ? ^ î^ ^..A^eos^'
I T.U ^ „ T.U . ) CO- tJJ
\i — -i^COS h q- 1 — Q.q^COS q^ f
P désignant une fonction de u qui reste finie pour u =^ o. Donc
2"- V[i q"^
et, par suite,
r 2-2 \^ q"^ tTT^
/i = I, 3, 5, ....
Pour avoir le développement de r/, dans l'égalité précédente,
remplaçons w et to' par co' et — to; g = e ^ devient qo=^ e
de plus ^3 = p(cl)') devient e, = j3(tL)). et nous obtenons
V _^ ^ _ _ ^ V ^1
n = i. 3, 5, ...
— /Il —
14* CHAPITRE IV.
100. Exemples de décomposition en éléments simples et d'inté
gration. — i° Prenons d'abord la fonction
sn^a — sn2,
où a est une constante qui n'est pas de la forme o.mK + 2niK'.
Cette fonction est du second ordre; elle admet, dans un parallélo-
gramme des périodes 2K et 2/K', deux pôles simples homologues
respectivement des points + a et — a. Le résidu A relatif au pôle
u:= a est
A = lim
sn^u — sn^a
pour u = a. La limite de ce rapport s'obtient immédiatement en
prenant la limite du rapport des dérivées
A
1 sna en a dna
Le résidu relatif à l'autre pôle u = — a est — A. On a donc, en
appelant B une constante,
ou, en remplaçant A par sa valeur,
isna cna dna „, , „. ^ ^
r z — = Z ( î/ — a) — Z ( w + « ) + G,
G désignant une autre constante. Nous déterminons G en faisant
u = o, ce qui donne
1 en a an a „ ^ .
G = h 2Z(a).
Gette valeur de G se simplifie si l'on se reporte à la définition
de sn u^
I H(w)
qui donne, en prenant les dérivées logarithmiques des deux
membres,
.cnuànu _ & {u)
ÉTUDE SPÉCIALE DES NOTATIONS DE JACOBI. l43
on a donc en changeant u en a
G = 2— -y h
0(a)
d'où la formule définitive
i8) — =Z(u — a)~Z{u-^ a)-h 1— — -•
Cette même formule s'obtiendrait en regardant le premier
membre comme une fonction de a et le décomposant en éléments
simples.
En intégrant les deux membres par rapport à u^ on a
/
2sn«cnadna , ^ \{(u — a) Q'(a)
— du = Log rj- + iu - — - — const.
De même en intégrant les deux membres de la formule (i8)
par rapport à a et remarquant que 2sn<2cnadn« est la dérivée
de sn-a, on a
Log(sn2rt — sii2«) = LogH(« — it)-h LogH(a4- u) — -i Log6(«)-h I-ogG,
désignant une *
On en conclut
C désignant une constante relativement à a.
^H(a-u)U(a-^if)
sn-«-sn--.. = G ^^^
et, en faisant a = o,
D'où la formule définitive
e2(o) U(a — u)U(a^u)
sn^a — sn2 u = — ) — - — ^-—^ — ^ ,
mettant en évidence les zéros et les pôles du premier membre.
2° Proposons-nous maintenant de décomposer en éléments
simples la fonction
(|ui admelj dans un parallélogramme des périodes, un pôle double
homologue du point z/ = o. Comme, dans le domaine du point
[44 CHAPITRE IV. — ETUDE SPECIALE DES NOTATIONS DE JACOBI.
u=zo, on a
1 _ I
7
1 T
fonction récrulière,
on aura
(.9) ^=-Z'(«) + D,
D désignant une constanle que nous allons déterminer. Aupara-
vant, nous changerons dans la formule (19) u en u + iK', en nous
rappelant les relations suivantes
sn(u-{- iK') = -, 5
^ ^ k sn a
dont la seconde donne, en prenant les dérivées logarithmiques,
Z'(w+iK') =
2K &{u)
d Q'(ii)
du %(yu)
D'après cela, la relation (19) devient, par changement de u
en u + ?R',
du 6(u)
Faisant, dans cette dernière formule, u ==: o et remarquant que
0'(o)= o, car (d(u) est paire, on a
0(0)
D'où les deux formules
' - Z'(u)-^ ®"^^^
^^""^ ;, , d &'(U) e"(0)
/i2 sn^u = ) — f H -y — - .
du Q{u) e(o)
On en déduit par l'intégration
r du ^, ^ _ 0"(o)
J sn^-u e(o)
e^(to 07 o)
e{u) "^^ 6(0}
const.
A:2 / sn^ u du = — -~ — - -\~ u ^ ; ■ -+- const.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE IV. 1^5
Remarque, — La première des formules (20) peut se déduire
aussi comme cas limite de la formule (18). Il suffît pour cela de
diviser les deux membres de cette formule par ia et de faire
tendre a vers zéro.
101. Notations d'Abel. — Dans son premier Mémoire, Abel a
désigné par cp, /, F les fonctions sn, en, dn. Plus tard, il a em-
ployé la lettre \ pour la fonction sn. Cette notation a été adoptée
par Briot et Bouquet, qui désignent les trois fonctions sn, en, dn
par À, a, V.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE IV.
1. Démontrer les formules suivantes, qui sont des conséquences des for-
mules d'additions :
/ , , . , , , isnacub dnb
I sn(<2 -h 6) -h sn(a — t>)
(i) / cn(a -h ô) -h cn(rt — 6) =
1 — A- sn^a sn2 6
1 cna cnb
A / u\ j / 7\ 2dnadn6
dn(a-4-6)-han(a — b) = -, -,
^ ^ ^ ^ 1 — A-2sn2asn2^'
. ,, , ,, sn-a — sx\-b
sn(a -+- b) sn(« — b)
I — k'^ sn'~a sn'-b
(.) { cn(a + 6)cn(«-è)=^^--^^_,_-^,
^ ^ ^ ^ I — A2sn2asn2 6
2 sna cn<7 dn^
(3) sn(rt-h6)cn(rt — ^)-+-sn(rt— 6)cn(a-f-6) =
I — A2 sn2asn2 6
dn(a — b) ~ cn(a — b) _ dnacn^ — cnadn^
sn(a— 6) ~ sna-hsn6
(4) <
I -h dn(a — b) _ sna cn^ -4- sn6 cna
— A."
A-sn(a — b) dnb — dna
A. ET L.
l46 EXERCICES SUR LE CHAPITRE IV.
2. Duplication de Targument. — Faisant ç = u dans les formules
d'addition et écrivant s, c, d à la place de sn ii, en ii, dn u, il vient
2scd
i — k^s'^
dn2w =
j —ik^s^-^k^s'- A-'2_2/c'2<i2_^^4
I_/:2 5* __A:'2+2^2_^4
En posant S = sn2i«, G = cn2W, D = dn2M, ces formules s'écrivent
I — G _ s^d^ 1 — D_A-2^2c2 D — G_y;'2 52^
n-G"-^' 1 + D " d-^ ' D + G " c^^'
s^ =
C2 =
d-^ =
i + D
d^
i-G
I
i_
-D
T + D ~
k'^
I -r
-G
D + G
i + D ~
k'^
k^
D-
-D
-G
Dh-G
k'^
I —
-G
n-G D —G
Faisons ?i = - K, alors S = i, G = o, D = /t'; donc
K , /~~^ K ^ /~^F~ ^ K /-
sn — = I / 7-, i en — = 4 / =-, , dn — = \J K .
2 V 1 + /:' 2 \ \-^k' 2 '^
3. Démontrer la formule de décomposition en éléments simples
A-2sna cnadna sn^i^ 0'(a)
I — Â:2sn2asn2M 0(
a) ly^i^u — a) 0(?^ + a)J
Gette formule peut se déduire de celle du n" 100 en y remplaçant u par
4. Vérifier que l'on a
— k j sniidii = LoQ{dnii ^ k cnii).
Montrer qu'on peut de même déterminer les constantes a, b, a', b' de
façon que
a j en u du = Log(snw -+- a' dna),
b j dnudu= Log(cni^ h- b' snii).
Il suffit de différentier et d'identifier.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE IV. l/^y
o. Un cas particulier des surfaces minima. — Un exercice intéressant
pour appliquer la différentiation des fonctions elliptiques consiste à vérifier
que la surface découverte par Schwarz {Gesammelte mathematische
Ahhandlungen, vol. I, p. 77)
cn^ -\- cnjK -!- en :3 -h cvlx cn^ cn^ = o,
avec le module k= -, est une surface minimum dont la courbure totale
2
en chaque point est nulle, satisfaisant, par conséquent, à la condition
(i -f- cf-)r — -2pqs -{- (i -\-p-)t = o,
/?, q, /', 5, t ayant leurs significations ordinaires de dérivées partielles de z
par rapport à x, y. Schwarz montre que cette condition équivaut à la
suivante
I , I _(t-t-^-)/' — ipqs -h(i-r-p-)t
?i ?-2 ~ ' —p'--\- q"^
pi et C2 sont les rayons de courbure principaux de la surface, et l'on pose
/ -. -o fà\ dX\
S/n-^2_t.^2 ^i^pi^q-2
Le lecteur trouvera le détail du calcul de vérification dans l'Ouvrage de
Greenhill sur les Fonctions elliptiques, p. 35; Carré, 1895.
6. Démontrer les relations
e-2(o) H(i^-4-a) H(« — «)= e2(a)H2(zf)— H2(a) Q^{u),
62(0) e(w-t-a) e(« — «) = e2(a) e2(w)— H2(a) H2(zO,
= Q\{a)Q\{u)-YL\{a)n\{u),
02(0) Q(u-^a) e(z/. — a) = e2(a) e2(w)-^H2(a)Hf(M),
H2(o)Hi(w-r-«)Hi(i^ — a)=.e?(«)e2 (zO— 02(a) ^"-{u),
Hi(o)ei(a)ei(zOHi(ï^ — rt) — ei(o)Hi(a)Hi(î^)0i(w — a)
= e(o)H(a)H(M)e(w — a),
H,(a)e(a)H,(w)e(w)^H(a)ei(a)H(iO©i(")
= e(o)Hi(o)Hi(î« — a)e(î^-l-a),
Il suffit de vérifier que, dans chacune de ces formules, le quotient d'un
des membres par l'autre est une fonction de u admettant les périodes 2K
et 2tK' et l'estant finie quel que soit u. Ce quotient est alors une con-
stante que l'on détermine en donnant à u une valeur particulière.
CHAPITRE V.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE sn^^, cnw, dnu, QUAND K ET K'
SONT RÉELS. APPLICATIONS.
Nous nous proposons, en vue des applications, de faire, pour
les fonctions de Jacobi, une étude analogue à celle que nous avons
faite pour pu dans le Chapitre III. Nous supposerons, comme
dans ce Chapitre, que (o et -7- sont réels, ce qui revient à sup-
poser K et K' réels.
I. — K ET K' RÉELS.
102. Le module est réel et moindre que i. — La série qui dé-
finit k et k' montre que, K et K' étant réels, k et k' le sont aussi.
Comme on a
le module k et le module complémentaire k' sont réels et plus
petits que i.
103. Argument réel. — Considérons d'abord la fonction
I n(u)
z = sn ï^ = -— -— — ^ .
Quand u varie en restant réel de o à K, ^ est réel puisque,
dans les développements en série trigonométrique de H(«) et0(w),
tout est réel; dans cet intervalle .z varie d'une manière continue,
puisque S(u) a pour racines 2/?zK -[- (2/i + i)iK'. De plus, la
dérivée
dz ,
-y- = cnu dnu
du
garde un signe constant, puisque les fonctions H,(«), 0,(f/),
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Sïlll, CtlU, dnu. l49
S{u) ne s'annulent pour aucune valeur comprise entre o et K ;
cette dérivée est égalé à i pour m = o; donc elle est constamment
positive entre o et K. La fonction snu est croissante : elle est
nulle pour u = o et égale à i pour u = K.
De la variation de snu, on déduit celle de cnu et dnw, quand u
varie de o à K. En effet
en u = y i — sn^ u
varie de i à o, et
dnu = \/ 1 — k-sn-u
varie de i à A'.
On conclut de là les variations des trois fonctions dans tout in-
tervalle réel en se rappelant que snu est impaire, que en ;^ et dn;^
sont paires, et que l'on a
sq{u-{- iK) = — snu,
cn{u-i- iK) = — cnu,
ân{u-i-iK)= dnu.
104. Argument de la forme v -i- iK', v réel. — L'égalité
sn(p H- tK ) =
k snp
donne immédiatement la variation de sn^^ quand
w = p -h t'K'
et que v varie de o à K. Gomme snt^ croît de o à i, sn(p + z'R')
décroît de + oo à T-
Les fonctions
en u = yj\ — sn2 u, dnu = sj \ — k- sn^ u
sont purement imaginaires pour ces valeurs de u.
lOo. Argument purement imaginaire. — Les séries trigono-
métriques définissant H, 0, H,, 0, montrent immédiatement que,
u étant réel, H(fw) est purement imaginaire; 0(^V^), H<(iw) et
0,(fw) sont réels. Donc, sniu est purement imaginaire; cnm et
dniw sont réels.
l5o CHAPITRE V.
Pour étudier les variations de ces fonctions et mettre ces pro-
priétés en évidence, nous nous servirons des formules du n° 80,
relatives à l'échange de K et K'.
Ces formules permettent de ramener les fonctions sniu^ en iii^
dniu^ construites avec les périodes 2R et 2iK', à d'autres fonc-
tions snu^ cnw, dnu, construites avec les périodes 2K' et at'K»
On a par définition
0i(o) H(u) 0(0) Hi(u)
Hi(o) Q{u) Hi(o) &{u)
Transformons snài en nous servant des formules suivantes dé-
montrées n*^ 80
e '^KK'0(j^^[K, fK') = A Hi(wIK', IK);
nous avons d'abord
H(m|K, JK') _ . U(ii\K', iK)
Q{iu\K, iK') ~ ^Hi(w|K', iK)'
puis, d'une manière analogue,
ei(o[K, JK') _ 0l(o^K^ JK)
Hi(olK, IK') ~ 0(olK', iK)'
et nous déduisons de là
. , . .sn(M|K', iK)
sn{ui\K, iK') = i ) \ S
cn{u\K , iK)
en désignant par sn(w]K, i¥sJ) la fonction snu construite avec les
périodes 2K et 2/K' et par sn(;^|K', i'K) celle qui s'en déduit en
échangeant K et K^
En raisonnant de même et en employant des notations analogues
on démontrerait les deux autres formules
cn(mlK, iK') = — -, — ,
' cn(ii|K, iK)
dn m K, iK:)= ] ' / .^[.
cn(ajK, iK)
Ainsi, quand 11 est réel, la fonction sniu prend des valeurs
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Sn M, CIIU. dnu. l5l
purement imaginaires, tandis que cniii et dn?;^ sont réels. Il serait
facile de suivre les variations de ces dernières fonctions : il suffi-
rait pour cela d'étudier leurs variations quand u varie de o à K'.
Ainsi la fonction cn(w|K', îK) varie de i à o, d'après ce qu'on a
vu pour les arguments réels; donc cn(m|K, IK') croît de i à H-x.
106. Argument de la forme K+ m, u réel. — Prenons mainte-
nant un argument de la forme K-^-^V^ en supposant que u est réel
et croît de o à K. On a d'abord
. cn(m)
sn(K + m) = , ; . \;
dn(m)
puis, en se servant des formules précédentes et mettant les périodes
en évidence, on trouve
sn(K -h iu\K, iK') =
dn(i<|K', iK)
La fonction est donc réelle et varie d'une manière continue
quand u varie de o à K^, c'est-à-dire de o à la demi-période réelle
de la fonction dn qui figure au dénominateur. Appelons pour un
instant A", le module des fonctions elliptiques sn(?^|K', îK),
cn(w|K', i'K), dn(«|K', iK) : nous avons vu que, quand u varie
de o à la demi-période réelle K', sn(?^|K', i'K) croît de o à i,
dn(w|K', iK) décroît constamment de i à y/i — /:[. Donc, quand u
croît de o à K^, la fonction
sn(K-^mIK, iK')
croît constamment de i à ,
v/i - kj
On peut trouver directement les valeurs extrêmes de la fonc-
tion : pour u = o, elle est égale à i puisque snK = i; quand
u = R', elle devient égale à 75 comme le montre la formule
sn(p -h iK') = ,
dans laquelle on fait (> = R. On doit donc avoir
I52
CHAPITRE V.
Le module des fonctions nouvelles sn(w|K', i'K), ... est
donc k'.
107. Résumé. — Les résultats précédents peuvent se résumer
ainsi. Soient O^, Oy deux axes rectangulaires : prenons sur O^
0A= K, sur Oy, OB = K' et soit G le quatrième sommet du rec-
tangle construit sur OA et sur OB.
Lorsque le point dont l'affîxe est u décrit successivement les
côtés OA, AG, GB, la valeur de snu varie de o à i, de i à -7 > puis
de 7^ à + 00
0
sn u
On formerait de même pour cnwet ànu les Tableaux suivants,
en supposant toujours que le point mobile parcourt les côtés du
rectangle OAGB :
u
.. A
0
B
cnw. . . .
0
1
00
u
.. G
A
0
B
ànu.. . .
0
k'
I
oc
Fig. 7.
A a;
108. Expression des périodes par des intégrales définies.
fonction
z = snu
- La
satisfait à l'équation différentielle
qui peut s'écrire
dz ,
-— = en w an u,
du
du = -—=.
dz
^(i-z^)ii-k^z^)
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SUU, CÏIU, dnu. l53
Quand u varie de o à K, -3 est réel et croît constamment de o
à I (n° 103); on a donc
D'autre part, si l'on pose
u = K-r- it
et si l'on fait varier ^ de o à K', sn^^ croît constamment de o à t;
on en déduit
~k dz
Or, en faisant le changement de variable
l'intégrale devient
■[':
'o v/(i-^ï)(i->t'^^f)'
K' est donc déterminé par l'égalité
On voit que R' est défini à l'aide du module complémentaire k'
comme K est défini à l'aide du module k; par suite, quand on
remplace k par k\ on échange par là même K et K^ C'est, sous
une autre forme, le résultat que nous avons déjà trouvé, quand
nous avons vu que le module des fonctions sn(«jK', «K), ... est
égal à A-'.
109. Relations entre K, K' et k. — Les deux quantités K et K',
exprimées sous forme d'intégrales définies
(i) K= / . K'= / -
J^ V/(I-^2)(,_X.2.2) j^ ^H-Z^-Kl-k'-^Z^
où
/:'2=i — A-2
l54 CHAPITRE V.
apparaissent comme des fonctions de la seule quantité k. Elles
sont donc liées par une relation et ne sont pas indépendantes.
Cette relation est celle que Ton a établie, entre K et K', pour
rendre le multiplicateur
,. sn w
^ = lim , pour u — o,
égal à I. Cette relation peut s'écrire (n" 92)
Ainsi les fonctions K et K' de /c, définies par les relations (i),
vérifient cette relation.
Les fonctions sn, en, dn, construites avec R et iK', sont donc
déterminées dès qu'on connaît k. Aussi, au lieu de les écrire
sn(w|K, /K'), les écrit-on plus simplement sn(M, k), cn(u, k),
dn(w, k). Par le changement de k en A-', K et K' s'échangent.
Les fonctions sn(u\K', i'K), ... s'écriront donc sn(w, A-'),
cn{u, k'), dn(u, k'). Avec ces notations, les formules établies
plus haut pour l'argument purement imaginaire s'écrivent
sn{iu, k) = i — ^ yj{,
cn(M, A: )
en (m, A)
dn(m, / j
cn( w, k' )
dn(u, k')
en (a, k' )
Par exemple, si l'on se place dans un cas de dégénérescence
(n° 96), A' = o, on a A':= i, et la deuxième formule donne
COS lU =
Le module A peut prendre une valeur réelle quelconque com-
prise entre o et i. En eff'et, dans la théorie que nous venons de
développer, nous avons vu que, les deux quantités réelles et
positives K et K' étant choisies de façon à vérifier l'équation (2),
le multiplicateur est égal à i, et le module A donné par
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE Snil, CI\U, dnu. l55
nous avons démontré ensuite que le module complémentaire k'
s'obtient en permutant K et K', ce qui donne
9o
Quand le rapport jr, est nul, q = o. A" = o ; quand ce rapport
K
est infini, go= o, k' = o, A= i. Donc, le rapport jr-, variant de o
à oc, k varie de o à i ^ il passe par toutes les valeurs inférieures à i .
D'après la théorie que nous avons développée, les déterminations
de K et K^ qui font acquérir à k une de ces valeurs sont données
parles intégrales définies (i).
110. Inversion. — Supposons que, A étant un nombre moindre
que I, on ait trouvé entre u et z une relation de la forme
u = I —
''' "=' -=^ A..^)
On calculera les demi-périodes K et îK^ par les intégrales dé-
finies (i). On construira ensuite les fonctions H, 0, Hi, 0|,
sn(?/, A), cn(w. A"), dn{u, A) correspondantes, et l'on aura
u = arg snz, z = sn u,
v/i — z'^ = en u, v^i — k'-z- = dn u.
On aura ainsi réalisé ce qu'on appelle V inversion de l'inté-
grale (3).
111. Expression de K par une série hypergéométrique. — Dans
la formule qui définit K par une intégrale définie, faisons
c = sincp : on aura
K = r " ( I — A2 siii2 o )" 2 do.
Développons, par la formule du binôme, la quantité sous le
l56 CHAPITRE V.
signe d'intégration
1 .3.5. . .2/1 — r
(i — A-2sm2cp) 2^1+ > -_ ^2«sin2«C0.
^ ' ^^ '2 . 4 . 6 . . . 2 /l
n = i
D'après une formule due à Wallis et facile à vérifier, on a
/
2 TT 1.3.5. . .in —
sin2«cp df = -
•?. 2 . 4 . 6 . . . 2 /i
Donc enfin
La série ainsi obtenue est un cas particulier de la série hjper-
géométrique de Gauss
F(a, p, Y, 37) = !+ -X _ + -^ -r-^-^ h....
On a, en efi'et,
K=.^-¥il,l,uk-.
2 \ 2 2
112. Valeurs réelles de pw, dans le cas où œ et — sont réels, ratta-
chées à celles de sn^-u. — Supposons que la fonction pu soit con-
struite avec deux périodes 2 w et 2 w' telles que w et -r soient réels.
Nous avons étudié ce cas en détail. Nous pouvons, à titre d'exer-
cice, rattacher les résultats que nous avons obtenus à ceux du
présent paragraphe, en nous servant de la relation entre les fonc-
tions p et sn. Nous avons trouvé en général
avec
I + )^2 ,
3X2 u
2KX = 2W, llK'! =^ Ibi',
' , e--''--'\ k'^-"-
-62
X2 =
61—63 61—63 61— 63
Dans le cas actuel, le polynôme
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SU U , CDU, dn M. I JJ
a ses racines réelles 5 le discriminant
est positif. De plus, ^i > e^ > e^. Alors À-> o; la valeur de A^
est réelle et comprise entre o et i; les périodes 2K et 2iK' de la
fonction sn- u sont, la première réelle, la seconde purement ima-
ginaire. D'après cela quand u est réel, pu est évidemment réel.
Nous avons vu (n° o4) que, l'argument u étant purement ima-
ginaire, pu est encore réel; cela résulte de la formule
p(«'";i?"2, ^3)= — p(";^2, —^3).
Nous allons vérifier cette formule en nous servant de l'égalité qui
ramène pu kla. fonction sn- u. Cherchons l'expression de
p(«;^2, — ^3)-
Quand on change ^3 en — ^-3, dans l'équation
47^—^2^—^3=0,
on change les signes des trois racines <?,, ^o, e^ ou, en précisant,
si 6^,, e.2j ^3 sont les racines de l'équation précédente rangées par
ordre de grandeur décroissante, les racines de l'équation
47^— ^2jK-^^3=0,
rangées aussi par ordre de grandeur décroissante, seront
e[=—e3, e'^= — e2, e'j = — ei ;
le carré du module de J3(w, g2 — gs) est égal à
e'.y — e'^ _ ei — e^
On voit que c'est le carré du complément du module de la fonc-
tion piu] g2T gd)', le multiplicateur de p{u; g..^ — gs) est
e^ — e.^ 61—63
il est le même que pour la fonction p{u; g2, gs)-
En résumé, changer g^ en — ^3 revient à changer A' en A', et
l58 CHAPITRE V.
l'on a
'"il'''
et la formule à vérifier
équivaut à celle-ci
iH- /<:2 I I 1 4- ^'2 I
3X2 X2 /iu ,\ 3X2 X2 /n N '
ou, en tenant compte de la relation k- + k'- =:z i et en posant ~ =
sn2(iV, /c) sn^-{v,/c') '
or cette égalité résulte immédiatement de la formule suivante, dé-
montrée au n" 105
isn(ç, k')
sn(ïV, yt)=:
cn(p, k')
Variation des valeurs réelles de pu. — Partons de la for-
mule
ex — 63
Quand y croît de o à K, sn y croît de o à i ; en même temps u
croît de o à w et p?^ décroît de -\-co k e\.
Si l'on pose y = K + iY et si l'on fait varier ^ de o à K', sn- -'-
varie de 1 a -,- = ; en même temps, on a
ii = w + i7i ;
^1 croissant par valeurs réelles de o à co', pu va constamment en
décroissant depuis e^ jusqu'à e^.
Si l'on pose y — iK'4- t et si l'on fait croître ^ de o à K, sn^ ^
décroît de 00 à T7; en même temps, on a
if = w'h- ^1 ;
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snu, CRU, dnu. iSg
ti croissant par valeurs réelles de o à to, pu croît constamment de
<?3 à e-j.
Enfin posons u = it, faisons croître ^ de o à -r- et servons-nous
de la formule
p(i'^;^2,i?3) = — p(^; ^2,-^3).
Les périodes de la fonction écrite au second membre sont — r-
et 2fto, puisqu'en changeant le signe de 0^3 on change A' en A', par
suite R en K^, par suite co et w' en — et «w. D'après cela, quand t
varie de oà — :> nous sommes dans un cas déjà étudié; p{u; g.2, — ^3)
■décroît de J'infîni à la plus grande des racines de l'équation
47^— ^2j-i-^3=0,
c'est-à-dire — ^3. Ainsi, t variant de o à —y p(t; goj — os) décroît
de -t-x à — ^3 et par suite p{ii', g2^ gz) croît de — ce à 63.
En résumé :
i" Quand u croît par valeurs réelles de o à co, pu décroît de
+ 00 à e, ;
1^ Quand on a u ^= (ji ^ it. et que t croît par valeurs réelles
de o à -^:» jD^^ décroît de e, à e^;
3° Quand on a u =z lu' -^ t et que t croît par valeurs réelles
de o à to, jD?/ croît de 63 à Co ;
4° Quand on a u ^^ it et que t croît par valeurs réelles de o
a — , pu croit de — oc a 63 .
Cette discussion a été résumée au n° o7. Nous pouvons d'abord
en tirer cette conclusion que pu passe par toute valeur réelle.
D'ailleurs l'équation
n'a que deux racines dans un parallélogramme des périodes,
puisque le premier membre est une fonction doublement pério-
dique admettant zéro comme pôle double et n'admettant pas
d'autres pôles dans un parallélogramme des périodes qui contient
l60 CHAPITRE V.
zéro. Les deux racines sont évidemment, à des multiples près
des périodes, égales k -{- ç et — ç.
Nous avons ainsi défini toutes les valeurs de u pour lesquelles
la fonction pu est réelle.
Étude de la dérivée pour les valeurs qui rendent la fonction
réelle. — D'après l'équation
p'2 î^ = 4 ( p i^ — ei ) ( p M — e, ) (p i* — «3 ),
la dérivée p'w est réelle quand pw est supérieure à e^ ou comprise
entre e^ et ^3 ; elle est purement imaginaire dans les autres cas.
Voyons, avec plus de détails, comment se comporte la dérivée dans
les cas examinés dans le paragraphe précédent :
i'* Quand u croît de o àci),pz^ décroît constamment; la dérivée
est réelle et négative;
2° Quand on 2. u ^=^ iù -^ it ç,\ que t croît de o à -^, pu décroît
constamment, pi u est purement imaginaire, la dérivée de pu par
rapport à t est négative; cette dérivée est iplu^ ainsi ^ est
positive ;
3" Quand on a w = w'-}- ^ et que t croît de o à w, pw croît
constamment, pi u est réelle et positive.
Dans chacun des cas précédents on a examiné seulement un in-
tervalle correspondant à une demi-période. En se servant de ce
que la fonction pu est paire et admet les périodes aw, 20)', on
vérifiera sans peine le résultat suivant, se rapportant aux cas où p u
est réelle :
La dérivée change de signe quand la partie réelle de u passe
par un multiple de co ou quand le coefficient de i passe par un
multiple de — .
II. — BiQUADRATIQUE GAUCHE. SuRFACE DES ONDES.
113. Équations de la biquadratique. — La courbe définie par
les équations
I ^ = sn u,
(l) }y = ç,nu,
( 3 = dn u,
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SÏÏU, Cnu, dn M. l6l
dans lesquelles u désigne un paramètre variable, est l'intersection
de deux surfaces du second degré, puisque l'on a entre x, y, z les
deux relations
/= if2 +jk2 — I = 0,
o~k^'X^-^z^' —1 = 0
et, d'autre part, on peut toujours, par une transformation homo-
graphique, ramener à cette forme les équations d'une biquadra-
lique gauche. Nous allons indiquer les propriétés les plus simples
de cette courbe, en nous servant de la représentation paramétrique
précédente.
Pour tous les raisonnements qui suivent, il importe de faire choix
d'un système de périodes qui appartiennent à la fois aux trois
fonctions snw, en?/, dnii. Or ces trois fonctions admettent toutes
les trois les deux périodes 4K. et ^ÎK'. Envisagées à ce point de
vue, ce sont des fonctions elliptiques que l'on pourrait exprimer
rationnellement à l'aide de la fonction p(u\2.Ky 2iK'), construite
avec ces mêmes périodes, et de la dérivée de cette fonction.
Soit P un parallélogramme des périodes 4K. et iils^' construit
sur les deux périodes communes à snz/, cnu, ânu. Nous allons
montrer d'abord qu'à chaque point M de la biquadratique, les re-
lations (i) font correspondre une seule valeur de u dans le parallé-
logramme P. En effet, coupons la biquadratique par un plan
X = Xi;
nous obtiendrons quatre points M<, Mo, M3, M4, en associant à
^ = ^, , les quatre systèmes de valeurs
7 = — \/j — J^h ^ ==1/1 — A-^ï-
D'autre part, l'équation x = Xt donne
sn u — Xi = o,
la fonction elliptique sn^^ — Xt ayant dans le parallélogramme P
des périodes 4K. et 4^K^ quatre pôles simples, à savoir les pôles
de snw, y possède quatre zéros w, , Ui, W3, iti. Si l'on prend suc-
cessivement ces quatre valeurs de u^ à chacune d'elles correspond
un point de la courbe dans le plan x = Xi. On obtient ainsi d'une
autre manière les quatre points M,, Mo, M3, M4. Si alors on fait
A. ET L. Il
16^' CHAPITRE V.
choix d'un de ces points, le point Mj, par exemple, il lui corres-
pond dans le parallélogramme P une seule valeur de u^ la valeur
u=Ui. Donc à un point Mi de la biquadratique correspond,
dans P, une seule valeur Ut de u : dans le plan tout entier sur
lequel on figure la variable u, il correspond au point Mj une
infinité de valeurs de u données par la formule
u = iii -+- 4 wK -4- 4 niK',
m et n entiers. On a donc une représentation paramétrique par-
faite de la courbe.
Remaj^que. — Si l'on se donne la valeur de ^, ^ = ^,, et si
l'on appelle w, l'une des racines de l'équation sn ?^ — :r< = odansP,
les autres 11,2, W3, U\ sont données par
sn u — sn i«i = o ;
elles sont homologues des points
114. Forme de la courbe. — On aperçoit immédiatement la
forme de la courbe, en remarquant qu'elle est symétrique par rap-
port aux plans de coordonnées, et qu'elle se projette sur xOy
suivant un cercle, sur xOz suivant une ellipse, sur y 0-3 suivant
une hyperbole.
Mais voyons comment il faut faire varier l'argument pour ob-
tenir tous les points réels de la courbe ', x ei y étant supposés réels,
la relation
montre que chacune des quantités sn- u^ en- u est plus petite que i
et l'on en conclut que u est réel, à des multiples près des quantités
2K et ^i¥J.
Les formules relatives à la périodicité des fonctions sn, en, dn
font voir que les points u et u -f- 2 K sont symétriques par rapport
à l'axe O^; les points u et u + liYsJ sont symétriques par rapport
à Taxe Ox.
Il suffit donc déjà de faire varier ?^ de o à 2K. De plus les for-
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE STÏU, cn W, dnu. l63
mules
sn(2K — u)= snu,
cn(2K — «)= — cnu,
dn(2K — u) = dna
montrent que les points u et 2K — a sont symétriques par rap-
port au plan des zx. Nous ferons donc varier u seulement depuis o
jusqu'à K. Nous obtenons ainsi un arc BA de la courbe situé au-
dessus du plan des xj, allant d'un sommet situé dans le plan
desyz à un sommet situé dans le plan des zx. Il reste ensuite à
compléter la courbe en se servant des symétries indiquées.
115. Condition pour que quatre points de la courbe soient dans
un même plan. — L'équation que détermine les paramètres des
points d'intersection de la courbe avec le plan
est
(2) A sn z/ — B en « -I- G dn z/ -h D = o.
Le premier membre est une fonction doublement périodique aux.
périodes 4K et 4^K' admettant dans un parallélogramme des pé-
riodes quatre infinis qui sont les zéros de S(u), par exemple les
points
iK', iK'-i-2K, — iK\ —iK'-^iK.
La fonction (2) a donc dans un parallélogramme quatre zéros
Wj, «27 ^S) i^\ correspondant aux quatre points d'intersection du
plan avec la courbe. La somme des zéros ne diffère de la somme
des infinis que par des multiples des périodes 4K. et 4i^' • on a
donc
(3) ui-^ W2-+- "3 -^ if* = \mK-h ^ niK\
m et n entiers. Cette condition nécessaire pour que quatre points
soient dans un plan est suffisante. On le voit comme pour trois
points en ligne droite sur une cubique plane (n° o9).
Plans bitangents menés par une tangente donnée. — Soit u^
le paramètre du point de contact M, de la tangente donnée et u le
ï64 CHAPITRE V.
paramètre du deuxième point de contact M, on a
1 1l -T- 2 Ui = ^ niK -+- ^niK' ,
Il = — iii-h i/JîK -i- 1 ni K'.
Comme deux valeurs de u qui ne diffèrent que par des multiples
de 4 K et 4 i'K' donnent le même point, il suffît de donnera chacun
des nombres entiers m et n les valeurs o et i et, par suite de
considérer quatre valeurs de u, savoir
— Ui, — 111-+-Q.K, — iii-\-2iK', — ui-\- iK -i- 2iK'.
U y a donc quatre plans bitangents qui passent par la tangente
en Mi ; les points de contact sont les symétriques du point Mi par
rapport aux trois plans de coordonnées et par rapport à Torigine.
On voit de plus que les quatre plans bi tangents menés par la
tangente en M, sont les plans tangents aux quatre cônes du second
ordre passant par la biquadratique (trois de ces cônes se réduisent
ici à des cylindres).
Il est facile de déduire de là que le rapport anharmo nique
des quatre plans bitangents menés par la tangente en M, reste
fixe quand le point M< se déplace sur la courbe. En effet, les
équations des quatre cônes sont
/-
= ;r2
+ J'"-
- 1
= 0
?^
^k^x'
!+^2_
I
— 0,
? -
-AV
= 0,
,
? ~
- /
= 0.
Les équations des plans tangents au point M, sont de la forme
p = o, Q — A2p = o,
Q = o, Q_P:=o;
le rapport anharmonique de ces quatre plans est égal à k'^. 11 est
constant et l'on voit que sa valeur donne le carré du module des
fonctions elliptiques qui ont servi à la représentation paramé-
trique.
Si l'on prend la perspective de la biquadratique, le point de vue
étant au point M, de la courbe, on obtient une cubique qui passe
par la trace ni^ de la tangente en M^ ; les plans que l'on peut
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE SUU, Cn W, dna. l65
mener par cette tangente et les tangentes à la courbe de l'espace
ont pour traces les tangentes à la cubique menées par le point m,.
D'où ce théorème :
D'un point pris sur une cubique on peut encore mener quatre
tangentes à la cubique et le rapport anharmonique de ces
quatre tangentes est constant.
Points de rencontre de deux tangentes à la biquadra-
tique. — D'après ce que nous venons de voir, si deux tangentes
sont dans un même plan et ne sont pas parallèles, leur point de
rencontre est situé dans l'un des plans de coordonnées. Pour avoir
le lieu de ceux de ces points qui sont situés dans le plan x=: o,
par exemple, il suffit de chercher la courbe décrite dans ce plan
par la trace de la tangente en un point variable de la biquadratique.
On trouve sans peine que ce lieu peut être représenté par les
équations
_ T I
" ~ en w' dnw
et qu'il est du quatrième degré.
Celte ligne et les lignes analogues situées dans les autres plans
de coordonnées et le plan de l'infini sont les lignes doubles de la
surface du huitième ordre engendrée par les tangentes à la biqua-
dratique.
J 16. Plans osculateurs menés à la courbe par un point de la
courbe. — Supposons que trois des quatre points d'intersection
de la courbe avec un plan soient confondus. La relation entre les
paramètres de ces quatre points devient
ou bien
^^1 '^^ ,Tr '^ , -Tri
U = 7^ i :;-4lv-i- — 4tK.
Il suffit de donner à chacun des nombres entiers m et n les valeurs
o, 1 , 2. Il y a donc neuf plans osculateurs menés à la courbe, par
le point M,. Quand on projette la courbe, le point de vue étant
en M,, les traces de ces plans deviennent les tangentes d'inflexion
de la cubique.
l66 CHAPITRE V.
Plans surosculateurs. — Si les quatre points d'intersection
de la courbe avec un plan viennent se confondre, la relation entre
les paramètres de ces quatre points devient
4 w = 4 mK -f- 4^iK'
ou bien
u = t?iK-+- niK'.
Chacun des entiers m et n pouvant prendre quatre valeurs o, i,
2, 3, on trouve i6 points. Ces points sont les sommets de la
courbe : un des plans correspondants est la limite d'un plan bi-
tangent dont les deux points de contact sont venus se confondre.
117. Détermination des surfaces du second ordre passant par la
biquadratique. — Considérons une corde joignant deux points
quelconques Ml, Mo de la biquadratique ; il existe une surface du
second ordre S passant par la courbe gauche et admettant Mi Mo
comme génératrice rectiligne. Si l'on mène un plan par la corde
Ml Mo et si M'^ , M^ sont les deux nouveaux points d'intersection
de la courbe par ce plan, la droite M'^ M^ est une génératrice de
la surface S et une génératrice du second système, en appelant
premier système celui auquel appartient la droite MiMs- En
tenant compte de la relation qui exprime que les quatre points
Mi y M2, M'^, M^ sont dans un même plan
Ui -+- 112 -+- ii'i -i- u'2= ^niK-^ ^n i K',
on voit qu'wAîe génératrice d^ un système déterminé de S ren-
contre la biquadratique en deux points dont les arguments
ont une somme constante.
La valeur de la constante change seulement de signe quand on
passe d'un système de génératrices à l'autre pour une même surface
du second ordre; elle est égale à une demi-période o, 2K, 2îK',
ou 2K4-2iK^ quand la surface est l'un des quatre cônes du
second ordre qui passent parla biquadratique.
Comme application, nous allons considérer des polygones dont
les côtés sont des génératrices d'une surface S passant par la bi-
quadratique et dont les sommets sont sur la courbe, et nous cher-
cherons la condition pour qu'un polygone ainsi défini se ferme.
Les arguments de deux sommets consécutifs sont liés par les
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snu, CÏIU, dnu. 167
relations suivantes, dont les deux formes correspondent aux deux
systèmes de génératrices,
ui -f- 112 ^ G,
— {Uo-r- 113)= G,
U3-h U'^ = G,
— ("4-^ "5)= G,
le signe de congruence ^^ signifiant que l'égalité a lieu à des mul-
tiples près des périodes 4K et 4^K^ Si l'on veut, par exemple,
avoir un quadrilatère, on exprimera que u^ ne diffère de w, que
par des multiples des périodes 4K et iiYJ. En ajoutant membre
à membre les équations précédentes on trouve
4 G = 4 "i K -^ 4 niK\
G doit être un quart de période. Les quadrilatères ne se ferment
que si la surface considérée correspond à une telle détermination
de G et ils se ferment toujours pour une surface ainsi définie.
Il résulte de ce qui précède qu'une surface du second ordre
passant par la biquadratique est caractérisée par un argument
elliptique défini au signe près.
118. Équation de la surface des ondes. — Gette surface peut
être définie de la façon suivante. Etant donné un ellipsoïde qui,
rapporté à trois axes rectangulaires, a pour équation
x^ v2 ^2
on le coupe par un plan variable passant par le centre
Ax -h By -r- G^ = o
et, sur la normale au plan menée par le centre, on porte à partir de
ce point des longueurs égales aux axes de la section.
L'équation qui donne les longueurs des axes de la section est
a2A2 32 B2 Y-C2
l68 CHAPITRE V.
Pour l'un des j^oints x^ r, z correspondant au plan A, B, G on a
de sorte que l'équation de la surface est -
a2^2 p2^2 .^2^2
En chassant les dénominateurs et en supprimant le facteur
^- +JK- + i;- on obtient
(^2 4.j2_t_^2)(a2a72+ pj2_j_^2^2)
_ ( [^2 _^_ ,^2) 3e2^2 _ (.^2 _|_ a2) p2_^2_ ( a2 + p2 ).^2^2 + a2 p y2 ^ O,
La trace de la surface sur chacun des plans de coordonnées se
décompose en deux coniques. Il est facile de le voir en se reportant
à la définition géométrique des points du lieu. Si l'on coupe l'ellip-
soïde par un plan tournant autour de l'un des axes, Oy par
exemple, l'un des axes de la section est constamment égal à l'axe
moyen p, l'autre est un diamètre de l'ellipse principale située
dans le plan zOx. Les points correspondants du lieu sont dans
le plan zOx et ils sont situés sur un cercle de centre O et de
rayon ^ et sur l'ellipse que l'on obtient en faisant tourner d'un
angle droit l'ellipse principale. La trace de la surface est donc re-
présentée par l'ensemble des deux équations
JK =0, (2^2-1- .52— p2)(a2:r2-|-Y^-2^— a2Y2)=o;
on trouverait de même pour les autres traces
z = o, (a;2H-jK-— 72;(a2^2_|_p2j^2_a2p2),3=o,
X=0, (j24_52_a2)((32j>.2_,_^252_p^2)=^0.
Ceci conduit à mettre l'équation de la surface sous la forme
(0
(a72+j^2_}_ -2_ p2)(a2^2_|_ 02^2 _|_ ^2^2 _ ^2^2 )
4-([i2_a2)(^2_.^2)^2^0.
C'est cette forme dont nous aurons surtout à nous servir. Il est
évident que l'on aurait une forme analogue correspondant à
chacun des autres plans de coordonnées.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SU W, Cnu, dmi. 169
119. Expression des coordonnées d'un point de la surface en
fonction de deux paramètres elliptiques. — On peut exprimer les
coordonnées d'un point variable de la surface en fonction de deux
paramètres elliptiques au moyen des formules
5 = a dn( w, A) sn(p, /),
le module A" des fonctions de l'argument u et le module / des fonc-
tions de l'argument ç étant définis par les égalités
^-:^¥z:^' ^--zrzr^.' ^--f2T^rr^2'
où l'on suppose
« < H < Y-
Nous écrirons les formules précédentes sous la forme abrégée
a? = 3 scli ,
y = ^cci,
s = a dsi,
en attribuant l'indice i aux fonctions de l'argument ç.
Vérifions d'abord que les valeurs de ^, y, z données par ces
égalités satisfont à l'équation de la surface quels que soient u et r.
En élevant au carré les deux membres de chaque égalité et en
exprimant les fonctions elliptiques de chaque argument à l'aide
du sinus amplitude correspondant, on trouve successivement
^2==: 3252 _ ^2/25252^
y-— a2 = — «-252— a25ï-4-a2525f,
^2= 3£2 5f — a2A2 52 5f.
On en déduit
X^-\-y'^-h ^2_ ^2^(02_a2)(52_i)^
a2:r2+^2^2+v2-2_^2v2=a2(Y2_^2)(^2_i)^
et comme on a posé
170 CHAPITRE V.
on voit que l'on a bien, quels que soient 5 et 5,,
(^2_+_^2_|_^2_p2)(a2^2_|_ p2^2_|..^2^2_a-2Y2) = (82— a2)(Y2_p2)j2.
120. Intervalles dans lesquels il suffit de faire varier la partie
réelle et le coefficient de i de chacun des arguments pour avoir
toute la surface. — Les trois fonctions snw, cnu^ ànu admettent
comme périodes 4K et4^K'; de même, les trois fonctions snt',
cnç^, ànv admettent les périodes /\h et /\i\J (en supposant que L
et \J correspondent à / comme K et R' à k). Mais les formules
sn(w + 2K) = — sn M, dn(p -+- 2fL') = — ànv.
cn(ïiH- 2K) = — en w, cn(p --h at L') = — ont',
dn(w-)-2K)= dnw, sn(p 4- 21L') — sn^^,
montrent que les arguments
îi -t- 2K, p H- 2 ih'
donnent le même point que les arguments
u, ç.
On verrait de même que
Il H- 2tK', p + 2L
donnent le même point que
et l'on peut conclure de là qu'il suffît de faire varier la partie ima-
ginaire de u entre deux valeurs différant de ^liK! et la partie ima-
ginaire de (^ entre deux valeurs différant de 2.ih'.
121 . Les lignes paramétriques sont orthogonales. — Les lignes
obtenues en faisant varier un seul des paramètres u et (^ sont des
biquadratiques (voir n° 113). Nous allons démontrer que les deux
familles de lignes ainsi définies sont orthogonales.
Les cosinus directeurs de la tangente sont proportionnels à ^^^,
y'iii ^'u pour un point de la ligne obtenue en faisant varier le para-
mètre u ; les quantités correspondantes sont proportionnelles à œ^,
yl, ^J, pour l'autre ligne; nous avons donc à vérifier que l'on a,
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snu, CXIU, dnu.
pour un système quelconque de valeurs de a et de c,
^'u K + fuyl + -« ^;. = o.
Calculons ces dérivées :
= — 7.k-scsi, z'^,= T.dcid]^.
Dans chacun des produits ^'„^[,, y„yi,j ^'u^'v^ ^^^ trouve en
facteur
scdsiCydij
et l'égalité à vérifier se réduit à l'identité
évidente, si l'on se rappelle que /-= 0^ A'^ (n" 119).
122. Points singuliers. — Nous avons vu que la trace de la
surface sur l'un des plans de coordonnées se décompose en deux
coniques; les quatre points communs à ces deux coniques sont
des points coniques de la surface. Considérons, en particulier, la
trace sur le plan ^O^. On doit avoir
y = o, cnî^ cnp = o.
Pour en w = o, on a 5- =: I , et l'équation (n'' 119),
montre que les points correspondants du lieu sont les points du
cercle
Pour en (^' = o, on a s]=z i^ et l'équation
a2 072+ ^2^2^. ^2^2 __ 5(2^2=^ ^2(72— .32 )(5f— 1)
montre que les points correspondants du lieu sont les points de
l'ellipse
a2^2_^_ v2^2= a2Y2.
L'un des points d'intersection du cercle et de l'ellipse est donné
17^ CHAPITRE V.
par les valeurs des paramètres ii et v telles que l'on a à la fois
cnw = 0, cnp = o.
Mais chacune des trois dérivées
^ui yu-)
■>'„ contient en facteur
ou C\ et il en est de même pour x'^^ y^,^ z^. Donc, les développe-
ments ài^x^y^z^ suivant les puissances des accroissements Am, Aç^
donnés aux paramètres à partir du point considéré, commencent
par des termes du second degré; le point est point conique de la
surface. On vérifie sans peine que ses coordonnées annulent les
trois dérivées /^, /^', /,' du premier membre de l'équation de la
surface.
Nous avons ainsi quatre points doubles réels dans le plan^O^.
On les obtient comme points du lieu lorsqu'on coupe l'ellipsoïde E
par un plan passant par l'axe moyen et donnant comme section
un cercle.
Fig. 8.
X/
On trouverait de même quatre points coniques de la surface
dans chacun des autres plans de coordonnées et il résulte de la
définition géométrique des points du lieu qu'il n'y a pas d'autres
points coniques à distance finie. La forme de l'équation de la sur-
face conduit à considérer comme points coniques les points à l'in-
fini sur les quatre génératrices communes aux deux cônes
y
^2^2.
^^ Z- = O.
On a donc en tout seize points singuliers; quatre de ces points
seulement sont réels : ce sont les quatre points coniques situés
dans le plan zOy,
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Sn II, CnU, i\nu. IjS
123. Plans tangents singuliers. — Un plan perpendiculaire à
un plan principal, et dont la trace sur ce plan est une tangente
commune aux deux coniques en lesquelles se décompose la sec-
tion principale correspondante, est un plan tangent singulier : il
touche la surface en une infinité de points situés sur un cercle.
Considérons, en particulier, la trace de la surface sur le plan
des œz
^2^-2_32_0,, ^
— I = O.
a-
et cherchons d'abord les tangentes communes à ces deux coniques.
Si une droite
ux -h wz -r- i = o
est tangente à chacune de ces coniques, on a
P2 u^ _u ^2 tp2 ^ I ^ v2 ii'i-X-OLUv'-=l.
En résolvant ces deux équations, on obtient
32— a"2
t
L'une de ces tangentes a donc pour équation
kx 4- k'z — 3 = o.
Coupons la surface par le plan perpendiculaire à ^O^r et ayant
pour trace cette tangente commune. En remplaçant dans l'équa-
tion du plan ^ et -S par leurs valeurs en fonction des paramètres
elliptiques, nous avons, entre les paramètres d'un point de la sec-
tion, la relation
k '^sdi-^ k'y. dsi — ,3 = o,
et, comme on a A'^ = /, cette relation peut s'écrire
ksdi -+- Idsi — 1 = 0.
Pour vérifier que la ligne définie par cette relation est une
conique comptée deux fois, nous allons la couper par une surface
V = consl.
174 CHAPITRE V.
et montrer que les points d'intersection sont deux à deux con-
fondus. Les valeurs de 5 et de <^ correspondant aux points d'inter-
section sont données par les deux équations
ksdi -h Idsi = I,
7-252 _|_ d'- =\.
Or, l'équation du second degré qui donne les valeurs de 5 a ses
deux racines égales ; tandis que si l'on avait coupé la surface par un
plan quelconque parallèle à Oy, le même calcul aurait conduit à
deux valeurs distinctes de s. Donc le plan
coupe la surface suivant une conique comptée deux fois et, comme
il n'y a pas de ligne double sur la surface, il est langent tout le
long de cette conique.
On peut vérifier le résultat précédent au moyen d'un calcul
plus symétrique, en formant une combinaison homogène des deux
équations précédentes en s et d^ savoir
{^kïs-'^d'^^l^lis^-^dD—iksd^^dls^y-^o.
Cette équation donne les valeurs de '-.' Or, en transformant le
premier membre d'après l'identité
(A2-f- B2)(A'2+ B'2) _ (AB'+ BA')^ = (AA'— BB')2,
on voit qu'il se réduit à
{klssi — ddi)\
et l'on retrouve que les points d'intersection sont deux à deux
confondus. Mais on peut, en outre, déduire de ce calcul une
forme de l'équation de la surface mettant en évidence les plans
tangents singuliers perpendiculaires au plan ^O.^. Nous avons
remarqué qu'on a l'identité
1 —{ksdi + dlsiy'~{klssi—ddiY,
en supposant s et cl d'une part, St et d^ d'autre part, liés par les
relations
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE Sn W, Cnil, dl\ Il . IjS
Cette identité peut s'écrire
— {Icsdi ■+- dlsi — i){ksdi -f- dis y -h i) = {klssi — ddi y-,
et, en j changeant Si en — 5, , on en déduit
— ( ksdi — dis Y — f ) ( ksdx — dls^ -f- i ) = ( klss^ -h dd^ )-.
Multiplions membre à membre ces deux identités et désignons
les parenthèses situées dans les premiers membres par ^,, ^o»
^3, ^/,, nous obtenons la nouvelle identité
qig,qiq,^{kU'-s'-s\ — d^d\y-,
qui peut encore s'écrire
qiqiqzq:=(k-^s'--i- l''s\ — iy,
et qui donne la forme cherchée de l'équation delà surface; il
suffît d'y remplacer 5, d, 5|, di en fonction des coordonnées x,
y, z du point correspondant de la surface;
q 1 ^= ksdi -r- Isid — I
devient
q.2, ^3, Çi se transforment d'une façon analogue. D'autre part
lis1-hk-'s'-—i
devient (n*^ 119), en désignant par ). et ti. des constantes,
o{x,x, z)~l^-{oL'-x^--\- ;5272_ v2^2_a2^32) 4- tj.2 ( ^^^ + ^^ -^ -" — ^-) — ï,
et l'on obtient pour la surface l'équation
QiQ2Q3Q-, = ?-.
Cette équation montre d'abord que la section de la surface des
ondes par le plan Q, = o est la conique section de la surface o
par le même plan, comptée deux fois. Cette conique est un cercle,
car en cherchant les plans réels qui donnent des sections cir-
culaires dans la surface cp, on trouve que ces plans sont parallèles
aux deux plans
176
ou bien
CHAPITRE V.
{kx -^k'z){kx — k'z)=^o.
Nous avons trouvé quatre plans tangents singuliers correspon-
dant au plan ^O^; on en trouverait de même quatre autres corres-
pondant aux deux autres plans de coordonnées, et quatre autres
qu'on peut définir comme les plans tangents communs aux deux
cônes
^2_^^2_4_52= O, a2:r2+ p2^2_|_Y2^2::^ O.
On a ainsi seize plans tangents singuliers dont chacun touche Ja
surface tout le long d'une conique.
124. Forme de la surface. Distribution des valeurs des para-
mètres. — La. Jig\ 8 (^) indique les sections de la surface par les
trois plans de coordonnées. La surface se compose de deux
nappes réunies par quatre points coniques et dont l'une est tout
entière située à l'intérieur de l'autre.
Elle est représentée, en perspective, dans la Jig. 9 : on a
ménagé une ouverture qui permet de voir la nappe intérieure.
(■) Ces figures sont empruntées au Traité de Géométrie de MM. Rouché et
de Comberousse; Gauthier-Villars.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snw, CHU, duu. 1 77
On a représenté (Jig'. lo) le corps solide ou noyau qui serait le-
Fig. 10.
couvert par la nappe intérieure seule, ei{fig. ii) la section de
la surface par un plan passant par les quatre points coniques.
Fis:.
Cherchons entre quelles limites varient 5 et 5,. D'après la
relation
X-^ 4-72 _^ -2 _ ^2 ^ ( 02 _ ^2 )^2^
si nous coupons la surface par une sphère concentrique, tout le
long de l'intersection s reste constant, x, y, z sont à des facteurs
constants près égaux kd^, c< , 5,; l'intersection est une biquadra-
tique. Le carré du rayon de la sphère peut êlre représenté par
Pour que la sphère rencontre la surface, il faut que p- soit
positif et compris entre a^ et y2 : 52 JqJ^ donc être positif et com-
pris entre o et t^
k^
A. ET L.
13
178 CHAPITRE V.
Quand s- varie de o à i , la biquadratique formée de deux ovales
séparées par le plan yOz décrit la nappe intérieure de la surface.
Quand s"^ varie de i à 7;^ la biquadratique formée de deux ovales
séparées par le plan x Oy décrit la nappe extérieure.
De même, d'après la relation
a2^2_|_ [32^2 _|_ .^2^2 _ ^2 p2 = a2(Y2_ ^2)5?^
on voit que 5^^ varie entre o et ^. A une valeur donnée de s^
correspondent des points situés sur une biquadratique; quand 5J
varie de o à i la biquadratique formée de deux ovales séparées
par œOy décrit la nappe intérieure; quand 5^ varie de i à -r^ la
biquadratique formée de deux ovales séparées par yOz décrit la
nappe extérieure.
On déduit aisément de ce qui précède le moyen de déterminer
la nature des arguments qui correspondent à un point pris sur
l'une des nappes de la surface et la position du chemin décrit par
le point M d'arguments u et Çj quand on fait varier un seul de ces
arguments.
Prenons, par exemple, un point Mq sur la nappe intérieure et
dans le trièdre des coordonnées positives; l'un des systèmes d'ar-
guments correspondants sera formé de deux valeurs réelles Uq, {^q
telles que l'on ait
o<uo<K, o<(^o<L-
Nous avons déjà remarqué que le même point est donné par les
valeurs
(2K— Mo, lh — Çq)
des arguments, et il est évident qu'on peut partir de Mq avec le
système Uq, Çq et revenir au même point avec le système
(2K — Wo, 2L — (^0) en faisant varier successivement un seul des
arguments.
Voyons, en détail, comment se déplace le point M d'argu-
ment u, i>, quand, z^ restant égal à Wq, ^ varie de Çq à 2L — Çq
puis, quand, ç restant égal à 2L — Çq, u varie de Uq à 2K — Uq.
Pour u = z/o, on a une biquadratique formée de deux ovales que
sépare le plan des yz. Comme nous ne considérons que des va-
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SÏIU, Cnu, dnu. I79
leurs positives de r, le point M restera sur Tovale de droite;
soil G», cette ovale. De même, pour ç = Çq, on a une biquadratique
formée de deux ovales séparées par le plan des œy. Le point M
restera sur l'ovale située au-dessus de ce plan; soit C^ cette ovale.
Gela posé, quand ç varie de Çq à L, puis de L à 2L — Çq^ le
point M se déplace sur C^, depuis Mo jusqu'au point le plus haut
de l'ovale, traverse le plan des z-x et vient en MJ,, symétrique
de Mo par rapport à ce plan. Quand ensuite a varie de Uq à K,
puis de K à 2 K — Uq, le point M se déplace sur G„ depuis M'^ jus-
qu'au point de la courbe G„ située dans le plan zOx et dont Vx
est positive, traverse le plan zOx et revient en Mo {Jig- 12).
Fig. 12.
Remarquons encore que les points de C„ où la tangente est pa-
rallèle à Oy sont sur le cercle
^"+J'-- ?" = o,
ou plus exactement sur l'un des deux arcs de ce cercle qui appar-
tiennent à la trace de la nappe intérieure; les points de Gç, où la
tangente est parallèle à Oy sont sur l'ellipse
ou mieux sur l'un des deux arcs de cette ellipse, qui appartiennent
à la trace de la nappe intérieure.
Pour un point de la nappe extérieure l'un des systèmes de va-
leurs de u, V est de la forme
a = K -i- ia , V = h -r- ih' ,
l8o CHAPITRE V.
d et h' étant réels; l'autre système est alors formé des valeurs con-
juguées
2K— ^^=:K
2L-
L - ib'.
On verra, comme dans le cas précédent, comment on peut
passer d'une manière continue du premier système au second.
Remarque. — Le fait qu'à un point donné correspondent
deux systèmes distincts de valeurs de u et v^ donne lieu à une
complication analogue, d'une certaine façon, à celle qu'on ren-
contre dans l'étude des fonctions algébriques. La discussion pré-
cédente montre comment on pourrait faire disparaître, en partie,
cette complication, en considérant la surface des ondes comme
formée de deux feuillets réunis suivant des lignes joignant deux
des points coniques.
III. — Pendule simple. Élastique plane. Corde a sauter.
Mouvement a la Poinsot.
125. Pendule simple. — Quoique la théorie du pendule simple
se déduise comme cas particulier de celle du pendule sphérique
que nous avons traitée à l'aide des fonctions jd et a*, nous la
reprenons ici à titre d'application des fonctions sn, en, dn.
Prenons un axe O^ vertical et dirigé vers le haut, l'origine
étant au point de suspension du pendule, et supposons le mobile
lancé du point le plus bas Mo(s:= — /) avec une vitesse initiale Vç^'-,
ÉTLDE DES VALEURS RÉELLES DE Sn M, Cnu, dïïU. l8l
le théorème des forces vives donne
ci
v'''—ig(a — z) avec a= — l -\ "- •
1° Supposons d'abord que la droite !!(:; = a) coupe le cercle
en A, A', c'est-à-dire que l'on ait « << /, ou Vq<, i\/lg' Le mou-
vement consistera alors en oscillations isochrones entre A et A'.
Prenons pour variable l'angle MoOM = 8. Nous avons
-a=— /cos9, a= — /cosa,
en appelant a l'angle d'écart maximum MoOA. L'expression de la
vitesse est
_ds _ Id^
~ ~dt~ dt
et l'équation des forces vives devient
/VA '
/-(-y-) = 2^/(cos6 — cosa),
qu'on peut écrire
^ ( ^ ) = 4 ^ ( sin2 sin2 - j ,
{S'=«(
d'où
^9
I / sin2 sin-
V 2
Nous prendrons le signe + en supposant que le mobile monte.
En comptant le temps à partir du moment où le mobile part
de Mo et en posant
.0 .a
sin- = M sin - j
2 a
on a
y l J t/M — 7/2Wt — /-iz/S^ V 2
'o ^{i-u-^){i-kUi^-)
On est ainsi ramené à une intégrale elliptique et l'équation ci-
dessus résolue par rapport à u peut s'écrire
u = sn(t^).
iSa CHAPITRE V.
c'est-à-dire
sin - = sin - sn ^
i/f
cos-
2
= 0_/c^sn^yf = d"(yf);
on obtient ainsi les coordonnées /sinO et /cosO du mobile en
fonction uniforme du temps.
Pour avoir le temps T que met le mobile à aller de Mq en A, il
faut faire varier 9 de o à a, c'est-à-dire z^ de o à i ; donc, en posant
on aura pour T la valeur Ki /— et la durée de l'oscillation simple
sera 2K4 /-• Si l'on ajoute cette quantité à ï, le mobile doit
prendre la position M' symétrique de M et sinB doit changer de
signe, ce qui fournit une vérification de la formule
sn(:r -{- 2K) = — sn^.
2° Il nous faut maintenant considérer le cas où la droite II ne
rencontre pas le cercle, c'est-à-dire où l'on a a > /. L'équation
des forces vives v^=: ig{a — z) peut s'écrire
/2 / j = 2^(cn- Zcos6) = 2^( a -h / — 2/sin2 - J
ou
I — Â:2sin2- ),
il
en posant k^=^ y, k'^ est plus petit que i puisque a est plus
grand que /. En résolvant par rapport à dt^ posant
2 l
fi
et prenant u = sin - comme nouvelle variable, il vient
r" du
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Sn M, cnu, dllW. l83
d'où, en résolvant par rapport à ii, c'est-à-dire en faisant l'in-
version
M = sn(X^), sin-=sn(X^).
On en déduit
cos
- = /i — sn-{lt ) = cn{lt).
Le temps T que met le mobile à arriver au point le plus haut
s'obtient en faisant varier 0 de o à t:, c'est-à-dire w de o à i ; il est
donc y
3° Il reste enfin à traiter le cas intermédiaire où la droite II
serait tangente à ]a circonférence donnée : a =z l. On peut alors
effectuer les intégrations à l'aide de fonctions exponentielles (cas
de dégénérescence), car le module k des fonctions elliptiques
précédentes devient égal à t. Revenons, en effet, à l'équation
des forces vives ^-=^ 2 «(« — z), nous l'écrirons
/2 ( ^ y = 2^(Z -T- / cos6) = l^gl cos2
et, en intégrant,
v/î
1? = logtansf T +
La constante d'intégration est nulle puisque t doit s'annuler
avec 8. Lorsque t croît indéfiniment, 8 tend en croissant vers la
limite t:; le mobile s'approche indéfiniment du point le plus haut
sans jamais l'atteindre. On a alors
. 6 é>'t—e->t e 2
sin - = -r^ —.•) cos- =
X étant égal à 1/ y-
Remarque sur l'interprétation de la période imaginaire
2îK'. — Plaçons-nous, pour simplifier, dans le premier cas (1°),
où le pendule oscille entre les points A et A'. Supposons que la
pesanteur change de sens et que le pendule oscille sur l'arc supé-
rieur A^ A', entre les mêmes points A et A'. Pour avoir les for-
l84 CHAPITRE V.
mules relatives à ce nouveau mouvement, il suffît de changer,
dans les formules du premier cas (i°), a en tu- — a et, par suite, de
remplacer le module k = sin - par son complémentaire k' = cos- •
Les fonctions elliptiques qui donnent le nouveau mouvement
sont donc construites avec le module complémentaire de k et, en
particulier, la durée de la nouvelle oscillation simple est 2R'4 / —
(Comptes rendus, t. LX XXVII, p. 1074).
126. Élastique plane sans pression. — Nous avons déjà vu
(n°68) que le problème de l'élastique gauche conduit aux mêmes
équations que l'étude du mouvement d'un corps pesant de révo-
lution, suspendu par un point de son axe.
En particulier, le problème de l'élastique plane sans pression
conduit aux mêmes équations que l'étude du mouvement d'un
pendule simple. C'est ce que nous allons montrer rapidement.
Imaginons une tige élastique dont la fibre moyenne affecte à
l'état naturel, la forme d'une courbe plane connue Cq et soit po
Fig. 14.
M,i
^
II.
B
0
ce
^\
\
1/
■<
T2
/
Ni,
— *T,
_A
^^N
7^
/^^\
r(
==Y-_
^^=r
^
B'
J/
V
B
la valeur du rayon de courbure en un point M de cette courbe.
Supposons ensuite qu'on déforme la tige en faisant agir sur elle
des forces quelconques, mais de telle façon que la fibre moyenne
reste plane et prenne une nouvelle forme C. Le rayon de courbure
en M devient alors p. Dans cette position d'équilibre contraint,
les forces élastiques sont déterminées d'après les lois suivantes :
Si l'on coupait la tige en M, pour maintenir l'équilibre il
faudrait appliquer à la section en M une force T dans le plan de
la courbe G et un couple dont l'axe est perpendiculaire à ce plan
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Sn W, cnu, Ônu. l85
et dont le moment N est proportionnel à la variation de la cour-
1 ï I
bure :
N = B
\? Po/
B désignant un coefficient constant qui dépend de la nature de
la tige.
Nous traiterons ici le cas simple où la lige est primitivement
rectiligne, — = o, et où l'on fait agir seulement sur ses extré-
mités M4 et Mo deux forces Tj et To situées dans le plan de la
courbe d'équilibre et deux couples N, et No ajant leurs axes nor-
maux à ce plan. Les deux forces T, et To sont égales et opposées j
car les seules forces extérieures appliquées à la tige en équilibre
étant les forces T, et To et les couples N, et No, la somme des
projections de ces forces sur un axe quelconque doit être nulle.
Les forces T< et To forment alors un couple qui fait équilibre
aux couples N, et No.
Prenons pour axe Ox une droite parallèle à Ti et To. Soit M
un point quelconque de la fibre moyenne : si la tige était coupée
en M la partie M, M serait en équilibre sous l'action des forces
extérieures suivantes : i° la force T< et le couple N, agissant sur
l'extrémité M,; 2° une force T et un couple N agissant sur M; le
couple N a pour moment
P
puisque nous supposons — = o.
po
Ces forces extérieures appliquées à l'arc M< M se font équilibre.
Donc, T est égal et opposé à Ti. En outre, la somme des mo-
ments de toutes les forces extérieures, par rapport à un point du
plan doit être nulle. En prenant la somme des moments par
rapport à O, nous avons
Tiji-Tj'-Ni-i-N^o,
T>
d'où, en remplaçant T par T, et N par - ? une équation de la forme
p c- -^
l86 CHAPITRE V.
c^ désignant une constante positive et b une autre constante. On
peut toujours déplacer l'axe des x parallèlement à lui-même de
façon à faire disparaître cette dernière constante et à ramener
ainsi l'équation de la courbe à la forme
Nous allons montrer que, lorsqu'un point décrit la courbe élas-
tique avec une vitesse constante, la normale en ce point oscille
comme un pendule autour de la perpendiculaire abaissée de ce
point sur la ligne d'action des forces T, c'est-à-dire sur O^ (^ ).
Soit, en effet, 8 l'angle de la normale en M avec cette perpendi-
culaire ; si le point mobile se déplace de ds la normale tourne de
l'angle d^ et l'on a
dO
ds
I
~ P ~
-,
c-
d'où.
par
diffère]
Qtiation,
(0
c/2 6
T
dy
ds
I
sin
Si l'on pose - =i/jt, on retrouve l'équation du mouvement
pendulaire
7m =-7''''^-
Pour intégrer l'équation (i), multiplions les deux membres
dO
ds
par -T- et intégrons : il vient
_j =_(cose-+-t.),
p. désignant une constante arbitraire. On a alors
C2 dO
Trois cas sont à distinguer, correspondant aux trois cas ren-
contrés dans le pendule simple, suivant que [a est compris entre
— I et -I- I , supérieur à i , ou égal à i .
(') Comparer à Greenhill, Fonctions elliptiques.
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE Snu, cnil, dnu. 187
Premier cas. — Dans le premier cas on peut poser
[x. = — cosa.
L'angle 8 varie de — a à -j-a; la courbure et l'ordonnée y
s'annulent pour 8 = a.
On a ainsi la forme de la courbe (Jig- 14: I)- Les points cor-
respondant à 8=±:a sont les points B et B'. Cette forme de
courbe correspond au mouvement oscillatoire du pendule.
On a trouvé dans ce cas, pour le pendule,
sin - = A- sn ^ f / ^
avec A- = sin-- On a donc actuellement par le même calcul, en
faisant ^ = ^l/f>
. e , s ^ A ^
sin - = A sn - j cos - = an - >
2. c 1 c
.6 ik s
sin2- = — en- ,
2 c c
c- , s
y =z — = 2 Ac en -
Calculons enfin œ en fonction de s, on a
dcr ^ . , 6 7, .5
-T- = COS 6 = 1 — 2 sm^ - =1 — 2 A^ sn
ds 1 c
D'où, en intégrant de o à 5 et se rappelant la formule du n° 100
s:
X = S\ I — 2-— — - - . .
Deuxième cas. — Si l'on a [x > i, 8 peut varier de o à 27: :^
et - ne s'annulent jamais; la courbe a la forme II de \afig. i4-
l88 CHAPITRE V.
Ce cas correspond au mouvement révolutif du pendule. On
achèverait le calcul comme dans le cas précédent, en employant
les mêmes transformations que pour le mouvement révolutif du
pendule simple.
Troisième cas. — Si [i. = i, on se trouve dans un cas de dégé-
nérescence. On a alors
as 2 -5 T /O 7T
COS - \^ 4
1
e 4^
y = ic COS- = j
e'' -+- e ^
dx = COS ^ ds = i 2 cos2 i] ds = 2C COS ds,
2 '2 2
.0 e^' — e
a? = 2 c sin s = 2C
2 £
La courbe est alors asymptote à l'axe O^, comme on le voit en
faisant tendre B vers zb tu, et 5 vers dz oc.
127. Corde à sauter. — Imaginons une corde homogène dont
on tient les deux extrémités et qu'on fait tourner très vite autour
de la droite joignant ces deux extrémités. On peut alors négliger
l'action de la pesanteur sur les divers éléments de la corde et
chercher la figure permanente que prend la corde dans son mou-
vement. Par rapport à un système d'axes tournant avec la corde,
cette figure permanente est une position d'équilibre relatif.
D'après la théorie de l'équilibre relatif, on doit exprimer qu'il y
a équilibre entre les forces agissant réellement sur chaque élé-
ment de la corde et les forces centrifuges.
La force centrifuge agissant sur un élément de masse m est
perpendiculaire à l'axe de rotation et répulsive; elle a pour inten-
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snw, cn W, dnu. £89
site miù-r^ to désignant la vitesse angulaire constante de la rota-
tion et r la distance de l'élément m à l'axe.
En prenant l'axe de rotation pour axe O^, on est donc ramené
à un problème sur l'équilibre des fils que l'on peut énoncer ainsi :
Un fil est attaché en deux points de i^ axe O x et chaque
élément du fil est repoussé par V axe proportionnellement à sa
longueur et à sa distance à l'axe.
Toutes les forces qui agissent sur le fil rencontrant l'axe Ox^ le
moment de la tension par rapport à cet axe est constant tout le
long du fil; mais, comme le fil est attaché en deux points de l'axe,
le moment de la tension aux extrémités est nul; ce moment est
donc constamment nul et l'on a
d'où
dv dz
m étant une constante. La figure d'équilibre est donc dans un plan
passant par l'axe Ox. Prenons ce plan pour plan des xy^ la force
agissant sur l'élément ds est perpendiculaire k Ox, répulsive et
proportionnelle à l'ordonnée y
Y ds = ixy ds.
Les équations d'équilibre sont donc
dx
la première donne T -y- == A, où l'on peut toujours supposer A
positif en comptant les arcs s dans un sens tel que x croisse
avec s; en portant celte valeur de T dans la deuxième équation et
posant
-~ = y', ij = — , ds = dx)/i-^y'^= ^^^^^
dx -^ A a- y J y
on a l'équation
y dy' _^ oydy ^ ^
igo
et en intégrant
CHAPITRE V.
v'--y'+^
y
^2
h'^ désignant une constante nécessairement positive puisque le
premier membre est positif. Isolant le radical, élevant au carré et
remettant pour y' sa valeur -j- , on a
dx=±
a'^ dr
\/{b'-y^T
a'*
Gomme le fil est attaché à l'axe O x, l'équation doit donner une
valeur réelle pour y' quand jk = o, donc b^'^a'^. En désignant
par ^(y), le polynôme bicarré placé sous le radical, on a
jK partant de zéro ne peut varier qu'entre — y/6^ — a- et +y/6'^ — a^\
Construisons la courbe. Supposons que le fil soit attaché en O
{Jig. i5) et qu'il soit situé dans l'angle yOx : alors x croît
Fig. i5.
2 A,
dx
d'abord avec y^ -7- est positif, et l'on a
(G) .= r-^;
y croissant, x croît, jusqu'à ce que y = ^b- — a'^^ ; x atteint alors
la valeur
' Jo v/?(7)'
on a ainsi la branche OAj ; la tangente en A, est horizontale. A
partir de cette valeur, y décroît et, pour que x continue à croître,
il faut prendre le signe — devant s/^{y) : on a ainsi une nouvelle
branche A, M< Oi symétrique de la première OMAi par rapport a
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE STIU, cnu, dnu. 19I
l'ordonnée Al Bi, car à des variations égales de y correspondent
des variations égales de x. Pour jk=o on obtient le point O,
d'abscisse 2^; puis, y devenant négatif peut décroître jusqu'à la
valeur — s/à' — a-, l'abscisse croît toujours jusqu'à la valeur 3E,
ce qui donne le point Ao, où la tangente est horizontale. Ensuite y
augmente de nouveau de — ^^b- — a- à +y/^- — a^ ; il faut prendre,
à partir de Ao, le signe -h devant le radical, et l'on obtient
l'arc A2O0A3 coupant l'axe au point Oo d'abscisse 4?? etc. Les
branches de courbe ainsi obtenues successivement sont toutes
égales à la première. La courbe est donc analogue à une 5/-
nusoïde.
Intégrons les équations par les fonctions elliptiques. Faisons
dans l'équation (C) de la courbe
(i) y=t^b-—a^, ^-=71 z<h i-/:2= A'2=: — -;
^ ^ -^ ^ l,i -^ a^ b--^ a^'
elle prend la forme suivante :
xs/
ak
d'où
xJl /y- : X\ll
ak "^ ak
Ainsi la courbe donne la représentation graphique de la varia-
tion de la fonction sn.
La différentielle ds de l'arc de courbe est
. / (dxy- , {b-^ — y^')dY
en faisant dans cette formule la substitution (i) ci-dessus, on
trouve pour l'abscisse ç du point Ai et la longueur X de l'arc OA,
les deux expressions
ak' r^ dt ak\.
' ^~J, v/o^
(2)
'' ikH^-)dt
7
\ " k's/lj, ^{i-t^-){i^kH
)
car le point A, s'obtient en faisant ^ = i .
192 CHAPITRE V.
Quand X et ç sont donnés Çk étant supérieur à \, car l'arc OA,
est supérieur à sa projection 0B<), les constantes a et k^ ont un
seul système de valeurs, sous la condition k-<ii. En effet, en
calculant X — Ç et X + Ç, on trouve
W^-
X_? J, V i — kH-^
fy^
dt
Pour k-= o, le rapport du second membre est nul; A^- augmen-
tant, le numérateur augmente évidemment et le dénominateur
diminue, donc le rapport augmente et pour k^=:i le rapport
est I . Ce rapport passe donc une fois et une seule fois par la va-
leur donnée ^ z- La constante k'^ a donc une valeur et une
seule; l'expression (2) de ? donne alors pour a une seule va-
Kk'
leur ^^
Détermination des constantes. — Le fil ayant une longueur
donnée / et étant attaché au point O et au point O' de Taxe Ox
d'abscisse a, il y a une infinité de cas possibles.
i*^ Le fil n'a qu'une seule onde entre O et O' {/ig- 16). Alors ^
Fig. 16.
est la moitié de a, X la moitié de /. Les quantités ^ et A étant
connues, la constante k^ a une seule valeur donnée par l'équa-
tion(3); puisa= -j^.
2° Le fil a deux ondes entre O et O'. Alors ^ = -, X = -; A^ a
4 4
la même valeur que dans le cas précédent, car ^ 1 est le même
l — a . ai/2
-: ; ensuite a = ..-./,? • • ••
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SUll, CÏÏU, dnil. I<)3
„ /
En général, si le fil a n ondes entre O et O', c = — , a i= - ,
^ in m
A- a toujours la même valeur, mais a = — 1777 •
!2 /i iV A"
Il j a donc une infinité de positions d'équilibre qui sont toutes
homothétiques de la première par rapport à O, les rapports
I I I
•2 3 n
dhomothétie étant - j -■,
128. Mouvements à la Poinsot. — Étudions le mouvement
d'un solide autour d'un point fixe O, dans le cas où les forces ont
une résultante unique passant par le point O.
En prenant pour axes liés au corps les trois axes principaux
d'inertie relatifs au point O, Oxyz., on a, pour déterminer les
composantes/?, q, r de la rotation instantanée suivant ces axes,
les trois équations suivantes, dans lesquelles A, B, G sont les
moments d'inertie principaux (A>B>C), D et u. des con-
stantes arbitraires (•),
/ A/?2— Bq^ -^ Cr'- = D ;jl^
,. ) A2/?2-^-B2^2^G2/-2=D2;a2,
Jb^^(A-C);„-=o.
Nous tirerons p et /* des deux premières équations et, en les
portant dans la troisième, nous aurons une équation différentielle
du premier ordre en q. L'élimination de r entre les deux pre-
mières équations donne
A/?2( A — G) -h Bçr2(B - C) = D( D — C);r2.
D'après les grandeurs relatives de A, B, C, on voit que la diffé-
rence D — G est essentiellement positive : elle ne pourrait être
nulle que si les valeurs initiales /?o et q^ de p el q étaient nulles.
De l'équation ci-dessus l'on tire
B(B-G)
en posant
-^ ' B(B-G)'
(') Voir AvPELL, Traité de Mécanique, t. II, p. 19g.
A. ET !.. ,3
194 ClIAPlTRli V.
on aui'ait par un calcul semblable
, B(A — B), „ „, „ D(A— D)
le binôme A — D étant essentiellement positif et ne pouvant êlre
nul que si Çq et /'o sont nuls.
Pour que p et r restent réels, il faut que q- reste inférieur à la
plus petite des deux quantités f- et g^; pour reconnaître cette
quantité, formons la différence g- — /- :
^^ ^ ' B(B — C)(A — B)'
Le si<;ne de g'- — /- est donc celui de B — D, signe connu par
les conditions initiales.
Pour fixer les idées, nous supposerons
B — D>o, ff'>f'-
La variable q doit alors varier entre — / ^l ~\- f : donc /' ne
s'annule jamais et conserve toujours le même signe, signe connu
par la valeur initiale ;'o : nous supposerons /• >> o. Au contraire,
/) s'annule toutes les fois que q = —/', quand q augmente, —~ ^^^
positif, la troisièuie des équations (i) montre que p est alors
négatif; quand q diminue, />> est positif. Ces considérations fixent
à chaque instant les signes à prendre devant les radicaux qui
donnent p et /• en fonction de q.
En portant ces valeurs de p et /• dans la troisième des équa-
tions (i), on trouve
OÙ le radical est pris positivement tant que q augmente, jusqu'au
moment où q atteint la valeur -i-f; puis, q décroissant de +/ à
— y, le radical doit être pris négativement, et ainsi de suite.
On voit que t est donné en fonction de q par une intégrale que
nous ramènerons à la forme considérée dans le Chapitre pré-
cédent, en posant
,,,_/^ (A-B)(D-C)
9 =fs^
g- (B-C)(A-D)
ÉTUDt: DES VALEURS RÉELLES DE Sn M, Cn W, dllU. IQ^
Nous aurons ainsi, en résolvant par rapporta dt et intégrant,
• îi n désigne la constante positive
/D(A — D)(B — G)
^ = 'H/ ÂBG
et t^i une nouvelle constante arbitraire, représentant répoquc
oii q s'annule en croissant. Le module k- est moindre que i
puisque g-^f'-\ il est égal au rapport anharmonique de A, B,
D, G.
Ces formules donnent/?, q. r en fonctions uniformes du temps.
En efifet, en posant, pour abréger,
l'inversion de l'intégrale elliptique donne
5 = sn -: ;
^ =fs
^ /D(D-G)
,.,^ : ^ /B(B-C) / ^ , /D(D-C)
/B(A-B)/ j,r—^ „ ^ /D(A-D)^,^
où a est positif et où s', z" sont égaux à ih i .
D'après les propriétés des fonctions sn, en, dn, ces formules
montrent que/? et ^ s'annulent périodiquement, tandis que r ne
s'annule jamais.
Si nous supposons ro>o. /• reste constamment positif et il faut
prendre £'^=-^i. Alors, d'après la troisième équation (i), on
voit immédiatement que -j- et/? doivent être de signes contraires,
ce qui, d'après la formule
d ?n- ,
— , — = cnt clnT,
d-
montre que £'= — i .
Les valeurs de /?, q, r sont des fonctions périodiques de l cl
196 CHAPITRE V.
admettent la période
ds
s'i){i — k^~s^)
Quand le temps augmente de cette quantité, p, q, r reprennent
les mêmes valeurs; l'axe instantané de rotation reprend alors sa
position primitive dans le corps, mais non dans l'espace, comme
nous le verrons plus loin.
Il faut maintenant calculer les trois angles d'Euler en fonction
du temps. Pour simplifier le calcul, nous supposerons qu'on ait
Fig. 17.
pris pour axe des ^, la direction invariable de l'axe Oo- du mo-
ment résultant des quantités de mouvement. Ecrivons que les
projections du segment Oa-=i / sur les axes mobiles sont respec-
tivement Ap, B^, Cr, nous aurons
!l sinO sincp = A/>,
/ sinG coscp = Bq,
l cosO = Gr;
car les cosinus y, y', y'' des angles de O^, O.y^ Oz avec O^, sont
sinQsincp, sinB coscp et cosQ. Ces équations donnent, sans inté-
j^ration, B et o en fonction de />, ^, /• et, par suite, en fonction
de t.
Calcul de V angle de précession '];. — On a, d'après les équa-
tions du mouvement,
d^ __ A/?2_|- B^2
dt ~ ^ AV+B2^2*
Remplaçons, dans cette expression, p ei q par leurs valeurs (3)
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE SU W, CDU, dn M. I97
et en- T par i — sii-t; nous avons
rf- ~ ^ A(B — C)— G(B — A)sn2^'
ce qu'on peut encore écrire, en efl'ecluant la division,
^ _ |xD ti^ (G — A)(B — G)
7h ^ jrC~^ nC A(B — Gj — G(B — A)sn2T*
Pour mettre en évidence les pôles de la fonction doublement
périodique du second membre, déterminons un argument con-
stant ic vérifiant la relation
ACB— G)
<3)
G(B-A;'
comme A > B, la valeur de sn ic est purement imaginaire : on
peut donc prendre, pour l'argument ic, une valeur purement ima-
ginaire, et, par suite, pour c, une valeur réelle. Nous pourrons
alors écrire
d'b 'jlD aD (G — AVB — G) i
ch nC nC C{B — A j sn- /c — sn- t
«
D'après les relations élémentaires qui lient les fonctions sn, en,
dn d'un même argument, on tire de (5)
B(A — G) , ,. D(A-G)
G(A — B) Li^A — D;
Extradant les racines carrées et tenant compte de la valeur de /?,
on trouve
. . . , . uD (G — A)rB — G)
unie cnic dn ic = - — ^ ,^ „ — r- •
71 L, G ( B — A )
Il faudrait mettre un double signe devant le deuxième membre,
mais, comme on peut changer le signe de ic sans que les relations
antérieures soient changées, on peut toujours prendre le signe -+-
d'b
devant le second membre. L'équation qui donne -j^ s'écrit alors
d^ a D i sn ic en ic dn ic
<6)
dz 71 C sn^ic — sn2'
Cette expression est maintenant aisée à intégrer : il suffit pour
cela de décomposer le second membre en éléments simples. Or,
198 CHAPITRE V.
nous avons établi, dans le n^ 100, la formule
isnacnadna ^. ., „^ ^ Q'(a)
:,— = Z{ii — a ) — Z(u -i- a) -}- -2 ----) — - -
snuc — sn-a ^ ^ €)(«)
On a donc, en faisant a = icj u = 'Zj et désignant par À la
constante réelle ^ — i — —-- •,
dz ~ 2 II ( iC — T ) 2 H ( iC + T ) *
Intégrant et supposant les axes choisis de telle façon que -S
s'annule avec t, on a enfin
Les trois angles 9, cp, à sont ainsi exprimés en fonction du
temps, et l'on peut déterminer la position du corps à un instant
quelconque. Les sinus et cosinus de ces trois angles s'expriment
par des fonctions du temps qui sont ou uniformes ou racines
carrées de fonctions uniformes. Mais il est très remarquable^
comme l'a montré Jacobi, que les neuf cosinus a, [3, y, a', (3', y\
x\ ^'^, y'^ sont des fonctions uniformes du temps. Ce résultat peut
s'établir comme il suit. Les formules (4) donnent déjà y, y', y"
en fonction uniforme de t. On en conclut
sinQ= A-^/>-^+B^^2
ou, en remplaçant /?2 et q- par leurs valeurs.
V D(A-G)(B-G)V/ G(ii-A)
D'après l'expression du module A 2 et les formules définissant
sn-fc, en- ic, dn'-ic, on peut écrire
sinO = , \ i/sn^T — sivHc.
dnic
Mais on a obtenu la formule (n° 100)
02(o) U(a — u)lî(a-}~ii)
sn^a — sn- u
e-{a) e-{u)
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snil, Cnil^ dllW. 1 99
en y remplaçant a par t et u par ic, et remarquant que, par défi-
, . e(o) Sidc) i-r H,(o)
H,(o>
(8) ^-«=êûi)ëF)^"'^-"^"^^^"*-
Diantre part, l'expression (7) donne
don(
., . ., , /H(T — «c)
e'-^ sine = :^-fW \, X g^^-^
e-'"^ sinO =
A Faide de ces expressions on forme facilement les valeurs des
cosinus a, a', a'', [3, [:>', ,3'', en fonctions du temps. Il suffit de
partir des formules donnant ces cosinus en fonction des angles
d'Euler et d'y remplacer ensuite les angles d'Euler par leurs va-
leurs en fonction de t.
Nous trouverons plus loin ces mêmes cosinus par une autre
voie.
Cas de dégénérescence. — La valeur du module est donnée par
,^(A-BUD-C)
"-(B-C)(A-D)*
Ce module est nul quand A = B, c'est-à-dire quand l'ellipsoïde
d'inertie est de révolution. Les fonctions elliptiques deviennent
alors des fonctions circulaires.
Le module est égal à V unité quand D = B : dans ce cas les
anales 9, co, 'h et les neuf cosinus s'expriment comme il suit : la
fonction 5=sn-: devient ^^^^^ — l ou — i tano^iT, et les fonctions cnT
-X """O " ")
et duT se réduisent à v i — s- ou à En introduisant un ar-
^ COSfT
gument purement imaginaire ic défini par la relation (5), c est-
à-dire
ArB-G) 1 _B(A — G)
tanii^c
G(A — B) cos2c G(A — B)
'-^OO (;iIAi»ITRE V.
on remplacera la formule (6) par
d'\> _ [jlB lange i
ch nC cos^c langue — lang^iz'
qui donne, en intégrant et désignant par), la constante ^ ~}-tangc,
, -v if sin(6* -- i-z)
'2 "Sin(6' LZ)
On déduit de là les expressions des neuf cosinus.
129. Herpolhodie. — Dans la représentation du mouvement,
d'après Poinsot, la polhodle est une conrbe algébrique ; cherchons
les équations de Vherpolliodie ou lieu du pôle tn sur le plan
fixe (').
En appelant x, y, z les coordonnées du pôle m par rapport aux
axes principaux d'inertie Oxyz. on a, puisque le rapport 7=^ est
_ ^ ^ ^ ^ ^ O m
constant et égal à y7i ou |jl \^/]d,
Comme/?, q, r sont des fonctions elliptiques de t, il en est de
même de x, y, z. Les équations d'Euler, dans lesquelles on rem-
place/?, q, r par ^ txy/D, j)'aY/D, ^uy/D, donnent
('o) A^ + jav/D(G-B)7.. = 0, B^4-|VD(A-G):;^==o, ....
Appelons P la projection du point O sur le plan fixe II, qui
contient l'herpolhodie, et désignons par 0 et -/_ les coordonnées
polaires d'un point m de la courbe rapportée au point P. Gomme
on a les équations suivantes
(II) •'
' A .r^ ^ B ^-2 -^^ G ^2 ^ I ,
A2x2-f-B2j^2_G-^^-2^ D,
(') Voir Ai'i'Ei.L, Mécanique, l. II, p. u > et suivantes.
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE Sn II, cnit . Ônil.
•201
dont la première exprime que O m =Pr7i -i- OP , et dont le^
dernières sont les équations de la polliodie. Résolvant ces équa-
tions par rapport à x'-^y'-^ z-, on a, en posant
A = (A-B)(B-G)(G-A)
et
(B-D)(G-D)
BGD
ù =
(G-D)(A — D)
GAD
(A-D)(B-D)
BG(G — B)
ABD
ip^-a), y^- =
GA(A — G)
if'-b).
{il)
AB(B — A
A
Fiç. iS.
-K?'--c).
Nous avons supposé A];^>B>>C et D compris entre Bet C; alors A
est négatif, et Ton a a]> o, b^o, c<Co. Donc -3^ est essentielle-
ment positif et ne s'annule jamais, ce qui est d'accord avec le fait
que /• ne s'annule jamais. Pour que x- eiy- soient positifs, il faut
que p- — a soit positif et p- — h négatif : p- oscille donc entre a
et b. Ainsi le ravon vecteur de l'herpolhodie oscille entre un mi-
nimum y/rt et un maximum \^'b. En différentiant la première des
équations (i i), on a
dp dx dv
dz
di ^^'dt'^-^'dl ~
dt
ou, en tenant compte des équations (lo),
G G
9tt=?-s/^^y^{^
B
\ _ A— ^
" G
li-Av/D^-r^ ^
âbg"^^
'^.02 CHAPITRE V.
cette équation donne enfin, en remplaçant x, y^ z par leurs va-
leurs (12),
(i3) p-^ = [a/D/-(,p2-a)(p2-6)(p2-c),
équation qui permettrait de retrouver p^ en fonction de t par une
l'onction elliptique; cette expression de p- en fonction de ^ nous
est déjà connue, puisque x, y, z sont des fonctions elliptiques
de t.
En appelant y l'angle polaire que fait le rayon V m de Therpol-
liodie avec une direction fixe, on obtient ensuite l'équation
(^4) p^-^^=.ia(p2+E),
où E désigne la constante — -= — aBGD ^^-> c'est-cà-dire
— y/ — abcD.
Les deux relations (i3) et (i4) donnent p et y en fonction du
temps. L'élimination de dt fournit Téquation différentielle de
rherpolhodie
(i5) dj^=-.
p\/i^\/—{p-'~a){p-^-b){p'^—c)'
[ui donne y par une quadrature.
Ceci posé, nous allons vérifier que
pe^X= p cos^ -+- ip siny,
s'exprime en fonction uniforme du temps. On a d'abord immé-
diatement p- en remplaçant, dans l'équation (12),
y- par sa valeur en fonction du temps
On trouve ainsi
2 = Si - D — G ,
^ [JL2D ~ i3(B-Gj '"""•
(D-G)(A-D) (A-B)(D-C)
P CAD ABC ^"^ ^'
ÉTUDE DES VALEURS REELLES DE Sn M, Cn II, ÔïlU. 'lo'i
OU bien
(A-BVD-C). ,
p^ = ÂBC (sn^^-sn^O,
en posant
(A-D)B
Les relations
cn2p = i_sn2p, (ln2c. = i-A-2sn2r, A-2 = -^"!!'^^~ ^'^
(B — G)(A-D)
donnent car et dnr. Rapprochons les trois résultats suivants
B(A-D) , A(B — D) , , C(B-D)
Pour obtenir y nous partirons de l'égalité (i4) qui donne
dy _ jjlE
et, en remplaçant c- par sa valeur en fonction de t et dt par — (^t
^X _ !f , If (A — D)(B — D ) I
dz II n D(A — B) su--: — sn-p
Décomposons le second membre en éléments simples en nous
servant de la formule
sn-^p— sn-T ~ Q{v) ' H(p — -:) ' H(p-T-'rj'
Nous déduirons d'abord des valeurs de snp', cnc, dn(^ et /i la
relation
/i2 L D(A — B) J
et nous pourrons ensuite écrire
dy u I snccnpdnp
dz ri i sn--: — sn-v
puis
.^X _ -if _^ e'(t^) _^ H'C-r — r) _ H'J^T^-^)
204 CHAPITRE V.
On déduit de là
0(.) nj n(z-v)
V désignant nne constante arbitraire.
D'autre part, on a
ou, d'après une formule déjà rappelée,
2 = _ (-^- B)(D- G ) 02_( o) HOc — P )_H( T ^^v)
^' 'abc /i 02(p)e2(T) "
On voit alors que p-e-^'X est le carré d'une fonction uniforme et
l'on obtient
e(T)
en posant
jvj.^ (A-B)(D-G) 0^(0) ^ A--^^2 e^(o) ^
' 'abc /:e2(p) Dix^ ke^vy
la quantité y^A- B(o) est égale à H'(o), comme il résulte de ce que
la limite de est i pour w = o : on a donc
de sorte que, en définitive, l'Iierpolhodie est définie par l'équa-
tion
m_ H'(o) H(t-p)^^| V + 'e^l
(JLV/D 0(0' 0(0
P^'"'^ = —7= -^7:.T ^^/-x ■ ^
En se reportant aux valeurs de sn^^;, cn-c, dn^ç; en fonction
des données, on voit que l'on a
I<sn2(;< -l.
D'après cela v — R est purement imaginaire. Cette remarque
nous conduit à poser
i> -K = a.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Snil, CïlU, dn M. 20 J
et à remplacer t» par cette valeur dans l'équation de l'herpolhodie.
Cette équation devient
pe
fi 6i(a)
rt est purement imaginaire et A est réel, v est une constante arbi-
traire réelle.
130. Vitesses de rotation autour des axes fixes. — Un point m
de rherpolhoïde et l'extrémité w de la rotation instantanée sont
en ligne droite avec le point fixe O et l'on a vu qu'on a
lù = O m^Ti, où /7i = ;jLv^,
Si donc, on appelle /), et ^, les projections de la vitesse angu-
laire sur les axes fixes 0.r,, Oj^o on aura
Pi -+- içi= [^ /J5 p e^'^,
ou bien
. H'(o) H^i-z — a) .,, ,
C'est à un changement de notation près la formule donnée par
M. Hermite (Sur quelques applications des fonctions ellip-
tiques, p. 35). L'argument to qui figure dans la formule de
M. Hermite et l'argument a employé ici sont liés par la relation
rt = co -^ îK' .
131. Les neuf cosinus déduits de réquation de rherpolhodie.
— Comme on fa déjà remarqué (n° 128), A/?, B^, Cr sont les
projections du segment 0(7= /= D|jl sur les axes mobiles. On a
donc
^ = ^ =. ^'^ = D a
ï v' f
d'où
p =
_ /A(D-
-V D(A-
-G)
-G)'
Q =
/B(D-
~y D(B-
-G)
-G)'
Y = P cn-r,
'^06 CHAPITRK V.
Nous allons d'abord exprimer P, Q et R en fonction de l'argu-
ment V qui figure dans l'équation de l'IierpoUiodie. On a
B(A-D) (A — B)(D-C) ^
^'~ D(A — B) ^ (B-G)(A— D) -'^-^"^'^^
j^uis l'identité
P2 cn2x + Q2 sn^T + R2 dn^'T = r,
où l'on fait successivement cn-T=o et dn-T^^o, fait connaître R
et P; on tronve ainsi
H<^ , , ,, d n p ,
Y = — 77 en ç criT, y = A: snv sriT, y = — dnx,
ou bien
0(
et, en posant
'^ ' Q{v)Q{z) ' ^^ 0(p)0(t)' "^^^ 0(^)0(0:)"
V — K = a,
de sorte que (n" 129) a est purement imaginaire
^ '0i(a)0('r)' ' 0r(a)0(T)' ''' " 0i(a)0(T)'
l^our calculer les autres cosinus nous prendrons comme in-
connues
a 4- t'p, a'-T- ïp', a"+ i9j".
Entre ces inconnues, on a les équations linéaires
(a 4- ^3)Y + (a'+ /p')V4- (a"+ i^/)Y'=o,
Y'(a"+ ^-JB") - Y"(a'-h l^') = - j(a + i'^),
des deux premières, on déduit
Y" — I
a" H- t'i^" = (a -+- /,3) ''^''^"^ '^^^
Y I
et, en portant ces valeurs dans la dernière équation.
ÉTUDE DES VALEURS RÉELLES DE Sn M, Cn M, (In M. 207
Si l'on lient compte des égalités
kp — h(, Bq — /v', G/' = IY\
^p-T-^i q -^ 7 r=ix^ ^,
CD peut écrire cette équation
Il reste à exprimer en fonction de a les quantités
"Ù-X)' ' 5-B
on peut Je faire en se servant des relations suivantes
[ \D A/VC b) 1
i / -i - -
V D _A _ QR _ .snpdnp
/"i r ~ P "" ciip
V C - B
__ .}î(v)e,(v) __ .H,(a)e(a),
~ ' *Hi(p)e(ç^) ~ *H(a)e,(a)'
on a ainsi
,/i t\ . Ui(a)e(a)
M V7 .- ^ — ifl vrr
D A/ ' H(a)ei(a)
/^_^\ . H(a)e,(a)
VC b)~ '''Hi(a)e(a)'
__ Hi((7)era)H,fT)e(T)-HH(«)ei(a)H(T)e,(T)
'^ eK«)eH-)-^-HH«)Hf(T)
Si Ton divise les deux termes de cette fraction par 0-(a)0-(T)
et si Ton y introduit les fonctions sn, en, dn, elle devient, à un
facteur constant près, égale à cn(T — a) : sa valeur exacte est
e(o)Hi(o)Hi(^-(7)
•208 EXERCICES SUR LE CHAPITRE V.
et l'égalité qui définit a -f- ip peut s'écrire
. .^ e(o)Hi(o)ni(^-a) . . H'(o) Hi(t — a) ,, ,
■^ ef(o)e(T — «) '^ ^^ <d,{a) 0(t)
En supprimant les facteurs communs, et remarquant que
H'(0) IIl(o) 1 • . . 1 ^ /T /^
--7-^ et 77-7-^ sont deux quantités escales a \,'h- on a entin
0(0) ©1(0) ' o V 7
et l'on en déduit a' ^ /fii', a"+ i [^'^
Réunissons les valeurs des neuf cosinns
Hj(a)H(.) ,,^.3,^ 0(o)0,(x-a) ,^^^^
^ 0,(a)e(T)' ' ei(a)0(T)
^ 0i(«)0(-)' ' ^ ei(«)0(T)
EXERCICES SUR LE CHAPITRE V,
I. Lignes géodésiques de la caténoïde (surface engendrée par la révolu-
tion d'une chaînette autour de sa base).
L'axe de révolution étant pris pour axe Oz et /' désignant le rayon d'un
parallèle on a, pour l'équation de la surface,
r =
'1
'^Q' + e'^).
On trouve que la projection des lignes géodésiques sur le plan des xy
a pour équation en coordonnées polaires
i
hdr
h désignant une constante arbitraire et l'angle 0 étant compté à partir de
la direction asymptotique.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE V. 209
1° Soit by a. En posant
b
- = u,
r
on a
du
Donc
a = sn6, r = — ^
sno
Telle est l'équation de la courbe.
2° Soit ^ < a. En posant
on a
Donc
a
fA'
k-^
v/(i — t^^Hi — ^■"^-)
a
6 a
sn-r
k
3° Si 6 = a, on est dans un cas de dégénérescence, A" = i
e9+e-9 (1)
r = a
2. Les neuf cosinus qui servent à définir la position relative de deux
trièdres trirectangles peuvent s'exprimer en fonction de trois paramètres a,
M, X au moyen des formules suivantes
_ .H(a)H(.) ,^-o _-ei(o)e,(.-a)
ei(a)e,(i*)' t" ei(a)ei(«)
Hi(«)Hi(?^) e(o)e(^ — ^) .^
dans lesquelles on suppose u et X réels et a purement imaginaire.
Il suffit de vérifier
(a H- tP)2-f- (a'+ i^')2 _}- (a"-i- i|3'')2 = o.
(') Greenhill, Fonctions elliptiques, p. i38.
A. ET L. i4
ilô EXERCICES SUR LE CHAPITRE V.
Gela résulte des identités suivantes
ef(a)ef(w) — Hf(«)H2(w) --- 02(a) 62(^0 — H2(a)H2(w),
5
lli{o)Ui(u — a)ei(a)@i{u) — ei{o)ei{u — a)Ui{a) Hi(w)
= e{o)&{a — a)H{a)ll{u),
e|(o) 0i(?f — a) 0i(M-+-a) = 02 (a) 02(^0 + Hf (a) Hf (w),
02(o) e{ii — a) 0(i^-i-a) = 02(a)02(a)~Hf(a)H2(w),
H2(o)Hi(i6 — rt)Hl(^^^-a) = 0? (a) 0? (^^) - 02(a) 02(^0,
et d'une autre identité qui se déduit de la première de celles-ci en y rem-
plaçant a par o et m par u — a.
3. Vérifier que les valeurs précédentes des neuf cosinus satisfont aux
relations
(a"-fP")(a+i*?) =-T"T+^'r,
(a — t'P) (ce' ^i<^')=— yy' -^if,
équivalentes au système suivant
a'a"-+- P'P"+ y'y"= o, Y = a'^"— ^'a",
a"a -4- P"|3 + y"T = 0' ï' = ^'"P — P"a^
aa'H- p^' + YY' =0, y"=«?' — P«'-
(D'après cela les deux trièdres dont la position relative est définie à
J'aide de ces cosinus ont même disposition.)
CHAPITRE VI.
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUÉES.
DISCRIMLNANT NÉGATIF.
I. — Le discriminant est négatif. Valeurs réelles de pu et de p' u.
132. Objet de ce paragraphe. — Supposons qu'on ait pris pour
périodes primitives d'une fonction pu les quantités imaginaires
conjuguées
2(i)i=:W2 Wj, 20)3=0)2+102,
Wo désignant une quantité réelle et co', une quantité purement
imaginaire; nous allons montrer que les invariants sont réels, que
la valeur de la fonction est réelle quand l'argument est réel ou
purement imaginaire et nous en déduirons que le discriminant
27 «3 est négatif.
0-3
o 2
133. Les invariants sont réels. — Les invariants sont donnés
par les égalités
-s'-^y^ ' ^■.> ^o^^='Lz^
60 Jmd (2mO)i-T- 2/10)3)^ 140 X^ (2 /?l 0)i -T- 2/10)3)6
Comme les quantités
2 m 0)1 -h 2/10)3^ 2/72 0)3+2/10)1
sont imaginaires conjuguées, on peut, dans chacune des séries
précédentes, associer deux à deux les termes de façon que leur
somme soit réelle. Donc les invariants «"o et ^3 sont réels.
134. Arguments réels, purement imaginaires, imaginaires con-
jugués. — Arguments réels. — De même dans la série
■
u'-
^jLi
L("
—
w)-^
w
=
2//l0)i
+ 2/1
W3,
m )
n ]
=
0,
zh I
,±2,
±
3,1
w
=
0
excl
US.
CHAPITRE V
si l'on suppose u réel, on peut associer deux à deux les termes de
façon que leur somme soit réelle. Donc, pour un argument réel,
la valeur de la fonction jdw est réelle.
On voit de même que la dérivée
) u= — 2 >,
U^ ^mk { U —
wy
est réelle quand u est réel; elle garde un signe constant quand u
varie de o à t02, puisqu'elle ne devient ni nulle ni infinie dans cet
intervalle, et comme elle est négative pour u positif et très petit,
elle est constamment négative quand u varie de o à too ; pu va
constamment en décroissant depuis + co jusqu'à pwo.
Argument purement imaginaire. — Pour voir si la fonction
p{iu) est réelle quand u est réel, remarquons que l'on change
seulement le signe de la fonction pu quand on multiplie par i
l'argument et les deux périodes. On a donc
p{iu\ix)i, (03) = — p(m1 ioji, twg),
où
twi = \ 1 , toj3 = — 1 ;
2 2t 2 11
puis, comme on peut toujours changer le signe d'une période,
p(iu\(ûi, oj^) = — p{u\iMi, — 10)3).
Pour la fonction du second membre les deux périodes sont ima-
ginaires conjuguées. Si donc u est réel on est ramené au cas
déjà étudié.
En prenant les dérivées des deux membres de la relation que
nous venons d'obtenir, on trouve
fp'(m| 0)1, 103) = — p'(m| twi, — ^ftoa).
Les deux égalités précédentes montrent que si u est réel
p(iu\ix>i, (1)3) est réel etp'(m|tOi, tog) purement imaginaire.
Ces égalités peuvent s'écrire, en mettant en évidence les inva-
riants g2 et gs au lieu des périodes to< et io^,
P{if^; ^2, gs) = — p(u; ^2, —.^3),
ip'{iu: gi, gz) = — p'{u\ ^2, —^3);
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUÉES. 2[3
ces formules résultent de ce que, si l'on remplace
par
dans les séries qui donnent «o et «-3, «"o ne change pas et 0-3 se
reproduit multiplié par — i .
Arguments imaginaires conjugués. — A deux valeurs u et Uq
imaginaires conjuguées de l'argument correspondent, pour la fonc-
tion, deux valeurs toiaginaires conjuguées. En effet, on a
Il s'agit de montrer que, si Ton change i en — i dans l'expression
de puo^ cette expression se change en pu.
Si l'on change i en — i dans la deuxième série on trouve, en dé-
signant par iVo la quantité imaginaire conjuguée de (V,
il reste donc à vérifier que l'on a
2d \_{a — wy- ~~ "^ J ^ 2d 1{u — wqY ~ "^J *
cela résulte de ce que la quantité imaginaire conjuguée de
est la quantité
M^O = 2 771 CO3 -f- 2 /î COi ,
et que, dans chacune des sommes précédentes, m et n prennent
toutes les valeurs entières ((v =: o exclus). On peut donc passer de
la valeur àe puk la valeur de jdWq en changeant « en — /; ces deux
valeurs sont imaginaires conjuguées. C'est ce que nous voulions
vérifier.
13o. Parmi les racines ei, eo, e^, l'une e^ est réelle et les deux
autres imaginaires conjuguées. Le discriminant est négatif. — Nous
aï4 CHAPITRE VI.
pouvons maintenant vérifier que les racines du polynôme en pu
sont l'une réelle et les deux autres imaginaires conjuguées. Ce po-
lynôme étant égal à {p' uY^ ses racines sont
ou bien
(0)2 (On \ / 0)9 W» \
On voit déjà que la dernière est réelle, puisque coo est réel; la
première racine peut s'obtenir en prenant la formule d'addition
et en y faisant
a>2
u = — ) V =
2
pu et p'u sont réelles; pç est réelle et p'ç purement imaginaire.
Donc e^=pil)^ est imaginaire. La même formule montre que
<?3=pw3 est la quantité imaginaire conjuguée de €{ (ce qui devait
être puisque toi et CO3 sont des quantités imaginaires conjuguées.)
Puisque, sur les trois racines e^, (?2, <23, il y en a une réelle et
deux imaginaires conjuguées, le discriminant gl — ^1 g'I ^^t né-
gatif.
Distinction des racines imaginaires par le signe du coeffi-
cient de l. — Nous pouvons distinguer les deux racines imagi-
naires en considérant, dans chacune d'elles, le signe du coefficient
de l.
La racine <?< s'obtient en faisant u = —y p = dans la va-
1 1
leur précédente de j>(w + ç') ; le coefficient de l dans le résultat a
le signe de — -.- p' up'ç, et, comme p' u est négatif pour ?^ = — ,
le signe à considérer est celui de
I , I , / a>; \ I , / W2 \ . , / w 2 \
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUÉES. 2l5
comme Targument — est purement imaginaire, servons-nous de
la formule
ip'iiu; gi, gi) = — p\u\ gi, —gs);
nous trouverons
Or le signe du second membre est le signe 4-, puisque, quand u
varie en restant réel de o k~j p'(u;g2i — ^3) est constamment
négatif.
Donc, pour la racine e^, le coefficient de i a le signe + ; pour la
racine ^3, le coefficient de i a le signe — .
Remarque. — On a, quel que soit u^
En effet, la période 20)^ étant égale à coo — w^, on peut écrire
p ( i^ 4- W2 ) = J3 ( Z< -t- CO'2 -^ 2 0)1 ) = p ( Zf -f- W, ).
136. Valeurs de u pour lesquelles pu et p'u sont réelles toutes
les deux. — Nous avons vu que, quand u croît de zéro à too, pu
et p' u sont réelles toutes les deux : p'u varie d'une manière con-
tinue de — 00 à zéro, pu décroit constamment de -i- 00 jusqu'à
62 = p(ii2' Nous voulons maintenant définir toutes les valeurs de u
qui rendent réelles pu et p' u. (Considérons la relation
p'2(w) = 4(p;^_ei)(pz< — e2)(p« — 63);
si pu est réel, le premier et le troisième facteur sont imaginaires
conjugués, leur produit est positif : pour que p' u soit réel il faut
que l'on ait
pu^ e-2.
Soit a une valeur réelle plus grande que Co ; il J a un argument
réel ç, compris entre o et tos, pour lequel on a
pu = a;
toutes les autres solutions de cette équation sont données par la
'2l6 CHAPITRE VI.
formule
u ~± ç -h imoii^ 2/10)3,
m et n étant des nombres entiers.
On conclut de là que, si un argument 11 rend réelles la fonc-
tion pi^ et sa dérivée p' u, on peut toujours, en ajoutant des pé-
riodes, le ramener à être réel et compris entre — Wo et -h coo.
II. — Expression des périodes par des intégrales définies de la forme
NORMALE DE LeGENDRE, DANS LE CAS DU DISCRIMINANT NÉGATIF.
137. Expression des périodes en fonction des invariants. — Les
périodes étant, comme plus haut, définies par les égalités
2 0)1 = 102 — Wg, 20)3 = 0)2+ (.O2,
on a vu que, si u croît de o à (02, pu décroît constamment de + 00
à 62. L'équation différentielle à laquelle satisfait la fonction x = pii
étant mise sous la forme
, dx
au
on obtient, en faisant croître z/ de o à Wo, l'égalité
r" dx
0)2
^3
qui donne l'expression de Wo en fonction de g-i et de ^3.
Pour avoir l'expression correspondante de -4- remarquons que
si l'on remplace les périodes 2w, et 20)3 par les suivantes
^2 . . 0), .
2f0)i=-^ htO)2, — 2f0)3=-^ fO)2,
il faut remplacer
^2, ^2, g3, Ci
par
to;
-fy ^2, — gz, — ^2.
L'égalité précédente devient, par ce changement,
dx
■i^f
sj ^x^ — gtx
FONCTION p A PERIODES IMAGINAIRES CONJUGUEES. 217
138. Les intégrales donnant les valeurs de w, et -^ ramenées à
la forme canonique de Legendre. — L'intégrale qui donne la va-
leur de coo peut s'écrire
«2= / :•
Faisons le changement de variable
or — 6-2 = z-,
l'intégrale devient
dz
W2
^f.
Les quantités e-j — e, et e.2 — 63 sont imaginaires conjuguées. Po-
sons
e.2 — 63 — p(cos^j^ -T- j siinl) ? > o,
e, — ■ ei = p{cos^ — fsintl») o < ^|^ < tt.
Ayant pris 0 positif, nous pouvons choisir à en Ire o et -,
puisque e^ désigne la racine imaginaire pour laquelle le coefficient
de i est positif. Le polynôme bicarré qui se trouve sous le radical
peut alors s'écrire
z'*^ iz-p cos<]^ -h p2 — (^^2_|_ p)2_ ^z-psin"^-,
de sorte qu'en posant
/- i>
z = iy/p, sin2 ^ = A-f ,
on a
le coefficient différentiel de la nouvelle intégrale ne fait que
changer de signe quand on pose
I
et que l'on néglige ensuite l'accent. On en déduit
dt
r^ dt^ /"
^{t^-^^y-^k\t^
2l8
puis
CHAPITRE
VI.
Wo v/p =
^r'
dt
j, •(««+1)2-
/ik\t^
r
idt
14- t^
et il n'y a plus qu'à poser
, = sino ou ^:=tanff-
I -i- £■* * ® o
pour obtenir l'égalité
J, /i-/rfsm2cp
dans laquelle l'intégrale est de la forme normale de Legendre
(voir n^ 111).
Transformons de même l'intéarrale
dx
2/(37 + ei)(a7 + e2)(a7 4-e3)
En faisant le changement de variable
il vient
t^ /^ °° dz
i
e2)(22+ 63—62)
puis, en introduisant, comme dans ce qui précède, le module et
l'argument des quantités imaginaires conjuguées e^ — e^^, e^— ^2,
'or ^
Posons
2
nous trouverons
z = t\/ç>, cos2 X = A';%
<^^
Y~^k\^t^
FONCTION p A PERIODES IMAGINAIRES CONJUGUEES. 219
et, en tenant compte de l'égalité
7C
/" dt _ r^ d^
nous obtenons pour -4 une expression de la forme cherchée.
Réunissons les deux formules qui viennent d'être démontrées
71
2 do
a>2\/p = / "^J * Af = sin2j,
2
2 «^O ,,„ „ 6
k\^ = C0S2 ^
'o VI — '^"rsin2cp ^-
p et ({; étant définis par les égalités
^2 — ^3= p(cos4' -+- isiin];), p > o,
^2— ei = p(cost]; — tsim^;), o < <]; < t^-
Ces dernières intégrales, dans lesquelles on fait
sincp = ;5,
prennent la forme des intégrales qui donnent R et K' dans le
n« 108.
139. Variation du rapport — ^« — Des égalités précédentes on
déduit
"^2
A do
Ùj02
Jq v/i — >^i sin2<p
Oj',
71
^2 do
J, v/i-A-'i2sin2<p
et l'on voit que le rapport — ^ augmente constamment quand k'^
croît de o à i , car le numérateur augmente et le dénominateur
diminue. Ce rapport est égal à zéro pour k-^ = o, il est égal à +oc
pour k'-^ = 1', il passe donc une fois et une fois seulement par une
valeur positive donnée quand A^J croît de o à i .
On peut alors vérifier, en se servant des seules intégrales ci-
220 CHAPITRE VI.
dessus, que, si les valeurs de CO2 et de ~ sont données, chacune
des racines ei, eo, e^ a une valeur unique. En effet — ~ ayant une
valeur positive donnée, k'\ a une valeur unique comprise entre o
et i; ^J étant ainsi déterminé, l'égalité qui définit (02, par exemple,
montre que y/p a une valeur unique, le radical étant pris avec le
signe +. Pour passer de là aux valeurs de e\^ Co-, e^ remarquons
que cos^ et sin^, définis par
cos 4^ = k'^ — Af , sin 4^ = 2 k^ k\^ o < 4^ < tt,
sont déterminés sans ambiguïté. Alors les égalités
61 + ^2+ ^3 = Oj ^2 — 63 = p(cos4^ + t sint];),
62 — ei = p(cos4' — f siinj^)
déterminent une valeur unique pour chacune des racines e< , Co, 63.
III. — Retour a la fonction p a discriminant positif. Expressions
DES périodes sous LA FORME CANONIQUE DE LeGENDRE.
140. Les intégrales qui définissent les périodes ramenées à la
forme canonique de Legendre. — Nous allons ramener à la forme
canonique de Legendre les intégrales qui définissent to et — j
dans le cas où e^^ eo, e^ sont réelles. {Voit' n°^ 53 et o4).
On a d'abord
_ r'^'" dx _ r"^" dx
J^^ \J\x' — g^_x — g-i J^^ i\/(x~ei){x — e2){x — e^)
Dans cette intégrale, faisons le changement de variable
37 = 63 + ^ , dx = ^ — ,
g étant une constante indéterminée; l'élément de l'intégrale
devient
. . -.dz
V
e\— 63 _,\ / . 62 — ^3
Dans le produit qui figure sous le radical le premier facteur se
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUEES- 221
réduira à i — z-, si nous posons
et le second facteur deviendra alors (i — A-^-) en posant
e.2 — e^
A2
ei — 63
A- est un nombre positif et plus petit que un : le coefficient dif-
férentiel a donc la forme cherchée. En mettant maintenant les
nouvelles limites de Tintégrale, nous trouvons
^0
dx
s/^i-z-^)yi- k^z-^)
Transformons de même l'intégrale
ce qui est la forme cherchée,
asformons de même Fi
r^" dx _ r^^
to / dx r dx
l I k.1 't nr /y, -7- _4- .o„ / ^ ^1 { nn -^ p.'^{^x -r- e-i)(^X -\- e-j,)
en faisant le changement de variable
X = — e^^ —-i dx= — 'ig--—:
l'élément de l'intégrale devient
-dz
sous le radical, le second facteur devient égal à i — :;- si nous
posons
et le premier facteur devient alors i — A'-^- en posant
ei—e-i
A'- est positif et plus petit que i . Nous avons donc
«^0
co /■ dz
^^i-z-^)(i-/c'-^z-^)
•222 CHAPITRE VI.
Réunissons les deux résultats précédents, en faisant dans les
intégrales le changement de variable z = sincp, nous avons
Uig- :
i ^~-
do ^
— k^ sin2cp
71
do
>
— k'^ sin2cp
6-2
— «3
.,,_e,-e,
^ = ^e,-e„ k^^--^-^, >t'2=^i:=:^, A-2+A-2=i.
On nomme g le multiplicateur-, /: est le module, // le module
complémentaire.
141. Variation du rapport -r-- — Considérons, maintenant, le
rapport
71
(o'
Jp v/i — /<:'2sin2cp
iCi)
71
r 2 f/cp
Jy V^i — /:2 sin2cp
En raisonnant comme au n° 139 on reconnaît que, si A- croît de o
à I , le rapport ^- décroît constamment de -H go à o.
D'après cela, on peut encore vérifier qu'il n'y a qu'un seul
système de valeurs de k'^ et de g pour lequel les intégrales to
et — prennent des valeurs données, si l'on suppose g positif et k'^
pris entre o et i. En effet, le rapport -r- ayant une valeur donnée,
il n'y a pour k- qu'une seule valeur comprise entre o et i ; Z:^ étant
déterminé, l'égalité qui donne la valeur de «-co, par exemple,
donnera pour g une valeur unique.
Les quantités k"^ et g étant déterminées, on a immédiatement
61—^3, 62 — 63.
La somme de ces quantités donne — 3^3, puis des différences
connues e^ — ^3, 62 — e^ on déduit ex et 62.
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUÉES. 223
IV. — Cas du discriminant négatif. Application géométrique.
142. Étude de la courbe x =pu, y = p'u,y^= t^x"^ — g^_x — g^. —
Nous insisterons seulement sur les différences que le cas de à<<o
présente avec le cas déjà étudié de A ;> o.
Si ^ et y sont tous deux réels, on peut toujours, en ajoutant
des périodes, ramener Targument à être réel et compris entre
— too et -f- 0)2 (n*^ 136). Quand on change u en — w, ^ ne change
pas, y change de signe; la courbe est donc symétrique par rap-
port à Ox et il suffit de faire varier w de o à too-
Quand u croît de o à too, y est négatif, x décroît constamment
de -h 00 à e-2- La tangente au point situé sur Ox est parallèle
à Ojk; la direction asymptotique est celle de Oy. On a donc la
forme de courbe indiquée par \d,fig. 19.
Fig- 19-
La courbe n'a pas de points en dehors de la branche infinie,
comme cela se présentait dans le cas du discriminant positif.
Tangentes parallèles à Ox. — Les points où la tangente est
parallèle à O^ sont donnés par l'équation
224 CHAPITRE VI.
Quand g2 est négatif, il n'y a pas de points où la tangente soit
parallèle à O^.
Quand ^2 est positif, les deux valeurs de x qui annulent p" u
sont réelles; mais pour qu'à une valeur réelle de x corresponde
une valeur réelle de jk, il faut que l'on ait
X > 62.
Nous avons donc à chercher, en supposant g^ >> o, combien
l'équation
■p" ^^ = Çix^ ^2= f>
a de racines plus grandes que e.y et nous sommes ainsi conduits à
substituer 62 à la place de x dans le polynôme entier en x qui
donne la valeur de pi' u.
Ce poljnome se présente sous une forme plus commode, si l'on
dérive par rapport à u les deux membres de l'identité
p'2ii = ^{x — e^){x — ei){x — e^), x = pu.
On trouve, après avoir supprimé le facteur commun p' u.,
-p"u = (x — e.2){x — e3) -i-(x — ei)(x— e^) -h (x — ei){x — 62),
et la valeur du poljnome pour ^ = ^2 est
(62— ei)(e2— ^3);
comme les deux facteurs <?2 — ^1, 62 — e^ sont imaginaires con-
jugués, le résultat de la substitution est positif. Donc 62 est supé-
rieur à la plus grande racine ou inférieur à la plus petite, et comme
ces deux racines sont de signes contraires, c'est le premier cas
qui se présente quand 62 est positif et le second quand 62 est né-
gatif. Le signe de 62 est le même que celui de g^ puisque l'on a
§■3=616362.
En définitive, pour qu'il existe sur la courbe des points où la
tangente est parallèle à Ox, il faut et il suffît que l'on ait
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUÉES. 223
Dans le cas contraire la courbe présente la forme de \2i fig, 19.
Tangentes menées dUin point P. — Si le point P a pour pa-
ramètre (^, les points de contact ont pour paramètres
ll0 = } Ui= r-Wi, 11-2 — — --f-C0i-i-0J3, «3 = — _ -^ 103.
Gomme v est réel et que to, et CO3 sont imaginaires conjugués,
Uo et iio sont réels, W| et ^^3 imaginaires conjugués.
Ainsi, par un point de la courbe, on ne peut mener que deux
tangentes réelles à la courbe.
V. — Discriminant négatif; application au mouvement d'un projectile
DANS UN milieu DONT LA RESISTANCE EST PROPORTIONNELLE AU CUBE DE
LA VITESSE (1).
143. Équations différentielles et intégrales premières. — Pre-
nons pour origine O la position initiale du projectile, pour direc-
tion de Taxe des x, la direction de la vitesse initiale, pour axe
des y la verticale descendante. Soit a l'angle de Ox avec l'hori-
zontale, a étant regardé comme positif quand Ox est au-dessus
de l'horizon : l'angle des axes est alors - 4- a. La résistance de
^ 2
l'air est une force dirigée en sens inverse de la vitesse, et égale à
Ci^'^, i^ désignant la vitesse, et c une constante.
En désignant par .r et y les coordonnées du mobile, et par s
l'arc décrit sur la trajectoire à partir d'une origine fixe, la force
due à la résistance du milieu a pour projections sur les axes
Ox, Of
[dsydx /dsydv
-'[di) -dS' -'\dt) -is'
ou bien
[ds\- dx l^^X' d'Y
"""[jt) Tt' ~''\d't) ti'
et les équations du mouvement sont
d'-x f ds\- dx
d'Y f ds\^ dy
(') Voir Greenhill, Fonctions elliptiques, traduction de Griess, p. 3^5.
A. ET L. i5
220 CHAPITRE VI.
Éliminons entre les équations (i) et (2) les termes qui pro-
viennent de la résistance^ il vient
dx d'^y dy d'^x dx
'di ~dF ~ dt 'dr- ~ ^di'
1 • ^ dy
OU bien, en posant p. = -^ ,
du. dx
D'autre part, en remplaçant, dans l'équation (1), ds par sa va-
leur tirée de
^52 = dyi — idy dx sin a h- dx"^,
nous trouvons
d'^x
dt-^
(dx\^
puis, en tenant compte de l'équation (3),
g- ( dx\-'* d'^x . . . du.
Les deux membres de l'équation (4) sont les dérivées de fonc-
tions qui s'obtiennent immédiatement. Intégrons de o à ^, il vient
3 c l\dt) [dt)o J "" 3^'
[j.^ sin a -f [JL,
en remarquant que, d'après le choix des axes, [x =: o pour t =^ o.
Nous supposerons la vitesse initiale très grande, et nous néglige-
j o- / dx\ — ^ £''
rons le terme 0 - ( 37 ) de sorte que, en posant - = iv^ et
P = jjt.3 — 3 JJ.2 gin a + 3[Ji,
on a
dx -i
(5) § = -P'-
L'équation (3) donne alors
^dt = P''^dix,
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUEES- .227
et, en intégrant,
I V ^ dix= j '-
D'autre part, en remarquant que l'équation (3) peut s'écrire
dx\dt) ^'
et en j remplaçant -j- par sa valeur tirée de (0)7 on trouve
^dx = V~^ du.,
puis
-^ c(y = UL P ^ dij,,
et enfin, en intégrant,
(8) &y= v-^ 'd^= ■ ^-^ 1-
Les équations (7) et (8) définissent la trajectoire au mojen de
la variable auxiliaire [jl et l'équation (6) donne la valeur de t pour
chaque position du mobile. On voit de suite que le poljnome
P = [jl(ix2— 3{xsina — 3)
n'a d'autres racines réelles que zéro, et l'on en conclut aisément
que, quand [x croît de o à +cc, t el y deviennent infinis, et x
tend vers une limite : nous désignerons cette limite par a. Il est,
en outre, facile de voir que la vitesse tend vers une valeur limite
el que iv est la valeur de cette limite. En effet, l'équation (5)
montre que, pour [a = oo, on a
,. dx
c^ = limf. — ,
et l'égalité
dsY fdary. , . -
•riS CHAPITRE VI.
montre ensuite que, l^-jr ayant une limite, -j- a une limite qui est
la même.
Ainsi, la trajectoire admet une asymptote verticale, la droite
.X = a, et lorsque le mobile descend indéfiniment sur la branche
de courbe asymptote à cette droite, la vitesse tend vers une
valeur limite w.
144. Intégration par les fonctions elliptiques. — On peut ra-
mener l'intégrale qui donne la valeur de ^ (équation 7) à une
intégrale elliptique ayant la forme canonique de M. Weierstrass.
Pour cela, faisons la substitution
w2P3 ^2— 3[jisina + 3
Z =: j z^=m'^' ■ 5
(X {J.2
m étant un facteur constant arbitraire. Nous pourrons déterminer
g^ de façon que, dans l'expression
{^m^ — ^3)!^^ — I2,m6 fjt. sina H- i2m.6
le trinôme du second degré en [i. soit carré parfait; il suffit de
poser
^?n^ — ^3 = 3 m^ sin2 a,
d'où
^3 = m6(4 — 3sin2a).
Il vient alors
/^~ „ /T7 ^ — fJ- sina
V 4*» ^3 — "1^-'
^^ ^ ^
et, en diflférentiant.
(Sz'-dz
1 Jïi^ s/^ d\i.
v/4^3-^-3
Cette équation peut s'écrire
dz _ m3 v/3 d\y. _
d^
m v/3 P 3
I
^/^z^-g, ^v-'^'^
m/ 3
dx
en prenant /n- = ^, on a donc, en définitive.
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJUGUEES. 2'IQ
On en conclut
(9) ^ = p(f^'«'^0'
puis, d'après l'expression de dz,
, / g'x\ |JL ?in a — -2
^ \ (p2 / 3 a
Quand ^ est égal à l'abscisse a de l'asvmptote verticale, u. = x, on a
,(ga\ sina ^/»«\ ^
et, par suite,
D'après cette dernière équation, on a
2
dy 3
^p^-m
y
C'est l'équation de la trajectoire.
Écrivons u et v au lieu de ^ et de ^' l'équation prend la
forme
(II)
gy ^ r"_6pu^^
et nous allons pouvoir Fintégrer en appliquant la règle du n° 50.
Pour rendre le dénominateur rationnel, multiplions paTp'v-\-p'u
les deux termes de la fraction sous le signe somme et tenons
compte de ce que, ^o étant nul, on a
= 4(P^— P")(SP^— P")(^^P^ — P")'
£ et £* étant les racines cubiques imaginaires de l'unité
-i-;V3 , -i-/v/3
33o CHAPITRE VI.
En opérant la décomposition en fractions simples, on a
('^ P^— P" 2%p(; — pM '2 E2p(; — pi^
^ 1 p'v-^p'u I ^p^(£P)+p^?^ , 1 £2 Plf!ji_)jJlPli^ .
apt^-p?^ ' 2^ P(£Ç^)— P?^ ^îi ^ p(£2(;)_p^^^
car si dans la formule d'homogénéité
p('^; {^'^2, i^V3J = .^2p(j,; ^2^ ^3^^
on fait ^0 = 0 et a=^£ puis [Ar=:£2^ et si l'on remarque que - =£-,
on trouve
P(M£2; o, ^3) = £2p(^. q^ ^^^^
p(ii£; O, ^3) = £p(?^; O, ^3),
puis, en prenant les dérivées
p'(w£2; o, ^3) = p'(ii; o, ^3),
p'(us; o, ê'3) = p'(u; o, ^3).
Des équations (i i) et (12), on conclut
(,3) gZ - f" (LF^^^P'^'' : -' p'zv-^p'u , ^^r p^£2p^p^^\
"^' e/o \2 pt' — p?^ ' ^2 psp — pw "^" 2 p£2p_p^y'^"-
Mais, si dans la formule d'addition pour Ç?/[n«44, éq. (65)],
on change ^ en — ç, il vient
I p'?i -j- pV
•1 pu ~ pv ^ ^ ^ ^ ^
Dans cette égalité changeons ç en st^puis en z'^ç et remarquons
que,- d'après la formule d'homogénéité (n° 36), 'C,{tv) = zKv et
Ç(£2ç;) ~ £>^p^ nous obtenons
I p' u^p'zv
1 pu — p£P ^^ ' ^ ^-"^
I p'i^-4-p'£2p
D'après cela l'équation (i3) peut s'écrire, en tenant compte de
FONCTION p A PÉRIODES IMAGINAIRES CONJrGUÉES- 23 1
ce que i -{- s -j- =- est nul,
et l'on obtient enfin
L'expression du temps t se trouve au moyen de l'équation (6)
qui donne, par un calcul analogue,
Jo V^ P^' — Pif- 2' psi^ — pi* ■ 2"'p£2p — pa/
d'où
5- = — Log ^ — £2 Log — ^ — £ Log ^
145. Développement de j et de / en séries entières ordonnées
suivant les puissances de f/ = ^ — • — Lorsqu'on se propose de dé-
velopper jK et ^ suivant les puissances entières de u, il est
commode d'employer la fonction
^(^ — ") y
qui est égale à i pour ;/ = o. Il vient alors
or Y
"-^ = — Log6(?<, v) — zLog^(u, £p) — z^Lo§^{ii, t'^v).,
— = — Lo§^{u, v) — z^Lo§^{ii, £p) — ELog'l'Cw, £2^;).
Prenons les dérivées logarithmiques et développons suivant les
puissances de u par la formule de Taylor :
23^ CHAPITRE VII.
en intégrant de nouveau, on obtient
(i8) Logt|;(w, p)=— — pç;-!- ^pV— -ypV-l-....
Donc, en remarquant que ^0 = 0 etj3£P = £j3ç^
(19) L0g4^(?f, £P) =— — £pp+ p'(,_ £2p''p.,.^
2,
4
(20) L0g4>(i^, £2^;)=— ^£2pp+ |_p'p- ^epV....
On en conclut
Dans ces formules, on doit poser
"=fj' 5^2=0, ^3= ^(4_3sm2a),
P^ = 3' pV = -sina, p"p=|, p"'p=isina,
Le discriminant étant négatif, les périodes de p s'expriment à
l'aide des formules des n°' 137 et suivants.
Les dérivées p"v, p^^p, ... se calculent par voie récurrente, en
dérivant un nombre quelconque de fois la relation
et faisant ensuite u = v.
CHAPITRE VIL
INTÉGRALES ELLIPTIQUES. RÉDLXTION A LA FORME NORMALE
DE LEGENDRE ET DE JACOBI. INVERSION.
I. — Intégrales elliptiques.
146. Exemple élémentaire de la méthode employée pour cal-
culer les intégrales elliptiques. — On démontre, dans les éléments
du Calcul intégral, que l'intégrale d'une fonction rationnelle de œ
et de la racine carrée d'un trinôme du second degré y'ax'-'h^bx-^c
peut être ramenée, par un changement de variable, à l'intégrale
d'une fonction rationnelle ou à l'intégrale d'une fonction trigono-
m étriqué.
Plaçons-nous à ce dernier point de vue, pour rattacher à des
notions élémentaires le problème que nous traitons dans ce
Chapitre. Soit
(0
JK{x,y)dx
une intégrale où R(.r, y) désigne une fonction rationnelle de x
et j>', y étant lié à x par l'équation
(2) y = \/ ax'^-v ibx -r- c. •
Si l'on fait im changement de variable, en prenant comme nou-
velle variable u l'intégrale
(3)
r dx
l'intégrale proposée (i) devient l'intégrale d'une fonction trigo-
nométrique. Pour le vérifier, écrivons
y — .. - . / ' - . b'-— ac
"v/^FF
-234
et posons
h
a
CHAPITRE VII.
\/ô-^—ac
= z , 1
a
il vient, en choisissant pour ûOq la valeur qui annule z,
. r' dz
Au— I ■ ■ — , z = smAu,
Jo s/^ — z-'
( r\ ^ \Jb'^—ac . . X /-,- .
(4) ^~ H sinÀzi, v= - 'J b^ — accosÀt^,
a a -^ a
dx =: y du.
Avec cette nouvelle variable ?^, l'intégrale (e) devient l'intégrale
d'une fonction rationnelle de s'\n\u et cos)w<, intégrale que l'on
sait calculer.
En employant un langage géométrique, on peut dire que l'équa-
tion (2) représente une conique, et que les formules (4) ex-
priment les coordonnées d'un point de cette conique en fonctions
uniformes de u.
147. Intégrales elliptiques. — Considérons une intégrale de la
forme
(5)
I R(x,y) dx,
où R(jr, y) est une fonction rationnelle des deux variables x ety
liées par la relation
(6) y = ^aox'*-^ 4<^i ^^+ 6a2X'^-\- 4 «3^ -t- <^4,
dans laquelle le polynôme sous le radical est du quatrième ou du
troisième degré. Une intégrale de ce genre s'appelle une intégrale
elliptique. Les intégrales elliptiques ont fait l'objet des recherches
de Legendre, avant la découverte des fonctions elliptiques par
Abel. Pour les calculer, on peut faire un changement de variable
en prenant comme nouvelle variable u l'intégrale
Les quantités œ el y deviennent alors, comme nous le mon-
trerons, des fonctions elliptiques de u et le calcul de l'intégrale (5)
INTÉGRALES ELLIPTIQUES. 235
est ramené au calcul de l'intégrale d'une fonction elliptique, calcul
que l'on sait faire à l'aide de la décomposition en éléments simples.
En employant un langage géométrique, on peut dire que les
coordonnées œ et y d'un point de la courbe (6) s'expriment par
des fonctions elliptiques de la variable u, ce qui permet de trans-
former l'intégrale (5) en l'intégrale d'une fonction elliptique.
148. Premières réductions de l'intégrale elliptique. — Dans la
fonction rationnelle R{x, y) on peut toujours remplacer les puis-
sances paires dey par les puissances du polynôme
/2= aijX'*-^ ^aiX^-{- GaoX--r- ^a^x -i- «4,
et ramener cette fonction à la forme
Pi-Qiy'
P, Q, P,, Q, désignant des polynômes en x. Si l'on multiplie et
divise par P| — Q«y en remplaçant encore y- par sa valeur, on
obtient une expression de la forme
R{x)-r-yR,(x),
où R(^) et R|(j:') sont des fonctions rationnelles de x. L'inté-
grale I se partage alors en deux parties
I = fR{x) dx -T- Çy Ri {x) dx,
dont la première s'obtient immédiatement, comme l'intégrale
d'une fonction rationnelle. Quant à la seconde nous récrirons, en
multipliant et divisant l'élément différentiel par y^
'S{x)
p
dx,
y
S[x) étant une fonction rationnelle de x
II. — Forme normale de Legendre, Intégrales de Jacobi.
149. Forme normale de Legendre. — On dit qu'une intégrale
elliptique est ramenée à la forme normale de Legendre quand la
236 CHAPITRE VII.
racine Carrée y est de la forme
y = v/(i — ic^)(i — k^x'^),
OÙ A désigne une constante appelée le module. Dans les re-
cherches théoriques, cette constante k a une valeur quelconque
réelle ou imaginaire; dans les applications à la Géométrie, à la
Physique, à la Mécanique, on peut, comme nous le verrons, la
supposer réelle et moindre que l'unité.
La racine carrée j^ ajant cette forme, voyons comment on peut
calculer une intégrale de la forme
=/
y
à laquelle on peut réduire toute intégrale elliptique, d'après le
paragraphe précédent. Actuellement on peut encore, par des pro-
cédés algébriques, simplifier cette intégrale, en profitant de ce
que y est la racine carrée d'un polynôme bicarré. La fonction
rationnelle S(.^) peut toujours s'écrire
où S\. et ^1 sont des fonctions rationnelles de x-. L'intégrale
s'écrit alors
rSi(cp^)dx rxSl^(x'^)dx
J y J ' T
La deuxième intégrale se ramène immédiatement à une intégrale
élémentaire par la substitution
qui donne l'expression
/:
s/{i-z){x-k^z)
où le polynôme sous le radical n'est plus que du second degré en ::.
Finalement, on est donc ramené à l'intégrale
/
Sl{x^)dx
y = ^{i — x'^){\ — k'^x^).
INTÉGRALES ELLIPTIQUES. ll'J
Si l'on j fait le changement de variable
r"" dx r"-' dx
u— \ — — \ — ■> a? = sn(^^, A:),
elle devient
i Si(sn^u)du,
intégrale d'une fonction elliptique aux périodes 2K et 2iK'. Pour
la calculer, il faut décomposer la fonction elliptique en éléments
simples, en procédant comme nous avons fait au n° 50 dans une
question qui, au fond, est identique à la question actuelle. On
décomposera d'abord la fonction rationnelle de ^-, éi(jC')^ en
fractions simples
Si(x-)= Co-\- CiX--h. . .
A
11
' X-
Al
x'* ' " X-
(x2-a)2
{^''—^)r\
où nous mettons à part les termes en ^ et en - quand ils existent;
la somme I est alors relative aux racines a qui sont différentes de
zéro.
Faisant ensuite œ^=snu^ on sera ramené à calculer les inté-
grales des types suivants
(8) / sn-udu, 1 sn'nidu, ..., / ^-^r"' •*'' / ^n-'^udu,
où fi est un entier positif ou négatif,
r du r du r dii
^^^ J sn-u — oi' J {sn-u — oi)-' ' J (sn'-w
^)
OÙ a est différent de zéro. Ces intégrales sont faciles à obtenir par
la décomposition en éléments simples.
On peut, par voie récurrente, ramener toutes les intégrales du
type (8) à la première de ce type. Quant aux intégrales du
type (9), elles se déduisent de la première en la différentiant par
rapport à a. De là l'importance particulière des premières inté-
grales de chaque type. Nous allons les calculer.
238 CHAPITRE Vil.
150. Intégrales de première, deuxième et troisième espèce, d'a-
près Legendre et Jacobi. — i° On appelle intégrale de première
espèce l'intégrale
_ Ç dx_ ^ r
dx
.0 ^v- x^){x-k^x^)
2° On appelle intégrale de deuxième espèce, l'intégrale
k^
y
qui devient, quand on y fait ^ = sn u^
A2 / %x)r-udu.
Cette intégrale, que Jacobi désigne parZ(«), a pour valeur (n° 100)
0"(o) 0'(iO
^^ e(o) " 0(w) *
Quand u augmente de 2K ou de 2iK' l'expression que nous
venons de trouver pour l'intégrale de deuxième espèce éprouve
des accroissements constants
^J = ^^0(^' '^^
— [^-^]
que l'on appelle modules de périodicité de V intégrale de
deuxième espèce. On en déduit la relation
KJ'— JK'= -.
3° On appelle intégrale de troisième espèce l'intégrale
r^ dx
qui devient, quand on j fait x = snu,
r" du
J^ sn^u — oi'
OÙ a est différent de zéro. Pour la calculer, déterminons un argu^
INTÉGRALES ELLIPTIQUES. '239
ment a par la condition
sn-a — a.
nous aurons à calculer rinté£:rale
r" du
J sïi^ Il — sn^a
qui est donnée par la formule suivante établie au n° 100
^na cna âna _ i H'(z^ — a) i H'(w-»-«) B'(rt)
sn^u — sn-a ~ 2 li{ii—a) i H(w-Ha) 6(a) '
d'où
'" sn« cn« dn<7 <y« i^ Y{{a — u) 6'(a)
r sn « en « dn <7 du i H ( « — u)
J^ Sï\^u—sr\'^a •! '^H(a-T-w)
e(a)
Si, dans la formule de décomposition (lo) on change z^ en ?^-f-iK',
elle devient, d'après la relation
sn(« -4- iK') =
A" sn u
et la formule donnant H(« -f- îR') en fonction de 0(«),
A-^ sn« cna dn« sn2 w _ i ^' {u — a^ i e'(z^ — a) 6'Ca)
Pour désigner l'intégrale du premier membre prise de o à m,
Jacobi emploie la notation !!( f^, <:/) :
- /•" sn^udu
U(u,a)==k-snacnadna / j- — r ;—
^ ' -' Jq ^ — ^ sn2 a sn2 z/
_ 1 e(a- u) e'(a)
4° Formule récurrente pour le calcul de j sn-"udu. — En
calculant l'expression
-J- ïsn^'^-'^u cnudnu],
du "^
et désignant, pour abréger, par 5 la fonction snu^ on trouve
240 CHAPITRE VII.
OU en ordonnant
(•in — 3)52«-4 — (2/2 — 2)(l + A^2J52«-2 4_(2/l— l)y^2 52«.
En intégrant on a
sn2«-3 u en u dn u = (in — 3) 1 ^2/i-4 ^^^
— ('in — 2)(i-f-/:2) C s^''-^du-\-{o.n—i)k^ f s^^ du,
formule qui permet de calculer toutes les intégrales / 5-" du (que
/i soit positif ou négatif) en fonction des deux premières corres-
pondant à /i = o, et n =^ I .
III. — RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE LeGENDRE.
151. Cas d'un polynôme bicarré. — Soit l'intégrale elliptique
/
y
où S(^) est une fonction rationnelle de x^ et y la racine carrée
d'un polynôme bicarré
y = \J Kx'*-T- -zB^y^-i- G.
On peut encore écrire, comme dans le paragraphe précédent,
S(^)=<R(^2)4_^ <H.j(^2)^
oiictFl et<R, sont des fonctions rationnelles de^i;-. L'intégrale prend
alors la forme
ca(^2) rxS^^ix'^^
j^a.^j
dx.
y
La deuxième intégrale devient une intégrale élémentaire par la
substitution
11 reste donc à calculer l'intégrale
_ rS^{x''-)dx
INTEGRALES ELLIPTIQUES. lU
Si l'on ne s'astreint pas à n'introduire que des éléments réels, cette
intégrale se ramène immédiatement à la forme normale de Le-
gendre. On a, en effet, en décomposant le polynôme bicarré en
facteurs
y = /a /( %'- — x'^) ( [i-' — X- ),
a et p pouvant être imaginaires. Si Ton fait ensuite
on a
et l'intégrale devient
_ I r cU(a2^2)r/3
elle est réduite à la forme normale de Legendre et on la calcule,
comme dans le paragraphe précédent, en faisant
z = sn{u, A).
Alors on a
t/^
a en u,
y = a3 /a en u dn ii,
I = :— ^ / A (a- siv^ii) du.
I
lo'^. Réduction à la forme normale en quantités réelles, dans le
cas d'un polynôme bicarré de la forme A(x2-i- a)(r2 4- 3); A, a et 3
étant réels. — Supposons que Ton ait
y = /a x^ -h -1 B X' -+- C ,
A, B, C étant réels et B- — AG positif : on peut alors écrire
y = y/A^x-H- a)(j7--t- 3),
a et ^ étant réels. Plusieurs cas sont à distinguer suivant les signes
des quantités A, a et p. Comme on peut toujours, devant le ra-
dical, mettre \ liz A en facteur, on a pour y les types suivants où a
A. ET L. i6
■^42 CHAPITRE VII.
et b désignent des quantités réelles
( I ) y = ^{a^ — x-^){b^~~x-^),
(II) y =/(a2_^2)(^2_è2)^
(IN) y =\/{a^ — x^-){x^--^ b^),
(IV) y = \/(x-i—a'^){x'^^b'-),
( V ) J^ = /(ip2_4_^;^2)(^2_j_62).
Voici, pour chacun de ces types, une substitution réelle propre à
ramener l'intégrale
'<R(a72)
f
dx
y
à la forme canonique de Legendre.
Type 1 . — Soit
y = \/{a-^—x-^){b-^~x-^}, a^-> bK
La quantité jK devant être réelle, œ- est extérieur à l'intervalle
rt-, b'\ Deux cas sont à distinguer suivant que x- est inférieur à h-
ou supérieur à a-.
Premier cas : x- < h'-. — On fait x = bz; et l'on a
7 9
j^ab^H — z'-){i — k^z-i), A-i= -^ <i.
Le radical est donc ramené à la forme demandée avec un module
réel moindre que l'unité. Faisant ensuite
z = sn u.
on a
x = bsnu, \l b'^ — x'^=bcnu, \/a'' — x-= a ânu,
y = ab cnu dn Uj
I = - fsi{b^sn'-u)du.
Deuxième cas : x-^ a'-. — Posons
nous avons
a . . b^
y=-A^-^'K^-f^'^')^ dx = -'-^^dz, 1^^'=-'
INTÉGRALES ELLIPTIQUES. 243
Le radical est encore ramené à la forme demandée, et en posant
sn u, on a
te / :; ^ V, Il ti/
.r = j wa:'- — a- = a
snw snu
x- — /> - = a
dn
X = a-
cnM dn u
Type II. — Soit
y = s/ ^a^ — x-^){x-^ — b-^), rt2>^2.
Pour quejK soit réel, il faut que.r- soit compris entre a- et b-. il
suffit de faire
a- — :r2=::r'-, x'-<^a- — 6',
pour ramener l'intégrale
à l'intégrale
r êl{x^') dx
j s/{a' — x-^){x'-—b'-
JC-)
r ôlia^ — x'^')dx
J y/\a^—x"^){a^—b^-
qui rentre dans le tjpe I.
Type 111. — L'intégrale
/ , dx, x'- < «^
J \/{a-^—x-^){x-^-T-b^)
se ramène de même au type I par la substitution
qui donne l'intégrale
a- — X- = X ^,
/:
^Jl(a'. — x'-^)
dx' .
v/( «2 —.x'-^)i^a^-\-b-^— x'-^ )
Type IV. — L'intégrale
/ , dx, x'->(r-,
J ^{x^—a^){x''-^b-2)
244 CHAPITRE VII.
pouvant s'écrire
_^ r Sl{x'-) dx
ah I //_i_ _ ^\f J_ TY ^' '
est du type III si l'on y considère - comme la variable. On la ra-
X
mènera donc au type I par la substitution
I ,
Type V. — Enfin l'intégrale
Sl{x^)
/;
dx, «2^ b''
se ramène également au type I par la substitution
qui la transforme en
Sl(x''-—a'^)dx'
f
\/{x''^ — a'^){x''^ — a'^-~ ù')
x'-y- a-.
153. Réduction à la forme canonique de Legendre en quantités
réelles quand y est la racine carrée d'un polynôme du quatrième
degré. — Nous allons montrer que l'on peut toujours, par une
substitution réelle, transformer un polynôme du quatrième degré
à coefficients réels en un polynôme bicarré de la forme
A, a et p étant réels. On sera alors ramené au cas précédent.
On sait qu'un polynôme du quatrième degré, à coefficients réels,
peut être décomposé, au moins d'une manière, en un produit de
facteurs réels du second degré. On peut donc supposer
y = \/G{x-^ '2/nx -^ n){x'^-h- iixx-i- v),
(', m, n, [J., V étant réels. Faisons œ = ^ ~^ ^^ ^ t étant la nouvelle
variable, p ei q deux constantes. En substituant dans y et rédui-
sant au même dénominateur, nous aurons sous le radical le pro-
INTÉGRALES ELLIPTIQUES. 245
diiit de deux, trinômes en t. Déterminons yo et ^ de façon que ces
trinômes ne contiennent pas de termes du premier degré en t :
nous aurons les deux équations
I py-h î^(/?-l-^) + v =o,
qui donnent
n — y m v — /i a
p-\-q= , pq = !-.
|jt. — ni ^ IX — m
Les quantités p et q sont donc racines d'une équation du
second degré; pour qu'elles soient réelles, il faut et il suffit que
la quantité
A = (n — V )2 — 4 ( jjL — ni){ni't — /i a )
soit positive. Nous allons vérifier que, si le polynôme du qua-
trième degré en x n'est décomposable que d'une façon en fac-
teurs réels du second degré A, esl positif ; et que si cette décom-
position est possible de plusieurs façons, on peut toujours la faire
de telle manière que A soit positif. En effet, appelons «, b, c, d
les quatre racines de ce polynôme, a et b étant les racines de
^- -h 2 /?? X 4- /? , c et <:/ celles de ^--j- 2 <j.x ■+- v. On a
im — — {a -{- b), n = ab, 2 ;jl = — (c -\- d), ^t — cd.
Substituant dans A, on trouve
A = ( a — c){ a — d){b — c){b — d).
Si «, ^, c, d sont imaginaires, a et b sont conjugués, c et d aussi;
A est positif.
Si a et b sont réels, c el d imaginaires conjugués, A est positif.
Si les quatre racines sont réelles, on peut décomposer le poly-
nôme du quatrième degré en x de trois façons différentes en deux,
facteurs réels du second degré : supposons qu'on ait fait la décom-
position de façon que « >> ^ ]> c >> c/; alors A est positif.
xVinsi, dans tous les cas, après l'introduction de la nouvelle va-
riable t, y prend la forme
r=- — ^ ^-^- ^ (A, a, 3 étant réels);
246 CllAlTTRE VII. — INTÉGRALES ELLIPTIQUES.
rs(.T)
et l'intégrale
devient
dx
y
s {^^^)
{q—p) I dt.
' y/A(^2+a)(^2 4_(j)
On la ramènera à la forme canonique de Legendre par une des
transformations indiquées dans le numéro précédent.
Remarque. — Si l'on considère x comme l'abscisse d'un point
sur une droite, la détermination des valeurs de p et q revient à la
recherche des abscisses des points qui divisent harmoniquement
les deux couples de points ayant pour abscisses les racines des
deux trinômes
x'^-^-'imx -\- n, x'^ -^- '1 [x X -\- V .
154. Cas où le polynôme sous le radical est du troisième degré.
— Si l'on a une intégrale elliptique
'^{x)dx
f
y
avec
y = sj ax'^ -^ Zhx- -\-'^cx -\- d,
on peut encore, par une substitution réelle, ramener cette inté-
grale à la forme canonique de Legendre. Le polynôme sous le ra-
dical ayant toujours une racine réelle a, il suffit de faire
pour être ramené à une intégrale dans laquelle figure la racine
carrée d'un polynôme bicarré en t.
Mais, dans ce cas, il est plus simple d'employer la forme nor-
male de M. Weierstrass, comme on le verra dans le Chapitre sui-
vant.
CHAPITRE VIII.
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. LNVERSION
L — Le POLYNOME sous LE RADICAL EST DU
-rRois^^KVÉ" o^CtRê
455. Réduction à la forme normale. — Soil à calculer rintégraie
— -— — > ou A est un polynôme du troisième degré
Si nous effectuons dans X la substitution
X = m z -h /t,
nous pourrons disposer des constantes m et n de façon que le
polynôme Z transformé de X soit de la forme
» 2 -• r,
^•2 et ^3 désignant des coefficients constants. On reconnaît immé-
diatement qu'il suffit de poser
b
n =
a
et
a/n^ = 4-
On voit alors que Ton est ramené à considérer une intégrale
Si z.)dz.
_ r Siz)dz
J \/.\z^ — ^^z
I , ^
^3
S(z) désignant une fonction rationnelle de :?. On dit qu'une in-
tégrale de cette forme est de la forme canonique de M. Weier-
strass.
248 CHAPITRE VIII.
Si l'on pose ensuite
dz
-I
\J(\Z^— g%z— g^
on en tire, en faisant Finversion,
et l'intégrale elliptique I devient
] z=z j S{pu) du,
S(j3i^) étant une fonction rationnelle de pu. On calculera cette
intégrale par la méthode de décomposition en éléments simples,
comme on l'a expliqué au n" 50.
Les périodes de la fonction pu se calculent d'après les formules
du Chapitre VI.
156. Remarques sur Pinversion. — Nous avons vu, dès le début
de cet Ouvrage^ que, si l'on construit la fonction pu avec deux
périodes arbitraires 2(0 et 2iù' de rapport imaginaire, cette fonc-
tion z = pu vérifie une équation de la forme
(Êr-^-
é3»
^2 et ^3 étant des constantes définies en fonctio n des périodes
par certaines séries. Inversement, étant donnée une équation de
cette forme oii g\ et g^ ont des valeurs déterminées choisies
arbitrairement, on peut toujours construire une fonction
p{u] g2^ gs vérifiant cette équation. Gela résulte, comme nous
Tavons dé à remarqué au n° 34, de ce que la fonction du est re-
présentée par une série entière en u^ g^^ g^ convergente quelles
que soient ces quantités et que la fonction
z =pu
vérifie 'é quation (i) quels que soient g^ et g^.
Nous allons rappeler comment, g2 et «3 ayant des valeurs
réelles quelconques, on eut calculer une paire de périodes pri-
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. ?.][)
mitives de pu et vérifier que la fonction pu, construite avec ces
périodes, satisfait bien à l'équation (i).
Premier cas : Discriminant positij. — Supposons que dans
l'équation
g2 et g2 soient réels et que le discriminant du second membre
\z= gl — 27^3 soit positif. Les racines <?, , e.j^ e^ sont réelles.
Déterminons les valeurs co et w' par les égalités
(•^)
(3)
f
^\z' — giZ—gz
OJ
de sorte que w et 4- sont des quantités réelles et positives, et
construisons la fonction pu qui admet pour périodes primitives
2t0, 2 0)'.
Cette fonction pu satisfait à une équation différentielle
du' -^^ -^ ^^'
dans laquelle Go et G3 ont des valeurs réelles rendant le discri-
minant GJ — 27 G"^ positif. Il s'agit de démontrer que l'on a
Pour cela, rappelons que les demi-périodes to et to' de la fonction
pu peuvent se déduire des coefficients de l'équation différentielle
vérifiée par cette fonction au moyen des égalités
(■
dz
co / ' dz
Go^-f-G,
en désignant par E^ la plus grande et par E3 la plus petite des
racines du polynôme 4:;3_Q^;_G3. En comparant ces ex-
25o CHAPITRE VIII.
pressions de w el de -r- aux intégrales (2) et (3) qui ont servi de
définition à ces quantités, on est conduit aux égalités
r"^" dz _ Z-^" dz
Je, sflz^— giz — g-i Je, \//iz^—G^z — G3'
r^" dz^ _ r^"^ dz
Mais, d'après le raisonnement fait au n" 141, les égalités pré-
cédentes exigent que l'on ait
Ei=ei, E2=e2, E3 = 63,
et, par suite,
G2=^2, G3=^3.
Donc l'équation différentielle donnée est vérifiée par la fonc-
tion pu qui admet pour périodes primitives 203 et 2(0', w et -7- se
déduisant des coefficients de l'équation donnée à l'aide des inté-
grales (2) et (3).
Deuxième CAS : Discriminant négatif. — ^I-awI donnée l'équa-
tion différentielle
d:
du' -4^^- ^2^— ^3.
dans laquelle g.;, et «•;( sont réels, et teJs que l'on ait
A = ^l-27^1<o,
nous allons construire une fonction pu vérifiant cette équation
différentielle.
Soient e-2 la racine réelle, e^, e^ les deux racines imaginaires
conjuguées de 4 ^'^ — g-2^ ~ g-^ = o ; posons
r^" dz
'J,, sj^z^—g^z — s-i
(4 _ r"^" dz
^ J-e. s/^Z'-^—g^Z
gi
puis
W, Cl)', tOg + Wf,
0)1= -, OJ3 = -^ =• ,
IlÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. '25l
et construisons la fon ction p a qui admet pour périodes primitives
Cette fonction pu satisfait à une équation différentielle
les périodes 2 03,, 2 W3 étant imaginaires conjuguées, on sait que
Ga et G3 sont réels et que le polynôme 4^^ — ^2'- — ^i admet
une seule racine réelle : soient Eo la racine réelle, E,, E3 les ra-
cines imaginaires conjuguées de ce polynôme; de plus, on a
Jf. /4 -^
dz.
■G,z-G,
Il s'agit de démontrer que Go et G3 sont égaux respectivement
à «2 et ^3.
D'après ce qui précède, on doit avoir
J,^ \/{z—e, ){z - e,,{z - e,) Je, /(- - ^i ){-■ — ^2 ){^- — ^^ >
et
dz r"-^ dz
E._ vA :^ — E 1 ) ( ^ — i-:2 ) ( ^ -t- 113 )
Mais nous avons vu (n° 139) que ces égalités ne peuvent avoir
lieu que si Eo, E,, E3 sont égaux respectivement à <?o, ^,, ^3 et
par suite si l'on a
G2=,^2, G3=-3.
Donc la fonction p?^ que nous avons construite avec les pé-
riodes 2C0,, 2t03 satisfait à l'équation dilFéren tielle donnée.
n. _ L,. POLYNOME sous LE RADICAL EST DU QUATRIÈME DEGRÉ. PREMIER
MODE DE RÉDUCTION OU l'oN NE SE PREOCCUPE PAS DE LA RÉALITÉ.
On a déjà donné n« lo2 une méthode pour faire l'inversion de
rintéffrale Ç en se servant des fonctions de Jacobi. Mais,
^)
=
1
•2
-i
Ou \
V f ■
—
■P
V
. P"
■ P
ç
1
i£
U
-,P'
V
252 CHAPITRE VF II.
pour appliquer cette méthode dans le cas général, il faut décom-
poser F(^) en un produit de deux facteurs du second degré, ce
qui conduit à résoudre une équation du troisième degré. H j a
intérêt à éviter cette question auxiliaire, surtout lorsque le poly-
nôme du quatrième degré F(;) n'a pas ses coefficients numé-
riques et contient des constantes arbitraires, comme cela se pré-
sente souvent dans les problèmes de Mécanique. Cette difficulté
se trouve écartée quand on fait l'inversion en se servant des fonc-
tions de M. Weierstrass.
lo7. Cas particulier. — Parmi les formes diverses que peut
prendre la formule d'addition de la fonction pw, nous avons ob-
tenu la suivante (n° 45)
pu — J)( u
Si donc on pose
(•)
2 piC — pÇ
en regardant t» comme une constante et t comme une fonction de u^
cette fonction vérifie l'équation différentielle
Nous allons exprimer le second membre en fonction de t et vé-
l'ifier qu'il est un polynôme du quatrième degré en t.
Dans tout ce qui suit nous rendrons les résultats plus faciles à
retenir en employant une représentation géométrique.
Considérons la cubique
décrite par le point de coordonnées
X = p u, y — p' u,
cubique étudiée aux n"^ o8 et suivants. Coupons celte courbe par
une sécante passant par un point fixe P de paramètre (^ et un
point variable de paramètre u; le coefficient angulaire de la sé-
cante est
p' u — pV
pu- pv
REDUCTION A LA F 0 R M P: N 0 R M A L K DE M. \V E I E R S T R A S S. 253
elle troisième point d'intersection a pour paramètre — (w + r)
(n°60). jNous avons obtenu dans le n" 60 des formules qu'on peut
écrire, en y remplaçant a par 2/,
[p a — pv][p{u + v) — p(ç)] = ^{p"ç — '2tp'ç):
ces identités montrent que pu — pç el pÇu -\- {-) — pç sont ra-
cines d'une équation du second degré ayant pour coefficients des
polynômes en t. En élevant la première au carré et en en retran-
chant le quadruple de la seconde, on a
[pu — piii -^ i' )V = (t'-— ^pv y^— l(p'\' — 2tp' ç),'
et l'équalion difTérenlielle que vérifie t peut s'écrire
en posant
Èï-A'^-
/(0 = (^^-3pry2-2fp"('-20Vp).
Les racines de ce polynomey(^) sont les moitiés des coeffîcienls
angulaires des tangentes menées du point P à la cubique; en effet,
si t devient égal à une de ces racines, on a puz= p(^u -{- c), et
la sécante de coefficient angulaire 2t coupe la cubique en deux
points confondus.
En résumé, si t est défini en fonction de u par l'équation
au = , y
t peut s'exprimer en fonction uniforme doublement périodique
de a par la formule (1) et il en est de même de \'f[t), qui est
égale à -^ • On exprime ce résultat en disant qu'on a résolu le pro-
blème de l'inversion pour le polynôme /{t)- Ce polynôme du
quatrième degré en t ne renferme pas de terme en t^ et contient
trois constantes arbitraires, qui sont l'argument c et les deux inva-
riants «o et ^3 de la fonction p.
Nous allons voir que, si le polynôme sous le radical est un po-
lynôme du quatrième degré quelconque, on peut toujours, après
en avoir fait disparaître le terme en ^^, l'identifier avec /{f)- Le
CHAPITRK Vm.
cas particulier que nous venons de traiter nous donnera donc la
solution du problème de l'inversion pour nn poljnome du qua-
trième degré quelconque.
158. Le cas général ramené au cas particulier précédent. —
Soit un poljnome donné du quatrième degré
débarrassé du terme en t^. En Fidentifiant avec le poljnome /"(/) d
numéro précédent, on trouve, en vertu de 2p'V = i2j3-p — g._
La dernière de ces égalités peut être remplacée par la suivante
et l'on voit que les trois constantes pç, p' i^ et g^ se trouvent dé-
terminées. La valeur de g^ peut se déduire de l'équation
p'2ç; = 4p3p_^,pp_ 0-3;
elle est ég:ale à
On a donc, pour identifier les deux poljnomes, les relations
concordantes
Ces relations définissent les deux invariants g-y et g^ et l'argu-
ment constant ç.
Si le poljnome donné est un poljnome F(^z) renfermant ui
terme du troisième degré
on fera disparaître le second terme en posant
Cl]
z = t !;
on a alors
REDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. 2Î)5
OÙ
"=~^ï^' ""= ST^ '
On trouve enfin, pour «-o et «-3, les expressions suivantes
o , s
«0
T
^3= aoai— a2— ai=: _. ,
en posant
S = ao«4 — 4«i «3+ 3«|,
T = «o<^if2«4+ •irtiaoaa — a'j — «o^^l — <^i «4.
Remarque. — S et T sont les invariants du poljnome
Œq z'* -\r- ^ ay z'^ + Ç> a^ Z' -r- \a^z -^ Q'^.
Si l'on calcule les valeurs particulières de S et de T pour le po-
lynôme
f{t) = t'^-isr-pv -^ ^tp'v -^ g.-'^p'^v,
on trouve i^^o et «o.
On obtiendrait donc immédiatement les relations donnant «?.,
et «3 en égalant les valeurs des invariants des deux polvnomes
que l'on veut identifier.
Les expressions dep^ et de p' v en fonction de Gq^ a,, «o, «3,
«4 s'obtiennent de même en remplaçant ao, ag, âj, par leurs va-
leurs; on peut alors énoncer la règle suivante :
lo9. Règle. — Soit F (3) un poljnome du quatrième degré
quelconque
F (3) = «o-^-T- 4^1 :;3+ 6«2-^+ 4<^3- -+- «4,
et soient S et T les fonctions suivantes des coefficients de ce po-
ljnome
S = «o«i— 4«i«3-i- 3a^,
T = a^a^Œ'^-ir- la^a^Œo — a\ — a^al — al ai,.
9.56 CHAPITRE VIII.
Si l'on prend les fonciions elliptiques ayant pour invariants
S T
Uq (.1 ^)
et un argument constant ç défini par les égalités
ar — a^a^ , a-^al — 'iaQa\a^-\- la^,
P^=-^i ' ^^= ^^ '
et si l'on pose
^ = — ^ + 1 ^'^ — ^'^ ,
on a
puis
T , dz u r dz
—^_ du —
\Ui^
u _ r d.
/F(^) Va, J /l^~(z)
ce qui donne la solution du problème de l'inversion pour le poly-
nôme du quatrième degré F(^).
A un point de vue géométrique, ces formules peuvent aussi
s'interpréter comme il suit :
Si l'on considère la courbe du quatrième ordre
les coordonnées Z et ^ d'un point de cette courbe peuvent s'ex-
primer en fonctions uniformes du paramètre u par les formules
z =
«1 i p II — p P
cio 1 pii — pv
Z =
Spâ<){pu — p{u-^ v)\.
III. — Inversion Ex\ quantités réelles. Discriminant positif.
160. Expression elliptique des racines d'un polynôme du qua-
trième degré. — D'après ce qui précède, étant donné un polynôme
du quatrième degré
F( s) = ao-5^-1- 4 «1-5^+ 6 «2 5^-1- 4^3 2 -f- «4,
si l'on pose
^ =_ ^ _i_ 1 P' ^'^ — P'^ ^
«0 2 p«— pfr' '
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. 257
les invarianls des fonctions elliptiques et l'argument constant ç
étant convenablement choisis, le polynôme F(s) prend la forme
F(-) = «o[p« — p{u-i-v)y.
Cette forme permet de trouver simplement les valeurs de l'ar-
gument u qui correspondent aux racines de F(^). Pour l'une de
ces valeurs, on doit avoir
pu — p{u -^ ç) = o^
ou bien
Il -T- t- = — Il -h 2 771 (Jù -h 2 71 (o'j
m et fi étant des nombres entiers. On ne doit pas prendre le
signe -h, puisque (' n'est pas un multiple des périodes. En prenant
le signe — , on trouve
« = 77ltO -+- 71 W ,
et il suffit de considérer les quatre valeurs suivantes de u :
^^0 — y if-i — h w, «2 = -h co -f- to , ^^3 = 1- to'.
161. Discussion relative à la réalité des racines. Cas où le dis-
criminant est positif. — Nous supposerons dans ce qui suit que
les coefficients de F(^) sont réels, de sorte que, lorsqu'on fait
l'inversion, g2 et g^ sont réels. De plus, nous nous limitons pour
le moment au cas où le discriminant est positif. La courbe
se compose d'une ovale et d'une branche infinie. Les valeurs
de pi^ et p'v étant réelles, p est le paramètre d'un point réel de la
courbe. L'une des périodes w est réelle, l'autre co' purement ima-
ginaire.
Les arguments Uq, «,, 11-2, U3 sont les paramètres des points de
contact des tangentes menées à la cubique x ^^ pu, y z= p' u par
le point de paramètre v; les valeurs correspondantes de
^^ 1 p'u — p'v
2 pu — pv
sont les demi-coefficients angulaires des quatre tangentes, et l'on
A. ET L. T-
258 CHAPITRE VIII.
\oit, en se reportant à l'expression de z en fonction de u, que le
nombre des racines réelles de F(^) est égal au nombre des tan-
gentes réelles qu'on peut mener à la cubique par le point de para-
mètre i^.
Nous avons vu (n° 63) que les quatre tangentes sont ou toutes
réelles, ou toutes imaginaires suivant que le point ç appartient à
la branche infinie ou à l'ovale, c'est-à-dire (n° 63) suivant qu'on
a à la fois
pv>o, p"('>o,
ou que l'une au moins de ces inégalités n'est pas vérifiée.
D'après la valeur de jd^^ en fonction des coefficients du poly-
nôme, on peut énoncer ce résultat ainsi :
Dans le cas du discriminant positif, le polynôme Y (^z) a ses
quatre racines réelles^ si Von a à la fois
Si Vune de ces inégalités n^ est pas vérifiée, le polynôme a ses
quatre racines imaginaires.
Les quatre racines rangées par ordre de grandeur. — Dé-
signons par
Zq, ^1, Z.2^ ^3,
les valeurs de z et par
^0, ^1, ^2j t-i
les valeurs de t qui correspondent aux arguments
i/o, Uu «2, iH-
Dans le cas où les quatre racines sont réelles, les quatre valeurs
de z sont rangées dans le même ordre que les valeurs correspon-
dantes de t.
Or on peut voir sur la figure {fig- 20) dans quel ordre sont
rangés les coefficients angulaires des quatre tangentes menées du
point P de paramètre (^, en remarquant que chacune de ces tan-
gentes n'a d'autre point sur la courbe que le point P et son point
de contact. En supposant
on voit (fig- 20) que les valeurs de t sont rangées dans l'ordre
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. l5g
suivant
etj par suite, on a
162. Inversion en quantités réelles. — Supposons que Ton ait
fait l'inversion de l'intégrale
/
dz
V/F(^)
par la méthode des n^^ 158 et 159. Cherchons quelles valeurs de u
l'on doit prendre pour que z et y F(^) soient réels tous les deux.
1° Cas où les quatre racines sont imaginaires. — Alors F(:;)
est toujours du signe de Gq. Si donc a^ est négatif, v/F(^) n'est
jamais réel en même temps que ;:;. Si Gq est positif, il suffit que ::
soit réel pour que v/F(^) le soit, c'est-à-dire que
1 pu — pv
soit réel. Or, puisque les quatre racines sont imaginaires, le
26o CHAPITRE VIII.
point P, de paramètre ^, appartient à l'ovale. Si nous menons par
ce point P une sécante de coefficient angulaire it^ cette sécante
rencontre toujours, quel que soit t, la courbe en un autre point
appartenant à l'ovale et en un point appartenant à la branche in-
finie. En d'autres termes, à une valeur réelle de t correspondent
pour II une valeur réelle et une valeur de la forme a + to', a étant
réel.
Ainsi, quand les quatre racines sont imaginaires, il ny a
de solution que si «o est positif; on doit prendre alors u réel
ou u — to' réel.
2" Cas oit les quatre racines sont réelles. — Le point de
paramètre v est alors sur la branche infinie de la cubique, comme
dans Idifig. 20.
L'argument v peut alors être supposé réel et compris entre — (o
et (0 (n«63).
Nous ferons la discussion en supposant
o < p < w,
ce qui est d'accord avec la figure, et nous écrirons
¥{z)^a,{z-z,){z-z,){z-z,){z-zO,
les racines se succédant dans le produit suivant l'ordre de grandeur
décroissante.
Soit d'abord a^'^o. Gomme ;: est supposé réel, pour que
sj¥ (^z) le soit, il faut que z vérifie l'une des inégalités suivantes :
ou bien que t vérifie l'une des suivantes
^>^o, t^>tyt^, t<ti.
Or le point P se trouve maintenant sur la branche infinie. Si nous
menons par P une sécante de coefficient angulaire t et si l'on a
t y- to ou / < ^1,
les deux points variables d'intersection appartiennent à la branche
infinie : les valeurs correspondantes de u sont réelles. Si l'on a
^3> ^> i-2j
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. W E I E RST R AS S. 26 1
]es deux points variables d'intersection apparliennent à Tovale et,
pour chacun d'eux, « — oj' est réel. Ainsi, quand ciq est positif ^
on doit prendre u réel ou bien u — w' réel.
Soit maintenant «o^ o, on doit avoir
^0>/>^3 OU ^2>^>^1.
Si l'une ou l'autre de ces inégalités est vérifiée, la sécante
menée par P et dont le coefficient angulaire est 2 ^ ne rencontre plus
la courbe; les abscisses des deux points variables d'intersection
doivent être imaginaires conjuguées. Or, si nous posons u=a-\-bi^
a el b étant réels, la formule d'addition montre que p(a-t-bi)
et p(a — bi) sont imaginaires conjugués; il faut donc que l'on ait
p(i- -^ a -h bi)= p{a — bi)
ou bien
i' ^ a -\- bi = —(a — bi)-^- amto -h 2 nui',
m et n étant des nombres entiers. On ne peut pas prendre le
signe -h, car, en égalant les parties réelles, on trouverait
ce qui n'a pas lieu; on doit donc prendre le signe — et l'on a, par
suite,
V -{- 2 a — -irruxi -\- o_7Hù' \
li doit être nul, puisque v et a sont supposés réels, et l'égalité
peut s'écrire
V
rt — r- mii),
•1
où il suffit de considérer pour m les valeurs o et i .
Nous trouvons donc, comme condition nécessaire, que u doit
être de l'une des formes suivantes
i/ — — + ^6. w = \- <S) -\- ib,
2 2
b étant réel. Nous allons vérifier que cette condition est suffisante.
On voit d'abord que, si u a l'une des formes précédentes, l est
l62 CHAPITRE V
^_^ pu
— pui
1 pu
-pui
u.=-
Ul = -
-(î+*
réel. En effet, on a, d'après l'interprétation géométrique de t,
comme demi-coefficient angulaire de la sécante,
i^l = — {u -{- v).
2
u et «, sont imaginaires conjugués; il en est de même de j3f/ et
de p?^t, puis de ^' u et de p^ u,, : donc t est réel. Si
^ -7
\- Oi -h lO
2
^ -7
•1
Donc pu et pUf d'une part, p' a et p' Ui, d'autre part, sont ima-
ginaires conjugués, t est encore réel. Dans les deux cas, la sécanle
de coefficient angulaire 2/, menée par P, rencontre la cubique en
deux points imaginaires. Il faut donc que l'on ait
to>t>t3 OU t.2>t>ti.
Donc enfin, pour une \'aleLir de u de l'une des deux formes consi-
dérées, jz et y/F(^) sont réels tous les deux.
Ainsi, dans le cas oit les quatre racines sont réelles et oit «o
est négatif, on doit prendre u -\ — ou bien u + iù pure-
La démonstration a été faite en supposant o << (^ < w. Le résultat
est encore vrai si v est compris entre o et — w.
163. Résumé. — Le discriminant étant positif, si l'on veut que
z et ^F(s) soient réels tous les deux, la forme de l'argument u
est donnée par la règle suivante :
i*^ Les quatre racines de F (5) sont imaginaires, — Si a^ est
RÉDUCTION A L\ FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. 263
positif, on doit prendre u réel ou bien u — to' réel; si Qq est né-
gatif il n'y a pas de solution.
2° Les quatre racines de F (3) sont réelles. — Si a^ est po-
sitif, on doit prendre u réel ou bien u — w' réel. Si a^ est négatif,
on doit prendre u -, — ou bien w 4- ; w purement imaginaire.
Ces cas i" et 1^ sont les seuls qui peuvent se présenter quand
le discriminant est positif.
IV. — Inversion en quantités réelles. Discriminant négatif.
164. Racines de F(^). — Soit, comme précédemment, le poly-
nôme du quatrième degré à coefficients réels
F(:;)= rto^^4- 4rti^3_^ 6rt2---î- 4^3- -^ «4-
Les quantités ^2 et ^3 étant calculées comme plus haut en fonction
des coefficients de ce polynôme, nous supposons maintenant le
discriminant g\ — 27^3 négatif.
Nous désignerons, comme au n° 132, par to, et C03 un couple de
périodes primitives de la fonction jd, périodes que l'on peut sup-
poser actuellement imaginaires conjuguées
2 tO 1 = (X)-i CO', , 2 CO3 = COo -î- W, ,
(Oo désignant une quantité réelle et co', une quantité purement
imaginaire.
On voit immédiatement, comme au n" 160, que, si Ton pose
«0 2 p a — p V '
les invariants de la fonction p et l'argument constant ç étant con-
venablement choisis, les racines du polynôme F(^) correspondent
aux arguments
z/o = y Ui = h Wi, 112 = H toj + 0)3, 113= — - -\-(Ji3'
222 a
Nous supposons que les coefficients de F(::) sont réels; alors
les quantités qui ont servi à définir j3r et p' <^^ sont réelles, et Ton
peut toujours supposer v réel et compris entre — 0)2 et CO2.
264 CHAPITRE VIII.
On voit donc que F(^) a deux racines réelles correspondant
aux arguments
Uo=—-) 112 = 7+^2,
et deux racines imaginaires conjuguées correspondant aux argu-
ments
— V -h to.-, — w', — p -4- to.> + to',
Ui= ~ -, Ui= -^ -*
Si l'on considère la courbe
a; = pi(, y = p'ii^
précédemment étudiée (n° 142), on sait que cette courbe n'a pas
de points réels en dehors de la branche infinie représentée sur
idifig. 19. Le point P de paramètre v est un point de cette branche.
Par ce point on peut mener à la courbe deux tangentes réelles.
Les demi-coefficients angulaires de ces tangentes sont les valeurs
que prend le rapport
^^ l P'^ — P'<^^
1 pu — pv'
pour u = Uq et u = Uof valeurs que nous désignerons par ^0 et '2-
Dans la discussion qui va suivre nous supposerons
o < p < (0, ;
on voit alors sur la Jig. 19 que l'on a
to>t2
et l'on en conclut
165. Inversion en quantités réelles. — Cherchons quelles va-
leurs de u il faut prendre pour que z et y/F (^) soient réels tous les
deux. Gomme on a
F(z)= ao{z — z^){z — Z2){z — zi)(z — zs),
et que Zt et Z3 sont imaginaires conjugués, il suffit, si z est déjà
réel, que l'on ait
«o(.S — Zo){z~Z2)>0.
i^ Supposons d'abord que aQ est positif : il faut que z vérifie
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. 265
l'une des inégalités
Z y- Zq ou Z <C Zi
et par suite que t vérifie l'une des inégalités
/ > ?o ou ^ < ^2 ;
une sécante, menée par P et dont le coefficient angulaire est égal
d 2t, rencontre alors la courbe en deux points réels.
Donc si ciq est positif , on doit prendre u réel.
i"" Supposons maintenant que a^ est négatif; t doit vérifier la
double inégalité
t.<t<t^;
la sécante, menée par P et dont le coefficient angulaire est égal
à 2^, ne rencontre plus la courbe. Les abscisses des points va-
riables d'intersection
doivent être imaginaires conjuguées. C'est cette condition qui,
dans le cas actuel, va nous déterminer la forme de u.
Posons z^ =a -h bi^ a el b étant réels p{a -|- bi) et p{a — bi)
sont des quantités imaginaires conjuguées : on le vérifie à l'aide de
la formule d'addition. On doit donc avoir
p(^'-^a-^ bi)='p{a — bi)
et, par suite,
^' H- a -r- bi = ±{a — bi)-i- 2mwi+ inoj^.
Prenons d'abord le signe — ; l'égalité devient
2a -\- ç = 2mcoi+2/ia)3
Comme a et v sont réels, on doit avoir n = m, et l'égalité résolue
par rapport à a devient
V
a = -h 7?i Wo ;
2
il suffit de donner à m les valeurs o et i . Pour ni = o, w + - est
purement imaginaire. Pour ni= i , u-\ — est égal à une quantité
266 CHAPITRE VIII.
purement imaginaire augmentée de Wg. Mais ce cas rentre dans le
précédent si l'on remarque que (n° 135)
Réciproquement il est facile de vérifier que, pour un argument u
de la forme
^ •/
Il =^ h lO,
1
OÙ b désigne un nombre réel, t est réel et compris entre Iq et to.
En effet, puisque 2 ^ est le coefficient angulaire de la sécante allant
du point P dont le paramètre est ç' au point dont le paramètre est «,
on a ,
I p'u—p'ui
2 pU — pUi,
lly = —(U-{- Ç).
Si l'on prend
on a
— -r- W,
u> = -'{l-^ib)^-~l-ib.
et l'on voit que pu et pu^ d'une part, p' u et p' U\ d'autre part,
sont des quantités imaginaires conjuguées. Donc t est réel. De
plus la sécante menée par P et de coefficient angulaire 2 ^, rencon-
trant encore la courbe en deux points dont les abscisses sont des
quantités imaginaires, t est nécessairement compris entre ^o 6t ^o.
Donc à une valeur de u de la forme considérée correspondent
des valeurs réelles de z et de ^'¥[z).
Nous avons choisi le signe — dans l'égalité exprimant que pu
etp(w + p) sont imaginaires conjuguées. En choisissant le signe +
dans la même égalité, on serait conduit à des arguments pour les-
quels p^^ et p{u^v) seraient bien encore des quantités imagi-
naires conjuguées, mais ne rendant pas réels z et y/F(^).
Ainsi, quand a^ est négatij, il faut prendre u -\ — purement
imaginaire.
RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE M. WEIERSTRASS. 267
166. Résumé. — Pour que z et \^F{z) soient réels tous les
deux :
Quand Œq est positif, il faut prendre u réel ;
Quand «o est négatif, il faut prendre « H- ^ purement imagi-
naire.
V. — MÉTHODE DE M. HeRMITE.
167. Méthode générale. — M. Hermite a donné le moyen de
ramener à la forme canonique adoptée par M. Weierstrass une in-
tégrale / -^ dans laquelle X désigne un polynôme général du
quatrième degré. Nous indiquerons, à titre d'exercice, cette mé-
thode dont nous n'aurons pas à faire usage. Soit
un polynôme et H le liessien de ce polynôme,
H =(rto«2 «f )a7*4- 2(«o«3 — «(«a)-^^
-h(ao«i-^ iciicts — 3al)x--^ 2(^1 «4 — rt2«3)^ -^ <^2«4— «1-
Si l'on pose
on aura
r dx _ r d\
J V^ J /4F=^
S et T désignant les invariants du polynôme X
S = rto«4 — 4«i«3-t- 3a|,
T = «0^2 «4 -h 2 «1 «2^3 «1 — rto«|— af «4î
Pour s'en assurer, il suffît de substituer ^ dans l'intégrale du
deuxième membre et d'admettre l'identité suivante, facile à vérifier
quand le poljnome X est bicarré,
-['(-5)'-K- ;)-]-*
en désignant par 4 J le jacobien des polynômes X et H
^ dx dx
•268 CHAPITRE IX. — RÉDUCTION A LA FORME NORMALE. ETC.
Cas particulier. — Ainsi on vérifiera aisément que l'on a
dx r dl
J /^^
en posant
^mx^-\- \
a-^ni)U-
){'-
m -hi
2
m(^*_-h I ) -H ( I — 3 7^2 ) 372
Gela résulte des identités
(H - mX) ( H -f- -f^x) (n + "'^±1 X
4
[ 37(372 +l)(^2_,)]2^
)C
4 \ dx
dH „dX\ om2_i
CHAPITRE IX.
APPLICATIONS DIVERSES TRAITÉES AVEC LA NOTATION
DE M. WEIER STRASS.
I. _ Courbe élastique plane et sans pression.
168. Mise en équations. — Nous avons déjà traité cette question
au n° 126 à l'aide des fonctions de J.acobi ; nous allons la reprendre
en nous servant des fonctions de M. Weierstrass et nous en pré-
parerons l'application au cas du prisme droit chargé debout. On
pourra, de cette façon, comparer les deux systèmes de notations
en les appliquant à un même exemple.
L'équation qui donne la forme de la courbe élastique dans la
position d'équilibre contraint et qui a été obtenue au n« 126 peut
s'écrire avec un changement de notation
C désignant un coefficient positif et a la mesure d'une longueur
que nous laisserons arbitraire. Ces constantes sont liées à la con-
stante c employée au n" 126 par la relation
On trouvera, à la page suivante, un Tableau de formules que
l'on passera à une première lecture : ce Tableau donne le résumé
des formules établies dans ce paragraphe.
270 CHAPITRE IX.
Tableau de formules. {Courbe élastique plane et sans pression.)
(0 ^ = ^cl-
p a'
d'-x (M I . „
(.) ^=c4+D,
as «2 '
^^> (^r='-i.^i^-^-
(i)
dy \ "-2 / 1/2 \ 2
a 1 pu — 62
(5) (P«-e2)[p(" + W2)— e2] = (ri— e2)(e3— 62),
(6) (pw — e2)-h[p(«-i-a)2)— 6,]= '-^ —3^2,
^7) (^-3e2y-4Ce2-ei)(e2-e3) = [p(« + to2)-pw]2=i^(^^y',
(8)
"2 G y* C-^ ~ G2 ( ^
(9) adu = Cids,
^^2) - = i[tu + Ç(w + W2)+ 2^62]+ const.,
(13) u = : H- i/
'2 '
(i4) adt=Cds,
(16)
(•7)
P(^- — - +jn — poj2
r-ro I
, 0),
p --
p{lt)-p-^
APPLICATIONS DIVERSES. 27I
169. Intégration par les fonctions elliptiques. — La relation (i)
peut être considérée comme une équation différentielle du second
ordre de la courbe. Nous allons intégrer cette équation. En dé-
signant par s Tare de la courbe compté à partir d'une origine fixe
et par 8 l'angle de Ox avec la tangente supposée menée dans le
sens qui correspond aux arcs croissants {fig- i4j P- 184), on a
dx n ^y -A
-,- = cosô, -^= — sin6.
cls as
De la première égalité l'on déduit, par différentiation,
d'-x _ ^- A^
ds- ~ " ds^
puis, en remplaçant sinQ et -r- = - par leurs valeurs,
dKv
ds-^
C
dy
ds'
le
dx
ds
a-
-D,
Intégrons, ce qui donne
(^)
D désignant une nouvelle constante, et portons Texpression ainsi
dx
obtenue de -j- dans la relation
ds
[dyy fdxy
■ \d^) -'~[d^) '
il vient
170. Inversion. — En remarquant que le poljnome du qua-
trième degré dont on veut faire l'inversion est bicarré, on est con-
duit à appliquer delà façon suivante la méthode donnée au n° 157.
Posons, en adoptant les notations du Ghap. VI, § 1,
y i r>' u
(4) -= — ;
^^' a 2 pu — e^
on sait que l'on a
(5) {pu — e2)[p{u-^oj2)—e2] = {e.2—ei){e.2 — e3),
(6) {p u - e.2)-^[piu -^ oyo)— 6.]= ^ - 3e^
•^7^ CHAPITRE VI
et, par suite,
^^^ (ë-3^2)'-4(e2-ei)(e2-e3)-[p(^^ + œ,)-pa]2=-l(^)'.
a^\du I
Pour identifier le polynôme du quatrième degré qui forme le
premier membre de cette égalité avec le second membre de l'éga-
lité (3), nous mettrons cette égalité (3) sous la forme
^«> , Itî
G/ C2~ G-^W^
et il nous suffira ensuite de poser
— = 4(^2— ei)(e2— 63),
D .
Q- — ~ ^^62= ei— 6-2^ 63— 62-
On voit que <?, — Co et <?3 — e-i sont les racines d'une équation du
second degré dont le discriminant est
Nous nous bornerons dans tout ce qui suit au cas de D2<[ i. On
reconnaît aisément que cette inégalité doit être vérifiée si la courbe
présente un point d'inflexion, comme cela a lieu pour le prisme
droit chargé debout : en efî'et, pour que p puisse devenir infini, il
faut que y puisse s'annuler sans que -^ devienne imaginaire,
c'est-à-dire, d'après (8), queD^— i soit négatif. Cette hypothèse
correspond au premier cas du n" 126. Alors, e-, étant réel, Ci ele^
sont imaginaires conjugués; on peut prendre, comme périodes pri-
mitives de la fonction p;^, deux quantités imaginaires conjuguées :
nous les désignons par w, et tOg et nous conservons les notations
du § I, Ghap. VI.
Ayant ainsi identifié les premiers membres des égalités (7)
et (8), nous avons
et par suite
(9) adu — Gids,
APPLICATIONS DIVERSES. 27^
en supposant convenablement choisi le sens dans lequel Tare s
est compté.
Dans l'égalité (2) remplaçons ds par ^.da et -^ par sa valeur
— 3^2, il vient
/ X ^ dr v2
(10) _ = Z^ _3e
a au a-
et, en tenant compte de la relation (6),
/ \ i dx , ,
(11) -^_=.p,, + p(^ + ,,.,)_2e,.
On a immédiatement l'intégrale du second membre et l'on trouve
oc
(12) - = i[>iu -^ ^(î^ -+- ^2)4- 2^62] + const.
171. Nature de l'argument. — Voyons comment doit varier u
pour que j' et 4/ i — (C ^ + D j" soient tous les deux réels.
La relation déjà établie
a du = Cl ds
montre que u est nécessairement imaginaire. Posons
u = h -h it,
h et t désignant des quantités réelles.
On a trouvé, en faisant l'inversion,
et il en résulte
\/^-(G'^-Dj'=,-G[p(/.-i-iO-p(a)2-/*-.7)].
D'après cela, p(^M..,-\- h ^ it) doit être la quantité imaginaire
conjuguée de p{h + it), on doit donc avoir
p ( C02 -T- h-~ it)=z p(^h — it)
et par suite
iM-i-r- h -\- it =±i{h — it ) 4- 2 m coi -i- 2 ^ w^,
A. ET L. ,8
5174 CHAPITRE IX.
m et n désignant des nombres entiers. Si l'on prenait le signe +,
h disparaîtrait et t ne pourrait varier d'une manière continue. En
prenant le signe — , l'égalité devient
•?.h H- 0^2= m(o)2 — ^2)-+- n{(ii2-i- ojj);
le premier membre étant réel, il faut que n = m et Ton trouve
alors
Il suffit de donner à m les valeurs o et 1 . Pour m = o, w + —
.••T\ '^•^'îi.l l
est purement imaginaire. Pour m = i, u-\ = n est plus purement
imaginaire ; mais ce cas se ramène au précédent, à cause de la for-
mule
On aura donc, en résumé, à prendre pour u des valeurs de la
forme
(i3) u = — — -r-it,
t étant une variable réelle.
Remarquons de suite que l'égalité
a du = Cl ds
devient
/i^\ a dt =^ C ds.
172. Expressions de ^ et de jK. — Remplaçons u par sa valeur
en fonction de t dans les relations (12) et (4); il vient
(i3)
l- '-K^^-^Kt -'■')]— -
en supposant Taxe des y choisi de façon que ^ — o pour t ^ o,
puis
^'^> a-~ / C.2 .A
Cette valeur de y peut s'écrire successivement en se servant des
APPLICATIONS DIVERSES. ^76
relations (65) et (64) du n° 44
^ = ,(.-^)-:(.-.^)-.A,
^'^^ -^—--7: ^^
A, j^'o désignant des constantes et j^o étant la valeur que prend y
pour t =: o.
173. Intervalle dans lequel il suffit de faire varier t. — En
tenant compte de la périodicité des fonctions de t qui figurent
dans les expressions de x et de y, cherchons dans quel intervalle
il suffît de faire varier la variable réelle t.
Quand on change t en t -^ ~~^*y ^^ change pas, ^augmente
de la quantité constante /\h définie par l'égalité
(18) — = i{r/^-^ei(o\)= i(T^3— r^i-h e^oj'j),
OÙ Ton a posé
Il suffit de faire varier ^ de /© à to-\- ^-^' Si Ton change t en
— t. y ne change pas, x change de signe. Donc si l'on faisait
varier tàe 4 à h ^^ la branche de courbe ainsi obtenue serait
svmétrique par rapport à Oy, il suffit de faire varier i de o à -4»
On peut encore restreindre cet intervalle; soient t^ et t, deux
valeurs de t avant pour demi-somme -A
fi= — 4 H-T, /,= — I — -;
7.1 ' IL
soient x^ , y^ et Xo, y y les coordonnées des points correspondants,
on a
276 CHAPITRE IX.
h étant la constante définie par l'égalité (18). Donc, si l'on faisait
varier ^ de o à -4, la branche de courbe ainsi obtenue aurait pour
cenlre le point j^= o, ^= /i : il suffit de faire varier ^ de o à — . •
Considérons les points de la courbe qui correspondent aux va-
leurs extrêmes de cet intervalle f o, —.]' Pour ^=^on a y = o
\ ^ Il / Il "^
d'après la formule (16) et
ou h -
— — i{Z,ois — b^^i-H ^2^2) = — j
d'après la formule (i5). Ce point jk = o^ œ = h est le centre dont
nous venons de constater l'existence. Ce point est en même temps
un point d'inflexion, comme cela résulte de la formule
T _ Cy
Pour ^ = 0, on a ^ = 0 el y =yQ. Cherchons la tangente au
point correspondant de la courbe. Si l'on fait 11 = + ù dans
les égalités (7) et (i i), elles deviennent
,' i dv .r /a).> . \
-^ -^- It
I d.v
I a.v / W2 . \ / w, . \ „ „
On voit que, pour t^=o, -j- est nul et -y-- est égal à 2 ( j3-^ — J3t02
quantité plus grande que zéro. Donc la tangente est parallèle à Ox,
c'est-à-dire à la direction de la force élastique ; de plus, comme Oy
est un axe de symétrie, le point correspondant à ^= o est un
sommet.
174. Construction de la courbe. — Supposons maintenant que t
croît de o à — 7 • A cause de l'éealité
9_l
C ds = a dt.
APPLICATIONS DIVERSES.
S va constamment en croissant. L'égalité
277
y—.ro
p{^t)—p
montre que y va sans cesse en décroissant; nous avons déjà re-
marqué que y pari de yo pour arriver à zéro; il en résulte que yo
est positif et que la valeur absolue de j décroît constamment.
Pour voir comment varie x reportons-nous à l'égalité (20) qui
dx
donne la valeur de -j-- Puisque la valeur absolue de y va sans
dt
dx
cesse en décroissant, il en est de même de -^- Pour ^ = 0, Ja va-
dx
leur de -j- est positive; pour t = ^, y
étant nul, -j- est égal
dx
à — 3^2. Donc si l'on a e2<o, ^- est constamment positive, si
l'on a c'.>> o, — décroît constamment depuis une valeur positive
jusqu'à une valeur négative et change une fois de signe dans l'in-
tervalle (o, — . )• En faisant varier t au dehors de cet intervalle,
on a des arcs de courbes se déduisant du précédent par symétrie
par rapport à Oy et par rapport à des centres situés sur O^ ayant
pour abscisses d= /i, dz 2/i, . . . , ± nh-
Nous pouvons maintenant reconnaître la forme de la courbe en
supposant successivement que e-, est négatif, nul ou positif.
Fis. 21. Fig. 22. Fig. 23.
Ces trois cas conduisent aux formes des ^^. 21, 22 et 28. Dans
278 CHAPITRE IX.
\dijig, i4 (I), p. 184, on a représenté seulement nn arc tel que
Tare a\ ba^ de X-àfig. 21. Dans ces nouvelles figures nous suppo-
sons l'axe OjK horizontal.
II. — Prisme droit chargé debout.
175. Énoncé de la question. — Une verge élastique droite, dans
son état naturel, est encastrée verticalement à l'une de ses extré-
mités Mq. L'autre extrémité M< supporte un poids P. On demande
la forme de la verge élastique dans la position d'équilibre.
Ce problème est un cas particulier du précédent. Dans le cas
actuel, il n'y a pas de couple appliqué en M, : le moment fléchissant
en ce point, - est donc nul, p est infini; le point M, est un point
d'inflexion. Au même point Mi la force élastique est directement
opposée au poids P : elle est donc verticale et dirigée de bas en
haut. En Mo, d'après la façon dont la tige est supposée encastrée,
la tangente est verticale, et par suite parallèle à la force élastique.
D'après ce que nous avons vu n° 173, le point Mo est un sommet
tel que a {fig' 21, 22, 28).
On pourra donc prendre les valeurs suivantes du paramètre t :
t = o, pour le point Mo,
t = {2n-\-i) — =■} pour le point Mj,
n désignant un nombre entier et positif. Soit l la longueur de
l'arc MqMi; puisque ds
(I)
Écrivons maintenant que la force élastique est égale et direc-
tement opposée au poids P et rappelons-nous que, en mettant le
problème en équation, nous avons posé (n^ 126)
j^ _ 2G _ T
c2 ~ «2 — B •
Nous trouvons comme nouvelle condition
—
Cl
G
dt,
, on
devra
avoir
/
2n -h i
w'.
a
""
G
2 i
APPLICATIONS DIVERSES. 279
carT, qui est constant tout le long de la fibre moyenne du prisme,
est ici égale à P.
176. Nombre de solutions. — Entre les deux égalités (i) et (2)
éliminons a et remplaçons G par sa valeur
-= •2/(6,-61 )(e2— 63),
nous trouvons la condition
(3) P/2 = (2/1-Vi)'^B/'y )V(<?2-^l)(e2-^3)
qui ne dépend plus que des éléments elliptiques et des données
numériques qui définissent l'expérience. La discussion de cette
égalité nous conduira au nombre des solutions du problème.
Cette égalité peut s'écrire
Or, nous avons vu (n*^ J38) que l'on a
k\ étant une quantité réelle comprise entre o et i , et p ayant pour
valeur
p = y/(e2 — e,)(e, — 63 ),
comme on le voit en multipliant membre à membre les expressions
de <^o — (?, et e-i — ^3 du n° 138. Le deuxième membre de Téqua-
lion (4) est donc le carré de l'expression
i
d'o
qui est supérieure à 1, car elle croît constamment de i à oc
quand A," croît de o à i . D'après cela, l'équation de condition (4)
donne pour A',' une seule valeur comprise entre o et i si l'on a
•280 CHAPITRE IX.
OU bien
o/ /P
>(2AlH-l).
7t V ^
'Xl /P
Si donc —i/o est compris entre (2vH-i) el (2V + 3), en
faisant successivement
on aura v équations en A*'," admettant chacune une racine comprise
entre o et i et, par suite, il j aura v positions d'équilibre. Si
l'on a
il n'existe plus de valeur de k'^ comprise entre o et i; il n'y a plus
de forme d'équilibre autre que la ligne droite. Dans ce cas, le
prisme droit chargé debout est en équilibre stable.
II. — Courbe élastique plane sous pression normale uniforme.
177. Énoncé et mise en équation. — Il s'agit de trouver la
figure d'équilibre d'une verge élastique qui dans son état naturel
était de forme rectiligne ou circulaire et qui est soumise à l'action
de forces définies de la façon suivante : A chacune des extrémités
de l'élastique agissent une force et un couple^ en outre, sur
chaque élément de l'arc agit une pression normale à l'élément,
contenue dans le plan de la fibre moyenne et proportionnelle à la
longueur de l'élément. Pour se représenter ces données, on peut
considérer une chaudière cylindrique et la verge découpée dans la
surface de cette chaudière par deux plans perpendiculaires aux
génératrices du cylindre et très voisins l'un de l'autre. Ce pro-
blème a été résolu par M. Maurice Lévy.
Soient Fq et Mo la force et le moment du couple qui agissent
sur la verge à l'une de ses extrémités Aq. Si l'on coupait l'élastique
en l'un de ses points A il faudrait, pour maintenir l'équilibre, intro-
duire une force et un couple. Soient F la force et M le moment
du couple. Pour définir avec précision la pression sur un élément
d'arc, comptons sur la courbe l'arc s à partir d'une origine fixe
dans un sens déterminé et rapportons la courbe à deux axes rectan-
APPLICATIONS DIVERSES. 281
gulaires Oj; et Oy. Soient 5, l'arc qui correspond à un point A,
de la courbe, ds^ un élément d'arc compté à partir de ce point,
a, l'angle que fait Ox avec la tangente en A,, cette tangente étant
menée dans le sens où l'arc va en croissant.
La pression qui s'exerce sur l'élément dSi a pour intensité p ds^ ,
p désignant une constante : nous la regarderons comme positive
lorsqu'elle s'exerce dans le sens a, -+- - de sorte que ses projec-
tions sur les deux axes sont
ou bien
ou bien
p dsi cos ( ai H- - 1 ) /? <^5i sin ( ai H- - j
— p dsisinii, /? <r/5i cosai,
— P dyi, p clxi.
Exprimons que les forces agissant sur l'élément AqA se font
équilibre.
Nous écrirons d'abord que la somme des projections des forces
sur chacun des deux axes est nulle. Nous avons, en désignant
par X, Y les projections de F, par Xq, Y© celles de Fq,
X-^Xo— pdyi = o,
Y -i- Yo -- p dxy = o.
Ces égalités peuvent s'écrire
( Y =—p{x —a),
en désignant par ^, y les coordonnées du point A et par a et 6
des constantes. Elles expriment que la perpendiculaire menée en A
à la direction de la force va passer par un point O' de coordonnées
a et Z>, qui reste fixe quand on fait varier la position du point A.
Ce point se nomme centre des forces élastiques.
Nous prendrons ce point O' comme nouvelle origine en trans-
portant les axes parallèlement à eux-mêmes. Alors les projections
de F deviennent
X=py, Y=^-px,
28?. CHAPITRE IX.
et son moment par rapport au point O' est
on a ainsi l'intensité et le sens de la force F.
Nous allons écrire maintenant que la somme des moments par
rapport au point O' est nulle. D'après la théorie de l'élasticité, le
moment M du couple qu'il faut joindre à la force F pour avoir
l'action exercée en A sur l'arc AqA est donné par la formule
(2) M:=ml- - '
Po,
m désignant un facteur constant et positif, p le rayon de courbure
en A dans la position d'équilibre considérée, c'est-à-dire —, Oq le
rayon de courbure au point A dans la position naturelle.
D'autre part, le moment de la pression s'exerçant sur l'élé-
ment <i5), ayant pour coordonnées ^i, jki, est
p(xi dxi-i-yi dyi) =p^-^;
les moments de la force et du couple correspondant au point Aq
sont des constantes. On a donc, en écrivant que la somme des
moments des forces appliquées à l'arc AqA est nulle,
771 1 \—pr^^R / dr^ = const.,
\? po/ ^ ij,,^ ^
ou, en modifiant la valeur de la constante,
(3 ) m( ) — /?/-2 + £— - — const.
\ P po / 2
L'égalité résolue par rapport à - est de la forme
(4) -=4Ar2+4B,
A et B désignant des constantes. En particulier A = — . de sorte
° '^2 ni
que A est positif; B peut avoir un signe quelconque; les coefficients
numériques ont été mis pour simplifier l'écriture dans les calculs
suivants.
Cette égalité peut être considérée comme une équation difl'é-
rentielle définissant la courbe élastique
APPLICATIONS DIVERSES. 283
178. Tableau de formules. {Courbe élastique sous pression normale
constante.)
I
(4) -3=4A/-^-+-4B,
(5)
. ^i:^^
0 /• dr
(6) ______-: 2 A r2-l-2B,
(n\ r-^— = Ar*-f-2Br2-+-C, ds'- ^ dr-^ -\- r^ d^'-
' ' ds
(8) 1 (^)' = ,-2_ (Ar^+ 2B;-^- G)2,
^6 Ar^-^2B/-2+G
(9)
(lO)
(II)
ds /•-
I p'u-p'v
1 pu — pv
p"v — izip'v = i[pu — pv][]i{u-\-v)--pv],
(12) Z ^- {z'^--ipvy--i{p"v — -izp'v) = {pu — p{u-^v)]\
(i3) 2(p"r-2.-p'p') = r2.
B . B^-AC
(i4) P"^"=T6Â' P"^^-^' ^P' A '
on supposera o <ii> <i M, pv-y-ei, pV < o, p"i- > o.
(i5) /•^-(A/--Br2--G)23=-[p«-p(«-^p)]2 = -(^i^
i ds
(i6) fl^î* = — r-'
•2p P
(17) Ar'-i-2B/-2-^C = [p?< — pp]-f-[p(« -i-P) — pp].
. o?0 p'p p'p
(.8)
du pu — pv p{u^i^) — pi^
(19) —ii-—^ yja^ç) _ r(;^, _ (;) _ 2^r
(21) if =— -^ - tV,
(22) r^- = [p(l^ '>) - P^] [P (-' - ^■^) - P^
^84 CHAPITRE IX.
179. Intégration par les fonctions elliptiques. — Nous allons
d'abord établir une formule donnant le rajon de courbure d'une
courbe définie eu coordonnées polaires
. 4-S)
p r dr
On a, en effet, en désignant par a l'angle de la tangente avec
O^ :
/•2 d^ ■=, X dy — y dx,
r- -^ =■ X sin a — y cos a,
d /dQ\ ^ . , c/a / d.v dy\ i dr i
ds ['■ds) = (^cos.+^sm.)-^ = ^._ +^-^j - =,._ X -,
ou enfin
dira-
is) '-. ^ '''
p r dr
D'après cette formule, l'équation différentielle de la courbe
peut s'écrire
(6) _A___|i4- = .2A/''^+2B.
En intégrant et en désignant par G une nouvelle constante
(7) r^^ =Ari-+-2Br2+C.
ds
En élevant au carré les deux membres de cette égalité (7) et
en nous servant de la formule
ds^=^ dr^- -^ r^- dO^-
nous pourrons éliminer d^. Nous trouverons ainsi l'équation
T / //r2 ^ '2
(8) --(_^j=,.,_(A,.-..B.^+C)^
qui définit r^ comme fonction elliptique de l'arc s. L'angle 8 est
ensuite déterminé par la formule
(9) _ = ___^_^
APPLICATIONS DIVERSES. 285
On définit ainsi les coordonnées polaires /' et 9 d'un point de la
courbe en fonction de la variable s. Le calcul effectif est dû à
Halphen.
180. Inversion. — On a vu, en étudiant l'inversion (n" 1^7),
que si l'on pose
(,o) .^'-SU^^Pll,
2 pU — pV
on a
\ p"v ~'2Zp'v = Q.[pu — pv][p(u-^v)-pi,]^
I z'-—3pv=(pu — pç)-h[p{u^v)-pi^],
de sorte que
(12) Z ={Z'- — 3 pvy— l{p" V — 2Zp' ç) = [p U — p(u -\- ç')]2,
et par suite :? et y/Z s'expriment en fonction uniforme de u.
Si l'on pose
(13) 2(p"fr.' — 2^pV)=/-2,
le polynôme Z se ramène à la forme
et pour identifier ce polynôme en /- avec celui qui donne
— - ( —7- j (éq. 8) il suffît de poser
A'=A, B'=B, G'=G.
Le calcul n'offre aucune diffîculté et l'on trouve
lôp'^r Sp'-^ç \2p'r
ou, en résolvant par rapport à pt^, p' v, p" ç^
^^4) ^-^'=76Â' P^=-^' ^^"■ = — A
Si, dans les relations qui existent entre pc, p' ç et j3"r, on rem
place ces quantités parleurs valeurs tirées de (i4) on aura g. 2 et «
Nous supposerons les données choisies de façon que le discrimi-
nant soit positif; les valeurs de pv et de p' i' sont réelles puisque A
est positif et l'on peut arbitrairement choisir le signe de p' v. Nous
3-
'i86 CHAPITRE IX.
examinerons seulemenl le cas où v satisfait à la condition
O < P< w,
de sorte que l'on a
P^>ei, p't'<o, p'V>o.
Les éléments elliptiques étant ainsi fixés, on a, en tenant compte
des égalités (i2),(i3)et(io),
(l5) /•2__(A/'i-|-2Br2 4-C)^-=:-[p?<-p(a-r-(^)]2.
11 en résulte
Mais le premier membre est égal à - (-4-) d'après l'équation dif-
férentielle de la courbe (éq. 8) : le second membre, d'après la re-
lation ( i3), est éeral à — f -r- ) ,. ,. ; on a donc
(i6) du ^'^^
:>.p V
Cette égalité montre comment est liée à l'arc s la variable u que
nous allons garder comme v^ariable indépendante.
INous avons déjàr- en fonction de ^^ au moyen des relations (i3)
et (il); pour avoir 9 il suffit de remplacer/-- par sa valeur en
fonction de u dans le second membre de l'équation (9), c'est-à-dire
dans
Ar4-|-.>B/-2-4-C
ri
On a d'abord, en tenant compte des relations (i3) et (i4)i
puis, en se servant de l'une des relations (11),
(17) ArV-i- '2 6^2-4- G =(p^^_pp) + [p(^^-f.p)_p^;].
U est facile maintenant d'obtenir en fonction de u l'expression
APPLICATIONS DIVERSES. 287
de -^; on trouve successivement
au
21 d^ _ (pii — pi>)-h\p(u-^v)—pi']
p'v du~ {pu — pv)[p{u^v)-pv]
. c?6 p' V p' V
(18) 2t--,-= ^- h— ,
du pu — pv p ( w -^ t' }— pv
OU, d'après la formule du n^ 44
([9) —Qi-j- = ^(if-i-t')— ^(z«— ^')— 2^p + ^(wH-2(')— ^?^ — '2^r.
Nous avons ainsi /•- et Q en fonction de u. Réunissons ici les
deux équations correspondantes, en appelant E une constante :
ri= \{pu —pv)[p{u-^v)—pv],
, j i ds
( ^-o ) { „ -^fi fi ^ X. , y 'iu::(u — v) du = — - .
[ ::'{u -r- V) ij{u -i- -jn')
181. Nature des arguments. — L'expression (16) de du en
fonction de <^<> montre que u est certainement imaginaire. D'autre
part, pour que /•- soit réel, il faut que les deux facteurs dont le
produit donne r- soient ou tous deux réels ou tous deux ima-
ginaires conjugués; voyons s'ils peuvent être réels. Si une valeur
imaginaire de u rend pu réel, elle est, à des périodes près, de la
forme ix ou w + ix^ x étant une valeur réelle ; mais les valeurs de
cette forme ne rendent pas réel p{u -h v) ; elles sont donc à rejeter.
Il reste à exprimer que J3W et j3(« + v) sont imaginaires conjugués.
Soit u^ a-\-bi. D'après la formule d'addition donnée (n*^ 4o)
pour la fonction jdw, les deux valeurs j3(« 4- hi) et j3(rt — hi)
sont imaginaires conjuguées : il faut donc que l'on ait
u -^ V = dz ( a — bi^ -i- 2 ni to -7- 2 n w',
m et 11 désignant des nombres entiers, et en égalant les parties
réelles dans les deux membres
On ne peut pas prendre le signe -f- puisque v n'est pas un multiple
de 2(o; il faut donc que l'on ait
'288 CHAPITRE IX.
ce qui donne
a = — - ou a = h w.
2 2
Nous examinerons seulement le premier cas et nous poserons
(21) w = it,
t étant une variable réelle; de sorte que l'on aura
du = — i dt^
et comme on a trouvé (éq. 16)
, i ds
du = — , ,
on a aussi
dt ^= — ds,
^ V étant négatif, dt a le même signe que ds.
182. Intervalle dans lequel il suffit de faire varier t. — La
première des formules (20) montre que r- ne change pas quand
on change u en u-^-iiù^ ou bien ^ en ^ -j- ^ . D'autre part -^ est
i ^ du
une fonction rationnelle de i-\ il en est de même pour — • Il en
résulte que, pour une valeur donnée de dt^ la valeur de d^ ne
change pas quand on change ^ en ^ + '-^r- et, par suite, que l'ac-
croissement de 9 est le même quand on fait varier ^ de o à ^, ou
bien de — r- à ^ — h ^< • Si donc on a construit la branche de courbe
obtenue en faisant varier ^ de o à ^^ et si on la fait tourner d'un
i
angle égal à l'angle des rayons extrêmes, on aura la branche de la
courbe décrite quand t varie de -— à — .— •
^ L l
D'après cela, il suffit de faire varier ^ de o à ^-; mais on peut
restreindre cet intervalle En faisant u=. — ~-^it dans l'ex-
APPLICATIONS DIVERSES. 289
pression de /- oq trouve
(22) T " K^ "" '') ~ ^"'l [^ [l ~ '0 "^""l'
et l'on vérifie aisément que /- prend les mêmes valeurs pour
co' , to' ,
^, = — 4- Ai et pour t■^ = -- — h.
D'autre part, pour un même accroissement dh les accroisse-
ments dt^ et dt2 sont de signes contraires; les accroissements
correspondants d^^ et c^Qo sont égaux et de signes contraires
puisque ^^r ne dépend de t que par l'intermédiaire de r-. Donc
dt
to' , to'
-:- a —
L i
les accroissements que prend 9, quand on fait varier ^ de — à ^ + A
j to' , to' , , , . . ^ ,
puis de — a — — li, sont égaux et de signes contraires, i.a courbe
est symétrique par rapport au rayon qui correspond à t z=^, et il
suffit de faire varier ^ de o à
to
i
, to
entre r'^ et ^, on a
183. Variation de /-s . — En tenant compte de la relation (i3)
i
. , dz cl / i p'ii — p'p\
du
ou bien
et, comme on a posé u=^ it
dr-i
dt -^
^^y4p(i-^'0-K^~^'0]'
Cherchons les valeurs de t qui annulent le second membre. Pour
l'une de ces valeurs, on doit avoir, à des périodes près,
5 -^''^^(i -'■')'
Le signe — est à rejeter, puisque r n'est pas un multiple des
périodes, et par suite
•2 it = 2 m oj -^ Q. n to',
A. ET L. ig
290 CHAPITRE IX.
m el n désignant des nombres entiers. Gomme it est purement
imaginaire
it = nix)' ;
les seules valeurs de t appartenant à l'intervalle (o, -^j qui an-
nulent —7- sont donc les valeurs extrêmes.
dt
Pour reconnaître celle de ces valeurs qui correspond à un maxi-
mum, prenons la dérivée seconde
^''■'=_4pv[p'(^ + ,7).-p'(^-,.)].
dt'^
Pour ^ = o, le second membre se réduit à — Sp' vp -; il est négatif
puisque ç et - étant compris entre o et w, p ç et p - sont tous les
deux négatifs; c'est donc 1 = 0 qui correspond au maximum.
/*- décroît constamment quand avarie de o à — • Nous désignerons
par ri et r^ les valeurs de ;-- qui correspondent à^=:oetà^=— •
184. Variation de l'angle polaire. — Dans la formule
ds
remplaçons ds par — 2p'çdt, elle devient
L_ A.2^^ = A/-i+2Br2-l-C;
2pv\ dt/
le trinôme A/''*+ ^B/'^-i- G a ses racines réelles, puisque, d'après
l'une des relations (14)5 AG — B- est du signe depç^ et que pç
est positif. Voyons d'abord combien ce trinôme a de racines com-
prises entre i^l et /-J.
L'égalité (17), où l'on remplace 11 par h it, devient
k r'* -^ 2B r"^ -^ C = p I- -h itj -\- p ( it\
2pp.
APPLICATIONS DIVERSES. 291
En V faisant successivement t = o puis t = -.- on trouve
^ r \
La différence p p^^ est positive, puisque pu décroît, quand
Il croit de o à to; la différence p( — r ^j — p^' est négative,
puisque pi — h to'j est compris entre e^ et e^ et que pi^ est plus
grand que ei. Donc r^ et r] comprennent une seule racine du
trinôme.
Quand t varie de o à — > /-- décroît constamment de /-J à r";',
-y- change une seule fois de signe. Gomme A est positif et p' ç né-
gatif, on voit que l'on a
en
désignant par f -7- j et ( -7- j les valeurs de -y- qui correspondent
a^ = oeta^= —
i
I80. Angle des rayons allant à deux sommets consécutifs. — Il
nous sera utile, pour étudier la forme de la courbe, de <:onnaître
Tangle des rayons correspondant aux valeurs extrêmes de l'inter-
valle (o, —1 dans lequel nous faisons varier t; cet angle est la
moitié de l'accroissement que prend 8 quand t varie de o à
2C0
i
2(t)'
i
Nous allons faire le calcul en supposant que t varie de ^0 à ^0 4- -
Dans la formule (19) qui donne -r-» faisons ?/ rz= it
et dii^ — idt; nous obtenons, en tenant compte de ce que "^u
est une fonction impaire
(23)
292 CHAPITRE IX.
Faisons mainlenant varier ^ de ^o à ^o + ~^ et désignons par 2 '|
l'accroissement de 9, nous aurons
Le second membre se simplifie beaucoup, si l'on se sert d'une
formule à laquelle nous serons conduits en cherchant à évaluer
une intégrale de la forme
7o '""'
I <;{a-hit)di,
■1 étant une quantité réelle lelle que l'on ait
o < a < 2a>.
i î fonction sous le signe somme est la dérivée de
intégrale définie est
- Lor
i a' ( a -h f^o )
D'après la relation (22) du n" 21 on a
el, par suite,
= — Qi-f]'{a-hit^-i-(x>')
^'^S o'Ia + .-T;;!-" = 27) (a + .^0+ to ) + (.n + .) .r,
/i étant un nombre entier qui n'est pas déterminé par le calcu
précédent. On en conclut
(25) / i:(«-|- i'O^^ = — ^-« +(2« + 1)71 -f- ^(i7o+ W').
APPLICATIONS DIVERSES. 298
Dans cette égalité cliangeons i en — i en remarquant que —
el Ar sont réels, il vient
i
^ 2tO'
r ' Ç(a — i7)<^^ = ^«-+-(2/1 ^i)~— ^(tVo-h w'),
puis ajoutons membre à membre les égalités (20) et (26), nous
obtenons la formule qu'il s'agissait d'établir
(27) - f ' [Z(a-hit)-i-l{a — it)]dt = ^a-^(in-r-\)^.
Mais il reste à déterminer le nombre entier n. Cette détermina-
tion est facile quand a = w. En effet la fonction sous le signe
somme est égale à
p{a)~p{it)
pour <7 = co, elle se réduit à 2^03, c'est-à-dire à 2r, ; l'égalité précé-
dente devient
<2,
-7 (t,w' — wt/) = (2/l H- i)7r,
et l'on en conclut /? = o. Mais quand a varie d'une manière con-
tinue entre o et 2to, le second membre de l'égalité (27) varie
d'une manière continue, ii ne peut changer. Donc n = o pour
toute valeur de a comprise entre o et 2(0, et par suite l'on a
(28)
1 'oH »
{ o < a < 2w.
En a})pliquant la formule précédente à chacune des deux inté-
grales qui figurent dans l'expression de d», nous trouverons enfin
<|/ = "TT : (oj'îIC ^"'i')-
Cette égalité va nous permettre de trouver le signe de ^.
Remarquons que, pour ç = w, 'l est nul à cause de la relation
294 CHAPITRE IX.
Tjto'^ toT/=: — ; puis cherchons comment varie 'h quand ç croît
de o à to. On a
cette dérivée décroît constamment quand ç croît de o à co; pour
ç = li^ elle est égale à
^(ei(0 -4- Y) ).
Or nous avons trouvé (n° 99)
2-^ V' g:
■<7l
/i = 1, 3, 5, ...,
et l'on voit que l'on a
. (ei to'+ 7]')> o.
Donc Y~ est positive pour ç? = to et comme c'est une fonction
décroissante dans l'intervalle (o, oj), elle est constamment positive
dans cet intervalle. Il en résulte que <]; croît quand ^ croît de o
à (jl), et comme ^ s'annule pour ç = tû^ on a.
tj; < o, quand o < p < to.
Si nous comparons maintenant le signe de 'h et celui de ( -j-)»
nous voyons que, quand t croît de o à — — ? l'angle G commence par
croître mais que sa variation totale est négative. Nous avons
trouvé d'autre part que -7- s'annule en changeant de signe pour
une valeur et une seule de l'intervalle (o, ^): soit ^' cette valeur;
la discussion peut se résumer ainsi :
t croissant de o à t' ^ 0 va constamment en croissant; pour t=t'
le rayon vecteur est tangent à la courbe; t croissant de t' à^?
l'angle ô décroît plus qu'il ne s'était accru quant t variait de o à t'.
186. Signe du rayon de courbure. — On a trouvé en commen-
APPLICATIONS DIVERSES. ^gS
çant (éq. 4) l'égalité
i=4Ar2-f-4B,
P
le second membre est égal à deux fois la dérivée prise par rapport
à r' du trinôme A/*' -H 2Br2_^ C, et d'autre part il résulte des
calculs faits pour l'inversion [formules (i3),(i7) et(ii)] que l'on
a en même temps
et
Ar--\-iBr'~-\- G = z'-— 3pv.
Dérivons par rapport à /'- les deux membres de la dernière égalité
On en déduit, en remplaçant :; par sa valeur (lo) en fonction
de u,
I 1 p' Il — p' V
p ~'~ -^pV pu — pv
Voyons comment varie le signe de - quand t varie de o à 2 w'.
/•2 va sans cesse en décroissant, kr- + B ne peut s'annuler qu'une
fois; il nous suffira donc d'avoir les signes des valeurs de - pour
^ = o et pour t =: '^'^; nous désignerons ces valeurs par — et — ;
pour ^ =:r o
p — T- p V
u— j — = X — — >
2 po ^ 2p P
pour t :— -r
" 2 ^' ?l [V ,\ 2p>
Les valeurs de — et de — peuvent se simplifier si l'on se sert
de la relation
VU\ ^ p' u\^ p'^iux) ^
p'Wl P«l — P(2t<l)'
296 CHAPITRE IX.
que Ton déduit de la formule d'addition
pu—pui pu—p{u^Ui)^
en y faisant tendre u vers Wi. A l'aide de cette relation, on obtient
(29)
.'•(0
pi
' 2
;^^:7(f:^^'('"">
(^ étant compris entre o et to, pV et p' - sont négatifs, p" - positif;
donc on a déjà
Po
D'autre part, p'(^ + w'j étant positif, - est de signe contraire
P[ ^ -f-w).
Cette quantité peut s'obtenir en substituant p(- -+- to') dans 1<
polynôme du second degré en pu
et l'on trouve aisément que l'on aura
p"(-Va.')<o,
si ç satisfait à l'inégalité
Mais on peut poser
/f =P(«
I
a étant une quantité réelle comprise entre o et -(i;o;;' p. io3, n" 1
l'inégalité (3o) peut alors s'écrire
(^ +^'j>P(« + w'),
APPLICATIONS DIVERSES. 1*97
et comme p(u -+- to') croît constamment quand u croît de o à to,
elle peut être remplacée par la condition
v
- > a.
1
Il faut donc, quand on étudie le signe de la courbure, distinguer
les deux cas suivants, en remarquant que (« + w') désigne
Fabscisse du point le plus haut de l'ovale dans la cubique x =z pu^
o < P < 2«
St« < P < to
I
po
> 0,
<o,
I
?0
>o,
I
>o.
pi
Il se produit une inflexion de la figure d'équilibre quand ^' passe
en décroissant par la valeur 2 a et il est facile de voir que l'in-
flexion se produit au point donné par à t = —- En eff'et, la va-
leur correspondante de u est
to = — a — 0)
•2
et la valeur correspondante de la fonction jd, savoir
p(a-f-co'),
est, d'après la définition même de a, racine de p"{u): de sorte
que — est égal à zéro, dans le cas particulier v = ia.
187. Forme de la courbe. — Nous avons supposé que v satis-
faite la condition o<r<<(0 et, dans l'étude de la courbure, nous
avons été conduits à distinguer deux cas suivant que l'on a
t^ < 2a ou (' > 2a.
Dans les deux cas, t croissant de o à — ? l'arc s va constamment
298 CHAPITRE IX.
en croissant, le rajon vecleiir va constamment en décroissant et
les rajons extrêmes correspondent le premier à un maximum et le
second à un minimum ; l'angle 9 commence par croître jusqu'à une
valeur t' ^ pour laquelle le rayon vecteur est tangent à. la courbe,
puis décroît jusqu'à une valeur initiale.
Pour ce qui regarde la courbure, si (^ >> 2<2 la courbure -^ est
constamment positive, l'angle a correspond au sens dans lequel s
croît; c'est précisément le sens dans lequel l'arc de courbe est
décrit quand t varie de o à -^; le rayon de courbure est compté à
partir de la courbe dans le sens a -f- - •
Si (^<< 2 a il y a une inflexion et si ^' diffère peu de ia le
point d'inflexion est dans le voisinage du sommet qui correspond
a ^ = -7--
i
On a alors les deux formes de la courbe, représentées par les
fîg. 24 et 20, dont la première correspond à t^>>2a et la deuxième
à v<^ia. On a représenté par un trait plus fort l'arc décrit
quand t varie de o à — 5 on a marqué par une grande flèche le sens
de la pression normale, et l'on a tracé aux points a et b des flèches
dont le sens indique la direction de la réaction exercée par la
verge. Ce sens est opposé à celui de la force extérieure qu'il fau-
drait appliquer pour maintenir l'équilibre (Halphejv, [). 220).
Fig. 24.
Fis:. 25.
Sens de la pression normale. — En mettant le problème en
équation nous avons supposé la pression comptée dans le sens
ot + -; elle est donc du côté de la convexité dans le voisinage du
APPLICATIONS DIVERSES. 299
rajon maximum et, s'il y a inflexion, du côté de la concavité dans
le voisinage du rajon minimum.
IV. — Surfaces homofocales. Coordonnées elliptiques.
188. Surfaces homofocales à un ellipsoïde et passant par un
point donné. — Étant donnés trois axes rectangulaires Ox^ Oy^
Oz, on appelle surfaces homofocales à un ellipsoïde
X- y- Z' _
les surfaces représentées par l'équation
'A — s b' — s
dans laquelle s désigne un paramètre variable.
Si l'on considère celles de ces surfaces qui passent par un point
donné P(.ro, jKoj ^o) on a, pour déterminer les valeurs correspon-
dantes du paramètre 5, l'équation
y'.
Les racines de cette équation se séparent aisément en substi-
tuant dans le premier membre des nombres voisins de a-, b'^^ c-
et des nombres très grands en valeur absolue. Les signes des ré-
sultats de la substitution et les places des racines sont indiqués
par le Tableau suivant, dans lequel £ désigne un nombre positif et
très petit :
«■-< b-< cS
Signes .
Racines,
«2— £ a'-^Z : 62— £ 62 +£
Il y a donc trois surfaces homofocales à l'ellipsoïde et passant
par le point P. La racine X donne un ellipsoïde réel, la racine a
un hyperboloïde à une nappe, la racine v un hyperboloïde à deux
nappes.
3oo CHAPITRE
Les trois surfaces bomofocales à rellipsoïde qui passent par un
point donné se coupent ortliogonalement en ce point.
Soit P(^, r. z) le point donné, les normales aux deux sur-
faces X et [i. qui passent par ce point ont des cosinus directeurs
proporlionnels à
r
r
y
z
« - — X '
z
a-^-li
C^-fX
La condition pour que ces normales soient perpendiculaires est
^2 y-l ^2 ^
Or, en retranchant membre à membre les deux égalités
^2 r2 z'-
a^— A ù'—A C'—A
x''- y'
a^ — fi. b- — (j. c- — |jt.
o,
et en supprimant le facteur \ — pi, on trouve la condition qu'il
s'agissait de vérifier. Donc les deux surfaces X et [jl se coupent
orthogonalement au point P. On peut répéter le même raisonne-
ment pour les surfaces X et v, ou |ji et v.
Là proposition est donc démontrée.
189. Coordonnées elliptiques. — On peut déterminer un point P
de Tespace en se donnant les valeurs "k, ut, v des paramètres des
trois surfaces qui sont bomofocales à l'ellipsoïde donné et qui
passent par ce point; X, [jl, v se nomment les coordonnées ellip-
tiques du point P. Nous avons déjà vu comment s'obtient l'équa-
tion qui donne X, [jl, v quand ^, y, z sont donnés. Calculons
maintenant x^ y, z en supposant X, [Ji, v donnés.
Dans l'identité
X"' , JK" -- _ (s — 1){S — \i.){s — ^i)
a'*- — s ' b^ — s c- — s (a- — s){b'^ — s){c'- — 5)'
chassons les dénominateurs et faisons tendre s successivement
APPLICATIONS DIVERSES. 3o 1
vers a^, h-, c- : nous Iroiiverons
, _ (6^-X)(62-Ht)(6^-v)
.,_ (c"-X)(c-^-pi)(c^-v)
(C-— a"-)(^c- — 6-)
190. Longueur d'un arc infiniment petit. — Prenons les dérivées
logarithmiques des deux membres des formules ci-dessus
dx d\ du. rfv
" X A — a- [x — rt- V — a-
dv d\ d'x d'i
y
dz
\ — b- ' \L— b- ' V — 62
dk d'x rfv
' Z A — C' [J. — 6'^ V — C-
et portons les valeurs de dx, dy, dz ainsi obtenues dans la formule
ds'-= dx"- -^ dy''- -^ dz"- ,
nous obtiendrons l'expression de ds- en coordonnées elliptiques
ds"- = L2 dV' -i- M-2 d'j.-^ -\- N2 ^v2,
L-, par exemple, étant définie par l'égalité
4L'
.r*
r*
(a2— X)2 {b^' — ly (c^— X)
/ ^2
La valeur de 4L- s'obtient en prenant les dérivées par rapport
à 5 des deux membres de l'identité
X"' , _J-_2_ z"' _ ^ (s — l)(s — ll)(s — ^0
a^ — s ~^ b" — s C'—s ~~ {a^ — s){b- — s)(c- — 5/
et en faisant ensuite 5 = X; on trouve ainsi
..._ (X-.u)(X-v)
On a donc la formule
-X)
Cv — X)Cv- u)
^5-2 =
(a^— X)(62— Xj(c-2— X)
(u.-X)(;ji-v)
d'X
-— \x}(b- — 'x){^c-— [x) ' («2— v)(6-— v;^c- — v;
d/K
302 CHAPITRE IX.
191 . Les coordonnées X, [x, v remplacées par des arguments ellip-
tiques. Les coordonnées cartésiennes s'expriment par des fonctions
uniformes de ces arguments. — Les valeurs de x^ y^ z en fonc-
tion de X, |j,, V contiennent des quantités irrationnelles par rapport
à X, [JL, v; ce sont les valeurs que prennent les radicaux
y/a^ — s, sj b~ — 5, y/c- — 5,
quand on y remplace s par 1, a ou v. Mais nous savons que, si l'on
considère une fonction "pu et les quantités e<, e^^ e-^ correspon-
dantes, chacun des radicaux
v/p w — Cl , y/p w — ^2, V^P u
ez
peut être remplacé par une fonction uniforme. Nous sommes ainsi
conduits à faire le changement de variable
— s = Apu -f- B,
ce qui donne
«-—«== A(pu — ei),
b^—s = A(pu — 62),
c2— s = A(p'j — es),
en posant
a2_+-B =— Aei,
62_|_B r=— Ae,,
c2+B == — Aeai
en ajoutant membre à membre ces dernières égalités on trouve
l'égalité suivante qui détermine B
a- -+- b^ -{- c- -^.- 3B — o ;
B étant connu, 64, 6-2, e-s sont déterminés, à un facteur près de
proportionnalité et les valeurs des invariants g2 et g-^ en résultent.
A reste indéterminé; nous supposerons A positif et nous le rem-
placerons par p- pour que l'écriture soit simplifiée quand nous
extrairons les racines.
En définitive, les invariants de la fonction pu résultant des éga-
lités
3
«2h-
-^2_a_c2
3
61'-+
-b^-i-c-^
si l'on pose
APPLICATIONS DIVERSES. 3o3
a'- -^ 62 — c5
p-p^ = ^ ^'
on a
«2— S = p2(p'J — Cl),
b'^—s = p2(p-j — ea),
C2— «? = p2(pu — ^3).
Remarquons de suite que <?,, ^07 ^3 étant réels nous sommes
dans le cas du discriminant positif.
Soient w, t^, w des arguments tels que pu^ pv^ pw soient les
valeurs de J3U quand s égale )v, a, v; comme les signes de
P'-» — ^1, P'-> — ^2, P'J— «3
se déduisent immédiatement des signes de
a- — s, b- — 5, c- — 5,
on trouve aisément que les nombres
pw, eu pt', ^2, p(v, ^3 '
sont rangés par ordre de grandeur décroissante. D'après cela u
et w — w' sont réels, v — co est purement imaginaire.
Ce sont ces arguments w, (', w que nous voulons considérer à
la place de A, [x, v.
Transformons les formules qui donnent x-^ y-^ z- en intro-
duisant ces arguments elliptiques : elles deviennent
o'^x''-= ^^^^~^i)'^P^'~~^')'^P"'~^t)
(ei — e.,)(ei— es)
,, o^ {pit — eo){^v — e,){pw — e.)
^ -^ {e2-ei){ei—es)
;?^^^ (P^^ — g3)(pt^ — g3)(p«' — ^3)
^ " (es— «i)(e3— eaj
On peut maintenant extraire les racines en se servant des for-
mules du n*' 48 : on trouve
X =^ A- — , A. = e
CJO),
.0 3 = G-2
1 „ „
0^10
0^ w 3^ w J^ (V co == co -h w
Ca w 3'3 p c^'s (V
3o4 CHAPITRE IX.
Quand on change le signe de l'un des arguments u, v^ \v les
trois coordonnées x^ y, z changent de signe, le point P est rem-
placé par son symétrique par rapport à l'origine.
Les formules {voir n° 48)
a' ( w -h- '2 wx ) ^ u X I
a'x(^-T-acoix) _ _ o'x^ [Ji ) "^ ' ' '
où l'on suppose
montrent que, quand on ajoute une période à l'un des arguments,
on remplace le point P par son symétrique par rapport à l'un
des axes.
^ V. — Application a la théorie de la chaleur.
192. Les surfaces homofocales à un ellipsoïde sont des surfaces
isothermes. Chacun des arguments u, p, w est un paramètre ther-
mométrique. — Si l'on considère les points d'un espace en équi-
libre de température, pour chaque point la température T est une
fonction des coordonnées de ce point et l'on démontre que cette
fonction vérifie l'équation différentielle
AT - ^— ^-T ^ t)2T _
On dit que les surfaces d'une famille sont des surfaces iso-
thermes si la température est la même en tous les points de Tune
de ces surfaces et ne dépend, par conséquent, que du paramètre
qui détermine cette surface.
Il est facile de trouver la condition pour qu'une famille de
surfaces représentées par l'équation
dans laquelle A désigne un paramètre variable, soit composée de
surfaces isothermes. En effet, si cela a lieu, la température T ne
dépend des coordonnées x^ y^ z que par l'intermédiaire de \,
APPLICATIONS DIVERSES. 3o5
Calculons d'après cette remarque les dérivées de T pour les porter
dans l'équation AT = o
dx ~~ d\ dx
dx j d\ dx- '
dx^ ~ dA'- V
'^Vl-^ — (
dx' ' dy- ' dz- J
Gomme AT= o, on doit avoir
^ d^T V fdiY fd\Y (d\y^ dT /dn d^-i d^-x
(0
à^ an. d^ d^
dx^ ~^ dv'-'^ dz^- 'd}J
[d^) -^[dJ^J ' [d-zj d-k
Ainsi la combinaison des dérivées de ). qui est dans le premier
membre doit être une fonction de X que nous appellerons '^(a).
Si cette condition est satisfaite, pour calculer T il suffira d'in-
tégrer l'équation
Appliquons ce qui précède aux surfaces
x^ v^ z~
Nous poserons
*(5)=-
a- — s 6"2 — s c- — s
Calculons d'abord (^) V (|-) V (^_y.
En différentiant par rapport à ^ la relation (3) qui définit A
en fonction de x, y, z^ on trouve
r x'- JK^ -J ] àl IX _ ^
(^) [(«._X)2-+-(6-^-X)2 • ^c-^-\y-\ dx'^ a^-\ ""'
A. ET L. 20
3o6 CHAPITRE IX.
OU bien
et de même
On lire de là
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©■=-
a)
Pour avoir —7 différentions par rapport à ;r la relation (4) qui
définit -^: nous trouverons
dx
^,,..d'-l kx d\ .„,..(à\
(^ip2 (a2_x^2 ()^ V ' \dx j a^—\
ou, en remplaçant y- par sa valeur,
et de même
^^^^_^_^i^_^'VX)^^V
*'(>0 T-, + 77:^.-^. ^TTY-. - *"(>^)
C>X2 ^ (^2— X)3 4»'(>0 ^ \clr/ 62—/
(^2X 8^2 I ^„,,,/()X\2 2
^^^^di;2 ^(c2-X)3 cJ,'(X) ^^U^/
di;2 ^ (c2— X)3 cJ>'(X) ^ \àz] c2 — X
Si nous ajoutons membre à membre ces trois identités, les
termes du milieu disparaissent et il vient
et comme nous avons déjà trouvé
'•■<'..[{i)--{i)'-(i)']=-.
on a en définitive
^2X d^i dn
/C)X\2 /dX\2 /(^X\2"2/(X '
APPLICATIONS DIVERSES. 3o7
le second membre est une fonction de X; les surfaces
1 = const.
sont des surfaces isothermes.
On peut alors déterminer une fonction de X
de telle façon que ^.u = o. Pour avoir cette fonction u, que Lamé
appelle le paramètre thermométrique, nous avons à intégrer
l'équation
_^^_ /W.
du 2 /( X )
^X
En intégrant une première fois et en passant des logarithmes
aux nombres, on trouve
du i p
(8) Zr- = , -'
en désignant le facteur constant du second membre par - pour
simplifier l'écriture dans ce qui suit. Remplaçons /( A) par le pro-
duit de facteurs linéaires correspondants et intégrons entre — x
et A, nous avons
^_P r\ dl .
À est donc une fonction elliptique de u. Faisons comme au
n*' 191 le changement de variable et de notations
«-— X = f-ip'ù — ei),
^2— X = p2(pu — 62),
C-— X = p2(p.j_e3),
la relation devient
.u
rt'J.
On voit qu'elle est satisfaite en posant
u = m;
3o8 CHAPITRE IX.
X est donc donné en fonction de u par l'égalité
«2 _f_ l)-2 _4_ c2
= — 3 ?^p"•
On fera correspondre de la même manière un des arguments ^
et «-• aux coordonnées u et v.
Les surfaces représentées par les équations
dans lesquelles Uq^ Vq^ Wq désignent des constantes, se coupent
orthogonalement, puisque supposer, par exemple, que u a une va-
leur déterminée revient à fixer une valeur de \.
On doit donc avoir
du dv du dv du dv _
dx dx dy dy dz dz
et deux relations analogues.
Expression duds'^ en fonction des arguments u, r, w. —
Dans la formule trouvée au n° 190
' ^' - (a2-X)(62-X)(c-^-X) "^^
(^ — X)([i.-v) ^,^, ^ (v-X)(v-,a) ^^^,
(«2— [JL)(62-fJl)(c2— ;jl) ' (a2_v)(>2_v),^c2-v)
introduisons les éléments elliptiques : elle devient
4<is2= (pW— p(^)(pW— pCV)0?w2
+ (p P — p W)(pp — p tP) <ip24_ (p t^ _ p j^)(p ^^ __ p p) ^^2,
493. Équation de la chaleur quand les variables sont les argu-
ments u^ V, w. — Lorsque dans l'équation
()2T ()2T a'-T
^^==c^:^^-j^ + dz^ =="
on fait le changement de variables
u =cp(.r, 7, s),
V = 4>(.r, JK, z),
^v^y^{x,y, z),
APPLICATIONS DIVERSES. SoQ
si les fonctions o, à, y sont telles que les surfaces obtenues en
donnant à ii, ç, w des valeurs constantes sont orthogonales et si
l'on a
Ao = o, l'b ~ o, A/_ = o,
l'équation transformée est
I ()2T I (^sT i d^-T _
L, M, N étant définis par cette condition que la formule défi-
nissant ds- est
Admettons, pour un instant, ce résultat et appliquons-le au cas où
les nouvelles coordonnées sont les arguments elliptiques w, v^ w.
Nous trouverons pour l'équation transformée
I d'-T
{pu —pv){pu — pw) du^
I â'-T I d'-T
{pv — puj^pi' — pw) dç^2 ^pw ^~pu){pw — pv) dW^
OU bien
Vérifions le résultat que nous venons d'admettre : on a
dT dT du dT dv dT dw
puis
o
ùx
' du
ôx ' di> dx ' dw dx '
>
d2T
dx-^
d'^'T
~ dliJ
/du\
\dxj
u.
d'-T du dv
. . -h 2 h . .
du dv dx dx
dT d'-u
' Ou dx^'
d^T
d^T
/du^
\'^
d'-T du dv
dT d^u
dy^
du^
w,
) +•
du dv dy dy
du dy^
d'-T
dz-i
d^T
~ 'du-^
/du^
\dz,
r--
d'-T du dv
. .-\- 1 h. .
du dv dz dz
dT d'^u
du dz^
En ajoutant membre à membre ces trois égalités, en se rappelant
que les surfaces
u = const., ç = const., w = const.
3lO CHAPITRE IX.
sont orthogonales et que l'on a
Aw = o, At^ = o, ^.w = o,
on obtient
AT =
âu-i [[âx) "^
m-
/du\n
d^T r/ âi'Y
(!)■
/di>\n
"^ dw^ l\àx ) ^
-©1
11 reste à
vérifier que
/àuy /du\
2 /du
)'
et les deux expressions analogues se déduisent, comme on l'a
annoncé, des coefficients du ds'^ exprimés en fonction de «, ç, w.
Or
/àuy /duY . /duY /duY[/dlY /àlV / àl
(m
\dx / \ày J \àz / \dA / \^\dx / \ày J \àz
OU en remplaçant les deux facteurs du second membre par les
expressions (5) et (8) trouvées au n° 192
(àuy /àuy /àuy___p^ i
\dx/ ~^\àj^) "^VÂ/ ~ *'(X) (X — a2)(À — 62)(X — c2)*
Mais, comme
on a
4>'(X)(X — a2)(X— 62)(X — c2) = (X — {Ji)(X — v).
Donc
/àuy /àuy /à_uy_ ^ i .
\àxj \dyj \àzj " ^ (p u — pç)(pu — pw )'
le facteur p^ se retrouve dans les coefficients de — -r- et — -r-- On a
' dv^ àw^
donc bien la forme annoncée.
Ainsi, quand on prend pour nouvelles coordonnées d'un point
les arguments elliptiques u, v, tv, l'équation
d2T à^ d^T _
~ àx^ ^ dy^ ~^ dz^ ~^
APPLICATIONS DIVERSES. 3ll
devient
(P^-P«^)^^ +(P«'-P")-^ -+-(P"-P^),^ =^-
194. Solutions dépendant d'une équation de Lamé. — Essayons
de satisfaire à l'équation précédente en posant
T = F(îOF(^)F(m'),
F désignant une fonction pour le moment inconnue ; il vient
Or si nous supposons que F('j) est une intégrale de l'équation dif-
férentielle
-^ =(Ap-j-i-B)2,
où x\ et B sont des constantes, nous avons
^-=(Ap«+B)F(«),
^^!|i^=(Ap. +BXF(.),
et l'équation (9) se réduit à l'identité
o=F(MjF(p)F(w)[(pç^ — pw')(Apîf-+-B)
+ (P»' — P")(Ap^-^B) + (pM — p(')(ApwH-B)l;
par suite
AT = o.
Ainsi on peut construire une fonction T vérifiant l'équation
Aï = o, chaque fois que l'on connaît une intégrale de l'équation
S=(Ap. + B).,
B| où A et B sont deux constantes arbitraires. Lamé a démontré qu'en
donnant à A une valeur de la forme n{^n -^ i), n entier, on peut
3l2 EXERCICES SUR LE CHAPITRE IX.
intégrer l'équation au moyen des fonctions elliptiques pour des
déterminations convenables de B. Il obtient ainsi, pour chaque
valeur de l'entier n, des solutions particulières de l'équation
AT = o, à l'aide desquelles il forme la solution générale de cette
équation pour le problème que nous venons de traiter.
L'équation obtenue en faisant A = «(/i H- i) s'appelle équation
de Lamé. Nous reviendrons sur cette équation dans le Chapitre XI.
EXERCICE.
Quadrilatère articulé. — Soit un quadrilatère plan articulé dont les
côtés ont pour longueurs a, è, c. d\ appelons a, [ii, y les angles des côtés
a. è, c, parcourus dans un même sens de circulation, avec le côté d. En
projetant le contour du quadrilatère sur le côté d et sur une perpendicu-
laire à ce côté, on a deux relations que l'on peut écrire
i ax -\- by -\- cz -\- d
(0
\ a b c
\ 1 -\- - -^ d
\ X y z
où l'on pose
X = e^S y = e?% z = eyi.
En regardant 37, r, z comme des coordonnées courantes, on voit que la
première des équations (i) représente un plan et la deuxième une surface
du troisième ordre; leur ensemble représente donc une cubique plane. Les
coordonnées d'un point de cette cubique pourront s'exprimer par des fonc-
tions elliptiques d'un paramètre m;
ey-i^f{u), e^i=o{u), e'!i=^{u).
En faisant varier u, on pourra étudier la déformation du quadrilatère.
Si le plan et la surface (i) sont tangents, la cubique devient unicursale
et les fonctions/, cp, 6 peuvent être remplacées par des fonctions ration-
nelles. (Darboux. Bulletin des Sciences mathématiques.)
CHAPITRE X.
TRANSFORMATION DE LANDEN.
195. Division par deux de la période iw. — Considérons les
fonctions de Jacob i
H(tt), Hi(a), e(w)> ei("),
construites avec les deux périodes aw, 2to', et en même temps les
fonctions
H(m -,ti)'), Hifw!-,co'), elu\—-,oj'], Silu -j w'),
construites avec les deux périodes to et 2oj'. On a entre ces fonc-
tions les relations suivantes, dans lesquelles A désigne un facteur
constant,
(I)
Hf M -, (o'l = AH(m)H,(m),
«.(H?-')=-^«'("-^)«-("-ï>
La première de ces relations se démontre en remarquant que les
fonctions
h(u ^, oi'\ et H(m)H,(w
ont relativement aux périodes co et 2co'les multiplicateurs déGnis
par les égalités
— ■ (« + («)')
f{u-^2o,')=-e ^ '/{il)
3l4 CHAPITRE X.
et admettent les mêmes zéros dans un parallélogramme des pé-
riodes : le rapport de ces deux fonctions est donc une constante.
Les trois autres relations se déduisent de celle qui donne
H h^
-> (JL)M en j changeant successivement u en
196. Relation entre les modules et entre les multiplicateurs. —
Soient A" et ^ le module et le multiplicateur correspondant aux
périodes aw, 2w'; et soient A'(i), ^(t) le module et le multiplica-
teur correspondant aux périodes w, 2to'.
On a, d'après la définition du module et en tenant compte des
relations (i),
'2
_ H,(o
v/>^(i) =
01 fo
CD ,\ ^„ / W \
Mais si, dans les formules du n*^ 75, relatives à l'addition de la demi-
période w, on fait w = > on trouve
.,:?..;. .., ?
"(?)^
on déduit de là successivement
O) i-ry (.0 /-pr tO CD
dn — = \Jk\ Cil — = yZ/c' sn
sn
'^ 2 îi 2 y/n-/c'
D'après cela
V/>^(1) =
k
_ A
I -
(2)
/i -
-X:'
l^k' '
^ I-
^A:'
Cette relation peut encore s'écrire
(2') ^^k^^^^
i-\-k'
TRANSFORMATION DE LANDEN. 3l5
D'après la définition même du multiplicateur (n'' 92), on a
H'(o)
^
ê^ii) =
A\
') e
La valeur de g^\) peut s'écrire successivement
I H'(o)Hi(o)
^(1) =
^(i) = g
1~. e(o)ei(o)
k
Ad)
et, en remplaçant A-(,) par sa valeur tirée de (2), on trouve entre
les multiplicateurs g et ^(,) la relation suivante
(3) g^) = ff{^-^f^')'
A partir de maintenant nous supposerons les quantités w
et — réelles.
i
197. Relation entre les intégrales K et Kji^
J^ /i — /:-sin2cp' '^ J^ V^i — Afi,siii2cp(i)
K
Nous avons déjà remarqué que do l'équation différentielle vé-
rifiée par z=^sn[u] k, g)
on déduit
du
giii
= g^ii-z-^)U-kKz^),
i /(ï
dz
ou bien
On obtiendrait de même
■^){i-k^-z-^)
é-d)- = K(,,
3l6 CHAPITRE X.
et on divisant membre à membre ces deux égalités on trouve
^ =.^- =
puis, en se reportant à la relation (2') entre les modules,
198. Calcul de K quand k est donné. — Concevons qu'on ap-
plique plusieurs fois la transformation précédente, on trouvera
successivement
puis, en multipliant membre à membre toutes ces égalités,
K = K(„)(i -4- A-(i))(i + /C(2)). . .(i ■+■ A-(„)),
comme on a
J, v/i-/<:5„sin=.f J„
on a aussi, quel que soit /2,
^ (I + A:(i))( I 4- A>)) . . . (i + k^n)) < K ;
k,i est toujours positif; le produit qui est dans le premier membre
va donc constamment en croissant quand n croît, et comme il est
constamment inférieur à K, il tend vers une limite quand n aug-
mente indéfiniment. Il en résulte que k^,i^ tend vers zéro et par
suite que K(„) a pour limite ■• On a donc
^ (1 + Â:(i))(i -H A-(2)). . .(i -H ^(«))- • •
Cette formule est utile lorsque l'on veut calculer la valeur numé-
rique de K, en supposant k donné. On la met sous une forme plus
commode pour les calculs numériques en posant
k = sini
TRANSFORMATION DE LANDEN.
ce qui donne, en se reportant à la formule (2),
3.7
X:,i,= tang2- et i-i-k
C0S2 -
puis
k,i) = tang2 _ 3= sin 6(i), k^^) = tang^ -^ = sin G,,
on en déduit
cos2-e
2
H- ^-(2) =
cos^-6(i)
1 + ^
(3)
'(2)
et par suite
-' = C0S2 - 6 CCS- - 6(1, C0S2 - 6,2)
2K 2 2 ^ 2 ' '
( Voir DuRÈGE, Théorie der elliptischen Functîonen, p. i 77 .)
Prenons comme exemple /r2= i, Q ==: 45°.
Dans ce Tableau de calcul, on a séparé par plusieurs points le
nombre de son logarithme de sorte que l'on a mis
N au lieu de LogN =.
De plus les logarithmes à caractéristique négative sont augmentés
de 10.
6 = 45" o'o",oo
^ 6 = •22°3o'o",oo
ang - 6 9,617 2243
os 6 9;965 6ij3
■ÎM.
M) /
6(,)=9"J2'43%4I
0(1)= 4° 36' 22", 70
tan
ces -
2
8,g3G 65o4-5
9,998 3840.1
tang-^-0(,)
sin 6, -71
9,234 44S6 1 ^ 2 -v. . 7,873 3009.0
^2)= 0^2 5' 40", 74
tan<r - 6,01
COS -0/0)
2 ^''
572 2761
9,999 9970-0
tang2-6(.,)
2 }. . . o, 144 )523.4
0^3)=o"o'3", cosi
'(3)-
sin 6(3)
OjOOo 0000,
3l8 CHAPITRE X.
On a donc
cossie 9,93t 23o6.o
cos^^e^i^ 9,996 7680.2
cos2-0(2) 9,999 9940.0
^ 9,927 9926.2
TT
2
0,196 II98.7
K. 0,268 1272.6
K = 1,854 0747.
199. Calcul de la valeur de l'intégrale
i 7ï
quand /- et cp sont donnés. — Soit z = sn(u ; A, ^), on a
r" dz
ou en posant
^ = SlIKf
J„ v/i-/.2sm'
'0 V ■ - -•" ?
de sorte que, w et cp étant liés par la relation précédente, on a
sn(w; /c, g)^ sincp;
on s'assure aisément que
cn(a; A:, ^)= cosip.
et
dn(w; /:, ^)= y/i — A^ sin
?•
Considérons en même temps i;< = sn(w; A^ij, ^"(n) en posant
^0 /* — Afi)Sin2cp(t)
TRANSFORMATION DE LANDEN. SlQ
on aura
Si maintenant A' et g correspondent aux périodes 2w, 2to' et si
A"(,; et ^(,) correspondent de même aux périodes co, 2 w', on aura,
comme nous l'avons vu,
Alors en prenant le rapport des intégrales dont les limites supé-
rieures sont cp et !p,4), on trouve
(1)
et l'intégrale dont la limite supérieure est cp se trouvera ramenée à
l'intégrale dont la limite supérieure est cp(<j, quand nous aurons ob-
tenu une relation finie entre C5 et '^(<).
Cette relation, que Ton peut obtenir par des considérations géo-
métriques, nous sera utile sous la forme
tang(cp(i)— ç)= A-'tangç
ou bien
tan£^o,,^ — tances
^-^^ ^-^ =A-'tano:o
1 -f- tangç tangç/(i) ^'
ou encore
(r -+- A-') tanço
Pour vérifier cette dernière égalité il suffit de remarquer que
_ sn « 1 H(?<)
et de se reporter aux formules (i) du n° 195 donnant H(« -jcoM
TT / 1 W A . .
et Ji< f ;^ — ^ co' i ; on trouve ainsi
Transformons le dénominateur du second membre d'après
320 CHAPITRE X.
ridentité, facile à vérifier,
HÎ(o)H(« + ^)H(„-f) = Hï(^)Hn«)-H^(f)HU«
nous pourrons écrire
l-n-, H(M)H,(w)Hf(o)
II'W-)Hf(^)-H|(^ H^(«)
ou en divisant les deux termes du second membre par H^ ( — j H J [ii)
^ tanffo
langcp(i)=C
^ *^KW Hn^)
CO \ H f ( M )
G désignant un facteur constant; ce facteur se détermine en divi-
sant les deux membres par u et faisant ensuite tendre u vers zéro,
ce qui donne
C = ^ - 1 + /c'.
En tenant compte enfin de la formule
en- —
sn2-
2
on a bien
(i H- Â:') tanî^cp
*-'^^ 1 — A:'tang2cp
ou encore
tang(?(n— ?)= A-'tangcp,
comme nous voulions le vérifier.
Gela posé, concevons qu'on applique plusieurs fois de suite la
même transformation en posant pour abréger, d'après Legendre,
do
^ S^x-k^û^^'^
TRANSFORMATION DE LAN D EN.
nous aurons successivement
F(o, A-) =
i-A-,
F(?(i), A-(i)),
F(?(i^^(i))=-^^'F(?(2),^('-)),
321
F(?(rt-i)) ^"(/i-i)) =
I ^ ^'r«)
F(?(n)» ^(«))j
et en multipliant membre à membre ces égalités
F(ç,A') =
2'*
F(?.«)?^(«))-
Supposons maintenant que n augmente indéfiniment, nous
avons vu que k,i tend vers zéro et l'on en conclut
lim F(o.„i, A-(„)) = iimcp(„j.
Gomme d'autre part on a trouvé
on voit que, en définitive
t: 2"
Pour calculer successivement les angles '^(,), cp^o), • . ., '^{n)^
nous aurons les formules
tang(o(,)— o) =X-'tang'^,
tang(cp(2)— O(i0 = /.[ntangçd),
; y
^(.)
>^-:,
^(1
(1)
I-A-;
Quand n est très grand k^n) est très petit, comme nous l'avons
vu; alors k'^^_^. est très voisin de l'unité et l'on a sensiblement
ou bien
?(«)= 2 ©/„_!);
A. ET L.
322
alors
CHAPITRE X.
^(n) _ ?rn-l)
Donc à partir d'une valeur suffisamment grande de n, ^^ reste
sensiblement constante et l'on aperçoit ainsi que -^ tend vers
une limite quand n augmente indéfiniment.
Exemple numérique. — (Nous l'empruntons à la Théorie des
fonctions elliptiques de Durège, p. 178.)
Soient
A-2 = -^ o = 3o"
les valeurs données de k'^ et de cp.
Il résulte d'un calcul précédent que l'on a
2K
A-' = cosO.
k\ = cosOi
k\ — cosO
k'.^ = cosO,
Voici maintenant le calcul des angles cp<, cpa, 03 :
0,072 0078.8,
9,849 485o,
9,993 5ii8,
9,999 9878-9,
I ,000 0000.0,
cp = 3o°
:ango 9,761 4394
/•:' 9,849 485o
iang(cpi— g).. 9,610 9244
cpi — cp = 22° 12'27", 59
oi = 02*" 12' 27", 56
cp, r= 52" 12' 27", 56
tangcpi o, no 4374-9
k\ 9,993 5ii8
tang(cpo — oj). o,io3 9492.0
çp2— cpi= 5i°47'32",58
Cp2 = I04" o' o", l4
Cp, = io4°o'o", 14
tango, o,6o3 227
^^4 9,999 987
tang((p3 — ^2)- o,6o3 2i5
cp3 — cp-2 = io4"o'i", 40
Cp3 n= 208"0' l",40
On prendra ici comme valeur approchée delim-^le rapport
C?o I
2^ 8
(208^0' l" 54) = 98600", 19.
Pour exprimer cet angle en parties de rayons on divise le
EXERCICES SUR LE CHAPITRE X. 323
nombre de secondes par 206 264,8
Log 93 600", 19 = 4,971 2767.9
Log2o6 264",8 =5,3i4 4^51.3
9,656 85i5.7
T 2K
Log — =0,072 0073.
Log F(cp,A-|) = 9,728 8589.5
F(o, A) = 0,535 6221 pour o = 3o° et ^'=./
Remarque. — Lorsque le module est devenu très petit le
calcul des modules suivants peut se simplifier. ( Voir Bertrand,
Calcul intégral, ip. 661.)
EXERCICES SUR LE CHAPITRE X.
Division de la période 2to par un nombre impair n. — En posant avec
/ 2 K r \
Jacobi ^(jt) = 0 ^ vérifier l'identité
où l'on suppose que, 2r(a7) correspondant aux périodes 2to et 2co', 2r(a:', q")
correspond aux périodes — , 210', et où G désigne un facteur constant.
On peut remarquer que le premier membre d'une part et ^(xx, q'^)
d'autre part sont deux fonctions qui admettent les mêmes multiplicateurs
pour les périodes 2w, 2w' et qui ont les mêmes zéros dans un parallélo-
gramme des périodes.
On a une vérification intéressante de l'identité précédente en considérant
le produit infini qui donne ?j{nx, q'^), savoir
G2r(^a7, q") = Ci— 2^« cos'inx -^ q^-'')
X (l— 2^3rt cOS2/ia7-i- ^6/2)(i_2^5/JcOS2/ia7-i-^10"). . .,
et décomposant chaque facteur de ce produit d'après l'identité suivante
3.24 EXERCICES SUR LE CHAPITRE X.
(théorème de Cotes)
^ — iq^ cos 2/107+ ^2« — I I I — r^q cqs2 [x^ ) + ^^
r
pour
r == o, I, 2, . . ., n — I,
ou, ce qui revient au même puisque n est impair,
- = o, I, 2, ..., n — 1.
D'après cette vérification l'identité résulte de ce que, dans un produit
infini absolument convergent, on peut remplacer plusieurs facteurs par
leur produit effectué et réciproquement.
Vérifier la formule
n — 1 , V p -j
(— i)^~^i(:r)2ri(^+^V..^iLr-4- (/i - i) ^ = G'^i(/ia;, g«)^
où 2?! {x) désigne la fonction H ( \ , G' une constante et n un nombre
impair; de plus 3"i(a7) correspondant aux périodes 20) et 2a)', ^i(nx, g"')
correspond aux périodes — y 2a)'.
Des formules des deux exercices précédents déduire la suivante
/2AiK(«'a7 ,, A ^ 2K 2K / 27r\ 2K r ^ 27r1
s:i j a:^«^ =C sn a7sn — ( x-{ •• • sn x-i-(n — i) — ,
\7C / 71 T. \ n I '^L ^ \
2 O)
OÙ l'on suppose que k'^^ et K^'^^ correspondent aux périodes - — > 2a)'
comme A' et K correspondent à 2a) et 20)' et où G a la valeur constante
n — \
G = (-0 ^ ./ ,„
t/—
V /cl")
CHAPITRE XI.
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS OU FONCTIONS
DOUBLEMENT PÉRIODIQUES DE SECONDE ESPÈCE.
200. Définitions. — Dans plusieurs questions de Mécanique el
de Physique mathématique, on est conduit à étudier des fonctions
uniformes de u^ n'admettant à distance finie d'autres singularités
que des pôles et se reproduisant multipliées par des constantes a
ou a' quand on ajoute à u l'une ou l'autre des périodes 2to et 203'.
L'une quelconque de ces fonctions F(^^) vérifie donc deux rela-
tions de la forme
¥{u -+-2C0) = \j.¥{li), ¥{u + 2to') = 'j! ¥{u).
M. Hermite, qui a fait l'étude des fonctions de cette nature
{Sur quelques applications des fonctions elliptiques, Gauthier-
Villars, i885), leur a donné le nom àe fonctions doublement pé-
riodiques de deuxième espèce; ces fonctions se réduisent aux
fonctions doublement périodiques ordinaires ou fonctions ellip-
tiques, quand les deux multiplicateurs constants u. et [x' se ré-
duisent à l'unité. Quand les multiplicateurs [x et a' seront donnés,
nous appellerons les fonctions telles que F(î^), fonctions aux
multiplicateurs constants [jl e^ [jl'; les fonctions elliptiques sont
alors des fonctions aux multiplicateurs i et i.
Les relations
F(ï« + 20)) = ;jt.F(?Oj
F ( if H- Si co' ) = <j.' ¥ {il)
entraînent évidemment la suivante où m et n sont des entiers po-
sitifs, négatifs ou nuls :
¥ {u -^ 1 ntiù -\- in (Xi') = tx'" u.''^ F(zf ).
11 en résulte que, si la fonction F(z^) admet un pôle u = a, elle
326
CHAPITRE XI.
admet comme pôles, au même degré de multiplicité, tous les
points homologues
a -{- 1 lïnù -\- 1 niû
Si le résidu relatif au pôle a est A, le résida relatif au pôle am,,i
est [A'^p,^^ A. De même, si la fonction ^{u) admet un zéro u — />,
elle admet comme zéros, avec le même ordre de multiplicité,
tous les points homologues.
Exemple. — Voici quelques exemples de ces nouvelles fonc-
tions. Soient A, a et ). des constantes, la fonction
est une fonction aux multiplicateurs
^-i , 1-2/(0'
En effet, les relations fondamentales
H(W + 2CL)) =—ll{u),
H(w-h 2 0)') = — li{u)e~'^^''^^ ^
donnent les suivantes :
r, ,. /., , 1-2/60'
La théorie du pendule sphérique nous fournit un autre exemple
de ce genre de fonctions. Nous avons trouvé, en effet, pour x-\-iy
une expression de la forme suivante (p. gS)
A, a, b^ 1 désignant des constantes. Or, d'après les relations fon-
damentales
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 827
cette fonction o vérifie les relations
cp ( M -f- 2 W ) = e20^«-*)+2XfO ç ( i^)^
c'est donc une fonction aux multiplicateurs constants
ix' = e2r,'(a— A)+2Àco',
Dans la théorie que nous allons développer, nous supposerons
les multiplicateurs a et ix' donnés et nous formerons les expres-
sions analytiques des fonctions qui admettent ces multiplicateurs.
M. Hermite a indiqué, pour ces fonctions, deux formes principales
correspondant aux deux formes fondamentales des fonctions
elliptiques.
L'une de ces formes donne la fonction comme le quotient de
deux produits de fonctions H ou 3* : elle met en évidence les zéros
et les pôles de la fonction. L'autre forme est analogue à la for-
mule de décomposition en éléments simples; elle met en évidence
les pôles et les parties principales correspondantes.
Les seuls éléments analytiques nécessaires pour cette théorie
sont les fonctions H ou d.
I. — DÉCOMPOSITION EN FACTEURS. CONSÉQUENCES.
20L Expression générale des fonctions à multiplicateurs con-
stants. — Soit F(;^) une fonction aux multiplicateurs constants
donnés a et ix'. Par hypothèse cette fonction n'a d'autres points
singuliers que des pôles à distance finie et vérifie les deux
équations
F(u -h loi) = •j.F{u),
i ¥{u-h 2co') = [Jl'F(w).
Pour obtenir une première expression de la fonction F(u), re-
marquons que la fonction particulière
(2) /(") = A
328 CHAPITRE XI.
considérée dans le numéro précédent, \erifie les relations
OÙ
^ , t-2),a)'
(4) |jL = e2).a)^ ii'=e^
On peut toujours disposer des constantes "k elcn de façon à faire
prendre à ces multiplicateurs des valeurs données à l'avance. En
effet, [JL et a' étant donnés, on a
m
Log[i. ayant la même détermination dans les deux équations.
Avec ce choix des constantes X et a, on a, par la formule (2),
une fonction particulière /"(f^) aux multiplicateurs donnés [a et u'.
Mais alors, si l'on revient à la fonction générale F(w) aux mêmes
multiplicateurs, le quotient
(6) *(^) = 7(^
est une fonction elliptique aux périodes 20) et 20)'. En effet,
quand u augmente de l'une de ces périodes, F ety se reproduisent
multipliées par le même facteur et ^{u) ne change pas.
On obtient ainsi une première expression générale des fonctions
aux multiplicateurs constants [jl et jjl', en prenant
-r-i/ N L ^ n(u — ol) ^ , .
F{a) = Ae^^^-^^^~^^(u),
les constantes X et a étant déterminées par les relations (5) et ^{u)
désignant une fonction elliptique aux périodes 203 et 2to'.
202. Décomposition en facteurs. — La formule de décompo-
sition en facteurs se déduit immédiatement de ce résultat. En effet,
la fonction elliptique ^(w) peut se mettre sous la forme suivante
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. SlQ
(n° 40)
^^ , ^,U(U— b,)B(u-b.).. .11(11 — br)
^ ll{u — ai)ll{u — a.2;...H(« — «r)
avec la condition
(7) ^1+ ^2-+-- • •+ ^r= «1-^ <^2H-- • •+ <^/--
La fonction aux multiplicateurs constants a et '^' peut donc
s'écrire
Telle est la formule de décomposition en facteurs. Elle conduit
aux conséquences suivantes :
i'' Une fonction à multiplicateurs constants possède, dans
un parallélogramme des périodes, autant de zéros que d'in-
finis. Gela résulte de ce que, dans la formule (8) ci-dessus, il
entre autant de fonctions H au numérateur qu'au dénominateur.
2° Si Von considère, d'une part, les zéros, d'autre part les
infinis que possède une fonction aux multiplicateurs ;jl et ui'
dans un parallélogramme des périodes, la différence entre la
somme de ces zéros et la somme de ces infinis est égale à
-— (wLog;-x' — co'Loga),
à des multiples des périodes près.
En effet, la fonction F(;/) définie par la formule (8) a, dans un
parallélogramme des périodes, des infinis homologues des points
et des zéros homologues des points
a, b^ 60, ..., b,..
La différence entre la somme des zéros et celle des infinis est
donc
(9) 3c -h èi-h 60^-. . .-h è/.— (ai+ a2-r-- ••+ «/■) + 2mw -h 2/iw';
33o CHAPITRE XI.
si l'on tient compte de la relation
^1+ 62 + . . .-h 6,.= «i-h «2-h.. -H- «r>
et de la valeur (5) de a, on voit que la différence considérée (9) est
-:;— (co Log jjt.' — w' Logfji) + 2mw + -miji',
ce qui démontre le théorème.
Changer les déterminations choisies pour Log pi' et Log[jL re-
vient à modifier les entiers m et /i. On pourrait, par exemple,
choisir les déterminations des deux logarithmes de façon à
annuler m et n.
Remarque. — Il est évident que la fonction F(u) donnée par
la formule (8) n'admet pas nécessairement, d'une manière effective,
le pôle u = o : car un des zéros bi^ 0.2, . . . ^ hr peut être égal à o
ou homologue de o. De même, cette fonction n'admet pas néces-
sairement le zéro a.
Les deux théorèmes que nous venons d'énoncer admettent la
réciproque suivante :
3° Si Von considère une expression de la forme
n{a — b)}\{u ~ b^). . .R{u— br)
¥{u) = Be^»
\\{u — a) H(w — ai). . .\\{u — «,.)
dans laquelle les constantes X, a, <7i , . . . , a,., b, bi, . . . , br vé-
rifient les deux relations
(10)
b -\-bi^...-^br — (a -+-ai-4-...-l- a,-) = -^ (w Log a' — co' Logu.),
cette expression F(w) définit une fonction aux multiplica-
teurs [Ji et ]sl . C'est ce qu'on vérifie immédiatement en partant des
relations fondamentales
H(w + 2w) = — H(a),
n(w + 2(o') = — rj(M)e «^
Quand les multiplicateurs \x et u.' sont égaux à i, la fonction
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 33l
F(?/) devient une fonction elliptique, et la deuxième des rela-
tions (lo) exprime alors le théorème de Liouville (n° 39).
203. Nombre minimum de pôles d'une fonction à multiplica-
teurs constants. — Nous avons vu qu'une fonction elliptique a, au
moins, deux pôles simples ou un pôle double dans un parallélo-
gramme des périodes. Il en est autrement pour les fonctions à
multiplicateurs constants.
Quand les multiplicateurs [ji et [jl' sont quelconques et ne
vérifient pas la relation
(il) -.— (to Log(jL' — to'Logu) = o,
tir
pour des déterminations convenables des logarithmes, toute
fonction aux multiplicateurs a et a' admet au moins un pôle
s'mple dans un parallélogramme des périodes.
En effet, si la fonction F(f/) donnée par la formule générale (8)
n'avait pas de pôles, elle n'aurait pas de zéros, et cette fonction
se réduirait à la fonction
dont les multiplicateurs
vérifient la relation (i i) que nous avons écartée.
Il y a donc au moins un pôle. D'ailleurs, il existe des fonctions
avec un seul pôle dans un parallélogramme des périodes. Telle est,
par exemple, la fonction déjà considérée
., , , H(m — a) .
où \ et a sont déterminés par les équations (5). Cette fonction
a, comme pôles, le point w= o et les points homologues. Telle
est encore la fonction
/( u — (' ) = ^ — TTT T-^ eX(«-i')
•^ ^ ' H(i^ — p) '
332
CHAPITRE XI.
OÙ V est une constante quelconque; cette fonction admet, comme
pôles, le point u^= v ei les points homologues.
204. Fonctions à multiplicateurs spéciaux. — Nous dirons que
les multiplicateurs \x et [j.' sont spéciaux quand ils vérifient une
relation de la forme
w LogîJi' — w' Log [Jt, = o,
pour une détermination convenable des logarithmes. Dans ce cas,
il existe une fonction par tout finie dans un parallélogramme des
périodes et admettant les deux multiplicateurs : cette fonction est
\ étant déterminé par les deux relations compatibles
'2 CD
La fonction la plus générale F (?^) aux multiplicateurs spéciaux a
et a' est alors
F(m) = Ae>-"*î>(w),
^{u) désignant une /o/2C^/o/i elliptique. Une fonction elliptique,
non réduite à une constante, a au moins deux pôles simples ou un
pôle double dans un parallélogramme; donc, si la fonction F(;/)
ne se réduit pas à une simple exponentielle Ae^", elle admet dans
un parallélogramme au moins deux pôles simples ou un pôle
double. Telles sont les fonctions
e>-«sn2M, e>^"[Z(?i — a) — Z{u~h)\
II. — DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES.
205. Élément simple. — Reprenons la fonction
les constantes ); et a étant déterminées par les équations
X = — - Lofira,
a = ^- (o) Lojr a' — o)' Log^ a).
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 333
Ecartons le cas des multiplicateurs spéciaux étudié dans le dernier
numéro. Alors a n'est pas homologue de zéro et la fonction f{u)
devient effectivement infinie au point w = o et aux points homo-
logues. Déterminons la constante A de telle façon que le résidu
de /(î^) relatif au pôle u = o soit égal à i. Pour cela, il suffit
d'écrire que le produit u /(u) est égal à i pour u = o. On a ainsi
AH(a) ^__ H'(o)
H'(o) ' ^ ll^a)
et la fonction f(ii) devient
Cette fonction f{u) constitue l'élément simple introduit par
M. Hermite pour obtenir la deuxième expression générale des
fonctions aux multiplicateurs [jl et <j.'. Elle vérifie les deux relations
(Ij) \
elle admet comme pôle simple le point u=z o et les points homo-
logues. Au point w = o son résidu est i ; au point z/ = 2 m w -h a/iw',
met n étant des entiers quelconques, son résidu est ijl'^jjl'^', comme
il résulte de l'équation
conséquence immédiate des relations (i3). Si dans ces relations on
change u en u — ^, ç désignant une quantité quelconque indé-
pendante de u, on a aussi
( /(" — ^' + 2w) = a /(w — ç'),
I /{u— v-^iiM )= ^ f{u — v).
La fonction
regardée comme fonction de u, a donc les mêmes multiplicateurs |x
et a' que/(z^) : elle admet comme pôles simples le point u=z ç el
les points homologues, le point u = c avec le résidu -j- i •
334 CHAPITRE XI.
Il est intéressant de voir quelles sont les propriétés de cette
même fonction y*(w — i^) considérée comme fonction de i^. Si dans
les relations (i4) on change a en u — 2(o on obtient deux nou-
velles relations que nous écrirons comme il suit
Ces relations montrent quey*(« — v) considéré comme fonction
de ç est une fonction aux multiplicateurs inverses - et — ;• Cette
fonction de ç admet comme pôles simples le point ç =z u el les
points homologues, le point ç = u avec le résidu — i . On vérifie,
en efifet, immédiatement, que le produit (^ — u) f{u — v) Xenà
vers — I quand p tend vers u.
206. Formule de décomposition. Cas des pôles simples. — Soit
une fonction F(«) aux multiplicateurs non spéciaux ijl et |jt.'. Sup-
posons d'abord que cette fonction n'ait que des pôles simples ho-
mologues respectivement de certains points
u — a^ u =^ b, . . . , a — l,
et soient
A, J3, ..., L
les résidus de F(z/) aux points a^ h, ...,/.
Considérons la différence
\F(a)= ¥ {u)- \ f{u - a)- B f{ii — b) — . . .- Lf(u~l).
Nous allons montrer que cette différence est identiquement nulle.
En effet, '^^{u) est une fonction aux multiplicateurs li. et p.'^ car
elle est une somme de fonctions F(u), — A/'(?/ — a), . . . ad-
mettant séparément ces multiplicateurs. En outre, cette fonction
W(u) est finie pour toutes les valeurs de u, car, dans le voisinage
de u = a, par exemple, on a, par hypothèse,
A
F (u) = + fonction régulière;
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 335
de plus, d'après les propriétés de la fonction y(z^ — r), on a, dans
le voisinage de u = a,
f{^u)= h fonction régulière;
enfin les autres termes f{u — b). . .f{u — /) sont des fonctions
régulières au point u =■ a. Dans la combinaison qui donne ^^{u)
les termes en disparaissent et '^^(u) est finie pour a = a. 11
II — a ^ ^ ^ ^
en est de même des autres points u = b, . . . , u = l et des poinls
homologues.
Ainsi ^(w) est une fonction aux multiplicateurs non spéciaux
p. et a', n! admettant plus aucun pôle à dislance finie. Mais une
telle fonction ne peut pas exister (n" 203) : donc ^ i^u) est iden-
tiquement nulle. On a alors la formule
(i6) F(«)= A/(i^ — a)+B/(i^ — è)^...M-L/(« — /).
C'est la formule de décomposition en éléments simples, mettant
en évidence les pôles non homologues a, 6, . . . , / et les résidus
correspondants. Chaque terme de cette formule est une fonction
de u aux multiplicateurs ix et ^ admettant clans un parallélo-
gramme un seul pôle simple.
Inversement toute expression de la forme (i6) dans laquelle «,
6, ..., / sont des points non homologues deux à deux et A, B, ..., L
des constantes quelconques, est une fonction aux multiplicateurs
|x et (i.', ayant comme pôles les points «, 6, . . . , / et leurs homo-
logues, les résidus relatifs aux points <7, 6, . . . , / étant A, B, . . . , L.
D'après cela, on peut choisir arbitrairement les résidus A,
B, . . . , L : il n'existe entre eux aucune relation nécessaire. Il j a
donc là une diff'érence avec les fonctions elliptiques pour lesquelles
la somme des résidus est nulle.
Exemple de décomposition. — Soit
<i7) F(z/)
\\{^u — a )^\{^u ~ b)
a el b étant deux constantes non homologues entre elles et non
336 CHAPITRE XI.
homologues de o. Cette fonction admet les multiplicateurs
Cl)
comme il résulte des propriétés fondamentales de la fonction H;
elle admet comme pôles les points a et 6 et les points homologues.
Construisons l'élément simple correspondant
ll'(o)U(u— a) -^
•^^"^~ H(a)H(w) ^'"'
en choisissant 1 et a de façon que cette fonction admette les mêmes
multiplicateurs pi et tj.'. 11 suffit de prendre
>, = o, a= — (a-i-^);
l'élément simple est donc
Les résidus de la fonction à décomposer F(w), relatifs aux deux
pôles non homologues a et b, sont
ir(o)H(a-^) ll'(o)H(^ — a)'
pour les obtenir, il suffit de chercher les limites des deux produits
(;/ — a)F{u) et (u — b)F(u) pour u =z a el u =^ h.
La formule de décomposition est donc
F(w)= A/(w — a)-i-B/(M — 6),
ou, en écrivant tous les termes explicitement
l{{u — a)\\{u-b)
~ H{a-hb)ll(a — b) [ H{u — a) U{u - b) J '
207. Cas des pôles multiples. — Le même raisonnement nous
donnera la formule dans le cas des pôles multiples. Supposons que
la fonction F(u) aux multiplicateurs non spéciaux p. et |j.' ad-
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 337
mette comme pôles les points «, b^ ..., /non homologues; et
supposons que les parties principales relatives à ces pôles soient
respectivement
A A| A, Aa-i
?i(")
(p,(w)
u — a {Il — a)' ' {a — a y^ ' ' ' {u — a)'
B B, B, B3-1
II — h {u — bf ' {u — b)'^ '"' {u — b)'^
Si l'on désigne par/^,/'^, ... les dérivées successives de /(;<), la
différence
^V{u)=¥ {it)-\k f{u - a)- k, f {a - a)-^ ^f'iu - a)
-^B f^u - b ) -B, f{a ~ b) ^ ^^/"{u - b)
est encore identiquement nulle : en effet, dans le voisinage de
u =^ a par exemple, on a
fiu — «)= H- fonction régulière,
fin — «) = -T- fonction réofulièrc,
1 . 1
f"(u — a) = ■ — — - — fonction réf?ulière,
fi<x-\)(u — a)=:(— i)^--^- — h fonction réiçulière.
Donc
Afin- a)- Al f'{u -a)-h -^^/"{u — a)-^..,
-h ^^ = — f^^-^\u — a)= cp,(ff )-i- fonction régulière.
A. ET L. 22
338 CHAPITRE XI.
Gomme dans le voisinage de ?^= a^ on a aussi, par hypothèse,
F(«)= cpi(w)+ fonction régulière;
on voit que ^(«) est régulière au point «; il en est de même des
autres points h^ . . ., /et des points homologues. Cette différence
^(^li) est donc une fonction aux multiplicateurs non spéciaux p.
et y^ n^ ayant plus aucun pôle à distance finie. Gomme une telle
fonction ne peut pas exister (n° 203), W(w) est identiquement
nulle et l'on a la formule de décomposition
I'(") = 2[a/("-^)-^i/'(^^-«
1 . 2 . . . a — i -^ ^ ^ J '
la somme étant étendue à tous les pôles non homologues.
Réciproquement, toute expression de cette forme, dans laquelle
les coefficients A, A, , . . . , Aa_, , . . . sont choisis arbitrairement, est
une fonction aux multiplicateurs ]x et ^ .
On voit l'analogie de cette formule avec celle que M. Hermite a
donnée pour les fonctions elliptiques et que nous avons établie
au n° 26 par un raisonnement presque identique.
Exemple, — Prenons, par exemple, la fonction (17) de la
page 335, en y faisant h ^^ a^
Cette fonction admet les multiplicateurs
fi, = I , [jt.' = e ^ ;
elle a comme unique pôle double le point u=^a et les points ho-
mologues. Dans le voisinage du point u = a, on a, par la formule
de Tajlor,
ll{u)= ll(a)-+-(u — a) ir (a)^ . . . ,
U{u-a) = {u-a)U'(o)-h ^ "" ~ ^^' H'7o)-4- . . . ,
^ ^ ^ 1.2.3 ' ^
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. SSq
car H(w) étant impaire, H(o), H'^(o) sont nulles. Donc
Uju) _ I U(a)-h(u — a) H'{a)-\-...
H{u — a) ~ {u — a)H'{o) , {u — ay- H'"(o)
^^ 6 H'(o)"^***
[H(a)-i-(w-a)H'(«)-h...].
(w — a)U'(o)
En élevant au carré, on a enfin
UHu) _ I llHa) 2 U(a)U'(a)
m{u — a)~{u — ay^H'Ho)'^{u — a) H'2(o) ^•••'
les termes non écrits formant une fonction régulière au point a.
On a ainsi mis en évidence la partie principale de F(w) au pôle a.
L'élément simple avec les multiplicateurs ui et ik est actuellement
La formule de décomposition est enfin
„. ^ 2H(a)H'(«) -^ . H-^(a) ., .
208. Méthode de M. Hermite. — Pour établir la formule de dé-
composition, nous avons suivi une marche analogue à celle que
nous avons employée pour les fonctions elliptiques (n°^ 24 et 26).
M. Hermite établit cette formule par la méthode suivante, que nous
indiquons à titre d'exercice :
Soit ^ {u) une fonction aux multiplicateurs non spéciaux a
et [x'; désignons par v une variable auxiliaire et considérons la
fonction de v
*(.)=F(0/(w-0-
Cette fonction est doublement périodique : car, si l'on augmente r
de l'une des périodes, F((') se reproduit multiplié par ii. ou jjl' et
f{u — (') multiplié par - ou — ,; donc le produit ^(r) ne change
pas. La fonction ^{v) est donc une fonction elliptique. En écrivant
que la somme des résidus de ^{v) relatifs aux pôles situés dans un
parallélogramme ou, ce qui revient au même, relatifs aux pôles
non homologues, est nulle (n"" 2o), on obtiendra la formule
cherchée.
340 CHAPITRE XI.
Les infinis de ^{^^) sont les infinis des deux facteurs F(p)
elf{u — ç) : les infinis de F(ç) sont homolog^ues des poinls
a, b, . . . , /;
ceux de f(n — ç) sont homologues du point u. Supposons, pour
simplifier, les pôles de F{ç) simples et soient A, B, . . . , L les ré-
sidus de F correspondant aux pôles a, b, ...,/. Les résidus de
<ï>(ç^), relatifs à ces pôles, sont
A/(a-a), Bf{u-b), ..., Lf(u-l).
Le résidu de ^{v) relatif au pôle v = a est
-F(u).
Écrivant que la somme de ces résidus est nulle, ou a bien la
formule cherchée.
Nous laissons au lecteur le soin d'appliquer la même méthode
au cas des pôles multiples.
209. Multiplicateurs spéciaux. — Dans ce qui précède, nous
avons écarté le cas où les multiplicateurs ix et u.' vérifieraient, pour
des déterminations convenables de Logu. et Logji.', la relation
oj Log [jl' — o)' Log [J. = ().
Supposons maintenant cette relation remplie : il existe alors une
exponentielle de la forme
(.lu
admettant ces deux multiplicateurs, car les deux équations
donnent pour X des valeurs compatibles. Cette fonction
est une fonction n'ayant aucun pôle à distance finie. L'élément
simple appelé /(m) n'existe plus dans ce cas, car la constante a est
homologue du point o. Donc les formules de décomposition gé-
nérale ne s'appliquent pas à ce cas.
Mais, actuellement, toute fonction F(u) aux multiplicateurs
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 34l
Spéciaux u. et u.' peut s'écrire
4)(f^) étant une fonction elliptique. Il suffira de décomposer cette
fonction <E>(«) en éléments simples par les formules des n°' 24
et 26, et il en résultera une formule donnant F(z^). Par exemple,
supposons que F(w) ait seulement des pôles simples homologues
des points
a, b, ..., l,
les résidus relatifs aux points a, 6, . . . , / étant
A, H, ..., L.
La fonction elliptique
admet les mêmes pôles avec les résidus
On a donc, d'après la formule (3i) du n° 24,
4>(M) = Co-T-e->-«AZ(a- a) -i- e->^^B Z(a — è) +. . .+ e->>a Z( w — /);
en outre, la somme des résidus de la fonction elliptique <ï> étant
nulle, on a, entre les pôles et les résidus de F, la relation
( 19 ) A e-^>« + B e-^>* h- . . . -f- L e-^-' = o.
Revenant à la fonction donnée F par la formule
F(m)= e>^"*(«),
on a enfin la formule
F(a) = Goe>-"+ Ae>>("-«) Z( w — a)
_l_ Be>^^"-6^ Z(z^ — 6) + . . .-4- Le>^^"-/^ Z{u — l).
On pourrait donc prendre actuellement comme élément simple la
fonction
o(w)=e)>«Z(a)
et écrire
F(w)= Goe>'"-i- Acp(M — a)-hBcp(w — 6)-+-.. .-h Lç(w — /).
k
34a CHAPITRE XI.
Il est important de remarquer que, si les multiplicateurs sont
spéciaux, les résidas ne peuvent plus être choisis arbitrairement :
ils sont liés aux pôles correspondants par une relation, qui a la
forme (19) quand tous les pôles sont simples.
m. — Équation de Lamé. Équations de M. Picard.
210. Équation de Lamé. — Une application des plus impor-
tantes des fonctions doublement périodiques de seconde espèce,
ou fonctions à multiplicateurs constants, est l'intégration d'une
classe d'équations différentielles linéaires et homogènes ayant
pour coefficients des fonctions elliptiques.
La première équation de ce genre a été considérée par Lamé à
propos de l'équilibre des températures dans un ellipsoïde homo-
gène. Cette équation, appelée équation de Lamé, a d'abord été
prise par Lamé sous la forme
_^ =[n{n + \)k^in^x + h-\y,
k étant le module, n un entier et h une constante. Lamé s'est
borné à intégrer cette équation pour des valeurs particulières
de h choisies de telle façon que l'équation admette une solution
qui soit un poljnome entier en sn^, ou un polynôme entier en sn^
multiplié par l'un des trois facteurs cn.r, dn^ ou cn;rdnx.
Par exemple, quand /z = i , l'équation
admet la solution
pour /i = — (i + A"-), et la solution
y = cn57,
pour h = — 1 .
M. Hermite, se plaçant dans le cas général où h est quelconque,
a montré que l'équation de Lamé peut toujours être intégrée et
que son intégrale générale est de la forme
j/ = GF(^)-i-G'F(— ;r),
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 343
F(^) étant une fonction à multiplicateurs constants, G et G' deux
constantes arbitraires.
21 1 . Forme de l'équation de Lamé dans les notations de M. Weier-
strass. — Si dans l'équation
1 ^ = n(n-\- i)A-2 sn2ar -r- h,
y dx-
on fait le changement de variable
.T = y -h tK',
a désignant la nouvelle variable et a une constante, et si Ton se
reporte à la formule
r équation devient
u
1 d^r n(n-\-i) ,
A
Introduisons maintenant la fonction pu par la formule (n° 97)
nous obtenons l'équation
oii l est une constante. G'est là la forme de l'équation de Lamé
dans la notation de M. Weierstrass, telle que nous Tavons ren-
contrée au n° 194.
212. Intégration de Téquation de Lamé pour n = i. — Nous
allons exposer la méthode de M. Hermite pour le cas de /z = i,
qui, d'après les recherches de M. Hermite, se présente dans l'étude
des mouvements à la Poinsot. Nous rattacherons ensuite le cas
où n est un entier quelconque à un théorème de M. Picard.
3î4 CHAPITRE XI.
L'équation de Lamé, pour /i = i , peut s'écrire
Essayons de la vérifier par la fonction à multiplicateurs constants
(ï{u -\- a)
\u
a et \ désignant des constantes. Nous avons, en prenant les dé-
rivées logarithmiques des deux membres
yx du ^ / -= 7
et en dérivant de nouveau
Mais d'après la formule d'addition pour X^u (n° M) la valeur de
7— peut s écrire
JKi du ^
— ■ -7— = Ç a -f- A -f — !
yx du ipu — pa'
puis, d'après la deuxième formule d'addition pour pu (n' 45),
on a
. . I /p'm — p'a\2
■p{u^ a)== -y['^ ^ — —^u — -pa.
On a donc enfin
yx du^ ^ ^ 4 Vpi^ — P« /
[^ -, I p'm — p'a\2
V 2 pw-pa /
Pour que le second membre devienne égal à 2p?/+/, on voit
qu'il suffît de faire
pa = /, X = — t,a.
Ainsi l'équation (20) admet la solution
diu -{- a^ y
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 345
à condition que la constante a soit déterminée par l'équation
(21) jia = l.
Comme l'équation différentielle ne change pas quand on change
u en — u, elle admet également la deuxième solution
o li
qui s'obtient aussi en changeant le signe de a, ce qui est évident
d'après l'équation (21) dont le premier membre est une fonction
paire de a.
L'équation de Lamé pour n = i admet donc l'intégrale générale
= Cl -^^ e-<^ + G2 ' ^^_ — - e"^«
a' ( <^ — a )
c'a
C, et Co désignant deux constantes arbitraires.
213. Équations de M. Picard. — L'équation de Lamé rentre
dans une classe d'équations différentielles linéaires et homogènes
qui peuvent être intégrées à l'aide des fonctions à multiplicateurs
constants, comme l'a montré M. Picard (^Comptes rendus, 1880,
i^*" semestre.
Soit une équation linéaire d'ordre ii de la forme
dont les coefficients/, (j;), y2(-^) 7 . . . , //^(^) sont des fonctions
elliptiques aux mêmes périodes ato et 2co'; supposons en outre
que l'on sache que l'intégrale générale est uniforme en x et n'ad-
mette pas d'autres singularités que des pôles à distance finie.
Dans ces conditions, l'équation est intégrable à l'aide de fonc-
tions à multiplicateurs constants.
Pour le démontrer, supposons l'équation du troisième ordre
Le raisonnement que nous allons employer s'appliquera à une
équation d'un ordre quelconque.
346 CHAPITRE XI.
Le point de départ est dans ce fait que quatre solutions quel-
conques jKi, jr2» ^3? JK/, de l'équation du troisième ordre (22) sont
liées par une relation linéaire et homogène à coefficients constants
de la forme
GiJKi4- C2JK2+ C3JK3+ G4jK4= O.
Soit alors
une intégrale de l'équation : par hypothèse, c'est une fonction
uniforme de x. Gomme l'équation différentielle ne change pas
quand on change œ en œ -h 2(xi, elle admet aussi les intégrales
JK2= ç(a7H- 2W), J3= Cp(^-|- 4w), JK4= cp(a7 + 6(0).
Entre ces quatre fonctions a lieu, quel que soit ^, une relation
de la forme
(•23) Cl cp(ip)-+- C2 cp(a7-H '210)-+- G3 cp(a-'-f- 4w)h- G4 o(a^4- 6w)= o.
En supposant G4 différent de zéro et divisant par C4, on a
(24) cp(^-i- Gto)= c'i cp(^)-f- C2 <ç(iP -1-2 0))+ C3 çp(^-f- 4a)),
c,, C2, C3 désignant des constantes déterminées. Considérons alors
la fonction
(25) J^(^)= Xi 9(57)+ X2 cp(^ + 2a>)-f- X3 9(;r -I- 4ca),
OLiX,, X2J ^^3 sont des constantes arbitraires. Cette fonction est
une intégrale de l'équation : nous allons montrer que l'on peut
déterminer les rapports de ces constantes X de telle façon que
(26) 4^(37 -h 2(1))= [X t];(57),
[X étant une constante convenablement choisie. En effet cette der-
nière relation s'écrit, en vertu des précédentes (24) et (26)
Xi Cp(a7 -+- 2(0)-h X2 o{,X -h 4 W)+ X3[Ci o{x)-h- C2 ^{X -+- 2 0)) -f- C3 (^ (x -f- 4 (o)]
= {ji[Xicp(a7)-i-X2(p(:r-}-2to)-t-X3cp(;r + 4a))];
d'où, en égalant les coefficients de cp(^), cp(^ -+- 210), cp(^ -|- 4w),
[ [ili —01X3=0,
(27) < — Xi-i- (J.X2— C2X3 = o,
( — X2-t-([A — C3.)X3= O.
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 347
L'élimination de À,, Ao, )^3 entre ces équations donne, pour dé-
terminer ut., Téquation du troisième degré
(28) JJl3— C3IJL2— C2a — Ci= o.
Après que l'on aura pris pour ul une racine de cette équation,
on tirera des équations (27) devenues compatibles les rapports de
deux des quantités À,, )w, A3 à la troisième, et l'on aura ainsi une
intégrale '}(^) telle que
En partant maintenant de cette intégrale, comme nous sommes
partis de 'f (jc), on montrera que l'on peut déterminer des coeffi-
cients constants )/, , a!,, A3 de telle façon que l'intégrale
F(X)= l\^(x)-^ X; ^{X-^ 2to')-h X'3 6(37 4-4^')
vérifie une relation de la forme
F(.r-i-2a>';= ^'F{x).
D'ailleurs cette fonction F(x) vérifie évidemment la relation
F(x -f- 2w)= !JL F(rr),
puisqu'elle est une somme de trois fonctions 6 qui la vérifient sé-
parément.
On a donc démontré que l'équation possède au moins une
intégrale F{x) admettant deux multiplicateurs constants. Suppo-
sons cette intégrale trouvée : alors, conformément à la théorie gé-
nérale des équations linéaires, on fera le changement de fonction
r
= F(.,/..., -^(i^):
z étant la nouvelle fonction inconnue. Cette fonction z vérifie une
équation du second ordre
dont les coefCicienis sont doublement périodiques^ comme formés
rationnellement avec les fonctions /, (jc), /2(^) qui sont dou-
348 CHAPITRE XI.
blement périodiques et les quotients
F'(x) F"(x)
F(x)' F{x)*
qui le sont également. En outre, l'intégrale générale jk de l'équa-
tion donnée étant supposée être uniforme et n'avoir que des pôles
à dislance finie, la nouvelle fonction
possède les mêmes propriétés. L'équation différentielle en z
possède donc les propriétés caractéristiques des équations de
M. Picard : elle admet au moins une intégrale qui est une fonc-
tion à multiplicateurs constants. On l'abaissera par le même pro-
cédé à une équation du premier ordre qui s'intégrera par une
fonction à multiplicateurs constants.
Remarque. — Nous avons supposé, dans notre raisonnement,
G/, différent de zéro. Si G4 était nul (équation 23), on aurait
Gicp(^)H-G2cp(a7 + 2w)+G3ç(iPH-4a))=o.
Alors on supposerait G3 différent de zéro et l'on aurait
cp (a? H- 4 (o) = Cl cp (37) -h C2 ^ (^ H- 2 w ) ;
on poserait
et on déterminerait le rapport y^ par la condition
^{CC -h 2t0) = [Jt. '^'(X),
|j. désignant une constante. Les conclusions sont donc les mêmes.
Le cadre de cet Ouvrage ne nous permet pas d'entrer dans le
détail des divers cas qui peuvent se présenter. Nous renverrons le
lecteur aux Mémoires de M. Picard (Jou/'nal de Crelle, t. 90) et
de M. Floquet {Annales de V École Normale, 3^ série, 1. 1, i
214. Retour à Téquation de Lamé. — Prenons comme exemple
l'équation de Lamé
I d^y
y du^ \ y <r 7
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS. 349
OÙ n est un entier que Ton peut toujours supposer positif, car
l'équation ne change pas par le changement de ii en ( — n — i). Il
résulte des théorèmes sur les équations linéaires établis par
M. Fuchs (') que cette équation a, quel que soit /, une intégrale
générale uniforme ne possédant d'autres singularités que des pôles
à distance finie. On peut donc affirmer, d'après le théorème de
M. Picard, que cette équation est intégrable à l'aide des fonctions
à multiplicateurs constants. Vovons quels seront les pôles de ces
fonctions et leur ordre de multiplicité.
Soit ?/ = rt un pôle, d'ordre a, d'une intégrale y\ on a, dans le
voisinage de ce point,
C, A,, Ao désignant des constantes. On en conclut
I dy _ OL Ai-f- 2A2(m — a)-f-. . .
y du II — a i-r-A,(M — «)-i-...
ou, en développant le second rapport suivant les puissances de
a — a,
- ~f = ^-^Ai-f-Bi(;.-a)-f-...
y du u — a ^ '
Différentions par rapport à ;< ; il vient
I d'^y (i dy^^ g ^ ^
y du- \y duj {u — a)'^ i •••»
et, en remplaçant - ~- par sa valeur,
i d^y _ a(a-hi) 2aA,
y du- {U — a)'^ u — a
D'après l'équation de Lamé, ceci doit être égal à
n(n — i)pu ~ I.
Comme les seuls pôles de pu sont o et les points homologues,
a doit être égal à o ou homologue de o. Comme la partie prin-
(') Journal de C relie, t. 66, p. 121.
35o CHAPITRE XI. — FACTEURS A MULTIPLICATEURS CONSTANTS.
cipale de pu dans le voisinage d'un de ses pôles est
I
{u — ay'
on doit avoir
a(a -+■[)= /i(/i -f- 1), aAj = o.
La première relation exige, puisque a et w sont positifs,
a. = n
et la seconde
Ai = o. '
Ainsi une intégrale quelconque de l'équation de Lamé admet,
comme seuls pôles, les points homologues de o : tous ces pôles
sont d'ordre /?. Nous savons d'autre part que l'équation de Lamé
admet au moins une intégrale j'< qui est une fonction à multipli-
cateurs constants. D'après la formule (8) du n° 202, qui donne
une fonction à multiplicateurs constants comme le quotient de
deux produits de fonctions H mettant en évidence les pôles et
les zéros, cette intégrale yi est nécessairement de la forme
. . U(cc ^ ai) lî(x -h a-i). ..ll(x -h a„)
ou, avec les notations de M. Weierstrass,
*^^ <^"{x)
Il reste à déterminer les constantes
«1 , «2, . . . , an, A,
de façon que cette fonction vérifie l'équalion de Lamé; c'est ce
que l'on fera par un calcul analogue à celui que nous avons dé-
veloppé (n" 212) pour le cas simple de /? = i .
L'équation admettra une deuxième intégrale, JK2 déduite de yi
par le changement de .r en — x. On retrouve ainsi les résultats
de M. Hermite.
CHAPITRE XII.
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS OU FONCTIONS
DOUBLEMENT PÉRIODIQUES DE TROISIÈME ESPÈCE.
2lo. Définition. — M. Hermite a di^^eXé fonction doublement
périodique de troisième espèce une fonction uniforme n'ad-
mettant d'autres singularités que des pôles à distance finie et
vérifiant deux équations de la forme
0{X-^ 20)')= e^'-^^* 0(37),
rt, 6, a\ b' désignant des constantes. Les facteurs e^^'^^ et e^'-^'^^\
par lesquels la fonction est multipliée quand l'argument croît
d'une période, sont les multiplicateurs de la fonction : ces mul-
tiplicateurs sont actuellement des exponentielles linéaires en x.
L'étude de ces fonctions a été faite par M. Hermite {Comptes
rendus, i86i et 1862; Journal de Crelle, t. 100); par M. Biehler
{Thèse de Doctorat, 1879) et par AL Appell {Annales de V École
Normale, ?>^ série, t. I, II, III et V). Des exemples simples de ce
genre de fonctions sont fournis immédiatement par les fonctions
a", H, 0, .... D'une manière générale, la fonction
(2) cp(^.rj_Ae . Yi{x-a,)n{x-a.)...\\{x-a^y
OÙ le nombre p des fonctions H au numérateur est différent du
nombre^ des mêmes fonctions au dénominateur, est une fonction
doublement périodique de troisième espèce. Nous verrons plus
loin que, réciproquement, toute fonction doublement périodique
de troisième espèce peut être mise sous cette forme. Nous donne-
rons encore deux expressions principales de ces fonctions : l'une,
par un quotient tel que (2) de deux produits de fonction H,
352 CHAPITRE XII.
mettant en évidence les zéros et les pôles; l'autre, par une somme
d'éléments simples, mettant en évidence les pôles et les parties
principales correspondantes.
216. Simplification des relations que vérifie une fonction à mul-
tiplicateurs exponentiels. — Soit une fonction cp(^) telle que
(p(a7 -h 20)) = e^^^^o{x),
o{x-\- -2 10')= e«''^+^'cp(a7).
Posons, en désignant par X et [i, des constantes,
On peut toujours déterminer X et a de façon que f(x) admette la
période 2 0), c'est-à-dire ne change pas de valeur quand x croît
de 2to. En effet on a
Cl pour rendre cette exponentielle égale à i , il suffit de déter-
miner A et [J. par les deux équations du premier degré
(3) 4^w = — a, \\tii'^-^i\xui = — b.
La fonction f{x) vérifie alors deux relations de la forme
S /(^+2a)) =f{x),
^'^^ \ /{x-^ioi')=e^^^'+^f{x),
A et B désignant deux constantes dont la première a pour valeur
. , , tùa' — a m'
A = 4 ^^^ -h a = •
Comme la fonction /'(o:) admet la période 2 w, les deux membres
de la seconde relation (4) ue doivent pas changer quand x croît
de 2 03 : on a donc
g2A0)^j^ '2AW= — 2N7Ii,
N désignant un entier positif ou négatif. Les relations (4) s'é-
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 353
crlvent alors
/(^-T-2w) ==/(.r),
_ ^"'^ ^
/(x-i-2w')=e ^ ^ f{x).
Si l'entier N était nul la fonction f{x) serait une fonction aux
multiplicateurs constants i et e^ ^ fonctions que nous venons d'é-
tudier. Nous supposerons donc N différent de zéro. Dans cette
hypothèse, on peut encore simplifier un peu les relations ci-
dessus, en prenant comme nouvelle variable
Bo)
u = X — -— -
et posant
Cette fonction F(«) vérifie alors les deux relations
( F(a-T-2co) =¥{u),
(5) _N^
C est à cette forme simple que nous supposerons toujours que Ton
ait ramené les deux relations vérifiées par une fonction double-
ment périodique de troisième espèce.
217. Exemple du cas N = r. — La fond
ion
•IZHl
(6) E(?0=T7=e2^ Hi(wj:=— -^,^e^^ H(ii— to)
\i Vq
est une fonction régulière en tous les points à distance finie ou
ce que l'on appelle encore une fonction entière de u, car elle se
comporte comme un poljnome en tous les points à distance finie.
D'après les propriétés de la fonction H,, on a
Hi(îi-f-2co) =_Hi(w),
Hi(ï«-l-2cu')-e~^'"'^'''^Hi(w);
ce sont les formules du n^ 76, où nous écrivons 2(o et 2(o' au lieu
de 2 K et ii^ . Il en résulte que la fonction E(?^) vérifie les rela-
A. ET L. .-3
354 CHAPITRE XII.
lions
(7)
E(w + 2co) = E(iO,
iTZll
e "^ ,
relations de la forme (5) où N= i. Cette fonction entière E(u)
est partout finie; elle a les mêmes zéros que H, (u), à savoir : le
point II =: (ù el les points liomologues ; il y a un et un seul de ces
zéros dans chaque parallélogramme des périodes.
Nous avons donné pour H, (u) la série suivante (p. ii5)
Ui{u)= V q ^ e 2 0)
«= — 00
La fonction E{u) est donc donnée par la série
«=r — 00
OU encore, en changeant n en n — i,
E{u)= "V 7«'^«-i'e ^ .
I. — DÉCOMPOSITION EN FACTEURS. CONSÉQUENCES.
218. Première expression d'une fonction doublement périodique
de troisième espèce. — Soit une fonction F(w) vérifiant les rela-
tions
(8) N i -JT n
( F{u-+-'20j')=e ^ E{u),
où N est un entier positif ou négatif. Si nous élevons à la puis-
sance N la fonction E(?/) du numéro précédent, nous obtiendrons
une fonction
vérifiant les deux relations
E^iii-i-iio')^ e ^ E^{u).
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 355
D'après cela le quotient
«i>(w)= -— —
est une fonction elliptique. On a en efTet
Celte fonction elliptique 4> a, dans un parallélogramme des pé-
riodes, autant de zéros que de pôles; on peut Técrire (n" 40)
H(?^ -h,)'^{u-h.)..,^\{u-h,)
^^^ ^"^ H(,a-ai)H(a-a.)...H(w — a^)'
sous la condition
De celte première expression de la fonction F(«) sous la
foiine
F(w)= E^'(ïO*i>(«)»
on conclut immédiatement les résultats suivants. Nous distinirue-
rons deux cas : i'' l'entier N est positif; 2" l'entier N est négatif.
âU). Cas de X positif. — Si nous posons N = m, m positif, le
facteurE'^*(zf)est une fonction ne devenant pas infinie et admettant
comme zéros d'ordre m le point co et les points homologues. On
a alors, en remplaçant E(«) j)ar son expression (6),
(II) YKu)-^e H(..-«0H(./-«2)...H(«-«,)
Il peut se faire, dans cette expression, que certains des points a,,
<^o, ... coïncident avec w ou soient homologues de co : il y aurait
alors des réductions évidentes. Mais, dans tous les cas, en
comptant chaque zéro et chaque pôle avec son degré de multipli-
cité, on a le théorème suivant :
Sl^ est égal à un entier positif /«, la fonction ¥ {u) a, dans
un parallélogramme des périodes ^ m zéros de plus que de
pôles. La somme de ees zéros, diminuée de la somme de ces
infinis, est congrue à mtû. La première partie de ce théorème
est évidente d'après la formule (11); quant à la deuxième, la
356 CHAPITRE XII.
somme des zéros, diminuée de la somme des infinis, est congrue à
mw -h ^1 -f- ^2 + . . . -i- b,. — <2i — «2 — • • • — «r?
c'est-à-dire à mto d'après la relation (lo).
Réciproquement, soient a,, ao, . . ., a^; jBj, [^2? - ' ^^ pr+m des
constantes vérifiant la relation
t^i -^ p2H----+ p,.+m— ai — a2 — ...— a,.= mw,
la fonction
777 71 7<i
.„ H(»-MH(» PO H(» p,.^„.)
est une fonction vérifiant les relations
m TT ni
comme il résulte des propriétés de la fonction H.
777 u m
0)
J^onctions entières admettant les multiplicateurs i ete
— Quand N est égal à un entier positif /??, nous venons de voir
que la fonction F a m zéros de plus que de pôles : il peut se faire
qu'elle n'ait pas de pôles du tout : alors c'est une fonction entière
(E(w) ajant dans un parallélogramme m zéros
ces fonctions particulières ont pour expressions
e(w)=Be 20) U(u — i^,)ll(ii — i^,)... 11(11- p,„),
avec la condition
pi+?2-t-----H (3,71 = rnui.
On voit que la fonction entière la plus générale, vérifiant les deux
relations
/ (è(u -T- '2 eu) = ^(U),
(12) I _ 777 71 i/i
[ iB(u-i-'20i')= e ~'~^~e{u),
dépend de m constantes arbitraires B, [j,, ^2, •■•, pm-i • elle est
déterminée, à un facteur constant près B, quand on connaît (/?2 — i)
de ces zéros. Nous allons montrer que la fonction entière la plus
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. SSj
générale vérifiant les relations (12) peut s'exprimer en fonction
linéaire et homogène de m fonctions spéciales vérifiant les mêmes
relations. Pour cela, remarquons que toute fonction entière ad-
mettant la période 2 oj peut être représentée par une série de la
forme
(i3) €(^0= y A,
n iZiii
e ^ ,
dont chaque terme admet la période 2Cl). En désignant toujours
TZM' i
par q la quantité e ^ , on a
n TT Jti
_ m T. ni ^^^^ I
In — m) 7: i/i
D'après la seconde des relations (12) ces deux séries doivent être
identiques. En égalant dans ces séries les coefficients des mêmes
7:1^
puissances de c '^ , on a
(14) A„+„,= A„^27i^ {n = o, =j, :^i, ...).
D'après cette relation unique entre les coefficients, on voit que
l'on peut prendre arhitrairement Ao, A,, . . ., ^^m-i et déterminer
ensuite tous les coefficients.
Ainsi en faisant successivement /^ = o, n = m, n = 2 m, . . . ,
A,„ = Ao, Ao,n = Arn q'"', . . . , Av,„ = A(v-i)m ^2^v-l)m,
d'où, en multipliant,
(15) Av;„- Ao^V(V-l)m;
en faisant de même, dans (i4)î ^= — ^^t ^= — 2 m, ...,
n = — am et multipliant, on vérifiera que la formule (i5) subsiste
pour V négatif. Tous les coefficients Aym sont ainsi exprimés à
l'aide de Aq. Par un calcul semblable on exprime tous les coeffi-
cients Av,«_^i en fonction de Ai, Av/7i4.2 en fonction de Ao, ,..,
358 CHAPITRE XII.
Avw+w_i en fonction de Am-\' On trouve
Av,„+p= A2ryviv-i)/«+2pv,
V{V— l)//i4-2 (/«—!} V
En portant ces valeurs dans le développement de la fonction en-
tière (iÊ(?^), on trouve qu'il prend la forme suivante
©(^0= AoEo(i^)+ Al Ei(ï/)-H...-{- ApEp(w) + .. .-^A,n-i E,„^i{u)y
où Eo, E,, ... désignent les fonctions entières suivantes
(i6)
^ muni
rV(v— l)/«+2V zj 0)
pTT ni
Ea{ii)=e~^
y ^v(v— l)m+2pvg to
Ainsi, comme nous l'avons dit, la fonction entière la plus géné-
rale admettant les multiplicateurs i et e ^ est une fonction
linéaire et homogène de m fonctions spéciales Eo, E, , ..., ^m-t-
L'expression de cette fonction contient ??i constantes arbitraires
Aq, Ai, . . ., Am-i dont on peut déterminer les rapports de façon
que la fonction ^{u) admette m — i zéros p,, po, ..., ^m-i
donnés à l'avance. Ces fonctions Ep s'expriment toutes à l'aide de
la première : on a évidemment
puni
Eo(u)= e'^^Eo lu
2pw
D'ailleurs la fonction Eo s'exprime aisément par une fonction
de Jacobi. En effet, reprenons la fonction E(?^) construite plus
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 359
haut (n^ 217) avec les périodes 2w et 2w'
TZiii
= T^e2w Hi(?f |(o, co'),
vq
où nous mettons en évidence les périodes ayant servi à construire
TZM' i
Ja fonction H,. Si dans cette formule on change w en — ? cj = e ^
se change en cj"'^ et la série du second membre devient précisé-
ment Eo(^^). On a donc
(I \ m 7: ni , I
1 m ) y^m \ I m
220. Cas de N négatif. — Supposons maintenant N négatif, et
posons
N=— w,
où m est un entier positif. Les fonctions à étudier sont alors telles
que
¥{u -}- 210) = F(fi),
F(t^H-2CL>')= e ^ F{u).
On conclut immédiatement de ces relations
I _ I
F(ll-r~'20j) ~ F{U)'
VI TT ni
= e
L'inverse t— — - de la fonction à étudier est donc une fonction
m TT ni
aux multiplicateurs i et e ^ [m positif), c'est-à-dire une des
onctions du numéro précédent. L'inverse ^^. — r peut donc s'écrire
^ F(?0
Jn 7C iii
V(u) H(!( — ot,)---H(« — J,)
36o CHAPITRE XII.
avec la condition
La fonction F(w) a donc pour expression générale
^ H(..-(i,)...H(^-p,^,,)
Elle a, dans nn parallélogramme des périodes, m pôles de plus
que de zéros, et la différence entre la somme de ces pôles et de ces
zéros est congrue à iniD.
Il ne peut donc pas exister de fonctions aux multiplicateurs i
7nTCiii
et e "^ , n'ayant pas de pôles. Mais il en existe qui n'ont pas de
zéros; ce sont les inverses -^-^ des fonctions sans pôles du nu-
méro précédent.
IL — DÉCOMPvOSITION EN ELEMENTS SIMPLES.
221. Étude de rélément simple. — Désignons par x et y deux
variables indépendantes, par m un entier positif, et considérons
la fonction de ^ et jk définie par la série
« = 4-00
-«-^ innizyi
2 0) J^ ^ 2 W "^ '
n=- — 00
ou bien
W = -4- OO
mn'K'yi
('8) X'^(^'^)=^ ^ ^ "^ q
mnin—l)
TK-T-y)!
e ^
-+- q^'i
Tl{^--y]i
e ^
ûr2rt
Celte série est convergente pour toutes. les valeurs de ^ et y à
l'exception de celles qui vérifient la condition
■y = 'iJHù -+- 2 7i'w' {n et n' entiers),
et pour lesquelles un des termes de la série devient infini.
Si l'on considère x comme une constante et y comme variable,
la fonction '//«(^j y) est une fonction uniforme de j n'ayant à
distance finie d'autres points singuliers que des pôles du premier
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 36l
ordre, à savoir les points
y — X — 'inoi — -2 /i' w ' ;
le résidu relatif au pôle y = j; est — i, car le seul terme de la
série qui devient infini pourjK = ^ est
-^ cot-^ (x — y).
•2C0 -ILO^ -^ '
Cette fonction vérifie les deux relations suivantes, qui s'établissent
aisément :
( lm{x, y -i- 2ai) 1= x,«(.r, y),
(19) I _ fi TZyi
( Zm(a7, r^2to')= e ^ yjn{oc,y).
Cette fonction y„i de la variable jk admet donc les multiplicateurs
I et (? ^ : elle a dans un parallélogramme (m -f- i) zéros et un
pôle homologue de x.
Si l'on considère, au contraire, y comme une constante et x
comme variable, il se présente des circonstances entièrement
différentes. La fonction '/mi^oc^y^ est alors une fonction uniforme
de X n'ajant à distance finie d'autres points singuliers que des
pôles du premier ordre, à savoir les points
37 = j^ H- 2 n 0) -i- 2 ^l' w' ;
le résidu de cette fonction relatif au pôle x-=^y est égal à + i.
Elle vérifie d'abord la relation évidente
(20)
puis l'équation
Xm(^ -f- 2 0), Jk) = X/«(^, 7),
X/n(^-H2CD', j)=e ^ Jm{x,y)
(21)
^i 1
T -
m TT ri
-e ^
2(.0
Tzi
m
-DTT.W
60 E
to
(w
-p)'K.Ti
Eo(r)
Ey{y)-...
Ep(r)
^ E,
iyh
362 CHAPITRE XII.
où les m fonctions Eq, E,, . . ., ^m-\ sont celles qui ont été dé-
finies plus haut (n° 219).
Pour démontrer cette relation fondamentale (21), remarquons
que la série (18) nous donne
Xm(^ + 2w',jK)= ; — • 7] e «^ qmn[n-\)
n = — 00
OU, en changeant 11 en n -h i ,
n=-u« . 'K(x—y)i
7r(
.r —
■.r)j
-X-
^2(n-
e
w
-1)
!L1
e
.r —
0)
-y)i
'_
^2(«-
-1)
yjn{x^'>-^', y)= — 21 ^ ^ ^""^
TTI.r — r)i
n = — 00 g O) . — q%ii
Si nous formons alors la différence
nous obtenons une série qui peut s'écrire
;;z ( « -+- 1 1 7C \i
(2.) "• ^^
-71 1 v^ — , ,At -^ u){u"i—t>'i)
y e ^ qmnin—l) 1 Ll i ,
en posant, pour un moment,
Tli.y — Y) i
(23) e ^^> = ^, q'^'i=u.
En effectuant la division, on a
t — 11^
et en substituant dans la série (22) on voit que cette série se par-
tage en (/?z -I- i) séries.
La première de ces séries est
t"^
c'est-à-dire, d'après la valeur de t^
_ . n = -i- 00
20) >^ ^
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 363
OU enfin
^ . m TZ .ri
•2(0
La deuxième de ces séries est de même
co
c'est-à-dire
. 7ri I n -^Wt: ri
_ ^ g uti (ymn{n—l)(/n—lii
OU enfin
• {m — DTZrri
- l
. (OT — p)TCx/ ÇtTZyi mn'KYi
t: i ~ "
to
OU
co ^ (X)
e ^ E,(j).
to
.\insi de suite. La (p -i- i)^^""*^ de ces séries est
mn'KYi
^ Q to <7/rt«(«— l)-t-2«p
. ( w/ — p i TT ri
La dernière ou (m -\- i)''^^™'^ de ces séries est
7nn7:yi
X g o) qmtiKn—D-^'î.nm
c'est-à-dire
^ . 777 ( rt -f-l ) TTj/
ou enfin
comme on le voit en changeant, dans la dernière ^, n en n — i.
Ce calcul démontre la formule (21).
On a ainsi les propriétés fondamentales de l'élément simple
■/m(^, y)'
222. Décomposition en éléments simples dans le cas où N est né-
gatif, ^ = — /?i. — Soit F{u) nne fonction aux multiplicateurs 1
et e ^ , /?i étant positif. Une telle fonction possède au moins m
364 CHAPITRE XII.
pôles dans un parallélogramme clés périodes. Supposons qu'elle
ait r pôles simples (r'^m) homologues des points
a, b, ..., l
et que les résidus aux points a^ b, . . .^ l soient
A, B, ..., L.
Ces pôles et les résidus correspondants sont liés par m relations
qu'il est aisé de former.
Relations entre les pôles et les résidus. — Considérons une
des m fonctions entières Ep(?^) du n° 219 qui admettent les mul-
tiplicateurs i et e P . Le produit
est une fonction elliptique aux périodes 2w et aw'. En effet, les
deux facteurs admettent séparément la période 2w et, quand u
m 71 là
croît de 'a w', le premier facteur est multiplié par e "^ , le deuxième
?n TU ni
par e ^ et le produit ne change pas. Cette fonction elliptique
a les mêmes pôles que F(w), carie facteur Ep(i^) n'a pas de pôles.
Le résidu ùq^^u) au pôle u = a est AEp(a), car on a, au voisi-
nage de « = «,
A
Y{u)= h fonction réi^ulière,
Ep(i^)=Ep(a)-f-(w — «)Ep(a)-f-...,
d'où, en multipliant,
AEp(a)
4>(M)r= h fonction réî?uliôre.
u — a ^
Les résidus de ^{u) relatifs aux autres pôles sont de même
BEp(^), . . ., LEp(/). La somme des résidus d'une fonction ellip-
tique étant nulle, on a la relation
^^4) AEp(a)-+-BEp(6)H-...+ LEp(0z=o.
En attribuant à l'indice p les m valeurs o, i , 2, . . . , m — i
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 365
{n° 219), on obtient ainsi m relations nécessaires entre les pôles
et les résidus de F(;^).
Décomposition en éléments simples. — Considérons la diffé-
rence
(25) W(u)=Fiu)-Ay,„(u,a)-By,n(ii,à) — ...-Ly^,n{u,l):
nous allons montrer que cette différence W est identiquement
nulle. Tout d'abord la fonction ^ i^u) ainsi construite admet les
multiplicateurs i et e '^ : on a évidemment
T(i^ + 2co)= ^^'(^^),
car chaque terme du second membre admet la période 203; voyons
ce que devient le second membre quand u croît de 2 co' : on a
d'abord
F(?«-^2a)')— e ^ F(w)=o,
puis
'/m ( w ^ 2 w', « ) — e ^ y„i {il, a)
• [ m TT ni \ . I /n — 1 ' 7: ni . T.ui
rriTZiii
X>n ( « -f- 2 co', 6 ) — e " x„, ( ?^, ^ )
. / /7i TT ?// \ . I m — 1 ) TT ni , TT ///
jÎ (Ju eu tO
comme il résulte de la relation fondamentale (21) dans laquelle
on remplace x par u et y par a. ou b, . . ., ou /. D'après cela la
différence
}n TT ni
peut s'écrire
_^(,
?W TT?/;
_^^ , e ^ y[AEo(a)+BEo(6)4-...4-LEo(/)],
^ • ( w — 1 ) 7:711
-^e ^o [AE,(a)-BE,(6) + ...^LEi(0],
-^e^ [AE,,_aa)-i-BE,,,_u/.)-^...-i-LE,„_u/;];
366 CHAPITRE XII.
cette différence est donc nulle, puisque cfiacune des sommes entre
crochets est nulle en vertu des relations (24) entre les pôles et les
résidus. Ainsi la fonction ^I^^^^) vérifie les deux relations
(26) j w 7: ni
De plus cette fonction W est finie en tous les points à distance
finie; elle n'a plus de pôles. Par exemple, dans le voisinage de
a z=z a, on a
F(u)= h fonction régulière,
7,«(w, rt)= h fonction réiruiiôre,
'" Il —a o '
et les autres fonctions y^m{ih ^)y • • • 1 yjn{ff, l) sont régulières au
point a : dans la combinaison donnant W(^u), disparaît,
et ^'(^^) ^^^ régulière au point a. Elle l'est également aux points
^, ..., / et aux points homologues. En résumé, ^ {u) estune fonc-
tion sans pôles vérifiant les relations (26). Mais nous avons vu
qu'il n'existe pas de fonctions sans pôles vérifiant ces rela-
tions (n° 220) : donc ^'(?/) est identiquement nulle et l'on a la
formule
(27) Y {u) ^- kyjn{u, a) -^ \^ yjn{u, b)-\- . . .-\-^.y,n{u, l),
qui est la formule de décomposition cherchée, mettant en évidence
les ])ôles de F(z/), a, b, . . ., /et les résidus A, B, . . ., L.
Réciproquement, si a^ b, . . ., / sont des points arbitraires, non
homologues deux à deux, et A, B, . . ., L des constantes vérifiant
les relations (24), l'expression (27) définit une fonction aux
?n 71 tif.
multiplicateurs i et <? ^ admettant comme pôles simples les
points a, b, ...^ l avec les résidus A, B, .... L, et leurs homologues.
Remarque. — On obtiendrait cette même formule de décom-
position en considérant le produit
n(^)=F(p)x(w,p),
comme une fonction de v. Ce produit n((') est une fonction ellip-
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. SGj
lique aux périodes 2w et 2(o', car les fonctions de i', F((^) et
'/,n{it, r) ont des multiplicateurs inverses; cette fonction !!((')
admet comme pôles les points homologues de
ç = a^ ç = b, .... V = l, V = a,
avec les résidus respectifs
Ay,n(u,a), Byjn{u,b), ..., hy,n{ii,l), — F(m);
l'expression du dernier de ces résidus résulte de ce que ym{Uj v)^
regardé comme fonction de r, admet le pôle simple r = u avec le
résidu — i (n° 2'^!). En écrivant que la somme des résidus de la
fonction elliptique, relatifs aux pôles non homologues, est nulle,
on a immédiatement la formule de décomposition (27).
Cas des pôles multiples. — INous avons écrit la formule de
décomposition et les relations entre, les pôles elles résidus dans
le cas des pôles simples. Si les pôles sont multiples ces formules
3e généralisent, comme celles que nous avons données (n*^* 26
et 207) pour les fonctions elliptiques et les fonctions à multiplica-
teurs constants. Bornons-nous à écrire ces formules. Supposons
que la fonction F (m) aux multiplicateurs i et e '^ admette les
, .... t avc^^ JC3 jjcii Lie:? |>i 1 ij
A , .Y,
A^_,
U — a {u — a)'
B B,
u — b { i( — b )-
(u — b)?
on aura la formule
d y m (tt, a) A 2 d- y„i ( it. a)
da 1.2 da-
d^-^y,n{u,a)
la somme étant étendue à tous les pôles. En outre, les relations
368 CHAPITRE XII.
entre les pôles et les coefficients des parties principales sont
"^ i.2...(a-i) da^-^ J~^'
où l'on fait successivement p = o, 1,2, ..., (m — i).
223. Exemple. — Soit
Cette fonction vérifie les relations
cp(a7 -h 20)') — e ^ V '^ ) ':i{x).
Si donc on fait, pour un momentj
, to
X -i- co = M,
2
(p( w — co'+ — j = F(w),
cette fonction F vérifie les deux, équations
F(?^ + 2w) = F(w), F(i«-f-2o/)= e~f»>^F(ï^).
Pour cette fonction F le nombre entier désigné par m est donc 2.
La fonction o(^) admet dans un parallélogramme des périodes
les deux pôles simples o et w avec les résidus respectifs ,-77 rr-, —
et — -rj,, Ti / Comme u est égal à ^ H- w' , la fonction
F(?^) admet les deux pôles
2 2
avec les mêmes résidus
A = ,^^_^^— , B =
H'(o)Hi(o) H'(o)Hi(o)
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. 869
On a donc la formule de décomposition
F{ii) = A 1-2(11, a)-h B y^iii, b),
d'où, en revenant à la variable x et remplaçant A, B, a, b par
leurs valeurs
H^(o)Hi(g) / , , O) , 0)\ / , co , co\
Si Ton met pour ces fonctions y. 2 les séries servant de définition,
on a
H7o)H,(o)
U(x)Hi{2;)
= -^ V (—i)"q-'^'\cot~{x — 2n(jii')—cot-^(x — to — 2niû')\.
2 10 Jmi L 2 tO 2 U> "^ J
/j^ — 00
La seconde cotan^ente est éiîale à — tano-^{'j?; ~ 2 nii)'); on â
o ^ 200 ^ ' '
donc enfin, en réduisant,
H'(o)Hi(o)
in — (x — 2/1 oj')
On établira de même, à litre d'exercice, la formule
H'(o)Hi(o) -i
Q{x) Qi{x)
= — y^{—V"q - cot-[x—(in — i)(jù'].
M. Hermite a montré l'importance que présentent les développe-
ments de ce genre pour les applications à l'Arithmétique.
221. Formule de décomposition dans le cas de N positif. N = m.
m 7ï ui
— Soit F(u) une fonction aux multiplicateurs i et e '^. Sup-
posons que cette fonction admette les pôles simples a, b, ...^ l
non deux à deux homologues, avec les résidus A, B, . . ., L. L'ex-
pression
est une fonction aux mêmes multiplicateurs, mais n'ayant plus
A. ET L. o-i
370 CHAPITRE XII.
de pôles. En effet, chacune des fonctions F(w), ym{^j ")» •••?
Xm{l, u) admet les multiplicateurs i et e ^ (n^ 221). En outre,
dans le voisinage de « = a par exemple, on a
F(m)= h fonction régulière,
^,„(a, u) = h fonction régulière,
et les autres fonctions '/w(^, u), ••., '/m{l^ u) sont régulières.
Dans la combinaison donnant W , — — disparaît. Le même fait se
produit en tous les pôles de ¥[ii). La fonction W[u)^ admettant
les multiplicateurs i et e '^ et étant partout finie, est une des
fonctions entières C(?^) étudiées au n° 219. Elle est donc de la
forme
OÙ Xq, X,, ..., \n-\ sont des constantes déterminées. On a alors
la formule
\¥{u)=^ — kyj,,{a,u)—l^yjn{b,u)~...— Lyjn{l,u)
\ -f-XoEo(M)+Xi Ei(w) + ...+ )w„_iE,;,_i(w).
On pourra déterminer les coefficients Xq, Xi, ..., \rn-\ en attri-
buant ni valeurs numériques à la variable u. Pour une étude
plus détaillée de ce point, nous renverrons aux Mémoires de
M. Appell.
Dans le cas des pôles multiples, chaque terme de cette formule
doit être remplacé par une somme telle que
. . ^ . dy„i(a,u) A, d^y„i(a,u)
Apt-i d^-^yrn{a, u) ^
i.'i. ..{oL — ij da^-^
Dans ces formules il n'y a aucune relation nécessaire entre les
pôles et les parties principales correspondantes. A.insi, quels que
soient les points a, ^, ..., /et les constantes A, B, ..., L, Xq, )m5 •••?
FONCTIONS A MULTIPLICATEURS EXPONENTIELS. Sjl
la fonction définie par la formule (28) admet les multiplica-
m 7T m
leurs I et r' "^
22o. Résumé. — On voit que le même élément simple '/^^(jc, y)
peut être employé pour la décomposition des fonctions F(;^) à
N TT iii
multiplicateurs i et e ^ , que N soit positif ou négatif. Quand N
est négatif, N =— jn, c'est x qui est la variable u et y qui coïn-
cide successivement avec les pôles. Quand N est positif, N = /?i,
c'estjK qui est la variable a et x qui coïncide successivement avec
les pôles.
CHAPITRE XIII.
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. NOTIONS SUR LES FONCTIONS MODULAIRES.
L — GÉNÉRALITÉS.
226. Périodes équivalentes. — Soient 203 et 2to' une paire de
périodes primitives d'une fonction elliptique. Posons
( oj'. = aoj' -h biù,
(1) ) ' ^
a, b^ c, ci désignant quatre nombres entiers positifs, négatifs ou
nuls, tels que
ad — bc =^àzi.
En résolvant alors les équations (i) par rapport à to et co', on
trouve pour w et m' des fonctions linéaires et homogènes à coeffi-
cients entiers de w^ et ù)\ : par exemple, si ad — ^c = i, on a
(2) )
On dit que 2co et awM'une part, 2t0i et 20)'^ d'autre part sont des
systèmes de périodes équivalentes. Une fonction admettant les
périodes 203 et i(s^ admet également les périodes 2 0l)i et 2to'^ et
réciproquement. En effet, si une fonction F(z^) admet les pé-
riodes 2(0 et 2(JL)', on a
F(M-}-2aw'-H26w)= F(m),
F ( ^^ -h 2 c w' H- 2 <ia> ) = F ( M ) ;
donc
F ( w -1- 2 w'i ) = F ( M ),
F(m4-2Wi) = F(m)
et la fonction admet les périodes 2t0i et 2to'^. La réciproque se dé-
montre de la même façon en partant des relations teJles que (2).
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 373
Si une fonction F (u) admet les périodes sto, et 203', on a
donc
F {u -^ idoj\ — 26101)= F(m).
¥(it — 2cc0j -f- aacoi) = F(w):
F(u-i-Q.(M')= F{u),
F{u-^20i) = F{u).
227. Rapport des périodes. — Nous avons supposé que, dans le
rapport des périodes
le coefficient de i est positif. Nous allons démontrer que, dans le
rapport
des périodes équivalentes, le coefficient de i est encore positif si
ad — 6c — -h i;
il serait au contraire négatif si l'on prenait
ad — 6c = — I.
En effet, soit
on a
a>'= a'-f- P'f ;
0/ _ (a'-^ B'0(a — 8 0
to
a2-|-^2
le coefficient de i est donc du signe de
Soient maintenant
a?'-?a'.
-^^li, to; = aj-t- p;i;
les relations (i) donnent
On voit que
a 1 := <2 a' -I- 6 a, oci= col' -i- da,
'S\ = a^'-hb^, Pi=c^'-+-c?p.
ai^;— 3,a;=(a3'— îîa')fat/— 6c),
374 CHAPITRE XIII.
et si l'on prend ad — bc ^=\^
donc le coefficient de ?, dans
\ aixi' -\- bi.ù __ ai -\- b
a également le signe +.
Si l'on avait ad — èc = — i, le coefficient de i dans t, serait
négatif.
228. Réseaux de parallélogrammes formés avec les périodes
équivalentes. — Prenons les expressions
dans lesquelles ni et ^^, m^ et n^ prennent toutes les valeurs en-
tières positives, négatives ou nulles. Les points w forment les
sommets du réseau des parallélogrammes construits avec les pé-
riodes 2(0 et 2to'; les points tVi, les sommets du réseau analogue
construit avec itt)^ et 2(o'^. Nous allons montrer que ces deux
réseaux ont les mêmes sommets, c'est-à-dire que les quantités w^
sont, à l'ordre près, identiques aux quantités w.
En effet, chacune des quantités w^ fait partie de la suite des
quantités tv, comme on le voit, en remplaçant, dans W\, co, et to',
par leurs valeurs (i) en fonction de co et w'. Inversement, comme
ad — bc =dz i chacune des quantités w fait partie de la suite des
quantités W\^ comme on le voit, en remplaçant, dans w, to et to'
par leurs valeurs (2). Donc, si l'on suppose ad — 6c =± i les
quantités w sont, à l'ordre près, les mêmes que les quantités {v^.
Les deux réseaux ont les mêmes sommets.
On peut remarquer, en outre, que les parallélogrammes du
premier réseau (ato, 2to') sont équivalents en surface à ceux du
second (2to,, 2to'J. En effet, les trois points
O, 20), 2to'
sont les sommets d'un triangle qui est la moitié d'un parallélo-
gramme des périodes 2to et 2to'. Si l'on fait
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. o7^
la moitié de l'aire de ce triangle est
Si l'on fait de même
la moitié de l'aire dn triangle de sommets
O, 2Wi, 2(jo\
est
±(ai?;-3ia;).
Or nous venons de voir (n'' 227) que ces deux quantités a^'— ,3a'
et a^'^— ,3a', ont même valeur absolue. Le théorème est donc dé-
montré.
II. — Notation de Weierstrass.
229. Formes en nombre infini de la fonction a". — Considérons
le produit doublement infini à l'aide duquel nous avons défini la
fonction c^ii
n
H 1 II-
r l pW 2 tV-
, fil =
w = 2 m (ji -^ 2 nui , } o, zïzi, lïz 2, . . .
et soient 2 to, , 2 w', des périodes équivalentes à 2 to, 2 w' ; les quan-
tités
/il — )
sont les mêmes, à l'ordre près, que les quantités iv; le produit
n
// 1 n*
e'^'i
est donc composé des mêmes facteurs que le produit précédent;
ou, en précisant, tout facteur de l'un des produits est aussi un
facteur de l'autre produit. On sait que l'ordre des facteurs n'inter-
vient pas; on a donc
j|'(.-^)e^-'- = «n'('-l;)
k
376 CHAPITRE XIII.
OU, en désignant par a'(w | to, w'), la fonction a* dont les zéros sont
iniiù + in w',
SOUS la seule condition que les périodes 20),, iiù\ sont équiva-
lentes aux périodes ato et 20/.
Ainsi la fonction d ne change pas quand on remplace la paire
de périodes primitives, qui a servi à la construire, par toute autre
paire de périodes équivalentes. Jl en est de même, évidemment,
des fonctions Ç et J3 qui se déduisent de d par des dilTérentiations.
C'est ce que l'on voit aussi en partant des séries qui définissent
Ç(?/|(o, (1)') et p(z^ I (0, i.ù'). Quand, dans ces séries, on remplace
2to et 2co' par les périodes équivalentes 20)1 et 203'^, elles ne
changent pas, car les termes qui les composent ne font que
changer de places.
230. Invariants. Invariant absolu J. — Les invariants
ne changent pas de valeurs quand on remplace les périodes 20)
et 2w' par des périodes équivalentes 2 (o^ et 2(o'^ . Ce fait est évident,
d'après ce que nous venons de voir, car la substitution de Wi
et 0)', à o) et to', dans les deux séries, ne fait que changer l'ordre
des termes.
La cfuantité g^ est homogène et du degré — 4 par rapport à w
et o)'; ^3, homogène et du degré — 6 par rapport à w et w'. On
peut mettre ce fait en évidence, en écrivant
(V = a)(2m H- 2/it), t= —
0)
Alors
^.^.= .3.5^2û
^3=2^5.7-1:2
{•un 1- inx)'*'
I
Le discriminant
est homogène et du degré — 12 par rapport à w et iù' .
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 877
Nous allons former une combinaison de g.y et g^ homogène et
de degré o en to et to' : cette combinaison ne dépendra plus que
du rapport des périodes t. Pour cela considérons, avec M. Klein,
la quantité
Cette quantité J, étant le quotient de deux fonctions homogènes
de degrés — 12 de co et to^, est du degré o. Elle ne dépend plus
que du rapport t des périodes. Nous mettrons en évidence cette
variable unique t dont dépend J, en écrivant cette quantité J sous
la forme
J(T).
On peut appeler cette fonction J(-:) V invariant absolu àes fonc-
tions elliptiques aux périodes 2(o et itù' . Nous avons déjà re-
marqué au n" 36 que ^ est une fonction du seul rapport des
périodes : avec la notation de M. Klein, on a
III. — Fonction modulaire. Groupe modulaire.
231. Propriété fondamentale de la fonction J(t). — Comme les
invariants g.2 et g^ ne changent pas quand on remplace 20) et 2a>'
par deux périodes équivalentes quelconques
(x>\ = a oi' -^ b bi ^
0)1 = cw' -f- c?w, ad — 6c = ziz I,
il en est de même de J. Or, quand on fait cette substitution, le
rapport
T = —
10
devient
On a donc
ou encore
(4) ^(f^) = ^(^)'
coi c-z -^ d
J(^i)=J(^),
378 CHAPITRE XIII.
(2, b^ c, d désignant quatre entiers quelconques tels que
ad — bc =± I.
La fonction J(t) présente donc cette propriété remarquable
de ne pas changer de valeur, quand on remplace t par -,» «,
6, c, û? étant des entiers assujettis à la seule condition
ad — bc =± I.
C'est la plus simple des fonctions modulaires. Elle nous offre le
tjpe d'un nouveau genre de fonctions, comprenant les fonctions
modulaires, dont le premier exemple a été donné par M. Hermite,
à propos de ses recherches sur la résolution de l'équation du
cinquième degré, et dont les propriétés générales ont été princi-
palement étudiées par M. Klein (Voyez Vorlesungen ilber die
Théorie der elliptischen Modulfunctionen, ausgearbeitet von
D'' Robert Fricke, Leipzig, Teubner; 1890). Ces fonctions sont
d'ailleurs un cas très particulier des fonctions fuchsiennes et
kleinéennes dont la théorie a été créée par M. Poincaré (Acta
Mathematica^ t. I).
232. La fonction J est paire. — Dans la relation fondamen-
tale (4), on peut prendre par exemple <2 = i , «? = — i, 6 = 0,
c = o. On a alors
J(-T)=J(T).
Cela résulte d'ailleurs évidemment de ce que les invariant g2 ^^ gw
ne changent pas, quand on change l'une des périodes co ou to', de
signe.
D'après cette propriété, on peut toujours supposer que les
quatre entiers vérifient la relation
ad — èc = -h I,
car on a
Vc^ + ^Z V c-z-^d )'
on peut donc toujours changer à volonté le signe des entiers a etb
et par conséquent celui de ad — bc. Dans tout ce qui suit nous
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 879
nous limiterons en conséquence au cas de
nd—bc=^-^i.
Nous supposerons la partie imaginaire de -z positive : celle de
_ a-z ^ b
'^'~ c-z-r-d
est alors également positive (n° 227).
233. Remarques sur les substitutions linéaires. — Soit
_a'z-b
on dit que l'on obtient Ti en faisant sur t la substitution linéaire
Substitution inverse. — En résolvant par rapport à t la rela-
tion (5), on a une autre substitution
— dzi-+-b
CTi — a
que l'on appelle substitution inverse de S et que l'on désigne pour
cette raison par S~'. On a alors
7 = 5-1-:,.
Produit de deux ou plusieurs substitutions. — Soit S' une
autre substitution formée avec d'autres coefficients a', 6', c', d' .
Posons
a' li -;- b'
• 2 — i3 1-1
c'-i -h d'
et cherchons la relation entre To et t; nous aurons, en remplaçant
T| par sa valeur St,
a' { a-z -^ b) -^ b' {c z -\- d)
T,= S'S'
(aT + 6)-T- d\cz'+- d)
Cette nouvelle substitution linéaire to = 7.^ ^j dont les coeffi-
Cx -4- D
38o
CHAPITRE XIII.
cients sont
(7)
k^aa'-^cb', ^^ha!-^db\
G = ac' + cd\ D = ôc'h- dd ,
s'appelle le produit de S par S'; on la désigne par S' S. On a iden-
tiquement
AD — BG =.{a!d— b' c'){ad— bc).
La substitution SS' est de même le produit de S' par S : on
l'obtient en faisant d'abord la substitution S', puis sur le résultat
la substitutions. Cette substitution SS' est, en général, différente
de la substitution S'S. Dans cette notation symbolique des sub-
stitutions, il n'est donc pas permis d'intervertir l'ordre des facteurs.
On peut maintenant imaginer trois substitutions consécutives S,
S^ S'^ : la substitution linéaire obtenue en faisant d'abord la sub-
stitution S, sur le résultat la substitution S', sur le nouveau résultat
la substitution S'^, est désignée par
S" S' S,
et ainsi de suite.
Quand deux ou plusieurs substitutions consécutives sont les
mêmes, au lieu d'écrire SS, SSS, . . . , on emploie la notation des
exposants et l'on écrit S-, S^, ....
Remarque. — Le produit de la substitution par son inverse
est la substitution identique
que l'on désigne symboliquement par i. On a, en effet,
Tl = Sx,
T = S-iTi;
donc, en éliminant t,,
t = S-iSt,
ce que l'on exprime en écrivant
S-iS = i;
on a aussi
SS-i = i.
Si l'on répète deux, trois fois de suite, la substitution inverse
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 38l
S~*, au lieu d'écrire S~^ îS"', S~' S~* S~'. . . . , on emploie des ex-
posants négatifs et l'on écrit S~-, S~^, ....
234. Groupe de substitutions. — Une suite de substitutions
données S,, So, . • ., Sv, . . ., en nombre fini ou infini,
CvT -h â?v
forme un groupe, si l'inverse d'une quelconque de ces substitu-
tions et le produit de deux quelconques de ces substitutions sont
encore des substitutions de la suite.
235. Groupe modulaire. — D'après cette définition, toutes les
substitutions en nombre infini
az — h
OT — -j,
c-z -T- a
où a, b, c, d sont des entiers assujettis à la seule condition
ad — 6c = I,
forment un groupe. En effet la substitution inverse de S.
— d- — b a^z-^bx
CI — a Cil -r- di
est encore formée avec quatre entiers a,, 6,, Cj, di tels que
aidi— 6iCi = ad — bc = i.
Le produit S'S de deux des substitutions considérées est une
substitution
At-i-B
dont les coefficients sont entiers d'après les formules (") et véri-
fient la relation AD — BC = i , car on a
AD—BC={a'd'—b'c')(ad—bc)
et les deux facteurs du second membre sont égaux à i par hypo-
thèse.
Le groupe ainsi défini est le groupe modulaire, et l'on peut dire
k
38'2 CHAPITRE XIII.
que la fonction J(':) est laissée invariable par toutes les substitu-
tions de ce groupe.
236. Substitutions fondamentales du groupe modulaire. — Tou tes
les substitutions du groupe modulaire peuvent être engendrées
par les produits des puissances positives et négatives des deux
substitutions
Sx = x-i-i, (« = ij6 = i,c = o, d = i),
T'c = } (a — o,b = i,c = — i^d = o),
que l'on appelle pour cette raison les substitutions fondamentales
du groupe.
L'inverse de St est
S-iT==T_i;
l'inverse de Tt est
T-.x=-i,
elle est égale à Tt. Nous ne nous arrêterons pas à démontrer que
toute substitution à coefficients entiers
az -^ b
c'z-\- d^
telle que ad — 6c = i , peut être obtenue en multipliant ces
substitutions fondamentales et leurs inverses dans un ordre quel-
conque, chaque facteur pouvant être répété un nombre quelconque
de fois. INous admettrons ce point dont on trouvera la démon-
stration dans le Livre de M. Klein sur les fonctions modulaires.
Bornons-nous à remarquer que le fait, que toutes les substitu-
tions du groupe modulaire peuvent être obtenues par la multipli-
cation de deux substitutions fondamentales et de leurs inverses,
a déjà son analogue dans la théorie des fonctions doublement pé-
riodiques. Si l'on appelle 203 et 2 to' les deux périodes, une fonc-
tion doublement périodique F(w) ne change pas de valeur quand
on fait sur u toutes les substitutions contenues dans la formule
w -t- 2mco -t- 2/ico',
m et n étant deux entiers quelconques. Ces substitutions forment
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 383
un groupe qui admet comme substitutions fondamentales les deux
substitutions
S W = M -h 2(0,
Tw = « -7- 2to',
dont les inverses sont
S-l IL =. U — 2W,
T-1 W = U — 2W'.
Tl est évident que par la multiplication de ces substitutions on
obtient toutes les substitutions de la forme u -{- iJiK^i -{- 2/1(1)' .
237. Interprétation géométrique. — Pour représenter géomé-
triquement la double périodicité, nous avons divisé le plan en
cases qui sont des parallélogrammes tous égaux, et nous avons
remarqué que la fonction reprend les mêmes valeurs aux points
homologues de toutes ces cases. L'une de ces cases étant choisie
comme case fondamentale, quand le point u décrit celte case, les
points homologues, u -f- 2/?zw -f- 2Aiw', décrivent chacun une des
autres cases.
On peut opérer de même pour la fonction modulaire J(t).
Gomme nous supposons la partie imaginaire de t positive, le point
représentatif de t est dans le demi-plan situé au-dessus de l'axe
des quantités réelles. On peut alors décomposer ce demi-plan en
cases telles que l'une de ces cases étant choisie comme case fon-
damentale, quand le point t décrit cette case, les points
C-Z -r- d
a, b, c, d entiers tels que ad — 6c = i , décrivent chacun une des
autres cases. La fonction J(t) prend alors la même valeur aux
points correspondants de toutes les cases et il suffît de la connaître
dans la case fondamentale, pour la connaître dans tout le demi-
plan.
Cette division du demi-plan en cases peut se faire d'une infi-
nité de façons. La plus simple est celle que l'on réalise avec des
arcs de cercle ayant leurs centres sur l'axe des quantités réelles.
Le point de départ de cette division est dans l'interprétation géo-
métrique des substitutions linéaires, à coefficients réels, à l'aide de
la combinaison de deux transformations successives par rajons
384 CHAPITRE XIII.
vecteurs réciproques, telle qu'elle résulte des travaux de
MM. Klein, Schwarz et Poincaré.
IV. — Notation de Jacobi.
238. Expression de J (t) en fonction du module k. — Nous avons
indiqué (n" 97) la relation qui lie la fonction pu aux périodes itù
et 2to' à la fonction snw aux périodes 2K et ii\sJ . Nous avons vu
que le rapport des périodes est le même
" o) K '
et, en désignant par ). une constante auxiliaire, nous avons trouvé
pour les racines (?i, ^2, e^ les valeurs
3>2ei= 2— /f2, 3X2^2 rr. 2A2 — 1, 3 X^ ^3 = — i — /:2 ;
on en déduit les différences des racines deux à deux et l'on en
conclut en multipliant ces trois différences
\^{e,- e.){e.,- e^){e^~ e,)^ — k^{A - k'-).
On sait que, dans un poljnome
dont les racines sont e^, ^2, e^ le discriminant
A = ^1—27^1,
est donné par la formule
à = 16(^1—62)2(^2—^3)^^3- ^i)"^.
On a donc
_ i&k'*{\-k-^Y
X12
D'autre part, le produit des racines étant ^ on a
_ /^(o. — k^)(l-lk^)(l-^k'')
^3- :^,
L'expression de J en fonction du module s'obtient alors facile-
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 385
ment. On a en effet
donc
^^^ ^-' = ^yk^ii-k^)'^
D'après cette relation, quand J est donné, A- a six valeurs. Mais on
vérifie immédiatement que, si
est une racine de l'équation (8) en k-, les autres racines sont
I U. I IX I
-, I — i^, ~ , — ^ — . •
IX \X IX II {Jt.
Il suffît de constater que le deuxième membre ne change pas
quand on remplace A - par l'une de ces six quantités.
Le carré du module k- est une fonction du rapport des pé-
riodes T. Quand on remplace t par ,, a, b^ c, cl étant quatre
entiers tels que ad — bc = i , J ne change pas; on en conclut
que A- ou bien ne change pas, ou bien prend l'une des nouvelles
valeurs
I A^-i A-2
B' '-^'^ ~k^' W^i' T-^n^-'
Pour que A'- reste invariable il faut assujettir les entiers «, 6,
c, d ai des conditions supplémentaires dans le détail desquelles
nous ne pouvons pas entrer. Les substitutions spéciales du groupe
modulaire qui n'altèrent pas A- forment ce que l'on appelle un
sous-groupe.
Nous indiquerons, en terminant, quel est, pour la fonction H
de Jacobi, l'elTet du remplacement des deux périodes, qui ont
servi à la construire, par deux périodes équivalentes.
239 . Formes en nombre infini des fonctions de Jacobi. Fonction
H(ï<). — Considérons la fonction
H, 4/— . '^U 4/— r . StZU
{Uj q)= i\ q sin i \J q^ sin h . . . ,
2 tO 2 CO
q = e ^ = e^'^T^
A. ET L. 25
386 CHAPITRE XIII.
et en même temps la fonction H(w, Q) dont le développement se
déduit du précédent en y remplaçant 2co et 2w' par les périodes
équivalentes 2a)< et 2 0j,, Q étant ce que devient q par suite de
cette substitution
H(i/, Q)='2t/Qsin^-2t/Q^sin^^+....
Nous allons démontrer que les fonctions H(i'^, Q) et H(?/, ^) sont
identiques, à un facteur exponentiel près de la forme A e^"'', a dé-
signant une constante. Cela résulte de l'égalité ^
^(w 1 Wi, w\)= ^(w I 0), co');
car, si l'on j remplace chaque fonction d par la fonction H corres-
pondante (n^ 21), on obtient cette autre égalité
pie^'i«'H(M, Q)= pe/'"'H(M, q),
dans laquelle p, pi, h et h^ sont des constantes convenablement
choisies. On en déduit immédiatement
H(m, Q)= Ae^"Ml(M, q),
A et a désignant des constantes. Nous allons déterminer a.
Revenons aux notations habituelles des périodes pour les fonc-
tions de Jacobi, en posant
o> — K, to' = ïK',
K' 1/
\ L = ctK' H- ^K,
avec
(9)
a, 6, c, 6/ étant des entiers tels que
(lo) ad — hc — \. ,
Ces quatre entiers ne peuvent pas être pairs tous les quatre ni
impairs tous les quatre. Si h est pair, a Ql d sont impairs; si a est
pair, ^ et c sont impairs.
PÉRIODES ÉQUIVALENTES. 387
Pour déterminer a remarquons que l'on a
H(w-+-2L, Q) = — H(m, Q),
\\{u-r- idK^ -iciK ^ q)— te ^ li{u, q),
£ étant égal à + i ou à — i suivant la parité des entiers ci etc. On
a en efFet
H{u~2dK, q) = (— 1)^11(11, q):
changeant, dans les deux membres, w en z^ -h 2 ciJL' et se rappelant
la formule (n" 77)
H(M-T-2CfK', q) = {-i)ce'"^""^"^'^ H(a, q),
on a la seconde des formules (11) où
La relation
lî(u,q) = Ae^"--U{u,q)
donne alors, en changeant u en ?/ + 2 L dans le premier membre
et u eu la quantité équivalente u -h odK -f- 2ci}L' dans le second,
U{u-^iL, Q)= Ae^'" + 2L)^-H(w^>«fK — iCiK', q).
Divisant membre à membre ces deux dernières relations en tenant
compte des équations (i i) nous trouverons
ci TT
X{u + 2L}-—'Xu- -—{ii-hciK')
(12) — i = te *^
Cette relation ayant lieu quel que soit u^ les termes en u doivent
disparaître dans l'exponentielle, d'où la valeur de a
ci-
"^^ 4KL*
Comme vérification, remplaçons a par sa valeur dans la for-
mule (12) et réduisons en remplaçant L par dK -\~ ciK!, nous ob-
tenons
— I = £(— O'^C
ou, d'après la valeur de £,
/ iyd-\-i){c+i) — i^
relation évidente, car <i et c ne peuvent être pairs tous deux.
388 CHAPITRE XIII. — PÉRIODES ÉQUIVALENTES.
On a donc, en définitive, l'égalité fondamentale
ri TXn-
(i3) Hiu, q)=Ae~'^ll{u,q),
OÙ A est une constante qu'il reste à déterminer. Nous ne nous
occuperons pas ici de ce calcul.
On voit que, au point de vue où nous nous plaçons ici, la fonc-
tion H de Jacobi se comporte d'une façon moins simple que la
fonction a', puisque d ne change pas quand on remplace les pé-
riodes par des périodes équivalentes, tandis que H se reproduit
multipliée par une exponentielle.
Cette relation étant obtenue, on en déduit aisément des relations
analogues entre les fonctions 0, 0i, H, construites d'une part avec
K et iK', d'autre part avec L et iU. Il suffit dans la formule (i3)
de remplacer, dans le premier membre, u par u -\- L, ou u + ih',
ou u-\-h-]-ih', et dans le second membre, ;^par les valeurs égales
u-\-dK-i-ciK', ou u-hbK-i-aiK' ou u-{-{b-\-d)K-i-{a^c)i}L' .
Tenant alors compte des relations du n° 77, on aura les relations
demandées. Ces relations prennent des formes différentes suivant
les parités des nombres a, 6, c, d. Elles permettent d'exprimer le
module des nouvelles fonctions elliptiques en fonction de k.
Nous ne les écrirons pas, et nous renverrons le lecteur au Cours
de M. Hermite à la Faculté des Sciences, où les calculs sont
poussés jusqu'au bout dans une hypothèse particulière sur les
quatre entiers.
NOTES
NOTE I.
IMPOSSIBILITÉ DE L'EXISTENCE D'UNE FONCTION CONTINUE
AVEC DEUX PÉRIODES DONT LE RAPPORT EST RÉEL.
Soit F{u) une fonction d'une variable imaginaire avec deux périodes
to' et o) dont le rapport est réel
co' _ h
co a
a et b étant réels. Si l'on fait
quand z augmente de a, u augmente de w, et quand z augmente de b, u
augmente de co'. La fonction
admet les àeny. périodes réelles a et b. Nous allons démontrer la propo-
sition suivante :
Ou bien les périodes a et 6 se réduisent à une; on bien la fonction /(;;)
est constante.
En effet, la fonction admettant les deux périodes a et b admet égale-
ment toutes les périodes
Ma-f-N6,
où M et N désignent deux entiers quelconques positifs négatifs ou nuls.
Considérons un axe Ox et prenons sur cet axe un segment OA égal à a.
Si l'on prend, sur cet axe, un point x d'abscisse x, on peut toujours choisir
un entier m positif ou négatif de telle façon que le point
^ = X -^ ma
soit à l'origine ou sur le segment OA : appelons ce point le point homo-
■)90 NOTE I.
logue de x. Alors considérons les points d'abscisses
6, ih, 3b, . . . , nb
et leurs homologues
Xi = b -^m^a. xc^= ib -\- m^a, ..., Xa= nb ~h m^a,
tous situés sur OA. Toutes les quantités x^^ ^25 ..., ^/i et toutes leurs
différences x^J— x^ sont des périodes àe f{z), car elles sont toutes de la
forme Ma -1- N6, M et N étant entiers.
Fi g. 26.
•— ^^ H-H H-^ . , .
Si tous les points x^, x^, . . ., x,i sont distincts, il en est au moins deux
Xy et Xij, dont la distance soit au plus égale à
^ ° ;i — I
en effet, si l'on divise le segment OA en ii — \ parties égales, il existe né-
cessairement une de ces divisions qui contient au moins deux des points.
La fonction admet alors la période
'^ Il — I
et l'on a
/(^ + co„)=/(5).
Faisons croître maintenant n indéfiniment. Deux cas sont à distinguer :
1° Quelque grand que soit n les points X]^, x^, ..., x,i sont distincts :
alors la fonction admet une période w,i différente de zéro mais aussi
petite que l'on veut, car elle est au plus égale à -• La fonction est une
constante : en effet, on a
quel que soit n. Quand n augmente indéfiniment, w„ tend vers zéro; le
rapport figurant dans le premier membre tend vers la dérivée f'(z) et
l'on trouve
/'(-)= o, f(z)= const.;
2" Il existe une valeur de n telle que deux des points Xi, x^, ..., Xff
soient confondus
X\^ — 37 (j^ = o.
NOTE I. 391
On a alors
relation de la forme
(i) pa — qb = G,
p el q étant deux entiers que l'on peut toujours supposer premiers entre
eux, car on peut toujours, dans la relation (i), diviser les deux membres
par les facteurs communs kp el q. Dans ce cas, les périodes a et 6 se ré-
duisent à une. En effet, p et q étant premiers entre eux, il existe deux
autres entiers />' et q' tels que
i-î) pq'—qp'^"^'
Désignons alors par c la quantité
(3) p'a — q'b=^c:
c est évidemment une période de/(^); d'autre part, en résolvant les rela-
tions (i) et (3) par rapport à a et 6, on a, d'après (2),
a = — qc, b =pc;
les périodes a et b sont donc des multiples d'une période unique c.
ADDITION X LÀ NOTE I.
IMPOSSIBILITÉ DUNE FONCTION UNIFORME ET CONTINUE AVEC TROIS PÉRIODES.
Imaginons une fonction /(^) d'une variable imaginaire z avec trois pé-
riodes a, p, Y dont les rapports sont imaginaires. Nous allons montrer ou
que la fonction est constante, ou que les périodes se réduisent à deux.
Remarquons d'abord que la fonction admet comme périodes toutes les
quantités
(,) Ma--N3-i-PY,
M, N, P étant des entiers positifs, négatifs ou nuls. Construisons ensuite,
dans le plan représentatif des imaginaires, le parallélogramme des périodes
a et p, OABG, ayant pour sommets les points
o, a, ^, a-^^.
Un point quelconque z du plan a, dans ce parallélogramme, un homo-
392
logue l,
NOTE I.
Ç = ^ 4- /a -H 7?ip,
/ et m étant des entiers, convenablement choisis.
Fig. .7.
Considérons alors les n'^ points
Y, 2 Y, 3 Y, ..., n^Y,
oii n est un entier et leurs homologues
zi= Y ^~ ^1 ^ + '^1 p3
La fonction admet comme périodes toutes les quantités ^1, z^^ ,.., Zn^
et les différences de ces quantités deux à deux, car ces quantités et leurs
différences sont de la forme (i).
Appelons \ la longueur de la plus grande diagonale du parallélogramme
OABG. Si tous les points
(^)
Zi, Z2,
sont distincts, il en est au moins deux z^^ et z^ dont la distance est moindre
que ■ -• En effet, divisons les côtés OA et OB en {n — i) parties égales
et menons par les points de division des parallèles aux côtés du parallé-
logramme OABG : nous diviserons ce parallélogramme en {n — i)^ cases
égales entre elles ayant pour grande diagonale ; sur les n"^ points ('2),
il en est forcément deux, au moins, z^, et Zn^ dans une de ces cases. Leur
distance est alors moindre que Analytiquement le module de z^ — z^
est moindre que • La fonction admet donc la période
'V-'
393
dont le module est moindre que
l-«l<-_7-
Deux cas sont à distinguer :
1° Quelque grand que soit n les points (2) sont toujours distincts. La
fonction admet alors une période non nulle w^ dont le module peut devenir
aussi petit que l'on veut. Elle est constante, car
fiz^LMn)—f{z) ^^
donne, pour n infini,
•î** Pour une certaine valeur de /i, deux des points (2), Zy et z^. coïn-
cident. On a alors
vy -i- /va -f- /?iv 3 = [J^Y -I- /jj- a -^ ni^'^,
relation de la forme
(3) /?a-f-^3-^rY = 0,
Pj q, /-étant trois entiers qu'on peut toujours rendre premiers entre eux
en divisant (3) par les facteurs communs à/?, q, r. Les périodes se ré-
duisent alors à deux.
En effet, appelons 5 le plus grand commun diviseur de /» et ^ : on peut
déterminer deux entiers/»' et q' tels que
(4) pq'— qp' "= s-
Posons
(5) . 5' '
a et b sont des périodes de la fonction, car — et — sont entiers. Les équa-
tions (5), résolues par rapport à a et p, donnent
(6) <
et la relation (3) devient
(7) 5a-i-rY = o,
394 NOTE I.
s et r étant des entiers premiers entre eux. On peut choisir deux entiers
r' et s' tels que
rs' — s/^' = I
et en posant
(8) s'a -+- t'y = c,
c est une période. On tire de (7) et (8)
a = rc, Y = — ^^1
d'où enfin, d'après (6),
a — q j^c — - 6,
P = _^Vc-+-^6,
Y — — se.
Les trois périodes se réduisent donc aux deux b et c. Cette démonstra-
tion est empruntée à Riemann {OE Livres complètes, p. 276).
NOTE IL
CONVERGENCE DU PRODUIT DOUBLEMENT INFINI QUI SERT
A LA DÉFINITION DE a'u.
Pour définir o'm nous avons considéré le produit doublement infini
/ W =: 2/;ia) -h 2/10)',
' w = o exclus,
et nous avons admis que ce produit est convergent. Pour le démontrer,
nous établirons la convergence de la série obtenue en prenant les loga-
rithmes des facteurs
21
Si l'on choisit pour détermination du logarithme de [i ) celle qu
w
tend vers zéro quand w devient infini, le terme général peut s'écrire, en
développant le logarithme en série :
_ lû / 1 i u I u-
W^ \o ci w 3 w
et l'on voit que le rapport
I lû
3 w^
tend vers i quand w devient infini. D'après cela il nous suffit de considérer
la somme
V^' I lû u^ v^' I
3 w
îl
O Jkaà W
ou encore de démontrer la proposition suivante
La séj^ie
m
\ [m — o, n — o exclus)
est une série convergente.
396 NOTE II.
Nous reproduirons une démonstration de ce théorème due à Eisenstein,
telle qu'elle est exposée par M. Hermite {Cours de la Faculté des
Sciences^ 3* édition, p. 21 3).
Soient x el y les coordonnées cartésiennes d'un point, envisageons l'el-
lipse donnée par l'équation
mod2 (2 0)37-4- 2w'jk)= I
où le premier membre est le carré du module de itax -+- it^'y, et désignons
par A son grand axe. Pour toutes les valeurs de a? et de jk qui représentent
un point de la courbe, on a donc
OU bien, comme en ce point mod2(2w^ 4- 'Hù' y)= 1,
x^-v- y-<i A2 mod2(2wa7 -f- 2w'jk).
Cette relation étant homogène par rapport aux variables x cl y subsiste
si l'on y remplace x e.1 y par "kx et Xjk, X étant une quantité quelconque;
elle a donc lieu quelles que soient les valeurs de x et de y. Nous la
mettrons sous la forme
I A
m.o(\{'i(jix -^ 'H^J' y) J QQ% _,_ y\
Une limite supérieure du module de la somme considérée est donc
et il suffit de démontrer la convergence de cette série
-E
(m2 4-/i2)2
qui est d'une forme plus simple.
A cet effet, partageons le plan en carrés par des parallèles aux axes Oy
et Ox dont les abscisses et les ordonnées représentent tous les nombres
entiers. Les sommets de ces carrés, l'origine étant mise à part, ont ainsi
pour coordonnées tous les nombres entiers et correspondent aux divers
termes de la série
1
(/?l2H-/i2)2
Considérons d'abord la suite formée par la somme des termes corres-
pondant aux sommets situés sur la bissectrice O^ de l'angle des coor-
données xOy\ pour ces points on a /ti = /i: la somme envisagée est donc
égale, à un facteur numérique près, à la série simple
[3 .^:i 33
elle est par suite convergente.
NOTE II. 397
Prenons maintenant la somme des termes pris sur Oa? et dans l'angle xOz:
il suffira évidemment d'établir sa convergence pour démontrer notre pro-
position.
Soit, pour abréger l'écriture,
et posons
3=(m, /i)
(m2-i-7l2)2
tt, = (l, o),
M2=(2, o) -h(2, l),
U3 = {3, o) H-(3, i) —(3. 2),
W/M = ('^^ o)-f-(m, i)-^. . .-h{m, ni -— i),
la série simple à laquelle nous sommes amenés, savoir
Ml -f- «2 -T- W3 ^- . . . -i- w,„ -T- . . . ,
est manifestement convergente. En effet, chacun des m termes qui com-
posent u,n est plus petit que le premier (m, o) qui est égal à — • On a
donc
Ainsi la série ^^Um a pour limite supérieure \ — ^ dont lu valeur est
finie.
La série proposée est donc convergente et a une somme indépendante
de l'ordre de ses termes; comme nous l'avons dit en commençant, on en
déduit la convergence du produit doublement infini qui sert à définir :fu.
NOTE m.
SUR LE DÉVELOPPEMENT DES FONCTIONS 0 EN FACTEURS.
Nous avons à la page 121, en identifiant l'expression de 61 sous forme
de produit avec l'expression de 0i sous forme de série, obtenu l'identité
( K{i + iq co?>ix -\- q~){i -h -îq^ C0S2^ -i- q^). . .
{ = i -h iq cosT.x -\- iq'* co?>/\x -\- ... .
Nous avons réservé à ce moment la détermination de la constante A. Voici
la méthode que M. Biehier a donnée pour déterminer A, méthode que
nous empruntons à une Note de M. Hermite placée à la fin de la dernière
édition de VAnaljse de Serret.
Considérons le produit composé d'un nombre fini de facteurs,
f^z) = {i-^qz){i-^q^z)...(i^q'^'^-^z)
x(-|)(-Ï)-(-^'>
le développement suivant les puissances positives et négatives de z sera de
la forme
f(z)= Ao+ Al (^^ + -^) +. . .+ A„ (^z--^ ^
Gela étant, l'identité suivante, qui se vérifie immédiatement,
fiq^^z){q^--i~qz)=f(z){i-^q^^-^^z),
donne entre deux coefficients consécutifs, A^- et A/_i, la relation
A,-(l - ^2«+2/) = A,-_i ( ^2.--l - ^2,.4-l ).
Nous en tirons successivement
A - \ 9('-r-")
NOTE III. 399
et, par conséquent,
Tous les coefficients du développement s'obtiennent donc au moyen du
premier Ao, dont voici la détermination.
Supposons 1= n et remarquons que dans f{^) le terme en z" ayant
pour coefficient ^i-^3+...h-2/ï-i^ on a immédiatement A„=^«', d'où, par
conséquent,
^ °(l — ^2«+2)(i_^2«+4)._(i_^4«j'
et enfin la valeur cherchée que j'écris ainsi
. _ (i— q^-"+^)(î — q^-" + '-^). . .(i — q^n)
0- (l_^2)(i_^4)...(,_^2«^
Gela étant, faisons croître indéfiniment le nombre n, cette expression nous
donne
I
(i-^'Hi-7'}(i-5'')-
et la relation entre Ai et Ao devenant simplement A/= Aq^'', on est con-
duit à l'égalité
(i_^2),i_^;)(i_^6)...
Il suffit maintenant de poser z = e-'^ pour en conclure
(1 -+- 2^ COS2a7 -h ^-)(l -î- 2^3 cOS2a7 -^ q^) . . .
_ i-f- 2^ cos2a? -f- 29* cos4a7 -!-. . .
" (,-g2)(i_^4)(i_^6)... •
La valeur de la constante A qui figure dans la formule (i) est donc
k={l~q'^-){x-q'^){v-q^){l-q^)....
RÉSUMÉ DES PRINCIPALES FORMULES.
FONCTIONS DE M. WEIERSTRASS.
Développements en produits et séries infinis.
otw = 1-7
u Aà
Il — m 71 nx-K
I
((V = 2/72 0) -f- 2/1 0)'),
Il 1 H^
Il \ —
I e
,W 2 IV
a' M = /« I I
^ ïz = i + y ( — ^
I II
— - p "
E
2 "^ .^(l^— ^'P)3
Développements en sé/^ies entières
o-M- !*-+-• .^^.3.5 23.3.5.7 29.32.5.7
l^u
=
1
u
+
^
<<?'2
7/ S
^3
11^
^1
1(1
22.3.5
•^2.5.7
2^.3.52.7
^
"^
+
•
-+-
^2
22.5
1^2 +
^3
22.7
u'-^
gl
u^
pu
2*. 3.52
g1
=
60 2':
i-^'
^3 =
= 140^
RESUME DES PRINCIPALES FORMULES. 4oi
Relations entre pu et ses dérivées.
p''M = 6p2i,_i^,,
p"'u = i2pup'u.
Homogénéité.
Ç(|XW| {AW, |Xw'):r^ -r(«|w, W'),
p ( «X ïf I jaw, {i(o') = — p ( f« [ w, w' ;.
^3([XW, [aw')= -i-^3(oj, 0)').
P«=-j
Dégénérescence.
— \ 2 / — \ 2
V2CU/
j -- ? ^1 = 7 eo ^ e-j — ^
J
^2-27^3=0.
\ •>
pu
=
Z4-
; i
Uc
=
T
U
ei =
e.
=
^3
=
0,
^
y 2
^.u= — cotang ^ ( -11- ) u.
1 fr,n\'-
^u = e^\^) ^\.in^.
- 2 0)
2° co = OC, w'= X :
1ÏU = u,
^3 = o.
Périodicité et formules cV addition.
p(u~ 2(û ) =^ pu,
p(u — 2to') = pu,
Ç(a+ 2w) = ^i^-i- 2r,. V) = Çw,
^(^-+-2 0)')= ^Z£-r-'2r/, •0'=bW':
A. ET L.
26
402 RÉSUMÉ DES PRINCIPALES FORMULES.
C7'(M-|-2to) r= — e2^i("^w)a'M,
(ï { U -~ V) (J ( Il — V)
pu DP — — — ~ ^^ ,
= Ç(ï^H-t^) — ^(W — P) -2^P,
T d (p'u — p'v'
pu
~pv
—
-pV
pu
— pv
I
p'u-
-p'v
'2
pu
-ps>
pU—p{U^V) r= _ -- . , ,
1 du\pu — pv
, , 1 fp'u — p'v
P(^ - c) - e, ^ i^i^^^^i:::-^).
pu^ei
je^—ei) (6.2—63)
pu — 62
(g3— gi)(e3— e,)^
pu — es
p(^^ — co') — 63^^:
Racines ei, e^, e^- - Fonctions 3'i, a'2, Gi'3. '
ei = pto, 62 = P(w-f- w'), e3=pw',
a'(îi — ui) a'(u — to')a'(i^--to-!-to')
p u^ — 1
a'(ci> — m)
a'co
, ,, O'i W + 0) — w )
(^(to H- w )
(ïsu= eV^ \ , ;
/CtW\2 /tf2W\2 f^-^Uy-
, 2 O'i î^ a'2 U 0*3 M
P"= -^
Les fonctions tfj, a'2, 0*3 sont paires.
RESUME DES PRINCIPALES FORMULES.
4o3
Valeurs réelles de pu quand m et -^ sont réelles.
Considérons le rectangle de sommets o, w, w -^ w', to'. Quand l'argu-
ment u décrit le contour de ce rectangle dans le sens o, to, co -h w', (û\ o,
la fonction pu diminue constamment de -hoc à — a; :
1° Quand u va de o au sommet co, pu est réel et décroît de ao à ei; p' u
est négatif.
2'' Quand u va de tu à w — to', pu décroît de ei à ^2, p' u est purement
imaginaire positive.
3" La variable u allant de to -- w' à to', pu décroît de eo à 63, p' u est
réelle et positive.
4" Enfin it revenant de to' à o, pa décroît de 63 à — -^'. p'u est purement
imaginaire négative.
En tout point pris dans le rectangle, pu est imaginaire.
FONCTIONS DE JACOBI.
Séries trigonométriques.
q = e
TZU
H(«) = 1^'q sinç' — 2 y/^sinSp -h^y/^^o ginS^; _ . . .,
Ui{u) = i^/q cos ç— 1 v/y 9 cos 3 (^ — 2 v^^ cos 5 p -^ . . . ,
8(W) == I — 2^COS2P-4-2<7*COS4p — 2^9cos6p -h. . .,
€)i{u) = 1 -^iq cos-îv -+- 2q'* cos^ç -h 2^9cos6t^ -t- . . . .
1 = e *^ ,
Hi{u)= H{u^K),
e(u) = -r^}i(u — IK'),
ei(w) = ^ H(i«--K+fK'),
Zéros de H (u)
H^iu)
» e(zO
» 61 (m)
2mK-h 2/ifK',
(2m-f- i)K-^ iniK'.
2mK — (2^-f-i)fcK',
(2mH- i)K — (2/14- i)£K'.
4o4 RÉSUMÉ DES PRINCIPALES FORMULES.
Produits infinis.
2lV
H (m) = A2v/^ Sinp(l — 2^2 coS2P-T-g^)(l — 2^*C0S2C^ + ^8). .
Hi(m) = A2v/^ COSP(H-2^2 C0S2P4- ^*)([-H 2^*C0S2P + ^8). .
0i(u) = A(l-^ iq C0S1V -h q^){l-h iq^ C0S1V -h q^)
Addition d'une demi-période ou d'une période.
h(m4-k)= Hi(w), n(wH-fK')== iie(u],
lU{u-{-K)^- — ïî(u), Hl(^^^-^■K')= X0i(w).
0i(wH-K)= 0(iO. 0i(w + j:K')=r XHi(w).
H(ït-4-K+tK')= >^©i(ïO, H(ïi + 2tK')==- - {j.H(w),
e(i^_i-KH-jK')= >^H.i(?0, 0(w-t-2iK')=r— [Jie(M),
Hi(it-t- K-+-i:K') = — îXe(w), Hi(w + 2fK')= ixlîi{u),
0i(M-f-K+iK')= AH(m), 0i(i^ + 2tK')= |j.0i(w).
Relations entre les tf e;f les S".
-^ ^ a'(co-Hw) 0i(o)
RÉSUMÉ DES PRINCIPALES FORMULES. 4o5
FONCTIONS snu, cnu, dnu.
I H(w)
y/A- ^(")
^ /Â' Hi(i.> /v H(K) H,(o)
Addition d'une demi-période ou d'une période.
^ ^ dnti A- sa a
A'snw , .,.,. . dn/*
cn(z<-^K) = ;^ ^, cn(ii-^ tK ) =— t-.— --
^ dni^ A sn w
A' , , .^r, .en M
^ àwu sna
dn ?«
sn ( M — K — t K' ) = -, >
cn(a--K-r-tK') =
A en u
nîK
A en u
dn(z^-r-K — «K')= a-'^^S
^ en w
sn(i« — 2K) =— snii, sn(ït — '2iK'} =: sn?^,
cn(i< — 2K) = — cnz^, en(ïi — 2iK') = — cnu,
àn{u-^iK)= dnw, dn(M -^ 21K' j = — dn m.
Argument purement imaginaire. — Relation entre pu et sn î*.
/ • I iz -iz'x .sn(?^lK', t'K)
sn( iw K, tK ) = i — ; — , ,., .t^,?
cn(mK, iK')=z — - — ^ , p^^=Ê•3-: ^ ^ ^'
A r' ^u 'V'^ àn(u\K',iK^
^ ' ' ^ cn(M|K', iK)
4o6
RESUME DES PRINCIPALES FORMULES.
Valeurs réelles de snw, cnw, àx\u quand K et K' sont r^éels {fig. 28).
OA = K, OB = K',
0 A G B
u
A
0
B
en u
0
I
GO
u
G
A
0
B
ànu
0
Fig
k'
28
I
GO
A X
Formules d'addition.
cna — en wcn(w — «)-[- snw sn(t^ — a) dna.
sn^u -\~ cn^u = i,
k^sn^u-\-àn^u = \, '
sn M en p dn p + sn p en u dn u
sn(M-l- p) =
Cn(M -ir V) =
dn(M H- p) =
I — X:2sn2asn2p '
en u cnv — sn u snp dnw dnp
1 — Â:^ sn^ u sn^p
dn w dn p — k^ sn z^ sn p en t^ en p
I — k^ sn^M sn^p
Dérivées.
d snu
du
ff cnu dn w.
/i^ = e.(o).
RÉSUMÉ DES PRINCIPALES FORMULES. 4^7
Si l'on suppose K et K' liées par la condition
on a
= \^ iq ^ iq'* -^ iq^ ~ . . .
d(snu)
= en II dnii^
du
d( en II)
du
d( dn u )
du
= — sn udnUj
= — A-2 sn u en u.
Développements en séries entières.
=;(-
u^
sn u = u — Q-fcoc ■ -j — 4 A-2 (a2 — 3 )
1.2.3 I .2.3.4-0
8A-3(a3-^33a)
u
I . -2 . J . 4 . 3 . G . 7
en i^ = I - — +(1 ^ 4A:2) - '^, - (i -- 44 A-^ - 16A-) f, , , -....
1.2 M. 2. 3. 4 1.2.3.4-5.6
dn «A = I — A- :- A-( 4 -^ A- ) ;^ — -
1.2 1.2.3.4
-A'Hi6-44A-2-^A-^)--^^^^--....
1.2.3.4.3.0
FIN.
ERRATA.
Page 3i, formule (3i), remplacer z par u.
Page 367, formule du bas de la page et page 368, première formule, mettre
partout des signes -h.
TABLE DES MATIÈRES,
CHAPITRE I.
Notions préliminaires.
I. — GÉNÉRALITÉS SUR LES FONCTIONS UNIFORMES.
Pages.
1 . F'onction régulière en un point. Zéro i
2. Points singuliers. Pôles. Résidus. Points singuliers essentiels 2
3. Remarque sur les zéros et les pôles 3
4. Point à l'infini 3
5. Remarque sur la convergence des séries 4
6. Une fonction uniforme régulière en tous les points à distance finie et
infinie est une constante 5
7. Les zéros et les pôles d'une fonction uniforme, n'ayant d'autres singu-
larités que des pôles à distance finie, sont nécessairement isolés les
uns des autres 5
II. — Fractions r.a.tionnelles.
8. Objet de ce paragraphe 6
9. Fraction i-ationnelle particulière n
10. Cas général. Pôles et zéros. Ordre 8
1 1 . Formes analytiques principales des fractions rationnelles 8
1° Première forme mettant en évidence les pôles et les parties prin-
cipales correspondantes. Décomposition en fractions simples 9
2° Deuxième forme mettant en évidence les zéros et les infinis. 10
12. Remarque „
13. Relation algébrique entre deux fractions rationnelles. Théorème d'ad-
dition algébrique 1 1
III. — Fonctions trigonométriques.
14. Objet de ce paragraphe n
15. Fonction sin^^; sa définition par un produit infini. Fonctions cotw et
I
— •-^— ; leurs expressions par des séries 11
4lO TABLE DES MATIERES.
Pages.
Périodicité i o
Développements en séries de puissances i4
Exercice i5
16. Fonctions trigonomctriques en général 16
Relation algébrique 16
Théorème d'addition algébrique 16
CHAPITRE II.
Généralités sur les fonctions elliptiques.
I. — TllÉORliMES GÉNÉRAUX.
17. Définition 18
18. Parallélogrammes des périodes 19
19. Théorème fondamental. Une fonction elliptique devient nécessairement
infinie dans un parallélogramme élémentaire ; sinon elle se réduit à
une constante 20
20. Une fonction elliptique a un nombre limité de pôles dans un parallélo-
gramme élémentaire 21
• 21. Fonctions (f, Ç, p, Z, H 22
Périodicité de p a 24
Effet de l'addition des périodes à l'argument de t^u 25
Notation de Jacobi et de M. Hermite 2.5
Effet de l'addition des périodes à l'argument de a'u cl de Uu 26
22. Remarque 28
23 . Cas de dégénérescence 29
II. — Premières expressions des fonctions elliptiques.
DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES. CONSÉQUENCES.
24. Cas des pôles simples 3o
25. La somme des résidus d'une fonction elliptique en tous les pôles situés
dans un parallélogramme des périodes est nulle Sa
26. Formule de décomposition en éléments simples dans le cas où certains
pôles sont multiples 82
"27. Formule de décomposition en éléments simples avec la notation de
M. Weierstrass 35
28. Remarques 35
29. Règle pratique pour la décomposition d'une fonction elliptique /( m)
en éléments simples 36
30. Il ne peut pas exister de fonction elliptique ayant, dans un parallélo-
gramme, un seul pôle, si ce pôle est de premier ordre 87
31 . Exemple. Décomposition de p^u en éléments simples 38
32. Relation algébrique entre p u et sa dérivée p' u l{0
33. Développements en séries de puissances de pu, 'C,u, a'u 4^
34. Inversion dans les notations de M. Weierstrass 42
TABLE DES MATIERES. 4ll
Pages.
35. Intégration d'une fonction elliptique 4^
36. Homogénéité 43
37 . Cas de dégénérescence 44
III. — Deuxième forme des fonctions elliptiques.
DÉCOMPOSITION EN FACTEURS. CONSÉQUENCES.
38 . Décomposition en facteurs 45
39. Théorème de Liouville. Si l'on considère les zéros et les infinis d'une
fonction elliptique situés dans un parallélogramme des périodes, la
somme des zéros ne diffère de la somme des infinis que par des mul-
tiples de périodes 4?
40. Notations de Jacobi 49
41. Deux fonctions elliptiques ayant les mêmes zéros et les mêmes infinis
ne diffèrent que par un facteur constant 49
42. Ordre d'une fonction elliptique 49
Exemple 5o
IV. — Exemples de décomposition en facteurs et en éléments simples.
Formule d'addition algébrique poi:r pu. Conséquences.
43 . Décomposer en facteurs la fonction f{u) — pu — pv 5o
44 . Formule d'addition pour t,u 5i
45. Formule d'addition pour pu 5i
Autre forme de la formule d'addition Sa
46 . Décomposition de p' u en facteurs 62
47. Effet de l'addition d'une demi-période à l'argument de pi^ 54
48. Expressions de pu — e-^. Fonctions ar^, 3',, ^3 55
49. Toute fonction elliptique aux périodes 2to et 20)' est une fonction ra-
tionnelle de pu et p' u 56
Remarque 57
50. Remarque sur l'intégration d'une fonction elliptique supposée mise
sous forme d'une fonction rationnelle de p et p' 58
51. Entre deux fonctions elliptiques aux mêmes périodes il existe une
relation algébrique 60
51". Toute fonction elliptique admet un théorème d'addition algébrique... 61
Exercices sur le Chapitre II 62
CHAPITRE III.
Étude des valeurs réelles de p w, lorsque w est réel et w' purement
imaginaire. Applications.
Valeurs réelles de pu quand w et -r sont réels et positifs.
0;
68
53 . V aleurs réelles de l'argument 69
4l2 TABLE DES MATIÈRES.
Pages,
54. Argument purement imaginaire -yo
55 . Racines e, , e^, e^ -^2
56 . Autres valeurs de u rendant p u réel 72
i" Argument u -{- w', a réel ^3
2° Argument it — w, i réel 74
57. Résumé 75
IL — Étude de la cubique définie par les équations a; = pM, y — -p' u.
Lemniscate.
58 . Cas général 75
59. Condition pour que trois points soient en ligne droite 76
60. Formule d'addition 77
Addition d'une demi-période 78
61 . Tangentes menées par un point de la courbe 79
Points d'inflexion 80
62. Condition pour que on points de la cubique soient sur une courbe
d'ordre n 81
Applications 82
Courbes de contact 82
63. Cas particulier où to et -r sont réels. Forme de la courbe. Nature de
l'argument donnant des points réels 84
Tangentes menées par un point P de paramètre v 86
Points d'inflexion 87
64. Dégénérescence 87
65. Rectification de la lemniscate 89
m. — Pendule sphérique. Corps pesant de révolution. Élastique gauche.
66. Pendule sphérique 90
Calcul de ^ 92
Calcul de ^ 98
67. Corps pesant de révolution mobile autour d'un point de son axe 96
Calcul de <| 98
Calcul de cp 100
68 . Courbe élastique gauche loi
Exercices sur le Chapitre III io3
CHAPITRE IV.
Étude spéciale des notations de Jacobi.
I. — Fonctions de Jacobi.
69. Objet du Chapitre 106
70. Périodes 106
TABLE DES MATIÈRES. 4'3
Pages.
71 . Développement en série simple de la fonction Z m 107
72. Fonction H 110
73. Développement de H (m) en série trigonométrique m
74. Fonctions H, H,, e, e, de Jacobi ii4
75. Zéros des fonctions H, H,, 6, B, 116
76. Formules relatives à l'addition d'une période ou d'une demi-période.. 116
77. Addition d'un nombre entier de périodes 119
78. Développements de H,, 6, 6, en produits infinis simples 119
79. Relation^ H'(o)=H,( 0)0 (0)6,(0) 121
Remarque 122
80. Formules relatives à l'échange de K et de K' 122
81 . Diverses notations usitées pour les fonctions de Jacobi 124
82. Relations entre les 3* et les S: 126
II. — Fonctions snu, ciiii, dnu.
83 . Définition 1 26
84 . Addition d'une période ou d'une demi-période 1 127
85. Construction, à l'aide des fonctions snu. cnw, dnu, des fonctions ellip-
tiques aux périodes 20) et aw' ou 2K et 2iK' ... 127
86. Périodicité, zéros, pôles des fonctions sn, en. dn 12S
87. Formule d'addition préliminaire 129
88. Relations entre les fonctions snu, en m, dnu 129
89. Module. Module complémentaire i3o
90. Formule d'addition pour snz^ et en ?/ i3o
Formule d'addition pour dnu i32
Autres formules i32
91. Dérivées des fonctions snu, en m, dnu i32
Multiplicateur 1 33
92. Expression du multiplicateur en fonction des périodes. Choix de pé-
riodes telles que le multiplicateur devienne l'unité i33
93. Dérivées successives i34
94. Développements en séries entières i34
95. Dérivées des fonctions inverses. Première idée de l'inversion à l'aide des
fonctions de Jacobi i35
96. Dégénérescence i36
1° A-^ — o i36
■2° k' = I i37
97. Relation entre p a et sn ît 137
98. Théorème. Toute fonction elliptique aux périodes 2K et 2iK'est une
fonction rationnelle de sn^u et sa dérivée i4o
99. Développements de t, et de t/ en séries i4o
100. Exemples de décomposition en éléments simples et d'intégration 142
Remarque i45
101 . Notations d'Abel i45
Exercices sur le Chapitre IV i45
l4 TABLE DES MATIÈRES.
CHAPITRE V.
Etude des valeurs réelles de snw, cn^^, dnu quand K et K' sont réels.
Applications.
I. — K ET K' RÉELS.
rages
102. Le module est réel et moindre que i i48
103. Argument réel i48
104. Argument de la forme v + ÎK', v réel 1^9
105. Argument purement imaginaire ]/l9
106. Argument de la forme K + m, u réel i5i
107. Résumé 162
108. Expressions des périodes par des intégrales définies 162
109. Relations entre K, K' et A- i53
110. Inversion i55
111 . Expression de K par une série hypergéométrique i55
112. Valeurs réelles de pu, dans le cas où co et -7- sont réels, rattachées à
celles de sn^ î^ i56
II. — BiQUADRATIQUE GAUCHE ; SURFACE DES ONDES.
113. Équation de la biquadratique t6o
114. Forme de la courbe 162
115. Condition pour que quatre points de la courbe soient dans un même
plan i63
116. Plans osculateurs menés à la courbe par un point de la courbe i65
117. Détermination des surfaces du second ordre passant parla biquadratique. 1G6
118. Équation de la surface des ondes 167
119. Expression des coordonnées d'un point de la surface en fonction de deux
paramètres elliptiques 169
120. Intervalles dans lesquels il suffit de faire varier la partie réelle et le
coefficient de i de chaque argument pour obtenir toute la surface . . 170
121 . Les lignes paramétriques sont orthogonales 170
122. Points singuliers 171
123. Plans tangents singuliers 178
124. Forme de la surface. Distribution des valeurs des paramètres 176
III. — Pendule simple. Élastique plane. Corde a sauter.
Mouvement a la Poinsot.
125. Pendule simple 180
126. Élastique plane 184
127. Corde à sauter 188
128. Mouvement à la Poinsot 198
Cas de dégénérescence 199
TABLE DKS MATIÈRES. 4l6
Pages.
129 . Herpolhodie 200
130. Vitesses de rotation autour des axes fixes 2o5
131 . Les neuf cosinus déduits de l'équation de l'herpolliodie 2o5
Exercices sur le Chapitre V 208
CHAPITRE VI.
Fonction p à périodes imaginaires conjuguées. Discriminant négatif.
I. — -Le discriminant est négatif. Valeurs réelles de pu et de p' u.
132. Objet de ce paragraphe 211
133. Les invariants sont réels 211
134. Arguments réels, purement imaginaires, imaginaires conjugués 211
135. Les racines e^, e,,e, sont l'une réelle et les deux autres imaginaires con-
juguées 2l3
136. Valeurs de u pour lesquelles pu et p' u sont réelles toutes les deux. . 210
II. — Expression des périodes de p par des intégrales définies de la forme
NORMALE DE LeGENDRE, DANS LE CAS DU DISCRIMINANT NÉGATIF.
137. Expression des périodes en fonction des invariants 216
138. Les intégrales donnant les valeurs de w^ et wl ramenées à la forme ca-
nonique de Legendre 21-
139. Variation du rapport -r^- 219
III. — Retour a la fonction p a discriminant positif. Expression des périodes
sous la forme de Legendre.
140. Les intégrales qui définissent les périodes ramenées à la forme cano-
nique de Legendre 220
,,,,... , w'
141. \ ariation du rapport -r— 222
IV. — Cas du discriminant négatif. Application géométrique.
142. Étude de la courbe x = p u, y = p' u 223
V. — Discriminant négatif; application au mouvement d'un projectile dans
UN milieu dont la résistance est proportionnelle au cube de la vitesse.
143 . Équations différentielles et intégrales premières 225
144 . Intégration par les fonctions elliptiques 228
145. Développements dey et de t en séries entières ordonnées suivant les
o" X
puissances de u -- - — 23i
w
4l6 TABLE DES MATIERES.
CHAPITRE VII.
Intégrales elliptiques. Réduction à la forme normale de Legendre
et de Jacobi. Inversion.
I. — IXTÉGRALKS ELLIPTIQUES.
Pages.
146. Exemple élémentaire de la méthode employée pour calculer les inté-
grales elliptiques 233
147. Intégrales elliptiques 234
148. Première réduction de l'intégrale elliptique 235
II. — Forme normale de Legendre. Intégrales de Jacobi.
149. Forme normale de Legendre 235
150. Intégrales de première, seconde et troisième espèce, d'après Legendre
et Jacobi 238
Formule récurrente pour le calcul de / sn^"u du 239
ni. — RÉDUCTION A LA FORME NORMALE DE LeGENDRE.
151. Cas d'un polynôme bicarré 240
152. Réduction à la forme normale, en quantités réelles, dans le cas d'un
polynôme bicarré de la forme A { x^ -{- ce) { x'^ -]- '^ ) , A, a et [â étant
réels 241
Type l 242
Type II 2^
Type III 243
Type IV 243
Type V • ... 244
153. Réduction à la forme canonique de Legendre en quantités réelles,
quand y est la racine carrée d'un polynôme du quatrième degré. . . . 244
154. Cas où le polynôme sous le radical est du troisième degré 2^6
CHAPITRE VIII.
Réduction à la forme normale de M. Weierstrass. Inversion.
I. — Le POLYNOME SOUS LE RADICAL EST DU TROISIÈME DEGRÉ,
155. Réduction à la forme normale 247
156. Remarques sur l'inversion 248
Premier cas. Discriminant positif 249
Deuxième cas. Discriminant négatif 25o
TABLE DES MATIERES.
II. — Le POLYNOME SOUS LE RADICAL EST DU QUATRIÈME DEGRÉ. PREMIER MODE DE
RÉDUCTION OÙ l'on NE SE PRÉOCCUPE PAS DE LA RÉALITÉ.
Pages.
157- Cas particulier 262
158. Le cas général se ramène au cas particulier précédent 254
159 . Règle 255
III. — Inversion en quantités réelles. Discriminant positif.
160. Expi'ession elliptique des racines d'un poljnôme du quatrième degré.. 256
161. Discussion relative à la réalité des racines. Cas où le discriminant est
positif 257
Les quatre racines rangées par ordre de grandeur 258
162. Inversion en quantités réelles 259
1° Cas où les quatre racines sont imaginaires 259
2° Cas où les quatre racines sont réelles 260
163 Résumé 262
IV. — Inversion en quantités réelles. Discriminant négatif.
164. Racines de F{z) 268
165. Inversion en quantités l'éelles 264
166 . Résumé 267
V. -- Méthode de M. Hermite.
167. Méthode générale 267
Cas particulier , 268
CHAPITRE IX.
Applications diverses traitées avec la notation de M. Weierstrass.
I. — Courbe élastique plane et sans pression.
168 . Énoncé 269
Tableau de formules 270
169. Intégration par les fonctions elliptiques 271
170. Inversion 271
171 . Nature de l'argument 278
172. Expression des coordonnées d'un point de la courbe 274
173. Intervalle dans lequel il suffit de faire varier t 275
174 . Forme de la courbe 276
II. — Prisme droit chargé debout.
175 . Énoncé de la question 278
176. Nombre de solutions 279
A. ET L. 27
4l8 TABLE DES MATIÈRES.
III. — Courbe élastique plane sous pression normale uniforme.
Pages.
177. Énoncé et mise en équation du problème 280
178. Tableau de formules 288
179. Intégration par les fonctions elliptiques 284
180. Inversion 285
181 . Nature des arguments 287
182. Intervalle dans lequel il suffit de faire varier t 288
183. Variation de r^ 289
184 . Variation de l'angle polaire 290
185. Angle des rayons allant à deux sommets consécutifs 291
186. Signe du rayon de courbure 294
187. Forme de la courbe 297
IV. — Surfaces homofogales. Coordonnées elliptiques.
188. Surfaces homofocales à un ellipsoïde et passant par un point donné.. . 299
189. Coordonnées elliptiques 3oo
190. Longueur d'un arc infiniment petit Soi
191. Les coordonnées X, [i, v remplacées par trois arguments elliptiques u,
V, w. Les coordonnées cartésiennes exprimées par des fonctions uni-
formes de M, V, w . . . 3o2
V. — Application a la théorie de la chaleur.
192. Les surfaces homofocales à un ellipsoïde donné sont des surfaces iso-
thermes. Chacun des arguments m, v, w est un paramètre thermomé-
trique 3o4
193. Equation de la chaleur quand les variables sont les arguments ellip-
tiques M, V, w 3o8
194. Solution dépendant d'une équation de Lamé 3ii
CHAPITRE X.
Transformation de Landen.
195. Division par deux de la période 2 w 3i3
196. Relations entre les modules k, k^-^, entre les multiplicateurs g, gu).-- 3i4
197. Relation entre K et K, 3i5
198. Calcul de K quand k est donné 3i6
Exemple numérique 817
r^ do
199. Calcul de la valeur numérique d'une intégrale / ' — 3i8
-^o v^i — A-^sincp
Exemple numérique 322
Exercice. — Division par un nombre impair de la période 2w. Iden-
tité entre les fonctions H déduite du théorème de Cotes 323
TABLE DES MATIÈRES. 419
CHAPITRE XI.
Fonctions à multiplicateurs constants, ou fonctions doublement
périodiques de seconde espèce.
Pages.
200. Définitions 325
Exemples 826
I. — DÉCOMPOSITION EN FACTEURS. CONSÉQUENCES.
201. Expression générale des fonctions à multiplicateurs constants 827
202. Décomposition en facteurs 828
203. Nombre minimum de pôles d'une fonction à multiplicateurs constants. 33i
204. Fonctions à multiplicateurs spéciaux . 882
II. — DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES.
205. Élément simple 882
206. Formules de décomposition. Cas des pôles simples 884
Exemple 885
207. Cas des pôles multiples 886
Exemple 888
208. Méthode de .M. Hermite 889
209. Multiplicateurs spéciaux 84o
III. — Équation de Lamé. Équations de M. Picard.
210. Équation de Lamé 342
211. Forme de l'équation de Lamé dans les notations de M. Weierstrass . . . 343
212. Intégration de l'équation de Lamé pour n = 1 34?
213 . Équations de M. Picard 345
Remarque 348
214. Retour à l'équation de Lamé 348
CHAPITRE XII.
Fonctions à multiplicateurs exponentiels, ou fonctions doublement
périodiques de troisième espèce.
215. Définition 35i
216. Simplification des relations que vérifie une fonction à multiplicateurs
exponentiels 352
217. Exemple du cas de N = 1 353
I. — DÉCOMPOSITION EN FACTEURS. CONSÉQUENCES'.
218. Première expression d'une fonction doublement périodique de troi-
sième espèce 354
4'20 TABLE DES MATIERES,
Pages.
219. Cas de N positif 355
mTZiii
Inondions entières admettant les multiplicateurs i et e f«^ 356
220. Cas de N négatif 359
II. — DÉCOMPOSITION EN ÉLÉMENTS SIMPLES.
221 . Étude de l'élément simple 36o
222. Décomposition en éléments simples dans le cas de N négatif 363
Relations entre les pôles et les résidus ... 364
Décomposition en éléments simples 365
Remarque 366
Cas des pôles multiples 367
223. Exemple 368
224. Formule de décomposition dans le cas de N positif 369
225. Résumé 371
CHAPITRE XIII.
Périodes équivalentes. Notions sur les fonctions modulaires.
I. — GÉNÉRALITÉS.
226. Périodes équivalentes 372
227. Rapport des périodes 373
228. Réseaux de parallélogrammes formés avec les périodes équivalentes. . . 374
II. — Notations de M. Weierstrass.
229. Formes en nombre infini de la fonction r 376
230. Invariants. Invariant absolu J 376
III. — Fonction modulaire. Groupe modulaire.
231. Propriété fondamentale de la fonction J (x) 877
232 . La fonction J est paire 378
233. Remarques sur les substitutions linéaires 379
Substitution inverse 379
Produit de deux ou plusieurs substitutions 379 /
Remarque 38o '
234. Groupe de substitutions 38j
235. Groupe modulaire 38i
236. Substitutions fondamentales du groupe modulaire 382
237. Interprétation géométrique 383
TABLE DES MATIERES. 4^1
IV. — Notations de Jacobi.
Pages.
238. Expression de J(t) en fonction du module A' 384
239. Formes en nombre infini des fonctions de Jacobi. Fonction H 385
NOTES.
Note I. — Impossibilité de l'existence d'une fonction uniforme et continue
avec deux périodes dont le rapport est réel SSg
Addition à la Note I. — Impossibilité d'une fonction uniforme et continue
avec trois périodes 391
Note II. — Convergence du produit définissant :tu 396
Note III. — Détermination du coefficient A, qui figure dans les formules de
décomposition des fonctions 0 en produits infinis 398
RÉSUMÉ des principales formules 4oo
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