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COLLECTION
OF
WILLIAM SCHAUS
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NATIONAL MUSEUM
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de FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE (0 MMERCE DE LYON
RAPPORT re
PRÉSENTÉ À LA CHAMBRE DE COMMERCE
# DE LYON
PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE
,::1895-1896— VOL 8
LYON
IMPRIMERIE ALEXANDRE REY
4, RUE GENTIL, 4
CA ann
1897
ss
PUBLIGATIONS POPULAIRES DU LABORATOIRE
les demandes à la Direction du Laboratoire, 7, rue 2 re Lyon. |
(Condition des soies), k
SÉRIE DES RAPPORTS
DU
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
NOMENCLATURE DES VOLUMES PARUS
1884ïpublié en 1885 MX -Y+1Le NE x 1: volume.
1689) Lie: TMS8G , ANE TREND AMEN EURE
ABSOLUE LA TeST ER NE 3 —
1887
1888 | LL MR VE 8 4 —
1889
1890 | LEO ACTE ER 5 —
1891 ne 180: RE EE 6 _—
1892
LOS 1895 LENS e 7 —
1894
1895 Notice à l'occasion de l'Exposition.
1895
sage Publié en 1807 D es IP OP 8e _
LABORATOIRE
D'ÉTUDES DE LA SOIE
FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON
1895-1896
LABORATOIRE
D'ÉTUDES DE LA SOIE
FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON
RP PORT
PRESENTÉ A LA CHAMBRE DE COMMERCE
DE LYON
PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE
1895-1896 — VoL. 8°
LYON
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INTRODUCTION
En même temps que nous présentons à la Chambre de Com-
merce de Lyon le huitième volume des travaux de son Labora-
toire d'Études de la Soie, nous avons la satisfaction de lui
annoncer la réouverture de notre Musée sérique, considérable-
ment agrandi, réalisant, sous un aspect flatteur et sympathique,
les conditions d'ordre pour les études sérieuses, d’abondance
de types authentiques et choisis, en un mot, ce que, dès l’origine,
nous avons pu concevoir de mieux dans l’intérêt des visiteurs.
Le présent volume comprend les derniers travaux de science
séricicole écrits par M. Jules Raulin, l’éminent collaborateur et
élève de Pasteur, dont l1 perte prématurée nous laisse de pro-
fonds regrets.
M. G. Coutagne s'efforce de donner à la méthode de sélec-
tion dont il est l’auteur tout ce que son savoir de naturaliste
et son expérience d'élucateur lui suggèrent pour la porter à
son point de perfection. Dès la saison prochaine, des graines
de sélection qu’il a préparées lui-même vont être soumises à des
épreuves, en France, sur une grande échelle; la Chambre de
Commerce aura pour sa part, et sous sa direction, à distribuer
400 grammes dans le Rhône et les départements limitrophes.
M. L. Vignon continue ses très intéressantes études de
Chimie industrielle applicables à la teinture des soies.
Les éducateurs de vers à soie, domestiques et sauvages, liront
avec intérêt les tentatives d’acclimatatin décrites dans le rap-
port de M. Joannès Clerc. Il est vivement à désirer que notre
LAB. 1895. a
zélé et habile collaborateur puisse entrainer, par son exemple, un
grand nombre d'imitateurs. On pourrait alors poser des règles
sûres pour le succès de ces élevages de vers à soie à vie rusti-
que, en plein air, conquête profitable à plusieurs de nos pays en
France et en Algérie.
L'étude comparative des d#férents modes d’étouffage des
cocons est l’objet d'un rapport très soigné par M. Daniel Levrat;
ces questions, longtemps néolisées, ont pris dans ces derniers
temps une grande importance au point de vue des intérêts des
éleveurs et des fabricants, Voilà vingt-cinq ans que nous
sollicitons les municipalités et les syndicats séricicoles de notre
Midi, de créer ces établissements d’élouffage dans les centres
populeux de nos campagnes vouées aux éducations, mais les
essais ont été toujours timides et rares. Le concours ouvert par le
Gouvernement sur le meilleur procédé nouveau d’étouffage va
enfin donner l'impulsion nécessaire à celte question urgente.
On louera la sagacité avec laquelle M. Levrat a su, le pre-
mier, préciser les meilleures conditions de l’étouffage de l’avenir.
La partie la plus considérable de notre volume est consacrée
à un essai de classification des Lépidoptères producteurs de soie,
Les nombreuses explorations scientifiques, faites ces dernières
années, ont amené la découverte d’un grand nombre d'espèces
de Lépidoptères appartenant à la tribu des séricigènes, objet par-
ticulier de nos études, mais la plupart des descriptions de ces
espèces, étant disséminées dans les annales des sociétés savantes
du monde entier, ne permettent pas, sans recourir à des recher-
ches très longues, très coûteuses et souvent stériles, d'examiner
dans son ensemble cette grande tribu des Bombycines.
Cette mullitude de renseignements épars, nous nous sommes
efforcés de les réunir, de grouper les espèces selon leurs affinités
les plus marquées afin de présenter, dans un ordre méthodique,
toutes celles qui sont connues à ce jour. La classification des
Bombycines est actuellement très imparfaite ; elle est l’objet de
III
controverses nombreuses de la part des Lépidoptéristes, aussi
nous nous sommes spécialement attachés à donner à nos groupes
cette homogénéité sans laquelle toute étude devient difticile et
décourageante.
Nous publions cette année la première section de ce travail
de longue haleine, elle comprend toutes les espèces du groupe des
Attaciens ; nous donnerons à la suite les Actiens, et successive-
ment les Saturnides proprement dits, puis les Bombycides et
les Lasiocampides. Nous avons l'espérance que notre laborieuse
entreprise inspirera le goût de cette partie si attrayante de
l’histoire naturelle, et, de plus, que ce traité sans prétention,
rempli de documents précis, évitera bien des méprises de la
part de nos correspondants et de nos explorateurs à l'étranger.
Ce premier fascicule comprend 23 planches dont les dessins,
d’une exactitude scrupuleuse, sont dus à M. Sonthonnax ; tous
les sujets sont représentés en grandeur naturelle, d’après les
types possédés par le Laboratoire. On remarquera que dans les
descriptions la clarté s’unit à la brièveté, de sorte qu'avec
l'appui des dessins en regard, il devient impossible de confondre
deux espèces que leur similitude apparente pourrait faire con-
fondre. Sans doute les dessins ne représentent que la forme au
trait, et l'image, par le coloris, aurait recu sa caractéristique
naturelle et définitive, mais nous avons dû nous limiter à un
nombre très restreint d'exemplaires coloriés ; l’œuvre du col:-
riste à la main est justement coûteuse, et la prudence ne pouvait
nous autoriser à outrepasser nos crédits.
. Notre essai constitue donc une œuvre nouvelle. Puisse-t-elle
être bien accueillie par ceux qui s'intéressent à la noble et
vaillante industrie sérique. Nous remplissons un devoir prescrit
par notre programme et n’avons d’autre ambition que de stimuler
et de populariser l’étude si utile des lépidoptères producteurs
de soie,
L'application des rayons X, qui passionne en ce moment
IV
presque tous les arts, a rendu surtout à la médecine et à la chi-
rurgie des services réels. La valeur du procédé n’étant plus
contestable, M. J. Testenoire a pressenti aussitôt l’importance
toute pratique que ces rayons devaient avoir pour le triage des
sexes dans les cocons de filature en vue d’obtenir le maximum
de soie.C’est chez les mâles qu’il se rencontre,ce sont les femelles
qu’il faut éliminer.
M. Testenoire, en collaboration avec M. Levrat,a multiplié les
expériences pour parvenir à se procurer des clichés tels que
l’image radiographique ne puisse en aucun cas tromper sur le
sexe. [] a bien voulu nous confier le mémoire qui relate ses persé-
vérantes investigations pour le publier,et nous sommes persuadés
qu'il sera consulté avec fruit par les éleveurs et les filateurs
préoccupés du choix des cocons tant pour le croisement des races
que pour les sélections spéciales. Les auteurs de ce procédé se
proposent de poursuivre leurs investigations au moment de la
prochaine récolte et espèrent obtenir des épreuves décisives.
Nous avons déjà parlé, mais très brièvement, de notre Musée
sérique et des ressources qu'il présente pour l’étude des lépido-
ptères à cocons de soie, il importe d’ajouter, pour le bien con-
naître, des explications complémentaires. Hâtons-nous de les
donner,
On sait que dansles Musées publies de Paris et de Londres les
galeries de Lépidoptères sont meublées d’armoires à tiroirs her-
métiquement closes, le visiteur ne peul inspecter les échantil-
lons que s'il est muni d’une autorisation spéciale ; il nous a paru
préférable d'adopter d’autres dispositions plus libérales ; aussi,
dans notre musée sérique, les jours d'ouverture au publie, toutes
les séries d'échantillons sont à découvert, le regard embrasse
‘librement tous les points de la galerie, nul obstacle ne vient
s’interposer entre le visiteur et l’objet qu'il veut examiner.
V
L’agrandissement de notre Musée ne date que de quelques
mois, dès que M. J. Testenoire, directeur de la Condition des
Soies, a pu, sans trouble pour les services qui lui sont confiés,
faire cession au Laboratoire d’un vaste emplacement contigu à
notre Musée primitif dont les dimensions demeuraient trop sévè-
rément limitées pour nos collections toujours croissantes.
M. Testenoire a fait plus, ila bien voulu nous prêter son concours
le plus dévoué, et diriger, avec autant de zèle que de talent, les
travaux d’agrandissement et de réinstallation de notre Musée.
Nous ne saurions trop vivement lui exprimer notre reconnais-
sance.
Nous avons à cœur de créer au Laboratoire une bibliothèque
sérique qui marche de pair avec notre Musée, nous y parve-
nons en recueillant avec grand soin l'esprit pratique du passé
qui a fondé et rendu florissante la sériciculture de nos régions
méridionales, et la lumière de la science contemporaine, qui a
déjà triomphé des maladies les plus graves et qui assure à la
sériciculture nouvelle un avenir plus prospère que jamais.Notre
bibliothèque tend donc à devenir complète et elle est déjà réputée.
Quand des étudiants étrangers, des savants même, nous font
l'honneur de visiter notre Musée, nous avons admiré souvent
avec quel intérêt ils consultent nos livres et prennent des notes.
Parmi ces étrangers d’élite, se remarquent surtout les Russes
et les Japonais.
Les bibliothèques modernes n’ont plus la paix et l’unité des
anciennes, uniquement composées de volumes. De notre temps
abondent les publications hebdomadaires et mensuelles qui exi-
gent un travailnouveau,mais ce qui complique surtout les mesures
d'ordre et de rangement, ce sont les petites notices, les petits
opuscules, qui se multiplient chaque jour dans toutes les biblio-
thèques du monde par la hâte lécitime que les auteurs ont de
prendre date. Ces publications minuscules encombrent les rayons
et cependant il est impossible de les sacrifier. Au Laboratoire,
VI
pour obvier à cetenvahissement, nous les réunissons en groupe
de 25 à 50, par catégories d'auteurs ou de sujets traités, en
leur donnant la forme de volumes, :
Notre outillage technique n’a guère pu s’accroitre, nos préoc-
pations n'étaient pas là. Mentionnons toutefois un appareil utile
à la démonstration rapide de la différence du fil primitif et de
la grège industrielle, Sur le bâti de notre bassinelle expérimen-
tale est adapté le système de la tavelette italienne ; sur 10 cocons,
par exemple, de même race,même volume, même qualité, 5 sont
d'abord dévidés à la bassinelle, les autres passent aussitôt après
à la tavelette, quelques minutes suffisent pour que la différence
entre bave et orège soit parfaitement saisie par les débutants et
les élèves de nos écoles.
Nous avons dû demander à M. Nachet, de Paris, une
chambre claire spéciale pour que le travail du dessin des papil-
lons et des insectes, si long et si pénible à la main, puisse s’ac-
complir plus vite, plus commodément et surtout avec plus de
précision.
Ce qui inspire confiance dans les résultats de nos essais, nous
ne l’ignorons pas, c’est qu'ils prennent leur force dans l’union
de trois liens solides que nous ne desserrons jamais,nous voulons
dire observer, vérifier, méditer mürement ; mais pour alimenter
nos matériaux d’études à des sources authentiques un autre
appoint, patienter, nous est nécessaire, et c'est cette même
patience dont notre époque s’ingénie à trouver au plus vite les
moyens de secouer le joug. Quant à nous, il le faut supporter
sans plaintes et sans murmures. Qu'il nous soit permis de don-
ner deux exemples des attentes interminables d'échantillons sûrs
et suffisants que nous sommes contraints de subir, malgré
notre désir, si vif et si légitime, d’être toujours prêts à l’étude de
chaque nouvelle découverte qui se produit.
Lors de la visite à notre Laboratoire du vaillant explorateur,
M. le lieutenant Mizon, notre attention a été surexcitée par le
VII
récit qu'il a bien voulu nous faire de la découverte d’un lépi-
doptère, nouveau producteur de soie, aux environs de Sokoto.
Surpris à l’aspect d’un grand nombre d’arbres complètement
revêtus d’une sorte de tissu épais de gaze blanchâtre, il inter-
roge ls indigènes, on lui apprend que ces arbres étaient habités
par des essaims de vers à soie qui s’y réfugient pour tisser leurs
cocons à l’abri de leurs nombreux ennemis ; on lui assure que
ces cocons sont recueillis, filés, et donnent lieu dans le pays à
un petit courant d’affaires.
Et l’intelligent chef de mission fait aussitôt charger une
caisse de ces produits soyeux capables d’intéresser l’industrie
française. Nous priâmes avec instance notre aimable visiteur de
nous réserver une part de son précieux butin. Mais de retour à
Paris, ne dut-il pas faire de trop libérales distributions de ces
échantillons lors de ses conférences aux Sociétés de Géographie
Commerciale ? Toujours est-il que nous ne recûmes nulle réponse
à nos lettres qui lui rappelaient sa promesse. Les sociétés aux-
quelles nous nous adressâmes ensuite gardèrent le même silence.
Il en résulte que, de ce mystérieux insecte, nous ne possédons
au Laboratoire pas un seul spécimen de cocon, ni larve, ni pa-
pillon, pas même un rameau de l'arbre nourricier ; de sorte que
si l’on nous demande des renseignements sur la soie nouvelle
de notre Soudan français, noys sommes presque humiliés de
notre mésaventure. Mais notre patience n’est pas encore à bout;
nous comptons sur d’autres missions pour connaître enfin ce
Lépidoptère qui nous a été révélé, et dont nous saurons dire
avec franchise ce qu’il est et ce qu’il vaut.
Un autre exemple de nos épreuves de patience : La France
possède à Madagascar une des régions du monde les plus riches
en Lépidoptères séricigènes. Le Laboratoire qui à pu déjà s’en
procurer une assez importante collection s'était créé des relations
dans les principaux centres pour des recherches qui promettaient
d’être abondantes et d’un grand intérêt, car dans la grande ile
VIII
il est d'immenses territoires qui n’ont pas encore été explorés,
des forêts sans nombre où n’ont jamais pénétré les chercheurs ;
nous pouvions donc espérer beaucoup, mais tous les efforts de
nos amis sont restés stériles, d’abord pendant la conquête glo-
rieuse du pays, puis par l'insurrection qui lui succéda subite-
ment, fomentée par l’àpre rivalité des étrangers.
Dans de telles circonstances, il ne nous a pas été possible de
répondre, immédiatement et en toute certitude, à cette question
de la Chambre de Commerce de Lyon: « Peut-on obtenir des
poches soyeuses de l'Anaphé de Madagascar, souvent très volu-
mineuses, des produits équivalant en valeur aux cocons des
Antheræa de l’Inde ou de la Chine ? »
Toutefois nous estimons, sans l’affirmer formellement, que les
cocons dévidables du Borocera de Madagascar pourraient peut-
être rivaliser avec les cocons du Pernyi de la Chine, tandis que
les trois bourses soyeuses d’Anaphé, que nous possédons seule-
ment au Laboratoire, paraissent ne devoir fournir que des soies
de cardage.
Grâce à la vigilance énergique du Gouverneur, la complète
pacification de la grande île ne saurait tarder, c’est alors que
notre recrutement des Échantillons si intéressants de Mada-
gascar s'effectuera régulièrement.
J. DusuzEau.
ÉTUDE DU COCON DU BOMBYX MORI
AU POINT DE VUE DES QUALITÉS INDUSTRIELLES DE LA KOIE
EXPÉRIENCES DE 1893
Par J. RAULIN
DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON
Dans mes essais de 1892, j'ai établi quelques relations entre les prin-
cipales propriétés du cocon du ver à soie du mürier.
Les essais de 1893 ont confirmé ces resultats. Toutefois, il est un
point qui exige quelques explications : ce sont les résultats de la
richesse relative du cocon en coque.
J’ai démontré que les cocons mâles, dans un même lot, sont relative-
ment plus riches en soie que les cocons femelles ; que la richesse est en
général plus grande pour les cocons les moins pesants, et que cette règle
est encore vraie pour les cocons d’un même sexe, quoique les variations
d’un cocon à l'autre, dans un même lot, présentent de notables irrégu-
larités. Du moment que les cocons femelles sont moins riches en soie
que les cocons mâles, il n’est pas étonnant que les cocons les plus
pesants d’un même lot soient les moins riches en soie, puisque, à de
rares exceptions près, ce sont des cocons femelles.
Si donc on veut connaitre avec certitude la relation qui peut exister
entre la richesse et le poids du cocon, c'est dans un même sexe qu'il
faut chercher les comparaisons. Or, en 1893, j'ai fait un assez grand
nombre de déterminations dont voici le résume :
LAB. 1895 1
2 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Rapport moyen du poids du cocon frais au poids de la coque
ou inverse de la richesse en soie :
NUMÉROS D'ORDRE COCONS MALES COCONS FEMELLES
EE — ——
des 1°" tiers 2=° tiers 3"* tiers 1°" tiers 2 tiers 3*° tiers
, A ou cocons | ou cocons | ou cocons | ou cocons | ou cocons | ou cocons
LOTS ETUDIES les plus de poids les plus les plus de poids les plus
pésants moyen, légers. pesants. moyen. légers.
gr gr. gr. gr. gr gr.
Lor N°47". 5,77 5,36 5,66 6,85 6,48 6,22
— Le 5,61 5,88 5,45 6,86 6,86 6,52
— 9: 5,76 5,79 5,69 6,46 6,26 6,64
— 4. 5,36 5,86 4,99 6,14 6,84 6,50
— 5. 6,20 D,48 D 89 6,62 7,14 6,79
— 6 5,88 5,78 5,95 7,48 6,90 7,08
— LATE 11,10 9,27 9,40 12,10 10,80 9,85
— 8 5,29 5,20 5,48 6,75 6,73 6,53
_ CSST 7,24 7,19 6,61 7,26 7,70 6,51
— 4100. 6.80 6,50 5,97 7,41 7,79 7,61
— 111% 5,70 5,80 2,90 8,20 7,00 6,80
— 12... 7,87 6,50 5,81 7,20 6,00 5,40
HOT à 8,12 6,05 5,50 7,40 6,20 5,30
TOMAUE ce 86,70 80,58 77:93 96,73 92,66 87,79
Toraux pour les cocons mâles et femelles réunis :
Pour le Her tiers: SA IS 22
— De. EEE EN RS EE 173,24
-- 3 — HAS PNEU (EE ER PE TG OI DR
Il ressort de ce tableau :
1° Que, dans un même lot, les variations de richesse du premier tiers
au troisième ne sont pas régulières et que la comparaison pour les mâles
et les femelles d'un même groupe ne conduit pas à des résultats trés nets.
Cela s'explique : si dans un lot de cocons on range les cocons par
ordre de poids décroissant par exemple, il n’y a aucune régularité
dans la variation de la richesse d'un cocon au suivant. Il n'est donc
pas étonnant que ces irrégularités se manifestent encore dans la com-
paraison des trois fractions égales d’un même lot, si l'on sait que
chacun de ces lots d'études contenait de 20 à 40 cocons, soit de 10 à 20
RAPPORT DE LA COMMISSION 8
pour chaque sexe, c’est-à-dire un très petit nombre de cocons dans
chaque tiers.
Pour avoir des moyennes comparables, il faut prendre la moyenne
d'un nombre de lots suftisant, et alors on voit la richesse diminuer
régulièrement du premier tiers au dernier, et dans chaque tiers pre-
senter un rapport à peu près constant des mâles aux femelles :
MALES FEMELLES
Premienitiers te D UC 0;7 0) 96,73
Deuxième ter RE NN NS DI5S 92,06
Mroisiemeltiers eee 77,08 87,79
Ce sont les résultats auxquels on arriverait dans un lot composé d’un
nombre de cocons suffisamment considérable.
Il demeure donc bien établi qu'en général il y a croissance de la
richesse, dans un même lot, pour un même sexe, des cocons les plus
pesants aux cocons les plus faibles.
Dans chacun des lots elevès en 1892, on a mis à part la graine de
chaque couple, et parmi ces pontes on a choisi pour être élevées en 1893
celles qui provenaient de cocons présentant au maximum une qualite
utile à l’industrie, et d'autre part, celles qui provenaient de cocons
présentant cette même faculté au minimum.
Par exemple, on a élevé séparément les pontes d’un même lot prove-
nant des cogons les plus pesants, et les pontes provenant des cocons les
plus légers. On a opéré de même pour le poids de la coque, pour la
richesse en soie, pour la perte au décreusage, pour le titre, pour la
ténacité.
On a pris un échantillon moyen des cocons de chaque lot de 1895, et
on a comparé pour les deux lots correspondants, la qualité pour laquelle
ces deux lots avaient été sélectionnés.
La question qu’on s’est propose de résoudre est celle-ci : Lorsqu'on
sépare dans un même lot, les cocons qui présentent une qualile au
maximum, et ceux qui la possèdent au minimum, cette difference
se mainlient-elle dans les cocons de la generation suivante ?
Par exemple, si on choisit les cocons les plus pesants d'un lot, et que
la moyenne des poids soit 1*,8, et les cocons les plus faibles, dont la
moyenne du poids serait 1£,2, jesuppose, ce qui donnerait comme rapport
16 JE SUP
1,8 ; Le up
ee 1,5, et qu'on soumette ces deux sortes de cocons au grainage
D)
4 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
séparément, les cocons de la campagne suivante auront-ils encore des
poids moyens donnant le rapport 1,5? toutes conditions de grainage et
d'élevage égales d’ailleurs.
Voici le résumé des résultats de ces élevages en 1893.
POIDS DES COCONS FRAIS
Lor SG. Lor 54 Ce
Poids des cocons des parents.
COCONS COCONS COCONS COCoNs
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMBLLES
gr. gr. gr. gr.
0,995 1,240 0,705 0,835
0,900 1,295 0,847 1,035
0,885 1,097 0,757 0,760
Torar . . 2,780 Toraz. 3,632 TOTAL... 2,309 Toraz. 2,630
3,632 2,630
INSEMBLE . 6,412 ENSEMBLE . 4,939
112 : 4,939
Poids moyen d'un cocon : 22e — 1,068 | Poids moyen d’un cocon : : = 0,823
. £ 15,068
Rapport des poids moyens des cocons de S,, G et Sy C : DFE — 1,30.
Poids des cocons des enfants. -
Moyenne des poids des cocons d'un échan- | Moyenne des poids des cocons d'un échan-
tillon moyen. . . . . . . 1,291 tllon moyen. 0..0.1,107
Moyenne corrigéet . . . . . 1,160 | Moyenne corrigée! . . . . . 1,014
a
1160
Rapport des poids nOYens ne — 144;
Le rapport des poids des cocons des deux séries qui était de 1,30 dans
la campagne de 1892, s’est donc abaisse à 1,14 en 1893.
! En général ou étudie les propriétés du cocon sur un échantillon de cinquante cocons
environ. Le nombre des mâles étant d'ordinaire différent de celui des femelles, cette iné-
galité influe sur le nombre moyen. Pour compenser cette erreur, on multiplie le nombre
relatif aux femelles par le coefficient qui exprime le rapport aumérique de la propriété
étudiée chez les mâles à la même propriété chez les femelles, d'après les expériences
de 1892.
RAPPORT DE LA COMMISSION D
Les lots SC et S'C sont des cocons choisis parmi les plus pesants
et parmi les plus faibles du lot S"°élevé en 1892, qu'on a fait grainer
séparément, et qui ont produit deux lots élevés séparément en 1893. Ces
lots ont donné des cocons dont les poids sont indiqués dans les colonnes
correspondantes sous le nom de poids des cocons des enfants. Cette
remarque s'applique à tout ce qui va suivre.
Lor G. 73 F. LoniE TS EE
Poids des cocons des parents.
COCONS COCONS COCONS GOCONS
DES MALES = DES FEMELLES DES MAL!S DES FEMELLES
gr. gr. gr. gr.
1,770 1,500 1,103 1,145
1,478 1,410 1,063 1,325
Mara. 193:248 ToTAz. 2,910 TorArs. 62/7166 2,470
2,910 2,470
ENSEMBLE . 6,158 ENSEMBLE . 4,636
— HTE ms Fa
Poids moyen d’un cocon : _ = 1,539 | Poids moyen d'un cocon : É . —1159
; oo) =
Rapport des poids moyens des cocons G. 73 FetG.73F 1150 — 1,33
LE
Poids des cocons des enfants.
Moyenne des poids des cocons. . 1,485 | Moyenne des poids des cocons. . 1,409
Moyenne corrigée. ....... 1,320 | Moyenne corrigée. + . . . . 1,270
à 1,320 r
Rapport des poids moyens : 1270 — 4,04.
2
LOnST AE LOTS 10 A
Poids des cocons des parents.
COCONS COÉONS COCONS COCONS
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES
gr. gr. gr, gr.
0,935 1,200 0,965 0,995
1,137 1,385 0,910 1,188
Torar . - 2,072 Torar . 2,585 ES 1089
2,585 FRE Dora 2 STD TOTAT 2:206
ENSEMBLE. 4,657 LES
ENSEMBLE . 5,781
Fe — D Te |
Poids moyen d’un cocon : _ — 1,164 | Poids moyen d’un cocon : È Se 0,963
ô LABORATOIRE D'EÉTUDES DE LA SOIE
. AGE
Rapport des poids moyens des coconsS,, A etS,, A: 0 963 — EPA TE
k
Poids des cocons des enfants.
Moyenne des poids des cocons. 1,278 | Moyenne des poids des cocons . 1,234
Moyenne corrigée. 1,119 | Moyenne corrigée. : 5 1,075
: 1,419
Rapport des poids moyens : 1055 — 1,04.
UE
Lor S: B. Cor St:
Poids des cocons des parents.
Cocoxs Cocoxs | COCONS COCONSs
DES MALES DES FEMELLES | DES MALES DES FEMELLES
gr gr, | gr, gr.
0,898 1,065 1,015 0,870
0,827 0,826 1,040 0,720
ToTAL…. 1-12 Toraz. 1,891 | 1,055 1,330
1.891 =. |'Toran . ”.- 3,410 "Tori. 2,920
ENSEMBLE . 3,616 2,920
c ENSEMBLE . 6,030
| « 3,616 a 4
Poids moyen d'un cocon : =—— — 0,904 — 6.030
E Poids moyen d’un cocon : _- = 1,005
À ,. 1,003
Rapport des poids moyens des cocons $,, B et S,, B' : 0 904 — 140
Poids des cocons des enfants.
Moyenne des poids des cocons, 1,111 Moyenne des poids des cocons. 1.156
Moyenne corrigée. 4,021 : Moyenne corrigée. 1,078
1,078
Rapport des poids moyens : == — 1,05.
PP P Y 1,021 È
Lors, Q;: Lor S, KR.
COCONS COCOoNs CocoNs COocoNs
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES
gr. gr. gr. gr.
0,950 0,810 1,058 0,895
0,810 0,895
Toraz . 1,760 Torre 1,953
d ; 1,760 ' 1,953 ds
Poids moyen d'un cocon : =—— — 0,880 | Poids moyen d’un cocon : s _— 0,976
0,976
Rapport des poids moyens : 0.880 — a LE 1
I
RAPPORT DE LA COMMISSION
Poids des cocons des enfants.
Moyenne des poids des cocons. . (0,952 | Moyenne des poids des cocons. . 0,985
Moyenne corrigée, . . . . . (0,862 | Moyenne corrigée. . . . . . 0,867
0,867
Rapport des poids moyens : 0.862 — 1,01.
Mettons en regard les rapports des poids moyens des lots correspon-
dants en 1892 et en 1893 :
1892 1893
POS ICS 10 CRE ON CN 1,30 1,14
—" (Ce ot TOP SEEN 1533 1,03
SACS DA em 1 cn let. Lee 1F21 1,03
SP 00 El el: 1,11 1,05
HO MIE ie ENS, MOTTE Last 1,01
NIOSENNE RMC ICO A OL Ne 4521 1,056
et nous pourrons conclure que le rapport des plus forts cocons aux
plus faibles cocons d'un même lot de 1892, s'est, dans les deux généra-
tions correspondantes de 1893, rapproché immédiatement de l'unité,
tout en restant légèrement supérieur à l'unité.
Ou en d’autres termes, si l'on sélectionne dans un lot les cocons les
plus pesants et les cocons les moins pesants, le poids moyen A des
premiers cocons sera très notablement supérieur au poids moyen B des
cocons du lot, et le poids moyen C des seconds sera très notablement
inférieur. Or, à la génération suivante, le poids moyen a des cocons
issus de À, sera encore un peu supérieur à Ÿ, poids moyen des cocons
de toute la génération, et le poids moyen € des cocons issus de C sera
un peu inférieur, mais 4, b, e, seront bien plus rapprochés que A, B, C,
en sorte qu'à la génération suivante, on peut affirmer que de ces difié-
rences, rien ne subsisterait plus, et qu'on arriverait à légalité.
D à
8 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE
POIDS DES COQUES
Lors C LoriSi
Poids des coques des parents.
COQUES COQUES COQUES COQUES
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES
gr. gr gr. gr.
0,170 0,167 0,115 0,098
0,143 0,187 0,115 0,118
0,139 0,142 0,115 0,115
Torau . . 0,452 Toraz. 0,496 Totaz . . 0,345 Toraz. 0,335
0,496 0,333
ENSEM8LE . 0,948 ENSEMBLE . 0,678
: 0,948 e : : 0,
Poids moyen d'une coque : . = 0,158 | Poids moyen d'une coque : RUE — 0,118
: ,. 0,158
Rapport des poids moyens des coques de S,, C. Sy C : T 115 — 1,39.
,
Poids des coques des enfants.
Moyenne des poids des coques. . 0,206 | Moyenne des poids des coques. . 0,184
Moyenne corrigée. . . . . . 0,190 1 Moyenne corrigée. . . . . . 0,171
: 0,190
Rapport des poids moyens : DaTe HAE
Lor G. 73 F. Lot G. 73 F'.
Poids des coques des parents.
COQUES COQUES COQUES COQUES
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES
gr. gr. gr. gr.
0,151 0,200 0,131 0,141
0,140 0,195 0,190 0,142
ToTaz . . (0,291 Torar. 0,395 ÆOTAL . 00321 0,283
0,395 0,283
ENSEMBLE . 0,686 ENSEMBLE . 0,604
0,686 : * 0,604 |
Poids moyen d'une coque : A — 0,171 | Poids moyen d'une coque : . — 0,151
01741
Rapport des poids moyens des coques : Ets
1,114.
RAPPORT DE LA COMMISSION
Poids des coques des enfants.
Moyenne des poids des coques . 0,2390 | Moyenne des poids des coques 0,2328
Moyenne corrigée . . . . . 0,2238 | Moyenne corrigée 0,2197
R td A L 0,2238 1.02
a es poids moyens : — EP
PROFS RATE EE
Lor Sy À. LOTS; A4
Poids des coques des parents.
COQUES COQUES COQUES COQUES
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES
gr. gr. gr. gr.
0,142. 0,137 0,155 0,118
0,172 0,172 0,121 0,144
2 25
Toraz . . 0,344 Toraz. 0,309 qe DES
RE l( n} Q:
0,309 HorAtE 210399 Toraz. 0,387
0,387 TE
ENSEMBLE . 0,623
— ENSEMBLE . 0,786
3 , 0,623 + |
Poids moyen d’une coque : ne 0,156 | Poids moyen d'une coque : _. = 0,131
: 0,156
Rapport des poids moyens des coques : Ter — APE
,
Poids des coques des enfants.
Moyenne des poids des coques. . 0,178 | Moyenne des poids des coques. 0,174
Moyenne corrigée. . . . . . 0,167 | Moyenne corrigée. 0,16
: 0,167
Rapport des poids moyens : = — 1,024.
DD P Y 0,163
or SE: Lor So B:.
Poids des coques des parents.
COQUES COQUES COQUES COQUES
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES
gr. gr. gr- gr.
0,124 0,110 0,142 0,159
0,130 0,092 0,144 0,138
HoTAr 10,204 Toraz . 0,202 MorAr 10286 Toraz. 0,297
0,202 0,297
ENSEMBLE . 0,456 ENSEMBLE . 0,583
,456 0,583
Poids moyen d’une coque : 2
— 0,114 | Poids moyen d'une coque : —7— — 0,146
10 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
- 146
Rapport des poids moyens des coques : ai = 1,28.
Poids des coques des enfants.
Moyenne des poids des coques . 0,1927 | Moyenne des poids des coques . 0,1943
Moyenne corrigée . . . . . 0,184 | Moyenne des poids des coques . 0,157
; 0,187 E
Rapport des poids moyens: ==— — 1,015.
< 0,184
Cor S,'M: Lor S, N.
Poids des coques des parents.
COQUES COQUES COQUES COQUES
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FIMFLLES
gr. gr. gr. gr.
0,196 0,164 0,127 0,136
0,164 0,136
ToTALz : 710,360 Toraz « . 0,263
60 0
Poids moyen d'une coque : 0, x — = 0,180 | Poids moyen d’une coque : _—_— — 0191
0,180
— 1} 508:
Rapport des poids moyens des coques : 0 [1
Poids des coques des enfants.
Moyenne des poids des coques. . 0,167 | Moyenne des poids des coques. . 0,136
Moyenne corrigée, . . . . . (0,152 | Moyenne corrigée. . . . . . 0,133
Rapport des poids moyens : QE —{1, 14:
0,133
En résumé, voici les résultats comparés de 1892 et de 1893 :
RAPPORT R&PPORT
1892 1893
L0t:S10 Ca 910 C5 EME ER R 1,39 112
IGN CUS ETC TRE 4 1,02
— 1910 A0 SI À NRC UE ,19 1,024
—=\Suw0B.Si0B:e 27 TS : 28 1,015
—ISUMESIN PP ARR 1,38 1,14
MOYENNE = 0. 1527 1,062
Ici encore, comme pour les poids des cocons, les poids des coques les
RAPPORT DE LA COMMISSION 11
plus forts et les poids des coques les plus faibles d'un même lot ont
donné des rapports notablement plus grands que l'unité, dans les édu-
cations de 1892, et ces rapports en 1893, à la génération suivante, ne
se sont pas maintenus ; ils se sont beaucoup rapprochés de l'unité.
RICHESSE DES COCONS EN COQUES
or SG: ÉorIS TAC
Richesse des cocons des parents.
0,1
Richesse moyenne d'un cocon : Te 0, 148 | Richesse moyenne d'un cocon : !: 10,137
\£ 1,068 fi 0,823
, 0,148
Rapport des richesses moyennes : == — 1,08.
0,137
Richesse des cocons des enfants.
Richesse moyenne d’un cocon: Tag 0) 163 | Richesse moyenne d’uncocon : ! 170,168
MA 1,1 y 1,014
: 0,163
Rapport des richesses moyennes : == — 0,97.
0,168
Lor G. 73 F. Lor G. 73 F
Richesse des cocons des parents.
Richessemoyenne d'un cocon: SE 111 | Richesse moy. des parents : TS 0,122
Û RR
Rapports des richesses moyennes : ü. THE 1e
?
Richesse des cocons des enfants.
Richesse moy. d'un cocon PS — 0,169 | Richesse moy. d’un cocon so 0, 172
2
— — 1,02.
0,
Rapport des richesses moyennes : 0,169
nil
v
-
42 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
POrS 0 E: Lor S5B:
Richesse des cocons des parents.
: : , 0,146
Richesse moyenne d’un cocon: an —0,126 | Richessemoyenne d'un cocon : Tous — 145
Te
Rapport des richesses moyennes : Ü 126
Richesse des cocons des enfants.
Richesse moyenne d'un cocon: Too — 0 180 | Richesse moyenne d'un cocon: Toe—0, 175
Rapport des richesses moyennes : DS 0,96
_ à 0,180 —
Lor G. 73 E. Lor G. 75
Richesse des cocons des parents.
Richesse moyenned” + —0, 116 | Richesse moyenne d'un cocon : TE —0 1275
: 0,1275
Rapports des richesses moyennes : DTI6 — — 1 10
-
Richesse des cocons des enfants.
Richesse moy. d’un cocon qe Par 0,147 Richesse moyenne d'un cocon : SEE—0,157
: AT Æ
Rapport de richesses moyennes : 0.147 — —d\07
LorT $, M. Lor SN:
Richesse des cocons des parents.
0, 179 | Richesse moyenne d'un cocon 10 = 0,137
è 0,179
Rapport des richesses moyennes : 0157 1,91,
1014
Richesse des cocons des enfants.
Richesse moyenne d'un cocon: 2 —0, 165 | Richesse moyenne d’un cocon: =— 8 0,169
0,754
Rapport des richesses moyennes :
RAPPORT DE LA COMMISSION 13
Lor S, O: LOT SP.
Richesse des cocons des parents.
0,169
Richesse moyenned’un cocon: To d 163 | Richesse moyenne d’un cocon: = 0: 117
2 0,163
Rapport des richesses moyennes : 0 17 — 1539;
?
Richesse des cocons des enfants.
Richesse moyenne d'un cocon: 08 SU, 117 | Richesse moy. d’un cocon de Dur — 0 106
: 0,117
Rapport des richesses moyennes : 0.106 — — 1,102
Les conclusions que nous avons tirées des poids des cocons et des
coques s'appliquent encore à la richesse, c’est-à-dire au rapport des
poids des coques et des cocons : le rapport des richesses des cocons
extrèmes d'un même lot de la génération de 1892, s’est considérable -
ment rapproché de l'unité dans les deux lots correspondants de la géné
ration de 1893, comme le prouve le résumé suivant:
RAPPORT EN 1892 RAPPORT EN 1893
LOSC ST) CI EC ST 1,08 0,964
= Co ROMANE MO OT 1,17 À O2
SEC Lee 6 MOMECNO 1,15 0,96
NE MB NIMET MEME MANN ES 1,10 1,07
LS EMENSTIN CE NU LUE 1,31 0,976
RO OO EAN TE les rte 1539 1,102
RAPPORTS MOYENS. . . . . 1522 1,015
1 Il est à noter que pour les lots Sy, les caractères de la soie ont été déterminés avec
les coques elles-mêmes, tandis que pour les lots G. 73 et Si on a filé les cocons, en
sorte que les caractères de la soie ont été détermiués sur la soie filée et les déchets.
14 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE
PERTE AU DÉCREUSAGE
Lor D 10 AS LorT S10 AE
Perle des cocons des parents.
Rapport des poids de la coque avant Rapport des poids de la coque avant
et après décreusage. | et après décreusage.
MALKS F£EMELLES MALES FEMELLES
gr gr. gr. gr.
1,63 1,61 1,47 1,47
1,59 1,59 1,41 1,53
Es RUE 1,45 1,53
MOrAr 13522 HorAL 320 =
—— | Toraz . . 4,33 Tora. . 4,53
3,20 4,53 Fr
ENSEMBLE . 6,42
ENSEMBLE . 8.86
9 à
Moyenne : ee —= 1,605. Moyenne : _ — 1,476
Rapport des deux échantillons : Ds SA PSS,
1,476
Perte au décreusage des cocons des enfants.
Rapport moyen des poids des coques avant : Rapport moyen des poids des coques avant
et après décreusage. . . . . 1,57 et après décreusage. . . . . 1,58
è ; ; 1,57
Rapport des deux échantillons : LE — 0,993:
Lor G. 73 E. Lor G. 73 E".
Perte au décreusage des fils grèges des parents.
POIDS AVANT POIDS APRES POIDS AVANT Pois APRÈS
DECREUSAGE DECREUSAGE | DECREUSAGE DÉCREUSAGE
gr. gr. | gr. gr.
0,129 0,89 0,119 0,82
0,098 N 0,70 | 0,082 0,54
0,141 0,100 | 0,134 0,81
0,113 0,082 | 0,146 0,96
Toraz . 0,481 Toraz . 0,341 Toraz . 0,481 TotTaz . 0,313
0,481 ; | DA >:
dt: —— — 0,
Rapport : TELT 1,41. | Rapport : 031 ,93
RAPPORT DE LA COMMISSION 15
Rapport pour les deux échantillons : Er 09.
Perte au decreusage des coques des enfants.
Rapport moyen des poids des coques avant | Rapport moyen des poids des coques avant
et après décreusage. . . . . 1,52 | et après décreusage. . . . . 1,49
, ÿ 1,49
Rapport des deux échantillons : I = = EE
RÉSUMÉ
RAPPORT EN 1892 RAPPORT EN 1893
gr gx
OST A SI NE EP EE POSE 0,993
ON ENCORE EE AT HR090 0,980
MOYENNE 0 .1:073 0,987
TITRE
Lor G 73 H. Lor G 73H.
Titre des fils grèges des parents.
POIDS NOMBRE POIDS NOMBRE
DU FIL GRÈGE DE TOURS DU FIL GRÈGE DE TOURS
gr. gr.
0,143 518 0,087 350
0,138 465 0,232 697
Toraz . 0,286 ÆOTAL 41013 Toraz . 0,319 MOTAE. 41047
286 à À
Titre moyen : TE —— 0,282: Titre moyen : . — 0,266.
: 282
Rapport des deux titres : 266 — 1,085.
Titre des fils grèges des enfants.
148,7 : 186,1
© —= 2350 * . 2
ER 0,259. Titre moyen : 698,1
Rapport des deux titres : 200 — 1,02
apport des deux titres : 359 — l; 6.
Titre moyen : — 0,266.
16 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Lor SO: Lor SYP;
Titre des fils grèges des parents.
POIDS NOMBRE PoIDs NOMBRE
DU FIL GRÈGE DE TOURS DU FIL GRÈGE DE TOURS
gr- gr.
0,144 510 0,065 455
0,131 490 0,093 600
0,070 425
ToraL 0,245 ToTaL. 1000 j
——— 2==— 0,096 610
ToraL 0,324 ToraL . 2090
Tit Pa 245 — 0.245 Tit 24 0 155
itre moyen: og — 0,249 itre moyen: og — 0;
Rapport des deux titres : = — 1,58.
155
Titre des fils grèges des enfants.
106 : 103
itr ren: ———> —= 0,222, n en : = —= ÿ À
Titre moyen : TS5 0, Titre moyen 550,3 0,187
0,222
Rapport des deux titres : === — 1,187.
PP 0,187 |
Resume.
RAPPORT RALPORT
LES TITRES EN 189? DES TITRES EN 1803
734: 0753)4 1,085 1,026
Si 0. SP 1,580 1,187
MOYENNES. 1,332 1,107
TÉNACITÉ
G 73 D. G 73 D’.
Ténacité des fils grèges des parents
POIDS POIDS FOIDS POIDS
DU FIL GRÈGE DE RUPTURE DU FIL GRÈGE DE RUPTURE
gr k. gr. x.
0,088 2,400 0,049 0,875
0,105 3,070 0,076 1,887
ToraL. 0,193 Toraz 5.470 Toraz 0,125 TorTAL 2,762
— — ——— ———— ——
: dr O0 ER : 102
Rapp. exprimant la ténacité : 0,193 — 28,3 | Rapp. exprimant la ténacité: 0,125 — 22,0
RAPPORT DE LA COMMISSION 17
&
Ce
a
2,1
Rapport des ténacites : — 41,280.
&
Ténacilé des fils grèges des enfants.
Rapport exprimant la ténacité moyenne Rapport exprimant la ténacité moyenne
3,416 te 2,817
ee 0 = : 9:
du lot 01386 23,6 du lot 0.1204 23,8
24,64
Rapport des ténacités : — 10017
23,89
Quoique les essais sur le décreusage, le titre, la ténacité, soient moins
nombreux et moins décisifs que les expériences sur le poids des cocons,
le poids des coques et la richesse, ils tendent aux mêmes conclusions,
c'est-à-dire que les rapports qui mesurent l’une quelconque de ces pro-
priètés dans les cocons les plus différents d'un même lot, se rapprochent
beaucoup de l'unité dans les lots moyens correspondants de la génera-
tion suivante.
CONCLUSIONS GÉNÉRALES
1° Si dans un lot de cocons on sépare les cocons qui présentent au
plus haut degré une des propriétés suivantes : poids du cocon, poids de
la coque, richesse en coques, perte au décreusage, titre, ténacité, et ceux
qui présentent au plus faib'e degré l’une de ces propriétés, qu'on sou-
mette au grainage ces deux lots séparément, et que l’année suivante on
élève séparément les deux graines dans les mêmes conditions, le rapport
des nombres qui mesurent la propriété qu'on étudie dans les deux lots
sera bien plus rapproché de l'unité chez les enfants que chez les
parents.
2 Cependant, en général, ce rapport reste sensiblement différent de
l'unité, et dans le même sens que dans les deux lots générateurs.
Voici en effet le résumé des nombres obtenus :
1892 1893
Boids des COCONS CE 0 1,21 1,056
Poidsidesicoques Mer, 00. 0 1527 1,062
RICHESSE Fe os silent a 1,22 1,023
Perte au décreusage . . . . . 1,073 0,987
tro ter LP AN i.4:292 1,107
Menace rte ne 1290) 1,031
LAB, 1805 2
15 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
3e Il parait résulter de ces nombres qu'il y a entre les diverses
qualités d'un cocon des relations très réelles, en ce sens que les mêmes
influences les atteignent en même temps, conclusions conformes aux
résultats de mes élevages de 18921.
4° Au lieu de comparer une même propriété du cocon dans les deux
lots parallèles élevés la même année, comparons cette propriété dans la
moyenne des deux lots, en 1892 et en 1893.
Poids des eocons frais.
MOYENNES EN 1832 MOYENNES EN 1893
58 + 0.823 231+ 1.
Mot Se Sie CE Ne USE r RER LENS LAGE e 1,229
.539 + 1.159 485 + 1,409 E
C6 78 RG: 18 PP ELIEN Lois es
GA + 0,96: .278 + 1.284
A Re pe 1e
0,904 + 1,005 e ë + LP
SD, cle 6 LM ALNEARS
ve 0.880 + 0,976 ).952 + 0.985
— 0. SR SEC CS ppp EEE
MOYENNE3 GÉNÉRALES . 1,018 3,211
Toutes choses égales d'ailleurs, les cocons d’un même lot ont donc êté
plus pesants en 1893 qu’en 1892.
Poids des coques.
MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893
Lot SG CE 7e der — 0,135 ne ne —0,195
2° 0.73 7.6. 787 7 ESS CNE DEEE S
PE OT PR = TRUE 27
_ seb Su mr. e CAÉHOMNS pp DA0202-04920 À 0 jun
— SM. SN. DIET SG DAIST QRE Er
MOYENNES GÉNÉRALES . | 0,145 ; 0,1905
! Voir le Mémoire intitulé: Relations entre les propriétés des cocons du Bombyx
Mori publié l'an dernier dans les Annales de la Société d'agriculture et le Rapport
du Laboratoire d'Études de La soie.
RAPPORT DE LA COMMISSION 19
En 1893, toutes choses égales d’ailleurs, les coques ont donc été plus
pesantes qu’en 1892.
Richesse des cocons en soie.
MOYENNES EN 1892 MGYENNES EN 1833
0.448 -+- 0.137 0,163-20,168
PSC UN ere GT RU QUEUE | CS
1 OA + 0.122 0,169 + 0.172
ON ORNE Se GER QMR Se
= <
RS Pac n d 0.126 Es — 0,135 0,180 Re 0,176
RG Ep ue er CES , SA OuMAT + 0157 —0,152
= SMSN 0.177 : 0,137 0e 9,162 2040) = 0,167
A O6 OUT à 0 0.147 0.100 —0,111
MOYENNES GÉNÉRALES . 5 0,133 4 0,157
En 1895, la richesse en soie a donc été en général plus grande qu'en
1892
Perie au décreusage.
MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893
.605 +- 1,476 ,010 + 1,580 RES
LOU Sa So AT Se — 1,540 ° ee Le 15%
1,41 + 1,536 1,52 + 1,49 ;
— G. 7312 G: 73 Et ER LREE 11479 _—— == 1,505
MOoYENNES GÉNÉRALES . 1,507 15549)
IL semble donc qu'en 1893, la perte au décreusage ait ete plus forte
qu’en 1892?
Tilre.
MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893
0,282 + 0,266 0,259 -L 0,266
ÉotiG. 79H GNT SIA ME EE ae OUT here Er 0266 = 026
0,245 -- 0,15 187 10,222
ASE O SAP: en pe ere — 0,204
MOYENNES GÉNÉRALES . 0,237 0,233
Ici ii y a donc à peu près égalité.
1 Il y aurait, pour rendre comparable la moyenne de 1893 à celle de 1892, à lui faire
subir une correction : il faudrait la multiplier par 0,94 ce qui donnerait 0,147.
VOSEEUR
0 LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE
Tenacite.
MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893
S Bis ER ee 24.61—+ 23,89 :
Lot. G. 78 D. G. 73 D, ————25,15 — —— = 24,26
Pour ce lot au moias, la ténacité est moins forte en 1893 qu’en 1892,
ce qui est en rapport avec la proportion de grès.
Il résulte des nombres précédents que, pour un même lot de cocons, le
poids moyen du cocon, le poids moyen de la coque, la richesse moyenne,
et probablement la perte moyenne au décreusage, le titre, la ténacité
peuvent varier d'une année à l'autre avec les circonstances de l'édu—
calion.
Ainsi en général en 1893, les cocons ont été plus pesants, les coques
plus pesantes, les cocons plus riches en coques, la perte au décreusage
un peu plus grande et la ténacité un peu plus faible qu’en 1892.
Ces résultats sont conformes aux enseignements de la pratique séri-
cicole : les praticiens savent qu'il y a des années où les cocons sont
meilleurs, parce que la saison a été plus favorable : ils savent que, avec
la même graine, telle chambrée donnera des cocons plus avantageux que
d'autres pour le filateur, parce que les vers ont été mieux soignés et dans
de meilleures conditions. Nous pouvons donc conclure avec certitude
que les conditions climatériques et les conditions de l'élevage ont une
influence marquée sur les diverses propriétés du cocon.
D° Enfin, si l'on compare pour une même année un même élément
chez les diverses variétés de cocons que nous avons élevées : S, Sy G. 73,
on reconnaitra à la simple vue que cet élément en moyenne varie nota-
blement d'uve variété à l’autre, et qu'il varie dans le même sens l'année
suivaute. (Voir les expériences de 1892 et les tableaux précédents.)
Voici le résumé des nombres inscrits dans ce mémoire :
Poids des cocons.
1892 1893
gr. gr.
LotSig ee nee Pere DR MR OO 1,151
AO oo es tone Lr) FTP TE 0 020 0,968
SR EU 1,457
RAPPORT DE LA COMMISSION 21
Poids des coques.
1892 1893
TOUS NN LT 2h Re Je 0,188
LEON RU OR MES 0,151
CR ue et: OMGI 0,235
Richesse des cocons.
1892 1893
DOS NME ARE d OL OMS 0,170
RS D UE AC «0 0140 0,139
ANT UE ee 0140 0,161
Perte au decreusage.
1892 1893
ST gr.
Lot Sio. 1,540 1,579
— G. 73 1,473 1,505
Titre
1892 1893
OCTO TR TT Ce CHU TA 0,262
Se HE TEE CR NE ET) 710) 0,201
C’est du reste un fait bien connu dans la pratique, que les diverses
variétés de vers à soie fournissent des cocons de qualités très différentes,
et il y a longtemps qu'on s'est habitué à choisir les meilleures variètés
pour abandonner les autres.
Il résulte de ce travail, que je me propose de continuer, qu’il y a
trois sortes d’influences qui s’exercent numériquement sur les propriétés
essertielles du cocon que nous venons d'étudier :
1° La variété de la graine ;
2° La selection des reproducteurs dans une même variété ;
3° Les circonstances de l'éducation.
Mais ces influences se manifestent avec des caractères bien différents :
— La selection peut séparer dans un même lot des cocons numérique-
ment tres différents par une propriété; mais cette différence sera très
alténuée, sans être annulée, dans les cocons de la génération suivante,
et on peut affirmer avec un grand degrè de probabilité que dans la
deuxième génération il n’existera plus trace de cette différence.
LABORATOIRE Db'ÉTUDES DE LA SOIE
— Les circonstances de l'éducalion sont probablement dans le même
cas, par cela même qu’elles exercent une influence profonde sur les
cocons de l’éducation mème qui a subi ces circonstances.
— Il en est autrement de l'influence de la varièté de la graine sou-
mise à l'éducation : nous avons vu en effet que les cocons d’un même
lot qui présentent une qualité au plus haut et au plus faible degre, don-
neront l'année suivante deux généralions dans lesquelles cette même
qualité se rapprochera beaucoup de la moyenne du lot tout entier, en
restant en dessous pour l’un des échantillons, en restant en dessus pour
l'autre échantillon. Donc à la deuxième généralion tout au plus, toute
différence aura disparu, et si, pendant plusieurs années de suite, les
circonstances des éducations sont rigoureusement identiques, il n’y a pas
de raison pour que le nombre moyen qui mesure la qualité en question
ne demeure pas constant indéfiniment. Mais il sera différent d’une
varieté à une autre.
Ce sont ces constantes numériques qui, pour les diverses propriétés,
soit des vers, soit des cocons, caractérisent chaque race et peuvent servir
à définir chacune d'elles, lorsqu'elles sont élevées dans des conditions
bien déterminées.
Il résulte encore de là qu'on peut bien, soit par la sélection, soit par
les soins d'éducation, altérer temporairement les qualités d’une race,
mais on ne saurait par ces moyens créer des races nouvelles telles que
je les ai définies. C'est dans les croisements qu'il faut chercher la
solution de ce problème.
Ces conclusions paraissent en contradiction avec les résultats des très
intéressantes expériences que M. Coutagne a entreprises depuis plusieurs
années dans sa propriété du Defends et qui ont pour objet l'axeliora-
tion des races européennes de vers à soie.
On reconuaitra facilement que cette contradiction n'est qu'apparente et
que les résultats de cet expérimentateur sont en harmonie avec les miens.
Les essais de M. Coutagne ont porté principalement sur les moyens
d'accroître la richesse des cocons en coque.
En substance, M. Coutagne prend un échantillon moyen d'un lot, en
détermine la richesse moyenne, soumet au grainage un couple dont les
cocons ont une richesse exceptionnelle, bien déterminée, élève cette
graine, détermine la richesse moyenne du lot de cocons, et recommence
cette série d'opérations pendant plusieurs années.
RAPPORT DE LA COMMISSION 23
Ces essais ne mettent pas en relief l'attenualion de la richesse des
cocons de choix d'une année à la suivante, parce que, grâce à l'influence
des circonstances des éducations, la richesse d'une génération n’est pas
comparable à celle du lot producteur.
Pour pouvoir observer dans quelle mesure la richesse d’un échantillon
exceptionnellement riche se rapproche, à la génération suivante, de la
richesse du produit du lot moyen, il eût fallu élever parallèlement des
graines issues des cocons les plus pauvres du lot, et c'est ce que l’auteur
n'a pas fait. Toutefois, comme pendant cinq ans, la richesse moyenne
du lot produit a toujours ète très inférieure à celle des cocons du couple
producteur, et cela dans plusieurs essais chaque année, on peut conclure
avec certitude à cette atténuation, principal résultat de mes expériences.
Le résultat capital du travail de M. Coutagne, c'est l'accroissement,
d'année en année, de la richesse moyenne des lots successifs issus de la
graine de couples exceptionnellement riches :
En 1888. Richesse moyenne du lot A. . . . . . . 11,2
— 1889 _ =— des lots 1BDIEMM OZ ST
— 1890. — _ = ICDAGJIOMEMEUE MEET?
— 1891. — — — NN GS 1063.,15:60
— 1892. — — D RIT ER 658
— 1893. — — OREMOO MS 1626
En bloc, ces résultats sont conformes à ceux que j'ai obtenus moi-
mème, puisque la moyenne des richesses de six lots était 13,5 en
1892 et 14,7 en 1893 après corrections. Mais cet accroissement dans mes
expériences résulte à la fois de la selection et bien plus encore des
circonstances d'éducation.
Daus celles de M. Coutagne, il peut résulter de ces deux causes et
pour une faible part des croisements.
Au total, l'accroissement de richesse, dans ces dernières expériences
‘a ète de 16,38 — 14,2, soit 2,18 et, d'après les variations d’anuée en
année, il semble bien que le maximum soit atteint.
Or, on a introduit dans la serie des générations des producteurs prove-
nant de lots étrangers au lot initial, et en prenant la moyenne des
richesses de ces lots, on trouve comme richesse initiale 14,67 au lieu de
14,2, de sorte que l'accroissement total de richesse en quatre années
est 1,71 au lieu de 2,18.
Mais cet accroissement 1,71 peut être le résultat de la sélection et des
conditions d'éducation, comme dans mes expériences. Quelle est la part
24 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
de chacune de ces deux influences, on ne peut le dire, précisement parce
qu'il nous manque comme terme de comparaison l'élevage de lots issus
de générateurs à cocons pauvres.
Toutefois, la part de la sélection doit être plus forte que dans mes
expériences, parce que M. Coutagne a chaque année choisi avec le plus
grand soin des reproducteurs d'une richesse exceptionnelle. Quoi qu’il en
soit, en admettant mème que l'influence de la sélection soit représentée
par le nombre 1,71 en entier, demandons-nous quelle amélioration
l'application du système produirait dans la pratique.
Il suffit de mesurer l’atténuation de la richesse en soie des producteurs
à la génération suivante pour se rendre compte qu’à la deuxième géné-
ration la richesse sera redevenue à très peu près la richesse moyenne
de la race.
Si donc on veut obtenir des cocons, pour le filateur, réellement supé-
rieurs, il faudra que la graine destinée à produire ces cocons, soit obtenue
par voie de sélection directe. Il faudra d'abord, par la méthode des pesées
indiquée par M. Coutagne séparer les cocons mâles des cocons femelles,
et dans chacun des deux groupes, sélectionner les cocons riches par
la méthode rapide qu'il indique, pour la reproduction. Or, supposons
qu'on conserve ainsi un quart des cocons pour la reproduction, Ja
richesse moyenne de ces reproducteurs sera déjà très iuférieure à la
richesse des couples de choix des expériences de M. Coutagne ; par suite,
la richesse du produit sera notablement abaissée, et les trois quarts des
cocons seront perdus. On est donc en droit de se demander si les frais
de cette nouvelle sélection, exigeant beaucoup de main-d'œuvre, alors
qu'on dispose de très peu de jours entre la levée des cocons et le grai-
nage, frais qui augmenteront notablement le prix de la graine, n'attein—
draient pas la valeur de l'accroissement de la récolte. La pratique seule
peut décider.
Je ferai cependant une réserve ; j'ai supposé que Ja richesse des sujets
de choix pour la reproduction ne se maintient pas dans les générations
suivantes, parce que cette conclusion résulte de l'expérience. On peut
néanmoins se demander si en répétant la sélection pendant un grand
nombre d'années successives on ne parviendrait pas à fixer la modifi-
cation passagère de la richesse, de façon à effacer peu à peu le caractère
primitif de la race. Si par hasard, il en était ainsi, la selection prendrait
une importance imprévue. J. RAULN.
Lyon, le 12 août 1894.
IT
REMARQUES
SUR L'HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES ACGQUIS
Par M. GEORGES COUTAGNE
ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLK POLYTEDHNIQUE, LICENCIÉ ÈS SCIENCES NATURELLES
Les différents enfants d’un même couple, soumis aux mêmes influen-
ces extérieures pendant toule leur évolulion, présentent à l'état
adulte des différences très notables; et grâce à ces différences innées,
la sélection artificielle, et aussi, bien entendu, la sélection naturelle,
peut constituer des races à caractères très différents de ceux de la race
primitive. Telle est, en quelques mots, la loi que j'ai appliquée, et par
suite confirmée, dans les expériences que je poursuis depuis 1888, et dont
j'ai rendu compte dans plusieurs mémoires antérieurs!.
Nous allons considérer, dans la présente note, non plus les caractères
innes, mais les caraclères acquis, c'est-à-dire les modifications des
caractères qui ont pour cause les influences exlérieures du milieu,
pendant l'évolution individuelle des sujets consideres.
Quels sont, chez les vers à soie, les caractères qui peuvent être de la
sorte modifiés? De combien peuvent-ils être modifiés? Comment les
modifications peuvent-elles être réalisées expérimentalement? Et enfin,
les qualités ainsi acquises sont-elles héréditaires ? Tels sont les différents
points qu'il nous faut examiner successivement.
! Sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, 1891; — Nouvelles
recherches sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, mars 1893; —
Sélection des vers à soie pour l'amélioration du rendement en soie des cocons, septembre
1893.
LAB. 1895 3
26 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Personne, jusqu'à ce jour, à ma connaissance du moins, n’a entrepris
d'expériences méthodiques pour l'étude de ces différentes questions.
M. J. Raulin a bien comparé tout récemment différents lots de cocons
élevées en 1893, avec les lots de 1892 dont ils dérivaient: et il a dit:
« Ainsi, en général en 1893, les cocons ont été plus pesants, les coques
plus pesantes, les cocons plus riches en coques, la perte au décreusage
un peu plus grande, et la ténacité un peu plus faible qu’en 1892 !. »
Mais aucune comparaison n'avait été faite entre les circonstances exté-
rieures de ces élevages de 1892 et 1893, en sorte qu'aucune conclusion
nouvelle n’a pu être tirée de cette étude très sommaire.
Tous les praticiens savent depuis fort longtemps que, dans une même
race, les différents caractères des cocons, grosseur, poids, proportion des
doubles, richesse en soie, tenacité et élasticité de la soie, etc., varient
dans de certaines limites, d'une année à l’autre, et même d’une chambrée
à une chambrée voisine, sous l'influence des conditions extérieures
de l'élevage : température, humidité de l'air, nombre et nature des
repas, elc,
Je m’occuperai tout spécialement, ici encore, de la richesse soyeuse
des cocons, ce caractère étant celui qui importe le plus aux sériciculteurs.
Dans quelles limites la richesse en soie varie-t-elle? Duseigneur, dans
son ouvrage le Cocon de soie, donne, pour le plus grand nombre des
races qu'il a étudiées, la « rente » (ou rentrée) des cocons ; ainsi d’après
lui, telle race a pour rentrée 12; telle autre 11 à 12; telle autre enfin de
11 à 13. Mais ces indications sont très vagues, et on ne pourrait déduire
que les races pour lesquelles il indique par exemple une rentrée de 12,
sont moins variables que celles pour lesquelles il indique une rentrée de
11 à 13: on doit seulement supposer que pour les premières de ces races
il n'a eu l'occasion de filer qu'un petit nombre de lots très semblables,
et que par suite il n’a pas eu à constater comme pour les autres, d'aussi
grands écarts entre les rendements de différents lots de cocons. Antérieu-
rement à Duseigneur, Robinet avait également donné quelques chiffres
relativement au rendement en soie des différentes races ; mais là aussi,
il n'y a que quelques indications très vagues sur l'amplitude de la variation
de ce caractère, sans aucune indication des circonstances qui sont suscep-
tibles, soit de l’ameliorer, soit de le détériorer.
1 Etude du cocon du Bombyx mort au point de vue des qualités industrielles de la
soie, expériences de 1893, p. 20 (note du 12 août 1801).
RAPPORT DE LA COMMISSION 27
D'un ensemble de remarques personnelles, et de faits rapportés par
Duseigneur, je crois pouvoir induire la loi suivante : Pour des vers de
même race, également bien nourris, avec une même feuille donnée à
discrétion, tout ce qui a pour effet de restreindre la durée des deux
derniers âges diminue le poids moyen P et le rendement moyen r; et
inversement tout ce qui a pour effet d’allonger la durée des deux derniers
âges augmente le poids moyen P et le rendement moyen >. Ou plus
brièvement: les longues educalions, peu ou pas chauffees, donnent
des cocons plus pesants, et ameliorent la richesse en soie.
Voici les differents faits que je puis indiquer à l'appui de cet énonce.
L'année 1894 a été remarquable, comparée à 1893, par le peu de cha-
leur des premières semaines de juin; aussi mes élevages de 1894 ont-ils
été très prolongés (je rappelle que je ne chauffe jamais mes vers pen-
dant les derniers âges), et la richesse en soie semble, toutes choses égales
d’ailleurs, avoir été un peu meilleure de ce fait. Voici à ce sujet toutes
les comparaisons que je puis donner entre ceux de mes lots de 1894,
qui n'ont pas été obtenus par ma méthode de sélection individuelle, et
ceux de mes lots de 1893 dont ils descendaient.
1° Le /ot CC de 1894 (Blancs pays) a été formé de quelques graines
de 40 cocons de choix du lot D de 1893; or j'ai eu :
D de 1893 : (159 — 19,8 — 12,4 — 21 juin, 1).
CC de 1894 : (186 — 27,4 — 14,7 — 27 juin, 2).
2° Le ot Z de 1894 (Bagdad vers blancs) a été formé de quelques
graines de 150 cocons de choix du lot Cde 1893; or j'ai eu :
C de 1893 : (178 — 24,0 — 13,4 — 21 juin, 0).
Z de 1894 : (206 — 31,4 — 15,2 — 27 juin, 2).
3 Le Zot Y de 1894 ‘(Bagdad vers noirs) a été formé de quelques
graines de 100 cocons de choix du lot B 1893; or j'ai eu:
B de 1893 : (165 — 23,1 — 14,0 — 23 juin, 0),
Y de 1894 : (193 — 29,7 — 15,3 — 27 juin, 1).
4° Le lot X de 1894 (Jaunes Défends) a été formé de quelques graines
de 30 cocons de choix du lot A de 1893 ; or j'ai eu :
A de 1893 : (176 — 26,0 — 15,0 — 21 juin, 1).
X de 1894 : (179 — 27,1 — 15,1 — 27 juin, 1).
28 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
»° Le lot V de 1894 (Jaunes Défends) a été formé de quelques graines
du mélange des grainages sur toile des lots G, Let N de 1893; en pre-
nant la moyenne des coefficients trouvés pour ces trois lots, je trouve :
G, Let N de 1893 : (196 — 31,6 — 16,1 — 21 juin, 1).
V de 1894 : (212 — 36,3 — 17,1 — 27 juin, 1).
Ainsi donc les cinq de mes lots de 1894 qui peuvent être comparés
avec les lots de 1893 dont ils sont issus, ont tous présenté une améliora-
tion de rendement, et une augmentation du poids moyen P. Pour les
quatre premiers, il est vrai, il y a eu en 1893 une certaine sélection :
les cocons conservés ont été des cocons de choix, c'est-à-dire des
cocons choisis à la main comme étant les plus durs et les plus soyeux ;
quoique cette sorte de sélection, j'en ai fait souvent l'expérience, soit
bien peu efficace, comparativement surtout à la sélection individuelle
pratiquée rigoureusement à la balance, néanmoins on pourrait à la
rigueur objecter que l'amélioration constatée est due partiellement tout
au moins, à cette sélection. Mais pour le lot V de 1894, il n’y a pas eu de
selection du tout, et nous voyons que ce lot, comparè à ses parents
de 1893, a eu 17,1 au lieu de 16,1, soit 6 pour 100 environ d'améliora-
tion du rendement.
Je citerai maintenant, à l’appui de la loi énoncée précédemment,
différents passages du grand ouvrage de Duseigneur :
« Le marquis Spada, grand éducateur des Etats romains, a publié sur
l'éducation un petit traité dont, à mon sens, voici les passages les plus
excellents :
« Pendant les trois premiers âges, ouvrir une ou plusieurs fenêtres
« durant cinq minutes toutes les trois heures.
« Au quatrième âge, ouvrir toutes les fenêtres, en en tenant quel-
« qu'une ouverte pendant la nuit, s'il fait beau.
« Au cinquième âge, tenir toutes les fenêtres ouvertes, quelles que
‘« soient, d'ailleurs, les variations de température, et continuer l'éduca-
« tion comme en plein air. »
« Ces instructions s'adressent à un pays tout aussi froid que le nôtre,
car le marquis Spada a vu parfois le thermomètre descendre à 9 degrés
Réaumur lors de la montée, vers le 15 juin, et n'en a pas eu, pour cela,
de moins belles réussites.
RAPPORT DE LA COMMISSION 29
« J'ai vu le prince Simonetti d'Osimo faire, au troisième âge, enlever,
dans toutes ses magnaneries, portes et fenêtres, qui, mises temporaire-
ment sous clef, n'étaient rendues à ses fermiers qu'après le déramage.
« Certes, en suivant ces préceptes, on n'obtiendrait pas des cocons
en vingt-cinq ou trente jours ; mais on doit se souvenir que la Romagne
avaient encore de belles récoltes alors que la France et la Lombardie
étaient ruinées, et qu’en aucun pays le cocon n'est plus riche en soie
que dans les Etals romains. »
Un peu plus loin, Duseigneur donne des renseignements très détaillés,
et bien intéressants, sur l'introduction, par Frapolli, en 1848, dans la
Brianza, de la race Sina, que Robinet eélevait à Poitiers :
« De 1837 à 1848, M. Frapolli père, grand éducateur lombard, élève
le ver à soie dans vingt-deux fermes diverses, échelonnées entre Garba-
gnate, huit milles au nord de Milan, et Sesto-Calende, extrémité sud du
lac Majeur.
« 11 cultive la race Brianze jaune, jusqu’à cette dernière époque, à
laquelle il introduit dans ses éducations la race Sina, qui lui est remise
par M. Robinet.
« L'espèce Sina est exclusivement continuée jusqu’en 1858 dans cette
contrée infectée depuis 1854, et donne encore alors un produit dépassant
34 kilogrammes par once.
« Ila été mis à l’éclosion dans l’ensemble des susdites fermes, de
1837 à 1861 inclusivement, à raison de trois onces environ par colon,
91 kg. 968 de semences, qui ont produit en cocons 66 772 kilogrammes,
ce qui donne un résultat moyen d'environ 40 kilogrammes par once pour
les vingt-cinq ans.
« Or, sur ces vingt-cinq années, sept à huit ont été désastreuses pour
la sériculture.
€ À partir d'ici je me bornerai à traduire, en le résumant, un mémoire
de M. Frapolli.
« La graine se fuil chez nous sans choisir les cocons (I bozzoli, per
« fare la semente, si prendono alla rinfusa dalla partita che si crede la
migliore)..… -
« …. Lors de l'éducation, on n’emploie le feu que pendant les pre-
« miers âges, et pour maintenir une température de 13 à 14 degrés
{ Duseigneur, Monographie du cocon de soie, 1re édition, 1867, pages 27 et 28;
29 édition, 1875, p. 23.
30 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
« Réaumur, aëérant toujours les locaux, même de nuit, après la troi-
« sième mue.
« L'abondance de l'air dessèche les litières, ces ennemies des vers, elle
« en abaisse la température ; aussi nous réjouissons nous lorsque souffle
« le vent; alors elles deviennent sèches comme du foin, et, de leur
« sécheresse, les colons augurent avec raison une bonne sortie des
« mues.
« Sile vent est par trop fort, nous maintenons les papiers sur lesquels
« se trouvent les vers au moyen de pierres ou de n'importe quel objet
« qui se trouve sous la main.
« A dater du quatrième âge, les impostes des fenêtres, sauf celles du
« nord, sont enlevées et remplacées par un grillage en fil de fer. »
« M. Frapolli sait parfaitement où il va. Il n’ignore point que la race
Sina-Robinet pourra perdre les qualités physiques qui la distinguent ;
mais entre la forme et le fond son choix n’est pas douteux.
« ……. On pourra voir maintenant par les types ci-dessous ce que la
race Sina, cultivée à Poitiers, est devenue dans les éducations de Garba-
gnate et de Sesto-Calende.
« Le cocon a sensiblement augmenté de volume, de même que le
grain.
« Mais {a quantilé de malière soyeuse s'est particulièrement
accrue...
« Le poids moyen de la coque, nette de chrysalide et de dépouille,
s'est, de 21 centigrammes, élevé à 32 ; augmentation, 50 pour 100 !! »
N° 40. — LOMBARDIE. No 42. — FRANCE, POITIERS.
Race Sina-Frapolli. Race Sina-Robinet.
Grain moyen, fort. Grain fin.
Coque forte, corsée. | Coque carteuse et mince.
Diamètres 400 — 230 millimètres. Diamètres 350 — 175 millimètres.
Cocons doubles, 4 à 5 pour 100. Cocons doubles 5 à 6 pour 100.
Rente 11 à 13. Rente 12 à 14.
Peu de duvet. Sans duvet.
La coque pèse net en matière La coque père net en matière
soyeuse 32 centigrammes. soyeuse 21 centigrammes.
{ Duseigneur, Monographie du cocon de soie, 1" édition, 1867, pages 68 à 72;
2e édition, 1875, pages 42 à 45.
RAPPORT DE LA COMMISSION 31
Et Duseigneur fait suivre ce passage des deux tableaux qui sont
reproduits au bas de la page précédente.
Dans l'esprit de Duseigneur, ce n’est pas seulement une modification
passagère, annuelle en quelque sorte, qui s'est produite : la race a te
réellement modifiée, améliorée, et les caractères nouvellement acquis
seraient héréditaires.
Ces caractères nouveaux sont en somme au nombre de quatre réelle-
ment distincts :
1° Vers plus lourds et plus gros, et par suite aussi cocons et coques
plus lourdes et plus grosses ;
2° Grain plus gros, plus de duvet;
3 Richesse en soie améliorée de 8 pour 100 (rentrée égale à 12 au
lieu de 13);
4° Moins de cocons doubles.
Ces nouveaux caractères, réellement acquis, cela est incontestable
puisqu’aucune sélection des caractères innès n’a été pratiquée, sont-ils
ou ne sont-ils pas héréditaires ?
La question est de la plus haute importance, pour la théorie générale
de l’hérédité, et, comme le dit Weismann, «il s’agit là d’un problème
des plus profonds dont la solution est essentielle pour l’idée que nous
nous faisons des causes de la formation des espèces. Car si des qualités
acquises ne peuvent se transmettre, du coup le système de Lamarck
s’écroule complètement, et nous devons abandonner complètement le
principe qui, pour Lamarck, était le seul capable d'expliquer les faits,
et dout Darwin par son principe de la sélection a sans doute notablement
réduit la sphère d'action, mais auquel il a conservé néanmoins une
grande portée. Ces facteurs si importants en apparence de l’évolution,
l’usage et la désuétude, ne peuvent plus exercer d'influence directe de
transformation sur l'espèce, pas plus que d’autres actions parfaitement
capables d’ailleurs, comme la nutrition, la lumière, l'humidité, et la
combinaison d'influences variées que nous résumons par le mot climat,de
modifier le corps (soma) de l'individu en particulier, Toutes les modifi-
cations somatiques dues, chez l'individu pris isolément, à des influences
extérieures de ce genre ! » ne pourraient servir à une transformation
1 Weismann, Essais sur l'hérédité, trad. franç. de H. de Varigny, 1892, p. 513.
32 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
de l'espèce, si elles ne peuvent se transmettre aux cellules germinatives
qui donnent naissance aux générations suivantes.
Weismann ne croit pas à l'hérédité des caractères acquis, et il répond
en effet victorieusement à un certain nombre de raisonnements des par-
tisans de l'opinion adverse. « Pour l'ensemble de Ja question, il ne faut
pas oublier, d’une façon générale, que ce n'est pas à moi de faire la
preuve d'une hypothèse, mais bien à mes adversaires. Des caractères
acquis se transmettent, voilà la proposition qu'ils défendent, et dont ils
devraient fournir la preuve, car le fait d'avoir été admise jusqu'ici
d'une façon presque générale comme une vérité démontrée, tandis qu'une
très petite minorité, comme His, du Bois-Reymond, et Pflueger, la
mettait en doute, ne peut cependant pas changer l'ordre des choses et
élever à la hauteur d’un fait l'hypothèse de l’hérédité des caractères
acquis. Jusqu'a présent on n'a pas encore une seule expérience
capable de faire la preuve de celte hypothèse. 11 faudrait donc tout
d'abord produire cette preuve, il faudrait invoquer des expériences ne
pouvant élre interprélèes que dans ce sens. »
Et il est bien vrai, effectivement, qu’un grand nombre des faits qui ont
été invoqués en faveur de l'hypothèse de l'hérédite des caractères acquis,
peuvent assez facilement s'expliquer sans l'aide de cette hypothèse. Tels
sontla prétendue hérédité des mutilations, les phénomènes de géotropisme,
d'héliotropisme et d'hydrotropisme chez les végétaux, la périodicité per-
sistante, même à l'obscurité, des mouvements diurnes et nocturnes des
feuilles de la sensitive, la prétendue transformation à Ceylan de cerisier
à feuilles caduques, en cerisier à feuilles persistantes, et enfin les modi-
fications que subissent dans leurs caractères morphologiques les plantes
des Alpes cultivées dans les plaines basses.
Arrètons-nous toutefois un moment à ce dernier cas, qui a de grandes
analogies avec celui des races de vers à soie qui se modifieraient sous l'in-
fluence d'un climat différent de leur climat originel. « Quand Naeyeli
transplanta, dans le jardin botanique de Munich, des plantes des Alpes
arrachées à leur sol naturel, un grand nombre d'espèces se modifiérent
our cette raison de façon si notable qu'on avait de la peine à les recon-
naitre ; les petits Æieracium des Alpes devinrent gros, fortement rami-
fiés et très florifères. Mais transportait-on ces plantes, et mème celles
qui descendaient d'elles, sur un maigre sol caillouteux, il ne restait rien
1 Weismano, loc, cit., p. 915.
RAPPORT DE LA GOMMISSION 33
de toutes ces modifications ; elles revenaient de nouveau à la forme alpine
primitive, et le retour à la forme primordiale était toujours complet,
même quand l'espèce avait été cultivée pendant plusieurs générations
dans un bon terreau de jardin !. »
Mais il est facile de voir que, dans ces expériences de Naegeli, et dans
toutes celles analogues, si minutieuses et si nombreuses, et invoquées aussi
par Weismann, que M. Alexis Jordan a faites ici même, à Lyon, on ne
peut rien conclure ni en faveur, ni contre l’héréditée des caractères acquis.
La rapidité avec laquelle les épervières des Alpes se transforment, aussi-
tôt transplantées dans un bon jardin de plaine, c'est-à-dire sans même
qu'on soit obligé de considérer une autre generation, montre bien que
les phénomènes d’hérédité sont ici complètement masqués par les phèno-
mènes de modification de l'organisme sous l'influence des milieux.Si une
série de Hieracium, de générations successives, ont été élevées daus ün
jardin de plaine, et ont acquis de ce fait quelque chose de nouveau dans
leurs tendances héréditaires, ce quelque chose passera complètement
inaperçu, à côte dela transformation brusque et considérable que la plante
présentera lorsqu'on retournera dans les Alpes pour y élever les géne-
rations suivantes de cette race de Hieracium. Tout au moins faudrait-il,
au début de l'expérience, partager en deux lots les graines du premier
Hieracium considéré, et après avoir élevé d’une part dans la plaine,
d'autre part dans les Alpes, deux séries de plusieurs generations issues
de ces deux lots, comparer enfin, en les élevant côte à côte dans les Alpes,
les enfants des Hieracium ayant subi l'influence de la plaine pendant
Plusieurs générations, avec les enfants de l’autre branche qui serait
restée dans les Alpes. Ce n’est que dans ces deux élevages comparatifs,
et pendant la première génération après le retour dans les Alpes, qu'on
pourrait espérer de saisir quelques petites différences qui révé'eraient, si
elle est réelle, l'influence héréditaire du séjour dans la plaine ?.
Or, jamais l'expérience n’a élé faite dans ces conditions nécessaires ;
et il est probable d'ailleurs, je le répète encore, que même faite dans ces
1 Weismann, Loc. cit., p.317.
? J'ai parlé ici des Hieracium. parce que Weismann a raisonné sur les expériences
de Naegeli qui étudiait spécialement le genre Hieracium. Mais il est bien évident que
les plant s de ce genre se préteraient assez mal à une expérimentation destinée spécia-
lement à l'étude de l’hérédité des caractères acquis. Il serait préférable de s'adresser
aux plantes annuelles, telles que Draba verna ct Thlaspi alpestre, qui ont été d’ailleurs
déjà beaucoup étudiées par M. A. Jordan.
LAB. 1895. 3 *
31 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
conditions, les petites différences qu'il s'agirait de constater passeraient
inaperçues, principalement à cause de la difficulté de mesurer ou d’ap-
prècier avec rigueur des caractères tels que ceux qu'ils’agit de comparer
en pareil cas : pilosité plus ou moins forte, grandeur moyenne des organes
eux-mêmes très variables de grandeur sur un même sujet, nombre plus
ou moins grand de fleurs ou de feuilles, ramifications plus ou moins
nombreuses, etc.
11 n’en est pas de même pour les vers à soie, et pour des caractères
tels que le poids des cocons, le poids de la coque, et la richesse en soie,
tous si faciles à mesurer avec exactitude. Il est aussi bien plus facile
de réaliser une parfaite identité des conditions du milieu pour deux petits
lots de vers à soie: on n’a qu'à les élever sur une mème claie, loin de
toute porte, fenêtre ou foyer (pour qu'il y ait bien égalité de chaleur et
d'aération), et en leur donnant aux uns et aux autres leurs repas avec
la même feuille, et aux mêmes heures. La transformation des Sina-
Robinet de Poitiers en Sina- Frapolli de la Brianza, ou toute autre expé—
rience analogue, est donc du plus haut intérêt, au point de vue de la
théorie de l’héredite des caractères acquis.
Le point important et décisif aurait été, dans le cas de la race Sina-
Frapolli, d'élever comparativement cette race Sina s2odifiée, à côté de la
race Sina-Robinet non modifiée. Si les quatre caractères nouveaux,
signalés par Duseigneur, et qu’il considérait comme acquis sous l'in-
fluence des pratiques séricicoles de Frapolli, et du climat de la Brianza,
s'étaient manifestés, au moins partiellement, et au moins pendant une
génération, non plus seulement sur les cocons obtenus dans la Briauza,
par Frapolli, mais aussi sur des cocons obtenus simultanément et compa-
rativement avec des Sina- Robinet ordinaires dans un élevage fait à Poi-
tiers, la question serait définitivement tranchée, et nous aurions enfin
une experience élablissant bien nettement que «les caractères acquis
se lransmetlent.
Cette expérience qui n’a pas été faite, ou, du moins, qui n’a pas été
complète, je demanderais à la Société d'agriculture science et industrie
de Lyon, de bien vouloir l’entreprendre!. Je crois avoir suffisamment
montré l'intérêt considérable qui s'attache à ce sujet, et il est incontesta-
ble qu'un grand honneur reviendrait à la Société si, grâce à elle, uous
! La préseute note a été lue dans la séance du 25 janvier 1895 de la Société d'agri-
culture, sciences et industrie de Lyon.
RAPPORT DE LA COMMISSION 35
pouvions enfin trancher cette question si controter-ée, et qui divise
actuellement les plus grands biologistes philosophes.
Le pavillon que la Société possède au Parc de la Tète-d'Or, depuis
l’an dernier, et qui est pourvu de canalisation d'eau et de gaz, de thermo-
régulateurs et de thermomètres enregistreurs, conviendrait parfaitement
pour l'installation de celte expérience, qui demanderait bien entendu
plusieurs années. Il serait préférable d'opérer sur une race de vers à soie
non améliorée, afin que l'amplitude de l'amélioration réalisable soit plus
grande, et que, par suite, il soit plus facile de coustaterle changement de
la richesse soyeuse, si ce changement se produit. Une ponte de 400 œufs
environ serait élevée, dans les conditions ordinaires, jusqu'au début du
quatrième âge ; à ce moment la ponte serait partagée en deux portions
égales : l’une, +, serait maintenue chauffée aux alentours de 18 degrés
centigrades, l’autre, €, aux alentours de 25 degrés centigrades. Chaque
lot formera une cenlaine de cellules, dont on ne conserverait que cinq
œufs pour chaque cellule, soit 500 œufs environ, qui serviraient
respectivement à former les lots & et 6 de l’année suivante. Il faudrait
éviter, en effet, soit de ne conserver qu'un petit nombre de cellules, soit
de conserver en masse tous les œufs pour ne prélever à leur éclosion
qu’une partie des vers éclos ; dans le premier cas, on pourrait conserver
une ou plusieurs pontes exceptionnellement riches ou exceptionnellement
pauvres en soie, du fait des caractères innés, et on n'aurait pas du tout
une graine représentant la moyenne des tendances héréditaires de tout
le lot; dans le second cas, une où plusieurs pontes jourraient être de
même exceptionnellement précoces, et dans les levées de jeunes vers à
conserver, ce seraient encore les vers de ces poutes exceptionnelles qui
domineraient. Quant à la nécessité de borner l'élevage à un petit nombre
de vers, 400 ou 500 au plus pour chacun des deux lots & et 6, il est à
peine besoin d'indiquer que moius il y a de vers, plus il est facile de les
bien soigner, et moins grandes sont les chances de maladies conta-
Lieuses.
Chaque année on prélèverait, au décoconnage, sur chacun des lots
« et 6, 300 grammes de cocons frais, qui après étouffage et séchage
seraient filès comparativement. Si les lots peu chauffés + étaient d'année
en année plus riches en soie que les lots 6, l’héréditée de l'hypertrophie
acquise des glandes soyeuses serait déja manifestée par ce fait. Mais une
nouvelle preuve, encore plus directe, résulterait d’un élevage simultané,
et cette fois dans les mêmes conditions de température pendant toute la
36 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE La SOIE
durée de l'éducation, si les vers de la sous-race z étaient, dans ce cas
encore, plus soyeux que ceux de la sous-race 6.
Il serait assurément téméraire d'affirmer par avance que les lots peu
chauffès + seront supérieurs aux lots 6, Néanmoins, les faits que j'ai
déjà relatès précédemment me font présumer que tel sera bien le résultat
de cette expérience. Supposons un instant ce résultat confirmé, et voyons
quelles conséquences pourraient en être tirées, au point de vue particu-
lier de l'amélioration du rendement en soie des cocons.
Tout d'abord on en déduirait qu’en pratiquant des élevages très peu
chauffés, comme ceux de Frapollidansla Lombardie, et indépendamment
de toute espèce de sélection systématique, on améliorerait peu à peu le
rendement en soie. Nous avons déjà indiqué que l'amélioration aurait
êté de S pour 100 environ, d'après Duseigneur, pour une période de
treize ans, de 1S48 à 1861. Quoique ce soit peu de chose, relativement,
une telle amélioration ne serait pourtaut pas à dédaigner. Peut-être est-ce
à uue action de ce genre qu’il faudrait attribuer la supériorité des races
européeunes de vers à soie, au point de vue de la richesse en soie, sur la
plupart des races de l'extrème-Orient, et, d'une façon générale, l'inéga -
lité du volume relatif des glandes de la soie, chez les différentes races du
Bombyx mori. Si le volume relatif de ces glandes est dans une dépen-
dance étroite avec le climat, ce volume élant diminué par l'accélération
et augmenté par le ralentissement de la vitesse évolutive de l'insecte, on
comprendrait que chaque région et même chaque méthode d’élevage
aient façonné en quelque sorte une race particulière, ayant pour richesse
en soie son coefficient spécial.
On pourrait admettre aussi que, dans mes opérations de sélection,
depuis 1888, une certaine partie de l'amélioration réalisée serait attri-
buable à l'habitude, que j'ai toujours eue, de ne jamais abrèger la durée
de l'élevage au moyen de Ja chaleur artificielle. Je dois reconnaitre
toutefois, que cette abstention systématique n’avait pas d'autre motif, au
début de mes recherches, que le désir d'éviter toute complication pouvant
compromettre le succès de mon entreprise, et l'idée assez naturelle que
le chauffage des vers pouvait être susceptible de nuire à leur robusticité.
Ce n’est que depuis peu d'années que j'ai pensé qu'en outre de ces avan-
tages il pouvait y avoir aussi celui d'agir dans le même sens que la
sélection, pour l’amélioration de la richesse soyeuse, comme je viens de
l'indiquer.
Duseigneur a développé assez longuement cette idée que « certains
RAPPORT DE LA COMMISSION 37
usages, tels que celui d’abrèger la durée des éducations à l’aide de la
chaleur artificielle... ont apporté une modification notable dans le
sens de l'amoindrissement du grain, en même temps qu'ils altéraient
la robusticite !. » Il divisait les races de cocons en deux catégories, celles
que caractérisait la finesse du grain, qu'il appelait crilisées, et celles
qui étaient douées d’un gros grain, qu’il appelait rustiques. L'espoir
qu'il avait manifesté de voir ces dernières résister à la pébrine (c'etait
en 1856) ne fut pas réalisé, bien entendu. Mais il n’en reste pas moins
établi que la finesse du grain semble augmenter, au bout de quelques
générations, quand on accélère l’évolution de l'insecte par un chauffage
artificiel. Non seulement cette modification est une des quatre signalées
par Duseigneur dans sa comparaison des cocons Sina -Frapelli, avec les
cocons Sina-Robinet; mais encore j'ai moi-même constate très nettement
que les cocons de ma race Jaune-Défends, présentaient d’une façon incon-
testable un grain beaucoup plus gros que tous les autres cocons des
races de MM. Laurent de l’Arbousset, Bertoglio et Jaume, Galfard et
Perrier, et Gervais, que j'ai eu l'occasion d'élever et d'observer en 1894»
et beaucoup plus gros également que les cocons de ma race Jaune-Défends
à ses débuts, c’est-à-dire en 1890 et 1891, cocons dont j'ai conservé
quelques échantillons. -
La diminution du nombre des cocons doubles est encore une des quatre
modifications notées par Duseigneur, dans son étude comparative des
Sina-Frapolli avec les Sina-Robinet, de 5 à 6 pour 100 au début, ce
nombre n'aurait plus été à la fin que de 4 à 5. C'est là une bien petit-
différence; mais néanmoins ce doit être réellement un des effets des éle -
vages alla rustica, comme les appelleraient les Italiens, d’après Dusei -
gneur, car j'ai moi aussi constaté ce même changement dans mes élevages.
Jusqu’en 1893, j'avais bien remarqué que ma race n'avait qu’un très
petit nombre de doubles, souvent moins de 1 pour 100, dans certains
lots, et jamais plus de 2 pour 100 dans les lots les plus mauvais à cet
égard. Mais javais atiribué ce caractère aux conditions particulières de
l’enramage: les bruyères étaient placées en abondance tout au tour de
chaque lot occupant chacun le milieu d’une vaste claie isolée. Mais
en 1893 je fis élever 30 grammes de graines Jaune-Défends à Vinezac
(Ardèche), et M. Roure Langin, commissionnaire en cocons, qui s'était
chargé de suivre cette éducation et de m’en rendre compte, me signala
1 Monographie du cocon de soie, 1re élition, 1867, p. 67.
38 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
spontanément le petit nombre des cocons doubles comme une qualité,
toute spéciale, qui l'avait beaucoup frappé, et qu'il estimait très impor-
tante, vu la proportion considérable (jusqu'à 8 ou 10 pour 100) de cocons
doubles qu'il observait chaque année dans la plupart des chambrées de
sa région. Il convient de rappeler, à ce propos, que les races de Chine
et du Japon les moins riches en soie présentent en même temps, à peu
près toutes, un nombre de cocons doubles bien supérieur à celui que
nous offrent les races européennes ‘. Cette différence pourrait donc aussi
s'expliquer par l'influence du climat, ou des pratiques séricicoles en
usage dans chaque région.
Quant à la grosseur et au poids des vers, des cocons et des coques,
nous avons vu que ce caractère avait été très fortement modifié dans les
Sina-Frapolli de la Brianza. Duseigneur ne se préoccupait pas en géné-
ral du poids des cocons ou des coques, et il ne notait que les diamètres.
Mais dans ce cas particulier il a cependant noté que la coque avait
augmenté de 50 pour 100: de 21 centigrammes elle avait passé à 32.
Et comme d’autre part il indique que la rentrée avait diminué de 13 à 12,
on peut en déduire que le poids moyen des cocons frais avait passé,
toutes choses égales d'ailleurs, de 210 à 295 centigrammes*, soit une
augmentation de 40 pour 100. C’est là un changement considérable et
très important.
Dans mes élevages du Défends, l'augmentation du poids P n'est pas très
manifeste, pour le motif suivant. La sélection individuelle que je
pratique, au point de vue de la richesse soyeuse, m'a fait donner la préfé-
rence, tantôt à des cocons très petits, tantôt à des cocons plus ou moins
gros, et l'influence héréditaire individuelle de certains reproducteurs très
petits l’a emporté sur toute autre influence générale, comme celle dont
il s'agit en ce moment. Jusqu'en 1893 je ne m'étais nullement préoccupé,
en effet, du poids P, et je ne cherchais pas du tout à obtenir de gros et
y aurait avantage à
lourds cocons. Mais depuis 1893 j'ai reconnu qu'il
1 Certaines races, étudiées par Duseigneur, lui ont présenté jusqu'a 30 pour 100 de
cocons doubles (n° 185, page 104, Monogr. du cocon de soie, 1'° édition, 1867).
? Pour ce calcul, je me suis servi de ce fait, que j'ai établi en 1892 (Nouvelles
recherches sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, mars 1893,
p. 32) que 15,1 de coque donnait environ 11,6 de grège, soit un déchet de filature de
35 pour 151. Les coques pesant 210 et 230 milligrammes, devaient d’après cela donner
respectivement 162 et 246 milligrammes de grège; les rentrées étant 13 et 12, 13 fois
162 milligrammes, et 12 fois 246 milligrammes, sont les poids, 210 et 295 centigrammes
des cocons frais.
RAPPORT DE LA COMMISSION 39
donner la préférence, toutes choses égales d’autre part, aux gros cocons,
car les seériciculteurs se préoccupent beaucoup, à tort peut-être, de
l'apparence extérieure des cocons, et du produit brut en kilogrammes de
l'once de graines, produit qu'ils désirent le plus élevé possible, quelle
que soit d’ailleurs la quantité plus ou moins grande de feuilles qu'ils
dépensent pour obtenir ces gros rendements de cocons. La facilité avec
laquelle j'ai pu en un an relever beaucoup le poids moyen P de ma race
peut être considérée toutefois comme un indice que cette augmentation
était en quelque sorte déjà virtuellement réalisée, Voici les poids moyens
P des différents lots de ma race Jaune-Défends, de 1891 à 1894 (le lende-
main du jour du décoconnage) :
ASP HRRIEOLS ASCII MRRRC IE CR RTE RE 100)
HSOZAHLO SD ALMIENRN ELLE EME EE ED TD
ASOSI PIS C MES AMNCT OR MTS PRE er OT
ASOAPMO IS D EURE AMONT ET M ME EN NE SE
En 1894 je n’ai conservé, comme reproducteurs d'élite, dans les lots D,
J, K et M, que des cocons relativement tres lourds : 251 centigrammes
pour moyenne de 6 cocons màles, et 307 centigrammes pour moyenne de
10 cocons femelles, soit environ 279 centigrammes, en moyenne, mâles
et femelles réunis. Il est probable, dès lors, qu'en 1895 j'aurai encore
une augmentation très notable dans le poids moyen P des cocons de ma
race du Défends, mais augmentation attribuable cette fois à la selection
des caractères innés, au moins autant qu'à l'influence de l'élevage al/a
ruslica.
Nous voyons donc, en définitive, que quatre caractères bien distincts,
le poids P du cocon, la grosseur du grain de la coque, le rendement
en soie , et le nombre des cocons doubles, semblent dépendre très nette-
ment de la température qui règne pendant l’évolution des vers. En treize
ans, dans la race Sina-Frapolli, le poids P a augmenté de 40 pour
100, le grain du cocon est devenu au moins le double plus gros, la
richesse en soie a augmente de 8 pour 100, et les cocons doubles, de
5,5 pour 100, en moyenne, ont baissé à 4,5. — D'autre part,on peut aussi
remarquer que le nombre des cocons doubles semble diminuer d'autant
1 Ilen est de la grosseur du grain comme des caractères si difficiles à mesurer et
préciser, que les botanistes ont à apprécier quaud ils étudient les modifications que les
plantes des Alpes subissent après leur déplacement dans les jardins de la plaine, ou
inversement.
40 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
plus que la richesse en soie augmente, et cela que cette augmentation soit
simplement le résultat de l'influence de la température (race Sina-Fra-
polli), ou qu'elle soit presque exclusivement le résultat de la sélection
artificielle (race Jaune-Défends) : à une augmentation de richesse soyeuse
de 50 pour 100 environ, obtenue intentionnellement, a correspondu une
diminution, abso'ument imprévue, du nombre des cocons doubles, dimi-
nution que je ne puis apprécier bien exactement, mais qui doit être
approximativement aussi de 50 pour 100 environ (de 5 ou 6 pour 100,
réduction à 2 ou 3 pour 100, environ).
Le polymorphisme, si étendu, du Bombyæ mori ne parait plus dès lors
aussi surprenant, puisque nous voyons que les variations d’une seule des
conditions de milieu, parmi celles si nombreuses qui peuvent influer sur
ses caractères, a des effets aussi marqués, et en un aussi petit nombre
d'années.
Ceci nous amène à considérer l'idée que l'oa doit se faire de la race,
chez les vers à soie. Chez ces insectes, de même que chez tous les ani-
maux, et chez toutes les plantes, une race est une collectivité d'individus
semblables, qui différent des autres individus de la même espèce, par un
ensemble de caractères Aéredilaires. Mais chez les vers à soie, de
même il est vrai, mais plus encore peut-être que chez les animaux
domestiques et chez les plantes cultivées ?, il y a ceci de particulier que
les caractères qui intéressent le naturaliste (sériciculteur, zootechnicien
ou horticulteur), et qui lui servent à distinguer entre elles les diffé-
rentes races, sont {rés inslables, quoique héréditaires. Un lèger chan-
gement dans le climat, ou dans le mode de conduite des vers, suffit, nous
venons de le voir, pour modifier les caractères, et aussi, par suite de
1 Les deux caractères richesse en soie et nombre des corons doubles seraient donc
corrélatifs l'un de l'autre, Duseigneur a bien si snalé une race du Portugal (n° 147, p. 90,
Monogr. cocon de soie, {re élition, p. 90) qui présentait d'une part une richess> en soie
assez satisfaisante (rentrée {2 à 13 avec 7 pour 100 de doubles), et d'autre part un nombre
énorme de cocons doubles (8 à 25 pour 100). Mais ce fait n'infirme pas la conclusion
précédente ; il montre simplement que, si le caractère nombre de cocons doubles est
corrélatif du caractère rendement en soie, il n'est pas exclusivement corrélatif de ce
dernier. Il n’y a rien là qui ne soit conforme à tout ce que nous savoas des lois de corré-
lation réciproque des caractères. .
2? C'est encore une opinion assez répandue que les animaux et plantes sauvages ne
présentent pas de véritables races. Mais j'ai démontré surabondamment, dans un travail
récent (Recherches sur le polymorphisme des mollusques de France, Lyon, 1895),
que l’on pouvait obsérver de véritables races, très bien caractérisées, chez une foule
d'espèces sauvages.
RAPPORT DE LA COMMISSION AL
l'hérédité des caractères acquis, les tendances héréditaires. Quant à la
sélection naturelle ou artificielle, il va sans dire qu’elle est capable
de modifier les caractères bien plus énergiquement encore, c'est-à-dire
plus rapidement et plus profondément.
Les races de vers à Soie sont done la résultante très instable, d’un
ensemble de conditions et de pratiques, telles que : la race primitive de
la graine, le genre de nourriture, le mode de chauffage, le climat naturel
. de la région, les sélections conscientes ou inconscientes, les croisements
avec d'autres races, etc., etc. Tout sériciculteur qui élève plusieurs géné -
rations successives de vers à soie, façonne donc par cela même une race
particulière, et ainsi se trouve justifié le nom spécial (Jaune -Défends)
que j'ai cru devoir donner à la race que j'ai formée moi-même.
Les preuves de l'instabilité des caractères des races de vers à soie sont
nombreuses, et il n’est pas inutile d'en rappeler quelques-unes, qui
serviront de documents pour la théorie, que j'esquisse dans cette petile
note, de l'influence des conditions de milieu sur les caractères, et sur les
tendances héréditaires, des vers à soie.
La plupart des races bien caractérisées que Robinet et Duseigneur ont
étudiées n'existent plus aujourd'hui. C'est ainsi, pour ne citer qu'un
exemple que la race Bione, originaire de Bione, petit village entre les
lacs de Garde et d’Idro, dans la haute Lombardie, et qui avait été créée
par un prêtre !, a complètement disparu, détruite par la pébrine, ou modi-
fiée profondément par les croisements et les changements de milieu. Ou,
du moins, ce que les graineurs français désignent actuellement sous le
nom de Bione, n’a presque plus aucun rapport avec cette race célèbre,
la plus soyeuse de toutes celles connues il y a une quarantaine d'années.
« On sait que dans nos colonies chaudes... toutes les races prennent
les caractères des {revoltini®. » Et. Duseigneur dit de son côté : « Dans
l'Equateur, il doit se faire plusieurs récoltes successives, sous peine de
renouvellement annuel de la graine à l'étranger, car les semences euro-
péennes deviennent vite polyvollines sous ces latitudes », Il y a
dans ce fait un nouvel exemple de l'influence considérable qu’exerce la
température sur les caractères des vers à soie ; et si, comme il est proba-
ble, une race annuelle d'Europe, devenue polyvoltine par un séjour pen-
1 Duseigneur, Monogr. cocon de sie, 11° édition, 1867, p. 231.
? Robinet, 1848, Manuel de l'éducation de vers à soie, p. 318.
3 Duseigneur, Monogr. cocon de soie, Âre édition, 1867, p. 143; 2e édition, 1879,
p. 86.
42 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
dant quelques générations sous les tropiques, se montrait encore poly-
voliine une fois rapportée en Europe, pendant plusieurs générations
successives, ou même seulement pendant la première année de son retour
sous son climat originel, nous aurions encore dans ce fait un nouvel
exemple bien net, et indiscutable, de l'hérédité des caractères acquis.
Nous terminerons cette note en faisant remarquer que, si Weismann a
démontré l'insuffisance, ou même la fausseté, de toute une série de faits
et de raisonnements qui avaient été donnés comme preuves à l'appui de
l'hérédite des caractères acquis, il n’a pas répondu à toute une autre série
de faits el de raisonnements réellement démonstratifs, qui établissent à
peu près définitivement, à mon avis, cette hérédité si contestée.
Tels sont les différents faits énumérés par M. Alfred Giard, en novem-
bre 1890, précisément pour établir, suivant son expression, « l'hérédité
des modifications somatiques ! » : l'hérédité, établie par Brown-Sequard,
de certains états morbides consécutifs de certaines lésions nerveuses, les
phénomènes de castration parasitaire si bien étudiés par M. Giard lui-
même, l’hérédité de certaines acarocécidies et myrmécocécidies chez les
végétaux, la persistance des modifications qu’exercent les climats tropi-
caux sur la toison de nos moutons domestiques, lorsque les descendants
de ces moutons sont de nouveau rendus à leur climat originel, et enfin les
faits encore discutables, il est vrai, où on croit reconnaître, après la
fécondation d’un élément femelle par un élément mâle, l'influence de
l'élément màle sur l'organisme maternel qui a produit l'élément femelle,
et sur les produits ultérieurs de cet organisme maternel.
Mais il n'en reste pas moins très désirable que les élevages compara-
tifs de vers à soie, à deux températures différentes, tels que j'en ai indi-
qué le programme dans cette note, soient entrepris au plus tôt, et
poursuivis patiemment pendant plusieurs années. Car, d’une part, aucun
des faits que je viens d'énumérer, bien que chacun puisse être invoqué
comme preuve de l'hérédité des caractères acquis, n’a été fourni par des
expériences instituées spécialement dans le but d'étudier cette hérédité, ‘en
sorte que les preuves qu'ils fournissent sont indirectes, ou mêmes incom-
! Le principë de Lämarck et l'hérédité des modifications somatiques, in 4 Revue
scientifique, 6 décembre 1890, p. 705. — Toutefois, je ferai remarquer que M. Giard
dans un passage dé cet article, semble confondre quelque peu les modifications
ethniques causées par la sélection, modifications toujours héréditaires, cela n’est douteux
pour personne, et celles causées par les influences de milieu, les seules dont l’hérédité
soit contestée par Weismann et ses partisans (p. 709, 2° colonne, lignes 22 à 31).
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 43
plètes; et d'autre part, l'hérédité des caractères acquis fût-elle universel-
lement admise, encore serait-il d’un grand intérêt d'étudier le mécanisme
de cette hérédité, c’est-à-dire de rechercher pourquoi et comment il se
fait que certaines modifications imprimées à l'organisme par les agents
extérieurs, se transmettent, par l'intermédiaire des cellules germina-
tives, aux individus des générations suivantes, et apparaissent chez ceux-
ci au même moment et au mème point de l'organisme que chez les
parents. En un mot, les expériences que je demande à la Société d’agri-
culture, sciences et industrie de Lyon, d'entreprendre dans son pavillon
du parce de la Tête-d’Or, indépendamment des conséquences pratiques,
directement utilisables, que la sériciculture pourra bien certainement
en tirer, seraient susceptibles de faire progresser beaucoup l'étude des
lois générales de l’hérédite.
Lyon, 25 janvier 1895.
GEORGES COUTAGNE.
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TER
DES CIRCONSTANCES QUI INFLUENT
SUR LES QUALITÉS INDUSTRIELLES DU COCGON DU « BOMBYX MORI»
EXPÉRIENCES DE 1894
Par J. RAULIN
DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIKNCES DE I. YON
Une propriété quelconque du cocon du ver à soie varie très notable-
ment dans un même lot, d’un cocon à un autre, et ces variations sont
assez irrégulières. Si donc on veut établir des relations numériques entre
les diverses propriètés des cocons, on ne peut y parvenir qu'en compa-
rant les moyennes pour un grand nombre de cocons. On ne saurait trop
répéter les expériences si on veut déterminer des lois certaines relatives
à ces propriétés. C’est ce qui m'a déterminé à répéter en 1894 les prin-
cipales expériences que j'ai faites en 1893 sur l'influence de la sélection
sur les qualités industrielles des cocons.
POIDS DES COCONS
G. 73 E. G-134E
Parents
Poids moyen des cocons producteurs. Poids moyen des cocons producteurs.
1 gr. 583 1 gr. 699
1,699
Rapport — ND
PRO 7 583
LAB , 1895. 4
16 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Enfants
Poids moyen des cocons produits Poids moyen des cocons produits.
1 gr. 615 1 gr. 631
1,631
Rapport" — "1010
PP 1,615
So B So B'
Parents
Poids moyen des cocons 1 gr. 203 Poids moyen des cocons 1 gr. 335
1,335
Rapport = — 1,11
PRO 1,208
Enfants
Poids moyen des cocons {1 gr. 464 Poids moyen des cocons 1 gr. 512
Rapport 212 — 1,03
or = 1,
PRO 1,464
Sio A SOA
Parents
Poids moyens des cocons 1 gr. 351 Poids moyen des cocons { gr. 294
1,351
Rapport 1 201 — 1,044
Enfants
Poids moyen des cocons 1 gr. 515 Poids moyen des cocons 1 gr. 464
1,515
Rapport —41,054
AE T
SEC Su C'
Parents
Poids moyen des cocons { gr. 41 Poids moyen des cocons 1 gr. 181
1,410
Rapport — — 1,194
PRO 4,181
Enfants
Poids moyen des cocons 1 gr. 521 Poids moyen des cocoss { gr. 475
sel — 1,031
Rapport — = 1,
PP " 475
So 0 Sio P
Parents
Poids moyen d'un cocon { gr. 057 Poids moyen d’un cocon { g. 100
RAPPORT DE LA COMMISSION 47
1,100
R te — 1,04
087
Enfants
Poids moyen d’un cocon { gr. 197 Poids moyen d’un cocon 1 gr.237
Rapport 1,03.
RÉSUMÉ
Rapport des poids des cocons des parents. Rapport des poids des cocons des enfants.
1,073 1,010
1,110 1,030
1,044 1.034
1,194 1.031
1,040 1,030
5,461 5,135
Rapport moyen 1,092 Rapport moyen 1,027
POIDS DE COQUES
So B Sio B'
Parents
Poids moyen des coques 0 gr. 206 Poids moyen des coques 0 gr. 193
0,206
Rapport "17070
PRO 0,193
Enfants
Poids moyen des coques 0 gr. 214 Poids moyen des coques 0 gr. 202
0,214
Rapport = — 1,059
RE
Sio À So À
Parents
Poids moyen des coques 0 gr. 225 Poids moyen des coques 0 gr. 193
0,225
Rapport "116
PP°5: 00,198
4 +
LAB., 4895
48 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Enfants
Poids moyen des coques 0 gr. 1925 Poids moyen des coques 0 gr. 1805
0,1925
Rapport — 1006
» 180
Sio C So C'
Parents
Poids moyen des coques 0 gr. 245 Poids moyen des coques 0 gr. 163
0,245
Rapport — — 1,50
PRO 0,163
Enfants
Poids moyen des coques 0 gr. 211 Poids moyen des coques 0 gr. 190
0,211
Rapport — — 1}; 11
TE
Résumé
Rapport des poids des coques des parents. Rapport des poids des coques des enfants.
1,07 1,059
1,16 1,066
1,50 1,110
S 1 3,235
Rapport moyen 1,24 Rapport moyen 1,078
RICHESSE DES COCONS
O6 B Sio B'
Parents
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
dela coque 227 E,84 FT NT
e la coq 5.206 ” e la coque D TGS —6,
Rapport des richesses 5e — 1,18
9,84
Enfants
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au prods
1,464 : 1,512
de la coque TITVE 6,84 de la coque 0.202 — 7,48
RAPPORT DE LA COMMISSION 49
7,48
R t des richesses = — 1,093
RORAMeS Richesse.
,
G73,E G3,E
Parents
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
de la coque Hs 6,07 den — 6,61
0,261 0,257
Rapport des richesses CCE 1,09
6,07
Enfants
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
de la coque Fe —6, de la coque — 10,09
à 6,55
Rapport des richesses —— — 1,04
’
G73F G 73 F°
Parents
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
de la coque 6,46. de la coque 5,77.
6,46
Rapport des richesses = — 1,12
BE 5,77
Enfants
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poidg
1,831 1,53
dl! 7 10 del 2 —6,62
a coqu 0,258; e la coque 031 6,6
e AO
Rapport des richesses GG — 1,07
940 A SI F ;
Parents
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
de la coque Ts de la co nee 6,7
RATES: se F'OiBanu
Rapport des richesses see 1,141
# SET
Enfants
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
,18
de la coque Fe 7,87 de la coque Fe — 8,11
oÙ LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Rapport des richesses Da — 1,030
1,81
Sio C Sio C'
Parents
Rapport du poids du co:on au poids Rapport du poids du cocon au poids
1,41 = 1,181
de la coque 038 = 5,70 de la coque 0.183 — gli
x 7,81
Rapport des richesses —— — 1,26
Ÿ9
Enfants
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids
1,521 1,476
kel —— — 7,56 de 1 a — 1710
de la coque G201 5 e la coque 0100
_
Rapport des richesses . —1,030
l
RÉSUMÉ
Rapport des richesses des parents Rapport des richesses des enfants
1,180 1,093
1,090 1,040
1,120 1,070
1,141 1,030
1,260 1,030
5,791 5,263
Rapport moyen 1,158 Rapport moyen 1,052
TITRE DES COCONS
G73H G73
Parents
Titre moyen 20,5 Titre moyen 32,3
Rapport 1,57
PE 005 ete
Enfants
Titre moyen 28 Fi Titre moyen 28
28
R |
appor Dé
e
RAPPORT DE LA COMMISSION o1
S, O Si P
Parents
Titre moyen 19 Titre moyen 25,1
25,1
Rapport —— — 1,32
19
Enfants
Titre moyen 23,6. Titre moyen 29,6
29
+
Rapport 23.6 }
RÉSUMÉ
Rapport des titres des parents Rapport des titres des enfants
1,57 1
1,32 | 1,25
Moyenne 1,43 Moyenne 1,13
TÉNACITÉ
G73D G 73D'
Parents
Ténacité moyeune 22 Ténacité moyenne 26,6
A
26,6
R t—— — 1,21
appor 22
Enfants
Ténacité moyenne 25,6 Ténacité moyenne 27,2
21,2
D ES 1
Rapport 35.6 , 06
Ces nombres confirment les conclusions des expériences de 1893 sur
le même sujet : si, dans un lot de cocons, on choisit comme reproduc-
teurs les cocons qui présentent une qualité au plus haut et au plus faible
degré, les cocons de la génération suivante présenteront encore quelque
différence relativement à cette qualité ; mais le rapport de celle-ci, pour
les deux sortes de cocons, sera bien plus voisin de l'unité que dans les
deux lots producteurs.
{
LL
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
L'effet de la sélection s'affaiblit donc de génération en génération :
les circonstances de l'éducation détruisent en partie les résultats de
l'hérédité et tendent à ramener les propriétés du cocon vers le type pri -
mitif, lorsque par la sélection, on s’en est écarté, à condition bien
entendu que ce type ait été fixé par une série suffisamment grande
d'éducations faites dans les mêmes conditions.
C'est, comme je l’ai déjà dit dans un précédent mémoire, dans le choix.
des races et dans les croisements qu'il faut surtout chercher l’améliora-
tion des qualités du cocon à moins que, ce qui reste entièrement à
démontrer, la répétition des sélections ne parvienne à atténuer ce
retour vers le type primitif.
Toutefois il est évident que si chaque année on sélectionne, par
exemple, pour le grainage, les cocons les plus riches en soie, les
graines issues de ces cocons donneront encore des cocons moins riches
que les précédents, mais plus riches que les graines issues d'un lot
type moyen. Mais l'élévation du prix de la graine faite par ce procédé
ne compensera-t-elle pas et au delà le plus grand rendement en
soie ?
Cette objection pourrait disparaître en partie si on trouvait un moyen
simple et peu coûteux de faire cette sélection.
Or le choix des cocons à la vue et au toucher peut conduire rapide-
ment et d’une façon assez satisfaisante à ce résultat.
Voici les résultats que j'ai obtenus d’un choix fait par ce procédé sur
un lot S;,B de 92 cocons :
On a divisé le lot en deux parties : les cocons de choix et les cocons
de rebut.
Les cocons de choix ont été au nombre de. . . . . . . 45
Et les cocons de rebut au nombre de. . . . . . . . . 47
Les cocons de choix se sont répartis en :
27 femelles et 18 mâles.
Les cocons de rebut en :
29 mâles et 18 femelles.
Dans les cocons femelles de rebut, il n'y a que quatre cocons qui
auraient pu remplacer des cocons de choix avec plus d'avantage sous le
rapport du poids de la coque ou dela richesse, et dans les cocons mâles
de rebut, on aurait pu avantageusement en substituer 5 sous ce double
rapport.
RAPPORT DE LA COMMISSION 53
Or, il y a longtemps que, dans les grainages soignés, on a fait cette
sélection, etelle s’améliorerait encore sans devenir beaucoup plus compli-
quée, si, avant de faire un choix, on commençait par séparer par la balance
les mâles et les femelles.
La loi de ces variations peut se représenter assez simplement: si on
élève une race de vers à soie dans des conditions autant que possible
identiques pendant un nombre suffisant de générations, cette race ten-
dra vers un équilibre stable tel que les qualités moyennes du cocon res-
tent identiques pour une race, mais différents d’une race à une autre.
On peut bien obliger ces qualités à s'écarter de ces valeurs moyennes
soit par la sélection, soit par la modification des conditions d’éducations,
mais elles seraient ramenées plus ou moins vite vers les valeurs de
l’état d'équilibre, à moins qu'on ne rende ces influences permanentes
dans chaque génération.
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SUR
IV
ÉTUDE DES QUALITÉS INDUSTRIELLES DU GOGON
pu BOMBYX MORT
EXPÉRIENCES DE 1895
Par J. RAULIN
DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON
Les résultats de nos expériences sur la sélection ont confirmé ceux des
années précédentes, c'est-à-dire qu'ils ont vérifié ce principe : que si,
dans un lot de cocons, on choisit pour reproducteurs les cocons qui
présentent au maximum un certain caractère numérique, et d'autre part
ceux chez lesquels ce caractère a une valeur minima, les cocons de la
génération suivante offriront ce même caractère avec des valeurs qui se
rapprocheront beaucoup de la moyenne :
Voici quelques exemples :
On élève parallèlement deux lots de graines issues de cocons sélectés
dans une même récolte.
La première génération a donné des cocons ayant les coefficients
suivants :
N° 13 N° 14 RAPPORTS
gr. gr. gr-
Poids moyen des cocons. . . 1,485 1,482 1,002
— — descoques. . . 0,212 0,162 1,31
Richesse moyenne . . . . 14,7 ©, 464500 1,32
La deuxième génération a donné des cocons dont voici les coefficients.
N° 13 N° 14 RAPPORTS
gr. gr. gr.
Poids moyen des cocons. . . 1,175 1,032 1,14
— — descoques. . . 0,153 0,126 1,21
Richesse moyenne . . . . 13,00 12,20 1,065
55 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Autre expérience dans des conditions analogues.
PAKMIÈRE GÉNÉRATION N°15 N° 16 RAPPORTS
gr. gr. er.
Poids moyen des cocons . . . 1,558 1237 4,27
—_ — des coques . . . 0,186 0,176 1,06
Richesse moyenne . . . . . 11,9 14,1 1,184
DEUXIÈME GENERATION
Poids moyen des cocons . . . 1,13 1,032 1,09
— — des coques . . . 0,145 0,137 1,06
Richesse moyenne . . . . . 12,8 13,30 1.039
Aulre expérience.
PREMIÈRE GÉNÉRATION N° 93 N° 26 RAPPORTS
gr. gr. gr-
Poids moyen des cocons . . . 1,437 1,475 1,026
— — des coques . . . 0,154 0,217 1,410
Richesse moyenne. . . . . 10,72 14,71 1,382
DEUXIÈME GÉNÉRATION
Poids moyen des cocons . . . 1.219 1,210 0,992
_— — des coques . . . 0,144 0,159 1,141
Richesse moyenne . . . . . 11,81 13,10 1,109
Resume.
PREMIÈRE GÉNÉRATION DEUXIÈME GÉNÉRATION
Rapp. moyen des poids descocons 1,002 | Kapp. moyen du poids des cocons 1,14
— _ — 1,270 — — == 1,09
== _ — 1,026 — — — 0,992
Moyenne : 1,099. Moyenne : 1,074.
Les deux rapports 1.099 et 1.074 se confondent sensiblement avec
l'unité.
PREMIÈRE GÉNÉRATION DEUXIÈME GÉNÉRATION
Rapp. moyens des poids descoques 1,31 Rapp. moyen des poids des coques 1,21
— — — 1,06 — — — 1,06
- — — 1,410 = F = 0,906
Moyenne : 1,26. Moyenne : 1,059.
PREMIÈRE GÉNÉRATION DEUXIÈME GÉNÉRATION
Rapports moyens des richesses. . 1,32 | Rapports moyens des richesses. . 1,066
— — + - 1,184 — — « . 1,039
_ — 101978 — _— 1100
Moyenne : 1,292. Moyenne : 1,071.
RAPPORT DE LA COMMISSION 57
En résumé, lorsque deux lots sélectés de même origine donnent des
cocons dont une propriété numérique diffère dans les deux lots, cette
différence se rapproche de 0 dans les cocons de la génération suivante.
Cette conclusion découle très nettement de mes expériences de 1893 et
de 1894. Je la considère donc comme définitivement acquise.
Toutefois on peut se demander si la répétition des sélections sur un
grand nombre de générations, ne fixera pas le caractère du cocon sur
lequel porte la sélection, de telle sorte que ce caractère resterait défini -
tivement supérieur ou inférieur au caractère moyen de la race primitive;
c’est dans ce cas seulement qu'on aurait le droit de dire qu'on a créé une
nouvelle race. Quoique rien ne fasse prevoir ce résultat, une expérience
prolongée peut seule prononcer.
Toutefois, depuis trois années que je pratique la sélection des cocons
sur des générations successives, le rapprochement des caractères du
la suivante a
%
cocon de la valeur moyenne du lot d’une génération à
toujours été très comparable, comme le prouvent les nombres suivants :
PREMIÈRE GÉNÉRATION
Rapports des poids des cocons des deux
lots sélectés producteurs.
1892: 4521
DEUXIÈME GÉNÉRATION
Rapports des poids des coques des deux
lots produits.
L'ÉTRTSSONNRENR nana Eee Sr mm
4601 MUR ET, 1,099 ; 1,092
1894 . 1,027 Dogg — 1:06
Ÿ 1,099
1895 1,07 Lorx = 1,02
Rapports des poids des cocons des deux
lots sélectés produits.
Rapports des poids des coques des deux
lots produits.
DRE a eee der UE EE .
4 YA — 96
LR B)o loi à, Jo DDR IC DEC LE SEE pus 1,062 Lo
1894. . . 1,26 one
1894 1,078 TUT8 — 1,150
: 2e AE 2601
189 . 1,039 1.059 — 1,190
PBEMIÈRE GÉNÉRATION
Rapport des richesses des deux lots
sélectés producteurs.
DEUXIÈME GÉNÉRATION
Rapport des richesses des deux lots
sélectés producteurs.
Se CR SRE SRE TE OR
ER ER OU ess 188 RTE nl
1894 . 1.292 1,158
, ro ? _—
1894 . 1052 pong — 1101
1895 . 1,071 129 — 4,206
58 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Il ne semble donc pas, jusqu'ici du moins, que les caractères des
cocons aient une tendance à se fixer par la sélection, en sorte que la
variation obtenue par voie de sélection paraît être essentiellement pas-
sagère.
Mais quelque passagère qu'elle soit, il n’en est pas moins vrai que
l'influence des parents sur les enfants est appréciable. Il peut donc être
intéressant de savoir si c’est le mâle ou la femelle qui exerce le plus
d'influence.
Voici quelques résultats propres à éclairer cette question : Dans les
essais suivants, on a choisi des cocons femelles à éléments à peu près
constants; on a fait varier les cocons mâles.
Cocons producteurs. Sélectionnes.
Lot a : Poids moyen des cocons femelles . ,. . . . . . . 1,585
_— _ imAles:. + the 4 le 200 00 000
Lot b: — — femelles CS CN AT
_— _ MAIS ee 0 SRE RL
Rapport des poids des cocons mâles : 0 1,65
PP° P 0,990 —
Cocons produits.
Lot a : Poids moyen des cocons . . . . . . . . . . . 1,032
Lot b : — — 4 À, nes EE
: un 1,140
Rapport des poids des cocons, poids réduits : 1.03% — 1,10.
Autre expérience. Cocons producteurs. Sélectionnes.
Lot à : Poids moyen des cocons femelles. . NE RE LL
— _— male). ae EME INT
Lot b : — — femelles: 4440 0e US RATE
— — mâles 52 1,509
: : 1,509
Rapport des poids des cocons mâles : T 165 — 1,30.
Cocons produits.
Lot a : Poids moyen des cocons . . . . . . . . . . . 1,163
Lot b : — _ MUR: 1,173
1,173
Rapport des poids moyens des cocons produits : TIGE — 101
RAPPORT DE LA COMMISSION 59
Autre expérience. Cocons producleurs sélectionnes.
Lot a : Poids moyen des coques femelles. . . . . . . . Os 195
— — MAS CA Te. UERCOL
Lot b : — — fÉMOUESERR -e- UE 102
E — MAC CES Er NE RUE 27
5 : 231
Rapports des poids des coques mâles : T7 — 1,82.
Cocons produits.
Motos iPoldSiMOoyentlesICOQUES 0150)
Lotb: — — RAT HE DEN 8 0er
Rapport des poids des coques : ee HO
14
Autre experience. Cocons producteurs séleclionneés.
Lot a : Richesse moyenne des femelles . . . . . . . . 12,20,
— _- Al RE Re ie 0 11,70
Lot b : _— _— femelles AP CL NRNE NE NE AH12r3
— — MAlCS EN CRE rte 49) 0
d À 159
Rapport des richesses des mâles : Tr 1,36.
Cocons produits. '
Lot a : Richesse moyenne des cocons du lot . . . ,. . . . 12,80
Lot b : — — — 6 ie R0 7 ok COM LE BU)
Rapport des richesses moyennes : nee —"1" 02:
Autre expérience. Cocons producteurs sélectionnes.
Lot a : Richesse moyenne des femelles . . . . . . . . 10,959,
— — MIATOB NE een de an ele ren et te 10:48
Lot b: — — femelles muet 2e 011010
— — males tte re cn :10,7
: 15,7
Rapport des richesses moyennes : A0 Je5}
Cocons produits.
Lot a : Richesse moyenne des cocons du lot . . . . . . . 11,81
Lot b : — _ — DOI RON A red 10570
60 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE. LA SOIE
9”
»1
12
Rapport des richesses moyennes : TI 8 — — 1019:
Si l'on compare les résultats obtenus en faisant varier la qualité des
cocons mâles seuls, aux résultats de la variation des qualités des cocons
femelles et des cocons mâles pendant les années 1893-1894-1895, en
remarquant que, pour rendre cette comparaison possible, il faut dans le
premier cas prendre, pour les lots producteurs, à peu près la moyenne
entre les rapports précédents et l'unité, on obtient en résumé ce qui
suit :
Rapport moyen des poids des cocons dans deux lots pro-
ducteurs parallèles, en 1892-1893 1894 . ;
Les poids des cocons mâles et des cocons femelles variant
dans le même sens.
Rapport moyen des poids des cocons des deux lots produits en
1893-1894-1895 .
Rapport moyen des poids des coques des deux lots produits
en 1894, les poids des cocons mâles variant seuls .
Rapport moyen des poids des cocons des deux lots produits
en 1895 .
Rapport moyen des poids des coques des deux lots produc-
teurs parallèles en 1892-1893-1894, les poids des coques mâles
et femelles variant dans le mème sens.
Rapport moyen des poids des coques des deux lots produits
en 1893-1894-1895
Rapport moyen déduit des poids des coques des deux lots pro-
ducteurs en 1894, les poids des cocons mâles variant seuls . ,
Rapport moyen des poids de coques des lots produits .
Rapport moyen des richesses des cocons des deux lots pro-
ducteurs parallèles en 1892-1893-1894, les richesses des cocons
mâles et femelles variant dans le même sens.
Rapport moyen des richesses des cocons des lots produits.
Rapport moyen réduit des richesses des deux producteurs en
1894, les richesses des cocons mâles variant seuls.
Rapport moyen des richesses des lots produits
1,133
1,052
1,230
1,055
1,260
1,066
1,41
1,040
1,223
1,046
1,215
1,057
RAPPORT DE LA COMMISSION 61
Il semble résulter de la comparaison de ces nombres que l'influence
du mâle sur les qualités numériques des cocons est réelle, mais qu'elle
est beaucoup plus faible que celle des femelles sur le poids du cocon et
de la coque, tandis qu’elle serait comparable à l'influence de celles-ci
sur la richesse du cocon en coque.
Toutefois ces expériences ne sont pas assez nombreuses pour que nous
puissions en tirer des déductions définitives; elles ont besoin d'être
reprises. Il y a en effet dans ce genre d'expériences plusieurs causes
d'erreurs contre lesquelles il importe de se préserver :
1° Les lois de la constitution des cocons sont loin d’être rigoureuses;
elles ne sont pas vraies pour chaque cocon isolé, mais seulement pour
des moyennes relatives à un grand nombre de cocons. Il en résulte que
pour établir une de ces lois, il faut faire un très grand nombre d'essais
dans des conditions variées. Tout ce qui précède vient à l'appui de ce
principe.
2° Les propriétés numériques des cocons varient beaucoup avec les
circonstances de l'éducation, et par conséquent pour la même race, d'une
année à l’autre, parce que les conditions climatériques ne sont jamais
ilentiques.
Voici en effet la moyenne des principales qualités numériques des
cocons obtenus en 1892-1893-1894-1895 en opérant toujours à peu
près de même, c’est-à-dire sélectionnant les cocons et déterminant
chaque qualité moyenne de la récolte.
en 1892 1893 1894 1895
Poids moyen des cocons récoltés . . . . . 0,954 1,236 1,434 1,135
— COQUES AR EUR DM, 0,130 0,197 0.187 0,147
Richesse moyenne des cocons . . . . . . 13,600 15,930 13,390 11,150
On se tromperait donc singulièrement si on attribuait les différences du
poids du cocon et de la coque ou de richesse de cocon en coque, d'une
année à l’autre, à tel ou tel procédé spécial, tel que la sélection par
exemple, puisqu'on voit que les différences dans les conditions d’édu-
cation amènent des différences de richesse de 15,93 à 11,15 par
exemple.
Les coefficients numériques des cocons, en moyenne et toute chose
égale d’ailleurs, parait varier beaucoup d’une race à une autre.
62 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Pour nous éclairer sur ce point, nous avons mesuré ces coefficients sur
un certain nombre d'échantillons appartenant à des races de choix
élevés en 1895.
Les résultats sont compris dans le tableau suivant :
Rapport du
Perte poids'du cocon Écart
Poids Poids au su poids du du
Origine cocon coque Richesse décreusoge fl grège Titre titre
N° 1. G. jaune Espagne . 1,569 0,201 12,80, 1,43 1,42 19,85 1,81
N° 2:C jaune Cévennes . 1,350 0,186 13,8 136, 1550227 177
No 3. G. jaune Var. . . 1,70 0,234 13,8 1,43 1,48 23,6 1,78
N° 4. (Gr. croisementjaune. 1,69 0,229 13,9 1,41 1,51 25,8 2,13
N° 5. G. Japon bl.reprod. 1,04 0,136 13,0 1,37 0412320 22316 2,25
Ne 6. G.Chinebl.reprod. 1 01250423 1,29 1,30 24,6 1,97
No 7. D.c j.sél. Albéris. 1,40 0,183 13,6 1,65 1,25 23,9 1,90
N° 8. D. jaune Var Liban. 1,64 0,210 12,8 1,46 0474550236 1,78
No 9.D. jaune Canigou 1,45 0,195 13,5 1,51 1,47 26,53 2,05
N° 10. D. jaune Canigou 1,474 0,188 12,8 1,587 1:47 21:70 04761
N°11.D. j. Canigou sélect. 1,35 0,181 15,4 1,58 1/25 002728 2,94
No12. D. _ — . 1,35 018713:5 1,90??? 1,43 21,6 1,54
No {2bis D, Liban Blanc. 1,15 0151131 1,39 1,39 21,41 1,58
En jetant les yeux sur ce tableau on voit que les nombres de chaque
colonne varient d’une race à l’autre entre des limites assez éloignées, ce
qui justifie la préférence que l’on accorde à certaines races. Ainsi les
n® 1,4, 8, sont supérieurs sous le rapport du poids du cocon; 1, 3, 8,
sous le rapport du poids de la coque ; 2, 3, 4, 7, 12 sous le rapport de
la richesse. Les n° 7, 11, 12, quoique provenant de cocons selectionnés
ne sont pas sensiblement plus riches que les autres; les races blanches
5, 6,12 bis perdent le moins au décreusage, sauf la race jaune 2 qui est
très supérieure aux autres races jaunes sous ce rapport. Le rendement
en soie filée est supérieur dans 5, 6, 7; le fil du n° 1 est le plus fin;
celui du n° 12 bis vient ensuite; celui du n° 11 et celui du n° 6 sont les
plus gros. Les n° 12 et 10 sont les fils les plus réguliers. En croisant
deux races de choix dont chacune présente des défauts différents et
opposés, on peut faire une race moyenne dans laquelle ces défauts dis-
paraissent et ainsi améliorer ces races.
C'est dans ce but que nous avons choisi pour les élevages de l'an
prochain les n°* 1 et 2 et les n° 3 et 12.
Dans le choix de ces races, il faut consulter non seulement l'intérêt
du filateur mais encore celui de l'éducateur : or, si l'intérêt du filateur
RAPPORT DE LA COMMISSION 63
est d’avoir les cocons les plus riches en coque, cet intérêt ne concordera
avec celui de l’éducateur qu'autant que 1 kilogramme de cocons riches
n’exige pas plus de feuilles que 1 kilogramme de cocons pauvres, à moins
qu'un prix plus élevé ne compense l'excédent de feuilles. La première
question à résoudre en ce qui concerne les conditions d'éducation est
donc celle-ci : toutes choses égales d’ailleurs, quel poids de feuilles est
consommé pour la formation d’1 kilogramme de cocons de races diverses
et de constitution différente ?
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V
ESSAI DE CLASSIFICATION
DES
LÉPIDOPTÈRES PRODUCTEURS DE SOIE
PAR MM:J. DUSUZEAU er L. SONTHONNAX
AVANT-PROPOS
Le Bombyx du müûrier est sans contredit le producteur de soie par
excellence, c'est la seule espèce qui, jusqu’à ce jour, ait été réduite à la
domesticité parfaite et dont les éducations dirigées avec des soins intel-
ligents aient toujours donné des résultats certains.
La soie qu’il donne est de beaucoup supérieure à celle de ses congé-
nères, aucune autre ne peut rivaliser avec elle sous le rapport de la
finesse, de la souplesse et de l’eclat.
Cependant certaines soies de papillons sauvages tendent aujourd'hui à
créer à celle-ci une concurrence sérieuse par leur prix de revient moins
élevé et leur abondance, nous voulons parler des soies dites Tusser ou
Tussah, dont la consommation prend chaque jour plus d'importance.
On donne indifféremment cette dénomination aux soies d'un bon
nombre d'espèces de papillons élevés en demi-liberté et même en liberté
entière dans les Indes Orientales et dans la Chine, mais cette dénomination
ést toutefois limitée aux espèces dont le cocon n’est pas naturellement
ouvert à l’une de ses extrémités, ce qui permet d'obtenir la soie d’une
façon continue au moyen de la filature.
Les espèces à cocon ouvert, qui par conséquent ne peuvent se dévider
d'un bout à l’autre, et elles sont les plus nombreuses, exigent pour
donner une soie utilisable, une opération supplémentaire : le cardage ou
LAB. 1895 5
66 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
eflilochage afin de réduire les cocons en bourre, après quoi on procède
au filage au fuseau. On conçoit que la soie obtenue par ce dernier moyen,
n'étant plus formée par un fil continu, perd la plus grande partie de son
éclat: elle prend le nom de Shappe.
Depuis des temps très reculés les Indiens de l'Assam et du Nepaul
tissent des étoffes résistantes, belles, mais sans grand éclat, avec de la
soie obtenue de cocons effilochés d'une espèce de papillon appelé Eri
(Philosamia Ricini).
Les Hottentots et les Cafres retirent une soie analogue en filant, tou-
jours après cardage, les cocons d’une espèce de Lasiocampe, le
Gonometa postica, qui vit sur un Mimosa.
Le continent africain, l'intérieur du Brésil, encore imparfaitement
connus, réservent très probablement de nouvelles surprises, mais en
l'état actuel de nos connaissances, le nombre des producteurs de soie de
toutes les catégories que nous venons de signaler est déjà fort élevé et
mérite assurément une étude spéciale.
Aucun travail d'ensemble sur ces papillons sauvages si intéressants
et siutiles n’a èté publie jusqu'à ce jour ; il appartenait au Laboratoire
d'études de la soie de Lyon, dont les collections tout à fait spéciales en
ce genre de Lépidoptères et les nombreuses relations que lui donne sa
situation dans la ville séricicole par excellence, de publier la nomencla -
ture complète des espèces actuellement connues, les renseignements
afférents à chacune d'elles, tant au point de vue des éducations à
tenter vers un but industriel qu'au point de vue de l'enchaïînement des
espèces et de leur classement dans un ordre méthodique.
Certains travaux, mais restreints aux espèces de l'Inde, ont êté publiés
par M. F. Moore, disséminès dans Transactions of the Entomological
Society et Proceedings of the Zoological Society de Londres de 1859
à 1872; on doit à cet auteur la description de nombreuses espèces.
Thomas Hutton, dans Notes on the Indian Bombycidae as at present
Anown Lo us, Mussorie 1871, a donné la liste raisonnée des espèces
sauvages de l'Inde.
On doit à Guérin Meneville et à Boisduval la description d'un grand
nombre d'espèces qui rentrent dans le cadrede notre étude, maiscesauteurs
ne pouvaient aborder à l'epoque où ils les ont faites que le côté descriptif.
M. Natalis Rondot consacre, dans son bel ouvrage sur l'art de la soie,
de nombreux chapitres sur les soies des vers sauvages et décrit les prin-
cipales espèces.
RAPPORT DE LA COMMISSION 67
Le but que nous voulons atteindre est de vérifier toutes les descriptions
de ces espèces faites jusqu'à ce jour, et d'y ajouter les renseignements
pratiques qu'il nous aura été donné de connaître sur la valeur indus-
trielle de chacune d'elles.
La plupart de nos descriptions et de nos dessins ont été faits d’après
les spécimens en collection au Laboratoire, mais pour certaines espèces
rares et même uniques, il nous a fallu recourir aux textes et aux dessins
des auteurs, ainsi qu'aux grandes collections connues.
Nous devons des remerciements bien sincères à toutes les personnes
qui ont bien voulu nous aider dans ce travail en mettant leur collection
et leurs conseils éclairés à notre service.
A Paris, à M. P. Dognin.
A Rennes, à MM. Ch. et R. Oberthur.
A Londres, à MM. F. Moore; A. Butler et W.-E. Kirby, assistants au
Nalural History Museum et à M. W. Rothschild.
À Genève, à M. Bedot, directeur du Museum.
GÉNÉRALITÉS SUR LES LÉPIDOPTÈRES
Les Lépidoptères, dans leur état Jarvaire, possèdent presque tous, à
un degré plus ou moins développé, la faculté de produire de la soie.
Chez certaines espèces, cette faculté leur permet de construire des
retraites soyeuses où elles trouveront un abri contre les intempéries et
contre une foule d’ennemis naturels; c’est le cas de diverses chenilles
processionnaires qui s’abritent durant leur jeune âge dans de très grosses
poches tissées en soie très fine et très serrée, imperméable au froid et
dont l'entrée est inaccessible à tout animal ou insecte étranger à la com-
munauté. :
Pour le plus grand nombre, cette faculté est d’un autre secours: le fil
de soie que la chenille abandonne à la première alerte lui sert à ralentir
sa chute lorsque le vent ou une secousse quelconque lui fait perdre son
point d'appui sur l'arbre ou sur la plante nourricière; pareil au fil
d'Arianne il lui sert aussi dans ce dernier cas à retrouver sa demeure.
Mais la soieest surtout sécrétée par certaines espèces afin de permettre
aux larves de se construire un abri résistant et inviolable pendant la
durée de leur transformation mystérieuse en papillon.
68 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Les chenilles des papillons diurnes ne se tissent aucun cocon, les noc-
tuelles, les phalènes et un grand nombre de microlépidoptères se trans-
forment parfois simplement dans la terre ou dans l'humus, d'autres fois
enroulés dans les feuilles dela plante nourricière et maintenus dans cette
position au moyen de quelques fils soyeux.
Dans la tribu des Bombycides, les chenilles se construisent toutes,
ou à de très rares exceptions près, des cocons soyeux : tantôt la soie est
mélangée aux poils dont la chenille était parée, et le tissu du cocon pré -
sente alors l’aspect du drap ou du feutre, ou il est hérissé de piquants si
les poils sont rudes et courts, tantôt enfin les cocons sont tissés à l'air libre
et en soie pure comme chez le Bombyx du mürier et chez presque toutes
les autres espèces de la tribu.
Nous n'avons donc daus cette étude à nous occuper que des papillons
appartenant aux Bombycides, puisque eux seuls produisent de la soie en
quantité suffisante pour pouvoir être utilisée; mais, avant d'aborder le
classement et la description des nombreuses espèces qui composent cette
tribu, il est indispensable d'exposer les modifications que subissent
les divers organes extérieurs de ces insectes et les termes employés pour
les décrire.
CONSIDÉRATIONS SUR LA VALEUR DES CARACTÈRES
EN CLASSIFICATION
La fixité des caractères n'étant pas absolue, même et surtout dans les
espèces affines, il est avantageux que les caractères, qui concourent à la
création d'un genre, soient multiples, afin que dans les cas où l’un d’eux
viendrait à manquer il reste un nombre de caractères suffisants pour y
maintenir une espèce qui offrirait une exception, et qu'une formule trop
absolue viendrait exclure; toutefois, lorsque les exceptions sont nom-—
breuses, il est nécessaire de créer des sections homogènes et dépendantes
de ce genre. :
Mais existe-t-il des caractères (nous parlons des caractères géné-
riques), plus importants les uns que les autres, ou, en d'autres termes,
existe-t-il des caractères dont la présence ou l'absence puisse au besoin
être négligée ?
Nous avons eu, nous l'avouons, bien des déceptions dans cette recherche
et souvent, croyant avoir trouvé le lien resserrant tout un groupe, nous
à
RAPPORT DE LA COMMISSION 69
| avons été déçus par une ou plusieurs espèces, d'affinités indiscutables,
; dont les caractères, qui pour nous devaient avoir une grande importance,
faisaient défaut, et nous en sommes arrivés à conclure que l'importance
d’un caractère est subordonnée à sa constance, fût-elle nulle au point de
vue physiologique, car il faut naturellement choisir de préférence les
| caractères qui peuvent être facilement observés.
Malgré la séduction de la théorie darwinienne sur l'origine des espèces,
il serait puéril à notre avis de poursuivre cette chimère de la généalogie
et de vouloir relier toutes les espèces par les liens d’une parenté étroite ;
et cela pour plusieurs raisons, en entomologie plus qu’en toute autre
branche, attendu que toutes les espèces actuellement existantes ne nous
sont pas connues, que l'étude des larves est à peine ébauchée, puisque
nous ne connaissons pas la moitié des larves des Lépidoptères de France
et enfin que rien ne prouve qu'une suite d'individus faisant trait d'union
entre certains genres n'aient pas disparu.
La généalogie des êtres étant et devant rester hypothétique, il serait
téméraire de vouloir fonder une classification sur cette base. Cette
manière de voir nous met en contradiction avec des savants distingués
anglais et allemands, mais nous avions besoin des explications qui pré-
cèdent pour montrer comment, en l’état actuel de nos connaissances,
nous ne partageons pas la même manière de voir.
Le plus sûr moyen de grouper les espèces avec méthode, réside dans
l'étude du faciès : il est bien rare, en effet, qu'à une conformité d'aspect
ne réponde pas une similitude dans l’ensemble dés caractères et des
mœurs. En dehors des caractères fixes qui ne peuvent servir qu'à déli-
miter les grandes divisions : tribus et familles nous estimons que par
degré d'importance, dans l'étude qui nous occupe, les antennes jouent un
rôle important, la charpente alaire ne nous offre que des caractères trop
fugaces dans la détermination des genres ; viennent ensuite, par ordre
d'importance, la forme des ailes, leur ornementation, puis la taille et la
coloration.
Les insectes qui nous occupent n'arrivent à leur état parfait que pour
perpétuer leur race ; ne prenant aucune nourriture durant cette courte
période, tout le luxe de leurs organes devait être reporté sur les antennes
qui sont le siège de l’odorat, afin de favoriser la rencontre des sexes.
C'est, en effet, dans cette famille que nous trouvons les antennes les
plus développées : certains mäles ont des antennes démesurément longues
et plumeuses, tandis que les femelles, généralement passives, lourdes et
70 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
peu propres au vol, les ont plus courtes, à dents à peine munies de cils
ou n’en présentant que quelques-uns épars à l'extrémité des denticules.
La forme des ailes est le trait caractéristique de certains genres et
subit peu d’altération, si ce n’est toutefois, que les individus femelles ont
toujours les ailes plus larges et moins échancrées que celles des mâles ;
il n’en est pas de même de l'ornementation qui, en tant que forme des fas-
cies ou bandes qui traversent les ailes ou le thorax, est toujours cons--
tante dans Ja même espèce, tandis que les taches vitrées ou sqnameuses,
qui orsent les ailes, sont quelquefois absentes ou à peine indiquées chez
certains individus.
Les modifications plus ou moins profondes que subissent les taches
sont donc d'une importance moindre puisqu'elles peuvent être très déve-
loppées ou absentes dans la même espèce.
Comme dans toutes les espèces animales, la taille est très variable et
chaque espèce peut présenter ses variétés #inor et major. La coloration
est encore plus variable, nous donnerons dans nos descriptions la colora-
tion la plus constante, mais on peut constater dans toutes les espèces des
individus ayant des tendances à l’albinisme ou au mélanisme.
DESCRIPTION DES ORGANES EXTÉRIEURS
Le corps d'un papillon se compose de la tête, du thorax et de l'abdomen.
La tête nous présente les yeux, les antennes et les parties buccales.
Le thorax, ou corselet, sert de point d'attache aux pattes et aux ailes.
L'abdomen, composé de huit ou neuf segments, ne présente aucune par-
ticularité.
Les yeux, toujours à facettes, sont quelquefois accompagnés sur l'épi-
crâne d'yeux très petits appelés ocelles, cela se rencontre chez un grand
nombre de noctuelles, mais les Bombycines qui nous occupent en sont
toujours dépourvus.
Les antennes, très variées dans leur structure, sont composées d’un
nombre d'articles variables, dont la réunion forme ce qu'on appelle la
tige de l'antenne, l’article inférieur ou basilaire présente généralement une
grosseur et une longueur plus grandes que celles des autres articles.
Cette tige de l'antenne peut être glabre ou revètue de squamules
imbriquées.
ee
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON
N° 4. Antenne sétiforme ou filiforme.
2. — en massue arrondie . .
— en massue aplatie . . .
4. — épaissieterminéeen pointe,
5 — fusiforme à côté cilié.
6. — épaissie en massue. . .
ANTENNES DE DIVERS LÉPIDOPTÈRES
N° 7. Antenne unipectinée à tige squameuse. Bombyx mori.
Spintherops spectrum.
Vanessa Atalanta.
Apatura Ilia.
Castnia Licus.
Sphinx convolvuli,mäle.
femelle.
— — glabre. . . Olræda hesperia.
—_ — à dents courtes. Aglia tau, femelle.
— — — bifides. — — mâle.
— bipectinée à dentsinégales, Antheræa Pernyi, femelle.
égales. . Samia Cecropia, mâle.
.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 71
L’antenne est dite sé{iforme lorsqu'elle est mince, dépourvue d’aspé-
rités et s’atténuant insensiblement de la base à l'extrémité (pl. I, fig. 1);
elle est dite claviforme ou en massue lorsqu'elle se termine par un
renflement des derniers articles (fig. 2 et 3); c’est le caractère le plus
saillant des papillons diurnes.
Certains lépidoptères, les Castnides par exemple, ont les antennes
s’épaississant dès le deuxième tiers de leur longueur et diminuant ensuite
jusqu’à l'extrémité pour se terminer en une pointe garnie de poils
(fig. 4).
Elles sont épaisses et fusiformes chez les Sphingides et le côte
interne seul est muni de cils, tandis que l'externe est recouvert
de squamules imbriquées ; leur extrémité se termine en pointe velue
incurvée en arrière (fig. 5). Chez les femelles de ces insectes, les
cils manquent ou plutôt sont atrophiés et dans certaines espèces les
antennes sont renflées à leur extrémité comme chez les diurnes, mais
alors le côté interne présente une dissemblance d'aspect avec celui
du côté externe (fig. 6).
D’autres fois, chaque article de l'antenne est muni à droite et à gauche
de son axe, d’une ou de deux dents ou plumules ; elle est dite unipectinee
dans le premier cas (fig. 8), bipectinee dans le second (fig. 12). Souvent
les antennes ont des articles à peine denticulés ou alors les dents sont
très courtes et les articles presque glabres (fig. 9), cela se rencontre
dans les antennes de beaucoup de femelles.
Certains Saturnides ont les antennes à articles unipectinés, mais la dent
est bifide, c’est-à-dire que dès sa base elle se divise en deux parties
distinctes hérissees de cils (fig. 10).
Les parties buccales comprennent la trompe, les palpes maxillaires et
les palpes labiaux.
Le plus grand nombre des papillons butinent sur les fleurs pour y
puiser leur nourriture durant leur vie active; ils sont munis d'un appa-
reil de succion appelé {rompe, formée par le prolongement des machoires,
tantôt court, tantôt allongé et enroulable (pl. II, fig. 13, 14, 16,
17 et18).
Les Bombycides font exception et, ne prenant aucune nourriture
durant leur état parfait, leurs parties buccales sont atrophiées et le plus
souvent invisibles (fig. 15).
Les palpes maxillaires sont très petits et placés à la base et de
chaque côté de la trompe, mais ils sont le plus souvent invisibles;
2 LABORATOIRE D'ÉTUDES LE LA SOIE
les palpes labiaux placés au-dessous sont remarquablement développés
chez certaines espèces et se redressent contre la face antérieure de
la tête pour protéger la trompe lorsque celle-ci est enroulée; chez les
Bombycines, ces palpes ne présentent que des caractères fugitifs et
presque toujours indistincts ou tellement courts que leur extrémité
seule émerge des poils longs et serrés qui tapissent la partie inférieure
de la tête.
Ces palpes sont composés de trois articles, dont le basilaire presque
toujours très petit et invisible, le second allongé et le dernier ou ter-
minal généralement petit et pointu.
Il est facile de se rendre compte de l'importance de ces palpes dans les
diverses familles de Lépidoptères en consultant la planche II.
Le thorax ou corselet est formé de trois segments inégaux et étroi-
tement unis : le prothorax qui sert d’attaçhe aux pattes antérieures, le
mésothorax aux pattes intermédiaires et aux ailes antérieures, enfin le
métathorax aux pattes et aux ailes postérieures.
Les pattes sont composées de la cuisse ou fémur, du tibia et des
tarses, ces derniers formés de cinq articles terminés par un double
crochet.
On remarque sur le côté interne des tibias, dans un grand nombre de
groupes, des épines ou éperons souvent simples, quelquefois doubles et
parfois au nombre de quatre, dans ce dernier cas, il en existe deux sur
le milieu du tibia et deux autres plus longs à son extrémité (6g. 14,
16, 17, 18).
Les ailes des papillons sont parcourues par quatre nervures partant
de la base de l'aile, ou point d'attache, et qui se ramifient plus ou moins
sur la surface.
Le fond des ailes est constitué par deux membranes chitineuses, trans-
parentes, accolées et dont les faces externes sont revêtues de squa-
mules colorées.
Notre classification étant basée en partie sur la nervulation ou
charpente alaire et celle-ci présentant des variations notables dans
les différents groupes de Lépidoptères, il est nécessaire d’en bien
étudier les différents aspects, ainsi que les termes employés pour les
désigner.
Prenons par exemple l'aile antérieure du Bombyx mori (6g. 19). On
constate :
1° Le bord antérieur de l'aile A ;
“xneique[ sodjed xnap saç eue Sa2ssE42
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RAPPORT DE LA GOMMISSION 73
2° Une nervure B, accompagnant ce bord jusqu’à l’apex de l'aile,
cette nervure ne se ramifie jamais et s'appelle nervure cosfale;
3° Une deuxième nervure C,
s’éloignant un peu de la nervure
costale et jetant plusieurs ramifi-
cations dans la surface comprise
entre elle et la portion apicale de
l’aile : c’est la sous-costale ;
4° La nervure D, traversant
l'aile à peu près dans son milieu,
se ramifie dès son premier tiers,
envoyant vers la marge de l'aile
plusieurs ramifications: cette k#
nervure s'appelle médiane ;
5° Enfin, la nervure anale Hà
peu près parallèle au bord inferieur
de l’aile. Cette nervure est souvent
renforcée à sa base par une petite
nervure courbe faisantarc-boutant.
Toutes ces nervures avec leurs
ramifications se dirigent, une partie
vers le bord antérieur de l'aile, io. 19.
l’autre partie vers la marge ou bord extérieur G.
Chez la plupart des Lépidoptères, les nervures sous-costales et
médianes sont reliées à peu près vers leur milieu par une nervure T
(fig. 19 et 20), que nous appellerons intercostale, tantôt brisée (fig. 19),
tantôt droite (fig. 20), mais dans quelques groupes cette nervure manque.
L'espace circonscrit entre cetté nervure intercostale et la base de l’aile
s'appelle cellule #7ediane où humerale. On dit que cette cellule est
fermée lorsque la nervure intercostale existe ; on la dit ouverte lorsque
cette dernière manque, comme cela se remarque chez les Atfacus.
Les ailes inférieures présentent le même nombre de nervures que sur
les supérieures, mais les ramifications de la nervure sous-costale sont
variables dans leur nombre.
Pour la facilité des descriptions, on donne à chaque nervure aboutis-
sant à la marge un numéro d'ordre en commençant par l'angle inférieur
de l'aile.
On constate souvent la présence de nervures supplémentaires plus
74 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
faibles qui naissent sur la marge des ailes, sans venir se raccorder avec
3, les nervures que nous venons de
2 signaler, elles sont représentées
_ 7 en pointillé dans la figure 19.
f Chez certains Lépidoptères on
distingue, à la base du bord
antérieur des ailes inférieures,
une fine épine ou plutôt un
faisceau de poils ayant l'aspect
d'un crin destiné à glisser dans
un petit anneau correspondant
sur la face inférieure de l'aile
supérieure, il a pour but d'éta-
blir une solidarité étroite entre
les deux ailes et de les relier
l’une à l’autre. Cetteépineappelee
aussi crin ou frein se remarque
chez la plupart des papillons,
excepté chez les Diurnes.
Rudimentaire ou absente chez
la plupart des Bombyx, elle est
longue avec anneau très visible
chez beaucoup de Sphingides
(fig. 14, c, 0), longue avec pointe disparaissant dans le tissu de l'aile
chez certaines Noctuelles (fig. 16 c.).
Fic. 20.
CLASSIFICATION DES LEPIDOPTERES
Pendant longtemps les Lépidoptéristes ont partagé l'ordre des Lépi-
doptères en trois grandes divisions :les Diurnes, les Crépusculaires
et les Nocturnes, correspondant aux genres : Papilio, Sphinx et
Phalena de Linné.
Ces trois dénominations avaient un défaut très grave, celui de ne
reposer que sur des habitudes toujours assez variables et non sur des
caractères tangibles ; aussi cette dénomination a-t-elle été abandonnée
et tous les Lépidoptéristes sont aujourd'hui d'accord pour adopter la
méthode proposée par Boisduval, qui divise cet ordre en deux sous-
RAPPORT DE LA COMMISSION
ordres : les Rhopalocères à antennes en massue et les
à antennes de formes variables.
75
Helerocères
Cette dernière division, de beaucoup l1 plus nombreuse en espèces, se
subdivise à son tour en cinq grandes tribus d'après le tableau suivant.
I. Rhopalocères.
Antennes gréles avec les derniers articles dilatés en forme
de massue, ailes inférieures sans frein. Papillons munis d'une
trompe. Les chenilles ont 16 pattes et se transforment en chry
salide sans s'enfermer dans un cocon ni dans la terre.
II. Hétérocères.
1° Antennes épaisses, fusiformes à extrémité incurvée en
arrière ; ailes supérieures longues et étroites, les postérieures
courtes. Ailes inférieures munies de frein. Trompe très longue.
Corps robuste, acuminé en arrière. Tibias armés de 2 paires
d’éperons. Palpes labiaux épais. Chenilles à 16 pattes, munies
d'une corne sur le segment anal, se transformant en chrysalide
JAN TA IET TE dar mt Ke
2° Antennes toujours re ailes est Pons nuls ou
rudimentaires. Corps court, laineux, pieds courts et robustes,
tibia sans éperons ou ceux-ci très courts disparaissant sous les
poils. Palpes labiaux généralement courts. Trompe nulle ou ru-
dimentaire, Chenilles à 16 pattes se transformant en chrysalide
dans un cocon plus ou moins soyeux . . . . . . . . .
3° Antennes longues, généralement filiformes, ailes munies de
frein, les supérieures de coloration sombre,les inférieures souvent
vivement colorées, ou presque toujours de coloration différente
de celle des supérieures. Pattes longues, à tibias munis de 2
paires d’éperons, corps large et velu, acuminé en arrière. Palpes
labiaux très developpés. Une trompe. Les chenilles se transtor-
ment le plus souvent en chrysalide dans la terre a:
4° Antennes de formes variables généralement filiformes, corps
grêle. Pieds longs. tibias munis d'éperons. Une trompe. Colo-
ration et ornementation des ailes inférieures rappelant celle des
ailes supérieures. Les chenilles ont 10 à 12 pattes et se trans-
forment en chrysalide dans laterre . . : -
5° Papillons très petits, munis de pe antennes itiornes
et de palpes maxälaires bien développés composés souvent de
4 ou 5 articles. Chenilles à 16 pattes se transformant de manières
très diverses. Leur petitese suffit à les exclure de toutes les
AUCTESNUDUSSE PONT
SPHINGINES.
BouBYcCINEs.
NOCTUELLINES
GEÉOMETRINES
Or 0 7 0. INMIGROLRPIDORTÉRES:
rent
LABORATÔIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Tru pes BOMBYCINES
On sait par le tableau qui précède que le caractère lé plus constant
chez les papillons de cette tribu est celui des antennes pectinées, très
largement chez les mäles, plus faiblement chez les femelles.
1
8
7
G
5
u
Fiu. 22. Fia. ei, Fic. 23.
Tous ces insecles ne prennent aucune nourriture durant leur dernier
état, c'est-à dire lorsqu'ils sout devenus papillons, cette dernière phase
de leur existence est uniquement cousacrée à la reproduction.
Un fait constant daus les lois de la nature est que tout organe inutile
LE
RAPPORT DE LA COMMISSION tt
disparait ou s’atrophie, c'est ce qui explique l’absence de trompe chez
les insectes de cette tribu.
Ils ont tous le corps épais et couvert de poils longs et laineux, les
pattes courtes et lès tibias sans épines apparentes ; leurs ailes sont
dépourvues de freins ou ceux-ci sont rudimentaires.
Les Bombycines se divisent en trois grandes familles, d’après les
caractères suivants tirés de la charpente alaire.
1° Nervure sous-costale, sensiblement parallèle à la nervure
costale et presque contiguë à celle-ci. 10 nervures seulement
atteignant le bord antérieur et la marge. Nervure n° 5 atteignant
la cellule médiane à sa partie supérieure (fig. 21) . . . . . SATURNID&.
2e Nervure sous-costale s’éloignant de la costale. 12 nervures
atteignant le bord antérieur et la marge. Nervure n° 5 atteignant
la cellule médiane vers le milieu de la nervure intercostale
(HE) NPAIDESICOUTIS ET D BOMBYCIDE.
3° Nervure sous-costale s'éloignant encore davantage de la
costale. Nervure n° 5 atteignant la cellule médiane au bas de la
nervure intercostale, 11 ou 12 nervures atteignant le bord anté-
rieur et la marge (fig. 23), palpes généralement bien développés. LasiocAMPIDÆ
4% Famize : SATURNIDÆ
Le caractère le plus constant et le plus saisissable qui permet à pre-
mière vue de séparer un insecte de ce groupe de ses deux groupes voi-
sins est la présence sur chaque aile d’une tache généralement ocellée
d’anneaux diversement colorés, tantôt diaphane, tantôt revêtue de
squamules. Cette tache est toujours placée sur la nervure intercostale
ou tangente; lorsque cette nervure manque, comme cela se présente
dans le groupe des Attaciens, la tache en occupe la place.
Ce sont des papillons de grande taille, à corps velu, laineux, aux ailes
larges généralement ornées de brillantes couleurs.
La tête est petite et enfoncée dans le corselet. Les femelles volent peu,
elles demeurent généralement immobiles contre les troncs d'arbres près
desquels elles ont éclos, les mâles sont toujours de formes plus élancées.
Dans quelques espèces de Saturnides, telles que Callosamia, Cirina,
78 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Grællsia, etc., les sexes présentent des différences assez sensibles de
formes, de dimensions et surtout de coloration.
L'ornementation des ailes présente dans cette famille une sorte de
fixité à laquelle peu d'espèces échappent. En dehors de la marque le plus
souvent ocellée sur chaque aile, on constate la présence de deux bandes
ou rayures transversales plus ou moins larges : l'une entre la tache et la
base de l'aile, nous l'appellerons rayure interne, R I (fig. 24), l'autre
entre la tache et la marge de l'aile, rayure externe, R E.
Toutes deux prennent naissance sur le bord antérieur de l'aile et
ze descendent sur le bord inférieur
E en divisant l’aile en trois zones
assez distinctes.
Ces rayures, parfois uni-
colores, sont quelquefois formées
de trois et même quatre lignes
- M contiguësde couleursdifférentes.
Pour la facilité des descrip-
tions, nous appellerons zone in-
ternela surfacecompriseentre la
rayureinterne et la basedel’aile ;
zone médiane, celle qui est com-
prise entre la bande externe et la
bande interne : cette zone ren-
: ferme toujoursla marqueocellée ;
AE enfin zone externe celle qui est
ze située entre la bande externe
Fio. 24.
et la marge de l'aile : cette zone
Figure théorique d'un Saturuide.
renferme l'apex et la marge.
Beaucoup d'espèces présentent dans l'angle apical des ailes antérieures,
une ligne fulgurante, c'est-à-dire en zigzag, blanche, cette ligne enve-
loppe le plus souvent une tache circulaire noire placée entre la sixième
et la septième nervure et presque marginale.
L'envergure ou expansion alaire est la longueur d'une ligne qui réunit
les deux apex des ailes antérieures en passant par le centre du thorax.
On conçoit que pour se rendre un compte exact de l'aspect d’une
espèce, il ne peut exister de description assez parfaite pour en donner
une image bien saisissable, car les différences d'une espèce à une autre
ne résident que dans l'ornementation des ailes et du corps. Aussi nous
LA
RAPPORT DE LA COMMISSION 79
donnerons chaque fois qu'il nous sera possible le dessin des espèces
faisant partie de cette étude.
Cela est tellement nécessaire que l’on s'accorde maintenant en Lépi-
doptérologie à refuser, comme description valable, toute description non
accompagnée d’une gravure représentant l'espèce.
Toutes les espèces, ou a de bien rares exceptions près, se construisent
un cocon soyeux pour subir leur nymphose.
Il serait assez difficile de donner une idée de l'aspect général des
chenilles de ce groupe, car les unes.sont glabres, d’autres sont velues,
d'autres ont des anneaux portant des tubercules élevés de chacun des-
quels partent un petit nombre de poils raides et d’inégales grandeurs.
Malheureusement aussi dans un grand nombre d'espèces les che-
nilles sont encore inconnues. On peut dire toutefois, d’une manière
générale, qu’elles ont la tête petite et les anneaux renflés.
Les cocons généralement à enveloppe double sont tantôt accolés contre
les troncs d'arbre, ou dans les anfractuosités de leur écorce, tantôt
enveloppés dans les feuilles de l’arbre nourricier, ou simplement libres
et suspendus au moyen d’un pédoncule soyeux aux brindilles de l'arbre.
Quelquefois le cocon est réticulaire et laisse voir à travers les mailles
de son tissu la chrysalide dans l'intérieur.
Ces insectes sont répandus dans le monde entier et chaque contrée
possède ses formes bien distinctes.
Nous diviserons les Saturnides de la façon suivante en trois groupes :
1° Ailes dépourvues de nervure intercostale, c'est-à-dire
avec cellule médiane ouverte . . . . . . . + . . . ATTACIENS.
2° Ailes avec cellule fermée.
«) Ailes inférieures prolongées en forme de queue,
celle-ci soutenue par le prolongement de la nervure
anale et toutes les ramifications de la nervure médiane. ACTIENS.
6) Ailes inférieures sans prolongement en forme de
queue, ou celui-ci non soutenu par la nervure
ODA CS ATURNIENSIPTOPrEdItS
Premier groupe. — ATTACIENS
Ce groupe très naturel est des mieux caractérisé par la cellule médiane
des ailes ouvertes: les mâles ont les antennes longues, largement bipec-
80 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
tinées, très plumeuses; les femelles ont les antennes un peu moins
longues seulement et légèrement moins plumeuses, mais toujours, à bar-
bules égales sur le même article.
Les ailes supérieures sont généralement longues, falquées à pointe
arrondie dans les deux sexes; l'abdomen est entouré d'une ligne de
points tangents, auréolés de couleur claire, imitant un chaînon, séparant
la partie dorsale de la partie ventrale. Les taches vitrées des ailes sont
de formes variables, depuis la ligue arquée à peine visible jusqu’au cercle
parfait ; lorsque celles-ci sont squameuses, elles affectent la forme de
reins, de croissant ou de triangle.
Ce sont des papillons de grande taille ornés de couleurs brillantes,
qui sont représentés dans toutes les parties du monde, sauf en Europe.
Ils se subdivisent en cinq genres d’après les caractères suivants :
1° Couleur dominante : brun olivâtre ou violacé.
A.Aüles supérieures arrondies, peu falquées; inférieures
en demi-cercle,
a) Taches des ailes squameuses, réniformes ou en
ligne brisée, dessus du corselet et de l’abdomen
UNICOIOTE EN EN CAT OR ARE
Corselet et anneaux de l'abdomen lisérés de blanc. Samia.
b)Taches des ailes diaphanes, ovalaires ou faiblement
TÉNUOTMES ee 2 ee D LEIPIPHOHES
B. Ailes supérieures, des mâles surtout, longues, très
falquées, peu arrondies au sommet. Taches vitrées
des ailes arquées ou en demi-cercle. . . . . . PHiLosAmiA.
2° Couleur dominante : .rouge brique ou rouge brun plus ou
moins foncé. Taches des ailes vitrées . . . . . . . . . ATTACUS.
1e GENRE. — Callosamia.
PackarD, Proc. Ent. Soc. Philad., 1864.
Ce genre se distingue des genres suivants par la forme des ailes infé-
rieures qui est plus allongée, surtout chez les mâles, par le thorax et les
anneaux de l’abdomen non bordés de blanc, unicolores en dessus.
Espèces relativement petites, et de coloration générale plus sombre chez
les mâles.
Les cocons de ce genre sont en général petits, presque cylindriques,
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SO!E, Lyon PLANCHE NII.
ATTACIENS
Fi6. 1. Fic. 2. Fic. 3.
Fig. 1. Collosamin Promethæa, Drury. mâle (v. p. Si). Callosamia angulifera, Walker (v. p. Si).
— — femelle. — 5. — cocon,
— — cocon. -— 6. — securifera,Maassen et Weymer {x.p.S2?),
o
9
RAPPORT DE LA COMMISSION sl
peu rugueux. Toutes les espèces connues appartiennent à l'Amérique du
Nord et Centrale.
1. Callosamia Promethea, Drury (Attacus P.), Ill. Ex.
Ent, 113:
Attacus Promethea, Cram, Pap. exot., pl. LXX V et LXX VI.
Hyalophora Promethea, Duncan, Nat. Libr. exot. Moth. 1841.
Envergure, mâle, 10 centimètres ; femelle, 10 cm. 50.
Patrie, Amérique du Nord.
Le mâle a les ailes d’un brun sépia, la rayure interne est à peine
visible, sinueuse, tache de l'aile supérieure en forme de T irrégulier et
seulement visible sur la face inférieure de l'aile; bande externe très
sinueuse, formée d’une étroite ligne jaunâtre ; marge de l'aile blanc jau-
pâtre avec un gros cercle noir arque de blanc à son côte interne.
Les ailes inférieures ont leur marge ornée d'une ligne de (taches
brunes, irrégulières.
La femelle, très différente du mâle, est de couleur brun rougeàtre
clair, les ailes supérieures et inférieures sont plus arrondies, les taches
des ailes sont très marquées et de couleur blanc terne, laligne de taches
irrégulières qui borde la marge des ailes inférieures est de coloration
rouge brique.
On peut élever, en France, la chenille de cette espèce sur le peuplier,
l’épine-vinette, le prunier, le lilas et le cerisier. Cocon allongé, d'un
grain fin et serré, enveloppé dans les feuilles de l'arbre nourricier ; de
couleur grise plus ou moins jaunâtre, difficile à filer et ne présentant que
peu d'intérêt au point de vue industriel, longueur 3 1/2 à 4 sur 1 1/4,
1 1/2 centimètres.
2. Gallosamia angulifera, Warkér {Sama A.), Cat. Lep. Het.,
B. M., 1855.
Attacus Atys, Boisd., èn litt.
Envergure, mâle, 10 centimètres ; femelle, 11 cm. 1/2.
Patrie, États -Unis.
Antennes et corps brun jaunâtre clair.
Le mâle, de coloration générale brun sépia jaunâtre, a une tache blanc
terne en forme de T sur l'aile supérieure, le brun de l'aile, presque
LAB. 1895, 6
82 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
jaune à la base, se rembrunit de plus en plus en se rapprochant de la
rayure externe, cette dernière, très sinueuse, est d'un jaune clair se
fondant insensiblement avec le brun de la zone externe, marge jaune clair;
apex de couleur rosée près de la ligne blanche en zigzag. Ailes infé-
rieures de même coloration, mais la tache est peu visible, presque linéaire.
La femelle est plus grande, avec une rayure externe plus large, plus
blanche, apex de l'aile supérieure brun rose, vineux, tache en forme de
T, bien marquée sur l'aile supérieure, la tache de l'aile inférieure est peu
visible et souvent réduite à un point blanchâtre, la ligne de taches irre-
gulières parallèles à la marge est de couleur brun rouge clair.
Cocon petit, ovoide, de couleur gris brun foncé; il mesure 3 1/2
sur À 1/2.
La chenille vit sur le tulipier.
3. Callosamia securifera, Maassex et WEyMER (Samia S.),
Beitr. Schmett., n°° 48 et 49, 1873.
Envergure : mâle, 40 cm. 1/2; femelle, 11 cm. 1/2.
De l'Amérique Centrale.
Coloration semblable à celle de l'espèce précédente; mais la tache de
l'aile supérieure est presque triangulaire, en forme de hache. De là son
nom. Le cocon ne nous est pas encore connu.
Cette espèce ne nous paraît être qu'une race particulière de
C. Angulifera.
4. Callosamia Calleta, Wesrwoop {Saturnia C.), Proc. Zool.
Soc. Lond., 1853, p. 166, pl. XXXIII.
Platysamia polycommata, Tepp. Bull. Brocklyn. Soc., 1882,
Envergure : mâle, 12 centimètres ; femelle, 14 centimètres.
Patrie, Arizona, Mexique, Guatémala.
Couleur dominante, brun noir.
Thorax bordé antérieurement d’une bande de poils de couleur chair,
postérieurement d'une bande moins distincte de couleur fauve sombre.
Mäle, ailes supérieures léyèrement falquées, antennes très plumeuses.
Femelle, beaucoup plus grande, ailes antérieures non falquées,
presque droites sur le côté marginal avec une tache blanche en forme
de T incliné, rayure externe plus rapprochée de la marge sur les ailes
rw. +5
+
LABORATOIRE D'EÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE IV.
ATTACIENS
E1G- 1"
+
4
F1c. 3. F1G. 4.
Fig. 4. Callosamin Calleta, Westwood (v. p. 82). Fig. 3. Samia Cecropia, Linne (v. p 83)
- 2, Samia Colombia, Smith {v. p. S5). A — — cocon.
oo —
RAPPORT DE LA COMMISSION 83
supérieures que sur les inférieures ; zone externe de couleur cendrée
uniforme prés de la côte antérieure de l'aile, de même couleur mais
chargée de squamules fauves au-dessous ; entre la 6° et la 7° ner-
vure, se trouve une grosse tache noire arquée de blanc à son côté
interne, limité extérieurement par un espace ferrugineux ; marge d’un
jaune sombre vers l’apex, plus pâle en dessous. Ailes inférieures avec
marge ornée d'une ligne de petits points noirs, ovales, accompagnée
d’une légère ligne ondulée noirâtre.
Le dessous est de couleur plus claire avec les taches plus nettement
marquées.
Le cocon nous est inconnu.
2° GENRE. — Samia.
HüBner, Vers. Bek. Schmett., 1822.
Platysamia, Grote, Proceed. Ent. Soc. Philad., 1865.
La couleur dominante de ce genre est le brun plus ou moins rou-
geàtre, les taches des ailes, au lieu de présenter leur centre transparent,
comme nous le trouverons dans les genres suivants, sont complètement
squameuses. Les mâles ont les antennes très longues et très plumeuses,
et les ailes dans les deux sexes sont arrondies, non falquées. Les cocons
des espècesappartenantà cegenresontrebelles jusqu'ici à la flaturedirecte.
Ces papillons sont propres à l'Amérique du Nord, toutes les espèces
s'élèvent facilement en captivité, et l'hybridation entre chaque espèce
est fréquente.
1. Samia Cecropia, Linxé (Bombyx C.), Syst. Nat., 1758.
Attacus Cecropia, Drury, Z/!. Ex. Ent., 1773.
Hyalophora Gecropia, Duncan, Nat. Libr, Exot. Moths, 1841.
Envergure : 13 à 17 centimètres.
Patrie: Amérique du Nord,
Antennes brun foncé, presque noires.
Tête, corselet et abdomen brun rouge, corselet bordé antérieure-
ment d’un collier de poils blancs, postérieurement d’une ligne de poils
noirs. Chaque segment de l'abdomen se termine par une fine ligne noire
suivie d’une ligne blanche. Pattes brun rouge.
D LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Ailes supérieures brun foncé, rayure interne très près de la base de
l'aile, d'un blanc terne bordé de noir, rayure externe, blanche inté—
rieurement, rouge extérieurement, tache de l'aile réniforme, allongée,
blanchâtre à son centre, devenant rouge sur son pourtour, lequel est
liséré de noir. Un cercle noir arqué de blanc bleuätre à son côté interne,
entre les nervures 6 et 7 ; de ce cercle part une ligne blanche en Zig-
zag remontant vers l’apex. La partie comprise entre cette ligne et la marge
est rouge d'abord, puis devient gris jaunâtre sur la marge; la bordure
marginale au-dessous de ce cercle est d'un gris jaunâtre et parcourue par
une ligne sinueuse noire.
Ailes inférieures avec tache en forme de virgule, bordure interne
blanchâtre, presque basale, externe d’un blanc pur et plus large que sur
les ailes supérieures.
Les femelles ont les antennes un peu moins longues que celles des
mäles et les ailes ont leur marge un peu moins incurvée.
Cocon, atteint jusqu’à 8 centimètres de longueur, de couleur fauve
plus ou moins foncé, tissu fin avec quelques rides longitudinales, mais
la soie n’a pu être utilisée jusqu'à ce jour, les cocons sont bons pour le
cardage seulement.
On peut élever facilement en France cette chenille sur le prunier, le
prunellier et l'aubépine; c'est une chenille des plus robustes et d’une
éducation facile, contrairement à certaines autres chenilles de séricigènes
telles que Yama maï et Pernyi qui se déplacent fréquemment des bran-
ches sur lesquelles on les élève, cette chenille n'est pas coureuse si les
branches nourricières sont maintenues abondantes et fraiches.
Au premier àge, la chenille est noire hérissée de petites épines.
Au deuxième âge, jaune clair avec épines noires terminées par un
faisceau de poils.
Au troisième âge, vert clair avec une rangée dorsale de grosses épines
jaunes et deux rangées latérales d’épines bleues.
Au quatrième àge, d'un beau vert clair avec épines dorsales et laté-
rales comme ci-dessus, mais les cinq épines de la tête et la dernière
dorsale prennent la forme de tubercules hérissés de poils et sont d'un
beau rouge orangé.
2. Samia Gioveri, Srreck (llatysamua G.), Lep., 1872, 1878.
Evvergure, 13 centimètres.
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LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE (V:
ATTACIENS
Fis. 2.
Fc. 3. Fi. 4.
Fig. 1. Samia Gloreri, Streck (v. p. 84). Fiy. 3 Sumia Culifornica Grole (v. p. S5).
2. — — vcocun(v. p. 85). — À. _— — cocon,
RAPPORT DE LA COMMISSION 85
Patrie, Du Mexique à la Californie et dans l’Arizona.
Antennes brun clair.
Tête, corselet et abdomen brun rougeâtre, corselet bordé en avant
d'un collier de poils blancs, anneaux de l'abdomen lisérés de brun
foncé et de blanc terne. L'ornementation des ailes est tout à fait sembla-
ble à celle de l'espèce précédente, mais la couleur foncière est d'un brun
sépia ; le bord antérieur de l'aile et une partie du fond sont d'un brun
rougeàtre, les bandes externes et internes ont la couleur blanche plus
terne, enfin cette espèce est toujours plus petite que la précédente.
Le cocon mesure 50 sur 30 millimètres, piriforme, rugueusement
plissé, de couleur gris de fer terne ayant quelques reflets argentés.
3. Samia Columbia, Smira, Proc. Bost. Soc., 1865.
Envergure, 11 centimètres.
Patrie, Amérique du Nord.
Antennes brun rougeâtre. Couleur dominante des ailes, brun noi-
râtre. Tête, corselet et abdomen brun rouge.
Corselet avec collier antérieur de poils blancs.
Segments abdominaux lisérès de blanc et de noir.
Ailes supérieures et inférieures de coloration identique à celle de
l'espèce précédente.
Le cocon est de forme allongée; il mesure 4 em. 1/2 sur 2 centimè-
tres, de couleur gris de fer, rugueux avec des taches linéaires blanchà-
tres argentées.
Cette espèce, qui est un diminutif de l'espèce précédente, n’est pas rare
dans l'Amérique du Nord et Centrale, nous la considérons comme une
race minor de Cecropia; de même que Gloveri, elle n'est pour nous
qu'une race intermédiaire,
4. Samia Californica, Grore ({Platysamia C.), Proc. Ent.
Soc. Philad., 1865.
Saturnia Ceanothi, Behr., Proc. Calif. Acad., 1868.
— Boisd , Ann. Soc. Ent. Belg., XII, 1869.
Samia Euryalus, Streck, Lep., 1875.
— rubra Behr., 1855.
Envergure, 12 centimètres.
86 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Patrie, Californie.
Antennes brun noirâtre. Couleur dominante, rouge brique.
Tête, corselet et abdomen rouge brun, corselet bordé antérieurement
et postérieurement d’une ligne de poils blancs. Segments de l'abdomen,
lisérès de blanc.
Ailes supérieures, rayure interne rapprochée de la base, blanchätre
bordée de noir extérieurement, rayure externe légèrement anguleuse,
noire intérieurement, blanc extérieurement. Bordure marginale jaune
terne, la ligne blanche en zigzag réunit une grosse tache noire arquée
de blanc à une autre petite tache noire apicale. Tache .de l'aile blanc
terne affectant la forme d'un trapèze irrégulier.
Ailes inférieures sans rayure interne. Marge de l'aile jaune terne
avec deux lignes brunes parallèles à la marge, limitant une suite de taches
réniformes irrégulières. Tache de l'aile blanche, en forme de trapèze
allongé, irrégulier.
La chenille vit sur le Ceanothus californica, elle a ete élevée en Europe
sur le prunier et sur le saule.
Cocon en forme de poire, d'un gris cendré, parfois avec reflets argen-
tés. Dimensions, 5 x 3 centimètres.
3° GENRE. — Epiphora.
WALLENGREN, Wien. Ent. Mon., IV, p. 167, 1860.
Faidherbia, Guer. Compt. rend., 1865.
Papillons à taches vitrées, larges et ovalaires, aux ailes antérieures
peu ou point falquées, mème chez les mâles. Les espèces de ce genre
sont toutes propres au continent africain.
Nous reconnaissons que ce genre a bien peu de raison d'être, car il est
assez difficile de le séparer nettement du genre Philosamia : les ailes
plus ou moins falquées, les taches vitrées étroites ou plus ou moins larges
ne nous paraissent pas être des caractères suffisants ; toutefois, comme
par la forme générale ils se rapprochent du genre Samia, il nous paraît
utile comme genre de transition.
1. Epiphora Mythimnia, \WVesrw. ({Salurnia M.), Proc. Zool.
Soc. London., 1849.
Attacus Mythimnia, Walk, Cat. Lep. Het. B. M., 1855.
LABORATOIRE D'ÉTUSES DS LA SO!E. LYON PLANCHE VI:
ATTACIENS
F10. 4. Fia_ 4.
Fig. 1. Æpiphora Bauhiniæ, Gusrin, (v, p. S7) Fig. %, ÆEpiphora Mythimaia, Westw. (v. p. 86).
2. — = cocon, — 4. — Antinorii, Oberthur. (v. p. 8S).
RAPPORT DE LA COMMISSION 87
Epiphora Scribonia, Wallengr., Wien. Ent. Mon., 1860, 1865.
— Perspicua, Butl, Ann. Nat. Hist., 1878.
— Atbarina, Butl, Cist. Ent., 1877.
Envergure, 13 centimètres.
Patrie, Port-Natal.
Ailes supérieures subfalquées, d’un brun sombre ponctué de blanc,
rayure externe excurvée près du bord antérieur, s’incurvant près du
bord inférieur; lunule vitrée grande, ovale, marginée de blanc puis
de jaune; un point noir arqué de blanc à son côté interne, entre les ner-
vures 6 et 7, presque marginal.
Ailes inférieures, avec lunule vitrée plus grande, presque arrondie,
la marge de l'aile est ornée d'une ligne de taches demi-circulaires,
noires.
Chenille adulte d’un beau vert avec six épines de couleur jaune sur
chaque segment, sauf sur les trois segments antérieurs où neuf de ces
épines seulement deviennent longues et de couleur bleu turquoise à leur
extrémité, leur base restant jaune.
Cocon en forme de patelle avec quelques rides au sommet, de couleur
brune, accolé contre les branches nourricières.
2. Epiphora Bauhiniæ, GurriN (Saturma B.), Icones, R.
Anvim., 1829, 1844.
Attacus Baumhiria, WaLx. Cat, Lep. Het. B. M., 1855.
Envérgure, 11 à 13 centimètres.
Patrie, Sénégal.
Couleur dominante du fond des ailes, brun violacé.
Antennes, brun jaunâtre.
Thorax bordé postérieurement d’une bande de poils blancs.
Abdomen de couleur foncée près du thorax, devenant plus claire près
de son extrémité anale, chaque segment liseré de poils blancs.
Ailes supérieures avec rayure interne incomplète, souvent à peine
visible, la moitié inférieure de l'aile étant presque envahie par la couleur
blanche; cette portion de l’aile est même souvent transparente; rayure
externe blanche, se fondant insensiblement avec le brun violacé de l'aile,
s’excurvant autour de la tache vitrée et s’incurvant avant d'atteindre le
bord inférieur; apex d’un roux rosé, devenant violet clair au delà de la
. be
|
1
88 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
ligne blanche en zigzag, bordure marginale d’un jaune verdâtre; tache
vitrée ovale bordée de blanc puis de fauve.
Ailes inférieures avec tache vitrée plus grande, plus arrondie, bor -
dure marginale jaune intérieurement et verte extérieurement, la partie
jaune ornée d’une ligne de taches brunes irrégulières.
La chenille de cette espèce vit sur le Ziziphus jujuba, elle se cons-
truit un cocon d’un blanc jaunâtre à reflets argentés, qui mesure
4722 millimètres maximum.
L'éducation de cette espèce mériterait d'être encouragée, vu la richesse
soyeuse de son cocon.
3. Epiphora Antinorii, OgerTauR {Salurmia A.), Ann. Mus.
Genov., 1880.
Envergure, 13 centimètres.
Patrie, Abyssinie.
Couleur dominante du fond des ailes, gris brun.
Antennes longues, très plumeuses chez le mâle ; thorax très velu,
corps relativement grê:e.
Ailes supérieures non falquées chez le mâle, rayure externe blanche,
non tangente à la tache vitrée, rayure interne absente; la marge
des ailes est teintée de brun plus chargè au côté externe et plus ple à
l'interne, un feston la trayerse de haut en bas, partant d'une tache qui
commence à l'apex, rosée du côté externe et du côté interne, frangée de
blanc de façon très irrégulière, celte tache porte sur la partie supérieure
un point noir, etsur la partie inférieure un ovale noir arqué de blanc
intérieurement.
Ailes inférieures ourlées de blanchâtre; dans cette teinte blanchätre
existent deux festons bruns et un violacé qui suivent parallelement le con-
tour de l'aile, la teinte du fond forme au contact du bord blanchâtre une
série de saillies iutra-nerveuses en mode de dentelure.
Sur chaque aile, une tache vitrée, réniforme, ourlée de noir, puis de |
rose, et finalement de blanc.
Le cocon nous est inconnu.
Ni
\
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYonN
ATTACIENS
Fis. 3.
FiG. 1.
Fig. 4 et2. Philosamia Cynthia, mâle et femelle (v. p. 89).
— 3et4. Cocons.
RAPPORT DE LA COMMISSION 89
4 GENRE. — Philesamia
GRoTE, Proceed. Amer. Plul. Soc., XIV (1874).
Samia, Hübn, Verz. Bek. Schmett., p. 156 (1822).
Les espèces de ce genre sont réparties dans les Indes Orientales, la
Chine, le Japon, l'archipel Malais et l'Afrique.
Leur couleur dominante est le brun olivâtre plus ou moins foncé pour
les espèces asiatiques, et le brun violacé pour les espèces africaines.
1. Philosamia Cynthia, Drury, £'ot. ins. 11, pl. VI (1773).
Saturnia Insularis, Wollenhoven, Rev. Zool., XIV, p. 338, 1862.
Attacus Canningi, Walk, Cat. Lep. Het. B. M., XXXII, p. 529.
— Walkeri, Feld., Wien. Ent. Mon., 1862.
— Cynthia, Cram., Pap. Exot. 1, pl. XXXIX.
— Prgeri, Butl., Z{!. Het. III, pl. XLUI, fig. 5.
— Vesta, Walker, Loc. cit.
Envergure, 13 à 15 centimètres.
Patrie, Indes -Orientales, Chine, Japon.
Couleur dominante, brun olivâtre.
Antennes brun clair, palpes à dernier article pointu atteignant presque
la longueur de la tête.
Thorax orné d’un fin collier de poils blancs à sa partie antérieure, et
d’une bande de même couleur à sa partie postérieure.
Le premier segment de l'abdomen est blanc, les suivants portent trois
rangées de faisceaux de poils blancs ; une rangée dorsale formant une
ligne blanche non interrompue et deux rangées latérales de faisceaux
blancs non réunis; dernier segment blanc.
Le dessous de l'abdomen est orné de deux lignes d’anneaux auréolés
semblables aux deux lignes latérales séparant le dos de l'abdomen.
Pattes : côté interne des fémurs, extrémité des tibias et des tarses
blancs.
Ailes supérieures, une tache diaphane très étroite, arquée, auréolée de
blanc et de noir à son côté supérieur, de jaune à son côté inférieur, se fon-
dant insensiblement avec le brun olivätre fonce de l’aile ; la rayure ex-
terne part des deux tiers du bord antérieur, s'incurve lésèrement et vient
90 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
contourner l'extrémité de la tache vitrée, puis s'incurve encore avant
d'atteindre le bord inférieur de l'aile, elle est noire à son côté interne,
blanche intérieurement et rose extérieurement, cette dernière couleur
parsemée de squamules blanches. La rayure interne est blanche, bordée
de noir exterieurement ; elle part du premier quart du bord antérieur de
l'aile, se dirige obliquement vers la base de la tache vitrée, s'incurve
entre les nervures 2? et 3, puis revient en ligne droite à la base de l'aile.
Une tache arrondie, noire, près de la marge, entre les nervures 6 et 7,
est bordée d'un arc blanc à son côté interne, elle est accompagnée d’une
ligne blanche en zigzag qui remonte jusqu'à l'apex. Cette ligne et cette
tache limitent extérieurement et inférieurement un espace irrégulier de
couleur violacée claire.
Ailes inférieures : la rayure interne contourne sans la toucher la
tache vitrée et se réunit à la rayure externe qui vient atteindre l'extré-
mité de cette tache et qui redescend en s'incurvant jusqu'à l'extrémité
inférieure de l'aile. La marge de ces ailes est ornée d’une ligne bru-
nâtre limitant une série de petites taches allongées, irrégulières, dispo
sées parallèlement à celle-ci.
Larves : 1° âge jaune pâle avec rangées dorsales et latérales de tuber-
cules recouverts de pulvérulence blanche ; 2° âge, blanc pur avec la tête
et les pattes jaunes, la partie inférieure du corps devient d'un vert
clair, une ligne de points noirs se dessine entre chaque ligne de tuber-
cules; 3° âge, complètement blanche, avec stigmates cerclés de noir;
4° et 5° âges, d'un beau vert absinthe, plus blanc sur la partie dorsale
que sur la partie ventrale, dernier segment anal jaune ; longueur au der-
nier âge 7 cm. 1/2.
La chenille se nourrit dans l'Inde des feuilles de l’Arilantus glandulo -
sus, de l'Atlantus excelsa, du Xanthoxylon hostile, du Coridra
Nepalensis, etc. Cette espèce est d'une éducation facile en France, la
chenille peut s'élever sur lelilas et sur l’ailante ; elle s’est acclimatée aux
environs de Paris où elle vit en liberté sur les ailantes des boulevards.
Dans les diverses éducations que le Laboratoire a faites de ces
insectes, il a toujours été constate qu'en présence des feuilles du lilas
et de l'ailante, les chenilles donnaient toujours la préférence au lilas.
Cocon de forme olive allongée, enveloppé dans les feuilles de l'arbre
nourricier, longueur 38 à 45 sur 16 à 18 millimètres, de couleur gris
jaunâtre ; les cocons ont peu de valeur commerciale et sont, la plupart,
envoyés en Europe avec les cocons percés et les déchets de soie.
PP
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIF, LYON PLANCHE VIII.
ATTACIENS
Fi. 2, Fic. 3.
Fig. 1. Philosamia Ricini, Boisduval, type (v. p. 91). Fig. 4. Philosamia Ricini, cocon.
— 2et3, — _ Variétés. _— ), . Vacuna, v'', albica
RAPPORT DE LA COMMISSION 91
Le Phil. insularis, Woll, est spécial aux îles de la Sonde; c’est une
variété à couleur olivâtre moins foncée, et où la partie rose de la rayure
externe a plus d'étendue et plus de vigueur ; cette couleur se prolonge en
pointe sur chaque nervure en forme de feston.
Phil. Canningi, Walk., varièté à coloration plus brillante, le brun de
l'aile est d’un jaunâtre vif, le rose de la rayure externe est plus vif éga-
lement, et la bordure marginale des ailes est presque jaune.
Le cocon de cette varieté est un peu plus petit.
Le Phil Valkeri, Feld, ressemble à la variété insularis, mais de
coloration plus vive ; il se trouve à Cachar et dans la Chine, sa larve vit
sur le Cinnamomuim camphora.
Le cocon est semblable à celui du type.
2. Philosamia Ricini, Boispuvar, Ann. Soc. Ent. France,
1854.
Philosamia Lunula, Walk, Cat. Lep. Het. B. M., 1855.
Attacus Guerini, Moore, Cat. Lep. Mus. E.I. House, 1859.
— Obscurus, Butl., 7rans. Ent. Soc. London,1879.
Saturnia lole, Westw., Proc, Zool. Soc. London, 1881,
Phalena Cynthia, Rochebr., Trans. Linn. Soc. London, 1804.
Saturnia Arindi, Royle, Rep. Paris. Exhib., 1856.
Attacus Ricini, Hutton, J. Agric. Hort. Soc. Ind., 1863.
Envergure, mâle 10 à 11 centimètres; femelle 11 à 11 1/2 centimetres.
Patrie, Indes -Orientales, Sikhim, Assam, Chine.
Cette espèce ne diffère de la précédente que par une coloration plus
päle, moins olivätre et une taille moindre, les lignes ornementales des
ailes sont tout à fait semblables, toutefois, les anneaux de l’abdomen sont
frangés de poils blanchâtres, et les faisceaux de poils blancs si visibles
dans l'espèce précédente, font presque défaut dans cette espèce. Chez
certains sujets, la tache transparente arquée de l'aile inférieure est
réduite à un simple point blanchâtre sans partie vitrée.
Phil. Guerini, Moore, n’est qu’une aberration.
Phil. obscurus, Butl., est une race plus sombre et plus large qui vit
à Cachar.
Phil. Iole, Westw., est une monstruosité assez fréquente, aux ailes
92 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
inférieures allongées et à zone externe des ailes d'un gris fauve
clair !.
Phil. Pryeri, Butl., race septentrionale, un peu plus grande et de
couleur plus foncée, de Yokohama.
Le Phil. Ricini est élevé à l'état demi-domestique dans l'Assam, le
Rungpore, à Dinagepore, dans l'Est du Bengale et à Mussorie où il est
connu sous le nom d'Æri d'Assam. Il est nourri sur le ÆRicinus com-
munis, il vit aussi sur l'Ai/antus excelsa et glandulosa.
Les sujets trouvés à l'état sauvage, de coloration beaucoup plus vive
sont tout à fait analogues à la varièté Canningi de l'espèce précédente.
La chenille est élevée dans l’Assam, dans l'intérieur des habitations,
avec les feuilles du Ricin et de la même façon que le Bombyx du mürier,
on obtient jusqu’à six récoltes par an.
Les cocons diffèrent sensiblement de ceux de Cynthia, ils sont de
consistance molle et varient de coloration depuis le blanc pur dans cer-
taines régions de l'Assam, jusqu’au brun plus ou moins rougeàtre dans
le Bengale; ils sont aussi de dimensions moindres.
Dans l'Inde, ces cocons sont effilochés et cardés, puis filés au fuseau.
D'après M. Nathalis Rondot, presque toute la suie récoltée est tissée
par les indigènes. Les étoffes qu'on en obtient sont en général grossières,
mais leur solidité et leur durée sont extraordinaires. Elles sont recher-
chées également par les pauvres et par les riches pour en faire des
vêtements ?.
3. Philosamia Vacuna, Wesrwoob*, Proceed. Zool. Soc.
London, p. 39, 1849.
Attacus Albidus, Druce, Proceed. Zool., Soc. London, p. 409, 1886.
Envergure, 15 à 18 centimètres.
Patrie, pays des Ashantes.
Couleur dominante, brun violace.
Antennes fauves. Corselet bordé postérieurement d’une bande blanche,
anneaux de l'abdomen finement lisérés de blanc.
1 Considéré aussi par M. W. Rothschild comme une monstruosite, cet auteur l'aurait obtenu
d'éducations faites au Zoological Garden, d'œufs fécondés par un mäle de Ricini (Novitates
zoologicale, v. 11, 1895).
? L'Art de la soie, t. II, page 98.
3 Toutes les espèces africaines incluses par M. Kirby dans le genre Philosamia ont été
séparées par M. Walter Rothschild qui a cru devoir créer le nouveau genre Drepanoptera,
LABORATOIRE D ETUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE IX.
ATTACIENS
Fia. 2.
Fig. 1et2. Philosamia Plætsi, Plôtz, mâle et femelle (v. p. 93).
PLANCHE X.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIF, LYON
ATTACIENS
Attacus Crameri, Felder (v. p. 95).
RAPPORT DE LA COMMISSION 93
Ailes supérieures falquées avec tache noire arquée à son côté interne,
près de la marge entre les nervures 6 et 7; partie comprise entre la ligne
en zigzag blanche et la marge de l'aile de couleur rose vif, marge fauve
clair, taches vitrées arquées plus larges que dans les espèces précédentes,
cernées par trois bandes étroites : l’interne blanche, la médiane jaune,
l’externe noire, rayure interne blanche, large, arquée, se fondant avec
le brun de la base de l'aile, rayure externe large, blanche, légèrement
sinueuse, se fondant avec le brun violet de la zone externe,
Ailes inférieures. La rayure interne blanche se réunit à l’externe immé-
diatement au-dessus de la tache vitrée qui est en demi-cercle ; la couleur
blanche de ces deux bandes envahit chez certains individus toute la base
et le côté antérieur de l’aile; la marge de couleur fauve verdâtre est
ornée d'une ligne de taches noires ovalaires géminées, plus ou moins
irrégulières, suivie d’une ligne parallèle d'un brun plus pâle.
Le Phil. A/bidus, Druce, a les ailes inférieures complètement envahies
par la couleur blanche, sauf une bordure étroite d’un brun violacé conti-
guë à la marge.
Chez les femelles, les taches vitrées sont beaucoup plus larges.
Le cocon ne nous est pas connu.
4. Philosamia Plœtzi, Piürz {Samia P.) Stett. Ent. Zet.,
p. 86, 1880.
Philosamia Plætzi, Maass. et Weym., Beitr, Schmett, fig. GG et 67, 1880.
— Victoria, Maass. et Weym , Beitr, Schmett, 1886.
== Getula Maass et Weym, Beitr. Sehmett, fig. 68 et 69, 1881.
Samia Plætzi, femelle. Plotz, loc. cit., 1880,
Envergure 20 à 21 centimètres.
Patrie, Afrique occidentale.
Couleur dominante, brun violacé.
Thorax orné postérieurement d’une bande de poils blancs, rayure
interne incomplète n’atteignant pas le bord antérieur de l'aile externe,
blanche, légèrement sinueuse, tangente à la tache vitrée, cette dernière
se basant sur la dissemblance des sexes ; les mâles ayant les ailes très falquées et les femelles
les ailes arrondies et obtuses, tandis que, dans les espèces asiatiques, les femelles ont sensi-
blement le même aspect que celui des mâles. 11 nous semble pourtant difficile d'établir cette
distinction, attendu que toutes les espèces africaines n'ont pas les sexes dissemblables, témoin
Epiphora Bauhiniæ et que, à part une coloration différente, nous retrouvons la même orne-
mentation.
934 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
presque réniforme auréolée de blanc, de jaune, puis de noir; bordure
marginale de l'aile d'un jaune verdàtre sillonnée par une ligne en feston
d’un brun noir. Un ovale noir arqué de blanc intérieurement, près de la
marge est surmonté d’une ligne blanche en zigzag, traversant une surface
d'un beau violet clair du côté de la rayure externe, et d’un rose rouge
près de l'apex ; sur les ailes inférieures, la tache vitrée a la forme d’un
demi-cercle, les deux rayures blanches se réunissent au-dessus de celle-
ci, bordure marginale jaune finement lisérée de verdâtre.
La femelle a les ailes à peine falquées, larges, les inférieures très
arrondies, de couleur brun non violacé, bordure marginale moins
verdâtre, sur les ailes inférieures, deux rangées de taches brunes paral-
lèles à la marge.
Les taches vitrées sont plus larges que chez le mäle. Cocon inconnu.
DM GENRE. — ,Atfacus.
LiNNé, Syst. Nat. I. (2), p. 809, 1767.
Hyalophora, Dunc. Nat. Lib. Exot. Moth., 1841.
Ce genre renferme les plus grands papillons connus, leur coloration
dominante est le rouge brique plus ou moins foncé ou teinté de rose ; sur
les quatre ailes, une tache vitrée généralement grande, variant selon les
espèces de la forme triangulaire à la forme circulaire.
Les antennes très longues et trés plumeuses chez les mâles atteignent
souvent une longueur plus grande que celle du thorax ; chez les femelles,
elles sont à peine aussi longues, mais elles sont toujours bipectinées à
barbules égales sur le même article.
Ces papillons sont répandus dans l'Inde, l’Archipel Malais, et dans
l'Amérique Centrale et du Sud, mais les espèces asiatiques et malai-
siennes ont un faciès bien spécial et se distinguent à première vue des
espèces du Nouveau Continent.
Les premières atteignent souvent de très grandes dimensions, et les
mâles ont les ailes longues et falquées, tandis que les secondes, de
dimensions généralement plus faibles et même petites ont les ailes à peine
incurvées sur leur marge, arrondies au sommet.
Certaines espèces américaines produisent des cocons assez riches en
soie et d'un dévidage possible; ils seront certainement utilisés dans
RAPPORT DE LA COMMISSION 95
l'avenir, mais les espèces asiatiques ont des cocons jusqu'à ce jour
indévidables et bons seulement pour le cardage.
La difference d'aspect que nous venons de signaler permet de diviser
ce genre en deux sections.
1° Espèces asiatiques.
Ailes supérieures grandes, bien plus longues que les inférieures et très
falquées chez les mâles. Thorax non bordé antérieurement d'un collier
de poils blancs. Quelquefois une ou deux taches diaphanes lenticulaires
au-dessus de la grande tache. Une tache noire presque apicale entre la
Te et la 8° nervure. Ailes inférieures triangulaires ou à extrémité légè-
rement arrondie. Antennes des mâles très grandes et très plumeuses.
20 Espèces américaines.
Ailes supérieures un peu plus longues seulement que les ailes infe-
rieures, peu falquées même chez les mâles, ailes inférieures allongées,
presque rectangulaires ou en quart de cercle. Un groupe généralement de
trois taches noires irrégulières entre la 6° et la 7° nervure près de la
marge. Thorax bordé antérieurement d'un collier de poils blancs.
Antennes des mâles à peine plus grandes que celles des femelles.
ESPÈCES ASIATIQUES
1. Attacus Crameri, Fecper, Sitz. Akad. Wis. Wien, 1861.
Attacus Atlas, Cramer. Pap. Exot., pl. 381 C., 382 A.
Envergure, 23 à 25 centimètres.
Patrie, Amboine.
Couleur dominante, brun rouge foncé.
Antennes fauves, thorax borde postérieurement d’une ligne de poils
blancs.
Ailes supérieures, zone interne petite, noirâtre vers la rayure interne,
zone médiane uniformément brune, sauf près des rayures où elle devient
presque noire, tache de l'aile squameuse, triangulaire, à centre blanc
devenant jaune foncé vers la limite qui est noire ; rayure externe blanche
à sa partie supérieure s’effaçant presque près du bord inférieur. Zone
96 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
externe brune avec une fascie noire, parallele et contiguë à la rayure
externe. Apex rose vineux vif; une tache noire contiguë au bord ante-
rieur est entourée d'une ligne en zigzag blanche qui limite la partie
rosée de l’apex, marge étroite brun jaune foncé.
Ailes inférieures, même coloration, mais la tache est en forme de hache,
la marge étroite d'un brun jaune foncé; le cocon de cette rare espèce
nous est inconnu. La description et le dessin ont été faits d'après le spé-
cimen du Muséum de Genève.
2, Attacus Imperator, Kirzy.
Attacus Cæsar o"., Maass. et Weym., Beitr. Schmett, fig, 23, 1873.
Envergure, 25 centimètres.
Patrie, Bohol, voisin de Crameri, mais la rayure externe est
presque rectiligne, la coloration générale d'un rouge plus doré, les ailes
supérieures sout ornées de trois taches espacées, cerclées de noir ; sur
les ailes inférieures deux taches seulement, mais contiguës.
C'est une espèce très rare dont le cocon nous est inconnu.
3. Attacus Dobhertyi, W. RoruscHiLp.
Novitates Zoologicale, vol. IT, 1895.
Envergure, 23 centimètres.
Patrie, Timor et Flores,
Couleur dominante très rapprochée de celle de Crameri, mais plus
rosée, les taches sont vitrées et plus larges, la côte et la base des ailes
sont d’un rouge profond densément parsemées de squamules bleuâtres.
La zone médiane devient noire vers la rayure externe et forme une
ligne noire profondément dentelée. La rayure externe est blanche inté-
rieurement, marron rouge brillant extérieurement ; la zone externe est
d'un brun d'argile ; elle présente près de la rayure externe une large
bande d’un brun profond densément parsemée de squamules bleuâtres ;
apex d'un rouge brillant.
Ailes inférieures mème coloration, mais la ligne submarginale est
accompagnée intérieurement d'une rangée de larges et brillantes taches
rouges. Tète, thorax et abdomen rose brun.
Le dessous des ailes est semblable au dessus comme décoration, mais
PLANCHE NI.
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON
ATTACIENS
Attacus Imperator, Kirby (v. p. 96).
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA Soir, LYON PLaAncue XII.
ATTACIENS
SR I SV
I
Attacus Ediwardsii, White (v. p. 97).
RAPPORT DE LA COMMISSION 97
la couleur générale est plus pâle, lavée de gris et la rangée de taches
marron intérieure à la ligne submarginale est représentée aussi sur les
ailes supérieures.
Le cocon nous est inconnu.
4. Attacus Staudingeri, W. RoTHsCHILD.
Novitates Zoologicale, vol. II, 1895.
Envergure, 20 c. 1/2.
Patrie, nord-ouest de Java.
Cette remarquable espèce est voisine d'Edwardsii, mais la forme
rappelle une amplification de Phil. albida, Druce.
Ailes antérieures étroites et très fortement falquées.
Couleur dominante d’un prune pourpré profond lavé de teinte olivâtre ;
à 3 centimètres environ de la base se trouve la rayure interne blanche,
coudée à angle droit ; une tache vitrée large, triangulaire, bordée de jaune
olivâtre ; la rayure externe, fortement anguleuse et dentée, se compose de
trois bandes contiguës,la première noire,la seconde blanche et la troisième
ou la plus externe est comme dentelée, irrégulière, de couleur lilas
rosé,
Ailes inférieures, semblables de coloration, mais la ligne submarginale
est double, en zigzag et dentelée.
Corps d’un pourpre enfumé avec une ligne de poils blancs à la base
du thorax.
5. Attacus Edwardsii, Wire, Proc. Zool. Soc. Lond., 1859.,
p. 115, pl. LVIT.
Envergure, 24 centimètres.
Patrie, Inde septentrionale.
Antennes fauve clair.
Thorax et abdomen brun rougeàtre presque grenat, de la couleur du
fond des ailes, le thorax borde de poils blancs postérieurement.
Sur chaque aile une tache vitrée triangulaire, ayant son grand côté
incurvé, cette tache lisérée de jaune puis de noir.
Ailes supérieures, bande externe large, blanche, en forme d’accent
circonflexe, tangente à la tache diaphane ; interne blanche, large,
formant un angle droit se prolongeant à son sommet en trois lignes
LAB, 1895. 7
98 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
blanches sur les ramifcations de la nervure médiane jusqu'à la rayure
médiane.
Zone interne brun rouge; moyenne de même couleur mais devenant
d’un noir profond aux alentours des rayures et de la tache vitrée; zone
externe brun rouge clair dans son milieu, semée d’atomes blancs près
de la rayure externe, marge jaune verdâtre parcourue par une ligne
noirätre en feston dans sa longueur. Le sommet de l'aile est d'un jaune
ocreux ; une tache noire presque apicale tangente au bord antérieur est
contournée extérieurement par une ligne blanche en zigzag qui vient
envelopper en partie une autre tache noire irrégulière placée entre la
6° et la 7° nervure.
Ailes inférieures, mêmes caractères de coloration, mais la bordure
marginale d'un jaune olivatre est envahie par une suite de taches réni-
formes irrégulières, presque noires et de deux lignes parallèles de
traits bruns.
Les cocons atteignent 6 et 7 centimètres de longueur enveloppèés dans
les feuilles et reliés à la tige par un pédoncule soyeux. Cette espèce est
assez rare.
6. Attacus Atlas, Lixné, Syst. Nat., 1758.
Saturnia Silhetica, Helf., Journ. As. Soc. Beng., 1837.
Bombyx Atlas, Cram., Pap., Exot., pl. IX, 1775.
— Ethra, Oliv., Enc. meth., 1789.
Attacus Lorquinii, Feld., Wien. Exot. Mon., 1861.
— Taprobanis, Moore, Lep. Ceylon, 1883.
Envergure : mâle, 18 à 22 centimètres ; femelle, 21 à 24 centimètres.
Patrie, Indes Orientales, Chine et Archipel Malais.
Espèce tres commune, variant beaucoup de taille et de coloration ;
cette dernière varie du rouge d’ocre jaunätre au brun rouge foncé
grenat.
Thorax et segments de l'abdomen liserés postérieurement de poils
blancs.
Ailes supérieures, zone interne rouge parsemée de poils noirs
et de poils blancs formant grisaille ; zone externe d'un brun rouge parse-
mée du côté de la rayure externe de squamules noires et de squamules
blanches, du côté de la marge de squamules jaunes, cette dernière
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, Lyon PLANCHE XIII.
ATTACIENS
Attacus Atlas, Linné. Variétés major et minor (v. p. 98).
in den + à
RAPPORT DE LA COMMISSION 99
d'un jaune terne verdâtre, parcourue dans son milieu par une ligne
sinueuse brune.
Une tache noire contre le bord antérieur de l'aile enveloppée d’une
ligne fulgurante blanche qui, après trois ou quatre brisures, vient se
perdre dans la marge. Taches diaphanes très irrégulières plutôt triangu-
laires souvent accompagnées d’une autre tache transparente très petite
et située entre les nervures 5 et 6. Ces taches sont lisérées de noir.
Les ailes inférieures présentent la même coloration. La chenille vit à
Ceylan sur le Laurus cinnamomum, sur le Milnea roxburghiana et
sur beaucoup d’autres arbres. En Europe, on peut l'élever sur l’épine-
vinette {Berberis vulgaris) sur le pommier, le saule, le charme et au
tres arbrisseaux !.
Toutes les tentatives d'éducation de cette espèce, qui ont été tentées à
Lyon, n’ont pas réussi jusqu’à ce jour, la plupart des chenilles péris-
sant vers le 4° àge; celles-ci, sont à leur 1° äge, noires à poils blancs;
elles deviennent blanchâtres après la 1° mue, puis deviennent jaunâtres
avec deux plaques rouges latérales sur le dernier anneau et quatre
rangées longitudinales d’épines blanches; leur corps tout entier est
recouvert d’une pulvérulence blanche ; au 3° âge se montrent deux rangées
latérales de poils noirs ; enfin, devenues adultes, elles sont d’un blanc
verdâtre et offrent une grande ressemblance avec les chenilles de PAil.
Cynthia.
Les cocons de cette espèce sont en forme de poire; ils mesurent de 6
à 8 centimètres de longueur sur 2 1/4 à 3 centimètres, toujours enfermés
dans une feuille qui leur sert d’abri d'un côté, l’autre étant à découvert;
il est peu probable qu'on réussisse à dévider et à utiliser ce cocon ; tou-
tefois, M. Nathalis Rondot? dit qu’en Chine et en Birmanie on peigne les
cocons et on fait, de la bourre qu'on en a obtenue, des fils qui ne sont
pas sans valeur.
7. Attacus Caesar, Maussen et WayMEr, Beitr. Schmett., fig.
22, 1873.
Envergure, 25 à 28 centimètres.
Patrie, Iles Philippines.
{ Alfred Wailly, Silk Producing Lepidoptera, 1891.
? Natalis Rondot, L'Art de la soie, t. II, 1887, p. 72.
100 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Cette grande et belle espèce est d’un brun rouge clair variant jusqu'au
jaune doré. La tache vitrée des ailes supérieures est en forme d'ovale
acuminé vers sa pointe externe; elle est accompagnée au-dessus de deux
petites taches vitrées contiguës à la bordure externe, la première entre
les nervures 5 et 6, la seconde entre les nervures 6 et 7; toutes ces taches
sont lisérées de noir.
Sur les ailes inférieures, on retrouve la présence de ces deux taches
supplémentaires vitrées, en plus de la grande tache vitrée normale.
Le cocon de cette espèce nous est inconnu.
ESPÈCES AMÉRICAINES
8. Attacus Hesperus, Lixxé ({Bombyx I.) Syst., Nat. 1798.
Attacus Aurota, Cram., Pap. eæot., pl. VIIT, 1775.
Bombyx Ethra, Oliv., ÆZnc. Meth,, 1790,
Bombyx Atlas, Oliv., — 1789.
Attacus speculifer, Walk., Cat. Lep. Het. B. M., 1855.
— Speculifera, Druce, Biol. Centr., Amer. Lep. Het., 1886.
Envergure, 17 à 18 centimètres.
Patrie, Amérique Centrale et du Sud.
Antennes fauve clair, thorax bordé antérieurement et postérieurement
d'une bande de poils blancs, anneaux de l'abdomen non lisérés de blanc.
Coloration générale brun rouge variant du rosé au jaunâtre, rayure
interne très arquée, externe presque droite. Zone interne brun rouge
clair parsemée de poils blancs ; médiane, brun rouge foncé; externe, brun
rouge foncé près de la rayure externe devenant plus claire près de la
marge; une surface rose recouverte de squamules blanches et noires mêlées,
contiguë à la rayure et dentelée du côté de la marge, envahit le tiers de
cette zone ; marge jaune terne foncé; entre la 6° et la 7e nervure se
remarque une tache noire demi-circulaire entourée d'une tache de
mème couleur, réniforme; entre la ligne en zigzag blanche et le bord
antérieur de l'aile existe un espace d'un beau rose clair. Taches diaphanes
triangulaires, cerclées de blanc, puis de noir. Mèmes particularités sur
les ailes inférieures, mais la marge de celles-ci est ornée d'une suite de
taches brunes ovalaires formant un chaïnon.
Ü
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLancne XIV.
ANDACIENS
Attacus Cæsar, Maass. et Weym. (v. p. 99).
PLANCHE XV.
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON
ATTACIENS
Fic. 1.
Fic. 3. Fic. 4.
Fig. {. Attacus Hesperus, Linné (v. p. 100) Fig. 3. Attacus Betis, Walk. (v. p. 101).
— 2. — — cocon. — À. — — cocon.
in de dé à dé
RAPPORT DE LA COMMISSION 101
La chenille de cette espèce vit sur l'Anacardium occidentale ; on
l'élève facilement dans la Guyane Française, sur l'oranger et sur l'euca-
lyptus; elle peut aussi s'élever en Europe sur l’ailante, le ricin, le
bambou, etc.
Cocon ellipsoïde allongé, roux clair avec pédoncule soyeux accompa-
gnant le pétiole de la feuille dont il est enveloppe, de 4 1/2 à 6 centimètres
de longueur.
Espèce commune d’une éducation facile et dont le cocon peut se filer.
9. Attacus Betis, Warker, Cat. Lep. Het. D. M., 1855.
Attacus Augias, Boisd., èn dote.
Envergure, 13 à 16 centimètres.
Patrie, Brésil.
Corselet bordé antérieurement et postérieurement d’une ligne de poils
blancs, extrémité de l’abdomen blanchâtre, couleur dominante jaune
d’ocre un peu rougeàtre.
Ailes supérieures, taches vitrées triangulaires ayant le côté interne
incurvé, lisérées de blanc puis de noir. Portion apicale de l'aile d'un
rose pâle limitée du côté de la marge par une ligne blanche sinueuse,
non en zigzag ; une tache noire presque triangulaire entre les 6° et 7° ner-
vures, contournée extérieurement par une ligne de même couleur, se
prolongeant sur les deux nervures jusqu’à la marge; zone externe
parsemée de squamules brunes et de squamules roses du côté de la rayure
externe.
Ailes inférieures, même coloration; la tache vitrée triangulaire a son
côté interne sinueux et ses deux autres côtés convexes; la marge est
ornée d’une suite de taches irrégulières d’un brun rouge devenant gra-
duellement noir vers la base de l'aile, la dernière tache basilaire plus
forte que les autres.
Cocon fixé contre une brindille non enveloppée dans les feuilles, d'un
jaune terne, mat.
10. Attacus Orizaba, Wesrwoop, Saturnia O., Proc. of lhe
Zool. soc. of London, 1853, pl. XXXII, fig. 2.
Envergure, mâle 14 centimètres, femelle 15 centimètres.
Patrie, du Mexique à Panama.
102 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE
Couleur dominante, fauve foncé.
Ailes supérieures, zone médiane plus sombre que les autres, côté
antérieur de l'aile parsemé de squamules grises; entre la 6° et la 7° ner-
vure se remarque une réunion de trois taches noires disposées en triangle
sur le fond fauve de la marge, la portion inférieure de cette dernière est
d'un fauve chamois pàle.
Ailes inférieures, marge ornée d'une ligne interne de taches noires et
dure légère ligne noirätre médiane.
Le cocon long de 4 centimètres sur 1 1/2 est résistant, très soyeux,
enveloppé de feuilles et relié à la branche par une trainée soyeuse.
11. Attacus Aricia Warker, Cat. Lep. Het. B. M., 1855.
Attacus Arethusa, Maass. et Weym., Beitr. Schmett., fig. 2), 1873.
— Ethra 5’, Walker, Loc. cit., 1855.
Envergure, 15 centimètres.
Patrie, Colombie.
Couleur dominante, brun jaunâtre.
Thorax bordé antérieurement et postérieurement d’une ligne de poils
blancs; extrémité de l'abdomen de couleur blanche.
Le mâle a les ailes bien falquées, celles de la femelle un peu moins,
les ailes inférieures dans les deux sexes sont en quart de cercle.
Ailes supérieures, rayure interne coudée à angle aigu, externe légè-
rement incurvée dans sa partie inférieure, formée de trois lignes conti-
guës : noire, blanche et rose; taches vitrées triangulaires liséréesde blanc
sur tout leur pourtour, Zone externe brun jaunâtre, semée de squamules
brun foncé; dans la partie inférieure de cette zone on remarque quelques
squamules d’un rose clair ; marge jaure terne foncé ; une tache noire à
peu près triangulaire, mais à côtés indécis, se trouve entre la 6° et la
7° nervure ; la portion apicale de l'aile est d’un rose tendre devenant rose
vif au delà de la ligne blanche en zigzag.
Côte antérieure de l'aile couverte de squamules noires.
Ailes inférieures, tache vitrée en forme de poire, trés grande. lisérée de
blanc, la zone externe est fortement chargée de squamules brunes,
marge présentant iutérieurement une ligne de taches brunes irrégulières,
limitées par une ligne sinueuse médiane de mème couleur.
ed à
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XVI.
ATTACIENS
Fic. 3.
Fig. 1. Attacus Orizaba, Westw. (v. p. 101). Fig. 3. Attacus Aricia, Walk. (v. p 102).
— 2. — — cocon
\
4
!
TT
RAPPORT DE LA COMMISSION 103
Le mâle de cette espèce a les ailes antérieures relativement longues,
très échancrées, et les ailes inférieures sont presque rectangulaires.
Le cocon nous est inconnu.
12. Attacus Arethusa, Warker, Cat. Lep. Het. B. M., 1855.
Attacus speculum, Maass. et Weym., Beitr. Schmett., fig. 26, 1873 ; fig. 62,
1881.
Envergure, mâle 11 centimètres ; femelle 12 centimètres.
Patrie, Amérique du Sud et Centrale.
Couleur dominante, variant du brun rouge au brun violacé.
Antennes fauves.
Corselet, bordé antérieurement et postérieurement d'une ligne de poils
blancs.
Ailes supérieures, tache vitrée triangulaire lisérée de blanc, puis de
noir ; zone interne parsemée de squamules plus foncées ; médiane plus
foncée aux alentours des rayures et de la tache; externe chargée de
squamules brunes dans sa partie supérieure et de squamules rosées dans
sa partie inférieure. Portion apicale de l’aile d’un rosé vineux jusqu’à la
ligne blanche en zigzag, celle- ci limitée du côte de la marge par une tache
réniforme noire, entre la 6° et la 7° nervure, et par une autre tache de
même forme, mais tournée en sens inverse, plus nébuleuse et parfois
absente, entre la 7° et la 8° nervure; marge d’un jaune terne, parcourue
par une ligne brune en feston.
Ailes inférieures, tache vitrée en ovale irrégulier, zone externe char-
gée dans sa partie inférieure de squamules d'un rose vineux, marge
ornée d’une ligne de taches arrondies, irrégulières, variant du rouge
au noir.
Cette espèce varie beaucoup de coloration.
La chenille adulte est d'un vert gai sur le dos, se rembrunissant gra-
duellement jusque sous le corps: pièces écailleuses de la tête, palpes et
mâchoires d’un vert uniforme, une seule petite tache noire à la base des
antennes du côté externe. Pattes écailleuses à dernier article des tarses
noir; les deux autres articles sont finement bordes de cette couleur à leur
extrémité, stigmates d'un jaune d'ocre.
Extrémité des pattes membraneuses semée de points noirs, parois laté-
rales du corps parsemées de nombreux points blancs très petits ; dernier
10% LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA £SOIE
segment anal ceint d’un bourrelet de couleur jaune terne, les deux pattes
anales sont ornées d’une plaque latérale triangulaire de nature cornée,
brillante, verte, entourée d’une ligne noire très fine ; tous les segments
portant les pattes membraneuses ont leur base d'un beau violet pourpre
et leur partie antérieure lisérée de blanc, enfin les segments antérieurs
sont munis à leur bord supérieur de cils peu serrés formant collier.
Les éducations de cette espèce peuvent se faire avec quelques succès,
car la chenille est très robuste. Le Laboratoire en a fait une éducation à
une époque où la température ne permettait pas d'espérer une issue
favorable. Des chenilles écloses en Angleterre le 8 novembre ont été
expédiées à Lyon le 15 décembre, où elles ont été nourries avec les feuilles
de Troène du Japon, arbrisseau très commun dans tous nos jardins
publics, et le seul, à peu près, ayant encore des feuilles à cette époque de
l’année. Le 31 décembre, les chenilles commençaient leur cocon.
Cocon de 3 em. 1/2 de longueur, blanc jaunàtre avec pédoncule adhé -
rent à la branche nourricière.
135. Attacus Bolivari, Mauss. et Weym., Beitr. Schmelt.,
fig. 27, 1873.
Envergure, 14 centimètres.
Patrie, Venezuela.
Couleur dominante brun jaune rougeàtre clair.
Thorax avec bordures antérieure et postérieure de poils blancs.
Ailes supérieures, tache vitrée en triangle à angles arrondis, rayure
externe presque rectiligne, zone externe avec portion apicale rose deve-
nant rose vif près de la ligne en zigzag ; partie inférieure de celte zone,
contiguë à la rayure externe, parsemée de squamules brunes formant
une surface foncée dentelée du côté externe.
Marge d'un jaune terne.
Ailes inférieures avec tache vitrée plus grande, presque réniforme.
Le Cocon ne nous est pas connu.
14. Attacus Lebeaui, Guérin, Rev. Zool., 1868, p. 320.
Envergure, 15 centimètres.
Patrie, Venezuela.
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE. LYON Prancue XVII.
ATTACIENS
Fic. 2.
Fig. 1. Attacus Bolivari, Maass. et Weym. (v. p: 104).
— 2. — Lebeaui, Guer. (v. p. 104).
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON PLraAnce XVIII.
ATTACIENS
L. SONIHONNAX, DEL.
Attacus Arethusa, Walk. (v. p. 103).
RAPPORT DE LA COMMISSION 105
Couleur dominante brun rouge clair, thorax avec bandes antérieure et
postérieure blanches.
Ailes supérieures, rayure interne atteignant le côté inférieur de la
tache vitrée, celle-ci triangulaire, rayure externe formée de trois lignes,
la première noire, la deuxième blanche et la troisième, plus large, d’un
jaune orangé
Zone externe avec portion apicale rose jusqu’à la ligne ondulée blanche,
l’espace compris entre cette dernière et la marge, de couleur jaune rou-
geâtre ; entre la 6° et la 7° nervure, trois taches noires, l’une triangu-
laire, et deux autres plus petites, ovales; marge jaune clair intérieurement
et jaune terne extérieurement, les deux couleurs séparées par une ligne
en festons.
Ailes inférieures. La tache vitrée est grande et en losange irrégulier,
ligne de points dans la marge, rouges vers le bord antérieur devenant
noirs vers le bord anal.
Cocon inconnu.
15. Attacus Jorulla, Wesrwoop (Saturnia J.), Proceed. Zool.
Soc. London. 1853.
Attacus Cinctus, Z'epper.
Envergure, 10 à 10 1/2 centimètres.
Patrie, Mexique.
Couleur dominante, brun bronzé.
Ailes supérieures, côte antérieure recouverte de squamules grises
devenant blanches vers la base, la tache vitrée est presque triangulaire
ayant une marge étroite blanche, suivie d’une plus large noire, la rayure
externe blanche multidentée est bordée de noir à son côté interne et blanc
rosé à son côté externe.
Zone externe chargée, près dela rayure, de squamules grises. La marge
d'un jaune terne est traversée par une légère ligne noire ondulée ; une
grande tache noire entre la 6° et la 7° nervure, en demi-cercle, dentée à son
côté externe est accompagnée de deux autres petites taches noires.
Ailes inférieures, tache vitrée en ovale, plus large que celle des ailes
supérieures, la marge jaunâtre porte une légère ligne ondulée noire pré-
cédée par une ligne de taches irrégulière, noires et rougeûtres.
16. Attacus Jorulloïdes, Doanin, ?n litt.
Envergure, 13 centimètres.
106 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Patrie, République de l'Équateur, Loja.
Couleur dominante, brun bronze.
Thorax, avec bordure antérieure et postérieure de poils blancs.
Ailes supérieures, tache vitrée triangulaire lisérée de blanc, rayure
interne arquée formée de deux bandes contiguës, l’une blanche, large,
l’autre orangé, étroite ; zone médiane brun bronzé foncé, plus clair sur les
nervures, rayure externe presque droite; zone externe, apex d'un gris
violacé, ligne en zigzag finement bordée de rouge, extérieurement et à
sa partie supérieure seulement; la portion de cette zone contiguë à la
rayure est fortement chargée de squamules roses, marge brun jaune
terne devenant presque blanche intérieurement.
Ailes inférieures, tache vitrée plus grande subtriangulaire, la marge
est ornée d’une ligne de taches brunes irrégulières et un peu nébuleuses
suivie d'une ligne ondulée, brune.
La femelle a les ailes antérieures un peu moins échancrées que celles
du mâle.
Cocon de 4 1/2 centimètres de long sur 3/4 de large, en forme d'olive
allongée, d'un gris jaunâtre brillant, enveloppe d’un treillis de fils bruns
se rattachant à la tige qui le supporte en un pédoncule court. Le cocon
parait devoir se prêter à la filature.
17. Attacus Maurus, BURMEISTER.
Envergure, 13 centimètres.
Patrie, République Argentine.
Couleur dominante, brun bronzé foncé.
Thorax avec bordures antérieure et postérieure blanches.
Ailes supérieures, rayure interne arrondie émettant vers son milieu
2 lignes blanches se prolongeant sur la naissance des nervures 2 et 3,
rayure externe presque rectiligne, mais multidentée.
Zone médiane d'un brun bronzé foncé uniforme, parsemé d’atomes gris
près du bord antérieur de l'aile, tache vitrée triangulaire mais ayant son
côte interne présentant un angle rentrant; zone externe avec portion
apicale rose terne, limitée du côté de la marge par une ligne blanche
ondulée, séparée de la marge par un espace étroit jaune orangé, la por-
tion inferieure de la zone est chargée du côté de la rayure de squamules
roses mêlées de quelques-unes noires; marge jaune terne, très pâle
dans son milieu.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE. LYON
ATTACIENS
Attacus Jorulloides, Dognin, mâle (v. p. 105).
: — — — femelle.
3: — — — cocon.
Fig.
w =
PLANCHE XIX.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON
ATTACIENS
Fig. 1. Attacus Jorulla, Westw. (v. p. 105)
— À, — Maurus, Burm. (v. p. 106).
PLANGHE XN.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XXI.
ATTACIENS
Attacus Zacateca, Westw. mâle et femelle (v. p. 107).
RAPPORT DE LA COMMISSION 107
Ailes inférieures, tache vitrée grande, en triangle, ayant ses deux côtés
convexes, bordure marginale ornée d'une ligne de points irréguliers,
rouges près du bord antérieur devenant insensiblement noirs vers le bord
anal.
Le Cocon nous est inconnu.
18. Attacus Zacateca, Wesrwoon (Satuwrnia Z.), Proceed.
Zool. Soc. Lond., 1853.
Envergure mâle, 10 centimètres; femelle 11, 11 1/2 centimètres.
Patrie, Colombie, Bogota.
Remarquable espèce par ses ailes étroites et la grande largeur de ses
taches vitrées, surtout sur les ailes inférieures, la couleur dominante est
le grenat foncé, presque noir.
Thorax avec bordures blanches, l’une antérieure, l’autre postérieure,
abdomen olivätre foncé.
Ailes supérieures, légèrement falquées chez le mâle, à peine chez la
femelle, la côte antérieure est saupoudrée de squamules grises, rayure
interne à angle droit; la tache vitrée est large, allongée, subovale;
rayure externe blanche interrompue par la tache vitrée; zone externe
étroite, parsemée dans sa partie inférieure de squamules rouges et grises,
la marge est d’un jaune verdàtre, apex orange avec une petite portion
fauve et une ligne en zigzag, au-dessous de laquelle se trouve une tache
ovale de couleur fauve rouge et une autre de couleur noire, parcourue
et divisée en plusieurs parties par une ligne jaunâtre.
Les ailes inférieures sont presque entièrement envahies par la tache
vitrée en ovale irrégulier, et la marge jaunâtre est ornée à son côté
interne d’une ligne continue de points noirs plus ou moins géminés.
Cette rarissime espèce existe dans la collection Oberthur.
Cocon inconnu,
- 19. Attacus Erycina, Sxaw, Mat. Misc., VII (1797).
Phalaena Hesperus, Cram, Pap. Exot. pl. LX VIII. A, 1775.
Attacus Hesperus, Walk., Caf. Lep. Het. B. M., 1855.
Attacus Splendidus, Maass. et Weym., Beitr. Schmett., 1873, fig. 32, 34.
Envergure, 13, 14 centimètres.
108 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Patrie, Amérique du Sud, Surinam.
Cette espèce commence le groupe des Attacus dont la rayure externe
est fortement sinuée et deux fois arquée, ce qui donne à la portion apicale
de la zone externe une plus grande importance.
Thorax bordé antérieurement et postérieurement d’une ligne de poils
blancs.
Fond des ailes, brun rouge.
Ailes antérieures, zone interne parsemée de squamules grises ; médiane,
brun rouge uniforme; externe avec portion apicale très large, brun fauve,
devenant très clair près de la ligne blanche en zigzag, celle-ci longue
et à peine ondulée; partie inférieure de cette zone étroite, brun rosé, par-
semée de squamules blanches; marge jaune terne; tache vitrée trian—
gulaire.
Ailes inférieures, tache vitrée large en forme de poire, marge de ces ailes
ornée de trois lignes de traits, parallèles, interrompues à chaque nervure.
Le mâle a les ailes très falquées.
Le Cocon nous est inconnu.
20. Attacus Satyrus, Ferner, Reise d. Novara, Lep., IV,
pl. LXXXVI, fig. 2, 1874.
Envergure, 13 centimètres.
Patrie, Cayenne.
Ailes supérieures, rouge brun foncé ; zone interne d’un brun sépia ;
médiane rouge brun uniforme ; externe avec portion apicale large, d'un
brun sépia clair; marge jaune vif, près de l’apex, devenant fauve rose
au- dessous.
La rayure interne est formée de deux lignes contiguës, l'une d'un blanc
terne, souvent peu visible, et l’autre noire, rayure externe comme l'in
terne, plus une ligne fauve extérieure, mais la ligne blanche moins terne.
Ailes inférieures, tache vitrée large, en pentagone irrégulier, marge
ornée de deux lignes parallèles de traits interrompues sur les nervures.
Cette espèce ne nous paraît être qu'une variété de la précédente.
Cocon inconnu.
21. Attacus Hopfferi, Fezver, Wien, Ent. Mon., p.263, fig. 3.
(1859).
Envergure, 14 centimètres.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XXII.
ATIACIENS
Fig. {. Attacus Erycina, Shaw. (v. p. 107).
2 — Satyrus, Feld. (v. p. 108).
Piancue XXIIL
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA So1E, Lyon
ATTACIENS
Fic. 3.
1. Attacus Belus, Maass. et Weym. (v. p. 110).
er — Hopfferi, Feld, (v. p. 408).
3. — Jacobææ, Walk. (v. p. 109).
RAPPORT DE LA COMMISSION 109
Patrie, Amérique du Sud.
Couleur dominante, brun jannâtre.
Thorax orné d'une ligne antérieure et d’une ligne postérieure de
poils blanc, et dans son milieu de deux lignes de même couleur formant
chevron. Partie supérieure de l'abdomen avec deux lignes longitudi -
nales blanches, taches vitrées très irrégulières ainsi que les rayures qui
sont très dentelées et larges.
Nous ne connaissons cette espèce que d’après le dessin de Maassen et
Weymer, Beitr. Schmett., fig. 61.
22. Attacus Jacobææ, Warker, Cat. Lep. Het. B. M. (1855).
Attacus affinis, Feld. Reise d. Novara Lep., 1874.
Envergure, 13 cent. 1/2 à 14 centimètres.
Patrie, Brésil.
Corselet orné antérieurement et postérieurement d’une bande de poils
blancs ; sur l’abdomen on remarque deux lignes blanches longitudinales.
Ailes supérieures, côte antérieure parsemée de squamules grises ; zone
interne brun rouge; médiane de même couleur, mais devenant plus foncée
vers les rayures et vers la tache; externe, avec portion apicale brun
jaune devenant rosé sur la ligne en zigzag, la partie inférieure de cette
zone est étroite; brun rouge vif chargé de squamules blanches du côté de :
la rayure; marge jaune terne avec ligne blanche en zigzag, longue,
partant de l’apex et descendant jusque près de la 5° nervure, bordée de
rouge à son côté externe, à droite de cette ligne une tache subtriangu-
laire noire assez grande et souvent une plus petite entre la 7° et la 8°
nervure, ainsi qu’une autre en dessous entre les nervures 5 et 6.
Tache vitrée en triangle irrégulier lisérée de blanc puis de noir.
Rayure interne formée de trois lignes contiguës, une noire étroite in -
terne, une blanche large médiane, une autre noire externe plus accentuée
que la noire interne ; rayure externe très sinueuse et très dentée formée
de deux lignes, une noire et une blanche.
Ailes inférieures avec tache vitrée très longue et très large en forme
de poire, la marge est d’un jaune brun, ornée d’un chainon de taches
noires sur fond jaune à son côté interne.
Cocon inconnu.
LA
110 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
23. Attacus Belus,Maassen et WeyMer, Beilr.Schmett., fig. 33,
1873.
Envergure, 14 à 15 centimètres.
Patrie, Amérique du Sud.
Mâle. — Antennes fauve clair, thorax d’un brun rouge vineux bordé
en avant et en arrière d’une bande de poils blancs, abdomen orné en
dessus de deux lignes longitudinales blanches ; les ailes antérieures ont
leur falcature placée très bas et la pointe de l'aile a la forme d'un fer de
lance, ce qui donne à cette espèce un caractère tout à fait spécial.
Ailes supérieures, zone interne rouge vineux parsemée de squamules
‘blanches; médiane brun rouge foncé uniforme ; externe, portion apicale
roux clair près de la rayure externe devenant brun foncé puis se fon
dant insensiblement jusqu'à devenir fauve clair près de la ligne en zig-
zag, portion iuférieure de cette zone rouge vif, fortement parsemée de
squamules blanches et devenant brusquement brun foncé près de la
marge, celle-ci jaune clair près de l’apex devient brun jaune dans sa
partie inférieure, ligne en zigzag longue plutôt ondulée que brisée ;
rayure interne blanche intérieurement, noire extérieurement ; externe
fortement incurvée au-dessus de la tache vitrée qui est subtriangulaire.
Ailes inférieures, tache vitrée large subovalaire, zone externe forte-
ment chargée de squamules blanches devenant presque complètement
blanche près de la marge, celle ci ornée intérieurement d'une ligne
de taches irrégulières presque noires et de deux lignes parallèles ondu-
lées, médianes brunes.
INDEX ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES DÉCRITES
Affinis (Attacus)
Albidus (Philosamia).
Angulifera (Callosamia).
Antinorii (Epiphora) .
Arethusa (Attacus)
Aricia —
Arindi (Philosamia)
Atbarina (Epiphora)
Atlas (Attacus).
Attacus
Atys (Callosamia) .
Augias (Attacus) .
Aurota —
Belus ——
Betis = à
Bauhiniæ — UE
Baumhiriæ (Epiphora)
Bolivari (Attacus) .
Cæsar — .
Californica (Samia)
Canningi (Philosamia).
Calleta (Callosamia) .
Callosamia .
Ceanothi (Samia)
Cecropia — :
Cinctus (Attacus) .
Columbia (Samia) .
Crameri (Attacus) .
109
92
81
RFA SS
102, 103
oo ‘102
91
M LRU 87
95, 98, 100
94
81
101
100
110
101
87
87
10%
96, 99
Cynthia (Philosamia) .
Doherthyi (Attacus) .
Drepanoptera
Edwardsii (Attacus) .
Epiphora
Erycina (Attacus) .
Ethra —
Euryalus (Samia) .
Faidherbia,
Getula (Philosamia) .
Gloveri (Samia)
Guerini (Philosamia .
Hesperus (Attacus).
Hyalophora. .
Hopfferi (Attacus) .
Insularis (Philosamia)
Iole —
Imperator (Attacus) .
Jacobææ —
Jorulla —
Jorulloïdes —
Lebeaui —
Lorquinii — .
Lunula (Philosamia) .
Maurus (Attacus).
Mythimnia (Epiphora).
Obscura (Philosamia) .
Orizaba (Attacus)
190,
107,
89
96
92
97
86
107
102
80
86
93
84
91
100
94
108
89
91
96
109
105
105
104
100
91
106
86
91
101
112 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Perspicua (Epiphora).
Philosamia.
Platysamin.
Ploëtzi (Philosamia) .
Polycommata (Gallosamia) .
Promethea —
Pryeri (Philosamia) .
Rubra (Samia).
Ricini (Philosamia) .
Salyrus (Attacus).
Splendidus —
Staudingeri —
Silhetica —
87
89
83
93
82
81
89
85
91
108
107
97
98
Speculifer (Attacus) .
Speculifera —
Speculum — . .
Securifera (Callosamia
Samia .
Scribonia (Epiphora).
Taprobanis (Attacus).
Vacuna (Philosamia) .
Victoria —
Walkeri —
Vesta — ..
Zacateca (Attacus).
100
100
103
82
83
87
100
92
93
89
89
107
FIXATION
DE L’ACIDE TANNIQUE ET DE L'ACIDE GALLIQUE
EPAIEN PAS S)OITE:
Par M. LÉO VIGNON
On sait que la fixation du tanin et des composés tanniques par la soie
est utilisée fréquemment en industrie pour déterminer la teinture ou la
charge de ce textile. J’ai étudié le mécanisme de cette fixation et, comme
l'acide gallique accompagne fréquemment l'acide tannique, les expé-
riences ont porté sur l'absorption de ces deux acides par la soie.
Le tanin à l'éther extrait de la noix de galle, l'acide gallique pur, ont
servi de point de départ aux essais; le tanin employè renfermait
85,2 d'acide tannique !.
Des écheveaux de soie décreusée, de poids connus, ont été immergés
dans des solutions d’acide tannique et d'acide gallique, purs ou mélangés,
de concentration variable, dans des conditions déterminées de temps et
de température. Pour mesurer l'intensité de la fixation, on a pris les
précautions suivantes :
On a d’abord déterminé, par des expériences préliminaires, les propor-
tions moyennes d'humidité absorbée par la soie décreusée pure et par la
soie décreusée ayant fixé de l'acide gallique ou de l’acide tannique. On a
pu ramener ainsi les poids constatés aux poids absolus. On a trouvé, par
1 D'après dosage par la méthode Sisley.
LAB. 1895. 8
114 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
exemple, que la soie renfermant 25 pour 100 de tanin absorbe moins
d'eau (0,50 pour 100) que la soie décreusée pure.
Après immersion, les flottes ont été retirées des bains, essorées et
pesées, puis séchées à la température ordinaire et pesées à nouveau. On
a déduit, de l'augmentation du poids de la soie sèche avant et après
immersion, le poids d'acide provenant de l'évaporation des poids de
solution absorbés par la soie décreusée. Il a été possible de déterminer
ainsi les poids réellement fixés par la soie.
Voici les resultats obtenus :
I. — FIXATION D'ACIDE TANNIQUE ET D'ACIDE GALLIQUE PURS OU MÉLANGES
A DIFFÉRENTS ÉTATS DE CONCENTRATION,
Poids moyens des échantillons de soie . 1 gr. Volume des bains . . 250 cc.
Durée d'immersion . . . . . . . 3heures Température. . . . 80e
a. Bains à 10 grammes par litre.
FIXATION POUR 100
PAR LITRE DU POIDS DE LA SOIE
Acide gallique. . . . . . . 10 » »
Acide tanuique. . . . . . . 10 18,25 17,67
: Acide gallique . . . 5 ue :
MES Acide taunique . . . 5 nat RS
b. Bains à 20 grammes par litre.
ATIUS PA qUE RENE 20 1,35 Bit)
Acide tannique 20 23,54 23,49
; Acide gallique . . +. 10 :
Mélange ; : 17,26 17,52
Acide tannique . . . 10
c. Bains à 40 granimes par litre.
Acide gallique. . . . . . . 40 4592 Hat
Acide lannique. . . . . . . 40 24,10 26,38
Acide gallique . . . 20 / ;
Mélange : À 22 62 22,00
félange Acide tannique . . . 20 \ P {
d. Bains à 60 grammes par litre.
Acide gallique. . . . ,. . . 60 7,89 6,87
Acide tannique. . . . «+ 60 24,13 26,69
RAPPORT DE LA COMMISSION 115
22,59 21,96
Acide gallique . . . 30
Mélanges
| Acide tannique . . . 30
On a recherché ensuite l'influence du temps sur la fixation de l'acide
tannique seul en opérant à la température de 80°:
II. — FixATION D'ACIDE TANNIQUE A LA TEMPÉRATURE DE 80°,
POUR DES CONCENTRATIONS ET DES TEMPS DIFFÉRENIS
Poids moyen des échantillons de soie . 1 gr. Volume des solutions. . 250 ce.
DURÉE D'IMMERSION Î{ HEURE © HEURES 3 HEURES
Acide tannique . 20 gr. par litre.{ Fixation pour 100 } 10,55 18,09 21,33
= 80 = du poids dela soie, | 12,44 21,02 24,06
Le temps demeurant constant, on a fait varier la température et obtenu :
III. — KixATION D'ACIDE TANNIQUE POUR DES CONCENTRATIONS
ET DES TEMPÉRATURES DIFFÉRENTES, POUR TROIS HEURES DE CONTACT
Poids moyen des échantillons de soie . 4 gr. Volume des solutions . 250 cc.
TEMPÉRATURES 20° 40° 60° 80°
Acide tannique. 20 gr. par litre. Fixation pour 100 5380 6041 20/2600 21583
_— 80 _— du poids de la soie. 7 13,75 14,51 24,55 24,65
On constate que les flottes de soie chargées ont pris des colorations
faiblement roussâtres, d'autant plus accentuées que la fixation a été plus
forte. Cependant, à fixation égale, on trouve que la concentration colore
plus que le temps, et que, pour la mème concentration, à fixation égale,
la température augmente la coloration.
Ces experiences nous conduisent aux conclusions suivantes :
1° La soie décreusée est capable de fixer de l'acide gallique et de l'acide
tannique;
2° La fixation de l'acide gallique à la température de 80°, sensiblement
nulle pour les bains à 1 pour 100, peut atteindre 7 à 8 pour 100 du poids
de la soie, pour les bains à 4 pour 100;
3° Le tanin est absorbé par la soie dans des proportions beaucoup
plus considérables que l'acide gallique. Le temps, la température, la
concentration des liqueurs facilitent l'absorption du tanin, jusqu’à un
point de saturation qui parait être fixe à 25 pour 100 du poids de la soie ;
|
|
|
Ê
|
:
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA $SOIE 116
4 Si l'on fait agir de la soie sur une solution renfermant des quantités
égales d'acide tannique et d'acide gallique, l'acide gallique ne paraît pas
fixé : le poids de matière fixé par la soie correspond à la concentration de
la liqueur en acide tannique. | s D
Ces résultats peuvent être utilisés pour la critique des méthodes de
dosage du tanin dans les matières employées pour la teinture et la
charge des soies. 11y4
(9 décembre 1805.)
VTT
SUR
DIVERSES ÉDUCATIONS DE VERS A KSOIE
DOMESTIQUES ET SAUVAGES
Rapport fait à M. J. DUSUZEAU
Par JOANNÈS CLERC
1° VARIÉTÉS DOMESTIQUES DU BOMBYX DU MURIER
POLYVOLTINE DE CHINE
Trois variétés de graines m'ont été remises par le Laboratoire d’études
de la soie : Paï- pi -t’san, Ching-pi-t’san et une autre variété provenant
de croisements.
Les vers de Paï-pi-t’san sont complètement blancs : ceux de Ching-pi-
t'san d'un beau noir velouté, sauf une petite ligne blanche qui sépare
chaque anneau ; les vers de graines obtenues de croisements ont le
sommet de la tête noir et des croissants également noirs sont disposés
symétriquement sur les côtés.
La saison n’a pas été favorable à l'éducation : très froide au début elle
s’est brusquement élevée sur la fin, ce qui ne m’a permis d'obtenir
qu'une réussite relative.
Ces trois variétés se sont à peu près comportées de la même manière,
le Ching-pi-t'san m a paru plus délicat que les autres.
Voici quelle a été la marche de l'éducation :
28 avril. . Mise à l'incubation.
’
2 mai . . Kclosion des avant-coureurs.
LAB. 1S05. 9
118 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
4 mai . . Éclosion générale.
9 — . . 4" mue.
13=. mure
20 — . . 3 —
28 — . . 4° —
Djuin. . Les Paï-pi-t'san et les croisements commencent à
coconner.
8 — . . Les Ching-pi-t'san montent à leur tour.
25 — . . Les papillons commencent à percer leur cocon.
J'ai remis toutes ces graines au Laboratoire qui en a obtenu deux
éclosions avant la fin de l’année.
Les cocons de ces trois variélés sont semblables : blancs, petit s,et
généralement un peu satinés, ils se dévident bien, mais avec un médiocre
rendement, car il faut environ 16 à 18 kilogrammes de cocons pour
obtenir un kilogramme de soie ; de plus, les doubles sont dans la propor-
tion de 10 à 12 pour 100.
En somme, ces races polyvoltines, originaires des plus chaudes régions
de la Chine ne me paraissent pas offrir d'intérêt en France au point de
vue de l’acclimatation.
RACE ANNUELLE DE FRANCE
Mon éducation s’est faite avec la race de vers bigarrés ou rayés du
Var, ainsi dénommés en raison de la bande noiratre qu'ils présentent
sur chacun de leurs anneaux, cette éducation a réussi d'une façon par-
faite et sans le moindre indice de maladie.
, 1Tmai . . . Eclosion ÉJUID 6 NO MUE
DR =: LE! le TT ae AA ENTREE
RE ET 21 — . . . coconnage.
L'once de 3125 de graines nous a donné un produit de 75 kilogrammes
de cocons, très peu de doubles, environ 4 pour 100.
Cocons jaunes, relativement gros, d'un tissu serré et carteux, ils se
comportent très bien en bassine et quant au rendement, 9 kilogrammes
de cocons frais suffisent pour 1 kilogramme de soie. Point de satinés.
Ces vers ont été nourris pendant les trois premiers âges avec le sauva-
geon blanc, pendant le 4° avec un mélange de sauvageon et de mürier
blanc greffé, et au 5° âge exclusivement avec le mürier blanc greflé et
en haute tige.
RAPPORT DE LA COMMISSION 119
2° RACES SAUVAGES
Antheræa Yama-Maï. — Cette espèce originaire du Japon se
nourrit dans nos pays sur le chêne ordinaire (chêne pédonculé), j'en ai
également élevé avec succès et en plein air sur le chène à feuille de
châtaignier (non indigène). Les œufs sont un peu aplatis sur leurs deux
faces, mais malgré cela convexes, contrairement à ceux du Bombyx
mori qui sont légèrement déprimés à leur centre.
L’éclosion a commencé le 3 mai, c’est-à-dire six jours après la mise
en ineubation et le premier cocon s’est fait le 27 juin; l'élevage a donc
duré cinquante-six jours.
Voici la description des différents âges des chenilles :
1°" âge, tête marron rouge, corps jaune citron rayé de noir longitu-
dinalement.
2° âge, tête marron rouge, tubercules jaunes, corps vert.
3° âge, tète brun rouge, corps vert jaunâtre très vif, tubercules jaunes
surmontés de poils noirs, rangée de points bleus au-dessus des stig-
mates.
4° âge, la tête devient verte, légèrement ombrée de marron, à cet âge
commencent à paraître les points argentés brillants qui se trouvent de
chaque côté du corps.
5° âge, les points argentés deviennent plus nombreux et plus gros,
le reste du corps ne se modifie pas.
La marche de l'éducation a été la suivante :
3mai . . . Éclosion SUD MER 4Smue
JON ES ibmue LORS IE TPOR—E
BC. Ne Ri— Ra AE lCOCON
AT + NS
Cocons d’un vert jaunàtre, très bien formés; quoique un peu gommeés,
ils se dévident fort bien et donnent une jolie soie d’une nuance claire
prenant bien la teinture. Cette soie était, dit-on, réservée autrefois pour
la cour de Yedo.
Le cocon est toujours enroulé dans une feuille, mais un lien de soie
accompagne le pédoncule, le consolide et le relie à la branche. Afin de
n'avoir pas d’éclosion cette année et voulant réserver les pontes pour le
printemps prochain, j'ai soumis mes cocons à une basse température, je
ne peux donc rien dire des papillons de cette éducation, mais en 1888,
120 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
j'ai fait un élevage de cette espèce, qui a duré cinquante-trois jours ;
les papillons ont percé quarante-cinq jours aprèsle coconnage; ils sont
de couleurs très variées ; les uns de couleur fauve clair, d’autres presque
jaune et même jaune brun.
Cette espèce est bivoltine au Japon, mais je crois qu’elle deviendrait
annuelle chez nous si elle était acclimatée.
Antheræa Pernyi. — Originaire de la Chine, je l’ai élevée comme
l'espèce précédente sur le chène ordinaire. Voici la description des diffé-
rents âges.
1 âge. . Tète brun rouge, corps brun noirûtre.
2° — . . Tête brun rouge, corps vert avec tubercules orangés.
9° — . . Tête brun clair, ponctué de marron foncé, corps vert
clair un peu jaunâtre, points blancs au-dessus des
stigmates.
4° et 5° âges, comme les précédents, sauf que les points argentés font
leur apparition au commencement du 4° et augmentent jusqu’au cocon-
nage.
Cocon ovale, d'un gris jaune päle, il se dévide bien ; c'est lui qui fournit
le Tussah de la Chine. Les papillons éclosent environ vingt jours après
le coconnage ; ils sont d'un jaune roux, aux ailes traversées par une
ligne blanchâtre et ornées chacune d’un cercle transparent liséré de
blanc. |
J'ai fait une éducation en 1887. Commencée le 4 juillet elle a duré
quarante-cinq jours ; la moilié des cocons a percé vingt jours après ; les
papillons se sont accouplés et ont pondu des œufs qui éclosaient quinze
jours plus tard; l’autre moitié des cocons a hiverné et n’a commencé à
percer qu'à la fin de mai suivant.
Saturnia pyri. — L'élevage de cette espèce indigène a été fait sur le
poirier ; je l'ai trouvée à l’état sauvage sur le sycomore, sur le prunier et
sur le marronnier d'Inde.
C'est vers le milieu d'août que les chenilles atteignent leur complet
développement; à ce moment elles font entendre un petit bruit particu-
lier lorsqu'on les inquiète. Voici les signes distinctifs des différents âges :
1er âge. . Tête noire, corps foncé.
2° — . . Coloration semblable au premier.
3 — . . Corps vert, tubercules jaunes.
ANR NT, — tubercules bleu turquoise.
RAPPORT DE LA COMMISSION 121
5° âge . . Corps vert, tubercules d'un bleu plus intense orné de
grands poils noirs ; la longueur de la chenille adulte
est de 8 centimètres.
Le cocon marron, allongé, très dur, est terminé en forme de nasse, le
Papillon de 12 à 14 centimètres d'envergure est gris varié de brun et
est du reste trop connu pour qu'il soit utile de le décrire. Cette espèce est
annuelle en Europe, cependant j'ai fait tout un élevage en 1886 dont
les cocons n'ont percé que deux ans après, c'est-à-dire en 1888. Ce
fait se présente aussi fréquemment chez l'Antheræa Pernyi.
Telea Polyphemus. — Espèce de l'Amérique du Nord qui se nourrit
aussi sur le chêne ordinaire. Il est difficile dans notre pays d'obtenir des
accouplements de cette espèce, cependant je ne serais pas étonné qu’on
en püt obtenir un croisement avec le Saturnia pyri, car ayant enfermé
une femelle de Polyphemus dans une cage, de nombreux mâles de Pyri
sont venus se faire prendre contre les parois de cette dernière { ; cette
femelle avait malheureusement fini sa ponte, je n’ai donc pu m'assurer
du fait.
Description des différents âges :
1" âge. . Tète marron, corps vert jaunâtre.
2° — . . Tête marron rouge, corps vert clair, tubercules jaunes.
3° — . . Les tubercules deviennent rouges et très brillants, tête
marron grisàtre.
4° âge. . Corps vert, anneaux très prononcés et en quelque sorte
anguleux, les tubercules des deux premiers anneaux
thoraciques sont jaunes, ceux du corps sont rouges à
reflets métalliques, les latéraux sont reliés entre eux
de bas en haut par des lignes d’un vert jaune.
5° âge. . semblable au précédent.
Le cocon est très serré, d'un gris blanchâtre enveloppé de feuilles.
Aclias Luna. — Cocons petits et peu soyeux, papillons de couleurs
vert d'eau uniforme, ayant les ailes inférieures ornées de deux prolon-
gements en forme de queue.
Je n'ai pas complètement réussi dans cet élevage, mes papillons ne se
sont pas accouplés et les vers que je m'étais procurés ont péri de la
1 Cette observation est d'un très grand intérêt par la faculté qu'elle pourrait procurer
d'opérer en plein air ces croisements, de la manière la plus simple et la plus sûre, quand ils
sont presque toujours incertains ou nuls en chambrée, J. D
DA 5 |
L' * C
122 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
flacherie au 3° âge; je les ai nourris sur le noyer ordinaire, celui d’Amé-
rique m'eût sans doute conduit à de bons résultats.
Attacus Atlas. — Cette éducation, commencée le 22 août, a été faite
sur l'épine-vinette, qui est la plante nourricière classique employée
jusqu'à présent pour l'élevage de cette espèce; je n’ai pu, je ne sais à
quelle cause l’attribuer, arriver que jusqu’au 4° âge.
L'éclosion a eu lieu le 22 août ; chenilles noires à poils blancs.
29 août, 2° âge, chenille entièrement blanchâtre au changement de
peau, puis devient jaunâtre avec deux plaques rouges de chaque côté,
l'une sur l'anneau thoracique, l’autre sur le dernier anneau, sur le dos
quatre rangées de tubercules blancs; la tête est marquée de traits blancs
qui entourent les yeux; le corps tout entier est couvert d’une sécrétion
farineuse blanche.
9 septembre, 3° âge, conforme au précèdent, sauf une rangée de poils
noirs qui apparait de chaque côté.
15 septembre, 4° âge, la chenille devient d'un blanc plus verdätre,
les yeux sont encadrés de traits noirs et verts.
En somme, ce ver a une grande analogie avec celui de l’Aétacus
Cynthia et pourrait facilement êlre confondu avec lui.
Mon opinion est que l’épine-vinette n'est pas la plante qu'il faut pour
mener à bien l'éducation de ce ver, car les chenilles ne se sont pas
développées en raison de la grosseur normale qu'elles devaient atteindre.
Atlacus Cynthia. — Ce ver est originaire du Japon. Je l'ai nourri
sur l’ailante, vulgairement vernis du Japon, Ai/antus glandulosus.
Le Laboratoire d’études de Ja soie en a élevé sur le lilas et cette der-
uière plante lui convient parfaitement, c'est là un fait d'autant plus
important que cet arbuste d’une culture si facile et si prompte est bien
plus répandu dans nos pays que l'ailante.
On sait d’ailleurs que les feuilles de l’ailante se conservent très diff -
cilement dans les bouteilles d'élevage.
L'accouplement du Cynthia s'effectue très facilement et les vers
éclosent quinze jours après.
Voici la description des différents âges de la chenille :
1‘ âge. . Tête noire, corps jaune, tubercules noirs.
2° — , . Tête jaune, corps jaune vif, tubercules jaunes sur le dos,
noirs sur les côtés, petits points noirs répartis sur tout
le corps.
RAPPORT DE LA COMMISSION 123
3° âge. . Tête jaune, corps blanc jaunâtre, tubercules recouverts
d’une sorte de poussière blanche.
4° et 5° âges, peu de changements.
Les cocons sont grisâtres, allongés, d’un tissu très serré et très car-
teux, mais ils ne peuvent se dévider, leur emploi est donc limité pour la
fabrication de la schappe ou fantaisie.
Papillon d’un brun verdätre, velouté, rehaussé de rayures blanches et
roses contiguës.
Samia Cecropia. — Cette espèce nous vient des États-Unis, elle
tisse un énorme cocon à double enveloppe d'un tissu grossier et indévi-
dable.
J'ai fait cette éducation sur le prunellier, Prunus spinosa, et le pru-
nier des haies, Prunus frutlicans.
L'éclosion des œufs se fait environ huit jours après la ponte.
Mon éducation a duré dix-huit jours, mais je dois dire que j'ai eu
beaucoup de retardataires et que les différentes mues ne se sont pas
accomplies avec autant de simultanéité que chez les autres espèces.
Les chenilles aux 1°" et 2° âges sont entièrement noires.
9° àge, tête verte, corps vert bleuàtre sur le dos, devenant jaunâtre
sur les côtés, les tubercules dorsaux des deux premiers anneaux thora-
ciques sont d'un rouge vif, les suivants sont jaunes, les tubercules laté-
raux sont bleus.
4° âge, tête verte, corps vert bleuâtre devenant bleu pâle sur le dos,
les tubercules ne changert pas de couleur.
o° âge, mêmes caractères et coloration, sauf que trois anneaux thora-
ciques au lieu de deux sont ornés de tubercules rouges, ces derniers
sont donc au nombre de six au lieu de quatre.
Papillon brun de grande taille, avec abdomen rougeàtre, ailes ornées
de croissants rouges cerclés de noir.
DYAITLAE
DE L’ÉTOUFFAGE DES COCONS
ET DE L'INFLUENCE DE CETTE OPÉRATION SUR LA SOIE
Par M. Daniecz LEVRAT
LICENCIÉ ÈS SCIENCES MATHÉMATIQUES ET ÈS SCIENCES PHYSIQUES,
CHIMISTE DE LA CONDITION DES SOIES,
+
L'étouffage des cocons est une des questions qui intéressent le plus les
filateurs, car la quantité et la qualité de la soie obtenue dépendent essen-
tiellement du procédé employé.
Il y aurait avantage à filer les cocons avant de les soumettre à aucun
système d’étouffage : la soie qu’on en obtiendrait serait bien plus belle et
beaucoup plus brillante. C’est la méthode que l’on pratiquait avant la
filature à vapeur et que l’on suit encore dans l’Annam et le Tonkin où
chaque éleveur fait de sept à dix récoltes de cocons par an et peut
filer chacune d'elles en quelques jours.
Mais en Europe cette récolte est en général annuelle et les filatures
devant être approvisionnées de cocons pour toute l’année, il faut néces-
sairement avoir recours à l’étouffage.
Cet étouffage peut se faire :
1° Par l’air chaud ;
2° Par la vapeur d’eau;
3° Par la vapeur d’eau et l’air chaud ;
4 Par les produits chimiques.
Autrefois, et dans certains pays, on étouffait les cocons en les exposant
pendant quatre ou cinq jours aux rayons du soleil. La lenteur désespé-
rante de ce mode d’étouffage le fit bientôt abandonner et la chaleur natu-
LAB, 1895. 10
126 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
relle du soleil fut remplacée par celle que nous produisons artificielle -
ment dans nos foyers. C’est ainsi que le four du boulanger devint le
premier étouffoir connu. On ne voyait alors que le but à atteindre : tuer
la chrysalide. Ce moyen y conduisait, sinon sûrement, du moins par le
plus court chemin, et cela suffit pour assurer son succès et justifier son
emploi pendant de longues années, malgré les graves inconvénients que
présentait un appareil aussi primitif. Il était en effet très difficile de déter-
miner exactement la température du four et impossible de la régler à son
gré. Du reste, l'imperfection de l'appareil ne comportait pas une grande
précision, et, si l'on en croit Boissier des Sauvages !, on s'en rapportait
au hasard pour l'appréciation de cette température. « Pour s’en assurer,
dit-il, il n’y a qu'à avancer la main dans la gueule du four : si l'on peut
l'y tenir l'espace d'un Are Maria, il n’y a rien à craindre pour les
cocons. » Voilà certes un thermomètre à la portée de tout le monde, mais
il manque de précision ; aussi n’était-il pas rare de voir dans un même
lot des cocons dont la chrysalide vivait encore à côté d’autres à moitié
carbonisés, ,
Aussi Léon de Teste? ne craint pas d'affirmer qu'une pareille méthode,
nuisible à la fois à la quantité et à la qualité du produit, devrait être
sévèrement prohibée.
Une première amélioration consiste à employer une source de chaleur
à température constante. On place Jes cocons, comme l'ont fait Marcoti
et Fontana dans des récipients en cuivre ou en tôle que l’on chauffe au
bain-marie. Les cococs cuisent dans la vapeur qui se dégage des chry-
salides. Ces vapeurs sont toujours plus ou moins ammoniacales et altèrent
profondément la fibre soyeuse.
On a cru remédier à cet inconvénient en faisant traverser la masse
des cocons par un rapide courant d'air destiné à entraîner les vapeurs à
mesure qu'elles prennent naissance. De cette idée sont nés les étoufloirs
à air chaud.
Dans les premiers appareils, celui de Bardel par exemple, expérimenté
en 1810 au Conservatoire des arts et métiers de Paris, le foyer se trou-
vait à l'intérieur d'une vaste étuve. Les cocons étaient placés sur des
chàssis en fil de laiton que l'on disposait en étagères, de manière que l'air
chaud puisse circuler librement de l’un à l’autre. Au bas de l'appareil
{ Boissier des Sauvages, l'Art d'élever les vers à soie, Montpellier, 1763.
? Léon de Teste, Du commerce des soies et soteries, Avignon, 1830.
RAPPORT DE LA COMMISSION 127
était pratiquée une ouverture qui livrait passage à la tuyère d’un souf-
flet de forge. L'air extérieur, après avoir contourné le foyer du poêle se
répandait dans l’étuve et s’échappait par une cheminée d'appel située à la
partie supérieure.
Dans les appareils plus récents dont le type est l'etouffoir Vareille, le
calorifère est indépendant de la chambre chaude. Des chariots roulant sur
des rails la parcourent d’un bout à l’autre et permettent d'un côté l'in
troduction des cocons frais, de l’autre la sortie des cocons fournoyés.
L'opération est ainsi rapide et continue. A l’une des extrémités pénètre
l'air chaud, à l'autre se trouve un aspirateur de forme quelconque qui
permet de régler la vitesse de l’air suivant la température que l’on veut
obtenir.
Mais quelles que soient les précautions que l’on prenne, on ne parvient
pas à éviter les coups de feu. De nombreux essais ont été faits pour remé-
dier à cet état de choses et tous sont restés infructueux. Aussi après
bien des années d'expériences on a dû renoncer à l’air chaud et revenir à
l’ancien procédé d’étouffage à la vapeur dont nous allons maintenant
dire quelques mots.
La suffocation des chrysalides par la vapeur a été pratiquée depuis
fort longtemps et s'obtenait autrefois en plaçant des tamis garnis de co-
cons au-dessus d'un chaudron, dans lequel on faisait bouillir de l’eau.
La vapeur s'élevait à travers les cocons et les cuisait en quelques
minutes, mais la plupart d’entre eux étaient tachés et difficiles à dévider.
Ces avaries sont en parties évitées par l'emploi de la vapeur sèche, et
c’est Gensoul qui, après avoir, en 1803, doté la filature de bassines
chauffées à la vapeur, eut le mérite d'en faire l'application rationnelle à
l'étouffage des cocons.
Ce procédé est à peu près le seul qui soit en usage chez les grands
filateurs modernes. Les appareils peuvent varier de forme mais le prin-
cipe et les dispositions générales restent les mêmes.
Un étouffoir à vapeur se compose essentiellement d'un grand récipient
en tôle. Les cocons sont étendus sur des châssis que l’on dispose les uns
au-dessus des autres comme les tiroirs d’une armoire. La vapeur pro-
duite par le générateur de l'usine y est introduite à l’aide d'un tuyau
percé de trous. Les gaz chauds du foyer avant de se rendre à la cheminée
contournent l'appareil, de façon à maintenir ses parois à une tempéra-
ture suffisamment élevée pour empêcher toute condensation de vapeur à
l'intérieur.
128 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
La durée de l’étouffage est de six à douze minutes suivant la tempé-
rature de la vapeur, la qualité et la provenance des cocons. Mais il ne
faut pas croire que ce procédé si simple en théorie le soit autant en pra-
tique ; il exige au contraire de la part de ceux qui en font usage une
grande expérience et de nombreuses précautions. Il est reconnu par tous
les filateurs intelligents et expérimentés, que la durée de l'étouffage a
une énorme influence sur la qualité de la soie et sur le rendement à la
bassine. Une minute de moins ou de plus produit dans le premier cas un
étouffage incomplet, et dans le second une soie qui manque de nerf, se
file mal et donne beaucoup de déchet. Or chaque catégorie de cocons
demande à être exposée pendant un temps déterminé à une température
donnée ; il faudrait donc, pour obtenir le meilleur résultat possible,
n'opérer que sur des cocons à peu près identiques, ce qu'il est impos-
sible de faire pratiquement. Aussi se contente-t-on de suivre ce conseil
dicté par l'expérience : il vaut mieux étouffer peu que beaucoup, par la
raison fort simple qu’en n’étouffant pas assez on perd quelques cocons et
qu’en étouffant trop on produit de la mauvaise soie avec beaucoup de
déchet, et la réputation du filateur se trouve ainsi compromise.
Le reproche que l’on peut faire à tous ces procédés est donc d'altérer
la soie, et cette altération est due, comme on le voit, à l’action de la cha-
leur. Elle peut souvent passer inaperçue lorsque l'opération est bien con-
duite, mais elle n’en existe pas moins réellement et constitue le plus grave
inconvénient de ce mode d’étouffage. Il n’est pas même le seul. Regar-
dons, en effet, ce qui se passe dans la pratique : chaque filateur, après la
récolte des cocons, fait ses achats de façon à pouvoir alimenter le travail
de son usine jusqu'à la récolte suivante, ce qui représente souvent
plusieurs milliers de kilogrammes.
Tous ces cocons doivent être étouffés en quelques jours et amenés à un
état de dessiccation tel qu'ils puissent, sans craindre la fermentation,
se conserver pendant toute l'année.
Or, pour arriver à ce résultat, avec des cocons tout mouillés, il faut
les étendre en couches minces dans de vastes locaux et les remuer fré-
quemment pendant deux ou trois mois. On a cherché depuis longtemps
à supprimer cette main-d'œuvre longue et onéreuse par l'emploi simultané
del'airchaud etde la vapeur. Déjà en 1818 Antoine Pitaro, dans la Science
de La sétifère,prèconise l'emploi alterné de ces deux agents. L'appareil
qu'il propose est des plus simples: il comprend une étuve au-dessous de
laquelle est maçonné le foyer, la cheminée en tôle traverse l’étuve et lui
RAPPORT DE LA COMMISSION 129
communique sa chaleur. Au bas se trouve une espèce de réservoir, chauffé
directement par la flamme, dans lequel on projette de temps en temps
une petite quantité d'eau qui se réduit instantanément en vapeur et porte
la mort jusqu’au centre des cocons les plus soyeux.
Cet appareil a subi, depuis cètte époque, bien des perfectionnements.
Dans le système adopté par M. Chartron de Saint-Vallier, le générateur
de vapeur et le calorifère à air chaud sont indépendants l’un de l’autre
et séparés de l’étouffoir. Lorsque la vapeur a fait son œuvre, on ouvre
une vanne d'entrée d’air tiède à 30 ou 40 degrés. En haut de l'étouffoir
est placé un tarare à qui, par le moyen d’une courroie, on peut imprimer
une vitesse considérable. Ce tarare, mis en activité, agit comme une
puissante cheminée d'appel en chassant au dehors l'air de l’étouffoir et
forçant l'air tiède à yentrer. Il s’établit ainsi un courant d'air chaud qui
traverse les couches de cocons, s'empare de leur humidité et l'emporte.
Au bout de quelques minutes, les cocons sont suffisamment secs pour pou-
voir être transportés dans la coconnière, mais on peut les dessécher plus
complètement encore en laissant agir l’air chaud pendantplusieurs heures.
Ce double résultat est actuellement obtenu à l’aide des étouffoirs auto-
mobiles que l’on construit de nos jours.
Mais il ne suffit pas d'obtenir un résultat avec plus ou moins d’élé-
gance et de rapidité, il faut encore qu'il soit bon. Or, si l’on est parvenu
à supprimer l'humidité inhérente au procédé à la vapeur d’eau, on n’a pas
atténué l'action néfaste de la chaleur; bien plus, on l’a accentuée en lui
permettant d'agir plus longtemps, mais il est probable qu'on ne s’aper-
cevra de cette imperfection qu'après de nombreuses expériences pour-
suivies pendant plusieurs années.
Ce n’est pas en modifiant et perfectionnant les appareils que l’étouffage
atteindra la perfection, c’est en changeant le principe de la méthode. I]
y a plus d’un demi-siècle que cette nécessité s’est fait sentir et qu'on cherche
à substituer à la chaleur un autre agent capable de foudroyer la chry-
salide tout en respectant sa riche demeure.
Pénètré de ces idées, Beaumé indique, dans les Annales de chimie, un
procédé d'étouffage à l'alcool qui, paraît-il, donne de très bons résultats.
D’autres expérimentateurs, ayant remarqué que le froid rigoureux de
certains hivers faisait toujours périr un grand nombre de chrysalides,
proposèrent le froid artificiel comme moyen d'étouffage sûr et rapide.
Ces expériences qui datent déjà de 1827 sont actuellement reprises par
quelques filateurs d’Alais.
LAB, 1895. 10*
130 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
Enfin, en 18281, on voit pour la première fois apparaître l'emploi des
substances toxiques telles que le gaz ammoniac, l'anhydride sulfureux,
l'hydrogène sulfuré, l'acide chlorhydrique, les vapeurs de pétrole, ete.
Les quelques essais que l'on fit alors en Italie ne donnèrent pas de
bons résultats et ne furent suivis d'aucune application. Il en est de même
du procédé cité dans Valmont de Bomare qui consiste à soumettre les
cocons à l'action des vapeurs de camphre. Mongolfier, qui l’a éprouvé, a
reconnu que, pour qu'il produisit l’étouffage complet, il faudrait que les
cocons fussent placés dans une capacité où on ferait le vide.
Tous ces procédés allaient tomber dans l'oubli avant d'être sortis de
la période d'expérimentation lorsque, en 1877, surgirent simultanément
troisinventeurs, MM. Gauthier, de Lamonta, et Laurent del’Arbousset, qui
firent construire et breveter des appareils basès sur ces nouveaux
principes et auxquels, pour cette raison, l'un d’eux donna le nom
d'étouffoirs chimiques.
L'apparition de ces procédés ingénieux fit naître les plus belles espé -
rances. L'emploi des gaz, en effet, a, sur la vapeur d'eau, le grand avan-
tage de tuer à froid sans mouiller le cocon; de plus, les cocons ainsi
étouffés conservant la teinte rosée qui caractérise les cocons vivants, on
pensait que les corps gazeux étaient absolument sans influence sur la soie
puisqu'ils ne produisaient aucune action sur une matière colorante si
délicate et si fugace. C'était là une grave erreur et les nombreuses expé-
riences de filature comparée que l’on fit à cette époque, aussi bien en
France ? qu'en Italie, démontrerent l'inexactitudé de cette conception et
mirent en lumière la supériorité, jusque -là incontestée, de l’étouffage à
la vapeur d’eau. Les étoufloirs chimiques tombèrent bientôt dans le plus
grand discrédit, etla méfiance, succédant à l'enthousiasme des premiers
jours, accueillit depuis lors toutes les inventions nouvelles.
Mais s'il est prudent de n'accepter toute innovation qu'avec la plus
extrème réserve, il serait peut-être téméraire de la condamner de parti
pris avant de la soumettre à l'épreuve del'expérimentation en grand qui,
seule, peut donner la certitude,
Nous connaissons maintenant le vice commun à toutes les méthodes
actuelles. C’est d'altérer la soie. La première condition à remplir est done
de n'employer pour l'étouffage des cocons aucun agent capable de pro-
duire cette altération.
1 Saggio sulla trattura della Seta di Francesco Gera, Milano, 1828.
? Etude sur les étouffoirs chimiques, Paul Francezon, 1880.
RAPPORT DE LA COMMISSION 131
Tout procédé d’étouffage qui satisfera à cette condition sera supérieur
au meilleur des appareils à vapeur d’eau et il atteindra toute la perfec-
tion désirable s’il parvient à donner du même coup des cocons aussi secs
que ceux qui ont séjourné trois mois dans les coconnières.
Enfin il sera réellement pratique s’il joint à toutes ces qualités la rapi-
dite et l'économie.
Nous laisserons de côté, malgré sa grande importance, la question
d'économie qui ne peut être définitivement tranchée que par l'exploita-
tion industrielle du système et nous ne nous occuperons que de la première
condition: inaltération de la soie qu’on peut prévoir & priori et justifier
par quelques expériences de laboratoire.
Rien ne $erait plus facile que cette prévision si l'étude chimique de la
soie était plus avancée, car nous connaîtrions les différentes actions que
les corps exercent sur elle. Malheureusement il n'en est pas encore
ainsi !. La molécule soyeuse ne livre pas facilement aux efforts des chi-
mistes les secrets de sa constitution intime, tout au plus se laisse-t-elle
entrevoir — si l'on peut s'exprimer ainsi — par quelques-unes de ces
faces extérieures. C'est ainsi que nous savons que la soie possède deux
fonctions chimiques nettement accusées : la fonction acide et la fonction
basique. Ce sont elles qui donnent naissance aux principales propriétés
chimiques de ce textile et c’est en s'appuyant sur leur existence qu'on
a pu édifier une théorie rationnelle des phénomènes de teinture. La nature
de ces fonctions a du reste été mise hors de doute par les données ther-
mochimiques de M. L. Vignon.
Nous pouvons donc en mettant en évidence ces deux fonctions — ce
qui nous suffira pour cette étude — représenter la molécule de soie par la
/ NH
\ COOH
dans laquelle R est un radical fort complexe composé d'atomes dont le
groupement n’est encore qu'imparfaitement connu.
Cette formule réduite ainsi à sa plus simple expression va nous guider
dans le choix de la substance à employer pour l’etouffage des cocons et
des considérations d'un autre ordre nous permettront d'en restreindre
encore le nombre :
formule symbolique :
1 Parmi les savants qui ont abordé l'étude chimique de la soie, on peut citer: Mulder,
Roard, Staedler. Cramer, Weyl, Perret. J. Pe soz, M. Francezon et M. Schützenberger.
132 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
1° La substance gélatineuse qui agglutine les brins de soie pendant Ja
confection de la coque soyeuse doit pouvoir se dissoudre dans l'eau
bouillante ou tout au moins se ramollir suffisamment pour permettre le
dévidage du cocon. Cette remarque fait condamner l'emploi des acides
aussi bien que celui de l'air trop fortement chauffé qui coagulent toujours
plus ou moins les matières albuminoïdes.
2% Si nous nous rappelons que la soie possède au plus haut degré la
propriété d’absorber les diverses substances que l'on met en contact avec
elle, nous serons conduits à éliminer de notre choix toutes les matières
minérales fixes pour ne conserver que les corps gazeux ou facilement
volatils.
3 Enfin parmi les corps gazeux qui restent seuls à notre disposition,
nous devons écarter, en vertu de la formule précédente, tous ceux qui
possèdent des propriètés acides ou basiques assez énergiques pour former
avec la soie des combinaisons stables dans les conditions où s'opère la
filature. Il est bien évident, en effet, qu’on n’aurait pas à en tenir compte
si ces combinaisons se dissociaient dans l'eau bouillante en régénérant
la soie avec toutes ses propriétés primitives.
Voici un exemple qui vient à l'appui de ces déductions :
Au mois de juillet 1896, M. Blanc exposait àla Société d'Agriculture,
Sciences et Industrie de Lyon, ses premières recherches sur l'étouffage
des cocons par le formol. Quelques jours après, M. Quajat de Padoue
publiait dans le n° 1766 du Moniteur des Soies quelques-unes des expé-
riences qu'il avait entreprises sur le même sujet et indiquait les résultats
désastreux obtenus en filature.
Devant cet insuccès, ils abandonnèrent l'un et l’autre l'étude qu'ils
avaient commencée et, si nous y revenons ici, c’est pour compléter leurs
notes en montrant l'influence de l’aldéhyde formique sur la soie.
Nous avons remarqué que les cocons soumis à l’action des vapeurs de
formol ne parvenaient à sefiler qu'après une ébullition prolongée et, malgré
la formation d'une quantité considérable de frisons, donnaient un rende-
ment en soie grège supérieur à celui des cocons témoins filés comparati-
vement. Mais tandis que la grège des premiers cocons titrait 14-15
deniers, celle du lot témoin filée avec le même nombre de cocons ne pesait
que 12-13 deniers.
Pour expliquer celte anomalie, nous avons effectué une série d'inciné -
rations dont voici les résultats moyens:
RAPPORT DE LA COMMISSION 133
Incinération du lot témoin. Incinération du lot traité par le formol:
Cendres des coques . . . 1,60°, Cendres des coques . . ..1,62°/
Cendres de la grège . .. 0.78°/, Cendres de la grège . . . 1,56°/,
La comparaison de ces chiffres montre que les sels minéraux qui entrent
dans la constitution du brin de soie des cocons traités par le formol n’ont
pas été dissous dans l’eau bouillante de la bassine.
En second lieu, nous avons pu nous convaincre par des expériences
directes que l’aldéhyde formique coagule le grès de la soie en formant
avec lui une combinaison tres stable ! insoluble dans l’eau bouillante. Le
mauvais dévidage et le rendement élevé que nous avons constatés sont une
conséquence de l’insolubilité de la matière gommeuse. Ces résultats
montrent que le formol appartient à la catégorie des corps que l’on doit
exclure.
La conclusion à tirer de tout ce qui précède est que l’on ne peut espé-
rer réaliser un étouffage parfait que par l'emploi des gaz inertes tels que
l'azote, l'hydrogène, les carbures d'hydrogène, etc.
Mais comment un gaz inerte pourra-t-il tuer la chrysalide ?
C'est la difficulté qui se présente et l’artifice qui la surmontera consti-
tuera précisément l’idée géniale de l'inventeur.
Plusieurs tentatives répondant aux idées théoriques exposées plus
haut viennent d'être faites cette année, quelques-unes d'entre elles sont
encore de date trop récente pour qu’il nous soit permis d’en parler
longuement et il serait prématuré de vouloir les juger.
On nous permettra cependant de faire remarquer que ces essais ne
sont que la répétition d'expériences faites il y a vingt ans, mais qui
jusqu'ici n'avaient donné que des résultats négatifs.
Tel est le cas de l’anhydride carbonique. On sait, depuis MM. Boulade,
Moyret et Francezon, que des chrysalides plongées dans une atmosphère
de ce gaz peuvent y vivre pendant huit jours et même davantage sans
être le moins du monde incommodées. Ils en conclurent que ce gaz
n'est pas mortel ; ils auraient dû ajouter : dans les conditions de l’expé-
rience.
Ce sont ces conditions qui ont été changées par nos inventeurs
d'aujourd'hui qui ont eu la précaution de se les faire garantir par un
1 La combinaison qui se forme entre l’aldéhyde formique et la soie peut être représentée
schématiquemeut par l'équation :
H
Ni — vé
NH?
RC -+ H.COH = H?20 + RC SH
NCO0H NC0OH
134 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
brevet. L'artifice qu'ils emploient avait été soupçonné par Montgolfer et
consiste à faire intervenir, en même temps que l'acide carbonique, l'action
du vide et de la pression alternativement.'Par ce moyen, le gaz pénètre-
rait jusqu’à l'intérieur du corps dela chrysalide dont il amènerait la mort.
Ainsi tombe d'elle-même cette séparation qui avait êté faite entre les
gaz mortels et ceux qui ne le sont pas. Le champ des expériences se
trouve ainsi agrandi et demande à être exploré de nouveau.
Nous-mêmes, à la Condition des soies de Lyon, avons repris les essais
d'étouffage par le vide pour lesquels M. Moyret, de Lyon, et M. Verson,
de Padoue, n'avaient pu obtenir de bons résultats. Si, comme nous
l'avons fait, je crois, les premiers, on vient à introduire sous la cloche
à vide, un corps capable d'absorber l'humidité, aussitôt la chrysalide se
dessèche peu à peu et perd en un jour jusqu'à 50 0/0 de son poids. Cette
dessiccation forcée a pour conséquence fatale la mort de la chrysalide.
Voici quelques-unes des expériences que nous avons faites au labora-
toire de chimie de la Condition des soies!, et qui ont été publiées dans
le n° 1773 du Moniteur des Soies, par M. J. Testenoire, Directeur de la
Condition. Les cocons sont placés sous une cloche hermétiquement close
dans laquelle on fait le vide. On a eu soin de changer les conditions expé-
rimentales en modifiant, soit la durée de l'expérience, soit la pression
et l'état hygrométrique à l’intérieur de cette cloche.
EXPÉRIENCES
Il
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . . 35 "/" de mercure.
Cocons soumis au vide . . . . . . . . . . Nombre 32.
Poids avant l'expérience . . . . . 55 gr. 30
Poids après 15 heures d'exposition . . 52gr. 90 Perte°/, 4,33.
— 22 — — . . 50 gr. 52 — 8,64.
— 40 — — <., MAG prA10 _ 16,63.
Tous les cocons papillonnent.
II
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . . 40 "/" de mercure.
Cocons soumis au vide sec. . . . . . . . . Nombre 24.
Durée:de l'exposition "0 Heures 0:
1 Juin et juillet 1896.
RAPPORT DE LA COMMISSION 135
Poids avant l'expérience . . . . . 40 gr, 08
Poids après l'expérience «+ . … . « S34Xgr. 12 Perte‘), 14,8
Uo
Tous les cocons papillonnent.
III
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . . 40 "/" de mercure.
Cocons SOUMIS AUMVITE SEC ON OmRre 24.
Duüréerde exposition . Heures 48.
Poids avant l'expérience . . . . . 43 gr. 82
Poids après l'expérience . . . . . 20zgr. 59 Perte, 53,01
Toutes les chrysalides sont mortes.
IV
Pression à l'intérieur de la cloche . . . . . . 40 "/" de mercure,
Coconsisoumis au videsec "Nombre 12,
Duréelde exposition EC M CNE NN Feures 54"
Poids avant expérience." "tm. 20/0r.
Roïtishapresillexpérienc ns ES cr CO Perte) 07:09
Toutes les chrysalides sont mortes.
V
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . , 10 "/" de mercure.
Cocons soumis au vide see. , . . . . . . . Nombre 160.
Duréerde/léxPoOStiOn NE EF ouTes AD:
Poids avant l'expérience . .: . . . 294cr.
Poids après l'expérience . . . . . 116gr. 03 Perte°/, 60,53
Les chrysalides sont mortes et complètement desséchées.
L'expérience n° 1 a été faite dans les mêmes conditions que celles
de M. Verzon et a donné les mêmes résultats négatifs, tandis que,
dans les n° 2,3, 4 et 5, nous avons fait usage du vide sec en employant
les agents de déshydratation habituels.
Del'examen de ces expériences il ressort que les chrysalides sont
tuées par le vide et complètement desséchées à la température ordinaire
en prolongeant suffisamment la durée de l'expérience aussi bien àla pres-
sion de 40 millimètres qu’à la pression de 10 millimètres. Les cocons ainsi
étouffes conservent l'aspect et la fraîcheur des cocons vivants et la des-
siccation de la chrysalide est telle qu’on peut la pulvériser entre les doigts.
C’est ainsi que se trouve réalisé, au point de vue théorique, l’étouffage
le plus parfait qu'on puisse rêver, car il satisfait rigoureusement aux
136 RAPPORT DE LA COMMISSION
deux conditions essentielles du problème : inaltération de la soie et dessic-
cation complète du cocon.
Les résultats obtenus à la bassine expérimentale du Laboratoire d’étu-
des de la soie justifient pleinement les prévisions théoriques.
Comparés aux lots témoins, ces cocons ont donné un meilleur dévidage
et fourni une soie plus brillante, plus colorée et en même temps plus
résistante et plus élastique.
Nous devons le reconnaitre, ce ne sont là que des expériences de labo-
ratoire difliciles à rendre pratiques en raison de la délicatesse et de la
lenteur du procédé. En effet, en dehors de toute autre considération, on
ne peut pas songer à soumettre des cocons à l'étouffage pendant quarante
heures, alors que la récolte ne dure que quelques journées.
En résumé, l'étude comparative que nous venons de faire des différents
procédés d'étouffage montre qu'aucun appareil actuellement en usage ne
réalise complètement les conditions techniques et rationnelles exigées par
l'industrie de la soie. Malgré tous leurs avantages, les appareils, basés sur
l'emploi de la chaleur, ont le grave inconvénient d’altérer la soie. Si nous
avons constaté d'autre partqueles étouffoirs chimiques n’avaient pas donné
de bons résultats nous restons cependant convaincus que l'emploi des gaz
à froid constitue le seul moyen capable de conduire à la complète solution
du problème.
Espérons que, grâce aux progrés de la science, on parviendra bientôt à
associer économiquement les gaz toxiques au vide pneumatique, que l'on
découvrira un agent capable de tuer la chrysalide en quelques minutes,
et qu'à l’aide du vide on pourra dessècher ensuite et à loisir les cocons
ainsi étouffès.
La question est du reste pleine d'actualité: Le ministre de l’Agricul-
ture ne vient-il pas de décider l'organisation d'un concours d'appareils
destinés à l'étouffage des cocons. Les intéressés, inscrits avant le 31 dé-
cembre 1897, devront présenter des appareils de petites dimensions,
d'un transport facile, assurant dans le plus bref délai la parfaite dessic-
cation des cocons sans endommager la fibre soyeuse et permettant la con-
servation des cocons en balle.
L'intérêt que les pouvoirs publics portent à cette branche de notre
industrie est un précieux stimulant pour les inventeurs qui, nous n'en
doutons pas, sauront obtenir des dispositions ingénieuses et nouvelles au
grand profit du filateur aussi bien que du sériciculteur.
C'est le vœu que nous formons.
UNE VISITE AU MUSÉE DE GENÈVE
Par L. SONTHONNAX
A la veille de publier notre étude sur les Papillons séricigènes sau-
vages et notre essai de classification, M. Dusuzeau, directeur du Zabo-
ratoire d'Études de la soie, et initiateur de ce travail de longue
haleine, a bien voulu me charger d'aller à Genève visiter le musée zoolo-
gique pour y consulter la série de Lépidoptères sétigènes qu'il pouvait
posséder.
C'est, en effet, un de nos devoirs les plus rigoureux de ne perdre
aucune occasion de complèter nos renseignements sur les espèces plus
ou moins rares disséminées un peu partout dans les grands Musées et
jusque dans les collections particulières.
La vue d’un très grand nombre de matériaux comparatifs et l'examen
critique de collections nouvelles est le seul moyen possible d'approcher
de plus en plus de la vérité et de pouvoir grouper avec méthode ces élé-
ments jusque là-isoles.
En visitant le musée de Genève, j'ai êté frappé de l’ordre et de la
méthode qui y règnent et de l'installation pratique et commode pour le
visiteur qui veut étudier un groupe quelconque dans les collections. Le
bâtiment affecté aux collections zoologiques et à la bibliothèque spéciale
aux sciences naturelles, se compose d'une longue galerie terminée par
deux ailes donnant sur une superbe promenade contiguë au Jardin bota-
nique, des colonnes d'ordre dorique en ornent les portiques, mais la
sobriété d’ornementation donne à l’ensemble un aspect qui gagnerait, ce
me semble, à être uu peu moins sévère.
Mais si l’on pénètre à l'intérieur du pavillon affecté aux collections
LaB. 1805. 11
138 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
zoologiques, qui occupe l'aile droite de ce bâtiment, c'est un enchante.
ment: tout est groupé, dans les galeries, avec ordre, et les spécimens
exposés aux regards des visiteurs sont, sur tous les points, parfaitement
éclairés.
Avec l'autorisation, on ne peut plus bienveillante de M. Bedot, direc-
teur du Musée, et l’extréme obligeance de M. Frey Gessner, conservateur
des collections entomologiques, j'ai pu visiter à mon gré toutes les col-
lections de Lépidoptères que ce musée possède et concentrer mon atten-
tion sur la tribu des Bombycides qui ont le privilège de produire de Ja soie.
Tout d'abord, ma vue s'est arrêtée sur une espèce que je n'avais pes
encore eu l'occasion de rencontrer dans aucune collection: l'Attacus
Crameri, Felder, grand Saturnide de l'ile d'Amboine et voisin d'Attacus
Allas, bien qu’il soit privé de taches vitrées sur les ailes. Celte bonne
fortune m'a permis de rectifier la description très imparfaite de Cramer !
et dont la figure, bien que représentée dans son excellent ouvrage, n’a
pas été rendue avec exactitude au point de vue des détails. Malheureu-
sement le cocon de cette très rare espèce est inconnu.
Une autre espèce d'Atlacus, très répandue dans l'Amérique du Sud,
l'Attacus Betis, Walker, est représentée, au musée de Genève, par
plusieurs variétés intéressantes. Le cocon de cette espèce ne nous était
pas connu : ilest de forme ovoïde, d'un jaune terne, long de 4 centimètres
sur ? de large, il parait assez riche en soie et pourrait sans doute se prè-
ter au cardage, sinon à la filature directe. La différence qu'il présente
avec ceux des A{{acus connus, toujours munis d'un pédoncule soyeux
et enroulés dans les feuilles, c'est qu'il est simplement appliqué le long du
rameau nourricier qu'il embrasse par un treillis extérieur de fils soyeux.
Bon nombre d'autres espèces appartenant à cette importante section
des séricigenes figurent avec leurs coques dans les collections du musée
de Genève, nous ne nous y arréterons pas, car nous possédons ces mêmes
cocons à notre Laboratoire de Lyon.
Nous remarquons un cocon de forme cylindrique à extrémités peu
convexes, mesurant 5 centimètres sur 3, provenant de Tasmanie, mais
sans indication du nom de l’espèce, Ne serait-il pas la coque du Caligula
Helena, White?, espèce commune de cette ile et qui nous est inconnue ?
1 Cramer, Papillons exotiques, t. IV, fig. 381-382 (1782).
2? Le papillon ‘de celte espèce, que uotre Laboratoire de Lyon possède, existe aussi au
Muséum de Paris sous le nom de Sa’urnia Plulo, étiqueté de la main de Boisduval, qui de-
vait ignorer la description de White.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA Sotr, LYoN PLANCHE XXIV.
Perophora despecta, Walker. Papillon femelle.
1
— 2. — — cocons.
— 3. Cocon problable de Caligula Helena (White).
RAPPORT DE LA COMMISSION 139
Cette coque, peu riche en soie, quoique assez épaisse, de coloration
brune, nous semble avoir été tissée dans la terre au pied des arbres où
la larve a vécu, à en juger par sa nature feutrée et par les débris ter-
reux ou végétaux accolés à sa surface. Rien de précis dans les auteurs
pour l'identification de ce cocon, mais si l'on considère l’abondance de
cette espèce en Tasmanie et l'instinct de nombre de Saturnides australiens
de recéler leur cocon dans la terre, pourrait-on en conclure qu'il appar-
tient au C. Helena ?
Le papillon de cette espèce a une grande analogie avec celui de Cali-
gula Assamensis ; on sait que ce dernier est l’objet d'éducations domes-
tiques daas le nord de l'Inde et que le cocon, d’un jaune brun, produit
une soie analogue à celle du Tussah Mylitta, quoique un peu plus gros--
sière.
J'ai remarqué aussi, et toujours dans la même famille des Saturnides,
un petit Micrattacus de la République Argentine qui me parait différent
de Micratlacus nanus, Walker ; j'en ai fait le dessin et la description
pour l'étudier plus tard,
À citer aussi une espèce trés curieuse de Drépanulide, le Perophora
despecta, Walker, de la République Argentine, dont le cocon ouvert aux
deux bouts, en forme de nacelle, peu soyeux, est fixé par l'une de ses
extrémités à la tige de l'arbre; il est de consistance dure, hérissé de
papilles noires sur toute sa surface et les bords des deux ouvertures
sont armés de piquants; nous en donnons le dessin d'après le spécimen
qui nous a été gracieusement communiqué.
Cette espèce vit sur un mimosa. Le papillon mâle est un peu plus petit
que la femelle et porte sur les ailes antérieures deux petites taches
vitrées demi-circ ulaires, superposées et contiguës, la couleur générale
est le blanc jaunâtre avec deux lignes transversales sur chaque aile, d’un
brun fonce, le fond des ailes est parsemé de squamules noires.
Nous nous limitons, dans ces notes rapides, à signaler les espèces de
Lépidoptères soyeux qui sont l’objet le plus direct et le plus attachant de
nos études. Mais cette visite a été pour nous l’occasion de féliciter vive-
ment les organisateurs du Musée de Genève, qui, par ses hautes qualités
d'ordre, par l'importance de ses collections et la facilité de travail
offerte aux étudiants, tient un rang honorable parmi les musées
d'Europe.
"
no
è
der
7)
APPLICATION DES RAYONS X
DÉTERMINATION DU SEXE DES CHRYSALIDES
A TRAVERS LES COCONS
Joseph TESTENOIRE Danier LEVRAT
LICENCIÉ ÈS SCIENCES MATHÉMATIQUES
; ET ÈS SCIENCES PHYSIQUES
INGÉNIEUR DES ARTS ET MANUFACTURES CHIMISTE DE LA CONDITION DES SOIES DE LYON
DIRECTEUR DE LA CONDITION DES SOIES DE LYON
Le système cellulaire et l'examen au microscope sont aujourd’hui
appliqués d’une manière générale pour la confection des graines de vers
à soie, et, grâce à la méthode Pasteur, les éducateurs sont assurés d’ob-
tenir des semences robustes exemptes de corpuscules pouvant, dans les
chambrées soignées, fournir des rendements dépassant quelquefois 60
kilos de cocons à l’once de 25 grammes de graines.
On fabrique de la graine dans tous les pays séricicoles. En France, c'est
dans les départements du Midi que sont installés ces établissements.
Le grainage se fait plus généralement entre cocons de même lot, qui,
une fois choisis et triés avec soin, sont réunis en filanes sur lesquelles
on vient au matin récolter les couples de papillons. Ces couples sont ren-
fermés dans autant de sachets d'’étoffe légère, puis on recueille les
graines de chaque ponte dont on aura à examiner plus tard les femelles
au microscope. La plupart du temps, les mâles sont rejetés sans examen,
car on admet qu'ils ne peuvent transmettre la pébrine : on ne s'inquiète
donc pas des différents accouplements que le même mâle à pu donner.
Certains graineurs préfèrent, peut-être avec raison, compléter le triage des
LAB. 1895. 11 a
140? LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
cocons destinés à la reproduction par une séparation en mâles et en
femelles : ce sont là des cas particuliers.
Si, dans le grainage industriel, on ne voit pas d'utilité à séparer les
cocons de chaque sexe, il n’en e:t pas de même lorsqu'il s'agit de croi-
sements entre différentes races. Dans les croisements en faveur prin -
cipalement en Italie, le but que l'on se propose d'atteindre est de faire
bénéficier les nouveaux produits des qualités de leurs parents, de faire
prédominer tel ou tel caractère, d'augmenter la robusticit: des vers,
de modifier la forme du cocon, sa couleur, son rendement à l’once,
etc. ILy a, par conséquent, grand intérêt à ce qu'aucun accouplement
irrégulier ne se produise : aussi isole-t-on sur des filanes distinctes les
cocons mâles et les cocons femelles. Cette séparation obtenue au moyen
d'une balance à trébuchet (dite italienne) est basée sur cette observation,
que dans un même lot les cocons femelles pèsent plus que les mâles.
Pour chaque race, on détermine le poids total de 500 cocons, et, par suite,
le poids moyen; en larant la balance pour ce poids, on les séparera en
plus lourds (femelles), en plus légers (mâles). On conçoit que le poids
moyen ainsi déterminé varie suivant la proportion des individus de
chaque sexe, qu'enfin ce système, procédant d'une moyenne, laisse
subsister bien des incertitudes Dans la pratique, en raison d'observa-
tions faites sur la forme des cocons par exemple, on arrive à corriger
dans certaines limites l'insuffisance de cette méthode, on cherche aussi
à y remédier par une surveillance très active. Dès l'aube, les chambres
de sélection sont visitées par un personnel expérimenté chargé de réinté-
grerles papillons dans leurs filanes respectives, de manière à n'obtenir
que des croisements appropriés.
Depuis plusieurs années, MM. Raulin et Coutagne poursuivent, chacun
par des méthodes de sélection différentes, l'amélioration chez les races
européennes de la richesse soyeuse des cocons et les observations
qu'ils ont faites à ce sujet montrent que la connaissance exacte de la
sexualité des cocons rendrait plus faciles leurs recherches. Nous ne
nous permettrons pas de donner l'analyse de ces remarquables travaux,
qui sont d’ailleurs publiés dans ce volume ainsi que dans les rapports
des années précédentes. Nous retiendrons seulement ce fait : que le cocon
mäle dont le poids est généralement inferieur à celui du cocon femelle
donne un rendement supérieur ea soie. Ce qui faisait dire à M. Raulin,
le regretté doyen de notre Faculté des sciences, dans les conclusions de
son Étude sur les relations entre les proprièlés des cocons Bombyx
RAPPORT DE LA COMMISSION 41:10)
morti!: « Puisque les cocons mâles sont notablement plus riches en soie
que les cocons femelles et par conséquent plus avantageux pour la fila-
ture, ne pourrait-on pas créer des races contenant une plus grande
proportion de màles que de femelles? par exemple, en choisissant les
pontes dans lesquelles les mâles prédominent, en supposant cette propriété
héréditaire. »
_ Telles sont les considérations qui m'ont amené à chercher dans les pro-
priétés pénétrantes, radiographiques et radiocospiques des rayons X, un
moyen de déterminer le sexe des chrysalides à l'intérieur même des
cocons. Nous savions que la soie et par conséquent les coques soyeuses
étaient traversées par ces rayons-et espérions trouver dans le contour
apparent, dans les organes extérieurs ou intérieurs de la chrysalide cer
tains caractères de différenciation. M. Levrat, chimiste de la Condition,
auquel nous avions confié le soin de poursuivre ces recherches, a eu
l'idée ingenieuse d'utiliser comme indice caractéristique la présence des
œufs dans le corps de la chrysalide femelle.
Malpighi? et, longtemps après lui, Cornalia* ont etudie les transfor -
malions successives du ver à soie Bombyæ mort et ont constaté
que, une fois la larve devenue chrysalide, les capsules génitales chez
l'individu femelle se crèvent pour se diviser en deux groupes de
quatre tubes ovariques: que ces tubes, rectilignes au début, s’allon-
gent en nombreux replis à mesure que les cellules grossissent et
forment ainsi huit chapelets distendus par les œufs qui remplissen
toute la cavilé abdominale (fig. 1 et 2).
A l'état de mucilage homosène aux premiers jours, les œufs
s’arrondissent peu à peu et se recouvrent d’une coque, sorte de peilicule
mince d’une substance chitineuse, pour devenir ensuite, chez le papillon,
la graine dont Peligot a donné l'analyse suivante :
Composition des cendres de 100 grammes de graines :
ACITERPIOSDLOIQUEN ER NE NS 018100
BOIASS CRE ER AN 20200070)
MO SIC ER AE Te De LL) 2.010 9 0)0
CHAR ENNEMIS ET, Le Ne NE EG 4: 070
Les sels minéraux absorbant en partie les rayons X, il était donc à
1 Laboratoire d'études de la soie, Rapport 1893-1894, v. 7, p. 90.
2 Malpighi, Traité du ver à soie, 1669, traduit par Maillot, 1878.
3 Cornalia, Moncgrafia del Bombice del gelso, 1856.
140" LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
prévoir que les œufs opposeraient un certain obstacle au passage de ces
radiations et que l'on pourrait, par suite, reconnaître le sexe des chrysa-
lides à travers l'enveloppe soyeuse du cocon, soit à l'écran fluorescent,
soit sur la plaque potographique.
Comme les œufs occupent toute la région abdominale, ce caractère de
différenciation sera toujours visible quelle que soit la position de la chry-
salide.
Ces prévisions ont été justifiées dès nos premières expériences com-
mencées au mois de novembre 1896 dans le laboratoire de physique de la
faculté des sciences. A l'aide du tube focus et de la bobine Ruhmkorff
qui lui avaient servi à étudier la réfraction et la diffraction des rayons
Rœntgen, l’éminent professeur M. Gouy a réalisé pour nous des radio-
graphies parfaitement réussies. L'existence des œufs s'y manifestait par
une ombre pointillée très nette dans tout l'abdomen des chrysalides
femelles, tandis que les chrysalides mâles demeuraient presque trauspa-
rentes.
Au mois de janvier, nous répétions ces expériences dans le laboratoire
du docteur Destot qui, par les nombreuses et intéressantes applications
qu'il fait journellement des rayons cathodiques au point de vue médical
et chirurgical,s’est acquis une juste réputation dans le monde savant. Les
épreuves radiographiques et radioscopiques obtenues à l’aide d'un tube
de son invention actionné par une machine statique ne laissaient subsister
aucun doute sur la valeur de cette méthode d'investigation. En raison de
l'époque de l’année nous n'avions pu opérer jusque-là que sur des cocons
secs, mais grâce à l'obligeance de M. J. Clerc, qui avait mis à notre
disposition une vingtaine de cocons vivants d'Antheræa Pernyi prove-
nant de sa récolte du mois d'août 1896, il nous a été possible de pour-
suivre nos études des chrysalides vivantes.
Les radiographies que nous joignons à cette nte ont èté faites au labo-
ratoire de chimie de la Condition avec une machine statique à quatre
plateaux et des tubes de différents modèles? (fig. 3 et 4).
Le cocons secs des Bombyx mori qui ont servi à ces expériences sont
ceux que nous avions étouffés au mois de juillet dernier par le vide
pneumatique sec. Les cocons étouffes à l'air chaud ont fourni de moins
{ Ver sauvage se nourrissant de chène (Tussah de Chine).
2 Les cocons secs et les cocons vivants ont été disposés pour la photographie symétriques
aux cocons radiographiés.
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON
PLANCHE XXV
CHRYSALIDES FEMELLES (Bombyx mori)
Organes reproducteurs (grossissement).
Fi. 1.
A, Oviducte.
VV, Glandes du vernis.
P, Poche copulatrice.
C, C, Capsules géniteles.
G,G, 8 tubes ovariques,
O, Œufs.
B, Œsophage.
S, Réservoir (secrétion
D, Poche stomacale.
I, Inteslins.
FiG. 2.
C, C, Capsules génitales.
G,G, Tubes ovariques.
0,0, Œufs.
M, Poche cæcale.
alcaline).
RADIOGRAPHIES DES MÊMES COCONS PHOTOGRAPHIÉS À LA LUMIÈRE ORDINAIRE
Cocons secs (Bombyx mori)
| CCD
Fic. 3.
F1G. 4.
LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XX VI
RADIOGRAPHIES ET PHOTOGRAPHIES
DES MÊMES COCONS VIVANTS
Antheræu Pernyi
Male
Femelle
F1G. ©.
DU MÈME PAPILLON FEMELLE
Antheræa Pernyi
ee
RAPPORT DE LA COMMISSION 140°
bons résultats, probablement parce que la chaleur avait agglutiné les
œufs de telle sorte qu'ils ne formaient plus qu'une masse noirâtre.
Quant aux cocons vivants, il a fallu tirer de très nombreux
clichés avant d'obtenir celui que nous indiquons ici. Les épreuves, com-
mencées le 19 janvier et reproduites journellement, n’ont révélé la pré-
sence des œufs que peu de jours avant la sortie des papillons.
Encore ces images ne laissent-elles apercevoir que des granulations
assez vagues, les anneaux de la chrysalide formant comme un écran qui
s'interpose entre la lumière et les œufs (fig. 5 et 6).
Cette opacite de la peau, moins grande chez le Bombyx mort, est mise
ici en évidence par la comparaison des clichés, faits à quelques heures
de distance seulement, du cocon femelle et du papillon qui en est issu.
Dépouillé de cet étui rigide, le corps du papillon est complètement tra-
versé par les rayons X, les œufs se détachent nettement, surgissent en
grappe comme si aucune enveloppe extérieure ne les retenait (fig.7 et 8).
M. Levrat, en imprégnant d’une solution métallique l’aile gauche de
ce papillon, en a rendu la nervulation très apparente, tandis que ces
indications sont recueillies d’une manière plus fugitive pour l'aile droite
qui n’a point reçu de préparation.
Comme le rappellent MM. Dusuzeau et Sonthonnax, dans leur premier
fascicule sur les Attaciens, la disposition des nervures est un caractère
utile à connaître dans la classification des lepidoptères, et dont la déter-
mination par les méthodes ordinaires entraîne le plus souvent la dété-
rioration de l’exemplaire examiné f.
Eu raison de la température élevee des locaux de la Condition, toutes
les chrysalides, aussi bien celles gardées comme lots témoins que celles
soumises aux rayons Rœntgen, ont éclos du 3 au 13 mars, soit deux
mois avant l’époque du papillonage, qui régulièrement a lieu dans la
première quinzaine de mai.
Sur vingt cocons nous n'avons récolte qu’un seul mâle sorti le premier
et bien avant les autres. Cette circonstance a rendu tout accouplement
impossible et ne nous a pas permis de rechercher l'influence des rayons
sur l’état physiologique des papillons, plus spécialement sur leurs
fonctions de reproduction ; toutefois nous avons pu constater leur parfaite
vitalité.
Dans nos clichés journaliers des cocons vivants nous avons remarqué
1 Les reproductions des radiographies du papillon ont été rendues positives, c'est-à-dire
comparables aux épreuves photographiques,
1407 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
une tache ovale située à la hauteur du thorax semblant correspondre à
la poche stomacale. Cette tache disparaît quelques jours avant l'éclosion;
dans les cocons secs, elle n’est apparente que chez les mâles : peut- être
est. elle cachée par les œufs chez les femelles.
Cette tache correspond-elle, comme nous le supposions, à la poche sto-
macale dont le liquide remplirait une fonction de nutrition, soit au mo-
ment de la transformation plus complète des œufs, soit au moment où la
chrysalide devient papillon, ou bien représenterait-elle le réservoir de Ja
sécrétion alcaline servant au papillon à ramollir la coque soyeuse et à
faciliter ainsi sa sortie? Ce sont là des hypothèses que nous faisons,
sur la valeur desquelles nous reviendrons plus tard, n'ayant pas voulu
sacrifier pour la dissection les quelques sujets que rous possédions.
Enfin, les poids des cocons femelles Tussah ont varié de 5 grammes
à 8 grammes, c'est-à-dire dans des limites telles, qu'il aurait été difficile
d'établir une séparation à la balance italienne d'autant plus que le seul
cocon mâle pesait 6 gr. 5, soit un peu plus que le poids moyen.
En résumé, si de ces premières expériences on peut conclure à la
possibilité de déterminer, par les rayons X, la sexualité des chrysalides
à travers l'enveloppe soyeuse, l'on doit egalement constater que ce mode
d'investigation peut intervenir d'une manière plus genérale et être appli-
qué utilement dans l'examen anatomique du ver à soie et dans l’etude
de ses transformations successives. Comme nous l'avons dit plus haut,
les graineurs pourront tirer un certain profit de ces recherches, notam-
ment lorsqu'ils auront à faire des croisements, il leur sera facile aussi
dans l'application des méthodes de sélection indiquées par M. Raulin,
d'établir le pourcentage des mâles pour chaque ponte et, par conséquent,
de pratiquer des accouplements ordonnés en vue d'obtenir une plus
grande richesse en soie.
Notre désir etait de donner à ces expériences de Jaboratoire une con-
sécration plus industrielle, d'attendre pour cela la récolte prochaine;
l'abondance des matériaux nous aurait alors permis d'étudier les dispo -
sitifs les plus pratiques et les plus rapides, surtout en ce qui concerne
l'emploi de l'écran fluorescent.
Mais c'était repousser trop loin la publication du rapport que M. Du-
suzeau, le savant directeur du Laboraloire d'études de la soie, avait déjà
retardée en vue de l'insertion de ce travail pour lequel il ne rous a
ménagé ni ses conseils ni ses encouragemerts.
Nous avons pensé aussi qu'à la veille de la récolte ces renseignements,
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 1409
LS
bien qu'incomplets, intéresseraient les graineurs français. Et nous serions
heureux si ces expériences leur étaient de quelque utilité dans les recher-
ches patientes et ingenieuses qu'ils poursuivent, et suggéraient aux
praticiens des observations nouvelles dont nous leur saurions gré:de
nous faire bénéficier pour la continuation de cette étude.
TABLEAUX
D’'ANALYSE DE COCONS
ÉTUDES SUR LE FIL ÉLÉMENTAIRE OU BAVE
A LA BASSINE EXPÉRIMENTALE
LAB. 1895.
ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS LES TABLEAUX
Les lettres A, B, C, D, E, F... A’, B', C’, D’, E’, F', indiquent chacune un
cocon seul et en marquent le rang dans le même groupe. Les lettres accen-
tuées désignent le second groupe d'un même lot de cocons.
Forme. . . Cy. Cylindrique Ct.Cintrée Ov. Ovale Cn. Conique! Sp. Sphérique
CouLeur. . BI. Blanc Jn. Jaune Vr. Vert Gr. Gris Br. Brun
GRAIN. , . T.F. Très fin F. Fin M.F. Mi-fin G. Gros T. G. Trèsgros
Tissure. . . T.S. Très serrée? S. Serrée M.S.Mi-serrée L. Iäches T,L.Très lâche
DÉvinace. , T. B.Très bon B. Bon M. Médiocre D. Difficile T.D. Tr.difücile
Rég. Régulier CI. Clair Vdätr. Verdätre
Irg. lrrégulier Ter. Terne Jâtr. Jaunâtre
P]. Plate Fon, Foncé P. Peu
Ax.d. Axe dévié Blâtr. Blanchätre Tr. Trés
lof, Informe
Ras. Grain sans saillie distincte
Dans le détail des épreuves :
Ps — titre moyen de poids de la bave à 500 metres,
TU — titre moyen de ténacité en grammes.
Eté — titre moyen d'élasticité pour cent.
Les déductions sont basées sur la moyenne des cocons du même groupe.
Le poids des chrysalides et dépouilles est calculé non directement, mais par
différence.
1 Conique, à bout en pointe aiguë.
? Serrée — ferme ou compacte.
3 Lâche -— molle, satinée, cotonneuse
INDEX
DES TABLEAUX D'ANALYSE DE GOGONS
BASSINE EXPÉRIMENTALE
ÉPREUVES A SIX COCONS
NE
DES TARLEAUX
Racesdu Var éloutée a la ApEUr ON
— — AUTO PE RE PM Te SO 21 D A Ve 2
— de Bagdad, élevée au müûrier 3
— — au maclura . . SE RAR 2 dl it ve 4
— de Canton M le: D
=rdeiChine; or delShang tal M 6
— Japonaise, graines de M. Honda
=" Jaune, élevée en Russie, AU SCOTSONÈTE NOÏT 8
RAPPORT DE LA COMMISSION
BASSINE EXPÉRIMENTALE
FRANCE I. ENSEMBLE DES ÉPREUVES
ÉTOUFFÉE Are VAPEUR e E G 2 = : Ë MOYENNES
5 Forme.. Cy: C. G. Cy. Cy. » »
£ | Couleur. Jn. Jn. Jn. Jn. In. » »
Ë Grain. F. M. F. G. M. F. F ù | »
- IBissUre M..S. S. T. S. I I. » »
a | Poids du cocon en millier. . 495 622 760 590 580 » | 609,4
È Dimensions en millimètres.| 149 9 18,3><36,6111,8><39,8 12,1x<36,412,4 35,8 » | 14,7<35,9
a Bave dévidée en mètres. 660 735 635 »80 520 » 634
2 Poids des frisons, milligr. . 68 12 13 28 » 41,6
È — dela telette, milligr. 40 30 2 114 » 47,2
Ë — dela bave,dévidée, m. AS 207 215 191 205 » 193,2
Ë Rend' en grège % ducocon.| 29,59 33,28 28,29 32,37 35,34 » 31,83
È Marche du dévidage. . TP. TL. B 11 5 TB: TB:
Titre de poids à 500 m. en mil. 412 11 169 464 183 » 453,8
É — — — en den. MuU9,10 2,69 3,18 3,08 3,14 » 2,89
Ë Ténacité en grammes, T1 9,% 11,1 41,2 10,6 » 10 »
Élasticité pour 100. 8 10.4 13,1 12,6 12,1 » 11,3
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons pour un kilogramme. , . 1641 Rendement en soie d’un kilogr. de cocons. 0k.317
Poids des cocons pour un kil. de soie. 3,154 Déchets frisons et telette d'unkil. — 0k.150
Poids des chrysalides d'un kilogr. de cocons.
V Le)
0k.533
II. — DÉTAIL DES ÉPREUVES DETITRAGE
1 ps
te
ti
j
N°° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° DORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
112/3|4/5|6e1|7]|81|0 | 11213l4al5|l6|7|81|9 |
26" | 26.| 26 | 24 | 22 | 20) 4 | »| »| 24 l| 39 | 39 | 37 | 34 | 30 | 12 | » | » | » | 31,8
AR le Er SO I À Dr 12 |10044,51 420440) 14 | 5 | pe » | 11,2
10 | 40 840 | 9! 7) 5) »1 », | 8,4 ls 13 Mal 42e M ASSIS IN Im"
38 | 38 | 34 | 30 | 27 | 21 | 19 | »| » | 29,5 F 39 | 45 | 42 | 39 | 99 | 44 | » | » | » | 38,8
sou) 9/42/4) 3| 6] »| »| 0,4/f0r] 0412 13,541 | 42) 6 je Os 10,6
10 | 43 | 10 | 13 | 10 | 10 | 7 | » | » | 40,4 lu 12 | 43 | 181 44142 | 7 | » | »| » | 12,1
40 | 41 | 39 | 37 | 31 | 27 | » | » | » | 85,81 pre] » 1 5 »1] »1 »| 51 » | SAINS
9 112143 [12113140 | 9 | » | » u11F Cl SI MES SI RES ESA PASS
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MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poids en milligrammes. . 1538 | 2. Titre de ténacité en grammes, . . . 10»
| 3. Titre d'élasticité. pour 100 . . . 11,3
0 À
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10 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
2 BAS SINE EXPÉRIMENTALE
FRANCE | I. — ENSEMBLE DES EPREUVES
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| — —_—— - — — Ie —
# | = = à | ne =
= Poids du cocon en milligr. .! 13) | 720 | 642 5358 | 607 ’ 654
= | |
3 Dimensions en millimètres .123,5><34,817,2%39,619,2%--36,6/19.6-299.6/18,82<38 ,4 . 23><37,8
= Bave dévidée en mètres, ‘| 650 | 735 6 5 | 0927 520 Ù 6s9
— ’ |
S Poids des frisons, milligr. . 19 | 59 67 35 | 53 » 8,6
= | | | |
5 de la telette, milligr | 52 264 17 PT] Ai , 23.6
_ | | 1!
& dela bave dévidée;m| 23S | 242 199 72001 (1208 01 Ù 216,8
Ê | | | | |
ë Rend' en grège 0{ du cocon.| 32,60 | 33,61 | 929,90 | 86,92 | 33,39
A
% | Marche du dévidage., . .| T. B. [Nr-B: Nine. T. LB. T. B. |
Sr | ie cu F RER
Titre de poids à 500 m.en mil. 183 165 159 | 111 194 Ù 162
ñ |
_ en den”. 3,44 | 3,10 2,99 2,09 3,65 ,» 3,05
2
= | Ténacité en grammes, , . 11 9,3 9,6 9,2 167 » 10,5
EX , |
Élasticité pour 100. . . . 12,4 11,8 13,3 | 14,4 15,9 » |. #25
|
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons pour un kilogramme. . . 1535
Poids des cocons pour un kil, de soie, , , , 3,004 | Déchets frisons et telette d'un kil. decocons, Ok.114
| Poids des chrysalides d'un kilogr. , « 0k.598
Rendement en soie d'un kilogr. de cocons. , 0k.333
11, DETAIL DES EPREUVES DE TITRAGE
N'° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
x | Fe: ; [ [ | | | |
112/13l4a/15lel7]|als lue 1/2/3l4als|le]|7/|s]|s |
| |
f"| 16 | 47 | 47 | 39 | 82 | 214 | 4] »| » | 3 (riez|ec|26)27|25|21|2 12) 024,6
| | | |
À Te) 19 | 40 | 45 | 4 101 71 6 ) 5! 41 19,5! 8,51 40 [42 s| 7! 6] 9,2
| | |
\£e| 43 | 145 | 4711371425 PEL 15,21 18 | 46 | 15 | 47 | 43 ; 42 | 40 | 44,4
| | | | |
Ke 10 | 41 | 39 | 33 | 301 24| » | »13 51 | 47 | 43 | 36 | 29] » | » » | 41,2
| | | |
B LL | )10,51101410| 9| 8110! » | » | ( 18,716,5 14 | 45 | 42 | 40 | » » | 13,7
Fr | 14 | 2114 12 | 11 10 | 11 » | 19 u 21 1S | 17 | 43 | 11 » » 15,9
| |
pr | 39 | 3 32 1 1841121] x » » | 34 » ’ y ; | » » » » »
Ke ed) | | |
[ Te! 41 | 10 | 9,5] 9 | 10 || 48 » | » | » » | > » » » »
| 15 | 44 | 16 |13 112 | 10 | » | > |.» | , » |" » |»
Ll []
MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poids en milligrammes. . …. 462 2. Titre de ténacité en grammes... . . « . 10,5
| 3. Titre d'élasticité pour 400. . ,. . . . 13,5
2
RAPPORT DE LA COMMISSION 147
3 BASSINE EXPÉRIMENTALE
BROUSSE I. —- ENSEMPBLE DES EPREUVES
BAGDAD
ÉLEVÉE AU MUNKIEI À ATHENES A B G D E F MOYENNES
Es ROBE CEE Cy. Cy. Cy. Cy. Cy. Cy. »
8 à ÿ ë 5
& CON ee | PV BANE B. V. BV: BV BA »
Graine a | CG G- G. G. G. G. »
&
La RSS ONE PR S, S. RE S. S. S, »
a | Poids du cocon en milligr. 650 530 530 535 517 6S7 60%
2 0]
S Dimensions en millimètres.| 21><37 19%<37 21><36 19>%<37 19><32 18x35 119,5><35,3
A
3 Bave dévidée en mètres. , 730 735 7AÛ 625 515 465 ü11
2 Poids des frisons, milligr. . 25 12 s2 30 28 12 31.5
um
a . — de la telette, millier. 18 10 10 15 18 18 14,8
Ë — de labave dévidée, m. 216 150 231 172 170 212 197
E
| Rend'en grège % du cocon.| 233,23 33,96 31 64 32,15 32,88 30,86 32,49
El
æ | Marche du dévidage. .
Titre de poidsà500m.en mil] 140 | 422 | 456 138 165 223 458
Es — — — enden" 2,63 2,29 2,03 2,59 3,10 4,29 2,97
Loi
£ | Ténacité en centigrammes. . 10,4% 9 9,9 10,2 11,4 13 10,65
E ;
Élasticité pour 100. . . .| 411,5 13 LEA 11,2 14,2 13,4 12,95
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons pour ur kilogramme. , . 1644 | Rendement en soie d’un Kilogr. de cocons. . O0k,324
Poids des cocons pour un kil. de soie. . . . 3,087 | Déchets frisons et telette d'un kil. de cocons. k,076
Poids des chrysalides d'un kilogr. — . , O0k,600
II. - DETAIL DES EPREUVES DE TITRAGE
N'° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
112131415167 | 8 | 9 |h\oyen 112131415)6|7 819 !oya
PM10429 13701300 2801 252981820211 » [29,10 HR32712801 122 120) 12721822 » » » | 28,6
A re 13,5| 42 (11,5 9,5! 9 | 43 | 8,5! 6,5! » 10,4] 1) Tel 14 | 9,5] 12 40,51 9,51 9 | » | » | » | 10,2
étel!46 | 44 | 16 | 40 | 44 lan | 9 | 81 » las! (él 17 | 141 46 lag [19 | 44 | » | » | » | 14,9
P1136/1032/ 1130128: 20%) 19% 17 » ».1 25,7 | 402! 40! | 39h| 33: 1° 18 » » » » 24
MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poids en milligrammes. . , . . 158 | 2. Titre de ténacité en grammes... . . . . 10,65
3. Titre d'elasticité pour 100. . . . . . . 12,95
ee A SD
118 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
A BASSINE EXPERIMENTALE
BROUSSE I. — ENSEMBLE DES EPREUVES
BAGDAG
ÉLEVÉE AU MAGLUIU À ATHÈNES e E g D E F MOYENNES
É | Forme. . . … . t: ct. Ct. Cy. Cy. ct. ct. ’
en iPoueus ER 2 CAD: Ve DIRE AIRE B. V. | 3.4. » N
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me lIGraR es de Cf G. G. | G. | G. G. G. »
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ä Poids du cocon en millier. 620 600 646 458 690 565 601,5
rs
= Dimensions en millimètres.| 19>-36 16,5<35 2038 18,337 2036 9038 |18,9%<36,8
©
E |! —
| Bave dévidée en mètres. . 710 | 635 745 | 283 5s0 684 656
®
2 Poids des frisons, milligr. . 2: D 25 | 15 "| 18 20 55 22,16
[21
= — de la telette, milligr. 18 12 10 10 10 27 | 14,5
L 2
= — de la bavedévidée,m. 176 217 174 152 191 169 139,8
e
Ë Rend' en grège% du cocon.| 28,39 36 17 26,93 4,15 27,68 29,91 30,04
a
£ Marche du dévidage
Titre de poids à 500 m en mil. 121 171 117 130 164 | 123 133
£ — — enden'".! 2,18 3,22 2,20 2,44 8,08) 1/2 31 2,59
5
S | Ténacité en grammes. . . 8,2 11,5 8,7 9,4 10,7 | s,S 9,6
|
Elasticité pour 100, . . 8,9 13,9 11,4 9,4 12,2 10,7 11,1
DÉDUCTIONS
Nombre de coconspour un kilogramme . . . 1.662 Rendement en soie d'un kilogr. de cocons. . O0k,260
Poids des cocons pour un kil. de soie . . . 3,360 | Déchetsfrisonset telette d'un kil. de cocons. O0k,072
Poids des chrysalides d'un kilogr. — . . Ük,629
II. — DÉTAIL DES ÉPREUVES DE TITRAGE
N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 METRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
1121314516 7,8 | 9 | ya 111218141516 |7|81|9 | ya
p* | 80 | 30 | 29 | 32 | 24 | 23 | 10 » | » | 27,7 (P| 35 0 30 | 30 | 20 7 » » »Q
ne 7|4 | | 85) 8107 |1"5) » | 8,2 pl. 1 40,5 41! 8| 0| 7 » | 9,4
le 7 | nuliwlu|s|s|s|»,|,) 8, (re 1,5 41| o| sl 71 311,107
E 10 | 40 | 41 | 40 | 32 || » » | 96,2 pla la3l4olam|a | 7| » 6,8
Dire 10 12,5 18 15,5! 13 | 10 | 8,5] » | » | 14,8 Er. 8,5 42,5 43 [42 |0,5! 9! »| » | » | 10,7
li. 10 15 115 117 l19 42 | 0 | » |48çel Url ao l14 18 13 110! & »
ml s0 122 les | 25 | #5 | 2 | 00 | ,9| [pl 90 | 811830 28 95 [sc 51 »| »
fl 919,5 9,5! 9 | 13 | 6,5 A 5 8,7 he. 7 10,5/4119,5) 918,5) 6 | » | 5,8
le 10 | 142 | 16 | 12 | 14 | 10 | 10 | 7 11,4 A 11 | 143 | 17 9 8 9 8 ) » 107
MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poidsen milligrammes.. . . 133 | 2. Titre de ténacité en grammes . «+ 96
3. Titre d'élasticité pour 100. , . . . . . 11,1
RAPPORT DE LA COMMISSION 149
= BASSINE EXPERIMENTALE
CHINE f.— ENSEMBLE DES ÉPREUVES
CANTON A B Le, D E Fr MOYENNES
= À à = = EE ere | = I FR
$ | Forme.. . . . . . . . Ov. Ov. Ov. Ov. OEM Ov 0] »
Li | |
Coeur EE 0 0-0 |IB.OVe B. V. B; V. B. V. HEA'E B:"V. »
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MOT Seche Mo che L. F. F: F. F. F. »
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> | mi |
nl TISSUrE NON cu AU. 1. L. + L. L. L, L. »
sä | Poids du cocon en milligr. . 370 £8s 279 295 355 337 336
œ
8 Dimensions en millinètres,| 15><27 14X<2% 14,5X26 | 15,5x<25
A
| Bave dévidée en mètres, , 330 310 195 435
æ
2 Poids des frisons, milligr. . 2) 16 20 12 15 30 18,83
m
a — de la telette, milligr. 23 22 1 10 28 18 19,16
œ
ë — dela bave dévidée, m. 74 sl 59 S4 72 s2 773
=
S | Rend:' en bave % du cocon. 20 20,87 21,69 28,47 20,28 21,33 22:61
a
& | Marche du dévidage, . . . B B B B B B
Titre de poids à 500 m. en mil. 112 130 151 97 11% 125: 421,5
= |
A —= — — enden”*, 2,10 2,44 2,54 | 1,82 2,14 2,35 2,28
Loi
ÈË Ténacité en grammes. . . 7.6 ÿ 10,5 7,3 7 | S,7 8,2
Élasticité pour 100. . . . 12,7 11 14 10 953 9,5 11,1
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons pour un kilogramme. . . 2976 | Rendement en soie d’un kilogr. de cocons. . Ok,224
Poids des cocons pour un kilogr. de soie . 4,462 | Déchets frisonsetteletted'un kil. — . . Ok,113
Poids des chrysalides d’un kilogr. — , . Ok,663
II. — DÉTAIL DES EPREUVES DE TITRAGE
N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N°° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
112/2l4/5|61)7]|8)9 | 112/3l4als5sle | 7/8 |9 |
KE 21|25 | 20) 2| » | » | PARU a | 21204144] » ho») » 1e | 20,7
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MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poids en milligrammes. , . . 121,5 | 2, Titre de ténacité en grammes . . . . &,
3. Titre d'élasticité pour 109. . . . . . 11,
150 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
BASSINE EXPÉRIMENTALE
CHINE I. — ENSEMBLE DES EPREUVES
CHINE |
ORIG, LE SIANGIIAI ÉLEVÉE FRANCE 1806 MOYENNES
Forme. ,
Couleur.
Grain.
Tissure.
Poids du cocon en milligr.
Dimensions en millimètres,
Bave dévidée en mètres.
| Poids des frisons, milligr. .
— de la telette, milligr.
— dela bave dévidée, m.|
Rend' en grège % du cocon.
Marche du dévidage.
| Rendement en Soie et Déchets. | Signalem'extér'
litre de poids à 500 m. en mil.|
_— — euden',|
Lo
Ténacité en grammes.
A
œ
ET
œ
=
=
re]
Élasticité pour 100.
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons frais pour un kilogramme, 63S | Rendement en soie d'un kilogr, de cocons.
Poids des cocons frais pour un kil, de soie, , 7,865 | Déchets frisons et telette d'un kil, -
Poids des chrysalides d'un kilogr. —
. — DETAIL DES EPREUVES DE TITRAGE
N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES | N° D'ORORE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
Ï | n ] | n 7 F Tr
2|13l4alslel|7 3sl4alslel|7 8 [© |uoyes
3413 21 | , » | 28, [| 42 | 41 | 31 | 2S | 20
MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poids en milligrammes, , . . . 143 2. Titre de ténacité en grammes
3. Titre d'élasticité pour 100
OL
RAPPORT DE LA COMMISSION 1
T BASSINE EXPÉRIMENTALE
JAPON I. — ENSEMBLE DES EPREUVES
JAPONAISE (BLANCHE) A B € D E EF MOYENNES
M, HONDA, A s RS | EE : —. e. ns ESS
5 HOLMES EN ERIC Ct: Ct. Gt: Ci: Gt. Ct: »
SN Gone das. at Ep: B. B B. B. B. :
E
ECM CM MEMEMENS NE 11 F. F. DE F. »
E
g TISSULO Re as ee ct De TS: S. ES S. S. S. »
“ | Poids du cocon en milligr. 429 299 492 150 443 450 425,6
©
o Dimensions en millimétres.116,2<21,5| 15,126 |15,1<31,5| 46<31,2 | 16><29,7 |15,2:-30,2| 15,630
A
| Bave dévidée en mètres. . 5S0 | 415 420 100 475 16) 196
e |
2 Poids des frisons, milligr. . 30 15 34 16 32 12 23,3
a
= — de la telette, milligr. 12 12 10 30 $ 49 15,1
L2
| — dela bave dévidée, m. 167 120 146 152 145 190 153,3
œ
Ë Rend' en grège % du cocon.| 39,76 40,13 29,67 | 33,78 32,73 42,22 36,38
a
æ | Marche du dévidage. . .| T.B. LAB: EN B* S°B: GHMEr
_ | _
Titre de poids à 50) m. en mil, 444 | 135 174 152 15 3 170 154
E ru — — enden".| 2,71 2,54 3,27 2,86 2,58 3,20 2,00
5 | :
£ | Ténacité en grammes. , . 8,8 10,6 9 10 2; 10,9 10,9 !
E 6
Élasticité pour 100. . . . 13 12 10,8 12,75 13,8 12,2 12,4
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons pour un kilogramme. . . 2353 | Rendement en soie d'un kilogr.de cocons. . O0k,360
Poids des cocons pour un kil. de soie , . 2.176 | Déchets frisons et telette d'un kil. de cocons. O0K,095
Poids des chrysalides d'un kilogr. — , . 0.509
II. — DETAIL DES HPREUVES DE TITRAGE
N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
g | | |
11213|415/|16|7 8 |9 |1ym 112,3 4/5|6|7/|81|9 yen
| ; RE = | ES
| 36! 33 | 34 | 27 | 95 |15| » | » | » | 30,4 NRDET sal 22) 43» l»lh,) »| 87
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P' | 42 | 42 | 36 | 26 » » » » | » | 36,5 le 37 | 37 | 36 | 35 001112 » » » | 35,6
fi 109% 110 9 9 S » » » | » 9 Fire 11,5] 12 11,5 10 | 9,5] » » » » | 40,9
Eee 11 | 42 | 12 | 10 | 9 »| » | » | » | 40,8 li 1411450143 M0) MOST | NE
| l | | FE “
MOYENNES DES SIX COCONS
1. Titre du poids en milligrammes. , , . . 154 2. Titre de ténacité en grammes. , . , . . 140
3. Titre d'élasticité pour 100 . . . . 122
2 RS
152 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
BASSINE EXPÉRIMENTALE
RUSSIE . — ENSEMBLE DES EPREUVES
JAUNE | E | |
ÉLEVÉE AU SCONSONÈRE NOIR D'ESPAGNE | [ROIERRES
KRorme se Ne TR | … Ct. 1" y. Ct | Leg. Ct. Ct
Couleur. Jo, Pâle
|
CES RE CE x. ï. F. F, FE.
Signalem:' extér'.
Tissure. S. S.
|
Jn. Pâle | Jn. Pâle | Jn. Pâle |
|
|
|
Poids du cocon en milligr. 29 HS 362 | 32s
Dimensions en millimètres.| CC T5 2» 21 16,5><32 |16.3:<31,6| 15,330
ave dévidée en mètres,
Poids des frisons, milligr.
— de la telette, milligr.
de labave dévidée, m.
Rend' en grège % du cocon.| 32,i 21,02
Rendement en Soie et Déchets.
| Marche du dévidage.
Titre de poids à 500 m.en mil.|
— — — en den'*,{
Tenacite en grammes.
Titrages.
| Élasticit é pour 100.
DÉDUCTIONS
Nombre de cocons pour un kilogramme, , . 323 | Rendement en soie d'un kilogr. de cocons. ,. Ok,983
Poids des cocons pour un kilogr. de soie . . 3k,534 | Déchets frisons et telette d'un kil. de cocons. 0k,111
Poids des chrysalides d'un kilogr. — , . Ok,60ë
| N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES
2
|
|
|
|
|
MOYENNES DES SIiX COCONS
du poids en milligrammes. . . . 192 | 2. Titre de ténacité en grammes
3. Titre d'élasticité pour 100.
INDEX
DES TABLEAUX DES ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
Race de l'Ardèche,
de Vaucluse . :
des Basses-Alpes (jaune)
— (blanche)
du Gard :
de pays élevée à Manosque
de Shanghaï (jaune), élevée en France
— (blanche), —
Chine croisée, —
du Gard .
des Basses -Alpes, élevée à la Canée, (ile de Grète).
de Bione-Cévennes.
du Levant, élevée à Lyon
de Hongrie, —
du Petit-Var —
Italienne, d'éducation d'été, faite à Aubenas .
= — à Monplaisir
de Ching pit'san, élevée à Lyon .
de Bagdad, élevée à Saint-Maximin
Japonaise, graines de M. Honda.
de Crimée, élevée à Symphéropol
de Beyrouth, SL
Jaune, élevée en Russie, au Scorsonère noir ,
N
DES TABLEAUX
D I OO à © =
RE
I & © D = © ©
ESSAIS DE FILATURE
RAPPORT DE LA COMMISSION
INDUSTRIELLE
FRANCE
OP
au
RACE. . .
PROVENANCE.
État hygrométrique des cocons.
Coque soyeuse.
Nombre des cocons au kilogram.
Poids net à filer..
Soie grège produite.
Frisons. ,
Bassinés,
Rentrée en kilogrammes,
Couleur de la grège.
Qualités.
Dévidagetavelles parouvrière.
Défauts de la grège.
TITRAGES DE LA GREGE
Poids décimal à 500 mètres.
Poids moyen décimal.
— en deniers à 500 mètres.
— en deniers à 476 mètres.
Poids à 10.000 m. — N° décimal.
Épreuv.de Ténacité en gram.
Épreuves d'Élasticité p. 0.
Décreusage, perte pour
NOTES DE FILATURE
Mode de filature,
Battage des cocons.
Grège filée à cocons.
Bouts conduits à la fois. .
Croisure, tours. . .
Jetèe des bouts à la Filiëre
Grège à bouts,
Mètres enroules par iminute,.
Marche du dévidage des cocons.
Observations, .
de l'Ardèche
élevée à Grigoy
graines de
MM. L. Deydier
sec
ferme, grain moyen
1597
0 k. 144.000
0 ke. 044.100
0 k. 005.400
0 k. 005,100
3 k. 265
jaune
propre
90 à 100
»
0 gr. 650 (7)
| 0,750 (6) 0.500 (3)
0 gr, 712
25.33
Chambou
à la main
4 à 5
deux"
200
machine
noues
135 mètres
tres bien
»
0.700 (4)
de Vaucluse
élevée à Meyz'eu
graines de
MM. Bertoglio-Jaume
sec
ferme, grain fin
0 k. 136.700
0 k, 038.60)
0 k. 008.250
0 k. 0(1.000
3 k. 541
Jaune
propre
90 à 100
0.00 0.650 (2) 0,300 (7)
0,790 (6) 0.00 0.850
0 gr. 719
13 d. 54
12 d, 89
14 gr. 380
5. C0, 60
20. 20. 21. 22: 23
Chambon
à la main
£4à5
deux
£200
machine
nouês
135 mètres
tres bien
»
des Basses-Alpes
élevée à Ghasse
graines de
MM, Galfard et Perrier
sec
ferme, grain fin
0 k. 133.300
0 k. 038.500
0 k. 008.100
0 k. 002.100
3 k. 452
jaune clair
propre
90 à 100
»
0 gr. €00 (2) 0.650 (8)
0,700 (6) 0.750 (4)
0 gr. 680
12 d. SO
Chambon
a la main
ao
deux
200
machine
nouës
13® metres
tres bien
»
16 LABORATOIRE DÉTUDES DE LA SOIE
à
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
FRANCE n° + UE ne 6
RACE 304.70 : . .| des Basses Alpes Gard France
graines de
PROVENANCE. . . + .|MM.GalfardetPerrier M. Journet Station Séricicole
élevée à Condrieu e à Meyzieu de Monasque n° 4
État hygrométrique des cocons sec vivant sec
Coque soyeuse, HU ferme, grain moyen ferme grain moyen ferme grain moyen
Nombre des cocons au kilogramne 1.51 515 1.281
Poids net à filer. . SA - ü k. 204.000 0 k. (97.100 0 k. 059,000
Soie grège produite. . . . 0 k. 060 000 0 k. 009.750 0 k, 029.220
Frisons. A6 et che 0 k. 003.600 0 k. 001.100 0 k. 003.300
Bassinés. . Re re ü k. 001.000 0 k. 002.600 0 k. 001.000
Rentrée en kilogrammes. . 3 k. 400 0 k, 959 3 k. 043
Couleur de la grège. Sub ee blanche jaune jaune
Qualités. Te er propr propre propre
Dévidage ta”elles par ouvrière 90 à 100 90 à 100 90 à 100
Défauts de la grège, . «+ . . : + »
TITRAGES DE LA GRÈGE| — — — k
Poids décimal à 500 mètre ( Ogr. 600 (4) 0.656 (5) Ogr. 550 0.600 (2) 0 gr. 750 (4) 0.800 (5)
! 0.700 (6) 0 (4) 0.650 (3) 0.850 (4)
Poids moyen décimal. . 0g o 0 gr. 616 0 gr. S00
en deniers à 200 mètres. | 12 d. 70 41 d 60 15 d. 06
en deniers à 476 metres. 12 d. 09 14 d. O4 14 d. 33
Poids à 10,000 m No décimal. 13 gr. 500 12 vr. 320 46wr. 000
Épreuves de Ténacité engr.| 50 1S (3) 10 (2) 20 (2) 21.24. 25. 15. 50
Épreuves d'Élasticité p. !;. 2 10 j5 (6) 50 20, 21, 22, 22, 28
Décreusage, perte pour %,. :| 24. 32 95, 90 23. 33
NOTES SUR LE DÉVIDAGE RU er
Mode de filature. . . . . . Chambon Chambon Chambon
Battage des cocons. . : : - ä la main ä la main à la main
Grège filée à cocons. . + + : 19 ha 4a5
Pouts conduits à la fois. . 5 deux deux deux
Croisure, tours... . . . 10) 200 200
Jetée des bouts à la Filière . avec la machine avec la machine avec la machine
Grège à bouts. . . . : | nouës nouës nouës
Mètres enroules par minule | 130 metres 130 mètres 130 mètres
Marche du devidage des covons très bonne tres bonne très bonne
Observations. . y »
EEE)
RAPPORT DE LA COMMISSION
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
FRANCE
RACE.
PROVENANCE.
État hygrométrique des cocons.
Coque soyeuse,
Nombre des cocons au kilogram.
Poids net à filer.
Soie grège produite.
Frisons. .
Bassinés.
Rentrée en kilogrammes.
Couleur de la grèxe.
Qualiles.
Dévidage tavelles par ouvriere.
Défauts de la grège.
TITRAGES DE LA GRÈGE
Poids décimal à 500 mètres. 0
Poids moyen décimal.
— en deniers à 500 mètres
— en deniers à 476 mètres .
Poids à 10.000 m. — N° décimal.
Épreuv. de Ténacité en gram.
Épreuves d'Élasticité peu:
Décreusage, perte pour %,. .
NOTES DE FILATURE
Mode de filature. .
Battage des cocons.
Grège filée à cocons.
Bouts conduits à la fois.
Croisure, tours.
Jetée des bouts à la Filière.
Grège à bouts.
Mètres enroulès par minute.
Marche du dévidage des cocons.
Observations. .
LAB. 1895
n°
AU)
Jaune de Shanghai
Récolle de 1896
élevée à Anduze
M. l'h. Gervais
frais
ferme, grain moyen
825
0 k. 135,100
0 k. 016.700
0 k. 001.700
0 k. 002.300
8 k. 269
jaune paille
propre
90 à 100
, 650 (8) 0.700 (4)
ua
0 gr. 666
12 d. 55
11 d. 94
25. 30. 35. 40. 40
Chambon
à la main
4a5
deux
200
machine
nouës
135 mètres
très bonne
très bons cocons
[Blanche de Shanghai
Récolte de 1896
élevée à Anduze
M. l’h. Gervais
frais
ferme, grain moyen
703
0 k. 046.900
0 k. 005.850
0 k. 000.600
0 k. 001.900
8 k. 017
blanche
propre
90 à 100
»
0 gr. 700 (1) 0.750 (4)
0.800 (2)
0 gr. 797
20. 21. 22. 22. 23
Chambon
à la main
4à5
deux
200
machine
nouës
30 métres
très bonne
très bonus cocons
Chine croisée
Récolte de 1896
élevée à Anduze
M. Ph. Gervais
vivants
grain fin
653
0 k. 326.000
0 k. 032.100
0 k. 024 700
0 k. 001.600
10 k. 155
jaune soufre
propre
90 à 100
»
0 g.690(2)0.650(5)0.700 (3)
0.750(2) 0.800 0 850
0 gr. 692
13 d. 0
20: 21.£4.122.:24
Chambon
à la main
rs
ox
deux
200
machine
noués
135 mètres
très bonne
bons Cocons
31
2
158 LABORATOIRE D'ÉTUDLES DE LA SOIE
A — — ————————— ———————— —— " —— ———————— —%© — —
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
FRANCE rar 1e ra 10031 n° 12
RAGE, 7/70 Re da Gard Basses Alpes Bione Cévennes
PROVENANCE. . . . . . . du Rieu (Gard) élev. à la Canée(Crète)| Velleron (Vaucluse)
: Sd PRE M. H. Robert M. Bertoglio-Jaume M. Bertoglio-Jaume
État hygrométrique des cocons. DE sec sec
Coque soyeuse. . : |ferme,grain gros,moyen faible, grain fin fin, très ferme
Nombre des cocons au kilogram 561 1583 1434
Poids net filer. . . . .| 0 k. 394 400 0 k. 173.100 0 k. 048.80
| _
Soie grège produite. I 0 k. 100.900 0 k. 038.590 0 k. 015.200
Frisons 0 k. 030.800 0 k. 013.:00 0 k. 002.300
Bassinés. 0 k. 012.000 0 k. 005.650 0 k. 000 S00
Rentrée en kilogrammes. | 3 k. 909 4 k. 490 3 k. 210
Couleur de la grège. = jaune veinée jaune jaune foncé
| s
Qualités. MN RS) SOIR assez ferme propre soyeux
Dévidage tavelles par ouvrière. 90 à 100 100 90 à 100
« “ k
Défauts de la grège.
TITRAGES DE LA GRÈGE is
Poids décimal à 500 mètres. .| Den AS La g hs (1) 4 le 0:6r:,400 (JD RE
) 650 (#) 0.700 (2) 0.750 (2) 0700 (7) 0.500(8)0.550 (2) 0.000 (2
Poids moyen décimal... . . 0 gr. 632 0 gr. 657 0 gr. 487
— en deniers à 500 metres. 11 d. 90 12 d, 37 9 d. 17
— en deniers à 476 mètres. 11 d. 32 11 d. 77 8 d. 72
Poids à 10 000 m.=— N° décimal. 12 gr. 650 13 gr. 150 Q gr. 750
Épreuv. de Ténacité en gram. 40. 40. 45. 45.50 45.45.45. 50, 50 50. 30. 35. 39.35
Épreuves d'Élasticité p. !;. 19. 19. 20. 20. 21 20.20.21. 21.21 20.20. 21.22. 22
Décreusage, perte pour 95. . 29.49 25.20 24 50
NOTES DE l'ILATURE
Mode de filature.. . . Rs Chambon Chambon Chambon
Battage des cocons ‘ ; à Ja main ä la main à la main
Grège filée à cocons. . à 4 an à 4 as
Bouls conduits à la fois. . . . deux deux deux
Croisure AOUrS. 7. 200 200 200
Jetée des bouts à la Filiére. .| machine machine machine
Grûge 2 DU. nouës nouës nouës
Mètres enroulës par minute | 135 mètres 135 mètres 135 metres
Marthe du dévidage des cocons tres bien tres bien très bien
Observations, . . . . . « . » «
| .
EEE)
RAPPORT DE
LA COMMISSION
159
D
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
MTS
RACE.
PROVENANCE.
Etat hygrométrique des cocons.
Coque soyeuse.
Nombre descocons au kilogram.
Poids net à filer .
Soi2 grége produite.
Frisons. .
Bassinés.
Rentrée en kilogrammes.
Couleur de la grège
Qualités .
Dévidage tavelle par ouvrière
Défauts de la grège.
TITRAGES DE LA GRÈGE
Poilis décimal & 500 mètres.
Poids moyen décimal.
— en deniers à 500 metres.
— en deniers 4 476 mètres.
Poids à 10.000 m. — No décimal.
Épreuves de Ténacité en gr
Épreuves d'Élasticité p. %.
Décreusage, perte pour %.
NOTES DE FILATURE
Mode de filature.
Battage des cocons. .
Grège filée à cocons.
Bouts conduits à la fois. .
Croisure, tours
Jetée des bouts à la Filière .
Grège à bouts.
Mètres enroulés par minute.
Marche du dévidage des cocons.
Observations ,
Blanche du Levant
élevée à Lyon
M. Fauvin
sec
.[assez ferme, grain gros
blanche grisätre
propre
SO à 90
»
0 gr. 690 2 0,700 +
0,599 4 0.890
0 gr. 718
13 d. 52
Chambon
à la main
Las
deux
200
machine
noués
435 mètres
très bonne
»
No 14
de Hoïgrie
élevée à Eyon
M. Fauvin
sec
ferme, grain moyen
2132
961 £r. 300
91 gr. 000
3 k. 719
Jauve
propre
S0 à 90
»
0. gr. 600 4 0.659 4
0.700 3 0.800
0 gr. 653
12 d. 39
30. 35. 40. 45. 50
20:21" 22, 23.123
Chamboa
à la main
4 à 5
deux
200
machine
noués
135 mètres
très bonne
CN
Petit Var
élevée à Lyon
M. Fauvin
vivants
très ferme, grain moyen
€60
682 or. OCO
58 ur. 500
9
. 400
Fe.
41 gr. 5C0
11 Kk. 66)
jaune
propre
80 à °0
0 gr. G6(0 2? 0.650 8
0.500 4
Chambon
a la main
4 à 5
deux
200
mac}ine
noués
135 mètres
très bonne
»
ee nm AE
Coque soyeuse. . . .
Nombre des cocons au kilogram.
Poids net à filer .
Soie grège produite.
Frisons. .
Bassinés.
Rentrée en kilogrammes.
Couleur de la grège.
Qualités.
Dévidagetavelles parouvrière.
2
TITRAGES DE LA GRÈGE
Défauts de la gri
Poids décimal à 509 mètres. .\
Poids moyen décimal. .
en deniers à 500 mètres.
- en deniers à 476 mètres.
Poids à 10,000 m. — N° décimal.
Épreuv.de Ténacité en gram
07
#0:
Épreuves d'Élasticité p.
Décreusage, perte pour %.
NOTES DE FILATURE
Mode de filature.
Battage des cocons.
Grège filée à cocons.
Bouts conduits à la fois. .
Croisure, tours
Jette des bouts à la Filière.
Grèges à bouts
Mètres enroulés par minute,
Marche du dévidage descocns.
Observations. .
.lassez ferme, gr. moyen
2105
0 k. 057
0 k. 013.150
0 k. 005.400
0 k. 003.850
4 k, 331
jaune brillont
assez propre
S0 à 90
Ogr. 600.(2) 0 650(4
0.700 (1)
0 gr. 660
à PATES
41 d. 82
13 gr. 200
35. 40. 43. 45. 10
19. 20. 21. 22
22.00
Chambon
à la main
h a ©
deux
200
machine
nouës
135 metres
très bien
ferme, grain moyen
) k.4
0 k. 031.700
O0 k. 006.000
0 k. 006.450
13 k. 195
Jaune
propre
90 à 100
600(4) 0.650 (S)
0.700 (4
0 gr. 650
0 gr.
12 d, 23
Chambon
à Ja main
4 à 5
deux
200
machine
nouës
135 mètres
très bien
160 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
n 4 U à n] 7 \ 1or à
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
ITALIE anne) se QU DR 0 ane —
_ ———— = | ee _ =
RACE. .. Italienne Italienne Italienne
graine conservée par lel graine conservée par leÏgrsine conservée par le
. procédé du D' Crivelli.! procédé du D' Crivelli.} procédé du D' Crivelli.
PROVENANCE. | Iducation faite du 11 Education d'été faite] Education d'été faite
août au S septembre parÏpar M. Dusuzeau afpar M. Dusuzeau à
‘M. Deydier, d'Aubenas|}mMonplaisir. Monplaisir.
= | — ——
État hygrométrique des cocons-/ sec vivants très sec
ferme, grain moyen
1385
0 k. 128.400
0 k. 033.250
0 k. 007.950
0 k. 007.950
a k
5 K.
861
jaune
propre
90 à 100
»
0 gr. 600
0.700 (9) 0.75
(2) 0.650 (4)
(2) 0.800 (1)
6s5
0 gr.
12 d. 89
12 d. 27
13 d. 700
410, 43 50. 55. 55
Chambon
à la main
deux
200
machine
nouëes
135 mètres
très bien
»
oo
RAPPORT DE
LA COMMISSION
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
RACE.
PROVENANCE.
État hygrométrique des cocons.
Coque soyeuse.
Nombre des cocons au kilogram,
Poids net à filer.
Soie grège produite.
Frisons..
Bassinés .
Rentrée en kilogrammes.
Couleur de la grège.
Qualités. , .
Dévidagetavelles par ouvrière.
Défauts de la grège.
TITRAGES DE LA GRÈGE
Poids décimal à 500 mètres. |
l
Poids moyen décimal.. .
— en deniers à 500 mètres
— en deniers à 476 mètres.
Poids à 140,000 m. — N° décimal.
Epreuv.de Ténacité en gram.
Épreuves d'Élasticité p. %.
Décreusage, perte pour %.
NOTES DE FILATURE
Mode de filature.
Battage des cocons.
Grège filée à cocons. .
Bouts conduits à la fois. .
Croisure, tours. .
Jetée des bouts à la Filière.
Grège à bouts.
Mètres enroulés par minute.
Marche du dévidage des cocons.
Observations, . . , .
sai =)
Ching p'i tsan
de Chine-Polyvo, 2° réc.
élevée à Lyon
M. J. Clerc
sec
faible, grain fin
2450
. 207.000
. 027.450
. 001.100
. 001,250
7 k. 541
blanche
propre
S0 à 90
»
0 gr. 600 0.650 (4)
0.700 (12). 0.750 (4)
0 gr. 684
. 83
=
Lo
12 d. 26
13 gr. 700
20, 55. 55, 60.6)
20. 20. 21. 22. 22
17,89
Chambon
à la main
4 à 5
deux
200
machine
nouês
135 mètres
très bien
»
n° 20O
ANA
Bagdad croisée
jaune-pays
élevée aSt Maximen
M. Fabre Philippe
sec
un peu faible, satinée
1065
0 k. 085 400
0 k. 016.400
&. 011,200
0 k, 000.600
5 k. 207
jaune vernie
propre
90. à 100
»
0 gr. 660 0.650 (4)
0.700 (3) 0.800 (2)
0 gr. 690
12 d. 9
12 d. 36
13 gr. 800
30, 30, 35, 40. 40
Chambon
à la main
4a 5
deux
200
machine
noués
135 mètres
très bien
»
du Nord du Japon
graines de M. Honda
élevée à la station
de Manosque
sec
ferme, grain mi-fin
2358
0 k. 092,300
0 k. 027.200
0 k, 005.200
0 k. 009.600
3 k. 393
blanche
propre
Ogr 700 (4) 0.750 (1)
0 800 (9) O 850 (1)
0 gr. 769
14 d, 47
13 d. 77
15 gr.
Chambon
à la main
200
machine
mouës
435 mètres
très bien
»
162
LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE
à
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE
RACE.
PROVENANCE.
Etat hygrométrique des cocons
Coque soyeuse,
Nombre des coconsau kilograin.|
Poids net afiler. . . . . .|
Soie grège produite.
Frisons. .
Bassinés.
Rentrée en kilogrammes. .
Couleur de la grège.
Qualités. .
Dévidage tavelles par ouvrière:
Défauts de la grège.
TITRAGES DE LA GRÈGE
Poids décimal à 500 mètres. 4
Poids moyen décimal.
— en deniers à 500 métres.
— en deniers à 476 mètres
Poids à 10,000 m,. == N° décimal,
Épreuv.de Ténacité en gram
Épreuves d'Élasticité p. 0.
Décreusage, perte pour ?
NOTES DE FILATURE
Mode de filature
Batlage des cocons.
Grège ftilée a cocons.
Bouts conduits à la fois.
Croisure, tours
Jetée des bouts à la filière.
Grège à bouts.
Mètres enroulès par minute.
Marche du dévidage des cocons.
Observations. .
ner
n° 23
Jaune de Crimée
De Symphéropol
Ed faite à Monplaisir
sec
ferme, gran variable
1 728
0 k. 139.00)
ük. 04.000
0 k. 004.800
0 k. 013.800
3 k. 390
Jaune
propre
s0 à 90
500 (5) 0.550 (6)
0.600
533
Ogr.
0 gr.
10 d. 03
Chambon
à la main
4as
denx
200
machine
nouës
135 mètres
très bonne
Blanche de Beyrouth
De Symphéropol
Éd. faite à Monplusir
sec
ferme, grain gros satiné
1229
0 k. 2:0.0C0
0 k. 039.100
0. k. 015.000
) k. 010 400
k, 068
&æ
blanche
»
90 à 100
550 (4
0.600 (3
0.700
0 gr.
0 650 (1
0 gr. 60
11 d. 36
10 d. 81
Chambon
à la main
4459
deux
200
machine
nouëes
1435 mètres
très bonne
n° 24
._ Jaune
élevée au Scorsonère
noir d'Espagne
Moscou
M. Tikomiroff
très sec
faible, grain mi-fin
2.S96
. 062,5C0
0 k. 013.700
. 004.800
0 k. 001.400
jaune
60Yy euse
80 à 90
duveteuse
0 gr. 400 (2) 0 150 3
0.500 (4
0 gr. 461
S d. 67
202. 253, 305.
182. 19.2 2. 21
28,59
Chambon
ä la main
4 as
deux
200
machine
nouës
135 mètres
bonne
EEE
1e
II.
II].
Ie
TABLE DES PLANCIIES HORS TEXTE
Antennes de divers Lépidoptères. . . . . . PR
Caractères et aspects généraux des six tribus de done es
Callosamia Promethæa et cocon, C. angulifera et cocon,
C. se curifera . NS
Callosamia calleta, Samia colombia, Samia cecropia ct
COCOON où. à RARES Dave
V. Samia Gloveri et cocon, $. Canponice et cocon. EE
VI. Epiphora Bauhiniæ et cocon, E. Mythimnia, E. Antinorii.
VII. Philosamia Cynthia et cocons. . . . . +
VIII. Philosamia Ricini et cocon, P. vacuna v'® albida.
Ko JMD IAA SOMME CE
NERPATIACUSRCTAMENEREREN
XI — CEROART EE DE Re lt ir: ete
XII — TRORPCIROIEUUE CES AE OS OPTION ER NMOCT
XIII — PAT GSEICOCON ER CC
XIV — CERSAR" CENT dd me) SM
XV. — Hesperus et cocon, À. Betis et cocon. . . .
XVI — Orizaba et cocon, À. Aricia. .
XVII — Bolivar A Lebeati Ne UE ET UE
XVII — Arethusa.
XIX. — Jorulloides . :
XX. — Jorulla, À. Maurus .
XXI. — Zacateca.
XXII — Erycina, À. Sur us. :
RAID — Belus, À. Hopfferi, À. ne Bi . on PAPE 7
XXIV. — Perophora despecta et cocon; cocon supposé de Cali-
gula Helena. . . 3 © LE
XXV. Radiographies et photographies co cocons Bombyx mori. . .
XXVI. Radiographies et photographies de cocons et papillons (Anéheræa
PeRAYU)NRUSSARIACC RITES
Lau. | 11.
19. — Nervulation des ailes du Bombyx mori. . . . . . .
D — — del'Antheræa Pernyi . . . ,
21. — Nervulation générale des ailes chez les Saturnidæ . . .
22. — — — — — Bombiilæ Te
DR — — , — — — Lasiocampidæ . . . ..
23. — l'igure théorique montrant l'ornementation générale chez les |
D'AUTRE ER ON EEE NIET
"
TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES
TEXTE
ÉSVANTERROPOS I ADUSUZeAUES. CR CR CU. AVIIT
I. Étude du cocon du Bombyæ mori au point de vue des qualités
industrielles de la soie(par M. J. RAULIN) à + . . . …
II. Remarques sur l'hérédité des caractères acquis, par M. GEORGES
COUTAGNENNNE EU SAR NRC ES ne
III. Des circonstances qui influent sur les qualités industrielles du
cocon du Bombyx mort, par M: J: RAULIN. . … … …
IV. ltude des qualités industrielles du cocon du Bombyx mori par M.
JÉRRA UNS PR TR M Re ee mu à Vins che etant Voie de
V. E sai de classification des lépidoptères producteurs de soie, par
AIN DusuzeAu:et L.SONTHONNAXS à à . :
VI. Iixation de l’acide tannique et de l'acide gallique par la soie, par
NÉRIPÉONVIGN ONE Ne: les en: cree
VIT. Sur les diverses éducations de vers à soie domestiques et sauvages
faites à Écully près Lyon, par M Joannes CLERc. . . . .
VIII. De l’étouffage des cocons et de l'influence de cette opération sur la
SOTÉMDE TN MDANTE ME VRAIES EN RE
IX. Une visite au Musée de Geneve, par M. L. SONTHONNAX. . . .
X. Application des rayons X à la détermination des sexes des chrysa-
lides à travers les cocons, par J. Tesrenoire et D. LEVRAT .
XI. Tableaux d'analyse de cocons de diverses provenances :
Études sur le fil élémentaire ou bave à la bassine expérimentale
Baden nettoie SONNERIE
IABDERDISMETANCGHESNNOLSÉENtO AE OI ER :
IPABCEDESNPPANCHES dansele texte. Eu, AM
Lyon, — Imp. PirRAt AINE, À. REY Succ., 4, ruc Gentil, — 9047
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