^3Li/.
COLLECTION
DE
DOCLMErSTS INÉDITS
SUR L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE
DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
PUBLIÉS PAR LES SOINS
DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PURLIQUE
Par arrêté (lu i/i février 1906, le Ministre de l'Instruction publique, sur
la proposition de la Commission chargée de rechercher et de publier les
ilocuraents d'archives relatifs à la vie économique de la Révolution, a chargé
MM. F. Gerbaux, sous-chef de section aux Archives nationales, et Gh. Schmidt,
arrliiviste aux Archives nationales, de publier les Procès-verbaux des Comités
d'agriculture et de commerce de la Constituante, de la Législative et de la
Convention.
M. A. AiLARD, professeur à l'Université de Paris, vice-président de la
Commission , a suivi l'impression de cette publication en qualité de commis-
saire responsable.
SE TROUVE A PARIS
À LA LIBRAIRIE ERNEST LEROUX,
RUE BONAPARTE, 28.
-r^2/
COLLECTION DE DOCUMENTS INEDITS
SUR
L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
PUBLIKS PAR LK MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
^3<t-Cf
PROCÈS-VERBAUX
DES
COMITÉS D'AGRICULTURE ET DE COMMERCE
DE LA CONSTITUANTE
DE LA LÉGISLATIVE ET DE LA CONVENTION
PUBLIÉS ET ANNOTÉS
PAR
FERNAND GERBAUX CHARLES SCHMIDÏ
CHEF DE LA SECTION HISTORIQUE
AUX ARCHIVES NATIONALES
ARCHIVISTE AUX ARCHIVES NATIONALES
DOCTEUR KS LETTRES
TOME IV
CONVENTION NATIONALE
(deuxième partie)
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGGGGX
INTRODUCTION.
Dans ce quatrième et dernier volume on trouvera la
suite et la fin des procès-verbaux du ce Comité de commerce ->•>
de la Convention, depuis le i ç) février i 793 jus([u'an 3 bru-
maire an n, les procès-verbaux du cr Comité d'agriculture,
commerce, ponts et chaussées, navigation intérieure réunis -n,
du 9 brumaire au 99 tbermidor an n, et ceux du r Comité
de commerce et approvisionnements -n, du 19 iVucLidor an n
au II brumaire an iv. Une table alphabétique des noms de
lieux, de personnes et de matières, qui paraîtra à pari,
complétera la pu])licalion.
I
L'organisation des Comités qui, sous la Convention natio-
nale, traitèrent les questions commerciales, fut analogue
à celle des Comités qui eurent, dans la même Assemblée, à
s'occuper des questions agricoles. Un décret du 7 octobre
1799 créa un cr Comité de commerce •jt qui tint ses séances
jusqu'au 3 brumaire an 11. In décret du 2 brumaire avait
ordonné la réunion des Comités d'agriculture, des ponts et
chaussées et de commerce; sous le nom de rr Comité d'agri-
culture, commerce, ponts et chaussées, navigation inté-
rieure réunis 11, le nouveau groupement tint ses séances du
9 brumaire au 99 thermidor an n; ce Comité comprenait
une section due de commerce; nous en pubHons les pro-
cès-verbaux dans le présent volume. Par un décret en date
du 7 fructidor an .u, la Convention réorganisa les C^omités :
cela surveillance des douanes, des sahnes, de la police inté-
rieure du commerce et de l'étabhssement et police des mar-
chés n lut attribuée au ce Comité de conmierce et approvi-
VI INTRODUCTION.
sionnements:i qui se réunit depuis le 19 fructidor an 11
jusqu'au dernier jour de la Convention, le 6 brumaire an iv.
La série des procès-verbaux des trois Comités de com-
merce forme un ensemble complet; ces procès-verbaux,
comme ceux des Comités d'agriculture de la Convention,
sont plus développés que ceux des Comités analogues des
précédentes Assemblées; les rapports essentiels présentés
par leurs membres sur les questions les plus importantes
sont compris dans le compte rendu des séances, ce qui con-
tribue encore à en augmenter l'intérêt; nous les avons im-
primés en petit texte.
S'ils colbd)orèrent surtout et d'une manière plus régulière
avec le Comité de salut public, dont ils attendaient ou pro-
voquaient les avis, les Comités do commei'ce délibéraient
fréquennnent aussi avec d'autres Comités tels que celui des
fuiances, celui de législation cl celui delà marine.
Sous le régime des Commissions executives qui, à partir
du 1 2 germinal an n, remplacèrent les Ministères, le Comité
d'agriculture et de commerce et celui de commerce et d'ap-
provisionnements qui lui succéda furent en relations in-
cessantes avec la Commission de commerce et des approvi-
sionnements jusquennivôse an m et, à partir de ce moment,
avec celle des approvisioimements, qui la remplaça.
II
Siins clMircJuM' à faire l'bistorique de l'œuvre économique
(h's lidis Comités de conmierce, nous nous bornerons à
éniMiiéicr les questions principales qu'ils eurent à examiner
il à propos desquelles ils reçurent le plus grand nombre de
|H-lili()iis : subsistances^), maximum des denrées de ])re-
l') Voir, fil p.-irliculifr, pages i5, 28. 39, do., Uh, li5 , 62, 77, 181,
K) 1 , 1 l)A , I Ç)-.
INTRODUCTION. vu
mien» nécessitc^'^ commerce avec Ijyon et les f villes re-
belles ii pendant la période de l'état de siège, organisation et
tarifs des douanes, régime de la navigation, lapports avec
l'étranger et en particulier avec les Etats-Unis, régime des
prises maritimes, création et police des manufactures, etc.
Les Comités de commerce élaborèrent, — parfois avec
d'autres Comités, — et soumirent à la Convention un cer-
tain nombre de décrets dont voici la liste cbronologique.
A la suite de la date à laquelle ces projets furent lus à
l'un des Comités, on trouvera, quand il y a lieu, mise entre
parenthèses et en italique, la date de l'adoption de ces
projets par la Convention nationale ^'^l
I. CoMrrÉ DE COMMERCE.
27 octobre 1793 [3 0 octobre 2752). — - Projet de de'cret l'eialif à
l'interdiction de Texportalion des viandes sale'es, présenté par Lacaze.
3o octobre 1792 (7 décembre ijg'^)- — Projet de décret relatif à
une indemnité due à Leclerc, filateur, pour achat de mécaniques en
Angleterre, pre'senté par Giraûd,
3o octobre et 3 novembre 1792 [16 novembre -^7,92). — Projet de
décret relatif au régime douanier à appliquer aux poissons salés de
pêche nationale, présenté par Blutel.
• 3 novembre 1792. — Projet de décret relatif à la sortie du nu-
méraire du département du Bas-Rhin pour payement des denrées
introduites de l'étranger, présenté par Blutel.
8 novembre 1792. — Projet de décret relatif à une pétition des
négociants de Lyon réclamant contre une saisie de piastres faite par
la municipalité de Collonges, présenté par Blutel.
99 novembre 1792 (a-S novembre 1 jga). — Projet de décret relatif
''' Voir, en particulier, pages 2 2 1 , ''' On trouvera dans le corps
222 , 926, 2 35, 2 36, 287, 239 à même du volume le texte des arrêtés
2^1, 2/19, 266 à 260, 262 à q6/j, pris par le Comité de commerce et
266, 269, 271, 274 à 278, 281, d'approvisionnements de la Conven-
283, 2Hi. lion nationale.
vm INTRODUCTION.
à la sortie des laines ot cotons que les fabricants de Gharieville l'ont
fdei- à Télranger, pre'sentc par Merlino.
29 novembre 1799 {là février l'jcj 3). — Projet de décret relatif
aux caisses de nume'raire séquestrées par la commune de Permantin,
présenté par Castilhon.
9 décembre 1799. — Projet de décret relatif à Textradilion de
sel étranger permise aux armateurs pour Tusage de la morue sèche
aux îles de Terre-Neuve, Sainl-Pierre et Miquelon, présenté par
Lacaze^^I
i5 décembre i79'> {11 avril ijgS). — Projet de décret relatif à
une indemnité à accorder au sieur Guérard (Thomas), négociant au
Havre, pour pillage de ses magasins, présenté par Blutel.
1 8 décembre 1 799 [j juillet ijij 3). — Projet de décret relatif aux
armes à remettre aux employés des douanes, présenté par Le Tour-
NELK.
99 décembre 1799. — Projet de décret relatif à la taxation du bois
de chauffage par la ville de Rouen, présenté par Blutel.
99 janvier et 1 G février 1793 [1 8 février ijgS). — Projet de dé-
cret relatif à un prêt à accorder à la ville de Lyon pour ranimer et
soutenir ses manufactures, présenté par Merlino.
96 janvier 1793 {i" février i'j(jo). — Projet de décret relatif à
l'arrestation d'un navire chargé de beurre et de fruits, présenté
I d'accord avec le Gomité d'agriculture]* par le citoyen Blutel.
99 janvier 1798 {2 fémer ijgS). — Projet de décret relatif au.\
primes et encouragements accordés pour le commerce des noirs et
rexporlalioM des sucres rallinés, présenté par Le Febvre.
3i janvier 1793 {njjévrier ijgo). — Projet de décret relatif au
marché des bateaux entretenus par le Gouverneuieut pour la corres-
pondance entre la France et l'île de Gorse, présenté par Lacaze.
.h janvier 1 71)3. — Projet de décret relatif aux encouragements
<■' Le 1/1 (Iécciid)rci79a, laCon- à la péchcde la l»al(ine d du cachaioL
vcntinn rriivoje aux Gomili^s (le ma- avec dos vaisseaux de conslruclion
riiii' ri rie conutien-c pMiiiisi'l ajourne aaK-ricaine. — Ce projet fut sans
il- projel (le (Nrrcl présonlé au nom doute élaboré dans la séance du 8 dd-
(lii CruniiiM.' loMitMercurelalivenienl cciidjro. Cf. notre tome III, p. 661.
INTRODUCTION. iï
à accorder aux maiiul'acLures de tanneries el corroiries, en particulier
dans la Haute-Loire, présenté par Giraud.
Q février 1793. — Projet de décret relatif aux indemnités à payer
aux maîtres de poste, présenté par Sauvé.
16 février 1798 [i g février tjfjS). — Projet de décret relatif aux
conditions exigées pour l'admission des prises dans les ports de
France, présenté par Blutel.
28 février 1798. — Projet de décret relatif à l'exportation des
boues de ceiylres d'orfèvres ou regrets, présenté par Barailon.
96 féviior 1798 (i " inara JjgS). — Projet de décret relatif à la
ru.plure du traité de commerce avec les puissances soulevées contre
la Bépublique, présenté par Blutel.
96 février 1798 [â mars ijqS). — Projet de décret relatif au
traitement des préposés des douanes, présenté par Villers.
96 février 1798 (7 mars l'jgS). — Projet de décret relatif au
minerai nécessaire aux fourneaux de Cliagey, présenté par Giraud.
96 février 1798 [lù mars ijfjS). — Projet de décret relatif au
secours accordé pour la création d'une manufacture de draps dans la
Haute-Loire, présenté par Le Febvre.
9 mars 1798 [i a mars i'j(j')). — Projet de décret relatif au ré-
(jime douanier dos denrées coloniales, présenté par Mellinet.
9 mars 1798 [qG mars ijgS). — Projet de décret relatif aux rela-
tions commerciales avec les États-Unis, présenté par Mellinet.
13 mars 1798 [aS mars i'](j3). — Projet de décret relatif au
directeur des douanes de Marseille, présenté par Villers.
19 et 19 mars 1798 (9 mai ij(jS). — Projet de décret relatif à
une manufacture de filature de coton à créer en Corse, présenté par
Chiappe.
19 mars 1798. — Projet de décret relatif à l'exécution des lois et
tarifs de douanes dans les bureaux du département du Nord limi-
trophes de la Belgiqu.e, présenté par Villers.
96 mars 1798. — Projet de décret relatif à une indemnité à
accorder pour l'arrestation de six navires anglais dans le port du
Havre, présenté par Giraud.
X INTRODUCTION.
a6 mars 1798 {ajj mars ijgS).— Projet de décret relatif aux
vexations exercées par Ahmed Moktar, chef d'une tribu maure, pré-
senté par Mellinet.
96 mars 1798 {ag mars l'jgS). — Projet de décret relatif à l'ar-
mement fait dans les ports français par navires neutres pour la traite
de la gomme au Si-négal, présenté par Mellinet.
96 mars 1798 {ag mars ij(j3). — Projet de décret relatif à l'abo-
lition de la course , présenté par Mellinet.
9 avril 1798 {3 avril ij g 3). — Projet de décret relatif à la sortie
des drilles hors de la République, présenté par Giraud.
2 avril 1798 {i5 vendémiaire an 11). — Projet de décret relatif à
la pêche du hareng et du maquereau, présenté par Michel, membre
du Comité de la marine.
9 avril 1798 {3o juillet i-jgS). — Projet de décret relatif au prix
du timbre des acquits-à-caution et des passavants, présenté par
Blutel.
9 avril 1798 [acte de navigation dit aj vendémiaire an 11). — Projet
de décret relatif au droit de fret, présenté par Blutel.
h mai et 18 juin 1798. — Projet de décret relatif à la création,
par des Suisses, d'une fabrique de toiles et filature de coton dans
la Marne, présenté par Giraud.
1 k mai 1798 {i(j mai i'Jq3). — Projet de décret relatif à certains
droits de douanes, présenté par Blutel.
1 '1 mai 1798 [ig mai 1 ']g3). — Projet de décret relatif aux droits
(le douanes sur les peaux de mouton destinées aux chamoiseurs de
Besançon, présenté par Blutel.
i/j mai 1798. — Projet de décret relatif à un arrêté, concernant
rentrée des tabacs, pris par la ville de Dunkerque, présenté par
Blutkl.
I /i mai cl 1.^) juin 1798 (29 juin i'jg3). — Projet de décret
rel.ilif au personnel des douanes, présenté par Blutel, puis par
Vii.LKns.
if) juin 171)8 {'^gjttin i'jg3). - Projet de décret relatif à l'em-
bargo mis sur Ifs navires hollandais, présenté par Yillers.
iS juin 17.,:') (■>.i juin i-jg3). — Projet de décret relatif à un
INTRODUCTION. xi
eniprunl lait par les administrateurs du département des Aipes-Mari-
times, présenté par Barailon.
29 juin 1793. — Projet de décret relatif à l'utilisation, par l'in-
dustrie et le commerce, des grandes maisons nationales, présenté
par ViLLERS.
9 juillet 1798. — Présentation par Marec, au nom du Comité de
marine, d'un projet d'acte de navigation.
9 juillet 1793 (6' juillet ijgS). — Projet de décret relatif aux
thés provenant des prises , présenté par Villers.
2 juillet 1793 (7 juillet l'jgS). — Projet de décret relatif aux
armes des préposés des douanes, présenté par Villers.
10 juillet 1793. — Projet de décret relatif aux bâtiments pris en
rescousse.
i3 juillet 1793 [l'j juillet jy^y-?). — Projet de décret relatif à
une indemnité pour farines pillées, présenté par Villers.
i3 juillet 1793 (aà juillet ijgS). — Projet de décret relatif au
transit par les départements des Haut et Bas-Rhin, de la Meuse et de
la Moselle, présenté par Villers.
20 juillet 1793. — Projet de décret relatif à une récompense à
accorder à Desmaresl, qui a perfectionné en France l'art de la pape-
terie, présenté par Chiappe.
27 juillet 1793 [3 0 juillet ijfjS). — Projet de décret relatif à la
reprise d'un navire par un corsaire, présenté par Villers.
27 juillet 1793 [1"' (mit JjgS). — - Projet de décret relatif à une
indemnité pour extraction de salpêtre, présenté par Barailon.
97 juillet 1 798 (5 humaire an 11). — Projet de décret relatif à l'en-
trée des soies et filoselles, présenté par Villers.
30 juillet 1793 (i" août l'jgS). — Projet de décret relatif aux voi-
tures et chariots de Newton, présenté par Barailon.
3o juillet 1793. — Projet de décret relatif aux navires retenus
dans les ports, présenté par Villers.
3 août 1793. — Projet de décret sur la nouvelle organisation des
postes aux lettres, présenté par Barailon.
6 août 1793 (/5 août ijfjS), — Projet de décret relatif à l'ex-
portation des denrées et marchandises de première nécessité, présenté
par Villers.
XII INTRODUCTION.
96 aoiU 1793. — Projet de décret relatif à l'encouragement d'nne
manufacture de limes et d'acier, présenté par Iillers.
26 août 1793 [3 septembre lygS). — Projet de de'cret relatif à la
sortie de certaines marchandises.
3 septembre i7i)3. — Projet de décret relatif au citoyen Mather,
filateur à Dunkerque, présenté par Blutel.
1/1 septembre 1798 (2 brumaire an 11). — Projet de décret relatif
à la manufacture de tapisseries de Beauvais, présenté par Blutel.
a/i et a8 septembre 1793 [1"' octobre i']()3). — Projet de décret
relatif aux marchandises et. approvisionnements expédies pour les
villes rebelles, présenté par Vii.lers.
\l\ vendémiaire an 11 [i-j vendémiaire an //). — Projet de décret re-
latif à une manufacture de savon, présenté par Villers.
3 brumaire an 11. — Projets de décrets relatifs à des réclamations
individuelles : scellés et saisies, présentés par Yillers.
II. Comité d'agriculture, commerce, ponts et chaussées,
NAVIGATION INTERIEURE REUNIS.
1 '}. et i3 frimaire an 11 {^lU frimaire an 11). — Projet de décret re-
lalif à la chambre de commerce de Marseille, présenté parTniBAunEAu.
'.} et 3 nivôse an 11 (4 nivôse an 11). — Projet de décret relatif à la
ci-devant juridiction consulaire de Paris, présenté par Yillkrs.
1 2 nivôse an 11. — Projet de décret relatif aux marchandises expé-
di«'(!S pour les villes rebelles, présenté par Villeus.
I 7 niv()S(' an 11. — Projet de décret relatif à une contravention à la
loi sur les accaparements, présenté par Cuauvi.n.
■>•> ni\ùsc .111 11. — Projet de décret lelalif à la police des deux
lieues frontières prescrite jt.ir la loi sur les douanes, présenté par
Vii.i.i;ns.
•>-i nivù.se :iii II. — Projet de décret relatif an prix de Tadjudica-
lion des \ciidanj{es dépendant des biens conlisqués, pre'senté par
\ ILI.KRS.
•>7 nivôse an 11 (// ffenninal an 11). — Projet de code des douanes,
présenté |i,ir l.i Commission des dcnanes.
INTRODUCTION. xm
2 pluviôse an ii [26 pluviôse <ni u). — Projet de décret relatif aux
marchandises et approvisionnements expédiés pour les villes rebelles,
présenté par Villers.
27-38 pluviôse an 11. — Projet de décret déclarant le tan objet de
première nécessité, présenté par Villers. .
1 7 ventôse an 11. — Projet de décret relatif h. l'application aux ou-
vriers et artistes étrangers des lois concernant les étrangers, ])résenfé
par Thibaudeau.
7 germinal an 11 (/-V ijcniriiKil an //). — Projet de décret relatif à
une saisie d'assignats, présenté par Thibaudeau.
•J7-98 gin'miual an 11 [â Jlorédl an 11). — Projet de décret relatif
aux membres du bureau provisoire du commerce de Marseille.
99 floréal an 11 ['2à jlorc(tl an n). — Projet de décret relatif à des
marchandises expédiées en transit par Gommune-Aff'ranchie, présenté
par Chauvin.
99 messidor an 11. — Projet de décret relatif aux marchandises
expédiées pour Lyon, pre'senté par Villers.
2 thermidor an 11. — Projet de décret relatif à la manufacture de
tapisseries de Beauvais, présenté par Chauvin.
111, Comité de commerce et approvisionnements.
19 fructidor an 11 [-21 fructidor an 11). — Projet de décret relatif
au délai lîxé pour le maximum des denrées, matières et marchan-
dises, présenté par Villers.
98 fructidor an 11 (^2 0 vendémiaire an lu). — Projet de décret relatif
aux encouragements à donner à l'industrie et au commerce, présenté
par Blutel.
\h vendémiaire an m [16 vendémiaire an m). — Projet de décret
relatif aux marchandises expédiées pour Commune-Affranchie (Lyon),
présenté par Villers.
19 vendémiaire, 97 brumaire et 1 1 frimaire an m [1 t nivôse an iii).
— Projet de décret relatif aux ports francs, présenté par ScELLiERf'^.
96 vendémiaire an m [qS brumaire an m). — Projet de décret
relatif à des droits de douane perçus sur les colons et laine, etc.
'*' Pre'senté par les Comités de salut public et de commerce réunis.
XIV INTRODUCTION.
f) l)iuniaire an m {a-3 hrumnirc an ni). — Projet de décret relatif
au transport des grains en vertu de réquisitions.
2 2 brumaire an m {^S brumaire an m). — Arrêté du Comité re-
latif aux saisies pour contravention aux lois sur les douanes, trans-
formé en décret.
2/1 brumaire an m (3// hnmairc an m). — Projet de décret relatif
à un arrêté du district de Rouen sur l'application du maximum.
8 frimaire et k ventôse an m. — Projet de décret relatif aux sa-
lines de Salins et Montmorot.
û frimaire an m [12 frimaire an m). — Projet de décret relatif
aux marchandises provenant des prises.
9 frimaire an m [ij frimaire an m). — Projet de décret relatif
aux établissements de commerce ou manufactures dans lesquels étaient
intéressés des individus dont les biens ont été confisqués au profit de
la République et à ceux desquels les individus frappés de confiscation
étaient seuls propriétaires ^'l
19 frimaire an m [â nivôse an m). — Projet de décret relatif à la
suppression du maximum, présenté par Giraud.
9 nivôse an m [11 nivôse an m). — Projet de décret additionnel
au décret du A nivôse supprimant le maximum.
21 nivôse an m (2// nivôse an ni). — Projet de décret relatif aux
marchés faits avant l'abrogation de la loi du maximum.
2^1 nivôse an m (27 nivôse an ni). — Projet de décret relatif aux
acquits-à-caution pour le transport des marchandises d'un port à
Taulrr^ de la République.
2/1 nivôse an m [28 nivôse an m). — Projet de déci'ct relatif à la
ligne des douanes du district de Couvin.
9 pluviôse an m. — Projet de décret relatif à la franchise du port
di' Diinkenjue.
27 pluviôse an m ( -^rS iihiriôsc an m). — Projet de décret relatif
à Pexéculion de la loi des douanes.
7 ventôse an m {H vcntôsr an ni). — Projet de décret addilionuel à
• t'Iui (lu •>'! nivôse sur les marchés faits avant l'abrogation de la loi du
ina.nmuin.
'■' Prospnic |»,ir 1rs Cuinilés do conmioico, de législation cl des linanccs
INTRODUCTION. xv
16 germinal an m. — Projet de décrel relatif au\ bâtiments venus
des Etats- Lnis.
99 floréal an m. — Projet de décret relatif à Texportation des ma-
tières d'or et d'argent.
26 messidor an m. — Projet de décret relatif aux dépenses du
service des douanes.
6 thermidor an m («S' thermidor an m). — Projet de décret relatif
aux états de navigation à envoyer au bureau ceniral des douanes.
19 thermidor an m (90 ihormidor an m). — Projet de décret re-
latif aux importations et exportations.
19 thermidor an m (20 thermidor an m). — Projet de décret re-
latif aux réquisitions faites par la Commission de commerce et des
approvisionnements.
1 1 fructidor an m [i à fructidor an m). — Projet de décret relatif
au titre VI de la loi du h germinal an 11 concernant les douanes.
1 1 fructidor an m. — Projet de décret relatif à la liquidation des
prises.
1 1 fructidor an m [S brumaire on iv). — Projet de décret relatif à
l'administration des prises faites sur les ennemis de la France.
19 fructidor an m [20 fructidor an ni). — Projet de décret reUitif
aux préposés des douanes.
26 vendémiaire an iv. — Projet de décret relatif aux marchan-
dises et denrées concédées par les Comités et Commissions,
Contrairement à ce qni a été fait pour les trois premiers
volumes de cette publication, nous indiquerons ici seu-
lement les rapports que le secrétaire a reproduits dans le
procès-verbal même du Comité et qui sont publiés au pré-
sent volume; en voici l'indication sommaire :
Barailon, sur les nitrières artificielles.
Barailon, sur les chariots et voilures économiques de Newton.
Blutkl, sur la manufacture de tapisseries de Beauvais.
Blutel, sur les bâtiments pris en rescousse.
Chauvin, sur la manufacture de tapisseries de Beauvais.
XVI INTRODUCTION.
Chiappe, sur la manulacliire de filature de colon à créer en (]orse.
Chiappiî, sur le citoyen Desmarcst, qui a perfectionné Tart de la
papeterie.
GiRAUD, sur la création . par des Suisses, d'une fabrique de toiles,
mousselines et filature de colon dans le département de la Marne.
GiRADD, sur le ff maximum-.
JouBERT, sur le w maximum ^7 du beurre et des œufs.
Mellinet, sur les marchandises importées ou exportées par les na-
vires américains soit en France, soit dans les colonies.
Sauvé, sur une indemnité à accorder à une manufacture de l)onne-
Icric.
ScELLiER, sur les ports J'rancs.
TuiBAiDEAu, sur Tapplicatiou , aux artistes et ouvriers étrangers,
de la législation concernant li's émigrés.
ViLLERs, sur Tulilisalion, par le commerce et l'industrie, des
grandes propriétés nationales.
ViLLERs, sur les bàtimonls ])ris eu rescousse.
Vn.ij;its, sur les navires élrangers retenus dans les ports de la Ré-
publique.
Vn.LEns, sur l'exportation des denrées et marchandises de première
nécessité.
ViLLERs, sur l'administration des subsistances de Paris.
Vn.LERs, sur la ff réhabilitation •'i des manufactures et du commerce
à Lyon.
ViLLEKs, sur les marchandises destinées à tf Commune-Affranchie '?
[Lyon].
III
L<'s ])i"occs-v(M'baiix dos Comités de conimercc de la
Ci)nvenlion nationale sont renfermés dans cinc] registres
conservés aii\ Archives nationales sous les cotes AF*ii 12,
1.), 1 V ••'^, 16. Voici la description sommaire de ces re-
{jistiTs :
A F* M 1 '.>. : f-l*rocès-verbau\ des séances du Comité de
c.oinnierce-n; ce volume, de 1 1 -j folios, contient les séances
INTRODUCTION. xvit
du i3 octobre an '^9 fli'icembre i79*>. (séances 1 à 97);
muni de sa reliure primitive en parchemin vert, il mesure
826 millimèti'es de hauteur sur 910 de lar<jeur; les procès-
verbaux sont signés par le président et le secrétaire; le se-
crétaire commis a numéroté les séances.
AF*u i3 : r Procès-verbaux des délibérations du Comité
de commerce de la Convention nationale commencés le
A janvier 1 798 et finis le 3 brumaire deuxième année de
la Ré])ubli([ue française -j^ Dans ce volume, de 097 folios,
figurent les séances 98 à 97; muni de sa reliure primitive
en parchemin vert, il mesure 33o mdlimètres de hauteur
sur 9ï!o de largeur; les procès-verbaux sont signés par le
président et le secrétaire du Comité; les séances sont numé-
rotées par le secrétaire commis.
AF*u lA : ff Comité de commerce, procès-verbaux t) ; ce
registre, suite du précédent et folioté de 898 à 61 5, con-
tient en réabté les procès-verbaux du ce Comité d'agriculture,
commerce, ponts et chaussées, navigation intérieure réunis ^7
depuis le ^Ji brumaire an n (98'' séance) jusqu'au 2 '2 ther-
midor an II (1 A2'' séance). Muni de sa reliure primitive en
parchemin vert, ce registre mesure 335 millimètres de
hauteur sur 220 de largeur; les procès-verbaux sont signés
par le président et le secrétaire jusqu'à la séance 1 j 7 et
depuis la séance 1 1 8 par le président seul; les séances sont
numérotées parle secrétaire commis.
AF*ii i5 : ff Procès-verbaux des séances du Comité de
commerce et des approvisionnements it. Dans ce volume, de
336 pages, figurent les séances du 19 fructidor an 11 au
29 frimaire an m (séances 1 à 5i); muni de sa reliure pri-
mitive en parchemin vert, il mesure 385 millimètres de
hauteur sur 2 5o de largeur; les procès-verbaux sont signés
par les membres présents; le secrétaire commis a numéroté
les séances.
xviii INTRODUCTION.
AF*ii ]6 : cf Procrs-verbaux des séances [du Comité de
commerce et des appmvisioniiementsji^; dans ce volume,
de 'î6/i pages, figurent les séances du i -■■ nivôse an ni au
Il brumaire an iv (séances 52 à 1*27); muni de sa reliure
primitive en parchemin vert, il mesure 38o millimètres de
liauteur sur sBo de largeur; les procès-verbaux sont signés
parles membres présents; le secrétaire commis a numéroté
les séances 5 2 à 101 (').
Qu'il nous soit permis, en terminant, de présenter à
M. Aulard, professeur à l'Université de Paris, commissaire
responsable de cette publication, nos meilleurs remercie-
ments pour l'intérêt avec lequel il a suivi notre travail et
pour la bienveillance qu'il n'a cessé de nous témoigner.
''' Les pages 687 à 681 du Les pages a3i à Ai 8 correspon-
lome III (le ceUe publicaliou corres- dent au registre AF^ii i4 en en-
pondent au registre AF*n 1 -^ en en- lier.
lier. Les pages 681 à 76^ du môme Les pages hti) h 627 (séance du
tome correspondent aux folios 1 à 29 frimaire an m) correspondent au
S'i du registre AF* H i3. registre AF*ii i5 en entier.
Pour le tome IV, les pages 1 à Les pages 627 (séance du 1" ni-
999 correspondent au registre AF*ii vôse an ni) à 808 correspondent au
t3, du lolio 85 au dernier. registre AF*ii 16 en entier.
PROCÈS-VERBAUX
DES
COMITÉS DE COMMERCE
DE LA CONVENTION NATIONALE.
-5*<=-
COMITE DE COMMERCE.
QUARANTE -TROISIEME SEANCE"'.
19 FÉVRIER 1798.
Le mardi 19 février 1793, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Blutel, président; Mellinet, secrétaire; Lacaze, Martin,
Giraud, Sauvé, Merlino, Ghampigny, Ghaumont, Barailon, Vil-
1ers, Laurence.
Un membre fait un rapport sur une lettre du Ministre de l'in-
térieur relative à une demande des négociants de Strasbourg dont
l'objet est d'obtenir une autorisation du corps législatif à l'effet de
tirer de la FloUande par les ports de Dunkerque et de Rouen les
marchandises que le tarif leur permet de se procurer à l'étranger
par le Rhin. Sur ce rapport , dont les pièces à l'appui ont été dis-
tribuées le 2 0 janvier dernier sous le n° 1 08 1 , le Comité a ajourné
sa délibération jusqu'à ce qu'il ait reçu les instructions à ce sujet,
qu'il ordonne être demandées au département du Bas-Rhin''^'.
Un membre rend compte d'une lettre des députés de la Répu-
blique de Mûlhausen, adressée au président du Comité, qui a
pour objet de faire adjoindre le Comité à leur demande comme
étant déjà saisi d'une question qui y a rapport. Le Comité arrête
([u'il sera pris des renseignements pour savoir à quel Comité cet
objet est renvoyé et en suivre la décisionnel
^'' Les pajjes 1 à 229 du présezil vo- de la ci-devant province d'Alsace étaient
lume correspondenl. au rojjistro AKii* venus demander à la Convention la ré-
i3, du f" 85 au f" 897 et dernier. siliation du traité de commerce signé
^-' Sur le régime des douanes n en 1791 «entre la France et la petite
Strasbourg on trouvera de curieux mé- républi([uc de Mulhausenj;. L'affaire
moires, de 1791 à l'an 11, dans F'- avait été renvoyée aux Comités diploma-
1907 et F'^ 190g. tique et de commerce. — Les raanu-
'■" Le 35 novembre 1792 des citoyens facturiers fabricants de toiles peintes
2 PROCÈS-VERBAUX [19 févr. 1798]
Le citoven Barailon fait un rapport sur une pétition du citoyen
Guillaume Matlier, Anglais, relative à la prohibition des regrets ou
issues de cendres d'orfèvres, et distribuée le 12 de ce mois sous le
n" 1 099. A la suite de ce rapport, le citoyen Barailon lit un projet
de décret que le Comité ajourne jusqu'à la représentation du pre-
mier mémoire présenté par le citoyen Mather pour obtenir la sortie
des cendres d'orfèvres.
Le citoyen Ghaumont fait un rapport sur la demande qu'a
faite le citoyen Davesne, d'établir une manufacture de draps dans la
maison des Bernardins située à Signy-l'Abbaye, département des
Ardennes, ainsi qu'il résulte delà pétition de ce citoyen, distribuée
le 2 du présent mois sous le n" 352.
Le rapporteur propose et le Gomité adopte l'ordre du jour sur
ce que la maison demandée est en adjudication^''.
Un membre rappelle la délibération des Comités de commerce et
d'agriculture sur la dénonciation du citoyen Musquinet contre les
commissaires de la Convention envoyés dans le département de la
Seine-Inférieure. Il expose que le citoyen Pellissier fut chargé de
faire le rapport de cette affaire suivant les bases arrêtées par les
Comités; il ajoute qu'il lui est revenu que, ce citoyen ayant fait son
rapport au Comité d'agriculture, le Gomité ne l'a point agréé et a
nommé un autre rapporteur. II réclame contre cet abus d'autorité
de la part du. Gomité d'agriculture, qui n'a point pu anéantir seul
une délibération prise par les deux Comités. Le Gomité charge son
Président d'écrire au Gomité d'agriculture pour avoir des rensei-
ments sur ce fait (-1
Le Président lait la distribution des pièces dont l'extrait suit :
1° Lettre du Ministre des contributions publiques, du 8 dé-
cembre 1792, sur les réclamations de plusieurs négociants qui
demandent que les toiles provenant du commerce du Levant soient
déclaraient le traite désastreux et de-
mandaient qu'il ne fût pas mis à exé-
nilion; voir deux pétitions imprimées
dans ADxviii" 3ao. — Des députés de
Mulhouse, Kœchiin et Thierry, vinrent
à Paris, en décemhre 179;!, pour de-
mander la réunion de la HépuMique de
Mtdhouse à la Répuhil(|iie française.
t'' Voir à la séanro du •>() juin 1798
le rapport de Villers et le j)roj('t de dé-
rrct sur «le parti avantajjeiix (|ii'il est
j)ossih!e de tirer. . . des grandes pro-
priétés nationales en élevant des nianu-
l'artures, fabriques et autres établisse-
ments publics utiles à l'industrie et au
commerce '7. Cf. le décret des i"-/j avril
Voir aussi, pour les afToctations in-
dustrielles ou commerciales données,
dans le département du Nord , aux an-
ciennes abbayes de Vaucelles et de Loos,
le Bidlelin de la ConDiiisxioii drs docu-
niniUn relatifs à la vie économique de la
Révolution, année 1 908 , n"' i-a , p. 1 î?8 ,
l/|0.
'-) L'afl'aire du citoyen Muscpiinot
fut examinée au (lomilé d'Agriculture
le .5 février; voir le tome 111 de cotte pu-
blication, p. 55-56. — Voir, d'autre
part, le décret du 7 mars 1798.
[iQFÉvR. 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 3
admises à jouir de la faveur accordée par la loi du 6 juillet 1791
aux toiles provenant du commerce de l'Inde, qui peuvent être
réexportées en franchise des droits pour la côte de Guinée^'^ Le
Ministre demande que cet objet soit soumis à la considération de la
Convention. Cette lettre, numérotée 98/1, a été remise au citoyen
Blutel.
2° Observations du citoyen Charles Le Bihan sur le commerce
d'argent et l'agiotage, les dangereux effets qu'ils produisent et la
nécessité de les faire cesser; il propose de demander le rapport du
décret qui déclare l'argent marchandise et la peine de mort contre
quiconque se permettrait l'agiotage ou coopérerait de quelque ma-
nière que ce soit à discréditer le papier monnaie de la République.
Un membre observe que le citoyen Legendre, membre du Comité,
est chargé d'un rapport sur cette matière et qu'il convient de sus-
pendre la distribution des observations de Charles Le Bihan,
numérotées 1099, jusqu'au retour du citoyen Legendre. Cette pro-
position , mise aux voix , est adoptée '2'.
3° Lettre du citoyen Carderon, capitaine de la garde nationale
à Oléron, sur la pénurie des chevaux dans les différentes parties de
la République ; il propose, pour parer à cet inconvénient, d'établir
des inspecteurs de haras et offre au Gouvernement ses connais-
sances et ses services, si il juge à propos de l'employer en cette
qualité.
Sur cette lettre, numérotée 1 1 1 2 , le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur la suppression des haras.
li° Lettre des administrateurs du directoire du département
d'Indre-et-Loire, suivie d'un arrêté de district de Loches'^^, relatif à
la vente des sels; ils appellent l'attention de la Convention sur les
difficultés que fait naître l'exécution des lois des [22-] 26 mars et
[19 juin-] 16 août dernier et la prient de vouloir bien leur tracer
la marche qu'ils doivent suivre ''l Cette lettre, numérotée 1 1 13, a
été remise au citoyen Champigny.
5" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 9 février 1793, sur
l'avance solhcitée, à titre de prêt, par le citoyen Daly pour sou-
tenir sa manufacture de filature de coton.
^'' Il s'agit du décret du 90 juin- ('' Indre-et-Loire.
6 juillet 1791, relatif au commerce au '*' Il s'agit de la loi des 23-26 mars
delà du cap de Bonne-Espérance et aux ^792, relative à la vente des sels et
colonies françaises. Voir l'article 19 de tabacs nationaux,
ce décret. La seconde loi citée dans le para-
^^) La même année, le 36 septembre, graphe 1" est celle du 12 juin-16 août
Legendre fut nommé membre du Co- 1792 relative aux enchères pour la vente
mité des finances. des sels et tabacs.
û PROCÈS-VERBAUX [19 févr. 1798]
Cette demande, numérotée 1110, appuyée de l'avis favorable
de la municipalité, du directoire du district de Crest et du direc-
toire du département de la Drôme, a été ajom-née.
6" Pétitions des citoyens Morin et Bossut, académiciens, sur le
droit de propriété d'une invention relative à l'uniformité des poids
et mesures'".
Ils demandent le rapport des décrets des 8 mai , 8 décembre
1790 et 26 mars 1791 qui autorisent certains particuliers à jouir,
à leur préjudice et au mépris de la loi du 7 janvier 1791, du fruit
de leur invention et prient la Convention de les maintenir, confor-
mément à cette dernière loi, dans la propriété de leur découverte
qui tend à fixer avec précision les rapports qu'auront les anciens
poids et mesures avec le nouveau modèle de poids et rassures.
Cette pétition, numérotée 1120, a été remise au citoyen
Villers.
7° Adresse du ciloyen Durand, architecte; il demande une
place dans l'Administration des ponts et chaussées. Le Comité a
ordonné le renvoi de cette pièce, numérotée 1121, au pouvoir
exécutif.
Un membre donne lecture d'une lettre du citoyen Carey, de
Rouen, par laquelle ce citoyen demande à être autorisé à retirer
les marchandises (sans payer de fret) qui ont été arrêtées à
Quillebeuf sur le navire hollandais, la Bonne Espérance, comme
étant sa propriété.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au citoyen Carey qu'il doit
s'adresser au juge de paix du lieu devant lequel il constatera ses
réclamations pour en suivre l'effet vers les tribunaux suivant les
lois du. . .
La séance a été levée à i 0 heures.
Blctel, président; Mellinet, secrétaire.
qijauante-quatrième séance.
28 FÉVRIER 1798.
Le samedi 2.3 février 1798, l'an 2*^ de la République française,
le (lomilé de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Rbilcl, président; Mellinet, secrétaire; Lacaze, Champigny,
' L'iililir HdsmiI, oxamin.ilour des clnsso de Mécanique. — Morin (?) ne
••lèves (lu ror|ts dii (jénie, ni.'nibrc lifjiiro pas sur la liste des membres de
de l'Aradéniie des Sripnres pour la l'Académie des Sciences.
[93 FÉvR. 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 5
Merlino, Barailon, Ghaumoiit, Villers, Giraud, Laurence, Deché-
zeaux.
Un membre (le citoyen Barailon) fait un rapport sur la pétition
du citoyen Mather, Anglais, distribuée le 1 2 février du présent
mois sous le n" 1092, dont la discussion avait été ajournée. Le
rapporteur conclut à la révocation de l'article 7 de la loi du
i"' août 1792 en ce qui concerne les regrets et boues de cendres
d'orfèvres, qui permet l'exploitation desdites cendres et propose le
projet de décret suivant :
La Convention nationale , après avoir entendu le rapport de ses
Comités d'agriculture et de commerce, décrète ce qui suit :
Art. 1"'. L'exportation, bors du territoire de la République, des
résidus de cendres des monnayeurs , des orfèvres et de tous autres
artistes travaillant sur l'or et sur l'argent, connus sous les noms
d'issues de cendres, de boues de cendres, de regrets, etc. , est prohibée
à compter de ce jour, dérogeant autant que de besoin et pour ce qui
les concerne à l'article 7 de la loi du i*"' août 1792^^'.
Art. 2. L'importation de ces mêmes regrets sera désormais
exempte de tous droits d'entrée.
Art. 3. Guillaume Mather, Anglais, est autorisé à former en
France, sous la garantie de la loyauté nationale et sous la pro-
tection des lois, l'établissement qu'il propose pour l'extraction des
matières métalliques contenues dans ces regrets.
Le Comité ajourne la discussion de ce projet de décret jusqu'au
rapport général sur les différents objets relatifs au tarifa'.
Le citoyen Président donne lecture d'une lettre du Président du
Comité de législation, en date du 2/1 février, qui demande des corn-
'" L'article 7 du décret du 28 juillet-
i" août 1792, relatif au tarif des
douanes était ainsi libellé : «A la sortie
du royaume. . . les boues de cendres
d'orfèvres dénommées regrets ne paye-
ront que cinq sous par quintal...».
^"^) Le citoyen Mather, tr anglais, mar-
chandraflineurdemétaux 7», avait adressé
une première pétition, en juillet 1791,
au Comité d'Agriculture et ,de Com-
merce de l'Assemblée Constituante; il
y exposait comment, jusqu'en 1791, la
sortie de ce produit était permise et de-
mandait mainlevée de la prohibition
qui lui était opposée ; — dans ses nou-
velles pétitions, du i3 et du 28 janvier
1793, il expose que , propriétaire d'une
fonderie en Angleterre, il veut mainte-
nant transporter en France son domi-
cile et son commerce ; un habile métal-
lurgiste anglais, Jean Cravvford, l'aide
dans ses travaux; ils demandent :
1° l'interdiction de la sortie des issues
de cendres; 2° leur importation libre;
— l'établissement qu'il veut créer serait
situé aux environs de Béziers , près de
Bédarieux, à proximité de mines de
charbon de terre actuellement gênées
dans leur exploitation par un sieur
Génal, concessionnaire des mines de
Graissessac (Arch. nat., F^- 1926).
Le décret proposé ne fut pas adopté.
T.OCKS-VERBAUX
[20 FhVR. 17<JoJ
missaires du Comité de commerce pour assister à la discussion
d'un projet de décret sur une pétition de la République de Genève.
j^es citoyens Lacaze et Dechézeaux sont nommés commissaires.
Le citoyen Président donne également lecture d'une lettre du
Président du Comité diplomatique, en date du 21 courant, par
laquelle il invite le rapporteur chargé de présenter à la Convention
un projet de loi sur la rupture du traité de commerce avec l'Angle-
terre, de communiquer son rapport au Comité diplomatique.
Le Comité, pour satisfaire à cette invitation, arrête que son
Président, chargé de ce rapport, le communiquera sans délai au
Comité diplomatique.
Le citoyen FonIVède, membre du Comité de défense générale, se
présente au Comité de commerce , d'après l'invitation du Président,
pour discuter le point de savoir si l'on peut adopter quelques mo-
difications sur le décret du 1 9 février relatif aux denrées exportées
ou importées par les vaisseaux des Etals-Unis dans les colonies en
France.
Cette discussion est ajournée à jeudi prochain '*'.
Un des commissaires envoyés au Comité de législation rend
compte de la délibération de ce Comité sur l'affaire de la Répu-
blique de Genève dont le rapport sera fait à la Convention. La
question préalable sera proposée sur la demande de représailles
formée par le pétitionnaire contre la République de Genève, qui est
prête à rendre justice au réclamant, lorsqu'il prendra les voies de
droit ordinaires et le rapporteur conclura au rapport du décret de
l'Assemblée législative qui avait autorisé ce particulier '^l
Le Comité ajourne la proposition faite de présenter un rapport
général sur l'introduction des huiles étrangères autres que celles
de l'Amérique, soit par échouement, soit par toute autre cause.
Le Président fait la distribution des pièces dont les extraits
suivent :
\" Lettre des pn-sident et juges du tribunal de commerce à
'' !,<• (It'LTcl dii iij li'vrier 1793 (!('•-
déclarait les ports des colonies Irançaisps
ouverts aux vaisseaux des Etats-Unis
d'Auiériiiiie. Les denrées, exportées
et imiiortées par les vaisseaux améri-
cnins, no devaient payer, à leur sortie
ou à leur entrée dans les colonies ou
en France, que les mêmes droits perçus
sur celles (|ue portaient les bâtiments
français.
'" Par un décret du 1 5 mars 1 793
{Procès-verbal dr la Convrulion , p. 3 a H),
In (ionvention rapportait son décret du
1 0 novembre qui chargeait le Conseil
exécutif d'a;corder di's lettres de re|)ré-
sailles au citoyen Gourmes s'il éprouvait
un déni de justice de la part du gou-
vernement de Genève. — Le Conseil de
Genève avait refuse un pareatis au ci-
toyen Gourmes; il s'agissait de l'exé-
cution, sur le territoire de Genève,
d'une sentence rendue le 5 décembre
1787 par le tribunal consulaire de Mar-
seille.
[•j3 F.îvn. i7():î] du COMITE DK COMMENCE. 7
Dunkerque tendant à exposer que la loi du 3 1 janvier dernier, qui
permet de courir sur les ennemis do l'Etat ''', ne peut être exécutée
dans toute sa rigueur, c'est-à-dire ne paraît pas suffisante pour
autoriser à s'emparer de tout ce qui appartient à nos ennemis,
attendu la non-abrogation de plusieurs anciennes Ordonnances de
la marine; ils prient la Convention de déterminer, par une dispo-
sition provisoire, la conduite qu'ils auront à tenir, jusqu'à ce que le
Gouvernement ait acquis la certitude que les pavillons neutres
seront ménagés par les Anglais.
Cette lettre, numérotée 1 122, a été remise au citoyen Mellinet.
3° Adresse des Régisseurs des douanes de la République qui se
plaignent d'avoir été calomniés; ils observent à la Convention qu'ils
ont été choisis en vertu d'un de ses décrets, que leur choix a été
approuvé par elle et demandent que tous les objets de leur admi-
nistration soient soumis à un sévère examen.
Cette adresse , numérotée 1 1 2 3 , a été remise au citoyen Cham-
3° Délibération des officiers municipaux de Versoix à l'effet de
demander que le courrier de la malle de Lyon arrive à Versoix et
non à Genève ^^l
Cette pièce, numérotée 1 1 ad, a été remise au citoyen Barailon.
li° Lettre du citoyen Barat; il annonce que, dans le département
de la Drôme, il y a une montagne où l'on trouve de petites
paillettes en or; il ajoute qu'il a fait dans le département du Gers
quelques découvertes minéralogiques dont il est possible de tirer
un grand avantage; il propose à la Convention d'envoyer sur les
lieux des personnes en état de vérifier et constater l'avis qu'il
donne et offre ses services pour les renseignements dont on pourra
avoir besoin.
Sur celte lettre, numérotée 112.^, le Comité ordonne qu'il sera
écrit aux départements de la Drôme et du Gers pour obtenir des
renseignements '^^.
5° Lettre des Amis de la Liberté et de l'Égalité à Cambrai; ils
se plaignent de la cherté du charbon de terre, de ce que l'exploi-
tation des mines à charbon est encore confiée à des compagnies
qui exigent impunément la moitié du prix des objets vendus en
argent et le surplus en assignats; ils demandent la réforme de cet
''' L'article 1 de la loi du 3i jan- (-' Versoix , petit port au bord du lac
vier 1798, concernant l'armement en de Genève, était dans le département
course et les lettres de marque, était de l'Ain. — Arch. nat., F'^ i5ii.
ainsi conçu : «Les citoyens français (') Il a été écrit le aô au citoyen
pourront armer en course.» Bnrat [Note au Procès-verbal dit Comité].
8 PROCÈS-VERBAUX [28 févr. 1798]
abus d'autant plus funeste qu'il tend à discréditer le papier-monnaie
de la République '^\
Celte pièce, numérotée 1 1 96, a été remise au citoyen Barailon.
6° Pétition des officiers municipaux de Montivilliers (^^ à l'effet
de solliciter un décret qui les autorise à percevoir un droit sur les
objets apportés dans la halle de leur résidence, pour servir au rem-
boursement des frais de réparations et d'entretien ordinaire de cet
établissement public.
Les administrateurs des directoires du district de Montivilliers
et du département de la Seine-Inférieure appuient la demande de
la commune de Montivilliers et pensent qu'il y a lieu de l'autoriser
à percevoir un droit de 3 deniers par boisseau de grains ou gre-
nailles et de 6 deniers par chaque pied de face pour les étaux
loués aux marchands.
Cette pétition, numérotée 1 127, a été remise au citoyen Deché-
zeaux.
-y" Observations du citoyen Métois, négociant à Nantes, sur la
loi qui donnait à un vaisseau de Roi ou à un autre corsaire français
la possession entière d'un navire marchand repris sur l'ennemi
vingt-quatre heures après sa capture.
Ces observations , numérotées 1128, ont été remises au citoyen
Mellinet.
8° Lettre du Ministre des contributions publiques, du i5 février
i-yÇ).'^, qui a pour objet un arrêté du dé[)artement de la Manche
du 3i décembre 1792 qui suspend pivvisoiremenl l'exportation des
cuirs de toute espèce. Le Ministre, en annonçant que cette mesure
paraît avoir été nécessitée pour faire cesser les expéditions consi-
dérables de souliers à la destination de l'île de Jersey, observe
(ju'il n'appartient qu'à la Convention d'établir des prohibitions et
la |)ri(" d'établir si celle prononcée par le département de la Manche
doit être adoptée.
Cette lettre, numérotée 1129, a été l'omise au citoyen Blutel.
()" Observations de plusieurs négociants sur les dispositions de
la loi du 1 () février i7()3 relative aux marchandises exportées ou
. <•) Kn l'ail IV la inuiiicipalilé de Va- Compagnie se défendit on disant quo
lendennos dônonrail au Ministre de ses ouvriers ne pouvant plus trouver
rintt'rioiir les intt^rcss/'S aux mines de vivres à Condé ou à Valomienues
d'Anzin (|ui avaient décide de ne sans les payer en argent, elle avait dé-
vendn- (iiiVn niiiinTaire le cliarbon ridé de recevoir aussi de l'argent de
de terre do leurs mines: d'autre part ils ceux qui voudraionl ainsi s'acquitter
avaient haus-^é leurs prix et vendaient envers elle (F'= Documents non encore
1 1. a5 s. la livre de charbon qu'ils classés).
vendaient, en 1790, 1 I. :i s. (, d. La («) Seine-Inférieure,
[93 FKVR. 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 9
importées par les vaisseaux américains soit dans les colonies, soit
en France.
Ces observations, numérotées 1 i3o, ont été remises au citoyen
Mellinet.
Le Président lève la séance à 1 o heures et demie.
Blxjtel , président ; Mellinet, secrétaire.
'^»P >. ' ' -v
QUARANTE-CINQUIEME SEANCE.
96 FÉVRIER 1793.
Le mardi 96 février 1790, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Blutel, président; Mellinet, secrétaire; Barailon, Le
Febvre, Merlino, Mariette, Martin, Chiappe, Sauvé, Chaumont,
Laurence, Borel, Villers.
Un membre (le citoyen Giraud) fait un rapport sur l'adresse des
frères Rochet, distribuée le 29 janvier dernier sous le numéro
1 02G , et propose le projet de décret suivant :
^La Convention nationale, voulant procurer aux fourneaux de
Chagey, situés dans le district de Lure, les mines nécessaires à
leur aliment; après avoir entendu son Comité de commerce,
décrète : qu'il pourra être exporté chaque année du territoire de
Saulnot, district de Lure, pour (le) Montbéhard, i5oo voitures de
minerai à la charge qu'il en sera rapporté pareille quantité du [de]
Montbéliard pour le fourneau de Chagey, que l'importation des
mines de Montbéliard précédera l'exportation des mines de Saulnot
et que l'importation ne pourra être faite que par le bureau d'Hé-
ricourt et l'exportation par le même bureau ou par celui d'Arcey w.
Le Comité adopte ce projet de décret'^*.
Le citoyen Le Febvre fait un rapport sur une pétition des admi-
nistrateurs du département de la Haute-Loire, distribuée le
99 janvier dernier sous le numéro ioo5, tendant à ce qu'il soit
accordé par le Gouvernement une somme de /i 0,0 00 livres au
sieur Raisin, ancien fabricant à Montpellier, pour l'établissement
d'une manufacture de draps et de teinture.
Le rapporteur propose le projet de décret suivant qu'il déclare
avoir été improuvé par le Comité des finances :
La Convention nationale, après avoir entendu ses Comités de
''' Pwrété le 7 mars 1798 [Note au h-ocès-vurbal duCnmité^
10 1>R0CKS-VERBAU\ [26 févr. i7()3|
commerce et de finances réunis , décrète que, sur les fonds destinés
à l'encouragement du commerce et de l'agriculture, il sera alloué
au citoyen Raisin une somme de /io,ooo livres à titre d'encoura-
gement et prêt, pour l'établissement de la manufacture de draps
dans le département de la Haute-Loire; qu'il en fournira bonne et
sûre caution , laquelle sera discutée par l'administration de dépar-
tement et dont le remboursement aura lieu par un septième tous
les ans jusqu'au payement définitif et sans intérêts ''^
Le Comité arrête que ce projet de décret, improuvé par le
Comité des finances, sera néanmoins soumis à la délibération de la
Convention nationale.
Un membre (le citoyen Barailon) fait un rapport sur la pétition
du citoyen Laplace, distribuée le 22 janvier dernier sous le
n" 1061, tendant à ce qu'il soit nommé des commissaires pour
constater, par des expériences aux frais de la Nation, l'efficacité
des procédés découverts par cet artiste pour perfectionner, d'une
manière simple et peu coûteuse, la fonte, le fer et l'acier.
Le Comité a arrêté que le citoyen Laplace serait renvoyé à faire
de nouvelles expériences, à ses frais, sous l'inspection des experts
que le Ministre de l'intérieur nommerait à cet effet, afin que,
dans le cas où ces expériences obtiendraient le succès annoncé par
l'auteur, il puisse délibérer sur les conséquences qu'il conviendrait
de lui accorder (^'.
Un membre (le citoyen Villers) fait un rapport sur la pétition
des prépos('s des douanes nationales, distribuée le 2 de ce mois
sous le n" 860, tendant à ce qu'il leur soit accordé une augmen-
tation de traitement proportionnée à leurs besoins. Le rapporteur
propose le projet de décret suivant :
La Convention nationale, voulant procurer aux préposés des
douanes les moyens de remplir leurs fonctions avec le zèle que la
]^'q)ubiique attend d'eux et considérant combien leur service est
important dans les circonstances présentes, décrète ce qui suit :
Am. 1". Il sera mis à la disposition du Ministre des contribu-
tions publiques une somme de huit cent mille livres pour être em-
ployée à augmenter, pendant la présente année, le traitement des
(') Décret du j/i mars 1798. N" lùli. soution des manufactures de ce dépar-
fNoto an Procèx-verhnl du Comité.] — tement et au soulafremeiit de la classe
Kn réalité par le décriât du t4 mars la indi/jente des ouvriers {Procès-vevhal de
Cnnvontion déridait (|u'nne somme de In Convention, p. 363 ).
4o,oo(. livres serait déli\rée au dcpar- (-') Sur La Place ou do La Placo. cf.
<ewe«<dela Haute-Loire, à titre d'avance F'- i3oo (années i789-t78()) ot
et de secours, . . . pour être employée au I""'- i 385*.
[•jG févr. 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE.
11
préposés dos bureaux des douanes dont les appointements ne
s'élèvent pas à la somme de (îoo livres et de tous les employés des
brigades jusqu'aux capitaines généraux inclusivement.
Art. 2. Les places qui sont actuellement vacantes et celles que
les Régisseurs des douanes croiront inutiles seront supprimées à
mesure qu'elles viendront à vaquer.
Art. 3. Ladite somme de buit cent mille livres et celle qui
proviendra des économies dont il est parlé dans l'article ci-dessus
seront réparties à raison d'un douzième par mois, à compter du
1" janvier dernier, entre tous les préposés désignés par l'ar-
ticle !*''■ et qui seront en activité lors de la publication du présent
décret.
Art. li. L'état de distribution des sommes qui seront réparties
d'après le prix des subsistances dans les départements où résident
les employés sera envoyé au Comité des finances par le Ministre
des contributions avant que le payement en soit fait *".
Le Comité ajourne à jeudi procbain la discussion de ce projet
de décret.
Le citoyen Blutel propose et le Comité adopte le projet de
décret suivant sur la rupture du traité de commerce avec les puis-
sances soulevées contre la République française :
La Convention nationale, après avoir entendu ses Comités de
commerce, de défense générale et de la guerre, considérant que la
conduite hostile des puissances coalisées contre la République est
une infraction aux traités antérieurs, décrète'-^ :
Art. l'^ Tous traités d'alliance ou de commerce, existant entre
l'ancien Gouvernement français et les puissances avec lesquelles la
République est en guerre, sont annulés.
(" Décret du 4 mars 1798. IN" 161.
I Note au P}-ocès-verbal du Comité. ] En
réalité, c'est à la séance du 1 1 mars 1 798
que le décret fut adopté, apiTs avoir
été d'ailleurs remanié. {Procès-verbal de
la Convention, p. aôo. ) Voir lu séance
du Comité du 2 mars 1798.
(-' Les neuf articles da projet portés
ci-contre et d'autre part ont été dé-
crétés le 1"' mars 1798, n° i5i. [Note
au Procès-verbal da Comité.]
ftLe i""" février 1798 la Convention
nationale déclara la guerre à l'Angle-
terre. Par un second décret, en date
du 1" mars, elle commença cette lutte
acharnée de tarif>^ dont les violences
malheureuses devaient contribuer à la
chute de l'Empire et léguer à la Restau
ration de graves difficultés.» [Amé, Elude
sur les tarifs de douanes, -2' éd. Paris,
1860, p. 2^1.)
Dès le 9 octobre de la même année
(18 vendémiaire au 11) la Convention
aggi^avait encore les prescriptions du dé-
cret du 1" mars en proscrivant toutes
marchandises fabriquées ou manufactu-
rées dans les pays soumis au gouver-
nement britannique.
12 PROCÈS-VERBAUX [26 ikvr. 1798]
Art. 2. Huit jours après la publication du présent décret, il ne
pourra être introduit dans l'étendue du territoire de la République
tant par mer que par terre , des velours et étoffes de coton connues
sous le nom de casimir, de bonneteries d'aucune espèce, des ou-
vrages d'acier poli , des boutons de métal et des faïences de terre
de pipe ou de grès d'Angleterre venant de l'étranger, sous peine de
confiscation, conformément à l'article 1" du titre V de la loi du
22 août 1791 '*'•
Art. 3. A compter du 1" avril prochain, il ne pourra égale-
ment, et sous les mêmes peines, être importé en France ni admis
au payement des droits du tarif aucun objet ou marchandise manu-
facturés à l'étranger, qu'en justifiant qu'ils ont été fabriqués dans
des Etats avec lesquels la République ne sera point en guerre.
Art. fx. Cette justification sera faite par certificats délivrés par
les consuls de France résidant dans ces Etats, ou, à défaut de
consuls, parles officiers publics; ils contiendront l'attestation for-
melle que ces objets ou marchandises auront été manufacturés
dans les lieux mêmes où les certificats seront délivrés.
Art. 5. Les objets trouvés en contravention au présent décret
seront vendus trois jours après la confiscation définitivement pro-
noncée. La moitié du produit net des objets vendus appartiendra
et sera remise, aussitôt après la vente, à tous parlicuhers qui au-
raient dénoncé lesdits objets ou concouru à leur arrestation.
Art. 6. Ne seront point compris dans la présente prohibition :
1° les marchandises provenant des prises faites sur l'ennemi, pour
raison desquelles la loi du 1 g février dernier aura sa pleine et en-
tière exécution; 2" les agrès ou apparaux de navires, les bois de
conslniclion (navale), les ancres de fer, les armes et munitions de
{juerre, les viandes salées, les fers blancs ou noirs non ouvrés, les
vases de terre servant à la chimie, tous lesquels objets seront sou-
mis au payement des droits du tarif du [-^-j i5 mars 1791.
Am. 7. Les objets et marchandises dont l'introduction est pro-
liiluM". l;iiil par le présent décret que par les lois antérieures, qui
pr(i\ifii(lrait'nt de l'échouement de quelques navires sur les côtes
(!<■ l'iancc, pourront être introduits dans le territoire de la Repu-
es Il s";i/jil (lu (h'-cri'l des ;>Hjnillot, que l'on introduirait par mer ou j.ar
;» fl t) août 1791, srellf" lo oo août. terre. — Le texte d.-linilif du dôcr.-t
l/arliclp viRL' prescrivait la ciuiliscation du i" mars 1798 porte : ffG-->;> août
<li'sniarrlianili«("s, proliilif-cs à Pentr»'!-, 17911.
[•36FKVR. 179;^] DU COMITÉ DE COMMERCE. 13
blique , en payant, savoir : les objets précédemment prohibés et ceux
compris dans l'article 9 ci-dessus, 20 p. 100 de leur valeur, et
ceux énoncés en l'article 3 , une moitié en sus des droits fixés par
le tarif.
Art. 8, La Convention nationale, jalouse de ne laisser aucun
doute sur les intentions et la loyauté de la Nation française, déclare
qu'elle autorise tous chargements d'objets non prohibés faits sur
navires neutres dans les ports de la République; ordonne, en
conséquence , qu'il sera fait mention du présent article dans les
passeports qui leur seront délivrés pour les mettre à l'abri de toutes
insultes de la part des navires français armés en course.
Art. 1). La Convention nationale charge le Conseil exécutif pro-
visoire de l'aire, pour l'exécution du présent décret, toutes procla-
mations nécessaires '^l
Le citoyen Blutel observe que la nomination faite le 22 janvier
dernier d'un président et d'un secrétaire du Comité devait être
renouvelée, conformément à l'usage, dans la séance de samedi
dernier; il propose en conséquence de procéder au scrutin à ces
nominations.
Le Comité, ayant adopté cette mesure, a nommé à la majorité
absolue des suffrages le citoyen Mellinet pour son président.
Dépouillement fait du scrutin pour la nomination du secrétaire,
il est résulté que le citoyen Villers a obtenu la majorité absolue des
suffrages.
Ces nouveaux officiers ont été immédiatement proclamés pré-
sident et secrélau'e du Comité.
La séance a été levée à 1 0 heures et demie.
Blutel, i^reWen^; Mellinet, secrétaire.
QlJAUANTE-SL\IEME SEANCE.
28 FÉVRIER 1798.
Le jeudi 38 février 1790, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est extraordinairement assemblé.
''J Dans ?on rapport à !a Conven- en réciamaienl en vain depuis ce tenaps
tion, Blutel s'exprima ainsi : wLes la rupture et la modification. De nom-
nianiiracturos françaises opprimées de- breuses pétitions, parties de tous les
puis trop longtemps par l'efTet désas- points de la République, sont déposées
treux du traité de -commerce de 178G à votre Comité de commerce. . . "
14 PROCES-VERBAUX [28 févr. 1798]
Présents : les citoyens Mellinet, président; Viliers, secrétaire;
Sauvé, Merlino.
Un particulier (le citoyen Ducher) demande et obtient l'agré-
ment du Comité pour y donner lecture d'un mémoire qui a pour
objet de prévenir la fraude qui peut s'introduire dans le commerce sur
mer pendant la puerre actuelle, dont il est l'auteur. Après avoir
entendu cette lecture, le Comité invite le citoyen Ducher à lui
remettre une copie collationnée de son mémoire et arrête qu'il
sera fait mention honorable au procès-verbal du civisme de ce
citoyen.
Le Président donne lecture d'une lettre du Ministre de l'in-
térieur, datée d'hier, relative au payement des primes dues au
commerce pour la traite des noirs. Le Ministre, pensant ne pas être
suffisamment autorisé à ordonner le payement de ces primes par
les dispositions des diflerentes lois sur cette matière, demande s'il
peut faire droit sur les réclamations des armateurs sans compro-
mettre sa responsabilité. Le Comité charge son Président de ré-
pondre au Ministre qu'il pense que le payement des primes relatives
cl la traite des noirs ne peut être refusé aux armateurs qui y ont
des droits et que telles ont été les intentions de la Convention
nationale, puisque les lois du 26 février 1791 et 16 avril 1799
ne lui ont pas semblé susceptibles d'exception '^l
On procède ensuite à la distribution des mémoires dont les
extraits suivent ':
1° Lettre des juges du tribunal de commerce de Dunkerque, du
1 G février 1793, sur les inconvénients auxquels se trouvent exposés
les comestibles transportés par mer et sur la nécessité de les faire
protéger par convois.
Cette lettre, numérotée 1139, a été renvoyée au Ministre de la
marine.
2° Délibération du tribunal de commerce séant à Dunkerque, du
8 février 1 793 , sur ce qu'il n'existe aucune loi qui statue à l'égard
des pouvoirs dont doivent être porteurs les conducteurs de prises
autres que le capitaine des corsaires.
Arrêté du même tribunal dont les dispositions se réduisent à
faire délivrer aux capitaines des corsaires un certain nombre de
copies de leur commission, dûment collationnées et légalisées, à
IVlfet de servir de pouvoirs aux officiers ou marins de leur équi-
page, auxquels ils confieront la conduite des prises.
(') Sur le pavomenl fies primes pour la Iraito des noirs en i7()i, i7<)3, 170'^'
cf. Arcli. liai., F" 1 653-1 655.
[98 FÉvn. 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 15
Ces délibération et arrêté, numérotés iiâo, ont été renvoyés
au Ministre de la marine, pour statuer ou donner son avis.
3° Lettre des administrateurs du dépaitement de l'Aude, du
i'"" février 1793, suivie d'un arrêté du 01 janvier relativement à
la cherté et à la rareté des subsistances. Cette lettre, numérotée
1 i5o, a été remise au citoyen Mellinet.
li° Extrait du procès-verbal de la Convention nationale du
26 février 1793. La Convention décrète que ses Comités de com-
merce, d'agriculture et de finances présenteront dans trois jours
les mesures convenables pour réprimer l'accaparement et l'agiotage
et pour diminuer la masse des assignats''^.
Sur cet extrait, numéroté 1 1/12, le Président a représenté que
le Comité des finances avait fait avertir celui de commerce et d'agri-
culture qu'il les attendait pour délibérer et prendre les mesures
nécessaires pour réprimer l'accaparement et l'agiotage et diminuer
la masse des assignats en circulation. LeComité arrête de se rendre
sur-le-champ au Comité des finances.
La séance est levée à 9 heures.
Mellinet, Villers.
QUARANTE-SEPTIEME SEANCE.
2 MARS 1790.
Le samedi 9 mars 1793, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Mellinet, président; Villers, secrétaire; Giraud, Mariette, Merlino,
Chaumont, Barailon, Chiappe, Blutel.
Le citoyen Villers observe que la discussion du projet de décret
relatif au traitement des employés des douanes qu'il soumit au
Comité dans sa séance du 96 février dernier, a été ajournée au jeudi
suivant et qu'il convient de ne pas différer plus longtemps la déter-
mination à prendre sur cet objet. Ce citoyen donne une nouvelle
lecture de ce projet de décret dont le Comité, après une légère
discussion, adopte les dispositions, conformément à la rédaction
portée au procès-verbal du 2 6 février et à la charge qu'il soit com-
muniqué au Comité des finances ^■^^.
(1' C'est l'article iv du décret de ce t^' Voici la note en marge du Procès-
jour concernant le rétablissement de la verbal :
tranquillité publique dans Paris ( Procès- « Décret tel qu'il a été adopté par la
verhalde la Convention, 26 février 1798 , Convention nationale , du 1 1 mars 1790 :
p. ^17.3). La Convention nationale, après avoir
16
PROCES-VERBAUX
[2 MARS 1798]
Le Président donne lecture d'une pétition des négociants de
Marseille qui réclament la libre disposition des marchandises qui
ont été chargées en temps de paix pour leur compte sur un navire
anglais, pris par un corsaire de Marseille.
Le Comité charge son Président de répondre aux pétitionnaires,
en leur renvoyant leur pétition , qu'ils doivent se pourvoir devant
les tribunaux.
Sur la proposition d'un membre , le Président a invité ses com-
missaires qui font partie du Comité de défense générale, à rendre
compte à celui de commerce des affaires qui lui sont relatives et
(pii peuvent se traiter dans l'autre.
On procède à la distribution des mémoires dont les extraits suivent :
1" Réclamations du citoyen Lamarque, capitaine du navire le
Cliarbonnieux , de Bordeaux , contre l'arrestation de son navire d'après
les ordres de l'assemblée provinciale du Port-au-Prince. Ces récla-
mations, numérotées ii3i, ont été renvoyées au Comité colonial.
2° Lettre du Ministre des contributions publiques , en date du
i5 février dernier, par laquelle il annonce que les Amis de la
Liberté et de l'Egalité de Marseille ont nommé à la direction des
douanes de cette ville le citoyen Martin, marchand de liqueurs, qui
n'est point propre à celte place pour laquelle il faut des connais-
sances (|ul lui sont absolument étrangères.
Celte nomination, contraire aux dispositions de l'article 0 de la
loi du [8-] 2 G mars 1791 et néanmoins confirmée par un arrêté du
département des Bouches-du-Rhône, a été cassée par une procla-
mation du Conseil exéculif^'l
entendu le ra])[)orl de son Comité (1(>
commerce et de finances, voulant pro-
curer aux préposés des douanes les
moyens de remplir leurs fonctions avec
le zèle (|ue la Réjiublique attend d'eux
cl considérant combien leur service est
important dans les circonstances pré-
sentes, décrète (c qui suit:
Art. 1". Le traitement des préposés
à |de| la réfjio des douanes dont les ap-
pointements lixcs ne s'élèvent pas à la
somme de 600 livres et qui seront en
activité lors de la promulfjation du pré-
sent décret sera augmenté, pour la
]irésento annéi', d'un cinquième, sans
repi-ndant que le maximum de leur
traitement puisse excéder [ladite somme
de] Goo livres par an. (-elui des [lieute-
nants d'ordre et |irincipaux, ainsi que
des] capitaines généraux sera augmenté
d'un dixième.
Arl. 2. Le payement du supplément
accordé à [par] l'article ci-dessus sera fait
mois par mois et à compter du 1" jan-
vier dernier; il y sera d'abord employé
les sommes provenant des vacances
d'emploi pendant l'année 1799. Le Mi-
nistre des contributions publiques sera
tenu, avant de délivrer son ordonnance
pour le payement du surplus, de re-
mettre au Comité des finances l'état, par
direction, des fonds des vacances et
des employés qui doivent jouir dudit
supplément.
Art. 3. Les régisseurs des douanes
sont autorisés à supprimer les places
qu'ils jugeront inutiles à mesure qu'elles
viendront à vaquer. n
^'' Le décret du 8-20 mars 1 791 rela-
tif aux anciens employés des Formes, etc.,
stipulait (art. 3) que pendant trois ans
on ne pourrait nommer dans les nou-
DU COMITE DE COMMERCE.
17
[2 MARS 179')J
Cette mesure n'ayant pas opéré l'efTcl qu'elle faisait espérer, le
Ministre prie la Convention de prendre le parti qu'elle jugera né-
cessaire pour assurer le maintien des lois du -20 mars et [9 y mai-]
1" juin 179 1 5 qui s'opposent à la nomination du citoyen Martin"l
Mémoire des Régisseurs des douanes sur le même objet.
Ces pièces, numérotées 1 i3/i, ont été remises au citoyen Vil-
1ers (2).
3° Lettre des commissaires de la Convention nationale, datée de
Strasbourg le 16 février 1793, qui a pour objet les représenta-
tions des orfèvres de celte ville sur le préjudice que fait à leur
commune l'exécution de la loi du 1 5 septembre dernier, qui défend
l'exportation à l'étranger des vaisselles d'or et d'argent servant au
cuite '^\ Les observations des orfèvres paraissent susceptibles de
considération et le commissaire de la Convention annonce c|u'il est
possible de les accueillir et de parer aux abus que cette faveur peut
faire naître, en décrétant qu'aucune expédition d'orfèvrerie ne pourra
être faite à l'étranger qu'autant que l'on se sera assuré que le paye-
ment en a été fait en numéraire et sur le territoire de la République.
Lettre du citoyen Couturier, commissaire de la Convention''^, du
9 2 février 1793, sur la nécessité de statuer promptement sur la
demande des orfèvres de Strasbourg.
Ces pièces, numérotées 1 1 3o , ont été remises au citoyen Blutel.
k" Lettre des administrateurs du département de la Vendée, du
10 février 1793, suivie d'un mémoire et d'un arrêté du 26 jan-
vier, qui ont l'un et l'autre pour objet de faciliter la navigation des
rivières des Sèvres et de la Vendée depuis Fontenay jusqu'à iMarans;
ils observent que l'exécution de ce projet, dont l'utilité est reconnue,
coûtera infiniment moins que le canal projeté de Châtellerault à
la Rochelle et sera aussi avantageux.
Cette lettre, numérotée 1 1 36, a été remise au citoyen Giraud.
5° Mémoire des ouvriers attachés à la manufacture des Gobe-
lins à l'effet de se plaindre du retard qu'ils éprouvent dans le paye-
ment de leur salaire et réclament ce qui leur est du depuis deux mois.
voiles admiiiislralions des finances que
des personnes ayant appartenu à des
administrations supprimées.
'') Le décret du 27 mai-i" juin était
relatif à l'organisation et à rétablisse-
ment des corps de finance. ,
('-' Décret du 3.3 mars 1 798, n" 175.
[Note en marge du Procès-verbal du
Comùé]. Le aS mars 1793, en effet, la
Convention cassait la nomination faite
par le directoire des lîouches-dii -Rhône.
'') Le décret du 1.") septembre 1792
— complétant d'ailleurs celui du 5 —
interdisait l'exportation à l'étranger des
matières d'or et d'argent monnayées ou
non, des vaisselles d'or et d'argent et
des vases d'or ou d'argent servant au
culte. I
(') Sur la mission à l'armée du Rhin
de Couturier, député de la Moselle, voir
A. Tdetey, Invcntnirn fin la série (!, 1908,
18 PROCES-VERBAL'X [^ m vus 1798]
Cette pièce, numérotée 1187, a été remise au citoyen Lau-
rence.
6° Extrait du procès-verbal de la Convention du 28 février
1793. La Convention nationale charge ses Comités de commerce
et de marine de lui présenter au plus tôt une loi claire et pré-
cise sur les droits des actionnaires à l'égard des armateurs, sur
les moyens les plus simples et les plus expéditifs de les faire va-
loir f^^
Cette pièce, numérotée ii/i/i, a été remise au citoyen Ba-
railon.
7" Délibérations des communes de Rennes, Loriot, Claix et
Savigne''^^ tendant : la première, à obtenir dans sa résidence une
foire le mardi de chaque semaine; la seconde, un marché tous les
vendredis de l'année ; la troisième , un marché de bestiaux le mardi
de chaque semaine depuis Pâques jusqu'au 2 h juin de chaque
année et la quatrième, de trois foires par an fixées aux 17 janvier,
10 juin et 10 décembre et d'un marché tous les mercredis de
l'année.
Ces déhbérations, appuyées des avis de leurs districts et dépar-
tements, ont été remises, sous le n° 1 1/19, au citoyen Lacaze.
8° Adresse des citoyens du faubourg des malades de la ville de
Lille tendant à ce qu'il soit pris les mesures convenables pour
que le commerce soit ménagé dans cette partie de la ville de Lille
lorsqu'on s'occupera des démolitions qu'exige la défense de cette
place.
Cette adresse, numérotée 11 55, et accompagnée d'une lettre
du chirurgien Glaudet, d'une requête des fabricants d'huile de
graines de la châtellenie de Lille, a été renvoyée au Comité de
défense générale.
9° Lettré des administrateurs du district de Pontarlier, du 1 0 fé-
vrier 1798; ils appellent l'attention des législateurs sur l'immen-
sité des convois de vin, eau-de-vie, vinaigre, bière et beurre qui
s'exportent à l'étranger et demandent qu'il soit pris une mesure
prohihitive à cet égard'^'.
ArnHé du même district sur les avantages que procurerait à
leurs administrés la suppression des sahncs.
Ces pièces, numérotées 1108, ont été remises au citoyen
HInt.-L
(1) Proci'it-vnrbnl de la Convention^ Savignc : il y a 'i communes de ce nom.
p- -^i)?- ^') Sur la léjjislation doiiaiiièro des
'■■ horiot, doit èlre pour I.oriol ; — vins el eaux-de-vie, cf. Arch. nat., F'-
Claix : il y a a communes de ce nom ; — 1 8H/1-1 88.'>.
[•i MARS 1793J DU COMITE DE COMMERCE. 19
1 0° Mémoire du citoyen Martial tendant à obtenir un secours
de 100,000 livres à titre de don en faveur de la manufacture de
soie organsin qu'il dirige à Bagnols, département du Gard.
Avis du directoire du district de Pont-Saint-Esprit (|ui renvoie
à temps plus opportun la demande du citoyen Martial.
Avis de la municipalité de Bagnols en faveur de la demande du
citoyen Martial.
Déli])ération du département du Gard, du 2() décembre 1792,
sur le même objet.
Lettre du Ministre de l'intérieur, du 2/i février dernier, qui prie
la Convention de lui faire connaître sa détermination sur la de-
mande d'un secours de 1 00,000 livres à titre de don formée par le
citoven Martial.
Sur toutes ces pièces, numérotées 1102, le Comité en ajourne
la distribution.
Un membre propose qu'il soit nommé par le Comité un com-
missaire pris dans son sein, pour se concerter avec les commis-
saires des Comités des finances et d'agriculture sur les moyens de
prévenir, conformément au décret de la Convention , les suites des
accaparements et de l'agiotage et de présenter à l'Assemblée un
projet de décret sur cet objet. Le Comité, en adhérant à cette pro-
position, a nommé le citoyen Mariette pour son commissaire.
Le citoyen Mellinet observe qu'il est instant d'arrêter, pour les
neuf derniers mois de la présente année et pour les trois premiers
de l'année prochaine, les évaluations d'après lesquelles seront
perçus les droits sur les denrées coloniales et que les circonstances
de la guerre exigent que l'entrepôt accordé aux sucres têtes et terrés
soit illimité , en prenant les précautions convenables pour prévenir
les abus ; propose un projet de décret sur cet objet que le Comité
adopte comme il suit :
La Convention nationale décrète :
Art. l'^'. Jusqu'au 1" avril 179'^? les sucres, café, cacaos et
indigos venant des colonies françaises de l'Amérique ne payeront à
leur arrivée dans les ports de la Répubhque les droits d'entrée fixés
par l'article 1" du décret du 1 8 mars 1791, que d'après les valeurs
déterminées par l'état d'évaluation annexé audit décret.
Art. "2. L'entrepôt accordé aux sucres têtes et terrés sera illi-
mité pendant la durée de la présente guerre, à la charge par le
soumissionnaire de fournir, à la fin de chacun des mois qui sui-
vront celui de l'expiration du délai desdits entrepôts, les déclara-
tions prescrites par l'article 29 du décret du 29 juin 1791 et des
20
PROCÈS-VERBAUX
[ !î MARS 1790]
dispositions des articles 00 et 3 1 du même décret, ainsi que de
l'article 3 de celui du 27 avril 1792'^'.
Le même rapporteur donne lecture des rapport et projet de
décret suivants, sur les observations de plusieurs négociants (dis-
tribuées le 2 3 février dernier sous le n" 1 1 3 0 , relativement aux
dispositions de la loi du 19 février 1793) concernant les mar-
chandises importées ou exportées par les vaisseaux américains soit
dans les colonies, soit en France :
La Convention nationale, par son dépret du 19 février dernier, rendu sui-
te rapport de son Comité de défense générale, a pour objet d'appeler les
vaisseaux des Etats-Unis d'Américpie à approvisionner les colonies françaises,
ainsi que la France, de leiu-s denrées. Elle a voulu faire prospérer la culture
de ces établissements, réparer leurs pertes et nous donner les moyens d'en-
tretenir avec les colons des relations commerciales dont la guerre actuelle
peut entraver l'activité.
Mais, Représentants, en ouvrant cette nouvelle source de prospérité au seul
peuple qui, libre et sans roi, comme nous , vous a paru devoir être traité
d'après les sentiments de la plus intime fraternité, vous n'avez pas perdu de
vue la nécessité d'établir enli-e les deux Nations une réciprocité sans la(juclle
il n'y a plus d'égalité. C'est parce motif de justice nationale que vous avez
décrélé que n-le Conseil exécutif négociera avec le Congrès des Elats-Unis
pour obtenir, en faveur des négociants français, une réduction de droits sem-
blable à celle qui est accordée par la présente loi aux commerçants améri-
cains et pour resserrer ainsi les liens de bienveillance qui unissent les deux
nations.--
L'exécution de cette disposition est d'autant plus essentielle, qu'après avoir
aidé les Etats-Unis à coiiquérir leur liberté, après avoir ouvert à leurs pro-
ductions tous les dc'bouchés dont ils pouvaient avoir besoin, nous n'avons
obtenu d'eux aucune espèce de faveur. 11 n'est point ici bors de propos de
rappeler ce (pic la Nation française a fait à cet égard pour les l*ltats-Unis.
En considérant notre commerce avec les colonies comme opérant l'aisance
du peuple par le travail, et la ricbesse publique jiar les écbangcs que nous
faisions de leurs pi'oductions avec l'étranger, c'était liansmeltre aux b^lats-
Uiiis une partie de notre prospérité que de leur donner une partie de ce
eommcrce. Il était sans doute juste de les traiter en frères, mais nous n'étions
j)i)inl f)l)li{|és d'adaiblir notre industrie pour favoriser la leur; ce n'était point
d après les seuls inlérêts des Etats-Unis (pi'il fallait déterminer leurs relations
avec nos colonies, les avantages devaient être réciproques et cependant ils ne
*'' Le projet de dccrel ci à côtô a
Ole ndoplô par la Convention dans
sn séanro du 12 mars 1798 [Note en
inar/;(" du l'roch-vpvhal du Comité]. —
Le dérrct du i 8 mars t 791 , concernant
les droits à percevoir sur les denrées colo-
niales, fixait los droits relatifs aux sucres
n 3o , ^lij , ')li , Oo et 70 livres par quintal
suivant (prils arrivaient de (Mayenne ou
des autres colonies et qu'ils étaient
l(Mes ou terrés, — Le décret du 29 juin
1791 était relatif aux droits qui devaient
être perçus sur los murclinndises venant
des colonies par vaisseaux armés en
France. — Le décret du 37 août 1793
était relatif aux droits d'entrée à per-
cevoir .sur les sucres et autres denrées
coloniales. — A la séance du i a mars
1798 (Procès-verbal de la Coiivenlion,
p. 275) le décret est indiqué, par er-
rt'ur, comme ayant été présenté par le
Comité d'agriculture.
:> MAIUS l'][)0\
DU COMITE DE COMMERCE.
21
nous ont oiïert aucune compensation. Leur navigation avec nos lies s'élevait
à i,ooo voyagos dont le tonnage était de 100,000 tonneaux, ils im-
portaient en France pour i3 à ik millions de leurs productions lorsque leur
exportation de 1787 n'excédait pas ■.>,i5o,ooo livres, la solde s'en était faite
en argent et cet argent a ét(; employé par les Etats-Unis à l'aire valoir les ma-
nufactures anglaises. Nous avons allranchi de tous droits leurs potasses et ré-
duit considérablement celui qui se payait sur le tabac. C'est pour admettre
leurs huiles de poisson que nous sommes dans la nécessité de conserver des
primes aux établissements de la pêche de la baleine et pourtant nous ne jouis-
sons chez eux d'aucune espèce de faveur pour nos importations et nos expor-
tations. Ils ont imposé nos bâtiments à un droit de tonnage lorsque enfin nous
avions affranchi du droit de fret ceux de cette nation. Voilà nos titres pour
obtenir de ces alliés une juste réciprocité. C'est cette réciprocité, déjà invo-
quée par un décret du 9 juin 1791 , que le Conseil exécutif devrait réclamer.
11 ne la reclamera sûrement pas en vain d'une nation amie qui doit connaître
tout le prix des sacrifices que nous avons faits pour elle.
D'après un espoir ainsi fondé, votre Comité de commerce n'hésite pas à
vous proposer d'ajouter plusieurs faveurs à celles que vous avez accordées aux
Etats-Unis par votre décret du 19 février.
1° L'exemption des droits portés par les arrêts des 3o avril 1 78 4 et 1 1 février
1787 sur les productions qu'ils étaient autorisés à introduire dans nos colonies*''.
9° La faculté d'y porter, également en exemption, des lards, beurres, sau-
mons salés et chandelles , qu'ils ne pouvaient , sous aucun prétexte , y introduire.
3° La permission de tirer desdites colonies, en échange d'une partie de
leurs importations , les sucres et cafés nécessaires à leur consommation et
dont l'extraction leur était interdite par l'arrêt du 3o août.
4° La réduction au taux le plus modique des droits considérables im-
posés dans l'état actuel sur ces productions, droits qui grèvent d'autant plus
la culture des colonies qu'il faut en faire l'avance et que le naufrage ou l'ava-
rie peuvent les faire tomber en pure perte pour les colons.
Il est bien évident que les exemptions et modérations de droits que votre
Comité vous propose en faveur d'une nation alliée doivent être communes
au commerce français.
Mais, en voulant établir entre elle et nous une parfaite réciprocité, il ne
faut pas exposer notre industrie à être anéantie par des extensions arbitraires
qui en feraient bientôt la propriété exclusive de ces alliés. Nous devons, sans
négliger notre gloire, empêcher les intérêts de la République d'être lésés,
car il faut qu'elle soutienne les profits possibles de son commerce pour ajouter
aux moyens dont elle a besoin pour fournir ses armées. Ainsi, en permettant
aux Aufflo-Américains dexlraire de nos colonies les sucres et cafés nécessaires
*'' L'arrêt du 3o avril lyS^i (Isv.m-
BEiiT, t. XXVII, p. ''4.59) concernait le
commerce étranger dans les ile? fran-
çaises de l'Amérique ; cet arrêt était
destiné à a tempérer successivement la
rigueur primitive dos lettres patentes du
mois d'octobre 1707 dont les tlisposi-
lions écartaient absolument l'étranger
du commerce des colonies^. — - L'arrêt
du 11 février 1787 réglementait sim-
plement les jauges et poids pour le com-
merce des colonies françaises en Amé-
rique (IsAMBERT, t. XXVJII, p. 33i). —
Le décret du 2 juin 1791 était relatif
à la négociation d'un nouveau traité de
commerce avec les Ktats-Unis : l'As-
semblée Constituante priait le Roi tfde
faire négocier avec les Etats-Unis un
nouveau traité de commerce qui puisse
multiplier entre les deux nations des re-
lations également avantageuses à l'une
et à l'autre?'.
22 PROCÈS-YERBAUX [2 maus 1798]
à leur consommation , il faut prendre les précautions propres à empêcher ces
extractions de nuire à nos ventes directes aux Européens, il faut considérer
aussi nos raffineries, ({ui même dans quelques parties du territoire de la Rc-
pul)li([iie seraient anéanties par celles des Anglais et des Hollandais si ces
deux nations pouvaient recevoir nos sucres de première qualité sans acquitter
les droits qui sont dus à l'arrivée en France. Nos rivaux, dont un gouverne-
ment ministériel ne réussira pas sans doute à perpétuer l'inimitié , n'ont cessé
de faire les plus grands sacrifices en primes d'encouragement pour nous en-
lever cette main-d'œuvre précieuse. Une pareille conduite de notre part, en
favorisant rindustrie française, vaudrait des flottes h la République, si nous
nous persuadions enfin que le commerce protégé et bien dirigé est la provi-
dence des grandes nations.
En accordant aux Anglo-Américains la faculté d'extraire directement de
nos colonies les sucres et cafés nécessaires à leur consommation , on doit em-
pêcher l'écoulement, vers les États-Unis, de trop fortes quantités de ces den-
rées coloniales. Cette extraction immédiate diminuerait nos moyens d'échange
avec ces mêmes colonies, la masse de nos ventes directes aux Européens et
nous priverait des bénéfices de fret, fl'entrepôt, de commission et d'emma-
gasinage dans nos ports, par conséquent jn-duirait à la plus affreuse misère
cette classe laborieuse qui ne peut subsister si l'on ne multiplie pas autour
d'elle tous les moyens de travail.
Votre Comité de commerce avait d'abord pensé que, pour affaiblir les in-
convénients de l'extraction des sucres et cafés par navii-es américains, il fau-
drait la fixer dans une proportion quelconque avec les quantités des prin-
cipales subsistances fjue chaque navire aurait débarquées dans les poris des
îles fiançaises pour leur consommation.
Celte hypothèse avait doimé lieu aux trois questions suivantes:
1" Quelle est la valeur présumée des principaux objets de subsistance
(pie portei-aient les Anglo- Américains dans nos colonies?
a" Quel peut être annuellement le montant de solde qu'elles auraient à
leur payer pour le résultat d'un commerce r(>cipro(pie?
3" Enfin, ([uelle est approximativemoiU la consonunalion des Etals-Unis en
sucre et en calé?
Pour nous mettre à même de résoudre la ])remière de ces questions, nous
avons cherché à connaître la consommation des piincipaux objets de subsis-
tance dans nos colonies. Nous avons vu que, dans leur étal florissant,
c'est-à-dire en 1788, le commerce français exportait pour la valeiu* de
i9,38i,ooo livres.
Le commerce américain pour 9,679,000 livres.
Les auli-es bAliments (Urangers pour 538, 000 livres.
(le (pii donne wn premier résultai i5,5()i ,000 livres.
Mais , pour |)arvenir à apprécier le l)esoin réel de nos
colonies, nous devons ajouter à celle somme celle de
i3,*>''Jo,f>f'oJivies pour valeur des farines que les bâti-
ments dos Elafs-Unis y ont introduites en fraude de
1787 à 1788; calcul puisé dans un état des exporta-
tions des douanes américaines, r('(ligé par le Consul gé-
néral de Erance dans les Elats-Unis, ci 1 3, 600, 000
(îe (jui forme un efTcclil'iln 99,9^1,000
Snil 3o, 000. 000
[•j .Muisi7«)o| 1)1) COMITK 1)K COMMKIKIK. 23
Nous avons vu, sur la seconde question, ()u'en 1789 , ë|)0([ue à laquelle la
France ne pouvait pas appiovisionnor ses colonies en l'arincs , légumes , riz , etc. ,
les États-Unis y suppléèrent. Cette circonstance lit nionlcr la solde à leur
avantage jusqu'à 17 millions 5oo mille livres, mais on doit supposer qu'ils
se payèrent jus(ju'à certaine concurrence, ol par voie clandestine, en denrées
coloniales, sucres et cafés dont rexiraclion no pouvait se l'aire ouvertement
Glierclions donc à cet égard les Ijornes présumées de leur coiisonunalion.
Cette recherche va nous conduir(^ aux éclaircissements dont nous avons be-
soin sur la troisième question.
Suivant le même tableau adressé par le Consul général de France, Tirapor-
lation dans toutes les douanes anglo-américaines a été de 1787 à 1788 :
En sucres de 21,000,000^ à 6' 6''5/A.. . G, 890, 000 livres.
En cafés 1 ,5oo,ooo*^ à 1 3' i"* 1/2 98/1,000
Total . 7,87^,000
Soit une valeur de 10 nn'llions pour la consommation présumée des Anglo-
Américains (en 1790), vu l'état progressif de leur population; c'est le tiers
de la masse des subsistances (évaluée à 3o milhons au plus haut) que peu-
vent consommer nos colonies, que nous supposons approvisionnées par les
seuls bâtiments des Etats-Unis.
H semblerait donc naturel (|ue ce fût dans la proportion d'un tiers de la
valeur des cargaisons en farines, légumes, riz, chairs et beurres salés de
toutes sortes, qu'il dût ^tre permis, à chaque navire qui aurait apporté ces
subsistances , de charger en retour des sucres et cafés. Ainsi il ne paraîtrait
pas que l'on pût fixer à une plus forte quantité cette extraction, sans préju-
dicier au commerce de la France. C'est le 20" des retours annuels en France
dans les temps ordinaires. Si on objectait qne la solde à payer par nos colo-
nies excédera de beaucoup ces dix millions , on répoudrait qu'il ne tient qu'aux
Américains des Etats-Unis de se payer en denrées déjà permises: rhums,
sirops, tafias et eaux-de-vie ,donl ils reçoivent annuellement de tous les pays,
suivant les états que nous avons cités, poiu" ih millions, et dans cette somme
nous n'y rentrons que pour G millions. Lorsque la France n'a cessé de com-
bler leur commerce de faveurs, n'ost-il pas juste qu'ils nous accordent pour
ces objets la préférence sur les colonies anglaises?
L'extraction des autres denrées de nos colonies ne peut être permise, parce
que les matières premières comme coton, indigo, rocou, pourraient renchérii'
par cette concurrence au pi'éjudice de nos manufactures et que d'ailleurs leur
valeur et celle des cacaos et gingembres ne pourraient couvrir de fortes car-
gaisons en substances, sans amener la disette dans les propres marchés de ia
République française.
Après avoir combiné cette première hypothèse , votre Comité de commerce
y a vu des inconvénients parles difficultés résultant : 1° de la mobilité con-
vulsive de tons les prix ;
9° Des manœuvres possibles sur le transit des subsistances;
3° Enfin, la difficulté de iïéparer dans ce mode la part des Anglo-Améri-
cains en cafés . de celle en sucres de manière à empêcher les spéculations de
balancer toute la valeur des subsistances importées aux colonies françaises,
par des retours uniquement en cafés.
iMais ces inconvénients disparaîtront si chaque quantité que pourra em-
24 PROCÈS-VERBAUX [2 mars 1798]
])orter chaque na\-ire des États-Unis est fixe'e d'après uue certaine proportion
du tonnage.
Tout le tonnage étranger qui visite nos colonies ne s'est pas ëlevé jusqu'à
présent à plus de 187 mille tonneaux. Supposons au plus haut que, pendant
la guerre, le seul tonnage des Américains sera de 900 mille tonneaux d'en-
trée.
En leur accordant les retours en cafés pour leur propre consommation
dans la proportion du 60" du tonnage, ils obtiendraient sur cette base h mil-
lions pesant de cafés et l'on a vu que tous leurs achats presque en entier de
nos îles ne s'élevaient pas à 9 millions.
Quant aux sucres dont ils importent chez eux . tant de la Jamaïque (pie des
îles françaises, 91 millions de livres, on pourrait en limiter l'extraction pour
leur consommation particulière au 10' du tonnage de leurs navires et, sui-
vant toujours la même base présiunée, ils en enlèveraient 90 millions. La
prudence exige de prendre à cet égard la plus faible proportion; les abus
augmenteront plutôt qu'ils ne diminueront la pai't des Anglo-Américains.
Cette part sur les cafés équivaudrait au 90" des retours en France dans la
plus grande; jtrospérité des colonies françaises et celle sur les sucres serait
dans la proportion du 10" des (piantilés qui arrivaient annuellement dans les
ports de la R(?pul)lique.
En fixant les retours par les navires des Etats-Unis pour leur propre con-
sommation au 5o° de leur tonnage pour les cafés et au 10'' pour les sucres, on
exigerait que chaque navire entré dans nos colonies fût aux deux tiers chargé
des objets permis \)t\v la loi relative à leur commerce respectif.
Votre Comité de commerce, après vous avoir indiqiH' les moyens qui lui
ont paru les ])lus propres à assurer aux Etals-Unis d'Amérique leur approvi-
sionnement en sucre et en café sans donner lieu à trop d'abus, a dû prendre
les précautions nécessaires poiu- engager ces alliés à verseï- dans nos proj)res
ports les denrées qu'ils chargeront dans nos îles pour cette destination ; il a
voulu prévenir tontes les diflicultés que pouvait faire naître l'exécution de
votre décret du 1 9 février dont votre Comité de commerce a adopté la mora-
lité politique parce qu'elle est celle de la liberté et de la fraternité.
C'est sur ces bases et pour renq)lir d'aussi grands projets que votre Comité
de commerce m'a chargé de vous proposer le projet de décret suivant :
PROJET DE DÉCRET.
La Convention nationale, voulant prévenir par des dispositions
précises les difficultés qui pourraient s'élever relativement à l'exé-
cution de son décret du 1 9 février dernier, concernant les Etats-
Unis d'Amérique, accorder de nouvelles faveurs à celte nation alliée
et In Irailcr dans ses relations commerciales avec les colonies fran-
çaises de la même manière que les bâtiments de la République,
décrète ce (pii suit :
Airr. 1". A cuuiptcr du jour de la publication du présent décret
(l;i/is les colonies françaises d'Amérique, les navires des Ktats-Unis,
(lu port (l(( Go tonneaux au moins, uîïiquement char^ifés de farines
et de subsislanc(^s ainsi (jue des objets d'approvisionnement éjioncés
[-2 MARS i7(,3| DU COMITÉ DE COMMERCE. 25
dans l'article a de l'arrêt du 3o avril 178/1, comme encore de
lards, beurres, saumons salés et chandelles, seront admis dans les
ports desdites colonies en exemption de tous droits. La même
exemption aura lieu pour les bâtiments français chargés des mêmes
espèces venant de l'étranger.
AitT. 2. Les capitaines des bâtiments des Etats-Unis qui, ayant
porté dans les colonies françaises d'Amérique les objets compris
dans l'article ci-dessus, voudront faire leur retour dans le territoire
desdits Etats, pourront charger dans lesdites colonies, indépen-
damment des sirops, rhums, tafias et des marchandises de France,
une quantité équivalente au dixième dudit tonnage, en se confor-
mant aux articles suivants.
Art. 3. Tout capitaine de navire américain qui voudra faire des
retours dans les Etats-Unis en cafés et en sucres des colonies fran-
çaises, devra justifier que son bâtiment y est sorti aux deux tiers au
moins de sa charge. A cet effet, il sera tenu de remettre, dans les
vingt-quatre heures de son arrivée , au bureau des douanes du lieu
de débarquement, un certificat des agents de la marine qui constate
la jauge de son bâtiment et le tonnage effectif de son chargement.
Les préposés desdites douanes s'assureront que l'exportation des
sucres et cafés n'excède pas les proportions fixées par l'article 2 du
présent décret.
Art. 4. Les capitaines des bâtiments des Etats-Unis d'Amérique
ne payeront à la sortie des îles, ainsi que ceux de la République,
qu'un droit de 5 livres par quintal d'indigo, 1 0 livres par millier
de coton, 5 livres par millier de café, 5 livres par millier de
sucre, 5 livres par millier de sucre tête et terré et 00 sols par
millier de sucre brut. Toutes autres marchandises seront exemptes
des droits à la sortie desdites colonies.
Art. 5. Les sucres et cafés qui seront chargés payeront dans les
bureaux des douanes qui y sont ou seront établis, en sus des droits
ci-dessus fixés, ceux imposés par la loi du i g [18] mars 1791,
sur les sucres et cafés importés desdites colonies en France et con-
formément à la même loi.
Art. g. Les capitaines des bâtiments des Etats-Unis qui vou-
dront charger des marchandises dans lesdites colonies pour les
ports de France fourniront au bureau des douanes du lieu du
départ les soumissions exigées des armateurs des bâtiments fran-
çais par farticle 2 de la loi du 10 [22 juin- 17 juillet] juillet
26 PROCÈS-VERBAUX [-i m\us ivySj
1791, pour assurer le déchargement de ces marchandises dans les
ports de la République.
Art. 7 cl dernier. Les bâtiments des nations avec lesquelles la
République française n'est point en guerre pourront porter dans
les colonies françaises d'Amérique tous les objets désignés par le
présent décret. Ils pourront aussi rapporter dans les ports de la
République seulement toutes les denrées desdites colonies aux con-
ditions énoncées dans ledit décret, ainsi que dans celui du 19 fé-
vrier
L ICI .
Le Comité a adopté entièrement les dispositions de ce projet de
décret '^l
Le Président lève la séance à 1 1 heures et demie.
Mellinet, président; Villers.
QUARANTE-HUITIEME SEANCE.
5 MARS 1793.
Le mardi 5 mars 1793, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Le Febvre, président; Villers, secrétaire; Merlino, Rarailon,
Mariette, Chaumont, Giraud, Sauvé.
La séance est ouverte par la lecture que le citoyen Chaumont
fait d'un rapport sur la pétition du citoyen Stoltz, du département
du Bas-Rhin, distribuée le 2 février dernier sous le n" 817 et par
hiquf'lle il demande h être autorisé à établir un bureau de douane
fl entrepôt sur la frontière de la Suisse à Vcrsoix. Le rapporteur, par
difl'érentes considérations, fait sentir l'inutilité de cet établissement
et conclut qu'il n'y a heu à délibérer sur la pétition du citoyen
Stollz.
Le Comité adopte ces conclusions f-l
Le même membre fait ensuite le rapport sur une pétition du
citoyen Georgelin, président du tribunal de Lorient, distribuée le
'.?9 janvier sous le n" 1022, par laquelle ce citoyen demande si le
droit de 5o sols par tonneau est dû parles vaisseaux venant au delà
du cap de Bonne-Kspérance sur la contenance du bâtiment, y
'■' Le (lérrot fui ndoptt' par la Con- vaisseaux dosfim's au conimercc des co-
vcntion le ti6 mars 179.H. — J.a date du lonics. — l)uver[;icr commet une autre
10 juiiliîl indiquée à l'art. G est in- oi-reur en donnant la date du 7-iGjuil-
exncle; il s'ajfit du dérrct du ;>a juin- lot iTÇ)!.
17 juillt'l rolalir aux armcmnnts dos (') i,p mémoire est dans F'- 1909.
[5 M VHS 1793] DU COMITE DE COMMERCE. iLl
compris l'entrepont. Le rapporteur, après avoir examiné cette ques-
tion, estime que ce droit est dû pour la contenance de la cale et de
l'entrepont. En adoptant l'avis du rapporteur, le Comité a arrêté,
en outre, qu'il devrait èlre fait une diminution de la moitié sur le
jaugeage de l'entrepont.
Le Président lève la séance à g heures et demie.
Julien Le Febvre, Villers.
Nota. Le Comité n'a point tenu sa séance ordinaire le samedi
c) mars, attendu que celle de la Convention de ceditjour s'est pro-
longée jusqu'à 7 heures et demie du soir.
QUARANTE-NEUVIEME SEANCE.
19 MARS 1793.
Le mardi 12 mars 1793, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Mellinet, président; Villers, secrétaire; Mariette, Chaumont,
Chiappe, Giraud, Laurence.
Le Président ouvre la séance par la distribution des pièces et
mémoires dont les extraits suivent :
1" Mémoire du citoyen Desmarest qui sollicite en sa faveur les
dispositions des articles 6, 7 et 8 de la loi du [3-] 2a août 1790,
pour avoir introduit en France les procédés hollandais pour la fa-
brication du papier et formé trois papeteries qui ont, jusqu'à ce
jour, obtenu les plus grands succès.
Ce mémoire est appuyé d'une lettre du Ministre de l'intérieur,
du 16 février 1793, et a été remis au citoyen Chiappe sous le
n"ii32'^i'.
2" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 19 février 1793, sur
la demande faite par le département de Saône-et-Loire d'être auto-
risé à percevoir un droit de péage sur le canal de Saône-et-Loire ,
qui commence à être navigable. Cette lettre, numérotée 11 33, a
été remise au citoyen Laurence '-^
'> Desmarest (Nicolas), né en 1725, remplacement des moulins à maillets
membre de l'Académie des sciejices de- parles moulins à cylindres, voir son ar-
puis 1773, Inspecteur général et direc- ticle concernant VArt de fabriquer le pa-
leur des manid"actures depuis 1788, pier (publié dans ïEncyclupédie mélha-
s'élait occupé de l'industrie de la bon- dique, Arts et métiers mécaniques, t. V,
neterle et de celle de la papeterie. Sur p. ^91).
la part prise par Desmarest dans le ^'-' Arch. nat. , 1*''- i5i5.
28 PROGES-VERBAUX [ 1 2 M.vns 1793]
3" Mémoire du citoyen Dangla, négociant à Agen, par lequel
il annonce qu'il obtint en 1788, par adjudication, la jouissance
pendant six ans et moyennant une somme annuelle de 3,5 00 livres,
d'un droit de quarantin dans le ci-devant pays d'Agenoisf'',. Ce
particulier annonce avoir fait au commencement de la Révolution ,
époque de la résiliation de son bail, des réclamations auprès du
ci-devant intendant et depuis auprès du directoire de département
ainsi qu'au Ministre des contributions publiques, pour être admic
à rendre compte de clerc à maître du produit de son bail; il ajoute
que, n'ayant pu obtenir de faire statuer sur sa demande, il prie la
Convention de la prendre en considération. Ce mémoire, numéroté
1 i/i5, a été renvoyé au Comité de liquidation.
h° Adresse des Amis de l'Égalité à Cambrai sur les différentes
interprétations qu'a reçues dans plusieurs parties de la République
la loi du 12 septembre 1792 qui proliibe la sortie des comes-
tibles; ils demandent, pour prévenir tout abus et toute difticulté,
qu'il soit défendu aux capitaines anglais de faire sortir toute espèce
de viande crue, de quelque nature qu'elle soit. Sur cette adresse,
numérotée i i/j6, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la
loi du 1 9 janvier 1793 (-'.
5" Adresses et mémoires des Amis de la République à Huningue,
des Amis de la République à Montauban, du citoyen Arnaud, in-
specteur des vivres, des citoyens Rédarieux, Ténard et autres, des
républicains de la ville de Langres, des citoyens Plassiard, Lama-
zère de Givry et des Amis de la Répubbque à Rordeaux, à l'effet
de demander l'abrogation de la loi qui autorise la vente de l'argent
et ([u'il soit pris des mesures pour empêcber les accaparements et
soutenir le crédit des assignats.
Ces pièces, numérotées 1 1A7, ont été renvoyées au Comité des
finances.
6° Délibération des trois corps administratifs séant à Poitiers,
du .^) février 1793, sur la situation pénible de la classe la plus
laborieuse de leurs administrés, par suite de la cberté des grains et
de la suspension des travaux publics. Cette délibération est suivie
d'un arrêté' à l'effet de solliciter une augmentation de fonds (jui
seraient employés aux travaux qu'exige la navigation du Clain, un
'■' L'inli'iidantnvnil alVL'rmé au sieur (-) Le décret du 12 septembro 1799
Danjjln pour six annc'cs un droit de ('londait aux côlos maritirars la défense
quarantin à perrevoir sur le sel et pois- d'exporter des bestiaux et autres muni-
son salé que les maîtres de Itateaux voi- tions de bouclie et de (juerre jwrtée
luraienl dans le pays d'Ajjenois (De- par les décrets des 3i décembre i7<)i,
mande de Tan m ; document de F'^ non 1 /i mai, 8 et 1 2 juin i7()2. — La date
encore classé), du 19 janvier 17()3 doit être inexacte.
[itî MARS 179:'.] DU COMITÉ DE GOMMERCE. 29
secours considérable soit à litre de don, soit à titre d'emprunt, poiu*
être distribué entre les six districts du département de îa Vienne et
un secours particulier et extraordinaire pour la ville do Poitiers à
imputer sur le sixième qui leur est du sur le produit des biens
nationaux dont elle a fait l'acquisition.
Pétition du citoyen Moreau, député par les trois corps adminis-
tratifs de Poitiers, sur le même objet; il demande qu'il soit mis à la
disposition du Ministre de l'intérieur une somme de i3o,ooo livres
qui sera répartie entre les six districts du département de la Vienne
et remboursée par sols additionnels imputés sur les contributions
dei'yc)3 et 1 7 1) 4 et, enfin, un secours particulier de /j 0,0 00 livres
pour la ville de Poitiers afin de la mettre en état de faire continuer
les travaux d'un pont que le défaut de fonds a forcé de suspendre.
Ces pièces, numérotées ii/i8, ont été remises au citoyen
Villers.
'y" Lettre des administrateurs du département des Ardennes; ils
représentent l'impossibilité où se trouve ce département, réduit à
la pénurie la plus aflligeante par la présence des armées, de
fournir des grains aux habitants du duché de Bouillon et par consé-
quent l'inutilité de leur désigner aucun marché où ils puissent
s'approvisionner et observent qu'il serait plus convenable d'auto-
riser les habitants du duché do Bouillon à s'approvisionner dans
l'un de nos ports qui leur serait désigné par le Ministre de l'inté-
rieur.
Sur cette pièce, numérotée 1 i.ô 1 , le Comité passe à l'ordre du
8" Lettre du citoyen Clop, de Lyon, à l'effet de représenter la
situation pénible où se trouvent les ouvriers de Lyon par la cherté
des objets de première nécessité et le défaut de travail.
Cette lettre, numérotée ii5/i, a été remise au citoyen Merlino.
9° Mémoire des citoyens d'Auxonne, du ik février lyçjOjSur
la cherté et la rareté des subsistances. Les mêmes citoyens pro-
posent des moyens pour reconnaître les faux assignats afin que,
ceux qui sont falsifiés ne tombent plus à la charge des citoyens qui
les auraient reçus.
Sur ce mémoire, numéroté 1 1 5fi, le Comité passe à l'ordre du
1 0° Lettre du citoyen Thierry à l'effet de rappeler un projet
présenté au Gouvernement, en 178A, sur les moyens de rendre
La rivière de l'Aron navigable depuis Decize jusqu'à Châtillon[-
en-Bazois]. Ce particulier observe que l'exécution de ce projet
pourrait s'effectuer à très peu de frais et serait d'autant plus avan-
30 PROGJÈS-VERBAUX [i a mars 1798]
tajreux qu'il faciliterait le transport des bois de construction dont
les besoins se font présentement sentir.
Cette lettre, terminée par quelques réflexions sur les inconvé-
nients que présente l'aliénation des forêts et numérotée iiSy, a
été renvoyée au Comité d'agriculture '".
1 r Arrêté du département de la Moselle, du 10 février 1 798 ,
portant défense de fabriquer, dans l'étendue de son ressort, de la
bière, des eaux-de-vie de grain, de la poudre et de l'amidon.
Les administrateurs de ce département, par une lettre du i3 fé-
vrier, prient la Convention de confirmer les mesures prohibitives
qu'ils ont adoptées et que les circonstances du moment exigent.
Les Amis de la République à Metz demandent que cette mesure
soit étendue à toutes les parties de la République française.
Ces pièces, numérotées 11 58, ont été remises au citoyen
Lacaze.
1 9° Lettre des administrateurs du conseil permanent du dépar-
tement de l'Isère, du . . .février 1793, renvoyée au Comité de
conmierce par celui des secours, tendant à demander un secours
pour le dessèchement des marais de Bourgoin, Brangues, Thuellin
et de la Verpillière. Cette lettre; numérotée 1 169,3 été renvoyée
au Comité d'agriculture, chargé, par décret, de faire un rapport
sur le dessèchement de ces marais ^^\
1 3" Mémoire du citoyen Magenthies sur la nécessité de sup-
primer les contraintes par corps.
Sur ce mémoire, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la
loi (lu 1 0 [9 I de ce mois qui aboht les contraintes par corps ^^l
ià" Lettre du citoyen Baudot, entrepreneur des bâtiments de
la saline de Dicuze, du 9 février 1798, suivie d'un mémoire très
étendu pour servir de réponse aux imputations injurieuses et
calomnieuses du citoyen Goulon, sous-inspecteur des bâtiments de
ladite saHne. Cette lettre, numérotée iiGi, a été renvoyée au
Comité des domaines.
i5° Représentations des citoyens négociants de Reims sur la
nécessité d'employer tous les moyens possibles pour favoriser notre
commerce au dehors; ils demandent pour cet effet une loi qui, en
faisant respecter les pavillons neutres, autoriserait l'exportation
'■' L'Aroii, rivière dr ia Niôvre, Bourgoin, dccrL-té en 1791, ne fut com-
)iasso à CliAtillon-en-Bazois, so jetto mencé sérieusomont qu'en 1808.
dans la Loire à Dccize ; son cours estde W Le décret du 9 mars 1798 niet-
68 kilomètres; o.b kilomètres sont Ilot- tait en liberté les détenus pour dettes
tables. et déclarait abolie la contrainte par
('' Le dessèchement des marais do corps.
[12 MARS 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 31
des marchandises, même de celles pom'le compte de l'ennemi, tant
que cette exportation ne sera point contraire aux lois et règlements
usités en temps de guerre. Cette pièce, numérotée 1169, a été
remise au citoyen Mellinet.
16° Lettre du maire d'Autry^^', suivie d'une délibération du
conseil général de la commune de ce lieu, du 20 février, tendant
à représenter les inquiétudes du public sur la suspension de la
vente des grains de toute espèce existant au château d'Autry et à
demander que cette suspension de la vente des grains soit levée et
que ceux restant à vendre soient successivement conduits au
marché. Cette lettre, numérotée 11 63, a été renvoyée au Comité
d'agriculture.
1 7" Lettre du citoyen Delorme, suivie d'un projet rédigé par le
citoyen Roi, cultivateur à Gonesse, sur la répartition de la distri-
bution de la contribution sur les biens-fonds, rentes, etc. Cette
lettre, numérotée 1 i64, a été renvoyée au Comité des finances,
section des contributions.
18" Adresse des citoyens du département de la Manche qui
demandent que l'Assemblée rende un décret qui oblige les mar-
chands colporteurs à n'étaler leurs marchandises que les jours de
marchés et foires. Cette pièce , numérotée 1 1 6 5 , a été remise au
citoyen Laurence.
19° Réflexions du citoyen Rlavet sur les causes de la perte
qu'éprouvent les assignats dans la circulation. Ces réflexions,
numérotées i 1 66, ont été renvoyées au Comité des assignats.
20" Délibération de la commune de Vallègue, du 6 janvier
1798, à l'effet de solliciter l'établissement de quatre foires fixées
au 12 janvier, 12 mai, 12 août et 1 2 octobre de chaque année.
Avis favorable du département de la Haute-Garonne. Cette pièce,
numérotée 1 167, a été renvoyée au citoyen Lacaze.
21" Pétition du citoyen Neppel, directeur d'une manufacture de
faïence à Pinchat près de Carrouge ^"-*, tendant à solliciter pour le
soutien de cet établissement une avance de 20,000 livres qui
serait hypothéquée sur ses propriétés et remboursée en dix ans
avec les intérêts. Cette pièce, numérotée 1168, a été remise au
citoyen Laurence.
22" Lettre du citoyen Chantepinot, entrepreneur d'une manu-
facture de bonneterie à Ormesson près Saint-Denis '^), tendant à
obtenir du Trésor public, par forme d'emprunt, une somme de
''* Sans doute Autry : Ardcimes. '''^ Ormesson : Seine , commune d'É-
^-' Mont-Blanc. pinay-sur-Seine.
32 PROCES-VERBAUX . [la mars 179:'.]
00,000 livres qui lui devient nécessaire pour le soutien de sa
manufacture et qu'il remboursera en quatre années en quatre paye-
ments égaux.
Le Ministre de l'intérieur, en appuyant, par sa lettre du 28 fé-
vrier dernier, cette demande, observe que le citoyen Cliantepinot a
des droits à la bienfaisance nationale par la formation d'un établis-
sement qui le dispute à ceux d'Angleterre par les nouvelles et ingé-
nieuses macliines qui y existent et qui simplifient la fabrication des
bas, bonnets et autres ouvrages de tricot.
Cette lettre est suivie de l'arrêté du département de Paris du
00 janvier 1792 et du procès-verbal des commissaires qui ont été
chargés d'examiner l'établissement dont il s'agit.
Ces pièces, numérotées 1109, ont été remises au citoyen
Mariette.
2 3" Représentations de la commune de la Rochelle sur les
grands sacrifices qu'elle a été obligée de faire pour procurer à la
patrie des défenseurs et à ses administrés des subsistances, en
observant (|ue les habitants de la Rochelle se trouvent dans une
situation allligeante par la rareté des subsistances; elle sollicite en
leur faveur une avance de A 00 tonneaux de blé pour servir d'ap-
provisionnement à cette ville en cas de siège. Cette pièce, numé-
rotée 1 l'y 0, a été renvoyée au Comité de défense générale.
9/1° Lettre du citoyen Peunier, préposé des douanes nationales
à Rayonne, du 6 février 1793; ce citoyen annonce qu'il existe
dans l'Administration des douanes un vice d'organisation préju-
diciable aux intérêts de la République; il ajoute qu'il travaille
à la rédaction d'un plan qui, en détruisant les abus résultant de
l'organisation actuelle, opérerait des augmentations de recette de
même que des réductions dans les dépenses, enfin qui rétablirait
la subordination et l'activité qui doivent régner dans les dilTérentes
parties de cette administration. La distribution de cette lettre,
numérotée 1 171 , a été ajournée.
a 5' Exposé des préposés des douanes de la direction de (ïhar-
leviile à l'eiïet de représenter leur triste situation par la cherté des
objets de première nécessité et de demander une augmentation de
traitement et que partie de ce traitement leur soit payée en numé-
raire.
Sur cet exposé, numéroté 1 173, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur l'existence de la loi du 1 1 mars'''.
f) Dtkrol (lu 11-16 mars I7()3 rflaliC à i'niigmcriUlion du trniloineiit des pré-
posés à la lli'jjic des douanes.
[1-2 MAKs 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 33
3 G" Mémoire du citoyen Lorenze sur un chariot allant sans
chevaux, dont il est l'inventeur. Cette mécanique, annonce l'auteur,
peut être employée utilement aux travaux delà campagne et pour
le service des armées de la République. Ce mémoire, numéroté
1 1 78 , a été remis au citoyen Barailon.
27" Lettre des administrateurs du directoire du département de
Hliône-et-Loire , du h mars , suivie d'une délibération du 2 2 février
à l'effet d'autoriser l'administration de l'emprunt à Lyon à employer
3 à /ioo,ooo livres en achats de blé dans l'intérieur de la Répu-
blique et partout oii ses relations commerciales lui en fourniront la
faculté. Cette lettre, numérotée 117^, a été remise au citoyen
Merlino.
28° Lettre du citoyen Turot sur la nécessité de rendre un
décret qui assure la propriété sur les marchés et punisse de mort
les perturbateurs. La distribution de cette lettre , numérotée 1176,
a été ajournée.
29" Mémoire du citoyen Raissant à l'effet de demander à être
excepté de la loi du 17 septembre 1792 qui oblige les porteurs
d'actions à présenter leurs titres à l'enregistrement avant le 1 9 fé-
vrier et motive sa demande sur ce qu'ayant été dangereusement
malade pendant les mois de janvier et février, il n'a pu présenter
à l'enregistrement celles de la Compagnie des Indes dont il est pro-
priétaire. Ce mémoire a été remis au citoyen Mariette sous le nu-
méro 1176 ^^K
30" Observations des juges du tribunal de commerce à Dun-
kerque sur la navigation des neutres; sur les fraudeurs anglais non
exceptés par la loi; sur le paquebot arrêté, non excepté par la loi;
sur les pêcheurs hollandais, non exceptés par la loi; sur les lettres
de marque secondaires, indispensables aux capitaines de prises;
sur la nécessité d'indiquer un tribunal pour juger les prises à
Ostende, et sur les salaires à attribuer aux juges de paix et
greffiers.
Ces mêmes juges demandent si les tribunaux de commerce con-
tinueront à recevoir les lois et à enregistrer les lettres de marque
et si les armateurs en course doivent justifier de la vraie valeur du
navire; ils soUicitent un décret qui défende le pillage des effets des
marins ennemis et observent qu'il convient d'affranchir du droit
d'enregistrement les actes d'association en course et vente de
prises.
t'' Le décret du 17 septembre 1 792, porteur, complétait la loi du 27 août
relatif à l'enregistrement des effets au 1792 concernant le même objet.
;]/, PROCES-VERBAUX [19 mars 1798]
Ces observations, numérotées 1 1 77, ont été renvoyées au Comité
de marine.
3 1 ° Pétition de plusieurs négociants de Marseille tendant à
réclamer la libre disposition des marchandises qui ont été chargées
en temps de paix pour leur compte sur le navire anglais ï Alfred,
commandé par le capitaine Éhas Sparks, qui a été pris par un
corsaire marseillais et conduit le i5 février au port de Mar-
seille. Cette pétition, numérotée 1178, a été remise au citoyen
Chiappe.
3 y" Lettre des Amis de la Répubhque à Aix à l'effet de repré-
senter la nécessité de défendre l'usage de la poudre et de la fabri-
cation de l'amidon. Cette lettre, numérotée 1179, a été renvoyée
au citoyen Lacaze,
33° Mémoire des négociants fabricants de bas à Besançon à
l'effet de solliciter la prohibition à la sortie des lins filés. Ce mé-
moire, auquel est jointe une lettre du citoyen Detry, a été remis au
citoyen Villers sous le n" 1 180.
3/1" Lettre du Ministre de la marine, du 1 1 mars 1798, sur la
demande faite par le commandant au Sénégal, suivant une lettre
du 3o novembre 1792, de défendre à tout bâtiment de traiter la
gomme sur les terres d'Ahmet Moktar.
Le Ministre observe que cette demande est motivée sur les
entraves et les vexations que la traite de la gomme éprouve dans
la partie du Sénégal sous la domination d'Ahmet Moktar, chef de la
tribu des Maures B|r|aknas et que, suivant l'avis et le vœu des Euro-
péens et des principaux habitants de la colonie, le moyen le plus
propre à mettre un terme à ces vexations est de signifier à Abmet
que la nation française ne lui payera plus aucune coutume et ces-
sera toutes ses relations commerciales, s'il ne répare ses vexations
et ne donne des otages qui répondent à l'avenir de sa conduite. Le
Ministre ajoute que, pour rendre cette mesure efficace, il faut un
règlement qui, au nom de la Nation, défende à tout bâtiment
de traiter à l'escale et autorise le commandant à établir sur la
rivière un bâtiment armé à l'effet de faire respecter cette défense;
il expose, en outre, (jue pour prévenir les difficultés, il sera bon
de donner connaissance aux places de commerce du règlement
dont il s'agit, (jui ne peut être provoqué que par un décret et, en
présentani l'iuqjortance de cet objet, il demande qu'il soit pris en
considération.
La lettre du Ministre, numérotée 1181, a été remise au citoyen
Melhncî.
Imun'diatement après la distribution des pièces ci-dessus et des
[i9 MARS 1793] DU COMITÉ DK COMMERCK. 35
autres pièces désignées, un membre (le citoyen Villcrsj fait un
rapport sur une lettre du Ministre des contributions publiques, du
i5 février dernier, distribuée le 2 de ce mois sous le n" 1 i3/i , et
tendant à ce que la Convention nationale prononce sur la procla-
mation du Conseil exécutif qui a cassé un arrêté du département
des Bouches-du-Rhône, par lequel le citoyen Martin, marchand de
liqueurs à Marseille, a été reconnu, contre les dispositions de l'ar-
ticle 3 de la loi du 20 mars «791, en qualité de directeur des
douanes de Marseille. Après avoir démontré l'illégalité de la nomi-
nation du citoyen Martin et la nécessité de maintenir l'exécution
de la loi, le rapporteur a proposé et le Comité a adopté le projet
de décret suivant :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce, approuve la proclamation du Conseil
exécutif provisoire du 28 décembre qui casse et annule la nomi-
nation, faite par le directoire du département des Boucbes-du-
Rhône, du citoyen Martin à l'emploi de directeur des douanes de
Marseille; charge les administrateurs de ce département, sur leur
responsabilité, de veiller à ce qu'il ne soit apporté aucun trouble à
la gestion du citoyen Gauthier, légitimement pourvu de cette
direction et leur enjoint de faire restituer, par cedit Martin, les
appointements et autres émoluments qu'il a pu recevoir ^^^. 55
Un membre (le citoven Chiappe), sur la pétition du sieur Jec-
quier, négociant suisse, distribuée le 2 janvier dernier sous le
n" 9o3, tendant à établir une manufacture de filature de coton en
Corse, fait le rapport et présente le projet de décret suivant :
Législateurs ,
Le citoyen Jecqiiier, négociant suisse , établi en France , obtint le 1 2 dé-
cembre 1786, un arrêt du ci-devant Conseil qui lui accordait un privilège
exclusif de dix années, ainsi que des encouragements et exemptions, pour
l'établissement en Corse d'une manufïicture de (ilature de coton, de chanvre,
de hn et de soie, de fabrication de teinture et de peinture de différentes
étoffes et toiles eu coton et en fd. Des lettres patentes sur cet arrêt furent ex-
pédiées et enregistrées au ci-devant Conseil supérieur de Corse le 17 jan-
vier 1788.
La Révolution obligea le citoyen Jecquier de suspendre l'exécution de la
loi rendue en sa faveur.
En 1789 l'Assemblée nationale constituante supprima, avec raison, tous
les privilèges exclusifs et dès ce moment la suspension de l'entreprise devint
une nécessité pour l'enti'epreneui'.
Le citoyen Jecquier présenta alors à l'Assemblée nationale constituante uu
'') Le décret fut adopté par la Con- a3 mars 1793 (Procès-verbal de la
vention nationale dans sa séance du Convention, p. i85).
36 PROCÈS-VERBAUX [12 mars 179B]
mémoire par lequel il renouvela la demande d'un privilège pour sou éta-
blissement.
L'Assemblée le renvoya à ses Comités d'agriculture et de commerce, qui ,
avant de statuer sur la demande du citoyen Jacquier, crurent devoir consulter
le département de Corse pour recevoir son avis sur l'utilité de cet établisse-
ment.
Les administrateurs de ce département donnèrent leur avis le h octobi-e
1791 ; ils pensèrent que la régénération générale de l'industrie en Corse exi-
geait que l'on favorisât par tous les moyens j)ossibles l'entreprise du citoyen
Jecquier; en conséquence, ils furent d'avis qu'il lui fût accordé un privilège
exclusif qui laissât au particulier le temps de recueillir le prix de ses peines:
ils pensèrent que, pour y parvenir, la du)'ée de ce privilège pourrait être de
dix années. Ils ne se dissimulèrent pas cependant que tous les privilèges
étaient supprimés, mais ils crurent qu'on pourrait accorder au citoyen Jec-
quier un brevet d'invention; qu'à la vérité l'objet qu'il présentait n'était point
une invention nouvelle pour la France, où ces espèces de manufactures sont
connues , mais qu'elle pourrait être regardée comme telle en l'ile de Corse où
il n'en existe aucune; que de pareils privilèges n'y sont pointa craindre dans
les circonstances particulières où se trouve la Corse; que l'établissement du
citoyen Jecquier y serait unique et que l'introduction de manufactures de
France et même de l'étranger obligerait le citoyen Jecquier à se borner au
prix fixé par la concurrence générale.
Le directoire du département de Corse observa qu'il sei-ait nécessaire d'ac-
corder à ce particulier l'exemption pendant trois années des droits d'entrée
sur les toiles blancbes qu'il introduirait de l'étranger en Corse pour être
teintes ou imprimées dans ses ateliers à charge, par lui, delà réexportation
h l'étranger dans un temps prescrit et d'acquitter les droits sur ces mêmes
toiles imprimées qui seraient restées dans la République.
Toutes ces pièces ayant été communiquées an Ministre de l'inférieur pour
avoir son avis, il a observé que cet établissement ne présentait (jue des objets
d'industrie parfiùtement connus et pratiqués en France depuis longlenqis;
que le citoyen Jecquier n'était point dans le cas prévu par la loi du 7 jan-
vier 1791 et qu'il ne croyait pas, en conséquence, qu'il put lui être accordé,
à cet égard, un brevet d'invention'''.
Votre Comité de commerce pense de même, mais le citoyen Jecquier, après
six années de démarches et de persévérance, fait aujourd'hui de nouvelles
propositions; dans une de ces propositions il semblerait se contenter de ce
que la Convention nationale décrétât que tous les ouvriers étrangers qu'il
introduirait en Corse, ainsi que les élèves (ju'il formerait sui- les lieux, ne
pourraient, avant dix ans, lui être enlevés par d'autres entrepreneurs qui
Nicndraient former de pareils établissements en Corse.
Votre Comité a rejeté cette proposition comme contraire à la liberté indi-
viduelle.
L'ne autre proposition porte la demande d'une prime de 200 livres par an
sur chaque ouvrier que le citoyen Jecquier introduirait en Corse pendant les
<pia Ire premières années de son établissement et une indemnité de 100 livres
une fois payée sur chaque élève qu'il formerait dans ses ateliers pendant six ans.
'" H s'apit du décret du .So décembre 1790-^ janvier 1791 relatif aux décou-
vertes utiles et aux moyens d'en assurer la propriété à ceux qui seraient reconnus
en être les auteurs.
[tt! MARS 179:5] DU COMITÉ DE COMMERCE. 37
Le citoyen Jacquier ajoute à l'établissement des ateliers de manufacture
celui de la cidturo même des colons, lins, chanvres, garances et soies; cette
dernière proposition a fixé Fattenlion de voire Comité; il a examiné d'un
côté les grands avantages que l'établissement en question pioduirait dans un
pays où l'industrie est aussi peu connue que le sol est propre aux meilleures
productions. De l'autre il a envisagé la dépense qui en résulterait pour la Na-
tion ; mais , par les mesures que votre Comité a prises sur le nombre des ou-
vriers et dos élèves pour lesquels le citoyen Jecquier aurait droit à une prime
d'encouragement, votre Comité trouve que l'indemnité ne pourrait pas se
porter au delà de i3o,ooo livres que la Nation ne débouiserait que dans l'es-
pace de six années et il croit que ce serait un très faible sacrifice à proportion
des dépenses considérables que doit faire le citoyen Jecquier, de l'utilité qui
en résidterait.
En effet, la culture que propose le citoyen Jecquier mettrait en grande
valeur des terres qui ne donnent aucune production. Il en résulterait de
l'émulation et il viendrait un temps où les manufacturiers de la République
pourraient se procurer en Corse des précieux articles qu'ils sont forcés
d'acheter dans l'étranger.
Son élabhssement n'est pas seulement avantageux pour la Corse, il le de-
viendrait également pour les autres parties de la République et on ne peut
pas disconvenir que dans peu d'années son établissement produirait à la Na-
tion en différentes manières des sommes considérables.
On sait, par les essais qu'on a ftiits en Corse, qu'indépendamment du lin,
du chanvre qui y sont connus, le coton et la garance y viennent parfaite-
ment bien.
Tous les différents connaisseurs s'accordent à assurer même que diverses
parties du sol corse seraient très susceptibles de la culture du riz, du café et
même de l'indigo.
S'il convient de tirer parti d'un sol immense qui tend ses bras à l'industrie
et au commerce dans ce département, s'il est temps qu'on pense à exciter
l'émulation de ses habitants oisifs et sans ressources, s'il est juste, enfin, de
leur faire sentir dans cette intéressante partie la différence qu'il y a entre un
gouvernement qui les a toujours éloignés de tous moyens d'utilité publique
et celui de la raison et de l'humanité qui ne cherche qu'à les encourager,
vous ne balancerez pas. Citoyens, à adopter le projet de décret que vos Comi-
tés réunis croient devoir vous proposer :
La Convention nationale , après avoir entendu ses Comités de
commerce, d'agricultm'e et des finances réunis , sur les propositions
faites par le citoyen Jecquier, négociant suisse , d'établir sur l'ile
de Corse la culture du coton, du chanvre, du lin, de la garance et
de la soie, ainsi que la filature desdites productions, la fabrica-
tion, teinture et peinture de différentes étoffes de coton et en fil;
considérant qu'un établissement de cette nature est aussi utile à la
Corse qu'il est important sur tous les rapports à l'agriculture et au
commerce de la République, que le citoyen Jecquier ne peut l'ef-
fectuer sans des dépenses très considérables; considérant enfin
que, pour ce qui regarde l'agriculture et le commerce de la Répu-
blique, le but de la Nation française est de remplacer par des
38 PROCES-VERBAUX [iti maus 1798]
primes d'encouragement les privilèges contraires à la liberté, dé-
crète ce qui suit :
Art. 1"'. Il sera libre au citoyen Jecquier de fixer ses ateliers
dans telles parties du département de la Corse qu'il jugera les plus
convenables à son établissement.
Art. 2. Il sera accordé au citoyen Jecquier la somme de 200 li-
vres par an sur cbaque ouvrier, âgé au-dessus de 18 ans, qu'il
introduira en Corse pour l'établissement de sa manufacture.
Art. 3. Cette indemnité n'aura lieu que pendant les quatre pre-
mières années de son établissement et ne pourra être payée au
citoyen Jecquier qu'un an après l'arrivée en Corse de chaque ou-
vrier, après avoir fait constater de leurs travaux et de l'emploi des-
dits ouvriers dans ses ateliers par des certificats des municipalités
visés par les administrateurs de district et de département.
Art. h. Le nombre des ouvriers pour lesquels le citoyen Jec-
quier aura droit à l'indemnité de 200 livres par an ne pourra
excéder celui de cent.
Art. 5. Il sera en outre accordé au citoyen Jecquier une somme
de 100 livres pour chaque élève du pays qu'il aura formé dans ses
atebers.
Art. 6. Cette somme ne pourra lui être payée qu'après deux
ans d'apprentissage de chaque élève et d'après les certificats d'ex-
perts nommés par la municipalité, visés par elle ainsi que par les
administrateurs de district et de département , portant que lesdils
élèves possèdent bien le métier qui leur a été montré, soit dans la
culture, soit dans la filature, tissage ou peinture des toiles et
étoffes.
Art. 7. Le nombre des élèves pour lesquels le citoyen Jecquier
aura droit à l'indemnité de 100 livres, une fois payée, ne pourra
excéder celui de cinq cents.
Art. 8. 11 sera mis à la disposition du Minisire de l'intérieur
une somme de i3o,ooo livres pour être distribuée au citoyen Jec-
c|uier dans les époques énoncées aux articles précédents.
Art. 9 oi dernier. Le citoyen Jecquier ne jouira des encoura-
gements portés par les articles précédents qu'autant qu'il justifiera
de la culture de cent arpents de terre tous les ans et qu'il aura
forint' un ét;il)lissement en Corse dans six mois à compter du jour
(In présent décret.
[i-2 MARS 1703] DU COMITE DE COMMERCE. 39
Le Comité, après avoir adopté la rédaction des huit premiers
articles de ce projet de décret, a passé à la discussion du neuvième
et dernier; plusieurs membres ont parlé pour et contre l'adoption
de cet article; enfin, l'ajournement à la prochaine séance ayant été
demandé et mis aux voix, le Comité a arrêté que la discussion
serait ajournée à la prochaine séance''^.
La séance a été levée à i o heures.
MeLLINET, VlLLERS^^l
CINQUANTIEME SEANCE.
16 MARS 1798.
Le samedi 1 6 mars 1793, l'an deuxième de la République fran-
çaise , le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Blutel, président; Villers, secrétaire; Giraud, Lacaze, Chaumont,
Barailon, Mariette, Dechézeaux, Laurence, Chiappe.
La séance est ouverte par l'observation faite par un membre que
le Comité, dans sa séance du i5 décembre dernier, ajourna la
question relative à la conservation du Bureau des douanes à Paris,
t'^ Un décret, remanié, fut adopté
par la Convention le 2 mai 1798 (Pro-
cès-verbal de la Convention, p. 20). —
Le Procès-verbal donne Jacquier.
^^' A la suite de la séance, le procès-
verbal manuscrit du Comité contient la
note suivante :
(tDu i3 mars 1703, i'an a"".
ff Sur une pétition présentée, le 1 3 mars
1798, par les bDulangers de Paris, ten-
dant à réclamer l'indemnité qui leur est
due et à solliciter les mesures de célé-
rité qu'exif^ent les livraisons de farines
pour la consommntion journalière de
la ca|iit;ile, la Convention a rendu le
décret smvnnt :
«La Convention nationale char/Te la
municipalité de Paris de faire dt'IIvrer
ce soir et jours suivants, aux boulan-
gers de Paris, les farines nécessaires
pour la consommation ortlinaire des ci-
toyens au prix de 55 livres le sac, ainsi
qu'il était fourni les jours précédents.
«Les Comités de finances, de com-
merce et d'agriculture présenteront do-
main les mesures ultérieures que l'objet
des subsistances de Paris peut nécessiter.
«La municipalité de Paris est tenue
de fournir les renseignements relatifs
tant à l'indemnité due aux boulangers,
qu'à l'emploi des sommes qui ont été
avancées à cet eflet.73
K Conformément au décret susénoncé,
les Comités d'agriculture, de commerce
et des finances ont fait un rapport qui
a donné lieu au décret dont les dispo-
sitions suivent :
wLa Convention nationale, après avoir
entendu le rapport de ses Comités d'a-
griculture, de commerce et de finances
réunis, passe à l'ordre du jour sur la
pétition qui lui a été pré-entée dans la
séance d'hier, par quelques boulangers
de Paris, motivé sur ce que la niunici-
palit '■ de cette ville est charjjéc de [)0ur-
voir à son approvisioimement et que la
Convention nationale a prêté, à titre
d'avance, huit millions pour cet objet.»
— En effet, le i3 mars 1798 la Con-
vention, après observations du IMinislre
de l'intérieur sur la pétition des bou-
langers, prit le premier décret cité ici;
le lendemain, lA mars, elle prit le se-
cond {Procès-verbal de la Convention,
p. 3o3 et 3i6).
ZiO PROCÈS-VERBAUX [16 mars 1798]
vivement sollicitée par plusieurs négociants de cette capitale; il
ajoute qu'il est temps de prendre un parti définitif sur cet objet et
propose en conséquence de lever l'ajournement et de nommer un
rapporteur afin de mettre le plus promptement cette affaire en état
d'être soumise à la délibération de la Convention.
Cette proposition ayant été a'ioptée, le Comité a chargé le citoyen
Villers de lui en faire un raj^port.
Le Président fait la distribution des mémoires et pièces dont les
extraits suivent :
1" Projet de décret relatif à la nouvelle organisation de la Halle
aux cuirs, tendant à arrêter les accaparements et monopoles qui s'y
commettent de la part des façonneurs , se disant corroyeurs, comme
dans tous les autres bureaux ou halles de draperies et merceries où
les marchandises n'augmentent de valeur qu'en passant par les
mains des courtiers ou marchands en gros qui les revendent.
Sur ce projet, numéroté 1182, le Comité arrête qu'il n'y a pas
heu à délibérer.
2" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 10 mars lygS, suivie
d'un mémoire des associés et intéressés à la manufacture des glaces
de France. Ces entrepreneurs exposent qu'avant la rupture avec les
puissances voisines , ils avaient placé en Angleterre une quantité
considérable de porcelaines et de glaces, que ces objets ne sont point
encore livrés et que , si on ne leur accorde pas un délai pour faire
leurs expéditions, leurs marchandises leur resteront et qu'il en ré-
sultera une perte pour l'industrie et une cessation d'ouvrage pour
des milliers d'ouvriers; ils demandent, en conséquence, qu'en
attendant un nouveau débouché , il leur soit accordé un délai pour
le transport en Angleterre des marchandises commandées et en
train de fabrication. Le Ministre prie la Convention de lui mani-
fester ses instructions sur cet objet.
Sur cette pièce, numérotée 11 83, le Comité arrête que son
Président écrira au Ministre de l'intérieur pour l'engager à faire
passer celte pétition au Ministre des contributions pubUques.
3" Lettre des citoyens Durieux, accompagnée d'un mémoire par
lequel les salpêtrlers du département du Gard se plaignent de dif-
It'rcnlcs retenues faites à leur préjudice et sollicitent un traitement
qui |)iiisse les mettre dans le cas de se soutenir et de faire hon-
Mi.'ur à leurs affaires. (îette pièce, numérotée 1 183 bis, a été ren-
voyée au Comité des finances.
h" Lettre du Ministre des contributions publiques, du 9 février
i7<)3, relativement au gypse, qui, suivant le nouveau tarif, se
Imiive assujetti à ini (fi-oil d'enlrée (je 3o sols par r|uinln]. Le
[i(> Mvns 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE M
Ministre annonce que cette perception devient onéreuse et préju-
diciable aux communautés du département du Doubs où le gypse
est employé comme engrais et prie l'Assemblée de peser, dans sa
sagesse, s'il ne convient pas d'autoriser l'admission de cette matière
en franchise de droits, puis(|u'elle ne peut être considérée que
comme matière première ou engrais qui ne doit aucun droit d'en-
trée. L'objet de cette lettre, numérotée 1 1 8-4, a été ajourné pour
être mis au carton et présenté avec les autres exceptions.
5" Lettre des commissaires de la Convention nationale dans la
Belgique, suivie d'un arrêté du 8 février 1790, interprétatif du
décret du 1 5 décembre dernier qui prononce la suppression de tous
impôts et contributions existant dans la Belgique ^'^
Cet arrêté, en supprimant les droits de douane perçus dans les
bureaux de la Belgique limitrophes de la République française,
ordonne que les mêmes droits seront perçus dans les bureaux de la
Belgique situés dans le pays étranger.
Cette lettre, numérotée 1 i85, a été remise au citoyen Villers.
6° Lettre du Ministre des contributions publiques relative à un
arrêté du département du Haut-Rhin, du â décembre [novembre]
dernier, qui obhge la Régie des douanes à cerner par des postes do
préposés la République de Mulhausen à l'effet de faire acquitter
les droits du tarif général sur toutes les marchandises qui y entre-
ront ou en sortiront'-'.
Le Ministre annonce que, conformément à cet arrêté, la Régie
des douanes a formé les postes exigés et, après diverses considé-
rations, il termine par prier la Convention de l'autoriser par un
décret à fixer le mode des relations commerciales entre Mulhausen
et la République française.
Cette lettre, numérotée 1 186, a été remise au ciloven Blutel.
(" Il s'ayit ilu dt'crel du i5 décem-
bre 1799 relalif aux pouvoirs des gé-
néraux dans les pays où ils porteraient
les armes de la République ; par l'ar-
ticle 1 " de ce décret la Convention leur
ordonnait de proclamer sur-le-champ,
au nom de la Nation française , la sou-
veraineté du peuple , la suppression de
toutes les autorités établies, des impôts
et contributions existantes, etc.
'^^ Il doit s'agir de l'arrêté , du con-
seil général du Haut-Rhin du 2 novem-
bre 1792 prescrivant de cerner d'une
ligne forte la ville et République de
Mulhouse ; c'est contre cet arrêté que
les députés de Mulhouse vinrent récla-
mer, à Paris, dès le mois suivant. En
juillet 1793 ils demandèrent le transit
provisoire d'exportation des marchan-
dises fabriquées dans leur ville et des-
tinées aux foires étrangères pour
lesquelles ils avaient coniracté des enga-
gements : «Daignez vous figurer, citoyens
ministres, — écrivait leur représentant
Hartmann Koechlin — un pauvre cerné
et souffrant la faim, qui possède une
bouchée de pain , qu'il vous demande la
permission d'avaler pour sa conserva-
tion et que le retard de votre décision
lui est tout aussi funeste qu'un refus
absolu 'i. Le dossier des réclamations est
dans F'^ i9<)'5.
4â PROCÈS-VERBAUX [16 mvrs 1798]
7° Lettre du citoyen Després, de Nantes, du 1 9 octobre 1799,
par laquelle il demande que tous les ports et barrières de la Répu-
blique soient ouverts aux peuples qui n'ont pas de roi. L'objet de
cette lettre, numérotée 1 187, a été ajourné.
8° Lettre des commissaires de la Convention près les armées
du Rhin, des Vosges et de la Moselle, datée de Mayence, le
1 1 mars, suivie d'une copie de celle adressée aux généraux Wimpfen
et Després, commandant les armées depuis Râle jusqu'à Ringcn,
sur la nécessité de prendre les mesures nécessaires pour prévenir
l'exportation sur la rive du Rhin, frontière de l'ennemi, des che-
vaux, bestiaux, fourrages, comestibles, boissons, souliers, che-
mises, draps, toiles, tricots, bas, fer, plomb, cuivre, espèces,
matières d'or, d'argent, armes et toutes autres denrées ou marchan-
dises nécessaires en France. Cette lettre, numérotée 1198, a élé
remise au citoyen RluteL
9" Lettre des citoyens Rast et Rerger, négociants à Lyon; ils
demandent que les fils destinés pour les fabriques de dentelles du
Puy et du Forez soient exceptés de la prohibition dont se trouvent
frappés les objets manufacturés à l'étranger. Cette pièce, numé-
rotée 1199, a été remise au citoyen Rlutel.
10° Lettre des négociants de Rayonne, du 9 mars ^793; ils
demandent si le décret du 1*' mars, qui défend l'exportation des
comestibles, doit s'appliquer aux denrées coloniales telles que sucres,
cafés, cacaos, etc.; dans le cas affirmatif, ils prient la Convention
de rendre une disposition qui autorise l'exportation des cafés,
sucres, etc., soit par terre, soit par vaisseaux neutres chargés pour
les pays ennemis. Cette pièce, numérotée 1200, a été remise au
citoyen Rlutel "l
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité des do-
maines, du 1 5 de ce mois, qui invite celui de commerce à envoyer
des commissaires ou à assister en entier au rapport de l'aifaire
relative à la manufacture de Reauvais. Le Comité nomme le
citoyen Giraud pour se rendre à l'invitation du Comité des do-
maines.
'■' wLos expéditions pour nos co- magasin à Bayonno, ne peuvent plus
ionics n'ont jnmais élé bien nombreuses passer au Saint-Ksprit et dans Tinté-
;i Bnyonne et par ronséciucnt nous rieur qu'en payant les droits perçus sur
avons toujours en trop peu de produits ces mêmes manbandises venant de
des Iles pour (pi'on considérAl notre rélranger. II en résidtcra donc, si nos
port comme un onlrepol sullisont pour transactions avec l'Espagne sont inler-
y ntlircr les spénilatf'Ufs du Nord. Notre rompues, une fjihio horrible pour la
débouclié presque unique est l'Espagne, suite de nos all'aires. . . r, (Arcb. nat.,
d'aulaul qui- nos cargaisons, mises en F'" 9'^-:).
[i6 MARS 179;^] DU COMITÉ DE COMMERCE. Vî
Autre lettre du Président du Bureau de consultation des arts et
métiers, portant accusation de réception des différentes pièces qui
lui ont été adressées par le Comité et annonciative qu'il a été
nommé des commissaires pour, après examen desdites pièces,
transmettre au Comité l'avis de ce Bureau.
Le citoyen Chiappe demande et obtient la parole pour soumettre
à la délibération du Comité le neuvième et dernier article du projet
relatif au citoyen Jecquier, dont l'ajournement avait été renvoyé à
ce jour, par arrêté de ce mois.
La discussion sur la rédaction de cet article, s'étant engagée de
nouveau, a donné occasion au citoyen Lacaze de combattre l'en-
semble du projet et principalement les dispositions de l'article 8
qui accordent au citoyen Jecquier une somme de 1 3 0,0 00 livres pour
les encouragements mentionnés aux articles 4 , 5 et 7. Ce membre,
jugeant trop forte une somme de cette nature, a demandé qu'elle
fût réduite à 5o,ooo livres. Enfin, il a demandé que le rapporteur
fût tenu de présenter, à la prochaine séance, un nouveau projet
de décret plus simple et plus conforme à l'économie des finances
nationales.
Ces propositions ont été adoptées par le Comité.
Le Président lève la séance à 1 1 heures.
Blutel, président; Villers.
CINQUANTE-ET-UNIEME SEANCE.
19 MARS 1793.
Le mardi 19 mars 1798, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé dans le lieu ordinaire
de ses séances. Présents : les citoyens Mellinet, président; Villers,
secrétaire; Giraud, Lacaze fils aîné, Mariette, Blutel, Chiappe,
Chaumont, Sauvé.
Le Président ouvre la séance à 7 heures par la distribution des
adresses et mémoires dont les extraits suivent :
1° Lettre des administrateurs du département de l'Isère en ré-
ponse à celle qui lui fut écrite par le Comité le 3 février dernier
relative au mémoire de Thomas Hache, mis sûr le bureau le jour
précédent sous le n° 1090, et dont l'objet est la demande d'un
local propre à contenir trois à quatre cents personnes pour un éta-
blissement de fihiture que ce citoyen dirige à Grenoble. Ces lettre
', /, PROCÈS- VERBAUX [ 1 9 m vus 1798]
et mémoire, numérotés 1090, ont été remis au citoyen Ma-
riette.
9" Mémoire du citoyen Benauid, médecin chimiste, sur un ate-
lier de salpêtre qu'il a formé à Périgueux; il annonce que plusieurs
expériences ont eu le résultat le plus satisfaisant et sollicite une
indemnité des dépenses qu'il a faites et un encouragement qui
puisse le mettre dans le cas de donner à son établissement toute
l'étendue et l'activité dont il est susceptible. Ce mémoire, numéroté
1 1 88, a été remis au citoyen Barailon.
3" Délibération de la municipalité de Poitiers, du 1 1 novembre
1 7012 , à l'elfet de solliciter l'établissement de cinq nouvelles foires.
Sur cette pièce, numérotée ii8c), le Comité passe à l'ordre du
jour'''.
k" Lettre du citoyen Chatillon par laquelle il annonce qu'il est
bon de prendre les mesures nécessaires pour que les marchandises
provenant des prises faites sur l'ennemi ne puissent entrer en cir-
culation avant qu'il n'ait été reconnu qu'elles peuvent être livrées
au public sans danger. Le citoyen Chatillon observe que son avis
mérite d'autant plus de fixer l'attention des législateurs , qu'il est à
craindre que les ennemis n'empoisonnent les objets qui tombent
à la disposition de nos corsaires. Cette pièce, numérotée 1 1 90 , a été
remise au citoyen Chiappe.
ô" Lettre du citoyen Huré, maître de poste à Pont-sur-Seine'-',
à l'eflet de réclamer l'indemnité de 3o livres par cheval qui lui est
due depuis le 1" avril 1799 et dont il n'a pu encore obtenir le
payement.
Ce particulier observe que , vu la cherté des chevaux et des four-
rages, il convient de porter à 3 livres le prix des courses par poste
et ajoute que le service des postes manquerait infailliblement si sa
représentation n'était point accueillie. Cette pièce, numérotée
1 1 9 1 , a été remise au citoyen Chiappe.
6" Lettre des membres du conseil général de la commune de
Soissons, du 9 février 1793; ils représentent les inquiétudes que
leur inspire la disette des subsistances, font diverses observations
sur les spéculations des boulangers et demandent si , aux tenues
des règlements de police, on ne pourrait pas obliger les boulangers
à exercer leur profession six mois après avoir déclaré à la munici-
palité (ju'ils veulent se retirer. Cette lettre, numérotée 1 199 , a ('té
remise au citoyen Chiappe.
7" Mémoire, observations, pétition, lettre et adresse des numi-
'" Airli. nal.. F'- iq'io. — t" Aiilte.
[i9 MARS 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 45
cipalités de Pavilly ^^^ d'Arcis-sur-Aube f^', de Grez'^, de Bois-
roger''', des administrateurs du département de l'Aisne et du
district de Scnlis^-'^ sur la fausse disette des subsistances, sur leur
excessive cberté et sur la nécessité de prendre les mesures conve-
nables pour prévenir les accaparements. Toutes ces pièces, numé-
rotées i 193, ont été remises au citoyen Chiappc.
8° Lettre des officiers municipaux de Saint- Valéry-en-Caux ^''^ à
l'effet de représenter l'état malheureux où se trouvent les ha])itants
de leur commune par le défaut des subsistances; ils prient la
Convention de pourvoir à leurs besoins en autorisant le Ministre
de l'intérieur de leur faire délivrer un secours de 2,000 quintaux
de blé.
Lettre des administrateurs du département de l'Isère, du 3 mars,
sur la cberté et la rareté des subsistances; ils demandent que le
Ministre de l'intérieur soit autorisé à les comprendre pour
/i 0,000 quintaux de blé dans ceux qui doivent aborder au port de
Cette.
Délibération des administrateurs du département du Cher et
arrêté du 2 3 septembre à l'effet de solliciter un secours de
3 0,000 quintaux de grains.
Toutes ces pièces, numérotées 1 196, ont été remises au citoyen
Chiappe.
9° Lettre du procureur général syndic du département de la
Drôme, suivie de trois délibérations du conseil général de ce dé-
partement, relatives à l'emploi des fonds mis à sa disposition pour
achat de grains. Cette lettre, numérotée 1 196, a été remise au
citoyen Chiappe.
Lettre du Ministre de l'intérieur, du i3 mars 1793, en faveur
de la manufacture de tapisseries établie à Beauvais; il représente
la nécessité de soutenir par un encouragement cet établissement si
intéressant, si utile aux arts et de venir au secours des artistes qui
y sont attachés et qui, la plupart avancés en âge, se trouvent ré-
duits, par défaut de travail, dans une fâcheuse situation. Cette
pièce, numérotée 1197, a été remise au citoyen Giraud.
1 1" Pétition du citoyen Merceret, négociant et aubergiste à
Châteauroux , tendant à réclamer une indemnité proportionnée aux
pertes qu'il a éprouvées à la suite d'une insurrection arrivée dans
cette ville les 17, 18 et 19 février 1799.
('^ Seine-Inférieure. (*) Manche.
''' Aube. '■'> Oise.
^*) Seine-et-Marne. '"' Seine-Inférieure.
46 PROCÈS-VERBAUX [19 mars 1798]
Le citoyen Merceret désigne le montant de ses perles par un
aperçu de la manière suivante :
8,000 boisseaux de blé ëvalue's i3,ooo livres.
1 5 pièces de vin 1 ,1 00
500 bouteilles de vins étrangers 1,760
75 bouteilles de liqueurs i5o
Provisions de bouche 1,100
Lits, meubles, etc 20,000
Linge de table, de ménage, bardes, etc. . . . 3,ooo
Total A 0,1 00
Au mémoire ci-dessus se trouvent jointes toutes les pièces que le
citoyen Merceret peut faire valoir pour appuyer sa réclamation.
Parmi ces pièces se trouve un arrêté du département d'Indre(-ct-
Loire), du i3 mars 1793, portant qu'il n'y a pas lieu à imposer la
municipalité de Chateauroux pour l'indemnité à accorder au récla-
mant et que celui-ci doit se pourvoir par-devant les tribunaux.
Toutes ces pièces, numérotées 1 19 A, ont été remises au citoyen
Blutel.
Sur la proposition d'un membre, il a été arrêté qu'il serait remis
au Comité de commerce vingt-cinq exemplaires de l'ouvrage et des
tableaux relatifs à la situation du commerce extérieur et maritime
de la République française dans toutes les parties du globe pendant
le premier semestre 1792, dont l'impression a été décrétée le
20 décembre dernier '•'.
Un membre (le citoyen Ghiappe) fait un rapport sur la pétition
des négociants de Marseille, distribuée le 1 2 de ce mois sous le
n" 1178, tendant à réclamer la libre disposition des marchandises
qui ont été chargées en temps de paix, pour leur compte, sur le
navire anglais V Alfred et qui a été pris par un corsaire marseillais
et conduit le 1 5 février dernier au port de Marseille.
Le rapporteur a conclu purement et simplement à ce que les
réclamations de ces négociants fussent renvoyées au pouvoir exé-
cutif. ^
Le Comité a adopté cet avis.
Sur l'observation d'un membre, le Président est chargé d'écrire
(') Il s'ii[i[il (le rouvia[{e intitule rRé- son rapport sur celte partie d'adniinis-
sullals ilu rominercc extérieur de la tration, le tout adressé ie 17 dé<end)re
R(?pul)li(|ue l'ranraise pendant le pre- 1792 à la Convention nationale et
mier semestre de 171(9 précédés de la imprimé par bon ordres? (Arcli nat.,
lettre du Mi-.iistrc de l'intérieur et de AD xix" a^'').
[i9 MARS 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 47
aux Comités d'agriculture et des finances pour leur demander quel
est celui de leurs jnembres qui est chargé du rapport sur le com-
merce d'argent.
Le citoyen Chiappe, chargé de présenter une nouvelle rédaction
du projet de décret relatif aux établissements de fdature que le
citoyen Jecquier offre de former en Corse, fait adopter, après une
légère discussion , les articles suivants :
La Convention nationale, après avoir entendu ses Comités des
finances et de commerce réunis, décrète ce qui suit :
Art. l""". Il sera accordé au citoyen Jecquier, en forme d'encou-
ragement, pendant quatre années, une somme de 900 livres par
chaque ouvrier, âgé au-dessus de 18 ans, qu'il introduira dans
nie de Corse, pour l'établissement de ses manufactures et la for-
mation de ses ateliers, parce que, cependant, cette somme ne lui
sera déhvrée qu'après un an de séjour de chacun de ces ouvriers, et
que leur nombre ne pourra excéder, pendant les quatre années,
celui de cent.
Art. 2. Il sera également accordé au citoyen Jecquier une
somme de 1 00 livres par chaque élève, natif du pays, qu'il formera
aux travaux de sa manufacture pendant les quatre premières années
de son étabhssement, parce que, cependant, le nombre de ceux
pour lesquels il recevra cette indemnité ne pourra s'élever au-
dessus de trois cents.
Art. 3. Ces sommes seront payées au citoyen Jecquier, savoir :
celles qui ont rapport à l'introduction des ouvriers étrangers, sur
les certificats de la municipalité du lieu de son établissement et
celles relatives aux élèves à former, sur l'attestation de deux experts
nommés par la municipalité, visée par elle, portant que les élèves
sont dans le cas de travailler seuls, soit à la culture des cotons,
lins, chanvres, garances et soies, soit à la filature, tissage et pen-
ture des toiles et étoffes; dans l'un et l'autre cas, les certificats
seront visés par les administrateurs de district et de départe-
ment.
Art. Ix. Le citoyen Jecquier ne pourra jouir des encouragements
qui lui sont accordés par le présent décret qu'autant qu'il aura
formé son établissement en Corse dans six mois de ce jour et qu'il
justifiera de la culture de cent arpents de terre chaque année
pendant les quatre premières de son établissement.
Art, .5, Le Ministre de l'intérieur est autorisé à délivrer au
citoyen Jecquier, en conformité du présent décret, dans les termes
ItS PROCES-VERBAUX [19 mars 1798]
y prescrits, jusqu'à concurrence de la somme de 5 0,000 livres,
sur les certificats qui lui seront présentés suivant la forme ci-dessus,
laquelle somme sera prise sur celles mises à sa disposition pour
l'encouragement des fabriques et manufactures '''.
Un membre (le citoyen Villers) fait un rapport sur une lettre
des commissaires de la Convention dans la Belgique et sur un
mémoire des Régisseurs des douanes, distribués le 16 de ce mois
sous le n" 11 85, qui ont pour objet la suppression des droits
perçus dans les bureaux de douanes de la Belgique, illégalement
prononcée par lesdits commissaires. Le rapporteur présente le
projet de décret suivant que le Comité adopte sans réclamation:
La Convention nationale, considérant que la suppression des
barrières entre la France et les pays réunis aurait les plus grands
inconvénients si on ne s'assurait auparavant que les lois conserva-
trices de notre industrie ou de nos subsistances auront dans le
même moment leur exécution sur les autres limites de ces pays;
considérant que le décret de réunion d'un territoire étranger à la
République française ne suffit pas pour assurer une liberté ind<;-
finie aux relations commerciales existant entre les deux pays s'il
n'en contient pas une clause expresse; considérant que le comman-
dant militaire d'Ypres a méconnu les principes et que sa conduite
à l'égard du receveur du bureau de Sceau est préjudiciable aux
intérêts de la République, décrète ce qui suit :
Art. \". Les lois et les tarifs relatifs aux douanes continueront
d'avoir leur exécution dans les bureaux du département du Nord
limitrophes de la Belgique jusqu'à ce qu'il en ait été autrement
ordonné, sans déroger au décret du 6 mars dernier qui a pro-
noncé le reculement des barrières sur les frontières du Hainaut
autrichien du côté de l'étranger t^^.
Art. 2. La suppression des bureaux français existant sur les
limites des pays qui sont ou qui seront réunis à la République
n'aura lieu qu'autant qu'elle sera expressément portée par un
décret et que ce décret aura été promulgué dans les départements
où il devra avoir son exécution.
Art. 3. La Convention nationale, approuvant l'arrêté de ses
commissaires dans la Belgique du 8 février dernier, les charge de
prendre des informations sur ce qui s'est passé relativement au
"j DfMjouveaiix rcinanieiuents fureul ("^) Le décret du 6 mars 1798 avait
faits au dtVret avant son adoption défi- prononcé l'annexion de Tournai et do sa
nitivo le n mai 1798. banlieue.
ly MARS 1798]
DU COMITE DE COMMERCE.
49
receveur du bureau de Sceau et do prononcer définitivement sur
cette affaire ^^^,
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
Mellinet, Villers.
CINQUANTE-DEUXIEME SEANCE.
28 \IAKS 179.3.
Le samedi 28 mars 1793, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Mellinet, président; V^illers, secrétaire; Barailon, Sauvé, Lacaze,
Chaumont, Laurence, Giraud.
La séance est ouverte par la distribution des mémoires dont
l'analyse suit :
1° Lettre du citoyen Ganel père, suivie d'une adresse sur le
commerce maritime. Cette adresse paraît présenter des moyens
d'une utilité générale et intéressante pour la ville de la Rochelle.
L'auteur y développe la nécessité de placer de nouveaux feux à
l'entrée du Pertuis breton [, du Pertuis] d'Antioche, sur les rochers
des Baleines; de faire un règlement sur la police nautique et de
rétablir la digue dont le relèvement est indispensable. Cette lettre,
numérotée lao.o, a été renvoyée au Comité de défense générale '-l
'•' Cf. le décret du 3o mors 1793.
'^' L'auteur signe : t Citoyens légis-
ialeurs, votre égal en droits, Ganet
père» (F" 22 7). — La liasse F^''2 27
renferme la presque totalité des mé-
moires numérotés 1200 à iSoo; on en
indiquera, dans les notes, Tobjet briè-
vement résumé : Les mémoires 1201
à 1 ao^ sont relatifs aux objets suivants :
Nicolin, citoyen de Verdun, proteste,
contre la liberté illimitée du commerce
des grains et déclare que l'homme ayant
droit à la vie a , par cela même , droit ,
chaque année, à une partie des grains
et autres denrées nécessaires à sa sub-
sistance (n° 1201); — un certain
nombre de citoyens demandent des
châtiments contre les accapareurs et les
agioteurs (n° 1201); — la cr Société
républicaine des antipolitiquesn de la
Ciotat (Bouchesdu-Rhône) proteste éga-
lement contre l'influence des agioteurs,
auteurs de la dépréciation des assignats
(n" 1201); — idem, de la municipa-
ilé de Perthuis (Bouches -du -Rhône)
( n" 1 2 0 2 ) ; — de la municipalité d'Arles
(n° 1202); — les «Amis de la Répu-
blique n d'Yvoi-Carignan (Ardennes)
demandent du pain pour le peuple
(n° 1 20A); — pétition relative aux sub-
sistances, émanant de plusieurs citoyens
du département de l'Aube (n° i2o3);
— • idem, de Bar-sur-Seine (n° 1202);
— même pétition du canton de Givrey
(Côte-d'Or) [n" i2o3]; — le canton
de Flavigny (Cote-d'Or) demande la ré-
pression de l'agiotage, l'exécution des
lois sur les sidjsistances , une police sé-
vère des marchés (n° 1202); — la muni-
cipalité de GoupilHers (Eure) demande
des grains (n° 1202); — même de-
mande des gardes nationaux du canton
d'Harcourt (Eure) [n" 1 203 ] ; — même
demande des citoyens de Saint-Hippo-
lyte (Gard) [n" 1202]; — les citoyens
libres de la ville de Dôle (Jura) de-
50
PROCÈS-VERBAUX
[aS MARS 1798]
2° Lettre des citoyens de Cette; ils représentent qu'il se fait
pour l'Espagne des envois considérables de métiers à bas et
demandent pour l'intérêt de notre industrie que la sortie de ces
métiers soit défendue. Cette pièce, numérotée 1208, a été remise
au citoyen Blutel^'l
3° Lettre du citoyen Pocher, négociant à Besançon; il prie la
Convention de prendre des mesures rigoureuses pour prévenir
l'émission des faux assignats. Cette lettre, numérotée 1209, a été
remise au Comité des assignats f^^.
La séance a été levée à 9 heures.
MeLLINET, ViLLERS.
mandent des mesures contre l'accapa-
rement (n° i2o3); — les citoyens de
Lons-le-Saunier envoient un projet de
décret sur !cs subsistances (n° 1202);
— les Républicains de Blois de-
mandent des lois sur les subsistances
(n° lao^i); — le directoire du Lot
demande des {jraiiis (n° i2o4); —
les citoyens de T Échelle (Marne) de-
mandent des lois sur les subsistances
(n" i2oi); — les ofTiciers municipaux
de Herfjies (Nord) demandent que le
transjjoil des Mes pour Bordeaux soit
réjfjlemcnlé (n" i2o3); — la Société
républicaine de Schelestadt (Bas-Rhin)
manque do «jrains (n" 120^1): — les
citoyens libres de Huninjjue ( Haut-Rhin) :
même objet (n° i3o3); — Société des
amis de la liberté et de réjjalité de Gray
( Haute-Saône ):miMno objet (n" i9o3);
— la Société républicaine de Champlitie
(Haute-Saône) : cherté des subsistances
(n° i2u4); — les citoyens de Paray
(Saône-et-Loire) demandent que les
{jrains soient déclarés propriété natio-
nale (n" 130^1); — la Section des In-
valides, à Paris, dénonce les manœuvres
des accapareurs (n" 1202); — les
sections réunies de la ville de Ver-
sailles proleslenl contre l'accaparement
(n" J202); — la Société des amis do
la République de Castres (Tarn), même
objet (11" laoi ); — les véritables sans-
ciilotles (le iMonlaid)an : rareté desden-
réos dcpiemiére nécessité (n° 1 ao3) ; —
même objet dans la pétition des citoyens
d'Orange (Vaucluse) (a° iao4); —
[Ces difl'érentes pétitions sont dans
F'» 227.]
(1) pio ggiy, — Lg jj" i2o6 sc rap-
porte à une pétition du citoyen Mar-
candier, d'Orléans, sur l'uniformité des
poids et mesures (F'" 227). wM. le
contrôleur {fénéral écrivit au mois d'avril
176^ à tous les intendants des pro-
vinces pour demander leur avis et sur-
fout ceux des principaux négociants sur
la grande question de savoir s'il serait
avantageux au commerce de réduire à
un seul poids et à une seule mesure les
différents poids et les différentes me-
sures qui ont lieu [nie) dans le Royaume.
M. Dodart, alors intendant du Berry,
me chargea de ce travail; je lui pré-
sentai les moyens les plus simples et la
plus facile exécution qui furent agréés
du (vonseil ; mais la féodalité qui n'y
trouvait pas son compte, jointe aux avis
des marchands astucieux à qui cette
uniformité déplaisait , s'opposa aux ex-
périences que je proposais et le Gouver-
nement ne voulut plus s'en occuper» . . .
— Le n° 1207 est une pétition des
Amis de la Républitjue à Calais sur le
danger de l'admission des smogglers
anglais et sur la venle des vins et eaux-
de-vie; même demande des citoyens de
Boulo;[ne-sur-Mer [Ces pétitions sont
dans F'" 327].
(*' Arch. nat,F'" 227.
[96 MARS 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE.
51
CINQUANTE-TROISIEME SEANCE.
36 MARS 1798.
Le lundi 26 mars 179^, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Mellinet, président; Blutel, secrétaire; Lacaze, Giraud, Mariette,
Chaumont, Sauvé, Dechézeaux.
La séance est ouverte par la distribution des pièces dont
l'analyse suit :
1° Délibération du conseil général de la commune de Sarre-
bourg, du 1 2 de ce mois, relative à l'arrêté des commissaires de
la Convention qui autorise les citoyens Gobert et Lallouette, com-
missaires civils, à faire conduire dans les magasins de Sarre-
bourg les pailles, foins, grains et autres objets, reconnus être
superflus à la consommation des propriétaires.
Ce conseil général représente que l'exécution de cet arrêté peut
avoir les plus dangereux effets et demande qu'il soit suspendu, ainsi
que les réquisitions qui en ont été la suite.
Cette délibération, numérotée i2i3, a été renvoyée au (Comité
de la
guerre
(1)
9° Adresse du citoyen Magenthies; il félicite la Convention sur
son décret du 9 de ce mois qui abolit la contrainte par corps pour
dettes civiles et demande une loi qui prévienne les abus que fait
naître l'agiotage et prie la Convention de se faire rendre compte
de deux affaires qui l'intéressent et qui ont été renvoyées aux rap-
ports des Comités de législation et des finances. Sur cette pièce,
numérotée 1 2 1 5 , le Comité passe à l'ordre du jour^^'.
3" Lettre du procureur général syndic du département de
Corse tendant à représenter la nécessité de terminer définiti-
vement par un décret l'organisation et le régime des douanes
dans cette île; il rappelle à ce sujet les rapports et projets de
'') Le n" 13 1 a est une li^tlre des ha-
bitants de Faulquemont (Moselle), de-
mandant l'interdiction générale de la
fabrication de l'amidon, de la poudre à
poudrer et de la bière ; — n" 1 2 1 3 bis :
lettre des commissaires de la Conven-
tion au département des Alpes-Mari-
times suivie d'un arrêté du 8 mars 1 7gB
en vertu duquel ils autorisent le com-
missaire ordonnateur près l'armée du
Var à verser entre les mains du caissier
du département des Alpes-Maritimes
100,000 livres en numéraire pour payer
3,000 émines de blé acheté à Gênes
(voir le décret du 21 juin 1798); —
n° 1 2 1 0 : les citoyens de Tarascon de-
mandent des mesures répressives pour
prévenir les dangereux abus de l'agio-
tage (Arch. nat., F^" 227).
t^' 121^ : Lettre du procureur gé-
néral syndic de l'Ain suivie d'une déli-
bération de la municipalité de Nantua,
sur la rareté des subsistances (Arch.
nat, (Fi''2 97).
52 PROCÈS-VERBAUX [96 mars 1798]
décrets préparés successivement par le Comité de commerce des
Assemblées Constituante et Législative. Cette pièce, numérotée
1 2 1 6 , a été remise au citoyen Giraud '".
h" Mémoire des Régisseurs des douanes, du 19 mars 1798; ils
demandent que les réclamations des habitants des deux lieues
frontières sur le prix excessif du timbre des passavants et des
acquits-à-caution, et qui paraissent à ces habitants être une vexation
des préposés des douanes, soient prises en considération. Ce mé-
moire, numéroté 1 2 1 7, a été remis au citoyen Blulel ^^l
.5" Mémoire des citoyens de Beausset et Lauchon frères et (i'",
négociants à Lorient, relatif à l'embargo dont a été frappé le
navire hollandais le Cornélis, chargé pour leur compte, à la desti-
nation de l'Espagne, de 277 balles de coton, nankins et de
3o sacs de poivre du poids de chacun 1 Go livres.
Ils se plaignent d'un jugement rendu sur appel par le tribunal
du district d'Hennebont, du 2 mars, qui déboute les réclamants de
leur demande et déclare la saisie de leurs marchandises; ils repré-
sentent l'irrégularité de ce jugement et demandent la remise de
l'objet de leurs réclamations. Ce mémoire, numéroté 1218, a été
remis au citoyen Blutel '^'.
6° Lettre du citoyen Bonvarlet, de Dunkerque, qui demande en
sa faveur une exception au décret du i*"" mars, c'est-à-dire la
facihté d'introduire, en payant les droits fixés par le traité de com-
merce avec l'Angleterre , trois mille pièces de drap qu'il avait
achetées dans plusieurs manufactures anglaises avant la rupture de
ce traité.
Sur cette lettre, numérotée 1219, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur l'existence de la loi du 1" de ce mois.
7" Lettre de la commune de Dunkerque sur les droits de
j)ontgelt et de minque; elle demande que ces droits ne soient doré-
navant perçus que sur les marchandises vendues pour le compte de
l'étranger. Cette lettre, numérotée 1220, a été remise au citoyen
Mellinet (''.
"l Arcb. nat., F'» 2^7. W «Le droit de trponlgell^ a élô
'*) ffLc 1" août i'ordro du jour mo- ctal)li au xv"" siècle par les arcliidurs et
livé sur le rapport prochain du Comité lonites de l^'landro en qualité de souve-
dos linances relatif à l'or^janisalion du rnins et cédé en 1700 et i7ot> par
Tinihre a élé proposé et adopté par la Louis XIV à la Chambre de commerce
Convention.?) (Note en marge de la péli- de Dunkerque moyennant une somme
tien.) (1^'» ■.>2 7). de 106,700 livres. 11 est de 9 de-
C) Minute du rapport de Blulel con- niois par livre sur toute marchandise
rluant de passer à Tordre du jour : F'" vendue pour compte étranj;er forain et
^^7- "t^" hourfjeois de cette ville et non perçu
[•j6marsi79^H du COMITE DE COMMERCE. 53
Le citoyen Giraud demande et obtient la parole, pour repré-
senter au Comité que sa délibération du 'ii janvier dernier était
inconvenante quant aux indemnités réclamées par les capitaines
des six bâtiments anglais, pour raison de l'arrestation des six bâti-
ments faite en vertu d'un arrêté du département de la Seine-Infé-
rieure le 38 août 1792; il propose de rapporter cette délibération
et d'adopter le projet de décret suivant :
«La Convention nationale, après avoir ouï le rapport de son
Comité de commerce, considérant que l'arrestation faite des six
navires anglais, affrétés par des Français, dans le port du Havre,
pour être chargés de coton, a été faite avant que la loi du a II fé-
vrier 1799 eût pu être publiée; considérant que le Ministre de
l'intérieur a approuvé cette mesure que les circonstances impé-
rieuses où se trouvait le déparlement de la Seine-Inférieure ren-
daient nécessaire; considérant que les chartes parties ont été con-
tractées avec bonne foi, entre les affréteurs et les capitaines de
navires; que les premiers ayant dû céder à la force majeure qui
rompait leur contrat, ne peuvent être assujettis à l'indemnité
demandée par ces capitaines; que cependant, cette indemnité étant
due, la conduite des administrateurs du département de la Seine-
Inférieure et leurs motifs ne permettent pas de les rendre respon-
sables de cette indemnité, mais qu'elle doit être payée par la
Nation, décrète qu'il sera mis à la disposition du Ministre de l'in-
térieur une somme de vingt-neuf mille neuf-cent-quarante-buit
livres, pour être payée aux six capitaines anglais suivant l'état
annexé au présent décret '''l v
Le Comité adopte les deux propositions du citoyen Giraud.
Le citoyen Mellinet présente un projet de décret relatif aux
vexations exercées envers les Français par Ahmet Moktar, chef de
la tribu des Maures B[r]aknas.
Ce projet est adopté dans les termes snivants :
La Convention nationale, voulant obtenir la réparation des
vexations que Ahmet Moktar, chef deja tribu des Maures B[r]aknas,
s'est permises envers les Français qui sont allés dans ce pays pour
faire la traite de la gomme , décrète ce qui suit :
Art. l". Il sera signifié à Ahmet Moktar, chef de la tribu des
par la Cliambre do commerce.». — «Le '" «L'état dont il esl fait ici mention
droit de la rainque est de i a deniers se trouve à la suite du premier rapport
par livre sur la vente du poisson frais: de cette affaire, dans le Procès-vcrhal
ce droit a été concédé à la Chambre du Comité du 3i janviers. [Note au
de commerce en 1700.1 (Arch; nat. , Procès-verbal du Comité.^ — Voir notre
F'" a 27). tome III, p. 721.
5Zi PROCÈS-VERBAUX [26 mars 1798]
Maures BWaknas, que la nation française ne lui payera plus aucune
coutume et cessera toutes relations de commerce avec lui jusqu'à ce
qu'il ait réparé toutes les vexations qu'il s'est permises envers les
Français, qu'il ait donné des otages qui répondent de sa conduite
pour l'avenir.
Art. 2. Il est défendu provisoirement à tout bâtiment français
de faire aucune traite de gomme à l'escale qui est sous la domi-
nation d'Ahmet Moktar; le Conseil exécutif est autorisé à établir
sur la rivière un bâtiment armé qui fasse respecter cette défense ^'l
Le même rapporteur fait adopter un autre projet de décret sur
l'armement fait dans nos ports par navires neutres pour la traite
de la gomme au Sénégal, ainsi conçu :
«sLa Convention nationale, voulant prouver aux alliés du peuple
français, ainsi qu'aux nations amies de sa liberté, qu'elle désire les
appeler aux mêmes avantages que sa sollicitude aura toujours pour
objet de procurer au commerce de la République française, décrète
ce qui suit :
Les bâtiments des États-Unis d'Amérique , ceux des nations avec
lesquelles la République française n'est point en guerre, qui seront
armés dans nos ports et pour le compte des négociants français,
seront admis à la traite de la gomme du Sénégal. Ils jouiront, pour
leurs approvisionnements et leurs retours en France, des mêmes
faveurs que les bâtiments de la République, à la cbarge de fournir
au bureau des douanes du lieu de départ, des soumissions exigées
des armateurs des bâtiments français, pour assurer leur déchar-
gement dans les ports de la République '-'. ?5
Ces deux projets de décrets ont été sollicités par le Ministre de
la marine, ainsi qu'il résulte de sa lettre à la Convention, sous la
date du 1 1 de ce mois, distribuée le lendemain sous le n° 1181.
Le même rapporteur présente un projet de décret relatif à la
suppression du droit de pontgelt sur les bâtiments de la République.
Le Comité en ajourne la discussion à samedi prochain.
Le même rapporteur fait un rapport sur les rej)résentalions
de plusieurs citoyens, négociants de Reims, distribuée le 1 2 de ce
mois sous le n" 1162, tendant à ce que la Convention porte une
loi qui, en faisant respecter les pavillons neutres, autoriserait l'ex-
portation des marchandises, même de celles pour le compte de
l'ennemi , tant qu'elle ne serait point contraire aux lois usitées en
lemps de guerre.
Après avoir développé la nécessité de prendre en considération
""' Décret du 29 mars i'jtj'S. — '^' Décret du même jour, 29 mars.
[aO MAus 1793J DU COMITE DE COMMERCE. 55
les justes réclamations des négociants de Reims, le rapporteur a
fait adopter sans réclamation le projet de décret suivant :
^La Convention nationale, ouï le rapport de ses Comités de com-
merce, diplomatique et de défense générale, considérant que la
ville de Hambourg ainsi que les villes hanséatiques ont déclaré
adhérer à la proposition, faite par l'Assemblée législative, d'abolir
la course sur mer, décrète ce qui suit :
A compter de ce jour, la course sur mer est et demeure abolie; à
l'égard des navires de la ville de Hambourg et de ceux des villes
hanséatiques qui sont actuellement dans les ports et rades de la
République et au départ de tout navire appartenant auxdites villes,
il sera délivré aux capitaines, des passeports où seront insérées les
dispositions du présent décret '^l »
Le Président donne lecture d'une lettre anonyme relative à
l'agriculture et aux subsistances. Le Comité passe à l'ordre du
Un membre propose que le Comité nomme le citoyen Mariette
pour son commissaire au Comité central. Le Comité adopte cette
proposition.
Le Président lève la séance à 10 heures et demie.
Mellinet ; Blutel , secrétaire.
CINQUANTE-QUATRIEME SEANCE.
3o MARS 1793.
Le samedi 3o mars mil sept -cent quatre-vingt-treize, l'an
deuxième de la République française, le Comité de commerce s'est
assemblé au lieu ordinaire de ses séances. Présents : les citoyens
Blutel, président; Lacaze, secrétaire; Mariette, Sauvé, Le Febvre,
Barailon.
La séance est ouverte par la lecture tles lettres de remerciements
adressées à la Convention nationale et particulièrement au Comité
de commerce par les capitaine général et préposés des douanes de
la Répubhque résidant à Valenciennes et Charleville, relativement à
l'augmentation de traitement que leur accorde le décret du 1 1 de
ce mois.
Autre lettre du citoyen Civadier, négociant à Angoulêmc,
(') Décret du 29 mars; dans ie décret spécifiée que pour les navires de Ham-
dclinitif, l'abolition de la course n'était bourg et des villes banséatique?.
56 PROCÈS-VERBAUX [jio mars 1798]
relative au mémoire concernant ia prohibition des huiles tirées de
l'étranger, dont il est l'auteur et sur lequel le Comité de commerce
arrêta, dans sa séance du 2 février dernier, qu'il n'y avait lieu à
délibérer. Cette lettre est jointe au mémoire sus-énoncé sous le
""997*
Autre lettre du citoyen Hédon, propriétaire de la commune à
Neuilly-sur-Seine , accompagnée d'un mémoire imprimé. Sur ces
deux pièces, relatives à la navigation intérieure de la République et
particulièrement de la Seine, le Comité n'a pris aucune détermi-
nation.
Un administrateur de la police de la municipalité de Paris est
introduit au Comité.
Il expose qu'il a découvert qu'un particulier faisait un commerce
très considérable d'argent; qu'il convertissait à cet effet en lingots
une quantité prodigieuse d'argenterie ouvragée , qu'il vendait dans
les divers points de la République, sans cependant qu'il soit prouvé
contre lui qu'il ait fondu aucunes espèces monnayées, ni qu'il ait
fait passer à l'étranger aucun lingot; il ajoute que l'Administration
de police a saisi chez ce particulier une somme de 27,000 livres
en espèces, et 82,000 livres en assignats; qu'il s'est adressé au
Comité de sûreté générale, qui l'a renvoyé au Comité des finances;
que ce dernier lui a représenté que le commerce d'argent était de
la compétence du Comité de commerce et qu'il fallait qu'il s'y
adressât. l\ termine, en conséquence, par demander que, pour
décharger l'Administration de la police de Paris, le Comité de
commerce veuille bien prononcer ce qu'elle doit faire dans la cir-
constance où elle se trouve, en observant qu'il appert des registres
du susdit particulier qu'il faisait par an plus de cent millions
d'affaires.
Après une discussion prolongée, le Comité a passé à l'ordre du
jour, motivé sur ce que la loi autorise le commerce contn» lequel
réclame l'administration et invite l'administrateur présent à dé-
poser au Comité une expédition du procès-verbal par lui présenté,
aux fins de servir d'éclaircissement lors de la discussion de la loi
(|ue les Comités de commerce, des finances et d'agriculture sont
chargés de présenter à la Convention.
Un membre obtient ensuite la parole pour proposer de déter-
miner, conformément à l'arrêté du Comité des pétitions en date
du. . . de ce mois, le nombre des RuUetins que les membres du
(îomité devront faire parvenir chaque jour dans les différentes
parties de la République.
Le vœu du (Comité consulté sur cette proposition, il a été arrêté
[Ho MAusivo^vl 1>I' r.OMlTE 1)K COMMERCE. 57
qu'il serait demandé trente exemplaires du Bulletin et que le garçon
de bureau serait tenu de les aller prendre tous les jours à i o heures
du matin, à compter du i"' avril prochain.
Le Président lève la séance à lo heures et demie.
Blutkl, président; Lagaze fils aîné, secrétaire.
CINQUANTE-CINQUIEME SEANCE.
2 AVRIL 1798.
Le mardi 2 avril 1793, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé au lieu ordinaire de
ses séances. Présents : les citoyens Mellinet, président; Lacaze,
Barailon, Gastilhon, Giraud, Dechézeaux.
Le Président ouvre la séance par la remise au citoyen Giraud
d'un mémoire, numéroté 1 22 1 , du citoyen Jean Henry Schindler,
au nom de plusieurs familles suisses qui désirent former dans le
département de la Marne une filature de coton et une manufacture
de toiles et mousselines. Le citoyen Schindler sollicite pour dédom-
magement des dépenses que nécessiteraient ces établissements :
1" la jouissance, pendant dix ans, de l'enclos et des bâtiments
dépendant de l'abbaye d'ArgensoUes, à la charge de supporter les
frais d'entretien et de réparations locales et de payer, en dix termes,
après les dix ans révolus, le montant de la valeur estimative et les
intérêts du prix desdits enclos et bâtiments; 2" la facilité d'intro-
duire en franchise de droits tous les objets et ustensiles qu'exige la
formation des ateliers et celle de tirer de Suisse, également en
franchise de droits, chaque année pendant dix ans, ho quintaux
de coton filé ; 3° un privilège exclusif, pour le département de la
Marne, pendant dix ans, ou une somme de 2,Aoo livres pareille-
ment pendant dix ans.
Le Ministre de l'intérieur, en adressant à la Convention toutes
les pièces relatives aux établissements proposés, observe que le
privilège exclusif demandé est contraire aux principes de liberté,
et en ajoutant que ces établissements offrent de grands avantages
pour l'accroissement de l'industrie et principalement à la classe
indigente du département de la Marne, il termine par prier la
Convention de peser dans sa sagesse le parti à prendre sur cet
objet qui mérite d'être pris en considération ^^K
■•' Le ilossior fut rondii au citoyon SchinfUor lo 25 jiiillol i7<)3 (F'" 337).
58 PROCÈS-VERBAUX [s avril 1793]
Le citoyen Giraud fait ensuite un rapport sur une lettre du
Ministre des contributions publiques, du 26 octobre dernier, dis-
tribuée le 2 novembre suivant sous le n° 890, tendant à ce qu'il
fiit porté une loi prohibitive sur les drilles et matières premières
servant à la fabrication du papier, dont la sortie hors la Répu-
blique n'éprouve aucun obstacle. Le rapporteur fait sentir la néces-
sité de convertir en loi la proposition du Ministre et propose le
projet de décret suivant que le Comité adopte sans réclamation.
La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce, décrète :
Art. l'^ La sortie des drilles hors la République demeure in-
terdite.
Art. 2. Nul entrepôt ni circulation ne pourra être fait dans
l'étendue de trois lieues des frontières soit de terre, soit de mer, à
moins qu'il ne soit justifié, par un acquit-à-caution, de leur desti-
nation pour l'intérieur de la République.
Art. 3. Toutes drilles prises dans l'étendue de trois lieues des
frontières soit de terre, soit de mer, qui circuleraient sans ces for-
malités, seront saisies et confisquées.
Art. k. Les préposés aux douanes sont chargés, sous la surveil-
lance des corps administratifs, de l'exécution du présent dé-
cret (2).
Le citoyan Michel, député à la Convention nationale, membre
et commissaire du Comité de marine, se présente au nom de son
Comité pour donner communication d'un rapport sur la liberté illi-
mitée de la pêche des harengs et maquereaux dans toutes les époques
de l'année.
Il a proposé le projet de décret suivant dont le Comité de com-
merce, après une légère discussion, a adopté les bases.
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de commerce et de marine réunis, sur la demande faite par
le département de la Seine-Inférieure et présentée par le Ministre
de l'intérieur, tendant à obtenir une loi réglementaire pour l'ouver-
ture de la pêche du maquereau et du hareng, décrète ce qui
suit :
Il est permis à tout Français de faire en tout temps la pêche du
hareng et du maquereau sur les côtes de la République, en obser-
'•' Déci'ol du ;) iivril i 793.
[2 AVitiL 1793] DU COMITÉ DE COMMEKCE. 59
vant d'ailleurs les lois du Gode maritime relatives à la pèche et non
encore abrogées ^^l ?5
Le Président lève la séance à 9 heures.
Mellinet, président; Lacazk fils aîné, secrélaire.
Nota. Le Comité n'a pu se réunir samedi dernier, à cause de
la permanence de la Convention.
CINQUANTE-SIXIEME SEANCE.
9 AVRIL 1793.
Le mardi 9 avril 1793, l'an 2' de la République française, le
Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens Blutel,
président; Lacaze, secrétaire; Giraud, Mariette, Sauvé.
Le Président ouvre la séance par le rapport qu'il fait sur les
mémoires des Régisseurs des douanes nationales, distribué le
9 6 mars dernier sous le n" 1 2 1 7 et relatif à des réclamations faites
par plusieurs habitants des deux lieues frontières, sur le prix excessif
du timbre des passavants et des acquits-à-caution.
Le projet de décret qui en est la suite a été adopté comme il
suit :
«La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce, décrète :
Le prix du timbre des acquits-à-caution et des passavants relatifs
à la police des douanes ne sera, comme celui des quittances de
douanes, que de 1 sol 6 deniers par chacun ^^l 55
Le même rapporteur fait ensuite adopter un autre projet de
décret sur le droit de fret, conformément aux dispositions sui-
vantes :
«La Convention nationale , ajoutant à la loi du [3 1 mars 1793],
décrète que le droit de fret, perçu à l'arrivée des navires étrangers
dans les ports de la République, est supprimé pendant la présente
guerre '^^ »
Sur la proposition d'un membre, le Comité lève la séance à
9 heures et arrête qu'il se transportera à l'instant au (Comité de
('' Décret du 1 5 vendémiaire an n. de'cret du 3i mars 1793 suspendait,
'-) Décret du 3o juillet 1793. pendant la durée de la guerre, le droit
''' Décret du 8 avril 1793 suppri- de fret imposé sur les navires génois et
mant le droit de fret dans le grand ca- autres employés au transport des grains
botage par navires élrangers. — Le en France.
M PROCES-VERBAUX [9 avril 1798]
murino, sur rinvitation qui lui en a été faite par ie Président de ce
dernier Comité.
Blutel, président; Lagaze fils aîné, secrétaire.
EXTRAIT DU PROCES-VERBAL DES DELIBERATIONS DU COMITE DE MARINE
DE LA CONVENTION NATIONALE.
SKANCE DU MARDI y AVRIL 17<)3, L'AN 2"°" DE LA RÉPUBLIQUE.
Les membres du Comité de commerce s'étant réunis au Comité ,
d'après la convocation faite par l'un des secrétaires de la Conven-
tion, afin de délibérer sur différentes pétitions relatives aux mar-
chandises appartenant aux puissances ennemies qui ont été arrêtées
sur des bâtiments neutres;
La discussion ayant été ouverte sur ces objets et longtemps pro-
longée sans qu'il ait été pris aucune détermination, le Comité a
arrêté que cette discussion serait ajournée à demain et que le Comité
diplomatique serait invité à se réunir aux deux Comités pour y
j)rendre part.
On a délibéré ensuite sur la demande des négociants assurés
contre les assureurs du Havre, qui réclament une loi de la Con-
vention qui fixe l'époque des hostilités commises sur mer.
Il a été observé que, par la police d'assurance, le cas de décla-
ration de guerre étant prévu et la manière de juger quand l'aug-
mentation de prime commence, cette question devait être renvoyée
aux arbitres.
Le Comité, d'après ces motifs, a passé à l'ordre du jour et a
chargé le citoyen Blutel de proposer à la Convention nationale un
projet de décret conforme à cet arrêté.
Le citoyen Blutel a proposé ensuite un projet de décret sur les
marchandises françaises ou appartenant à des puissances amies qui
se sont trouvées à bord des navires sur lesquels l'embargo a été
mis. Ce projet de décret a été adopté et le citoyen Blutel autorisé à
le soumettre à la Convention nationale.
(ioUationné à l'original par nous Président et secrétaire du Comité
de marine de la Convention nationale.
A Paris, ce. . . avril i 798, l'an 9' de la République.
Nota. Le Comité n'a pu se réunir samedi, attendu que la séance
de la Convention, commencée à 10 heures du matin, s'est pro-
longée jus(|u'au lendemain 7 heures.
[i6 AVRIL 1790J DU COMITÉ DE COMMERCE. 61
CINQUANTE-SEPTIÈME SÉANCE.
16 AVRIL 1793.
Le mardi iG avril • 793, l'an deuxième de ia République fran-
çaise , le (Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Blutel, président; Lacaze, secrétaire; Sauvé, Barailon, Cbiappe.
Giraud, Dechézeaux.
Le Président ouvre la séance par la distribution des mémoires ,
pétitions et adresses dont l'analyse suit :
1° Pétition des Amis de la République à la Ciotat, à l'effet
d'obtenir le rapport du décret qui déclare l'argent marcbandise.
Lettre des citoyens Lautrac, Saint-Longcbamp et Garret sur le
même objet.
Lettre des Amis de la République à Castres et du citoyen Auco-
liii sur le même objet.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur toutes ces pièces, numé-
rotées i a 0 i , motivé par la loi existante.
3° Vues du citoyen Marcandier, d'Orléans, sur l'uniformité dos
poids et mesures; elles se réduisent à fixer le pied à 12 pouces,
l'aune à li pieds, la toise à 6 , ia perche à 2/1, la pinte à 2 livres,
le boisseau à 2 /i livres et la livre à 1 6 onces.
Cette pièce, numérotée 1206, a été renvoyée à la Commission
des poids et mesures.
3" Représentations des Amis de la République à Calais sur les
dangereux effets que peut produire l'admission des smogglers an-
glais dans les ports de la République française.
Les mêmes citoyens demandent que la prohibition à l'entrée des
genièvres étrangers soit levée.
Les négociants de Calais sollicitent la facilité de vendre dans
l'intérieur de la République, en exemption de droits, les eaux-
de-vie de genièvre existant dans les entrepôts.
Cette pièce, numérotée 1207, ^ ^^^^ remise au citoyen Blutel.
k° Pétition des citoyens libres de la ville de Tarascon ; ils solli-
citent des mesures répressives pour prévenir les dangereux effets de
l'agiotage. Sur cette pièce , numérotée 1210, le Comité passe à
l'ordre du jour, motivé sur la loi présentée par Cambon.
5° Lettre anonyme, datée de Blaye, par laquelle on représente
la nécessité de faire défense de tuer avant trois ans aucun veau
mâle, vu la grande quantité de salaisons de bœufs. Le Comité passe
à l'ordre du jour sur cette pièce , numérotée 1211.
6° Projet présenté por le citoyen Jourdan sur les moyens de
62 PROCÈS-VERBAUX [16 avril 1798]
procurer aux armées de la République les casques, gibernes, sacs,
portemanteaux, souliers et autres objets d'équipement de bonne
qualité et à très bon compte. Ce projet, numéroté 1222, a été
renvoyé au Comité de la guerre.
-7" Lettre du ciloyen Paris, négociant à Nantes; il représente
que l'exécution du décret du 1" mars qui défend la sortie des cuirs
de toute espèce, et notamment les peaux de veaux corroyées, por-
tera un grand préjudice aux tanneries de la République. Le Comité
passe à l'ordre du jour sur cette pièce, numérotée 122/1'^^.
8° Mémoire de douze capitaines de navires bataves tendant à
réclamer l'élargissement de leurs bâtiments mis en embargo au
port de Cette. Ce mémoire, numéroté 1226, a été renvoyé au
Conseil exécutif '-^
q" Lettre du citoyen Fockedey, député à la Convention, suivie
d'une copie de celle que les juges du tribunal de commerce ont
adressée au Ministre de la marine, par laquelle ils annoncent qu'ils
ne veulent pas s'immiscer, ni en première instance ni par appel,
dans la connaissance des contestations sur les prises conduites à
Ostende, tant que la loi ne leur en aura pas formellement donné le
droit. Cette pièce, numérotée 1226, a été remise au citoyen
Blutel(').
10" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 2 5 mars 1798, à
laquelle est jointe copie d'une pétition d'un grand nombre de négo-
ciants de cette ville, sur la nécessité d'employer tous les moyens
possibles pour la multiplication et l'amélioration des bétes à laine;
ils demandent qu'il soit mis à la disposition des administrateurs du
département du Nord 3 0,0 00 livres qui seront particulièrement
destinées à améliorer les troupeaux et les bêtes à laine. Cette lettre,
numérotée 1227, a été remise au citoyen Giraud.
11" Représentations des olïiciers municipaux de Saint-Germain-
en-Laye sur la cherté et la rareté des subsistances. Celte pièce,
numérotée 1228, a été renvoyée au Comité d'agriculture.
13° Lettre du Ministre delà marine, du '^ avril 1793, tendant
(0 pio ggiy, — Le mémoire numé-
roté 11! 2 3 est une lettre du Ministre de
l'intérieur relative à la Compagnie
d'Afri(|uc ; il expose les représentations
de celte Compagnie sur rimpossibililé
où elle est de pouvoir se soutenir plus
longtemps si elle n'obtient pas des dé-
dommagements proportionnés aux pertes
iprelle a essuyées de la part des
marins ou la facilité d'user de moyens
coercitils pour l'ext cation des marchés
qu'elle a passés avec dillérents pécheurs
pour l'exploitation de la pèche du co-
rail dans les mers des régences de
Tunis et d'Alger. Le Ministre demande
à la Convention de statuer sur le sort
de la Compagnie (F'° 237).
W Dans F'" 937 où trouve la ré-
ponse du Ministre de la marine à
Blutel , président du Comité.
(3) F" 297. — Fockedey était député
de Dunkcrquc.
[i6avrim793] du comité de commerce. 63
à représenter, sur l'observation du citoyen Deiisle, consul de
France à Gothenbourg, les avantages qui résulteraient, pour l'in-
dustrie de nos fabriques, de supprimer les droits d'entrée que
payent dans nos ports les harengs de pèche suédoise ainsi que les
huiles qui proviennent de cette pêche, ou tout au moins de réduire
ces droits afin d'en faciliter l'introduction en France pendant la
guerre.
Lettre du Ministre de l'Intérieur, du 2(j mars, suivie d'une lettre
des officiers municipaux au Havre à l'eilet de solliciter la même
faveur pour les productions provenant de la pêche des puissances
avec lesquelles nous ne sommes point en guerre, et l'entrepôt en
attendant la décision de l'Assemblée.
Lettre du citoyen Saint-Jean, du Havre, qui désire obtenir la
permission d'entreposer le poisson qu'il a reçu par le navire
VAmitié, bâtiment danois.
Ces pièces, numérotées 1229, ont été remises au citoyen
Blutel(i).
i3° Lettre et mémoire des citoyens Nicolas-Henri Hornbostel
et C'% négociants à [Marseille, du 29 mars 1793; ils réclament la
remise d'un chargement de blé qu'ils avaient fait venir, pour leur
compte, par un navire hollandais commandé par le capitaine Blann,
lequel chargement destiné pour subvenir aux besoins pressants de
la ville de Marseille a été pris par un corsaire de cette ville. Cette
pièce , numérotée 1 2 3 o , a été remise au citoyen Blutel '^'.
ià" Délibération delà commune de Ghomérac'^^ à l'effet de se
plaindre des retards considérables qu'éprouvent les lettres destinées
pour son arrondissement depuis le service du bureau des postes de
sa résidence. Cette pièce, numérotée i23i, a été remise au
citoyen Barailon '''.
1 5° Délibération de la commune de l'Herm '^^ à l'effet de de-
mander le rétablissement de onze foires qui avaient été ci-devant
établies dans sa résidence, et la création d'un marché tous les
mercredis.
Adresse de la commune d'Ernée^*^^ qui sollicite l'établissement
dans sa résidence d'un marché de toutes sortes de bestiaux.
^'' Mémoire n" 1999; F'" 227. — subsistance composé de négociants et
«La rareté des denrées de choix s'ac- autres particuliers assure la vie de trois
croît au Havre à un point qui pourrait départements : les Bouches-du-Rliône ,
nous mettre à la veille d'en manquer, n le Var, les Bassses-Alpes.
^*> Dans le mémoire, — F"* 227 — '^^ Ardèche.
les citoyens Hornbostel exposent com- (*^ Arcli. nat. , F'^ i5ii.
ment ils ont acheté des grains pour le ^'^ Ariège.
romplo de Marsoille où un bureau de '"' Mayenne
6^1 PROCÈS-VERBAUX |i6 avril 1798
Ces pièces, numérotées 1 28:1 , n'ont pas été distribuées, attendu
l'existence de la loi qui statue sur ces sortes de demandes.
16° Adresse de la Société républicaine de Morteau'"' qui de-
mande la probibition à la sortie des vins et eaux-de-vie.
Cette Société demande aussi qu'il soit pris des mesures pour
retirer les assignats de .^ livres.
Cette pièce, numérotée i233, a été remise au citoyen Blutel*^'.
i'j" Observations du citoyen Monnier sur les avantages que
porterait à la République la rupture des liaisons de correspon-
dance avec la nation anglaise.
Aux observations ci-dessus se trouve jointe copie d'une adresse
du citoyen Monnier au Roi d'Angleterre, de l'appel aux vrais amis
de la liberté anglicane, d'une lettre de cachet lancée contre lui
le 7 février au mépris des lois de la Grande-Bretagne. Cet appel
présente des détails qui établissent la preuve du premier acte
hostile du Gouvernement anglais envers la République française.
Ces pièces, numérotées 128/1, ont été remises au citoyen
Hlutel.
1 8" Mémoire du citoyen Isabey, représenté pnr le citoyen
Debrière, à l'effet de solliciter une indemnité proportionnée aux
])ertes qu'il a éprouvées à la suite d'un incendie qui a consumé une
partie d'une nitrière qu'il a élevée à Vercel'^^ Ce mémoire, numé-
roté 12 35, a été renvoyé au Comité des secours.
19° Adresse des citoyens répubhcains de Beauvais'*'; ils de-
mandent que la manufacture de tapisseries établie en cette ville y
soit conservée; qu'elle soit soumise à l'inspeclion des corps admi-
nistratifs et qu'il soit accordé des indemnités aux ouvriers qui sont
dans le besoin. Cette pièce, numérotée 1286, a été remise au
citoyen Giraud.
20° Lès négociants des principales places de commerce de la
lîépublique se plaignent des obstacles auxquels se trouvent exposés,
dans leur course, les navires neutres à la destination d'un port
ennemi; ils demandent que , par une disposition interprétative de
l'article 8 de la loi du i" mars 1798, les pavillons neutres et leurs
cargaisons puissent suivre, sans pouvoir être inquiétés par corsaires
français, leur destination quelle qu'elle soit, sauf l'exception rela-
tive aux objets prohibés.
''' Doubs. T) livres plus faciles ù ialsilitT cl doiil
'-' L;i Soriélû populaire demande il circule beaucoup de' contrefaçons;
aussi des lois contre l'ajjiotafje; il osl (i""'" •îa7).
(|uestion île retirer des assijjnats de la O Douhs.
«irculation, que ro soit plutôt ceux de W Oise.
[i6 AVRIL 1798] DU COMITE DE COMMERCE. 65
Lettres des citoyens Braver et Scheilt. négociants à Bordeaux,
sur le même objet.
(les pièces, numérotées 1987, ont été renvoyées au citoyen
Blulel(i).
21" Plusieurs négociants de Bordeaux exposent que les navires
sous pavillons neutres et chargés pour un port étranger deviennent
à chaque instant l'objet des entreprises des corsaires; ils demandent
sûreté et assurance pour les navires à destination étrangère et que
ceux pris par corsaires français soient, ainsi que leurs cargaisons,
rétabhs aux parties intéressées.
Lettres du citoyen Julien Mayer, négociant à Bordeaux et du
citoyen Garost, négociant à Dunkerque, sur le même objet.
Ces pièces, numérotées ia38, ont été remises au citoyen
BluteiC-^).
a 2° Lettre du Ministre des contributions publiques, du 6 avril
17(^8; il demande que le sel ammoniac, dont la nécessité se fait
sentir dans plusieurs manufactures, soit excepté de la prohibition
dont se trouvent frappés les objets manufacturés h l'étranger.
Celte pièce, numérotée i23(j, a été remise au citoyen Blutcl^'^^.
28" Adresse des citoyens administrateurs du district de Pont-de-
Vaux, département de l'Ain, sur les avantages que présente l'ou-
verture d'une grande route de Saint-Trivier à Cuiseaux et à Saint-
Amour^'l
Arrêté du directoire du département de l'Ain portant qu'il n'y
a lieu à délibérer.
Arrêté du département du Jura sur le même objet.
Ces pièces, numérotées i 2/10, ont été renvoyées au Comité des
ponts et chaussées.
2/1° Mémoire des administrateurs du directoire du district de
Belley sur la nécessité d'établir deux bacs à traille au port de
(jordon^'*'. Ce mémoire, numéroté 12/11,3 été renvoyé au Comité
des ponts et chaussées.
20° Déclaration de la commune du Mans, du^iB mars 1798;
elle solhcite une loi portant que les boulangers qui vendraient du
pain de mauvaise quahté subiront les mêmes peines que ceux qui
vendent à faux poids. Sur cette pièce, le Comité passe à l'ordre du
'*' La lettre des négociants de Bor- C) On h lirait principalement d'Ai-
deauxest conservée dans F'" 227; ilsre- lemagne et d'Angleterre (F'" 227).
mercient la Convention du décret — du ('') Saint-Trivier-de-Gourlos : Ain :
99 mars 1798 — abolissant la course sur Cuiseaux : Saône-et-Loire ; Saint-Amour ;
les vaisseaux des villes hanséatiques et Jura,
de Hambourg. (■') Cordon, commune de Bregnier-
(2) pio ggry^ Cordon : Ain.
66 PROCÈS-VERBAUX [16 avril 1798]
jour, motivé sur la ici qui donne la police du pain aux boulangers;
laquelle pièce est numérotée 12/12 "''.
2 0° Lettre par laquelle le citoyen Dumontel, en rappelant la loi
du 1 k mai 1792 sur la fabrication du salpêtre, observe qu'il existe
dans les 4^ 5% 6" et 8" colonnes du tableau annexé à cette loi une
erreur dont il demande la rectification puisqu'elle lui cause un pré-
judice de 2.120 liv. 17 s., le salpêtre ne lui ayant été payé que
lis. 6 d. la livre au lieu de i3 sols. Cette lettre, numérotée
12^3, a été remise au citoyen Lacaze.
27° Observations des Amis de la République à Calais sur la
nécessité, disent-ils, de rompre toute communication avec la
nation anglaise.
Ces observations, numérotées 12A5, ont été remises au citoyen
Blutel.
Le Président donne lecture d'une lettre du citoyen Laugier
tendant à ce que le Comité prenne une décision sur la pétition
distribuée le 2 2 novembre 1799 au citoyen Hardy et sollicite , en
attendant, une place dans quelque bureau.
Sur la motion d'un membre, le Comité renvoie au pouvoir
exécutif la demande du citoyen Laugier, à la charge d'être préala-
blement communiquée au citoyen Hardy.
Autre lettre du capitaine général des préposés à la police du
commerce extérieur au Boulou, près Perpignan; il félicite le Comité
sur ce qu'il a bien voulu faire en faveur des préposés des douanes.
Le citoyen Giraud fait un rapport sur une lettre du procureur
général syndic du département de Corse tendant à représenter la
nécessité de déterminer, par une loi, l'organisation et le régime
des douanes dans cette île, à lui distribuée le 26 mars dernier sous
le n° 1216. Le rapporteur propose un projet de décret.
Le Comité arrête que le rapport et le projet de décret seront
déposés au secrétariat afin que les députés corses puissent en
prendre communication et en ajourne la discussion à samedi pro-
chain.
Le citoyen Blutel fait un rapport sur la pétition des citoyens
de Beausset et Lauchon, négociants à Lorient, distribuée le
26 mars dernier sous le n" 1218 et relative à une réclamation de
marchandises chargées pour le compte espagnol sur le navire
hollandais le Cornélis, compris dans l'embargo mis sur les navires
ennemis. Le rapporteur expose qu'il existe une loi en date du 1 1
(I) pio 227. Noie sur la chemise du sur la loi qui donne la j)olice du pain
mémoire : «l'ordre du jour, motivé aux municipalités^.
[i6 AVRIL 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 67
du présent mois qui a prononcé sur ces sortes de réclama-
tions ^'l
Il propose, en conséquence, de passer à l'ordre du jour, motivé
sur l'existence de celte loi et, vu qu'il est constant par les pièces
annexées à cette pétition que la réclamation est antérieure aux
hostilités ordonnées contre la nation espagnole, que d'ailleurs il
résulte du certificat de l'ordonnateur de la marine et de l'ordon-
nance sur requête du tribunal de commerce de Lorient, que la
propriété des marcliandisos réclamées a été justifiée au désir de
l'article 1" de ladite loi, il demande que le tout soit renvoyé au
Conseil exécutif provisoire, pour faire exécuter la loi.
Le Comité adopte les conclusions du rapporteur.
Le Président lève la séance à 1 o heures et demie.
Blutel, président; Lagaze fils aîné, secrélaire.
CINQUANTE-HUITIEME SEANCE.
97 AVRIL 1798.
Le samedi 27 avril 179^, l'an 9'' de la République française ,
le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Giraud, président; Laurence, secrétaire; Sauvé, Dechézeaux,
Barailon. Le citoyen Barailon annonce que, chargé d'une affaire
qu'il est urgent de soumettre à la Convention, il convient que le
Comité en entende le rapport, quoiqu'il n'y ait qu'un petit nombre
de membres présents.
Il propose, vu l'absence des président et secrétaire, de nommer
provisoirement le citoyen Giraud pour remplir les fonctions du
premier, et le citoyen Laurence pour remplir celles du second.
Ces propositions ayant été unanimement adoptées, la séance
est ouverte par la distribution des lettres dont l'extrait suit :
1° Lettre du Ministre de l'intérieur, du i5 avril, 1793, suivie
d'un acte qui constate les poursuites dirigées contre lui pour faire
déclarer de bonne prise une cargaison de blé achetée à l'étranger
pour les approvisionnements de la République.
Le Ministre prie la Convention nationale de prendre des me-
sures promptes pour faire cesser et prévenir les obstacles qu'éprouvent
ou peuvent éprouver les transports de grains qu'il est forcé de tirer
^'^ Décret du 11 avril 1798 relatif à l'embargo rais sur les navires des sujets des
puissances alliées.
5.
68 PROCES-VERBAUX [27 avril 1798]
de l'étranger et pour donner sûreté et protection aux négociants avec
lesquels il se trouve dans le cas de traiter.
Cette lettre, numérotée 19/16, a été renvoyée au citoyen
Blutel(i).
2° Lettre du Ministre des contributions publiques, du 17 avril
1798, suivie d'une copie de celle adressée le 16 au Comité de salut
public, dont l'objet est de présenter des mesures sur les subsis-
tances. Cette pièce, numérotée 12/17, ^ ^^^ renvoyée au citoyen
Blutel.
3° Lettre du Ministre de l'intérieur, du 19 avril 1793, relative
à une dénonciation faite par les administrateurs du département
de Saône-et-Loire contre ceux du département de la Côte d'Or sur
une arrestation de grains destinés pour l'approvisionnement de la
ville de Chalon-sur-Saône. Cette pièce, numérotée 1200, a été
renvoyée au Comité d'agriculture '^'.
k° Mémoire présenté par le citoyen Quélaud, receveur prin-
cipal des douanes de la République à Délémont, département du
Mont-Terrible, à l'effet de solliciter une augmentation de trai-
tement, en faveur des préposés à la police du commerce extérieur
et des bureaux des douanes.
Ce mémoire est suivi d'une apostille des commissaires de la Con-
vention dans le département du Mont-Terrible, en date du
i/i avril, portant qu'il convient d'accorder aux employés des
douanes, comme aux soldats de la République, conformément au
décret du 8 avril dernier, une plus-value de moitié en sus de la
somme qui leur est payée en assignats'^'.
Lettre du citoyen Brack, du ik avril, sur le même objet.
(1) fio gay. — Lo navire ïAnna
Maria venant d'Amslerdani avait été
pris et conduit à Calais; Fado d'assi-
gnation du capitaine contre \q Ministre
est au dossier ainsi (ju'une lettre du
Ministre à la Convention, du 18 mai
1793, Tinformant que le tribunal de
commerce de Calais a déclare le navire
de bonne prise, par un jugement rendu
le 92 avril; le Minisire cite également
le cas du navire anglais le (Jaîédunia
portant à Bayonne un chargement de
seigle appartenant à la Hépublique
arrête et conduit à Saint-Jean-de-Luz.
Il demande un décret. — Le mémoire
n° i2'i4 esl une lettre du citoyen
Bruléo (jui expose les clifTicullés qu'il
éprouve à ouvrir le canal décrété les
19 octobre et 9 novembre 1790. Dans
ce mémoire il examine les travaux exé-
cutés jusqu'à ce jour (F'" 227).
^^* Sous le n" 1268 figurait un mé-
moire d'un capitaine de paquebot an-
glais demandant levée de l'embargo
mis sur son navire chargé de drap
pour les troupes de la République; —
sous le n" 1269, une lettre du citoyen
Bonvarict, de Dunkerque, demandant
la permission d'introduire 3, 000 pièces
(le drap anglais acheté avant la rupture
du traité de commerce (F'" 227).
''' Le texte donné par le procès-verbal
est inexact. Lo décret du 8 avril 1793
(art. h) stipulait que les solde, appoin-
tements, traitements seraient payés rren
assignais avec une plus-value de moitié
en sus de la somme qui était payée eu
numéraires.
[q7 AVRIL 179^] DU COMITE DE COMMERCE. 69
Ces deux pièces ont éié renvoyées au citoyen Blutel sous le
n" 1257^'^.
Le citoyen Barailon fait un rapport sur la pétition adressée aux
commissaires de la Convention nationale près le département des
Alpes-iMaritimes, par les administrateurs de ce département, dis-
tribuée le 26 mars dernier sous le n° bis 1 2 1 3 et tendant à obtenir
une somme de cent mille livres en numéraire à titre d'emprunt,
pour servir au payement de trois mille émines de blé à Gênes,
dont la ville de Nice, ainsi que tout le département, avait le plus
urgent besoin et dont on avait déjà reçu partie.
Le rapporteur expose que les pétitionnaires ont demandé que le
commissaire ordonnateur de l'armée d'Italie fut autorisé à leur
faire compter cette somme par le payeur de cette armée, à la
charge d'en rendre compte et de la faire rentrer en caisse à mesure
que le blé se vendra;
Que les commissaires delà Convention, après s'être bien assurés
que ce prêt à terme très prochain, ne pouvait aucunement nuire
au service militaire, ni suspendre les payements, ont autorisé le
commissaire ordonnateur de l'armée du Var à prêter la somme de
cent mille livres en numéraire aux administrateurs du dépar-
tement des Alpes-Maritimes, à la charge par ces derniers :
1° De prendre toutes les mesures pour en assurer, sous leur
responsabilité, le remboursement en numéraire et à épocjue très
prochaine à la caisse de l'armée;
9° De justifier aux commissaires de l'emploi de cette somme
au payement des blés commissionnés à Gênes;
Que les mêmes commissaires, après avoir rendu compte des
"' iS° 1252 : Mémoire du citoyen
Schwarts, de Strasbourg, demandant
la faculté d'introduire en France,
moyennant un modique droit , les bou-
tons de verre qu'il lalirique dans une
manufacture établie sur la rive droite
du Rhin (F" 227); — N" i25i : la
commune de Dijon demande l'établis-
sement de huit prix par an et des
primes d'encouragement à ceux qui
conduisent à ses foires du bétail de
bonne qualité (^ibidem); ■ — IN" laS.S :
les citoyens de Langres demandent la
création d'un courrier de Metz 'à Lan-
gres par Nancy [ihidem); — ■ N" i a5^i :
les horlogers du canton de Seigneloger
(Mnnt-Terrible) demandent des facilités
douanières pour leur permettre de
continuer leur travail {ihidem); —
JN" 1206 : représentations de négociants
de Dunkerque pour l'introduction des
tabacs (ibidem); — le commissaire de
la Convention aux armées du Rhin , des
Vosges et de la Moselle, Haussmann,
écrivait : «Malgré l'augmentation déjà
décrétée il est impossible que les em-
ployés subalternes aux frontières puissent
vivre avec ii 00 livres par an dans nn
pays oià le pain coûte 8 sols et la
viande 20 sols en assignats; donnez-
leur au moins de quoi vivre si vous ne
voulez pas qu'ils soient des friponsTi. —
La lettre du citoyen Rrac, dans h-
même dossier, est relative aux douanes
de Nice; — une pétition des préposés
de la vallée d'Ossau (Rasses-Pyrénées)
est également dans ce dossier relatif aux
douanes (Arch. nat. , F'" 227).
70 PROCÈS-VERBAUX [97 avbil 1798]
mesures que les circonstances les ont forces de prendre pour assurer
la subsistance aux communes du département des Alpes-Mari-
times, demandent que leur conduite soit approuvée par la Conven-
tion.
Il propose, en conséquence, que la Convention nationale décrète
qu'elle approuve la conduite de ses commissaires dans le dépar-
lement des Alpes-Maritimes et qu'elle confirme l'emprunt qu'ils
ont autorisé et aux mêmes conditions ''^.
Le Comité adopte les conclusions du rapporteur.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
GiRAVD, président; Laurence, secrétaire.
Nota. La séance de la Convention du mardi 3o avril, s'étant
prolongée jusqu'à 3 heures du soir, a empêché la réunion du
Comité de cedit jour.
CINQUANTE-NEUVIEME SEANCE.
h MAI 1798.
Le samedi k mai 1798, l'an deuxième de la Répubhque fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Lacaze, président; Blutel, secrétaire; Sauvé, Giraud, Legendre,
Barailon, Laurence, Dechézeaux.
La séance s'est ouverte par le rapport que le citoyen Laurence
fait sur une pétition présentée à la Convention, par le citoyen
Neppel, directeur d'une manufacture de faïence à Pinchat, près
(iarouge, département du Mont-Blanc, distribuée le la mars
dernier sous le n° 19 6<S et tendant à obtenir des secours en forme
d'encouragement, pour l'aliment de la deuxième manufacture. Le
rapporteur conclut à ce qu'il soit accordé par le Gouvernement au
citoyen Neppel une somme de 26,000 livres à titre de prêt.
Un membre observe que, l'établisseinent du citoyen Neppel
n'étant pas un nouvel établissement, il n'était pas dans le cas des
encouragements prononcés par la loi, et après une longue discus-
sion , le Comité arrête qu'il n'y a lieu à délibérer.
Le citoyen Barailon, sur la pétition du citoyen Benaut, dis-
tribuée le 1 (j mars dernier sous le n" 1 188, relative aux nitrières
artificielles et tendant à ce iju'il soit accordé à ce citoyen des
'" iJécTcl du -M juin i7()3. [ Noie au Pracvn-ccibal du (^omilc.]
[k MAI 1793J DU COMITÉ DE COMMERCE. 71
indemnités pour raison de ses essais faits sur cette matière, fait
le rapport suivant :
Ne doutons pas , Citoyens , de l'utilité , même de la nécessité des nitrières
arlificielles, mais suspendons notre jugement sur les prétendues découvertes
en cette partie.
C'est depuis que l'Académie des Sciences a réveillé l'attention sur la fabri-
cation du salpêtre, par son programme et la distriijution d'un prix, que l'on
s'en est occupé en France; les procédés des peuples voisins étaient connus;
non contents de les imiter, l'on a voulu renchérir siu* eux et il n'est pas de
fabricateiu* aujourd'hui qui ne croie avoir ajouté aux découvertes ou par
quelques manipulations ou par quelques additions.
Le citoyen Benaut, domicilié à Périgueux, présenta, le 28 février dernier,
une pétition à la Convention. Il y expose qu'ayant acquis des connaissances
particulières dans la fabrication des poudres et salpêtres et s'étant convaincu
qu'un lieu près de cette ville et couvert de masures, et ayant au-dessous
nombre de souterrains, contenait une grande abondance de matières salpê-
trées, il proposa au directoire du département de la Dordogne, en novembre
1792, l'établissement d'une salpêtrière. Les essais en petit et en grand en
furent heureux , néanmoins le pétitionnaire nmlgré ses succès a contracté des
dettes en raison des ustensiles dont il a été obligé de se pourvoir et des enga-
gements qu'il a été obligé de prendre avec nombre d'ouvriers.
En cet état il a demandé à l'administration du déparlement un dédomma-
gement et des encouragements en vertu de la loi du 1^ mai 1799 relative
aux salpêtres; mais inutilement, l'administration n'ayant à cet effet ni fonds,
ni autorité.
11 s'est adressé inutilement encore au Ministre des contributions publiques ,
qui a gardé le plus profond silence jusqu'au 1 0 février dernier, époque à la-
quelle il répondit au département de la Dordogne pour lui annoncer qu'il
regrette de ne pas avoir de fonds à sa disposition et pour l'inviter à lui pro-
curer des secours s'il en a de disponibles.
Benaut a réitéré sa demande auprès du directoire du département de la
Dordogne, à i'efiet d'être indemnisé des dépenses qu'il a faites pour les deux
épreuves qu'on l'a engagé à faire et à ce qu'il lui fut accordé des secours à
titre d'encouragement pour continuer son entreprise. Le directoire, en persis-
tant à dire qu'il n'a pas de fonds disponibles par son arrêté du 28 février
dernier, a renvoyé la pétition et la lettre du Ministre à la Convention pour
être ordonné ce qu'il appartiendrait.
Le même jour, 28 février 1798, il adresse sa pétition à l'Assemblée, par
laquelle il réclame toujours une indemnité et des secours à titre d'encoura-
gement.
Il est appuyé : x" par une lettre du Ministre Clavière , du 8 janvier 1798 , où
il expose ses motifs et ses besoins; 2° lettre du Ministre des contributions
publiques, sous la date du 10 féviier 1798, dont je vous ai déjà fait con-
naître la teneur ;
3" D'une permission du corps municipal de la ville de Périgueux, du
7 décembre 1792, qui lui accorde pour sa fabrication un emplacement qu'on
lui indique ;
k" D'une pétition adressée aux administrateurs du département de la Dor-
dogne, du 19 février 1798; il y expose ses succès et le besoin qu'il a d'être
secouru :
72 PROCÈS-VERBAUX [U mai 1798]
5° Enfin , un arrêté du département de la Dordogne, du 28 février 1798,
portant que Ja réclamation et la lettre du citoyen Clavière seront adressées à
la Convention nationale , pour ordonner ce qu'elle avisera pour le bien de la
chose publique, toutefois après avoir manifesté son regret de ne pas avoir
de fonds disponibles pour ce genre d'encouragements.
Le pétitionnaire s'est derechef pourvu à la Convention par une lettre
adressée à son président le 19 de ce mois. Il sollicite derechef un petit encou-
ragement pour le mettre à même de travailler en grand à faire du salpêtre
ou au moins une indemnité pour les dépenses que son entreprise a néces-
sitées.
Enfin, si sa demande n'est pas accueillie, s'il ne peut travailler à la fabri-
cation du salpêtre, il vous prie de le faire nommer chirurgien major d'un
bataillon, tant il désire d'être utile à la République; il offre avec lui un de
ses fils âgé de 1 6 ans.
Citoyens , vous venez d'entendre l'exposé de la pétition ; je la crois inad-
missible sous tous les rapports. La République ne se décidera jamais , sans
doute, à accorder si légèrement des encouragements et des indemnités, sur-
tout pour un objet où l'on ouvrirait la porte à des milliers de réclamations.
J'ajouleiai même que celle de Benaut serait une des plus mal fondées puis-
que, parmi les épreuves faites, une seule a réussi, dit-on, et encore est-il à
croire que ce succès est peut-être inférieur ou tout au plus de niveau à beau-
coup d'autres de ce genre.
Mais , s'il est vrai , comme semble l'annoncer le délibératoire du corps muni-
cipal de Périgueux du 7 décembre 1799, que le citoyen Benaut a été auto-
risé dans son établissement et ses travaux par les corps administratifs du
déparlement de la Dordogne,
S'il est encore vrai que c'est sur leur demande qu'il a fait des essais, des
épreuves , conséquemment des dépenses , pour y arriver, je crois que c'est à ce
département à l'en dédommager.
Je demande, en conséquence, que le citoyen Benaut soit renvoyé à se
pourvoir par-devant les corps administratifs de la Dordogne s'il y a lieu.
Conformément aux conclusions du rapporteur, le Comité a dé-
libéré le renvoi des pièces au département de la Dordogne, pour
donner son avis sur les indemnités qui peuvent être dues au
citoyen Benaut à raison des expériences qu'il a faites à la sollici-
tation des corps administratifs.
Le citoyen Giraud, sur la pétition du citoyen Schindler et
Compagnie, originaire de Suisse, distribuée le 2 avril dernier sous
le n" 1921, et tendant à obtenir des encouragements pour l'cUa-
blissement d'une fabrique de toiles, mousselines et filature de
coton dans le département de la (Haute-)Marne, fait le rapport
suivant :
Des familles manufacturières suisses se proposent de venir établir leurs
ateliers et leur iiidiislrie eu France; oll(!s (leinandeiil (juciques-uns d<!s encoii-
ragemonts promis par vos lois aux étrangers (pji veulent former de pareils
établissements. Les propositions qu'elles font ont été soumises aux corps ad-
minislralifs du département de la Marne oii ces inli-ressanls citoyens désirent
[4 MAI 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 73
se fixer, qui, après les avoir discutées et adoptées, les ont envoye'es au Ministre
de l'inte'rieur qui vous a adressé les pièces qui concernent cet objet. Vous
avez renvoyé le tout au Comité de commerce, qui m'a chargé de vous exposer
les demandes et les propositions ainsi que les motifs qui Tonl déterminée
accepter ou à modifier les unes ou les autres, suivant ce qu'il a cru le plus
utile à la République française.
Le citoyen Schindier, Suisse du canton de Claris, voulant, ainsi que quelques
familles du même pays, s'établir dans la République française et avec elles une
manufacture de toiles et mousselines de toute espèce ainsi que la filature de
coton nécessaire à l'alimenter, dans le département de la Marne, demande
quelques encouragements et avantages pour compenser les risques et les
dépenses qui accompagnent ordinairement de pareils établissements.
Le premier des besoins de cette Compagnie est un local qui réunisse des
bâtiments, des prairies, des pièces d'eaux quipuissent être adaptés à l'exé-
cution de ses projets et à leur réussite et, comme le disent les administrateurs
du département de la Marne, la nature et l'art semblent avoir travaillé de
concert pour favoriser cette entreprise dans la construction d'un ancien mo-
nastère qui , après avoir été le séjour de l'oisiveté, deviendra celui des travaux,
fera fructifier le commerce et vivifiera l'industrie.
L'abbaye d'Argensolles, située dans le district d'Epernay, présente à ces
utiles colons tout ce qui peut contribuer à rendre fructueuse pour eux et pour
la République française l'entreprise qu'ils forment.
Ce ci-devant monastère, outre l'avantage de la localité particulière, présente
encore les ressources que les entrepreneurs désirent. Les habitations peu
éloignées, les villages qui l'environnent, leur permettent de diviser leurs ou-
vriers et leurs ateliers dans divers endroits, car ces Suisses, habitués à la vie
patriarcale, sentent combien il est préférable pour la santé et pour les moeurs
et même pour l'activité du travail, de procurer le travail dans le sein de la
famille de l'ouvrier au lieu de l'entasser dans de vastes salles où le plus grand
des inconvénients n'est pas toujours l'air qu'on y respire.
Ces entrepreneurs ont établi dans leur mémoire au Ministre de l'intérieur
plusieurs propositions que je vais mettre successivement sous vos yeux.
La première était de leur accorder pendant dix ans la jouissance de l'ab-
baye d'Argensolles, dont je viens de vous parler, à la charge par eux de l'en-
tretenir et d'y faire toutes les réparations nécessaires; ils s'engageaient au
bout des dix années à en devenir acquéreurs sur le prix de l'estimation ac-
tuelle. Ils demandaient en outre que les ouvriers qu'ils amèneraient avec eux,
ainsi que ceux qu'ils formeraient dans le pays , ne pussent les laisser ni qu'au-
cun individu ne pût les leur enlever ou établh* une pareille manufacture dans
le département de la Marne pendant les mêmes dix années.
Il n'a pas été difficile à votre Comité de faire sentir au citoyen Schindier
combien cette proposition était contraire à nos institutions politiques, et ce
citoyen , membre d'un canton parfaitement démocratique , a reconnu la conve-
nance de cette proposition et l'a abandonnée.
Mais il a demandé qu'il fût accordé une somme de 9,/ioo livres par
chaque année pendant dix ans poiu* les dédommager des peines et risques
qu'ils auront à courir au cortimencement de cet établissement et des soins
qu'ils prendraient pour former des élèves français, soit à la filature, soit au
tissage et cela sans aucune autre rétribution.
Votre Comité a pensé qu'on pouvait faire marcher de front cette dernière
proposition avec la promesse et les com,biner de façon qu'en assurant aux
lli PROCÈS-VERBAUX [i mai 1798]
entrepreneurs l'indemnité' qu'ils demandent, la Re'publique pût ainsi s'assu-
rer de la stabilité de cet établissement sur son territoire. Dans les conférences
qu'il eut avec le citoyen Schindler, il l'a engagé à acquérir dès actuellement
le monastère d'Argensolles et comme cet édifice et les terrains qui en font
partie a été estimé sur le réquisitoire du département de la Marne par un
ingénieur architecte de ce déparlement, à la somme de 70,788** 10' S**, que,
cependant, d'après les observations des administrateurs, ce local peut être
porté à 100,000 livres, il a paru à votre Comité qu'il conviendrait mieux aux
intérêts de la République que ce monastère devînt tout de suite la propriété
des entrepreneurs, soit pour la somme de 100,000 livres sans leur faire
courir la chance des enchères, soit, s'ils l'aiment mieux, en le mettant en vente
d'après la loi relative à l'aliénation des domaines nationaux, et comme il a
paru juste d'accorder le dédommagement ou l'encouragement que ces négo-
ciants demandent , ce sera dans les payements qu'ils le trouveront.
Votre Comité vous propose d'accorder 96,000 livres que l'on déduira sur
le prix, soit sur le premier payement, soit, ce qui conviendrait peut-être
mieux , en partageant cette somme en dix et déduisant à chaque payement la
somme de 2,600 livres.
Comme il est difficile et même impossible que les premiers ouvrages de
cette manufacliu-e en France puissent être faits avec du fil filé en France et
qu'il s'écoulera même plusieurs années avant qu'ils aient pu former à leur
filature assez de mains françaises pour entretenir leurs métiers, ils demandent
qu'il leur soit permis de faire entrer en France pendant dix ans ho quintaux
de coton filé par chaque année en exemption de droits, aux offres qu'ils font
d'en justifier l'emploi en toile ou mousseline ouvrée dans leur manufacture ;
ils se soumettent d'ailleiu's pour cette importation à toutes les formalités que
la République jugera à propos d'adopter pour s'assurer que rien autre chose
ne passera en exemption de droits que ces ko quintaux.
Mais votre Comité, éclairé par les judicieuses observations des administra-
teurs du département de la Âlarne et les adoptant, croirait plus convenable
que toutes les marchandises acquittassent les droits d'entrée et que cependant,
en signe et comme preuve de l'encouragement que la nation française accorde
aux arts utiles, il lût remis par le Trésor public à cette Compagnie les droits
qu'elle aurait acquittés pour lio quintaux de coton filé sur la représentation
des acquits des mêmes droits et en justifiant qu'elle a fabriqué et mis dans
le commerce une quantité de pièces proportionnée au coton qu'elle aurait fait
rentrer. Ces mêmes administrateurs, dans la vue de naturaliser plus promp-
lement cet établissement en France, désireraient (pie cet avantage ne fût con-
cédé que pendant cinq ans afin que celle Conq)agnie eût un intérêt à accélérer
l'instruction des ouvriers fi-ançais employés à cette manufacture.
Votre Comité, après avoir conféré de ces deux proj)ositiotis avec celui qui
agit ici tant en son nom qu'en celui de ses compatriotes, lui a fait adopter la
mesure d'être d'abord assujettis aux droits que payent les cotons filés à
leiM- imporUition dans la Ré|)nblique, sauf à être remboursés par le Trésor
public de ces droits jus(ju"à concurrence de 60 (piintaux, eu justifiant qu'elle
a mis dans le commerce une quantité de pièces proportionnée au colon
qu'elle aurait fait entrer; mais restreindre cette faveur à cin([ ans lui a paru
un temps Irop court pour pouvoir s'assurer qu'il se formerait un assez grand
nombre d'ouvriers |)arlails pour j)roduire les (ils propres à la beauté et à la
finesse des ouvrages qu'ils se proposent d'établir. Votre Comité n'a donc pas
cm pour l'intérêt et même le succès de cet établissement devoir insistei- sur
[A MAI 1798] DU COMITÉ DE COMMERCE. 75
celte abréviation du temps de faveur ; il vous propose donc de le laisser sub-
sisler pendant dix ans.
Us vous demandent aussi qu'ils puissent entrer on franchise leurs bardes
et ellets ainsi que les premiers ustensiles absolument nécessaires pour la fila-
ture, tisserie, imprimerie etappréture. Le Comité de commerce n'a pas pensé
que cette demande piît éprouver la moindre difficulté et s'il s'est déterminé à
en faire un article du décret qu'il vous propose, c'est pour lever toutes les
(bfiicultés qui pourraient naître à ce sujet.
Enfin , la dernière proposition de leur mémoire est le droit de citoyens fran-
çais qu'ils réclament pour eux ainsi que pour les familles d'ouvriers qui
viendront avec eux s'établir en France. Votre Comité de commerce leur a dit
que la Constitution française faisait leur droit et il ne vous en parle que pour
vous donner la consolante perspective de voir déjà des étrangers ambitionner
ce beau litre. Ces exemples se multiplieront sans doute lors([ue le Gouverne-
ment affermi présentera à tous les peuples le bonheur social appuyé sur la
liberté , l'égalité et la fraternité.
Votre Comité de commerce , convaincu de l'utilité de l'établissement dont je
viens de vous entretenir, vous propose de l'adopter d'après les bases que j'ai
posées dans ce rapport. Il ne vous fera point de réllexions sur l'importance de
multiplier en général les moyens industriels et de faire cesser les tributs que
les Français payent à leurs voisins. Votre amour pour la chose publique les
rendrait superflues, mais il croit cependant devoir vous observer qu'indépen-
damment de l'intérêt général qui doit vous engager à favoriser cet élabhsse-
ment, le département de la Marne le réclame moins encore comme un moyen
d'industrie vivifiante que connue une ressom'ce à offrir à la classe malheu-
reusement trop nombreuse d'indigents que quatre années calamiteuses ont
nudtipliée dans son arrondissement. Ces administrateurs sentent le besoin que
leurs administrés ont de moyens d'industrie nouveaux pour assurer leur sub-
sistance. C'est donc d'après ces motifs que votre Comité m'a chargé de vous
proposer le projet de décret suivant :
La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce, considérant combien il importe à la République de mul-
liplier dans son sein les moyens d'accroître l'industrie nationale et
de faire cesser autant qu'il est en elle les tributs que la Nation paye
à l'industrie étrangère; considérant que c'est s'enrichir doublement
en appelant sur son territoire l'étranger qui vient s'y fixer avec le
projet d'établir une manufacture nouvelle; qu'il est du devoir des
représentants de la Nation d'accueillir et de favoriser de pareils
établissements; que ce devoir lui est prescrit par la loi du 9 sep-
tembre 1790, décrète :
Art. 1 ". L'abbaye d'ArgensoUes , ses bâtiments , son enclos situés
dans le district d'Epernay, département de la Marne, tels qu'ils sont
détaillés dans le procès-verbal d'estimation fait par le citoyen Po-
tcrletpar ordre des administrateurs du département, seront vendus
au citoyen Schindler et C'% Suisses de nation, pour le prix de
100,000 livres, à la charge par lui d'établir une manufacture
76 PROCÈS-VERBAUX [k mai 1798]
de toiles et mousselines, ainsi qu'une filature pour l'alimenter,
et d'en payer le prix dans l'espace de douze années.
Art. 2. Il sera en outre accordé par forme d'encouragement et
d'indemnité à ladite Compagnie une somme de 2/1,000 livres,
payable en dix payements de -2,àoo livres par année, lesquelles
seront déduites sur le payement de l'abbaye d'ArgensoUes, pour les
indemniser des frais du premier établissement et à la charge par
eux de former des élèves français dans l'art de la filature et du tis-
sage, sans aucune indemnité de la part de ces élèves.
Art. 3. Pendant le même espace de dix années, il sera libre à
ladite Compagnie de faire entrer ho quintaux de cotons filés chez
l'étranger et le Trésor public lui remboursera les droits qu'elle aura
payés à leur importation, sur la représentation des acquits de ces
droits et en justifiant qu'elle a fabriqué une quantité de pièces pro-
portionnée au coton qu'elle aurait fait entrer.
Art. à. Tous les meubles et hardes appartenant tant auxdits
Schindler et C"" qu'aux familles d'ouvriers qui les accompagneront
pour s'établir en France sont exempts de tous droits d'entrée , ainsi
que les premiers ustensiles nécessaires pour la filature, tisserie,
imprimerie et appréture propres à la susdite manufacture.
La Convention nationale charge le Ministre de l'intérieur de sur-
veiller l'exécution du présent décret.
La discussion s'ouvre sur ce projet de décret; mais, sur la de-
mande d'un membre, le Comité l'ajourne à mardi prochain.
On procède ensuite à la distribution des pièces et mémoires dont
les extraits suivent :
1" Projet pour la réunion des Postes aux chevaux aux Messa-
geries, présenté par le citoyen Bourdon-Desplanches, ancien pre-
mier commis des finances ''l
L'auteur fait hommage à la Convention d'un exemplaire de son
ouvrage, la prie de l'accueillir et de lui accorder l'indemnité qu'elle
jugera devoir déterminer.
Cette pièce, numérotée la/iç), a été renvoyée au Comité des
finances.
9.° Lettre de la citoyenne Porro; elle annonce que son père a le
premier imaginé les moyens de convertir la tourbe en charbon,
que cette découverte l'a exposé à des dépenses considérables qui
<" Bourdon -Dcsplanclies est aussi îles jp-ains {i']8b) A d'mw Lciln' t:uv le
l'auteur d'un Ihnjpl . . .'sur lo romtnerce pniu ( i yc)/) ).
DU COMITE DE COMMERCE.
77
\\ MAI 1798]
l'ont réduit à la plus dure extrémité. Sans ressources pour son
existence, elle prie la Convention de lui accorder un secours. Sur
cette réclamation, numérotée 1261, le Comité arrête qu'il n'y a
lieu à délibérer jusqu'à ce que la citoyenne Porro ait produit les
pièces qui doivent venir à l'appui de sa demande^''.
3° Lettre du citoyen Contencin , directeur des douanes à Toulon ,
sur les motifs qui le mettent dans la nécessité d'abandonner la
place dont il est pourvu.
Il soumet à l'examen du Comité plusieurs pièces qui justifient
son patriotisme et son zèle pour le soutien , l'intérêt et la prospé-
rité de la République et le prie de lui être favorable pour la pension
de retraite à laquelle il a des droits par plus de vingt-cinq ans de
service dans l'administration des fermes et des douanes.
Cette lettre, numérotée 1268, a été remise au citoyen Blu-
telC^^
li° Mémoire des citoyens Hardy et Groslevin, entrepreneurs de
la geniévrerie à Dunkerque, à l'effet de solliciter en faveur de leur
établissement la permission d'introduire dans l'intérieur de la
République, en exemption de droits, i5o,ooo pots d'eaux-de-vie
de genièvre et de tirer également de l'intérieur de la République
les matières premières nécessaires à leurs fabriques telles que
seigles et orges. Ce mémoire, numéroté 126/1, a été remis au
citoyen Blutel'^^.
5" Mémoire des différentes municipalités du canton d'Anizy sur
la rareté, la cherté des subsistances et la nécessité d'en taxer le
C Le h mai le Comité demande à
ia citoyenne Porro les pièces qui doivent
appuyer sa pétition; le 18, elle remet
copie d'un arrêt du Conseil du 17 avril
17A/1 et d'un rapport de MM. Geoffroy
et Jean Hellot de l'Académie des
sciences; le 92 juin, le Comité renvoie
l'aliaire au Ministre pour avis. — Le
n° 1208 se rapporte à la demande de
la commune de Landreville (Aube) de
deux foires par an et d'un marché par
semaine; cette demande est accompa-
l>née d'une délibération des directoires
du district de Bar-sur-Seinc et du dé-
pi'.rlement de l'Aube et de quatorze
municipalités avoisinant celle de Lan-
dreville (F'" 327). — IS" 1259 :
les habitants de la commun' de Se-
ninghem (district de Saint-Omer) de-
mandent l'établissement duu franc
marché tous les troisièmes lundis de
chaque mois (F"* 227). — N° 1260 :
les citoyens Bacon lils et Vincent, ar-
mateurs, déclarent la course sur mer
inutile; ils réclament une indemnité
pour l'arrestation de leur navire le Mar-
seillais, actuellement séquestré à Ma-
laga (F'" 227).
(-^ Sous le n" 1262 avait été enre-
gistrée une lettre du Ministre des con-
tributions publiques, du 27 août
1793, sur la demande faite par plu-
sieurs négociants de comprendre le
Bureau des douanes de la Cure au
nombre de ceux: désignés dans l'art. 28
du décret du 22 juin 1791 par lesquels
les sucres , tètes et terrés provenant de nos
colonies pouvaient passer à l'étranger
en exemption du droit de 6 livres le
quintal (F'" 227).
''' Cette fabrique avait été créée en
1776 (arrêt du Conseil du 5 septembre
1775); elle produit annuellement 39 0
à 280,000 pots de genièvre (F^" 227).
78 PROCÈS-VERBAUX [4 mai 1798]
prix. Sur cette pièce, numérotée 1266, ie Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur la loi relative aux subsistances'".
6° Mémoire des citoyens Aiigier. Pontivi, Rivet et C", négo-
ciants; ils sollicitent la permission d'introduire dans l'intérieur de
la République 3 00 pièces faisant 600 pots d'eaux-de-vie de grain
qui étaient destinées pour les colonies et qui se trouvent présen-
tement en entrepôt au Havre. Ce mémoire, numéroté 1269, a été
remis au citoyen Rlutel''^^.
7° Mémoire des citoyens chamoiseurs à Resançon ; ils demandent
la facilité d'exporter en Suisse la quantité de peaux de cbamois né-
cessaire pour satisfaire aux engagements qu'ils ont contractés avec
la nation helvétique avant la promulgation de la loi du 1^' mars
1793.
Avis favorable du département du Doubs.
Ce mémoire, numéroté 1270, a été remis au citoyen Rlutel'^l
8° Pétition des tanneurs du département de la Charente-Infé-
rieure; ils sollicitent en faveur du citoy^ . Civadier la faculté d'in-
troduire dans la République 2 0 barriques d'huile expédiées d'Am-
sterdam avant la publication du décret du , qui défend
l'entrée des huiles étrangères et qui sont présentement déposées
dans les magasins des douanes à La Rochelle. Cette pièce, numé-
rotée 1275, a été remise au citoyen Rlutel*'^l
(') Ils demandent une taxe univer-
selle et spéciale des subsistances pour
trois, six ou neuf années (F^" 227). —
Anizy-le-Chàteau : Aisne.
W N°i266 : Difficultés auxquelles
donne lieu l'exéculion du décret du
1" mars défendant l'exportation des co-
mestibles, en particulier dans la ré-
«jion de Gex (F'" 227); — n° 1267 :
arrêté des représentants du peuple en
mission aux armées du Rhin, des
Vosfjes et de la Moselle, du 1" mai
1798, qui enjoint au directeur des
douanes, à Strasbourff, de prendre les
mesures m'-cessaircs pour cmpéclier la
sortie de toutes espèces de denrées, mar-
chandises, boissons et chevaux par le
département du Bas-liliin, frontière du
Palatinat et autres parties de TAlle-
raayne, sans néanmoins empêcher la
communication avec Landau et les
autres communes de la République si-
tuées hors dos barrières (F'" 227); —
n" 1268 : rapport cl projet de décret
sur la contribution mobilière de 1791-
1792 due par les préposés des douanes
(F'" 227).
(3) F'" 227.
(') N° 1271 : Ahbema et Ducange
demandent, au nom des patriotes ba-
tavcs, le rapport d'un mémoire pré-
senté lo 18 avril à la Convention et
renvoyé au Comité du salut public,
sur plusieurs bâtiments hollandais mis
en embargo d'après l'arrêté du Pouvoir
exécutif du 3i décembre 1792. Le
11 mai, le Comité charge Mellinel de
s'entendre avec le Comité de salut pu-
bUc; le a5 juin, le 3o juillet l'aU'aire
est examinée; la Convention passe à
l'ordre du jour le 11 septembre 1798
{Procès-rerhal , p. 2^8). — N" 1272 :
le Comité des finances demande au
Comité de commerce de discuter avec
lui le projet des postes et messageries;
1 1 mai, le Comité charge Sauvé,
llarailon et Giraud de se rendre au
Comité de linances; — n" 127;? : lo ci-
toyen Bonneau, maitre de forges à Vun-
denessc (Nièvre), demande à garder les
[U MAI 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 79
Le Président donne ensuite lecture d'une lettre adressée au
Comité de commerce par le citoyen Sauvegrain, marchand boucher
à Paris, marché Saint-Jean, datée du a/j avril dernier et dont
l'objet est relatif aux subsistances.
L'auteur, paraissant animé du désir d'être utile à son pays, entre
dans quelques détails sur notre système agricole et commercial; il
indique les vices qu'il y aperçoit et le remède qu'il faudrait y ap-
porter. En général, ses réflexions paraissent judicieuses et appuyées
des connaissances qu'il a acquises en ce genre de travail.
Il demande enfin à être entendu au Comité.
Un membre propose , en conséquence , d'inviter le citoyen Sau-
vegrain à assister à la séance du Comité mardi prochain.
Cette proposition a été adoptée.
Le Président lève la séance à minuit.
Lacaze fils aîné, président; Blutel, secrétaire.
SOIXANTIEME SEANCE.
7 MAI 179.3.
Le mardi 7 mai 1798, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Blutel , président ; Giraud , secrétaire ; Lacaze fils aîné , Dechézeaux ,
Sauvé, Laurence, Barailon.
La séance est ouverte par la distribution des pièces dont les
extraits suivent :
1° Représentations des négociants de Dunkerque sur l'impossi-
bilité où ils se trouvent d'exporter pendant la guerre les tabacs
existant dans leurs fabriques ; ils sollicitent la permission de les
introduire dans l'intérieur en payant, comme pour les tabacs saisis ,
i5 livres par quintal.
Arrêté de la municipalité de Dunkerque, du 26 avril, portant
que les tabacs fabriqués pourront être introduits et circuler dans les
différentes parties de la République moyennant le droit de 1 5 livres
du cent pesant.
chevaux qui lui sont nécessaires pour diées pour l'Espagne mais qui, depuis la
ses forges ; — n" 1 274 : André , Paye et déclaration de guerre , se trouvaient dé-
Jacquier, négociants à Lyon , demandent tenues à Bayonne; — n° 1376 (pétition
à introduire en exemption de droits des tanneurs de la Charente-Inférieure):
douze colis contenant des étoffes de la il s'agissait d'huile de baleine nécessaire
fabrique de Lyon qui avaient été expé- à la fabrication du cuir (F" 297).
80 PROCÈS-VERBAUX [7 mm lytiB]
Mémoire sur les inconvénients que présente cet arrêté dont
l'exécution porterait un coup funeste aux fabriques nationales, et
sur les mesures qu'il est facile d'adopter pour concilier les intérêts
du commerce avec ceux des manufactures nationales; ces mesures
se réduisent à n'accorder que quinze jours pour l'introduction des
tabacs qui seront traités comme ceux de prise, c'est-à-dire à un
droit de 2 5 livres du quintal.
Toutes ces pièces, numérotées 1 266 , ont été remises au citoyen
Blulel.
9° Rapport et projet de décret sur les mesures qu'il convient
d'adopter pour faciliter aux préposés des douanes le payement de
la contribution mobilière pour 1791 et 1799 et en accélérer le
recouvrement.
Suivant ce projet, la contribution mobilière est fixée pour les
simples employés à h livres, à 5 livres pour les sous-lieutenants,
à 8 livres pour les lieutenants d'ordre et principaux, à 16 livres
pour les capitaines généraux.
Cette pièce, numérotée 1 268, a été remise au citoyen Blutel.
Le citoyen Sauvegrain, bouclier de Paris, se présente au Comité
d'après l'invitation qui lui a été faite en conformité de l'arrêté du
/i de ce mois. Il y fait part de ses réflexions sur l'avantage ou
désavantage de la prohdjition de tuer des veaux, proposée à la
(Convention et renvoyée à l'examen du Comité. Le résultat de ces
réflexions est que cette probibition n'est point avantageuse à l'agri-
culture et, de là même, à la République.
Le citoyen Couard, ancien boucber, est introduit. Il donne lec-
ture d'un mémoire pour j)rouver la nécessité d'engager ou de con-
traindre les laboureurs qui environnent Paris à avoir au moins une
cbarrue à bœufs et à élever des veaux au fur et à mesure qu'ils ven-
draient leurs bœufs, de façon que le remplacement soit toujours le
produit de la terre. Ces deux citoyens ont été invités à laisser leurs
mémoires pour servir au Comité lorsqu'il agiterait cette questioji;
ce qu'ils ont fait.
Le citoyen Bernard, membre du Comité des secours, se présente
pour rendre compte d'une affaire dont il est chargé par le Comité
des secours, qui a été renvoyée à l'examen des deux Comités réunis.
Il a exposé que le citoyen Scliouel , étant de garde auprès des maga-
sins de la marine à Dunkerque pour empêcher le pillage, a lui-
même été pillé et sa maison dévastée; il paraît par les pièces que
ce délit n'a été commis que pour punir ce citoyen de l'opposition
qu'il mettait aux déprédations qu'on voulait exercer; que cette
conduite de sa part faisait de cette indemnité plutôt un devoir
[7 MAI 1793J DU COMITE DE COMMERCE. 81
qu'une justice; que d'ailleurs les 20,000 livres que le Comité des
secours est d'avis de lui accorder est (sic) un bien faible dédomma-
gement de la perte immense qu'il a éprouvée , ainsi qu'il appert par
les différents procès-verbaux dressés par les corps administratifs.
Le Comité, après discussion, a adopté le projet de décret pré-
senté par le rapporteur du Comité des secours publics et a été d'avis
d'accorder 20,000 livres de secours provisoire'^-'.
Le citoyen Blutel fait ensuite un rapport sur différentes pétitions
adressées à la Convention nationale, distribuées à diverses époques
sous les n*" 984, ii35, 1198,1199, 1180, 1207, 1229, 1269,
1289, 1970, 1276 et tendant à supprimer proviroirement diffé-
rents droits de douane.
Le rapporteur présente un projet de décret dont les dispositions
sont combattues par un membre.
L'ajournement de la discussion ayant été demandé, le Comité
l'a renvoyée à la prochaine séance '^l
La séance a été levée à 1 0 heures et demie.
Blutel , président ; Giraud, secrétaire.
SOIXANTE-ET-UNIEME SEANCE.
1 1 MAI 1793.
Le samedi 1 1 mai 1790, l'an 2" de la République française, le
Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens Mel-
linet, président; Giraud, secrétaire; Blutel, Castiihon, Laurence,
Champigny, Sauvé.
Le Président doujie lectur<3 d'une lettre adressée au Comité par
des Bataves qui demandent si on s'est occupé d'une pétition rela-
tive à l'embargo mis sur leurs vaisseaux qu'ils ont présentée à la
(convention , laquelle a été renvoyée aux Comités de salut public et
de commerce. Sur l'observation faite par un membre que cette
pétition était en effet au Comité de salut public , le Comité a chargé
le citoyen Mellinet de s'entendre avec le rapporteur chargé de cette
affaire , atin de pouvoir rendre compte aux Bataves de ce qui est ou
sera statué à cet égard.
'^' Le 5 mai 1798 l'afTaire avait été en effet, ia Coiiveiilion adopta uti décret
renvoyée par la Convention aux Co- portant suppression et modification de
mités des finances et du commerce. plusieurs droits d'entrée sur différents
'^' Le registre contenant le procès- comestiblesetmarchandises. Voirie texte
verbal du Comité porte en marge «dé- de ce décret à la séance du l 'i mai,
cret du if) mai 1793»; à cette date, p 83, du présent volume.
IV. (j
82 PROCÈS-VERBAUX [n mai 1798]
Autre lettre du Comité des finances, qui invite celui de com-
merce à se réunir lundi prochain pour discuter le projet de décret
sur les postes et messageries. Le Comité de commerce nomme les
citoyens Barailon, Sauvé et Giraud pour ses commissaires et engage
en même temps tous ses membres à se rendre lundi prochain au
Comité des finances pour cette importante discussion.
Autre lettre par laquelle le citoyen Bonneau, maître de forges à
Vendôme [Vandenesses], demande une interprétation à la loi du
2 avril dernier.
Cette pièce, numérotée 1278, a été renvoyée au Ministre de
l'intérieur.
Pétition des citoyens André , Faye et Jacquier, négociants à Lyon ;
ils demandent la facilité d'introduire dans l'intérieur de la Répu-
blique, en exemption de droits, douze colis contenant des étoffes
de la fabrique de Lyon qui auraient été expédiés pour l'Espagne ,
mais qui, depuis la déclaration de guerre, se trouvent détenus à
Rayonne, ne pouvant plus suivre leur destination à l'étranger. Le
Comité ajourne à la prochaine séance sa détermination.
Le citoyen Rlutel fait ensuite un rapport sur la pétition du
citoyen Contencin, directeur des douanes à Toulon, sur les rai-
sons qui le mettent dans la nécessité d'abandonner la place dont il
est pourvu.
Le rapporteur conclut et le Comité arrête que la pétition du
citoyen Contencin, distribuée le h de ce mois sous le n" 1268,
sera renvoyée au Ministre des contributions publiques , pour faire
droit sur la demande de ce pétitionnaire.
Le citoyen Giraud fait un rapport sur la pétition du district de
Lille , distribuée le 16 avril dernier sous le n° 1227. Cette pétition,
appuyée de l'avis du département du Nord et du Ministre de l'inté-
rieur, a pour objet d'obtenir 3 0,0 00 livres sur les /i 00,000 livres
accordées par l'Assemblée législative le 11 septembre 1792 pour
être employées à l'amélioration des bêtes à laine dans ce district.
Le rapporteur a pensé que cette demande devait être accordée, mais
qu'il fallait étendre cette mesure à tous les départements qui fe-
raient do semblables demandes; il présente un projet de décret en
conséquence que le (>Iomité a adopté '^l
La séance a été levée à 1 0 heures.
Melltnet, pr^siWenf; Giraud, secrétaire.
('' «Décret du A juin 1798 qui pro- sion.» [Note au Procès-verbal du Co-
nonce rajournement après l'impres- mile].
[ili MAI 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 83
SOIXANTE-DEUXIÈME SÉANCE.
l4 MAI 1798.
Le mardi 1 h mai 1793, l'an deuxième} de la République fran-
çaise, le Cotnilé de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
McUinet, président; Blutel, secrétaire; Lacaze, Dechézeaux.
La séance s'ouvre par la représentation que fait un membre qu'il
est urgent de s'occuper du rapport sur l'amélioration des bêtes à
laine et que, pour obtenir des lumières sur cet objet, il serait bon
que le rapporteur visitât le troupeau qui existe à Rambouillet.
Le Comité, approuvant unanimement cette mesure, engage le
citoyen Giraud, chargé de ce rapport, à continuer ses recherches
et à lui en présenter incessamment le résultat; en conséquence,
l'autorise à se transporter à Rambouillet pour y prendre connais-
sance du troupeau espèce pure Espagne qui y était entretenu et élevé
par le ci-devant Roi et à se faire donner par les administrateurs ou
régisseurs de cet établissement tous les renseignements qu'il croira
nécessaires et propres à jeter des lumières sur les travaux dont il
s'est chargé; arrête à cet effet qu'extrait du présent procès-verbal
sera délivré au citoyen Giraud pour lui valoir de commission.
Le citoyen Blutel fait un rapport général sur la suppression et
modification provisoire de certains droits perçus à l'entrée de la
République sur différents comestibles et marchandises, solhcitées
par diverses pétitions et adresses et distribuées à différentes époques
sous lesn*"()8/i, ii35, 1198, iiyq, 1180,1207, 1239, 1289,
1269, 1270, 1276. Le rapporteur propose et le Comité adopte le
projet de décret suivant :
La Convention nationale, sur le rapport de son Comité de
commerce, décrète provisoirement :
Art. 1". Les droits d'entrée sur les beurres, lards et bœufs salés,
sur les armes et munitions de guerre de toute espèce, sur les
cuivres en planches pour le doublage des navires et en flans pour les
monnaies, sont supprimés. Ceux perçus sur les toiles de chanvre
ou de lin blanches ou écrues, sm* les charbons de terre, sur les
ouvrages de cordonnerie, sont réduits à moitié.
Art. 2. La prime accordée à l'exportation des poissons provenant
de pêche nationale est suèpendue pendant la guerre.
Art. 3. Il ne sera plus perçu pour droits d'entrée que 5o sols
par 100 livres pesant brut, sur les harengs et maquereaux salés
ou fumés, et 5 livres sur tous les autres poissons de mer secs,
6.
84 PROCÈS-VERBAUX [16 mai 1798]
marines, salés ou fumés, importés directement dans les ports de la
République. Ceux provenant de prises faites sur l'ennemi ne seront
assujettis qu'à un droit de 5 p. 100 de leur valeur d'après le prix
de l'adjudication.
Art. Ix. Les huiles de poisson des Etats-Unis de l'Amérique ne
seront plus assujetties qu'à un droit de 5 livres par quintal ou
cent pesant; celles provenant des autres pêches étrangères seront
introduites dans le territoire de la Répuhlique en payant 1 0 livres
par quintal ou cent pesant.
Art. 5. Les navires étrangers introduits directement en France
payeront, pour droits d'entrée, 2 et demi pour 100 de leur valeur;
ceux pris sur l'ennemi seront exempts de tous droits.
Art. 6. Les eaux-de-vie (actuellement) prohibées à l'entrée et
actuellement en entrepôt dans les ports de la République pourront
être introduites dans l'intérieur, en payant les mêmes droits que les
eaux-de-vie doubles.
Art. 7. Les toiles blanches du Levant jouiront, comme celles de
l'Inde, de la faculté de la réexportation en exemption de droits,
pour le commerce d'Afrique, et seront assujetties aux mêmes for-
malités.
Art. 8. La Convention nationale déclare qu'elle n'a point en-
tendu assujettir aux certificats prescrits par les articles 3 et /i de
la loi du 1" mars dernier les huiles de poisson, les eaux-de-vic,
les sucres raffinés, les sucres têtes et terrés, les sucres raffinés in-
troduits par les déparlements des Haut et Bas-Rhin, de la Meurlhe
(>t de la Moselle, les fers ot aciers en barres, en verges, feuillards,
carillons, rondins ou aplatis, l'acier laminé, les cuivres dont les
droits d'entrée n'excèdent pas 18 livres par quintal, les fils de fer,
d'acier ou de laiton, les limes, faux et faucilles de toute espèce, les
armes et munitions de guerre, le sel ammoniac, les cuirs et peaux
tannés, corroyés ou chamoisés, l'or et l'argent en feuilles, battus,
monnayés ou en barres, les fils de chanvre et de lin désignés dans
la loi du [2-] 1 5 mars 1791, tous lesquels objets continueront d'être
importés suivant les lois précédentes non abrogées par le présent
décret.
Art. 0. La Convention nationale, ajoutant aux prohibitions déjà
portées, défend l'exportation soit parterre, soit par mer, des cotons,
en rame, en laine, en graine ou filés; des laines, lins et chanvre
filés ou non filés; des fers, plombs, cuivres et étains; des suifs
|i/i MA, 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 85
ouvrés ou non ouvrés, sous les peines portées par les lois anté-
rieures ^'^
Le même rapporteur fait adopter ensuite le projet de décret sui-
vant, sollicité parla pétition des cliamoiseurs de Besançon, distri-
buée le [h mai 1793] sous le n° [1970].
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce, sur la pétition des cliamoiseurs de Be-
sançon, appuyée de l'avis du Conseil général du département du
Doubs, décrète :
Les peaux de mouton ramaillées , effleurées ou souffleurs , passés
en chamois, pourront, pendant la quinzaine seulement qui suivra
la publication du présent décret, être exportées pour la Suisse par
le bureau d'Héricourt, passé lequel temps l'exportation en demeure
expressément défendue ^^'.«
Le même rapporteur fait un autre rapport sur la réclamation
des Administrateurs des douanes, distribuée le [7 mai] sous le nu-
méro 1266, relative à l'arrêté de la municipalité de Dunkerque
sur l'introduction des tabacs existant à Dunkerque, moyennant le
droit d'entrée de 1 5 livres par quintal. Le rapporteur présente et
le Comité adopte le projet de décret suivant :
La Convention nationale, considérant que la faculté de lever
des prohibitions ou de faire des changements dans la quotité des
droits n'appartient qu'au corps législatif, qu'ainsi aucun motif n'a
pu autoriser la municipalité de Dunkerque à s'écarter de ce prin-
cipe, décrète :
Art. V\ L'arrêté pris par la municipalité' de Dunkerque le
2 6 avril dernier, relativement à l'introduction des tabacs fabriqués
existant en cette ville et autres objets, est annulé.
Art. 2. Les tabacs actuellement existants à Dunkerque pourront
pendant quinze jours, à compter du jour de la promulgation du
présent décret dans ladite ville, être introduits dans le territoire
de la République, en payant 2 5 livres par quintal.
Art. 3. Le receveur des douanes délivrera, si le cas l'exige,
des expéditions pour entreposer dans une des villes de Gravelines,
Calais ou Boulogne, les objets et marchandises prohibés à l'entrée
qui se trouveraient alors dans celle de Dunkerque.
Art. II. Les objets et 'marchandises seront inventoriés, pesés,
^'' ffDécret du 19 mai 1793.-^ [Noie (^' «Décret du 19 mai 1798.» [Noie
au Pi'och-verhal du Comité]. au Procès-verhal du Comité].
86 PROCÈS-VERBAUX [lA mai 1793]
estimés et revêtus du plomb du bureau ; les expéditionnaires four-
niront une soumission cautionnée, de les réintégrer dans les ma-
gasins de Dunkerque, aussitôt que les circonstances le permettront :
jusqu'auquel temps ils demeureront sous la surveillance des pré-
posés établis dans les villes où ils seront en entrepôt '^^.
Le même rapporteur fait un rapport sur diverses réclamations
des commissaires de la Convention , des corps administratifs et des
Régisseurs des douanes, distribuées à diverses époques sous le nu-
méro 1267 et tendant à augmenter le traitement des préposés au
service actif de la Régie. Il propose et le Comité adopte le projet
de décret suivant :
« La Convention nationale, considérant que le supplément de trai-
tement accordé , par le décret du 1 1 mars dernier aux préposés du
service extérieur des douanes nationales, est insuffisant dans plu-
sieurs départements et voulant venir à leur secours sans augmenter
la somme destinée à leur traitement, décrète ce qui suit :
Le nombre des préposés du service extérieur de la Régie des
douanes sera réduit à environ douze mille dont le traitement pour
la présente année sera combiné dans la proportion des sommes
accordées pour ce traitement par les décrets des 28 avril 1791 et
11 mars 1798, du nombre desdits préposés et de la cherté des
subsistances dans les pays où ils sont employés '-'.w
La séance a été levée à 1 1 heures.
Mellineï, président; Rlutel, secrétaire.
SOIXANTE-TROISIEME SEANCE.
18 MAI 1798.
Le samedi 18 mai 1798, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Meliinet, Lacaze, secrétaire, Decbézeaux,Giraud, Legendre, Sauvé,
Castilhon, Rlutel, président, Laurence, Champigny.
La séance est ouverte par la proposition, faite par le Président , de
procéder à la nomination des officiers du Comité; sur l'observation
de quelques membres que l'époque du renouvellement de la moitié
de ces membres approchait et qu'il était inutile de procéder en ce
C' Décret non adopté par la Convention. ])rojot, réduisant à la.ooo le n(ind>rc
'-^Le 9{j juin 1793 la Convention des préposés des douanes cl llxant leurs
adopta un dé<'rel, plus complet que ce appointements.
[i8 ,iAi i7<j3] DU COMITÉ DE COMMERCE. 87
moment à l'élection du Président et du Secrétaire, le Comité passe
à l'ordre du jour.
On donne lecture d'une lettre du citoyen Jeudi de l'Houmaud,
datée de Paris le i5 mai, rue Champ-lleuri , dont l'objet est de
traiter des causes de la rareté des bestiaux en France, et par suite
de la cherté de la viande; il s'ouvre une discussion qui rappelle que
la Convention a rendu un décret qui renvoie aux Comités d'agri-
culture et de commerce la question de savoir s'il ne conviendrait
pas de suspendre la vente des veaux pour être livrés à la consom-
mation. On propose, en conséquence, de nommer un rapporteur
pour préparer un rapport sur cet objet et que, lorsqu'il sera prêt, on
fasse avertir le Comité d'agriculture pour assister à la discussion
qui en sera faite. Le Comité, adoptant cette proposition, nomme le
citoyen Legendre pour son rapporteur.
Le citoyen Blutel fait le rapport d'une pétition du citoyen Mer-
ceret, de Chateauroux, district de Chateauroux, département de
l'Indre, distribuée le [19 mars 1793], sous le n° 119/1 et ten-
dant à obtenir des indemnités pour la perte d'une partie de grains
qu'il avait recueillis et qui ont été pillés sur ses greniers par un
attroupement de citoyens égarés par des malveillants. Le rappor-
teur observe que cette affaire avait été originairement adressée à la
discussion du Comité des secours et propose de lui renvoyer les
pièces pour être délibéré par lui sur la réclamation du pétition-
naire.
Le Comité adopte les conclusions du rapporteur, attendu que
cette affaire ne peut recevoir l'application du décret du [8 décem-
bre 1792] sur la libre circulation des grains et que ce n'est que
dans ce cas que le Comité de commerce serait compétent pour pro-
poser un projet de décret à la Convention.
Le citoyen Giraud ayant fait quelques changements au projet de
décret concernant la demande du citoyen Schindler et C'% négo-
ciant suisse, et qu'il fit adopter au Comité dans la séance du li de
ce mois, le soumet de nouveau à la déhbération du Comité. La
discussion ouverte et longtemps prolongée sur cet objet a été ren-
voyée à mardi prochain.
La distribution des pièces et mémoires dont les extraits suivent
est faite par le citoyen Président :
1° Lettre du Ministre de l'intérieur, du iS mars 1793, relative
aux représentations delà Compagnie d'Afrique existant à Marseille,
sur l'impossibilité où elle est de pouvoir se soutenir plus longtemps
si elle n'obtient pas des dédommagements proportionnés aux pertes
qu'elle a essuyées de la part des marins ou la facilité d'user de
88 PROCÈS-VERBAUX [18 mai 1798]
moyens coercitifs pour l'exécution des marchés qu'elle a passés avec
différents pêcheurs, pour l'exploitation de la pêche du corail dans'
les mers des Régences de Tunis et d'Alger.
Le Ministre observe que la dissolution de cette Compagnie dont
l'existence est liée à des vues de commerce et de politique, porterait
le plus grand préjudice à nos relations commerciales dans le Levant
et restreindrait tout à la fois notre industrie et notre navigation,
puisque les concessions dont jouit la Compagnie suivant les traités
passés avec les deux Régences et qui facilitent et multiplient sin-
jmlièrement nos importations et nos exportations , seraient infailli-
blement transmises à des compagnies étrangères; il ajoute, à ce
sujet, qu'il croit nécessaire de conserver à cette association la conti-
nuation de ses privilèges; que, tenant à l'intérêt général, elle doit
être considérée comme une propriété politique et, sous ce point de
vue, il prie la Convention de statuer sur son existence", sur le degré
de protection dont elle est susceptible et sur le recours qu'elle doit
naturellement exercer contre les pêcheurs avec lesquels elle a con-
tracté des engagements.
Cette pièce, numérotée 1228, a été remise au citoyen Chiappe.
2° Mémoire des citoyens Rabaut et Compagnie, négociants à
Marseille, armateurs du navire français le Trajan.
Ce navire, attaqué et pris par une frégate anglaise dans la tra-
versée de Pondichéry aux côtes de France, repris ensuite par un
corsaire de Nantes, est sur le point, d'après la demande des cap-
teurs, d'être confisqué ainsi que sa cargaison. Les armateurs récla-
ment contre cette prétention injuste et en mettant sous les yeux de
la Convention nationale leur position et le malheur de leur navire
qui n'est tombé au pouvoir des Anglais que par suite d'un ouragan
qui lui a enlevé son gouvernail, ils la prient de leur faire rendre
leur propriété sauf à indemniser les armateurs du corsaire de
Nantes.
Cette pièce, numérotée 1276, a été remise au citoyen Legen-
dreC).
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
Mellinet, président; Lacaze fils aîné, secrétaire.
(') Barl>arnnx avait demandé que cès-verbal delà Convention, p. i?73); à
cette question, intéressant la ville de la suite de cette affaire, Lefjendre fit un
Marseilli', fût proinptenient examinée; rapport et présenta un projet de dt'-
le 3o juillet i79'"î la (Convention passa cret sur les reconsses qui l'ut ajourné
à l'ordre du jour sur cette affaire {P)'o- (F'" 297).
[ÔJiiN 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 89
SOIXANTE-QUATRIÈME SÉANCE.
6 JUIN 1798.
Le jeudi G juin 1798, l'an 9^"° de ia République française,
le Comité de commerce s'est extraordinairement assemblé dans le
lieu ordinaire de ses séances. Présents : les citoyens Villers, prési-
dent, Laurence, Merlino, Sauvé, Rarailon, Blutel.
La séance s'ouvre par la lecture de plusieurs lettres et mé-
moires :
r Lettre des commissaires Inspecteurs de la salle qui deman-
dent la liste des membres qui, conformément aux précédents décrets
sur le renouvellement des Comités, doivent sortir et rester.
Le Comité arrête que son Président répondra au Comité d'in-
spection et qu'il lui adressera l'état qu'il désire figuré ainsi qu'il
suit :
Noms des membres sortants élus d'après les décrets des 2 et
7 octobre 1792 :
Lacaze, Le Febvre, Le Tourneur, Legendre, Giraud, Laurence,
Castilhon, Perrin, Merlino, Charapigny, Douge, Dehoulière
(retiré).
Noms des membres restants élus d'après le décret du 22 dér
cembre 1792.
Mellinet, décédé le . . juin 1798; Ghaumont, Mariette, Sauvé,
Cbiappe, Barailon, Blutel, Borel, Martin, Villers, Déchézeaux,
9° Lettre du citoyen Prost relative à un procédé de son inven-
tion pour convertir en farine, et à très peu de frais, les pommes
de terre.
3" Idées sur la voilure des vaisseaux proposée par le citoyen
David Le Roi.
L'examen de ces deux objets a été ajourné à la prochaine
séance.
Un membre (le citoyen Laurence) présente un état des change-
ments et réparations qu'il convient de faire, pour rendre moins
incommode et plus utile l'emplacement qu'occupe le Comité.
Un autre (le citoyen Villers) annonce que le Conseil exécutif
est sur le point de quitter le Palais national, que le local qu'il y
occupe conviendrait parfaitement au Comité. Et, après avoir pré-
senté les avantages qui résulteraient de ce changement soit en faci-
litant les communications du Comité avec ceux de la marine et des
colonies, avec lesquels il est souvent dans le cas de se réunir, soit
90 PROCÈS-VERBAUX [6 juin 1798]
en évitant les dépenses que paraissent exiger les distributions de-
mandées par le citoyen Laurence, il propose de nommer un com-
missaire pour conférer de cet objet avec les commissaires Inspec-
teurs des travaux de la salie.
Les raisons d'utilité et d'économie proposées, unanimement
accueillies, le Comité arrête de les soumettre au Comité d'inspec-
tion et charge le citoyen Merlino de les appuyer auprès des mem-
bres de ce Comité.
Le Président donne lecture d'un mémoire de plusieurs Bataves
remis au Comité par celui de salut public. Ce mémoire dont l'objet
est de solliciter la levée de l'embargo, mis sur plusieurs bâtiments
hollandais d'après l'arrêté du Conseil exécutif du 3i décembre
i-yos, a été renvoyé au rapport du citoyen Villers sous le
n" 1 2 7 1 .
La séance a été levée à 9 heures et demie.
YiLLERS, président; Blutel.
SOIXANTE-CINQUIEME SEANCE.
i5 JUIN 1798.
Le samedi i5 juin 1793, l'an a*""* de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé au lieu ordinaire de
ses séances. Présents : les citoyens Blutel, président; Villers, secré-
taire; Lacaze, Barailon, Chiappe.
Le Président fait, ainsi qu'il suit, la distribution des mémoires
remis sur le bureau :
1° Plusieurs lettres et mémoires du citoyen Magenlhies, ren-
voyés par décrets successifs des ai mars, 18 avril, 27 mai et
9 juin 1793 aux Comités des finances, législation et commerce.
Ces différentes pièces sont relatives à un capital de 6,220,888 li-
vres et les intérêts, depuis le 1 7 septembre i78G,de 1,989,111 l.
10 s.; le tout annoncé être du par le citoyen IMagon de la Balue
au citoyen Magenthies. Ce dernier demande que , sur ce total de
8, 209, 9^9 1. 1 0 s., il soit prélevé 600,000 livres pour rac(|iiilte-
ment de la contribution patrioti(|ue, conformément à sa soumission ;
(pi'il lui soit fait remise de pareille somme pour secourir sa famille
et payer ses créanciers, et enfin que le surplus soit versé, à titre
de dépôt et de prêt de 1 p. loo par an, dans les coffres du Trésor
public, pour le payement et restitution en principal et intérêts n'en
[i5 j.m i7f)3] DU COMITE DE COMMERCE. 91
être fait soit à lui, soit à ses héritiers ou ayant cause, que deux ans
après le jour de la paix.
Un membre observe que cette afTaire, par sa nature, regarde le
Comité des finances et qu'elle y a déjà été examinée et discutée;
il propose, en conséquence, de lui renvoyer toutes les pièces qui y
ont rapport.
Cette proposition, mise aux voix, est adoptée.
2° Mémoire du citoyen Martin, Anglais, capitaine du paquebot
Shurness; il demande la levée de l'embargo mis sur ce bâtiment
dont la cargaison consiste en cinquante-sept ballots de drap évalués
280,000 livres et destinés au service militaire de la République.
Ce mémoire, numéroté 12/18, a été renvoyé au Ministre de la
guerre.
3° Lettre de la citoyenne Porro; elle annonce que son père a,
le premier, imaginé les moyens de convertir la tourbe en charbon;
que celte découverte l'a exposée à des dépenses considérables qui
l'ont réduite à la plus dure extrémité.
Sans ressources depuis la mort de son père, qui s'est sacrifié
pour l'intérêt général, elle prie la Convention de lui faire accorder
un secours.
Cette lettre, numérotée 1261, a été remise au citoyen Barailon.
4° Lettre du Ministre des contributions publiques, du 11 mai
1798, sur la demande de plusieurs négociants d'être autorisés à
vendre, dans l'intérieur, les tabacs fabriqués et tafias qui se trou-
vent en entrepôt dans quelques ports de la République et que les
circonstances de la guerre ne permettent pas de changer. Cette
pièce, numérotée 1280, a été remise au citoyen Blutel^'l
5° Lettre du Ministre de la justice, du 16 mai 1798, relative à
un arrêté des juges du tribunal de commerce de Nantes à l'effet de
n'accorder aucun jugement par défaut, pendant la durée des trou-
bles qui désolent les départements du Nord-Ouest. Cette mesure
avant paru au Ministre sage et nécessitée par l'absence d'un grand
''' M" 1277 • '"-'tire du Ministre des
Contributions pubiiques pour instruire
la Convention d'un délai accordé par
ses commissaires au commerce de
Strasbourg pour l'admission des mar-
chandises tirées de l'étranger dont
l'entrée est prohibée par décret du
i^mars; — n° 1278 : délibérations
des municipalités et districts relevant
du département d'Ule- et -Vilaine sur
les avantages et désavantages que pré-
sente la conservation ou la suppression
des fabriques d'eau-de-vie; — n" 1979 :
les négociants de la ville de Beaune se
plaignent des obstacles qu'ils éprouvent
pour l'exportation de leurs vins expé-
diés à destination de la Flandre autri-
richienne et demandent le libre trans-
port à l'étranger; demande de même
nature du citoyen F. E. Jeanson , pro-
priétaire et négociant à Ay (Marne); —
trie 7 septembre 1798, ordre du jour
motivé sur le décret du 3 septembre."'
(Arch. nat. , F'^ 227).
92
PROCES- VERBAUX
[i5 JUIN 1793J
nombre de justiciables occupés à repousser les rebelles, il prie
la Convention de l'approuver afin de dégager la responsabilité
des juges dont la détermination est dans les circonstances digne
d'éloges.
Lettre des juges du tribunal de commerce de Nantes sur le
même objet.
Ces pièces ont été remises au citoyen Barailon sous le
n" 1981 W.
6° Lettre du Ministre des contributions publiques, du 18 mai
1 '798 ; il soumet à la considération de la Convention la question de
savoir si les vinaigres, dont il n'est point parlé dans le décret du
i"" mars et dont la sortie paraît libre d'après le décret du 1 9 octobre
dernier, relatifs aux vins et liqueurs, ne se trouvent point dans le
cas d'être prohibés dans un moment oii les approvisionnements de
cette denrée pour les besoins de l'armée deviennent extrêmement
difficiles.
Cette lettre, numérotée 1282, a été remise au citoyen
Blutel(2).
7° Pétition du citoyen Silvestre de la Haye, négociant à Rouen;
il expose qu'avant le décret du l'^'mars il lui a été expédié d'Altena,
en VVestphalie , treize tonneaux renfermant des aiguilles. Ces ton-
neaux, du poids de 10,000 livres et sous les marques D. R. L.
numéros de /i5 à 69, sont présentement retenus à Cologne. Ce
négociant observe que l'impossibilité où il se trouve de se procurer
une espèce de marchandise qu'il a payée d'avance l'expose à une
perte d'autant plus malheureuse qu'il n'a pas dépendu de lui de la
prévenir; il prie en conséquence la Convention de déroger en sa
faveur, pour l'admission des treize tonneaux retenus en dépôt sur
les frontières d'Allemagne, au décret du i'^'" mars dernier qui
défend l'introduction en France des objets manufacturés en pays
('' «Le 10 mai dernier, les troubles
ont commencé dans notre département
et la nécessité de fournir à la défense
de la ville contre les attaques des ré-
voltés a forcé le développement de
toutes les forces, a arraché tous les
citoyens à leurs fondions, en sorte que
pendant plusieurs jours les affaires ont
été suspendues. Les premiers embarras
passés les tribunaux ont été rouverts,
mais l'absence journalière de la moitié
des citoyens occupés ou dans les sorties
ou à la garde intérieure de la ville,
quelques-uns même saisis dans leurs
campagnes par les brigands, a déter-
miné les tribunaux de prendre, sur
leur responsabilité , de n'accorder aucun
défaut et ce sous le motif que le défaut
aurait pu être donné contre un ci-
toyen occupé à défendre la propriété
publique. .. ;: (F'" 297).
'-' Le 7 septembre 1793 : ordre du
jour motivé sur le décret du 3 sep-
tembre 1798 (F'" 937.) — Le décret
du 19 octobre 1799 exceptait les vins
et liqueurs des dispositions du décret
proliibilif du 19 septembre 1792; celui
du 3 septembre 1798 exceptait de la
prohiliilion de sortie les vins en bou-
teilles.
[i5 JUIN 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 93
ennemi. Cette pétition, numérotée 1286, a été remise au citoyen
Blutel'i).
8° Lettre des juges du tribunal de commerce séant au Puy, sur la
question de savoir si les greiïiers des tribunaux de commerce dans
les villes de l'intérieur sont tenus de fournir un cautionnement
ainsi qu'il est ordonné pour les greffiers des tribunaux de district.
Les lois des a k août 1 7 9 0 et 18 août 1791 ^'^^ ne s'expliquent pas
d'une manière précise et semblent n'assujettir à cette formalité
que les juges des tribunaux de commerce des villes maritimes. Le
Ministre penche pour l'aiïirmalive et prie le Comité de commerce
de soumettre cet objet à la considération de la Convention.
Cette lettre, numérotée 1 296, a été remise au citoyen BluteH^^
11° Lettre du Ministre de l'intérieur, du 17 mai 1798, suivie
du tableau des gratilications ou encouragements accordés à diffé-
rents fabricants ou artistes en vertu de décisions des anciens admi-
nistrateurs des finances ou d'arrêts du ci-devant Conseil ^''^.
Le Ministre, en mettant sous les yeux de la Convention les titres
et les demandes des artistes qui ont part à ces récompenses, la prie
f'' N° 1284 : mention de mémoires
de Magenthies relatifs à des sommes à
lui dues ; — n° 1285 : Vernin, fermier
des messageries, sollicite le retour en
France d'une caisse de différents ou-
vrages en acier envoyée par les citoyens
Corzioli, Borgnis et C'% de Paris, à
Preiswerk , négociant à Bàle ; le détail
des colis est au dossier; — n" 1286 :
il s'agissait do 17 millions d'aiguilles,
pour une valeur totale de i5, 000 livres.
(Ces mémoires sont dans F^" 227).
f-) Décrets des i6-24 août 1790. La
seconde date est inexacte.
(^' N" 1987 • '^ tribunal de com-
merce du Puy représente le tort que
ferait aux fabriques de dentelle de
Rlione-et-Loiro , Cantal , Ardècbe , Lo-
zère, Haule-Loire, la prohibition des
fils de Hollande ; il est nécessaire de
laisser entrer, en les considérant comme
matières premières les fils étrangers ;
ordre du jour motivé sur le décret qui
permet l'introduction dos fils de Har-
lem ; — n° 1288: lettre du Ministre
des contributions publiques relgitive à
l'offre faite par le citoyen Niniverel de
faire à ses frais les fouilles qu'exige la
découverte des mines de charbon de
terre qui paraissent exister dans les en-
virons des salines do Mont-Morot (Jura);
renvoyé au Comité des domaines; —
n" 1289 : le Ministre des contributions
publiques instruit la Convention d'un
arrêté pris par le Commissaire de la
Convention près les armées du Rhin et
de la Moselle à l'effet de suspendre le
transit de l'étranger à l'étranger, accordé
par le décret du 7 juillet 1791 aux dé-
partements du Rhin, delà Moselle, etc.
(voirie décret du 24 juillet 1798, Pro-
cès-verbal, p. 160); — n" 1290 : les
citoyens Mourlagne, salpétriersù Barjols
(Var ), demandent à être payés de grati-
lications; — - n" 1291 : Hairs, entre-
preneur d'une fabrique d'eau-forte à
Donchery (Ardennes), demande la per-
mission de se faire fournir par la Régie
dos poudres le salpêtre qui lui est né-
cessaire ; demande appuyée par dos ma-
nufacturiers en drap du département;
— ■ n" 129a : arrêté relatif aux smog'-
glears admis dans les ports de la Répu-
blique : lettre du tribunal de commerce
de Dunkerque; — n" lagS : le citoyen
Prost annonce avoir découvert le
moyen de transformer les pommes de
terre en farine économique ; — n" 1 294 :
mention d'un ouvrage du citoyen David
Reray sur une nouvelle voiture. (Tous ces
mémoires sont dans F'" 227).
(') N"' 9 et 1 o : voir l'Appendice.
94 PROCÈS-VERBAUX [i5 juin 1798]
d'en autoriser le payement, qui d'après les dispositions du 16 août
1799 a été suspendu, à partir du i''' juillet dernier.
Autre lettre du même Ministre, du 1 1 de ce mois, sur le même
objet.
Ces pièces, numérotées 1288, ont été remises au citoyen Blutel.
Le Président donne lecture d'une lettre du Ministre des affaires
étrangères, du i 2 juin, relative à la pétition des citoyens Rabaudet
Compagnie, armateurs, par laquelle ils sollicitent moyennant indem-
nité la restitution du navire le Trajan et de sa riche cargaison,
lequel navire, pris à son retour de Pondicbéry par une frégate an-
glaise, a été repris sur l'ennemi par un corsaire de Nantes.
Le Comité renvoie cette lettre au citoyen Legendre, qui a été
précédemment chargé d'examiner la réclamation des citoyens
Rabaud portée sous le numéro 1276, avec invitation de présenter
incessamment au Comité son rapport sur cet objet.
Un membre annonce que, conformément à la déhbération du
Comité du 6 du courant, le citoyen Merlino s'est rendu au Comité
d'inspection , mais que le Conseil exécutif s'étant déterminé à raison
de sa proximité du Comité de salut public à conserver le local qu'il
occupe dans le Palais national, sa demande n'a eu aucun succès; il
rappelle le plan proposé à la séance du 6 , des changements et répa-
rations urgentes, pour rendre les différentes pièces du Comité
moins incommodes et plus utiles; il conclut en engageant le Comité
à l'accueillir. Le Comité, après avoir examiné ce plan et après avoir
reconnu la nécessité d'y statuer, arrête :
« Qu'il sera exposé dans la pièce destinée aux archives, du côté du
corridor du Comité d'agriculture, une cloison au lieu de l'ancienne
et dont la trace est encore indiquée au plafond; que la cloison
inutile, qui se trouve dans la pièce ayant vue sur le jardin du Palais
national, sera enlevée et employée à faire celle demandée, au milieu
de laquelle sera pratiquée une porte et qu'il sera dressé des tablettes
à droite et à gauche de la porte en face de celle d'entrée dans la
pièce des archives;
Qu'il sera demandé une table portative de dix pieds de long sur
cinq de large, laquelle garnie d'un tapis vert sera placée dans une
pièce donnant sur le jardin; une autre table en bureau de cinq
pieds de long sur trois de large garnie de tablettes, tapis et tiroirs
et un (levant pour chacune des cheminées;
Que les bureaux seront peints en noir;
Qu'il sera placé à chacune des croisées des différentes pièces du
Comité une tringle soutenue par deux pitons; des rideaux, un
treillis en iil de fi'r à partir de lappui plac/' depuis peu aux cinq
[i5 JUIN 1793] DU GOiMITÉ DE COMMERCE. 95
croisées du secrétariat et de la salle du Comité et deux verrous
à ressort à la porte qui communique des archives au Comité d'agri-
culture. 11
Le Comité arrête en outre qu'expédition des précédentes dispo-
sitions sera adressée au Comité d'inspection et à l'inspecteur des
travaux de la salle, en attendant les mesures ultérieures qui seront
proposées pour le logement du garçon de bureau.
Un membre (le citoyen Barailon) fait rapport de la pétition du
citoyen Hairs, distribuée au commencement de la séance sous
le n" 1291. La demande de ce pétitionnaire, entrepreneur
d'une fabrique d'eau-forte à Donchery, département des Ardennes,
tend à ce que le Gouvernement lui accorde la permission de se
faire fournir par la Régie des poudres le salpêtre quilui est néces-
saire pour le soutien de son établissement.
La discussion s'engage sur les avantages et inconvénients propres
à faire accueillir ou rejeter la demande du citoyen Hairs. Le
rapporteur insiste sur les raisons propres à l'appuyer; il cite les
avis favorables des administrations locales , les vives réclamations
des manufacturiers de Sedan, qui représentent le tort que leur fait
la difîîculté d'avoir des matières premières nécessaires à la teinture
et par suite au retard qui en résulte pour le service de la Répu-
blique, puisque cette pénurie les met dans l'impossibilité de faire
les livraisons en draps de couleur qu'ils se sont engagés à fournir
pour l'habillement des troupes.
Ces dernières observations donnent lieu à de nouveaux débats;
on demande que la discussion soit fermée et le renvoi de la pétition
au Ministre de la guerre. La discussion est fermée; le Comité
arrête le renvoi du mémoire au Ministre de la guerre avec invita-
iton de faire connaître son avis au Comité et d'indiquer s'il n'y
aurait pas d'inconvénient à accorder au citoyen Hairs douze mil-
liers de salpêtre , laquelle quantité serait prélevée sur celle fournie
pour l'aliment des fabriques d'eau-forte existantes dans la Répu-
blique.
Le citoyen Villers fait ensuite un rapport de la pétition des
préposés subalternes des douanes, distribuée le , sous le
n" 1267, ^^ tendant à procurer à ces citoyens une augmentation
de traitement. Le rapporteur présente le projet de décret suivant
qui remplit ce but sans augmenter les frais d'administration :
La Convention nationale, considérant que le supplément
d'appointements accordé par le décret du 1 1 mars dernier aux
préposés de la police extérieure du commerce, est insuffisant,
principalement dans les départements où le prix des objets de
96 PROCES-VERBAUX [i 5 juin 1798]
première nécessité est considérablement augmenté et voulant venir
au secours de ces préposés, sans accroître les charges du Trésor
public , décrète ce qui suit :
Art. 1^'. Le nombre des préposés à la police du commerce sera
réduit à douze mille; leurs appointements pour la présente année
seront de la somme qui a été affectée par le décret du 28 avril
1 yc) t et du supplément accordé par celui du 1 1 mars dernier.
Art. 2. La répartition sera faite entre les douze mille préposés
conservés, de manière que les simples préposés à pied des direc-
tions de Bayonne, Bordeaux, Metz, Strasbourg, Besançon, Cham-
béry , Toulon , Marseille , Montpellier et Perpignan puissent avoir
jusqu'à la concurrence de 600 livres d'appointements et les lieute-
nants 65o livres et que les traitements des simples préposés des
autres directions n'excèdent pas 5 00 livres et celui des chefs de
brigade 600 livres.
Art. 3. Le Ministre des contributions publiques remettra au
Comité des finances dans le mois de juillet prochain un double de
l'état des frais de régie qui aura été arrêté pour la présente année
savoir, pour les brigades d'après le présent décret et pour les
autres classes des préposés, d'après les changements devenus
nécessaires, sans que les sommes décrétées pour chaque classe
puissent être augmentée et que le traitement des directeurs soit
de plus de 6,000 livres '^^
Le Comité adopte ce projet de décret.
Le même rapporteur fait ensuite un autre rapport sur une
pétition dos patriotes Bataves distribuée le a juin sous le n" 1271,
et tendant à obtenir la restitution de plusieurs bâtiments hol-
landais qui sont en arrestation dans les ports de la Bépublique.
Le projet de décret qu'il présente est adopté par le Comité ,
comme il suit :
«Tous les bâtiments hollandais actuellement en embargo dans
les ports de la République française, autres que ceux capturés en
mer par les vaisseaux de l'État ou corsaires du commerce , seront
relàiliés et rendus, et il leur sera accordé des saufs-conduits pour
se retirer en sûreté, -o
Le Président lève la séance à 1 1 heures et demie.
ViLLERS, BlDTKL.
('; l)('(Trl du a() jiiiii-a jiiilld 1793.
[i 8 JUIN i7y3] DU COMITE DE COMMERCE. 97
SOIXANTE-SIXIÈME SÉANCE.
18 JUIN 1793.
Le mardi 18 juin 1798, l'an 2° de la République française,
le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Villers, secrétaire; Giraud, président; Barailon, Chiappe, Blutel.
La séance s'ouvre par le rapport que fait un membre (le citoyen
Barailon) sur l'arrêté, du 8 mars dernier, des commissaires de la
Convention nationale au département des Alpes-Maritimes, lequel
arrêté, porté sous le n° 1218 bis, autorise le commissaire or-
donnateur près l'armée du Var à verser entre les mains du
caissier du département des Alpes-Maritimes cent mille livres en
numéraire pour le payement de trois mille émines de blé achetées
à Gênes pour subvenir aux besoins des administrés de ce départe-
ment.
Le rapporteur observe que les commissaires de la Convention
nationale ne se sont déterminés à cette mesure qu'après s'être
assurés que le prêt dont il s'agit, motivé sur des circonstances impé-
rieuses, pouvait être effectué sans préjudicier au service mibtaire et
rétabli dans un bref délai. Il propose d'approuver leur conduite
et donne lecture d'un projet de décret qui, après quelques débats,
a été adopté en ces termes :
"wLa Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce, décrète qu'elle approuve la conduite
de ses commissaires et qu'elle confirme l'emprunt d'une somme
de cent mille livres en numéraire fait par les administrateurs du
département des Alpes-Maritimes pour l'approvisionnement en
grains de ses administrés, à la charge par lesdits administrateurs
de réintégrer, en totalité, avant le premier août prochain, celte
somme dans la caisse militaire de l'armée d'Italie d'où elle a été
tirée et d'en justifier à cette époque ^^K r>
Le même rend compte d'une lettre du Ministre de la justice, du
16 mai 1793, envoyée le i5 du courant à son rapport, sous le
n" 1281, sur un délibéré des juges du tribunal de commerce
de Nantes, dont l'effet est de surseoir au jugement de toutes les
affaires pendant la durée des troubles qui désolent les départements
du Nord-Ouest.
Cette mesure parait au rapporteur digne d'éloges; il ajoute
^'' Décret du 91-2G juin 1793.
IV. 7
98 PROCES-VERBAUX [18 jom 1798]
même qu'elle se trouve nécessitée par l'absence momentanée d'un
grand nombre de justiciables occupés à repousser les rebelles,
mais que, contraire aux lois précédemment rendues, la responsa-
bilité des juges se trouve compromise ; il propose de la dégager
par un décret.
Il donne lecture d'un projet en trois articles qui approuve les
mesures prises provisoirement par les juges du commerce à Nantes,
suspend pour un temps limité l'exécution des jugements rendus par
défaut et détermine pour ceux à rendre un sursis jusqu'à l'entière
expulsion des rebelles et le retour enfin de l'ordre et de la paix
dans l'intérieur.
Les citoyens Villers et Gbiappe applaudissent aux vues du
rapporteur, mais ils observent que les conséquences qui en peuvent
résulter, par la facilité qu'elles laissent aux débiteurs de se sous-
traire à leurs engagements et même aux poursuites de leurs créan-
ciers en s'enrôlant pour l'armée, nécessitent quelques changements
dans son projet de décret; ils engagent, en conséquence, le rap-
porteur à présenter une nouvelle rédaction qui , sans nuire aux
intérêts du commerce, offrît aux citoyens qui se seraient engagés
pour la défense de la patrie des ménagements que doit naturelle-
ment leur faire espérer leur généreux dévouement.
Le Comité adopte cet avis et ajourne à la prochaine séance la
discussion de la nouvelle rédaction.
Le citoyen Giraud rappelle l'ajournement prononcé le 1 8 mai
sur la discussion renvoyée à la première séance, du projet de décret
sur l'affaire du citoyen Schindler, portée dans le n" 1221, et
dont l'objet est d'établir dans le département de la Marne une
filature de coton et une manufacture de toiles et de mousselines.
Le rapporteur fait une analyse succincte de son rapport lu le
18 du mois dernier et inséré dans le procès-verbal dudit jour;
il passe ensuite au projet de décret.
La discussion s'engage et des changements et amendements
successivement proposés donnent lieu à la rédaction suivante :
La Convention nationale, après avoir entendu ses Comités de
commerce et d'aliénation, considérant combien il importe à la
République de multiplier dans son sein les moyens d'accroître
l'industrie nationale, de faire cesser, autant qu'il est en elle, les
tributs que la Nation pai<? à l'industrie étrangère; considérant que
c'est s'enrichir doublement en appelant sur son territoire par des
encouragements l'étranger qui vient s'y fixer avec le projet d'éta-
blir une manufacture nouvelle, (ju'ilestdu devoir des représentants
du peuple d'accueillir et de favoriser de pareils établissements,
[i8 jiiN 179.3] DU GOmTÈ DE COMMERCE. 99
que ce devoir lui est prescrit par la loi du li septembre 1790,
décrète :
Akt. l'"". L'abbaye d'Argensoiles , ses bâtiments, son enclos,
situés dans le district d'Epcrnay, département de la Marne, tels
qu'ils sont détaillés dans le procès-verbal d'estimation fait par le
citoyen Poterlet par ordre des administrateurs du département,
sera vendue au citoyen Scbindler et Compagnie, Suisse de nation ,
pour le prix de 100,000 livres à la charge par lui d'y établir une
manufacture de mousselines et toiles ainsi qu'une filature pour
l'alimenter et d'en payer le prix dans l'espace de dix années par
sommes égales et sans intérêts.
Art. 2. Si avant le parfait payement de cette acquisition le
citoyen Scbindler cédait son marché à un tiers, ou si dans la
première année il n'établissait pas la manufacture qui fait l'objet
de cette faveur, lesdits acquéreurs ou tiers acquéreurs ne jouiront
pas de l'exemption des intérêts, ils seront dans le cas d'être
assujettis aux mêmes conditions que tous les acquéreurs de biens
nationaux.
Art. 3. Il sera en outre accordé par forme d'encouragement
et d'indemnité à ladite Compagnie une somme de 2/1,000 livres
payables en dix payements de 2,/ioo livres par année, lesquelles
seront déduites sur les payements qu'elle fera de l'abbaye d'Argen-
solles pour les indemniser des frais Je premier établissement , à la
charge par eux de former des élèves français dans l'art de la
filature et du tissage, sans aucune indemnité de la part de ces
élèves.
Art. à. Pendant l'espace de cinq années il sera libre à ladite
Compagnie de faire entrer ko quintaux de coton filé chez l'étranger
et le Trésor public lui remboursera les droits qu'elle aura payés,
à leur importation , sur la présentation des acquits de ces droits et
en justifiant qu'elle a fabriqué une quantité de pièces proportionnée
au coton qu'elle aurait fait entrer.
Art. 5. Tous les meubles et bardes, appartenant tant audit
Scbindler et Compagnie qu'aux familles d'ouvriers qui les accom-
pagneront pour s'établir 'en France, seront exempts de tous droits
d'entrée, ainsi que les premiers ustensiles nécessaires pour la
filature, tisserie, imprimerie et apprêture propres à ladite manu-
facture.
100 PROCÈS-VERBAUX [18 jlin 1798]
Art. 6. La Convention nationale charge le Ministre de l'inté-
rieur de surveiller l'exécution du présent décret'*'.
Le Président lève la séance à 1 1 heures.
GiRkVD , président ; Villers.
SOIXANTE-SEPTIEME SEANCE.
99 JUIN 1798.
Le samedi 22 juin 1793, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé dans le lieu ordi-
naire de ses séances. Présents : les citoyens Blutel, président;
Villers, secrétaire; Lacaze fils aîné, Merlino, Barailon, Sauvé,
Chiappe.
La séance s'ouvre par l'admission du citoyen Amelot, admi-
nistrateur des Domaines nationaux. Ce citoyen obtient la parole et
annonce qu'il se présente pour soumettre au Comité quelques vues
sur les grandes ressources qu'offrent à l'industrie et au commerce
les grandes propriétés nationales en les consacrant à l'établisse-
ment de manufactures, fdatures et autres ateliers propres à occuper
beaucoup d'ouvriers.
Le Président répond au citoyen Amelot que son travail sera
examiné avec attention ; il l'engage à en remettre la copie sur le
bureau et l'invite à la séance du Comité.
Un membre (le citoyen Barailon) rend compte du mémoire
1 26 1, de la citoyenne Porro qui, réduite aux plus dures extrémités
par suite des sacrifices qu'elle a faits ainsi que feu son père pour
la découverte et la perfection des moyens propres à convertir la
tourbe en charbon , sollicite un secours.
Le rapporteur représente que les pièces produites lui ont paru
insulHsanles pour fixer son opinion; qu'il paraît bien que le père
de la pétitionnaire est inventeur de procédés pour la conversion
de la tourbe en charbon, mais que rien ne constate l'ulilih' que
celle découverte a pu être pour la Nation; il demande, en coiisé-
([uence, le renvoi de cette affaire au Ministre de l'intérieur pour
avoir son avis et des renseignements.
Le Comité adopte ces propositions.
Lo citf)y<'n Blutel , cliargé du rapport sur deux lettres ministé-
rielles, numérotées i283, relatives au payement des primes,
f' Le (liMiol ni- lut pus présenté à la Convention.
[22 JUIN 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 101
gratifications et encouragements dus au commerce, expose que le
Ministre, en afïirmant qu'aucuns encouragements ne peuvent être
eiïectués à dater des six derniers mois de 1792 sans autorisation
de la Convention , se fonde sans doute sur la loi du 1 6 août de la
même année qui ordonne efleclivement qu'il ne sera payé que ce
qui était dû depuis le i"" janvier 1 791 jusqu'à la promulgation de
ladite loi du 16 août, mais le Ministre semble perdre de vue la loi
du i 3 février 1790 par laquelle il est autorisé à faire payer toutes
les primes et encouragements accordés et dus au commerce depuis
le i''' janvier 1791, conformément à la loi du 26 février de la
même année contîrmative de celle du 16 août 1792.
Déjà la Convention avait, le 2 février 1798, passé à l'ordre du
jour sur la même demande, motivé sur l'existence des lois préci-
tées, mais sur quelques difficultés faites par le Ministre, le Comité,
pour les faire cesser, crut devoir faire rendre le décret du i3
qui ne semble plus laisser aucun doute sur le point dont est
question.
En effet, si la loi du i3 février n'a pas autorisé le Ministre à
payer au delà de l'époque de la promulgation de celle du 1 6 août
1792, quelle autorisation lui aurait-elle donc donnée et sur quoi
porterait cette loi qui dit positivement : « La Convention nationale
autorise le Ministre de l'intérieur à faire payer toutes les primes et
encouragements, etc. , depuis le i""" janvier 1791, conformément à
la loi du 26 février de la même année et à la loi confirmative du
16 août 1799 55?
Le rapporteur ne pense pas qu'il y ait aucune raison plausible
qui puisse empêcher le Ministre de l'intérieur de faire payer les
six derniers mois de 1792, pour quoi il propose au Comité de
passer à l'ordre du jour sur les lettres du Ministre , motivé sur
l'existence de la loi du i3 février 1793 qui autorise ce dernier
à faire le payement de ce qui est dû au commerce depuis le
1''' janvier 1791, pour les primes et encouragements qui y sont
accordés sauf à faire un rapport sur lesdites primes et gratifications
et à faire rendre un décret pour le j)ayement à faire en 1793.
L'ordre du jour est adopté et le Comité arrête qu'il sera envoyé
au Ministre de l'intérieur extrait du présent procès-verbal aux fins
de l'exécution de la loi du t 3 février dernier.
On passe ensuite à la distribution des pièces et mémoires dans
l'ordre suivant :
1° Lettre par laquelle le citoyen Devaux, fourbisseur, se plaint
do ce cju'une caisse qu'il a expédiée le 16 avril 1793 contenant
des poignées de filigrane roulé sur bois, des fourreaux de roussette
102 PROCÈS-VERBAUX [22 jiin 1798]
blancs et des ceinturons d'épée en maroquin piqués en argent , a été
retenue à la douane de Colionges; il demande que cette caisse
suive sa destination pour Turin puisqu'elle ne renferme que des
objets de luxe, nullement utiles aux troupes et dont la sortie n'a
été défendue par aucune loi.
Cette pièce , numérotée 1296, a été renvoyée à la Régie des
douanes, pour avoir son avis.
9° Mémoire du citoyen Pic|uot l'aîné, de Honfleur; il annonce
que le corsaire la Marie-Rose, dont il est l'armateur, a fait dans le
cours du mois de février dernier la prise d'un bâtiment irlandais
dont partie de la cargaison consistait en thé et une caisse d'argen-
terie; il ajoute que la vente de la cargaison s'est faite suivant les
formes, mais que l'on veut assujettir les thés au droit de 76 livres
du cent pesant et envoyer à la Monnaie la caisse de l'argenterie
dont la valeur ne peut être que de 2,900 livres, tandis qu'à la
vente elle pourrait être portée de 10,000 à 11, 000 livres; il de-
mande en conséquence que les thés provenant du navire irlandais
la Charlotte, de Belfast, ne soient assujettis qu'aux droits ordinaires
de 5 p. 100 et que la caisse d'argenterie prise sur le même navire
soit vendue à l'encan.
Ce mémoire, numéroté 1297, a été remis au citoyen Villers et
sera communiqué à la Régie des douanes, pour avoir son avis.
3° Le Ministre de l'intérieur, par une lettre du 17 de ce mois,
entretient la Convention d'une demande en indemnité formée par
les citoyens Follope, Vassc et Compagnie pour dédommagement
des pertes qu'ils ont éprouvées par le pillage de trente-quatre balles
de coton qu'ils ont expédiées le 1 6 mars dernier au citoyen Tilloy-
Crespin, négociant a Lille.
Les trente-quatre balles donnaient un poids de 6,697 IJ^^'^s-
La réclamation des citoyens Follope, Vasse et Compagnie est
appuyée de l'avis des administrations locales ^'l
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
Blutel, Villers.
'"> IN'iagcj: voir la séance du Comité citoyens Follope, Vasse et C'*, nuraé-
du 17 août 1798; — la pétition dos rolée i3oo, est dans F'" 227.
[9-9 Ji'iN 1793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 103
SOIXANTE-HUITIÈME SÉANCE.
29 JUIN 1793.
Le samedi 29 juin 1793, l'an (lenxi(''me de la Ri^publique fran-
çaise , le Comité de commerce s'est assemblé au lieu ordinaire de ses
séances. Présents : les citoyens Blutel, président; Villers, secré-
taire; Barailon, Dechézeaux, Lacaze, Martin, Chiappe, Giraud.
La séance ouverte, le citoyen Villers demande et obtient la parole
pour rendre compte au Comité du travail qui lui a été présenté
à la séance du 22 par le citoyen Amelot, administrateur des Do-
maines nationaux, sur le parti avantageux qu'il est possible de tirer
pour l'intérêt même de la République des grandes propriétés
nationales en élevant des manufactures , fabriques et autres éta-
blissements publics utiles à l'industrie et au commerce.
Il donne lecture du rapport et du projet de décret dont la
teneur suit :
L'intérêt des finances de la République a exigé que certaines propriétés
nationales soient divisées et vendues par lots séparés; son intérêt politique et
moral commande impérieusement aujourd'hui d'examiner si, en divisant celles
de ces propriétés susceptibles par leur étendue et leurs ressoiu-ces locales
d'être employées à des établissements de commerce, à des manufactures et
à d'autres spéculations pour l'accroissement de l'agriculture et de l'économie
rurale, il n'en résulterait pas poui' la République et pour l'industrie des
pertes incalculables.
Il existe de ces propriétés dont la division serait non seulement impossible ,
mais même serait nuisible; leur situation, les matières premières produites
par le sol sur lequel elles reposent, les citoyens accoutumés à les manipuler,
l'industrie du pays qui les renferme, les communications avec les pays envi-
ronnants auxquelles l'art n'a point de part, les débouchés que leur localité a
semblé leur affecter privativement et, enfin, tous les avantages dont la nature
les a comblées semblent en faire une classe séparée dans l'ordre physique.
Diviser ces propriétés, ce serait intervertir cet ordre, anéantir ces ressources
précieuses, diminuer la valeur réelle des bâtiments et de leui-s dépendances;
les vendre par lots séparés , ce serait non seulement causer une perte énorme
pour les finances de la RépubHque par le peu de valeur auquel chaque por-
tion pourrait être adjugée, mais, ce qui est dune plus grande importance, ce
serait à jamais priver des citoyens industrieux de se livrer aux travaux d'où
dépend leur existence, ce serait, enfin, les forcer de gémir dans l'indigence au
milieu des bienfaits de la nature qui doivent être i-egardés comme leur
patrimoine.
Personne n'ignore qu'il est des branches d'industrie dont l'exploitation
exige des emplacements considérables, des commodités particulières et qu il
en est qui ne peuvent être bien dirigées que là où se trouvent ces avantages
réunis. Personne n'ignore aussi que des matières premières produites dans un
climat restent souvent abandonnées parce que les frais d'établissement poiu-
10^1 PROGÈS^VERBAUX [39 juin 1793]
les manipuler et les rendre propres aux usages de la société seraient trop
considérables pour les entrepreneurs.
L'expérience nous a prouvé qu'il est des citoyens ingénieux qui, tout sti-
mulés qu'ils sont par des vues salutaires et quoique sûrs de réussir, ne sont
point assez hardis ou fortunés pour entreprendre, parce que les dépenses de
construction les épouvantent et qu'ils n'évoquent que dans un avenir très
éloigné le moment de leur jouissance.
Ces étrangers, ne pouvant connaître les localités qui seraient propres aux
spéculations qu'ils pourraient effectuer, jouiraient déjà parmi nous de la
liberté dont ils sont jaloux, s'ils avaient des indices qui pourraient seconder
leurs vues et les éclairer sur le genre d'industrie auquel ils veulent se livrer.
Mais un motif plus puissant que celui-là doit marcher avant tous les autres :
c'est l'intérêt de ces braves citoyens qui ont quitté leurs états et leurs foyers ,
abandonné leurs familles pour aller servir la cause de la liberté.
Plus d'un million de citoyens sont employés dans les armées de la Répu-
blique ou aux travaux nécessaires à sa défense; la République doit conserver
pour eux des établissements qui , vivifiés par les manufactures et le commerce,
leur assureront à leur retour des ressources pour le reste de leur vie. Là , glo-
rieux de leurs succès , ils trouveront à employer utilement pour eux des bras
qui ont servi à la défense de la cause commune; l'ouvrier rendu à ses enfants,
délivré de toute inquiétude pour l'avenir, n'aura plus qu'à se livrer aux tra-
vaux qui lui seront offerts; ses enfants n'exciteront plus sa sollicitude et ces
établissements, où l'opulence insolente et l'oisiveté destructive de l'ordre so-
cial avaient établi leui- empire, deviendront le séjour des arts, du bonheur,
de l'aisance, de la prospérité et ce sera le triomphe de la République.
Le Comité de commerce , pénétré de ces motifs , s'est procuré auprès de
l'Administration des domaines nationaux et des corps administratifs des ren-
seignements importants sur l'usage et le genre d'industrie auxquels seraient
propres plusieurs propriétés nationales, qui d'ailleurs n'offriraient point de
grandes ressources à la Nation et pourraient même lui devenir à charge, et
c'est après avoir pesé les avantages pécuniaires et politiques qui en résulte-
raient, qu'il vous propose le décret suivant :
La Convention nationale, ouï le rapport de son Comité de com-
merce, considérant que le décret des i^"" et 4 avril dernier a bien
prévu les moyens d'accroître la valeur de certaines propriétés
nationales en ordonnant qu'elles seraient divisées et vendues par
lots séparés "\ mais qu'il existe d'autres propriétés, telles que les
abbayes et autres maisons religieuses, situées dans les campagnes
et quelques-unes même de celles situées dans les villes dont la
division serait impossible ou nuisible aux intérêts de la Nation;
Considérant que la dillicullé de la vente de ces grandes pro-
priétés résulte de leur étendue, qui ne les rend propres qu'à des
établissements de commerce et à des manufactures;
"' r'f't /i avril 1798 : décret qui ot jardins dos abbayes, monastères on
ordonne la division el la vente par lots rongréfjations snpprimées et antres
séparés des rliàleaux ri-devant royanx, (grandes propriétés nationales silnées
des palais épiscopanx, luiliments, cours d;,ns les campagnes et dans les villes.
[29 "tiN i7(.)3| DU COMITÉ DE COMMERCE. 105
Considérant qu'elles sont à charge à la Nation en ce qu'elles ne
lui rapportent point d'intérêt et qu'elles entraînent des réparations
coûteuses et sont sujettes par la non-habitation à de grandes
dégradations ;
Considérant que la plupart de ces -grandes propriétés nationales
sont ignorées de ceux -mêmes qui pourraient profiter des avantages
qu'elles présentent pour l'industrie et le commerce;
Considérant qu'en accordant des facilités pour le payement de
ces grandes propriétés aux citoyens qui voudraient transformer
ces monuments du luxe, de la mollesse et de la superstition en
établissements utiles aux arts et au commerce et aux étrangers qui
apporteraient des branches d'industrie nouvelle, la Nation y trou-
vera le double intérêt de faire valoir ces propriétés et de faire fruc-
tifier le commerce et l'industrie; approuvant les recherches faites à
cet égard par le citoyen Amelot, administrateur des Domaines
nationaux, décrète ce qui suit :
Art. 1^'. Il sera supercédé à la vente des maisons religieuses el
autres propriétés nationales désignées dans l'état annexé au présent
décret et qui se seraient pas aliénées jusqu'à ce jour.
Art. "2, La liste de ces maisons avec leui* situation et la dési-
gnation des genres d'industries auxquelles elles sont propres sera
rendue publique par la voie de l'impression, insérée dans les
journaux les plus répandus, traduite en langues étrangères et
adressée, par les soins du Ministre des affaires étrangères, dans
toutes les villes de commerce des pays étrangers.
Art. 3. Il sera fourni des listes de supplément pour les maisons
sur lesquelles ledit Administrateur recevrait des renseignements
ultérieurs, après néanmoins qu'elles auront été approuvées par la
Convention nationale.
Art. k. L'Administrateur des domaines nationaux fera imprimer
pour chaque établissement séparé les renseignements plus détaillés
qu'il a sur chacun d'eux, afin de les faire parvenir aux citoyens
qui les réclameraient.
Art. 5. Les maisons désignées dans la liste annexée au présent
décret et dans celles de supplément seront estimées rigoureusement
et dans toute leur valeur par deux experts nommés par les dépar-
tements et pris parmi les gens de l'art, en présence de deux
membres de la municipalité dans l'étendue de laquelle elles seront
situées. Le double dudit procès-verbal d'esfimation sera adressé à
l'Administrateur après avoir été visé par le district et le dépar-
tement.
106 PROCES-VERBAUX [99 jum 1798]
Art. 6. Lorsqu'il y aura une ou plusieurs soumissions d'acquérir
l'une desdiles maisons par des citoyens qui s'engageront à y établir
un genre d'industrie quelconque, il en sera adressé une expédition,
certifiée par le département à l'Administrateur des domaines natio-
naux et la vente en sera indiquée par affiches en la manière accou-
tumée, mais pour être faite dans le chef-lieu du département et il
sera dressé un état des lieux par un expert.
Art. 7. Les enchères se suivront en la manière accoutumée
entre les soumissionnaires, mais aucune enchère ne sera reçue de
la part des autres citoyens au-dessus de la soumission ou au-dessus
de l'enchère d'un soumissionnaire qu'elle ne soit du dixième de la
soumission ou de l'enchère publique.
Art. 8. Aussitôt la clôture de l'adjudication, l'état des lieux sera
reconnu par l'adjudicataire et signé de lui, il lui en sera délivré
copie, et il ne pourra entrer en jouissance que lorsque ce préalable
aura été rempli.
Art. 9. Il sera adressé sur-le-champ copie du procès-verbal
d'adjudication à l'Administrateur des domaines nationaux.
AitT. 10. Les soumissionnaires, pour garantie de l'exécution des
engagements qu'ils auront pris d'établir un genre d'industrie dans
le lieu de leur acquisition, seront tenus de fournir caution solvabie
du tiers de l'estimation jusqu'à ce qu'il y ait un tiers de ladite
acquisition de soldé.
Art. 11. Dans le cas oii l'acquéreur ne satisferait j)as à ses
engagements et n'établirait pas dans les six mois de son adjudica-
tion un genre d'industrie quelconque, il en sera dressé procès-
verbal et il sera déchu de son adjudication et condamné à une
amende triple des intérêts qui se trouveront dus et au rembourse-
ment des dégradations qui auront lieu pendant sa jouissance.
Art. 1'2. Les acquéreurs, au moyen de la caution exigée par
l'article 1 0 , jouiront de la faculté de ne payer leur acquisition
qu'en douze ans par portions égales et sans intérêts si ce n'est
pour les sommes dont ils retarderaient le payement.
Art. 13. La folle enchère ne pourra avoir lieu pour lesdits
acquéreurs ])endant les quatn^ premières années s'ils justifient par
un rapport dressé à leurs frais par deux experts, nommés par le
département, que les travaux qu'ils ont faits dans leur établissement
ne l'ont point détérioré et (pi'ils sont de valeur équivalente à la
somme due.
[39 HiN 179?.] DU COMITE DE COMMERCE. 107
Art. 1/i. Passé le délai de quatre années, la folle enchère sera
poursuivie dans les formes usitées pour les autres domaines natio-
naux et la caution sera de plus affectée à l'acquit des sommes (|ni
pourraient être dues à la Nation, tant en capital et intérêts (|iii
porteront sur la totalité du prix faute par l'acquéreur d'avoir satis-
fait à ses engagements , qu'en remplacement des dégradations ou
détériorations arrivées dans lesdits établissements et qui seront
constatées par des experts à vue de l'état des lieux dressé en exécu-
tion de l'article 6.
Art. 15. a chaque année révolue depuis la date de l'adjudi-
cation, il sera dressé, par un commissaire nommé par le dépar-
tement, un procès-verbal de la situation de l'établissement, des
changements notoires qui auraient pu s'y faire, des avantages ou
inconvénients qui peuvent en résulter pour les intérêts de la Nation,
de l'avancement et de l'activité des travaux; il sera adressé une
copie de ces procès-verbaux à l'Administrateur des domaines
nationaux.
Art. 16. Pour procurer au Ministre de l'intérieur les rensei-
gnements dont il a besoin sous le rapport du commerce et de l'in-
dustrie, l'Administrateur des domaines nationaux lui remettra des
copies des soumissions, procès-verbaux d'adjudication et procès-
verbaux dressés en exécution de l'article i5.
Les vues d'utilité générale développées par le citoyen Amelot et
unanimement applaudies, le Comité arrête que ces vues, ayant un
rapport direct avec les travaux dont est chargé le Comité d'alié-
nation, lui seront renvoyées avec invitation d'en hâter l'exécution
et que le Président écrira au citoyen Amelot pour l'instruire des
dispositions arrêtées par le Comité.
Le même rapporteur (le citoyen Villers) présente ensuite une
pétition qui lui a été remise par le citoyen Garnier, marchand
quincaillier à Paris, dont l'objet est de solliciter la permission de
faire entrer en France deux tonneaux de quincaillerie et mercerie
tirés du pays de Nuremberg.
Plusieurs membres observent que la loi du i" mars s'oppose à
la faveur sollicitée et demandent l'ordre du jour.
Le (jomité passe à l'ordre du jour, motivé sur les dispositions de
l'article 3 de la loi précitée ''^.
('' Cet article, de la loi Hu i"-'i mars manufacturés à l'étranger quand
1793 annulant tous traités d'al- on ne pouvait justifier ^qu'ils avaient
liance et de commerce, interdisait, été fabriqués dans les Etats avec ies-
à partir du i" avril, l'importation quels la République ne serait point en
en France d'objets ou marchandises guerre.
108 PROCES-VERBAUX [99 juin 1798]
Le même rapporteur rappelle le mémoire renvoyé à son rapport,
sous le n° 1 297, par lequel le citoyen Piquot, armateur à Honfîeur,
sollicite :
1° Une réduction de droits sur des thés provenant d'une prise
irlandaise, et qui, comme les thés étrangers, sont dans le cas d'être
assujettis, à l'entrée du territoire français, à 76 livres du cent
pesant;
2° La permission de faire vendre sur place une caisse provenant
de la même prise, renfermant de l'argenterie artistement travaillée
et dont la valeur, à raison de la main-d'œuvre, peut être portée
de 10,000 à 1 1,000 livres.
Le rapporteur représente que la réduction de droits sur les thés
dont il s'agit, loin de nuire aux intérêts de laRépubhque, offre,
au contraire, différents avantages, les moyens de faciliter les
relations commerciales et de présenter, pour les armements en
course, des encouragements que les circonstances actuelles rendent
nécessaires.
Passant ensuite à la caisse d'argenterie, il observe qu'envoyée à
la Monnaie elle ne produirait guère que 2,200 livres, mesure qui
occasionnerait au pétitionnaire une perte de plus de 8,000 livres
qu'il paraît naturel de lui éviter puisqu'elle serait sans avantage à
la Nation.
11 propose, en conséquence, de réduire h 5 pour 100 de sa
valeur les droits à percevoir sur les thés provenant de la prise du
bâtiment irlandais faite par le corsaire Mnrie-Rosc. et d'autoriser
la vente sur les lieux de la caisse d'argenterie faisant partie de la
cargaison dudit bâtiment.
Les abus que pourraient faciliter ces différentes faveurs servent
de prétexte à quelques membres pour s'élever contre; mais leurs
réclamations combattues victorieusemtmt par la majorité restent
sans effet.
Le Comité adopte les deux propositions du rapporteur, le charge
de rédiger un projet de décret en conformité et de lui en donner
lecture à la prochaine séance.
Lo même (le citoyen Villers) annonce qu'il a examiné la lettre
du Ministre de l'intérieur sur la demande en indemnité sollicitée
par le citoyen Foliope et 0% renvoyée à son rapport sous le
n" i.'îoo, pour dédommagemont des pertes qu'il a éprouvées par
suite du pillage de trente-quatre balles de coton qui a eu lieu le
1 9 mars à la descente de Maronne; il observe que les lettres et
arrêtés qui l'appuient lui ont paru insuffisants pour déterminer son
opinion ; (juo les procès-verbaux qui ont été rédigés sur les lieux pour
[•29JUIM793] DU COMITÉ DE COMMERCE. 109
constater le dommage , les circonstances qui ont précédé , suivi le
pillage et enfm les mesures qui ont dû être prises pour en pré-
venir et arrêter les suites, n'ont point été fournis et que la facture
de l'envoi des cotons et la pétition des réclamants ont été égale-
ment oubliées; il propose de faire la demande de ces différentes
pièces au Ministre de l'intérieur et d'ajourner son rapport jusqu'à
ce qu'elles aient été fournies.
Cette proposition est adoptée.
La séance est levée à i o heures et demie.
BlUTEL, VlLLEliS.
SOIXANTE-NEUVIEME SEANCE.
2 JUILLET 1798.
Le mardi 2 juillet 1790, l'an 2^'"* de la République fran-
çaise, le Comité de commerce s'est assemblé au lieu ordinaire
de ses séances. Présents : les citovens Blutel, président; Villers,
secrétaire; Lacaze, Chiappe, Sauvé.
La séance est ouverte par l'admission d'un membre du Comité
de marine ^^^ chargé du rapport sur un projet d'acte de navigation
de la République française.
Il donne lecture de ce rapport et projet d'acte de navigation
conçus ainsi qu'il suit :
Citoyens législateurs ,
Vous avez renvoyé à vos Comités diplomatique, de marine et de com-
merce réunis la proposition faite dans votre sein le 20 mai dernier de vous
présenter incessamment un projet d'acte de navigation.
Cette idée, digne des méditations d'un législateur républicain, n'a pas
échappé à votre Comité de salut public.
Dans le rapport qui vous a été fait le 29 mai sur l'état de la République
française il vous a tracé en grand les avantages inappréciables qui peuvent
résulter pour elle d'une mesure qui, adoptée depuis un siècle et demi en
Angleterre, a été la source de la plus féconde prospérité de cette puissance
rivale. Mais , dans une question de cette nature , des considérations générales
et des observations rapides ne suffisent pas pour porter la conviction dans tous
les esprits.
Votre Comité de marine s'est occupé de rassembler les notions et les élé-
ments qui pourraient vous éclairer complètement sur l'importance d'un acte
de navigation et vous déterminer à poser enfin , à côté de la constitution poli-
tique de l'empire, cette première base de la constitution commerciale. H n'a pu
s'associer, suivant vos vues, au Comité diplomatique qui n'a point été re-
nouvelé depuis la suppression du Comité de défense générale; mais il s'est
t'' vtLc citoyen Pierre Marec, député du Finistère.^' [Noie m Procès-verbal.]
110 PROCÈS-VERBAUX [qjuil. 1798]
concerté avec ceux de commerce et de salut public , et c'est au nom de ces trois
Comités que je viens vous présenter le résultat de leurs délibérations.
Le but principal de l'acte de navigation que nous proposons est de détruire
l'entremise de toute navigation indirecte dans les transports maritimes de nos
échanges avec les peuples étrangers et de faire cesser enfin le cabotage inter-
médiaire, si préjudiciable à notre commerce et à notre marine, qui nous a
rendus jusqu'à présent les tributaires bénévoles de toutes les puissances ma-
ritimes de l'Europe. Cet acte a aussi pour objet de réserver aux bâtiments
nationaux la faculté exclusive du transport des mêmes échanges d'un port de
la République à l'autre.
Cette double prohibition contrarie sans doute les principes d'une liberté
commerciale indéfinie; mais une telle liberté peut-être ne convient qu'au sys-
tème de la République universelle et l'on sent que la République du genre
humain sera encore plus difficile à réaliser que celle de Platon. Il est donc de
notre sagesse de ne pas nous laisser éblouii- par les rêves brillants des éco-
nomistes et d'apprécier au flambeau de l'expérience et de la raison leurs spé-
cieuses ai'gumentations et leur pompeuse théorie.
C'est dans l'exemple des grandes nations qui nous environnent, de celle
surtout, qui, la première, a su appliquer à sa navigation le régime prohibitif:
c'est là que nous devons puiser les règles de notre conduite, si nous avons à
C(Kur la véritable prospérité de notre patrie.
La France , envisagée commercialement , est le plus riche entrepôt de l'uni-
vers; c'est en même temps le marché qui offre le plus de consommaleuis et
de débouchés à l'industrie des nations. D'oij vient qu'avec tant de l'essources
et de besoins, avec une si grande abondance de denrées, de productions et
de marchandises territoriales , avec l'usage d'une si grande consommation de
denrées, de productions et de marchandises étrangères, sa navigation a été
jusqu'à présent si languissante, sa marine commerçante si chétive, si nidle
dans l'ensemble des avantages qui lui sont propres? Doù vient que le pavil-
lon de ses plus redoutables ennemis a presque exclusivement figuré dans ses
lelalinns commerciales? C'est qu'il lui manquait un acte de navigation; c'est
qu'une politique fausse , timide et frivole n'avait pas su enfanter ou osé em-
prunter à un grand peuple, fier de ses richesses et de son crédit, ce moyen
créateur qui a plus contribué à sa puissance que toutes les victoires de ses
amiraux.
R est temps que la nation française connaisse enfin tous ses avantages et
sache les mettre à profit; il est temps de réparer tout le tort que lui a causé
à cet égard l'ignorance ou l'indifférence coupable d'un gouvernement oppres-
seur, plus soigneux de conserver, à tout prix, son autorité despotique, plus
occu]»é d'intrigues diplomatiques ou d'opérations fiscales, plus jaloux de
maintenir la fausse splendeur d'un trône aux dépens des vrais intérêts du
peuple (ju'atteutif à faire fructifier, par tous les moyens, son agriculture,
son commerce et son industrie.
Jamais, sans doute, circonstance ne lut plus favorable pour procurer à
notre patrie le bienfait d'un acte de navigation, Des armées nombreuses et
famili.irisées avec la victoire combattent en ce moment pour son indéj)en-
dance (il sa lihorté contre les puissances précisément les plus intéressées à
empêcher qu'elle ne jouisse d'un pareil acte. Avant la guerre, il eût sufli pour
nous r.illirer de la part de l'Angleterre; c'est l'effet qu'il produisit de la part
delà Hollande loi'S(jue Olivier Cromwell le fit décréter en i65i par le Parle-
ment britannique.
[g JiiL. 1793]
DU COMITE DE COMMERCE.
111
A cette époque, suivant les recherches d'un de nos compatriotes les plus
instruits aujourd'hui dans la connaissanco de nos ve'ritables intén'ls commer-
ciaux et politiques (le citoyen Ducher)<'\ le commerce marilime des Anglais
ne consistait pas en plus de 96,000 tonneaux de transport: il s'élevait en
1790 à plus de 800,000 tonneaux.
A coite époque encore, suivant le ra])port intéressant présenté à l'Assem-
blée constituante sur cette malièreparle citoyen Dolaltre, frrélran{jer faisait la
moitié de la navigation en Angleterre : insensililement l'Anglais reprit ses
droits. Vers 1700, l'étranger ne fiiisait plus que la cinquième partie de cette
navigation; en 1726 seulement un peu plus de la neuvième; en 1760 un
peu plus que la douzième; enfin en 1791 , il n'en faisait pas la quatorzième
partie n ^^K
Notre navigation était, il y a un an, dans un rapport encore plus défavo-
rable avec celle des nations étrangères que n'était la navigation anglaise en
i65i. Qu'il me soit permis de rassembler ici, en quelques lignes, les cal-
culs frappants qui vous ont été présentés à cet égard au mois de décembre
dernier, par l'ex-Ministre de l'intérieur dans le tableau des résultats du
commerce extérieur de la Répuldique française '^\
Le transport maritime de nos échanges avec les Européens, les Levantins ,
les Barbaresques et les Anglo-Américains, évalué sur une moyenne de 1787
à 1789 inclusivement, a occasionné l'emploi total de î6,q25 bâtiments jau-
geant en masse 1,18/1,170 tonneaux, lesquels évalués l'un dans l'autre à
06 livres le tonneau ont dû produire ia millions 63o raille 120 livres de
fret.
Il n'a été employé dans ce transport, pendant le même temps que
3,763 bâtiments français, jaugeant ensemble 296,231 tonneaux faisant au
même taux 10,808,016 livres de fret.
C'est-à-dire que le pavillon français n'y a paru que pour un peu plus de
deux dixièmes, tandis que le pavillon anglais y a participé pour près de
quatre dixièmes et celui de toute autre nation pour les quatre dixièmes
restants.
Dans les six premiers mois de 1792 , sur envh'on 6,000 navires jaugeant
ensemble 5oo,ooo tonneaux qui ont été pareillement employés aux impor-
tations et exportations de notre commerce avec les mêmes peuples , le pavil-
lon français ne se montre que pour trois dixièmes de la masse totale, tandis
que les bâtiments de l'Angleterre, de la Hollande et des villes hanséatiques y
t'^ tfSi la Convention décrète le projet
d'acte de navigation, la patrie devra
quelque reconnaissance au citoyen Du-
cher, qui, depuis plus de deux ans, pour-
suit l'adoption de ce projet avec une
constance infatigable, tant auprès des
Comités des Assemblées nationales que
par la publication de ses écrits. C'est
une justice que je me plais à rendre pu-
bliquement à cet excellent citoyen. n
[Note de Marec] — Ducher, «homme de
lettres^, avait publié : Nouvelle alliance
à proposer entre les républiques française
et américaine (1793, in-8°); — Sup-
pression des barrières entre la France cl
les co/omV.s ( 179 !î , in-S") ; — De la
dette publique en France, en Angleteirc
et dans les Etats-Unis de l'Amérique
(i792,in-8").
(^' Sur le rapport de Delattre, pré-
senté le 31 septembre 1791 au Comité
d'agriculture et de commerce, voir le
tome I de cette publication, p. /i33-
43/1.
^'^ Il s'agit du rapport présenté par
Roland, le 17 décembre 1792, et inti-
tulé : Résultats du commerce extérieur
de la République française pendant le
premier semestre de lyga... (Pans,
i793,in-l'olio.) Arch. nat., AD xix" ù¥.
112 PROCÈS-VERBAUX [2 juil. 1798]
sont compris pour quatre dixièmes et que ies navires des autres nations sont
les trois dixièmes de surplus.
Si l'on considère cette navigatioii sous un autre rapport, sous celui de nos
relations directes avec chacun des Etats de l'Europe, du Levant, de la Bar-
barie el de TAmérique septentrionale, on voit que pendant le même temps
(dans une année moyenne de 1787 à 1789 inclusivement) il s'est mêlé dans
le transport maritime de nos échanges :
Avec l'Espagne, 199 bâtiments autres que des Français et des Espagnols,
abstraction faite des navires étrangers qui ont pu s'immiscer dans ce cabotage
sous l'un ou lautre pavillon.
Avec la Sardaigne, 969 bâtiments semblables.
Avec la Hollande, 961 bâtiments semblables.
En un mot avec tous les Etats dont j'ai parlé, 9,368 navires, faisant le
commerce indirect et ayant un tonnage total de 980,600 tonneaux, lesquels
évalués à 36 livres de fret, l'un dans l'autre, font 8, 3o 1,600 livres enlevées
impunément année commune à notre cabotage, par le seul fait du défaut
d'existence en France d'un acte de navigation, sans compter les avantages
considérables qui auraient résulté pour son industrie et son commerce de
la construction dans ses ports et de l'emploi de la totalité ou seulement de la
moitié de ces 9,368 navires intermédiaires.
Il doit donc être démontre' à tous les esprits que rien ne contribuerait plus
il faire prospérer notre navigation et par conséquent toutes les branches de
notre commerce et de notre industrie que l'adoption d'un acte qui, en ex-
cluant sévèrement tous les étrangers qui ont jusqu'à présent ravi à nos
concitoyens la plus riche portion pour ainsi dire de leur patrimoine, accroî-
trait d'autant la somme de leurs relations directes avec les nations étran-
gères.
Hâtons-nous donc, Citoyens , de restituer à notre patrie tous ses droits, en
prenant à cet égard une mesure grande et digne de tout ce que nous avons
fait pour la liberté. Si, à l'époque où je parle, notre navigation est propor-
tionnellement plus languissante que n'était celle de l'Angleterre, lorsque le
génie de Cromwell lui donna cet acte si renommé, espérons qu'en le consa-
crant dans notre législation maritime, noire navigation acquerra, sous peu.
le même degré de splendeur que celle de nos rivales. Avec plus de 9 5o lieues
de côtes sur l'Océan et la Manche et plus de 100 sur la Méditerranée; avec
des ports aussi sûrs que vastes et commodes; avec un nombre infini de
havres, de chantiers, de manufactures, de toute espèce; avec un peuple
inuiaense aussi actif (ju'induslrieux; avec des richesses teniloriales incalcu-
lables et une masse de denrées coloniales supérieure à celle de toutes les puis-
sances de l'Europe réunies, et par-dessus tout, avec une constitution libre et
républiciiiue, espérons que la France, alTranchie du joug de la féodalité et de
la Jiscalitf'qui en était inséparable, délivrét; de ses rois, de ses nobles, de ses
pn'lres, rendue à l'heureuse condition de ne dépendre que des lois qu'elle
s'est faite el de n'en recevoir d'aucune puissance sur la terre, espérons, dis-je,
(lue, dans un tel état de choses, la France avec un acte de navigation verra se
développer rapidement tous les germes de prospérité publique et paiticulière
qu'elle renferme dans son sein. Espérons aussi que le décret que vous allez
rendre sera plus ellicace pour vous obtenir la paix de la part des puissances
belligérantes, que ne le serait pour elles la perte de cent de leurs meilleurs
vaisseaux; et quant li celles qui gardent en ce moment avec vous une circon-
specte nenli-alité, croyez que l'eiïet inévitable de votre acte de navigation sera
[•iJUL. 1798] DU COMITÉ DE COMMERCE. 113
de vous les allaclier par des liens indissolubles. Toutes s'empresseront de
rcchcrclicr Talliance de la puissance de l'Europe avec laquelle elles ont le
plus à g-agncr par la suppression de la navigation indirecte et linnuensitti de
nos consommateurs. Toutes, dès la promulgation de votre décret, feront des
vœux et peut-être des efTorls secrets pour vous procurer une paix avanta-
geuse qu'elles ont aujourd'hui sans doute quelque intérêt avoir éloignée, et
votre indépendance, votre liberté politique, ralFermisseraent de voire consti-
tution ré[)ublicaine seront pour elles presque autant que pouj- vous-mêmes un
sujet de triomphe et d'allégresse générale.
L'acte de navigation, comme je l'ai dit, est la base delà constitution com-
merciale de la République, on plutôt, c'est, à cet égard, un véritable acte
constitutionnel. Toutes les autres lois sur la navigation maritime ne doivent
être que des corollaires de ce premier acte, des (hspositions sur le mode de
son exécution , en un mot de véritables lois réglementaires.
Celles-ci pourront vous être successivement présentées par vos Comités. Il
y en a de très intéressantes à vous proposer siu* le jaugeage des navires: sur
les moyens d'en perfectionner et d'eu multipher la construction ; sur les formes
de congés et passeports; sar les moyens de découvrir et d'empêcher les
francisations simulées, etc., et surtout sur un meilleur tarif des droits de
navigation, sans lequel l'acte constitutif en cette partie ne peut produire tout
l'effet que nous avons le droit d'en attendi'e.
Vos Comités se borneront en ce moment à mettre sous vos yeux le projet
de cet acte. En prohibant toute navigation intermédiaire entre vous et chacun
des peuples étrangers il étend cette prohibition non seulement au transport
des denrées, marchandises ou productions importées de leurs crus, produits
ou manufactures, mais encore au transport de celles importées des ])orts or-
dinaires de vente et de première exportation. Il faut qu'une pareille prohi-
bition soit aussi générale qu'elle peut l'être, sans quoi l'acte de navigation
ne deviendrait qu'une mesure illusoire. Les Anglais, dont nous empruntons
ici le système, lui ont donné cette extension, et certes ils n'ont qu'à s'en
applaudh'.
La nécessité de déterminer les quaHtés requises pour jouir des droits de
l)àtiment français, c'est-à-dire pour être exclusivement admis à faire noire
navigation directe concurremment avec les bâtiments du peuple dont nous
retirons les objets de nos approvisionnements, cette nécessité, dis-je, était
une conséquence immédiate de la prohibition de toute navigation indirecte.
Le projet d'acte règle ces qualités; il détermine aussi les seuls indices aux-
quels nous puissions reconnaître les bâtiments de la nation avec laquelle
nous commerçons et il est facile de sentir que, si nous ne lui imposions jtas
à cet égard les conditions qui conviennent à nos intérêts , tous les jours une
foule de bâtiments intermédiaires emprunteraient son pavillon et nous n'au-
rions employé qu'une demi-mesui-e pour abolir la navigation incUrecte. Au
veste ces conditions tendent même à favoriser chrectement la navigation et le
commerce de cette nation. Elles la mettent dans l'heureuse nécessité de mul-
tiplier, par tous les moyens, ses constructions nautiques et sa population
maritime; et si cependant ses propres navires, ses propres marins nesuHiseiit
pas à l'exportation de ses denrées et marchandises, c'est à nous seuls quil
appartient alors de suppléera cette insuffisance, et notre navigation en reçoit
un accroissement de plus et notre commerce un nouveau degré de pro-
spérité.
Ainsi tout concourt, Citoyens, à vous faire adopter le projet d'acte de na-
114 PROCÈS-VERBAUX [a jlil. 1798]
vigationqueje suis chargé de vous présenter; c'est un droit de nation que
vous allez proclamer, après avoir solennellement reconnu les droits sacrés de
l'homme et du citoyen et fondé la constitution la plus libre de l'univers.
Si tous les peuples doivent voir l'égalité, la liberté de la nature, la sûreté
(le la société dans l'exposition des dogmes de cette déclaration immortelle ,
toutes les nations maritimes doivent leconnaître les droits de la propriété dans
les dispositions de notre acte de navigation. Eh ! plût au Ciel que toutes
eussent le courage et la sagesse de nous imiter ! 11 n'y aurait point alors de
véritable privilège exclusif de nation à nation et l'acte de navigation adopté
chez toutes les puissances maritimes du globe réaliserait en quelque sorte
cette liberté commerciale indéfinie qui est sans doute le premier élément du
commerce, mais qui ne convient aujourJ'hui eu particulier aux intérêts d'au-
cun peuple commerçant.
Avec tant de motifs puissants de décréter l'acte de navigation, vous ne serez
pas sans doute retenus, dans les circonstances actuelles, parla crainte qu'une
telle disposition ne nuise aux approvisionnements que la République est forcée
de tirer de l'étranger. C'est un principe reconnu des Anglais eux-mêmes et
constamment pratiqué chez eux, qu'en temps de guerre les navires neutres
sont exceptés de droit des dispositions de l'acte de navigation. Cet acte n'ajou-
tera donc aucune entrave à celles que la guerre maritime peut mettre en ce
moment au transport maritime de nos échanges ou de nos approvisionne-
ments, et les bâtiments neutres continueront de nous apporter tout ce que
nous n'oserons pas nous-mêmes confier à nos propres bâtiments.
Vous ne serez pas non plus retenus par la crainte de léser les intérêts
personnels de quelques centaines de capitalistes cosmopolites , de commission-
naii"es égoïstes , poui* qui le défaut d'acte de navigation en France a été le
principe le plus fécond de leur fortune colossale.
L'intérêt général de la patrie, celui de ses laboureurs, de ses manufac-
turiers, de ses ouvriers, de ses marins, de ses commerçants, de tous ses vrais
sans-culottes, à qui vous assurerez du travail et du pain : voilà ce (jui doit
vous déterminer, voilà ce qui influera exclusivement sur votre délibération.
Tous vous béniront; tous regarderont l'acte de navigation comme l'un des
présents les plus précieux que vous puissiez faire à vos compatriotes après la
charte constitutionnelle que vous venez de rédiger. Lorsque Olivier Cromwell
eut l'ait rendi'e par son Parlement l'acte de navigation britannique, tous les
ports d'Angleterre signalèrent par des illuminations la joie que leur occasionna
ce bill mémorable et le peuple anglais oublia un moment qu'il recevait ce don
de la main d'un tyran.
Quelle ne devra donc pas être l'allégresse de nos concitoyens cjuand ils re-
cevront votre décret de la même main qui leur a donné la déclaration des
droits et la constitution française!
Que la France puisse donc se glorifier aussi d'avoir un acte de navigation!
Que ce soit là désormais la base de sa polilicpie, connue il va devenir celle
de son commerce. Bientôt, plus riche, plus llorissante, plus heureuse qu'elle
ne le fut sous les règnes les plus brillants de ses despotes, elle ne traitera
avec les puissances étrangèies (jue sa constitution d'une main et son acte de
navigation de l'autre et l'Europe étonnée verra sans doute un jour ses mar-
chands, d(^venus les seuls ambassadeurs comme autrefois ceux de Londres et
d'Amsterdam, agiter dans les cours les plus grands intérêts de leurs pays et
répandre les paisibles fonrlions du commerce après avoir balancé la destinée
des deux mondes et assuré la ijrospéiilé et la gloire de leur patrie.
[gjiJiL. 1793] DU COMITÉ DK COMMERCE. 115
ACTE DE NAVIGATION DE LA HÉI'UBLIQLE FRANÇAISE.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
ses Comités de marine, de commerce et de salut public, considé-
rant que la Nation française a le droit incontestable d'assurer, par
tous les moyens, la prospérité de son agriculture, de son commerce
et de son industrie; que rien ne tend plus directement à ce but
qu'un acte de navigation; et qu'en le proclamant solennellement
elle n'use que du même droit qu'elle reconnaît appartenir à toutes
les autres nations , décrète ce qui suit :
Art. 1". Aucunes denrées , productions ou marchandises étran-
gères ne pourront être importées que directement par des bâti-
ments français ou par ceux appartenant aux habitants du pays des
crus, produits ou manufactures, ou aux habitants du pays des
ports ordinaires de vente et première exportation, les ofllciers et
trois quarts des équipages étrangers étant des pays dont le bâti-
ment porte le pavillon; le tout sous peine de confiscation des bâti-
ments et cargaisons et de trois mille livres d'amende solidairement
contre les propriétaires, consignataires et agents des bâtiments et
cargaisons, capitaine et heutenant du bâtiment.
Art. 2. Les bâtiments étrangers ne pourront transporter d'un
port français à un autre port français aucunes denrées, productions
ou marchandises des crus, produits ou manufactures de France,
colonies ou possessions de France sous les peines portées en l'ar-
ticle l'=^
Art. 3. Après le 10 août prochain aucun bâtiment ne sera
réputé français, ne jouira des droits des bâtiments français s'il
n'a été construit en France, dans les colonies ou possessions de
France ou déclaré de bonne prise faite sur l'ennemi ou confisqué
pour contravention aux lois de France , s'il n'appartient pas entiè-
rement à des Français et si les officiers et les trois quarts de l'équi-
page ne sont pas Français. ■
Le Comité de commerce donne son adhésion au rapport el au
projet d'acte de navigation ci-dessus et des autres parts, déjà
approuvés par le Comité de marine^*'.
^') Le rapport imprimé de Marec est rédaction différait du projet présenté
dans AD xvni* ^. — C'est le 21 sep- par Marer. Un second décret, du 18 oc-
tembre 1798 que, sur le rapport du tobre 1798 (37 vendémiaire an 11), en
Comité de Salut public, la Convention régla l'exécution. «. . .Les temps no ?e
adopta un acte de navigation dont la prêtaient guère à l'application de mc-
.8
116
PROCES-VERBAUX
[2 JtlL. 1798].
Un membre (le citoyen Villers) soumet à la délibération du
Comité, conformément à son arrêté du 29 juin, un projet de
décret sur la réclamation du citoyen Piquot, armateur du corsaire
la Marie-Rose et sur les tliés provenant des prises faites sur
l'ennemi.
Le Comité adopte ce projet de décret dont les dispositions
suivent.
«La Convention nationale, voulant favoriser les armements en
course et après avoir entendu son Comité de commerce, décrète
que les tbés pris sur les ennemis de la République acquitteront les
droits d'entrée à raison de 5 p. 0/0 de la valeur constatée par le
montant de l'adjudication.
Passe à l'ordre du jour sur la réclamation du corsaire la Marie-
Rose, du port de Honfleur, relative à l'argenterie qu'il a prise sur
l'ennemi, attendu que c'est une propriété dont il peut disposer en
se conformant aux lois '•' ?5.
Le même rapporteur rend compte d'une lettre du Ministre des
contributions publiques, portée sous le n" 982, sur la nécessité
de faire rétablir aux préposés de douanes les armes non de calibre
qui leur ont été enlevées , conformément au décret à présenter sur
cet objet que les armes enlevées aux préposés des douanes et qui
ont été distribuées aux troupes de la République seront remboursées
à ces mêmes préposés par la Trésorerie nationale suivant le taux
arrêté pour les fusils de guerre.
Cette proposition appuyée a fait adopter le projet de décret
suivant''^ :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce, décrète que les armes déposées par les
préposés des douanes en exécution du décret du 5 septembre 1 792 ?
et dont on n'a pas fait d'usage, leur seront rendues; ordonne au
surplus que celles qui ont été distribuées aux troupes de la Répu-
blique seront payées comptant, par la Trésorerie nationale, aux
sures de ce {jciiro. Quand nos porls
furent bIo(|ués, quand les escadres et
les corsaires de l'Anf[!otorre eurent jeté
sur les pontons des milliers de nos ma-
telots, anéanti notre matériel, (prrifié
nos armateurs, il fallut bien déiojjer, en
faveur Ues neutres, au principe de l'im-
portatiou directe et à celui ([ui défen-
dait le rabotage aux étrangers. La force
même des choses ne permit pas non
plus au Gouvernement de se montrer
fort lijjoureux sur les conditions de na-
tionalité. Chaque fois qu'il essaya de
revenir sur les concessions qu'il avait
faites ou sciemment tolérées, les cir-
constances dominèrent sa volonté et la
lieslauralion trouva l'acte de navigation
suspendu de fait depuis longtemps.'?
(Amé, Elude économique sur les tarifs
de douanes, p. 5oo).
'" Décrété le 6 juillet 1798. [Note
au Prncès-verhnl du Cnuiité.]
j !> jniL. lyfjoj
DU COMITE DE COMMERCf.
117
préposés à qui elles appartenaient suivant le taux fixé par l' Admi-
nistration pour les fusils de guerre ^'N.
Le Président lève la séance à i i heures.
Blutel, Villers.
SOIXANTE-DIXIEME SÉANCE.
9 JUILLET 1798.
Le mardi 9 juillet lygS, l'an deuxième de la République fran-
çaise, le Comité de commère s'est assemblé. Présents : les citoyens
Blutel, président; Villers, secrétaire; Chiappe, Giraud, Cham-
pigny. Sauvé, Barailon, Martin.
La séance est ouverte par la distribution des pièces dont les
extraits suivent :
1" Mémoire du citoyen Cliquot-Blervache, inspecteur général
du commerce et des manufactures ; il se plaint de ce qu'il n'a pas
été compris sur l'état des pensions accordées aux employés au
régime des manufactures supprimés par décret du mois de sep-
tembre 1791 ; il demande la rectification de cette erreur et à être
admis à jouir d'une pension proportionnée à ses droits constatés
par trente et un ans de services publics et plusieurs ouvrages utiles
au progrès des arts , de l'agriculture et de l'industrie.
Le mémoire ci-dessus se trouve accompagné d'un ouvrage sur
la possibilité et l'utilité d'améliorer la qualité des laines de Cham-
pagne et autres pièces à l'appui ^-^l
Ce mémoire, numéroté i3ii, a été remis eu citoyen Giraud.
2° Lettre du Ministre des contributions publiques, du G juillet
1798; il représente la nécessité d'adopter promptement des me-
sures provisoires pour prévenir les abus effrayants auxquels donnent
lieu les vices qui existent dans l'Administration chargée de la per-
!'' Décrété ie 7 juillet 1790. [Note
au Procès-verbal du Comité.^
'--''' Il s'agit du Mémoire sur la possi-
bilité et l'utilité d'améliorer la qualité
des laines de la province de Cliampaijiie
(Reims, Jeunehomme, 1787, 2A p.,
in-S") que Daubenton communiqua à
la Société royale d'agriculture ^e Paris,
le 1 9 avril 1787, et qui fut publié dans
le recueil des Mémoires d'agriculture
(1787). Clicquot-Blevache avait intro-
duit en Champagne, à Bely, près d'E-
cueil, un troupeau de 260 mérinos.
Par un croisement des béliers du trou-
peau de Daubenton, à Montbar, il
obtint d'excellentes laines (jui fournirent
un drap de meilleure qualité. — Clic-
quot-Blevache est encore connu par ses
travaux et mémoires sur le commerce
au moyen âge, sur les maîtrises et ju-
randes, sur le commerce du Levant, sur
le traité de commerce de 1786, sur
l'hiver de 1789 en Champagne. Retiré
dans son domaine de Bely en Cham-
pagne, il y est mort le 3i juillet 1796
(i3 thermidor an iv).
118 PROCES-VERBAUX [gjmi.. 1793]
ception des droits de marque d'or et d'argent, dont la surveillance
devient nulle dans la circonstance présente. Cette lettre, numé-
rotée 1 3 1 3 , a été remise au citoyen Villers.
3" Lettre du même Ministre, du 2 5 mai 1793; il instruit la
Convention d'un arrêté pris par les commissaires de la Convention
près les armées du Rhin et de la Moselle, à l'effet de suspendre le
transit de l'étranger à l'étranger, accordé par décret du 7 juillet
1791, aux départements du Rhin, de la Moselle, etc. Cette mesure,
adoptée pour ôter à nos ennemis les moyens de tirer de France
des objets nécessaires à nos armées et qu'ils pouvaient se procurer à
la faveur du transit dont il s'agit, est contraire à des lois formelles;
le Ministre prie en conséquence la Convention de rendre un décret
qui, en dérogeant à celui du 7 juillet 1791, confirmât la suspen-
sion prononcée par ses commissaires.
Cette lettre, numérotée 1289, a été remise au citoyen Vil-
lers d^.
h" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 8 juillet 1793; le Mi-
nistre instruit la Convention de la réclamation du citoyen Roulet,
négociant à Nantes, qui sollicite le payement d'une somme de
2,620 livres, montant de l'indemnité qu'il a droit de prétendre,
pour dédommagement du pillage de trente-huit sacs de farine qu'il
avait fait acheter pour l'approvisionnement de la ville de Nantes.
Le pillage a eu lieu dans les municipalités de Muides'-^ et autres
riveraines de, la Loire.
Cette lettre, numérotée i3i/i, a été remise au citoyen Villers.
Le citoyen Cuillaume, premier commis de la 5* division du
département de l'Intérieur, admis à la séance, soumet au Comité,
au nom du Ministre de l'intérieur, quelques observations sur l'ordre
du jour motivé sur la loi du i3 février 1793, adopté dans la
séance du 22 du mois dernier, relativement aux gratifications et
encouragements accordés et dus au commerce.
Elles se réduisent à représenter que, la loi du i3 février n'étant
que confirmative de celle du 16 août précédent, elle semblait ne
pouvoir servir d'autorisation pour le payement de ce qui était dû
postérieurement à cette dernière loi.
Les explications données par plusieurs membres sur la loi du
i3 février donnent lieu à quelques débats; cependant les avis
réunis sur ce que, par la loi du i3 février, les encouragements
accordes et dus au commerce pouvaient être acquittés jusqu'au
1" janvier 179.'), le Comité arrête qu'il persiste dans son arrêté
<') Décret (!<.' :!/i juillet i7<)3. — (^î Loir-ol-Chcr.
[(),.L:ii,. i703] DU COMITÉ DE COMMKRŒ. ll<)
du 2 3 juin, sauf au iMinistre à consulter la Convention, s'il le juge
nécessaire.
Le citoyen Cossigny, député de l'Ile de France, invité à la séance
se présente.
Ce citoyen annonce que, jaloux de justifier au public le zèle et le
patriotisme qui l'animent, il désire faire connaître une eau savon-
neuse dont la composition n'est point dispendieuse et dont les
avantages sont à peu près les mêmes que ceux du savon, porté à un
prix exorbitant et au-dessus même des facultés de la classe la
plus intéressante des consommateurs. Les essais qu'il a faits soit
à l'Ile de France, soit dans d'autres parties de la République, ont
toujours été satisfaisants; mais avant de transmettre sa découverte,
il offre de répéter ses expériences afin d'assurer jusqu'à l'évidence
le succès de ses procédés; il prie, en conséquence, le Comité de
commerce de nommer des commissaires pour assister à ses expé-
riences, en examiner et en constater les résultats.
Le Comité applaudit aux vues et au patriotisme qui dirigent le
citoyen Cossigny, arrête que deux de ses membres, les citoyens
Giraud et Barailon, assisteront, mardi prochain 16 du courant, à
midi, aux expériences proposées par ce généreux citoyen et qu'il
lui en sera donné avis en lui adressant un extrait du procès-verbal.
Un membre donne lecture d'un mémoire, numéroté 1296,
présenté par le citoyen Devaux, fournisseur à Paris.
Ce particulier sollicite la permission d'expédier pour Turin une
caisse retenue à la douane de Collonges''', contenant des poignées
de filigrane roulé sur bois servant à monter des épées, des four-
reaux de roussette*^' blancs qui ne conviennent qu'à des épées
enrichies et des ceinturons en maroquin unis et piqués en ar-
gent.
A l'appui du mémoire se trouvent les observations des Régisseurs
des douanes, qui représentent que les intérêts de la République ne
s'opposent point à la sortie des objets ci-dessus détaillés.
Le tout examiné et discuté, le Comité, considérant que les poi-
gnées à épées, les fourreaux de roussette blancs et les ceinturons
en maroquin , renfermés dans la caisse expédiée pour Turin par le
citoyen Devaux et arrêtée à la douane de Collonges, doivent prin-
cipalement leur prix à la main-d'œuvre qu'il est essentiel de
conserver aux ouvriers français; que l'exportation des objets dont
il s'agit ne peut en aucune manière préjudicier aux intérêts de la
t'' Ain. peau est utilisée Jans l'industrie de la
'^' Squale ou chien de mer dont ta gainerie.
120
PROCES-VERBAUX
[9 JIJIL. 1793]
République, pense que les Régisseurs des douanes peuvent auto-
riser ia sortie.
Plusieurs membres du Comité de marine se rendent au Comité,
d'après l'invitation faite le matin d'assister et prendre part à la
discussion du projet de loi sur les navires pris en rescousse (''.
Au même instant, le Président lit une lettre du Comité de ma-
rine, en date de ce jour, qui annonce que, retenu par une délibé-
ration dont l'objet est infiniment urgent, il prie le Comité de
remettre au lendemain à midi l'examen du rapport qui avait été
l'objet de la convocation faite le matin.
Le Comité, conformément à la demande de celui de marine,
arrête que les membres des deux Comités seront extraordinairement
convoqués pour le lendemain 1 0 à midi.
Le citoyen PouUain-Grandprey instruit le Comité, au nom de
celui des domaines, de l'indemnité réclamée par les ci-devant frères
Ermites de Sénart à l'occasion des dépenses qu'ils ont faites pour
former plusieurs établissements utiles dans les possessions qui, par
arrêt du Conseil du 20 septembre 1777, leur furent cédées à
Grosbois, lors de la suppression des religieux Camaldules.
Il observe que les établissements dus à l'activité et à l'industrie
des réclamants paraissent dans le cas de mériter la protection du
Gouvernement et que ce motif a déterminé le Comité des domaines
à faire remettre cette affaire au Comité de commerce, plus à portée
d'en connaître.
Il dépose, en conséquence, sur le Rureau toutes les pièces qui
y sont relatives et le Comité les renvoie au rapport du citoyen
Chiappe sous le n" 1 3 1 8 ^^\
'■' Navire repris sur l'ennemi dans
les vinfft-qualre heures qui suivent le
moment de son rtamariiiago^; — ama-
riner : envoyer des gens pour remplacer
l'équipage d'un bâtiment pris sur l'en-
nemi.
'^' En 1783, lecorpsdes niarcliandset
fahriranls d'étoffes et de gazes, tissu-
liers-ruhanniers à Paris, avaient adressé
an Conti'ùleur général des finances une
requête où ils se plaignaient de la con-
currence (|ue leur faisaient les «rlier-
milesn de la foret de Sénart. «Non
contents de travailler liors les heures de
prières, suivant leur institut, pour les
mettre en étal de subsister du travail
de leurs mains, ils ont élevé dans leur
maison une fabrique d'élollcs (|ui est
des plus considérables, laipielle sert de
retraite aux ouvriers fabricants de Pa-
ris, qui, devant aux maîtres du corps,
sûrs d'être à l'abri de toutes recherches
pour le payement des sommes qui leur
ont été avancées par leurs maîtres, et
éviter l'effeldes plaintes (jui sont portées
contre eux pour causes d'infidélité et
restitution, se réfugient dans la maison
des hermittes, sans certificat ni billet
de congé; de plus à l'instant où lesdits
ouvriers entrent chez eux on leur donne
un autre nom, ce qui fait qu'il ne reste
aucune trace desdits ouvriers. Les her-
mittes n'ont aucune charge, capitation,
industrie et autres impositions et dé-
penses aux(]uelles sont assujettis les
marchands fabricants de Paris. . .v En
conséquence lesré'clamants demandaient
que le travail des ermites lut restreint
[()jni.. 1793] DU COMITH DE COMMERCE. 121
Un membre annonce que, sur la demande du Comité des
domaines, il lui a renvoyé le 6 du courant, sous le n" i 988 , toutes
les pièces relatives à l'offre du citoyen Neuvezel de faire à ses frais
les fouilles et recherches qu'exige la découverte des mines de
charbon qui paraissent exister dans les environs des salines de
Montmorot.
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
Blutel, Villers.
SOIXA^NTE-ET-ONZIEME SEANCE.
10 JUILLET 1790.
Le mercredi 10 juillet 1793, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est réuni dans le lieu ordinaire
de ses séances, avec les membres du Comité de marine, confor-
mément à l'arrêté de la veille, pour la discussion du projet de loi
sur les navires pris en rescousse.
Le citoyen Blutel occupe le fauteuil.
Le citoyen Villers tient le plumitif.
Le Président annonce que, conformément à la délibération
d'hier, les Comités de marine et de commerce ont été convoqués à
midi, pour déhbérer sur le rapport et le projet de loi relatif aux
bâtiments pris en rescousse.
au strict nécessaire, que leurs ouvriers
fussent surveillés , et qu'il leur fût dé-
fendu de faire le colportage dans Paris
et d'aller de maison en maison ofl'rir
leur marchandise. Dans un autre mé-
moire le corps des marcbands établissait
que les religieux avaient 18 métiers dont
7 seulement étaient occupés par les
frères; de plus, ils employaient des ou-
vriers lyonnais. — L'abbé Bertin, con-
seiller d'Etat, prit leur défense et
déclara que c'était une cr vraie querelle
d'allemands». — L'arrêt du Conseil, du
6 novembre 176/i, avait autorisé les
ermites de Sénart à fabriquer toutes
sortes d'étoffes et ouvrages de soie, en
les revêtant d'vme marque distinctive,
et leur permettait de vendre et débiter
ces étoffes dans Paris et dans tout le
royaume. On se demandait si cet arrêté
devait avoir son exécution ou si les
articles 33 et Sa de l'édit d'août 1776,
établissant des règles dans le régime
des corps et communautés d'arts et
métiers, y dérogeaient. L'affaire fut
aplanie en avril 178^; le droit des er-
mites à fabriquer fut reconnu ; quant au
colportage, ils consentirent à mettre do-
rénavant un dépôt d'étoffes chez un né-
gociant de Paris et le lieutenant de police
Le Noir fut chargé de veiller à l'exé-
cution du règlement nouveau. (Arch.nat.,
F'- 1/1/18.) — Sur cette concurrence
faite par le travail des communautés re-
ligieuses au travail libre , voir la mention
d'un mémoire des fabricants de fil de fer
et d'épingles de Laiglc par lequel ils se
plaignent du préjudice que leur cause
latréfilerie établie parles Chartreux de
l'abbaye de Valdieu dans la paroisse de
Longny [ Orne] , (Bonnassielx et Lelong ,
Procès^erbaux du Conseil de commerce,
année 175/1, col. 393''); voir aussi
notre tome II, p. 709. — Le résumé
de leur mémoire, n" i3i8, est dans
Arch. nat., F'^ r,/i8.
122 PROCÈS-VERBAUX [iojml. 179.3]
Il donne lecture du rapport et du projet de décret ainsi qu'il
suit :
Rapport pour les citoyens Rabaut et 0% iiégociants à Marseille, arma-
teurs du navire français le Trajan, suivi d'un projet de décret sur
les recousses par Legendre de la Nièvre, ci-devant membre du Comité
de commerce.
Je viens solliciter de la justice et de l'humanité de la Convention une loi
sur les rescousscs plus conforme aux principes et à la morale d'un peuple
lihre et généreux que celle qui a été consacrée jusqu'ici par un usage barbare
autant que despotique.
L'abrogation de celte loi, dont l'injustice est révoltante, satisfera à la fois
à nos devoirs envers les malheureux qui en ont été les victimes depuis le
commencement de la guerre maritime et aux vœux de nos commettants qui
nous pressent sans cesse de faire des lois conformes aux principes que nous
avons décrétés.
L'ordonnance de la marine de 1781, titre 9 des prises, dit expressément
qu'un vaisseau français , repris sur l'ennemi par un vaisseau français vingt-
quatre heures après la première prise , appartient eu totalité à l'armateur qui
i'a repris sur l'étranger.
En conséquence de cette loi que la raison, la justice et la commune bien-
veillance désavouent, les citoyens Rabaut et Compagnie ont été condamnés
par jugement du tribunal de commerce du district de Bordeaux du 19 avril
dernier à la perle entière du vaisseau le Trajan, dont la cargaison pouvait
s'élever à plus de A millions, lequel a été pris en recousse à son retour de
Pondichéry sur ja frégate anglaise la Thétis, par le Robert de Nantes.
Qu'elle est cruelle! Qu'elle est barbare, celte loi qui, au lieu de prescrire
à tous les armateurs français une bienveillance active et de leur assurer des
secours mutuels, les rend inhumains et les force à se traiter en ennemis! Vous
ne souffrirez pas plus longtemps cju'elle existe cette loi qui déshonore nos
institutions morales et politiques et qui semble un encouragement donné à
la cu[)idlté et aux' passions subversives du culte de la liberté que nous avons
rétabli.
Les négociants de Dunkerque donnèrent pendant le cours de la guerre un
exemple de justice qui honorera toujours ceux qui en étaient les auteurs et
qui faisait, d'une manière bien éloquente, la critique de la loi dont je
demande l'abrogation.
Un navire de Dunkerque fut pris par les Anglais et repris huit jours après
par un corsaii'e du même jiorl. Les armateui's de ce corsaire s'empressèrent
de le rendre à son ancien propriétaire en lui disant qu'ils ne voulaient pas
s'enrichir aux dc'pcns de leurs frères mallunneux.
Les tMans mi'priscnt bien les peu|)les puisque, non contents de les asservir
sous le joug houleux de l'esclavage, ils les asservissent encore en leur dictant
des lois dont l'exécution flétrit l'Ame et fait oublier celles de la justice et de
l'humanité.
Je conviens (ju'il est juste d'indemniser l'armaleur qui se hasarde h re-
prendre sur rcnncmi le vaisseau français qui est tombé en sa possession;
mais celle indemnité doit être fixée de manière qu'elle soit plutôt regardée
conmie un prix accordé au zèle, au courage et à la bienfaisance, que comme
[lOJLiL. 1798] DU COMITK DK COMMERCE. 123
une récompense donnée A la basse cupidité' qui spe'cule sur l'infortune et les
malheurs d autrui.
Je demande, enfin, que la loi que je sollicite et que je prie l'Assemblée de
décréter, puisse avoir un effet rétroactif et que les injustices commises depuis
le commencement de la guerre maritime juscpi'à ce jour, en vertu de l'ordon-
nance de 1681, soient réparées et que la valeur de la cargaison des vaisseaux
[)ris eu rescousse soit restituée, ainsi que le na\ire, aux piopriétaires dans
la proportion qui sera réglée par la loi; car il est absurde que, lorsqu'on a
déciété les principes, on laisse subsister dans toute leur vigueur des lois qui
les violent ouvertement.
Au surplus, l'exception que je propose doit être d'autant plus favorable-
ment accueillie par la Convention que cette maxime de droit romain : la loi
ne peut avoir d'ejj'els rétroactifs, n'est point applicable aux lois de protection
et de bienveillanée. Sans doute il serait injuste de punir un citoyen en \erlu
d'une loi postéreure à l'existence de tel ou tel délit; mais il n'en est pas de
même lorsqu'il s'agit d'un principe violé ou d'une injustice h réparer, car
alors l'elïet rétroactif que le législateur donne à la loi honore à la fois le
législateur et fait aimer la loi bienfaisante qui répare la violation des prin-
cipes.
PROJET DE DÉCRET.
Art. 1". Les vaisseaux de la République qui, pendant le
cours de la guerre maritime, prendront en rescousse un navire
marchand, seront indemnisés d'un sixième de la valeur du navire.
Art. 2. Cette indemnité sera partagée entre tout l'équipage
conformément aux anciennes lois jusqu'à ce qu'il y ait été dérogé.
Art. 3. L'indemnité sera d'un tiers en faveur des vaisseaux
corsaires.
Art. /i. Cette loi sera exécutoire à l'égard de tous les armateurs
du vaisseau pris en rescousse depuis le commencement de la guerre
maritime.
Art. 5. En conséquence, le prix des ventes qui pourraient avoir
été faites sera restitué aux propriétaires, l'indemnité du tiers
préalablement retenue, mais les frais desdites ventes, ainsi que
ceux des procédures faites jusqu'à la publication du présent décret,
seront supportés par les propriétaires.
Plusieurs membres proposent, vu le petit nombre des présents,
de renvoyer à une autre séance la discussion de ce projet de
décret.
Le Comité, consulte sur cette proposition, l'adopte et le Pré-
sident lève la séance à 1 heure et demie.
Blutel, Villers.
124 PROCÈS-VERBAUX . [i3 juil. 1798]
SOIXAINTE-DOUZIÈME SÉANCE.
l3 JUILLET 1798.
Le samedi 1 3 juillet 1790, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Giraud , président; Villers, secrétaire; Chiappe, Sauvé,
Lacaze, Champigny, Blutel, Laurence, Barailon.
La séance est ouverte par la distribution des pièces dont les
extraits suivent :
1" Mémoire du citoyen Laugier suivi d'un ouvrage ayant pour
titre : Parallèle entre le magnétisme animal, l'électricité et les bains
médicinaux de nouvelle invention.
Ce citoyen annonce être l'auteur des bains médicinaux et du
mécanisme pour l'usage de ces bains ; à ce titre il sollicite la ré-
compense que la loi du 3 août 1790 assure aux auteurs des dé-
couvertes utiles (^'.
Ce mémoire, numéroté i3o8, a été renvoyé au Comité d'in-
struction publique.
2" Lettre du citoyen 'Antoine Bruneau, ancien négociant; il
annonce qu'un vovage dans la Nouvelle-Angleterre lui fournirait,
par les différentes connaissances qu'il a acquises dans le commerce,
l'occasion d'être utile à ses concitoyens.
Le grand avantage d'un commerce ouvert avec l'Amérique an-
glaise se trouve dans les retours qui se font en blé. La récolte de
cette denrée, toujours abondante dans ces pays-là, offre à la Répu-
blique les moyens d'approvisionner ses magasins. Le citoyen Bru-
neau demande à être commissionné du Gouvernement pour cet
objet.
Sur cette pièce, numérotée i3i5, le Comité arrête qu'il n'y a
lieu à délibérer.
3° Lettre du Ministre de l'intérieur, du i3 mai 1798, relative
à un établissement de bienfaisance et d'économie dans la ville de
Paris proposé par le citoyen Franquelin.
L'objet de cet établissement est d'employer à la fabrique des
étoffes nécessaires à l'babillement des troupes de la République,
une grande quantité de bras oisifs et indigents.
Cette lettre, numérotée iSiG, a été remise au citoyen Lau-
rence.
O Laujfier (Ksaii- Micliel), docteur à vapour, de Paris; auteur de plusieurs
en médecine de Montpellier, entrepre- ouvrages relatifs à la cr maladie de Cy-
nnur de hain^; liydrauli(pies médicinaux lliérejî ; le livre cité ici est de i7«5.
[i3 jiiL. 1793] DU COMITE DE COMMERCE. H5
li° Mémoire des citoyens Mari [Mury] et Durand.
Ces négociants annoncent qui'ils furent chargés au mois de
septembre dernier par le citoyen (lousiu, administrateur du dépar-
tement de Paris, de fournir, dans le plus bref délai, i/j,ooo livres
de beurre pour le service extraordinaire de la ville et des hôpitaux
de Paris , et que leur emplette faite et le chargement presque ter-
miné, leur beurre a été entièrement pillé par plus de 5oo volon-
taires réunis à Voie [Vire] , quoiqu'ils fussent munis de passeports
et de commissions en règle et qu'ils eussent rempli les formalités
nécessaires.
La perte qu'ils ont éprouvée peut être portée à 1 1 ,669 1. 17 s. ;
ils réclament un dédommagement proportionné à cette perte,
vu qu'il n'a pas dépendu d'eux de prévenir, ni d'arrêter le pillage.
Ce mémoire, numéroté iSiy, a été remis au citoyen Laurence.
Un membre (le citoyen Villers) fait son rapport sur l'indemnité
de 2,5 î!0 hvres sollicitée par le citoyen Roullet, négociant à
Nantes, pour dédommagement du pillage d'une partie d'un charge-
ment de grains qu'il avait fait pour l'approvisionnement de la ville
de Nantes.
La nécessite de favoriser la circulation des grains destinés pour des apj)ro-
visionnements publics, d'engager les municipalités et autres administrations
à prévenir les mouvements auxquels le transpoit de subsistances sert souvent
de prétexte en leur faisant supporter le montant des dommages résultant
et d'une insurrection et d'un pillage, la justice d'indemniser les personnes
qui, chargées de faire des achats de grains pour le compte de la Republirpio,
auraient, par suite d'un mouvement populaire, éprouve des pertes légale-
ment constatées , donnent l'occasion au rapporteur de s'étendre avec avan-
tage ; il produit les actes, procès-verbaux et délibérations qui constatent le
pillage dont le citoyen Roullet se trouve la victime, établissent la légitimité
de ses droits, et api'ès avoir développé toutes les raisons qui peuvent intéres-
ser en sa faveur, il cite les dispositions claires et précises de l'article a de la
loi du 9 octobre 1791 d'après lesquelles il propose le projet de loi suivant :
ce La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de commerce et des finances, autorise le Ministre de l'in-
térieur à faire l'avance au citoyen Roullet de la somme de
2,5 00 livres sur le Trésor public pour les farines qu'il destinait à
l'approvisionnement de la ville de Nantes et qui ont été pillées
l'année dernière dans le district de Mer, département du Loir-et-
Cher ; cette somme sera incessamment rétablie dans le Trésor
public par la voie de l'imposition conformément à l'article 2 de la
loi du 2 octobre 1791 ^^'■"•
^') Pi-ocès-verbal de la Convention, 17 juillet 1798, p. 987.
126 PROCÈS-VERBAUX [i3 jiul. 1798]
Un membre s'élève contre ce décret dont les conséquences se
font suffisamment sentir par le danger d'aiTaiblir, par des avances
multipliées, les fonds du Trésor public; il propose, en conséquence;
de passer à l'ordre du jour, motivé sur la facilité laissée à la partie
de se pourvoir devant les tribunaux.
Cette proposition est écartée et le Comité, déterminé par les
raisons d'intérêt général développées par le rapporteur, adopte la
rédaction du projet de décret telle qu'elle a été lue.
Le même rapporteur rend compte d'un arrêté des commissaires
de la Convention nationale près les armées du Rhin renvoyé à
son rapport avec une lettre ministérielle du i3 juillet sous le
n° 1289.
Par cet arrêté, les commissaires ont suspendu le transit de
l'étranger à l'étranger accordé aux départements du Haut et Bas-
Rhin, de la Meuse et de la Moselle, par décret du 7 juillet 1791,
dont les dispositions ont été modifiées ou changées par un autre
du 7 septembre 1792, dans la vue sans doute d'ôter à l'ennemi
la facilité que lui donnait ce transit, de se procurer les objets né-
cessaires à nos armées, et de favoriser l'espionnage contre nous.
Le Ministre représente que cette mesure est en opposition au
décret du 7 septembre et demande qu'elle soit confirmée par un
décret particulier.
Le transit dont il est question, observe le rapporteur, fait à la
vérité bénéficier les départements par lesquels il s'exécute, mais
il favorise des substitutions de nos productions à celles provenant
de l'étranger ; il convient donc d'approuver les vues des commis-
saires; il convient également, pour ne point rendre le commerce
victime d'une mesure reconnue nécessaire et qui le prive des fa-
veurs que lui assurait la loi du 7 septembre dernier, d'admettre
en payant les droits, nonobstant les prohibitions prononcées par
le décret du 1"'' mars, les productions étrangères qui, dans la
confiance qu'elles jouiraient du transit que leur accordait la loi
précitée, ont été mises en entrepôt à Strasbourg.
D'après ces considérations, il propose le projet de décret suivant
qui est adopté :
«La Convention nationale, considérant que le transit de l'étran-
ger [à l'étranger] par les départements des Haut et Ras-Rhin, de
la Meuse et de la Moselle, accordé par le décret du 7 septembre
1792 , peut favoriser des importations et des exportations nuisibles
aux intérêts de la République, approuve les mesures prises par
ses commissaires aux armées du Rhin, des Vosges et de la Moselle,
relativement audit transit; décrète qu'il demeure suspendu et
[i3 juiL. 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 127
cependant les marchandises qui, à raison de ce transit, se trouvent
dans ce moment entreposées à Strasbourg, pourront, pendant
quinze jours à compter de la publication du présent décret, entrer
dans la consommation de la République, en payant les droits
imposés sur les marchandises de même nature provenant de
prises. 5)
11 soumet ensuite à l'examen du Comité une dilïiculté ((ui a
donné lieu à beaucoup de réclamations et qui porte un fjrand pré-
judice aux manufactures établies dans le Haut et Bas-lUiin.
Il est question des toiles blanches de l'Inde importées de Suisse
pour être imprimées dans ces départements et renvoyées ensuite à
l'étranger par les bureaux d'introduction.
La loi du i''' mars exige que les objets fabriqués à l'étranger,
pour pouvoir être admis dans la République, soient accompagnés
de certificats justificatifs de leur fabrication dans un pays avec le-
quel la France n'est point en guerre; de pareils certificats, observe
le rapporteur, ne peuvent être donnés pour des toiles de l'Inde :
ces objets, de plus, n'ont point été admis en France pour y être
consommés, mais seulement pour y recevoir une main-d'œuvre
intéressante et être ensuite réexportés.
C'est donc le cas d'exempter ces toiles des certificats exigés pour
celles qui doivent être consommées dans la République.
Il propose, en conséquence, de comprendre, à la suite du projet
de décret sur la suspension du transit, un article additionnel dont
voici les dispositions :
«Décrète, en outre, que les toiles des Indes qui sont introduites
par le bureau de Saint-Louis , pour être réexportées à l'étranger
après avoir été peintes ou imprimées, conformément à la loi du
7 septembre dernier, ne seront sujettes à aucun certificat d'ori-
gine'^'.»
Le même rapporteur rappelle la lettre du Ministre des contri-
butions publiques, du 6 juillet, qui lui a été remise le () sous le
n° i3i3, et dont l'objet est de solliciter des mesures provisoires
pour rendre plus active et plus utile la surveillance dont se trouvent
chargés les préposés à la marque d'or et d'argent.
Il représente que les détails fournis sur cet objet laissent trop à
désirer pour mettre le Comité en état de délibérer et demande en
conséquence des renseignements plus étendus.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au Ministre et qu'il sera invité
à procurer au Comité tous les éclaircissements propres à l'éclairer
t'' Décret du 2/1 juiHel 1793.
128 PROCÈS-VERBAUX [i3 jdil. 1798]
sur la nouvelle organisation à donner à l'Administration de la
régie de la marque d'or et d'argent.
Le citoyen Ghiappe fait son rapport sur le mémoire qui lui a
été distribué le 22 janvier dernier sous le if 1082, par le-
quel les citoyens Clément frères, négociants à Sens, sollicitent
2 5,853 1. 8 s. pour remboursement d'une certaine quantité de
sucre, café,buile, muscade qu'ils avaient fait charger à destina-
tion de Paris et que le peuple s'est approprié à la suite d'une in-
surrection qui eut lieu à Sens le 8 février 1792.
Sur les conclusions du rapporteur, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur la loi du 2 octobre 1791.
Le Président lève la séance à 1 1 heures.
GiRkVB , pirsîdent ; Villers.
SOIXANTE-TREIZIEME SEANCE.
16 JUILLET 1798.
Le mardi 16 juillet 1798 , l'an 2"" de la République française,
le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Blulel , président ; Villers, secrétaire; Sauvé, Mariette, Giraud,
Laurence.
Le citoyen Giraud rappelle que, chargé par lo Comité d'un tra-
vail sur l'amélioration des bétes à laine, il désire se procurer sur
cet objet intéressant toutes les connaissances qui peuvent contri-
buer à la perfection de son ouvrage; il demande à ce sujet l'agré-
ment du Comité pour se rendre à Rambouillet où il existe un
troupeau de moutons dont la beauté et la richesse de sa toison lui
ont précédemment fourni l'occasion de faire des remarques utiles
sur les moyens de multiplier, dans différentes parties de la R('pu-
blique, les ressources qu'offre à nos maïuifactures l'anK'lioralion
des bétes à laine.
Le Comité autorise le citoyen Giraud à continuer, à ses frais,
ses recherches et à se rendre pour cet objet à Rambouillet.
Le citoyen Guillaume, premier commis du département de l'In-
térieur, se présente, conformément à l'invitation du (Comité du t o
du courant; il lui soumet, de la part du Ministre, les motifs qui,
d'après les arrêts du ci-devant Conseil des 26 octobre 178/1 et
10 septembre 1786 , le déterminent à suspendre le payement des
primes réclamées par plusieurs négociants à raison de leurs arme-
ments pour la traite des nègres.
[lO j.ii,. i7«.|3| DU COMITK ])K COMMKUCE. 129
Le citoyen GuiHaume dépose sur le bureau toutes les pièces
roialives à cet objet et le Comité les renvoie, sous le n" i 235, au
citoyen Blutel, avec invitation d'en faire le rapport samedi pro-
chain (').
Le Président donne lecture d'une lettre du citoyen Magenthies,
datée du i() juillet.
Ce particulier, demeurant à Paris, rue du (îolombier, n" i G, sec-
tion des Quatre-.^ations, annonce que les Comités de législation
et des finances sont prêts à faire leur rapport sur l'affaire qui l'in-
téresse ; il prie le Comité de nomnuïr des commissaires pour
prendre part à la délibération qui aura lieu à ce sujet.
Le Comité arrête qu'il enverra des commissaires aussitôt qu'il
en aura été refjuis par les Comités de législation et des finances.
Le Président lève la séance à i o heures et demie.
Blutel, Villers.
SOIXAÎVTE-QLATORZIEME SEANCE.
90 JUILLET 1793.
Le samedi 90 juillet 1793, l'an 2'"'' de la République française,
le Comité de commerce s'est assemblé au lieu ordinaire de ses
séances. Présents : les citoyens Blutel, président; Villers, secré-
taire; Sauvé, Laurence, Chaumont, Giraud, Barailon, Laca/e,
Chiappe.
La séance est ouverte par la distribution des pièces dont l'ana-
lyse suit :
1° Mémoire du citoyen Berthier sur la nécessité de multiplier
les manufactures en draps, et sur les avantages que la République
peut tirer de ces sortes d'établissements II annonce que quaranle
années employées à la fabrication des draps l'ont mis dans le cas
d'acquérir des connaissances qu'il désire consacrer au service de la
République ; il demande à être employé , en qualité de régisseur,
dans une manufacture que le Gouvernement devrait former pour
la fabrication des draps nécessaires à l'habillement des troupes de
la République.
Ce mémoire, numéroté loao, a été renvoyé au Ministre de
l'intérieur.
(^' Sur le payement de primes pour voir, aus^Arrhives nationales, les cartou-
la Iraite îles noirs, de i7;)i à i7y3, F'- i653 à i(j.5;).
130 PPiOGES-VERBAUX [20 jni. 171)3]
9" Mémoire des citoycmios de la section du Finistère ''' employées
dans les différents ateliers relevant de i'administralion chargée de
rhal)illement des troupes; elles se plaignent des commissaires pris
dans les sections pour la distribution et la surveillance des travaux
auxquels elles sont occupées.
Ce mémoire, numéroté i3ic), a été renvoyé à la Commission
des marchés.
Un membre (le citoyen Blutel) rend compte des dilHcultés pré-
sentées par le Ministre de l'intérieur qui retardent le payement de
primes réclamées par plusieurs armateurs.
Le rapporteur annonce qu'il s'agit de primes de Zio livres par
tonneau de contenance des bâtiments employés à la traite des
nègres et de celles de 160 livres et 200 livres 'par tète de nègre
introduite dans les colonies, promises, les premières par l'arrêt
(hi ci-devant Conseil du 28 [26] octobre 178/1 et les secondes par
nn arrêt subséquent du 10 septembre 1 780 '-1
Par les pièces produites et vérifiées par le Ministre, les récla-
mations sont légitimes et fondées : toutes les formalités prescrites
ont été remplies, excepté celles du certificat d'introduction dont
le mode est déterminé par les arrêts précités.
Les armateurs exposent qu'ils n'ont pu se procurer ces certiti-
cats par suite des obstacles que les circonstances de la guerre ne
leur ont pas permis de lever ; ils demandent un an pour se mettre
en règle et offrent caution valable pour la sûreté de la somme
dont ils demandent le payement.
t^ Je serais d'aviso, dit le rapporteur, " de solliciter pour les récla-
mants la faveur qu'ils désirent si la représentation du certilicat
d'introduction , dans les formes prescrites , n'avait pas été jugée de
rigueur ; mais comme on ne peut les en dispenser, sans contre-
venir à une disposition positive et maintenue, je proposerai au
Comité d'écrire au Ministre de l'intérieur {|ue la Convention seule
a le droit de déroger à une loi existante et (|ue c'est à elle que les
parties intéressées doivent s'adresser pour obtenir l'ellet de leur
demande. ^0
Celte proposition, mise aux voix, est adoptée.
Un mendjre (le citoyen Laurence) donne lecture d'un mémoire
par l(^(|iiel le citoyen Nécoton |NcMlon], ci-devant colonel au ser-
C' S.cluiii (1rs Gtiln'lins L'ii 17(11- (Icmrcs coloiiuiles {)i'iiv(Miaiil (le la traite
1792, soclion Lazoïislcy en Tan m. des noirs.
(■-) L'arn'l du 2') oclolin^ 178^1 coii- l/arrtU du 10 septembre 178(1 réffiait
verlissait eu gialilicalions et priuies i'iulroduotioii des noirs jiour le com-
l'exemption du deini-droil accordt.'e an\ nierre nalionai el (Hran(jer.
[•jo .un,. i7«.»;H 1)1 COMITI': l)K COMMKHCK. 131
vico (le la l'u'publiquo, offre à céder à la Nation , moyonnarit n'com-
pense, la dccuuvcile (ju'il a faite d'une voiture écononiit|U(' el <lonl
la conslruclion est peu dispendieuse.
Le (lomité arrête que ce niémoirf sera adressé à la Convention.
Les nieml)res du Comité de marine invités à la séance du Co-
mité, pour l'affaire des navires pris en rescousse, se présentent.
Le Présideni fait la lecture du rapport et du projet de décret
proposé par le citoyen Legendre (voir le procès-verbal du lo de
ce mois). La lecture finie, un membre observe que le citoyen Le-
(Tondre a été chargé, parle Comité de commerce, de la réclamation
des citoyens Rabaut et (iOmpagnie, armateurs du navire français
le Trajan, contre la confiscation prononcée à leur préjudice, de ce
navire et de sa cargaison pris en rescousse par un corsaire de
^antes, et que c'est d'après l'examen de cette affaire qu'il s'est
déterminé à proposer des dispositions générales sur les navires
pris en rescousse.
Quelques membres représentent qu'une loi sur les rescousses
serait bien essentielle; mais cju'avant (b; s'occuper de cet objet, il
convient de se fixer sur la demande des citoyens Rabaut el Com-
pagnie.
Plusieurs autres membres s'élèvent contre cet avis et demandent
(jue l'on s'occupe de suite de la discussion du projet présenté par
Legendre.
D'autres, enfin, invoquent l'ordre du jour sur la réclamation des
citoyens Rabaut comme contraire à l'ordonnance de la marine
de 1681 et proposent l'ajournement sur le projet présenté.
Ces deux propositions sont appuyées, mises aux voix et adop-
tées.
Le Comité charge le citoyen Villers de lui faire un rapport en
conformité.
Le citoyen Chiappe fait son rapport sur la demande du citoyen
Desmarest, qui lui a été distribuée le 1 2 mars sous le n" 1 1 3'î.
Ce particulier soUicile ou sa laveur les (lisposilictis des oïlicics (i oi 7 du
lilre 2 de la loi du !iS! août 1 790 pour avoir |)errectiouné n\ Frauco l'art de
la Cliquer les beaux |)a[)iers.
D'après l'exanieu des pièces qui m'oul été remises, dit le rapporteur, cl la
lecture de diflereuls mémoires sur les travaux du citoyen Desmarest, cet ar-
tiste a régénéi'é en France une brauclie d'industrie la plus importante poui'
le commerce ; il a prévenu la cliute de nos papeteries, qui étaient écrasées par
la siipéiiorité des {)roduclions des papeteries hollandaises: il a transporté eu
France l'art qui y était inconnu de porter à la perfection les papiers actuelle-
ment si recherchés pou il'éci-ilure, le dessin. le lavis et l'impression; il a
sacrifié sa vie pour un intérêt majeur, exjiose sa santé par des voyages lnn[]s
i:]2 PROCÈS-VERBAUX [ao jua. i7<)3|
et pénibles ; eaûu , c'est à son zèle , à ses soins et à sou activité infatigable ,
que la face de nos fabriques a été cbangée et que la nation française est par-
venue à rivaliser la Hollande (sic) et à partager avec cette nation voisine un
commerce dont elle est presque uniquement en possession.
Le Bureau de consultation des arts et métiers, consulte sui* la réclamation
dont il s'agit , a, par une délibération du 8 mai dernier, reconnu les droits
(lu citoyen Desmaresl à la recoiuuiissance nationale et qu'il était dans le cas de
rap])lica(ion do la loi du -29. août 1790, mais il ne s'est point expliqué stu-
la réconqKMisc que doit obtenir cet artiste d'après les fixations déterminées
[)ar l'article 3 de la loi du 1-2 septembre 1791.
Ce silence paraît être motivé sur ce que le citoyen Desmarest est meinbic
du Bureau de consultation et sur ce que ce Bureau, par un arrêté du 19 no-
vembre 1791, a décidé «ju'auciin de ses membres ne pourrait prétendre aux
rc'compenses sur lesquelles il doit statuer.
Celte disposition, dictée par une délicatesse et un désintéressement qui
ajoutent aux éloges que méritent les membres qui conqiosent le Bureau de
consultation, ne saurait priver le réclamant d'une récompense qu'il sollicite
à tant de litres.
Je proposerai, en conséquence, de délibérer sur la récompense à accorder
au citoyen Desmarest qui, je pense, doit être de 10,000 livres, c'est-à-dire
le maximum réuni au minimum de la première classe des récompenses pro-
mises aux artistes par la loi du 19 septembre 1791, et d'adresser expédition
de votre délibération au Ministre de l'intérieur alin que sur sa représentation
il fasse expédier l'ordonnance nécessaire.
Un membre représente que les droits du citoyen Desmarest à
une récompense sont évidemment démontrés, mais il observe que
les conclusions du rapporteur j)araissent contraires à la loi qui
attribue au seul Bureau de consultation le droit de prononcer
sur les demandes en récompenses et que le Comité ne peut les
acciunllir sans s'écarter de la limite de ses fonctions et compro-
mettre la responsabilité ministérielle.
11 propose, en conséquence, au Comité de donner son avis sur
l;i demande dont il est question et de souaieltre à la Convention
un article additionnel à la loi du 19 septembre 1791 qui, en pré-
venant pour l'avenir les dinicullés que présente le cas particulier
oii s(! trouve le citoyen Desmaresl, faciliterait à cet artiste le paye-
ment de la récompense qu'il réclame.
Ces deux pi-oposilions discutées successivement el les avis
réiun's, le Comité a pris la délibération suivante. :
Le (Comité de commerce, après avoir entendu le rapport d'un
de SCS membres sin* la demande en récompense formée par le
citoyen Desmarest et après avoir examiné avec attention les pièces
|)r(»(luiles à l'appui; cmisidératit (|uc cet artiste a l(> premier intro-
duit en Krance l'art de fabrlipu-r les papiers d'après les procédés
liollan(hiis; (pi'il a sacrilié sa vie el exposé sa santé par des voyajîes
[90 JIM.. 1793] DU COMITK DK COMMIlUCi;. \X)
longs, pénibles et périlleux, et attendu (|ue c'est par ses soins el
ses recherclies que les prin(ij)ales papeteries de France sont parve-
nues au point de perfection où elles sont portées, est d'avis cpic,
conformément à la loi du 19 septembre 1791, le citoyen Desnia-
rest, âgé de plus de 60 ans, mérite le maximum et le minimum
de la première classe des récompenses nationales destinées aux
artistes.
La loi du 12 septembre 1791 n'ayant pas prévu le cas où le
Bureau de consultation aurait à prononcer en faveur de cjucUpics-
uns de ses membres, le Comité cliarge le citoyen rapporli-ur de
lui présenter incessamment sur cet objet des dispositions qui pour-
raient former un article additionnel à la loi précitée "l
La séance a été levée à 1 1 heures un quart.
Blutel, président; Villers.
SOIXANTE-QUINZIEME SEANCE.
93 .lUU-LET 1793.
Le mardi 28 juillet 1793, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Laurence, secrétaire;
Chaumont, Martin.
La séance ouverte, le Président donne lecture : 1" d'un exposé
justificatif de la conduite delà municipalité de Montgeron, district
de Corbeil, déparlement de Seine-et-Oise , dans la confiscation
des grains et farines faite chez le citoyen Bonfils, cultivateur et
meunier, propriétaire du moulin de Senlis.
•'- Lfi rapport du Bureau de consul-
talion, du 8 mai 1798, est dans F'-
1 /179 : r . . .honoré de la conliance d'un
administrateur vertueux, M. Turgot,
(|ni avait le courage de professer la li-
berté sous le règne d'une aristocratie
lieaucoup plus despotique encore, le
(',. Desraarest avait visité, depuis 1763
jusqu'en 1768, les papeleries du li-
mousin don! M. Turgot était intendnnt
et celles de toutes les provinces voisines ;
il avait Irouvt'- partout Tuiefabiicalion lan-
guissante, des produits jmu satisfaisanfs
et des papiers très éloignés de cet état
fie perfection dont la Hollande était en
possession depuis longtemps... [11 (it
\in vo\age en Hollande el en 1771, lut à
l'Académie des sciences un mémoire sur
les manipulations en usage en Hol-
lande];— [il visita les papeleries d'An-
nonav el y lit introduire des métliodcs
de travail nouvelles; les belles éditions
de Didot fabriquées avec le papier d'An-
nonay sont le résultat du travail de
Dcsniarest ; — à Essonnes il lit créer un
établissement modèle; un autre aux en-
virons d'Angouléme]. (Le rapport est
do. Lavoisier et Jumelin.) — Le mé-
moire df Desmarest est également au
dossier ainsi ([u'un certain nombre de
déliliérations le concernant. — La copie
d'une lettre de Turgot (du 17 mai 1768),
le recommandant à l'intendant de Va-
lenciennes, est jointe au mémoire.
184 lW)GKS-VEHiîAyX [-33 .mil. lyçiiîj
9° D'une délibération du Comité d'inspection du T' de ce mois
(lotit les dispositions suivent :
Kdoinité d'inspection de là Contention nationale.
«Séance du lundi soir, T"^ juillet 1793, l'an a" de la Hépu-
blique française.
T Présents : les citoyens Huguet, Sergent, Belin, Fiquet. Sau-
rine, Robin.
«Un membre a représenté qu'il arrivait souvent que les commis
des différents Comités, lorsqu'ils voidaient faire des cbahgements
dans leurs bureaux, écrivaient eiix-iiiêmes des demandes et proH-
laienl d'un ûiOment de trouble dans l'assemblée pour faire signer
à des membres du Comité l'ordre pour faire exécuter, eux-mêmes,
les objets dont ils avaient envie. «
«Le Comité considérant :
«1' Que personne ne peut faire faire aucune dépense qu'elle
n'ait été autorisée par le Comité qui, préalablement, doit avoir
délibéré ;
«2° Qu'aucun nieiilbre dli Cotiiité ne peut signer ni ordonner
qu'au Comité, si ce n'est des extraits des proccs-verbaux;
«3° Que les dépenses qu'occasioimeraient des cbangemenls ne
pourraient éti'e faites qu'après un arrêté du Comité qui transmet
ses ordres au citoyeii Vaquer, inspecteur des travaux, et Le Conte,
inspecteur des bâtiments, qui les font exécuter,
«Arrête que tous commis, employés et garçons de bureaux qui
auraient commandé ou commaridéraieht des Ouvrages sans avoir
rempli ces iorni;dil('Sj sans lesquelles il ne [)eut exister d'ordre,
lesdites dépenses seront à leurs frais pour la première fois et ren-
voyés de leurs pblces s'ils récidivent;
"Arrête que le citoyen Va(|uer signifiera à tous les entrepreneurs
travaillant pour la Convention afin qu'eux-mêmes s'y conforment.
^(SigiK' au registre).
«HuGUKT, jm'mlmt; Gumjj;mahi>i;t, sccirhiirc.
• l*(MM' extrait conforme, le (i jnilli-t 17(1."!, l'an •>'' de la lli'iiii-
blitjuc.
•^ (Signé) : Gamon. ?)
Le Comité arrête que ses secrétaires-commis seront tenus, pour
ce (|ui les concerne, de maintenir l'exécution de cet arrêté.
.'{" D'une lettre du citoyen Benauld qui demande que le Comilf'
prononc(3 sur l'aflaire qui l'intéresse et cpii lui a été adressée, le
u/i du mois dernier, par le déparlenient de la iJordogne.
[93 jiiL. 171)3] DU COMITE l)E COVIVIEUCK. 135
L(3 Comité renvoie celte lettre au citoyen Ikrailon, avec invi-
tation (le lui faire le plus tôt possible le rapport qu'il doit lui pré-
senter sur cet objet.
On procède ensuite à la distribution des pièces et mémoires dont
l'analyse suit :
i" Kéllexions des citoyens Bacon (ils et Vincent ^ armateurs, sur
les dangereux ell'ets delà course sur mer. La course, disent-ils, est
sans avantage pour la République et ne peut être regardée que
comme une guerre au peuple qui le dépouille de sa propriété indi-
viduelle.
Ces négociaftts annoncent qu'au nombre des navires au pouvoir
de l'ennemi et dont la perte peut être évaluée à ao millions,
tandis que la valeur des prises faites par les corsaires français
n'excède pas k millions, se trouve le vaisseau le Marseillais dont
ds sont propriétaires.
L'arrestation à Malaga de ce bâtiment, avant la guerre déclarée
aux Espagnols, les expose à une perte de plus de 200,000 livres.
Plusieurs décrets assurent leurs droits à une indemnité; mais ils
observent qu'il serait plus naturel que le Gouvernement s'em-
ployât pour faire rendre aux propriétaires les vaisseaux arrêtés
avant la guerre. Comme cette mesure aurait le double avantage de
servir le commerce et de décbarger le Trésor public des dédom-
magements à accorder aux parties réclamantes; ils la soumettent à
la Convention et la prient de l'accueillir.
Cette pièce, numérotée 1260, a été remise au citoyen Vil-
lers.
2° Mémoire du citoyen Vernisi, fermier des Messageries, à
l'effet de solliciter le retour en France d'une caisse de l'envoi des
citoyens Corgioli, Borgnes, négociants à Paris, à la destination de
Bâle pour le compte des citoyens Preisvverck, négociants.
Il parait rpie leS différents ouvrages en acier renfermés dans
cette caisse ont éprouvé dans le voyage des avaries considérables.
hé citdyeri Vdfnisi observe que, comme cette espèce de marchan-
dise ne peut être réparée qu'à Paris, lieu où elle a été fabriquée,
il convient d'en autoriser le retour en France j puisque autrement
la perte totale de l'envoi, objet de 12,000 livl-es, tomberait à la
charge des Messageries.
Cette pièce, numérotée i285, a été renvoyée à la Régie des
douanes, pour avoir sort avis.
3° Mémoire des citoyens Mourlaque père et fils, salpêtriers à
Barjols, département du Var; ils demandent le redressement des
torts qu'ils ont éprouvés et le payement des gratilications qui leur
13G PROCES-VERBAUX [aS .mil. 1793]
ont été retenues pendant quatre années, c'est-à-dire depuis le
1" janvier 178^^ jusqu'au 1" janvier 1786, lesquelles gratifica-
tions forment un total de /i,5oo livres.
Le mémoire ci-dessus est accompagné de réflexions sur l'extrac-
tion du salpêtre et les moyens d'avoir en France de la poudre plus
forte que celle fabriquée dans les ateliers publics.
Celte pièce, numérotée 1290, a été renvoyée au Comité des
finances.
k" Lettre du Ministre des contributions publiques, du 2 a juin
1798, relative à la demande faite par le commerce de rendre com-
munes au bureau de Saint-Louis, département du Haut-Rhin, les
dispositions de l'art. 3 du titre iv de la loi du ()-9 2 août 1791, qui
permet l'entrée des soies et des étoffes de soie ou mêlées de cette
matière, par les bureaux déterre et de mer voisins de l'Espagne et
de l'Italie(i).
Le Ministre observe que la facilité sollicitée par le commerce,
loin de nuire aux intérêts de la République, ne peut qu'être utile à
l'industrie et à prévenir la fraude des droits.
Celte lettre, numérotée i3o6, a été remise au citoyen Rlulel.
5° Lettre du Ministre de l'intérieur, du 2.") juin 1798, dont
l'objet est d'instruire la Convention des motifs qui l'ont détermine'
à accorder aux ouvriers attachés à la manufacture de Sèvres dont
les salaires sont au-dessous de 1,800 livres par an un supplément
de i5, 18 et 2/1 livres par mois. Le Ministre expose que ce faible
secours, exigé par la justice et l'humanité, n'augmente que de
/i,ooo livres par mois les frais de la manufacture; que ce surcroît
de dépense pourra être compensé par les réformes qu'il se propose
de faire dans diflFércntes parties de l'établissement, mais en atten-
dant qu'il sounielte son plan à la Convention, il la prie d'ap-
prouver sa conduite, dirigée par le seul motif d'adoucir l'existence
d'une classe laborieuse ([ue les circonstances du moment rendent
infiniment intéressante.
Cette pièce, numérotée i.')n.5, a été remise au citoyen Vil-
lers.
6" Mémoire du citoyen Deville, capitaine de la garde nationale
à Prégny, district de Gex.
'" Décret pour l'exécution du nou- pourra avoir Hou <pu^ par los bureaux do
veau tarif des droils d'entrée et de Nantes, Lorieut, Roucu, Dunkerquc ,
sortie dans les relations du royaume Lille, Strashourjj. Mézières, l'ont-de-
aver l'élranjjer, des 98 juillet, 9. et (5 Beauvoisin , Sainl-Luurent du-Var, Mar-
aoùl 1701, scelléle s-j. Tilro IV, art. 3 : seille, Seplêmos, Colle, Xçrd,. d l'oil-
crl/impurtaliou des soies et (iioselles ne Vendres.»
[•33 ji 11.. 171)31 1)1 <;(>\HTK l)i; (iOMMKHCK. 137
Ce particulier rédame contre une saisie de cinq veaux, ensemble
de la voilure el des chevaux employés à leur transport, faite le
ai février dernier, par un détachement de volontaires en slalion ;'i
Sauverny, au préjudice du citoyi'a (Irociial, son voilnricr.
La voiture et les chevaux saisis ont été estimés ()<)0 livres et
rendus sous caution.
La saisie parait l'ondée sur ce que le citoyen Crochat circulait
dans les deux lieues frontières sans avoir rempli les formalités pres-
crites par l'article i G du litre m de la loi du 'i!> août, c'est-à-dire
sans s'être muni d'un passavant''^.
Ce voiturier était bien porteur d'un certificat sur papier timbré
signé Bastien, relatant la déclaration qui lui avait été faite des
cinq veaux et leur destination; mais cette pièce reconnue insulli-
sante pour suppléer au passavant exigé par la loi, il est survenu le
9 2, au tribunal de district de Gex, un jugement qui prononce
la confiscation des objets saisis, ordonne la vente des veaux, pour le
produit en être versé dans la caisse du receveur des douanes à...
ainsi que le montant de l'évaluation de la voiture et des chevaux
remis sous caution et condamne le conducteur, sauf son recours,
en l'amende de 5oo livres.
Le citoyen Deville représente que son intention n'a jamais été
de contrevenir à la loi; que son voiturier même était, lors de la
saisie, sur la route qui conduit directement au premier bureau de
douanes, et après avoir employé tous les moyens pour intéresser
en sa faveur soit en vantant son patriotisme, soit en citant les sa-
crifices qu'il a faits pour la République au service du laquelle sont
trois de ses frères, il prie la Convention d'annuler le jugement du
district de Gex et d'ordonner la restitution des objets saisis ou h-
remboursement de leur valeur.
(ïette pièce, numérotée 1821, a été renvovée à la Régie des
douanes, pour avoir son avis.
7" Adresse présentée à la Convention nationale par les admi-
nistrateurs des directoires du département de la Haute-Marne, du
district de Chaumont et du conseil général de la commune de
Chaumont et des membres du Comit(' de surveillance de la même
ville, à l'effet de solliciter des mesures promptes et vigoureuses
pour faire cesser les accaparements.
C' Los propriélaii-es ol c'onducleurs bureau! de-^ douiun'S des passavants
do marchandisos et denrôes qui pas- lixant le lomps nécessaire pour le trans-
saienl de Tinlérieur du royaume sur le port: ces passavants no pouvaient sorvu'
territoire de deux lii'ucs liuiilioplics do (|uo pendant un (^ inps déterminé. —
l'étranger étaient tenus de prendre aux Sauveany : Ain, non loin de Ferney,
138 PROCÈS-VER BAUX [aS un.. ly^S]
Celte pièce, iiufiiérotëe 182/1 his, a éle renvoyée iUi Comité
d'agriculture.
Le Pn''sifleiit lève la séance à 10 heures.
ViLLEKs, présidenl; Laurence.
SOIXANTE-SEIZIEME SEANCE.
a 7 JUILLET 1793.
Le samedi 27 juillet i7<)3, l'an r>' de la République, le Co-
mité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens Blulel,
président: Villers, secrétaire; Baràilon, Laurence, Martin^ Sauvé,
Chiappe.
La séance s'ouvre par la distribution des pièces, lettres et mé-
moires dont l'analyse suit :
1" Délibération des municipalités et districts relevant du dépar-
tement d'Ille-et-Vilaine sur les avantages et désavantages que pré-
sente la conservation ou la suppression des fabriques d'eaiix-
de-vie.
Arrêtés du département d'IUe-et- Vilaine des ai novembre i7q9
et 8 mars suivant.
Par le dernier de ces arrêtés, les administrateurs de ce départe-
ment annoncent qu'ils n'ont voulu prendre aucune détermination
sur cet objet, parce que, le but de la loi étant de protéger toulcs
les branches de l'industrie nationale, il n'appartient (ju'à la Con-
vention de prononcer sur la question de savoir s'il est avantageux
au commerce, utile à l'industrie et nécessaire à la société d'auto-
riser, suspendre ou modifier les fabriques d'eaux-de-vie.
Cette d(''lil)ération et arrêtés, numérotés i2y(S, ont été remis
au citoyen Laurence.
9° Plaintes des négociants de Beaune sur les obstacles ((u'ils
éprouvent poin- l'exportation de leurs vins expédiés pour la Flandre
autricliienne; ils prient la (k)nvention d'autoriser le libre transport
à l'étranger d'une (narcbandise dont la sortie, loin d'être funeste à
la République, lui fournit des moyens d'échange avantageux au
commerce.
Décret du -lo mai dernier qui charge le Comité de commerce
de faire uti lajiportà la Convention sin- cet objet.
Lettre du Ministre de l'intérieui", du 1 () mai; ii demande à la
Convention si, dans sa classe des objets nécessaires aux approvi-
[î«7JtiL' 179-11 f>L^ COMITÉ DE mMMKr.CK. l;',!)
sionnements des arméos et dont lu sortie (;sL d/'londuo, elle ;i
entendu y comprendre les vins fins de France.
Mémoires des citoyens KréUiçois-l'jdmc Jciiisoii . niVociant à A\,
sur le même objet.
Lettre du Ministre des contributions publifjues, du -U) juin, sur
le même objet.
Toutes ces pièces, numérotées i s'y!), ont été remises au citoyen
Biutel.
l\° Lettre du Ministre de l'inlérieur, du 17 juin 1793, sur la
<lemande faite par le citoyen Prudent, entrepreneur d'une manu-
facture de bonnets de laine à Nay, d'un secours pécunairc pour le
soutien deson établissement. Cette demande, motivée sur des pertes
portées à /lô.ooo livres et sur l'utilité d'une manufacture qui
occupe journellement plus de 600 ouvriers des deux sexes, est
appuyée des avis favorables des administrateurs du district de Pau
et du département des Basses-Pyrénées.
Cette lettre, numérotée lagq, a été remise au citoyen Sauvé.
k° Mémoire de la citoyenne Laugier; elle annonce être l'auteui'
d'une machine propre à séparer avec célérité, du colon brut, le
grain qui y reste attaché; elle s'engaj]e, dans le cas où il serait
nommé des commissaires pour l'examen de sa mécanique, de la
faire transporter au lieu qui lui sera indiqué.
Ce mémoire, numéroté i3oc), a été remis aux citoyens lia-
railon et Laurence; ces citoyens ont été nommés commissaires
pour examiner la machine et pour en faire im rapport au Co-
mité.
5° Lettres des citoyens Carité et V. Duval, négociants à Dar-
netal, canton de Rouen; ds exposent qu'ils furent obligés en 1791,
par des pertes successives et majeures, de déposer leur bilan. Leurs
créanciers touchés de leur position malheureuse se disposèrent
unanimement à prendre avec eux des arrangements. Un délai de
dix ans leur fut accordé sous la condition que les payements s'elfec-
tuefaient à dix époques fixes. Le premier payement doit avoir lieu
sur la fin de juin 1 798, mais de nouveaux malheurs ne leur per-
mettent pas d'y faire honneur, les citoyens Duval et Carité de-
mandent qu'il leur soit accordé un sursis de dix-huit mois.
Celte lettre, mtmérolée i3oi, a été remise au citoyen Martin.
6° Ménioirc du citoyen Gudlin, brasseur.
Ce particulier annorice que, d'après un arrêté de la municipalité
de Mortagne, du 18 avril 1790, il a été forcé de suspendre plu-
sieurs brasseries qu'il avait élevées à grands frais et cpii formaienl
toute sa fortune pour soutenir sa famille.
1^,0 PROCÈS-VERBAUX [27 juil. 1798]
Sans ressources, sans état et privé de sa propriété, il invoque en
sa faveur ce principe :
NuJ ne peut êlre privé de sa proprtéir sans une jusle el piéalahlc in-
(JcmniU'^^K
H sollicite, en conséquence, un dédommagement qu'il porte à
9,000 livres.
Celle pièce, numérotée iSaS, a été renvoyée au (Comité des se-
cours.
•y" Lettre du iMinistre de l'intérieur, du ab juillet 1793, rela-
tive à la dénonciation dirigée contre lui par l'Administration des
subsistances pour la ville de Paris.
Le Ministre joint à sa lettre copie de sa correspondance avec les
corps administratifs relativement aux subsistances.
Cette lettre, numérotée 1827, a été remise au citoyen Vil-
1ers.
8° Lettre du Comité de surveillance de la Convention nationale,
du 97 juillet, suivie de la déclaration faite par le citoyen Jean-
Prosper Ducliesne, épicier à Ermont, département de Seine-et-
Oise, qu'un nommé Barbier, de Villiers-le-Sec, était possesseur
de six à sept mille gerbes de blé qu'il préférait laisser perdre
plutôt que de les faire battre et d'en vendre le grain.
Cette lettre, numérotée 1826, a été renvoyée au Comité d'agri-
culture.
()" Lettre du citoyen Newton, ci-devant colonel de cavalerie au
service de la République, du 20 de ce mois. Il annonce avoir
imaginé des voitures dont les moyens d'exécution sont faciles et
économi(|ues, et qui, pour l'usage, exigent moins de clievaux el
durent plus longtemps que les voilures ordinaires.
Cet artiste désire vendre son invenlion el s'engage, dans le cas
où la Nation croirait devoir lui accorder une récompense de
.^00,000 livres, de faire construire une diligence à iuiii per-
sonnes, etc.
Celle lettre, uumérolée 1822, a l'ié remise au citoyen Ba-
railon.
11 a éli- donné lixture d'une lettre des secrétaires conmiis du
Comité par ia(|uelle ils sollicitent, vu la modicité de leur traite-
ment el la clierlé des objets de première nécessité, un supplément
d'appoinlemenls tel cpi'il a été accordé à j)bisieurs secrélaires
commis des aulres Comités.
Le (ionulé. preiianl celte demande en considération, ;irrtMe
*'J l)érl(if(ilii>ii ilrs hritils df I'Iiiiiidiii' cl <ln rilittjon , rôsimii! (If i'.'irl. 17.
[•^7 Jin. 17^3] i)l COMITE DE COMMEHCI-:. l'jl
qu'elle sera renvoyée au rapporlciu" du Comité des inspecteurs et
des finances chargé de faire un rapport général sur cet ol)jel.
Un membre, le citoyen Blute!, rend compte d'un mémoire
porté sous le n" 128.') et communiqué à l'Administration des
douanes le y 3 du courant, par lequel le citoyen Vernisi, lermier
des Messageries, sollicite la permission défaire revenir à Paris une
caisse expédiée de cette ville par les citoyens Corgioli et i','" à la
destination de lîàle.
Cette demande est fondée sur ce que les diiïérents ouvraf^^es en
acier, cuivre doré, renfermés dans celte caisse, ont éprouvé dans le
transport des avaries considérables qui ne peuvent être réparées
qu'à Paris, lieu de leur fabrication.
Le citoyen Vernisi observe que, s'il n'obtient le retour qu il
demande, il en résultera une perte de 1 2,000 livres qui sera à la
charge des Messageries.
A ce mémoire est joint l'avis des Régisseurs des douanes; ils
pensent que l'on peut consentir au retour de la caisse dont il est
question, en justifiant que les objets dont on réclame le retour, sont
de fabrique nationale, qu'ils ont été expédiés de Paris et qu'ils
sont dans un état d'avarie qui n'en permet pas la vente.
Cet objet soumis à la délibération du Comité, il en est résulté
l'avis suivant :
Le Comité, délibérant sur la permission sollicitée par le citoyen
Vernisi, fermier des Messageries, de faire revenir à Paris une
caisse expédiée de Paris à la destination de Baie le ^î8 avril der-
nier par le citoyen Corgioli et C'"', laquelle caisse renferme diffé-
rents ouvrages en acier et en cuivre doré qui ont éprouvé dans le
transport des avaries considérables qui ne peuvent être réparées
qu'à Paris, lieu de la fabrication desdits ouvrages, estime que les
Régisseurs des douanes peuvent autoriser le retour des objets dont
il s'agit, en exigeant des parties réclamantes les justifications qu'ils
jugeront nécessaires pour assurer l'identité des marchandises,
constater qu'elles sont dans un état d'avarie ([ui n'en permet pas
la vente et en prévenir tout abus.
Le même instruit le Comité de la demande, faite par le com-
merce, de rendre communes au bureau de Saint-Louis, département
du Haut-Rhin, les dispositions de l'article 2 du titre IV de la loi
du 22 août 1791 qui permet l'entrée des soies et des étoffes de
soie ou mêlées de cette' matière, par les bureaux de terre et de mer
voisins de rEs[)agne et de l'Italie.
Cette demande est transmise par une leltn^ ministérielle sous le
il" i3o/i.
\ti<2 PUdCES-VKUnAUX [^y jul. 1798]
l.c. rapporteur observe que les villes de Zurich el de Bâlc four-
nissent au commerce des soies et des étoffes de soie ou mêlées de
cette matière, mais que la nécessité de faire un long circuit pour
les introduire par les bureaux indiqués par la loi et les frais de
transport qui en résultent déterminent les spéculations des frau-
deurs. Pour mettre un frein à leur cupidité et ôter aux négociants
les moyens de se soustraire aux droits sans donner lieu à aucun
abus, il propose d'accueillir la demande du commerce en autorisant
par le bureau du [de] Saint-Esprit [Louis] l'admission des soies et
marchandises de soie dont il s'agit.
Cette proposition est adoptée.
Un membre (le citoyen Villers) annonce que des réclamations,
présentées aussi par le commerce, font sentir la nécessité d'ouvrir
les bureaux de Rouen, du Havre, de Nantes et de Bordeaux à l'en-
trée des toiles de coton blanches et que, dans le projet de décret
à présenter à la Convention nationale, tant sur cet objet que sur
celui présenté par le citoyen Blutel, il serait à propos d'y com-
prendre une disposition sur l'augmentation du prix des plombs
apposés dans les bureaux des douanes.
Le prix des plombs qui s'apposent dans les bureaux des douanes
aux balles, tonneaux, caisses ou futailles pour prévenir les substi-
tutions des marchandises e\pé(Hécs par mer ou en transit, était
avant la loi du 9!> août 1791 fixé à 5 sols.
L'Assemblée constituante, en le réduisant, par l'article 5 du
titre m, à .') sols, n'a eu en vue que de procurer aux préposés le
seul remboursement du [)rix de la matière et des frais de fonte
et de coulage; elle n'a pas considéré que les plombs perdus ou mal
frappés restaient à leur charge et elle n'a pas prévu que la matière
première, qui ne se vendait alors que 5o livres le cent pesant,
serait portée, comme elle l'est aujourd'hui, à i3o livres. La perle
([u'('prouvent ces préposés est sensible et il est naturel de les en
dédommage)- par une augmentation qui serait à la charge du
commerce.
D'après ces considi'rations et les propositions j)récédemmenl
laites relativement au\ bureaux de Saint-Louis, du Havre, de
Manies, de Rouen et de Bordeaux, le citoyen Villers soumet ?\ h.
délibération du (Comité le projet de décret suivant :
«La Convention nationale, voulant favoriser l'importation en
France des soies qui servent d'aliment à nos fabricpies et celle des
toiles de colon blanches destinées à l'impression et porter en même
temps le prix des plombs qui s'apposent dans les l)ureau\ des
douanes à un taux proj)ortioiiué au renchérissement (pi'a éprouvé
|-^7""- '7'>>l l'I COMITK l)i; COMMKr.CI':. l'ilj
celle iiKilière première, décrète ([uc le bureau de Saint-Louis sera
ouvert à l'entrée des soies et filoseUes venant de l'étranger, les
bureaux de Rouen, du Havre, de Nantes e( de Bordeaux, à l'en-
trée des toiles de coton blancbes et que le prix de cliatpie {jros
plomb apposé dans les douanes en vertu de la loi du îj*? août i 71) i
sera de 1 0 sols. ^^
Le Comité adopte ce projet de décret'''.
Le citoyen Laurence, chargé d;uis la séance (hi i3 de ce mois
An mémoire des citoyens Mury et Durand, porté sous le n" i3 17,
l'ait son rapport sur cette aliaire et conclut à accorder aux citoyens
réclamants 1 1 ■.àijîj 1. 1 7 s pour dédommagement des 1 i,ooo livres
de beurre destinées pour le service extraordinaire de la ville et des
hôpitaux de Paris et qui ont été pillées par un détachement de
cinq cents volontaires réunis à Vire.
Il donne lecture d'iui projet de décret dont la rédaction a donné
lieu à quelques débats; le Comité en ajourne la discussion à la
prochaine séance.
Le citoyen Barailon rend compte de la demande en indemnité
formée par le citoyen Benaut et qui, d'après le rapport qu'il lit le
/( mai dernier, a été renvoyée au département de la Dordogne, pour
avoir son avis.
Après avoir donné lecture de l'arrêté du département du 2.') juin
portant qu'il convient d'accorder 1,000 livres au citoyen Benaut
pour le dédommagement qu'il sollicite, il propose le projet de
décret suivant qui a été adopté :
«Sur la pétition du citoyen Benaut tendant à obtenir une in-
demnité pour les essais qu'il a faits pour extraire du salpêtre 11
Périguoux, lesdits essais autorisés par les corps admmistratifs du
département de la Dordogne, la Convention renvoie ledit Benaut
à l'administration du département pour être, après vérification et
estimation préalables, convenablement indemnisé de ses frais sur
les sols additionnels ainsi que de raison'-', w
Le Président donne lecture au Comité d'une lettre par laquelle
le (jomité d'agriculture l'invite à sa séance du 3o courant pour con-
férer et délibérer sur un objet important relatif aux subsistances.
' Le 19 août 1793 ta (loiiveiition et Bord'aux, à ceux que désignait la
décidait Tiuipression et l'ajournement loi du 6-93 août 1791; elle adoptait
dos deux projets do décrets. ;— Le Go- éfjalonient lo décret relevant à 10 sols
mité de commerce avait p épnrc deux le prix dos plombs apposés dans les
décrois distincts; — lo 5 brumaire an ii, bureaux des douanes (Procès-verbal,
elle adoptait lo décret assimilant lo b;i- p. i.'}5).
reau do Saint-Libre [ Saint -I>ouis | et -' Adopte par la Conveution le
ceux de l\oucn, du Havre, de Nantes i" août 179.3 {h-ocès-vcrM , \>. ^t).
Ufi l'KOGÈS-YKUlUUX [-..7 mil. i;.»:?]
Le Comité arrête qu'il se rendra à cette invitation.
Le citoyen Villers fait, conformément à la délibération du ^0 de
ce mois, son rapport sur la pétition des citoyens Rabaut, portée
sous le n" 1276, et sur le projet de loi générale sur les navires
pris en rescousse, proposé par le citoyen Legcndrc.
Suit la teneur dudit rapport :
(Jiloyens,
Vous avez renvoyé, le à mai dernier, à vos Coriiilos de commerce cl de
marine, une pétition des citoyens Rabaut, négociants de Marseille, au snjol
d'une reprise faite par le corsaire le Robert, de Nantes, du navire le Trajan,
dont ils étaient armateurs.
Le 3o juin, il vous fut proposé, au sujet de cette pétition, un décret gé-
néral sur les rescousses dont l'objet était d'adoucir les lois anciennes de la
marine qui subsistent encore et de lui donner un effet rétroactif. La question
vous parut d'une si grande importance (jue vous vous décidâtes à ordonner
que le projet qui vous était présenté serait imprimé, ajourné et renvoyé aux
Comités de commerce et de marine. C'est le résultat des réflexions de ces deux
Comités sur cette question intéressante que je viens vous présenter; mais il
est nécessaire auparavant de vous donner quelques détails sur l'affaire qui l'a
fait naître.
Le navire français le Trojan, venant de Pondichéry à Lorient. fut ren-
contré et pris le 28 mars dernier par la frégate anglaise la Thclis, armée de
Uk canons et portant 180 hommes d'équipage. Le capitaine anglais prit à son
bord plusieurs soldats passagers, le journal et tous les papiers du Trnjaii,
ainsi que les olliciers français et il remplaça ceux-ci par un équipage anglais
composé de i3 hommes, avec ordre de conduire le navire à Lisbonne. Il avait
beaucoup souffert dans sa traversée et un ouragan qui survint et le sé[)ara
de la Tliélis empêcha celte frégate de le réparer. C'est dans cet état qu'il fut
rencontré et repris le 1"' avril suivant par le corsaire le Bobcri , de Nantes,
qui le remorqua dans la rivière de la Gii-onde.
Le corsaire, arrivé à Bordeaux, s'empressa de remplir toutes les formalités
prescrites et, d'après les différentes déclarations faites devant le juge de paix,
est intervenue sentence du tribunal de commerce qui déclare la reprise bonne
et valable. Malgré cette décision, les armateurs du navire le Trojan ont fait
mettre arrêt et opposition aux denieis de la vente; celte opposition a tUé
levée par un second jugement: alors, les armateurs du Trajaii se sont rendus
appelants du premier et du deuxième et l'affaire est actuellement en Iroi-
siènn! instance devant le tribunal du district de Bordeaux.
C'est dans cet état que les citoyens Rabaut et C", armateurs du naviri>
le Trnjan, se présentent devant vous. Ils vous disent : Il est bien vrai
(|u'une frégate anglaise s'est emparée de notre navire, mais obligée de s'en
sé|)arer par un ouragan terrible, elle a semblé l'abandonner à lui-même et
renoncer à ses di-oits. Dans le cas contraire, elle ne se fût pas bornée à melti-e
un faible équipage à bord du Tnijini poui- y contenir cinquante français qui
étaient en liberté, et le Trnjan n'ciU pas fait signe au coisaire français de
l'aborder, s'il ne l'avait pas |)IiUùt regardé connue un ami «pii xMiail à sou
secours (pie comnip un funcini auquel il se liviail.
Du reste. ajduleiU-ils, qiiaud cetle reprise, seiail bount; suivant l'ordou-
nance barbare diui despote. peut-«jlle èu-c confirmée sous le l'ègue de la
l'jy JiJ"- 1793] T)[l nOMITIÎ DE COMMF-IRGE. I^io
liberté. Dans une Rëpubliqiu' tous les cilovciis ne roiiiieiil (|ii"iinc seule ot
même famille ditiil le but est de concourir à lii conservation iéci|)roque dr;
leurs droits ot do couiljalti'c los Ivrans, mais un citoyen ne petit s'enriciiii-,
aux dépens d'un autre citoyen, d'une [)ropriélé ([u'il n"a du arracher des
mains de leur ennemi commun (pie dans l'intention do la rendie an vi-ai
propriétaire, lis Unissent par demander une nouvelle loi n'ont reiïel l'étro-
actil'leur soit applicable.
Voilà, citoyens, l'abrég'é des moyens que l'ont valoir los armateurs du
Trajan. Vos deux Comités les ont examinés avec la plus {jiaude atlenlion; ils
ont d'abord pensé que la reprise laite par le coi'saire le Robert tlu navii-e
le Trjaaii ayant été conliniK-e par deux jn^remeuts conséculils du tribunal de
commerce de Bordeaux et étant actuellement i^w lioisièmo instance devant le
tribunal du district de la même ville, la Convention ne pourrait pas en con-
naître; que cette allaire lejjardail absolument les tribunaux et que, les lois
précédemment faites pour la marine n'ayant pas été abrogées, mais conlir-
mées par plusieurs décrois, elles devaient encore, jusqu'à ce qu'il vous plut
de les changer, servir de règles au\ tribunaux dans la décision de pareilles
affaires.
Vos Comités ont, cependant, reconnu que la loi sur les reprises semblait
contraire aux principes qui doivent gouverner une République , où tout citoyen
attend non seulement protection pom' ses propriétés, mais encore le recou-
vrement de celles qui lui auraient été ravies. 11 semble, en effet, que celui que
la violence dépouille ne perde jamais le droit de ressaisir son bien dans quelques
mains qu'il le retrouve, surtout si c'est dans celles de l'un de ses conci-
toyens.
Mais en rendant justice à ces principes , vos Comités croient que l'intérêt
général de la République exige que vous en retardiez encore pour quelque
temps l'application. Ce n'est pas quand vous avez contre vous tous les des-
potes de l'univers et particulièrement les puissances maritimes, que vous
devez affaiblir vos moyens de défense. Sans avoir des données certaines sur
l'état actuel de la marine, on peut assurer que les corsaires lui sont de la plus
grande utilité et que ce n'est qu'en leur continuant les avantages dont ils ont
joui jusqu'à présent qu'il sera possible de ranimer leur courage n\ leur fai-
sant oublier les pertes considérables qu'ils ont faites.
D'ailleurs, cette loi rigoureuse, contre laquelle on réclame aujourd'hui,
parait être adoptée par toutes les nations maritimes. Los Anglo-.'Vméricains
même en ont senti l'importance; on a vu plusieurs fois des citoyens désinli'-
ressés abandonner le droit qu'elle leur donnait aux dépens de leurs sem-
blables. Donnons des éloges à ces traits de générosité ot bienlôt nous los
verrons se multiplier; mais l'intérêt général de la République est qu'un na-
vire pris sur l'ennemi lui soit enlevé et songez qu'il n'y a qu'un grand
intérêt (j[ui puisse déterminer un corsaire à s'exposer à tous les ris([ues d'une
reprise.
Je garde le silence sur l'effet rétroactif qu'on vous sollicite de donner à la
nouvelle loi demandée sur cet objet.
Voici le projet de décret :
t^La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
ses Comités de commerce et de marine, passe à l'ordre du jour sur
la pétition des citoyens Rabaud et C"', négociants de Marseille, au
l/i6 PROCES-VERBAUX [97 i. il. 1798]
sujet de la reprise fnite du navire le Tmjcni par le corsaire le Ro-
hcii , de Nantes.
La Convention nationale ajourne la nouvelle loi qui lui a été
proposée sur les rescousses. w
Le Comité adopte le projet et invite le rapporteur à le présenter
à la Convention'').
Le citoyen Barailon, nommé à la séance du 9 de ce mois avec
le citoyen Giraiid pour constater les effets de différentes liqueurs
que le citoyen Cossigny annonce pouvoir remplacer le savon, rend
compte de cette mission et donne lecture du procès- verbal rédigé
à cette occasion.
Le Comité ayant arrêté que ce procès-verbal serait inséré dans
son procès-verbal, en voici la teneur :
Aujourd'hui dix-huit juillet mil sept cent quatre-vingt-treize, Fan deuxième
de la République française une et indivisible, environ une heure après-
midi.
Nous, Marc-Antoine- Alexis Giraud et Jean-François Barailon, membres de
la Convention nationale et commissaires nommés par son Comité de com-
merce, dans sa séance du 9 du présent mois, nous nous sommes transportés
rue de Mirabeau, n" 34, pour constater les elTets de difTérentes liqueurs que
le citoyen Cossigny annonce pouvoir remplacer le savon , qui devient fort rare,
qui renchérit chaque jour et au prix duquel les ouvriers ne peuvent déjà plus
atteindre.
De suite le citoyen Cossigny, instruit du sujet de notre transport, nous a
présenté en neuf vases différents de l'eau de chaux analysée avec de la soude
du commerce.
11 a versé successivement dans chacun une petite quantité d'huile de na-
vette, dechèuevis, de noix, de j)oisson clarifiée, de poisson non clarifiée, de
sperme [blanc de baleine], d'œillet, de lin et d'esprit de térébenthine. A me-
sure t|u'il versait, il agitait la liqueur avec une petite baguette de bois.
La liqueur oii l'huile de noix a été versée est devenue très blanche; celle
oii font été les huiles d'u'illet, de chènevis, de poissou, clariliée et non cla-
riliée, de sperme ont graduellement blanchi de moins en moins; celle où l'on
a jeté de l'huile de lin a encore offert moins de l)lancheiu' ([ue les précédentes,
celle 011 l'on a jeté de l'huile de navette en a à peine manifesté: ([uani à
l'esprit de térébenthine, il n'a produit aucun changement dans la couleiu'.
11 est constaté que la dissolution de l'huile se fait à l'inslant même du
mélange; celle (pii surabonde nage à la surface. Les huiles de navette, de
poisson et d'(eillet présentent une consistance butyreuse, celles de lin et de
chènevis sont simplement figées.
La parlie (fui surnage a i-ésisté à ime nouvelle dose d'excipient et est
demeurée indissoluble: la seule huile de noix a lait exception.
Le citoyen Cossigny, d'après des vues purement économi(|ues, a substitué
des cendres de bois neuf et flotté à la soude et nous a exposé dans huit vases
^') La Convention adopta ce projet mémo jouf elle dccréla i'ajourncmi-nl
(le d(3crol dans sa séanrc du 3o juillet di^ la toi sur les rocousses. — La qiies-
1793 {Prncès-vct-àal^ p. SyS); — le lion ne lut tranchée qu'en fan m.
[r^7 'i"!'- i7«.)31 1)1 COMITÉ DE COMMKHCE. l'iT
iino certaine quanlité de la lirpeur qui en a résulté. L'huile de noix, ensuite
fie celle de chènevis, lui ont procuré une ^lande hlancheur. Les deux di'
poissou, celle d'œillel, de sperme infiniiuent moins. Celle de lin pres(jue
point; celle de navette n'y a produit aucun i-Het sensible. Les huiles rie noix,
de poisson dariliée, d'œillet, excellentes à la .saturation ont formé un coajj'u-
lum à la surface, Celles de navette, de chène\is, de lin ont (igé. Celles de
poisson claridé, de sperme ont but y ré.
Attendu qu'il (!st quatre heures du soir, renvoyons le surplus des expé-
riences à faire pour le l)lanchissaf>'e à tuie prochaine séance.
Fait el clos le prés(!iit"procès-\erbal que nous avons si{fné avec le citoyen
Cossigny lesdits jour et au.
Signé ; Cossigny, Giraud et Barailon.
Le Président lève; 1;» séance à i o heures et demie.
Bi.LTia, pt-hnlnil : Vn,LKns.
SOIXATNTE-DIX-SEPTIEME SEANCE.
00 JLILLET 1790.
Le mardi 3o juillet, l'an deuxième de la Jiépuldique française,
le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens Ba-
railon, vice-président; Viilers, secrétaire; Laurence, Sauvé, Martin,
(^haumont.
La séance est ouverte par le rapport (jue fait le ciloyen Barailon
sur la pétition du citoyen Newton, renvoyée à son examen le a 7 du
courant, sous le n" i392, relative à une découverte de chariots et
voitures économiques.
Suit la teneur de ce rapport :
Citoyens ,
Nous apprenons tous les jours que l'homme est capable des plus étonnantes
découvertes et nous en voyons réaliser que l'on n'aurait pas même crues
possibles. Qui aurait osé soupçonner, il y a vingt ans, qu'on voyagerait dans
les airs, qu'on correspondrait en treize minutes de Paris à Valenciennes?
Celle que je vais vous annoncer est moins merveilleuse sans doute, mais
elle ne sera pas moins utile. C'est surtout dans notre position actuelle qu'elle
devient très intéressante si elle se réalise.
H s'agit de procurer à la République des chariots qui :
1° Exigeront la moitié moins de chevaux;
9° Dont la construction sera si facile qu'elle puisse être confiée au charron
le moins habile:
•3" Qui coûteront moins'((ue les chariots el voilures en usage:
h" (Jui dureront plus:
5° Enfin, qui ne seront point susceptibles de vei-ser.
Tant d'avantages réunis exciteront, sans doute, l'allenlion (\\\ Comité de
commerce.
1/(8 PROCÈS-VERBAUX [80 juil. 1798]
Je ue dois j)as lui laisser ignorer que l'inventeur met un grand prix à sa
découverte; qu'il connaît nos besoins, qu'il calcule nos dépenses. Il sait que
les postes et messageries coûtent à la Nation 6,109,617 1. i4 s. k d. ; il
sait que les cheN aux employés à la seule messagerie de Brest dépensent
307,008 livres et celle de Strasbourg 167, -^68 livres, etc.
Mais la manière dont se présente le citoyen Newton est certainement très
rassurante puisqu'il offre de faire faire à ses frais, toutefois après que son
marché sera conclu, une diligence à huit places portant deux milliers d(;
poids pour servir aux expériences, et il déclare, par une soumission que j'ai
entre les mains, son marché nul et comme non avenn si le succès ue répond
pas à ses promesses.
Le rapporteur donne ensuite lecture d'un projet de décret qui ,
après quelques changements proposés par un membre, a été
adopté en ces termes.
«La Convention nationale, après avoir entendu son (comité de
commerce, sur la proposition du citoyen William Newton tendant
à procurer à la Nation des voilures et des chariots infiniment plus
avantageux que ceux dont on se sert, autorise le (jonseil exécutif à
traiter, au nom de la République, avec l'inventeur, à faire consta-
ter les résultats par des épreuves, le tout conformément à sa sou-
mission et à lui délivrer, en cas de succès, un mandat de la
somme convenue sur le Trésor national, qui sera tenu d'en payer
le montant sans (|u'il soit besoin d'autre décret que du présent ^'^».
Le même rapporteur rend compte du mémoire renvoyé à son
rapport le 1 2 mars dernier, sous le n" 1178, sur un chariot allant
sans chevaux, do l'invention du citoyen Lorenzo, architecte ingé-
nieur.
Après la lecture du rapport, plusieurs membres demandent
l'ajournement. L'ajournement mis aux voix est adopté.
Le citoyen Villers donne lecture d'un rapport sur les bàtmients
étrangers retenus dans les différents ports de la République, établi
et rédigé d'après les pétitions portées sous les n"' 12 Go et 1271.
Suit la teneur de ce rapport :
Je viens vous communiquer une pétition dos Ijalaves résidant à Paris pai'
la([uelle ils (lemandont à la Convention la restitution des bâtiments hollan-
dais (pii soûl actuellement «mi emhaigo dans les dilfér.'Uls ports de la Bépu-
hli(pie: ils réclament en leur faveur le droit des gens et en laisant valoir les
senliuK'iils (le lilieiié ([ui les animent, ils rapjH'llenl les services (piils ont
rendus à la lîc'pidjlifpie en lui ap|)orlanl des approvisionnements de toute
espèce.
Pour vous mettre plus facilement à ()ortée de délibérer sur cette pétition,
je dois vous rappeler ce que la Convention a ordonné au sujet de tous les
(') DiVict (lu r' août i^j).'! (l'ivcès-virhal du Comilc , p. l 'i ).
[3o jni.. i7()31 \)\ COMITK DE COMMERCE. Kj«)
bàlinionts détenus dans les ports de la l{é|)ul»li(|iu' et ce qui s'est passé ;'i cet
éjjard.
Le Conseil exécutil' ol>serva à la Convention, le ii lévrier derniiT, que
parmi les bâtiments ennemis retenus dans les ports de la République!, il en
(Mail beaucoup d'Anglais et Hollandais qui pouvaient <!ti'e armés en course al
augmenter le nombre des corsaires. Sur celte observation, la Convention dé-
créla (pic le lendemain elle entendrait son (joiiiil('' de m.irine, (jui avait préparé
un rapport sur cet objet.
Le l 'i du même mois le (îomité de marine lit sim i-appoit et présenta à la
Convention un projet de décret qui fut adopté. Le G" article porte : r-que les
navires eimemis ariètés dans les ports de la Képubli(jue en suite des oidrrs
du Conseil exécutif provisoire seront vendus dans la forme et conformément
aux dispositions de la présente loi; les fonds provenant de la vente seront
versés en la caisse du district, mais ils y demeureront en séquestre juscpt'à ce
(juil en ait été autrement ordonné par la Convention nationale t).
Cette loi , qui avait été sollicitée par le Conseil exécutif provisoire comme
pouvant procurer des ressources considérables à la niaiine de la République .
n'a point été exécutée. Le Conseil exécutif prit un arrêté le i" lévi-ier, [lar
lequel il ordonna un sursis pour la vente des bâtiments hollandais qui étaient
en embargo jusqu'après l'invasion de la Hollande afin que ceux qui leur
appartenaient pussent leur être rendus.
Depuis cette époque, les équipages de ces bâtiments sont dans la plus
grande incertitude de leur sort et les dépenses journalières qu'ils font absorbe-
ront bientôt la valeur même des bâtiments; il est donc nécessaire (pie la Con-
vention nationale prenne un parti sur cet objet; il s'en présente deux bien
naturels ou de lendre les bâtiments à leurs propriétaires, ou d'en ordoiuier
délinitivement la vente.
Le premier parait conforme aux principes que la Nation a adoptés et ((ue
la Convention a consacrés. Ce n'est pas , en effet . aux peuples , mais aux des-
potes, (jue la Nation fançaise fait la guerre. Les bâtiments sont la proj)riété
de plusieurs particuliers patriotes et peu fortunés qui attendent avec impa-
tience le moment où ils pourront secouer le joug de leur despote et partager
avec nous la liberté.
D'ailleurs les navires arrivés dans les ports de la République longtemps
avant la déclaration de guerre, faisaient un commerce utile à la France, et
leur sécurité a été si grande qu'ils n'ont pas même cherché à fuir lors(|u'ils
pouvaient encore le faire; mais la République française ne pourrait userd'une
j)areille générosité sans s'assurer auparavant que le Gouvernement hollandais
est dans de pareilles dispositions à son égard; ce serait le moyen de procurer
aux citoyens français qui ont actuellement des navires en Hollande l'indem-
nité qu'ils réclament avec instance. Lu autre motif qui peut détiM-miner la
Convention à prendre ce parti, c'est le peu de ressource (lu'elle trouverait
dans ces bâtiments; ils ne sont ni propres à la course, ni à navigucn-en temps
de guerre; leur construction lourde et leur dénomination ordinaire de char-
rette de mer indiquent assez rpi'ils ne peuvent servir qu'au transport et .'i
l'espf'ce de navigation auxcjuels ils sont destinés en temps de paix; mais en se
df'cidant à les relâcher pourvu que la Hollande en usât également à votre
('gard, la République y trouverait-elle un dédommagement sidlisant?
On prétend que le nondjre des bâtiments hollandais détenus actuellement
dans les porls de la Piépublique est d'environ 60 à 5o: il est difficile de croii-e
(|u'il y eu ait autant de français dans tous les poits de la Hollande, parce que
150 PUOCÈS- VERBAUX [3o .lun,. 179.3]
leur conslruclion leur rend plus dillicile le passage du Texel; alors la Naliuu
serait faiblomcnt dédommagée de ce côté-là et cette mesure serait illusoire.
On ne ti-ouvera pas beaucoup plus d'avantage à les vendre: si leur nombre
est d'environ ho à 5o, ils pourraient être vendus i4oo,ooo à 5oo,ooo livres:
mais sur cette somme il y aurait un quart et mt^me peut-êlro un tiers à dé-
falquer pour la nourriture et le traitement des équipages et pour l'entretien
de ces bâtiments; ils sont dans un port depuis six mois et comme la Con-
vention ne s'est pas occupée de ces objets de dépense, les citoyens français
auxquels ils étaient adressés en ont fait les avances et en attendent le rem-
boursement.
La République ne pourrait donc compter que sur un produit net de
deux ou trois cent mille livres.
Il semble que la Convention nationale doit ordonner l'exécution de son
décret du 1 6 février et la faire précéder d'une mesure préalable par laquelle
le nombre des vaisseaux ennemis actuellement détenus dans les ports de la
République sera constaté ainsi que leur valeur; en conséquence, la Conven-
tion nationale, après avoir entendu ses Comités de commerce et de marine
réunis , décrète :
Art. l'^ Le Conseil exécutif provisoire fera incessamment pro-
céder à l'inventaire estimatif des bâtiments appartenant aux puis-
sances avec lesqueiles la République est en guerre et qui sont
actuellement en embargo dans les différents ports de la Républi-
(jue et qui n'ont pas été capturés par les vaisseaux ou par les cor-
saires de la Nation.
Art. 2. Huit jours après la publication du présent décret, tous
les correspondants des propriétaires desdits bâtiments seront tenus
de faire passer au Mmistre de la marine l'état avec pièces justifi-
catives des avances ([u'ils ont pu faire tant pour le traitement des
é(pnpages (pie pour l'entretien de ces bâtiments.
Art. 3. II sera sursis à l'exécution de l'article G du décret du
i/i février dernier jusqu'à ce que la Convention en ait autrement
ordonné.
Le Comité adopte le présent projet de décret'".
Le Président lève ensuite la séance; il est 1 o luîun's et demie.
liAi!AU-o.\ , jin'siileiU; ViM,i;its '-'.
' Le décret, |jrosei)té à la Conven- séunce se trouve le certificat ci-joinl
lion, 11! 11 seplcniliro 1793, ne lut pas (AF* 11 i3, folio a8i ter) :
adopté et l'AsscmbL'o passa à l'ordri' ftJe sonssijjiié d'apn-s ma pétition
du jour niolîvé sur l'arlirl.' (i du <\6- piéscntée à la Gonvoution nationale
crel du i '1 février. le fîi du présent, ni'enjjafji' de décou-
''' A la suite du jjlocès-verhal dt? la vrlc au Conseil t-véciilil de la Ri'pu-
[3 AOÛT lyy'J]
DU COMITK l)j< COVIMEUŒ.
\:>i
SOIXAi\TE-DIX-HUITli:ME SÉANCE.
3 AOÛT 1793.
Le samedi 3 août 1798, l'un deuxième d(î la Rt-publlque fran-
çaise, le Comit«î de connnerce s'est assemblé. Pn;soiits ; les ci-
toyens Barailon, vice-président; Villers, secrétaire; Sauvé, Lau-
rence, Martin.
La séance s'ouvre par la lecture d'une lettre du citoyen Newton,
détenu comme étranger aux prisons des Madelonneltes, au citoyen
Barailon, membre du Comité, à l'effet de l'engager à solliciter sa
liberté pour l'exécution du décret rendu en sa faveur le 1" de ce
mois.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrêteiqu'il sera
adressé au citoyen Newton le certificat dont les dispositions
suivent :
«Nous soussigné, vice-président du Comité de commerce, cer-
tifions à qui il appartiendra que, sur le rapport dudit Comité, il a
été décrété, le i*"" de ce mois, par la Convention nationale, (pie
William Ne^vton se retirerait par devers le Conseil exécutif, pour
traiter avec lui de l'invention de voitures et chariots dont il a promis
la découverte.
Au Comité de commerce, le 3 août 179^, Tan a' de la Répu-
blique, une et indivisible, w
Le Président rappelle la réclamation portée sous le n" i3ai,
du citoyen Deville, capitaine de la garde nationale à Prégny,
contre une saisie de cinq veaux et des objets servant à leur trans-
port, faite le 2 1 février dernier par un détachement de volon-
taires en station à Sauvernv'^^; il donne ensuite lecture de la ré-
blique , toutefois après que le marché à
faire aura été conclu et passé entre lui
et moi, la constrnclion de voitures et
de chariot i
ri° Qui exigeront moitié moins de
chevaux que ceuv dont on so sert;
ff 2' Dont la Construction sera si facile
qu'elle poufra être confiée au cliàrrofi
le moins habile;
« 3° Qui coiiteront moins quf celles
qid sont en usage:
ff4° Qui donneront plus ft enlin qui
ne seront point susceptibles de verser,
et pour que Ton puisse constater le
tout par dos épreuves, je m'oblige en-
core à faire faire à mes frais ime dili-
gehce de huit places, portant indépen-
damment deux milliers de poids; me
soumettant, dans le cas où l'effet ne
répohdfait pas aux prottles9(*s, à ne re-
cevoir aucune inddflmilé, déclarant
même en tant que de besoin le marclu''
nul et comme non bvedU.
«Fait au Coûiité de comûieron de la
Convention nationale, ce '^o juillet
1793, l'an îi""" de la la République
française uiie et indivisible. (uiLLiAJf
NE\VT0N<)n
'') Voir le procès-verbal du a3 juillet
dernier. [Note au Procès-verbal du Co-
mité.\ — Soiiverny : Ain, non loin de
Ferney.
152 PROCES-VERBAUX [3 août 1793]
poiise (les Régisseurs des douanes à la communication qui leur a été
donnée de cette réclamation et d'après laquelle le Comité s'est dé-
terminé à prendre la délibération suivante :
«Le Comité de commerce, sur la pétition du citoyen Deville,
officier de la garde nationale à Prégny, district de Gex, réclamant
contre la saisie de cinq veaux, ensemble de la voiture et des chevaux
faite le 2 1 février dernier sur le citoyen Crocbat, son voiturier, par
un détachement de volontaires à Sauverny, passe à l'ordre du
jour, motivé sur ce que le juj^ement qui prononce sur cette saisie
a acquis force de chose jugée et que, d'après les dispositions de l'ar-
ticle ^ du titre XII de la loi du 22 août 1791, la partie n'est plus
admissible dans sa réclamation; le Comité, cependant, prenant en
considération le peu d'aisance du citoyen Deville et les sacrifices
qu'il a faits pour le service de la Répubhque, est d'avis, d'après les
observations des Régisseurs des douanes, qu'il ne soit dirigé
aucunes poursuites pour le recouvrement de l'amende et du montant
de l'estimation de la voiture et des chevaux dont la remise a eu lieu
sous caution. 5)
Un membre (le citoyen Villers) rappelle le rapport qu'il fit le
."îo du mois dernier à la séance du Comité :
1° Sur les réflexions présentées par les citoyens Bacon et
Vincent, armateurs, à l'c^ffet de démontrer les avantages pour le
(iouvernement et le commerce de taire rendre aux propriétaires les
vaisseaux arrêtés avant la guerre;
2° Sur les réclamations des citoyens Abbema et Ducange contre
un arrêté du Conseil exécutif, du 3i décembre 1792, d'après
lequel plusieurs bâtiments hollandais ont été mis en embargo.
Sur la première affaire, portée sous le n" 1260, le rapporteur
propose, d'après l'avis du Comité de marine, de passer à l'ordre
du jour.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
Le Comité passe également à l'ordre du jour sur la seconde,
portée sous le n" 1 27 1 , motivé sur les dispositions de l'article G de
la loi du ih février 1798'^'.
Un membre (le citoyen Rarailon) soumet au Comité un projet
de décret sur la nouvelle organisation des postes aux lettres dont
voici les dispositions :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comité des assignats et de commerce, a décrété ce qui suit.
C Voir le prnci's-verhal do la séanre du 3o juilii-t; voir aussi le docrot du 1 1 sep-
(3 VOIT i7«):Vl 1)1 COMITK l)K COMNIKIICR. ir,;i
TITRE PnEMIEH:
SlIRVEILLANCK DRS CORPS MINICIIMUX.
AuT. 1". La poste aux lettres sera désormais sous la surveillance
spéciale des corps municipaux.
Art. "2. Toutes les plaintes et actions qui surviendront pour
lettres déposées à la posle seront du ressort d(; la police muni-
cipale et sauf l'appel au tribunal cumnie pour les autres faits de la
même police.
Art. 3. Il y aura pour cliacpic bureau de ])0ste ou dépôt de
lettres deux commissaires du corps municipal et deux auln's sup-
j)léants pour les remplacer au besoin, nommés d'après l'ordre du
tableau et renouvelés tous les premiers du mois.
TITRE II.
CAUTIONNEMENT DES DIRECTEURS DES POSTES.
Art. 1*''. Les directeurs des postes nouvellement élus par les
assemblées primaires ne pourront rentrer en exercice (pi'aprrs
avoir fourni caution devant la municipalité assemblée à cet effet,
d'une valeur de io,ooo livres dans les villes de 6,ooo âmes et
au-dessous; de 90,ooo livres dans celles de 3o,ooo âmes et au-
dessous; de /i 0,0 0 0 livres dans celles de 6o,ooo âmes et au-
dessous, et enfin de 6o,ooo livres dans celles de 6o,ooo âmes et
au-dessus.
Art. 2. La municipalité dressera procès-verbal de la compa-
rution de caution, des dires et réquisition du procureur (K; la com-
mune, de l'acceptation ou du refus de la personne présentée.
Art. 3. La caution présentée et reconnue solvable déposera sa
soumission au greffe de la municipalité après l'avoir signée et
approuvée s'il en est besoin. Le grefTier lui en expédiera, ainsi
qu'au directeur et à tous autres requérants, copie en forme, sans
pouvoir exiger plus forte somme que celle de 9 0 sols par expédi-
tion , papier timbré compris.
Art. ^. Dans les grands bureaux, il sera nommé (piatre, même
huit commissaires et autant de suppléants qui se diviseront de deux
en deux pour hâter soit le départ de la poste, soit la remise des
lettres.
154 PROCÈS-\ERBAUX [3x0.1x1793]
Am. 5. (Juatrc Inspecteurs de la salle rempliront les fonctions
de commissaires pour celle de l'Assemblée nationale; ils seront
également renouvelés chaque mois et remplacés au besoin par un
pareil nombre de suppléants.
Art. 6, Ces commissaires aux lettres assisteront à la levée des
boîtes, au triage, à la formation de feuilles d'envoi, à la confection
des dépêches, à leur ouverture et à la vérihcalion des bordereaux,
ainsi qu'il sera expliqué ci-après.
TITRE III.
LKVÉE ET DÉPART DES LETTRES.
Art. 1"". Il y aura à chaque bureau de poste une boîte pour
recevoir les lettres.
Art. 2. Il pourra même y en avoir plusieurs, disséminées dans
les villes considérables; mais le nombre n'en surpassera jamais
celui des sections et pourra être moindre.
Art. 3. Ces dépôts fermeront à deux serrures dont les commis-
saires auront la clé de l'une et le directeur de la poste, celle de
l'antre; ils ne pourront être ouverts qu'en présence de trois per-
sonnes désignées.
Art. h. A l'ouverture de la boîte, les lettres seront comptées. Le
nombre pour chaque endroit de la destination sera, après le triage,
désigné; le total exprimé sur le registre de départ et signé des
commissaires et du directeur.
Art. 5. Le directeur apphquera sur le revers de chacune, don(
partie sur \o replis, un timbre portant le nom de l'endroit, la dale
<lii mois, le njois par abréviation et le millésime.
Art 6. Il procédera ensuite, en |)résence des commissaires, au
triatje et à la répartition de toutes les lettres selon les lieux de leur
destination.
Art. 7. Il sera fait autant de bordereaux de départ qu'il se
trouvera de deslinations; il contiendra le nom d(^ hi personne à (pn"
la lettre sera adressée et celui du lieu de la destination, confor-
mément au modèle annexé à la présente.
Art. 8. Chacune de ces feuilles sera double, datée et signée
(bi directeur, vue et certifiée exacte des commissaires.
Art. 1). L'une d'elhîs accompagnera l'envoi, l'autre restera entre
les mains (hi (hrecteur pour la sûreté pubHque et la sienne; il sera
|3 AOÛT i7<.):5| 1)1 CO.MITK DK COMMKKŒ. 1.").")
obligé de la représeiitei' et iiième d'en dui»iiere\li'ail gruluit à loiile
réquisition.
Airr. 10. Chaque dépêche, formée de toutes les lettres qui
auront la même destination et accompagnée de son bordereau,
sera scellée par le directeur avec l" sceau de la direction et j)ar
celui des commissaires avec celui de la municipalité.
AuT. 11. Si dans le nombre des lettres extraites du dépôt, il
s'en trouvait de mal cachetées ou dont le cachet pariât ne j)ouvoir
soutenir le trajet, les commissaires sont autoris(''s à couler sous le
repli un pain h cacheter et à v imprimer le sceau de leur muni-
cipalité; ils appliqueront également un cachet à l'ciulroit de cha(pje
lettre ou paquet qui, à l'examen, au sortir du dépôt, pourrait
l'aire soupçonner avoir été décacheté.
TITRE IV.
ARRIVÉE DES LETTRES.
Art. 1"'. A l'arrivée des malles et valises, les connnissaires
vérifieront d'abord si les cachets qui scellent les paquets sont sains
et entiers, si les lettres y contenues sont celles expédiées au bor-
dereau et si elles sont intactes; ils attesteront et signeront la con-
formité avec ou sans réserve au bas de chacun. Leurs observations
particulières seront à la case correspondante et en ligne de la
lettre qui en sera l'objet.
Art. 2. Le directeur apposera, après cette vérification, sur les
revers et dont partie sur le re[)li, un timbre l»*! que (;elui doul il a
été question à l'article 5 du titre 111.
TITRE V.
CHARC.EMENT DES LETTRES.
Art. 1"'. Ceux ([ui auront des lettres ou paquets à faire charger
les présenteront aux directeurs des postes et aux commissaires les
jours et heures par eux fixés.
Art. 2. Les directeurs porteront sur le registre de charge le
chargement qui contiendra le nom du chargeur, son domicile, le
nom de la personne a laquelle la lettre ou paquet cacheté est
adressé, le lieu de destination, la date de la remise, et enfin la
somme pavée pour le charj;ement, lecpiel sera signé des comnns-
saires et do directeur»
156 PROCKS-YERBAUX [:5 aoôt 1798]
Art. 3. Les direcleurs délivreront au chargeur un extrait du
registre pour lui tenir lieu de reconnaissance, conformément au
modèle.
Art. U. Ces lettres ou paquets seront timbrés à l'ordinaire
art de la sect ; mais le timbre portera de plus
le mot charge.
Art. 5. Les personnes qui voudront faire charger des assignats,
(les lettres de change ou tous autres effets portant valeur, des
litres de propriété et tous autres actes et papiers quelconques,
seront tenus de les présenter au directeur de la poste, qui, sous la
surveillance des commissaires, les vérifiera, les signalera sur le
registre de charge parleurs noms, valeurs, numéros, dates, signa-
tures, en un mot par tout ce qui peut les faire reconnaître, en
démontrer l'échange et les renfermera, après avoir satisfait à tout ce
que prescrit l'article 2 , dans les lettres ou paquets en présence des
chargeurs.
Art. 6. Ces lettres ou paquets seront ensuite doublement
scellés. Savoir : par le directeur avec le cachet de la direction et
par le cliargcnir avec tel autre cachet qu'il lui plaira choisir. Ils
seront timbrés comme ci-devant art. k , mais le timbre portera
par abréviation cliargé (ircc ganmlie de ht oaleur.
Art. 7. Les directeurs remettront aux chargeurs un extrait du
registre pour leur tenir lieu de connaissement et de reconnaissance,
conformément au modèle.
Art. s. Les lettres et paquets barges seront portés sur les bor-
dereaux de départ comme les non chargés, art. 7 et 8 du titre III,
désignés aii numéro du registre, somme reçue pour charge-
ment, etc., ad'ranchissemeiU, mention de la signaturr des commis-
saires, du moulant des valeurs , etc.
TITRK VI.
Di; LA UKCKI'TION DKS LKTTRES.
Aiiï. 1". Les personnes jiiixcpielles il sera adressé des lettres ou
paquets chargés en seront instruites par les directeurs des postes
dès l'arrivée et tenues d'en donner (l»*'harge sur le registre à cet
elfel.
AiiT. H. Les lettres et jwupiets chargés avec garantie seront
vérifiés en |)réserice des personnes intéressées pai- le directeur el les
commissaires, qui constateront s'ils sont sains el entiers surtout
[3 AOÛT 1793] DU COMITK DM COMMKKCE. 157
dans leurs signatures (signatures des commissaires), liml)res et
cachets.
Art. 3. deux (jui, après avoir ouvert les lettres ou |)a(|U('ls,
comparé le contenu avec le signalement, le tout en présence des
commissaires et du directeur, croiront ne pouvoir admettre les assi-
gnats ou autres elTets par suspicion de faux ou pour d'autres
causes, ne pourront ni les emporter, ni même les déplacer de
dessus le bureau; mais ils sont autorisés à appeler le grelfier de la
municipalité pour en faire dépôt entre ses mains.
Aht. h. Ce dépôt sera nus sous enveloppe, celle-ci sera scellée
par les commissaires, par le directeur, par le déposant lui-même
et signée au revers, dont partie sur le repli par chacun d'eux.
Art. 5. Procès-verbal du dépôt sera signé des commissaires, du
directeur, du déposant et du grelïier, lequel en délivrera expé-
dition aux recpiérants sans pouvoir exiger, pour son salaire , plus
forte somme que celle de vingt sols pour chacune, papier compris.
Art. 6. Ce dépôt ne pourra être ouvert qu'eu présence des
commissaires, directeur et grelEer qui l'auront signé et scellé et
qu'à la réquisition du déposant ou des deux parties réunies ou par
autorité de justice. Le procès-verbal que l'on en dressera con-
tiendra la reconnaissance du tout. Le greffier remettra ensuite, sur
décharge , les assignats et autres effets à celui à qui ils étaient des-
tinés ou de son consentement à l'envoyeur ou celui, enfin, qui sera
légalement autorisé à les recevoir.
Art. 7. Tout particulier a droit de refuser une lettre ou paquet
s"il le juge inutile ou contraire à ses intérêts, s'il suppose que ce
soit un libelle et pour d'autres raisons, mais en motivant son
refus sur la feuille de décharge.
Art. 8. 11 ne sera remis aucune lettre non chargée sans un
reçu de la personne à qui elle est adressée, ou en cas de maladie,
d'absence, de mort, ou, si elle ne sait point écrire, de sa femme,
de l'un de ses enfants majeurs, de l'un de ses parents, domiciliés
avec lui, du propriétaire de la maison où il reste, ou du principal
locataire ou de deux voisins connus; ce reçu sera écrit sur la fcinllc
de décharge qui sera conforme au modèle.
z4rt. 9. Lorsqu'il ne se trouvera personne pour donner la dé-
charge, le facteur rapportera les lettres et paquets au bureau de la
poste, où ils resteront en dépôt sous la responsabilité du directeur
jusqu'à ce qu'on les retire et que l'on signe les reçus.
158 PROCÈS-VERBAUX [3 août 1798]
TITRE VU.
DK I.:\ l!l■:SI>()l^yAI!lLlTÉ DE L'ADMINISTRATION f.KNÉRAI.K DES POSTES
ET DES DIRECTEURS EN PARTICULIER.
AitT. 1". Les valises et malles, les dépêches y contenues ne
pourront à leur arrivée, être ouvertes qu'en présence des commis-
saires de la municipalité et après qu'ils en auront constaté l'état, à
peine de destitution du directeur de la poste, qui sera sur-le-champ
prononcée par la police municipale et sauf l'appel au tribunal qui
en devra connaître.
Art. 2. La même destitution sera prononcée si la boîte de
dépôt des lettres était ouverte n'importe par quelle cause et moyens
hors de la présence des mêmes commissaires.
Art. 3. Toutes les lettres ou paquets qui auront été notoirement
décachetés pourront être refusés par celui à qui ils sont destinés ;
ils resteront en dépôt entre les mains du directeur, qui sera tenu de
les produire aux commissaires, pour en constater l'état et donner
leur déclaration , et à la police à toute réquisition , mais durant la
(pnnzaine seulement à compter de l'arrivée; passé ce temps, ils
seront mis au rebut et censés abandonnés.
Art. /i. Si les commissaires déclarent que la lettre a été ouverte
de vive force, de dessein prémédité, alors le refusant pourra citer le
directeur à la police municipale, et si le fait est constaté, il sera
condamné pour la première fois à une amende qui ne pourra
excéder 3oo livres; elle sera double en cas de n'cidive et la desti-
tution encourue. Dans tous les cas, le facteur pourra être appelé en
jjarantie par-devant le tribunal compétent si le directeur le juge
coupable.
Art. 5. La même amende aura lieu pour raison de toute lettre
ou paquet dont on prouvera l'existence par la feuille de départ et
dont on n'établira point la remise par le reçu; elle sera prononcée
par la police contre TAdminislration générale des postes si elle n'est
point parvenue au lieu de sa destination et contre le directeur si
l'arrivée a été certiliée par les commissaires.
Art. ("). L'indemnité pour chaque lettre ou pa(juet charge tout
cacheté est fixée à 100 livres et sera de la valeur réelle ou estimée
à dire d'experts pour tous ceux dont le montant ou la nature aura
été représenté ou vérifié, conformément à l'art du titre ,
le tout sans préjudice des dommages-intérêts que pourront en
outre réclamer les parties lésées.
|;') AoiT 179:^1 DU COMITI- DK COMMKUCK. 15")
Anr. 7. Ces indemnités seront payables sur-le-champ , provisoi-
rement et sans préjudice de l'appel d'après le jugement du
tribunal de police municipale, par le directeur de la poste de l'ar-
rondissement et sauf son recours contre qui il avisera même contre
rAdmiiiistrjition générale, s'il prouve par le certificat des connnis-
saircs que les lettres ou paquets perdus n'existaient point dans les
factures ouvertes à leur arrivée.
Akï. 8. Nul ne pourra arguer d'existence d'assignats ou d'autres
efl'ets portant valeur, de titres de propriété, de papiers ou actes
quelconques s'ils ont été représentés aux directeurs et s'ils n'en pro-
duisent reconnaissance conformément à l'article. . . du tilre. . .
AuT. 9. Les lettres et paquets arrivants seront remis dans la
journée ou au plus lard dans celle qui lui succédera. Toute négli-
gence à cet égard sera punie, sur la plainte d'un ou de plusieurs
citoyens, par la police municipale, d'une amende qui ne pourra
excéder 5o livres applicable aux [)auvres de la commune du lieu
où est le bureau.
AuT. 10. Les facteurs sont dispensés de remettre les lettres ou
paquets pendant la nuit; les particuliers pourront se présenter au
bureau pour les recevoir jusqu'à l'heure qui sera fixée à cet effet
par l'Administration générale des postes.
Akt. 11. Les directeurs des postes seront tenus, aux heures
lixées pour cet objet, de- communiquer à tout requérant les der-
nières feuilles d'envoi, même de celles des deux mois précédents et
d'en donner des extraits signés.
Art. 12. Dans le cas de destitution, la hiunicipalité elle conseil
général de la Cijmmune du lieu où est le bureau, nommeront provi-
soirement un directeur de la poste, lequel en remplira les fonctions
aux émoluments y attachés, sous la même garantie et responsa-
bilité du pnkédent, jusqu'à ce que les assemblées primaires aient
pourvu au remplacement.
TITRE MU.
DE LA TAXE DES LETTKES.
Art. \". Pour sudire aux dépenses que nécessiteront la nou-
velle surveillance et l'a'dministration des postes, la taxe de chaque
lettre ou paquet chargé, quels qu'en soient le poids et l'éloigne-
ment du lieu de la destination, sera accrue d'un sol d'après le
tarif actuellement en usage.
KiO PROCES-VERBAUX [3 aoi't 1798]
Art. 2. Les lettres et paquets qui seront chargés payeront
comme ci-devant un double port, mais les objets représentés seront
exempts.
Art. 3. Les objets représentés conformément à l'article
du titre payeront, savoir : les assignats et autres effets
portant valeur, cinq sols par chaque cent livres et au-dessous jus-
qu'à 100 lieues de poste de distance et lo sols depuis 101 lieues
jusqu'à 260; l'excédent de toute somme au-dessus de 100 livres
ne sera taxé dans aucun cas dès qu'il n'outrepassera pas celle de
quatre francs.
Art. k. Les titres de propriété ou tous autres actes sur papier
ou parchemin payeront 20 sols pour la première de ces distances
et /lo sols pour la seconde.
La présente loi aura son effet à dater du 1'' juillet prochain et
sans déroger à toutes celles qui n'y sont pas contraires.
Sur la proposition d'un membre, le Comité ajourne la discussion
de ce projet de décret ^^^.
Le Président lève ensuite la séance; il est 10 heures.
BiRAiLON , jirésidcnL ; Villeiis.
SOIXANTE-DIX-NEUVIEME SEANCE.
6 AOÛT 1798.
Le mardi () août 1793, l'an 2"" de la République française, le
Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens Ba-
railon, vice-président; Laurence; \illers, secrétaire; Martin.
La séance est ouverte par la distribution des pièces et mémoires
renns sur le bureau dont les extraits suivent:
1" Lettre du Ministre des contributions publiques, du 11 mai
Il instruit la Convention d'un délai accordé par ses commissaires
au commerce de Strasbourg, pour l'admission des marchandises
tirées de l'i'lranger dont l'eFitrée est pi'ohibée par décret du
1" mars; il observe que les marchandises prohibées huitaine après
la loi ne paraissent pas dans le ras de participer à cette faveur et
''' L'organisation dos postes et mes- i7i)'^î l'ris sur lo rapport dos Cornilos
sagcrios en régio nalionalo vonail d'ciro roiinis dos finances, ^\c roininorro et
réglée par le dôcrot dos aH-a/i juillet d'agriculluro.
[6A<)îiT i7<):5J DU COMITK DK COMMI-RCE. J(>î
prie la Convention de lui faire'connatlro si, d'après rarnUo do ses
commissaires , elle doit leur ('tro appliquée.
Celte lettre, numérotée ^ '>■']']• <'st renvoyée à la \\ri(H) des
douanes, pour avoir sonavis.
!!" Pétition des marchands fabricants chamoiseurs élahlis dans
le dé[)arlement duDoubs, représentés par le citoyen Marlin.
Ils sollicitent, pour les peaux de mouton préparées dans Icui's
fabriques, une exception à la loi (pii défend l'exportation à l'élranijcr
des peaux et chamois en (jénéral.
Cette pétition, numérotée i328, a été remise au citoyen IMulfd.
3" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 2 août 1790, sur les
motifs qui l'engagent à suspendre le payement de la prime de
(S livres par quintal réclamée par les armateurs des navires le Jiislc
de Saint-Malo et le Gaulois de Bordeaux, pour avoir introduit à
Alicante 1 ,280 quintaux de morue sèche et 3,3oo quintaux à Bilbao.
Cette pièce, numérotée 1 33o, a été remise au citoyen Villers.
h" Lettre du Ministre des contributions publiques, du 3 août
1793, relative au citoyen Mather, propriétaire d'une manufacture
de coton dans le département du ^ord. Ce particulier demande la
permission d'envoyer à la filature de l'hôpital de la Haute-ville de
Dunkerque des cotons en laine.
Celte lettre, numérotée i33i, a été remise au citoyen Blutcl.
5" Lettre et arrêté du département du Morbihan sur l'exécution
du décret du 26 juillet 1798 qui ordonne l'apposition des scellés
sur les magasins de la Compagnie des Indes à Lorient'"'.
La numicipalilé de Lorient a mis le scellé sur l'universalité des
magasins sans faire attention que plusieurs étaient occupés par
des néjjociants particuliers.
Par arrêté du 3o juillet, le déparlement a, sur les réclamations
du commerce, ordonné la levée des scellés apposés sur les maga-
sins qui lui appartenaient; mais il existe une autre difficulté sur
laquelle le département n'a pas cru devoir prononcer, c'est que
beaucoup de marchandises appartenant à diirérenls négociants se
trouvent dans les mêmes magasins que celles de la Compagnie des
Ipdes.
Le déparlement n'ayant pas voulu prendre sur lui d'en autoriser
la distraction , il prie la Convention de lui faire connaître la mesure
à adopter pour satisfaire aux vives instances de |)lusieurs négociants,
que le moindre retard peut exposer à de grandes pertes.
'■''> Non î-OLiJL'nionl à Lorioni, mais partoiil oii la (lonipa^jnic avait des majjasiiis cl
des niariliandi-os.
IG^ PROGKS-VERBÂUX [6 août 179R]
Cette pièce, numérotée 1 .'J39 , a été remise au citoyen Villers.
()" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 3 0 juillet 1793, snr h
demande en indemnité formée par les citoyens Pean et Billaut, né-
î'ocianls dans le district de Chàteaudun et par le citoyen Guiilaimiin ,
négociant à Meuves ("/).
Cette demande est fondée sur ce que deux cliargcmenis de
farines destinés pour l'approvisionnements de la ville de Nantes,
l'un de cent-quatre-vingt-douze sacs et l'autre de vingt-cinq, ont
été, le premier arrêté à Muides et le deuxième pillé à Mer'''.
D'après les pièces produites, la perte pour les citoyens Pean cl
Billaut est de i3,63o 1. () s. 3 d. et pour le citoyen Guillaumin,
1 .53o 1. 17 s.
La réclamation de ces négociants est appuyée de différents actes
qui en constatent la légitimité, notamment d'un arrêté du départe-
ment de Loir-et-Cher, du 18 juin 1793.
Celte pièce, numérotée 1 333 , a été remise au citoyen Laurence.
7" Pétition du citoyen Fremin; il annonce être l'auteur de four-
neaux propres à corporilier la tourbe, à la dégager de sa mauvaise
odeur, à quadrupler sa chaleur el à la convertir en un charbon tel-
lement épuré qu'il se consume sans fumée ni odeur. Ce citoyen
annonce, en outre, plusieurs autres découvertes et s'engage à mettre
tous ses procédés en vigueur; mais auparavant il désire etro
délivré d'un malheureux procès (jue la mauvaise foi d'un de
ses associés lui a fait intenter, et obtenir le remboursement de
8/1,160 livres, Uïonlantd'une litjuidation d(> fournitures faites aux
petites Ecuries dites ci-devant du Roi; il prie les législateurs de
s'intéresser en sa faveur pour la conclusion de ces deux affaires ('^'.
Cette pétition, numérotée i33/i, a été remise au citoyen Ba-
railon.
8° Lettre du Ministre de l'intérieur, du 9. août 1 793 , relative h
la prime de /io livres par tonneau, réclamée par les armateurs des
navires le Snliinw, X Intrépide , le Courrier de Sninf-Marr , la Petit*'
fille, les Trois Frères. le L'ihourcnr el la Niniplir . (pie. des omis-
sions de formalités prescrites par l'arrèl du '>8 octobre 178^1 ne
lui ont pas piM'mis de faire paver.
Le Ministre prie la Convention de vouloir bien slatuiM" sur ces
réclamations.
Cette lettre, numérotée 1335, a été remise an citoven Villers.
9" Lettre du Ministre delà justice, du 3i juillet 1793, suivie
O Muides et Mer :. Loir-cl-Clier; (-^ H y a dans F'- 998 un brevet de
Meuves doit (îlrc pour Vovcs (Eurc-ct- carbonisation et do dislillnlion délivre
Loir). au sieur Fremin.
[Gaoîi i7'.|-'M I*' COMI'rK l)K C.OMMKHCi:. |(i;i
d'une pélilion des ritoycns Cliolel, l^e Kèvre, Uiijaiid cl .lorjjiiiinii
né{;ociants, appuyée parles membres du Irihunal de couuueice de
SaiulOueuliu, à l'edet d(! sollicilei- un décret qui inelle à couvert
de toutes poursuites les négociants endosseurs d'eiïets souscrils par
des néjjoriants de Valencieiujes et antres villes investies par les ar-
mées ennemies.
Sur cette lettre, ininK-rotéc i .').") I), le (ioniité passe à l'ordre du
jour.
fje citoyen Villers demande et obtient la parole
11 donne lecture d'un rapj)ort et d'un proj(;t de décret sur la né-
cessité de défendre l'exportation des dem'ées et marchandises (pii
ont été déclarées de première nécessité par le décret du a G juil-
let i793(".
Suit la teneur du rapport :
l*nr votre décret du 3(i juillet dernier, vous avez voulu livrer à la circula-
lion plusieurs espèces do denrées et mairhandiscs cpic des spéculateurs avides
retenaient dans des magasins pour pouvoir en élever le prix à vidonté. Voire
objet ne serait pas rempli si ces denrées et marchandises continuaient à
sortir librement pour réh"anger. Bientôt nous en éprouverions la p(Mï(U'ie et
on attribuerait à voire décret ce qui ne serait ([ue TelTet de l'omission d'une
mesure qui en était la conséquence. Je viens, au nom de voire (loniité de
commerce, vous proposer celle mesui'e qui consiste à défendre la sortie de
celles de ces denrées et marchandises dont l'expoi lation n'a [)as clé prohibée
par des décrets précédents.
lisserait à désirer que rcxécution de la mesure que je sollicite fût générale;
mais Je régime des douanes n'étant point établi à Dunkercpie, à Jîayonuc,
dans le pays de Labour et dans quebpies autres portions du territoire de la
liépuhlique, il ne reste aucun moyen de prévenir l'extraction do ces pavs.
j)our l'étranger, des objets dont vous avez dcfemlu ou dont vous allez déléndi'c
la sortie; il laut donc pour le moment qu'ils ne puissent cire tirés de la France
que pour la consoinmalion des habitants de ces lieux particulieis.
Dans l'état actuel, ces habilanls |)aient les droits de sortie sur les vins qu'ils
reçoivent de Fi'ance, soit qu'ils soient dcstiui-s à leur consommalion, soit
qu'ils veuillent les faire passer à l'élr.inger effectivement. Ils doivent continuer
h l(îs acquitter sur ceux qu'il leur sera permis de tirer de 1 inlérienr; ils ont
été jusqu'ici exempts des droits imposés sur les savons de Marseille et (pic
su[)porlenl les autres Français; mais cette exem])tion . fondée sur l'impossibitité
de dislinguer ce qui était destiné pour leur consommation de ce qui devait
être réexporté, ne peut plus subsister, dès que vous avez limité les quantités
C' Décret contre les accaparoiu's; viandes et poissons secs, fumés, salés
l'arliclo li déclarait denrées l't mar- et marines, le cliaiivre, le papier, les
diandises de première néce*!sité : le laines ouvrées el non ouvrées, les cuirs,
pain, la viande, le vin, les {jraines, fa- le fer et l'acier, le cuivre, les draps,
rines, légumes, fruits, le beurre, le vi- la toile, et {généralement toutes tes
naigre, le cidre, l'eau-dc-vie, le char- étofles; ainsi que les matières premières
bon, le suif, le bois, l'iniilc, la sonde, (pi servent à tenr faliricatiun, les soie-
le savon, le miel, le sucre, le sel, les ries exceptées.
IG'i
PROCÈS-VERBAUX
[6 AOÛT 1790]
de savons qu'ils recevront à celles nécessaires à leur consommation. Il sullit,
pour les soumettre à ces droits qui sont représentatifs de ceux qu'acquittent
dans les paris autres que Marseille, Rayonne et Dunkerque. les huiles dont
les savons sont composés, de suspendre la faveur du transit dont jouissaient
les savons de Marseille destinés à passer par terre à l'étranger ou dans les
parties de la République non soumises au régime des douanes. Il ne suffirait
pas de défendre la sortie des objets qu'il importe de réserver à la consom-
mation nationale, si vous n'adoptiez en même temps toutes les mesures qui
peuvent assurer l'exécution du décret que vous allez rendre.
L'une de ces mesures coiisiste à déclarer d'une manière positive ce qui n'a
été fait qu'indirectement par le règlement général des douanes; c'est (pie
tout fonctionnaire public, tout garde national a la faculté de saisir ce qui
entre ou sort en fraude ou contrebande.
Vous devez également lever toute incertitude sur la quotité de l'amende à
prononcer dans tous les cas où le délit sera constaté, empêcher qu'à la faveur
de prétendus vices de forme dans la rédaction des procès-verbaux relatifs à
des prohibitions à la sortie, le prévenu évite une confiscation (pie la loi pro-
nonce lorsqu'il s'agit de prohibitions à l'entrée''': enfin, assurer à ceux (pii
parviennent à constater les délits, une prompte récompense de leur vigilance.
Tous ces objets seront remplis si vous adoptez le projet de décret que
voici :
ce La Convention nationale, voulant ajouter aux précautions qu'elle
a prises par son décret du 2 G juillet dernier pour enip(klier le
surhaussement des denrées et marchandises que les circonstances
actuelles doivent l'aire considérer comme étant de première néces-
sité, décn^'le ce qui suit :
Art. 1'"''. l^e pain.
le biscuit, toute espèce
(le viande, de
'" ffL'articlo 2.3 (jii litre \ du nVlo-
ment {[('néral sur les dixiancs porto f|n(>
les f'ornialiti's prcscriles relalivciiienl à
la rédaction des |)i'orès-vcrl)aii\ seront
observées à peine de nidiitc des saisies;
([uc dans le cas ncîanmoins où tes mar-
chandises seraient do la classe de celles
proliibécs à l'entrée, la confiscation en
sera poursuivie à la re(]u:'te des com-
missaires du Pouvoir exéculil": mais
sans (pTil puisse être pi-ononcc d'a-
mende.
ha loi n'a pas voulu (|u'à raison de
i|uel(p(ps vices de forme (|uc pourrait
pr(''sentcr la rédaclicm des procès-ver-
l>au\ le délit d'inlioduction d'objets de
coiilrebaude nuisibles dans la consom-
uialion ou desiruclifs de certaines
branches de fabrication resta! absolu-
ment impuni. Comme à l'éporpic où
relie loi fui rendue il y avait pou de
marcliandises prohibées à la sortie, elle
ne contient point à l'éjjard des saisies de
C{!s marchandises la uK-nie disposition
(pie po:ir les objets prohibés à l'entrée.
Mais vous avez établi el vous allez
encore décréter des proliibilioii.s à la
sortie dont le maintien présente le plus
{jrand inlérél. lies saisies seront faites
par des préposés <\ai pourront oïdilier
(les formalités, par les trouj)Cs ou par
di>s particuliers (pii ne connaissent
point ces formalités; alors il s'élèvera
(les dillicultés dans les tribunaux, les
mains levées s'opéreront et la contre-
bande, (|ui a des résultais aussi danjfe-
reux, ne sera point réprimée.
D'apn'-s la nature de celle fraude à
la sortie, il y a plus de motifs (pie n^-
lativemenl à l'entrée pour (pie. dans le
cas oi!i les formes ne seraient pas exacte-
ment observées, la poursuite se fasse à
la lequéle du commissaire nalional dont
K' ministère doit se porter sur tout ce
(pii iutér(>sse la Nation.^ (Noie du rap-
port de Villers.)
|(; A(.rr 1793] DU COMITK DK GOMMKUCK. If,:,
poisson ol de fniit; le cidre, le vin, l'eini-de-vic, le vin.iijjrc, rimilc.
le sel, le miel, le sucre, le savon, hi soude, le cliaihon de (erre,
l'acier non ouvré ou siniplemenl londn, le papier, les draps, i-lolles
el bonneteries autres C[ue de soie, ne pourront, à conipti;r du pré-
sent décret, sortir tant par terre (pie par nier de l'étendue de la
République.
La Convention nationale déclare que, dans la défense laite par
son décret du 19 mai, d'exporter du cuivre, des fers, du plond) et
de l'étain, eJIe a seulement entendu comprendre les cuivres dont
les droits d'entrée n'excèdent pas 18 livres par (juintal, les fers en
barres, en verges, feuillards, carillons, rondins ou applatis, les
plombs et étains dont la main-d'(euvre ne forme pas la majein-e
partie de la valeur.
Aht. :2. Les villes de Dunkerque et de Bayonne, ajnsi que les
autres parties de la France qui communiquent librement avec
l'étranger, ne pourront tirer de l'intérieur de la République les ob-
jets dont la sortie est défendue par le présent décret que jusqu'à
la concurrence des quantités nécessaires à la consommation des
habitants; ces quantités seront fixées par les directoires des dépar-
tements et soumises aux droits des tarifs. Le transit dont jouissent
les savons expédiés pour l'étranger et pour les parties de la Répu-
blique exceptées du régime des douanes est suspendu.
Art. 3. Les gardes nationaux, la gendarmerie, les troupes de
ligne et tous les fonctionnaires pubbcs peuvent arrêter et saisir les
denrées et marchandises entrant dans le territoire de la République
ou en sortant en contravention aux lois relatives aux douanes, à la
charge de transporter les olijets saisis directement et sur-le-champ
au plus prochain bureau desdites douanes sauf à faire le rapport
de la saisie conformément à l'article 20 du titre X de la loi du
92 août 1791- La confiscation des marchandises et autres effets
ainsi saisis sera poursuivie à la requête des Régisseurs des douaiK's
avec amende qui, dans tous les cas de prohibition, même dans
celui de l'entrepôt des matières propres à la fabrication du papier
et de leur circulation sans acquit-à-caution, sera de 5oo livres,
conformément à l'article 1" du titre V de ladite loi.
Art. /i. Les dispositions de l'article 28 du titre X de la loi ci-
dessus citée, relatives aux objets saisis pour cause de prohibition à
l'entrée, seront exécutées pour ceux dont la sortie est défendue; en
(■()nsé(|uence, dans le cas où, à raison d'un vice de forme, il y au-
rait lieu d'annuler un procès-verbal portant saisie d'objets prohibés
166 PROCÈS-VERBAUX [6 aolï i7()3]
à ia sortie, il est enjoint au commissaire national d'en requérir,
sur-le-cliamp, la conliscalion, laquelie sera prononcée à la même
^iudionce sans amende.
Art. ô. Tous jugemenls rendus sur les saisies failes pour fraude
ou contravention, quelle que soit la valeur des objets saisis, seront
soumis à l'appel. Quant à ceux portant conliscation de marchan-
dises ou denrées prohibées à l'enlrée ou à la sortie, l'appel devra
élre interjeté dans le mois de la sig^nification desdits jugements et
mis en état d'élre jugé dans le mois suivant. Le délai pour appeler
ou celui pour faire prononcer sur l'appel étant expiré, la condam-
nation sera réputée définitive; l'amende et le prix des elTels con-
fisqués seront répartis entre les préposés de la Régie el autres sai-
sissants, à la déduction de i/G réservé à la Nation pour subvenir aux
frais de procédure'^'. "
Le Comité adopte le projet de décret et invite le rapporteur à
le présenter incessamment à la Convention.
Un membre du Comité de marine a fait ensuite un rapport suivi
d'un projet de décret tendant à faciliter le paiement des ellels tirés
par l'ordonnateur de Saint-Domingue.
La discussion sur ce point est ajournée.
Le Président lève la séance à i o heures et demie.
BaIIAM.ON, pV('suJ('})l ; Vn.f.K.RS.
OITATRE-Vmr/riKME SKANCE.
1 j AoiVr 1 7()3.
L<' samedi i 7 août 1 71)^^, l'an deuxième de la Piépiddiipie fran-
çaise, le (iomiléd(! conuuercf^ s'est assemblé. Présents : lescilo\ens
lUutel, président; Yillers, secrétaire; Uarailon, Lacaze, Sauvé,
(ihaumont.
La séance s'ouvre j)ar le rapport fait par le citoyen Sauvé sur
une lettre du Ministre de l'intérieur, du 1 7 juin i7()'">- perlée sjus
le numéro 1299, relative à la réclamation en indemnité formée
par le citoyen Prudent à raison des pertes qu'il annonce avoir
éprouvées et des sacrifices qu'il prétend avoir faits pour le soutien
d'une manufacture de bonneterie (lu'il a élevée à JN'ay, district de
Pau.
(•) ni'ciV'tfHo «'» f>i>i''l 1 VÇ).". ( Pri><:ès-rrrhal,y. ^ii5clsuiv.)
[t7 AOÛT 1793] T)U COMITK Di: COMMKRCK. 167
Suit la (encur du rapport:
Le Ministre dei'intérieur vuiisa .ulrcssi! la réclamation du citoyen Piudt-nl,
néfjociant de Marseille, (jui a établi iiuc uianufaclnre debounols dans la ville
de Nay, district de Pan. département de« Uasses-l'yrénées: il léclunie un ca-
pital de /i5,ooo livres à titre d'indemnité pour les pertes re'sultanles de son
entreprise qui occupe et fait vivre (ioo persoinies.
Votre Comité de commerce, à (pii vous avez renvoyé celte adresse, m'a
chargé de vous présentei- le résultat de ses observations et de soumettre à la
discussion de la Convention le motif qui a dirigé son opinion.
Eu examinant avec la plus scrupuleuse attention la série des laits cotés dans
l'adresse du j)élitionnaire, votre Comité en a pesé les raisons, calculé les
produits, rapproché les cii'conslances.
Je vais vous en l'aire l'analyse en suivant exactement l'ordre qu'il a élal)li
dans sa pétition, alin que vous puissiez facilement fixer votre opinion et
prononcer en connaissance de cause sur la demande en indenmilé qu'on
sollicite.
Prudent, chef d'une manufacture, dans son adresse au département des
Basses-Pyrénées , expose que la main-d'œuvre de ses ateliers lui coûte annuel-
lement 55 à 6o mille livres; dès lors qu'il occiq)e Goo ])ersonnes, il est aisé
de conclure que chaque manœuvre ne reçoit annuellement que loo livres,
conséquemment que la journée ne lui revient qu'à G s. 6 d.
C'est cependant la modicité du prix de la journée du manœuvre (pu sert
de base à la réclamation du pétitionnaire parce que, <lit-il, la multiplicité et
la minimité des paiements, qu'il est obligé de faire à tout instant en numéraire
métallique, le constitue en perte de i8,ooo livres par année dont il demande
récompense.
Il n'est pas facile de concilier cette assertion avec la suivante: il ajoute tpi'd
a fait boulanger 7,300 quintaux de froment en 1791 et 1799. dont le pain a
été livré à ses manœuvres à 6 deniers par livre au-dessous de la taxe de la
ville, ce qui lui a procuré une perte de 12, Goo livres.
Si, comme l'expose le pétitionnaire, il a délivré le pain à ses ouvi'iers en
paiement de leurs salaires qui ne s'élèvent d'après l'aperçu qu'à 6 s. 6 d. par
jour, on ne conçoit pas comment il peut demander 18,000 livres pour perle
du change. Sans entrer dans l'examen du prix du pain dans le déparlement des
Pyrénées, on a des données assez certaines pour assurer que !e prix du pain
de la journée fixée à G s. 6 d. était à peine suHisaiit |)oin" procui-er an mal-
heureux manœuvre sa subsistance, dès lors il n'y avait aucune perle dans
l'échange,
11 n'est pas non plus facde d'en trouver dans la manipulation du pain que
Prudent a l'ait boulanger par ces ouvriers encore bien qu'il le leur ait livré
à 6 deniers par livre au-dessous de la taxe de la ville. On sait qu'en généial
les boulangers n'en feraient pas leur profession s'ils n'y faisaient (pielques
bénéfices, ils ne pourraient cou tinucir leur état, ni faire subsister leurs familles;
il n'en est pas qui ne bénéficient au moins de deux liards par livre sur le
prix qu'ils vendent le pain et celle modique somme ne leur sufTn-ait pas.
Prudent en accordant cette faveur à ses ouvriers a fait un acte de bienfaisance
à la vérité, mais qui, loin 'de le constiluer en une perle de 12.600 livres
comme il le dit, ne le dépouille que d'une ])artie du bénéfice que font les
boulangers.
Enfin , le pétitionnaire cote comme perle réelle une s<minie de 1 '1,000 livres
1 68 PROCÈS-VERBAUX [ 1 7 août 1 7 9 3]
flont il réclame le {lë(lomma,'>ement pai'ce que, dil-il, en janvier 1798, il lui
restait pour /i8,ooo livres de laine ségovienne dont il a refusé 3o p. 100 de
bénéfice et, malgré celte oll're avantageuse, il les a gardées pour alimenter sa
manufacture. Loin d'éprouver une perte, le pétitionnaire démontre un béné-
licc certain et on ne conçoit pas comment , avec de tels bénéfices, il en réclame
encore la valeur au détriment de la Républi([ue. Quand bien même les matières
inemièrcs auraient perdu leur valeur l'elative et qu'elles seraient au niveau du
cours de 1798 , la prétendue perte ne consisterait que dans la privation d'un
grand profit. Celte vérité est prouvée par le pétitionnaire puisqu'il est de fait,
comme il l'attosle lui-même, que ses Â8,ooo livres de laines ne faisaient que
moitié de son acbat de 1 799 ; il ne se plaint pas d'avoir perdu sur la première
piutie de son acbat; la dernière, dont il a refusé 3o p. 100 de bénéfice, loin
d'avoir baissé depuis le mois de janvier dernier, a considérablement aug-
menté; d'où il suit qu'au lieu de 3o p. 100 les bénéfices excéderont 5o
p. 100. Si les matières premières onl rapidement monté à des prix effrayants,
les marchandises ouvrées ont suivi la même progression.
D'après les considérations |)résenlées par le rapporteur, le Co-
mité estime tpj'il n'y a pas lieu à délibérer f^'.
Le citoyen Blutel présente un rapport dont la lecture est ren-
voyée à la prochaine séance à cause de certains renseignements
dont le rapporteur annonce avoir besoin.
Le Président annonce qu'il a renvoyé le 1 /i , à la commission
chargée de tout ce qui est relatif auv accaparements et au Comité
d'instruction puhlirpie, un mémoire de la commune de Bosder(sK"),
porté sous le numéro 1346,3 l'effet de solliciter une loi qui fixe le
prix des objets de consommation, par exemple du vin, et d'obtenir
la faculté de disposer pour l'instruction nationale de quelques fonds
dont elle est propriétaire et (jui, ci-devant, étaient employés à
1 éducation de la jeunesse.
Le Comité approuve le renvoi.
Le Comité approuve aussi la communication, donm-e aux Régis-
seurs des douanes, de plusieurs mémoires portés sous les numéros
iSS-y, i3/io, i3/i5 et i353 : tous ayant pour objet des suppres-
sions, réductions de droits et facilités d'inq)orlalion et d'expor-
tation sollicitées par le commerce.
L'extrait de ces mémoires sera inséré dans le [irocès-verbal <les
séances où la distribution en sera faite.
On donne ensuite lecture des lettres, adresses et mémoires re-
mis sur le bureau qui ont été dans l'ordre qui suit :
1" Lettre du Ministre des contributions, du 22 juin iy(j3,sur la
permission sollicitée par le département du Mont-Mlanc d'i'nvoyer
feindre Icin's draps, comme les fabricants de ce pays-là en avaient
(') l'riidcnt ivciama contre fctie d(''ci- de coniiiK'n-c le a!i seploiiilin' i7<)^^; l<'
Nioiiii.ir une [M'illiou adresséo au (".oniilc dossier est dans F'" tfj'].
[i7 AOÛT i7(.).'î| 1)1 COMITK l)K COMMKr.Clv IC.Î)
ci-devant la facilité à (iciirvc, cii pinuiil .m rcloiir i j). 100 de la
valeur.
Cette letlro, miniérolcj i337, est renvoyée à j,i lM'jfi(; des
douanes pour avoir son avis; a été remise au citoven ....
'?" Lettre du Ministre de l'intérieur, du oA] juillet i7y3, à
l'eftet d'être autorisé au payement des primes en jjénéral.
Cette lettre, numérotée i338. a été remise au citoyen lilutel.
3° Mémoire du citoyen Le Kèvre, fabricant de draps à Amiens.
Ce parliculier demande à jouir (Tp;,tiiiioment de la maison ci-
devant dite de l'Oratoire, existant à Amiens, pour y établir umi
manufacture de draps fins, casimirs et autres et de draps propres
à l'babillement des troupes. 11 sollicite aussi, pour faciliter son
établissement, une gratification sur les fonds destinés aux encou-
ragements.
Arrêtés du département de la Somme, des a 3 juillet dernier
et 1" de ce mois, en faveur du citoyen Le Fèvre.
Lettre du Ministre de l'intérieur, en date de cejourd'bui, sur le
même objet.
Toutes ces pièces, numérotées i33t) , ont été remises au citoyen
Chaumont.
h" Extrait d'une lettre diî citoyen Savary, commandant la
Capricieuse, au Ministre de la marine, datée de Mindin^'^, le
'2Ï> juillet 1793.
Il annonce au Ministre l'arrivée successive de plusieurs bâti-
ments américains cbargés de blés et farines et que les négociants
nantais profitent de ces bâtiments, lorsqu'ils sont déchargés, pour
expédier en pays étrangers (Ostende et Hambourg) leurs sucres et
cafés qu'ils ne veulent point vendre en France, sous I»; prétexte que,
les assignats se discréditant tous les jours, ils aiment mieux placier
leurs fonds en pays étranger.
Le citoyen Savary demande à être autorisé à mettre endjargo
sur ces bâtiments.
Sur cette demande, numérotée loho., le Comité passe ii l'ordre
du jour, motivé sur le décret du i.o aoùl i7<j3 ([ui défend la
sortie des sucres '-^
5" Délibération de la commune de Jouy-le-(iiiàtel''' feudaMi à
obtenir dans le chef-lieu de sa résidence ui! bureau de poste au\
lettres.
Le Comité renvoie' cette demande, numérotée i3/i3, au
Ministre des contributions publiques.
'') Loirt'-liirci-leiiro. — '- Le dôcrot du \^> août avnitélé pris sur un r;i|»|iinl [irc-
soiilt!' [)ar Villcrs. Cl", plus liuiil. ]>. i()3 ol suiv. — '■'■) Sfinc-ol-Maî-no.
170 PROCES-VERBAUX. [17 août 1793]
G" Lettre du citoyen Duvivier-Coclierie, négociant à Mayenne,
sur le renchérissement successif des toiles fabriquées dans ce
département et la nécessité d'adopter des mesures répressives pour
prévenir les malheureuses suites des accaparements que les fabri-
cants de toiles et d'étoffes peuvent faire impunément au préjudice
des consommateurs.
Ce négociant demande que les ventes de draps, toiles, étoffes
se fassent dans les lieux publics, à des heures indiquées, et que
ceux qui contreviendront à cette disposition soient punis sévère-
ment.
Le (Jomité renvoie cette lettre, numérotée i3/i/i, à la commis-
sion qui a été chargée de présenter le décret contre les accapa-
reurs.
•y" Mémoire du citoyen Diot. (Je particulier annonce que les
connaissances qu'il a acquises dans la fabrication des toiles de
(lillérentes espèces lui font désirer d'être employé en qualité
(l(i régisseur ou d'inspecteur dans une fabrique qui serait élevée
[!Our le compte de la Nation^ Cet établissement, observe le pétition-
naire, aurait le double avantage de fournir les toiles nécessaires à
riia])illenient des troupes de la République, de procurer de l'ou-
vrage à une infinité de malbeureux sans ressources, et, enfin, de
prévenir les dangereuses suites de la mendicité.
Ce mémoire, numéroté 10/17, ^ •^'*" remis au citoyen Martin.
8" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 3o juillet 1793, sur la
demande de lili,OD^ 1. 10 sols formée par le citoyen Menou,
entrepniueur de la manufacture de tapisseries établie à Beauvais,
pour fourniture de tapisseries faite pour les années 1791 et 1793,
conformément à l'arrêt du ci-devant Conseil du 8 février 1780.
(Je particuHer demanih! aussi le payement des encouragements
accordés à la manufacture de Beauvais et qui s'élèvent, pour les
années 1791 et 179a, à 122,200 livres.
Le Ministre demande à être autorisé à faire payer au citoyen
Menou ces différents encouragements, à la charge par ce dernier
d'observer et remplir les formalités prescrites par les ci-devani
arrêts du Conseil.
Cette pièce, numérotée 18/17 ^^^> "^ ^'^ remise au citoyen
BlutclC).
(') G'osl IJIiilcl (|iii, (Ml iio\oml)ro lion delà mumiractiiio pi'iulanl la Ré-
1790, lil iiii liippoii sur la sitiialioii voliilion voir le livro do M. Tarlo, déjà
do la inanuracliirc do Boaiivais ( Al) \i , cité, Die Arhciln- ilcr iinlionnlrn Maiiti-
7!}); un décret (rorjfanisalion lui pris Jol.inroii [t '^8Q-iS()f)). (I.oip/.iif, 190S,
le 17 brutnairo an iw — Sur la situa- iii-8°.)
[i7 AOÛT 1793] DU COMITE DK COMMKRCE. 171
9° Mémoire des ouvriers en 1er de Saint-Pé, district de Guve,
départemonl des Hautes-Pyrénées.
Us se plaijjnent du prix excessif du fer dans les l'uqjes de
Loubie''^ d'où ils sont obligés de le tirer pour l'aliment de leurs
ateliers et demandent que cetle marebandise soit réduite à un prix
modéré.
Ce mémoire, numéroté iSôo, a été renvoyé à la commission
chargée de tous les détails relatifs aux accaparements.
10° Lettre du Ministre des contributions publicpies,,du i (S mai,
sur les exceptions à la loi du i" mars dernier sollicitées par la
liépubli(|ue de Mulbausen.
Elle demande la facilité de tirer de Suisse les bestiaux néces-
saires à sa subsistance et le transit à l'étranjjer des peaux et cuirs
de ses fabriques.
Nouvelle lettre du même Ministre, du 3 août, suivie de quebpies
observations sur les inconvénients que semble présenter la sortie
des cuirs dans un moment où la France en manque.
Ces lettres, numérotées i 353 , ont été remises au citoyen Blulel.
11° Mémoire de citoyens Joly, Cuenin, Chappatle, Falla, au
nom des horlogers du canton de Seigneleger, district de Porrentruy.
Ils exposent que, depuis leur réunion à la France, les différents
ouvrages d'borlogerie qu'ils tirent de Suisse et qu'ils y renvoient
après leur avoir donné la dernière main-d'œuvre, se trouvent assu-
jettis, à l'entrée et à la sortie de France, aux droits fixés par le tarif
des douanes, lesquels droits réduisant à très peu de chose les pro-
duits de leur industrie. Ils demandent à élrc affranchis de ces
droits et qu'il leur soit accordé la facilité de faire repasser en
Suisse, en boîtes travaillées, la même quantité d'or et d'argent
que les Suisses leur fournissent en lingots, à la charge de faire les
justifications et d'observer les formalités nécessaires pour prévenu'
tout abus.
Ce mémoire, numéroté laBA, a été remis au citoyen Blulel.
19" Mémoire des Régisseurs des douanes de la Piépublique.
Ils demandent que le cautionnement en immeubles de
100,000 francs, qu'ils doivent fournir conformément à la loi du
%"'' mai 179 1 , soit réduit à 3o,ooo livres''^'; la demande es! l'on-
dée sur ce qu'ils n'ont aucun fonds en maniement.
Ce mémoire, numéroté i355, a été remis au citoyen \ illers.
Le Président met sous les yeux du Comité les délibérations de
(') Cassini donne : Li)iiliit'-Soulieii; '-' Arl. 17 du (j.'crcl du ij.'i ;iM'il
aujourd'liui, Loiivie-Sdiiviron, liasses- 1791 sur rorjjani-ialion de la njjfio des
PyrcnL'os. douanes, sanctionné lo 1"'' mai.
172 PROCES-VERBAUX [17 août lyçiS]
plusieurs rauriicipalilés relalives à des demandes de foires et
marchés.
1" Délibéralioii , nuiiiéroU''<^ i3rK^j,dela commune de (^oudun,
district de Compicj^ne; elle demande un marché h'anc le troisième
mercredi de chaque mois.
9° Délibération, numérotée i3/n, de la commune de Saint-
Servan, district de Rennes; elle demande un marché tous les
mardis et une foire le 9° jour d'octobre.
3° Délibération de la commune de Bédée, district de Mont-
fort'''; elle demande un marché tous les mardis et une foire le
8 juillet.
h" Délibération, numérotée i3/i3, de la commune de Jouy-le-
Châtel; elle demande un marché tous les mardis et une foire les
'< mars, 5 juillet et 1 1^^ octobre.
5" Délibération, numérotée i3/ii), de la commune de Babœuf,
district de Noyon; elbî demande utie foin; tous les seconds liuidis
de chaque mois.
()" Délibération, numérotée i35i, de la commune d'IIonne-
court, district de Neufchateau; elle demande liult foires par an et
(ju'ellcs soient fixées ainsi qu'il suit :
La 1/% le lundi avant la Saint-Martin.
La 2\ le lundi en quinze suivant.
La 3*^, le lundi avant Noël.
La A', le lundi en quinze suivant.
La 5'", le lundi de la Passion.
La G% le lundi en quinze suivant.
La 7% le lundi avant la Saint-Jean-Baptiste.
Et la 8", le lundi en quinze suivant.
(^ettc comnuuie demande en outre un marclié tous les lundis,
excepté ceux oii il y aura foire.
'j" Délibération, numérotée i359, de laconnnune de Jiijurieux,
district de Saint-Kand^ert; elle demande ime foire les 8 mars,
n)ai, août et novembre.
Sur ces dillerentcs demandes, le (îomité passe à l'ordre du jour,
motivé sur le décret du 1 /i août i7()3 portant qu'il est libre à
cliacpje couunime d'établir les foires et niar<diés (pie bon lui senii»le
et sans être assujettie h aucune homologation ou approbation des
corps administratifs'-'.
''' I)i-.tri( I (If MoiiUoil-Mii-Meii ; lllc- nalionaio, sur la [xMIlitm do la comniiinc
cl-\ ilaiiie. de Vicy, déparloinonl du Cantal, rola-
'-' I.c diVrcI (1(1 1 '1 auùl i ']()'■'> visr livc à rélaMis-ciiUMil des loircs cl niar-
ici l'Iail aillai (•nmii : ^Ln Cumcnll;.!! cIk's, drc! (Iiï (jii'clli' passe; à l'ordre du
I
[i7 AOÛT i7()3] Dlî COMITK DR COMMKRŒ. 17:5
Le citoyen Villers donne ensuite lectnn^ triiri r;i|»|)()il sur la
discussion qui s'est élevée entre le Miiiistr(! de l'intérieur et l'Ad-
ministration des subsistances de Pans pour rapprovisionnement de
cette ville ^".
Suit la teneur de ce rapport :
Ciitoyens,
Vous avez renvoyé aux Coniilés de coiiniicrce ci (rapi-iciilliiie la (h-noncia-
lion qui vous a été faite par le Ministre de l'intérieur, d'nn placard oi'i le
Ministre est accusé d'èlre le complice et même Tauteur diin jirojel d'aftanicr
Paris.
Gorame le placard est signé de deux agents de l'Adminislralion des sub-
sistances, il a dn nécessairement tourmenter les hommes qn'i! désigne et sur-
tout le Ministre de l'intérieur, auquel ou y reproche de l'insouciance sur les
premiers besoins dn peuple. Personne, en elfet, ne pourrait mieux connaître
les hommes qui se rendraient coupables d'un pareil délit (jni; les citoyens
chargés d'approvisionner une ville immense. Ces motifs ont enq)êclié le
Ministre de l'intérieur de garder le silence et c'est à la Convention nationale
qu'il vient se justifier.
Il ne s'agit ici ni d'examiner si c'est à vous qu'il devait s'adresser, ni de
voir si vous pouvez dérober aux grands intérêts qui vous sont confiés, aux
lois qui vous restent encore à faire, des moments précieux pour lonanger \\n
Ministre ou quelqnes citoyens.
En accueillant cette plainte vous avez voulu l'approfondir; il n'est donc
jdus temps de vous observer :
1° Que l'Administration des subsistances de Paris ne peut être cpénne
section de la municipalité de celte ville et que ce n'est que par l'organe de
la Commune qu'elle doit se féliciter de ses succès ou se plaindre des obstacles
qu'elle éprouve, sans former une autorité nouvelle et indépendante dont la
loi ne peut reconnaître l'existence;
2° Que les Ministres étant toujours exposés aux regards de la Nation, ils
ne doivent importuner le corps législatif ni des journalistes ([ui les ciiliquenl ,
ni des citoyens qui les surveillent. Vous ne vous élis pas <»ccup('s un seul
instant des calomnies répandues contre vous. Devez-vous donc vous charger
de ranimer le courage des Ministres quant ils sont attaqués? Vous avez senti
(jue la meilleure réponse que vous aviez à faire à vos ennemis, c'était de tra-
vailler sans relâche aux bases de la République; que les Ministres redoublent
de zèle et qu'ils n'oublient jamais qu'il n'est aucuu fonctionnaire public sur
lequel la censure n'ait le droit de s'exercer, parce que cette liberté même est
la sauvegarde de celle de la patrie.
Eu vain le Ministre de l'intérieur vous dit-il que, craignant de multiplier
encore les obstacles qu'on éprouve pour les subsistances sil donnait à cette
alfaire une trop grande publicité et préférant la tranquillité de son pays à
une satisfaction privée , il ne croit pas devoir répondre à ce placard et qu'il
se borne à demander, pour toute satisfaction, que sa conduite soit examinée
jour motive sur ce <|ii'il est lilire à ou approbation des rorps adminislra-
ciiuquc commune crélabiir telles foires iiî's.fl
el marelles que bon lui semble, et sans ''^ Voir le n" l'^i-j. (Note au Prorès-
élrc assujettie à aucune homologation verbal du Comiié.)
17^1 PROCKS-VERBAUX [17 aoiît 1793]
p;u' (les Comités de la Convention. Ce n'est pas, sans rlonle, pour que sa
juslilication demeure ensevelie, qu'il demande un renvoi à des Comités. Il
désire siiremenl que vous la prononciez vous-mêmes ; alors il n'a pas fait
attention que c'était vous charger de cette publicité qu'il craignait tant,
mais qui n'était pas dangereuse du moment que les inquiétudes avaient dis-
paru et que Paris était suffisamment approvisionné; du reste le mal était fait
d'avance dans le placard qu'il dénonçait et dans sa dénonciation même.
Cette aiïaire, cependant, ne sera pas tout à fait inutile au bien public: en
vous faisant voir toutes les difficultés qu'a éprouvées la loi du h mai dernier,
elle vous fora sentir la nécessité de les faire disparaître et, par l'examen de
la correspondance du Ministre de l'intérieur, vous jugerez s'il a fait tout co
que la loi lui prescrivait dans de pareilles circonstances.
Les ennemis de la patrie ont toujours pensé que le plus sûr moyen d'opérer
la contre-révolution qu'ils méditent depuis si longtemps, c'était de donner
au peuple des inquiétudes sur les subsistances; ils ont saisi l'instant critique
du passage d'une cnnstilution tyranniqiie à une constitution républicaine:
pour faire de nouveaux elforts ils n'ont rien négligé pour agiter les citoyens,
les porter au désespoir et leur présenter des chaînes.
Leurs projets perfides ont encore une fois été déjoués par le génie de la
liberté qui, veillant actuellement sur la République, saura la préserver de
tous les maux qu'ils lui destinaient et forcer tous les conspirateurs à mendier
chez les despotes qu'ils voulaient servir, un asile qu'ils ne peuvent plus
trouver sur la terre qu'ils ont profanée; mais, au milieu de celte consolante
idée, il nous en vient une allligc^ante, c'est de voir naître la division entre
des citoyens connus depuis longtemps par leur civisme et dont les talents ont
plus d'une fois servi la Nation dans les différents postes (pii leur ont été
confiés, c'est de voir les ennemis de la patrie sotu-ire à ces malheurs. N'est-ce
donc pas le moment de nous unir plus que jamais quand des ennemis nom-
breux nous attaquent de toutes parts?
Les Administrateurs des subsistances de Paris, voulant prévenii- les repi'oches
(pi'on aur.iit pu leur faire sur la disette dont cette ville avait été menacée et
sachant <pi'en matière de subsistances le peuple ne voit (pic ceux (pii son!
charg('s de lui en procurer, ont cru devoir lui rendre comjile de leurs op»^-
ralions. Ce compte est un exposé général des infractions aux lois sur les
subsistances. Il n'était guère possible de les dévoiler sans parler du premier
fonctionnaire public chargé de les faire réprimer.
Leur première lettre au Ministre de l'intérieur et la plus importante est du
19 juin dernier. Ils lui dénoncent un arrêté du district de Pontoise. du
^3 mai précédent, par lequel cette administration défend expi'cssément, aux
propi-i('taires (hî grains et farines de son ressort, (Von faire l'envoi direct sous
(|iiel(pie prétex!(! (pie ce soit aux halles et niarch('s situés hors de l'arron-
dissement du district'"'.
Ils le pressent d'ouvrir les yeux sur les inconvénients qui pourraient
résulter de la tolérance de pareils actes, et de rappeler pronq)tenient aux
corps administratifs qu'ils n'ont pas le droit d'interpréter la loi, surtout d'une
manière aussi préjudiciable à l'intérêt général de la Républi(pie: ils le pré-
viennent que, tnalgré les plaintes qu'ils ont adressées sur le même objel au
département de Seine-el-Oise, le 27 du mois |)iécédent, plaintes (pii lui
(') L'arrêté du dirccloirc du district de Ponloisc est dalr iiillcins du "7 mai. \ Hir
tome lir, 1». 1 Ao, noio 1.
[ly A(.ri i7<.):n Dli COMITl': |)K COMMKliCK. 175
avaipiil éli; cnmimiiiitjiiccs à Iiii-rru'^ino, celle adriiinislralioii, Iniii do mmcdicr
an ni:'.! qui ii'iUail ([uc parlicl, lavait rendu (^[)idr'niiqno dans loiil. le drparle-
ment; eu olVet, par son arrrié du T' juin, ell(> seniMe d'ahord parlajj-or les
iiKpiiiiludc's des Adiniuisiraleurs des sid).sislances sur celui du disli-irt de Poul-
oisc; mais ensuite elle les auniueutc en privant les propriétaires et les culti-
vateurs de la faculté do conuuire leurs orains dans les marches des autres
di'parlomenls. Elle commence par blâmer le district de Ponloisc de s'isoler
dos auties districts de son ressort et elle finit ])ar rimitcr on s'isolant elle-
même do tons les autres départements de la Hépul)li(pie<''.
Vous calculez facilement tous les maux qui menaçaient la xNation et sur-
tout Paris si uu pareil système avait été adopté, il en résulterait ([iie f'
département cpù aurait besoin de secours et qui ne pourrait en oblenir
refuserait à son tour les autres denrées de première nécessité qu'il possé-de-
rait et dont les autres auraient besoin. I^es liens de la société seraient alors
rompus; lisolement serait général, la désorjjauisation serait complète et enfin
paraîtrait le fédéralisme, l'uni([ue objet des ennemis de la patrie.
Ce qui rend la conduite de l'administiation de Seine-et-Oise plus perfide,
c'est qu'elle a feint de puiser dans la loi mémo les principes qui ont dict<'
son arrêté du i" juin; elle n'a pas voidu voir (pie cette loi bienljiisante laisse,
par ses articles 9-2 et a.S, la plus grande latitude au commerce et à la circu-
lation des grains en les soumettant seulement à quelques légères formalités.
L'article 6 déclare formellement qu'il pourm être vendu et nchcic Idnrmvul
(les ijrnins et fhriiics ânm ions les mavchés publics on l'on a couUimv d'en vendre.
Ce n'est pas là certainement autoriser une administration de concentrer ic
commerce dans ceux de son ressort, sans aucune commuincation avec les
autres.
Celle du département de Seinc-t t-Oisc est donc bien coupable d'avoii'
donné à la loi une interprétation aussi fausse et ([ui pourrait avoir les stnies
les plus funestes. Vous vous attendez, sans doute, à voir le Conseil exéculif
sévir contre elle avec rigueur. Voici ce que le Ministre de l'intérieur lui écri-
vait à cet égard, le 1 h juin :
ff Gomme il importe qu'un arrêté aussi destructif des principes soit remis
sans le moindi'c délai possible au Conseil exécutif, vous voudrez bien m'en
adresser, sur-lc-cliamp , exjiédition certifiée, car je ne crois pas devoir faire
usage de la copie ([ui m'a été produite par la partie plaignante pour un rap-
port qni, jt3 vous le dis avec peine, ne saurait être ([u'enlièrement contraire à
voire détermination. •-
Vous voyez, par cette lettre, ([uc le Ministre de Fintérieur faisait des efTorls
pour ramener ladministration du département de Seine-et-Oisc aux vrais
principes et ([u'il ne tardait à la dénoncer au Conseil exécutif que parce i[u"il
ne tenait pas d'elle son arrêté du 1" juin; mais esl-ce dans la crise d'une révo-
lution et ([uand la malveillance est toujours active, ([u'il faut être arrêté |)ar
de pareilles formaliti-s? Il pourrait arriver que des administrateurs infidèles
ne fussent jamais punis, si pour l'être il faiblit ([u'ils délivrassent unee\pé:li-
tion de l'acte dont ils se seraient rendus coupables.
Le Ministre, préférant les moyens de douceur à ceux que la loi lui pres-
crivait, écrit, le 17 du mqis de juin, aux neuf districts de ce département:
illeur reproche l'extension illimitée ([u'ils donnent à la loi du U mai et l'oubli
(') Voir tome lll, p. l'io, note 1. Le Coiiiitc d'af;ricuUinT s'était occiip'' (le
cette alTairc le 6 juillet 1793.
1 76 PROCES-VERBAUX [ 1 7 août 1 7 9 3 ]
(les principes invariables de société et de réciprocité de sacrifices que doivent
tarder des républicains, surtout dans l'application d'une loi relative aux
subsistances; mais il semble que ce n'était pas à ces districts que le Ministre
de rinléricur devait reproclier une violation qui était l'ouvrage de l'Admi-
nistration supérieure, c'était à la source même du mal ([u'il devait allei- pour
la (arir; c'était l'arrêté du département de Seine-et-Oise qu'il fallait faire
casser par le Conseil exécutif. Cette mesure était d'autant plus pressante que
dans ce département tous les traités des agents de l'Adminisli-ation des sub-
sistances furent aussitôt arrêtés et que les municipalités saisirent toutes les
voilures de grains qui partaient pour Paris'''. La loi du k mai y était même
méconnue dans son entier: les blés s'y vendaient au-dessus de la taxe du
maximum et sans être apportés aux marchés, ce qui est conslaié par la lettre
du Conseil général de Rambouillet du 92 juin dernier.
Tous ces détails persuadèrent aux Administrateurs des subsistances de
Paris que le Ministre de l'inlérieur était insensible à leurs plaintes; ils crurent
facilement qu'il ne s'en était pas occupé, puisque leurs embarras étaient les
mêmes et qu'ils ne recevaient de lui aucune réponse.
Il est vrai que le Ministre ne correspondait pas directement avec les Admi-
nistrateurs des subsistances, mais il adressait ses lettres aux maire, officiers
municipaux et administrateurs des subsistances de Paris les 18, 19, 20,
9 û juin et 2 judlet dernier: il les prévenait encore des mesures (pi'il prenait
pour lever les difficultés dont ils se plaignaient.
En effet, le 21 juin, il demandait pour la seconde fois au département de
Seine-et-Oise son arrêté afin de pouvoir le mettre sous les yeux du Conseil
exécutif provisoire, mais il parait que cette administration, (jui ne s'était
appli([ué de la loi du 4 mai que ce qui lui convenait, méconnaissait aussi
l'autorité du Ministie.
L'exemple de ce département fut bientôt suivi par ceux qui l'avoisinent. La
loi du riwx'wmm est violée à Chartres; le 6 juin elle n'était pas encore exécutée
à Orléans'"', les Administrateurs des sid)sislances en prévinrent le Ministre
dans leur lettre du 1 9 juin, et le même jour le Ministre écrit aux adminis-
trateurs du département du Loiret; il les engage à fixer promplement le
maximum du prix des grains dans leur arrondissement; le 10 il réitère
auprès d'eux les mêmes instances et en leur faisant sentir les suites funestes
<[ui résulteraient du moindre retard qu'on mettrait dans l'exécution de la loi,
il leur demande les raisons qui ont pu les déterminer à la retarder juscpi'à ce
moment.
Le iG jtiin, les Administrateurs des subsistances, perdant tout espoir et ne
pouvant plus douter de la coalition formée entj-e plusieurs départements pour
aiïamer Paris, déclarent au Ministre de l'intérieur qu'il ne leur reste plus
d'autre parti à prendre que de lui renvoyer toutes les réclamations qu'ils
reçoivent , comme au seul agent investi de la force avec tous les moyens pi-opres
à remédier aux malheurs qui menaçaient Paris.
Le 18 et le 19 juin, ils Piustruisent encore de nouveaux obstacles qu'é-
'" trDans le moinont où co d(5j)arl('- l'un de leurs ajjonis avait adiotés clans
menl se conduisait aussi cruollemenl à le déparlomoiit du Loiret. ■>) | Note du
l'égard de Paris, les administrateurs Prorcs-verbal du ('.oiiiité.]
des sul)sislancos faisaient ronielire à la -' Lettre de l'un des ag(!nls de lAd-
n)uni(i|talii(' de Versadies lioo sjk ; niinislralion des sul)sistances du 6 juin,
de l'urine dunl elle a\ait besein el «jne | Ndle du l'rocrs-rcrbnl du (.oiiiilr. \
|i7 Ao.'r 1798] DU COMITÉ DE COMMERCE. 177
prouvent leurs agents dans plusiours dc^parlemenls ; enliri. le. 1 o juillet, ils
le préviennent cpio les (lonx derniers décrets sur les siibsislanci-s rendus le
i" et le 5 juillet '' lenr avaient doinn- l'espc-iance de voir liicnlùl disparaître;
tout ce qui s'oj)[)osait à l'exécntion de la loi, mais que la municipalité de
Meaux venait récemment encore d'arrêter i'eidèvemeut de 5o sacs de farine
achetés |)our la municipalité de Paris, sous prétexte qu'elle n'avait pas reçu
odicieUeraent ces deux décrets: ils ajoutent que la nx-me dillicullé était faite
partout à leui-s agents, quoiqu'ils présentassent une e\|)(Mlition de ces deux
lois imprimée et certifiée véritable ])ar l'Administration des subsistances.
Le l'i, le -Ministre de rinléricur fait part de ces plaintes au district d."
Meaux. Aoici comment il s'exprime: ffll parait (pie le motif de l'opposition
qu'éprouve cet achat est (jue les décrets ci-dessus énoncés n'ont pas tUé encore!
notifiés oUiciellemcnt à votre administration, ni ;i la municipalité; il ne sau-
rait désaj)prouver entièrement l'incertitude scrupuleuse dans laquelle vous
demeurez jusqu'ici à cet égard; cependant, comme les deux décrets dont il
s'agit ont eu principalement pour objet de venir pronqîleraent au secours des
départements (pii ont besoin, je ne fais aucune dilliculté de penser que vous
ne vous ])orliez volontiers par anticipation à la connaissance olllcielle de ces
tlécrets. à taire jouir la comnunie de Paris des espéiances d'approvisionnements
qu'ils lui donnent, surtout d'après la certification que vous faisaient mes lettres
de l'existence de ces décrets qui ont étt' fidèlement imprimés sous les veux et
par les ordres de l'Administj'ation des subsistances de Parisii.
On croirait, à la lecture de celte lettre, que les décrets du i"et du 5 juillet
n'avaient pas encore été envoyés le t /i , puisque . au lieu d'annoncer aux admi-
nistrateurs du district de Meaux que l'administration du département les avait
reçus, le Ministre semltle approuver les motifs dont ils se servent pour s'op-
poser à la sortie des grains de leur ressort; il avait, en effet, envoyé ces deux
lois le 7 à Melun et nous avons vu le récépissé qui est du 1 1 ; elles avaient
même été envoyées dès le G par des courriers extraordinaires dans plusieurs
départements. Le récépissé de Seiue-et-Oise est du même jour. Le Ministre de
l'intérieur les avait envoyées manuscrites dès le G et le 7 par des courriers
extraordinaires; comme elles étaient de la plus grande importance, les admi-
nistrateurs de département devaient sur-le-champ les annoncer aux districts
et ceux-ci aux municipalités, mais on sent bien que les hommes dont ces
mesures contrariaient les projets ne se hâtaient pas de les faire exécuter.
Ici Unit tout ce qui nous a ])aru de plus essentiel dans la correspondance
des Administrateurs des subsistances et du Ministre de l'intérieur; le reste vous
prouverait encore que celui-ci a fait tout ce qui dé])endait de lui pour faciliter
l'approvisionnement (h Paris. Tantôt il presse le Ministre de la guérie d»;
rix'ommander à la force; armée de [)roléger la circulation des subsistances,
tantôt il envoie des commissaires pour le même objet dans les d('paiteuienls,
tantôt il donne des commissions du Conseil exécutif aux agents de l'Admiiiis-
tration des subsistances, tantôt il écrit à Ions les déparlements pour leur faire
sentir les avantages de la loi du k mai et combien il serait dangereux d'y
apporter le moindre o])stacIe: enfin, ilans tons les lieux où il ap[)rend qu'elle
(>^ Le décret du 1" juillet 1790 au- 5 juillet était relfitif à la protection
lorisait les départements et districts fpii à donner par les corps adniinistratils
manquaient do jjrains à en acheter cliez et municipaux pour le transport des
dos particuliers dans les départements fjrains (Voir le /Jeci*<?»/ de M. P. Cahon,
où ils étaient abondants: celui du déjà cite, p. Gi-()9).
178 PROCÈS-VERBAUX [17 août 1798]
dpiouve des difficullës, il enjoint aux administrateurs de les faire disparaître;
on peut donc dire qu'il n'a rien négligé pour seconder le zèle et l'activité des
Administrateurs des suljsistauces de Paris et que, si ses efforts n'ont pas tou-
jours été heureux, c'est qu'ils étaient arrêtés par la perfidie de quelques admi-
nistrateurs.
Il ne lui est parvenu aucune réclamation de la Commune ou des particu-
liers de Paris qui n'ait été envoyée aussitôt aux corps administratifs qu'elle
accusait. 11 aurait pu, sans doute, sévii- avec rigueur contre ceux qui refuse-
raient de se soumettre à la loi, ou déclarer à la Convention qu'il manquait de
moyens pour la faire exécuter; mais il parait qu'il voulait épuiser toutes les
mesures de douceur aVant d'en employer de plus sévères.
L'Administration des subsistances de Paris pouvait bien exposer sa conduite
au grand jour dans un compte rendu à la municipalité et faire connaître à
ses concitoyens la cause des dillicultés qu'avait éprouvées l'arrivée des subsis-
tances qui leur étaient destinées ; mais, avant de dénoncer à l'opinion publique
un Ministre dont la Nation paraissait satisfaite, avant de le désigner au peuple
comme son ennemi, elle devait examiner s'il n'avait rien lliit pour lui et si
les obstacles qu'éprouvait la loi du '1 mai ne venaient pas plutôt des inquié-
tudes qu'avait données aux départements le maximum fixé par celui de Paris,
que de la malveillance du Ministre.
En effet, le maximum du prix des grains fixé dans Paris excède de 5 1. a s,
par septier celui des déjiartemenls voisins. Les administrateurs de Seine-et-
Oise s'en alarment les premiers et craiguant qu'attirés ])ar l'appât du gain
les cultivateurs ne portent tous leurs blés à Paris sans en laisser sufîîsannnent
pour la subsistance des citoyens de leur ressort, ils prennent cet arrêté, que
je vous ai cité, par lequel ils défendent l'exportation des grains hors de leur
lenitoire. Ils n'ont pas voulu voir qu'il était indis})eiisable que le maxiuuim
de Paris fût supérieur à celui des autres dépaitements jiarce qu'il fallait oll'rir
un dédommagement de transport à ceux cjui venaient l'approxisionner.
Les décrets du 1" et du 5 juillet, dont le but était de faciliter l'exécution
de celui du h mai, éprouvèrent les mêmes difficultés : le Ministre de l'intérieur
et les Aduiinistrateurs des subsistances de Paris se trouvèrent encore dans le
plus grand embarras.
Par ces deux dernières lois, les départements et les districts qui soûl dans
la disette et les villes d'une grande population sont autorisés à l'aire acheter
chez le citoyen, dans les départements oii les subsistances sont abondantes,
sans que les municipalités puissent s'opposer à ces acliats et à leur transport,
sous prétexte que les recensements ne sont pas hùls'"'. L'intention de la loi
est, sans doute, que ceux-là soient censés abondants où le recensement no
justifie pas du contraire; mais conunent vaincie les inipùétudes d'une com-
mune (]ui seniit dans cette circonstance et qui refuserait de vendre parce
ipi'elle prétendrait n'avoir (|uo ce qui lui est absolumenl nécessaire? Le Ali-
nislre j)ourrait-il alors faire exécuter l'article l 'i de la loi du h mai qui l'au-
torise à adrexscr aii.r départements (hiiis Ivsqiich existera un excédent de subsis-
tances les réquisitions nécessaires pour approrisionner ceux qui se trouveraient
n'en avoir pas une quantité sujjisante? Quelle est l'administration à laquelle il
pourrait alors s'adresser pour faire de pareilles récpiisilions? Voilà ce qu'il
aurait pu dire à la C()n\(>ulion, mais ce qu'il était peul-êti'e dangereux de
''' Le a.^j juillet, le Ministre de l'iii- étals de recensement (iNolo au Procès-
térieiir n'avail eiictire reçu (jue quatre verbal du Comité).
Dl COMITI-: 1)K COMMKIU;!;.
171)
[17 AO^T 17<)3]
l'aire connaître avant les dernières lois que vous avez rendues sur cet
(d)jet.
Une autre dilliculté non moins grande et qui partit avoir de'termind quel-
ques dépailenionts à défendre l'exporlation des g-rains liors de leur arrondis-
sement, c'est que ceux qui en ont besoin faisant acheter chez les citoyens à
un prix presque double du maximum, les marchés des départements abon-
dants seraient bientôt déserts, parce qu on n'y ])Ourrait vendre au mémo prix
et qu'on trouverait un plus grand avantage ailleurs.
Tous ces obstacles viennent, sans doute, du défaut de recensement qui n'a
été fait presque nulle part. 11 est à craindre, dans les campagnes, que les
ollicicrs municipaux eu\-niômes '*' n'exécutent la loi que dans un esprit qui
lui est tout à fait contraire. Ouand l'amour de la patrie ne sera pas plus fort
chez eux que l'intérêt particulier, ils voudront toujours faire croire qu'ils
n'ont de subsistances que ce ([ui leur est absolument nécessaire.
Nous avons voulu tirer de cette alTaire le parti le plus avantageux pour la
chose publique en mettant sous vos yeux les obstacles (jui entravent la cirru-
lalion des subsistances; ils vous conlirmeroul l'importance de la mesure que
vous avez prise, ces jours derniers, par le décret qui oi'doime un recensement
général de grains dans toute la République.
Voici le projet de décret que vos Comités de commerce et d'agriculture
m'ont chargé de vous présenter.
ç^ La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de commerce et d'agriculture, passe à l'ordre du jour sur
la dénonciation qui lui a été faite par le iMinistre de l'intérieur
d'un placard aiïiclié dans Paris portant pour titre: Pans sauvé jutr
TAàmtnistidtvm des siih.sisltincc.s^-\ v
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur ce ([u'il n'y a pas
lieu à inculper le Ministre.
Le Président lève la séance; il est 10 heures et demie.
Blutel, présidenl; Villers.
'•'' Dans les camjiagncs les oflicicrs
municipaux sont ])res<jui' tous lermiers,
meuniers, fariniers, agri(ulleiirs ou
Ijoulangers [Note du l'roci's-vcrbal du
Comité],
^-' Celle lii'ochure de 82 pajjes in- 12
est dans AD xvni' 3 1^1, pièce A7. Ce
placard donne des clélails intéressants
sur la façon dont les communes des en-
virons de Paris secondaient, en 1793,
les etVorts de la Municipalité pour ap-
provisionner la capitale: voir notre
tome III, p. 117, note 1 , et p. l'io,
noies 1 et 9. [ Cl", le décret du 18 juillet
1 798 qui envoyait des représentants en
mission dans les départemenis de Seine-
et-Oisc, d'Eure, d'Kure-el-Loir, do
Seinc-et-!Marne et du Loiret, pour laire
exécuter les lois relatives à la \cnle et à
la circulation des grains. J
180 PROCÈS-VERBAUX [29 août 1798]
QUATRE -VINGT-ET-UNIÈME SÉANCE.
99 AOÛT 1793.
Le jeudi 2a août lyt)*), le Comité de commerce convoqué
extraordinairement s'est assemblé à une heure après-midi. Pré-
sents : les citoyens Lacazc, président; Villers, secrétaire; Cliiappc,
Laurence.
La séance s'ouvre par la leclure d'une lettre du Ministre de l'in-
térieur, du 18 août, sur la demande en encouragement formée par
le citoyen Chantrier, entrepreneur d'une manufacture d'acier et de
limes à Souppes''l
Cette lettre, le mémoire du citoyen Cliaulrier et toutes les pièces
à l'appui sont renvoyés au rapport du citoyen Villers sous le
luiméro i35().
Un membre (le citoyen Villers) fait un rapport sur deux objets
renvoyés à l'examen du Comité de commerce par décret du 2 1 août
1 798 et portés sous le numéro i36i.
Le premier, sur l'exception sollicitée par les citoyens .laquemard
et Bénard en faveur des papiers à tenture peints et veloutés dont
l'exportation paraît être défendue par le décret du i5 août 1798 '-'.
Le second, sur la question de savoir s'il ne convient pas d'exemp-
ter de la prohibition les vins provenant des pays où la consomma-
tion n'égale pas les deux tiers de la récolte.
Le rapporteur observe que les exportations tendant à facihfer
les relations commerciales, à multiplier les ressources d'échanges
qui peuvent tourner à l'avantage de la République, doivent princi-
palement fixer l'attention du Comité. Les papiers a tenture peints
ne doivent pas, à raison de k main-d'œuvre qu'ils reçoivent dans
les fabriques de France, être considéi'és comme matières premières.
Empêcher leur exportation, ce serait oter à de nombreuses faniilics
des moyens de suhsislanc(! et |)river la Th'publicpie d'une jii'iniche
de'conuuerre bien int<'ressanle avec les l^^lals-Lnis de 1" \iii(''ri(pie,
pour l;i desliiialion de.s(piels |)hisieurs bàtiiuenls soni en chiU'ge et
dont le retour peut prociu'er à la l'Vance des objets doiil elle ne
peut se passer.
Les exportations de vins fins peuvent également êire utiles à la
République'"'^, mais, en les autorisaiil. il convient de |)ren(lre les
'"' Soiiic-cl-Mjirnc. ' Le décict du iT) nciùt (léfcndail
'^^ Le derrol dii i5 aunl d/'li-iidiul ('-Maleiiionl t'oxporlalion du vin on fj,'.-
roxpnrlnlioit dn |i;i|)ii>r en j{i''nrnd. m'-r-al.
I
[rî9 Aorr i7<)3| DU COMITE DE COMMKUCK. IHI
mesures que les circonstances rendent nécessaires pour empeclier
(jue ces exportations ne deviennent funestes à la Uf'piihlicpn'. Ou
parviendrait à ce but en décrétant tpie ies vins dans le cas dr \\'.\-
ceplion ne pourraient être expédiés que par des vaisseaux qui au-
raient apporté dans nos ports des subsistances et autres objets de
consonunation.
Ces différentes considérations sont accueillies par l'universalité
des membres, mais la nécessité de s'assurer de tous les moyens
propres à prévenir les exportations qui serviraient nos ennemis
donne lieu à quelques dé])als; la discussion s'engaj^e.
Un membre propose l'ajournement sur la discussion. Le même
rapporteur rend compte des représentations (numéro i33G) de
plusieurs négociants, appuyées par les juges du commerce de Sainl-
Quenlin et transmises au Comité par le Ministre de la justice, à
l'efTet de solliciter un décret qui mette à l'abri des poursuites judi-
ciaires les négociants endosseurs d'efl'ets souscrits par les négo-
ciants de Valenciennes et autres places investies par l'ennemi.
La matière mise en délibération, le Comité a unanimement
arrêté de passer à l'ordre du jour.
Le même rapporteur fait un rapport sur les réclamations, numé-
rotées i339, de plusieurs négociants qui demandent la levée des
scellés apposés sur les magasins de la Compagnie des Indes, afin
de pouvoir en retirer les marchandises qui leur appartiennent.
Sur les conclusions du rapporteur, le Comité a arrêté de pro-
poser à la Convention d'autoriser la levée des scellés dont il s'agit,
sauf à les faire réapposer aussitôt que les négociants auront retiré
les efl'ets dont ils sont propriétaires, à la charge par eux de se con-
former aux articles 5, G, 7, 8, t) et 10 de la loi du 9 G juillet
d(!rnier sur les accaparements.
Le Président fait lecture :
1" D'un arrêté du département des Hautes-Pyrénées par lequel
il demande la vente, au prolit de la liépublique, de plusieurs blocs
de marbre situés dans l'étendue du district de Neste et dont il serait
jtossible de tirer un parti avantageux.
Cet arrêté est renvoyé au Comité des domaines sous le nu-
méro 1862.
a" De plusieurs arrêtés d'administrateurs et de communes sur
la cherté progressive des objets de consommation, sur les efl'ets
contraires que produit dans différentes parties de la Républi([ue
l'exécution de la loi du à mai sur la fixation du prix des grains.
Le Comité renvoie ces difîérents arrêtés aux commissions char-
gées de surveiller l'agiotage et les accaparements et d'exammer
182 PROGES-VERBAUX [-^g août 179:^]
tout ce qui est relatif aux subsistances , sous les numéros 1 3 0 '7 et
i363.
Le Président lève la séance à k heures un quart.
Lacaze fils 'diné , présùicnl ; Vii,m:iis.
QUATRE -VINCtT- DEUXIEME SEANCE.
9.fl AofiT 1793.
Le samedi a/i août 1793, l'an lieuxième de la République fran-
çaise j le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citoyens
Giraud, président; Villers, secrétaire; Lacaze, Martin, (ibaumoul,
Barailon, Sauvé, Chiappc, Dechézeaux.
La séance s'ouvre par la lecture et la distribution de plusieurs
lettres et mémoires dont l'extrait suit :
1" Mémoire des citoyens Pierre Michel et Arles l'aîné, négo-
ciants, représentés pur le citoyen. . ..
Ils se plaignent de la retenue, à la douane de Bour^jleld^", d'une
caisse à l'adresse du citoyen Preiswerck, négociant à Bàle, conte-
nant 'jo 1. pelure de cocon et 1 1 1. G.'jo à coudre; ils deniandeiil
(|ue cette caisse suive sa destination ou qu'il leur soit permis de la
faire rentrer dans l'intérieur de la République française.
Ce mémoire et la n'ponse du Régisseur des douanes sur la faveur
sollicitée ont été renvoyés au rapport du citoyen Lacaze sous le
numéro i3/io.
9" Mémoire du citoyen Canalés Oglou.
Ce parlicuher annonce qu'il a le premier introduit en France
les moyens de tirer des pépins do raisins une huile cxcellenle à
brûler et qui ne donne auciuii! mauvaise odeur.
Autorisé par le Gouvcrnciuient, il a élevé à Picpus un atelier
(pii a exijjé^ \ni(( avance ilc fonds considt'-rable. Lcî priMnièrcs cxpé-
ri<'n(;('S, par suite de la mauvaise (|ualilé et de la non-maturité des
raisins en i79'<, lui ont été infiniment onénuises ; il sollicili' des
secours pour faire honneur à ses engagemenis el prie le Comité de
nonmier des commissaires pour examiner ses procédés et en con-
stater les résultats.
Ce mémoire, numéroté i35(), a été remis au citoyen Rarailon^^)^
3° Mémoire du citoyen Haunong qui demande une indemnité
pour les services (pi'il a rendus à la manufacture (h\ porcelaine
'■'' Haiil-Hliiii . iHMi l(>iM (li; Hutiinguc. — !'" Arcli. nal., F''^i5dBi
|-?4 AoiJT i7<.)3J Dlf COMITK DK COMMKRCK. lH;i
établie à Sèvres ou à être adjoint à la direction de cet établisse-
ment.
Le Comité renvoie ce mémoire an Ministre de l'intérieur sous le
numéro i358.
h" Mémoire du citoyen Tabarin, numéroté io()0, par lequel il
annonce avoir découvert les moyens de perfectionner la lilalui'c
des soies. Cet artiste sollicite une gratification proportionnée aux
dépenses qu'il a faites et une pension qu'il pense avoir méritée par
quarante années de services dont le Gouvernement a profité'' .
Un membre observe que le citoyen Tabarin, en sollicitant une
pension et une indemnité, paraît se fonder sur les lois des l 'i août
i7()0 et 19 septembre lyqi, mais que le Comité ne peut jjas
prononcer sur l'une et l'autre de ces demandes puisque le récla-
mant doit, conformément à l'article 92 du titre i" de la loi du
12 août 1790, s'adresser aux corps administratifs; il propose, en
conséquence, l'ordre du jour.
L'ordre du jour, mis aux voix, est adopté, motivé sur ce que le
citoyen Tabarin doit suivre la marche prescrite par la loi du
1 2 août 1790.
.")" Adresse delà Société républicaine de Vie, département delà
Meurthe.
Elle demande un décret qui supprime la fabrication et l'usage di»
la poudre à friser, qui suspende la fabrication de l'amidon et les
brasseries, excepté celles jugées nécessaires pour les besoins des
armées.
Cette adresse, numérotée 1 3()4 , a été renvoyée au Comité d'agri-
culture.
6" Mémoire des citoyens Henry Johnson, James Boland, députés
des États-Unis'de l'Amérique à Bordeaux; ils réclament contre les
prohibitions portées par la loi du 1 5 août.
Décret de la Convention du 28 août 179.3 qui cliarjje les Comi-
tés de commerce et de marine de lui faire un rapport sur les rela-
tions de la France avec les colonies.
Ces pièces, numérotées i365, ont été remises au citoyen
Villers.
7" Mémoire des négociants de Reims ; ils demandent que les vins
fins soient exceptés de la loi du 1 5 août qui prohibe l'exportation
de toutes sortes de vins.
(') Tabarin avait inventé une ma- i,aoo livres dont il jouissait en Daiipliiné
chine à tirer les soies; il demandait au à tliar<f(' de fournir à cette province des
Bureau du commerce, le 2 A janvier exemplaires de sa machine (Bonmassibi.x
1790, le rétablissement du traitement de kt Lf.losg, recueil cité, p. '179).
184
PROCES- VERBAUX
[a/i AOÛT 1793J
Cette demande est appuyée par le département de la Marne.
Ce mémoire, numéroté i3(i6, a été remis an ritoyen Vil-
1ers.
8" Délibération de la commune de Géniconrt, département de
la Meuse , par laquelle elle présente quelques observations sur les
dispositions de l'article 2 de la loi du 3 juin 1793 relative à la
vente des biens des émigrés '^l Cette commune expose de plus que,
dans l'étendue de son arrondissement, il y a plus de deux cents
arpcals appartenant ci-devant aux émigrés; elle, demande qu'il soit
accordé à cbacun de ses habitants non propriétaires une portion de
ces mêmes prés dont le rapport serait annuellement d'à peu près
une fauchée, aux charges, clauses, conditions et favem* exigées et
accordées par les différentes lois sur la vente des biens nationaux.
Le Comité renvoie cette délibération au Comité d'aliénation sous
le n° 1872.
9° Lettre du Ministre de lu justice, du 22 août 1 7()3 , suivie de
celle de l'accusateur public près le tribunal criminel établi à Castres,
l'une et l'autre relatives aux réquisitions faites par ce dernier, pour
connaître et mettre sous le glaive de la loi les auteurs, fauteurs et
généralement tous les complices du discrédit des assignats.
Ces différentes lettres sont renvoyées à la commission chargée de
surveiller l'agiotage et les accaparements, sous le n" 13G7.
Le citoyen Barailon, cliargé, dans la séance du (> août dernier,
d'examiner la demande du citoyen Fremin portée sous le n" 1 33A ,
donne lecture du rapport suivant :
La Convenlion a renvoyé à ses Comités de commerce et (ragi-iciillure la
pétition du citoyen Fremin tendant à amortir un procès pendant entre lui et
un ci-devant avocat et à lui procurer la liquidation d'une somme de (S/i,i Oo li\ res
qu'il réclame comme créancier de la cour ' .
Pour j)arvenir;i ses lins, Fremin s'annonce rinventem- de (dusicurs d('((iu-
"^ I.e décret du 3 juin 1793 foriiio
le litre IV (vente des iuiineiiljjes) du
{jruiid décret du aô juillet 1793 con-
cernant Tadministration et la vente des
biens des énii(;rés et la liquidation de
leurs dettes. L'article a du titre IV est
ainsi conçu : rrDans les communes qui
n'ont pas de terrains communaux à
partafjer et où il se trouvera des biens
aj)|)artenant auv éuiijrrés, il sera lait
sui- lesditcs terres un prélèvement suf-
lisaut pour en donner un arjjent à litre
d'anenlement à chaque clief de l"a-
millo (|ui ne serait point propriétaire
d'un fonds de ti'cre de (-('ttc étendue. 75
— Cet article lut rapporté j)ar l»; ûv-
cicl (lu i3 septembre 1793, article ;> :
ctrarticio -i de la section A du décret du
3 juin dernier est éjfiilemenl rapporh'.
Les chefs de famille non proj)riétaires,
n'étant point compris sur les rôles d'im-
posilion, résidant dans los comnumes
où il n'y a pas de terrains communaux,
auront la faculté d'acheter des biens
d'émigrés jusqu'à la concurrence de
5oo livres chacun, payables en \in<r\.
années et vingt j)ayemenls égaux sans
intérêt, n
-j Le Procès-verbal de la doiivciiiuiH
ne mentionne pas ce renvoi.
[a/i AOÛT i7«»:i| ni COMITl'; DK COMMKIICK. \h:>
vertes intéressantes, entre autres de certaines qui paraissent ticvoir accroître nos
richesses en iiialiriescomhnslihlcs.
Mais, par niallieur, les asserlioiis ne sont pas lonles ('jj-aleiuenl proinées;
les seules qui le soient sont celles de df'purer parlailenient le charbon de hois
et de faire de la tourbe un charbon très parfait.
Il enq)ioie. pour y parvenir, la voie de la distillation, c'est-à-dire celle qui
e\i{je le plus d'appareils cl (pii (;st consécpiennncnl la plus coûteuse.
il est donc à craindre que le prix du charbon (pii en résultera n'éloigne
les acheteurs et celle objection a dc^à été faite à Fremiii par les commissaires
de l'Académie des Sciences chargi's d'examiner ses opérations.
Freniin, pour y répondre, soll'rit à délivrer son charbon de tourbe, de
bois et sa houille dépurée à un prix très raisonnable, l'on pouirait même
dire modique: mais il n'a pas exécuté sa promesse, rien n'attesto même qu'il
puisse l'exécuter; il convient même que ses créanciers lui ont ravi les moyens
en lui enlevant ses ustensiles.
Ainsi, malgré l'arrêt du ci-devant Conseil, les letti-es patentes oi)tenues sur
celui sur lesquelles s'appuie le pétitionnaire , il n'en résulte pas moins (pi'il
a un peu légèrement allégué certains faits. Par exemple, celui de |)ouvoir
réchauffer une chambre de 20 j)ieds carrés, pour li sols par jour, celui de
doubler, quadrupler la chaleur de ses charbons, etc.
Mais nous ne devons considérer ici que lintérêt de la Nation. D'abord l"'re-
min demande une véritable faveur en sollicitant la liquidation de la somme
qu'il prétend lui être due et cette faveur ne serait admissible qu'autant ([uela
manufacture qu'il annonce serait en pleine activité.
D'autre part, il parle d'un procès qui l'entrave, mais il existe des tribunaux
et il a la voie de l'arbitrage. Je conclus donc à l'ordre du jour, motivé sur
l'existence des tribunaux d'une part el sur les lois relatives à la liquidation de
l'autre, sauf, par la suite, à venir au secours de Fremin j^ar des encourage-
ments si jamais il réalise ses projets, car. Citoyens, quoique sa pétition me pa-
raisse inadmissible, je crois que sa méthode peut devenir utile, mais en ceci,
comme en tout , il faut s'en rapporter à l'expérience et la faire précéder.
Le Comité, adoptant les conclusions du rapporteur sur la pétition
du citoyen Fremin , passe à l'ordre du jour, motivé sur l'existenci; des
tribunaux et sur les lois relatives à la li(|ui(lalion des créances siu*
l'État.
Le citoyen Villers rend compte de la demande du citoyen Clian-
trier, entrepreneur d'une manufacture d'acier et de limes àSouppes,
renvoyée à son rapport le 92 août sous le n" 1859.
Le rapporteur expose que l'heureuse position de rétablissement
dirigé par le citoyen Chantrier et qu'il désire accroître offre à Ja
Ué[)uljlique des avantages qui ne sont point à négliger, notamment
celui de faciliter la fabrication des armes blanches qu'il est bien
essentiel de nmltiplier pour la défense de la liberté.
Ce |)articulier, épuisé par les avances considérables qu'il a faites
pour élever ses premiers atehers, dans l'impossibilité même, par la
cherté excessive des matières premières nécessaires à la iabrication,
1^6 PROCKS-VERBAÙX [2/1 ao.'t 1798]
(lé donner à sa manufacture tout l'accroissement que fait acluellc-
ment désirer l'intérêt public, sollicite un secours de 1 5 0,0 00 livres
pour la construction de huit nouveaux martinels.
Celte demande transmise au Comité par la voie du lAlinistre de
l'intérieur est, ajoute le rapporteur, vivement appuyée par les
administrations locales; d'ailleurs les raisons d'utilité générale qui
militent en faveur de l'établissement dont il s'ngit mettent le citoyen
Ghantrier dans un cas particulier cpii doit, sous plus d'un rapport,
fixer l'attention du Comité.
Toutes les considérations présentées par le citoven Villers
n'éprouvent aucune opposition : le Comité arrête qu'il sera mis
1 5o,ooo livres à la disposition du Ministre de l'intérieur, laquelle
somme sera emplovée sous la surveillance des corps administratifs
à proportion de l'accroissement successif de la manufacture du
citoyen Chantrier.
Le même rapporteur rappelle l'ajournement prononcé à la séance
du 2 a du courant sur la discussion qu'avait provoquée l'exception
à la loi du i5 août dernier, sollicitée en faveur des papiers peints
<'l veloutés propres à la tenture par les citoyens Jacquemard et
lîcnard suivant une pétition déposée au Comité sous le n" iSGt.
(^et objet soumis à une nouvelle discussion, différentes opinions
ont été' produites pour et contre, la majorité s'est déclarée pour
l'exception. Plusieurs rédactions successivement proposées ont
donné lieu à quelques débats, mais ils ont été terminés parla
rédaction suivante :
«La Convention nationale décrète que, parmi les objets dont la
sortie a été défendue par le décret du 1 5 de ce mois, elle n'a pas
entendu comprendre les papiers peints et veloutés servant à ten-
ture ''-. »
Le Président donne lecture d'une lettre du citoven (iauthey,
secrétaire commis du Comité, qui demande le même traitement que
celui accordé à plusieurs de ses confrères (pu', connue lui, se trou-
vent cbargés de diriger et surveiller le travail des bureaux auxquels
ils sont attachés.
Cette demande reconruie juste et unanimement appuyée, le Co-
mité a arrêté (jue les appointements du citoyen Gauthey, chef de
ses bureaux, devaient être, à partir du i*"" juillet 1793, de deux
cents livres par mois et a chargé le citoyen Villers de soumettre cette
disposition à la déhbération de la Convention nationale.
Un membre, le citoyen Villers, rend compte au Comité d'un
<•' Voir plus loin l(; (It-crel roliilil' ;i c«9 pvceplionsi
[•3 /j AOÛT i7()B| COMITl': l)K COMMKliCi:. 1S7
mémoire, numéroté i-'^yô, des citoyens Moulins, né^'ociiinls à
Paris, qui se plaignent de l'arrestation par la section lion-Conseil -'^
d'une certaine (juantité de chapeaux oxj)édiés pour BAle, en Suisse.
Ces particuliers demandent la permission de l'aire suivre à leurs
marchandises leur destination ultérieure.
Cette demande soumise à la délibération, il a été arrêté de la
renvoyer au Ministre de l'intérieur pour l'aire e\('( nier la loi (pii ne
prolub»; point la sortie des chapeaux.
La séance a été levée à lo heures un (piarl.
Cn<AUi), président: Vn.(,i;iïs.
QUATRE-VINGT-TROISLKMK SKANCK.
9 G AOÛT 1793.
Le lundi aG août 179'), Ifin deuxième de la llépuhlique fran-
çaise Une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Pré-
sents : les citoyens Giraud, président; Villers. secrétaire; G. Deché-
zoaux, Lacaze fils aine, Sauvé.
La séance ouverte, le citoyen Villeis soumet à la discussion un
projet de décret rédigé d'après les dispositions arrêtées dans la
séance du â/i du courant sur son rapport de l'affaire, numérotée
1 356 , du citoyen Chanlrier, entrepreneur d'une manufacture d'acier
à Souppes.
Suit la teneur de ce projet de décret :
La Convention nationale, considérant que, dans les circonstances
oii se trouve la Nation, il est nécessaire d'encourager les manufac-
tures qui [)euvent fournir les o])jels néc(?ssain3s à la fabi'ication des
armes et en fabriquer elles-mêmes;
Considérant qu(i la situation avantageuse de celle d'acier et de
lunes établie à Souppes est susceptible d'agrandissenieiils et (pi'd
est avantageux pour la Nation de venir à son secours.
Après avoir entendu le rapport du (îomité de commerce, décrète
ce qui suit :
AiiT. l'^'. Il sera mis incessamment à la disposition du Ministre
de l'intérieur, par la Trésorerie nationale, une somme de
1 5o,ooo livres pour les augmentations qui seront faites à la manu-
facture d'acier et de limes établie à Souppes, district de Nemours,
département de Seine-et-Marne.
■') Eu 1 71) 1-1791, serlioii ^(auronscili
188 PROCÈS-VERBAUX [2O août lyçiS]
AiiT. :2. Il sera construit dans cette manufacture huit nouvelles
usines qui, avec celle déjà existante et celle que le citoyen (Ihaiitrier
fail établir à ses frais, formeront le nombre de dix.
Art. 3. Lorsque quelques-unes des usines donneront sulFi-
sanmient de matières propres à la fabi'ication des armes, les autres
seront employées à faire des armes blanches jusqu'à ce que la Ré-
publique en soit pourvue,
Ai\T. h. Sur la somme de i5o,ooo livres dont il est question
dans l'article T' du présent décret, il sera d'abord donné au
citoyen Chantrier, propriétaire et entrepreneur de ladite manufac-
ture, celle de Ao,ooo livres dont il justifiera l'emploi au direc-
toire du départenient de Seine-et-Marne; on ne lui déhvrera les
cent dix mille livres restantes qu'à mesure que les usines seront
construites et que l'activité des martinets sera constatée par les corps
administratifs.
Le Comité adopte le projet de décret et charge le rapporteur de
le présenter au Comité des finances avant de le soumettre à la
délibération de la Conventionnel
Les membres du Comité de marine se présentent, conformément
à la convocation faite le matin, pour prendre part à la délibération
qui doit avoir lieu sur les exceptions à la loi du i5 août sollicitées
par les députés dos Etals-Unis de l'Amérique (pièces numérotées
i365) et par les négociants des villes de Reims, Beaune, etc.
(pièces numérotées i3()() et i3()/j).
Le membre chargé d'examiner ces différentes réclamations donne
lecture de son rapport dont les dispositions suivent :
Vous avez renvoy('' à vos Comités de commerce et do marine une jHitilion
des capitaines des hàlirnents des Klats-Unis. par la([uelle ils li-elamenl conli-e
les disposilions du di'crel du 1 5 de ce mois qui dc'Ieiid la s<trtie du Iciriloiie
de la l'ié|iuljli(|U(Mle |tiusieurs objets dont la |)i()liil)ilion vous a j)aiu indis-
j>ensaLlc dans les ciiconslances où se trouve la Nation et nue suite nécessaire
du décret que vous avez rendu le 2G juillet dernier. Ils iaj)|)ellent les services
inipoilanls que leur patrie a rendus à la France surtout depuis que nous
sonuiies occupés à conibaltrc tous les despotes de l'Europe, et en laisaul valoir
les dan^jers au\(piels ils se sont exposés pour nous apporter des subsislances
et des appr(»\isi(»imeineuls, ilsoiiservent que. non contents de renq)lir le |ire-
inier devoir de la Iralernilé, ils ont voulu aussi doiuier des secours aux colonies
françaises donl les besoins sont plus |)ressanls depuis que nos relations avec
elles sont devenues plus dilliciles; mais (juc le décret rendu le i5 de ce mois
niellait deS entraves à leurbonne volonté et leur occasionnel ait des perles con-
sidéi'aliles, s'il éîait exécuté à leui- éjjanl dans toute sa riffueur, |»uisqii(' Ions
-' \.i' (liVicl ni' lii( |)as uildpti; juir Ki Coint'iilioi).
I
[26 vorT 171)3) DU COMITÉ DK (-OMMERCE. ]S9
leurs hâliments chai-fjés ou en char{jemcnl sonl arrêtés dans les dillérents porls
de la liépiiblique.
Vos Comilt^s ont cru devoir considi-ror dans cfllc allairo non sculcinoni les
Etats- L'nis, mais encore toutes les antres puissances avec lesquelles la Répu-
blique n'est pas en guerre et dont elle peut attendre des secours.
Je ne m'arrêterai pas sur les motifs que contient la |)rtition des cajiitaines
américains. Je n'examinerai pas si c'est plutôt par intérêt que par bienveillance
qu'ils nous apportent des approvisionnements : je me bornerai aux deu\
questions importantes que présente cette affaire.
1° Laissera-t-on sortir du territoire de la lîépublique les marchandises
cliarfyées ou en cbarg-emenl avant la pronudfjation de la loi du i 5 de ce mois?
•>." E\ceptera-l-on (lo> objels proliibr's ccii\ (jui j)euvent èlre doiniés en
échange aii\ bâtiments neutres (pii apportent à la l'rancc des subsistances et
des matières premières?
Siu' la première ipieslion, vos (loiiiités ont pcMisé ([Uc. la loi ne pouvant pas
avoir d'ellet rétroactif et n'étant obligatoire (|ucdujonr de sa promidgation,
les bâtiments neutres chargés ou en chargement avant cette (![)oquc devai<;nt
suivre leur destination.
Sur la seconde question qu'ils ont examinée s<»us tous ses rapports, ils ont
cru que la réciprocilé des sentiments de liberté (jui doit unir la France et les
Elals-Lnis les déterminerait à entretenir toujours les communications qui
peuvent leur être mutuellement utiles et qu'il était avantageux pour nous de
laisser aussi les autres nations qui ont conservé la neutralité, prendre les
denrées qui nous manquent le moins en échange des subsistances ou des ma-
tières premières qu'elles nous apporteront.
11 faut aussi vous expliquer sur les colonies françaises : vous ne les prive-
rez pas des secours que vous ne pouvez pas vous-mêmes leur procurer: vous
ne traiterez pas ces sections (doignées comme si elles étaient ennemies de la
République dont elles font partie.
En fixant votre attention sur les réclamations de plusieurs villes de la
France contre le même décret, vous leur ferez sentir que ce n'est pas le mo-
ment de s'attacher aux principes commerciaux; que le premier et le plus grand
de tous les principes, c'est de servir sa patrie quand elle est en danger et (jue
lout, même ce qui peut servir à sa prospérité dans un temps calme, doit lui
être sacrifié lorsqu'elle est attaquée de toutes paris.
Les citoyens de Reims demandent que les vins de leur pays soient exemptés
des prohibitions prononcées, et ils observent ([ue, s'il en était autrement, il
en résulterait pour eux une perte considérable, sans que la R(''pui»liipie en
pr<ilil;U,à cause des frais considérables de transport.
Ees fabricanls de papiers poin* tenlun^ font la même deriiande; ils prétendent
que la valeur <le la main-d'œuvi'C du papier ([u'ils mam'pident excède des trois
([uarts celle de la matière première. <[iii, d'ailleurs ne pourrait êtreemj>loyée à
autre chose.
Vos Comités ont pensé ((ue vous pouviez accueillir ([uelques-nnes de ces
réclamations sans nuire au but (|ue vous vous êles proposé par le décret du
aC juillet et du i5 août dernier. Voici le projet de (li-crel, t(d qu'il a été
adopté, d'après les observations qu'ont successivement présentées plusieurs
membres.
Art. 1". Les marchandises dont la sortie est défendue par le
décret du i5 de ce mois et ([ui ont été cliargées ou destinées à
190 PROCÈS-VERBAUX [-^G agît 1798]
i'être sur bâtiments neutres avant sa promulgation, comme il
sera constaté parles déclarations reçues, suivront leur destination.
Art. 2. La Convention nationale déclare n'avoir point entendu,
dans la prohibition d'exporter les vins, vinaigres et le papier, com-
prendre les vins en bouteilles, ni les papiers marbrés, peints ou
veloutés servant à tenture; mais elle défend la sortie des résines,
brais et goudrons, qui ont été déclarés de première nécessité par
le décret du 99 [1 5] de ce mois, ainsi que les laines grasses servant
à la fabrication des huiles.
Art. 3. Les décrets qui étabhssent des prohibitions à la sortie,
ne sont point applicables aux expéditions pour les colonies fran-
çaises d'Amérique , ni pour les îles de France et la Réunion , à la
charge d'en assurer la destination par acquit-à-caution.
AitT. [\. Les capitaines des bâtiments neutres qui auront im-
porté en France des subsistances et des matières premières .pourront
prendre en retour, indépendammemt des objets dont la prohibition
n'a pas été décrétée, des vins, vinaigres, liqueurs, eaux-de-vie,
prunes, sucres têtes, terrés ou ralîinés, le sel et le miel en baril,
sans qu'il puisse être exporté une plus grande quantité de
tonneaux que celle qui aura été importée : ce qui sera réglé suivant
l'usage ordinaire du commerce.
AnT. 5. Pour assurer l'exécution de l'article ci-dessus, le capi-
taine d'un bâtiment neutre qui voudra fîiii e un chargement ,
remettra à la nuniicipalité du lieu copie de la déclaration ([u'il aura
faite au bureau des douanes et de la vérification; il y joindra un
état des objets qu'il voudra exporter et de leur valeur. La munici-
palité, sur le vu des pièces, autorisera le chargement demandé et
enverra aussitôt une expédition du tout au bureau de la douane,
«pli en fera l'envoi à l'administration d(; cette partie pour la faire
])asser au Comité de salut public '''.
Le Pn'sident lève la séance à 1 0 heures.
Gin\\]\), président; Vii,m:iis.
' (ic (l<Tr(.'l, inlrrjiiVîliilir (le ccliii '.\ scptonibro 1790. — Li-s >iimi,';ic>
ilii 1 5 aoiU, (l()iin;iil salislaftion à plu- <osiniHi({U(!s furent ajoutés — art. -j
sieurs réclamations adressées au Co- du décret — au projet qui avait élé
mile; il lui adopté par la Convention le lu au Comité le aO août.
•jy AOUT I 7<)')J
DU COMlTli Dl-: COMMKr.CK.
J!)l
QlIATRE-VmGT-QLATRIKMK SKANCE.
97 AOÛT 1793.
Le mardi :>.'] aonl 1790, l'an deuxième de la République fran-
çaise une et indivisible, le Comité de commerce s'est assend)lé.
Présents : les citoyens Blutel, président; Villers. secrétaire; Ba-
railon, Lacaze fils aîné, Sauvé, Laurence.
Le Président ouvre la séance par la lecture de jilnsicm-s mé-
moires dont les extraits suivent :
i" Mémoire du citoyen Paris, négociant à Cliàlons-sur-Marne.
Ce particulier se plaint de ce que la Section des Gardes fran-
çaises''' a arrêté des toiles qu'il avait amenées à Paris pour l'Admi-
nistration de l'habillement des troupes et qu'il faisait transporter à
la balle alln de pouvoir les vendre à un prix plus avantageux que
celui qui lui avait été offert par l'administration.
Il demande la mainlevée de ses marchandises.
Ce mémoire, numéroté i3G8, a été renvoyé à la commission
chargée de surveillf r l'agiotage.
2" Adresse de la commurîe du Pont-de-l'Arcbe sur la disette des
subsistances où elle se trouve; elle demande une avance de
2, j 00 quintaux.
Cette adresse, numérotée 1869, a été renvoyée au Ministre de
l'intérieur.
3" Adresse des négociants de Rouen, Reims et Amiens, à l'effet
de demander des explications sur les exceptions en faveur d(!s négo-
ciants portées par les lois des 6 août 1791» ^ fivril 1792,
98 mars 1790 ^^K
Les dispositions de ces lois n'étant pas, pour ce qui regarde b's
négociants, suflTisamment claires, on demande qu'il soit permis aux
négociants de la Répubhque de voyager chez l'étranger, par eux-
''' En 1791-1792 : Section de l'Ora-
toire.
('^) Il s'agit du décret des i'"'-G août
179^ relatir anx ttémigranls'^ (l'art. «S
no considérait pas comme frémigrants-^
les négociants ou leurs facteurs, notoire-
ment connus pour être dans l'usage de
faire à raison de leur commerce des
voyages chez l'étranger): — du décret
des 3o raars-8 avril 179a, relatif aux
biens des émigrés (l'art. 6 de ce dé-
cret exceptait également les négocianis
et leurs facteurs); — du décret des
28 mars-5 avril 179.3 relatif aux peines
portées contre les émigrés (la section IV,
.^ 6, exceptait les négociants, leurs fac-
teurs et les ouvriers notoirement con-
nus pour être dans l'usage de faire, eu
raison de leur commerce ou de leur
profession, des voyages chez l'étran-
ger...). — On voit que les décrets
sont cités tantôt à leur date de sanc-
tion, — c'est le cas pour les deux pro-
miers, — tantôt à la date de leur
adoption par la Convention, c'est le cas
du troisième.
192 PROCES-VERBAUX [-jy agit 1793]
mêmes, leurs fadeurs ou commis en jusliliaul seulement que leur
maison de commerce est dans l'usage d'y faire voyager.
Cette pièce, numérotée iS'yo, a été renvoyée au Comité de
législation.
Un membre (le citoyen Barailon) rend compte de la pétition du
citoyen Canales Oglou renvoyée à son examen à la séance du
2/1 août dernier, sous le n" 1 356 , par laquelle ce particulier sollicite
un secours pour l'aider à élever une fabrique d'huile de pépins.
Les procédés, dit le rapporteur, du citoyen Canales Oglou, pour extraire du
l'Iiuile des pépins de raisins ne sont pas une invention nouvelle; ils sont con-
niLs depuis longtemps. Dos entreprises en grand ont été faites à diverses
époques, mais toujours sans. succès soit à raison du peu d'huile ([ue Ton
retire, soit à raison du piix auquel celte huile se trouve portée par les dé-
penses que les préparations exigent.
Le pétitionnaire n'offre aucun atelier en vigueur, ui apparence de succès;
conséquemment je ne vois rien à protéger et rien à encourager; Paris .d'un
autre côté u'est point propre à de semblables entreprises, 1° parce que le
pays n'est pas vignoble; 9" parce que le raisin y mûrit mal e( ([ue les pépins
ne peuvent tournir qu'une mauvaise huile (pii doit avoir le goût de verdure;
3° enfin, parce que la main-d'œuvre y est trop chèi-e; je conclus, en consé-
quence, à la question préalalile.
Un membre du Comité de marine (le citoyen Martel) fait uti
nouveau rapport, sur les effets tirés de Saint-Domingue.
Un membre observe que cette affaire a été renvoyée à trois
Comités et qu'il est à propos de les reunir pour traiter et discnicr
ensemble un objet qui tient à des rapports politiques et sur lequel
plusieurs membres ont besoin de renseignements.
Un autre appuie cette observation et demande que l'affaire soit
ajournée à époque fixe.
Le Comité prononce l' ajournement juscju'à la réunion des Co-
mit('s dn manne, commerce et finances.
Un juendjre (le citoyen Viilers) fail un rapport sur les mé-
moires, numérotés iSyf), des citoyens Clerc, Maille et (diiffort,
(jui réclament contre l'arrestation faite par la section de Bon-
Conseil de plusieurs balles et caisses conienant des batisttis super-
fines, des vinaigres composés, des soieries, des toiles de .louv el
un (apis de Perse.
La lecture du rapj)ort finie, plusieiu's membres parlent en
faveur des vinaigres composés et demandiMit qu'ils fassent partie
(les objets pour lesquels le Comit(' doit proposer une exception.
Cette d(.'mand(' est appuyée par plusieurs membres.
Quebpics-iins représentent (|ue l'exception sollicil(''e pour les
[i!7 AOÛT T7<j;V| DU COMITK T)K COMMERCE. 193
vinaigres composés peut avoir des efl'els funestes en facilitant l'ex-
portation de tous les vinaigres en générai, puisque avec une simple
infusion, par exemple, (ïcntratron, on rend conijiosés des vinaigres
ordinaires. Pour parer cet abus, et n'accorder la faveur de l'expor-
tation qu'aux vinaigres dont la République peut se [)asser, il con-
vient de ne parler que des vinaigres cosmétiques.
Cette observation est accueillie par plusieurs membres et com-
battue par d'autres; enfin la question mise en délibération, le
Comité a arrêté de proposer à la Convention d'excepter les vi-
naigres cosmétiques et composés de la prohibition dont les vinai-
gres de toute espèce sont frappés par la loi du i 5 août dernier''^.
Sur le surplus de la demande des citoyens Maille, Clerc et
ChifiFort, le Comité a passé à l'ordre du jour.
Un membre (le citoyen Blutel) fait un rapport sur la lettre du
Ministre des contributions publiques, numérotée 1280, relative-
ment à la demande de plusieurs négociants tendant à obtenir la
permission de faire entrer dans l'intérieur de la République les
tabacs et tafias qui se trouvent en entrepôt dans quelques-uns de
ses ports et le termine en proposant de les admettre dans la cir-
culation intérieure moyennant un droit d'entrée.
Cette proposition soumise à la délibération, le Comité a pris
l'arrêté suivant :
tLe Comité, convaincu des obstacles qu'éprouverait le renvoi à
l'étranger des tabacs et tafias actuellement en entrepôt, considé-
rant d'ailleurs la dilficulté des approvisionnements en tout genre,
est d'avis d'accueillir la demande du Ministre en assujettissant les
objets dont il s'agit à des droits d'entrée qui les mettront hors
d'état de nuire aux fabriques nationales; arrête, en conséquence,
de proposer à la Convention d'admettre dans la circulation inté-
rieure les tabacs fabriqués et les tafias présentement en entrepôt
dans les ports de la République, en payant pour droits d'entrée,
savoir : les tabacs, 9 5 livres par quintal et les tafias, les mêmes
droits que ceux perçus sur les eaux-de-vie doubles'-^. 55
La séance a été levée à 1 1 heures et demie.
^LmY.L , jwésident : Villers.
") l/addilion fui adopléo. |>ar la (ionvontion. (Dikrcl du 3 septembre i79<>.) —
'-) Décret (lu 1 () S('|)((<uilirc i79-^-
19/1 PROCÈS-VERBAUX [3i août i7f)3|
QUATRE-VINGT-CINQUIÈME SÉANCE.
01 AOÛT 1798.
Le samedi 3i août »793, l'an deuxième de la République une
et indivisible, le (lomilé de commerce s'est assemblé. Présents :
les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire ; Lacaze, Barailon,
Martin , Sauvé.
Le Président annonce que la séance est ouverte; il donne lec-
ture de plusieurs mémoires renvoyés au Comité et dont les ex-
traits suivent :
1° Pétition du citoyen Dumas, négociant au Havre, qui de-
mande la permission de faire suivre sa destination à une caisse
contenant deux cents pièces de moucboirs des Indes, expédiée pour
Philadelphie et qui a été arrêtée à la douane du Havre.
Sur cette pétition, numérotée iSyS, le Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur ce que la difficulté ne subsiste plus.
9" Mémoire du citoyen Marc, négociant à Epernay, qui solli-
cite en faveur des vins fins une exception à la loi du 1 Ti août
dernier.
Ce mémoire est renvoyé au citoyen Villers sous le n° 1377.
3" Procès-verbal des commissaires nommés parle directoire du
district de Valognes, pour faire la visite au domicile du citoyen
Pannetier, suspecté d'accaparements.
Cet acte constate que, conformément h la déclaration du ci-
toyen Pannetier, il s'est trouvé chez lui 5,()0 0 livres de laines
lavées et non lavées dont il avait fait emplette pour le compte de
plusieurs maisons de commerce du Havre. Ce procès-verbal est
suivi d'une lettre des administrateurs du district de Valognes . cpii
demandent la conduite qu'ils doivent tenir à l'égard (Ui citoyen
Pannetier.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée i38o, à la commis-
sion chargée de surveiller l'agiolage et les accajjarenicnts.
A" vAdrcssc des administrateurs de la Sarthe sur les maux in-
calculables que nous prépare la dilïicidté de se procurei" d(^s sub-
sistances.
Cette adresse est renvoyée à la (commission des Cinq, chargée
de tout ce qui est relatif aux subsistances, sous le n" i383 ''l
5" Adresse de la Société républicaine de la ville de Saint-Flo-
(') Il y a erreur; le 9.6 aoiH 171)3 Danton et Krançois Cliabot, cliarfrés des
ia Convention avait créô une commis- subsistances; voir le Hrcitril >tHr Ip cnm-
sion do six momlin"^, parmi lesquels inein- des céréales ih M. P. Cawos , p. \b.
[3i AOÛT i-jiyil 1)1 COMITÉ l)K COMMKMCK. 105
rentin''^ à l'eflel de soUiciler la taxation du prix de toutes les den-
rées de première nécessité.
Cette adresse est renvoyée à la commission chargée de surveil-
ler l'agiotage et les accaparements, sous le n" i 38 1 .
6° Mémoire des habitants de cin([ paroisses du canton de lion-
nebosqf'-', représentés par le citoyen Dossin; ils demandent la
création, dans le chef-lieu de leur canton, de l'établissement d'un
bureau de poste aux lettres.
j^e Comité renvoie ce mémoire au Ministre des contributior-'s
publiques.
Un membre annonce que les Comités de coninierce et des
linances ont été convoqués pour entendre le rapport qui doit se
faire ce soir au Comité de marine, sur les lettres de change tirées
par l'ordonnateur de Saint-Domingue; il propose, en conséquence,
de lever la séance et de se rendre au Comité de marine.
Cette proposition mise aux voix a été adoptée et la séancea été
levée à q heures.
Bf,i TKL , jnéHideiU ; \ u-i,ers.
QUATRE-VINGT-CINQUIEME SEANCE ">.
3 SEPTEMBRE 1798.
Le mardi o septembre 1798, l'an deuxième de la Hépublique
française, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Biutel, président; Villers, secrétaire; Lacaze, Giraud,
Sauvé.
Le Président ouvre la séance par la distribution des pièces et
mémoires remis sur le bureau, dont les extraits suivent :
1° Lettre du citoyen Hardy, membre du Comité, qui annonce
l'envoi de toutes les pièces relatives aux réclamations du citoyen
Laugier, médecin; il ajoute que les écrits, les découvertes et les
succès du citoyen Laugier pendant l'épidémie qui allligca Mar-
seille en i76() ont du trouver leur récompense dans les tributs
ordinaires des citoyens envers les médecins et les savants et que.
par cette considération, il a pensé qu'il était inutile d'importuner
à cet égard la Convention nationale.
''' Yonne. erreur le mémo n" 80 à deux s<'ances
'"'' Calvados. consécutives, celle du 3i aoùl et ceilcdu
('' Dans le registre AF* 11 i3, où les :> septembre 17()3; nous avons respecté
séances du Coniilé de commerce ont clé cette erreur pour ne pas troubler la nu-
numéiolécs, le secrétaire n ddiiné par mérotalion de jVnsemble des séances.
196 PROCES-VERBAUX [3 sm. 1793]
Le Comité renvoie cette lettre et les pièces du citoyen Laiigier
au rapport du citoyen Barailon, sous le n" 926.
-2° Mémoire du citoyen Le Ghapt par lequel il expose avoir
découvert les moyens de faire l'acier et le fer à meilleur compte
et à meilleure qualité que les aciers et fers que l'on vend actuelle-
ment.
Cet inventeur sollicite pour récompense de ses procédés, qu'il
propose de rendre publics, une somme de 0,000 livres. Cette de-
mande est renvoyée à l'examen du citoyen Barailon, sous le nu-
méro 1871.
3" Représentations, numérotées iS^G, des citoyens fabricants
élablis à Louviers sur le décret du i5 août 1798 qui défend l'ex-
portation des étoffes de toutes espèces ; ils sollicitent une modifi-
cation à cette loi en faveur des draps lins de leurs fabriques qui,
à raison de leur finesse et de leur légèreté, ne peuvent être em-
ployés dans aucuns cas pour l'habillement des armées de la Répu-
blique. Cette demande soumise à la discussion, diverses opinions
ont été ouvertes , la plupart ont été contraires au vœu des récla-
mants, attendu qu'en accordant la faveur sollicitée, ce serait multi-
plier les difficultés et faciliter les moyens d'éluder la loi.
Un membre propose l'ajournement sur cet objet.
L'ajournement, mis aux voix, est adopté.
h° Réclamations des citoyens Van Lidt do Jeude et Thomas
Vaneelde, contre la prise, par un corsaire de Dunkerquc, du
navire les Qualre-Sœun qu'ils avaient armé pour aller chercher des
sidjsistances en Norvège.
iiO Comité renvoie ces réclamations au rapport du citoyen
Villers, sous le n" 1879.
5" Adresse de la Société républicaine séante au Piiy.
Cette Société rappelle la demande précédennnent faite, par la
nuuiicipalité du Piiy et appuyée par les administrateurs du (l(''par-
tement de la llaule-ijoire, d'une somme de A 0,000 livres pour la
formation dans cette ville d'une manufacture de draps en large ;
elle ajoute que, le décret rendu à ce sujet le 1 A mars dernier ayant
donné lieu à de nouvelles représentations, il est survenu le (» juin
suivant un second décret, mais que ses dispositions trop générales
mettent la numicipalité du Piiy dans Fimpossibilitc' d'élever l'éta-
blissement pour le(|iiel cllo sollicite; elle deniaiulc en conséMiiieMce,
o rapport de cette dernière loi et (pi'il soit misa la disposition du
Ministre de Tin [('rieur une soimne de /i 0,0 00 livres et que le dé-
partement de la Loire-Inférieure [Haute-Loire] soit autorisé à la
re|(>iiir sur les contributions des années 1791 et 179^.
[:îski>t. 1793] DU COMITÉ DK COMMERCE. 197
Cette adresse est apj)uyée par quei([ues observations d'un membre
de la députation de la Ïlaute-Loire qui se trouvent terniinrcs j)ar
un projet de décret dont ies dispositions suivent :
«Les administrateurs du département de la Haute-Loire sont
autorisés à retenir sur les contributions des années i7()i et ii^'.i
la sonune de /io.ooo livres pour être cmployi'e à l'établissement
d'une fabrique de draps en large. (iCtte somme sera rétablie dans
les caisses de la Trésorerie nationale dans l'intervalle de sept an-
nées et par un septième chaque sans intérêts; les administrateurs
demeurant responsables de la rentrée desdits fonds ainsi que de
leur destination, lî
Toutes ces pièces sont remises au citoyen Villers, sous le
n" i386, avec invitation d'en faire le rapport incessamment^''.
G" Lettre des administrateurs du département d'Eure-et-Loir,
du 3 août 1793, suivie d'un projet de loi sur les subsistances.
(îette lettre, numérotée 1387, a été remise au citoyen Blulel.
7" Réflexions du citoyen Vincent sur les décrets des 96 juillet
et i5 août 1793 qui défendent l'exportation des étoffes autres que
celles de soie.
Ces réflexions, numérotées iSgo, sont renvoyées à la Régie
des douanes, pour avoir son avis.
Un membre donne lecture d'un mémoire par lequel les citoyens
Courant aîné et Petit-Pierre, négociants, soHicitent un dédomma-
gement proportionné aux pertes qu'ils ont éprouvées à Varades'-',
le 1 9 juin dernier, à raison du pillage par les brigands de six
balles renfermant des draps de différentes couleurs et des toiles
de coton blanches.
Le Comité renvoie ce mémoire et toutes les pièces qui l'accom-
pagnent aux administrateurs du département de la Loire-Infé-
rieure, sous le n" 1389.
Le Président fait l'ouverture d'une lettre du Ministre des con-
tributions publiques qui représente que les circonstances exigent
d'empêcher l'exportation des grains de navette.
Le (îomité passe à l'ordre du jour, motivé sur le décret rendu
ce matin, qui défend la sortie des laines grasses servant à la labri-
cation des huiles '^^
Un membre (le citoyei» Blutel) rend compte de l'adresse des
'■' Voir les Procè.t-verbmi.t de la Con- mité ne fut pas adopté par ia Coiivoii-
vt'iitinn aux séances suivantes : 1 4 mars tion.
1793, p. 3i3; 27 mars 1798, p. 2/18; '-^ Loire-Inférieure.
2 mai 1793, p. 19; 6 juin 1793, W Décret du 3 septembre; <f. plus
p. 1 07. — Le décret proposé par le Co- haut.
198 PROCÈS-VERBAUX [3 sept. 1798]
négociants de Rouen, Reims et Amiens, dont l'objet est de de-
mander des explications sur les exceptions accordées aux négo-
ciants par les lois des 6 août 1791, 8 avril 1792 et 'î8 mars
'793-
«Ces négociants, dit le rapporteur, sollicitent pour lever les dii-
licultés que font naître les dispositions des lois précitées, un décret
qui permettrait aux négociants de la République et à leurs fiic-
leurs ou commis de voyager cbez l'é'tranger, en justifiant seide-
nient que ces voyages sont une suite des intérêts de commeice
qui tient leurs maisons avec les maisons de commerce des nations
étrangères; mais cette faveur pourrait avoir des effets funestes; je
pense que le Comité doit se borner à renvoyer la demande des
négociants de Rouen, Reims et Amiens au Comité de législation. «
Cet avis est adopté' et le renvoi offectu(' de suite sous le nu-
méro 1370.
Le même fait un rapport sur la lettre du Ministre des contri-
butions publiques, du 3 du mois dernier, numérotée i33i, rela-
tive à la demande du citoyen Matlier, propriétaire d'une manufac-
ture de coton dans le déparlement du Aord , tendant à obtenir la
permission d'envoyer des cotons en laine à la filature de l'bôpital
de la haute ville de Dunkerque.
PRÉCIS DC RAPPORT.
La haute ville de Dnokerqne communiquant librement avec l'étranger,
les marchandises qui y vont de France et celles qui en viennent acquittent
les mêmes droits et sont sujettes aux mêmes prohibitions que dans leiu's
relations avec Télranger. La loi du 19 mai lyQ.I ayant défendu la sortie des
colons en laine ou filés pour l'étranger*'', la haute ville de Dunkerque n'en
peut pas recevoir de France. Dans cet état de choses, la facilité sollicit(^e par
le citoyen Malher est contraire à la loi et ne peut avoir lieu qu'en vertu d'un
décret; les circonstances paraissent la rendi-e n('cessaire et en quelque façon
exiger qu'il ne soitappoité aucun obstacle à ce qu'elle soit accordée pendant
la dun^e de la guerre. La Convention nationale a même déjà déf('ré à pareille
demande des négociants de Reims et de Sedan, qui envoient des laines à
l'étranger pour y être filées et l'apportées ensuite dans leurs manufactures et
aucun motif ne s'oppose à ce (pie celle peniiission soil étendue aux cotons en
laine qui seront envoyés de Tiulérieur ;"i l)iiaker([U(' pour y tUre lilc's par les
enlanls d<' rhôj)il;d sous la soumission du retour, il sullirail d'assujettir le
citoyen Malher à déclarer au bureau de la basse vdie de Duukcnpie la quan-
tité de colon en laine qu'il fera sortir pour la hante ville et à donner sa sou-
mission de faire icnlrer dans la basse ville une quantité égale de coton filé.
C' Article ç) du ddcrcl; la Coiiveii- rame, en laine, en graine ou lilés. des
lion, ajoutant auï proliil.ilioiis déjà laines, lins ft dianvres filés ou non lilés;
portées, défendait l'exportation, soil des lers, plombs, cuivres et étains, des
par terre, soil par mkt, ôv^ <oli>ns »>n suifs ouvrés ou non ouvrést
pîsEPT. 1793] Dli (X)MITl'; l)K COMMKIICK. 199
Le Comité jugera sans doute cette ])récaution suflisante, d'autant mieux
que cette lilaiure se fera dans un liApilal soumis à l'inspection et sous les
yeux de ia municipalité.
Telles sont à peu près les observations développées par le ci-
toyen Blulel et d'après lesquelles le projet de décret suivant a été
adopté :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce sur la lettre du Ministre des contribu-
tions publiques relative à la pétition du citoyen Mather, entrepre-
neur d'une manufacture de coton dans le département du Nord,
décrète :
Art. 1*'. Le citoyen Matber est autorisé, pendant la durée de
la guerre, à faire passer des cotons en laine dans l'hôpital de la
haute ville de Dunkerque, pour y être filés, en se conformant aux
formalités prescrites par l'article ci-après.
Art. 2, Le citoyen Mather sera tenu de déclarer au bureau
des douanes de la basse ville de Dunker(|ue la quantité de colon
en laine qu'il fera sortir pour la haute ville , dans un délai fixé et
déposer sa soumission d'y faire rentrer la même quantité de
coton lilé, à peine d'une amende égale à la valeur des cotons qu'il
aura fait sortir.
Art. 3. Dans le cas de fraude, soit à la sortie des cotons en
laine, soit à la rentrée des cotons filés, les uns et les autres seront
confisqués ''l
Le Présideiit lève la séance à i 1 heures.
Blutel, président ; Vili.ers.
QUATRE-VfNGT-SIXIKME SK\r\CK.
7 SEPTEMBRE 179^^.
Le samedi 7 septembre 1793, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire; Baraiiou, Giraud,
Sauvé.
(') Le décret ne fut pas adopté.
200 PROCÈS- VERBAUX [7 sept. 179.3]
Le Président donne lecture des mémoires dont les extraits
suivent :
1" Lettre de la municipalité de Jouy-le-(îhatel, du 9 septembre,
suivie d'une adresse de cette commune tendant à demander la
fixation du maximum du prix des chevaux, bestiaux, etc.
Cette pièce est renvoyée à la Commission chargée de présenter
à la Convention un projet de loi sur la taxation de toute espèce de
marchandises, sous le n° iBgg.
9" Plaintes du citoyen Bauslay, représenté par le citoven La-
touche, sur l'arrestation à Calais de plusieurs pièces relatives à
des recouvrements d'assurances; il demande qu'il soit donné des
ordres pour faire parvenir à leur destination les objets qu'il ré-
clame.
Renvoyé au Comité de salut public, sons le n" i3()3.
3° Adresse, numérotée iS^k, des négociants de Beaune; ils
soHicitent pour les vins tins une exception à la loi du 1 5 août
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette demande, motivé
sur les dispositions des articles 9 et h de la loi du 3 septembre
1793.
Un membre (le citoyen Villers) fait son rapport sur la récla-
mation formée par plusieurs négociants à l'effet d'obtenir les
marchandises qui leur appartiennent et (jui se trouvent présente-
ment sous les. scellés apposés sur les magasins de la Compagnie
des Indes et conclut à ce que cette réclamation soit renvoyée à la
Commission nouvellement nommée pour examiner et rendre compte
de l'affaire qui intéresse la Compagnie des Indes.
Le Comité adopte les conclusions du rapporteur et le renvoi des
pièces est effectué de suite, sous le n" t339.
Le Président donne lecture d'un mémoire des citoyens Eichhoiï
et C"'; ils demandent la permission d'expédier ])our Ihnuhourg
des sucres télés et terrés, en échange des alnns, l)ora\, lilharge,
vif-argeul et antres matières premières (pie cette ville fournit à nos
fabriques.
Sur cette demande, numérotée i3()7, le Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur l'article h de la loi du 3 septembre 1 793.
Le Comité renvoie au citoyen Giraud le rapport du Bureau de
consultation sur l'établissement d'une tannerie et d'une corroiric
à Langeac'", projeté et proposé par les citoyens Swan et Duj)at.
Le Président donne lecture du décret du 90 août (jui renvoie
'*' Hautc-Loirei
[7 SEPT. 179^] 1)1^ COMiTK DK COMMKI'.Ci;. :>0I
au Comité de commerce la proposition faite par un membre ten-
dant à autoriser les municipalités à exercer une police exacte sur
tous les objets de commerce de diUail et à taxer ceux dont les mar-
cbands ont porté le prix à un taux excessif *'^
Plusieurs membres observent r[ue la Convention, par un décret
du h courant, a cliarpé la Commission des subsistances de lui pré-
senter ses vues sur la fixation du maximum du prix de tous les
objets de première nécessité; ils demandent, en conséquence, que
l'expédition du décret du 9.0 août lui soit renvoyée.
Cette proposition, mise aux voix, est adoptée.
Le cito\en Blutel rend compte de plusieurs mémoires renvoyés
à son rapport sous les n°* 1 a33 , 1 a^q et 1 '2812 , tous relatifs à des
exceptions ou prohibitions sollicitées par le commerce et termine;
par proposer l'ordre du jour, motivé sur la loi du 3 septembre 1 7()3.
Cette proposition est ado])t(''e.
Le Président lève la séance; il est 10 beures.
Blutkl, Vii.lkus.
QUATRE-VFNGT-SEPTIEME SKVNflK.
10 SEPTEMBRE i']()i).
Le mardi 10 septeml)re 1793, l'an diMixième de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Giraud, président: Villers, secrétaire; Ba-
railon, Sauvé, Laurence, Lacaze.
Cette séance s'ouvre par la lecture et la distribution des mé-
moires remis sur le bureau et dont les extraits suivent :
1° Lettre du Ministre de la justice, du kj août 1793, relative
à un jugement rendu le -2 juillet par le tribunal du district de
Porrentruy qui prononce la mainlevée de 1 lia livres en imméraire
saisies par les préposés des douanes au préjudice des citoyens
Paru te et Cattin.
La saisie est fondée sur la loi du uo, août 1 71) 1 ; mais les cir-
constances de localités mettent les prévenus dans un cas d'excep-
tion sur lequel le Ministre prie la Convention de s'expliquer.
L'examen de cet objet, porté sous le n" 1378, est renvoyé
à une prochaine séance.
2° Mémoire du citoyen Paris, fabricant d'indiennes à la Bnis-
''' Procèn-vcrhal de la Convention, p. ii4.
202 PROGKS-VERIUUX | lo sept. 1798]
sei'ute, paroisse de Saiiit-i\Iartin[-le-Viiioux] , dépaileiuenl de l'Isère,
qui demande un encouragement de i'î,ooo livres pour l'accroisse-
ment de son établissement.
Ce mémoire , appuyé d'un avis favorable des administrateurs du
département de l'Isère, est renvoyé au rapport du citoyen Sauvé,
sous le n° 1 3 9 5 .
3° Délibérations des communes dé Champagney et Plancber-le-
Bas^^^ du 93 août 17^3, par lesquelles elles représentent le tort
que ferait à leurs habitants, sans aucun avantage pour la Répu-
blique, le rapport, sollicité par plusieurs tanneurs, du décret du
\'i juin i7()9 sur le tan. Ces délibérations sont renvoyées au ra[)-
port du citoyen Giraud, sous le n" i/ioo.
à° Lettre du Ministre des contributions publiques suivie de la
copie d'un arrêté des représentants du peuple près l'armée des
jAlpes, par lequel ils ont autorisé la sortie des bois de chauffage,
des charbons et du lait des districts de Thonon, de Carrouge et de
Gex.
Cette lettre est renvoyée au rapport du citoyen Villers, sous le
n" 1 3()(^.
5" Mémoire des citoyens Guillaume, Le Maître, fabricants à
Louviers, c|ui se plaignent de l'arrestation, à Dijon, de vingt-trois
ballots de draps de demi-largeur à poil de castor et soie expédiés
pour la Suisse ; ces fabricants demandent que cette espèce de mar-
chandise puisse suivre sa destination.
Ce mémoire est remis au citoyen Villers, sous le n" i3c)8.
avec invitation d'en faire le rapport le plus promptement possibh*.
6" Mémoire des négociants de Saint-Quentin qui sollicitent en
faveur des toiles, batistes, linons, une exception à la loi du alJ juil-
let 1793.
Ce mémoire est renvoyé, sous le n" i/io/i, au rapport du
citoyen Villers.
7" Adresse de la Société populaire de Pontarlier qui sollicite
la prohibition à la sortie de tous les objets de première nécessité.
Le Comil(' passe à l'ordre du joiu' siu- cette adresse numé-
rotée 1/101, motivé sur le décret du i5 aoAt 1793. •
8" Mémoire des citoyens l'Hernault, négociants à Rouen; ils sol-
licitent la permission d'exporter plusieurs balles expédiées pour la
Suisse et renfermant des étoft'es à bou(juets en laine , des toiles
flambées et des toiles rouges des Indes.
Ce mémoire a été remis au citoyen Villers, sous le n" 1 ^ioq.
'') Mante-Saône.
[losKi'T. 1798] DU COMITK DK COMMKr.CK. ^03
()" Mémoire dos ouvriers attachés aux manul'actui'es et labriquos
de Reims ; iis demandent (|iie des vaisseaux neutres qui auraient
apporté des laines dans les ports de France puissent, en échange,
exporter des étoffes fabriquées dans leur ville.
Ce mémoire est renvoyé au rapport du citoyen Villers. sous h;
n" i/io3.
Le Président donne lecture d'inie lettre du Ministre de l'inlé-
rieur, du 7 du courant, sur les réclamations du citoyen William
Newion, qui, pour l'exécuilion du décret rendu en sa laveiu' le
!"■ août 1793, sollicite sa liberté.
Renvoyée au citoyen Barailon. sous le n" 1 899.
Un membre, le citoyen Villers, rend compte do la pi'tition ren-
voyée dans le cours de la séance à son examen, sous le n" 1 3r)8,
sur l'arrestation de plusieurs ballots renfermant des draps expédiés
pour la Suisse avant le 10 août dernier; il propose le projet de
décret suivant :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce sur la pétition de plusieurs fabricants,
décrète que toutes les marchandises dont la sortie n'était pas
prohibée et qui ont été expédiées avant la promulgation de la loi
du iD août 1 yfjS suivront leur destination lant par terre que par
mer. 5'
Ce projet de décret est adopté ^'^.
La séance a été levée à 1 0 heures.
G I R \ u I) , pirs if Ion t : V^ u . l e r s .
QUA^TRE-VINGT-HUFTIEME SEANCE.
ih SEPTEMBIUÎ 1793.
Le samedi 1 ^ septembre t 7(1 3 , l'an deuxième de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire; Lacaze,
(iiraud, Barailon, Sauvé, Martin.
La séance est ouverte par le rapport du citoyen Mllcrs sur les
saisies faites par le citoyen Dumont, commissaire de la section do
Bon-Conseil, numérotée i3(ji, au préjudice de plusieurs négo-
ciants de cette section qui ne s'étaient point conformés à la loi du
96 juillet 1793 sur les accaparements.
"' Ce projet de décret fut «nnulé lo lendemain»
20'i PROCES-VERBAUX [i/i sept. 1798]
Le rapportour, après avoir présenté ies motifs de la saisie, an-
nonce que la vente des objets saisis a eu lieu conformément aux
dispositions de la loi; il propose, en conséquence, l'ordre du jour,
motivé sur la décision du jury d'accusation.
Le Comité adopte celte proposition.
Le même rapporteur rend compte de la pétition de plusieurs
négociants, numérotée ilioh, tendant à solliciter la faculté d'ex-
porter des linons, batistes claires et unies des fabriques de Saint-
Quentin.
Le Comité, sur les conclusions du rapporteur, passe à l'ordre
du jour, motivé sur ce que l'exportation des linons et batistes n'est
défendue par aucune loi.
Le même rapporteur rappelle qu'à la séance du 1 o le Comité a
arrêté, sur la demande du commerce, de proposer à la Convention
de permettre l'exportation tant par terre que par mer des mar-
chandises dont la sortie n'était pas prohibée et cjui ont été expédiées
avant la promulgation de la loi du i5 août fyçjSiil représente
(jue les dispositions de cet arrêté sont contraires à un décret rendu
postérieurement, sur le rapport du Comité de salut pubhc; il pro-
pose, en conséquence, au Comité d'annuler son arrêtjé] et de passer
à l'ordre du jour sur la pétition des négociants numérotée i3()8,
motivé sur l'article i" de la loi du 1 i [3] septembre 1 79 3.
Cette proposition est adoptée.
Le même fait son rapport sur le mémoire, numéroté 160 3 , des
ouvriers attachés aux fabriques de Reims tendant à demander que
les vaisseaux neutres qui auraient apporté des laines dans nos ports
puissent en échange exporter des étoffes travaillées dans les fa-
briques de cette ville.
Plusieurs membres parlent contre cette faveur et demandent
l'ajournement.
L'ajournement, mis aux voix, est adopté.
L(! Président donne lecture d'une lettre du Ministre de I intt'-
rieur. du 1 h du courant, sur la j)roposilion faite pai' \o citoyen
William iNewton de procurer à la liépul)li(|ue des voitines écono-
mi(|ues cl inlininient plus avruitajjcuses (|U(i celles présentement
en usage.
(]ai\(i proposition accueillie par la Convention conformément au
décret du i"aoûl 1793, le citoyen William Newton d(Mnande (|u'en
conséquence de ce décret le Conseil exécutif fasse avec lui un traité
à l'effet de lui assurer la somme de .^00,000 livres |)onr rc'com-
pense de la découverte {|ii'il doit transmettre à la Hépul)li([ue en
liM li\ranl la prcmnèrc voitin-e cpul fera construire à ses Irais et (pji
[i^i sKPT. i7();5J 1)1 COMITK l)K COMMKHCK. 20.")
servira à constater s'il a rempli les conditions portées dans sa sou-
mission, déposée au Comité de commerce.
Le Ministre annonce qu'il s'occupe à recueillir les renseigne-
ments nécessaires pour mettre le Conseil exécutif en état do Ir.titcr
avec le citoyen William [Newton] et de remplir les dispositions du
décret rendu en sa faveur; mais, la soumission devant servir df base
au traité à conclure, le Ministre prie le Comité de la lui procuri'i-
ainsi ipi'une expédition de l'ai-rèté qui a été pris à ce sujet et qui
peut diriger le Conseil exécutif sur le mode d'exécution du décret
du 1*^' août sur cet objet.
Un membre observe que le (îomité, en présentant à la Conven-
tion le décret relatif au citoyen Newton, n'a jamais eu l'intention
de faire assurer à cet artiste Soo.ooo livres pour prix de la décou-
verte (ju'il a proposé de transmettre à la République; qu'au con-
traire le Comité a toujours trouvé cette somme exorbitante ; il
propose, en conséquence, d'envoyer au Ministre les pièces qu il
désire ; de lui faire connaître que le Comité n'a pris aucun enga-
gement avec le citoyen Newton et que c'est au Conseil exécutif à
traiter avec lui au plus grand avantage de la République, d'après sa
soumission du 3o juillet dernier et conformément au décret du
i" août suivant.
Cette proposition, mise aux voix , est adoptée.
Le citoyen Blutel, chargé à la séance du 17 août i7<)3 d'exa-
miner le mémoire, numéroté 1 ^à'jbis, par lequel le citoyen Menou,
entrepreneur de la manufacture de tapisseries établie à Beauvais,
sollicite le payement d'une somme de àh,o3-] 1. 10 s. et de celle
de 3 2,2 0 0 livres qui lui sont dues, soumet à la délibération
du (Comité un projet de décret qui a été précédé du rapport sui-
vant :
ba manurfictuco (ci-devant royale) e'Iablie à Beauvais avait alliré loiile
i'alteulioii do rancieu gouvernement. Depuis son établissement , les enliepre-
neurs ont reçu divers encouragements et gratifications, nonobstant lesquels
cette manuf;iclure était tombée dans une espèce d'abandon et de dépérisse-
ment.
Le citoyen Menou conçut te dessein de la rétablir et d'en perfectionner les
ouvrages et, par arrêt du ci-devant Conseil du 8 février 1 780 , l'entreprise lui
en fut confiée pour trente années avec les divers enconragenuMils jugés néces-
saires pour la faire prospérer.
Les encouragements consisteul annuelieiiient :
1 " En 3,000 livres pour les réparations des hàtinnuils de la inanidac-
lure ;
•3° En i,-200 livres pour le traitement du peintre (pii y est attaclié:
3° En f)oo livres pour être distribuées à 3o apjirenlis à i-aison de 3o livres
chacun :
206 PROCÈS-VERBAUX [ i A sept. 17(^3 1
ti" \\n 0,000 livres \)onv la Iburuiture des tableaux nécessaires à cet éta-
blissement ;
5" Enfin, en 3, 000 livres pour indemnité des droits perçus sur les drogues
et autres objets servant à la teinture, etc.
Ces cinq sommes forment en total un encouragement de 1 1,100 livres par
cbaque année.
Outre cette somme, farlicle 7 de Tarrêt porte que : pour exciter d'aulaitt
plus le zl'lc el l'aclivitê du nouvel entrepreneur veut Sa Majesté que, conjorménieni
à ce qui s'esl pi'utiqué depuis l'jSy, il continue d'être autorisé à livrer tous les ans
une fourniture d'environ 20,000 livres et ce sur le pied de ô ou livres l'aulne
courante de tapisserie sur deux aulnes et demie de hauteur, laquelle fourniture lui
sera payée des deniers à ce destinés.
Cet arrêt charge seulement l'entrepreneur d'entretenir au moins cent
ouvriers et trente apprentis.
Le citoyen Menou a reçu le montant de ces encouragements jusqu'en 1791
el par votre décret du 8 janvier vous avez ordonné le payement des fourni-
tures des années 1787, 1788, 1789 et 1790 dont la livraison avait été
retardée.
Le 18 mai dernier, le citoyen Menou recul oi'dre du Ministre de l'intérieur
de livi'er les fournitures des années 1791 et 1792 , déposa le 17 juin dernier
au Carde-meuble national avec l'étal montant à hh.o^j 1. 10 s. ainsi qu'il
lé'sulle du certificat du citoyen Renard, inspecteur général provisoire el con-
servateur du mobilier national , attesté par le Ministre de l'intérieur.
Le citoyen Menou demande à être payé de celte somme et de celle de
:!2,90o livres pour indemnité des années 1791 cl 1792.
Le Minisire de l'inlérieur, par sa lettre du 3o juillet dernier, observe à la
Convention qu'il n'a pas cru devoir en ordonner le payement sans y être
autorisé ])ar un décret particulier, ajoutant que les conditions exigées pour
l'obtention de ces encouragemenls n'ont pas été renq)lies.
Voire Gomilé de commerce, chargé de l'examen de la lettre du Minisire, a
|)ris tous les renseignements qui étaient en lui tantauj)rès de l'administration
(In département de l'Oise qu'auprès de la municipalité de Beauvais.
Les administrateurs du département de l'Oise écrivent sous la date du
3 août dernier : rrOue l'obligation d'entretenir 3o apprentis a été exactement
remplie puis(pi'il y en a eu jusqu'à 60 et même quelquefois 80, h qui i'entre-
pi'cneur payait 3o livres comme aux autres, outre 20 sols. 3o sols, 4o sols
par semaine pour les encourager; ((u'au lieu de 17 tableaux que l'entrepre-
neur devait fournir pour sujet de la|)isseries, le citoyen Menou en a fourni au
moins le doidîle outre les dessus déportes, canapés, etc., dont le prix en
niasse excéderait cet objet indéj»endanniient des dessins de tapis de pied, elc.
Le dépouillement des registres du citoyen Menou . certifié par le conseil
général de la commune de Beauvais. prouve que les années précédentes le
citoyen Menou a employé un ])ien plus giand nombre d'ouvriers que celui
fixé par l'arrêt du ci-devant Conseil et que la raison du pour l'an-
née 1792 |)i'ovienl de ce que les jeunes gens sont partis sur les frontières
pour contribuer à la défense de la patrie.
Votre (lonùlé ne doit |)as vous laisser ignorer une circonstance qui parle
en faveui- du citoyen Menou.
liC 2 A novend)re 1790 le citoyen Menou . se trouvant en ])erie |)ar la ces-
sation du commerce des objets de grand luxe, donna sa démission au Ministre
de riiili'MJeiu-. (pii la fit passer au di'parlement. Celui-ci, vovant (|M'il ne se
|iAsi;rr. i7-|3| 1)1 COMITÉ DK COMMKIICI-:. 207
présentait aucun autre entrepreneur pour régir cet établissement, se joignit à
TAdininistialion du commerce et ;i la municipalité de Bcaiivais pour solliciter
le citoyen Menon de continuer l'entreprise, lui jjromcttanl de l'indenuiiserdes
pertes ([u'il pourrait essuyer pendant le temps de sa {;fstion: le citoyen Menou
y consentit sous la loi des promesses (|ni lui étaient laites.
l.e Ministre de l'intérieur. [)ar sa lettre du i iJ mars, sollicite lui-même en
laveur de cet <Uablissemenl (|ui. dit-il, se trouve menaci; d une; l'uine totale el
prochaine s'il n'est vivilié par une émanation des secoiiis décrétc's en faveur
du commerce et de l'industrie de la République.
Le Comité a pensé comme le Ministre que, dans un momenl où tant de
circonstances contrarient l'industrie nationale, il est de la sollicitude de la
Convention de continuer, pour le soutien des arts, des encouragements (pi i
mettent cet établissement à port(''e de lutter contre le triple désavantage du
i-enchérissement des matières et de la main-d'œuvre, de la dikadence de ce
genre de luxe et de la privation accidentelle du débouché de ses produits.
PROJET DE DÉCRET.
La Convention nationale, sur le rapport de son (lomité de com-
merce, décrète :
Le Ministre de l'intérieur est autorisé à faire payer au citoyen
Menou, entrepreneur de la manufacture de Beauvais, la somme de
/i/i,o3'y 1. 1 0 s. montant de fournitures par lui faites pour les
années 1791 et 1792 et celle de 9'j,200 livres pour les indem-
nités et gratifications à lui accordées pour les mêmes années 1 79 1
et 1792.
Le Comité adopte ce projet de décret ^^K
Le Président donne lecture des lettres et mémoire dont les
extraits suivent :
1° Lettre du citoyen Briansiaux , suivie d'un avis au peuple sur
les subsistances, accaparements, agiotage.
Ce particulier, réduit aux plus dures extrémités, se recommande
à la bienfaisance nationale.
Le Comité renvoie cette lettre, numérotée 1 385 , au Comité des
secours et à la Commission des subsistances.
2" Mémoire du citoyen Duchemln tendant à demander qu'il soil
défendu aux tanneurs de se servir d'orge pour la préparation des
cuirs et aux brasseurs de faire usage d'aucune espèce de grains et
enfin qu'il soit pris des mesures pour faire cesser les incunvénienls
que présente journellement l'exécution de la loi du /i mai qui fixe
le maximum du prix des grains.
Ce mémoire est renvoyé à la Commission des subsistances, sous
le n° 1/107.
(') l^résenté ii la Convention !•' -.'. liruiiK\irc un 11. lo décret l'ut adopté (Procès-
verbal, p. 46 et 125).
i208 P]lOCÈS-AKi;i5AUX [i A skit. 1 7.)3|
Un membre du Comité d'aliénation fait un rapport sur le trou-
peau de moutons élevé à Rambouillet et demande que le Commerce
nomme des commissaires pour examiner ce troupeau et juger de
son utilité.
Le Comité arrête que le citoyen Giraud, déjà nommé commissaire
pourcetobjet, se réunira au rapporteur du Comité d'aliénation pour
prendre les informations nécessaires sur les avantages qu'offrirait
à la riépubl!([uc la conservation du troupeau dont il est fpie?-
tion.
Le citoyen Ponllain-Grandprey, membre du Comité des domaines,
soumet au Comité une réclamation motivée sur les didiculli-s
qu'éprouve le recouvrement des droits de navigation qui se j)er-
çoivent sur la rivière de Loire depuis Saint-Rambcrt jusqu'à
Roanne. Le rapporteur observe que l'Assemblée constituante a
conservé la perception des droits qui sont l'objet de la réclamation ,
pai' un décret dont il cite les dispositions d'après lesquelles il pro-
pose l'ordre du jour.
Le (Comité, sur l'avis du rapporteur, adopte l'ordre du jour, mo-
tivé sur les dispositions du décret du i .^) mars l'yt^o''^
La séance a été levée à i i heures i/a.
BlUTKL, VlLLEllS.
Q IJ ATRK- VINGT-NE U VIE ME SE \N CE .
17 SEPTKMliUK 1798.
L(^ mardi 1 7 septembre 1 790 , l'an deuxième de la Républiqiu',
le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les citovens Rlutel,
président; Villers, secrétaire; Lacaze fils aîné, Barailon, Laurence,
Ciraud, Sauvé, Martin.
Le Président ouvre la séance par la lecture du décret du 8 de
ce mois qui charge le Comité de commerce et celui des finances de
faire à la Convention un prompt rapport sur les avantages et les
inconvénients du décret rendu le 6 relativement à la saisie des bien s
''' L(; (JéciM'l (lu 1 ."( mars 17»)0 i^Lall ((iiiiinc par le passe-. — On trouvera dans
rplalif à In suppression des droits l'co- Ai-cli. nat. V^'- i5i6 une lisle des droils
daux; les droils de Itac el de voiture percussuriaLoiredepuissoncmhoucIiure
d'eau, rries droits de navifjalion concé- jusqu'à Saint-lîandierl (année 1797);
dés pour di'douimajjemenl de frais de — voir, d'autre part, l'arrêté du
construction de canaux ot autres Ira- ç) fructidor an x concernant les droits
vaux on ouvrafjes d'art-', étaient exceptés de naviffation j)erçns de Saint-Rnmberl
de la suppression et devaient <Hre perçus à Roanne.
[i7 sEi-T. 179 3] DU COMITE DE COMMERCE. 209
possédés en France par les particuliers des Etats avec lesquels la
République est en guerre '^l
Un membre observe (jue In Commission des finances a convoqué
le Comité de commerce pour cet objet et propose, en conséquence,
de lever la séance pour se rendre à la Commission des finances.
Cette proposition, mise aux voix, a été adoptée et la séance levée à
8 beurcs.
Blutel, Villers.
QUATRE-VINGT-DIXIEME SEANCE.
21 SEPTEMBRE l']^'è.
Ue 9 1 septembre 1798, l'an deuxième de la République friui-
çaise une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire; Ci-
raud, Laurence, Barailon, Sauvé.
La séance s'ouvre par la lecture d'un mémoire du citoyen Maille,
distillateur à Paris.
Ce particulier demande que la faveur de l'exportation accordée
aux vinaigres cosmétiques par la loi du 3 septembre 179^ soit
étendue aux vinaigres c|ui ne sont pas d'un usage habituel.
Cette pièce est renvoyée au rapport du citoyen Villers , sous le
numéro i /i 1 1 .
Le citoyen Sauvé fait un rapport sur la demande de 13,000 livres
à titre d'encouragement faite par le citoyen Paris, entrepreneur
d'une fabrique d'indienne à la Buisscrate, hameau de la paroisse de
Saint-Martin-le-Vinoux, département de l'Isère, distribuée sous le
n" 1895.
Le Comité, sur les conclusions du rapporteur, passe à l'ordre du
jour, motivé sur ce que les dépenses considérables auxquelles la Ré-
publique est exposée par les circonstances de la guerre ne lui per-
mettent pas de faire des avances pour des établissements qui ne
peuvent être considérés comme objets d'intérêt majeur et qui
d'ailleurs doivent se soutenir par leurs produits.
^'' Le décret du 6 septembre 1793 d'espionnage ou d'avoir méuagé des in-
édiclait des mesures de sûreté contre telligonces, soit avecles puissances étran-
les élrangers qui, nés dans les pays avec gères, soit avec les émi{;rt's ou tou^ au-
lescpieis la l^iépuljlique était en guerre, très ennemis de la France, sera'ent
se trouvaient en France; Tarlicle 9 spé- punis de mort et leurs biens déclarés
cillait que ceux qui seraient convaincus appartenir à la République.
IV. li
210 PROCÈS-VERBAUX [ai sept. 1798]
Le citoyen Villers rend compte du mémoire des citoyens Van
Lidt de Jeude, renvoyé le 3 du courant à son rapport sous le
n" 1 379 , par lequel ils réclament contre la prise par un corsaire de
Dunkerque du navire les Qualre-Sœurs, qu'ils avaient armé pour
aller chercher des subsistances en Norvège.
Le Comité, sur les conclusions du rapporteur, arrête de pro-
poser à la Convention de passer purement et simplement à l'ordre
du jour sur la demande des citoyens Van Lidt de Jeude ^^l
Le même fait son rapport sur la faveur sollicitée par les citoyens
Maille, distillateurs, pour les vinaigres qui, à raison de leur pré-
paration, sont dans le cas de l'exception accordée par le décret du
3 septembre 1793.
Un membre s'élève contrôla demande des citoyens Maille; mais
après quelques observations successivement présentées, le Comité a
arrêté de proposer à la Convention de permettre l'exportation des
vinaigres composés en bouteilles ^-'.
La séance est levée à 1 0 heures.
Blutel, Vu.lers.
QUATRE-VINGT-ONZIEME SEANCE.
a/l SEPTEMBRE 1798.
Le mardi 2 A septembre 1793, l'an 2' de la liépublicpie fran-
çaise une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Blutel, président; \illers, secrétaire; Ba-
railon, Giraud, Laurence, Lacaze.
Le Président annonce que la séance est ouverte et donne lecture
d'une lettre du citoyen Dupain-Triel qui demande à soumettre au
Comité des vues utiles au connnerce et un travail sur la navigation
intérieure.
Le Comité arrête que le citoyen Dupain-Triel sera entcnfhi
jeudi 26 du courant à midi.
Le Président fait la distribution des pièces remises sur le bureau
et dont les extraits suivent :
1" Mémoire du citoyen Vuatelet et Onfrie tendant à obtenir la
remise de treize balles de draperies expédiées le 12 juillet 1793,
à l'adresse de la maison de commerce Franchier, Paillard et
C' Procès-verbal de la Convcnlinn , t^) La Convention écarta ia pôlilion
ïiG septembre 1793. Le Procès-verbal le 26 septembre 1793 {Procèx - verbal ,
donne : «Valedls'». p. 246).
[•3/. SEPT. 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 211
Ghapey, de Lyon, qui ont été arrêlée.s en vertu du décret contre la
ville de Lyon^^l
Ce mémoire est renvoyé au rapport du citoyen Villers, sous le
n° i/i20.
2° Réclamation du citoyen Bricard, au nom de plusieurs fabri-
cants du département de l'Hérault, contre l'arreslnlion, par la sec-
tion de Montreuil, de cinq balles, contenant l'une de la bonneterie
et les autres des toiles blanches et peintes expédiées par Lyon à la
destination de Montpellier et Béziers ; il demande la remise de ses
marchandises et la permission de les faire parvenir à leur destina-
tion par une autre route que celle de Lyon.
Renvoyé au rapport du citoyen Villers, sous le n° i^ia.
3" Plaintes du citoyen Pisseau-Gaguyé contre l'arrestation, par
ordre de la municipalité de Dijon, de plusieurs balles de marchan-
dises expédiées pour la Suisse et autres pays étrangers.
Sur l'observation faite que le citoyen Pisseau-Caguyé n'a fourni
aucuns détails sur la nature des objets arrêtés, les causes de l'ar-
restation contre laquelle il s'élève et aucunes pièces à l'appui de sa
réclamation portée sous le n" 1 /ii 5 , le Comité passe à l'ordre du
k" Mémoire des citoyens Desmasure et Compagnie représontés
par le citoyen Dupuis.
Parce mémoire, numéroté 1/117, ^^^ demandent s'ils doivent
acquitter les traites tirées sur eux par des négociants étrangers
par exemple de Rotterdam et d'Amsterdam et qui ont été passées à
des citoyens français.
Cette question, renvoyée aux Comités de salut public, de com-
merce et des finances, a été ajournée jusqu'à la réunion des trois
Comités.
5° Délibération des communes composant le canton de Giro-
magny; elles demandent que la Convention étende aux habitants
de leur ressort la faveur accordée à ceux de Ghampagney (ît de
Plancher-le-Bas, d'exporter annuellement une quantité de tan dé-
terminée. Renvoyé au rapport du citoyen Giraud, sous le n" 1 4 1 8 '-'.
Un membre, le citoyen Barailon, rend compte de l'examen (|u'il
''' Le décret de la Convention du sionnements expédiés pour les villes on
12 juillet 1798 avait déclaré la ville de état de rébellion.
Lyon en état de rébellion;- celui du '-' Le 1 6 nivôse an ii, la Convention
18 août suivant avait approuvé Tarres- interdisait la sortie du tan, sous peine
lation, faite à Paris, de voitures par- de conllscation tant de la malière prê-
tant pour Lyon; le décret du 1" oc- raière que de la voiture et des cbevaux
tobrc devait autoriser les municipalités et de 3oo livres d'amende {Pmri's-
à arrêter les marcliandises et approvi- verbal, p. 330).
i/i.
212 PROCÈS- VERBAUX [2 4 skpt. 1798]
a pris de la pétition du citoyen Le Chapt, renvoyée le 3 septembre
à son rapport, sous le n" 1871, et propose d'ajourner toute déli-
bération sur cette affaire jusqu'à ce qu'il se soit procuré les ren-
seignements qu'il désire sur la découverte du citoyen Le Chapt ,
afin de mettre le Comité à portée de prononcer avec connaissance
de cause.
Cette proposition, mise aux voix, est adoptée.
Le citoyen Villers, chargé d'examiner plusieurs réclamations
renvoyées au Comité contre l'arrestation par différentes municipa-
lités de marchandises expédiées pour les villes en état de rébellion,
fait un rapport qu'il termine par le projet de décret suivant :
La Convention nationale, voulant donner plus d'étendue à son
décret du 18 août ly^S, relativement aux villes rebelles, décrète
ce qui suit :
A HT. l""". Les municipalités sont autorisées à arrêter les appro-
visionnements et marchandises expédiées pour les villes en état
de rébellion, conformément au décret du 18 août dernier.
Art. 2. Les arrestations des marchandises chargées pour Lyon
depuis la promulgation du décret du 1 2 juillet et pour les autres
villes en état de rébellion, depuis la publication de celui du
t8 août, sont approuvées. Les objets arrêtés seront confisqués au
profit de la République; la vente en sera faite par la municipalité
des lieux où ils auront été déposés et le produit en sera versé dans
la caisse du receveur du district, qui le fera passer de suite à la
Trésorerie nationale.
Art. 3. Les formalités prescrites par l'article précédent seront
aussi observées pour les marchandises sortant des villes rebelles,
même avant qu'elles fussent déclarées en rébellion.
Art. /i. 11 sera prélevé sur le produit de la vente desdites mar-
chandises la somme nécessaire pour acquitter les frais de trans-
port, d'arrestation et de conservation prouvés par pièces authen-
tiques.
Art. 5. Les marchandises expédiées pour Lyon et autres villes
rebelles soit pour leur consommation, soit pour y être entreposées
avec destination ultérieure et arrêtées par les municipalités, res-
teront eu secjuestre jusqu'à ce que les rf''clamanls aient produit
leurs titres de propriété et acquitté les frais d'arrestation s'il en a
été fait.
I
[g/i SEPT. 179.3] DU COMITE DE COMMERCE. 213
Art. 6. La Convention nationale fixera l'époque où il sera
permis de communiquer avec les villes en état de rébellion ''l
Le Comité adopte le projet de décret et charge le rapporteur
de le présenter incessamment à la Convention.
Le citoyen Laurence demande à faire son rapport sur ia de-
mande on indemnité formée par les citoyens Péan , Billaut et Guil-
launiin, qui lui a été envoyée le 6 août dernier, sous le n" i33.S,
Un membre observe que le Comité a été convoqué pour ce soir
par la Commission des finances; il propose, en conséquence, au
Comité d'ajourner la discussion du rapport du citoyen Laurence,
de lever ia séance et de se rendre à la Commission des finances.
Cette proposition, mise aux voix, a été adoptée et la séance a été
levée à ^ heures.
BlUTEL, VlLLERS.
QUATRE-VINGT-DOUZIEME SEANCE.
98 SEPTEMBRE ij^^.
Le samedi 98 septembre 1798, l'an deuxième de la République
française, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Blute! , président; Villers, secrétaire; Laurence, Giraud.
Le citoyen Villers soumet de nouveau à la discussion du Comité
le projet de décret relatif aux marchandises qui, expédiées pour les
villes rebelles, ont été arrêtées en exécution du décret du 1 9. juillet
dernier. Le Comité en adopte les mêmes dispositions comme il
suit :
Art. l""". Les municipalités sont autorisées à arrêter les appro-
visionnements et marchandises expédiés pour les villes en état de
réhellion , conformément au décret du 18 août dernier.
Art. !2. Les arrestations des marchandises chargées pour Lyon
depuis la promulgation du décret du 1 2 juillet et pour les autres
villes en état de rébellion depuis la publication de celui du 1 8 août
sont approuvées. Les objets arrêtés seront confisqués au profit de
la République; la vente on sera faite par la municipahté des lieux
où ils auront été déposés et le produit en sera versé dans la caisse
du receveur du district', qui le fera passer de suite à la Trésorerie
nationale.
t') Le [irnjot do dôrrot fut dhcutt' à nouveau à la sôanro suivante.
214 PROCÈS-VERBAUX [28 sept. 1798]
Art. 3. Les formalités prescrites par l'article précédent seront
aussi observées pour les marchandises sortant de villes rebelles,
même avant qu'elles fussent déclarées en rébellion.
Art. à. Il sera prélevé sur le produit de la vente desdiles mar-
chandises la somme nécessaire pour acquitter les frais de transport,
d'arrestation et de conservation prouvés par pièces authentiques.
Art. 5. Les marchandises expédiées pour Lyon et autres villes
rebelles soit pour leur consommation, soit pour y être entreposées
avec destination ultérieure et arrêtées par les municipalités, reste-
ront en séquestre jusqu'à ce que les réclamants aient produit leurs
litres de propriété et acquitté les frais d'arrestation s'il en a été
fait.
Art. 6. La Convention nationale fixera l'époque où il sera
permis de communiquer avec les villes en état de rébelHon^''.
Le Président donne lecture d'une pétition des maîtres tanneurs
de la ville de Vitré tendant à solliciter le renvoi par-devant les
juges ordinaires de la demande des bouchers de cette ville, qui
sollicitent la résiliation des marchés faits par eux pour la livraison
des peaux et cuirs provenant de leurs boucheries.
La demande des bouchers se trouve appuyée d'une délibération
favorable de l'assemblée primaire du canton de \ itré.
Ces deux pièces sont remises au citoyen Villers, sous le n° 1 Aa 1 ,
pour en faire le rapport le plus tôt possible.
Le citoyen Luurcnce fait son rapport sur la réclamation des
citoyens Pean, Billaut et Guillauniin, négociants. Leur demande
est fondée sur ce que deux chargements de farine destinés pour
l'approvisionnement de la ville de Nantes, l'un de cent-quatre-
vingt-douze sacs et l'autre de vingt-cinq, ont été, le premier arrêté
à Muides'-^ et le deuxième pillé à Mer. Suivant les pièces pro-
duites, la perle pour les citoyens Pean et Billaut est de 1 3,().')o l.
') s. y d. et pour le citoyen Guillauniin de i,53o l. 17 s.
Le rapporteur expose que les réclamants se trouvent dans le
même cas que le citoyen Roulet [Pioullet] en faveur dii(|nel il fut
rendu un décret, le 17 juillet dernier; il demande (juc, conformé-
ment à ce décret et sous les conditions y énoncées, le Ministre de
l'mtérieur soit autorisé à ordonner le payement du dédommage-
ment fyj'ïU réclament. Un membre observe que les pièces pro-
duites par le rapporteur sont insufïisantes pour éclairer le Comité
C Le décret adopté lo 1" octobnï jirésoutc par le Coinilé de coiiMin'rce;
|iar la Convention Hill'érait dn projet (") I.oir-et-Clici',
I
[98 SEPT. 1793] DU COMITE DE COMMERCE. 215
sur la réclamation des citoyens Pean , Billaut et Guillaumin et le
mettre en état de délibérer; il propose, en conséquence, de charger
le rapporteur de se procurer auprès du Ministre de l'intérieur de
nouveaux renseignements sur cette affaire et notamment les procès-
verbaux rédigés sur les lieux qui doivent constater les mesures qui
ont été prises pour prévenir le pillage, etc.
Cette proposition est adoptée.
Le citoyen Villers, chargé d'examiner la pétition des tanneurs
de Vitré contre les bouchers de cette ville, propose l'ordre du
jour. L'ordre du jour est adopté ^^K
La séance a été levée à 1 0 heures.
Blutel, Villers,
QUATRE-VINGT-TREIZIEME SEANCE.
1" OCTOBRE 1798.
Le mardi i*"' octobre 1793, l'an 2* de la Répubhque française
une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents:
les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire; Barailon, Lau-
rence, Giraud.
Le Président annonce que la séance est ouverte. Il fait part de
la réclamation des cito\ens Meunier [Mannier] contre le scellé
apposé dans le cours de septembre dernier par des commissaires
des sections de Guillaume-Tell et de Lepelletier ^^^ sur ses appar-
tements, rue de Vivienne, n" 9 G, dans lesquels se trouve ren-
fermée une quantité considérable de toile destinée pour les troupes
de la République. Remis au citoyen Villers, sous le n" i/i3o.
Un membre (le citoyen Villers) rend compte de la pétition, nu-
mérotée i/i9 2, des citoyens Herbin et Compagnie, entrepreneurs
d'une fabrique de savon à Bercy, renvoyée à l'examen du Comité
par décret du ac) septembre 1793.
Le Comité a arrêté que deux commissaires, les citoyens Villers
et Blutel, se transporteront, conformément au décret ci-dessus, dans
la nouvelle manufacture établie à Bercy pour y vérifier les faits
contenus dans la susdite pétition et faire rapport du tout au
Comité.
('^ Il le fut aussi par ia Convention section de la Place Louis XIV; — sér-
ie A octobre 1798 (Procès -verbal, tion Lepellelier: en 1798, section mil-
p. fiS). sept-ccnl-quatre- vingt -douze, et en
t^' Section Guillaume-Tell : ancienne 1791-1792 : section de la Biblio-
séchion an Mail; et en 1791-1793, Ihèque.
216 PROCES-VERBAUX [i" oct. 1798]
Les citoyens Jacquemart et Benard, fabricants de papiers ve-
loutés, demandent que les villes de Marseille et de Bordeaux, ren-
trées sous l'obéissance, soient exceptées du décret du 1 8 août 1 yqB
qui autorise l'arrestation des marchandises expédiées pour les villes
en état de rébelbon (n" i/i3i).
Le Comité charge le citoyen Villers de lui faire un rapport sur
cet objet.
Un membre annonce que le citoyen Desclos, négociant à Nantes,
demande un certificat qui constate que, depuis le 1 1 mars 1 7<)3,
il s'est présenté plusieurs fois au Comité de commerce pour solli-
citer le rapport d'un projet de loi qui ordonne le payement des
primes accordées pour le commerce d'Afrique.
Cette demande soumise à la délibération, le Comité a été d'avis
d'accorder au citoyen Desclos le certificat qu'il sollicite et arrête
que , pour en tenir lieu , il lui serait délivré extrait du présent pro-
cès-verbal.
Le citoyen Villers rend compte de ia demande des citoyens Jac-
quemart, Benard, portée sous le n" i/i3i.
Le Comité, d'après les vues présentées par le rapporteur, a été
d'avis de proposer à la Convention de déclarer que les villes de
Marseille et Bordeaux n'étaient plus en état de rébellion ''^
Le citoyen Blutel fait un rapport sur la manufacture de tapis-
series à Beauvais (porté sous le n° 1 197) et présente un projet de
décret que le Comité a adopté , dont la teneur, ainsi que celle du
rapport, se trouvera dans l'un des premiers procès-verbaux.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
Blutel, Villers.
QUATRE-VINGT-QUATORZIEME SEANCE.
lU VENDÉMIAIRE AN II.
Le quatorzième jour du premier mois de l'an deuxième de la
République française, le Comité de commerce s'est assemblé. Pré-
sents : les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire; Sauvé,
Barailon.
La séance s'ouvre par la lecture d'une lettre du citoyen Chabbal,
qui annonce l'envoi du prospectus d'un journal intitub' : Cnuirior
(les 80 drparlemetils.
Le citoyen Villers, nommé à la séance du 1*' octobre avec le
('^ Le décret no fut pas adopté.
[ili VFAD. \Mi] DU COMITl': DE COMMERCE. 217
citoyen Blutel pour, en qualité de commissaires, se transporter
dans la manufacture de savon établie à Bercy, rend compte de
cette mission et donne lecture flu procès-verhal rédigé à cette oc-
casion. En voici la teneur :
Aujourd'hui a octobre 1798, l'an deuxième de la République française
une et indivisible, Nous, Charles-Auguste-Espiit-Rose Blulel et Toussaint
Villers, membres de la Convention nationale et commissaires nomme's par
son Comité de commerce, nous sommes transportés, en vertu de l'arrêté dudit
Comité en date du 1" octobre dernier, au désir delà Convention nationale du
f>9 septembre précédent, en la maison du citoyen Ilerbin et C'^ située en la
paroisse de Bercy, à l'effet de vérifier les faits contenus en leur pétition pré-
sentée à la Convention ledit jour 29 septembre, où , parvenus sur les 9 beures
du matin , nous avons procédé à ladite vérification . en présence du citoyen
Beaupré, coramissaii'e aux accaparements, nommé par la municipalité de
Bercy, et du citoyen Herbin.
Dans le laboratoire avons trouvé une couche de savon qui nous a paru
fabriquée depuis un mois et que le citoyen Herbin nous a déclaré pouvoir
peser seize à dix-huit cents livres, huit balles de soude que nous estimons
peser entre six et sept mille hvres et dans la cour une tonne d'huile en vi-
dange, sur tous lesquels effets nous avons trouvé le scellé apposé par le coni-
luissaire, en présence des officiers nnmicipaux.
Dans une salle, à droite en entrant, avons trouvé une autre couche de
savon qui nous a été affirmée et qui nous a en effet paru être fabriquée de-
puis peu de jours , laquelle couche en son entier nous a été déclarée peser
environ dix-huit cents livres et de laquelle ont été extraites à peu près hoo li-
vres coupées en briques et placées h l'air dans la cour.
Le citoyen Herbin, interpellé avec quelles matières il a fait cette dernière
chaudière de savon , a répondu qu'elle a été faite avec des matières achetées
chez le citoyen Bunel. demeurant à Paris, rue Quincampoix, desquelles il a
passé sa déclaration conformément à la loi, ce qui nous a été attesté par le
commissaire présent.
Examinant avec la plus grande attention le savon fabriqué, il nous a paru
d'une très bonne qualité et supérieur aux autres savons cpii se débitent à
Paris.
Le citoyen Herbin, interpellé de nouveau de déclarer depuis quel temps il
demeure à Bercy et à quelle époque il a commencé sa fabrication et acheté ses
matières,
A dit être domicilié à Bercy depuis le 6 août et avoir commencé à fabri-
quer du 12 au i4 septembre, ajoutant que les matières premières ont été
achetées à Paris le 9 et 3o août, suivant la déclaration par lui passée devant
les membres du Comité de la section de Bondy et celle des Lombards : ajoute
en outre, le citoyen Herbin, qu'il a fait sa déclaration à la commune de Bercy
du projet qu'il avait de s'établir dans son arrondissement et d'y former sa
fabrique, fait à l'appui duquel il nous a présenté un certificat y conforme,
signé des officiers municipaux et autres habitants de la paroisse; observe au
surplus qu'il n'a jamais eu l'intention d'éviter la déclaration exigée par la loi,
ni faire aucun accaparement, puisque, aussitôt les matières premières arrivées
il a procédé à leur conversion en savon ; que toutes ses opérations ont été pu-
bliques et leur déclaration faite aux sections de Paris.
A l'instant sont comparus les citoyens Edme Benat, maire, et Jean-Baptiste
218 PROCÈS-VERBAUX [iZ. vend, an ii]
Thibout, procureur de la commune de Bercy, lesquels, sur noire ialerpei-
lation, ont dit qinl est vrai que le citoyen Herbin a déclaré à la municipalité
qu'il allait former un établissement ou fabrique de savon dans le local qu'il
avait loué sur son territoire; qu'ils regardent comme très utile tant à la pa-
roisse de Bercy qu'à la consommation générale de Paris cet établissement qui
par cette i-aison leur paraît mériter toute protection et encouragement.
Le citoyen commissaire a allîrmé la vérité de ces faits.
Pour nous assurer de la qualité du savon fabriqué par le citoyen Herbin ,
nous avons mandé plusieurs citoyennes qui sont dans l'habitude journalière
de faire usage de savon, lesquelles, interpellées, nous ont déclaré que depuis
quelques jours s'étant servies de savon fabriqué par ie citoyen Herbin, elles
l'ont trouvé de très bonne qualité quoique nouvellement fabriqué et parfaite-
ment conforme à celui de Marseille.
Fait et clos le présent procès-verbal que nous avons signé lesdits jour et
an.
(Signé) : Bldtel et Villers.
Ledit citoyen Villers fait ensuite un rapport sur la réclamation
des citoyens Herbin et G'% entrepreneurs de ladite manufacture,
sur les avantages de cet établissement et son utilité.
Ce rapport a été suivi d'un projet de décret dont les disposi-
tions, après discussion, ont été arrêtées ainsi qu'il suit :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité de commerce, considérant les avantages que peut procurer
à la République la manufacture de savon que les citoyens Herbin
et C'" viennent d'établir à Bercy et voulant l'encourager par une
faveur particulière, décrète que les marchandises saisies le i4 sep-
tembre dernier par le commissaire aux accaparements de cette
commune, et dont la déclaration a été faite dans le lieu de l'achat,
seront remises à la disposition de ces fabricants pour être em-
ployées suivant leur destination ^''. w
Le même soumet à la délibération du Comité la réclamation
du citoyen Mannier, contre le scellé apposé sur ses magasins, rue
Vivienne, n" 26.
Le Comité, considérant que cette affaire, numérotée i/i3o, a été
renvoyée aux Comités de salut public et de commerce réunis, arrête
qu'elle sera communiquée au Comité de salut public.
Le Président lit plusieurs lettres et mémoires qui ont été distri-
bués dans l'ordre suivant :
i" Lettre du citoyen Duquesne, négociant à Rouen; il demande
la permission d'expédier à la destination d'une des villes hanséa-
ti(pies trois cents douzaines de mouchoirs de coton fabriqués ù
'" te décret fui adopté le 8 octobre 1793 (Procès-verbal, p. i55;);
[i/i VEND, ami] du COMITK I)K COMMKUCK. Sl'J
Ilouen, donl la doinande lui a été faite au mois de mai dernier
par la maison Malhias Salomon établie à Hambourg.
Plusieurs membres, sur cette demande numérotée 1896, in-
voquent l'ordre du jour.
L'ordre du jour est adopté.
2° Lettre du citoyen Audrein, député à la Convention nationale,
sur les mesures que réclame le citoyen Lefevre, négociant, pour la
sûreté et garantie des envois en porcelaine de la manulacture
de Sèvres (ju'il est dans l'usage de faire annuellement pour la
Suisse.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre, numérotée
lûio.
3° Mémoire des citoyens Millet et Lagbez , suivi d'un modèle de
gilets de soie et coton pour lesquels ils sollicitent la faveur de
l'exportation.
Sur cette demande, numérotée 1 /io5, le Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur les dispositions de la loi du i5 août 1793 qui,
art. !*"■, défend la sortie des étoffes de toute espèce autres que de
soie.
h° Adresse des citoyens composant la Société populaire de la
Rochelle sur les avantages pour le commerce d'établir dans les
villes maritimes un professeur de commerce.
Cet objet, numéroté 1/108, est ajourné.
5" Observations des Régisseurs des douanes sur la loi du
10 août 1798 qui ne comprend pas au nombre des prohibitions
([u'elle prononce les fromages qui se fabriquent en Franche-Comté
et les sirops purement de sucre.
Ils demandent s'il ne serait pas à propos de défendre provisoi-
rement la sortie des fromages, des mélasses et sirops de sucre en
exceptant cependant de la prohibition les sirops de sucres, fruits
et fleurs qui, à raison des préparations qu'ils exigent, forment
une branche d'industrie intéressante et qu'il convient d'encou-
rager.
On réclame l'ordre du jour sur celte demande , numérotée 1 4 1 8 ,
motivé sur la loi.
L'ordre du jour est adopté.
6° Lettre du Ministre de l'intérieur, du 20 septembre 1793,
sur la demande formée par le citoyen Henry Rousselet, Suisse, de
pouvoir tirer de la République, en échange des fromages qu'il est
dans l'usage d'y apporter depuis plus de quarante ans, des denrées
de première nécessité autres que des grains.
Renvoyée au rapport du citoyen Villers;, sous le n" i/iiA;
220 PROCES-VERBAUX [i4 vend, an ii]
y" Mémoire du citoyen Santilli tendant à solliciter en faveur
des étoffes bombasinées en noir et blanc ^'^ une exception à la loi
du 1 5 août qui défend la sortie des étoffes de toute espèce.
Un membre, pour appuyer cette demande, numérotée i/iiG,
représente que les étoffes dont il s'agit ne peuvent être employées
qu'à riiabillement des religieux et religieuses dont les ordres sont
supprimés en France, qu'elles n'y sont plus de vente, enfin qu'elles
ne peuvent être d'aucune utilité à la République.
Un autre membre observe que l'intérêt général se trouve presque
toujours sacrifié par les exceptions que provoque l'intérêt particu-
lier. Accueillir, ajoute-t-il, la demande qui vous est faite, ce serait
faciliter les moyens d'éluder une loi sage et qui doit avoir son
exécution.
Il demande en conséquence l'ordre du jour.
L'ordre du jour est adopté.
8° Mémoire des citoyens Ratier, Plat et Rourdin; ils réclament
contre l'arrestation par ordre de la municipabté de Ruzançais,
département de l'Indre, d'une certaine quantité de laines destinée
pour les manufactures de Rouen, dont la déclaration a été faite
conformément à la loi du 26 juillet 1793.
Renvoyé à la Commission des Six, sous le n" i/taS.
9" Observations du citoyen Duhamel sur la nécessité d'annuler
tous les baux à ferme antérieurs à 1790 et de diminuer le prix
excessif des draps.
Sur le premier objet (n" 1 /i 2/1), le Comité arrête qu'il n'y a pas
lieu à délibérer et passe à l'ordre du jour sur le second, motivé sur
le décret du 29 septembre 1798 '-'.
1 0° Lettre du citoyen Beris, du h août 1 798 ; il demande ce qui
a été statué sur la pétition qu'il présenta postérieurement au mois
d'avril 1798, à l'effet de réclamer contre la suspension d'une fou-
lerie à laine dont il est propriétaire.
Le Comité ajourne cet objet, n" 1/12^, jusqu'à ce qu'il ait
obtenu des renseignements sur la pétition du citoyen Beris, qui n'a
pas été remise au Comité.
1 1° Mémoire du citoyen Barlhelemi Perrault [Perreau |, entre-
preneur d'une fabrique de poterie, tuile et faïence proche Auxerre.
Ce particulier sollicite pour son établissement la protection du
Gouvernement et un encouragement.
f') ffBombasin : fiitainc à deux en- l'ondrc avor ta ])oml)asinc ou alôpino,
vers doiil)l('niont croisée ou dout)lc introduite on Franoe en 1790.
liasin qui vii'nt do Lyon." No pas ron- '-) Décret rolalifrtu majuninn.
[l/| VKND. \N II]
DU COMITE df: commerce.
221
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celle affaire, numérotée
1 2" Héclamalion du citoyen Plassiarl contre ia ioi qui supprime
les primes pour la traite des nègres, même celles qui, à l'époque
de cette ioi, n'avaient pas été acquittées'-^.
Sur cette demande, numérotée i/iaS, le Comilé passe à l'ordre
(lu jour.
i3" Lettre du citoyen Dumont, commissaire aux accaparements
de la section Popincourt; il se plaint des moyens que l'on emploie
pour éluder la loi du aG juillet 1798 sur les accaparements et
demande qu'il soit pris des mesures répressives pour faire cesser
de semblables abus.
Cette lettre a été renvoyée au citoyen Villers, sous le n" lAaç).
1 li° Observations du citoyen Armit sur les causes du surhaus-
sement du prix des cuivres et sur l'impossibilité oii se trouvent les
négociants de le donner au prix qui sera déterminé d'après la loi
du 29 septembre 1793, sans éprouver des pertes considérables.
Renvoyées au rapport du citoyen Blutel, sous le n° là'ô^.
1 5" Pétition du citoyen Roy, entrepreneur d'une nianufaclure
de draps à Autun.
Ce particulier demande que son établissement soit employé à la
fabrication des draps propres à l'habillement des troupes, que tout
citoyen requis soit tenu d'y travailler moyennant salaire; qu'il lui
soit fait une avance de 5 0,0 00 livres et enfin que, dans le cas où
sa fabrique serait suspendue, il lui soit accordé un dédomma-
gement de ses frais d'établissement.
Renvoyé à la commission des marchés, sous le n" i/i33.
16° Mémoire du citoyen La Rose, de Ercé, district de Saint-
Girons; il demande à être autorisé à acheter les cendres à raison
de ào sols le septier, à la charge de livrer annuellement pour le
service de la République cinq cents quintaux de salines ou potasse.
^'' Les citoyens Perreau, père et fils,
avaient créé en 1789 à Venois, près
Auxerre, des poteries, tuileries et
faïenceries; ils avaient découvert dans
leur établissement une mine de san-
guine , de terres bolaires ou ocracécs ;
le Bureau de consultation fit examiner
leurs échantillons et les déclara excel-
lents ; leur mine était également riche
en fer. Voir différents rapports de
Tan V dans Arch. nat. , F'- 1/198.
(-' La prime pour la traite avait été
supprimée par le décret du 1 1 août
1792; la Convention, par le décret du
37 juillet 1798, décréta que toutes les
primes accordées cr jusqu'à présenta pour
la traite des esclaves seraient suppri-
mées (on avait continue, en effet, à
payer des primes); — le décret du
19 septembre 1798 autorisait le paye-
ment de prim!>s pour encourager le
commerce et les manufactures, pour
tout ce qui était échu le i°'' juillet, mais
spécifiait que «aucunes primes, encou-
ragements ou gratifications même échus,
pour raison de la traite des nègres^i, ne
pourraient être payés sous quelque pré-
texte que ce fût.
222 PROCÈS-VERBAUX [i/i vend, an iij
Renvoyé au Comité des finances, sous le n" ihZh.
1 y" Observations du citoyen Sarcus sur les poids et mesures.
Renvoyées au Comité d'instruction publique, sous le n" ikob.
1 8° Observations du citoyen Morin sur la cherté des sabots et
des étoffes de fil et laine; il demande que ces marchandises soient
regardées comme objets de première nécessité et traitées comme
telles.
Sur cette demande, numérotée i/iSG, le Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur la loi du 99 septembre 1798 et celle du [h]
du mois suivant'^'.
19" Réclamations des citoyens Lescot et Dumas, marchands de
tabac, motivées sur ce qu'ayant acheté du Gouvernement du tabac
à96,3o,/ioet/t8ia livre, il leur est impossible de le vendre au
prix fixé par la loi du 99 septembre dernier, sans être exposés à
des pertes considérables.
Sur ces réclamations, numérotées i/iSy, le Comité passe à
l'ordre du jour, motivé sur le décret du h octobre rendu sur pareille
réclamation '-'.
9 0° Lettre des citoyens Jacques et Alexandre Regnousse, négo-
ciants, sur les explications que leur fait désirer la loi du 1" oc-
tobre 1793; ils demandent si Bordeaux et Marseille doivent être
traitées comme des villes rebelles et s'ils peuvent expédier en sûreté
pour Bordeaux les envois qu'ils sont dans l'usage de faire à
l'époque de la foire qui se tient annuellement dans cette ville le
1 5 octobre.
Renvoyé au rapport du citoyen Villers, sous le n° 1 A .3 8.
9 1" Adresse de la Société républicaine de Sainte-Livrade, dé-
partement de Lot-et-Garonne.
Elle demande en faveur des habitants de cette commune une
exception à la loi qui défend l'exportation à l'étranger des denrées
de toute espèce.
Renvoyée au rapport du citoyen Blutel, sous le n" 1 A 39.
99" Lettre du xMinislre de l'intérieur, du 9 octobre, suivie de
celle des administrateurs du département de l'Lidre, du 1 9 sep-
tembre.
Ces lettres ont pour objet de solliciter une interprétation à la loi
C Sans donte le décrel du A oc- mission des subsistances présentait à la
lobre 1798, (jui ajoutait le bois d'orme, Convention un rapport sur la réclama-
ie buis, etc., aux o})jets de première tion des entreposeurs de labac tondant à
nécessité compris dans le décret du obtenir le bausscmeiil du prl\ do
99 septembre précédent relnlif an HiffTi- celte denrée au delà de celui lixé par
mtim. la loi du marlmum; l'ûssemblèe passa à
(^' Le h octobre, en ellet, la Corn- l'ordre du jour.
[i/i v.:m.. an i.J DU COMITE DE COMMERCE. ^2%)
du 2 G juillet , c'est-à-dire la facilité de faire circuler dans rintéricur,
en telle (|uniililé que ce soit, les objets de commerce qui peuvoul
servir à l'ulimentatien des fabriques, en observant les formalités (jiii
seront jugées nécessaires pour assurer la destination et prévonii-
tout abus.
Ces lettres sont renvoyées à la Commission des Six, sous ie
n" 1 /i /i 0 .
90 " Réclamation du citoyen J.-OUivier d'Ensins, motivée sur la
saisie faite par ordre des représentants du peuple, de quatorze ton-
neaux et demi de fromage expédiés de Metz, le a août dernier, à
la destination de Marseille.
Renvoyé à l'examen du citoyen Villers, sous le n" i /i/ii.
*j4" Décret de la Convention nationale du o octobre 179^,
portant que dorénavant il ne sera reçu dans bîs magasins de la
République aucune partie de drap, de toile et de serge sans
qu'elle n'ait été préalablement soumise à l'immersion pendant un
temps suffisant pour en réduire la mesure à sa juste dimension;
que le Comité de commerce présentera dans trois jours à la Con-
vention les moyens d'exécution du présent décret.
Renvoyé au rapport du citoyen Villers, sous le n" i/i/ia, avec
invitation de présenter le plus tôt possible au Comité ses vues pour
l'exécution du décret précité.
2 5" Mémoire des citoyens Nicolas Le Normand et C'% négo-
ciants à Rouen; ils réclament contre l'arrestation, par ordre de la
municipalité de Dijon, de plusieurs balles de marcbandises expé-
diées pour la Suisse et évaluées à 1,1 5 8,89/1 1. ik s. G d.
Renvoyé au citoyen Villers , sous le n" 1 /i 4 3 .
2 6" Observations du citoyen Carré sur l'uniformité des poids et
mesures.
Renvoyé au Comité d'instruction publique, sous le n" 1/16/1.
Le Président lève la séance à 1 0 beures et demie.
Blutel, Villers.
QUATRE-VINGT-QUINZIEME SEANCE.
21 VENDÉMIAIRE AN II.
Le 2 i du premier 'mois de la seconde année de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire;
Giraud, Barailon, Sauvé, Martin.
224 PROCES-VERBAUX [ai vkxd. ami]
Le Président annonce que la séance est ouverte et donne lecture
des lettres et mémoires suivants :
i" Mémoire du citoyen Meirien qui réclame trois paquets expé-
diés pour Lyon et Marseille et arrêtés à Chalon-sur-Saône^''.
Renvoyé au rapport du citoyen Voiliers, sous le n" iZt/i6.
2° Mémoire du citoyen Le Gointre; il demande la levée du
scellé apposé dans son domicile, à Sèvres, pour raison d'accapa-
rement.
Renvoyé au rapport du citoyen Villers, sous le n" i/i/i8.
3" Pétition du citoyen Lafitte tendant à solliciter une gratifi-
cation pour dédommagement de la prime de mille quarante-
cinq quintaux de morue, chargés à la Pointre-à-Pitre , à la desti-
nation des colonies françaises du Sud et dont le déchargement n'a
pas été constaté ^^K
Renvoyé au Ministre de l'intérieur, sous le n" 1/1/19.
Il" Pétition des citoyens Gramagnac et Georges tendant à solli-
citer, au nom de plusieurs intéressés des places maritimes, le
rapport de l'article 2 de la loi du 19 septemhre qui défend
le payement des primes dues et échues pour raison de la traite des
nègres.
La discussion de la réclamation des citoyens Gramagnac, numé-
rotée ihbk, a été ajournée à un temps plus opportun.
5" Observations des fabricants de Lyon tendant à démontrer la
nécessité de modifier les mesures décrétées contre la ville de Lyon.
Renvoyées au citoyen Villers, sous le n" i/i55.
6° Réclamations des citoyens Bénard et Jacquemart et G" contre
le brevet d'invention obtenu le 26 juin>dernier par le citoyen Ollivicr,
faïencier, comme seul auteur de la fabrication du minium en France.
Ces citoyens observent par leurs réclamations, numérotées 1 /i(3o,
que le citoyen Ollivier ne peut être regardé comme l'auteur d'une
découverte décrite et consignée dans des ouvrages imprimés à
diflérentes époques, notamment en l'ySo et 17(86.
Ils demandent que, conformément à l'article 16 de la loi du
3i décembre 1790,1e citoyen Ollivier soit déchu du brevet d'in-
vention qui lui a été délivré ^3'.
(" Dan'; F'- 5/18 on trouvera un certain W II s'a(jit, en réalité, du para-
nombre de documents relatii's à des jjraphc 3 de l'article 16 : Tout invou-
niarcbandises destinées à Lyon et arrè- tenr ou se disant tel qui sera con-
tées en routo, pour les ans 11 et m. vaincu d'avoir obtenu uûe patente ponr
(-) Les primes et encouranemonls des dccouvcrlos déjà consiîjnées et dé-
pour les pèches de la morue avaient crites dans dos ouvrages impiimés et
été maintenus par le décret des 7 mars- publiés sera décbu de sa patente.
10 avril 171)1.
f
[21 VEND. AN II] DU COMITE DE COMMERCE. 225
Un membre a proposé de communiquer celle n'clanKilion au
Bureau de consullalion.
Un autre, de la renvoyer au iMlnistre de l'intérieur.
Ces différentes propositions n'ont pas eu de suite; le (iomili' a
été d'avis d'engager le citoyen Ollivicr do produire les pièces sur
les(|uelles il a obtenu un l)revet d'invention pour la l'abricalion du
niuiuuii.
La séance a été levée à i 0 heures.
Blutel, Villers.
QUATRE-VINGT-SEIZIEME SEANCE.
28 VENDÉMIAIRE AN II.
Le viiigt-liuitième jour du premier mois de la deuxième année
républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé au lieu ordi-
naire de ses séances. Présents : les citoyens Blutel, président;
Villers, secrétaire; Mariette, Sauvé, Giraud, Barailon.
Le Président ouvre la séance par la lecture :
1" D'une lettre du citoyen Deville qui se plaint des poursuites
qui ont été dirigées contre lui et d'après lesquelles il a été condamné
à payer l'amende encourue par la saisie faite à son préjudice le
a 1 février dernier et le montant de l'évaluation des chevaux et voi-
tures qui lui furent remis sous caution lors de la saisie.
Cette lettre est renvoyée au rapport du citoyen Blutel, sous le
n" 1 3 9 1 .
2° Lettre du citoyen Lesage qui demande que les pièces rela-
tives à une réclamation qui l'intéresse et qui ont été renvoyées au
rapport du citoyen Perrin, présentement sous le poids d'une accu-
sation, soient rétablies au Comité et remises à un nouveau rappor-
teur.
Renvoyé au citoyen Blutel, sous le n" ihôi.
3" Mémoire des citoyens Benoît Lucilher père et fds, négociants
à Reims; ils soUicitent la permission de faire parvenir en Italie
une balle de marchandises fabriquées à Reims, de valeur de
7,1 /i5 livres, expédiées, le 11 juillet, de cette ville et présentement
retenues à Marseille.
Sur ce mémoire, numéroté iA5a, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur les décrets du i5 août et 11 [3] septcnd)re
suivant.
IV. 1 5
226 PROCES-VERBAUX [98 vend, an n]
/i" Réclamations des négociants de la Rochelie motivées sur la
loi ([iii défend la sortie des sucres ^^'.
Renvoyé à la Régie des douanes, pour avoir son avis, sous le
n" i/i56.
5° Lettre du Ministre des contributions publiques sur les repré-
sentations des citoyens Laville [Delaville], négociants à Nantes,
tendant à solliciter une exception à la loi qui défend la sortie des
sucres.
Renvoyée au citoyen Villers, sous le n" 1/1 67.
6° Observations du citoyen Monnier, fabricant de tabac à
Dieppe, sur la loi qui fixe le maximum du prix du labac.
Sur ces observations, numérotées i/i58, le Comité passe à
l'ordre du jour, motivé sur le décret du li octobre 1793.
7" Lettre des citoyens Fauché et Bresson, négociants à Mar-
seille; ils sollicitent un décret qui ordonne que toutes les marchan-
dises prises par les corsaires de la République, sur les navires
portant pavillon ennemi, seront rendues aux propriétaires répu-
blicains, en justifiant qu'ils ont payé les marchandises provenant
de ces |)rises, avant la déclaration de guerre.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre, numérotée
8° Mémoire du citoyen Nicolas Tard, coupeur de poils; il
demande la remise d'un tonneau renfermant des poils de lapin
expédié le 2 août de Paris à la destination de Lyon et arrêté à
Chalon-sur-Saône.
Renvoyé au citoyen Villers, sous le n" 1/162.
t)" Mémoire du citoyen Dochier, membre du Tribunal de cas-
sation ^2)^ par lequel il réclame une malle renfermant des h'vres,
imc caisse contenant des hardes, estampes et effets, le tout expédié
de Paris le 3 1 juillet 1 793, à la destination de Romans et arrêté
à Chalon-sur-Saône.
Renvoyé au citoyen Villers, sous le ji" 1 /i(i/i.
1 o" Lettre des représentants du peuple près les départements
méridionaux sur l'exception sollicitée par les fabricants de bonnets
façon de Tunis établis à Marseille.
Renvoyée au citoyen Sauvé, sous le n" 1/166.
1 1" Mémoire des citoyens Otto le jeune et C'*^ tendant à récla-
mer contre le jugement qui déclare de bonne prise la cargaison
d'un vaisseau danois pris par un corsaire français et conduit îi
la Rochelle.
>'' hi' sucre était une dos deiuvi-s de promièrc nécessité dont le décret du i Ti août
interdisait la sortie. — ''^ Docliier, de la Drôme.
[^8 VKND. \Mi| 1)1 COMITK Di-: COMMKIICIv 227
lletivoyé eiii rapport du citoyen Giraud, sous le n" 1/16-7.
1 9/' Lettre du citoyen Bouvier par laquelle il demanoo nu
sursis pour le payement de marchandises consisUint en cout"lierie,
mercerie et rubanerie qui se trouvent en dépôt chez un négociant
de Lyon.
Il molive sa demande sur ce que, n'ayant pu vendre ses mar-
chandises, il lui faut bien le temps de pouvoir les retirer et les
placer.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette demande, numé-
rotée 1/169.
iS" Mémoire du citoyen Magcnthics; il réitère ses instances
pour obtenir un rapport sur sa réclamation contre le citoyen
Magon de la Balue.
Le Comité ajourne cette affaire, numérotée lA'yi, jusqu'au
rapport des Comités de législation et des finances, chargés de toutes
les pièces qui y sont relatives.
i/i" Réclamation de Guillaume Le Maître et C"", fabricants à
Louviers, contre l'arrestation à Tarare, près Lyon, d'une balle de
draps de fantaisie expédiée pour Lyon dans les premiers jours
de juillet.
Renvoyée au rapport du citoyen Villers , sous le n" 1^61.
15° Mémoire du citoyen Miller, marchand à Paris; il sollicite
la remise d'une boîte contenant de la bijouterie expédiée de Paris
le 3 août 1793 à la destination de Lyon.
Renvoyé au rapport du citoyen Villers, sous le n° 1/16 3.
Le citoyen Villers soumet au Comité ses vues pour l'exécution
du décret du 3 octobre relatif à l'immersion des étoffes, toiles et
serges destinées pour le service des troupes de la République,
renvoyé à son examen le [5 octobre] dernier, sous le 11" 1/1^2.
Ces vues se ré<luisent à faire décatir les draps, étoffes, etc.,
les faire envelopper dans de la grosse toile mouillée et à les couvrir
eusuite avec des plaques très chaudes (pii se renouvelleraient de
deux en deux heures.
Le rapporteur observe que les procédés qu'il présente occasion-
neraient très peu de retard dans les opérations et auraient l'avan-
tage de rendre aux draps leur quahté primitive et de prévenir les
suites funestes de la rapacité des fournisseurs qui calculent plus
leurs bénéfices que l'intérêt de la République.
Un membre demande l'ajournement et le moiive sur ce que,
dans une matière aussi délicate, le Comité ne doit rien négliger
pour éclairer son jugement.
L'ajournement, unanimement appuyé, est adopté.
228 PROCES-VERBAUX [28 vend, an ii]
Un membre (le citoyen Villers), chargé de l'examen du mé-
moire des citoyens Jacquemart et Benard, par lequel ils réclament
contre le brevot d'invention accordé au citoyen Ollivier pour la
fabrication du minium, fait un rapport sur cette affaire, numé-
rotée i/j6o, à la fin duquel il conclut à ce que le Comité nomme
deux commissaires pour prendre des renseignements sur les pro-
cédés employés par le citoyen Ollivier et s'assurer si ceux dont se
sert ce citoyen, pour la fabrication du minium, sont eflectivement
consignés dans des ouvrages imprimés.
Le Comité, en adoptant les conclusions du rap[)orteur, le
nomme commissaire avec le citoyen Blutel.
Le citoyen Villers, chargé par le procès-verbal de ce jour, de
l'examen de la lettre du Ministre des contributions publiques,
numérotée làb'j, et relative à la réclamation formée par les
citoyens Delaville, négociants à Nantes, contre la loi prohibitive
des sucres à la sortie : ces citoyens désirant expédier, pour
l'étranger, par un navire danois, un chargement de i5o barriques
de sucre évalué 6,160 marcs ou 5o,ooo livres tournois,. . .
Le rapporteur conclut à ce qu'il n'y ait pas lieu à délibérer sur
cette réclamation.
Le Comité adopte ces conclusions.
Le Président lève la séance à 10 heures.
Blutel, Villers.
QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIEME SEANCE.
3 BRUMAIRE AN II.
Le troisième jour de la première décade du second mois de l'ère
républicaine, le (Comité de commerce s'est assemblé. Présents :
les citoyens Blutel, président; Villers, secrétaire; Barailon, Sauvé,
Giraud.
La séance est ouverte par le rapport que fait le citoyen \ illers
du mémoire du citoyen Mannier, distribué le i*"" octobre 1793
(vieux style), sous le n" i/i3o, et dont l'objet est de réclamer
contre le scellé apposé le 3 septembre dernier, par des commis-
saires de la Section de mil sept cent quatre-vingt-douze '", dans ses
magasins, rue Vivienne, n" 26, où se trouve renfermée une
quantité considérable de toile destinée pour les approvisionnements
militaires.
(1)
Kn I7(ji-i7ga : SccUdii de l.i lîiltliolIn'cjiK'.
[3 BRUM. AN II] DU COMITE DE COMMERCE. 229
Le rapporteur propose et le Comité adopte le projet de décret
suivant :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son (Comité de commerce au sujet des scellés apposés sur les
appartements et magasins appartenant au citoyen iMannier et situés
rue Vivienne, à Paris, renvoie cette affaire au Comité de sûreté
générale qui prendra de la Section de 1792 les renseignements
nécessaires pour faire ce qu'il jugera convenable, w
Le même rapporteur, chargé de l'examen du mémoire du citovcn
Dochier, membre du Tribunal de cassation, distribué le 1 1) octobre
dernier, sous le n" i/i6/i, et dont l'objet est d'obtenir la remise
d'une malle renfermant des livres, une caisse contenant des
bardes, estampes et effets marqués des lettres C. D., n"" ti et 3,
expédiées de Paris, le 3o juillet dernier, à la destination de
Romans et arrêtées à Chalon-sur-Saône, fait un rapport sur cette
affaire et présente le projet de décret suivant :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce, sur la réclamation du citoyen Dochier
relativement aux effets qui lui appartiennent et qui sont arrêtés à
Chalon, approuve l'arrêté pris sur cet objet, le 29 septembre
dernier, par le citoyen Boisset, représentant du peuple dans le
département de la Drôme. v
Le Comité adopte la rédaction de ce projet de décret '^^
Le citoyen Giraud fait un rapport sur la pétition des citoyens
C.-A. Otto le jeune et C'% renvoyée à son examen le 19 octobre
dernier, sous le n" 1/167.
Par cette pétition, les citoyens Otto, en exposant que le 7 fé-
vrier 1793 il fut expédié de Cette, pour leur compte, sur un
vaisseau danois huit pièces de vin et un baril d'huile d'ohve , ajoutent
que ce vaisseau a été pris par un corsaire français et conduit à la
Rochelle où il a fait déclarer la cargaison être de bonne prise.
Les pétitionnaires terminent par demander la remise de lein-s
marchandises afin qu'elles puissent suivre leur destination.
Le rapporteur pense que cette réclamation regarde les tribu-
naux et réclame, en conséquence, l'ordre du jour.
L'ordre du jour ainsi motivé est adopté par le Comité.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
Blutel, 'président; Villers.
'') Le 6 brumaire an ii, la (loiivenlioa représoulant du peuple dans le départ'
approuva l'arrêté pris sur cet oiijet, le de la Drônie. Après le () thermidor, l)o-
29 soptemlire, par le citoyen Boisset, chier se relira à Romans, sa ville natale.
COMITÉ D'AGRICULTURE, COMMERCE,
1H)]NTS i;r CHAUSSÉES,
N4YIGiVTI0IV INTÉIUEURE RÉUNIS.
RENOUVELLEMENT DL COMITE DE COMMERCE, 2 ET 23 BRUMAIRE
2' ANNÉE RÉPUBLICAINE <".
En exécution du décret du a brumaire, deuxième année répu-
l)licaine, par lequel la Convention a ordonné la réunion des Comités
d'agriculture, des ponts et chaussées et de commerce, les citoyens
députés y dénommés pour composer le nouveau Comité se sont
assemblés, le 9 dudit mois de brumaire, au lieu des séances de
l'ancien Comité d'agriculture, et ont délibéré, sous la présidence
du citoyen Moreau, l'un d'eux, que le nouveau Comité serait divisé
en trois sections; que la première section, dite d'agnculture , serait
composée de 1 a membres; que celle dite de commerce serait com-
posée de 9 membres; que celle dite des ponts et chaussées serait
composée de 6 membres; que chaque section s'assemblerait, exa-
minerait et se distribuerait les affaires qui lui seraient renvoyées,
«(in de pouvoir délibérer sur icelles, les duodi et septidi de chaque
décade, dans les localités qu'occupaient les anciens Comités, et
que les tridi et octidi desdites décades, les trois sections se réuni-
raient en comité général dans le lieu des séances de la section
d'agriculture, pour délibérer détlnitiveraeat sur les rapports et
projets de décrets que les sections auraient arrêté de soumettre à
la Convention.
Conformément à la délibération susdite, les citoyens Chani-
pigny-Clément, Grosse Durocher, Thibaudeau, Chauvin, Boisset,
et (Couturier ont été désignés pour composer la Section de com-
merce.
Et les citoyens Villers , Haussmann et Jay (de Sainte-Foy) ont été
adjoints aux six membres ci-devant désignés en conformité du
décret du 28 brumaire, a'' année républicaine ^-^
(') Les pages sSi à ^18 du présent et sur radjonction de membres nou-
volume correspondent au re,<j. AF II* 1^. veaux, consiilh^r le tome III do celle
(-' Sur la réorganisation du Comité pnblicntioii. p. i/i5-i/i6.
232 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-2 4 brum.a.mi]
QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME SÉANCE.
ak BRIJ.MAIRE AN II.
Lequartidi, vingt-quatrième jour de brumaire, deuxième année
de la République une et indivisible, la Section de commerce s'est
assemblée dans le local de l'ancien Comité de commerce.
Présents : les citoyens Champigny-Clément, Villers (président).
Chauvin, Haussmann, Grosse Durocher, Jay, Tbibaudeau (secré-
taire).
La séance a été ouverte par la nomination d'un président et
d'un secrétaire.
Villers a été nommé président.
Tbibaudeau a été nommé secrétaire.
On a ensuite procédé à la distribution des pétitions, mémoires
et adresses dont les extraits suivent :
1° Lettre du Ministre de la justice, du 19 août 1 7^)3 , relative
à un jugement rendu, le 2 juillet dernier, par le tribunal du
district de Porrentruy qui accorde la mainlevée de 1 G 9 livres en
numéraire saisies par les préposés des douanes au préjudice des
citoyens Parutte et Cattin.
Cette pièce, numérotée iS-yS, a été remise au citoyen Cbauvin.
2° Mémoire des négociants de la Rocbelle par lequel ils
annoncent qu'ils ont acheté plusieurs caisses de sucre provenant
d'une prise faite par le corsaire le Furet, de Saint-Malo. Ces négo-
ciants demandent à être affranchis du fort droit auquel les sucres
dont il s'agit se trouvent assujettis pour n'avoir pas été exportés
dans les trois mois de l'acquisition.
Ce mémoire, numéroté i/i56, a été remis au citoyen Cham-
pigny-
3" Réclamation de la maison Paignon tendant à soUiciter la
remise de vingt-cin([ balles d'étoffes expédiées de Sedan avant la
promulgation d(\ la loi du 18 août 1793 et (pu' ont été arrêtées à
Chalon-sur-Saône, Maçon et Dijon. Ces marchandises étaient des-
tinées pour des villes françaises et étrangères.
Renvoyé au rapport du citoyen Tbibaudeau, sous le n" 1/171.
à° Les vermicelliers établis à Paris demandent, par une péli-
îion, que cette ville soit autorisée à leur délivrer le grain néces-
saire pour fabriquer i;» quantité de vermicelle (pi'fxige le service
des hôpitaux et des années de la République.
Cette demande a été renvoyée à la Section d'agriculture, sous
le n" 1/173.
[24 BRUM.ANiiJ D'AGRIGILTL RE, COMMERCE, ETC. 233
5° Adresse par laquelle la citoyenne Nerha se plaint de ce qu'à
la douane on s'est opposé à la sortie d'un ballot renfermant
dix paires de bas de soie, cinq aunes de linon, etc., qu'elle expé-
diait pour la Suisse.
Renvoyé au rapport du citoyen llaussmann, sous le n" ihnC).
()" Pétition du citoyen Voiland, négociant à Paris; ce citoven
se proposant d'établir dans cette ville une manufacture de draps
demande pour tout encouragement un local vaste et commode; il
désigne à cet eft'et la maison des ci-devant Chartreux ou celle des
Grands-Augustins.
Renvoyé au rapport du citoyen Champigny, sous le n" i/i85.
7° Pétition présentée à la Convention par la municipalité de
Paris sur la nécessité de prendre les mesures les plus promptes
pour assurer les approvisionnements qu'exige l'illumination des
phares de plusieurs villes de la République, dont le service est sur
le point d'être interrompu à cause de l'arrestation des citoyens (jui
étaient chargés des détails de l'entreprise.
Sur cette pétition, numérotée ià'j^, le Comité, sur la propo-
sition de Villers, a passé à l'ordre du jour, motivé sur la compé-
tence du Conseil exécutif en ce qui concerne les phares, et sur la
compétence des communes, en ce qui concerne l'illumination des
villes.
S° Mémoire du citoyen La Cornée, administrateur de la Caisse
du commerce, rue d'Antin; il demande que, pour satisfaire à la
loi, il lui soit permis défaire toutes les opérations qu'exigent les
conversions, échanges, changemements de timbre de ses billets
de commerce.
Renvoyé à la Commission des finances, sous le n" 1/192 '^l
9" Les citoyens de la Société républicaine de Sézanne se plaignent
de ce que pour la préparation des cuirs on se sert d'orge; ils
demandent la répression de cet abus.
Renvoyé à la Section d'agriculture, sous le n" 1295.
1 0" Les citoyens d'Honfleur se plaignent de ce que les fûts cl
futailles servant à contenir les cidres et boissons ne sont pas de jauge.
Sur celte plainte, numérotée 1^197, le Comité passe à l'ordre
du jour.
11° Les membres de la Société républicaine de Rochelort
demandent qu'il soit défendu de se servir à l'avenir d'étoffes étran-
gères.
C' Créée en vertu du décret de PAs- billets. On Irouvera im de ces billet"; de
semblée du 7 janvier 179J, la Caisse a5 livres endossé cinq lois dans I*'-
de commerce La Cornée émettait des 79'^-
234 PROGÈS-VERBAUX DU COMITE [2/. brum. an ii]
Cette demande, numérotée i5oo, est ajom*née.
ia° Pétition de la Société républicaine de Jougne'*^; elle se
plaint des moyens qu'emploient les ennemis de la chose publique
en éludant la loi qui défend l'exportation des fers.
Cette pétition, numérotée i5oi, a été remise au citoyen Cham-
1 3° Vues proposées par le citoyen Dupré sur les moyens d'em-
pêcher l'exportation des grains, détruire l'accaparement, l'agiotage,
acquitter la dette nationale sans avoir recours aux emprunts et aux
impôts.
Délibération de la section des Arcis sur le même objet.
Renvoyées au rapport du citoyen Thibaudeau, sous le n° iBof).
i li° Pétition du citoyen Caire Morand tendant à obtenir le
payement d'une somme de 3,ooo livres, montant d'un engage-
ment [encouragement] qui lui avait été accordé en 1778.
Nouvelle pétition du même citoyen sur le même objet.
Ces pétitions, numérotées iSoy, ont été renvoyées au citoyen
Haussmann '^l
10° Observations des marchands de poteries anglaises sur la
loi qui prohibe toute espèce de marchandises anglaises et dont
l'exécution leur porterait les plus grands préjudices ^"'^ Ils solli-
citent la permission de vendre les objets existants dans leurs ma-
gasins, en s'assujettissant aux mesures et formalités qui seront
jugées nécessaires pour prévenir tout abus.
Ces observations, numérotées i5o3, ont été renvoyées au rap-
port du citoyen Champigny.
16° Le citoyen Marchai demande que les préposés à la police
du commerce extérieur soient exceptés de la loi qui enjoint aux
particuliers qui ne veulent point marcher contre l'ennemi de
remettre leurs armes, afin qu'ils puissent contrarier avec succès les
manœuvres des fraudeurs '^^.
Cette demande, numérotée 1609, a été remise au citoyen
Chauvin.
1 7° Observations des marchands de marée tendant à être, ainsi
(jue leurs chevaux, exceptés de la réquisition.
Sur ces demandes, numérotées 1 5 1 ;î , le (îoniité passe à l'ordre
du jour.
'') Doubs. en Ecosse, en Irlande, ol dans tous les
(^' Arch. nat. , F'- Oôa. pays soumis au {jouvernemonl brilan-
- Loi du 18 vcnclnniaire an ii : nique, sont |)ro8(ril<'s du sol et terri-
trAil. I". 'Coules inarcliandisi's faliri- toire do la lU'[)ul)li(|U(' IVaniaise.»
quées ou inauuractiirtjcs rn .\u;[lek'iTe. ''') Loi du a septembre 179:1*
|2/» BiuM. ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 235
1 8° Plaintes du citoyen Gauthier de ce que le commissaire aux
accaparements a apposé le scellé sur plusieurs marchandises des
Indes, dont cependant il a fait la déclaration, conformément à la
loi '^l II demande la levée de ce scellé.
(iette affaire, numérotée i5i3, a été renvoyée au rapport du
citoyen Haussmann.
1 9° Pétition de fabricants de draps de Lodève par laquelle ils
sollicitent, en faveur de leurs marchandises, une exception à la
loi relative au maximum.
Renvoyée à la Commission des marchés, sous le n" i5i5.
2 0° Observations des négociants de Rouen et de Caen sur la
loi du 1 8 du i" mois de la 2* année républicaine; ils demandent
que l'importation des marchandises anglaises soit défendue à
l'avenir et que celles achetées avant la promulgation de la loi
puissent être achetées et vendues librement dans l'intérieur de la
République.
Lettre du Ministre de l'intérieur, du 18 brumaire, et extraits de
demandes sur le même objet.
Toutes ces pièces, numérotées 1 5 16, ont été renvoyées au rap-
port du citoyen Champigny.
21° Observations des sans-culottes républicains de Saint-
Tropez tendant à représenter la nécessité de défendre de tuer les
veaux et agneaux, enfin toutes les jeunes bêtes qui n'ont rendu
aucun service à l'agriculture.
Renvoyées à la Section d'agriculture, sous le n" i52 0.
22' Pétition de la citoyenne Delasorbière ; elle réclame contre
le refus que lui a fait l'Administration des douanes de laisser sortir
quatorze robes de soie, étoffes de soie, gazes, etc., qu'elle expédiait
pour Genève.
Renvoyée au citoyen Haussmann, sous le n" 1 .52 1.
2 3° Idées générales présentées par le citoyen Launier sur les
lois civiles, le commerce et les formes de justice.
Ces idées, numérotées 1026, ont été renvoyées au citoyen Thi-
baudeau.
2/1° Pétition des citoyens Orummont, de Massachusetts-ljay,
dans les Etats-Unis d'Amérique; ces citoyens réclament contre la
prise du bâtiment la goélette américaine, la Po//y^ de Georgetown ,
faite le 2 1 septembre dernier, par la frégate française VInsurgente,
'^' Art. G du décrol du 18 vende- devant les municipalités des lieux où
miairo an II : et les Français propriétaires ils résident, d'y faire constater la far-
de marchandises anglaises seront tenus ture. Les municipalilés en leront passer
(le faire leur déclaration dans quinzaine les états au Conseil exécutif-'
236 PROCES-VERBAUX DU COMITE [ai brum. an ii]
et conduite le 23 à Lorient. Ils invoquent l'article 28 du traité
de commerce de la France avec les Etats-Unis d'Amérique '1'.
Cette pétition, numérotée 1627, a été renvoyée au Conseil
exécutif.
26° Pétition des citoyens Jean Schrider et C'% négociants à
Bremen; ils exposent que, depuis plusieurs années, ils ont établi
à Nantes un entrepôt considérable de plomb, fer en barres, laines,
chanvres et étoupes, et demandent une exception à la loi du
maximum en faveur de leurs marchandises.
Cette pétition, numérotée i53i, a été remise au citoyen Chau-
vin.
26° Observations des citoyens Bellanger, Dumas et Descombes
tendant à représenter que les gazes ne doivent pas être traitées
comme marchandises de première nécessité et qu'elles doivent être
exceptées de la loi qui en défend la sortie.
Nouvelles observations du citoyen Bellanger sur le même
objet.
Ces pièces, numérotées i53/i, ont été remises au citoyen
IJaussmann.
2 '7" Mémoire du citoyen (îaire Morand, entrepreneur de cristaux
de roche, établi à Briançon. Il annonce qu'il est porteur d'un effet
de 12,000 livres sur le citoyen Delessert et Compagnie, échu
depuis le 16 août, et que cet eft'et lui a été envoyé en payement de
différents objets qu'il a expédiés à l'étranger. Le citoyen Caire
Morand ajoute que le citoyen Delessert a refusé d'acquitter cet
effet par la raison ([u'il a été ordonné aux banquiers de suspendre
le payement des traites tirées des pays avec lesquels la Répubhque
est en guerre. Ce refus de payement mettant le pétitionnaire dans
l'impossibilité de satisfaire à ses engagements, il demande que le
citoyen Delessert soit autorisé à lui remettre le montant do la somme
qu'il doit lui com[)ter.
Renvoyé au rapport du citoyen Ilaussmann, sous le n" i535.
Le citoyen Villers fait un rapport sur le mémoire des citoyens
Jacquemart et Bonnart contre le brevet d'invention obtenu par
le citoyen Ollivier, faïencier, comme auteur de la découverte du
minium.
Le rapporteur propose et la Section de commerce passe à
'■' H s'ajjit du traité (ramilic et de Roi T. C. et les citoyens des Etats-Unis
coinmeire entre le roi de France et les pourraient naviffiier en loiile liberté et
Provinces-Unies de rAméricpie, sijjné sûreté; il réservait les droits du pa-
Paris, le f) février 1778. 1/arlicle aS vilion neutre (Maiitkns, Ri'cueil di's
c ce traité spécifiait (pic les sujets du traités, T. I, p. (igG).
[i?/i imiM. Avii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 237
l'ordre du jour, motivé sur ce que la réclamation des citoyens
Jacquemart et lîonnart regarde les tribunaux.
Le même rapporteur ayant examiné la pétition de la mtmicipa-
lité de Paris, à lui distribuée au commencement de la séance, sous
le n" 1^77. propose à la Section de passer à l'ordre du jour sur ce
qui regarde l'illumination des villes et de renvoyer au Conseil exé-
cutif ce qui regarde les phares.
La Section adopte cet avis.
Plusieurs pétitions et mémoires tendant à solliciter des modi-
lications à la loi du maximum sont remis sur le bureau, et sur la
proposition d'un membre, la Section arrête qu'il ne sera fait,
jusqu'à nouvel ordre, aucun rapport particulier sur les réclamations
relatives à l'exécution de la loi du maximum, jusqu'à ce qu'elle ait
fait un rapport à la Convention pour faire décider par quel Comité
toutes les affaires de cette nature devront être examinées.
Il a été donné lecture de plusieurs réclamations de marchan-
dises arrêtées depuis l'interruption des communications des villes
en état de rébellion avec les autres parties de la République.
La Section a ajourné l'examen de ces différentes demandes
jusqu'au rapport général à faire sur cet objet, conformément au
décret du i'^'' octobre dernier (vieux style).
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERs; A.-C. Thibaudeau, secrétaire.
QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIEME SEANCE.
27 BRUMAIRE AN H.
Le septidi, vingt-septième jour de brumaire, deuxième année
républicaine, la Section de commerce s'est assemblée au lieu ordi-
naire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Haussmann, Chauvin.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et adresses
dont les extraits suivent :
i" Pétition de la municipalité d'Arrou, département d'Eure-et-
Loir, tendant à être exceptée du décret qui prononce la suppres-
sion des marchés créés depuis 1 ySc) '"'. Cette raïuiicipalité demande
O Le décret du 18 vendémiaire avant 178;); il interdisait, jusqu";') noii-
aii II maintenait dans leurs arrondis- vel ordre, d'en former de nouveaux
sements les anciens marchés existant pour les grains et denrées.
238 PROGllS-VERBAUX DU GOMlTl'] [-^7 brom. an h]
nue les marchés créés postérieurement à lyBc) soient conservés
dans les communes dont la population est de 2,000 âmes.
Renvoyé au rapport du citoyen Thibaudeau, sous le n" i/i'y8.
9" Pétition du citoyen Adalberl Monclar relative aux tôles qu'il
a fait venir de Suède pour l'entretien d'une manufacture cpi'il
dirige depuis deux ans. Ce citoyen expose que cette marchandise,
mise en réquisition, ne lui serait payée, par le Gouvernement,
qu'à un prix bien inférieur à celui qu'elle lui coûta ; il demande
que le payement lui en soit fait conformément à ses factures.
Sur cette pétition, numérotée 1/182, la Section passe à l'ordre
du jour, motivé sur la loi du 29 septembre t 798.
3" Lettre de la Société républicaine de Rouen par la(|uelle elle
annonce que les potasses ont été mises en réquisition et qu'elle a
mis embargo sur toutes celles existantes dans les magasins de sa
résidence ; elle demande s'il ne serait pas convenable d'en user de
même à l'égard de celles qui existent chez les vendeurs en détail.
Sur cette lettre, numérotée i/i84,ia Section passe à l'ordre du
jour, motivé sur la loi du 21 septembre 1793^^^.
k" Réclamations des citoyens du canton de Duras ^-^ motivées
sur la loi du i5 août qui défend la sortie des vins et eau\-de-vie,
pour lesquels ils sollicitent une exception, c'est-à-dire la faveur de
l'exportation.
Ces réclamations, numérotées 1 ^9^ , ont été remises au citoyen
(îhauvin.
5" Exceptions sollicitées par le citoyen Chiboust pour les poteries
anglaises.
Le citoyen Chiboust demande qu'il soit accordé aux détailleurs
la facilité de vendre les objets en poterie anglaise qu'ils ont en
magasin.
Renvoyées au rapport du citoyen (îhampigny, sous le n" 1 ^91-
G" Tjes citoyens Guimard et (ïompagiiie repi'ésentenl (pie le
décret (pii suspend le [)ayement des traites tirées [)ar les étrangers
avec lesquels nous sommes en guerre peut avoir été rendu dans
(II.' bonnes vues, mais que l'expérience prouve (pi'il est plus inii-
sible au commerce français qu'à ses ennemis.
Ces représentations, numérotées 1/198, ont été remises au
citoyen Haussmann.
''> Dôrrcl relatif , nu potnli-cs ol sal- poudre, sont mis à la disposition du
pétrcs; par l'articlo T" «les cendres, sa- Conseil exéculif provisoire, sauf indcm-
lins et potasses servant à la ronferlion nité». Les salpôtriers devaient se fournir
des salp«^lres, les soufres, liois et cliar- de potasse dansles ma[fasins de la régie,
bons propres à U fabrication de la **' Lot-et-Garonne.
['.•7 nniiM. AN nj rVACniGULTURK, COMMKnCF:, ETC. 239
■y" Ohscrvalions des citoyens du canton de Sonmensac, tlépar-
l(Mn»'ut de Lol-et-daronne, sur la loi du i5 aoAt r|ui défend
l'c^xportatiou des vins.
Kenvoyées au rapport du citoyen Chauvin, sous le n" i^9<).
(S" Mémoire du citoyen Vaillant tendant à démontrer combien
il serait utile pour la République et avantageux aux progrès de
l'industrie nationale d'étabh'r dans les principaux cantons de la
République des manufactures de différentes espèces, et d'employer
les bâtiments et ci-devant châteaux qui, par leur situation et distri-
butions, peuvent beaucoup contribuer au succès île ces divers éta-
blissements.
Remis au citoyen Haussmann, sous le n" i5o8.
9" Lettre du citoyen Robert Tavior, Anglais, mis en état d'arres-
tation en conformité de la loi sur les étrangers; il demande à être
mis en liberté. Ce citoyen se fonde sur les divers établissements
et fabriques de bas qu'il a formés en France depuis dix ans qu'il
y réside et sur la nécessité de surveiller lui-même ses ateliers.
Renvoyé au rapport du citoyen Thibaudeau, sous le n" i5io.
10° Projet d'établissement d'un collège d'industrie nationale
présenté par le citoyen Henry Matlier, de Dunkerque.
Remis au citoyen Villers, sous le n" i532.
Il" Lettre du citoyen Teste, incarcéré depuis le lo septembre
dernier, à Moulbière. Ce citoyen, qui réclame sa liberté sous pro-
messe de se présenter toutes les fois qu'il en sera requis, annonce
être l'inventeur de ditlerents procédés de teinture susceptibles
d'être employés dans les manufactures de la République.
Sur cette lettre, numérotée i538, la Section passe à l'ordre du
jour d'après les renseignements qui leur ont étédonnés sur cette
affaire.
1 a" Pétition du citoyen Champanois [Champenois] par laquelle
il expose (pi'il s'est engagé à payer au citoyen Delajjrye 70 livres
chaque peau de b«'uf et ^o livres celle de vache.
La citoyen Champanois [Champenois] demande s'il p<'ut être
contraint d'exécuter son engagement qui deviendrait ruineux pour
lui, puis que la loi du maximum l'oblige à vendi'C les peaux de bœufs
et vaches à un prix bien inférieur h -jo et ho livres.
Renvoyé à la Commission des marchés, sous le n" lô/i i .
1 3" Lettre du citoyen Neyer par laquelle il sollicite la per-
mission d'envoyer en Suisse, à Cbrétien Demcchel, célèbre graveur,
quatre planches de cuivre du poids de soixante-treize livres, à la
charge par ledit Demechel de faire rentrer dans la République
la même quantité de cuivre brut
2/i0 PROCES-VERBAUX DU COMITE [^yBn.M.ANii]
Renvoyée au citoyen Haussmann, sous le n" i542.
i/i" Mémoire des ouvriers rubaniers-gaziers de Paris tendant
à demander la faveur de l'exportation pour les rubans, gazes,
soieries qui rendent tributaires de l'industrie nationale les pays
étrangers.
Arrêté de la municipalité de Paris sur le même objet.
Lettre de la même municipalité , du 1 9 brumaire , sur le même
objet.
Renvoyé au citoyen Haussmann, sous le n" ibhh.
i5° Procès-verbal de la municipalité de Bercy sur les plaintes
faites contre la manufacture de minium établie dans le ressort de
cette commune par le citoyen Ollivier.
Décret du 28 brumaire qui charge les Comités d'instruction et
de commerce de faire un rapport à la Convention sur cet objet.
Remis au citoyen Villers, sous le n" i5/i6.
Le citoyen Villers fait un rapport sur le décret du 3 octobre
dernier (vieux style) relatif aux procédés qu'il conviendrait d'em-
ployer pour l'immersion des draps et serges destinés à l'habillement
des troupes.
Le rapporteur propose le renvoi de cette affaire, numé-
rotée i5/i2, aux Comités de surveillance [des subsistances mili-
taires] et des marchés.
La Section de commerce adopte cette proposition.
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité d'instruction
publique portant invitation à la Section de commerce de s'occuper
des avantages et des inconvénients de la manufacture de minium
établie à Bercy. La Section arrête que Villers se concertera à cet
égard avec le Comité d'instruction pubhque.
Le citoyen (chauvin fait un rapport sur la demande du citoyen
Marchai, numérotée iBoc), et relative à l'armement des employés
des douanes.
Sur la proposition du rapporteur, la Section arrête que cette de-
mande serait communiquée aux Régisseurs des douanes.
Le même rapporteur fait un rapport sur la pétition des citoyens
Jean Schrider et C'% numérotée i53i, et relative à l'exception
qu'ils sollicitent en faveur des plombs, fers en barres, laines, etc.,
qui, déposés en leur magasin à Nantes, ont été par eux achetés,
disent-ils, à un prix bien au-dessus de celui fixé par la loi du
)na:viniii)n.
Conformément aux conclusions du rapporteur, la Section arrête
({u'il n'y a pas lieu de délibérer sur l'exception à la loi du niaxi-
miim sollicitée par les citoyens Schrider et C".
|'J7 "niM.ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. -IM
Un membre (le citoyen Thibaudeau) fait un rapport sur les
observations des marcbands de marée, numérotées i5i2, et ten-
dant à faire excepter leurs chevaux de la loi qui les met en réqui-
sition.
Le rapporteur fait sentir les inconvénients qu'il y aurait
d'admettre de semblables réclamations; il propose, en conséquence,
de passer à l'ordre du jour. La Section adhère à cette propo-
sition.
Les fabricants de draps de la ville de Lodève, par leur pétition
distribuée, le 16 de ce mois, au citoyen Thibaudeau sous te
n" 1 5 1 5 , représentent le tort que leur ferait l'exécution de la loi
du maximum et demandent que les draps qu'ils ont remis à l'Admi-
nistration de l'habillement des troupes, pendant le mois de sep-
tembre dernier, soient payés conformément aux marchés passés
avec les agents de la Répubhque.
Le citoyen Thibaudeau, rapporteur de cette affaire, propose de
la renvoyer aux Comités de surveillance [des subsistances mili-
taires] et des marchés.
La Section adopte cette proposition.
Une lettre du Ministre delà justice, en date du kj août lyy-),
relative à un jugement rendu le 2 juillet par le tribunal du district
de Porrentruy, qui accorde mainlevée de la saisie d'une somme de
162 livres en numéraire faite par les préposés des douanes au
préjudice des citoyens Parutle et Cattin, a été distribuée le 2/1
de ce mois au citoyen Chauvin, sous le n" 1 3 -y 8.
Ce membre expose que la saisie dont il s'agit est fondée sur la
loi du 22 août 17 91 ^^^ et celle du i5 septembre 1792 '2'; il ajoute
(pie le jugement est motivé sur ce que la loi du 22 août ly*)! n'a
pas encore été promulguée dans le département du Mont-Terrible
et sur ce que les parties saisies pour avoir emprunté le territoire
étranger pour se rendre d'un lieu français à un autre lieu de la
République étaient supposées avoir l'intention d'exporter le numé-
raire dont elles étaient porteurs.
A l'égard de l'explication demandée par le Ministre sur les
exceptions à accorder à ceux des habitants du Mont-Terrible qui,
à raison des localités, ont droit de les réclamer, le rapporteur pro-
pose de la renvoyer au Comité de législation; quant au surplus,
il pense qu'il n'y a lieu de délibérer.
C' Le décret du 6-22 août 1791 ré- d'or et d'ar/foiil monnayées ou non,
gleinentait le scrviro des douanes. mais permeUail la sortie des ouvrajjes
'-' Le décret du 1 5 septembre 179:! d'orfèvrorie ne servant pas aux réremo-
inlerdisait Texporlalion des matières nies du cidle.
IV l'i
2^2 PROCHIS-VERBAUX DU COMITÉ [37 brjji. an ii|
La Section adopte ces propositions.
Le Président lève la séance à 1 o heures.
ViLLERS, A.-C. TlIIBAUDEAU.
CENTIEME SEANCE.
8 FRIMAIRE AN II.
Le huitième jour du mois de frimaire, deuxième année de la
République française, la Section de commerce s'est assemblée au
lieu ordinaire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Tbibaudeau, secré-
taire; Cbampigny, Chauvin, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des adresses et péti-
tions dont les extraits suivent :
1° Mémoire du citoyen Le Doyen, négociant à Laval; ce
citoyen, pour se rembourser d'une somme rpii lui était due pour
fourniture de toiles, a tiré sur son créanciin* de Valence, en Es-
pagne, une traite payable à Madrid. Le (louvernement espagnol
s'est emparé de cette créance française. Le dernier endosseur s'est
remboursé sur le citoyen Le Doyen. Celui-ci qui se trouve poursuivi
par les citoyens Patto, banquiers à Paris, sans égards au droit de
représailles d-écrété par la Convention , demande qu'il soit statué
sur cette affaire.
Renvoyé au Comité de finances, sous le n" 1/172.
3" Pétition des administrateurs du département des Roucbes-
du-Rhône tendant à obtenir le rapport du décret du 3 i mars der-
nier, qui conserve provisoirement la Chambre de commerce de
Marseille ^^l
Remise au citoyen Tbi!)nudeau, sous le u" i/((S().
3" Plaintes du citoyen Grand contre les abus que commettent
les marcliands qui vendent à faux poids et à fausse mesure.
Sur ces plaintes, numérotées 1/187, ^'^ Section passe à l'ordre
du jour, motivé sur ce que bi répression de ces abus appartient
aux ofïiciers de police.
à° Exposé que donne le citoyen Bordillon des abus que favori-
saient les assurances maritimes ; il demande leur abrogation.
'■' Le Hnroaii de siintô cl lo IJiirenu ia jiélilion de cetio commune renvoyée
tlo commerce de Marseille ('faienl con- aux (".omilés de commerce el de la ma-
sorvcs ])rovisoiremc>nl «jusqu'à ce ([tie rinen. — Voir Arch. nat. , F'' 908, lo
la Convenlioiinati(male ait prononcé sur pièce n" 1/186.
[Sfrim. ami] D'A GRICULTCRH:. commerce, etc. 2/13
Remis au citoyen Chauvin, sous le n" 1/190.
5" Pétition (lu citoyen Hébert tendant à solliciter l'établisse-
ment, flans les villes et bourgs de la République, d'ateliers de cha-
rité en assez grand nombre pour occuper les malheureux qui se
trouvent sans travail.
Renvoyée au Comité des secours, sous le n" 1 5o0.
6° Adresse du citoyen Maccary, négociant à Baltimore; ce
citoyen, qui a fait venir en France des denrées de première néces-
sité, demande que, pour lui tenir lieu de prix de ces denrées, son
correspondant de Nantes soit autorisé à expédier pour Baltimore
des objets de luxe dont l'exportation ne lui paraît défendue par
aucune loi, et que l'opposition faite à la sortie de ces objets par
la Régie des douanes soit levée.
Renvoyée au rapport du citoyen Flaussmann, sous ie n" iBôS.
7" Pétition du citoyen Le Noir, receveur de la douane à Canet"^,
par laquelle il expose que les /loo Hvres de traitement attribuées à
sa place ne lui permettent pas de payer ses contributions de 1 79:^
(ixées à '-jk livres. Ce citoyen ajoute qu'il a vainement sollicité de
l'avancement auprès des ci-devant fermiers généraux, et qu'm
1791 il leur a adressé les titres en vertu desquels il avait droit de
prétendre à une retraite. Comme cette affaire n'est point liquidée,
il demande le retour de ses pièces.
Renvoyée au Comité de liquidation, sous le n" 1 555.
8° Pétition de plusieurs fabricants suisses présentée parle citoyen
Gruet, rue Quincampoix, n" 17, tendant à obtenir le renvoi en
Suisse de trois pièces de mousseline qui, ayant été expédiées à
l'adresse de ce dernier, ne sont plus de vente en France.
Renvoyée au rapport du citoyen Haussmann, sous le n" i55().
9° Pétition du citoyen Renouard, membre de la commune de
Paris; ce citoyen observe que, pour économiser le bois ou autre
combustible nécessaire pour le brulemenl des titres féodaux, il
conviendrait de les jeter dans des pourrissoirs avec de l'eau en
quantité suffisante pour les réduire en pâte. Par ce procédé on
parviendrait, ajoute-t-il, à faire de nouveaux papiers communs
dont on se servirait pour affiches, enveloppes, etc.
Renvoyée au Comité d'instruction publique, sous le n" 1557.
10" Pétition du citoyen Denaurois, directeur de la manufacture
de glaces établie à Neuilly, par laquelle il annonce avoir fait à sa
Section la déclaration des sommes dues à cette manufaclure pour
envois faits à l'étranger, et celle des recouvrements à faire, (iomme
(1) Pyrcn»5cs-Orioii talcs.
^hh PROCES-VERBAUX DU COMITE [8 frim. an nj
une partie des sommes dues provient de plusieurs envois faits en
janvier dernier et mois suivants, et qui se trouvent présentement
en dépôt à Boulogne-sur-Mer et à Calais, le pétitionnaire demande
si ces objets ne doivent pas être considérés comme propriété étran-
gère et être rétablis dans sa manufacture.
Renvovée au rapport du citoyen Champigny, sous le n" i 56i .
Il" Réclamation du citoyen Guitton contre un jugement du
tribunal de commerce de Dunkerque rendu le 5 octobre J 79-3 , qui
l'a condamné à rembourser une lettre de change de 122 livres un
schelling sterling, tirée sur Londres, et dont le payement a été
refusé sur le pied du change à Paris, qui était de 5o livres par
livre sterling.
Remise au citoyen Chauvin, sous le n" i5o8.
12° Mémoire des citoyens Dallarde, Swan et C'" exposilif de
l'importation , par eux faite dans les ports de la République, de plus
de quatre-vingts navires chargés de blé, farine et salaisons, dont
huit viennent, malgré les difficultés de la navigation, d'entrer dans
le port du Havre.
Ces citoyens, qui espéraient emportera Philadelphie des objels
de luxe fabriqués en France, en échange de leurs blés, tels que sou-
liers de femme, gilets brodés, soieries, gants, etc., n'ont pu par-
venir à ce but, à cause de l'opposition qui a été faite à l'exporta-
tion de ces objets, en exécution des lois qui prohibent la sortie des
soieries; ils démandent que cette opposition soit levée et qu'il leur
soit permis d'embarquer au Havre, pour Philadelphie et Boston,
les objets de luxe énoncés dans leur pétition.
Renvoyé au rapport du citoyen Haussmann, sous le n" 1563.
1 3° Arrêté de la municipalité de Saint-Malo sur les mesures
qu'elle a prises pour l'exécution de la loi du 18 vendémiaire
relative aux marchandises anglaises.
Remis au citoyen Champigny, sous le n" 1 5()/i.
là" Lettre du Ministre de la justice expositive qu'un négociant
de Sivry, territoire étranger, a déclaré, le 5 vendémiaire, à la
douane de Solre-le-Château ^'^ vingt-deux caisses contenant des
batistes, linons, gazes, étoffes de soie et quincaillerie; que les pré-
posés des douanes se sont opposés à l'exportation de ces marchan-
dises et les ont saisies; que le tribunal d'Avesnes, devant lequel
cette affaire a été portée, n'a pas cru devoir prononcer avant d'en
avoir référé à la Convention. Le Ministre ajoute plusieurs observa-
tions et prie la Convention de les peser dans sa justice.
('î Livry : Belgique; — Soirc-lc-Gliàlcau : Nord.
I
[Sfium.anii] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 245
Komise au citoyen Haussmann, sous le n" i565.
1 5" Lettre du citoyen Royer, en date du mois dernier; il rap-
pelle au Comité de commerce les différentes pétitions qu'il a
adressées aux Assemblées Constituante et Législative sur les récla-
mations qu'il a à faire aux ci-devant fermiers généraux pour per-
ception d'un droit de 6 1. i 3 s. sur les eaux-de-vie.
Sur cette lettre, numérotée 1 566, le citoyen Gauthey, secrétaire
commis à la Section de commerce, observe que toutes les pièces y
énoncées sont entre les mains du citoyen Massey, ci-devant membre
du Comité de commerce.
D'après cette observation , la Section arrête qu'il sera écrit à cet
ex-député pour l'inviter à lui faire parvenir toutes les pièces dont
parle le citoyen Royer.
r6" Pétition du citoyen Thorin , inventeur de plusieurs procédés
pour la conversion de la tourbe en charbon; il offre ses services à
la République et demande à être employé à proximité des tour-
bières où la construction de ses fourneaux soit facde.
Renvoyée au rapport du citoyen Chauvin, sous le n" 1567.
17" Décret du 3 frimaire, rendu sur la proposition d'un
membre, qui ordonne que tous les objets qui étaient de la compé-
tence de la Commission créée le 20 juillet dernier, contre l'agio-
tage et l'accaparement, sont renvoyés au Comité de commerce '^^.
En exécution de ce décret, la Section de commerce arrête que
toutes les pièces, pétitions et mémoires relatifs à cette Commis-
sion , seront réunis à ceux qui dépendent de l'ancien Comité et au-
jourd'hui de la Section de commerce.
1 8° Observations des citoyens Tronson père et fils sur la loi qui
défend d'ac(|uitter les lettres de change tirées de l'étranger.
Ces négociants demandent, en conséquence des fonds considé-
rables qui leur sont arrêtés , qu'il leur soit accordé un délai pour
faire leurs payements , et la mainlevée des marchandises arrêtées ,
afin qu'elles puissent arriver à leur destination.
Renvoyées au rapport du citoyen Haussmann, sous le n" i^yo.
19° Lettre du citoyen Haudry, inspecteur des salines du Jura;
[il] sollicite en sa faveur une exception à la loi qui éloigne de toutes
les places publiques les ci-devant nobles.
Lettre du Ministre des contributions pubhques en faveur du
citoyen Haudry.
Renvoyées au Comité de sûreté générale, sous le n° lo-y 1.
20° Réclamations du citoyen Buchoz, physicien natura-
'') Procès-verbal de la Convention , p. 5i.
246 PROCES-VERBAUX DU COMITE [8 frim. an ii]
liste ^'^ contre le décret qui défend d'acquitter les effets tirés de
l'étranger; ce citoyen annonce qu'il est porteur d'une lettre de
change tirée de Mannheim, dont le montant , qui est de a , o o o livres,
forme la totalité de sa fortune; il demande en conséquence en sa
faveur une exception à la loi ci-dessus citée.
21" Lettre du Ministre de l'intérieur, du -^7 brumaire, sur
l'exception sollicitée par les fabricants de gaze à Paris en faveur
des soieries, gazes et autres objets de luxe qui se trouvent compris
avec ceux de première nécessité dont l'exportation est défendue.
Mémoire des citoyens Bellanger, Dumas et Descombes sur le
même objet.
Remis au citoyen Haussmann, sous le n" lôyS.
3 2° Pétition de plusieurs citoyens des Etats-Unis de l'Amérique
relative aux relations de commerce qui les lient ù la liépuhli(juo
française.
Décret de la Convention nationale du 5 frimaire qui renvoie la
pétition des citoyens des Etats-Unis aux Comités de commerce et
de salut public avec injonction d'en faire un prompt rapport '-l
Observations générales du Ministre de l'intérieur sur les motifs
qui doivent engager la France à étendre son commerce avec les
Etals-Unis de l'Amérique.
Renvoyées au rapport du citoyen Thibaudeau, sous le
n" 1078.
a 3° Mémoire par lequel le citoyen Langeron annonce avoir
inventé les moyens de fabriquer du papier avec des matières qui
ne coûtent rien et qui sont très abondantes en France; ce ciloven
propose de faire connaître ses procédés moyennant un dédomma-
gement honnête.
Renvoyé au rapport du citoyen Haussmann, sous le n" ii)7().
9/1° Réclarnatioa du citoyen Coquillon contre la saisie de
quatre mille livres de tabac faite à son préjudice par le commissaire
aux accaparements de la section du Nord'^l
('> Buf-'hoz (Pierre-Joseph), médc- ^-'' A la sôance du 5 frimaire des ci-
cin-ualuralistc, né on 17.51, mort en loyens des Ktats-l.nis. admis à la barre,
1807, l'ut mi'deciii du roi Stanislas de étaient venus demander la formation
PolojjMC: il a laissé un très grand nombre «d'une commission particulière qui
d'ouvra;[es d'histoire naturelle, en par- puisse s'occuper des airnires importantes
i'icuViar an Dicttoiiiiaire raisonné univnr- que les htats-Lnis ont à présenter et
xf.l (ks plantes , arbres rt arbustes de la delà suite des relations commerciales
Prance... (1770, ti vol. in-8"); un des deux peuples^; [Procès - verbal ,
Dictionnaire vétérinaire et des animaux p. ii8).
doniPHtifiues (1770-1776, G vol. in-8"); '■*' Le 10 brumaire an n les déléjjués
une Histoire universelle du rèjrne régé- do, A3 sections, réunis à l'F-véclié, ar-
/a/(i77i{, '.>'i vol. in-folio, dont 1 •.! de rélôrent qu'il sciait fait des visites <l<imi-
planclies). «-iliaires; ces visitcB seraient l'ailns le"
[Sfrim.aniiJ D'AGRICULTURE, commerce, etc. m
Renvoyée au citoyen Viilers, sous le n" i58o.
a 5° Réflexions du citoyen Guicliard sur la loi qui suspend le
payement des efl"ets au porteur tirés de l'étranger; ce particulier
demande si les banquiers de Paris et autres dépositaires de fonds
peuvent obtenir jusqu'à nouvel ordre les propriétés desdits parti-
culiers nés français.
Renvoyées au citoyen Haussmann, sous le n' i58i.
26" Pétition par laquelle le citoyen Henrion demande que l'in-
digo soit mis en réquisition.
Renvoyée au citoyen Haussmann, sous le n" i583.
27° Observations des citoyens Gérard sur la disette prochaine
d'indigo et surtout de coton , sur la nécessité de prendre des me-
sures pour assurer aux fabriques nationales les matières premières
nécessaires pour y maintenir l'activité et enfin sur les moyens de
faire venir en France, des colonies françaises, les cotons et indigos
chargés sur des navires français qui sont en relâche dans les ports
des Etats-Unis de l'Amérique septentrionale.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" i58à.
28° Lettre des membres du Comité de surveillance des subsis-
tances militaires , suivie d'un mémoire de l'Administration des hôpi-
taux militaires expositif de la cherté des différents objets néces-
saires au service de cette administration et qui ne se trouvent point
compris dans la loi du 9(^ septembre dernier, qui fixe le maximum
des denrées de première nécessité.
Remis au citoyen Champigny, sous le n" i585.
29" Lettre de la municipalité de Pitres f'^ expositive de ce qu'en
conformité de' la loi du 26 juillet 1793, plusieurs détaillants de
vin et d'eau-de-vie, n'ayant point fait la déclaration de ces boissons
mêmes jours, à la même heure, dans
les liS sections; elles auraient lieu le
premier jour de la deuxième décade de
brumaire à trois heures du matin ; elles
avaient pour but de découvrir les den-
rées et marchandises de première néces-
sité que les citoyens pouvaient avoir
au delà de leur consommation ; toute
denrée ou marchandise de première
nécessité qui se trouverait chez des ci-
toyens non marchands excédant les be-
soins présumés pour leur légitime con-
sommation serait saisie ; les marchands,
au cours de ces visites, devaient pré-
senter les déclarations qu'ils avaient dû
taire aux commissaires des accapare-
ti'ents, l/cs Comités de salut public et de
sûreté générale prévenus, arrêtèrent
que les visites n'auraient pas lieu (Cf.
Mellié, Les Sections de Paris, Paris,
1898). — Ce projet de visites domici-
liaires indique combien on se préoccu-
pait de l'application des lois contre
l'accaparement. — Plus tard, dans une
circulaire du 3:î frimaire an m, le Co-
mité de sûreté générale prévint les coni.-
missaires des comités révolutionnaires
(réunion de quatre sections) que dans
leurs rapports décadaires ils devaient
(loi du i4 frimaire an 11) les rensei-
gner — entre autres choses — sur
l'observation des lois contre les accapa-
rements (Ibidem, p. 3 25).
(') Eure;
248 PROCES-VERBAUX DU COMITE [8 fbim. a^ ii]
dont ils étaif^nl possesseurs, se plaignent de la saisie qui a été faite
de ces marchandises par le commissaire aux accaparements. La mu-
nicipalité demande si, attendu que la loi ne présente aucue excep-
tion, elle doit livrer les prévenus aux tribunaux ou si elle doit se
borner à la confiscation des marchandises non déclarées.
Renvoyé au citoyen Thibaudeau, sous le n° t 586.
So" Lettre des chargés d'affaires de la ci-devant Compagnie des
Indes, en date de ce jour, par laquelle ils exposent qu'un vaisseau
venant du Bengale, venant d'arriver à Lorient, la municipahté de
cette ville se refuse à mettre sa cargaison à leur disposition.
La Section de commerce passe à l'ordre du jour sur cette lettre,
motivé sur ce que les pétitionnaires doivent préalablement se pour-
voir à la Convention.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur la demande de la
municipalité d'Arrou, au département de l'Eure [-et-Loir], distribuée
le 96 brumaire, sous le n" 1/17(8, et tendant à faire confirmer par
la Convention la création faite à Arrou d'un marché tous les mardis
de chaque semaine, en exécution de l'autorisation du département
de l'Eure [-et-Loir].
La Section, sur la proposition du rapporteur, ajourne indéfini-
ment la demande de la municipalité d'Arrou.
Le citoyen Haussmann fait un rapport sur la pétition du citoyen
Neyer, distribuée le 27 brumaire, sous le n° i5/i2, et tendant à
être autorisé à envoyer en Suisse, à Chrétien Demehel, graveur,
quatre planches de cuivre polies et brunies, prêtes à être gravées,
dont le poids de soixante-treize livres est évalué 6 /ta 1. 2 s., aux
ofîVes que fait le pétitionnaire de faire rentrer dans la République
la même quantité de cuivre brut.
La Section de commerce, d'après les considérations dévelop[)ées
par le rapporteur, ajourne la demande du citoyen Neyer.
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERs; A.-C. TuiBAUDEAu, secri'luire.
CENT-UNIEME SEANCE.
1 9 FRIMAIRE AN II.
Le duodi, douzième jour du mois de frimaire, ")." année de
la liépublique française, le (Comité de commerce s'est asseniblt'.
Présents : les citoyens Villers, président: Thibaudeau, secré-
taire; Chauvin, Champigny, Jay, Haussmann.
[i -1 FRiM. ami] D'AGRICIILTIIUK, COMMERCE, ETC. 2^i9
Le Président ouvre la séance par la distribution des pièces et
m(;m()ires dont les extraits suivent :
i" Lettre du Ministre de la justice, du i g août 1 7<j3 , relative à
un ju^^ement rendu le a juillet par le tribunal du district de Por-
rentruy, qui accorde la mainlevée de i()f> livres en numéraire
saisies par les préposés des douanes au préjudice des citoyens Pa-
ruttet et Cattin.
Remise au citoyen Chauvin, sous le n" iSyS.
9° Observations des cbamoiseurs de Niort sur la loi du -u) sep-
tembre 1793 relative au maximum; ils se plaignent de ce que,
dans le district de leur résidence, on a assujetti i\ la taxe prescrite
par la loi du 99 septembre les peaux chamoisées, tandis que cette
taxe ne doit être applicable qu'aux cuirs qui sont reconnus d'une
nécesité indispensable.
Remises au citoyen Chauvin, sous le n" i588.
3" Observations du citoyen Chardon sur la disette de tabacs que
semble lui faire présager en France l'exécution de la loi relative au
iiKi.rnnum; ce citoyen indique des moyens pour prévenir cette future
pénurie.
Renvoyées au rapport et à l'examen de la Commission des sub-
sistances, sous le n° i585.
/i" Pétition du citoyen Casimir Fournier, négociant à Gothem-
bourg'^^, par laquelle il expose qu'il a introduit dans les ports de
la République des grains et autres objets de première nécessité
dans l'espérance de charger en retour des cafés et autres objets de
consommation.
Le citoyen Casimir demande que, pour lui tenir lieu du paye-
ment des grains par lui importés, il lui soit permis d'exporter
quarante-huit milliers de café sur le navire VOrion, qui se trouve
maintenant en chargement dans le port du Havre.
Renvoyé au Comité de salut public, sous le n" 1690.
5° Lettre du citoyen Verrières, du 19 décembre 1799, exposi-
tive que l'invasion de la ville de Parthenay par les rebelles l'a mis
dans l'impossibilité de satisfaire à ses engagements envers l'Admi-
nistration de l'habillement des troupes. Ce citoyen ajoute que, les
retards qu'il a été obligé de mettre dans ses fournitures ne
provenant pas de sa faute, il serait juste de lui en payer le mon-
tant conformément aux. conditions stipulées dans son marché
du 19 décembre dernier, et sans avoir égard à la loi du
maximum.
(•) Suède.
250 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [iq frim. an ii]
Cette réciamation est renvoyée à la Commission des marchés,
sous le n" 169 2.
6" Lettre du citoyen Letombe, ci-devant consul de France de
Boston, à laquelle il joint cinq tableaux du commerce entre la Repu
blique française et celle de Massachusetts, deux états du commerce
général de cette dernière République et une note explicative de
ces tableaux. Le citoyen Letombe fait hommage à la Convention
de ces ouvrages.
Remis au citoyen Thibaudeau, sous le n" i5t)3.
'7" Lettre du citoyen Monroi par laquelle il demande s'il peut
continuer avec la Suisse et l'Amérique septentrionale le commerce
(lu safran.
Dans le cas où ce citoyen pourrait se livrer à cette spéculation ,
il s'engage à faire tout ce qui dépendra de lui pour apporter du
blé et des matières premières dont nos manufactures ont un pres-
sant besoin.
Remis au citoyen Haussmann, sous le n" 109/1.
8" Adresse des républicains de la Société populaire de Gre-
noble sur les mesures à prendre pour maintenir l'activité dans les
manufactures et les ateliers publics et pour prévenir l'exportation
(le nos marchandises.
Remis au citoyen Haussmann, sous le n" 1695.
9° Lettre de la municipalité de Rouen expositive qu'une disette
prochaine de matières premières telles que laines, cotons, etc.,
donne aujourd'hui des inquiétudes aux fabricants de son ressort et
fait craindre de voir sous peu leurs manufactures dans l'inaction.
Cette lettre, numérotée 1^97, est renvoyée à la Commission
des subsistances.
10" Pétition des citoyens Lauchon frères et C'", négociants à
Lorient, tendant à réclamer contre la perception faite par le rece-
veur des douanes de cette ville de 1 8 livres par chaque quintal de
sucre et cassonade faisant partie de la cargaison du navire fran-
(;ais le Pe^Q>y, arrivant de l'Ile de France.
Les pétitionnaires appuient leur réclamation sur la loi du
1 h septembre dernier qui supprime les droits d'entrée sur les
sucres venant des colonies françaises et demandent que la moitié
de la cargaison soit exceptée des dispositions de la loi du maximum.
Cette pétition (ist remise au citoyen Champigny, sous le
n" 1698.
11" Réclamation du citoyen Râteau, propriétaire cultivateur h
Lormont, d('partement du Bec-d'Anibès, contre la saisie, faite à son
pn'judice, des qualorzi.' tonneaux cl trois barriques de vin, motivée
[i-3 FRiM. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC.
251
sur ce qu'il n'a point fait la déclaration prescrite pur l'article 5 de
de la loi du 2(5 juillet dernier ^'^
Renvoyée au rapport du citoyen Villers, sous le n" i')9<).
1 a" Décret de la Convention nationale du 8 frimaire qui
charge les Comités de salut public, de marine et de commerce
réunis, de lui faire incessamment un rapport sur les exceptions
nécessitées en faveur des vaisseaux chargés sous pavillon neulre
de denrées et marchandises non prohibées, dont le décret du
3 septembre avait permis la sortie et que celui du 1 1 du même
mois a retenus dans nos porls'-l
Remis au citoyen Haussmann, sous le n" i6oo.
1 3° Pétition du citoyen Mather, fabricant de velours et étoffes
de coton dans plusieurs départements du nord. Ce citoyen fait
(tlfrande de quatre pièces d'éiofles sortant de ses ateliers, pour l'ha-
billement des troupes de la République et demande, si les marchan-
dises de ses fabriques sont jugées bonnes, de consacrer d'une
manière désintéressée, pendant six mois, tous ses ateliers pour le
service de la République. Le zèle de ce citoyen est tel qu'il désire
surveiller lui-même pour cet effet les ^,ooo ouvriers qu'il occupe
journellement.
Renvoyée au rapport du citoyen Thibaudeau, sous le n" i6oi.
Le citoyen Cliauvin fait un rapport sur les réclamations des
citoyens du canton de Duras '^^, distribuées le 22 du mois dernier,
sous le n" làijjh. Ces citoyens, expose le rapporteur, demandent
une exception à la loi du 1 5 août dernier qui défend la sortie des
vins et eaux-de-vie du territoire de la République. Le Comité
passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, motivé sur la loi.
Le même rapporteur fait pareillement adopter l'ordre du jour
sur les observations et réclamations des citoyens du canton de Sou-
mensac, département de Lot-et-Garonne, distribuées le 20 du mois
dernier sous le n" lAgc) et tendant à être autorisés à échanger avec
l'étranger leurs vins contre des subsistances de première nécessité.
''' «Pendant les huit jours qui sui-
vront la proclamation du présent décret
ceux qui tiennent en dépôt, dans
([uelque lieu que ce soit de la Répu-
blique, une des marchandises ou den-
rées désignées dans Tarticle précédent
[les dejirées de première nécessité]
seront tonus d'en faire la déclaration à
la municipalité ou section dans laquelle
sera situé le dépôt desdites denrées ou
marchandises. . . ^1 (Décret du a (5 juillet
17^3 contre les accapareurs).
'") Le décret du 11 septembre 1798,
relatif" aux marchandises char{Ȏes sur les
vaisseaux pour sortir de France, rapjior-
tait l'article 1" du décret du 3 sep-
tembre, et interdisait la sortie des
marchandises portées par le décret du
1 5 août — relatif aux denrées et mar-
chandises de première nécessité dont la
sortie était défendue — sauf les excep-
tions portées dans les articles a , 3 , /(
l'I 5 du décret du 3 septembre.
>'• Lol-t'l-Garonne'-
252 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 frim. an h]
Un membre observe que , plusieurs affaires renvoyées à l'examen
tle l'ancien Comité de commerce et Commission des accaparements
se trouvant maintenant sous les scellés apposés chez les différents
députés cjui en ont été chargés, il serait nécessaire d'en faire
ordonner la remise à la Section de commerce, afin qu'elle statuât
incessamment sur les réclamations des citoyens y intéressés.
La Section de commerce, sur cette observation, arrête que le
citoyen Thibaudeau, l'un de ses membres, se transportera au
(îomité de sûreté jjénérale pour réclamer les papiers appartenant
et faisant partie des affaires qui concernent aujourd'hui la Section
de commerce et qui se trouvent sous les scellés apposés chez les
citoyens Osselin, Perrin, Lacaze, Laurence et Ducos, ex-députés
à la Convention et ci-devant membres du Comité de commerce et
Commission des accaparements (^^.
Le citoyen Haussmann fait un rapport sur diverses pétitions
renvoyées au Comité par décret de la Convention nationale et
tendant à permettre l'exportation par terre et par mer de plu-
sieurs marchandises de luxe ; il a présenté un projet de décret qui
a été adopté à la charge d'être soumis à la délibération du Comité
général , afin de faire nommer des commissaires pour se concerter
avec le Comité de salut public avant de le proposer à la Con-
vention.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur la pétition du dépar-
tement des Bouches-du-Rhône, distribuée sous le n" 1A86 et
tendant à obtenir la suppression de la Chambre de commerce de
Marseille :
On proposa à la Convention, dit le rapporteur, le 3i mai dernier (vieux
style), de supprimer ie Bureau du commerce delà commune de Marseille.
Barbaroux, qui pi-ésumail déjà que la conservation d'une agrégation de
fédéi-alisles n'était pas indilïerente à ses vues, détermina l'émission d'un
de'cret cjui l'autorisait; c'est ce Bureau de commerce (|ui s'est toujours montri'
en révolte ouverte contre les décrets de la Convention nationale. 11 n'a point
trompé l'attente des fédéralistes et les espérances cju'ils fondaient sur lui; sa
caisse soldait les bataillons qui devaient composer la force départementale et
qui alimentait les fauteurs du fédéralisme; c'est dans cette caisse ([ue l'on
transporta l'argent qui fut pris à la Monnaie. Ces considérations oui d('terminé
les citoyens de Maiseille ù vous demander la suppression de la Cliambre de
commerce de leur commune.
^'^ Ossolin , d(''j)iilé de l'aris, ron- à mort le 9 brmnairo an 11 ; — I^au-
damné à la déportation le 1 '1 friniairo renro, dcputé de la JMandic, l'un des
an n ; — l'errin, député de l'Aulie, -78, rappelé le 18 frimaire an ni; —
mis en accusation le 8 octobre 1798, Ducos , député de la Gironde, condamné
mort au ba{jne à Toulon on 179^ ; • — à mort le 9 brumaire an u. Voir la liste
Lacaze , député de la Gironde, rondauuié des con\entionnels par M. J. (!i:ikfiibv.
[i? KB.M. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 253
J'ai pensé qu'il ii'('lail pas siilllsant ch; consacrcM- par un df'crol In vri.'u des
[latrioios de iMarseillo à ccl égard . mais qu'il fallail oncuio frapper les com-
merçants orgueilleux, qui composaient le Bureau et leur faiic rendre un
compte sévère des fonds qu'ils avaient touchés.
Le rapporteur propose et le Comité adopte le projet de dr'ciet
suivant et arrête en outre (pi'il sera comniuni(pié à la prochaine
assemblée du Conuté général.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité d'agriculture, de commerce et des ponts et chaussées,
décrète :
Art. l''^ Le décret du 3i mars dernier, en ce qui concerne la
conservation provisoire du Bureau de commerce de Mars(;ille, est
rapporté; les objets de comptabilité dont il était chargé seront
réglés conformément aux dispositions de la loi du 6 septembre
1799.
Art. 2. Les administrateurs du Bureau de commerce, qui se
sont maintenus dans leurs fonctions depuis la promulgation de la
loi du 6 septembre 1792 , seront mis en état d'arrestation et tenus
de rendre compte au Directoire de district de Marseille du mon-
tant des droits qu'ils ont continué de percevoir sur les marchan-
dises; d'en faire le versement dans le délai d'un mois dans la
caisse du receveur du district ainsi que des sommes enlevées de
l'hôtel de la Monnaie et déposées dans la caisse du Bureau de
commerce, sauf à être statué sur le remboursement des sommes
qui seront jugées avoir été légitimement employées.
Le Comité adopte ce projet et charge le rapporteur de le sou-
mettre à la discussion du prochain Comité généraH^'.
Le citoyen Chauvin fait un rapport sur la pétition du citoyen
Thorin, distribuée le 5 [8] de ce mois sous le n" 1 667 et tendant à
être employé aux travaux qu'exige la conversion de la tourbe en
charbon, conformément au projet de construction de fourneaux
dont il est l'auteur et qui seraient établis pour le compte du Gou-
vernement.
Le Comité, sur la proposition du rapporteur, renvoie la
demande du pétitionnaire au Comité d'instruction publi([ue pour
savoir quels sont les avantages qui peuvent résulter de la conver-
ti' Le décret fut présenté le lendc- nationale le ienik'Miaiu 1/1 rriinain'.
main, i3 frimaire, au Comité en séanrc ( Voir le lon)e III de la présente pnldi-
plénière; il fut adopté par la Convention cation, p. lO;^.)
25A PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [12 fium. an h]
sion de la tourbe en charbon , et les moyens de mettre cette mé-
thode en pratique.
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERS, A.-C. ThIBAUDEAU.
CENT-DEUXIEME SEANCE.
17 FRIMAIRE AN II.
Le septidi, dix-sept frimaire, 3" année de l'ère républicaine, le
Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Chauvin, Haussmann.
La séance est ouverte par le rapport qu'Haussmann fait de la
conférence qu'il a eue avec la Commission de salut public [su-] et la
Commission des subsistances au sujet du décret relatif à l'expor-
tation.
Le (îomité arrête que toutes les pétitions relatives à cet objet
qui arriveraient au Comité seront renvoyées au Comité de sahit
public.
Il a été fait un rapport sur la lettre du citoyen Bassignv, négo-
ciant à Sarreguemines, numérotée 1611, dont l'objet était de
proposer au Gouvernement d'échanger une maison dont ce citoyen
est propriétaire à Sarreguemines contre un corps de logis et
dépendances situé à llemelfing'^* et appartenant à la Nation, afin
d'y établir des filatures de coton et manufactures de tabac.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité des domaines.
H a ensuite été fait un autre rapport sur le projet d'établisse-
ment présenté par le citoyen Petel l'aîné (numéroté 1G08), dont
le but est de faire sup[)léer au savon et à la soude un composé de
plantes marines susceptible de produire les mêmes effets que le
savon.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité d'instruction pu-
blique.
On procède à la distribution des pétitions et adresses dont les
extraits suivent :
1° Pétition du citoyen Delamotte, consul des Etats-Unis
d'Anïéricpic , tendant à solliciter la permission d'expédier à Des-
doity et Conqiagnie, négociants à New-York, les cinq balles de tapis
(" Moselle.
\
[.7 iT.ni. ANii] D\\GRIGULTURE, COMMERCE, ETC. 255
de pied en moquette, qu'ii se disposait à faire embarquer an
Havre pour cette destination lorsqu'un décret rendu le der-
nier en défendit la sortie.
Cette pétition, numérotée 160^, a été renvoyée au Comité de
salut public.
2" Pétition des membres composant le tribunal de commerce
du département de Paris, tendant à ce qu'il soit incessamment
statué par la Convention sur le sort des créanciers de la ci-devant
juridiction consulaire de cette ville. Les pétitionnaires demandent
en outre qu'en déclarant la ci-devant maison consulaire proprirlé
nalionale, le département de Paris soit chargé de pourvoir comme
dépenses locales à tous les frais que peut nécessiter son tribunal
de commerce ^'^
Cette pétition, numérotée i6o3, a été remise au citoyen
Villers.
3° Pétition du citoyen Claude -Germain-Nicolas Gueron , membre
du Comité de surveillance de la commune d'Auxerre, exposilivc
que, par une fausse interprétation des lois sur les subsistances, il
a été condamné par l'un des juges de paix de la commune d'Auxerre
en 1,000 livres d'amende pour avoir fait charger, le 28 du mois
dernier sur sa voiture, environ six quintaux de blé, quatre quin-
taux d'orge et un quintal et demi d'avoine destinés pour sa con-
sommation et celle de sa maison sans avoir pris un acquit-à-caution.
Le citoyen Gueron demande la cassation du jugement rendu par le
susdit juge de paix.
Cette pétition, numérotée i()o6, est remise au citoyen Thi-
baudeau.
/i" Pétition du citoyen Azéma au nom des propriétaires d'une
mine de fer située dans la commune de |la] Voulte, département de
l'Ardèche; ce citoyen, en exposant que les propriétaires de cette
mine ont , depuis plusieurs années , fait faire diverses expériences
(}ui, toutes, ont donné des résultats avantageux, demande l'auto-
risation du Gouvernement pour faire faire dans la fonderie du
Creusot, située dans le département de Saône-et-Loire , l'essai en
grand de lamine de fer de la Voulte, dont l'exploitation, ajoute-t-il,
ne pourrait que tourner au profit de la République.
Cette pétition, numérotée 1602, a été remise au citoyen Thi-
baudeau.
Les pétitions et mémoires relatifs à l'exportation, renvoyées
^'> Le siège de la jiiridicllon ronsiilaire était situé tcCloîtrc et derrière Saint-
Merri».
256 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 ihim. an iij
au Comité de salut public en exécution de l'arrêté pris au com-
mencement de la séance de ce jour, sont portés sous les n°' 1 533 ,
loyo, i583, 1674, i58i, 1/198, i5G5, i5G3, 1/170, i59i,
ihhk, i556, i553, i53/i, 169/1, iBgS, 1690, 1600, i53/i,
1675, 1/102, 1180, i/n3, 1376, 1398, 1390, iAo5 et
1 /i 0 3 .
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERS, A. -G. ThIBAUDEAU.
CENT-TROISIEME SEANCE.
27 FRIMAIRE AN II.
Le septidi, vingt-septième jour de frimaire, deuxième année de
l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Champigny-Clément, Nicolas Haussmann, Chauvin.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions, adresses
et mémoires dont les extraits suivent :
1" Observations tendant à démontrer la nécessité d'excepter
de la loi du maximum les cuirs tirés de l'étranger et fabriqués en
France par ie citoyen Desmarest.
Réilexions du même sur la disette d'écorce de chêne , matière
nécessaire pour la préparation des cuirs.
Ces pièces, numérotées 1/170, sont renvoyées à la Commission
des subsistances.
2° Mémoire par lequel le citoyen Morize propose les moyens
de suppléer aux matières premières nécessaires à la fabrication du
papier.
Renvoyé au Comité d'instruction pubHque, sous le n" iSgG.
3" Lettre du Comité de surveillance de Villers-Cotterets, en date
du 3 frimaire, portant envoi du tableau comparatif du prix lixé
par le district de Reims pour la vente des draps de Silésic de la
manufacture de Villers-Cotterets avec le prix de 1790.
Renvoyé à la Commission des subsistances, sous le n" 1 Go 5.
/r Adresse du (-itoyen (Jille, épici(M- à Tours, incarcéré pour
avoir, à l'époque de la promulgation de la loi du maximum, vendu
vingt-cinq Hvres de cassonade ou sucre à raison de 2 S sols la livre,
prix un peu au-dessus de celui fixé par celte; loi.
Ce citoyen, pour sa juslilicalion, déclare que sa contravention
[q7^Rim- AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 257
est la suite d'une erreur bien involontaire. Il demande d'être mis
en liberté.
Le Comité passe à l'ordre du joiu' sur cette adresse (n" ilicy ),
motivé sur la loi.
5" Lettre du citoyen Meuron, marchand de jouets d'enfants,
par laquelle il demande si les clefs dorées et autres ouvrages de
cette nature dont il est possesseur doivent être considérées comme
marchandises anglaises.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte affaire, numérotée
1610.
6° Pétition du citoyen Haire, marchand à Tournan, district de
Melun, expositive de la vente qu'il fit au citoyen Chéradame,
négociant à Paris, de quatre mille cinq cents livres de laine, avant
l'époque de la promulgation de la loi du nta.vimiim et de la difficulté
que lui fait celui-ci de lui en payer le montant conformément à leurs
conventions, dilïiculté motivée sur les dispositions de cette dite loi.
Le citoyen Haire, qui se Irouve en instance aujourd'hui avec le citovr'n
Chéradame, au tribunal de commerce de Paris, pour raison du
payement de la somme sus-énoncée, prie le Comité de lui donner
l'interprétation de l'article 19 de la loi du aq septembre dernier,
sur lequel se fonde son adversaire.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur la réclamation du citoyen
Haire, motivé sur ce que c'est aux juges à expliquer la loi.
7° Lettre du Ministre des affaires étrangères, en date du 10 fri-
maire dernier, expositive que les circonstances de la guerre ont
empêché plusieurs départements frontières à se conformer à la loi
du 22 août 1791 qui porte que l'étendue des deux lieues frontières
sera fixée par des poteaux plantés à la distance de deux cents toises
les uns des autres , et que de cette inexécution il résulte que les
lois prohibitives à l'entrée et à la sortie de la République se
trouvent sans effet.
Cette lettre, numérotée 1610, est remise au citoyen Villers'^'.
8° Pétition des citoyens Quinemant et Nadran, commission-
naires d'eaux-de-vie à la Rochelle, tendant à faire annuler un
'" Le décret relatif aux douanes —
articles A 3 et 43 du titre XIII de la loi
des douanes du 99 août J 791 — n'était
pas encore exécuté dans la r^^jçion du
Nord, en vendémiaire an m; le com-
missaire national du district de Sedau
réclamait, à cette date, contre, l'inappli-
cation de la loi du 39 août 1791 ; «les
l)arliculiers arrêtés rjrculanl dans les
deux lieues limitrophes, avec des mar-
chandises sujcttesaux droits ou prohilices
à la sortie, se font im moyen de ce qu'il
n'y a pas do poteaux plantés et prétextant
de leur ijrnorance ils évitent les peines
prononcées par la loi ([uaud le tribunal
n'est pas convaincu que ces particuliers
savaient que vraimcn>t ils se tronvaii-nt
dans les deux lieues frantièrcs-?.
258 PROCES-VERBAUX DU COMITE [syrani. ami]
jugement rendu contre eux par le tribunal de commerce de la
Rochelle sur la demande de plusieurs négociants de cette ville et
dont l'objet est relatif aux dispositions de la loi du maximum.
Cette pétition , numérotée i G i A , a été remise au citoycji
Champigny.
()° Réilexions de la Société populaire de Pont-Audenier sur la
disette des cuirs et sur les moyens de rendre cette pénurie moins
sensible.
Remises au citoyen Chauvin, sous le n° i 6 i 5.
1 o'' Réclamation de la citoyenne Douillet, marchande à Vire,
contre les dispositions de la loi du maximum que les administra-
teurs du district de Caen lui opposent relativement au payement
qu'elle sollicite pour raison des fournitures par elle faites d'habits,
vestes , culottes et bonnets aux volontaires de la première réquisi-
tion de ce district.
Cette réclamation , numérotée i G i y, est remise au citoyen Villers.
Il" Réclamations du citoyen Sallembier relatives à la fourni-
ture des habillements et équipements qu'il était chargé de faire
pour les régiments d'artillerie, d'infanterie et de marine.
Ces réclamations, numérotées i5i8, ont été renvoyées au
citoyen Villers.
1 2° Demande de la Société populaire de Saint-Sevcr tendant
à faire autoriser les départements à régler l'ordre des marchés
conformément à l'ère républicaine.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette demande, numé-
rotée 1 6 1 f) .
iS" Pétition du citoyen Marchand, entrepreneur des peintures
des vaisseaux du port de Brest, tendant à être autorisé de se
procurer à l'étranger les matières indispensables pour l'usage des
vaisseaux de la République et à ce qu'elles soient exceptées des
taxes faites en exécution de la loi du maximum.
Cette pétition, numérotée 1620, est renvoyée à la Commission
des subsistances.
\k° Lettre du citoyen Coreu, de Dunkerque, par laquelle il
demande que la loi du maximum soit applicable aux tabacs en
feuilles ahn que le détaillant de cette marchandise ne soit pas
obligé de la vendre à un prix inférieur à celui qu'il paye au mar-
chand en gros.
Sur cette lettre, numérotée 1622 , le Comité n'a rien statué.
iB" Adresse du Conseil général de la commune de Favières^'^
^'' .Sainl-Sulpico-de-Favicres? (Seine-el-Oise).
[aypRiM.ANii] D'AGRIGULTUlîE, COMMERCE. ETC. 25«J
tendant à obtenir la faculté d'établir des foires et marchés dans
l'enceinte de cette commune.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n" i6o3.
i ()" Pétition du citoyen Jacques-Hubert Joinneau, cultivatour à
Voulx, canton de JNemours, déparlement de Seine-et-Marne, indi-
cative des moyens de sévérité à mettre en usage contre les acca-
pareurs.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition , numérotée
1 (j 2 /l .
1 7" Pétition de la coramime de Mont-Serein , district d'A vallon ,
département de l'Yonne'^', tendant à obtenir l'autorisation de la
Convention pour l'établissement de foires et marchés qu'elle a
formés dans son arrondissement.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n° iGqB.
1 8° Lettre des citoyens Akermann et Martin, négociants anglais
et fabricateurs de plomb à giboyer à l'instar et dans la m^me per-
fection de celui fabriqué en Angleterre; ces citoyens, qui ont été
mis en arrestation conformément aux dispositions de la loi relative
aux étrangers, demandent à être mis en liberté et rendus à leurs
ateliers'^'.
Cette affaire a été renvoyée au citoyen Thibaudeau, sous le
n" 1626.
19° Lettre du citoyen Domonget, de Grenoble, en date du 9
du deuxième mois de l'ère républicaine, relative à la formationd'un
établissement général qui donnerait à la République la plus grande
quantité de chevaux qui seraient les meilleurs possible.
Cette lettre, numérotée 1697, est renvoyée au rapport du
citoyen Chauvin.
20° Pétition des citoyens Jeuffrenet, Roger et Maiss le jeune,
marchands de bois, tant en leur nom qu'en celui de leurs con-
frères, par laquelle ils demandent si la loi du maximum du
2() septembre dernier donne la faculté de résilier les marchés
qu'ils ont faits avant la promulgation de cette loi.
Sur cette pétition, numérotée 1628, le Comité passe à Tordre
du jour.
21" Pétition des citoyens Robert Paillot et veuve Mourot
expositive que la sécheresse de l'été dernier les ayant empêchés de
(') Nom révolutionnaire de ^fontréal. devaient i-lre mis en état d'arrestation
('^ Par le décret du 1"' août 1793 les et le scellé apposé sur leurs papiers,
étrangers des pays avec lesquels la Ré- caisses et efl'ets. - Des décrets posté-
publique était en f^uorrc et non demi- rieurs exceptèrent les né/yociants fl oii-
ciliés en France avant le i h juillet i 7X9 vriers de ce> mesures de police.
'7-
260 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 frim. an n]
faire arriver à Paris les planches de sapin qu'ils avaient sur le
port de Bar-sur-Ornain, pour l'approvisionnement de la capitale,
la municipalité de Bar en a ordonné la vente à tous venants lors
de la promulgation de la loi sur les accaparements.
Les pétitionnaires demandent qu'il soit défendu à cette munici-
palité de faire mettre en vente ces sortes de marchandises et qu'il
leur soit permis de les faire arriver à Paris.
Sur cette pétition , numérotée 1 6 3 1 , le Comité passe à Tordre
du jour.
22" Lettre des administrateurs du district d'Alençon relative à
la loi sur les accaparements et aux mesures qu'ils ont prises pour
en assurer l'exécution.
Cette lettre est remise au citoyen Villers, sous le n° 1 633.
2 3° Beprésentations du citoyen Antoine ArgiUers, habitant de
Montpellier, sur la perle que lui fait éprouver la taxe faite en
exécution de la loi du maximum, d'environ dix quintaux de tahac
dont il est possesseur.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numérotée
i63Zi.
2/1° Adresse de la commune, des onze sections et de la Société
populaire de la ville d'Orléans portant féhcitations à la Convention
sur la loi du maximum et demande que la peine de mort soit
décrétée contre les marchands qui, sous prétexte de pertes éprou-
vées par la loi du maximum, déclareraient des faillites qui seraient
reconnues frauduleuses.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte adresse, numérotée
i636.
9 5" Pétition de la commune d'Orsay, district de Versailles,
département de Seine-et-Oise, tendant ;\ demander le maintien
du marché établi en cette commune en conformité des dispositions
de la loi du h mai tyijS"^ et de l'arrêté du département de
Seine-et-Oise.
Cette affaire est remise au citoyen Haussmann, sous le
n" 1637.
26° Lettre du citoyen Magenthies, de la Section de l'Unité '2),
rue du Colombier, en date \\\ 8 frimaire, tendant à ce qu'il soit
nommé des commissaires à l'pffet de procéder à la levée des scellés
apposés sur les papiers de Septeuil parmi lesquels se trouvent des
('> 11 s'afjit (lu (lécrcUlii h mai 1793 la vente ailleurs que dans les marL-liés.
relatif aux subsistances: voir les artirjes ('J De 1791 à avril i79.'5 section des
6 et 7 de ce décret; l'art. 6 interdisait Quatro-Nations.
[9.7 KRiM. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 261
pièces et mémoires authentiques relatifs à la créance qui lui est due
par le citoyen Magon de la Balue ^^K
Sur cette affaire, numérotée i()38, le Comité passe à l'ordre
du jour.
97° Lettre du citoyen Le Clerc, entrepreneur des charrois à
l'armée du Nord, par laquelle il propose l'établissement d'une ma-
nufacture de potasse.
Renvoyé au Comité de salut pubhc, sous le n° il)3().
28" Pétition du citoyen Alexandre Guastella, négociant à Paris,
par la([uelle il expose que le Bureau des douanes lui a refusé de
plomber une partie d'étoffes de soie qu'il se disposait à expédier à
Genève, sous le prétexte que les étoffes étaient généralement com-
prises dans la loi du 2() septembre qui en prohibe la sortie, quoique
celle du i5 août déclare que les étoffes de soie n'y sont point
comprises.
Le pétitionnaire demande un décret interprétatif de celui du
2() septembre.
Renvoyé à la Commission des subsistances, sous le n" 16/19.
acj" Lettre des officiers municipaux de Limoux, en date du
9.8 brumaire, à laquelle ils en joignent plusieurs écrites aux citoyens
droguistes de leur ville par des négociants de Marseille, Bordeaux
etBéziers, qui constatent le refus fait par ces négociants de faire
des expéditions de marchandises analogues à la profession des
marchands droguistes.
Les officiers municipaux susdits demandent qu'il soit pris des
mesures coercitives contre les négociants des villes sus-dénom-
mées.
Renvoyé à la Commission des subsistances, sous le n° 1 G60.
3o" Pétition du citoyen Gonord le jeune, volontaire de la pre-
mière réquisition de la Section des Gardes françaises, tendant à
faire prohiber la fabrication des amidons.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" i GG 1 .
3i" Extrait d'une lettre du citoyen Bedigis, commissaire du
Conseil exécutif dans le déparlement de la Seine-Inférieure, énon-
ciative des inconvénients qui résultent de l'emploi de la laine
d'agneaux que font plusieurs fabricants d'étoffes.
Le citoyen Bedigis demande qu'il soit d('fendu à tous fabricants
d'étoffes, de faire usage, de ces sortes de laines qui, ajoute-t-il, n^"
conviennent qu'aux manufactures de chapellerie.
*'' Sur Ma|i[on de la BaiiiP, anrien néjfociant, cy-ikiLIc, voir son dossier dans
ii3S papiers du Tribunal r.'voluliijiuiaiio, W /i;?3 ( ii" 95S, 1" thermidor an 11).
262 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 frim. an iiJ
Remis au citoyen Thibaudeau, sous le 11° 1662.
32" Observations de la Société populaire d'Uzel, au départe-
ment des Gôtes-du-Nord , sur l'exécution de la loi du maximum.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numérotée
ir,65.
33" Pétition des commissionnaires chargeurs de Paris ten-
dant à être dispensés d'inscrire, comme les marchands cl négo-
ciants, à la porte de leurs maisons les qualités et quantités de
marchandises et autres objets qu'ils expédient journcllomont à la
destination de toutes les villes de la Répubhque.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numérotée
16G6.
S h" Mémoire des citoyens Delporte frères; ils annoncent avoir
élevé dans le district de Boulogne-sur-Mer de nombreux troupeaux
de bêtes à laine de race étrangère et qu'ils destinent ... de leurs
béliers pour régénérer les troupeaux de leur district ; ils prient la
Convention d'agréer leur offrande et d'ordonner la disiribution aux
cultivateurs des moutons dont il s'agit, en chargeant les adminis-
trateurs du district de Boulogne d'en régler le mode.
Renvoyé au Comité d'agriculture , sous le n" 1667.
35° Observations du citoyen Laurence sur les pertes c[ue lui l'ait
éprouver l'exécution de la loi sur le maximum.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numérotée
t()70.
36° Représentations du citoyen Brulart sur la loi du maximum
qui le met dans la nécessité de vendre les tabacs dont il est posses-
seur à un prix inférieur à celui qu'ils lui coûtent; ce citoyen demande
un sursis h l'exécution de cette loi jusqu'à la revision qui doit en
être faite incessamment.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte réclanialion , iiiinié-
rotée 1671.
37° Lettre des citoyens L'Ecuyer par laquelle ils demandent
que, conformément au décret du 1 1 bruiuairc'^', la (pialilé de leurs
marchandises étant constatée, elles leur soient payées d'après la
taxe du district où elles ont été fabriquées et sur l'état certifié dos
corps administratifs.
'') Aux termes du décret du 1 1 bru- ventions passés pour le compte de la
maire, relatif an mode de paycMuent dos Répul)li(|uo. Ce décret rapportait celui
marchés passés pour le coni[)l'' (le PKtal, du 8 avril en ce (|u'il avait élalili imo
l(>s débets ni' devaient (Hre p.iyt's (iircn iiidcimiité en lavcnr de ces mairlM's,
assignais an pair de la valeiu" stipulée fcavec stipulation de payement en es-
en iMunéi'iiire ibins !»»•< luavciiés cl con- jières on antres danses y relatives»);
[27 1'RiM.AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 2G3
Renvoyée, avec une lettre du Comité, au Comité des marchés,
sous le n" 167:^.
38" Mémoire du citoyen Gobert [)ar lequel il annonce avoir
inventé une machine propre à carder et (iler le coton et ([ui, par sa
simplicité, peut être construite à peu de frais ot par l'ouvrier le
moins habile.
Le citoyen Gobert sollicite mi secours et la facilité d'élever un
atelier dans une maison nationale.
Renvoyé au Rureau de consultation des arts et métiers, sous le
n° 1673.
39" Mémoire par lequel le citoyen Erdmann Schult, capitaine
du navire Dorothée Maria, expose que ce navire, expédié de Rremen
pour Bilbao avec un chargement de froment, a été pris par la frégate
la Médée et conduit dans le port de Rochefort. Le citoyen Erdmann
sollicite son fret, le prix convenu pour les jours de surtarie stipulé
en florins courants de Hollande et qu'il lui soit permis de prendre
un fret en eaux-de-vie pour la destination du Danemark.
Ce mémoire est renvoyé au Comité de salut public, sous le
n" 1 G 7 /i .
ho" Observations des citoyens de la commune de Fontainebleau
tendant à représenter que, par l'exécution de la loi sur le maximum,
les marchands se trouvent dans l'impossibilité de vendre le sel, le
savon, le tabac préparé, etc., sans être exposés à une perte d'autant
plus sensible qu'il ne leur est pas tenu compte des frais de trans-
port, préparation, etc.
Sur ces observations, numérotées 1675, le Comité ajourne sa
délibération.
hi" Lettre du citoyen Verberlt, sculpteur, par laquelle il fait
hommage à la Convention d'une découverte utile; elle a pour objet
de rendre le cuir impénétrable à l'humidité. Ce citoyen demande
que ses procédés soient soumis à l'examen des personnes de
l'art fi\
Renvoyé au Rureau de consultation, sous le n" 1676.
A 2° Lettre du Ministre des affaires étrangères par laquelle il
demande si les dispositions de l'article 18 de la loi du a() sep-
tembre dernier ^-^ sont applicables à la saisie, dans les deux lieues
(^' Arch. nat. , F" i465. fisquées avec les voitures, bêtes de
('' Article 1 8 : [ Les denrées de pre- somme ou bâtiments qui les transpor-
mière nécessité] allant à l'étranger et teraiont, au profit de ceux qui les arré-
surprises en contravention à la distance teront;etil yaurapeine de dix ans de ters
de deux lieues en deçà de la frontière contre les contrevenants, propriétaires
et sans ac([ult-à-caulion de la niunici- ou conducteurs. — Voir en outre les
palité du lien du conducteur seront con- décrets des 17 nivôse et 6 ventôse an 11.
264 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 frim. an ii]
frontières, des marchandises de première nécessité, faute d'acquit-
à-caution, lorsqu'elles paraissent destinées pour l'intérieur ou s'il
sulïit de poursuivre leur confiscation avec amende de 5oo livres.
Renvoyée à la Commission de subsistances, sous le n° 1677.
/iS" Lettre du Ministre de la justice, en date du 22 frimaire
dernier, tendant à obtenir, en faveur d'un particulier dénoncé
comme ayant contrevenu à la loi du 26 juillet 1793 sur les acca-
parements, la solution de la question faite par celui-ci et sur
laquelle il s'appuie. Cette question roule sur un défaut de forme
existant dans l'acte qui constate le délit.
Cette lettre, numérotée 1678, est renvoyée au rapport du
citoyen Chauvin.
lili° Pétition des ouvriers fabricants en laine du département
de l'Indre relative à la loi du maximum; ils demandent que les
laines de la récolte de 1793, vendues antérieurement au 29 sep-
tembre, soient comprises dans la loi dudit jour 29 septembre.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numérotée
45" Observations du citoyen Revillat sur la loi du maximum.
Renvoyées à la Commission des marchés.
46° Pétition du citoyen Clément Henri, négociant à Orléans,
par laquelle il dénonce la sortie des matières premières servant à
l'aliment de nos fabriques, que plusieurs négociants font passer
à l'étranger au mépris des lois prohibitives.
Renvoyée à la Commission des subsistances et approvisionne-
ments , sous le n" 1681.
47° Pétition du citoyen Quatresols, commissaire de l'Adminis-
tration de l'habillement des troupes, par laquelle il demande à
compter de clerc à maître sur les objets qui concernent sa gestion.
Le pétitionnaire observe qu'il lui reste cinquante-sepî pièces de
serge d'Aumale qui n'ont pu être expédiées avant le 26 juillet,
attendu la maladie grave qu'il vient d'éprouver.
Cette pélition, numérotée 1682, est renvoyée à la (Commission
des marchés.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur les tableaux et pièces
produites par le citoyen J^c Tombe, ci-devant consul de France à
Boston, indicatifs de la situation commerciale et politique des
Répnl)liques française et du Massachusetts (n° 1593).
Le (jomilé, conformément à l'avis du rapporteur, arrête que les
tableaux et pièces dont il s'agit seront renvoyés au Comité de salul
public.
Le citoyen (ihampigny, chargé de l'examen du mémoire de
[27 FRiM.AN II] D'AGRIGULTUr.E, COMMERCE, ETC. 265
rAdrainistralion des hôpitaux militaires relatif à la chcrtc des diffé-
rents objets nécessaires au service de cette Administration et qui
ne se trouvent point compris dans la loi du maximum, demande
et le (j'omité arrête que cette affaire sera communiquée au Comité
d'agriculture (n" i585).
Le même rapporteur fait renvoyer à la Commission des subsis-
tances la pétition du citoyen Lauchon qui lui fut distribuée le
12 frimaire dernier, sous le n° 1098 et dont l'objet est de
réclamer, en exécution de la loi du 1 1 septembre dernier qui sup-
prime les droits d'entrée sur les sucres venant des colonies fran-
çaises, contre la perception faite par le receveur des douanes de
Lorient, d'une somme de 18 livres par quintal des sucres et cas-
sonade qu'ils ont fait débarquer dans le port de cette ville dans
les premiers jours de septembre dernier, et qui étaient expédiées
de l'Ile de France.
Le même rapporteur, chargé de i'examen de la pétition de la
Société populaire de Jougne, numérotée i5oi, et tendant à faire
transférer le bureau des douanes de ce lieu en celui appelé le
Echampi ^^\ propose et le Comité arrête qu'il sera écrit à la Société
populaire de Jougne pour avoir de nouveaux' renseignements.
Le citoyen Villers fait le rapport du mémoire des citoyens
Nicolas, Le Normand et Q\ négociants à Rouen, en réclamation
contre une délibération de la commune de Dijon , en vertu de
laquelle plusieurs balles de marchandises expédiées pour la Suisse
et évaluées 1,108,89/1 1. i/i s. 6 d. ont été arrêtées.
Le rapporteur propose de renvoyer cette affaire à la Commission
des subsistances. Le Comité adopte cet avis (n° \!xh^).
Le même rapporteur, chargé de l'examen de la réclamation faite,
sous le n" i/i^i, par le citoyen J. Olivier, d'Eysins, village dé-
pendant de la République de Berne '-', tendant à être renvoyé en
possession de quatre tonneaux et demi de fromages saisis à Avignon,
dans le courant d'août dernier, par ordre des représentants du
peuple (Rovère et Poultier), qu'il avait expédiés de Sez(?), le 2 août
dernier, à la destination de Marseille.
Le rapporteur propose et le Comité arrête de renvoyer cette
affaire au Comité de salut public.
Différentes adresses et pétitions remises sur le bureau, sous les
n"' 160g, 1G21, 1629., iG3o, 1682, i635, 16/10, i656,
iGBy, i6G3 etiGG/i, toutes relatives à des exceptions ou additions
^'^ Cassini donne : ies Echampès ; <^' Aujourd'hui, canton de Vaud,
lim dit au sud do Jougne et plus près district de Nyon. — Sez ne serait-il
de la frontière suisse (Donbs). pas pour Gex ?
266 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 fuim. an h]
demandées sur la loi du maximum, sont, d'après la décision du
Comité, déposées dans un carton destiné à cet effet et y demeu-
reront jusqu'au moment où il sera statué généralement sur les
exceptions et demandes sollicitées.
Le citoyen Champigny, sur la pétition de plusieurs négociants
de la Rochelle, distribuée le ^U brumaire dernier, sous le
n" 1/1 56, tendant ù obtenir la faculté de ne point acquitter les
droits dus par les sucres provenant de prises qu'ils avaient achetés
et qu'ils se proposaient d'exporter au moment où le Comité de
salui public prit sur cette marchandise un arrêté prohibitif, propose
au Comité de passer à l'ordre du jour.
Le Comité adopte cette proposition.
On [)rocède additionncillement à la distribution des pièces dont
l'extrait suit :
/tS" Lettre de la Société populaire d'Argenteuil par laquelle elle
sollicite l'établissement, dans les différents chefs-lieux de district,
d'une Société d'agriculture, et la formation des écoles primaires;
elle demande que ces derniers étabhssements soient fixés dans tous
les chefs-lieux de canton.
Renvoyée au rapport du citoyen Thibaudeau, sous le n° 1668.
/j{)° Lettre du citoyen Vincent par laquelle il soumet à
l'examen du Comité une instruction sur l'usage de l'oinomètre ou
pèse-vin de comparaison dont il est l'inventeur.
Renvoyée au Comité d'instruction publique, sous le n° 1669.
5o" Pétition des membres composant le tribunal de commerce
du département de Paris, tendant à ce qu'il soit incessamment
slatué, par la Convention, sur le sort des créanciers de la ci-devant
juridiction consulaire de cette ville. Les pétitionnaires demandent
en outre qu'en déclarant propriété nationale la ci-devant maison
consulaire, il soit enjoint au département de Paris de faire acquitter
comme dépenses locales les frais que peut nécessiter son tribunal
(le commerce.
Cette pétition, numérotée i6o3, a été renvoyée au rapport du
citoyen Villers.
Le Président lève la séance; il est 1 0 heures et demie.
Villers, A. C. Thibaudeau.
I
[a Mv. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 267
CENT-QUATRIÈME SÉANCE.
•2 NIVÔSK AN II.
Lo duodi, deux nivôse, deuxième année de l'ère républicaine, le
(loniité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Viilers, président; Tliibaudeau, secré-
taire; Haussmann.
La séance est ouverte par le rapport que fait le citoyen Viilers
sur la pétition des juijes du tribunal de commerce de Paris, ren-
voyée à son examen le ây du mois dernier, sous le u" i6()3,et
tendant à faire statuer par la Convention sur le sort des créanciers
de la ci-devant juridiction consulaire de celle ville.
Le rapporteur propose et le Comité adopte la rédaction du
projet de décret qui suit :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
ses Comités de commerce, d'agriculture et des finances, décrète ce
qui suit :
Art. V\ Les biens meubles et immeubles, à quelque titre que
ce soit, aux ci-devant tribunaux consulaires, font partie des pro-
priétés nationales.
Art. 2. Les citoyens qui ont été membres des tribunaux de
commerce, depuis le i'^'' janvier 1790 jusqu'à ce moment, et qui
en ont régi les biens, seront tenus d'en rendre compte un mois
après la publication du présent décret, aux administrateurs du
département; passé lequel temps, ils seront poursuivis comme
comptables des deniers publics.
Art. 3. Lesdits biens seront régis, administrés ou vendus
comme les autres domaines nationaux. La Régie du droit d'enregis-
trement et les administrateurs de déparlement et de district en
feront dresser un plan détaillé (si fait n'a été), qu'ils enverront
à l'Administration des domaines nationaux.
Art. 4. La Piégie du droit d'enregistrement poursuivra la rentrée
de toutes les créances qui se trouveront dans cet actif; les matières
d'or et d'argent seront renvoyées (si fait n'a été) à la Trésorerie
nationale, qui, après en avoir fait constater le poids, les adressera
à la Monnaie.
Art. 5. Toutes les créances dues par les ci-devant tribunaux
consulaires font partie de la dette nationale; les créanciers seront
tenus de présenter leurs titres au liquidateur général ou nux corps
268 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [2 mv. an ii]
administratifs d'ici au 1^' germinal , septième mois de la 2^ année,
et faute par eux de les remettre, ils sont dès à présent déchus de
toute répétition envers la République.
Art. 6. La liquidation des créances dues par les ci-devant tri-
bunaux consulaires se fera comme celle des créances dues par les
corps et communautés supprimés; le remboursement ou l'inscription
sur le Grand Livre aura lieu comme pour elles.
Art. 7. Chaque administration de département sera chargée de
pourvoir, comme dépenses locales, aux frais que nécessite son tri-
bunal de commerce '*l
Le Comité renvoie ensuite à la Commission des subsistances et
approvisionnements un mémoire, numéroté 1682, des marchands
de bois adjudicataires des forets d'Arqués et d'Eauy'-^, tendant à ce
qu'il leur soit accordé une indemnité de -y livres par corde de bois
pour raison des dépenses qu'ils sont obligés de faire pour faire
arriver à Dieppe les quantités de bois qu'ils sont tenus d'y fournir
on exécution des dispositions de leur adjudication.
Cette indemnité est motivée sur la difficulté de se |)rocurer des
chevaux et sur la cherté de leur prix.
La séance est levée à 9 heures et demie.
ViLLERS, A.-C. ThIBAUDEAU.
GENT-CIIVQUFEME SEANCE.
7 NIVÔSE AN II.
Le septidi, septième jour de nivôse, deuxième année de l'ère
rc'publicaine, le Comité de commerce s'est assemhh' au lieu ordi-
naire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président: Tliibaudeau, secré-
taire; Cbampigny, N. llaussmann, (chauvin.
La séance est ouverte par la distribution des adresses et pétitions
dont les extraits suivent :
1" Observations sur l'emploi des marchandises anglaises qui
existent dans la République, par le citoyen lleddel, fabricant à
Paris, rue Notre-Dame des Victoires.
^'^ Décrété le i nivôse [ Note au P;o- Il avait été présenté au Comité en
cès-verbal du Cnmilé]. Le décrol fut sonuce plénière le ."5 nivôse. (Voir le
rendu sur le rapport des (loniilés de tome 111 de ceUe publication, p. 172).
commerce, d'a;;ri(idluriM>l des linanros; W Seine-Inférieure.
[7 Niv. Ax II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 269
Ce citoyen demande que toutes les marchandises anglaises qui
existent dans la République soient exportées à l'étranger (en Amé-
rique, par exemple), attendu que cette mesure nuirait beaucoup au
commerce et aux fabriques des Anglais.
Remis au citoyen Champigny , sous le n" 1709.
2° Observations des membres composant la Société populaire de
Saint-Saëns, district de Neufchàtel, département de Seine-et-
Marne ^'^, sur la nécessité de prendre des mesures pour prévenir la
disette des matières premières nécessaires à la fabrication et pré-
paration des cuirs.
La Société demande, en outre, que tout propriétaire et adjudica-
taire de bois de l'âge de soixante ans et au-dessous, qui se trouvent
situés à huit lieues des tanneries ou port de mer, ne pourront
abattre leurs chênes que dans le temps de la sève afin d'en tirer
l'écorce et la livrer au prix fixé par la loi sur le maximum.
Remises au citoyen Villers, sous le n" 1718.
3° Pétition du citoyen Joseph Saunier; il annonce avoir trouvé
les moyens de suppléer au vin et au cidre par une liqueur qui a le
double avantage d'être saiubre et d'une composition peu dispen-
dieuse; il demande qu'il soit nommé des commissaires pour examiner
ses procédés, en constater les avantages, et qu'il lui soit accordé
un local pour élever à Paris un étabhssement propre à offrir promp-
tement au public le résultat de sa découverte.
Arrêté de la Société populaire de Rouen sur cet objet.
Remise au citoyen Champigny, sous le n" 1719-
Un membre a fait le rapport d'une réclamation des pécheurs
jNantuckois, qui demandent que les huiles de baleine ne soient pas
assujetties au maximum sur le pied de l'année 1790, ou (pi'au
moins la taxe qui varie dans les différents ports de mer soit rendue
uniforme.
Le Comité a arrêté ([ue l'affaire serait renvovée à la (commission
des subsistances et approvisionnements avec invitation de s'en
occuper très promptement. En conséquence, la lettre suivante a été
adoptée :
I^arls. 7 nivôse, 2° année de l'ère républicaine.
Nous vous faisons passer les pièces et mémoires des péclieurs Naiituckois,
qui réclament contre le maximum éUibli par la loi ou qui sollicitent au moins
une taxe uniforme sur les luiiies de baleine pour tous les ports de mer. Cette
affaire a paru très intéressante au Comité sous plusieurs rapports : 1' parce
que la pèche est une pépinière de matelots pour la République; a" qu'elle
^'^ Seine-Inférieure, arrondit sèment de i\culchâlei-cn-Bray.
270 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 mv. an u]
foiii-iiit nno donrcc de preniièro nécessild dont il est urgent de favoriser l'im-
portation. Le Comité a pensé que vous aviez les pouvoirs suflisants pour
prononcer sur la réclamation des Nantuckois et que vous étiez en état de vous
procurer, par vos rclatioi'.s, tous les renseignements piopres à déterminer
une décision conforme à la ibis aux intérêts légitimes des pêcheurs et à
l'intérêt national. Nous vous invitons donc à vous en occuper le plus promp-
tement possible, et dans le cas où vous croiriez qu'il fût nécessaire que la
Convention nationale prononçât, de nous l'aire passer votre avis à ce sujet.
Salut et fraternité.
(Signé) Les membres du Comité de commerce de la Convention nationale.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur In pétition du citoyen
Azema, an nom des propriétaires d'une mine de fer située dans la
comniunede[la] Voulte, au département de l'Ardèche, et dont l'ob-
jet est d'obtenir l'autorisation du Gouvernement pour faire faire
dans la fonderie du Creusot, au département de Saône-et-Loirc,
l'essai en grand delà mine de fer de la Voulte, dont l'exploitation,
ajoutc-t-il, ne pourrait que tourner au profit de la République.
Sur les conclusions du rapporteur, cette pétition, numérotée
i6o3, est renvoyée au Comité d'instruction publique.
Le même rapporteur fait adopter l'ordre du jour sur la pétition
du citoyen Gueron, d'Auxerre, distribuée le 17 frimaire dernier,
sous le n" iGoG, et dont l'objet est d'obtenir la cassation d'un
jugement rendu par le juge de paix de la commune d'Auxerre sur
ce que celui-ci a fait charger, le 28 brumaire dernier, environ
six quintaux de blé, quatre quintaux d'orge et un quintal et demi
d'avoine destinés pour sa consommation et celle de sa maison,
sans avoir pris un acquit-à-caution.
Le même rapporteur fait un rapport sur la pétition de la muni-
cipalité de Pitre '•^ distribuée le 8 frimaire dernier, sous le
n" i586, et tendant à faire décider si plusieurs détaillants devin
et d'eau-de-vie de son ressort, dont les marchandises ont été
saisies faute par eux de s'être conformés aux dispositions de la loi
du y() juillet dernier contre les accaparements, doivent être tra-
duits devant les tribunaux ou si elle doit se borner à la confis-
cation des marchandises non déclarées.
Le raj)porLeur pense que ces questions doivent être renvoyées au
Comité de législation, chargé de reviser la loi sur les accapai'o-
menls.
Le Comité adopte ce renvoi.
C Le Comité de salut public voudra èlrc désignées. [Note au Procès-verbal
bien indirpier les villes qui peuvent dit dnmité.]
[7MV.ANMJ ITAGIUCULTURE, GOMiMKRCK, ETC. ^7t
Le citoyen Chauvin fait renvoyer à l'examen de la Commission
(les subsistances et approvisionnements les observations des cba-
moiseurs de Niort relatives à l'exécution de la loi du maximum et
à lui <listribuées le i 2 frimaire dernier, sous h', n" ir)88.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur la pétition de la
Sociét('' populaire de la commune d'Argenteuil . distribuée le
27 frimaire dernier, sous le n" 168H, et tendant à obtenir l'éta-
blissement, dans les différents chefs-lieux de district, des écoles pri-
maires et d'une Société d'agriculture.
Le Comité, conformément aux conclusions du rapporteur,
renvoie cette pétition au Comité d'instruction publique.
Le même rapporteur fait renvoyer au Comité d'instruction pu-
blique les observations soumises au Comité par le citoyen Vincent
sur l'usage de l'oïnomètre ou pèse-vin de comparaison dont il est
l'inventeur. Ces observations avaient été renvoyées à l'examen du
rapporteur le 27 frimaire dernier, sous le n" 166 y.
Le citoyen Villers fait un rapport général sur l'arrestation des
marchandises expédiées pour les villes rebelles et notamment pour
Ville -Affranchie. Le rapporteur présente un projet de décret dout
le Comité ajourne la discussion à demain.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
Vn>LERS, A.-C. Thibaudeau.
CENT-CINQUIEME SEANCE •"■^
19 NIVÔSE AN U.
Le duodi, douzième jour du mois de nivôse, 2" année de l'ère
républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau , secrétaire ;
Haussmann, Champigny.
La séance est ouverte par la discussion du projet de décret lu à
la dernière séance par le citoyen Villers, relatif à l'arrestation des
marchandises expédiées pour les villes rebelles. La rédaction de ce
projet de décret est adoptée comme il suit :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de commerce, d'agriculture et des ponts et chaussées, dé-
crète ce qui suit :
Art. 1". Le décret du i"" octobre 1798 (vieux style), qui a au-
torisé les municipalités à arrêter les marchandises et approvision-
272 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 niv. an u]
nements expédiés pour les villes en état de rébellion, est rapporté
à l'égard de celles qui sont actuellement soumises, telles que
Art. 2. Les municipalités procéderont aussitôt à la vérification
des objets arrêtés et en rapporteront procès-verbal.
Art. 3. Lesdits objets seront délivrés aux réclamants ou 0 leurs
fondés de pouvoir, sur un bon du Comité de surveillance de leur
domicile, auquel ils justifieront de la date du chargement, de
leur correspondance, des motifs de l'envoi et de la destination
exacte, en prouvant d'ailleurs par la présentation de leurs livres
qu'ils n'ont pas été payés des denrées ou marchandises qu'ils ré-
clament.
Art. k. Les bardes, linges et autres effets à l'usage des citoyens
suivront leur destination ou seront rendus à ceux à qui ils appar-
tiennent; mais dans l'un et l'autre cas les réclamants produiront
aux municipalités des lieux oii leurs effets ont été arrêtés un cer-
tificat de civisme ou prouveront qu'ils étaient employés au service
de la République, soit dans les armées ou autrement.
Art. 5. Tous les objets qui ne seront pas réclamés dans le
délai d'un mois après la publication du présent décret, ainsi que
tous ceux dont la propriété ne sera pas justifiée, comme il est ci-
dessus prescrit, seront confisqués et vendus au profit de la Répu-
blique.
Un membre demande que le projet de décret ci-dessus soit ex-
pédié pour être adressé, sans délai, au Comité de salut public avec
la copie de celui proposé par la Commission des subsistances et
([ue ce Comité soit invité de transmettre à celui de commerce les
observations qu'il croira devoir faire sur le tout. Il propose, en con-
séquence, un projet de lettre à ce sujet dont la rédaction est
adoptée.
En voici la teneur :
Paris, le 12 nivôse de l'an 2* de la République une et indivisible.
Nous vous adressons, chers collègues, lo projet de de'crel adopté par les
trois Comités réunis de commerce, d'agriculture et des ponts-et-chaussees ,
rclallvenient à l'embargo mis sur les marcliandises deslinées pour les villes et
communes du Midi. Nous y joi{>-nons celui que vous nous avez envoyé le -?. de
ce mois et qui est pro[)osé par la Commission des subsistances. Vous senfii-ez
facilement ([ue l'article 9 de celui-ci rendrai! l'exécution très dinicile jinrcc que
tous les ellels arrêtés ne doivent pas actuellement puivre leur destinaliou.
Les Comités pensent aussi que le moment n'est pas encore venu de lever
la suspension ordnnnée par l'article F) de la loi du i-i juillet dernier (vieux
\i:i Mv. AN uj D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. ^2l:\
slylt!), pour les sommes dues aux Iiabitanls de Lyou''' cl (|ue, dans tous
les cas, colle qucslion csl assez importante pour être Iraitde séparënienl et
méditée avec le Comité de linances.
Nous vous invitons à nous faire i)asser vos observations le [)liis prom|)ie-
menl possible, alin ([uo nous puissions nous coufornier à la volonté de la (jon-
veuliou, qui nous a enjoint de la mettre à même de prononcer au plus tôt sur
cet objet.
Le Président lève la séance à i o heures.
ViLLERS, A.-C ThIBADDEAU.
CENT-SIXIEME SEANCE.
17 NIVÔSE AN n.
\m seplidi, 17 nivoso, deuxième année de l'ère républicaine, le
Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Tbibaudeau, Cham-
pigny, Chauvin, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution ou rapport des pétitions
et mémoires dont les extraits suivent :
1° Lettre du citoyen Tabarin par laquelle il annonce avoir dé-
couvert les moyens de perfectionner la filature des soies; il sollicite
une gratification proportionnée aux dépenses qu'il a faites et une
pension qu'il pense avoir méritée par quarante années de services
dont le Gouvernement seul a profité.
Remise au citoyen Champigny, sous le numéro i3Go.
2° Mémoire en forme de rapport sur un canal de navigation
anciennement projeté qui, dirigé de Saint-Chamas à Donzèrc^-' et
alimenté des eaux de la Durance, donnerait quarante lieues de na-
vigation et fertihserait cinq cent mille saumées de terres incultes,
par le citoyen Le Fèvre, commissaire du Conseil exécutif à Carpen-
tras.
Arrêté du district de Garpentras sur cet objet.
Renvoyé à la Section des ponts et chaussées, sous le n" iG83.
3° Lettre du Comité de surveillance de Ghinon, au département
d'Indre-et-Loire, au Comité de salut public de la Convention na-
''^ Article V: les paiements de sommes des I renie O'-les de Genève, pour ce (|iii
dues soi l par la Trésorerie nationale , en appartient aux Lyonnais, demeuivnt
soit par les particuliers, à la \iile ou provisoirement suspendus.
aii\ liahitanls de Lyon, nolainmenl ceux '-' Sainl-Cliamas: Bouchcs-du-Rhône;
de l'emprunt ^iafTer connu sous le nom ^ Donzèrc : Drôme.
27i PROCES-VERBAUX DU COMITE [17MV.AN11]
tionale, en date du i3 du mois dernier, expositive de la pénurie
des subsistances qui existe dans la commune de Chinon et de la
difficulté qu'elle éprouve de la part de la commune de Nantes pour
s'en procurer.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 168/1.
k" Lettre du citoyen James Thayer, négociant de Charles-Town
en Amérique, par laquelle il demande le payement d'une somme
de 61,600 livres qui a été fixée par le tribunal de commerce de
Cette, pour lui tenir lieu d'indemnité résultante de la perte des
marchandises avariées qu'il se disposait à embarquer pour l'Amé-
rique sur un vaisseau en relâche dans le port de Cette et qui a été
retardé par des considérations particulières.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n" 1686.
5° Pétition des propriétaires distributeurs et ouvriers des diffé-
rentes manufactures de tabacs de la ville de Lorient, exposilive
des pertes considérables que l'exécution de la loi du maximum
leur fait éprouver sur la vente de leurs tabacs.
Les pétitionnaires ajoutent qu'ils sont dans l'impossibilité de se
procurer désormais à l'étranger les matières premières qui servent
à l'aliment de leurs manufactures, puisqu'ils seraient obligés de les
payer un prix plus haut que celui fixé en exécution de la loi du
maximum.
Renvoyée à la Commission ministérielle des subsistances, sous le
If 1687.
6° Lettre du citoyen Pestalozze, négociant à Zurich, en date
du 1" frimaire dernier, par laquelle il réclame le payement de
8,060 livres qui lui sont dues par les citoyens Braut, Bergasse
frères et Compagnie, de Commune-Affranchie, ainsi que les mar-
chandises qu'il a remises en commission dans celte maison.
Le citoyen Pestalozze joint à sa lettre deux comptes à l'appui
de sa réclamation légalisés par le secrétaire d'Etat de la ville de
Zurich. La signature de celui-ci est certifiée véritable par fambas-
sadeur de France à Berne.
Renvoyée au rapport du citoyen Champigny, sous le n" 1 688 ''^.
7" Pél'ition des citoyens Hardi et autres, marchands de chevaux,
expositive que, le () du mois dernier, un arrêté du département de
Seine-et- Marne les a obligés de vendre les chevaux qu'ils avaient
amenés au marché de Fontainebleau , moyennant 8iu) livres chacun.
Les pétitionnaires réclament contre cet arrêté et demandent que
la vente forcée de leurs chevaux soit annulée.
(') Arcli. nal., F'" -Mq.
[i7 Mv. AN iij D'AGniCULTlIUE, COMMKKCE, ETC. 275
llemiso an citoyen Thibnudoau, sous le n" i<)8().
8" Pétition de la commune d'Esjmey, au départemcnl des
Jksses-Pyrénées, tendant à être autorisée à établir plusieurs foires
et marchés dans son arrondissement.
Remise au citoyen Hanssmann, sous le n" 1^97 ''^
y" Adresse de la commune de Neuvy-sur-Barangeon, nu déparle-
ment du Cher, tendant à demander la conservation de son marché
Remise an citoyen tlaussm;inn, sous le n" i()<)f).
10" Lettre du citoyen Paul Chaix, en date du 7 frimaire, ten-
dant à faire rendre un décret qui prohibe la vente de toute espèce
de diamants, parce que celte mesure adoptée ôterait aux émigrés la
dernière ressource qui leur reste.
Le Comité ajourne la distribution de cette lettre, numérotée
1 700.
1 1" Pétition de la commune de Courlalain par laquelle elle
prie la Convention de ne rien décider sur les demandes de la com-
mune d'Arrou, tendant à obtenir le rapport du décret (pii suspend
les marchés établis depuis i78(j, sans avoir entendu les justes dé-
fenses des citoyens de Courlalain.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n° 1701 ^^K
1 2° Pétition du citoyen Revoleau, conducteur en chef des char-
rois militaires, tendant à faire nommer des commissaires pour
visiter tous les dépôts et magasins de la République, constater les
qualités et quantités de marchandises afm, par cette mesure, d'em-
pêcher les accaparements et la fraude.
Sur cette pétition* numérotée 1709, le Comité passe à l'ordre
du jour.
iS" Réclamation du citoyen Dupeuty, cultivateur à Clairefon-
laine, contre la taxe faite en exécution de la loi du maximum qui
établit le prix de la paille qui se vend dans les marchés, comme
étant trop forte eu égard aux autres taxes corrélatives.
La distribution de ces réflexions, numérotées 1 708 , est ajournée.
i/r Réflexions du citoyen Laurans, négociant à Troyes, sur la
loi du maximum, sur le commerce et sur la marine.
La distribution de ces réflexions, numérotées 1 7 o/j , est ajournée.
i5° Pétition du citoyen Lami tendant à obtenir une autorisa-
tion nécessaire pour expédier à l'étranger une caisse de marchan-
dises non comprises dans la loi du 29 septembre dernier.
Observations sur le commerce et les commerçants, par h' même.
Remises au citoyen Villers, sous le n" 170. 3.
(1) Arch. nat., F'^ i33V\ — <-' Arrh. nal., F'- laSa. (Kiiro-<'(-Loir.)
276 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 mv. an iiJ
16" Lettre du citoyen Chapui, de Genève, par laquelle il de-
mande si la Convention, ayant défendu la sortie de différents
comestibles du territoire français, permettrait l'entrée de ces
mêmes comestibles pour jouir du transit pour le compte de deux
nations neutres, savoir par exemple si les huiles d'olive qui seraient
apportées à Marseille par des vaisseaux génois du cru de cette Ré-
publique pourraient jouir du transit en payant les droits requis et
lui parvenir ensuite.
Sur cette pétition, numérotée 1706, le Comité passe à l'ordre
du jour.
17" Lettre du citoyen Sanche, entrepreneur de la manufacture
de quincaillerie établie à Amboise; il expose que cet établisseuient
voisin de la citadelle où se trouvent renfermés beaucoup de gens
suspects a donné lieu à la Société populaire de cette ville de de-
mander qu'il soit tenu d'évacuer ses ateliers sous prétexte que
les ouvriers y attachés peuvent avoir des liaisons avec les dé-
tenus.
Le citoyen Sanche demande à n'être point troublé dans la
jouissance de sa manufacture ^^^
Renvoyée au Comité de sûreté générale, sous le n" lyoy.
18° Lettre des habitants de la commune de Romilly, au dépar-
tement de l'Aube, expositive que, depuis la promulgation de la loi
du maximum, la commune de Troyes parait avoir pris un arrêté
tendant à ne laisser sortir de chez elle les cotons que les exposants
étaient dans l'usage de s'y fournir, en sorte que cette mesure les
éduit à l'inaction, source, disent-ils, de la misère.
Les pétitionnaires demandent qu'il soit pris un parti sur la taxa-
tion des cotons afin qu'ils puissent s'en procurer sans éprouver
d'entraves.
Cette lettre est renvoyée à la Commission des subsistances, sous
le n" 1708.
t ()" Lettre du citoyen Gastaldi et Compagnie , négociant an Port-
Saint-Muurice'-^, territoire do Gênes, expositive de l'attentat commis
dans cette dernière ville sur une frégate française attachée de conir
à la République. Le citoyen Gastaldi demande une patente ((ui la
mette à l'abri des effets de la vengeance.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le 11" 1710.
•>o" 'Mémoire du citoyen Vouland, marchand fabricant dr dra[)s,
rue du llarlay, sur la nécessité de mettre en ré(|uisition les matières
'') Ln niJimiraclino du sieur Sanche éUiil à la ^()iray(• près Aiuboiso. (\oir Arcli
nal., F'- 1001, i^i5', i3i().) — '-■' Porto-Maurizio, à l'ouest de Gènes.
[tyMv.ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE. ETC. 277
premières servant à la fal)ri<ation des draps et étoffes afin de pou-
voir subvenir plus facilement à l'habillement et entretien de toutes
les troupes de la République.
Sur ce mémoire, numéroté 1712, le Comité passe à l'ordre du
•m" Pétition de la Société populaire et révolutionnaire de la
ville de Douai par laquelle elle se plaint de la partialité qu'ont
apportée les administrateurs du district de cette ville lorsqu'il s'est
ajji de procéder, en exécution de la loi du maximum, à la taxe des
marchandises, comestibles et combustibles y désignés.
La Société demande, en outre, que la taxe des marchandises soit
uniforme pour toute la République, et que tous les objets et mar-
chandises indistinctement y soient soumis.
Le Comité ajourne la distribution de cette pétition, numérotée
1713.
•?9" Pétition du citoyen Joseph-Antoine Tonolla, marchand à
Colmar, département du Haut-Rhin, expositive que, pour pavement
anticipé d'un quart de pièce d'huile d'ohve que les citoyens Baille
frères, négociants à Lyon, devaient lui expédier, il leur envova par
le bureau de poste de Colmar un assignat de /loo livres dans une
lettre chargée. Le pétitionnaire, n'ayant reçu des citoyens Baille
aucun avis qui constatât la réception de la somme sus-énoncéc,
demande que l'Administration des postes soit tenue de lui en faire
raison.
Renvoyée au Ministre des contributions pubhques, sous
n" 1 7 1 /t .
9 3° Lettre du citoyen Braulart, huissier, place et porte Saint-
Antoine, en date du 1 9 brumaire, par laquelle il demande s'il peut
légalement faire les protêts de lettres de change les jours de leur
échéance lorsqu'elle tombe l'un des décadis, nouveau jour de repos,
ou s'il est nécessaire, comme autrefois, lorsque l'échéance tombait
II' dimanche, de faire ces sortes d'actes le jour précédent.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre numérotée
1716, motivé sur la loi.
9Ji° Pétition du citoyen Simon, négociant à Metz, tendant h
faire déclarer que les marchandises achetées par les marchands
détaillants et non payées aux marchands en gros, avant la publica-
tion de la loi du ma.rhuum, ne seront pas payées à ces derniers
qu'en leur faisant supporter une réduction proportionnée à la perle
que leur fnit éprouver la taxe de leurs marchandises.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n° i7i().
2 5" Projet d'établissement proposé par le citoyen Gaillard dont
978 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17NIV.ÀN11]
l'objet est d'élever à Saint-Etienne une manufacture où l'on fabri-
querait toutes les parties de fer et les outils nécessaires à la con-
struction des navires.
Le citoyen Gaillard, mis en état d'arrestation à Ville-Affranchie,
le 19 octobre dernier, puis relaxé ensuite, demande que le scellé
apposé sur ses papiers soit levé et qu'il lui soit expédié un passe-
port pour voyager dans différents lieux de la République où il a
besoin de prendre des renseignements sur son établissement pro-
jeté.
Renvoyé au (iomité de sûreté générale, sous le n" l'y 17.
96" Adresse de la Société populaire de Gravelines tendant à
demander la suppression de la franchise des ports.
Remise au citoyen Thibaudeau, sous le n° 1790.
97" Lettre des représentants du peuple députés dans le dépar-
lement de Seine-et-Oise sur les moyens de rendre à la ville de Ver-
sailles son ancienne aisance par l'établissement, proposé par le
citoyen Desporl, d'une manufacture de mousselines, toiles et étoffes
de différentes espèces. Mémoire du citoyen Desport sur le même
objet; il demande à retirer du Comité de commerce les différents
échantillons de toile qui y ont été déposés par feu Diot, de Dun-
kerque.
Le Comité arrête que, pour satisfaire à la demande du citoyen
Desport, numérotée 1791, les échantillons dont il s'agit lui seront
remis sur son récépissé.
98" Lettre des citoyens Carré et Gusselin, négociants sur la
rivière de Loire, expositive qu'ils ont beaucoup de marchandises
chargées sur bateaux destinés à l'approvisionnement de Paris, telles
que charbon de bois, mais qu'ils ne peuvent les faire tenir à desti-
nation attendu qu'ils sont, ainsi que leurs morinicrs, mis en rétpii-
silion pour le service de la Marine.
Renvoyée à hi Commission des subsistances, sous le n" 17!J9.
luf Ldtre <hi citoyen Thorin, acconqjagnéc (hi plan d'une voi-
lure inversable de son invention, dont il fait hommage à la iNalion.
Ce citoyen sollicite une récompense.
Remise au citoyen Chauvin, sous le n" l 'j'.il). (\ oir TAppcndice.)
.'il" Pétition de la Société populaire de Laigle par laquelle elle
se plaint de ce qu'au mépris des lois des 99 septend)re 1 79 3 (vieux
stylo) et 9 0 brumaire, plusieurs municipalités et districts ont
fixé le maximum du prix des épingles; elle demande qu'il soit
donné des ordres pour foirt^ cesser une vexation qui ne peut que
|»r<'judicier aux j)auvr<>s s;ins-(ulotl(ïs employés aux lubriques
d'épingles.
117NIV. ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 279
Sur cotte pétition, numérotée lySS, le Comité passe à l'ordre
(lu jour.
3'j° Lettre du citoyen Abraham-Isaac Béer, négociant à Metz,
tendant à obtenir en sa faveur une exception à la loi sur les émi-
grés. Ce citoyen expose que des perles considérables qu'il éprouva
dans son commerce l'obligèrent de quitter la ville de Metz en 1790
pour se soustraire aux poursuites dirigées contre lui par ses créan-
ciers, et qu'il s'est, depuis cette époque, réfugié à l'étranger. Il
ajoute que, pour être autorisé à rentrer en France, il s'est adressé
au département de la Moselle, mais que cette administration, sur
les avis delà municipalité et du district de Metz, ne crut pas pouvoir
accueillir sa demande, quoiqu'il fût dans une circonstance particu-
lière qui intéressait en sa faveur.
Cette affaire, numérotée 1761, est renvoyée au rapport du
citoyen Villers.
33" Pétition de la citoyenne Dugron, épouse du citoyen Guil-
lermin, natif de Florence, et propriétaire de la forge de Gheppy,
au district de Clcrmonl''', tendant à faire annuler un arrêté du
département de la Meuse par lequel son mari est considéré comme
émigré, quoiqu'il ne se soit absenté de France, pour se rendre à
son pays natal, que parce que des affaires de famille l'y appelaient.
Cette affaire, numérotée 1769, est renvoyée au rapport du
citoyen Villers.
3/i" Lettre des citoyens Boutiller et Barbeau, quincailliers à
Paris, par laquelle ils exposent qu'ils étaient dans l'usage de tirer
du Palatinat les faux nécessaires pour le service des départements
voisins de Paris. Ils demandent s'ils peuvent sans inconvénient tirer
comme par le passé les faux dont ils ont besoin pour remplir les
fournitures qui leur sont demandées.
Remise au citoven Thibaudeau, sous le n" 1763.
35" Lettre de la commune et Société populaire de Charenton'-'',
annonciative qu'il existait autrefois dans cette ville un marché qui
a été supprimé avant 1789 et ([u'ils se sont adressés au départe-
ment du Cher pour solbciler le rétablissement de ce marché, mais
que cette administration a passé à l'ordre du jour, motivé sur les
dispositions de la loi du 1 8 vendémiaire. Comme cet établissement
peut être infiniment utile et qu'il devient même nécessaire pour les
forges du pays, la commune de Charenton et la Société populaire
du même lieu demandent (jue le département du (iher soit autorisé
à leur accorder le marché qu'elles désirent.
<') Meiisei — '*' Cbarenton-sur-Clier.
280 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17MV. anii]
Renvoyée au rappori du citoyen Haussmann, sous le n" lyG^i '*'.
36" Lettre du citoyen Schemel par la(|ueHe il ofTre à la Répu-
blique ses services et ses talents pour la fabrication el la prépara-
tion du salpêtre.
Cette lettre, numérotée 1766, est renvoyée au Comité de salut
public.
37" Lettre du citoyen Jaffeux , marchand de vins pour l'approvi-
sionnement de Paris, expositive qu'ayant fait charger deux bateaux de
vin il a éprouvé une perte de soixante pièces par le choc qu'éprouva
dernièrement un de ses bateaux lors d'une crue considérable. Le
citoyen Jaffeux observe que ce malheur le laisse sans ressources et
demande qu'en prenant sa pétition en considération il lui soit
accordé une indemnité.
Renvoyée au rapport du citoyen Ghampigny, sous le n° 1766.
38° Lettre du citoyen Poto par laquelle il annonce avoir décou-
vert les moyens de rendre les cuirs imperméables à l'iuimidité et
ofFre de communiquer ses procédés à tous les tanneurs-corroyeurs
de la République.
Le Ministre de la guerre, à qui le citoyen Poto s'est adressé,
observe que cette découverte peut être d'une grande utilité dans
les circonstances présentes et qu'en en instruisant la Convention il
n'a d'autre but que de la mettre en état d'en ordonner l'essai si elle
le juge à propos.
Renvoyée au rapport du citoyen Chauvin, sous le n" 1 7G7.
39" Pétition du citoyen Massac expositive que, conformément
aux pouvoirs qu'il avait donnés à ses correspondants de Rordeaux,
ceux-ci lui annoncèrent, au mois de septembre dernier, avoir acquis
pour son compte huit mille huit cents quintaux de cassonade,
troisième et quatrième sorte, à 3oo livres le (pn'ntal et 0,700 (piiii-
taux de café à 3 1. 1 s. la livre; que depuis l'époque susdite le j)i''li-
tionnaire n'avant pu faire arriver ses niarchandises à Paris, il a
appris (le 3o frimaire dernier) que ces objels avaient été vendus
sans son aveu, savoir la cassonade à raison de 80, 86, 88 et
100 livres le quintal, et les cafés à 9/1 sols la livre.
Le p('tilioniiairo demande que ses cori'espondanls soieni tenus
de lui restituer en nature ses uiarcbandises en même qualil('' et
quantité.
Sur celt(^ r('(*lanialion . numi'rolt'e i7'h), le (iomiti' j)asso n
l'ordre du jour.
jji' nl()\(Mi (;ii;unpi;fn\ fait un rappori sur la pi'lilion de .josrpli
"! Arcli. ii;il.. F'- i^f.'^i.
[lyNiv. ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 281
Saunier, distribuée le y de ce mois sous le numéro t 7 1 g et par
la(|uelle ce citoyen annonce avoir trouvé les moyens de suppléer
au vin et au cidre par une li(|ueur de sa composition qui a le double
avantage d'être salubre et d'une composition peu dispendieuse. Le
rapporteur fait sentir les inconvénients qu'il y aurait d'accorder au
pétitionnaire le local qu'il demande à Paris pour la manipulation
de sa liqueur et conclut à la question préalable.
Le Comité adopte cet avis.
Le citoyen Chauvin fait un rapport sur une lettre du Ministre
de la justice, du 22 frimaire, suivie d'une copie de celle du juge
de paix du canton de Lyrc^'*, district de Verneuil; cette dernière
lettre expositive de la contravention à la loi du 2 G juillet 1793
dont s'est rendue coupable une particulière de la commune de
Cernay et de la nature et forme des actes qui ont été dressés pour
constater ce délit; ensemble les réclamations du contrevenant fon-
dées sur la non-promulgation de cette loi, lors de la saisie de
trois cent soixante-dix livres de laine trouvées chez lui et destinées
pour l'aliment de sa fabrique.
Le rapporteur propose et le Comité adopte le projet de décret
suivant :
f^La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce, sur la lettre du Ministre de la justice
relative aux poursuites exercées contre le citoyen . . . . , habitant
de la commune de Cernay du canton de Lyre, district de Verneuil,
département de l'Eure*-', passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que
nul ne peut être poursuivi et condamné comme contrevenant à la
loi sur les accaparements du 26 juillet dernier (vieux style), qu'au-
tant que cette loi aurait été lue, affichée et proclamée dans les
formes prescrites par son article là.
Le présent décret ne sera point imprimé, il en sera seulement
adressé une expédition au Ministre de la justice, v
Le Président donne lecture d'une pétition des citoyens Henckel,
négociants à Hambourg, par laquelle ils exposent que les ache-
teurs de deux cent vingt-deux futailles d'alun qu'ils expédièrent,
dans le courant de septembre dernier, au citoven Eichoff, négo-
ciant nu Havre, ne veulent payer cette marchandise, quoique
vendue avant la publication de la loi du md.rinnnn , que confornK*-
ment à la taxe faite en exécution de cette loi. Les pétitionnaires de-
mandent à être autorisés à retirer leurs marchandises et à les ron-
t^' Ou La Neiivo-Lyre : Eure. — '^' Cernay, commune de Bois-Anzeray ou Rois-
André.
282 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 mv. an iij
voyer à Hambourg, à moins que ia République ne préfère, en ies
gardant, leur accorder une indemnité.
Le (iomité renvoie celte pétition, numérotée ioaS, à la Com-
nnssion des subsistances.
Lo Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERS, A -Ci. TllIlîAlDEAU.
CENT-SEPTIEME SEANCE.
ÛÙ NIVÔSK AN H.
Le duodi, vingt-deuxième jour de nivôse, 9" année de l'ère ré-
publicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Haussmann, Thihau-
deau, secrétaire; Cbauvin.
La séance est ouverte par la distribution des pièces et mémoiies
dont les extraits suivent :
1° Lettre du citoyen Milliet par laquelle il annonce qu'il vient
d'élever dans la ci-devant ab])aye de Saint-Micliel , dont il est pro-
priétaire, une verrerie où il occupe plus de cinquante ouvriers à
fabriquer des petites bouteilles pour le service des troupes; il
sollicite pour son établissement l'approbation de la Convention
jiationale et la prie de lui faire délivrer au prix courant les subsis-
lunces nécessaires pour lui, ses ouvriers et leurs familles, attendu
(jiie dans le pays il ne s'y récolte pas de blé.
Renvoyée à la Commission des subsislances, sous le n" 1777-
a° Extrait du registre plumitif du tribunal de Volognes, du
•?8 frimaire, relatif à une commission produite pai' le citoyen
Jacques Le Roux, préposé des douanes à fiaubigni'"', j)ar bupiello
il lui était enjoint de porter un écusson oii seraient ces mots ;
Iji Nnllon ot la Lot,
Remis au citoyen Villers, sous le n" 1776.
3° Pétition du citoyen Cointreaux, professeur d'architecture ru-
rale; il sollicite un terrain national pour faire connaître ses décou-
vertes, faire des expériences, élever ses modèles et le dédonnuager
de ses dépenses et des perles (ju'il a essuyées pour le bien <'t l'uti-
lité de HQH concitoyens.
Remise nu citoyen Tbibaudeau, sous le n° 177^-
/»" Lettre du citoyen (Ibaslon, payeui" général du (b'qiartcnient
('' Manrlic.
[.ja Mv. AN uj D'AGHIGULTURE, GOMMRRCK, ETC. 283
(lu Finistère, par lucjuelle il annonce que les toiles qui se fabriquent
dans les départements des Cotos-du-Nord et du Morbihan n'ont
pas dté comprises dans le maximum, étant considérées connne objet
de luxe. Le pétitionnaire ajoute qu'autrefois le commerce de Saint-
Maloles faisait passer en Espagne, mais que cette exportation se
trouve suspendue depuis que cette puissance est en guerre avec la
République. 11 termine par faire des propositions commerciales
dont le but serait de faire arriver dans nos ports des grains et ma-
tières premières des Etats-Unis.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 177/1.
5° Lettre du citoyen Vavoque, âgé de soixante-douze ans,
tapissier et garde-magasin de la manufacture nationale des Go-
belins, par laquelle il demande pour son tils la survivance de cet
emploi.
Cette lettre, numérotée 177^, est écartée par l'ordre du jour.
G" Lettre du citoyen Simon Peschaires, procureur syndic du
district de Nîmes, par laquelle il annonce que son frère, établi à
Naples depuis plus de quarante ans, a été forcé, parle tyran, d'aban-
donner cette ville et tout ce qu'il y possédait; il sollicite en faveur
de c<it infortuné le payement des créances qu'il a sur plusieurs
maisons de commerce de Ville-Affranchie.
La discussion de cette lettre est ajournée (n" 177a).
7" Réllexions des adjudicataires des récoltes appartenant aux
émigrés et rebelles de A ille-Affranchie, sur la loi du '^9 sep-
tembre 1793 relative au tnnximum.
Remises au citoyen Villers, sous le n" 1771.
8° Lettre du Comité de législation tendant à inviter le Comité
de commerce d'assister à la discussion du rapport fait en exécution
du décret qui ordonne la revision de la loi sur les accaparemenlst'^
Sur cette lettre, numérotée 1770, le Comité arrête qu'il en sera
référé au Comité général.
9° Lettre do la Société populaire de Ganges^'^', représentée par
le citoyen Favre, tendant à obtenir la faculté de faire sortir les bas
de soie par Grenoble et Genève. Elle représente que la défense
d'exporter en Suisse cet objet d'industrie nationale porte le plus
grand préjudice aux sans-culottes du pays.
Cette lettre, numérotée 178a, a été renvoyée à la (îommission
des subsistances.
10" Lettre du citoyen L'Epine par laquelle il annonce qu'il
"^ IjO 1'^ {{omiinal un ii, sur te rap- tidii rendit un décret inlorprolunl coliii
port dos (loniilds do léfjislallon, de du a6jiiillot 1798 sur tosaccaparomi'lil»».
commorro nt d'nffrirulture, In Convpn- •'^'> fléraull.
28i PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [29 mv. an 11]
existe dans ia citadelle de Doullens, proche Amiens, beaucoup de
matières propres à faire des salpêtres.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n" 1781.
11° Pétition des citoyens [de] Sermaise[-du-Loiret] , Rouvres,
par laquelle ils demandent l'établissement d'un marché dans le
chef-lieu de leur canton.
Observations de la commune et Société populaire de Méréville
sur le même objet.
Remises au citoyen Haussmann, sous le n° 1780 '^'.
1 9" Lettre du citoyen Thison par laquelle il sollicite pour les
bois à brûler une exception à la loi relative au maximum; il expose
que l'exécution de cette loi l'expose à une perte de 8,800 livres,
pour dédommagement de laquelle il sollicite une indemnité.
Un membre (\q citoyen Villers) fait un rapport sur une lettre
du Ministre des affaires étrangères qui expose la nécessité de
prendre les mesures les plus promptes pour prévenir les inconvé-
nients qui résultent de l'inexécution des articles /i9 et âS du
titre Xni de la loi du 22 août 1791, relative aux douanes.
Cette loi porte que : ff L'étendue des deux lieues frontières sera
fixée par des poteaux plantés à la dislance de deux cents toises les
uns des autres afin de faciliter l'exécution des décrets prohibitifs à
l'entrée et à la sortie de la République».
Le rapporteur propose et le Comité adopte la rédaction du pro-
jet de décret suivant :
«La Convention nationale, après avoir entendu son Comité
de commerce, décrète que la police des deux lieues frontières de
l'étranger prescrite par le titre XIII du règlement sui' les douanes
du 9 2 août 1791, et par le décret du 29 septembre dernier, rela-
tivement aux denrées de première nécessité, sera provisoirement
exécutée, nonobstant le défaut de plantation des poteaux prescrits
p;ir ladite loi et (pie. dans le cas où l'ennemi se trouverait sur le
territoire de la République, Icsdites deux lieues ne commencei-ont
que de l'endroit où seront les troupes françaises '-l 5^
(•' Le résumô doniu' par le procès- niune et la sociélô populaire do Mt'-ré-
vorhnl n'ost pas explicite : il s'affit d'une ville, au même district d'Kljimpos, ré-
pétition des ciloyens composant le can- clama par une pétition éjjalciMonl
ton de Sermaises-Honvrcs, dans le dé- adressée à la Convention ; le dossier de
partcment du Loiret , par laquelle ils celte affaire se trouve aux Arcliivos na-
dcmandent le maintien d'un marché lionales dans F'- la'io.
créé en vertu du décreldu It mai 1798 : (-> L'article /i3 du titre Mil du di'-
cette pétition avait été adressée au Pri- cret du G-;î3 août 1791 sur les douanes
sident de la Convention par le citoyen spécifiait: ala lijjnc [de deux lieues dos
Durand, cultivateur à Sermaises; la com- frontières do rétranfjor]. sera u)ar(|uée
[•îiî Niv. ANii] D'AGRICULTURE. COMMERCE, ETC. 285
Le même rapporteur ayant examin(5 les jxM^exions des adjudica-
taires des récoltes appartenant aux émijjrt^s et rebelles de Ville-
Affranchie, renvoyées, dans la distribution de ce jour, à son rap-
port, sous le n" 1771, rend compte de ses observations et présente
un projet de décret.
Voici ce qu'il dit :
Les adjudicataires des vins des émigrés, des déportés et des rebelles de
Lyon , dans l'arrondissement du district de Màcon, demandent une diminution
sur le prix de leurs adjudications proportionnée à la perte qu'ils doivent
éprouver d'après la loi du 29 septembre.
Ils commencent par observer que le législateur, en portant cette loi, a voulu
niellre des bornes à la cupidité des agioteurs et aux efforts des ennemis de la
liberté, mais que son intention ne fut jamais de ruiner cette portion précieuse
du peuple qui s'est dis|)uté l'avantage de faire valoir les revenus de la Répu-
blique , comme elle s'est disputé la gloire de prodiguer son temps et sa vie
contre les rebelles de Lyon.
Ils prétendent d'ailleurs qu'ils aui-aient droit de prétendre à l'indemnité
accordée aux citoyens auxquels le maximum enlèverait une médiocrité servant
à soutenir leurs familles et alimenter leur commerce.
Ils assurent qu'ils ont calculé le prix de leur adjudicalion sur celui que de-
vaient avoir les vins d'apiès la sécheresse constante du mois de juillet qui
avait considérablement endommagé les vignes et que, si la Convention ne se
perlait pas à accueillir leur demande, leur perte s'élèvei-ait à plus de moitié
du prix de leur adjudication.
Ils veulent assimiler leur adjudication aux marchés qui ne sont consommés
suivant la loi du 29 septembre, qu'après la livraison et expédition, puisque
l'adjudicataire avait la faculté de la subrogation de l'éventuel.
La livraison, en effet, n'est censée faite que lorsque l'on peut disposer de
ce que l'on achète et dans le peu dont il est ici question la faculté de cette dis-
position n'est arrivée que postérieurement à la loi.
D'après cet exposé, je pense que le Comité doit accueillir les réclamations
jjar la désignation que chaque directoire
de département fera des territoires sur
lesquels elle devra passer et dont état
sera imprimé et affiché dans tous les
lieuv de la frontière qu'enveloppera la-
dite ligne. Il sera en outre planté sur
cette ligne des poteaux à la distance de
deux cents toises les uns des autres et
qui porteront cette inscription : Terri-
toire des deux lieues de Vélranger-n. —
«Ce mesurage a dû éprouver des ob-
stacles; et sur plusieurs l'rontfcres on n'a
pu placer les bureaux et les postes à la
dislance fixée. Pour prévenir les contes-
talions qui en résultaient il a été pris,
le 17 thermidor an iv, un arrêté qui
assujettit à la police des fronlièrcs le
territoire situé entre les deux lignes des
bureaux et postes qui , par des difficul-
tés de localité, étaient à plus d'un my-
riamètre de l'extrême frontière?' (Ma-
GNiEN, Dictionnaire de la législation des
droits de douane, Paris, i8o7,in-8°). —
Le 28 pluviôse an m, sur la proposition
du Comité de commerce, la Convention
suspendait Fexéculion de l'article h?> du
titre XIII du décret du 6-22 août 1791.
— Enfin la loi du 8 floréal an xi,
relative aux douanes, déclara par son
article 86 (|ue les lois et règlements sur
le transport et la circulation des den-
rées et marchandises dans Fétendue
d'un myriamètre (deux lieues anciennes)
des frontières de terre seraient exécutés
dans les deux myriamctres (quatre lieues
anciennes) dcsdiles frontières.
286 PROCÈS-VERBAUX DU COMITK [^'i «iv. an h]
fins adjudicalaiiTS dos biens des omigrés cl m'auloriser à présenter eu son
nom, à la Convcnliou nationale, le projel de dëci'oL suivant :
La Convention nationale, ouï le rapport de son Comité de com-
merce , décrète ce qui suit :
Art. 1". Le prix de l'adjudication des vendanges dépendantes
des biens confisqués ou mis sous la main de la Nation sera réduit.
Art. 2. Les municipalités des lieux où ces biens sont situés
procéderont, en présence d'un commissaire du district, à la recon-
naissance de ce qui aura été vendangé en spécifiant la quabté et la
quantité.
Art. 3. Les administrateurs du district détermineront la valeur
du tonneau, ayant égard aux frais de récolte et à la loi du imi-
ximum.
Le Comité adopte ce projet de décret '^^K
Le Président lève la séance à i o heures.
ViLLERS, A.-C. ThiIîAUDEAU.
CEINT-HllITIEMK SKANCE.
(Séance extraordinaire. )
a 5 MVÔSE AN II.
Le vingt-cin([ nivôse, l'an deuxième de la République française,
le Comité de commerce s'est extraordinairement assemblé (à midi),
pour entendre la lecture et discuter le projet de décret présenté
par la Commission des domaines, ayant pour titre : Code des
Douanes.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secrétaire;
llaussmann , Chanipigny.
Les membres du Comité de marine, appelés pour prendre part
à cette discussion, se trouvant réunis au Comité de coiuinene, ainsi
(pie la Commission des douanes, le citoyen Bourdon (de l'Oise),
membre de cette Commission f^), fait lecture du projet de décret
sus-désigné, pour et contre les dispositions duquel plusieurs
membres ont successivement parlé.
''^ Il ne scmhie pas (pir co dérrel ait «jernonts à l'airn dans l'or<jnnisation des
été discuté .'i la (jonvcnlion. lois, le tarif et Tadminislration des
(') Le 8 ortobre 17<)3 la Convenliim douanes; avaient clé nonnnés: l-'orcslicr,
avait créé une commissirm de rin(| (;.unl)on, lîoiirdon de l'Oise, Cliahol cl
membres cliarijéc de présenter les clian- Topsent.
[gf) Mv. AN II] irACRIfUIf/nil'.f':, COMMI-IIUIK, KYO. 287
Un autre membre propose frajoiirner ia discussion à la procliainc
si'unce.
Le IV'sideiil met cotte (|ueslion au\ voix; elle est adoptée.
La séance est levée à /i heures et demie.
VlLLEliS, A.-C. ThIBAUDEAU.
CErNT-NEUVIKMK SKiNCE.
97 NIVÔSE AN n.
Le seplidi, vingt-scplièmc jour de nivôse, deuxième année do
l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villcrs, président; Thibaudeau, secrétaire;
Haussmann , Chauvin , Champigny-Clément.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et mé-
moires dont les extraits suivent :
1" Pétition des entrepreneurs particuliers des messageries et
voilures publiques, dans laquelle ils réclament la justice do la Con-
vention contre la Régie cl les sous-fermiers des Messageries na-
tionales; ils demandent, en outre, à jouir des mêmes prérogatives
([ue celte administration.
Décret du 3o frimaire qui renvoie cette affaire aux Comités de
commerce, d'agriculture et de sûreté générale réunis ''^
Cette affaire est renvoyée au rapport du citoyen Thibaudeau,
sous le n" 189 3.
2" Observations de plusieurs consuls sur la question de savoir
si la fixation des planches de sapin tirées du Nord serait inutile ou
avantageuse à la Piépnblique.
Pienvoyécs à la Commission des subsistances, sous le n" iSao.
3" Lettre de la Société populaire séante au Puy, département
delà Haute-Loire, par laquelle elle sollicite une loi qui fixe la
taxe des denrées de première nécessité.
Le Comité, sur celte lettre, numérotée 1788, passe à l'ordre du
jour, motivé sur la loi du 99 septembre 1793 (vieux style).
Un membre de la Commission des douanes communique au Co-
mité, conformément au décret du [8 octobre 1793], le projet de
Code des douanes ^'^l La discussion est ouverte sur chacun des
'■^'>Prncè.'i-vorh.delaConvoiUt'nii,\).'MiH. de k séance le projet <\c code des
(■-' Décrété le /t {terminal [JNolc en douanes adopté par in Convention fc
marge du Procès-verbal].Yo[v à la suite A germinal an ii.
288 PROGES-VERBAUX DU COMITE [07 mv. an 11]
articles et la rédaction en est définitivement arrêtée ainsi (|ii'il
suit :
La Convention nationale, après avoir entendu sa Commission
des douanes et ses Comités de commerce, de législation, de marine
et de salut public réunis, décrète :
TITRE PREMIER.
TRAITÉS DE COMMERCE; BATIMEINTS ETRANGERS EXCLUS DES IlES DE LA KRAACE
EN EUROPE; PROHIBITION D'IMPORTER EN FRA>CE LES OBJETS IMPORTES DES
ÉTATS-UNIS DANS LES COLONIES FRANÇAISES.
Art. 1". Les traités de navigation et de commerce existant
entre la France et les nations avec lesquelles elle est en paix seront
exécutés selon leur forme et teneur.
Art. 2. Tous les peuples dont le gouvernement est en paix avec
la République ont le même droit à la justice, à l'amitié du peuple
français. Toutes les nations étrangères qui ne commettent pas
d'hostilités envers lui seront traitées également.
Art. 3. Dans tous les ports et lieux de France, on se confor-
mera aux mêmes lois , décrets et tarifs.
Art. h. Les bâtiments étrangers et les bâtiments français venant
de l'étranger ne seront point admis dans les iles de Corse, de
Groix, Boain, la Croisière, Noirmoutier, île d'Yen, Belle-Ile,
Ouessant, île de la Montagne'^^, Molène'-', Hoëdic'^', île des
Saints, les îles de Ré, d'Oléron'^' et autres îles et îlots, hors les
cas de détresse ou de relâches forcées constatés par les préposés
des douanes.
Art. 5. Les denrées et productions du sol, de la pêche, et le
sel tiré des lieux indiqués art. h , ne payeront aucun droit pour
entrer en France; aucun objet manufacturé ne pourra être im-
porté desdits lieux, en France, tant (ju'on ne justifiera pas qu'il
existe, dans lesdits lieux, des manufactures reconnues par le corps
législatif dont lesdits objets manufacturés seront le produit.
") Nom n''\(iluli<)nn;iirc de Tilo de '''^ Le 19 nivôse an 111 la Convonlion
Noinnoulicr déjà nommée. dérréla que l'arliclc h de la loi serait
'-) Une île Molènc lail partie tie Tar- rapporté en ce qui concernait les iles
cliipel de rile-Grande (Coles-dn-Nord); d'Uléron et de Ré el (]u'en conséquence
iMie autre, la plus importante, appar- les navires neutres poiii'i-aieiit \ ahonler
lient au jp-oupe d'Ouessanl. counne dans les autres ports de la llé-
(^' Morltilian. publiq
ne.
[27 Mv. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 289
Art. 6. Les bâtimenls français pourront être expédiés d(!S
lieux indiqués art. /i d'un port à l'autre comme pour un port de la
République.
Art. 7. Les articles dont l'importation est permise des Etats-
Unis d'Amérique dans les colonies françaises ne pourront point
être importés desdites colonies en France.
TITRE IL
BATIMEMS EN FRAUDE DANS LES QUATRE LIEUES DES COTES. • MANIFESTE
DES CARGAISONS. VISITE DES BATIMENTS. RELACHES FORCEES.
MARCHANDISES NAUFRAGEES. VIVRES ET PROVISIONS DE RATIMENTS.
Art. 1". Aucune marchandise ne sera importée par mer, soit
d'un port étranger, soit d'un port français, sans un manifeste signé
du capitaine, qui exprimera la nature de la cargaison avec les
marques et numéros en toutes lettres des caisses, balles, barils,
boucauts, etc.
Art. 2. Si le manifeste n'est pas exhibé, si quelques marchan-
dises n'y sont pas comprises ou s'il y a différence entre les mar-
chandises et le manifeste, le capitaine sera personnellement con-
damné à une somme égale à la valeur des marchandises omises ou
différentes et à une amende de i,ooo livres.
Art. 3. Le capitaine arrivé dans les quatre lieues de la côte
remettra, lorsqu'il en sera requis, une copie du manifeste au pré-
posé qui viendra à son bord et qui en visera l'original.
Art. Ix. Trois jours après l'arrivée du bâtiment, l'armateur ou
consignataire donnera par écrit et signera l'état des marchandises
([ui lui appartiennent ou qui lui seront consignées, en spécifiant
les marques, nombre et contenu des balles, caisses, etc., les quan-
tités et qualités, avec évaluation des objets sur lesquels le droit est
perceptible à la valeur.
Art. 5. Les préposés pour la vérification des bâtiments et car-
gaisons pourront, au coucher du soleil, fermer les écoutilles pour
n'être ouvertes qu'en leur présence. Les rapports faits par eux se-
ront comparés avec les manifestes et déclarations des capitaines ,
propriétaires ou consignataires; la différence ou non-différence sera
mentionnée sur le registre.
Art. 6. Si un bâtiment entre par détresse dans un port qui
n'est pas celui de sa destination, le préposé de la douane pcr-
IV. 19
290 PROGÈS-VÉRBAUX DU COMITE [37 niv. an ii]
mettra la décharge du bâtiment, la vente des objets de nature pé-
rissable ou qu'il sera nécessaire de vendre pour payer les frais de
radoub, conformément aux lois et tarifs; le surplus pourra être re-
chargé et le bâtiment partir pour le port de sa destination, en
payant le droit de tonnage et un demi pour cent de la valeur des
objets non vendus, pour frais de magasin.
Art. 7. Les capitaines et autres officiers et préposés sur les bâti-
ments du service des douanes, ceux du commerce ou de marine
militaire, pourront visiter tous bâtiments au-dessous de 100 ton-
neaux étant à l'ancre ou louvoyant dans les quatre lieues des côtes
de France, hors le cas de force majeure. Si ces habitants ont à bord
des marchandises dont l'entrée ou la sortie est prohibée en France,
ils seront confisqués ainsi que les cargaisons avec amende de
5oo livres contre les capitaines des bâtiments.
Art. 8. Les préposés des douanes pourront aller à bord de
tout bâtiment même de ceux de guerre , entrant dans les ports ou
rades ou en sortant, montant ou descendant les rivières, y demeu-
rer jusqu'au déchargement ou sortie , ouvrir les écoutilles ,
chambres, armoires, caisses, balles, ballots, tonneaux et autres
enveloppes.
Art. 9. Si, outre les manifestes donnés par les capitaines des
bâtiments et les déclarations sommaires faites par les conducteurs
par terre, des déclarations en détail ne sont pas présentes, les mar-
chandises seront retenues ou déposées dans le magasin de la
douane pendant deux mois, et les propriétaires, tenus de payer un
pour cent, droit de magasinage en sus des droits. S'il n'y a pas ré-
clamation et déclaration en détail après ce délai, les marchandises
seront vendues au profit de la République, à la charge de réexporter
à l'étranger celles dont l'entrée est prohibée.
Art. 10, Si des marchandises dont l'entrée ou la sortie est pro-
hibée sont importées ou exportées par mer ou par terre, elles seront
confisquées ainsi que les bâtiments, voitures et animaux servant
au transport.
Art. 1 1 . Les marchandises naufragées ou chargées sur des bâ-
timents en relâche forcée, et constatée par les préposés des douanes
pourront être importées ou devront être renvoyées à l'étranger,
conformémeni aux lois et tarifs du Gode général des douanes ou
concernant leurs différentes espèces.
Art. 1'"2. Les vivres et provisions d'un bâtiment venant de
[27 Mv. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 291
l'étranger seront soumises aux lois et tarifs d'entrée pour toute
([uantité qui excédera le nécessaire.
Art. 13. Les vivres et provisions embarquées sur hâtimenls ex-
pédiés pour l'étranger seront soumises aux lois et tarifs de sortie
j)Our toute quantité qui excédera le nécessaire. En cas de contes-
tation, elles seront jugées dans les formes prescrites par le présent
décret.
TtTI^E III.
DÉCLARATIONS, VISITES; PAYEMENT DES DROITS.
Art. \". Dans les lieux où il y aura deux lignes de bureaux sur
les côtes ou frontières , les droits d'entrée seront acquittés dans les
bureaux extérieurs et ceux de sortie dans les bureaux intérieurs.
Art. 2. Les marchandises seront, après le permis, transportées
à bord des bâtiments ou conduites par terre à l'étranger ou intro-
duites dans l'intérieur immédiatement et sans délai , sans emmaga-
sinage ni transport rétrograde.
Art. 3. Les marchandises pourront être visitées dans chaque
bureau d'entrée ou de sortie sur la route.
Art. à. Toutes marchandises importées par terre en France
seront conduites au premier bureau d'entrée à peine de confiscation
et de 2 00 livres d'amende. Sous les mêmes peines, les marchan-
dises qui doivent être exportées seront conduites au premier bureau
de sortie par la route la plus directe.
Art. 5. Il y aura lieu aux mêmes condamnations pour les objets
saisis après avoir dépassé le bureau sans le permis.
Art. 6. Les déclarations faites dans les bureaux sur les côtes et
frontières seront enregistrées par les préposés et signées par les
déclarants. Si le conducteur ne sait pas signer, il en sera fait
mention.
Art. 7. Les courriers des malles seront soumis aux visites de
chaque bureau; ils ne se chargeront d'aucune marchandise, à peine
de confiscation, 3oo livres d'amende, et d'être exclus de tout em-
ploi dans les postes.
Art. 8. Les conducteurs des messageries et voitures publiques
seront soumis aux lois des douanes; si des objets ne sont pas
portés sur la feuille de voyage, ils seront personnellement con-
damnés à une amende de ooo livres, les marchandises en contra-
vention seront confisquées, de même les voitures et chevaux, et les
ï9-
292 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [37 mv. an nj
fermiers ou régisseurs intéressés seront solidaires avec le conduc-
teur pour l'amende de 3oo livres.
Art. 9. Les transport, déballage, remballage et pesage des
marchandises seront aux frais des propriétaires.
Art. 10. Les droits ne seront payés que sur les quantités con-
statées par la vérification.
Art. 1 1. Les droits seront payés comptant et sans délai.
Art. 12. Le droit de tonnage sera payé dans vingt jours de l'ar-
rivée et avant le départ du bâtiment.
TITRE IV.
fidélité des préposés des douanes.
PEINES [contre ceux] QUI S'OPPOSENT A L'EXERCICE DE LEURS FONCTIOXS.
Art. l'"". Tous les préposés des douanes recevront une commis-
sion du Conseil exécutif et en seront toujours porteurs ainsi que du
Code.
Art. 2. Toute personne qui s'opposera à l'exercice [des fonctions]
dos préposés des douanes sera condamnée aune amende de 5oo li-
vres. Dans le cas où il y aurait voie de fait, il en sera dressé pro-
cès-verbal qui sera envoyé au Directeur du jury d'accusation , pour
en poursuivre les auteurs et leur faire infliger les peines portées par
le Code |)énal contre ceux qui s'opposent avec violence à l'exercice
des fonctions publiques.
Art. 3. Si les préposés des douanes reçoivent directement ou
fiidirectcment qucbpie récompense, gralificalion ou présent, ils
seront condamnés aux peines portées dans le Code pénal contre les
fonctionnaires publics qui se laissent corrompre.
Art. /i. Si l'un des coupables dénonce la corruption, il sera ab-
sous des peines d'amende et confiscation.
TITRE V.
DROIT DE PRÉEMPTION.
Art. 1". Les j)réposés pourront, en offrant et payant la valeur
déclarée au lieu d'importation ou d'exportation des marchandises
dont les droits sont perceptibles sur la valeur, et le dixième en sus,
les retenir par droit de préemption au compte de la République.
[oy Mv. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 293
Art. 2. Dans le cas de préemption exercée sur des marchandises
importées, les préposés du bureau auront, sur le produit de [la] vente
([ui sera faite à l'enchère, moitié de la somme qui excédera l'éva-
luation, le dixième en sus et les droits d'entrée.
Art. 3. Si la préemption a lieu sur des marchandises déclarées
pour exportation, les préposés du bureau auront également moitié
du produit de vente excédant l'évaluation et le dixième en sus.
Art. /». Dans les deiix cas de préemption, les préposés du bu-
reau feront raison à l'Etat du déficit du produit de vente au mon-
tant de l'évaluation, du dixième en sus et des droits.
Art. 5. La retenue ne sera soumise à aucune autre formalité
qu'à celle de l'offre signifiée qui constatera l'engagement d'en payer
la valeur déclarée et le dixième en sus, dans un mois, sur quittance
du propriétaire ou de son fondé de pouvoir.
TITRE VI.
CONTRAVEINTIONS, SAISIES, CONDAMNATIONS,
PARTAGE DU PRODUIT DES AMENDES ET CONFISCATIONS.
Art. l'''. Aucune marchandise ne pourra être embarquée ou
déchargée qu'en plein jour, entre le lever et coucher du soleil et
après un permis du préposé des douanes.
Art. 2, Quiconque cachera ou achètera des objets saisissables
participera à une contravention aux lois des douanes, sera con-
damné à une amende de dix fois la valeur des objets cachés ou
achetés en fraude.
Art. 3. Les objets qui doivent être pesés ou jaugés ne pourront
être déplacés du quai et autre lieu de décharge qu'après avoir été
pesés ou jaugés, avec le permis des préposés.
Art. /j. La République est préférée à tous créanciers pour
droits, confiscation, amende et restitution et avec la contrainte par
corps.
Art. 5. La facture faite au heu de l'exportation sera faite à l'éva-
luation donnée au lieu d'importation.
Art. g. Toute personne a droit de saisir et arrêter pour contra-
vention aux lois sur la navigation et le commerce. Tout saisissant,
préposé des douanes ou non, aura une moitié du produit des
amendes et confiscations, l'autre moitié sera au profit de la Répu-
blique.
29A PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 mv. an u]
Art. 7. Dans toute action sur une saisie, les preuves de non-
contravention sont à la charge du saisi.
Art. 8. Un ou plusieurs préposés des douanes saisissant bâti-
timents ou marchandises feront dans les vingt-quatre heures un
rapport énonciatif du fait de contravention et descriptif de l'objet
saisi.
Art. 9. Les rapports de saisie seront soumis à l'enregistrement.
Art. 10. Le lendemain du jour de la saisie, le rapport sera
transcrit sur le registre du bureau des douanes le plus prochain.
Art. 11. Les expéditions et toutes pièces relatives aux bâti-
ments, cargaisons et voitures de la saisie seront déposées au même
bureau.
Art. 12. Ce rapport sera affiché à la porte du bureau dans
le jour du dépôt et contiendra sommation à la partie saisie, nom-
mée ou inconnue, de comparaître dans trois jours devant le juge de
paix du lieu le plus prochain.
Art. 13. Le rapport et les pièces jointes seront présentés au
juge de paix qui recevra l'affirmation du saisissant et l'entendra sur
le fait de la saisie.
Art. là. Si la saisie est jugée bonne et qu'il n'y ait pas d'appel
dans les trois jours suivants, le quatrième jour le préposé du bu-
reau indiquera la vente des objets confisqués par affiche mise à la
porte du bureau et à celle de l'auditoire et procédera à la vente
cinq jours après.
Art. 15. Les délais d'appel et de vente expirés, toutes répéti-
tions et actions seront non recevables.
Art. IC). S'il y a appel, le tribunal du district de la situation
(lu bureau prononcera en dernier ressort.
Art. 17. En première instance et sur l'appel, l'instruction sera
verbale, sur simple mémoire et sans frais de justice à répéter de
})arl ni d'autre.
Art. 18. Le préposé du bureau interjettera appel du jugement
(lu juge de paix si la saisie n'est pas déclarée valable.
Art. 19. Si le tribunal d'appel déclare qu'il n'y avait pas une
probabilité fondée de contravention, les objets saisis seront rendus
;ui propriétaire et les prépos(''s des douanes ou autres saisissants
seront 'Oiulamnés persoiniellemcnt envers lui en un intérêt d'in-
[9.^ Mv. AN h] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 295
demnilé pour le temps écoulé depuis la saisie jusqu'à la restitution,
à raison (le lo p. loo d'intérêt par an de la valeur des objels
saisis.
Art. 20. S'il y a lieu à la procédure criminelle, on suivra les
refiles prescrites par le Code pénal et les lois sur la justice crimi-
nelle.
Art. 21. Toutes transactions, compositions, départs et remises
avant ou après jugement sont prohibés et déclarés nuls.
Art. 22. Tous les condamnés sur une saisie sont solidaires pour
la confiscation et l'amende.
Art. 23. Aucun juge ne modérera ni les droits, ni la confisca-
tion, ni l'amende, sous peine d'en répondre personnellement.
Art. 2/ii. Dans le cas de saisie ou de préemption, il est expres-
sément défendu au Conseil exécutif, à chaque ministre en parti-
culier et aux corps administratifs, de donner des décisions.
TITRE VII.
FRANCHISE DES IMPORTATIONS ET EXPORTATIOîNS ENTRE LES PORTS FRANÇAIS.
ACQUITS-À-CAUTION. SUPPRESSION DE LA DOUANE DE PAUIS. RÉVOCA-
TION DES LOIS CONTRAIRES AU PRESENT DECRET.
Art. 1"'. Les marchandises françaises ou étrangères ayant payé
les droits pourront être exportées franches de tous droits d'un port
français à un autre port français en donnant caution et soumission
d'en payer la valeur, avec amende de 6oo livres si le certificat de
décharge n'est pas rapporté au bureau de départ dans le délai qui
sera fixé.
Art. 2. Le délai pour rapporter les acquits-à-caution déchargés
ne sera pas fatal, si les capitaines des bâtiments justifient les causes
forcées de ce retard, ou fortune de mer, par des rapports faits en
mer, affirmés et déposés au bureau des douanes.
Art. 3. Les soumissionnaires et cautions ne cesseront d'être
garants de la fidélité du certificat de décharge qu'après quatre mois
pour le commerce en France, six en Europe, dix pour les Indes oc-
cidentales et l'Afrique jusqu'au Cap de Bonne-Espérance, et deux
ans pour tous les lieux situés au delà du Cap de Bonne-Espérance,
pour les Iles de France, de la Réunion et les Grandes-Indes.
Art. li. Les délais expirés, les préposés des douanes décerne-
ront contrainte contre les soumissionnaires et cautions pour
296 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 mv. an iiJ
amendes et valeurs des marchandises expédiées sur acquit-à-caution
non déchargé.
Art. 5. Le hureau de douanes particulier à Paris est supprimé.
Toutes les lois contraires aux dispositions du présent décret
sont supprimées ^^K
Un membre demande si l'on interdira la navigation, dans les
ports intérieurs, aux bâtiments étrangers.
Le Comité ajourne cette question.
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERS.
CENT-DIXIEME SEANCE.
2 PLUVIÔSE AN II.
Le duodi, deuxième jour du mois de pluviôse, deuxième année
de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Champigny, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des pièces dont les
extraits suivent :
1° Pétition des tanneurs des districts de Riom et Glermont par
laquelle ils se plaignent de ce que les cuirs dans le district de
Thiers ont été taxés à 1 8 sols par livre de plus que dans les dis-
tricts de Riom et Clermont ; ils observent que cette forte différence
produit de mauvais effets et demandent que la taxe soit la même
dans les districts du département du Puy-de-Dôme.
Les pétitionnaires ajoutent que les peaux de veaux préparéos
sont taxées à Thiers 120 livres la douzaine, et à Riom et Clermont
81) hvres, ce qui opère une différence de 3/i hvres; ils se plaignent
en outre de la disette du tan.
Celte affaire, numérotée i839, est remise au citoyen Cham-
2° Pétition des fabricants de Saint-Geniez, au département de
rAveyron,par laquelle ils exposent que, chargés, par l'Administra-
tion de rhabilleinent des troupes ('■^^ de fournir les cadis cl autres
"' Le décret fut adopté le h j;er- ondroitdu procès verbal, [^^ote en marge
minai an ii. du Procès-verbal manuscril du Comilv. ]
'--'' Les pclitionnaires n'ont pas été (Au dessus de cette rcmanpie et au
chargés par l'Administration de l'iiabil- crayon on noie ces mots :fferreurdans
lement, iiiii-^i (|iril e-.( dil dans cet l'extrait".)
[i PLuv. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 297
petites étoffes propres à doublures, ils firent des approvisionne-
ments de matières premières pour être toujours en mesure de four-
nir aux besoins de la République, à l'époque où cette Administra-
tion fit suspendre ses achats.
Les pétitionnaires, en ajoutant que leurs approvisionnements
datent du mois de juillet dernier, demandent à livrer au prix de
leurs achats, dans les magasins de la République, les marchandises
qu'ils avaient avant cette époque et à être conséquemment dis-
pensés d'éprouver les réductions faites en exécution de la loi du
maximum.
Cette réclamation est renvoyée à la Commission des subsistances ,
sous le numéro i8â6.
Le Président lève la séance à 9 heures.
ViLLERS, A.-C. ThIBAUDEAU.
CENT-ONZIEME SEANCE.
7 PLUVIÔSE AN II.
Le septidi, septième jour de pluviôse, deuxième année de l'ère
républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Champigny, Chauvin.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions dont les
extraits suivent :
1° Vues du citoyen Thomas, conservateur des bois et forets du
département de Corse, et transmises au Comité par l'adjoint de la
a" division du Département de la marine, sur la meilleure manière
d'exploiter les bois de l'île de Corse et d'en tirer parti pour le ser-
vice de la marine.
Renvoyées au Comité de marine, sous le n° 1889.
9° Pétition de la citoyenne Toulouse par laquelle elle dénonce
des abus qui régnent dans quelques-uns des ateliers de filature
établis à Paris, aux Jacobins et aux Récollets, roulant plus parti-
culièrement sur la différence des prix qui existent dans la main-
d'œuvre.
Cette pétition, numérotée 18/10, est renvoyée à l'Administration
des travaux publics du département de Paris.
3° Observations des charcutiers de Versailles sur la loi du
29 septembre 1793 relative à la taxe des marchandises de pre-
mière nécessité.
298 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 pluv. an h]
Cette loi, disent-ils, en autorisant les marchands à vendre de
.'>ré à fyvé, met les détaillants dans l'impossibilité de livrer leurs
marchandises conformément an maximum. Pour faire «cesser cette
difficulté, ils demandent que les marchandises vivantes soient taxées
d'après les bases fixées par la loi du 2 9 septembre dernier.
Renvoyées à la Commission ministérielle des subsistances, sous
le numéro 18/n.
Le citoyen Villers présente un nouveau projet de décret tendant
à faire rapporter la loi du i^*" octobre dernier qui ordonne l'arres-
tation des marchandises expédiées pour les villes en état de rébel-
lion.
La discussion de ce projet, ayant été longtemps ouverte, s'est
terminée par l'adoption de la rédaction de ce projet comme il suit :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de salut public, de commerce et d'agriculture, décrète ce
qui suit :
Art. l*''. Le décret du i*"" octobre dernier (vieux style), qui a
autorisé les municipalités à arrêter les marchandises et approvi-
sionnements expédiés pour les villes déclarées en état de rébellion ,
est rapporté.
Art. 2. Tout citoyen qui voudra réclamer les objets arrêtés
soit avant, soit depuis ladite loi, sera tenu de justifier, au Comité
(le surveillance de son domicile, de la date des chargements, de sa
correspondance, des motifs de l'envoi, de la destination exacte et
du civisme des citoyens auxquels ils étaient adressés, en prouvant
d'ailleurs par la présentation de ses livres qu'il n'en a pas été payé.
Art. 3. D'après l'examen des pièces, les Comités de surveillance
délivreront aux réclamants un bon pour la délivrance des objets
arrêtés.
Art. à. Les citoyens qui réclameront des denrées ou des mar-
chandises comprises dans la loi du 2() septembre dernier (vieux
style) seront tenus d'envoyer le bon du Comité de surveillance à la
Commission des subsistances, qui pourra exercer le droit de pré-
emption en payant la valeur.
Art. 5. Les objets arrêtés ne seront délivrés aux réclamants que
sur un certificat de civisme et sur la déclaration faite par la Com-
mission des subsistances, au pied du bon du Comité de surveillance,
(m'ellc ne veut pas exercer le droit de préemption.
Art. T). Los bardes, hnges et autres objets qui ne sont pas de
[yPMv. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 299
commerce, ne seront également délivrés que sur un bon du Comité
de surveillance du domicile des réclamants, qui seront tenus de
justifier de la date du chargement, de la destination des effets et
d'un certificat de civisme.
Art. 7. La valeur des denrées ou marchandises qui auraient été
employées pour le service de la République sera payée aux récla-
mants qui auront rempli les formalités ci-dessus prescrites.
Art. 8. Tous les objets qui ne seront pas réclamés ou dont la
propriété n'aura pas été justifiée, au terme de la présente loi, dans
le délai de deux mois après sa pubhcation, seront confisqués et mis
à la disposition de la Commission des subsistances, à laquelle les
municipaUtés des lieux en adresseront un état détaillé.
Art. 9. L'article 5 de la loi du 12 juillet dernier (vieux style).
qui suspend le payement des sommes dues aux habitants de Ville-
Affranchie, est rapporté pour ceux qui seront munis d'un certificat
de civisme.
Art. 10. Tout citoyen qui aurait des droits à conserver sur les
!)iens des habitants de Ville-Affranchie, qui ont été atteints par la
loi ou qui sont en fuite , sera tenu de faire, dans le délai d'un mois,
une déclaration de sa créance au bureau des séquestres établi dans
cette ville par les représentants du peuple ^'^
Un membre du Comité de législation communique un projet de
décret sur les accaparements ; la discussion s'engage sur les diffé-
rentes dispositions de ce projet, qui a été renvoyé à un nouvel
examen.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
ViLLERS, A.-C. TniBAUDEAU.
CENT-DOUZIEME SEANCE.
17 PLUVIÔSE AN II.
Le septidi, dix-septième jour du mois de pluviôse, deuxième
année de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
^'' Décrété le 2 5 pluviôse an 11. (Note racrce, elc, le jour même, 2 5 pluviôse;
on marge du Procès-verbal manuscrit du il déclara confisquées au profit de la
(jomiuî.) — Le décret adopté le af) plu- République les marchandises expédiées
viôsG différait du projet présenté à I;i pour Lyon postérieurement au décret du
Section de commerce; il avait été rc- i" oclolire. (Voir le tome lll de notre
manié au Comité d'afjriculture, com- publication, p. 196.)
300 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 pixv. ami]
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Haussmann.
La séance s'ouvre par la distribution au rapport des pièces et
mémoires dont les extraits suivent :
1° Mémoire des bouchers de Mantes par lequel ils demandent
que , pour mettre un terme à la cupidité des propriétaires et mar-
chands de bétail, il soit fixé un maximum pour le prix des bœufs
et moutons.
Lettre des représentants du peuple dans le département de
Seine-et-Oise sur cet objet.
Renvoyés à la Commission des subsistances, sous le n" 1768,
pour avoir son avis.
2° Pétition du citoyen Poisseault par laquelle il propose de
former à ses frais plusieurs établissements où il se fabriquerait des
limes de toute espèce et grandeur. Ce citoyen ne demande point
de fonds, mais seulement à être autorisé à se procurer dans les
magasins de la République les fers, aciers et charbons qui lui sont
nécessaires.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n° 17 8 5.
3" Plaintes des citoyens Rourcard et Iselin, Suisses, sur ce que
plusieurs balles renfermant des objets de luxe ont été arrêtées dans
l'intérieur de la République, quoique ayant destination étrangère;
ils demandent la facilité d'exporter les objets de luxe, tels que
soieries, gazes, etc.
Renvoyées au Conseil exécutif, sous le n" 1789.
à" Plaintes de la Société populaire de Rernay, au département
de l'Eure, sur ce que la loi du maximum reste sans effet et demande
une nouvelle loi dont l'exécution puisse mettre un terme à cet abus.
Adresse de la Société populaire de Nanteuil sur le même objet.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" 1817.
0" Propositions que fait le citoyen Jean Grai, de Charlestown,
de céder à la République les denrées coloniales qu'il vient de faire
débarquer à Rordeaux, à la charge qu'il lui soit permis d'exporter,
en échange, des vins, eaux-de-vie et marchandises françaises dont
la sortie est permise, à la Martinique ou de toutes autres colonies
françaises.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" 1825.
G" Lettre du Comité de salut pubUc tendant à inviter le Comité
de commerce à lui présenter un travail sur l'établissement de ma-
nufactures, fabriques, forges, usines; sur l'exploitation des mines
et minières, le commerce intérieur, extérieur et maritime; enfin,
sur tous les moyens de multiplier les ressources nationales soit en
[i7 PLuv. ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 301
encourageant l'industrie, soit en facilitant les relations commer-
ciales.
Renvoyée au rapport du citoyen Haussmann, sous le n" iSo^.
■y" Plaintes de la Société populaire de Beauvais sur les difli-
cultés que l'on éprouve pour se procurer les savons, huiles, eaux-
de-vie, sucres et laines nécessaires aux besoins des habitants de
cette ville. Cette Société demande qu'il soit pris des mesures propres
à faire promptement disparaître ces inconvénients.
Uenvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" i8/i2.
8° Lettre de la Société populaire de Mlrecourt par laquelle
elle sollicite, pour les dentelles, une exception à l'arrêté du Comité
de salut public du i o frimaire qui défend l'exportation des mar-
chandises de toute espèce sans une 'permission du Conseil exé-
cutif, visée par le Comité de salut public ^^'.
Renvoyée au Conseil exécutif, sous le n" i8/i/i.
9° Pétition des marchands de vins de Paris expositive que, d'a-
près un ordre du représentant du peuple à Tours, les bateaux
chargés sur la rivière de Rucher [Rec-du-Cher?j ont été déchargés;
ils observent que cette mesure, urgente alors, est présentement
inutile; ils sollicitent en conséquence la permission défaire charger
promptement leurs marchandises nécessaires pour l'approvision-
nement de Paris, et pour prévenir les accidents auxquels les char-
gements se trouvent exposés lors des grandes eaux et des glaces.
Nouvelle pétition du i 6 pluviôse sur le même objet.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n° i8/i5.
i o" Observations du citoyen Olivier sur la rareté des bestiaux
et la nécessité de défendre de tuer des veaux.
Renvoyées à la Commission des subsistances , pour avoir son avis,
sous le n" iS/iG.
1 1 " Lettre du citoyen Louis Biaise par laquelle il sollicite la
permission d'expédier à la destination de Hambourg cinq cents bar-
riques de miel et cent cinquante pièces d'eau-dc-vie.
Ce citoyen propose de tirer de Suède des fers dont la Répu-
blique a un pressant besoin, de les faire arriver au printemps et
vendre au prix comptant, tous frais déduits, moyennant un léger
bénéfice de 5 p. loo.
Cette lettre, numérotée 18/17
1 9° Observations du citoyen Ausière ^-'j de Ferney- Voltaire, sur la
'•' Recueil des Actes du Comité de un décret rendu sur le rapport du Co-
salut public. . ., tome IX, p. 61. mité d'agriculture et des arts. (Voir le
'-' Le décret du i4 frimaire an 11 fut Recueil de M. G. Bourcin sur l'Agii-
rapporté dès le i3 messidor an m par culture, p. 870.)
302 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17 pluv. an i.J
nécesssité d'accorder aux habitants de cette contrée la facilité d'ex-
porter les produits de leur industrie qui consistent en ouvrages
d'horlogerie.
Ce citoyen propose des vues pour suppléer aux manufactures
et fabriques que la réduction de la ville de Lyon nous a enle-
vées.
Renvoyées au Conseil exécutif, sous le n" i8/i8.
j 3° Lettre des citoyens Guy père et fils par laquelle ils se
plaignent de ce qu'ils ne peuvent plus expédier pour l'étran-
ger les terres et porcelaines qui se fabriquent dans leurs manufac-
tures.
Renvoyée au Conseil exécutif, sous le n" 1790.
i/i" Mémoire de Wenzel pour l'établissement d'une manu-
facture de végétaux artificiels qui occuperait utilement un grand
nombre de femmes et d'enfants.
Renvoyé au Comité d'instruction publique, sous le n° 1 85/i.
1 5" Représentations du citoyen TioUier sur ce que la loi du
ili frimaire sur le dessèchement des étangs n'a pas prévu le cas
où il y aurait des contestations entre les propriétaires des étangs et
des fonds ou terrains inférieurs sur lesquels l'écoulement des eaux
doit s'effectuer (^'.
Renvoyées au Comité d'agriculture, sous le n° i858.
16" Pétition de la commune de Valançay par laquelle elle de-
mande une exception à la loi qui met sous la main de la Nation
.les biens meubles et immeubles des ci-devant fermiers généraux,
en faveur du citoyen Legendre, l'un d'eux, attendu que ce parti-
culier, directeur et propriétaire, dans le département de l'Indre,
de plusieurs filatures de coton et de laine, est d'une nécessité re-
connue pour surveiller et maintenir toute l'activité dans ses
ateliers.
Renvoyée aux Comités des finances et de salut pubhc, sous le
n" 1872.
17° Lettre du Ministre delà justice, en date du i3 nivôse, par
la([uelle il demande si la vente de superficie de bois devait être
assujettie à la loi du maximum. Le Ministre prie la Convention de
résoudre le plus promptement possible cette question qui, dans ce
moment, suspend le jugement d'un procès pendant au tribunal de
Saint-Fargeau.
Celte lettre, numérotée 187/1,3 été renvoyée à la (commission
des subsistances, chargée, par décret, d'examiner celle du même
(') Ain.
[i7 iM.uv. ami] D'AGRICULTUIŒ, GOMMEUCE, etc. 303
ministre, écrite à la Convention le 2 du mois dernier, sur Je même
objet.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
ViLLERS, A.-C. TllICAUDEAU.
CENT-TREIZIEME SEANCE.
9 2 PLUVIÔSE AN II.
Le duodi, vingt-deuxième jour du mois de pluviôse, le Comité
de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens \ illers, président ; Thibaudeau , secrétaire ;
Chauvin.
La séance est ouverte par la distribution au rapport des pièces et
mémoires dont les extraits suivent :
1° Explications demandées par les administrateurs du dépar-
tement du Calvados sur les dispositions de l'article 7 du décret du
h nivôse sur les tribunaux de commerce'''.
Il s'agit, disent ces administrateurs, de savoir si les dépenses
qu'exigent les tribunaux de commerce ne doivent pas être à la
charge des administrations de district sur le ressort desquelles sont
situés les tribunaux.
Sur cette affaire, numérotée 1870, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur la loi du /i nivôse dernier.
2" Eclaircissements demandés parle procureur syndic du district
de Poitiers, relativement aux vêtements, pour la confection d'un des
tableaux qu'il doit fournir pour compléter le travail sur la revision
de la loi relative à la taxe des marchandises de première né-
cessité.
Renvoyé à la Commission des subsistances, sous le n" 1871.
3" Demande que forme la commune de Theil tendant à
être autorisée à ouvrir, conjointement avec la commune de Pont-
sur- Vanne ''^', plusieurs tranchées pour facihter l'écoulement des
eaux et les mettre à l'abri des inondations auxquelles elles sont ex-
posées par le débordement des rivières qui les avoisinent.
Renvoyé à la Commission des ponts et chaussées, sous le
n" 1877.
k° Moyens de faire cuire le plâtre et la chaux avec la tourbe ,
''' Article 7 : Chaque adminislralion que nécessite son tril)unal de commerce,
de département sera cliargée de pour- '-' Theil-sur-Vanne et Pont-sur-
voir, comme dépemes locales, aux frais Vanne : Yonne.
304 PROCES- VERBAUX DU COMITE [22 pluv. an h]
découverts par le citoyen Muguet Champalier ; ce citoyen demande
que ses procédés soient examinés.
Remis au citoyen Chauvin, sous le n" 1877.
5° Lettre de la citoyenne Clément, de Morey-la-Montagne ''\
tendant à réclamer contre la saisie de douze cent vingt livres de fer
expédiées de sa résidence à la destination de Nernier, département
du Mont-Blanc, de la voiture, des chevaux et d'une somme de
k 1 livres en numéraire.
La pétitionnaire observe que plusieurs jugements confirmatifs de
la validité de cette saisie sont contraires aux dispositions de la loi
du 22 août 1791 relative au transit à laquelle cette affaire a
rapport.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre, numé-
rotée 1879.
6" Lettre du Ministre de l'intérieur suivie d'une dénonciation du
citoyen Ericospt, de Saint-Chamond, contre le contrôleur des
postes à
Cette lettre, numérotée 188/1, est communiquée au représentant
du peuple Couthon.
7° Adresse de la Société populaire de Cannes sur la nécessité
d'adopter des mesures sévères pour prévenir les abus qui résulteut
sur la vente du bétail de gré à gré.
Adresse de la Société montagnarde de Gray sur le même
objet.
Adresse de la commune de Sauve sur le môme objet.
Plaintes de la municipalité de Montaigu sur ce que les bouchers
de cette ville ne veulent plus tuer, parce que l'exécution de la loi
du maximum sur la vente de la viande en détail les expose à des
pertes que, disent-ils, ils ne doivent pas supporter.
Toutes ces pièces, numérotées 1889, sont renvoyées au
citoyen Coupé, membre du Comité d'agriculture.
8° Lettre des citoyens Merian frères, négociantsà Bâle, en Suisse,
expositive qu'ils ont en magasin , à Paris, une partie de toiles écrues
de qualité superflue; ils soUicitent, pour ces toiles, la facilité de
les exporter en Suisse et s'engagent à laisser des draps bleus et
blancs de la même valeur, et d'après le prix des factures originales,
moyennant une modique provision ^2'.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" i 880.
()" Compte rendu par l'agent national de Bellevue-les-Rains*-*^,
(') Sans (loiilc Morcz-dii-Jura : Jura. — <-^ «Il y a erreur dans rextrall'). [Noie
en marjje du Procès-verbal manuscrit du Cainilé.] — (') i\om révolutionnaire de Bour-
lion-Lancy, Saùnc-ct-Loire.
[9 2 PLLv. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 305
(le la silualion du canal de Saônc-et-Loire et des motifs qui, jus-
qu'ici, en ont retardé la navigation.
Arrêté du district do Bellevue sur cet objet, du .') pluviôse.
Renvoyés au Comité des ponts et chaussées, sous ie n° 1 883.
10° Pétition du citoyen Sajjnin, Suisse, représenté par ie ci-
toyen Desoulccret, par laquelle il demande qu'en vertu des traités
entre la Nation helvétique et la République française, il soit main-
tenu dans les propriétés qu'il occupe en France, et qu'il puisse
faire passer en Suisse les sucres qu'il a dans ses magasins.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" j885.
Il" Lettre du citoyen Jeausson tendant à obliger les tanneurs
d'approvisionner la Halle aux cuirs.
Sur cette lettre, numérotée 1890, le Comité passe à l'ordre du
Un membre (le citoyen Chauvin) fait un rapport sur le mémoire,
ù lui distribué le y nivôse dernier, sous le n" 1728, par lequel le
citoyen Thorin, mécanicien, sollicite une récompense comme au-
teur d'une voiture qui, assure cet artiste, en garantissant les incon-
vénients auxquels on est exposé dans celles ordinaires, réunit le
double avantage de ne point verser et d'être d'une construction
simple et facile.
Le rapporteur conclut au renvoi de ce mémoire au Bureau de
consultation des Arts et métiers.
Le Comité adopte les conclusions du rapporteur.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
ViLLERS, A.-C. ThIBAUDEAU.
CENT-QUATORZIEME SEANCE.
(Séance extraordinaire.)
96 l'LlVlôSE AN II.
Le sextidi. vingt-sixième jour du mois de pluviôse, deuxième
année de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est extra-
ordinairemcnt assemblé.
Présents: les citoyens, Villers, président ;Thibaudeau, secrétaire;
Haussmann, Chauvin.
La séance est ouverte par le rapport que fait le citoyen Hauss-
mann de la lettre écrite au Comité de commerce, le 5 de ce mois,
par le Comité de salut public tendant à ce qu'il soit fait un travail
particulier sur l'établissement des manufactures, le commerce,
306
PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [2 G pliv. an h]
l'industrie, les mines, minières, fabriques, usines, et généralement
sur tout ce qui a rapport au commerce , afin que les vues du Comité
de commerce puissent guider celles de celui de salut public pour
l'instruction générale que ce dernier Comité se propose de rédiger,
pour faciliter la marche et le mouvement du nouveau Gouvernement
révolutionnaire '^^
Le rapporteur expose que la lettre du Comité de salut public ne
lui a pas paru assez précise pour qu'il lui fût possible de ne rien
laisser à désirer sur le travail demandé et que le Comité de com-
merce ne pouvait communiquer au Comité de salut public que des
réflexions générales sur la situation actuelle du commerce ; il
donne ensuite lecture d'un projet de lettre qui remplit ce but et
dont le Comité adopte la rédaction ainsi qu'il suit :
Les Représentants du Peuple Français, membres du Comité de com-
merce ,
Aux citoyens Représentants , membres du Comité de salut public.
Citoyens et chers coilègues,
Par votre lettre du 5 de ce mois, vous nous avez invités à faire un tra-
vail sur les différentes questions que la loi du 1 4 frimaire a donné lieu à
quelques corps administratifs de vous adresser sur les objets de commerce,
manufactures, etc.'"'.
Comme vous n'avez pas assez précisé cette demande, nous ne pouvons
vous communiquer que des réflexions générales sur l'état du commerce et sur
les moyens qu'il pourrait être utile d'employer pour sa prospérité.
JLiCS manœuvres des ennemis intérieurs, les agioteurs , accapareurs , égoïstes,
et les malveillants de toute espèce avaient donné au commerce une activité
couvulsive et une prospérité factice, nos marchandises et notre nuim-raire
allaient à l'étranger et se dérobaient dans l'intc-rieur à la circulation. Un
peu |)lus tard, tout disparaissait; la valeur de notre monnaie révolutionnaire
était léduite à lien et nos manuAictures manquaient de matières premières
pour l'alimenter [sic).
Pour prévenir les maux dont nous étions menacés, on a rendu les lois
contre l'exportation, contre les accaparements; l'on a fixé un maximum au
pi'ix (1(^ tous les objets de première nécessité.
i/intention du législateur était, en prenant ces mesures révolutionnaires , de
mettre un frein à la malveillance de nos ennemis et à la cupidité mercantile;
de maintenir l'abondance, de conserver l'activité de nos manufactures et de
'"' l^eu après, le 28 fructidor an n,
la Convention nationale rhargeait les
Comités do méditer sur les moyens à
prendre pour vivificT t'afjriculture, Tin-
duslrie, ies arls, les sciences et le com-
merce et de présenter leurs vues sur
cet objet ; — le 1.5 fructidor an m le
Comité de salut public adressait aux
administrations de département un
(|uesli()niiaire détaillé, véritable en-
quête statistique, sur l'agriculture, les
sciences, ies arls, les fabriques et ma-
nufactures, le commerce, etc.
(-' L'article .5 , section lil ( Compé-
tence des autorités constituées) était
ainsi conçu : Les administrations de
département restent spécialement char-
îjées de la répartition des contributions
entre ies disiricts et de l'établissement
des manufactures, des grandes roules
et des canaux publics, de la surveil-
lance des domaines nationaux. . .
[jGi'llv. ANu] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 307
inéiiafjor à la R(^pubiiqiic des ressources ahondaiilcs qui poturaient (Un; uli-
Ifiiienl em|)l()yi'cs pour conliiiuer avec vig'ueur la {guerre de la liberté conlre
la tyrannie.
Ces vues utiles et bienfaisantes ne sont pas encore remplies: il est viai que
les ennemis de la Pairie ne peuvent plus exporter à l'étranger ce qui nous est
nécessaire; mais des enli-aves multipliées emprchent aussi l'exportation et
l'échange de notre superllu conlre les objets qui nous manquent; il est viai
([ue les denrées et marchandises sont taxées, mais la malveillance a paralysé,
par des actes arbitraires, l'effet heureux que la taxe devait produire. De nom-
breuses réclamations ont prouvé que les marchandises ont été portées à des
taxes très hautes dans les lieux où elles se fabriquent et qu'on les a taxées à
des prix très bas dans les lieux oîi on les débite. Il est résulté de cette infrac-
lion à la loi que les détaillants particulièrement ont éprouvé de grandes
pertes: que leurs magasins se sont vidés en très peu de temps. Obligés d'a-
cheter plus cher qu'ils ne peuvent vendi*e, ils n'ont pu remplacer ce ([ui leur
manquait et se sont rendus suspects et odieux: ainsi il y a disette dans les
communes consommatrices et encombrement dans les communes manufactu-
rières: d'un autre côté, les matières premières étant plus rares, par le défaut
d'échange avec l'étranger, beaucoup de manufacturiers se sont vus forcés de
réduire le nombre de leurs ouvriers. Le commerce est évidemment dans un
(ital de stagnation et son mal est encore aggravé par l'égoïsme des riches (|ui
cherchent d'en distraire leurs fortunes et par l'espèce de proscription dans
laquelle la malveillance .s'efforce fl'envelopper indistinctement tous les com-
merçants.
Prenez-y garde, citoyens nos collègues, cet état des choses .peut produire
des maux incalculables ; des mesures fausses ou qui ne sont pas liées et com-
binées entre elles peuvent entrahier la ruine de l'agricullure , des manufac-
tures et du commerce.
Ues approvisionnements , les trésors les plus considérables se consomment
et s'é|)uisent, il n'y a que la grande activité de cette utile industrie qui soit
inépuisable. Nos ennemis de tout genre s'efforcent toujours à tourner conlre
le peuple les mesures prises pour son utilité et sa sûreté.
Le (îouvernement anglais remporterait un grand triomphe s'il pouvait
opérer chez nous, par Pexagération et sous le masque du patriotisme, ce que
les traités les plus honteux , ce que son or et toutes les intrigues n'ont pu
produire sous un régime corrupteur, la ruine et l'anéantissement de nos
manufactures et de notre commerce.
(Jue ces branches fécondes de la prospérité qui étendent leurs ramifications
l)ienfaisantes sur tous les individus, sur toutes les parties de la Républi(]ne,
ne soient jamais livrées au hasard, à l'arbitraire, à la malveillance ; qu'elles de-
viennent pour les législateurs l'objet d'une vive sollicitude. Elles se trouvent
aujourd'hui sous une surveillance trop disséminée. Réunissez les lumières à
un centre commun d'où l'on puisse tout voir, tout réprimer et donner une
impulsion uniforme. Que l'industrie soit portée à un tel degré d'activité
qu'elle puisse pourvoir les qrmées, alimenter l'intérieur et occuper tous les
bras inutiles à la guerre et à l'agriculture. Pour remplir ce but, il faut que le
commerce puissee xporter les objets de luxe et de superfluilé, pour les échanger
conti'e les matières premières qui sont nécessaires à nos armées et à nos ma-
nufactures; que le manufacturier trouve les encouragements et les secours
dont il a besoin; que les agioteurs et les accapareurs soient frappés du glaive
de la loi; mais que le commerçant honnête soit protégé contre la violence et
308 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 G pliv. an ii]
les actes arbitraires et qu'il soit considéié comme un artisan utile de la for-
tune publique.
Les corps administratifs doivent empêcher les vexations, protéf}er la circu-
lation et les échanges, prévenir la suspension des travaux dans les ateliers, et
s'il y en avait qui fussent déjà fermés, ils doivent s'informer des motifs qui y
ont donné lieu, eu prévenir le Gouvernement. Chaque département devrait
aussi être tenu de fournir des états aussi exacts que possible de ses produc-
tions, de ses approvisionnements, de ses manufactures, usines, mines et
autres objets d'industrie; indiquer la quantité d'ouvriers employés à ces tra-
vaux, le nombre de ceux qu'on pourrait encore employer, et l'espèce d'ëta-
blissements utiles qu'on pourrait former pour les y occuper. Ces renseigne-
ments précieux et qui nous manquent feraient naître quantité de travaux
utiles aux mœurs, à l'industî'ic et à la prospérité pubhqne. Nous poiUTons
alors nous passer des manufactures étrangères, échanger notre superflu contre
les matières premières ou contre les denrées qui nous manquent ou dont la
guerre aurait augmenté la consommation. Nous trouverons alors dans cette
active industrie tous les secours pour continuer la guerre avec succès jusqu'à
ce ({ue l'épuisement de nos ennemis les force à nous demander la paix.
Le soin de former de nouveaux établissements et d'accorder des secours ne
doit pas être abandonné aux corps administratifs, qui tiennent toujours trop à
leurs localités et qui seraient trop exposés à favoi'iscr des intrigants qui enlè-
veraient pour leur profit particulier des secours qui ne doivent être accordés
(pi'au besoin réel et bion constaté: c'est sur les i-enseignements précis que le
(iouvernement pourra juger, par l'ensemble, quel degré d'industrie devra
être encouragé,: quels sortes d'établissements devront être formés pour l'uli-
lilé pnbli({ue. Chaque localité a son industrie qui lui est propre : c'est au Coii-
vernemenl à la bien diriger et à la bien seconder; rendons aux travaux les
l)ras qui lui sont propres; aux armes, à l'agriculture et à l'exjjloitalion des
mines, les hommes les plus forts et les plus robustes: à la filature, à la fabri-
cation des étoffes, aux travaux des arls, les enlauts, les fenmies, les vieillards,
même les infirmes. Dans une République bien gouvernée, tous les bi-as doi-
vent se livrer au travailles fainéants doivent êlre proscrits: c'est l'oisiveté
qui engendre tous les vices; c'est ie travail, l'activité, la sobriété qui font
naître la vertu et la prospérité des nations.
Nous résumons ces réflexions.
Liberté, protection et encouragement au commerce; surveillance des corps
administratifs: lonnation d'un centre commun où aboutiront tous les rensei-
gnements d'oii l'on puisse répandre les secours nécessaires, encourager les
nouveaux établissements et suivre toutes les ramifications de la brandie fé-
conde du commerce.
La séance est levée à 1 o heures,
VlLLUUS, A.-C. TlIlIJAUDlilAlJ.
[27 PLI V. ami] D'AGIUCULTUUE, COiMMtKCb;, lîiTC. 309
CENT-QUINZIÈME SÉANCE.
27 PLUVIÔSE AN II.
Le septidi, vingt -septième jour du mois de pluviôse, deuxième
année de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assem])lé.
Présents : les citoyens Thibaudeau, secrétaire; Villers, président;
N. Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et mé-
moires dont les extraits suivent :
1" Lettre du Ministre de l'intérieur, du 00 juillet 1793, sur la
demande en indemnité formée par les citoyens Péan et Billault,
négociants dans ie district de Châteaudun, et par le citoyen Guil-
laumin, négociant à Mauves''^.
Cette demande est fondée sur ce que deux chargements de fa-
rines destinés pour l'approvisionnement de la ville deJNanles, l'un
de cent quaire-vingt-douze sacs et l'autre de vingt-cinq, ont été le
premier arrêté à Muides et le second pillé à Mer '2'.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n" i333. (Le citoyen
Laurence, ancien membre du Comité, avait été chargé de cette
affaire le 6 août dernier. )
2° Pétition des citoyennes Rémond et Le Porc ; elles sollicitent
la permission de faire embarquer à Ronfleur, à la destination de
Fécamp, cinquante tonneaux de cidre dont cette dernière ville
|)araît avoir un pressant besoin.
Cette demande est vivenaent appuyée par la commune de Fé-
camp.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 1779.
3° Mémoire du citoyen Belfort expositif que les peaux de chien
préparées peuvent être employées utilement pour le service des
armées, puisqu'il est prouvé qu'elles peuvent être d'un aussi bon
usage que les peaux de veau.
11 demande, en conséquence, que les chiens soient mis en réqui-
sition, et ofl're ses services pour la préparation de leurs peaux et
les mettre promptement en état de service.
Sur ce mémoire, numéroté 178G, le Comité passe à l'ordre du
h" Plaintes du citoyen Bricciet sur les abus usuraires que se
permettent plusieurs commissionnaires, notamment le citoyen
Bugey, négociant, rue Saint-Martin, n" 33. Le plaignant demande
") Loire-Inférieure. — '-' Muides et Aler, Loir-et-Cher.
310 PROCES-VERBAUX DU COMITE [-jy i>i,i v. an iij
qu'il soit pris des mesures coercitives pour mettre un terme à de
semblables exactions.
Remises au citoyen Villers, sous le n° 1787.
5" Lettre du citoyen Berruyer, commissaire près le tribunal du
district de Saint-Marcellin , par laquelle il demande si la soie est
soumise à la taxe ordonnée par la loi du 2(j septembre dernier, et
si l'on peut exciper des dispositions de cette loi pour être dispensé
de remplir les conditions d'un marché conclu plus d'un mois avant
l'existence de cette même loi.
Sur cette lettre, numérotée 1791, le Comité passe à l'ordre du
i^^^- . . ...
6° Observations de la Société populaire de Pitbiviers sur les
difficultés que fait naître la loi du 29 septembre dernier qui fixe
la taxe des marchandises de première nécessité.
Sur ces observations, numérotées 1792, le Comité passe à
l'ordre du jour.
7° Observations des maîtres de forges situées dans le départe-
ment de la Marne (Haute-), sur les perles c|ue leur a fait éprouver
l'exécution de la loi qui fixe la taxe des marchandises de première
nécessité.
Sur ces observations, numérotées 1793, le Comité passe à
l'ordre du jour.
8" Plaintes du citoyen Lerouv, fabricant de chapeaux, sur l'in-
exécution de la loi relative à la taxe des denrées de première né-
cessité. Ce citoyen demande la répression de cet abus qui le met,,
dit-il, dans l'impossibilité de compléter plusieurs livraisons de
chapeaux destinés pour l'usage des troupes de la dernière levée.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces plaintes, numérotées
9" Observations des fabricants de tricots du Pont, de Gamares,
Fayet et de Saint-vVffrique'^' sur les pertes que leur fait éprouver
l'exécution de la loi sur le maximum : ils solhcitent une exception
en leur faveur.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces observations, numé-
rotées I 7()5.
1 0" Réclamations du citoyen Potertot, juge de paix à Wassigny,
contre la fixation du prix du savon gras dans le district de Rethel
ot flcmanrle que, conformément ;\ la loi relative à la taxe des raar-
çli;uidises d(^ première nécessité, le prix du savon noir soit porté
à 2i) sols la livii\
^'' \vp\rnn.
[aypLLv. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 311
Sur ces réclamations, numérotées 1818, le Comité passe à
l'ordre du jour.
i 1" Adresse do la Société populaire de Cambrai expositive que
beaucoup de marchands se permettent de détériorer les liqueurs
dont ils font le commerce et particulièrement l'cau-de-vie , qu'ils
vendent encore à un prix au-dessus de celui fixé d'après la loi
du tîC) septembre; elle dénonce cet abus et demande qu'il soit
employé des mesures coercitives pour le réprimer.
Cette adresse, numérotée 1819, est écartée par l'ordre du jour.
1 a" Lettre du citoyen Amaudri par laquelle il se plaint des
vexations qu'exercent les commissionnaires, des droits usuraires
qu'ils perçoivent sur les objets de leur commission; le pétition-
naire, pour parer à ces inconvénients, propose d'établir à Paris
une agence commerciale, etc.
L'ordre du jour est adopté sur cette lettre, numérotée 1822.
iS" Le citoyen Lériget annonce que le hasard lui a procuré la
connaissance d'un négociant de Hambourg , avec le([uel il s'est lié
de correspondance , dont le but est de procurer des grains à la
Répubbque française par les navires neutres d'Altona ; mais
qu'ayant eu connaissance que le Comité de sûreté générale a écrit
aux administrations afin de s'instruire des individus qui entrete-
naient correspondance avec les émigrés, ou autres personnes habi-
tant les pays avec lesquels la République est en guerre, il a cru
devoir rompre sa correspondance avec le négociant hambourgeois
et la communiquer au Comité de sûreté générale pour sa propre
tranquillité et pour que, justice lui soit rendue. Ce citoyen, par sa
pétition énoncialrice des faits ci-dessus, demande que sa conduite
soit examinée et que, si son civisme estsullisamment constaté, il soit
autorisé à reprendre ses liaisons commerciales avec son correspon-
dant de Hambourg, liaisons qui, dit-il, ne peuvent être qu'avanta-
geuses à la République.
Cette affaire, numérotée 182/1, a été remise au citoyen Thi-
baudeau.
1 4" Observations du citoyen Augier sur la loi qui défend la
sortie des cendres d'orfèvre. Ce citoyen sollicite ime exception en
sa faveur, à la charge de se soumettre aux formalités (jui seront
jugées nécessaires pour prévenir tout abus.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces observations, numé-
rotées 1827 (^K
('' Les cendres d'orfèvres étaient f[é- les traitaient dans dos usines en Angle-
néralement achetées par des Anfflais (jiii terre.
312 PROCES-VERBAUX DU COMITE [27 pllv. an ii]
i5° Dénonciation faite par le citoyen Ligneau, des abus com-
mis par les mariniers employés sur la rivière de Loire, en exigeant
des sommes exorbitantes pour leur service au transport des mar-
chandises. Ce citoyen demande qu'il soit envoyé des commis-
saires sur les lieux pour réprimer ces abus''^
Mesures proposées par le citoyen Blondeau pour assurer et faci-
liter à la ville de Paris les approvisionnements nécessaires en vins,
bois, charbon et autres denrées.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces propositions, numé-
rotées 1828.
16" Explications demandées parle citoyen Teissier sur les dilïi-
cuités que fait naître l'exécution de la loi relative à la taxe des
denrées de première nécessité.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces explications, numé-
rotées 1829.
1 7° Lettre du citoyen Bureau , sous-fermier des coches de la
Saône, expositive que plusieurs décrets ayant autorisé l'augmenta-
tion du prix des transports qui s'effectuent par les voitures et mes-
sageries de terre, ainsi que ceux dirigés par les sous-fermiers des
coches de la haute Seine, il conviendrait que cette faveur fût pa-
reillement accordée aux sous-fermiers des coches de la Saône. Le
pétitionnaire demande, en conséquence, à être autorisé à percevoir
une somme de 3 sols par lieue, addilionnellement à celle indi-
quée par le tarif indicatif des droits qui lui sont attribués.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité des finances, sous
len" i83o.
18" Lettre du citoyen Dauppegard expositive que la taxe du
prix des huiles fixée par le district de Dieppe est vicieuse et donne
lieu à des abus qui pèsent sur les malheureux et dont ils de-
mandent la répression.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre, numéro-
tée i83i.
19" Mémoire des citoyens Frejacques, Fuzerol, Miellet, Mi-
gnardet, d'Is-sur-Tille, Lauguecin , Maireletet Laignelet, demeurant
à Franche-Fontaine; ils exposent qu'au mois de février 1 793 ils se
sont rendus adjudicataires de cent vingt arpents de bois; que l'ex-
ploitation était en pleine activité au moment de la loi qui fixe le
C Sur la niivijjatiun on France loin; moderne el contemporniitp , l. \l,
au xviii' siècle et au moment do la Ré- n"' 3 et k). M. Lotaconnoux indiquo
volutinn, on consultera les articles de d'abondantes références et cotes d'ar-
M. .1. Lktaconnoux, Les tvanxpnrts ou ciiives. Voir en particulier, sur les l)a-
Fraiiri' nu xvfrr' siècle (^Heviir d'Iiis- tôliers , les pajjes aHB et suivantes.
[^ypLiiv. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 313
md.viniuin du prix des denrées de première nécessité et que l'exé-
cution de cette loi les expose à des pertes considérables. Les d(''-
nommés demandent une indemnité et invoquent à ce sujet l'ar-
ticle h de la loi du i h brumaire.
Cette affaire est renvoyée au Comité d'agriculture, sous le
n" i83Zi.
20" Pétition des citoyens Lecal, iXoël, Doreraus, Laurent,
Duignel, de Bailleul, district d'Abbeville, par laquelle ils ré-
clament contre un jugement du tribunal de commerce de cette
ville qui les a condamnés, le à nivôse dernier, à une restitution en-
vers Jacques Malivoire, de différentes sommes que ce dernier leur
a comptées le ac) septembre dernier, pour le payement d'une cer-
taine quantité de laine à lui vendue le même jour à raison de
5 livres la livre.
Sur cette réclamation, numérotée i836, le Comité passe à
l'ordre du jour.
21" Vues du citoyen Bertrand sur les moyens de prévenir la
disette des cuirs ; elles se réduisent à défendre la préparation des
cuirs à la manière anglaise, dont les procédés occasionnent un
grand déficit, et la fabrication des bottes, excepté celles à l'usage
de la cavalerie.
Remises au citoyen Thibaudeau, sous le n" i838.
22" Adresse des citoyens Wallet et Damonneville sur la néces-
sité de prévenir la disette des cuirs en facilitant et multipliant la
préparation et fabrication des peaux de toute espèce. Les péti-
tionnaires annoncent qu'il se fait auprès des armées une consom-
mation de peaux qu'il serait possible de faire tourner à l'avantage
et au service de la République ; ils demandent à être autorisés à se
rendre sur les frontières du Nord pour faire refluer dans l'intérieur
les peaux qui se gaspillent dans les armées et de les répartir dans
les diverses tanneries de la République.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette adresse, numé-
rotée 1 8 /i 3 .
2 3" Lettre du citoyen Gargas par laquelle il propose un projet
tendant à maintenir le maximum du prix du blé et de toutes les
denrées de première nécessité. Ce citoyen demande, en outre, l'uni-
formité des poids et mesures et l'établissement, dans chaque com-
mune, d'un marché les 5, 10, t5, 20, 26 et3o de chaque
mois.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n" i85 1.
nk" Vues générales du citoyen Le Bon sur le commerce du
Levant.
Uli PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 pldv. an ii]
Remises au citoyen Thibaudeau, sous le n" i852.
2 5" Demande faite par la Société républicaine de Mormant
tendant à faire rétablir dans sa commune le marché dont ello
jouissait ci-devant ^^K
Plaintes de la Société populaire de la Montagne-de-Neuville '-',
de ce que les communes d'Achères et de Ghilleurs ^-^^ ont maintenu
les marchés qu'elles avaient ci-devant et de ce que la loi sur le
maximum n'a pas été exécutée dans le ressort de ces deux munici-
palités.
Remises au citoyen Haussmann, sous le n" i856.
26° Adresse du citoyen Muslon expositive que 8853 bouteilles
de vin de Champagne expédiées pour la Suisse ont été arrêtées à
Langres pendant les mois de brumaire et frimaire.
Ce citoyen observe que l'exportation des vins fins est permise
par la loi du 3 septembre 1793 '^^ ; mais que les dispositions gé-
nérales de la loi du 29 du même mois, qui comprend géné-
riquement le vin au nombre des marchandises de première néces-
sité, rendent cette faveur sans effet. Le citoyen Muslon demande,
en conséquence, si la loi du 3 septembre a été tacitement abro-
gée par celle du 29 sur le maximum.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette adresse, numéro-
tée i85G.
27" Mémoire de la commune de Fumay'"'^ expositif que le re-
ceveur de la douane de sa résidence se refuse à laisser sortir les
envois en ardoises qu'elle expédie pour le pays de Liège et tendant
à obtenir la faculté de continuer ses expéditions comme par le
passé, en payant les droits fixés par le tarif de 1791.
Observations de la Société populaire de Nîmes tendant à dé-
montrer la nécessité que les soieries qui se préparent et se fa-
briquent dans le département du Gard soient exceptées de la
prohibition à la sortie portée par l'arrêté du Comité de salut
public du 1 o frimaire dernier.
Le (iomité passe à l'ordre du jour sur ces deux affaires, numé-
rotées 1857.
28" Lettre du citoyen Périot par laquelle il demande une in-
terprétation des articles 12 et 16 de la loi du 29 septembre 1793
sur la taxe des marchandises de première nécessité.
'" Arch. nal., F'- 1987. — Mor- W Le décret du 3 septembre 179.3,
mant: Seiiic-ol-Marnc. interprétatif de celui du if) août do la
('' Arcli. nat., F'- 1937. — Neuville- mémo année, exceptait de rinterdiclion
aux-Bois : Loiret. de sortie des vins les vins en lioii-
(•■'' Arcl). nat.,F'- i23i. — Aclières- teilles.
lo-Marclii' et Cliillenis-aiix-Rois : Loiret. '*> Ardennes.
[•:!7 iT'"v. AN m] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. :315
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette demande, nunii^-
rotée 1859.
29° Moyens proposés par ie citoyen Hervier pour procurer à
la République des toiles au meilleur compte possible.
Ilenvoyés à la Commission des subsistances, sous le n" 1860.
3o" Réclamations de la Société populaire de Tours contre Fin-
exécution de la loi du ;u) septembre 1798 , relativement à la taxe
des fers dans les forjjes et fabriques.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, numé-
rotée 18G1.
3i° Représentations de l'agent national... sur ce que les réqui-
sitions en draps et en cuirs faites arbitrairement par les autorités
constituées ont mis plusieurs districts dans l'impossibilité de se
procurer les objets qui leur sont nécessaires.
L'ordre du jour est adopté sur ces représentations, numé-
rotées 1862.
82° Mémoire par lequel le citoyen Courallet, commissaire na-
tional, demande si des marchandises dont la vente a été consom-
mée par le payement avant la date de la loi du 2 9 septembre ,
quoiqu'elles n'aient pas été remises dans les magasins de l'acbe-
teur, puisque celui-ci avait fixé un terme avant lequel la remise ne
pouvait pas lui être faite , sont sujettes à la réduction au maximum
et si l'acheteur est en droit de réclamer le remboursement de l'ex-
cédent du prix du maximum fixé par les administrations du district.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette question, numé-
rotée i863.
33° Propositions faites par le citoyen Fayel de former à Paris
une fabrique de chapeaux qui serait uniquement occupée pour le
service des troupes de la République. Si son projet est accueilli , il
se soumet à fournir tous les détails nécessaires sur l'utilité de cet
établissement et sur les moyens de l'élever avec ie plus d'écono-
mie possible.
Remises au citoyen Thibaudeau, sous le n° 186/1.
?>k" Vues proposées par le citoyen Gabanel sur les moyens
d'améliorer et de perfectionner le commerce et l'agriculture.
Ces moyens sont de créer une compagnie de commerce dans
tous les districts.
Remises au citoyen Villers, sous le n" i865.
35° Pétition de la Société populaire de Saint-Etienne tendant
à demander la filtre circulation des denn'îes et marcbandises de
toute espèce, la formation d'un grenier d'abondance dans le chef-
lieu de chaque district, etc.
31G PROCES-VERBAUX DU COMITÉ [ay pluv. an ii]
On passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numérotée 1866.
36° Questions faites par le citoyen Tustel ; elles consistent à
savoir : 1" si l'on doit regarder comme un accapareur un cultiva-
teur qui aurait chez lui le produit de sa récolte et qui n'en aurait
pas fait la déclaration ;
9° Si ce cultivateur doit être traité comme accapareur pour
n'avoir pas déclaré la partie de sa récolte qu'il aurait réservée
pour sa consommation annuelle ;
3" Enfin, si un manufacturier doit être réputé accapareur et
puni comme tel pour n'avoir pas fait la déclaration des matières
premières nécessaires à l'activité de ses ateliers.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces questions, numéro-
tées 1867.
37° Pétition de la Société populaire de Valenzole '^^ par laquelle
elle sollicite la prohibition de l'usage de l'amidon et de la poudre
à poudrer.
On passe à l'ordre du jour sur cette demande, numérotée 1868.
38" Représentations de la Société populaire de Saintes sur la
nécessité de fixer un maximum au prix des bêtes vivantes.
Même observation de la commune de Nuits, département de la
Gôte-d'Or.
Renvoyées au Comité d'agriculture, sous le n" 1873.
39" Lettre de l'agent national près le district d'Annecy exposi-
tive des mesures qu'il prit, à l'époque de la publication de la loi
relative au maximum, pour empêcher l'exportation des poivres en-
treposés à Annecy, que des négociants genevois tentaient d'effectuer
dans la vue de se soustraire aux droits de douane. La vente de ces
marchandises s'est faite, ajoute ce fonctionnaire public, en exécu-
tion de la loi du 29 septembre, mais les |)ropriétaires qui en
réclamaient le prix sur le pied de leur acquisition , n'ont reçu que
celui provenant de la vente légale ; il termine par demander si sa
conduite, dans cette affaire, est conforme aux principes et aux lois.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette question, numé-
rotée 1876.
/lo" Lettre du Président du déparlement de Seine-el-Oise,
suivie d'un arrêté pris le 5 nivôse par l'administration de ce dépar-
tement sur l'établissement, dans la commune de Versailles, d'une
manufacture de toiles, coutils et étoffes.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n" 1 87().
/il" Pétitions des Sociétés populaires de Vaucouleurs'^', de
(') Valonsolc : Rassos-Alpos. — ''' Meuse.
[•iypLiiv.AMi] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 317
Morleau^^^, de Noyon'-', de la Ferté-Bernard '^^ et de Montauban,
sur l'inexécution et la révision de la loi relative au mn.nmum.
Lettre des citoyens Chauvin et Julereau Souse, sur le même
objet.
Toutes ces pièces, numérotées i 882 , sont réunies à celles rela-
tives à la loi du maximum déposées au Comité.
/i2" Plaintes du citoyen Boyard, commissaire de la Section des
Graviliers, sur ce que ceux-ci l'ont condamné à une amende de
3 00 livres d'après le vain prétexte qu'il mettait de l'eau dans le
vin qu'il détaillait au public. Ce citoven, qui assure n'être point
coupable du délit qui lui est imputé, réclame contre la condamna-
tion portée contre lui.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numéro-
tée 1887.
/i3" Lettre du citoyen Lisar tendant à obtenir en faveur des
manufactures une modification à la loi relative à la taxe des mar-
chandises de première nécessité.
Cette lettre, numérotée 1888, est jointe à celles relatives au
travail qui doit être fait sur un nouveau maximum.
kh" Alémoire des citoyens Homberg frères, adressé par les
administrateurs du district de Montivilliers^^', et relatif à une trans-
action commerciale passée entre le citoyen Baudry, du Havre-
Marat,et les citoyens Newcastle , négociants anglais. On demande,
par ce mémoire, si le remboursement fait par le citoyen Baudry
est dans le cas de la loi du 1 8 vendémiaire qui prononce la coniis-
cation des biens et propriétés appartenant aux Anglais ; c'est-
à-dire si la Convention a voulu envelopper dans la proscription le
résultat de transactions commerciales entamées longtemps avant
le décret.
Cette affaire est renvoyée au rapport du citoyen Haussmann,
sous le n" 1 89 1.
/i5° Pétition des citoyens Grillons, fabricants de draps dans
le département de l'Indre, expositive qu'un arrêt du Conseil
du 12 juin 1787 leur accordait une gratification annuelle de
f),ooo livres, àla charge d'entretenir toute l'année quarante métiers
battants ; que cette gratification leur a été jusqu'à présent exacte-
ment payée, et les conditions qu'elle exigeait ont été régulière-
ment remplies jusqu'en 1799, époque où les enrôlements et les
réquisitions, en enlevant à ces citoyens un grand nembre d'ou-
t'5 Doubs. 13) Sarllie.
'-' Oise. '*) Seine-Inférieure.
318 PROCES-VERBAUX DU COMITE [jy pluv. ami|
vricrs, ies a mis dans l'impossibiiité de satisfaire à leur engage-
ment.
Dans cette position, les pétitionnaires, qui font remise à la
Convention de l'expédition de l'arrêt dont il est ici question, es-
pèrent cjue les législateurs voudront bien leur accorder la conti-
nuation de l'engagement dont ils ont joui jusqu'en 1792.
Cette pétition, numérotée 18 9 3, est remise au citoyen Thibau-
deau.
/i6" Lettre du citoyen Chedel, suivie de ses observations géné-
rales relatives au commerce des soies, et au projet de les assujettir
à la taxe.
Cette lettre, numérotée 189/1, est jointe aux pièces qui ont
rapport au ma.xrmmn.
h^" Plan d'un tribut social proposé par le citoyen Maillou, ci-
devant avocat, et renvoyé au Comité de commerce par celui des
finances.
Renvoyé au Comité des finances, section des contributions,
sous le n" 1895.
h 8" Vues républicaines du citoyen Le Bègue Cherval sur les
manufactures en général et particulièrement sur une savonnerie
nationale '*'.
Remises au. citoyen Haussmann, sous le n" 1896.
A 9" Réclamations du citoyen Desusonne contre un arrêté du
département du Calvados qui ordonne la remise de plusieurs mar-
chandises arrêtées par la garde nationale de Saint- Sauveur, ainsi
qu'il est constaté par le procès-verbal rédigé le 2/1 octobre par le
juge de paix de Honfleur en présence de la municipalité de la
Rivière.
Les marchandises dont il s'agit sont des merceries, bonneteries,
toiles, futaincs, basins, etc., qui étaient expédiées de Cacn à la
destination de Rouen.
Remises au citoyen Thibaudeau, sous le n" 1897.
5o" Représentations du citoyen Zeller, propriétaire de la manu-
facture de toiles peintes établie à Courcelles-sur-Blaise*-', sur
l'impossibilité où il se trouve de soutenir ses ateliers et de conti-
nuer ses travaux si son fils, parti avec les jeunes citoyens de la
première réquisition, ne lui est pas rendu.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette représentation,
numérotée 1898.
'^) Arcli. liai., K'- iTxiô. — Celte raanufaclure devail elro ('■tablic à Saint- Amour
(Jura). — - Hauli'-Marne.
['J7 iMxv.ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 319
5r' Réclamations du citoyen Schedel, d'une somme de
7,8()() 1. 8 s. pour dédommagement de la perte que lui a fait
éprouver l'exécution de la loi du maximum sur une livraison
de cent dix-sept blocs de plomb d'Allemagne faite, par ordre du
Ministre, au commissaire de la Marine.
Renvoyées au Ministre de la marine, sous le n" i 886.
Le citoyen Villers fait un rapport sur les observations du citoyen
Desmarest, distribuées le K) octobre dernier, sous le n" 1^170,
et sur celles de la Société populaire de Redon , distribuées le 1 7
de ce mois sous le n° i8o5 , dont le but est d'obtenir qu'il soit pris
des mesures pour faciliter les moyens d'avoir des écorces de chone ,
et, par suite, le tan nécessaire à la préparation des cuirs. Le rap-
porteur propose et le Comité adopte le projet de décret suivant :
« La Convention nationale , après avoir entendu son Comité de
commerce et d'agriculture , décrète ce qui suit :
Art. l""". Le tan est au nombre des objets déclarés de première
nécessité par la loi du 29 septembre dernier (vieux style).
Art. 2. Tout propriétaire ou acquéreur de bois, actuellement
en coupe dans les départements de la République, seront tenus
défaire écorcer en temps utile tous les chênes, soit de taillis, soit
de réserve et futaie jusqu'à l'âge de Go ans, et d'en vendre les
écorces de la manière accoutumée pour le service des tanneries.
Art. 3. Les contraventions au précédent article seront réputées
accaparement, punies comme telles et entraîneront la confiscation
des bois au profit de la République.
Art. 4. Toute disposition dans les lois précédemment rendues
qui serait contraire au présent décret est abrogée ^^'.«
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
Villers, A.-C. Thibaudeau.
CENT-SEIZIEME SE\NCE.
3 VENTOSE AN II.
Le tridi, troisième jour du mois de ventôse, deuxième année de
l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
'•' Le décret ne fut pas adopté par Comité, en réunion plcaière, le aH plu-
la Convention; il avait été adopté par le viôse; voir notre tome III, p. iQ^'
320 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 vent, an ii]
Présents: les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire ; Haussmann , Chauvin.
La séance est ouverte par la lecture que fait le Président d'une
lettre du Comité de salut public adressée à celui de commerce en
date du 0 0 pluviôse dernier.
En voici la teneur :
Les Représenlanls du peuple composant le Comité de salut public,
Aux Représenlanls du peuple composant le Comité de commerce.
Citoyens collègues ,
Le Comité d'aliénation a déjà fait passer ses décisions sur la compétence
tles autorités constituées relativement aux domaines nationaux et aux
émigrés. Le Comité de salut public, pressé par la surveillance cpi'exigc le
Gouvernement révolutionnaire, vous réitère sa demande pour que vous vou-
liez bien vous occuper exclusivement de cet objet dans le jour, se référant h
sa lettre du i A pluviôse et à celle du k du même mois concernant la série
de questions présentée par les autorités constituées.
Salut et fraternité.
Les membres du Comité de salut public chargés tle la correspondance.
(Signé) : Collot d'Herbois, B. Barère.
Au dessous est écrit : Paris, 3o pluviôse, a" année de la Répu-
blique française une et indivisible.
Le Comité de commerce, après avoir entendu la lecture de la
lettre ci-dessus et de l'autre part transcrite, et délibéré sur icelle,
arrête que sa réponse et les réflexions qui l'accompagnent, dont la
teneur suit, seront adressées sur-le-champ au Comité de salut
public.
Paris, .3 venlôso, a" année de Tore républicaine.
Les Représentants du peu])le composant le Comité de commerce de la
Convention nationale,
Aux Re[)rés('nlanls du peuple composant le Comitc; de salut public.
il paraît, par votre Ictlre du 3o pluviôse, que nous avons reçue avanl-
hier soir, (jue vous n'avez pas encore eu le temps de lire la nôtre du 26 plu-
viôse qui répondait à colles que vous nous avez écrites le /i et ih du même
mois; cependant, puisque vous réitérez votre demande, nous vous envoyons
inclus un lésumé plus détaillé des réllexions que nous vous avons présentées
sur la compétence que le Gouvernement révolutionnaire peut attribuer aux
corps adminislratifs en matière de manufactures et de commerce.
fiCs membres du Comité de commerce.
(Signé) : Villers, président: Thil)audeau, secrétaire; Haussmann et
Chauvin.
Réllexions sur la conq^élence qu'il conviendrait d'attribuer aux corps admi-
nislratifs en matière de commerce el de manul'actures :
Par l'article 7, section 11 du décret du l'a frimaire, l'application des lois
relatives aux manufactures appartient aux administrations de département.
[3vENr.ANiiJ D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 321
Par l'article 5, section 111 du même décret , les adminislralions de départe-
ment restent spécialement cliargées de rétablissement des manufactures ''^
Le décret du l 'i frimaire ne donne aucun détail , aucune règle sur cette
partie; il ne parle point dos agents nationaux. Le Comité de commerce pense
que le décret et Tinstructiou, que [)répare le Comité de salut public, doivent
[)orter sur les articles suivants :
AGENTS NATIONAUX.
1° Ils doivent surveiller l'exécution des lois contre l'agiotage , celles sur
les accaparements et sur le maximum et poursuivre devant les tribunaux !a
punition de ceux qui contreviendraient à ces lois ;
2° Protéger la circulalion, dans l'intérieur, des denrées el marchandises ;
3' Empêcher l'exportation à l'étranger, du numéraire, dos denrées et
marchandises qui ne seraient pas accompagnées d'un permis signé par le
(ionseil exécutif, sm* la demande du Comité de salut public et de la Commis-
sion des subsistances;
li° Si des marchands, entrepreneurs ou manufacturiers fermaient leurs
boutiques, leurs magasins, leurs ateliers, cessaient les travaux de leurs
usines, l'exploitation des mines, ou autres entreprises utiles à la chose pu-
l)li(iue, ils s'informeront des causes qui y donneraient lieu et en feront un
rapport par écrit qu'ils enverront à l'administration de leur district;
5° Si les localités offrent des avantages à l'établissement de quelques ma-
nufactures ou à l'exploitation de (juelques mines et usines, ils s'iuformerouL
dos moyens de les mettre en activité et ils enverront leur rapport par écrit à
l'administration du déparlement.
Ces renseignements conduiront le Gouvernement à occuper tous les bras
qui peuvent être utiles à la chose publique et concourii' à la prosp('rilé natio-
nale.
AGENTS DES DISTRICTS.
Ils surveilleront l'exécution des Jonctions attribuées aux agents nationaux
des communes et feront parvenir au Comité de salut public les renseigne-
ments mentionnés à l'article 3 ci-dessus.
ADMINISTRATIONS DE DEPARTEMENT.
Ils enverront au Comité de salut pubhc , avec leurs remarques et observa-
tions , les renseignements mentionnés à l'article k que leur feront parvenir
les agents nationaux. Ils veilleront à l'établissement de toutes les manufac-
tures et l'exploitation de toutes espèces de mines et usines qui pourront con-
tribuer à la prospérité publique, et s'il faut des secours pour former ces
établissements ou pour soutenir ceux qui existent déjà , ils en détailleront
l'espèce et la quantité , et adresseront leurs demandes au Comité de salut public.
Le Président lève la séance à i o heures.
ViLLEBS, A.-(^. TlIIlîAUDEAC.
'*> Article 7, section II : ...[l'ap- voillance des domaines nationaux,
plication] des lois relatives aux contri- appartient aux administrations de dé-
butions, aux manufactures, aux grandes partement. — - L'arlicle 5, section III a
routes, aux canaux publics, à la sur- été donne plus liant.
322 PROCES-VERBAUX DU COMITE [13 vent, an nj
CENT-DIX-SEPTIÈME SÉANCE.
1 2 VENTÔSE AN IL
Le duodi, douzième jour du mois de ventôse, deuxième année
de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents: les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secrétaire;
Haussmann.
La séance est ouverte par la lecture que donne le Président d'un
mémoire présenté par les corroyeurs de Paris sur la difficulté de
se procurer des cuirs ; ils proposent, comme mesure propre à faire
cesser la pénurie apparente de cette espèce de marchandise, de
rétablir, dans toute l'étendue de la République, la liberté du com-
merce et de la circulation des cuirs interrompue par les réquisi-
tions que les circonstances ont paru nécessiter.
Fienvoyé, sous le n° 1929, à la Commission des subsistances et
approvisionnements de la République, pour avoir son avis dans le
plus court délai possible.
On procède à la distribution et au rapport des pièces , mémoires
et pétitions dont les extraits suivent :
1° Pétition du citoyen Carrière, fabricant d'armes blanches, à
Paris, par laquelle il réclame la levée de l'embargo mis à Chalon
et Mâcon sur cinq caisses contenant des sabres briquets qu'il
expédia les 12 et 3i juillet et 3 août derniers, à l'adresse du
citoyen Bonafous, commissionnaire à Lyon, pour le compte du
citoyen Henry, à la destination de Perpignan.
Le Comité renvoie cette p('tition. numérotée 17'! 1 , au Comité
de sûreté générale.
ri" Adresse des entrepreneurs particuliers des Messageries et
voitures publiques tendant à obtenir la jouissance des mêmes [)ré-
rogatives dont jouissent les Messageries nationales.
Décret du 3o frimaire qui renvoie celte affaire aux Comités de
commerce, d'agriculture et de sûreté générale réunis.
Remis au citoyen Villers, sous le n" 1823.
3° Représentations du citoyen Juy sur le décret du 1 3 juillet
dernier qui suspend le payement des créances dues aux Lyonnais ;
le pétitionnaire demande que les citoyens qui n'ont point partagé
les infâmes complots des contre-révolutionnaires de Lyon soient
autorisés, sur la présentation d'un certificat de civisme dûment
visé, à se faire payer de leurs débiteurs.
Renvoyées au Comité des finances, sous le n" 1901.
h" Observations des sans-culotles d'Autun contre les demandes
[i2 VENT. AMI I D'AGRICULTURE, COMMERCE. ETC. 323
fjiites par les citoyens d'Arnay-sur-Arrou.v"^, de faire passer sur
son territoire les messageries de Lyon à Paris.
Les citoyens d'Autun représentent que la direction actuelle des
messageries est la plus utile et la plus avantageuse au commerce
et demandent ([ue les sollicitations des citoyens d'Arnay soient
rejetées.
Sur ces observations, numérotées 1902, le Comité se déter-
mine à attendre de plus amples éclaircissements.
5° Lettre du citoyen Garnier sur la manufacture de fer-blanc
établie à Blendecques.
A cette lettre est joint un mémoire sur les avantages, l'utilité de
cet établissement et sur la nécessité de l'encourager et de lui
donner le plus d'activité possible.
Ce mémoire est appuyé par la Société populaire de Dune-
Libre et renvoyé, ainsi que la lettre, au rapport du citoyen
Haussmann, sous le n" 1 90 4 ^^K
6° Lettre du citoyen Venard, de Pithiviers, au département du
Loiret, en date du 3 pluviôse dernier, par laquelle il propose des
articles additionnels à la loi du y 6 juillet dernier contre les ac-
caparements.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces propositions, numé-
rotées 1909.
7" Lettre du Ministre de la justice sur les difficultés que lait
naître la loi du 29 septembre relative à la taxe des marchandises.
Plusieurs vignerons, dit le Ministre, avant cette loi, avaient
vendu leur vendange de gré à gré à des conditions que les circon-
stances de la loi qui assujettit le vin à la taxe ont rendues funestes
aux acquéreurs ; ceux-ci se sont pourvus devant les tribunaux, mais
la loi du 29 septembre n'ayant pas désigné la vendange, les juges
n'ont point voulu prononcer; ils se sont adressés au xMinistre de la
justice. Celui-ci soumet la question à la Convention et la prie de
prononcer, afin de terminer un grand nombre d'affaires actuelle-
ment pendantes dans les tribunaux.
Cette lettre est renvoyée au citoyen Thibaudeau, sous le n" 1 9 1 /i.
'•' Arnay-le-Duc : Côte-d'Or. facture de Blendecques , Neveis el
'-' Le et Mémoires imprimé (in-8°, Beaumonl-Ia-Ferrière (Nièvre) ne pro-
2 5 p.) se compose en réalité d'un exposé duisant que du fer battu; Blendecques
de Garnier sur l'histoire et l'état delà seul fournit du fer laminé, nécessaire
manufacture, de la rejiroduction des pour les bidons, [jamelles, marmites et
pièces justificatives (accords, extraits autres effets de campement. Il faut
des délibérations de la société popu- ajoute-t-il, rapjjeler à la direction de
laire de Dune-Libre [Dunkerque], etc.). cette manufacture le citoyen Delequel-
Garnier, notaire à Saint-Omer, déclare lerie qui en a le premier conçu l'idée
qu'il est nécessaire de rétablir la uiauu- (.\rcb. nat. , F'- i3o6).
324 PROCES- VERBAUX DU COMITE [12 vent, ami]
8" Pétition de Martin Liesse, entrepreneur d'une manufacture
de toiles peintes, à Gharleval, près Fleury^^', par laquelle ce
citoyen expose qu'il a obtenu sur enchère, moyennant ho,àoo li-
vres, 10 acres de prairies à proximité de ses établissements. Le
pétitionnaire, en observant que ces mêmes établissements se
trouvent sur un terrain national d'environ 5 acres, demande à
être autorisé à en faire l'acquisition aux mêmes prix et conditions
que les 10 acres dont est question; il ajoute que, si ce terrain
passait en d'autres mains, il serait forcé d'abandonner sa manu-
facture dont l'utilité est bien constatée.
Les administrations locales appuient ia demande du citoyen
Liesse qui est renvoyée au rapport du citoyen Haussmarin, sous le
n" 1918.
(j" Lettre du Comité de salut public, en date du 26 pluviôse,
par laquelle il rappelle au Comité de commerce le décret du
1 II frimaire cjui le charge de présenter à la Convention un projet
de loi sur les primes et encouragements à conserver. Le Comité de
salut public invite celui de commerce à se réunir au (^omilé'
de marine pour mettre le plus tôt possible la Convention en état de
prononcer sur cet objet.
llemise au citoyen Haussmann, sous le n" Kjyo.
10" Vues proposées par le citoyen Le Brun sin- runifonuit*' des
[)oids et mesures.
On passe à l'ordre du jour sur cette afïaire, numérotée i()-j-j.
1 1" Pétition des citoyens Gaillard et Sainteran par laquelle
ils proposent d'élever dans la commune de Lezoux, district de
Thiers, une fabrique de toiles et plusieurs ateliers de lilature; ils
sollicitent, pour cet effet, l'adjudication en leur faveur et sur le
pied de l'estimation, du ci-devant château de Lezoux et des six
arpents de terre qui l'avoisinent.
Sur cette demande, numérotée igaS, le Comité approuve la
lettre de son Président, du 9 de ce mois, écrite aux administra-
teurs du département du Puy-de-Dôme, pour lui demander des
renseignements.
la" Observations du citoyen Biaisé sur les dilLicultés qu(> font
naître les dispositions des articles 12 et i (> de la loi du :U) sep-
tembre relative à la taxe des marchandises.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte affaire, numérotée
199/1.
!'!);ins \n'li. n;il., t"'-' i.^)..()-i f)! n manulacturo. Ciiarloval, jins KIciii'V-
on lioinc (Ips (loriuiicnls rciatifs à cotte sur-Anfielie : Eure.
[i2 VKNT. ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 325
i ù" Pétition des citoyens Jacques et Robert Garvey expositive
que le citoyen Antoine Garvey, leur oncle, Irlandais d'origine, est
dans le cas de la loi contre les étrangers; que ce citoyen, résidant
en France depuis quarante-deux ans, a été naturalisé Français
en 176/1, et s'est toujours, depuis la Révolution, conduit en bon
et parfait républicain.
Les pétitionnaires sollicitent en faveur de leur oncle une excep-
tion à la loi contre les étrangers, c'est-à-dire la liberté de rentrer
en France, d'oii il est sorti pour des opérations de commerce, et
d'y exercer les droits de citoyen.
La citoyenne Plourdeu, Anglaise, veuve de Robert Garvey,
Irlandais, mais naturalisé Français en 1766, représente que,
d'après la loi contre les étrangers, elle a été mise en état d'arres-
tation; elle rappelle les services que son mari a rendus à la France
en la préservant de la famine , et ses titres aux droits de citoyenne
française. Elle réclame enfin sa liberté.
Ces deux afîaires , renvoyées au Comité de commerce par celui de
législation, sont remises au citoyen Thibaudeau, pour en faire un
rapport, sous le n° 1926.
ih° Pétition du citoyen Radger, moireur. Anglais, résidant à
Commune -Affranchie, par laquelle il demande l'exécution des
promesses qui lui ont été faites pour l'attirer en France, et à être
maintenu dans les propriétés qui lui ont été accordées pour avoir
formé plusieurs élèves dans l'art de moirer les étoffes de soie.
Cette demande est renvoyée par les représentants du peuple à
Commune-Affranchie. Le citoyen Haussmann est chargé d'en faire
un rapport, sous le n° 11)27^''.
16" Plaintes du citoyen Jacques-Lucien Landrin, fabricant de
plâtre dans la commune de Grisy^-', district de Pontoise , des ma-
mruvres qui ont été sourdement dirigées contre lui et à la faveur
desquelles on est parvenu à faire suspendre ses travaux.
Remises au citoyen Haussmann, sous le n" i()28.
1 6° Observations des corroyeurs de Paris sur la rareté des
cuirs; ils proposent, comme mesure propre à faire cesser cette
pénurie, de suspendre les réquisitions de cuirs et de rétablir,
dans toute l'étendue de la République, la liberté du commerce et
de la circulation des cuirs.
Ces observations sont renvoyées à la (Commission des subsis-
tances, pour avoir son avis, sous le n" 1929.
('' Sur Badger et l'histoire de son établissement à Lyon , cf. les articles de M. Bus-
siicRE, dans la reyne La Révolution française , année 1908. — '^' Aujourd'hui Grisy-
les-Plàtres.
326 PROCES- VERBAUX DU COMITE [12 vext. an h]
17° Pétition des citoyens Plummer, Donnet et Vannier, fabri-
cants de cuirs à Pont-Audemer, par laquelle ils demandent que les
Anglais qui connaissent les procédés pour la préparation des cuirs
de toute espèce et qui les mettent en usage avec les plus grands
succès soient exceptés de la loi qui défend aux étrangers de tra-
vailler en France les cuirs à la manière dite anglaise.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette demande, numé-
rotée 1931.
18" Lettre des Commissaires inspecteurs des bureaux de la
Convention par laquelle ils demandent au Comité de commerce un
état des secrétaires-commis qui, attachés à ses bureaux, ont été
choisis par les représentants du peuple pour les accompagner dans
leurs missions.
A cette lettre, numérotée 19 33, le Comité arrête qu'il sera
écrit au Comité d'inspection qu'aucun des commis ne s'est ab-
senté.
1 9" Lettre de l'adjoint de la deuxième division du Département
delà marine par laquelle il invite les Comités de commerce et d'agri-
culture à lui faire connaître son avis sur le choix des graines et des
instruments aratoires à faire embarquer pour l'usage des déportés
à la côte d'Afrique.
Pienvoyée, sous le n° nfdh, au Comité d'agriculture, chargé
d'examiner la lettre de l'adjoint du Ministre, du i3 pluviôse, sur
le même objet.
âo" Lettre du Ministre de la justice par laquelle il annonce que
le tribunal de police de Saint-Omer, ayant à prononcer sur la
question de savoir si le tabac en feuilles était sujet à la loi du
maximum, a arrêté de le consulter avant de ne rien statuer.
Le Ministre invite la Convention à interpréter la loi du 99 sep-
tembre dernier, qui fixe le prix du tabac en carotte et (jui est
muette sur celui en feuilles, afin de mettre les tribunaux à portée
de prononcer sur les difficultés de l'espèce de celle dont il s'agit.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celle affaire, numérotée
180^1.
91" Plaintes du citoyen Lefort, marchand de tabac en feuilles,
de la saisie faite à son préjudice par la municipahlé de Saint-
Omer, pour être contrevenu à l'arrêté de cette commune qui avait
fixé le prix du tabac en feuilles. Cette espèce de tabac n'étant par
aucune loi assujettie à la taxe, le pétitionnaire sollicite une décision
d'a|)rès laquelle la municipalité de Saint-Omer puisse se diriger.
Renvoyée à la (Commission des subsistances, sous le n" i93'k
99" Lettre du citoyon Hurtu sur les moyens de supjjlécr à la
[i9 VENT, vxu] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 327
disette des peaux do clièvre par i'usage de celles de cochon, (j'ette
lettre est suivie de plusieurs mémoires sur les procédés à employer
pour la préparation de cette espèce de peau.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" iqo3.
a3" Pétition anonyme sur la disette et la cherté du papier et
sur les moyens d'y remédier ^'^
Renvoyé à la Commission des subsistances, sous le n° i()o5''-'.
;</i" Pétition de la Société populaire de Nuits '^' tendant ;\ faire
distribuer aux malades pauvres et infirmes de chaque partie de
la République les sucres provenant des prises faites sur les en-
nemis.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 19 C'y.
96° Lettre des officiers municipaux de Rouen sur la pénurie,
dans cette ville, des objets de première nécessité; sur la nécessité
de reviser promptement la loi du maximum et sur la défense
qu'il conviendrait de faire aux bouchers de la République de tuer
les bêtes d'élève ou herbagères, etc.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 1908.
96" Propositions faites par la Société populaire de Montpezat
de faire refluer dans l'intérieur de la République l'excédent des
peaux qui ne peuvent être fabriquées aux frontières, afin de rendre
la disette des cuirs moins sensible.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 1911.
27" Observations du citoyen Rridié sur la pénurie des subsis-
tances qu'éprouve la commune de Pérignac; il se plaint également
des difficultés auxquelles sont exposés ses concitoyens pour se pro-
curer les objets de première nécessité dont ils ont besoin.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" 1919-
98° Lettre des administrateurs du district de Falaise sur la
pénurie des matières premières nécessaires à alimenter les ateliers
qui se trouvent sous leur surveillance; ils demandent, pour pou-
voir les soutenir et procurer du travail et des moyens de subsis-
tance à un grand nombre de familles dans l'indigence, une avance
de 200,000 livres.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" i9i'>-
29" Adresse de la Société populaire de Cambrai par laquelle
elle demande que le prix des mouchoirs, des indiennes et des si;t-
''^ Cf. une circulaire de la (."omtnis- '*• Arch. nat. , F'- 1^79. La lettre est
sion dos subsistances et approvisionne- adressée d'Avignon; l'auteur demande
monts, du 9 frimaire an ii, relative à la fixation du salaire des ouvriers pa-
la consommation excessive du papier, potiers.
F" ar.S. d- 1 et 269, d-- 2. (-^î CcMe-d'Or.
328 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [12 ve^t. an ii]
moises soit assujetti à un maximum; ces marchandises, ajoute-
t-elle, doivent être regardées comme objets de première nécessité
et traitées comme telles.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 1910.
So" Observations de la commune de Vaugirard, près Paris, sur
la pénurie du charbon de bois, de chandelle et autres objets de
première nécessité; elle demande la faculté de faire ses approvi-
sionnements à Paris.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n° 1916.
3 1" Mémoire du citoyen Paillard, suivi de plusieurs échantillons
de coton filé et de siamoises fabriquées dans des établissements
qu'il a formés à Chartres. Le citoyen Paillard soUicite un secours
pour continuer ses travaux ou la faculté de faire venir des cotons
en laine qui se trouvent par embargo retenus à Nantes et autres
villes maritimes.
Arrêté de la commune de Chartres sur le même objet.
Renvoyés à la Commission des subsistances, sous le n° 1919.
82" Adresse du citoyen Duhaut, l'un des propriétaires delà ver-
rerie de Villers-Cotterets, par laquelle il annonce le désir qu'il a de
voir distribuer quatorze caisses de verres existantes dans celte ver-
rerie, attendu, ajoute ce citoyen, la rareté actuelle de cette mar-
chandise, et ce nonobstant le jugement à intervenir dans l'affaire
qui est en instance devant les tribunaux entre lui et ses coassociés.
Le pétitionnaire demande, en outre, une avance pour donner
à sa verrerie toute l'activité possible, propose d'y donner tous ses
soins, et offre le remboursement de cette avance sur les produits
de cette manufacture.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 1921 ^^K
33'' Lettre du citoyen Thuillier par laquelle il sollicite la per-
mission de faire sortir pour la Suisse ])lusieurs ballots de café
retenus à Bagnols, Grenoble et à Nantes, lesquels cafés ont été
achetés pour le compte des citoyens Ehrard, Borel et Roulet, négo-
ciants de Neuchatel en Suisse.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n° 1925.
3/r Représentations de la Société populaire de Chartres sur les
dilhcullés que fait naître l'exécution de la loi du 29 septembre.
Elle demande si les châtaignes, pommes de terre et autres comes-
tibles taxés peuvent être vendus ailleurs (pie dans les marchés et si,
pour la circulation de cette espèce de marchandise dans l'intérieur,
il est besoin de se munir d'un acquit-à-caution.
'') Arcli. nnt.. F'- 1 '\iy?..
[i2 VENT, ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 329
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" i(j3o.
Un membre du Comité d'instruction publique (le citoyen Pru-
nelle^'') est admis à la séance; il communique un rapport et
projet de décret sur l'indemnité à accorder au citoyen Ollivier '2',
iabricant de minium, et sur les moyens de favoriser le rétablisse-
ment de ses ateliers.
La discussion est ouverte sur ce projet, et il est arrêté que
Prunelle, après l'avoir communiqué aux Comités des finances et
d'aliénation, avec les observations du Comité, viendra lui en
référer pour être pris, à ce sujet, un parti déllnitif.
Haussmann fait un rapport sur la réclamation en indemnité
formée par les citoyens Billaud [Billaut| et Beau [Péan] (sous
le n" 1833), en raison des pertes qu'ils ont éprouvées par le
pillage de plusieurs voitures chargées de farine. Attendu que les
pièces nécessaires au jugement de cette affaire ne sont pas pro-
duites par les réclamants, le Comité ajourne sa délibération.
Le même membre fait un rapport sur la lettre des administra-
teurs du district de Montivilliers '>*' relative à l'exécution de la loi
du 1 c) vendémiaire, et distribuée sous le n" 1891. Le rapporteur
conclut à ce qu'il soit écrit au district de Montivilliers que cette loi
est précise et répond à leur demande.
Le Comité adopte cette conclusion.
Le même membre fait un rapport sur la pétition du citoyen
Caire Morand, distribuée sous le n" 1607, par laquelle ce citoyen
demande la continuation du payement d'une prime qui lui a été
accordée. Le Comité arrête que les pièces à l'appui de la demande
de Caire Morand seront renvoyées au département des Hautes-
Alpes, et qu'il lui sera écrit pour avoir son avis sur l'état de la
manufacture de Caire Morand et sur sa réclamation.
Le même fait un rapport sur la demande du citoyen Liesse,
manufacturier, distribuée sous le n° 1918, tendant à se faire
adjuger par arbitrage un bien national qu'il tient à ferme et sur
lequel se trouve située sa manufacture et de jouir dans tous les
cas des avantages accordés par l'article 7 de la loi du i5 frimaire
sur la résiliation des baux ^^'.
^^' Priin(>]le do Lierc, df'puté de '^' Art. 7. A i'ogard dos usines
risère. autres que les moulins, soit qu'elles se
'^^ La pétition de ce citoyen est en- trouvent louées seules, ou qu'elles le
regislrée et distribuée au Comité sous soient conjointement avec d'autres
le n" i46^. [INote on marge du Procès- biens, la résiliation ne pourra avoir
verbal manuscrit du Comité.] son effet que deux ans après la notili-
(^' Seine-Inférieure. cation.
330
PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ • [15 vent, an h]
La discussion est ouverte sur cette demande et se termine par la
délibération suivante :
Le Comité arrête que Haussmann proposera à la Convention
nationale un décret portant qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur
cette demande en adjudication par arbitrage et que le citoyen
Liesse jouira des avantages accordés par l'article 7 de la loi du
1 5 frimaire.
Le Président lève la séance à 1 0 heures et demie.
ViLLERS, A.-C. ThIBAUDEAU.
CENT-DIX-HUITIEME SEANCE.
17 VENTÔSE AN II.
Le septidi, dix-septième jour du mois de ventôse, deuxième
année de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudcau, secré-
taire; Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des pièces et mémoires
dont les extraits suivent :
1" Observations de la Société populaire d'Ingouville sur le
savon ; elle demande que la fabrication de cette marchandise, dans
la préparation de laquelle il entre du suif, soit défendue^".
Ces observations, numérotées 1937, sont écartées par l'ordre
du jour.
''^ Transmise par les Jacoliins de
Paris, la domande de la Société d'In-
gouville fui, examinée par la Commis-
sion du Commerce et des arts (pii ré-
digea le rapport suivant : ...ffLes
ronsidécalions sur lesquelles la Société
populaire d'Ingouville foude sa demande
ne nous ont pas paru bahmccr les in-
convénients qu'(!nlrainerait leur admis-
sion. Los besoins toujours renaissants
des manufactures d'étofles de laine dans
lesquelles le savon fabiiqué avec du suif
ne peut être que dillicilement rem-
placé dans les circonstances, l'buile vé-
gétale étant extrêmement rare, ne per-
mettent pas de proliibor ce savon. A la
vérité il est ditlicile de tirer du suif de
l'étranger, mais la consommation de la
\iande ayant considérablement aug-
mruh', le (b'faul d'iuinnrtation doit iHrii
moins sensible. Les besoins multipliés
des armées et des bôpitaux militaires
exigent que, loin de paralyser l'activité
des savonneries, on [irenne tous les
moyens pour les soutenir. Néanmoins .
comme il pourrait se faire que dans
les nouvelles fal)ri([ues les savons dans
lesfjuels il entre du suif ne fussent pas
de bonne (|ualité et que ces suifs pour-
raient recevoir une destination plus
avantageuse à la népublique, peut-être
serait-il bon que la (Commission fixât
son attentiun sur les nouveaux établisse-
ments de ce genre. ^1 Kilo propose en
dernier lieu de faire faire imeen(|uêlesur
les savonneries (Arch. nat. , K''-i.")()5);
- - la circulaire sur les savonneries fut
adressi'-e aux districts le a-?, ventôse an n.
On trouvera les réponses des districts
dans i'"'- 1 ,"5 2 S.
[i7 vKNT. AN iij D'AGRICULTURE, COMMKRGE, ETC. 331
9° Pétition du citoyen Benoit, boucher à Paris, par laquelle il
expose qu'il exprdia au citoyen Brisset, de Versailles, suivant
arrangement convenu, trois tonneaux de suif qui furent arrêtés
par un ordre de la municipalité de Vaugirard, motivé sur la loi du
96 [9()] septembre.
Le pétitionnaire, pour se mettre en règle vis-à-vis du citoyen
Brisset, fit une nouvelle expédition de suifs et se munit de toutes
les pièces exigées par la loi pour prévenir tout obstacle. Ces pièces
furent reconnues insuffisantes par la municipalité de Vaugirard,
qui prit encore sur elle d'arrêter le nouvel envoi qui fut vainement
réclamé parla Section des Bonnets-Rouges. Dans cette circonstance,
le citoyen Benoit s'est adressé au district de l'Egalité. Un arrêté de
cette administration, confirmé par le directoire du département
de Paris, l'a renvoyé par-devant les juges compétents pour la res-
titution des marchandises et l'obtention des dommages et intérêts.
L'affaire portée au tribunal du 6* arrondissement, il est survenu
le 2 i frimaire un jugement qui a condamné la municipalité de
Vaugirard à la restitution des suifs, etc. Le k nivôse dernier, cette
municipalité a formé opposition à l'exécution du jugement, et, par
un nouveau jugement, le tribunal susdit s'est déclaré incompétent
et a renvoyé les parties devant les jurés d'accusation.
Le citoyen Benoit observe qu'il ne peut être renvoyé à un tri-
])unnl qui n'est et ne sera pas de longtemps en activité; que la
justice qu'il sollicite et qu'il a sollicitée ne doit pas lui être refusée;
i! prie, en conséquence, la Convention d'ordonner la remise de ses
marchandises et de lui accorder une indemnité pour les pertes
qu'il a éprouvées.
Cette pétition, numérotée i(j36, est renvoyée au citoyen Thi-
baudeau.
3" Pétition du citoyen Besse, à la Halle, par laquelle il demande
si les décrets doivent avoir force de loi du moment où ils sont
rendus ou de celui où ils sont promulgués. Le pétitionnaire ob-
serve à cette occasion que. le 3 octobre, il lui a été expédié trois
barriques de tabac râpé et demande s'il doit le payer confor-
mément au prix convenu ou d'après la loi qui fixe le prix des
tabacs.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numé-
rotée 19 3 G.
h" Pétition du citoyen Lacpmbe expositive qu'au mois de février
dernier il a acheté à la vente des meubles de l'émigré Rigaud do
Vaudreuil pour 5 G 2 l. i5 s. de porcelaines armoriées.
Quelque temps après a été rendue la loi qui défend la vente des
332 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 vent, an h]
effets portant des signes de féodalité ineffaçables et ordonne qu'ils
seront brisés.
Conformément à cette loi, le citoyen Lacombe offre de briser
les effets qui lui ont été vendus pour le compte de la Nation, mais
il demande que le Trésor public lui rembourse le montant de
l'achat.
Cette pétition, numérotée igSg, est renvoyée au citoyen
Haussmann.
5° Arrêté de la commune d'Yerville''^ sur la fixation des foires
et marchés de sa résidence et de trois fêtes pour célébrer la Liberté,
l'Egalité et la Raison. Elle demande la confirmation de cet arrêté.
Le Comité ajourne cette affaire, numérotée ic)/io.
6" Pétition du citoyen Rose Pitet expositive c|ue la loi du
ma.rimum lui a fait perdre plus de 10,000 livres et tendant à
obtenir une indemnité proportionnée à cette perte.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, numé-
rotée 1935.
Thibaudeau fait un rapport sur deux pétitions soumises le 1 9
de ce mois à son examen, sous les n°' 1 92 6 et 19/1 5. Ces pétitions,
présentées par le citoyen Jacques Garvey et autres négociants et
manufacturiers étrangers, ont pour but d'obtenir une exception
aux dispositions des lois des 19 et 26 vendémiaire, relatives aux
étrangers.
Voici la teneur de ce rapport :
La Gouventioii nationale a décrété , le 1 9 vendémiaire , la confiscation des
biens et Tanestation des Anglais; elle a cependant excepté, par l'article 7 de
ce décret, les ouxTÎers nés sujets du roi de la Grande-Bretagne qui élaieiil
depuis 6 mois en activité de service dans les manufactures de France, et les
enfants placés dans les écoles françaises au-dessous de l'âge de 1 2 ans , à
i'égard desquels elle prononça seulement l'apposition des scellés sur leurs
papiers.
Le 95 du même mois, sur le rapport du Comité de salut public, la Con-
vention décréta la détention, jusqu'à la paix, des étrangers nés sujets des
Gouvernements avec lesquels la Républirpie est en guerre, et le Comité de
commerce fut chargé de présenter ses vues sur le sort des étrangers (jui ont
formé des établissements dans la République, afin que la loi ne tournât pas
contre l'industrie nationale.
Lorsque les trames criminelles des agents perfides du Cabinet britannique
et des autres puissances coalisées vous déterminèrent à prendre une giande
mesure de sûreté générale contre les sujets des despotes, votre inlention n(!
fut pas de frapper sur l'homme laborieux qui, étranger aux intrigues, n'était
venu en France que pom* gagner sa subsistance par son travail, et vivifier, par
son industrie, les arts, les manufactures et le commerce.
C Seino-lnfôrioiiro.
[i7 VENT. AN 11] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC 333
Après les traliisons mullipliëes qui avaient livré nos places, nos |)()rls,
incendie' nos magasins, porté la terreur et la déroule dans (juelques-unes de
nos armées, vous deviez enchaîner momentanément tous les étranf^ci-s
voyageant par curiosité, vivant de leurs revenus, tous ceux ra(!*'rae qui sem-
blaient être venus en France pour se soustraire aux persécutions des despotes,
car ces persécutions pouvaient être simulées, et les prétendues victimes des
rois ont peut-être été les canaux de la plus infâme corruption.
En vain réclamait-on pour des hommes de bonne foi ou malheureux. Dans
les dangers pressants qui menaçaient la République, vous deviez fermer vos
cœurs à la pitié. La pitié est un crime quand elle compromet les destinées de
la Patrie, et il n'y rien d'injuste lorsqu'd s'agit de sauver le peuple. Ces motifs
existent encore dans toute leur force au moment de l'ouverture d'une cam-
pagne qui doit avoir tant d'iniluence sur la liberté des peuples et la destruc-
tion des tyrans. Mais autant vous deviez agir avec une rigoureuse fermeté
envers les étrangers en général, autant vous devez protéger particulièrement
ceux qui se rendent utiles pour leur industrie, car l'iiomme laborieux n'est
étranger à aucun pays; il est naturalisé par son travail; partout où il l'exerce ,
il est citoyen du monde.
Il serait inutile d'insister davantage sur la nécessité de cette distinction.
Vous l'avez déjà apprécié puisque, sur le rapport du Comité de salut public,
vous avez chargé votre Comité de commerce de vous présenter une loi pour la
consacrer; elle est d'autant plus nécessaire que les mesui'es prises jusqu'à
présent sont incomplètes, pour ainsi dire arbitraires: que des étrangers nalu-
ralisi's depuis 3o et ào ans sur le sol de la République, et (jui étaient à la tèle
de manufactures considérables et utiles, ont été arrêtés par cela seul' qu'ils
étaient étrangers. Plusieurs réclamations ont été présentées à cet égard à la
Convention , qui les a renvoyées à ses divers Comités. Il faut une loi précise
qui détermine, d'une manière formelle et avec une sévère économie, les
exceptions; il faut trouver les moyens de concilier le développement de l'in-
dustrie nationale avec les |)récautioas inflexibles qu'exige la sûreté de la
Répul)hque , car. si les exceptions proposées en faveur des étrangers industrieux
pouvaient mettre en danger la Liberté , je dirais avec les amis de la Patrie :
ff Périssent momentanément le commerce et les arts plutôt que de rendre à
Pitt ses perfides agents et de relâcher dans le soin de la République de nou-
veaux conspirateurs. 5)
Le Comit(> a donc pensé que, pour être excepté de la loi de la détention et
de la confiscation de leurs biens, il fallait que l'étranger exerçât réellement
une profession industrielle, eût établi une manufacture ou formé un établis-
sement de commerce en France.
Cependant, comme il pourrait se foire que des étrangers astucieux et cou-
pables se fussent couverts du masque d'une professsion pour se soustraire à
la surveillance et conspirer plus sûrement contre la République, il faut fixer
une époque après laquelle les étrangers qui auraient fait des établissements
quelconques ne seraient point compris dans l'exception . Cette époque se
trouve (ixée par la nature même des choses et des circonslances politiques de
la Révolution. Il est vraisemldable que c'est principalement depuis que la
République est eu guerre avec les tyrans de l'Europe , qu'ils ont lâché dans
notre sein une foule d'intrigants, d'hommes vils, corrompus et corrupteurs
qui se sont déguisés sous toutes les formes pour soulever la Vendée, acheter
Lyon et Toulon et semer partout les germes de la défiance, de la discorde et
de la guerre civile. Vous ne devez donc admettre d'exception en faveur des
33/1 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17 vent, an ,.]
étrangers nés sujets des puissances avec lesquelles nous sonnnes en guene
que pour ceux qui exerçaient publiquement une industrie, un commerce ou
qui avaient fait des établissements avant la déclaration de guen-e avec leur
gouvernement, bien entendu que, soumis alors aux lois communes à tous les
Français, ils peuvent être arrêtés s'ils se trouvent dans les autres cas diHer-
minés par les lois; c'est le seul moyen de concilier ce que vous devez à Tiii-
dustrie et à la sûreté de l'Etat ; tout ce qui s'est fait depuis la déclaration de la
guerre doit vous paraître suspect. 11 serait très possible qu'un Anglais salarié
|)ar Pitt fût en France sous le prétexte d'une feinte proscription, y eût fait un
élablissement quelconque de commerce et qu'il fût à la fois directeur d'une
manufacture et d'un atelier de diffamation contre les patriotes, d'alarmes
pour les citoyens, de fausses nouvelles, d'agilations intestines et de mouve-
ments contre-révolutionnaires. Il y aura peut-être quelques victimes; mais
vous ne devez pas mettre en balance les grands intérêts du peuple français,
les destinées de la Liberté avec l'intérêt particulier de quelques hommes; ils
souffiiront momentanément une arrestation pendant laquelle ils seront
traités avec tous les égards prescrits par l'humanité, landis que les tyrans ont
expulsé nos frères avec autant de barbarie qu(i de bassesse et qu'après les
avoii" dépouillés, comme des voleurs de grands chemins, ils les ont aban-
donnés à toutes les horreurs du besoin.
Voici le projet de décret :
R La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Gomit'é de commerce, décrète : Que les étrangers qui, avant la
déclaration de guerre avec le Gouvernement dont ils sont nés sujets,
avaient établi dans la République des manufactures, ou formé des
établissements de commerce, et les artistes et ouvriers qui justifie-
ront aux Comités révolutionnaires de leurs sections ou communes par
l'attestation de quatre citoyens, qu'ils étaient avant ladite époipio
en activité de service en France , dans des manufactures ou ateliers,
sont exceptés des dispositions des lois des 19 et 26 vendé-
miaire'''. Il
Ce projet de décret est adopté après avoir été discuté. Le Comité
arrête en outre qu'il sera communiqué au Comité de salut public,
avant d'être soumis à la délibération de la Convention nationale.
Haussmann fait un rapport sur la pétition du citoyen Badger,
nioireur anglais, résidant à Gommune-Affrancbie, distribuée le
t>Ji du mois dernier, sous le n" 1927, et tendant à être maintenu
dans les propriétés cpii lui ont été accordées pour avoir formé
plusieurs élèves dans l'art de moirer les étoffes de soie.
Le rapporteur pense que le pétitionnaire n'a pas joint à sa
réclamation les pièces nécessaires pour mettre le Comité à même
f Voir les décrois tics 37 L'iaç) por- et la police /{énéralç. I/arlicle 8 du dé-
mina! an n cimccrnanl la r(''|in'ssion di's crcl dii !>7 relatif aux ouvriers étrangers
conspirateurs, réioignemi'nl des noliles fut niodilii- par lo décret du 99.
1 17 VKNT. AN II J D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 335
d'y statuer. Il demande, en conséquenco, qu'il soit écrit aux repré-
sentants du peuple dans cette commune pour les inviter de faire
vérifier les faits et éclairer cette affaire.
Le Comité adopte cette proposition.
Le même membre fait un rapport sur la pétition du citoyen
Landrin, fabricant de plâtre, renvoyée à son examen le 12 de ce
mois, sous le n" 1998. Le rapporteur expose que le pétitionnaire
se plaint des manœuvres dirigées contre lui et à la faveur desquelles
on est parvenu à faire suspendre ses travaux; il conclut à ce que
cette affaire soit renvoyée au département de Seine-et-Oise , et à
ce qu'il soit écrit au citoyen Landrin ([ue c'est auprès de cette
administration qu'il doit se pourvoir.
Le Comité adopte ces conclusions.
Le même membre fait un rapport sur une lettre du Comité de
salut public, en date du 26 pluviôse, laquelle, renvoyée à son
examen le 1 2 de ce mois, sous le n" 1920, invite le Comité de
commerce à se réunir à celui de marine pour, en exécution du dé-
cret du i/i frimaire dernier, préparer un projet de loi sur les primes
et encouragements qu'il convient de conserver. Le rapporteur pro-
pose d'écrire au Comité de salut public la lettre dont voici la
teneur :
Paris, 17 ventôse, 2° aiiuée de l'ère républicaine.
Les Représentants dn penple composant le Comité de commerce de la Con-
vention nationale .
Anx Réprésentants du peuple composant le Comité de salut public.
Vous nous avez invités à nous léunir an Comité de marine pour présenter
à la Convention nationale un projet de décret sur les primes qui pourront
être conservées au commerce. Nous vous observons que cet objet doit néces-
sairement se lier au nouveau tarif que la Commission des douanes est cliargée
de préparer. C'est dans une sage combinaison du tarif (jue le commerce doit
trouver ses premiers encouragements. La Commission des douanes nous parait
pénétrée de ce principe, et lorsque son travail sera acbevé, on connaîtra facile-
ment les objets d'importation et d'exportation qui doivent être encouragés i)ar
des piinies. S'il faut des mesures provisoii-es en attendant que ce nou\eau
plan puisse être exécuté, elles doivent être adaptées aux opérations ])articu-
iières que les circonstances actuelles permettent d'entreprench-e. combinées
avec votre Comité qui les autorise et la Commission des subsistances ({ui les
dirige.
Si vous jugez utile de nous faire concourir à ce travail, nous vous prions
de nous indiquer l'Iieure à laquelle nous pourrons en conférer avec vous.
Les membres du Comité de commerce.
(Signé) : Villeus, président; Thibaldeau. si'créudrc.
Le Comité adopte la rédaction de cette lettre, et arrête que copie
en sera à l'instant adressée au Comité de salut public.
336 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 vent, ami]
Le lueme membre fuit un rapport sur la lettre du citoyen Gar-
nier, notaire à Saint-Omer, en date du 5 pluviôse, et sur celle de
la Société populaire de Dune-Libre, en date du 5 du même mois,
renvoyées à son examen le 12 du courant, sous le n" 190 4, toutes
deux tendant à obtenir du Gouvernement les encouragements né-
cessaires pour mettre la manufacture de fer-blanc établie à Blen-
decques dans la plus grande activité possible. Le rapporteur pense
que les réclamations dont il sagit ne sont pas assez motivées pour
(ju'on puisse y statuer convenablement; il propose en conséquence
(l'écrire à la Société populaire de Dune-Libre pour avoir de nouveaux
renseignements.
Le Comité adopte cette proposition.
Le même membre fait un rapport sur la pétition du citoyen
Martin Liesse, entrepreneur de toiles peintes à Cbarleval, renvoyée
à son examen le 1 2 de ce mois, sous le n" 1918, et tendant à
être autorisé à faire l'acquisition de 5 acres environ de prairies
à proximité de sa manufacture, et ce aux mêmes charges, clauses
et conditions que les 10 acres aussi contiguësà son élabbssement,
dont il vient de se rendre adjudicataire.
lie rapporteur propose de passer à l'ordre du jour sur cette ré-
clamation et d'écrire au directoire du district des Andelys pour
l'instruire de cette délibération.
(^etle double proposition est adoptée.
Le Président lève la séance à 1 o heures.
VnxKiis.
CENT-DIX-NEUVIEME SEANCE.
99 VENTÔSE AN II.
Le duodi, vingt-deuxième jour de ventôse, deuxième année do
l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Thibaudeau, secré-
taire; Haussmann, Chauvin , Couturier.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et mé-
moires dont les extraits suivent :
1" Mémoire des citoyens Frejacques, Fuzerot, Miellet, Mi-
gnardet, d'Is-sur-Tille''^, Languerot, Mairelet et Laignelet, demeu-
rant à Franchefontaine ; ils exposent qu'au mois de février 1793
ils se sont rendus adjudicataires de cent vingt arpents de bois;
") C()lr-(r()r.
[9 2 VENT. AN iij D'AGRICULTURE. COMMERCE, ETC. 337
(|U0 i'exploilation élail en pleine activité au moment de la loi (jui
fixe le maxuuum du prix des denrées de première nécessité, et que
l'exécution de cette loi les expose à des pertes considérables; ils
demandent une indemnité et fondent celte réclamation sur l'ar-
ticle k de la loi du i y brumaire.
Cette affaire, transmise au Comité de commerce par celui des
secours, le a pluviôse dernier, est renvoyé, au citoyen Villers"',
sous le n° i834.
9° Plan d'un tribut social proposé par le citoyen Maillou, ci-
devant avocat, et renvoyé au Comité de commerce par celui des
finances.
Remis au citoyen Haussmann, sous le n" i8{j5.
3° Pétition du citoyen Benard, fabricant d'éventails à Paris, et
du citoyen J.-M. Béant, marchant à Commune-Affranchie, par la-
(|uelle ils sollicitent la remise en leur faveur de huit colis expédiés
de Beaucaire le G août dernier, à la destination de Lyon, et de cinrf
caisses expédiées de Paris le t^'' août à même destination.
Ces deux envois consistent en éventails, objets de luxe, et d'au-
cune utilité à des contre-révolutionnaires; ils ont été retenus, le
premier à Vienne, le second à Mâcon, et se trouvent dans le cas
de la confiscation parle décret du 26 pluviôse.
Les réclamants sont porteurs de pièces et certificats des sections
et communes sur l'étendue desquelles ils demeurent ou font tra-
vailler, qui ne laissent aucun doute sur leur patriotisme. Le citoyen
Béant, sorti de Lyon conformément au décret du 1 1 juillet et muni
de pièces en règle visées par la commune de Ville-Affranchie, se
réunit au citoyen Benard pour solliciter une exception à la loi du
17 [25] pluviôse. Cette demande paraît appuyée par le repré-
sentant du peuple La Porte près de Commune- Affranchie, à ([ui un
des pétitionnaires s'est d'abord adressé.
Cette affaire est remise à Villers, sous le n° 19^1.
k° Réclamations de la commune de Néauphle contre l'arrêté
du () ventôse, pris par le directoire du district de Montforl-le-Bru-
tus'-^, département de Seine-et-Oise, par lequel il a changé les
jours de marché de sa résidence.
Sur cette réclamation, numérotée 19/12, le Comité passe à
l'ordre du jour.
5" Pétition du citoyen Le Roux, chapelier, par laquelle il pro-
pose d'élever à litampes une manufacture de chapellerie. Le péti-
'"' ff Portée d'abord comme ayant été renvoyée au Comité d'agriculture. n (Note en
marge du Procès-verbal vianuscril du Conùté.) — (-' Néaiiphlc-le-GliMtcaii et Mont-
fort-l'Amaury.
338 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ . [23 vent, a^ 11]
tionnaire observe que les bâtiment'^ nationaux qui existent dans
cette ville avantageusement située viennent (^sic) en faveur d'un
établissement qui, formé au compte de la Nation, aurait le double
avantage d'occuper un grand nombre d'ouvriers et de concourir au
complément des fournitures de chapeaux qu'exigent les troupes de
la Fiépublique.
Cette pétition, numérotée 19/13, est renvoyée au rapport du
citoyen Haussmann.
Le Président donne lecture d'un mémoire du citoyen Tabarin
par lequel cet artiste prie le Comité de nommer un de ses membres
pour examiner la pétition qu'il présenta à la Convention le i (') ni-
vôse dernier, et tendant à obtenir une gratification et une pension
pour raison des services qu'il a rendus au Gouvernement en décou-
vrant et indiquant les moyens de perfectionner les fdatures de soie.
La prière du pétitionnaire est motivée sur l'absence du citoyen
Champigny, membre du Comité, qui, à l'époque ci-dessus indi-
quée, fut chargé de faire un rapport sur sa réclamation.
Le Comité, ayant égard à la sollicitation du citoyen Tabarin,
charge le citoyen Thibaudeau de lui rendre compte incessamment
de cette affaire, numérotée i3()0.
Villers fait un rapport sur la pétition de plusieurs négociants de
la llochelle, distribuée le 2/1 brumaire dernier, sous Ion" 1/4 56, et
tendant à ce que ces citoyens soient dispensés de payer les droits
d'entrée des sucres provenant de prises, qu'ils ont achetés, qu'ils
n'ont pu réexporter parce que la loi le défendait et qui ont été
vendus sur le pied du maximum.
Le Comité, après avoir discuté cette affaire, arrête qu'elle sera
renvoyée au district de la Rochelle pour qu'il prenne des rensei-
{meraents sur les questions suivantes :
1" Quel a été le prix de l'adjudication des sucres dont il s'agit?
2" Quel était celui du sucre des colonies à la même époque ?
3° Quels sont les motifs (jui ont cnqjéché de faire ))asser les
sucres à l'étranger dans les trois mois fixés par la loi?
k" Est-il vrai que la municipalité de la Rochelle ait mis ces
sucres en réquisition et s'ils ont été vemhis sur le pied du
maximum ?
Le Comité arrête, en conséquence, qu'il sera écrit sans délai au
dinîcloire du district de la Rochelle pour l'inviter de n-poiub-e aux
questions ci-dessus décrites, et d'ajouter son avis sur icelles alin
qu'ensuite il soit statué ce qu'il appartiendra.
[Jn membre fait un rapport sur la pétition de Muguet Champa-
lier. portée sous le n" i8y(S.
[■A-2 VENT. AN 11] D'Ar.HlCULTUHE , COMMEIlGi:, ETC. 339
VjO citoyen sollicite nne indemnité pour (lédonnnujfcnKMit des
pertes que lui a occasionnées un ordre de la municipaliU' de Paris
puur le déplacement de ses l'ours à chaux et à plaire, et propose de
l'ormcr, moyennant avance et cession d'un local convenable, deux
établissements pour la fdaturc et la fabrication des draps de coton.
Le Comité renvoie la demande aux Comités de li(|uidation et des
domaines et passe à l'ordre du jour sur les établissements pro-
posés.
Villers, chargé par le présent procès-verbal d'examiner la péti-
tion du citoyen Benard*^*, fabricant d'éventails à Paris, fait un
rapport sur la demande de ce citoyen, numérotée i()/ii. Le péti-
tionnaire, dit le rapporteur, a expédié de Beaucaire pour Lyon, le
() août dernier, six colis contenant des éventails et objets de luxe
qui ont été arrêtés sur leur route, ainsi que cinq caisses de pareilles
marchandises expédiées, le i'''" du même mois, de Paris pour Lyon:
il demande une exception en sa faveur à la loi du 20 pluviôse qui
ordonne la confiscation des objets et marchandises qui ont été expé-
diés pour Lyon et antres villes rebelles, postérieurement à la pro-
mulgation delà loi du i"" juillet dernier. c^J'ai examiné, ajoute le
rapporteur, les considérations alléguées par le citoyen Benard , au
soutien de sa réclamation : je les trouve inadmissibles; je propose ,
en conséquence, au Comité de passer à l'ordre du jour sur cette
alTau'e. n
Le Comité adopte cette proposition.
On procède au renouvellement du bureau. Villers est réélu pré-
sident, Chauvin est nommé secrétaire.
La séance est levée à 1 0 heures.
VllJ.EItS.
CENT-VINGTIEME SEANCE.
27 VENTÔSE A\ n.
IjQ septidi, vingt-septième jour du mois de ventôse , -2" année de
l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Haussmann.
La séance ouverte, le Président annonce qu'une pétition pré-
sentée à la Convention le 2/1 de ce mois par les citoyens Sargetfds,
^') Le tcxlc du re;;isln! AF* 11 lii porte ici: Bernard: mais dans deux autres
passages de celte même cent-dix-neuviènie séance le nom du pétitionnaire est ortho-
graphié Benard.
uo
PROCES-VERBAUX DU COMITE
[27 VENT. AN II j
Dautrive el Richard, marchands de hnons à Saint-Quentin , ten-
dant à obtenir la remise de quinze bailots de linon qu'ils expé-
dièrent, dans le courant de juillet dernier, à la destination de
Marseille, Nîmes, Montpellier, Toulon, et qui ont été arrêtés à
Chalon-sur-Saône et Mâcon, ayant été renvoyée, le même jour, par
décret à l'examen du Comité, il a, conformément aux dispositions
de la loi du a 5 pluviôse, renvoyé cette pétition aux municipahtés
de Mâcon et Chalon-sur-Saône, chargées de faire droit sur ces
sortes de réclamations.
Le Comité approuve le renvoi de cette pétition, numérotée 1 ^àh.
On renvoie ensuite au Comité d'agriculture, sous le n° 196^,
les pétitions dont les extraits suivent :
1° Des citoyens du district de Vézehsne^"; ils se plaignent de
manquer de bras pour la culture de leurs terres et des réquisitions
aux(pielles ils sont forcés de se soumettre relativement aux appro-
visionnements des armées.
a" De la Société populaire de Coudray; elle se plaint de la
«piantité de loueurs de carrosses qui, dans les départements, occa-
sionnent la disette des avoines.
3" De la Société populaire de Louvres qui demande une modi-
fication à la loi qui accorde la nue propriété des arbres des voiries
aux propriétaires riverains.
à" De la Société révolutionnaire des Minimes qui demande
que les parcs et jardins de luxe soient mis en culture'-'.
La séance est levée à 9 heures un quart.
ViLLERS.
(') Meurllie.
(*^ Dès le II seplcmbri' 1793, — en
raison de la rarclé des suLsistanecs , —
le Conseil {jénérai avait décidé de nom-
mer une commission pour visiter tous
ics jardins compris dans les domaines
nationaux vendus ou à vendre , adermés
ou non, alin de s'assurer s'ils étaient
en produit. Il iuvilait tous les cilovens
qui avaient des jardins à les faire ense-
mencer de léjTumes. — Dans plusieurs
sections il se créa des Comités d'agri-
culture. (Voir, sur ce point, .Melmk,
Les Hpclions de Paris, Paris, i8(j8, 8°. )
— La demande de la Société révolu-
tiopnairc séante aux ci -devant Mi-
nimes, section do l'Indivisibilité [Place
royale], est dans F'" 3:?o; en voici les
passages essentiels : tr . . . les lois des
a5 mars et lO scplenihrr derniers, vieux
style, ont rempli une partie de ces me-
sures salutaires [culture des terrains non
plantés] . . mais ces lois ne com-
prennent pas les terrains (|ue le luxe
a enle\és à la culture: elles no s'ap-
pliquent pas surtout à ces vastes jardins
potagers dont les produits en légumes
peuvent être d'un si grand secours.
N'esl-il pas à craijidro (pie les riclies
égoïstes qui faisaient cultiver les po-
tagers pour alimenter leurs tables ne
les aliandonnont aujourd'hui qu'ils sont
eu étal d'arrestation el que par insou-
ciance ou par le désir de nuire ils ne
privent ainsi la Nation d'une masse de
denrées considérable? C'est à vous. Lé-
gislateurs, (ju'il appartient de faire vi-
vilier tous ces terrains. . . -^
[-2 GERM. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 3/il
CENT-VINGT-ET-UNIÈME SÉANCE.
9 GERMINAL A\ II.
Le duodi, deuxième jour du mois de germinal, deuxième année
de l'ère républicaine, le Comilé de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Tliibaudeau, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des adresses et péti-
tions dont les extraits suivent :
i" Lettre du citoyen Brival, représentant du peuple, datée de
Limoges le i3 de ce mois [ventôse], expositive que beaucoup de
négociants sont en état d'arrestation, ce qui occasionne une cessa-
tion dans les payements; il représente que les commis, ou presque
tous les commis sont aux frontières; que tout est dans l'inaction;
il demande qu'il soit pris des mesures pour faire cesser l'arrestation
de la plupart des négociants, ou tout autre moyen qui, sans danger
[)our la chose publique, protège les arts et le commerce, qui, seuls,
sont capables de faire fleurir la République.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre, numé-
rotée 1 9 /i 5 .
2° Pétition des citoyens Veber [Weber], Blech et G'\ de Dor-
nacht'^, par laquelle ils rappellent celles qu'ils ont précédemment
adressées à la Convention, relativement à la manufacture d'in-
diennes établie à Dornach, qui avait été suspendue par les adminis-
trateurs du départçraent du Haut-Rhin et remise en activité par
ordre du Comité de salut public.
Cette pétition est remise au citoyen Haussmann, sous le
n° 19/16.
3" Le représentant du peuple Giraud, député de la Charente-
Inférieure, fait hommage au Comité d'un ouvrage dont il est l'au-
teur, intitulé : Réjhxions sur la nécessité d'améliorer les laines en
France.
Le Comité arrête qu'il sera fait mention honorable dans son
procès-verbal de l'olTrande du citoyen Giraud, portée sous le
n" 19/17.
à" Plaintes de la Société populaire de Sauve '^^, des mesures qui
ont été prises pour empêcher la culture des mûriers et l'exportation
des soieries.
'" Haul-Rliin. — '■''■ Gard.
3Zi^ PROCES-VERBAUX DU COMITÉ [â cemu an ii]
Adresses des Sociétés populaires de Durfort, district de Saiiit-
Hippolyte, et d'Orange^'' sur le même objet; elles représentent le
tort que ferait à leur pays, si le projet du Comité d'agriculture
pour la destruction des mûriers avait son exécution.
liéflexions des citoyens Gérard, Silvestre, Rolland, Fabre et
Billard sur la nécessité de favoriser l'exportation des soieries.
Sur ces plaintes, adresses et réflexions, numérotées i9^<). le
Comité passe à l'ordre du jour.
5" Réflexions sur l'exécution du décret relatif à la prohibition
des marchandises anglaises. Elles ont pour objet de représenter
que les dispositions de ce décret, mises à exécution, ne peuvent
que nuire à une portion de citoyens, sans avantage pour la Répu-
blique, et de demander en faveiu' de cette classe malheureuse la
facilité de vendre les marchandises anglaises existantes dans leurs
magasins après en avoir fait constater la quantité.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission des subsistances,
sous le if ic)5o.
6° Les marchandises de première nécessité existantes <lans les
propriétés d'émigrés et mises sous le poids du séquestre sont-elles
assujetties à la loi du 96 juillet 1793 relative aux accapare-
ments?
Sur cette demande, numérotée 1951, faite par la commune et
la Société populaire de Bave(?), le Comité passe à l'ordre du jour.
7" Proposition faite par le citoyen iMauray d'élever, sur la sec-
tion des Sans-Culottes '2^, et dans un des bâtiments nationaux ci-
devant appelés Saint-Victor et Saint-Nicolas, une manufacture de
draps qui serait mise en réquisition pour le service des troupes et
serait nommée Manufacture de draps libre des Sans-Culottes.
Renvoyée au rapport du citoyen Haussmann, sous le n" MjfiS.
8" Découverte des moyens d'extraire des liqueurs spiritueuses
de la graine de sorbier, des mûres et autres fruits sauvages, par le
citoyen Renaud. En observant que cette espèce de liqueur peut sup-
pléer à l'eau-de-vic, et en olfrant de faire connaître ses procédés,
le citoyen Renaud annonce encore qu'il est possible de faire de l'a-
midon avec les racines d'une plante connue sous le nom de
brvone''*-.
lienvoyée au Comité d'insfruclion [pul)li([ue|, sous le n" 1965.
9" Mémoire de la Commission du Monl-de-Piété établi à Paris,
''' Diirforl-Silint-Martin-de-Sosspnar : (') Le texte donne biiiconne; il s'njjit
Gard; — Oranjjc : \aurlMsc. de la bryone, plante de la famille des
''' Serlion dn Jardin di^s jilanli's. rucnrhitacces.
[.jGERM. vMi] IVAGRIGULTURE, COMMERCE, ETC. 3/i3
tendant à demander le parti qu'elle doit prendre sur la prétention
du citoyen Taillefer (|ui soutient qu'en donnant caution il peut
exiger de cet éta])lissement le pavement d'un de ses billets au por-
teur de 9,0 0 0 livres, (|u'il annonce lui avoir été volé, et quelle
marche elle a à suivre sur les |)oursuiles du citoyen Taillefer, d'a-
près l'appel interjeté parle Mont-de-Piété.
Arrêté du département de Paris portant que la Commission sou-
tiendra la nullité de la procédure et que, sur la question du fond,
les Comités de législation et de commerce seront invités à proposf^r
à la Convention que le Mont-de-Piété et autres ne pourront élro
poursuivis pour le payement de leur échéance.
Cet arrêté est daté du 2 1 ventôse.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numé-
rotée i()56.
10° Pétition du citoyen Gaillard, négociant à Commune-Affran
chie, expositive que deux paquets renfermant des assignats , à lui
adressés le 7 pluviôse par le directeur des messageries de Genève ,
ont été arrêtés à leur arrivée en France et adressés, pour être
vérifiés, au citoyen Duperret, vérificateur en chef des assi-
gnats à Paris. La vérification de ces assignats a été faite le A ven-
tôse, et, suivant le rapport de Duperret, ils ont été reconnus pour
bons.
Le pétitionnaire a réclamé auprès du Comité des assignats pour
obtenir la remise des deux paquets dont il s'agit; il réclame la
même remise du Comité de commerce, auquel cette affaire a été
renvoyée par arrêté du 9 5 ventôse.
Le citoyen Thibaudeau est chargé d'examiner la réclamation du
citoyen Gaillard, portée sous le n° igô^.
11° Un membre donne lecture d'une lettre de la Commis-
sion des subsistances, du 2 9 ventôse, par laquelle elle invite
le Comité à lui procurer le travad des Comités réunis d'après
lequel elle pourra, conformément au décret du 1 1 brumaire,
accorder des indemnités aux négociants fabricants qui, par
l'effet de la loi du mn.rnninii , justifieront avoir perdu leur for-
tune (^l
Le Comité arrête qu'il sera écrit sur cet objet au Comité de salut
public.
(') Voici le texte de rarticlo du di'- marcliands ou fabricants qui, par l'oflct
cret visé : Art. It. La Convention nalio- de la loi du maximum, justifieront avoir
nalo, voulant venir au secours de la partie perdu ioiir entière fortune ou seront r(^-
peu fortunée da peuple, décrète qu'il duits à une fortune au-dessous de dix
sera accordé une indemnité aux citoyens mille livres de capital.
Zkk PROCES-VERBAUX DU COMITE [2 gep.m. an h]
Cette affaire est renvoyée au rapport du citoyen Viilers, sous le
n''i958.
1 2° Pétition du citoyen Basset par laquelle il annonce qu'il
pense avoir découvert les moyens de faire du papier avec l'écorcc
du peuplier et autres bois blancs, et qu'il est prêt à opérer'^ \ Ce
citoyen demande une autorisation pour commencer ses expériences
et les soumettre à l'examen.
Renvoyée au Comité d'instruction publique, sous le n° ig6o.
1 3° Mémoire des voituriers par eau de Rouen à Paris ; ils se
plaignent des vexations qu'ils éprouvent et des sommes exorbitantes
qu'ils se trouvent obligés de payer pour le passage de leurs bateaux
au Pont-de-l'Arche et à Poses '2); ils dénoncent cet abus et prient
la Convention d'y mettre un terme.
Renvoyé au citoyen Haussmann, sous le n° ig'ii.
1 h° Un membre donne lecture d'une délibération de la com-
mune de Saint-Geoire ^^' tendant à demander l'établissement d'un
marché, le changement de sa dénomination actuelle en celle de
Val-d'Eynan et l'obtention de la pension alimentaire que la ci-
toyenne Eyssard se trouve dans le cas de réclamer d'après les dis-
positions de la loi du 28 juin 1798.
Le Comité arrête qu'extrait de cette délibération, pour la partie
des secours réclamés en faveur de la citoyenne Eyssard , sera adressé
au Comité des secours publics et qu'icelle délibération sera ren-
voyée au Comité de division, sous le n" i()62.
1 5° Lettre du district de Mortagne par laquelle ils instruisent
la Convention d'un arrêté qu'ils ont pris le 28 pluviôse pour la
fixation des marchés et foires dans les différentes communes de son
ressort.
Cette affaire, numérotée igGS, est ajournée.
i()° Pétition du citoyen Midy expositive que, faisant habituel-
lement le commerce des laines d'Espagne, il a ordonné et fait
ordonner Tachât de différentes laines, payées en partie Ces laines,
ajoute le pétitionnaire, ont dû être ou seront embarquées sous pa-
villon neutre à la destination de Hambourg pour ensuite venir à
Rouen. Le citoyen Midy demande qu'elles soient mises sous la
sauvegarde de la Nation , puisqu'il est de son intérêt de protéger les
''' DCS178O, à la iiianuracliire de kjoo... Rappini de la (J'iitDitisxitin d'in-
Laiijjlée près ÏMorilarjjis, on avait labri- slallation, p. 3'i.
qui'" (lu papior avccdo l'écorco do fusain, '-) Eure : Poses est une conuuunc si-
de saule, d'orme, do rliène et de til- tuée en amont de Pont-de-1'Arclie.
loul: ces papiers étaient faits surtout W Isère. — Le nom de la commimo
pour la tenture. Voir Munrn rctrnxpoctif fut en effet changé on celui de Val-
dr la claniip 88... à rE.rj>i>siliiiii. ., dp d'Rynan.
[a Gi;uM. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 345
négociants honnêtes, et de prendre toutes les mesures possibles
pour procurer aux fabriques des matières premières.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" i 9G/1.
1 "7° Pétition par laquelle le citoyen Crapouel, chargé de famille,
sollicite le remboursement à son profit de la valeur de vingt sacs
de charbon de terre estimés 187 livres, qui ont été vendus à la
suite d'une saisie faite à son préjudice, par Gotreau, commissaire
aux accaparements de la Section de Montreuil.
Le réclamant s'est pourvu par-devant les commissaires de police
qui ont ordonné la remise du produit de la vente des vingt sacs
dont il s'agit; mais cette ordonnance n'a pas eu son exécution.
Cette pétition est remise au citoyen Thibaudeau, sous le n"" 1 966.
18" Pétition de Claude Chaussier exposilive que ce citoyen
obtint, le 18 mars 1798 et sous la caution du citoyen Beaudé, l'ad-
judication, au district d'Is-sur-Tille , de cent trente et un arpents
de bois.
Cette délivrance fut remise le même jour aux citoyens Donatien
Mercier etNicolas Marion, par-devant le directoire du district d'Is-
sur-Tille ; ces derniers, au mois de juillet dernier, cédèrent purement
et simplement l'adjudication au citoyen Beaudé et celui-ci se mit en
mesure de commencer l'exploitation au i5 octobre suivant, con-
formément aux conditions de l'adjudication faite par le directoire
du district et paya les 2/1 deniers montant à 7,666 livres.
Le 29 septembre est survenue la loi qui fixe le maximum du
prix du bois, c'est-à-dire seize jours avant que l'exploitation dont
se trouvait chargé Beaudé ait pu être commencée; il s'est pourvu
au district pour demander la résiliation du marché et, par arrêté
du 1 2 frimaire, confirmé par celui du département de la Côte-
d'Or du ik nivôse, sa demande en résiliation a été rejetée.
Dans cette circonstance, il croit devoir s'adresser à la Convention
et la prier de prononcer, après examen de ses raisons, la résiliation
[de l'adjudication] du 18 mars 1798 et la restitution des sommes
qu'il a déjà payées.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 19^8, à la Commis-
sion des subsistances.
Sur le rapport de Villers, la pétition des adjudicataires des vins
des émigrés, déportés et rebelles de Lyon, dans le district de
Mâcon , soumise à son examen le 2 2 nivôse dernier, sous le n" 1 7 7 1 ,
est renvoyée à la Commission des subsistances.
On renvoie pareillement à la Commission des subsistances, sur
les conclusions du même rapporteur, le mémoire des citoyens Fre-
jacques, Fuzerot, Miellet, Mignardet et autres, adjudicataires de
UCy PROCES-VERBAUX DU COMITE [3 germ. an 11]
ceni vingt arpents de bois dans la foret dite de Charmoi'^', soumis
à son examen le 2a ventôse dernier, sous le n° i83/i.
La municipalité de Mouzon'^', par sa lettre distribuée au citoyen
Thibaudeau, le 29 ventôse dernier, sous le n° 1 8(k), priait la
Convention de lui faire connaître l'usage qu'elle devait faire de plu-
sieurs ballots de mousseline en dépôt dans le bureau des douanes
de sa résidence et sur lesquels elle a provisoirement fait apposer
les scellés. Sur cette lettre, le Comité arrête, conformément aux
conclusions de Thibaudeau, rapporteur, qu'il sera adressé à la
commune de Mouzon la réponse qui suit :
Les Repi'osenlauts du peuple français composant le Comité de commerce de
la Convention nationale,
A la municipalité de Mouzon.
Nous avons vu, par votre lettre du 1 1 nivôse, que vous avez mis des scellés
sur des marchandises saisies qui se trouvaient en la possession de Roussel,
ancien receveur des traites. Nous ne pouvons qu'applaudir au zèle que vous
manifestez pour les inl(?rêts de la République. Si le citoyen Roussel n'a i)oint
fait de déclaration de ses marchandises conformément à la loi sur les accapa-
rements, elles sont dans le cas d'être conlisquées au profit de la République;
mais si elles ont été déclarées, c'est aux parties intéressées à se pourvoir pour
en obtenir la restitution.
Les membres du Comité de commerce.
Villers, chargé de la réclamation de plusieurs tonneaux de suif
et indemnité, formée par Benoît, boucher à Paris, et renvoyée à
son examen le 17 ventôse dernier, sous le n" 19 3 G, expose que
les détails qu'il a de cette affaire ne lui paraissent pas assez sulli-
sants pour qu'il puisse prendre, quant à présent, aucune conclusion.
H propose d'écrire à la municipalité de Vaugirard pour lui de-
mander de plus amples renseignements.
Le Comité adopte celte mesure.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
Villers.
('' S'a[;ll-il (le la forôl de Cliarmois mois (Côlc-d'Or) ou do la l'on'l do
(Moiirtlio-et-Moselle), du liois de Char- Cliamioye (Marne)? — '-' Anloiiiios.
[7 Gi:i!M. \Mi| l)\(îl{ICl][,TUUE, GOMMRP.CK. ETC. IVi?
G E[V T-VI NGT-DEUX I È M E S E V NC E.
7 GERMIN\I, \N II.
Le soptidi. soptic'inc jour du mois de germinal, (Iciixirino ann/'c
de l'ère républicaine, le (Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Thibaudeau, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et adresses
dont l'analyse suit :
1° Lettre du Comité de salut public, en date duiîd ventôse, par
laquelle il rappelle au Comité de commerce le décret du i 0 qui
le charge de présenter sous trois jours à la Convention un rapport
sur les moycm de conserver les animaux les plus utiles à lagricullure ri
au commerce, et l'invite à se réunir au Comité d'agriculture afin de
mettre promptement la Convention en état de prononcer sur cel
objet qui devient d'un intérêt majeur.
Cette lettre est renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n° iQocj.
a" Dénonciation d'abus qui existent dans les approvisionne-
ments en bestiaux pour le service des armées, par les officiers
municipaux de Reims. Ils annoncent que, dans les écuries de l'ad-
ministration fixée à Reims, il y a beaucoup de vaches reconnues
être pleines, et cependant destinées à être abattues. Ils finissent
par demander qu'ils soit pris les mesures les plus promptes pour la
répression d'un abus aussi nuisible à la fécondité.
Cette dénonciation, numérotée ic)()8, est renvoyée au Comité
d'agriculture.
a" P^xtrait du procès-verbal de la Convention nationale, en dalc
du G ventôse, contenant renvoi aux Comités d'agriculture, de
commerce et de salut public, de la question suivante : Convient-il
de fixer le prix de la journée du travail en raison de celui du
pain ?
Renvoyé au Comité d'agriculture, sous le ïf 1971 '''•
à" Réclamation d'indemnité formée par les citoyens Colin et
Ronneville, bouchers, en raison des pertes que leur ont fait éprouver
les fournisseurs de l'armée, en faisant pâturer, dans un parcours
qu'ils tiennent à bail ?ur le territoire de Blanchampagne^^^ les
t'î «Un membre propose la question saluL public, de commerce et d'agriciil-
(le savoir s'il ne convient pas de fixer le ture. Décrété.'' (Procès-verbal dS la Con-
prix de la journée de travail en raison rention, 6 ventôse an 11, p. 2 9 A.)
de celui du pain; il demande le renvoi •-■ Dans la commune do Sailiy (Ar-
do cette proposition aux Comités do dcnnes).
3.^,8 PROCES-VERBAUX DU COMITE [7 gkum. an h]
bœufs et moutons destinés pour l'approvisionnement de l'armée
des Ardennes.
Renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n" 1972.
0° Le Président rappelle que le Comité renvoya, le 27 frimaire
dernier, sous le n° 1678, au Bureau de consultation, pour avoir
son avis, une pétition de Gobert relative à l'invention d'une ma-
chine à carder et à filer les colons dont ce citoyen est inventeur. Il
donne ensuite lecture de la réponse du Bureau de consultation qui
est en faveur de la découverte de Gobert et des encouragements que
sollicite cet artiste.
Le Comité renvoie, en conséquence, cette affaire au rapport du
ciloyen Haussmann.
6" La Commission des subsistances fait passer son avis sur le
mémoire des corroyeurs de Paris sur la rareté des cuirs, et renvoyé
à son examen le 1 2 ventôse, sous le n" 1929. Cette Commission
observe que la demande des corroyeurs, qui consiste à faire or-
donner la suspension des réquisitions de cette marchandise, afin, y
est-il dit, d'en rétablir le commerce et la libre circulation dans
toute la Piépublique, est formellement contraire aux dispositions
des arrêtés du (^omité de salut public des 1 2 et 19 pluviôse der-
nier'^', mais qu'il serait peut-être avantageux de l'accueillir main-
tenant.
Le (ïomité, sans s'arrêter à cette dernière considération, passe
à l'ordre du jour sur la demande des corroyeurs.
5° [bis] Lettre du Ministre de l'intérieur, en date du 17 plu-
viôse, par laquelle il rappelle celle écrite par l'un de ses prédéces-
seurs, le 2 août 1793, sur les motifs qui l'engageaient à sus-
pendre le payement de la prime de 8 livres par quintal réclamée
par les armateurs du navire le Gaulois, de Bordeaux, pour avoir
introduit à Bilbao 8,075 quintaux de morue sèche.
Cette suspension est fondée sur ce que les parties déclarantes
ont omis d'énoncer dans la déclaration le poids des morues intro-
duites, formalités prescrites par l'article 2 de l'arrêt du 18 sep-
tembre 1785 '-^.
(') L'arrêté du 1 a pluviôse était '*' Arrêt fin Conseil qui accorde dos
relatif à l'hahillement et à l'cqui- primes d'encour;i<jemenl aux négociants
pemiMil (les citoyens compostinl les ar- français (jui transporteront des morues
inéos de la il(''pnl)li(jue (Aiu.Ar.n, Hccneil sèches cl de pèche nationale dans les
di's Actes du Comité de S(dut pnhlic, îles du Vent et sous le Vent, ainsi (jue
tome \, p. 5()/i); — celui du 19 plu- dans les ports d'Europe tels que ceux
viôse ré;jlenientait la fahiication des d'Italie, d'Espagne et du Portugal. —
ohjels d'habilli'ment et (ré<|ui|ii'ment Voir les arrêts di'S () mai 177?), 5 fé-
(il'idon, p. 7'i7). vrier 17X0, 11 février 17^7.
[7 GEUM. \N iij D'AGIUGULTUUE, COMMERCE, ETC. Ud
Le Ministre demande si, malgré cette omission, il peiil ordonner
le paycnient de la prime réclamée.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numé-
rotée 1962 (V. i33o).
6" [î/.s] Pétition de la citoyenne Pallouis expositive qu'elle a
trouvé le secret de teindre la soie en écarlatc; elle fait hommage
à la Nation de sa découverte, se soumet à faire les expériences
qui seront jugées nécessaires pour en constater les avantajjcs et
demande que, dans le cas 011 le résultat serait en sa faveur, il lui
soit accordé la récompense promise aux inventeurs utiles.
La citoyenne Pallouis annonce que, si une indemnité lui est
accordée, elle l'emploiera à augmenter le nombre des ouvriers
qu'elle occupe dans sa manufacture à Versailles.
Le Comité charge le citoyen Haussmann de l'examen de cette
affaire, numérotée 1966^^1
y" Pétition des députés de la République de Mulhausen rela-
tive aux obstacles qu'éprouvent les manufactures de cette Répu-
blique pour faire fder en France les matières premières nécessaires
à l'aliment de leurs fabriques.
Remise au citoyen Haussmann, sous le n° 1969.
8" Pétition du citoyen Brun l'ainé expositive du refus que fait
la municipalité de Mâcon de lui remettre soixante- deux balles de
marchandises que feu son frère expédia de Paris dans le courant
d'août dernier, à la destination de Montpellier, sous prétexte qu'il
n'a pas pu produire un certificat de propriété.
Le pétitionnaire demande que la municipalité de Màcon, qui a
fait arrêter et retient ces marchandises, ne puisse plus longtemps
s'opposer à ce qu'elles suivent leur destination.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numé-
rotée 1973.
Le citoyen Haussmann fait un rapport sur le plan d'un Trilmi
social, du citoyen Maillou, ci-devant avocat, distribué le 23 ven-
tôse dernier, sous le if 1890.
Le rapporteur, après avoir examiné les détails et l'ensemble de
ce plan, annonce qu'ils ne sont rien moins que satisfaisants; il en
donne un aperçu, d'après lequel le Comité juge les calculs du
citoyen Maillou erronés et son projet inadmissible.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur la pétition des citoyens
Gouge et Gaillard frères, négociants commissionnaires à Commune-
Affranchie, distribuée le 2 de ce mois, sous le n° igôy, et tendant
^'^ Sur les inventions de la veuve Pallouis, voir F'- i /453'.
350 PROGÈS-VEUBAUX DU COMITÉ [7 germ. an 11]
à oLlcnir la remise de deux paquets renfermaut des assifjiiuls,
adressés aux pétitionnaires le 7 pluviôse dernier, par le directeur
des messageries à Genève, lesquels paquets ont été arrêtés à leur
arrivée en France et envoyés à Paris au vérificateur en chef des
assignats, pour être examinés.
Le rapporteur propose et le Comité adopte le projet de décret
qui suit :
c^La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité de commerce, décrète que le vérificateur en chef des assi-
gnats remettra aux citoyens Gouge et Gaillard les deux paquets
d'assignats expédiés à leur adresse à Commune-Affranchie, par les
citoyens Bonnet, Bourdillon et Ferrier, directeurs des voitures pu-
l)liques à Genève, le G pluviôse dernier '^^. 7-)
Le citoyen Haussmann rend compte de la pétition des citoyens
Weber et Blech , renvoyée à son rapport le 2 de ce mois sous le
n" 19/16 et relative à la manufacture d'indiennes établie à Dornach,
qui avait été mise dans l'inaction par arrêté du département du
Haut-Rhin et remise ensuite en activité par ordre du Comité de
salut public.
Le rapporteur conclut à ce qu'il soit écrit au département du
Haut-Rhin pour lui demander de nouveaux renseignements sur
cette affaire.
Le Comité adopte cette conclusion.
Le même rapporteur fait renvoyer au Comité des ponts et
chaussées la pétition remise à son examen, le a de ce mois, sous
le n" 1961, par laquelle les voituriers par eau de Rouen à Paris
se plaignent des vexations qu'ils éprouvent et des sommes exorbi-
tantes qu'ils se trouvent obligés de payer pour le passage de leurs
bateaux au Pont-de-l'Arche et à Poses.
Le même rapporteur rend compte de la pétition, renvoyée à
son examen le ati ventôse dernier, sous le n" 19/18, par laquelle
le citoyen Le Roux, chapelier, propose d'élever à Étampes une
manufacture de chapellerie qui serait étabhe dans les bâtiments
nationaux de cette ville pour le compte de la République et pour
le service des troupes françaises.
Le Comité arrête , conformément aux conclusions du rapporteur,
(pi'il n'y a lieu à dt'libérer sur la j)roposition du citoyen Le Roux
jus(|u'à ce qu'il y ait des offres et soumissions.
Le citoyen Haussmann rend compte d'une pétition renvoyée à
son examen le 2 de ce mois, sous le n" 1968, par laquelle le
i" DùcnHO l(^ I :{ <;ci'miiial. ( Noln en iiiargi! du Pron'is-vcrlHil ilu Cmnité.)
[7 cEKM. AMi| I) AdUlCULTllUE, COMMERCE, ETC. 351
citoyen Mauray, demeurant à Paris, rue Saint-Victor, propose
d'établir sur la section des Sans-Culottes de cette ville et dans un
des bâtiments nationaux ci-devant appelés Saint-Victor et Saint-
Nicolas, une manufacture de draps qui serait mise en récpiisition
pour le service des troupes de la République, et qui serait nommée :
Manufacture de draps libre des Sans-Culottes.
Le Comité arrête, conformément aux conclusions du rapporteur,
qu'il n'y a lieu à délibérer sur la proposition du citoyen Mauray
jusqu'à ce qu'il ait fait des offres et soumissions.
Le Président lève la séance à i o heures et demie.
V
ILLERS.
CENT-VINGT-TROISIÈME SÉANCE.
t -2 GERMINAL AN II.
Le duodi, douzième jour du mois de germinal, deuxième année
de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Viliers, président; Chauvin, secrétaire;
Thibaudeau, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et mé-
moires dont les extraits suivent :
i" Pétition du tribunal de commerce de Limoux par laquelle
il demande si un citoyen qui a vendu des marchandises de
première nécessité, le 39 septembre dernier, à un prix au-
dessus du maximum, est obligé de rendre le surplus excédant
le prix du maximum quoique les objets vendus n'aient été livrés
et payés que le 7 octobre suivant, conformément aux conditions
du marché.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numérotée
1983.
2° Réclamation faite par les citoyens Pigeon et Froger, mar-
chands à Tours, contre un jugement du tribunal consulaire de
Nantes qui les condamne à n'exiger que le prix fixé par la loi du
ijc) septembre, sur des cuirs vendus en août dernier, à un tanneur
de Châteaurenault.
Les réclamants observent que les marchandises ont été payées et
(|ue le marché a été consommé plus d'un mois avant la loi du
29 septembre.
Sur cette affaire, numérotée 1982 , le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur la loi.
3" Propositions faites par le citoyen Pietsch, chirurgien-major
352 PROCES-VERBAUX DU COMITE [12 germ. an h]
au premier bataillon du Bas-Rhin, de fournir aux moulins à papier
des matières en assez grande abondance pour y maintenir toiile
l'activité dont ils sont susceptibles.
On passe à l'ordre du jour sur ces propositions, numérotées
1981.
4° Pétition des commissaires préposés à l'apurement des comptes
de la Chambre de commerce de la Rochelle par laquelle ils de-
mandent une interprétation à la loi du 5 septembre 1793, afin
qu'à la faveur de cette interprétation, ils n'éprouvent plus les dilli-
cullés qu'on leur oppose pour le recouvrement des sommes dues à
la ci-devant Chambre de commerce de la Rochelle. Ils demandent
aussi que la loi du 5 nivôse soit interprétée, afin de savoir si les
dispositions de cette loi qui déclare propriétés nationales les biens
appartenant aux tribunaux consulaires ne sont pas applicables aux
biens tant meubles qu'immeubles que possédaient les ci-devant
Chambres de commerce.
Cette pétition, numérotée 1978, est remise au citoyen Villers'^'.
5° Pétition du citoyen J. Bradard expositive qu'il a découvert
les moyens de faire du savon d'une qualité supérieure et qu'il
lui serait possible d'en approvisionner Paris au prix du maxi-
mum.
L'examen de cette pétition, numérotée 1977, et des demandes
du citoyen Bradard, est renvoyé au rapport du citoyen Thibau-
deau.
G" Pétition du citoyen Montillou expositive qu'il s'est rendu
adjudicataire, au district de Bar-sur-Seine, d'une petite portion de
bois située près de cette ville ; que les conditions de l'adjudication
l'exposent à des pertes considérables , enfin , qu'il est sans ressources,
et conséquemment dans l'impossibilité de faire honneur à ses
engagements. 11 demande qu'il lui soit accordé une indemnité ou la
résiliation de l'adjudication dont il s'agit.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité d'agriculture, sous le
n" 197^1.
7" Représentations de la Société populaire de Morteau''^' sur la
pénurie de la viande de boucherie ; elle sollicite une indemnité
pour les citoyens de son arrondissement qui ont été obligés de tuer
leur bétail au prix du imirimum.
Renvoyées au Comité des secours, sous le n" 198/1.
8" Lettre du citoyen Delamain, négociant à Jarnac'^^ annon-
(') Le dossier de rapni'cmenl dos comptes est dans F'- 907. — ^-' Doulis. — *''' Clia-
rentc.
[i.^ (lEUM. AN II] irAr-UICULTUllK, œMMmiCK, ETC. 353
ciative que deux maisons de commerce, l'une à Altona, l'aulrc à
Pliiladelphic, lui ont promis de lui envoyer deux carf^aisons de blé;
il demande qu'il lui soit permis de leur expédier en retour des
eaux-de-vie.
lienvoyé à la Commission [des subsistances], sous le
""1979-
if Vues et projets du citoyen Darier, de Rouen, sur l'expédi-
tion générale des Postes.
Le plan de ce citoyen a pour objet d'offrir tout à la fois célérité
de correspondance, utilité de communication, économie de dépense
et sûreté publique et particulière.
Renvoyés au Comité des finances, sous le n" 179^.
10° Adresse de la Société populaire de Briey"' par laquelle
elle demande la levée des scellés apposés sur les magasins de la
Compagnie des Indes et qu'il soit incessamment procédé à la vente
en partie des objets qu'ils renferment.
Cette Société représente de plus que les tanneurs établis dans
ses environs manquent d'buile pour la préparation des cuirs et
demande qu'il leur en soit délivré.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n" 197.5.
11° Adresse de la Société républicaine séante au Puy, sur l'en-
couragement de /i 0,000 livres précédemment sollicité par la
municipalité de cette ville et appuyée par le département de la
ilaute-Loire pour la formation au Puy d'une manufacture de draps
en large.
Cette adresse, numérotée i38G, renvoyée au rapport du citoyen
Villers le 3 septembre dernier, a été remise au citoyen llaussmami
ainsi que les pièces numérotées 1 0 0 5 qui ont servi à faire rendre
le décret du G juin dernier, relatif aux encouragements des maïui-
factures de la Haute-Loire, dont la société du Puy demande le
rapport.
Haussmann fait un rapport sur la pétition des députés de la
République de Mulhausen renvoyée à son examen, le 7 de ce mois,
sous le n" 1969 et tendant à obtenir en faveur des manufactu-
riers de cette ville la faculté qui vient de leur être refusée, de faire
filer en France, comme par le passé, les matières premières néces-
saires à l'aliment de leurs manufactures, en se soumettant aux
lormalités qui seront jugées nécessaires pour prévenir les abus et la
fraude.
Le rapporteur propose et le Comité arrête (jue cette réclamation
d' Moselle.
IV- 23
354 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i-i germ. an iiJ
sera renvoyée au Comité de salut public, avec la lettre dont voici
la teneur :
Les Représentants du peuple français composant le Comité de commerce
de la Convention nationale ,
Au Comité de salut public de la Convention nationale.
Nous vous renvoyons une pétition qui nous a été adressée par les manu-
facturiers de draps à Mulhausen , tendant à obtenir la libre rentrée chez eux
des laines filées par des ouvriers français et cela eu exemption des dispositions
de la loi du i o frimaire. Les pétitionnaires prétendent que cette exemption
sera utile aux ouvriers et avantageuse à la Républi(|ue française. Nous
sommes d'un avis contraire. Les manufactures de Mulhausen ne peuvent
prospérer qu'aux dépens de celles du département du Haut-Rhin, car les
ressources, les localités et l'industrie sont les mêmes.
Aujourd'hui Mulhausen demande une exception pour les laines, demain
celte ville en demandera pour les toiles imprimées. Si ces voisins veulent,
comme ils le prétendent, se rendre utiles à la France, qu'ils suivent alors
l'exemple de ceux de leurs concitoyens qui, depuis que Mulhausen est cernée,
ont (Habli des manufactures de toiles peintes et des filatures dans le départe-
ment du Haut-Rhin, notamment à Guebviller, à Cernay et à Thaun. Si la
Convention nationale accordait aux Mulhausais les exceptions qu'ils sollicitent,
et pour lesquelles ils intriguent depuis si longtemps, les filatures et les ate-
liers nombreux du département du Haut-Rhin, qui manquent (Ujk d'ouvriers,
seront totalement abandonnés, car les ouvriers ([ui, dans ces contrées, sont
très attachés au numéraire, iraient de préférence travailler à Mulhausen, où
tous les payements se font en espèces sonnantes. Les manufactures et tout le
commerce du département du Haut-Rhin ressentent, depuis longtemps, l'effet
flicheux de cette différence de payement, elle leur fait manquer en grande
partie les ouvriers, les marchandises et les denrées qui leur sont nécessaires.
Mulhausen est peut-être la cause principale des obstacles que la circulation
des assignats éprouve dans le département du Haut-Rliin. La dépiitation du
Haut-Rhin est instruite de ces circonstances et pourra vous donner de grands
échiircissements sur les inconvénients qui résultent dans ce moment-ci de nos
relations avec Mulhausen.
L(! Comité est donc d'avis (jiie pendant la guerre il ne soit fait aucune
exception pour la ville d(î Mulhausen; qu'il leur soit seulement accoidé
la permission de faire revenir en l'ranchise les laines qu'ils ont envoyées à la
filature dans le département du Haul-Rliin avant le décret du lo frimaire.
Nous venons d'apprendre que cette ville a passé avec les agents de la
République un marché de 20,000 à 3o,oo() aunes de draps sous la condition
d'obtenir du Comité de salut public de ses laines, etc.
Citoyens collègues, ceci n'est (pi'un piège (jtie tendent les Mulhausais
j)oui' parvenir à leur but; nous n'avons pas besoin de leur indusliic, car
elle ne se fait qu'aux dépens de la nôtre, et s'il est important de favoriser la
fabrication des draps, vous trouverez les mêmes ressources dans les manu-
factures du Haut-Rhin, principalement daus celle du citoyen Dollfus, à
(îuebvillei-. orip-iuaire de MulhauscMi. ^
Le citoyen llausniann fait un rapport sur la pétition à lui remise
h) 7 de ce mois, sous le n" KjliG, par laquelle la citoyenne Pal-
[i 2 GEMI. AN II] irAGHIGlJI.TlJUE, COMMKKCH, ETC. 355
louis, cjul expose avoir trouvé le secret de leindre la soie en écar-
late, fait hommage de cette découverte à la Nation, et demande
qu'il lui soit accordé la récompense promise aux inventeurs utiles.
Sur les conclusions du rapporteur, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé sur ce que cette pétition n'est ni sif^mée, ni appuyée
do pièces probantes.
Le Président Irve la séance à i o heures.
Vn^LEPuS.
GENT-VINGT-QUATRIEME SEANCE.
17 OERMINVL \\ II.
Le septidi, dix-septième jour de germinal, deuxième année de
l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Hausmann.
La séance est ouverte par la lecture et distribution des pétitions
et adresses dont les extraits suivent :
1" Pétition par laquelle les citoyens Norbert et Pialus père et
(ils proposent un projet d'entreprise dont le but est de réparer les
halages qui sont impraticables et de conserver les bateaux et ton-
neaux susceptibles de réparations ; ils demandent qu'il soit défendu
de briser les bateaux et tonneaux susceptibles de réparations; ils
demandent qu'il soit défendu de briser les bateaux et tonneaux qui
n'auraient pas été mis hors de service ^''.
Cette pétition, numérotée 1985, est renvoyée à la Commission
des travaux publics.
a" Propositions faites par la citoyenne Goui d'établir une ma-
nufacture de savon noir, en obtenant du Gouvernement l'avance
des fonds nécessaires pour se procurer les matières premières sur
sa responsabilité.
Renvoyée à la Commission des subsistances, sous le n° 1 (jS'y.
o" Pétition par laquelle les citoyens Guillermin et Jullet exposent
avoir acheté en juillet 1 -ygS , à la foire de Beaucaire, dix-huit balles
de laines étrangères à prendre dans les magasins des radeaux à
('' Sur la démolilion des bateaux, loués. Un arrêt du Conseil du 22 sep-
après un voyage, voir l'article de M. Lk- tembre 1786 condamna cet usage...
TAGONNODS déjà cïté , p. 38/1 : ffLes dif- les marchands de la Haute-Loire pro-
licultés de la remonte avaient dévc- testèrent contre cet arrêt; les frais de
ioppé Tusagc de «vendre et détruire n remonte égalaient en ell'et le prix d'un
à leur arrivée à Paris les bateaux bateau ... ^^
23.
356 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17 germ. an ii]
Tarascon. Ces laines furent ensuite pesées, emballées, numérotées
et remises aux citoyens G. Fieron, Grand et Compagnie, commis-
sionnaires, avec une lettre de voiture pour les faire parvenir à
l'adresse donnée, moyennant 8 livres le quintal. Ceux-ci [disent]
qu'ils ont bien eu en magasin dix-buit balles de laines, mais que
n'ayant pas reçu de lettre de voiture, ils ignorent à qui ces balles
appartiennent et refusent en conséquence de les remettre aux récla-
mants. Ces derniers demandent à être autorisés à poursuivre juridi-
quement les citoyens Fieron, Grand et Compagnie.
Sur cette affaire, numérotée i()8(S, le Comité passe à l'ordre
du jour^'^
k" Le Président donne lecture d'une pétition par laquelle les
citoyens Cliarvillat et Talon proposent d'établir à Riom une
fabrique de toile qui serait uniquement employée pour le service
de la marine et des troupes de la République.
Les pétitionnaires demandent pour cet effet à être autorisés à
mettre en réquisition les fils, chanvres et les ouvriers qui seraient
nécessaires pour donner à leur établissement le plus d'étendue et
d'activité possible.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission des subsistances,
sous le n" 1989.
5" Lettre du citoyen Bréard, commis caissier de la manufacture
de papiers peints, rue Saint-Nicaise, e\positive que depuis lincar-
cération du citoven Anisson Dupéron, propriétaire de celte ma-
nufacture, il n'a pu continuer les payements qu'il a régulièrement
faits jusqu'à présent aux ouvriers qui v sont atlacliés, ce qui fait
perdre sensiblement toute l'activité qu'a eue cet établissement.
Le |)étitionnaire demande à être autorisé à se procurer du ci-
toyen IJupéron les mandats nécessaires pour l'acquittement des
sommes qu'il a à compter et à se faire fournir par les différents
receveurs de ce citoyen les fonds dont il a besoin.
Le Comité renvoie cette lettre, numérotée 1 ()<)(), au CiOmité de
sûreté générale ^■-^.
G" Réclamation du cito\('n Rorel contre les injustices qu'il a
éprouvées de la part des Ministres français et de leurs agents,
relativement à la vente qui lui fut faite par le Gouvernement de
vingt-deux bâtiments richement chargés , pris sur les Anglais. Il
demande ([ue l'apurement de ses comptes soit renvoyé à des ar-
('^ Arcli. nat., F'- 5'i8. damné à mort par le Tribiinal révolu-
'"-) Anisson Dupéron, dirocleur cli- lionnaire le (5 floréal. Sur la complabi-
rimjirimerie royale di'puis 1788, avail lité des diverses entreprises d'Anisson,
élé arrêté en {jerminal an 11; il fut con- voir Arcli. nat., (i /)/i8, d' 1/17.
[i7 cKini. \Mi] D'AGRIGULTIJUE, COMMERCE, ETC. 357
bitrcs qui, nommés respectivement par les parties intéressées,
soient tenus de donner leur décision dans le délai de trois
mois.
Ces réclamations, numérotées 1991 , sont renvoyées au Comité
de marine.
y° Offres faites par le citoyen David Marti, de Berne, de fournir
à la République française 100 quintaux de savon par mois au prix
de 65 livres argent de Suisse et au poids de ly onces.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" 1992.
8° Représentations des préposés des douanes de l'inspection de
Sarreguemines, sur le refus qu'ils éprouvent de la part des habi-
tants de ce pavs d'être admis à la distribution annuelle des
affouages et au partage des biens communaux, quoique ayant
constamment pavé toutes leurs impositions locales. Ces citoyens
réclament contre le refus qu'ils éprouvent et contre la différence
des taxes qu'ils supportent suivant les municipalités où ils sont
imposés; ils observent, en outre, que devant être taxés à raison de
leurs traitements, leurs impositions ne doivent point varier.
Ces représentations, numérotées 1998, sont remises au citoyen
Villers.
9° Explications demandées par les juges du tribunal du dis-
trict de Bagnères afin de terminer les difficultés que présentent
les dispositions de la loi du 99 septembre 179^ relative au
maximum.
Renvovées à la Commission des subsistances, sous le n" 199^.
10° Plaintes de la Société populaire de Beaune''' sur les abus
que se permettent les directeurs des postes et leurs facteurs pour
la remise des lettres et paquets à l'adresse des défenseurs de la
patrie. Cette Société demande, pour prévenir ces abus, que les
facteurs auprès des bataillons soient tenus d'inscrire sur un registre
le nombre des lettres qu'ils recevront et de désigner le nombre de
celles qui seront chargées.
Renvoyées au Comité des finances, sous le n" 1995.
Un membre expose que, dans la séance du 1 2 ventôse dernier, le
Comité arrêta de renvoyer à la Commission des subsistances, pour
avoir son avis, les observations, numérotées 1929, des corroyeurs
de Paris, sur la rareté des cuirs et sur les moyens de rétablir la
libre circulation de cette marchandise dans toute la République; il
ajoute que, le 2 de ce mois, la Commission ayant fait parvenir sa
réponse, il serait convenable que le Comité en adressât copie au
(" Côto-d'Or.
358 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [170KUM. ami]
Comité de salut public ainsi que des observations des corroyeurs
de Paris, afin que sur le tout il soit statué ce que de raison.
Cette proposition est mise aux voix et adoptée.
La séance est levée à 1 0 heures.
VlLLEP.S.
CENT-VINGT-CINQUIKME SEVNCE.
97 GERMIMAL AN II.
Le septidi, vingt-septième jour de germinal, '^* année de l'ère
républicaine , le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Haussmann, Thibaudeau.
La séance est ouverte par la distribution des lettres, pétitions et
mémoires dont les extraits suivent :
1" Pétition des citoyens Bezardois et Compagnie, tanneurs à
Rennes, expositive qu'ils ont élevé dans cette ville un établissement
considérable pour la fabrication des cuirs de toute espèce, lequel
établissement leur a coûté des sommes considérables. Ils demandent,
pour pouvoir continuer leur entreprise et lui donner le degré d'ac-
tivité et d'étendue qu'ils désirent, une somme de /io,ooo livres sans
intérêts pendant quinze ans, moyennant cautionnement et que les
cuirs des bœufs tués à l'armée soient vendus publiquement.
Le Comité renvoie au Comité de salut public cette demande,
numérotée 1997-
a" Lettre par laquelle le citoyen Thirion l'aîné annonce avoir
élevé à Cires-les-Mello , district de Senlis, une manufacture de
draps, dans laquelle il propose d'employer utilement les sourds-
muets qui sont à la charge de l'Etat.
Remise au citoyen Thibaudeau, sous lo n" 1998.
3" Dénonciations ([ue fait la Société populaire de Bar-sur-Aube.
d'abus mercantiles tendant à faire passer à l'étranger les sirops
fabriqués avec des sucres fondus, et à soustraire par ce moyen les
sucres à l'exécution de la loi qui en lixe le prix.
Renvoyées à la (loinmission dos subsistances, sous le n" 1999-
A" Réclamations d'indemnités formées par le citoyen Gaspard
Colné, tanneur, pour raison des pertes que lui a fait éprouver
l'exécution de la loi du 29 septembre 1793 qui fixe le prix des
denrées de première nécessité; il représente qu'il se trouve dans In
cas (le la loi qui accorde des secours aux négociants qui ont ponhi
lour foiiiine.
[-37 GEUM. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 359
Le Comité, sur la proposition d'un membre, ajourne cette récla-
mation portée sous le n" aooi.
5" Vues générales du citoyen Sarton sur le commerce des pro-
ductions de la République française et de ses colonies.
Remises au citoyen Haussrjiann, sous le n" 200 3.
6° Pétition du citoyen Seiiovert tendant à faire lever les dilli-
cultés qu'il éprouve de la part du département de Saone-et-Loire,
relativement à la remise qu'il sollicite de 1,080 livres de tabac
arrêtées dans le ressort de ce département, et qu'il d(îclare avoir
adressées, vers la fin de juillet dernier, au citoyen Barthélémy
Camel, de Lyon, pour les faire ensuite parvenir au citoyen Ram-
bert, à Romans.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du y 5 plu-
viôse, sur cette pétition numérotée 2006.
7" Propositions faites par les citoyens Massé oncle et neveu,
d'élever à leurs frais un atelier oii seraient occupés des femmes et
des enfants depuis l'âge de dix ans, à préparer des laines, plumes
et crins; ils demandent, pour cet effet, l'usage du ci-devant château
de Trilh, situé dans le ressort du district des Andelys, département
de l'Eure (D.
Renvoyées au Comité de salut public, sous le n" 2009'.
8° Lettre du iMinistre de l'intérieur par intérim, en date du
2 à germinal, par laquelle il instruit la Convention de la situation
actuelle de la manufacture de tapisseries établie à Beauvais et de la
situation pénihle des familles qui y étaient employées. 11 représente
que cet établissement a entièrement perdu son activité depuis la
retraite du citoyen lAlenou, entrepreneur. Le iMinistre ajoute que,
conformément au' décret du 17 brumaire, le district de Beauvais
s'est occupé du remplacement du citoyen Menou, et que |)ersonne
ne s'est présenté pour lui succéder; il termine en demandant que
la Convention statue sur le sort de cette manufacture et sur celui
des ouvriers.
Cette lettre, numérotée 2002 , est remise au citoyen Chauvin ^-K
9" Pétition de Pierre-Jérôme Brayond, natif de Fribourg, en
Suisse, expositive que, réformé de la maison Rohan Chabot, à la-
quelle il était attaché, il avait formé le projet de retourner dans sa
patrie pour v faire le commerce de quincaillerie et que pour cet
(') Ne faut-il pas lire «le Thuit'', de demander au Minisire do rinlérieur
château au nord-ouest des Andelys? de chercher les moyens de venir à son
^^) C'est le i5 pluviôse an 11 que le secours. (Voir le livre de M. T.\nLK
district de Beauvais avait examiné la [descliichte dcr Arhfititrklnsse. . .] pré-
situation de la manufacture et décidé cédemment rite, p. 95.)
360 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 germ. an iij
effet il avait acheté des rubans de rebut, des tabatières, éventails
et autres objets de mercerie. Les coupons de rubans, partie de son
emplette, étant de couleur et de fabrique proscrites pour le sol de
la République française , ont donné lieu à son arrestation ; il réclame
contre cet acte d'autorité, sollicite sa liberté et celle du commerce
avec les nations neutres et amies de la République, c'est-à-dire la
facilité d'exporter en Suisse les objets qu'il destine pour commencer
l'établissement de commerce qu'il désire élever dans sa patrie.
Cette pétition, numérotée 2011, est renvoyée à la Commission
des subsistances.
1 0° Pétition des jeunes citoyens de la commune de Rar-sur-
Ornain par laquelle ils demandent que l'administration des postes
se conforme, pour la dénomination des jours de départ et d'arrivée
des courriers, au nouveau décadaire décrété par la Convention.
L'objet de cette pétition, numérotée 9008, est ajourné.
1 1" Réclamation faite par les citoyens S. Joyer, Cholet, Jaquet
et C'% contre l'arrestation au bureau de la douane de Solre-le-Ghâ-
teau^^', de vingt balles de linons, gazes et batistes qu'ils avaient
expédiées pour l'étranger.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, numé-
rotée 2010.
Un membre, chargé de l'examen du mémoire (numéroté 1/186)
par lequel les administrateurs du Rureau provisoire de commerce
do Marseille réclament contre le décret du \h frimaire qui porte,
article 9 : r^que les administrateurs (de ce bureau), qui se sont
maintenus dans leurs fonctions depuis la promulgation de la loi
du () septembre i7()2 , seront mis en état d'arrestation, et tenus de
rendre compte au directoire du district de Marseille du montant
des droits qu'ils ont continué de percevoir sur les marchandises,
d'en faire le versement, dans le délai d'un mois, dans la caisse du
receveur du district, ainsi que des sommes enlevées à l'Hôtel des
monnaies, etc.r,
Fait le rapport suivant :
I )'après le rap])ort de vos Comités de commerce et d'agriculture . vous avez
di'crdtë le 1 A frimaire que tes administralours du Rureau de commerce de Mar-
seille qui avaieul conliuué leurs fonctious contre les dispositions de la loi
du (j [B] septembre 1792*"' seraient mis en état d'arrestation et rendraient
comj)te des deniers qu'ils avaient reçus.
"' Nord. v(>s; à Marseille c'étaient les Consorva-
'■-) Il s'.tjjil (In (lôrrel (in f) sep- tours do la sanlii qui (Haient chargt's
lemhro 179^^ relatif aux droits perçus de les percevoir et d'en verser le pro-
pap les Chamlircs de comuicrce; ces duit, tous les mois, dans la caisse du
droils ('■liiii'ul iirov isnironn'iil ronser- rocevour do disiricl.
[37 OEUM. ami] D'AGRICULTURE, commerce, etc. 361
Ce décret a été oxécule ; les adrainistraleurs ont élé mis en état d'arresta-
tion et le district de Marseille a nommé des commissaires pour examiner leurs
comptes. Le 1 7 pluviôse , ces comptes ont été examinés et le 9 9. du même mois ,
ils ont été reçus au district, qui les a trouvés exacts.
Il est nécessaire de vous rappeler en peu de mots les motifs qui avaient
déterminé votre décret du 1 4 l'rimaire.
L'Assemblée législative [Constituante], en supprimant, le 97 septembre
1791, toutes les Chambres de commerce dont l'existence annonçait encore
des conspirations, n'avait indiqué aucune mesure pour la réception des mar-
chandises du Levant ni pour plusieurs autres objets dont Marseille est parti-
cidièrement chargée.
Cette ville , voulant prévenir les malheurs qu'un pareil oubli pouvait occa-
sionner, fit un règlement pour l'établissement d'un Bureau provisoire de com-
merce qui fut approuvé par le district et confirmé par le déparlement le
9.I1 juillet 1792.
Le 6 [5] septembre suivant, l'Assemblée législative rendit un décret qui
attribua aux Conservateurs de la santé la perception des droits dont le Bureau
de commerce était chargé et qui fixe le mode de comptabilité et de liquida-
tion de l'une et l'autre de ces administrations.
Les membres du Bureau provisoire du commerce étaient, disaient-ils, dis-
posés à se soumettre à cette loi , mais le Conseil général arrêta le 1 4 janvier
suivant qu'il serait fait à la Convention nationale une pétition sur cet
objet et que le Bureau provisoire- subsisterait jusqu'à ce qu'elle eût pro-
noncé.
Cette pétition donna lieu au décret du 3i mars 1798 qui a maintenu pro-
visoirement le Bureau de commerce et d'après lequel il semblait ne pouvoir
se dispenser de continuer ses fonctions.
Nous n'examinerons pas ici si , malgré l'arrêté du Conseil général de la com-
mune , le Bureau ne devait pas d'abord obéu" au décret du 6 [5] septembre 1792.
Il paraît qu'il était violenté par une municipalité criminelle.
Nous n'examinerons pas la conduite de celte municipalité qui s'oppose à
l'exécution d'une loi ; ses membres les plus coupables ont été punis.
Nous n'examinerons pas, enfin, si le décret du 3i mars 1798 a été surpris
à la Convention. En le rendant, vous paraissez n'avoir eu d'autre objet (jue
de vous instruire plus parfaitement de la réclamation.
Mais le Directoire du département , étant en état de présenter tout l'avan-
tage que les ennemis de la Réj)ublique pouvaient en tirer, se détermina à
suivre l'exécution du décret du 6 [5] septembre précédent ; en conséquence
il prit un arrêté le 20 vendémiaire pour parvenir à la liquidation du Bureau
de commerce. Cet arrêté a été exécuté , et il a été versé à différentes époques
dans la caisse du bureau des Conservateurs de la santé une somme de
86,171 1. 10 s. 1 d.
Il était encore un fait grave dont les administrateurs étaient accusés ;
c'était d'avoir fait transporter, de la Monnaie dans leur caisse , des sommes
considérables pour soutenir la rébellion.
11 est très vrai que le 1 5 août dernier, le receveur du Bureau de commerce
fut sommé par cette même municipalité qui, peu de temps auparavant, s'était
op])osée à l'exécution de la loi, de recevoir dans sa caisse la somme de
532,000 livres en numéraire, mais le Bureau de commerce ne paraît pas avoir
participé à cette voie de fait ; ceux qui en étaient les auteurs ont été punis
sans qu'il en soit résulté aucune preuve contre les membres de ce Bureau , et
362 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 geum. an h]
le 5 octobre suivant celte somme a été rétablie eu entier dans ia Monnaie :
ce qui est constaté par un procès-verbal du département.
Les membres du Bureau provisoire de commerce à Marseille s'étant con-
formés à votre décret du 1 4 frimaire en rendant leur compte ; le compte
ayant été trouvé bon, et reçu comme il est constaté par l'arrêté du district du
22 pluviôse; n'étant pas d'ailleurs coupables du transport, de la Monnaie dans
leur caisse, de cette somme de 5oo,ooo livres, vous aurez à prononcer sui
l'état où ils sont depuis quatre mois.
Ils vous observent seulement que leur patriotisme ne peut élre suspocl
puisque le déparlement des Bouches-du-Rhône s'intéresse à leur sort et qu'on
paraît disposé à les employer comme agents de la République.
Voici le projet de décret :
« La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de sûreté générale, de commerce et d'agriculture, consi-
dérant qu'il est constaté, par l'arrêté du district de Marseille du
22 pluviôse, que les membres du Bureau provisoire de commerce
de cette ville ont rendu le compte qui leur était prescrit par la loi
du 1 /i frimaire dernier,
Rapporte celle du 3i mars 1798 et décrète que les représen-
tants du peuple qui sont actuellement dans le département des
Bouches-du-Rliône feront mettre en liberté les citoyens Boyer,
Gimon, Benêt, Weme, Hugues et Capefigue, ci-devant membres
dudit bureau s'il n'existe contre eux aucun autre fait que ceux qui
ont motivé le décret du là frimaire.»
Le Comité adopte ce projet de décret'''.
L(» Président lève la séance à 10 heures un quart.
Vii,i,Kns.
CKINT-VINGT-SIXIEME SEANCE.
'T! FLOi\i;\r, A\ II,
Leduodi, deuxième jour du mois de lloréal, deuxième .nîuéo
de la République française une et indivisible, le Comité de com-
merce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Tbibaudeau , Champigny-Clément.
La séance est ouverte par la distribution des pièces et mémoires
dont les extraits suivent :
r Pétition par l;iqu(^lle le citoyen Blot, marchand à Troyes,
C Li' (locrcl fut oxnniini'', on sranco pli'nii'ro du (lomili'', io î?8 cl adoplé pnr la
Convontion lii '1 (lun'nl an ii.
[2 FLOU. \N II] D'AGRICULTURE, COMMERCK. ET{]. 363
réclame le payement de sept balles de laines qu'il expédia pour
Lyon dans le courant de juillet et qui, ayant été arrêtées à Chalon-
sur-Saône, ont été mises en réquisition pour le service delà Répu-
])lique.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, numé-
rotée 9007, motivé sur la loi du 2 5 pluviôse dernier.
'2° Adresse par laquelle les fabricants de gazes et linons de
Saint-Quentin [sollicitent] une exception à la loi du maximum, en
faveur des productions de leurs fabriques. Ils représentent qu'en
raaximant les gazes, linons, qui ne peuvent être considérés que
comme objets de luxe, c'est exposer à une ruine totale les manu-
factures les plus intéressantes de la République, notamment celles
de Saint-Quentin.
Le Comité renvoie à la Commission des subsistances cette
adresse, numérotée 2012.
3" Propositions faites par le citoyen Le Caz, fabricant à Auxi-
la-Réunion, d'élever dans cette commune et dans le canton de la
Montagne'" un établissement où seraient occupés les orphelins des
défenseurs de la Patrie.
Ces propositions, numérotées 20 i3, ont été remises à l'examen
du citoyen Chauvin.
Il" Pétition par laquelle le citoyen Sigogne, marchand à
Sablé '2^, demande à être autorisé à construire sur la rivière qui tra-
verse le bourg de sa résidence un moulin pour la fabrication
d'huile.
Cette pétition, numérotée 201 4, est renvoyée au rapport du
citoyen Champignv.
5" Lettre par laquelle le citoyen Nicolas, d'Auch, annonce que
la cire blanche contribue à durcir le cuir et à le faire durer. Il
demande cpie ce procédé soit examiné et mis en usage. Ce citoyen
représente aussi que, dans les circonstances actuelles, il serait utile
de mettre en réquisition les ouvriers travailleurs au sciage des bois
et de faire construire des moulins propres à fendre et refendre les
bois.
Le Comité renvoie cette lettre, numérotée 2010, au Rureau de
consultation des arts et métiers.
6° Pétition par laquelle Vimal Duchamp frère et sœurs, fabri-
cants de papier dans Je district d'Ambert'^^, exposent qu'ayant
acheté, le 11 juillet dernier, des frères Petitains, marchands à
t'' Auxy-ia-Réunion : Aiixy-lo-Cliàleau; la Mon(an;no ou Montagne-lès-Boulo/jno
ou Section de la Montagne : Saint-Martin do Boulogne. — '-' Sartlie. — '■^^ Puy-
de-Dôme.
36^1 PROGÈS-YERBAUX DU COMITÉ [a flou, an ii]
Commune-Affranchie, deux cents cjuintaux de vieux chiffons pour
l'aHment de leur fabrique, ils n'en reçurent, le sîc) du même mois ,
que 98 quintaux i3 livres quoiqu'ils eussent antécédemment
donné en à-compte aux frères Petitains pour li,ià'] livres de papier
blanc en rames.
Les pétitionnaires ne pouvant se pourvoir contre leurs vendeurs,
qui ont été frappés du glaive de la loi, demandent qu'il leur soit
délivré dans les magasins des frères Petitains 109 quintaux de
vieux chiffons pour compléter leur acquisition , sauf par eux à
compter à qui de droit l'appoint dont ils pourraient être débi-
teurs.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition, numé-
rotée 201 7''^
La séance est levée à 9 heures.
ViLLEBS.
CENT-VINGT-SEPTIEME SEANCE.
7 FLORÉAL AN II.
Le septidi, septième jour du mois de floréal, deuxième année
de l'ère républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Champigny, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions, adresses
et mémoires dont les extraits suivent :
1" Pétition par laquelle le citoyen Hannong sollicite un secours
de A 00 livres afin de pouvoir continuer et soutenir l'établissement
qu'il a élevé à la barrière du Mont-Parnasse et rendre utiles à
la République ses connaissances et talents pour la fabrication de la
porcelaine.
Il observe qu'il est sans ressources et qu'il a besoin d'être mis
en activité pour le soutien de sa famille.
Cette pétition, numérotée i358, sur laquelle le Comité des
secours publics a arrêté le 29 germinal qu'il n'y avait lieu à déli-
bérer, a été renvoyée par ce Comité à celui de commerce, et celui-
ci a chargé le citoyen Chauvin, l'un de ses membres, de l'exa-
miner et de lui en faire un rapport.
2" Lettre, en date du 2 i germinal, par laquelle le Ministre de
l'intérieur annonce que le citoyen Menou, entrepreneur de la
C Sur les papelerios du disliid (rAnilifTl, voir F'- 1^18/1.
[7 FLOR. AN iij D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 365
manufacture de tapisseries établie à Beauvuis, [a] conformément aux
dispositions de l'arrêt du ci-devant Conseil du 8 février lySo,
déposé au (iarde-Meuble national une nouvelle fourniture de tapis-
series évaluée i(),837 1. lo s. dont il demande le payement
d'après le décret du l'y brumaire dernier.
Le Ministre demande s'il est besoin d'un décret pour ordonner
le payement de la somme réclamée par le citoyen Menou.
Remise au citoyen Chauvin, sous le n" 2018.
3" Réclamations des citoyens Perrée, Guillemaut et Bodinier,
armateurs du corsaire Diiguay-Troiiin, de Port-Malo. Ces citoyens
exposent que, dans le cours des mois de mai, juin et juillet 1793,
ils ont adressé dans les ports de Brest, Morlaix et Port-Malo, un
navire hambourgeois et trois anglais.
Ces navires et leurs cargaisons ont été déclarés de bonne prise
et ont donné à la vente un produit de /i,6oo,ooo livres sur lequel
on a exigé un droit d'un pour cent.
Les citoyens Perrée, Guillemaut et Bodinier réclament contre
cette perception et contre celle des cinq sols par cent livres faite
sur le montant de la liquidation générale du produit des prises.
Ces réclamations, numérotées 20i(), sont renvoyées au Comité
des finances.
li° Question présentée par le citoyen Marie Martinière à l'effet
de savoir à quelle époque les navires français cinglant dans les
mers de la Manche, de l'Océan, de la Méditerranée ont-ils pu
courir les risques résultant de la déclaration de guerre.
Ce citoyen demande qu'une décision formelle fixe pour chaque
mer l'époque des hostilités et dès lors celle à laquelle les assu-
reurs seront en droit de réclamer l'augmentation de primes stipulée
par les pohces d'assurance.
Le Comité renvoie cette question, numérotée 2020, au Comité
des finances.
5° Réclamations faites par les frères Meirieu contre les dispo-
sitions de la loi du -j h pluviôse qui déclare acquises et confisquées
au profit de la République les marchandises expédiées pour Lvon
postérieurement au décret du 12 juillet 1793.
Les pétitionnaires représentent que la plus grande partie de
leurs envois a été expédiée en transit; qu'avant de les expédier, ils
ont fait leurs déclarations ; que leurs marchandises ont été chargées
sur des voitures nationales et enfin que l'usage de ces voitures n'a
été suspendu que le 1 2 août.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces réclamations, numé-
rotées 202^.
366 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 flou.^n iiJ
6" Pétition par laquelle le citoyen G.-D. Samson expose qu'il
désire élever plusieurs ateliers pour la filature des cotons, laines,
lins et chanvres, une fabrique de mousseline et batiste; il sollicite
pour cet effet un emplacement national à Paris où il pourra élever
de suite les établissements qu'il propose.
Le Comité ajourne cette affaire, numérotée 2 02 5.
7° Adresse des citoyens Jacot, F. Girod, La Gondamine, Pre-
mout et Poltret, marchands de dentelles et de mercerie à Paris,
par laquelle ils demandent, en leur faveur, une exception à la loi
des qG, 27 et 28 germinal'^'.
Sur cette adresse, numérotée aoaô, le (Comité passe à l'ordre
du jour.
8° Lettre par laquelle le Comité de surveillance de lu com-
mune de Bazas'^' demande que les marchés qui se tiennent dans
sa résidence les samedis soient renvoyés à la veille de chaque dé-
cade.
Cette lettre est renvoyée au Comité de division, sous le n" 2027.
9° Lettre par laquelle l'agent national du district de Jossehn'-*'
annonce que, pour mettre un terme à '^ cupidité mercantile, il
serait utile de revêtir d'une marque les ^marchandises qui différe-
raient en qualité de celles de même espèce.
Remise au citoyen Champigny, sous le n" 2028.
10" Lettre des administrateurs du département du Bas-Rhin
par laquelle ils exposent que les barrières intermédiaires, placées
par l'Administration des douanes dans les quatre lieues frontières
de ce département, sont extrêmement nuisibles aux habitants de
Landau et à l'armée du Rhin, par les entraves que ' s préposés
de ces bureaux mettent à la circulation des marchandises et comes-
tibles.
Cette lettre, numérotée 202 1 , est renvoyée à la Commission des
douanes.
1 1" Réclamations du citoyen Dottin, négociant à Amiens,
contre l'arrestation à Vienne et à Valence de plusieurs baiies de
cochenille, coton et savon bleu, expédiées de Marseille à la desti-
nation d'Amiens à l'effet d'alimenter les fabriques de cette ville. Ces
marchandises, disent les réclamants, auraient du parvenir sans
difficulté à leur destination, en ce qu'elles ne devaient ([ue transiter
C' Il s'a{pt des décrets des aC, 97 taillants sous certaines comlilioiis ilc
et a8 ijerminal an ii concernant la ré- domicile : ('■tablissenienl en France, an-
pression lies conspirations; ces décrets térienrenienl au décret, etc.
exceplaicnt di^s mesures de répression -'' Girondi-.
les élranjrers ouvriers et marchands dé- -^ Morbihan.
[7 laou. AN iij D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 367
à Lyon ainsi qu'ils offrent de le prouver par leurs livres et lettres
de leurs correspondants.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, numé-
rotée 3 02 2.
1 2° Représentations de la Société populaire de Carcassonne
tendant à obtenir le rétablissement du lazaret de Cette ; elle expose
combien il serait utile et avantageux au commerce de faire tra-
vailler aux réparations de ce lazaret.
Sur ces représentations, numérotées 2028, le Comité ajourne
sa délibération jusqu'à l'organisation des douanes.
Haussmann fait un rapport sur le mémoire (distribué le 97 bru-
maire dernier, sous le n" i5o8) par lequel le citoyen Vaillant, en
représentant combien il serait utile pour la Nation d'établir des
fabriques de différents genres dans les principaux cantons de la
République , demande qu'il soit élevé , pour le compte du Gouver-
nement, une fabrique de toiles peintes et d'indiennes dans le ci-de-
vant château de Montigny-sur-Aube^^^, qui, par sa situation voisine
des rivières, serait très propre à un établissement de cette nature.
Le Comité, sur la proposition du rapporteur, arrête qu'il
n'y a pas lieu à délibérer, quant à présent, sur la demande du
citoyen Vaillant.
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité de salut public ,
en date du 2 de ce mois, par laquelle il invite le Comité de com-
merce à lui transmettre par écrit ses observations sur les mesures
provisoires à adopter en attendant le plan dont s'occupe la Com-
mission des douanes.
Le Comité arrête que la réponse ci-après sera adressée au
Comité de salut public et soumise préalablement à l'approbation
des Comités d'agriculture et des ponts et chaussées.
Paris, le 7 floréal, a" année de Tére républicaine.
Les Ropi'éseutanls du peuple composaut le Comité de commerce de la Gon-
V l'iition nationale ,
Aux Représentants du peuple composant le Comité de salut public.
Les Comités réunis do commerce, d'agriculture et des ponts et chausse'es ,
• |ui ont pris connaissance de votre lettre du 2 germinal'"', ainsi que de celles
i[iii l'ont précédée, ont trouvé qu'ils ne pouvaient pas, selou vos désirs, vous
indiquer en détail les mesures provisoires à prendre pour les primes et encou-
ragements, parce que ces mesures doivent être calculées sur les prix d'achat
et de vente et sur le besoin plus ou moins pressant que nous avons d'im-
]iorler ou d'exporter de certaines denrées et mai'chandises. Les conuaissances
^'' Côlc'-d'Or. en effet, plus haut : crune lettre du
(-' Germinal est évidemment une Comité de salut public en date du a
erreur et il faut lire : floréal; il est dit, de ce moisn.
368 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [7 flor. an h]
iiidispeu sables pour ce travail ue se trouvent que chez vous ou à la Comiuis-
sioa des sui)sistances.
La pèche, cette pépinière de matelots, nous paraît être dans le cas de rece-
voir des primes, car dans les circonstances actuelles cette navigation veut
être indemnisée pour les risques qu'elle court et pour le déficit qui pourrait
résulter entre les dépenses de l'armement et le produit de la cargaison si elle
est assujettie à la taxe du maximum.
Pour ruiner un établissement considérable que des Américains ont formé à
Dunkerque, les Anglais introduisaient de grandes quantités d'huile de poisson
que les prix de 1790 n'ont laissé qne de la perte aux armateurs: ainsi la
pêche ne peut pas se faire sans primes si la taxe du maximum est réglée sur
les prix de 1790.
Quant à l'importation et l'exportation, la Commission des subsistances doit
être dans le cas de vous fournir tous les renseignements pour les fixer dans
les bornes ([ue prescrivent l'intéi'êt du Trésor public, les besoins des armées
et la prospérité publique.
La séance est levée à 1 0 heures.
VlLLEKS.
CËNT-VINGT-HUITIEME SEANCE.
1 2 FLORÉAL AX H.
Le duodi, douze floréal, deuxième année de la République fran-
çaise une et indivisible, le Comité de commerce s'<^st assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; (îliauvin, secrétaire;
Haussmann.
La séance est ouverte par le renvoi au Comité des ponls et
chaussées, sous le n" 20/10, delà pièce dont voici l'extrait :
Plusieurs communes des environs du canton de Ducey, séparées
de cet endroit par la rivière de Sélune, demandent la conslruclion
d'un pont sur celte rivière et la suppression de deux pêcheries qui
interceptent le cours des eaux^".
On renvoie ensuite au Comité de législation une pétition, numé-
rotée 2099, dont l'extrait suit :
La cilovenne Belon, après avoir divorcé avec le citoyen Cocbu,
marchand mercier, rue Saint-Denis, a obtenu sur requête l'appo-
sition des scellés au domicile et sur les magasins de ce citoyen. Un
jugement du tribunal du 3" arrondissement du département de
Paris ordonne que la prisée des marchandises sera faite par deux
marchands de la rue Saint-Denis. Les marchands désignés pour
l'estimation n'ont pu produire de certificats de civisme, on a eu
'■'' Manche; le le.vLe donne [lar erreur rSeleme- et rrDucé?).
[12FL0R. AM[] D'AGRICULTURE, COMMERCE. ETC. 369
recours ù d'autres, mais inutilement. Le défaut de ces certificats a
empêché de procéder à l'estimation des objets en magasin, à la
levée des scellés; enfin la boutique demeure fermée, et la péti-
tionnaire, sans provisions, et supportant une nouvelle charge par
les frais de garde prolongée, demande C[ue le tribunal du 3'' arron-
dissement soit autorisé à requérir les deux marchands qui définiti-
vement devront être chargés de l'opération qui doit terminer sa
réclamation avec le citoyen Gochu.
La séance est levée à y heures.
ViLLEKS.
CENT-VINGT-NEUVIEME SEANCE.
9 9 FLORÉAL A\ II.
Le duodi, vingt-deuxième jour de floréal, deuxième année de la
Uépublique française une et indivisible, le Comité de commerce
s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Thibaudeau.
La séance a été ouverte par le rejivoi à la Commission des sub-
sistances et approvisionnements de la Répubhque, d'une pétition,
numérotée 2o3o, et dont voici l'analyse :
Les citoyens Buffet, Claude Aulard, La Farge, Favier et autres,
de Tournus , département de Saône-et-Loire , annoncent avoir ol^lenu
le l'y septembre 1793 (vieux style) l'adjudication des fruits pen-
dants par racines dans les propriétés acquises au profit de la Répu-
bhque sur le ressort du département de Saône-et-Loire, à des
conditions que le prix alors des marchandises leur faisait paraître
favorables.
L'exécution de la loi du -.i 9 septembre les expose à des pertes
d'autant plus malheureuses pour eux, disent les exposants, qu'ils
se trouvent forcés de satisfaire à leurs engagements envers la Na-
tion et de vench'e au prix du maximum des marchandises que la
Nation elle-même leur a adjugées à un prix beaucoup plus fort.
Les pétitionnaires sollicitent une réduction sur le montant de
leur adjudication et un sursis aux poursuites dirigées contre eux
par l'agent du Trésor public pour défaut de payement.
Le mémoire des pétitionnaires est accompagné de la copie du
procès-verbal de leur adjudication.
Le Président donne lecture d'une pétition, numérotée 2o33 , par
laquelle les citoyens Limare, Loyseau, négociants à Rouen, annon-
370 PROCES-VERBAUX DU COMITE [>J2 flor. an iiJ
cent avoir expédié en octobre dernier, époque postérieure à la red-
dition de Lyon, sept ballots renfermant des objets de luxe de
fabrique nationale à l'adresse des citoyens Grost et Dubost, commis-
sionnaires à Lyon, pour être ensuite réexpédiés à Marseille,
Pézenas et Carcassonne.
Ces marchandises se trouvent sous le poids du séquestre; et,
pour les remettre, on exige des réclamants les mêmes justifications
que pour les marchandises expédiées pendant la rébellion de Lyon.
Les pétitionnaires citent en leur faveur l'article à du décret du
2 5 pluviôse qui n'exige qu'un certificat de propriété des réclamants
de marchandises expédiées en transit; ils sollicitent, en conséquence,
un ordre pour faire cesser les difficultés qui empêchent la remise
de leurs marchandises et demandent que, dans le cas oii ils seraient
forcés de produire un certificat de civisme, il leur soit accordé un
délai de deux mois pour l'obtenir.
Un membre (le citoyen Chauvin), pour faire lever les ditficultés
qu'éprouve le pétitionnaire, propose le projet de décret suivant :
«La Convention nalionale, après avoir entendu ses Comités de
commerce et d'agriculture, sur la pétition des citoyens Limare et
Loiseau, et sur les difficultés qu'éprouve l'exécution de la loi du
a 5 pluviôse relativement aux réclamations de marchandises expé-
diées en transit \)Oir Communo-Afïranchie,
Passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que le décret du y 5 plu-
viôse n'exige point que le transit soit précisément énoncé par une
lettre de voiture; que dès lors peu importe de quelle manière il est
prouvé, pourvu qu'il le soit d'une manière non équivoque; sur ce
que l'article k du même décret n'a point astreint ceux qui ne récla-
ment que des marchandises en transit à la formahté du certificat
de civisme, et sur ce que les marchandises expédiées après la red-
dition de Commune-Affranchie n'ont pu légitimement être arrêtées.
Le présent décret ne sera imprimé qu'au Bulletin de corres-
pondance'^'. »
Le Comité approuve les dispositions du présent décret et
charge le citoyen Chauvin de le soumettre à la délibération de la
Convention.
La séance est levée à 9 heures et demie.
VlLLEllS.
('' (rDécrélé textucllemenl le ai llo- (p. 19/1) porte te le citoyen Liinare-Loi-
réal, s" année républicaine.» [Noie en seaun. — Le projet de décret fut exa-
mar|fe du Procès-verbnl du Connid.] Le miné en séance pieinièrc du (Comité, le
texte ilu procès-verlial de la Convention a3 lloréal. ('A', notre t. 111. p. 207.
[27FLOR.AM1] D'AGlUCULTUilL:, COMMERCE, ETC. 371
CENT-TRENTIÈME SÉANCE.
27 KLORRAL AN 11.
Le seplidi, vingt-septième jour du mois de Horéal, ti" année de
la République française une et indivisible, le Comité de commerce
s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Cliampigny, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution et renvoi des pièces
dont l'analyse suit :
1" Pétition par laquelle le citoyen Duhaut annonce qu'il a élevé
à Villers-Cotterets, en 1778, une manufacture de verrerie qu'il
dirigea seul jusqu'en 1779, et qu'à cette dernière époque il s'as-
socia plusieurs citoyens afin de pouvoir, à la faveur d'une mise de
fonds de leur part, donner à son établissement plus d'étendue et
plus d'activité. Soit par mésintelligence, soit par rivalité, dit le
pétitionnaire, les sociétaires ne purent s'accorder; la société fut
rompue et les travaux furent entièrement suspendus en 1780. Les
intérêts de plusieurs associés donnèrent lieu à des répétitions et à
une procédure qui n'est pas encore terminée et qui, par ses frais,
a réduit le citoyen Duhaut aux plus dures extrémités.
Depuis 1780, il existe dans les magasins de verrerie de Villers-
Cotterets soixante-quatorze caisses de verre fabriqué, dont la dis-
tribution aurait bien des avantages dans ce moment où il y a
pénurie de cette marchandise. Le citoyen Duhaut désire que cette
distribution soit faite; elle est solUcitée par les ouvriers de Paris.
En attendant le jugement qui doit terminer les contestations
élevées entre Duhaut et ses associés, il serait utile, dit le pétition-
naire, de donner à cette verrerie toute l'activité dont elle est sus-
ceptible; il offre ses services à cet effet et demande qu'il lui soit
accordé des fonds par la Trésorerie nationale, qui seraient rem-
boursés sur le produit de la manufacture.
Cette pétition, déjà renvoyée le 12 ventôse dernier''' à la Com-
mission des subsistances, est de nouveau adressée à cette Commis-
sion , sous le n" 1 (j ;î i , pour les mesures ultérieures qu'exige
l'exécution de sa délibération du 99 ventôse ^^'.
2" Pétition par laquelle le citoyen Lebrun annonce avoir décou-
vert les moyens de faire" du savon d'aussi bonne qualité que celui
'■' Procès-verbal du Comité du '-' Sur la verrerie de Villers-Colterels
12 ventôse [Note au /Vocès-tw6a/ »/ianu- pondant la Révolution, voir les docu-
scrit du Comité]. monis conservé-; dans F'- 1/192.
ail.
372 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 flou, an n]
qui se fabrique à Marseille et qui, malgré le prix excessif des den-
rées de première nécessité, peut être donné à 20 sols la livre pour
les approvisionnements de la capitale. L'inventeur demande qu'il
soit nommé des experts pour examiner ses procédés et en constater
les avantages.
Cette pétition, numérotée 2o3/i, à laquelle est joint un échan-
tillon de savon , est renvoyée au rapport du citoyen Champigny.
3° Lettre des citoyens Rosier frères, de Bordeaux, par laquelle
ils annoncent qu'ils ont fait charger, en février 1798, au port de
Kernihs, département du Finistère, i,36o boisseaux de froment
à la destination de Bordeaux; ce chargement a été arrêté par les
habitants du Groisic, et cet événement a donné lieu à une instance
qui, après divers examens et renvois, a été terminée le iG au tri-
bunal du district de Guérande.
Le jugement porte que 10,809 livres seront déposées entre les
mains du receveur des Domaines nationaux pour n'être remises aux
citoyens Rosier qu'après avoir produit des certificats de résidence et
de non-arrestation et que ceux-ci seront tenus de se pourvoir auprès
du munitionnaire pour la somme de 7,980 livres, montant des
grains employés pour la subsistance de la troupe.
Les citoyens Rosier réclament contre les dispositions de ce juge-
ment et demandent qu'en le rejetant, il soit donné des ordres pour
examiner ce qui leur est dû et leur en procurer le montant.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité de législation, sous le
n" 20390
/(" Pétition par laquelle les citoyens Périer et Mollien, entrepre-
neurs d'une fdature de colon, demandent à être autorisés à aclieter
les cotons en laine qui sont à la disposition de la Nation ou à les
faire filer au compte de la République, pour être ensuite convertis
en étoffes nécessaires à l'usage des troupes.
Celte pétition, numérotée 2o/i5, est renvoyée à la (îonimission
de commerce et approvisionnement de la République '-^
5° Réclamations de plusieurs marchands des boulevards de
Paris contre les dispositions de l'arrêté pris, le 3 de ce mois, par
'•' Le dossier d(! l'Cllo iiHulrc csl dans [imo filnlure de coton] et il me pro-
F"548. posa d'y prendre un intérêt; né moi-
<-' Périer, SykosclMollien dirigeaient mémo dans une manufacture je retroii-
une lilaluro de colon dans Eure-et-Loir; vais là un ancien patrimoine et il me
Mollien, le l'nlnr ministre de Napoléon, paraissait tout simple de iinir ma vie
uienlionnc dans ses Mémoires (t. I, comme mon père avoit commoncé la
j). 1^18) son passa{rc dans la vie indus- sienne. J'acceptai donc l'intérêt ([ui
Iriellc : «un de mes alliés élevait | en m'était oITerl , bien résolu de mettre
1792] dans un dt'-parlcment voisin dans l'entreprise le peu que je possé-
un grand établissement de ce genre dais, avec le peu que je valais. .. »
[97 iLOR- AN iij D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. :i73
le Corps municipal de celte ville, qui leur défend d'étaler leurs
marchandises sur les boulevards et autres lieux publics.
Les réclamants désirent que leur mémoire (numéroté 2o/kj),
renvoyé par la Convention au Comité de commerce, soit prompte-
ment examiné.
Le Comité arrête qu'il sera écrit à l'Administration de la police
municipale pour lui demander les motifs qui ont provoqué l'arrêlé
du 3 iloréal et l'engager à lui présentera la prochaine séance.
Le Président lève la séance à 9 heures trois quarts.
ViLLERS.
CENT-TRENTE-ET-UNIEME SEANCE.
9 PRAIRIAL AN II.
Le duodi, deuxième jour du mois de prairial, deuxième année de
la République française une et indivisible, le Comité de commerce
s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Thibaudeau, Champigny, Haussmann.
La séance est ouverte par la lecture que donne le Président
d'une lettre de la Commission des revenus nationaux relative à la
contribution des préposés des douanes.
Cette Commission demande qu'tme nouvelle mesure détermine
la taxe d'impositions que doit supporter cette classe de citoyens.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numérotée
1268, motivé sur la délibération du Comité d'agriculture du
20 germinal et renvoie la lettre de la Commission des revenus
nationaux et les pièces y relatives au Comité des finances.
On renvoie ensuite, sur la motion d'un membre, le projet d'éta-
blissement de bienfaisance proposé par le citoyen Franquelin et
appuyé par la Section de Brutus^^^, au rapport du citoyen Hauss-
mann, sous le n" 1 3 1 G.
Le Comité, ayant reçu réponse des administrateurs du district
de la Rochelle à la lettre par laquelle, le 2 3 ventôse dernier, il
leur demandait des renseignements sur la demande en exemption
de droits sollicitée par des négociants de la Rochelle sur des su-
cres étrangers qui n'ont pu être exportés dans les délais fixés par
la loi, arrête que cette réponse sera renvoyée à l'examen du citoyen
^'' En 1791-1792 : section do la Fnnlaine-Monlmorency; — on 1793 : section
Molière et Lafontaino.
37-^1 PROCES-VERBAUX DU COMITE [2 imuip.. an ii]
Champigny, chargé, sous le numéro i/i56, de lui faire un rapport
sur les exceptions sollicitées par les négociants de la Rochelle.
On procède à la distribution des pétitions et adresses dont l'ana-
lyse suit :
1" Pétition |)ar laquelle le citoyen Champanois représente que,
propriétaire d'un moulin à blé sur la rivière de Sèvres, il se trouve
à la veille d'être troublé dans sa propriété par les prétentions éle-
vées par l'Administration des domaines.
Il observe qu'il a élevé à la place de son moulin deux manufac-
tures, l'une de papier, l'autre de bufle^'^, et que, s'il était donné
snite aux réclamations formées par l'Administration des domaines,
il en résulterait une suspension dans ses ateliers qui , quoique mo-
mentanée, n'en serait pas moins funeste à la République; il solli-
cite, en conséquence, une exception à la loi du 10 frimaire'-';
c'est-à-dire que les fabricants qui ont élevé des ateliers utiles au
commerce et aux arts ne puissent pas être inquiétés ni troublés
dans la portion de domaine qui se trouve strictement nécessaire à
leurs établissements.
Renvoyée au Comité des domaines, sous le n" -20^-2.
a° Lettre par laquelle le citoyen Rouilly, marchand à Rrest,
annonce que le 7 germinal il adressa, par la voie delà Messagerie,
au citoyen Le Borgne, bonnetier à Paris, une somme de 3, 000 li-
vres en assignats.
La diHgence a été volée par les brigands de la Vendée dans h'
trajet de Rennes à la Gravelle'^'; cet événement réduit à la misère
les citoyens Rouilly et Le Borgne. Ils se recommandent tous deux
à la bienfaisance nationale.
Le Comité renvoie au Comité des finances, sous le n" 20A8.
3" 0])scrvations du citoyen Le Roi sur la réfjuisilion des chan-
vres et fins; sur les moyens d'en encourager la culture et d'assurer
aux nieuses la continuation de leurs travaux.
Renvoyées au Comité d'agriculture, sous le n" 2o5().
/r Lettre par laquelle le citoyen Ingedersen, de Danemark, ex-
pose qu'il a expédié en juillet dernier une cargaison de blé à la
destination de Barcelone.
Celle cargaison arrivée à Brest a été mise à la disposition de la
Nation et il a été arrêté que le montant en serait payé au citoyen
Ingedersen et qu'il lui serait tenu compte des pertes que lui faisait
éprouver le retard de son navire.
'"' Sans (loiilc flu cuir pour liulllclcric? — '-' Rolalivc aii\ (loi!iamo< iialionpiix
onf|af{('s on alii'ni's. — '^' Mayenne.
[■j. l'ium. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. :î75
Depuis neuf mois ce citoyen a attendu l'effet des promesses qui
lui ont été faites, il réclame le payement de ce qui lui est dû, et
les indemnités qu'il est en droit de répéter.
La réclamation du citoyen Ingedersen est renvoyée à la Commis-
sion des approvisionnements, sous le n° soBy.
5" Adresse par laquelle le citoyen Merle d'Aubigné, chargé
d'assurer la correspondance de la France avec le Levant, repré-
sente que les nouvelles mesures employées pour surveiller les lettres
venant de l'étranger entraînent des retards funestes aux inté-
rêts du commerce et de la République; il propose des moyens
qui auraient le double avantage d'assurer la surveillance et
de prévenir les retards qu'exigent les mesures actuellement en
usage.
Cette adresse est renvoyée au Comité de salut public, sous le
n" oo58.
6° Indications de moyens propres à procurer les viandes néces-
saires au service maritime. Ces moyens, qui se réduisent à établir
dans diverses parties de la République et principalement h proxi-
mité des ports de mer des engraisseries [sic] nationales, auraient
l'avantage d'éviter de recourir à l'étranger, de donner une éco-
nomie en viande et de procurer pour les besoins une abondance
augmentative de ce comestible.
Le citoyen Catrice, qui indique ces moyens, propose de les
mettre à exécution dans la commune de Rour])ourg"'; il de-
mande pour cet efTet le local de la ci-devant abbaye de cette ville à
des conditions qui puissent lui faciliter la réussite d'une entreprise
aussi utile qu'intéressante.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 2o5(), a la Com-
mission des approvisionnements.
7° Réclamations de la citoyenne liey contre un arrêté du dis-
trict de Vienne qui prononce la confiscation d'une caisse conte-
nant des étoflfes de soie et adressée le 3 août à Lyon, présente-
ment Commune-Affranchie.
Cet arrêté est motivé sur ce que l'envoi est postérieur à la loi du
1 2 juillet contre la ville de Lyon.
La citoyenne Rey oppose en sa faveur un certificat qui constate
que cette loi n'a point été connue à Avignon et n'y a point été pu-
bliée; elle cite en outre .un arrêté de la Commission de surveillance
à Commune-Affranchie portant qu'il y a lieu d'accorder à la récla-
mante mainlevée de ses marchandises.
(" Nord.
376 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [a prair. an ii]
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numérotée
2060, motivé sur la loi.
Le citoyen Chauvin, chargé d'examiner la pétition, numérotée
9002, par laquelle les directeur et ouvriers de la manufacture de
tapisseries de Beauvais demandent qu'il soit statué sur leur sort
et sur celui de cet établissement, fait un rapport sur cette affaii-e.
Le Comité arrête que le citoyen Chauvin conférera avec le
Comité de salut public et la Commission des arts sur les moyens
de rétablir cette manufacture et sur les secours à accorder aux
ouvriers.
Le citoyen Chauvin, chargé d'examiner la pétition à lui distri-
buée le 7 floréal, sous le n° 1 3 58, par laquelle le citoyen Hannong
sollicite un secours de /loo livres afin de pouvoir continuer à sou-
tenir l'établissement qu'il a élevé à la barrière du Mont-Parnasse
pour la fabrication de la porcelaine, propose au Comité de passer
à l'ordre du jour sur la demande de ce pétitionnaire.
Le Comité adopte la proposition du rapporteur.
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur les vues présentées
par le citoyen Bertrand, et tendant à indiquer les moyens de
prévenir la disette des cuirs. Ces vues consignées dans la pétition
du citoyen Bertrand (distribuée le 27 pluviôse dernier, sous le
n" i838) ne paraissent pas, dit le rapporteur, atteindre le but
dont parle le pétitionnaire. Il demande, en conséquence, l'ordre
du jour sur cette pétition.
Le Comité adopte cet avis.
La famille Garvey, irlandaise d'origine, mais naturalisée en
France, sollicite, de Rouen oii elle a fixé son domicile, une excep-
tion à la loi contre les étrangers.
La pétition qu'elle présenta le 22 frimaire à la Convention,
pour obtenir cette exception, fut renvoyée au Comité de salut pu-
blic, pour en faire un rapport sous trois jours, mais ce Comité la
renvoya le 28 pluviôse au Comité de législation, et celui-ci au
Comité de commerce par délibération du C) ventôse.
Cette pétition a été distribuée le 12 ventôse, sous le n" 11)26.
Le citoyen Thibaudeau, nommé rapporteur de cette affaire, pré-
senta le 17 ventôse un projet de décret qui fut adopté par le
Comité , à la charge cependant d'être communiqué au Comité de
salut public avant d'clre soumis à la délibération de la Conveution;
mais, d'après de nouvelles considérations que fait sentir le rappor-
teur, à la suite desquelles il propose un ajournement, le Comité
arrt'to que cette affaire est ajoiu'néc
Le citoyen Thibaudeau fait un rapport sur la pétition, l'cnvoyée
[2PRAIR. ANii] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 377
à son examen le 2 y pluviôse dernier, sous le n" 186/1, par la-
quelle le citoyen Fayel propose de former à Paris une fabrique de
chapeaux qui serait uniquement occupée pour le service des troupes
de la République et pour l'exploitation de laquelle le pétitionnaire
fait soumission de fournir tous les détails et moyens nécessaires
pour lui donner toute l'activité possible, si le Gouvernement con-
sent à remettre à la disposition du Ministre de l'intérieur une
somme suffisante pour être employée à acquérir les marchandises,
laines, drogues et teintures, etc., pour l'aliment de cette manu-
facture.
Le rapporteur conclut à ce que cette affaire soit écartée par
l'ordre du jour.
Le Comité adopte cet avis.
Le citoyen Thibaudeau fait ensuite ajourner la délibération du
Comité sur la pétition a lui distribuée le 2 7 pluviôse dernier, sous
le n" 1898, par laquelle, entre autres dispositions, les citoyens
Grillons et associés dans l'entreprise de la manufacture de draps
d'Indreville, ci-devant Châteauroux, au département de l'Indre,
demandent la continuation du payement annuel de la gratification
de 6,000 livres dont ils ont joui jusqu'en 1792, en exécution de
l'arrêt du Conseil du 1 2 juin 1787.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
Vn>LERS.
CENT-TRENTE-DEUXIEME SEANCE.
7 PRAIRIAL AN II.
Le septidi, septième jour du mois de prairial, 2" année de l'ère
républicaine, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Thibaudeau, Haussmann, Champigny.
La séance est ouverte par la distribution des pétitions et mé-
moires dont les analyses suivent :
1° Pétition par laquelle le citoyen Aubert Jolieu, négociant de
Nantes, expose que dans plusieurs fabriques, notamment dans
celles de Rouen, les teintures, qualités et largeurs des étoffes ne
sont plus les mêmes qu'autrefois et que les fabricants qui ne né-
gligent rien pour éluder la loi du maximum devraient être astreints
à observer un règlement d'après lequel les marchandises ne pour-
raient sortir de leurs manufactures qu'après avoir été vérifiées,
examinées et revêtues d'une marque qui en constaterait le contrôle.
378 PROGES-VEUBAUX DU COMITE [7 prair. an 11)
Pidilexions du citoyen Laurent, secrétaire de l'ajjent national du
district d'Égalité-sur-Marne'*', sur le même objet.
Ces pièces, numérotées 2o3 i , sont renvoyées à la Commission
des subsistances et approvisionnements.
0° Mémoire du citoyen Didelot expositif qu'ayant obtenu, le
20 mars 1793, l'adjudication d'un terrain national sis à Montier-
en-Der, département de la Haute-Marne, il lit des dépenses consi-
dérables pour le dessécher et l'améliorer, mais que la formation
d'un pont qui devait avoir lieu sur son terrain, conformément au
pcocès-verbal de son adjudication, vient d'être abandonnée, par
arrêté de son département, et qu'il se trouve exposé à des pertes
ruineuses.
Ce citoyen demande l'exécution des dispositions de son acte
d'adjudication ou une indemnité proportionnée aux pertes que ce
défaut de construction lui fait éprouver.
Renvoyé au Comité d'agriculture, sous le n" 2o35.
3° Pétition par laquelle les citoyens Bellizen , Vera et Beauze-
nais, sollicitent un brevet d'invention pour deux découvertes dont
les avantages et l'utilité pour la République, ne peuvent, disent-ils,
manquer d'être appréciés. Ces découvertes ont pour objet l'épure-
ment des laines et le feutrage de toutes sortes d'étoffes de laine.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numé-
rotée 2o3G.
/i" Pétition de Jean Flamand et autres citoyens du canton de
Rosayf-', district de Laon, expositive qu'ils firent, l'année dernière,
une convention avec un laboureur de leur pays, de récolter ses
moissons par laquelle celui-ci s'est obligé de payer leurs journées
en nature.
Le propriétaire refuse d'exécuter la convention; la municipalité
du lieu n'est point favorable aux pétitionnaires et le district de
Retbel passe à l'ordre du jour sur leur réclamation, motivé sur ce
qu'on ne peut exiger de payements qu'en papier monnaie.
Les pétitionnaires réclament contre cet arrêté.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur la réclamation des ci-
toyens Flamand et autres, numérotée 2037.
5" Réflexions du citoyen Lambois, mend)re du conseil des re-
montes, sur la nécessité de régénérer nos baras.
Le Comité de salut public, en renvoyant ces réflexions aux Co-
mités de commerce et d'agriculture, observe (]u'il contient des vues
saines et invite les Comités à lui transmettre leur avis.
('' Ro7.oy-sur-SpiTO. — l*^ r.liiUe.Tn-Ttiverry : Aisno.
[ypuur.. \xi!| D'AGRICULT[ini', COMMERClv ETC. 379
Le Comité renvoie au Comité d'agriculture, sous le n° 9o38.
Q° Dénonciation faite par le (iOmilé révolutionnaire de la com-
mune de Limoux d'abus qui se commettent dans la fabrication
des draps destinés pour l'babillement des troupes. Pour prévenir
cet abus, les dénonciateurs demandent qu'il soit défendu de tirer
en longueur les draps à la rame.
Cette dénonciation, numérotée 9.0 fii, est renvoyée à la Com-
mission des approvisionnements.
7' Réclamations du citoyen Lefebvre, négociant à Rouen,
contre la confiscation, prononcée par la municipalité de Chalon-
sur-Saône, (le plusieurs balles de marchandises adressées à Com-
mune-Affranchie, le 129 juillet dernier, postérieurement au décret
du 19 juillet, même mois, mais antérieurement à la publication
de cette loi qui n'a été promulguée à Rouen que le 3 août sui-
vant.
Ces réclamations, numérotées 20/12, sont écartées par l'ordre
du jour.
8" Exposé du citoyen Berret Longareil sur les dangereux effets
de la défense d'exporter les lièges à l'étranger; il demande le rap-
port de cette loi prohibitive.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte affaire, numé-
rotée 20A/1.
9" Le citoyen Tocrel annonce avoir acheté du citoyen Ghaverot
cent vingt pièces de vin de Mâcon, deuxième cjualité, aux prix fixés
par la loi du 26 [29] septembre dernier, ainsi qu'il appert par un
marché du 6 ventôse.
Par sa pétition exposilive de ces faits, le citoyen Tocrel ajoute
(|ue les vins ne lui ont point encore été livrés et demande s'il en
doit payer le prix suivant les conditions de son marché ou suivant
le nouveau maximum, attendu que la loi sur le maximum ne s'est
pas appliquée sur les marcbés de date antérieure à sa promul-
gation.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte affaire, numé-
rotée 20/16.
1 0" Réflexions du citoyen Blin sur les moyens de perfectionner
la fabrication des cuirs à l'usage des troupes de la République.
Renvoyées à la Commission des subsistances, sous le n" 2060'''.
11° Pétition du citoyen Favier à l'effet de réclamer des mar-
chandises expédiées de Reaucaire dans le cours de juillet dernier
et retenues à Vienne.
^'; Arrli. nat., F'-' ^hiS^^-^h{\{\.
380
TROCÈS-VERBAUX DU COMITE
[7 Pr. \IR. AN' II
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte pétition, nuuié-
rotée 2o5 1 .
12" Observations présentées pur la municipalité de Toulouse
sur le droit de 1 sol 9 deniers par cjuintal et par lieue de poste
établi par le décret du 6 ventôse sur les canaux de la Répu-
blic[ue f^^.
Cette municipalité représente que l'exécution de ce décret
prcve le consommateur de quatre millions de plus et propose de
réduire le droit à 6 deniers par quintal et par lieue ordinaire.
Le Comité renvoie cette afïaire, numérotée 2o5q, au Comité
d'agriculture.
iS" Réflexions de la Société populaire de Saint-Claude ('^' sur la
stérilité du sol, la modicité des ressources de ce district et sur les
moyens d'activer, dans cette partie de la République, l'industrie par
l'établissement d'une manufacture de draps et de plusieurs ateliers
pour la fabrication des armes.
Renvoyées, sous le n" 2o53, à la Commission des approvision-
nements.
1 h° Propositions faites par le citoyen Rarneville d'étnblir à Paris
une filature de coton et une manufacture de mousselines à l'imi-
tation de celles des Indes; il sollicite pour cet effet un secours pro-
portionné aux dépenses que semble exiger l'établissement.
Renvoyées au Comité de salut public, sous le n° -îo^h ^-^K
iB" Dénonciation, faite par le citoyen Dubois, des manœuvres
employées pour éluder les dispositions des décrets sur le maximum
et les successions; il demande qu'il soit pris des mesures sév('res
pour assurer l'exécution des lois.
Vues du citoyen Pierron le jeune sur le même objet.
Ces pièces, numérotées 2o55 , sont renvoyées à la Commission
des approvisionnements.
C L'^ décret du 6 ventôse an 11 était
relatif à la fixation générale des denrées
cl inarcliaiidises soumises à la loi du
maximum; l'article 7 était ainsi conçu :
«rLes prix de transport pour toutes
espèces de denrées et marchandises
seront évalués, par eau, en remontant
deux sous; en descendant neuf deniers;
et par les canaux de navigation un sou
neuf deniers par cliaipie lieue de poste,
eu calculant la dislance parle nombre de
lieues de posli' (pril y n j)ar la route
de terre, du lieu du dép.irt à celui d'ar-
rivéï'.r
C^: Jura.
'^) En 1817, Barneville demandait
encore au gouvernement le payement
de la pension rpii lui avait été promise
en 1787; il rappelait que, arrêté à
Paris en 179^1, il avait eu la promesse,
le 7 frimaire an n, d'une indemnité de
•JO(i,ooo livres. On lui répondit (pi'il
était im[)ossil)le de lui rion donner;
d'ailli'ui's raffairc trqui pouvail être inté-
ressante en 1787 ne l'était plus en 1817''.
I Arcli. nat., F'- gSoiô]. — Cf. aussi le
rapport de Moreau , député de Saône-et-
T.oire dans AO xvm^ 3iQ.
[7 puAiu. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 381
16° Réclamation faite par le citoyen Foulquct, a^jent de la
maison Bidault, contre un arrêté par lequel le district de Muulins
a séquestré, au profit de la République, deux ballots de toile expé-
diés pour Lyon avant la promulgation de la loi du 1 2 juillet der-
nier.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du y 5 plu-
viôse dernier, sur cette alTaire, numérotée 2061.
17° Mémoire des juges du tribunal de commerce d'Ustarilly'^'
sur les difficultés que fait naître le payement de deux lettres de
change montant ensemble à /i5o livres sterling tirées sur des ban-
quiers de Londres et qui y ont été protestées. 11 s'agit de savoir si
le procès qui a été la suite de ce protêt et les droits de ceux qui
ont souscrit les lettres de change doivent être réglés d'après les an-
ciennes lois ou d'après les dispositions de l'arrêté du Comité de
salut public du 2 1 pluviôse sur le change.
Lettre du Commissaire des administrations civiles sur le même
objet.
Ces pièces, numérotées 2062, sont renvoyées au Comité des
finances.
1 8" Représentations de la Société populaire du Port-Malo '-'
tendant, vu la pénurie des étoffes, à empêcher les femmes de se
vêtir de drap.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces représentations, numé-
rotées 206/1.
1 q" Vues du citoyen Rouveret sur les moyens de donner de
l'activité à la fabrication des souliers et des ouvrages en cuir et en
peau qu'exigent les fournitures extraordinaires des armées de la
République.
Délibération du directoire du département du Dotibs sur le
même sujet.
Ces pièces, numérotées 2oG5, sont renvoyées à la Commission
des approvisionnements,
20° Représentations de la Société populaire du Port-Malo
tondant à étendre aux ouvriers classés pour la marine les secours
accordés aux parents des défenseurs de la Patrie dans les armées
et sur les vaisseaux de la République.
Renvoyées au Comité des secours, sous le n" 2oG().
21" Pétition par laquelle la Société populaire de Neuilly-sur-
Ourcqf'*' demande que la foire qui se tient en cette commune le
''' Sans doute Uslaritz : Basscs-Py- '-' Saint-Malo.
rénées. (^) Neuilly-Saint-Front : Aisne.
382 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 pi; vm. an 11]
10 août (v. s.) soit fixée au k messidor qui répond au 2^2 juin de
l'ancien calendrier.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette pétition, numé-
rotée 2067.
22° Indications que donne le citoyen Adam sur les avantages
que l'on peut tirer de la terre à foulon"^. Ce citoyen observe qu'il est
possible de la faire suppléer au savon dont la disette se fait pro-
gressivement sentir.
Le Comité renvoie à la Commission de commerce et apj)r()vi-
sionnement celte aiïairc, numérotée 2o()8.
28° Réclamation du citoyen Gobin Lefevre, négociant à Troyes,
tendante obtenir la remise de dix-sept balles de coton en laine,
pour alimenter ses ateliers de fdature; lesquelles balles ont été
séquestrées à Chalon-sur-Saône par la municipalité de cette ville.
Sur cette réclamation, numérotée 2 0/1 3, le Comité passe à
l'ordre du jour, motivé sur la loi du 26 pluviôse.
2/1° Pétition par laquelle le citoyen Parthon, négociant à Paris,
expose que, dans le courant de septembre dernier, il fit remcllie
aux citoyens Fouquet et Dufou, négociants au Havre, vingt bar-
riques de sucre brut, pour la vente en être faite à son compte.
Ces sucres, dit le pétitionnaire, ont été vendus par le citoyen
Dufou, qui lui en a remis le compte, mais en exigeant, pour lui
en compter le prix, un certificat de résidence sur le territoire de
la Répubbque, depuis le i" mai 1792. Parthon a rempli cette for-
malité; cependant, comme elle ne lui paraît point exigible et
qu'elle ne peut qu'entraver des opérations mercantiles, sans avan-
tage pour la Répubbque, il soumet au Comité la question que
voici :
«Ceux qui doivent payer à des marchands ou négociants des
marchandises, billets ou lettres de change, ont-ils le droit d'exiger
des certificats de résidence de ceux qu'ils doivent payer? «
Sur cette affaire, numérotée 2oG(j, le Comité passe à l'ordre du
jour, motivé : 1° sur ce que la loi ne dit pas qu'on exigera des cer-
tificats de résidence pour le payement de billets et effets de com-
merce; 2° sur ce que le pétitionnaire doit se pourvoir par-devant
les tribunaux.
3 5° Mesures présentées parla Société populaire d'Aix-en-Othe
et la commune de Paisy-Cosdon'-*, tendant à faire cesser les abus
que commettent les marchands de bois, sous le prétexte ([u'ils se
Ironvcnl chargés de pourvoir aux approvisionnements de Paris.
''' ToiTi' (|iii M'i'l à ili'yrais>cr les draps. — '*■ Aiibo
(7 l'Kviu. ANii| D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 383
(les mesures se réduisent à obliger les marchands de bois pour
l'approvisionnement de Paris de ne faire flotter les bois ([uc de-
puis le i*"' vendémiaire jusqu'au 2 5 ventôse, et à fixer les indem-
nités à attribuer aux propriétaires riverains un mois avant le llol-
tage, sur le rapport de deux oflicicrs municipaux de communes,
non intéressés, et de deux experts nommés par les marchands.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission des approvi-
sionnements, sous le n" 20 63.
Un membre fait un rapport sur la pétition (distribuée le 1 2 ger-
minal dernier, sous le n" 197-7) du citoyen Uavard cpii expose
avoir découvert les moyens de fabriquer du savon d'une qualité
supérieure. La Commission des subsistances, sur le compte qui lui
a été rendu de la fabrique du citoyen Havard, des avantages et de
l'utilité de ses procédés, a été d'avis de lui faire une avance pour
l'aider dans son étabh'ssement; mais elle exige une caution que le
pétitionnaire se trouve dans l'impossibilité de fournir et dont il
demande à être dispensé.
Le Comité, considérant que les sommes appartenant à la Nation
ne peuvent être données en avance sans une hypothèque quel-
conque, passe à l'ordre du jour, et cependant renvoie la pétilion
au Comité de salut public.
Chauvin fait un rapport sur une lettre du 2 1 germinal dernier,
à lui distribuée le 7 tîoréal suivant, sous le n" 2018, par laquelle
le Ministre de l'intérieur demande s'il est besoin d'un décret pour
ordonner le payement de la somme de 19,887 1. lo s. , réclamé
par le citoyen Menou, entrepreneur de la manufacture de tapisseries
de Beauvais, comme ayant, conformément aux dispositions de
l'arrêt du ci-devant Conseil du 8 février 1780, déposé au Garde-
meuble national une fourniture de tapisseries évaluée à cettedite
somme.
Le rapporteur propose le renvoi de cette affaire au Comité des
finances.
Le Comité adopte cette proposition.
En exécution de l'arrêté du a de ce mois par lequel le Comité
chargea le citoyen Chauvin de conférer avec le Comité de salut
public et la Commission des arts sur la pétition (à lui distribuée le
27 germinal dernier, sous le n" 2002) présentée par les directeur
et ouvriers de la manufacture de tapisseries de Beauvais, sur les
moyens de rétablir l'activité de cette manufacture et de statuer sur
le sort des pétitionnaires, ce citoyen représentant annonce que,
s'étant acquitté de sa mission, l'avis du Comité de salut public.
Commission des arts et le sien , ont été de renvoyer cette alFaire à
384 PROCES-VERBAUX DU COMITE [7 prair. an ii]
1-1 Commission executive des arts. Il demande que ce renvoi suit
effectué.
Le Comité adhère à cette demande.
La séance est levée à 1 0 heures. Villers.
CENT-TRENTE-TROISIEME SEANCE.
1 9 PRAIRIAL AN II.
Le duodi, douzième jour du mois de prairial, le Comité de
commerce s'est assemblé au lieu ordinaire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Champigny, Thibaudeau, Haussmann.
La séance est ouverte par la distribution au rapport des pétitions
et mémoires dont l'analyse suit :
1° Réclamation des citoyens Godemard et Millaud, marchands
épiciers, contre la confiscation, à Commune-Affranchie, de sucres
terrés qu'ils avaient expédiés dans le cours de juillet dernier à la
destination de Lunel.
Le Comité passe ?i l'ordre du jour, motivé sur la loi du 2 5 plu-
viôse, sur cette réclamation numérotée 2070.
2° Réclamation du citoyen Demars , marchand épicier, rue de
Montrcuil, contre un jugement du tribunal de commerce de Paris
qui le condamne à livrer sans aucun délai au citoyen Fouriiicr,
subrogé aux droits des citoyens Legrand et Loiseau, douze pièces
de suif à raison de 70 livres le quintal ou à lui restituer les /i8o li-
vres qu'il en a reçues et à lui compter 000 livres pour raison d'in-
demnité résultante de l'inexécution du marché que le pétitionnaire
souscrivit en juin 17(12 au profit du citoyen Loiseau.
Cette all'aire, numérotée 2071, est renvoyée au rapport du
citoyen Champigny.
3" Pétition parla(|uellela citoyenne veuve Roque réclame contre
un arrêté du district de Vienne, par lequel se trouve confisqué au
profit de la République un ballot de soie du poids de 160 livres
qu'elle expédia en août dernier, à l'adresse de Maurice, à Lyon.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette |)étition, numérotée
9072, motivé sur la loi du 20 pluviôse dernier.
h" Pétition par laquelle le citoyen Mouchin, négociant à Reims,
sollicite la remise d'une balle de marchandises qu'il expédia le
1" août dernier, à l'adresse d'un négociant de Lyon et qui, arrêtée
[12 puA.R. ami] D'AGRICULTURE, commerce, ETC. 385
à (jhalon-sur-Saonc, lui est refusée par la municipalité de celte
commune.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numérotée
•J093, motivé sur la loi du 2.5 pluviôse.
5° Pétition par laquelle le citoyen iMaradan, à Commune-Af-
franchie, réclame contre les dispositions d'un arrêté du départe-
ment de l'Allier qui confisque, au profit de la République, trois
tonneaux de sucre qu'il tit expédier, le 5 août dernier, d'Orléans,
à l'adresse du citoyen Riboulet, négociant à Vaise, et qui ont été
arrêtés à Moulins.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette pétition numérotée
207/4, motivé sur la loi du 2 5 pluviôse.
()" Adresse des municipalité et société populaire de Castets (?)
par lacjuelle elles demandent l'établissement d'un marché dans celte
commune.
Adresse delà commune d'Effial, district de Riom, représentée
par le citoyen Py, par laquelle elle sollicite l'établissement d'un
marché par décade et de trois foires par an.
Ces adresses, sur lesquelles le Comité ajourne sa délibération,
sont numérotées 2075.
7" Pétition sur laquelle le citoyen JJérivière, régisseur de la
manufacture de couperose du Baquet, près Beauvais, réclame
contre le refus que fait la municipahté de Chalon-sur-Saône de
lui délivrer six tonneaux de couperose arrêtés en cette ville, qu'il
expédia le 6 août dernier, pour Commune-Affranchie.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte pétition , numérotée
2077, motivé sur la loi du 26 pluviôse.
8" Observations de la Société populaire de Coutances sur la
préparation des cuirs.
Renvoyées à la Commission des subsistances et approvisionne-
ments, sous le n" 2078.
Le Président lève la séance à 9 heures et demie.
ViLLERS.
CENT-TREINTE-QUATRIEME SEANCE.
17 PRVIRUL AN II.
Le septidi, dix-septième jour du mois de prairial, deuxième
année de la Répubhque française une et indivisible, le Comité de
commerce s'est assemblé.
386 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [lypRAïu.AMi]
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Champigny, Haussmann.
Lu séance est ouverte par la distribution au rapport des péti-
tions et adresses dont l'analyse suit :
i" Pétition présentée de nouveau parles citoyens Soyer et C'*' par
laquelle ils demandent que celle qui fut mise sur le bureau le 2 'y ger-
minal, dont ils sont signataires, soit renvoyée à l'examen de la
Commission de commerce, afin qu'il soit statué favorablement sur
la réclamation qu'ils ont formée au bureau de la douane de Solre-
le-Château, contre l'arrestation de vingt balles de linons, gazes,
batistes qu'ils avaient expédiées pour l'étranger.
Sur cette pétition, numérotée 2010, comme la première, le
Comité ajourne sa délibération jusqu'à ce que les procès-verbaux
de saisie et le jugement du tribunal aient été produits.
2" Pétition par laquelle le citoyen Favier demande que des
marchandises qu'il expédia, vers la fin de juillet dernier, de Beau-
caire à l'adresse du citoyen Plantin à Dunkerque et arrêtées à
Condrieu'^', puissent suivre leur destination.
Sur cette pétition, numérotée 2079, le Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur la loi du 26 pluviôse.
3° Pétition par la(pielle le citoyen Le Mesureur, marchand au
Palais-Egalité, n° 3/i, réclame la restitution de marchandises qu'il
avait expédiées de Beaucaire pour Paris et qu'il n'a pas pu se pro-
curer à Gommune-Alfranchie, où elles ont été arrêtées.
Sur cette pétition, numérotée 2080, le Comité passe à l'ordre
du jour, motivé sur la loi du 26 pluviôse.
A" Observations du citoyen Duhaut, appuyées par les vitriers
de Paris, sur la nécessité de prévenir la pénurie des verres et de
])ren(lrc tous les moyens possibles de mettre en activité les veiTeries
de la République qui se trouvent abandonnées ^^l
Remises au citoyen Champigny, sous le n" 2081.
5° Pétition par laquelle le citoyen Paul Castaing amiunce avoir
fait embarquer sur la goélette la Junon, de Philadelphie, sept fu-
tailles de café des colonies françaises qui sont heureusement arri-
vées au port de Bordeaux, mais que l'incendie du Cap ne lui a pas
permis de sauver les quittances et acquits qui constataient le paye-
ment des droits de subvention et d'occident, et que, ffmte de pou-
voir les produire, les sucres arrivés à Bordeaux se trouvent,
'■' lUiône. (l'a[fr"u'uUure cl clos arts envoya cet
(-' Le i" tlicnnidor un 11 le Comité airôl:' le 2 aux aclminislraloiirs de
(le sailli public mit en réquisilion les dislricl; lf> soniinairc des réponses dos
ouvriei-s des verreries; la (]ommlssiou districts est conservé dans F'- i^qa.
|i7 iT.Aïu. AMi| D'AGRICULTLr.l-:. COMMKUCE. ETC. 387
coniino produclioi) étrangère, nssujotlis à un droit de oo livres le
(juinlai.
Le pétitionnaire ri'clame contre cette perception.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette aiïairc, numérotée
ao83.
6" Adresse par laquelle les juges du tribunal de commcrco de
(i'aslelnaudary représentent (ju'ils ne peuvent faire remplir les
fonctions du greffe de leur tribunal parce qu'il n'y a pas d'émolu-
ments fixés à cette place; ils sollicitent un décret qui détermine
le traitement à accorder aux greffiers des tribunaux de commerce.
Cette affaire, renvoyée par le Comité de salut public, est re-
mise au rapport du citoyen Cbampigny, sous le n" 208/1.
7" Décret du 1" prairial par lequel la (lonvenlion nationale
renvoie à son Comité de commerce la proposition, faite par l'un de
ses membres, de décréter que les jours des marchés publics des
subsistances, dans les municipalités, soient ajournés à tous autres
jours que les décadis.
Cette proposition est remise au citoyen Thibaudeau, sous le
n" 2o85.
8" Arrêté du département des Landes à l'effet de solliciter la
prompte exécution des projets qui tendent à réunir la Garonne à
ï'Adour.
Cet arrêté, numéroté 2087, •^^^ renvoyé au Comité des ponts et
chaussées.
9" Adresse par laquelle les administrateurs du district de Monti-
vilhers^^^ demandent si, en conséquence des articles 1"' et 1 0 de la
loi du 6 ventôse, relative au maximum, les lieux d'arrivage pour
le sucre, le café, le coton, etc., venant des colonies françaises
doivent être regardés comme lieux de fabrication et de production ,
et si ceux qui le vendent en gros aux lieux d'arrivée, doivent être
rangés dans la classe des fabricants et être privés du bénéfice de
5 p. 100 accordé aux marchands en gros.
Sur cette adresse, numérotée 2088, le Comité passe à l'ordre
du jour.
10" Réclamation des citoyens Le lioux, négociants à Amiens,
contre la confiscation de plusieurs balles de marchandises qui
avaient été adressées à Lyon, et qui ont été arrêtées à Commune-
Affranchie.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte affaire, numé-
rotée 2089.
'' Seine-Inférieure.
388 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 pium. an ii]
11° Autorisation demandée par les citoyens Serrier et liis,
fabricants de bas de soie à Ganges, département de l'Hérault, pour
expédier en Suisse, par la voie de Genève, plusieurs commissions
et marchandises dont ils ont été chargés par leurs correspondants
en Suisse et des villes de Hambourg, Lubeck et Varsovie.
Le Comité renvoie cette demande, numérotée aocji, à la Com-
mission de commerce.
1 â" Observations des négociants de Nantes tendant à démon-
trer que les productions de l'Inde et des Colonies françaises ne
doivent pas élre maximées d'après les bases décrétées par la Con-
vention pour la taxe des marchandises de première nécessité; ils
demandent, en conséquence, que le tarif décrété le 6 ventôse ne soit
applicable qu'aux productions du sol de la France en Europe ou
que le prix des denrées des colonies soit augmenté de 5o p. 100.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 2099, à la Com-
mission des approvisionnements.
10° Pétition par laquelle les citoyens Calais, fabricants à Noi-
reau '^\ district de Vire, exposent que les fabriques de filature
(pi'ils dirigent dans plusieurs communes du département du Cal-
vados tombent graduellement dans l'inaction par lap énurie des
matières premières nécessaires à leur aliment; ils demandent, [)our
prévenir l'anéantissement de cette branche d'industrie, une auto-
risation pour acheter au prix du maximum, dans les ports de la
République, 10,000 à 12,000 livres de coton en laine dont ils
ont un pressant besoin pour rétablir l'activité dans leurs ateliers
de fihiture.
Le Comité, sur la proposition du citoyen Haussmann, renvoie
celle réclamation, numérotée 2098 his, à la Commission de com-
merce avec invitation de la prendre en considéi-ation.
1/1° Pétition par laquelle le commune de Pionnal, chel-lieu de
canton, district de Guéret, département de la (h-euse, demande
l'établissement, dans son territoire, d'un marché par semaine et de
six foires par an. Avis favorable y annexé des administrations
locales.
Cette pétition est remise an citoyen Villers, sous le n" 2098.
1 5" liéclamations du citoyen Farge tendant à être renvoyé en
possession : T d'une caisse contenant dix-sept pièces de linons,
expédiée de Paris le 3 août dernier, sur la demande du Doge de
Cènes, pour une maison de commerce de cette dernière ville et qui
a été arrêtée à Commune-Affranchie;
>" (iomlc-siir-Nnironii.
[lyiT.Mi;. ami] JVAGIUGULTUUE, GOMMEnCK, KTG. 389
!^" Une autre caisse contenant quinze douzaines de pots de
rouge, expédiée de Paris le 5 août dernier, à la destination d'une
maison de commerce à Parme, qui en avait fait la dejnande le
f) juillet 1793 (v. st.).
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces réclamations, numé-
rotées 2086. Cet ordre du iour est motivé sur la loi du a5 plu-
viose dernier.
Sur le rapport du citoyen llaussmann, le (^omité ajourne sa
délibération sur la pétition, distribuée le [i3 juillet] dernier, sous
le n" 1 3 1 () , par laquelle le citoyen Silvain Franquelin propose d'éta-
blir une manufacture de draps et demande des encouragements,
et ce jusqu'à ce que ce citoyen ait démontré la possibilité de fabri-
quer les draps aux prix qu'il propose et qu'il ait présenté caution
pour les encouragements.
Le Président lève la séance à 1 0 heures.
ViLLERS.
CENT-TRENTE-CINQUIEME SEANCE.
2 9 PRAIRIAL AN II,
Le duodi, vingt-deuxième jour du mois de prairial, deuxième
année de la République française une et indivisible, le (Comité de
commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens \illers, président; Chauvin, secrétaire;
Haussmann, Thibaudeau.
La séance est ouverte par la lecture des pétitions dont l'analyse
suit :
1° Idées générales sur l'industrie, le commerce et les moyens
d'utiliser les filatures, manufactures et fabriques, présentées au
Comité par le citoyen Bonguyod, député à la Convention natio-
nale (!'.
Le Comité charge le citoyen Villers de lui faire un rapport sur
cet ouvrage, numéroté 2096.
2° Lettre du Comité de salut public, suivie d'un mémoire et
deux projets d'arrêtés sur les moyens de rétablir et de républica-
niser le commerce à Commune-AlTranchie. Ce Comité, en adressant
ces pièces au Comité de commerce, l'invite à lui transmettre ses
vues sur cet objet important.
('^ Homme de loi, député du Jura. taie; voir son (ropinion sur le mode
— Il s'occupa aussi de la question dos de réparer les routes'; dans AD xviu"
roules qui était d'une importance capi- !5i2, pièce 2 5.
390 PROCES-VERBAUX DU COMITE [22 praiu. an h]
Le Comité charge le citoyen Villers de lui faire un rapport sur
cette affaire, numérotée 909/1.
3° Projet d'établissement proposé par le citoyen Brunel, négo-
ciant à Nîmes, pour les communes de Viile-AlTranchie et Nîmes.
Le but de ce projet est de régénérer, .faciliter et multiplier les
fabriques de soieries,
Ce projet est renvoyé à l'examen du citoyen Villers, sous le
n" 3 08 a.
La séance est levée à 8 heures.
Villers.
CEÎNT-TRENTE-SIXIEME SEANCE.
•27 PP.AIWAL AN II.
Le seplidi, vingt-septième jour du mois de prairial, deuxième
année de la Iiépublicjue française une et indivisible, le Comité de
commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, Haussmann.
La séance est ouverte parla distribution des pièces dont l'analyse
suit :
1° Pétition des armateurs du corsaire le Robert expositive que
ce corsaire, armé à Nantes au mois de mars i 7 ().'], fit deux prises
sur l'ennemi, qui, entrées au port de Bordeaux, lurent vendues dans
le cours de juillet suivant. Suivant le mode de l'ordonnance de la
marine, disent les pétitionnaires, le produit des prises a été réparti
dans la proportion des deux tiers au tiers. Ce mode de répartition a
excité, de la part d'une partie de l'équipage, des réclamations qui
ont été portées devant le représentant du peuple à Bordeaux. Une
commission a été nommée pour prendre connaissance de l'allaire
et la terminer.
Les armateurs observent que cette marche in^st point naturelle;
qu'il s'agit d'une affaire de commerce maritime et (pi'elle appartient
à la connaissance des juges du tribunal de commerce de Nantes;
ils demandent, en consé(pience, (|ue la Commission créée à Bor-
deaux soit annulée et la dilliculté renvoyée aux juges compétents.
Le Comité renvoie cette pétition au Comité de salut public, sous
le n" uo (){').
9" Mémoire du citoyen liuel, adnîssé par la Société populaire
de Livry, contenant des réflexions sur les poids et mesures.
Sur ce MK'inoire, mmn'rolé •;!0<)(S, le Comité ajourne sa délibé-
ralioii.
[^7 piuiR. VN ir] DWr.RIGULTURE, COMMERCE, ETC. 391
3° Mémoire du citoyoïi (îasauranc sur le blanc de céruse, qu'il
annonce avoir d('^couvert et qui est, ajonte-t-il, d'une qualité supé-
rieure à celui de Hollande.
Le citoyen Gasauranc*'^ demande que ses procédés soient exa-
minés par des commissaires.
Le (lomité envoie sa réclamation au Bureau de consultation
pour avoir son avis. Cette réclamation est numérotée '^o()().
Le Président lève la séance à 9 heures.
Vn.LEIiS.
CENT-TRENTE-SEPTIEME SEANCE.
9 MESSIDOR AN II.
Le duodi, deuxième jour du mois de messidor, deuxième année
de la République française une et indivisible, le Comité de com-
merce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Haussmann, Ghampigny.
La séance est ouverte par la lecture des pétitions dont l'analyse
suit :
1" Pétition par laquelle les citoyens Grassièrc et Grimardias,
de Commune-Affranchie, réclament mainlevée du séquestre qui se
trouve à Valence sur plusieurs balles de marcliaiidis(;s par eux
expédiées de Lyon dans le cours de juin 1793 (v. st.) pour la
foire de Beaucaire et réexpédiées ensuite de cette ville pour Com-
mune-Affranchie.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, numé-
rotée 201/1, motivé sur la loi du 26 pluviôse dernier.
2" Mémoire des citoyens Grillons, fabricants de draps dans le
département de l'Indre, par lequel ils demandent si, jouissant de
l'emplacement et des dépendances de la manufacture d'Indreviile'-J,
ils sont dans le cas de la loi du 1 0 frimaire dernier.
Le Comité renvoie cette question, numérotée 1890, au Comité
des domaines et d'ahénalion.
3" Lettre des représentants du peuple de Commune-Affranchie,
en date du 28 prairial, sur les dispositions de la loi du 26 plu-
viôse relative aux marchandises arrêtées.
Ils demandent si un négociant qui est veiui de Lyon avant la
''' Le mémi' sans doute que lo siou ■ Cnsniirnnc de Saint-Panl : voir noire lomo II.
p. 6C) , i2f). — '"-' Cliàlcaiiroux.
392 PROCES-VERBAUX DU COMITE [a mess, an h]
loi du 1 2 juillet pour y acheter des marchandises et qui n'a pu
les enlever avant la publication de cette loi, ne doit pas jouir des
mêmes avantages que celui qui a fait ses expéditions antérieurement.
En soumettant cette question au Comité de commerce, ils l'in-
vitent à leur transmettre son avis le plus promptement possible.
Sur cette lettre, numérotée 210a, le Comité arrête qu'elle
sera renvoyée au Comité de salut public et qu'à cet effet il lui sera
adressé la lettre suivante :
Paris, 2 messidor, a' année de la République française.
Les Représentants du peuple, membres du Comité de commerce de la
Convention nationale.
Aux Représentants du peuple, membres du Comité de salut public.
Nous vous faisons passer, citoyens collègues, une lettre des représenlanls
du peuple envoyés à Commune-Affranchie qui nous demandent noire avis
sur un cas particulier auquel on ne peut appliquer la loi du 2 5 pluviôse.
L'objet nous a paru important; il s'agit de citoyens qui se sont rendus dans
la commune rebelle avant la promulgation du décret de confiscation pour y
acheter des marcliandises et qui n'ont pu les enlever.
Il faudrait d'abord savoir si, par le décret de confiscation, on entend cehu
du 19 juillet et [ou celui] du 2 5 pluviôse. Dans le premier cas, les citoyens ne
seraient, pas exempts de reproches; dans le second, il faudrait savoir l'époque
positive oii ils se sont rendus dans cette commune, si c'est depuis qu'elle a été
soumise ou auparavant. Nous vous faisons part de ces réflexions , afin qu'elles
vous mettent en lieu de prendre le parti que vous jugerez le plus convenable.
(Signé :) Les Représentants du peuple composant le Comité de commerce.
Le Comité arrête, en outre, que copie de la lettre ci-après sera
adressée aux représentants du peuple à Commune-Affranchie.
Paris, 9 messidor, a*" année de la République française.
Les Représentants du peuple composant le Comité de commerce de la Con-
vention nationale.
Aux Représentants du peuple à Commune-Alhanchie,
Nous vous prévenons , citoyens collègues , que nous avons fait passer au
Comité d> salut public la lettre que vous nous avez écrite le 98 prairial.
L'objet sur lequel vous nous consultez nous a paru important.
Il faut savoir si par le décret de confiscation on entend celui du 12 juillet
ou celui du 25 ])luviôse. Dans le premier cas, les citoyens ne paraîtraient pas
exempts de loproclies; dans le second, c'est l'époque positive où ils se sont
rendus dans cette commune qui facilitera la décision.
(Signé :) Les Représentants du peuple composant le Comité de comnaerce
de la (^ionvention nationale.
Le Pr('sidc'nl lève la séance à 9 heures.
Vll.LKUS.
Nota. Il n'y a pas de comité le 7 de ce mois.
[i:i MESS. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 393
CENT-TRENTE-HUITIÈME SÉANCE.
1 2 MESSIDOR AN II.
Le duodi , douzième jour de messidor, deuxième année do la
République française, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Haussmann, Champigny.
La séance s'ouvre par la lecture des pétitions et mémoires dont
l'analyse suit :
i" Indemnité sollicitée par le ciloyen Claude Louis, fabricant
à Seignelay, pour raison des pertes cjue lui a fait éprouver l'exécu-
tion de la loi du maximum.
Avis favorable du département de l'Yonne.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée aiyy, au Comité
des secours.
a" Réclamation des citoyens Lacanaud et Violan tendant à
obtenir le payement de 7,6/12 1. 10s., montant du prix des voi-
tures sur lesquelles ils expédièrent les 8 et () août lygS, de
Thor''' pour Rouen, 78 balles de marchandises pesant 909 quin-
taux 67 livres à raison de 36 livres le cent, les marchandises,
disent les pétitionnaires, ayant été arrêtées et vendues au profit de
la République, sans que, sur le prix qui en est provenu, il leur ait
été payé leur dû.
Le Comité renvoie cette affaire au rapport du citoyen Hauss-
mann , sous le n" 2 1 2 /i .
3" Pétition par laquelle le citoyen Migneron, en annonçant
avoir découvert les moyens de fabriquer le blanc de céruse de
qualités supérieures à celles que nous tirons de l'étranger, de-
mande qu'il soit nommé des commissaires pour examiner ses pro-
cédés et en constater les avantages.
Le Conseil renvoie cette affaire au Rureau de consultation des
arts et métiers, sous le n" 2 1 1 2.
Le Président donne lecture de deux lettres du Comité de salut
public, l'une du 19 prairial, l'autre du 7 de ce mois, toutes deux
numérotées 209/1, relatives à un mémoire et des projets sur la
liquidation des marchandises des Lyonnais mises en séquestre , en
exécution du décret du 26 pluviôse, et sur la réhabilitation du
commerce à Commune-Affranchie, le citoyen Ramel, membre du
Comité des finances présent. Le premier projet a été discuté et
C Vauclusp.
39^1 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 mess, an ii]
approuvé dans son entier en observant néanmoins que, s'il était
destiné à être présenté à la Convention nationale comme projet de
loi, il faudrait le préciser davantage.
On est ensuite passé à la discussion de celui sur la réhabilitation
du commerce à Commune-Affranchie. Le citoyen Villers y a fait les
observations suivantes qui ont été approuvées et qui seront com-
muniquées au Comité de salut public.
Suit la teneur des obervations du citoyen Villers :
La réhabilitation des manufactures et du commerce à Gommune-Affrau-
cliie ne peut sans doute êlre retardée plus longtemps si l'on veut empêcher
les puissances étrangères de s'enrichir de ses dépouilles. Déjà une foule de
Lyonnais rebelles et émigrés répandent dans la Suisse et particulièrement
dans le canton de Zuj'ich cette industrie qui la rendit autrefois une des plus
ci'lèbres cités de l'univers. Déjà les tyrans, qui firent inutilement des sacrifices
immenses pour lui enlever ses fabriques se flattent de les posséder bientôt
sans aucun effort.
Il faut donc rétablir dans cette commune le genre de commerce auquel la
nature semble l'avoir destinée; il faut rendre aux arts qu'elle cultivait près de
dix-huit mille ouvriers qui ont été employés jusqu'à pi-ésent à la punir de ses
forfaits, mais d faut, en même temps, prévenir les malheurs dont elle a été
la victime, en mettant un frein à la cupidité qui les a causés.
Examinons si le projet présenté présente ce double avantage.
Les deux premiers articles ne contiennent que des dispositifs préliminaires.
On y invite les citoyens à reprendre leurs opéiations commerciales et on les
engage à ne perdre jamais de vue que l'égoïsmeet l'avidité des richesses ne sont
pas le but que dos commerçants lépublicains doivent se proposer, mais que
le désir d'être utiles à leur pays doit seul animer.
Par l'article 3 on forme trois cents établissements et fabriques en faveur
des patiioles peu fortunés et capables de les diriger.
11 est nécessaire que la Nation fasse des sacrifices pour le rétablissement
du commerce de cette commune et ce sont les citoyens qui ont toujours com-
battu pour la cause de la liberté qui doivent eu profiter; ce sont ceux qui
ont gémi longtemps dans la misère, tandis (jue leurs sueurs alimentaient l'in-
dolence et la volupté des riches, qui doivent aujourdhui trouver, dans leur
travail, une lionnèle aisance.
Mais cet article doit être clair et précis; il ne doit laisser aucune inquié-
tude sur cette liberté qui fait l'âme du commerce et sans laquelle il ne peut
exister.
On n'a pas sans doute l'intention de donner à ces trois cents établissements
un privilège exclusif; on ne veut sûrement j)as ouqx'cher les autres citoyens
d'eu établir de pareils lorsqu'ils en auront la facullc', ou bien ce serait mettre
en <|ueslion si, dans un état qui admet une branche de commerce, tous les
autres citoyens ont droit d'y prendre part. Ceux qui |)artagenl également les
chaincs sociales doivent participei- égalemeni aux avantages du jiacle qui les
réunit. Il n'est point de nations (pii ne reconnaissent ces principes de justice.
i(\ voudrais donc que l'article fût ainsi rédigé : frOutre les fai^riques il en sera
ôlabli trois ccnis eu faveiu- des j)alrioles peu fortunés et capables de les
diriger. -^
Dans l'article /i . on divise ces établissements en fabriques d'étoiles de soie,
[i:îMKss. VN 11] IK AC 15 ICI I Ti;!', K . CO.MMERCK, ETC. 395
de chapeaux cl de bas de soie. Oq ne parle pas de la branriie de commerce
dans la(jnelle celte commune excella loujours, ses manufactures de {jalons
d'or et d'argent. Je sais toutes les objections (|u'on peut faire contre cette
observation: les matières premières ne seront pas toujours aussi rares:
d'ailleurs, c'est le moyen de tirer le parti le plus avanlageux de ce qui nous
en reste.
Tout ce (jue l'on peut dire des manufactures de galons d'or et d'argent re-
lalivement au luxe peut être appliqué à celle des e'toiïes de soie, puisrpie le
produit des unes et des autres tient au luxe et ne convient pas davantage à
un état républicain.
Du reste, il faut se former une idée juste du luxe. H n'est guère de sujet
de morale qui prête plus à la déclamation, à la satire, à l'humeur même;
mais quand ou le considère du côté poliiique, on s'aperçoit cpi'il tient au
j)rogrès des arts, des manufactures et du commerce. Les arts, même les arts
de luxe, conviennent mieux peut-être aux républiques qu'aux monarchies,
j>arce que la misère du peuple, dans un état despotique, est souvent insuf-
fisante pour réveiller sou industrie ; il se borne alors à travailler pour pré-
venir ses besoins, tandis que dans une république il n'en connaît aucun et
que rien n'entrave sou génie. Ce n'est pas pour se créer de nouveaux besoins
([u'une nation libre doit s'occuper des arts de luxe, c'est pour satisfaire
à son profit les passions de celles qui l'entourent. Elle doit y voir moins une
acquisition de jouissance qu'une augmentation d'industrie, plus d'encou-
ragement et d'aclivité pour la population ([ue de magnificence pour elle-
même. Si Comnnme-Airranchie fut célèbre ])ar son industrie sous le règne
(lu despotisme, que ne deviendra-t-elle pas sous le règne de la liberté? Sa
si I nation heureuse l'a destinée à être l'entrepôt du Nord et du Midi. La dou-
ceur de son climat, en fertilisant ses campagnes, contribue beaucoup à
l'accroissement de sa population; tout, en un mot, dans celte cité mallieu-
if'use, semble êtie fait pour les arts que les ennemis de la Patrie avaient
forcé d'en bannir, \ouloir en excepter quelques-uns, ce n'est pas répondre au
\(ru de la nature qui les y appelle tous.
Sa nianufuctui'e de galons d'or et d'arjjeiit avait beaucouj) de rivales chez
Tétranger: le plein et le façonné se fabricjuaient presque partout, mais elle
soutenait sa supériorité par mille moyens que ses rivales ne sauraient pas
employer. Nous pensons donc qu'il faut comprendre au nombre des fabriques
([u'on va rélablir dans celt<î commune celles de galons d'or et d'argent et (jue
lout genre de commerce doit y être libre.
Par les articles 6 et 7 du projet, on fixe le nombre des méliers et des ou-
vriers que chaque fabricant peut employer.
Eu rendant justice aux motifs qui ont dicté ces mesures, nous dirons avec
fi-anchisc qu'elles ne s'accordent pas avec celte liberté qui développe l'indus-
trie. 11 ne faut plus, il est vrai, voir à l'avenir ces fortunes colossales qui ne
s'élèvent jamais qu'aux dépens d'une partie du peuple qu'elles laissent dans
la misère; mais sera-ce en mettant des bornes au génie que vous y parvien-
drez? 11 semble que c'est dans le gouvernement même que vous devez
trouver le préservatif contre le mal que vous craignez. Dans celui où la for-
lune est moins considérée 'que la vertu, on est plus jaloux de l'estime de ses
semblables que des commodités et des jouissar)ces de la vie : alors l'homme
fixe lui-même la mesure de sou nécessaire et méprise le reste.
En admettant la mesui'e ([ui vous est préscnli'e, il faut supposer que tous
les fabricants auront les mêmes talents et la même aclivilé. Celiu donl Ion-
396 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [1-2 mess, an u]
vrage serait mieux fini pourrait en effet occuper cent métiers, pendant qu'un
autre moins intelligent et moins actif n'en occuperait pas dix. Il faudrait
aussi supposer que leurs mœurs fussent e'gales parce que celui dont elles sont
douces prospérera bien davantage que celui dont elles sont dissolues. D'ailleurs
un homme intelligent peut encore, avec quarante métiers d'étoffes en soie,
faire en peu de temps une fortune immense. Il faudrait alors ajouter que ces
fabricants ne pourront travailler que pendant un espace de tenqis , c'est-à-
dire 20 ou 00 ans. Ces observations prouvent la dilliculté de mettre un frein
à la cupidité des hommes, et que borner l'industrie pai' des prohibitions,
c'est nuire tout à la fois au travail que l'on permet et à celui que l'on dé-
fend; mais les circonstances particulières où se trouve Commune-Affranchie,
semblent autoriser les mesures que l'on propose. 11 faut y républicaniser le
commerce et apprendre aux citoyens qui voudraient s'y adonner (jue c'est
l'iiiléiét général plutôt que celui particulier qui doit les guider dans leurs spécu-
lalioiis. Nous sommes donc d'avis de les adopter: mais nous voudrions que
chai|ue fabricant fût tenu d'employer le nombre de métiers et d'ouvriers fixés
pai' le projet. Les autres articles n'étant que réglementaires, ils ne présentent
aucune dilliculté.
U en est un, c'est le onzième, par lequel on accorde à deux citoyens
patriotes et sans fortune qui seront placés à la tête de chacune de ces manu-
factures une avance de 3o,ooo livres remboursable en onze années.
La Nation ne peut pas, sans doute, faire un meilleur emploi des deniers
publics que de les prêter aux citoyens patriotes et sans fortune qui se pro-
posent de cultiver les arts; elle doit les mettre à lieu {sic] de faire pour eiix-
nirmes ce que les abus de l'ancien régime les forçaient de faire pour les auli'es:
mais elle doit aussi prendre toutes les précautions nécessaires pour n'être pas
tronqiée dans une mesure aussi belle.
L'article ik annonce qu'il sera fait un règlement pour déterminer les
formes à suivre en cas de dissipation des fonds.
Il nous semble que ce règlement devrait accom[)agner le projet, afin que
les citoyens qui seront choisis pour occuper toutes ces fabriques connussent
d'avance toute l'étendue de leurs obligations : mais ce n'est pas à nous ii
l'examiner sous les rapports de la finance; du reste, il nous semble qu'il n'y
a pas beaucoup de risques à courir, puisque les deux tiers de l'avance seront
eu matières premières et en ustensiles à l'usage des fabriques '*'.
La séance est levée à 10 heures.
ViLLERS.
CENT-TRENTE-NEUVIEME SEANCE.
22 MESSIDOR AN U.
Le (luodi, vingt-deuxième jour du mois de messidor, deuxième
année de la liépublique française, le Comité de commerce s'est
assem
blé.
('' Le rapport do Villors ne fifiiirc pas dans les rapports imprimés de la série
aD xvur.
['i9 MESS. Ax II] ir AGRICULTURE. COlMMERCIi;, ETC. 397
Présents : les citoyens \illers, président; Chauvin, secrétaire;
Champigny.
La séance s'ouvre par la lecture, distribution et renvoi des pé-
litions et mémoires dont les extraits suivent :
i" Lettre, en date du 3 messidor, par laquelle les odicicrs mu-
jiicipaux de la Rochelle rappellent la pétition qu'ils ont adressée le
-2 ventôse sur l'application des décrets des i5 septembre 179-3
et h nivôse dernier, à la ci-devant Chambre de commerce de la
Rochelle; ils représentent que les créanciers de cette Chambre
soufïVont beaucoup, qu'ils ne sont point payés des arrérages, que
leur fâcheuse position les engage à demander que leur pétition
soit prise en considération.
Le Comité renvoie cette lettre, avec vingt pièces y annexées, au
citoyen Villers, sous le n" 1978, attendu que ce membre est
chargé, parle procès-verbal du 2 germinal dernier, d'examiner la
pétition dont parlent les officiers municipaux de la Rochelle.
2" Réclamations que fait la municipalité de Thoiry , département
de Scine-et-Oise, contre l'arrêté du district de Montfort-lc-Brutus^'*
qui supprime le marché qui, établi en vertu de lettres patentes de
1579, fut suspendu pendant quelques années et rétabli en 1789.
Renvoyées au rapport du citoyen Champigny, sous le n° 2 189.
3" Réclamations faites par Jacques Fleurieaux, de Genève, de la
liberté des citoyens Jacques Azemar, Frossard et Coquet, condamnés
à une amende de 5oo livres et incarcérés pour avoir été saisis avec
du numéraire destiné à acquitter le prix de montres d'or et d'argent
achetées à Genève.
Renvoyées au Comité de sûreté générale, sous le n" 2 1 38.
h" Propositions faites par le citoyen Catrice, d'élever dans la
commune de Bourbourg un établissement pour faciliter les éta-
blissements pubhcs. Il demande une autorisation du Comité pour
mettre à l'extérieur de son établissement cette inscription : Engruis-
serie pour les approvisionnements nationaux et publics.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 2187, à la Com-
mission de commerce.
5" Pétition par laquelle les citoyens Ménard, Lamy et C'*
exposent que, pour donner plus d'activité à la fabrique de tabacs
qu'ils dirigent à Toulouse, ils ont emprunté G 0,000 livres rem-
boursables en six payements fixés aux fins de juillet, août, sep-
tembre, octobre, novembre et décembre 1793, au domicile de
Magon de la Balue, banquier à Paris. Les trois premiers billets ont
'*' Monlfort-l'Amnurv.
398 PROCES-VERBAUX DU COMITE [29 mkss. an 11 1
cto acfjuillës et le quatrième, quoique les londs en eussent été faits,
n'a pas été soldé, attendu l'arrestation de Magon avant que le por-
teur du billet ait pu se présenter. Cet événement met la manulac-
turë à découvert de 1 1,77(3 livres.
Les pétitionnaires représentent les pertes qu'ils ont éprouvées,
la nécessité d'encourager les grands établissements, demandent
qu'après examen de leur exposé, il leur soit remis la somme de
1 1 ,776 livres, sauf à en faire le rapport lors de la levée des scellés
mis sur les biens de Magon, dans le cas oii il y aurait lieu à une
liquidation.
Cette affaire, numérotée 2186, est renvoyée au Comité des
linances.
G" Mémoire du citoyen Tbomas Wliite, capitaine du navire
américain le Lawrens, venant de Charlestown, pris au mépris du
traité de 1778, par le corsaire le Sans-CuloUe , de Honlleur, il y a
plus de quinze mois, restitué au propriétaire par arrêté du Conseil
exécutif du 22 [28] frimaire, confirmé par décret du 29 pluviôse
dernier ^^K
Le citoyen Whitc réclame l'exécution des dispositions de l'ar-
ticle 2 de l'arrêté du Conseil exécutif portant que le fret lui sera
payé suivant la fixation qui sera réglée avec les cbargeurs; plus
une indemnité en raison de sa détention.
Le total des sommes réclamées est de /i5,0() 1 livres tournois et
de 9,607 livres sterling.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité de salut public, sous le
n" 2 1 3 5 .
7" Délibération du Comité des inspecteurs de la salle et bureaux
de la Convention nationale, en date du () de ce mois, dont la
teneur suit :
«Convention nationale. Comité des inspecteurs de la Convention
notionale, au Comité de commerce.
Extrait du procès-verbal du t) messidor, l'an 2' de la Uépubliijue
française une et indivisible.
Présents les citoyens: Duval, président: Herard, Cliedaneau,
Projean, Robin, Jean De Bry, Armon ville, Finot, Fiquct.
Le Comité arrête qu'il sera écrit aux divers Comités de la Coll-
er Procè.i-rerhnl âo la Convnnlinn , \^19^]'i P'ir ce docrot du 59 pluviôî^e
29 pluviôse an 11, p. 337. Le texte du la Convention décidait iprii n'y avait
décret volé donne, pour l'arrêté du pas à délibérer sur la pétition iju'avaicnt
Conseil ("xéciitir, la dale du aH frimaire; présentée au Coniilé de saint pul>lir
il iiidi(|U(' en outre un arrêté du tri- les- armateurs et ré(|ni|)n|;e du corsaire
bunal du Havre-Maral du 10 avril \e Sans-Culottp.
[9 2 MESS. AN II] D'AimiCULTimE, COMMERCE, ETC. 399
vciifion nationale pour les prévenir que les cartes des commis ont
été renouvelées et les inviter à faire passer toutes les anciennes a(in
de leur en délivrer un égal nombre; ils seront également invités à
recommander à l(3urs commis de ne pas se rendre en foule comme
ils le font journellement dans la salle de la Convention et de ne
plus obstruer les issues ni de communiquer leurs cartes à des
étrangers pour leur en faciliter l'entrée, v
Pour copie conforme :
Les Représentants du peuple,
Signé : Duval et Robin.
Sur celle délibération, numéroléc !2 i33, le Comité arrête qu'il
sera renvoyé au Comité d'inspection, avec une lettre, les anciennes
caries de ses commis pour être échangées contre de nouvelles.
8" Lettre par laquelle le sieur Quinet, sellier à Rouen, annonce
avoir découvert les moyens de raffiner l'huile de rabette^'^, de
la rendre propre à la fabrication des étoffes et du savon et aux
mêmes usages que l'huile d'olives. Il demande une autorisation
pour faire faire des épreuves à l'effet de constater le résultat et les
avantages de ses procédés. Ce citoyen propose d'élever aux frais de
la République plusieurs établissements pour le raffinage de l'huile
de rabette dans le cas où sa découverte serait jugée d'un intérêt
majeur.
Le Comité renvoie cette lettre, numérotée 2182, à la Commis-
sion des arts.
9° Pétition par laquelle le citoyen Stouder et C'", agissant pour
le citoyen Spyns , annoncent que plusieurs voitures de tabacs expé-
diées de Dunkerque, le 20 juillet 1793 , c'est-à-dire près de deux
mois avant la promulgation de la loi du 1 2 judlet contre la ville
de Lyon, se trouvent sous le poids du séquestre; ils invoquent en
leur faveur leur bonne foi, leur patriotisme, et demandent qu;j
d'après ces considérations la remise de leurs marchandises leur
soit accordée.
Le (jomité, sur cette demande, numérotée 2i3i, ajourne sa
débbération.
10° Observations des maîtres de poste du département du
Calvados sur l'omission, qui existe dans le tarif du maximum, de la
taxe du prix du sainfoin".
^'^ Le lovte donne ctrahillcT; ralicUe, comme plante oléafjîneusn, à la faron
ou ravelte, ou navelle dauphinoise, du colza. L'Iiuile produite est surtout
variété oléifère du choux-rave, cultivée employée au foulage des étolTes.
ÙOO PROCES-VERBAUX DU COMITE [3.2 mess, an ii]
Ces citoyens font sur cet objet diverses questions que le Comité
renvoie à la Commission de commerce, sous le n° 2029, pour y
être statué.
11° Pétition par laquelle le citoyen Titius, Prussien de nais-
sance, âgé d'environ seize ans, sollicite en sa faveur une excep-
tion à la loi du 27 germinal qui éloigne de Paris les étran-
gers.
Il expose qu'ayant perdu son père dans la faiblesse de l'âge, sa
mère épousa peu après un Français dont elle a eu cinq enfants;
que cette mère cbargée de famille et d'un père inflrme ne peut lui
donner le moindre secours; il ajoute que, placé depuis trois ans
dans !a maison de commerce des citoyens Le Roux et C", il était
parvenu à se procurer de quoi parer à ses premiers besoins,
lorsqu'il fut obligé, conformément à la loi du 27 germinal, de
([uitter Paris.
Ce jeune citoyen, muni de pièces qui attestent en sa faveur,
sollicite une autorisation pour rentrer à Paris dans la maison de
commerce dont il était sorti.
Le Comité renvoie celte affaire, numérotée 2 1 2<S , au Comité de
salut public.
12° Mémoire par lequel le citoyen Dubisson, marchand,
rue Marat, à Caen, expose qu'il chargea, le 1 7 prairial dernier, la
maison d'Etienne Beschel, de Sedan, de lui procurer seize pièces
de draps bleus, six pièces écarlates et trois pièces blanchies, avec
invitation de lui en faire l'envoi avec célérité.
Par suite d'opérations de commerce, le citoven Dubisson était
en avance avec la maison Beschet de /!,() 1 6 liv. G s. c) d.
Le 22 j)rairial, on lui annonça l'expédition d'un ballot du poids
de 35 0 livres, n" 9200, de valeur de 62/12 livres, et par posl
S'-riptiim du 3 messidor, on lui marque que l'envoi annoncé ne
peut avoir lieu, vu la condamnation d'un des associés de la maison
Ldouard Beschet.
Le citoyen Dubisson observe que l'expédition ([ui l'intéresse ne
doit pas éprouver de retard puiscpi'il s'agit de faire et compléter
des fournitures pour l'armée de Cherbourg; il demande la levée du
séquestre apposé sur le ballot n" (j2o5 et que les expi'ditions ulté-
rieures que devait lui faire la maison Beschet soient continuées , ou
que la somme de ^mj 1 6 liv. G s. q d. qui lui est due lui soit
payée.
Le citoyen Strohmeyer, drapier à Strasbourg, Grandes Arcades
n" 39, forme la même réclamation pour un l)allot n"c)20i , évalué
2902 livres.
[•j-j MESS. ANii] D'AÇRIGULTURR, COMMERCE, ETC. /lOl
Le Comité renvoie ces réclamalions, numérotées ait^lJ, uu
Comité de salut public.
1 3° Vues et projet du citoyen Gargas sur les poids et mesures.
Renvoyées au Comité des finances, sous le n" îm 26.
1 U" Lettre par laijuelle les citoyens Richer, Farreau et Collcnao,
négociants à Nantes, sollicitent une modification à la loi du h oc-
tobre 1793, c'est-à-dire une exception pour les bâtiments fpii,
armés en corvettes, doivent être distingués des autres balinients
marchands; les premiers, par leur activité de service, le poids et
rexercice du canon, ont beaucoup plus à souffrir que les seconds; il
serait, disent-ils, donc juste que le fret fixé par la loi à 10 p. 100
fût porté à i5 p. 100 pour les navires marchands armés en cor-
vettes'".
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 2i23, à la Com-
mission de commerce.
1 5" Pétition par laquelle les fabricants de serges établis dans
plusieurs communes du département de la Somme et de fOise
demandent que l'aunage de cette espèce d'étoffe soit unifor-
mément fixé dans toutes les parties de la République; ils se fondent
sur ce que l'ablot des laines est supprimé et que cette suppression
doit nécessiter celle du pouce à l'aune des serges.
Sur cette pétition, numérotée 2 1 -^ 9 , le Comité ajourne sa déli-
béralion.
1 G" Représentations des fabricants de draps de la commune de
Carismont f'-^' sur ce que la loi du maximum ay^ànt fixé le prix des
draps de leurs fabriques à 9 liv. 6 s. 9 d. l'aune, ils sont exposés à
des pertes ruineuses. Ils observent que ces draps leur reviennent
à 12 livres, que ceux des fabriques de Romorantin sont maximes
10 liv. 6 s.; que cette différence de taxe met les fabricants dans le
cas de uncux rétribuer leurs ouvriers et exposent leurs manu-
factures à en manquer; ils finissent par demander que le prix de
leurs draps soit augmenté afin que les entrepreneurs puissent sou-
tenir leurs ateliers et sustenter les citoyens qu'ils emploient ainsi
(pie leurs familles.
Le Comité renvoie ces observations, numérotées 2121, à la
Commission de commerce et approvisionnements.
''' Le décret du h octobre 1798 L'article III était ainsi conçu : «il sera
/nellait en réquisition, dans 'tous les payé par an, pour le prix du fret dix
])orts de l'Océan, les bâtiments mar- pour cent du montant de restimalion qui
ciiands. Ceux que le ministre de la ma- aura été faite." — L'armement dnait
rine aurait fait cboisir devaient être être fait aux frais de la Répidjliqiie.
estimés et employés, à titre d'allVète- '-^ Nom lévolnlionnaire de Saint-
mcnt, au service de la République. Aignan : Loir-et-Cher.
ii02 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-^^ mkss. an ii]
1 '7" Réclamation soumise à la Convention nationale par le
citoyen Grove, consul général de Danemark et formée par le
citoyen Grove, capitaine du navire danois le Jupiter.
En voici le précis :
Dans le cours de l'été dernier, la maison Rabaud forma le projet
d'envoyer dans l'Inde une riche cargaison; elle affréta pour cet
effet le navire le Jupiter du port de G5o tonneaux; le cliargoment
devait être fait avec des expéditions simulées sous le nom d'un
négociant de Copenhague, pays neutre désigné pour le retour du
navire.
Le nolis fut stipulé à i loo livres le tonneau, le navire prêt la
maison Rabaud devait compter 3 00,000 livres qui étaient acquises
aux armateurs, môme en cas de naufrage.
Le navire armé et ravitaillé , le citoyen Rabaud n'a point effectué
le chargement.
Le pétitionnaire s'est pourvu au tribunal de commerce de Mar-
seille.
Un jugement du 7 iloréal a condamné le citoyen Rabaud à
effectuer le chargement dans un délai fixé; dans ce cas, de payer
3oo,ooo livres, et à défaut, le jugement porte que l'engagement
sera résilié et que Rabaud payera une indemnité de 1 78,760 livres.
Ce jugement n'a pas eu son exécution, Rabaud a été condamné
à la peine de mort et ses biens confisqués au profit de la Répu-
blique.
Le directoire du district, à qui le réclamant s'est adressé, a
reconnu la justesse de la demande, mais la loi du 'ib juillet der-
nier ne lui a pas permis de prononcer.
Le citoyen Grove sollicite une exception à cette loi et que le
payement qu'il réclame lui soit fait dans le plus court délai.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée ai.'U), au Comité
de marine.
18" Mémoire du citoyen Duchesne, négociant à Port-Malo, à
l'effet de solliciter le payement de la prime qui lui est due pour
l'introduction à Cadix, au mois de mars i7<)3, de 1 i8o quintaux
de morue sèche provenant de pêche nationale.
Le Comité renvoie ces réclamations, numérotées 'iii<j, au
Comité de salut puldic.
I (f Mesures proposées par le citoyen Prévier, de Triel*'', à l'effet
de s'assurer la récolle tles subsistances et se garantir des ma-
nœuvres de malveillants.
''j Soiiio-cl-()iso.
[jriMESs.ANii] D'AGIUCULTUUE, COMMERCE. ETC. 'i03
Renvoyées ;\ la (Commission de commerce . sous le n" ta i y.
'2 0" Pétition par laquelle les marchands de la classe indigente se
plaignent de ce que, par un abus d'autorité, ils n'ont plus la facilité
d'établir sur les boulevards et dans les places pub!i([ues la vente
de leurs marchandises; ils demandent que leurs plaintes soient
prises en considération, vu l'impossibilité où ils se trouvent de louer
des boutiques.
Le Comité renvoie cette all'aire, numérotée ai il), au rapport
du citoyen Haussmann.
21" Mémoire du citoyen Gastex, artiste à Toulouse, suivi d'un
essai de son travail sur le système des poids et mesures.
Ce mémoire est transmis par le représentant du peuple Darli-
goeyte. Le citoyen Castex demande à être employé pour oflrir au
public le fruit de ses connaissances.
Le Comité renvoie cette affaire , numérotée 21 1 5, au Comité des
finances.
22° Arrêté du directoire du district du Vigan,à l'appui d'une
demande formée par le citoyen Pages, boulanger, à l'effet d'obtenir
une indemnité de 1 0,533 livres, non compris les intérêts, à partir
du i -i octobre 1 yqS , pour dédommagement des pertes que l'exécu-
tion de la loi du mnximum lui fait éprouver.
L'arrêté du directoire du district est molivésurla loi du 1 i bru-
maire, art. 4 et 5 '^l
Le Comité renvoie cet arrêté au Comité des secours, sous le
n" '2\.\k.
2 3" Pétition par laquelle le citoyen Klein, maître de poste à
Stutzheim, expose qu'en vertu des dispositions des lois du 1 q février
et 29 mars 1793, il a sollicité une indemnité pour dédomma-
gement des pertes qu'il a essuyées pour soutenir son relais;
Que, par arrêté du directoire du département du Bas-Rhin, il a
été décidé que le réclamant avait droit à un dédommajj^ement de
8,645 Hvres et que ce dédommagement a été réduit, par le Direc-
toire des postes, à 3,ooo livres.
Le pétitionnaire demande l'exécution de l'arrêté du département
du Bas-Rhin et la suppression de celui du Directoire des postes.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité des finances, sous le
n° 2ii3.
") L'article IV stipulait qu'il serait au-dessous de 10,000 livres de capital ;
accordé une indemnité aux marcliands ou l'article V établissait les formalités à rem-
fabricants qui auraient perdu, par FolTet plir pour obtenir ces indemnités d'après
de la loi du maximum, leur entière for- les bases fixées par les Comités de se-
lune et seraient réduits à une fortune cours, de commerce et de finances.
20.
[,0!i PROCES-VERBAUX DU COMITE [22 mess, an iiJ
2/1" Adresse par laquelle la Société populaire de la Ferté-sur-
Morin'^^ instruit la Convention d'une infraction à la loi du i 8 ven-
démiaire qui supprime les marchés créés postérieurement à 1789,
commise par la commune de Jouy-sur-Morin.
Le Comité renvoie cette adresse et arrêté au rapport du citoyen
Champigny, sous le n" 2111 ^-K
2 5" Mémoire par lequel le citoyen Desomme représente qu'il
serait de l'intérêt du Gouvernement d'élever, au compte do la
Nation, des manufactures et maisons de commerce; il demande à
être commis pour cet efïct et qu'il lui soit envoyé des marchan-
dises telles que du sucre, de l'huile et du savon, à la charge de
rendre compte de clerc à maître du produit des recettes et dépenses.
Le Comité renvoie ce mémoire à la Commission de commerce,
sous le n" 2110.
26" Mémoire par lequel le citoyen Poulin, d'Auxerre, présente
la nécessité d'adopter les mesures répressives pour prévenir la des-
truction des génisses.
Renvoyé au Comité d'agriculture, sous le n" 2 108.
27° Observations de la Société populaire de Gravehnes contre
la franchise des ports de Dunkerque, Bayonne et Marseille.
Renvoyées au rapport du citoyen Villers, sous le n" 2 io().
28° Lettre par laquelle le citoyen Cliabru, fabricant de soufllets,
réclame contre la confiscation, à Commune-Affranchie et à Chalon-
sur-Saône, d'un envoi de soufflets, fait le 01 juillet à la citoyenne
Bertliaut, marchande à Commune-Affranchie.
Sur cette affaire, numérotée 2 1 o5 , le Comité ajourne sa déhbé-
ration.
29" Pétition par laquelle le citoyen Esparon sollicite la remise
de 3,1 Go livres arrêtée au Bureau des postes à Commune-Affran-
chie, et consignée sous le n" 1 5 69.
Arrêté des représentants du peuple qui autorise la levée de
se(|uestre.
Nouvel arrêté portant qu'il n'y a lieu à délibérer, attendu que
l'envoi est du i/i août, c'est-à-dire postérieur 5 la loi du 1 2 juillet.
Sur cette allaire, le Comité ajourne sa délibération.
00" Lettre par laquelle le citoyen Bourge annonce (|ue, depuis
plus de \ingt ans, il est attaché à la maison ci-devant Noailles, en
qualité de jardinier; il demande l'appui du Comité pour être main-
tenu dans cet emploi et conserver le service de la porte cpii conduit
au Jardin national.
('> Nom irvoluliiiiinnirL' de la l'\'rli''-(înticlH'r : SoInn-cl-Marne. — - Arcli. nal. .
[.^•i MESS. VN 11] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. /i05
Le Comité renvoie au Comité d'inspection la demande du
citoyen Bourge, sous le numéro 2100.
Le citoyen Villers, chargé d'examiner les réclamations faites sur
les dispositions des lois du i""' octobre 17 9 3 et 2 5 pluviôse der-
nier relatives aux marchandises arrêtées, qui étaient destinées pour
Lyon, fait un rapport sur cet objet à la suite ducjuel il présente et
le Comité adopte le projet de décret suivant :
ç^La Convention nationale autorise le (vomité de salut public à
prononcer sur toutes les réclamations relatives aux marchan-
dises expédiées pour Lyon avant la promulgation de la loi du
12 juillet lyg-^ (v. s.)('li7
Le citoyen Villers propose, en outre, d'écrire au Comité de salut
public une lettre relative à l'exécution de cette mesure; le Comité
adopte, en conséquence, le projet de lettre dont la copie suit :
Paris, 2f2 messidor, 2° année do la République française.
Le Comité de commerce, au Comité de salut publie.
Les réclamations midlipliées qui parviennent sans cesse à la Convention
nationale, âu sujet des marcliandises qui avaient été expédie'es pour Lyon
depuis le 12 juillet 1793, nous ont déterminés à vous communiquer quel-
ques observations sur la loi du 25 pluviôse qui en ordonne la confiscation.
Nous ne vous rappellerons pas celle que nous proposâmes alors à l'Assemblée
et que vous aviez adoptée; elle nous avait paru favorable aux patriotes et
propre à atteinfh'e les complices des rebelles ; mais elle fut écartée sur la
motion d'un membre cjui n'existe plus.
()uelque temps auparavant, le 12 juillet, les projets perfides des contre-
ri'volulionnaires de la commune de Lyon étaient connus. Il est vrai que ce
ne fut qu'à cette époque que sa trahison fut dénoncée à la France et qu'elle
fut traitée par la Convention nationale comme rebelle; il est même vrai que
le décret ne défendait pas positivement le commerce avec Lyon , mais il était
bien suffisant pour décider tout homme ami de son pays à rompre aussitôt
avec cette commune rebelle.
C'était bien, en effet, interdire toute communication avec Lyon que de
suspendre le payement des sommes qui lui étaient dues et d'enjoindre aux
particuliers qui n'en étaient pas domiciliés d'en sortir.
Cependant quelques municipalités négligèrent la mesure qui leur était
prescrite; d'autres la portèrent trop loin en arrêtant les marchandises et les
approvisionnements, soit quils fussent destinés pour Lyon, soit qu'ils le
fussent pour toute autre ville.
La Convention rendit, eu conséquence, le 1"' octobre 1798 (v. f-.), une
autre loi qui autorisa les municipalités à arrêter les objets expédiés pour
les villes rebelles et approuva l'arrestation de ceux chargés pour Lyon,
depuis la promulgation de l'a loi du 12 juillet. D'après celte dernière dispo-
sition il semblerait que tout ce qui avait été chargé avant qm^ la loi fut
connue devait être rendu aux réclamants. Mais la loi du 25 pluviôse, sans
'' I^c décret ne fut pas discuté par la Convention.
liOQ PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-3.2 mess, an ii]
clciogcr à celie-ci, ne fciil aucune différence entre les expe'dilions faites avant
ou depuis la promulgation de celle du 1 3 juillet; tout est ég-alement confisqué
au profil de la République : vous pensez bien qu'il en est résulté beaucoup
de réclamations et qu'un des grands moyens qu'on y a fait valoir, c'est qu'au-
cune loi ne peut avoir d'effet avant qu'elle soit connue.
Nous avouerons que plusieurs bons citoyens se trouvent enveloppés dans
celte mesure qui, n'étant destinée que pour les conspirateuis et leurs com-
plices, porte un grand préjudice à quekjues patriotes de bonne foi.
1! s'agissait donc aujourd'hui de mettre fin à toutes les réclamations sur
cet objet en prenant un parti qui s'accorde avec la sévérité que doivent
('prouver les coupables et l'indulgence que méritent les patriotes.
Le premier moyen qui se présente serait sans doute d'accorder la loi du
9 5 pluviôse avec celle du 1" octobre et de n'ordonner la confiscation que des
objets expédiés depuis la promulgation de la loi du is> juillet, mais il ne
sei-ait pas sans inconvénient.
Un citoyen demeurant à cent lieues de Lyon a pu ignorer pendant quelque
lemps et même après la promulgation de la loi du 12 juillet la rébellion de
celte commune , puisqu'il existe des départements à une pareille dislance où
elle n'a été imprimée ni publiée; alors les citoyens ne peuvent pas certaine-
ment être soupçonnés de complicité avec les conspirateurs, surtout si leur
civisme est connu dans le lieu qu'ils habitent.
Mriis celui qui , étant à Paris ou assez près de Lyon pour être instruit de
sa conspii'ation presque aussitôt cju'elle a été tramée, n'a pas cessé de com-
muniquer avec les rebelles, se trouverait aussi favorablement traité que les
premiers si la loi du 12 juillet n'avait d'effet qu'après sa promulgation. Il
n'est donc pas possible de suivre, dans cette circonstance, la marche ni'di-
naii'c; une mesure générale serait trop avantageuse pour les traîtres et trop
nuisible aux intérêts de la Nation.
Celle qui noiis paraît la plus convenable, c'est que le Comité de salut
piddic soit autorisé h prononcer sur les réclamations qui n'ont pour objel
(pie des ex[)édilions faites avant la promulgation de la loi du 12 juillet. Il
jujjeia la bonne foi des réclamanis d'après les renseignements qu'il a déjà ou
(ju'il pourra se procurer. Il ne sera plus question de savoir si celui [qui était
cliaijjé I des charg( menis connaissait la loi ou non, puisque le contre-révolu-
tiomiaire comme le j)alriote pourrait protester de son ignorance, mais en cal-
culant la dislance qui éloignait les réclamanis de Lyon ou de Paris; en exa-
minant la réputation dont ils jouissent dans leur commune, et en appi'écianl
la (piaiililé des marchandises ipi'ils avaient expédiées, on verra s'ils étaient (\o.
coni])licilé avec les rebelles, ou s'ils n'ont fait que suivi-e machinalement et
sans mauvaise intention le cours ordinaire de leur commerce.
Voi'à, citoyens, les réllexions dont nous avons cru devoir vous faire part
sur un objet qui nous a pain important. Nous désirons (pie vous les trouviez
de (picl(|iu; utilité; dans tous les cas, nous espérons (jue vous rendrez justice
aux motifs (pii nous les ont dict('es.
Signé : les membres du Comité de commerce, Vu.i.kus, préxidini ; Chauvin,
nrmiiiiro ; (hiAMPir.XY.
Ln Pr(5si(lcnt lovo la séance à 10 heures et demie.
ViLLF.nS.
\-?. TiiKnM. \N ii| rr AGRICULTURE, COMMERCK, ETC. /i07
CENT QUARANTIÈME SÉANCE.
9. THERMIDOR \N II.
Le duodi, deuxièmo jour du mois de tlieruiidor, 9' année do la
Pu'M)u]di(juo IVançaiso, le (Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire;
Tliibaudeau.
Ija séance s'ouvre par la lecture des pièces dont l'analyse suit :
1" Observations du citoyen Delannois, de Montreuil-sur-Mer,
relativement aux compagnies d'assurances.
Il réclame contre le prix de 65 livres pour 100 exigé pour prix
d'assurance sur trente-cinq tonneaux, cafés arrivés des Etats-Unis;
il sollicite une modification aux conditions d'un marché convenu
avant la loi du imurumini.
Renvoyées au Comité de salut public, sous le n" -m A7.
9" Réflexions de l'agent national du district de Chalon-sur-
Saône sur l'effet résultant de l'exécution de la loi du 1 1 septembre
l'y 9 3 (v. st.) relativement aux subsistances.
Renvoyées au Comité d'agriculture, sous le n" 9 1/1 3.
3" Observations des administrateurs du département des Landes
sur les difficultés qui s'opposent, dans quelques parties de ce
département, au partage des biens communaux conformément à la
loi du 11 [10] juin 1793.
Ces ditîicultés, disent les administrateurs, résultent de la
stérilité du sol qui ne permet pas aux habitants de hasarder des
frais d'exploitation. Ils proposent d'accorder aux cultivateurs des
encouragements proportionnés à la récolte qu'ils retireront des ter-
rains qu'ils auront défrichés et mis en rapport.
Renvoyées au Comité d'agriculture, sous le n" 91/19.
/r Pétition par laquelle les citoyens Fourneaux fils et Anfrie,
négociants à Reims, exposent qu'ils ont expédié le 90 juillet der-
nier, des marchandises pour Commune-Affranchie, ils demandent
si ces marchandises sont dans le cas de la confiscation.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 9 1 /i 1 , au Comité de
salut public.
5" Lettre du Comité de salut public, en date du 20 messidor
dernier, à l'effet d'eng.ager le Comité à faire son rapport sur les
moyens de facihter la navigation en supprimant les pêcheries
nommées gords^'l
^'' «Gords : construction faite de étendre des filets et y prendre du pois-
pieux fichés dans une rivière pour y son.n (Dict. de Tréviu.r).
h08 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [a therm. an iij
Sur celle lettre, numérotée mhli, le Comité suspend sa délibé-
ration jusqu'à l'époque où le représentant du peuple Marragon,
membre du Comité des ponts et chaussées , chargé de l'examen de
cet objet, fera son rapport.
Un membre du Comité des secours (le citoyen Bouret) fait son
rapport sur la réclamation delà citoyenne Rivière qui demande une
indemnité au sujet des marchandises expédiées pour Lyon dans les
premiers jours d'août 1793.
Le Comité a délibéré le renvoi de cette affaire au Comité de
salut public.
Le citoyen Chauvin, chargé, le 2 y germinal dernier, de l'examen
des réclamations , numérotées 2002, formées par le ci-devant charné
du détail du département de l'intérieur, en faveur de la manu-
facture nationale des tapisseries de Beauvais, et du mémoire des
ouvriers de cette manufacture sur le même objet, fait le rapport
suivant, pour être soumis à la Convention nationale.
Le 17 Ijrnmaire dernier, vos Comités de commerce et d'aliénation vous
soumirent les questions de savoir s'il est de l'intérêt de la RépuJjlique, s'il est
avantageux pour le commerce et l'industrie, de conserver la manufacture de
tapisseries étohlie à Beauvais et si, dans ce cas, on devait lui accorder des
encouragements.
Cette manufacture vous parut précieuse à ia Ré[)ublicpie sous le rappoi-l
du commerce dont les résultats sont liés à l'intérêt général et sous le rajiporl
du progrès des arts et de l'industrie française. Cent cinquante familles atta-
chées à cet étai)lissement vous pai'urent aussi mériter, par leur position mal-
heureuse, les regards bienfaisants de la justice nationale.
Toutes ces considérations vous décidèrent à conserver cet établissement;
mais h décret que vous avez rendu n'a point eu les résultats que vous en
allendiez. Déjà l'artiste est réduit h l'indigence, et l'art lui-même sei'a
bientôt anéanti si vous n'y apportez un remède aussi prom])t qu'ellîcace.
Vous avez renvoyé à vos Comités de commerce et d'agriculture les nouvelles
réclamations qui vous ont été adressées à ce sujet. Les causes du mal leur
sont connues: ils vont vous les déduire et vous soumettre les moyens de les
réparer.
Golhert créa celle manuliicture en iGG'i. Le Gouvernement paya les deux
tiers du prix du terrain et des bâtiments nécessaires; il lit en outre une
avance de 3o,ooo livres pour l'achat des matières premières.
Cependant l'entrepreneur se ruina; il lallut de nouveaux encouragements
pour développer l'art qui venait d'être créé; ils varièrent suivant les circon-
slances.
En 1780, ils furent portés jusqu'il une somme de 1 1.100 livres, mais le
nomhi'e des ouvriers fut délermiué; ou réglemenla jiis(|u"au geni'e et à la
quantité des marchandises. Le citoven Mcnou, (pii la prit à cette époque, la
porla néanmoins à un degré de peiieclion quelle n"a\ail point encor(> alleini ,
et nous ne doutons point <]ue, pendant les événements mêmes de la Rt'volu-
lion, elle n'eût encoi-e heaucoup acquis si les entreprises du citoyen Menou
n'avaient ('li' lra\ersées par le zèle mal entendu des administrations et par les
[a TiiERM. \N II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. i09
viies particulières d'un minisiro (|uo l'opinion piil)lique ne tarda pas à pro-
scrire.
Dès 1790, les olïïciors nninicipaux do Beauvais tentèrent d'nsurpor, sur
l'Adminislralion générale du commerce, l'inspection de la manulacture; ils
prétendirent taxer arbitrairement les salaires des ouvriers et il est aisd de
concevoir (|ue, préférant leur po])ularilé au véritable intérêt de ceux à qui
ils l'annonçaient favorable, ils calcidèrenl peu les moyens de soutenir l'éta-
blissement.
D'une autre part, Roland qui mettait de côlé l'intérêt que le Gouver-
nement peut avoir à maintenir séparément deux établissements rivaux et qui
labiiquent à des prix bien différents, (pii n'avait pas même approfondi si
leur réunion était possible, projetait de transporter les ateliers de Beauvais
aux Gobelins.
11 leur poita le coup le plus funeste par les difficultés qu'il fît éprou-
ver à l'entrepreneur dans l'exécution du traité fait avec lui par le Gou-
vernement. Cet entrepreneur, créancier de la Répnblique, d'une somme de
80,000 livres a été éconduit pendant plusieurs années, et l'administration
du district de Beauvais, persuadée qu'elle n'avait rien de mieux à faire que de
niarcber sur les traces de Roland , vota la réunion cpi'il désirait ; elle prétexta
que l'entrepreneur tendait à avoir la disposition absolue de la manufacture
et qu'elle serait contre l'intérêt des ouvriers parce que cet entrepreneur les
renverrait ou les ferait travailler aux prix et conditions qu'il lui jdairait
d'impo/er. Le département seul vota au contraire pour la conser\ation de
l'établissement à Beauvais.
Enfin, l'entrepreneur a été contraint, par un arrêté de la municipalité de
Beauvais, d'augmenter le salaire des ouvriers, quand le renchérissement
excessif des matières premières et les événements de la guerre lui enlevaient
l'espoir du débit des mai'cbandises et il a été payé de la somme de 80,000
livres que lui devait la République, par une inscription sur le Grand-livre,
fjui , à raison de son entreprise , ne lui valait pas , comme à tous les autres
créanciers de la République, la somme elTective dont il avait besoin pour les
achats de matières premières et le payement journalier des ouvriers.
C'est dans ces circonstances qu'intervint votre décret du 1 7 brumaire qui ,
de tous les encouragements qui avaient été promis à cette manufacture, et
dont l'entrepreneur devait encore jouir quinze années, ne conserve que les
terrains , maison et bâtiments , ainsi que les métiers , tableaux , dessins et le
traitement du peintre.
Par l'article 3 , on permettait à l'entrepreneur, qui a profité de cette faculté,
de quitter ses travaux après avoir averti deux mois d'avance , et personne ne
s'est présenté pour le remplacer aux conditions que vous l'auriez désiré.
Telles sont les causes de la cessation des travaux de la manufacture des
tapisseries de Beauvais. dont les ouvriers ont été plongés dans la plus grande
misère par le défaut d'ouvrage. Nous ne devons pas le dissimuler, leur état
s'est trouvé tel que l'administration du district de Beauvais s'est vue dans la
nécessité de leur accorder sous sa propre responsabilité un secoui's provisoire
de I19.0 livres pour les deux premières décades de pluviôse et que ce secours
n'ayant pas continué, ils ont été contraints d'engager leurs effets pour se
procurer la subsistance et de vous donner le tableau affligeant de leur détresse
pour obtenir les secours que l'administration n'a pas cru pouvoir leur conti-
nuer.
Quant aux moyens d'y remédier, vos Comités n'en ont pas trouvé de plus
/ilO PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [a tuerm. an ii]
pflicaces que de venir pi^omptement au secours de cette manufacture par des
encouragements proporlionnds aux circonstances.
On conçoit qu'un établissement de ce genre qui a eu besoin d'une exis-
tence de cent trente années pour parvenir au point où il se trouve ne doit pas
<5tic abandonné un instant: que si vous l'abandonnez, vous le reportez à son
enfance et qu'il y aura bien plus de dépenses à faire pour le récréer rpie
pour le soutenir tel qu'il est; au reste, vous devez à tous les citovens qui
tiennent à ce genre d'industrie comme à tous les autres citoyens français.
Des ouvriers élevés dans cet art sont peu propres à l'exercice des autres.
L'inaction perpétuerait leur indigence. Vous avez pris la ferme résolution de
bannir l'indigence du sol de la Répubiicpie, dès lors, vous vous trouveriez
ri'duits à la nécessité d'accorder des secours à leur oisiveté. Les mœurs répu-
blicaines sont incompatibles avec l'oisiveté. Vous vous déciderez donc bien
|)lus volontiers à accorder ces mêmes secours à une vie active et laborieuse.
I.eur travail ne laissera pas d'ailleurs de profiter à la République: il sera
conservateur d'un art précieux; le Gouvernement y trouvera des ressources
pour l'échange avec l'étranger de nos objets de luxe contre des denrées de
pi'emière nécessité; il vous préparera des ressources bien plus grandes
encore pour l'avenir. Eh! si cette manufacture périt, que deviendra votre
promesse de conserver à ceux qui combattent pour la liberté tous les
avantages dont ils jouissaient. Cette manufacture vous a fourni plus de 1 5o dé-
fenseurs; pouvez-vous souffrir que le laurier qu'ils vous rapporteront soit
stérile pour eux seuls comme il le serait s'ils se trouvaient un jour sans étal
et sans ressources? Ne seriez-vous pas obligés de faire alors pour eux ce (jue
vous feriez dès cet instant ]iour leurs pères, leurs mères, leurs enfanis el
leurs épouses?
Pénétrés de toutes ces raisons; convaincus de la ferme résolution où vous
êles de soutenir les arts et la prospérité nationale et de préparer même
pendant la guerre leur développement et leur agrandissement après la paix,
il ne restait plus à vos Comités qu'à concilier l'économie du Convernement
avec la justice (pi'il doit à l'entrepreneur qui voudra lier sa fortune au succès
de i'i'lablissemenl et aux ai'tistos qui y ont déjà voué leur existence.
Plusieurs des clauses des anciens traités faits avec les entrepreneurs ont
paru à vos Comités devoir être conservées; mais ils ont pensé que l'entre-
preneur ne pouvait être astreint à un nombre fixe d'ouvriers apprentis: les
firconstances et les besoins peuvent seuls le déterminer.
Ouc l'entrepreneur et les ouviiers aient un besoin respeclif les uns des
antres et intérêt à se contenter réciproquement, les prix de main-d'œuvre
doivent être convenus de gré à gvô enli-e les ouvriers et rentrepreneur.
(jue la manufacture doit être placée S(Uis l'inspection immédiate de la
(ionuuission d'agriculture, arts et manufactures, (jui aura le droit de destituer
rentrepreneur pour cause de malversation, comme l'entrepreneur aura le
droit de quitter l'entreprise en prévenant trois mois d'avance.
Que pour conserver l'usage du beau et l'habitude de le faire dans la manu-
facture, il convient de maintenir la condition d'une fourniture annuelle
de ;5o,ooo livres à faire par r(>ntrepreneur au Gouvernement, dans laquelle
fourniture il est juste de calculer les prix un tiers en sus de ce (pi'ils valaient
en 1790. Cette fourniiui-e parait d'ailleurs d'une grande ressource pour les
ouvriers qu'elle oc(iq)e dans un temps on les commandes ne sont pas alion-
danles. Les tableaux de ces fournitures sont fournis par le (îoinerneiuent
jusqu'à In concurrence de 8.000 livres.
{•y. T.iKUM. VN II] DAr.RIGlU.TllRR, COMMERCE, ETC. Ail
Le poinlre, qui sera conlinuci aux appointniienls de 1.800 livres, sera
spécialement charge des taMeaux appartenant à la Nation; l'entrepreneur
pourra les faire exécuter à sa volonté.
11 est juste que la Nation s'ac(piitte enveis le citoyen Menou de la somme
de 20,000 livres qu'elle lui doit pour le prix de la rournitiirc qu'il a faite en
exécution de votre décret du 1 7 hrumaire. 11 est juste, enfin . de mettre défini-
tivement au compte de la République les secours que le district de lîeauvais
a accordés aux ouvriers sous sa responsabilité, de leur maintenii- ces secours à
partir du 20 [)luvic)se jusqu'à la reprise des travaux.
Vos Comités m'ont, en conséquence, chargé de vous proposer le projet de
décret suivant :
La Convention nationale , après avoir entendu le rapport de ses
(iomités de commerce et d'agriculture, décrète :
Art. 1". L'entreprise de la Manufacture nationale des tapisseries
établie à Beauvais est confiée au citoyen Menou pour (piinze années,
qui seront censées avoir commencé le 1"' vendémiaire, deuxième
année républicaine.
Art. 2. Cet établissement est placé sous la surveillance immé-
diate de la Commission d'aginculture, arts et manufactures, qui
aura le droit de proposer à la Convention de destituer l'entrepre-
neur pour cause d'inexécution des conditions prescrites par le pré-
sent décret. L'entrepreneur, de son côté, aura le droit de quitter
l'entreprise; et, dans le cas de destitution ou démission, les aver-
tissements seront donnés trois mois d'avance.
Art. 3. L'entrepreneur jouira, comme ci-devant, à titre d'en-
couragement, des terrains, maisons et bâtiments formant cet éta-
blissement, ainsi que des métiers, tableaux, dessins et autres
ustensiles appartenant à la Nation, dont il sera préalablement
dressé procès-verbal, et il lui sera alloué annuellement une somme
de 6,0 0 0 livres.
Art. /(. Les réparations usufruitièi^es desdits bâtiments, jardins
et dépendances seront à la cbarge de la Nation, dans la forme
établie pour les autres domaines nationaux.
Art. 5. L'entrepreneur est autorisé à livrer annuellement à la
Commission et au compte de la République une fourniture de
3 0,000 livres, dans laquelle les prix seront calculés un tiers en
sus de ce qu'ils étaient en 1790; elle sera toujours exécutée dans
la plus belle qualité et payée dans les trois mois qui suivront le
dépôt.
Art. 6. La Trésorerie nationale payera annuellement à cbacim
des ouvriers et apprentis que les circonstances permettront à l'en-
412 PROGÈS-VERBAUX DU COMITÉ [a Tirnm. an u]
trepreneur d'entretenir dans la Manufacture une somme de
5o livres.
Aiu, 7. Seront lesdits apprentis instruits dans l'art du dessin
par un peintre qui sera attaché à la Manufacture et auquel il sera
annuellement payé par la République une somme de 1,800 livres.
Art. 8. Ce peintre sera nommé par la Commission, qui pourra
le révoquer s'il survient des plaintes fondées contre lui; il sera
charp-é de la conservation des tableaux appartenant à la Nation ,
sans pouvoir empêcher l'entrepreneur de les faire exécuter à sa
volonté.
Art. 9. La somme de 3,ooo livres ci-devant accordée à cette
Manufacture pour façon de tableaux sera employée par la Commis-
sion , qui traitera avec les artistes qu'elle aura choisis.
Art. 10. Les prix de main-d'œuvre ne pourront être fixés par
aucune autorité constituée; ils seront réglés de gré à gré entre
l'entrepreneur et les ouvriers.
Art. 1 1. En cas de démission ou de destitution de l'onlrepre-
ncur, il lui sera tenu compte des ouvrages commencés soit pour
son compte, soit pour celui de la République , ou la faculté lui sera
accordée de les faire terminer. Il ne pourra disposer des matières
premières, soies, laines et ustensiles servant à la confection des
ouvrages qu'en faveur du nouvel entrepreneur ou de la Commis-
sion, sur estimation qui sera faite dans le courant du mois. A défaut
d'acceptation ou de payement dans le même délai, l'entrepreneur
aura la faculté de les enlever.
Ce projet de décret et le rapport qui le précède ont été adoptés
par le Comité, à la charge par le citoyen Chauvin de communiquer
l'un et l'autre au Comité des finances"'.
Le Président lève la séance à 1 1 heures.
Vn.LiiiiS.
'') L'alVairc resta en suspens; la en aclivit' la mannlacLiite de lîcainais
Commission cra{TriciilUiro el des aiis la et réglementa son fonciionnoment. Voir
roi>ril et présenta au Comité d'ajjriciil- tome III, p. /i88. — Sur les discus-
liire et des arts un rajjport à la suite sions à la Convenlion, voir les séances
duipiel le Comité, par un arrêté du des 9 janvier, 9 et 10 février, 1 5 mars,
1 ;{ prairial an lu, dt'rid;! de remettre 9.[\ octolire i7<)'), 17 linmiaire an n.
[y TiiERM. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. /il 3
CENT-QUAR/^NTE-ET-UNIÈME SÉANCE.
7 THERMIDOIi A\ II.
Le seplidi, septième jour du mois de thermidor, deuxième année
de la République française , le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Chauvin, secrétaire,
Haussmann, Cliampigny.
La séance s'ouvre par la lecture des adresses et pétitions dont
l'analyse suit :
i" Pétition par laquelle les fabricants de draps de Lodève se
plaignent de ce que plusieurs de leurs ouvriers volent une partie
des laines qui leur sont confiées ; ils représentent que l'impunité
semble encourager ce brigandage, et que, faute de moyens pour
le réprimer, leurs opérations se trouvent contrariées et l'intérêt
national et local compromis; ils demandent une loi sévère qui
punisse les ouvriers infidèles.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n" 21/18.
2° Lettre du Commissaire des relations extérieures, du 22 mes-
sidor, relative à une réclamation du citoyen Desdovsky, négociant
à New-York.
Ce citoyen annonce avoir fait, en 179^, plusieurs expéditions
d'approvisionnements pour la France. Deux sont arrivées au Havre
sur les navires Eliza, la Liberté, commandés par Rourling et Dou-
galle.
Le chargement consistait en 1,000 barils de farine, 190 tier-
çons''^ de riz, /i,G52 livres de cuirs et 807 peaux de daims.
Le produit de ces subsistances a été employé à acheter des vins
et eaux-de-vie, draps fins, toiles fines et tapis de pied. Ces mar-
chandises, expédiées du Havre, ont été arrêtées, quoiqu'elles
dussent jouir des faveurs accordées par le décret du 3 sep-
tembre.
Le pétitionnaire représente le tort que lui fait cette arrestation ;
il demande la levée de l'embargo mis sur ses marchandises et se
fonde sur ce que le chargement qui l'intéresse a été fait avant la
promulgation de la loi prohibitive et sur l'article ^ de la loi du
3 septembre, dont les dispositions suivent :
et Les capitaines de bâtiments neutres qui auront importé en
France des subsistances' et des matières premières pourront prendre
en retour, indépendamment des objets dont la prohibition n'a pas
''' Ancienne mesure de liquides contenant le tiers d'une mesure entière.
hU PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 theum. an ii]
été décrétée, des vins, vinaigres, liqueurs, eaux-de-vie, rhums,
sucres, sels, miels, etc.»
Le Commissaire des relations extérieures demande qu'il soit
promntement informé de la résolution que le Comité aura prise
sur l'objet de la résolution dont il s'agit.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité do salut public, sous
le n° 9 1 /» (j .
3° Pétition par laquelle les citoyens Parreau frères, négociants
à Montauban, annoncent que, le 2C) septembre 1793, ils firont
marché avec le citoyen Dauzat, commissaire de l'Administration de
l'habillement, pour la vente et la livraison de toutes les toiles qu'ils
avaient en majrasiii.
Les expéditions furent faites, le prix réglé et les marchandises
reçues du 2 au () octobre.
Lorsqu'il s'agit du payement, le citoyen Dauzat a représenté (pie
la loi du 29 septembre relative au niaxwium ne lui permettait pas
de remphr les conditions du marché sans une autorisation.
Tel est le sujet de la réclamation des citoyens Parreau; ils de-
jnandent l'exécution de leur marché, puisqu'il a été arrêté et
consommé avant la promulgation de la loi du maximum.
Le Comité renvoie cette réclamation au Comité de salut public,
sous le n° 2160.
k° Adresse par laquelle plusieurs négociants de Lille repré-
sentent que, conformément à la loi du 17 [18] vendémiaire, ils
ont fait à la municipahté la déclaration des marchandises anglaises
qu'ils avaient en magasin et dont la vente se trouve défendu(v, ils
observent que l'exécution rigoureuse de cette loi les met à décou-
vert de sommes considérables et les expose à des pertes rui-
neuses''l
Cette adresse est renvoyée au Comité de salut public, sous le
n" 9 1 5 1 .
5° Pétition par laquelle plusieurs tanneurs du district de
Falaise annoncent que la diflicullé de se procurer des matières
premières les met dans l'impossibilité de maintenir l'activité dans
leurs ateliers et de faire à la République les livraisons en cuirs que
ses besoins exigent; ils demandent, en conséquence, une autorisa-
tion pour aclieter dans les départements delà Loire-Inférieure, Ille-
<') La lui du 18 vendémiaire an ii soumis an Gouvernement l)rilaniii(|iir.
proscrivait du sol et territoire do la Ré- Les Français propriétaires de marciian-
pnhlique toules marriiandises fal)rifpiécs dises auFlaiscs dmaienf les déclarer dans
ou mannlactnrées en Anjjletcne, en ([uinzaine devant les municipalilt's de
Ecosse , en Irlande et dans tous les pays leiu' résidence.
|7 TiiERM. ANii| IVAGIUGUI/runE, COMMERCE. ETC. M5
et- Vilaine el (îôtes-duNord, 800 paires de bœufs et /loo de vaclies,
sauf à remplir les formalités qui seront jugées nécessaires.
Cette pétition est renvoyée à la (Commission de commerce, sous
le n° 2 1 5 1 .
6" Observations de la commune de Menton, département des
Alpes-Maritimes, sur l'établissement dans sa résidence d'un Comité
connu sous le nom de Magistrat des citrons et sur la nécessité de
maintenir cette institution reconnue également utile pour l'avan-
tage du commerce et l'intérêt des habitants de la contrée.
Renvoyé au rapport du citoyen Chauvin, sous le n" 2 1 53.
7" Lettre par laquelle Jacques Gocuret, fournisseur et voiturier
de charbon de terre pour la fonte des canons à Rocher-de-la-
Liberté'^^, annonce être de la première réquisition; il demande si
la mission importante dont il est chargé doit le dispenser de re-
joindre son corps; enfin, si, d'après l'autorisation provisoire du
district de Rocher-de-la-Liberté, il peut continuer ses opéra-
tions.
Le Comité renvoie cette demande au Comité de salut pid)lic,
sous le n° 9 i56.
8" Propositions que fait l'accusateur public près le tribunal cri-
minel du département de l'Aveyron de déroger à l'article 27 du
décret du 4 mai 1796 qui rend commune à l'acheteur de grains
la peine encourue par celui qui a vendu au-dessus du maximum, à
l'effet d'obtenir des dénonciations contre les accapareurs qui profi-
teraient de la rareté des subsistances pour forcer le peuple à acheter
sa subsistance à un prix illicite.
Le Commissaire des administrations civiles, [)ar une lettre du
5 thermidor, soumet cette question au Comité de commerce.
Le Comité renvoie cette affaire au Comité de législation, sous le
n" 2 1 5 5 .
(f Réllexions du Comité de surveillance de Bonneval sur les
infractions de la loi du maximum; il pro[)Ose un projet de décret
dont l'objet serait de défendre aux habitants des campagnes de
vendre leurs beurres et leurs œufs ailleurs que dans les marchés
les plus voisins de leur domicile.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n'' 2 1 56.
1 0" Lettre par laquelle les tanneurs de la commune de Rri-
gnolesf'-' demandent la fixation du prix des vaches corroyées lissées
à A 5 sols la livre, poids de marc.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2157.
^'' .Nom révolutionnaire de Saint-L6. — '^^ Var.
416 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [7 therm. an iij
11° Vues du citoyen Marcel à l'effet d'empêcher que le miel
ne soit vendu au delà du maximum.
Le Comité les renvoie à la Commission de commerce, sous le
n" 2 i58.
12° Pétition par laquelle la citoyenne Borderon sollicite pour
soutenir ses ateliers une avance de 6,000 livres, somme qu'elle
s'engage à rembourser dans le cours de l'année.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n" 2 1 5(j.
1 3" Adresse par laquelle le citoyen Antoinez, demeurant à
ïhonon'^^, annonce qu'en facilitant l'exportation des bois de chauf-
fage, pierre brute, chaux et gypse, il serait possible de procurer
en échange à la République des draps, cuirs, savons et toiles; il
demande une autorisation pour faire ce commerce.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 21 Go.
i/i" Plaintes de la Société populaire de Nogent-sur-Seine'-'
sur ce que l'agent national du district de Provins s'est, pour la
fixation du prix des denrées assujetties au maximum, écarté des
bases fixées par la loi du 22 brumaire.
Renvoyées à la Commission de commerce, sous le n" 216t.
i5" Mémoire du citoyen La Cornée, auteur de la Caisse du
Crédit public, suivi d'un projet de liquidation de cette Caisse, (ju'il
a établie à Paris.
Le Comité renvoie au Comité des tinauces celte affaire, numé-
rotée 2 1 () 2 .
Le Président lève la séance à 1 o heures.
VlLLERS.
CENT-QUARANTE-DEUXIEME SEANCE.
22 THERMIDOli AN II.
Le duodi, vingt-deuxième jour du mois de thermidor, 2" aunée
de la Républi([ue française, le Comité de connnercc s'est assemhl'.
Présents : les citoyens Villers, président; Chompigny, Chauvin,
secrétaire; Ilaussmann.
La séance est ouverte par la lecture des pétitions et mémoires
dont l'analyse suit :
r Observations des négociants fabricants en colon du disti'icl
de Nantes sur les perles que leur ferait éprouver l'exécution de la
^'' Tlionon était alors dans li' ilépartomoal du .Moul-lilaiic. — '-' Aube.
[2 9 THERM. AN II] D'AGRICULTURE, COMMERCE, ETC. 417
loi relative au itKi.vimvim des étoffes d'après les bases déterminées
par la loi du i i brumaire.
Sur ces observations, numérotées 9i6(), le» Comité passe à
l'ordre du jour.
2" Vues du citoyen Gargas sur la lîxation des jours de foires et
marchés et des jours de repos dans les écoles publiques.
Sur cette affaire, numérotée 2170, le Comité passe à l'ordre
du jour.
3" Représentations faites par le citoyen Barette sur ce que son
lils compris dans la première réquisition le met dans l'impossibilité
de soutenir la foulerie qu'il dirige à Pont-Pierre '•^' et rpii vient
d'être mise en réquisition pour le service de la Képubli(|ue. 11 de-
mande le rappel de son fils et qu'il soit mis en réquisition pour les
opérations de sa manufacture.
Sur cette affaire , numérotée 2171, le Comité passe à l'ordre du
jour.
h" Réclamation de la citoyenne Perrot contre un jugement ren-
du sur appel au tribunal du district de Brest par lequel elle a été
condamnée à remplir les conditions d'un marché pour des eaux-
de-vic passé le 6 septembre 1793 à un prix au-dessus de celui fixé
par la loi du 29 septembre.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire, numéro-
tée 2172.
5° Délibération de la commune des Roches-et-Clair-du-
Rhône (?) à l'effet de demander l'établissement dans sa résidence
de quatre foires par an et d'un marché par décade.
Sur celte affaire, numérotée 217/1, le Comité ajourne sa délibé-
ration.
()° Pétition du citoyen Riverieux à l'effet de demander l'appli-
cation do la loi du ma.rhmim à un marché de trente pièces d'eau-
de-vie passé le 1 3 septembre 1 7<)3 entre lui et le citoyen Gouges,
pour l'exécution duquel il a été condamné par le tribunal de com-
merce de Brest.
Le Comité, sur cette pétition numérotée 2170, passe à l'ordre
du jour, motivé sur la loi.
7° Moyens proposés par la Société populaire de Tours à l'effet
de prévenir les abus commis par les négociants et fabricants qui
violent impunément la loi du maximum, en faisant payer pour pre-
mière qualité un drap qui n'est que de la seconde ou de la troi-
sième.
(') Ou Pompiorre : Doubs.
IV, a?
Zil8 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ D'AGRICULTURE, [i 2 theum. an iij
Ces moyens, numérotés 2 1-7 5, sont remis au citoyen Cham-
P'gny. , ,
8° Réclamations de la Société populaire de Brou contre un ar-
rêté du département d'Eure-et-Loir qui a réduit le nombre de leurs
marchés en ne les fixant qu'à deux par décade. Cette Société repré-
sente que la mesure prise par le département ôte , pour les appro-
visionnements de Paris et Versailles, des facilités à ménager. Elle
demande, en conséquence, que les marchés où se font les appro-
visionnements de Versailles et Paris , soient provisoirement conservés.
Sur cette demande, numérotée 2076 , le Comité ajourne sa déli-
bération.
c)" Rapport de la Société populaire de Domfront : i" sur la
demande des citoyens Calais et C", à l'elTet d'obtenir au prix du
maximum les coupes à faire cette année dans la foret de Lande-
Pourrie, 5,0 00 cordes de bois dans la foret d'Andaine et une
indemnité proportionnelle aux pertes que les circonstances du
maximum lui ont fait éprouver; 2° le projet de réunir au Domaine
national la forêt de Lande-Pourrie de G,6'76 arpents'^'.
Le Comité arrête que cette affaire, numérotée 2177, sera ren-
voyée au Comité des domaines avec une lettre, a(in (pi'il puisse
prendre sur l'objet de la réunion au Domaine national de la forêt
(le Lande-Pourrie les renseignements ([u'il jugera nécessaires.
Le Président lève la séance à g heures et demie.
ViLLERs'-l
f' l<"or(H Al' Lniidii-PiMirrir' : l'orrl nont fin les ptocrs-verbaux de la S^'ction
|)arlicnli(;r(; des départements de la du commerce du tr Comité d'ajjriculliin',
Manche et de l'Orne; contenance to- commerce, pont-; et iliaussées , navi|{a-
lale : 1,800 liectares; — la forêt d'An- {jation intérieure réimis"; le -ih tlier-
daine est une foret domaniale du dé- niidor et le '^ fructidor il y eut eucore
parlement de l'Orne, d'une contenance deux séances du Comité complet; la
de '^,950 hectares. Section d'aijricullure linl sa dernière
^-5 C'est avec cette séance (jue pren- réunion le ' 7 frucfidor.
PROCKS-VEUBVUX
DES DÉLlUliliVriO^'S
DU COMITÉ DE COMM EliC E
ET Al'I'ItOVISIOlNNEMIÎiNTSi".
PREMIERE SEVNCE.
1 9 FRUCTIDOR AN II.
Le nonidi, dix-neuvième jour du mois de l'ruclidor, deuxième
année de la République française une et indivisible, les citoyens
représentants du peuple, nommés au scrutin, en exécution du décret
du y de ce mois'-^ et proclamés par la Convention nationale, le jour
d'bier, membres pour composer son Comité de commerce et appro-
visionnements, se sont assemblés sur les y heures du soir au local
destiné à ce Comité, conformément à la convocation faite ce matin
à la Convention par un secrétaire, à l'effet de délibérer sur les me-
sures qu'il conviendra de prendre pour l'organisation du Comité et
sur les affaires dont la connaissance lui est attribuée ^^'.
^'' Les pages ^ig à 027 du présent
volume correspondent au registre des
Archives nationales, AF 11* i5.
'■-' Le décret du 7 fructidor an 11
créait seize Comités ; le Comité de com-
merce et approvisionnements, composé
de douze membres, avait les attribu-
tions suivantes : tf .. .surveillance des
douanes, des salines, de la police inté-
rieure du commerce et de l'établissement
et police des marchés. Il propose les lois
relatives à ces objets et prend, en se
conformant à celles qui sont rendues,
les mesures d'exécution (|ui leur appar-
tiennent. H surveille aussi tous les autres
objets attribués à la Commission de
commerce et approvisionnements, mais
il ne jjeut, à cet égard, prendre aucun
arrêté sous prétexte de mesures exe-
cutives et son attribution se borne à la
dénonciation des abus et à la proposi-
tion des loisn. (Art. ta du décret.)
'■^' Le 18 fructidor, la Convention
avait procédé à l'élection des membres
de huit Comités: le scrutin pour 1" Co-
mité de commerce et approvisionne-
ments avait donné les résultats suivants :
ViLLERS, député de la Loire-Inférieure,
président du département ; — .Ioiunxot
[et non Jouannot, comme l'indique le
Proch-vevhal (le la (Convention], député
du Haut-Rliin, président du départe-
ment; — SiDLOT, député de la Haule-
Saône, médecin; — Bidault [et non
Bidaut], député de l'Eure, négociant à
la Haye-de-Calleville; — Giraid, dé-
puté de l'Allier, administrateur du dis-
trict de Montmarault; — .Iourkht, député
de l'Hérault, administrateur du dépar-
tement; — Garniicr-Antuoixk, député de
la Meuse, négociant à Bar; — Giraud,
député de la Charente-Inférieure, juge
de |)aix de la Hochelle; — Desrues,
député du département de Paris, élec-
teur du canton d'issy; — Couturier,
député de la Moselle, juge au tribunal
de Bouzonville; — Lidot, député de
l'Aube [et non de l'Aude], homme de
loi à Arcis-sur-Aube; — Sceumer, dé-
puté de la Somme, marchand d(> draps-
07.
420 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 fruct. an h]
Présents : les citoyens Villers, Joubert, Giraud, Desrues, Scel-
lier.
La séance est ouverte par la nomination d'un président et d'un
secrétaire. Les citoyens Villers et Giraud ont réuni les suffrages
émis par le scrutin : le premier pour la place de président, le second
pour celle de secrétaire.
On fait ensuite lecture de la liste, extraite du Joiinuil des décrets,
II" joo''^\ indicative des noms des citoyens représentants, procla-
més membres et suppléants du Comité de commerce et approvision-
nements.
En voici la teneur :
Liste des représentants du peuple, nommés pour le Comité de
commerce et approvisionnemenls.
Relevé du scrutin pour le Comité de commerce et approvision-
nements.
12 MEMBRES.
Villers.
JoilAMVOT.
SiBLOT.
Garnier (de la Meuse).
GiRALD (de la Rochelle)
Desrues.
Bidault.
Giraud (de l'Allier).
.loUUERT.
Couturier.
LuDOT (de l'Aube).
ScELLIER.
SUPPLÉANTS.
Bli TEL.
Castiliion.
Mariette.
Bxr.AILON.
BoREL.
Goujon.
lin membre observe que les citoyens Jobannot et Siblot, nommés
à d'autres (Àimités, ont déclaré qu'ils renonçaient d'être de celui de
commerce. En conséquence de cette observation , le Comité admet
au nombre de ses membres les citoyens Blutel et Mariette, pre-
miers suppléants, qui se trouvent présents.
à Amiens; — les snp])l(''anls étaient :
Blutel, député de la 8i'inc-Inl'érieuio,
ju{;e de paix à Rouen; — AIaiiiette,
député (le la Seino-lnlérieure, éfjalc-
nienlju;;e(le paix à Iloui'n; — JJohel,
député des Haiiles-Alpcs, proriireiir-
syndic à Hrianron; — Gastihion [et non
Castillim], député de l'Hérault, négo-
rianl à Cette; — Baiiam.on |et non Ba-
raillon], député de la Creuse, mi'docin,
ancien juj^c de paix; — Goujon, députt'.
de Seine-et-Oise, procureur général
syndic provisoire du dép:irlenienl. —
Plusieurs de ces députés avaient déjà fait
partie du Coinilé de commerce.
^'' 11 ne s'ajjit pas, comme le texte
le ferait croire, du .loiirnal des ilébals et
décrets ) mais bien de la (Jidlcction des
décrets, ailleurs appcl(''e Feuilleton des
décrets; le n" 700 (Arch. nat. ,
ADxvin' 9i(')) contient, en eifel, le
relevé du scrniin indiqué ici (p. 9).
[i9 FRucT. ami] de commerce ET APPROVISIONNEMENTS. /tSl
Sur la proposition d'un meml)re, le Comité arrête de s'assembler
tous les jours, pour parvenir plus promptement à l'organisation et
l'activité de son travail, jusqu'à ce que soit établi l'ordre qu'il est
à désirer, pour la tenue de ses travaux.
Le citoyen Villers présente un projet de décret envoyé par le
Comité de salut public sur le ma.rrmuin de toutes les denrées qui y
ont été soumises par la loi du 29 septembre de la première (s«'c)
année républicaine. Le Comité, après discussion, a arrêté (ju'il sera
proposé à la Convention de proroger les dispositions de la loi du
9() septembre (vieux style) jusqu'au i*"" vendémiaire de la /i" année
répubbcaine.
Voici le projet de décret :
«La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
son Comité de commerce et des approvisionnements.
Décrète que le délai fixé par l'article 3 du décret (ki 39 sep-
tembre 1793 (vieux style) pour le maximum du prix des denrées,
matières et marchandises est prorogé jusqu'au premier vendé-
miaire de la h^ année de la République.
L'insertion du présent décret au Bulletin de correspondance
tiendra lieu de promulgation ^'l w
Le citoyen Villers donne lecture de deux lettres relatives à l'Ad-
ministration des douanes de la République qu'il propose d'adres-
ser, au nom du Comité, à la Commission des revenus nationaux,
afin d'obtenir des renseignements sur cette partie de l'adminis-
tration.
Le Comité adopte la rédaction de ces deux lettres qui seront
transcrites au registre de correspondance sous les n"' 1 et 2 '^l
On propose de charger le Président d'écrire à la Commission de
commerce et approvisionnements pour qu'elle donne l'état et fasse
connaître toutes les parties de son organisation , la formation et la
division de ses bureaux, dans chacune des parties qui sont sous sa
surveillance'^^.
f'' «Décrété le 21 fructidor.» (Note
en marge du Procès-verbal du Comité.]
^^^ Le registre de correspondance
(lettres envoyées) n'a pu être retrouvé;
on conserve dans Dxiii*, sous la cote
Dxiii* 1,3, le registre d'enregistrement
numérique des pétitions adressées au
Comité, et sous la cote Dxiii* i-i les
registres et répertoires de lettres qui ,
reçues par le Comité, ne semblent pas
avoir été examinées en séance et furent
adressées directement à d'autres Comi-
tés ou aux sections du Comité charge'es
d'y répondre.
'^' Le décret du la germinal an u
qui créait les Commissions executives
attribuait à celle du Commerce et des
approvisionnements la circulation inté-
rieure des subsistances et denrées de
toutes espèces, les importations et ex-
portations, la formation dos greniers
d'abondance et magasins de tout genre,
la sultsistance des armées et leiu' four-
niture en effets d'habillement, équipe-
422 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [19 fuuct. an ii]
Cette proposition est adoptée. La lettre sera transcrite au registre
de correspondance sous ie n" 3.
La discussion s'ouvre ensuite sur un projet de loi présenté à la
Convention par Escliassériaux sur la révision de la loi du 1 1 sep-
tembre 1793 (vieux style) relativement aux subsistances, qui est
soumise au Comité d'après la nouvelle organisation qui lui attribue
les projets législatifs. On sent la nécessité d'avoir le rapporteur de
cette loi; en conséquence, on arrête c[u'Eschassériaux sera invité
de se trouver au (.'omité le 2 1 de ce mois à 7 heures du soir.
Le Comité arrête qu'il sera fait un mille d'imprimés, pour sa
correspondance, portant en-tête : Convention nalionale. Comité de
commerce et approvisionnements. Pans, le l'an
(h la République française une et indivisible.
Un membre propose d'écrire aux membres du Comité pour les
inviter de venir à ses séances en partager les travaux , et pour leur
demander s'ils acceptent leur nomination.
Cette proposition est adoptée.
Le Comité arrête qu'il ne sera communic[ué avec les différentes
(îommissions cjui sont soumises à sa surveillance que par arrêté, et
que tous les procès-verbaux de ses séances seront signés par tous
les membres qui auront assisté à la séance.
La séance est levée à 1 0 heures et demie.
VlLLERS, GiRAUD, MaRIETTE , ScELLIER , JoUCERT, Di.SRUES,
Blutel.
DEUXIEME SEANCE.
21 FRUCTIDOR AN II.
Le primidi , vingt-unième jour du mois de fructidor, deuxième
année de la République française une et inchvisilde, Ip Comité de
commerce et approvisionnements de la Convention nationale s'est
assemblé au lieu ordinaire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Dosrues, Jouberl, Blutel, Mariette, Ludot, Scellier, Garnier.
mont, casernomcnt cl campement; elle sion était logée à l'IIotel de Brissac,
(levait, aux termes du décret, exercer rue de Grenelle Saint Germain. Les
seule le droit, de préhension sous la procès-verbaux et arrêtés de la Gom-
surveillance du Goniité de Salut public. mission sont conservés dans F" 271-
Les Gommissaires adjoints étaient 27/1. Voir les indications données par
Jouenncaull | et non Jolumnot] , Picqnot, M. P. (]aron dans le rcmeil déjà rili'' sur
P(it()ni('ï f cl non Potonnier | ; la Gomniis- Ln comminrc dex réréali's ( p. 20-2 1 ).
[2 1 FRucT. \Mi] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. A23
La séance est ouverte par la lecture que fait le Président, de la
réponse faite par la Commission des revenus nationaux à la lettre
([ui lui avait été écrite au nom du Comité.
Le Président donne pareillement connaissance d'une autre lettre
qu'il avait été chargé d'écrire à la Commission du commerce et des
approvisionnements, pour qu'elle eût à faire connaître toutes les
parties de son organisation et la formation de ses bureaux. Le
Comité approuve la rédaction et arrête que le Président la fera par-
venir à sa destination ''l
Eschassériaux, membre du Comité de salut public, vient pour
conférer sur la loi relative au maanmum sur le prix des grains, loi
dont l'objet principal est de perfectionner celle du 1 1 septembre
1 '793 (vieux style).
La discussion s'ouvre sur le premier article qui est adopté
ainsi :
Le maximum du prix des grains est maintenu, tel cju'il a été fixé
par la loi à\\ 1 i septembre 1793 (vieux style).
L'article a est adopté tel qu'il est présenté par le rapporteur.
L'article 3 du projet de décret, avec l'amendement d'exprimer
clairement la faculté de requérir de la part du Comité de salut pu-
blic et en ajoutant le mot que seulement les représentants près les
armées auront le droit de requérir.
Après une discussion très prolongée, il a paru convenable de
faire de l'article 7 l'article U en le rédigeant de la façon suivante :
Tous agents nationaux et autorités constituées sont tenus d'exé-
cuter et faire exécuter les réquisitions.
L'article k , qui devient l'article 7, est adopté comme il est rédigé
par le rapporteur en changeant seulement le délai pour prévenir
des réquisitions, que ceux qui les auront faites seront obhgés de
les faire connaître de suite au Comité de salut public.
Les articles 5, 6 et 8, sont adoptés tels qu'ils sont adoptés dans
le projet de décret.
L'article 9 est adopté, en ôtant les agents nationaux des com-
munes et en ne laissant la faculté d'approvisionner les marchés
qu'aux agents nationaux des districts.
Les autres articles sont adoptés tels qu'ils sont présentés dans le
projet de décret^-'.
*'' trCelteietlreesl portée au rejflslre rapport des Comités de Salut public, des
de correspondance sous le n° Z.^ [Noie finances et de commerce, deux décrets
nu procès-verbal du Comité.] relatifs au prix des grains et à la réqui-
'-' Ces principes ne furent pas adop- sition dont les données étaient entière-
tés par la Convention; dann la séance ment différentes de celles adoptées pro-
du 10 brumaire an m, elle vota, sur visoi rement le ai fructidor an 11.
424 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [21 fruct. an 11]
On met sur le bureau un travail envoyé par le Comité de salut
public au sujet du maximum de la main-d'œuvre et de la journée
de travail des ouvriers. Le citoyen Desrues est nommé rapporteur
pour en rendre compte après en avoir conféré avec le Comité d'a-
griculture et des arts.
Les Commissaires des revenus nationaux se présentent au Comité
pour lui demander queljour il voudra les recevoir, pour entendre les
rapports et les observations sur les objets de la compétence qui sont
soumis à la surveillance du Comité. Le Président leur répond qu'aus-
sitôt que le Comité aura fait la division de ses travaux, il leur
fera connaître les jours qui seront destinés à ce qui fait l'objet de
leur administration.
Un membre présente des questions à faire à la Commission de
commerce et d'approvisionnements. Le Comité, les ayant trouvées
utiles , a arrêté qu'elles seraient faites ainsi qu'il suit :
1" Quelle est la situation, par aperçu, du commerce intérieur?
2" Quelle est la somme des exportations et leur nature ?
3" Quelle est celle des importations?
h" Quelle est la situation des manufactures?
5" Quel est l'état des magasins de matières premières ap[)ar-
tenant à la République et les lieux de leur dépôt?
(]" Quelle est la manière dont on les répartit dans les fa-
briques ?
7" Les fabriques manquent-elles de bras?
8" Les fabriques manquent-elles de matières premières ?
9" Quels sont les objets sur lesquels s'exerce le droit de réqui-
sition ?
Les citoyens Desrues et Giraud sont nommés commissaires
pour se rendre auprès des Inspecteurs de la salie pour obtenir un
local plus rapproché de la Convention, ou, si cela n'est pas prati-
cable, de demander un arrangement plus convenable dans le local
actuel.
Un membre dit qu'il est chargé de la part (hi citoyen (jiraud
(do l'Allier), d'annoncer qu'ayant été nommé en même temps du
Comité de commerce et de celui des finances, il a opté pour ce
dernier; en conséquence, on arrête qu'il sera écrit au citoyen Borel,
suppk'ant, pour l'inviter à venir prendre séance au Comité.
La séance est levée à 1 1 heures et demie.
ViLLKRS, SCELLIKIJ, GlHAUD, JoUBRUT, MaRU'.TTK. BlUTKL. DeS-
RUES, Garnier (de la Meuse), Ludot.
l2-2 FRLCT. AN II] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. /»25
TROISIÈME SÉANCE.
9 2 FRDCTIDOR AN II.
].o (Itiodi, vingt-deiixirme jour du mois (1(3 fructidor, 9" annexe
de la République française une et indivisil)ie, le Comité de com-
merce et approvisionnements de la Convention nationale s'est as-
semblé au lieu ordinaire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Desrues, Garnier, Borel, Joubert, Blutel, Mariette.
' La séance est ouverte par la lecture des procès-verbaux des deux
précédentes séances.
La rédaction en est adoptée.
Le Comité arrête ensuite qu'il sera écrit à nos collègues les
Inspecteurs de la salle pour les engager à faire faire au local actuel
du Comité de commerce et approvisionnements les cbangements
que ses nouvelles attributions nécessitent et pour demander quel-
ques appartements avoisinants qui lui deviennent nécessaires.
Un membre propose de diviser les travaux du Comité en trois
sections. Cette idée est approuvée; mais on en ajourne la discussion
à un temps où l'on connaîtra plus particulièrement et plus distinc-
tement les différentes attributions du Comité.
On donne lecture d'une lettre du Comité de salut public à la-
quelle est joint un projet de décret sur le maximum des graines
propres à produire des huiles. Le citoyen Blutel est nommé rap-
porteur et chargé de rendre compte au Comité des motifs qui peu-
vent nécessiter cette mesure.
On procède à la distribution des différents mémoires et pétitions,
dont l'analyse suit :
1" Plaintes de la Société populaire de Lezoux''^ sur l'inexé-
cution de la loi du maximum; elle demande des mesures coercitives
contre les infracteurs de cette loi.
Le Comité, sur cette affaire, numérotée 2 1/1 5, passe à l'ordre
du jour.
â" Pétition par laquelle la commune de Saint-Piat'-^ sollicite le
rétablissement d'un marché dont elle a joui jusqu'en 1718, qui, à
cette époque, fut transféré à Maintenon, puis rétabli en i^çiS et
supprimé en exécution de la loi du 1 8 vendémiaire.
Le Comité, sur cette réclamation, numérotée ^ i/iO, ajourne sa
délibération jusqu'au temps oii l'on s'occupera de ces objets.
('^ Puy-de-Dôme. — '"^^ Eure-et-Loir.
/426 PROCES-VERBAUX DU COMITE [92 fruct. an n]
3" Mc%ioire par lequel la Société populaire d'EUete''^ sollicite
un décret portant que jamais, dans un aucun cas, deux corps de
ferme ne pourront être réunis dans la main du même fermier.
Ce mémoire, numéroté 216/1, est renvoyé au Comité d'agri-
culture et des arts.
h" Lettre par laquelle le citoyen Hugues Janin réclame, pour et
au nom du citoyen Banault, un paquet expédié de Paris le 3 août
1793 à la destination de Lyon.
Sur cette lettre, numérotée ai G 9, le Comité ajourne sa délibé-
ration.
5" Plaintes de la Société populaire d'Indreville sur ce que ses
marchés ne sont plus comme autrefois pourvus de laines ; elle dé-
nonce à cet égard la conduite coupable des fermiers cultivateurs et
d(Hïiande qu'il soit pris des mesures pour en prévenir les effets.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission des approvision-
nements, sous le n" 9166.
6" Réclamation des citoyens Renty et Sœur relativement à deux
balles de marchandises expédiées, le 7 août 1793, à la destination
(le Lyon et arrêtées à Chalon-sur-Saône.
Pétition du citoyen Bademer sur le même objet.
Pétition du citoyen Claude Baillot sur le même objet.
Sur ces trois affaires, numérotées 2178, le Comité ajourne sa
délibération.
7 " Projet du citoyen Hugues à l'effet d'établir à Paris un bureau
général d'assurances.
Le Comité charge le citoyen Borel de lui faire un rapport de
cette affaire, numérotée 3179.
8" Mémoire par lequel les citoyens Renty et Sœur, négociants à
Lille, sollicitent la remise d'une balle contenant des gilets, expédié»^
le 7 août 1793 à la destination de Lyon et arrêtée à Chalon-sin--
Saônc.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire, numé-
. rolée 9180.
9" Réclamation (hi citoyen Gobin Le Fèvre, négociant àTroyes,
de dix-sept balles de coton expédiées de Commune-Affranchie le
8juin 1793, arrêtées à Chalon-sur-Saône.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire, numé-
rotée 2181.
1 o" Lettre des administrateurs des districts de Brutus \ illiers '^^
0 11 s'aj^it du «citoycMi Elotlo-î : cf. le rofjîslro, Oxin* i Pi. — <-' Monlivilliors
Soino-lnfrrionri'.
■?.-2 l'ULCT. AN II
DK (T)\IMEr.CK KT APPROVISIONNEMKMS. 'i27
sur la demande formée par la Société populaire de cette ville pour
la fixation des jours de foires el marchéb de sa résidence.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire, numé-
rotée 2 189 , jusqu'au travail général qui sera fait sur les foires et
marchés.
1 i" Lettre par laquelle la municipalité d'Availles démontre la
nécessité de fixer le prix du bétail.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur celte lettre, numé-
rotée 2 180.
1 2" Vues proposées par le représentant du peuple près Com-
mune-Affranchie pour utiliser les manufactures, régénérer le com-
merce et vivifier l'industrie.
Le Comité, sur cette affaire, numérotée 218/1, ordonne qu'elle
sera jointe aux pièces du citoyen Moulin sur le même objet.
13° Lettre par laquelle les juges du tribunal de commerce d'Or-
léans soumettent à la Convention un jugement du 1 à thermidor
sur les difficultés qui ont empêché l'entière exécution do deux mar-
chés passés les 7 et 8 août derniers entre les citoyens V'andebergue
et C'", et Chanteclaire, négociants à Versailles.
Le Comité charge le citoyen Mariette de lui faire un rapport de
cette affaire, numérotée 2186.
ik" Pétition par laquelle le citoyen Courgeault, conducteur de
voitures à Fontainebleau, se plaint des vexations qu'il a éprouvées
(le la part des fermiers des Messageries. Il propose de rapporter
l'article 2 de la 3" section du décret du 29 août 1790 sur les mes-
sageries, l'arrêté du Comité de salut pubhc du G messidor et la cas-
sation du jugement cpii l'a condamné à l'amende^'^.
Pétitions des citoyens Carbon, Gaupillat, Ducler, Chevalier et
Cuénebaut sur le même objet.
Ces pétitions, numérotées 2187, sont renvoyées au Comité des
transports.
15" Mémoire du citoyen Ollivicr, fabricant de minium.
L'auteur demande qu'il soit nommé des commissaires pour
prendre communication des procès-verbaux dressés sur l'invention
de fourneaux à plusieurs réfrigérants et des avantages que présente
sa manufacture de minium.
Le citoyen Olhvier demande aussi l'exécution du décret du 7 fri-
maire relatif à l'indemnité qui lui est due à cause de la démolition
de ses ateliers à Bercy.
(') Décret du 26-29 août 1790 sur la régiementation établie par ce décret
les postes et messageries. — L'arrèlc du [Becupil dos Actes du Ctniiitr de salul
Comité, du 6 messidor an II , maintenait ptA/A- , t. XIV, p. ^iSG].
Zr28 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [92 fruct. an h]
Le Comité renvoie ces réclamations, numérotées 2188, au Co-
mité d'agriculture et des arts.
1 6" Adresse par laquelle la Société populaire d'Auxonne dénonce
le monopole qui se commet dans l'achat ou la revente du bétail
rouge, moutons et cochons. Elle 'demande qu'il soit fixé un
maximum sur ces marchandises et propose d'établir dans les com-
munes des experts-jurés.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire, numj;-
rotée 2189.
l 'y" Pétition par laquelle la Société populaire de Toulouse de-
mande l'institution d'un jury près les tribunaux de commerce.
Remise au citoyen Blutel, sous le n" 2 190.
18° Lettre par laquelle le citoyen Deiâtre annonce que des
artistes étrangers offrent d'établir, dans la Répubhque et sous la
protection delà Nation, des manufactures qui auraient l'avantage
de détruire le commerce anglais en vivifiant l'industrie en France.
Le Comité charge le citoyen Giraud d'examiner cette affaire,
numérotée 2191.
1 9" Lettre par laquelle le citoyen Antoine demande un secours
de 700 livres, pour le dédommager des pertes qu'il a essuyées par
suite des différents voyages faits à Ourscamps *'', où il se proposait
d'élever une manufacture de faïence; il demande, en outre, une
avance de fonds pour former ailleurs son étalîlissement.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ces réclamations, numé-
rotées 2 1 J^2.
20" Réflexions du citoyen Thuillier sur la nouvelle organisation
de la nouvelle monnaie républicaine.
Renvoyées au Comité des finances, sous le n" 2198.
21" Lettre du citoyen Alexandre, commissaire général de l'ar-
mée des Alpes, suivie du compte rendu à la Commission de com-
merce sur la situation administrative de la partie confiée à ses
soins.
Remise au citoyen Joubert, sous le n" 219/1.
22" Vues proposées par la Société populaire deTouquin'-' sur
les moyens de procurer de la viande aux communes qui, depuis
plusieurs mois, ne peuvent en avoir.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire, numé-
rotée 2195.
28" Adresse des commune et Société populaire do IMassy, dis-
trict de Versailles, tendant à solliciter une ré(juisition pour du
C Commune de Chiry, Oise. — '--'> Scine-et-Mamp.
[2 2 FuucT. AN II] DE GOMMI'HCH ET AIM'RON ISION.\EiME.NTS. /«29
charbon de terre dont elle a besoin et pour la fabrication des outils
aratoires nécessaires à l'agriculture.
Renvoyée à la Commission de commerce et approvisionnements,
sous le n" !2 1 ()().
q/i" Lettre par laquelle les administrateurs du district de Tou-
louse exposent que le moyen qui leur parait le plus naturel pour
approvisionner en grains la commune de leur résidence, c'est de
l'autoriser à se pourvoir par voie de réquisition et au maximum de
la quantité de grains qui lui sera jugée nécessaire.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette lettre, numé-
rotée f?9 05.
2 5" Lettre par laquelle le citoyen Journet, ci-devant agent des
douanes dans la direction de Nantes, demande à être employé au
service de la République.
Renvoyée à la Commission des revenus nationaux, sous le
n" 2207.
26" Lettre par laquelle le citoyen Audran, chef d'atelier de la
manufacture des Gobelins, annonce qu'il vient d'être mis en liberté
par ordre du Comité de sûreté générale; il demande que ses ap-
pointements lui soient payés à partir du jour de sa détention.
Renvoyée au Comité d'agriculture et des arts, sous le n° 2216.
27" Pétition par laquelle Joseph Valon, attaché ci-devant à la
maison de Noailles comme balayeur, demande à être conservé dans
cette place; il demande aussi le payement de ce qui lui est dû
depuis quatre mois et 3 livres 1 o sols pour avance de ses balais.
Le Comité vise cette pétition, numérotée 2218, et en fait la re-
mise à Valon.
28" Lettre par laquelle l'administration du district de Vienne,
département de l'Isère, demande qu'il soit mis à la disposition
de leurs administrés lioo quintaux de fer pour la fabrication des
outils aratoires nécessaires aux agriculteurs de leur arrondisse-
ment.
Le Comité renvoie cette lettre à la Commission de commerce et
approvisionnements, sous le n" 2219.
29" Pétition par laquelle les ofHciers municipaux de la commune
de Pont-Sainte-Marie et Pont-Hubert'^^ représentent que les fabri-
cants établis dans leur ressort sont dans une pénurie absolue de
cotons nécessaires pour entretenir l'activité dans leurs manufac-
tures; ils demandent qu'il soit pris des mesures afin de procurer
aux ouvriers les matières premières dont ils ont besoin.
^'' Aulic; Pont- Hubert est une annexe de la commune de l*ont-Sainle-Marie.
Zi30 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [-3 2 fruct. an iiJ
Le Comité renvoie cette demande, numérotée a 220, à la Com-
mission de commerce.
do" Pétition par laquelle le citoyen Boiteux, de Dijon, demande
pour le citoyen Le Clerq , fabricant de bas à Charmeroi (?) , 5o balles
de coton en laine et 20 balles pour le citoyen Buzenet, fabricant
de bas à Dijon, afin d'alimenter les fabriques de ces citoyens qui
man(|uent de cette marchandise.
Le Comité renvoie cette demande, numérotée 2221, à la Com-
mission de commerce.
3i" Pétition par laquelle le citoyen Ferry, notaire à Gerbéviller,
demande une avance de 60,000 livres pour donner à un établis-
sement qu'il a formé à Xermaménil, pour le foulonnage des draps,
le degré d'étendue et d'activité dont il est susceptible.
Le Comité renvoie au Comité d'agriculture et des arts cette pé-
tition, numérotée 222/1 ^'l
02° Vues proposées par la Société populaire de Moutbard'-^
sur la vente et le commerce du bétail sur pied.
Renvoyées, sous le n" 2226, à la Commission de commerce et
approvisionnements, pour avoir des renseignements à cet égard.
53" Adresse par laquelle la Société populaire de Limoges de-
mande que les fabricants de draps soient tenus de mettre en tète
des pièces d'étoffes sortant de leurs fabriques leurs noms, le prix
du maximum et de désigner la qualité de la marchandise.
Le Comité renvoie cette demande, numérotée 222-7, au rapport
du citoyen Joubert.
3/1" Lettre par laquelle les citoyens Buffet et C'" demandent si
les villes de la Belgique doivent être considérées comme étant en
guerre contre la France, attendu qu'ils ont environ i3,o()0 livres
à payer à deux maisons de Bruges et de Gand.
Cette lettre est renvoyée au Comité des finances, sous le
n" 2 2 2C).
35" Pétition par laquelle les fabricants de Cbailley, au départe-
ment de l'Yonne*^^, demandent qu'il leur soit délivré, au prix du
maximum, 10 milliers de coton et 5oo livres de savon, afin d'ali-
menter leurs fabriques qui manquent de .ces sortes de marchan-
dises.
Le Comité renvoie cette pétition à la Commission de commerce,
sous le n" 2 2 3 o .
36" La Société populaire de Simandre représente qu'il serait
''' (îorltr'vill(>r : Moiirliie. — La deiiianile du citoyen Ferry est dans F'- lîigi. —
Xermaménil est dans le canlnn de Gerltéviiler. — '-^ Gôte-d'Or. — ^'^' Le Ipxte
donne : Cliailli'.
l2-2 FKucT. AN II] DE COALMEUGE ET AI>l>ll()VTS10NNEMENTS. /iSl
utile d'établir à Orme^^' un entrepôt pour la livraison des ^n-aiiis et
autres efl'ets mis en réquisition dans les campagnes.
Arrêté du district de Chalon [-siu'-Saùne] sur cette affaire por-
tant qu'il n'y a lieu à délibérer.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette affaire , numé-
rotée 2281.
87" Moyens proposés par le citoyen Couchant pour faire de
l'huile avec des pépins de raisin.
Renvoyés au rapport du citoyen Blutel, sous le n" 2286.
38" Le citoyen Moulin, de Commune-Alîranchie , annonce qu'il
serait utile de surseoir momentanément à l'exécution des mesures
proposées pour raviver les manufactures et le commerce de Com-
mune-Affranchie, en attendant un travail que prépare la Société
populaire et qui présentera les plus grands développements sur les
manufactures qui emploient la soie.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire, numé-
rotée 2287.
3 y" Projet de décret sur la fixation du mn.rii>ium du prix des
fjraines employées à la fabrication des huiles, telles que les noix,
les graines de lin , colza , etc.
Le Comité de salut public, en envoyant ce projet, invite le
Comité de commerce à examiner si les matières premières de l'es-
pèce de celles dont il s'agit, sont dans le cas d'être maximées.
Le citoyen Blutel est chargé de l'examen de cette affaire, numé-
rotée 2288.
lio" Lettre par laquelle les représentants du peuple, membres
du Comité d'inspection, invitent le Comité de commerce et des
approvisionnements de lui faire parvenir l'état du local qui lui est
nécessaire pour l'emplacement et la disposition des bureaux.
Cette lettre, numérotée 228c), est remise au citoyen Giraud,
chargé par arrêté d'hier de se concerter avec les Inspecteurs de la
salle relativement au local qu'il convient d'avoir pour l'emplace-
ment des bureaux du Comité.
kl" Mémoire par lequel le citoyen Daubenton annonce que, par
suite de soins et de travaux, il est parvenu, relativement aux bêles
à laine, à augmenter le poids des toisons et à en perfectionner la
qualité à un degré qui le dispute aux plus belles laines d'Lspagne.
Quelques considérations engagent le citoyen Daubenton à de-
mander que ses troupeaux soient assimilés à ceux de Rambouillet,
et que leurs laines soit favorisées de l'exemption du maximum
^'^ Simnn(lre-l(!S-Orraos ot Ormos ou Vcr-ceniins : Snôii^-ot-Loiro.
Z,32 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [29 fruct. an 11]
mentionnée dans l'article XI de l'arrêté du Comité de salut public
du 19 messidor.
Le Comité renvoie cette affaire au rapport du citoyen Desrues,
sous le n" 22^2.
hù" Mémoire du citoyen Franex sur les moyens de procurer une
économie de lumière pour les différentes administrations de la
République.
Il demande que ses procédés soient soumis à l'expérience.
Le Comité renvoie ce mémoire, numéroté 2 2/4 3, au Comité
d'agriculture et des arts.
io" Lettre du citoyen Drouet, au nom du commerce de Nantes;
il soumet à l'approbation du Comité un projet de règlement nu
sujet des augmentations des prmies d assurances , des Jrets et de
profits aventureux.
Cette lettre est renvoyée au rapport du citoyen Villers, sous le
n" 2 2/iG.
La séance est levée à lo beures et demie.
Blutel, Villers, Mariette, Garnier (de la Meuse), Ciraud,
JOUBERT, DeSRUKS, BoREL.
QUATRIEME SEANCE.
28 FRUCTIDOR AN II.
Le Iridi, vingt-troisième jour du mois de fructidor, 2" année de
la Bépubîique française une et indivisible , le Comité de commerce
et des approvisionnements de la Convention nationale s'est assemblé
au lieu ordinaire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Ciraud, secrétaire;
Scellier, Blutel, Borel, Joubert, Mariette, Garnier (de la Meuse).
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la
séance d'hier.
Le Comité en adopte la rédacliou.
Un membre donne lecture d'un mémoire adressé par Vac(juey
[Viquy?] , représentant du peuple, sur la manière dont on pourrait
utiliser tous les habits uniformes qui se trouvent confectionnés chez
les tailleurs cl fn'jiiers de Paris. A ce mémoire était jointe une lettre
du citoyen Marchand, agent de l'babillenKMit, qui demandait la
même chose.
On a regardé la mesure proposée comme inutile, |)uisque la loi
donnait le droit de préhension; 11 a paru que l'a^jent cherchait à
[•i3 FiïucT. ami] DK C0MVII-:UCK et approvisionnements. /i33
mettre sa responsabilité à couvert, car radministration, dont tous
les magasins doivent être pleins de draps à confectionner, pent-
elle avoir besoin d'une ([uantilé d'habits qui, de son aveu, s'élève à
plus de 600? Si le Comité eut eu à discuter cette demande sur
tous les points, il aurait approfondi davantajje l'objet de ce mé-
moire; mais comme la loi est rendue, et qu'il ne s'agit que d'un
mode d'exécution, il a été reconnu que cela devait être renvoyé au
Comité de salut public.
Le Comité, sur la proposition d'un membre, arrête qu'il sera
écrit à la Commission des revenus nationaux, pour qu'elle lui fasse
connaître l'état des salines de la République ; de l'objet de leur
fabrication annuelle; de l'emploi ou destination des sels qui en pro-
viennent; des quantités existant en magasin et à y joindre le tableau
des employés de cette administration, avec un mémoire qui, s'il
est possible, ne laisse rien à désirer au Comité, sur l'exploitation
de chacune de ces salines et les avantages qui en résultent pour la
République.
[jC citoyen Blutel fait le raj)port de l'affaire, renvoyée hier à son
examen, sous le n" 2 23G, sur la manière d'extraire de l'huile du
pépin de raisin. Sur les observations du rapporteur, que ce mé-
moire ne contient rien de neuf sur un procédé connu depuis long-
temps, à la suite desquelles il propose de passer à l'ordre du jour,
le Comité adopte cet avis.
Sur la proposition du citoyen Blutel, chargé hier de l'examen
du projet de décret, numéroté 2208, par lequel on assujettit les
huiles de noix et de graines à la loi du maximum, le Comité arrête
que la Commission de commerce et approvisionnements sera con-
sultée sur cet objet important.
Le citoyen Paultier, de la section de Brutus '•', est admis au
Comité; il entre dans les détails du projet qu'il a présenté à la
Convention, conjointement avec le citoyen Franquelin, pour établir
dans Paris mille métiers, soit en draps, soit en toiles : métiers
propres à donner du travail aux enfants des défenseurs de la liberté
et à augmenter l'industrie nationale; il appuie sur l'économie dont
la spéculation serait à la République, puisque les draps qui coûtent
/17 livres ne coûteraient que 26 à 26 livres; celui de 27 livres,
i3 à i/i livres. Il finit par demander une somme de 1.100,000 à
1,200,000 livres d'avance à la Répiibli([ue.
Le Comité, ne pouvant rien statuer sur les propositions avant
'^) Section Molière et La Fontaine, en 1798; section de la l'ontaine-^Ionlmorenry
en 1791-1792.
IV. 28
434 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 3 fruct. an ii]
de les connaître plus en détail, charge le citoyen Joubert de lui en
rendre compte.
On procède ensuite à la distribution des pétitions dont l'analyse
suit :
1° Pétition par laquelle plusieurs maréchaux de Picauville,
district de Garentan ''', exposent la pénurie de charbon de terre
qu'ils éprouvent; ils demandent qu'il leur en soit délivré, afin de
pouvoir remplir les réquisitions qui leur sont faites.
Le Comité renvoie celle demande à la Commission de commerce
et approvisionnements, sous le n" -^2/18.
'i" Représentations des fabricants de draps de Romorantin sur
les pertes que leur fait éprouver l'exécution de la loi du maximum.
Le Comité ajourne sa délibération sur ces représentations jusqu'à
son organisation.
Le Président lève la séance.
Mariette , Villers , GnuuD , Joubert, Blutel , Borel , Scel-
LiEit, Garnier (de la Meuse).
CINQUIEME SEANCE.
2 h FRUCTIDOR AN II.
Le quartidi , vingt-qiialrième jour du mois de fructidor, 2'' année
de la République française une et indivisible, le Comité de com-
merce et approvisionnements s'est assemblé au lieu ordinaire de ses
séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Desrues, Joubert, Blutel, Mariette, Borel.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal d'hier. Le
(vomilé en approuve la rédaction.
On donne lecture d'une lettre écrite au Comité, par celui des
finances, qui l'invite à donner l'état de ses bureaux et du traitement
des employés attachés au Comité.
On arrête de faire passer l'état demandé en observant ([ue les
nouvelles attributions du Comité pourront exiger une augmentation
d'employés, qui ne peut élre déterminée que lorscpie le travail
sera mieux connu.
Le même (Comité des iinances, par sa lettre du 22 de ce mois,
engage celui de commerce à envoyer au Comité central des finances
>'' Manclio.
[j^i KHucT. ANiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 435
deux de ses membres pour y délibérer sur les moyens à prendre
pour assurer le service des approvisionnements de la Répu-
blique.
Pour répondre au vœu de cette lettre, le (Comité nomme les
citoyens Blutel et Desrues, afin de se rendre ce soir à 8 heures au
Comité central des finances.
Le citoyen Desrues, qui vient d'être chargé de l'examen du
mémoire, numéroté 2-î56, suivi d'un projet de décret, tendant à
fixer le maximum du prix de la journée de travail dans la commune
de Paris, fait un rapport sur cette affaire. Le Comité arrête que le
projet de décret sera déposé sur le bureau afin que tous ses
membres puissent le connaître plus parfaitement que par une
lecture rapide.
La Commission de commerce et approvisionnements fait passer
l'état qui lui a été demandé par la lettre (n" 3) qui lui a été écrite
par le Président au nom du Comité de commerce et approvisionne-
ments. Il est arrêté que cet état restera sur le bureau pour que les
membres puissent en prendre connaissance.
La Commission des revenus nationaux fait passer l'état qui lui a
été demandé par arrêté du i c) de ce mois. Cet état donne lieu à des
réilexions de la part d'un membre qui attirent toute l'attention du
Comité. Ce membre est invité à leur donner plus d'étendue, et les
pièces sont laissées sur le bureau pour qu'on en prenne une con-
naissance qui mette à même de les juger.
Un membre donne lecture d'un projet de lettre, pour être
adressée, au nom du Comité, à la Commission des revenus na-
tionaux, afin de l'inviter à donner, dans le plus court délai, l'état
des produits des douanes, pendant les onze premiers mois de la
présente année, divisé par principalités et en distinguant les droits
de navigation. Le Comité adopte cette mesure et arrête que la
lettre sera transcrite au registre de correspondance, sous le n". . .
On procède à la distribution des pétitions et mémoires dont
l'analyse suit :
r Lettre par laquelle le citoyen Duhamel, taillandier au Havre-
Marat, demande quarante barils de charbon de terre pour l'exercice
de sa profession.
Renvoyée à la Commission de commerce et approvisionnements ,
sous le n° 2 a 53.
2" Plaintes du citoyen Heuzé et plusieurs autres marins de la
commune de Troiiville*", motivées sur les entraves qu'ils éprouvent
(') Calvado;-.
28.
436 PROCES-VERBAUX DU COMITE [2/. fruct. an 11]
pour faire lu pèche le long des côtes de la rivière de Touques; ils
demandent à être protégés dans leurs entreprises.
Remises au citoyens Joubert, sous le n" 2268.
3" Adresse par laquelle la Société populaire du canton de
Roche demande qu'il soit permis aux cultivateurs d'acheter, pour
les semailles, des blés partout où ils pourront en avoir.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette adresse, numérotée
226/1.
A" Le Conseil général de la commune de Castres, département
du Tarn, fait part à la Convention de ses inquiétudes relatives aux
subsistances; il fait passer un rapport sur les moyens à proposera
la Convention pour niveler les subsistances dans toute la Répu-
blique.
Ces pièces, numérotées 2266, sont renvoyées nu rapport du
citoven Desrues.
.5° Réflexions de la commune de Rochefort sur la pénurie qu'elle
éprouve en subsistances.
Elle demande la libre circulation des denrées arrêtées par les
réquisitions de la Commission de commerce ; (juc les adminislra-
tions de district soient autorisées à pourvoir aux moyens de s'ap-
provisionner dans les districts voisins et cpi'il lui soit permis de
disposer de a 5 0,0 00 livres empruntées, pour achat de grains.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission de commerce,
sous le n" 22G6.
6" Adresse par laquelle la Société populaire de Clamecy^'' dé-
nonce des abus, résultant de l;i multiplicité des foires.
Elle demande, entre autres choses, que le nombre de foires soit
(ixé à quatre par an, par canton.
Sur cette adresse, numérotée ^i'jd'y, le Comité passe à l'ordre
du jour.
La séance est levée.
Vn.LKRS, JMaUIKTTI;, IÎmTKL, (ÎIIUUI), DksIUIKS, .loUBKliT,
Gauinieii (de la Meuse), Roiuoi,.
(') Nièvre.
[ùQ FuiGT. AN II] DK COMMERCK ET APPROVISIONNEMENTS. /i37
SIXIEME SEANCE.
96 FRUCTIDOK AN II.
Le sexlidi, vingt-sixième jour du mois de fructidor, 9" année de
la République française une et indivisible, le Comité de com-
merce et des approvisionnements de la Convention nationale s'est
assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Blutel, Mariette, Garnier (de la Meuse), Desrues, Couturier,
Ludot, Borel, Scellier, Joubert.
La séance est ouverte par la lecture, que fait le secrétaire, du
procès-verbal de la dernière séance. Le Comité en adopte la ré-
daction.
Un membre donne ensuite lecture d'une pétition, numé-
rotée 2:265, par laquelle le Conseil général de la commune de
Castres réclame des subsistances et se plaint que déjà les besoins
se font sentir; il demande que l'on prenne des précautions pour
que les habitants du département du Tarn n'éprouvent pas des
besoins qui pourraient en troubler la tranquillité. Par sa loca-
lité, ajoute le même membre, ce département est peu productif;
mais il est environné de départements fertiles en grains, et par
une réquisition, justement distribuée, la crainte du besoin ces-
sera.
Cette pétition est renvoyée à la Commission de commerce et
approvisionnements, qui demeure chargée de rendre compte des
mesures qu'elle aura prises pour éviter au département du Tarn la
pénurie dont il est menacé.
Desrues propose, avant de faire le rapport de la pétition du
citoyen Daubenton (numéroté 22/12), d'envoyer cette pétition à la
Commission d'agriculture et des arts. Le Comité arrête que cette
Commission sera invitée de donner son avis sur le troupeau dont il
est question dans la pétition, ainsi que sur la beauté de ses produits
et de faire connaître s'ils sont tels qu'ils méritent l'exception solli-
citée par le pétitionnaire.
Les citoyens Blutel et Desrues, qui avaient été chargés de se
rendre au Comité des finances, rendent compte de ce qui s'y est
passé; ils donnent lecture d'un mémoire qui a été présenté par la
Commission de commerce et approvisionnements, qui présente
l'état des hommes de terre à la solde de la République, ainsi que
des grains nécessaires à la consommation soit de ces citoyens, soit
/i38 PROCES-VERBAUX DU COMITE [iù frict. an ii]
du reste des citoyens de la République; il entre dans des détails
très utiles sur les besoins de la République soit en grains, soit
en viande, soit en matières propres à alimenter les manufac-
tures; il contient aussi les moyens de pourvoir aux différents
besoins.
Pour parvenir h un des buts proposés, il a été trouvé nécessaire
de renouveler les précautions ordonnées par la loi pour empêcher
l'exportation du numéraire; on présente un projet d'arrêté qui a
été approuvé, lors de la conférence, par le Comité des finances.
La copie du mémoire présenté parla Commission de commerce,
faite en exécution de l'arrêté du Comité de commerce, sera
déposée au secrétariat de ce Comité.
Les commissaires de la Commission de commerce et approvi-
sionnements entrent au Comité, à qui ils présentent un projet
d'arrêté et des observations sur les moyens de se procurer les suifs
nécessaires aux besoins de la République. Ces observations sont
déposées sur le bureau, pour être soumises à l'examen du Co-
mité.
Ces commissaires rendent compte des différentes parties sou-
mises à leur surveillance dans leurs rapports avec les attributions
du Comité, et proposent de se rendre à ses séances les jours
qui leur seront indiqués. Le Comité les invite à faire connaître,
chaque décade, soit leurs acquisitions, soit la quantité des objets
qui y sont soumis, et les arrêtés du Comité de salut public qui
prescrivent des mesures d'exécution pour ces divers objets.
Le citoyen Blutel soumet à la discussion du Comité des ré-
ilexions sur la nécessité d'encourager le commerce. Ces réflexions
sont suivies d'un projet de décret; les idées saines qu'il contient
ont paru nécessiter un examen plus approfondi; on en a, en con-
séquence, renvoyé la discussion à la prochaine séance^l
Un membre donne lecture d'un arrêté de la Commissisn de com-
merce et des approvisionnements à l'effet de faire cesser les plaintes
qui se sont élevées sur la différence du [)ain qui se délivre dans los
différents quartiers de Paris.
Cet arrêté est renvoyé à l'examen du citoyen Blute! , pour en
faire un rapport, sous le n" a-î'yo.
Le Comité renvoie ensuite à la Commission de commerce et des
approvisionnements une adresse par laquelle les fabricants bonne-
'•' Voir Monitrui; n" 363 de In ualc du 3o fructidor an ii qne Hiiilol
dinixic-iiio aiint'O répiii)liraiiio. (Note au prononça son discours sur la nécessitr>
Prorèx-vorltal manuscrit iln Comité). — de faire sortir lo coinniiMTC de la tflour-
C'csl à la si'-anrc de la Convention nnlio- nionti-n (|ui l'aifilail.
[2 6 Flu CT. AN II] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 439
tiers de Rocliefort, en annonçant la pcnurie qu'ils éprouvent,
demandent une autorisation pour se faire délivrer quinze milliers
de cette marchandise sur les quantités qui viennent d'être débar-
quées à Rochefort. Cette adresse est numérotée aayS.
La séance est levée.
Mariette, Desrues, Villers, Blutel, .Ioubert. Giraud,
Garmkr (de la Meuse), Borei-, Scelmeh, Goiiturier,
Ludot.
SEPTIEME SEANCE.
97 FRUCTIDOR AN II.
Le septidi, vingt-septième jour du mois de fructidor, 2' année
de la République française une et indivisible, le Comité de
commerce et des approvisionnements de la République s'est
assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Blutel, Garnier (de la Meuse), Mariette, Borel, Joubert, Desrues,
Couturier.
La séance est ouverte par la lecture, faite par le secrétaire, du
procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction a été
adoptée.
Le citoyen Joubert fait rapport de l'affaire, numérotée 1816,
par laquelle le citoyen Franquelin , fabricant à Paris , rue des
Lombards, propose l'établissement de mille métiers à drap et à
toile dans Paris, moyennant une avance de i,yoo,ooo livres qu'il
demande à la République. Les éclaircissements donnés par le péti-
tionnaire n'ont pas paru, au rapporteur, répondre à l'étendue du
projet. Le Comité, en partageant cet avis, a pensé que les fonds
de la République ne devaient être réservés qu'à des établissements
d'une industrie nouvelle, et, après discussion, a renvoyé au Co-
mité d'agriculture et des arts, les mémoires et pièces relatives à la
réclamation du citoyen Franquelin.
Des commissaires de la section des Gravilliers viennent réclamer
en faveur du citoyen Boisseau , qui a été renvoyé de la place de con-
trôleur des subsistance^ de la commune de Paris, magasin rue du
Temple. Le Comité, considérant qu'il ne peut démêler des différents
agents secondaires, après avoir cependant pris auprès des chefs
des renseignements sur Boisseau, a passé à l'ordre du jour sur son
affaire, numérotée aiSG.
4/i0 PHOGÈS-VERBAUX DU COMITÉ [^^ fruct an n]
ORGANISATION DU COMITÉ.
Le Comité, pour mettre de l'ordre dans ses travaux, procède
à leur division. Le moyen qui paraît le plus convenir est que le
Comité soit divisé en deux sections, ainsi organisées.
La première section, composée de dix membres, comprend les
douanes et les salines, la police de l'intérieur du commerce, réta-
blissement et police des marchés.
Première Section.
Les citoyens Blutel, Giraud, Borel, Villers, Couturier et Scellier
formeront cette section.
La deuxième section, composée de six membres, comprend la
surveillance et les lois à proposer sur la circulation intérieure; les
importations et exportations; sur la formation des greniers d'abon-
dance et magasins de tout genre; sur les subsistances des armées;
sur leurs fournitures en effets d'habillement, équipement, caser-
nement et campement.
Deuxième Section.
Dans cette section, seront les citoyens Mariette, Desrues, Jou-
bert, Garnier, Ludot et Bidault.
Le Comité, après avoir adopté ces dispositions, arrête :
i" Aucun arrêté ne pourra être pris, aucune loi proposée,
qu'après avoir été soumis à l'examen des membres du Comité,
réunis en Comité général.
Celte réunion aura lieu trois fois par décade; les primidi,
quartidi et septidi à 7 heures du soir.
-2" Il y aura un Bureau central qui sera composé de deux mem-
bres qui seront changés toutes les décades, et chargés de déca-
cheter la correspondance, d'enregistrer les pièces, et de les ren-
voyer aux sections auxquelles elles auront rapport.
Le Comité passe ensuite à la discussion du projet du décret,
présenté à la dernière séance parle citoyen Blutel, et dont le but
est d'encourager le commerce. Plusieurs membres sont entendus,
et les réllexions qu'ils font tendent à faire ajourner, pendant
quelques jours, la (lélij)éralion à cet égard. Cet avis est adopté.
Le Président donne lecture de la correspondance.
En voici l'analyse :
t" Les tanneurs do Bénin (?), déparlement du Calvados, en
exposant la pénurie de matières premières qu'ils éprouvent pour la
[27 FRLCT. AN II] DE COMMERCE KT APPROVISIONNEMENTS. UM
préparation des cuirs, demandent à être autorisés d'acheter au
Havre-Marat i,5oo cuirs étrangers dont ils ont besoin.
Le citoyen Alexandre Rogère Préban de Piinioulin formule la
même demande pour 5 oc cuirs en poil.
Ces deux réclamations sont renvoyées à la Commission de com-
merce, sous le n" 2260.
2" Le citoyen Manteau, père de famille, et attaché depuis long-
temps à la maison de Noailles, demande une place de garçon de
bureau.
Cette demande est renvoyée au Comité des inspecteurs de la
salle, sous le numéro 2282.
3" L'agent national du district d'Alençon adresse copie de la
lettre qu'il écrivit le 28 fructidor à la Commission de commerce à
Teffct d'obtenir les huiles et suifs dont la commune d'Alençon a le
plus pressant besoin; il se plaint de ce que ses demandes sont
restées sans effet.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission de commerce,
sous le n" 227-7.
à" L'Administration du district de Mur-de-Barrez'^^ annonce
qu'elle se trouve dans la plus fâcheuse position relativement aux
subsistances ; elle sollicite à cet égard l'attention du Comité.
Cette réclamation est renvoyée à la Commission de commerce,
sous le numéro 2278.
5" Le citoyen Courtois, de Châtillon, demande à être autorisé à
se procurer, par mois ou par décade, des grains et farines pour la
subsistance de 120 à i3o jeunes citoyens de Paris qui sont en
pension chez lui.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n" 2280.
6° Le citoyen Genin fils, directeur d'une papeterie à Vienne,
demande une livraison de soixante quintaux de chiffons pour ah-
menter ses atehers, qui sont sur le point d'être suspendus, faute
de matières premières.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n° 2281.
La séance est levée.
Blutel, Villkrs, Mariette, Scelliep. , Desrues, Garnier
(de la Meuse), Giraud, Joubert, Luuot, Couturier,
Borel.
'^' Aveyron.
4/12 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [98 frlct. an ii]
HUITIÈME SÉANCE.
28 FRl r.TIDOR AN II.
Le octidi, vingt-huitième jour du mois de fructidor, deuxième
année de la République française une et indivisible , le Comité de
commerce et des approvisionnements de la Convention nationale
s'est assemblé au lieu ordinaire de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président, Giraud, secrétaire;
Mariette, Desrues, Garnier (de la Meuse), Blutel, Joubert, Borel.
La séance est ouverte par la lecture que fait le secrétaire du
procès-verbal de la dernière séance. Le Comité en adopte la ré-
daction.
Le citoyen Joubert fait un rapport sur la pétition, numérotée
9 2 9-7, par laquelle la Société populaire de Limoges demande que
les fabricants de draps de son district soient obligés de marquer
leurs draps au commencement et à. la fin de chaque pièce, pour
qu'on puisse connaître de quelles mains elles sortent et pour
répondre de leur bonne ou mauvaise qualité. Le rapporteur fait
sentir que l'objet de cette pétition étant susceptible d'une grande
extension, il sera convenable d'en ajourner la discussion. Le
Comité adopte cet avis, et renvoie la pétition à la section du Comité
chargée de la proposition des lois commerciales, pour examiner s'il
n'est pas nécessaire d'étendre à toutes les manufactures de la Répu-
blique la mesure demandée par la Société populaire de Limoges.
Le citoyen Joubert fait un rapport sur la pétition , numérotée
9263, par laquelle le citoyen Heuzé et plusieurs marins de la
commune de Trouville se plaignent des entraves qu'ils éprouvent
pour faire la pêche le long des côtes de la rivière de Touques. Le
rapporteur, qui pense que l'objet de cette pétition ne regarde pas
le Comité de commerce, demande qu'elle soit renvoyée au Comité de
salut |)ublic. Le Comité adopte cet avis.
Une lettre adressée par Alexandre , commissaire général de
l'armée des Alpes, suivie du comj)te ([ue rend ce citoyen de sa
gestion administrative, a été renvoyée le 92 de ce mois à l'examen
du citoyen Joubert, sous le n" 919'). Ce représentant eu fait un
rapport, à la suite duquel il conclut au renvoi de l'aflaire à la Com-
mission de commerce et approvisionnements.
Le Comité adopte cette conclusion.
On propose de nommer deux membres au bureau ((Milral du
(îomité pour le travail de la prochaine décade. Le Comité nomme
les citovens Villers et Garnir^'.
•ÎO FRUCT. \N II
DE COMMERCK ET APPROVISIONNEMENTS.
/i/i3
La discussion est reprise sur le projet de décret présenté par
IJiutel aux précédentes séances. Le Comité en adopte la rédaction
ainsi qu'il suit :
La (convention nationale, sur la proposition de son (^omité de
commerce et des approvisionnements, décrète :
Art. 1". Tout citoyen dont l'industrie et les relations tendenl
à vivifier le commerce et les manufactures, ou à introduire dans la
République des matières premières propres à les alimenter, mérite
bien de la Patrie.
Art. 2. Le droit de réquisition et de préemption ne pourra être
exercé sur les matières premières que les fabricants justifieront
avoir fait venir de l'étranger pour l'aliment de leurs fabriques.
Art. 3. Le présent décret sera inséré au Bulletin des lois et de
correspondance'^'.
Les Commissaires des revenus nationaux sont admis au Comité;
ils remettent un mémoire et des observations sur les salines natio-
nales et un état des ouvriers employés dans ces ateliers. Ces pièces
sont remises au citoyen Scellier, pour en rendre compte au
Comité.
La séance est levée.
Blutel, Villers, Giraud, Borel, Joubert, Garnier,
Mariette.
NEUVIÈME SÉANCE.
99 FRUCTIDOR AN lï.
Le nonodi, vingt-neuvième jour du mois de fructidor, deuxième
année de la République française une et indivisible, le Comité de
commerce et des approvisionnements s'est assemblé au lieu ordi-
naire de ses séances.
t^' Le 98 fniclidor an 11, sur le
rapport de Cambon qui disait : n'û est
tomps de ressusciter Tinduslrie et le
crédit nalionaln, la Convention avait
cliargé les Comités et tous ses membres
de méditer sur les moyens à prendre
pour vivifier l'agriculture, l'industrie,
les arts, les sciences et le commerce et
de présenter leurs vues sur cet objet.
Le projet de décret de Blutel, présenté
à la Convention le .'5o fructidor, le fut
à nouveau peu après par Giraud; il fut
adopté le 26 vendémiaire an iii. —
Giraud s'était exprimé ainsi ; «Ce
décret a pour but d'encourager les
manufactures et le commerce dont la
Convention a senti toute Tiniportance.
Depuis qu'il vous a été présenté les
motifs qui l'avaient nécessité se sont
accrus. Les pétitions se sont accumulées
dans votre Comité de commerce et de
plus en plus la nécessité d'activer les
!)ras manufacturiers, à la veille de
demeurer inactifs au milieu des bassins
do la République, provoque de votre
part une mesure prompte ... t.
hlili PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [-29 fruct. an ii]
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Couturier, Jouhert, Borel, Garnier (de la Meuse), Mariette,
Blutel.
La séance est ouverte par la lecture, faite par le secrétaire, du
procès-verbal de la dernière séance. La rédaction en est approuvée
par le Comité.
Un membre annonce ensuite au Comité qu'il lui a été assuré que
dans la commune de Vaugirard on a fait publier la défense d'em-
ployer l'orge à la nourriture des bestiaux.
Le Comité arrête, en conséquence, qu'il sera écrit à la Com-
mission de commerce et des approvisionnements pour savoir si elle
a mis en réquisition les orges dans le district du bourg de l'Ega-
lité'^^ et si elle a fait défense d'en donner aux bestiaux et aux volailles.
Il est aussi arrêté que la même Commission donnera des éclaircis-
sements sur une réquisition qu'on dit avoir été faite de toutes les
noix dans le district de Compiègne.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête que son arrêté
qui fixe les jours de ses séances aux primidi, quartidi et septidi de
chaque décade sera envoyé tant à la Commission de commerce qu'à
celle des revenus nationaux.
La Commission de commerce et des approvisionnements fait
passer au Comité le choix qu'elle a fait des citoyens Gourlade et
Louis Monneron, qu'elle a nommés pour commissaires à la liqui-
dation de la ci-devant nouvelle Compagnie des Indes, pour avoir
l'approbation du Comité sur ce choix, aux termes de la loi du
1 7 fructidor '-1
Le Comité approuve ces nominations.
La séance est levée.
Villers, Giraud, Blutel, (Couturier, Jouriîrt, Borel,
Garnier , Mariette.
(') B'jurg-la-Reine. ficateiirs. Ces commissaires dovaienl
'^' Le décrot du 17 fruclidor an 11, prendre ronnai>;sanre do l'aclif et du
sur la liquidation de la ci-devant passif de la Companjnie, etc. Le Comité
nouvelle Compnjfuie des Indes, spécifiait de commerce devait apj)rouver les nomi-
que, dans les dix jours, la Commission nations faites par la (iommission de
des revenus nationaux et celle du corn- couimerce; le Comili'des finances relies
merce et apj)rovisionnements nomme- de la Commission des revenus na-
raient rharuiie deux commissaires véri- fionaux.
[i"s.-ciLOT.vNu| DE GOMMEIICE ET AP1'U()\ ISIONNEMENTS. lihô
DIXIÈME SÉANCE.
l" SANS-CCLOTIDE AN II.
Le premier jour des sans-culolides de la seconde année de la
llépublique française une et indivisible, le Comité de commerce et
des approvisionnements de la République s'est assemblé au lieu
de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Desrues, Blutel , Joubert , Ludot, Borel, Scellier, Couturier, Ma-
riette, Garnier (de la Meuse).
La séance est ouverte par la lecture, que le se3rétaire fait, du
procès-verbal de la dernière séance. Le Comité en adopte la ré-
daction.
La discussion s'ouvre ensuite sur les moyens de connaître par-
faitement jusqu'où peuvent s'élever les réquisitions nécessaires
pour les armées, afin de pouvoir apprécier, s'il est possible, jusqu'à
([uel point les agents employés ont pu abuser des facilités que leur
accordent les réquisitions et tacher de porter la lumière sur les
plaintes qui peuvent parvenir ou qui sont parvenues au Comité.
Cette discussion est interrompue par l'arrivée des commissaires de
la Commission de commerce et des approvisionnements, qui vien-
nent au Comité pour rendre compte de leurs diverses opérations.
Les commissaires rcmeltenl les différents arrêtés pris par le
Comité de salut public dans le mois de frimaire dernier et les
autres pièces dont l'analyse suit :
i" Lettre, numérotée 93i/i, par laquelle la Commission de
commerce donne les éclaircissements qui lui ont été demandés, par
arrêté du 29 fructidor, au sujet des réquisitions d'orge dans le
district de l'Egalité, et de noix dans celui de Conq)iègne.
2" Observations, numérotées 123 16, sur la nécessité de rétablir
les marchés dans le département de Paris.
3° Lettre de la Commission de commerce, numérotée -jSiS,
relative à la réclamation du citoyen Curnez, d'Orléans, sur la lettre
du citoyen Gendron, agent du contentieux de l'habillement des
troupes, qui lui demande une somme de 5o,ooo livres pour n'a-
voir pas fourni 5 0,0 00 aunes de drap suivant sa soumission.
La Commission estinie que ce citoyen ayant été empêché par
une force majeure de remplir son engagement, il doit être dé-
chargé du dédit des 5 0,0 00 livres.
Le Comité engage les commissaires présents à envoyer les
pièces.
hli& PROCES-VERBAUX DU COMITE [i" s.-cdlot. an ii]
h" Lettre contenant réponse de l'Agence du commerce intérieur
et du maximum aux demandes du Comité de commerce et approvi-
sionnements du 9 1 fructidor; ensemble la lettre de cette même
Agence à la Commission de commerce. Ces deux lettres sont numé-
rotées 2817.
Le Comité de salut public fait passer un projet d'arrêté pour
obliger les propriétaires de grains à les faire battre en quantité suf-
(isante pour alimenter les réquisitions et propose des moyens cocr-
citifs pour atteindre à ce but.
Le Comité, après avoir délibéré, arrête que ledit projet sera
renvoyé au Comité de salut public, en lui observant qu'il ne s'agit
que des moyens d'exécution '^l
Le secrétaire donne lecture des lettres et pétitions dont l'analyse
suit :
1" Lettre du citoyen Franquelin relative à l'établissement de
mille métiers, dont le Comité a renvoyé l'examen au Comité d'agri-
culture et des arts. On arrête que cette lettre, numérotée 10 iG,
sera renvoyée au même Comité.
y" Réflexions des citoyens Caillebolte relativement aux frais de
transport des marcbandises maximées.
Ces citoyens représentent que l'arrêté du Comité de salut public
du 1 o thermidor sur les subsistances ne peut être exécuté dans
leur canton sans les exposer aux horreurs de la disette pendant
l'hiver, disent-ils, les glaces interceptant les communications. Cette
considération fait espérer aux pétitionnaires qu'on leur laissera une
réserve de 5,ooo quintaux de grains, pour pourvoir, en cas d'acci-
dent, aux différentes consommations^'^'.
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée 9 2 9 5, à la Commis-
sion de commerce, sous le n° 2295.
3" L'agent national du district de Vouziers*^' rend compte de
deux procès-verbaux, rédigés par des gardes de bois; il observe
qu'il s'agit de coupes faites hors de saison et après la mort de la
propriétaire, condamnée par le tribunal révolutionnaire. Il de-
mande quelle est la conduite qu'il doit tenir, et une explication sur
la loi relative au\ délais.
f'' Arrêté du Comiti'î (le sailli public, motlait les cullivaleurs en rcquisilion
(lu 11 v(.'ndéuiialre an m (Ri'cueil rh's |)oiir [jarnir et approvlsioimcr los niar-
Mles dit Comité de mlut ■public , t. XVII, clu's on (juantitë sufTisanU» de louLe es-
p. 175, arrèlé u" i()); voir, d'autre pèce de denrées et surtout de grains
part le Rrciicil de M. V. Caron sur le (Voir le Recueil déjà cité de M. P. Ca-
Comincrce des céréales . p. 120. noN , p. 160).
'*) L'arrêté du i3 thermidor an 11 -^' Ardennes.
[i"s.-cuLOT,ANii] DE GOMMEUCE ET AIMMIOVISIONNEMENTS. h'il
Le Comité renvoie cette affaire, numérotée y'j()G, au Comité
d'agriculture.
U" Pétition par laquelle le citoyen Terrien demande deux mil-
liers de coton, première ([ualité, pour alimenter une fdature et
manufacture de bas qu'il dirige à Angers.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" y3o3.
5" Autorisation demandée par le citoyen Boudault d(\ Cham-
poli, de Niort, à l'ellet de pouvoir se procurer, à Kochefort, au
prix du maximum, dix (juintaux d'indigo, à prélever sur les quan-
tités existant dans les magasins de la Républicjue.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" :î3o5.
6° Pétition par laquelle le citoyen Honoré La Combe demande
à être employé dans les bureaux du Comité de commerce et appro-
visionnements.
Sur cette demande, numérotée 2807, le Comité ajourne sa
délibération.
7" Plaintes formées par les blanchisseuses de la section des
Quinze-Vingts relatives à la rareté des matières premières néces-
saires à leur état; elles demandent qu'il soit donné des ordres pour
leur en procurer.
Renvoyées à la Commission de commerce et approvision-
nements.
La séance est levée.
Blutei,, GuiAUi), Joubeut, Vn>EEiis, Couturier, Ludot,
BoREL, Gar.meis, Bidault, Mariette.
ONZIEME SEANCE.
A" S\NS-CULOTIDE AN H.
Le (juarlidi, quatrième jour des sans-culotides, deuxième année
(le la Républi({ue française une et indivisible ., le Comité de com-
merce et des approvisionnements de la Convention s'est assemblé
au lieu de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Desrues, Garnier, Joubert, Blutel, Mariette, Borel, Ludot, Bi-
dault.
La séance est ouverte par la lecture, que fait le secrétaire, du
procès-verbal de la dernière séance. La rédaction en est approuvée
par le Comité.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
UliS PROCÈS- VERBAUX DU COMITE [li^ s.-ci;lot. an ii]
fait une circulaire contenant un tableau de demandes f^'. Les ci-
toyens Blutel et Borel sont chargés d'en présenter la forme au
Comité, à la prochaine séance.
La Commission de commerce et des approvisionnements vient
rendre compte au Comité de ses opérations et remet un tableau
de l'arrivée des denrées et marchandises dans les divers ports de la
République pendant les trois derniers jours, ainsi que des pièces
dont l'analyse suit :
1° Rapport sur l'augmentation de taxe sollicitée par les fabri-
cants de Calais-sur-Anille'-^ sur les serges de leurs fabriques maxi-
mées par erreur à h livres l'aune. Cette pièce est numérotée aS/io
et remise au citoyen Joubert.
2" Rapport tendant à faire augmenter de 8 sols par livre
dans chaque district le prix du beurre 'frais, à mi-sel et salé, et
d'un quart le prix des œufs frais conservés.
Cette pièce, numérotée 2 34o bis, est remise au citoyen Jou-
bert.
3" Compte sommaire des réquisitions en grains faites par la
Commission, sur la nouvelle récolte jusqu'au 1" fructidor. Tableaux
des réquisitions provisoires et des répartitions faites sur les districts
jusqu'au 1" fructidor.
Cette pièce est numérotée aS/j 1 .
h" Copie de la réponse faite par la Commission à l'agent na-
tional du district de Brutus-Villiers, sur la question de savoir si la
loi an maximum est applicable aux objets de détail (jue débitent les
aubergistes, traiteurs et autres.
Cette pièce est numérotée ■28/17.
Le citoyen Joubert fait un rapport, suivi d'un projet de décret,
dont l'objet est de prendre des sûretés contre les colporteurs fo-
rains (jui abusent de la confiance qu'ils s'attirent par des manœuvres
coupables pour duper d'honnêtes fabricants. Ce projet de décrètes!
ajourné au temps où le Comité pourra présenter des lois de police
générale sur le commerce intiM'ieur.
Un membre fait sentir (|ue la réponse de l'Agence du commerce
intérieur ne satisfait pas aux demandes contenues dans l'arrêté du
Comité, du -j 1 frudidor; il propose, en consé(|uence, et le Comité
adopte l'arrêté suivant :
« Ije (Comité de commcn'ce et approvisîonncmenis , après avoir pris
connaissance d'une réponse de l'Agence du commerce intérieur ou
'") ffL'ol)jot est reialif aux foires et marcliés» (Note au Pracès-verlial maiiusci-ii dit
Comité). — ('' Nom révolutionnaire de Sainl-Calais : Sarllie.
[/iVs.-c.LOT. \Mi] DE COMMERCE ET AlM>ROVlSIONl\EMENTS. 649
du ma.vinium . aux demandos contenues dans l'arrêti; du 9 i fructi-
dor, adressé à la Commission ;
Considérant que cette réponse ne remplit point ie vœu du
Comité,
Arrête ([ue la Commission rendra sous trois jours une réponse
catégorique à l'arrêté du Comité, afin de le mettre à portée de se
conformer aux désirs de la Convention nationale. ^^
On procède à la distribution au rapport des pétitions et mé-
moires dont l'extrait suit :
1° Demande que forment les ouvriers de la manufacture de
tapisseries de Beauvais, tendant à faire prendre promptement un
parti sur cet établissement national.
Cette demande est jointe à d'autres réclamations relatives à la
même manufacture, et est remise au citoyen Blutel, sous les
n"' 2 3 3 1 et 3002.
2° Les administrateurs du district de Besançon demandent s'ils
peuvent autoriser un libraire de sa résidence à porter à l'étranger
des livres dits de dévotion.
Le Comité renvoie cette demande à la Commission de commerce
et des approvisionnements, sous le n" aS/iS.
3" Lettre datée du second jour des sans-culotidcs, par laquelle
Baudouin, imprimeur de la Convention nationale, engage le Comité
à lui faire parvenir, pour l'impression, conformément au décret du
7 fructidor, les notices de ses arrêtés obligatoires pour les autorités
constituées'''.
Cette lettre sera déposée aux archives du Comité, sous le
n° 23/i6.
Il" L'Agence [de l'envoi] des lois engage ieComité de commerce
à lui transmettre la note du nombre des Bulletins des lois nécessaire
pour le service de ses bureaux et des numéros manquants--'.
Sur cette invitation, numérotée 2 3/i5, le Comité, pour y satis-
faire, arrête que la note du nombre des bulletins sera faite et sera
adressée à l'Agence de l'envoi des lois.
5" Pétition par laquelle les fabricants de Darnetal se plaignent
de ce que les draps de leurs manufactures, d'une aussi belle qua-
^'' Art. 81 : «Les (iOmiU-s donneront Convention nationale qni les réunira cl
cliaque décade les notices des arrêtés imprimera dans un feuilleton particulier
obligatoires pour les autorités'conslituées par lui ccrlilié conforme, pour cnsuilc
(pi'ils auront pris dans la déca<le pré- en être la distribution faite aux membres
cédenle. Ces notices, particulièrement de la Convention. n
agréées du président et du secrétaire de '■-'' Le Uullel'ui des lois fut créé par
cbaque comité, seront, sans autre inter- décret du 1 h frimaire an 11. Le premier
raédiaire, envoyées à l'imprimeur de la numéro est du 22 prairial an 11.
IV. :'-!)
450 PROCES-VERBAUX DU COMITE [4= s.-culot. k^ n\
lité, disent-ils, que les draps d'Elbeuf , soient tarifés à g livres de
moins par aune que ces derniers. Les pétitionnaires réclament
contre cette différence et font plusieurs demandes relatives à la
fixation du prix des espagnolettes, croisées, lisses et bèges^^^
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission de commerce el
[saSioql des approvisionnements, sous le n" aSo/i.
6° Lettre par laquelle le citoyen Lalouens dénonce les abus tpii
résultent de la conduite des agents des Commissions executives et
d'une partie des mesures adoptées par la Commission de com-
merce.
Le Comité renvoie cette lettre au Comité d'agriculture el des
arts, sous le n" aSoi, et arrête ([ue copie en sera faite ])our de-
meurer dans ses archives.
La séance est levée.
VlLLERS, GiRAUD, JoUEERT, DeSRUES , BoREL, LuDOT,
Gaîînier, Bidault, Blutel, Mariette.
DOUZIEME SEANCE.
l" VENDÉMIAIRE AN III.
Le primidi, premier jour du mois de vendémiaire, troisième
année de la République française une et indivisible, le Comité de
commerce et des approvisionnements de la Convention nationale
s'est assemblé au lieu de ses séances.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Ludot, Mariette, Scellier, Blutel, Garnier (de la Meuse), Coutu-
rier, Bidault, Joubert, Borel.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la
dernière séance.
Le Comité en adopte la rédaction.
On donne lecture de la correspondance :
i" Lettre du citoyen Aberty tendant à obtenir la permission de
faire couper du bois sur sa propriété pour rétablir sa grange.
Renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n" aSBo.
•2° Adresse de la Société populaire de Blaye sur l'urgence des
secours qu'exige la situation de ses concitoyens réduits aux plus
dures nécessités par la pénurie des subsistances.
(^) Sorlo de ruline fine; ralinc, étoile tiré en dehors, est fixé de manière à
de laine on drap croisé dont te poil, former comme de petits grains.
[i" VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 'i51
Le Comité renvoie cette adresse, numérotée 235 i, à I;i Com-
mission (le commerce et arrête que celle (Commission rendra
compte des mesures qu'elle aura prises.
La Commission des revenus nationaux remet au Comité les
pièces dont la désignation suit :
1° Mémoire du citoyen Ducliesne, négociant à Port-Malo, à
l'effet de solliciter le payement de la prime qui lui est due pour
l'introduction à Cadix (en mars 1793) de 1,180 quintaux de
morue sèche provenant de pêche nationale. Celte pièce est numé-
rotée 9219.
9° Rapport de la Commission des revenus nationaux relatif à la
saisie faite, le 20 thermidor, par les préposés des douanes au Gué
Bossus, de 1 1 aunes de toile de table, un habit et une culotte de
velours, au préjudice d'un soldat passant dans le ci-devant pays
de Liège , en contravention aux lois.
Cette pièce est numérotée 2 9 53.
3° Rapport de la Commission des revenus nationaux sur une
saisie de 92 livres de beurre faite, le 10 thermidor, par les pré-
posés des douanes au domicile de Lesmoulins, aubergiste à Port-
Malo, département du Morbihan [Ille-et- Vilaine].
Cette pièce, numérotée 2 352, est renvoyée, ainsi que les deux
premières, au rapport du citoyen Giraud.
Le Président donne lecture du décret qui renvoie au Comité les
mesures à proposer pour rendre à la circulation et au commerec
toutes les matières et marchandises saisies qui sont destinées pour
Commune-Affranchie. Le Comité charge le citoyen Villers de lui
faire un rapport sur cette affaire , numérotée 2 355, et arrête qu'il
sera écrit au Comité des finances pour le prévenir qu'il en sera
conféré avec lui.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
écrit, parle Président, aux représentants du peuple actuellement à
Commune-Affranchie, pour leur demander tous les renseignements
propres à rétablir les fabriques de Commune-Affranchie. Le Prési-
dent se concertera, à cet effet, avec le Comité des finances.
Le Président donne lecture du décret du k des sans-culotides
(numéroté 9 35'7) par lequel le Comité ^'^ est chargé de faire un
rapport sur les avantages ou désavantages qui peuvent résulter de
la liberté indéfinie de l'exportation des marchandises de luxe ''^^
''^ Et celui des finances. en matières ou marchandises de quelque
'-' Sous la seule obligation d'en faire espèce et de quelcjiie nature que ce
rentrer les valoiirs en France, en edcts, soit.
29.
452 PROCES-VERBAUX DU COMITE [i" vend, an m]
de même que sur l'exportation du superflu des denrées de première
nécessité ^^K
Le citoyen Joubert est chargé d'examiner ces questions et d'en
rendre compte incessamment.
Un membre donne lecture des pièces dont l'extrait suit :
i" Rapport de la Commission de commerce à l'efTet de pro-
vo(juer une loi qui, dérogeant à celle du i i septembre, rétablisse
formellement les marchés dans les districts ruraux.
Remis au citoyen Joubert, sous le n° aSiG.
9" Rapport de la Commission de commerce sur la réclamation
du citoyen Curnez, d'Orléans, contre les poursuites dirigées contre
lui par l'agent du contentieux de l'habillement.
Remis au citoyen Joubert, sous le n° 201 5.
.')° Pétition par laquelle le citoyen Pierre-Joseph Vattiaux solhcite
les arrérages d'une rente de 120 livres qui lui est due par la caisse
de la ci-devant communauté des orfèvres.
Renvoyée au Comité des finances, section des pensions, sous le
n" 93/19.
Un membre donne lecture d'un projet de règlement pour l'orga-
nisation des bureaux du Comité. Ce règlement, composé de neuf
articles, mis à la discussion, est adopté ainsi qu'il suit :
K Organisation des bureaux du Comité de commerce et appro-
visionnements de la Convention nationale.
Les représentants du peuple composant le (Comité de commerce
et approvisionnements arrêtent :
Art. l'^ Il y aura près du Comité quatre secrétaires-commis,
un commis expéditionnaire et un garçon de bureau.
Art. 2. L'un des secrétaires sera chargé de la tenue des registres
renfermant les procès-verbaux des séances et les arrêtés du Comité ;
de l'expédition de leurs extraits; de la correspondance et de tout
ce qui a rapport aux opérations générales du Comité. .11 dirigera
les archives, soignera la bibliothèque et autres ouvrages apparte-
nant au Comité.
Art. 3. Le secrétaire du bureau central sera chargé de l'enre-
gistrement de toutes les pièces qui seront adressées ou remises au
Comité, à l'effet de quoi il sera ouvert un registre à huit colonnes ; la
'' Sous la coïKlilion de faire sup- et \uleurs sur rélranjfcr el <lc l.ur
|inili'i' ;i la i^îjniitliqiic la porto du romiioursor le montaul de leurs ellels
clianffo ou ûc romplcr de clerc àmailre sur ic pied de leurs mises el de leurs
avec les evpcdiliontKiins lorsqu'ils verse- avances. Voir Ihdlclin des lois, t. XLVI,
runl à laTrcsorcrie ualionale leurs eflcts p. 9^3.
[i- VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 453
première contenant la date du jour de l'enrcjifistrement, la seconde
le numéro de l'enregistrement, la troisième la date de la pièce, la
quatrième le nom du pétitionnaire ou signataire, la cinquième le
lieu de son domicile, la sixième celui de son district et départe-
ment, la septième l'objet succinct de la demande, la huitième la dé-
cision prise sur la pièce par les commissaires du bureau central ^'^
Ce secrétaire recevra et distribuera tous les objets nécessaires au Co-
mité et à ses divers bureaux; il tiendra registre, par ordre de date,
de l'entrée et de la sortie desdits objets et en dressera chaque
mois un état qui sera soun\is à l'approbation du Comité ; il sera
chargé aussi des expéditions.
Art. k. Les deux autres secrétaires seront attachés, l'un à la
première, l'autre à la seconde section du Comité. Chacun d'eux
sera chargé des travaux attribués à sa section ; ils analyseront et
classeront jour par jour les pièces qui leur seront envoyées par le
bureau central ou par le Comité, afin que la distribution n'en
éprouve aucun retard.
Art. 5. Le commis aux expéditions sera {ittaché aux deux
sections du Comité.
Art. 6. Le but du présent arrêté n'étant que de faciliter les
travaux du Comité, les secrétaires-commis s'aideront mutuellement
toutes les fois que les circonstances l'exigeront.
Art. 7. Les secrétaires-commis seront tenus de se rendre tous
les jours à leurs bureaux à 9 heures du matin ; ils y resteront jus-
qu'à 2 heures, y reviendront à 5 heures du soir jusqu'à (j heures
et les jours d'assemblée jusqu'à la fin des séances; ils seront dis-
pensés d'y revenir le soir les jours de quintidi et décadi; ils
s'entendront entre eux pour qu'il y ait au bureau un secrétaire
jusqu'à la levée de la séance de la Convention.
Art. 8. Le garçon de bureau se rendra à son poste tous les
jours à 8 heures du matin : il en sortira à 2 heures, y reviendra à
k heures et y restera jusqu'à la sortie de tous les membres du
Comité ou des secrétaires-commis ; il recevra les ordres des secré-
taires-commis pour ce qui concerne son emploi dans le Comité.
(') Les regislres D xiii* 2-3 (pluviôse autre registre, Dxiii* A, disposé d'une
an iii-vendc'miaire an iv) contiennent manière différente, contient ia mention,
le résumé des pétitions adressées au très brève, de pétitions (n° 1 à 9820)
Comité, du n° 207^ au n" /io2i ; le re- adressées au Comité, de vendémiaire .1
gistre Dxm* 1, en est le répertoire; un l'rimairo an lu.
Uh!i PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [t' vend, an m]
Art. 9. Les membres du Comité, commissaires du bureau
central , veiiieront à l'exécution du présent arrêté.
Noms des secrétaires-commis et désignation des bureaux auxquels
ils seront attachés : les citoyens Gauthey, bureau des archives ;
Bicheret, bureau central; bureau de la i'^ section; . . . bureau de
la 9" section; Amelot, commis-expéditionnaire.
Garçon de bureau : Carbonnier.
Un membre rappelle le décret du 4 des sans-culotides (numé-
roté 2350) qui charge les Comité de commerce et des finances,
de faire un rapport sur les pétitions des marchands, qui sont tenus
de verser dans les caisses de district les sommes qu'ils doivent
aux habitants des pays avec lesquels la République est en guerre.
Ce membre pense que ce rapport regarde plus particulièrement le
Comité de commerce que celui des finances ; et sur sa proposition
le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité des finances pour lui
faire part de cette idée.
La séance est levée.
ViLLERs, Desrues, Joubert, Giraud, Scellier, Garnier,
Bidault, Ludot, Mariette, Borel, Blutel, Couturier.
TREIZIEME SEANCE.
Il VENDÉMIAIRE AN III.
Le quarlidi, quatrième jour du mois de vendémiaire, troisième
année de la République française une et indivisible, le Comité de
commerce et des approvisionnements de la Convention nationale
s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Joubert, Bidault, Garnier (de la Meuse), Mariette, Borel, Ludot,
Couturier, Desrues.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance.
Le Comité en adopte la rédaction.
Le Président donne lecture d'une lettre (numérotée aSiy) par
laquelle la Commission de commerce et des approvisionnements
demande quelques jours pour satisfaire à l'arrêté du Comité, du
quatrième jour des saus-culotides.
Le citoyen Joubert fait un rapport sur la pétition (numérotée
;i3/io/»/s) par laquelle des marchands fruitiers-orangers réclament
une auguieiilation sur le maximum du beurre et des œufs, en expo-
['j VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. /i55
sant : i° que le prix de ces comestil)Ies doit varier suivant les
saisons; 9" qu'au prix désigné par le maximum, les marchands
forains ne peuvent apporter ces objets à Paris, attendu que les
habitants des campagnes les payent au delà de ce prix; 3" que
l'augmentation qu'ils soUicitent ferait cesser les rassemblements des
citoyens qui attendent ces m;irchandises.
La discussion s'ouvre sur le projet d'arrêté c|ue présente le rap-
porteur et le Comité, sur la proposition d'un membre, arrête que
cette affaire sera communiquée au Comité de salut public, et que
les rapport et projet d'arrêté seront consignés dans son procès-
verbal.
En voici la teneur :
La Commission de commerce et approvisionnements, sur une pétition
présentée à la Convention nationale par les frnitières-orangères de Paris,
tendant à demander une augmentation sur le maximum du prix du beurre
et des œufs, vous présente un rapport dans lequel elle développe différents
motifs d'accéder à cette demande : 1° Elle se fonde sur ce (pie le prix du
beurre et des œufs ne doit pas être le même dans tous les temps de l'année ,
à raison de l'influence de la température des saisons sur ces deux denrées ;
2° par la disposition où paraissent être les citoyens de mettre un prix plus
foi't sur ces denrées : disposition qui résulte du désir de se racheter de la
gêne et de la perte de temps que leur occasionnent ces rassemblements connus
sous le nom de quevcs dont le résultat est de faire attendre les citoyens sou-
vent plusieurs heures avant que leur tour d'achat soit arrivé; 3" enfin, sur
l'espèce de résistance des marchands qui déclament nettement et ouvertement
qu'ils ne peuvent vendre 82 sols ce qui leur en coûte A 8.
J'observe que les marchands fruitiers et orangers ont un grand intérêt à
rendre plus longs et plus pénibles ces sortes de rassemblements tant pour pou-
voir débiter par vente fm'tive beaucoup au-dessus du maximum la denrée
qu'on recherche, que pour provoquer, par la fatigue des citoyens, des de-
mandes de leur part pour supprimer la loi du maximum.
La Commission conclut à l'arrêté dont je vais vous faire lecture. Cette
question se présente naturellement : Pouvons-nous prendre un nemblable arrêté,
qui change éndemmenl lu quotité du maximum sur des objets de première néces-
sité et contient par conséquent des dispositions législatives? Je pense que non, et
un simple coup d'œil sur nos attributions suffit pour nous convaincre qu'elles
ne s'étendent pas jusque-là.
Pouvons-nous présenter les dispositions de cet arrêté comme projet de loi
à la Convention nationale ? C'est ici que nous devons examiner si , en matière
de subsistances, nous pouvons proposer une loi sans nous cire concertés avec
le Comité de salut public, qui compte au nombre de ses attributions celle de
la circulation des subsistances. La loi du 7 fructidor et la lecture du décret sur
les Comités vous convaincront que nous ne pouvons nous en occuper que de
concert.
Ayant ainsi fixé vos idées sur notre compétence, je passe au fond delà
question en elle-même.
On propose une augmentation sur le maximum de deux denrées néces-
saires. Nous devons en prévenir les suites pai' les mêmes motifs. 0n vous
^56 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [li vend, an m]
demandera bientôt une augmentation sur tous ies objets de première nécessité.
Cette conséquence me paraît démontrée. Une fois l'augmentation sur les
denrées de première nécessité établie , toutes les proportions entre le prix de
la journée de travail, les salaires, appointements, etc., se trouvent détruites
par la raison que le taux furtif des denrées, journées, etc., se trouve contenu
dans certaines limites par l'existence d'une fixation légale. L'augmentation du
taux furtif s'accroît dans une progression beaucoup plus forte et par cette
mesure vous doublez et triplez peut-être de fait le prix de toutes les denrées
et marchandises . 11 est donc une liaison nécessaire entre celle désirée et toutes
les autres, et s'il est quelque chose qui mérite une méditation profonde, c'est
la question qui vous est soumise très légèrement par la Commission, ainsi que
le projet de loi ou d'arrêté qu'elle vous propose.
Remontons aux causes qui ont provoqué cette pétition ; il est certain qu'elle
existe dans la fatigue et la perte de temps qu'occasionnent aux citoyens ces
rassemblements ou queues. La plainte ne part que de Paris, et non des dis-
tricts. Pourquoi la Commission rend-elle la disposition applicable à toutes les
parties de la République? Qui cause ces rassemblements? Les marchands qui
voudraient faire rapporter la loi sur le maximum ou forcer les citoyens à la
violer. Si donc on trouvait un moyen d'épargner aux citoyens la peine et la
gêne de ces rassemblements , on détruirait la cause de cette plainte sans tou-
cher, pour quelques objets particulieis , diU maximum ei sans entamer partielle-
ment une loi qui doit être ou maintenue ou détruite ou réformée dans son
ensemble. Je pense donc que la (Commission aurait dû être frappée de ces
considérations et qu'au lieu de nous déposer un projet d'arrêté ou de loi qui
tire à des conséquences dilliciles à calculer, elle aurait dû remonter aux vrais
motifs de la demande et rechercher les moyens de les faire cesser, mais elle
ne s'est occupée que de mesures à prendre pour faire disparaître ces sortes de
rassemblements si pénibles aux citoyens, si propres à les fatiguer et à fournir
aux malveillants des sujets de plaintes contre l'achninistration. La Commis-
sion aurait pu, peut-être, se procurer quelques bonnes vues à ce sujet, soit
de la part des Comités de bienfaisance , soit de celle de la Commission des
subsistances de Paris, etc. Qu'a-t-elle fait pour provoquer les lumières des
citoyens sur cet objet ?
D'après ces considérations, je propose le projet d'arrêté suivant :
Le Comité de commerce et approvisionnements, vu le rapport
du citoyen Joubert, l'un de ses membres, arrête :
Que la Commission de commerce et approvisionnements sera
tenue de présenter sous buit jours au (îomité de commerce ses
vues sur la question de savoir s'il n'est pas -possible de trouver de
meilleur mode de dissolution des sid>sistnnces et denrks de première né-
cessité entre les citoyens de Paris et d'éviter, soit en multiphanl les points
centraux de distribution, soit par tout autre moyen, les rassemblements
pénibles pour les citoyens, connus sous le nom de queues.
Le Président donne lecture de trois rapports de la Commission
de commerce.
En voici le précis :
i" Rapport sur le mémoire du citoyen Fosseau, entrepreneur
[Il VEND. AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 'i57
de la fourniture des vins et eau.\-de-vie de ia maison des Inva-
lides,
Cette pièce est numérotée 2886.
9° Rapport et projet d'arrêté sur la fixation du prix de la
journée des ouvriers vendangeurs.
Cette pièce est numérotée 2 3 87.
3" Rapport à l'effet d'excepter de la loi du maximum les drogues
médicinales provenant de l'étranger et d'en autoriser la vente do
gré à gré.
Cette pièce, numérotée 2888, est renvoyée, ainsi que les deux
premières, à l'examen du citoyen Joubert.
Le citoyen Joubert fait un rapport sur la pétition, numérotée
28/10, par laquelle les marchands fabricants de serges de la
commune de Galais-sur-Anille demandent la réformation du
maximum mis sur leurs serges; ils fondent cette demande sur
l'erreur manifeste qu'il y a dans la base qui a servi à le fixer. Les
raisons de ces fabricants paraissant fondées, le rapporteur pro-
pose d'adopter l'arrêté pris par la Commission de commerce
et approvisionnements qui met ces négociants à portée de pou-
voir fournir concurremment les marchés sans une perte oné-
reuse.
Le Comité, après discussion, prend l'arrêté suivant :
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, après avoir
entendu le rapport d'un de ses membres sur l'affaire des fabri-
cants de Calais-sur-Anille qui demandent que le maximum des
serges de première qualité qui se fabriquent dans cette commune
soit fixé à 5 1. 6 s. 8 d. l'aune prise en fabrique, sur le motif que
les serges de cette qualité se vendaient en lyijo de 3 1. 10 s. à
Il [. io s. l'aune, au lieu de 3 1. 1 0 s. à /i 1. qui est la base d'où
on est parti pour fixer le maximum;
Renvoie à la Commission de commerce et apj)rovisionnements
pour qu'elle rende compte si elle a vérifié la vérité de l'assertion
des fabricants de Calais-sur-Anille sur les factures de 1 790. i->
Le citoyen Rorel fait un rapport sur le projet d'arrêté (numé-
roté 2893) présenté au Comité par la Commission de commerce et
approbatif d'une délibération du département d'Eure-et-Loir, du
9 prairial dernier, pour déterminer les jours de foires et marchés
dans son arrondissement, suivant l'ère républicaine.
Le Comité, sur la proposition d'un membre, ajourne la discus-
sion de cette affaire jusqu'à l'époque où se fera le rapport général
sur les foires et marchés.
Les commissaires de la Commission de commerce présentent le
/i58
PROCES-VERBAUX DU COMITE
[h VEND. AN IIlj
compte de leurs opérations jusqu'à ce jour. A ce compte '^^ (numé-
roté 2 3 97) relatif aux différentes -opérations dont l'Agence du
maximum est chargée, elle joint les pièces dont la désignation suit :
1" Tous les arrêtés du Comité de salut public concernant cette
Commission, depuis le 3o fructidor jusqu'au 3 de ce mois.
2° Les arrêtés du môme Comité, pendant le mois de ventôse.
3" Rapport sur la demande en indemnité formée par les citoyens
Rockenbach et Rusch, entrepreneurs de la fourniture des bois et
lumière de la garnison de Strasbourg, en raison des pertes qu'ils
ont éprouvées sur leur entreprise du 1" octobre 1791 au i'"' oc-
tobre 1793.
Remis au citoyen Desrues, sous le n° 2391.
li° Rapport sur les moyens propres à procurer à la marine les
chanvres dont elle a besoin, ainsi qu'aux Commissions des trans-
ports; armes et poudres; Agences de l'habillement et subsistances
militaires.
Remis au citoyen Joubert, sous le n" 2399.
5" Rapport et projet d'arrêté confirmatif de celui pris par le
département d'Eure-et-Loir le 9 prairial pour la fixation des jours
de foires et marchés.
Ce rapport est numéroté 2393. La discussion en est ajournée
jusqu'au rapport général qui sera fait incessamment sur les foires
et marchés.
fi" Rapport sur la réclamation des propriétaires et consignataires
de cotons des Iles de France et de la Réunion, domiciliés à Lorient,
contre la fixation du prix de ces cotons à 226 livres pour 100
pesant suivant le tableau général duma.xnmi(m^'-'.
Remis au citoyen Ridault, sous le n° 209/1.
7" Rapport sur les avantages qui résulteraient nécessairement
de la promulgation des jugements rendus contre les particuHers
''^ «Renvoyé à l'examen du citoyen
Desrups'î (Note au Procès -verhal du
Comitil).
(^) La fixation générale des denrées
et marchandises soumises à la loi du
ma.tiitiinn avait été l'objet du décret du
6 vent(\se an 11. Sous la cote AD xviii'
.Sif), n"' lA-ai, on trouvera groupés
les huit tableaux particuliers suivants
du maxiwinn :
1" Viande d poisson; a" bonnete-
rie; 3° production d'animaux vivants;
/i" boissons; 5° éj)iceries et drojjueries;
(')" laines et draperies; 'j" chanvres et
rorderi(>s: 8" (ils et rubans de lii.
Le volume AD xvin' 3i6, n"' i-i3,
nous donne d'autre part les treize autres
tableaux particuliers du ma.rimtnn :
i" Toiles; 5!" cotons, fils de coton et
cotonnades; 3" légumes secs; ^" soies et
soieries; 5" cuirs et peaux; G" peaux,
poils et chapeliorio ; 7" papiers ; 8" fontes
et fers; 9" quincaillerie; 10" bois de
travail, merrains et I)oisselierie; 1 i°bois
à brûler; i:^" charbon de bois; is" bis
charbon de terre et tourbe. — Sur l'ap-
plication du ma.ritHUi)i , on consultera les
cartons F'- 1516-15/17", contenant les
réclamations, pétitions, etc., ainsi que
des dossiers sur rétablissement des prix.
['. VEND. \Nin| 1)K COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. ^i59
(|ui auraient vendu au delà du maximum. La Commission propose
d'imprimer, publier et alHcher les jugements en prélevant les Irais
que cette mesure occasionnerait sur le montant des amendes.
Remis au citoyen Ludot, sous le n" a3()5.
Le secrétaire donne lecture des pétitions dont l'analyse suit :
i" Réclamation que fait le citoyen Le Ra, aubergiste, contre la
saisie faite à son préjudice de cent cinquante livres de viande qu'il
avait fait venir de la campagne pour l'approvisionnement de son
auberge.
Sur cette réclamation, numérotée :23i3, le Comité ajourne
sa délibération jusqu'à ce que le pétitionnaire ait produit le procès-
verbal de saisie et certificat de la section qui atteste qu'il est restau-
rateur.
•j" Pétition par laquelle le citoyen Vandebergue, propriétaire
d'une raffinerie de sucre à Orléans, demande pour la suite de ses
travaux 1 5 à a o fournitures de cbarbon de terre.
Cette pétition est renvoyée à la Commission de commerce, sous
len-'rîSey.
3" Les mariniers deMarnay-sur-Seine^'' demandent, pour répa-
rer leurs bachots, quinze barils de goudron et 1,900 livres de clous.
Cette demande est renvoyée à la Commission de commerce, sous
Ion" 9368.
h" Pétition par laquelle le Conseil général de la commune de
Tourneville '2^ demande qu'il lui soit délivré par décade 1,100 livres
de coton en laine pour alimenter les filatures de son arrondissement.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le numéro 9373.
5° Réclamation des fabricants de draps à Elbeuf contre la
réduction que l'on veut leur faire éprouver sur le prix des draps
qu'ils ont fournis dans les magasins de la République.
Lettre des Agents généraux de l'habillement, du -^ vendémiaire,
sur les difficultés qu'éprouve l'exécution de l'arrêté de la Commis-
sion de commerce (sans date) relativement à la vérification des
draps fournis.
Ces pièces, numérotées 9390, sont renvoyées au rapport du
citoyen Mariette.
La séance est levée.
Mariette, Villers, Giraud, Joubert, Borel, Bidault,
Desrues, 'Couturier, Carnier (de la Meuse), Ludot,
ScELLIER.
(" Aubo. — t-^' Eure.
460 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 vend, an m]
QUATORZIÈME SÉANCE.
7 VENDÉMIAIRE AN III.
Le septidi, septième jour du mois de vendémiaire, troisième
année de la République française, le Comité de commerce et des
approvisionnements de la Convention nationale s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Borel, Joubert, Desrues, Scellier, Manette, Bidault, Garnier (de
la Meuse), Ludot.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la
dernière séance. La rédaction en est adoptée.
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité de salut
public, qui invite celui de commerce et approvisionnements de se
rendre au Comité de salut public ce soir à 9 heures. On arrête, en
conséquence, de se rendre à l'invitation du Comité de salut public;
et comme le Comité des finances avait invité celui de commerce à se
rendre en son sein, à la même heure, pour délibérer sur le renvoi
fait j)ar la Convention des décrets proposés par Robert Lindet, le
Comité, considérant qu'il ne peut se rendre aux deux convoca-
tions, arrête qu'il sera écrit au Comité des finances, pour lui faire
part de cette circonstance et l'engager à remettre la séance à
demain.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
écrit au citoyen Moreau pour l'engager à se rendre à la séance du
primidi, pour donner les renseignements nécessaires sur le recen-
sement de grains qui ont été fournis par les districts'^', tant pour
cette année que pour l'année dernière.
Les Commissaires des revenus nationaux remettent sur le bureau
l'état des importations et exportations pendant l'année dernière et
d'autres pièces y annexées qui, toutes, sont renvoyées au rapport
du citoyen Villers.
L(!s commissaires de la Commission de commerce et des appro-
visionnements remettent la réponse, numérotée 2/117, ''"^ ques-
lions qui lui ont été faites par l'arrêté du Comité du 9.1 fructidor
dernier. A ces réponses étaient jointes les pièces dont l'indication
suit :
1" Rapport sur la pétition de Jacob-Vita Co[b]en, de Marseille,
(') Le recensement, dans chaque com- fers et de la conlisculion do sos grains
mune, des grains de la dernière récolte, tout citoyon convaincu d'avoir fait une
avait été ordonné par le décret du fausse déclaration. Voir P. Caron, Le
17 août i7i)'5 ; était puni do dix ans de Commpvn' don a'rrah'.i, p. ï'^'j.
[7 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. ^i61
tendant à demander l'exécution ou la résiliation d'un marché passé
le 1 3 nivôse dernier avec le représentant du peuple à Commune-
Affranchie pour la fournitiu'e de 3oo,ooo sacs de blé.
Ce rapport est numéroté a/i i3.
2° Rapport de lu pétition du citoyen Chabert, directeur de
l'école vétérinaire d'Alfort, tendant à obtenir l'aimulation de l'arrêté
du département de Paris qui prononce la confiscation des jjrains
trouvés chez lui, à la suite du refus de sa part d'obéir à la réqui-
sition du district du Bourg-l'Egalité pour l'approvisionnement du
marché de Choisy.
Ce rapport, numéroté a/ii/i, est renvoyé à l'examen du citoyen
Ludot.
3 " Rapport sur les réclamations des intéressés aux fonderies de
Romilly^*^ en activité pour le service de la marine.
Ce rapport est numéroté 2 ^i 1 5.
ti" Rapport sur l'indemnité réclamée par le citoyen François
Postic, de Morlaix, pour dédommagement des perles qu'il a éprou-
vées sur une livraison de 27,687 livres de laine faite pour le
service de la marine.
Ce rapport est numéroté 2/116.
5" Tableaux de la situation des magasins des ports de la Répu-
blique au 20 fructidor, et de la réquisition des fourrages pour le
service des troupes de la République, du 1 2 thermidor.
Ces pièces sont numérotées 2/117.
6" Rapport sur la situation de la manufacture de draps établie à
Orméa et projet d'arrêté portant suppression de cet établissement.
Ce rapport est numéroté 2/112 ^^^
7" Exposé des plaintes de l'Agence de commerce d'Afrique sur
les retards qu'éprouvent les opérations dont elle se trouve cliargée,
par l'arrestation aux frontières de ses lettres adressées à ses corres-
pondants étrangers.
Cet exposé, numéroté 2 358, est remis au citoyen Desrues.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
proposé au Comité de salut public d'envoyer un ou deux représen-
'^' lîomilly-sur-Andelle : Eure. Alpes-Maritimi'S. avait pris, le i" llior-
'-' Cette manufacture pouvait occuper inidor an 11, im arrêté mettant cette
de .5oo à 600 ouvriers; les ouvriers manufacture en activité ; cet arrêté éliiit
avaient cessé de travailler prfrce qu'ils resté sans exécution. La Commission de
refusaient de recevoir les assignats avec commerce, par l'organe de son agent
lesquels ils ne pouvaient vivre sur le .louennault, en demandait le su[)|)res-
pied du maximum. D'autre part, elle sien. — (F'- iSgi.) — Orméa : lieu dit
manquait d'indigo; le représentant du aux environs de Menton ( Alpes-.Mari-
peuple Ricord, en mission dans les times).
462 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 vend, an m]
tants à Brest et à Lorient pour surveiller et faire distribuer les mar-
chandises provenant de prises qui sont dans les magasins de ces
deux communes, et charge les citoyens Uesrues et Ludot de s'en-
tendre avec le membre du Comité de salut public, chargé de cette
partie.
On procède ensuite à la distribution des pétitions dont l'extrait
suit :
1" Lettre du district de Saumur sur le désordre qui existe dans
la réquisition des charrois pour le service des armées et sur les
mesures qu'il conviendrait de prendre pour empêcher que la perte
de l'agriculture ne devienne la suite funeste des abus multipliés
résultant des réquisitions arbitraires et mal entendues"^.
Cette lettre est numérotée 2860.
a" Demande faite par le citoyen Terrien de deux milliers de
coton pour alimenter les manufactures qu'il dirige à Angers.
Lettre du citoyen Sochon, garde-magasin à Touques '^^ sur le
même objet.
Lettre et arrêté du district du Puy, du k" jour complémentaire,
relatifs aux subsistances et recensement des grains.
Ces pièces, numérotées 2/108, sont renvoyées à la Commission
de commerce.
3° Pétition par laquelle le citoyen Pescheux et C", chargés de
l'entreprise de l'illumination des principales communes de la Répu-
blique et de l'entretien des phares situés sur les côtes maritimes ,
demandent à se procurer les huiles qui leur sont nécessaires, par
voie de réquisition.
Le Comité renvoie cette pétition à la Commission de commerce,
sous le n" 2/10/1.
k° Réflexions du district de Fougères'-*' sur la réquisition dont
il a été frappé, le 11 thermidor dernier, de 2,9 5 o quintaux de
froment et 760 (|uinlau\ de seigle pour les approvisionnements
de l'armée des Côtes de Brest.
Cette pièce est numérotée 2/106.
La séance est levée.
BiDAUi/r, Vn.LERs , Ludot, Guiaid, Borel, Mariette,
Garnuîr, Scellier.
'') «Les réquisitions coiilinuelles tare et des arts au Comité d'ajjricullurtî
pour les transports et les charrois ont et des arts, du ;> vendémiaire an m]
fait un tort plus considérahlo à l'agri- (Arcli. nat. , F'" aSa), pul)lié au Ihd-
cnlture (pTaucune des autres mesures letin de la Commission, annén 1909.]
commandées par les circonstances ...» (-) Calvados.
[Rapport de la Commission d'agricul- '■'') llle-et-Vilaine.
[8 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. ^G3
QUINZIÈME SÉANCE.
8 VENDÉMIAIRE AN III.
Le octidi, huitième jour du mois de vendémiaire, Iroisième année
de la Républi(jue française une et indivisible, le (îomité de com-
merce et des approvisionnements de la Convention nationale s'est
extraordinairement assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Mariette, Desrues, Garnier(de la Meuse), Joubert, Bidault, Borel,
Couturier, Ludot.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal d'hier. Le
Comité en adopte la rédaction.
Le citoyen Villers soumet à l'approbation du Comité le tableau
de l'organisation provisoire du Bureau central des douanes,
adressé par la Commission des revenus nationaux. Le Comité, après
en avoir pris connaissance, l'a provisoirement autorisé et a pris
en conséquence l'arrêté ci-après.
«Le Comité de commerce et approvisionnements arrête que le
plan de composition du Bureau central des douanes, qui lui a été
soumis par la Commission des revenus nationaux, sera exécuté
provisoirement et, à cet effet, qu'il sera envoyé avec le présent
arrêté à la Commission, qui en adressera son ampliation au Co-
mité. 55
Suit la teneur du tableau de la composition du Bureau central
des douanes.
Première division.
L'envoi des lois; leur dépôt; tous les éclaircissements nécessaires pour ne
laisser aux préposés aucune incertitude sur leur véritable application; la police
des bureaux et brigades; le mouvement des pré[)osés; les demandes d'emplois,
avancements, changements et destitutions; le signalement des eni[)loyés; le
temps et l'utilité de leurs services; les retraites; rapports décadaires.
GoLLiN Clief(').
Bertin Directeur de correspondance.
(jHarrière Premier commis.
HuGUET Idem.
Racine Commis piincipal.
L'Heureux Commis aux détails.
Henriox .' Idem.
(') Colliii [de SussyJ fui nonum; direi'teur général des douanes: Napo-
conseilier d'Etat, section des finances, iéon lui conGa le Ministère du commerce
à la création du Conseil; devint en i8o.5 à sa création le i5 janvier iSia.
464 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [8 vend, an m]
Coureur Commis aux expéditions et emegis-
trements.
Le Roi jeune Idem.
CoLLiN fils Idem.
Deuxième division.
L'oxéculiou de l'acte de navig-ation; la formation des états généraux de
commerce , pi'oduits et navigation ; la comptabilité, les fournitiu'es de registres
et impressions ; les orfonnances de toutes les dépenses.
Sa VIN Chef.
Arnould Directeur de la correspondance pour
la Balance du commerce '''.
Clerget Poiu- la comptabilité, idem.
Gros Premier commis.
FiÉVAL Commis principal.
Ganda Commis aux détails.
MiLOT Idem.
DoMAGET Commis aux expéditions.
Prévôt Idem.
Crépinet Idem.
Marc /f/em.
Testabd Idem.
Troisième division-
La perce])lion des droits du laiif et règlements postérieui's: les primes et
encouragements; l'examen des demandes en remboursement; la suite des
saisies et affaires contentieuses.
Magivien Chef^'î.
DiGEON Directeur de correspondance pour les
perceptions.
Ciavarelli Idein, [)Our le contentieux.
VennevaijT Commis principal.
CoLAsso^ Commis aux détails.
Lesciiari) Idem.
Sallenelve Commis aux expéditions.
Le Roy Jdem^'l
'"' Arnould (Ainbroisc-Mnrio), né
en 1750, mort en 1812. Membre du
conseil des Anciens et de celui des Cin<j-
Ccnls, membre du Tribunal ; conseiller-
maître à la Cour des (Jnmptos. Auteur
do rouvrajje bien connu : De la balance
du commerce, (1791: n' éd. 1795,
3 vol. 8°).
(-) ^lagnicn , employé à la I'cchk;
générule, contrôleur aux entrepôts de
sel à lliom, puis adjoint au directeur
des Fermes à Lyon; il publia, eu 1788,
un ouvraf{(> intitulé Tarif des tlirem
(li-<iils (le ddiianes où il préconisait Téla-
blissemcnt d'iui tarit uniforme et le
reculement des douanes aux i'routières:
sur la recommandation de Dupont de
Nemours, Magnien fut nonmié adminis-
trateur des douanes. En i8o() il écrivit
un Dictionnaire de li lé^rixlalion den
droits de douane.
W Ces trois divisions formèrent les
sixième, seplième et Imitièmc divisions
de la Commission des revenus nationaux ;
elles étaient installées rue de Clioiseul,
dans la maison dite do. Clioiseul.
[8 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. fi6b
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité de salut pu-
blic qui invite le Comité à se rendre demain à 9 heures du soir
avec le Comité de marine, dans son sein, pour délibérer sur les
réclamations du ministre plénipotentiaire des Etats-Unis, relatives
aux réclamations relatives au décret du q mai 1793 et autres
objets^''.
Le Comité arrête qu'il se rendra à l'invitation , numérotée 2/110.
Le citoyen Bidault fait un rapport sur la réclamation (numé-
rotée 289/1) des propriétaires et consignataires des colons des
Iles de France et de la Réunion, domiciliés à Lorient, contre la
fixation du prix de ces cotons 322 livres le pour cent pesant sui-
vant le tableau général du maximum.
Le Comité, après discussion, arrête que ce rapport sera com-
muniqué au Comité de salut public, pour s'entendre avec lui sur
cet objet.
Le Président donne lecture d'une lettre de la Commission de
commerce, en date du 7 de ce mois, suivie d'un mémoire conte-
nant des observations sur la loi du maximum, avec un état compa-
ratif des frais de culture des vins dans le vignoble du district de
Colmar'2^
Cette lettre est numérotée 2/176.
Le Comité renvoie ensuite au Comité d'agriculture et des arts
et à celui des travaux publics une pétition, numérotée 2226 bis,
par laquelle le citoyen Grigiiet et C'" propose l'établissement de
plusieurs manufactures à Méréville, district d'Ltampes'-^'.
Un membre propose au Comité de se rendre à l'instant au Co-
mité de salut public pour la continuation de la discussion y en-
tamée hier soir par les deux Comités réunis.
Cette proposition est adoptée.
La séance est levée.
Desrues, Villers, Giraud, Garnier, Bidault, Mariette,
joubert, ludot, couturier, borel.
''j Le décret du 9 mai lygS concer- zelberg» de Berglioim, «cmiiliirurst-î de
nait les navires neutres. Hunawihr, etc. , voir Ch. Grad, L'Al-
^■-' Sur les vins d'Alsace en «jéiiéral, sace , 1899, in-8".
tfriesling5) de Ribeauvillé, fkitterlen de ^^^ Seine-et-Oisc; le texte donne :
Guebwiller, «rangent de Tliann, «kan- Mériviile.
3o
Zi66 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [1-2 vend, amii]
SEIZIEME SEANCE.
12 VENDÉMIAIRE AN III.
Le duodi, douzième jour du mois de vendémiaire, troisième
année de la République française une et indivisible, le (Comité de
commerce et approvisionnements de la Convention nationale s'est
assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Scellier, Bidault, Garnier, Mariette, Desrues, Borel, Joubert,
Ludot, Couturier.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. Le Comité en approuve la rédaction.
Les membres nommés pour aller au Comité des finances, sui-
vant son invitation, rendent compte de ce qui s'y est passé; ils
disent que la question de la saisie des biens des étrangers a été
examinée de nouveau, et que n'ayant pas été assez approfondie, on
en a ajourné la discussion. Ils ajoutent qu'on s'est aussi occupé de
la discussion de la proposition faite de surveiller d'une manière
particulière la Commission d'approvisionnements dans les relations
extérieures et des objets qui lui servent aux exportations. Le ré-
sultat de cette discussion a été qu'il serait nommé deux commis-
saires dans chaque Comité pour opérer cette surveillance. Le
Comité a, en conséquence, délibéré que les citoyens Joubert et
Scellier, qu'il nomme ses commissaires, s'entendraient avec ceux
du Comité des finances, et lui rendraient compte des réponses à
faire par la Commission de commerce et d'approvisionnements.
On remet sur le bureau, de la part de la Commission de com-
merce, un élat des approvisionnements de Paris en bois et
charbon. De cet état, il résulte qu'il y a un excédent sur l'appro-
visionnement de cette année de 78,3/1 7 voies de bois, et sur le
charbon un excédent de 5 0,0 00 voies.
Sur la proposition du citoyen Villers, le Comité arrête qu'il sera
écrit au Comité des finances pour l'inviter à se rendre quartidi
prochain au Comité, pour entendre le rapport (numéro 2355) qui
sera fait sur les moyens les plus avantageux de rendre à la circu-
lation les marchandises qui étaient destinées pour Lyon et qui ont
été arrêtées.
On donne lecture de l'arrêté, du a G fructidor dernier, par le-
(piel la (Commission de commerce a délibéré qu'il serait fait dans
toute la commune de Paris du pain d'égale qualité, afin, y est-il
[i2 VEND. A> m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. liGl
dit, de faire cesser les plaintes qui se sont élevées sur la différence
du pain qui s'y délivre dans plusieurs quartiers.
Cet arrêté (numéroté -Ati-jb) est renvoyé à l'examen du citoyen
Hlutcl.
Lettre de la Commission de commerce, en date du lo de ce
mois, relative à l'arrêté du 2 G fructidor précité, et à laquelle elle
joint des échantillons de pain, résultant des mesures prises par cet
arrêté. Cette lettre est numérotée 9/121.
Le Président donne lecture d'une lettre (numéro 2/1-^/1) du Co-
mité des décrets et procès-verbaux qui invite le Comité de lui faire
parvenir, conformément à la loi du 7 fructidor, la liste des mem-
bres qui doivent sortir pour le renouvellement prescrit par cette
loi. Comme tous les membres sont de la même date, on procède au
tirage au sort pour désigner ceux sortants. Il résulte de cette opé-
ration que les citoyens Mariette, Borel et Blutel sont désignés
comme sortants. Le Comité arrête que, pour satisfaire à l'invitation
du Comité des décrets et procès-verbaux, la liste de ses membres
restants et sortants lui sera adressée sans délai 'l
Le citoyen Desrues fait un rapport (n" 2816) sur celui
par lequel la Commission de commerce et approvisionnements
proposait d'obliger les communes des districts de Fraiiciade et
d'Egalité'-' de s'approvisionner de grains dans les marchés. La
discussion est ouverte; plusieurs membres parlent pour et contre.
Un membre demande qu'il soit proposé à la Convention de rap-
])orter l'article 27 de la loi du 1 1 septembre 1 790 '^- Le Comité
adopte cette proposition.
Le citoyen Villers rappelle que la déhbération du Comité sur la
pétition du citoyen Le Ra, contenant réclamation contre une
saisie de i5o livres de viande, a été ajournée dans la séance du
/i de ce mois jusqu'à ce que le pétitionnaire eût produit le procès-
verbal de saisie et un certificat de la Section qui attestât que ce
citoyen est restaurateur. Le pétitionnaire ayant satisfait aux dispo-
sitions de cet arrêté, renouvelle sa réclamation. La confiscation
dont il s'agit ne paraît, dit le citoyen \illers, appuyée que sur un
5'' Aux termes du décret du 7 fruc- ■' D'après cet article, la ville et le
tidor les Comités se renouvelaient dé[)artement de Paris étant fournis de
chaque mois par quart: cliaque memlire subsistances, comme les armées, par la
devait s'inscrire au Comité des décrets voie de la récpiisilion, les lioiilauffers
pour les Comités auxquels if se croirait delà ville et duilépnrtement de Paris no
propre; lo scrutin du Comité de com- pouvaient, sous peine d'une amende
merce devait avoir lieu le 16 de clia([ue de 3,noo livres, acheter des [trains ou
mois. farines dans aucun marché; voir le re-
^"^^ Saint-Denis et Bourg-la-Iîeine : cueil de M. V. Caron , Lo commrrcc des
Seine. céréales, p. 6^.
3o.
468 PROCES-VERBAUX DU COMITE [iqvend.amu]
arrêté du Comité de salut public dont les dispositions n'étaient pas
connues. Ce membre propose et le Comité arrête qu'il sera écrit à
la Commission de commerce pour savoir sur quoi est fondée cette
saisie et en vertu de quelle loi un des agents s'est permis de la
prononcer.
Le citoyen Joubert fait un rapport (n° 2 3()2) sur celui par
lequel la Commission de commerce et des approvisionnements
indique les moyens les plus propres et les plus économiques pour
procurer à la Marine les chanvres dont elle a besoin. Ces moyens,
consistant en une réquisition générale de toutes ces marchandises,
ont paru nécessiter une conférence entre le Comité et le Comité
de salut public, il a été, en conséquence, arrêté que la discussion de
cette affaire aurait lieu entre les deux Comités.
Un membre propose de retarder les mesures prises par l'arrêté
dos Comités de salut public et de commerce, du 2/1 fructidor
dernier, vu les circonstances oii se trouvent les communes des
environs de Paris. Le Comité, ayant égard à cette proposition,
charge le citoyen Giraud de faire part au Comité de salut public
que l'arrêté susdaté, relatif à la prohibition de la sortie du pain
hors les barrières de Paris, a fait naître diverses observations
tendant à en faire suspendre provisoirement les dispositions, at-
tendu la pénurie qu'éprouvent les communes des environs de cette
ville.
Un membre donne lecture d'une réclamation des marciiands de
Paris sur les dispositions du décret du t 6 thermidor ''^ et l'arrêté
du (Comité des finances qui fixe deux sortes d'échanges pour les
murcliandises achetées en Angleterre. Ces marchands annoncent
qu'ils sont prêts à effectuer le versement exigé par la loi des
sommes dues à l'étranger; mais, avant de le faire, ils désirent «pie
le change soit fixé à 22 et demi. Le Comité renvoie au Comité des
finances celte affaire, numérotée 2/12/1.
Un membre donne lecture de plusieurs rapports de la Com-
mission des revenus nationaux.
Kn voici l'analyse :
1" Rapport tendant à obtenir une modération de peines en
laveur des contrevenants aux dispositions de la loi du k germinal.
'"' Decrcl — (lu 16 (licriiiiilor an II des niaiTliandisos sujettes au Diaxinnim
— portaiil (jiie 1ns sommes (jui seront ne seront calculées qu'un tiers en sus
duos en monnaies étranjn'-ivs aux liahi- du prix du clianjje ordinaire qui sera
tants des pap qui sont on {fuerre avec délermiué par les commissaires de la
la iiépuliliquc par des ouvriers, des Trésorerie nationale et approuvé par le
manufacturiers ou des marchands pour Comité des finances.
[i:i VEND. ANin] T)E GOMMEUGE ET AIMMU)\ ISin\\EME\TS. /i69
qui auraient enfreint cette loi par ignorance et sans intention de
frauder ^'l
2" Rapport sur la saisie, faite par les préposés des douanes,
d'un coffre renfermant du sucre, des dentelles, etc., expédié au
quartier général de l'année de Sain])re-et-iMeuse, par ordre de
l'adjudant général Duchoirion, à la citoyenne Dufai, à Nancy.
3" Rapport sur une saisie faite au Havre-Marat, le 1 5 fructidor,
de cinq tonneaux de grains, au préjudice du citoyen Lorenzeler,
capitaine du navire la C/tarloltc-Chrisline.
Ces trois pièces sont numérotées 2 4 -7 3.
à" Rapport, sur une saisie faite, le 28 fructidor, par les préposés
des douanes à Sarreguemines'-', de quatre voitures chargées de vin,
vinaigre, étoffes et effets.
5" Rapport sur les difficultés et persécutions qu'éprouvent les
préposés des douanes pour faire leur service dans le département
du Mont-Rlanc, frontière et territoire genevois,
6" Rapport sur la saisie faite, le 2/1 fructidor dernier, de cinq
pièces de toiles, contenant 281 aunes, et propres à faire des
draps et des chemises, que Louis Naudet, habitant de la commune
de Jeantes, district de Vervins '•'^', transportait dans les deux lieues
frontières sans être porteur de l'expédition prescrite par la loi.
Ces trois pièces sont numérotées 2/175.
La séance est levée.
LUDOT, VlLLERS, RoREL , JoUBERT, GiRAUD, ScELLIER ,
Couturier, Ridault, Garnier (de la Meuse), Mariette.
DIX-SEPTIEME SEANCE.
1 d VENDÉMIAIRE AN III.
Le quartidi, quatorzième jour du mois de vendémiaire, 2'' [troi-
sième] année de la République française une et indivisible, le
(îomité de commerce et approvisionnements de la République s'est
assemblé.
Présents : les citoyens \illers, président; Giraud, secrétaire;
Desrues, Ridault, Garnier, Ludot, joubert, Mariette, Rorel.
La séance est ouverte par la lecture du j)rocès-verbal de Ln
dernière séance. Le Comité en approuve la rédaction.
(') DrVrf't du h [germinal an 11 relalil '"-' Bas-Rhin,
aux douanes. '^^ Aisne.
470 PROCES-VERBAUX DU COMITE [ik vend, an m]
Le citoyen Viiiers fait un rapport (numéroté 2 385) sur Com-
mune-Afïranchie et sur les marchandises qui lui avaient été
expédiées pendant sa rébellion "l
Voici le projet de décret tel qu'il a été adopté après la discussion
à laquelle deux commissaires du Comité des finances ont pris part,
conformément à l'invitation faite, au Comité des finances, par le
Comité, le 3 de ce mois.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de salut public, de commerce et des finances, décrète ce
qui suit :
Art. 1^'. Commune-Affranchie reprendra son ancien nom de
Lyon; elle n'est plus en état de rébellion et de siège.
Art. 2. La confiscation prononcée par l'article i"' du décret
du 9 5 pluviôse n'aura lieu que pour les objets d'équipement déjà
confectionnés, d'armement et munitions de guerre.
Art. 3. Les objets d'armement et munitions de guerre seront
mis sur-le-champ à la disposition de la Commission des armes et
poudres et les équipements à celle de la Commission de commerce
et des approvisionnements.
Art. h. Les propriétaires des marchandises expédiées soit anté-
rieurement, soit postérieurement au décret qui déclare en état de
rébellion la commune de leur destination, seront admis à les
réclamer devant la municipalité du lieu où elles se trouveront
arrêtées '-'.
Le citoyen Garnier fait un rapport sur la pétition, numérotée
9 33o, par laquelle les citoyens Chollet et Lobjoi réclament contre
une saisie de 10,200 paires de souliers faite à leur préjudice par
la section des Amis de la Patrie (^\ Le rapporteur propose et le
(vomité adopte l'arrêté suivant :
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, sur le rap-
port d'un de ses membres relatif à une réclamation de la part des
citoyens Chollet et Lobjoi, fournisseurs de Ja République, tendant
à être déchargés du payement de l'amende de la valeur du quart
<■' Le rapport imprimé de Viiiers son ancien nom de Lyon; au projet adopte-
est dans ADxviii'()7. par le Comité de commeico on ajouta
(*) «Décrc'té le 6 vendémiaires (Note un article [art. a du décret' défmilif]
au Procès-vpiùttl tiianuxcril du doniilc.) ainsi conçu : «L'article ï) du ilécrct du
L'indication est inexacte : cVsUc lO vcn- ;n vendémiaire cpii ordonne IVIévalion
démiaire an m que la (.'onvontion, sur d'une colonne portant ces mots : Lyon
le ra|)])orl des Comités de Salut pid)lic, //( la ifunTe à la lil/rrlé; Ln'in n'eut
du ((iiiunorci- et des finances, di-créla plim, est rapporlén.
tjue Comumne-Allrancliii' reprendrait W Anciennement section du l^)nceau.
[i^ VEND. AMii] DE COMMERCE ET AI'1MU)V1SI0N.\EMENTS. Ml
(le 3,075 paires di; souliers saisies par la section des Amis de la
Patrie et à obtenir la restitution desdites 0,07.") paires de souliers,
après avoir entendu la lecture des lois des 1 6 février et 9 avril
1793 (v. s.) relatives aux fournitures de l'armée jugées défec-
tueuses'^^;
Considérant que l'esprit de la loi ne se prononce en faveur de
l'amende du quart de la valeur qu'autant (pi'il aurait été dressé
un procès-verbal de réception motivé sur la livraison faite des
objets par les fournisseurs et qu'autant que les objets défectueux
auraient été comparés avec le modèle;
Considérant que, bien loin que les formalités aient été observées
par la partie saisissante, la section des Amis de la Patrie s'est au
contraire permis des visites et des actes arbitraires, arrête :
1° Que la Commission de commerce et d'approvisionnements
remettra, sans délai, aux citoyens Cbollet et Lobjoi, les 3,875
paires de souliers restant des 10,200 paires saisies sur eux;
9" Que Icsdits fournisseurs ne sont pas dans le cas voulu par la
loi de payer l'amende du quart de la valeur; qu'en conséquence
ils en sont dispensés, sauf à ceux-ci à parfaire la délivrance entière
de leur traité;
3" Enfin, que l'extrait du présent arrêté sera envoyé à la (com-
mission de commerce et d'approvisionnements, qui demeure chargée
de l'exécution. 55
La Commission de commerce et des approvisionnements se
présente au Comité; elle rend compte de ses opérations et remet
les pièces dont l'analyse suit :
1" Lettre suivie d'un rapport sur la réclamation des citoyens
Gobin, Le Fèvre, négociants à Troyes, qui réclament contre
l'arrestation, à Chalon-sur-Saône, de dix-sept balles de coton.
Cette lettre et rapport sont numérotés 3608.
2" Rapport sur la réclamation des habitants de Sedan contre
la taxation de leurs marchandises en exécution de la loi du
nia.riinum.
3" Projet d'arrêté de la Commission sur la fixation du prLx
des draps des fabriques de Sedan.
Ces deux pièces sont numérotées 2609.
'■' Deux décrets furent rendus le peuple devaient être places auprès de
iG février : le premier ordonnait de rliacune des armées et l'une de leurs
marquer du mot rchui les fournitures l'onctions consistait à se faire rendre
déclarées défectueuses; le second ordon- compte journellement de l'état des
nait leur confiscation; — le décret du niajjasins de toutes espèces de four-
() avril était relatif aux commissaires niturcs.Tous les mois, l'un des trois re-
près les armées; trois représentants du présentants devait être renouvelé.
/i72 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i/i vend, an m]
Le Pr(^sident donne lecture d'une pétition, numérotée 2/180,
par laquelle la section du Muséum f^' se plaint de la pénurie
d'huile, savon, sucre, chandelle, etc., qu'elle éprouve.
Le Comité, sur la proposition d'un de ses membres, arrête
qu'il sera fait deux copies de celte pétition; l'une sera adressée
au Comité de sûreté générale et l'autre à la Commission de com-
merce et approvisionnements.
La séance est levée.
Desrues, Villers, Borel, Couturier, Garnier, Bidault,
ScELLIER, LuDOT, GiRAUD, JoUBERT.
DIX-HUITIEME SEANCE.
17 VENDÉMIAIRE AN III.
Le septidi, dix-septième jour du mois de vendémiaire, deuxième
[troisième] année de la Bépubli([ue française une et indivisible, le
Comité de commerce et des approvisionnements de la (jonvention
nationale s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Scellier, Garnier (de la Meuse), Desrues, Ludot, Mariette, Borel,
Joubert.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la dernière
séance. Le Comité en adopte la rédaction.
Le Comité, ayant eu connaissance qu'il existait dans différents
ports de la République, et notamment à Brest et à Lorient, une
quantité considérable de marchandises dont la circulation dans
l'intérieur préviendrait les besoins qui se font sentir dans plusieurs
déparlements, et après en avoir conféré avec le Comité de salut
public, a senti la nécessité de présenter des commissaires qui
seraient chargés de cette opération. En conséquence, il désigne
les citoyens Villers et Desrues, dont la nomination sera remise au
Comité de salut public, qui la fera approuver par la Convention
nationale.
Le Comité, sentant le besoin d'augmenter le nombre de ses
secrétaires-commis en raison des travaux multipliés qui lui sont
attribués, auxquels sont ajoutés ceux du (^omil(' de l'examen des
marchés, qui, par la suppression de ce Comité, lui sont renvoyés,
''^ Ancieniienienl section {lu Louvre.
[i7 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. /i73
a regardé comme extrêmement nécessaire de porter le nombre des
secrétaires-commis et expéditionnaires à neuf.
Le Comité a nommé, en conséquence, les citoyens Vimart,
Brésillon, Renou, Aubri, Coroy et Roussel pour être adjoints à
ses commis actuels, et arrête que ses bureaux seront provisoirement
organisés ainsi :
Le bureau central du secrétariat est composé du citoyen Gauthey,
chef, aux appointements de 3,5 oo livres; des citoyens Vimart et
Renou, aux appointements de 3,ooo livres.
La première section est composée du citoyen Bicheret, chef,
aux appointements de 3,ooo livres; du citoyen Aubri, aux appoin-
tements de 3,000 livres et du citoyen Roussel, aux appointements
de 2,000 livres.
La seconde section est composée du citoyen Brésillon , chef, aux
appointements de 3,ooo livres et des citoyens Amelotet Coroi aux
appointements de 2,000 livres.
Les citoyens Moreau et Ouin, agents des subsistances, invités
par le Comité à venir lui rendre compte des moyens qu'ils ont pris
pour les réquisitions et quel est à peu près l'aperçu de celles qu'ils
ont faites, sont admis au Comité. Les renseignements qu'ils donnent,
ne peuvent avoir de bases certaines, parce que les recensements
de grains n'ayant point encore été fournis, ils n'ont pu agir qu'avec
beaucoup d'incertitude. L'idée de charger les départements de dis-
tribuer les réquisitions présente un travail très resserré qui pour-
rait procurer de la facibté dans les réquisitions. On invite ces agents
à mettre ces idées sur le papier et à les faire passer au Comité.
Un membre présente des observations sur la nécessité de prendre
des renseignements sur le citoyen Gourlade, commissaire vérifi-
cateur de la liquidation de la ci-devant nouvelle Compagnie des
Indes. Le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité des finances
pour l'inviter à lui faire part des connaissances qu'il peut avoir sur
ce citoyen.
Le Comité approuve la nomination faite par la Commission de
commerce et approvisionnements du citoyen Berthault, négociant
de Nantes, pour remplacer le citoyen Louis Monneron, qui avait été
nommé pour opérer la liquidation de la Compagnie des Indes sui-
vant le décret du 7 fructidor.
Sur la pétition (nuniérotée ) d'un citoyen de Saint-Quen-
tin qui demande de la potasse pour la fabrication du savon propre
aux manufactures de cette commune et d'après les observations de
plusieurs membres, le Comité arrête qu'il demandera un rendez-
vous au Comité de salut public pour lui observer que la Commis-
474 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17 vend, a.mii]
sion des armées met en réquisition cette matière première aussitôt
qu'elle a connaissance qu'il en existe quelque part.
Un membre fait un rapport sur le projet (numéroté aiyc)) par
lequel le citoyen Hngiies propose d'établir à Paris un bureau Rime-
rai d'assurances au profit et sous la garantie du gouvernement. On
propose de passer à l'ordre du jour sur le projet du citoyen Hugues;
l'ordre du jour est adopté.
La Commission de commerce et des approvisionnements remet
le tableau de ses opérations journalières et deux rapports dont
l'analyse suit :
1" Rapport et projet d'arrêté à l'effet d'excepter de la loi du
maximum les ouvrages de la coutellerie de Chatellerault, dans les-
quels on emploie l'ivoire, l'écaillé, etc.
Ce rapport est numéroté 2611.
9° Rapport sur l'indemnité solbcitée par les citoyens Dominico,
Bozio et Pierre Giovollina pour fournitures de bois et lumière
pour le service des garnisons et corps de garde de Bastia, Sainl-
Plorent, Cletta, Gervioneet Cap-Corse (?)*^^
Ce rapport est numéroté 2619.
Un membre fait un rapport sur la réclamation des citoyens
Soyer, Cbollet, Jacques et C'% Nicolas Carpentier et C'% P.-D.
Denis et P. Herminot, tous marchands de linons à Saint-Quentin.
Cette réclamation (numérotée 9010) tend à obtenir mainlevée
d'une saisie faite, le 28 septembre 1793, à Solre-le-Château^-^,
d'une partie de 85o pièces de toiles blancbes de la fabrique de
Saint-Quentin, autrement de linons clairs et batistes, destinés à
être exportés à l'étranger.
Le Comité arrête que ladite saisie sera levée et que néanmoins
les réclamants ne pourront exporter ces objets à l'étranger avant de
se conformer aux lois et aux arrêtés du Comité de salut public
concernant les exportations.
Le Président donne lecture d'une lettre (numérotée 2272)
adressée, le 20 fructidor dernier, par la Commission des adminis-
trations civiles, police et tribunaux, au Comité de législation, ten-
dant à savoir de quelle manière doit être exécuté l'article 6 d'un
arrêté j)ris le 9^ vendémiaire dernier [an 11 1 par les représentants
du peuple, commissaires près l'armée des Pyrénées.
Cet article porte :
«Sont censés accapareurs ceux qui auront gard<' (Ki nunw'raire
au delà de la ([uantité permise, w
(') Siiiiil-Floivnl-on-Corse. — (') Nord.
[lyvKND. \Niii] DK COMMEIUIK HT APPROVISIONNKMEMS. /i75
Le Comité, à qui IVxamen de celte question est renvoyé par ie
Comité de législation , pense que le numéraire ne peut être regardé
comme un objet d'accaparement et qu'il y a lieu à annuler l'arrêté
des représentants du peuple du 26 vendémiaire, 9" année républi-
caine, dans les départements qui forment l'arrondissomont des
Pyrénées-Orientales.
La séance est levée.
Desrces, Villers, GARNu:n, Gn\Aui), Lldot, Scellikh.
JoUBERT, MaHIETTE, BorKI,.
DIX-NEUVIEME SEANCE.
19 VENDÉMIAIRE AN HI.
Le nonidi, dix-neuvième jour du mois de vendémiaire, deuxième
[troisième] année de la République française une et indivisible, le
Comité de commerce et approvisionnements de la Convention na-
tionale s'est assemblé.
Présents : les citoyens Villers, président; Giraud, secrétaire;
Ludot, Garnier (de la Meuse), Borel, Bidault, Joubert.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. Le Comité en adopte la rédaction.
Le citoyen Garnier fait un rapport sur la pétition, numérotée
aSoo, par laquelle le citoyen Prévôt, marchand à Picquigny, dis-
trict d'Amiens, réclame des indemnités à raison des pertes que les
circonstances lui ont fait éprouver sur la vente de ses marchandises,
on se fondant sur les dispositions de la loi du 1 1 brumaire dernier.
Sur les observations du rapporteur et de plusieurs membres, le
Comité arrête :
1° Qu'il sera nommé des commissaires qui, réunis à ceux que
les Comités des finances et des secours doivent nommer, conformé-
ment à l'article k [et à l'article 5] de la loi du 1 1 brumaire, seront
chargés de présenter un travail pour déterminer les bases d'après
lesquelles on pourra statuer sur les nombreuses pétitions qui ont
été présentées pour la même cause '^';
C L'article 4 du décret du 1 1 bru- leurs pétitions aux chefs-lieux des dis-
maire an 11 relatif an tarif du «u(.r/w«w tricts pour y être statué, d'après les
accordait une indemnité aux marchands hases cjui seront présentées incessam-
ou fabricants qui , par l'effet de la loi ment par les Comités des secours pu-
du maxinmm, auraient perdu leur for- blies, du commerce et des linances,
tune; l'article 5 était ainsi conçu : wLes réunis à la Commission des subsistances
citoyens cjtii se trouveront dans le cas et des a[)provisionnements. Cette indem-
d'oblenir celte indemnité, présenteront nilé sera payée par le Trésor public?
Zj76 PROCES-VERBAUX DU COMITE [19 vend, an m]
2° Que la Commission de commerce et d'approvisionnements
sera chargée d'en présenter ie mode, pour, après avoir été discuté
et adopté par les Comités réunis, être présenté à la Convention
nationale ;
3° Enfin, que la pétition du citoyen Prévôt ainsi que celles qui
ne sont pas conformes à la loi du 1 i brumaire seront renvoyées par
l'intermédiaire de la Commission de commerce et d'approvisionne-
ments aux districts pour que les formalités prescrites par ce décret
soient remplies et charge la Commission d'en rendre compte au
Comité.
Le même membre présente au Comité l'examen de la question
qui lui a été renvoyée par le décret du 28 fructidor dernier'''
[numéroté 2269]. 11 s'agissait de savoir si un fabricant faisant
le détail peut vendre au prix fixé pour le détaillant, sauf à vendre
au prix fixé pour le négociant, lorsqu'il fait le commerce en gros.
Le Comité, considérant que, lorsque la loi ne s'y oppose pas, on
doit laisser aux fabricants toute la latitude qui peut faire prospérer
le commerce ; que presque toujours le fabricant qui se détermine à
vendre en détail est de la classe de ceux dont l'industrie fait une
grande partie de la richesse; que ce serait nuire à cette classe pré-
cieuse qui, dans tous les états, est la plus utile,
Passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que la loi n'interdisant pas
au fabricant la faculté de faire le commerce en détail, il peut et
doit vendre au prix du détaillant lorsqu'il fait le détail et au prix du
gros lorsqu'il fait le gros.
Un membre fait un rapport sur la pétition, numérotée 2 2/1 5,
par laquelle les citoyens Marmillon et Junker, négociants à Genève,
sollicitent le payement d'une somme de BS^q 1. 5 s. 9 d. pour des
cuirs tirés de l'étranger et qu'ils ont livrés et déposés dans les ma-
gasins de la République à Carouge^^'. Le rapporteur expose que,
d'après les pièces remises par les pétitionnaires, il n'a pu juger des
motifs du refus de payement dont ils se plaignent. 11 propose de
renvoyer cette affaire à la Commission de commerce et des appro-
visionnements pour qu'elle ait à s'informer des causes de ce refus
de payement et en faire son rapport au Comité dans le plus court
délai.
(') tfUn momltre propose, sur ratlaire lorsqu'il fera le gros. Celle question est
d'un lanneup prcvonii d'avoir vendu au renvoyée au Comité de commerce."
delà du wiao;////;///!, la question de savoir {Procès -verbal de la Convention natio-
si un fabricant, faisant le détail, no peul nale, séance du :!3 fructidor an ii.
vendre au prix du détaillant, sauf à p. iSi.)
vendre au prix lixé pour lo néjijociant '') Léman.
])K COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS.
'ill
[19 VEND. AN m
Le Comité adopte cette proposition.
Un membre fait un rapport sur les franchises de quelques ports
qui ne paraissent pas devoir subsister plus longtemps au moyen
(les lois qui les suppriment. Il fait sentir la nécessité de statuer
clairement sur cet objet si l'on veut surtout établir une bonne orfja-
nisation des douanes. Ce rapport est suivi du projet de décret
suivant.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport des
(jomités de commerce et des approvisionnements (s2c), décrète :
Ai\T. l''. Les franchises de Dune -Libre, de Marseille, de
Bayonne et du ci-devant pays de Labour, sont supprimées.
Art. 2. Trois jours après la publication du présent décret, les
bureaux existant sur les limites intérieures de ces lieux seront fer-
més et il en sera établi sur les limites extérieures.
Art. 3. Le Comité de commerce et des approvisionnements fera
incessamment un rapport sur les moyens d'assurer à l'excédent des
importations du commerce français, au Levant, le débouché que
lui facilitait la franchise de Marseille '1^.
Le Comité adopte ce projet de décret et arrête qu'il sera commu-
niqué au Comité de salut pubhc avant d'être présenté à la Conven-
tion nationale.
s Un membre fait un rapport sur le mémoire, numéroté 2 1 1 y , par
lequel le citoyen Duchesne, négociant à Port-Malo, sollicite le paye-
ment de la prime accordée aux négociants qui introduiraient des
morues de pêche française dans les ports d'Espagne. Le rapporteur
expose que le pétitionnaire a introduit 1,180 quintaux de morue à
Cadix au mois de mars 1798, et que la Commission des revenus
nationaux refusait d'accorder ce payement en se fondant sur la loi
du 17 vendémiaire'-^. Le négociant invoque celle du kj sep-
tembre 1773 (v. s.).
Voici le projet d'arrêté proposé par le rapporteur :
wLe Comité, après avoir pris connaissance du rapport de la Cora-
''' C'est le député Sceliier qui lit te
rapport; ce rapport, imprimé par ordre
de la Gonveution, n'est pas dans Arcli.
nal., ADxviu" : on ie trouve à la Biblio-
tlièque nationale, sous la cote L"^** 107^.
— • Le décret fut adopté par la Conven-
tion, après remaniements et additions,
le 11 nivôse au m. 11 y était stipulé,
en particulier, que les marchandises
du Levant joidraient d'un entrepôt de
dix-lmit mois; il laissait prévoir que
d'autres facilités pourraient être accor-
dées pour l'entrepôt en général.
("-' Article k du décret du 17 vendé-
miaire an H relatif aux consulats et à la
réunion de la régie des douanes aux
affaires étrangères : «Toutes primes et
gratifications qui ont encore lieu sont
supprimées, sauf à en accorder pour les
objets auxquels un nouveau tarif ne
donnerait pas un encouragement sulli-
sant. n
lilS PROCES-VERBAUX DU COMITE [19 vend, an ihJ
mission des revenus nationaux, vu l'article i"' de la loi du 1 9 sep-
tembre 1793 (v. s.)'^'; considérant que la loi du 1 7 vendéiiiiaire ne
peut pas avoir un effet rétroactif, arrête que la Commission des re-
venus nationaux payera au citoyen Duchesne, négociant à Port-
Malo, la prime qui lui est acquise pour l'introduction qu'il a faite
de 1,180 quintaux de morue de pêche française dans le port de
Cadix au mois de mars 1 798. »
Le Comité adopte les dispositions de cet arrêté.
Un membre présente un projet d'arrêté (numéro 2^38) de la
Commission de commerce et d'approvisionnements renfermant
des mesures pour remédier aux inconvénients qui résultent de la
non-fixation du prix des laines grasses servant à la fabrication des
huiles. Le Comité, d'après le décret du 17 de ce mois, arrête que
ce projet d'arrêté sera présenté par la Commission de commerce au
Comité de salut public pour recevoir son approbation et qu'il sera
renvoyé ensuite au Comité de commerce et approvisionnements
pour être signé par lui et être mis à exécution.
Un membre à l'examen duquel on avait renvoyé un projet (numé-
roté 2392) présenté par la Commission de commerce et approvisonne-
ments sur les moyens qu'elle juge les plus propres et les plus éco-
nomiques pour procurer à la Marine les chanvres dont elle a
besoin, en procurant aux Commissions des transports et des armes
et poudres les quantités de cette marchandise qui leur sont néces-
saires, fait un rapport sur ce projet. Le mode proposé obvierait aux
inconvénients d'enlever aux propriétaires les chanvres qui ne
peuvent être utiles ni à la marine ni aux charrois.
Après discussion, le Comité approuve le mode et arrête que le
Comité de salut public sera invité de se faire donner un état des
approvisionnements nécessaires en chanvres à la Commission de
marine ainsi qu'aux autres Commissions, et que la Commission de
commerce et d'approvisionnements sera tenue de faire connaître
([uelle est la quantité de chanvres qu'elle a dans les magasins de
la République et quels sont les moyens d'en avoir de l'étranger?
Quelle (juantilé ? Et si cette quantité pourra suffire aux besoins de
la République en y joignant les ressources présumées de l'in-
térieur?
Le Comité, à qui un membre j)résente plusieurs rapports de la
(Commission dos revenus nationaux, ne pouvant statuer sur leur
contenu à cause de l'absence des pièces qui doivent fonder les déci-
^') Le décrcl du 19 seplembre 1798 encouragements accordés au commorco
aiilorisait le Alinislre de riiiU-rituir à et aux lal)ri(iiios pour tout co (|ni (Hail
l'aire payer los primes, yratllicalions et échu jusqu'au 1" juillet.
DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS.
fi"9
[H) VliNU, AN 111 1
sions, arrête que les Commissions qui lui |)rcsenteront des rapports,
pour lesquels sa sanction sera nécessaire, y joindrunt les pièces
qui les motivent.
Un membre donne lecture des pièces remises sur le bureau dont
l'analyse suit :
1° Pétition par laquelle le citoyen Tricault, ci-devant garde-
magasin des fourrages à Franciade, demande que son affaire soit
promplement soumise à l'examen du Comité; il s'agit de lui rendre
la liberté, de constater son innocence et de lui faciliter les moyens
de pourvoir aux besoins de sa nombreuse famille.
Cette pétition, numérotée :2 568, est remise au citoyen Joubert,
pour en faire un rapport.
2" Pétition par laquelle les citoyens Besnard,Cbevallier et Boul-
let, fabricants de toiles deCbolet au Mans, demandent : 1" 35 quin-
taux de coton en laine pour alimenter leur fabrique; 9° la suppres-
sion de l'intérêt affecté par Garnier (de Saintes) de 5 0,0 00 livres
qu'il leur a prêtées; 3° 200,000 livres par forme de prêt sans inté-
rêts pour trois ans; A° [la confirmation de l'arrêté de Garnier,
portant] qu'aucun ouvrier de leur fabrique ne puisse abandonner
ses travaux que six mois après en avoir prévenu; 5" enfin, que la
propriété soit accordée, par forme de prime, aux élèves de leur
fabrique, du métier dont ils se servent actuellement et dont la
valeur serait remboursée par la Nation.
Le Comité renvoie cette affaire au citoyen Borel, sous le n''2Go7^".
Un membre , conformément à l'arrêté du quatrième jour com-
plémentaire, met sous les yeux du Comité un projet de demandes
à faire aux départements , touchant les lieux propres aux foires et
aux jours les plus convenables dans leurs arrondissements respec-
tifs. Ce projet en forme d'arrêté est suivi d'un tableau en 1 9 co-
lonnes ([iii, l'un et l'autre, sont adoptés par le Comité, qui, en
conséquence, arrête que ce tableau sera de suite imprimé au nombre
de 600 exemplaires dont un sera adressé à chaque administration
de district, pour, par elle, le remphr conformément à l'arrêté qui y
sera joint.
'') Les deoiaiidcuis exposaient qu'au
moment où les [jatriotes de la Vendée
furent obligés de quitter leurs contrées
ils en occupèrent jusqu'à 4oo, tant
hommes que femnipsi de. plus, ils
créèrent au Mans un cours gratuit d'ap-
prentissage en faveur de 4o enfants des
défenseurs de la Patrie; la municipalité
et le district leur accordèrent des em-
placements dans la maison nationale do
la ci-devant Visitation; Garnier de Saiules
leur lit délivrer à titre d'avance une
somme de 5oo,ooo livres remboursables
dans un an ave; intérêt à 5 p. 100 et
prit un arrête pour interdire aux ou-
v;iers de li's quitter sans les avoir pré-
venus six mois à l'avance. Le ra])port du
député Borel sur cette affaire est dans
F'- i55ç); la pétition des demandeurs y
est jointe.
i80 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [19 vend, an m]
Suit copie de l'arrêté :
Le Comité de commerce et approvisionnements de la Convention
nationale, considérant combien il importe au maintien de la tran-
quillité publique de faire disparaître de la République toutes traces
de fanatisme, la nécessité de ramener par tous les moyens pos-
sibles l'abondance et rétablir dans l'intérieur de la République la
libre circulation des marchandises et subsistances de toute espèce;
Considérant que le meilleur moyen d'atteindre ce but est de fixer
d'une manière invariable les jours de foires et marchés dans toutes
les communes en les faisant concorder avec l'ère républicaine et
qu'il ne peut y parvenir qu'en connaissant, sur cette partie, la situa-
tion actuelle de la France , arrête :
Art. 1''. Le tableau relatif aux foires et marchés qui lui a été
présenté par un de ses membres, en exécution de son arrêté du
quatrième jour des sans-culotides deuxième année de la République
française, sera imprimé au nombre de 700 exemplaires, et il en
sera de suite adressé un exemplaire à chaque administration de
district.
Art. 2. Dans la décade qui suivra la réception du présent tableau ,
les administrateurs des districts seront tenus d'en remplir les
colonnes et de l'adresser à l'Administration de leur département.
Celle-ci sera tenue d'y mettre ses observations et de l'adresser au
Comité cinq jours après sa réception.
Art. 3. Les Agents nationaux près les districts sont chargés de
tenir la main à l'exécution du présent arrêté, qui sera imprimé et
adressé à toutes les administrations des districts et des départe-
ments.
La séance a été levée.
LUDOT, ViLLERS, BoREL, GlRAUl), JoUBERT, GaRNIER , Rl-
DAULT.
VINGTIEME SEANCE.
•Jl VENDÉMIAIRE AN III.
\m priiilidi, vingt-unième jour du mois de vendémiaire, deuxième
[troisième J année de la République française une et indivisible, le
Comité de commerce et des approvisionnements de la Convention
nationale s'est assemblé.
Présents: les citoyens Villers, président; Ciraud, secrétaire;
[m vend, vmh] de commerce ET APPROVISIONNEMENTS. /i81
Sccllior, (îouliirier, Dcsnics, Liiclot, Joubert, Garnier((le la Meuse),
Borei.
La séance est ouverle par la lecture, que fait le secrétaire, du
procès-verbal de la dernière séance. Le Comité en adopte la ré-
daction.
Un membre fait un rapport de i'afl'aire, numérotée 2 3()5, par
laquelle la Commission de commerce et des approvisionnements
propose d'arrêter que les jugements rendus contre les infraciciu's
delà loi du maximum, seront imprimés, publiés et afïichés et (|ue
les frais d'impression et promulgation seront prélevés sur le mon-
tant des amendes.
Plusieurs membres demandent l'ajournement de la discussion de
cette affaire.
Le Comité adopte l'ajournement.
Un membre demande l'insertion au procès-verbal de la liste des
membres nommés par la Convention pour compléter le Comité,
telle (pi'elle se trouve insérée dans le numéro 706 du Feuillelon des
décrels'^^K
Le Comité arrête, en conséquence, que cette liste sera insérée
au procès-verbal.
En voici la teneur :
Relevé du scrutin pour les trois membres qui doivent compléter
le Comité de commerce et approvisionnements.
Citoyens nommés : Robert Lindet, Morisson, Borel.
Suppléants : Mariette, Blutel, Devars.
On procède à la nomination d'un président et d'un secrétaire par
la voie du scrutin.
Le résultat donne Robert Lindet pour président et Giraud pour
secrétaire'^'.
Un membre du Comité des secours [le citoyen Merlino) vient,
au nom de son Comité, pour donner communication d'un rapport
de la Commission des secours et pour connaître le vœu du Comité,
relativement aux deux questions qu'il contient et dont voici la te-
(1) Par Feuilleton des décrets il l'aiit
ciilendre Collection des décrets rendus
par la Convention; le n° 786 conlient,
en effet, le relevé du scrutin compié-
menlaire du Comité de commerce et
approvisionnemoiits. (Arcli. nàl. , AD
xviii" 217.)
'-' Robert Lindet était homme de
loi, député du département de l'Eure;
— Morisson, administratem' du dépar-
tement, était député de la Vendée: —
lioREL, procureur -syndic de Briancon,
était député des Ilautes-Alpes; — Ma-
lUETTE, jujjc de paix à Rouen, était
député de la Seine-Inférieure; au pre-
mier scrutin, celui du 18 fructidor, il
avait déjà été nommé suppléant; —
Ri.uTEL, de même, juge de paix à Rouen ,
député de la Scine-lnféricure , avait élé
élu suppléant le 18 fructidor; — ■ De-
VAUS, juge du district de la Rochefou-
cauld, était député de la Charente.
3i
Z,82 PROCES-VERBAUX DU COMITE [21 vend, an m]
neiir : Les /ileliers de filature considérés sous le double point de vue de
l'utilité propre à donner du travail aux individus faibles , feu propres aux
travaux plus forts et leur faire trouver dans ce travad un soulagement
aux besoins qu'ils peuvent avoir, et à faire disparaître l'oisiveté , peuvent-
ils être re.o-ardés comme étant sous la surveillance du Coïnité de com-
merce ? Le Comité, après discussion, a décidé la négative.
Le Président donne lecture d'une lettre de l'accusateur public
près le Tribunal révolutionnaire, qui demande au Comité de l'exa-
men des marchés les pièces concernant le citoyen Pottofeux, qui
peuvent servir à l'instruction de l'affaire contre cet accusé'''.
Sur l'observation faite que les scellés ont été apposés sur les
cartons et papiers du Comité de l'examen des marchés par li^
Comité d'inspection, le Comité arrête que la lettre dont il s'ajjil
lui sera renvoyée et qu'il sera écrit à l'accusateur public pour l'en
prévenir. (Cette affaire est numérotée 268/1.)
Un membre annonce que le citoyen Roussel, nonnné précédem-
ment pour remplir auprès du Comité les fonctions de commis-expé-
ditionnaire, ne peut accepter sa nomination. Le Comité nomme
pour la remplir le citoyen Doudey.
On j)rocède à la distribution au rapport des pétitions et mé-
moire dont l'analyse suit :
1" Pétition par laquelle les frères Warnier, fabricants de papier
à Ailly-sur-Noye, district de Montdidier^'^', exposent que le chiffon
nécessaire à l'aliment de leur fabrique est sur le point de mancjucr.
Ils demandent à être autorisés à s'en procurer dans les districts de
leur département où il s'en trouve, disent-ils, des quantités con-
sidérables. La municipalité d'Ailly et le district de Montdidier ap-
puient la demande des pétitionnaires.
Le Comité renvoie la pétition des frères Warnier à la Com-
mission de commerce, sous le n" 2/167.
2" Pétition par laquelle les citoyens Teissier père et lils, négo-
ciants à Chàteau-Gontier'-'^, exposent que la disette des soudes,
potasses et autres drogues qu'on tirait de l'étranger, fait tomber
dans l'inaction les buanderies et fabriques de savon.
Pour se procurer ces objets, sans éprouver les pertes de notre
change, les pétitionnaires demandent à êlre autorisés d'exporter
sous pavillon neutre et pour un port neutre de quelque ville han-
séatique, 5oo tonneaux de vin pris dans le département d'Luh'e-
"' Polycai'po Potlofeux, suppléaiil du révoliitlonnaire lo '1 briiiiiairi; au m
clô|jar(cinenl (le l'Aisne à la Conveulion, (Arrli. nal. , W ^73, n° 3oo).
ex-pi-ocurcur général syndic de ce dé- ('-' So'iune.
parlemeni . l'ut arqniUé par le Tribunfll t'^' Mayenne.
[■ji VKND. AMI.] DR r.OMMERCH KT MMMIOVISIONNKMKNTS. 'i83
ol-fioirc. (À'tto mesuro, disent-ils, facililenut les moyens d'expédier
en retour les soudes et potasses dont ils ont besoin.
Les citoyens Teissier demandent, en outre, que ces marchan-
dises, après leur arrivée dans les porls de la République, ne puis-
sent être mises en réquisition.
Le Comité renvoie cette réclamation à la (lommission de com-
merce, sous le n" -j/iâG.
3" Mémoire par lequel la citoyenne David, de Morlaix'", pro-
pose d'importer, des Etats-Unis de rAméri(|ue, un cbarfj(;ment de
jjraines de lin et demande à être autorisée, pour parvenir à ce but.
de faire passer en échange aux Etats-Unis des marchandises telles
qu'eaux-de-vie, vin, sel, etc.
Le Comité renvoie cette affaire à la Commission de commerce ,
sous le n" a/ioi.
h" Rapport de la Commission des revenus nationaux sur les ré-
tributions qu'il paraît juste d'accorder aux dénonciateurs sur le
produit des saisies qu'ils auraient fait faire.
Renvoyé à l'examen du citoyen Garnier, sous le n" a/i^cj.
5" Rapport de la Commission des revenus nationaux sur le
payement des appointements dus aux préposés des douanes qui ont
tombé au pouvoir de l'ennemi et qui, lors de son évacuation du
territoire français, ont repris leurs fonctions en conformité des dis-
positions de l'arrêté du Comité de salut public du 26 thermidor '"-^
Renvoyé à l'examen du citoyen Villers, sous le n" a/jyS.
Le Président donne lecture des rapports et projets d'arrêtés
mis sur le bureau par la Commission de commerce et approvision-
nements.
En voici le précis :
1° Rapport sur les extractions faites en Rarbarie par les agents
de la République française, avec l'agrément du Dey d'Alger.
Ces extractions destinées pour la République consistent en i,5oo
à j,()00 bœufs, 1,670 quintaux de fer, 18 à ao quintaux d'acier,
60,000 quintaux de blé et une grande quantité de riz, blé, orge,
fèves, escayoles, etc.
La Commission de commerce propose, sur l'avis de l'Agence
d'Afrique à Marseille, de mettre à la disposition de celte Agence,
pour être offert au Dey d'Alger, un solitaire de 36 \à ^10 grains
qu'elle fera monter de la manière convenable, avec une |)ièce de
vaisselle estimée iy,ooo livres qui se trouve au greffe de la muiik-
cipalité de Marseille, et de l'autoriser à s'en rapporter à la pru-
"' Finistère. — ("-' La date est inexacte.
hSh PROCES-VERBAUX DU COMITE [21 vend, an m]
deiice de ses agents en Barbarie, quant aux objets qu'il est néces-
saire d'oftrir aux beys et autres officiers de la Régence.
Ce rapport, numéroté 28^2, est renvoyé à l'examen du citoyen
Giraud.
2° Rapport et projet d'arrêté sur la manufacture de draps éta-
blie à Orméa.
Renvoyés à l'examen du citoyen Garnier, sous le n" 2/112.
3" Rapport sur les réclamations des intéressés aux fonderies de
Roniilly.
Renvoyé à l'examen du citoyen Garnier, sous le n" 2/11 5'^'.
h" Rapport sur la pétition du citoyen Jacob-Vita Go[b]en, de
Marseille, à l'ell'et de demander l'exécution ou la résiliation d'un
marché passé le i3 nivôse avec les représentants du peuple à
Commune-AlTranchie pour la fourniture de 3, 000 sacs de blé.
Renvoyé à l'examen du citoyen Garnier, sous le n" 2/118.
5" Rapport sur la demande en indemnité formée par le ci-
toyen François Postic, de Morlaix,pour dédommagement des pertes
qu'il a éprouvées sur une livraison de 2 7,(j8'7 livres de laine faite
pour le service de la Marine.
Remis au citoyen Garnier, sous le n° 2/116.
()" Lettre, rapport et projet d'arrêté concernant le prix des toiles
à voiles.
Ces pièces, numérotées 2/117 bis, sont renvoyées à l'examen du
citoyen Scellier.
7" Rapport et projet d'arrêté pour la fixation du prix des fers
bhmcs et noirs du district de Darney, département des Vosges.
Renvoyés à f examen du citoyen Ludot, sous le n" 2/1 1 8.
8" Rapport et projet d'arrêté relatif à la fixation du prix des
matériaux propres à la bâtisse.
Renvoyés à l'examen du citoyen Desrues, sous le n" 2^1 kj.
if Rapport tendant à provoquer un décret qui rapporte les ar-
ticles i3 et ik du décret du 28 août 17(18 relalifjs] aux subsis-
tances'^^
C' Sur les cuivres de iloniilly-snr-
Antlelle et le régime que leur appli-
quaient les douanes de Tau v à iSîîS,
cf. V' I Qf) I .
'-' Le (l<''crel du 23 août 1793. visé
ici ii'esl pas relatif aux subsistances; il
rdclcrmine le mode de n'vpiisition des
citoyens français contre les ennemis de
Il lli-publiquen; seuls les articles i3 et
1 /| concci'neut les subsistances; art. i3 :
ffpour rasserai)lcr des subsistances en
(juanlité sullisanle les ferniiei's et ii'jjis-
seurs des biens nationaux verseront dans
le chef-lieu de leur district respectif, en
nature de {trains, le produit de ces
biensn: — art. lA : tries propriétaires,
fermiers et possesseurs de {{raius seront
requis de payer en nature les contribu-
tions arriérées, même les deux tiers de
celles de 1798, sur les rôles (jui ont
servi à eflectucr les derniers recouvre-
mentsn.
[il VK.ND. vMiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. /i85
Renvoyé à l'examen du citoyen Bidault, sous le n" 2/» -7 a.
10° Mémoire renfermant des observations sur la loi du ninxinnim
avec un état comparatif des frais de culture des vins dans les vi-
{jnobles du district de Colmar.
Renvoyé à l'examen du citoyen Desrues, sous le n" q^i^O.
1 1" Rapport sur la réclamation des fabricants de Sedan contre
la taxation de leurs marchandises en exécution de la loi du
maximum.
Projet d'arrêté de la Commission de commerce sur la fixation
du prix des draps des fabriques de Sedan.
Ces pièces sont renvoyées au rapport du citoyen Desrues, sous
le n" 2609.
1 2" Rapport suivi d'un projet d'arrêté tendant à excepter de la
loi du maximum les ouvrages delà coutellerie de Chatellerault dans
lesquels on emploie l'ivoire, l'écaillé, etc.
Renvoyés à l'examen du citoyen Giraud, sous le n" 2611.
1 3° Lettre et rapport sur les réclamations des fabricants do cou-
vertures à Paris.
Projet d'arrêté sur l'augmentation qu'il paraît juste d'accorder à
ces citoyens.
Nouveau mémoire des fabricants de couvertures à Paris pour le
service des armées.
Ces pièces, numérotées 3697, sont renvoyées à l'examen du ci-
toyen Garnier.
1 h" Rapport sur l'indemnité sollicitée par les citoyens Dominico
Bozio et Pierre Giovellina, pour fournitures de bois et lumière
pour le service des garnisons et corps de garde de Rastia, Saint-
Florent, Oletta, Cervione et Cap-Corse.
Les pièces à l'appui de la demande sont jointes au rap-
port, et le tout renvoyé à l'examen du citoyen Desrues, sous le
n" 2612.
Un membre donne lecture d'un mémoire (numéroté 2821), par
lequel les citoyens Plummer, Donnet et C'*, fabricants de cuirs à
la façon anglaise en leur manufacture de Pont-Audemer, deman-
dant en leur faveur une exception à la loi qui défend la fabrication
des cuirs à la manière anglaise.
Le Comité charge le citoyen Couturier de communiquer celte
réclamation au Comité d'agriculture et des arts, pour avoir son
avis et d'en faire ensuite un rapport.
Un membre ])ropose de nommer commissaires les citoyens Gar-
nier et Desrues, en conformité des dispositions de l'arrêté du 19
de ce mois relatif aux citoyens qui invoquent la loi du i 1 bru-
486 PROCES- VERBAUX DU COMITE [a i vend, an m]
maire dernier concernant les pertes qu'ils ont éprouvées en exécu-
tion de la loi du maximum.
Cette proposition est adoptée.
La séance est levée.
GiRAUD,BoREL, LuDOT , Garniep. (delà Meuse), Morisson,
ScELLiER, Couturier.
VINGT-ET-UNIEME SEANCE.
2/1 VENDÉMIAIRE AN III.
Le quarlidi, vingt-quatrième jour du mois de vondémiairo,
troisième année de la République française une et indivisible, le
(Comité de commerce et des approvisionnements de la Convention
nationale s'est assemblé.
Présents : les citoyens Lindet, président; Giraud, secrétaire;
Villers, Morisson, Ludot, Joubert, Scellier, Bord, Garnicr (de la
Meuse).
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. Le Comité en adopte la rédaction.
Un membre donne ensuite lecture de l'adresse des Sociétés po-
pulaires de Port-Malo et de Port-Solidor ^'', qui demandent pour
leurs concitoyens la permission de s'approvisionner de grains au
dcbors et que les grains qu'ils feront venir ne soient pas soumis à
la réquisition.
Le Comité renvoie cette demande (numérotée 268 i) à la (iom-
mission de commerce et des approvisionnements et lui recom-
mande de la prendre en considération.
Un autre metubre soumet au Comité une demande (numé-
rotée 9 'y 00), formée par le citoyen Delporte, inventeur de pro-
cédés par lesquels il donne aus étoupes de lin et de chanvre la
douceur et la blancheur du coton. Pour mettre ce citoyen à portée
de faire jouir le public des avantages de ses découvertes, il s'agit
de lui faciliter les moyens de se procurer des acides vitrioliques et
nitreux à \vô livres, potasse et autant de soude.
Le Comité, considérant l'importance et l'utilité de l'invention du
citoyen Delporte, arrête que sa pétition et les échantillons réunis
stu' In bureau seront renvoyés à la Commission de comuierce et des
npprovisioiMiements, avec invitation de procurer à ce citoyen les
''' Nom n'-volulioniiairo de Snint-Servan : lllo-ot-Viiaine.
[3/. VEND. \N ml m COMMERCE ET APPIlOVISlOINr^EMENTS. /i87
moyens (jiii seront en son pouvoir pour continuer et utiliser la
découverte (|u' il lait connaître.
La Commission des revenus nationaux remet le résultai des dé-
penses et des recettes des douanes pendant le mois de prairial et
les rapports dont les extraits suivent :
i" Rapport relatif à la saisie de cinq futailles de froment ïaïlc
au Havre sur Laurenzelle [Lorenzelle], capitaine danois, pour excé-
dent à sa déclaration.
Ce rapport est numéroté d/473.
2" Rapport sur la saisie de 1 5, i y 4 livres de savon faite au pré-
judice du capitaine génois Lagario.
Ce rapport est numéroté y6(j 1 .
Un membre fait un rapport sur les indemnités réclamées par les
citoyens Rockenbach et Busch (numérotées 2 3 91) et par Dominico
Bozio et Pierre Giovellina (numérotées 2612), les premiers , entre-
preneurs des fournitures de bois et lumière pour le service de la
garnison de Strasbourg, et les derniers, entrepreneurs de sem-
blables objets pour le service des garnisons de Bastia, Saint-Flo-
tent, Oletta, Cervione et Cap-Corse.
On observe que ces affaires paraissent, par leur nature, être de la
compétence du Comité de salut public.
L'observation unanimement appuyée, le Comité arrête que les
réclamations des pétitionnaires et les pièces à l'appui seront trans-
mises au (Comité de salut public.
Un membre rapporte l'ail'aire, numérotée 2^19, relative à la fixa-
tion, proposée par la Commission de commerce, du prix des
transports par eau des moellons, pierres et matériaux propres à la
bâtisse; il propose et le Comité adopte les dispositions de l'arrêté
suivant :
t^Sur le rapport de la (Commission de commerce et approvision-
nements,
Le Comité arrête :
Que le prix des transports par eau des moellons, pierres et
autres matériaux propres à la bâtisse, sont provisoirement fixés
(comme l'ont été ceux des bois et charbons), d'après l'évaluation
des mêmes prix de transports en 1790, auxquels sera ajouté
moitié en sus.
La Commission de commerce et des approvisionnements est
chargée de l'exécution du présent arrêté, -ri
Un membre fait le rapport du mémoire (numéroté 2/176) expo-
sitif d'observations sur la loi du maximum, avec un état comparatif
des frais de culture dans le vignoble du district de Colmar.
488 PROCES-VERBAUX DU COMITE [-ih vend, an m]
Après discussion, le Comité passe à l'ordre du jour.
Un membre rend compte du rapport de la Commission de com-
merce et approvisionnements (numéroté a 3 58) relativement aux
plaintes de l'Agence du commerce d'Afrique sur les retards qu'é-
prouvent les opérations dont elle se trouve chargée, par l'arres-
tation, sur les frontières, de sa correspondance étrangère.
Le Comité, considérant que cette affaire n'est point de sa com-
pétence, arrête qu'elle sera renvoyée au Comité des transports,
postes et messageries.
Un membre fait un rapport sur celui de la Commission des re-
venus nationaux (numéroté 2 /l'y 8) relatif au traitement des pré-
posés des douanes dont les postes ont été envahis par l'ennemi.
Il propose et le Comité adopte l'arrêté suivant :
et Le Comité de commerce et approvisionnements, après avoir
entendu le rapport de la Commission des revenus nationaux tendant
à obtenir le payement du traitement des préposés des douanes dont
les postes ont été envahis par l'ennemi, et après avoir pris commu-
nication de l'arrêté du Comité de salut public du a G thermidor
dernier qui autorise à les réinstaller dans leur emploi, arrête ce
qui suit :
Les employés aux douanes dont les postes ont été envahis par
l'ennemi sans qu'il ait dépendu d'eux de se replier et qui étaient
alors en activité de service, n'éprouveront aucune interruption dans
le payement de leurs appointements, en rapportant, indépendam-
ment des certificats de bonne conduite pendant l'invasion, des certi-
ficats de civisme dans la forme voulue par les lois, w
Un membre fait un rapport sur celui numéroté 9 68{), par le-
quel la Commission des revenus nationaux demande si les préposés
des douanes de la division de Marseille qui ont formé deux compa-
gnies franches lors du siège de Toulon et qui, depuis, ont passé
dans l'armée d'Italie, toucheront leurs appointements en totalité
ou quel traitement on leur fera? Le rapporteur expose que, lorsque
ces préposés s'enrôlèrent dans l'armée de (^artaux, les représen-
tants du peuple près celte armée approuvèrent la demande ([u'ils
firent de jouir de la totalité de leurs appointements.
Le Comité, après discussion, se réfère à l'arrêté qui fixe, con-
formément à la loi, au tiers des appointements à percevoir avec la
sohie de .jnerre. Et comme il s'agit, par là, d'annuler un arrêté
d'un représentant du peuple, il parait nécessaire de soumettre cet
arrêté à la (îonvenlion, ce qui est adopté.
Un mpnd)re fnil un rapport sur celui (numéroté a 6 g.")), par le-
quel la (^oiuuiissiou des revenus nationaux demande l'élabUssement
[-3/1 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONINEMENTS. /i89
d'un bureau des do un nés à (îhalon, district de Marennes; établis-
sement soHicité par la commune de Gua'''.
Le rapporteur propose et le Comité adopte les dispositions de
l'arrêté suivant :
ç^ Le Comité de commerce et des approvisionnements, après avoir
entendu le rapport sur la pétition de la commune de Gua , arrête :
Que la Commission des revenus nationaux est autorisée à établir
un bureau de douanes à Chalon, district de Marennes.»
On procède à la distribution au rapport des mémoires et p(''ti-
tions dont l'analyse suit :
1° Lettre de l'Agence du commerce intérieur et du maximum à
laquelle est joint un rapport de la Commission de commerce ton-
dant à accorder aux fabricants de couvertures du district de Lisieux
la même augmentation que celle fixée par le Comité de salut public.
Projet de décret annexé au rapport.
Ces pièces ont été remises au citoyen Ludot, sous le n" 2G87.
9° Rapport de la Commission de commerce sur la réclamation
des citoyens Mauduit et Herfort, de Lisieux, d'une somme de
/i,i82 1. 4 s. restant de plus forte somme à eux due pour mar-
cbandises livrées au directoire du district de Lisieux pour l'babil-
lement des citoyens de la première réquisition.
Ce rapport, numéroté 2791, est remis au citoyen Garnier.
3° Pétition par laquelle le citoyen Vavasseur, manufacturier en
faïence, demande des matières premières et à être autorisé à les
prendre dans les magasins de la République.
Cette pétition, numérotée 2627, est renvoyée à la Commission
de commerce.
h° Pétition par laquelle les tanneurs-corroyeurs de Givet
observent que leurs fabriques sont dans l'inaction, attendu la pé-
nurie d'huile de poisson et de dégras. Ils demandent qu'il leur soit
délivré de ces marchandises au prix fixé par la loi.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2Go5.
5" Les autorités constituées de la commune de Rousses^-^ expo-
sent les besoins de subsistances qu'ils éprouvent; demandent qu'il
leur en soit accordé et observent que, si on met leur orge et
avoine en réquisition, ils ne pourront point faire ensemencer leurs
terres.
Cette demande, numérotée aboS, est renvoyée à la Commission
de commerce.
C Chalon, commune du Gua, Charente-Inférieure; — la pétition est dans Arch.
nat. , F'2 1986. — (^' Sans doute les Rousses : Jura.
/i90 PROCES-VERBAUX DU COMITE \^h vend, an m]
6° Pétition par laquelle les Sociétés populaires de Port-Malo et
Port-Solidor exposent leur pénurie de subsistances et demandent
qu'il leur en soit accordé.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2 58i.
■7° Lettre par laquelle le citoyen Bourceret, ancien mécanicien ,
fait hommage de neuf nouvelles machines avantageuses aux fa-
briques de soie, coton, til et laine. Il demande qu'il soit nommé
des commissaires pour en faire examen etrapport"^
Renvoyée au Comité d'agriculture et des arts, sous le n" 255(j.
8° Pétition par laquelle les citoyens Verdeau et Le Vallois, de
Rochefort, demandent une indemnité en raison de la hausse du
prix des bois dont ils ont la fourniture pour le service de l'armée
navale.
Renvoyée à la Commission de commerce, pour en faire un rap-
port, sous le n" 2 555.
if Pétition par laquelle la municipalité d'Oberstentzel ''-^^ observe
qu'ils sont dans l'impossibilité de faire cultiver et ensemencer les
terres en friche du citoyen Barrabino, vu que les cultivateurs sont
au pouvoir de l'armée du Rhin.
Renvoyée, sous le n" 2 552 , au Comité d'agriculture et des arts.
1 o" Adresse par laquelle la Société populaire de Moirans '^^
demande des subsistances et le rétablissement des marchés.
Renvoyée, sous le n" 255o, à la Commission de commerce.
1 i" Adresse de la commune de Verdelais, district de Cadillac'''^;
elle annonce que les habitants de celte commune n'ont que (piatrc
onces de pain par jour ; elle demande des subsistances.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2 5/i/i.
1 2" Adresse par laquelle la Société populaire de Feurs, dépar-
lement (le la Loire, manifeste des craintes sur les mano'uvres
perfides qui existent dans le transport de blé qui se fait de Mar-
seille pour le Puy-de-Dôme.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2 528.
tS" Pétition par laquelle les administrateurs du département
des Hautes-Alpes demandent des subsistances dont ils ont le plus
pressant besoin.
'" Dans F''^ 1 'i3t) on trouve des me- Vaucaiison ne valaient pas ceux t\\ï\\
moires do Bourceret sur los machines avait lui-même construits et dont il do-
nouveiles des soieries du Lanjjucdoc; mandait rexamen par le Huroan. Voir
dans F" i/jf)/! des documents relatifs Bonnassieux et Lelong, oiivr. oilé.
aux inventions de Bourceret pendant la '"^^ Meurlhe.
pi'rioile réxoltitionnaire. En mars 1789 W Moirans di; l'Isère ou iMoirnns du
lîonrcorot déclarait nu Bureau du corn- Jura?
merci" (pic les moulins inventes par (') Conmiune d'Auliiac : (Jironde.
[•2^. VEND. \N .II I I)K COMMKIIGE ET APPROVISIONNEMENTS. VJl
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2 5 08.
là" Les administrateurs du district de Sedan annoncent qu'ils
n'ont plus de subsistances et demandent qu'il soit ordonné à la
Commission de commerce, de leur en faire délivrer.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n" îîSoy.
i5° Pétition par laquelle les communes de Brive, d'0])jat et
d'AUassac ^'^ demandent qu'il soit pris des mesures convenables à
l'eilet de faire donner aux citoyens des districts d'Uzerche, Tulle
et Ussel, les moyens de leur procurer des grains en écliange des
vins qui font la seule récolte de leurs pays.
Renvoyée , sous le n" 2 A 5 9 , à la Commission de commerce , pour
en faire un rapport.
1 6" Pétition par laquelle Louis Odart Naulis expose que par
une injustice il a été destitué de sa place au bureau général de la
filature; il demande une place dans la même partie.
Renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n° 2 ko h.
17° Adresse delà Société populaire d'Amiens; elle demande à
s'approvisionner en subsistances dans les communes de Montdidier,
Péronne, etc., attendu la pénurie qu'elle éprouve de ces objets de
première nécessité.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/1 52.
1 8" Pétition par laquelle le cito\en Paris, receveur des gabelles
à Montlibre'-^, demande une indemnité de li,B 00 livres pour un pil-
lajje de tabac dontil était entreposeur et dilférents meubles et effets.
Renvoyée au Comité des finances, section de la liquidation géné-
rale, sous le n" 2A/18.
1 ()" Adresse par laquelle les intéressés de la verrerie de Cher-
bourg demandent à être autorisés à s'approvisionner de charbon
de terre (comme par le passé) à la mine de Littry et du Plessis'^^.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2282.
Les commissaires de la Commission de commerce et des appro-
visionnements remettent sur le bureau le tableau de leurs opéra-
tions journalières.
La séance est levée.
LuDOT, GiRAUD, R. LlNDET, ScELLIER, MoRISSON , GaRNIER, BoREL.
('' Gorrèzc. houille compriso dnns im certain nomliro
'*' Il y avait im {jrand . nombre de de communes dont deux, Moon et Airel,
Mi!n!-li!ire; rien ne permet de préciser sont dans le département de ia Manclie;
de quelle commune il s'agit. — le Plessis, Manche; concession de
''' Liltry : Calvados; centre d'cxploi- mine de houille comprise dans un certain
tation de la concession d'une mine de nombre de communes, dont le Plessis.
492 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [26 vend, an m]
YINGT-DEUXIÈME SÉANCE.
26 VENDÉMIAIRE AN III.
Le sextidi, vingt-sixième jour du mois de vendémiaire, troisième
année de la République française une et indivisible, le Comité de
commerce et des approvisionnements de la Convention nationale
s'est assemblé.
Présents : les citoyens R. Lindet, président; Giraud, secrétaire;
Rorel, Joubert, Garnier, Scellier, Ludot.
Le citoyen Giraud donne lecture du procès-verbal de la dernière
séance ; la rédaction en est adoptée.
Un membre demande que les appointements des citoyens Gau-
they et Richeret, chefs des bureaux du Comité, qui ont été fixés
dans sa séance du 17 vendémiaire, leur soient comptés à partir du
premier de ce mois; il observe, en outre, que la valeur des subsis-
tances et des choses nécessaires à l'entretien personnel ne permet
pas qu'un commis puisse se les procurer avec les modiques ap-
pointements qui ont été fixés pour les expéditionnaires; il ajoute
que tous ceux des autres Comités sont portés ad hoc. En consé
quence, il demande que les expéditionnaires du Comité soient
traités comme ceux des autres Comités et qu'il leur soit accordé
9,/ioo livres au lieu de 2,000 livres.
Le Comité adhère à ces demandes et arrête que sa délibération
sera envoyée au Comité d'inspection.
On donne lecture d'une lettre, datée du troisième jour des sans-
(îulotides, par laquelle le Comité des finances propose, pour
diminuer la dépense des bureaux de la Convention, de n'em-
ployer, pour enveloppes de lettres et paquets, que du papier
gris et de substituer, aux cachets en cire, une empreinte en
noir.
Le Comité adopte les vues d'économie proposées par cette lettre,
numérotée 2828.
La Commission de commerce remet sur le ])ureau le tableau de
ses opérations journalières et les diil'érents projets de rapports et
arrêtés dont voici l'indication :
1° I»apj)ort (numéroté ti'yoo) tendant à autoriser l'agent na-
tional du district de Montauban à porter au prix du ma.vwum par
terre les marchandises qui venaient ci-devant de Marseille à Monl-
auban par eau.
2" Rap|)orl (numi'roli' -.ijoh) tendant à faire dispenser les
•jG vend, an ml l)H COMMERCE ET AIMMl()\ ISIONNEMENTS.
^^i93
citoyens Michel frères, d'Orléans, de la loi du maximum sur les
jjonnets gasquels fabriqués dans leur manufacture*^'.
3" Rapport (numéroté ayoS) tendant à faire porter au tableau
du maximum le prix des étoffes des districts de Marvejols, Mende
et Saint-Chélv , à la mesure de l'aune de Paris,
h" Rapport (numéroté ayoG) tendant à accorder au citoyen
Trécourt, marchand de vins à Màcon, 112 livres prix du maximum,
|)()ur le transport des vins chalonnais mis en réquisition aux Car-
rières de Charenton pour le service des hospices militaires.
(îcs quatre rapports sont renvoyés à l'examen du citoyen Giraud.
[]\\ membre fait un rapport sur celui de la Commission des
revenus nationaux tendant à ce que le Comité prenne des mesures
contre un arrêté pris par le citoyen Régnier, inspecteur des côtes
maritimes de l'Ouest, arrêté qui, suivant le rapport de la Commis-
sion des revenus nationaux, porte atteinte à l'ordre existant dans
l'Administration des douanes nationales, et qui est pris sans pouvoir
comme sans raison.
Le rapporteur propose, en conséquence, le projet d'arrêté sui-
vant et le Comité en adopte les dispositions.
^Le Comité de commerce et des approvisionnements arrête qu'il
sera envoyé à la Commission du mouvement des armées de terre
copie de l'article 9 d'un arrêté pris à Granville le . . . thermidor
dernier par Régnier, se disant général de brigade chargé de
l'inspection des côtes depuis la Hougue jusqu'à Saint-Rrieuc, en-
semble de la lettre qu'il a écrite le i*"" du présent mois à l'agent
national de la commune de Carteret relativement au changement
qu'il voulait effectuer des préposés des douanes; que la Commis-
sion du mouvement des armées de terre sera invitée de défendre à
Régnier, conformément à la loi du 16 frimaire*-', de s'immiscer
dans le service des douanes et que ladite Commission sera tenue
de certifier le Comité de commerce de ses diligences en lui faisant
('' Les bonnets gasquets ou calottes
{jrecques (fez) étaient fabriqués surtout
à Orléans, l'aris, Conclom.
<-' Section II, art. 7 du décret du
ih frimaire an n sur le gouvernement
révolutionnaire : frL'application des me-
sures militaires appartient aux généraux
et autres agents attachés au, service des
armées; l'application des lois m'iitaires
appartient aux tribunaux militaires;
celle des lois relatives aux contributions,
aux manufactures, aux grandes routes,
aux canaux publics, à la surveillance des
domaines nationaux appartient aux ad-
ministrations de département...?' — ■
Section III, art. it) : «Il est expressé-
ment défendu à toute force armée,
([uelle que soit son institution ou sa dé-
nomination, et à tous chefs qui la com-
mandent, de fairo des actes qui appar-
liimnent exclusivement aux autorités
civiles constituées, même des visiter
domiciliaires, sans un ordre écrit et
émanant de ces autorités, lequel ordre
sera exécuté dans les formes prescrites
par les décrets, n
/lO/, PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [26 vend, an m]
parvenir copie de la lettre qu'elle écrira à Régnier et l'accusé de
réception que cet inspecteur devra en faire, v
On donne lecture d'une adresse (numérotée 2088) par laquelle
les administrateurs du district de Gliamplitte^'^ demandent, entre
autres choses, que la Commission de commerce et d'approvision-
nements ne cumule pas les réquisitions et ne demande pas à la fois
des grains et fourrages. Ces administrateurs demandent aussi que
le prix du transport soit augmenté.
Le Comité arrête que deux copies de cette adresse seront faites
pour être adressées, l'une à la Commission de commerce et appro-
visionnements et l'autre à la Commission des transports, afin que
chacune de ces Commissions rende compte de ce qui les concerne
au Comité auquel elles correspondent.
Un membre donne lecture d'un rapport (numéro 2707) de la
Commission des revenus nationaux, suivi d'un projet d'arrêté ten-
dant à suspendre la perception du droit de 20 p. 0/0 de la valeur,
ordonnée par la loi du 29 juillet 1791, sur les cotons en laine,
les laines non filées, les poils de chameau, de chèvre, ainsi que
sur la galle et la gomme *-'.
Il propose et le Comité adopte les dispositions du projet de
décret suivant :
K La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité de commerce et des approvisionnements, suspend jusqu'à
ce qu'il en soit autrement ordonné, la perception du droit de
20 p. 0/0 de la valeur, ordonnée par la loi du 29 juillet 1791, •'^ur
les rotons en laine, les laines non filées, les poils de chameau et
de chèvre, ainsi que sur la galle et la gomme ^^'. 35
On procède ensuite à la distribution au rapport et renvoi des
[)étilions et adresses dont l'analyse suit :
1° Adresse de la municipalité d'Arrou, au département d'Eure-
et-Loir, tendant à demander (|ue les marchés créés postérieure-
ment à 1789 dons les communes de plus de 2,000 âmes soient
conservés.
Cette adresse, numérotée 1/178, sur laquelle l'ancien Comité
^') Ilnulc-Saonc. de même ospèco que celles du Levant
W Le décret des 'ti-îU) jiiillel 1791 sans èlrc accompagnées du cerlificat
élail relalif a\i commerce du Levaul cl juNlificatif d'une aulrc ori[î'men. Le
de Barliarie; un rrélatw n° Il était an- colon du Levant eu laine, la laine du
ne\é au décret et comprenait nies mar- Levant et de Barbarie, le poil de clia-
diandises qui devront à toutes les en- uicau en laine, le poil de chevreau ou
trées du royaume, indéjtendamment des laines de chevron, le poil de chèvre lile,
droits du tarif jji'néral, un droit addi- la (jalle et la jfomme adrajjanle lijju-
tionuel de ao p. 100 de la valeur lors- raient à cet ttctatn.
qu'HIes seront du Levant si elles sont '^'' Décrété le a3 brumaire an m.
[•36 VEXD. AN m] DE COMMEIIGE ET APPUOVISIDN.NEME.NTS. A95
(Je commerce délibéra l'ajournement indéfini de la discussion le
8 frimaire deriii<n', est remise au citoyen Borel '■'.
2" Plaintes de la Société populaire de Golombières relative-
ment aux abus qui existent dans l'Adminislralion des subsis-
tances.
Observations du déparlement de la Côte-d'Or sur le même
objet.
Ces pièces, numérotées yaA 1, ont été remises au citoyen Scel-
lier.
3" Décret de la Convention nationale qui cbarge les Comités
d'examiner s'il convient de laisser des Commissions executives in-
termédiaires entre les Agences et la Convention ou s'il faut sup-
primer les diverses Agences qui ont été créées '-^
Renvoyé à l'examen du citoyen Scellier, sous le n"
2971
lx° Lettre des Commissaires des administrations civiles, police,
tribunaux, relative à un marché fait en 1791 entre l'administra-
tion du département des Landes et le citoven Laurens pour un
approvisionnement de 3 0,0 00 boisseaux de seigle.
Renvoyée au citoyen Giraud, sous le n° 228^.
5° Décret du 1 9 fructidor dernier qui renvoie au Comité de
commerce l'examen de la demande faite par le citoyen Le Cbapt
concernant les avances à faire aux artistes en exécution du décret
du 27 germinal dernier (article 2/1)^^^
Pétition du citoyen Le Chapt à l'effet de savoir si les Commis-
sions sont fondées à exiger un cautionnement des citoyens qui,
conformément aux dispositions de la loi du 27 germinal, sont dans
le cas d'obtenir des avances du Gouvernement.
Ces pièces, numérotées 2286, sont renvoyées au citoyen Borel.
6" Lettre du district de Vienne expositive des avantages qui
résulteraient, en faveur de ses administrés, du rapport du décret
<■' Le ly liriiiiiaire au m la Convi;n-
tion décréta qu'il serait établi un marché
dans la commune d'Arrou, district de
Dua-siir-Loir [Ghatoaiulim] cl que ce
marché serait fixé au quiutidi de chaque
décade
'^' A la séance du 1 3 frimaire an m
la Convention décida la création d'une
commission chargée de discuter l'orga-
nisation des commissions executives et
des agences.
'■^' L'article 2/1, ici visé, était ainsi
libellé : tfLe Comité de salut public en-
couragera par des indemnités et des ré-
compenses, les fabriques, Fexploilalion
des mines, les manufactures, le dessè-
chement des marais. Il protégera l'in-
dustrie, la confiance entre ceux qui
commercent; il fera des avances aux
négociants patriotes qui offriront des ap-
provisionnements au maxunuui. 11 don-
nera des ordres de garanties à ceux
qui amèneront des marchandises à Paris,
pour que les transports no soient pas
inquiétés-, il protégera la circulation des
rouliers dans Tintérieur et ne souffrira
pas qu'il soit porté atteinte à la bonne
foi publiqne.n
ZiOfi PROCES-VERBAUX DU COMITE [36 vend, an mj
(lu 9 germinal dernier qui sup)Drime les frais de transport des
marchandises et denrées dans l'étendue du district '^'.
Renvoyée au citoyen Ludot, sous le n" 23o5>.
7° Réflexions de la Société populaire de Dijon sur les abus qui
existent dans l'Administration des subsistances.
Remises au citoyen Scellier, sous le n" 2022.
8° Adresse par laquelle le citoyen Dupuis se plaint des entraves
que l'on éprouve pour l'exportation des objets de luxe.
Renvoyée à l'examen du citoyen Giraud. sous le n" 2825.
()" Lettre par laquelle le commissaire national du district de
Pamiers demande une interprétation des lois du G septembre et
29 du même mois 1790 afin de mettre le tribunal de ce district à
même de prononcer sur les diilicultés résultant de l'inexécution
d'un marché de cent setiers de blé, consenti entre le citoyen
Cancre, fournisseur des hôpitaux de l'armée des Pyrénées-Orien-
tales, et le citoyen Aslruct, juge de paix à Pamiers'"^'.
Remise au citoyen Ludot , sous le n" 2829.
10" Réclamation des citoyens Blanchard et Delmas, rafïineurs
de soufre à Marseille, contre l'ordre de la Commission de commerce
par lequel David, commissaire des poudres et salpêtres, est exclu-
sivement chargé du raffinage du soufre.
Même réclamation de la part des citoyens Chaussebeau et C%
de Marseille.
Ces pièces, numérotées 2 365, sont remises au citoyen Giraud.
1 1" Vues du citoyen Danton, de Tarbes, sur les moyens d'ap-
provisionner les communes.
Remises au citoyen Giraud, sous le n" 2880.
12" Lettre de l'agent national de la commune de Chalon-sur-
Saône à laquelle est jointe expédition d'un jugement rendu contre
Louis Royer, relativement au refus fait par celui-ci de déclarer
conformément à la loi le nombre de ses marchandises.
Renvoyée à l'examen du citoyen Rorel, sous le n" 2/1Ô1.
1.3" Pétition par laquelle le citoyen Lami demande si Brest,
lieu d'arrivage des marchandises des Iles, doit être considéré
"' Art. h du (lôcrel du 9 {jerminal pour aclials de {;rains, fourrages et
an II fixant le mode de payement des subsistances; — le décret du ag sep-
frais de transport des grains mis en loml)re 1798 était relalif au iiin.riiinnii
vente : rrll ne sera payé aucun frais de du prix des denrées et marrliandises
traiT^port aux cultivateurs pour Irans- de première nécessité,
porter leurs grains dans les chefs-lieux L'article 12 de ce dernier décret visait
de district ou de marcIié ou de dépôt, les différents marchés, connnissions ou
dans l'étendue de leur district. 71 arrliemenls faits ou domês |)ar le gou-
'•'' Le décret du (j septemhre 1793 vernement ou à son nom par ses
était relatif aux commissions données agents.
[liG vjEiVD. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. /i97
comme entrepôt, où elles sont en état de transit pour se rendre à
leur destination première.
Renvoyée au citoyen Sceiiier. sous le n" 2/162.
i/i° Réclamation du citoyen Antoine Struck, cultivateur à Lut-
terbach, département du Haut-Rhin, contre une décision de la
Commission de commerce dont l'exécution lui causerait une perte
réelle de /io,ooo livres; il s'agit de livraisons de blé faites dans
les magasins militaires de la République.
Renvoyée au citoyen Garnier, sous le n" ab 1 9.
1 5" Réclamation faite par le citoyen Demoux, du rembourse-
ment de la valeur d'un caisson de marchandises en rubans, incen-
diées le 1 3 pluviôse dernier au bureau des diligences de Lyon.
Renvoyée au citoyen Giraud, sous le n" 3 558.
1 6° Lettre du Comité de législation relativement à l'exécution
de la loi du 2 g [12] germinal concernant la nomination à faire, tous
les décadis en chaque commune, d'un citoyen pour remplir gra-
tuitement les fonctions de commissaire aux accaparements'^'.
Renvoyée au citoyen Giraud, sous le n" 2 566.
17" Adresse par laquelle la municipalité de Bucé(?) demande
si un marchand d'oeufs qui en possède trois cents dans une de ses
chambres doit être considéré comme accapareur.
Renvoyée au citoyen Giraud, sous le n" 2567.
18° Lettre de la Commission de commerce avec copie de la dé-
cision qu'elle a prise relativement au mode de payement d'une
fourniture d'habits de canonniers faite par des cilovens de Sedan
à un prix fort au-dessus du maximum.
Renvoyée au citoyen Giraud, sous le n" 2078.
1 9° Arrêté du Comité d'agriculture et des arts relatif à la de-
mande faite par le citoyen Daubenton à l'effet d'obtenir une auto-
risation pour vendre les laines de son troupeau de Montbard au-
dessus du |)rix fixé par la loi du maximum.
Remis au citoyen Giraud, sous le n" 2582.
20° Pétition par laquelle Ehernaule, manufacturier h Rouen,
demande la permission d'exporter en Suisse des siamoises brochées
sans être tenu d'importer en France en échange des objets de pre-
mière nécessité.
Remise au citoyen Borel, sous le n° 2598.
'•'■' Le décret est celui du 1 9 germinai parements sont supprimés ; les sections
an II — et non du aç) — interprétatif de Paris et les conseils généraux des com-
de celui du 26 juillet 179.3 sur les acra- munos des autres départements nomme-
parements; l'article xviii, visé dans lu ront dans leur sein, tous les décadis, un
lettre du Comité de législalion, était ou plusieurs de leurs membres pour eu
ainsi libellé: «Les commisi-aires aux acca- remplir gratuitement les l'onctions.-i
IV. 3-j
Z,98 PROCES-VERBAUX DU COMITE [26 vend, an m]
21° Pétition par laquelle Cofifin, commandant le navire améri-
ricain la Bectsy, demande mainlevée d'une saisie faite de ses mar-
chandises pour, par lui , n'avoir point rempli les formalités exigées
par la loi.
Renvoyée au citoyen Scellier, sous le n" 260/1.
22° Pétition des citoyens Pourtalès, de Neuchâtel en Suisse,
et domiciliés à Bourgoin, au département de l'Isère, tendant à
obtenir la permission de faire venir de Suisse les drogues et cou-
leurs nécessaires pour leur fabrique de toiles peintes.
Remise au citoyen Giraud. sous le n" 2681 his.
28" Lettre du citoyen Besson, représentant du peuple dans le
Jura, relative à la pénurie des subsistances et aux abus qui existent
dans leur distribution.
Renvoyée au citoyen Garnier, sous le n" 2 656.
2/1" Lettre de la Commission des revenus nationaux relative au
citoyen Wolbrett "^, adjudicataire de bois dans le district d'Hague-
nau.
Remise au citoyen Borel, sous le n" 2682.
2 5" Lettre par laquelle la Commission de commerce demande
une décision sur les questions présentées dans le rapport de la
commune d'Amiens relativement à l'exécution de la loi du 1 2 ger-
minal '"'.
Remise au citoyen Scellier, sous le n° 268/i.
26° Rapport de la Commission de commerce sur les réclama-
tions que font des cultivateurs employés au transport des grains mis
en réquisition.
Remis au citoyen Ludot, sous le n" 2 685.
27" Lettre de l'Agence du commerce intérieur et du maximum,
relative aux fournitures de vin faites aux agents de la République
par Grange, traiteur à Bordeaux.
Remise au citoyen Ludot, sous le n" 2688.
28" Pétition par laquelle le citoyen Rayon demande la faculté
de pouvoir disposer de seize caisses de thé qui lui appartiennent et
qui se trouvent à Lorient dans les magasins de la République. Ce
citoyen, Suisse de nation, demande l'exception en sa faveur qui est
accordée aux Suisses.
Renvoyée à la Commission de commerce (sous le n" 2 56i), pour
en rendre compte.
29° Les cultivateurs de Sillery et Taissy, district de Reims, se
f) Sans (loule pour Wolberl. interprélalif do celui du aG julliel 179^
'-' Décret des ia-i3 germinal an 11 visé ci-dessus.
[-36 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 499
plaignent des réquisitions dont ils sont surchargés et des difFicuités
qu'ils éjDrouvent pour se procurer les grains nécessaires à leurs
semailles et à leur nourriture,
Renvoyé à la Commission de commerce (sous le n" 2/i63), pour
en rendre compte.
3o° I.ettre par laquelle le district de Gondrecourt se plaint de
la conduite des citoyens de Toul, qui se sont distribué 7,000 quin-
taux de blé formant complément d'une réquisition destinée pour
l'armée de la Moselle.
Remise à la Commission de commerce (sous le n° 2875), pour
en rendre compte.
3 r Arrêté du district de Blairi, du i3 fructidor, relatif à l'ap-
provisionnement des marchés de Blain et de Nozay^^'.
Renvoyé à la Commission de commerce (sous le n" 9371), pour
en rendre compte.
32° Pétition des citoyens Royer et Confés, négociants à Va-
rennes, par laquelle ils demandent le payement des vins qu'ils
faisaient charger pour l'approvisionnement de Paris et qui, mis en
réquisition par le district de Thouars, ont été distribués aux auber-
gistes de cette dernière commune.
Renvoyée à la Commission de commerce (sous le n" 227^),
pour en rendre compte,
33° Pétition des fabricants de draps de Romorantin; ils de-
mandent une augmentation de taxe proportionnée aux avances
qu'exige la fabrication des draps, attendu que le maximum les
expose à des pertes considérables.
Renvoyée à la Commission de commerce (sous le n" 22/17), P^^'"
en faire un rapport.
3/1° Pétition par laquelle le citoyen Paupe demande la levée
de la réquisition mise sur le charbon de terre de la mine de
Littry(-).
Cette pétition contenant plusieurs autres réclamations est ren-
voyée à la Commission de commerce (sous le n" 2232), pour en
rendre compte.
35° Pétition par laquelle Busmann demande une autorisation
pour exporter des denrées flon prohibées afin de pouvoir en
échange faire introduire en France du bois merrain.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2626.
36° Pétition par laquelle Jean Narin demande un laissez-passer
afin de lui éviter les difficultés qu'il éprouve dans la conduite qu'il
('^ Loire-Inférieure. — '-' Calvados.
500 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [iG veno. an m]
est charw de faire, pour les hôpitaux militaires, de deux cents
pièces de vin de Mâcon.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2620.
3 -y" Pétition des citoyens Crignon et Sarason, négociants à
Orléans; ils demandent des sucres, cafés, poivres, etc., dont ils
ont besoin et qui se trouvent dans les magasins de Lorient.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 262/1.
38" Pétition du citoyen Casteleyn, négociant à Dunkercjue,
demande à être autorisé à exporter 20 milliers de tabac en carottes;
il offre soumission de faire importer en échange la valeur de cette
marchandise en objets de première nécessité.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 269/1.
09° Pétition par laquelle le département des Hautes-Alpes
demande du grain pour faire des semences et à être déchargé d'une
réquisition de 26,000 quintaux de cette denrée.
Renvoyée à !a Commission de commerce, sous le n" 2 585.
ào° La Société populaire de Vienne-la-Patriote se plaint de la
disette des grains et de fer pour la fabrication des outils aratoires.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n" 2575.
/il" Les citoyens Raux, Ralgueries et Longuiron demandent à
être autorisés à faire verser le plus tôt possible leur contingent en
sucre pour la consommation de Paris en prenant des acquits-à-
caution.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n" 2667.
Im" Lettre par laquelle le représentant du peuple Jagot de-
mande des subsistances pour et au nom du district de Nantua.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2 553.
/iS" Pétition des teinturiers de Montauban; ils demandent une
prompte refabricalion d'eau-fortc nécessaire pour leur usage.
Reiivové à la Commission de commerce, sous le n" 26/16.
kk" Lettre de la veuve Kievetorisson et C'", du Portmandar, en
Norvège, par laquelle elle récl;>me son navire sur lequel il y a
embargo à Rordeaux.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2629.
65" Pétition par laquelle Pierre Meslan demande le payement
de vingt-quatre bouttes et cinq barils et demi d'huile d'olive en-
levés lors de l'entrée de l'armée républicaine, de chez la veuve
Isnard, où ils étaient entreposés.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 262/1.
/iB" Pétition de quatre tanneurs de Ferrières *'', district de
(" Ferr'uTos-GAlinais : Loiret.
[a6 VEND. AN luj DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 501
Montargis, par laquelle ils demandent qu'il soit établi à Paris un
dépôt de cuirs verts pour, de là, être distribués à chaque tanneur
en proportion du travail qu'il faisait en 1790.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 252 9.
h']" Vues du citoyen Gay iVstier, négociant, sur le commerce
d'échange avec les pays neutres.
Renvoyées à la Commission de commerce, sous le n" 9 A 5 6.
48° Pétition du citoyen Pinot Belair; il demande qu'il lui soit
donné les moyens d'exécuter les ordres qu'il a reçus de différentes
maisons de commerce des départements pour l'approvisionnement
des armées de la République.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 9/i53.
69° Pétition par laquelle le citoyen Rorel, ancien armateur à
Bordeaux, demande à être autorisé à faire sortir des magasins de la
République 5o à 60 quintaux de tamarin pour les besoins de son
département.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" a/iBo.
Bo" Vues du citoyen Delavaque sur les moyens de procurer à
la République des clous et en faciliter la circulation dans l'inté-
rieur.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 9/108.
51" Mémoire par lequel les cito);^ens veuve David et fils, de
Morlaix, proposent d'importer des Etats-Unis un chargement de
grains et de lin en y exportant, en échange, des eaux-de-vie, du
vin et du sel.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n" 9/101.
69° Pétition par laquelle le citoyen Rutté, cultivateur à Montle-
vêque (?), réclame une somme de 6,8/19 1. 1 1 s. 6 qui lui est due
par l'Administration des subsistances de Paris et 3,ooo Hvres pour
indemnité des pertes que lui a fait éprouver un agent de cette
Administration.
Renvoyée à la Commission do commerce, sous le n° 2896.
53" Mémoire par lequel J.-B. Gindre demande la permission
d'exporter en Suisse des clous, des osiers, de la garance et des
vins., à la charge de rapporter, en retour, des cuirs, de l'acier, des
fromages, du sucre et du savon.
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n° 2 385.
5/1° Lettre du district de Sedan sur la pénurie des subsistances.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 9 383.
55° Compte rendu par le district de Reauvais de la quantité de
chiffons qu'il a mis à la disposition de la Commission de com-
merce.
502 PROCES-VERBAUX DU COMITE [-.(i vi^nd. an m]
Renvoyé à la Commission de commerce, sous le n" 23yo.
56° Adresse de la Société populaire de Bois-d'Oingt'^^, au nom
des citoyens de ce canton, tendant à être autorisée à s'approvi-
sionner de subsistances partout où elle pourra s'en procurer.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2 9 5o.
57° Lettre par laquelle le district de Valence annonce qu'il ne
peut pas satisfaire à une nouvelle réquisition de i 0,000 quintaux
de grains qui lui est faite pour le district des Thermopyles'^'.
Renvoyée à la Commisson de commerce, sous le n" 22/19.
58° Pétition du citoyen Antoine-Michel Brun tendant à obtenir
le remboursement d'une somme d'environ 2,000 livres pour
avances et frais d'expériences d'une machine propre à battre les
grains.
Renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n" 2702.
69° Pétition par laquelle la citoyenne Willaume propose d'éta-
blir une filature de lame, coton et chanvre où elle ferait des élèves,
notamment dans la classe des enfants orphelins et de ceux des
défenseurs de la Patrie.
Renvoyée au Comité d'agriculture et des arts, sous ie n" 2598.
60° Mémoire du citoyen Guillermoi, cultivateur à Lyon, indi-
catif de moyens propres à faire fleurir l'agriculture.
Renvoyé au Comité d'agriculture et des arts, sous le n" 208/1.
61° Lettre du district de Montagne-sur-Mer'^^ à laquelle est joint
un exemplaire de son arrêté sur le partage des biens communaux
situés dans son ressort.
Renvoyée au Comité d'agriculture et des arts , sous le n" 25 1 6.
62" Pétition par laquelle le citoyen Malozon demande qu'il soit
pris des mesures pour tirer des noix et noyaux le parti le plus utile
pour la République.
Renvoyée au Comité d'agriculture et des arts, sous le n° 2810.
63° Lettre des représentants du peuple près l'armée des Pyré-
nées-Occidentales relative aux richesses minérales dont cette
armée s'est emparée en Espagne et sur la nécessité d'utiliser des
fonderies en ce pays.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n"2 586.
64° Lettre du citoyen Bernard, mégissier, sur les moyens de
faire servir les cuirs que l'on croit usés.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n" 2 538.
65" Lettre du représentant du peuple près l'armée des Pyrénées-
(') Le Bois-d'Oin[jl : Rhône. — <-' Nom révolutionnaire de Saint-Marrellin : Isère.
— <') Nom révoluliumiaire do Montreuil-sur-Mer : Pas-de-Calais.
[oG VEND. AN ni] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 503
Orientales portant plainte contre un citoyen muni d'une commission
d'agent de la Commission de commerce et qui s'est fait remarquer
par son arrogance et son indécente liberté. Le représentant du
peuple demande que la conduite de cet agent soit examinée.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n" 261/1.
66" Lettre par laquelle les officiers municipau.x de Limoges
demandent s'ils peuvent autoriser les négociants, ci-devant ennoblis
[sic) par charges, à se rendre dans leurs communes pour y vaquer
à leurs aff'aires de commerce et si la loi du 27 germinal ne s'y
oppose pas'*^.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n° 9 565.
67° Mémoire du citoyen Paim par lequel il sollicite en sa fa-
veur une exception à la loi qui prohibe la fabrication des cuirs à
l'anglaise ^^'.
Renvoyé au Comité de salut public, sous le n" 2 538.
68° Pétition du citoyen Demeure, négociant; il réclame la levée
du scellé apposé sur trois caisses de marchandises qui ont été
confisquées comme propriété espagnole.
Renvoyée à la Commission des revenus nationaux (sous le
n" 2 563), pour avoir son avis.
69° Pétition par laquelle les marchands de bois déchireurs de
bateaux à l'ile des Cygnes demandent qu'il leur soit permis de
continuer leur commerce suspendu par les ordres de l'Agence de
Marine, qui vient de s'approprier tous les bateaux, bons et mau-
vais
(3)
Renvoyée au Comité des transports, sous le n° 2626.
70° Arrêté du district de Valenciennes relatif aux mines de
charbon et dont il demande l'approbation.
') Décret du 27 gprminal an n con-
cernanl la n-pression des conspiraleurs,
i'éloign^ment des nobles et la police
générnle art. 6 : «Aucun ex-noble,
aucun étranger des pays avec lesquels
la République est en guerre ne peut
habiter Paris, ni les places fortes, ni
les villes maritimes pendant la guerre.
Tout noble ou étranger dans le cas ci-
dessus qui y serait trouvé dans dix jours
est mis hors la loi.^ Cf. également les
art. 1 0 à 1 5 du même décret.
'^' C'est le 17 brumaire an m que
la Convention, sur le rapport du Comité
d'agriculture et des arts, rapporta l'ar-
ticle 3 du décret du i5 nivôse an 11
interdisant la fabrication des cuirs dite à
la manière anglaise. Voir notre tome III.
p. 822, séance du i*i brumaire.
(^) «Les difficultés de la remonte
avaient développé l'usage de vendre et
«déchirera à leur arrivée à Paris, les
bateaux-toues. . . les frais de remonte
égalaient le prix d'un bateau : les toues
coûtaient de 3oo à 5oo livres et elles
n'étaient construites que pour un seul
voyage; à leur arrivée à Paris, elles se
vendaient au moins 100 livres pièce;
or, on ne remontait pas, de Paris à
Roanne, à moins de 5oo livres et de
Paris aux rivières d'Auvergne à moins
de 5oon. (Letaconnodx, art. cité,
Rev. d'hisl. moderne, année 1908-1909,
p. 28Û-985.)
50Û PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ 1 26. vend, an m |
Renvoyé à la Commission des armes et poudres, sous le
n° 2618.'
7 1° Certificat de la municipalité de Tincques, au département
du Pas-de-Calais, qui atteste que l'Assemblée nationale a annexé
à cette commune les hameaux de Quitterville et de Villerets.
Renvoyé au Comité de division, sous le n" 25 1 5.
•72" Pétition par laquelle le citoyen Bazil, sergent d'un ba-
taillon de volontaires nationaux, demande la mainlevée d'une
saisie de grains faite chez son père dans le district d'Argentan.
Renvoyée au Comité de législation, sous le n" 2 5o3.
'78° Pétition par laquelle le citoyen Rois de la Tour réclame
une malle qu'il emportait en Suisse (sa patrie) et qui se trouve
retenue à Pontarher par les préposés des douanes.
Renvoyée (sous le n° 2/16/1) à la Commission des revenus na-
tionaux, pour en rendre compte.
■y/i" Adresse par laquelle le citoyen Belet fils demande une
interprétation des lois sur l'émigration et à être autorisé à rentrer
en France, conformément à la faveur accordée par ces lois aux
négociants.
Renvoyée au Comité de législation, sous le n" 2/160.
7.5° Pétition du citoyen Claude Tolozan, qui, mis en arresta-
tion, demande à être mis en liberté, afin de pouvoir, par son zèle
et ses soins, ramener le commerce et l'industrie dans la cité de
Lyon(').
Renvoyée au Comité de sijreté générale, sous le n" 2/107.
76° Adressesdes Sociétés populairesde Luhier et de Russey'-^;
elles se plaignent des vexations et des ditïicultés éprouvées par
leurs concitoyens lors du versement de leur contingent de four-
rages, grains, boulets dans les magasins de l'armée du Rhin.
Renvoyées à la Commission des transports, sous le n" aS/i/j.
77" Adresse du citoyen Pitout, chargé des approvisionnements
pour la commune de Paris; il se plaint de ce qu'à Coulommiers
on a vendu sa voiture, du beurre et des œufs qu'il destinait pour
Paris. Ce citoyen réclame ses propriétés.
Renvoyée à la Commission des administrations civiles, police et
tribunaux, sous le n" 2298.
78" Pétition du citoyen Riso Stamati tendant à ce qu'il soit
procédé au règlement définitif des fournitures de bois de construc-
<') Il doit y avoir une erreur de pré- du commerce, arrêté au Plessis-Picquet
uom; il s'agit sans doute, en eflel, de le .'5 frimaire an 11 et incarcéré à la
Jean-François Tolozan (né en 1729, prison de Port-Libre, rue de la Bourbe,
mort après Tan ix), ancien intendant ■'^ Donbs.
[a fi VKND. VN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 505
lion pour le port de Toulon, faites sous l'ancien gouvernement par
feu son frère, et que le payement des sommes qui se trouve-
ront dues à ses neveux, dont il est le tuteur, soit incessamment
effectué.
Renvoyée à la Commission de marine, sous le n" 2262, avec
invitation d'en rendre compte.
La séance est levée ^*\
SCELLIER, GiRAUD, R. LiNDET, GaRNIEU , BoRKL.
VINGT-TROISIEME SEANCE.
97 VENDÉMIAIRE AN III.
Le septidi, vingt-septième jour du mois de vendémiaire, troi-
sième année de la République française une et indivisible, le
Comité de commerce et des approvisionnements de la Convention
nationale s'est assemblé.
Présents : les citoyens Lindet, président; Giraud, secrétaire;
Bidault, Morisson, Garnier (de la Meuse), Borel, Ludot.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance. Le Comité en adopte la rédaction.
Su la proposition d'un membre, le Comité arrête que la Com-
mission de commerce et approvisionnements lui fera connaître de
quelle manière elle compte disposer des marchandises qui sont
dans les magasins de la Républicjue, provenant des prises et du
commerce extérieur, qui peuvent être propres à alimenter nos
manufactures.
Un membre rend compte du rapport de la Commission de com-
merce et des approvisionnements sur l'état de la manufacture de
draps établie à Orméa; sur les ouvriers qui refusent de travailler
si on ne les paye pas en numéraire et sur les avantages de sup-
primer cet établissement et de transporter dans l'intérieur les outils,
teintures et laines qui s'y trouvent. Le Comité, considérant que
cette affaire est de la compétence du Comité de salut public, qui
peut seul faire rentrer les effets de cette manufacture utiles à la
République ,
'"' Au feuillet du procès-verbal du Joubert, Garnier, Sceliier, Ludot^. Les
Comité est épingle un morceau de noms de ceux qui ont signé au procès-
papier sur lequel on lit : rnonis des verbal sont rayés; ceux de Joubert et
représentants qui doivent signer ce de Ludot, que le secrétaire ne put
verbal : R. Lindet, Giraud, Borel, faire signer, ne le sont pas.
50G PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-ay vend, an m]
Est d'avis de lui renvoyer toutes les pièces qui y sont relatives.
Ces pièces sont numérotées a/iia.
Sur la proposition d'un membre, le Comité nomme les citoyens
Garnier et Borel pour assister à la levée des scellés mis sur les
papiers du Comité de l'examen des marchés et de faire choix des
pièces qui sont de la compétence du Comité de commerce.
Un membre donne lecture du décret (numéroté 2715) de la
Convention nationale, du 28 vendémiaire, qui renvoie au Comité
de commerce la proposition faite par un membre de prendre des
mesures pour utiliser et répartir tous les objet de première néces-
sité qui sont emmagasinés à Paris ou dans le voisinage des ar-
mées'''.
Le Comité arrête qu'il sera écrit à ce sujet à la Commission de
commerce, afin qu'elle fasse connaître quels sont ces magasins; où
ils sont situés; quelle est la nature, la qualité et la quantité des
marchandises en magasin? enfin, quels sont les moyens qu'elle croit
les plus propres à remphr les vues qui ont provoqué le décret de
la Convention nationale.
On donne lecture d'une lettre du Comilé des inspecteurs de la
salle à laquelle se trouve joint l'extrait d'un arrêté relatif à la sur-
veillance que doivent avoir les garçons de bureau pour prévenir les
accidents qui pourraient survenir. Le Comité arrête qu'il sera fait
une copie de cet arrêté pour être affichée dans la pièce destinée
aux garçons de bureau.
La lettre du Comité d'inspection est numérotée 97 1 3.
Un membre soumet à la discussion une lettre de la commune de
Bucé(?) [numérotée 2667] qui lui est envoyée par le Comité
de législation.
Cette commune fait la question suivante :
«Un marchand qui vend en détail a dans une chambre qu'il
occupe sur sa boutique une certaine quantité d'oeufs, indépendam-
ment de celle exposée pour la vente; cette chambre, d'après les
articles 6 et 7 de la loi du 11 [12] germinal, peut-elle être con-
sidérée comme magasin? et les œufs qui s'y trouvent doivent-ils
être regardés comme accaparement^^^?5j
'') La proposilion avait été é|i[aloment marrliands en détail de déclarer et
renvoyée au Comité de Salut puMic. Le afficher les marchandises et denrées
texte du décrot est d'ailleurs reproduit renfermées dans leurs niafjasins. Pour
au Procès-verbal du Comité : Voir la lin les marchands en détail il était spécifié
de la séance. (art. 5) que cette déclaration nes'appli-
(') Il s'agit plutôt des articles 5 et G quait qu'aux mafjasins qu'ils possédaient
de la loi du 1 9 fferminal sur les accapa- ff en outre de l'atelier on boutique où
rements. Ces arlicles prescrivaient aux ils vendaient au détail».
[.J7 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. r)()7
La question disculée et examinée, le Comité pense que ce mar-
chand ne peut être, pour ce fait, regardé ni traité comme accapa-
reur et arrête que cet avis sera transmis à la municipalité de Bucé.
Un membre expose que les citoyens Blanchard et Delmas,
Chaussebeau et Compagnie, rallineurs de soufre à Marseille, ont
présenté une pétition pour se plaindre d'une mesure prise par la
Commission de commerce par suite de laquelle leurs établissements
se trouvent anéantis et le citoyen David, commissaire des poudres
et salpêtres, se trouve exclusivement chargé du ralïinage du soufre.
(Ces pétitions sont numérotées 2 365.)
Le Comité, avant de statuer, arrête que les pétitions des
citoyens Blanchard et Chaussebeau seront communiquées à la Com-
mission de commerce pour qu'elle réponde aux plaintes qui en
sont l'objet et, dans le cas où elles seraient vraies, qu'elle fasse con-
naître, au Comité, les raisons qui l'ont déterminée à prendre une
mesure exclusive.
Les Agents du commerce chargés des réquisitions de grains
font passer au Comité le mémoire qu'il leur avait demandé sur les
réclamations qui se sont élevées sur les réquisitions en grains faites
par la Commission de commerce l'année dernière et des observa-
tions tendant à faciliter celles à faire pendant le cours de cette
année.
Un membre fait un rapport sur la pétition (numérotée 9607)
des citoyens Besnard, Chevalier et Boulet, associés pour la manu-
facture nationale de toiles de Cholet établie au Mans'^l
Cette pétition a pour objet :
1" Une demande en approvisionnements de matières propres à
alimenter leur manufacture;
2° La suppression de l'intérêt des cinquante mille hvres avan-
cées par le représentant du peuple Garnier (de Saintes);
3° La demande d'une avance de deux cent mille livres pour
trois années sans intérêts, à la charge de donner caution;
h" Enfin, la confirmation de l'arrêté du représentant du peuple
Garnier (de Saintes), qui défend aux ouvriers de quitter cette manu-
lils et cotons cela forme roccupation au
moins de 600 individus. 'i (Enquête in-
dustrielle de l'an v, publiée dans le
Bulletin triinnslriel de la Commission des
documents économiques, année 1908.
n° 1-2, p. 200). — Le chiffre de
hci Vendéens indiqué en Tan v fait pen-
ser que beaucoup des ouvriers de la
Vendée avaient regagné leurs dépar-
tements d'origine à cette date.
(') «L'émigration do la \endée a fait
naître l'idée à plusieurs entrepreneurs
de profiter du séjour des ouvriers en ce
genre pour établir une manufacture de
machines façon Cholet, et ils ont eu
l'attention de faire instruire des ouvriers
du pays. Cet établissement se trouve
porté aujourd'hui à 200 métiers, parmi
lesquels on peut à peine compter ko ven-
déens, et non compris la filature dos
r,08 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [97 vend, an mj
facture avant d'en avoir prévenu les entrepreneurs six mois d'a-
vance.
Le Comité, après discussion, arrête le renvoi, pour ce qui con-
cerne la demande en approvisionnements de coton , huile et savon,
à la Commission de commerce et des approvisionnements et, pour
le surplus, au Comité de salut public, attendu qu'il s'agit de
statuer sur la nécessité de maintenir des mesures extraordinaires.
Un membre soumet à la discussion et fait connaître les motifs
de plusieurs arrêtés soumis au Comité par les Commissions de
commerce et des approvisionnements et des revenus nationaux. Le
Comité adopte les dispositions de ces arrêtés, dont le détail suit,
et arrête que le même membre est chargé de les communiquer au
Comité de salut public pour, conformément à la loi qui les motive,
obtenir son assentiment.
1° «Les Comités de salut public et de commerce et approvision-
nements ,
Considérant que, pour prévenir la fraude qui s'exerce sur les
droits d'entrée et de sortie, il est utile d'encourager par des récom-
penses les dénonciateurs.
Arrêtent que les dénonciateurs seront compris dans les états de
répartition pour un tiers à prendre sur les trois quarts attribués
aux préposés supérieurs et saisissants, w
Cet arrêté est numéroté aâ'yg''^
9° «Les Comités de salut public et de commerce et approvision-
nements réunis arrêtent que [pour] les soixante-douze pièces de vin
mises en réquisition aux Carrières de Charenton pour le service
des hospices militaires et qui ont pris la route de Chalon par terre,
il sera accordé au citoyen Trécourt les mêmes frais de transport
<[ue pour les vins chalonnais.
De plus, il lui sera tenu compte de douze livres pour les frais
de transport en raison de la distance des vignobles à Mâcon par
route de traverse, et de là à Chalon rivière montante et ce, confor-
mément à la loi du 6 ventôse sur les transports. i->
Cet arrêté est numéroté 2706.
3" Les Comités de salut public et de commerce et des approvi-
sionnements réunis arrêtent :
Art. 1"'. Les bonnets façon de Tunis, dits gasquels, fabriqués
dans la manufacture des citoyens Michel frères à Orléans, ne sont
point compris dans la loi du maximum.
^'^ Une expédition, signée des membres de saiut public, datée du 27 vendémiaire,
du Comité de commerce el du Comité est dans F" i557.
[a; VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 509
Art. 2. Les fournitures desdits bonnets faites jusqu'à ce jour
par les citoyens Michel frères à la Commission de commerce et
approvisionnements et qui n'ont point été soldées, seront payées
sur le pied de h à 1. 8 s. la douzaine.
Art. 3. Le prix des fournitures des gasquets qui pourraient être
faites à l'avenir à la Commission do commerce par la manufacture
des citoyens Michel sera réglé par experts dont un sera nommé
par la Commission et un par les fabricants.
Art. à. La Commission de commerce et approvisionnements de
la République est chargée de faire exécuter le présent arrêté et de
l'envoyer à l'agent national du district d'Orléans. »
Cet arrêté est numéroté 270/1,
li° « Les Comités de salut public et de commerce et approvision-
nements, arrêtent :
Que tous les ouvrages de la coutellerie de Châtellerault dans
lesquels on emploie l'ivoire, l'écaillé, la nacre et le bois des îles,
ne seront point compris dans le maximum général et seront ven-
dus de gré à gré; mais ils resteront soumis à la loi du 12 ger-
minal sur les accaparements.
La Commission de commerce est chargée de faire exécuter le
présent arrêté et de l'envoyer à tous les agents nationaux près les
districts, v
Cet arrêté est numéroté 9611.
5° ç^Les Comités de salut public et de commerce et approvi-
sionnements réunis arrêtent :
Art. 1*'. Le maximum des couvertures mises en réquisition
pour le service des armées de la République dans les fabriques de
Paris demeure fixé savoir :
1° Pour les couvertures de cavalerie de à pieds et demi de long
sur II de large pesant 3 livres , à 1 8 livres ;
2° Pour celles de campement à 6 pieds et demi de long sur 6
de large pesant 6 livres, à 33 livres;
3° Pour celles des hussards et des chasseurs de 7 pieds de long
sur 6 pieds et demi de large pesant de 7 livres, à 38 livres.
Art. 2. Les prix ci-dessus seront payés pour les fournitures
faites depuis le 9 fru'ctidor dernier, date de la réclamation des
fabricants de Paris.
Art. 3. Les règlements non abrogés, précédemment rendus
sur les fabriques de couvertures, continueront d'être exécutés.
510 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 vend, an m]
Art. k. La Commission de commerce est chargée de faire exé-
cuter le présent arrêté, w
Cet arrêté est numéroté 9597.
6° t^Les Comités de salut public et de commerce et approvision-
nements réunis arrêtent :
Art. 1". L'agent national près le district de Montauban est
autorisé, conformément à l'article 8 de la loi du 6 ventôse (i^, à
substituer, provisoirement et tant que durera l'impossibilité du
transport par eau, le prix du transport par terre de Marseille à
Montauban au prix du transport par eau.
Art. 2. Aussitôt que la navigation pourra être reprise facile-
ment et sans danger, l'agent national sera tenu de rétablir le prix
du transport par eau, qui sera alors seul ajouté au prix de produc-
tion ou de gratification des denrées et marchandises venant de
Marseille à Montauban.
Art. 3. La Commission de commerce est chargée de faire exé-
cuter le présent arrêté et de l'envoyer à l'agent national près le
district de Montauban. ri
Cet arrêté est numéroté 2 7 0 3 .
7" «Les Comités de salut public et de commerce et approvision-
nements réunis arrêtent :
Art. 1"'. Les prix des étoffes des districts de Marvejols, Mende
et Saint-Chély, portés au tableau général du maximum n° 6,
page 60, seront appliqués à la mesure de l'aune de Paris.
Art 2. La Commission de commerce et approvisionnements
est chargée de faire exécuter le présent arrêté et de l'envoyer aux
ajjents nationaux des districts de Marvejols, Mende et Saint-
Chély. »
Cet arrêté est numéroté 2705.
S*" « Les Comités de salut pubhc et de commerce réunis arrê -
tent :
Il sera accordé au citoyen François Postic, à titre d'indemnité,
cinq sols par livre des laines qu'il a importées en France et qui
ont été employées pour le service de la République.
(') «L'art. 8 du déciel du C» \cnlùso supporter que les frais do Iransport par
était ainsi ronru : Les a<;ents nationaux celte voie; ils pourront, seulement dans
(|i>s districts désigneront dans le tableau le cas d'impossibilité de transport pai'
ydii )naxiinuin\ les articles qui, pouvant eau, y substituer le prix du transport
leur parvenir par eau, ne devront parterre.»
[27 VEND. AN ni] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 511
Ce citoyen demeure autorise à exporter pour la valeur desdites
laines des marchandises surabondantes aux besoins de la Répu-
blique. »
Cet arrêté est numéroté 2/116.
Un membre fait un rapport sur celui de la Commission de com-
merce et approvision[iements (numéroté 2 3 6 2) et propose d'ad-
opter le projet d'arrêté suivant :
« Le Comité de commerce et approvisionnements arrête :
Art. 1". La Commission de commerce et des approvisionnements
est autorisée à se faire délivrer :
1° Par la Trésorerie nationale, un solitaire de 36 à ào grains
et à le faire monter de la manière qu'elle jugera la plus conve-
nable à sa destination;
2° Par la municipalité de Marseille une pièce de vaisselle du
prix de douze mille livres destinée dans le temps être offerte au
député de cette commune à l'Assemblée des notables.
Art. 2. Ces objets seront appliqués aux présents qu'il convient
de faire au Dey d'Alger.
Art. 3. Quant à ceux qu'il paraît utile d'offrir aux beys et
autres officiers de la Régence, attendu qu'ils seront d'une moindre
valeur, et qu'ils peuvent être achetés aisément sur les lieux, la
Commission est autorisée à s'en rapporter pour cet objet à la pru-
dence et à la discrétion de ses agents en Barbarie, v
Le Comité adopte cet arrêté et charge le rapporteur de le sou-
mettre à l'approbation du Comité de salut public.
On procède à la distribution et au renvoi des pétitions et
adresses dont l'analyse suit :
1" Lettre du district de Mende, département de la Lozère; il
demande que l'on rapporte la décision qui taxe les marchandises à
être vendues à la canne et non à l'aune.
Le Comité , sur cette lettre numérotée 2 6 1 3 , passe à l'ordre du
jour, motivé sur son arrêté relatif à la commune de Mende, pris
dans la séance de ce jour.
2° Adresse par laquelle plusieurs maisons faisant le commerce
de toiles et dentelles demandent, entre autres choses , que les achats
de toiles et dentelles faits dans la Belgique avant le 3 1 décembre
1 '7 9 1 , payables en florins, soient liquidés au pair de 1 1. 16 s. 9 d.
par florin.
Remise au citoyen Scellier, sous le n" 3 6 5 2 .
ô° Autorisation demandée par Senez, négociant à Villeneuve (?),
512 PROCES-VERBAUX DU COMITE [27 vead. an m]
pour acheter, dans les lieux de production, les marchandises de
première nécessité pour approvisionner son département.
Remise au citoyen Morisson, sous le n" 2679.
k" Pétition par laquelle Abraham Lefèvre-Lozeray, mercier à
Paris, demande le payement de 16,060 1. 1 1 s. 6 d., somme pour
laquelle il se dit lésé sur le montant de sa facture d'achat j)ar les
réquisitions mises sur ses toiles.
Remise au citoyen Rorel, sous le n" 2708.
Il" Pétition des marchands épiciers et fruitiers de la Section des
Gravilhers tendant, entre autres dispositions, à obtenir la suppres-
sion de la confiscation prononcée sur la saisie de beurre et d'œufs
par les commissaires de leur Section.
Remise au citoyen Bidault, sous le n" 2712.
6" Lettre par laquelle la Commission des administrations ci-
viles, police et tribunaux demande la solution de cette question :
t^Le propriétaire de grains est-il en contravention pour n'avoir
pas pris un acquit-à-caution dès le premier moment du départ
de son blé tant qu'il n'est pas sorti du territoire de la commune
oii il a été récolté?»
Cette lettre, numérotée 271 4, est renvoyée à l'examen du ci-
toyen Morisson.
7" Pétition par laquelle le citoyen Estivant, manufacturier do
colle forte à Givet, réclame des papiers enfermés sous les scellés
du Comité de l'examen des marchés.
Lettre du représentant du peuple Villetard, qui invite les mem-
bres du Comité des inspecteurs de la salle de l'appeler lors de la
levée des scellés apposés sur le ci-devant Comité de l'examen des
marchés.
Ces pièces, numérotées 2717, sont remises au citoyen Gar-
nier.
8" Lettre par laquelle le Comité de trésorerie nationale pro-
pose de punir le citoyen Lequesne, agent ci-devant administrateur
de l'habillement, pour avoir fait entrer dans un compte rendu à la
(Commission de commerce de diverses dépenses à sa charge mou-
lant à 6,79/1 1. 7 s. celle de 1,61 4 livres payée à des gendarmes
commis à sa garde personnelle.
Cette lettre, numérotée 2718, est remise au citoyen Garnier.
9" Les représentants du peuple composant le Comité de légis-
lation adressent à celui de commerce des observations tendant à
faire désigner la Commission à laquelle les départements doivent
adresser leurs comptes décadaires et leurs analyses mensuelles.
Ils l'invitent à leur faire part de son avis à cet égard.
[•27 VF.N!.. vMiil DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 513
Renvoyé à l'examen du citoyen Morisson, sous le n" 9719-
10" Lettre du citoyen Besson, voiturier par eau à Varennes;
il demande à être dispensé de la réquisition qu'on va mettre sur
les bateaux et bascules, attendu qu'il est l'approvisionneur de Paris
en denrées de première nécessité.
Renvoyée à la Commission des transports, sous le n° -3677.
1 1° Lettre de la municipalité d'Amiens et délibérations de
celle commune sur la nécessité et les avantages d'achever le perfec-
tionnement de la navigation de la Somme et de lui faire un nouveau
port.
Ces pièces, numérotées 2711, sont renvoyées au Comité des
travaux publics,
1 2° Lettre par laquelle le Comité révolutionnaire d'Amiens
dénonce le tribunal criminel de ce district pour avoir, sans le
concours du jury de jugement, absous le nommé La Rochelaine,
négociant à Amiens, qu'ils avaient fait incarcérer pour malver-
sations faites dans son commerce.
Renvoyée au Comité de législation, sous le n" 2671.
i3° Le citoyen Satuo demande une indemnité pour les ser-
vices qu'il a rendus à la République en lui communiquant ses
idées sur les assignats, sur la réquisition des chevaux de
luxe, etc.
Renvoyée au Comité des assignats, sous le n" 2 655.
1 k° Lettre par laquelle le citoyen Lepileur demande un passe-
port pour aller en Suisse échanger, contre des marchandises de
luxe de nos fabriques, des outils propres à l'usage des manufactures
et fabriques.
Renvoyée au Comité de salut public, sous le n° 3710.
1 5° Observations du citoyen Corminirax sur les achats d'huile
qu'il a faits pour la confection de 20,000 casques.
Renvoyées à la Commission de commerce, sous le n" 2720.
16° Réquisition demandée par la veuve Cannet et C'% de
200 pièces de tricot sur le district de Breteuil''^ et de 6, 5 00 aunes
Aumale sur les districts de Grandvilliers et Aumale *^l
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2676.
17° Adresse par laquelle la municipalité de Figanières ^^^
demande qu'il soit pris des mesures pour assurer les subsistances
dont elle a besoin.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2678.
'"' Breleuil-sur-Noye : Oise. — - Grandvilliers : Oise. — Aumale : Seine-lafc-
rieure. LV aumale» est un tissu de laine cardée. — '^' Var.
5U PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 vend, an m]
1 8° Lettre par laquelle les citoyens Terret et Rosari, marchands
à Lvon, réclament une quantité de marchandises qui ont été
enlevées de chez B^auni et C'% par l'agence nationale.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2709.
10° Lettre du district de Caen relative aux approvisionnements
des halles de son ressort.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2668.
20° Lettre du directeur de l'hôpital militaire de Hem ^^\ à
laquelle est joint un état des communes auxquelles il a fait de
vaines invitations de fournir le beurre et les œufs qui lui sont
nécessaires.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2666.
21" Lettre par laquelle la municipalité de Poitiers demande
qu'il soit délivré au citoyen Meier et Q\ de Lorient, 1,000 livres
de coton pour alimenter la filature de l'hôpital de Poitiers.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2666.
22° Lettre du district du Puy rehitive à la diiîiculté qu'il
éprouve pour remplir la réquisition de 6,000 quintaux de grains,
dont la Commission de commerce l'a grevé.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2668.
28° Lettre par laquelle la municipalité de Broyé (?) demande à
être déchargée de la réquisition de 600 quintaux de blé qui lui
est faite pour Paris.
Renvoyée h la Commission de commerce, sous le n° 2662.
2/»" Loltre par laquelle le district de Vienne demande que la
ré(|uisiti()n de 5o,ooo quintaux de paille, faite par la Commission
de commerce, soit réduite au tiers.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2660).
2 5° Adresse par laquelle les citoyens Aubert et Echallier
demandent la répartition des vieux linges déposés dans les districts
du ressort du département de la Côte-d'Or.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2 65/«.
Un membre donne lecture d'un décret du 28 de ce mois, dont
voici la teneur :
«A la suite du décret qui ordonne des mesures pour répartir,
dans l'intérieur, les objets de première nécessité qui se trouvent
en dépôt dans les ports de la llépubli(|ue, un membre propose de
prendre aussi des mesures pour utiliser et répartir tous les objets
de première nécessité qui sont emmagasinés à Paris et dans le
voisinage des armées.
'■' Soimnc.
[•^7 VEND. AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 515
«Celte proposition est renvoyée aux Comités réunis de salut
public et de commerce et des approvisionnements. )i
Le Comité, pour satisfaire aux dispositions de ce décret, numéroté
9-715, arrête qu'il sera écrit à la Commission de commerce afin
d'obtenir les états de situation d'objets y désignés.
La séance est levée.
BOREL, GaRNIER, R. LiNDET, BiDAULT, ScKLLIEK , LuDOT,
GiRAUD.
VINGT-QUATRIEME SEANCE.
90 VENDEMIAIRE AN III.
Leoctidi, vingt-huitième jour du mois de vendémiaire, troisième
année de la République française une et indivisible, le Comité
de commerce et des approvisionnements de la Convention nationale
s'est assemblé.
Présents : les citoyens R. Lindel, président; Giraud, secrétaire;
Morisson, Scellier, Bidault.
La séance s'ouvre par la lecture, faite par le secrétaire, du
procès-verbal de la dernière séance. Le Comité en adopte la
rédaction.
Un membre fait un rapport sur la lettre, numérotée 2-71/1, par
laquelle la Commission des administrations civiles, police et tri-
bunaux demande s'il est nécessaire de prendre un acquit-à-caution
pour transporter les blés d'un propriétaire, récoltés sur une com-
mune où il ne llxe pas sa résidence, dans celle où il est domicilié.
Sur la proposition du rapporteur, le Comité arrête qu'il sera
écrit à la Commission des administrations civiles, police et tri-
bunaux, conformément à la loi du 2 h vendémiaire, qui n'exige
pas d'acquits-à-caution ''^
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
écrit au Comité de législation, en réponse à sa lettre numérotée
'') Décret du ai vendémiaire an m,
qui annule les jugements rendus à
raison de transport sans acquit-à-
caulion des grains appartenant à dos
piopriétaires ou reçus pour prix de
travaux. Ce décret avait été rendu sur
un rapport du Comité de législation;
ce rapport lui-même avait été fait à la
suite de la réception d'une letlre do la
(lommission des administrations civiles,
police et tribunaux, dans laquelle elle
exposait que trois moissonneurs do la
commune d'Ingrande s'étaient plaints de
ce que, retournant chez eux après la
moisson et emmenant trois quintaux de
grains qui étaient le prix de leur travail,
leurs grains, la voitm'c et les chevaux
qui les transportaient avaient été confis-
qués sous le prétexte qu'ils n'avaient
point d'acquit-à-caution. Un grand
nombre de plaintes avaient étt' déjà
portées sur le même objet.
33.
516 PROGÈS-VERBADX DU COMITÉ [^8 vpm). an m]
^710. que les mesures qui lui ont été proposées par cette loi
sont adoptées.
Un membre (ait un rapport sur une lettre (numérotée 9678)
de la Commission de commerce, relative au mode de payement,
pris par cette Commission, sur les fournitures d'habits faites par
les citoyens Absous fds, Deltombe et Dauvergne, de Sedan, à un
prix au-dessus du maximum.
Le rapporteur propose et le Comité adopte l'arrêté suivant.
«Le Comité de commerce et des approvisionnements arrête :
Que les citoyens Absous fils, Deltombe et Dauvergne seront
payés, pour les habits qu'ils ont confectionnés jusqu'au 20 frimaire,
suivant le prix de l'adjudication et, pour le surplus, suivant la taxe
du maximum, conformément à l'arrêté du Comité de salut public
du 7 frimaire dernier; arrête, en outre, qu'il ne leur sera pas fait
déduction du cinquième sur le défaut de livraison dans le temps
prescrit, attendu qu'il paraît, par des certificats, que ce défaut n'a
pas dépendu des fournisseurs. 75
Un membre fait un rapport sur une lettre (numérotée 228/1)
de la Commission des administrations civiles, police et tribunaux,
relative au marché conclu, le 28 novembre 1791, entre l'Admi-
nistration du département des Landes et le citoyen Laurens, pour
un approvisionnement de 3 0,0 00 boisseaux de seigle, moyennant
quoi il fut avancé à ce dernier une somme de i5o,ooo livres.
Le rappoi'teur expose que, par un article du marché, l'adjudi-
cataire se réservait d'être indemnisé de ses pertes. Celui-ci prétend
en avoir éprouvé et le département est d'un avis contraire. La
difficulté consiste dans le refus, fait par Laurens, de rendre les
1 5 0,0 00 livres qui lui sont demandées.
Le Comité, après discussion, pense que l'examen de cette affaire
est de la compétence des tribunaux et arrête qu'il sera écrit, en
conséquence, à la Commission des administrations civiles, police
et tribunaux, et que les pièces y relatives lui seront renvoyées.
Un membre expose que le Comité d'agriculture et des arts a
lait passer au Comité un rapport de la Commission d'agriculture
avec invitation de le prendre en considération, comme pouvant
coopérer à l'amélioration de l'agriculture et à encourager les
citoyens qui voudront se livrer à ces utiles spéculations.
Voici l'objet de ce rapport :
«Le citoyen Daubenton, savant recommandable, est propriétaire
d'un troupeau de race espagnole. C'est lui qui, dès 1 76(1 , a cherché
à naturaliser cette espèce précieuse et en enrichir notre' territoire.
11 y a consacré ses connaissances. Des produits de ce troupeau,
[a8 VEND. a:< m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 517
on fabrique des draps de luxe et superfins; cependant, l'Admi-
nistration du district de Semur a fixé le maximum de ces laines
au même prix que celles du pays. Le citoyen Daubonton demande
que ses lames ne soient point assujetties au maximum.
Le rapporteur observe que les encouragements et la protection
dus au progrès de l'agriculture et surtout au perfectionnement des
races de bestiaux sollicitent non seulement en faveur du pétition-
naire, mais encore en faveur des autres citoyens qui peuvent être
dans la même position; il demande que les dispositions de l'arrêté
du Comité de salut public du 1 9 messidor dernier, relatives aux
laines provenant du troupeau de Rambouillet, soient non seu-
lement étendues aux laines du citoyen Daubenton, mais aussi à
tous les citoyens qui, comme lui, élèvent et entretiennent des
troupeaux de race étrangère qu'ils se procurent à grands frais et
dont la nourriture et l'entretien est plus dispendieux et demande
plus de
som
(1)
Après cet exposé, le rapporteur propose d'adopter les dispo-
sitions de l'arrêté suivant :
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, convaincu
qu'un de ses principaux devoirs est d'employer tous les moyens à
favoriser tout ce qui peut procurer une haute prospérité aux manu-
factures et au commerce; croyant qu'un de ces moyens est d'en-
courager la production des laines de belle race étrangère, arrête
que le Comité de salut public sera invité de concourir avec lui à
l'extension, à tous les citoyens propriétaires de brebis espagnoles
ou anglaises, des dispositions de son arrêté du 19 messidor, relatif
au troupeau de Rambouillet. 5?
Le Comité, après discussion, adopte, sauf rédaction, les dispo-
sitions de cet arrêté.
Un membre fait un rapport sur la pétition (numérotée aysîi)
par laquelle les citoyens iMauduit et fferfort, négociants à Lisieux,
demandent à être payés conformément au prix convenu au marché
fait entre eux et le district de Lisieux, pour raison des marchan-
dises qu'ils ont fournies pour l'habillement des troupes de la pre-
mière réquisition.
Le rapporteur propose et le Comité adopte les dispositions de
l'arrêté suivant :
«Le Comité, après avoir entendu le rapport sur la réclamation
des citoyens Mauduit et Herfort, de Lisieux, tendant :
1° A demander que la somme dont ils sollicitent le paye-
('' Cet arrêté sera publié au supplé- salut public; voir l'introduction du
ment du Recueil des Actes du Comité Je tome XVIIl do ce Recueil, p xîh.
518 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [a 8 vend, an inj
ment ne puisse être assujettie à une réduction sur le pied du
maximum;
2° A obtenir du directoire du district de Lisieux le rembour-
sement de celte somme montant à /i,i82 1. Zi s. , restant de plus
forte somme, due pour marchandise par eux livrée, le 6 brumaire
dernier, pour l'habillement des citoyens de la première réquisition,
conformément aux factures remises le même jour à l'Adminis-
tration ;
Considérant que l'accord réciproque qui a existé entre les parties
de délivrer et de recevoir, comme effectivement cela a eu lieu à
l'époque du 6 brumaire, les marchandises et les factures qui
avaient été, le 27 septembre (vieux style) l'objet des soumissions
et déclarations des fournisseurs, est une preuve non équivoque
que le district a statué sur ces fournitures bien avant le 3o fri-
maire ;
Considérant, en un mot, que les arrêtés du Comité de salut
public des 3 et 7 frimaire, sur lesquels le district de Lisieux se
fonde pour exiger la réduction des /i,i82 1. /i s. sur le pied du
maximum, ordonnent impérativement que, sous aucun prétexte, on
ne dérogera à ce qui a été statué jusqu'au 3 frimaire pour diffé-
rentes espèces de fournitures ^^', arrête :
Que les citoyens Mauduit et Herfort seront payés, par le direc-
toire du district de Lisieux, de la somme de /»,i82 1. à s. restant
de plus forte somme à eux due, conformément aux factures livrées
à cette administration le G brumaire.
Arrête, en outre, qu'extrait du présent sera délivré à la Com-
mission de commerce, qui demeure chargée de veiller à son
exécution. •)i
On procède au renvoi des adresses et pétitions dont l'analyse
suit :
1" Observations du district de Fresnay sur la loi du 1 G bru-
L'arrèlé du 3 frimaire an 11 était
ainsi conçu : ^toutes marchandises
fournies pour riiabiliemcnt, équipement
et campement des troupes, en consé-
quence do soumissions qui auront été
passées pour io comple de la République
antérieurement à la loi du maximum et
doni les livraisons auront été effectuées
à l'époque du uo brumaire dernier,
seront payées conformément aux clauses
d(?6dites soumissions; les livraisons faites
|)Ostérieuremenl audit :>o brumaire ne
pourront sous aucun prétexte, être
payées que sur le pied fixé en exécution
de la loi du ma.rimum ; il n'est nullement
déro[fé par le présent arrêté à ce qui a
été statué jusqu'à ce jour pour dilTérenles
espèces de ces fourni tures?i. — (Recueil
des Actes du Comité de salut public,
tome VIII, p. 6^7); — des fournisseurs
adressèr(Mil des réclamations contre le
délai du ao brumaire; le Comité du
Salut public tenant comple de ces ré-
clamations, le prorogea , par l'arrêté du
7 frimaire, au 20 frimaire (Recueil des
Actes. . . lome IX, p. 3).
[28 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 519
maire qui oblige los fermiers des domaines nationaux invendus à
payer leurs loyers en nature '".
Renvoyées à la Commission de commerce (sous le n° 2/i85)
pour qu'elle se concerte avec la Commission des revenus nationaux
sur les moyens de statuer sur les observations du district de
Fresnay.
2° Pétition par laquelle les citoyens Feuvre et Levraud exposent
que la contribution foncière devait se payer en grains; mais qu'Us
furent autorisés par le Département-Vengé '-^ à la payer en fèves.
Ils envoyèrent vingt-un tonneaux de cette denrée à Luçon, où
elles furent estimées au-dessous du maximum, ce qui leur fit
perdre 9 5 7 1. 2 s. /i d.; ils demandent que le citoyen Jagot, agent
de la marine de Rochefort, leur rembourse cette somme.
Celte pétition, numérotée 2/1 70, est renvoyée à la Commission
de commerce, pour vérifier.
3° Adresse par laquelle le citoyen Philippe Hermain demande
la levée de la réquisition mise à Bordeaux sur dix milliers de café
qu'il avait achetés pour l'approvisionnement de Paris.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2-723.
à° Adresse par laquelle le citoyen Obry, marchand épicier en
gros, demande la levée de la réquisition mise à Bordeaux sur
cinquante pièces d'eau-de-vie et autres objets, qu'il destinait à
l'approvisionnement de Paris.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2722.
5" Pétition par laquelle les citoyens Balguerie, Trentiiitart et
Lougairon, propriétaires ou consignataires des sucres de l'Ile de
France arrivés par le convoi entré dans le port de Lorient le
22 pluviôse dernier, exposent que, le sucre revenant à 322 1. 10 s.
le quintal, il n'est pas possible qu'ils le débitent au prix fixé par
l'agent national du district d'Hennebont, sans éprouver des pertes
considérables.
Ils demandent un maximum qui fasse moins de tort à leur
fortune.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2699.
6° Pétition par laquelle le citoyen Joseph Bordaz, marchand à
Beaurepaire >^\ demande à être autorisé de faire apprêter à Vienne
C' Le décret visé par te district de le-Vicomte ou Fresnay - sur - Sarthe :
Fresnay portail que les baux des biens Sartlie.
nationaux produisant dis grains, du (" Nom révolutionnaire du déparle-
foin ou des légumes à pousse seraient ment de la Vendée,
désormais payés en nature. ''^ Sans doute Beaurepaire d'Isère :
Il s'agit sans doute, de Fresnay- Isère.
520 PKOCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [a8 vknu. a.mii J
2 00 aunes de grosse ratine, pour satisfaire au besoin de ses con-
citoyens, et qu'en outre elles soient dispensées de toute réqui-
sition.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2660.
n" Adresse par laquelle l'agent national du district de Mont-
béliard demande des subsistances pour ses administrés.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 26/19.
8° Lettre du citoyen Boulouche, épicier à Nantes; il demande
à être compris dans la répartition qui doit être faite à Lorient,
pour la quantité de vingt sacs de poivre, pour la consommation
journalière de son commerce.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2660.
if Adresse des citoyens Desmadières et Ravot, d'Orléans, ten-
dant à ce qu'il leur soit accordé le charbon de terre qui leur est
nécessaire pour leur rafîineric.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2689.
1 0° Lettre par laquelle la Société populaire de Gray ^'^ demande
que les versements de subsistances se fassent à l'armée du Rhin,
à fur et mesure de ses besoins.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 1^637.
1 1° Lettre de la Société de Brutus-VilUers ^^', à laquelle est
jointe copie d'une délibération relative aux cidres du Calvados qui
sont destinés à être convertis en eaux-de-vie, au préjudice de la
commune de Rouen, du Havre-Marat et communes environ-
nantes.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° aGSo.
19° Pétition par laquelle Martin d'Hennet, tailleur d'habits,
demande à être occupé dfins l'Administration de l'habillement.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2622.
1 3" Pétition par laquelle les citoyens Zannevat fils et L'Enfumé
demandent qu'il leur soit déhvré trois milliers de coton à Lorient,
pour alimenter différentes fabriques situées dans les communes
environnant leur domicile.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2619.
i lx° Adresse par laquelle le district de Troyes demande qu'il
lui soit accordé une réquisition de 0,000 quintaux de grains par
décade.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2617.
>" Lettre du district de Pont-Audemer'^^, à laquelle se trouve
1.)
'" Haule-Saôiie. — •'-■ Nom révolutionnaire de MontiviUiers : Selne-Inlérieurc.
— W Eure.
[28 vE.Nu. ^.N luj DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 521
joint le double état de situation du magasin militaire de leur
district.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2616.
1 6° Pétition par laquelle les citoyens Bonneville et C'% d'Au-
benas, demandent qu'il leur soit délivré, au Havre-Marat, vingt-
cinq quintaux de coton de Saint-Domingue, pour alimenter leurs
ateliers.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" -2606.
l 'j" Adresse du district de Chauny ^''; il demande la suppression
de la réquisition de grains faite dans leur canton, afin d'éviter,
disent-ils, la pénurie de comestibles qui les menace.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" ^^99.
18° Lettre par laquelle le citoyen Cambronne-Huel demande
que l'indigo, la potasse et autres objets venant de l'étranger ne
soient point maximes.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/189.
1 9" Lettre par laquelle le directeur de l'hospice militaire de la
Fraternité de Fécamp se plaint de ce que la municipalité de ce
lieu refuse de lui fournir 6 milliers de suif en branche , pour le
service de l'hospice.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/188.
20" Autorisation demandée par les citoyens Flisch et C'% de
Bordeaux, à l'effet de faire des achats en safran gâtinais, pour être
envoyés en Suisse.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/169.
21° Demande de subsistances faite parla Société populaire de
Preignac, département du Bec-d'Ambès ^'^K
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/168.
22° Demande de subsistances faite par la Société populaire
d'Anzème, département de la Creuse.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/16 5.
28° Lettre par laquelle le Comité de surveillance d'Exmes '^^ se
plaint de la pénurie des subsistances et demande qu'il leur en soit
accordé.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n'' 2/1/12.
ah" Lettre du juge du canton de Saint-Just ^'^ expositive que
les habitants de cette commune, éprouvant la disette de coton dont
la filature les occupai,t ci-devant, se trouvent maintenant dans la
plus grande misère résultant de leur inactivité.
('' Aisne. — '^' Nom révolutionnaire du département de la Gironde , du 1 a bru-
maire an II au i5 germinal an m. — W Orn;'. — '*' Saiiit-Just-en-Chaussée :
Ois.'.
522 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [q8 vend, an m]
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2/1/10.
26° Réclamations de plusieurs cultivateurs de la commune
d'Albert '^' contre la disproportion qui existe dans les répartitions
des charges de l'Etat. Ces citoyens demandent, en outre, à être
déchargés des fournitures de grains qui leur sont deman-
dées.
Renvoyées à la Commission de commerce, sous le n" 2/188.
26° Pétition par laquelle le citoyen Trousson, maître de la
verrerie à bouteilles au Vivier, au district de Chaunai [Chauny] '2',
demande des subsistances pour ahmenter les ouvriers occupés à sa
verrerie.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/182.
27° Adresse par laquelle la municipalité de Colombey'-*' demande
à être dispensée de fournir des grains à celle de Nancy, attendu
qu'elle n'en possède pas une quantité suffisante pour sa propre
consommation.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/181.
28° Adresse par laquelle la municipalité de Dieppe demande
une autorisation pour faciliter l'arrivée des denrées et marchandises
que les négociants de cette commune trouvent à acheter dans
plusieurs villes de commerce.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n° 2/128.
29" Lettre par laquelle l'agent national provisoire du Havre-
Marat demande que cette commune soit approvisionnée en cidre,
attendu que l'égoïsme le faisant convertir en eau-de-vie, les
citoyens se trouvent privés d'une boisson reconnue de première
nécessité.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 2/1 9 7.
80" Adresse par laquelle les fabricants de fil retors des com-
munes de Lille et Railleul demandent le maintien de l'arrêté du
2 floréal qui excepte de la loi du maximum toutes les fabriques
dont le prix de la main-d'œuvre surpasse beaucoup celui de la ma-
tière première''''.
Renvoyée à la Commission de commerce, sous le n" 272/1 , pour
avoir son avis.
Somme. sous la dénomination de batistes, linons,
<^' Sur la verrerie du Vivier près de mousselines, yazes, dentelles de lil et
Foicmbray, voir Bonnassiedx el Lelong, de soie, soies et soieries, étaient exceptés
Pnici's-verbaux du Bureau du commerce. de maximum, et devaient tMre vendus
W Colombey-les-Belles : Meurlbe. de (rré à gré tout en restant soumis à la
(^' En réalité, aux tenues de l'arrêté loi du 6 ventôse sur les accaparements.
(lu •! Iloréal an ii. les arliclos connus Beniril des Actes. . . t. XII, p. "-yo.).
[o8 VEND. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 523
3i° PcHilion par laquelle le citoyen Rcmilly, de Versailles,
demande qu'un discret suspende provisoirement la fabrication des
cuirs à l'orge et qui ordonne qu'ils ne seront tannés qu'à la
gisée(?).
Renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n° 96A8.
82" Pétition par laquelle les citoyens Pons père et fds, mar-
chands à Soulan au département de TAriège, demandent à jouir des
secours accordés par le décret du '7 germinal on faveur des Français
expulsés des pays étrangers'''.
Renvoyée au Comité des secours, sous le n" 2/1 3 6.
33° Idées du citoyen Décampsneren sur les arts et mé-
tiers.
Renvoyées au Comité d'agriculture, sous le n" 2/186.
34° Lettre de la municipalité de Nozeroy'^^ relative à l'inexécu-
tion de la loi du maximum, sur le transport des fourrages.
Renvoyée à la Commission des transports, sous le n° 2682.
35° Moyens proposés par la commune de Caudebec pour faire
fleurir l'agriculture.
Renvoyés au Comité d'agriculture, sous le n° 2/167.
36° Lettre par laquelle le citoyen Gencel, inventeur d'une ma-
chine propre au feutrage, demande un emplacement sous les
charniers Enstache pour y établir et mettre cette machine en
activité.
Renvoyée au Comité d'agriculture, sous le n° 2/1/17.
37° Pétition du citoyen Barbier tendant à obtenir le payement
des fournitures par lui faites à différentes administrations, telles
que celle des contributions pubhques, Thôpital militaire du Gros
Caillou , etc.
Renvoyée au Comité des finances, sous le n° 2/487.
38° Vues de la Société populaire de Dieppe sur la pêche du
poisson.
Renvoyées au Comité de marine, sous le n° 2/180.
3 9° Jugement du tribunal de poHce correctionnelle de Vendôme
sur une vente de savon faite publiquement et à un prix au delà de
celui du maximum.
Remis au citoyen Morisson, sous le n° 2621.
/io° Lettre de l'envoyé de la République de Mulhausen; il de-
''^ Par le décret du i3 7 germinal provisoires aux citoyens français expulses
an II la Trésorerie nationale était invitée ou réfugiés des pays étrangers et qui
à tenir à la disposition du Ministre de avaient été forcés d'y abandonner leurs
rintérieur une somme de cent mille propriétés,
livres pour (^tro distribuée en secours "' Jura.
52/1 PROCES-VERBAUX DU COMITE [28 vend, aïs m]
mande le passage libre de tout Français sur son territoire pour y
suivre son commerce.
Arrêtés du Comité de salut public ^u\ règlent cette affaire.
Ces pièces sont numérotées 2781 ^^K
ài° Adresse du canton de Villers-Bocage'^^ relative aux moyens
de conserver les subsistances et de s'en procurer.
Remise au citoyen Giraud, sous le n" 26/16.
Zia" Pétition par laquelle la Société populaire de Mormant^^'
demande l'établissement d'un marché dans cette commune.
Renvoyée au citoyen Borel, sous le n° 26/10.
/i3" Pétition par laquelle la Société populaire de Rosay [?]
demande, entre autres choses, la formation d'un grenier d'abon-
dance dans son arrondissement.
Renvoyée au citoyen Giraud. sous le n° 26/1/».
kli" Vues sur les moyens d'éviter la perte des grains et procurer
des approvisionnements à toutes les communes, par le citoyen
Gastine.
Renvoyées au citoyen Giraud, sous le n° 2 6 A3.
àb" Adresse par laquelle le citoyen Le Tellier dénonce l'inexé-
cution de la loi du maximum sur les grains
Remise au citoyen Giraud, sous le n° 26/12.
/j6° Réflexions du district de Franciade'*^ sur la proposition
faite d'établir des marchés dans son arrondissement.
Remises au citoyen Rorel, sous le n° 2628.
h']" Copie d'un jugement adressé par le président du tribunal
de commerce du Port-Brieuc ^^K
Le tribunal soumet une question relative à ce jugement pro-
noncé entre les citoyens Rouxel, capitaine de navire, et le citoyen
INéprou, négociant.
Renvoyée au citoyen Morisson, sous le n° 2629.
/i8° Lettre du district d'Ervy'*^' portant dénonciation contre la
municipalité de ce lieu. La dénonciation est motivée sur ce que
cette municipalité a fait distribuer du savon au delà du prix du
maximum.
Remise an citoyen Morisson. sous le n" 2/18/1.
A 9° Pétition par laquelle les préposés des douanes de Marseille
") Arrêtés du 6 germinal au 11 (^) Seine-et-Marne.
{Recueil de» Actes. . . t. XII, p. 18a), W Nom révolutionnaire de S'-Denis :
a 3 prairial an 11 (supplément) et Seioe.
13 messidor an 11 {Rectipil de» Actes, (^) Nom révolutionnaire de Saint-
t. XIV, p. 61 6). Brieuc.
<'' Villers-iiocage-Calvados : Galvado';. '" Anh
[ 0.8 VEND. vMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 525
demandent une augmentation de traitement, vu ia cherté des
objets de première nécessité.
Remise au citoyen Giraud, sous le n" a/iS/i.
50" Pétition par laquelle Paul Nérac père réclame des tapis-
series de laine, etc., mises en réquisition par les représentants du
peuple dans les Pyrénées-Orientales.
Remise au citoyen Garnier. sous le n" 2/t/i6.
51" Adresse par laquelle les citoyens Genoux Prachée père et
fils demandent à être payés d'une somme de i 2,1 'y 5 1. 5 s. 3 d. ,
montant des fournitures par eux faites pour l'habillement et équi-
pement de l'armée du Rhin.
Remise au citoyen Scellier. sous le n" -ihkk.
52" Vues du citoyen Chanterelle sur les moyens à adopter
pour donner au commerce l'énergie qui lui convient.
Remises au citoyen Scellier, sous le n" 2/i()3.
53° Lettre par laquelle l'agent national près le département de
Paris observe que les bois de chauffage, destinés pour la consom-
mation de ce département, peuvent être arrêtés dans leur route
sous différents prétextes; il demande qu'il soit pris des mesures
pour faciliter les arrivages.
Remise au citoyen Ridault, sous le n" 261 5.
54" Réflexions du citoyen Feumor sur le commerce du
citoyen Garnier sur le casernement des troupes.
Renvoyées aux Commissions auxquelles elles ont rapport, les
premières, sous le n° 2 G 4 7, et les secondes, sous le n" 2618.
Le Président lève la séance.
R. LiNDET, MoRISSON, GiRAUD, RiDAULT, ScELLIER.
VINGT-CINQUIEME SEANCE.
1" BRDMAIRE AN lU.
Le primidi, premier jour du mois [de] brumaire, 3"" année de la
République française une et indivisible, le Comité de commerce et
des approvisionnements de la Convention nationale s'est as-
semblé.
La séance est ouverte par le rapport que fait un membre sur la
pétition des fabricants des couvertures dans la commune de
Lisieux , qui demandent une augmentation sur le maximum établi
sur cet article qui a été mis en réquisition par la Commission de
526 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [T' brum. an mj
commerce et des approvisionnements. Le Comité, après discussion,
arrête :
Art, 1". Le maximum des couvertures qui se fabriquent à
Lisieux demeure provisoirement fixé, savoir :
Pour les grandes blanches, à dix-sept livres (la pièce
prise en fabrique), ci 17 1. // s. // d.
Pour les moyennes blanches, à quinze livres, ci i5 // //
Pour les grandes brunes , à six livres treize sols trois de-
niers 6 i3 3
Pour les moyennes brunes, à ([uatre livres six sols neuf de-
niers h 6 9
Et les peliles, pour cheval, à trois livres six sols neuf de-
niers 3 6 9
Art. 2. Les couvertures mises en réquisition au mois de ger-
minal dernier, livrées et à livrer pour le compte de la République
par les fabricants de Lisieux, leur seront payées aux prix déterminés
par l'article 1".
Art. 3. Les règlements non abrogés sur les fabriques seront
exactement observés.
Art. h. L'agent national près le district de Lisieux maintiendra
l'exécution desdits règlements.
Art. 5. La Commission de commerce est cbargée de l'exécution
du présent arrêté et de l'envoi tant à l'agent national près le
district de Lisieux qu'à tous les agents nationaux près les dis-
tricts.
Un membre observe qne Joubert , commissaire nommé avec
Scellier pour prendre des renseignements sur les agents et
employés de la Commission de commerce et des subsistances étant
en commission, il est nécessaire qu'il soit remplacé. Le Comité
nomme Bidault, l'un de ses membres.
L'on procède au dépouillement des pétitions : l'on renvoie aux
Commissions celles qui les regardent, et celles qui regardent le
Comité sont distribuées aux divers membres, pour en faire les rap-
ports, ainsi qu'il suif :
Adresse de la coiiiiiiunc de Beauvais par laquelle le Conseil
général cherche à se disculper du blâme que le district de Beauvais
voulait attirer sur elle relativement aux marchés.
Remise au citoyen Borcl, sous le n" ;:!y8o.
iMémoirc du citoyen lluy, cultivateur, district de Mont-Ferme,
[i" BRtM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 527
département de l'Ain ^^\ dans lequel il fait le tableau de la situation
déplorable où se trouvent les laboureurs par la loi du maximum
qui ne pèse que sur eux, tandis que le vigneron et les artisans
s'enrichissent en l'éludant sans cesse.
Remis au citoyen Ludot, sous le n° 2770.
Lettre du citoyen nommé Blanchard dans laquelle il expose ses
vues sur le commerce intérieur et étranger.
Remise au citoyen Giraud, numéro 2765.
Pétition de la Société républicaine de Saint-Nazaire , district
de Guérande, tendant à obtenir l'établissement d'un marché ou
d'un petit magasin d'abondance d'environ deux à trois tonneaux de
grains pour la subsistance des indigents et non propriétaires, qui
sont en fort grand nombre dans le canton.
Remise au citoyen Borel, sous le n" 2760.
Adresse de la commune de Blangy, district de Neufchâtel,
département de la Seine-Inférieure, dans laquelle elle se plaint de
l'abus des réquisitions chez les tanneurs, lesquelles ruinent le fabri-
cant pour n'être utiles qu'au requérant.
Remise au citoyen Giraud, sous le n" 27417.
Adresse dans laquelle la Société populaire de Seine-la-Mon-
tagne, département de la Côte-d'Or''^^ communique ses réflexions
sur la réquisition des cochons.
Remise au citoyen Scellier, sous le n" 27^6.
Pétition faite par les préposés des douanes, de l'inspection de
Cette, pour obtenir l'augmentation de leurs appointements.
Remise au citoyen Giraud, sous le if ^'jh^.
Pétition de la Société populaire de la Canourgue, district de
Marvejols, département de la Lozère, dans laquelle on demande
de maximer les draps à l'aune de Paris et non à la canne, ainsi que
l'a fait l'agent national.
Le Comité a réglé cette affaire au désir des pétitionnaires et
suivant l'arrêté du 2 7 vendémiaire dernier.
Les citoyens La Combe et Garrigon, négociants du Havre, sont
admis à la séance; ils déclarent que dans leur commune, tous les
vins sont en réquisition ; ils se plaignent de ce qu'on ne peut
trouver de bâtiments pour faire arriver les vins qui sont à Bordeaux
et qui se perdent. Ils font d'autres déclarations très importantes
et qui prouvent que la plus grande négligence règne de la part de
la Commission des subsistances.
'" Nom révolutionnaire de Saint-Rambert : Ain. - -' Ou : Scine-ca-\Iontagne ,
nom révolutionnaire de Sainl-Seine'rAbbaye : Cote-d'Or.
528 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i" hrum. amii]
Le Comité invite ces deux citoyens à donner tous ces renseigne-
ments par écrit.
La séance est levée.
LuDOT, Bidault, Giraud, R. Lindet, Garnier (de la
Meuse), ScELLIER, BOREL.
VINGT-SIXIEME SEANCE.
9 BRUMAIRE AN HI.
Le duodi, deuxième jour du mois de brumaire, 3* année de la
République française une et indivisible, le Comité de commerce et
des approvisionnements de la Convention nationale s'est assemblé.
La séance est ouverte par la lecture des procès-verbaux du
28 vendémiaire et de celui du 9 [i*'] brumaire dont la rédaction
est adoptée.
Un membre donne lecture de deux projets de lettres : l'une, au
Comité de législation, et l'autre, à la Commission des administra-
tions civiles, police et tribunaux, ont été adoptées ainsi qu'il suit :
Aux Représentants composant le Comité de législation :
Citoyens collègues.
Le Comité fie commerce et approvisionnements pense ainsi que vous qu'il
y aura de très grands inconvénients à obliger les administrateurs de départe-
ment, d'envoyer à chacune des deux Commissions administratives les comptes
décadaires exigés par la loi du l'i frimaire, section 9, article 7.
Il croit également que, pour remplir le vœu de la loi, il suffit que les
administrations de département adressent tous les dix jours à la Commission
seule des administrations civiles, police et tribunaux le compte en bloc de
leurs opéi-ations, à la charge par cette Commision de répartir aux autres
Commissions les portions de travail qui les concernent, et à la charge par les
départements d'envoyer les comptes décadaires en feuilles détachées sur
chaque matière administrative.
Si cette mesure est adoptée par nos collègues composant les autres Co-
mités de la Convention , la réunion de leurs réponses aura pour le Comité de
législation la même valeur qu'un arrêté pris en commun , et dans ce cas le
Comité de h'gislation pourrait se chai'ger encore d'en prévenir les diverses
Commissions pour qu'elles correspondissent pour ces objets avec la Com-
mission des administrations civiles.
Aux Citoyens composant la Commission des administrations civiles :
Citoyens,
La Convention nationale n'a point eu l'intention d'assujettir à la formalité
de racquit-à-raution les cultivateurs et propriétaires, à raison du transport
des grains qu'ils se partagent après la nVolte. et qu'ils conduisenl dans leurs
domiciles; elle l'a déclaré en plusicui-s circonstances et notamment \n\v le
décret du 96 vendémiaiie dernier.
■?. BlU iM. AN III
DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 529
Ainsi, les peines portées par l'article 6 de la loi du ii septembre 1798
(vieux style) ne sont point applicables au citoyen dont il est question dans
voire lettre du ... vendémiaire, et à l'occasion duquel vous avez été' consultés
par le juge de paix du canton de la Française, district de Montauban.
Un membre rend compte de l'adresse présentée par la commune
d'Arrou qui sollicite le rétablissement d'un marché dont elle
jouissait précédemment.
Le rapporteur présente l'utilité et les avantages de ce marché
pour la commune d'Arrou et celles environnantes; il propose et le
Comité arrête que le rétablissement de ce marché sera soumis à
l'approbation de la Convention '''.
Un membre donne lecture d'un rapport sur les réclamations des
intéressés aux fonderies de Romilly, présentement en activité pour
le service de la Marine.
Ils font, entre autres demandes, celle d'échanger contre les
cuivres neufs envoyés dans les fonderies de canons des matières de
cloches converties en bronze.
Le Comité pense que cette demande n'est pas de sa compétence
et arrête de la renvoyer à la Commission des armes.
Un membre fait un rapport sur la pétition du citoyen Nairac
qui réclame des tapisseries, selles et brides qui lui ont été en-
levées par voie de réquisition d'après un ordre des représentants
du peuple, Pinet et Cavaignac, commissaires dans le département
des Pyrénées-Orientales, et qui dépérissent dans les magasins de
Marmande où elles ont été déposées
Le rapporteur conclut au renvoi de la pétition à la Commission
de commerce.
Le renvoi est adopté.
Le Comité arrête, en outre, que la Commission demandera com-
munication de l'arrêté des représentants Pinet et Cavaignac et
qu'elle donnera son avis sur la question de savoir si les objets
réclamés par le pétitionnaire sont de quelque utilité au service
public et s'il ne conviendrait pas de les lui rendre, vu que le
payement n'en a pas été fait et qu'ils dépérissent dans un des ma-
gasins de la République.
Sur la proposition d'un membre, il a été arrêté que le Comité
de salut public serait invité à prendre un arrêté pour alTranchir dr
la réquisition les voitures et chevaux des Suisses qui apporteront des
marchandises en France, et assurer le retour en Suisse de ces
chevaux et voitures.
^'' Voir le Procès-vpi-bal de In (lonventinn du 19 Iininiaire an m, p. 8/i. —
Arrou : Eure-et-Loir.
IV. ok
530
PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ
AN m]
Le Comité arrête qu'il sera présenté à la Convention un projet
de décret tendant à affranchir de la récpiisition les grains venant
de l'étranger, afin d'encourager l'importation de cette denrée de
première nécessité.
Un membre soumet à l'examen du Comité un rapport de la
Commission de commerce sur le prix à fixer pour les toiles à
voiles et donne lecture d'un projet d'arrêté dont les bases et les
principes ont été approuvés. La rédaction de l'arrêté, sauf la pré-
sentation au Comité de salut public , a été adoptée ainsi qu'il suit :
«Les Comités de salut public et de commerce et approvisionne-
ments réunis arrêtent :
Art. 1". A compter du i" vendémiaire de la 2* année répu-
blicaine, le prix des toiles à voiles demeure fixé pour toutes les
manufactures de la République occupées de cette fabrication, sui-
vant le tableau annexé au présent arrêté *'\
('' Voici le tableau annexé au Procès-verbal manuscrit du Comité :
LARGEUR ET DIMENSIONS DES TOILES A VOILES.
POIDS
D'UNE AINE
PRIX
0
-a P
DÉNOMINATIONS
0
c
NOMBRE
GROSSEUR
pour être
de
bonne recette
•iOUVEAUX
K -X
OSitb'bs.
S
DES FILS DE TRIME.
DES FILS DE TRiHIv.
ayant
"
a
te
5
les
autres qualités
accorder.
ai
requises.
1
Toiles à 3 fils.
i,/ioo à i,5oo
Egale à celle
29 à ai
41
7 ^•
1" qualité
d'un peu plus
de 6 fils de
cliaînes ré-
^ unis.
2
Toiles à 3 fils,
9' qualité.
21
i,5oo à 1,600
Egale à celle
do G.
90 à 91
h
3
3
Toiles à a fils,
1" qualité.
91
1,100 à 1,9 00
Un peu plus
de II.
1 8 à 19
h
0
4
Toiles à a fils,
3' qualité.
91
1,200 à i,3oo
Environ h. . . .
17a 1 (S
3
17
5
Mêles double..
21
900 à 1,000
Environ de 1 \.
16 à 17
3
i5
6
Idem , simple
fort.
21
1,000 à 1,100
Égaie à la
chaîne.
1 3 à 1 A
3
8
7
Idem, léf[Pr. . .
24
1,100 à 1 ,200
Idem
11 à 1 a
3
8
8
A bonnoltes. . .
26
1,000 à 1,100
Idem
10 à 1 1
3
9
Doublafje fort. .
9/1
900 à 960
Environ 2 fils
de chaîne.
1 /i à 1 :>
Q
18
10
Toiles après
l'arc. Il fils.
p./l
1,000 à 1,1 00
1 8 à 1 9
a
18
['2 liRLM. AN m] DE COMMERCE ET AI>PR0V1SI0NNEMENTS. 531
Art. 2. Cette fixation n'aura lieu que pour les fournitures qui
ont été faites à la République pendant le cours de la dernière
seconde année.
Art. 3. La Commission de commerce et approvisionnements
est chargée de régler le payement desdites fournitures , lequel sera
fait à Paris sans retenue des quatre deniers pour livre.
Art. /i. Les frais et risques de transport seront à la charge de
la Répubhque,
Art. 5. La Commission de commerce et approvisionnements se
procurera incessamment tous les renseignements propres à as-
seoir les prix qui devront être alloués aux fabricants de toiles à
voiles pendant la 3^ année répubUcaine; et cependant, provisoi-
rement, les fournitures qui seront faites par les fabricants pen-
dant ladite année seront payées, à titre d'acompte, sur les prix
réglés par le tableau ci-annexé jusqu'au règlement définitif.
Art. 6. La Commission tiendra la main à la stricte exécution
des anciens règlements non abrogés qui ont été rendus concernant
cette importante fabrication, et, à cet effet, les agents nationaux
et maritimes demeurent chargés, sous leur responsabilité, de lui
dénoncer les infractions qui pourront se commettre, v
On passe à la lecture d'un travail de la Commission de com-
merce et des approvisionnements tendant à provoquer le rapport
des articles 1 3 et 1 4 du décret du 2 3 août 1793 relatif aux sub-
sistances^^'.
Plusieurs membres font saisir les inconvénients qui résultent
de l'exécution des dispositions des articles précités ; ils proposent
et le Comité arrête qu'il sera fait à la Convention un rapport sur
cet objet.
On procède au dépouillement des pétitions remises sur le bu-
reau. Les unes sont renvoyées aux membres, pour en faire le rap-
port, et les autres aux Comités et Commissions qui doivent en
connaître.
La Commission de commerce rend compte de ses opérations et
remet sur le bureau les rapports suivants :
1° La question de savoir si les tanneurs qui vendent des cuirs
en détail, soit en vertu de réquisition des autorités constituées, soit
'" Il s'agit du décret du a3 août xui); — les propriétaires fermiers et
relatif à la réquisition; les fermiers et possesseurs de grains devaient payer en
régisseurs des biens nationaux devaient nature les contributions arriérées, même
verser en nature, dans le chef-lieu du les deux tiers de relies de 1790 ''art.
district, le produit de ces biens (art. i\\\
532 PROCES-VERBAUX DU COMITE [o bu m. an m]
autrement, sont fondés à percevoir les lo p. loo de bénéfice que
la loi accorde aux marchands en détail ;
2° Sur la confection d'un million de paires de sabots pour
l'usage des troupes de la République ;
3° Sur l'autorisation à accorder au citoyen Hacq pour l'appro-
visionnement en vins et eaux-de-vie pour la commune de Calais;
h" Sur les peines à infliger pour assurer le service et l'acquit
des réquisitions ;
5° Et sur la réclamation du citoyen David Souter, tanneur à
Ghoisy-sur-Seine.
La séance est levée.
GARNiER(de la Meuse), Bokel, Giraud, Bidault, Ludoï,
SCELLIER, R. LiNDET.
VINGT-SEPTIÈME SÉANCE.
7 BRUMAIRE AN III.
Le septidi, sept brumaire, l'an trois delà République française,
le Comité de commerce et des approvisionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président ; Giraud, secrétaire.
Le Président annonce que la séance est ouverte.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal du 7 [2] brumaire.
La rédaction en est adoptée.
Le Comité, invité à se rendre au Comité de salut public pour y
conférer sur des affaires communes aux deux Comités, arrête qu'il
s'y rendra à g heures.
La Commission de commerce présente au Comité le tableau de
ses opérations et lui soumet les rapports suivants :
1° Sur la demande de la citoyenne Saint-Germain Draley ])our
le payement de soixante-trois feuillettes de vin mises en réquisi-
tion aux Carrières de Charenton ;
2° Sur i'augmentîition de dix pour cent qu'il convient d'accor-
der aux aubergistes qui vendent des fourrages en détail;
3" Sur le supplément de payement réclamé par les citoyens
Rossigneux père et fils, fermiers de la forge de Pesmes''^;
/i" Sur la demande des citoyens Legendre et Martin, tanneurs
à Ponl-Audemer;
^'' HHutL'-Snniic.
1
[7 BRiM. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMEiNTS. 533
5° Sur la fixation du prix des eaux-de-vie dans les deux Cha-
rentes'^^ ;
6° Sur le payement sollicité par les citoyens Poissons et De-
loucbes pour fournitures de viande aux troupes en cantonnement
à Beaufort ;
7° Sur la réclamation du citoyen Brisset pour fournitures de
viande aux Invalides ;
8° Sur les moyens de faciliter l'évacuation , dans la Belgique,
des dépôts considérables d'ardoises qui existent à Fumay.
Les Commissaires des revenus nationaux sont introduits ; ils
remettent sur le bureau les rapports suivants :
1° Sur l'arrestation d'une voiture au poste de Blagnv'^^
9° Sur la demande du citoyen Lichtenberger pour obtenir la
permission d'exporter des feuilles d'or et d'argent battu ;
3" Sur la saisie de vingt -trois mille neuf cent quatre-vingt-dix-
sept livres, sur les difficultés qui ont eu lieu à l'occasion de la ré-
partition de la partie accordée aux saisissants ;
h" Sur le mode qu'il convient d'adopter pour répartir le pro-
duit des saisies revenant aux saisissants ;
5° Sur les subsistances qu'il est urgent de procurer aux employés
des douanes pour assurer le service dans cette partie d'adminis-
tration.
La séance est levée.
Garnier (de la Meuse), Borel, Giraud, Bidault, Ludot,
ScELLIER, R. LiNDET.
VINGT-HUITIEME SEANCE.
9 BRUMAIRE AN HI.
Le nonidi, neuf brumaire , l'an trois de la République française
une et indivisible, le Comité de commerce et des approvisionne-
ments s'est assemblé.
R. Lindel, président; Giraud, secrétaire.
Le séance est ouverte par l'examen du rapport sur la réclama-
tion de la citoyenne Saint-Germain Draley, qui demande que des
^'' Sur le maximum des eaux-de-vie Bulletin de la Commission des documents
dans la région charentaise en vende- économiques. (Année 1908, n°' i-a,
niiaire-brumaire an m , on consultera une p. 2 1 2 et suiv. )
note publiée par M. P. Garon dans le '^^ Ardennes.
53Z, PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [9 brlm. an m]
vins de 1791? première qualité et mis en réquisition aux Carrières
de Charenton, lui soient payés, non sur le pied du maximum,
mais suivant les factures et avec le bénéfice que la loi accorde.
Le rapporteur donne lecture d'un projet d'arrêté qui a été
adopté ainsi qu'il suit :
«Le Comité, après avoir entendu le rapport de la Commission
(le commerce, arrête :
Que les soixante-trois futailles de vin rouge, cru d'Auxerre,
récolte de 1791, appartenant à la citoyenne Saint-Germain Draley
et mises en réquisition aux Carrières de Charenton, le 19 messi-
dor dernier, n*étant point comprises au tableau général du maxi-
mum, lui seront payées sur le montant de ses factures, dont elle
justifiera légalement en ajoutant au prix principalles frais de cou-
lage, transport et bénéfices déterminés par la loi;
Que la Commission sera chargée de l'exécution du présent ar-
rêté, lorsqu'il aura reçu l'approbation du Comité de salut pubhc. w
Un membre rappelle la pétition du citoyen Charbonnier, gar-
çon de bureau. Ce citoyen expose que la cherté des objets de con-
sommation rend ses appointements insuffisants et demande à être
traité comme les garçons de bureau des autres Comités, ([ui, sui-
vant un certificat du citoyen Vacquer, ont, sur leurs représenta-
lions, obtenu une augmentation.
Le Comité, convaincu de la justice de la réclamation, arrête
que les appointements du citoyen Charbonnier, son garçon de
bureau , seront portés à seize cents livres au lieu de douze cents
livres qui lui ont été payées jusqu'à ce jour et que cette augmen-
tation aura heu à partir du premier vendémiaire.
On passe au rapport de la Commission de commerce tendant à
changer la fixation du prix des fers-blancs et noirs dans le district
de Darney, département des Vosges.
Le rapporteur donne lecture d'un projet d'arrêté que le Comité
a adopté ainsi qu'il suit :
«Le Comité, après avoir entendu le rapport de la Commission
de commerce et approvisionnements, arrête :
«Art. l'^ Les prix auxquels les fers-blancs et noirs du district
de Darney, département des Vosges, ont été portés dans le tableau
général du maximum, demeurent annulés.
«Art. 2. Conformément à l'arrêté du Comité de salut public
du 8 thermidor dernier (*', ces prix seront rétablis audit tableau
(') lifrur,! ,lr, AcU'S . . . , l. XV, J). /|/ia.
[9 BRUM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 535
en prenant pour base ceux de 1790, augmentés du tiers, ainsi qu'il
suit :
FER-BLANC.
Le baril de trois cents feuilles de douze pouces sur neuf,
pesant viiigt-ciuq livres, marqué S. le baril, cent vingt
livres 1 20 1. // s. // d.
Idem, X pesant cent cinquante livres, cent vingt-six livres
treize sols quatre deniers 196 1 3 4
Idem, XX pesant cent soixante-el-quinze livres, cent
trente-trois livres six sols huit deniers i33 6 8
Idem, XXX pesant deux cents livres, cent quarante
livres 1 io // //
Idem, XXXX pesant deux cent vingt-cinq livres, cent
quarante-six livres treize sols quatre deniers 166 i3 4
Idem, XXXXX de quinze pouces sur onze pouces et demi
pesant trois cents livres, deux cent cinquante-trois livres
six sols huit deniers 253 6 8
FER NOIR,
Le baril de trois cents feuilles de douze pouces sur neuf,
marqué SS. pesant cent cinquante livres, quatre-vingt-
deux livres treize sols quatre deniers 8a i3 4
Le baril marqué SS. pesant cent soixante et quinze
livres, quatre-vingt-neuf livres six sols huit deniers 89 6 8
Idrm, le baril de treize pouces sur dix SS. pesant deux
cent quinze livres , cent vingt livres 120 // //
Idem, le baril de quatorze pouces sur dix SS. pesant
deux cent vingt-cinq, cent vingt-deux livres treize sols
quatre deniers 102 i3 4
Idem, SS. pesant deux cent cinquante livres, cent vingt-
neuf livres six sols huit deniers. 129 6 8
Idem, le baril SSS. de quinze pouces sur onze et demi,
pesant trois cents livres, cent soixante et dix-huit livres
treize sols quatre deniers 178 1 3 4
La Commission est chargée de l'exécution du présent arrêté et
de l'envoyer à l'agent national du district de Darney, en lui enjoi-
gnant de s'y conformer sans délai, ainsi qu'aux autres agents na-
tionaux de la République. »
Un membre rend compte des réclamations des administrateurs
du district de Vienne, qui demandent le rapport du décret du
[2-8] germinal qui supprime les frais de transport des marchan-
dises et denrées dans l'étendue des districts et que ces frais soient
payés comme antérieurement à ce décret '^^.
'■' Article 4 du décret du q-S germinal an 11 sur le payement des frais de trans-
port des grains mis en vente.
536 PROCES- VERBAUX DU COMITE [9 brum. an m]
Le même soumet un rapport de la Commission de commerce
sur les réclamations multipliées qu'a fait naître l'exécution de
cette loi, et sur les pertes qu'elle fait éprouver aux cultivateurs;
Mettre un terme à ces réclamations, en assurant aux cultiva-
teurs une indemnité, lui paraît une mesure nécessaire, même pour
prévenir les entraves qu'éprouvent les réquisitions; il propose en
conséquence le projet de décret dont les dispositions suivent :
Art. \". Les cultivateurs qui porteront leurs grains en vertu
des réquisitions qui leur seront faites ne recevront aucune indem-
nité pour les frais de transport, lorsque les lieux de dépôt qui
leur seront indiqués pour le versement ne seront éloignés de leurs
domicile que de quatre lieues.
Art. 2. Dans le cas où les lieux de dépôt seront éloignés de
plus de quatre lieues, ils seront payés de leurs frais de transport
pour la distance excédente suivant la fixation portée par la loi du
() ventôse.
Art. 3. La loi du 2 germinal continuera d'être suivie dans
toutes les dispositions qui ne sont point contraires au présent
décret.
Le Comité arrête que ce projet de décret sera incessamment
j)résenté à la Convention nationale'^'.
Sur la pro|)osition d'un membre, le Comité arrête :
« Que les commissaires nommés par arrêté du 1 2 vendémiaire
pour prendre connaissance du nombre de commis de la Commission
de commerce, de leur moralité, capacité et en rendre compte sont
également invités à examiner, le livre d'entrée et de sortie des ob-
jets mis en réquisition, distribués ou cédés aux citoyens, aux manu-
facturiers et artisans eî de faire au Comité leurs observations sur
les prix auxquels la Commission a payé, cédé les marchandises et
objets de préliension et de réquisition.»
Un membre fait son rapport sur la question présentée par l'agent
national du district de Pamiers relativement à l'affaire d'Astruc
contre Carrère; il propose un projet d'arrêté qui a été adopté dans
les termes suivants :
«Le Comité, après avoir entendu le rapport de l'un de ses mem-
bres sur la (pieslion à lui soumise, relativement à l'exécution des
lois des 6 et 29 septembre 1798 (vieux style) '2).
'' Le décret fut adopt(' par ia Gon- '^' Décret du 6 septembre 1798
veiition le 5.3 lirumaire; elle réduisit à relatif aux fournisseurs de vivres; — dé-
tkux lieues la dislance inili(|uée à Par- cret du 29 du même mois relatif au
ticle 1" et à Parlicle -j. maximum.
[9 BHiM. AN iu| DM COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 537
Considc^rant que les lois dont il s'agit ne sont applicables qu'aux
traités faits par les agents de la République; que, dans l'espèce, il
n'est question que d'une contestation entre particuliers puisque le
titre de fournisseur aux armées pris par l'une des parties ne peut
le constituer agent de la République, arrête qu'il n'y a pas lieu à
délibérer, v
Un membre rend compte de la réclamation de la République de
Mulhausen, qui est enclavée dans le territoire français, et dont les
relations commerciales dans la plus grande activité avec les citoyens
français se trouveraient entravées de manière à les anéantir s'il
n'était pas permis aux citoyens français d'aller sur le territoire de
cette République sans encourir la peine d'émigration. Le rappor-
teur fait voir un plan joint aux pièces duquel il résulte que la
petite république de Mulhausen ne peut servir de refuge aux émi-
grés, vu sa position topographique; il a observé que, par convention
particuhère, les deux territoires ont mutuellement l'un sur l'autre
le droit d'extradition; il a ajouté que, les habitants de Mulhausen
ayant beaucoup de manufactures dont les bras sont dans les dépar-
tements du Haut et du Ras-Rhin , ce serait bien gratuitement para-
lyser une branche d'industrie, lorsqu'il est du plus vif intérêt de la
République française de toutes les activer.
Le Comité de salut public avait pris un arrêté, les 9 germinal et
'i3 prairial, pour faciliter les communications entre les deux Répu-
bliques. Cet arrêté se trouve entravé dans son exécution par un
arrêté antérieur des corps constitués de ces départements, qui
n'aurait plus dû avoir d'effet, aussitôt qu'ils ont eu connaissance
de l'arrêté du Comité de salut public, si ces administrateurs s'é-
taient bien convaincus qu'il ne peut leur être permis d'entraver la
marche du gouvernement que la Convention a confiée à ses Comités.
D'après ces différentes considérations, appuyées sur l'intérêt et la
justice, le Comité de commerce et des approvisionnements arrête :
« 1" Que la question de l'émigration sera soumise au Comité de
législation; qu'à cet effet, extrait du présent lui sera commu-
niqué, ainsi que la pétition de la République de Mulhausen ^^';
q" Jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, il lui paraît juste
^'' En floréal an 11, un sieur Goulel, demanJail que Ton fit une sévère re-
«citoyen de Parisn, avait adressé, de ciierche du numéraire enfoui chez des
Muiliouse, au Comité de salut public. Alsaciens autour de Mulhouse, que les
un long rapport dans lequel il dénonçait Mulhousois ne fussent pas traités comme
les Mulhousois, qu'il déclarait être des les Suisses, mais sévèrement comprimé s
agioteurs, des accapareurs de numéraire dans leur enceinte (Arch. nat. , F'* 3o5 ,
français; il prétendait que l'argent par dossier ii^i: sur l'affaire de Mulhouse,
eux reçu de Franc était placé à Bàle: il voir en oiitii- AF ii io3.
538 PROCES-VERBAUX DU COMITE [9 brum. an m]
et utile à la chose publique d'accorder aux commerçants, artisans
et ouvriers français [la liberté] d'emprunter le territoire de la
République de iVIulhausen et d'y séjourner une décade au plus
pour raison de leurs affaires de commerce et d'industrie;
S' Qu'également les fabricants de Mulhausen doivent avoir pro-
visoirement la liberté de communiquer avec les Français dessus leur
territoire et d'y faire circuler leurs marchandises dans l'intérieur de
la France, en payant les droits fixés par les tarifs;
k" Enfin, qu'extrait du présent sera envoyé au Comité de salut
pubhc avec invitation d'employer tous les moyens qui sont en son
pouvoir pour faire exécuter ses précédents arrêtés, à moins que
des circonstances inconnues au Comité de commerce, qui regarde
ces mesures comme extrêmement avantageuses à la République, ne
s'y opposent, n
La séance est levée.
Garnier (de la Meuse), Giraud, Borel, Bidault,
SCELLIER, R. LlNDET.
VINGT-NEUVIEME SEANCE.
1 1 BRDMAIRE AN III.
Le primidi, onze brumaire, l'an trois de la République française
une et indivisible, le Comité de commerce et des approvisionne-
ments s'est assemblé ; R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal du neuf bru-
maire dont la rédaction est adoptée.
On donne lecture d'une lettre des représentants du peuple, Char-
iier etPochoUe, en mission à Lyon^*^, annonçant qu'ils ont écrit à la
Convention nationale pour l'engager à charger les Comités de com-
merce, de salut [)ublic et des finances, d'un rapport sur la liqui-
dation du commerce de Lyon et qu'ils envoient à cet effet le
citoyen Constant pour conférer avec les Comités sur la nécessité
d'accélérer, par tous les moyens possibles, la décision de la Con-
vention sur cette alfairc.
Le Comité admet le citoyen Constant, et, après avoir pris con-
naissance de l'objet de sa mission et des pièces y relatives, nomme
le représentant du peuple Blutel pour les examiner et en faire le
plus prompt rap|)ort.
'*' Sur celte mission dans le Rhône, voir AF" 187.
[il BRUM. ANiiil DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 539
Un membre fait le rapport d'un projet d'arrêté présenté aux
Comités de salut public et de commerce parla Commission de com-
merce et des approvisionnements, relatif à la fourniture d'un mil-
lion de paires de sabots, arrêtée par le Comité de salut public, le
8 fructidor dernier'".
Le Comité approuve l'arrêté ainsi qu'il suit :
Art l*^ L'Agence de l'babillement des troupes de la Répu-
blique, ou ses préposés, s'entendra avec les corps administratifs des
districts pour l'exécution de l'arrêté du Comité de salut public du
8 fructidor dernier, lesquels sont tenus de lui donner tous les rensei-
gnements et de lui prêter tous les secours qui sont en leur pouvoir
pour activer l'approvisionnement d'un million de paires de sabots
porté dans ledit arrêté.
Art. 2. Elle pourra traiter, de gré à gré, pour la confection de
ces sabots, avec des entrepreneurs, fabricants ou ouvriers.
Art. 3. Le prix sera réglé par estimation d'experts dans chaque
district, eu égard au prix des matières premières et des différentes
circonstances des localités. Cette estimation sera faite par des ex-
perts nommés par le Conseil de la commune du chef-lieu de chaque
district, par-devant un commissaire nommé par le directoire à la
diligence de l'agent national du district.
Art. h. Les prix seront payés comptant par l'Agence de l'habil-
lement, aussitôt après la réception des sabots fabriqués reconnus
être recevables.
Le même soumet : i" un projet présenté par la même Commis-
sion pour augmenter la fabrication des eaux-de-vie dans les dépar-
tements des deux Charentes.
L'arrêté est adopté ainsi qu'il suit :
Art. 1"'. Le maximum des eaux-de-vie à quatre degrés de l'aréo-
mètre de Cartier est fixé, dans les départements des deux Charentes,
à cinq cents livres la barrique de vingt-sept veltes^^' prise en fa-
brique.
Art. '2. Le maximum des eaux-de-vie à deux degrés un quart de
l'aréomètre deTessac, ou à dix-neuf degrés et demi de l'aréomètre
'' Cet arrêté chargeait la Commission ne vienne à les perdre par sa faute»,
de commerce d'acheter un million de [Recueil des Actes du Comité de salut
paires de sabots qui devaient être public, t. XVI, p. 334).
délivrés à raison d'une paire par chaque <*' Mesure de liquide valant environ
soldat, sans retenue «à moins qu'il 7 litres.
540 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [n brum. an inj
de Cartier, est fixé dans les mêmes départements à quatre cent
dix livres la barrique de vingt-sept veltes, prise en fabrique.
Art. 3. La Commission de commerce est chargée de faire exé-
cuter le présent arrêté et de l'envoyer à tous les agents nationaux
près les districts ^'^.
2" D'un autre projet présenté par la même Commission relatif à
la liberté d'exportation dans la Belgique des ardoises provenant des
carrières de Fumay.
L'arrêté est adopté ainsi qu'il suit :
Art. 1". Les entrepreneurs des carrières d'ardoises de Fumay
sont autorisés à exporter dans la Belgique et dans le pays de Liège
les ardoises qu'ils ont eues en leur pouvoir, sans être assujettis à
fournir du papier sur l'étranger pour les deux tiers de la valeur.
Art. 2. 11 ne pourra être employé au transport de ces ardoises
que les bateaux et voitures qui ne seront pas jugés nécessaires au
service des armées.
Art. 3. Lesdits bateaux et voitures seront chargés à leur retour
des objets provenant de l'évacuation de la Belgique, ou bien de
tout autre objet, comme charbon de terre, etc., que les représen-
tants du peuple dans ces contrées jugeront convenables aux intérêts
de la République.
On donne lecture d'une lettre des représentants du peuple,
membres du Comité des décrets, procès-verbaux et archives, par
laquelle ils demandent au Comité la liste, divisée en deux colonnes
et certifiée, des membres sortis du Comité et de ceux qui y restent,
pour être livrée à l'impression et distribuée aux membres de la
Convention nationale.
F^e Comité arrête que cette liste sera faite et envoyée au Comité
qui la réclame.
On demande si les citoyens Mariette et Blutel , ([ui ont remplacé
Vdiers et Desrues, doivent être compris dans le tirage au sort.
Le Comité arrête qu'ils n'y sont pas sujets et qu'ils restent de
droit membres du Comité.
On procède, on conséquence, à la sortie par le sort sur les mem-
l»res du Comité.
Le sort désigne les représentants du peuple Garnier (de la Meuse),
' J.' arrêté conforme ftit pris lo jour public et de commerce; Recueil des
mvim par ie< Comités réunis de saiul Actes. . . , t. XVII. j). 7-J9.
[il HR.M. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 5^il
Couturier. Devars y est joint comme ayant opté pour le Comité de
division '^l
Lecture est donnée d'une lettre du Comité de salut public par
laquelle il invite les membres du Comité à se réunir à lui pour
terminer la délibération relative aux réclamations du Ministre des
Etats-Unis d'Amérique sur le décret du 9 mai 1793 et autres
objets.
Le Comité arrête qu'il s'y rendra à 9 heures.
La séance a été levée.
BoREL, Bidault, Garnier (de la Meuse), Giraud, Sgel-
LiER, LuDOT, Mariette, Blutel, Morisson, B. Lindet.
TRENTIÈME SÉANCE.
l3 brumaire an III. ,
Le tridi, treize brumaire, l'an 3' de la République française une
et indivisible, le Comité de commerce et des approvisionnements
s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal du 7 bru-
maire.
La rédaction en est adoptée.
Un membre rend compte d'un rapport de la Commission de
commerce et des approvisionnements sur la pétition faite au nom
du citoyen Jacob-Vita Co[h]en, de Marseille, à l'effet de demander
la résiliation d'un marché passé avec les représentants du peuple
à Commune-Affranchie pour fourniture de blé.
Le Comité, après avoir examiné cette affaire, a pensé qu'elle
n'était pas de sa compétence, et a renvoyé le fondé de pouvoir du
citoyen Vita Co[h]en à faire ses observations au Comité de salut
public.
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité de salut pu-
bhc qui invite le Comité de commerce à se réunir à lui pour conti-
nuer la délibération sur la demande du Ministre des Etats-Unis de
l'Amérique.
«
('' Le scrulin de renouveHeuient eut comme membres sortants; Bab, Alard
Heuiei 8 brumaire; Couturier, Barailon, et Richard (de Seine-et-Oise) furent
Garnier (de la Meuse) furent désignés élus.
542 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i3 brlm. amiiJ
Le Comité arrête qu'il se rendra à l'invitation.
La séance a été levée,
Blutel, GiRAUD, Garnier (de la Meuse), Bidault,
R. LiNDET, Mariette, Morisson, Ludot.
TRENTE-ET-UNIEME SEANCE.
1 U BRUMAIRE AN 111.
Le quartidi, quatorze brumaire, l'an trois de la République fran-
çaise une et indivisible, le Comité de commerce et des approvi-
sionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal des neuf
et treize brumaire.
Le Comité en approuve la rédaction.
Un membre donne lecture d'un rapport de la Commission des
revenus nationaux sur ses inquiétudes résultant des difficultés qu'é-
prouvent les employés aux douanes pour se procurer des subsistances
et sur la nécessité de prendre des mesures promptes pour assurer
le service de cette partie d'administration.
Ce rapport est renvoyé à la Commission de commerce et appro-
visionnements avec invitation de pourvoir, s'il lui est possible, à la
demande qui en est l'objet.
On passe à l'examen du mémoire du citoyen Gobin Lefebvre, né-
gociant à Troycs, réclamant contre la saisie de plusieurs balles de
coton faite par la municipalité de Chalon-sur-Saône, au domicile
du citoyen Roger, commissionnaire, sur le motif que celui-ci n'en
avait pas fait la déclaration dans le délai prescrit.
Le rapporteur observe que celle déclaration a été faite par le
pétitionnaire en temps utile, ainsi qu'il appert par un certificat de
la commune de Troyes; il donne lecture de plusieurs autres pièces
à l'appui de celte réclamation et propose un projet d'arrêté qui,
après discussion, a été adopté dans les termes suivants :
«Vu la pétition du citoyen Gobin Lefebvre expositive que dix-sept
balles de coton, par lui achetées à Lyon et expédiées à son adresse
à Troyes. onU'té arrêtées parla municipalité de Chalon-sur-Saône
chez le ciloyeii Roger, commissionnaire, sous le prétexte que ce
dernier nci les avait pas déclarées conformément à la loi du
26 juillet 1 793 ;
[i/i BRUM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 543
Vu le certificat du conseil général de la commune de Troyes
constatant que Gobin Lefehvre a déclaré qu'il était propriétaire de
ces dix-sept balles de coton, dans le délai fixé par la loi;
Vu les arrêtés des directoires du district de Troyes et du dépar-
tement de l'Aube, qui ont pensé que les objets saisis devaient être
remis au pétitionnaire;
Considérant que la loi n'a point été violée, puisque le citoyen Go-
bin Lefebvre a fait à sa municipalité la déclaration des dix-sept balles
de coton dont est question , et qu'il n'est point dans l'esprit de la
loi d'assujettir les marchandises mises en route à une déclaration
dans chacune des communes par lesquelles elles passent,
Le Comité arrête que mainlevée est accordée au citoyen Gobin
Lefebvre, des dix-sept balles de coton saisies chez le citoyen
Roger, à Chalon-sur-Saône, par la municipalité de cette com-
mune;
Charge l'agent national de la commune de Ghalon de l'exécution
du présent arrêté, v
Un membre rend compte de la pétition du citoyen Conrard qui
sollicite le remboursement d'une somme de deux mille quatorze li-
vres, produit de la confiscation et vente de marchandises, chevaux
et voitures saisis à son préjudice pour avoir introduit des marchan-
dises dont la prohibition ne lui était pas connue.
Le rapporteur présente, en faveur du pétitionnaire, sa bonne
foi, la modicité des objets introduits en fraude et la position malheu-
reuse 011 il se trouve; mais, comme le jugement contre lequel
Conrard réclame est motivé sur une loi non abrogée, il propose au
Comité de déclarer qu'il n'y a pas lieu à délibérer. Cette propo-
sition est adoptée.
Un membre présente, pour l'organisation des bureaux du Co-
mité, un projet d'arrêté qui a été adopté ainsi qu'il suit :
«Le Comité, sentant la nécessité d'organiser ses bureaux et d'en
accélérer les travaux, arrête :
Les représentants du peuple Blutel et Morisson, membres du
Comité, sont nommés commissaires à l'effet d'établir les bureaux
du Comité, de classer les travaux et de marquer les divers locaux
nécessaires à leur étabhssement.
Les commissaires nommés rendront compte au Comité de leurs
opérations dans le cour.ant de la décade prochaine. 11
La Commission de commerce remet sur le bureau le tableau de
ses opérations et les rapports dont l'analyse suit :
1° Rapport sur la réclamation du citoyen Chicheret, marchand
de vins aux Carrières de Charenton,
544 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [l'i brum. amu]
9" Rapport sur l'emploi des objets emmagasinés provenant de
prises et du commerce extérieur.
La Commission des revenus nationaux soumet à l'examen du
Comité plusieurs rapports :
1° Sur les moyens d'assurer le service des pataches en em-
ployant des jeunes gens de seize à dix-huit ans et les citoyens
qui, quoique réformés de la marine, seraient encore en état d'être
employés aux manœuvres des bâtiments;
2° Rapport sur la saisie de 2I1 livres au coin de France
et de 6 piastres au préjudice de Jueul Schmidt, capitaine améri-
cain;
3° Sur l'exception qu'il paraît juste d'accorder à certaines par-
ties de marchandises présumées anglaises et qui se trouvent en
dépôt dans plusieurs bureaux de douanes;
li° Sur la saisie d'une paire de boucles d'argent au préjudice
de Benoist Canonier;
5° Sur la saisie de quarante-sept paires de bas au préjudice du
citoyen Jacob ;
6° Sur la réclamation de Claude Eyrier contre une saisie de
savon, sucre et café;
7° Sur la remise que sollicite la citoyenne Bénézet de trente-
sept pièces d'or saisies à son préjudice;
8° Sur la saisie faite au préjudice du citoyen Lecoutte pour ne
s'être pas muni d'acquit-à-caution.
Un membre soumet à la délibération la demande faite par le
citoyen Lhernault, négociant à Rouen, tendant à être autorisé à
exporter en Suisse des siamoises brochées, sans être tenu d'en
fournir la valeur soit en traites sur l'étranger, soit en objets de
première nécessité importés en France.
Cette demande, reconnue contraire aux décrets et arrêtés du
Comité de salut public, a été écartée par l'ordre du jour et il a été
arrêté que la lettre du citoyen Lhernault serait renvoyée à la Com-
mission de commerce pour lui servir de renseignements sur les
moyens d'échange qu'elle présente.
Un membre fait le rapport d'une lettre adressée par la Com-
mission des administrations civiles, police et tribunaux au Comité
de législation et renvoyée par ce dernier au Comité de commerce,
|)ar laquelle cotte Commission consulte le Comité sur la question
proposée par le tribunal du district de Murât''' de savoir si les
laines triées, pesées, mais non (Milovées des magasins du vendeur
(') Cantal.
[i/j niujM. AMii| DE COMMERCE ET APHROVISIONNEME.MS. 5/i5
sont sujettes à la réduction prononcée par les articles i y et 1 6 de
la loi du 2 y septembre 1798 (v. s.).
Le Comité, délibérant sur cette question, considérant que l'ar-
ticle 1 2 de ladite loi exi^e que les marchandises, pour n'être point
assujetties à la réduction, soient versées ou reçues dans les maga-
sins de l'acheteur ou qu'elles soient expédiées et mises en route
avant la date du décret;
Considérant que, pour faire cesser les difficultés qui s'élevaient
dans plusieurs villes de commerce, qui attachées à leurs usages lo-
caux prétendaient que la pesée des marchandises, les acomptes
donnés, les déclarations constatant l'achat et autres actes de cette
espèce sutlisaient pour empêcher la réduction au maximum, con-
fondant ainsi le poids et les acomptes avec le versement et la
réception des marchandises, la Convention, par décret du k fri-
maire dernier rendu sur le rapport de ses Comités de commerce
et d'agriculture réunis, passa à l'ordre du' jour, motivé sur
la loi;
Le Comité arrête qu'il n'v a pas lieu à délibérer.
Un membre fait son rapport sur une lettre de la Commission
des administrations civiles relative à la loi du 1 2 germinal sur les
accaparements.
Il propose et le Comité arrête de faire à la Commission la ré-
ponse suivante :
tt Citoyens,
«Sur la question que vous nous proposez par votre lettre du
li brumaire , le Comité pense que l'article 1 0 de la loi du 1 2 ger-
minal comprend évidemment dans ses dispositions le propriétaire
qui vend ses denrées au delà du maximum^^K v
Le Président donne lecture d'une adresse des administrateurs
du district de Lons-le-Saunier. Ils annoncent être animés d'un pa-
triotisme pur et du désir de seconder, de tout leur pouvoir, les vues
de la Convention et de ses Comités pour animer le commerce,
encourager l'industrie et concourir au bonheur de leurs admi-
nistrés.
Le Comité arrête la mention honorable du zèle de ces admi-
nistrateurs et le dépôt de leur lettre aux archives.
On passe à la distribution des pièces remises sur le bureau ; les
f'' L'article 10 du décret du la ger- sera puni, pour la première fois, d'une
minai an 11 visé dans cette lettre, reia- amende e'gale à trois fois la Valeur de
lif aux accaparements, était ainsi conçu : l'objet vendu, et la marchandise ven-
Toul marchand en gros ou en détail due sera confisquée en entier au profil
qui aura vendu au delà du maximum du dénonciateur.
5/,0 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [ i h brum. an iu]
unes sont renvoyées à des membres, pour en faire le rapport, et les
autres aux Comités et Commissions compétents.
La séance est levée.
Garnier (de la Meuse), R. Lindet, Morisson, Blutel,
Bidault, Borel, Giraud, Mariette.
TRENTE -DEUXIEME SEANCE.
17 BRDMAIRE AN III.
Le seplidi, dix-sept brumaire, l'an 3" de la République française
une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Giraud, président; Blutel, secrétaire.
On donne lecture d'une lettre des représentants du peuple,
Villers et Desrues, datée de Brest, sur la quantité, nature des mar-
chandises et objets trouvés dans les magasins nationaux établis à
Brest.
Cette lecture donne lieu à une discussion sur le mauvais état
des magasins de la Bépublique. Divers membres observent que.
dans les ports de mer, les marchandises provenant de prises sont
entassées dans des magasins sans ordre, sans inventaire et la
majeure partie en déperdition. Ils proposent de donner communi-
cation à la Convention de la lettre des représentants du peuple
Voiliers et Desrues, et de proposer d'envoyer des commissaires dans
les divers ])orts de mer à l'effet de vérifier l'état des magasins et
de faire refluer les marchandises dans l'intérieur de la République.
Un autre membre assure qu'un représentant du peuple, de re-
tour d'une mission à Rochefort ou la Rochelle, lui a cerîifié qu'à
son départ de cette commune il y avait en rade six vaisseaux
chargés de marchandises et matières premières provenant de prises
dont il ordonna le déchargement; que. sur cet ordre, on se disposa
à l'eflectuer, mais qu'aussitôt son départ on cessa de s'en occuper
et que ces vaisseaux sont encore en chargement dans ce port.
Un autre membre annonce (ju'un citoyen digne de confiance
rapporte que, dans les magasins de Cherbourg, il y aune quantité
considérable d'huiles qui sont en déperdition.
Siu- la uiolion d'un membre, le Comité prend l'arrêté suivant :
«Vu la lettre dos représentants du peuple Villers et Desrues,
en mission à Hresl. par laquelle ils annoncent (|ue les prises faites
sur l'eMiieuii sont si cousidérables dans les ports (pie l'on prétend
(jn il lein- sei-a difficile de connaître tous les magasins qui les con-
[i7 liP.uM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 5/i7
tiennent; que, parmi ces objets, il se trouve de la potasse, de
l'alun, des savons, des huiles, etc.; que, les formalités n'ayant pas
été remplies, lors des transports de ces différeiils objets dans les
magasins de la République, cette négligence a donné lieu à de
grandes dilapidations dont ils s'occupent à découvrir les au-
teurs, etc.;
Sur la motion d'un membre tendant à prouver que les mêmes
abus existent dans les divers ports de la République;
Le Comité arrête qu'il sera proposé à la Convention d'envoyer
deux représentants du peuple dans les ports de Dunkerque, Calais,
Dieppe et le Havre; deux dans les ports de Cherbourg, Port-Malo
et ports adjacents; deux dans les ports de la Rochelle, Roche-
fort, Rordeaux et Rayonne; deux dans les ports de Cette, Mar-
seille, Port-la-Montagne'^^ et Nice, chargés d'y prendre connais-
sance des marchandises provenant de prises faites sur l'ennemi
déposées dans les magasins de la République et investis des
mêmes pouvoirs que les représentants déjà envoyés dans les ports
de Rrest et de Lorient; qu'à cet effet, le présent arrêté sera com-
muniqué au Comité de salut public par les représentants du peuple
Rlutel et Mariette , avec invitation de s'en occuper sans délai vu
l'importance de cette mission, dans les circonstances où se trouve
la Répubhque. «
Le Comité délibère, en outre, qu'il sera donné lecture, à la tri-
bune de la Convention, de la lettre des représentants du peuple
Villers et Desrues.
Un membre dénonce une vente de dix-sept balles de coton faite
à Rrest, il y a deux ou trois mois, par l'agent de la République à
3 G p. 100 au-dessus du maximum. Il demande que le Comité
prenne des renseignements pour s'assurer s'il n'y a point infidé-
lité de la part de cet agent. Sur cette proposition, le Comité ar-
rête que la Commission de commerce et approvisionnements rendra
compte, dans une demi-décade, des ventes de coton faites à Rrest
depuis quatre mois . de leurs quantités et qualités . à qui et par qui
elles ont été faites.
Un autre membre demande et le Comité arrête :
Art. 1*'. La Commission de commerce et des approvisionne-
ments rendra compte , sous huit jours , de toutes les matières pre-
mières et marchandises qu'elle a à sa disposition dans le départe-
ment de Paris.
^'' Nom révolutionnaire de Toulon.
.3.->
5/, 8 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17 bh lu. an m]
AiiT. ^. Elle donnera, dans le plus bref délai, le tableau des di-
vers dépôts et magasins dans lesquels elle a déposé des matières
premières ou marchandises dans l'intérieur de la République.
Les commissaires de la Commission de commerce et approvi-
sionnements sont introduits. Ils proposent divers projets d'arrêtés
qui sont renvoyés à l'examen des membres des Comités, pour en
être fait rapport incessamment :
1" Rapport sur les fournitures laites par le citoyen Bouely;
2° Sur l'augmentation sollicitée par les fabricants de bas à
Chartres.
On remet sur le bureau un exemplaire de YAlmanach national
de France, imprimé à Paris par Testu , offert par ce citoyen au
Comité, le 16 brumaire.
Le Comité accepte cette offrande et arrête qu'il sera écrit au
citoyen Testu pour l'en remercier et lui témoigner toute la recon-
naissance du Comité.
Un membre fait son rapport sur la pétition du citoyen Dupeuty.
Le Comité arrête qu'il n'y a pas lieu de délibérer, sauf au péti-
tionnaire à se pourvoir devant les tribunaux s'il avise que lieu soit.
Un autre membre fait un rapport sur un projet d'arrêté pré-
senté par la Commission de commerce et approvisionnements
portant qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur la réclamation du ci-
toyen Chabert.
Le rapporteur croit que le projet présenté ne doit point être
adopté. Après avoir exposé les motifs sur lesquels il fonde son avis,
il propose le projet d'arrêté suivant :
«Le Comité, après avoir entendu l'un de ses membres, sur la
réclamation du citoyen Chabert relativement à une saisie de grains
sur lui faite, déclare la saisie nulle et arrête que la valeur de ces
grains lui sera restituée, conformément au maximum établi lors
de la saisie dont il s'agit, n
Un membre observe qu'il s'agit d'un empêchement apporté à la
circulation intérieure; que dès lors cette question est de la compé-
tence du Comité de salut public; il en demande le renvoi à ce
Comité.
Le Comité renvoie le projet d'arrêté et les pièces \ joifites au
Comité de salut public.
La séance est levée.
lîlDAULT, SCELLIER, GiRAUD, BlUTEL, MaRIETTE, GaRNIER,
MoRISSON, BoREL.
[i8 BnuM. AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 549
TRENTE-TROISIÈME SÉANCE.
1 8 BRDMAIRE AN III.
Le octidi, dix-huil brumaire, l'an 3* de la République fran-
çaise une et indivisible, le Comit'' de commerce et des approvi-
sionnements s'est assemblé.
Présents : les citoyens R. Lindet, président; Giraud, secrétaire;
Blutel, iVIariette, Garnier, Ludot, Morisson.
Les citoyens Blutel et Morisson rendent compte de la mission
dont ils ont été chargés par le Comité relativement à la distribu-
tion des locaux destinés aux divers bureaux du Comité. Ils pro-
posent et le Comité adopte le projet d'arrêté suivant :
Art. \". Le secrétariat aura pour local la deuxième pièce à
droite en entrant, celle y attenante qui sera agrandie de quinze
pieds et la troisième pièce sur la cour; le plancher, le refend, le
petit escalier qui se trouvent dans et près cette pièce seront sup-
primés. Cette dernière pièce servira de communication entre les
deux premières et la troisième section.
Art. 2. Le secrétaire général veillera à ce que ces pièces
soient promptement mises en état d'être habitées; il en réglera la
distribution et y fera poser dans le plus bref délai les bureaux ,
rayons et cartons nécessaires afin que les travaux du Comité ne
puissent éprouver aucun retard.
Art. 3. La première section occupera la première pièce à
gauche dans le corridor du second étage au-dessus de l'Etat-
Major; le cabinet y attenant servira de lieu de travail aux mem-
bres qui dirigent cette section; ils en ordonneront la distribution.
Art. à. La deuxième section tiendra ses bure.iux dans la pièce
à droite, au fond du même corridor; la pièce d'entrée sera
changée.
Le cal)inet y attenant servira de lieu de travail aux membres
qui dirigent cette section: ils on ordonneront la distribution.
Art. 5. La pièce du fond à gauche sera réservée pour la biblio-
thèque; le secrétaire général la fera distribuer à cet effet.
Art. 6. La première pièce à droite servira de dépôt pour le
Comité de commerce; le secrétaire général la fera distribuera cet
effet.
550 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [18 brim.an m]
Art. 7. La troisième section aura pour local la pièce qui se
trouve dans l'aile gauche du bâtiment, au-dessus du lieu des
séances du Comité.
La pièce à côté servira de dépôt pour les objets dépendant de
cette section. La petite pièce qui partage les deux ci-dessus servira
de lieu de travad aux membres t[ui dirigent cette section; ils en
ordonneront la distribution.
Art. 8. 11 sera placé dans chacun des locaux ci-dessus les bu-
reaux, serre-papiers, sièges, rayons et cartons nécessaires.
Art. 9. Les Inspecteurs de la salle sont invités à donner les
ordres les plus précis pour que les travaux nécessaires aux change-
ments et distributions déterminés par le présent arrêté n'éprou-
vent aucun délai, vu que jusqu'au moment de leur perfection
ceux des bureaux du Comité se trouvent suspendus.
Art. 10. L'inspecteur général des travaux de la Convention est
requis, à cet effet, de se conformer au présent arrêté.
Art. 11 . Le présent arrêté sera envoyé dans le jour aux Inspec-
teurs de la salle.
Un membre expose que, dans les bureaux du secrétariat, il serait
besoin d'un copiste de lettres. Il propose au Comité de choisir
pour lemplir cette place un jeune républicain dont le père est
mort en défendant la patrie contre les rebelles de la Vendée, qui,
quoique âgé de moins de quinze ans, animé de l'amour de la liberté,
a suivi un capitaine de chasseurs, s'est trouvé avec kii à l'affaire
de la Montagne-Verte et n'a quitté ce corps que par sa trop grande
faiblesse . qui ne répondait pas à son courage et après avoir vu
tomber à ses côtés son capitaine qui était son seul appui et son pro-
tecteur. Il remet sous les yeux du Comité la pétition de ce jeune
républicain et que le Comité, examinant sa position et ses talents,
lui accorde la place de copiste aux appointements de i,5oo livres.
Le Comité, prenant en considération la situation de ce jeune
citoyen et voulant acquitter en sa personne une dette nationale,
admet Esprit-Augustin Martin à remplir la place de copiste aux
appointements de i,5oo livres dans les bureaux du secrétariat et
le reconjmande aux soins et au patriotisme des employés de ces
bureaux.
Les représentants Blutol et Mariette, commissaires nommés par
arrêté du (Comité, en date d'hier, pour se transporter au Comité de
salut public, font leur rapport. Ils proposent de prendre un nouvel
arrêté au nom des deux Comités.
[i8brum. ANiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 551
Cette proposition est adoptée ainsi qu'il suit :
Les Comités de salut public et de commerce et approvisionne-
ment réunis,
Instruits qu'il existe dans les magasins de la République des
matières premières et autres marchandises [)rovenant de prises
faites sur l'ennemi; que ces matières et marchandises, par le peu
de soin qu'on en a eu, sont exposées à une déperdition prochaine
qu'il est essentiel de prévenir;
Considérant que les besoins de la République appellent dans la
circulation des objets dont la disette commence à se faire sentir
d'une manière alarmante;
(Considérant d'un autre côté qu'il est de la justice nationale de
faire jouir incessamment les capteurs de la part qui leur est ac-
cordée par la loi , arrêtent :
Art. 1". Il sera proposé d'envoyer deux représentants du
peuple dans les ports de Dunkerque, Calais, Dieppe et le Havre;
deux dans ceux de Honfleur, Cherbourg et Port-Malo; deux dans
ceux de la Rochelle, Rochefort, Bordeaux et Rayonne; deux dans
ceux de Cette, Marseille, Port-la-Montagne et Nice.
Art. 2. Les représentants visiteront les magasins renfermant
des objets provenant de prises faites par les vaisseaux de la Répu-
blique et tous autres dans les([uels se trouveront des matières ou
marchandises appartenant à la Nation; ils en feront inventaire;
feront recherches des fraudes qui pourraient avoir été commises,
en feront arrêter les auteurs; destitueront les agents infidèles ou
négligents et les remplaceront provisoirement; ils feront payer aux
capteurs la part qui leur revient dans lesdits objets conformément
à la loi et prendront des moyens pour faire rentrer dans l'intérieur
ce qui ne sera pas nécessaire au service de la marine ou aux
approvisionnements des armées.
Art. 3. Ils sont investis à cet effet de pouvoirs illimités.
Délibérant ensuite sur la demande de proposer des représen-
tants du peuple membres du Comité pour aller dans les ports
désignés ci-contre, le Comité propose les représentants Blutel,
Mariette, Ludot et Garnier (de la Meuse), et arrête que leur nomi-
nation sera communiquée au Comité de salut pubhc pour être
proposée à la suite de la lecture de la lettre des représentants
Villers et Desrues.
552 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 brum. an m
TRENTE-QUATRIÈME SÉANCE.
19 BRUSIAIRE AN III.
Le nonidi, dix-neuf brumaire, l'an trois de la République fran-
çaise une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Giraud, président; Blutel, secrétaire.
La séance s'ouvre par l'admission du citoyen Lachesnaye,
membre du conseil près la Commission de commerce; il demande
à faire part au Comité de quelques réflexions relatives au maxi-
mum.
Le Comité lui accorde la parole.
Le Comité entend avec intérêt la lecture des observations de ce
ciloyen et l'invite à les déposer sur le bureau.
Le citoyen Lachesnaye promet de les faire remettre demain au
Comité.
Un membre donne lecture d'extraits de lettres de Gênes , con-
tenant des vues très intéressantes sur les moyens de rétablir notre
commerce avec l'étranger, sur la nécessité de la suppression du
maximum et sur les abus qui résultent de faire connaître publi-
quement les moyens dont on veut se servir pour se procurer des
matières premières.
Le i>'omité engage ce membre à donner copie de ces extraits,
pour y avoir récours au besoin.
On donne lecture d'une copie de lettres adressées de Lorient
relativement aux marchandises de prises.
Un membre demande que copie de cette lettre soit envoyée aux
représentants du peuple Villers et Desrues, en mission à Brest et
à Lorient, en répondant à la lettre qu'ils ont écrite au Comité.
Adopté.
Un membre fait un rapport de l'aiïaire relative au rapport de
la Commission de commerce et approvisionnements sur la pétition
des citoyens Legendre et Martin, tanneurs à Pont-Audemer.
Le Comité arrête que le rapporteur prendra l'avis du Comité
de législation.
Le même membre fait le rapport d'un projet d'arrêté proposé
par la Commission de commerce, sur la demande du citoyen
Brisset, adjudicataire de la fourniture de la viande de la Maison
nationale dos Invalides.
Le rapporteur propose et le Comité adopte le renvoi de ces
pièces au Comité de salut public.
Le même membre donne connaissance de la réclamation du
[19BRUM. AMiiJ DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 553
citoyen Communal, relative à la saisie et confiscation de douze
pièces de vin arrêtées dans les deux lieues frontières, sans être
accompagnées de la déclaration exigée par la loi.
Le rapporteur observe que, l'afîaire ayant été portée devant les
tribunaux et jugée, le pétitionnaire doit suivre la hiérarchie judi-
ciaire et se pourvoir devant les tribunaux supérieurs s'il se croit
lésé par les jugements contre lesquels il réclame, pourquoi il
propose d'arrêter qu'il n'y a pas lieu à délibérer.
Le Comité adopte la proposition.
Ce même membre donne lecture du rapport fait par la Com-
mission de commerce sur la pétition du citoyen Souter et renvoyée
au Comité par celui de salut public. Le rapporteur, après avoir
communiqué les pièces sur lesquelles est basé le rapport, propose
et le Comité adopte le projet d'arrêté suivant :
Art. l'^ Les i,5'2 3 peaux de chèvre et les 866 peaux de veau
livrées sur réquisition par le citoyen Souter, le 1 9 frimaire dernier,
lui seront payées, savoir : les peaux de chèvre, à raison de 36 livres
la douzaine, et les peaux de veau, à raison de 7/i livres le cent
pesant, conformément au maximum fixé par l'agent national près
le district de Calais.
Art. 2. La Commission de commerce est autorisée à faire
payer au citoyen Soulcr la somme de h,jliQ 1. 8 s. 8 d., faisant
avec /i,8^3 l. 6 s. par lui précédemment reçus celle totale de
9,589 l. i/i s. 8 d., montant de la valeur desdites peaux au prix
du maximum.
Art. 3. La Commission de commerce fera exécuter sans délai
le présent arrêté.
Le Comité arrête, en outre, qu'il sera donné connaissance du
présent arrêté au Comité de salut public ^''.
Un membre fait un rapport sur la question proposée par plu-
sieurs tanneurs de savoir s'ils sont fondés à percevoir, sur les cuirs
qu'ils vendent en détail, les 10 p. 0/0 accordés par la loi.
'" David Souter, tanneur et maro-
([iiinier à Glioisy sur-Seine, avait aclieté
t>n Suisse, en 1793 , un certain nombre
de peaux de chèvre et de voau ; elles se
trouvaient entreposées chez son corres-
pondant à Calais lorsque !e i brumaire
elles furent mises en réquisition par
la municipalité. Le 19 frimaire deux
officiers raunicipauï trièrent et enlevè-
rent celles de ces peaux qui étaient
bonnes pour la confection de souliers
et de sacs destinés aux volontaires; Sou-
ter déclarait trop basse l'estimation faite
par les deux officiers municipaux; la
Commission fit une enquête à la suite
de laquelle elle proposa le règlement du
compte au taux fixé par l'arrêté (F'-
547).
55/) PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 brum. an m]
H propose de passer à l'ordre du jour, motivé sur l'arrêté du
Comité du 1 9 vendémiaire.
Le Comité adopte la proposition.
La séance est levée.
Garnier, Borel, Bidault, Sgellier, Giraud.
TRENTE-CINQUIEME SEANCE.
9 2 BRUMAIRE AN III.
Le duodi, vingt-deux brumaire, l'an trois de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé.
Présents : les citoyens R. Lindet, président; Giraud, secrétaire;
Bidault, Blutel, Borel, Ludot, Morisson, Mariette, Scellier,
Garnier.
Une réclamation de la citoyenne Lamy relative à des aluns
(ju'elle avait achetés et qu'elle ne peut introduire dans la Répu-
blique, d'après l'arrêté des représentants du peuple dans la Rel-
gique, en date du 22 fructidor, donne lieu à une discussion sur
cet arrêté.
Un membre observe qu'il y a à Bouillon, pays neutre ''\ une
([uanlité considéralile d'aluns qui ne peuvent entrer dans l'intérieur
de la République parce que, rien ne constatant qu'ils ne viennent
point de la Belgique, les préposés des douanes doivent, d'après
l'arrêté, s'opposera leur introduction.
Un autre membre s'étonne de ce que les représentants du peuple
se sont organisé dans la Belgique un gouvernement particulier et
ont arrêté la circulation des matières premières dans un moment
où la privation s'en fait sentir dans l'intérieur, d'une manière
alarmante.
Le Comité, d'après toutes ces observations, arrête qu'elles
seront communiquées au Comité de salut public, avec invitation
de faire cesser la prohibition qui s'oppose à l'entrée, dans l'inté-
rieur, des matières premières et autres objets nécessaires à l'aliment
des fabriques et manufactures.
Un membre expose que, dans le moment où le Comité s'occupe
de la réorganisation des douanes, il est bon qu'il se procure tous
les renseignements cju'il peut ac(iuérir sur les talents, le zèle et
l'activité des divers préposés dans les ports de la République, qu'il
'" I^' iIucIk" de Bouillon ne fui réuni à la France que i(! U brumaire an iv.
•3 2 imuM. AN ii.l DH COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS.
555
doit profiler, à cet eft'et, de l'envoi des commissaires de la Convention
dans ces ports pour se procurer ces renseignements.
Il propose et le Comité adopte le projet d'arrêté suivant qui sera
communiqué au Comité de salut public :
'^ Les Comités de commerce et de salut public arrêtent que les
représentants du peuple nommés par décret de ce jour pour se
rendre dans les divers ports de la République et ceux déjà envoyés
par décret précédent'^' s'assureront si les préposés des douanes
remplissent le but de leur institution; ils prendront à cet effet tous
les renseignements qui seront en eux pour vérifier si les employés
des bureaux sont instruits et assidus et ceux des brigades en état
de faire leur service; ils veilleront surtout à ce que ni les uns ni
les autres ne cumulent des fonctions que la loi du i/i frimaire et
les arrêtés du Comité de salut public leur défendent de réunir ^'■^^;
ils dénonceront les abus qu'ils pourraient rencontrer en cette
partie, destitueront les préposés qu'ils trouveraient coupables de
quelques délits; réveilleront le zèle de ceux qui mettraient de la
tiédeur dans l'exercice de leurs fonctions et rendront compte aux
Comités des arrêtés qu'ils pourraient prendre en cette partie. ??
Un membre fait un rapport sur les moyens d'effectuer l'arrêté
du Comité de salut public relatif au partage, entre les saisissants,
des objets saisis en contravention à la loi et confisqués soit à
l'entrée, soit à la sortie de la République; il propose et le Comité
adopte l'arrêté suivant :
Le Comité de commerce et des approvisionnements, voulant
prévenir toute difficulté sur l'exécution de l'arrêté du Comité de
salut public du 5 tbermidor dernier relatif au partage du quart
du produit net des saisies entre les employés des douanes, arrête
ce qui suit :
Art. l*"". Lorsque les saisies seront faites par des préposés des
douanes de deux inspections, les inspecteurs et les capitaines
généraux sous la surveillance desquels sont les préposés parta-
'•' La table du Procès-verbal de la
Convention renvoie à une décision du
i3 juin 1798; il semble qu'il y ait
erreur de date. — Le décret du 99 bru-
maire portail nomination de quatre re-
présentants du peuple dans les différents
ports de mer pour les opéralions rela-
tives aux marchandises qui s'y trou-
vaient.
'') Article 1 5 , section III , du décret
du 1/1 frimaire an 11 : trll est expressé-
ment défendu à toute autorité consti-
tuée, à tout fonctionnaire public, à tout
agent employé au service de la Répu-
blique, d'étendre l'exercice de leurs
pouvoirs au delà du territoire qui leur
est assigné, de faire des acies qui ne
sont pas de leur compétence, d'em-
piéter sur d'autres autorités, et d'outre-
passer les fonctions qui leur sont délé-
guées ou de s'arroger celles qui ne leur
sont pas confiées, n
556 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [22 brum. an mj
seront entre eux, par moitié, le douzième affecté à chaque grade,
et il en sera usé de même à l'égard des capitaines généraux pour
les saisies faites par des préposés de deux capitaineries d'une
même inspection.
Art. 2. Les capitaines généraux ne jouiront point de ce dou-
zième relativement aux saisies qui auront lieu dans les bureaux
sans le concours des préposés du service extérieur; il sera réuni
à la part revenant aux capteurs.
Art. 3. Les inspecteurs et capitaines généraux n'auront aucune
part dans le produit des saisies faites par d'autres que des préposés
des douanes; les deux douzièmes affectés à ces grades seront réunis
à la part revenant aux capteurs.
Am. h Les inspecteurs, capitaines généraux et receveurs qui
procéderont aux saisies auront droit au partage de la moitié du
produit de ces saisies, attribuée aux saisissants; mais ils ne pourront
pas cumuler avec leurs parts le douzième attaché à leur grade; ce
douzième sera reversé sur la moitié des saisissants , pour ces deux
objets être partagés également.
Art. 5. La saisie est déposée dans un bureau particulier; le
douzième sera partagé par moitié entre le receveur de ce bureau
et le receveur principal. Si d'autres receveurs sont employés à la
suite de l'affaire, ils seront admis au partage de ce douzième qui
se fera par tiers, ou par quart, suivant le nombre de ces agents.
Art. 6. Dans le cas oii le receveur particulier aurait procédé à
la saisie, sa portion dans le douzième serait seule réunie à la moitié
des saisissants; les autres receveurs qui auraient donné leurs soins
à la suite de l'affaire conserveraient leurs parts de ce douzième.
Art. 7. Lorsque des marchandises ne pourront pas être gardées
dans le bureau le plus prochain du lieu de la saisie et qu'il y aura
nécessité de les déposer dans une autre douane, le receveur de ce
premier bureau aura le quart du douzième attribué au receveur et
il en sera de même par rapport à celui qui, après la confiscation
(les marchandises, on tiendra le dépôt momentané pour les faire
vendre.
Un membre propose et le Comité adopte l'arrêté suivant :
Le Comité, après avoir entendu le rapport d'un de ses membres
sur la nécessité de modifier les dispositions des articles 91 et 9 A
(lu titre M (le In loi du /i germinal, r(datives aux défenses de faire
[•2-i BHUM. ANiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 557
aucune remise sur les saisies concernant les douanes, arrête ce
qui suit :
Art. 1"^. Lorsqu'une saisie pour contravention aux lois sur les
douanes ne sera motivée que sur l'omission d'une formalité et que
les circonstances feront présumer que la contravention est invo-
lontaire, la Commission des revenus nationaux est autorisée,
d'après le compte qui lui en sera rendu p;u' le receveur et l'in-
specteur, à faire sur la confiscation et l'amende telle remise qu'elle
jugera convenable, à la charge de fournir à la fin du mois, au
Comité chargé de la surveillance des douanes, l'état des affaires
ainsi terminées avec les motifs de la remise accordée.
Art. 2. Les dispositions de l'article ci-dessus auront leur exé-
cution pour les saisies effectuées depuis la promulgation de la loi
du à germinal '*'.
Le Comité de commerce et des approvisionnements arrête :
«La Commission de commerce et des approvisionnements re-
mettra au Comité, sous huit jours, le nom de tous les agents
qu'elle emploie, le lieu où ils sont employés et les pouvoirs dont ils
sont revêtus et se conformera ainsi à la demande qui lui en a déjà
été faite par le Comité, n
On donne lecture d'une lettre du tribunal de district à Rennes,
qui instruit le Comité que le district a découvert, dans un seul des
magasins militaires de cette commune, plus de trente-cinq milliers
de chandelles confectionnées et une grande quantité de pains de
suif en masse; il demande que. sur cette quantité, il lui en soit
accordé cent quarante livres pour ses besoins.
Le Comité arrête que copie de cette lettre sera envoyée au
Comité de salut public et que la demande en approvisionnement
de cent quarante livres pour les besoins du tribunal de district sera
envoyée par extrait à la Commission de commerce , pour y faire
droit.
On donne lecture d'une autre lettre adressée au Comité par le
conseil général de la commune d'Amiens, qui dénonce un acte
en forme d'arrêté pris par le citoyen Leclerc, se disant agent de la
''' Cette décision du Comité fit, par compositions, départs et remises avant
la suite, l'objet d'un décret, relui du ou après le jugement sont prohibés et
aS brumaire an m. — Le décret du déclarés nulsn; l'article a3 était ainsi
4 germinal an ii sur le commerce ma- libellé : « Aucun juge ne modérera ni
ritirae et les douanes, (titre VI : con- les droits, ni la confiscation, ni l'a-
traventions, saisies, etc.), spécifiait mende sous peine d'eu répondre pér-
ît l'article ai : irToutes transactions, soniicllemcnt.n
558 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [22 brum. an m]
Commission de commerce, et envoie le procès-verbal dressé par
lui en raison de cet arrêté.
Le Comité, après une discussion approfondie et la lecture tant
des pièces envoyées par le conseil général d'Amiens que de celles
envoyées par un courrier extraordinaire, prend l'arrêté suivant :
^Le Comité de commerce et des approvisionnements de la
République ,
Vu la copie certifiée, le 19 de ce mois, par les administrateurs
du district d'Amiens, d'un acte en forme d'arrêté pris à Amiens,
le 17, par Leclerc, agent de la Commission [de commerce] et des
approvisionnements, par lequel cet agent a mis en réquisition, pour
dix jours, toutes les marchandises propres au service de la Répu-
blique;
Une expédition de la délibération du conseil général de la
commune d'Amiens, du 19, portant dénonciation de la conduite
de Leclerc;
Une expédition de la délibération prise le même jour, par les
administrateurs du district d'Amiens, qui approuvent la délibé-
ration du conseil général de la commune et en arrêtent l'envoi au
Comité, pour valoir de dénonciation contre Leclerc,
Arrête que défenses sont faites à Leclerc de remplir aucunes
fonctions d'agent de la Commission de commerce et des appro-
visionnements;
Annule l'acte en forme d'arrêté pris par Leclerc, du 17 de ce
mois, par lequel il a mis en réquisition, pour dix jours, toutes
les marchandises propres au service de la République;
Charge la Commission de commerce de pourvoir au service,
d'envoyer s'il est néccss;iire un agent qui prenne la suite des opé-
rations qui se trouveront avoir été légitimement commencées ou
qui pourront être réglées légalement, rectifier ce qui aura été
commencé ou consommé irrégulièrement, donner satisfaction con-
venable à toutes parties intéressées en assurant le service;
Arrête que les pièces et une expédition du présent arrêté seront
envoyées au Comité de sûreté générale, invité de prendre les
mesures convenables relativement à l'abus ou l'usurpation et entre-
prise de j)ouvoir dénoncés par le conseil général de la commune
et l'administration du district à Amiens.
Il sera pareillement adressé une expédition du présent arrêté
à la Comnn'ssion de commerce et approvisionnements.»
On (>()tiinMmi({ti<> les réclamations de l'Administration du dis-
liicl d'Aix rclatiM's ,\\i dénnnienl do subsistances où elle se
trouve.
[22 imuM. AN ni| DE COMMERCL: et approvisionnements. 559
Le Comité renvoie les pièces au Comité de salut public, section
des subsistances.
Le représentant Blute! , nommé commissaire pour Bor-
deaux , etc. '•', demande à être autorisé d'emmener avec lui un des
secrétaires du Comité.
Le Comité l'autorise à emmener le citoyen Vimart, à la charge
par ce dernier de se faire remplacer pendant son absence.
Le Comité, vu le départ des citoyens Mariette, Blutel et Ludot,
membres du Comité, arrête que les suppléants seront appelés
sans délai.
On présente la réponse à faire aux représentants Villers et
Desrues, elle est adoptée et signée.
Les commissaires nommés le 1 7 vendémiaire exposent au
Comité que les pièces remises par le Comité des inspecteurs, pro-
venant du Comité de l'examen des marchés, ne sont accompagnées
d'aucun inventaire qui puisse en constater ni l'état ni la quantité;
ils font sentir la nécessité de prendre un parti prompt sur cet
objet, vu les réclamations faites chaque jour par des citoyens de
pièces qu'ils y ont déposées; ils proposent, en conséquence, et le
Comité adopte l'arrêté suivant :
«Le Comité de commerce et approvisionnements arrête que le
chef du bureau de la troisième section se chargera de toutes les
pièces remises par le Comité de l'examen des marchés, vérifiera
sur les registres qui les accompagnent, si elles y sont ou non
enregistrées; les enregistrera si elles ne le sont pas, tiendra note
de celles enregistrées qui ne se trouveraient pas dans les cartons,
mettra dans un ordre nouveau et selon le mode prescrit par l'arrêté
du Comité toutes les pièces concernant cette section et se con-
formera, au surplus, aux ordres ultérieurs qui pourront lui être
donnés par les représentants du peuple Garnier et Morisson,
nommés par le Comité pour diriger les travaux de cette section. 55
Le Comité, sur la demande de son secrétaire général, arrête :
1° La Commission de l'envoi des lois fournira au Comité un
exemplaire de la collection complète des lois et lui fera parvenir
chaque jour quatre exemplaires du Bulletin des lois.
2° Les Inspecteurs de la salle sont invités à faire parvenir,
chaque jour, au Comité la distribution complète telle qu'elle est
délivrée aux membres de la Convention nationale.
3" Les citoyens Ro'ndonneau et C'^ fourniront au Comité quatre
^'' Blutel avait élé désigné — par le el Rayonne. — Los représentants Ludol ,
décret du même jour, 22 brumaire — Pomme, Mariette se partageaient les
pour la Rochelle, Rocheforl, Bordeaux autres ports.
560 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [92 bkim. an m]
exemplaires du répertoire ou Mémorial des lois et en continueront
la livraison à fur et mesure que chaque numéro paraîtra.
Les lois rendues depuis le 7 fructidor et celles à rendre seront
fournies, aussitôt après l'impression, au nombre de deux exem-
plaires.
[1° L'imprimeur de la Convention nationale fera parvenir, chaque
jour, au Comité quatre exemplaires du Bulletin des orrêtés des
Comités, du Feuilleton et du Journal des débats.
Le Comité, sur le rapport d'un membre, renvoie la pétition de
la citoyenne Berton à la Commission de commerce, pour avoir son
avis.
La séance est levée.
Garnier, Borel, Bidault, R. Lindet, Scellier, Giraud.
TRENTE-SIXIEME SEANCE.
9/1 BRUMAIRE AN III.
Le quartidi, vingt-quatre brumaire , l'an '5^ de la République fran-
çaise, le Comité de commerce et des approvisionnements s'est
assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La rédaction du procès-verbal de la dernière séance est adoptée.
Un membre propose et le Comité adopte le projet de décret
suivant :
Art. 1"'. La disposition de l'arrêté du district de Rouen en date
du Ix pluviôse dernier, portant que le maximum ne sera exécuté
qu'à compter du même jour et à l'avenir, est annulée comme
portant alleinle aux décrets de la Convention nationale et aux
arrêtés du Comité de salut public sur le maximum'''.
Art. !2. Les jugements intervenus au tribunal de district à
Houen basés sur cet arrêté, sont regardés comme non avenus,
et défenses sont faites d'y donner aucune suite.
Art. 3. Les cuirs verls qui auront été achetés ou livrés dans le
district de Rouen, à compter du jour de la publication de la loi
') Kn inai|;o de l'arlicle I le procès- l/arrôté du district de Houen du 'i plu-
yibal maniisnil «lu Comité porte cette viôse an 11, visé dans ce projet de dé-
intlication : tralTaire des citoyens Le- cret, devait se rapporter à la tannerie
(j'.ndre cl Martin de Pont-Audemem. de Pont-Audemer.
[j6 niîijM. \N i.ij l)K COMMERCE ET AFPROVISION.NEMEiSTS. 561
du 29 septembre 1798 dans les lieux de vente des mêmes cuirs,
seront payés au prix du maximum fixé par ce même arrêté '".
Le citoyen Robert, négociant près Paris, présente au Comité un
mémoire sur les inconvénients du maximum et sur les moyens de
rétablir la confiance en vivifiant le commerce, et ramener l'abon-
dance. Ce mémoire est renvoyé à l'examen du citoyen Scellier, pour
en rendre compte.
On rend compte d'une pétition des citoyens Lambert et Legras,
marchands détaillants de la commune de Rouen, qui se plaignent
de la conduite des agents de la Commission de commerce.
Cette pétition est renvoyée à la Commission de commerce et des
approvissionnements.
On remet sur le bureau la pétition du citoyen L'Epinet renvoyée
au Comité par décret de la Convention , pour lui rendre compte
dans trois jours '2^
Le Comité arrête que cette pétition sera renvoyée à la Commis-
sion des transports, pour lui faire un rapport dans les vingt -quatre
heures, afin que le Comité puisse, en obéissant au décret de la
Convention, lui rendre compte du parti qu'il aura pris sur cette
affaire.
Les commissaires de la Commission de commerce et des appro-
visionnements remettent une expédition de leur compte journaher
au Comité de salut public; ils joignent à ce compte différents
rapports sur lesquels le Comité aura à délibérer.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Lefèvre
Lozeray qui demande que, sans avoir égard au reçu pour solde de
compte donné inconsidérément par sa femme, il lui soit remboursé
1 6,0 6 3 hvres dont il est lésé sur le montant de sa facture d'achat,
par les réquisitions mises sur ses toiles.
Le Comité arrête qu'il n'y a pas lieu à délibérer.
Un membre rend compte d'un arrêté du district du Chàteau-
du-Loir ou Mont-sur-Loir ^^\
LeComité annule ledit arrêté; arrête, au surplus, que les admi-
nistrateurs du district de Mont-sur-Loir seront autorisés à faire
toutes les réquisitions qu'ils jugeront nécessaires, pour faire trans-
porter les diverses denrées nécessaires à la subsistance des citoyens,
des lieux où elles se trouvent en abondance dans ceux où il y en a
disette.
'') Adopté par la Convention lo le passage d'un bateau chargé de pièces
jour même, 24 brumaire ;in m. de vin. {Procès-verbal de la Convention,
t" Cette pétition était relati\e à aS brumaire an m , p. i38).
l'ouverture des écluses de Nemours pour ^'' Sarthe.
562 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [j'j ur.uM. an m]
Le présent arrêté sera communiqué au Comité de salut public,
chargé particulièrement de tout ce qui tient aux réquisitions.
Le Comité renvoie les mémoires remis sur le bureau aux Comités
et Commissions compétents.
La séance est levée.
Garnier, Borel, Bidault, R. Lindet, Scellier, Giraud.
TRENTE-SIXIEME SEANCE '".
25 BRUMAIRE AN HT.
Le quintidi, vingt-cinq brumaire, l'an trois de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce et des appro-
visionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
On donne lecture de la correspondance.
Le représentant du peu le(?) annonce au Comité que, pendant
la durée de son congé, il a désiré voir le troupeau du citoyen
Morin renommé par sa beauté et par le mode suivi pour son
éducation; qu'il s'est présenté chez le citoyen qui, depuis vingt ans,
fait son étude particulière de l'agriculture; qu'il y a vu avec plaisir
une ferme montée d'une manière dégagée de tout préjugé, des
bergeries bâties à grands frais dans le genre espagnol, et un
troupeau composé, en parlie, de brebis de race espagnole; un
bélier métis, entre autres, par sa beauté, ne le cède en rien à son
père de race pure; il dépose sur le bureau des laines qu'il a prises
sur les bri'bis de ce troupeau, et un morceau de drap fabri(jué
avec les laines; il annonce qu'étant au directoire du département,
on vint inviter, de la part du citoyen Morin, les administrateurs et
lui, de venir voir un taureau suisse dont le citoyen venait de faire
l'acquisition par trois mille et quelques cents livres, dans l'intention
d'en propager l'espèce dans son canton. Il annonce que ce citoyen,
né noble, est souvent arrêté dans ses spéculations par la loi des 97
et 28 germinal «pii lui interdit l'entrée dans les communes mari-
times, ce qui l'empêche de se procurer à Rouen et dans les autres
foires et marchés de ses environs les élèves dont il pourrait avoir
besoin; il croit qu'un cultivateur qui n'épargne ni peine, ni dé-
penses pour améliorer l'agriculture doit être favorisé d'une manière
Ci Les scanres dos -.'i, -..'), 07 brumaire ont, dans le texte, le même numéro.
[95 BRI M. AN nij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 5G3
spéciale par le Gouvernement; il propose en conséquence et le
Comité arrête :
Qu'il sera écrit au Comité de salut public pour l'engager à dis-
penser le citoven Morin, cultivateur à Bretteville, district de
Dieppe, de l'effet de la loi des 97 et 28 germinal, et à l'autoriser
lui et sa famille à aller où leurs affaires les appelleront dans l'inté-
rieur de la République, en se conformant, au surplus, aux forma-
lités prescrites par les lois'^^.
Un membre met sous les yeux du Comité le rapport de la Com-
mission des revenus nationaux relatif à la pétition des citoyens
Wolbret [Wolbert] père et fds.
Il s'agissait de fixation du prix auquel seraient payés des bois
mis en réquisition.
«Le Comité, considérant que la loi du 29 septembre 1798
(vieux style) est postérieure à la réquisition des bois dont il s'agit,
et à la fixation de ces mêmes bois, faite par le département du
Bas-Rhin;
Considérant encore que l'article 12 de la loi du 29 septembre
ne peut être appliqué au cas dont il s'agit, puisqu'il n'y est pas
question des objets mis en réquisition, et qu'à l'époque de cette
loi les bois dont il s'agit étaient réellement la propriété de la
Nation, et n'étaient plus à la disposition du citoyen Wolbret,
Arrête que les citoyens Wolbret père et fils, adjudicataires de
h-] arpents 76 perches de bois nationaux, adjugés le 3i décembre
1792 (vieux style) par le directoire du district de Haguenau,
seront payés de leurs bois mis en réquisition au mois d'août 1790
(vieux style) conformément à l'arrêté du déparlement du Bas-fïhin
du i*"" septembre suivant, v
Un membre fait le rapport sur la pétition des ouvriers de la
manufacture de Beauvais.
Il expose que cette fabrique intéressante par son objet mérite
toute l'attention de la Convention, qui en a décrété la conservation.
Il observe que, cette manufacture étant privée d'entrepreneur,
les ouvriers sont sans ouvrage et exposés à une misère certaine si
la Convention ne s'empresse de venir à son secours.
C' Le décret du 27 germinal an u usurpé ou acheté les titres ou les privi-
interdisait aux ex-nobles le séjour de lèges de la noblesse ... n
Paris, des places fortes et des villes Les exceptions relatives aux ex-nobles
maritimes pendant la guerre: celui du devaient être renvoyées au Comité de
•! 8 germinal assimilait aux nobles et salut public qui pouvait retenir, par ré-
comprenait dans le décret du 27 ceux quisition spéciale, Ifs ci-devant nobles
qui ffsans être nobles suivant les idées et les étrangers dont il croirait les
ou les règles de l'ancien régime [avaient] moyens utiles à la République.
564 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [io brum. an m]
Il croit que, si on provoque les entrepreneurs, ils voudront
touiours faire la loi, qu'en conséquence il serait bon, pendant la
guerre, de la faire administrer par le citoyen Guinousse, peintre,
qui conduit cette manufacture depuis plus de vingt ans, et qui la
régira sous la direction du directeur des Gobelins.
Au surplus, il ajoute que cette question est aussi de la compé-
tence du Comité d'agriculture et des arts.
Après délibération, le Comité arrête que les pièces seront commu-
niquées au Comité d'agriculture et des arts, avec le projet d'arrêté
proposé par le rapporteur ainsi qu'il suit.
Les Comités de commerce et des approvisionnements, et d'agri-
culture et des arts,
Considérant que, dans le moment de dénûment où se trouvent
les ouvriers de la manufacture de tapisseries établie à Beauvais, il
est urgent de prendre des mesures pour ne point laisser dépérir
un genre d'industrie utile aux arts et au commerce, et maintenir
un établissement dont la Convention nationale a décrété la conser-
vation le 1 7 brumaire dernier, arrêtent :
Art. 1". La manufacture de Beauvais sera provisoirement gérée
par le citoyen Camousse, attaché à cet établissement en cjualité de
peintre.
Art. 'i. Cette gestion s'opérera sous la direction et surveillance
du directeur de la manufacture des Gobelins, qui ordonnera les
travaux et en arrêtera les sujets, après avoir pris l'avis de la Com-
mission de commerce.
Art. 3. Les objets fabriqués seront misa la disposition de cette
Commission à fur et mesure de leur fabrication.
Art. k. Le mode de payement des ouvriers sera le même que
celui des ouvriers des Gobelins ; la Commission de commerce fora
les fonds nécessaires à cet eflet.
Art. 5. Elle est autorisée à traiter avec un entrepreneur solvablc
qui se présenterait, conformément au décret du 17 brumaire an 11,
et à proposer, dans ce cas, d'accord avec la Commission d'agri-
culture et des arts, les encouragements qu'elle croirait nécessaires
d'accorder à cet établissement.
Art. g. Les réparations à faire aux bâtiments seront faites
comme pour les autres maisons nationales.
Art. 7. Le Iraitonx-jit du citoyen Camousse, lixé à douze ccnls
DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS.
505
[ab BRUM. AN III
livres par le décret du l'j brumaire, sera porté à deux mille livres
par an.
La Commission de commerce surveillera l'exécution du présent
arrêté ^^l
Sur la motion d'un membre, le Comité arrête :
Qu'il sera fait un état à mi-marge de toutes les pièces renvoyées
ù diverses Commissions, lequel sera adressé tous les cinq jours à
chacune des Commissions qu'il concerne, avec injonction de mettre
en marge de chacun des articles ce qu'elle aura décidé sur chaque
affaire.
Sur la lettre des représentants Ritter et Turreau, le Comité
arrête que copie en sera adressée au Comité des finances et à celui
de salut public.
On fait la distribution des pièces adressées au Comité.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
demandé à la Convention de nommer trois membres pour compléter
le Comité et trois suppléants '^l
La séance a été levée.
BOREL, ScELLIER, R. LiNDET, GaRNIER, AlARd'^', BiDAULT.
TRENTE-SIXIEME SEANCE.
97 BRUMAIRE AN III.
Le septidi de la 3" décade, vingt-sept brumaire, l'an 3' do la
République française une et indivisible, le Comité de commerce et
des approvisionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 96 brumaire dont la rédaction a été adoptée.
Un membre met sur le bureau le rapport de la Commission des
transports, à qui on avait envoyé la pétition du citoyen Lépinet,
marchand de vins, qui se plaignait d'un arrêté du représentant du
t') Cet arrêté ne fut pas adopté. Cf.
le livre de M. Table, déjà cité, p. g8-
100. — L'arrêté du Comité d'agricul-
ture et des arts du i3 prairial an ui
réorganisa la manufacture de Beauvais.
Voir notre tome III, p. 488.
'^^ Le 26 brumaire, la Convention
décida que l'élection aurait lieu le len-
demain; elle eut lieu en réalité le 28
(Procès-verbal de la Convention, p. 272)
et le scrutin désigna Riuet, député de
la Manche, négociant à Cherbourg:
CuYOMAR, député des Côtes-du-Nord ,
négociant à Guingamp, et Chaumo>t,
député de rUle-et-Vilaine, administra-
teur du district de Saint-Malo, pour
remplacer les membres du Comité en-
voyés en mission. On ne désigna pas
de suppléants.
^^> Député de la Haute-Garonne.
560 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-37 brum. an im]
peuple Robin qui interdit, jusqu'à nouvel ordre, la navigation du
canal d'Orléans (^).
D'après les renseignements donnés par cette Commission, le
Comité arrête :
Que toutes les pièces seront renvoyées au représentant du
peuple Robin, avec invitation d'instruire le Comité de l'état actuel
de la navigation du canal d'Orléans, et de donner son avis sur la
pétition du citoyen Lépinet, afin que le Comité puisse remplir le
vœu de la Convention manifesté par son décret du 28 brumaire ^~K
Un membre fait rapport de la pétition des citoyens Garnier et
Roux, négociants à Genève; ils réclamaient contre la saisie des
marchandises qui leur appartenaient, faite par la municipalité de
Cbalon-sur-Saône. Il propose en conséquence un arrêté qui rend
ces marchandises à leurs propriétaires qui, d'ailleurs, avaient rem-
pli toutes les formalités prescrites.
Cet arrêté est adopté par le Comité ainsi qu'il suit :
«Sur la pétition des citoyens Garnier et Roux, négociants à
Genève, et possesseurs d'une manufacture d'indiennes établie dans
la commune de Vaise près Lyon, tendant à obtenir la mainlevée du
séquestre mis par la municipalité de Chalon sur quinze balles
mousselines ou toiles de coton blanches, par eux expédiées,
quelque temps avant le siège de Lyon, à l'adresse de Louis Roger,
commissionnaire à Chalon;
Vu l'extrait du registre des coches de Lyon pour Chalon du
5 août 1793 (vieux style) portant charge de quinze balles toiles de
coton; le certificat de la municipalité provisoire de la commune et
canton de Vaise, du li brumaire courant, portant que les citoyens
Garnier et Roux ont déclaré, aux termes de la loi du 22 germinal(?)
les quinze balles de coton expédiées pour leur compte au citoyen
Roger à Chalon, et qu'aux termes de la même loi cette déclaration
a été renouvelée de mois en mois; l'arrêté du représentant du
peuplo Boisset, du 9" courant, portant sursis à la vente des quinze
balles toiles; enfin le certificat de non-émigration et de bonne con-
duite délivré le 1 7 prairial par la municipalité de Vaise aux
citoyens Garnier et Roux, visé parle Comité révolutionnaire;
Considérant que les citoyens Garnier et Roux n'ont expédié ces
quinze balles toiles à Chalon, que dans la crainte de quelque
événement facbeux à l'époque où Lyon allait être assiégé, qu'au
"> Sur la mission de Robin dans le écluses du canal d'Orléans pour faire
Loiret et en Scinc-pl-Marne, voir Arcli. passer les bateaux chargés de vins pour
nat., AFii 116 Pl i/ii. Paris ef Versailles. Voir le présent vo-
"' Décret relatif à rouvortiire des lunic, p. 5Gi , séance du 2/1 brumaire.
[g7 BRUM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 567
surplus ils se sont conformés aux lois en faisant les déclarations
prescrites paricelles, arrête :
Art. \". Que mainlevée sera donnée aux citoyens Garnicr et
Roux, manufacturiers à Vaisr^, du séquestre mis par la municipa-
lité de Chalon sur quinze balles toiles de coton expédiées par les-
dils Garnier et Roux, et déposées chez le citoyen Roger, commis-
sionnaire à Chalon;
Art. 2. Charge l'agent national près le district de Chalon de
faire exécuter le présent arrêté, v
Un membre fait un rapport sur les ports francs; il lait sentir la
né«-ebsité de faire disparaître cette espèce de ligne de démar-
cation, sur le territoire de la République, que nos lois ne peuvent
plus admettre; il présente sur ces bases un projet de décret qui
avait déjà été adopté dans la séance du Comité du 19 vendé-
miaire.
On engage le rapporteur, avant de le présenter à la Convention,
de s'occuper des moyens d'assurer à l'excédent du commerce
français au Levant des importations et des débouchés que lui
facilitait la franchise de Marseille, afin qu'on puisse présenter l'un
et l'autre, au même instant, et éviter la lacune que l'admission du
premier décret laisserait dans le commerce de Marseille.
La Commission de commerce et des approvisoirmements remet
l'état de son travail journalier et des différents rapports dans l'ordre
suivant :
i" Rapport tendant à fixer le maximum de charbon de terre,
mélangé par moitié de gros et de menu, pris sur la place aux mines
du Creusot et de RIanzy, à quinze livres douze sols neuf deniers le
raille ;
Le gros charbon, sans mélange de menu, à dix-neuf livres
dix sols onze deniers le mille.
Et le prix du menu charbon à onze livres quatorze sols six deniers
le mille.
2° Rapport de la Commission de commerce tendant à payer, à
raison de soixante quinze livres, les deux mille huit cent soixante
cordes dix-sept vingtièmes de bois de chauffage, fournies à la
Répubhque, pour le port de Rochefort, depuis le 1*" mai 1793
jusqu'au 3o vendémiaire, par les citoyens Verdeau et Levallois, et
celles qu'ils livreront jusqu'à la lin de leur bail.
3° Rapport tendant à autoriser l'Agence de l'habillement des
troupes, jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné, à payer les
bottes à ['écuY^re trente-neuf livres , et celles à la hussarde trente-
568 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [ay bri^m. ammj
quatre livres, qui seront versées dans ies magasins de la Répu-
blique.
à° Rapport tendant à faire payer au citoyen Gardien les
casques de dragons qu'il a versés postérieurement au 2 o frimaire
à raison de dix-sept livres douze sols, prix du maximum.
Ces rapports sont distribués a différents membres, pour,
chacun, en rendre compte au Comité.
Un membre met sous les yeux du Comité la pétition de la So-
ciété populaire d'Oisen (Oissel?), district de Rouen, qui se plaint
des enlèvements considérables qui se font en cidre, pour être con-
verti en eau-de-vie; elle demande que l'on réprime la cupidité des
bouilleurs.
La pétition est renvoyée au citoyen Garnier, représentant, pour
en rendre compte au Comité.
La séance a été levée.
SCELLIER, GiRAUD, R. LiNDET , BiDAULT, BoREL , GaRNIER,
Alard.
TREINTE-SEPTIEME SEANCE.
29 BRUMAIRE AN Ui.
Le nonidi de la 3" décade, âc) brumaire, l'an 3* de la Répu-
blique française une et indivisible, le Comité de commerce et des
approvisionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre parla lecture du procès-verbal de la séance du
27 brumaire, dont la rédaction est adoptée.
On lait lecture d'un arrêté pour l'organisation du Comité et de
ses bureaux.
Ce projet, composé de quarante-six articles, est ado|)té défmi-
tivement et sera imprimé et distribué aux membres de la Conven-
tion.
Suit l'arrêté en forme de règlement :
Les reprdsentanls du peuplt', membres du Comité de commerce et appro-
visionnemenls,
Considiirant (pie la nouvelle organisation des Comités nécessite des chan-
ffi'menls dans les bureaux de celui de commerce et exige un nombre
d'eniployds proportionné aux travaux qui lui sont attribués, arrêtent :
Art. 1". Les travaux du Comité sont divisés en trois sections.
[29 BRUM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 569
Art. 2. La première section comprend tout ce qui e?t relatif aux douanes,
aux salines, à V établissement des foires et marchés, tant pour la partie li^gisla-
lativi! que pour les arrêtés d'exécution et rapports particuliers.
Art. 3. La seconde section est chargée de tout ce qui est relatif à la pro-
position des lois sui' la circulation intérieure, les importations , les exportations ;
sur la formation des greniers d'abondance et magasins de tous genres; sur les
subsistances des armées ; sur leurs fournitures en effets d'habillement, équipe-
ment, casernement et campement.
Elle est dirigée par cinq membres du Comité.
Art. k. La troisième section est composée de tout ce qui a rapport aux
marchés passés pour le compte de la République.
Elle est dii'igée par trois membres du Comité.
Art. 5. Les membres qui dirigent chacune des sections s'entendent entre
eux pour le partage des travaux.
Art. 6. La surveillance attribuée au Comité sur les opérations des diverses
Commissions est exercée par tous les membres du Comité.
Art. 7. Le Comité seul arrête les projets de lois à proposer à la Conven-
tion et prend les arrêtés sur les affaires particulières ; ces projets et ces arrêtés
doivent être signés , au moins , de sept membres.
Art. 8. Les membres présents signent, chaque jour, leur présence sur un
registre à ce destiné.
Art. 9. Le Comité s'assemble quatre fois par décade, les primidi, quar-
tidi, septidi et nonidi, à 7 heures du soir.
Art. 10. Les président et secrétaires sont nommés dans sa séance du 17 de
chaque mois.
Art. U. Ils se rendent, tous les jours, au seci'étariat à midi pour ouvrir
la correspondance, parapher les lettres reçues et signer celles que le Comité
aura arrêté d'envoyer.
Art. 12. Les membres remettent au secrétaire général les pièces et affaires
qui ont été renvoyées à leur examen, aussitôt après leur rapport, soit au
Comité, soit à la Convention nationale. Cette remise aura également lieu en
cas d'absence, par mission ou par congé.
DES BUREAUX ET DE LEUR FORMATION.
Art. 13. Les bureaux du Comité sont au nombre de quatre, le secrétariat
général et trois bureaux correspondant au nombre des sections des travaux
du Comité.
Art. lU. Le secrétariat général est composé d'un secrétaire général, de
deux chefs ; l'un pour la correspondance , l'autre pour l'enregistrement central ,
et de commis expéditionnaires.
Art. 15. Chacune des trois sections est composée d'un chef et de commis
expéditionnaires.
Art. 16. Il y a un garçon de bureau chargé d'entretenir l'ordre et la pro-
preté dans les bureaux du Comité; il est aux ordres du secrétaire général et
des chefs de bureau.
570 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [99 brum. an m]
DU SECRETARIAT GENERAL.
Art. 17. Le secrétarial général comprend :
1° La rédaclion des procès-verbaux;
2° La correspondance en général;
3° L'enregistrement central;
II" Le dépôt des procès-verbaux, des arrêtés du Comité et de ceux du
Comité de salut public, de toutes les pièces originales et minutes qui doivent
être placées aux archives ;
5° La surveillance générale de tous les bureaux du Comité ;
6° La distribution des diverses fournitures qui leur sont nécessaires;
7° Le délai! des impressions;
8° La direction de la bibliothèque, des archives, etc.
Art. 18. Le secrétaire général est chargé de surveiller les opérations de
tous les bureaux du Comité, d'employer tous les moyens pour y maintenir
Tordre, en accélérer les travaux, d'en rendre compte au Comité après leur
enregistrement au bureau centrai.
Art. 19. Il distribue aux différentes section'' qu'elle'; concernent les pièces
adressées ou renvoyées au Comité après leur enregistrement au bureau central.
Art. 20. Il administre les fournitures nécessaires aux divers bureaux,
tient état de leur entrée et de leur sortie, et présente cet état, tous les mois,
à l'approbation du Comité.
Art. 21. Il a le dépôt des procis- verbaux et des arrêtés du Comité ; il les
présente à la signature, ainsi que tous les actes et pièces qui doivent en être
revêtus.
Art. 22. Il a le détail et la surveillance de toutes les impressions or-
données par le Comité.
Art. 23. Il dirige les archives, la bibliothèque, et est chargé de tous les
autres effets appartenant au Comité.
Art. 24. Il reçoit les lettres et paquets qui arrivent par la correspondance,
les présente chaque jour, à midi, aux représentants du peuple chargés d'en
faire l'ouverture, et les remet au bureau chargé de l'enregistrement.
Art. 25. Le chef de correspondance est chargé de l'envoi des arrêtés et
(les délibérations du Comité, de justifier de leur réception, et de rédiger les
lettres qui doivent les accompagner.
Il tient, à cet effet, un registre à six colonnes qui présentent la date de
l'arrêté ou île la délibératii)n, le numéro de l'affaire à laquelle l'arrêté ou la
délibération correspond, le précis, la date de l'envoi, les bureaux où l'envoi
aura été lait, et ses observations.
Art. 2G. Il dirige les réponses aux lettres qui n'offrent aucun point de loi
à éclaircir; il veille à cequ'auctnie de celles qui contiennent des vues de bien
public, ou des demandes utiles, ne reste sans réponse; il donne avis aux
pi'tilionnaires du renvoi des pièces que le Comité n'aurait pas jugé être de sa
compétence; il conserve, par ordre de numéros, les minutes de toutes les
hHtres qui partent du Comité, lesquelles seront portées, par ordre de dates,
sur le registre à ce destiné.
[99 BRiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS." 571
Art. 27. Il dirige l'expédition des paquets (jui doivent être envoyés,
chaque jour, h la poste, et ne permet pas qu'il en parle aucun qui ne soit
relatif aux affaires du Comité; il met à cet efFcl sur chacun d'eux le numéro
correspondant avec celui de la minute ; le nombre des paquets est indiqué
sur le bulletin qui doit les accompagner à la poste, avant d'être présenté à la
signature du Comité.
Art. 28. Le chef du bureau d'enregistrement cential est cliarg.? d'enre-
gistrer toutes les pièces et pétitions adressées ou renvoyées au Comité, les
rapports des diverses Commissions et les arrêtés des Comités et des représen-
tants du peuple en mission, lorsqu'ds sont relatifs aux travaux du Comité.
Art. 29. Il tient : i" Un registre ou répertoire sur lequel sont inscrits,
jour par jour, par ordre de date et de numéro, les noms des pétitionnaires,
ceux de leur commune, de leur district, de leur département, l'objet très
succinct des demandes, et la section du Comité à laquelle les pièces ou péti-
tions sont renvoyées ;
9° Un répertoire alphabétique correspondant avec celui ci-dessus pour en
faciliter le service, indiquant seulement le nom, l'adresse des pétitionnaires,
et le numéro de chacune des inscriptions qui y auront été faites ;
3° Un registre, suivi d'un rt'pertoire, des rapports de la Commission de
commerce au Comité de commerce ;
li° Idem des rapports de la Commission de commerce au Comité de salut
public ;
5° Idem des rapports de la Commission des revenus nationaux, soit au
Comité de commerce, soit au Comité de salut public;
6" Un registre, par ordre de dates, des arrêtés du Comité, obligatoires pour
les autorités constituées, lef|uel sera suivi d'un répertoire alphabétique;
7° Un registre des arrêtés envoyés à l'imprimeur; ce registre est divisé en
(juatre colonnes qui comprennent la date de l'arrêté, le précis, la date de la
remise à l'imprimeur, et le numéro du bulletin dans lequel lesdits arrêtés se
trouvent insérés;
8° Une table des arrêtés des Comités et une des décrets de la Convention
lelatifs aux travaux du Comilé.
Ces tables sont divisées en quatre colonnes qui présentent la date de l'ar-
rêté ou du décret, la matière, le précis et les observations.
9° Un registre, suivi d'un répertoire, pour les ari'êtés des Commissions
qui auront reçu l'approbation du Comité.
Art. 30. Le chef de chacune des trois sections enregistre , par ordre alpha-
bétique, toutes les pièces qui lui sont renvoyées par le secrétariat, fait de
chacune une analyse raisonnée, indique les lois qui peuvent y avoir
rapport, rédige les projets de lettres, fdit, sur les différentes affaires, les
travaux préparatoires dont elles sont susceptibles, les soumet aux représentants
du peuple attachés à cette section, les tient en dépôt jusqu'à ce que les affaires
soient définitivement terminées et en donne avis aux parties intéressées.
Art, 31. Il fait mentiop, en marge de l'enregistrement, du nom du rap-
porteur et de la décision du Comilé.
Art. 32. Le chef de chaque section remet chaque jour au secrétaire
général l'état , par ordre de numéros , des pièces qui lui sont renvoyées. Cet
état ou récépissé suffît pour opérer la décharge du secrétariat.
572 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [29 brlm. an m]
Art. 33. H fait passer tous les cinq jours au secrétaire général l'état, à
mi-marge, des affaires renvoyées aux différentes Commissions, et un certi-
ficat de néant dans le cas où il n'y aurait pas eu de renvoi.
Art. 34. Le chef de chaque section fait les extraits nécessaires pour mettre
le Comité à portée de rendre à la Convention nationale le compte exigé par
la loi du 18 fructidor, sur l'état des travaux qui lui sont confiés et sur les
entraves qu'éprouve l'exécution des lois '^'.
Art. 35. Il se fait remettre les reçus des pièces adressées ou renvoyées
chaque jour aux différents bureaux des Comités et Commissions executives,
afin de pouvoir en justifier au besoin.
Art. 36. Tous les chefs se réuniront pour faire un relevé de toutes les
les pièces (jui se trouvent dans les bureaux qui se trouvent actuellement
existants, soit qu'elles proviennent des Assemblées constituante, législative
ou de la Convention: il eu sera fait un triage conforme à la distribution
actuelle des travaux. Celles sur lesquelles il a été prononcé seront renvoyées
aux archives, ils conserveront avec soin tout ce qui a rapport à la partie
systématique des lois et renverront aux Comités et Commissions qu'elles
concernent les pièces qui ne seront pas de la compétence attribuée au
Comité de commerce et approvisionnements.
DE LA POLICE DES BUREAUX.
Art. 37. Les bureaux sont ouverts tous les jours, soir et malin, à l'ex-
ception des décadi et quintidi soir, à moins qu'il n'y ait ordre ou avertisse-
ment contraire, lequel est notifié par le secrétaire général.
Art. 38. Les employés y entreront le matin à 9 heures et demie (vieux
style), ils y resteront jusqu'à 3 heures, y reviendront à 7 heures jusqu'à
10 heures et les jours d'assemblée jusqu'à la fin des séances du Comité; ils
s'entendront entre eux pour qu'il y ait chaque jour un d'eux au bureau
jusqu'à la fin des séances de la Convention.
Art. 39. Le garçon de bureau se rend à son poste les matins à 8 heures
et les soirs à 6 heures, les décadis soirs exceptés; il y reste jusqu'à la fin du
travail des secrétaires-commis et ne peut, pour aucun motil, s'absenter sans
en avoir prévenu le secrétaire général.
Art. /iO. L'ordre dos travaux ci-dessus n'étant que pour prévenir la con-
fusion, tous les employés dans les bureaux s'aident et se suppléent au besoin
sur l'invitation du secrétaire général ; en cas de refus ou de mauvaise volonté,
il en rend compte au Comité.
Art. 11. Les em|)loyés ne peuvent s'absenter sans l'agrément du Comité ;
ils sont remplacés pondant leur absence si l'ordre et la suite du travail
l'exigent.
Art. 12. Les égards fratiMiiels étant un devoir, ceux (pii y manquent
envers qui que ce soit ou qui s'écartent de l'honnêteté ou de l'àfiabilité qui
doit caractériser tout homme public, ceux qui se permettent le plus léger
Irait d'incivisme, sont destitués et remplacés sur-le-champ.
"' Décret du iS fructidor an 11 relatit an compte à rendre de la situation de la
France par les Comités de la Convention.
[39 BRUM. AN iiij DE COMMERCK ET AITROVISIONNEMEMS. 57:i
Art. 43. Les citoyens qui se prësentent pour être employés clans les
bureaux du Comité, ne peuvent être admis qu'après avoir justifié de leur
capacité et de leur conduite politique depuis 1789.
Art. Uh. Les membres qui ont la direction de chaque section , ont la faculté
de proposer au Comité d'augmenter le nombre des employés toutes les fois
qu'ils le croiront inférieur aux travaux de la section.
Art. 45. La composition actuelle des bureaux demeure formée ainsi quil
suit :
Secrétaire général : le citoyen Gauthey.
Chef de correspondance : le citoyen Vimart.
Chef de l'enregistrement : le citoyen Renou.
Chef de la première section : le citoyen Bicherel.
Chef de la seconde section : le citoyen Brézillon.
Chef de la troisième section : le citoyen Aubry.
Art. 46. Toute délibération antérieure est rapportée en ce qu'elle a de
contraire au présent arrêté.
Les citoyens Borel, Coctdrier, Scellier et Alard sont membres de la
première section,
La seconde section est composée des citoyens R. Lindet, Ribet, Chadmont,
Bidault et Giraud.
Enfin , les membres de la troisième section sont les citoyens Garnier , Mo-
RISSON et GuYOMAR.
Un membre avait présenté un projet de décret sur la franchise
des ports, à l'effet de faire cesser une espèce de privilège qui ne
s'accorde pas avec les lois républicaines, mais le Comité a cru qu'il
était nécessaire de s'occuper, en même temps, des moyens de fa-
ciliter le transport des marchandises étrangères, afin que les négo-
ciants pussent se livrer à leurs utiles spéculations, en leur permet-
tant de conserver, en entrepôt, des objets dont l'introduction serait
nuisible à l'industrie nationale.
Ces réflexions ont donné lieu à une discussion à la suite de la-
(juelle le rapporteur a été invité à présenter un projet de décret,
dans lequel il développera ces vues utiles à la prospérité du com-
merce de la République.
Un membre soumet à l'examen du Comité la question de savoir
si, les marchandises de luxe étant exceptées delà loi du maximum,
les cotons des lies de France et de Bourbon qui, par leur beauté,
ne sont propres qu'à fabriquer des marchandises de luxe, doivent
être, ou non, soumis à- ce maximum.
Le Comité, considérant le fret exorbitant tlont ces cotons son!
chargés, pense que mettre ces cotons dans la classe des marchan-
dises soumises au maximiun , c'est contraire au bien du commerce
574 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [qq buim. an m]
extérieur et intérieur, au soutien ries manufactures qui ne seront
plus alimentées, car si le commerce éprouve une perte aussi consi-
dérable, il sera hors d'état de soutenir de pareilles expéditions.
Ces considérations ajoutées à la vérité immuable que, pour faire
prospérer le commerce, il lui faut la plus grande liberté dans ses
spéculations, décident le Comité à saisir tous les moyens qui
peuvent amener cet état de prospérité; en conséquence, après une
discussion assez étendue, le Comité arrête :
Que toutes les matières venant de l'étranger par le commerce
particulier et toutes denrées coloniales resteront à la libre dispo-
sition des expéditeurs ou négociants et la Commission de commerce,
dans le cas où elle en aurait besoin, ne pourra en traiter que de
gré à gré.
Quant aux matières et marchandises provenant des prises, il en
sera usé de la manière suivante :
Celles des matières destinées à être mises en consommation et
qui seront nécessaires soit pour les armées, soit pour la marine,
seront mises à la disposition de la Commission de commerce.
Quant à celles qui seront destinées à alimenter les fabriques ou
manufactures, elles seront mises à l'enchère et adjugées de préfé-
rence aux fabricants et à petits lots.
Le Comité arrête, en outre, qu'il sera proposé que les matières
et marchandises qui ne sont pas nécessaires à la consommation ,
ou dont l'usage ou le commerce sont prohibés, seront mises en
vente sous la condition d'être exportées, sauf à la Commission de
commerce à retenir à sa disposition la quantité qu'elle croirait né-
cessaire d'exporter pour le compte de la République.
On met sur le bureau les affaires soumises à la décision du
Comité.
Les unes sont renvoyées aux Comités et Commissions compé-
tentes.
Les autres distribuées aux membres, pour en faire le rapport.
La séance a été levée.
Alard, Scellier, Bu)ault, Giraud, R. Lindet ''^.
(" Dans lo rcgislio AK ii* i5, il v ,1,. immtTolatioii de la W séaiuo, \o
a, à la suite de la 37* séance, sept pajfcs scribe a donné à la séance du '1 fii-
cancellées. Tenant compte de l'erreur maire le n° lia.
[4 FuxM. AN m] DE COMMERCE ET ArPROVISIONNEMEiNTS. 575
QUARANTIÈME SÉANCE.
4 FRIMAIRE AN III.
Le quartidi, U frimaire, i'an 3* de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et des approvisionnements s'est
assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance du
a 9 brumaire dont la rédaction est adoptée.
On lit la correspondance des représentnnts Villers et Desrues,
envoyés dnns les ports de Brest et Lorient pour veiller à l'inven-
taire, la distribution et la vente des marchandises provenant des
prises emmagasinées dans les ports.
Ces lettres font sentir la nécessité de prendre des mesures pour
accélérer le travail de nos collègues et répondre aux vues qu'ils ont
de répandre promptement les denrées qui sont amoncelées dans les
magasins de Brest et Lorient.
En conséquence, le Comité arrête qu'il sera donné par extrait à
la Commission connaissance de la lettre du citoyen Villers qui pro-
pose de ne former qu'une seule ag'^nce à Lorient, au lieu de trois
qui se croisent, avec invitation de transmettre au Comité ses vues
sur les avantages que présente la réunion proposée.
Le Comité arrête aussi (ju'il sera écrit aux représentants Villers
et Desrues pour les engager à voir si, pour accélérer l'arrivée des
marchandises à Paris et faciliter leur circulation dans l'intérieur, il
ne serait pas possible d'employer le pavillon neutre pour le trans-
port de quelques cargaisons au Havre qui, par ce moyen, parvien-
drnient en plus grande quantité et plus prompteinenl à leur desti-
nation.
Le Comité arrête, en outre, que copie des lettres des représen-
tants Villers et Desrues sera adressée aux représentants du peuple
envoyés pour le même objet dans les ports, afin de leur donner
mutuellement connaissance de leurs opérations respectives et qu'en
suivant la même marche ils puissent plus facilement arriver au
même but.
La Commission des revenus nationaux remet sur le bureau diffé-
rents rapports :
1° Rapport sur le moyen d'assurer le service des douanes sur
mer en employant, sur les pataches, des jeunes gens de seize à dix-
huit ans et des citoyens au-dessus de quarante;
2° Idem à l'effet de provoquer un arrêté qui dispense de la for-
576
PROCÈS-VERBAUX DU COMITE
[h FlUM. AN m]
malité du plomb exigée par l'article 3 du titre III de la loi du
9 9 août 1791^'' les marchandises qui remontent la Seine depuis
le Havre jusqu'à Rouen , lorsqu'il ne s'agit pas d'assurer le payement
des droits; celles qui descendent la Seine jusqu'au Havre et Hon-
fleur et celles qui passent du Havre à Honfleur et de Lorient au
port de La Liberté*^';
3" Idem sm* la réclamation du citoyen Lecouvreur, chargé de la
hquidation de la maison du citoyen Legrand, négociant au Havre,
tendant à être dispensé de rapporter la gratification de
90,690 livres pour défaut de rapport du certificat exigé par l'arrêt
du 26 octobre 178/1 relatif à la traite des nègres '^^ ;
/i° Idem sur la saisie de 286 l. 8 s. 9 d. faite le 29 vendé-
miaire par les préposés de Givet sur le citoyen Colin , de Traignes ;
district de Gouvin , pays de Liège ;
5° Idem sur la demande des citoyens de Mulhausen, de tirer de
France mille douzaines de talons de bois pour souhers, à déduire
sur les sept cents charges de bois de bâtisse qu'ils ont la faculté
d'extraire de France suivant l'arrêté du Comité de salut public du
9 3 floréal l'an 9«W;
6° Idem sur les mesures qu'il est urgent de prendre pour dis-
penser les employés des douanes du logement des gens de guerre.
Sur ia proposition d'un membre (?), le Comité arrête que le
Conseil de commerce sera invité d'envoyer deux de ses membres
sextidi prochain 8 heures du soir à la séance du Comité pour
prendre part à la délibération sur le projet de décret relatif à la
liquidation des droits de ia République sur les élabhssements de
commerce et les manufactures confisqués au profit de la Répu-
bli(|ue.
'') Décret des 6-!2a aoùl, 1791,
litre III, article 3 : «Les marcliandises
oxoiiijjtps des droits de sortie seront
•'xjn'diôes par simples passavants visôs
par les pn'-posés à la vérification du
I liargemcnt; mais s'il s'agit de mar-
rliandises dont la sortie du royaume est
défendue, ou d'étoffes, toilerie, passe-
menterie, quincaillerie ou d'autres mar-
chandises dont les droits d\>ntréc, si
l'Iies venaient de l'étranger, seraient iiii
moins de 10 p. 100 de la valeur, les
caisses, balles et ballots qui les contien-
dront seront cordés et plombés. Seront
néanmoins dispensés du plombage, les
vins, eaux-de-vie et autres liquides,
ainsi que les métaux ou rivets. 71
"^ Nom révolutionnaire de Port-
Louis : Morbiban.
(^) Arrêt du Conseil qui convertit en
gratifications et primes l'exemption du
demi-droit accordée aux denrées colo-
niales provenant de la traite des noirs.
'■''> Le texte de l'arrêté du Comité
indique : 700 chars de bois de bâtisse
cl de charpente.
[fi FRiM. \N iii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 577
Un membre fait un rapport sur la r(5clamation des citoyens
Verdeau et Levaliois qui demandent une augmentation pour la
fourniture du bois qu'ils sont obligés de procurer à la Marine,
d'après leur adjudication.
Le Comité arrête que la réclamation et l'avis de la Commission
seront, avec les pièces, envoyés au Comité de salut public.
On donne lecture d'une lettre de l'agent national de Cbalon-sur-
Saône qui demande que le Comité l'instruise de la conduite qu'il a
à lenir stir des marchandises confisquées au domicile du citoyen
Roger, commissionnaire, faute par lui d'en avoir fait la déclaration
en temps utile.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire.
Il est fait un rapport sur la demande du directoire du district
de Morlaix qui demande que, pour prévenir les inconvénients pro-
venant de la faveur accordée aux fabricants par l'arrêté du Comité
du 19 vendémiaire, il soit établi trois prix; prix de fabrique, prix
de gros, ou intermédiaire, et prix de détail.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du 1 1 bru-
maire l'an 9" et sur l'arrêté du Comité du 19 vendémiaire suivant.
La séance a été levée.
Alabd, Scellier, R. Lindet, Giraud, Garnier, Rorel.
QUÂR\NTE-ET-U!VIEME SEANCE.
6 FRIJIAIRE AN III.
Le sextidi, 6 frimaire, l'an 3^ de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
Le Comité ouvre la séance par la lecture du procès-verbal de
celle du li frimaire dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait rapport de l'aiTaire du citoyen Tricaut; cette
affaire avait été renvoyée par le Comité de sûreté générale, il
s'agissait d'examiner si le citoyen Tricaut avait malversé dans ses
marchés avec la République.
IT. 37
578 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [G fkim. an m]
Il résulte de l'examen des pièces que les bottes de foin fournies
par le citoyen Tricaut étaient liées avec de la paille, et qu'elles
étaient, en général, d'une livre ou d'une livre et demie au-dessous
de leur poids qui devait être de dix livres; rien ne fait présumer
que ce soit de son chef que le déficit ait eu lieu , qu'il provient
plutôt du déchet que celte espèce de denrée éprouve en vieillissant;
les pièces que produit Tricaut prouvent que sa conduite et ses
comptes ont toujours été très exacts; cette justice lui est rendue
par l'Agence des subsistances militaires.
Ces motifs ont déterminé le Comité à prendre l'arrêté suivant :
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, considé-
rant que le citoyen Tricaut, qui a été dénoncé et mis en état d'arres-
tation pour avoir eu dans son magasin des bottes de foin d'un
poids de huit livres et demie et neuf livres, tandis qu'elles devraient
peser dix livres, ne peut être soupçonné de vol ou de dilapidatien et
qu'il est à présumer, au contraire, que le déficit qui s'est trouvé dans
le poids des bottes de foin vérifiées dans le magasin du citoyen
Tricaut provient du fait des botteleurs qu'il a employés, ou du
déchet naturel de la denrée, ainsi qu'il l'a allégué dans son inter-
rogatoire et mémoire justificatif; surtout dans la circonstance oii il
est constaté que le citoyen Tricaut a toujours été exact dans les
autres parties de ses fonctions et surtout dans sa comptabilité,
Est d'avis qu'il n'y a pas lieu pour l'intérêt général de le tra-
duire devant les tribunaux et renvoie au Comité de sûreté générale
pour décider si le citoyen Tricaut, n'ayant été mis en arrestation qu<^
pour les causes ci-dessus énumérées, ne doit pas être mis en
liberté, w
Le Comité ayant pris communication d'un arrêté présenté par
la Commission de commerce et d'approvisionnements pour fixer un
maximum plus élevé aux huiles épurées par le procédé du citoyen
Lepecheux .
Le Comité pense que cet arrêté est juste et utile; en conséquence
il l'adopte dans la forme suivante :
Les Comités de commerce et approvisionnements, et de salut
public réunis, arrêtent :
Art. 1". Les huiles de poisson épurées seront vendues au pu-
blic d'après le degré de leur épuration et le prix en sera fixé de la
manière suivante.
Aitr. 2. L'htiih; de poisson dite spermaceti, dont le prix était
précédemment fixé à vingt sols, sera désormais vendue, étant
épurée, h quarante sols la livre.
16 FRiM. \N ml DE COMMKUCK ET APPHOVISIUNNEMENTS.
570
Art. 3. L'huile de poisson et de toutes graines grasses formant
la deuxième classe, après son épuration, sera vendue à raison de
vingt sols la livre.
Art. h. L'huile de poisson formant la troisième classe sera ven-
due, après son épuration, à raison de seize sols la livre.
Art. 3. La classe de chacune de ces huiles sera déterminée par
l'emploi auquel elles sont propres; ainsi l'huile de spermaceti
propre aux lampes à courant d'air formera la première classe,
l'huile destinée pour l'éclairage ordinaire formera la deuxième et
la troisième destinée aux fabriques de tannerie, corroirie, formera
la troisième.
Art. g. Le Commission de commerce et approvisionnements
demeure chargée de l'exécution du présent arrêté.
Le Comité avant invité les membres du Conseil de commerce
d'envoyer deux d'entre eux pour assister à la discussion d'un projet
de décret qui avait pour but de parvenir à la prompte liquidation
des manufactures et maisons de commerce dont quelques-uns des
coassociés, ou propriétaires, étant émigrés ou punis par la loi, ont
fait tomber leurs propriétés dans les mains de la Nation,
Les citoyens Perregaux et se présentent'^'.
On a examiné les moyens de raviver ces différents établissements
de façon que la Nation puisse profiter d'une manière utile pour ses
ouvriers employés dans ces étabbssements, pour les associés et
pour le commerce, en donnant cours à toutes les opérations et ver-
sant très prom.ptement et sans frais dans les coffres de la trésorerie
nationale les sommes qui lui sont dues en vertu des différentes
lois.
Les commissaires du Conseil de commerce présentent un projet
de décret qui est concurremment discuté avec celui du représentant
du peuple Johannot, membre du Comité des finances; il paraît né-
cessaire de conférer plus particulièrement pour amalgamer ces deux
décrets; on a regardé plus utile de se réunir avec un Commissaire
('' Le i4 vendémiaire an m le Co-
mité de salut public avait créé, auprès
de la Commission du commerce et des
approvisionnements , un Conseil de com-
merce composé de négociants; parmi
lesquels Perregaux , banquier à Paris.
Ce Conseil fut supprimé par arrêté du
k ventôse an m et remplacé par un Bu-
reau de commerce près le Comité de
salut public qui se réunit pour la pre-
mière fois le 3 4 ventôse et pour la der-
nière fois le 2 5 frimaire an iv. Le Co-
mité d'agriculture et des arts refusa
d'entrer en rapports avec ce Bureau de
commerce. - Le décret du i 7 nivôse avait
supprimé la Commission de commerce
et des approvisionnements et l'avait
remplacée par la Commission des ap-
provisionnements. Voir notre tome IIL
p. i,39-4ûi.
580 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [6 mm. an m]
des revenus nationaux pour peser les articles oii l'intervention des
agents des revenus nationaux est nécessaire.
En conséquence, il est arrêté que des commissaires se réuniront
avec un Commissaire des revenus nationaux pour rédiger le décret,
et le présenter au Comité.
Sur l'observation faite que le papier devient de plus en plus rare,
ainsi que les matières propres à sa fabrication , on croit nécessaire
de proposer à la Convention d'exempter du droit de douane, à l'en-
trée, les papiers provenant de l'étranger ^i'.
On arrête qu'avant de rien proposer il sera écrit à la Commis-
sion des revenus nationaux pour savoir quels sont les droits perçus
à l'entrée en France des papiers étrangers, quel est leur produit,
quel serait l'inconvénient de supprimer momentanément ces droits,
vu la pénurie que la République éprouve de la peille ou chiffe et la
consommation énorme des papiers.
Le Président donne lecture d'une lettre du Comité de salut
public qui invite le Comité de nommer deux de ses membres pour
coopérer à un travail préparatoire pour le bien général de la Répu-
blique.
Ces commissaires se réuniront aux Comités de salut public, de
législation et de sûreté générale.
Le Comité nomme, pour assister à ces conférences, les citoyens
R. Lindet et Giraud.
La séance a été levée.
Alard, Borel, R. Lindet, Giraud, Bidault, Scellieb,
P. Guyomar, Garnier.
QUARANTE-DEUXIÈME SÉANCE.
7 FRIMAIRE AN III.
Le septidi, sept frimaire, l'an 3 de la République française une
et indivisible, le Comité de commerce et d'approvisionnements
s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
'') Dès lo 12 porminal an ii le Co- i 6 prairial, la Commission d'agriculture
milc^ do salul public, voulant remédier et des arts onvoyail aux administrateurs
H la rareté du papier, prescrivait de de district une instruction sur la ma-
recueiliir dans les hôpitaux cl aux ar- nière d'opérer la refonte du papier im-
mées la charpie, le vieux linfje, les che- primé et écrit. — INouvelle circulaire
mises, lentes, sacs, hors d'usafre. — Le sur le même objet le i A nivôse an m.
[7 KHiM. AN luj DE COMMEKCE ET APPROVISIONNEMENTS. 581
La séance s'ouvre pjir la lecture du procès-verbal de la séance
du G frimaire dont la rédaction est adoptée.
On met sous les yeux du Comité le rapport fait par la Com-
mission des revenus nationaux, le 28 brumaire, sur sa demande,
d'un local pour l'établissement d'un bureau de douane à Can-
Le Comité arrête que celui des finances sera invité à prendre en
considération la demande de la Commission des revenus nationaux
relative à la njaison de l'émigré Walker, vu que le placement du
bureau des douanes que l'on se propose d'y faire parait utile à
l'intérêt national.
Sur la demande faite au Comité par la Commission des revenus
nationaux, à l'effet d'autoriser le receveur de la douane au Havre
de signer la protestation du capitaine du navire américain le Hope,
qui constate la force majeure qui l'a contraint à entrer au Havre,
sous la date de la protestation que présente le consul des Etats-
Unis d'Amérique,
Le Comité, ayant égard à ladite demande, autorise le receveur
de la douane au Havre de signer ladite protestation, sous la date
de celle que présente le consul des Etats-Unis d'Amérique.
Un membre fait rapport sur une lettre de l'agent national près
la commune de Chalon-sur-Saône dont l'objet était de savoir si
des marchandises non déclarées, en conformité de la loi du
26 juillet 1792, et qui se trouvaient saisies au domicile du ci-
toyen Roger, commissionnaire en cette ville, devaient être mises
en vente.
Plusieurs membres obtiennent successivement la parole.
Les uns représentent que le citoyen Roger était commissionnaire,
et que les marchandises séquestrées n'étaient chez lui qu'en
transit.
D'autres observent que, si les marchandises avaient appartenu
à un tiers, elles auraient été réclamées, et que le citoyen Roger
n'aurait pas manqué d'exhiber son livre qui doit constater à qui
appartenaient ces marchandises, et leur destination, ce cpi fait
présumer qu'elles lui appartenaient, surtout joignant à sa qualité
de commissionnaire celle de négociant.
Le Comité arrête qu'il sera écrit à l'agent national de la com-
mune de Chalon , qui l'avait consulté sur cette question :
Que le Comité croit que ces marchandises doivent être vendues ,
à moins que le citoyen Roger ne prouve par la teneur de ses livres
''i Bas-Rhin.
582 PROŒS-VERBAUX DU COMITE I7FBIM. amii|
en règle, qu'elles appartiennent à des négociants, qui les avaient
mises en dépôt, et qu'elles ne se trouvaient chez lui qu'en
transit.
Le Commission de commerce et d'approvisionnements remet,
par les mains du citoyen Piquet, son compte journalier, et diffé-
rents rapports qui sont renvoyés à un prochain examen :
1° Rapport de la Commission sur la vente des poissons secs et
salés , emmagasinés dans les ports.
2° Rapport sur la réclamation des fabricants de draps à Carcas-
sonne, et sur la fixation du prix de ces draps ''l
3° Rapport sur la fixation des prix des bois à brûler et charbon.
Un rapport de la Commission de commerce est soumis à l'examen
du Comité.
Il s'agissait d'une augmentation au prix du charbon provenant
des mines de charbon du Creusot et de Rlanzy'-^.
Celte augmentation paraît juste et est adoptée en réduisant de
5 p. 100 les 10 p. 100 proposés par la Commission.
Le Comité invite le rapporteur à en conférer avec le Comité de
salut public, et à soumettre à la prochaine séance du Comité la
rédaction qui aura été adoptée.
Il a été procédé à la distribution de plusieurs pétitions; les unes
sont renvoyées aux Commission executives et Comités compétents,
et les autres au rapport des membres.
La séance a été levée.
Alard, Rorel, R. Lindet, Riiîet'-^', p. Guyonnar, Giraud,
RiDAULT.
QUARANTE-TROISIEME SEANCE.
8 FRIMAIRE AN III.
L'octidi, huit frimaire, l'an trois de la République française une
et indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé.
h. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
'•' Dans I''' i3(ji on Iroiivc un mé- (^^ Sur le waxmiMw des charbons pro-
rnoire dos drapiers de (iarcassonne qui venant des mines du Creusot, voir Arcli.
s«« pinijjncnl de lY'lnl niisôrable de leur nat., F"' i3i/i.
indiislrio el de l'insubordination des C) Députe de la Manche, négociant
ouvriers. (Messidor an III.) à Ohcrbourj;, administrateur du dép*.
[8 i-iuM. VN m] DE COMMERCE Eï APPROVISION!\EME.\TS. 583
La séance s'ouvre pur la lecture du procès-verbal de sa séance
du 7 frimaire dont la rédaction est adoptée.
Un membre soumet au Comité la réclamation du citoyen Dufoix,
relativement à une saisie faite pour avoir vendu des indiennes au-
dessus du maximum.
Le Comité renvoie l'aftaire à la Commission de commerce et
approvisionnements, pour faire un rapport.
Sur la demande du citoyen Joseph Manier en réclamation contre
une saisie faite par le préposé aux douanes, le Comité renvoie à la
Commission des revenus nationaux.
Un membre fait un rapport sur la proposition faite par la Com-
misssion de commerce pour augmenter le maximum du bois et du
charbon de bois.
Après une discussion, le Comité pense qu'il est juste et néces-
saire d'adopter l'arrêté proposé par la Commission; en consé-
quence, il prend l'arrêté dans la forme suivante :
Le Comité de commerce et appaovisionnements arrête :
Art. 1 ^\ Le maximum du bois à brûler et du charbon de bois
demeure provisoirement fixé dans l'étendue de la commune de
Paris.
Savoir :
Bois neuf, la voie trente-deux livres onze sols 82 1. 1 1 s.
Bois flotté, idem, vingt-sept livres 97 //
Bois blanc flotté, idem, vingt-quatre livres dix sols 2 A 10
Fagots et falourdes, la pièce, dix sols // 10
Cotrets , idem , quatre sols // U
Charbon de bois, la voie, six livres dix sols 6 10
Art. 2. La Commission de commerce est chargée de faire exé
cuter le présent arrêté.
Il est fait un rapport sur la pétition des habitants de la com-
mune de Varennes-sur- Allier '^^ tendant : 1° au rétablissement de
leur ancien marché; 2° afin d'être disiraits du district de Cusset
pour être placés dans celui de Moulins.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur le premier objet, attendu
que le marché dont il s'agit a été rétabli, et, sur le second, ren-
voie au Comité de division.
Un rapport de la Commission des revenus nationaux sur l'ad-
ministration et l'exploitation des sahns de Peccais'"^', est soumis à
l'examen du Comité.
^'^ Allier. — <" Commune d'Aiffues-Mortes : Gard.
584 PaOCES-VERBAUX DU COMITE [8 frim. ^^ m]
Après délibération, le Comité adopte l'arrêté proposé par ladite
Commission en la forme suivante :
Vu le décret de la Convention nationale du 2 floréal concernant
les salins de Peccais'^^;
Le Comité de commerce et des approvisionnements, considérant
que, suivant l'institution de la Commission des revenus nationaux,
elle doit avoir, sur tout ce qui concerne l'exploitation et l'admi-
nistration des salins de Peccais et la vente des vieux sels mis à la
disposition de la Nation, la surveillance nécessaire pour être tou-
jours en état d'en rendre compte au Comité, arrête ce qui suit :
Art. 1"". 11 sera envoyé à la Commission des revenus nationaux
par le directoire du département du Gard une copie en forme
des procès-verbaux qui ont dû être dressés en exécution des arti-
cles 3 et /i du décret du 2 floréal.
Art. "2. L'Agence de l'enregistrement et des domaines nationaux
soumettra à l'approbation de la Commission des revenus nationaux
l'établissement des préposés qui seront jugés nécessaires pour opé-
rer la vente des sels actuellement en magasin et lui rendra compte
de toutes ses opérations relativement à cet objet.
Art. 3. L'administration du district de Nîmes, chargée, par l'ar-
ticle 7 (iu décret du 2 floréal, de pourvoir provisoirement sous sa
resp nsabilité à la garde des salins de Peccais, donnera connais-
sance sans délai, à la Commission des revenus nationaux, des dispo-
sitions qu'elle aura faites à cet égard, et de la dépense qui en
résultera, pour, du tout, être rendu compte par ladite Commission
au Comité.
Un membre donne leclrire d'une lettre de la Commission des
revenus nationaux, àv 2 3 brumaire, écrite au Comité à l'effet de
savoir si, en conformité de l'arrêté du Comité de commerce du
19 vendémiaire an deux, elle doit payer toutes les primes acquises
avant la loi qui les a toutes supprimées.
Le Comité arrête qu'il sera répondu à la Commission des revenus
nationaux, qu'il est d'avis que les primes acquises doivent être
payées, si les formalités prescrites par les lois antécédentes ont été
remplies, en exceptant, cependant, celles pour la traite des noirs.
Le Comité entend le rapport fait par l'un de ses membres sur
la demande des administrateurs du département du Bas-Rhin à fin
de reculement des barrières au delà de Landau.
"' Décret rapporlniit celui du 19 juin cliinard par le ci-devant prieur de Saint
i^ya relatU au l)ail l'ait à Jacques Ar- Gilles, pour les salins de Peccais.
|8khim. ANiui DE COMMERCE ET AFFROVlSlONiNEMENTS. 585
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour, attendu
que celte demande devient inutile d'après l'arrêté du Comité de
salut public du 29 vendémiaire dernier qui prescrit les formalités
à remplir par les habitants de Landau et autres lieux circonvoisins
pour s'approvisionner, en même temps qu'il tend à empêcher l'efFet
de la fraude.
Un membre fait un rapport sur la réclamation du citoyen Druyer.
Il s'agissait de cuivres jaunes mis en réquisition, et livrés avant
le maximum. Ces cuivres provenaient de l'étranger. \/d section qui
les a mis en réquisition ne veut les payer que sur le prix du
maximum.
Après discussion, le Comité arrête que la Commission de com-
merce est autorisée à faire payer au citoyen Druyer les seize cent qua-
rante livres de cuivre jaune en planches mises en réquisition chez
lui, et enlevées le h pluviôse pour la fabrication des armes, au prix
de l'achat dudit cuivre, légalement constaté par la représentation
des factures, en y ajoutant le transport et le bénéfice accordé par
la loi.
Sur la demande faite au Comité de nommer le citoyen Bérot
pour remplacer le citoyen Vimart, parti comme secrétaire du
citoyen Blutel, représentant, le Comité nomme le citoyen Bérot
pour remplacer le citoyen Vimart, et ce, jusqu'au retour dudit
citoyen Vimart, auquel temps celui-ci reprendra sa place.
Un membre soumet à l'examen du Comité une affaire concer-
nant la succession du citoyen Fatou.
Le citoyen Fatou avait obtenu de l'ancien gouvernement une
concession des cendres des salines de Salins et Montmorot^^^ Ce
citoyen a joui de cette concession sans avoir rempli les conditions
auxquelles elle lui avait été faite; il est mort insolvable, ses héri-
tiers ont renoncé à sa succession. Le rapporteur termine par pro-
poser un décret que le Comité, après délibération, adopte pour être
présenté à la Convention nationale, dans la forme suivante :
c^La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité ;
Considérant que les arrêts du ci-devant conseil des 1 8 décembre
1783, 22 septembre 178/1, et 1 5 janvier 1786 (vieux st\le),ont
fait concession pendant vingt-neuf ans à Jacques-François-Hyacinthe
Fatou des cendres provenant des salines nationales de Salins et
iMontmorot, et de trois cents cordes de bois à prendre annuel-
lement dans la forêt nationale de Chaux, à la charge par lui de
(') Jura.
586 1>R0GES-VERBAUX DU COMITE [8 frim. \.n m]
payer le prix desdits cendres et bois qui a été fixé alors très favora-
blement; que le prix des délivrances eflectuées en conformité de
ces arrêts jusqu'au i^"" janvier 1787, n'a point été acquitté par lui
et est encore dû par sa succession, et que les délivrances depuis
cotte époque ont été suspendues, et sont prétendues par les créan-
ciers dudit Fatou , mais que la condition de la concession n'a point
été remplie faute de payement du prix des délivrances qui ont été
faites;
Décrète que la concession cesse d'avoir son effet à compter du
1^' janvier 1787, et attendu l'état d'insolvabilité dans lequel est
mort le citoyen Fatou, constaté par l'acte de renonciation fait par
ses enfants à sa succession, l'agent du Trésor public est dispensé de
faire des poursuites pour recouvrer le prix des délivrances faites en
bois et cendres jusqu'au 1" janvier 1 787 '^l w
La Commission de commerce soumet à l'examen du Comité un
rapport relatif aux fourrages dans le district de Compiègne.
Après discussion du rapport, le Comité le renvoie à la Commis-
sion de commerce, pour présenter l'arrêté conforme à la justice, et
tel qu'il convient au district de Compiègne.
Un membre fait le rapport d'un projet d'arrêté présenté par la
Commission de commerce relatif à des sucres provenant de la prise
du navire hambourgeois le Saint-Peters , conduit au port de Mor-
laix.
Après délibération, ce projet d'arrêté est adopté dans la forme
suivante :
w Le Comité de commerce et des approvisionnements,
Considérant que les sucres provenant de la prise hambourgeoise
le Saint-Peters restent depuis longtemps invendus dans les magasins ;
qu'il importe que les denrées de première nécessité n'éprouvent
aucune entrave dans leur circulation;
Communication prise de la lettre de Jeanbon Saint-André, re-
présentant du peuple, à la municipalité de Morlaix, en date du
trente ventôse dernier, arrête :
La Commission de commerce est autorisée à disposer, pour le
service des hôpilnux militaires, de la totalité des sucres de la prise
du Snml-Pelcrs, déposés dans les magasins de la République à
Morlaix.
Le prix en sera payé conformément à la loi par l'Agence des
hôpitaux militaires, et restera déposé entre les mains du receveur
de ce district pour être remis à ([ui de droit, après le jugement
'') Le df'dvt no fut pas adopté par la Convention.
[8iiuM. ANinl DE COMMERCE ET APPU()\ ISIO.NNEMENTS. :)87
définitif de la cojitestation élevée par les adjudicataires desdits
sucres, w
La Commission de commerce fait un rapport où elle établit les
bases d'après lesquelles il est nécessaire d'augmenter le prix des
draps manufacturés dans les fabriques de Carcassonne; ce rapport
est suivi d'un projet d'arrêté soumis à l'examen du Comité.
Le Comité, après avoir pesé et considéré les raisons alléguées,
pense que la justice et l'intérêt national exigent celte augmentation;
en conséquence, l'arrêté est adopté en la forme suivante :
Le Comité de commerce et approvisionnements arrête :
Art. 1". L'agent national près le district de Carcassonne réta-
blira dans son tableau particulier les prix et dénominations des
draps et teintures de la fabrique de Carcassonne, conformément
aux articles ci-après désignés :
Draps , cinq quarts superflus, façon de Sedan, en laine d'Es-
pagne, blanc naturel, vingt-huit livres seize sols a8 I. i6 s.
Draps, cinq quarts fins, première qualité, en laines natio-
nales, blanc naturel, vingt-trois livres 20 //
Draps, cinq quarts, seconde qualité, blanc natui-el, vingt li-
vres trois sols 20 3
Londrins, seconds sept sixièmes , première qualité, blanc na-
turel , dix-sept livres cinq sols 17 5
Londrins , seconds quatre quarts . seconde qualité pour l'ha-
billement des troupes , blanc naturel , quinze livres douze sols . 1 5 12
Lonflrins , seconds sept sixièmes , même qualité . blanc natu-
rel , treize livres quatorze sols 1 3 1 A
Draps, cinq quarts, façon de Louviers-mélaagés . vingt-
huit livres seize sols 28 16
Draps, cinq quarts, façon d'Elbeuf ou Ségoviants, blanc na-
turel, vingt-deux livres 2-2 //
Calmouk, cinq quarts unis, ou couleur naturelle dits mélan-
gés ou teints, dix-neuf livres quatre sols 19 4
Art. 2. Les draps blancs, azurés, rebianchis, ou couleur ordi-
naire recevront, en sus des prix fixés pour le blanc naturel, une
augmentation de vingt-cinq sols par aune.
Art. 3. La fixation du prix de la teinture des draps quatre
quarts, dix-sept et dix-huit aunes de Lodève, faite par l'arrêté du
Comité de salut pubfic du 7 thermidor, est commune à la teinture
des draps de Carcassonne de même largeur, et la teinture des
draps au-dessus de quatre quarts aura une augmentation propor-
tionnée à leur largeur.
Art. h. Les étoffes de la fabrique de Carcassonne qui ont été
5S8 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [8 inxm. an m]
versées dans les magasins de la République, soit par soumission,
ou autrement, et dont les fabricants n'ont point reçu le payement,
leur seront payées en conformité des prix portés au présent arrêté.
Art. 5. Les règlements non abrogés rendus sur les fabriques
seront exactement maintenus.
Art. 6. La Commission de commerce est chargée de faire
exécuter le présent arrêté, et de l'envoyer à l'agent national près
le district de Carcassonne, et à tous les agents nationaux près les
districts.
Sur la question soumise au Comité par la Commission de com-
merce, si le café moka provenant du commerce de la nouvelle Com-
pagnie des Indes dont les marchandises sont vendues conformément
aux décrets qui ordonnent cette vente, doit être vendu à l'enchère
ou au maximum.
Le Comité de commerce et approvisionnements arrête :
Le café moka appartenant à la ci-devant nouvelle Compagnie
des Indes, déposé dans ses magasins à Lorient, sera vendu à l'en-
chère, comme marchandises importées par le commerce extérieur.
La séance a été levée.
Alard, Giraud, Borel, R. LindeTt Garnier, p. Guyomar.
QUARANTE-QUATRIEME SEANCE.
9 FRIMAIRE AN III.
Le nonidi, neuf frimaire , l'an 3^ de la République une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
Un membre soumet au Comité la réclamation du citoyen Guérin.
Ce citoyen réclame contre un jugement de police correctionnelle
qui le condamne à dix fois la valeur de deux pièces de vin qu'il a
vendues au-dessus du maximum; il se fonde sur l'ignorance où il
était de la loi, attendu qu'il était, lors de sa promulgation, détenu
depuis plus de quatre mois.
Le (îomité, vu qu'il s'agit d'un jugement rendu, renvoie la récla-
mation au Comité de législation.
Les citoyens Bozio et Gravelina, Corses, entrepreneurs et four-
nisseurs des bois et lum.ière à Bastia, demandent des indemnités;
ils fondent leur réclamation sur ce que leur marché est payable en
[9 FftiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 589
numéraire, et que la loi du ii brumaire ne peut leur être appli-
quée, puisque leur marché a fini le i**" novembre, ce qui répond
au 1 1 brumaire; par conséquent, on ne peut donner un eiïet ré-
troactif à cette loi qui n'existai* plus pour eux, puisque leur traité
était terminé.
Les citoyens Kochenbach et Buch, adjudicataires de la four-
niture des bois et lumière à la garnison de Strasbourg, réclament
aussi des indemnités relativement au renchérissement subit des
denrées produit par la différence des assignats avec le numéraire.
Le Comité, d'après la loi du 1 1 brumaire, déclare qu'il n'y a
pas lieu à délibérer et charge le rapporteur de présenter les faits à
la Convention , et de faire valoir les empêchements qu'ont éprouvés
les réclamants Bozio et Gravellina, pour être payés lors de leur
livraison, et les livraisons d'indemnités prétenduee par Kochenbach
et Buch.
Un membre met sous les yeux du Comité la réclamation des
propriétaires des manufactures de toiles à voiles de Beaufort''^ et
Angers, qui demandent une augmentation du maximum du prix de
ces toiles; même demande pour augmenter le prix du travail des
journées des ouvriers employés à ces manufactures.
Ces réclamations sont suivies d'un rapport de la Commission de
commerce et d'un projet d'arrêté.
Le Comité, après délibération, et sentant la justice de ces récla-
mations, adopte le projet d'arrêté comme suit :
Le Comité de commerce et d'approvisionnements, voulant pro-
portionner le salaire des ouvriers aux prix actuels de la denrée , et
donner aux manufactures de toiles à voiles d'Angers et de Beaufort
toute l'activité qu'exigent les besoins de la marine, arrête :
Art. \". Que les ouvriers des manufactures nationales de toiles
à voiles étabhesà Angers et à Beaufort, seront payés conformément
au règlement ci-annexé.
Art. 2. Que les ouvriers et ouvrières ne pourront pas désem-
parer de leur ateHer sans le consentement des entrepreneurs.
Art. ô. Que les tisserands seront tenus de frapper à cinq coups
toutes les toiles qui avaient coutume de l'être auparavant.
Art. à. Enjoint aux entrepreneurs de tenir la main au présent
arrêté, et aux autorités constituées sur les lieux, d'en surveiller
l'exécution.
*'^ Beautort-en-Vailée : Maiiu>et-Loii'e.
590 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [9 frim. an iiij
Le présent arrêté sera soumis à l'approbation du Comité de salut
public.
Suit le règlement annexé :
Règlement des prix qui seront alloués à compter du 1 '"' frimaire an 3'
aux ouvriers de la Manufacture de toiles à voiles d'Angers et de
Beau fort.
Art. 1". 11 sera payé aux filassiers par poids de treize li-
vres pesant de chanvre, trente sols, ci 1 1. 10 s. 1 d.
Art. 2. It sera payé aux Pileuses du premier brin , pour
fii destiné à la chaîne des six fils et bonnettes par livre,
quinze sols // i5 //
Pour celui destiné à la chaîne des quatre fils et mélis en
24 pouces, idem, par livre, douze sols // 12 //
Et pour celui destiné à la chaîne fin mélis double et pré-
lart , idem , par livre , dix sols // 10 //
Art. 3. H sera payé aux fîleuses du 2' brin pour une
livre de fil destiné à la trame du mélis double, cinq sols . . // 5 //
Pour une livre destinée à la traîne des quatre fils,
quatre sols // h u
Ponr une livre destinée à la trame des 5 fils, trois sols. // 3 //
Art. h. 11 seia payé aux dévideuses deux sols six deniers
par livre de fil destinée à bonnettes 6 fils et 6 fils // 2 6
Art. 5. Il sera payé aux ourdisseuses par chaîne de 6 fils,
sept sols // y //
Et par chaque chaîne des autres qualités de toile , six sols ,
ci '/ 6 //
Art. 6. Il sera payé aux trameurs deux sols par livre de
fil de trame employée sur les bonnettes et mélis en vingt-
quatre ponces, ci // 2 //
El un sol par cent de fil de trame employé sur les mélis
double quatre fils et six fils, ci // 1 //
Art. 7. Il sera payé aux tisserands vingt-cinq livres par
pièce de toile en six fils quatre fils et bonnettes, ci -îS // *
Et par pièce de toile prélart, vingt livres, ci 20 // //
Art. 8. Il sera payé aux buandiers par mois cin([uante li-
vres , ci ... 5o // //
Aux lavandiers, par jour, trente sols 1 10 //
Aux dégardeuscs, par jour, vingt sols 1 // //
Un nicnibre l'ail un rapport sur les moyens de rendre à ia circu-
ialiun les marchandises et denrées provenant des prises, ou des
l'Iablissenicnls au delà du Cap de Bonne-PJspérance, et sur la
nécessité do faire ces ventes à Tenchère, pour éviter les abus d'une
|9 FHiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 591
distribution faite au maximum, distribution onéreuse à la Répu-
blique, aux capteurs ou aux négociants qui, pour les faire venir,
ont payé un fret considérable.
Après discussion, le Comité, pénétré de la justice des raisons
énoncées au rapport, adopte un projet de décret pour être pré-
senté à la Convention nationale comme suit :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport du
Comité de commerce et des approvisionnements, réuni aux sections
de commerce des Comités de salut public et des finances , décrète :
Art. 1*"". Toutes les marchandises provenant des prises faites
sur les ennemis de la République seront vendues en vente publique,
au plus offrant et dernier enchérisseur; elles seront considérées,
entre les mains de l'acquéreur, comme produites du commerce
extérieur; elles pourront être vendues au prix convenu de gré
à gré.
Art. 2. Sont exceptées les denrées et matières nécessaires à
l'approvisionnement de la marine et des armées, qui seront laissées
à la disposition de la Commission de commerce et d'approvision-
nements, ainsi que les marchandises prohibées. La Commission
de commerce donnera aux Comités de salut public et de commerce
l'état des marchandises qu'elle croira nécessaires au service des
armées.
Art. 3, Toutes les denrées coloniales et marchandises venues
de l'étranger par le commerce particulier, même celles actuellement
en réquisition, resteront à la libre disposition des expéditeurs ou
commerçants, qui pourront les vendre à prix convenu et de gré
à gré.
Art. à. L'insertion du présent décret au Bulletin tiendra lieu
de promulgation ''^.
Un membre propose un projet de décret pour abolir entiè-
rement la franchise des ports.
Le Comité, après discussion, adopte le projet de décret pour
être présenté à la Convention nationale, sauf la rédaction qui sera
soumise à une prochaine assemblée du Comité.
Les commissaires du Comité des finances, Johannot et Richard,
avaient été nommés pour se concerter sur la rédaction de la loi à
rendre pour liquider toutes les sociétés commerciales ou manu-
facturières, dont quelques individus, condamnés, émigrés ou mis
hors la loi, ont encouru la peine de confiscation de biens.
'" Décret du i9 frimaire an m.
592 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [9 frim. an iii|
Cette rédaction faite, le Comité adopte la loi, qui sera transcrite
au présent procès-verbal comme suit :
Les Comités de commerce, de législation et des finances, impatients de
répondre aux vues bienfaisantes de la Convention nationale , s'occupent sans
cesse des moyens de rendre aux manufactures et au commerce une activité
trop longtemps suspendue.
Les travaux d'un très grand nombre sont arrêtes par les confiscations des
biens des entrepreneurs et des divers associés dans les entreprises.
Les principales villes manufacturières, surtout, ont vu disparaître leurs
richesses : tout y est paralysé par l'effet même des plus justes lois. Celle ([ui
a prononcé le séquestre des biens des coupables a, plus d'une fois, atteint
l'innocent, dont les intérêts étaient mêlés avec ceux de quelques rebelles.
L'incertitude des événements, la difTicuité des réclamations, les découra-
gements de toute espèce, ont éloigné des hommes qui pouvaient être utiles.
Le crédit s'est totalement altéré par la suspension des payements; la ruine
du crédit a dû entraîner celle du commerce, et c'est ainsi que les sources de
notre industrie se sont épuisées de jour en jour.
La Convention nationale veut, enfin, mettre un terme à tous ces maux,
rendre l'espéi'ance au travail, le mouvement aux ateliers, créer de nouvelles
ressources et faire un acte éclatant de justice et de bienfaisance.
Les Comités, pour mieux entrer dans l'esprit de la Convention nationale,
ont cherché à réunir la simplicité des moyens à la grandeur des vues qui la
dirigent: ils ont donc cru qu'il fallait éviter, dans le plan qu'ils présentent
à la Convention, la longueur et l'embarras des formes administratives. En
effet, les frais que ces formes entraînent auraient bientôt absorbé la valeur
des établissements qu'on veut recréer. Qui ne sait, d'ailleurs, que tout com-
merce ftiit par le Gouvernement est ruineux, (jue les manufactures qu'il
conduit sont bientôt anéanties, et que tout établissement qu'il liquide est
dans peu dissipé?
Il a donc paru convenable de n'admettre, dans cette occasion, que les
formes commerciales, qui simplifient et abrègent tout, et d'agir ainsi que
des commerçants qui auraient perdu un de leurs associés.
L'intérêt général du commerce, ainsi que celui de la Nation, exige qu'on
rende promptement à l'industrie des particuliers le plus grand nombre
possible de ces établissements, et qu'on ne procède qu'à la liquidation du
petit nombre pour lequel une liquidation est inévitable.
Que doit faire la Nation pour remplir ce but? Consulter ses vrais intérêts
et se montrer grande et généreuse: elle se trouve aujourd'hui propriétaire
des biens des individus frappés de confiscation ; veut-elle en tirer un avantage
l'éel ? qu'elle transige promptement avec les associés à des conditions équi-
tables, d'après des évaluations par arbitres et par des formes très rapides.
Cette conduite loyale, la seule utile et la seule digne d'elle, doublera ses
res-;ources et son opulence.
H est un genre d'associés qu'on doit traiter avec la même justice et avec
plus d'humanité encore que les premiers. Ce sont les veuves et les enfants
lies individus rondamnés: ils seront appelés de préférence à continuer le
mêriKî commerce. ;i exploiter les mêmes manufactures, pourvu que leui-
comhiite. d'ailleurs, soit sans repioch(> et qu'ils se soumettent aux loi-malités
proscrites pour les autres associés.
La Nation donnei'a la preuve la plus honorable de son équité, en portant
[9 Kii.M. \N iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 593
ainsi des consolations et des encouragements aux familles de ceux qu'elle a
été contrainte de punir. Ce motif, le plus sacré de tous, rend encore plus
indispensables les mesures que proposent les Comités et doit les accélérer.
Au défaut d'associés , de veuves et d'enfants , on a cru nécessaire d'admettre
des citoyens versés dans le commerce à la direction des divers établissements
que la Convention nationale cherche h ranimer; ils pourront s'en charger aux
conditions prescrites par le décret; mais si, un mois après la publication des
conditions, aucun citoyen ne s'était présenté, ces établissements pourraient
être considérés comme mauvais et, dès lors, il faudrait procéder à leur
liquidation, d'après la forme établie par les lois. II n'est pas moins indispen-
sable d'attribuer aux tribunaux de commerce le jugement des difficultés rela-
tives à ces liquidations, et de faire admettre à la liquidation les titres com-
merciaux tels qu'ils ont toujours été reconnus dans le commerce.
Ces mesures générales seraient encore insuffisantes si on n'en prenait une
extraordinaire pour les grandes communes telles que Lyon, Marseille, Nantes,
Bordeaux: la (juantité d'établissements qu'elles renferment y doit rendre les
liquidations plus nombreuses et plus compliquées. Les Comités proposent
de faire nommer, par les représentants du peuple en mission dans ces dépar-
tements, des bureaux composés de négociants expérimentés qui, de concert
avec l'Agent des domaines, travailleront à faciliter et accélérer ces liqui-
dations, pour lesquelles il faut des connaissances particulières.
L'adoption de ce plan, aussi facile dans son exécution que favorable dans
ses résultats, va rendre la vie au commerce et confirmer toutes les espérances
que la Convention lui a données. La Convention aura déjà beaucoup fait et
elle fera plus encore : elle continuera de promettre et de donner réellement
à l'industrie toute la liberté qui peut s'accorder avec les lois que commandent
les circonstances; elle ne cessera surtout de rappeler le crédit alarmé, eu
publiant les principes de l'équité la plus rigoureuse. Le Gouvernement
donnera aux particuliers l'exemple de la bonne foi qui fait fleurir les empires,
ainsi que les familles , et sans laquelle il n'y a bientôt que ruine et confusion.
Tandis que la Convention terrassera tout-es les factions ennemies, elle relèvera
le commerce et les arts, amis de la concorde et de la paix; leurs travaux
ramèneront l'abondance s'ils ne sont plus troublés; les blessures qu'ils ont
reçues sont profondes, mais elles ne sont pas incurables. Le génie de la
France a repris, grâce à l'énergie de la Convention, son véritable caractère;
il réunit la sagesse et la magnanimité; il appelle autour de lui toutes les
lumières et toutes les vertus, et lorsque la vérité se présentera à la tribune,
elle est sûre de n'être pas repoussée.
PROJET DE DÉCRET.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
ses Comités de commerce, de législation et des finances réunis,
décrète ce qui suit :
TITRE PREMIER.
ÉTABLISSEMENTS DE COMMERCE OU MANUFACTURES DANS LESQUELS ETAIENT
INTÉRESSÉS DES INDIVIDUS DONT LES BIENS ONT ÉTÉ CONFISQUES AU PROFIT
DE LA RÉPUBLIQUE.
Art 1"". Les citoyens intéressés dans des établissements de
commerce ou manufactures dont un ou plusieurs associés ont été
IV. .'iS
59'i PROGES-VERBAUX DU COMITE [9 mm. an m]
frappes de confiscation remettront au directoire de leur district,
dans les vingt-quatre heures de la publication du présent décret,
l'acte de leur société et tous autres qui contiendraient des stipu-
lations d'intérêts entre eux. Ces actes seront certifiés véritables par
iesdits associés, cotés et paraphés sur-le-champ par l'Administration
du district, qui restera dépositaire d'une copie collationnée desdits
actes.
Art. 2. Ils présenteront, dans le même délai, les registres
journaux des opérations faites pour le compte de la Société. Ces
registres seront également cotés et paraphés sur-le-champ par
l'Administration du district, et leur seront rendus, à la charge
par eux de les représenter à toute réquisition.
Art. 3. Si les scellés empêchaient la remise des actes de société
et registres désignés ci-dessus, ils seront levés sur-le-champ parle
juge de paix, à la réquisition des parties intéressées, et réapposés,
s'il Y a lieu.
Art. h. Trois jours après ia remise des registres et contrats de
société, les associés, les veuves, les enfants des individus dont les
biens auront été confisqués, déclareront par écrit, entre les mains
de l'Administration du district, s'ils consentent à se charger, pour
leur compte, de la masse de l'actif et du |)assif de la Société, et
d'entretenir en activité Iesdits étabhssements aux conditions portées
au présent décret.
Art. 5. Dans le cas où les associés ou autres individus, admis
par l'article précédent, auront déclaré qu'ils offrent de se charger
de la masse de l'actif et du passif de la Société, il sera nommé
quatre experts arbitres, versés dans les affaires de commerce; deux
seront choisis par les associés ou autres admis, et deux par le
directeur des domaines du département; et en cas de partage dans
les opinions, l'Administration du district nommera un sur-arbilre.
Art. 6. Ces arbitres procéderont, en présence des associés ou
admis, à l'évaluation des marchandises et effets, meubles et
immeubles servant à l'usage do la Société, et ils dresseront l'état
de l'actif et du passif, après avoir évalué séparément les créances
douteuses et mauvaises.
Art. 7. Il sera alloué, à chacun des experts arbitres ou sur-
arbitres, i5 livres par jour, et le payement sera pris sur la masse
de la Société, ainsi (|ue tous autres frais de bureau.
Ain. S. I.es experts remettront à l'Administration du district,
f() KRiM. AN HiJ DK COMMERCE ET VPPR0VISI0NNEMB:NTS. 595
dans le délai d'un mois, au plu? tard, à partir du jour de leur
nomination, l'état arrêté et sif^nc de l'actif et du passif, et de ce
qui reviendra à la Nation pour la portion compélant les associés
frappés de confiscation, déduction laite de tous frais.
Art. 9. Le directoire du district, après s'y être fait autoriser
par l'administration du département, donnera aux associés, ou
autres contractants, acte de cession et abandon de toutes les pro-
priétés de la Société, à charge par eux d'acquitter toutes ses
créances, conformément aux états arrêtés et signés, portés en
l'article précédent, et de payer le montant de la portion revenant
à la Nation, telle qu'elle aura été liquidée dans les susdits états.
Art. 10. Le payement de la somme appartenant à la Nation
sera fait, un tiers dans un an, un tiers dans deux ans, et un tiers
dans trois ans, à partir de la date de l'acte de cession'".
Art. 11. Il sera donné par lesdits contractants, entre les mains
du directoire du district, un cautionnement valable pour sûreté
des engagements et payements portés aux deux articles précédents.
Art. l'i. Dans le cas où il résulterait des états dressés confor-
mément à l'article 8 que l'actif de la Société est inférieur au
passif, le directoire du district convoquera les créanciers et leur
donnera acte de l'abandon de toute prétention de la part de la
Nation , et les créanciers se réuniront ensuite pour agir, ainsi qu'il
est d'usage à l'égard des maisons de commerce en faillite.
Art. 13. Il n'est pas dérogé, par le présent décret, aux con-
ditions contenues dans les contrats de société.
TITRE II.
établissements de commerce et manufactures desquels les individus
frappés de confiscation etaient seuls propriétaires,
Art. [à. Dans le cas où des individus frappés de confiscation
possédaient seuls leurs établissements de commerce ou manufac-
tures, les veuves et les enfants ou, à défaut, des citoyens
versés dans cette partie de commerce choisis par l'administration
de district, seront admis à se charger de la masse de l'actif et
du passif des établissements, aux conditions portées au présent
décret.
''^ Le décret défiaitif portait : tUo ([uarl daiiî un moii, et les trois «iiti'es quart*
de six mois en six mois, avec les intérêts».
.38.
596 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [.• nmu ^n m]
Art. 15. A défaut d'offres à cet égard, l'administration du
district fera publier par la voie des affiches le détail, la nature,
l'étendue et la situation desdits commerces, usines et ateliers et
les conditions portées au présent décret en faveur de ceux qui se
chargeront de ces établissements.
Art. 16. Si un mois après la publication ordonnée par l'ar-
ticle i5, aucun citoyen ne s'était présenté pour se charger de la
suite de ces établissements auxdites conditions, il sera procédé à la
liquidation dans la forme prescrite par les lois.
TITRE III.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
Art. 17. Dans les communes de Lyon, Bordeaux, Marseille et
Nantes, le directeur des domaines nationaux sera aidé, dans les
liquidations ordonnées par le présent décret, par un bureau de
commerce composé d'un nombre suffisant de négociants expéri-
mentés, lesquels seront choisis par les représentants du peuple en
mission'''.
Le district leur assignera un local pour les séances; les frais de
bureau seront payés comme ceux des directoires , relatifs aux biens
confisqués.
Art. 18. Seront admis à la hquidation, conformément aux
usages du conàmerce, les billets, factures et autres effets commer-
ciaux, quoiqu'ils n'aient pas été enregistrés, pourvu cependant
qu'ils se trouvent portés à leurs dates respectives sur les registres
desdits commerçants, tenus en bonne forme.
Art. 19. Les administrations de district qui, par l'article i 4 .
doivent faire choix des citovens propres à se charger de la suite des
commerces et ateliers, le feront dans les quatre communes ci-dessus
désignées, sur l'indication du bureau de commerce.
Art. 20. Les tribunaux de commerce jugeront toutes les diffi-
cultés relatives à la liquidation ordonnée par le présent décret; ces
tribunaux seront promptement établis dans les communes où ils
ont cessé leurs fonctions.
Art. 21. Les dispositions du présent décret sont applicables à
toute espèce de commerce, même de banque, et à lout genre de
fabriques et usines.
'•' Le décret définitif ajoutait : fOu, h défaut, par le Comité de commercp de la
Convention»).
[9 FRiM. AN luj UE COMMERCE ET AHFR0V1S1U.^.^EME^TS 597
Art. 22. La Convention nationale rapporte? la loi du 21 mes-
sidor, relative au recouvrement de l'actif appartenant à la Répu-
blique par la condamnation de banquiers et commerçants.
Art. 23. Les associés dans les établissements dont portion se
trouverait sujette au séquestre ou au dépôt en conserveront la
libre et entière administration, en donnant bonne et valable
caution devant le directoire de district '^^
La séance a été levée.
BOREL, RiBET, SCELLIER, RiDAULT, AlARD , GiRAUD,
R. LiNDET.
QUARANTE-CIIVQUIEME SEANCE.
1 1 FRIMAIRE AN III.
Le primidi de la 'i^ décade, onze frimaire de l'an 3* de la Répu-
blique française une et indivisible, le Comité de commerce et
approvisionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 9 frimaire dont la rédaction est adoptée.
Un membre donne lecture de la rédaction du projet de décret
concernant les ports francs, arrêté dans la dernière séance; il est
ainsi conçu :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de salut public, de commerce et des approvisionnements,
décrète :
Art. 1''. Les franchises de Dunkerque , de Marseille , de Rayonne
et du ci-devant pays de Labour sont supprimées.
Art. 2. Trois jours après la publication du présent décret, les
bureaux existant sur les limites intérieures de ces lieux seront
fermés , et il en sera établi sur les limites extérieures.
Art. 3. Pour assurer aux productions du Levant qui excéderont
la consommation nationale le débouché que lui facilitait la fran-
chise de Marseille, toute marchandise importée du Levant par le
commerce français jouira, dans le port d'arrivée, d'un entrepôt de
dix- huit mois, pendant 'lesquels elle pourra être exportée, soit par
terre, soit par mer, sans acquitter aucun droit de douane.
'') Présenté à la Convention par Jo- le décret fut adopté le 1 7 frimaire
hannot, membre du Comité des finances, an m.
598 PIIÛCÈS-VERBAUX DU COMITÉ |i i frim. a> m]
Art. ti. Toutes les marchandises manufacturées provenant dudit
commerce resteront dans les magasins des négociants ou commis-
sionnaires, en entrepôt réel; celles qui ne seraient pas exportées
après le délai de dix-huit mois paieront un droit d'un demi pour cent
par chaque mois jusqu'à leur exportation.
Art. 5. S'il est reconnu qu'au moyen d'autres entrepôts le
commerce puisse transporter avec avantage des marchandises étran-
gèies dans un autre pays étranger, il lui sera accordé toutes les
facilités qui se concilieraient avec l'intérêt national '^l
Un membre met sous les yeux du Comité un rapport fait par la
Commission des revenus nation^iux envoyé par le Comité de salut
puhlic.
Il s'agissait d'examiner jusqu'à quel point l'arrêté du [repré-
sentant du] peuple français à Bruxelles qui prescrit des prohibitions
de communications commerciales et les conditions auxquelles celles
qui sont permises doivent avoir lieu entre les deux pays
On fait connaître aussi un arrêté du représentant du peuple
Delacroix, envoyé dans le département des Ardennes, qui est con-
traire dans plusieurs points à celui des représentants du peuple à
Bruxelles.
Il est convenu qu'il sera fait un arrêté qui sera aussi présenté au
Comité de salut public et dont on rendra compte au Comité dans
sa prochaine séance.
Un membre donne lecture d'une lettre des représentants du
peuple, membres du Comité des décrets, procès-verbaux et
archives, qui demandent la liste des membres sortants du Comité
et de ceux qui v restent.
Le Comité arrête d'envoyer la liste demandée et d'annoncer que
les membres sortants du Comité sont les représentants du peuple
Giraud (de la Rochelle), Scellier, Bidault, comme avant été quatre
mois membres du Comité, auxquels on a joint les citoyens Chau-
mont et Couturier, le premier étant membre du Comité de marine ,
et le second, membre du Comité d'inspection '^^
'■') Décret du i i nixoso nii m : iiii O Le 19 frimaire le scrutin pour lo
article additionnel, ninsi conçu, (ni renouvellement du Comité de com-
ajouté à la discussion : a lout bàtirrient mercc donnait les résultats suivants :
sujet à la quarantaine ne pourra mouii- Cbeuzé-Latocchb était nommé avec
ier dans aucun des ports de la iiépu- 97 voix; Bidault, avec 90 voix; Giraud
blique, s'il ne justifie, par certificat (de la Rochelle), avec 87 voix; Scel-
authentique, (|u'il s'est soumis à cette lier, avec 70 voix; Castilhon, avec
lormalilé dans les ports de Marseille ou 69 voix: Charles Cochos, avec .')8
de Toulon, r voix.
[il FRiM.AMiij DE COMMERCE ET APPRUVISIONNEMEINTS. 599
Un membre rend compte au Comité de l'affaire du citoyen Jourel
qui lui a été renvoyée.
Comme il s'agissait bien moins du fond de la contestation ,
que des formes qui ont été employées dans les tribunaux qui ont
terminé cette affaire , et qu'il paraît que le tribunal de Dieppe ne
fonde sa décision que sur la forme sous laquelle on a procédé au
tribunal dont il était appel.
Le Comité, pensant qu'il n'est pas de sa compétence de pro-
noncer sur le bien ou mal jugé du tribunal de Dieppe, ainsi que
sur le prononcé du tribunal de cassation.
Arrête que les |)ièces seront renvoyées au Comité de législation.
Le rapport de l'affaire du citoyen Levol est mis à l'examen du
Comité.
Ce citoyen réclamait le payement d'indemnité pour un marché
passé avec le Gouvernement, payable en numéraire, et dont l'in-
demnité a été réglée d'après la loi du mois d'avril 1793, règlement
fait avant la loi du 1 1 brumaire, mais le Comité considérant que,
quoique le marché du citoyen Levol ait été fait, payable en numé-
raire, condition qui, lors de ce marché, était permise, et qu'il avait
terminé son règlement d'indemnité promise par la loi du 1 1 bru-
maire qui abroge les indemnités, il ne lui est pas permis de violer
cette dernière loi.
En conséquence, le Comité déclare qu'il n'y a pas lieu à déli-
bérer.
Le commissaire de la Commission de commerce et approvision-
nements remet son compte journaher et différents rapports sur
lesquels le Comité devra statuer :
1° Rapport sur la fixation du prix des objets de quincaillerie
fabriqués dans les déparlements de l'Eure et de l'Orne.
2" Rapport sur les réclamations des citoyens V" Carteau, Renoît
l'aîné, de Tours, et Etienne père et fils, de Marseille, de quatre-
vingt-dix balles de cuirs retenues et séquestrées à Roanne.
3" Rapport sur la fixation du maximum des tricots fabriqués
dans les communes de Fayet, Rrusque, Narascon [Faragons?) et
Pont de Camarès^^'.
La séance a été levée.
SCELLIER, R. LiNDET, GiRAUD , RoREL, RiDAULT, AlARD ,
GarnieRj.P. Govomap..
î'' Aveyron.
600 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i/i kkim. an m]
QUARANTE-SIXIÈME SÉANCE.
1 Ix FRIMAIRE AN III,
Le quartidi de la q* décade , i k frimaire l'an 3 de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce et des approvi-
sionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
[ia séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 1 frimaire dont la rédaction est adoptée.
Le Comité arrête qu'il sera écrit aux administrations des dépar-
tements pour qu'elles sollicitent les administrations de district de
remplir les tableaux qui leur ont été adressés d'après son arrêté du
1 9 vendémiaire pour indiquer l'emplacement le plus convenable
pour la tenue des foires et marcbés et les jours propres à cette
tenue.
Un membre fait un rapport sur la demande faite par la ville de
Mulhausen de convertir une des charges de bois, qu'il lui est
permis d'extraire de la République, en une charge de talons de bois
à employer par les cordonniers de cette ville.
Le Comité pense que la demande des cordonniers de iMuIhausen
doit être prise en considération; il est aisé, en effet, de sentir qu'il
est plus utile à la République de permettre l'exportation des bois
manufacturés qu'en nature; mais attendu que la permission d'ex-
porter n'est pas de sa compétence.
Arrête que copie du rapport de la Commission des revenus
nationaux .sera renvoyée au Comité de salut public.
Un membre met sous les yeux du Comité le rapport à lui fait
par la Commission des revenus nationaux, à l'occasion d'une saisie
faite par les préposés des douanes à Givet d'une somme de deux
cent quatre-vingt six livres huit sols neuf deniers en espèces, que
Pierre Colin, de Traignes, district de Couvin, pays de Liège, y
transportait au mépris de la prohibition, ensemble le jugement
rendu au tribunal de Roc-Libre"^ sur l'appel de la sentence du
juge de paix sur cette contestation.
Le Comité, attendu qu'il ne s'agit que de rappeler le tribunal de
Roc-Libre au maintien des principes dont il paraît s'être écarté,
renvoie cette affaire au Comité de législation, *
Un membre présente au Comité un rapport de la Commission
des revonus nationaux qui proposait d'exempter de la formalité du
Nom rcNOlulionnaire de Rocroi : Atdennes,
[i/i KRiM. AN iii| UE COMMERCE ET APPROVISION.NEMEMS. 601
plomb les marchandises allant du Havre à Honfleur, et de ces
communes à Rouen, ainsi que de Lorient à Port-Libre.
Les inconvénients de l'adoption de cet arrêté paraissant l'em-
porter sur les avantages, le Comité passe à l'ordre du jour.
Rapport est fait de la demande de la Commission des revenus
nationaux tendant à exempter du logement des gens de guerre
les employés aux douanes, vu la modicité de leurs appointements
et leurs occupations.
Le Comité pense que, puisque la loi n'accorde pas cette exemp-
tion, il ne lui est pas possible de l'ordonner.
En conséquence, il passe à l'ordre du jour.
Un membre présente au Comité un rapport de la Commission
des revenus nationaux.
Il s'agissait de la distribution d'une somme de numéraire saisie
par la garde nationale de La-Tour-du-Pin le 2 8 mai 1792 (v. st.), dis-
tribution à laquelle prétendait la municipalité de La-Tour-du-Pin.
Après discussion et délibération, le Comité arrête :
Art. 1". Que la somme de vingt-trois mille six cent douze livres,
produit net d'une saisie faite le 28 mai 1799 par la garde na-
tionale de La-Tour-du-Pin, département de l'Isère, sera répartie
conformément au mode existant à l'époque de la saisie.
Art. '2. La Commission des revenus nationaux esl chargée de
l'exécution du présent arrêté.
Un membre fait un rapport relatif à la réclamation des citoyens
Bouchon père et fds, négociants à Amiens, tendant à ce que le
maximum du prix du poil de chèvre venant de l'étranger soit
rectifié.
Après délibération , le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur
la loi du 12 du courant^".
La Commission de commerce et des approvisionnements remet
son compte journalier et différents rapports qui seront examinés
dans la prochaine séance.
Un membre fait le rapport de l'affaire des citoyens Garnier el fils,
de Montpellien, relative à une indemnité pour la fourniture de cou-
vertures, dont ils avaient fait leur soumission le i"" juillet et 5 sep-
tembre 1793 (v.st.).
''' Décret du la frimaire concernant celles actuellement en réquisition, res-
ta vente des marctiandises provenant des teront à la libre disposition des expédi-
prises; art. 3 : ?r Toutes les denrées colo- teurs ou conamerçants qui pourront les
niales et marchandises venues de l'étran- vendre à prix convenu et de gré à
ger par le commerce particulier, même o^é.?'
602 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [li frim.amuJ
Après délibération , ie Comité arrête :
Que les citoyens Gai nier père et fils, fabricants de couvertures
à Montpellier, seront payés sur les prix portés en leurs traités, des
deux mille trois cent soixante couvertures qui leur restaient à
fournir à l'Administration des hôpitaux militaires de l'armée, en
vertu des soumissions par eux faites les i" juillet et 5 septembre
1798 (v. st.) et qu'ils ont livrées en vertu des réquisitions du dé-
partement de l'Hérault des 29 septembre 1798 et 26 brmnaire
suivant.
En conséquence, autorise les administrateurs du département
de l'Hérault à faire payer aux citoyens Garnier et fils la somme
de cinquante-trois mille cent quatre-vingt-onze livres dix sols pour
supplément de prix desdites deux mille trois cent soixante
couvertures, et que l'arrêté sera communiqué au Comité de salut
public pour être pris définitivement et concurremment.
Un membre met sous les yeux du Comité la réclamation des
fabricants de draps d'Elbeuf tendant à obtenir une augmentation
sur le prix des draps qu'ils fournissent à la République.
Ils motivent leur demande sur l'augmentation qu'ont éprouvée
les matières premières et la main-d'œuvre.
Après discussion, le Comité a pensé que la demande a été
fondée; en conséquence, il a pris l'arrêté suivant qui sera soumis
à l'approbation du Comité de salut public.
Art. l"'". Le maximum des draps qui se fabriquent à Elbeuf
demeure fixé pour chaque aune prise en fabrique, et après les diffé-
rents lainages et affinages en blanc écru, savoir :
Draps, cinq quarts de large, première qualilé, à trente-trois li-
vres l'aune, ci 33 livres.
Idem, même largeur, deuxième qualité, à trente livres 3o
Jdem, même largeur, troisième qualilé, à vingt-huit livres. . . 98
Idem, même largeur, quatrième qualité, à vingt-six livres. . . 96
Art. 2. Les prix des couleurs à ajouter à ceux des draps ci-
dessus seront fixés par un arrêté postérieur qui en présentera le
tableau.
Art. 3. Les draps à poil laines et lissés des deux côtés seront
payés comme les draps cinq quarts ci-dessus, suivant leur qualité et
leur couleur.
Art. /i. Les draps cinq huit, dits apprêtés et à poil, recevront
à raison de leur largeur une diminution de moitié sur le prix fixé
pour les draps cinq quarts et les autres draps de ((ualre (piarts neuf
liZirKiM. <N luj DE COMMERCE ET AFPKU\1S10I\NEMENTS. 003
huit auront une augmentation de prix proportionnée au maximum
fixé pour les draps cinq quarts.
Art. 5. Les prix ci-dessus fixés seront appliqués aux mêmes
objets de la fabrique d'Elbeuf qui ont été mis en réquisition pour
le service de la République et dont le jugement n'est pas encore
efl'ectué.
Art. 6. Les règlements non abrogés sur les fabriques seront
exactement observés.
Art. 7. L'agent national près le district maintiendra l'exé-
cution desdits règlements, ainsi que les prix fixés par l'article pre-
mier.
Art. 8. La Commission de commerce est chargée de veiller à
l'exécution du présent arrêté.
La séance est levée.
Borel, Alaru, Ribet, Bidault, Giraud, R. Lindet.
QUARANTE-SEPTIEME SEANCE.
1 7 FRIMAIRE AN III.
Le septidi de la 2" décade, 1 7 frimaire, l'an 3* de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce et des appro-
visionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 Ix frimaire dont la rédaction est adoptée.
Le Comité des secours envoie deux de ses membres, les citoyens
Paganel et Merlin, pour instruire le Comité des abus criants qu'ils
ont découverts dans les approvisionnements de l'hospice national
des Invalides et l'engager à nommer des commissaires pour se
réunir à ceux du Comité des secours et aviser aux moyens de répa-
rer ces abus et tâcher d'en découvrir les auteurs.
Le Comité, pour répondre à ces vues bienfaisantes, nomme les
citoyens Alard et Ribet pour se réunir à ceux du Comité des
secours.
En exécution du décret de la Convention du i3 frimaire qui
porte que chaque Comité nommera un de ses membres pour se
réunir en une Commission qui est chargée de reviser le décret du
fiO'i PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ 1 17 fkim. ak m]
1 2 floréal relativement à l'organisation actuelle des Commissions
executives et des Agences,
Le Comité nomme, comme membre de cette Commission, le
citoyen Bidault.
Un membre soumet à l'examen du Comité la demande des fabri-
cants de couvertures en laine d'Orléans et de Patay, en réquisition
pour le service de la République, tendant à obtenir une indemnité
pour celles fournies et une augmentation pour celles à fournir,
fondée sur ce que le maximum leur occasionne une perte très consi-
dérable, ce qui appert de l'état des dépenses et de la fabrication
qui est joint à leur demande.
La Commission de commerce, dans son rapport, trouvant la
réclamation juste, le Comité est du même avis; en conséquence, il
adopte l'arrêté qui suit, lequel sera, ainsi que le rapport, soumis à
l'examen du Comité de salut public.
Le Comité de commerce et des approvisionnements arrête :
Art. \". Le maximum des couvertures de campement d'une aune
et demie sur une aune trois quarts et du poids de cinq à six livres
de la fabrique d'Orléans demeure provisoirement fixé à vingt-
deux livres douze sols quatr<; deniers pour chaque couverture prise
en fabrique.
Art. !2. Le maximum des couvertures de campement, même au-
nage et même poids de la fabrique de Patay, est provisoirement
fixé à vingt-trois livres douze sols, aussi pour chaque couverture
prise en fabrique.
Art. 3. Les fournitures faites jusqu'à ce jour pour le compte de
la République par ses fabricants de couvertures d'Orléans et de
Patay et dont ils n'auraient pas encore reçu le prix leur seront
payées au prix fixé par les articles 1 et 2 du présent arrêté.
Art. /(. Les règlements non abrogés concernant les fabriques
de couvertures continueront d'être exécutés.
Art. 5. L'agent national près le district d'Orléans tiendra la
main à leur exécution.
Art. 6. La (Commission de commerce et d'approvisionnements
de la République est chargée de faire exécuter le présent arrêté et
de l'envoyer à l'agent national près le district d'Orléans.
Le présent arrêté sera soumis à l'examen du Comité de salut
public.
Le Comité, sentant qu'il est de sa justice d'augmenter le traite-
ment des rommis de ses bureaux, vu la cherté progressive des ob-
[i7 FRiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 605
jets de consommation , et que cette augmentation a déjà été accordée
à plusieurs commis de la Convention , arrête :
Les appointements des employés au Comité sont fixés ainsi qu'il
suit :
Pour le secrétaire général, à quatre mille huit cents livres.
Chaque chef de bureau, à trois mille cinq cents livres.
Chaque expéditionnaire de i""" classe, à trois mille livres.
Et chaque expéditionnaire de ^^ classe, à deux mille cinq
cents livres.
Un membre fait le rapport de l'affaire des citoyens Genoux et
Brachée père et fils, négociants à Vesoul.
Ces citoyens réclament le prix d'une fourniture d'habillements
et équipements faite par eux pour l'armée du Rhin, et qu'ils ont
tirée de Suisse sur l'ordre du district, lors d'une levée de gardes
nationales.
Le département de la Haute-Saône a refusé de sanctionner ce
payement, parce qu'il n'était pas au maximum; mais les citoyens
réclamants prouvent qu'il n'y avait pas de marchandises dans le
district, et que c'est par son ordre qu'ils ont fait cette fourniture
qu'ils ont été obligés de tirer de l'étranger; ils présentent d'ailleurs
les factures bien en règle et ne portent leur commission qu'à
5 p. 100.
Le Comité croit qu'il est de sa justice d'adopter l'arrêté présenté
par le rapporteur ainsi qu'il suit :
ixLe Comité de commerce et d'approvisionnements.
Considérant que la réclamation faite par les citoyens Genoux ,
Brachée père et fils, du payement de leurs fournitures aux prix des
factures par eux présentées, est fondée sur des raisons de nécessité
indispensable et d'utilité publique; que les marchandises qui en
sont l'objet ayant été tirées de l'étranger pour un besoin urgent ne
peuvent être assimilées aux productions des fabriques nationales,
ni soumises à la même taxe; que les marchandises, n'ayant été
achetées par les réclamants qu'en vertu d'une commission expresse
à eux donnée par une autorité constituée, ne peuvent éprouver une
réduction dans leurs prix, attendu qu'ils se sont renfermés dans
un bénéfice légitime de commission.
Arrête qu'il sera payé aux citoyens Genoux, Brachée père et fils
la somme de douze mille cent soixante-quinze hvres cinq sols
trois deniers, montant de leurs factures, et que le district de Vesoul
justifiera de l'emploi des fournitures.
Le présent arrêté sera soumis à l'examen du Comité de salut
public. V
606 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [17 frim. an m]
Le Comité, après avoir entendu le rapport de la Commission de
commerce relatif au citoyen Chicheret, marchand de vins à Cha-
renton, réclamant contre le payement au prix du nouveau maximum
de treize feuillettes de vin blanc cru de Chablis et de six feuillettes
de vin rouge cru d'Auxerre première qualité, récolte de 1791,
mises en réquisition et enlevées le 2 1 thermidor pour l'approvision-
nement de l'Ecole militaire, ledit citoyen Chicheret prétendant au
contraire devoir être payé du prix de ces vins sur le pied de fac-
ture,
Le Comité adopte l'arrêté proposé par la Commission de com-
merce à cet égard , ainsi qu'il suit :
n^Le Comité de commerce et approvisionnements arrête :
La Commission de commerce est autorisée à faire payer au
citoyen Chicheret, marchand de vins en gros aux Carrières de Cha-
renton, les treize futailles de vin blanc cru de Chablis et les
six feuillettes de vin rouge cru d'Auxerre, première quahté, récolte
de 1791, mises en réquisition et enlevées le âi thermidor dernier
pour l'approvisionnement de l'Ecole militaire, au prix de l'achat
desdiles feuillettes, légalement constaté par la représentation des
factures, en y ajoutant les frais de transport, roulage et le bénéfice
accordé par la loi.
Le présent arrêté sera soumis à l'examen du Comité de salut
pubhc. Il
Sur le rapport fait par un membre, d'un arrêté présenté par la
Commission de commerce relatif au citoyen Bonnely, fripier à
Amiens, réclamant le payement des fournitures par lui faites pour
le compte de la République, au prix de son marché, au lieu de
l'estimation basée sur le maximum,
Le Comité, pénétré de la justice de la réclamation du citoyen
Bonnely, adopte l'arrêté dont les dispositions suivent :
^Le Comité de commerce et d'approvisionnements arrête :
Conformément à l'arrêté du Comité de salut public du 7 frimaire
l'an n, le citoyen Bonnely sera payé des fournitures par lui faites
pour le compte de la Hépublique avant le 20 frimaire de l'an 11',
conformément au prix porté au marché par lui fait le k juillet 1793
(vieux style) et confirmé le 2/1 septembre suivant par les commis-
saires nommés par fadministration du département de la Somme.
Le présent arrêté sera soumis à l'examen du Comité de salut
public. V
Vn membre fait un rapport de l'affaire de la Compagnie Clavel.
Il s'agit (le fournitures de viande faites par celte Compagnie
aux armées de hi lié|)ul)lique: elle réclame un acompte sur l.i
[i7 FHiM. ANiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. ()07
somme dont elle se dit être en avance pour raison de ces fom-ni-
tures.
Ce rapport est suivi d'un projet d'arrêté présenté par la Com-
mission de commerce et auquel on a proposé ({uelques amen-
dements.
Le Comité ajourne la discussion et la délibération à la prochaine
séance.
Le Président donne lecture d'une lettre écrite par la Commission
(le la marine et des colonies au Comité, relativement à la demande
faite par un négociant de Bordeaux qui ;i fourni en germinal,
tloréal et prairial, des bois de construction.
La Commission soumet au Comité la question de savoir si le
payement qu'on réclame doit être fait suivant le nouveau maximum
qui n'a été promulgué à Bordeaux que le 2 i messidor.
Le Comité arrête qu'il sera répondu à la Commission de marine
«que, ne connaissant pas les motifs de réclamation du négociant
qui a fourni les bois de construction, il ne croit pas devoir statuer
sur cette affairer.
Un membre donne lecture de la correspondance.
Parmi les lettres , il en est une du citoyen Delcher, représentant
près les armées occidentales [l'armée des Pyrénées-Occidentales],
qui annonce qu'il vient de faire partir pour Bayonne cinquante-
sept balles de laine d'Espagne pesant 12,280 livres.
Le Comité arrête qu'il sera donné connaissance de cette lettre à
la Commission de commerce, avec invitation de tirer le meilleur
parti possible de cet envoi.
Le Comité, d'après le décret de la Convention nationale du
12 frimaire qui renvoie à ses Comités de salut public, de com-
merce et approvisionnements la proposition faite de fixer, pour
l'estimation des marchandises prohibées, provenant des prises qui
doivent rester à la disposition de la Commission de commerce et
d'approvisionnements, un mode qui établisse une parité entre le
sort des capteurs de ces sortes de marchandises et celui de ceux qui
s'emparent de marchandises vendues de gré à gré à prix convenu ,
Arrête que copie du décret dont s'agit sera envoyée au Conseil
[à la Commission] de commerce, avec invitation de lui présenter des
idées qui puissent remplir les vues de la Convention.
On fait lecture d'une lettre du citoyen Bourdon au Comité, du
1 3 de ce mois, dans laquelle il fait part d'un moyen de faire appro-
visionner très promptement les marchés, sans être obhgé de recou-
rir à la voie des réquisitions et du maximum; d demande au Comili'
d'indiquer le jour et l'heure auxquels il pourra être entendu.
608 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 frim. xn m]
Le Comité arrête qu'il sera écrit au citoyen Bourdon , avec invi-
tation de se rendre le 1 9 frimaire 7 heures de relevée au lieu ordi-
naire des séances du Comité, pour développer les moyens annoncés
par sa lettre.
Le commissaire de la Commission de commerce et d'appro-
visionnements remet le compte journalier et différents rap-
ports :
1° Rapport sur la réclamation des fabricants de velours et draps
sur coton établis à Rouen.
2° Rapport sur la réclamation du citoyen Planul, soumission-
naire de dix mille havrcsacs en peau de veau.
3° Rapport sur la réclamation du citoyen Chiron, soumission-
naire de quatre mille gibernes.
Le Comité renvoie ces différents rapports soit aux Commissions
compétentes, soit à d'aucuns de ses men)bres, pour en faire rap-
port.
La séance a été levée.
P. GuYOMAR, GiRAUD, AlARD , BoREL, CoCTURIER, GaRNIER,
Bidault, Ribet.
QUARANTE-HUITIEME SEANCE.
19 frimaire an III.
Le nonidi de la 2'' décade, 1 9 frimaire, l'an 3" de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce et des appro-
visionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 7 frimaire dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait un rapport sur le maximum^^^ ; il examine si
cette loi doit être conservée: il présente son opinion de rapporter
celte loi qu'on doit regarder comme funeste à l'agriculture et au
commerce. Cet objet important a fait naître des réflexions dignes
de cette grande question. Le projet de décret qu'il propose a été
amplement discuté et, après une mûre délibération, la nécessité
du rapport de cette loi du 29 septembre 1793 (vieux style) a été
unanimement sentie; le projet de décret a été adopté pour être
'" Cp rapport, qui est de Giraud, figure dans ADxi 7.5.
[19FIUM. vMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. G09
présent/î à la Convention nationale, ainsi que le rapport qui le pré-
cède et qui sont, l'un et l'autre, insérés ici comme suit :
La Convention nationale doit, s'il en est temps, aborder les grandes ques-
tions dont rinle'rêt national sollicite la solution; il lui reste un vaste champ à
parcourir; il faut enfin que, dans cette enceinte, vous discutiez avec sagesse
ie plan de régénération que vous avez dû vous proposer; vous tromperiez
l'espoir du peuple si vous abandonniez votre poste avant d'avoir posé les
bases du bonheur qu'il a droit d'attendre.
Ce n'est pas assez d'avoir présenté à l'univers la nation française brillante
de la gloire des armes; vous devez aspirer à la lui présenter enviionnée de
celle dont l'éclat ne coûte aucune larme aux citoyens, c'est celle d'un intérieur
gouverné par des lois sages qui ne laissent après elles, comme autour de
vous , que l'image et le souvenir du bonheur.
Sans doute , il ne doit pas être éloigné ce temps où vous pourrez discuter
vos intérêts extérieurs.
Vos victoires attirent tous les regards comme toutes les pensées sur le fruit
qu'on en peut tirer pour la prospérité nationale; mais qu'il me soit permis
de vous exhorter à vous défier de l'éclat des succès et craignez la dangereuse
ambition de vous y laisser entraîner.
Quant à présent , le but de ce rapport est de vous entretenir des moyens
d'accélérer les jours de prospérité en revivifiant l'agriculture et le commerce ;
un de vos décrets charge expressément le Comité de commerce et des appro-
visionnements , de présenter à la Convention ses vues sur la conservation ou
prorogation de la loi du maximum; c'est en son nom que je vous soumets
quelques réflexions sur cet important objet.
Le Comité a examiné avec le sang-froid que n'exclut pas un ardent amour
pour la patrie si la loi du maximum a produit tous les biens que ceux qui
l'ont adoptée en attendaient, quels sont ceux qu'elle a produits, quels sont
les maux qui en ont été le résultat, si enfin elle doit être conservée et s'il est
possible, sous son empire, d'augmenter la prospérité de l'agriculture et
d'étendre son commerce intérieur et extérieur.
Avant de passer à son influence sur l'agriculture, le Comité doit vous pré-
senter celle qu'elle a nécessairement sur le commerce : la cherté des marchan-
dises, dont on n'a pas apprécié les causes, nous a entraînés à cette mesure;
il faut donc vous rappeler ces causes; vous y trouverez l'eflét naturel de la
hausse des prix qui vous alarme.
Le prix des marchandises est relatif à leiu" plus ou moins d'abondance,
ainsi qu'à la plus ou moins grande quantité de numéraire; quand les mar-
chandises abondent, le prix doit nécessairement diminuer, parce qu'il y a un
grand nombre de vendeurs; la concurrence fait baisser le prix de la chose; la
raison contraire la fait augmenter, parce que la concurrence est entre les ache-
teurs.
Quoique la plus ou moins grande quantité de numéraire opère le même
elfet, il y a cependant cette différence que, si la disette ou l'abondance ne
frappe que sur un seul objet de commerce, il n'y a d'augmentation que pour
cet objet seulement, tandis qtie l'espèce numéraire étant le signe représen-
tatif de toutes les marchandises possibles, la plus ou moins grande quantité
doit influer sur toutes les marchandises possibles.
Par exemple, supposons que, dans une proportion de la quantité de numé-
raire en circulation avec la quantité d'une marchandise quelconque, l'argent
iv. .39
010 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [kj ikim. an m]
soil à cette marchandise comme de li à 3 ; si l'espèce numéraire vient à dou-
bler, l'argent sera à cette marchandise comme 3 est à 8; la conséquence né-
cessaire est le doublf^ment de cette marchandise.
Ces principes doivent s'appliquer à notre situation actuelle, où nous avons
en circulation une masse de numéraire presque quadruple de celle qui a
jamais existé sur le territoire français.
Les conséquences qui sont la suite de cet état de choses ont encore acquis
un degré qui a outrepassé létat naturel qu'elles auraient dû avoir et qu'il
faut attribuer aux lois sur les accaparements et à la nécessité où nous avons
été entraînés de fixer un prix aux marchandises.
Quoique, dans mon opinion, ces lois aient causé de grands maux, il ne
faut pourtant pas croire qu'elles aient été infructueuses pour la chose publique.
Leur effet, dans l'instant de la promulgation, doit avoir produit quelque bien.
Car, si on se reporte à 1790, lors de la première création d'assignats, on
verra que cette monnaie, qui a beaucoup aidé à la Révolution, dut, par cela
même, trouver tous les ennemis de la Révolution opposés à leur émission et
disposés à employer tous les moyens pour la discréditer.
11 ne faut cependant pas mettre tout sur le compte de la malveillance; il
était de la nature de cette monnaie d'établir une différence entre elle et la
monnaie métallique; celle-ci, sur tous les points du globe, est représentative
de la marchandise et de la terre; celle-là ne représente qu'une partie de la
terre, de cette portion d'Europe appelée France.
Avoir perdu de vue celte vérité de fait, c'est ce qui a peut-être donné lieu
à beaucoup d'erreurs législatives, comme par exemple celle d'avoir cru main-
tenir le change au pair avec l'étranger.
Je reviens aux années qui ont suivi la première émission d'assignats : les
événements qui, dans peu de mois, se sont accumulés comme dans des siècles,
vous ont contraints de même à presser vos mesuies.
Le voyage de Varennes qui manifesta dans son auteur la fausseté de toutes
les protestations de dévouement aux lois de la nation française, l'aristocratie
qui crut trouver dans cet événement une approbation des sentiments qui
l'animaient, la sortie des émigrés qui emportèrent du numéraire, la guerre
déclarée sans que le pouvoir exécuUf eût rien préparé pour la faire heureuse,
la première conquête de la Belgicpie, où le numéraire semblait être fluide,
tant il s'écoulait avec rapidité: la trahison de Dumouriez, la guerre de la
Vendée , Gondé , Valencieimes , Landrecies , le Quesnoy au pouvoir de l'ennemi ,
que de causeB pour discréditer une monnaie dont chaque succès de l'ennemi
diminuait le gage! Aussi s'empressa-l-on de lui donner un emploi qui sem-
blait mettre à couvert des événements les possesseurs des assignats.
Les besoins de la République qui se trouvèrent d'ime étendue eflrayante,
ceux des particuliers, les spéculations des timides possesseurs d'assignats
opérèrent une concurrence qui fil craindre une pi-nurie qui se serait fait sentir
dans nos ai'méos.
Il fallut donc tirer des magasins les denrées que la crainte y avait entas-
sées : le Gouvernement vous proposa la loi sur les accaparements ; vous l'adop-
Mais cette mesure se trouva portée, dans son application, au delà des
bornes qu'elle devait avoir : la nomenclature des objets dacapareraents fut
lrn|i étendue, premièic erreur: la seconde fut (]uo les marchands en gros et
les déinillants même furent regardt-s connue accapareurs.
Les Comités révolutioimaires se constituèrent juges sans a|)pel de l'appli-
[i()iRiM. ANiiiJ DE COMMERCK ET APPROVISIONNEMENTS. 611
calioii (le celle loi. Le premior ialriji'anl clabaudait à la tribune d'une Société
populaire contre les marchands, les boutiquiers et les faisait incarcérer; ceux
qui n'étaient pas encore pris se liàlaient, en vendant leurs marchandises,
d'éviter ia terrible accusation d'accaparements et, pour éviter qu'elle pesât
sur eux, ils se gardèrent bien de remplacer les marchandises vendues; les
particuliers même dont le ménage était considérable renoncèrent à des ap-
provisionnements qu'ils étaient habitués de faire; ils vécurent au jour le jour
et augmentèrent le nombre des consommateurs journaliers, ce qui donna
une cause de plus au surhaussement de prix.
Ce surhausseraent , effet naturel du représentatif et d'un plus grand nombre
de consommateurs, excita des réclamations; on demanda des bornes à ce
qu'on appelait la cupidité mercantile. Cette accusation fut accueillie avec tant
de faveur qu'inutilement aurait-on voulu faire entendre quelques-unes des
vérités que le Comité vous expose, une accusation bien plus grave aurait pesé
sur la tête de celui qui l'aurait osé.
Alors d'astucieux personnages profitèrent de cette propension pour insinuer
dans l'esprit du peuple qu'un remède à la disette et au haut prix était de fixer
le prix des denrées; ils sentaient bien, ceux qui vous le faisaient demander à
votre banc, que c'était le moyen d'accélérer la chute d'une République cpii
s'élevait avec majesté au-dessus des nations; par là, ils tuaient l'agriculture,
ils étouffaient le commerce, ils anéantissaient toute espèce d'industrie, ils rui-
naient le marchand détaillant et opéraient par là une telle pénurie qu'ils en-
traînaient le peuple, emporté par une suite de leur perfidie à regarder la Con-
vention comme l'auteur de ses maux et lui faire, dans un jour, renverser
l'édifice de cinq années de combats pour sa liberté.
Ne nous le dissimulons pas, citoyens, tel était l'espoir criminel des vrais
auteurs de cette mesure inouie. N'allez pas croire, citoyens collègues, que je
veuille faire planer le soupçon sur aucun de nous, ce soupçon est bien loin
de ma pensée, je crois que nous voulons tous la République, les dissenli-
ments ne peuvent exister que dans les moyens de l'affermir, ceux qui me
connaissent savent bien que je ne crois pas aisément au crime; heureusement
il est, cpioi qu'on ail pu dire, en minorité sur la terre.
C'est dans ces circonstances que ia loi du maximum vous fut proposée ;
vous la décrétâtes pour une année, vous crûtes par là remédier aux maux
qu'on vous présentait, peut-être il a été permis à des législateurs de se laisser
entraîner à l'espbir d'adoucir des craintes que des personnes dont ils étaient
environnés exagéraient.
L'effet naturel de cette loi dut être une consommation énorme, le prix du
travail avait triplé, le numéraire était en beaucoup de mains, la consomma-
tion se trouva en raison de celte aisance, et la classe des citoyens qui en
ressentaient plus particulièrement l'infiuence, sortant de l'asservissement où
l'avait tenue son éducation monarchique, pas encore assez éclairée pour
calculer ses besoins futurs, se livra avec avidité à des jouissances, que les
privations passées lui rendaient enchanteresses dans ses jours d'infortune,
c'était où tendaient tous ses vœux ; il n'est donc pas étonnant que tous les
différents comestibles aient disparu avec une rapidité qui dut épouvanter le
Gouvernement.
Les pertes que la loi du maximum faisait éprouver empêchèrent les mar-
chands en gros et les détaillants de renouveler leurs magasins.
Voilà déjà trois causes qui devaient entraîner après elles la disette : la loi
sur les accaparements, celle sur le maximum et la grande consommation.
H-
612 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [ir, i:,i,i. an m]
Les réquisitions parurent être un remède, on l'employa; alors un autre
inconvénient vint se joindre aux autres maux, le Gouvernement seul pouvait
employer ce moyen, il devint nécessairement le fournisseur général, le
mascimuin empêcha qu'on ne tirât de l'étranger, le Gouvernement seul pou-
vait le faire parce que , lui seul , pouvait vendre au maximum une denrée qui
lui coùtîùt trois fois plus; le Gouvernement devint alors négociant à perte,
aucune chance n'était pour lui, et le Gouvernement vendant toujours à perte
se ruinait; voilà deux des vœux secrets des insinuateurs remplis, toutes les
spéculations de commerce interrompues , cette stagnation le détruisait entière-
ment.
Mais, de cette tâche immense d'approvisionner vingt-cinq millions d'hommes
dispersés sur la surface du territoire français de tous les objets nécessaires à
la consommation, pain, œufs, beurre, viande, toile, draps, chandelle, devaient
naître nécessairement de grands mécontentements, car il n'était pas possible
de satisfaire à toutes les demandes. De la nature même de cette administra-
tion découlèrent des abus, que l'infime petitesse des détails dut faire échapper
à la surveillance supérieure et qui n'en existaient pas moins; les plaintes,
quoique disséminées, étaient recueillies par les ennemis de la chose publique,
ils en formaient un faisceau qui se portait ou plutôt qu'ils portaient sur la
Convention, troisième vœu des provocateurs de cette loi.
Vous saisissez l'idée que je veux vous présenter, et vous vous rappelez
sans doute les rassemblements qui vous étaient envoyés par la Commune
conspiratrice de Paris, tantôt pour demander du Idé, tantôt de l'avoine,
quoique vous eussiez mis à sa disposition des somnips énormes pour que cette
administration que vous lui aviez confiée ne souffrit point.
Dans les départements, les maux étaient encore plus grands, en vain on
ordonnait l'approvisionnement des marchés, il n'y a point de marché où l'on
ne peut débattre le prix, ils étaient déserts; l'abus des réquisitions se faisant
encore plus sentir parce que le nombre des agents à employer étant infini,
le choix ne put être tel qu'il eût été à désirer, les chefs étaient peu maitres
de leur choix, l'homme honnête, modeste et instruit n'était pas toujours celui
qu'il fut permis d'employer, de là des actes que l'on pourrait qualifier de
délit; on a vu de ces agents mettre toutes les marchandises d'une commune
en réquisition, arrêter les expéditions faites et partir sans avoir fait le choix
de ce qui était nécessaire à la République, de sorte que les marchands ne
pouvaient vendre à leurs concitoyens pendant tout ce temps ; dans d'autres
endroits, il est tel objet frappé de réquisition depuis près d'un an qui n'a pas
encore été enlevé; d'autres agonts mettaient des matières premières en réqui-
sition, les laisant livrer au prix du maximum et les vendaient à un prix
quadruple; le malheureux négociant sur qui pesait la ré(|uisition voulait-ii
se plaindre? le Comité révolutionnaire savait bien lui imposer silence.
Ceci regarde seulement les objets connus sous le nom de matières et mar-
chandises, il me semble que la Convention ayant pesé les inconvénients dont
je ne lui piésente qu'une petite partie, sans avoir pu mettre en balance
qnelipies faibles avanUiges, sentira qu'il n'est qu'un remède à cette cumu-
lalion d'inconvénients, c'est de faire disparaître toutes les lois entravantes
destructives du commerce, qui vivifie les états.
Nous ne trouverons pas. je présume, d'opposants à cette mesure, tant
(piVllo no touchera ([uo les marchandises manufacturées et à manufacturer,
mais les produits de lagricidliue doivent-ils continuer à être r-'gis par le
maximum et l<!s réquisitions?
[i9 KRiM. AN in| DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 013
Cette question qu'il eut ^té à dësirer qu'on n'eut pas eu l)esoin de traiter
n'est peut-être pas encore décidée dans l'esprit de beaucoup de nos collègues,
et, il ne faut pas se le dissimuler, il est permis d'être épouvanté de la
secousse momoutanée à laquelle peut donner lieu l'accroissement rapide du
prix auquel ces produits s'élèveront au premier instant.
Mais l'agriculture, ce grand commerce des campagnes, la matière pre-
mière de tous les commerces, pourra-t-elle sous ce régime conserver la pré-
pondérance que vous devez lui donner? Cet examen est digne des législateurs
de la France.
Si la crainte de non-solidité des assignats eut une influence si marquée
dans les villes, elle dut être bien plus tbrte dans les campagnes; ce n'est pas
l'aristocratie qui, dans celles-ci comme dans les autres, produisait cet eflet;
mais les cultivateurs succombèrent plus facilement à ces craintes parce que,
peu accoutumés à distinguer dans la monnaie la valeur métallique de sa
valeur fictive, ils n'estimaient que la première, ils avaient peine à croire que
l'assignat fût une ricliesse, aussi quand ils en avaient les dépensaient-ils avec
une prodigalité qui contrastait merveilleusement avec l'avarice qu'ils met-
taient auparavant à serrer un écu.
De là nait naturellement ce soin tant reproché aux cultivateurs de retenir
leurs denrées, le fruit de leurs travaux ; ils refusaient de les changer contre
des assignats , les mairhés étaient mal approvisionnés , ils ne l'étaient que par
ceux qui avaient absolument besoin de vendre, et en raison de leurs besoins;
et comme nous avons vu les habitants des villes changer leurs assignats
contre des marchandises, de même les habitants des campagnes, par la même
raison, gardaient leurs donrées pour ne pas les échanger contre des assi-
gnats.
C'est dans ces entrefaites que la loi du maximum et des réquisitions vint
les forcer de livrer à la consommation les trésors qu'ils enfouissaient, ces
trésors étaient produits par des bestiaux que la consommation n'avait pas
encore rendu rares, par conséquent donc, le prix était encore en équdibre
avec les revenus, l'abondance du numéraire ne s'était pas encore fait sentir
dans l'intéiieur des campagnes au point d'avoir influé sur le prix du tra-
vail et d'ailleurs les bras employés à ce travail étaient encore les mêmes en
nombre; aussi ce premier instant fut peu sensible aux cultivateurs, le pa-
triotisme fil bientôt taire le petit mécontentement d'être contraint de céder sa
denrée.
Cet état de choses ne fut point de longue durée, l'abondance du numé-
raire s'étendit dans les campagnes, les besoins des armées enlevèrent à
l'agricultiire en hommes et en bestiaux non seulement le superflu, mais même
une partie du nécessaire, le fermier chercha inutilement à remplacer et les
uns et les autres, les besoins de ce genre se multiplièrent et entraînèrent un
surhaussement dans les prix , alors cet équilibre qui doit exister entre les
produits et les frais de production fut rompu.
Vous ne devez pas perdre de vue que trois choses composent la valeur du
produit agricole : la rente de la terre, les intérêts des fonds avancés par le
fermier et le salaire de l'ouvrier.
Quant à la valeur de la lerre , on peut aisément en déterminer le taux ,
mais les avances du fermier qui consistent dans les outils aratoires, ses bes-
tiaux, ses soins, sont hors de toute fixation, et, ce qui est encore bien plus
hors d'atteinte, ce sont les salaires qui appuient sur les besoins et la volonté
de C(;lui qui les gagne; le journalier sait profiter, comme les autres vendeurs,
61^, PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [19 frim. an ml
de la concurrence des acheteurs , peu inquiet sur ses besoins qu'il satisfaisait
pour une décade par deux jours de travail, il se reposa les autres jours; les
travaux ruraux se trouvaient diminués ou ne purent être continués sans
ajouter une prime exigée par le journalier pour suivre son travail accou-
tumé.
Cependant le prix de la denrée resta le même , les avantages de la culture
des terres disparurent, les cultivateurs eurent lieu de craindre d'être forcés
de les abandonner, car le labouiein-, qui remplaçait son bœuf pour 900 à
3oo livres, ne peut plus le faire que pour 800 à 1,200 livres; le cheval ou
le mulet, dont le prix était de 600 à 800 livres s'est élevé à 2,000 ou
3,000 livres, le salaire des ouvriers s'est accru dans la même proportion,
et le quintal de blé , que le cultivateur était obligé de donner à 1 U livres ,
lui revenait à plus du double.
La justice vous permet-elle d'exiger de pareils sacrifices, et pourraient-ils
se multiplier sans anéantir l'agriculture? Cette cause seule produirait cet
anéantissement ; cependant il en est une autre qui marche de front pour accé-
lérer cette chute, je veux parler des réquisitions.
Vous avez vu plus haut leur iniluence sur le commerce et les manufactures,
celte influence est bien encore plus meurtrière sur l'agriculture, c'est dans
cette partie que les abus font trembler l'ami de son pays par les suites
funestes qu'ils peuvent avoir.
On se plaint du non-approvisionnement des marchés, mais pouvait-on
porter au marché une denrée que chaque district, chaque canton, chaque
municipalité mettait en réquisition? A ces réquisitions se joignaient souvent
celles de divers agents des armées de terre et de mer, tout soulTrait par ce
croisement. Le propriétaire ne pouvait aider ni la commune voisine ni le
voisin de sa porte, sous peine d'être suspect et d'être traité comme loi; n'est-il
pas arrivé qu'un propriétaire s'est vu enlever la portion de blé nécessaire à
sa famille ?
N'a-t-on pas vu de ces agents mettre tous les porcs d'un canton en réqui-
sition, en faire rendre dans un lieu indiqué 900 à 3oo, en choisir une qua-
rantaine, renvoyer les autres en attendant une prochaine réquisition, qu'en
arrivait-il ? C'est que le propriétaire découragé ne nourissait plus avec intérêt
ses animaux et qu'ils tombaient en perte. Par exemple celle année, dans
plusieurs districts, la crainte des réquisitions a fait tuer des cochons long-
temps avant leur accroissement de taille et de graisse, de manière que ce
<iui nourrissait un habitant des campagnes dix mois sulfira à peine pour
doux.
Les chevaux et les mulets étaient i-equis non seulement sans la ])récaution
(le laisser ceux nécessaires à l'agriculture, mais souvent le propriélaire avait
la douleiu- de voir son cheval conduit au dépôt, refusé pour quelque défaut,
mené au marché où il était vendu une fois plus qu'il ne lui avait élé payé,
sans pouvoir obtenir la préférence sur ce prix.
Les réquisitions pour les charrois par les bœufs se faisaient encore avec
plus de rigueur, on requérait beaucoup plus qu'il n'était nécessaire, et cela
dans le temps le plus précieux j)our les semailles : on surchargeait ces ani-
maux par le poids et par les marches, la nourriture était donnée avec une
pénurie <pii occasionnait la mort de beaucoup de bêtes de trait qu'on était
obligé d'assoinnier au milieu do la route et d'ap|)orter entièrement dessaclés
dans les ('tables.
Ces récits, de la plus exacte véiilé, sont effrayants par leurs résultats;
[i9 Funi. AN iii| DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. G15
vous les exposoi', c'est être sur que vous y apporterez le remède ; il est en vos
mains; rapportez la loi du maximum; si vous la laissez subsister, bientôt une
partie de terre resterait sans culture, les capitaux se tourneraient vers des
produits plus risquables mais plus lucratifs.
Je pense que vous êtes bien convaincus que Tintc^rêt national exige que
l'agriculture soit le commerce le plus avantngeux, en compensant les risques
et les avantages, et ne Irouvez-vous pas dans vos cœurs que la liberté pour
tout est le meilleur des régimes, tout prospère sous sa ix'nigne influence,
gardez-vous de ("aire la moindre restriction à cet axiome saci'é ; ne vous laissez
pas intimider et n'allez pas croire que le blé doive être excepté.
Toute crainte doit disparaître dans cette vérité démontrée par tous les
écrivains qui se sont occupés de l'économie politique, c'est que la livre de
blé est la base de toutes les valeurs; depuis le premier qui, ne pouvant
cultiver un champ, tressa une natte de jonc jusqu'à l'artiste ingénieux qui
renferme la mesure du temps dans une boîte enrichie d'un travail précieux,
tous ceux qui se trouvent dans l'échelle extraordinaire de ce perfectionne-
ment ne font encore aujourd'hui que troquer ces chefs-d'œuvre de l'industrie
contre une certaine quantité de blé ; cela est si vrai qu'en dernière ana-
lyse, quand on rapporte le signe représentatif de tous ces travaux pour
l'échanger contre la terre, on demande combien produit-elle de livres de
grains !
De ceci qui me paraît mathématiquement démontré, je conclus qu'il n'est
pas possible de laisser aucune partie de votre système économique sous
l'empire d'une loi si funeste, la partie qui y serait soumise serait bientôt
abandonnée, ce serait un crime de penser que vous voulussiez que ce fût
l'agriculture.
Si cette loi, considérée sous son point de vue d'économie politique, doit
être rapportée, combien cette opinion n'a-t-elle pas de force si vous la consi-
dérez sous son point de vue moral ?
Le Comité abandonne à vos réflexions ce fait, cette loi est violée sous les
yeux du législateur, cette loi est impunément transgressée partout, cette loi
établit une grande opposition entre la volonté du Gouvernement et l'intérêt
de la majeure partie des citoyens , enfin elle a toujours transformé le cultiva-
teur en contrebandier, par cela seul elle est jugée. Car n'est-ce pas, en morale
et en législation, une cliose plus dangereuse d'autoriser le mépris ouvert
d'une loi que d'en abroger une bonne?
Cependant votre Comité a pensé qu'il était des précautions à prendre pour
atténuer la difliculté des circonstances impérieuses dans lesquelles nous nous
trouvons, il a taché de faire concorder cette liberté que l'on réclame de toutes
parts pour l'agriculture et le commerce avec les besoins immenses de la
République ; il n'a pas cru que ce serait l'entraver, cette liberté , que de vous
proposer des moyens qui, en accordant un droit de |)référence ou de
préemption à vos agents, ne nuiraient en rien à la prospérité des particuliers,
puisqu'ils obtiendraient une juste et préalable indemnité.
Quant au droit de préférence, nous aimons à croire que les citoyens
français, lorsqu'il s'agira des besoins de nos braves armées, non seulement
retireront leur concurrence", mais encore viendront offrir aux agents de la
République ce qui sera nécessaire pour maintenir le triomphe de leurs armées
et contribuer à dicter à nos ennemis vaincus une paix qui élèvera la Répu-
blique française au plus haut faîte de la gloire comme au plus haut point de
prospérité.
(ilO PROGÈS-YERBAUX DU COMITÉ [19 fkim. amiiI
C'est dans ces vues et d'après ces différentes considérations que ie Comité
de commerce et d'approvisionements m'a chargé de vous présenter ie projet
de décret suivant :
Art. l*^ La loi du 29 septembre, 2* année républicaine, qui
fixe un prix aux denrées et marchandises , est rapportée.
Art. 2. Toutes les récruisitions faites jusqu'à ce jour par la
Commission de commerce et approvisionnements, ou par les repré-
sentants du peuple en mission , pour les subsistances des armées
de terre et de mer et pour l'approvisionnement de Paris, seront
exécutées
Art. 3. Toutes les réquisitions faites pour les communes de
20,000 âmes et au-dessus seront maintenues jusqu'à la concur-
rence de la quantité de grains nécessaire à leur approvisionnement
pendant deux mois.
Art. k. Les matières, denrées ou marchandises livrées en vertu
des deux articles précédents seront payées au prix courant du
chef-lieu de chaque district à l'époque où elles seront délivrées, ce
qui sera constaté par les mercuriales ou registres tenus à cet effet.
Art. 5. Les manufactures ou fabriques à qui il a été donné par
le Gouvernement des matières premières à confectionner seront
tenues de les livrer dans le temps prescrit par leurs marchés et au
prix convenu antérieurement à la présente loi.
Art. 6. La Commission de commerce et approvisionnements
aura droit de préemption ou de préférence sur tous les objets né-
cessaires à l'approvisionnement des armées et places de guerre
jusqu'à la concurrence des besoins du service.
Art. 7. Les marchandises ou denrées ainsi préachetées seront
enlevées dans le mois qui suivra la préemption et seront payées à
l'époque de la délivrance suivant le prix convenu de la place où les
achats seront faits.
Art. 8. La Commission de commerce et approvisionnements
sera tenue de présenter, dans le délai d'une décade, au Comité de
salut public le tableau dos préemptions à l'aire pour compléter le
besoin des armées jusqu'à la récolte.
Art. *). An moyen du présent décret, la circulation des grains
sera enlièrement hbre dans l'intérieur". La formalité des acquits-
(" L;i liberté de la circulation des (art. h), du h mai 1798 (art. 28) et
grains avait été prescrite par trois décrets du 26 brumaire an 11 (art. a). Voir
(!<• la Convention relatifs aux subsis- P. (^ahon, Lp mmmprce âes réréalpx ,
lances: décrets du 8 décembre lyga p. /|/| , /i8 et 77.
[ig FRiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 617
à-caution ne sera maintenue que dans les deux lieues frontières de
terre et de lucr.
Art. 1 0. Toutes réquisitions de denrées ou marchandises autres
que celles ci-dessus mentionnées sont et demeurent annulées à
compter de la publication du présent décret^'\
Le Comité renvoie au Conseil [à la Commission] de commerce
le décret de la Convention du i 2 frimaire tendant à assurer l'état,
quantité et qualité des prises qui arriveront à l'avenir dans les ports
de la République et à les conserver en bon état jusqu'au terme de
la vente, pour avoir son avis sur les moyens à employer pour rem-
plir les vues dudit décret.
La séance a été levée.
P. GuYOMAR, GiRAUD, BiDAULT, Charles Cochon '^\ Garnier,
BoREL, AlARD, ScELLIEK, RiBET.
QUARANTE-HUITIEME SEANCE «.
21 FRIMAIRE AN III.
Le primidi de la 3^ décade, 2 1 frimaire, l'an 3* de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce et approvi-
sionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 9 frimaire dont la rédaction est adoptée.
Le Comité s'occupe des mesures à prendre pour tirer l'intérieur
de la République de la crise dans laquelle elle se trouve relative-
ment à l'arrivage des denrées et de leur circulation.
Un membre propose comme un moyen d'y parvenir celui d'em-
ployer des vaisseaux pris sur l'ennemi, qui se pourrissent inutile-
ment et au grand dommage de l'Etat dans les ports : plusieurs
négociants ne demandent pas mieux que d'acheter ces navires et de
s'en servir en les neutralisant pour établir une circulation active
et utile des marchandises nécessaires à la consommation de l'in-
térieur.
(') Le maximum fut supprimé par \o reg. AF* ii i5 a donné le même n° 48 à
décret du !t nivôse an m dont le texte, deux séances, celle du 19 et celle du
plus complet, diffère sur plusieurs points 21 frimaire an m. Nous reproduisons
(lu projet présenté par Giraud. cette erreur pour ne pas troubler la nu-
'*' Député des Deux-Sèvres. mérotation ultérieure des reg. AF*ii i5
"' Par inattention, le scritio du r-t \F*ii i().
fil 8 PROCES-VERBAUX DU COMITE [m frim. aniii|
Le Comité accueille ce projet, et comme il est nécessaire que le
cabotage sous cette forme ait toute la latitude possible , il charge ,
pour parvenir à ce but, le citoyen Lindet de faire sentir au Comité
de salut public combien il est nécessaire que cette mesure soit prise
le plus promptement possible.
Sur le rapport de la Commission de commerce , qui observe
que dans l'arrêté des Comités de salut public et de commerce qui
lixe une augmentation du prix des bois à brûler, il a été oublié
l'espèce de bois blanc neuf et qu'il est nécessaire de réparer cette
erreur,
Le Comité prend l'arrêté suivant :
Art. 1"'. Le maximum de la voie de bois blanc neuf demeure
provisoirement fixé dans l'étendue de la commune de Paris à vingt-
huit livres, ci 28 livres.
Art. 2. La Commission de commerce est chargée de faire exé-
cuter le présent arrêté qui sera soumis à l'approbation du Comité
de salut public.
La Commission de commerce remet son état journalier et les
rapports qui suivent :
1° Rapport sur la vente des objets provenant des prises et sur
les difficultés que présente l'exécution du décret du 1 2 frimaire sur
cet objet.
9" Idem, sur l'état des marchandises nécessaires au service des
armées que doit fournir la Commission suivant l'article 2 du décret
du 1 2 frimaire l'an 3^
3" Idem, sur la fixation du prix des trois cent cinquante-cinq li-
vres de soie de sanglier fournies par le citoyen Sallardin Lassalle,
rue du Coq, à Paris.
Ces rapports sont, ou renvoyés aux Comités compétents, ou dis-
tribués aux membres, pour en faire rapport.
Un membre fait rapport de l'affaire de la maison Legrand, né-
gociant au Havre, représentée par le citoyen Lecouvreur, se disant
chargé de la liquidation de celte maison, propriétaire du navire la
Belle, du port de Monfleur, qui réclamait le payement d'une prime
pour introduction de nègres au Cap-Français en 1790.
Cette prime, montant à 20,620 livres, avait été payée, mais les
ccrlilicals nécessaires n'ayant pas été fournis dans les formes
malgré le temps accordé pour remplir ces formalités, le receveur
de la douane de Honfleur exigea la restitution de la somme payée
et la moitié en sus, conformément à l'arrêt du ci-devant Conseil
du F) juin 1 785.
[il KRiM. ANiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 619
Cette réclamation a été renvoyée par le Comité à la Commission
des revenus nationaux, qui a déclaré les pièces au soutien de la
réclamation insuffisantes, et que les soumissionnaires de Tacquit-
à-caution devaient la restitution de la somme de 20,620 livres
avancées à la maison Legrand à des conditions qu'elle n'a pas rem-
plies et la moitié en sus de cette somme, conformément au susdit
arrêt du ci-devant Conseil.
Les propriétaires du navire la Belle se refusent à cette restitu-
tion et demandent que le Comité déclare que, vu les pièces qu'ils
présentent, ils ne soient pas tenus à cette restitution.
Le Comité, après avoir examiné les pièces et les motifs du rap-
port de la Commission, déclare qu'il n'y a pas lieu h délibérer sur
la pétition du citoyen Lecouvreur, chargé de la liquidation de la
maison de commerce de Legrand, du Havre.
Un membre soumet à l'examen du Comité un rapport de la
Commission des revenus nationaux au Comité de salut pu-
blic.
Il s'agit de l'article 3 de l'arrêté du représentant du peuple près
les armées du Nord, en date du 26 brumaire, qui ordonne que
tous les objets exprimés dans l'article i*"" dudit arrêté rentreront
dans le commerce respectif de la Belgique et de la France, à la
charge de payer les droits établis.
Cette disposition a donné lieu à deux questions que la Commis-
sion a présentées au Comité de salut public :
1° Admettra-t-on, venant de la Belgique, les marchandises qui
sont prohibées lorsqu'elles viennent de l'étranger ?
2" En cas d'affirmative, quels droits fera-t-on payer à ces mar-
chandises qui n'ont pas dû être imposées , par le motif que l'entrée
n'en était pas permise?
Sur la première, la Commission estime que l'article 3 de l'arrêté
admettant à l'entrée de France toutes les productions non énoncées
en l'article i''', aucune ne doit être exceptée.
Sur la seconde, que les droits à percevoir aux bureaux existants
entre la France et la Belgique sur les marchandises qui, venant
d'un autre pays étranger, seraient prohibées, sont ceux dus sur les
objets admis au tarif : ces droits sont, d'après l'article 5 du titre I"
de la loi du [ 6 ] 22 août 1 7 9 1 , de 1 8 p. 1 0 0 de la valeur sur ce
qui a reçu une main-d'œuvre, de 5 p. 100 sur des drogueries et
de 3 p. 100 sur les autres articles.
La Commission demandait que le Comité de salut public lui fit
connaître s'il partageait son opinion.
Le Comité de salut public, avant de statuer, a renvoyé le là fri-
620 PROCÈS- VERBAUX DU COMITÉ [ji fr.m. an luj
maire au Comité de commerce le rapport de la Commission, avec
invitation de donner son avis promptement.
Le Comité, après en avoir délibéré, pense que le représentant
du peuple n'a pas dû prendre cet arrêté, que ce devait être l'objet
d'une loi; en conséquence il propose de casser ledit arrêté et de
présenter à la Convention un projet de décret qui remplisse l'objet
dont s'agit.
La séance est terminée par la lecture du décret de la Convention
du i3 frimaire qui, sur la demande d'un membre que la Conven-
tion prît en considération les inconvénients qui peuvent résulter de
la loi du maximum, renvoie l'examen de la proposition aux Comités
d'agriculture et de commerce '".
La séance a été levée.
P. GuYOMAR, Alard, Borel, Giraud , Pierre Castilhon'^',
RiBKT, GaRNIER.
QUARANTE-NEUVIEME SEANCE.
q/i frimaire an III.
Le quartidi de la 3" décade, a/i frimaire de l'an 3* de la Répu-
blique française une et indivisible, le Comité de commerce et
d'approvisionnements s'est assemblé.
R. Lindet, président; Giraud, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 2 1 frimaire dont la rédaction a été adoptée.
Un membre fait rapport de la pétition du citoyen Nicolas Tard,
coupeur de poil à l'usage de la chapellerie, demeurant à Paris,
rue Beaubourg.
Il s'agit d'une tonne de poil de lièvre et de lapin expédiée par
le pétitionnaire le 3o juillet 1793 (vieux style) pour les citoyens
Delaup, Paradis et Colin, marchands chapeliers à Lyon.
Ces marchandises furent arrêtées à Chalon-sur-Saône en vertu
de la loi (|tii déclarait Lyon en rébellion et déposées chez le citoyen
Dumas, directeur des coches et diligences.
La loi du I) vendémiaire ayant, depuis, ordonné la remise à leurs
propriétaires des marchandises arrêtées, le citoyen Tard, en vertu
(le celle loi, a réclamé les siennes auprès du directeur des coches
(I) Prorl'u-vi-rbnl do la OmvPiilinn, i •• Iriranire an m, p. 87. — (^) Député dp
l'HéranlI.
[-2 II FRiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 621
de Ghalon, qui a répondu que ce poil avait été vendu, en vertu
d'ordre du district, à des manufacturiers de sa commune, pour
faire des chapeaux aux troupes.
Le citoyen Tard, aprrs avoir fait sans succès sa réclamation
auprès de la municipalité, la porte au Comité et demande la remise
(le sa tonne de poil.
Le Comité, après examen et délibération, renvoie lecitoyen
Tard à se pourvoir contre qui il appartiendra par-devant les tri-
bunaux.
Le Comité s'occupe de la pétition du citoyen Roger, qui réclame
la remise de marchandises arrêtées à Chalon-sur-Saône; mais,
comme des réclamations semblables lui ont déjà été soumises, le
Comité arrête qu'il sera adressé au citoyen Roger copie de la lettre
écrite à l'agent national de Chalon.
Un membre fait le rapport de la pétition des marchands quin-
cailliers des départements de l'Eure et l'Orne à fin d'augmentation
de prix fixé aux objets qu'ils ont fournis à la Commission de com-
merce pour les besoins de la République.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite
pétition.
On met sous les yeux du Comité la réclamation du patron Stra-
farello, Génois.
Il s'agit d'une saisie faite au port de Cette de numéraire au coin
d'Espagne, trouvé dans la malle de ce patron, à bord de son
bâtiment.
Après examen, le Comité renvoie la pétition à la Commission
des revenus nationaux, pour statuer.
Un membre fait le rapport d'une réclamation de la Compagnie
Clavel, qui demande îe payement des sommes à ello dues pour
fournitures en viande faites à l'armée de la Moselle, ainsi que des
indemnités pour les pertes qu'elle a éprouvées par force majeure
ou autrement.
Le Comité arrête que le tout sera renvoyé au Comité de salut
public avec l'avis dans la forme suivante :
«Sur les observations d'un membre relatives à l'examen d'un
projet d'arrêté soumis le i 6 frimaire par le Comité de salut pubhc
à celui de commerce, tendant à accorder à la Compagnie Clavel le
payement des sommes et indemnités à elle dues par le Gouver-
nement, pour raison de fournitures faites à l'armée de la Moselle et
de pertes éprouvées par force majeure ou autremont.
Le Comité pense :
i" Qu'au lieu d'accorder le prix de vingt-quatre sols au lieu de
622 PROCES-VERBAUX DU COMITE [2/1 frim. an inj
vingt, fixé par ie traité pour les fournitures faites par cette Com-
pagnie, on doit s'assurer par les mercuriales (comme on l'a fait par
la représentation des procès-verbaux relatifs aux pertes) si l'indem-
nité est proportionnée à l'augmentation progressive, qui a eu lieu
pendant le temps du service des fournisseurs;
9" Qu'à l'article U il doit être dit «qu'ils ne pourront toucher
aucune somme, sauf l'exception ci-après, que préalablement ils
n'aient fourni et apuré leur compte général, en produisant à l'ap-
pui les bons et autres pièces de dépenses justificatives, à l'effet de
quoi la Compagnie Clavel est tenue de faire arrêter, dans le délai
d'un mois au plus, cedit compte;?;
3° Que l'article 6 doit être conçu ainsi : «Ils recevront à la
suite de la reddition de leurs comptes les sommes qui leur sont
dues, soit en présence et du consentement des fournisseurs, leurs
créanciers, soit sur la remise des titres de créance de ces derniers,
à qui ie présent sera notifié à cet effet ii;
lx° Que l'article 7 doit être calqué sur les précédents de la ma-
nière suivante : « Toutes les dettes qu'ils ont contractées pour leur
service une fois acquittées, ils toucheront ce qui pourra leur être
dû, après toutefois qu'ils auront observé les formalités prescrites
par l'article k » ;
5° Enfin, qu'on ne doit accorder aucune avance provisoire de
fonds qu'autant que cette Compagnie fournira une caution sol-
vable.
C'est le moyen de ne faire courir aucun risque à la République
ni aux créanciers et de rendre justice à tous. 55
La Commission de commerce et approvisionnements remet son
compte journalier et différents rapports comme suit :
r Rapport sur la réclamation des citoyens Israël Hayem, de
Thionville et Compagnie, et projet d'arrêté qui fixe à douze
livres quinze sols la paire des deux mille quatre cent soixante-
quinze paires de souHers dont l'adjudication leur a été faite le
9 septembre 1793.
2" Idem, sur la réclamation des fabricants de draps à Troyes,
qui demandent une augmentation sur ie prix de leurs draps.
3" Uhm, sur la demande des fabricants à Montauban , pour dé-
terminer la fixation du prix des draps de leurs fabriques, draps et
cadis.
h" Idnii . sur la demande des citoyens Meynier cl Bornecque,
<'! Sur la (!oiii|'aj;iii(; (llavcl [Clavol, lo mai i7()i>. \>. 190, du 9 IViiiiain-
MatliiiHi et ()"], voir le Procès-verbal an ir, [». ^7^1, cki •2-2 IViinaire au 11,
de la Coiivenlion natioiutle, séances du p. i38.
[ail FRiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 023
fabricants de fer à Massevaux, district de Belfort; arrêté pour la
fixation des fers-blancs.
5° Idem, pour les fabricants de bas de la commune de Béda-
rieux; arrêté pour la fixation du maximum des bas dits poil d'Inde.
6" Idem, sur la pétition du citoyen Leshard, fourreur, rue du
Commerce, n" 20, à Versailles, qui demande une augmentât on
sur le prix des havresacs qu'il a fournis suivant une soumission du
<) septembre 1793.
Projet d'arrêté pour fixer à dix livres huit sols les havresacs four-
nis à la République suivant la soumission.
Ces différents rapports sont, les uns renvoyés aux Comités
compétents, les autres distribués aux membres, pour en faire le
rapport.
Un membre du Comité des finances se présente pour discuter
un projet de décret qui tend à faire rendre à leurs propriétaires les
marchandises qui, ayant été saisies en vertu de la loi qui déclare
Lyon en rébellion, ont été vendues; ce décret a pour objet d'en
faire remettre le prix aux propriétaires en , par eux, payant les frais
de vente; le décret est adopté ainsi qu'il suit'^^.
Le Comité passe à la formation de son bureau. Il nomme pour
président le citoyen Giraud et pour secrétaire le citoyen Borel.
La séance a été levée.
Borel, Alard, Giraud, Bidault, Pierre Castilhon,
P. GuYOMAR, RiBET, Charles Cochon, Garnier, Sgellier.
CINQUANTIEME SEANCE.
27 frimaire an m.
Le septidi de la ^^ décade, 27 frimaire, l'an 3" de la République
française une et indivisible, le Comité de commerce et des appro-
visionnements s'est assemblé.
Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 2 4 frimaire dont la rédaction a été adoptée.
Un membre a donné lecture d'une lettre des représentants du
peuple près les côtes et ports de Brest et Lorient, relative aux
"' Le profès-vorbal manuscrit du procès-verbal, il l'est ci-après." La Coii-
(]omité donne cette note en marge : vention n'adopta pas de décret relalil'
«Ce décret n'ayant pu être inséré au à ces indemnités.
624 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 frtm. an m]
i5 p. 100 que perçoit la marine sur les objets qui viennent des
prises et aux marchandises de prises qu'elle prend sans payer.
Le Comité arrête que copie de cette lettre sera envoyée à la
Commission de marine et des colonies , avec invitation de lui faire
parvenir les renseignements sur ces objets, et qu'il en sera pareil-
lement adressé au Comité de salut public.
Un membre fait le rapport de la réclamation des fabricants de
bas de la commune de Chartres, tendant à une augmentation du
prix des bas fournis par eux pour les armées de la Répulîlique, en
observant que, vu la cherté des matières et de la main-d'œuvre,
ces bas ont été maximes à trop bas prix , et propose de les porter à
62 1. 1 3 s. 9 d. la douzaine.
Le Comité, après délibération, ajourne la proposition.
Rapport est fait de la réclamation du citoyen Plomb tendant à
être payé de la fourniture par lui faite à l'Administration de l'ha-
billement, de dix mille havresacs en peau, sur le pied de dix livres
dix sols, au lieu de neuf livres, prix porté au tableau du maximum,
fondé sur ce qu'il prétend qu'ils sont d'une qualité supérieure à
ceux portés audit tai)leau.
Le Comité, considérant qu'il ne peut que se renfermer dans les
bornes prescrites par la loi, passe à l'ordre du jour, et renvoie le
projet d'arrêté de la Commission de commerce au Comité de salut
public, étant seul compétent pour prononcer sur la réclamation
dont est question.
Cependant, il croit devoir observer que, s'il est une demande
qui mérite d'être prise en considération, c'est, sans doute, celle
d'un père de famille de bonne foi, qui, à dire d'arbitres, a livré à
la République des fournitures d'une quahté supérieure à celles
même qui ont été payées par arrêté du Comité de salut public à
onze livres dix-huit sols neuf deniers.
Pourquoi, il estime que ce sera exercer un acte de justice envers
le fournisseur que de fixer a dix livres dix sols le prix de dix mille
havresacs fournis par le citoyen Plomb.
Autre rapport est fnit de la pétition du citoven Chiron tendant
à une augmentation de prix sur quatre mille gibernes, et autant de
j)orte-giberne qu'il s'est engagé de fournir à la République.
Le Comité renvoie également cette pétition au Comité de salut
public, comme seul compétent.
Un membre fait le rapport (l(> l'affaire du citoyen Sallardin qui
récbime contre h payemcnit au prix du wr/.r/mMm que l'Agence de
la grosse artillerie a voulu lui faire des soies de sanglier par lui
fournies pour le compte de la République.
[2 7 FRiM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 625
Le Comité, consirlérant que les soies de sanglier ne sont pas
comprises dans le tableau du maximum, arrête:
AuT. 1*'. Les 355 livres et demie pesant de soies de sanglier,
mises en réquisition sur le citoyen Sallardin , lui seront payées aux
prix portés à ses factures, à raison de leurs qualités, savoir:
La première qualité, à viugt-cinq livres, ci aS livres.
La seconde, à vingt livres, ci 90
La troisième, à seize livres, ci i6
Avec le bénéfice de 5 p. loo.
Art. 2. La Commission de commerce et des approvisionnements
est chargée de l'exécution du présent arrêté qui sera soumis à
l'examen du Comité de salut public.
Les différentes pétitions sont distribuées à chacun des membres,
pour en faire le rapport.
Un membre donne lecture d'un rapport de la Commission des
revenus nationaux, qui demande qu'il soit établi des magasins des
subsistances dans les villes frontières où il n'y a point d'armées, et
qu'il sera pris dans les magasins les blés nécessaires à la subsis-
tance des préposés aux douanes qui s'y trouvent.
Cet objet n'étant pas de sa compétence, le Comité arrête que le
rapport de la Commission des revenus nationaux sera adressé au
Comité de salut public, et qu'il lui sera écrit pour l'inviter à prendre
cette demande en considération.
Les commissaires de la Commission de commerce et approvi-
sionnements ont rendu leur compte journalier et ont remis plu-
sieurs rapports qui suivent :
1° Rapport sur la vente des denrées, vins, hquides et autres
objets hors de garde, avariés, et impropres au service, au plus
offrant et dernier enchérisseur.
3° Rapport sur la réclamation du citoyen Veste, commis du
citoyen Pain, marchand de vin à Paris, qui sollicite le payement
de 1 0,282 livres, prix de la vente de vin vendu pour n'en avoir pas
fait la déclaration en temps utile.
3° Rapport sur la réclamation des citoyens Couret et fils aîné,
négociants à Saint-Geniez, de 09,282 1. 9 s. 9 d. montant de rete-
nues faites sur des livraisons faites à la République.
Ces rapports sont, ou renvoyés aux Comités compétents, ou
distribués aux membres.' La séance a été levée.
AlARD, BoHEL, p. CaSTILHON, p. GuïOMAB, GiRAUD, Bl-
DAULT, RiBET, ChaHes Cochon, Garnier.
620 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [29 fuui. an m]
CINQUANTE-ET-UNIÈME SÉANCE.
29 FRIMAIRE AN UI.
Le nonidi de la 3^ décade, 99 frimaire, l'an 3* de la République
française une et indivisible , le Comité de commerce et des approvi-
sionnements s'est assemblé.
Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 9 7 frimaire dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait un rapport sur plusieurs questions soumises à
la décision du Comité par la Commission de commerce et des
approvisionnements relatives à la vente à faire, et autres disposi-
tions à prendre, sur les marchandises provenant des prises faites
sur les ennemis de la République, et qui sont dans différents ports.
Après une discussion mûre et approfondie, le Comité a pris un
arrêté, dont la rédaction, avant d'être communiquée au Comité de
salut public, sera soumise à un nouvel examen.
Sur le renvoi fait parla Convention nationale, le 1 2 frimaire, de
la proposition faite de fixer pour l'estimation des marchandises
prohibées provenant des prises qui doivent rester à la disposition
de la Commission de commerce et approvisionnements, un mode
qui établira une parité entre le sort des capteurs, et celui de ceux
qui s'emparent de ces marchandises vendues de gré à gré, et à
prix convenu.
Le Comité arrête qu'il se concertera avec celui de salut public
pour arrêter définitivement les dispositions du projet de décret à
présenter à la Convention nationale.
Un membre donne lecture du décret de la Convention nationale
du 1 2 frimaire, qui charge les Comités de salut public et de com-
merce de lui présenter sous trois jours un projet de décret tendant
à assurer l'état, la quantité et qualité des prises qui arriveront à
l'avenir dans les ports de la République, et à les conserver en bon
état, jusques au moment de la vente.
Il a éjjaiemenl fait lecture du mémoire du Conseil de commerce
qui avait été consulté sur cet objet ''^
'*' Dans F"* 119, on trouve, à la les capteurs. Très souvent et sans au-
rlate du 27 messidor an m, un rapport cune nécessité, le déchargement des
<lii Bureau de commerce sur la question prises a été suspendu, les ventes ont été
des prisi's; en voici le début : «Les lois retardées et les marchandises, au lieu
relatives nux prises ont été si vacillantes d'alimenter nos fabriques et de ranimer
.lepuis le commencement de cetlo guerre, l'industrie, ont dépéri dans les navires
([u'il en e«l résulté souvent un préjudice et dans les magasins.^ Suivait un projet
nol.ihle tnnt pi)ur la Nation que pour de loi sur les prises.
1 29 FRiM, AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 627
Le Comité charge le citoyen Giraiid, un de ses membres , d'exa-
miner celte question, et de lui présenter ses vues, sans délai, pour
arrêter un projet de décret.
La séance a été levée,
Alard, Borel, p. Guyomar, Garnier, Ribet, Scellier,
GiRAUD.
CINQUANTE-DEUXIEME SEANCE <".
l" NIVÔSE AN III.
Le primidi, i" nivôse de l'an 3' de la République française une
et indivisible, le Comité de commerce et des approvisionnements
s'est assemblé. Présents : Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 29 frimaire dont la rédaction a été adoptée.
Un membre fait lecture de la correspondance; les lettres et
autres pièces ont été renvoyées aux sections compétentes; plusieurs
pétitions ont été également renvoyées aux sections qui les con-
cernent.
Un membre a fait lecture d'une lettre et d'un arrêté des repré-
sentants près les ports de Brest et Lorient. des 20 et 28 frimaire
dernier, relatives au mode de vente des marchandises provenant
des prises faites sur l'ennemi.
Le Comité arrête qu'il sera adressé copie dudit arrêté aux repré-
sentants du peuple Ludot, Pomme, Blutel et Mariette, avec invi-
tation de régler leurs mesures sur cet arrêté , pour établir une uni-
formité dans les opérations relatives aux ventes ^^'.
Un membre met sous les yeux du Comité la pétition des citoyens
Perreau père et fils, citoyens du département de l'Yonne.
Il s'agit d'une manufacture de tuilerie, poterie, que les pétition-
naires ont établie dans le département de l'Yonne et qui se trouve
dans un état qui oblige des réparations et des secours.
Les citoyens Perreau et fils ont, dans le temps, présenté une
pétition au Comité de salut public : entre autres objets de cette
pétition, il en est un qui tendait à être autorisé à échanger au
Trésor public cinquante mille livres de coupons provisoires de la
dette exigible contre pareille somme en assignats, attendu que la
fortune des pétitionnaires ne consistait que dans ces coupons.
'') Avec cette séance commence K- été envoyés dans les ports par décret de
registre AF* ii 16. la Convention nationale du 99 brumaire
<-' Ces quatre représentants avaient an m.
628 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i"' mv. an m]
Le Comité de salut public renvoya cet objet au Comité des
finances, qui arrêta que i'écbange proposé ne pouvait avoir lieu,
étant contraire à la loi.
Les pétitionnaires se présentent aujourd'hui au Comité et de-
mandent des secours du Gouvernement pour achever de mettre en
valeur ces établissements qui commencent à devenir utiles, et
néanmoins qu'ils seraient obligés d'abandonner à défaut des avances
qu'ils sollicitent.
Après examen et délibération , le Comité renvoie la pétition au
Comité d'agriculture et des arts.
Un membre fait un rapport, d'après celui de la Commission des
revenus nationaux , sur la nécessité de faire mettre en réquisition
des ouvriers pour réparer, aux bureaux de douanes de Marchipont,
aux corps de garde de Nord-Libre ci-devant Condé et de Valen-
ciennes, les dévastations qui y ont été commises par les satellites
des tyrans coalisés, lors de l'invasion de ces places *^^.
L'inspecteur des douanes observe qu'il n'v a que cette mesure
qui puisse être employée pour que les réparations dont s'agit
soient promplement exécutées.
Après délibération, le Comité renvoie le rapport de la Commis-
sion au Comité de salut public.
La Commission de commerce et approvisionnements remet son
compte journalier et un rapport dont suit l'analyse : rapport sur la
demande de l'agent national du district de Pithiviers tendant à
proposer à la Convention de révoquer son décret du 18 [1/1] ven-
tôse et de prononcer la suppression du marché de Sermaises'^'.
Le Comité étant invité de se réunir au Comité de salut public
pour la discussion d'objets importants, la séance a été levée.
P. Alard, Borel, Giraud, Bidault, Charles Cochon, Garnieb.
CINQUANTE-TROISIEME SEANCE.
Il NIVÔSE AN III.
Le quartidi, h nivôse de l'an 3" de la République française une
et indivisible, le Comité de commerce et des approvisionnements
s'est assemblé. Présents : Giraud, président; Borel, secrétaire.
(') Marchipont, commune de Rom- tional du district de Pithiviers ot main-
nies , Nord. tenait jusqu'à nouvel ordre les, marchés ,
(') Le décret du tli ventôse an 11 an- qui en étaient en usa{;e dans la com-
iiiihiit In proclanintion de l'ajjent na- mune de Sermaises.
[Il mv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 029
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du i*' nivôse dont la rédaction a été adoptée.
Un metijbre du Comité de marine et colonies propose, au nom
de ce Comité, un projet de décret à présenter à la Convention natio-
nale, au nom des Comités de commerce et de marine, tendant à
augmenter les salaires des pilotes lanianeurs de la Seine et de les
porter à une moitié en sus du prix actuel.
Le Comité adopte le projet de décret comme il suit :
« La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de marine, des colonies et de commerce réunis,
Décrète que le salaire des pilotes lamaneurs de la rivière de
Seine, fixé par un tarif du mois de mai 1798 (vieux style), sera
provisoirement augmenté de moitié et supporté par tous les bâti-
ments de la République indistinctement, soit qu'ils appartiennent à
la Nation ou au commerce, et par les bâtiments étrangers, quand
même ils seraient chargés pour le compte de la République '^^ -n
Le Comité de salut public adresse un arrêté qu'il a pris en
faveur du citoyen Israël Hayem, par lequel il accorde audit
Hayem le paiement de deux mille quatre cent soixante-quinze paires
de souliers à raison de 19 livres i5 sols la paire, dont l'adjudica-
tion lui a été faite au rabais le 2 septembre 1798 (vieux style).
Après discussion, le Comité, considérant que cette affaire n'est
pas de sa compétence, passe à l'ordre du jour et arrête qu'il sera
écrit au Comité de salut public pour l'instruire de sa délibération.
La Commission des revenus nationaux fait un rapport relatif à
l'augmentalion à accorder aux préposés des douanes.
Le Comité charge le citoyen Scellier, un de ses membres, de
présenter à la Convention nationale, après en avoir conféré avec
le Comité des finances, un projet de décret tendant à accorder par
forme de secours, et jusqu'à ce qu'il en soit autrement ordonné,
une augmentation de moitié en sus de leurs appointements actuels
à ceux dont le traitement n'excède pas mille livres ;
D'un tiers à ceux dont le traitement est au-dessus de mille livres
et n'excède pas quinze cents livres ,
Et ceux qui ont plus de quinze cents livres, d'un quart, sans ce-
pendant qu'aucun employé puisse avoir plus de six mille livres '^l
Un membre fait lecture d'une lettre du citoven représentant
Blutel, en mission dans les ports de la Rochelle [etc.], datée de
'*' Décret du 6 nivôse an m. ment des employés des douanes pour
^^' Le décret ne fut pas adopté; le l'an m d'après l'état que devait lui
18 nivôse la Convention chargea le remettre la Commission des revenus
Comité des finances de fixer le traite- nationaux.
630 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ \k niv. vn m]
Rochefort du 2b frimaire, qui dénonce une mauvaise mesure prise
par la Commission de commerce et approvisionnements, relative
à des délégations faites à trois capitaines de navire américains,
dont le montant doit être converti en eaux-de-vie au maximum à
prendre à la Rochelle , tandis que l'Agence n'a reçu ni ordre , ni
réquisition, et qu'elle n'a pas d'eau-de-vie à sa disposition.
Le Comité arrête que copie de cette lettre sera, sans délai,
adressée à la Commission de commerce et approvisionnements,
avec invitation de rendre compte des opérations qu'elle a faites à
cet égard.
Un membre fait un rapport sur la pétition des citoyens Brunel
père et fils, marchands épiciers à Lyon, tendant à obtenir la main-
levée du séquestre mis par la municipalité de Chalon-sur-Saône,
sur quatre pièces esprit-de-vin par eux expédiées de Lyon le
.')0 juillet 1793 (vieux style) et adressées au citoyen Puyproux,
marchand à Nancy.
Le Comité, vu les certificats de non-rébellion déUvrés auxdits
Brunet père et fils par les Comités de surveillance des cantons de
La Liberté et Lepeletier de la commune de Lyon les 16 et 2 q
fructidor, visés par le département du Rhône .
Considérant que la loi du 8 vendémiaire dernier dispense de la
déclaration prescrite par les lois antérieures*'^, les commissaires
chargeurs pour les marchandises qui sont chez eux en transit,
arrête :
Art. l*^ Le séquestre mis par la municipalité de Chalon sur
({uatre pièces esprit-de-vin, expédiées de Lyon le 3o juillet 1798
(vieux style) par Brunet père et fils, marchands épiciers, et adres-
sées au citoyen Puyproux à Nancy, est levé.
Art. "1. L'agent national près la commune de Chalon est chargé
de faire exécuter le présent arrêté.
Le Comité s'occupe de la pétition du citoyen Sauvayet, de Mal-
leville, district de Savenay, département de la Loire- Liférieure.
Il s'agit d'une saisie faite sur lui le 8 fructidor de quatre sacs de
grains, d'une charrette et de deux bœufs, à la requête de l'agent
de la Commission des revenus nationaux, au bureau de Coueron,
département de Loire-Inférieure.
Sauvayet n'était porteur d'aucune expédition et ne s'était pas
conformé à la loi; aussi le rapport de la Commission sur cette
affaire tendait-il à faire déclarer bonne la saisie et la confiscation.
'■' En particulier par le décret du la germinal an 11 sur les accaparements.
[h Mv. AN m\ DE COMMERCE ET APPROMSIOMNEMENTS. 631
Sauvayet a présenté au Comité une pétition tendant à être assi-
milé aux propriétaires et cultivateurs, en faveur de qui ia loi du
a/i vendémiaire dernier annule tous jugements rendus à raison de
transpori de grains sans acquit-à-caution.
Le Comité, après examen des pièces et vu le rapport de la Com-
mission, passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que la loi du
2 h vendémiaire n'est pas applicable à l'espèce, puisqu'elle n'est
faite qu'en faveur des cultivateurs rapportant leur blé chez eux
après la récolte.
Un membre fait rapport de la pétition du citoyen Herbelot,
négociant à Calais, tendant à obtenir la permission d'importer en
France, sous l'exemption du droit de quinze sols par livre, une
quantité de thé qu'il a à Dunkerque.
Le Comité, après délibération et vu le rapport de la Commission
des revenus nationaux, passe à l'ordre du jour.
Un membre soumet au Comité le rapport de la Commission des
revenus nationaux relatif à une somme de huit cent quatre-vingt-
huit livres en or importée et déclarée à la douane de Cerneux-
Péquignot, le i5 brumaire dernier, par Pierre Sandoz, du Locle
en Suisse, en remplacement de laquelle ledit Sandoz a voulu sortir
le i"' frimaire dernier par le bureau de Morteau une somme égale
en écus de six livres^''.
Le Comité, considérant que, si le Gouvernement se prêtait à de
pareils arrangements, il favoriserait lui-même ouvertement l'expor-
tation du numéraire et donnerait carrière à tous les abus , pense
que Sandoz ne peut exporter les huit cent quatre-vingt-huit livres
par lui introduites que dans les mêmes espèces qu'il a déclarées en
entrant et quant à la somme retenue, c'est à la Commission, qui
peut se procurer des renseignements précis, à juger s'il y a ou
non lieu à la confiscation; sans doute que, s'il était démontré que
ledit Sandoz eût agi de bonne foi, ce serait le cas de la resti-
tution.
Le Comité arrête qu'extrait du présent sera, sans délai, adressé
à la Commission des revenus nationaux.
Un membre fait un rapport sur la demande de ia Commission
des revenus nationaux, relative à une augmentation de salaire à
accorder aux ouvriers qui travaillent aux salines du Doubs et du
Jura. •
Après examen, le Comité arrête qu'il sera écrit au représentant
du peuple Besson, chargé de cette partie, pour qu'il prenne et lui
'') Cerneux-Péquignot ou Cerneux-Guyot, commune de Mont-le-Bon : Doubs.
032 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [k niv. an m]
adresse tous les renseignements nécessaires à asseoir une décision
juste et ajourne jusqu'à sa réponse.
La Commission des revenus nationaux soumet au Comité un
nouveau mode d'augmentation de salaires accordés aux ouvriers
employés à la vente des vieux sels nationaux de Peccais, fixée ainsi
qu'il suit.
Pour deux mille minois de sel qu'on chargera dans une journée :
Rorapeurs, pour deux mille minois à trois livres le cent, soixante ]
livres 60*^ 1
Autres ouvriers à dix livres le cent, deux cents livres.. . . qoo > 291^
Radeur'"', preneur de marron , compteur et capitaine d'où- l
vriers , trente une livres 3 1 ]
Le Comité approuve le nouveau mode de salaires proposé par
le tableau ci-dessus.
La séance a été levée.
GiRAUD, AlARD, ScELLIER, P. GuYOMAR , BiDAULT, RlHET,
Garnier, Charles Cochon, Borel, P. Castilhon.
CINQUANTE-QUATRIEME SEANCE.
9 NIVÔSE AN ni.
Le nonidi, y nivôse de l'an 3*" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et des approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du /i nivôse dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance. Un membre donne lecture
d'un arrêté du représentant du peuple Pomme à Cherbourg qui
ordonne la vente des marchandises provenant de plusieurs prises.
Le Comité arrête qu'il sera envoyé copie de cet arrêté au Comité
do salut public.
Un membre propose et le Comité arrête d'écrire au Conseil de
commerce et à la Commission pour qu'ils donnent leur avis sur
los marchandises qu'il conviendra d'importer dans la Rf'publique.
Un membre met sur le bureïFU un rapport de la Commission des
revenus nationaux, afin de pouvoir faire admettre sur les pataches
''' Radeur : celui qui rade. Rador : mesure de sel pour rendre cette surface
passer une règle sur lu surface d'une égale et avoir ainsi la mesure juste.
[9 Niv. AN la] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. G33
ou autres bâtiments de mer du service des douanes des jeunes
gens de seize à dix-huit ans et même de dix-neuf qui n'ont pas été
compris dans la première réquisition, ainsi que des hommes ré-
formés du service de la marine nationale, et qui, étant âgés de plus
de quarante ans, seraient encore en état d'être employés aux ma-
nœuvres des pataches et autres bâtiments des douanes.
Le Comité arrête qu'il passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que
l'article i a du titre XIII de la police générale des douanes faisant
partie de la loi du ay août 1791 (vieux style) n'a eu pour objet
que l'âge des préposés, et non celui des hommes d'équipages des-
tinés à bord des bâtiments desdits préposés ^^^
Un membre fait le rapport de la pétition des citoyens Bozio et
Giovélina , adjudicataires de la fourniture de bois et lumière de la
garnison de Bastia, Saint-Florent et autres ports de la Corse, en-
semble du rapport de la Commission de commerce et approvision-
nements sur cette pétition.
Le Comité arrête qu'il sera proposé à la Convention de passer à
l'ordre du jour, motivé sur la loi du 1 1 brumaire.
Un membre fait rapport de la demande du citoyen Dilly, em-
ployé au 3'' bureau du district de Calais, tendant à fin de main-
levée d'une saisie faite sur lui d'une caisse contenant des peaux de
chèvre corroyées et des maroquins qu'il envoyait à son épouse à
Dunkerque, par la barque de Calais, faute d'acquit-à-caution.
Le Comité . après délibération , renvoie la pétition à la Commis-
sion des revenus nationaux, pour donner son avis et faire un rap-
port.
Un membre présente le rapport de la Commission des revenus
nationaux tendant à faciliter l'introduction en France des marchan-
dises prohibées à l'entrée par le tarif des douanes du 1 5 mars 1791
(vieux style) . à la charge qu'elles acquitteront les droits imposés par
l'article 5 du titre F' de la loi du 2-2 août 1791, sur les marchan-
dises omises audit tarif, ensemble d'un projet de rapport de la
Commission sur cet objet'"^l
Après déhbération, le (Comité ajourne sa décision sur cet objet.
C L'article i:j du titre XIII du dans les troupes de terre ou de mer,
décret du 6-22 ooùt 1791 relatif aux pouvaient être admis jusqu'à fâge de
douanes spécifiait que les préposés ne quarante ans.
pouvaient pas avoir moins dé vingt ans '^' Ces droits étaient de 10 p. 100
et plus de trente ans. Exception était de la valeur ffpour les marchandises
faite pour ceux qui avaient été précé- ayant reçu quelque main-d'œuvre que
demment employés dans d'autres parties cesoit?), de 5 p. 100 pour les dro-
de régie ou d'administration et pour guéries, de ?> p. 100 pour tous autres
ceux qui, ayant servi pendant huit ans objfts
63/» PROCES-VERBAUX DU COMITE [9 mv. an m]
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Parfait-
Joseph Lemaire, boucher à Saint-Omer, chargé de la fourniture de
viande des hôpitaux militaires de cette commune, tendant à obtenir
une indemnité ou un supplément de prix en sus du maximum, des
livraisons par lui faites, ensemble du rapport de la Commission de
commerce sur cette demande.
Après délibération, le Comité renvoie ladite pétition au Comité
de salut public.
Le Président donne lecture du décret de la Convention du 5 de
ce mois, relativement aux réquisitions des subsistances qui sont
faites par la Commission de commerce dans les districts qui n'au-
raient pas de subsistances pour un plus long délai que deux
mois.
Après discussion, le Comité arrête qu'il sera proposé à la Con-
vention un article additionnel à la loi du rapport du maximum,
comme suit :
« Décrète comme article additionnel à la loi du h nivôse sur l'abo-
lition du maximum, que nul ne pourra se refuser aux réquisitions
portées par les articles 3 et 5 de la loi du /t nivôse, à moins qu'il
ne justifie qu'il ne possède pas de grains ou farine au delà de sa
consommation pendant six mois, et ce à peine de confiscation des
grains ou farines excédant ses besoins pendant ce temps (^^.»
La séance a été levée.
GiRAUD, AlARD, SgELLIER, BiDÀULT.
CINQUANTE-CINQUIEME SEANCE.
1 1 NIVÔSE AN III.
Le 1 1 nivôse de l'an S'^ de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et des approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 9 dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance et contenant différentes
lettres des représentants du peuple en mission dans les ports de
mer, pour surveiller le déchargement et la vente des marchandises
provenant des prises faites sur l'ennemi, dont copie a été adressée
au Comité de salut public.
'■' Décret du 1 1 niv6se an m.
1 1 NIV. AN m
DE COMMERCE ET APPROVISlONNEMEiNTS. 635
Il a été lait lecture d'une lettre du Comité des procès-verbaux
qui demande le nom des membres du Comité qui sortent le quinze
de ce mois.
Le Comité, après s'être fait représenter la liste et vu que les
membres sortants par ordre sont Lindet et Borel, et par absence
Guyomar qui va en congé . a arrêté qu'il sera de suite adressé au
Comité des décrets copie de la liste suivante.
Liste des membres composant le Comité de commerce et appro-
visionnements :
Membres restants : les citoyens Garnier (de la Meuse), Aiard,
Hibet, Bidault, Giraud (de la Rochelle), Scellier, Castilhon, Charles
Cochon, Clauzel"'.
Membres sortants : les citoyens R. Lindet, Borel, Guyomar,
en congé '^l
On a procédé ensuite à la distribution des diverses pétitions qui
ont été renvoyées aux Commissions compétentes et remises à diffé-
rents membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait un rapport sur la pétition des citoyens Etienne
et ses fds , de Marseille , et Carteau Benoît l'aîné et Compagnie , de
Tours, tendant à être payés de quatre-vingt-dix balles de cuirs
leur appartenant, trouvées chez le citoyen Pernety à Roanne, et
séquestrées par procès-verbal du 28 septembre 1793 (vieux
style).
Le Comité , après examen des pièces et vu le rapport de la Com-
mission de commerce , arrête :
T Les quatre-vingt-dix balles trouvées chez le citoyen Pernety à
Roanne et séquestrées par le procès-verbal du 28 septembre 179 3
(vieux style) des citoyens Audini, Germain, C. Caillez, L. Caillez,
commissaires nommés pour l'exécution de l'arrêté du Comité de
salut public du 1 2 septembre de la même année, par le procès-
verbal du 28 septembre 1798 (vieux style) du citoyen Ber-
gier, administrateur du district de Roanne, nommé ad hoc par
arrêté du même jour de ce district, seront payées par la caisse du-
dit district au taux établi sur les cuirs à Roanne lors de ce sé-
questre, aux citoyens Veuve Carteau Benoît l'aîné et Compagnie,
de Tours, en justifiant, par eux , de leur propriété de ces objets par
la représentation :
1° Des copies des deux procès-verbaux cités ci-dessus, certifiés
conformes ;
'■' Député de i'Ariège. Borel, R. Lindet, Laurence, Sauvé; —
(^' Le renouveliement du Comité eut suppléants : Guyomar, Rivery, Cas-
lieu le 29 nivôse: furent désignes : th.hon, Chaumont.
636 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [n niv. an m]
2° Des extraits aussi certifiés conformes par leurs municipalités
respectives, visés de leurs districts, de leurs livres et de celui du
citovep Pernety, ainsi que des déclarations que celui-ci a dû faire,
en vertu des lois sur les accaparements, relativement à ces mar-
chandises;
3" Des lettres de voiture des vingt-neuf balles qui n'étaient pas
encore arrivées à Roanne lors de leur séquestre ;
k° D'un certificat de la municipalité de Roanne constatant
qu'elle a reçu et égaré les huit lettres de voiture rappelées dans le
procès-verbal de séquestre du 28 septembre 1793, et qui ont
rapport aux soixante-et-onze balles de cuirs, v
Un membre fait le rapport de la pétition des citoyens Florimond
Le Roux père et fils, négociants à Amiens, tendant à obtenir main-
levée du séquestre mis par la municipalité de Chalon-sur-Saône
sur quatre balles de panne par eux expédiées les 5 et 1 0 août
1-7 9 3 (vieux style) à des maisons lyonnaises, et arrêtées chez le
citoyen Roger, commissionnaire à Ghalon.
Le rapporteur propose et le Comité adopte les dispositions de
l'arrêté suivant :
«Sur la pétition des citoyens Charles Florimond Le Roux père et
fils, négociants à Amiens, tendant à obtenir mainlevée du séquestre
mis par la raunicipaUté de Chalon-sur-Saône, au domicile du
citoyen Roger, commissionnaire, sur quatre balles d'étoffes expé-
diées au mois d'août 1798 (vieux style) aux citoyens Pierre Sibert,
Véret et C'\ négociants à Lyon ;
Vu la facture, extraite du livre-journal du citoyen Florimond, des
marchandises expédiées à l'adresse des citoyens Sibert, Véret et C'^
à Lyon, les 5 et 10 août 1793 (vieux style), visée par le corps
municipal et le directoire du district d'Amiens,
Le certificat de civisme délivré audit Florimond dans les formes
prescrites par les lois,
La délibération de la municipalité de Chalon-sur-Saône, etc.,
Le Comité, considérant que par les articles 3 et 5 du décret du
16 vendémiaire dernier les propriétaires de marchandises expé-
diées anlérioin-eincnt ou postérieurement au décret qui déclare en
rébellion la commune de leur destination sont admis à les ré-
clamer par-devant la municipalité du lieu 011 elles se trouvent
arrêtées;
Considérant que par la loi du 8 du mois les commissionnaires
chargeurs sont dispensés de la déclaration prescrite par les lois
ntécédenles pour les marchandises qui sont chez eux en transit.
a
arrête
[ 1 1 Niv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. (i37
Art. 1*'. Le séquestre mis par la municipalité de Chalon-sur-
Saône sur quatre balles d'étoffes expédiées d'Amiens par les citoyens
Florimond Le Roux père et fils, négociants, aux citoyens Sibert,
Véret et C'% à Lyon , est levé.
Art. 2. L'agent national près la commune de Chalon est chargé
de l'exécution du présent arrêté, w
Rapport est fait de la pétition des officiers municipaux de Ja
commune de la Sauvetat, canton de Pradelles, district du Puy,
département de la Haute-Loire, du 28 brumaire dernier, en faveur
des citoyens Etienne et Marie Chatel ( Marie ) , relativement à la saisie
faite au préjudice de ceux-ci d'une jument et de sacs d'orge qu'ils
transportaient dans le voisinage, en échange de châtaignes pour
leur subsistance, et en applaudissant au zèle de ceux qui ont arrêté
ce transport et au jugement qui a prononcé la saisie et confiscation
des objets, ils demandent que le Comité veuille bien s'intéresser
au sort des malheureux sur qui la saisie a été faite et fasse ordon-
ner la restitution du prix du grain, des sacs et de la jument et les
dispense de payer l'amende.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du k nivôse
an m et renvoie la pétition au Comité de législation.
Un membre fait le rapport sur la demande en indemnité et en
résihation de marché, formée par le citoyen Lefèvre, marchand
tapissier à Strasbourg, relativement à des fournitures faites et à
faire pour la garnison de cette place.
Le Comité, après discussion, renvoie le réclamant par-devant le
Comité de salut public, et arrête que les pièces à l'appui de sa
réclamation seront de suite envoyées à ce Comité.
Le Comité renvoie au citoyen Giraud une lettre du citoyen
Ludot relative à l'arrêté de son collègue Fouché qui suspend l'exé-
cution d'une mesure qu'il avait adoptée, et le charge d'en conférer
avec le Comité de salut public.
La séance a été levée.
SCELLIER, BOREL, BiDAULT, AlARD , RiBET, GaRNIEB , GiRAUD.
CINQUANTE-SIXIEME SEANCE.
1 /i JiIVÔSE AN ni.
Le 1 h nivôse de l'an 3' de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Garnier, président; Bore!, secrétaire.
638 PROCES-VERBAUX DU COMITE [i/.niv. an.iiJ
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance du
1 1 dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance dont les lettres et pièces
ont été renvoyées aux Commissions compétentes et distribuées à
différents membres, pour en faire le rapport.
Le Comité de salut public , par l'organe de Boissy, un de ses
membres, présente un projet de décret tendant à supprimer la
Commission de commerce et approvisionnements et à créer une
nouvelle Commission. Ce projet est adopté par le Comité ainsi
qu'il suit :
Art. 1". La Commission de commerce et approvisionnements
est supprimée.
Art. il. Il sera créé une nouvelle Commission sous le nom de
Commission des approvisionnements de la République.
Art. 3. Elle sera composée de trois commissaires.
Art. à. Elle sera divisée en trois Agences.
Art. 5. Le Comité de salut public est chargé de déterminer son
organisation intérieure *^'.
Un membre fait rapport de la demande des citoyens Couret et
fils, de Saint-Génies, d'une somme de cinquante-neuf mille deux
cent quatre-vingt-deux livres pour solde de fournitures par eux
faites pour le service des troupes de la République, et sur laquelle
la Commission a fait un rapport.
Le Comité, considérant qu'il n'est pas compétent pour prononcer
sur une affaire de cette nature, renvoie le tout au Comité de salut
public.
Rapport est fait à la demande du citoyen iMourgues tendant à
être affranchi de l'amende que l'on prétend lui faire supporter
relativement à des livraisons reconnues défectueuses, attendu qu'il
n'était pas soumissionnaire, et qu'il ne peut être considéré, ni traité
comme tel.
Le Comité, se trouvant incompétent pour prononcer sur l'affaire
dont est question, renvoie la demande et le rapport par-devant le
Comité de salut public.
'•' Le projet fut adopté lo 17 nivôse, des aclials. Les arrêtés pris par la Com-
nvcc des modilications. Les commissaires mission sont conservés dans F" 97^-
dési|»nés fun^il : Le l'ayen, Motel, 976. — Elle fui supprira('>o par décriM
r.ombe. Leb agi'Hces furent ainsi dénom- de la Convention le i5 fruclidor an m.
mées : apenco des sultsistancos gêné- Voir le recueil de M. P. Caron sui' Lr
raies, agence de riiabillcment , agence commerce des céréales, p. 3i-a2.
[i/iMv. ANiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 639
La Commission de commerce et approvisionnements a rendu le
compte journalier de ses opérations, et remis différents rapports,
comme suit :
Rapport sur les incertitudes que présente la loi du i a frimaire
an III relative à la vente des objets provenant des prises.
Idmi, sur la réclamation du citoyen Dubreuil, portier du Pan-
tliemont, maison où se trouvent établis les bureaux des Agences
des subsistances militaires ^"^.
Idem, sur la plainte portée par les représentants Villers et Des-
rues relativement à des sucres déposés dans les magasins de Morlaix
et provenant de la prise bambourgeoise le Saint-Peters.
La séance a été levée.
BoRBL, Garnier, Giraud, Alard, Ribet, Charles Cochon.
CINQUANTE-SEPTIEME SEANCE.
1 9 NrVÔSE AS III.
Le 1 9 nivôse de l'an 'à" de la République française une et indi-
visible , le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 6 dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance et on distribue à divers
membres les rapports des Commissions ainsi que les pétitions, pour
en faire le rapport au Comité.
Un membre fait un rapport, d'après celui de la Commission des
revenus nationaux, tendant à lever les réquisitions frappées sur
les communes qui avoisinent les salines nationales du département
de la Meurthe.
Le Comité renvoie ce rapport au Comité de salut public, comme
seul compétent pour statuer sur les réquisitions.
Un membre fait le rapport de la pétition de la citoyenne veuve
Eymard, marchande à Grenoble, tendant à obtenir la mainlevée
du séquestre qui a été mis par la municipalité de Mâcon au domi-
cile du citoyen Flandrin, sur une balle marquée E N D n° 9o, con-
tenant cire, encre, gomme, etc.
'') Aujourd'hui temple de Plente- i8i5, l'église servait de magasin pour
mont, io6, rue de Grenelle, ancienne les fournisseurs du Gouvernement. (La
abbaye de religieuses Augustines. En Tynna, Dictionnaire des rues de Paris.)
6/jO PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 niv. an mj
Après délibération, le Comité arrête :
Art. 1''. Le séquestre mis par la municipalité de Mâcon, au
domicile du citoyen Flandrin, sur une balle END n" 20, expédiée
le 8 août 1798 (vieux style) par les citoyens Guyot fds et Noël,
négociants à Paris, à la veuve Eymard, marchande à Grenoble,
est levé.
Art. 2. L'agent national près la commune de Mâcon est chargé
de faire exécuter le présent arrêté.
Un membre fait un rapport, d'après celui de la Commission des
revenus nationaux, tendant à excepter des retours d'acquit-à-caution
les négociants qui ont fait des envois d'un port à l'autre de la
Répubhque.
Le Comité charge le citoyen Scellier, un de ses membres, de lui
présenter sur cet objet un projet de décret.
On met sous les yeux du Comité la pétition du citoyen Garnier,
fabricant de papier à Rouen, tendant à être autorisé à se faire
délivrer des chiffons emmagasinés à Pontoise, conformément à
l'estimation qu'il en a précédemment faite, afin d'alimenter ses
fabriques.
Après délibération , le Comité renvoie ladite pétition par-devant
le district de Pontoise, pour aviser à faire faire la vente des chiffons
d'après la loi du 9 nivôse qui ordonne que toutes les marchandises
seront vendues à l'enchère.
Un membre donne lecture de la lettre de la commune de Remi-
remont, du i3 frimaire an m, par laquelle elle demande si la loi
du 6 frimaire qui porte que les denrées et marchandises non pro-
hibées, importées par la voie du commerce extérieur, seront à la
libre disposition du propriétaire et ne pourront être soumises à
la réquisition, exempte ces mêmes marchandises de la loi du
maximum.
Le Comité déclare qu'attendu le rapport delà loi .sur le maximum,
il n'y a lieu à statuer sur ladite lettre.
Le Comité s'étant fait représenter l'arrêté du Comité d'inspec-
tion du ;i3 vendémiaire relatif aux moyens de secours à employer
en cas d'incendie, lequel a déjà été relaté dans la séance du 27 ven-
(li'niiaire.
Arrête que copie dudit arrêté sera affichée dans la pièce
destinée aux garçons de bureau, à l'effet par eux de s'y con-
former.
On mol sur le bureau la lettre du Conseil du commerce, du
18 nivôse, y joint l'état des marchandises qu'il croit devoir être
j 19 Mv. A^ m] DE COMMERCE ET AIM'ROVISIONNEMENTS. (i/i 1
import(^es en France, divisé en plusieurs sortes d'articles qui sont
susceptibles de plus ou moins d'encouragements.
La séance a été levée.
Castiluon, Borel, Giraud, Garnier, a lard. Cochon,
Bidault.
CINQUANTE-HUITIEME SEANCE.
9 1 NIVÔSE AN III.
Le 9 1 nivôse de l'an 3'' de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du t g dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres et pièces ont
été renvoyées aux Commissions compétentes et les pétitions ont été
distribuées à divers membres . pour en faire le rapport.
La Commission des revenus nationaux remet, en conformité du
décret du 2-8 brumaire, l'état des affaires arrangées parla Commis-
sion en conséquence de l'autorisation qui lui a été donnée par le
susdit décret.
Elle remet également le résultat général des recettes et dépenses
dans les quarante inspections commerciales des douanes de la
République pendant le mois de thermidor dernier.
Un membre donne lecture d'un projet de décret à présenter à
la Convention nationale relatif aux marchés faits entre les particu-
liers pendant l'existence de la loi fixant un maximum de prix; le
projet de décret est adopté en ces termes :
La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce et des approvisionnements, décrète :
Art. 1". Tous les marchés faits sur des denrées et marchan-
dises avant l'abrogation de la loi du maximum sont maintenus.
Art. 2. Le prix des denrées ou marchandises stipulées au prix
du maximum dans les marchés ou autrement faits entre particuliers
qui n'auront pas été livrées , expédiées ou mises en route lors de la
publication de la loi qui abroge celle sur le maximum, sera élevé au
prix que la liberté du commerce leur a donné et payé en consé-
quence. Il sera libre à l'acquéreur de résiher les marchés, s'il le
juge convenable; néanmoins il sera tenu de faire connaître au ven-
deur son intention dans la décade.
IV. /, I
642 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [21 mv. an m]
Art. 3. Les tribunaux de commerce et de district feront consta-
ter ces prix par des arbitres qu'ils pourront nommer à cet effet
pour se déterminer dans les questions qu'ils auront à décider sur
l'exécution de ces marchés^^l
Un membre fait un rapport relatif à la réduction des droits
d'entrée sur les matières premières et de première nécessité,
et sur celles dont il convient de permettre l'exportation à l'étran-
ger, à la suite duquel il présente un projet de décret.
Après une longue discussion . le Comité arrête qu'il sera écrit aux
citoyens Magnien et GoUin de se rendre au Comité tridi prochain à
midi , pour fournir les renseignements nécessaires sur le tarif qui
doit faire suite au décret susnommé.
Le citoyen Magnien, chef de division des douanes, fait offre au
Comité d'un tarif de droits de douane qu'il a fait en 1798 (vieux
Le Comité arrête qu'il sera écrit au citoyen Magnien pour lui
témoigner sa gratitude ^^'.
La Commission des revenus nationaux met sur le bureau un
rapport tendant à faire déroger en faveur des citoyens Gosselin,
Chapelain et Letellier, marchands à Caen, aux dispositions d'un
arrêté pris le 3 de ce mois par le département du Calvados qui, en
exécution de la loi du 25 mars 1792 (vieux style) relative à la
vente des sels nationaux provenant de la ci-devant Ferme générale.
porte qu'il ne' pourra être adjugé à la fois au delà de cinq quintaux
de sel.
Ces citoyens, dit la Commission, lui ont représenté que l'arrêté
dont il est question les met dans l'impossibilité d'effectuer les
salaisons de harengs qu'ils sont dans l'intentio» de faire, ce qui
les oblige à demander une exception.
La Commission pense qu'il n'y a pas d'inconvénient d'accueillir
la réclamation de ces citoyens et présente, en conséquence, un
projet de décret.
Après discussion et délibération, le Comité renvoie la réclamation
dont il s'agit au Comité des finances.
La séance a été levée.
Alard, Cochon, Giraud, Castilhon, Ribet, Borel,
scellier.
<" Décret du a^j nivAse an m. c'est en 1788 que N. Magnien publia
'" Il y a errour de date; on t'iVcl. son Tartf (li'x illrcvs dmits de douanes.
[2 A Mv. AN m] DH COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 6^3
CINQUANTE-NEUVIÈME SÉANCE
9 4 NIVÔSE AN III.
Le tîk nivôse de l'an 3^ de ia République française une et indivi-
sible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assemblé.
Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 2 1 nivôse dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres et pièces ont été
renvoyées aux Commissions compétentes.
Un membre fait un rapport de la réclamation du citoyen Groze.
Il s'agit d'une brasserie que ce citoyen veut établir dans le
département de l'Oise en vertu de la liberté du commerce, et
auquel établissement le représentant du peuple Roux [en mission]
dans le département de l'Aisne et l'Oise s'est opposé par un de ses
arrêtés.
Après examen, le Comité ajourne sa débbération.
Un membre fait un rapport relatif aux acquits-à-caution pour le
transport des marchandises d'un port à l'autre de la République,
après lequel il propose et le Comité adopte le projet de décret
suivant :
La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce et approvisionnements sur les didicultés que présente le
rapport des acquits-à-caution délivrés pour les transports par mer,
antérieurs au i*'" thermidor, décrète ce qui suit :
Art. 1"'. Les soumissions passées dans les bureaux des douanes,
antérieurement au i*""" thermidor dernier pour les transporter d'un
port à l'autre, sont annulées.
Art. 2 La Commission des revenus nationaux est autorisée à
ne donner aucune suite aux soumissions également passées avant
le i^"" thermidor pour des objets expédiés d'un port à un autre de
l'Océan, à la charge par les soumissionnaires de justifier de l'arri-
vée desdits objets à leur destination, par l'extrait certifié et légalisé
des livres de commerce de ceux qui les auront reçus, par les tribu-
naux de commerce et par les conseils municipaux dans les lieux où
il n'existe pas de tribunaux de commercerai
Un membre fait un rapport relatif au recuiement des barrières
''> Décret du -27 nivôse an m, avec particulier ne visait que les transports
quelques modifications: l'article 1" en d'un port à l'autre de la Méditerranée.
lix.
6/, 4 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ ' [2 4 mv. an m]
du district de Couvin, et propose un projet de décret qui est adopté
par le Comité, ainsi qu'il suit :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité de commerce, décrète:
Art. 1". Il sera tiré une ligne de Maubeuge à Givet passant par
Beaumont, Vedette républicaine, Franchimont, etc., qui renfer-
mera le district de Couvin, sur laquelle seront établis les bureaux
de douanes; par ce moyen, les bureaux établis sur la ligne de Mau-
beuge à Givet en passant par la Chapelle-Saint-Micbel, Roc-Libre,
sont supprimés et les barrières sont provisoirement reculées aux
points indiqués ci-dessus.
Art. 2. La Commission des revenus nationaux est chargée de
l'exécution du présent décret''^.
La séance a été levée.
Bidault, Cochon, Alard, Garnier, Giraud, Borel,
scellier
SOIXANTIEME SEANCE.
27 NIVÔSE AN ni.
Le 27 nivôse de l'an 3* de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 2/1 nivôse dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance et des pétitions qui ont été
renvoyées, les unes aux Commissions compétentes, les autres dis-
tribuées à divers membres, pour en faire les rapports.
Un membre a rendu compte au Comité d'un rapport de la Com-
mission des revenus nationaux relatif aux réparations de la char-
pente du comble et reconstruction du couvert d'un réservoir d'eaux
salées de la saline d'Arc '^\
L'adjudication de ces travaux faite au rabais se trouve à un prix
(jui excède celui déterminé par la loi du maxinnuii.
La Commission n'a pas cru conséquemment pouvoir approuver
cette adjudication; elle observe que, si on ne veut pas s'écarter du
prix de 1790, il faut renoncer à faire faire ces travaux parce que
'' Décrot du jS nivôse an m. — Vedelle républicaine : Philippi-villr , Ardi-nnos.
Ilor-Librp : Rocroi, Aidpnnes. — (') Aic-el-Senaus : Doubs.
[-27 Mv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 6Zi5
les entrepreneurs sont très rares; elle invite le Comité à prendre
une détermination prompte sur cet objet, attendu l'urgence.
Après délibération, le Comité charge le rapporteur d'en conférer
avec le Comité des finances vu qu'il s'agit de dépenses.
Un membre fait le rapport de la pétition de la municipalité de
Morlaix à la Convention et renvoyée au Comité, relative à la pénu-
rie des subsistances où elle se trouve.
Après examen, le Comité renvoie ladite pétition au Comité de
salut public.
On met sur le bureau la réclamation des citoyens Moreau frères
relative à une fourniture de vitriol martial ^^^ qu'ils se sont obligés de
livrer à divers négociants à un prix convenu calculé sur le maximum;
ils observent que cette marchandise n'est point encore fabriquée et
que, le prix de la main-d'œuvre augmentant chaque jour, ils deman-
dent de n'être pas tenus à la livraison au même prix.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du k ni-
vôse.
Un membre fait le rapport d'une pétition du citoyen Derubigny,
tanneur à Paris , tendant à obtenir des cuirs tant des tueries de
Paris que des magasins de Sèvres pour alimenter sa manu-
facture.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la liberté du com-
merce décrétée par la loi du k nivôse.
On met sur le bureau un rapport de la Commission du 1 1 ni-
vôse relatif à la loi du k du même mois, qui en laissant à la Com-
mission la faculté de suivre l'exécution des réquisitions précédem-
ment portées ne parle que de celles relatives à l'approvisionnement
des armées et de Paris, et semble annuler immédiatement toutes
celles qui ont été portées pour se procurer des moyens d'échange
à l'étranger et remplir les engagements pris par le Gouvernement
avec les neutres.
La Commission observe qu'il convient de prendre les mesures
les plus promptes pour compléter, sans délai, leur chargement et
l'exécution des réquisitions dont le produit doit leur être remis,
et que le droit de surestarie '-' qu'on leur paye exige ces mesures.
Ce rapport est suivi d'un projet de décret au nom des Comités
de salut public et de commerce réunis. Après examen, le Comité
ajourne sa délibération. .
Un membre observe qu'une partie des administrations des dépar-
te' Sulfate de fer ; appelé aussi coupe- '*' Terme de marine : excès de
rose verte, vitriol chaîybé martial on séjour d'un navire en un lieu de char-
romain, calcanthum. çrement.
6Z,6 PROCÈS- VERBAUX DU COMITE- [27 niv. an m]
tements n'ont pas fourni le complément de leurs tableaux relatifs
aux foires et marchés en exécution de l'arrêté du 29 vendémiaire.
Le Comité arrête qu'il sera adressé aux administrations une cir-
culaire pour les engager à presser les districts en retard, d'envoyer
lesdits tableaux, que ce retard arrête la confection d'un travail que
la Convention attend avec impatience et que les circonstances
nécessitent impérieusement.
Un membre fait le rapport de la demande du citoyen Groze,
marchand brasseur à Noyon.
Ce citoyen a entrepris une brasserie dans le département de
l'Oise; le représentant Roux, par un arrêté du 29 brumaire, a
suspendu toute fabrication de bière dans le département.
Il demande si, au moyen du décret de la Convention qui rend
le commerce libre '^^ il doit se conformer à l'arrêté du représentant,
observant qu'en ce cas il perdra considérablement sur ses hou-
blons qui demandent à être employés proraptement parce qu'ils
sont vieux, ainsi qu'il est constaté parle procès-verbal de la muni-
cipalité de Noyon, se soumettant, au surplus, de n'employer pour
faire sa bière que du sourgeon [de l'escourgeon] qu'il achètera
dans le département de la Somme.
Après délibération, le Comité renvoie ladite pétition au Comité
de salut public.
Un membre met sous les yeux du Comité la réclamation des
citoyens Bozio et Giovellina, entrepreneurs de la fourniture de
bois et lumière pour les garnisons de Bastia, Saint-Florent, etc.
Us demandent des suppléments de prix en raison des perles
qu'ils ont essuyées et qu'ils attribuent au renchérissement subit des
marchandises produit par la différence des assignats avec le numé-
raire.
Après examen et délibération, le Comité arrête que ladite récla-
mation et les pièces seront remises aux citoyens Bozio et Giovellina.
On met sur le bureau un rapport de la Commission dos reve-
nus nationaux relatif à l'infraction commise par la municipalité
de Longwy aux arrêtés du Comité de salut public des 1 2 floréal et
1 II brumaire dernier qui dispensent les préposés des douanes du
service personnel dans la garde nationale, et demande que le
Comité veuille bien a[)puyer auprès du Comité de salut public
ses observations sur la nécessité de réprimer ces abus d'autorité
et de maintenir l'exécution de ses arrêtés.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité de salut public en
'*' Il s'a|;it du décret du A nivôse an m qui supprimait le maximum.
[fj7 Niv. AN.iuJ DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 647
conformité du rapport ci-dessus et à la Commission des revenus
nationaux pour lui faire part de la présente détermination.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Jacques
Soulivet, cultivateur à Réunion-sur-Seudre, district de xMarennes,
département de la Charente-Inférieure '^l
Le pétitionnaire transporta, dans le cours de fructidor dernier,
dans la commune de Saujon, éloignée d'environ quatre lieues de
son domicile, une certaine quantité d'oignons de sa récolte, pour
les échanger contre du grain.
Cette opération finie, il chargea sur un bateau, au port de Ri-
beron (?), deux quarts de froment, des fèves et autres objets, pour
!es faire conduire chez lui, afin d'alimenter sa famille.
Le pétitionnaire i n'ayant point pris d'acquit-à-caulion pour le
transport, annonce que ce défaut de formalité a motivé la saisie
faite de tous ces objets par les préposés des douanes; il ajoute que
cet événement dérive entièrement de son ignorance des lois qui
exigent des acquits-à-caution, et termine par demander la main-
levée de cette saisie qui lui fait un grand préjudice.
La municipalité de Réunion déclare qu'elle croit que Soulivet est
incapable d'avoir aucune intention de frauder les droits de
douane.
Le Comité ayant renvoyé ladite pétition à la Commission des
revenus nationaux, elle a fait un rapport à la suite duquel elle a
proposé de réduire les confiscations et amende encourues par Sou-
livet, au payement des frais du rapporte! d'une somme de dix livres
pour les saisissants.
Après examen et délibération, le Comité approuve l'avis de
ladite Commission.
Un membre met sous les yeux du Comité un rapport de la
Commission des revenus nationaux sur la nécessité d'augmenter
le prix du sel que les salines nationales situées dans le département
de la Meurthe, du Jura et du Doubs doivent fournir aux départe-
ments environnants.
Cette augmentation de prix est impérieusement commandée
par l'augmentation parvenue dans les dépenses de ces salines qui
vont croissant journellement de manière à ne pouvoir plus trouver
dans leur produit, les moyens de couvrir leurs frais.
En 1793 (vieux style). les dépenses étaient déjà quadruplées et
depuis cette époque les dépenses ont encore été croissantes, sans
qu'on puisse prévoir à quel terme elles pourront s'arrêter, et on
'') Nom révolutionnaire de la Trembladi' : Charente-Inférieure.
G/i8 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 niv. an m]
ne craint pas d'exagérer, en évaluant à 1 0 livres en commun les
dépenses de toute nature pour la formation de chaque quintal de
sel, de là l'énorme préjudice qui résulte pour la République de la
fixation du prix du sel à 6 livres le quintal. La Commission estime
que ce serait fixer à un prix très modéré le sel de contingent à
livrer parles salines aux départements environnants, en le portant
à 20 livres le quintal; on assure la Commission que cette fixation
à 2 0 livres n'exciterait aucune plainte , dans l'état des choses elle
(lait paraître aussi juste qu'elle est nécessaire.
A la suite de ce rapport est un projet de décret que la Commis-
sion soumet à l'examen du Comité.
Après examen et discussion, le Comité ajourne sa délibération.
La séance a été levée. '
GiRADD, AlARD, GaRNIER, BorEL , CaSTILHON , ScELLIER.
SOIXANTE-ET-LNIEME SEANCE.
•29 MVÔSE AN in.
Le 2() nivôse de l'an 3'" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel. secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 27 nivôse dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance, les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes e't les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire les rapports.
Un membre fait un rapport de lu pétition du citoyen Baudeuf ,
habitant de la commune d'Agde, à la Convention nationale et ren-
voyée au Comité.
Il s'agit de cinquante-neuf barriques de sucre terré laissées le
20 juillet 1793 (vieux style) par le réclamant en dépôt dans un
magasin des citoyens Giraud, Lamares, négociants à Bordeaux,
avec ordre de sa part de ne permettre qu'aucune barrique ne sortît
de leur magasin sans un ordre exprès de sa part, mais peu avant
!«' supplément du maximum sur le sucre, ils ont vendu, sous de
lau\ prétextes de réquisitions, cinquante-trois de ces barriques et
li's ont livrées aux plus riches négociants, par trois ou quatre au
même individu.
Il les dénonce comme ayant méconnu la loi qui prononce posi-
tivement, (pje la municipalité seule peut distraire; les marchan-
[q9 Niv. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. r>/.9
dises déclarées après en avoir prévenu le propriétaire; il demande
à les poursuivre comme coupables d'abus de confiance et d'avoir
Irahi ses intérêts.
Après délibération, le Comité renvoie le pétitionnaire à se
pourvoir par-devant les tribunaux.
Un membre fait lecture du rapport de la Commission de com-
merce sur la pétition présentée à la Convention par le citoyen
Dubreuil, portier à l'Agence des subsistances militaires.
Après examen et délibération, le Comité arrête :
«Vu la pétition du citoyen Dubreuil tendant à être conservé por-
tier de l'Agence des subsistances militaires et à toucher six mois
d'appointements qu'il réclame ,
Le renvoi de cette pétition au Comité par la Convention natio-
nale pour faire droit, et le rapport de la Commission des approvi-
sionnements.
Le Comité , considérant qu'une place de portier est un emploi de
confiance et que le citoyen Dubreuil ne jouit pas de celle de
l'Agence des subsistances militaires, arrête :
Le citoyen Dubreuil sera tenu , dans les deux décades de la noti-
fication du présent arrêté , de sortir des lieux qu'il occu|)e en la mai-
son de Panthemont où se trouve établie l'Agence des subsistances
militaires.
Il lui sera fait un décompte pour trois mois de traitement seule-
ment. »
Un membre fait un rapport de la pétition du citoyen Broghaide ,
négociant à Délémont, département du Mont-Terrible.
Ce citoyen expose qu'il a fait sa soumission le 8 frimaire d'im-
porter dans la République pour une somme de 76,000 livres de
matières premières, nécessaires aux fabriques en échange en pa-
reille valeur de soieries et autres objets de luxe qu'il a exportés.
Ce citoyen est détenu et demande a être mis en liberté sous la
surveillance d'un gendarme pour suivre la destination des matières
qu'il importe et dit être destinées pour la commune de Troyes.
Après délibération, le Comité renvoie ladite pétition au Comité
de sûreté générale.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Page, horloger à
Nevers.
Il expose que le 8 thermidor dernier, il s'est rendu adjudicataire
d'un bien d'émigré , que l'administration vient de faire proclamer
la vente des bestiaux, foin et paille provenant de la récolte der-
nière et qu'il est fondé à croire que les fourrages font partie de la
vente.
650 PROCES-VERBAUX DU COMITE [29 niv. an m]
Après délibération, le Comité renvoie la pétition au Comité des
finances, section d'aliénation et des domaines.
Un membre fait lecture d'une lettre de l'agent national de Rennes
et des observations qui y sont jointes relatives à plusieurs objets de
biens nationaux à vendre et notamment à la liquidation d'une
manufacture de toiles à voiles , dans laquelle la Nation est intéressée
pour une partie.
Cet objet étant de la compétence du Comité des finances, le
Comité y renvoie ladite pétition.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Merceret négociant
à Nevers.
11 expose que, pendant sa détention, les administrateurs du dis-
trict se sont empressés de faire adjuger les bois qu'il a fait exploiter;
les adjudicataires et cautions se trouvent insolvables, et cependant
les enlèvements se font, et les ventes ont lieu à leur profit, ce qui
l'expose à n'être pas payé; il demande à être autorisé à se pourvoir
en recours sur les biens des administrateurs.
Un autre objet de la pétition est la réquisition mise par le citoyen
Salé, maître de forges, sur des bois façonnés pour mettre en char-
bons; il lui en a été livré sept cent dix-sept bannes, et ne veut les
payer qu'à raison de 1 2 1. 1 2 s. d'après le maximum qu'il a fait
pour l'agent du district et sans contradicteur; que ce prix n'est pas
basé sur celui de 1790, les charbons valaient dans ce temps plus
de 1 2 1. 12 s. et les sept cent dix-sept bannes reviennent à plus
de 20 livres la banne, cependant il ne réclame que ce prix ce qui
fait une différence de 5,3o/i 1. 1 5 s., il demande à être autorisé à
se faire rembourser de cette somme.
Après examen et délibération, le Comité renvoie ladite pétition
à la Commission des approvisionnements.
On fait lecture de la pétition du citoyen Vauquelin négociant à
Rouen.
Il expose que le citoyen Ledanois et Compagnie, négociants à
Rouen, ayant acheté du citoyen Dussault, de Lorient cent soixante-
dix-huit balles de café moka provenant de la vente publique que fit
la Compagnie des Indes en 1791, il les revendit au citoyen Bor-
nainville au prix de G livres la livre pour être livrées en août 1798
(vieux style).
A celte époque, qui précédait la loi du maximum M Convention
ordonna par décret d'apposer les scellés sur tous les magasins de la
Compagnie des Indes; ces cafés y étaient en entrepôt, et la livraison
n'a pu être efTectuée. Le citoy(Mi Bornainville obtint donc la rési-
liation de son luarché avec Ledanois et Compagnie.
[29 Niv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 651
Ces délais et la privation de ces cafés forcèrent la maison Leda-
nois à emprunter au citoyen Vauquelin une somme de i /i 0,000 li-
vres sur ces mêmes cafés. La loi qui ordonne de remettre le pro-
priétaire en possession de ses denrées ou de lui en remettre la juste
valeur donna aux citoyens Ledanois l'espoir de faire face à leurs
créanciers.
C'est pour obtenir le remboursement de ses avances que le
citoyen Vauquelin, porteur d'un privilège spécial sur ces cafés,
réclame la remise aux citoyens Ledanois de ces cafés , ou autres de
même qualité, ou le payement au prix de 6 livres.
Après examen et délibération, le Comité renvoie la pétition à
la Commission des approvisionnements, pour rendre compte de la
destination qu'ont eue ces cafés.
Le Président remet sur le bureau trois arrêtés pris par le
Comité de salut public les i/i, 18 et 28 nivôse.
Le premier, relatif aux engagements pris envers les neutres et
aux réquisitions en denrées de superflu pour les acquitter.
Le deuxième, en faveur des citoyens Couret et fils, négociants à
Saint-Geniez.
Le troisième, en faveur du citoyen Butel, de Bourges.
Examen fait des objets sur lesquels ces arrêtés ont été pris, il a
vu que n'étant pas de la nature de ceux qui lui sont attribués par
la loi du -y fructidor, il n'était pas compétent pour y concourir, en
conséquence arrête qu'il sera fait part au Comité de salut public
de la présente délibération en lui renvoyant lesdits arrêtés.
La séance a été levée.
P. Gastilhon, Alard, Giraud, Bidault, Borel, Scellier,
RiBET.
SOIXANTE-DEUXIEME SEANCE.
1" PLUVIÔSE AN III.
Le 1*"^ pluviôse de l'an 3 de la République française une et indi-
visible , le Comité de commerce et approvisionnements s'est assemblé.
Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par .la lecture du procès-verbal de la séance
du 29 nivôse dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux (commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
652
PROCES-VERBAUX DU COMITE
[l" PLUV. AN m]
Sur la proposition d'un membre , il a été arrêté qu'il sera écrit
à la Commission des approvisionnemenls pour lui témoigner, de la
part du Comité, son étonnement de ne l'avoir pas encore vue dans
son sein, quoiqu'il ait sur elle tout au moins le droit de sur-
veillance.
Un membre ayant rapporté les dispositions du décret du là ni-
vôse qui porte que les propositions relatives à la suspension de
l'acte de navigation sont renvoyées aux Comités de salut public , de
commerce et de marine et des colonies, il a été délibéré qu'il serait
écrit au Comité de salut public pour l'inviter à convoquer les
membres des Comités de marine et de commerce à l'effet de pré-
parer un rapport sur cet important objet'''.
Un membre met sous les yeux du Comité un rapport de la Com-
mission des domaines nationaux relatif à la pétition du citoyen
Dilly, employé à Calais, tendant à fin de main levée d'une saisie
faite à son préjudice de peaux de chèvre qu'il envoyait de Calais
à Dunkerque, faute par lui de s'être muni d'un acquit-à-caution,
ou la remise du prix de la vente qui en a été faite, fondée sur sa
bonne foi et l'ignorance oii il était que lesdites marchandises
fussent dans le cas d'être sujettes à acquit-à-caution.
.Après examen, le Comité ajourne sa délibération sur cette
affaire.
Un membre fait lecture dn rapport de la Commission des reve-
nus nationaux relatif à une saisie, faite par les préposés du poste de
Weisschrifch au préjudice de Nicolas Kirsche, de deux chevaux et
de deux sacs de froment qu'il conduisait sur le chemin de Vol-
munster, faute par lui de s'être muni d'un acquit-à-caution , étant
dans les deux lieues de frontières'^'.
Le tribunal a prononcé la confiscation du froment, et des deux
chevaux et le citoyen Kirsche a réclamé et allégué qu'il était cultiva-
teur domicilié dans la commune de Monsvillers '^' , et qu'il peut
'*' Le démet du li nivôse corrigeait
Tarlicle 7 du décret sur les moyens de
rétablir les finances et le crédit public,
rendu dans les séances des 9 , 1 a et
i3 nivôse. L'article vu publié le i3 ni-
vôse était iiinsi conçu : ffLa Convention
nationale enjoint à tous les agents de la
République , à tous les commandants de
la force armée, aui ofTiciers civils et
militaires, de faire respecter et observer
dans toutes leurs dispositions les traités
qui unisseni la France aux puissances
ni'utres de l'ancien continent et aux
États-Unis de l'Amérique. Aucune
atteinte ne sera portée à ces traités;
toutes dispositions (|ui pourraient leur
être contraires sont annulées. 71 II fut
remplacé par l'article décrété le 1 i : «Les
propositions relatives à la suspension de
l'acte de navigation sont renvoyées aux
Comités de salut public, de commerce,
de marine et des colonies n.
(') Weiskirch et Voimunsier : Mo-
selle.
*'^ MonsviUers ou Monswiler : Bas-
Rliin.
[i" PLrjv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 653
d'autant moins être suspecté d'avoir eu aucune intention d'exporta-
tation , qu'il a , au contraire , donné des preuves de civisme etc. , qu'il
faisait conduire ce grain au moulin de Volmunster suivant son
usage ordinaire, enfin que le transport ne s'était fait le soir que
parce que les chevaux avaient été employés dans la journée au
travail des terres.
Le receveur observe que les habitants de ces communes, et le
citoyen Kirscheconsécjuemment, sont journellement dans la néces-
sité de transporter leurs grains d'un lieu à l'autre.
La loi du 2/1 vendémiaire annule tous jugements rendus contre
les propriétaires et cultivateurs à raison du trans[)orl qu'ils auraient
fait des grains provenant de leurs fonds après la récolte.
Le pétitionnaire est bien cultivateur, mais la loi précitée est-elle
applicable à l'espèce? On croirait devoir répondre négativement, il
semblerait, en effet, qu'elle n'aurait entendu excepter de la forma-
lité de l'acquit-à-caution que les transports de grains faits immé-
diatement après la récolte, et pour la rentrée de ces grains dans les
granges et non tous les transports indistinctement que pourraient
faire les propriétaires et cultivateurs.
Celui-ci serait peut-être moins dans le cas de l'exception qu'il
se faisait à une heure tardive, et que sa direction était du côté de
l'étranger.
D'après cet exposé , la Commission prie le Comité de lui faire
connaître si c'est le cas de faire remise des condamnations en appli-
quant à l'espèce la loi du 2 4 vendémiaire ou de poursuivre, au con-
traire , l'exécution du jugement.
Après examen et délibération, le Comité renvoie le tout au Comité
de législation.
La séance a été levée.
BoREL, Bidault, Giraud, Bibet, Alard.
SOIXANTE-TROISIEME SEANCE.
4 PLDVIÔSE AN m.
Le k pluviôse de l'an 3" de la République française une et indi-
visible , le Comité de commerce et approvisionnements s'est assemblé.
Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du i^"" pluviôse dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
654 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [/i plcv. an inj
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres , pour en faire le rapport.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen J. B.
Maucomble, négociant à Sedan, tendant à obtenir une somme
de 10 0,000 livres en numéraire pour 200,000 livres en assignats
qu'il remettra au Trésor national, laquelle somme de 100,000 li-
vres il emploiera en matières premières et de nécessité chez l'étran-
ger, se soumettant à toutes mesures qu'on voudra prendre pour
assurer l'emploi de ladite somme.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite pétition.
On fait lecture de la pétition des syndics et directeurs de la liqui-
dation de la nouvelle Compagnie des Indes. Le Ministre de la Ré-
publique à Philadelphie a disposé, par autorité , du navire la Vilk-
cle-Lorient appartenant à ladite Compagnie, et qui était alors à la
Nouvelle-Angleterre, ensemble de sa cargaison pour fournir aux
fonds et besoins du service qui lui était confié.
Ils demandent le remboursement de la valeur dudit navire et de
sa cargaison sur les prix qu'elle en aurait réalisé par une vente pu-
blique en France.
Après délibération, le Comité renvoie ladite pétition à la Com-
mission des approvisionnements, pour faire un rapport.
On met sur le bureau la pétition de l'agent national du district
de Millau, département de l'Aveyron, par laquelle il réclame
contre l'emploi que font de la farine de froment les fabricants
mégissiers dans la préparaiien des peaux de chevreau et d'agneau ;
il demande que la Convention nationale, par une loi positive, ré-
prime un pareil abus, et pour mieux y parvenir, qu'il soit défendu
de travailler en blanc des peaux dont l'usage n'est pas de première
nécessité.
Après examen, le Comité ajourne sa délibération.
On fait lecture delà pétition de la Société populaire de Voiron^^'
tendant à ce qu'il soit étabh dans chaque département un Comité
central d'agriculture et de commerce qui corresponde directement
avec ceux de la Convention nationale.
Le Comité ajourne sa délibération sur ladite pétition.
Un membre fait lecture d'une lettre du citoyen Montboursin,
membre du bureau de conciliation de Mont-sur-Loir, départe-
ment de la Sarlhe ('^^. du 21 brumaire, au Comité de salut pu-
blic.
H transmet au Comité do salut public un arrêté du direcloiro du
*'' Isère. — ^') Nom révoliilionnaiiv de Château-du-Loir.
[U PLiv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 055
district de Mont-sur-Loir, du h brumaire l'an m, relatif à la loi
du fiô juillet 1793 (vieux style) sur les accaparements.
Il se plaint de ce que cet arrêté, par une fausse interprétation
de la loi du 96 juillet, confond \e propriétaire avec X accapareur,
donne une extension à la loi en prononçant arbitrairement une
peine capitale contre des individus qui n'y sont pas dénommés.
Après examen, le Comité ajourne sa délibération.
Les Commissaires des approvisionnements s'étant présentés, ils
ont été entendus, et ont remis sur le bureau les états de com-
mandes faites par eux depuis le 18 nivôse jusqu'à ce jour, ceux de
leurs opérations journalières, jusqu'au premier du courant et leur
réponse à la lettre que le Comité leur a écrite le a pluviôse pour se
plaindre du retard qu'ils ont mis dans l'exécution de l'arrêté du
Comité an ik frimaire dernier relatifs aux fabricants d'Elbeuf,
et ont remis aussi différents rapports.
Il a été ensuite donné lecture [d'une lettre] du Comité de
salut public du 3 pluviôse, par laquelle le Comité est invité à
se rendre demain, au lieu des séances du Comité de salut public
pour, conjointement avec celui de la marine et des colonies, v
discuter la proposition de suspendre l'acte de navigation.
Le Comité arrête qu'il se rendra à cette invitation.
Un membre fait le rapport de la pétition des citoyens Rocken-
bach, fournisseurs des bois et lumière pour la garnison de Stras-
bourg, tendant à obtenir des indemnités sur la perte qu'ils disent
avoir faite sur les assignats.
Le Comité arrête que les pièces seront remises aux pétition-
naires sous leur récépissé.
La séance a été levée. Alard, Borel, G[RAdd.
SOIXANTE-QUATRIEME SEANCE.
9 PLUVIÔSE AN in.
Le 9 pluviôse de l'an 3" de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du h pluviôse dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture delà correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
G56 PROCES-VERBAUX DU COMITE [9 pli;v. an nij
La Commission des revenus nationaux fait un rapport sur la ré-
clamation du citoyen Niel contre l'apposition faite à Dieppe d'un
plomb à chaque baril de harengs qui en est expédié par mer, contre
la disposition de la loi du 16 novembre t 792 (vieux style) ''^
Après examen et délibération, le Comité, attendu qu'il n'est
question que de l'application de la loi, renvoie ladite réclamation
à la Commission des revenus nationaux, pour statuer.
LaCoïivention nationale ayant renvoyé , par son décret du 1 9 ni-
vôse, à l'examen des Comités de commerce, de salut public et de
marine la proposition de suspendre l'exécution de la loi qui sup-
prime les franchises des ports de Bayonne, Marseille et Dun-
kerque. le Comité, en exécution de ce décret, avait chargé un de
ses membres, le citoyen Scellier, de s'occuper de cet objet. Ce
membre fait un rapport à la suite duquel il propose le projet do
décret suivant, lequel sera communiqué aux Comité's de salut pu-
blic et de marine, pour être ensuite présenté à la Convention na-
tionale :
rtLa Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de salut pubhc, de marine et de commerce, sur la récla-
mation faite par un de ses membres pour conserver la franchise
de Dunkerque, passe à l'ordre du jour et ordonne que l'Admi-
nistration des douanes fera exécuter sur-le-champ les disposi-
tions de son décret du 1 1 nivôse sur l'abolition de la franchise de
Dunkerque'-^-. ?5
Un membre fait un rapport de la pétition du citoyen Colin qui
réclame le payement d'une somme qui lui est due par Lanoy, pré-
cédemment capitaine de canonnière.
Le Comité, considérant que cette matière n'est pas de sa compé-
tence, renvoie le pétitionnaire à se pourvoir par-devant les tribu-
naux.
Et sur la pétition des citoyens Pigeon, Andry et Crassier, se
déclarant créanciers de Lanoy pour fournitures faites à la compa-
gnie commandée par Lanoy, renvoie les pétitionnaires au Comité
de salut public.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Bernech qui demande
([u'il lui soit prêté une somme de 1 5o,ooo livres, aux ollres qu'il
lait de l'employer en acquisitions de denrées de première néces-
sité, qu'il fera arrivera Paris, et dont il fera certifier l'arrivage
'■' Uécrel fxomptnnt do la formalit»' ('' Le décret du 1 1 nivôse nii m
lie la rorde et du plomb les poissons supprimait les franchises de Dunkerque ,
salés ainsi que leurs issues provenant de Marseille, de Bayonne et dn ri-
de la pèche nationale. devant pays de Labour.
f() PLI V. AN m] m CDMMKllCI^: KT M'IMUWISIONNEMKNTS. 657
par Ici iiis[)ect(HU' qu'on voudra nommer, et pour la garantie du
remboursement de celte somme, il engagera juscprà concurrence
un privilège de 180,000 livres sur des immeubles.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite pétition.
Un membre donne lecture de la pétition du citoyen Marque au
Comité de salut public, par laquelle il demande une indemnité des
dépenses extraordinaires par lui faites dans les missions dont il a
été chargé pour raison des subsistances, laquelle pétition a été
renvoyée au Comité.
Le Comité arrête que cette pétition sera renvoyée au Comité de sa-
lut public en lui observant que son objet n'est pas de sa compétence,
n'ayant jamais employé d'agent et s'étant constamment renfermé
dans l'attribution que lui donne le décret du 7 fructidor, et qu'il
sera aussi envoyé copie au Comité de salut public d'un projet d'ar-
rêté qui lui a été présenté le 1 7 frimaire par la Commission de
commerce relativement à une augmentation de salaires des agents
par lui envoyés dans les départements, d'où il résulte que la de-
mande du citoyen Marque fait partie des objets qui lui sont attri-
bués particulièrement.
On fait lecture d'une lettre du citoyen Rouzeau, datée de Nantes
du 5 nivôse.
Il demande que le Comité de commerce étende à tous les autres
ports un arrêté du 9 vendémiaire qui ne parle que de celui de Lo-
rient et qui donne aux négociants la faculté de verser entre les
mains des receveurs du district le montant des ventes faites au
compte de la République, qui doivent s'ouvrir le i5.
Le peu de sûreté des routes rend cette mesure urgente pour
Nantes.
Le Comité renvoie ladite lettre à la Commission des approvision-
nements.
On met sur le bureau une lettre écrite par le Comité des inspec-
teurs au Comité, datée du 5 pluviôse, relative à la quantité consi-
dérable de bois que les garçons de bureau font brûler, dans la vue
d'en retirer beaucoup de cendres qu'ils vendent ou emploient à
leur profit; il dénonce cet abus au Comité et l'engage, attendu les
circonstances, à faire surveiller les garçons de bureau, non seule-
ment relativement au bois, mais encore aux bougies et toutes autres
fournitures.
Le Comité renvoie ladite lettre au secrétaire général, et le charge
de surveiller les garçons de bureau et de prendre les mesures né-
cessaires pour découvrir et prévenir les abus.
Un membre donne lecture d'une lettre écrite à la Commission
658 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [9 pluv. an m]
civile par le juge de paix de la commune de Bergues '^^ relative à
la libre navigation du port de cette commune et par là procurer
aux négociants qui l'haLitent et au commerce en général dont les
avantages sont développés dans un mémoire joint <à ladite lettre (?).
Renvoyé au rapport du citoyen Giraud,
On met sur le bureau la pétition du citoyen Raulin, négociant à
Sedan , du 1 h nivôse.
Il expose que lors de son mariage, le i/j mai 1786, il fut asso-
cié au commerce de son père, aux seules conditions qu'on accorde
ordinairement aux étrangers qu'on associe dans le commerce, et
que, pour lui assurer sans interruption, ni entraves la continuation
du commerce de sa manufacture , ses père et mère lui ont fait aban-
don, par avancement d'hoirie sur leur future succession, de la mai-
son et bâtiments nécessaires à la manutention de la manufacture
pour une somme de 3 0,0 00 livres.
Son père est mort par jugement; il demande si, en conformité
de la loi du 1 7 frimaire dernier qui assure aux associés commer-
çants dont les biens sont frappés de confiscation la contiiuiation
des établissements de commerce, la maison et dépendances qui
servent à l'exploitation de son commerce ne doivent pas lui être
abandonnées pour 3 0,0 00 livres.
Après examen et délibération, le Comité renvoie ladite pétition
au Comité des finances.
Le Comité arrête que la liste des membres dont l'exercice se
'■' La lettre du jiigo de paix à la
Coaimission des administrations civiles,
police et tribunaux est dans F'- 1GA6-
iG5o. Aucune manufacture ne pourra
s'établir, était-il dit dans la pétition,
aucun commerce ne pourra prospérer à
Bergues tant que subsistera la franchise
du port de Dunkerquc. cr Cette fran-
cLisc, ce privilège a été surpris dans
de."-- temps malheureux, en iG62,sousle
règne d\i ci-devant tyran dit Louis XIV
de dispendieuse (sic) mémoire et c'est
ce privilège qui avait arrêté tout le
ronuuerec des voisins de Dunkerque
par les versements frauduleux de toutes
sortes de marchandises étrangères et
prohibées que, malgré tous les soins de
la \igilance la plus sévère, on n'a
jamais |)u venir à bout d'empêcher ce
qui conlinue encore et qui empêche
loulf spécidnlioi) comiueniale que pour-
rait avoir cette comnume et le district
et fait un tort incalculable aux finances??.
Dans le même carton, — K'^ i6i6-
i05o, — ou trouve une adresse de
la municipalité de Graveliues (de ni-
vôse an II) demandant la suppression
de la franchise des ports; — une
adresse de la municipalité de Dun-
kerque protestant contre cette même
sup[)ression (pluviôse an in); — une
adresse (imprimée) du district de Calais
demandant le maintien de la loi du
1 1 nivôjo au m supprimant la fran-
chise; — une nouvelle adresse (de plu-
viôse an iii) de la commune de Grave-
lines demandant le maintien de ce
décret; — une protestation adressée
par les négociants, manufacturiers et
marchands de Sainl-Omer contre la
proposition faite par Poullier, déj)uté
du département du Nord, de rapporter
ce décret; — des observations de la
conunune de lîergucs sur l'inexécution
du décret du i i nivôse par la commune
de Dunkerquc.
[9 PLuv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 659
trouve fini sera adressée au Comité des décrets; les membres sor-
tants sont les représentants Garnicr (de la Meuse), Alard, Ribet
(de la Manche), ensemble, le représentant Cochon, absent par mis-
sion f^l
La séance a été levée.
Bidault, Garnier, Borel, Sauvk'-^, Giraud, Alard,
scellier.
SOIXANTE-CINQUIEME SEANCE.
1 1 PLUVIÔSE AN III.
Le 1 1 pluviôse de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 9 pluviôse dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire des rapports.
Des députés de la commune de Pont-Audemer exposent la pé-
nurie de subsistances, dans laquelle se trouve leur commune,
causée parce que les cultivateurs qui apportent leur blé au marché
ne le vendent pas là à un prix au-dessus de celui auquel il était
fixé par le maximum, tandis qu'ils le vendent chez eux à un prix
beaucoup au-dessus.
Cet objet n'étant pas de la compétence du Comité, les pétition-
naires ont été renvoyés au Comité de salut public.
Un membre fait un rapport de la pétition du citoyen Louis
Rougier, négociant à Marseille, tendant à obtenir la mainlevée du
séquestre mis par la municipalité de Chalon-sur-Saône sur trois
balles de coton qu'il avait achetées pour le compte du citoyen Ray,
de Troyes, et qu'il a adressées vers la fin de juillet 1798 (vieux
style) à Louis Royer, commissaire à Chalon-sur-Saône, pour être
expédiées audit Ray, à Troyes.
Après examen et délibération, le Comité, considérant que la loi
du 8 vendémiaire dernier exempte ào la déclaration prescrite par
t'^ Le scrutin du 18 pluviôse donna (dos Alpes-Maritimes); — suppléants :
le résultat suivant : Garnier [Antlioine] Aliîitte jeune; Faore (de la Seine-Infé-
(de la Meuse); Ribet (de la Manche); ricure); Rivery.
Alard (de la Haute-Garonne); Massa '-^' Député de la Manclie.
49.
060 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [ii pliv. an m]
les précédenles lois les marchandises qui sont en transit chez les
commissionnaires chargeurs, arrête :
A HT. 1". Le séquestre mis par la municipalité de Chalon-sur-
Saône sur trois halles de coton en laine marquées R, n" /i8, 60
et 63, expédiées au citoyen Ray, à Troyes, par l'entremise du ci-
toyen Royer, commissionnaire à Chalon, est levé.
Art. 2. L'agent national près la commune de Chalon est chargé
de faire exécuter le présent arrêté.
On met sur ie hureau le rapport de la Commission des approvi-
sionnements relatif à la réclamation du citoyen Chicheret.
Par un arrêté du 17 frimaire, le Comité a autorisé la Commis-
sion à faire payer au citoyen Chicheret le prix des vins mis chez
lui en réquisition pour les besoins de la République, au prix de
l'achat desdits vins légalement constaté par la représentation des
factures et en y ajoutant les frais de transport , de coulage et le
bénéfice accordé p;u" la loi.
Le défaut de rapport de ces factures ayant empêché l'exécution
de cet arrêté, le citoyen Chicheret s'est présenté de nouveau et a
observé au Comité qu'il lui était impossible d'exhiber d'autres
pièces que celles déjà présentées, parce qu'il a acheté directement
des vignerons qui, ordinairement, ne savent pas lire.
Le Comité a renvoyé, le 9 nivôse, cette nouvelle pétition à la
Commission, pour faire un rapport.
C'est ce rapport dont est fait lecture et à la suite duquel est un
projet d'arrêté que le Comité adopte pour être pris concurremment
avec le Comité de salut public, dans la forme suivante :
«Les Comités de commerce et de salut public réunis arrêtent :
Que la déclaration faite par le citoyen Chiclieret le lA brumaire
an ni devant le citoyen Perrot, notable de la commune de Charen-
ton et commis par la municipalité dudit lieu à l'effet de constater
la qualité des vins y énoncés, tiendra lieu de facture, et qu'en con-
séquence que conformément à l'arrêté du 1 7 frimaire le citoyen
Chicheret sera payé de la somme de cinq mille six cent sept livres
dix sols portée en ladite déclaration pour le montant de la fourni-
ture des vins par lui faite aux hospices militaires de l'Ecole de
Mars, ensemble de ses frais de transport, et d'un droit de com-
mission (11' 5 p. 100. ■)5
On mi't sur le bureau un rapport de la Commission des reve-
nus nationaux relatif à l'opposition faite par la municipaUté de
l\ord-liibr<', ci-devant Condé, à ce que la force armée marchât sur
la réquisition du lieutejiant d'ordre de la capitainerie de Lechelet
[il PLuv. ANiii] T)K COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 661
vers le lieu où dos controbandiers doivent passer, afin de résister à
leur attroupement et d'cinpéclier les fraudes qui se commettent
fréquemment sur la frontière du Nord.
La municipalité de Nord-Libre a motivé son opposition sur le
décret du 6 brumaire (?) qui, ajoute-t-elle, a déclaré lil)res toutes
les communications entre le territoire français et celui de la Bel-
gique; il résulte que plusieurs convois considérables sont entrés en
fraude.
Après examen et délibération, le Comité arrête qu'il sera écrit
à la municipalité de Nord-Libre que la loi du 6 brumaire ne con-
cerne que les passeports et non les marcbandises; que l'opposi-
tion qu'elle a faite est contraire à la disposition de l'article k du
titre XII de la loi du 6-2-2 août 1791 (vieux style) et notamment
à l'arrêté du représentant du peuple du 96 brumaire qui ordonne
que la prohibition des marchandises y désignées continuera d'avoir
réciproquement lieu entre la France et la Belgique; qu'elle doit
enfin déférer pour l'exécution des lois à toute réquisition légale-
ment faite.
Un membre fait lecture d'une lettre du Comité révolutionnaire
de Lille cjui expose que des Belges viennent en France échanger
leurs assignats contre de la vaisselle d'argent, qu'ils exportent en-
suite.
L'inspecteur des douanes à qui cette manœuvre a été dénoncée
a répondu qu'il avait déjà pris des mesures pour les réprimer,
mais que plusieurs communes (celles de Wattrelos et de Lannoy)
les avaient rendues infructueuses , en tolérant dans leur territoire
le séjour de plusieurs contrebandiers.
Le Comité révolutionnaire de Lille joint à sa lettre copie de la
réponse à lui faite par l'inspecteur des douanes de Lille.
Après examen et délibération , le Comité renvoie ladite lettre à
la Commission des revenus nationaux , avec demande si elle a con-
naissance des délits dont il est ici question , et dans ce cas quelles
mesures elle a prises pour les réprimer.
On fait lecture d'une pétition des citoyens Michalet et Leclerc
tendant à fin d'établissement, dans la ville de Lvon, d'une école de
dessin pour les fabriques d'or, d'argent et de soie.
Le Comité, considérant qu'un établissement de cette nature ne
peut manquer de l'intéresser, mais qu'il doit particulièrement fixer
l'attention de celui d'agriculture et des arts, arrête que ladite péti-
tion sera renvoyée audit Comité d'agriculture et des arts, avec invi-
tation de la prendre en considération et de favoriser par tous les
moyens possibles un établissement si nécessaire à la ville de Lyon
662 PROCES-VERBAUX DU COMITE [ii pluv. an m]
dans les circonstances, et qui intéresse tout à la fois le commerce
et les arts.
La séance a été levée.
Bidault, Ribet, Phvery, Sauvé, Borel, Alard, Giraud.
SOIXANTE-SIXIEME SEANCE.
1 h PLUVIÔSE an III,
Le 1 k pluviôse de l'an 3'' de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé, Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 1 pluviôse dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont envoyées
au\ Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait un rapport sur la demande des fabricants de
bas de Beldarieux [Bédarieux], district de Béziers, département
de l'Hérault, à l'effet d'obtenir sur les bas qu'ils se sont obligés
de fournir à la République une augmentation en sus du prix fixé
par la loi relative au Dunimum.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du k nivôse
qui supprime le ma.vimum.
On fait lecture de la pétition du citoyen Garost, de Marans,
propriétaire d'une métairie dans le district de Fontenay-le-
Peuple f^^, qu'il afl'erme en blé, froment; il réclame contre le refus
qu'il a essuyé de lu part de la municipalité de Velluire'-^ et de
l'administration du district, de lui laisser enlever son fermage,
sous le prétexte que la loi du a/i vendémiaire ne doit s'appliquer
qu'aux moissonneurs; il demande une décision à cet égard et ob-
serve qu'il n'a pas d'autre ressource pour faire subsister sa fa-
mille.
Le Comité renvoie ladite pétition à la Commission des adminis-
trations civiles, police et tribunaux, chargée de l'exécution des lois.
Un membre fait lecture du rapport de la Commission de com-
merce et approvisionnements sur la question de savoir si des ar-
bitres nommés par les Agents de' l'habillement pour inspecter
divers objets au magasin de Trainel, contradictoirement avec ceux
''J Nom révolutionnaire de l^ntenay-le-Comle : Vendée. — <^) Vendée.
[i^puiv. AN mj DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 663
nommés par les fournisseurs ([ui refusent de procédcir à l'arbitrage
comme n'étant munis de certilicats de civisme suivant que leur
semble exiger la loi du 6 germinal, sont en effet compris dans les
dispositions de cette loi ou si cette loi ne concerne que les arbitres
des tribunaux.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du 6 ger-
minal'^l
On met sur le bureau un rapport de la Commission du com-
merce et un projet d'arrêté à prendre par les (Comités de salut
public et de commerce sur la pétition du citoyen Fabriquette
[Fabreguette] , fabricant de draps à Lodève.
Comme ce rapport ne porte que sur une demande en indemnité
faite par le citoyen Fabri([uette pour draps fournis à la Répu-
blique, et qu'aucune loi n'autorise le Comité de commerce à pro-
noncer, même en concurrence avec le Comité de salut public, sur
des objets de cette nature,
Le Comité renvoie le rapport et pièces jointes au Comité de salut
public.
Un membre fait lecture de la pétition du citoyen Deudon, culti-
vateur à la commune de Lary [L'Hay] , district de Bourg-l'Egalité'-'.
Il réclame contre un arrêté du département qui prononce la
confiscation de sa récolte et le destitue de sa place de maire, parce
qu'il n'a pu répondre aux réquisitions qui lui ont été adressées,
ses granges et ses greniers se trouvant épuisés par les secours
multipliés qu'il a prodigués à sept communes voisines menacées
par la famine, et ne pouvant, faute de bras, recueillir sa moisson,
il joint à sa pétition les témoignages du plus pur civisme, de la
plus tendre humanité et du plus grand désintéressement.
Après délibération, le Comité renvoie la pétition et les pièces à
l'appui au Comité de législation.
Un membre fait lecture du rapport de la Commission de com-
merce et approvisionnements relatif aux plaintes portées contre
elle par les administrateurs du district de Versailles sur les sub-
sistances dont ils craignaient de manquer; elle entre dans un détail
de faits qui tendent à la justifier des inculpations faites par lesdits
administrateurs.
Après examen, le Comité ajourne sa délibération.
On met sur le bureau le compte décadaire pour la troisième dé-
cade de frimaire, rendu par le district de Lesparre, département
(') Décret portant que les fonctions d'arbitre ne peuvent être remplies que par
des citoyens munis d'un certificat de civisme. — (-^ L'Hay; Lary est une erreur du
secrétaire.
66/1 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i/. pluv. amiiJ
du Bec d'Ambès^^^, relatif, entre autres objets, au renouvellement
des semences, aux réquisitions de vins pour la marine.
Ce compte est renvoyé à la Commission des approvisionne-
ments.
Un membre fait lecture de la pétition des fabricants de draps de
la commune de Carcassonnc relative aujnaxmmm.
La loi du k nivôse rendant cette pétition sans objet, le Comité
déclare n'y avoir lieu à délibérer.
On fait lecture de la pétition du citoyen Andry, marchand tapis-
sier à Paris, relative à une fourniture de six mille havresacs par lui
faite à la République, et à la nomination d'un autre rapporteur au
lieu et place du représentant Guyomar, absent par congé.
Le Comité renvoie ladite pétition au Comité de salut public.
Un membre met sur le bureau la pétition du citoyen Lavaud
qui expose avoir fourni pour la réquisition deux juments, les seules
qu'il eût; il réclame contre l'estimation portée pour l'une de ces
juments à /i8o livres, et l'autre à 3oo livres et se fonde sur ce que
le maximum des chevaux de cavalerie est fixé à looo livres; il
demande, en conséquence, un supplément de 920 livres que la loi
l'autorise à solliciter.
Après examen, le Comité renvoie ladite pétition au Comité de
salut public.
On met sur le bureau un rapport de l'Agence des subsistances
mihtaires, envoyé par la Commission de commerce et approvision-
nements, relatif aux plaintes de l'administration du district de Ver-
vins à l'occasion de la mauvaise qualité du pain qui se fabriquait
dans les magasins de cette place.
Le Comité renvoie ledit rapport au Comité de salut public.
Un membre fait lecture de la lettre du représentant Ludot, datée
du Havre le 8 pluviôse, par lui écrite au Comité de salut public
relative aux opérations dont il est chargé.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Bousser, de la com-
mune de Carouge, département du Mont-Blanc.
Il expose que, suivant un acquit-à-caution délivré le 6 frimaire
par les préposés des douanes de sa commune, il fit conduire à
Paris plusieurs montres d'or et d'argent, ainsi que d'autres objets
de mercerie et vieilles bardes, le tout estimé 2,5oo hvres.
Le j)élilioiinaire a oublié de faire viser cet acquit-à-caution dans
If délai de dix jours par le bureau des douanes de Morct [Alorez]'-'
et s'est borné à faire constater son déchargement à Paris par le
C Gironde. — (') Morez-dii-Jura : Jura.
[i6 pijv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 665
commissaire aux accaparements de ia section des Gravilliers; il
adressa ensuite à la douane de Carouge son acquit-à-caution revêtu
de la déclaration du commissaire de la section des Gravilliers, afin
que les préposés de ce bureau le déchargent des peines portées
par les dispositions de la loi du fj-aa août 1791, mais ceux-ci s'y
sont refusés vu le défaut de formalité.
Le citoyen Bousser, qui prétend avoir agi loyalement et avec
lionne foi, réclame contre le refus qu'il éprouve de la part du
bureau de douane de Carouge.
Après examen, le Comité renvoie ladite pétition et les pièces à
la Commission des revenus nationaux, section des douanes, attendu
qu'elle est suffisamment autorisée à terminer des contestations de
cette nature.
Un membre fait lecture d'une lettre des négociants de Marseille
faisant le commerce en Egypte, du 29 brumaire an m, et d'un
mémoire joint à la lettre relatif aux vexations et violences exercées,
contre les Français établis en Egypte, par les gouverneurs du pays.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité de salut public et à
la Commission des relations extérieures en lui envoyant copie du
mémoire.
Un membre fait lecture du rapport de la Commission des revenus
nationaux relatif à la plantation des poteaux dans les districts de
Sedan et de Libreville'*', département des Ardennes.
Le règlement général sur les douanes du mois d'août 1791, en
établissant une police dans les deux lieues de l'étranger, a ordonné,
art. /i9 et /i 3 du titre XIII, que l'étendue des deux lieues serait
fixée par les directoires des départements, et qu'il serait placé sur
la ligne des poteaux à la distance de deux cents toises les uns des
autres.
L'exécution de ces dispositions ayant éprouvé beaucoup d'ob-
stacles, elle n'a eu lieu dans aucun département, mais le directoire
du département des Ardennes a pris, le 3 de ce mois, un arrêté
portant que les poteaux seraient plantés dans les districts de Sedan
et Libreville, et que les administrateurs de ces deux districts feraient
procéder à l'adjudication des ouvrages.
Ceux du district de Libreville viennent d'adresser à la Commis-
sion des revenus nationaux l'arrêté en observant que la conquête
de la Belgique pouvant (Jéterminer un nouveau reculement de bar-
rières, la dépense serait en pure perte; ils pensent qu'il conviendra
de suspendre l'opération.
'■' Nom révolutionnaire do Gliarlevillo.
666 PROCÈS-VERBAUK DU COMITÉ [li pluv. an iiij
Leurs observations paraissent fondées; le département des
Ardennes tient à la Belgique, pays de Liège et Luxembourg, pays
conquis ou occupé par l'armée française, et les travaux, qui
seraient assez dispendieux, auraient peu d'utilité, puisqu'il n'est
pas certain que la démarcation actuelle subsiste.
La Commission des revenus nationaux soumet ces réflexions au
Comité, pour juger s'il n'y a pas lieu de suspendre dans le départe-
ment des Ardennes les travaux pour la plantation des poteaux sur
la ligne des deux lieues de l'étranger.
Après examen, le Comité ajourne sa délibération.
La séance a été levée.
BoiiEL, RiBET, GnuuD, Garnier, Alard.
SOIXANTE-SEPTIEME SEANCE.
1 7 PLUVIÔSE AN ni.
Le 1 7 pluviôse de l'an m de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Cirnud, président; Rorel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 d dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes, et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre donne lecture d'une lettre de la Commission des
revenus nationaux qui envoie une lettre du représentant du peuple
Espert, en mission dans les départements des Bouches-du-Rhône
et du Loir [Var], qui affrancbit de droit les builes, etc., et im-
pose les savons à un droit de . . .
Le Comité arrête que le citoyen Giraud est chargé de le com-
muniquer au Comité de salut public.
Il soumet à la décision du Comité plusieurs questions relatives à
des vins achetés et payés dans le cours de la loi sur le maximum.
Après délibération, le Comité renvoie les pétitionnaires à se
pourvoir par-devant les tribunaux pour faire l'application de la
loi.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Struich,
cultivateur de Lullcrbach, district d'Allkirch, département du
Haut-Rhin , relative à une revision de comptes, et à une indemnité
[i7 l'uiv. vNiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 6G7
qu'il réclame sur les fournitures de grains par lui faites à la Répu-
blique.
Après examen , le Comité renvoie la pétition au Comité des
finances.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Poignant, maire
de Champignolles, district de Poligny, département du Jura, rela-
tive à une vente de plusieurs milliers de fer dont la livraison entière
devait se faire le •>.() frimaire, mais que i'aclieteur n'a pu enlever
avant la loi qui supprime le maximum.
11 demande l'interprétation de la loi du /i nivôse, art. 2.
Le Comité renvoie le pétitionnaire à se pourvoir par-devant les
les tribunaux.
On fait le rapport de la pétition des vignerons de la commune
d'Albat''^ qui demandent que leurs vins qui ont été mis en réqui-
sition, et non enlevés, leur soient payés ce qu'ils valent.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur les lois des h et
2/1 nivôse qui décident la question.
On fait lecture d'une pétition de la veuve Renard qui demande
qu'on lui accorde une lettre pour avoir deux balles de coton dont
elle a besoin pour soutenir son commerce.
Le Comité renvoie la pétitionnaire à se pourvoir à la vente pu-
blique.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Lefèvre, négociant
à Paris.
11 expose qu'il a vendu à plusieurs marchands épiciers différentes
parties de café payables au prix du maximum; ces cafés n'ont pu
être livrés à l'époque convenue, par le défaut de voitures; les ache-
teurs ont obtenu contre lui un jugement qui les autorise à acheter
des cafés à ses risques, et lui, tenu de payer l'excédent du prix du
maximum.
Plusieurs des acheteurs ont résilié le marché d'après la loi
du h nivôse, un seul a persisté, et a acheté des cafés pour
80,000 livres, en sorte que l'excédent du prix du maximum serait
de 60,000 livres.
Il demande que le Comité veuille bien donner sa décision sur
cette affaire.
Le Comité renvoie le pétitionnaire par-devant le tribunal de
commerce.
On fait lecture de la pétition du citoyen Meschinet, fabricant de
'" li n'y a pas de commune dont le C'est vraisemblablement — les péli-
nom s'orthographie de cette manière; tions émanant de vignerons — - de la
s'agit-il d'Albas (Aude) ou d'Albas ( Lot) ? première qu'il est question.
668 PROCES-VERBAUX DU COMITE [17 pliv. an mj
tabac à la Rochelle, qui demande qu'il lui soit livré sept boucauts'^^
de tabac en feuilles, appartenant à la République.
Le Comité renvoie le pétitionnaire à se pourvoir de cette denrée
lors de la vente publique.
Un membre met sur le bureau une lettre du quartier-maître du
5" bataillon de Paris par laquelle il demande à qui doivent être
remis des effets d'émigrés ou de brigands de la Vendée qui auraient
été trouvés par des soldats.
Le Comité renvoie ladite lettre au Comité des finances.
On met sur le bureau la pétition des citoyens Assegoud et Dou-
blet, marchands à Bernay''^', qui demandent une indemnité sur la
fourniture par eux faite de deux mille six cents pièces de froc''^'
pour les troupes de la République.
Après examen, le Comité renvoie ladite pétition au Comité de
salut public.
Un membre fait lecture de la pétition des intéressés à une manu-
facture d'acides et de sels minéraux connue dans la commune
de la Guillotière*^' sous le nom de Vincent et Janvier, dont le
premier est tombé sous le glaive de la loi.
Ils ont fondé de procuration un particulier pour remplir en leur
nom auprès de l'administration les conditions exigées par la loi
du 1 7 frimaire. Ce particulier ne s'est pas présenté avant le 1 h ni-
vôse, terme fatal.
Cependant, attendu l'intérêt dont est cette manufacture, et les
circonslances du siège de Lyon qui ont éloigné beaucoup d'int('-
ressés, l'administration a cru pouvoir recevoir la déclaration du
fondé de pouvoirs, mais a cru en même temps qu'elle devait
attendre la décision du Comité avant de procéder à la levée des
scellés.
Les représentants du peuple Tellier et Richard, sur les lieux,
ont pris un arrêté favorable aux pétitionnaires.
7\près examen et délibération , le Comité renvoie ladite pétition
au Comité des finances.
On met sur le bureau un projet d'établissement présenté par le
citoyen Devoyo, qu'il assure devoir remettre le prix de la viande
à 1 o sols.
(') Boucaul : futaille, en bois iéf[cr, crd'une demi-auno do lai|fe et af) do
dcstinôo à contonir {;énéralomont des lon{r, suivant les statuts^; se fal)riquait
marchandises sèches, telles que tabac, surtout à Lisieux, à Bernay et à Fcr-
(firofle, muscade, cacao, etc. vaques. Sur la manufacture do Bi'ruay
'" Cure. cf. F'^ 1 865 et F''^ 1 i 1 /i-i A 1 5.
<•■'> ÉtolTe grossière do laine crois»;o, ('•) Rhône.
[i7 PMJv. AN m] DE COMMERCE ET APPROMSIONNEMENTS. 6G9
Le Comité ajourne sa délibération sur cet objet.
Un membre donne lecture du rapport de la Commission des
revenus nationaux sur une pétition des administrateurs du district
de Cbarlcville, appuyée des représentants du peuple, députés du
département des Ardennes, tendant à fin d'obtenir la permission
de tirer du pays conquis quarante milliers de quintaux de grains et
riz, à la cbarge de donner en échange des ouvrages de verrerie,
ardoises, etc.; à la suite de ce rapport est un projet d'arrêté que la
Commission soumet au Comité.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé
sur la loi du i 2 pluviôse qui désigne les objets dont la sortie est
prohibée.
Un membre donne lecture du rapport de la Commission des
revenus nationaux, section des douanes, relatif à la pétition du
citoyen Dilly, tendant à l'effet d'obtenir mainlevée d'une saisie
faite à son préjudice, d'une quantité de peaux de chèvre corroyées
et maroquins qu'il envoyait de Calais à son épouse à Dunkerque,
faute de s'être muni d'un ac(|uit-à-caution, ou le montant des
objets vendus.
Sur l'observation faite par la Commission, que les dispositions
modificatives de la loi du k nivôse iif année ne paraissent point
apphcabies au pétitionnaire et que, d'un autre côté, la loi du
a 3 brumaire ne peut lui être favorable puisque les objets réclamés
ont été vendus et que la répartition du produit en a été faite ,
Le Comité passe à l'ordre du jour sur les demandes du citoyen
La séance a été levée.
GiiîAUD, Gaunikr, Bidault, Alard, Ribet, Sauvé, Rivery.
SOIXANTE-HUITIEME SEANCE.
19 PLUVIÔSE AN III.
Le 19 pluviôse de l'an m de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 y pluviôse dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
670 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 pliv. an nij
Un membre donne lecture de trois lettres du représentant du
peuple Pomme, envoyé dans les ports de la République.
Un membre du Comité des secours est admis pour communi-
quer les vues du Comité des secours et afin de se concerter avec le
Comité de commerce, conformément au décret du 5 pluviôse, con-
cernant les sommes à accorder aux colons des îles du Vent.
Le Comité approuve le projet rommunif|ué parle Comité des secours.
Un membre fait lecture du rapport de la Commission de com-
merce et approvisionnements, relatif à la pétition des citoyens
Meynier et Borneque, fabricants de fer dans la commune de Mas-
sevaux, district de Belfort, département du Haut-Rhin.
Ces fabricants observent que, leurs usines ayant été mises en
réquisition pour le service des armées de la République, ils ont
redoublé de zèle et d'activité pour fournir les fers forgés et les fers-
blancs qui leur étaient demandés.
Mais que leurs efl'orts entraîneraient leur ruine si l'on ne pre-
nait en considération leurs justes réclamations sur l'augmentation
qu'ont subie les produits de leur fabrique par la cherté excessive
des matières premières , d'où il résulte que la taxe fixée à leur fer-
blanc n'est plus en proportion avec les dépenses de la fabrication.
Ils demandent une augmentation relative du maximum de ces
objets, calculée sur le montant de leurs déboursés reconnus, qui
leur soit allouée pour les livraisons qu'il sont déjà faites et qui serve
de règle à l'avenir ou que la Commission de commerce soit auto-
risée à leur fournir toutes les matières premières nécessaires à leur
fabrication.
Après examen et délibération.
Le Comité, vu la pétition des citoyens Meynier et Borneque, de
Massevaux, district de Belfort, les pièces y jointes et le rapport
de la Commission des approvisionnements.
Considérant que le maximum du prix des fers-blancs de la
fabrique de Massevaux a été fixé beaucoup au-dessous de sa juste
valeur, arrête :
Art. l'^'. Les propriétaires des usines de Massevaux demeurent
auLorisés à réclamer le payement de chaque baril fleur, composé
de trois cents feuilles de fer-blanc, fourni pour le compte de la
République, sur le pied de trois cent onze livres quinze sols, et les
autres qualités de fer-blanc, provenant des mêmes usines, propor-
tionnellement à ceux connus sous le nom de fleur.
AnT. 2. La Commission des approvisionnements est chargée de
l'exécution du présent arrêté.
[i9 PLDv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 671
Lequel sera communiqué au Comité de salut public ''l
On fait lecture d'une adresse de la Société populaire de Mont-
didier'-^ qui se plaint de la cherté des denrées, et de la cupidité du
cultivateur qui, au lieu d'approvisionner les marchés, vend son
grain, la nuit, un prix exor])itant.
Le Comité ajourne sa délibération sur cet objet.
Un membre donne lecture d'une p('lition des membres du con-
seil général de la commune de Menton, y joint un arrêté du repré-
sentant du peuple du 18 frimaire, à l'eft'et d'obtenir que la com-
mune de Menton '-^^ fnt autorisée à échanger an dehors ses fruits,
citrons, contre des marchandises de première nécessité.
Après examen, le Comité renvoie les pétitionnaires à l'exécution
de la loi du 1 8 pluviôse.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Dubet, notaire
public, et fabricant en filature à toile de coton à La Clayette,
district de Marcigny, département de Saône-et-Loire, tendant à
ce qu'il lui soit permis de mettre en réquisition pour alhnenter sa
fabrique cent quintaux de coton en bourre sur les magasins de
Lyon, Marseille.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite pétition, motivé
sur la loi du 1 2 frimaire et des 9 , 1 9 et 1 3 nivôse.
Un membre fait lecture de la pétition du conseil général de la
commune de Rouen contenant quelques observations sur les dispo-
sitions de la loi du 1 c) brumaire dernier relativement au payement
des grains provenant des réquisitions arriérées.
Le Comité ajourne sa délibération sur ladite pétition.
Un membre donne lecture d'une lettre des préposés du bureau
principal des douanes de Dieppe ; ils prétendent avoir rempli léga-
lement leur devoir en plombant les barils de harengs salés sur les-
quels le citoyen Niel établit une réclamation, la loi du 6 novembre
1792 qui prohibait le plombage de barils de harengs ne pouvait,
disent-ils, avoir d'effet, puisque, dans ce moment, il est prohibé
parla loi du acj septembre 1793.
Ces préposés exposent qu'il serait injuste de les obliger à resti-
tuer le prix des plombs qu'ils ont perçus, et demandent, dans le
cas où leur conduite ne serait pas approuvée, d'être jugés d'après
la loi qui les a fait agir.
Le Comité renvoie cet objet à un prochain examen.
On fait lecture de la pétition du citoyen Claude Herlin qui ré-
(" Sur l'état de l'industrie à Massevaux à la fm du wm'^ siècle, cf. F'^ i3o6. —
'^) Somme. — '•') Alpes-Maritimes.
07^ PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 pluv. an m]
clame une indemnité sur les fournitures de huit cents toises de bois
en bûches qu'il s'était engagé de faire le 7 mars 17 84 avec les
agents du Roi sarcle pour le service des salines de Moutiers, au-
jourd'hui Mont- Salins, et une autre indemnité pour six cents toises
en huches qu'il s'était chargé aux mêmes conditions de fournir aux
sahnes de Conflans^".
Le Comité renvoie ladite pétition au représentant Rivery, pour
faire un rapport.
Un membre donne lecture des observations faites par le citoyen
Frat, négociant àNimes, sur le décret qui repermet l'exportation
d'une valeur égale en objets de première nécessité.
Le Comité renvoie lesdites observations au représentant Giraud ,
pour en faire le rapport.
On met sur le bureau une pétition de plusieurs citoyens de la
commune de Mortrée '-^ dans laquelle ils exposent qu'ils sont dans
la plus grande misère et qu'ils ont à peine trois livres de mauvais
pain par décade.
Le Comité ajourne sa délibération sur cet objet. Un membre
donne lecture d'une pétition du citoyen Suchet Sainte-Foix, de-
meurant marché de Boulainvilliers, section de la Fontaine Gre-
nelle.
Il demande que le Comité veuille bien lui faire accorder une
place dans l'Administration des douanes nationales à Marseille ou
dans celle de la navigation intérieure de la République dans le dé-
partement de l'Ardèche; le pétitionnaire se dit muni de titres de
civisme et de probité et d'autres encore qui intéressent l'humanité
en sa faveur.
Le Comité renvoie ladite pétition à la Commission des revenus
nationaux, pour y statuer ainsi qu'elle jugera à propos.
La séance a été levée.
GiRAUD, Garnier, Bidault, Sauvk, Ribet, Alard, Rivery.
SOIXANTE-NEUVIEIME SEANCE.
2 1 PLUVIÔSE AN m.
L<' 'A I pluviôse de l'an m'' de la Républiipin française une et in-
divisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
('' Moulicr ol (lonllans : Savoie. — '-) Orne.
[91 PLov. AMu] DE COMMERCE ET APlTiOVISIONNEMENTS. 673
La séanc<! s'ouvre par la lecture du procès-verbal du i () nivôse
dont la rédaction est adoptée.
On ftiit lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres , pour en faire le rapport.
Un membre fait un rapport de la pétition des citoyens Bayle
frères, marchands à Lyon.
Ils expédièrent en juin 1793 (v. st.) à divers particuliers de la
ci-devant Lorraine cinq pièces d'esprit-de-vin, six pièces d'eau-de-
vie et quatorze caisses de savon.
Ces marchandises furent déposées chez le citoyen Royer, com-
missionnaire à Chalon; là elles furent séquestrées sous prétexte
d'accaparement dont Royer fut accusé et depuis acquitté.
Ils se pourvurent à la municipalité de Chalon pour obtenir la
mainlevée du séquestre, et après bien du temps, ils ont été renvoyés
à se pourvoir vers qui de droit.
Ils demandent la mainlevée du séquestre mis sur leurs mar-
chandises et que remise leur en soit faite.
Après examen et délibération, le Comité,
Vu la pétition des citoyens Bayle frères, marchands épiciers à
Lyon, l'extrait en forme de leurs livres de commerce;
Considérant que la loi du 8 vendémiaire dernier exempte de la
déclaration prescrite par les lois antécédentes les marchandises qui
sont en transit chez les commissionnaires, arrête :
Art. l"^ Le séquestre mis par la municipalité de Chalon sur
cinq pièces d'esprit-de-vin, six pièces d'eau-de-vie et quatorze
caisses de savon, déposées chez le citoyen Royer, commissionnaire
audit Chalon, elqui lui avaient été adressées par les citoyens Bayle
frères, de Lyon, pour par lui être réexpédiées à Metz, Bar-sur-
Ornain et autres lieux , est levé.
Art. 2. L'agent national près la commune de Chalon est chargé
de faire exécuter le présent arrêté.
Un membre observe que beaucoup de marchandises qui avaient
été expédiées par les habitants des communes en rébellion ont été
séquestrées parla municipalité de Chalon-sur-Saône et autres, et
que, malgré les lois qui ordonnent que ces sortes de séquestres soient
levés, plusieurs sont encore sous le séquestre; il fait sentir la néces-
sité de livrer ces marchandises à la circulation, et propose un ar-
rêté qui est adopté comme suit :
Vu les nombreuses pétitions qui sont adressées au Comité par
plusieurs négociants qui, de divers points de la République, ont
IV. /i3
674 PROCES-VERBAUX DU COMITE [-21 pluv. an m]
expédié, dans les mois de mai, juin et juillet 1793 (v. st.), des
marchandises au citoyen Royer, commissionnaire à Chalon-sur-
Saône pour par lui être réexpédiées aux lieux de leur destination,
et qui, ayant séjourné dans ses magasins sans qu'il en ait fait la
déclaration, ce qui a donné lieu à la municipalité de Chalon-sur-
Saône de les séquestrer;
Le Comité, considérant que la loi du 8 vendémiaire exempte de
la déclaration prescrite par les lois antécédentes les marchandises
en transit et comme telles déposées chez des commissionnaires;
Considérant en outre combien il importe de livrer, sans délai, à
la circulation et aux propriétaires des marchandises stagnantes,
arrête :
Art. 1". Les séquestres mis sur les différentes parties de mar-
chandises déposées en transit, chez les commissionnaires à Chalon-
sur-Saône, sont levés.
Art. "2. Les marchandises qui avaient été mises sous le sé-
questre seront livrées aux propriétaires qui les réclament.
Art. 3. Los agents nationaux près les districts seront chargés
de faire exécuter le présent arrêté qui sera imprimé et affiché.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête qu'il sera fait
un état général de toutes les marchandises et denrées provenant des
prises, et ces états seront faits sur ceux qui sont adressés au Comité
par les représentants délégués dans les ports, distingués par chaque
bâtiment et chaque port; il sera laissé une colonne destinée à re-
cevoir l'emploi qu'on aura fait de ces marchandises.
Un membre donne lecture de la pétition des citoyens Georges
Frédéric et Jean Falat, tanneurs à Marseille [Montbéliard '''^]. Ils
réclament l'exécution des arrêtés de la Commission de commerce' et
des représentants du peuple Rougcmont et Sevestre tendant à leur
accorder des cuirs verts à prendre sur les abats des armées pour
remplacer ceux qui se trouvaient dans leurs fosses, et (jui ont été
enlevés au prix du maximum.
Ils observent que l'inexécution de ces arrêtés fait éprouver au
district de Montbéliard une pénurie de cuirs qui ne permet pas de
livrer la fourniture de souliers dont il est chargé pour les défenseurs
de la patrie.
Us demandent que ces cuirs leur soient livrés et au prix qui
existait lors de ladite réquisition.
Après délibération, le Comité renvoie ladite pétition à la Com-
mission di's approvisionnements.
On donne lecture de la pétition des olliciers municipaux de la
[9 1 i-Lov. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 075
commune doVanvcsqiii demandent qu'on leur accorde deux meules
pour l'usage de leur commune à la charge d'en payer le montant.
Le Comité, attendu la liberté du commerce, passe à l'ordre du
jour sur ladite pétition.
On met sur le bureau la lettre des administrateurs du directoire
du district de Caen, par laquelle ils soumettent au Comité plusieurs
questions à résoudre relativement au décret du h nivôse, quant aux
subsistances.
Après examen et délibération, le Comité renvoie la lettre au Co-
mité de salut public.
Un meml)re donne lecture de la pétition de la veuve Corriard,
demeurant à Chosne, département du iMont-Blaiic, par laquelle
elle demande qu'il lui soit permis d'exporter du café, de la graine
.de luzerne et des amandes, à la charge d'importer pour la même
valeur sucre, alun et cuirs secs pour alimenter sa fabrique.
Le Comité passe à Tordre du jour, motivé sur ce que la loi du
19 pluviôse ne permet pas l'exportation des cafés, amandes et
graines de luzerne''*.
Un membre donne lecture d'une lettre de l'agent national du
district de Calais-sur-Anille, déparlement de la Sarlhe.
Il expose qu'ayant adjugé au rabais la fourniture de mille cinq
cents chemises qui devaient être livrées avant le h nivôse, époque
de la loi qui abroge le maximum, l'adjudicataire offre de les livrer
à condition qu'elles lui seront payées au prix que la liberté du
commerce décrétée le a/i nivôse lui adonnée, et, en conséquence,
il demande au Comité quel parti il doit prendre, si c'est au taux
de l'adjudication qu'il doit forcer l'adjudicataire à la livraison des
chemises, ou au taux de l'augmentation que les toiles ont éprouvée
depuis ladite loi du 2/1 nivôse.
Après délibération, le Comité renvoie le pétitionnaire à se pour-
voir par-devant les tribunaux.
On fait lecture d'une lettre du citoyen Delcher représentant du
peuple près de l'armée des Pyrénées-Occidentales, par laquelle il
dénonce la négligence que met la Commission de commerce et ap-
provisionnements dans l'envoi des effets d'habillement et d'équipe-
ment, dont celte armée a le plus pressant besoin.
Le Comité arrête que copie de la lettre sera envoyée au Comité
"^ Le décret du 12 pluviôse an m prohibait la sortie, en particulier, des
était relatif aux marchandises qui de- grains, farines, sucre, café, besliau>i,
vaient jouir d'une modération de droits armes, bois, charbons, chanvre, lin,
d'entrée et à celles dont la sortie devait laine, coton, soie, peaux et cuirs secs,
être encore provisoirement défendue. Il en poils et en vert, fer, acier, cuivre , etc.
43.
676 PROCES-VERBAUX DU COMITE [21 pllv. an nij
de salut public et à la Commission des approvisionnements, qui
rendra compte des motifs qui ont donné lieu aux plaintes portées
par le représentant Delcher.
Un membre donne lecture de la lettre du citoyen Jacques, an-
cien receveur des gabelles à f]galité-sur-Marne , département de
l'Aisne (1).
Il expose que le 2 1 prairial dernier, le citoyen Foulard, agent
de la Commission des subsistances, le remercia de ses services. Le
citoyen Jacques lui présenta un mémoire contenant le montant de
ce qu'il avait déboursé pendant ses fréquentes [missions] pour le
payement des ouvriers; le citoyen Foulard refusa de lui en tenir
compte; pressé par le Directoire de régler ses comptes, il persista
dans son refus; le citoyen Jacques s'en plaignit à la Commission,
qui ne lui lit aucune réponse; il demande justice au Comité.
Après examen, le Comité renvoie ladite pétition à la Commission
des approvisionnements, pour rendre compte de cet objet.
Un membre donne lecture d'une lettre du représentant Pomme,
dans les ports de Honileur et Clierbourg, datée de Nantes le
1 5 pluviôse, qui fait passer au Comité l'état de toutes les marchan-
dises existant dans les magasins de la République au port de
Nantes, ensemble l'état de celles qui doivent arriver incessamment
dans cette ville, et annonce qu'il en a envoyé le double au Comité
de salut public.
La séance a été levée.
BOREL, BiDADLT, GiRAUD, L. RiVERY, GaRNIER , AlARD.
SOIXANTE-DIXIEME SEANCE.
94 PLUVIÔSE AN ni.
Le 9A pluviôse de l'an m'' de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Borel, secrétaire.
La séance s'ouvre parla lecture du procès-verbal du q 1 pluviôse,
dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions et les pétitions distribuées aux membres, pour en
faim le rapport.
Le Comité a procédé par scrulin à la nomination d'un président;
"' Nom révolutionnaire de Clii'ileaii-Tliierrv.
[9 4 PLuv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. G77
le dépouillement des billets a donné pourprésident le représentant
Borel et pour secrétaire le représentant Bidault.
Un membre donne lecture du décret de la Convention nationale
du 17 pluviôse portant qu'il sera nommé un membre dans chaque
Comité pour recomposer la Commission chargée de proposer un
nouveau mode de gouvernement et d'organiser des Commissions
executives.
Le Comité, en exécution de ce décret, nomme le représentant
du peuple Lindet pour faire partie de cette Commission.
On met sur le bureau le décret de la Convention du 1 4 pluviôse
qui prohibe l'exportation des graines de luzerne, trèfle, sainfoin,
vesces et févcroles et renvoie pour la rédaction au Comité de com-
merce.
Le Comité charge le citoyen Giraud de présenter la rédaction
du décret.
Un membre fait le rapport de la réclamation du citoyen Mamus
Potak, négociant à Paris.
Il expose que le 28 juillet 1793 il expédia deBeaucaire à Lyon,
pour de là être renvoyées à son adresse à Paris, trois caisses de
cannes de jonc qu'il n'avait pu vendre à la foire ; que ces caisses
furent arrêtées à V^ienne, en vertu de la loi du 12 juillet 1798, et
mises en vente, sous le prétexte qu'elles n'avaient pas été réclamées
dans le délai prescrit.
Le citoyen Potak observe que la loi du 1 2 juillet ne fut publiée
à Beaucaire que le 9 août suivant, c'est-à-dire onze jours après l'ex-
pédition, comme l'atteste le certificat de la municipalité de Beau-
caire.
Il s'est présenté au district de Vienne, qui, sous prétexte de la
dénomination de Lyon au lieu de Commune- Affranchie, déclara qu'il
n'y avait pas lieu à délibérer, mais l'exposant soutient que le véri-
table motif du refus de cette Administration était que ces marchan-
dises avaient été vendues.
Le pétitionnaire demande, non seulement le payement de ses
marchandises, mais il observe qu'au lieu de 10,000 livres, mon-
tant de la vente, ses caisses devaient être évaluées à 3 0,000 livres,
sans y comprendre le bénéfice.
Après examen et délibération, le Comité passe à l'ordre du jour,
motivé sur la loi du 5 nivôse ''J.
On met sur le bureau la pétition des administrateurs du dépar-
tement de la Meurthe.
''^ Décret sur les marchandises destinées pour Lyon à restituer aux propriétaires
678 PROCES-VERBAUX DU COMITE [^h v\m. an iiij
Ils exposent que ce département, et la commune de Nancy,
surtout, éprouvent des besoins pressants.
Ils observent qu'en vertu d'un arrêté du représentant du peuple
Micliaud du 22 vendémiaire, ils avaient arrêté qu'il serait pris
dans les magasins militaires du district de Pont-à-Mousson , pour la
commune de Nancy, quatre mille quintaux de grains qui y seraient
versés pris sur ceux qui devaient venir de l'intérieur, mais ils ob-
servent que les dispositions des lois des k et 10 nivôse dernier''^
détruisent l'espoir de ces reversements.
Ils demandent que le district de Pont-à-Mousson soit déchargé
de ladite réquisition de quatre mille quintaux et que la commune
de Nancy soit dispensée par la môme raison de remplacer les em-
prunts cpi'elle a faits précédemment dans les magasins militaires de
son arrondissement, mais qu'elle soit tenue seulement d'en payer
la valeur.
Après examen et délibération, le Comité renvoie ladite pétition
au Comité de salut public.
Un membre donne lecture de la dénonciation faite par le citoyen
Lamy des abus et déprédations énormes qui se commettent dans
les magasins miUtaires deMortagne, de concert avec les fournis-
seurs et certains administrateurs.
Il observe qu'avant la suppression du maximum, les fournisseurs,
que la loi défendait de payer à un prix plus élevé, savaient en élu-
der les dispositions, en vendant pour draps de la première qualité
ceux de qualité inférieure, les draps de Vire pour draps de Sedan
et de Louviers; ces hommes obérés, ajoute-t-il, étalent aujourd'hui
un luxe insolent. Il pense que les scellés mis sans bruit sur les re-
gistres et effets du magasin de Mortagne dévoileraient d(i grandes
friponneries et seraient une leçon utile pour bien des administrateurs.
Le Comité renvoie la dénonciation à la Commission des appro-
visionnements.
On mot sur le bureau les observations du citoyen Gillet, membre
du Comité de bienfaisance de la section du Conlrat-Social''^^ relati-
vement aux alarmes qui se sont répandues dans Paris par la
crainte de manquer de pain; il observe que, quelques abus qui
puissent s'ensuivre, il est dangereux de diminuer la portion ordi-
naire de farine qu'on distribue aux boulangers parce (pie la mal-
veillance» en prohte pour agiter le peuple.
'') Lcclt-crol du A iiivôso était relatif à jtrovisionncments des coinmerçaanls nia-
la suppression du maximum; tém du nuracluriers,culti\ateurs etc., se feraient
i3, relatif aux linanccs cl au crédit par la voie du commerce libre (art. h).
public, spéciliait que désormais les ap- (-) Ancienue section des Postes.
[3 A PLuv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 679
Il pense qu'il faudrait un modo grnoral ot uniforme pour toutes
les sections de Paris relativement aux arrêtés à prendre en ce qui
concerne la distribution des cartes et des subsistances.
Après délibération, le Comité renvoie lesdites observations au
Comité de sahit public.
Un membre fait lecture d'une lettre de l'agent national du dis-
trict d'Avranches qui fait part que, d'après un arrêté de l'Adminis-
tration du district tendant à faire approvisionner les marchés par
réquisition, quelques cultivateurs qui n'avaient pas voulu s'y sou-
mettre furent assignés devant le tribunal pour [entendre | prononcer
la confiscation de leurs grains, mais le tribunal ayant pensé que
celle conliscation no pouvait élre appliquée qu'aux réquisitions pour
l'approvisionnement des magasins publics, l'Administration a cru
devoir en référer au Comité.
Après examen et délibération, le Comité renvoie ladite lettre au
Comité de salut public.
On mot sur le bureau une adresse de la Société populaire de
Perpignan qui expose que, si on continue à tuer une aussi grande
quantité de veaux, brebis et agneaux, on se trouvera l'année pro-
chaine dans une disette absolue de bœufs et de moulons.
Le Comité renvoie ladite adresse au Comité d'agriculture.
Un membre donne lecture d'une pétition de la commune de
Carcassonne, au nom des fabricants do ladite commune, tendant à
obtenir de l'Agence, [de l'habillement] des matières premières né-
cessaires pour la fabrication des draps.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du k ni-
vôse.
On met sur le bureau la pétition de la citoyenne Chartier qui de-
mande contre son fermier l'exécution de son bail, attendu qu'il se
refuse, sous prétexte de réquisitions, à lui livrer les grains portés
audit bail.
Le Comité renvoie la pétitionnaire à se pourvoir devant les tri-
bunaux.
Un membre fait lecture de la pétition des commerçants de la
commune de Blois qui soumettent au Comité la question de savoir
si la dégustation et le remplissage des vins, qui dès lors restent aux
risques de l'acheteur, peuvent constituer un marché consommé que
le vendeur ne puisse attaquer en vertu de la loi du k nivôse.
Le Comité renvoie les pétitionnaires à se pourvoir devant les
tribunaux.
On fait lecture de la pétition des administrateurs du départe-
ment de l'Yonne.
680 PROCES-VERBAUX DU COMITE [^/i plhv. an m]
Us demandent à avoir part des premiers et proportionnellement
à leurs besoins^ et ce . . . de leurs fabriques, dans la repartition des
denrées de toute espèce qui abondent dans nos ports.
Après délibération, le Comité renvoie les pétitionnaires à se
pourvoir des objets qui leur sont nécessaires lors des ventes pu-
bliques qui se feront.
On fait lecture de la lettre des citoyens Garin, Laverne et 0%
négociants à Lyon, qui proposent la question suivante :
Des négociants ont formé une société ; une des clauses est qu'en
cas de prédécès de l'un d'eux, ses héritiers s'en tiendront au der-
nier inventaire, et que les bénéfices ou pertes ne regarderont que
les survivants.
Le dernier inventaire a été fait à la date du s'y octobre 1792.
Un des associés tombe sous le glaive de la loi le 20 octobre
Ils demandent si, d'après l'article i3 de la loi du 17 frimaire
les offres de verser dans la caisse du district les sommes revenant au
décédé d'après le dernier inventaire et la dépouille des livres sont
cUsinlércssnntes '^^.
Le Comité, après délibération, renvoie la pétition au Comité
des finances.
Un membre met sur le bureau la pétition du tribunal de com-
merce de Blois cjui fait part qu'il s'élève des contestations relative-
ment à l'article 2 de la loi du 2/i nivôse sur les marcbandises non
livrées; il demande si les mots non livrées doivent s'appli(|uer à
celles qui doivent être livrées au domicile de Vachcleur, ou à celui
du vendeur ^-K
Le Comité renvoie les pétitionnaires à l'exécution de la loi (hi
2/1 nivôse.
On fait lecture de la pétition du citoyen Lavallée, marchand de
fers, à Orléans.
Il expose qu'il est dénué de fer et d'acier et qu'il est assailli
continuellement de demandes de ces matières; il demande qu'on
lui en procure de quelque manière que ce soit pour satisfaire aux
besoins les plus pressants.
Le décret ilu l'j frimaire an m inntn dans les marchés ou arrlicmciils
était relatif aux i''lal>liss(Mnents de com- faits entre parlicidiers, qui n'auront i)as
raerce ou niiinnfartures dans lesquels été livrées, expédiées ou mises en vente
étaient intéressés des individus dont les lors de la puliliratiou de la loiqui
hiens avaient été confisqués. abroge celle sur le maximum, sera
'■^' AiiT. 9. rtLe |trix des denrées ou élevé au prix que la liberté du com-
marchandises stipulées au prix du mari- nierce leur a donné.. ,55
['2 fi PU V. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 681
Le Comité renvoie le pétitionnaire à se pourvoir par la voie du
commerce.
La séance a été levée.
BOREL, BlD.VULT, GiRAUD , RiVERY, AlARD, GaRNIER,
J.-L, Albitte.
SOIXANTE -ET -ONZIEME SEANCE.
27 PLUVIÔSE AN m.
Le 97 pluviôse de l'an ni de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Borel, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 2 4 pluviôse, dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance. Les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes, et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre donne lecture de la lettre du citoyen Juste, mar-
chand papetier, rue de la Harpe.
Ce citoyen a acheté du citoyen Barge une partie de cinquante
ballots de papier qui étaient déposés chez le citoyen Pau|)aille.
Sur la demande qu'il fit à Paupaille de ces cinquante ballots,
celui-ci lui répondit qu'il en avait disposé de sept pour l'emploi
du département et qu'il en tirerait bon payement.
Ce payement se trouve de 3,ooo livres, et est bien inférieur au
prix de la facture; il demande si le citoyen Paupaille a pu dis-
poser des marchandises sans son consentement, et surtout de
donner pour 5,686 livres un objet qui a coûté 8,889 livres.
Après délibération, le Comité renvoie le pétitionnaire à se pour-
voir par-devant les tribunaux.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Trécourt qui solli-
cite de faire entrer en France en exemption de droits :
1° Les caractères d'une imprimerie qu'il a achetée à Bouillon
en justifiant que les caractères sont de fonte nationale et provien-
nent des citoyens Didot et Gillet;
2" Les meubles et ^effets à l'usage de la citoyenne Rousseau,
qui désire fixer son domicile en France.
Le Comité, considérant que d'après les justifications offertes
par le citoyen Trécourt et les facilités accordées par les lois aux
citoyens étrangers qui désirent s'établir en France, la Commission
682 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [97 pluv. an m]
des revenus nationaux peut statuer sur les deux objets de la de-
mande du pétitionnaire , a arrêté de lui renvoyer le mémoire de ce
citoyen.
Un membre donne lecture de la pétition du citoyen Ghaslon,
ancien régisseur des douanes, à l'effet d'être rétabli dans la place
qu'il occupait avant son arrestation, ensemble du rapport de la
Commission des revenus nationaux à qui cette pétition a été ren-
voyée.
Le Comité, après examen et délibération, passe à l'ordre du jour
sur ladite pétition.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Casaurane, entre-
preneur de la manufacture de blanc de cérusc à Lagny-sur-
Marne (".
Il expose que sa manufacture est du plus grand intérêt pour la
République puisqu'elle l'affranchit d'un tribut qu'elle payait aux
étrangers pour l'importation qu'ils faisaient de cette matière en
France.
Mais il manque de matières premières pour la soutenir et de-
mande qu'on lui fournisse des fonds en numéraire qu'il rembour-
sera en assignats pour pouvoir se procurer de ces matières à
l'étranger.
Après délibération, le Comité renvoie la pétition à la Commis-
sion des approvisionnements.
On donne lecture d'une pétition des artisans de la commune de
Gournay appuyée par le conseil général de cette commune '-'.
Ils demandent trois milliers de laine de coton pour occuper les
indigents qui ne tirent leur subsistance que de la filature et deux
milliers de cassonade pour soulager les malades.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur
la loi du h nivôse.
On met sur le bureau la pétition des fabricants de draps de la
commune de Lodève.
Ils demandent qu'en considération de leur zèle et de leur em-
pressement à verser, dans les magasins de la République, leurs
draps au fur et à mesure qu'ils se fabriquaient, et des sacrifices
(pi'ils ont faits lors de la loi du maximum, on leur paye, au moins,
au prix-courant de ce jour, ceux qui ont été remis quelque temps
avant la suppression du maximum et qui ne sont pas encore payés.
Après examen, le Comité passe à l'ordre du jour.
''^ Seinc-el-Marne. — "' 11 s'agit sans doute de Gournay-en-Bray : Seine-Infé-
rieure.
[97 Pi-uv. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 683
On fait lecture de la pétition du citoyen Walker, négociant, à
Paris.
Il demande la permission de faire passer à l'étranger vingt mil-
liers de tabac à la charge d'importer des marchandises de la plus
grande utilité, telles que outils, vif-argent, cuivre, bronze et
d'autres objets.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur
la loi du 1 2 pluviôse qui ne met pas le tabac au rang des mar-
chandises dont elle prohibe l'exportation.
Un membre donne lecture de la lettre du citoyen Régnier,
libraire, rue du Théàlre-l'l^^galité, par laquelle il demande si les
livres sont compris dans le nombre des objets dont la sortie est
permise par la loi du i ^ pluviôse.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que les livres
ne sont pas compris dans la loi du i a pluviôse comme objet dont
l'exportation est prohibée.
On met sur le bureau une nouvelle réclamation du citoyen
Legrand.
Un arrêté du -2 i frimaire, sur le rapport de la Commission des
revenus nationaux, avait écarté la demande du citoyen Legrand
tendant à l'effet d'être dispensé de restituer au receveur du district
d'Honfleur les sommes qu'il avait touchées lors de l'expédition de
son navire pour la côte d'Afri([uc, faute par lui d'avoir rapporté un
acquit-à-caution en règle.
Ce citoyen fournit aujourd'hui cet acquit-à-caution revêtu des
formalités, et demande que le Comité, en accueillant sa nouvelle
réclamation, rapporte son arrêté du a i frimaire dernier.
Après délibération, le Comité renvoie la pétition à la Commis-
sion des revenus nationaux.
Un membre donne lecture de la pétition du citoyen David De-
larue, fabricant à Elbcuf, relative au refus qu'il éprouve, de la part
de l'Agence de l'habillement, du payement du prix des draps par
lui fournis à la République, sous prétexte des reprises de 5 p. loo
que l'Agence prétend devoir exercer sur les fabricants d'filbeuf qui
les ont perçus.
Après délibération, le Comité renvoie la pétition à la Commission
des approvisionnements.
Un membre donne lecture de la pétition du citoyen Drouiii
et C"' et de plusieurs autres négociants de Nantes.
Ils demandent : i° que le Comité veuille bien donner son auto-
risation au règlement fait entre eux et tous les intéressés aux
navires arrivés dans le dernier convoi venant des colonies, relatif à
684 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [27 pluv. an m]
l'augmentation du fret et assurance qui avait été stipulée lors du
départ de ces navires des ports de France;
2" Que le Comité, par addition à ce règlement, veuille bien
décider que les dépenses qu'ont occasionnées les différentes relâches
auxquelles ces navires ont été forcés sont réputées avaries grosses
supportables au marc la livre par les navires, leur fret et la valeur
de leur chargement.
Après examen, le Comité ajourne la délibération.
On fait lecture d'une lettre du représentant Blutel aux Comités
de salut public et de commerce, datée de Bordeaux du 1 1) pluviôse,
relative au parti à prendre sur le sort des capteurs, quant aux mar-
chandises, des prises vendues et à vendre.
Cette lettre est renvoyée au représentant Rivery, pour en conférer
avec le Comité de salut public.
Un membre soumet à la délibération un rapport tendant à pro-
poser à la Convention de suspendre l'exécution de l'article /i3 du
titre XIII de la loi du 6-22 août 1791 relatif à la plantation des
poteaux indicatifs du territoire des deux lieues limitrophes de
l'étranger.
La lecture du rapport a été suivie d'un projet de décret dont les
dispositions ont été adoptées dans les termes suivants :
« La Convention nationale , sur la proposition de son Comité de
commerce, suspend l'exécution de l'article /i3 du titre XllI de la loi
du 0-2 2 août 1791 relatif à la plantation des poteaux indicatifs
du territoire de deux lieues et limitrophes de l'étranger, sauf à la
partie qui prétendrait qu'une saisie a été faite hors de ce territoire ,
à demander, comme avant ladite loi, le toisé aux frais de qui il
appartiendra.
La Commission des revenus nationaux est chargée de l'exécution
du présent décret ^^K 11
La séance a été levée.
BOREL, BiDVUr.T, GtRAUD, GaRNIER , L. BiVERY, AlARD,
J.-L. Albitte.
SOIXAISTE-DOUZIÈME SÉANCE.
1" VENTÔSE AN III.
Le t"" ventôse an m de la République française une et indivi-
sible, le Comité do commerce et approvisionnements s'est assemblé.
Borel, président; Bidault, secrétaire.
'') Dérrot du a H pluviôse an m.
[i" VENT. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 685
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 27 pluviôse, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes, et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
Un membre donne lecture de la pétition du citoyen Merat,
négociant à Paris, et fournisseur des hôpitaux militaires.
Il demande mainlevée du séquestre mis sur douze pièces d'eau-
de-vie par le commissaire aux accaparements de la Section de
Brutus , sous prétexte qu'il n'en avait pas fait la déclaration , défaut
de formalité qui n'a été occasionné que par la négligence de son
commis, et à qui, d'ailleurs, on n'a pas donné le temps de la rem-
plir, puisque la saisie a été faite dans les vingt-quatre heures de
l'arrivée de ces marchandises.
Après délibération, le Comité renvoie le pétitionnaire à se
pourvoir devant les tribunaux compétents.
On met sur le bureau la pétition du citoyen AHemant , négo-
ciant à Rambervillers ''^
Il demande si l'article 1" de la loi du 2/1 nivôse, qui maintient
les marchés faits avant la suppression de la loi sur le maximum,
s'étend aux marchés passés avant la loi qui taxe le prix des den-
rées et qui n'ont pu à cause de cette loi être mis à exécution.
Le Comité renvoie le pétitionnaire à se pourvoir devant les tri-
bunaux.
On donne lecture de la pétition du citoyen Cullodis, marchand,
rue Louis au Marais ^'^\
Il expose que le Comité révolutionnaire de la section du Bonnet-
Rouge'^^ lui a saisi huit pièces d'eau-de-vie; quatre furent conduites
à la mairie et le Comité garda les quatre autres.
Un jugement ordonna que remise lui serait faite de ses eaux-de-
vie; la mairie exécuta le jugement quant aux quatre qu'elle avait
en sa possession; mais le Comité se refusa à la remise des quatre
qu'elle [il] avait retenues, sous prétexte que le(îomitéde commerce
était saisi des pièces relatives à cette affaire.
Il demande justice au Comité.
Après délibération, le Comité renvoie le pétitionnaire à se pour-
voir devant les tribunaux.
On met sur le bureau la réclamation du citoyen Godard, négo-
ciant à Bar-sur-Ornain.
Il expose qu'il lui a été arrêté, à Vienne-le-Patriote, six balles
!') Vosges. — !-' Rue Turenne. — ■^' Ancienac section de la Croix Rouge.
686 PROCES-VERBAUX DU COMITE [i'' vent, an m]
de coton de Smyrne qui lui ëtaient expédiées de Marseille lors de
la rébellion de Lyon.
Ces six balles de coton ont été vendues par le directoire de
Vienne, et cette administration a renvoyé l'exposant auprès du
district de Villefrancbe-sur-Saône à l'effet de lui être fait raison
desdites balles au prix fixé par le procès-verbal de vente, distrac-
tion faite des frais.
L'exposant réclame contre de pareilles dispositions et demande
justice.
Après délibération , le Comité renvoie le citoyen Godard à l'exé-
cution (le la loi du 5 nivôse relative au mode pour la restitution
des marcbandiscs vendues.
La Commission des revenus nationaux adresse au Comité l'am-
pliation d'un arrêté pris le a 5 nivôse dernier par le représentant
du peuple Sevestre, en mission dans le département de la Haute-
Saône.
Cet arrêté qui permet l'exportation des fers dont le décret du
1 2 pluviôse dernier a prohibé la sortie , porte que les exportateurs
seront tenus d'introduire en France, en échange, des riz et autres
objets de première nécessité.
Après délibération, le Comité arrête qu'il sera écrit à la Com-
mission des revenus nationaux que l'avis du Comité est que, la loi
du 1 a pluviôse étant postérieure à l'arrêté du représentant Se-
vestre, cette loi doit avoir son exécution.
On met sur le bureau l'état, fourni par la Commission des revenus
nationaux , des recettes et dépenses dans les quarante inspections
commerciales des douanes de la République pendant le mois de
fructidor et les cinq jours complémentaires.
Il résulte que la recette effective pour le Trésor national s'est
montée en fructidor à la somme de. . 9,937,960 1. 1 () s. 7 d.
Que celle de thermidor précédent
n'a été que de 1,019,7/15 16 10
Conséquence, une augmentation
de recette en fructidor de 1,-1 17,51 5 k 9
Le Comité arrête qu'il sera écrit à la Commission des revenus
nationaux pour qu'elle remette chaque mois un état de la nature
des marchandises qui entrent et sortent de la République à côté
du tableau qui en rapporte la perception des droits.
Un nipnil)r(' fait lecture de la lettre des membres de l'Agence
commerciale à Nantes, datée du 19 pluviôse.
[i" VENT. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. G87
Ils exposent qu'ils ont rendu avec la plus sévère exactitude les
comptes des opérations dont ils ont été chargés, mais ils ignorent
encore si ces comptes ont été examinés et trouvés justes par la
Commission de commerce et approvisionnements.
Ils demandent qu'il soit nommé une nouvelle commission pour
examiner leurs comptes et approuver leur conduite.
Le Comité renvoie ladite lettre à la Commission des approvi-
sionnements.
On donne lecture de la lettre du représentant Blutel, datée de
Bordeaux le 2/1 pluviôse, écrite tant au Comité, qu'à celui de salut
public, relativement à la conduite qu'il doit tenir dans la liquida-
tion des prises dont les cargaisons étaient emmagasinées avant la
promulgation de la loi du 1 -^ frimaire et soumet plusieurs ques-
tions au Comité.
Le Comité renvoie cette lettre au citoyen Rivery, pour en con-
férer avec le Comité de salut public.
Un membre fait le rapport de la pétition des citoyens Pépin et
autres fabricants de couvertures à Patay, district d'Orléans, qui de-
mandent une indemnité pour les fournitures (ju'ils ont faites pour
la République.
Le Comité renvoie la pétition au Comité de salut public.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Baudeuf, de la com-
mune d'Agde, département de l'Hérault, à la Convention nationale
et renvoyée au Comité.
Il se plaint de ce que des négociants entrepreneurs à Bordeaux
lui ont saisi cinquante-neuf barriques de sucre terré qu'ils ont
vendu de leur autorité 1 6 sols la livre à des commerçants qui le
vendent 1 0 livres.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité des pétitions, avec
invitation de lui faire passer les pièces à l'appui de cette récla-
mation.
On met sur le bureau deux lettres, l'une du Comité des décrets
du 19 pluviôse qui fait part au Comité, du nouvel établissement
d'Imprimerie nationale avec l'attribution d'impression de tous
arrêtés, notices, circulaires, etc., et invitation au Comité de rem-
plir le vœu de la Convention en le chargeant exclusivement de tout
ce qui était relatif à son administration ^^K
L'autre, du représentant Lindet, du 28 pluviôse, en réponse à
(') Voir le décret du 8 pluviôse de l'envoi des lois chargée [de l'ad
an m déterminant le mode d'impression ministralion de l'Imprimerie nationale
et d'envoi des lois. Le Comité des et dépendant de la Commission des
décrets, avait la surveillance de l'Agence administrations civiles.
688 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [i" vent, an m]
la délibération du Comité qui, en exécution du décret du 17 plu-
viôse, le nomme pour faire partie de la Commission chargée de
proposer un nouveau mode de gouvernement et d'organiser les
Commissions executives.
La séance a été levée.
Bidault, Giraud, L. Rivery, Garnier. Alard, J.-L. Al-
BITTE.
SOIXANTE-TREIZIEME SEANCE.
Il VENTÔSE AN III.
Le A ventôse de l'an m de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Borel, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du !*"■ ventôse, dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
Le citoyen Borel, président du Comité, nommé pour aller en
mission dans les départements du Rhône-et-Loire et environs,
demande que le Comité veuille bien permettre que le citoyen
Gautbey, secrétaire général du Comité, l'accompagne dans sa
mission.
Le Comité consent à ce que le citoyen Gautbey accompagne le
citoyen Borel, et qu'il se fasse remplacer par un autre citoyen du
Comité, pour reprendre sa place au retour de la mission du citoyen
Borel.
Un membre fait le rapport de l'affaire du citoyen Hyacinthe
Faton, subdélégué de l'intendance de Franche-Comté.
Il s'agit d'une concession faite en 1788 et 178/1, par arrêt du
ci-devant Conseil d'Etat, en faveur de feu Jacqucs-Franrois-
Ilxacinthe Faton, pendant vingt-neuf années, des cendres prove-
nant de la combustion des bois dans les trois salines de la ci-
devant Franche-Comté.
Celte concession a été faite à des conditions qui n'ont pas été
remplies par In concessionnaire, mort insolvable, d'où il résuite
que sa succession doit à la Nation une somme de 1 1,017 i. 1 3 s.
tpii était exigible au 1" de janvier 1787, et que depuis cette
époque la livraison des cendres et bois qui s'effectuait, en exécu-
[Il VENT. AN m] DE C()MMi:r,CE IIT APIMIOVISIONNEMENTS. 089
tioii (les dispositions des arrêtés susdésigtiés, a été suspendue et
se trouve amoncelée dans les magasins des salines de Salins et do
Montmorot.
L'intérêt national et celui des créanciers de Faton demandaient
qu'il fût pris un parti sur cette allaire, le (Comité l'a renvoyée à la
Commission des revenus nationaux, qui a fait un rapport, à la suite
duquel elle a présenté un projet de décret que le (lomité adopte,
pour être présenté à la Convention nationale, comme suit :
ftLa Convention nationale, sur le rapport de son Comité de com-
merce et approvisionnements,
Considérant que les arrêts du ci-devant Conseil des 1 8 décembre
i-ySS, 22 septembre 178/1 et 1 5 janvier 1785 (vieux style) ont
fait concession, à titre de gratification pendant vingt-neuf ans. à
Jacques-François-Hyacinthe Faton des cendres provenant des
salines nationales de Salins et de Montmorot, ainsi que de trois
cents'cordes de bois à prendre annuellement dans la forêt nationale
de Chaux, à la charge par lui de payer le prix desdites cendres
de bois alors fixé très favorablement;
Que le prix des délivrances effectuées en conformité de ces
arrêts jusqu'au i^"" janvier 1787 n'a point été acquitté par lui et
est encore dû par sa succession , et que les délivrances depuis cette
époque ont été suspendues et sont prétendues par les créanciers
dudit Faton, mais que la condition n'a point été remplie faute de
payement du prix des délivrances qui ont été faites,
Décrète que la concession cesse d'avoir son effet à compter
du i^' janvier 1787 et attendu l'état d'insolvabilité dans lequel est
mort ledit Faton, constaté par l'acte de renonciation fait par ses
enfants à sa succession , l'agent du Trésor public est dispensé de
faire des poursuites pour recouvrer le prix des délivrances faites
en bois et cendres jusqu'au i"' janvier 1787 ''^.55
On met sur le bureau un rapport de la Commission de com-
merce et approvisionnements sur l'indemnité réclamée par le ci-
toyen Henin, entrepreneur de chauffage de Boulogne-sur-Mer.
Cet entrepreneur se plaint des pertes que le renchérissement des
denrées lui a fait éprouver; il en établit l'état.
Cependant la Commission observe que la cause de ces pertes
provient de ce que le citoyen Henin n'a pas toujours fait ses ap-
provisionnements d'avance et ne les a faits qu'à mesure de ses
besoins.
Il s'ensuit que l'indemnité devrait peut-être se calculer, non sur
('' 11 ne semble pas que le décret ait été discuté à la Convention.
IV. i'i
690 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [A vent, an m]
le montant effectif des déboursés, mais d'après le prix courant des
denrées au moment où elles auraient dû être- en magasin.
Après délibération , le Comité renvoie la réclamation au Comité
de salut public.
Un membre fait lecture d'une lettre de l'agent national du
district de Laon , département de l'Aisne , qui fait passer copie d'un
arrêté pris par l'administration de ce district, tendant à requérir les
communes de son arrondissement d'approvisionner les marchés
d'après la répartition établie par ladite administration.
il soumet, en même temps, à la décision du Comité plusieurs
questions de la solution desquelles dépend l'exécution dudit arrêté.
Après délibération, le Comité renvoie ladite lettre au Comité de
salut public.
La séance a été levée.
Bidault, Ciraud, L. Rivkry, Garnirr, Alard, J.-L. Albitte.
SOIXANTE-QUATORZIEME SEANCE.
7 VENTÔSE AN HI.
JjC 7 ventôse de l'an uf de la République française une et indi-
visible, le (îomité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Borel , président ; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du U ventôse, dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre donne lecture d'inie lettre de la Commission des
Vingt-Un, du 5 de ce mois, qui demande au Comité :
r Copie en forme de la lettre écrite par le Comité de com-
merce le 1 â messidor dernier au Comité de salut public, aunon-
çant le renvoi à ce dernier Comité de deux projets de décrets
relatifs l'un aux liquidations et séquestres mis à (Commune-Affran-
chie, et l'aulre siu* les moyens d'y établir des manufactures.
îi° L'original de la lettre de l'envoi fait de ces deux mémoires
par le (Comité de salut public à celui de commerce.
Le Comité charge le secrétaire général de faire la recherche de
ces deux lettres et de les faire porter de suite à la Commission
des Vingt-Un.
[7 VENT. AN m] DE COMMERCE ET A1'PR0VISI0N^•EME^TS. 691
On fait lecture du décret de la Convention du 3 ventôse, présent
mois, qui porte que les Comités de commerce et des finances feront
un rapport sur l'ouverture et l'organisation de la Bourse.
Le Comité nomme le citoyen Rivery, l'un de ses membres, pour
se concerter avec le Comité dos finances à l'eft'et de remplir les
vues de la Convention ''^
Un membre fait le rapport de diverses questions, proposées au
Comité, sur la loi du tik nivôse qui maintient tous les marcbés
faits pour les denrées et marchandises avant l'abrogation de la loi
du maximum; la discussion s'ouvre sur cotte matière, plusieurs
membres ont développé chacun leur opinion.
Après examen et délibération, le Comité a arrêté le projet de
décret suivant à présenter à la Convention :
La Convention nationale après avoir entendu son Comité de
commerce, décrète comme article [s] additionnel [s] à la loi du
ah nivôse qui maintient les marchés faits pour des denrées et mar-
chandises avant l'abrogation de la loi du maximum :
Art. 1^'". Les denrées ou marchandises qui, après avoir été
vendues, jaugées, pesées, mesurées et payées en totalité avant
l'abrogalion de la loi du maximum, sont restées dans les magasins
ou celliers des vendeurs, aux risques et périls des acquéreurs, sont
censées et regardées comme livrées.
Art. 2. Les marchés faits à un prix différent du maximum
sont maintenus, sans que les vendeurs puissent réclamer l'aug-
mentation du prix permis par l'article 9 de la loi du 2a nivôse '^^.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Louis
Drouin et Compagnie , négociants à Nantes.
Ils demandent : i"que le Comité veuille bien consolider par un
arrêté le règlement fait entre les armateurs, fréteurs et chargeurs,
relativement à l'augmentation du fret et assurances des navires
arrivés dans le dernier convoi de la Nouvelle-Angleterre et qui
avaient été expédiés pour les colonies; cette formalité, ajoutent-ils
est nécessaire pour faire exécuter ce règlement vis-à-vis des tuteurs,
syndics de faillites et tous autres chargés des intérêts d'autrui qui
ne peuvent agir que légalement.
2° Que le Comit(3 veuille bien décider, par addition à ce règle-
ment, que les dépenses faites à Saint-Domingue, depuis l'embargo
qui y a été mis, les frais de relâche des navires au Cap, ceux faits
(1) Voir le Procès-rerbal de la Convenlion, 6 floréal an m, p. 9/1, i3 fructidor
an ni, p. 264, 265, 98 vendémiaire an iv, p. 270. — '^^ Décret du 8 ventôse
an III.
hh.
692 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [7 vem. an m]
pendant leur séjour à la Nouvelle-Angleterre, sont réputés avaries
grosses, et comme telles, supportables par les navires et leur char-
gement au marc la livre; ils donnent pour base de ces dépenses
celles faites par le navire les Deux-Joséphines faisant partie du
convoi.
Après examen et délibération, le Comité passe à l'ordre du jour
et renvoie les pétitionnaires à se pourvoir par-devant les tribu-
naux.
La séance a été levée.
Bidault, Garnier, Rivery, J.-L. Alritte, Alard.
SOIXANTE-QUINZIEME SEANCE.
9 VENTÔSE AN III.
Le () ventôse de l'an nf de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé.
Attendu l'absence du citoyen Borel président, nommé pour
aller en mission par décret de la Convention, le Comité a nommé
pour président le citoyen Riverv, comme doyen d'âge.
Rivery, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 7 ventôse, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait le rapport de la pélition du citoyen Cavelier,
relative à la restitution du prix des plombs apposés contre le vœu
de la loi sur les harengs et les sels qu'il a (vxpédiés par mer de
Dieppe à Caen et à Fécamp.
Cette réclamation a été renvoyée à la Commission des rev(Muis
nationaux, section des douanes, laquelle a fait un rapport et après
examen et délibération, il a pris l'arrêté suivant :
«Le Comité de commerce et approvisionnements, consid<''rarit
([uo los harengs ont été dispensés de la formalité de la corde o[ du
plond)par le décret du iG novembre 1792 (v. st.) et que mal à
propos les préposés aux douanes de Dieppe ont exigé que le citoyen
Cavelier, négociant à Dioppe, fit plomber les harengs et les sels qu'il
n oxpédiés à Caen et à Fécamp, renvoie ledit citoyen Cavelier par-
[9 VENT. AN m] DE GOMMEUCE ET APPROMSIONiNEMENTS. 693
devant l'Adminislralioii des douanes pour obtenir ie prix de la
corde et du plondj illégalement perçu, v
La séance a été levée.
Bu)AULT, RiVKRY, GaRNUÎH, ScELLIER , J.-L. AlDITTE , AlARD.
SOIXANTE-SEIZIEME SEANCE.
1 1 VENTÔSK AN III.
Le 1 1 ventôse de l'an ni" de la liépubli([ue française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Giraud, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du c) ventôse, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
On met sur le bureau le tableau des membres qui doivent sortir
au prochain renouvellement du Comité.
Ce sont les citoyens Bidault, Scellier, Robert Lindet et Giraud,
plus les citoyens Borel et Castilhon, envoyés en mission.
Le Comité arrête que cette liste sera envoyée au Comité des
décrets^''.
Le citoyen Mathieu est admis dans le sein du Comité; il lui fait
part d'un moyen mécanique pour faciliter les transports.
Le Comité, après avoir témoigné au citoyen Mathieu tout l'inté-
rêt qu'il prend à une invention aussi utile pour la chose publique,
et attendu que cet objet doit fixer plus particulièrement le Comité
qui a l'attribution des arts, renvoie le citoyen Mathieu par-devant
le Comité d'agriculture et des arts.
Des députés de la Chapelle Venelle, département de
présentent une pétition relative à la pénurie des subsistances qu'ils
éprouvent dans leur commune.
Le Comité renvoie les pétitionnaires au Comité de salut public.
La séance a été levée.
Garnieh, J.-L. Albitïe, Bidault, Alard, Rivery, Giraud.
'') Le scrutin du iS ventôse an m Lindet, Villeiîs, Desrues, Déraud,
donna le résultat suivant : Robert- Sckllieh, Letourmedr.
694 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [i4 vent, an m]
SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME SÉANCE.
ill VENTÔSE AN III.
Le 1 4 venlôse de l'an uf de la République française une et in-
divisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Piivery, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 1, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le raj)port.
Un membre demande la parole pour une motion d'ordre.
Il demande (jue le Comité invite la Commission des approvision-
nements à donner l'état des cuirs tannés qu'elle peut avoir dans
les magasins du Gouvernement.
Le Comité, d'après cette motion, arrête qu'il sera écrit à la
Commission des approvisionnements de fournir l'état des cuirs
tannés qu'elle possède et sont déposés dans les magasins de la
République.
Le commissaire de la Commission des revenus nationaux est
admis à la séance.
11 remet au Comité un état des saisies faites sur divers particu-
liers par les préposés aux douanes, lesquelles ont été arrangées
par la Commission des revenus nationaux en conséquence de ia
faculté qui lui a été accordée par la loi du 9 3 brumaire, l'an ni.
Le Comité arrête que cet état sera déposé aux arcbives.
Le commissaire de la même Commission remet encore différents
rapports, dont le Comité a fait la distribution à ses membres, pour
en rendre comjite.
Un membre donne lecture d'une lettre des représentants du
peuple composant la Commission des Seize chargée de proposer ses
vues à la Convention nationale sur un nouveau mode de gouver-
nement et d'organisation des commissions executives, par laquelle
ils invitent le Comité à désigner un de ses membres pour concou-
rir aux travaux dont s'occupe la Commission aux termes du décret
du 1 "7 pluviôse.
Le Comité nomme pour membre de la Commission des Seize,
à l'effet de coopérer aux travaux dont cette Commission s'occupe,
le citoyen Rivery, un de ses membres. La séance a été levée.
RiVKRY, ScELLIKU, BiDAULT, GaIINIE», AlARD, J.-L. Al-
BITTE, RiBET.
[i7 VKNT. ANiii] DE GOMMEUGK ET AIM>I\()VISI()NNEME.\TS. 095
SOIXANTE-DIX-HUITIÈME SÉANCE.
17 VENTOSE AN III.
Le 1 7 ventôse de l'an 3" de la Képubli(|uiî française une et in-
divisible, le Comit(^ do commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Rivery, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 h ventôse, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions remises aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait le rapport dé la question soumise par la Com-
mission des revenus nationaux sur l'insuffisance des sommes fixées
par la loi du [28 avril j 1" mai 1791, pour les frais de bureau,
et autres dépenses relatives aux douanes.
Après discussion et délibération, le Comité arrête le projet de
décret suivant, pour être communiqué au Comité des finances.
Art. 1". La Commission des revenus nationaux est autorisée à
employer pour la fourniture du bois, de la lumière, encre, papier,
plumes et autres frais de bureau et de corps de garde des préposés
des douanes pendant la présente année jusqu'à la somme de trois
cent cinquante mille livres, à la cbarge que le double de l'état de
distribution sera remis au Comité des finances.
AuT. 2. Ladite Commission est autorisée à faire payer les frais
d'impression, ceux de construction et réparation des embarca-
tions et autres dépenses imprévues et non fixées, sur devis et mé-
moires certifiés par les inspecteurs, après que la nécessité de la
dépense aura été constatée; les loyers de bureaux et corps de garde
seront payés d'après les baux.
Un membre met sur le bureau la pétition du citoyen Roussot
tendant à l'eflTet d'être payé des fournitures d'impression par lui
faites au Comité.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité des inspecteurs pour
lui faire part de la demande du citoyen Roussot avec invitation d'y
faire droit, attendu que cet objet est de sa compétence.
Un membre expose qu'il est important que les diverses Com-
missions joignent dorénavant aux rapports qu'elles feront les pièces
au soutien et présentent un projet d'arrêté.
Après délibération, le Comité adopte le projet d'arrêté qui lui
est présenté dans la forme suivante :
« Le Comité arrête que les diverses Commissions remettront les
()96 PROCES-AERBAUX DU COMITE [17 vent, an iiij
pièces à l'appui des rapports qu'elles soumettront au Comité , et
que le présent arrêté sera envoyé auxdites Commissions. »
Un membre soumet au Comité un projet de décret pour résilier
les baux des maisons dans lesquelles étaient établis les bureaux
ou postes des douanes supprimés par l'effet de l'abolition des
franchises.
Après délibération, le Comité arrête que le projet d'arrêté sera
communiqué aux Comités des finances et de législation et ensuite
remis au Comité pour être inséré au procès-verbal de l'une des
prochaines séances.
Un membre fait lecture d'une lettre du Comité de salut public
du 9 de ce mois, qui envoie au Comité un projet d'arrêté relatif à
l'exportation des denrées provenant des biens que possèdent dans
la Répubhque et font valoir par eux-mêmes les Genevois , à l'effet,
par le Comité, de concourir audit projet d'arrêté.
Après délibération, le Comité arrête qu'il sera écrit au Comité
de salut public que, ne connaissant par les traités qui existent
entre la République française et celle de Genève, il ne peut que
s'en rapporter à lui pour l'exécution de cet arrêté et qu'il lui sera
envoyé avec les pièces qui y sont jointes.
La séance a été levée.
L. RlVERY, J.-L. AlBITTE, GaRNIER, SaUVÉ, BiDAULT,
Sgellier, Alard.
SOIXANTE-DIX-NEUVIEME SEANCE.
1 9 VENTÔSE AN HI.
Le 1 9 ventôse de l'an 3* de la République française une et indi-
visil)le, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Rivery, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 17, dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions remises aux membres,
pour en faire le rapport.
Un membre fait \a motion pour que le Comité écrive aux Com-
missaires des approvisionnements, de se rendre à la séance de
prirnidi prochain pour lui donner les renseignements sur divers
objets d'approvisionnements.
Le Comitt; arrête qu'il sera écrit à la Commission de se rendre
[i() VKNT. ANui] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 697
à la séance du Comité le j)rimi{li prochain pour Ini donner des
renseignements sur plusieurs objets d'approvisionnements.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Jean-Jé-
rôme Faure, maître de forges à Nevers, portant sur deux objets
relatifs à loi du 2 A nivôse.
Le premier, de faire jouir de la faveur de cette loi les marchands
qui n'ont contracté des marchés au-dessous du maximum que pour
éviter les embarras des fractions.
Le deuxième tendant à engager le Comité à rendre une prompte
décision qui fixe la juris[)rudence incertaine des tribunaux à l'égard
des marchés consentis pour marchandises non encore fabriquées et
à provoquer un décret qui déclare que tous marchés stipulés à un
prix légal, portant vente d'objets non fabriqués à l'époque de l'abro-
gation du maximum, seront compris dans les dispositions des trois
articles de la loi du 2 h nivôse.
Après examen et délibération, le Comité passe à l'ordre du jour,
motivé sur la loi du 2 /i nivôse et celle du 8 ventôse.
La séance a été levée.
GaRNIER, J.-L. AlBITTE, RivERY, VlLLERS, SaUVe', BiDAULT.
QUATRE-VINGTIEME SEANCE.
•2 1 VENTÔSE AN m.
Le 2 1 ventôse de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé.
Le Comité a procédé par scrutin à la nomination d'un président
et secrétaire. Le dépouillement des billets a donné pour président
le représentant Villers, et pour secrétaire le représentant Scellier.
La séance s'ouvre ])ar la lecture du procès-verbal de la séance
du 19, dont la rédaction est adoptée.
Le Comité arrête que dorénavant il tiendra ses séances les
tridi, sextidi, et nonidi de chaque décade, à sept heures précises
de l'après-midi.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions remises aux membres ,
pour en faire le rapport.
Les commissaires de la Commission des subsistances mandés
dans la dernière séance se présentent; ils rendent compte de l'état
des magasins, dans Paris en poisson salé, il résulte de leur déclara-
098 mOGES-VERMUX DU COMITE [ai vent, an m]
tion que tout te poisson salé se vend journellement d'après l'ordre
de la Commission.
Un membre donne lecture d'une lettre des administrateurs du
département de la Gôte-d'Or qui se plaignent d'un arrêté du
district de Belle-défense, ci-devant Saint-Jean-de-Losne, qui fait
défenses de vendre les grains ailleurs que dans les marchés.
Le Comité ajourne sa délibération jusqu'à ce que le département
ait envoyé l'arrêté en question, et arrête qu'il sera écrit en consé-
quence à l'administration pour qu'elle ait à envoyer copie dudit
arrêté.
L'agent national du district de Bar-sur-Seine annonce que beau-
coup de citoyens attendent pour faire entrer en France des produc-
tions étrangères les mesures nécessaires à l'exécution de l'article 5
de la loi du 1 3 nivôse ''^.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du i a plu-
viôse sur les exportations et importations.
Un membre donne lecture de la pétition des administrateurs du
district de Draguignan qui observent que les réquisitions sur les
cochons n'ont pu se faire avant le ii frimaire, ils demandent
quelles peines doivent éprouver ceux coupables de mauvaise volonté.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur lesdites observations.
On fait lecture di! la lettre (b's a(biiinisti-ateurs du district de
Calais (pii regardent l'article additionnel à la loi du h nivôse sur la
suppression du maximum, comme contraire à l'approvisionnement
des armées en ce qu'il laisse pour six mois la consommation des
cultivateurs.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du h ni-
vôse.
On met sur le bureau une lettre de l'agent national de Pont-
Saint-Esprit'^' y jointe l'analyse de ses opérations pendant la se-
conde décade de nivôse; il fait part en même temps de la pénurie
des subsistances.
Le Comité renvoie le tout au Comité de salut public.
Un membre fait lecture de la lettre du citoyen Descroisilles ,
demeurant à Rouen, qui, dans une lettre adressée au représentant
^'> L'arlicle 5 dudécret du i3 nivôse rhandises et de celles dont la sortie
était ainsi conçu : «Les droits d'entrée restera proliibée». — Le décret du
en France sur les mardiandises de prc- 12 pluviôse sur les marchandises ([ui
niière nécessité seront i)rovisoif(.inenl devaient jouir d'une modération des
réduits à la perception indispensable- droits d'entrée el colles dont la sortie
meut nécpssnire pour en connaître le resterait provisoiroment défomlue lut
mouvement. Le Comité de commorco rendu en conscquonco.
présentera san^ délai l'état de ces mar- (^) Gard.
[9 1 VKNT. ANiii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. (i'JO
du peuple Foiurroy demande ([iie le maxiimim soit conservé sur
le blé; il dénonce le journal d'Audouin (jul demande le rétablis-
sement des Jacobins'".
Le Comité passe à l'ordre du jonr sur ladite lettre.
On met sur le bureau une lettre de l'egent national près le dis-
trict du Rocher de la Liberté '-',
Il expose que le district a proposé au (îomité révolutionnaire de
se charger de poursuivre les cultivateurs négligents (jui ne satisfe-
raient pas à l'approvisionnement requis, l'agent a refusé et a pris
un arrêté qu'il envoie au Comité.
Le Comité passe à l'ordre du joiu* sur ladite lettre.
On fait lecture d'un(3 lettre du conseil général du district de
Rouen qui soumet à la (jonvention ses réflexions, et ses inquié-
tudes sur la suite de l'abolition de la loi du mrt.p/mMm; l'article /i de
la loi du k nivôse présente, disent-ils, de grandes diflicultés.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite lettre.
Un membre fait lecture d'une lettre de l'agent national de la
commune de Péronne.
Il demande si , attendu que toutes les lois sur le maximum sont
rapportées, les municipalités peuvent taxer le pain et la viande.
La commune de Péronne a pris sur elle de taxer le pain.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite lettre.
On met sur le bureau la lettre des administrateurs du district de
Montagne-sur-Aisne '•^'.
Ils observent que l'article h de la loi du h nivùse porte que les
denrées seront payées au prix courant de chaque chef-lieu du dis-
trict; les froments, les seigles et orges sont les seuls grains qui
arrivent au marché, comment paiera-t-on les avoines, foins et
pailles fjui ne vont point au chei-lieu et qui sont conduits directe-
ment au magasin militaire qui ne sait sur quel pied payer.
Le Comité passe à l'ordn» du jour, motivé sur ce que la loi in-
dique le marché le plus voisin.
On fait lecture de la lettre du citoyen Montullé, Julienne et
Compagnie qui demandent une réquisition de deux bateaux chargés
de bois , venant de Nemours , pour entretenir l'activité de leur ma-
nufacture.
Le Comité renvoie ladite lettre à la Commission des approvi-
sionnements.
^'' Audouin publiait le Journal des ''^ Nom révolutionnaire de Sainte-
homnips libres. Menehould : Marne. — Sur l'approvi-
'*' Nom révolutionnaire de Saint-Lô : slonnoment des moulins, voir un mé-
Manche. moire dans F'" 323.
700 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [21 vent, an m]
On met sur le bureau une lettre de la Commission de la marine
qui instruit le Comité des plaintes de plusieurs fournisseurs, qui,
ne pouvant plus supporter les conditions de leurs marchés par le
renchérissement des matières premières et le surhaussement des
journées d'ouvriers, les obligent d'en demander la résiliation et
qu'on leur accorde des indemnités,
Le Comité renvoie ladite lettre au citoyen Albitte, pour faire son
rapport.
Un membre fait lecture de la lettre du citoyen Jacquinet. Il ex-
pose qu'il avait acheté du citoyen Maret à Lyon deux cents pièces
(lo vin qui, lors du siège de cette ville, furent séquestrées.
Il invite le Comité à ordonner promptement la levée du séquestre
afin d'éviter le dépérissement.
Le Comité renvoie ladite lettre à la Commission des revenus na-
tionaux.
La Commission de la marine adresse deux expéditions de l'esti-
ma Lion de deux chaloupes mises en réquisition à Bordeaux.
Le Comité renvoie lesdites expéditions au citoyen Sauvé.
La séance a été levée.
SCELLIER, ViLLERS, SaUVÉ, J.-L. AlBITTE, RiVERY, GaRNIER ,
Alard, Bidault, Desrues.
QUATRE-VINGT-UNIEME SEANCE-
2 3 VENTÔSE AN III.
Le 9 3 ventôse de l'an S" de la République française, une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé.
Villers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du tî 1 , dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres , pour en faire le rapport.
Vn membre fait le rapport de la pétition du citoyen Corkislrion,
chargé de parcourir les déparlements du Finistère et du Morbihan
pour la levée des chanvres nécessaires à la marine ; il rend compte
du résultat de ses opérations et demande un surcroit d'avances
pour lui et ses délégués pour (|ue les achats ne languissent pas.
[aB VENT. ^N m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 701
Le ComiU'ï renvoie ladite pétition an citoyen Desrnes, ponr en
faire un rapport.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Guiordonne, de la
commune de Loutrain (?), qui se plaint de ce que la municipalité de
Jonzac, district de Barbezieiix, a arrêté vingt-huit quintaux de blé
qui lui appartenaient, et les a fait vendre sur son marché, et que
vingt-trois quintaux seulement lui ont été rendus et cinq autres
payés. , r ^
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite dénonciation.
Le Commissaire de la marine adresse au Comité une lettre en
réponse à celle qu'il lui a été écrite le mj frimaire relativement à
un droit de i5 p. loo perçu par la marine à Brest sur les mar-
chandises excédant les besoins de la marine dont les représentants
près les ports de Brest et Lorient ont donné avis au Comité, il
annonce que, d'après la lettre du commissaire de Lorient, ce droit
n'existe pas dans le port.
Le Comité arrête qu'il sera écrit au Commissaire de la marine
que ce n'est pas du port de Lorient dont on a entendu lui parler,
mais bien de celui de Brest, en conséquence qu'il ait à prendre des
informations sur ce port.
On met sur le bureau la lettre des citoyens Séguin et Billardou,
l'un propriétaire et l'autre fermier, à Coulanges-sur-Yonne^'^ et à
Tracy, département de la Nièvre , par laquelle ils annoncent que
pour soulager leurs compatriotes qui ne sont pas fortunés, ils ne
cesseront pas de leur livrer leur grain au maximum.
Le Comité arrête que cette lettre sera envoyée au Comité de
correspondance pour donner connaissance à la Convention de ce
trait de patriotisme.
Un membre fait lecture du rapport de la Commission des ap-
provisionnements sur la demande des administrateurs du district
de Vienne en dégrèvement des réquisitions frappées sur ce district
en faveur de communes voisines.
Attendu que la loi du à nivôse maintient les réquisitions et que
celle du 3 pluviôse ne donne qu'aux représentants en mission dans
les divers départements le droit de prononcer le dégrèvement des
réquisitions qu'il est impossible d'exécuter, le Comité renvoie aux
représentants, sur les lieux, le rapport de la (commission sur la de-
mande des administrateurs du district de Vienne.
Un membre observe que , d'après l'article h du décret du i *■' de
ce mois, le Comité de commerce est chargé de s'entendre avec celui
(" Yonne.
702 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [28 vent, an m]
des finances pour régler provisoirement le traitement des commis
et employés de cette administration.
Après délibération, le Comité arrête :
Art. 1". La Commission des revenus nationaux remettra, sans
délai, au Comité de commerce un état des noms, grades et traite-
ments des chefs et commis du Bureau d'administration des douanes;
elle y joindra des observations sur le plus ou moins de zèle avec
lequel ils remplissent leurs fonctions et sur l'utilité réelle de leurs
services; la Commission indiquera les changements et réductions
dont chaque division est susceptible.
Art. 2. La même Commission présentera, sous le plus court
délai, un plan d'organisation pour les bureaux de perception et
les brigades; ce plan devra concilier les principes d'économie
avec la nécessité d'assurer l'exactitude du service dans toutes ses
parties, la prompte exécution des lois et la responsabilité des
chefs.
Ap.t. 3. Une expédition du présent arrêté sera adressée à la
Commission des revenus nationaux.
Le Comité, voulant être certain qu'il n'existe dans chaque di-
vision du Bureau d'administration des douanes que le nombre
d'employés qui lui est indispensable, que tous remplissent avec
exactitude les fonctions qui leur sont assignées et que la correspon-
dance et l'activité nécessaires*^', nomme pour s'en assurer les re-
présentants Villers et Scellier, membres du Comité, qui se trans-
porteront audit Bureau d'administration toutes les fois qu'ils le
jugeront convenable, et rendront compte au Comité du résultat
de leur vérification.
On fait lecture de la lettre de l'agent national de Dourdan'-' en
interprétation de l'article 2 de la loi du h nivôse relativement aux
réquisitions faites par les communes jusqu'à concurrence de leurs
besoins pendcuil deux mois.
Lo Comité renvoi(>, ladite lettre à la Commission des subsis-
tances.
On met sur le ])ureau la pétition du citoyen Pierre Olivier Colas,
garde-pavillon au poste de Champeaux, près Granville.
Il demande (ju'on lui fournisse le bois et la chandelle, et attendu
(|u'il ne peut se procurer de pain, il demande qu'on lui en délivre
sur son traitement et demande encore pour sa femme une indem-
nité, attendu qu'il est obligé de l'associera sa surveillance.
'" La phrase n'est pas Lerminée dans le rcg. AI'"* 11 iG. — (-) Seinc-ul-Oisc.
[2.3 VEXT. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 703
Le Comité renvoie ladite pétition à la Commission de la ma-
rine.
Un membre fait lecture de la lettre d(^ l'affent national près le
tribunal du district de Miilom^" par la(|uellc il dénonce la conduite
antirépublicaine de particuliers qui nourrissent les cochons et din-
dons avec le blé qu'on leur délivre pour leur subsistance, et qui
les vendent ensuite à un prix exorbitant.
Il observe encore que les cochons mis en réquisition dans ce
district n'ont été payés qu'à raison de i a sols la livre.
Le Comité renvoie ladite dénonciation au Comité de salut pu-
blic.
On met sur le bureau la lettre de l'agent national du district de
Carismont'^', qui demande si les marchés passés pendant la durée
de la loi du maximum restent obligatoires, par exemple, si un
entrepreneur de bâtiments est tenu de poursuivre son entreprise
suivant les conditions de son marché, quoique les matériaux qu'il
emploie lui soient vendus au prix du cours actuel.
Le Comité renvoie la question au Comité de législation.
Un membre fait lecture de la réclamation des frères Saulhauser
de Berthoud^^', relativement à deux balles de coton fd rouge, par
eux achetées à Marseille au mois de juillet 1793 et dont ils ont
fait passer le prix, mais que les événements survenus alors ont
mis obstacle à l'expédition; sur leur réclamation auprès de l'admi-
nistration, il a été ri'pondu que les pièces avaient été envoyées au
Comité,
Le Comité renvoie ladite réclamation à la Commission des
approvisionnements pour en faire un rapport dans le plus bref
délai.
On met sur le bureau la lettre des administrateurs du district
de Saint-Pol du 2/1 frimaire qui invite le Comité à donner à la
Commission de commerce le pouvoir de faire exécuter la loi du
ih frimaire, afin de réprimer les abus d'autorité et les vexations
qui se j)erpétuent dans leur arrondissement; ils annoncent qu'ils
en préviennent la Commission de commerce.
Le Comité arrête qu'il sera écrit à la Commission de faire son
rapport sur la demande des administrateurs de Saint-Pol.
L'agent national du district d'Alençon dans son compte de la
S*" décade, expose que les marchés ne sont |)oint approvisionnés et
fait part de la pénurie de subsistances qui alllige cette commune.
('' Puy-de-Dôme. — '^^ Nom révolutionnaire de Saiat-Aignan : Loir-et-Cher.
('^ Suisse, canton de Berne.
70/i PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-2 3 vent, an m]
Renvoyé au Comité de salut public.
Le citoyen Latour, cultivateur du district de Boiscommun''^, se
plaint de l'excessive cherté des denrées et demande de prompts
secours pour le district.
Renvoyé au Comité de salut public.
Lettre des administrateurs du district de Guéret qui se plaignent
de la disette affreuse qui se fait sentir dans leur district.
Renvoyé au Comité de salut public.
Le citoyen Laplanche, architecte à Paris, qui a fait part d'un
projet d'un four tel qu'il se chauffe très promptement avec tel
combustible que ce soit , demande qu'on l'autorise à en faire l'essai
aux frais de l'Etat.
Renvoyé au Comité d'agriculture et des arts.
Le citoyen Godefrinde, détenu à la Force, renouvelle l'offre
qu'il a déjà faite de faire part de ses idées, et de son travail sur les
gibernes. Il demande à être transféré dans un local quelconque oii
il puisse achever son travail et qu'on permette à sa femme et a un
ouvrier versé depuis longtemps dans cette partie à l'aider.
Renvoyé au Comité de sûreté générale.
Plusieurs cultivateurs de Julien (?) se plaignent du mode des
réquisitions suivi jusqu'à présent.
Renvoyé au Comité de salut public.
Les officiers de la commune de Nogent-sur-Seine ''^^ font part
de la pénurie de subsistances qu'éprouve leur commune, et qui se
fait sentir jusque dans l'hôpital de ce lieu; ils demandent qu'on
puisse distraire un sac par décade des magasins nationaux, pour
la subsistance des malades.
Renvoyé à la Commission des secours publics.
Le citoyen Chamerault, ancien garde, se plaint d'avoir été des-
titué injustement sur les plaintes de la municipalité de Pom-
proux (?), demande un emploi de garde des bois nationaux.
Renvoyé à la (Commission des revenus nationaux.
Les citoyens de la commune de Mouzens'^' exposent que, d'après
le recensement fait de leur grains, il s'en faut de beaucoup qu'ils
aient de quoi attendre la récolte, et observent que, malgré ce dé-
ficit, ils sont requis de fournir deux cent trente-huit quintaux de
l)1é pour les armées; ils demandent qu'on ait égard à leur position.
Itenvoyé au (Comité de salut public.
Les citoyens Jiarrefrat et Compagnie, de la commune de Mont-
pellier, se plaignent de ce que le district leur a mis en réquisition
(') Loiret. — W Aube. — (^) Dordogne.
[2.3 VENT. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 705
deux cents quintaux de vert-dc-gris sans y rtre autorisé par le
Comité de commerce.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
Le citoyen Lafond, cliar<jé par entreprise de la fabrique du
salpêtre dans le canton de Villepintc *'\ demande qu'on lui procure
du bois et des cendres, à un prix proportionné à celui qu'il retire
de son entreprise, ou qu'on lui accorde une indemnité.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
Les officiers municipaux de la commune de Couture deman-
dent une décharge de toute réquisition pour leur commune.
Renvoyé à la Commission des subsistances.
Le citoyen Scherer, employé aux subsistances militaires, qui se
dit destitué, par l'intrigue, de son emploi de préposé aux subsis-
tances militaires à Sedan , demande sa réintégration qu'il a déjà
réclamée.
Renvoyé au Comité militaire.
Le citoyen Milhaud fait passer au Comité copie de la lettre du
citoyen Parent fds , préposé aux subsistances et convois militaires de
la commune de Langogne ^^\ par laquelle il réclame une indemnité
proportionnée à ses pertes.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
Les officiers municipaux de la commune de Royan exposent que
la disette de charbon de terre arrête tous les travaux de l'agricul-
ture.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
Les citoyens Parent et Page , horlogers à Nevers , renouvellent la
pétition qu'ils ont déjà adressée à l'Assemblée constituante à l'efl'et
d'étabhr dans la commune de Nevers une manufacture d'horlo-
gerie.
Renvoyé au Comité d'agriculture et des arts t^'.
L'agent national de Pont-Saint-Esprit, dans son compte de la
Q*" décade de nivôse, annonce qu'ils ont besoin de la présence d'un
représentant du peuple pour la répartition des secours que la Con-
vention nationale a accordés aux départements.
Renvoyé au Comité de salut pubhc.
'^' Aude. fut renvoyé par le Comité de la Consll-
'*^ Lozère. tuaate au déparlement de la Nièvre
'•''' La pétition avait été déjà adressée (ii avril 1791); les pétitionnaires s'a-
aii Comité d'agriculture et do com- dressèrent en l'an m au représen-
merce de la Constituante, en avril tant du peuple Guiilemardet en mission
1791 (n° 2528). Les sieurs Parent et dans la Nièvre; ce dernier transmit leur
î'age demandaient un local et une demande au «Comité de commerce et
somme de 2/1,000 livres. Le mémoire d'agriculture. n (Arch. nat. F'- iSaS').
706 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [a 3 vent, an m]
La Commission de commerce invite le Comité à nommer des
commissaires pris dans son sein pour être présents à la coupe de
modèles d'habits.
Renvoyé au Comité militaire.
Les citoyens de la commune d'Hauteviile demandent qu'il leur
soit conservé le peu de subsistances qui leur reste.
Renvovu à la Commission des approvisionnements.
L'agent national du district de Tonneins"^ écrit à la Commission
des approvisionnements que la commune de Bordeaux a obtenu par
des achats particuliers bien au delà de ce qui lui reste dû sur la
réquisition qui lui a été accordée sur ce district et dont il poursuit
l'exécution.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
Le citoyen Richard, au nom de la commune de Garentan, de-
mande la destitution de tous ceux qui occupent des places dans
cette commune comme étant les partisans de lîobespierre.
Renvoyé au (^omité de sûreté générale.
Plusieurs citoyens de la commune de Cery^^* exposent qu'au
milieu de l'abondance du bois, ils en éprouvent la disette la plus
affreuse, en vertu de l'arrêté du représentant lîobin qui défend de
livrer aux particuliers.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
Le citoyen Gaudelot, notaire public à (^oucy, sollicite une loi
qui force les cultivateurs à payer aux propriétaires leurs redevances
en nature.
Renvoyé au Comité d'agriculture et des arts.
L'agent national du district de Jonville [Neuville] *^\ dans son
compte delà 3" décade de nivôse, annonce que sur une fausse in-
terprétation de la loi du k nivôse, la plupart des cultivateurs ont
cru pouvoir user de la libre circulation des grains pour les trans-
porter où bon leur semble, des commissaires d'Orléans et d'autres
communes parcourent ce district et enlèvent les grains et les mu-
nicipalités les favorisent par l'appât d'un gain énorme.
Renvoyé au Comité de salut public.
Le citoyen Traitin expose (pie la loi du maximum lui a fait es-
suyer des pertes qui l'ont mis hors d'état de continuer son com-
merce.
Renvoyé au Comité des secours.
Ou met sur le bureau un rapport de la Commission des revenus
('' Lol-ct-Garonne. — f") Commune de Saint-Hilarion : Seine-et-Oise. — '''' Sans
doute Neuville : Loiret.
[2 3 VENT. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 707
nationaux à l'effet de décider s'il est nécessaire de laisser subsister
à Bourg-Libre '" une agence particulière cbargée de viser les passe-
ports et surveiller les douanes.
Le (Comité renvoie la question au citoyen Desrues, pour en faire
son rapport.
Le citoyen Fages, de Toulouse, demande à concourir à l'exé-
cution des ordres et arrêtés que peut prendre le Comité.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
On met sur le bureau les comptes décadaires du district
d'Indre-Libre pour la 9* décade de nivôse , du district de Pithi-
viers pour la 3" décade de nivôse, du district de Meaux pour la
3^ décade de nivôse, de Chalon-sur-Saône pour la 2" décade de
nivôse, de Fontenay-le-Peuple pour la y" décade de nivôse, de Blâ-
ment pour la 3" décade de nivôse.
La Commission de commerce rend compte des mesures qu'elle
a prises pour adoucir la situation du district de Cadillac dépourvu
de subsistances.
Le Comité ajourne sa délibération.
Les citoyens Ponsignon, Bonnet, Kirmen et Leblanc sollicitent
une loi qui défende de mettre en réquisition les grains ou canon
du propriétaire^'-'.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
Le citoyen Joseph Godet, fabricant de draps à Elbeuf, réclame
contre les arrêtés du directoire du district de Chalon-sur-Saône
qui a taxé au prix des draps de troupes les draps fins.
Le Comité passe à l'ordre du jour motivé sur la loi.
Les administrateurs et l'agent national du district de Saumur
envoient copie d'une circulaire qu'ils ont adressée à leur commune
relative aux suifs et aux peaux.
Renvoyé au Comité de salut public.
La Société populaire de Bonneval demande que ceux qui at-
testent encore le régime de Robespierre soient surveillés et qu'on
ne laisse point en des mains ignorantes la partie des subsis-
tances.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi qui ordonne
qu'elle rendra compte de ses agents.
Les administrateurs du district de Dôle ne peuvent attendre
plus longtemps la répons^e aux diverses questions sur la loi du
Ix nivôse qui lève le maximum, leur position devient plus critique
en subsistances.
<') Nom révolutionnaire de Saint-Louis : Haut-Rhin. — '^^ Terme de droit rural.
708 PROCES-VERBAUX DU COMITE [28 vext. an m]
Le Comité passe à l'ordre du jour.
Le Conseil [ Bureau] de commerce soumet le résultat de ses en-
treliens sur l'omission que l'on a faite en proposant l'exportation
des lingots d'or et d'argent et le mode d'assurer une importation
équivalente aux exportations en valeur d'or et d'argent.
Le Comité renvoie les observations au Comité des finances.
La Société populaire de Nogent-sur-Seine demande qu'il soit
rendu une loi prohibitive de faire de la bière et de l'amidon jus-
qu'à ce que les grains soient suffisants pour atteindre la prochaine
récolte.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi.
Un membre fait lecture d'une lettre des représentants Borel et
Richou qui font part de diverses mesures prises par le Comité de
salut public pour établir l'école vétérinaire, desquelles il résulte
qu'il sera nuisible au commerce d'en laisser l'exécution.
Le Comité charge le citoyen Rivery de s'en entendre avec le
Comité de salut public.
On fait lecture de deux arrêtés des représentants du peuple
près les armées d'Italie et des Alpes pour l'approvisionnement des
armées.
La séance a été levée.
G.VRISIEli, ScELLIER, ViLLERS, RlVERY, J.-L. AlBITTE.
QUATRE-VINGT-DEUXIEME SEANCE.
9.6 VENTOSE AN III.
Le 26 ventôse de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Villers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 28 ventôse, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance, les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
On fait lecture d'une lettre du représentant Pomme qui envoie
les tableaux des denrées et marchandises qu'il expédie pour Paris.
Le Comité arrête qu'il sera écrit à la Commission des approvi-
sionnements pour savoir si elle est instruite des arrivages.
On met sur le bureau une seconde lettre du citoven Pomme,
[26 VENT. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 709
représentant, qui envoie l'état des livraisons que le citoyen Mary,
agent garde-magasin de la République, lui a remis.
Une troisième lettre du même représentant qui envoie l'état
des prises et traités faits pour le compte de la République.
Une quatrième du même représentant qui fait passer l'état des
prises faites sur les ennemis de l'Etat et amenées à Nantes, de
celles vendues et non vendues, celles jugées bonnes et mauvaises,
l'état de celles à juger.
Une cinquième, enfin, du même représentant y joint l'état des
prises faites par les corsaires de Nantes.
Le Comité renvoie Icsditcs lettres pour être déposées aux ar-
chives.
Un membre fait lecture de la pétition du Conseil général de la
commune de Faremoutiers ''^, qui demande des approvisionne-
ments proportionnés à leurs besoins, observant que, pour une
population de 1,176 individus, ils ne possèdent, pour attendre la
récolte, que 62G quintaux de grains.
Le Comité renvoie ladite pétition au Comité de salut public.
On met sur le bureau une lettre du représentant Poullain—
Grandprey du 1 5 ventôse en réponse à une lettre à lui écrite par le
Comité, relative à des travaux par lui faits sur les salines lorsqu'il
était membre du Comité des domaines.
Le Comité renvoie ladite lettre au citoyen Alard, pour s'occuper
de cet objet et en faire son rapport.
Un membre fait un rapport sur la réclamation des citoyens
d'Elbeuf qui demandent à être remboursés des sommes que leur
retient la Commission des approvisionnements pour les 5 p. 1 00
qu'ils prétendent leur être dus sur les marchandises vendues pour
le compte de la République.
Le Comité renvoie la réclamation à la première séance et les
pétitionnaires feront remettre au rapporteur les différentes pièces
nécessaires à l'instruction de cette affaire.
Le Bureau de commerce envoie deux de ses membres pour pré-
venir le Comité des opérations qui lui sont confiées par arrêté du
Comité de salut public du à ventôse.
Le Comité déclare qu'il attend l'arrêté du Comité de salut pu-
bhc pour reconnaître le Bureau de commerce'-^.
On met sur le bureau une lettre en langue anglaise signée
Robert Arnold, lieutenant de vaisseau, agent des transports, et
('' Seine-et-Marne. commerce, remplaçant le Conseil de
^-^ Sur la création du Bureau de commerce, voir notre tome III, p. 4 il.
710 PROCES-VERBAUX DU COMITE [96 vent, an m]
commissionnaire pour les prisonniers; il demande l'exécution du
décret du 7 brumaire relatif à la subsistance des prisonniers de la
marine.
Le Comité renvoie ladite lettre au Comité de salut public.
Un membre soumet à la discussion la réclamation du citoyen
Lebas tendant à demander une indemnité sur la livraison de bois
faite à la commune de Dieppe.
Le Comité, après discussion, arrête que le rapporteur se reti-
rera par-devant le Comité de législation pour présenter un arrêté
conjointement avec le Comité de commerce.
On fait lecture de la lettre du citoyen Bravcl qui fait part qu'il
y a dans Bordeaux i,5oo à 2,000 barils de bœuf salé qui se
vendent en détail au-dessous de leur valeur; il pense qu'il serait de
l'intérêt de la République d'acbeter le bœuf salé pour les arme-
ments qu'elle a à faire.
Renvoyé au Comité de salut pubbc.
Le Comité prend lecture du compte décadaire de ses diverses
administrations, lesquels sont renvoyés aux archives.
La séance a été levée.
Sauvé, Alaru, Lu Tourneur, Ribet, Villers, Garnier,
ScELLlEit , RlVEliY, BiDAULT, J.-L. AlRITTE.
QUATRE-VINGT-TROISIEME SEANCE.
8 GERMINAL AN III.
Le 3 germinal de l'an 3^ de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Villers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès- verbal de la séance
du 26 ventôse, dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait rapport sur celui de la Commission des revenus
nationaux relatif à trois agents établis à Bourg-Libre pour viser les
passeports, surveiller les douanes, les messageries, les postes et
l'exportation du numéraire, en vertu d'un arrêté du représentant
du peuple Foussedoire, du 1" brumaire dernier, mais dont les
fonctions étaient communes avec celles d'une agence commerciale
supprimée.
[3 GERM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 711
Le Comité arrête que les pièces seront envoyées au Comité de
salut public en lui observant qur> l'arrêté du représentant du
peuple Foussedoire du i" brumaire dernier lui paraît propre à
empêcher les importations et les exportations nuisibles aux inté-
rêts de la République et à la rentrée de ses ennemis sur son terri-
toire.
On met sur le bureau le compte de l'agent national de Sens de
la première décade de ventôse; il expose que les citoyens de cette
commune sont réduits à un quarteron de pain par jour et que,
bientôt peut-être, ils en manqueront.
Le Comité renvoie ladite lettre au Comité de salut public.
Un membre donne lecture de la lettre du citoyen Mazaury, de
Valognes, qui expose que, depuis la suppression du mci.viinum, le
prix des denrées augmente d'une manière effrayante, l'aristocratie
s'agite, et qu'il est urgent de venir au secours des malheureux que
leur désespoir portera infailliblement à des violences.
Le Comité renvoie ladite lettre au Comité de salut public.
On met sur le bureau le compte décadaire de la o'' décade de
nivôse de l'agent national du district de Pont-Saint-Esprit; il
expose que le district éprouve des besoins pressants, il demande
qu'on autorise provisoirement l'adîninistroLion à se pourvoir de
grains dans les ports de Nice, Marseille et Toulon.
Le Comité renvoie ledit compte au Comité de salut public.
On met sur le bureau le compte rendu par l'agent national du
district de la Rochefoucauld, département de la Charente; il expose
que la cherté excessive des denrées excite le mécontentement des
employés aux ateliers publics et des volontaires voyageurs sans
étape, il demande s'il ne serait pas juste de proportionner les
salaires au prix des objets de première nécessité.
Le Comité renvoie ledit compte au Comité de salut public.
On met sur le bureau le compte rendu par l'agent national du
district de Chalon-sur-Saône de la première décade de ventôse; il
expose que les denrées de première nécessité augmentent d'une
manière effrayante et peut être l'occasion des plus grands mal-
heurs si la Convention nationale ne prend des moyens de les pré-
venir.
Le Comité renvoie ledit compte au Comité de salut public.
Un membre fait lecture de la pétition du citoyen Caron , bou-
langer à Marseille [-le-Petit]'^', district de Grandvilliers , dépar-
er Le texte primitif du reg. AF*ii iG tard en Marcilly; il n'y a dans le dépar-
( f* 125) portait Marseille, corrigé plus tement de l'Oise ni Marcelly ni Marsilly.
712 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 germ. an m]
tement de l'Oise; il expose qu'il ne peut trouver de grains sur les
marchés pour fournir du pain à une foule d'ouvriers, de voyageurs
et de prisonniers, il demande qu'on l'autorise à s'approvisionner
chez les cultivateurs, à condition d'en faire la déclaration, tant
au greffe de sa commune qu'au greffe de celle où il tirera son
grain.
Le Comité renvoie cette pétition au Comité de salut public.
La séance a été levée.
Alaud, Sauvi^, Garnier, Villers.
QUATRE-VINGT-QUATRIEME SEANCE.
6 GERMINAL AN III.
Le 6 germinal de l'an $" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Villers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 3 germinal , dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres , pour en faire le rapport.
Un membre fait lecture du rapport de la réclamation du
citoyen Badon, négociant à Nantes, qui se plaint d'un arrêté du
district de Carismont, fondé sur celui du département de Loir-
et-Cher, qui a mis en réquisition , avant l'abrogation de la loi du
maximum, tous les fers inutiles et susceptibles d'être remplacés en
bois, d'où il résulte que ceux dépendant d'une maison de cam-
pagne qui lui appartient ont été mis à terre sans avoir été livrés à
qui que ce soit, ni payés, l'administration s'opposant encore à ce
qu'ils soient relevés et mis en place.
Le Comité arrête que cette réclamation sera renvoyée au Co-
mité de législation.
On met sur le bureau la pétition du citoyen Just, marchand
papetier à Paris, par laquelle il expose qu'il a acheté différentes
parties de papier de plusieurs fabricants qu'il a payé comptant
pendant l'existence de la loi du maximum, et dont il n'a reçu
qu'une faillie livraison à défaut de voitures.
Les vendeurs prétendent suivant ladite pétition que la loi du
2 h nivôse les dispense de livrer le surplus.
[6 GERM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 713
Le Comité, après délibération, passe à l'ordre du jour, motivé
sur l'article i" de la loi du 8 ventôse dernier "^
Un membre fait un rapport sur les observations de la Commis-
sion des revenus nationaux, relativement à la dilliculté qu'éprouvent
les préposés des douanes sur différents points de la frontière pour
se procurer des subsistances.
Le Comité arrête que lesdites observations seront renvoyées au
Comité de salut public.
On met sur le bureau la pétition des fabricants de la commune
d'Elbeuf qui demandent le payement des sommes qui leur sont
dues pour fournitures par eux faites, et le payement des 5 p. loo
à eux attribués par la loi, ainsi que d'être dispensés de restituer
les 5 p. 100 qu'ils ont précédemment touchés sur leurs fourni-
tures antérieures.
Le Comité renvoie ladite pétition au Comité de salut public.
Un membre fait le rapport d'une lettre du Commissaire de la
marine qui demande si la loi rendue pour les marchés faits avant
l'abrogation de la loi du maximum doit être appliquée aux mar-
chés faits pour la République.
Le Comité ajourne sa délibération sur le rapport.
La séance a été levée.
Sauvé, Villers, J.-L. Albitte, Desrues, Bidault, Alard,
Garnier.
QUATRE-VINGT-CINQUIEME SEANCE.
l6 GERMINAL AN lU.
Le 1 6 germinal de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Villers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 6 , dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes, et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait le rapport de la demande du citoyen Duchesne,
négociant à Nantes, renvoyée au Comité de salut public, sur la
question de savoir s'il convient mieux aux intérêts de la République
(') Art. i" : «Les denrées ou mar- maximum, sont restées d;ins les mafja-
cliandises qui, après avoir été vendues, sins ou celliers des vendeurs aux risques
jaugées, pesées, mesurées et payées en et périls des acquéreurs, sont censées
totalité avant l'abrogation de la loi du et regardées comme livrées.»
714 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [16 oerm. an m]
et à celui des capteurs , de vendre les bâtiments de prises par esti-
mation , que de les mettre à l'enchère.
Le Comité, après avoir entendu le ra[)port et examiné le mémoire du ci-
toyen Duchesne, pense qu'il est indispensable de s'occuper le plus prompte-
ment possible de la vente de ces bâtiments, dont le nombre est considérable,
surtout dans le porL de Brest, nuit beaucoup aux opérations de la marine, et
qui dépérissent tous les jours, sans aucune utilité pour la République, ni
avantage pour les capteurs ; car en ne doit pas oublier que , d'après la loi du
1" octobre 1798, non seulement toutes les marchandises de prises, mais en-
core tous les bâtiments et même les vaisseaux, frégates et autres bâtiments
de guerre pris sur l'ennemi, appartiennent en totalité aux capteurs; il est
vrai que la Ré[)ublique s'empare aussitôt de ceux-ci en les payant suivant le
tarif fixé par la même loi.
Le commerce réclame depuis longtemps la vente de ces bâtiments, le
Comité de salut public en a senti la nécessité, il prit, en conséquence, il y a
environ trois mois, un arrêté qui ordonnait d'y procéder, mais il contenait
des dispositions qui ont découragé le commerce, celle-ci entre autres fr qu'au-
cune adjudication ne serait définitive qu'après avoir été revêtue de sou appro-
bation , ou de celle de la Commission , en se réservant d'imposer aux acqué-
reurs telles conditions qu'il jugeait convenables n , toute adjndication alors
étant conditionnelle, aucun négociant n'a voulu s'exposer à la faire valoir.
Les représentants du peuple en mission dans les ports de Brest et de
Lorient ont fait au Comité de salut public plusieurs observations sur cet objet
important, il lui ont même envoyé un projet d'arrêté qui paraissait s'accorder
|)arfailement avcic les intérêts de la Nation et ceux des acquéreurs, en préve-
nant les inconvénients auxquels le Comité voulait remédier, mais il est resté
sans réponse, et aucun de ces bâtiments n'est encore vendu, malgré l'ordre
(ju'ils ont donné avant leur départ à l'administration de la marine dans ces
ports de se conformer à l'arrêté du Comité de salut public. Aujourd'hui , le
citoyen Duchesne, négociant de Nantes, s'adresse au Comité de salut public
et lui demande trente à quarante bâtiments de prises à son choix, parmi ceux
destines à être vendus, et il voudrait les avoir au prix de l'estimation faite ou
à faire. Il demande de plus des facilités pour les armer et équiper, autant que
les circonstances et le service public pourront le permettre , s'obligeant toute-
fois de les utiliser sur-le-champ et de les faire naviguer pendant la durée de
la guerre sous pavillon neutre. Il les veut à son choix, parce que des trois à
quatre cents bâtiments de prises qui sont dans les ports de Brest et de Lorient,
il y en a fort peu qui ne soient dégarnis de leur gréement et apparaux, et en
si mauvais état, qu'il faudrait acheter trois à quatre navires pour en armer
un. 11 les demande au [)rix de l'estimation au lieu d'enchère parce qu'il pré-
l(!ud que la Commission de la marine n'a pas encore reçu les étals nécessaires
pour en ordonner la vente, et qu'en attendant les formalités les meilleurs dé-
jx'rissent. Il paraît aussi ne pas vouloir s'engager à franciser à la })aix ces bâti-
ments, surtout les Hollandais, parce que leur forme ne convient qu'à la
nation qui les construit, les marins français ne veulent pas les conduire'"'.
'■' Dans F'-* 1 1 ;i , on trouve (f" a, ciproquomontd'hollandiscriesbàtimonls
a' partie) un rapportdii iîuroau deconi- français, à Ja charjje par la Hollande de
merce sur cette question: « Serait-il a van- faire un acte de navigation contre i'An-
tapcux ou désavantageux à la République gleterrej^ (18 floréal an m). Le Ikireau
dcfrancisericsbàtimontsJioUanciaiselré- déclarait l'opération désavantageuse.
[iGgeum. ANiu] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 715
Voilà les propositions du citoyen Duchesne; il faut examiner si elles s'ac-
cordent avec i'intér(H général et celui des capteurs.
C'esl. une faveur |)arti(ulièi'e, sans doute, que d'accorder à ce ciloyen au
prix de l'estimation un objet qui doit être vendu à l'enchère.
D'ailleurs ces bâtiments étant la propriété des capteurs, comme nous
l'avons observé plus haut, peut-on, sans leur porter préjudice, faire livrer au
prix de l'estimation des objets dont ils pourraient tirer beaucoup plus d'avan-
tage par adjudication?
11 n'y a qu'un grand intérêt général qui puisse faire j)référer cette mesure
à celle qu'e la justice indique, par exemple, si le ciloyen Duchesne s'enga-
geait , aussitôt après la livraison de ces bâtiments au prix de l'estimation , à
faire venir les subsistances de l'étranger, ou des matières j)reraières, ce qui
lui serait d'autant plus facile, qu'il est le correspondant de l>oauconp de mai-
sons de Suède et de Danemark et même du gouvernement de ces deux nations.
Mais il ne laudrail pas lui laisser le choix sur tous les l)àtiments, parce
qu'après avoir pris les meilleurs, il serait beaucoup plus diilicile de se défaire
des autres; il n'est pas nécessaire qu'il en ail li-enle à quarante pour aller
chercher chez l'étranger ce qu'il faut pour réparer ceux qui sont en mauvais
état, on pourrait lui en livrei- dix piopres à être employés sur-le-champ, le
reste au hasard, mais lui imposer toujours l'obligation d'importer en France
des subsistances, ou matières premières,
Quant à l'obligation de les franciser à la paix, ce qui paraît lui lépugner,
la Nation n'y gagnerait pas beaucoup, surtout à l'égard des bâtiments hollan-
dais, qui sont d'une lourde construction, et qu'on appelle généralement
charrettes de mer, ceux-là alors pourraient être exceptés, mais il faut tenir stric-
tement pour tous les autres, on privei-ait le commerce d'une ressource que la
paix lui réserve bientôt.
Du reste, étant instruit que le Commissaire de la marine a reçu depuis
plusieurs jours l'état de tous les bâtiments, le Comité est d'avis qu'ils soient
promplement vendus par adjudication, soit d'après le premier arrêté du
Comité de salut public, soit d'après tel autre qu'il jugera à propos de prendre
et arrête qu'un extrait du présent sera envoyé au Comité de salut public.
Un membre Inlt un rapport concernant les employés aux douanes
de la République ; il présente un projet de réforme pour un cer-
tain nombre d'employés.
Après débbération, le Comité adopte le projet d'arrêté suivant,
lequel sera communiqué au Comité des finances.
Les Comité de commerce et des finances réunis, en exéctitiondo
la loi du i" ventôse dernier, pour régler provisoirement les traite-
ments et le nombre des commis et employés de l'Administration
des douanes , arrête ce qui suit :
Art. 1°". A compter du i" messidor procbain, le nombre des
receveurs et autres préposés pour les bureaux de perception des droits
de douane et de navigation et pour les bureaux des directions sera
réduit à 1,9/10.
.\r.T. 2. A compter de la même époque, le nombre des employés
716 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [16 germ. an m]
distribués sur les côtes et frontières pour assurer la perception et
s opposer aux importations et aux exportations défendues sera réduit
à 10,800.
Art. 3. Les 160 capitaines généraux établis par la loi du
1" mai 1791 et les ào inspecteurs établis par celle du 26 fri-
maire, '2" année, seront remplacés par 100 contrôleurs de bri-
gade, 89 inspecteurs de division et 2/1 directeurs. L'exercice des
nouveaux directeurs et inspecteurs commencera le 1" prairial, et
celui des contrôleurs le 1" messidor.
Art. à. Les préposés conservés continueront à recevoir les
appointements dont ils jouissent, à l'exception des 2/1 directeurs
et 89 inspecteurs de division dont les traitements seront payés
conformément au tableau annexé au présent arrêté, ainsi que les
augmentations accordés à 19 receveurs '''.
0)
En annexe au procès-verbal figure le tableau que voici
AGENCE NATIONALE DES DOUANFS.
Etat dfx appointement.i dont jouiront à compter du premier prainal prochain les direc-
teurs et inspecteurs des douanes et des augmentations de traitement accordées à dix-
neuf receveurs à compter du premier messidor suivant, indépendamment de l'indem-
nité fi.vée par lu loi du â pluviôse, conformément à l'arrêté de ce jour, 28 germinal
an 3' de la République française une et indivisible.
Savoir :
24 directeurs à 6,000 *< ilili,ooo^ ^
12 inspecteurs à 5, 000 60,000 ( ., u
_ 1 , , > 011,000"
a» — a il, 000 100,000 1
2 — à 3,5oo 7,000 )
Augmentation aux receveurs des douanes ci-après,
Savoir
A chacun des receveurs di' Bordeaux, Le Havre, Rouen,
Nantes, Lorient, Dunkerque et Meyrin, 1,000^.. . . 7,000
A chacun des receveurs de Marseille et Nice, 2,000^. . i,ooo
A chacun des receveurs de La Rochelle et Bourg-Libre,
l,600tt Ii,900
Au receveur de Brest 2,200 l 2i,/ioo
A celui de Paimbœuf. 1,200 [ [21,600]
A chacun des receveurs de Bourgfelden et Verrières-de-
Joux . 800H 1 ,600
A chacun des receveurs delà Cure et d'Iiviau, 700**.. . i,4oo
A chacun des receveurs de Jougne et Cherbourg, ioo, 800
ToT.u. : Trois cent trente-deux mille quatre cents livres 1532, '100
[Le total est en réalité 332,()oo livres.]
Fait et arrêté en exécution de l'article ù de Tarrèté des Comités de commerce et
dos finances réunis des 1 G et a 8 germinal an 3° de l'ère républicaine.
Les représentants du peuple composant le Comité de commerce
et des approvisionnements,
J.-L. Albitte, Villkrs.
[iGgerm.aniii] de commerce et approvisionnements. 717
Art. 5. Les trois divisions de l'Administration des douanes for-
meront une agence particulière dépendante de la Commission des
revenus nationaux dont les traitements et rapports avec ladite Com-
mission seront les mêmes que ceux de l'Agence de l'enregistre-
ment^''.
Un membre fait le rapport de la cpiestion soumise par le Comité
de salut public relativement aux frais et dépenses faites par les
bâtiments du commerce dans leur relâche à la Nouvelle-Angle-
terre.
Le Comité, après avoir entendu le rapport, a arrêté le projet de
décret qui suit, pour être présenté à la Convention nationale, après
qu'il aura été communiqué aux Comités de salut public et de
marine.
<x La Convention nationale , après avoir entendu le rapport de ses
Comités de salut public, de marine et de commerce, décrète : que
les bâtiments venus des Etats-Unis, n'ayant été arrêtés dans leur
course que pour l'utilité et le bien commun des navires et de leur
chargement, les frais et dépenses que le retard a occasionnés sont
réputés avaries grosses^-^ ».
On met sur le bureau la lettre du Commissaire de la marine
relative à la réclamation des fournisseurs qui se disent hors d'état
de remplir les conditions de leurs marchés, en raison de la pro-
gression énorme du prix des denrées et des ouvriers ; ils deman-
dent l'exécution de la loi du 2/i nivôse; mais comme cette loi ne
prononce que relativement aux contrats passés entre particuliers,
la Commission demande si on peut lui donner une extension sur
ceux conclus par les administrations pour le service public.
Après examen et délibération, le Comité passe à l'ordre du jour,
motivé sur ce que les fournisseurs de la marine doivent être assi-
milés à tous les autres fournisseurs pour le service de la Répu-
blique, en distinguant ceux qui auraient pu profiter des réquisitions
faites en son nom, à leur avantage.
Un memljre fait le rapport de la pétition du citoyen Jacquemin
relative au raccommodage des effets d'habillements militaires qui
a été fait dans son hôpital par les ouvriers attachés à ce genre d'oc-
cupation.
Le Comité renvoie la pétition au Comité des secours.
On met sur le bureau la pétition du conseil d'administration de
la septième demi-brigâde d'infanterie légère qui demande pour
'^' Le décret ne fut pas discuté à la Convention; ce n'est que le 28 germinal an v
que le service des douanes fut réorganisé. — *-) Le décret ne fut pas discuté à la
Convention.
7J8 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [16 germ. an m]
chaque soldat une paire de souliers en indemnité de trois resse-
melages que la loi leur accorde et qu'il est impossible d'exécuter.
Le Comité renvoie la pétition au Comité des approvisionnements.
On fait un rapport de la pétition du citoyen André qui sollicite
une indemnité pour des pertes qu'il a éprouvées sur la viande ven-
due au maximum, quoique achetée avant la promulgation.
Le Comité renvoie ladite pétition au Comité de salut pubhc.
Sur la proposition faite par un membre relativement aux ap-
provisionnements en bois de la commune de Paris,
Le Comité arrête qu'il sera écrit à la Commission des approvi-
sionnements pour avoir des renseignements sur les approvisionne-
ments en bois de la commune de Paris.
La séance a été levée.
J.-L. Albitte, Desrues, L. Rivery, Villers, Alahd,
Bidault, Garnier.
QUATRE-VINGT-SIXIÈME SÉANCE.
r 19 GERMINAL AN UI.
Le 19 germinal de l'an 3' de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Villers, président; Sceliier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal du 1 6 germinal,
dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
Un membre fait le rapport de la réclamation des citoyens Ville-
quer fils et François Boucher, à Laon, contre un jugement rendu
contre eux par le tribunal de police correctionnelle et confirmé
par le tribunal du district pour avoir vendu au-dessus du prix du
maximum.
Le Comité renvoie ladite réclamation au Comité d'agriculture.
On fait lecture d'une lettre du représentant du peuple Pomme,
datée de Nantes; il informe le Comité des ventes faites dans ce
port, provenant des prises.
Le Comité renvoie aux archives l'état des marchés et soumissions
qui ont été passés dans le courant de ventôse.
On met sur le bureau la demande des fabricants en coton de la
[iQOEUM.AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 719
commune de Nantes tendant à ce que les cotons et indigos prove-
nant des prises ne soient vendus qu'aux seuls fabricants.
Le Comité passe à Tordre du jour, motivé sur la lil)erté du com-
merce.
Un membre fait lecture de ia réclamation des citoyens fabri-
cants en pelleteries de Paris relativement au décret du 12 plu-
viôse'^^
Le Comité ajourne sa délibération sur cette pétition à la pre-
mière séance.
Sur la proposition d'un membre, le Comité nomme les citoyens
Villers et Desrues pour se concerter avec le Comité de salut public,
relativement à la vente des bâtiments de prises.
La séance a été levée.
J.-L. Albitte, Desrdes, L. Rivery, Alard, Scellier,
ViLLIERS.
QUATRE-VINGT-SEPTIEME SEANCE.
28 GERMINAL AN III.
Le 28 germinal de l'an 3® de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Villers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 19, dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont envoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux
membres, pour en faire le rapport.
Un membre fait lecture de la pétition des administrateurs du
département de la Haute-Loire et Société populaire du Puy-de-
Dôme relativement au décret du ih mars 179?) (vieux style) qui
accorde une somme de /i 0,0 00 livres à prendre sur les impositions
du district pour le soutien des manufactures de la Haute-Loire ; ils
demandent que cette somme soit affectée à la seule commune du
Puy et remboursable en sept ans, par septième cbaque année.
Après délibération , le Comité renvoie la pétition au Comité de
salut public.
Un membre fait le rapport de la demande des pelletiers de
'^) Le décret du i a pluviôse an m maintenait provisoirement la prohibition de
sortie des peaux et cuirs.
720 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [28 germ. an m]
Paris, afin de leur donner la permission défaire passer en Suisse
des pelleteries non ouvrées.
Le Comité renvoie la demande au Conseil [Bureau] de com-
merce, pour donner son avis*^^.
Sur la réclamation des manufacturiers d'indienne de la commune
de Lyon qui demandent la préférence, à prix égal, sur les objets
qui se vendent pour le compte de la République ,
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour.
Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, les
Comités de salut public et de commerce arrêtent :
r^Les six cent quatre-vingt-treize barils de fer-blanc qui ont été
livrés par les propriétaires des forges de la Chaudeau'-^ depuis le
mois de pluviôse de l'an 11 jusqu'à la fin de brumaire 3% et qui ont
servi à la confection des bidons et gamelles pour les troupes de la
République, n'ayant été payés à ces fournisseurs qu'à raison de
120 livres le baril, seront portés au prix de 280 livres i3 sols
9 deniers; en conséquence, lesdits fournisseurs recevront l'excédent
conformément à cette fixation.
La Commission des approvisionnements est chargée de l'exécu-
tion du présent arrêté. 55
On met sur le bureau la réclamation des marchands de vins de
Paris qui demandent le rapport de l'article i'^'^ du décret du 8 ven-
tôse en ce qui concerne seulement le payement en totalité des objets
vendus, mais non livrés.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour sur ladite
réclamation.
La séance a été levée.
.I.-L. Albitte, Pierre Guyomar, Desrues, Villers,
L. RlVERY, ScELLIER.
^') A celte date, lo Gonsoil de coin- mande faite par les pelletiers, il proposa
nippce, créé le ik vendémiaire an m, [rapport en date du 16 thermidor
avait déjà été remplacé par le Bureau du an m ] de permettre, momentanément,
commerce créé par arrêté du Comité de sortir des peaux moyennant loute-
de salut public du /i ventôse. — -Uncpre- fois le payement d'un droit de sortie,
mière fois, le Bureau de commerce se (pi^* 111, p. 'yi),
prononça contre la demande des fabri- (-' Commune d'AiUevillers : Haute -
caiils de Paris; sur une nouvelle de- Saôen.
[26 GEUM. AN mj DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 721
QUATRE-VINGT-HUITIÈME SÉANCE.
96 GERMINAL AN III.
Le îiG germinal de l'an .^ do la République française, une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Villiers, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance du
28 , dont la rédaction est adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
Le Comité, après avoir pris communication d'un arrêté du
Comité de salut public sur la pétition des citoyens Assegond et Dou-
blet, tendant à obtenir un supplément de prix sur les étoffes qu'ils
ont fournies pour l'habillement des troupes pendant la durée des
lois concernant le maximum, et, notamment depuis le i'' ther-
midor de l'an m [11] , a adopté ledit arrêté comme suit :
«Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, les
Comités de salut public et de commerce réunis,
Vu la pétition des citoyens Assegond et Doublet, fabricants de la
commune de Bernay, tendant à obtenir un supplément de prix sur
les étoffes qu'ils ont fournies pour l'habillement des troupes pen-
dant la durée des lois concernant le maximum, et notamment de-
puis le 1" thermidor de l'an m [11],
Arrêtent qu'il n'y a pas lieu à délibérer, w
Un autre arrêté du Comité de salut public relatif au payement
de taus les draps et étoffes qui ont été versés dans les magasins de
la Répubhque depuis la publication de la loi du 2C) septembre
1798 (vieux style) jusqu'à celle du décret du k nivôse, 3' année,
portant abrogation du maximum, a été adopté comme suit :
«Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, les
Comités de salut pubhc et de commerce réunis arrêtent :
Tous les draps et étoffes qui ont été fournis et versés dans les
magasins de la Hépubhque depuis la publication delà loi du ac) sep-
tembre 1798 (vieux style) jusqu'à celle du décret du k nivôse,
S*" année, portant abrogation du maximum, seront payés aux prix
portés dans l'arrêté des Comités de salut public et de commerce du
8 frimaire, même année, sans aucune distinction des époques de
livraison ou de payement et conformément d'ailleurs aux disposi-
tions de cet arrêté.
IV. 46
722 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [26 germ. an m]
La Commission des approvisionnements est chargée de l'exécu-
tion du présent arrêté, t)
Un troisième arrêté du Comité de salut public relatif au paye-
ment de cent vingt-six balles de soude des Aigles^'' à raison de
3/i livres le quintal aux citoyens Durand et fils, de Montpellier, a
été adopté comme suit :
«Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, les
Comités de salut public et de commerce réunis arrêtent :
Les cent vingt-six balles de soude des Aigles, appartenant aux
citovens Durand et fils, de Montpellier, qui ont été distribuées
par les administrateurs du district de Marseille à différents fabri-
cants de cette commune, seront payées à ces citoyens à raison de
3/i bvres le cent poids de marc, à la charge par les pétitionnaires
de justifier, par des certificats en bonne forme de ces administra-
teurs, de la propriété de ces soudes, et qu'elles n'ont jamais appar-
tenu aux citoyens portant le même nom que les pétitionnaires
inscrits sur la liste des émigrés.
La Commission des approvisionnements est chargée de l'exé-
cution du présent. t>
Un membre fait le rapport de la pétition des tanneurs de Paris
qui réclament contre le projet de la Commission des approvision-
nements de mettre en vente les cuirs de bœuf provenant de la qua-
trième division.
Après délibération, le Comité arrête que copie de la pétition
sera envoyée au Comité de salut public, avec une lettre d'invitation
pour s'en occuper de suite.
Le Comité a repris la discussion sur la demande des pelletiers
de Paris pour le rapport des dispositions de la loi du 1 2 pluviôse
sur la prohibition des pelleteries non ouvrées.
Le Comité, après avoir pris l'avis du Conseil [Bureau] de com-
merce, renvoie la demande au (comité de salut public.
On met sur le bureau les comptes décadaires; le Comité les ren-
voie à l'examen d'un de ses membres.
Un membre donne lecture d'un rapport de la Commission des
revenus nationaux, duquel il résulte :
1" Que l'arrêté du Comité de salut public du 2.3 brumaire der-
nier portant qu'il serait déhvré, des magasins militaires, aux pré-
posés des douanes, un quintal de grains par trimestre au prix du
maximum, ne recevant plus d'exécution depuis le mois de nivôse
''^ Il (îoil s'agir de soude d'Aijjues- (jui s'cxlrail de plantes cultivées sur les
Morlns ou «lilanquelten — moins riclio bords de la Méditerranée entre Fron-
quc d'autres soudes en carbonate — iignan et Aigues-Morles.
[26 GERM. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 723
dernier, il résulte que ces cmployws se trouvent exposés aux hor-
reurs de la famine, ne pouvant plus se procurer des subsistances
qu'avec du numéraire;
9° Que la ligne des barrières est rompue dans plusieurs points,
et aiïaiblie dans tous:
3° Qu'au moyen de quoi rien ne s'oppose à l'entrée des faux
assignats, à l'exportation des subsistances, des matières premières,
du numéraire, etc.:
k° Que la Commission sollicite une mesure qui puisse parer à
ces inconvénients.
Le Comité, délibérant sur le contenu de ce rapport, arrête qu'il
sera, sans délai, renvoyé au Comité de salut public, avec copie
authentique de la lettre dont la teneur suit :
Paris, le 26 germinal de l'an 3" de la République française
une cl indivisible.
Les Représentauls du peuple composant le Comité de commerce ,
Au Comité de salut public.
Citoyens coilègues,
Nous vous communiquons un rapport important que la Commission des
revenus nationaux vient de nous faire sur la situation inquiétante où se trou-
vent les préposés des douanes relativement aux subsistances, surtout aux fron-
tières; comme le service qu'ils y font ne peut être interrompu sans les plus
graves inconvénients , et qu'il peut être assimilé à celui des armées , vous
verrez dans votre sagesse s'il ne serait pas convenable de leur faire délivrer
des rations de pain semblables à celles (ju'on donne aux militaires.
Vous sentirez sûrement combien il importe à l'intérêt de la République de
veiller dans cet instant sur les exportations d'objets de première nécessité ou
de numéraire qu'on pourrait tenter et qu'il est nécessaire d'assurer la subsis-
tance des citoyens chargés de cette surveillance.
Nous vous invitons à prendre cette alTaire eu grande considération et tle
nous faire part des mesures que vous croirez devoir prendre à cet égard.
Le Comité procède à sa réorganisation; le citoyen Guyomar est
nommé président , et le citoyen Albitte , secrétaire.
La séance a été levée.
Bidault, Pierre Guyomar, Villers, Alard, Desrues,
ScELLIER.
^6.
72^» PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 flor. an m]
QUATRE-VINGT-NEUVIÈME SÉANCE.
3 FLORÉAL AN III.
Le 3 floréal de l'an 3" de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Guyomar, président; Aibitte, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 26 germinal, dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
On met sur le bureau un rapport de la Commission des revenus
nationaux relatif à une augmentation à établir sur le prix des bois
de chauffage que la saline de Salins est obligée de fournir à la
commune de Salins.
Le Comité arrête que les pièces seront renvoyées au représentant
du peuple en mission près ïesdites salines pour y statuer, à l'effet
de quoi il lui sera adressé la lettre dont ci-après copie.
Le Président du Comité de commerce,
Au représontaul du peuple en mission près les salines de la République.
La Commission des revenus nationaux vient de soumettre au Comité un
rapport et un projet d'arrêté tendant h augmenter le prix du bois de chauf-
fage que la saline nationale de Salins est chargée de fournir aux habitants de
celle commune; le Comité, citoyen collègue, après avoir entendu la lecture
de ces rapport et projet d'arrêté, considérant que les pouvoirs dont tu es in-
vesti te mettent à même de statuer sur la nouvelle fixation proposée par la
Commission, a, dans la séance du 3 floréal, délibéré que cette affaire te serait
renvoyée; lu trouveras ci-inclus les pièces sus-désignées , ensemble copie d'un
arrêté y relatif pris le h brumaire dernier par notre collègue Besson; veuille
bien accuser au Comité la réception du tout.
Un membre soumet au Comité un projet d'arrêté concernant
l'organisation des douanes de la République; lequel projet est
adopté comme suit :
Le Comité de commerce, délibérant sur les moyens d'exécution
de l'arrêté qu'il a pris de concert avec le Comité des finances les
16 et 28 {jcrminal dernier relativement à la réorganisation des
douanes, arrête ce qui suit :
Art. t*"'. Les chefs-lieux des directions seront à Rayonne, Ror-
deaux, La Rochelle, Nantes, Lorient, Rrest, Port-Malo, Cher-
bourg, Rouen, Valery-sur-Somme, Roulogne, Dunkerquo, Valen-
cicnnes, Libreville [Clinrlcville], Strasbourg, Pontarlier, Carougc,
[3 FLOR. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 735
Nice, Toulon, Marseille, Cette, Port-la-Victoire [Port-Vendres] et
Acqs [Dax].
Art. 2. Indépendamment des fonctions précédemment attri-
buées aux directeurs, ils seront encore tenus de se rendre, tous les
mois, dans la partie de leur arrondissement dont ils devront per-
sonnellement inspecter le travail, et de faire au moins une fois
tous les ans une tournée générale dans l'arrondissement qui leur
sera fixé pour en vérifier le travail; ils devront s'assurer de l'exac-
titude du service dans toutes ses parties et ils seront responsables
de son inexécution.
Art. 3. Les bureaux de perception ne seront composés que de
receveurs, visiteurs, commis aux déclarations et commis aux expé-
ditions, à l'exception des nouveaux bureaux maritimes, dans chacun
desquels il y aura un employé, sous la dénomination de commis
principal pour la navigation. Les contrôleurs aux visites seront
placés dans les bureaux où le bien du service l'exigera.
Art. k. Les receveurs auront la direction et la surveillance de
toutes les parties du service de leur bureau et ils en seront respon-
sables'; leurs obligations particulières consisteront à viser les main-
fortes et déclarations avant leur transcription , à percevoir les droits
de douane et de navigation, à former les états de comptabilité et
à correspondre sur tout ce qui a rapport à leurs fonctions.
Art. 5. Le commis principal pour la navigation sera chargé de
tout ce qui concerne la navigation , dont il signera les expéditions
avec le receveur.
Art. 6. Les visiteurs feront la jauge des bâtiments de mer, ils
vérifieront les marchandises, liquideront les droits de douane et
tiendront les registres de visite de manière que, rapprochés de
ceux de déclaration, ils présentent un contrôle de la recelte. Les
entrepôts dans les lieux où il en est et où il en sera établi seront
suivis par des visiteurs qui seront chargés alternativement de ce
service pendant un temps déterminé.
Art. 7. Les contrôleurs des visites et entrepôts surveilleront les
opérations des visiteurs et même celles des préposés du service
extérieur, s'il est jugé convenable.
Art. 8. Le service 'des commis aux expéditions consistera à
tenir les registres de passavant, d'acquits-à-caution, de certificats
de décharge, d'importation et d'exportation, à aider à la transcrip-
tion des déclarations, à délivrer les expéditions relatives à la per-
726 PROCES-VERBAUX DU COMITE [3 flor. an m]
ception et à la navigation et à copier les états et la correspondance
du receveur; celui-ci réglera au commencement du mois le travail
particulier de chacun de ces commis.
Art. 9, En cas d'insuffisance dans le nombre des visiteurs, il y
sera suppléé par des commis aux expéditions, lesquels reprendront
leurs fonctions à la cessation du service pour lequel ils auront été
détachés. Les visiteurs que les circonstances laisseront sans occu-
pation coopéreront au travail des commis aux expéditions toutes
les fois que les receveurs le jugeront convenable.
Art. 10. Nul ne pourra être employé dans le lieu de sa nais-
sance, si ce n'est pour une recette dont le traitement soit au-des-
sous de 8oo livres. Les préposés actuellement en activité dans les
communes où ils sont nés ne pourront être conservés qu'en qualité
de commis aux déclarations, ou de commis aux expéditions.
Art. 1 1. Il sera remis au Comité un état des nouveaux direc-
teurs et inspecteurs, ainsi que des motifs qui auront déterminé
leur nomination.
Art. 12. Les changements de résidence, de grade et de traite-
ment, qui seront la suite des réductions dans le nombre des pré-
posés, de la nécessité de procurer la retraite à ceux qui sont hors
d'état de remplir convenablement leurs fonctions et d'éloigner de
leurs postes les employés qui y ont contracté des habitudes préju-
diciables au service, ou qui ne s'y sont point concilié l'estime pu-
bhque, seront effectués d'après les notes recueillies sur le plus ou
le moins de talents, de zèle et de conduite des préposés; un état de
ces changements sera remis au Comité de commerce avec indica-
tion des motifs qui les auront déterminés.
Art. 13. Le présent arrêté sera envoyé à la Commission des
revenus nationaux chargée de veiller à son exécution.
Un membre met sur le bureau un projet d'arrêté qui est adopté
comme suit :
ft Le Comité des finances et celui de commerce ayant adopté
la nouvelle organisation des douanes présentée par un membre le
i6 germinal dernier, qui, en réorganisant ce service important,
procure à la République une économie d'un million quatre cent
([uelques mille livres, l'arrêté des deux Comités pris sur cet objet
le 28 germinal dernier sera envoyé incessamment à la Commission
des revenus nationaux, ainsi que celui qui contient les mesures
d'exécution dont ladite (commission rendra compte au Comité de
commerce le i"" prairial prochain. "
[3 Ki.oR. AN m] DK COMMEUCK ET APPROVISIONNEMENTS. 727
Un membre du Conseil | Bureau | de commerce se présente, et
est admis à la séance; il remet sur le bureau un projet relative-
ment à l'établisspment de la bourse dans les villes du commerce.
Le Comité arrête que le projet sera remis à un membre, pour
en faire l'examen et ensuite le rapport"'.
Un membre fait la proposition de nommer deux commissaires
pour se transporter au Comité de salut public afin de conférer
avec les membres de ce Comité chargés de la partie des subsis-
tances , sur l'état des approvisionnements de Paris et des départe-
ments.
Le Comité nomme les citoyens Villers et Rivery pour se con-
certer avec le Comité de salut public, section des approvisionne-
ments, relativement aux subsistances.
Sur un rapport fait par un membre relativement au nombre
d'employés dans le Comité, considérant que, depuis l'abolition de
la loi du maximum, le Comité a beaucoup moins de travail et la
correspondance moins nombreuse et moins active,
Le Comité nomme les citoyens Villers et Rivery pour organiser
les sections du Comité et en présenter la réduction à une des pro-
chaines séances, et seront également chargés d'inviter nos collè-
gues du Comité de législation de recevoir les employés qui se trou-
veront dans le cas d'être réformés par la nouvelle organisation.
La séance a été levée.
Alard, Pierre Guyo.mar, Bidault, Villers, Rivery.
QUATRE-VINGT-DIXIEME SEANCE.
6 FLORÉAL AN III.
Le 6 floréal de l'an 3'' de la République française une et indi-
visible, le Commité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Guyomar, président; Albitte, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 3 , dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance ; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
^') On trouvera dans F'"-* 1 1 1 , p. 56 Conseil do commerce qui n'existait plus
et suiv. , le rapport du Bureau de com- à cette date — avait été chargé de ce
merce sur la réorganisation des Bourses ; travail par les Comités de salut public
le Bureau de commerce — et non le et des finances.
728 PROGÈS-YERBAUX DU COMITÉ [6 flor. an m]
Un membre met sm* le bureau le mémoire du citoyen H. Kœck-
lin, député de la République de Mulhausen, tendant à obtenir que
dans le cas que l'agence nationale des approvisionnements à Bourg-
Libre ne traiterait pas avec les fabricants de Mulhausen aux mêmes
conditions et prix que l'année dernière, le refus puisse lever toute
difficulté au passage sur le territoire français.
Le Comité arrête que les pièces seront envoyées à la Commis-
sion des revenus nationaux, pour en faire un rapport le plus promp-
tement possible.
Sur la proposition d'un membre, le Comité arrête :
Art. l"'. Les commis des différents bureaux se rendront tous
les jours au Comité à 9 heures du matin , et n'en sortiront qu'à
3 heures de l'après-midi.
Art. 2. Ils ne se rendront pas le soir à l'exception des jours
où se tiendront les séances du Comité.
Art. 3. Le garçon de bureau sera toujours présent, afin que
les membres du Comité puissent se rendre au Comité quand ils
voudront.
Un membre fait lecture d'une lettre de la Commission des ad-
ministrations civiles, police et tribunaux, adressée au Comité rela-
tivement à l'article 2 du titre VI de la loi du h germinal an 11,
concernant le commerce maritime et les douanes, ainsi conçu :
«Quiconque cachera, ou achètera des objets saisissables [ou] par-
ticipera à une contravention aux lois des douanes, sera condamné
à une amende de dix fois la valeur des objets cachés ou achetés en
fraude. »
La Commission demande si la conjonction et avant les mots
sera condainné a été omise dans la rédaction de la loi plutôt que la
disjonction ou avant participera; elle ajoute que le Comité des
décrets assure que cette loi est exactement conforme à la minute ,
soit pour la diction, soit pour la ponctuation, et qu'elle attend la
décision du Comité pour en instruire le tribunal de Sedan, qui
paraît douter des véritables expressions de la loi.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé
sur ce que les tribunaux doivent faire l'application des lois d'après
leur sens littéral.
La séance a été levée.
J.-L. Aliîittk, Pierre Guyomar , Vu.lkrs, Scellier.
[9 Ftou. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 729
QUATRE-VINGT-ONZIÈME SÉANCE.
9 FLOREAL AN III.
Le (j floréal de l'an 3" de la République française une et in-
divisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Guyomar, président; Albitte, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
d'i 6 , dont la rédaction a été adoptée.
On fait lecture de la correspondance; les lettres sont renvoyées
aux Commissions compétentes et les pétitions distribuées aux mem-
bres, pour en faire le rapport.
Un membre fait lecture de la réclamation du citoyen Chalon,
ci-devant employé à l'Administration des douanes et incarcéré avant
le 9 thermidor.
Le Comité, après une mûre discussion et après avoir pris con-
naissance des observations de la Commission des revenus nationaux,
Arrête que le citoyen Chalon sara incessamment réintégré dans
sa place pour l'exercer comme troisième agent des douanes avec les
citoyens Magnien et Colin.
Une expédition du présent arrêté sera envoyée à la Commission
des revenus nationaux.
Un membre fait le rapport de la réclamation des citoyens
Etienne Millet et Jeanne-Marie Fralier, tendant à fin d'obtenir le
payement au prix courant de 533 mesures de blé livrées le lo ni-
vôse, en vertu d'un arrêté du district de Roanne du 8 du même
mois, pour payer en nature le prix du bail passé le lo avril l'y 8 8
d'une terre appartenant aux citoyens d'Harcourt et la Feuillade.
Le Comité renvoie ladite réclamation au Comité de salut public.
Sur la demande du citoyen Riquier tendant à l'effet d'être auto-
risé à faire passer à Rruxelles une somme de 1,200 livres en nu-
méraire ,
Le Comité passe à l'ordre du jour.
Sur la proposition d'un membre, le Comité nomme les citoyens
Desrues et Guyomar, deux de ses membres, pour s'entendre avec
le Comité des finances à l'effet d'aviser aux moyens de faire échan-
ger dans les caisses publiques les assignats de 10,000 livres pour
aider le commerce dans ses achats.
Sur la proposition d*un autre membre,
Le Comité arrête qu'il sera écrit au représentant du peuple ne
mission près les sahnes, dans le Jura, pour avoir des renseigne-
ments sur les besoins des sahnes de Montmorot.
730 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [9 flor. an m]
Le Comité, après avoir entendu le rapport de la Commission
des approvisionnements relativement à l'exécution de l'arrêté du
1 1 brum;iire dernier qui établit un nouveau maximum sur les
eaux-de-vie dans les départements des deux Charentes, ensemble
du projet d'arrêté par elle présenté, adople ledit projet d'arrêté,
pour être pris communément avec le Comité de salut public après
lui avoir été communiqué, comme suit :
K Les Comités de salut public et de commerce réunis , consultés
sur les différentes questions qui leur ont été soumises à l'occasion
de l'arrêté du 1 1 brumaire dernier, lequel établit un nouveau maxi-
mum sur les eaux-de-vie dans les départements des àea\ Cba-
rentes ;
Déclarent qu'en élevant le maximum des eaux-de-vie, ils n'ont
eu en vue que de donner plus de latitude au commerce de cette
denrée et d'encourager la fabrication d'un objet de première né-
cessité pour les armées de la République, et que l'intention des
Comités n'a pas été de donner un prix rétrograde aux eaux-de-vie
vendues antérieurement à l'arrêté , ni de rien changer aux marchés
faits avant la date de sa promulgation;
Arrêtent que le présent sera communiqué au tribunal de com-
merce d'Angely-Boutonne''^, pour l'éclairer en tant que besoin sur
le but de l'arrêté du 1 1 brumaire '^l v
Sur le rapport de la Commission des approvisionnements.
Les Comités de salut public et de commerce réunis arrêtent :
Art. 1"'. La Commission des approvisionnements fera payer
sur-le-champ au citoyen Louis-François Greslin, sur la représenta-
tion du reçu donné par les Comités civil et de bienfaisance de la
section du Contrat-Social, le 1 II courant, la quantité de i,353 livres
de riz mentionnée en ce reçu et ce, au prix courant que les riz se
vendaient à l'époque qu'ils ont été enlevés.
Art. 2. Le prix de cette partie de riz sera fixé par experts res-
pectivement convenus entre L; citoyen Greslin et l'Agence des sub-
sistances générales, ']" section.
Les membres du Comité de salut public et de commerce ré'unis.
Signé : Creuzé Latouche, Tallien, Maroc, Roux, Aubry, Guyomar,
Scelli(!r, Alard, Bidault.
Sur le rapport de la (Commission des approvisionnements,
'" Nom révolulionnairo de Saint- "MAK Gnuon (Bulletiti de la ComynisHion,
Jean-d'AiigcIy : Cliaronte-Inféricure. année 1908, p. 212 et suiv.), sur Ln
('1 Sur les antécédents de cette af- maxhnum des emix-de-vie dam la rcipon
faire, voir les documents pubtiés par charentaise.
[9 FLOU. AN m] Df'] COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 731
Les Comités de salut public et de commerce réunis :
V^i ia pétition des fabricants de Carcassonne tendant à établir
un supplément de prix sur les draps qu'ils ont fournis pour l'ha-
billement des troupes, depuis la publication de la loi du 29 sep-
tembre 1790 (vieux style) juscpi'au no frimaire an 11;
Considérant que le mode de payement sur le pied des factures
accordé par les arrêtés des 3 et y dudit mois frimaire ne peut
s'appliquer qu'aux soumissions faites avant l'existence de la loi;
Considérant que les fabricants ne justifient d'aucune soumission
faite par eux :
Considérant que, le cas des soumissions excepté, la loi tant
qu'elle a existé a dû recevoir sa pleine et entière exécution,
Arrêtent qu'il n'y a pas lieu à délibérer sur la péiition des fa-
bricants de Carcassonne et que cet arrêté sera commun à toutes
les pétitions semblables qui pourraient être présentées par d'autres
manufacturiers ou négociants''^;
Charge la Commission des approvisionnements de l'application
du présent arrêté. Signé : Tallien, Creuzé Latouche, Merlin de
D[ouai], Fourcroy, Scellier, Reubell, Alard, Lesage, Bidault,
Guyomar.
Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, les
Comités de salut public et de commerce réunis arrêtent :
Le citoyen Malherbe, entrepreneur de la fourniture des viandes
pour le service des troupes et de l'hospice civil à Blois, recevra un
supplément de prix de 5 sols par livre sur 17,203 livres de viande
qu'il a fournies pour cet hospice depuis le i*"" brumaire an a* jus-
qu'au 3o du même mois an 3^
La Commission des approvisionnements est chargée de l'exécu-
tion du présent arrêté.
Signé : Scellier, Marec, Tallien, Aubry, Guyomar, Bidault,
Reubell, Alard, Laporte.
La séance a été levée.
Alard, Villers, J.-L. Alritte, Bidault, Scellier.
('' Par unn pétition de messidor des ouvriers et des difTicullés de fabrica-
an III, les drapiers de Carcassonne se tion. On trouvera le texte de cette péti-
plaignirent de l'état d'insubordination tion dans F^^ i^j)!.
732 PROGÈS,VERBAUX DU COMITÉ [i3 flor. an m]
QUATRE-VINGT-DOUZIÈME SÉANCE,
10 FLORÉAL AN III.
Le i3 floréal de l'an 3* de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Guyomar, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-vérbal de la séance
du 9 , dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait lecture d'une lettre des représentants du peuple
envoyés dans les départements du Var et des Bouches-du-Rliône,
qui adressent au Comité copie d'un arrêté qu'ils ont pris pour dé-
fendre l'exportation des coraux bruts.
Après délibération , le Comité approuve ledit arrêté.
On met sur le bureau un arrêté pris par les représentants du
peuple dans les départements du Var et des Boucbes-du-Rhône et
par eux envoyé au Comité relativement à l'armement en course.
Le Comité renvoie ledit arrêté au Comité de salut public.
Un membre fait un rapport sur la réclamation à fin d'indemnité
de la pari des citoyens Albini frères, de Menton, relativement à
des marchandises qui se sont trouvées avariées par le retard dans
les charrois, occasionné par la réquisition mise sur ies voitures
qui les conduisaient, pour porter du blé à Lyon.
Après examen et délibération , le Comité arrête que ladite récla-
mation sera envoyée à la Commission des approvisionnements, pour
présenter sous trois jours aux Comités de salut public, des finances
et de commerce un projet d'arrêté qui fixe l'indemnité due aux
citoyens Albini frères.
La séance a été levée.
Alard, Villers, J.-L. Albitte, Scellier, Bidault.
QUATRE-VINGT-TREIZIEME SEANCE.
19 FLORKAL AN III.
Le 1 9 floréal de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du i3, dont la rédaction est adoptée.
[iQFLOR. ANin] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 733
Un membre donne lecture d'une lettre du représentant Blutcl,
en mission dans le département de la Charente -Inférieure, qui
fait passer une pétition des citoyens Boutel père et fils, de Roche-
fort, tendant à l'effet d'ohtenir le payement de deux cent qua-
rante couvertures qu'ils ont livrées dans le courant du mois
d'octobre 1798 (vieux style), lesquelles ont été rebutées et confis-
quées, et qui néanmoins ont été employées pour le service de la
marine.
Apres examen et délibération.
Le Comité, considérant que la confiscation n'a eu lieu ([ue
d'après un procès-verbal qui certifie que les couvertures étaient
défectueuses et inférieures au modèle, et de la décision des deu\
représentants du peuple qui étaient sur les lieux , les citoyens Lai-
gnelot et Lequinio,
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du 1 6 fé-
vrier 1793 (vieux style) qui prononce la confiscation de toute
fourniture défectueuse.
Sur la proposition faite par un membre, le Comité arrête qu'il
sera écrit à la Commission des approvisionnements pour savoir
l'emploi des différentes marchandises qui ont été envoyées des
ports de la République et l'engager à venir conférer avec le Comité
aux prochaines séances.
Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, le
Comité de salut public et de commerce réunis arrêtent :
rx Les chanvres ou filasses versés par la veuve Bourdin , de la com-
mune de Rethisy-la-Butte ''', district de Crépy, dans les magasins
des ateliers de filature de Paris dans la journée du i3 septem-
bre 1798 (vieux style), lui seront définitivement payés à raison de
cinquante-six sols la livre, et elle recevra l'excédent du prix auquel
elle a été payée de ces chanvres ou filasses conformément à cette
fixation , en justifiant des feuilles d'entrée pour en constater l'époque
précise.
La Commission des approvisionnements est chargée de l'exécu-
tion du présent arrêté.
Les membres du Comité de salut public et de commerce réunis :
Treilhard, Roux, Talhen, Merlin de D[ouai], \illers, Defermon,
Scellier, Alord, Garnier (de la Meuse), Albitte. »
Sur le rapport de la Commission des approvisionnements, les
Comités de salut public- et de commerce réunis , consultés sur diffé-
rentes questions qui leur ont été soumises à l'occasion de l'arrêté
'" Nom révoliitionnaire de Bélliisy-Snint-Pierre : Oise.
734 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 flor. an m]
da 1 1 brumaire dernier, lequel établit un nouveau maximum sur
les eaux-de-vie dans les départements des deux Charentes,
Déclarent qu'en élevant le maximum des eaux-de-vie ils n'ont eu
en vue que de donner plus de latitude au commerce de cette den-
rée et d'encourager la fabrication d'un objet de première nécessité
pour les armées de la République et que l'intention des Comités n'a
pas été de donner un prix rétrograde aux eaux-de-vie vendues et
livrées antérieurement à l'arrêté, ni de rien changer aux marchés
faits avant sa date et sa promulgation, arrêtent que le présent sera
communiqué au tribunal de commerce d'Angely-Boutonne pour
l'éclairer en tant que besoin sur le but de l'arrêté du 1 1 bru-
maire.
Les membres du Comité de salut public et de commerce réunis.
Signé: Creuzé Latouche, Villers, Marec, Merlin de D[ouai], Scel-
lier, TalHen, Albitte, Alard, Garnier(dela Meuse), Bréard^^'.
Un membre fait un rapport ayant pour objet d'autoriser le di-
recteur de la saline nationale de Montmorot à employer momenta-
nément du bois pour la formation du sel.
Le Comité, après discussion, ajourne sa délibération sur cet
objet.
La séance a été levée.
QUATRE -VmCxT-QUATORZIEME SEANCE.
ai FLORÉAL AN m.
Le 2 A floréal de l'an 3" de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est assem-
blé. Scellier secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance du
1 9 , dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait lecture de la pétition du citoyen Lauzen, fabri-
cant d'indienne à Agen, qui demande la concession d'un terrain
nécessaire à sa manufacture.
Le Comité renvoie la pétition à la Commission des revenus na-
tionaux, pour faire son rapport.
On ml sur le bureau une lettre du représentant du peuple
Pomme dans les ports d'Ilonlleur, Cherbourg, Port-Malo, iNantes,
lequel envoie au Comité l'état des diverses ventes qui se sont faites
dans ces ports sous sa surveillance.
^'' Répétition de rarrèl(î transcrit à la séance du 9 lloréal
[â't KLOR. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 735
Le Comité en arrête le dépôt aux archives.
Un membre donne lecture d'une lettre du Comité de salut pu-
blic portant invitation au Comité à nommer quelqu'un de ses
membres pour concourir avec lui à l'entreprise d'un travail géné-
ral sur la revision et le renouvellement de nos traités de commerce,
et sur les moyens de donner aux relations extérieures de notre
commerce toute l'étendue et toute l'utilité dont elles peuvent être
susceptibles .
Le Comité nomme les citoyens Rivery et Joubert pour se rendre
au Comité de salut public.
Sur le rapport fait par un membre d'une lettre du citoyen Dide-
ron qui demande une autorisation à l'effet de faire conduire à Paris
des grains qu'd a à sa disposition dans les départements d'Eure-et-
Loir,
Le Comité renvoie cette lettre au (iomité de salut public et
arrête qu'il lui sera adressé la lettre ci-après.
Citoyens collègues ,
Nous vous faisons passer une lettre du citoyen Dideron, propriétaire et
cultivateur, relativement à des grains et farines qu'il a h sa disposition dans
les de'partements d'Eure-et-Loir, qu'il désire faire conduire à Paris et demande
à cet effet une autorisation.
Cet objet nous a paru d'une si grande importance que nous nous empres-
sons de vous en faire part, persuadés que vous le prendrez en grande consi-
dération et nous vous invitons h donner au citoyen Dideron toute autori-
sation et sûreté, soit par la voie des escortes, soit par teUe autre que votre
sagesse vous suggérera, d'employer enfin toutes les mesures qui sont en
votre pouvoir poiu- que ces grains par\iennent à leur destination le plus tôt
possible.
La séance a été levée.
Garnier, Scellier, J.-L. Albitïe, Joubert, Alard, Bi-
dault, Desrues.
QUATRE-VINGT-QUINZIEME SEANCE.
29 FLORÉAL AN HI.
Le 29 floréal de l'an y de la République française une et indi-
visible [le Comité du commerce et approvisionnements] s'est
assemblé. Joubert, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre pan la lecture du procès-verbal de la séance
du 96, dont la rédaction a étéadoj)tée.
Un membre met sur le bureau différentes pièces qui attestent
l'affreuse détresse dans laquelle se trouvent les préposés des douanes
736 PROCES-VERBAUX DU COMITE [-29 flor. an m]
aux frontières , qui par le surhaussement survenu dans le prix de
toutes les denrées ne peuvent plus continuer leur service.
Le Comité, convaincu de la justice de la demande des employés
et de la nécessité de leur procurer incessamment les moyens
d'exister afin de prévenir la désorganisation totale dont la partie
des douanes paraît menacée par la difficulté qu'éprouvent les pré-
posés de se procurer des subsistances ,
Arrête que le citoyen Villers, l'un de ses membres, se transpor-
tera au Comité de salut public pour faire accorder des subsistances
aux préposés des douanes et subvenir à leurs plus pressants be-
soins.
Un des commissaires de la Commission des approvisionnements
est admis à la séance et rend compte des marchandises qui ont été
exportées pour le compte du Gouvernement à l'effet de les échanger
contre des objets de première nécessité. Le Comité renvoie ledit
compte à l'examen.
Un membre fait part au Comité de ses observations sur l'expor-
tation des matières d'or et d'argent et présente un projet de décret
à proposer à la Convention nationale.
Après examen, le Comité adopte ledit projet comme suit, pour
être présenté à la Convention nationale, après avoir été communi-
qué au Comité des finances.
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses
Comités de commerce et des finances, décrète :
Art. 1*'. Les dispositions de l'article 2 du décret du 6 floréal
dernier, qui permet l'exportation du numéraire de la République
en or et argent, sont communes aux autres espèces monnayées, et
aux matières d'or et d'argent ouvrées ou non ouvrées.
Art. 2. Les espèces, matières et ouvrages ci-dessus énoncés
continueront d'être sujets à la police des deux lieues frontières du
territoire étranger à l'exception des parties du numéraire qui
n'excéderont pas cinquante livres, pour lesquelles cette police sera
restreinte à la lieue frontière.
Art. 3. Tout citoyen qui voudra envoyer à l'étranger les objets
désignés en l'article i'^'" sera tenu de déclarer à la douane de sortie
la valeur en argent, non compris la façon et d'y souscrire une sou-
mission cautionnée de rapporter pour une valeur égale de comes-
tibles, ou de matières premières énoncées en l'état annexé au pré-
sent décret.
Art. li. Le délai accordé pour faire rentrer la contre-valeur des
[29 FLOR. AN m] DE COMMERCE ET AIMMIOMSIONNEMENTS. 737
objets exportés ne pourra excéder doux mois pour ce qui arrivera
par terre, et six mois pour ce qui arrivera par mer.
Art. 5. Celui qui effectuera un retour en comestibles ou en
matières premières sera tenu de représenter à la douane d'arrivée
les factures originales, certifiées véritables par l'agent de la nation
française et à son défaut par les magistrats des lieux; à ces factures
énonciatives du prix de l'achat en numéraire sera jointe une décla-
ration du prix du fret, assurance et naturalisation; la soumission
ne sera remplie que lorsque la valeur apportée en retour égalera,
y compris les frais de transport, celle constatée au départ.
Art. 6. L'exportation de l'or et de l'argent pour laquelle on
n'aura pas rempli les formalités prescrites par l'article 3 du présent
décret sera punie comme celle de toute autre marchandise dont
l'entrée et la sortie est prohibée, par la confiscation des marchan-
dises, chevaux et voitures, et l'amende de cinq cents livres.
Art. 7. Celui qui ne fera pas rentrer dans le délai fixé par sa
soumission la contre-valeur en marchandises des espèces et ma-
tières qu'il aura exportées sera contraint solidairement avec sa
caution de rapporter la même valeur en matière d'or ou d'argent
que celle exportée avec le quart en sus ''^.
La séance a été levée.
ScELLIER , ViLLERS , GaRISIER , J.-L. AlRITTE , BiDAULT,
Joubert, Desrues , Alard.
QUATRE-VINGT-SEIZIEME SEANCE.
7 PRAIRIAL A\ III.
Le 7 prairial de l'an 3^ de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Joubert, président ; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 29 floréal, dont la rédaction a été adoptée.
Le citoyen Villers a mis sur le bureau le rapport qui suit :
Chargé, par voire arrêlé du 3 floréal dernier, de vous [)rësenter ua nou-
veau plan d'organisation de vos bureaux, qui s'accorde avec les travaux dont
vous êtes chargés et l'économie que vous désirez y mettre, j'ai observé que la
suppression de la loi du maximum et la dernière loi rendue sur l'organisation
^'^ Le décret resla à l'état de projet.
IV. 47
738 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [7 prair. an m]
des Comités, diminuait considérablement vos attributions, qu ii ne vous res-
tait plus de surveillance directe que sur l'administration des douanes, et que
vous deviez seulement présenter à la Convention les projets de lois sur les
autres parties du commerce.
Il résulte , d'après cela , que vos bureaux ne doivent plus être divisés en
trois sections, et que vous devez supprimer un grand nombre des citoyens
qui y sont employés; il vous paraîtra sans doute suffisant de les réduire à
deux sections et à un secrétariat général et le nombre des employés à quatre;
vous jugerez encore que les anciens doivent être préférés aux nouveaux,
ainsi que ceux qui, parmi les autres, présentent par leur situation plus d'in-
térêt. Voici, en conséquence, le projet d'arrêté que je vous propose.
Après examen et délibération , le Comité adopte le projet d'arrêté
présenté comme suit :
Le Comité de commerce, voulant se conformer aux vues d'éco-
nomie qui animent la Convention nationale, et réduire ses bureaux
au nombre d'employés strictement nécessaire pour les travaux dont
il est chargé, arrête :
Art. 1"', Les bureaux du Comité sont provisoirement réduits à
trois; ils demeurent désignés sous le nom de secrétariat général,
de première et seconde section.
Art. 2. Le secrétariat général comprend :
1" L'enregistrement de toutes pièces parvenues au Comité,
comme pétitions, lettres ou mémoires ;
2" La remise des pièces et mémoires (après leur enregistre-
ment) aux sections qu'elles concernent;
3" La transcription, sur les registres, des procès-verbaux, ar-
rêtés ou délibérations du Comité, le dépôt d'iceux, ainsi que des
arrêtés du Comité de salut public et de toutes les pièces qui doivent
être placées aux archives ;
(i° La correspondance centrale ;
0" La surveillance des bureaux et la distribution des diverses
fournitures qui leur sont nécessaires ;
6° Le dépôt, sous la responsabilité du secrétaire général, tant
des pièces composant les archives et des ouvrages composant la
bibliothèque que des objets et fournitures à l'usage des bureaux.
Art. 3. La première section est chargée du travail relatif aux
douanes, aux salines, aux foires et marchés et aux marchés passés
pour le compte de la Républitpic.
Art. à. La seconde section est chargée du travail relatif à la
police intérieure du conmierce, aux importations et exportations,
et aux approvisionnements et fournitures des armées.
[7 PRAiR. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 739
Art. 5. Le chef de chaque section tient registre de toutes les
affaires qui lui sont renvoyées par le secrétariat, fait une analyse
raisonnée de chacune, rédige les projets de lettres, préparc sur les
différentes pièces les travaux préliminaires, tels qu'indication de
lois ou renseignements qui peuvent y avoir rapport, et soumet le
tout au Comité.
Art. 6. Les bureaux sont ouverts tous les jours depuis (j heures
du matin jusqu'à 3 heures de l'après-midi.
Art. 7. Les citoyens Gauthey, Bicheret, Renout, Auhryet Ame-
lot, eraployésactuellement au Comité, y demeurent provisoirement
conservés.
Art. 8. Les citoyens Vimart, Berot, Brezillon, Douday, Corroy
et Martin sont supprimés; ils recevront leurs appointements du
présent mois et du suivant.
Art. 9. Le garçon d^ bureau est tenu de remplir exactement
ses devoirs, il ne s'absentera point sans motifs légitimes, et sans
en prévenir les membres du Comité.
Sur l'observation d'un membre, le Comité arrête qu'il sera
accordé un mois d'appointements en forme d'indemnité aux pré-
posés des douanes qui, par l'effet du reculement ou de l'avance-
ment des barrières, se trouvent obligés de se déplacer.
La séance a été levée.
ScELLIER, ViLLERS, GaRNIER, BiDAULT, J.-L. AlBITTE,
JouBicRT, Desrues, Alard.
QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIEME SEANCE.
9 PRAIRIAL AN III.
Le 9 prairial de l'an 3 de la République française une et indi-
visible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est as-
semblé. Joubert, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 7 prairial, dont la rédaction a été adoptée.
D'après le rapport présenté par la Commission des revenus na-
tionaux sur les salines nationales de Dieuze, Moyenvic, Salins-
Libre, Arc et Montmorot qui ont été régies pour le compte du Gou-
vernement par les ci-devant fermiers généraux.
Le Comité arrête qu'une des triples expéditions des comptes
Z.7.
IhO PROCES-VERBAUX DU COMITE [9 prair. an m]
présentés pour les années antérieures à 1798 et déposées dans les
bureaux de la comptabilité sera remise à la Commission des revenus
nationaux.
Le Comité, après avoir pris lecture de la lettre du représentant
du peuple Vernier qui lui envoie la réclamation du citoyen S . . .
pour le flottage du bois, arrête qu'il sera écrit au représentant
Vernier pour lui annoncer que cet objet n'est pas de sa compé-
tence, et qu'il s'adresse au Comité chargé de la navigation inté-
rieure.
La Commission des revenus nationaux observe au Comité qu'à
l'époque du premier janvier 1798 (v. s.) les salines nationales ces-
sèrent d'être régies par les ci-devant commissaires liquidateurs de
la Ferme générale, que depuis elles furent administrées par le ci-
devant Ministre des contril)utions et deux inspecteurs généraux et
directeurs à qui l'on n'a encore fixé aucun traitement; la Commis-
sion propose de fixer leur traitement à six mille livres par an, à
compter du 1" janvier 1798 (v. st.).
Le Comité arrête que l'un de ses membres s'en entendra avec
le Comité des finances "'.
Le Comité renvoie au rapport différents objets qui lui sont pré-
sentés.
Sur l'observation d'un membre relative aux effets d'habillement
et d'équipement qui avaient été déposés au Comité,
Le Comité arrête qu'il sera adressé à la Commission des appro-
visionnements la lettre suivante :
11 existait, Citoyens , au Comité de l'exameQ des inarche's , loi-s de sa réunion
à celui de commerce, plusieurs effets d'habillement et d'équipement qui y
avaient été déposés pour différentes causes; ils sont encore dans nos bureaux,
sans qu'il en ait été fait aucune réclamation; pour éviter leur dép(^rissement,
il paraît convenable de les employer au plus grand avantage de la République
et surtout au service de ses défenseurs; nous vous invitons donc à envoyer
un commissaire qui en fera l'inventaire, et en appréciera la qualité et la
valeur et ensuite à nous donner votre avis sur leur meilleure destination.
La séance a été levée.
SCELLIER, VlLLERS, DeSRUES, GaRNIER, J.-L. AlIHTTK,
JOUBERT, AlARD,
f' En fructidor an m, le Bureau de pour examiner l'étal des salines dans
commerce s'occupa de la question des ies dill'érentes régions. Cf. Arcli. nat.,
salines et proposa au Comité de salut F'^* iiij folio ^6 et suiv., le rapport sur
public de nommer une commission cette question.
3 pRAiR. AN m] DE GOAIMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 7/il
QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME SÉANCE.
10 PUAERIAL AN III.
Le 1 3 prairial de l'an 3' de la Républiijue française une et
indivisible, le Comité de commerce et approvisionnements s'est
assemblé. Joubert, président; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 9 , dont la rédaction a été adoptée.
On membre donne lecture d'une lettre du représentant Castilhon,
en mission dans les départements de l'Ouest, qui annonce qu'il a
provisoirement nommé à la place de receveur des douanes à Paim-
bœuf le citoyen Marie-Jacques Horct.
Le Comité renvoie la lettre au citoyen Villers, pour en faire son
rapport.
On donne lecture d'un arrêté pris par le district de Nîmes le
2 2 floréal relatif à la garde des salines.
Le Comité renvoie ledit arrêté à la Commission des revenus
nationaux.
La séance a été levée.
Scellier, Villers, Garnier, Desrues, .I.-L. Albttte.
QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIEME SEANCE.
19 PRAIRIAL AN III.
Le 1 (j prairial de l'an 3' de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Jouberl, prési-
dent; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal du i 3 , dont la
rédaction a été adoptée.
Un membre fait un rapport sur la réclamation des préposés aux
douanes relativement aux saisies dont la portion leur est appliquée
par la loi du h germinal de l'an 11, devait leur être livrée en nature
et dont il leur est tenu compte sur le prix de l'estimation ('^.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi.
Le même membre fait le rapport de la pétition des fabricants
de la République de Mulhausen qui demandent que la Républicjue
'■'^ Titre V, art. 2 ot 3. [Droit de préemption.]
742 PROCÈS^VERBAUX DU COMITÉ [19 prmr. an m]
française fasse l'acquisition du produit de leurs manufactures ou
qu'ils soient autorisés à les exporter à l'étranger.
Après délibération, le Comité arrête qu'il sera écrit à la Commis-
sion des approvisionnements pour qu'elle s'explique sur les besoins
que la République peut avoir de ces objets.
Le Comité prend lecture d'une lettre du Comité de salut public
qui engage le Comité de commerce à prendre connaissance de
l'établissement du citoyen Séguin cjui, par la célérité, et la bonté
de ses procédés en l'art de faire du cuir . , . , et hongrois en quinze
vingt jours.
Le Comité nomme le citoyen Garnier, un de ses membres, pour
se rendre à la manufacture du citoyen Séguin, établie à Sèvres, et
juger de la bonté des procédés employés '^^
Un membre fait un rapport sur la réclamation du citoyen de
Rubigny, marchand tanneur à Paris, tendant à obtenir la restitu-
tion de quatre tonneaux d'alun qui avaient été confisqués et vendus
à des fabricants qui travaillaient pour la République, par le district
de Vienne.
Le Comité arrête que la Commission d'approvisionnements resti-
tuera en nature et en même qualité les quatre tonneaux d'alun.
On mot sur le bureau la réclamation des citoyens Albini frères,
du Menton, tendant à l'efTel d'obtenir le remboursement de vingt-
luiit caisses d'oranges, destinées pour Paris, lesquelles ont été
gâtées par suite delà réquisition, faite au voilurier qui en était
chargé, de les déposer à Mâcon pour charger des grains pour la
commune de Lyon, les certificats v joints qui constatent la réalité
de leur réclamation.
Vu le rapport de la Commission des transports militaires en
date du a 1 germinal dernier qui consfate la vérité des faits
avancés par les réclamants.
Les Comités de salut public,* des finances et de commerce
réunis arrêtent qu'il sera payé par la Trésorerie nationale aux
citoyens Albini frères, de Menton, la somme de 3,39 9 livres fixée
parla Commission des subsistances,
Un membre fait un rapport sur la demande en indemnité faite
par les préposés des douanes du district de Couvin'-' relativement
au reculement des barrières, ordonné par décret.
<'^ Sur rinvenlion <rArmaiid Séguin rêtés du Comité de salut pulilir des la
et sur sa tannerie do Sèvres, voir io et ih brumaire, 10 nivôse, aft plu-
l'rocèx-verbal de la Convenlim du l 'i ni- viôse, 19 cl 2 5 «Terminal an m.
vôseaniii,p. a'ii-a'iS; v. Arch. nal., (-' Aujourd'liiii province de Namur :
F" 739. Voir aussi à son sujet les ar- Belgique.
[i9 PKviR. \N m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 7/«3
Le Comité passe à l'ordro du jour, motivé sur ce qui a été fait
lors de la réunion de Monthéliard à la République.
Un membre présente un projet de d(;cret tendant à suppléer à
l'insuflisance des sommes fixées parla loi du i*"" mai 1791 pour
les loyers et frais de bureau, et corps de garde de l'Administration
des douanes.
Le Comité, après avoir entendu la lecture de ce projet, ajourne
sa délibération.
La séance a été levée.
ScELLiER, Desrues, Garnier, Villers.
CENTIEME SEANCE.
28 PIUIRIAL AN IJI.
Le q3 prairial de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Joubert, pré-
sident; Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 1 9 , dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait un rapport sur la fixation de la résidence du
directeur des douanes à Resançon.
Le Comité adopte l'arrêté qui suit :
K Le Comité, après avoir entendu le rapport d'un de ses membres
sur la résidence du directeur des douanes dans le département du
Doubs fixée à Pontarlier par arrêté du 3 floréal,
Vu les observations des agents de l'Administration des douanes
sur le même objet par leur lettre du ,
Le Comité rapporte la disposition de son arrêté du 3 floréal
qui fixait la résidence du directeur des douanes dans le départe-
ment du Doubs, à Pontarlier, et arrête qu'elle sera définitivement
à Resançon et celle de l'inspecteur à Pontarlier.
Une expédition du présent sera incessamment envoyée h la Com-
mission des revenus nationaux pour son exécution. »
On fait une nouvelle lecture d'une pétition des citoyens Etienne,
de Marseille, relative au décret du 12 pluviôse sur la sortie des
cuirs et peaux.
Le Comité arrête qu'elle sera conuiiuniquée au Rureau de com-
merce près le Comité de .salut public, pour avoir son avis.
Un membre donne lecture d'une lettre du Comité des finances,
du 28 du mois dernier, qui prévient que, d'après les différentes ré-
7Zi4 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [2 3 prair. an m]
clamations des garçons de bureau des Comités, il a provisoire-
ment porté leur traitement à deux mille quatre cents livres.
Le Comité arrête que le traitement du garçon de bureau du
Comité sera provisoirement fixé à deux mille quatre cents livres,
et qu'il sera payé sur ce pied pour le mois courant et le mois
passé.
La séance a été levée.
Haussmann, Scellier, Villers, J.-L Albitte.
CENT-UNIEME SEANCE.
96 PRAIRIAL AN III.
Le 96 prairial de l'an 3" de la République française une et
indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Scellier, secré-
taire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 23, dont la rédaction est adoptée.
Un membre fait le rapport de la pétition par laquelle les ci-
toyens Louis Drouin et C'% négociants à Nantes, demandent que
les droits des intéressés et des armateurs du convoi venu l'année
dernière des Etats-Unis soient définitivement réglés relativement
aux frais extraordinaires que son retard, tant dans les ports des
colonies que des Etats-Unis, a occasionnés.
Le rapporteur observe que le Comité de salut public n'ayant
pas voulu donner son assentiment au projet de décret adopté
le dernier par le Comité, et celui de marine, il est urgent
de prendre un parti sur cet objet.
En conséquence, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur
les lois existantes.
Sur la proposition d'un membre, le Comité charge le citoyen
Garnior (de la Meuse) de se concerter avec le Comité de salut
public pour l'affaire du citoyen de Rubigny qui réclame quatre ba-
rils d'alun arrêtés à Vienne lors de la rébellion de Lyon.
Un membre fait un rapport sur la demande faite par la com-
mune de Baguer-Morvan^i^ tendant à obliger le fermier de la Guil-
lonnerie à payer, comme par le passé, soixante boisseaux de blé aux
vingt familles les plus indigentes du lieu; il propose de renvoyer
cette réclamation au Comité des finances, section des domaines.
''■ IlIc-ol-Vilaine.
['26 pp.AiR. AN ni] DE COMMERCE ET APPUOVISIONNEMENTS. Uro
Le Comité adopte cette proposition.
Sur la demande des armateurs sous la conduite du contre-
amiral Vanstabel, le Comité passe à l'ordre du jour.
Un membre donne lecture d'un rapport par lequel la Commis-
sion des revenus nationaux propose d'accorder mainlevée d'une
saisie de café faite sur différents particuliers, le '^6 floréal dernier,
par les préposés des douanes du l)ureau de la Chapelle.
Après discussion, le Comité adopte l'arrêté suivant :
^Le Comité de commerce, sur le rapport de la Commission des
revenus nationaux autorise ladite Commission à faire mainlevée
pure et simple de cinquante-sept livres de café saisies le 22 floréal
dernier sur la veuve Godel, Le Noble, Bûcheron à Issy et autres
dénommés dans cette saisie et ce, en considération de leur indi-
gence. «
Le même membre donne lectiu-e d'un rapport par lequel la
Commission des revenus nationaux sollicite la résiliation des baux
à loyer passés par les préposés des douanes qui ont été supprimés
en exécution de la loi du 26 frimaire an 11.
Le Comité ajourne sa délibération sur cette affaire.
Un membre donne connaissance de la pétition par laquelle le
citoyen Corroy, après avoir exposé la position affligeante où il se
trouve, réclame contre l'arrêté du 7 de ce mois qui le supprime de
la place d'employé qu'il avait au Comité.
Le Comité, prenant en considération la situation et la demande
du citoyen Corroy, rapporte en ce qui le concerne les dispositions
de son arrêté susdaté.
Sur la proposition d'un membre , le Comité arrête ensuite que le
citoyen Aubry, l'un de ses employés, est et demeure supprimé.
La séance a été levée.
Haussmann, Villers, Bidault, Garmer, Scellier.
CENT-DEUXIEME SEANCE.
3 MESSIDOR AN HT.
Le 3 messidor, an trois de l'ère républicaine, le Comité de com-
merce et des approvisionnements s'est assemblé. Villers, président;
Scellier, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
précédente, dont la rédaction a été définitivement adoptée.
Plusieurs mémoires et pétitions sont mis sur le bureau et ren-
7zi6 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 mess, an m]
vovés les unes aux Comités et Commissions compétentes et les
autres aux membres du Comité, pour lui en faire un prompt rap-
port.
Un membre soumet à la discussion une réclamation du citoyen
Noblat relative à une livraison de salines, et donne lecture d'un
rapport de l'Agence des subsistances générales près la Commission
des approvisionnements d'après lequel le Comité a pris la décision
suivante :
Le Comité, vu la pétition du citoyen Noblat, de Belfort, tendant
à être autorisé à se faire livrer par le préposé à la vente aux salines
trois cent quatre barils de harengs blancs et saurs et trente-
trois mille cent quatre-vingt-quinze livres (33, i ()5 livres) de stock-
fischs qu'il annonce devoir lui être fournis pour remplir les quan-
tités désignées dans la permission à lui accordée par l'Agence des
subsistances et approvisionnements de Paris du 5 brumaire der-
nier,
Vu également les observations présentées par le préposé à la
vente aux salines desquelles il résulte que le citoyen Noblat ne s'est
point présenté à temps pour se faire expédier les livraisons qu'il
répète, et que, sur celles qui lui ont été faites, ce citoyen lui est
redevable de trois mille sept cent cinquante-huit livres (0,758 li-
vres);
Vu, enfin, le rapport de TAgence des subsistances générales et
la lettre de la Commission des approvisionnements des 1 9 pluviôse
et i5 lloréal dernier par lesquels il appert c|ue le pétitionnaire
n'est point fondé dans sa réclamation, qu'il ne peut se refuser à
acquitter les trois mille sept cent cinquante-huit livres qu'il est re-
(L'vable au préposé à la vente des salaires et que par sentence du
tribunal de commerce il a été débouté de sa demande;
Considérant que les salines dont le citoyen Noblat demande
livraison ont été vendues, vu leur dépérissement, avant que celui-
ci ne se fût présenté pour les faire enlever, que d'ailleurs l'opération
qui paraît lui donner matière pour réclamer ne peut être assimilée
à une opération de commerce .
Passe à l'ordre du jour sur la pétition du citoyen Noblat et ren-
voie les parties intéressées à l'exécution de la sentence rendue par
le tribunal de commerce de Paris le. . .
La séance a été levée.
HaUSSMANN, ViLLEnS, SOELLIKR, J.-L. AlBITTE.
[6 MESS. AN m] DK COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. Ihl
CENT-TROISIÈME SÉANCE.
6 MESSIDOR AN' III.
Le G messidor an trois de l'ère républicaine, les membres com-
posant le Comité de commerce et des approvisionnements se sont
assemblés. Présents : les citoyens Villers, président; Scellier, se-
crétaire; Haussmann, Bidault.
La séance est ouverte par la lecture du procès-verbal du 3 du
courant; la rédaction en a été adoptée.
Le Président soumet à la délibération du Comité le rapport de
la Commission des approvisionnements sur l'indemnité réclamée
par le citoyen BcHon, de l'île de la Réunion, pour dédommage-
ment des pertes qu'il a éprouvées :
1° Par la saisie de plusieurs pièces soieries et toileries, sous le
prétexte que les objets de luxe venant de l'étranger étaient pro-
hibés à leur entrée en France;
2° Que les sucres et cafés expédiés de l'ile de la Réunion et qui ,
à leur arrivée à Lorient, ont été mis en réquisition et prébendes
pour le service de la République, et ne lui ont été payés que
quatorze mille livres, tandis que ces marchandises, au lieu de
l'achat, lui avaient coûté soixante mille livres en piastres.
Le Comité, sur le premier objet, renvoie le pétitionnaire par-
devant la Commission des revenus nationaux, et sur le second,
passe à l'ordre du jour.
Le Comité, après avoir entendu le rapport du Bureau de com-
merce, passe également à l'ordre du jour sur la demande de
mille livres, à titre de secours provisoire, formée par les citoyens
Danglas et G'% entrepreneurs d'une fabrique de savon en
liqueur propre au blanchissage et qui annoncent avoir essuyé, à la
suite de cet établissement, des pertes considérables^''.
On donne lecture [de la lettre envoyée par le] citoyen Dela-
droiture et C'% marchands papetiers à Tours, qui exposent avoir
acheté plus de deux cents rames de papier de la maison Sazerac,
d'Angouléme, dont on lui refuse livraison, sous le prétexte que
d'après les ordres que cette maison a reçus, elle se trouve obligise
de fournir au Comité d'inspection de la Convention nationale
tous les papiers qu'elle peut avoir à disposer.
(') Leurs pertes provenaient du bas Bureau du commerce (rapport du
prix de vente et de distributions gra- 27 prnirial) concluait au rejet du la
tuiles faites aux familles indigentes. Le demande. Arch. nal., F'-* 111, folio 26.
748 PROGES-VERBAUX DU COMITE [6 mess, an mj
Le pétitionnaire demande s'il est fondé à poursuivre l'exécution
de son marché.
Renvoyé au Comité d'inspection.
Un membre rappelle au Comité l'offre précédemment faite par
les députés de la République de Mulhausen de vendre des draps
et des cuirs au Gouvernement français et donne lecture de la
réponse faite à ce sujet par la Commission des approvisionnements,
([ui annonce qu'elle accueillera les propositions faites au nom du
commerce de xAIulhausen, si les conditions de vente sont avanta-
geuses à la République française.
Le Comité renvoie les députés de Mulhausen par devers la
Commission des approvisionnements , pour traiter avec elle , s'il y a
lieu.
Un membre soumet au Comité la demande du citoyen Gauthey,
employé près ses bureaux, à l'effet d'obtenir un cei'tificat d'après
lequel il puisse, conformément au décret du à ventôse an ii%
recevoir, du Comité d'inspection, un mandat pour toucher ses
appointements pendant l'absence cju'il a été autorisé à faire, par
arrêté du Ix ventôse, pour accompagner le représentant du peuple
Rorel pendant sa mission dans les départements de Saône-et-Loire,
l'Ain, l'Isère et autres.
Le Comité, ayant égard à la demande du citoyen Gauthey,
arrête qu'il lui sera délivré expédition du certificat dont la teneur
suit et qu'à Cette pièce sera joint un état double de la somme que
le citoyen Gauthey doit recevoir pour les échus de ses appointe-
ments jusqu'au premier messidor présent mois.
Suit la teneur du certificat :
Les Représentants du peuple composaul le Comité de commerce , vu rarrèlé
du h ventôse dernier par lequel le Comité a autorisé le citoyen Gaulliey à
accompagner le représentant du peuple Borel pendant le cours de la mission
dans les départements de Saone-et-Loirc, l'Ain, l'Isère el autres:
Ensemble le certificat délivré par le même représentant duquel il résulte
que le citoyen Gauthey n'a pendant son absence reçu aucun traitement ;
Déclarent que le citoyen Gautliev est dans le cas de recevoir, couformémeul
aux dispositions du décret du 6 ventôse an ii", le Irailemont qui lui est
attribué au Comité depuis le 6 ventôse dernier jusqu'au i" messidor présent
mois, ce qui forme le total de deux mille cent neuf livres six sols huit
deniers.
Sur la proposition d'un membre, le (îomité arrête qu'il lui sera
fourni chaque jour :
1° Quatre BvUelins;
. a" Trois exemplaires du Journal des Débats;
[6 MESS. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 7^0
3° Trois Feuilletons;
h° Trois exemplaires des Arrêtés des Comités^^K
Le Comité arrête, en outre, que le précédent ordre pour livrai-
son de feuilletons, bulletins, etc., demeoi-e annulé.
La séance a été levée.
SCELLIER, ViLLERS, BlDAULT, GaRNIER, HaUSSMANN.
CENT-QUxVTRIEME SEANCE.
l3 MESSIDOR AN III.
Le i3 messidor an trois de l'ère républicaine, les représentants
du peuple, membres du Comité de commerce, se sont réunis au
lieu ordinaire de leurs séances. Présents les citoyens : Villers,
président; Haussmann, secrétaire; Albitte le jeune.
La séance est ouverte par la lecture de plusieurs adresses et
mémoires qui ont été renvoyés aux Comités et Commissions com-
pétents.
Le Président donne lecture de quatre arrêtés du Comité des
finances des a et 7 du courant relatifs : i° aux suppléments de
traitement accordés, par forme d'indemnité, pour les mois de mes-
sidor, tbermidor et fructidor, aux secrétaires-commis, employés et
garçons de bureau des Comités, Commissions executives et admi-
nistrations publiques; 2° à l'indemnité également accordée à ceux
des employés dont les places ont été supprimées.
Le Comité arrête que ces différents arrêtés seront déposés dans
les archives et qu'ils recevront leur exécution pour ce qui concerne
les employés conservés dans ses bureaux et ceux qui, par ses
arrêtés des 7 et 36 prairial dernier, ont été supprimés.
Sur la pétition du citoyen Danglas et C" à l'effet d'ob-
tenir une expédition du rapport fait par le Bureau de com-
merce relativement à la demande en secours provisoires sur laquelle
il a été délibéré à la précédente séance, le Comité passe à l'ordre
du jour.
Lecture est donnée d'une lettre de l'administration du dépar-
tement de la Meuse, du i^"" courant, par laquelle elle réitère la
demande faite, le 98 floréal précédent, sur la marche qu'elle doit
suivre pour obtenir réponse de la Commission des approvisionne-
^'' Il s'agit du Ikcueil des Arrêtés des obligatoire pour les autorités constituées
Comités delà Gonvenlion nationale, (AD xviu' 53o-23i).
750 PROCÈS- VERBAUX DU COMITÉ [i3 mess, an m]
ments relativement au prix de vingt-cinq balles de coton mises à
sa disposition pour alimenter les manufactures du district de Bar,
attendu que, par de plus longs retards, sa comptabilité serait dans
le cas d'être compromise.
Un membre observe que la lettre du département de la Meuse
du 28 floréal a été renvoyée à la Commission des approvisionne-
ments, pour rendre compte sans délai et que cette Commission n'a
pas encore répondu ; il propose de cbarger le Président de lui écrire
et de la prévenir que si, sous trois jours, sa réponse n'est pas
parvenue, le Comité en instruira la (convention nationale.
Cette proposition est adoptée.
Le Comité écarte par l'ordre du jour un projet présenté par le
citoyen Cavaignac sur les moyens de remettre au courant le prix
des marchandises comestibles, etc. (Ces moyens se réduisent à
fixer le prix des denrées.)
Un membre rend compte de la lettre du procureur générai
syndic du département de l'Ardèche sur l'indemnité réclamée par
les citoyens Jérôme Cuminal père et fils, voituriers, pour raison de
la perte qu'ils ont éprouvée, sur le Rhône, d'une partie de leurs
équipages en transportant des grains pour l'approvisionnement de
ce déparlement.
Il propose et le Comité adopte le renvoi de cette affaire au
Comité de salut public.
Le même fait un rapport sur les différentes demandes et propo-
sitions faites par la Commission des revenus nationaux concernant
les salines. Il propose d'ajourner à des moments plus favorables le
rapport général qui devait être fait sur cet objet et de s'entendre
avec les Comités de salut public, des linances et des travaux publics,
chacun en ce qui le concerne, pour statuer par des arrêtés parti-
cuhers sur les questions qui nécessitent des décisions urgentes.
Cette proposition est adoptée.
La question suivante : L'amende encourue par faux certificats de
décharge doU-ellr. être ■partagée coainie le sont celles provenant de saisies,
proposée au Comité par rapport de la Commission des revenus
nationaux du G courant, a été soumise à la délibération.
Le membre chargé de l'examiner et d'en rendre compte donne
lecture du rapport dont la teneur suit :
Les objets que la faveur de la deslinalion fait admettre à l'exemption des
droits doivent élre expc^dies par acquil-à-canfion (pi'on est tenu de rapporter
d(?cliargé.
Ces acquits ne sont délivres que sous la consignation du double droit ou
moyennant une caution qui en donne la soumission , afin d'assurer la percep-
[i3 Micss. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 751
lion, s'il arrivait que la iiiarchandisc exportée restât ou passât dans des pays
par lesquels elle est assujettie aux droits.
C'est ainsi que les vins (pii sortent pour la consominallon des troupes de
la République, doivent être ddciarés au bureau du lieu où ils s'exjjédient avec
soumission de ra])porter dans un certain délai le cerlilitat de décharge.
Comme rien ne serait plus aisé que de supposer une destination permise
et de prouver ensuite qu'où Ta réellement remplie, eu rapportant de faux
certificats, les conmiis des douanes ont grand soin de se prémunir contre les
falsifications et de les conslalor.
Aussi u a-t-on fait jusqu'à présent aucune dilficulté de leur donner, sur les
condamnations résultant de ces faussetés, la même part que dans les amendes
prononcées eu suite de saisies.
Néanmoins, la loi du 6 gerniinal a' année ne s'expliqiiant point précisé-
ment sur fespèce particulière, puisqu'elle dit simplement ([ue (oui saismant
aura une moitié du produit des ameitdrs et confiscations , ou pourrait en induire
que les préposés en sont exclus lors(|u'elIes n'ont pas été précédées de saisie.
Cependant cette conséquence ne serait pas juste, attendu que la loi a voulu
comprendre toutes les amendes pour causes de fraude constatée par les
préposés.
Sou motif a été d'exciter leur surveillance par l'application d'une partie
des profits qu'ils procurent à la Nation, autrement il leur deviendrait indilfé-
rent de découvrir des contraventions à l'événement desquelles ils se trouve-
raient sans intérêt et les précautions réprimantes deviendraient illusoires.
D'ailleurs l'acquit-à-caution par sa nature et ses effets équivaut eu quelque
sorte à la saisie, puisqu'il forme la sûreté de la peine, en cas de contraven-
tion.
Mais la trop grande précision de la loi pouvant donner lieu à des objections,
il est nécessaire, pour faire cesser toute incertitude sur sa disposition, d'en
fixer le véritable sens.
Le rapporteur a ensuite donné lecture d'un projet d'arrêté que
le Comité a adopté, dans les termes suivants :
ç^Sur la question proposée par la Commission des revenus natio-
naux tendant à savoir si l'amende payée par suitfi d'une falsilica-
tion reconnue dans un certificat de décharge doit être répartie
d'après les mêmes bases que celles provenant de saisies, le Comité
de commerce passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que l'article 6
du titre VI de ia loi du A germinal an n , qui accorde aux saisis-
sants la moitié du produit des amendes, est applicable à toutes
celles provenant de la contravention aux lois sur les douanes. 55
Un membre propose et le Comité arrête de soumettre au Comité
des finances un rapport et un projet d'arrêté qui a pour objet la
fixation des frais de bureau, corps de garde, impressions et
autres dépenses variables des douanes.
La séance a été levée.
J.-L. Aluitte, Haussmann, Villers.
752 PROCÈS- VERBAUX DU COMITÉ [19 mess, an m]
CENT-CINQUIÈME SÉANCE.
19 MESSIDOR AN III.
Le 19 messidor an trois de l'ère républicaine, les représentants
du peuple, membres du Comité de commerce, se sont assemblés.
Villers, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la der-
nière séance; la rédaction en a été adoptée.
On passe ensuite aux lettres et mémoires remis sur le bureau;
ils ont été lus et examinés dans l'ordre suivant :
Mémoire des citoyens Lequillan et Mussy qui annoncent avoir
découvert les moyens de tirer de la suie des substances alcalines;
ils demandent que les suies provenant des cbeminées et poêles du
Comité soient mises à leur disposition.
Renvoyé au Comité d'agriculture et des arts.
Le Comité renvoie également au Comité d'agriculture les obser-
vations du citoyen Maugeau sur les moyens de conserverie blé et
de l'empêcher de germer.
Lecture est donnée de la réclamation de plusieurs marchands
de Metz qui demandent les indemnités promises par la loi du
1 1 brumaire an 11 relativement au maximum^^K
Le Comité ajourne sa délibération sur ce sujet.
Les pétitions des citoyens Court, du département de la Haute-
Garonne, qui demandent la livraison des chiffons qui leur ont été
promis pour alimenter leurs fabriques, sont renvoyées au Comité
de salut public, ainsi que la pétition du citoyen Constant, capi-
taine de la "j" compagnie du bataillon de Rbône-et- Loire, relative
au citoyen Chapuis, sous-lieutenant en la même compagnie.
Le Comité r(>nvoie aux Agents généraux des subsislances mili-
taires la demande du citoyen Senougues, employé dans les vivres,
à 1 effet d'obtenir son changement pour un poste moins [)énible.
On soumet à la délibération les deux objets suivants :
1° La demande des citoyens Lauzun aîné, fabricants, à l'effet
dêtre admis à acheter une portion de terre qu'ils tiennent à loca-
tion et qui leur devient nécessaire pour l'avantage de leur éta-
blissement.
2° L'aulorisalion sollicitée par le citoyen Lissalde pour être
dispensé de remplir les conditions d'un marché de sel, attendu
'"'Le décret (lu 1 1 lirnmnire an 11, indemnité serait accordée aux fabri-
relatif au tari! pour li; mcurimum des cants ou marchands ruinés par relVot de
marchandises, stipulait (art. '1) qu'une la loi siu- le ma-àmum.
[i9 MESS. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 753
que le prix de cette marchandise n'est plus le mênne qu'à l'époque
du marché.
Le Comité écarte ces deux demandes par l'ordre du jour.
Un membre mot sous les yeux du Comité la réclamation des
citoyens Fischer et Compagnie relativement à des droits perçus
sur des salaisons, à la douane de Nantes.
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux, pour donner
son avis.
Le Président donne l(>cture d'un arrêté soumis [)ar le Comité de
salut public à la délibération de celui de commerce.
Suit la teneur de cet arrêté :
Les Comités de salut public et de commerce réunis,
Considérant qu'ils n'ont entendu appliquer les dispositions de
leur arrêté du 1 8 germinal an ni (ju'aux seuls fabricants de Car-
cassonne; que c'est par une omission dans la rédaction de cet
arrêté qu'il présente, au premier coup d'œil, une disposition
générale, et qu'il importe d'éviter les interprétations auxquelles
cette omission pourrait donner lieu, arrêtent :
Art. l*"'. Il sera ajouté dans l'arrêté du 18 germinal an ni,
commençant par ces mots : Tous les draps et étoffes qui ont été
fournis et versés dans les magasins de la République. . . , les cinq
mots suivants : par les fabricants de (iarcassonne, sans qu'il ne
soit rien changé au surplus du texte dudit arrêté.
Art. 2. Il sera fait mention sur les registres des Comités, en
marge dudit arrêté, de l'addition ci-dessus.
Art. 3. La Commission des approvisionnements est chargée de
notifier le présent arrêté aux autorités constituées auxquelles elle
croira nécessaire de le faire connaître.
Le Comité adopte les dispositions de cet arrêté.
Un membre fait un rapport sur l'organisation des salines; il
propose d'ajourner cet objet et de faire à la lettre du Comité de
salut public du 26 germinal dernier la réponse suivante :
Votre lettre, Citoyens collègues, du 36 germinal dernier, a retardé le tra-
vail du Comité sur plusieurs questions importantes, concernant les salines,
qui lui ont été adressées par la Commission des revenus nationaux. Cepen-
dant, comme il devient, tous les jours, plus urgent de prendre une détermi-
nation, nous allons vous soumettre les pièces sur cet objet avec l'avis du
Comité (n" 33 12).
La Commission des hôpitaux de Strasbourg n'a pas encore exécuté l'arrôlé
des représentants du peuple Resson et Vernerey pour l'évacuation d'un
IV. 68
754 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 mess, an m]
hôpital ambulant ëtabli dans les édifices de la Saline de Soultz''', ce qui
empêche l'exploitation de celte saline (1^2).
Le Comité pense que ces arrêtés doivent recevoir une prompte exécution.
Il se fabriquait dans les salines des pains de sel qui entraînaient un déchet
de sei et augmentaient la consommation des combustibles (n"' 36, 38).
Le-Comité est d'avis d'adopter le projet d'arrêté pour supprimer la fabri-
cation de ces pains de sel.
Le prix du sel a déjà été porté à vingt francs le quintal par arrêté des
représentants du peuple; mais ce prix n'est pas, à beaucoup près, propor-
tionné aux dépenses énormes qu'exige l'augmentation de la main-d'œuvre et
du prix des combustibles (n" i52).
Le Comité est d'avis de porter le prix du quintal de sel à la valeur du
tiers du quintal de blé et d'adopter le projet d'arrêté.
Les circonstances exigent d'augmenter le ])rix de façon des buis pour
l'exploitation des sahnes (n" 58).
Le Comité est d'avis d'adopter le nouveau tarif et le projet d'arrêté.
Un arrêté du représentant du peuple Besson avait augmenté le salaire des
ouvriers et employés aux salines en proportion du prix du blé; il résulterait
de celte échelle une dépense excessive que le produit du sel ne pourrait pas
compenser (n" 137).
Cet objet mérite la plus grande attention ; le Comité pense qu'il serait
convenable d'annuler l'arrêté du représentant du peuple Besson et d'apjili-
quer aux ouvriers et employés des salines les mêmes mesures que les Comités
de salut jiublic et des finances peuvent avoir déterminées pour les autres
établissements nationaux.
Par son arrêté du 20 nivôse dernier, le représentant du peuple Besson
avait réglé une répartition d'une quantité de sel plus considérable que les
travaux des salines n'en peuvent fournir (1 15).
Le Comité. est d'avis d'adopter le projet d'arrêté qui restreint les livraisons.
En attendant que les circonstances permettent de prendre des mesures
générales sur l'administration des salines, il faut pourvoir à l'exploitation des
salines de l'Abbé et de Saint-Jean (n" i3o).
Le Comité est d'avis d'adopter le projet de décret présenté à ce sujet.
Il est nécessaire d'établir deux préposés à la vente des sels de Peccais et de
fixer leur traitement et celui des autres employés (n" 83 et i25).
Quant au traitement, le Comité pense qu'il doit être le même que celui
qui sera déterminé pour les employés des autres salines.
Le traitement des deux inspecteurs généraux des salines doit être lixé
dans les mêmes proportions (n° 182).
Le district de Guérande soumet la question de savoir si la loi du i4 nivôse
doit être appliquée aux marais salants (n" 3 29 4).
L'avis du Comité est qu'on ne doit pas vendre les marais salants et (in'il
faut leur appliquer la loi du 1 h nivôse.
L'intérêt de la saline de Monlmorot exige la construclion , sur la rivière de
Seilles, (le quatre écluses (jui sont depuis longtemps ordonnées (n" 3845).
11 paraît convenable, et c'est l'avis du Comiti;, de faire procéder, sans
délai, à ces travaux.
Telles sont, Citoyens collègues, les questions ({ui nous sont soumises et
qu'il est urgent de décider.
^') Bas-Rhin.
[19MESS. AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 755
Le Comité vous adresse, ci-joint, toutes les pièces y relatives et vous
invite à y statuer et à lui transmettre votre avis, en vous rappelant que, par
l'article 12 de la loi du 7 fructidor dernier, il est spécialement chargé de cet
objet et qu'il n'a suspendu son travail que d'après votre lettre du 26 ger-
minal dernier.
La rédaction de cette lettre a été adoptée et il a été arnHé
qu'elle serait, ainsi que les pièces ([ui s'y trouvent relatées, de
suite envoyée au Comité de salut public.
La séance a été levée.
Bidault, Desrues, J.-L. Albitte, Garmer, Villers,
Haussmann, Dornier, Scellier.
CENT-SIXIEME SEANCE.
28 MESSIDOR AN III.
Le 28 messidor an 3" de l'ère républicaine, le Comité de com-
merce s'est assemblé. Villers, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la dernière
séance, dont la rédaction a été adoptée.
On passe ensuite à la lecture et distribution de plusieurs lettres
et mémoires remis sur le bureau dont l'analyse suit :
Demande des citoyens Court, fabricants de papier, à l'effet
d'obtenir une indemnité pour dédommagement des pertes qu'ils
éprouvent sur le marché avec le département de la Haute-Garonne
pour fournitures en papier.
Le Comité, sur cette demande, passe à l'ordre du jour.
Pétition de la citoyenne Mougine qui demande une autorisation
pour recevoir, dans les magasins du département des Vosges, du
blé, à la charge de le rendre à la moisson.
Cette demande est écartée par l'ordre du jour.
Mémoire du citoyen Robut, vigneron, qui sollicite une indem-
nité pour perte cp'il éprouve sur 266 livres de chanvre qui lui ont
été enlevées par voie de réquisition et qui ne lui ont été payées que
douze sols la livre.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur ce mémoire.
Pétition du maire de la commune de Montpezat en faveur du
citoyen Barthélémy, volontaire du h" bataillon du Lot, qui se
trouve dans le cas d'obtenu: la pension accordée aux citoyens
blessés pour la défense de la patrie.
Renvoyé au Comité des secours publics.
48.
756 PROCES-VERBAUX DU COMITE [^3 mess, an m]
Le Comité passe à l'ordre du jour sur la réclamation des
citoyens Bourdon et d'Enfer, créanciers des citoyens Moriaux , afin
de conserver leurs droits sur ce détnier, qui se trouve créancier
direct de la République.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette réclamation, sauf
aux pétitionnaires à se pourvoir par-devant les tribunaux.
Un membre donne lecture de la réponse de la Commission des
revenus nationaux sur la demande formée par la Commission des
armes et poudres de reculer les barrières des douanes situées sur
les limites du district de Couvin jusqu'à Valencourt [Walcourt] ,
Laneffe et autres lieux'''.
Le Comité arrête qu'une copie de ce rapport sera adressée à la
Commission des armes et poudres.
Un autre membre fait le rapport sur la réclamation du citoyen
de Rubigny relativement à plusieurs barriques d'alun expédiées de
Marseille pour Paris, arrêtées, confisquées et vendues à leur pas-
sage à Vienne.
Le Comité, après avoir entendu le rapport de cette affaire,
passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du A nivôse an m.
Un membre soumet au Comité la demande du citoyen Vimart,
ci-devant chef de la correspondance au secrétariat du Comité, à
l'effet d'obtenir un certificat d'après lequel il puisse, conformément
au décret du à ventôse an m, recevoir du Comité d'inspection, un
mandat pour toucher ses appointements pendant l'absence qu'il a
été autorisé à faire , par arrêté du 2 9 brumaire dernier, pour ac-
compagner le représentant du peuple Blutel pendant sa mission
sur les ports de l'Océan.
Le Comité, ayant égard à la demande du citoyen Vimart, arrête
qu'il lui sera délivré expédition du certificat dont la teneur suit
et qu'à cette pièce sera joint un état double de la somme que le
citoyen Vimart a à réclamer pour les échus de ses appointements
jusqu'au i" messidor, présent mois.
Suit la teneur du certificat :
Les Représentants du peuple, membres du Comité de commerce et des
approvisionnemenls,
Vu rarrôté du 22 brumaire dernier par lequel le Gomitc a autorisé le
citoyf'u Vimart, ci-devant chef de correspondance, à accompagner le repré-
sentant du peuple Blulel dans les ports de la llochclle, Rochefort. Bordeaux,
Bayoïnieet poris adjacents;
Ensemble le cerlificat délivré parle représcnlant du peuple Blulel portant
que pendant sa mission il n'a donné aucu^ traitement au citoyen A imart et
'"' Couvin, Wakourt et Laneffe, aujourd'hui province de Namur : Belgique.
[23 MESS. AN m] DE CO.MMEUCE ET APPIIOVISIONNE.ME.NTS. 757
qu'aux termes du décret de la Convention nationale du h ventôse au ii[i] , ce
citoyen a droit aux appointements attachés à la place qu'il occupait au
Comité ;
De'clareut que le citoyen Vimart est dans le cas de recevoir, conformément
au décret du li vonlôso an ni, le traitement qui lui était .itlribné au Comité,
depuis le lo l'rimaire dernier jusques et y compris le 3o prairial suivant, ce
qui forme le total de deux mille neuf cent quatre-vingt-quatorze livres huit
sols dix deniers.
Un membre observe que la Commission des Onze a omis les
tribunaux de commerce, dans la nomenclature des tribunaux in-
sérée dans l'Acte constitutionnel et donne lecture d'un discours qu'il
se proposait de faire, à ce sujet, à la Convention nationale.
Le Comité, après délibération, arrête que les représentants du
peuple Rivery et Scellier se transporteront à la Commission des
Onze pour lui faire apercevoir combien il serait important de com-
prendre les tribunaux de commerce dans la nomenclature des tri-
bunaux ^'l
La séance a été levée.
Bidault, L. Rivery, Desrues, Garnier, Dornier, H[*']" Ri-
chaud, Haussmann, Villers, Scellier.
CENT-SEPTIEME SEANCE.
96 MESSIDOR AN UI,
Le 26 messidor an o'^ de l'ère républicaine, les représentants
du peuple membres du Comité de commerce se sont assemblés.
Villers, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
du 28 ; la rédaction en a été adoptée.
On passe ensuite à l'examen de plusieurs mémoires et pétitions
remis sur le bureau :
1° Réclamation du citoyen Berteau contre un arrêté du repré-
sentant du peuple défendant de laisser sortir des subsistances du
district de Fontenay. Il observe que ne connaissant pas cet arrêté
il y est contrevenu; il demande que sa position soit prise en consi-
dération et que le grain qui lui a été confisqué lui soit rendu.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cet objet.
(') La Constitution du 5 fruclidor merce; il n'est même pas fait menlion
an III ne contient pas de titre spéciale- de ces tribunaux dans l'organisation du
ment consacré aux tribunaux de corn- «pouvoir judiciairer^.
758 PROCÈS- VERBAUX DU COMITÉ [96 mess, an m]
2° Observations du citoyen Marius sur la nécessité de rétablir
par un maximum l'équilibre dans le prix des denrées.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
3° Demande du citoyen Brasselle, vétéran, à l'effet de demander
des secours et qu'il lui soit délivré du blé à 6 livres le boisseau.
Cette demande est éloignée par l'ordre du jour.
h° Mémoire delà part du citoyen Moulin, chef de la papeterie
de Prades, à l'effet d'avoir des chiffons pour alimenter sa fa-
brique.
Le Comité passe à l'ordre du jour, sauf au pétitionnaire à se
pourvoir de cette denrée par la voie du commerce.
5° Adresse du citoyen Dubois, ancien mihtaire, à l'effet de de-
mander la jouissance des biens laissés par feu son épouse; il de-
mande en outre que les denrées soient vendues sur les marchés
publics.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
G" Explications demandées par le procureur général syndic du
département de Saùne-et-Loire sur la loi du \h ventôse an 11 rela-
tive aux souliers que doivent fournir les cordonniers'^^.
IjC Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi du k ni-
vôse.
-7" Lettre de la Commission de la marine, suivie de la copie
d'une soumission par laquelle le citoyen Prault, libraire à Paris,
s'engage à lui fournir un volume manuscrit contenant cinquante
dessins relatifs à la construction des vaisseaux, moyennant la somme
de six mille cinq cents livres, quoique cet ouvrage soit évalué
douze mille livres.
Le Comité arrête qu'il sera fait deux copies de celte soumission ,
que l'une sera adressée au Comité d'instruction publique et l'autre
à celui de la marine.
Un membre fait le rapport de la pétition du citoyen Haudry,
précédemment inspecteur général des salines du Jura et du Doubs,
destitué de cette place par le représentant du peuple Besson , à
l'effet d'obtenir de l'emploi dans une des parties administrées par
la Commission des revenus nationaux.
Le Comité passe à l'ordre du jour sur cette demande.
Un autre membre soumet à la délibération un projet de décret
") Pendant la durée do la guerre niende. Antérieurement, le décret du
rhaqiic ouvrier cordonnier devait four- •?. nivôse avait invité les sociétés popu-
nir et déposer à l'administrât ion de son laires et les diverses sections des com-
districl deux paires de souliers par munes à diriger la générosité des citoyens
décade sous peine de 100 livres d'à- vers les dons civiques de souliers.
[aC MESS. AN iii| DK COMMERCE ET APrilUVlSIOMNEMENTS. 759
approuvé par le Comité des finances suivant son arrêté du là du
courant, sur la nécessité do suppléer à l'insulfisance des sommes
fixées parle décret du i"'' mai 1791 pour les loyers et frais de
bureaux et corps de garde des employés des douanes aux côtes et
frontières, comme encore pour les frais d'impression, construc-
tion et réparation d'embarcations, transports et autres dépenses
de même nature relatives au service des douanes et que cette
somme soit portée à quatre cent mille livres par an.
Suit la teneur du projet de décret :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de
ses Comités de commerce et finances réunis, décrète ce qui
suit :
Art. I". La somme accordée par la loi du 1" mai 1791, pour
la fourniture du bois, de la lumière, papier, encre, plumes et
autres frais de bureaux et corps de garde des préposés des douanes
aux côtes et frontières, ne pourra pas excéder la somme de quatre
cent mille livres pour la présente année.
Art. H. La Commission des revenus nationaux est autorisée à
faire payer les frais d'impression , ceux do construction et répara-
tion d'embarcations, ceux de transports et les autres dépenses
imprévues et variables , sur devis et mémoires certifiés par les direc-
teurs des douanes, après que la nécessité de la dépense aura été
dûment constatée.
AnT. 3. Les loyers des bureaux et des corps de garde seront
payés d'après les baux.
Le Comité adopte le projet de décret et autorise le rapporteur à
le présenter à la Convention nationale ^^^
Le représentant du peuple Savary, membre du Comité de légis-
lation, se présente au nom de ce Comité, pour entretenir celui de
commerce de la réclamation du citoyen Bauve, capitaine du navire
X Aquilon, dont la cargaison a été confisquée au profit de la Répu-
blique.
Il propose au Comité de charger deux de ses membres pour
examiner les pièces relatives à la réclamation du citoyen Bauve et
lui en faire le rapport.
Le Comité adopte cette proposition et nomme les représentants
du peuple Albitte le jeuhe et Haussmann, commissaires, pour se
rendre au Comité de législation à l'effet de prendre communication
('' La Convention ne discuta plus ce décret.
7G0 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [y 6 mess, an m]
des pièces relatives au citoyen Bauve pour ensuite lui faire un rap-
port sur la demande de ce particulier.
La séance a été levée.
ScELLIER, ViLLERS, BiDAULT, GaRNIER , J.-L. AlBITTE,
H['']* RiCHAUD, HaUSSMANN, DoRNIER, RiVERY.
CENT-HUITIEME SEANCE.
3 THERMIDOR AN IH.
Le 3 thermidor an 3" de l'ère républicaine, les représentants du
peuple membres du Comité de commerce et des approvisionne-
ments se sont assemblés. Villers, président; Bidault, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la séance
précédente; la rédaction en a été adoptée.
On passe à l'examen de plusieurs lettres et mémoires remis sur
le bureau :
1° Le citoyen Louis Suèdrc, négociant à Marennes, sollicite
une indemnité de dédommagement des pertes qu'il a essuyées par
suite de la loi du maximum et le remboursement d'une somme
de 1,5 0 0 livres, montant d'une contribution révolutionnaire qu'il
a payée , en exécution d'un arrêté du représentant du peuple Le-
quinio.
2" Observations du citoyen Serret, de la commune du Vigan^'',
sur la nécessité de rétablir le maximum.
3" Rapport de la Commission des revenus nationaux tendant à
demander que les préposés des douanes dont le traitement est au-
dessous de 1,0 0 0 livres soient pour 179^* affranchis de la contri-
bution mobilière.
h" Lettre du citoyen Baudé, secrétaire de la municipalité de
Jemapes, qui demande des facilités pour se procurer les grains
nécessaires à sa subsistance et celle de sa famille , attendu que les
fonctions publiques dont il est chargé ne lui permettent pas de s'en
procurer par la voie ordinaire.
Le Comité, sur l'objet de ces différentes pétitions et du rapport
de la Commission des revenus nationaux, passe à l'ordre du jour.
Observations des préposés des douanes à Aiguës- Mortes sur
l'article 1 2 de l'arrêté du Comité du 3 floréal dernier, sur le cas
l» Gard.
[3 THEUM. AN m] DE GOMMEUCK ET APPllOVlSIONiNE.MENTS. 761
où des circonstances ou raisons d'habitude nécessiteraient le chan-
gement d'un employé pour un autre poste que celui (|u'il occupe.
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux, pour faire un
rapport.
Aouvelle lettre du citoyen Papillon qui demande la permission
d'exporter, à Hambourg, cent cinquante balles de trèfle.
Renvoyé au Comité de salut public.
Réclamation du citoyen Cliauvin, déporté de la Guadeloupe,
pour le payement de vingt-cinq ])arils de ba^uf salé qu'il a fournis
en mars 179^1 pour l'approvisionnement du port du Fleur-
d'Épée[?].
Renvoyé à la Commission des approvisionnements, pour faire
un rapport.
Le Président annonce que le Comité a été invité de se réunir à
celui des finances; il propose de lever la séance et de se rendre à
cette invitation.
Celte proposition a été adoptée et la séance a été levée.
J.-L. Albitte, Ridault, Villers , Garnier, Scellier,
H['']^RlCHAUD.
CENT-NEUVIEME SEANCE.
6 THERMIDOR AN lU,
Le 6 thermidor [an 3'' de l'ère républicaine], les représentants
du peuple membres du Comité de commerce se sont réunis. Vil-
lers, président: Bidault, secrétaire.
La séance a été ouverte par la lecture du procès- verbal de la
précédente séance; la rédaction en a été adoptée.
On passe ensuite à l'examen de la correspondance et des mé-
moires réunis sur le bureau.
Plusieurs ont été remis aux membres, pour en faire le rapport
au Comité et le surplus a été renvoyé aux autorités compétentes,
ainsi qu'il suit :
1° Réclamation du citoyen Mathias Steinmetz, négociant à
Etercher [?] , contre le prix de quarante cuirs forts enlevés par voie
de réquisition et qui ne lui ont été payés que 7 livres pièce.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements, pour faire un
rapport.
a" Pétition du citoyen Orphée Bernard, médecin de l'hôpital
militaire de Luxembourg, pour obtenir la remise de 3,000 livres
762 PROCÈS- VERBAUX DU COMITE [6 thekm. an m]
en espèces, saisies le ao messidor dernier par les préposés des
douanes de Ganderen '■^K
Lettre du représentant du peuple Joubert sur cette alTaire.
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux, pour faire un
rapport.
Le Comité renvoie aux représentants du peuple près l'armée de
la Meuse et du Rhin'-^ la lettre de l'agent national de l'administra-
tion centrale des pays d'entre Meuse et Rhin, relativement à une
somme de 6,3 /i A livres qui excède les fonds mis à sa disposition
pour subvenir aux dépenses occasionnées par un recensement gé-
néral des grains et fourrages existant dans ce pays.
Un mend)re propose au Comité, sur le rapport de la Commis-
sion des revenus nationaux, de rétablir la pataclic de MousseroUes,
dans le lieu où elle était avant la franchise du port de Rayonne,
afin d'empêcher la contrebande dans cette partie de nos côtes.
Les dispositions de l'arrêté proposé par le rapporteur ont été
adoptées dans les termes suivants :
«Le Comité de commerce, sur le rapport de la Commission des
revenus nationaux, autorise ladite Commission à faire placer et
conduire , aux frais des membres de la précédente municipalité de
Bayonne, la patache de MousseroUes près du confluent des deux
rivières de J'Adour et de la Nive et à côté du goulet du port,
comme aussi à établir un poste de préposés au lieu appelé le Dou-
cauld du sud et à faire les réparations nécessaires au bâtiment qui
servait anciennement à cet usage, ii
Le même propose un projet d'arrêté relativement au rembour-
sement des frais d'une poursuite extraordinaire indûment exercée
contre deux préposés des douanes.
Le Comité adopte le projet d'arrêté ainsi (pi'il suit :
«Le Comité de commerce, vu le rapport de la Commission des
revenus nationaux, autorise ladite Commission h faire rembourser
la somme de 55G livres aux citoyens Senechat et Forel, préposés
de la douane à Hondschoote'^', pour frais résultant du procès in-
tenté contre eux devant le tribunal criminel de Douai pour raison
de leurs fonctions, w
Le même membre propose, aussi sur le rapport de la Commis-
('' Moselle; les fliclidiinaires de doute, soit de l'armée de Sambre-et-
répoqiie donnent Ganderenne , ou Meuse, qui avait été créée par décret
Gandren. du ii messidor on ii, soit de l'armée
^'' Aucune des dix armées de la Ré- de Rhin-et-Moselle, établie par décret
])ublique, i\ la date du G tliermidor du i3 ventôse an m.
an m, ne portait ce nom. Il s'agit sans ''* Nord.
[6 THERM. AN iiij DE COMMERGK KT APPROVISIONNEMENTS. 763
sion des revenus nationaux , d'affranchir des droits les marchandises
chargées sous voile dans nos colonies et provenant de leur cru, à la
charge de produire des certificats d'origine ;
Et donne lecture d'un projet d'arrêté qui a été adopté en ces
termes :
«Le Comité de commerce, sur le rapport de la Commission des
revenus nationaux, arrête que toutes les marchandises chargées
sous voile dans les colonies françaises, provenant de leur cru, joui-
ront de l'exemption des droits accordée par le décret du 1 1 sep-
tembre 1790 (vieux style)-'', à la charge, par le consignataire de
justifier par le rapport du capitaine certifié de ré(piipag(' du ]>âli-
ment que ledit vaisseau n'a ni relâché, ni chargé dans un port
étranger et qu'il a fait la roule directement. 11
Un membre soumet à la délibération un rapport de la Com-
mission des revenus nationaux tendant à autoriser le directeur de
la saline de Montmorot à employer momentanément du bois pour
la formation du sel, quoique l'usage de ce combustible lui en soit
interdit par une loi.
Le Comité, après discussion et délibération, a arrêté de ren-
voyer ce rapport au Comité de salut public et de lui adresser la
lettre suivante :
Nous vous faisons passer. Citoyens collègues, un rapport et un projet
d'arrêté qui nous ont été présentés par la Commission des revenus nationaux
relativement à la saline de Montmorot.
Vous verrez facilement que, si dans le moment, elle éprouve des entraves,
elles viennent de ce que le directeur avait formé auprès de cet établissement
national une fabrique pour son compte et qu'il était intéressant pour lui de
trouver dans celle de la République la matière première nécessaire à la sienne.
Comme la cendre de la tourbe ou du charbon de terre est très propre à fabri-
<{uer du sel d'Epsom , il a préféré de l'employer au bois qui , cependant , con-
\enait davantage à la saline. Vous apprécierez ces observations; nous avons
cru devoir vous les faire afin de vous mettre à lieu de prendre un parti sur
cet objet.
Un membre, sur les observations présentées par la Commission
des revenus nationaux, soumet à la délibération du Comité le projet
de décret suivant :
La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité de commerce, rapporte les dispositions des lois des 26 fri-
maire et -7 ventôse de f'an 11 concernant l'affiche des états de na-
'') Le décret du 1 1 septembre 1798 portait suppression des droits sur les denrées
et productions des colonies françaises.
70/t PROCÈS- VERBAUX DU COMITÉ [6 therm. an m]
vigation et de ceux de comptabilité, ainsi que de l'envoi de ces
derniers au bureau central des douanes à Paris. Le Comité adopte
le projet de décret et autorise le rapporteur à le présenter, en son
nom, à la Convention nationale^''.
La séance a été levée.
Bidault, Haussmann , Villers , Garnier.
CENT-DIXIEME SEANCE.
l3 THERMIDOR AN HI.
Le i3 thermidor an troisième de l'ère républicaine, les repré-
sentants du peuple membres du Comité du commerce se sont
assemblés. Villers, président; Bidault, secrétaire.
La séance est ouverte par la lecture de la correspondance et de
plusieurs mémoires remis sur le bureau.
Les objets de la compétence des Comités et Commissions execu-
tives leur ont été renvoyés et le surplus a été remis à des membres ,
pour en faire le rapport au Comité.
Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la précédente
séance; la rédaction en a été adoptée.
Plusieurs affaires sont soumises à la délibération du Comité :
1° Observations du citoyen Bocherut tendant à faire sentir
l'avantage qui résulterait pour les communes , de les autoriser à
emprunter sur elles-mêmes les sommes qui peuvent leur être né-
cessaires pour acheter des grains.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
9° Observations du citoyen J.-A. Février, élève en pharmacie,
sur la loi relative aux patentes.
Ce citoyen pense que les patentes devraient être refusées à ceux
qui ne justifieraient pas avoir fait le commerce depuis dix ans et
qu'il conviendrait de n'en délivrer aux jeunes gens qu'autant qu'il
existerait des attestations en forme des marchands chez lesquels ils
auraient appris les premiers éléments du commerce.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
Un membre fait le rapport de l'affaire qui intéresse le citoyen
Caillez, de Dunkerque, relativement à une saisie de deux boîtes
contenant des dentelles saisies sur lui et son épouse par les em-
ployés de la douane à Bergues.
^') Le décret fut adopté par la Convention le 8 thermidor an m.
[i3 TiiKUM. AN m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 765
Le Comité, avant de décider sur celte a (Taire, arrête qu'elle sera,
ainsi que les pièces à l'appui, communiquée à la Commission des
revenus nationaux pour avoir son avis.
Un autre membre observe au Comité que la loi du i 2 prairial
a réduit les droits d'entrée sur plusieurs productions étrangères
dont le besoin se faisait sentir dans la République; que cette loi,
en indiquant les objets défendus à la sortie, autorise la libre expor-
tation de tous ceux qui n'y sont point dénommés, enfin, que nous
touchons au moment où ses dispositions (dont la continuation ce-
pendant est indispensable) doivent cesser d'être exécutoires et qu'il
est instant que le Comité s'occupe de cet objet important, ainsi que
de l'exception à la prohibition à la sortie sollicitée depuis longtemps
en faveur des peaux , poils de loutre et les pellet(;ries non apprêtées.
Ces observations ont été suivies d'un projet de décret en six ar-
ticles dont les dispositions se réduisent à prolonger, jusqu'au 1" ven-
tôse an 4*, celles de la loi du 12 pluviôse relative aux importations
et aux exportations, à autoriser la libre sortie des poils et peaux
de loutre et pelleteries non apprêtées, en payant (cinq pour cent)
5 p. 0/0 de la valeur, à régler les droits que devront acquitter les
objets compris dans l'état n" 2 annexé au décret du 1 9 pluviôse,
lesquels, pour faciliter les échanges, pourront sortir, en vertu de
permissions particulières du Comité de gouvernement, et à déter-
miner les droits auxquels devront être assujettis les vins, vinaigres,
eaux-de-vie et les tans autres que ceux de la présente année, dont
l'exportation sera autorisée.
Après discussion et délibération, le Comité arrête que le projet
sera communiqué au Conseil [Bureau] de commerce avec invitation
de donner son avis pour la prochaine séance et que ce même projet
sera également communiqué au Comité des finances ''^.
La séance a été levée.
Haussmann, Bidault, Dornier, J.-L. Albitte, Sgellier,
ViLLERS, H['']^ RiCHAUD.
''^ Le 16 ihermidor, le Bureau de moyennanl le payement d'un droit do
commerce faisait un rapport sur cette sortie; il fondait cette nouvelle manière
demande; après s'être prononcé contre de voir sur la pénurie dos ouvriers et
la libre sortie des peaux en se fondant la cherté des huiles, beurres et farines
sur l'intérêt que l'industrie nationale nécessaires à la préparation des peaux,
avait à conserver les matières premières, Le rapport du Bureau est dans Arch.
il concluait à permettre cette exportation nat. , F'-* 111, folio 7.
766 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 TniiUM. an m]
GEINT-ONZIÈME SÉANCE.
1 9 THERMIDOR AN III.
Le 1 9 thermidor an troisième de l'ère républicaine , les repré-
sentants du peuple membres du Comité de commerce se sont
assemblés au lieu ordinaire de leurs séances. Villers, président;
Bidault, secrétaire.
La séance s'est ouverte par la lecture du procès-verbal de la
séance du i3 thermidor; la rédaction en a été adoptée.
On passe ensuite à la lecture de la correspondance et des mé-
moires remis sur le bureau.
Le Comité renvoie les objets qui font partie de ses attributions
à l'examen de plusieurs de ses membres , pour lui en faire le rap-
port et aux Comités et Commissions executives ceux de leur com-
pétence.
Un membre soumet « la délibération la réclamation en main-
levée faite par le citoyen Jacques Fischer de plusieurs pièces d'or
saisies sur lui le 1 8 prairial dernier par les préposés des douanes
à Forbach^^', les observations transmises par la Commission des
revenus nationaux sur cette affaire et propose un projet d'arrêté
que le Comité a adopté en ces termes :
«Les Comités de commerce et des approvisionnements et de
salut public réunis, sur le rapport de la Commission des revenus
nationaux, accordent au citoyen Jacques Fischer la mainlevée des
espèces saisies sur lui, le 18 prairial dernier, par les préposés de
Forbach, à condition cpi'elles resteront dans l'intérieur et qu'il en
sera prélevé la somme de deux cent quarante livres en nature, pour
tenir lieu des condamnations, indépendamment des frais.
Le présent arrêté sera soumis au Comité de salut public, v
Le même donne lecture d'un rapport de la Commission des
revenus nationaux sur l'arrêté par lequel le représentant du peuple
Boisset a autorisé le citoyen Duport-Perrin, négociant à Lyon,
d'introduire en France une partie considérable de bonneterie que
ce négociant avait achetée en Suisse.
La Commission observe que cet arrêté, qui est du 1 1 floréal der-
nier, est contraire aux dispositions de la loi du 1"' mars 1793 et
de celle du la pluviôse dernier; que cette faveur est nuisible aux
fabriques nationales, puisque c'est à leur préjudice que les objets
fabriqués à l'étranger sont introduits en France et qu'il est instant
(" MoseUe
fi9 TiiEKM. Ax iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 707
d'en arrêter les effets pour prévenir le découragement qui pourrait
se jeter dans la classe manufacturière.
Après discussion et délibération, le Comité a arrêté les dispo-
sitions suivantes et a chargé le rapporteur d'en conférer avec le
Comité de salut public.
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, sur le rap-
port de la Commission des revenus nationaux,
Considérant que l'arrêté du représentant du peuple Boisset, du
1 1 floréal dernier, qui autorise la libre entrée des bonneteries de
Suisse, est contraire aux dispositions de la loi du i" mars 1793
et de celle du 1 2 pluviôse dernier,
Arrête :
Que l'autorisation qu'il accorde est annulée; qu'en conséquence,
le citoyen Duport-Perrin et tous autres ne pourront en faire usage,
sous quelque prétexte que ce soit.
La Commission des revenus nationaux est chargée de tenir la
main à l'exécution du présent arrêté. 55
Un membre soumet au Comité un arrêté du Comité de salut
public du 26 messidor dernier sur la nécessité d'opérer des chan-
gements dans le mode de répartition des confiscations et amendes
prononcées en matière de douanes.
Le Comité, après discussion et sur l'observation d'un membre
que cet arrêté avait déjà reçu son exécution , ajourne sa délibéra-
tion, jusqu'à la prochaine organisation.
Suit la teneur de cet arrêté :
Le Comité de salut public, après avoir délibéré sur les propo-
sitions de la Commission des revenus nationaux relativement à la
nécessité d'opérer des changements dans le mode de répartitiou
des confiscations et amendes prononcées en matière de douanes,
a arrêté ce qui suit :
«Art. 1*". L'article 5 du décret du i5 août 1798 portant que,
sur l'amende et le prix des effets confisqués pour contravention aux
lois sur les douanes, il sera réservé à la Nation un sixième pour
subvenir aux frais de procédure, aura son exécution.
«Art. 2. Des cinq sixièmes restants, trois seront répartis entre
les seuls saisissants conformément à l'article 6 du titre VI de la loi
du h frerminal an 2% et les deux derniers sixièmes seront partagés
également entre les dii'ecteurs, inspecteurs, receveurs et contrô-
leurs de brigade et lieutenants d'ordre.
«Art. 3. Lorsque le produit d'une saisie n'excédera pas cent
7fi8 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 theum. an m]
livres, le sixième réservé à la Nation sera abandonné aux seuls em-
ployés saisissants en accroissement de leurs parts. •>•>
Un membre propose et le Comité adopte le projet de décret
suivant :
La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce sur la nécessité de conserver à l'excédent des productions
de notre sol et de notre industrie la liberté de sortie nécessaire
pour nos écbanges,
Décrète ce qui suit :
Art. V\ Les dispositions de la loi du 1 2 pluviôse dernier con-
cernant les importations et les exportations sont prorogées et cepen-
dant les droits d'entrée et de sortie seront payés d'après les bases
du décret du 3 messidor dernier.
Art. 2. Les poils et peaux de loutre, ainsi que les pelleteries
sauvagines non apprêtées, ne pourront être exportés, sinon en
payant dix pour cent de la valeur et en se soumettant à rapporter
cette valeur en matières d'or ou d'argent ou en objets de première
nécessité.
Art. 3. L'insertion du présent décret au Bulletin de correspon-
dance tiendra lieu de sa publication.
Le Comité arrête que ce projet de décret sera soumis à l'appro-
bation du Comité des finances (^'.
Le même membre propose et le Comité adopte le projet de
décret suivant :
La Convention nationale, après avoir entendu son Comité de
commerce et des approvisionnements, décrète :
Art. 1'^'. Dans le délai de quatre décades, la Commission de
commerce et des approvisionnements rendra compte au Comité
de commerce de toutes les denrées ou matières coloniales qu'elle a
eues à sa disposition, depuis sa création jusqu'au jour do son rem-
placement.
Dans le même délai qui suivra le compte rendu, elle présentera
l'état de toutes denrées, matières ou marcbandises qu'elle s'est
fournies par voie de réquisition ou autrement, soit à l'étranger,
soit dans l'intérieur.
Art. 2. Il sera dressé à cet effet quatre tableaux :
Le 1" désignera les noms, adresses et états des agents employés
pour effectuer les réquisitions.
'•' La Convention adopta ce décret à sa séance du 20 Ihcrmulor au m.
[i9 THEim. AN m] DE COMMERCE ET AI'l'UON ISIONNEMENTS. 7G9
Le ù% les noms, demeures et états des ajjents employés à la
vente des matières ou denrées coloniales,
Le 3°, l'état détaillé de toutes les matières ou denrées coloniales
mises à la disposition de cette Commission , soit par le Gouverne-
ment, par voie de commerce, soit par l'effet de réf|iiisition.
Le A% les noms, demeures et états de citoyens auxquels elles
ont été livrées, avec les pièces justificatives.
Art. 3. Le Comité de commerce est spécialement chargé do
veiller à l'exécution du présent décret et à employer les moyens
nécessaires pour en accélérer l'exécution ''l
On procède au renouvellement des président et secrétaire.
Le citoyen Villers a été nommé président, et le citoyen Blutel,
secrétaire f-\
La séance a été levée.
Haussmann, Villers, Dornfer, Scellier, Garnier,
Blutel, J.-L. Albitte.
CENT-DOUZIEME SEA^NCfi.
28 THERMIDOR AN III.
Le 9 3 thermidor an 3" de l'ère républicaine, les représentants
du peuple membres du Comité de commerce se sont assemblés.
Villers, président; Blutel, secrétaire.
La séance a été ouverte par la lecture du procès-verbal de la
séance précédente; la rédaction en a été adoptée.
Un membre soumet à la délibération un rapport de la Commis-
sion des revenus nationaux par lequel elle propose, en attendant
que l'échelle de proportion annoncée par la loi du 3 messidor der-
nier soit en activité, de fixer provisoirement au sextuple de leur
montant actuel les droits d'entrée et de sortie ^^'.
Après discussion et délibération, le (Comité a arrêté les dispo-
sitions suivantes :
r^Le Comité, considérant que l'exécution du décret du 20 du
présent mois portant que les droits d'entrée et de sortie seront payés
'') Adopté également le 20 tliçrmidor qu'il y aurait, dans rcrtains cas que
an III. prévoyait le décret, une échelle de pro-
(■) Le scrutin du renouvellement du portion pour les payements et recettes
1 9 lliermidor avait désigné : Blutel et . calculée sur les progrès de l'émission ou
GAfiNiER (de la Meuse). delà rentrée des assignats. Voir, d'autre
'^' Le décret du 3 messidor portait part, la loi du a nivôse an an iv.
IV. 'i 9
770 PROCES-VERBAUX DU COMITE [-3 theum. an m]
d'après les bases de celui du 3 messidor dernier ne peut être dif-
férée et cependant que l'échelle proportionnelle n'est point achevée.
Arrête que la quotité des droits d'entrée et de sortie sur ce qui
paye au poids, au nombre ou à la mesure, sera provisoirement du
sextuple de celui qui avait lieu antérieurement à ce décret;
Charge la Commission des revenus nationaux de l'exécution du
présent, w
Le Comité a, en outre, arrêté que les précédentes dispositions
ne recevraient leur exécution qu'après avoir reçu l'approbation du
Comité de salut public. La séance a été levée.
RiGHAUD, ViLLERS, ScELLIER , GaRNIER, BlUTEL, DoRNIER,
Bidault.
CEINT-TREIZIEME SEANCE.
26 THERMIDOR AN III.
Le 26 thermidor an troisième de l'ère républicaine, les repré-
sentants du peuple membres du Comité de commerce se sont
assemblés. Villers, président; Blutel, secrétaire.
La séance a été ouverte par le rapport sur la réclamation du
citoven Cuillemard, receveur de la douane à Bourg-Libre.
Le rapporteur donne lecture du rapport fait par la Commission
des revenusTiationaux , de la lettre du représentant du peuple Bichon
du ao de ce mois et rappelle les observations soumises verba-
lement par ce représentant à la dernière séance en faveur du citoyen
Cuillemard.
Il propose et le Comité adopte l'arrêté suivant :
kLc Comité de commerce et des approvisionnements, sur le rap-
port de la Commission des revenus nationaux, et d'après la lettre
du représentant du peuple Bichou du 20 de ce mois et les obser-
vations verbales qu'il a faites au Comité concernant la recette prin-
cipale du Bourg-Libre, arrête :
Que le citoven Cuillemard sera maintenu dans cet emploi;
charge la Commission des revenus nationaux de l'exécution du
présent arrêté, v
On passe à la lecture des mémoires remis sur le bureau; il a
été délibéré sur l'objet de chacun ainsi qu'il suit :
1° Le citoyen Pinautier, cultivateur, demande une commission
pour les approvisionnements de Paris.
Le Comité passe à l'ordre du jour et cependant renvoie à l'Agence
des subsistances de Paris.
[26 TUERM. AN iii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 771
2° Les frères Gauchère , fabricants à Sedan, demandent la per-
mission d'exporter des forces propres à tondre des draps.
Renvoyé au Bureau de commerce, pour avoir son avis ^''.
3° Le citoyen l^egnier, de la commune de Charbogne, district
de Vouziers, offre ses services pour l'approvisionuement de miel,
de cire jaune, de toile, de cbanvre.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements.
h" Le capitaine général des douanes à Beauvoie'-^ fait passer des
réclamations sur une saisie de pièces d'or et d'argent faite le
9 0 janvier 1798 à bord du navire anglais XAhrehin.
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux.
Sur ia demande de la Commission des revenus nationaux, le
Comité arrête que la délivrance d'un quintal de grains par trimestre,
ordonnée être faite à chacun des préposés des douanes dans quelques
départements, sera étendue à tous les employés de cette partie, aux
frontières tant de mer que de terre ;
Charge la Commission des revenus nationaux et celle des appro-
visionnements de l'exécution du présent arrêté qui sera commu-
niqué au Comité de salut public.
Le Comité arrête qu'il sera écrit aux membres de la Commission
supprimée de commerce et des approvisionnements pour les en-
gager à se trouver à la séance du Comité de nonidi 29 du courant.
Sur la pétition des citoyens Etienne et fils, négociants à Mar-
seille, tendant à être autorisés à expédier pour Gênes des peaux
de mouton habillées à l'écorce et au sumac en échange de veaux
habillés qu'ils se proposent de faire entrer en France,
Le Comité, d'après l'avis du Bureau de commerce, passe à l'ordre
du jour ^^^.
La séance a été levée.
Garnier, Villers, Scf.llier, Dornikh, Richaud, Blutef,.
'*' trOn no connaît en France qno
deux fabriques de forces ou ciseaux
j)ropres à tondre les draps et la plus
distinguée est celle des citoyens Gauchère
frères, de Sedan. Ces fabricants ont tou-
jouis exporté librement leurs forces
chez l'étranger et ils ont été étonnés
des obstacles que viennent de mettre à
leur exportation les douaniers de Gi-
vonne.n Le Bureau de commert*e, qui
examina cette affaire, concluait au main-
lien de l'exportation en considération de
ce fait que les frères Gauchère expor-
taient surtout dans le pays de Liège et
de Lirabourg «r actuellement dépendant
de la Républiques (Arch. nat., F***
111, folio 75).
(^' Bcauvoir-stu'-Mer : Vendée.
(^' Le Bureau de commerce, après
enquête auprès des raégissiers de Paris,
estimait que les peaux habillées à l'écorce
et au sumac étaient nécessaires ffà la
consommation des armées îi. Il ne con-
venait donc pas d'en pormcUre l'expor-
tation avant la paix (Arch. nat., F''^*
111, folio '10).
^9-
772 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [29 tuerm. an m]
CENT-QUATORZIÈME SÉANCE.
29 THIîr.MIDOr. AN III,
Le aq thermidor an 3' de l'ère républicaine, les représentants
du peuple membres du Comité de commerce se sont assemblés.
Villers, président; Blutel , secrétaire.
La séance a été ouverte par la lecture du procès-verbal de la
séance du 2 G du courant; la rédaction en a été adoptée.
On passe à la lecture de la correspondance et puis à l'examen
des mémoires remis sur le bureau, sur l'objet desquels il a été dé-
libéré ainsi qu'il suit :
1" La municipalité de Puyloubier*^^ demande à être autorisée
à faire transférer à Aix les malades qui étaient à l'hôpital de cha-
rité de sa résidence, où les malades depuis la suppression de cet
établissement ne reçoivent pas de secours.
Renvoyé au Comité des secours.
9° Décret de la Convention nationale du ao thermidor portant
injonction à la Commission précédemment connue sous le nom de
«commerce et des approvisionnements 71 de rendre compte au Go-
mité de commerce, dans le délai de quatre décades, de toutes les
denrées et matières coloniales qu'elle a eues à sa disposition, de-
puis sa création jusqu'au jour de son remplacement.
Renvoyé aux membres qui composaient la Commission connue
sous le nom de commerce et des approvisionnements pour qu'ils
aient à se conformer aux différentes dispositions de ce décret.
3" La municipalité de Cadenet, département de Vaucluse, de-
mande qu'il soit pris des mesures promptes pour garantir son
territoire des ravages de la Durance.
Renvoyé au Comité des travaux publics.
h" Le district de Cherbourg demande que. pour l'approvision-
nement des grandes communes, les autorités constituées soient au-
torisées à exercer le droit de réquisition.
Renvoyé au Comité de salut public.
5° Vues de maximer les objets de première nécessité proposées
par le citoyen Pierson.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
G" La municipalité de Villcréal, département du Lot-et-Ga-
ronne, expose que, par l'effet des pluies (!t brouillards, ses récoltes
<•> Uouclies-(tu-Rliônc.
fnj TiiKHM. AN m] DE COMMERCE ET Al'PROVISlONlNEMENTS. 773
ont été presque nulles; elle demande des secours et des grains
pour les semailles.
Renvoyé au Comité de salut public.
^° Le citoyen Chapron réclame contre le droit de réquisition
exercé sur des marchandises (pu lui appartenaient et se plaint
de ce que la municipalité de Bonnebosq lui refuse des subsis-
tances '''.
Le Comité, sur ces deux objets, passe à l'ordre du jour.
(S" Plusieurs négociants d'Amiens et de Rouen exposent qu'ils
ont acheté 2,8 5 o cuirs secs en poil à une vente faite à Calais le
i"" juillet 1793. Ces mêmes cuirs arrivés à leur domicile ont été
mis en réquisition en faveur de plusieurs tanneurs qui les ont mis
en fosse et qui peuvent maintenant faire sur cette espèce de mar-
chandise un bénéfice de {ioa,oà/i livres à leur préjudice et tandis
que, par l'effet de la réquisition, ils ont réellement perdu
13-7,5371. 16 s.; ils demandent que les administrations du dé-
partement de la Seine-Inférieure et du district de Rouen contrai-
gnent les tanneurs qui ont obtenu les cuirs dont il s'agit à leur
donner un supplément qui puisse, avec le prix payé, atteindre
celui auquel peut être portée aujourd'hui l'évaluation de ces mêmes
cuirs.
Renvoyé à la Commission des approvisionnements, pour donner
son avis sous trois jours.
Un membre met sous les yeux du Comité une demande, ren-
voyée par le Comité de salut public, du citoyen Edouard Cousi-
nery, négociant à Marseille, pour être autorisé à sortir trente quin-
taux d'indigo pourla destination de Smyrne, dans la vue d'entretenir
quelques relations de commerce avec cette échelle.
Le Comité pense ({ue l'exportation demandée serait préjudi-
ciable aux intérêts de la République et arrête que son avis et la
pétition du citoyen Cousinery seront renvoyés au Comité de salut
public.
Le Président donne lecture d'une lettre du citoyen Bailleul, di-
recteur de l'imprimerie du Journal du commerce, qui annonce que
l'abonnement du Comité à ce journal est expiré depuis le 3o mes-
sidor dernier.
Le Comité, sur la proposition d'un de ses membres, arrête que
son abonnement au Journal du commerce sera renouvelé et que cette
feuille lui sera fournie double jusqu'au 1" nivôse an A de l'ère
républicaine.
") Calvados.
Ilh PROCES-VERBAUX DU COMITE [29 therm. amii]
(Le Président). Le même donne lecture d'un arrêté du Comité
des finances du 9/1 du courant qui accorde aux secrétaires, commis
et employés des Comités et Commissions executives, pour le mois
fructidor, la moitié de leur traitement, au lieu du quart accordé
par l'arrêté du 2 messidor dernier.
Le Comité arrête que l'arrêté du Comité des finances du
2/i thermidor dernier sera déposé dans ses archives et qu'il re-
cevra, pour ce qui concerne les employés de son bureau, son en-
tière exécution.
Un membre soumet à la délibération le rapport de la Commis-
sion des revenus nationaux par lequel elle annonce que, sur les
attestations avantageuses données par les représentants du peuple
Tallien et Garnier (de Saintes) sur le patriotisme du citoyen Des-
guiot, elle a réintégré ce citoyen dans les fonctions de receveur
des douanes à Marennes dont il avait été destitué par un ordre
des représentants du peuple Bernard et Cuimbertcau, motivé sur
ce que le district avait refusé de viser le certificat de civisme qui
lui avait été délivré par la municipalité de sa résidence.
La Commission ajoute que le citoyen Desguiot a vingt ans de
service dans la partie des douanes et qu'il s'y est constamment
distingué par son zèle, son exactitude et sa probité; d'après ces
considérations, elle propose au Comité de confirmer les disposi-
tions qu'elle a prises en faveur de ce préposé.
Après examen et délibération, le Conjilé a adopté l'arrêté sui-
vant :
«Le Comité de commerce, après avoir entendu le rapport de la
Commission des revenus nationaux sur la réintégration du citoyen
Desguiot,
Vu les articles 2 et Zi de la loi du 18 frimaire dernier relative
aux certificats de civisme et le décret du 1 8 du courant qui abolit
cette formalité,
Approuve la décision de la Commission en faveur du citoyen
Desguiot; arrête, en conséquence, que, sans avoir égard aux récla-
mations du citoyen Gautreau, ledit Desguiot demeure maintenu
dans la recette des douanes à Marennes. 5)
Lecture est faite do plusieurs mémoires que le Comité a ren-
voyés à l'examen de ses membres , pour lui en faire un prompt rap-
port.
La séance a été levée.
RicHAUD, ViLLEns, préfildetil , IÎlutel, Dornikr, Scellieb.
[3 KRucT. AN m] DE COMMERCE ET APPIlOVISIOiNNEMENTS. 775
CENT-QUINZIÈME SÉANCE.
3 FIUCTIDOR AN III.
Le 3 fructidor an 3" de l'ère républicaine, les représentants du
peuple membres du Comité' de commerce se sont assemblés. \'il-
1ers, président; Blutel, secrétaire.
Lecture a été donnée du procès-verbal de la séance du a c) de ce
mois dernier; la rédaction en a été définitivement adoptée.
Le Président donne lecture de la correspondance et des mé-
moires remis sur le bureau.
Plusieurs de ces mémoires ont été renvoyés à l'examen des mem-
bres du Comité, pour lui en faire le rapport.
Sur le surplus, il a été délibéré ainsi qu'il suit :
1° Lettre de la Commission des revenus nationaux par laquelle
elle rappelle que, le 27 prairial dernier, elle a invité le Comité
à se concerter avec celui de salut public pour (|u'il fût enjoint au
directeur de l'hôpital ambulant de l'armée du Hbin'" d'évacuer les
bâtiments de la saline de Soultz comme étant indispcnsablement
nécessaires pour l'exploitation de cette saliiK;, et que. siu* le renvoi
de cette aflaire fait au (Comité de salut public, avec un avis favo-
rable, l'évacuation demandée a été ordonnée et elTectuée.
La Commission ajoute qu'elle vient d'apprendre que le représen-
tant du peuple près l'armée du Rhin était disposé à faire rétablir
l'hôpital dont il s'agit dans les bâtiments de la saline de Soultz, et
demande qu'il soit donné des ordres pour que ce rétablissement
n'ait pas lieu.
Le Comité arrête qu'il sera conféré de cet objet avec le représen-
tant du peuple Richou.
2° Lettre du grelFier de la municipalité de LaulTon''^^ sur l'offre
faite par une maison de commerce en Suisse de livrer plu-
sieurs milliers de riz à raison de soixante et quelques livres le
quintal.
Renvoyé au Comité de salut public.
3° Le citoyen Bordato expose que la loi du maximum et la grêle
l'ont entièrement ruiné; il demande en sa faveur et en faveur de
ceux qui sont dans le même cas que lui une modération sur le prix
des denrées.
Sur cette demande le .Comité passe à l'ordre du jour.
h" Observations du citoyen Gastinguerin sur la nomenclature
'') Armée de Rhin-el-Moscilc (i3 ventôse an m). — '-> Haut-Rhin.
776 PROGÈS-YERBAUX DU COMITE [3 frlct. an m]
des nouveaux poids et mesures'''; il demande de laisser subsister
les anciennes dénominations.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
5" Réclamation du citoyen Antoine Labrunie pour le payement
d'une paire de bœufs fournis, en vertu d'une réquisition, pour le
service de l'armée des Pyrénées.
Renvoyé à la Commission du mouvement des armées et à celle
des approvisionnements.
6" Offre du citoyen Louis Neuhouse de livrer à un prix très mo-
déré plusieurs milliers d'aiguilles anglaises.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la liberté du com-
merce.
La séance a été levée.
BlUTEL, RiCllAUf), VlLLERS, DoRNIER.
CENT-SEIZIEME SEANCE.
6 FRl CTIDOR AN III.
Le 6 fructidor an troisième de l'ère républicaine, les représen-
tants du peuple membres |du Comité du commerce se sont assem-
blés. Villers, président; Blutel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la dernière
séance; la rédaction en a été adoptée.
On passe ensuite à l'examen des mémoires remis sur le bu-
reau, sur l'objet desquels il a été délibéré ainsi qu'il suit :
t" Pétition du citoyen Sollier; il demande la mainlevée de
plusieurs ballots de marcliandises séquestrées à son préjudice et
présentement en dépôt à la douane de Calais.
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux, pour donner
son avis.
•j" Questions soumises par le citoyen Rbumbert, officier de
santé à Lons-le-Saunier :
Ësl-il de rintérêt public de taxer les denrées de première nécesmlé
seulement?
Scrait-il arantngeu.v de graduer cette taxe?
Renvoyé à l'examen du représentant du peuple Ricbaud, pour en
faire son rapport au Comité ;
'') Fixée par le flécret du 1 8 {jer- termes, parmi icsquols les noms nou-
niinal an m, elle comprenait dix-sept veaux de titre cl ih^ kiloffi-runnie.
[() i-K.;cT. AN m] DE GOM.MEIK^K I":T APPUOVISIONNEMEMS. 777
3" Réclamations des citoyens Nicolas Saguet et Jean Demol-
iiens, marcliands de crin à Saint-Sauflien, district d'Amiens, contre
une saisie de quatre-vingt-douze livres de crin, faite à leur pri'ju-
dice par les préposes de la douane à Steenwerck"^
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux, pour donner
son avis.
h" Malherbe, entrepreneur d'une papeterie dans la commune
de Cirey^^', district de Blamont, demande, au prix du commerce,
des chiffons levés par récpiisition et tjui se gâtent dans les maga-
sins de l'administration du district de Lunéville.
Renvoyé au Comité de salut public, en lui observant que les
papeteries manquent de matières premières tandis qu'il n'est presque
point de départements où il n'y en ait des magasins considérables
dans lesquels cette espèce de marchandise, faute d'être mise en
usage, se gâte.
5° La municipalité de Réquista^^^^ chef-lieu de canton du dis-
trict de Sauveterre, demande qu'on lui fasse connaître le prix ou
comment doivent être payés des grains qui existaient dans un ma-
gasin de sa résidence et qu'elle a fait distribuer, pendant l'existence
de la loi du maximum, à plusieurs citoyens indigents de son res-
sort.
Renvoyé au Comité de salut public.
Plusieurs mémoires ont été mis sous les yeux du Comité , qui les
a renvoyés au citoyen Dornier et au citoyen Villers, pour lui en
faire le rapport.
La séance a été levée.
RiGHAUD, Villers, Rlutix, Dounieh.
CENT-DIX-SEPTIEME SEiNGE.
9 FRLCTIDOn AN III.
Le 9 fructidor an 3'' de l'ère républicaine, les représentants du
peuple membres du Comité de commerce se sont assemblés. Vil-
lers, |) résident; Blutel, secrétaire.
Après la lecture du procès-verbal de la séance précédente, dont
la rédaction a été adoptée, on est passé à l'examen des mémoires
déposés sur le bureau.
^'^ Nord. — - '-' Meurtlic. — '■''' Avoyron.
778 PROCÈS-VERBAUX DU COMITE [9 fbuct. An m]
Sur l'objet de chacun, il a été délibéré ainsi qu'il suit :
1° Le citoyen Nolet, marchand à Besancon, demande l'exé-
cution d'un marché souscrit par le citoyen Perrier pour vingt me-
sures de blé, sur lesquelles il a payé un acompte.
2° Plaintes du citoyen Corregez de ce que l'on ne peut obtenir
des denrées et des effets qu'avec des espèces sonnantes.
3° Adresse des citoyens Moger et Dloindre par laquelle ils
réclament contre les moyens employés par plusieurs propriétaires
à l'effet d'obtenir un article additionnel à la loi du a/i nivôse der-
nier dont l'objet serait de maintenir les marchés qui, avant l'abro-
gation de la loi du maximum, n'auraient pas reçu leur entière exé-
cution.
Sur ces trois affaires, le Comité passe à l'ordre du jour.
/i" Le citoyen Bonhomme, roulier à Claon, réclame contre la
saisie et la vente par la municipalité de Varennes, département de
la Meuse, de dix-huit feuillettes de vin, et demande que cette
municipalité soit tenue de le dédommager par suite de cet acte
arbitraire.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que cette
affaire est de la compétence des tribunaux et que c'est par-devant
eux que le pétitionnaire doit se pourvoir.
5° Le citoyen Duchosal et plusieurs autres marchands solli-
citent l'exécution de la faveur promise par la loi du 1 1 brumaire
an II, aux négociants qui , ne jouissant pas de 10,000 livres, ont
éprouvé des pertes par l'effet de la loi du maximum.
Henvoyé au (Comité des secours.
G" Les citoyens Etienne lioy et Nicolas Baillot, marchands de
bois à Perreny [Périguy?), se plaignent de ce que la commune
de Butteau s'oppose à l'exploitation d'un bois qu'ils ont acheté au
citoyen Tardieu condamné ^*'.
Renvoyé au Comité de législation.
7" Le citoyen Gabriel knusté, négociant à Lisbonne, offre ses
services pour faire, dans son pays, au compte de la République,
des achats de riz, sucre, cuir, coton et indigo provenant des
colonies portugaises.
Renvoyé au Comité de salut public.
8" Rapport du Bureau de commerce en faveur de la demande
des citoyens Gaucli . . . | Gauchère] pour faire passer à l'étranger
des forces, en échange d'aciers, meules et autres matériaux néces-
saires à la fabrication desdites forces.
'■> 11 doit s'a{;ir de la commune de l^crigny, près Auxerre; — Butteau : Yonne.
[9 iKLCT. AN iiij DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 779
Renvoyé au Comité de salut public.
Un membre soumet à la délibération la demande du citoyen
Lebrasseur tendant à pouvoir exporter en Suisse vinjjt-cinq milliers
de graines de trèfle et de luzerne, et donne lecture du rapport de
l'Agence des douanes , d'après lequel le Comité a pris l'arrêté sui-
vant :
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, après avoir
entendu les rapports de l'Agence des douanes et du Bureau de com-
merce sur la demande formée par le citoyen Lebrasseur, né{jociant,
à l'effet de pouvoir exporter vingt-cinq milliers de vieilles graines
de trèfle et de luzerne.
Passe à l'ordre du jour, motivé sur ce que les graines de trèfle et
de luzerne ne se trouvent point frappées de prohibition par la loi
du 1 2 pluviôse dernier, dont les dispositions ont été prorogées par
celle du 1 0 thermidor suivant, v
Lecture est donnée d'un rapport par lequel la Commission des
revenus nationaux soumet au (îomité la question de savoir par qui
doivent être payés les droits d'entrée sur quinze aunes et demie
de différents draps introduits de Bruxelles dans la République pour le
compte du représentant du peuple Lacoste et pour le payement
desquels le citoyen Paulée, adjoint de l'Agence du commerce, a fait
une soumission.
Après délibération, le Comité passe à l'ordre du jour, motivé
sur ce que les droits doivent être acquittés par celui qui a souscrit
la soumission.
La séance a été levée.
BlUTEL, DoRNIER, ViLLERS, RlGIlAUD.
CENT-DIX-HUITIEME SEANCE.
1 1 KROCTIDOR AN lU.
Le 1 1 fructidor an troisième de l'ère républicaine , les repré-
sentants du peuple compt)sant le (îomité de commerce se sont
assemblés d'après la convocation faite le matin à la séance de la
Convention nationale. Villers, président; Rlutel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture d'une lettre du Comité de salut
public qui, conformément au décret du lo fructidor, invite le
Comité à se réunir par commissaires , demain 12, à 10 heures, au
local de la section des armes.
Le Comité nomme les représentants du peuple Dornier, Richaud
780 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [n fruct. a?< m]
et Blutel pour ses commissaires à l'effet de se réunir au Comité de
saiut public.
Le secrétaire lit le procès-verbal de la séance du c^ du courant;
la rédaction en a été adoptée.
Un membre soumet à la délibération un rapport de la Com-
mission des revenus nationaux contenant des observations sur la
nécessité de réduire le prix des subsistances des préposés des
douanes.
Il propose et le Comité adopte de faire le renvoi de ce rapport
au Comité de salut public et de l'accompagner de la lettre sui-
vante :
La Commission des revenus nationaux vient de nous Iransmellre un
rapport que nous nous empressons de vous transmettre.
Vous verrez, par ce rapport, qne les préposés des douanes se trouvent
dans rim possibilité de payer, au prix courant, les livraisons en grains qu'ils
doivent recevoir en exécution de votre arrêté du . . . , et que le Comité , en leur
accordant la facilité de se procurer des grains dans les magasins de la Répu-
blique, a rendu cette faveur de nul effet en les obligeant de les payer à un
prix que l'insuffisance de leurs traitements ne permet pas d'atteindre.
En appelant, Citoyens collègues, votre attention sur cette classe de pré-
posés, nous vous invitons à examiner s'il ne serait pas convenable de leur
faire délivrer, comme aux militaires et aux mêmes conditions, les rations de
pain.
Les besoins de ces employés sont pressants; la plupart, ne pouvant vivre
avec leur état, veulent quitter l'emploi. Cependant, le service dont ils sont
chargés ne pourrait être interrompu sans inconvénients surtout dans un
moment où la nécessité de prévenir les exportations de numéraire et d'objets
de première nécessité exige la surveillance la plus active. C'est assez vous dire
et vous faire connaître, Citoyens collègues, combien les mesures à prendre
deviennent instantes. Nous laissons à votre sagesse de les déterminer.
Un membre fait son rapport sur les cbangements dcmand(''s par
la Commission des revenus nationaux, dans la loi du h germinal
an II portant Règlement sur les douanes.
Teneur du rapport.
De nombreuses réclamations se sont élevées contre les dis[)ositions ci-après
du titre vi delà loi du h germinal an ii relative aux douanes.
L'artic'e 6 de ce titre accorde à toute's personnes les droits de saisir ei
arrêter pour contravention aux lois sur la navigation et le commeice, et l'ar-
ticle 8 n'exige (ju'un seul saisissant.
L'article 7 laisse à la charge du saisi la preuv(> qu'il n'est pas tombé dans
la contravention qu'on lui rej)roche.
L'article 8 accorde aux saisissants ai heures pour rédiger leur l'apport et
l'article 12 exige seulement que ce rappoit soit allicla» à la porte du i)urcau;
ce n'est ([ue trois jours après qu'il peut intervenir de jugement.
Les articles \i\ cl i5 veulent que, si la saisie a été jugée bomie cl (pi'il
[il FRucT. AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 781
n'ait pas été appelé dans les trois jours suivants, la vente des objets confis-
qués ait lieu six jours après, et, passé ce délai, cette répétition est non
recevable.
L'article 1 8 astreint les préposés des douanes à interjeter appel des juge-
ments toutes les fois que la saisie n'est pas déclarée valable.
Enlln, il paraît par Tarticle i() ([uc les jug-es doivent prononcer les confis-
cations et amendes demandées dès (ju'il y a possibilité ou probabilité de con-
travention, puisque la restitution des objets saisis paraît subordonnée à la
condition que le tribunal d'appel déclarera qu'il n'y avait pas ime [)robabilité
fondée de contravention.
La Convention nationale ne peut laisser subsister plus longlemps une
législation qui aurait d'aussi funestes conséquences.
N'est-il point, en elfet, contre tout principe que. sur le témoignage d'un
seul citoyen, un autre citoyen puisse être constitué en délit, perdre sa pro-
priété, être condamné en une ameude et même à des peines corporelles? C'est
1p surtout que l'on ajiplique l'axiome de droit : Teslis unûs, tealis nullus.
N'est-il pas, eu efl'et, plus naturel d'assujettir les saisissants à prouver la
contravention qu'ils prétendent avoir découverte , que le saisi à justifier sa non-
contravention?
On ne peut pas non plus dépouiller un citoyen de sa propriété sans lui
remettre aussitôt le titre en vertu duqutil on prétend la confisquer. Cette
remise ne peut être suppléée par une aflicbe qui n'est exigée que vingt-
quatre beures après la saisie et que les saisissants ont la faculté de faire dis-
paraître à volonté; ainsi il convient d'assujettir à rédiger les rapports immé-
diatement après la description des marcbandises, à en délivrer sur-le-cbamp
copie à la partie si elle est présente, et à le constater sur l'original des rap-
ports. Cette copie ne doit être afTicbée qu'en cas d'absence des prévenus.
On ne voit pas les motifs qui ont déterminé à faire attendre trois jours un
jugement pour lequel il suffît d'examiner si le rapport constate suffisamment
la contravention, d'entendre les objections delà partie et d'ap|)liquer la peine
prononcée. Ces jugements peuvent être rendus, comme avant la loi du k ger-
minal, le lendemain du jour oij le rapport aura été rédigé. On conservera
ainsi à la partie ses moyens de défense et la procédure sera sonunaire.
Par un motif inverse, il paraît juste d'élendre àbuilaine le délai accordé au
prévenu pour appeler du premier jugement et qui est restreint à trois jours.
Il est également raisonnable d'assujettir l'Agence à faire signifier les jugements
de condamnation; on doit encore, pour évi(er des frais et des procédures au
moins inutiles, laisser à la Commission la faculté d'acquiescer au jugement
de mainlevée quand elle reconnaîtra cpie la saisie dont la remise a été
ordonnée était mal fondée.
C'est une disposition liberticide que celle portée par Tarticle 19 du même
titre en ce qu'il autorise les condamnations sur la seule probabilité fondée de
contravention; il faut du moins que la contravention soit constante pour
pouvoir prononcer des confiscations ou amendes.
En portant la réforme sur ces dispositions, il convient de prévenir les
difficultés que l'exécution de la loi du h germinal a fait naître; la principale
est relative à la forme de§ rapports sur les saisies; l'article 8 du titre VI de
cette loi, en substituant les rapports aux procès-verbaux, en ordonnant sim-
plement que ces rapports seront énonciatifs du fîut de contravention et des-
criptifs de l'objet saisi, n'a sûrement point entendu conserver les anciennes
formes qui n'avaient aucun objet d'utilité, puisqu'il ne s'agit que de constater
782 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [ii frict. an m]
le fait. Cepcudaut, des prévenus de la fraude la plus caracte'risée ont pre'tendu
que ces formes n'étaient point abolies et les juges ont sous ce prétexte donné
mainlevée des saisies les mieux fondées : il importe d'empêcher ces difficultés
fie se renouveler.
D'un autre côté, quelques tribunaux de district ont continué de juger à
bureau ouvert les alfaires des douanes relatives à la rentrée des acquits-à-
caution sous prétexte que l'article 1 9. du titre VI de la loi du k germinal , qui
attribue aux juges de paix la connaissance en première instance des affaires
des douanes , ne parle que des saisies ; il est nécessaire que la nouvelle loi s'ex-
plique à cet égard.
Le rapporteur donne lecture d'un projet de décret qui, après
avoir été discuté article par article, a été adopté dans les termes
suivants :
La Convention nationale , voulant modifier plusieurs dispositions
du titre VI de la loi du h germinal an ii relative aux douanes et
faire cesser les difficultés auxquelles elle a donné lieu , après avoir
entendu le rapport de son Comité de commerce, décrète :
Art. 1". Les rapports pour contravention aux lois relatives aux
importations et au^ exportations, tant sur mer que sur terre, seront
signés au moins par deux préposés des douanes ou autres citoyens
français.
Art. 2. Ceux qui procéderont aux saisies feront conduire dans
un bureau de douanes et. autant que les circonstances pourront le
permettre, au plus prochain du lieu de l'arrestation, les marclian-
dises, les voitures et chevaux servant au transport; ils y rédigeront
de suite leur rapport , dans lequel ils seront seulement tenus d'é-
noncer la date et la cause de la saisie, les noms, qualités et
demeures des saisissants et du préposé des douanes ainsi que la
description des objets saisis.
Art. 3. Si la partie trouvée en contravention est au bureau lors
de la clôture du rapport, il lui en sera donné copie à l'instant
même et mention en sera faite sur l'original; sinon, cette copie
sera affichée dans le jour à la porte du bureau; dans l'un et l'autre
cas, le rapport contiendra sommation à la partie nommée ou in-
coni.ue de comparaître le lendemain malin devant le juge de paix
de l'arrondissement.
Art. /i. Lors de la comparution devant le juge de paix, ou. à son
défaut, devant ses assesseurs, le rapport sera présenté, le juge
recevra l'affirmation des saisissants, entendra la partie si elle est
présente, et sera tenu de rendre, sans délai, son jugement. L'a-
[il FKucr. AN ni] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 783
mcnde sera toujours de cinq cents livres lorsqu'il s'agira d'impor-
tations ou d'exportations prohibées.
Art. 5. Dans le cas où, la saisie n'étant pas déclarée valable,
l'Agence des douanes inlcrjetterait appel du jugement, les bâti-
ments, voitures et chevaux saisis, même les marchandises sujettes
à dépérissement, seront remis . sous caution solvable, après estima-
tion de leur valeur. Si la remise aux conditions ci-dessus n'est pas
demandée dans les huit jours de la date du jugement, l'Agence
des douanes pourra faire procéder à la vente dans les trois jours
de l'annonce qui en aura été faite à la partie, soit à son domicile
ou par affiche à la porte de la maison commune et à celle du
bureau. Cette vente aura lieu, soit que la partie comparaisse ou
non ; toute opposition est non recevable.
Art. 6. L'appel devra être notifié dans la huitaine de la signifi-
cation du jugement, sans citation préalable, au bureau de paix et
de conciliation; après ce délai, il ne sera point recevable; et le
jugement sera exécuté purement et simplement. La déclaration
d'appel contiendra assignation de trois jours devant le tribunal
civil dans le ressort duquel se trouvera le juge de paix qui aura
rendu le jugement et le tribunal sera tenu de prononcer, dans les
délais fixés par la loi, pour les appels des jugements du juge de
paix.
Aht. 7. Si la saisie est jugée bonne et qu'il n'y ait pas d'appel
dans la huitaine de la signification, le neuvième jour le préposé
du bureau indiquera la vente des objets confisqués par une affiche
signée de lui et apposée tant à la porte du bureau qu'à celle de
l'auditoire du juge de paix et procédera à la vente cinq jours
après.
Art. 8. Les objets saisis qui auront été confisqués seront vendus
publiquement et après l'apposition d'affiches dans la forme prescrite
par l'article 6.
Art. 9. Si la saisie n'est pas fondée et qu'il y ait lieu d'en
donner mainlevée, le propriétaire des marchandises aura droit à
un intérêt d'indemnité à raison d'un pour cent par mois de la
valeur des objets saisis, depuis l'époque de la retenue jusqu'à
celln de la remise ou de l'offre qui lui en aura été faite.
Art. 10. Les tribunaux de paix, qui connaissent en première
instance des saisies, jugeront également en première instance
les contestations concernant le refus de payer les droits, le non-
784 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [ii frdct. amii]
rapport des acquits-à-caution et les autres affaires relatives aux
douanes.
Art. 1 1 . Tous jugements rendus sur une saisie seront signifiés ,
soit à la partie saisie, soit au préposé indiqué par le rapport. Les
significations à la partie seront faites à son domicile, si elle en
a un réel ou élu dans le lieu de l'établissement du bureau, sinon
à celui de l'agent national de la commune; les significations à
l'Agence des douanes seront failes au préposé.
Art. 12, Au moyen des dispositions du présent décrel, le
titre VI de la loi du h germinal est rapporté en lout ce (jui pour-
rait y être contraire '^'.
Un membre propose et le Comité adopte le projet de décret
suivant :
La Convention nationale, après avoir entendu ses Comités de
commerce et de marine et des colonies, décrète :
Art. l*"". La liquidation des prises faites par les vaisseaux de la
République sera effectuée d'après les bases suivantes :
Art. 2. Les objets vendus avant l'arrêté du 3o fructidor an 9
seront liquidés sur le produit de leurs ventes.
Art. 3. Ceux requis pour le service public avant cette époque
seront liquidés sur l'estimation qui aura été faite.
Art. k. Les objets non estimés, ceux restés invendus, au
3o fructidor, et les cargaisons des navires entrés depuis cette
époque jusqu'au i a frimaire , seront liquidés sur leur valeur en
1790, conformément audit arrêté et à ceux des 2 nivôse et
10 ventôse dernier, soit que ces objets soient ou non vendus.
Art. 5. Les cargaisons des navires entrés depuis la loi du
1 2 frimaire seront vendues et liquidées conformément à celle loi.
Art, 6. Les commissaires des diverses Commissions executives
pour le service desquelles il a été levé des objets de prises sont
tenus, cbacun en ce qui le concerne, d'en faire verser le prix dans
quinze jours pour tout délai , dans les caisses des Invalides de la
marine des ports où s'est effectuée la livraison.
Art. 7. Les contrôleurs de la marine feront payer, dans le
même délai, aux Comités, l'état des sommes dues pour objet de
^') Le décrel fui adopté par la Convention le \h fructidor an ui.
1 1 FUtCT. AN 111
Dl- nOMMKRCK ET APPROVISIONNEMENTS. 785
j)nses livrées pour le service public et les trésoriers des Invalides
de la marine, celui des sommes qui seront versées dans leurs
caisses en exécution du présent d('cre(,
• Art. 8. Tous citoyens qui auraient en leur possession, par toute
autre voie que par ventes ou concessions léjjales, des objets pro-
venant de prises , sont tenus d'en passer leur déclaration aux
contrôleurs de la marine dans les trois jours de la [)ublication du
présent décret, à peine d'être poursuivis et traités comme déposi-
taires infidèles et dilu[)i(liiteurs de la fortune publujue.
Art. 9. Tous receveurs et autres citoyens, fonctionnaires publics
ou non, qui seraient dépositaires ou débiteurs de sommes prove-
nant de la vente d'objets de prises, les verseront dans le même
délai dans les caisses des Invalides de la marine, en indiquant les
cargaisons desquelles ces sommes font partie.
Art. 10. Les agents particuliers de la Commission des appro-
visionnements ou tous autres qui auraient actuellement à leur
garde des objets provenant de prises, non jugées utiles au service
public, en donneront avis, par écrit, aux contrôleurs de la marine ,
à l'efTct qu'ils en annoncent la vente conformément à la loi. Cet
avis indiquera les navires dont ces objets sont sortis et la date de
leur entrée dans les ports de la République.
Art. 11. La commission accordée, par l'arrêté du Comité de
salut public du 28 thermidor dernier, aux citoyens qui, sous le
titre de consignataires, auraient géré les prises, n'aura d'effet que
sur le produit des objets vendus et de ceux livrés à la République
avant l'arrêté du même Comité du 3o fructidor an n, sans que les
consignataires puissent dans aucun cas rien prétendre au delà de
celte époque , ni sur le produit de la vente des coques et agrès.
Art. 12. La Commission de la marine et des colonies présen-
tera, sous deux décades pour tout délai, le tableau général des
prises entrées dans les ports de la République sur la validité des-
quelles il n'a point encore été prononcé, à l'effet qu'il y soit statué
sans retard.
Art. 13. il est dérogé à tous les arrêtés contraires au présent
décret.
Art. \à. L'insertion 'au Bulletin tiendra lieu de publication "'.
'') Le projol du décrcl fui prûscnlé lairo do Pan ni; ollc dérréla l'imprcs-
à la Coiiveiilion le 1" jour complémen- sion et rajournenieiit du projet.
78G PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [n frict. amu]
Un membre fait un rapport sur l'article a du décret de renvoi
de la Convention nationale du i 5 thermidor dernier relativement
aux prises entrées dans les ports de la République avant et depuis
le 12 frimaire dernier f^).
Il propose et le Comité adopte le projet de décret suivant :
Art. V\ Aucun armement en course ne pourra être fait sans
une commission du Gouvernement, à peine de confiscation du
navire armé et des prises qu'il aurait pu faire ^-.
Art. ^. Lorsqu'une déclaration de guerre avec une nation
donnera lieu à des armements maritimes, le Directoire exécutif
rédigera des instructions claires et précises dont les termes ne
laisseront aucuns doutes aux bâtiments visitants sur leurs devoirs
et leurs droits.
Art. 3. Aussitôt après la prise d'un navire, les capitaines
capteurs se saisiront des congés, passeports, lettres de mer,
chartes-parties, connaissements et autres papiers trouvés à bord.
Le tout sera déposé dans un coffre on sac en présence du capi-
taine du navire pris, lequel sera interpellé de les sceller de son
cachet. Ils feront fermer les écoutilles et autres lieux où il y aura
des marchandises et se saisiront des clefs des coffres et armoires.
Art. /i. 11 est défendu à tous capitnincs, officiers et équipages
des vaisseaux preneurs, de soustraire aucuns papiers ou effets (hi
navire pris, à peine de deux ans d'emprisonnement et de peines
plus graves dans les cas prévus par la loi.
Art. 5. Dans le cas où le chef-conducteur d'un navire pris
ferait dans sa route d'autres prises, le sixième en appartiendra
exclusivement à l'équipage, qui partagera le surplus avec le bâti-
ment dont il fait partie ou avec la division à laquelle il est attaché'^^
Art. (). fiC chef-conducteur d'une j)risc qui, dans sa course,
sera reprise par l'ennemi, sera jugé à son retour comme le sont en
pareil cas les commandants des l)atiments de l'Etat.
Art. 7. A l'arrivée d'une prise dans les rades ou ports de la
République, le chef-conducteur fera son rapport au juge de paix
'" Le dikrol du if) tlierniidor rliar- t'nlrôes dans les poiis soit avant, soil
fjeait le» Comités de commerce et de depuis la loi du i a IViinairc.
marine, entre autres objets, de déler- ''^^ Ce premier article no fut pas
miner sur quelles bases devaient être adopté par la Convention,
posées les répartitions à faire aux ma- ^^'i Le décret d^'llmlir attrihun la
rins capteurs sur les diverses prises prise entière à l'équipa/ji'.
1
[il FRicr. AMuJ i)\'] C().M\li;iU:i-: KT APPR0V[SI0>NE\IKNTS. 787
et lui remettra les papiers et autres pièces trouvées à bord, ainsi
que les prisonniers faisant partie du navire pris.
Art. 8. Le jujje de paix ou, en cas d'absence, un de ses
aésesseurs, se transportera aussitôt sur lc(bt navire, dressera
procès-verbal de l'état dans lequel il le trouvera et posera, en
présence du capitaine pris, ou de deux ollicicrs ou matelots de son
équipage, les scellés sur tous les fermants; les scellés ne pourront
être levés qu'en présence d'un préposé des douanes.
Art. 9, Il sera établi à bord un surveillant de la marine,
nommé par le contrôleur, qui sera chargé, sous sa res|)onsabilité,
de veiller à la conservation des scellés et des autres eflets confiés à
sa garde.
Art. 10. Dans le cas d'avarie ou de détérioration de tout ou
partie de la cargaison, le juge de paix, en apposant les scellés,
en ordonnera le déchargement et la vente dans un délai fixé;
l'ordonnance du juge de paix sera envoyée au contrôleur de la
marine, qui en surveillera rexécution. La vente ne pourra cepen-
dant avoir lieu qu'après avoir été préalablement alTicbée dans le
port de l'arrivée et dans les communes et porls voisins.
Art. 11. Le juge de paix procédera de suite, et au plus tard
dans les vingt-quatre heures delà remise des pièces, à l'instruction
de la procédure pour parvenir au jugement des prises.
Cette instruction consiste dans le dépoudlement des pièces
trouvées à bord , dans la réception de la déclaration du chef-con-
ducteur et dans l'interrogatoire de trois prisonniers au moins dans
le cas oii il s'en trouverait un pareil nombre.
Art. l^. Si le bâtiment est amené sans prisonniers, chartes
parties , ni connaissements , l'équipage et la garnison du navire
capteur seront interrogés séparément sur les circonstances de la
prise pour connaître, s'il se peut, sur qui elle aura été faite.
Art. 13. Le juge de paix fera dresser inventaire des pièces,
états ou manifestes des chargements qui lui auront été remis ou
qu'il aura trouvés à bord; il enverra le tout, dans les deux jours,
pour tout délai de la clôture du procès-verbal d'instruction, au
[greffe du] tribunal de commerce du lieu de l'arrivée de la prise
et, dans le cas où il n'y en aurait point d'établi, à celui du port le
plus voisin.
Les fonctions des juges de paix en matière de prises sont bornées
à ces opérations et à la levée des scellés.
788 PROCliS-VERBAUX DU COMITE [n fruct. an m]
Art. là. Dans les porls des pays conquis où il n'y a pas de
juges de paiv, leurs fonctions seront remplies par un officier muni-
cipal ou tout autre oOicicr civil.
Art. 15. Les tribunaux de commerce seront tenus de pro-
noncer sur la validité de la prise dans la décade qui suivra la
réception des pièces.
Art. 16. Les déchargements, emmagasinements, inventaires,
ventes et livraisons des objets de prises, se feront sous la surveil-
lance immédiate des contrôleurs de la marine, savoir : dans les
porls de Brest, Toulon et Rochefort par un commissaire de la
marine et dans les autres [)ar l'onicicr civil préposé à la répartition
des prises en présence d'un préposé des douanes cité à bord, du
surveillant de la marine et du chef-conducteur de la prise ou d'un
fondé de pouvoirs que ce chef est autorise'' à nommer dans le cas où
il recevrait l'ordre d'embarquer avant la vente de la cargaison. Le
contrôleur de la marine fera toules les récpiisilions qu'd croira
nécessaires pour l'intérêt de la République et des capteurs.
Art. 17. Le fondé de pouvoirs pourra assister à toutes les
opérations et y faire les observations qu'il croira avantageuses aux
intérêts de ceux qu'il représente; mais il ne pourra s'immiscer dans
la gestion des prises, s'en prétendre le consignataire, ni réclamer
en cette qualité aucun droit de commission au delà de l'équivalent
du traitement du chef de prise qui l'aura nommé.
Le traitement cessera au moment que la vente sera terminée
et ne pourra, dans aucun cas, être prolongé au delà de trois mois.
Art. 18. Il sera procédé au déchargement et emmagasinement
de la cargaison dans les vingt-quatre heures du jugement définitif
qui aura prononcé la confiscation de la prise; dans le cas de
mainlevée accordée, il on sera doniK' avis aux ititi'ressés dans le
mémo délai; les indemnités qui pourraient êlre dues seront arbi-
trées de suile.
Les contrôleurs de la marine seront personnellement respon-
sables des événements résultant d'un relard dans l'exéculion du
présent article.
Art. 19. L(! surveillant de la marine et le préposé des douanes
cjté à bord tiendront des étals de bord sur lesquels seront portés
et détaillés les balles, ballots, futailles et autres objets qui seront
mis à terre ou chargés dans les chalands et chaloupes : ils en
feront parvenir un double à terre qui sera signé par le garde-
magasin de la marine pour valoir de réception des objets y portés.
[il nxvr.-r. vn iiij DE CUMMEllCE ET APPUOVISIO.NNEMENTS. 789
AnT. 20. Ces doubles, ainsi signés du survoillant de ia marine,
du préposé des douanes et du [jardc-inagasin. seront déposés au
contrôle de la marine, pour y avoir recours au besoin. Ils seront
communiqués sans frais à tous les citoyens ([u'ils pourront inté-
resser.
Airr. 21. Les frais de débarquement et de transport, ainsi que
tous ceux nécessaires à la conservation des objets formant la car-
gaison, seront avancés par la marine et retenus lors de la liqui-
dation.
Art. 22. Au fur et à mesure du débarquement des objets, et
au moment de leur entrée en magasin , il en sera dressé inven-
taire en présence d'un visiteur des douanes qui en tiendra état,
du cbef-conducteur de la prise ou de son fondi' de pouvoirs et du
garde-magasin de la marine.
L'inventaire sera signé à chaque séance par ceux qui y auront
assisté, jusqu'à son entière confection; les magasins seront fermés
à trois clefs dont une sera remise au commissaire ou employé
civil qui aura procédé à l'inventaire, la seconde an visiteur des
douanes et la troisième au garde-magasin.
Aiiï. 23. Les agents maritimes désigneront sur cet inventaire
les objets utiles au service de la marine qui leur seront remis sur-
le-champ; l'estimation en sera faite au cours du jour et les fonds
versés dans la caisse des Im^ilides de la marine dans la quinzaine
après la livraison.
Art. 2^1. Les monnaies étrangères ou françaises, les matières
d'or et d'argent non ouvrées et celles ouvrées dont le prix du poids
surpasse celui de la main-d'œuvre , seront envoyées à la Trésorerie
nationale , qui en fera passer la valeur dans la décade de leur ré-
ception.
Art. 25. L'inventaire de chaque cargaison comprendra non seu-
lement ce qui se trouvera en magasin, mais même tout ce dont il
aurait été disposé pour le service public pendant le déchargement.
Art. 26. Les inventaires seront déposés au contrôle de la ma-
rine; les contrôleurs enverront aux agents du Gouvernement un
extrait de chacun d'eux dans les 3 jours de sa confection; ces agents
seront tenus d'indiquer dans les quinze jours suivants les objets
qui devront être réservés pour le service public : ces objets seront
aussitôt estimés au cours du jour et transportés dans les magasins
790 PROCES-VERBAUX DU COMITE ] 1 1 .u.ct. an mj
nationaux : le prix en sera payé au plus tard dans la quinzaine qui
suivra la livraison.
Les agents maritimes veilleront à ce (jue ces payements s'elïec-
tuent dans les délais ci-dessus.
Art. '27. Lorsque les agents du (jouvernement auront désigné
les objets propres au service de la République et au plus tard vingt
jours après la confection de l'inventaire de chaque cargaison, le
contrôleur de la marine en fera annoncer la vente détaillée par
alFicbes qui seront envoyées dans les principales villes de commerce
de la République et au Ministre de la marine chargé de leur donner
la plus grande publicité.
Il y aura toujours un mois d'intervalle entre la publication et le
jour de la vente.
Akt. 28. Les ventes seront faites en présence du contrôleur de
la marine et du receveur ou de tout autre préposé des douanes,
du chef-conducteur de la prise ou de celui qui le représente et de
l'agent garde-magasin cjui signeront les procès-verbaux ; elles au-
ront lieu au comptant et se continueront tous les jours sans inter-
ruption, de matin et de relevée : les sommes en provenant seront
versées dans la caisse des trésoriers des Invalides de la marine.
Art. 21). Aucun citoyen ne pourra disposer d'effets provenant
de prises sous quelque prétexte que ce soit, même avec l'autorisa-
tion du chef-conducteur ou de l'équipage, à peine d'être condamné
à payer di\ fois la valeur de l'objet dont il aurait disposé.
Art. iiO. Si ces objets avaient été détournés par un des agents
auxquels ils sont conhés ou par des citoyens employés à leiu- dé-
chargement, transport, manipulation ou garde, les délinquants
seront réputés dilapidateurs et comme tels traduits devant les tri-
bunaux pour y être jugés conformément à la loi.
Art. 31. Les lois relatives aux fonctions des préposés des
douanes pour ce qui concerne les déchargements des navires de
prises et le payement des droits d'entrée dus par les objets qui
composent leurs cargaisons, notamment la loi du 1 1) février i 793,
auront leur pleine et entière exécution.
Les directeurs, inspecteurs et receveurs prendront les mesures
nécessaires pour prévenir toutes fraudes ou soustractions, à peine
d'en demeurer responsables.
Art. 32. Les droits dus sur les objets de prises sont à la charge
des acquéreurs et seront toujours acquittés avant la livraison; ils
[il K.u.cT. AN iii| DE COMMERCE ET APl'HON ISIONNEMENTS. 791
seront à cet effet fix(5s, annoncés et perçus par un préposé des
douanes sur le lieu même de la vente.
. Art. 8.'), Les livraisons des marchandises vendues se feront
immédiatement ;iprès l'aclicvement de la vente de ce (pii appartient
à chaque cargaison et se continueront à chacjue interruption eu
suivant l'ordre de la vente; le commissaire qui y aura procédé se
concertera avec le receveur de la douane pour indiquer l'heure de
la livraison, et l'adjudicataire qui ne se présenterait pas à son rang
sera tenu d'attendre pour la livraison de ses marchandises que les
autres magasins aient été vidés.
Aixr. 3/1. Dans le cas où quehjue acquéreur ne se présenterait
pas dans les trois jours après la li\ raison faite des derniers articles
vendus, il sera procédé à la revente à la folle enchère des objets
qui lui avaient été adjugés.
Art. o5. Les garde-magasins ne délivreront aucun des objets
vendus que sur la représentation de la (juittance du payement (fui
en aura été fait entre les mains des trésoriers des Invalides de la
marine.
Art. 3G. Les trésoriers ouvriront un compte pour chaque car-
gaison, lequel indiquera le nom du bâtiment pris, celui de sa na-
tion et celui du vaisseau capteur.
Art. 37. Ils auront une remise d'un demi pour cent sur leurs
recettes qui sera répartie ainsi cpi'il suit :
Un tiers de cette remise est attaché à la recette et appartiendra
au trésorier des ports où les ventes seront effectuées; les deux
autres tiers portent sur les payements directs faits par chaque cais-
sier et ne sont alloués qu'à ceux (jui font les payements aux ma-
rins dénommés aux rôles de répartition dans les différents quar-
tiers de leurs domiciles, encore bien qu(i ci^s quartiers ne fussent
pas dépendants des ports où les ventes auraient eu lieu.
Art. 38. Aussitôt après le débarquement du navire et au plus
tard dans la décade suivante, il sera dressi' par l'administration de
la marine un inventau'e estimatif tant de sa coque que des agrès,
apparaux, rechanges, armes et ustensiles : cet inventaire indiquera
si ce navire est propre au service de la lié|iublique ou, dans le cas
contraire, il présentera' par articles séparés les objets susceptibles
d'y être utilement employés. Ces objets seront emmagasinés sans
délai, et le prix ("ii sera versé conformément aux articles précé-
dents.
792 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [ii fruct. amu]
Akt. 39. Jusqu'à ce moment, ils seront déposés dans des iieux
sûrs et commodes où ils ne puissent gêner le service du port; les
gardiens établis à bord seront responsables des effets qui y demeu-
reront et sur l'état détaillé qui leur en sera remis.
Art. àO. La vente de ceux de ces navires qui n'auront ])oint été
jugés propres au service de la marine sera faite immédiatement
après celle de leur cargaison.
Art. 4 J . Aussitôt après la vente de chaque prise et au plus tard
dans la quinzaine qui la suivra, les administrateurs des ports éta-
bliront le montant net de son produit, sur le vu des procès-verbaux
de vente et de livraison.
Art. /i2. Les frais de procédure seront liquidés par le juge de
paix; les autres seront arrêtés par le contrôleur de lu marine et
visés par l'agent maritime.
Art. h'è. Il sera retenu un sol pour livre sur le produit net de
chaque prise, pour former une masse destinée à acquitter les frets
et surcstaries des navires dont les coques et cargaisons auront été
reconnues neutres et pour fournir aux répartitions supplétives des
Lâtiments qui, par erreur, n'auraient pas été compris dans celles
auxquelles ils avaient droit ou des individus qui auraient été omis
sur les rôles.
Art. hh. Aussitôt après la liquidation du produit de la vente
de chaque cargaison, il sera procédé au rôle de répartition géné-
rale conformément à la loi du i" octobre i -jcj^ (vieux style); dès
que le rôle aura été arrêté, les parts des marins présents seront
payées et celles des absents envoyées sans délai dans leurs quar-
tiers respectifs pour leur être distribuées ou à leurs familles si leur
décès est légalement constaté.
Art. /i5. S'il s'élève quel([ues réclamations de la part des bâti-
ments capteurs pour raison de la légitimité et de l'élendue de leurs
droits sur les prises faites, elles seront jugées par un jurv confor-
mément à la loi du 96 fructidor dernier '".
AiiT. /16. il ne pourra dans aucim cas s'écouler plus de trois
mois entre l'arrivée d'une prise et sa répartition; dans le cas où
des empêchements légitimes éloigneraient la répartition définitive,
_^'| Le décTft du aG fructidor an m iiiincr cl jii/jer les iviclanialions des l)àli-
«roail dans l.'s ports de Brest, Loriciit, menis de la Repiiltliqiio cii nialirro di-
Toulon et Roi liefort dos jurys pour exa- capture de Itàtinients ennemis.
[il KiucT. AMii] 1)K (^OMMKUCE ET APPlIOVISlONiNEMENTS. 79:5
il sera, autant que possible, délivré des acomptes provisoires à tous
les marins qui prouveront qu'ils faisaient partie de la division ou
de l'équipage capteurs.
Art. Ul . Le payement des sommes réparties sera fait aux inté-
ressés parles trésoriers des Invalides sur les mandats du chef civil
de la marine chargé de celte partie du service.
Art. ''|(S. Il est dérogé à toute loi ou arrêtés contraires au pré-
sent décret ^'^
On passe à la distribution des mémoires remis sur le bureau,
les uns ont été renvoyés au rapport des membres et le surplus aiiv
Comités et Commissions compétentes.
La séance a été levée ^~\
Y iLhERS , p)'csi(lriil ; RiciiAUD, BuTEf. , spcrélnirr; Dornikr.
CENT-DIX-NEUVIEME SEANCE.
19 FRUCTIDOU AN IH.
Le 19 fructidor an 3" de l'ère répubbcaine, les représentants
du peuple membres du Comité de commerce se sont assemblés.
^ illers, président; Blutel, secnHaire.
Lecture est donnée du procès-verbal de la séance précédente,
dont la rédaction est adoptée.
On passe à l'examen des pièces réunies sur le bureau :
1° Dénonciation par un négociant de Chalon-sur-Saône d'abus
existant dans le transport de grains de Lyon à Paris pour le compte
de la République.
Le Comité renvoie cette dénonciation au Comité de salut public.
2" Rapport et projet d'arrêté présenté par la Commission dos
revenus nationaux relativement au mode de partage du douzième
revenant aux receveurs des douanes sur le produit dos saisies. Le
projet d'arrêté est adopté ainsi qu'il suit :
Le Comité de commerce, considérant que les motifs qui l'ont
^'' Le déciv't, a\ ce quelques moilili- ment un rapport, avec projet de dé-
cations, fut adopté [lar la Convention crel, du Bureau de commerce sur tes
le 3 brumaire an iv, précédé, des con- prises, dans F'** 112, folio 92 et suiv.
sidérants suivants : «La Convention (2° partie).
nationale voulant remédier à i'incolié- (-' Le scrutin de la veille, 18 fruc-
rence et à la variation qui se rencontrent tidor, pour le renouvellement du Co-
dons les lois relatives à l'aduiinislralion miti'! av;iit donni; le résultat suivant :
des ])rises...') — On consulteiM iitili'- F^iciuid, Riuki, Joiiannot.
794 PROCES-VERBAUX DU COMlTi^ [19 frlct. an mj
déterminé à accorder aux receveurs principaux des douanes, par
l'article 5 de son arrêté du 22 brumaire dernier, la moitié des
parts revenant aux receveurs particuliers dans le produit des saisies,
ne subsistent plus depuis le rétablissement des directeurs tenus de
donner aux divers préposés les instructions dont ils peuvent avoir
besoin , arrête ce cpii suit :
Art. 1". Si une saisie est déposée dans un bureau particuliei-,
les deux tiers de la j)art revenant aux employés à la recette appar-
tiendront au receveur dépositaire. Le receveur principal qui don-
nera ses soins à la suite de l'aiïaire dans les tribunaux aura le tiers
restant; dans le cas où il ne serait chargé d'aucune poursuite, ce
tiers sera réparti par égales portions entre lui et les employés pour-
suivants.
Art. 2. L'article 5 de l'arrêté du 2 2 . vendémiaire dernier est
rapporté.
3° Rapport et projet de décret de la (iOmmission des revenus
nationaux sur l'arrestation d'un navire américain dans le port
d'Isigny, chargé de sel marin et autres marchandises prohibées à
l'entrée.
Le Comité arrête que le représentant du peuple Blutel, qui a des
renseignements à fournir, examinera le rapport et le projet pour
faire du tout un rapport à la prochaine séance.
Un membre donne connaissance d'un trait d'exactitude dans le
service des douanes de la direction de Strasbourg relativement à
l'arrestation du juif Lies Bernheim, de Kembs'", espion; le Comité
arrête qu'il en sera donné connaissance à la Convention.
Sur la motion d'un membre tendant à faire autoriser les Comités
de sahit pul)lic et de commerce à pourvoir aux besoins des pré-
posés des douanes pour assurer ce service prêt à manquer; le Co-
mité arrête le projet de décret suivant :
fxLd Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son
Comité de commerce, décrète que les Comités de salut public, des
finances et de commerce, sont autorisés à pourvoir au sort des pré-
posés des douanes, de manière que le service des côtes et des fron-
tières soit assuré ^-'. w
Sur le rapport de la Commission des revenus nationaux tendant
à faire augmenter le prix des plond)s apposés dans les bureaux des
douanes, le Comité a adopté les dispositions du projet de décret
suivant :
<■' Haut-Rliin. — '-> Décret du ao fniclidor aii m.
[i() iiucT. AN iiij i)K COMMEKCl': ET APPROVISI0^^EMi':^TS. 795
«LaConvenlion nationale, après avoir entendu le ruppoii de son
Comité de commerce, décrète que le prix de chaque gros plomb
apposé dans les bureaux des douanes en exécution de la loi du
■>.2 août 1791 est provisoirement porté à vingt-cinq sols'", v
Sur la pétition du citoyen Lasselas, cultivateur, à l'ellet de de-
mander l'annihilation d'un marché passé et souscrit pendant que
la loi sur le maximum était en activité, | le Comité] passe à l'ordre
du jour.
Le Comité renvoie à la (îonnuission des revenus nationaux le
mémoire en faveur du citoyen Pannay, artiste, à TeHet d'oi)tenir
mainlevée de treize pièces d'or saisies à son préjudice à (^arrouge.
Un membre soumet au (Jomité la réclamation du citoyen Jasque-
mard à l'effet de demander ou ime augmenlation de traitement
ou que les dispositions du décret qui accorde deux sois par jour en
nmnéraire aux marins lui soient applicables.
Renvoyé à la Commission de la marine.
La séance a été levée.
ViLLEiis, jjrcsidcnl; Blutel, secrétaire; Ricuaud, Dornieii.
CENT-YINGÏIEME SEANCE.
fî6 FnUCTIDOR AiV III.
Le 3 6 fructidor an 3" de la République française une et indivi-
sible, le Comité de commerce s'est assemblé.
La séance a été ouverte sous la présidence du citoyen \ illers.
Un membre propose au Comité de renvoyer les pièces relatives
à divers marchés de fournisseurs dans la Belgique, pays de Liège
et la Hollande, au Comité qui doit en connaître.
Le (Comité arrête que cet objet sera communiqué au Comité de
salut public.
Blutel fait le rapport renvoyé par le décret du 1 5 thermidor au
Comité de commerce, sur les marchandises et denrées concédées
avant la loi du '1 nivôse.
Après discussion, le Comité ajourne à une prochaine séance sa
délibération sur ce rapport.
Sur l'exposé du citoven Matliey. de Dijon. (|u'il a recueilli dans
son jardin une touffe de blé composée de soixante-deux épis qui
paraissent sortir d'un seul grain, le Comité arrête qu'il sera écrit
'■' Décret du 20 frucliilor an m.
796 PROCES-VERBAUX DU COMITE [26 Faucr. vn m]
à ce citoyen pour l'engager à faire un nouvel essai du ])lé prove-
nant des épis dont il parle.
Un membre donne lecture de la pétition du citoyen Charbonnier,
garçon de bureau , qui demande à être habillé comme l'ont été plu-
sieurs de ses confrères.
Le Comité, en accueillant la demande contenue en la présente
pétition, la renvoie au Comité de salut public pour son exé-
cution.
Lecture est donnée de la demande formée par le citoyen Vos-
seur, portier de la maison de Noailles, à l'effet d'être habillé.
Le Comité renvoie le pétitionnaire à se pourvoir au Comité des
inspecteurs, pour examiner la réclamation et y faire droit, s'il y a
lieu.
Villers rappelle au Comité le décret du 20 fructidor qui charge
les Comités de commerce, de salut public et des finances, de prendre
les mesures nécessaires pour pourvoir à la subsistance des pré-
posés des douanes afin d'assurer le service dans cette partie.
Après discussion et amendements, le projet d'arrêté suivant a été
adopté sauf la communication au Comité de salut public et à
celui des finances :
Les Comités de commerce, de salut public et des finances, en
exécution du décret du 90 de ce mois qui les autorise à pourvoir
au sort des préposés des douanes, de manière que le service des
côtes et des frontières soit assuré, arrêtent ce qui suit :
Art. 1"'. Il sera délivré provisoirement à tous les préposés des
douanes, indépendamment du traitement fixé à chacun d'eux par
l'état annexé au présent arrêté, la ralion de pain et de viande telle
qu'elle est accordée aux troupes en garnison.
Art. 2. Les employés des brigades recevront en outre égale-
ment chacun une paire de souUers pour (juatre mois.
Art. 3. La Commission des revenus nationaux s'entendra poin-
la prompte exécution de ces deux articles ci-dessus avec celle du
mouvement des armées.
Art. h. Les directeurs, inspecteurs, receveurs et contrôleurs de
brigade seront responsables du résultat des négligences dans le
s(M'vice lorsqu'ils ne les auront pas dénoncées.
Etat des traitements des divers pn'-posés des douanes, non com-
pris l'augmentation de la loi du h pluviôse, troisième année, provi-
soirement conservée.
lîureaux de perception composés de onze cent deux prépos(''s
[.2Ù ii-..,:t. an m] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 797
avec leurs appointements fixes montant à un million quatre cm
cinquante et un mille cinquante livres.
Savoir :
NOMURK
IIKS PIlÉPOSKS.
De ^00 livres à 900 livres 486
De 1,000 à i,()oo 289
De 1,700 à '3.000 -^36
De 2,200 à 2,800 5^
De 2,200 à3,noo 9.0 ' 1^10*3
_ à3,5oo 6
— à 4,000 5
— à 5,000 ^
— h 6.000 '^
BRKiADES COMPOSÉES DE 10,800 PRÉPOSES.
A 600 livres ^,980
De 65o livres à 800 livres V468
De 900 à i,o5o 339 } 10,800
De 1,100 à 1,200 45
De i,4oo à 1,800 ^0
CONTRÔLEURS DE RRICADE.
A 1,900 livres i«« ^"^
INSPECTEURS DE DIVISION.
A 3.000 livres ^ (
A 4,000 ^M ^9
AT 1 '^ 1
A 5,000 '
DIRECTEURS.
A /. r 9 4
A 6,000 livres
NOMP.RE TOTAL ^ •3.ob5
Le Président donne lecture de plusieurs mémoires remis sur le
bureau; les uns ont été remis aux membres, pour en fau-e le rap-
port au Comité et le surplus a été renvoyé aux Comités et Commis-
sions compétentes.
La séance a été lovée.
VlLLERS . /.
irsHieni; Blutkl, accvéiaire ; Ricuaud, DoRNiEa.
798 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [-nj irlct. an m]
CENT-VINGT-ET-UNIÈME SÉANCE.
29 Fr.ICTIDOU AN III.
Le 39 fructidor an 3"^ cl(? l'ère républicaine, les représentants
du peuple membres du Comité de commerce se sont assemblés.
Villers, président; Blute! , secrétaire. La séance a été ouverte par
la lecture de la correspondance; puis celle du procès-verbal de la
dernière séance, dont la rédaction a été adoptée.
Blutel fait le rapport des pièces qui lui avaient été remises re-
lativejnent à l'arrestation du navire américain XHonorahlc CharJos-
James Fox dans le port d'Isigny.
Il donne connaissance du procès-verbal dressé par la munici-
palité d'Isigny, de l'interrogatoire du capitaine et des pilotes, des
renseignements qu'il s'est procurés auprès du Commissaire de la
marine et des colonies; il conclut par dcmandei' l'adoption du
projet soumis par la Commission des revenus en le présentant
cependant au Comité de salut public.
Le Comité adopte la proposition et prend l'arrêté suivant :
c^ Les Comités de commerce et de salut public, sur le rapport de
la Commission des revenus nationaux et après en avoir conféré
avec le Commissaire de la marine et des colonies, arrêtent :
Il est donné mainlevée au capitaine Andresson de la saisie
faite le k du mois dernier, dans le port d'Isigny, du navire amé-
ricain YRonomble CIuu-Il'h- James Fox chargé de marchandises pro-
hibées à l'entrée en France , à la charge par ledit capitaine :
1° De réexporter le sel dont il est chargé;
y" D'acquitter les droits d'entrée qui peuvent être dus sur les
autres objets delà cargaison;
3° Enfin, de payer les frais et l'amende de cinq cents Hvres
pour tenir lieu des condamnations prononcées par la loi. •>••
La séance a été levée.
Villers, pirsideiit ; Blutel, Riciiaud, Dormeii.
CENT-VINGT-DEUXIEME SEANCE.
3' JOtn C0MI'LÉlllE\TAiai5 AN III.
Le troisième jour complémeiilain' de l'an 3'' de la Répiil)h'qnc
française une et indivisible, le Comité de commerce s'est as-
semblé. Villers, président; Blutel, secrétaire.
|:3' j. coMPL. AMii] DE COMMERCE ET APPROVISIONNEMENTS. 799
Le Président ouvre l;i correspoiidunce et (loiiue lediire des mé-
moires remis sur le bureau :
i" Lettre des citoyens Meyroux, Duporlé et Mnlartide, du dé-
partement (lu Gers, qui soHicilent une loi qui oblige les métayers à
rembourser en numéraire, à leurs propriétaires, les sommes que
ceux-ci leur ont avancées poiu' acquérir les bestiaux nécessaires à
l'exploitation de leurs métairies.
Renvoyé au Comité de législation.
'^" Le citoyen Paul \ iones demande la facilité d'exporter à
Hambourg quatre-vingt-sept balles de papier.
Renvoyé au Comité de salut public.
3" Le district de Rourjjcs demande que les administrations
aient le droit d'exercer le droit de réquisition pour l'approvision-
nement des marcbés.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
h° Le citoyen Gentil demande la fixation du prix des denrées.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
5° Pétition du citoyen Garot qui annonce que, dans la maison
de détention d'Alençon, la paille sur laquelle couchent les pri-
sonniers renferme des épis de bb- pres([ue pleins.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
6" Plaintes du citoyen GelTioy sur la cherté des subsistances.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
7° Le citoyen Borel Guichard sollicite la remise de deux bar-
riques de pierres à fusil arrêtées à Pontarlier par ordre de celte
commune.
Le Comité passe à l'ordre du jour, motivé sur la loi.
8° Réflexions du citoyen Garnier sur le discrédit des assignats
et la modicité du traitement accordé aux fonctionnaires publics.
Ce citoyen est chef de brigade et demande une augmentation de
traitement.
Renvoyé au Comité militaire.
9" Isabey, garde-magasin à Beaune, adresse un état de situa-
tion et demande le payement de son traitement et des indemnités
qui lui sont dues en exécution de la loi du à pluviôse.
Renvoyé au Comité des finances.
La séance a été levée.
YiLLE^s , présidmt ; Blutei,, secrétnirc; Richaud, Dornikh.
800 PROGÈS-VERBAUX Dl] COMITE [9 vend, an iv]
GENT-VINGT-TROISIÈME SÉANCE.
9 VENDÉMIAIRE AN IV.
Le 9 vendémiaire an quatrième de la République française une
et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents : les
citoyens Villcrs, Blutel, Ricliaud et Dornier.
La séance s'est ouverte par la lecture du procès-verbal de la pré-
cédente séance.
Le Président a ouvert la correspondance et a fait la distribution
des pièces remises sur le bureau, ainsi qu'il suit :
1° Rapport de la (Commission des revenus nationaux sur la ré-
clamation du citoyen Dupré, inspecteur des douanes à Honfleur,
relativement à un bail de trois ans pour location d'une maison qu'il
occupait à Dieppe lors de son cbangement pour Honfleur. Le pro-
priétaire exige du réclamant le payement en entier des trois années
du bail qu'il lui a passé et la Commission propose de tenir compte
à ce dernier des sommes qu'il aura payées pour cet objet, en justi-
fiant de quittances.
Le Comité renvoie le pétitionnaire par-devant la Commission,
pour faire droit conformément à la loi.
2° Réclamations des citoyens Chaumont l'aîné et C"', de Rouen,
à l'effet d'obtenir le payement de treize mille quatre cents livres
pour primes d'encouragement dues en exécution de l'arrêt du
Conseil du 10 septembre 1786 pour l'introduction de 67 nègres
au port des cayes [de Kayes(?)].
Le Comité sur cette réclamation passe à l'ordre du jour, motivé
sur la loi du t(j septembre 1790 qui supprime toutes primes pour
la traite des nègres.
3° Plaintes de la commime de Tournus et du citoyen Acary, do-
micilié en cette commune, sur la bausse progressive des objets de
consommation. Il demande qu'il soit pris des mesures rigoureuses
contre les malveillants.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
La séance a été levée.
Vii-LKUS, président; Righaud, Dounu^r.
[il vENn. AN iv] DE GOMMERGK ET APPROVISIONNEMENTS. 801
CENT-VINGT-QUVTRIÈME SÉANCE.
1 1 VENDKMIAIUE AN IV.
Le 11 vencl«5miaire an /r de la P»é[)ul)liqiie française, une et
indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Présents :les ci-
toyens Villers, président; Blute! , secrétaire; Durnier et Pu'cbaud.
La séance a été ouverte par un rapport sur les a])us qui ont lieu
dans les dissolutions des sociétés de commerce et sur les rembour-
sements à faire aux commanditaires.
Le rapporteur a j)roposé un projet de décret dont le Comité a
arrêté l'ajournement.
Un membre soumet à la délibération deux rapports de la Com-
mission des revenus nationaux :
Le premier, à l'effet de proposer de fixer à 12,000 livres par
an le traitement des Agents des douanes.
Le second, à l'effet de faire rembourser au citoyen Bard, direc-
teur des douanes à Lorient, une somme de quinze cent soixante et
seize livres payée à titre d'indemnité à des préposés montés à bord
de deux avisos armés en croisière.
Après discussion et délibération le Comité a adopté les deux
arrêtés dont les dispositions suivent :
«Le Comité de commerce, considérant c[ue l'arrêté du 9 fruc-
tidor n'est applicable qu'aux agents dont le traitement était resté
à six mille livres ,
Passe à l'ordre du jour sur la demande de la Commission des
revenus nationaux, motivé sur ce que le traitement des Agents des
douanes est fixé par les arrêtés des 1 G et 18 germinal dernier au
même taux que celui des Agents de l'enregistrement.??
Le Comité, sur le rapport de la Commission des revenus na-
tionaux, arrête :
Que le citoyen Bard sera remboursé de la somme de quinze
cent soixante et seize livres qu'il a payées, à titre d'indemnité à
des préposés montés à bord de deux avisos armés en croisière.
Le (îomité arrête en outre que ces deux arrêtés ne seront exé-
cutés que lorsqu'ils auront reçu l'approbation du Comité des
finances.
La séance a été levée.
Y ALLERS , président ; Blutel, secrétaire; Biciiaud, Dornier.
5i
802 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [19 vend, an iv]
CENT-VINGT-CINQUIÈME SÉANCE.
1 9 VENDÉMIAIIUÎ AN IV.
Le 1 9 vendémiaire an quatrièmo de la République française
une et indivisible, le Comité de commerce s'est assemblé. Villers,
président; Blutel, secrétaire.
La séance s'ouvre par la lecture du procès-verbal de la précé-
dente séance, dont la rédaction a été adoptée.
L'examen et la distribution des pièces remises sur le bureau se
fait ainsi c|u'il suit :
1" Rapport de la Commission des revenus nationaux sur la
réclamation du citoyen David Aumaîlre relativement à une saisie
d'espèces mélallicpu's et de bijoux faite le 20 janvier 1798 sur
Owen.
Le Comité, sur ]'o])jet de cette réclamation, passe à l'ordre du
jour.
2" Rapport de la même Commission sur un jugement rendu
par le tribunal de Roc-Libre "^ contre Pierre (^olin pour raison
d'une saisie faite à son préjudice de 9 8 G livres en numéraire qu'il
exportait au mépris des lois prohibitives.
Le Comité arrête (pi'il sera référé de celte affaire au (Comité de
législation.
3" Adresse de la commune de Longueville (pii demande l'éta-
blissement d'un marché '-'.
h° Observations des administrateurs du district de Nancy pour
l'approvisionnement des marcbés de leur résidence.
/r bis. Pétition du citoyen Germain à l'efïel d'obtenir du blé
pour ensemencer ses terres.
5° Réflexions du citoyen Lemaître sur la contribution en nature.
6° Réflexions du citoyen Labarre siu' l'impôt en nature. Ce
citoyen demande ((u'il soit sursis aux poursuites qui sont dirigées
contre lui pour le payement en nature de cent soixante-(jua-
torze setiers de blé.
7" Réclamations des préposés des douanes à Nantes contre les
difficultés qu'ils éprouvent pour l'exécution de l'arrêté du Comité de
salut public du :?3 brumaire.
Sur l'objet de ces difl'érenles pétitions, le Comité a passé à
l'ordre du iour.
"^ Nom révoliitii)niii\iro de Rocroi : Ardonnes. — (-' Longiioville : vSeino-Info-
rioiire; — la dciiiande do relto roninuiiio est dans F'- laSC).
|i() VEND. AMv] l)K CÔMVIKUCK ET AI»PUOVISI()\NF.MK\TS. 803
Les secrétaires ooniniis cl employés du (iomilé présentent i'élat
de leurs appointements, au(|uel ils ont jninl le moii(;int des six
jours complémentaires.
Le (iomité, considéranl cpie l'excessive augmentation survenue
dans les prix des denrées ne permet pas de comprendre les six
jours complémentaires dans le mois échu, arrête :
L'état présenté' par les employés du Comité est arrêté à la
somme de ,'i,i5/i 1. i3 s. /« d. pour le mois fructidor et pour les
six jours coniplémeul aires.
La séance a é(é h'vée^'l
\ iLLKUs , préslfh'Hl ; Blitkl, Rickald, Dornieh.
CENT-VINGT-SIXIKME SEANCE.
96 VENDlblIAIRE AN IV.
Le 2 G vendémiaire an quatrième de la République française
une et indivisible, le Comi(('' de commerce s'est assemblé. Présents :
les citoyens Villers, Blulel, Dornier et lîicliaud.
La séance a été ouverte par la lecture de la correspondance.
On est passé ensuite à l'examen des pétitions et mémoires remk
sur le bureau, ainsi ([u'il suit :
1° Vues du citoyen Gilet tendant à demander d'assujettir à la
patente les citoyens (pii |)Osséderaient des provisions au delà de
leur consonmiation.
Renvoyé au Comité de salut [)ublic.
2" Réclamation de la commune de Morez "-' contre un ordre de
l'Agence des douanes (pii di'fcnd d'exporter les fers ouvrés.
Le Comité passe à l'ordre du jour.
3° Rapport du procureur de la commune à Coutances sur les
événements qui ont eu lieu dans cette commune à l'ouverture des
marchés à blé, le 6 vendémiaire.
Renvoyé au Comité de salut public'"' ,
5" Pétition du citoyen Butel relativement à la créance du ci-
toyen Retin, tombé sous le glaive de la loi, sur la République.
II demande (jue cette créance, qui peut être de 1 1 à 12
mille livres, soit liquidée au profit des créanciers dudit Retin et
que les pièces qui y sont relatives et ([ui doivent être au Comité de
^'' Le scrutin do ronoiivollenionl du vaut : IIaussmann, Desiiues, Viixkiis.
Coiiiilé qui eut lion le même jour, '^' Jura,
ly veudômiaire, donna le résultat sui- ^^^ Voir l'Appendice.
804 PROGES-YERBAUX DU COMITE [a G vend, an iv]
l'examoii dos marchc^s soient rcnvoyties à l'examen du liqui-
datenr.
Renvoyé au liquidateur des biens des condamnés, pour avoir
son avis.
G" Pétition du citoyen Vijjnes qui demande la permission d'ex-
pédier à Hambourg quatre-vingt-sept balles de papier.
Renvoyé au Comité de salut public '''.
n° La municipalité de (]adou demande à être dispensée du paye-
ment de la contribution en nature.
Renvoyé au Comité des finances.
8° Rapport de la Commission des revenus nationaux par lequel
elle propose au Comité de se concerter avec celui de salut public
pour empik'ber tout établissement d'bùpital militaire dans les bâti-
ments de la saline de Soultz.
Renvoyé au Comité de salut public.
()" Les citoyens Lemesle, Oursel demaudeni la permission
d'exporter treize boucauts de gomme.
Renvoyé au Comité de salut public.
1 g" Observatious delà municipalité de Jougne'^' sur la sortie
des eaux-de-vie et des vinaigres.
Renvoyé à l'Agence des douanes, pour avoir son avis.
Il" Pétition du citoyen Henri Dumer, contrôleur de la cuite des
sels il Dicuze'^\ à l'effet de demander le payement des salaires,
remises et indemnités cpii lui sont dues.
Renvoyé à la Commission des revenus nationaux.
12° Pétition des citoyens Sauvage et C'", négociants à Ham-
bourg, par laquelle ils offrent au Coiivernement des viandes salées
et grains.
Renvoyé au Comité de salut public,
iS" lAIémoire sur les douanes par le citoyen Cheronnet; il
demande une place de directeur des douanes.
Renvoyé à la Commission des rev<mus nationaux, pour donner
son avis.
Lecture a été donnée d'un rapport de la Commission des revenus
sur la réclamation du cito\en Pannay Latorréte relativement
■'' Le G fnirlidor an m, le Bureau i'exporlnlion dos papiers blancs moycn-
de commerce avail examiné, à projjos naiil loulefois le payement d'un droit
d'une pétilion des riloyens Dcsfjranyos, de G p. loo de ia valeur. I^a rapport est
deLnxeuil,la question de Pexportalion dans Anli. nal., l''-* iii, folio 79 çt
du papier. H reconnut qu'il était de siiiv.
rinlérél dos fabriques françaises de Tau- (^^ Doubs.
toriscr et proposa un ai rèté autorisant '-'^ Meurthe.
[q6 vend, vn iv] DE COMMERCE ET APPUnMSioNNEMENTS. 805
à i3 pir'cos d'or saisies sur lui par li's [)r('|)os('s des douanes et
d'une lettre du représentant Ferroux en date du -jH fructidor.
Le Comité, déterminé par les considérations (|ui militent en
faveur de cet artiste, ([ui, par ses talents, s'est souvent rendu utile
à la République, a pris l'arrêté dont les dispositions suivent :
rtLe Comité de commerce, sur le rapport dp la Commission des
revenus nationaux et vu la copie de la lettre du représentant du
peuple Fcrroux du a 8 fructidor dernier,
Arrête que les i3 pièces d'or saisies le a messidor dernier sur
le citoyen Pannay Latorrête lui seront rendues sous la seule con-
dition du payement des frais, j?
Un membre propose et le Comité adopte le projet d'arrêté
suivant :
«Le (-'oniité de commerce, délib(''rant sur la pétition du citoyen
Deu tendant à être réintrégré dans l'emploi de directeur des
douanes à Boulogne qu'il exerçait lors de la suppression de cet
emploi, et après avoir entendu le rapport de l'Agence des douanes
en faveur de cet ancien directeur,
Passe à l'ordre du jour, motivé sur la détermination prise par
l'Agence de le replacer en même qualité aussitôt que la vacance d'une
direction lui en fournirait l'occasion, -m
Le Président, sur le rapport de la Commission des revenus
nationaux, propose le projet d'arrêté suivant :
Art. l'^ Le régime des douanes de la République française est
étendu à celles existant ou à celles à établir sur les fabriques de
l'étranger dans les pays énoncés au décret du 9 du présent niois^".
Art. 2. L'Administration des douanes est chargée de prendre
les mesures nécessaires pour que ces lois aient leur exécution à
compter du 10 brumaire prochain.
Art. 3. Il est enjoint aux communes dans lesquelles ces
douanes sont ou seront établies de procurer aux receveurs et autres
préposés des bureaux et brigades les logements et emplacements
dont ils auront besoin.
Le Comité arrête que ce projet sera envoyé au représentant du
peuple Lefebvre, en mission dans la Répub!i(|ue. pour avoir son avis
dans le cas où il ne se croirait pas sullisanmient autorisé à statuer
lui-même sur cette question.
Richaud fait un rapport sur la pétition des citoyens adjudicataires
('^ Le décret du 9 vendémiaire an iv était relatif à la réunion de la Belgique et
du pays de Liège.
806 PROCÈS-VERBAUX DU COMITÉ [3 G vod. an iv]
des sels de la République provenant des salorges de Nantes. Le
Comité prend l'arrêté suivant :
K Le Comité de commerce et des approvisionnements, sur la péti-
tion des citoyens adjudicataires des sels provenant des salorges de
Nantes, passe à l'ordre du jour, motivé sur les clauses contenues
dans le cahier des charges d'adjudication desdits sels connues et
acceptées par lesdits adjudicataires. ■>•>
On soumet à la délibération un rapport de l'Agence des douanes
sur une affaire contentieuse à laijuelle a donné lieu la saisie faite
le 2a vendémiaire an ni" par les préposés de la douane à Jenlain^^',
sur le citoyen Deughias, de -j chevaux et h quartelettes de savon
noir prohibé par arrêté des représontanls du [)euple.
Une sentence du tribunal de paix a prononcé la confiscation des
objets saisis; il en a été appelé au tribunal du district du Quesnoy, qui
a accordé la mainlevée et la restitution des chevaux (jui avaient été
vendus en exécution du premier jugement.
L'Agence s'est pourvue en cassation contre ce jugement; des
offres réelles du montant de la vente ont été faites à la partie saisie
avec sommation de faire régler judiciairement les dommages (pi'elle
prétendait avoir à répéter.
Le citoyen Deughias (partie saisie) n'a voulu accepter aucune
offre, et pour assurer le recouvrement des condamnations à lui
adjugées il a placé des gardiens chez le receveur; "le nombre des
gardiens se trouve être présentement porté à quinze, ce qui occa-
sionne des frais considérables.
L'Agence, en attendant l'effet de la demande en cassation formée
contre le jugement du tribunal du district du Quesnoy, propose au
Comité d'arrêtrr que les gardiens établis chez le receveur à Eth'^'
seront tenus de se retirer.
Après discussion et délibération, les dispositions suivantes ont
été adoptées :
«Le (Comité de commerce et des approvisionnements, sur le rap-
port de l'Agence des douanes, arrête que, sans préjudicier aux
droits des parties, les gardiens constitués chez le receveur des
douanes à Klh par le citoyen Deufjhias pour obtenir le recouvre-
ment des condamnations à lui adjugées par le jugement du tribu-
nal du district du Quesnoy du y ventôse dernier, contre lequel
l'Agence des douanes s'est pourvue en cassation, seront tenus de
se retirer au vu du présent arrêté. 55
Iju membre fait un rapport sur la réclamation du citoyen Orry
(') Nord.
[•iO VEND. ANiv| l)l< CO.MMKllCK KT APIMIOVISIONNKMKMS. 807
en mainlevée d'un hallot saisi à Hoiirrf-ljibre pour fausse d/rlara-
tion dans la (|ualilé de sa niairiiandise; il donne ItMlin-e dn lanport
do l'Afjence des douanes en laveur de ee particulier et propose un
projet d'arrêté ([ui, après discussion, a été adopté dans les termes
suivants :
«Le Comité de commerce et des approvisionnements, après avoir
entendu le rapport de l'A^jcnce des douanes sur la demande en
mainlevée sollicitée par le citoyen Orry,
lîapporte son arrêté du y 9 messidor dernier et arrête que les
vingt-deux pièces mousselinettes saisies le 6 pluviôse an m" à la
douane de r>ourp-Lil)re, sur le citoyen Freund, voifurier. seront ren-
dues au pétitionnaire, à la charge par lui de payer les droits, les
frais et une somme de !i,''ioo livres pour tenir lieu des condam-
nations, w
Un membre fait le rapport renvoyé au (Comité par décret
du 1 5 thermidor relatif aux marchandises et denrées concédées par
les Comités et les Commissions avant la loi du h nivôse; i! propose
et le Comité adopte le projet de décret suivant ({ui sera commu-
niqué au Comité de salut public.
AuT. 1". Toutes concessions non exécutées, de matières ou mar-
chandises, faites, soit par les Comités, soit par les représentants
du peuple en mission, soit parles Commissions executives ou leurs
agents, avant le 12 frimaire dernier pour celles provenant de
prises et avant le h nivôse suivant pour tous autres objets, sont
annulées.
Ar.T. '2. Il est défendu à tous garde-magasins d'y donner suite
à peine d'en répondre en leur propre et privé nom.
Art. 3. L'insertion du présent décret au Bulletin tiendra lieu
de publication ^^\
La séance a été levée.
YiLLKWs, prc-sideiU; Blutiîl, secrétaire', Dornieb, Richaud.
CENT-VINGT-SEPÏIEMK SEANCE.
U BRUMVIlii; \\ IV.
Le /] brumaire an /t" de la République française, les représen-
tants du peuple membres du Comité de commerce se sont assem-
blés. Villers, président; Blutel, secrétaire.
'•' Lo décret ne fut plus discuté à la Convention.
808 PROCÈS-VERBAUX, ETC. [k bruh. an ivJ
La séance a été ouverte par la lecture du décret du 3 du cou-
rant qui charge chaque Comité de nommer deux commissaires
pour l'examen et le renvoi, soit aux Comités de Gouvernement,
soit aux Archives, soit au Directoire exécutif, des affaires, papiers,
registres, cartons qui se trouvent au Comité.
Le Comité , délibérant pour l'exécution des dispositions du décret
précité , a pris l'arrêté suivant :
ra-Lo Comité s'étant assemblé au désir du décret du 3 brumaire
présent mois a nemmé, pour commissaires inspecteurs à la conser-
vation et envoi des papiers et autres effets appartenant au Comité,
les représentants du peuple Blulel et Villers, deux de ses membres;
les charge de s'attacher le nombre de commis (pi'ils jugeront néces-
saire à leurs opérations; au moyen de cette nomination, le Comité
déclare que ses travaux sont terminés et que les commis et autres
citoyens qui lui sont attachés doivent cesser leurs fonctions à dater
de demain, v
La séance a été levée'''.
Yillehs^ président', Blutel, Ricilvud, Dornier.
'') C'est le même jour, 6 brumaire an iv, que la Convention déclara sa mission
terminée.
APPEM)rCES.
Le texte qui suit, omis à la copie, est à intercaler à la page (j3
du présent volunie, troisième ligne, entre les mots ^(in Piiyn et les
mots Kftui' la 11 :
. . .département de la Haute-Loire. Ils représonlent le loii que ferait aux fa-
briques de dentelles établies dans le département de Rliùne-et-Loire, Cantal,
Ardèclie, Lozère, etc., la prohibition des fils de Hollande; ils observent que
cette prohibition produirait le malheureux effet de livrer au désœuvrement cl
plonger dans la misère une portion laborieuse de citoyens et qu'il est possible
de prévenir cette calamité en autorisant l'admission des lils étrangers qui,
sous le rapport de leur nécessité pour l'aliment de nos manufactures, peuvent
être considérés comme matières premières. La demande des juges du tribunal
de commerce du Puy est appuyéi; des avis favorables des autorités constituées
de cette ville. Sur cette lettre, numérotée 1287, le Comité passe à l'ordre du
jour motivé sur le décret du . . . ([ui permet l'introduction des fils de Harlem.
9° Lettre des juges du tiibunal de commerce de l)unkor([ue, du h juin
1798 ■'', qui défend l'admission dans les ports de la Uépublique des navires
ennemis connus sous le nom de smoglcurs ou fraudeurs. Cette loi, disonl-ils,
ne porte aucune exception en faveur de cette es[)èc(! de bâtiments qui, jjoslé-
rieurement à la déclaration de guerre, ont été aj)pelés dans nos ports et à qui
la libre navigation a été permise d'après des arrêtés du Conseil exécutif des 7
et i5 février 1798. Plusieiu-s smogleurs anglais naviguant sui' la foi de ces
arrêtés ont été pris le long de nos côtes par des armateins de Cravelines: ces
derniei's, d'après la loi du 9 mai, demandent la confiscation à leur profit des
navii-es arrêtés. La loi, en autorisant leurs réclamations, consacre une injus-
tice et les juges du tribunal de commerce à Dunker([ue s'empressent d'en
fau-e part à la Convention, persuadés qu'elle voudra bien déroger h cette loi
pour les cas qui nécessitent exception. Leur Icttri;, numérotée 1792, a été
remise au citoyen Blulel.
10° Lettre du Ministre de la justice du 1/1 juin 179') [sur la. . .
B
Le te.\te qui suit, omis à la copie, est à intercaler, à la page 978
du présent volume, entre les mémoires ay et 01 :
80° Délibération des administrateurs du district de Corbeil sur les avan-
tages de la manufacture de savon établie à Lisses, sur la nécessité de prendre
"' Il y a ici une lacune dans le texte : la di'nomination de navires ennemis ,
il faut lire [sur la loi du y mai 1793J: étaient coni|jris les navires connus sons
le décret du 9 mai déclarait qin', sou-^ \<' nom di' amogletirs <m fraudeurs.
810 PROCÈS-VERBAUX, ETC.
les mesures les plus promptes pour la ineltre dans la plus grande acti-
vité'.
Remise au citoyen Villers, sous le n" 1726.
G
Le texte qui suit, omis à la copie , est à intercaler à la page 80 3
du présent volume, entre les mémoires 3 et 5 :
/i" Vues des citoyens d'Auray [ Morbihan j sur les améliorations à faire au
port de celte commune. Renvoyé au Comité des travaux publics.
ERRATA.
Pannes 108, 3° avanl-Jcrniore ligne, (ui lieu du : Marontic, lire : Maromme.
318, (i° ligne, à la suita de : engagemeni , ajoulrr : [oiicoiiragenient].
718, 3' ligne : à la suite de la deuxième mcidion de : Comité, njouler : [Com-
mission 1.
TABLE DES MATIERES.
^^5
I.NTRODLCTION I
Procès-verbaux du Comitk de commerce (•2° partie) 1
Procès-verbaux du CoMiTic d'agriculture, commerce, ponts et chaus-
sées, NAVIGATION INTERIEURE REUNIS S! 3 1
Procès-verbaux du Comité de commerce et approvisionnements 4 19
Appendices 809
Errata 811
3
^
HD Gerbaux^, Fernônd (éd.)
194.5 Proces-vorbaux des comités
Lr^. • • •
t. A
PLEASE DO NOT REMOVE
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UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY