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Full text of "À propos du combat d'El-Moungar: la Légion étrangère"

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HARVARD COLLEGE LIBRARY 

in honor of 

ARCHIBALD CARY COOLIDGE 

1866 - 1928 

Professer of History 

Lifelong Benefactor and 

Rrst Dircctor of This Library 



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A PROPOS DU COMBAT D'EL-M0UN6AR 



LA 



Légion 



Étrangère 



UN ANCIEN DE LA LÉGION 



IT^ i 



R. CHflPCUOT A C" 

30, Rue Dauphine 
igo4 



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A PROPOS DU COMBAT D'£L-MOUNGAU 



LA 

LÉGION ÉTRANGÈRE 



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PARIS. •— IMPRIMKftlK II. CUAPBLOT BT C*, !i, ftUI CURUTIMI. 



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A PKOPOS DU COMBAT D'EL-M0UN6AK 



N^«.-S/\^S^«^\'N/W>^sy\^V\^\/S^S^\^^^/\/\/\/\^^S/S/N/N^^^V/S^ 



LA 



Légion 



Étrangère 



UN ANCIEN DE LA LÉGION 



30, Rue Dauphine 
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^t- 35/./^ 



Harvard Collège Library 

DEr: 1 f; »oio 

Gîft of 

Prof. A. C. Coolidge 



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A PROPOS DU COMBAT D'EL-MOUNGAK 
LA 

LÉGION ÉTRANGÈRE <'' 



Objet. 

Au lendemain des événements donl le Sud- 
Oranais vient d'être le théâtre et auxquels la 
Légion Étrangère a pris une si large et si glo- 
rieuse part, il n'est peut-être pas sans intérêt 
de dire quelques mots de ce corps d'élite, où 
se conservent pures et brillent d'un si vif éclat 
les traditionnelles qualités de l'armée française, 
la bravoure, l'entrain, l'abnégation et l'esprit 
d'initiative. Ce sera, en outre, un hommage 
rendu à ces vaillants qui, versant leur sang ou 



(1) Cette notice a été écrite dans les premiers jours d'oc- 
tobre 1903 (terminée le 7), un mois environ après le combat 
d*EI-Moungar, qui a eu lieu le 2 septembre. 



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— 6 — 

donnant leur vie sons le drapeau de la France, 
travaillent, obscurs, à augmenter le patrimoine 
de gloire militaire de leur pays d'adoption, et 
épargnent à bien des mères françaises la dou- 
leur de pleurer un de leurs propres enfants. 



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I 



Notions générales sur la composition 

de la Légion. 

Considérations morales. 



Organisation. 

La Légion Etrangère, dont la composition a 
souvent varié, comprend aujourd'hui deux 
régiments à six bataillons de quatre compa- 
gnies, plus deux compagnies de dépôt (quatre 
pour les deux régiments), soit, en tout, environ 
12,000 hommes. En outre, dans certains cas, 
quand les circonstances Texigent, commo à 
Madagascar il y a quelques années (après la 
conquête et jusque vers 1898 et 1899), des 
bataillom de marche sont formés par prélève" 
m(3nt sur les différentes unités des deux régi- 
ments. Enfin, dans çiiacun de ceux~oi, il existe 
une compagnie montée qui fait partie inté- 
grante d'un dos bataillons employés dans 
roxtrftiiio Sud do rAlgério. — Nous dirons 



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- 8 — 

plus loin un mot de ces compagnies mon- 
tées. 

Les corps étrangers actuels datent de la loi 
du 9 mars 1831, c'est-à-dire presque du lende- 
main de notre débarquement dans la régence 
d'Alger. Aux termes de cette loi, « les corps 
d'étrangers ne peuvent être employés que hors 
du territoire continental de la France » ; — ce 
qui n'a point empêché un bataillon de la 
Légion Étrangère d'entrer en 1870 dans la 
composition de Tarmée de la Loire, où, — il est 
presque superflu de le dire, — il fît vaillam- 
ment son devoir, comme nous le verrons. 



♦ « 



Recrutement : engagements et rengagements. 

Les régiments de la Légion se recrutent par 
voie d'engagements volontaires sans primo. 

Aucun Français n'est admis à s'engager 
comme tel dans ces corps, sinon à titre excep- 
tionnel et par autorisation spéciale du ministre 
en vue du recrutement des cadres. Dans les 
mêmes conditions et dans le même but, un 
militaire français servant dans un corps fran- 
çais, peut passer dans un régiment étranger par 



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— 9 — 

voie de changement de corps. — Ces disposi- 
tions exclusives n'ont jamais empêché et n'em- 
pêchent point encore nombre de Français de 
servir à la Légion; ceux-là usaient et usent 
d'un subterfuge, dissimulant leur nationalité 
et se forgeant un nom d'emprunt à physio- 
nomie étrangère. D'ailleurs, depuis quelques 
années (10 février 1892), les Français apparte- 
nant à la réserve de l'armée active et à l'armée 
territoriale sont autorisés à s'engager à la 
Légion pour cinq ans, mais au titre étranger. 
Quant aux étrangers, ils s'engagent de même 
pour cinq ans. Les engagements spéciaux à la 
Légion Etrangère se conlraclcnl devant les 
sous-intendants militaires, à la différence des 
engagements volontaires ordinaires qui sont 
reçus par les maires. 

Tous les militaires faisant partie des régi- 
ments étrangers peuvent se rengager pour une 
durée de deux, trois, quatre ou cinq ans, et 
atteindre ainsi la retraite à quinze ans de ser- 
vices. — Cette disposition ne s'applique pas 
aux militaires français, lesquels ne sont pas 
plus admis à se rengager qu'à s'engager comme 
Français dans les régiments étrangers. 

Si arides que ces détails puissent être, ils 
sont si pou connus qu'il ne nous a pas paru 



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— iO — 



oiseux de les donner; on nous permettra de 
les éompléter succinctement. 



* m^ 



Conditions 4 remplir- — Moyen» employés pw 
l0S candidats qui n'y satisfont pas, pour les 
éluder. 

. Lès étrangers qui veulent s'engager A la 
Légion doivent satisfaire aux conditions sui- 
vantes : 

i^ Avoir dix-huit ans au moins et quarante 
ans au |>Ius; 
. 2»* Être sains et robustes ; 

39 Avoir la taille de i^.^fi environ. 

Us sont tenus de présenter en outre ; 

1« Leur acte de naissance ou une pièce équi- 
valente ; 

2<* Un nortiflcat de bonnes vie et mauirs ; 

3« Un certiiicat cracceptation de rautorito 
militaire constatant qu'ils ont les qualités 
rçquisos pour faire un bon service. 

Ces conditions ne sont pas toujours remplies^ 
Dans les cas d'urgence, quand, sous la pression 
des circonstances, on est obligé d'ouvrir large- 
ment la porte h ce recrutement spécial, on n'esi 



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— 1i -^ 

pas toujours très regardant, — quelquefois 
même pas assez à notre avis, — sur l'âge, la 
vigueur, la taille des candidats. Et ceci n'est 
pas sans inconvénient. 

Quelques-uns, en effet, sont pris en dépit- de 
leur usure nettement apparente; ils ne sont 
capables d'aucun servico, ne peuvent supporter 
aucune fatigue, et ne tardent pas à encombrer 
les liApitaux, k moins que Ton ne prenne d'em- 
blée vis-à-vis d'eux la sage mesure do les pré-r 
senter à la première commission de réforme 
qui suit leur aiTivcc au corps. — A vrai dire, 
rendus à la vie civile, beaucoup recommencent 
aussitôt à tentcîr la chancre d'un nouvel engage- 
ment ; et, comme ils peuvent se présenter sous 
un nom nouveau au fonctionnaire cbargé de 
dresser l'acte, rien ne peut avertir ce dernier 
qu'il est victime d'une mystification. 

Peut-ôtre conviendrait-il de ne recevoir les 
engagements que dans les deux ports où s'em- 
barquent les militaires à destination de l'Algé- 
rie, Marseille et Port-Vcndres. Là, de vieux 
a<1judants do chacun des régiments étrangers, 
ayant longtemps appai*tenu aux compagnies de 
dépôt, connaissant par suite de vue la plupart 
des légionnaires, puisque tous passent d'abord 
par les rangs de celles-ci, et étant ainsi à 



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- 18 — 

même de distinguer les mauvais chevaux de 
retour, pourraient déjouer les plans de ces 
dcrnici*s, cm découvrant leurs ruses el leurs 
supercheries aux sous-intendants. 

On éviterait encore, de cette manière, d'en- 
gager à nouveau les sujets dont l'inconduite et 
Tincorrigibilité sont notoires, et qui parvien- 
nent, en se présentant après leur libération 
devant un fonctionnaire qui naturellement 
ne les connaît pas, à éluder cette disposition 
réglementaire en vertu de laquelle les mili- 
taires étrangers ne doivent être admis à se 
rengager que lorsqu'ils sont présents au corps 
et par continuation do service. 

Mais les roueries ne se bornent pas là. Sou- 
vent aussi certains candidats réussissent à 
induire les autorités en erreur, quant à leur 
âge. Il nous souvient, entre autres, d'un jeune 
Lorrain-Français, qui parvint, malgré ses appa- 
rences très juvéniles, à s'engager à quatorze 
ans, bien entendu à l'insu de ses parents, aux 
recherches desquels il échappa longtemps et 
qui, ayant un jour fini par découvrir sa trace, 
n'eurent pas de peine à faire annuler adminis- 
trativement par le ministre de la guerre l'enga- 
gement de leur fils. Celui-ci quitta à son grand 
^regret la Légion, — il avait alors dix-huit ans. 



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— i3 ~ 

— et revint, trois ans plus tard, avec le contin- 
gent des recrues de sa classe, accomplir son 
temps normal de service dans un régiment 
français. Malgré sa jeunesse, il avait vaillam- 
ment supporté les fatigues parfois très dures 
qui sont le lot habituel des légionnaires dans 
les régions désolées où ils sont le plus souvent 
employés en Algérie, et emportait en partant 
le vif chagrin de n'avoir pu, durant les quatre 
années qu'il avait passées à la Légion, trouver 
l'occasion de s'en aller expéditionner aux colo- 
nies. C'était un excellent soldat, d'une tenue 
parfaite, d'une conduite irréprochable et iPun 
esprit éveillé. 

D'autres, enfin, parfaitement malingres, 
trouvent moyen, grâce à une substitution de 
personne, de se faire accepter en présentant en 
leur nom et à leur place quelque gaillard 
solide et complaisant, qui, l'engagement signé, 
disparait pour toujours. 



4e # 



Relèvement moral des quelques individualités 
déchues. 

On est peut-être encore plus coulant en ce 
qui concerne les conditions autres que les 



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— 14 — 

conditions physiques. Et, à notre avis, on n'a 
pas tort. Certains, en effet, dont la vie n'a pas 
toujours été régulière, et dont la conscience 
est plus ou moins lourdement ciiargée, vien- 
nent à la Légion chercher Toubli d'un passé 
qui leur pèse, et souvent aussi leur réhabilita- 
tion. N'est-ce pas une œuvre hautement morale 
que de leur tendre la main pour les aider dans 
ce relèvement et de leur dire : « Nous ne con- 
naissons pas votre passé ; nous ne voulons pas 
le connaître ; ou si nous le savons, nous voulons 
Foublier. Ne nous l'apprenez pas, ne nous le 
rappelez pas. Ici, vous pouvez faire peau 
neuve, nettoyer votre conscience et un jour rcr 
prendre votre place au soleil, dans la société? » 
Et combien, maintenus d'abord par le frein de 
la discipline, touchés plus tard par la clémence 
do cet accueil, dont le sentinient, vague au 
début, finit par se préciser dans leur âme, 
gagnés enfin par le contagieux exemple du 
devoir simplement mais rigidement pratiqué 
devant eux chaque jour, ont fini par se ré- 
générer! Les souffrances, les privations, les 
dangers, l'esprit d'abnégation et de sacrifice 
qu'ils font naître, les réflexions salutaires 
qu'ils inspirent, ramènent souvent au bien des 
natures quelquefois généreuses, du moins plus 



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— IB - 

(lovuyées t[Uo corrompues. Le sang courageux 
Scmcnt versé lavc bien des souillures^ et la 
luort airrontée sousJ ses formes les plus sombres^, 
lièvres pernicieuses oU épidémies^ môme lors- 
qu'elle ne frappe pas^ apporte dans sa seule 
rtiendcO, le pardon de fautes qui parfois n'ont 
ét6 que des entratnemcnts passagers ou des 
erreurs de jeunesse. 

Le soUveiiir nous revient de tel sous-oflider, 
d'allures distinguées et de haute mine, ayant 
Vaillamment fait son devoir en cent rencontres 
AU Tonkin, lors de Id conqufite, et répondant 
à un des officiers de sa compagnie, qui, étonné 
de ses manières — capables de surprendre 
dans un pareil milieu — et flairant un mystère 
sous Ténigme du nom d'emprunt, lui deman- 
dait, avec cette indiscrètô sollicitude que 
peuvent autoriser la vii^ de campagne et la 
prati([ue journalière du péril bravé en com- 
mun, la secrète raison de sa présence parmi 
les légionnaires : •< Ah ! mon lieutenant, la 
Légion, c*est le refughim peccatomm! » Qui 
était-il? On ne le sut jamais. Qu'avait-il fait 
avant de s'engager? On l'ignora toujours. Ce 
qu'on put dire, sans crainte de faire erreur ni 
d'être démenti, grAce î\ l'épreuve d'une cam- 
pagne de trois années, c'est que c'était un 



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— 16 — 

honnête homme, qui, après un faux pas, dont 
en tout autre milieu il fût peut-être à jamais 
demeuré boiteux, s'était relevé sous ce drapeau 
et redressé pour toujours. 

Et plus récemment, cet autre, ancien officier, 
condamné par un conseil de guerre à la desti- 
tution, pour une faute qui, au dire de ses cama- 
rades, n'atteignait point son honneur et pour- 
tant Favait terni, engagé sous un nom supposé, 
forçant par dix années d'une conduite exem- 
plaire, de services appréciés et d'une probité 
méticuleuse, l'estime de tous ses chefs, conqué- 
rant ainsi de haute lutte sa réhabilitation et 
regagnant avec oUc le <lroit de reprendre son 
véritable nom. 

Enfin ce dernier exemple; il date de ce 
mois -ci. Nous le relatons dans les termes 
mêmes où les journaux viennent de le publier. 

« Le sergent-major L. B..., du 162* d'infan- 
terie, déserta en 1889, après avoir commis des 
détournements. 

« En 1890, il s'engagea à la Légion Étran- 
gère sous le faux nom de D..., fit les cam- 
pagnes d'Algérie, du Dahomey, du Siam et du 
Tonkin, et devint adjudant et médaillé mili- 
taire. 

« Après quatorze années de service, L. B... 



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— 17 ~ 

rentra en France et vint se constituer prison 
nier au 162« à Verdun. 

« En 1890, il avait été condamné par contu- 
mace à vingt ans de travaux forcés, à la dégra- 
dation militaire et à vingt ans d'interdiction de 
séjour, pour faux et vols comptables militaires. 

« Il comparaissait hier (l) devant le conseil 
de guerre de CliAlons pour purger sa condam- 
nation et être jugé pour désertion. 

« L. It . . . , ayant remboursé r<argent détourné, 
a été acquitté à l'unanimité . » 

N'avons-nous pas le droit de dire, après. de 
tels exemples, que la Légion Étrangère, école 
de bravoure, est aussi une école d'honneur? 



4c H^ 



Les officiers. 

Les officiers se classent çn deux catégories : 

1° Les Français; 

2^ Les étrangers ou les Français servant au 
titre étranger. 

Les premiers sont soumis au droit commun, 
c'est-à-dire aux règles qui régissent le recrute- 

(1) Goiiimenccment d*octobre 1903. 



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— 18 — 

ment, ravanconiont, Tétai dos autres officiers 
de Tarmée nationale ; il proviennent des corps 
do cette armée et y rentrent indiderenmient. 

Quant aux officiers étrangers, leur condition 
est régie par Fordonnance du IG mars 1838. Ils 
no peuvent enti'cr dans la Légion qu'avec un 
grade égal ou inférieur à celui dont ils justi- 
fient avoir été en possession au service d'une 
autre puissance. Ils ne peuvent obtenir d'avan- 
cement que dans la Légion, et les services dans 
les corps <lont elle se compose déteiminent 
seuls cet avancement. 

Tout Français sorti du service étranger et 
admis commie officier à la Légion est également 
soumis aux dispositions de l'ordonnance do 
1838. Il en va de môme pour tout officier ayant 
quitté l'armée nationale et admis à servir avec 
son ancien grade au titre étranger à la Légion. 
C'est le cas de beaucoup d'officiers démission- 
naires de l'armée active et d'un certaiti nombre 
d'officiers de réserve. 

Les officiers étrangers ou servant au titre 
étranger sont susceptibles d'obtenir de l'avan- 
cement au tour du choix et au tour de Tan- 
cienneté. Ils ne bénéficient toutefois de l'avan- 
cement sur toute l'arme que lorsqu'une vacance 
existe et peut leur être afl^ectée dans l'un des deux 



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— 19 — 

régiments étrangers au moment où ils sont 
aptes à être promus. — Les officiers de cette 
catégorie qui sont reconnus indignes de servir 
sont purement et simplement révoqués. 

Le passage d'un officier du cadre étranger 
dans le cadi^e français peut être accordé à titre 
de récompense ; cette faveur est tou^jours con- 
cédée par décret. 

Au nombre des officiers étrangers ainsi 
admis à servir la Franco, était le lieutenant 
danois Selchauhansen, qui vient de tomber 
glorieusement au combat d'El-Moungar, 



*** 



Les nationalités; leurs proportions et leurs 
caractères respectifs. 

Au point de vue des nationalités, les mili- 
taires qui composent la Légion se répartissent 
comme il suit (1 ) : 

FiiANÇAis (servant comme tels ou au titre étranger) « 
Alsacibns-Lorrains (annexés) : 

Environ 53 p. 100. 



(I) Les proportions qui figurent au tableau que nous pré- 
sentons au lecteur sont des moyennes qui résultent d'une 
statistique établie à deux reprises, à trois ans de distance^ 
dans un bataillon de la Légion» 



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— ÎO - 

Allemands (y compris ceux de 1* Autriche) : 
Environ 30 p. lUO. 

AuTRKS NATiOiNALiTKS (Italiens, Belges, Polonais, Luxem- 
bourgeois, Tchèques, Hongrois, Suisses, Espagnols, 
Grecs (I) : 

Environ 15 p. 100. 

Russlts et Anglais : 

Quelques raixîs individualités. 

Chaque nationalité so présente ici avec les 
qualités particulières de sa race, et aussi, cela 
va de soi, avec ses défauts. 

Il est superflu de parler des Français. 

Les Allemands sont généralement vigoureux, 
un peu lourds de corps et d'esprit, braves, 
propres, disciplinés. 

Les Alsaciens-Lorrains participent des Fran- 
çais et des Allemands. 

Polonais, Tchèques, Suisses, Espagnols sont 
intelligents, soumis, dui*s à la peine. 

Le Luxembourgeois tient de rAUemand. 

Les Italiens, les Belges, les Grecs, forment 
le moins bon élément. Italiens et Belges, sou- 
vent plus vaillants en paroles qu'en actions, ont 
un penchant à la hâblerie et à la mollesse. Les 



(I) ils sont classés dans c^tte énumération par ordre 
d'importance numérique. 



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— 21 — 

Belges, en outre, sont parfois sournois et indis- 
ciplinés. 

Los Russes et les Anglais, en raison de leur 
très petit nombre, comptent i\ peine ; il n'y a 
rien à en dire. 

*** 

L'élément dominant; caractère qui en résulte. 
Les qualités du Légionnaire. 

Les Français, les Alsaciens-Lorrains et les 
Allemands dominent; cela ressort du précé- 
dent tableau. Ce sont eux qui donnent le ton h 
Légion et lui impriment sou caractère. Leurs 
qualités respectives s'amalgament, passant des 
uns aux autres, réagissant sur chacun, et 
arrivent à faire de l'ensemble un merveilleux 
corps de troupe, qui possède au plus haut 
degré le sentiment militaire et les vertus guer- 
rières. 

D'esprit aventureux et d'humeur vagabonde, 
le légionnaire en général est peu fait pour la 
vie régulière et monotone de la garnison ; il la 
supporte avec peine, s'y adapte mal et en 
secoue quelquefois les entraves. Mais en cam- 
pagne il se retrouve ; n'ayant souvent plus de 
famille, ou n'étant attaché à la sienne que par 



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- M - 

des liens assez lâches, rien ne le i*etient en 
face du danger, il fait aisément le sacrifice de 
sa vie, et peut ainsi déployer au combat toutes 
les ressources d*un esprit libre de préoccupa- 
tions, toutes les audaces d*un tempérament 
valeureux, toute Fénergie d*une volonté qui ne 
s*applique qu*à vaincre. Ce sont là de puissants 
gages de succès. 

*•* 

Les défauts des Légionnaires; moyens de les 
amender : le sentiment de l'honneur, la disci- 
pline. 

Sans doute, il y a des ombi*es à ce tableau ; 
le légionnaire n'est point sans défauts, voire 
même sans vices. Dans ce troupeau, il se ren- 
contre des brebis galeuses ; panni ceux que, 
hors de Tannée, le manque d'ardeur à cher- 
cher du travail ou l'impossibilité de s'en pro- 
curer ont privés do moyens réguliers d'exis- 
tence, plusieurs ont glissé et ont failli ; il y a 
certes, deci delà, des tares morales. Un pen- 
chant excessif pour la boisson est le péché 
mignon du plus grand nombre. Mais il est pos- 
sible d'amender la plupart de ces natures, qui 
n'ont souvent de rebelles que les apparences. 



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— 23 — 

La corde de riioimeur vibre encore en elles ; il 
suffit de savoir s'y prendre pour la toucher. 
Un stimulant puissant d'ailleurs est la perspec- 
tive d'une r61ud)ilitation, qu'on ne refuse 
jamais à ceux qui persévèrent dans leur effort 
vers le bien. L'exemple aussi du devoir régu- 
lièrement accompli sous leurs yeux par les 
braves gens qui abondent autour d'eux, ramène 
beaucoup de ces égarés. 

Pour les autres, il reste un moyen infaillible, 
quand il est employé avec discernement et 
dans un esprit élevé de justice : la discipline, 
ffit-nlle de fer. Ces révoltés, qui, comme les 
primitifs, les sauvages, ne reconnaissent guère 
que la force, et ne cèdent que devant elle, 
apprécient et aiment le chef qui, indilférent à 
la fausse popularité, mais plein d'une véri- 
table sollicitude, pour ces êtres qu'il veut et 
qu'on peut relever, frappe sans crainte et sans 
faiblesse et s'occupe avec conscience de leurs 
besoins matériels et moraux. Après plus de dix 
ans, le souvenir était resté vivant au cœur des 
vieux légionnaires, — un souvenir fait d'une 
sorte de vénération dévouée et affectueuse, — 
de tel colonel, dont la main vigoureuse avait 
toujoui'S omis de se ganter de velours. 



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^ 24 



*** 



Fusion des nationalités; Tftme de la Légion. 
Le drapeau de la Légion. 

Nous avons dit que les qualités respectives 
des uns et des autres s'amalgament par le fait 
de la vie en commun. C'est là le résultat de la 
fusion des races pratiquée dans les différentes 
unités, quelque échelon que Ton considère, 
depuis la compagnie jusqu'à l'escouade. En 
effet, on a heureusement dérogé aux disposi- 
tions de l'ordonnance constitutive de 1831, 
d'après laquelle « chaque compagnie dovail-, 
autant que possible, être composée d'hommes 
de même nation et parlant la même langue ». 
C'eût été organiser à plaisir l'antagonisme et 
la rivalité de ces divers éléments tout prêts à 
devenir ennemis, et préparer ainsi d'intermi- 
nables conflits, qui eussent pu produire les 
conséquences les plus graves. Au contraire, 
dans l'état actuel de l'organisation, cette Babel 
qu'est une compagnie de légionnaires arrive à 
s'unir et à s'entendre sur le terrain du fran- 
çais et se laisse docilement commander en cette 
langue. L'âme diverse de toutes ces races 
s'uniformise et se mue en une âme nouvelle. 



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unique, Tâuie de la Légion, sous la sobre 
devise de son drapeau empruntée à la Médaille 
militaire : « Valeur et discipline » ; car il ne 
pouvait s'agir pour les régiments étrangers 
d'arborer la devise du drapeau national : 
« Honneur et Patrie », puisque la France 
n'est pour leurs soldats qu'une patrie d'occa- 
sion, une patrie en quelque sorte provisoire, 
laquelle ne deviendra définitive que pour ceux 
— assez rares — qui, par leurs mérites, auront 
conquis leur droit de cité et obtenu ainsi cette 
haute récompense qu'est pour quelques élus la 
naturalisation. 



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II 

Historique succinct de la Légion. 



Les campagnes de la Légion pendant 
les 50 dernières années. 

L'ftmo de la Légion ! — Façonnée par d'hé- 
roïques souvenirs, par des traditions glorieuses, 
par les privations, par les souffrances, par les 
périls affrontés ensemble, que de nobles 
actions, que de dévouements, que de sacri- 
fices n'a-t-elle pas enfantés ! Sans remonter 
au delà des quarante dernières années, au 
Mexique, au Tonkin, au Dahomey, au Soudan, 
à Madagascar, au Siam, en France môme, et 
surtout dans le Sud-Oranais à toutes les 
épo([Ucs, que d'admirables pa^cs écrites avec 
le sang, au Livre d'Or de la Légion Ktran- 
gcre ! 



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- 28 - 



*** 



La Légion an Mexique. 
La Salle d'honneur de la Légion. 

• 

Au Mexique^ le plus beau fleuron de celte 
couronne de gloire, c'est Camarorij — Cama- 
ron, où une petite compagnie, une soixantaine 
d'hommes à peine, sous le héros que fut le 
capitaine Danjoti, tiennent sans défaillance, 
comme à Sidi-Brahim les Chasseurs d'Orléans, 
dans la proportion de un contre trente, et suc- 
combent jiisqu'au dernier, derrière les murs 
éventrés d'une hacienda rie rencontre! (1) Il 
faut lire dans V Historique de la Légion les 
péripéties émouvantes de cette lutte; il faut 
voir, entre cent autres, dans la salle d'honneur 
du l®' régiment étranger, héritier des souve- 
nirs de l'ancienne Légion, le portrait du capi- 
taine Danjou , appendu au mur auprès du 
tableau qui fait revivre la journée sanglante, 



(I) A. Gamnron, 63 légionnaires luttèrent contre les 
:2,000 fantassins ou cavaliers du colonel mexicain Millan, 
qui plusieurs fois les somma de se rendre après avoir tenté 
(le les intimider. — Le cjipitainc et les deux lieutenants tom- 
bèrent les premiers. Après eux, tous leurs soldats — hiessés 
ou morts. 



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— 29 — 

et surnioutant la main articulée, la main de bois 
du glorieux mutilé. Il n'y a qu'à passer dans 
cette salle d'iionncur lorsqu'on porte un cœur 
de soldat dans la 2)oitrinc, pour sentir courir 
sur soi, comme un vent de fierté et un souffle 
de vaillance. Qui pourrait se défendre contre 
de semblables émotions ! L'arrivant, le déliar- 
qué d'hier, oflicier ou homme de troupe, sor- 
tira un autre homme de ce modeste musée 
militaire; de cette visite, dé cette sorle de 
pèlerinage date comme une manière d'ini- 
tiation : on était soldat, on est devenu légion- 
naire ! 

La Légion en 1870. 

Après le Mexique, voici 1870. La France est 
envahie, Paris investi, l'armée impériale pri- 
sonnière; pour essayer d'arrêter l'ennemi, 
une armée s'improvise derrière la Loire : rareâ 
débris de nos vieux régiments; jeunes soldats 
des nouvelles levées, mobiles,, ces deux der- 
nières catégories presque sans instruction 
militaire. Il faut à ces jeunes gens, pleins de 
bon vouloir sans doute, mais nécessairement 
sans discipline, sans cohésion, sans consistance, 
c[uelques anciens pour leur servir de modèles 



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— 30 - 

et leur doimcr la leçon suprômc qui apprend 
comme on doit mourir. C'est un bataillon de la 
Légion qui donnera cette leçon et sera ce 
modèle, le bataillon du commandant Arago. 

Demeuré engagé le dernier dans la forêt 
iVOrléans^ lors de la seconde tentative des 
Allemands contre cette ville, il recule à son 
tour et couvre la retraite de son corps d'armée. 
Aux premières maisons du faubourg des 
Aydes, il s'arrôte et fait tète ; il lutte assez 
longtemps pour permettre au gros des troupes 
de se retirer vers la Sologne par l'unique pont 
d'Orléans. Le faubourg se prête mal à la 
dcfeiisivo. C'<îst un boyau long, étroit, oii l'on 
ne peut présenter à Tcnnemi qu'un front res- 
treint; l'attaque déborde, étend ses bras et les 
referme pour envelopper. Le combat est opi- 
niâtre : reculant pied à pied, de maison on 
maison, le bataillon des légionnaires résiste à 
outrance. Le commandant tombe blessé à 
mort, le bataillon tient encore; il tient aussi 
longtemps qu'il le faut pour permettre à 
l'armée de s'écouler par le pont. Enfin, elle est 
sur l'autre rive ; elle est sauvée. Alors, à son 
tour, le bataillon, extrême arrière-garde, se 
décide à rompre la lutte, entame sa retraite et 
parvient à rejoindre le gros. 



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— 31 — 



Une plaque commémorative, placée sur une 
maison des Aydes, indique l'endroit où le 
commandant Arago est tombé mortellement 
frappé. 



ne 
* * 



La Ifégion dans le Sud-Orânais (1881-82). 
L'Algérie dure école. 

L'insurrection du Sud-Oranais (1881-1882) 
marque la phase où la Légion Étrangère a mis 
le sceau à sa perfection militaire. 

Régiment unique, à quatre bataillons, opé- 
rant presque entièrement réuni sous un seul 
chef, doublé lui-môme d'un second dont 
l'énergie a depuis continué à faire ses preuves, 
elle a, dans ces conditions particulièrement 
propices à leur développement, porté au plus 
haut degré ces qualités de premier ordre qui 
l'avaient toujours signalée et que nous énumé- 
rions on tête de cette notice : bravoure, entrain, 
endurance, abnégation, initiative. Et après 
cette suprême épreuve, elle était préparée à 
accomplir comme choses que l'habitude lui 
avait rendues naturelles , ces étonnantes 
prouesses qui soulevèrent deux ans plus tard 
l'admiration de tous au Tonkin. 



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- 32 - 

C'est que l'Algérie est l'école par excellence 
de la discipline, qui se trouve à la base de 
toutes les vertus militaires et qu'uiie phrase 
désormais consacrée d'un de nos plus anciens 
règlements pose comme la pierre angulaire 
de la force des armées. Nulle part, les priva- 
tions et les souffrances ne sont plus dures à 
supporter que dans le Sud algérien ; nulle part 
on ne trouve réunis, comme sur les hauts 
plateaux, des climats extrêmes qui, dans les 
mêmes vingt-quatre heures, exposent l'homme 
aux rigueurs d'un froid intense et aux ardeurs 
d'une chaleur que le contraste rend plus 
cuisante encore (i). 

Là, dans ces plaines désolées à la maigi'e 
végétation et aux arbres rares, comme dans les 
pierres du Hamada ou les dunes de rErg, on 
subit la brûlure «aiguë d'un soleil qu'aucun 
nuage ne voile ; puis, sans transition, lorsque 
la nuit tiunbo, dès lo crépuscule, la morsure 
cruelle du froid prodifit parle rayonnement, — 
si fort sous rimmensité d'un ciel presque per- 
pétuellement pur. Pour abri, la mince toile de 
la petite tente; pour nourriture, les conserves 



(1) Djebel-Amour, liiver 1881-82 : — 13* la nuit, -f 35* 
le jour suiviint. 



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- 33 — 

dii sac ou du convoi; pour boisson, Teau des 
redir (1) ou des oglat (2), et quelle eau I Que de 
fois, après la longue étape, ne faut-il pas curer 
le puits où l'on s'abreuvera, laisser se déposer 
la vase qu'on a tainsi remuée, et attendre de 
longues heures que les sentinelles chargées de 
la garde du précieux liquide, permettent aux 
corvées des différentes unités de venir puiser à 
tour de rôle les quelques gouttes qui, après 
cette dure attente, prolongée maintes fois 
jusqu'à une heure avancée de la nuit, forme- 
ront la mince ration de chaque soldat dans la 
distribution parcimonifMise ! Eau sanmAtre, 
magnésiemie, souillée de mille impuretés, con- 
taminée par les déjections des chameaux et des 
auti*es botes qui hantent ces solitudes, souvent 
corrompue par des cadavres d'animaux, d'oi- 
seaux ou de sauterelles ! Heureux quand on ne 
doit pas avoir recours à la provision de l'équi- 
page d'eau qui a chauffé tout le jour dans des 
tonnelets disjoints par l'action solaire, avec 
tous ces germes putrides, et qu'on remplace, 
dès qu'on le peut, par un approvisionnement 



(1) Rcdir, dépression du sol où s'amussc Tnau de pluio. 

(2) Oglat y réunion de Irons creusés de main d'hommes, 
sortes de |uiits priinilifs sans maçonnerie. 

3 



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— 34 — 

semblable, aussi pauvre en quantité que mé- 
diocre en qualité ! Heureux surtout quand on 
n'a pas à endurer les tortures de la soif 1 

Courses à la poursuite de Bou-Âmama vprs 
Méchcria, Aïn-Bcn-KhelU^ Ain-Sefra^ Sfissifa^ 
dans le licni-Smir; camp d'observation de Sal- 
rfana; meurtrière surprise du Chott Tigri : tel 
est à grands traits le bilan de ces expéditions 
où la Légion s'e^t entraînée et fortifiée eji 188i 
et 1882. — C'est l'époque où Ton fit revivre 
l'emploi fécond de l'infanterie montée, merveil- 
leux instrument de guerre contre rennemi 
mobile, fluide, insaisissable, qui échappait jus- 
qu'alors aux atteintes de i)(is (colonnes trop 
lourdes et trop lentes. 



* if 



Lee compagnies montées. 

Aujourd'hui (1), chaque régiment étranger 
est doté d'une compagnie montée, destinée à 
former l'élément de résistance de l'f^vant- 



(1) Depuis que ccttp notice a ^té écrite, le noipbr^ des 
compagnies montées u été augmenté dp deux unités nou-^ 
vellcs. 



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— 35 ~ 

garde, du groupe léger des colonnes, aussi 
apte à la prise de contact qu'à la poursuite, 
— évcnluellcmcnt employée à l'escorte des 
convois, mission à laquelle d'ailleurs elle con- 
vient fort mal. 

Ici doit se placer une remarque importante. 
L'infanterie montée n'est point destinée à com- 
battre à cjieval, pas même à se porter à une 
allure vive, trot ou galop, au point oii elle 
devra combattre. Pour elle, la monture de ses 
hommes n'est qu'un moyen de transport 
rapide, permettant de faire de longs trajets en 
un temps relativement court, mais toujours à 
l'allure du pas. C<dlo-ci, du rosle, n'est point, 
dépourvue de vitesse : les mulets la sou- 
tiennent à raison de 7 kilomètres à l'heure, et 
les chevaux ont grand'peine à les suivre. 

La compagnie montée, à l'elfectif de 250 à 
275 hommes, est encadrée comme une com- 
pagnie ordinaire. 11 serait à souhaiter que 
chaque section fût commandée par un officier. 
Chaque officier est à cheval et dispose en 
outre d'un mulet comme monture. Tous les 
sous-officiers sont montés à mulet. Enfin les 
caporaux et les soldats ont un nmlet pour 
deux honmies. C(5lui-ci porte une selle qui 
sert au cavalier-faiitassm et sur laquelle sont 



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— 36 — 

arrimés les oflcts des deux hommes dans un 
bissac (une poche du bissac pour chacun), 
les vivres des deux honmios et de Tanimal, la 
toile de tente et ses piquets, les outils de pion- 
nier, les moyens d'attache. L*homme n'a sur lui 
que son fusil, son épée-baïonnette, ses muni- 
tions, son bidon de deux litres et son étui-mu- 
sette contenant un repas froid. Ainsi équipées, 
les compagnies montées peuvent faire des étapes 
de 60 à 80 kilomètres, avec haltes horaires de 
cinq minutes et une grand'halte, pendant les- 
quelles se fait réchange des cavaliers, chaque 
homme n'ayant au bout de la journée fait à 
pied que 30 à 40 kilomètres, sans sac, reposé 
par l'alternance des pauses de marche accom- 
plies tour à tour sur ses jambes et sur la sellei 
— Ainsi, en cas de rencontre de l'ennemi, la 
moitié des hommes qui est à bas des mon- 
tures est toujours prête à faire immédiatement 
face à Fattaque, pondant que l'autre moitié, 
sous la protection de la première, met pied à 
terre, attache les mulets et peut ainsi rapide- 
ment venir prendre part au combat. Le mode 
d'attache employé est l'anneau italien, fait 
d'une corde à fourrage ; tous les mulets d'une 
section sont attachés ensemble, par la longe du 
licol, à la même corde roulée en anneau ; un 



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— 37 — 

seul homme suffit à en assurer la garde. Un 
petit convoi de quelques mulets de bât porte 
les tentes des officiers, leurs bagages et une 
petite réserve de vivres et de munitions. — La 
troupe- campe en carré j suivant le procédé 
usité-, dans le Sud pour les autres troupes. 
Chaque section forme une face de ce carré, 
les tentes. en première ligne, les mulets der- 
rière; dans les angles, les selles; au centre, 
les tentes des officiers, les munitions, vivres et 
bagages. 

* * 

La Légion en Extrême-Orient : 
Tonkin et Formose. 

Admirablement préparée par les colonnes 
du Sud-Oranais en 1881 et 1882, la Légion prit 
partj en 1883, à l'expédition du Tonidn, 

On connaît les faits qui motivèrent la guerre. 

Au mois de mai 1883, Faudace des Pavillons- 
Noirs croissant chaque jour et Hanoï, la capi- 
tale, se trouvant menacée par leurs entre- 
prises, le commandant Rivière marcha contre 
eux. Tombé dans une embuscade, il périssait 
avec la majeure partie de sa colonne. Les 
débris du petit corps d'occupation français 
devaient s'enfermer dans la citadelle et dans 



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— 38 - 

la Concession. Un corps expéditionnaire, formé 
en toute h&te, était coiifié au Coiltrë-timirâl 
Courbet et s'embari^tiait en septembre. Daiis 
la composition de ce corps expéditionnaire 
entrait un régimeht d*Algérie (délit bataillons 
de tit*ailleurs algérieiis, un batailloh de la 
Légion Étrangère); le !•' bataillon de la 
Légion , commandant Dontiier , en faisait 
partie. Il s'illustrait à Id prise de Sontay. Là, 
le capitaine adjudant-major Méhl tombait avec 
une ample moisson de légionnaires. 

Au mois de décembre suivant, partaient, 
avec un nouveau commandant en chef, le 
général Miilot, et do nouvelles troupes, deux 
autres bataillons de la Légion, 2« et 3« ; leur 
arrivée au Tonkin côrriEJsJlond aux àiFaires de 
Bàc-ninh et de tlong-hoa fcontrë les troupes 
régulières de la Chiné et les PAvillôiis-Noirs, à 
Foccupation du Delta, aux expéditions cohtre 
le^ pirates. 

La Légion est alors dédoublée. ÛéUx régi- 
iilelits sont créés (décret du 14 décembre 1884). 

AjirèS Tàffàire de Bdc-lé (juillet 1885), qui 
reiiiet toiit en Question, la cainpâgne active 
recommence en octobre. Les combats de Kep^ 
Chuj Lam^ Nuûbop^ marquent cette période, 
ptéludc de la marche sur Lang-son, 



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^ 39 - 

On coiinalt aussi cette prestigieuse et auda- 
cieuse aventure : deux petites brigades refou- 
lant jusqu'à Lahg-son uUe armée chinoise dix 
fois plus iiombreuse, à traveris les difficultés 
d'Uh pays hérissé d*obstacles naturels et de 
fortifications. Thanh-fhoï^ Dong-song et bien 
d'autres rcucohlrcs jalonnent cette route ; puis 
Bat-mûif ouvre enfin Lâng-son aU corps expé- 
ditionnaire. Après, e*est Dông-dang, la porte 
de Chine ^ au delà de laquelle les Célestes sont 
rejetés; la sanglante et désastreuse affaire de 
Barig-bo; le retour à Lang-son et le combat de 
Ki'liia^ enfin la retraite. . . Partout la Légion a 
joué le grand premier rôle et aU rétoUr^ dans 
le corps expéditionnaire, on entendait ce con- 
cert UUaiiime : « Certes, tous les corps engagés 
se sont vaillamment conduits ; les tirailleurs 
algériens, Tinfantcrie de marine, le bataillon 
d'Afrique, les bataillons de ligne, les Tonki- 
nois ont brillamment fait leur devoir ; mais il 
est une troupe qui reste au-dessUs de toutes les 
autres, devant laquelle tout le monde s'incline, 
c'est la Légion. » QUel plus bel éloge à faire de 
ces admirables soldats que de citer simplement 
l'hommage qui leur fut alors rendu par le corps 
ejtpédilionnaire tout eiitier ? 

U faut dire qu'au même moment s'accom- 



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— 40 - 

plissait l'héroïque défense de Tuyen-quang pur 
deux compagnies de la Légion et un peloton de 
Tonkinois, sous Dominé y ce chef au caractère 
antique, dédaigneux de toute réclame, trop 
modeste pour revendiquer sa légitime gloire 
et se laissant magnanimement éclipser dans 
Fopinion par la renommée hyperbolique d'un 
de ses subordonnés, d'un mérite réel sans 
doute, mais combien au-dessous du sien ! 

Un autre bataillon de la Légion, le 4', avait, 
aussi, en 1884, quitté l'Algérie pour l'Extrême- 
Orient. Celui-là fut de l'expédition de For- 
mose, sous.le commandement supérieur de 
Courbet, promu vice-amiral, et sous les ordres 
immédiats du colonel Dttches'nc. Kélimg est 
encore une glorieuse page du Livre d'Or de la 
Légion Étrangère. Bien d*autres devaient y 
être ajoutées par la suite durant la répression 
de la piraterie, c'est-à-dire pendant les dix ou 
douze années qui suivirent la fin de la guerre 
de conquête et assurèrent définitivement l'oc- 
cupation. Il n'est pas dans le cadre de cette 
notice déjà longue de retracer les exploits de 
ces poignées de légionnaires qui, dans les 
territoires militaires, vers Lang-son^ Cao-hang^ 
Ha-giang et Lao-kay^ arrosèrent de leur sang 
et semèrent de leurs tombes ignorées la brousse 



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— 41 — 

sauvage, les cirques rocheux, les défilés et les 
montagnes de la Haute-Région. Le dernier de 
ces exploits est la défense (1 ) du . poste de 
NuoC'haï (cercle de Cao-bang) en 1900, où 
quelques légionnaires avec un petit groupe 
de Linli-Co (miliciens) résistèrent victorieuse- 
mont pendant trente-six heures, dans un mau- 
vais lilockhaus, à l'attaque soudtaine d'une 
forte bande de pirates et à ses assauts répétés. 



4: 



Autres campagnes de la Légloii : 
Flguig et El-Moungar. 

: Citons encore pour mémoire le Dahomey ^ le 
SoiidaUj , Madagascar^ le . Siam , la ; colonne 
d'Igli. Il y en aurait trop long à dire. 

Enfin, terminons cet aperçu rapide par un 
mot des événements qui ont eu pour théâtre 
Figuig et El-Moungar^ au cours de ces derniers 
mois. 

Ceux-ci sont dans la mémoire de tous. Là, 
comme partout, la Légion a noblement tenu le 



(1) Par le lieutenant P. Du for, du !•' étranger. 



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- 42 — 

drapeau de la France. La compagnie montée 
du !•' étranger (caiiitaine lionnelei)^ à Zenaga^ 
a excité Fadliiiration par sa bravoure. Son chef, 
aussi calme qu'intrépide, dut rester à cheval, 
sous les balles, pour mieut diriger les fractions 
éparsôs de sa compagnie, obligée de faire tôtc 
silr (Plusieurs points à la fois pour protéger le 
gouverneur général de l'Algérie et le général 
commandant la division d'Oran, assaillis, pen- 
dant leur entrevue avec l'amel de Figuig, par 
les contingents de ces farouches tribus maro- 
caines que fanatise encore le vieil agitateur 
Bou-Amama. 

Saluons en terminant les braves d'Iîl-Moun- 
gar (1), les morts glorieux tombés au champ 
d'honneur et parmi eux, cet officier danois, si 
Français ]par le cœur, le lieutenant Selchau- 
hansen, doiit « les dernières pensées furent 
pour ses hommes et pour ses camarades », 
lisons-nous dans une lettre qui relate son ago- 
nie: Il laisse à tous ceux qui l'ont connu le 
souvenir d'une noble et sympathique nature 
et un gentiment d'estime profonde pour son 
courage et son oubli de lui-môme. Bon regret. 



(i) Sur 120 hommes, 84 hors de combat, dont 37 tués 
(y compris les 2 officiers) et 47 blessés. 



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— 43 — 

en 1897, au retour d'une campagne de deux 
années au Tonkîn, était de n'avoir point obtenu 
la médaille coloniale comme souvenir de son 
passage au service de la France. Cette fois c'est 
la croix qu'il avait méritée et que sa mort si 
prompte l'a seule cmpcchc de recevoir. — 
Inclinons -no us aussi devant les survivanls; 
honorons en particulier les derniers chefs de 
cette phalange, ceux qui, jusqu'au bout et 
malgré leurs blessures, dirigèrent la résistance 
et sauvèrent l'honneur, le fourrier Tisserand{\)j 
le caporal Detz, Ce fait d'armes prend place à 
côté des plus glorieux de notre histoire mili- 
taire coloniale dans le dernier demi-siècle; il 
égale Bcni-Mercd, Sidi-Brahmi, Camaron, 
Tuyen-Quang ! 



(i) Vient d'être promu sous-lieutenant au titre étranger. 



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I 



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III 

Considérations finales. 



L'ascendant des gradés inférieurs sur leurs 
hommes; ses causes. 

Qu'on nous permette ici une reflexion que 
nous suggère ce combat d*El-Moungar. Ne 
nous étonnons pas que, à la Légion, des grades 
subalternes, de rang inférieur, se révèlent tout 
d'un coup, à un moment donné dans les cir- 
constances les plus graves, de véritables chefs. 
L 'habitude des responsabilités forme les carac- 
tères. Détachés souvent au loin avec quelques 
hommes, investis de missions indépendantes, 
ces responsabilités, de simples caporaux, des 
sous-officiers en assument fréquemment. L'Age 
et Texpérience, parfois douloureuse, de la vie 
ont mûri ces hommes, qui depuis longtemps 
pour la plupart ont passé TAge de la jeunesse, 



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- 46 — 

et leur donnent un ascendant incontestable sur 
leurs subordonnés. Combien de sous-ofTiciers 
et de caporaux approchent de la quarantaine ! 
Un journal illustré (1) vient de publier le por- 
trait de Tisserand ; les cheveux déjà rares, le 
port de la tête, Fassurance du regard, l'attitude 
révèlent un homme fait et sûr de lui. L'entraî- 
nement physique, résultat d'une vie de fatigues 
constantes, a endurci les corps de ces hommes; 
la fréquence du danger a trempé leur moral. 
C'est là le secret de cet ascendant sans conteste 
qu'exercent à leur heure, sur leurs subor- 
donnés, ces chefs de circonstance, improvisés 
par la mort des véritables chefs. 

Kn(ia les Iradilions, les souvenirs d'un p<issé 
légendaire, en créant un esprit de corps pi^is- 
sant, engendrent une soUdaritp pli'oi|,e entre }e 
légionnaire d'(iujourd'hiii et ses devanciers, et 
le rendent capable, pour les égaler, des plus 
beaux triaits d'héroïsme. Nulle part peut-être à 
nptfe époque, on ne trouve à un plus haut 
degré que dans les régiments étrangers cet 
inappréciable éléiuppt de forcp, à savoir la 
pqnnaissancp réciproque, coufirmée par des 



(1) Vniustraiion du 3 octobre 1903. 



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— 47 - 

épreuves sûres, qu'ont les uns des autres les 
légionnaires et leurs officiers, et d'où résulte 
une confiance inébranlable à Fheure du péril ; 
— puissant levier d'action morale aux mains 
des chefs qui commandent à de pareils soldats ! 



*** 



L'homogénéité de la Légion; ses causes. 

Un instant on aurait pu craindre que l'aug- 
mentation considérable accomplie en peu d'an- 
nées du nombre des compagnies de la Légion 
Étrangère, nombre aujourd'hui supérieur à 
cinquante, n'eût, en dispersant les individus 
dans les unités nouvelles, rendu à peu près 
impossible cette connaissance prolongée du 
soldat par l'officier et de l'officier par le soldat, 
et que cette cause, jointe à la nature du service 
de la Légion aux colonies qui, en multipliant 
les circonstances où les légionnaires sont em- 
ployés isolément ou par fractions infimes sous 
les ordres de caporaux ou de sous -officiers, 
trop souvent en dehors du commandement ou 
du contrôle indispensable de leurs officiers, 
vient les soustraire à leurs chefs naturels et 
relâche la discipline ; — jointe aussi à la subs- 



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— 48 — 

titution de la relève individuelle à la relève par 
fractions constituées, qui rompt le lien tac- 
tique, — on pouvait craindre que cette cause 
n'eût produit un affaiblissement de la valeur 
morale de l'ensemble du corps. — L'événement 
vient de prouver qu'il n'en est rien. Et le fait 
s'explique : la Légion a conservé le moule où, 
périodiquement, se refondent et se remettent 
en forme ses éléments divers, épars aux quatre 
coins du monde ; c'est l'Algérie, cette terre qui 
fut son berceau et où elle retrouve ses tradi- 
tions, les souvenirs et les exemples du passé, 
l'action reconstituante d'un commandement 
supérieur permanent, la cohésion et la disci- 
pUiie que favorisent les groupements plus 
considérables qu'aux colonies d'unités réunies 
sous un chef unique, enfin cette rude vie du 
Sud-Oranais qui, avec ses fatigues, ses privar 
tions et ses dangers, fera toujours trouver plus 
douce et plus large aux légionnaires la vie qui 
les attend dans les autres colonies et les lais- 
sera sans étonnement devant les ennemis, 
quels qu'ils soient, qu'ils pourront avoir à y 
combattre. 



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CONCLUSION 



Le passé répond de T avenir et noblesse 
oblige. U est donc permis d'affirmer que, flèrc 
de ses exploits et jalouse d'en conserver la 
renommée intacte, la Légion Étrangère ne 
faillira jamais à la devise de son drapeau et 
restera la troupe d'élite qu'elle fut toujours. 
Partout où ils porteront les couleurs de la 
France, les légionnaires se montreront dignes 
d'elle et de son armée, et si d'aventure la vic- 
toire, comme en 1870, leur refusait son sourire, 
leur héroïsme du moins saurait sauver l'hon- 
neur et jetterait encore sur leur défaite un 
rayon glorieux. 



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TABLE DES MATIÈRES 



Objet ; 5 



I 

NotlofiR tfénértAen sor la composition de la 
Lëfflon. — Considérations morales. 

Organisation 7 

Recrutement : Engagements et rengagements 8 

Conditions à remplir. — Moyens employés par les 
candidats qui nV satisfont pas, pour les éluder... 10 

Relèvement moral des quelques individualités déchues. 13 

Les ofOciers 17 

Les nationalités; leurs proportions et leurs caractères 
respectifs 19 

L'élément dominant; caractère qui en résulte. — Les 
qualités du Légionnaire 21 

Les défauts des Légionnaires; moyens de les amender : 
le sentiment de Thonneur, la discipline 22 

Fusion des nationalités; ^^me de la Légion. — Le 
drapeau de la Légion 24 



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— 62 - 
II 

Historique suoolnot de la Légion. 

Les campagnes de la Légion pendant les 50 dernières 

années 27 

La Légion au Mexique. -- La salle d'honneur de la 

Légion 28 

La Légion en 1870 29 

La Légion dans le Sud-Oranais (1881-82). — L'Algérie 

dure école ^* 

Les compagnies montées 34 

La Légion en Extrême-Orient : Tonkin et Formose. . . 37 

Autres campagnes de la Légion : Figuig et El-Moungar. 41 

III 
Considérations finales. 

L'ascendant des gradés inférieurs sur leurs hommes; 

ses causes 45 

L'homogénéité de la Légion ; ses causes 47 

Conclusion 49 



Paris, ~ imprimerie R. Ghapelot et C«, S, rue GhrUline- 



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LIBRAIRIE MILITAIRE R. CHAPELOT ft C* 

30, Rae et Passage Daaphine* à Paris. 



L'ARMÉE JAPONAISE 

NOTICE 

publiée par le 2* Bureau de l'Etat-MaJor de l'Armée 

FÉVRIER 1904 

Paris, 1904, broch. iii-8 75 c. 

LA PËNËTRATIOIN RUSSE EN ASIE 

Par le eolonel eomte TORCK DE WARTENBUR6 
Chef de seotion au Orand £2tat-Major allemand 

Traduit par le capitaine BÊGOUBN 
des spahis sénégalais, breveté d*dtat-inajor 

Paris, 1900, hror.li. iii-8 avor. une rarlo 2 fr. 

Le Transsibérien; par le capitaine Sauvage, 
breveté d'état-major. Paris, 1904, broch. in-8 avec 
nombreuses photogravures. 2 fr. 

La Chine et les Alliés (1900-1901); par M. S. Paris, 
1903, broch. in-8 avec nombreuses photographies. 

1 fr. 60 

La guerre sino-japonaise (1894-1895); par le lieu- 
tenant Sauvage, du 43* régiment d'infanterie. 
Paris, 1897, 1 vol. in-8 avec atlas in-folio, comprenant 
7 cartes et pi. tirées en 5 couleurs. 10 fr. 

La Chine. — Expansion des grandes puissances en 
Ecctrème-Orient (1895-1898). Paris, 1899, 1 vol. in-8 
avec carte. o fr. 

L'infanterie russe dans ses rassemblements 
d'été ; par le lieutenant Vergé, du 15* régiment 
d'infanterie. Paris, 1900, broch. in-8 avec figures. 

1 fr. 50 



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Paris. — Imprimerie R. Ghafilot et G«, %, me GliriftiM. 

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ANSI/NISO Z39.48-1992 (permanence of paper) 

Préservation jdiotocopying and binding 

by 

Acme Bookbinding 

Charlestown, Massachusetts 

a 

1995 



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