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Full text of "Rapport présenté à la Chambre de commerce de Lyon par la Commission administrative"

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de FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE (0 MMERCE DE LYON 


RAPPORT re 
PRÉSENTÉ À LA CHAMBRE DE COMMERCE 


# DE LYON 


PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE 


,::1895-1896— VOL 8 


LYON 
IMPRIMERIE ALEXANDRE REY 


4, RUE GENTIL, 4 


CA ann 


1897 


ss 


PUBLIGATIONS POPULAIRES DU LABORATOIRE 


les demandes à la Direction du Laboratoire, 7, rue 2 re Lyon. | 
(Condition des soies), k 


SÉRIE DES RAPPORTS 


DU 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


NOMENCLATURE DES VOLUMES PARUS 


1884ïpublié en 1885 MX -Y+1Le NE x 1: volume. 
1689) Lie: TMS8G , ANE TREND AMEN EURE 
ABSOLUE LA TeST ER NE 3 — 
1887 

1888 | LL MR VE 8 4 — 
1889 

1890 | LEO ACTE ER 5 — 
1891 ne 180: RE EE 6 _— 
1892 

LOS 1895 LENS e 7 — 
1894 

1895 Notice à l'occasion de l'Exposition. 

1895 


sage Publié en 1807 D es IP OP 8e _ 


LABORATOIRE 
D'ÉTUDES DE LA SOIE 


FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON 


1895-1896 


LABORATOIRE 
D'ÉTUDES DE LA SOIE 


FONDÉ PAR LA CHAMBRE DE COMMERCE DE LYON 


RP PORT 
PRESENTÉ A LA CHAMBRE DE COMMERCE 
DE LYON 


PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE 


1895-1896 — VoL. 8° 


LYON 


4, RUE GENTIL, 


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INTRODUCTION 


En même temps que nous présentons à la Chambre de Com- 
merce de Lyon le huitième volume des travaux de son Labora- 
toire d'Études de la Soie, nous avons la satisfaction de lui 
annoncer la réouverture de notre Musée sérique, considérable- 
ment agrandi, réalisant, sous un aspect flatteur et sympathique, 
les conditions d'ordre pour les études sérieuses, d’abondance 
de types authentiques et choisis, en un mot, ce que, dès l’origine, 
nous avons pu concevoir de mieux dans l’intérêt des visiteurs. 

Le présent volume comprend les derniers travaux de science 
séricicole écrits par M. Jules Raulin, l’éminent collaborateur et 
élève de Pasteur, dont l1 perte prématurée nous laisse de pro- 
fonds regrets. 

M. G. Coutagne s'efforce de donner à la méthode de sélec- 
tion dont il est l’auteur tout ce que son savoir de naturaliste 
et son expérience d'élucateur lui suggèrent pour la porter à 
son point de perfection. Dès la saison prochaine, des graines 
de sélection qu’il a préparées lui-même vont être soumises à des 
épreuves, en France, sur une grande échelle; la Chambre de 
Commerce aura pour sa part, et sous sa direction, à distribuer 
400 grammes dans le Rhône et les départements limitrophes. 

M. L. Vignon continue ses très intéressantes études de 
Chimie industrielle applicables à la teinture des soies. 

Les éducateurs de vers à soie, domestiques et sauvages, liront 
avec intérêt les tentatives d’acclimatatin décrites dans le rap- 
port de M. Joannès Clerc. Il est vivement à désirer que notre 


LAB. 1895. a 


zélé et habile collaborateur puisse entrainer, par son exemple, un 
grand nombre d'imitateurs. On pourrait alors poser des règles 
sûres pour le succès de ces élevages de vers à soie à vie rusti- 
que, en plein air, conquête profitable à plusieurs de nos pays en 
France et en Algérie. 

L'étude comparative des d#férents modes d’étouffage des 
cocons est l’objet d'un rapport très soigné par M. Daniel Levrat; 
ces questions, longtemps néolisées, ont pris dans ces derniers 
temps une grande importance au point de vue des intérêts des 
éleveurs et des fabricants, Voilà vingt-cinq ans que nous 
sollicitons les municipalités et les syndicats séricicoles de notre 
Midi, de créer ces établissements d’élouffage dans les centres 
populeux de nos campagnes vouées aux éducations, mais les 
essais ont été toujours timides et rares. Le concours ouvert par le 
Gouvernement sur le meilleur procédé nouveau d’étouffage va 
enfin donner l'impulsion nécessaire à celte question urgente. 
On louera la sagacité avec laquelle M. Levrat a su, le pre- 
mier, préciser les meilleures conditions de l’étouffage de l’avenir. 

La partie la plus considérable de notre volume est consacrée 
à un essai de classification des Lépidoptères producteurs de soie, 
Les nombreuses explorations scientifiques, faites ces dernières 
années, ont amené la découverte d’un grand nombre d'espèces 
de Lépidoptères appartenant à la tribu des séricigènes, objet par- 
ticulier de nos études, mais la plupart des descriptions de ces 
espèces, étant disséminées dans les annales des sociétés savantes 
du monde entier, ne permettent pas, sans recourir à des recher- 
ches très longues, très coûteuses et souvent stériles, d'examiner 
dans son ensemble cette grande tribu des Bombycines. 

Cette mullitude de renseignements épars, nous nous sommes 
efforcés de les réunir, de grouper les espèces selon leurs affinités 
les plus marquées afin de présenter, dans un ordre méthodique, 
toutes celles qui sont connues à ce jour. La classification des 
Bombycines est actuellement très imparfaite ; elle est l’objet de 


III 


controverses nombreuses de la part des Lépidoptéristes, aussi 
nous nous sommes spécialement attachés à donner à nos groupes 
cette homogénéité sans laquelle toute étude devient difticile et 
décourageante. 

Nous publions cette année la première section de ce travail 
de longue haleine, elle comprend toutes les espèces du groupe des 
Attaciens ; nous donnerons à la suite les Actiens, et successive- 
ment les Saturnides proprement dits, puis les Bombycides et 
les Lasiocampides. Nous avons l'espérance que notre laborieuse 
entreprise inspirera le goût de cette partie si attrayante de 
l’histoire naturelle, et, de plus, que ce traité sans prétention, 
rempli de documents précis, évitera bien des méprises de la 
part de nos correspondants et de nos explorateurs à l'étranger. 
Ce premier fascicule comprend 23 planches dont les dessins, 
d’une exactitude scrupuleuse, sont dus à M. Sonthonnax ; tous 
les sujets sont représentés en grandeur naturelle, d’après les 
types possédés par le Laboratoire. On remarquera que dans les 
descriptions la clarté s’unit à la brièveté, de sorte qu'avec 
l'appui des dessins en regard, il devient impossible de confondre 
deux espèces que leur similitude apparente pourrait faire con- 
fondre. Sans doute les dessins ne représentent que la forme au 
trait, et l'image, par le coloris, aurait recu sa caractéristique 
naturelle et définitive, mais nous avons dû nous limiter à un 
nombre très restreint d'exemplaires coloriés ; l’œuvre du col:- 
riste à la main est justement coûteuse, et la prudence ne pouvait 
nous autoriser à outrepasser nos crédits. 

. Notre essai constitue donc une œuvre nouvelle. Puisse-t-elle 
être bien accueillie par ceux qui s'intéressent à la noble et 
vaillante industrie sérique. Nous remplissons un devoir prescrit 
par notre programme et n’avons d’autre ambition que de stimuler 
et de populariser l’étude si utile des lépidoptères producteurs 
de soie, 

L'application des rayons X, qui passionne en ce moment 


IV 


presque tous les arts, a rendu surtout à la médecine et à la chi- 
rurgie des services réels. La valeur du procédé n’étant plus 
contestable, M. J. Testenoire a pressenti aussitôt l’importance 
toute pratique que ces rayons devaient avoir pour le triage des 
sexes dans les cocons de filature en vue d’obtenir le maximum 
de soie.C’est chez les mâles qu’il se rencontre,ce sont les femelles 
qu’il faut éliminer. 

M. Testenoire, en collaboration avec M. Levrat,a multiplié les 
expériences pour parvenir à se procurer des clichés tels que 
l’image radiographique ne puisse en aucun cas tromper sur le 
sexe. [] a bien voulu nous confier le mémoire qui relate ses persé- 
vérantes investigations pour le publier,et nous sommes persuadés 
qu'il sera consulté avec fruit par les éleveurs et les filateurs 
préoccupés du choix des cocons tant pour le croisement des races 
que pour les sélections spéciales. Les auteurs de ce procédé se 
proposent de poursuivre leurs investigations au moment de la 
prochaine récolte et espèrent obtenir des épreuves décisives. 


Nous avons déjà parlé, mais très brièvement, de notre Musée 
sérique et des ressources qu'il présente pour l’étude des lépido- 
ptères à cocons de soie, il importe d’ajouter, pour le bien con- 
naître, des explications complémentaires. Hâtons-nous de les 
donner, 

On sait que dansles Musées publies de Paris et de Londres les 
galeries de Lépidoptères sont meublées d’armoires à tiroirs her- 
métiquement closes, le visiteur ne peul inspecter les échantil- 
lons que s'il est muni d’une autorisation spéciale ; il nous a paru 
préférable d'adopter d’autres dispositions plus libérales ; aussi, 
dans notre musée sérique, les jours d'ouverture au publie, toutes 
les séries d'échantillons sont à découvert, le regard embrasse 
‘librement tous les points de la galerie, nul obstacle ne vient 
s’interposer entre le visiteur et l’objet qu'il veut examiner. 


V 


L’agrandissement de notre Musée ne date que de quelques 
mois, dès que M. J. Testenoire, directeur de la Condition des 
Soies, a pu, sans trouble pour les services qui lui sont confiés, 
faire cession au Laboratoire d’un vaste emplacement contigu à 
notre Musée primitif dont les dimensions demeuraient trop sévè- 
rément limitées pour nos collections toujours croissantes. 
M. Testenoire a fait plus, ila bien voulu nous prêter son concours 
le plus dévoué, et diriger, avec autant de zèle que de talent, les 
travaux d’agrandissement et de réinstallation de notre Musée. 
Nous ne saurions trop vivement lui exprimer notre reconnais- 
sance. 

Nous avons à cœur de créer au Laboratoire une bibliothèque 
sérique qui marche de pair avec notre Musée, nous y parve- 
nons en recueillant avec grand soin l'esprit pratique du passé 
qui a fondé et rendu florissante la sériciculture de nos régions 
méridionales, et la lumière de la science contemporaine, qui a 
déjà triomphé des maladies les plus graves et qui assure à la 
sériciculture nouvelle un avenir plus prospère que jamais.Notre 
bibliothèque tend donc à devenir complète et elle est déjà réputée. 

Quand des étudiants étrangers, des savants même, nous font 
l'honneur de visiter notre Musée, nous avons admiré souvent 
avec quel intérêt ils consultent nos livres et prennent des notes. 
Parmi ces étrangers d’élite, se remarquent surtout les Russes 
et les Japonais. 

Les bibliothèques modernes n’ont plus la paix et l’unité des 
anciennes, uniquement composées de volumes. De notre temps 
abondent les publications hebdomadaires et mensuelles qui exi- 
gent un travailnouveau,mais ce qui complique surtout les mesures 
d'ordre et de rangement, ce sont les petites notices, les petits 
opuscules, qui se multiplient chaque jour dans toutes les biblio- 
thèques du monde par la hâte lécitime que les auteurs ont de 
prendre date. Ces publications minuscules encombrent les rayons 
et cependant il est impossible de les sacrifier. Au Laboratoire, 


VI 


pour obvier à cetenvahissement, nous les réunissons en groupe 
de 25 à 50, par catégories d'auteurs ou de sujets traités, en 
leur donnant la forme de volumes, : 

Notre outillage technique n’a guère pu s’accroitre, nos préoc- 
pations n'étaient pas là. Mentionnons toutefois un appareil utile 
à la démonstration rapide de la différence du fil primitif et de 
la grège industrielle, Sur le bâti de notre bassinelle expérimen- 
tale est adapté le système de la tavelette italienne ; sur 10 cocons, 
par exemple, de même race,même volume, même qualité, 5 sont 
d'abord dévidés à la bassinelle, les autres passent aussitôt après 
à la tavelette, quelques minutes suffisent pour que la différence 
entre bave et orège soit parfaitement saisie par les débutants et 
les élèves de nos écoles. 

Nous avons dû demander à M. Nachet, de Paris, une 
chambre claire spéciale pour que le travail du dessin des papil- 
lons et des insectes, si long et si pénible à la main, puisse s’ac- 
complir plus vite, plus commodément et surtout avec plus de 
précision. 

Ce qui inspire confiance dans les résultats de nos essais, nous 
ne l’ignorons pas, c’est qu'ils prennent leur force dans l’union 
de trois liens solides que nous ne desserrons jamais,nous voulons 
dire observer, vérifier, méditer mürement ; mais pour alimenter 
nos matériaux d’études à des sources authentiques un autre 
appoint, patienter, nous est nécessaire, et c'est cette même 
patience dont notre époque s’ingénie à trouver au plus vite les 
moyens de secouer le joug. Quant à nous, il le faut supporter 
sans plaintes et sans murmures. Qu'il nous soit permis de don- 
ner deux exemples des attentes interminables d'échantillons sûrs 
et suffisants que nous sommes contraints de subir, malgré 
notre désir, si vif et si légitime, d’être toujours prêts à l’étude de 
chaque nouvelle découverte qui se produit. 

Lors de la visite à notre Laboratoire du vaillant explorateur, 
M. le lieutenant Mizon, notre attention a été surexcitée par le 


VII 


récit qu'il a bien voulu nous faire de la découverte d’un lépi- 
doptère, nouveau producteur de soie, aux environs de Sokoto. 
Surpris à l’aspect d’un grand nombre d’arbres complètement 
revêtus d’une sorte de tissu épais de gaze blanchâtre, il inter- 
roge ls indigènes, on lui apprend que ces arbres étaient habités 
par des essaims de vers à soie qui s’y réfugient pour tisser leurs 
cocons à l’abri de leurs nombreux ennemis ; on lui assure que 
ces cocons sont recueillis, filés, et donnent lieu dans le pays à 
un petit courant d’affaires. 

Et l’intelligent chef de mission fait aussitôt charger une 
caisse de ces produits soyeux capables d’intéresser l’industrie 
française. Nous priâmes avec instance notre aimable visiteur de 
nous réserver une part de son précieux butin. Mais de retour à 
Paris, ne dut-il pas faire de trop libérales distributions de ces 
échantillons lors de ses conférences aux Sociétés de Géographie 
Commerciale ? Toujours est-il que nous ne recûmes nulle réponse 
à nos lettres qui lui rappelaient sa promesse. Les sociétés aux- 
quelles nous nous adressâmes ensuite gardèrent le même silence. 
Il en résulte que, de ce mystérieux insecte, nous ne possédons 
au Laboratoire pas un seul spécimen de cocon, ni larve, ni pa- 
pillon, pas même un rameau de l'arbre nourricier ; de sorte que 
si l’on nous demande des renseignements sur la soie nouvelle 
de notre Soudan français, noys sommes presque humiliés de 
notre mésaventure. Mais notre patience n’est pas encore à bout; 
nous comptons sur d’autres missions pour connaître enfin ce 
Lépidoptère qui nous a été révélé, et dont nous saurons dire 
avec franchise ce qu’il est et ce qu’il vaut. 

Un autre exemple de nos épreuves de patience : La France 
possède à Madagascar une des régions du monde les plus riches 
en Lépidoptères séricigènes. Le Laboratoire qui à pu déjà s’en 
procurer une assez importante collection s'était créé des relations 
dans les principaux centres pour des recherches qui promettaient 
d’être abondantes et d’un grand intérêt, car dans la grande ile 


VIII 


il est d'immenses territoires qui n’ont pas encore été explorés, 
des forêts sans nombre où n’ont jamais pénétré les chercheurs ; 
nous pouvions donc espérer beaucoup, mais tous les efforts de 
nos amis sont restés stériles, d’abord pendant la conquête glo- 
rieuse du pays, puis par l'insurrection qui lui succéda subite- 
ment, fomentée par l’àpre rivalité des étrangers. 

Dans de telles circonstances, il ne nous a pas été possible de 
répondre, immédiatement et en toute certitude, à cette question 
de la Chambre de Commerce de Lyon: « Peut-on obtenir des 
poches soyeuses de l'Anaphé de Madagascar, souvent très volu- 
mineuses, des produits équivalant en valeur aux cocons des 
Antheræa de l’Inde ou de la Chine ? » 

Toutefois nous estimons, sans l’affirmer formellement, que les 
cocons dévidables du Borocera de Madagascar pourraient peut- 
être rivaliser avec les cocons du Pernyi de la Chine, tandis que 
les trois bourses soyeuses d’Anaphé, que nous possédons seule- 
ment au Laboratoire, paraissent ne devoir fournir que des soies 
de cardage. 

Grâce à la vigilance énergique du Gouverneur, la complète 
pacification de la grande île ne saurait tarder, c’est alors que 
notre recrutement des Échantillons si intéressants de Mada- 
gascar s'effectuera régulièrement. 


J. DusuzEau. 


ÉTUDE DU COCON DU BOMBYX MORI 


AU POINT DE VUE DES QUALITÉS INDUSTRIELLES DE LA KOIE 


EXPÉRIENCES DE 1893 


Par J. RAULIN 


DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON 


Dans mes essais de 1892, j'ai établi quelques relations entre les prin- 
cipales propriétés du cocon du ver à soie du mürier. 

Les essais de 1893 ont confirmé ces resultats. Toutefois, il est un 
point qui exige quelques explications : ce sont les résultats de la 
richesse relative du cocon en coque. 

J’ai démontré que les cocons mâles, dans un même lot, sont relative- 
ment plus riches en soie que les cocons femelles ; que la richesse est en 
général plus grande pour les cocons les moins pesants, et que cette règle 
est encore vraie pour les cocons d’un même sexe, quoique les variations 
d’un cocon à l'autre, dans un même lot, présentent de notables irrégu- 
larités. Du moment que les cocons femelles sont moins riches en soie 
que les cocons mâles, il n’est pas étonnant que les cocons les plus 
pesants d’un même lot soient les moins riches en soie, puisque, à de 
rares exceptions près, ce sont des cocons femelles. 

Si donc on veut connaitre avec certitude la relation qui peut exister 
entre la richesse et le poids du cocon, c'est dans un même sexe qu'il 
faut chercher les comparaisons. Or, en 1893, j'ai fait un assez grand 
nombre de déterminations dont voici le résume : 

LAB. 1895 1 


2 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Rapport moyen du poids du cocon frais au poids de la coque 
ou inverse de la richesse en soie : 


NUMÉROS D'ORDRE COCONS MALES COCONS FEMELLES 

EE — —— 

des 1°" tiers 2=° tiers 3"* tiers 1°" tiers 2 tiers 3*° tiers 

, A ou cocons | ou cocons | ou cocons | ou cocons | ou cocons | ou cocons 

LOTS ETUDIES les plus de poids les plus les plus de poids les plus 
pésants moyen, légers. pesants. moyen. légers. 
gr gr. gr. gr. gr gr. 

Lor N°47". 5,77 5,36 5,66 6,85 6,48 6,22 
— Le 5,61 5,88 5,45 6,86 6,86 6,52 
— 9: 5,76 5,79 5,69 6,46 6,26 6,64 
— 4. 5,36 5,86 4,99 6,14 6,84 6,50 
— 5. 6,20 D,48 D 89 6,62 7,14 6,79 
— 6 5,88 5,78 5,95 7,48 6,90 7,08 
— LATE 11,10 9,27 9,40 12,10 10,80 9,85 
— 8 5,29 5,20 5,48 6,75 6,73 6,53 
_ CSST 7,24 7,19 6,61 7,26 7,70 6,51 
— 4100. 6.80 6,50 5,97 7,41 7,79 7,61 
— 111% 5,70 5,80 2,90 8,20 7,00 6,80 
— 12... 7,87 6,50 5,81 7,20 6,00 5,40 
HOT à 8,12 6,05 5,50 7,40 6,20 5,30 
TOMAUE ce 86,70 80,58 77:93 96,73 92,66 87,79 


Toraux pour les cocons mâles et femelles réunis : 


Pour le Her tiers: SA IS 22 
— De. EEE EN RS EE 173,24 
-- 3 — HAS PNEU (EE ER PE TG OI DR 


Il ressort de ce tableau : 


1° Que, dans un même lot, les variations de richesse du premier tiers 
au troisième ne sont pas régulières et que la comparaison pour les mâles 
et les femelles d'un même groupe ne conduit pas à des résultats trés nets. 
Cela s'explique : si dans un lot de cocons on range les cocons par 
ordre de poids décroissant par exemple, il n’y a aucune régularité 
dans la variation de la richesse d'un cocon au suivant. Il n'est donc 
pas étonnant que ces irrégularités se manifestent encore dans la com- 
paraison des trois fractions égales d’un même lot, si l'on sait que 
chacun de ces lots d'études contenait de 20 à 40 cocons, soit de 10 à 20 


RAPPORT DE LA COMMISSION 8 


pour chaque sexe, c’est-à-dire un très petit nombre de cocons dans 
chaque tiers. 

Pour avoir des moyennes comparables, il faut prendre la moyenne 
d'un nombre de lots suftisant, et alors on voit la richesse diminuer 
régulièrement du premier tiers au dernier, et dans chaque tiers pre- 
senter un rapport à peu près constant des mâles aux femelles : 


MALES FEMELLES 
Premienitiers te D UC 0;7 0) 96,73 
Deuxième ter RE NN NS DI5S 92,06 
Mroisiemeltiers eee 77,08 87,79 


Ce sont les résultats auxquels on arriverait dans un lot composé d’un 
nombre de cocons suffisamment considérable. 

Il demeure donc bien établi qu'en général il y a croissance de la 
richesse, dans un même lot, pour un même sexe, des cocons les plus 
pesants aux cocons les plus faibles. 


Dans chacun des lots elevès en 1892, on a mis à part la graine de 
chaque couple, et parmi ces pontes on a choisi pour être élevées en 1893 
celles qui provenaient de cocons présentant au maximum une qualite 
utile à l’industrie, et d'autre part, celles qui provenaient de cocons 
présentant cette même faculté au minimum. 

Par exemple, on a élevé séparément les pontes d’un même lot prove- 
nant des cogons les plus pesants, et les pontes provenant des cocons les 
plus légers. On a opéré de même pour le poids de la coque, pour la 
richesse en soie, pour la perte au décreusage, pour le titre, pour la 
ténacité. 

On a pris un échantillon moyen des cocons de chaque lot de 1895, et 
on a comparé pour les deux lots correspondants, la qualité pour laquelle 
ces deux lots avaient été sélectionnés. 

La question qu’on s’est propose de résoudre est celle-ci : Lorsqu'on 
sépare dans un même lot, les cocons qui présentent une qualile au 
maximum, et ceux qui la possèdent au minimum, cette difference 
se mainlient-elle dans les cocons de la generation suivante ? 

Par exemple, si on choisit les cocons les plus pesants d'un lot, et que 
la moyenne des poids soit 1*,8, et les cocons les plus faibles, dont la 


moyenne du poids serait 1£,2, jesuppose, ce qui donnerait comme rapport 
16 JE SUP 


1,8 ; Le up 
ee 1,5, et qu'on soumette ces deux sortes de cocons au grainage 
D) 


4 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


séparément, les cocons de la campagne suivante auront-ils encore des 
poids moyens donnant le rapport 1,5? toutes conditions de grainage et 
d'élevage égales d’ailleurs. 


Voici le résumé des résultats de ces élevages en 1893. 


POIDS DES COCONS FRAIS 


Lor SG. Lor 54 Ce 
Poids des cocons des parents. 
COCONS COCONS COCONS COCoNs 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMBLLES 
gr. gr. gr. gr. 
0,995 1,240 0,705 0,835 
0,900 1,295 0,847 1,035 
0,885 1,097 0,757 0,760 
Torar . . 2,780 Toraz. 3,632 TOTAL... 2,309 Toraz. 2,630 
3,632 2,630 
INSEMBLE . 6,412 ENSEMBLE . 4,939 
112 : 4,939 
Poids moyen d'un cocon : 22e — 1,068 | Poids moyen d’un cocon : : = 0,823 
. £ 15,068 
Rapport des poids moyens des cocons de S,, G et Sy C : DFE — 1,30. 
Poids des cocons des enfants. - 
Moyenne des poids des cocons d'un échan- | Moyenne des poids des cocons d'un échan- 
tillon moyen. . . . . . . 1,291 tllon moyen. 0..0.1,107 
Moyenne corrigéet . . . . . 1,160 | Moyenne corrigée! . . . . . 1,014 


a 


1160 
Rapport des poids nOYens ne — 144; 


Le rapport des poids des cocons des deux séries qui était de 1,30 dans 
la campagne de 1892, s’est donc abaisse à 1,14 en 1893. 


! En général ou étudie les propriétés du cocon sur un échantillon de cinquante cocons 
environ. Le nombre des mâles étant d'ordinaire différent de celui des femelles, cette iné- 
galité influe sur le nombre moyen. Pour compenser cette erreur, on multiplie le nombre 
relatif aux femelles par le coefficient qui exprime le rapport aumérique de la propriété 
étudiée chez les mâles à la même propriété chez les femelles, d'après les expériences 
de 1892. 


RAPPORT DE LA COMMISSION D 


Les lots SC et S'C sont des cocons choisis parmi les plus pesants 
et parmi les plus faibles du lot S"°élevé en 1892, qu'on a fait grainer 
séparément, et qui ont produit deux lots élevés séparément en 1893. Ces 
lots ont donné des cocons dont les poids sont indiqués dans les colonnes 
correspondantes sous le nom de poids des cocons des enfants. Cette 
remarque s'applique à tout ce qui va suivre. 


Lor G. 73 F. LoniE TS EE 
Poids des cocons des parents. 
COCONS COCONS COCONS GOCONS 
DES MALES = DES FEMELLES DES MAL!S DES FEMELLES 
gr. gr. gr. gr. 
1,770 1,500 1,103 1,145 
1,478 1,410 1,063 1,325 
Mara. 193:248 ToTAz. 2,910 TorArs. 62/7166 2,470 
2,910 2,470 
ENSEMBLE . 6,158 ENSEMBLE . 4,636 
— HTE ms Fa 
Poids moyen d’un cocon : _ = 1,539 | Poids moyen d'un cocon : É . —1159 
; oo) = 
Rapport des poids moyens des cocons G. 73 FetG.73F 1150 — 1,33 
LE 
Poids des cocons des enfants. 
Moyenne des poids des cocons. . 1,485 | Moyenne des poids des cocons. . 1,409 
Moyenne corrigée.  ....... 1,320 | Moyenne corrigée. + . . . . 1,270 
à 1,320 r 
Rapport des poids moyens : 1270 — 4,04. 
2 
LOnST AE LOTS 10 A 
Poids des cocons des parents. 
COCONS COÉONS COCONS COCONS 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES 
gr. gr. gr, gr. 
0,935 1,200 0,965 0,995 
1,137 1,385 0,910 1,188 
Torar . - 2,072 Torar . 2,585 ES 1089 
2,585 FRE Dora 2 STD TOTAT 2:206 
ENSEMBLE. 4,657 LES 
ENSEMBLE . 5,781 
Fe — D Te | 
Poids moyen d’un cocon : _ — 1,164 | Poids moyen d’un cocon : È Se 0,963 


ô LABORATOIRE D'EÉTUDES DE LA SOIE 
. AGE 
Rapport des poids moyens des coconsS,, A etS,, A: 0 963 — EPA TE 
k 
Poids des cocons des enfants. 
Moyenne des poids des cocons. 1,278 | Moyenne des poids des cocons . 1,234 
Moyenne corrigée. 1,119 | Moyenne corrigée. : 5 1,075 
: 1,419 
Rapport des poids moyens : 1055 — 1,04. 
UE 
Lor S: B. Cor St: 
Poids des cocons des parents. 
Cocoxs Cocoxs | COCONS COCONSs 
DES MALES DES FEMELLES | DES MALES DES FEMELLES 
gr gr, | gr, gr. 
0,898 1,065 1,015 0,870 
0,827 0,826 1,040 0,720 
ToTAL…. 1-12 Toraz. 1,891 | 1,055 1,330 
1.891 =. |'Toran . ”.- 3,410 "Tori. 2,920 
ENSEMBLE . 3,616 2,920 
c ENSEMBLE . 6,030 
| « 3,616 a 4 
Poids moyen d'un cocon : =—— — 0,904 — 6.030 
E Poids moyen d’un cocon : _- = 1,005 
À ,. 1,003 
Rapport des poids moyens des cocons $,, B et S,, B' : 0 904 — 140 
Poids des cocons des enfants. 
Moyenne des poids des cocons, 1,111 Moyenne des poids des cocons. 1.156 
Moyenne corrigée. 4,021 : Moyenne corrigée. 1,078 
1,078 
Rapport des poids moyens : == — 1,05. 
PP P Y 1,021 È 
Lors, Q;: Lor S, KR. 
COCONS COCOoNs CocoNs COocoNs 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES 
gr. gr. gr. gr. 
0,950 0,810 1,058 0,895 
0,810 0,895 
Toraz . 1,760 Torre 1,953 
d ; 1,760 ' 1,953 ds 
Poids moyen d'un cocon : =—— — 0,880 | Poids moyen d’un cocon : s _— 0,976 


0,976 


Rapport des poids moyens : 0.880 — a LE 1 


I 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


Poids des cocons des enfants. 


Moyenne des poids des cocons. . (0,952 | Moyenne des poids des cocons. . 0,985 
Moyenne corrigée, . . . . . (0,862 | Moyenne corrigée. . . . . . 0,867 
0,867 


Rapport des poids moyens : 0.862 — 1,01. 


Mettons en regard les rapports des poids moyens des lots correspon- 
dants en 1892 et en 1893 : 


1892 1893 
POS ICS 10 CRE ON CN 1,30 1,14 
—" (Ce ot TOP SEEN 1533 1,03 
SACS DA em 1 cn let. Lee 1F21 1,03 
SP 00 El el: 1,11 1,05 
HO MIE ie ENS, MOTTE Last 1,01 
NIOSENNE RMC ICO A OL Ne 4521 1,056 


et nous pourrons conclure que le rapport des plus forts cocons aux 
plus faibles cocons d'un même lot de 1892, s'est, dans les deux généra- 
tions correspondantes de 1893, rapproché immédiatement de l'unité, 
tout en restant légèrement supérieur à l'unité. 

Ou en d’autres termes, si l'on sélectionne dans un lot les cocons les 
plus pesants et les cocons les moins pesants, le poids moyen A des 
premiers cocons sera très notablement supérieur au poids moyen B des 
cocons du lot, et le poids moyen C des seconds sera très notablement 
inférieur. Or, à la génération suivante, le poids moyen a des cocons 
issus de À, sera encore un peu supérieur à Ÿ, poids moyen des cocons 
de toute la génération, et le poids moyen € des cocons issus de C sera 
un peu inférieur, mais 4, b, e, seront bien plus rapprochés que A, B, C, 
en sorte qu'à la génération suivante, on peut affirmer que de ces difié- 
rences, rien ne subsisterait plus, et qu'on arriverait à légalité. 


D à 


8 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE 


POIDS DES COQUES 


Lors C LoriSi 
Poids des coques des parents. 
COQUES COQUES COQUES COQUES 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES 
gr. gr gr. gr. 
0,170 0,167 0,115 0,098 
0,143 0,187 0,115 0,118 
0,139 0,142 0,115 0,115 
Torau . . 0,452 Toraz. 0,496 Totaz . . 0,345 Toraz. 0,335 
0,496 0,333 
ENSEM8LE . 0,948 ENSEMBLE . 0,678 
: 0,948 e : : 0, 
Poids moyen d'une coque : . = 0,158 | Poids moyen d'une coque : RUE — 0,118 
: ,. 0,158 
Rapport des poids moyens des coques de S,, C. Sy C : T 115 — 1,39. 
, 


Poids des coques des enfants. 


Moyenne des poids des coques. . 0,206 | Moyenne des poids des coques. . 0,184 


Moyenne corrigée. . . . . . 0,190 1 Moyenne corrigée. . . . . . 0,171 
: 0,190 
Rapport des poids moyens : DaTe HAE 
Lor G. 73 F. Lot G. 73 F'. 


Poids des coques des parents. 


COQUES COQUES COQUES COQUES 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES 
gr. gr. gr. gr. 
0,151 0,200 0,131 0,141 
0,140 0,195 0,190 0,142 
ToTaz . . (0,291 Torar. 0,395 ÆOTAL . 00321 0,283 
0,395 0,283 
ENSEMBLE . 0,686 ENSEMBLE . 0,604 
0,686 : * 0,604 | 
Poids moyen d'une coque : A — 0,171 | Poids moyen d'une coque : . — 0,151 


01741 


Rapport des poids moyens des coques : Ets 


1,114. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


Poids des coques des enfants. 


Moyenne des poids des coques . 0,2390 | Moyenne des poids des coques 0,2328 
Moyenne corrigée . . . . . 0,2238 | Moyenne corrigée 0,2197 
R td A L 0,2238 1.02 
a es poids moyens : — EP 
PROFS RATE EE 
Lor Sy À. LOTS; A4 
Poids des coques des parents. 
COQUES COQUES COQUES COQUES 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES 
gr. gr. gr. gr. 
0,142. 0,137 0,155 0,118 
0,172 0,172 0,121 0,144 
2 25 
Toraz . . 0,344 Toraz. 0,309 qe DES 
RE l( n} Q: 
0,309 HorAtE 210399 Toraz. 0,387 
0,387 TE 
ENSEMBLE . 0,623 
— ENSEMBLE . 0,786 
3 , 0,623 + | 
Poids moyen d’une coque : ne 0,156 | Poids moyen d'une coque : _. = 0,131 
: 0,156 
Rapport des poids moyens des coques : Ter — APE 
, 
Poids des coques des enfants. 
Moyenne des poids des coques. . 0,178 | Moyenne des poids des coques. 0,174 
Moyenne corrigée. . . . . . 0,167 | Moyenne corrigée. 0,16 
: 0,167 
Rapport des poids moyens : = — 1,024. 
DD P Y 0,163 
or SE: Lor So B:. 
Poids des coques des parents. 
COQUES COQUES COQUES COQUES 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FEMELLES 
gr. gr. gr- gr. 
0,124 0,110 0,142 0,159 
0,130 0,092 0,144 0,138 
HoTAr 10,204 Toraz . 0,202 MorAr 10286 Toraz. 0,297 
0,202 0,297 
ENSEMBLE . 0,456 ENSEMBLE . 0,583 
,456 0,583 


Poids moyen d’une coque : 2 


— 0,114 | Poids moyen d'une coque : —7— — 0,146 


10 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 
- 146 
Rapport des poids moyens des coques : ai = 1,28. 


Poids des coques des enfants. 


Moyenne des poids des coques . 0,1927 | Moyenne des poids des coques . 0,1943 
Moyenne corrigée . . . . . 0,184 | Moyenne des poids des coques . 0,157 
; 0,187 E 
Rapport des poids moyens: ==— — 1,015. 
< 0,184 
Cor S,'M: Lor S, N. 
Poids des coques des parents. 
COQUES COQUES COQUES COQUES 
DES MALES DES FEMELLES DES MALES DES FIMFLLES 
gr. gr. gr. gr. 
0,196 0,164 0,127 0,136 
0,164 0,136 
ToTALz : 710,360 Toraz « . 0,263 
60 0 
Poids moyen d'une coque : 0, x — = 0,180 | Poids moyen d’une coque : _—_— — 0191 
0,180 


— 1} 508: 


Rapport des poids moyens des coques : 0 [1 


Poids des coques des enfants. 


Moyenne des poids des coques. . 0,167 | Moyenne des poids des coques. . 0,136 
Moyenne corrigée, . . . . . (0,152 | Moyenne corrigée. . . . . . 0,133 
Rapport des poids moyens : QE —{1, 14: 
0,133 


En résumé, voici les résultats comparés de 1892 et de 1893 : 


RAPPORT R&PPORT 
1892 1893 
L0t:S10 Ca 910 C5 EME ER R 1,39 112 
IGN CUS ETC TRE 4 1,02 
— 1910 A0 SI À NRC UE ,19 1,024 
—=\Suw0B.Si0B:e 27 TS : 28 1,015 
—ISUMESIN PP ARR 1,38 1,14 
MOYENNE = 0. 1527 1,062 


Ici encore, comme pour les poids des cocons, les poids des coques les 


RAPPORT DE LA COMMISSION 11 


plus forts et les poids des coques les plus faibles d'un même lot ont 
donné des rapports notablement plus grands que l'unité, dans les édu- 
cations de 1892, et ces rapports en 1893, à la génération suivante, ne 
se sont pas maintenus ; ils se sont beaucoup rapprochés de l'unité. 


RICHESSE DES COCONS EN COQUES 


or SG: ÉorIS TAC 


Richesse des cocons des parents. 


0,1 


Richesse moyenne d'un cocon : Te 0, 148 | Richesse moyenne d'un cocon : !: 10,137 
\£ 1,068 fi 0,823 
, 0,148 
Rapport des richesses moyennes : == — 1,08. 
0,137 
Richesse des cocons des enfants. 
Richesse moyenne d’un cocon: Tag 0) 163 | Richesse moyenne d’uncocon : ! 170,168 
MA 1,1 y 1,014 
: 0,163 
Rapport des richesses moyennes : == — 0,97. 
0,168 
Lor G. 73 F. Lor G. 73 F 
Richesse des cocons des parents. 
Richessemoyenne d'un cocon: SE 111 | Richesse moy. des parents : TS 0,122 
Û RR 
Rapports des richesses moyennes : ü. THE 1e 
? 
Richesse des cocons des enfants. 
Richesse moy. d'un cocon PS — 0,169 | Richesse moy. d’un cocon so 0, 172 


2 
— — 1,02. 


0, 
Rapport des richesses moyennes : 0,169 


nil 
v 
- 


42 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


POrS 0 E: Lor S5B: 
Richesse des cocons des parents. 


: : , 0,146 
Richesse moyenne d’un cocon: an —0,126 | Richessemoyenne d'un cocon : Tous — 145 


Te 


Rapport des richesses moyennes : Ü 126 


Richesse des cocons des enfants. 


Richesse moyenne d'un cocon: Too — 0 180 | Richesse moyenne d'un cocon: Toe—0, 175 
Rapport des richesses moyennes : DS 0,96 
_ à 0,180 — 
Lor G. 73 E. Lor G. 75 
Richesse des cocons des parents. 
Richesse moyenned” + —0, 116 | Richesse moyenne d'un cocon : TE —0 1275 
: 0,1275 
Rapports des richesses moyennes : DTI6 — — 1 10 


- 


Richesse des cocons des enfants. 


Richesse moy. d’un cocon qe Par 0,147 Richesse moyenne d'un cocon : SEE—0,157 
: AT Æ 
Rapport de richesses moyennes : 0.147 — —d\07 
LorT $, M. Lor SN: 


Richesse des cocons des parents. 


0, 179 | Richesse moyenne d'un cocon 10 = 0,137 
è 0,179 
Rapport des richesses moyennes : 0157 1,91, 
1014 
Richesse des cocons des enfants. 
Richesse moyenne d'un cocon: 2 —0, 165 | Richesse moyenne d’un cocon: =— 8 0,169 


0,754 


Rapport des richesses moyennes : 


RAPPORT DE LA COMMISSION 13 


Lor S, O: LOT SP. 


Richesse des cocons des parents. 


0,169 


Richesse moyenned’un cocon: To d 163 | Richesse moyenne d’un cocon: = 0: 117 
2 0,163 
Rapport des richesses moyennes : 0 17 — 1539; 
? 


Richesse des cocons des enfants. 


Richesse moyenne d'un cocon: 08 SU, 117 | Richesse moy. d’un cocon de Dur — 0 106 
: 0,117 
Rapport des richesses moyennes : 0.106 — — 1,102 


Les conclusions que nous avons tirées des poids des cocons et des 
coques s'appliquent encore à la richesse, c’est-à-dire au rapport des 
poids des coques et des cocons : le rapport des richesses des cocons 
extrèmes d'un même lot de la génération de 1892, s’est considérable - 
ment rapproché de l'unité dans les deux lots correspondants de la géné 
ration de 1893, comme le prouve le résumé suivant: 


RAPPORT EN 1892 RAPPORT EN 1893 

LOSC ST) CI EC ST 1,08 0,964 
= Co ROMANE MO OT 1,17 À O2 
SEC Lee 6 MOMECNO 1,15 0,96 
NE MB NIMET MEME MANN ES 1,10 1,07 
LS EMENSTIN CE NU LUE 1,31 0,976 
RO OO EAN TE les rte 1539 1,102 

RAPPORTS MOYENS. . . . . 1522 1,015 


1 Il est à noter que pour les lots Sy, les caractères de la soie ont été déterminés avec 
les coques elles-mêmes, tandis que pour les lots G. 73 et Si on a filé les cocons, en 
sorte que les caractères de la soie ont été détermiués sur la soie filée et les déchets. 


14 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE 


PERTE AU DÉCREUSAGE 


Lor D 10 AS LorT S10 AE 


Perle des cocons des parents. 


Rapport des poids de la coque avant Rapport des poids de la coque avant 
et après décreusage. | et après décreusage. 
MALKS F£EMELLES MALES FEMELLES 
gr gr. gr. gr. 
1,63 1,61 1,47 1,47 
1,59 1,59 1,41 1,53 
Es RUE 1,45 1,53 
MOrAr 13522 HorAL 320 = 
—— | Toraz . . 4,33 Tora. . 4,53 
3,20 4,53 Fr 
ENSEMBLE . 6,42 


ENSEMBLE . 8.86 


9 à 
Moyenne : ee —= 1,605. Moyenne : _ — 1,476 


Rapport des deux échantillons : Ds SA PSS, 


1,476 
Perte au décreusage des cocons des enfants. 


Rapport moyen des poids des coques avant : Rapport moyen des poids des coques avant 


et après décreusage. . . . . 1,57 et après décreusage. . . . . 1,58 
è ; ; 1,57 
Rapport des deux échantillons : LE — 0,993: 
Lor G. 73 E. Lor G. 73 E". 


Perte au décreusage des fils grèges des parents. 


POIDS AVANT POIDS APRES POIDS AVANT Pois APRÈS 

DECREUSAGE DECREUSAGE | DECREUSAGE DÉCREUSAGE 
gr. gr. | gr. gr. 
0,129 0,89 0,119 0,82 
0,098 N 0,70 | 0,082 0,54 
0,141 0,100 | 0,134 0,81 
0,113 0,082 | 0,146 0,96 

Toraz . 0,481 Toraz . 0,341 Toraz . 0,481 TotTaz . 0,313 

0,481 ; | DA >: 

dt: —— — 0, 

Rapport : TELT 1,41. | Rapport : 031 ,93 


RAPPORT DE LA COMMISSION 15 


Rapport pour les deux échantillons : Er 09. 


Perte au decreusage des coques des enfants. 


Rapport moyen des poids des coques avant | Rapport moyen des poids des coques avant 


et après décreusage. . . . . 1,52 | et après décreusage. . . . . 1,49 
, ÿ 1,49 
Rapport des deux échantillons : I = = EE 
RÉSUMÉ 
RAPPORT EN 1892 RAPPORT EN 1893 
gr gx 
OST A SI NE EP EE POSE 0,993 
ON ENCORE EE AT HR090 0,980 
MOYENNE 0 .1:073 0,987 
TITRE 
Lor G 73 H. Lor G 73H. 


Titre des fils grèges des parents. 


POIDS NOMBRE POIDS NOMBRE 
DU FIL GRÈGE DE TOURS DU FIL GRÈGE DE TOURS 
gr. gr. 
0,143 518 0,087 350 
0,138 465 0,232 697 
Toraz . 0,286 ÆOTAL 41013 Toraz . 0,319 MOTAE. 41047 
286 à À 
Titre moyen : TE —— 0,282: Titre moyen : . — 0,266. 
: 282 
Rapport des deux titres : 266 — 1,085. 


Titre des fils grèges des enfants. 


148,7 : 186,1 
© —= 2350 * . 2 
ER 0,259. Titre moyen : 698,1 


Rapport des deux titres : 200 — 1,02 
apport des deux titres : 359 — l; 6. 


Titre moyen : — 0,266. 


16 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 
Lor SO: Lor SYP; 
Titre des fils grèges des parents. 
POIDS NOMBRE PoIDs NOMBRE 
DU FIL GRÈGE DE TOURS DU FIL GRÈGE DE TOURS 
gr- gr. 
0,144 510 0,065 455 
0,131 490 0,093 600 
0,070 425 
ToraL 0,245  ToTaL. 1000 j 
——— 2==— 0,096 610 
ToraL 0,324 ToraL . 2090 
Tit Pa 245 — 0.245 Tit 24 0 155 
itre moyen: og — 0,249 itre moyen: og — 0; 
Rapport des deux titres : = — 1,58. 
155 
Titre des fils grèges des enfants. 
106 : 103 
itr ren: ———> —= 0,222, n en : = —= ÿ À 
Titre moyen : TS5 0, Titre moyen 550,3 0,187 
0,222 
Rapport des deux titres : === — 1,187. 
PP 0,187 | 
Resume. 
RAPPORT RALPORT 
LES TITRES EN 189? DES TITRES EN 1803 
734: 0753)4 1,085 1,026 
Si 0. SP 1,580 1,187 
MOYENNES. 1,332 1,107 
TÉNACITÉ 
G 73 D. G 73 D’. 
Ténacité des fils grèges des parents 
POIDS POIDS FOIDS POIDS 
DU FIL GRÈGE DE RUPTURE DU FIL GRÈGE DE RUPTURE 
gr k. gr. x. 
0,088 2,400 0,049 0,875 
0,105 3,070 0,076 1,887 
ToraL. 0,193 Toraz 5.470 Toraz 0,125 TorTAL 2,762 
— — ——— ———— —— 
: dr O0 ER : 102 
Rapp. exprimant la ténacité : 0,193 — 28,3 | Rapp. exprimant la ténacité: 0,125 — 22,0 


RAPPORT DE LA COMMISSION 17 


& 
Ce 
a 


2,1 


Rapport des ténacites : — 41,280. 


& 


Ténacilé des fils grèges des enfants. 


Rapport exprimant la ténacité moyenne Rapport exprimant la ténacité moyenne 
3,416 te 2,817 
ee 0 = : 9: 
du lot 01386 23,6 du lot 0.1204 23,8 
24,64 


Rapport des ténacités : — 10017 


23,89 

Quoique les essais sur le décreusage, le titre, la ténacité, soient moins 
nombreux et moins décisifs que les expériences sur le poids des cocons, 
le poids des coques et la richesse, ils tendent aux mêmes conclusions, 
c'est-à-dire que les rapports qui mesurent l’une quelconque de ces pro- 
priètés dans les cocons les plus différents d'un même lot, se rapprochent 
beaucoup de l'unité dans les lots moyens correspondants de la génera- 
tion suivante. 


CONCLUSIONS GÉNÉRALES 


1° Si dans un lot de cocons on sépare les cocons qui présentent au 
plus haut degré une des propriétés suivantes : poids du cocon, poids de 
la coque, richesse en coques, perte au décreusage, titre, ténacité, et ceux 
qui présentent au plus faib'e degré l’une de ces propriétés, qu'on sou- 
mette au grainage ces deux lots séparément, et que l’année suivante on 
élève séparément les deux graines dans les mêmes conditions, le rapport 
des nombres qui mesurent la propriété qu'on étudie dans les deux lots 
sera bien plus rapproché de l'unité chez les enfants que chez les 
parents. 

2 Cependant, en général, ce rapport reste sensiblement différent de 
l'unité, et dans le même sens que dans les deux lots générateurs. 

Voici en effet le résumé des nombres obtenus : 


1892 1893 
Boids des COCONS CE 0 1,21 1,056 
Poidsidesicoques Mer, 00. 0 1527 1,062 
RICHESSE Fe os silent a 1,22 1,023 
Perte au décreusage . . . . . 1,073 0,987 
tro ter LP AN i.4:292 1,107 
Menace rte ne 1290) 1,031 


LAB, 1805 2 


15 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


3e Il parait résulter de ces nombres qu'il y a entre les diverses 
qualités d'un cocon des relations très réelles, en ce sens que les mêmes 
influences les atteignent en même temps, conclusions conformes aux 
résultats de mes élevages de 18921. 

4° Au lieu de comparer une même propriété du cocon dans les deux 
lots parallèles élevés la même année, comparons cette propriété dans la 
moyenne des deux lots, en 1892 et en 1893. 


Poids des eocons frais. 


MOYENNES EN 1832 MOYENNES EN 1893 
58 + 0.823 231+ 1. 
Mot Se Sie CE Ne USE r RER LENS LAGE e 1,229 
.539 + 1.159 485 + 1,409 E 
C6 78 RG: 18 PP ELIEN Lois es 
GA + 0,96: .278 + 1.284 
A Re pe 1e 
0,904 + 1,005 e ë + LP 
SD, cle 6 LM ALNEARS 
ve 0.880 + 0,976 ).952 + 0.985 
— 0. SR SEC CS ppp EEE 
MOYENNE3 GÉNÉRALES . 1,018 3,211 


Toutes choses égales d'ailleurs, les cocons d’un même lot ont donc êté 
plus pesants en 1893 qu’en 1892. 


Poids des coques. 


MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893 
Lot SG CE 7e der — 0,135 ne ne —0,195 
2° 0.73 7.6. 787 7 ESS CNE DEEE S 
PE OT PR = TRUE 27 
_ seb Su mr. e CAÉHOMNS pp  DA0202-04920 À 0 jun 
— SM. SN. DIET SG DAIST QRE Er 
MOYENNES GÉNÉRALES . | 0,145 ; 0,1905 


! Voir le Mémoire intitulé: Relations entre les propriétés des cocons du Bombyx 
Mori publié l'an dernier dans les Annales de la Société d'agriculture et le Rapport 
du Laboratoire d'Études de La soie. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 19 


En 1893, toutes choses égales d’ailleurs, les coques ont donc été plus 
pesantes qu’en 1892. 


Richesse des cocons en soie. 


MOYENNES EN 1892 MGYENNES EN 1833 
0.448 -+- 0.137 0,163-20,168 
PSC UN ere GT RU QUEUE | CS 
1 OA + 0.122 0,169 + 0.172 
ON ORNE Se GER QMR Se 


= < 


RS Pac n d 0.126 Es — 0,135 0,180 Re 0,176 
RG Ep ue er CES , SA OuMAT + 0157 —0,152 
= SMSN 0.177 : 0,137 0e 9,162 2040) = 0,167 
A O6 OUT à 0 0.147 0.100 —0,111 
MOYENNES GÉNÉRALES . 5 0,133 4 0,157 


En 1895, la richesse en soie a donc été en général plus grande qu'en 


1892 


Perie au décreusage. 


MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893 
.605 +- 1,476 ,010 + 1,580 RES 
LOU Sa So AT Se — 1,540 ° ee Le 15% 
1,41 + 1,536 1,52 + 1,49 ; 
— G. 7312 G: 73 Et ER LREE 11479 _—— == 1,505 
MOoYENNES GÉNÉRALES . 1,507 15549) 


IL semble donc qu'en 1893, la perte au décreusage ait ete plus forte 
qu’en 1892? 


Tilre. 
MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893 
0,282 + 0,266 0,259 -L 0,266 
ÉotiG. 79H GNT SIA ME EE ae OUT here Er 0266 = 026 
0,245 -- 0,15 187 10,222 
ASE O SAP: en pe ere — 0,204 
MOYENNES GÉNÉRALES . 0,237 0,233 


Ici ii y a donc à peu près égalité. 


1 Il y aurait, pour rendre comparable la moyenne de 1893 à celle de 1892, à lui faire 
subir une correction : il faudrait la multiplier par 0,94 ce qui donnerait 0,147. 


VOSEEUR 


0 LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE 
Tenacite. 
MOYENNES EN 1892 MOYENNES EN 1893 
S Bis ER ee 24.61—+ 23,89 : 
Lot. G. 78 D. G. 73 D, ————25,15 — —— = 24,26 


Pour ce lot au moias, la ténacité est moins forte en 1893 qu’en 1892, 
ce qui est en rapport avec la proportion de grès. 

Il résulte des nombres précédents que, pour un même lot de cocons, le 
poids moyen du cocon, le poids moyen de la coque, la richesse moyenne, 
et probablement la perte moyenne au décreusage, le titre, la ténacité 
peuvent varier d'une année à l'autre avec les circonstances de l'édu— 
calion. 

Ainsi en général en 1893, les cocons ont été plus pesants, les coques 
plus pesantes, les cocons plus riches en coques, la perte au décreusage 
un peu plus grande et la ténacité un peu plus faible qu’en 1892. 

Ces résultats sont conformes aux enseignements de la pratique séri- 
cicole : les praticiens savent qu'il y a des années où les cocons sont 
meilleurs, parce que la saison a été plus favorable : ils savent que, avec 
la même graine, telle chambrée donnera des cocons plus avantageux que 
d'autres pour le filateur, parce que les vers ont été mieux soignés et dans 
de meilleures conditions. Nous pouvons donc conclure avec certitude 
que les conditions climatériques et les conditions de l'élevage ont une 
influence marquée sur les diverses propriétés du cocon. 


D° Enfin, si l'on compare pour une même année un même élément 
chez les diverses variétés de cocons que nous avons élevées : S, Sy G. 73, 
on reconnaitra à la simple vue que cet élément en moyenne varie nota- 
blement d'uve variété à l’autre, et qu'il varie dans le même sens l'année 

suivaute. (Voir les expériences de 1892 et les tableaux précédents.) 


Voici le résumé des nombres inscrits dans ce mémoire : 


Poids des cocons. 


1892 1893 

gr. gr. 
LotSig ee nee Pere DR MR OO 1,151 
AO oo es tone Lr) FTP TE 0 020 0,968 


SR EU 1,457 


RAPPORT DE LA COMMISSION 21 


Poids des coques. 


1892 1893 
TOUS NN LT 2h Re Je 0,188 
LEON RU OR MES 0,151 
CR ue et: OMGI 0,235 


Richesse des cocons. 


1892 1893 
DOS NME ARE d OL OMS 0,170 
RS D UE AC «0 0140 0,139 
ANT UE ee 0140 0,161 


Perte au decreusage. 


1892 1893 

ST gr. 
Lot Sio. 1,540 1,579 
—  G. 73 1,473 1,505 

Titre 

1892 1893 
OCTO TR TT Ce CHU TA 0,262 
Se HE TEE CR NE ET) 710) 0,201 


C’est du reste un fait bien connu dans la pratique, que les diverses 
variétés de vers à soie fournissent des cocons de qualités très différentes, 
et il y a longtemps qu'on s'est habitué à choisir les meilleures variètés 
pour abandonner les autres. 


Il résulte de ce travail, que je me propose de continuer, qu’il y a 
trois sortes d’influences qui s’exercent numériquement sur les propriétés 
essertielles du cocon que nous venons d'étudier : 

1° La variété de la graine ; 

2° La selection des reproducteurs dans une même variété ; 

3° Les circonstances de l'éducation. 

Mais ces influences se manifestent avec des caractères bien différents : 

— La selection peut séparer dans un même lot des cocons numérique- 
ment tres différents par une propriété; mais cette différence sera très 
alténuée, sans être annulée, dans les cocons de la génération suivante, 
et on peut affirmer avec un grand degrè de probabilité que dans la 
deuxième génération il n’existera plus trace de cette différence. 


LABORATOIRE Db'ÉTUDES DE LA SOIE 


— Les circonstances de l'éducalion sont probablement dans le même 
cas, par cela même qu’elles exercent une influence profonde sur les 
cocons de l’éducation mème qui a subi ces circonstances. 

— Il en est autrement de l'influence de la varièté de la graine sou- 
mise à l'éducation : nous avons vu en effet que les cocons d’un même 
lot qui présentent une qualité au plus haut et au plus faible degre, don- 
neront l'année suivante deux généralions dans lesquelles cette même 
qualité se rapprochera beaucoup de la moyenne du lot tout entier, en 
restant en dessous pour l’un des échantillons, en restant en dessus pour 
l'autre échantillon. Donc à la deuxième généralion tout au plus, toute 
différence aura disparu, et si, pendant plusieurs années de suite, les 
circonstances des éducations sont rigoureusement identiques, il n’y a pas 
de raison pour que le nombre moyen qui mesure la qualité en question 
ne demeure pas constant indéfiniment. Mais il sera différent d’une 
varieté à une autre. 

Ce sont ces constantes numériques qui, pour les diverses propriétés, 
soit des vers, soit des cocons, caractérisent chaque race et peuvent servir 
à définir chacune d'elles, lorsqu'elles sont élevées dans des conditions 
bien déterminées. 

Il résulte encore de là qu'on peut bien, soit par la sélection, soit par 
les soins d'éducation, altérer temporairement les qualités d’une race, 
mais on ne saurait par ces moyens créer des races nouvelles telles que 
je les ai définies. C'est dans les croisements qu'il faut chercher la 
solution de ce problème. 


Ces conclusions paraissent en contradiction avec les résultats des très 
intéressantes expériences que M. Coutagne a entreprises depuis plusieurs 
années dans sa propriété du Defends et qui ont pour objet l'axeliora- 
tion des races européennes de vers à soie. 

On reconuaitra facilement que cette contradiction n'est qu'apparente et 
que les résultats de cet expérimentateur sont en harmonie avec les miens. 

Les essais de M. Coutagne ont porté principalement sur les moyens 
d'accroître la richesse des cocons en coque. 

En substance, M. Coutagne prend un échantillon moyen d'un lot, en 
détermine la richesse moyenne, soumet au grainage un couple dont les 
cocons ont une richesse exceptionnelle, bien déterminée, élève cette 
graine, détermine la richesse moyenne du lot de cocons, et recommence 
cette série d'opérations pendant plusieurs années. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 23 


Ces essais ne mettent pas en relief l'attenualion de la richesse des 
cocons de choix d'une année à la suivante, parce que, grâce à l'influence 
des circonstances des éducations, la richesse d'une génération n’est pas 
comparable à celle du lot producteur. 

Pour pouvoir observer dans quelle mesure la richesse d’un échantillon 
exceptionnellement riche se rapproche, à la génération suivante, de la 
richesse du produit du lot moyen, il eût fallu élever parallèlement des 
graines issues des cocons les plus pauvres du lot, et c'est ce que l’auteur 
n'a pas fait. Toutefois, comme pendant cinq ans, la richesse moyenne 
du lot produit a toujours ète très inférieure à celle des cocons du couple 
producteur, et cela dans plusieurs essais chaque année, on peut conclure 
avec certitude à cette atténuation, principal résultat de mes expériences. 

Le résultat capital du travail de M. Coutagne, c'est l'accroissement, 
d'année en année, de la richesse moyenne des lots successifs issus de la 
graine de couples exceptionnellement riches : 


En 1888. Richesse moyenne du lot A. . . . . . . 11,2 
— 1889 _ =— des lots 1BDIEMM OZ ST 
— 1890. — _ = ICDAGJIOMEMEUE MEET? 
— 1891. — — — NN GS 1063.,15:60 
— 1892. — — D RIT ER 658 
— 1893. — —  OREMOO MS 1626 


En bloc, ces résultats sont conformes à ceux que j'ai obtenus moi- 
mème, puisque la moyenne des richesses de six lots était 13,5 en 
1892 et 14,7 en 1893 après corrections. Mais cet accroissement dans mes 
expériences résulte à la fois de la selection et bien plus encore des 
circonstances d'éducation. 

Daus celles de M. Coutagne, il peut résulter de ces deux causes et 
pour une faible part des croisements. 

Au total, l'accroissement de richesse, dans ces dernières expériences 
‘a ète de 16,38 — 14,2, soit 2,18 et, d'après les variations d’anuée en 
année, il semble bien que le maximum soit atteint. 

Or, on a introduit dans la serie des générations des producteurs prove- 
nant de lots étrangers au lot initial, et en prenant la moyenne des 
richesses de ces lots, on trouve comme richesse initiale 14,67 au lieu de 
14,2, de sorte que l'accroissement total de richesse en quatre années 
est 1,71 au lieu de 2,18. 

Mais cet accroissement 1,71 peut être le résultat de la sélection et des 
conditions d'éducation, comme dans mes expériences. Quelle est la part 


24 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


de chacune de ces deux influences, on ne peut le dire, précisement parce 
qu'il nous manque comme terme de comparaison l'élevage de lots issus 
de générateurs à cocons pauvres. 

Toutefois, la part de la sélection doit être plus forte que dans mes 
expériences, parce que M. Coutagne a chaque année choisi avec le plus 
grand soin des reproducteurs d'une richesse exceptionnelle. Quoi qu’il en 
soit, en admettant mème que l'influence de la sélection soit représentée 
par le nombre 1,71 en entier, demandons-nous quelle amélioration 
l'application du système produirait dans la pratique. 

Il suffit de mesurer l’atténuation de la richesse en soie des producteurs 
à la génération suivante pour se rendre compte qu’à la deuxième géné- 
ration la richesse sera redevenue à très peu près la richesse moyenne 
de la race. 

Si donc on veut obtenir des cocons, pour le filateur, réellement supé- 
rieurs, il faudra que la graine destinée à produire ces cocons, soit obtenue 
par voie de sélection directe. Il faudra d'abord, par la méthode des pesées 
indiquée par M. Coutagne séparer les cocons mâles des cocons femelles, 
et dans chacun des deux groupes, sélectionner les cocons riches par 
la méthode rapide qu'il indique, pour la reproduction. Or, supposons 
qu'on conserve ainsi un quart des cocons pour la reproduction, Ja 
richesse moyenne de ces reproducteurs sera déjà très iuférieure à la 
richesse des couples de choix des expériences de M. Coutagne ; par suite, 
la richesse du produit sera notablement abaissée, et les trois quarts des 
cocons seront perdus. On est donc en droit de se demander si les frais 
de cette nouvelle sélection, exigeant beaucoup de main-d'œuvre, alors 
qu'on dispose de très peu de jours entre la levée des cocons et le grai- 
nage, frais qui augmenteront notablement le prix de la graine, n'attein— 
draient pas la valeur de l'accroissement de la récolte. La pratique seule 
peut décider. 

Je ferai cependant une réserve ; j'ai supposé que Ja richesse des sujets 
de choix pour la reproduction ne se maintient pas dans les générations 
suivantes, parce que cette conclusion résulte de l'expérience. On peut 
néanmoins se demander si en répétant la sélection pendant un grand 
nombre d'années successives on ne parviendrait pas à fixer la modifi- 
cation passagère de la richesse, de façon à effacer peu à peu le caractère 
primitif de la race. Si par hasard, il en était ainsi, la selection prendrait 
une importance imprévue. J. RAULN. 


Lyon, le 12 août 1894. 


IT 
REMARQUES 


SUR L'HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES ACGQUIS 


Par M. GEORGES COUTAGNE 


ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLK POLYTEDHNIQUE, LICENCIÉ ÈS SCIENCES NATURELLES 


Les différents enfants d’un même couple, soumis aux mêmes influen- 
ces extérieures pendant toule leur évolulion, présentent à l'état 
adulte des différences très notables; et grâce à ces différences innées, 
la sélection artificielle, et aussi, bien entendu, la sélection naturelle, 
peut constituer des races à caractères très différents de ceux de la race 
primitive. Telle est, en quelques mots, la loi que j'ai appliquée, et par 
suite confirmée, dans les expériences que je poursuis depuis 1888, et dont 
j'ai rendu compte dans plusieurs mémoires antérieurs!. 

Nous allons considérer, dans la présente note, non plus les caractères 
innes, mais les caraclères acquis, c'est-à-dire les modifications des 
caractères qui ont pour cause les influences exlérieures du milieu, 
pendant l'évolution individuelle des sujets consideres. 

Quels sont, chez les vers à soie, les caractères qui peuvent être de la 
sorte modifiés? De combien peuvent-ils être modifiés? Comment les 
modifications peuvent-elles être réalisées expérimentalement? Et enfin, 
les qualités ainsi acquises sont-elles héréditaires ? Tels sont les différents 
points qu'il nous faut examiner successivement. 


! Sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, 1891; — Nouvelles 
recherches sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, mars 1893; — 
Sélection des vers à soie pour l'amélioration du rendement en soie des cocons, septembre 
1893. 


LAB. 1895 3 


26 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Personne, jusqu'à ce jour, à ma connaissance du moins, n’a entrepris 
d'expériences méthodiques pour l'étude de ces différentes questions. 
M. J. Raulin a bien comparé tout récemment différents lots de cocons 
élevées en 1893, avec les lots de 1892 dont ils dérivaient: et il a dit: 
« Ainsi, en général en 1893, les cocons ont été plus pesants, les coques 
plus pesantes, les cocons plus riches en coques, la perte au décreusage 
un peu plus grande, et la ténacité un peu plus faible qu’en 1892 !. » 
Mais aucune comparaison n'avait été faite entre les circonstances exté- 
rieures de ces élevages de 1892 et 1893, en sorte qu'aucune conclusion 
nouvelle n’a pu être tirée de cette étude très sommaire. 

Tous les praticiens savent depuis fort longtemps que, dans une même 
race, les différents caractères des cocons, grosseur, poids, proportion des 
doubles, richesse en soie, tenacité et élasticité de la soie, etc., varient 
dans de certaines limites, d'une année à l’autre, et même d’une chambrée 
à une chambrée voisine, sous l'influence des conditions extérieures 
de l'élevage : température, humidité de l'air, nombre et nature des 
repas, elc, 

Je m’occuperai tout spécialement, ici encore, de la richesse soyeuse 
des cocons, ce caractère étant celui qui importe le plus aux sériciculteurs. 
Dans quelles limites la richesse en soie varie-t-elle? Duseigneur, dans 
son ouvrage le Cocon de soie, donne, pour le plus grand nombre des 
races qu'il a étudiées, la « rente » (ou rentrée) des cocons ; ainsi d’après 
lui, telle race a pour rentrée 12; telle autre 11 à 12; telle autre enfin de 
11 à 13. Mais ces indications sont très vagues, et on ne pourrait déduire 
que les races pour lesquelles il indique par exemple une rentrée de 12, 
sont moins variables que celles pour lesquelles il indique une rentrée de 
11 à 13: on doit seulement supposer que pour les premières de ces races 
il n'a eu l'occasion de filer qu'un petit nombre de lots très semblables, 
et que par suite il n’a pas eu à constater comme pour les autres, d'aussi 
grands écarts entre les rendements de différents lots de cocons. Antérieu- 
rement à Duseigneur, Robinet avait également donné quelques chiffres 
relativement au rendement en soie des différentes races ; mais là aussi, 
il n'y a que quelques indications très vagues sur l'amplitude de la variation 
de ce caractère, sans aucune indication des circonstances qui sont suscep- 
tibles, soit de l’ameliorer, soit de le détériorer. 


1 Etude du cocon du Bombyx mort au point de vue des qualités industrielles de la 
soie, expériences de 1893, p. 20 (note du 12 août 1801). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 27 


D'un ensemble de remarques personnelles, et de faits rapportés par 
Duseigneur, je crois pouvoir induire la loi suivante : Pour des vers de 
même race, également bien nourris, avec une même feuille donnée à 
discrétion, tout ce qui a pour effet de restreindre la durée des deux 
derniers âges diminue le poids moyen P et le rendement moyen r; et 
inversement tout ce qui a pour effet d’allonger la durée des deux derniers 
âges augmente le poids moyen P et le rendement moyen >. Ou plus 
brièvement: les longues educalions, peu ou pas chauffees, donnent 
des cocons plus pesants, et ameliorent la richesse en soie. 

Voici les differents faits que je puis indiquer à l'appui de cet énonce. 

L'année 1894 a été remarquable, comparée à 1893, par le peu de cha- 
leur des premières semaines de juin; aussi mes élevages de 1894 ont-ils 
été très prolongés (je rappelle que je ne chauffe jamais mes vers pen- 
dant les derniers âges), et la richesse en soie semble, toutes choses égales 
d’ailleurs, avoir été un peu meilleure de ce fait. Voici à ce sujet toutes 
les comparaisons que je puis donner entre ceux de mes lots de 1894, 
qui n'ont pas été obtenus par ma méthode de sélection individuelle, et 
ceux de mes lots de 1893 dont ils descendaient. 


1° Le /ot CC de 1894 (Blancs pays) a été formé de quelques graines 
de 40 cocons de choix du lot D de 1893; or j'ai eu : 


D de 1893 : (159 — 19,8 — 12,4 — 21 juin, 1). 
CC de 1894 : (186 — 27,4 — 14,7 — 27 juin, 2). 
2° Le ot Z de 1894 (Bagdad vers blancs) a été formé de quelques 
graines de 150 cocons de choix du lot Cde 1893; or j'ai eu : 
C de 1893 : (178 — 24,0 — 13,4 — 21 juin, 0). 
Z de 1894 : (206 — 31,4 — 15,2 — 27 juin, 2). 


3 Le Zot Y de 1894 ‘(Bagdad vers noirs) a été formé de quelques 
graines de 100 cocons de choix du lot B 1893; or j'ai eu: 


B de 1893 : (165 — 23,1 — 14,0 — 23 juin, 0), 
Y de 1894 : (193 — 29,7 — 15,3 — 27 juin, 1). 
4° Le lot X de 1894 (Jaunes Défends) a été formé de quelques graines 
de 30 cocons de choix du lot A de 1893 ; or j'ai eu : 


A de 1893 : (176 — 26,0 — 15,0 — 21 juin, 1). 
X de 1894 : (179 — 27,1 — 15,1 — 27 juin, 1). 


28 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


»° Le lot V de 1894 (Jaunes Défends) a été formé de quelques graines 
du mélange des grainages sur toile des lots G, Let N de 1893; en pre- 
nant la moyenne des coefficients trouvés pour ces trois lots, je trouve : 


G, Let N de 1893 : (196 — 31,6 — 16,1 — 21 juin, 1). 
V de 1894 : (212 — 36,3 — 17,1 — 27 juin, 1). 


Ainsi donc les cinq de mes lots de 1894 qui peuvent être comparés 
avec les lots de 1893 dont ils sont issus, ont tous présenté une améliora- 
tion de rendement, et une augmentation du poids moyen P. Pour les 
quatre premiers, il est vrai, il y a eu en 1893 une certaine sélection : 
les cocons conservés ont été des cocons de choix, c'est-à-dire des 
cocons choisis à la main comme étant les plus durs et les plus soyeux ; 
quoique cette sorte de sélection, j'en ai fait souvent l'expérience, soit 
bien peu efficace, comparativement surtout à la sélection individuelle 
pratiquée rigoureusement à la balance, néanmoins on pourrait à la 
rigueur objecter que l'amélioration constatée est due partiellement tout 
au moins, à cette sélection. Mais pour le lot V de 1894, il n’y a pas eu de 
selection du tout, et nous voyons que ce lot, comparè à ses parents 
de 1893, a eu 17,1 au lieu de 16,1, soit 6 pour 100 environ d'améliora- 
tion du rendement. 

Je citerai maintenant, à l’appui de la loi énoncée précédemment, 
différents passages du grand ouvrage de Duseigneur : 


« Le marquis Spada, grand éducateur des Etats romains, a publié sur 
l'éducation un petit traité dont, à mon sens, voici les passages les plus 
excellents : 

« Pendant les trois premiers âges, ouvrir une ou plusieurs fenêtres 
« durant cinq minutes toutes les trois heures. 

« Au quatrième âge, ouvrir toutes les fenêtres, en en tenant quel- 
« qu'une ouverte pendant la nuit, s'il fait beau. 

« Au cinquième âge, tenir toutes les fenêtres ouvertes, quelles que 
‘« soient, d'ailleurs, les variations de température, et continuer l'éduca- 
« tion comme en plein air. » 

« Ces instructions s'adressent à un pays tout aussi froid que le nôtre, 
car le marquis Spada a vu parfois le thermomètre descendre à 9 degrés 
Réaumur lors de la montée, vers le 15 juin, et n'en a pas eu, pour cela, 
de moins belles réussites. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 29 


« J'ai vu le prince Simonetti d'Osimo faire, au troisième âge, enlever, 
dans toutes ses magnaneries, portes et fenêtres, qui, mises temporaire- 
ment sous clef, n'étaient rendues à ses fermiers qu'après le déramage. 

« Certes, en suivant ces préceptes, on n'obtiendrait pas des cocons 
en vingt-cinq ou trente jours ; mais on doit se souvenir que la Romagne 
avaient encore de belles récoltes alors que la France et la Lombardie 
étaient ruinées, et qu’en aucun pays le cocon n'est plus riche en soie 
que dans les Etals romains. » 

Un peu plus loin, Duseigneur donne des renseignements très détaillés, 
et bien intéressants, sur l'introduction, par Frapolli, en 1848, dans la 
Brianza, de la race Sina, que Robinet eélevait à Poitiers : 


« De 1837 à 1848, M. Frapolli père, grand éducateur lombard, élève 
le ver à soie dans vingt-deux fermes diverses, échelonnées entre Garba- 
gnate, huit milles au nord de Milan, et Sesto-Calende, extrémité sud du 
lac Majeur. 

« 11 cultive la race Brianze jaune, jusqu’à cette dernière époque, à 
laquelle il introduit dans ses éducations la race Sina, qui lui est remise 
par M. Robinet. 

« L'espèce Sina est exclusivement continuée jusqu’en 1858 dans cette 
contrée infectée depuis 1854, et donne encore alors un produit dépassant 
34 kilogrammes par once. 

« Ila été mis à l’éclosion dans l’ensemble des susdites fermes, de 
1837 à 1861 inclusivement, à raison de trois onces environ par colon, 
91 kg. 968 de semences, qui ont produit en cocons 66 772 kilogrammes, 
ce qui donne un résultat moyen d'environ 40 kilogrammes par once pour 
les vingt-cinq ans. 

« Or, sur ces vingt-cinq années, sept à huit ont été désastreuses pour 

la sériculture. 

€ À partir d'ici je me bornerai à traduire, en le résumant, un mémoire 
de M. Frapolli. 

« La graine se fuil chez nous sans choisir les cocons (I bozzoli, per 
« fare la semente, si prendono alla rinfusa dalla partita che si crede la 
migliore)..… - 

« …. Lors de l'éducation, on n’emploie le feu que pendant les pre- 
« miers âges, et pour maintenir une température de 13 à 14 degrés 


{ Duseigneur, Monographie du cocon de soie, 1re édition, 1867, pages 27 et 28; 
29 édition, 1875, p. 23. 


30 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


« Réaumur, aëérant toujours les locaux, même de nuit, après la troi- 
« sième mue. 

« L'abondance de l'air dessèche les litières, ces ennemies des vers, elle 
« en abaisse la température ; aussi nous réjouissons nous lorsque souffle 
« le vent; alors elles deviennent sèches comme du foin, et, de leur 
« sécheresse, les colons augurent avec raison une bonne sortie des 
« mues. 

« Sile vent est par trop fort, nous maintenons les papiers sur lesquels 
« se trouvent les vers au moyen de pierres ou de n'importe quel objet 
« qui se trouve sous la main. 

« A dater du quatrième âge, les impostes des fenêtres, sauf celles du 
« nord, sont enlevées et remplacées par un grillage en fil de fer. » 

« M. Frapolli sait parfaitement où il va. Il n’ignore point que la race 
Sina-Robinet pourra perdre les qualités physiques qui la distinguent ; 
mais entre la forme et le fond son choix n’est pas douteux. 

« ……. On pourra voir maintenant par les types ci-dessous ce que la 
race Sina, cultivée à Poitiers, est devenue dans les éducations de Garba- 
gnate et de Sesto-Calende. 

« Le cocon a sensiblement augmenté de volume, de même que le 
grain. 

« Mais {a quantilé de malière soyeuse s'est particulièrement 
accrue... 

« Le poids moyen de la coque, nette de chrysalide et de dépouille, 
s'est, de 21 centigrammes, élevé à 32 ; augmentation, 50 pour 100 !! » 


N° 40. — LOMBARDIE. No 42. — FRANCE, POITIERS. 

Race Sina-Frapolli. Race Sina-Robinet. 
Grain moyen, fort. Grain fin. 
Coque forte, corsée. | Coque carteuse et mince. 
Diamètres 400 — 230 millimètres. Diamètres 350 — 175 millimètres. 
Cocons doubles, 4 à 5 pour 100. Cocons doubles 5 à 6 pour 100. 
Rente 11 à 13. Rente 12 à 14. 
Peu de duvet. Sans duvet. 

La coque pèse net en matière La coque père net en matière 
soyeuse 32 centigrammes. soyeuse 21 centigrammes. 


{ Duseigneur, Monographie du cocon de soie, 1" édition, 1867, pages 68 à 72; 
2e édition, 1875, pages 42 à 45. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 31 


Et Duseigneur fait suivre ce passage des deux tableaux qui sont 
reproduits au bas de la page précédente. 


Dans l'esprit de Duseigneur, ce n’est pas seulement une modification 
passagère, annuelle en quelque sorte, qui s'est produite : la race a te 
réellement modifiée, améliorée, et les caractères nouvellement acquis 
seraient héréditaires. 

Ces caractères nouveaux sont en somme au nombre de quatre réelle- 
ment distincts : 


1° Vers plus lourds et plus gros, et par suite aussi cocons et coques 
plus lourdes et plus grosses ; 

2° Grain plus gros, plus de duvet; 

3 Richesse en soie améliorée de 8 pour 100 (rentrée égale à 12 au 
lieu de 13); 

4° Moins de cocons doubles. 


Ces nouveaux caractères, réellement acquis, cela est incontestable 
puisqu’aucune sélection des caractères innès n’a été pratiquée, sont-ils 
ou ne sont-ils pas héréditaires ? 

La question est de la plus haute importance, pour la théorie générale 
de l’hérédité, et, comme le dit Weismann, «il s’agit là d’un problème 
des plus profonds dont la solution est essentielle pour l’idée que nous 
nous faisons des causes de la formation des espèces. Car si des qualités 
acquises ne peuvent se transmettre, du coup le système de Lamarck 
s’écroule complètement, et nous devons abandonner complètement le 
principe qui, pour Lamarck, était le seul capable d'expliquer les faits, 
et dout Darwin par son principe de la sélection a sans doute notablement 
réduit la sphère d'action, mais auquel il a conservé néanmoins une 
grande portée. Ces facteurs si importants en apparence de l’évolution, 
l’usage et la désuétude, ne peuvent plus exercer d'influence directe de 
transformation sur l'espèce, pas plus que d’autres actions parfaitement 
capables d’ailleurs, comme la nutrition, la lumière, l'humidité, et la 
combinaison d'influences variées que nous résumons par le mot climat,de 
modifier le corps (soma) de l'individu en particulier, Toutes les modifi- 
cations somatiques dues, chez l'individu pris isolément, à des influences 
extérieures de ce genre ! » ne pourraient servir à une transformation 


1 Weismann, Essais sur l'hérédité, trad. franç. de H. de Varigny, 1892, p. 513. 


32 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


de l'espèce, si elles ne peuvent se transmettre aux cellules germinatives 
qui donnent naissance aux générations suivantes. 

Weismann ne croit pas à l'hérédité des caractères acquis, et il répond 
en effet victorieusement à un certain nombre de raisonnements des par- 
tisans de l'opinion adverse. « Pour l'ensemble de Ja question, il ne faut 
pas oublier, d’une façon générale, que ce n'est pas à moi de faire la 
preuve d'une hypothèse, mais bien à mes adversaires. Des caractères 
acquis se transmettent, voilà la proposition qu'ils défendent, et dont ils 
devraient fournir la preuve, car le fait d'avoir été admise jusqu'ici 
d'une façon presque générale comme une vérité démontrée, tandis qu'une 
très petite minorité, comme His, du Bois-Reymond, et Pflueger, la 
mettait en doute, ne peut cependant pas changer l'ordre des choses et 
élever à la hauteur d’un fait l'hypothèse de l’hérédité des caractères 
acquis. Jusqu'a présent on n'a pas encore une seule expérience 
capable de faire la preuve de celte hypothèse. 11 faudrait donc tout 
d'abord produire cette preuve, il faudrait invoquer des expériences ne 
pouvant élre interprélèes que dans ce sens. » 

Et il est bien vrai, effectivement, qu’un grand nombre des faits qui ont 
été invoqués en faveur de l'hypothèse de l'hérédite des caractères acquis, 
peuvent assez facilement s'expliquer sans l'aide de cette hypothèse. Tels 
sontla prétendue hérédité des mutilations, les phénomènes de géotropisme, 
d'héliotropisme et d'hydrotropisme chez les végétaux, la périodicité per- 
sistante, même à l'obscurité, des mouvements diurnes et nocturnes des 
feuilles de la sensitive, la prétendue transformation à Ceylan de cerisier 
à feuilles caduques, en cerisier à feuilles persistantes, et enfin les modi- 
fications que subissent dans leurs caractères morphologiques les plantes 
des Alpes cultivées dans les plaines basses. 

Arrètons-nous toutefois un moment à ce dernier cas, qui a de grandes 
analogies avec celui des races de vers à soie qui se modifieraient sous l'in- 
fluence d'un climat différent de leur climat originel. « Quand Naeyeli 
transplanta, dans le jardin botanique de Munich, des plantes des Alpes 
arrachées à leur sol naturel, un grand nombre d'espèces se modifiérent 

our cette raison de façon si notable qu'on avait de la peine à les recon- 
naitre ; les petits Æieracium des Alpes devinrent gros, fortement rami- 
fiés et très florifères. Mais transportait-on ces plantes, et mème celles 
qui descendaient d'elles, sur un maigre sol caillouteux, il ne restait rien 


1 Weismano, loc, cit., p. 915. 


RAPPORT DE LA GOMMISSION 33 


de toutes ces modifications ; elles revenaient de nouveau à la forme alpine 
primitive, et le retour à la forme primordiale était toujours complet, 
même quand l'espèce avait été cultivée pendant plusieurs générations 
dans un bon terreau de jardin !. » 

Mais il est facile de voir que, dans ces expériences de Naegeli, et dans 
toutes celles analogues, si minutieuses et si nombreuses, et invoquées aussi 
par Weismann, que M. Alexis Jordan a faites ici même, à Lyon, on ne 
peut rien conclure ni en faveur, ni contre l’héréditée des caractères acquis. 
La rapidité avec laquelle les épervières des Alpes se transforment, aussi- 
tôt transplantées dans un bon jardin de plaine, c'est-à-dire sans même 
qu'on soit obligé de considérer une autre generation, montre bien que 
les phénomènes d’hérédité sont ici complètement masqués par les phèno- 
mènes de modification de l'organisme sous l'influence des milieux.Si une 
série de Hieracium, de générations successives, ont été élevées daus ün 
jardin de plaine, et ont acquis de ce fait quelque chose de nouveau dans 
leurs tendances héréditaires, ce quelque chose passera complètement 
inaperçu, à côte dela transformation brusque et considérable que la plante 
présentera lorsqu'on retournera dans les Alpes pour y élever les géne- 
rations suivantes de cette race de Hieracium. Tout au moins faudrait-il, 
au début de l'expérience, partager en deux lots les graines du premier 
Hieracium considéré, et après avoir élevé d’une part dans la plaine, 
d'autre part dans les Alpes, deux séries de plusieurs generations issues 
de ces deux lots, comparer enfin, en les élevant côte à côte dans les Alpes, 
les enfants des Hieracium ayant subi l'influence de la plaine pendant 
Plusieurs générations, avec les enfants de l’autre branche qui serait 
restée dans les Alpes. Ce n’est que dans ces deux élevages comparatifs, 
et pendant la première génération après le retour dans les Alpes, qu'on 
pourrait espérer de saisir quelques petites différences qui révé'eraient, si 
elle est réelle, l'influence héréditaire du séjour dans la plaine ?. 

Or, jamais l'expérience n’a élé faite dans ces conditions nécessaires ; 
et il est probable d'ailleurs, je le répète encore, que même faite dans ces 


1 Weismann, Loc. cit., p.317. 

? J'ai parlé ici des Hieracium. parce que Weismann a raisonné sur les expériences 
de Naegeli qui étudiait spécialement le genre Hieracium. Mais il est bien évident que 
les plant s de ce genre se préteraient assez mal à une expérimentation destinée spécia- 
lement à l'étude de l’hérédité des caractères acquis. Il serait préférable de s'adresser 
aux plantes annuelles, telles que Draba verna ct Thlaspi alpestre, qui ont été d’ailleurs 
déjà beaucoup étudiées par M. A. Jordan. 


LAB. 1895. 3 * 


31 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


conditions, les petites différences qu'il s'agirait de constater passeraient 
inaperçues, principalement à cause de la difficulté de mesurer ou d’ap- 
prècier avec rigueur des caractères tels que ceux qu'ils’agit de comparer 
en pareil cas : pilosité plus ou moins forte, grandeur moyenne des organes 
eux-mêmes très variables de grandeur sur un même sujet, nombre plus 
ou moins grand de fleurs ou de feuilles, ramifications plus ou moins 
nombreuses, etc. 

11 n’en est pas de même pour les vers à soie, et pour des caractères 
tels que le poids des cocons, le poids de la coque, et la richesse en soie, 
tous si faciles à mesurer avec exactitude. Il est aussi bien plus facile 
de réaliser une parfaite identité des conditions du milieu pour deux petits 
lots de vers à soie: on n’a qu'à les élever sur une mème claie, loin de 
toute porte, fenêtre ou foyer (pour qu'il y ait bien égalité de chaleur et 
d'aération), et en leur donnant aux uns et aux autres leurs repas avec 
la même feuille, et aux mêmes heures. La transformation des Sina- 
Robinet de Poitiers en Sina- Frapolli de la Brianza, ou toute autre expé— 
rience analogue, est donc du plus haut intérêt, au point de vue de la 
théorie de l’héredite des caractères acquis. 

Le point important et décisif aurait été, dans le cas de la race Sina- 
Frapolli, d'élever comparativement cette race Sina s2odifiée, à côté de la 
race Sina-Robinet non modifiée. Si les quatre caractères nouveaux, 
signalés par Duseigneur, et qu’il considérait comme acquis sous l'in- 
fluence des pratiques séricicoles de Frapolli, et du climat de la Brianza, 
s'étaient manifestés, au moins partiellement, et au moins pendant une 
génération, non plus seulement sur les cocons obtenus dans la Briauza, 
par Frapolli, mais aussi sur des cocons obtenus simultanément et compa- 
rativement avec des Sina- Robinet ordinaires dans un élevage fait à Poi- 
tiers, la question serait définitivement tranchée, et nous aurions enfin 
une experience élablissant bien nettement que «les caractères acquis 
se lransmetlent. 

Cette expérience qui n’a pas été faite, ou, du moins, qui n’a pas été 
complète, je demanderais à la Société d'agriculture science et industrie 
de Lyon, de bien vouloir l’entreprendre!. Je crois avoir suffisamment 
montré l'intérêt considérable qui s'attache à ce sujet, et il est incontesta- 
ble qu'un grand honneur reviendrait à la Société si, grâce à elle, uous 


! La préseute note a été lue dans la séance du 25 janvier 1895 de la Société d'agri- 
culture, sciences et industrie de Lyon. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 35 


pouvions enfin trancher cette question si controter-ée, et qui divise 
actuellement les plus grands biologistes philosophes. 

Le pavillon que la Société possède au Parc de la Tète-d'Or, depuis 
l’an dernier, et qui est pourvu de canalisation d'eau et de gaz, de thermo- 
régulateurs et de thermomètres enregistreurs, conviendrait parfaitement 
pour l'installation de celte expérience, qui demanderait bien entendu 
plusieurs années. Il serait préférable d'opérer sur une race de vers à soie 
non améliorée, afin que l'amplitude de l'amélioration réalisable soit plus 
grande, et que, par suite, il soit plus facile de coustaterle changement de 
la richesse soyeuse, si ce changement se produit. Une ponte de 400 œufs 
environ serait élevée, dans les conditions ordinaires, jusqu'au début du 
quatrième âge ; à ce moment la ponte serait partagée en deux portions 
égales : l’une, +, serait maintenue chauffée aux alentours de 18 degrés 
centigrades, l’autre, €, aux alentours de 25 degrés centigrades. Chaque 
lot formera une cenlaine de cellules, dont on ne conserverait que cinq 
œufs pour chaque cellule, soit 500 œufs environ, qui serviraient 
respectivement à former les lots & et 6 de l’année suivante. Il faudrait 
éviter, en effet, soit de ne conserver qu'un petit nombre de cellules, soit 
de conserver en masse tous les œufs pour ne prélever à leur éclosion 
qu’une partie des vers éclos ; dans le premier cas, on pourrait conserver 
une ou plusieurs pontes exceptionnellement riches ou exceptionnellement 
pauvres en soie, du fait des caractères innés, et on n'aurait pas du tout 
une graine représentant la moyenne des tendances héréditaires de tout 
le lot; dans le second cas, une où plusieurs pontes jourraient être de 
même exceptionnellement précoces, et dans les levées de jeunes vers à 
conserver, ce seraient encore les vers de ces poutes exceptionnelles qui 
domineraient. Quant à la nécessité de borner l'élevage à un petit nombre 
de vers, 400 ou 500 au plus pour chacun des deux lots & et 6, il est à 
peine besoin d'indiquer que moius il y a de vers, plus il est facile de les 
bien soigner, et moins grandes sont les chances de maladies conta- 
Lieuses. 

Chaque année on prélèverait, au décoconnage, sur chacun des lots 
« et 6, 300 grammes de cocons frais, qui après étouffage et séchage 
seraient filès comparativement. Si les lots peu chauffés + étaient d'année 
en année plus riches en soie que les lots 6, l’héréditée de l'hypertrophie 
acquise des glandes soyeuses serait déja manifestée par ce fait. Mais une 
nouvelle preuve, encore plus directe, résulterait d’un élevage simultané, 
et cette fois dans les mêmes conditions de température pendant toute la 


36 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE La SOIE 


durée de l'éducation, si les vers de la sous-race z étaient, dans ce cas 
encore, plus soyeux que ceux de la sous-race 6. 

Il serait assurément téméraire d'affirmer par avance que les lots peu 
chauffès + seront supérieurs aux lots 6, Néanmoins, les faits que j'ai 
déjà relatès précédemment me font présumer que tel sera bien le résultat 
de cette expérience. Supposons un instant ce résultat confirmé, et voyons 
quelles conséquences pourraient en être tirées, au point de vue particu- 
lier de l'amélioration du rendement en soie des cocons. 

Tout d'abord on en déduirait qu’en pratiquant des élevages très peu 
chauffés, comme ceux de Frapollidansla Lombardie, et indépendamment 
de toute espèce de sélection systématique, on améliorerait peu à peu le 
rendement en soie. Nous avons déjà indiqué que l'amélioration aurait 
êté de S pour 100 environ, d'après Duseigneur, pour une période de 
treize ans, de 1S48 à 1861. Quoique ce soit peu de chose, relativement, 
une telle amélioration ne serait pourtaut pas à dédaigner. Peut-être est-ce 
à uue action de ce genre qu’il faudrait attribuer la supériorité des races 
européeunes de vers à soie, au point de vue de la richesse en soie, sur la 
plupart des races de l'extrème-Orient, et, d'une façon générale, l'inéga - 
lité du volume relatif des glandes de la soie, chez les différentes races du 
Bombyx mori. Si le volume relatif de ces glandes est dans une dépen- 
dance étroite avec le climat, ce volume élant diminué par l'accélération 
et augmenté par le ralentissement de la vitesse évolutive de l'insecte, on 
comprendrait que chaque région et même chaque méthode d’élevage 
aient façonné en quelque sorte une race particulière, ayant pour richesse 
en soie son coefficient spécial. 

On pourrait admettre aussi que, dans mes opérations de sélection, 
depuis 1888, une certaine partie de l'amélioration réalisée serait attri- 
buable à l'habitude, que j'ai toujours eue, de ne jamais abrèger la durée 
de l'élevage au moyen de Ja chaleur artificielle. Je dois reconnaitre 
toutefois, que cette abstention systématique n’avait pas d'autre motif, au 
début de mes recherches, que le désir d'éviter toute complication pouvant 
compromettre le succès de mon entreprise, et l'idée assez naturelle que 
le chauffage des vers pouvait être susceptible de nuire à leur robusticité. 
Ce n’est que depuis peu d'années que j'ai pensé qu'en outre de ces avan- 
tages il pouvait y avoir aussi celui d'agir dans le même sens que la 
sélection, pour l’amélioration de la richesse soyeuse, comme je viens de 
l'indiquer. 

Duseigneur a développé assez longuement cette idée que « certains 


RAPPORT DE LA COMMISSION 37 


usages, tels que celui d’abrèger la durée des éducations à l’aide de la 
chaleur artificielle... ont apporté une modification notable dans le 
sens de l'amoindrissement du grain, en même temps qu'ils altéraient 
la robusticite !. » Il divisait les races de cocons en deux catégories, celles 
que caractérisait la finesse du grain, qu'il appelait crilisées, et celles 
qui étaient douées d’un gros grain, qu’il appelait rustiques. L'espoir 
qu'il avait manifesté de voir ces dernières résister à la pébrine (c'etait 
en 1856) ne fut pas réalisé, bien entendu. Mais il n’en reste pas moins 
établi que la finesse du grain semble augmenter, au bout de quelques 
générations, quand on accélère l’évolution de l'insecte par un chauffage 
artificiel. Non seulement cette modification est une des quatre signalées 
par Duseigneur dans sa comparaison des cocons Sina -Frapelli, avec les 
cocons Sina-Robinet; mais encore j'ai moi-même constate très nettement 
que les cocons de ma race Jaune-Défends, présentaient d’une façon incon- 
testable un grain beaucoup plus gros que tous les autres cocons des 
races de MM. Laurent de l’Arbousset, Bertoglio et Jaume, Galfard et 
Perrier, et Gervais, que j'ai eu l'occasion d'élever et d'observer en 1894» 
et beaucoup plus gros également que les cocons de ma race Jaune-Défends 
à ses débuts, c’est-à-dire en 1890 et 1891, cocons dont j'ai conservé 
quelques échantillons. - 

La diminution du nombre des cocons doubles est encore une des quatre 
modifications notées par Duseigneur, dans son étude comparative des 
Sina-Frapolli avec les Sina-Robinet, de 5 à 6 pour 100 au début, ce 
nombre n'aurait plus été à la fin que de 4 à 5. C'est là une bien petit- 
différence; mais néanmoins ce doit être réellement un des effets des éle - 
vages alla rustica, comme les appelleraient les Italiens, d’après Dusei - 
gneur, car j'ai moi aussi constaté ce même changement dans mes élevages. 
Jusqu’en 1893, j'avais bien remarqué que ma race n'avait qu’un très 
petit nombre de doubles, souvent moins de 1 pour 100, dans certains 
lots, et jamais plus de 2 pour 100 dans les lots les plus mauvais à cet 
égard. Mais javais atiribué ce caractère aux conditions particulières de 
l’enramage: les bruyères étaient placées en abondance tout au tour de 
chaque lot occupant chacun le milieu d’une vaste claie isolée. Mais 
en 1893 je fis élever 30 grammes de graines Jaune-Défends à Vinezac 
(Ardèche), et M. Roure Langin, commissionnaire en cocons, qui s'était 
chargé de suivre cette éducation et de m’en rendre compte, me signala 


1 Monographie du cocon de soie, 1re élition, 1867, p. 67. 


38 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


spontanément le petit nombre des cocons doubles comme une qualité, 
toute spéciale, qui l'avait beaucoup frappé, et qu'il estimait très impor- 
tante, vu la proportion considérable (jusqu'à 8 ou 10 pour 100) de cocons 
doubles qu'il observait chaque année dans la plupart des chambrées de 
sa région. Il convient de rappeler, à ce propos, que les races de Chine 
et du Japon les moins riches en soie présentent en même temps, à peu 
près toutes, un nombre de cocons doubles bien supérieur à celui que 
nous offrent les races européennes ‘. Cette différence pourrait donc aussi 
s'expliquer par l'influence du climat, ou des pratiques séricicoles en 
usage dans chaque région. 

Quant à la grosseur et au poids des vers, des cocons et des coques, 
nous avons vu que ce caractère avait été très fortement modifié dans les 
Sina-Frapolli de la Brianza. Duseigneur ne se préoccupait pas en géné- 
ral du poids des cocons ou des coques, et il ne notait que les diamètres. 
Mais dans ce cas particulier il a cependant noté que la coque avait 
augmenté de 50 pour 100: de 21 centigrammes elle avait passé à 32. 
Et comme d’autre part il indique que la rentrée avait diminué de 13 à 12, 
on peut en déduire que le poids moyen des cocons frais avait passé, 
toutes choses égales d'ailleurs, de 210 à 295 centigrammes*, soit une 
augmentation de 40 pour 100. C’est là un changement considérable et 
très important. 

Dans mes élevages du Défends, l'augmentation du poids P n'est pas très 
manifeste, pour le motif suivant. La sélection individuelle que je 
pratique, au point de vue de la richesse soyeuse, m'a fait donner la préfé- 
rence, tantôt à des cocons très petits, tantôt à des cocons plus ou moins 
gros, et l'influence héréditaire individuelle de certains reproducteurs très 
petits l’a emporté sur toute autre influence générale, comme celle dont 
il s'agit en ce moment. Jusqu'en 1893 je ne m'étais nullement préoccupé, 
en effet, du poids P, et je ne cherchais pas du tout à obtenir de gros et 
y aurait avantage à 


lourds cocons. Mais depuis 1893 j'ai reconnu qu'il 

1 Certaines races, étudiées par Duseigneur, lui ont présenté jusqu'a 30 pour 100 de 
cocons doubles (n° 185, page 104, Monogr. du cocon de soie, 1'° édition, 1867). 

? Pour ce calcul, je me suis servi de ce fait, que j'ai établi en 1892 (Nouvelles 
recherches sur l'amélioration des races européennes de vers à soie, mars 1893, 
p. 32) que 15,1 de coque donnait environ 11,6 de grège, soit un déchet de filature de 
35 pour 151. Les coques pesant 210 et 230 milligrammes, devaient d’après cela donner 
respectivement 162 et 246 milligrammes de grège; les rentrées étant 13 et 12, 13 fois 
162 milligrammes, et 12 fois 246 milligrammes, sont les poids, 210 et 295 centigrammes 
des cocons frais. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 39 


donner la préférence, toutes choses égales d’autre part, aux gros cocons, 
car les seériciculteurs se préoccupent beaucoup, à tort peut-être, de 
l'apparence extérieure des cocons, et du produit brut en kilogrammes de 
l'once de graines, produit qu'ils désirent le plus élevé possible, quelle 
que soit d’ailleurs la quantité plus ou moins grande de feuilles qu'ils 
dépensent pour obtenir ces gros rendements de cocons. La facilité avec 
laquelle j'ai pu en un an relever beaucoup le poids moyen P de ma race 
peut être considérée toutefois comme un indice que cette augmentation 
était en quelque sorte déjà virtuellement réalisée, Voici les poids moyens 
P des différents lots de ma race Jaune-Défends, de 1891 à 1894 (le lende- 
main du jour du décoconnage) : 


ASP HRRIEOLS ASCII MRRRC IE CR RTE RE 100) 
HSOZAHLO SD ALMIENRN ELLE EME EE ED TD 
ASOSI PIS C MES AMNCT OR MTS PRE er OT 
ASOAPMO IS D EURE AMONT ET M ME EN NE SE 


En 1894 je n’ai conservé, comme reproducteurs d'élite, dans les lots D, 
J, K et M, que des cocons relativement tres lourds : 251 centigrammes 
pour moyenne de 6 cocons màles, et 307 centigrammes pour moyenne de 
10 cocons femelles, soit environ 279 centigrammes, en moyenne, mâles 
et femelles réunis. Il est probable, dès lors, qu'en 1895 j'aurai encore 
une augmentation très notable dans le poids moyen P des cocons de ma 
race du Défends, mais augmentation attribuable cette fois à la selection 
des caractères innés, au moins autant qu'à l'influence de l'élevage al/a 
ruslica. 

Nous voyons donc, en définitive, que quatre caractères bien distincts, 
le poids P du cocon, la grosseur du grain de la coque, le rendement 
en soie , et le nombre des cocons doubles, semblent dépendre très nette- 
ment de la température qui règne pendant l’évolution des vers. En treize 
ans, dans la race Sina-Frapolli, le poids P a augmenté de 40 pour 
100, le grain du cocon est devenu au moins le double plus gros, la 
richesse en soie a augmente de 8 pour 100, et les cocons doubles, de 
5,5 pour 100, en moyenne, ont baissé à 4,5. — D'autre part,on peut aussi 
remarquer que le nombre des cocons doubles semble diminuer d'autant 


1 Ilen est de la grosseur du grain comme des caractères si difficiles à mesurer et 
préciser, que les botanistes ont à apprécier quaud ils étudient les modifications que les 
plantes des Alpes subissent après leur déplacement dans les jardins de la plaine, ou 
inversement. 


40 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


plus que la richesse en soie augmente, et cela que cette augmentation soit 
simplement le résultat de l'influence de la température (race Sina-Fra- 
polli), ou qu'elle soit presque exclusivement le résultat de la sélection 
artificielle (race Jaune-Défends) : à une augmentation de richesse soyeuse 
de 50 pour 100 environ, obtenue intentionnellement, a correspondu une 
diminution, abso'ument imprévue, du nombre des cocons doubles, dimi- 
nution que je ne puis apprécier bien exactement, mais qui doit être 
approximativement aussi de 50 pour 100 environ (de 5 ou 6 pour 100, 
réduction à 2 ou 3 pour 100, environ). 

Le polymorphisme, si étendu, du Bombyæ mori ne parait plus dès lors 
aussi surprenant, puisque nous voyons que les variations d’une seule des 
conditions de milieu, parmi celles si nombreuses qui peuvent influer sur 
ses caractères, a des effets aussi marqués, et en un aussi petit nombre 
d'années. 

Ceci nous amène à considérer l'idée que l'oa doit se faire de la race, 
chez les vers à soie. Chez ces insectes, de même que chez tous les ani- 
maux, et chez toutes les plantes, une race est une collectivité d'individus 
semblables, qui différent des autres individus de la même espèce, par un 
ensemble de caractères Aéredilaires. Mais chez les vers à soie, de 
même il est vrai, mais plus encore peut-être que chez les animaux 
domestiques et chez les plantes cultivées ?, il y a ceci de particulier que 
les caractères qui intéressent le naturaliste (sériciculteur, zootechnicien 
ou horticulteur), et qui lui servent à distinguer entre elles les diffé- 
rentes races, sont {rés inslables, quoique héréditaires. Un lèger chan- 
gement dans le climat, ou dans le mode de conduite des vers, suffit, nous 
venons de le voir, pour modifier les caractères, et aussi, par suite de 


1 Les deux caractères richesse en soie et nombre des corons doubles seraient donc 
corrélatifs l'un de l'autre, Duseigneur a bien si snalé une race du Portugal (n° 147, p. 90, 
Monogr. cocon de soie, {re élition, p. 90) qui présentait d'une part une richess> en soie 
assez satisfaisante (rentrée {2 à 13 avec 7 pour 100 de doubles), et d'autre part un nombre 
énorme de cocons doubles (8 à 25 pour 100). Mais ce fait n'infirme pas la conclusion 
précédente ; il montre simplement que, si le caractère nombre de cocons doubles est 
corrélatif du caractère rendement en soie, il n'est pas exclusivement corrélatif de ce 
dernier. Il n’y a rien là qui ne soit conforme à tout ce que nous savoas des lois de corré- 
lation réciproque des caractères. . 

2? C'est encore une opinion assez répandue que les animaux et plantes sauvages ne 
présentent pas de véritables races. Mais j'ai démontré surabondamment, dans un travail 
récent (Recherches sur le polymorphisme des mollusques de France, Lyon, 1895), 
que l’on pouvait obsérver de véritables races, très bien caractérisées, chez une foule 
d'espèces sauvages. 


RAPPORT DE LA COMMISSION AL 


l'hérédité des caractères acquis, les tendances héréditaires. Quant à la 
sélection naturelle ou artificielle, il va sans dire qu’elle est capable 
de modifier les caractères bien plus énergiquement encore, c'est-à-dire 
plus rapidement et plus profondément. 

Les races de vers à Soie sont done la résultante très instable, d’un 
ensemble de conditions et de pratiques, telles que : la race primitive de 
la graine, le genre de nourriture, le mode de chauffage, le climat naturel 
. de la région, les sélections conscientes ou inconscientes, les croisements 
avec d'autres races, etc., etc. Tout sériciculteur qui élève plusieurs géné - 
rations successives de vers à soie, façonne donc par cela même une race 
particulière, et ainsi se trouve justifié le nom spécial (Jaune -Défends) 
que j'ai cru devoir donner à la race que j'ai formée moi-même. 

Les preuves de l'instabilité des caractères des races de vers à soie sont 
nombreuses, et il n’est pas inutile d'en rappeler quelques-unes, qui 
serviront de documents pour la théorie, que j'esquisse dans cette petile 
note, de l'influence des conditions de milieu sur les caractères, et sur les 
tendances héréditaires, des vers à soie. 

La plupart des races bien caractérisées que Robinet et Duseigneur ont 
étudiées n'existent plus aujourd'hui. C'est ainsi, pour ne citer qu'un 
exemple que la race Bione, originaire de Bione, petit village entre les 
lacs de Garde et d’Idro, dans la haute Lombardie, et qui avait été créée 
par un prêtre !, a complètement disparu, détruite par la pébrine, ou modi- 
fiée profondément par les croisements et les changements de milieu. Ou, 
du moins, ce que les graineurs français désignent actuellement sous le 
nom de Bione, n’a presque plus aucun rapport avec cette race célèbre, 
la plus soyeuse de toutes celles connues il y a une quarantaine d'années. 

« On sait que dans nos colonies chaudes... toutes les races prennent 
les caractères des {revoltini®. » Et. Duseigneur dit de son côté : « Dans 
l'Equateur, il doit se faire plusieurs récoltes successives, sous peine de 
renouvellement annuel de la graine à l'étranger, car les semences euro- 
péennes deviennent vite polyvollines sous ces latitudes », Il y a 
dans ce fait un nouvel exemple de l'influence considérable qu’exerce la 
température sur les caractères des vers à soie ; et si, comme il est proba- 
ble, une race annuelle d'Europe, devenue polyvoltine par un séjour pen- 


1 Duseigneur, Monogr. cocon de sie, 11° édition, 1867, p. 231. 

? Robinet, 1848, Manuel de l'éducation de vers à soie, p. 318. 

3 Duseigneur, Monogr. cocon de soie, Âre édition, 1867, p. 143; 2e édition, 1879, 
p. 86. 


42 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


dant quelques générations sous les tropiques, se montrait encore poly- 
voliine une fois rapportée en Europe, pendant plusieurs générations 
successives, ou même seulement pendant la première année de son retour 
sous son climat originel, nous aurions encore dans ce fait un nouvel 
exemple bien net, et indiscutable, de l'hérédité des caractères acquis. 

Nous terminerons cette note en faisant remarquer que, si Weismann a 
démontré l'insuffisance, ou même la fausseté, de toute une série de faits 
et de raisonnements qui avaient été donnés comme preuves à l'appui de 
l'hérédite des caractères acquis, il n’a pas répondu à toute une autre série 
de faits el de raisonnements réellement démonstratifs, qui établissent à 
peu près définitivement, à mon avis, cette hérédité si contestée. 

Tels sont les différents faits énumérés par M. Alfred Giard, en novem- 
bre 1890, précisément pour établir, suivant son expression, « l'hérédité 
des modifications somatiques ! » : l'hérédité, établie par Brown-Sequard, 
de certains états morbides consécutifs de certaines lésions nerveuses, les 
phénomènes de castration parasitaire si bien étudiés par M. Giard lui- 
même, l’hérédité de certaines acarocécidies et myrmécocécidies chez les 
végétaux, la persistance des modifications qu’exercent les climats tropi- 
caux sur la toison de nos moutons domestiques, lorsque les descendants 
de ces moutons sont de nouveau rendus à leur climat originel, et enfin les 
faits encore discutables, il est vrai, où on croit reconnaître, après la 
fécondation d’un élément femelle par un élément mâle, l'influence de 
l'élément màle sur l'organisme maternel qui a produit l'élément femelle, 
et sur les produits ultérieurs de cet organisme maternel. 

Mais il n'en reste pas moins très désirable que les élevages compara- 
tifs de vers à soie, à deux températures différentes, tels que j'en ai indi- 
qué le programme dans cette note, soient entrepris au plus tôt, et 
poursuivis patiemment pendant plusieurs années. Car, d’une part, aucun 
des faits que je viens d'énumérer, bien que chacun puisse être invoqué 
comme preuve de l'hérédité des caractères acquis, n’a été fourni par des 
expériences instituées spécialement dans le but d'étudier cette hérédité, ‘en 
sorte que les preuves qu'ils fournissent sont indirectes, ou mêmes incom- 


! Le principë de Lämarck et l'hérédité des modifications somatiques, in 4 Revue 
scientifique, 6 décembre 1890, p. 705. — Toutefois, je ferai remarquer que M. Giard 
dans un passage dé cet article, semble confondre quelque peu les modifications 
ethniques causées par la sélection, modifications toujours héréditaires, cela n’est douteux 
pour personne, et celles causées par les influences de milieu, les seules dont l’hérédité 
soit contestée par Weismann et ses partisans (p. 709, 2° colonne, lignes 22 à 31). 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 43 


plètes; et d'autre part, l'hérédité des caractères acquis fût-elle universel- 
lement admise, encore serait-il d’un grand intérêt d'étudier le mécanisme 
de cette hérédité, c’est-à-dire de rechercher pourquoi et comment il se 
fait que certaines modifications imprimées à l'organisme par les agents 
extérieurs, se transmettent, par l'intermédiaire des cellules germina- 
tives, aux individus des générations suivantes, et apparaissent chez ceux- 
ci au même moment et au mème point de l'organisme que chez les 
parents. En un mot, les expériences que je demande à la Société d’agri- 
culture, sciences et industrie de Lyon, d'entreprendre dans son pavillon 
du parce de la Tête-d’Or, indépendamment des conséquences pratiques, 
directement utilisables, que la sériciculture pourra bien certainement 
en tirer, seraient susceptibles de faire progresser beaucoup l'étude des 
lois générales de l’hérédite. 
Lyon, 25 janvier 1895. 
GEORGES COUTAGNE. 


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TER 


DES CIRCONSTANCES QUI INFLUENT 


SUR LES QUALITÉS INDUSTRIELLES DU COCGON DU « BOMBYX MORI» 


EXPÉRIENCES DE 1894 


Par J. RAULIN 


DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIKNCES DE I. YON 


Une propriété quelconque du cocon du ver à soie varie très notable- 
ment dans un même lot, d’un cocon à un autre, et ces variations sont 
assez irrégulières. Si donc on veut établir des relations numériques entre 
les diverses propriètés des cocons, on ne peut y parvenir qu'en compa- 
rant les moyennes pour un grand nombre de cocons. On ne saurait trop 
répéter les expériences si on veut déterminer des lois certaines relatives 
à ces propriétés. C’est ce qui m'a déterminé à répéter en 1894 les prin- 
cipales expériences que j'ai faites en 1893 sur l'influence de la sélection 
sur les qualités industrielles des cocons. 


POIDS DES COCONS 


G. 73 E. G-134E 
Parents 
Poids moyen des cocons producteurs. Poids moyen des cocons producteurs. 
1 gr. 583 1 gr. 699 
1,699 
Rapport — ND 
PRO 7 583 


LAB , 1895. 4 


16 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Enfants 
Poids moyen des cocons produits Poids moyen des cocons produits. 
1 gr. 615 1 gr. 631 
1,631 
Rapport" — "1010 
PP 1,615 
So B So B' 
Parents 
Poids moyen des cocons 1 gr. 203 Poids moyen des cocons 1 gr. 335 
1,335 
Rapport = — 1,11 
PRO 1,208 
Enfants 
Poids moyen des cocons {1 gr. 464 Poids moyen des cocons 1 gr. 512 
Rapport 212 — 1,03 
or = 1, 
PRO 1,464 
Sio A SOA 
Parents 
Poids moyens des cocons 1 gr. 351 Poids moyen des cocons { gr. 294 
1,351 
Rapport 1 201 — 1,044 
Enfants 
Poids moyen des cocons 1 gr. 515 Poids moyen des cocons 1 gr. 464 
1,515 
Rapport —41,054 
AE T 
SEC Su C' 
Parents 
Poids moyen des cocons { gr. 41 Poids moyen des cocons 1 gr. 181 
1,410 
Rapport — — 1,194 
PRO 4,181 
Enfants 
Poids moyen des cocons 1 gr. 521 Poids moyen des cocoss { gr. 475 
sel — 1,031 
Rapport — = 1, 
PP " 475 
So 0 Sio P 
Parents 


Poids moyen d'un cocon { gr. 057 Poids moyen d’un cocon { g. 100 


RAPPORT DE LA COMMISSION 47 


1,100 
R te — 1,04 
087 
Enfants 
Poids moyen d’un cocon { gr. 197 Poids moyen d’un cocon 1 gr.237 
Rapport 1,03. 
RÉSUMÉ 


Rapport des poids des cocons des parents. Rapport des poids des cocons des enfants. 


1,073 1,010 
1,110 1,030 
1,044 1.034 
1,194 1.031 
1,040 1,030 
5,461 5,135 
Rapport moyen 1,092 Rapport moyen 1,027 


POIDS DE COQUES 


So B Sio B' 
Parents 
Poids moyen des coques 0 gr. 206 Poids moyen des coques 0 gr. 193 
0,206 
Rapport "17070 
PRO 0,193 
Enfants 
Poids moyen des coques 0 gr. 214 Poids moyen des coques 0 gr. 202 
0,214 
Rapport = — 1,059 
RE 
Sio À So À 
Parents 
Poids moyen des coques 0 gr. 225 Poids moyen des coques 0 gr. 193 
0,225 
Rapport "116 
PP°5: 00,198 
4 + 


LAB., 4895 


48 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Enfants 
Poids moyen des coques 0 gr. 1925 Poids moyen des coques 0 gr. 1805 
0,1925 
Rapport — 1006 
» 180 
Sio C So C' 
Parents 
Poids moyen des coques 0 gr. 245 Poids moyen des coques 0 gr. 163 
0,245 
Rapport — — 1,50 
PRO 0,163 
Enfants 
Poids moyen des coques 0 gr. 211 Poids moyen des coques 0 gr. 190 
0,211 
Rapport — — 1}; 11 
TE 
Résumé 
Rapport des poids des coques des parents. Rapport des poids des coques des enfants. 
1,07 1,059 
1,16 1,066 
1,50 1,110 
S 1 3,235 
Rapport moyen 1,24 Rapport moyen 1,078 
RICHESSE DES COCONS 
O6 B Sio B' 
Parents 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
dela coque 227 E,84 FT NT 
e la coq 5.206 ” e la coque D TGS —6, 
Rapport des richesses 5e — 1,18 
9,84 
Enfants 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au prods 
1,464 : 1,512 
de la coque TITVE 6,84 de la coque 0.202 — 7,48 


RAPPORT DE LA COMMISSION 49 


7,48 
R t des richesses = — 1,093 
RORAMeS Richesse. 


, 


G73,E G3,E 
Parents 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
de la coque Hs 6,07 den — 6,61 
0,261 0,257 
Rapport des richesses CCE 1,09 
6,07 
Enfants 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
de la coque Fe —6, de la coque — 10,09 
à 6,55 
Rapport des richesses —— — 1,04 
’ 
G73F G 73 F° 
Parents 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
de la coque 6,46. de la coque 5,77. 
6,46 
Rapport des richesses = — 1,12 
BE 5,77 
Enfants 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poidg 
1,831 1,53 
dl! 7 10 del 2 —6,62 
a coqu 0,258; e la coque 031 6,6 
e AO 
Rapport des richesses GG — 1,07 
940 A SI F ; 
Parents 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
de la coque Ts de la co nee 6,7 
RATES: se F'OiBanu 
Rapport des richesses see 1,141 
# SET 
Enfants 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
,18 
de la coque Fe 7,87 de la coque Fe — 8,11 


oÙ LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Rapport des richesses Da — 1,030 


1,81 


Sio C Sio C' 
Parents 
Rapport du poids du co:on au poids Rapport du poids du cocon au poids 
1,41 = 1,181 
de la coque 038 = 5,70 de la coque 0.183 — gli 
x 7,81 
Rapport des richesses —— — 1,26 
Ÿ9 
Enfants 
Rapport du poids du cocon au poids Rapport du poids du cocon au poids 
1,521 1,476 
kel —— — 7,56 de 1 a — 1710 
de la coque G201 5 e la coque 0100 


_ 


Rapport des richesses . —1,030 


l 


RÉSUMÉ 
Rapport des richesses des parents Rapport des richesses des enfants 
1,180 1,093 
1,090 1,040 
1,120 1,070 
1,141 1,030 
1,260 1,030 
5,791 5,263 
Rapport moyen 1,158 Rapport moyen 1,052 


TITRE DES COCONS 


G73H G73 
Parents 
Titre moyen 20,5 Titre moyen 32,3 
Rapport 1,57 
PE 005 ete 
Enfants 
Titre moyen 28 Fi Titre moyen 28 


28 
R | 
appor Dé 


e 


RAPPORT DE LA COMMISSION o1 


S, O Si P 
Parents 
Titre moyen 19 Titre moyen 25,1 
25,1 
Rapport —— — 1,32 
19 
Enfants 
Titre moyen 23,6. Titre moyen 29,6 


29 
+ 
Rapport 23.6 } 


RÉSUMÉ 
Rapport des titres des parents Rapport des titres des enfants 
1,57 1 
1,32 | 1,25 
Moyenne 1,43 Moyenne 1,13 
TÉNACITÉ 
G73D G 73D' 
Parents 
Ténacité moyeune 22 Ténacité moyenne 26,6 


A 


26,6 
R t—— — 1,21 
appor 22 


Enfants 


Ténacité moyenne 25,6 Ténacité moyenne 27,2 


21,2 
D ES 1 
Rapport 35.6 , 06 


Ces nombres confirment les conclusions des expériences de 1893 sur 
le même sujet : si, dans un lot de cocons, on choisit comme reproduc- 
teurs les cocons qui présentent une qualité au plus haut et au plus faible 
degré, les cocons de la génération suivante présenteront encore quelque 
différence relativement à cette qualité ; mais le rapport de celle-ci, pour 
les deux sortes de cocons, sera bien plus voisin de l'unité que dans les 
deux lots producteurs. 


{ 
LL 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


L'effet de la sélection s'affaiblit donc de génération en génération : 
les circonstances de l'éducation détruisent en partie les résultats de 
l'hérédité et tendent à ramener les propriétés du cocon vers le type pri - 
mitif, lorsque par la sélection, on s’en est écarté, à condition bien 
entendu que ce type ait été fixé par une série suffisamment grande 
d'éducations faites dans les mêmes conditions. 

C'est, comme je l’ai déjà dit dans un précédent mémoire, dans le choix. 
des races et dans les croisements qu'il faut surtout chercher l’améliora- 
tion des qualités du cocon à moins que, ce qui reste entièrement à 
démontrer, la répétition des sélections ne parvienne à atténuer ce 
retour vers le type primitif. 

Toutefois il est évident que si chaque année on sélectionne, par 
exemple, pour le grainage, les cocons les plus riches en soie, les 
graines issues de ces cocons donneront encore des cocons moins riches 
que les précédents, mais plus riches que les graines issues d'un lot 
type moyen. Mais l'élévation du prix de la graine faite par ce procédé 
ne compensera-t-elle pas et au delà le plus grand rendement en 
soie ? 

Cette objection pourrait disparaître en partie si on trouvait un moyen 
simple et peu coûteux de faire cette sélection. 

Or le choix des cocons à la vue et au toucher peut conduire rapide- 
ment et d’une façon assez satisfaisante à ce résultat. 

Voici les résultats que j'ai obtenus d’un choix fait par ce procédé sur 
un lot S;,B de 92 cocons : 

On a divisé le lot en deux parties : les cocons de choix et les cocons 
de rebut. 

Les cocons de choix ont été au nombre de. . . . . . . 45 

Et les cocons de rebut au nombre de. . . . . . . . . 47 

Les cocons de choix se sont répartis en : 


27 femelles et 18 mâles. 
Les cocons de rebut en : 
29 mâles et 18 femelles. 
Dans les cocons femelles de rebut, il n'y a que quatre cocons qui 
auraient pu remplacer des cocons de choix avec plus d'avantage sous le 
rapport du poids de la coque ou dela richesse, et dans les cocons mâles 


de rebut, on aurait pu avantageusement en substituer 5 sous ce double 
rapport. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 53 


Or, il y a longtemps que, dans les grainages soignés, on a fait cette 
sélection, etelle s’améliorerait encore sans devenir beaucoup plus compli- 
quée, si, avant de faire un choix, on commençait par séparer par la balance 
les mâles et les femelles. 

La loi de ces variations peut se représenter assez simplement: si on 
élève une race de vers à soie dans des conditions autant que possible 
identiques pendant un nombre suffisant de générations, cette race ten- 
dra vers un équilibre stable tel que les qualités moyennes du cocon res- 
tent identiques pour une race, mais différents d’une race à une autre. 
On peut bien obliger ces qualités à s'écarter de ces valeurs moyennes 
soit par la sélection, soit par la modification des conditions d’éducations, 
mais elles seraient ramenées plus ou moins vite vers les valeurs de 
l’état d'équilibre, à moins qu'on ne rende ces influences permanentes 
dans chaque génération. 


L PATATE 
se Li Tan 


n + eur l 


EN et 118 LT 
n 


LE 2 Var 


DID 14 LM 


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1 alta 


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SUR 


IV 


ÉTUDE DES QUALITÉS INDUSTRIELLES DU GOGON 


pu BOMBYX MORT 


EXPÉRIENCES DE 1895 


Par J. RAULIN 


DOYEN DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON 


Les résultats de nos expériences sur la sélection ont confirmé ceux des 
années précédentes, c'est-à-dire qu'ils ont vérifié ce principe : que si, 
dans un lot de cocons, on choisit pour reproducteurs les cocons qui 
présentent au maximum un certain caractère numérique, et d'autre part 
ceux chez lesquels ce caractère a une valeur minima, les cocons de la 
génération suivante offriront ce même caractère avec des valeurs qui se 
rapprocheront beaucoup de la moyenne : 

Voici quelques exemples : 

On élève parallèlement deux lots de graines issues de cocons sélectés 
dans une même récolte. 

La première génération a donné des cocons ayant les coefficients 
suivants : 


N° 13 N° 14 RAPPORTS 
gr. gr. gr- 
Poids moyen des cocons. . . 1,485 1,482 1,002 
—  — descoques. . . 0,212 0,162 1,31 
Richesse moyenne . . . . 14,7 ©, 464500 1,32 


La deuxième génération a donné des cocons dont voici les coefficients. 


N° 13 N° 14 RAPPORTS 

gr. gr. gr. 
Poids moyen des cocons. . . 1,175 1,032 1,14 
— —  descoques. . . 0,153 0,126 1,21 


Richesse moyenne . . . . 13,00 12,20 1,065 


55 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Autre expérience dans des conditions analogues. 


PAKMIÈRE GÉNÉRATION N°15 N° 16 RAPPORTS 
gr. gr. er. 

Poids moyen des cocons . . . 1,558 1237 4,27 
—_ — des coques . . . 0,186 0,176 1,06 
Richesse moyenne . . . . . 11,9 14,1 1,184 

DEUXIÈME GENERATION 
Poids moyen des cocons . . . 1,13 1,032 1,09 
— — des coques . . . 0,145 0,137 1,06 
Richesse moyenne . . . . . 12,8 13,30 1.039 


Aulre expérience. 


PREMIÈRE GÉNÉRATION N° 93 N° 26 RAPPORTS 
gr. gr. gr- 
Poids moyen des cocons . . . 1,437 1,475 1,026 
— — des coques . . . 0,154 0,217 1,410 
Richesse moyenne. . . . . 10,72 14,71 1,382 
DEUXIÈME GÉNÉRATION 
Poids moyen des cocons . . . 1.219 1,210 0,992 
_— — des coques . . . 0,144 0,159 1,141 
Richesse moyenne . . . . . 11,81 13,10 1,109 
Resume. 
PREMIÈRE GÉNÉRATION DEUXIÈME GÉNÉRATION 
Rapp. moyen des poids descocons 1,002 | Kapp. moyen du poids des cocons 1,14 
— _ — 1,270 — — == 1,09 
== _ — 1,026 — — — 0,992 
Moyenne : 1,099. Moyenne : 1,074. 


Les deux rapports 1.099 et 1.074 se confondent sensiblement avec 
l'unité. 
PREMIÈRE GÉNÉRATION DEUXIÈME GÉNÉRATION 


Rapp. moyens des poids descoques 1,31 Rapp. moyen des poids des coques 1,21 


— — — 1,06 — — — 1,06 
- — — 1,410 = F = 0,906 
Moyenne : 1,26. Moyenne : 1,059. 
PREMIÈRE GÉNÉRATION DEUXIÈME GÉNÉRATION 
Rapports moyens des richesses. . 1,32 | Rapports moyens des richesses. . 1,066 
— — + - 1,184 — — « . 1,039 
_ — 101978 — _— 1100 


Moyenne : 1,292. Moyenne : 1,071. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 57 


En résumé, lorsque deux lots sélectés de même origine donnent des 
cocons dont une propriété numérique diffère dans les deux lots, cette 
différence se rapproche de 0 dans les cocons de la génération suivante. 

Cette conclusion découle très nettement de mes expériences de 1893 et 
de 1894. Je la considère donc comme définitivement acquise. 

Toutefois on peut se demander si la répétition des sélections sur un 
grand nombre de générations, ne fixera pas le caractère du cocon sur 
lequel porte la sélection, de telle sorte que ce caractère resterait défini - 
tivement supérieur ou inférieur au caractère moyen de la race primitive; 
c’est dans ce cas seulement qu'on aurait le droit de dire qu'on a créé une 
nouvelle race. Quoique rien ne fasse prevoir ce résultat, une expérience 
prolongée peut seule prononcer. 

Toutefois, depuis trois années que je pratique la sélection des cocons 
sur des générations successives, le rapprochement des caractères du 
la suivante a 


% 


cocon de la valeur moyenne du lot d’une génération à 
toujours été très comparable, comme le prouvent les nombres suivants : 


PREMIÈRE GÉNÉRATION 
Rapports des poids des cocons des deux 
lots sélectés producteurs. 


1892: 4521 


DEUXIÈME GÉNÉRATION 


Rapports des poids des coques des deux 
lots produits. 


L'ÉTRTSSONNRENR nana Eee Sr mm 
4601 MUR ET, 1,099 ; 1,092 

1894 . 1,027 Dogg — 1:06 

Ÿ 1,099 

1895 1,07 Lorx = 1,02 


Rapports des poids des cocons des deux 
lots sélectés produits. 


Rapports des poids des coques des deux 
lots produits. 


DRE a eee der UE EE . 
4 YA — 96 
LR B)o loi à, Jo DDR IC DEC LE SEE pus 1,062 Lo 
1894. . . 1,26 one 
1894 1,078 TUT8 — 1,150 

: 2e AE 2601 
189 . 1,039 1.059 — 1,190 


PBEMIÈRE GÉNÉRATION 


Rapport des richesses des deux lots 
sélectés producteurs. 


DEUXIÈME GÉNÉRATION 


Rapport des richesses des deux lots 
sélectés producteurs. 


Se CR SRE SRE TE OR 
ER ER OU ess 188 RTE nl 
1894 . 1.292 1,158 
, ro ? _— 
1894 . 1052 pong — 1101 
1895 . 1,071 129 — 4,206 


58 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Il ne semble donc pas, jusqu'ici du moins, que les caractères des 
cocons aient une tendance à se fixer par la sélection, en sorte que la 
variation obtenue par voie de sélection paraît être essentiellement pas- 
sagère. 

Mais quelque passagère qu'elle soit, il n’en est pas moins vrai que 
l'influence des parents sur les enfants est appréciable. Il peut donc être 
intéressant de savoir si c’est le mâle ou la femelle qui exerce le plus 
d'influence. 

Voici quelques résultats propres à éclairer cette question : Dans les 
essais suivants, on a choisi des cocons femelles à éléments à peu près 
constants; on a fait varier les cocons mâles. 


Cocons producteurs. Sélectionnes. 


Lot a : Poids moyen des cocons femelles . ,. . . . . . . 1,585 
_— _ imAles:. + the 4 le 200 00 000 
Lot b: — — femelles CS CN AT 
_— _ MAIS ee 0 SRE RL 
Rapport des poids des cocons mâles : 0 1,65 
PP° P 0,990 — 
Cocons produits. 
Lot a : Poids moyen des cocons . . . . . . . . . . . 1,032 
Lot b : — — 4 À, nes EE 
: un 1,140 
Rapport des poids des cocons, poids réduits : 1.03% — 1,10. 


Autre expérience. Cocons producteurs. Sélectionnes. 


Lot à : Poids moyen des cocons femelles. . NE RE LL 
— _— male). ae EME INT 
Lot b : — — femelles: 4440 0e US RATE 
— — mâles 52 1,509 
: : 1,509 
Rapport des poids des cocons mâles : T 165 — 1,30. 
Cocons produits. 

Lot a : Poids moyen des cocons . . . . . . . . . . . 1,163 
Lot b : — _ MUR: 1,173 

1,173 


Rapport des poids moyens des cocons produits : TIGE — 101 


RAPPORT DE LA COMMISSION 59 


Autre expérience. Cocons producleurs sélectionnes. 


Lot a : Poids moyen des coques femelles. . . . . . . . Os 195 
— — MAS CA Te. UERCOL 
Lot b : — — fÉMOUESERR -e- UE 102 
E — MAC CES Er NE RUE 27 
5 : 231 
Rapports des poids des coques mâles : T7 — 1,82. 


Cocons produits. 


Motos iPoldSiMOoyentlesICOQUES 0150) 
Lotb:  — — RAT HE DEN 8 0er 


Rapport des poids des coques : ee HO 


14 


Autre experience. Cocons producteurs séleclionneés. 


Lot a : Richesse moyenne des femelles . . . . . . . . 12,20, 
— _- Al RE Re ie 0 11,70 
Lot b : _— _— femelles AP CL NRNE NE NE AH12r3 
— — MAlCS EN CRE rte 49) 0 
d À 159 
Rapport des richesses des mâles : Tr 1,36. 


Cocons produits. ' 


Lot a : Richesse moyenne des cocons du lot . . . ,. . . . 12,80 
Lot b : — — — 6 ie R0 7 ok COM LE BU) 


Rapport des richesses moyennes : nee —"1" 02: 


Autre expérience. Cocons producteurs sélectionnes. 


Lot a : Richesse moyenne des femelles . . . . . . . . 10,959, 
— — MIATOB NE een de an ele ren et te 10:48 

Lot b: — — femelles muet 2e 011010 
— — males tte re cn :10,7 


: 15,7 
Rapport des richesses moyennes : A0 Je5} 


Cocons produits. 


Lot a : Richesse moyenne des cocons du lot . . . . . . . 11,81 
Lot b : — _ — DOI RON A red 10570 


60 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE. LA SOIE 
9” 
»1 


12 
Rapport des richesses moyennes : TI 8 — — 1019: 


Si l'on compare les résultats obtenus en faisant varier la qualité des 
cocons mâles seuls, aux résultats de la variation des qualités des cocons 
femelles et des cocons mâles pendant les années 1893-1894-1895, en 
remarquant que, pour rendre cette comparaison possible, il faut dans le 
premier cas prendre, pour les lots producteurs, à peu près la moyenne 
entre les rapports précédents et l'unité, on obtient en résumé ce qui 


suit : 

Rapport moyen des poids des cocons dans deux lots pro- 
ducteurs parallèles, en 1892-1893 1894 . ; 

Les poids des cocons mâles et des cocons femelles variant 
dans le même sens. 

Rapport moyen des poids des cocons des deux lots produits en 
1893-1894-1895 . 

Rapport moyen des poids des coques des deux lots produits 
en 1894, les poids des cocons mâles variant seuls . 

Rapport moyen des poids des cocons des deux lots produits 
en 1895 . 

Rapport moyen des poids des coques des deux lots produc- 
teurs parallèles en 1892-1893-1894, les poids des coques mâles 
et femelles variant dans le mème sens. 

Rapport moyen des poids des coques des deux lots produits 
en 1893-1894-1895 

Rapport moyen déduit des poids des coques des deux lots pro- 
ducteurs en 1894, les poids des cocons mâles variant seuls . , 

Rapport moyen des poids de coques des lots produits . 

Rapport moyen des richesses des cocons des deux lots pro- 
ducteurs parallèles en 1892-1893-1894, les richesses des cocons 
mâles et femelles variant dans le même sens. 

Rapport moyen des richesses des cocons des lots produits. 

Rapport moyen réduit des richesses des deux producteurs en 
1894, les richesses des cocons mâles variant seuls. 


Rapport moyen des richesses des lots produits 


1,133 


1,052 


1,230 


1,055 


1,260 
1,066 
1,41 

1,040 
1,223 
1,046 


1,215 
1,057 


RAPPORT DE LA COMMISSION 61 


Il semble résulter de la comparaison de ces nombres que l'influence 
du mâle sur les qualités numériques des cocons est réelle, mais qu'elle 
est beaucoup plus faible que celle des femelles sur le poids du cocon et 
de la coque, tandis qu’elle serait comparable à l'influence de celles-ci 
sur la richesse du cocon en coque. 

Toutefois ces expériences ne sont pas assez nombreuses pour que nous 
puissions en tirer des déductions définitives; elles ont besoin d'être 
reprises. Il y a en effet dans ce genre d'expériences plusieurs causes 
d'erreurs contre lesquelles il importe de se préserver : 


1° Les lois de la constitution des cocons sont loin d’être rigoureuses; 
elles ne sont pas vraies pour chaque cocon isolé, mais seulement pour 
des moyennes relatives à un grand nombre de cocons. Il en résulte que 
pour établir une de ces lois, il faut faire un très grand nombre d'essais 
dans des conditions variées. Tout ce qui précède vient à l'appui de ce 
principe. 

2° Les propriétés numériques des cocons varient beaucoup avec les 
circonstances de l'éducation, et par conséquent pour la même race, d'une 
année à l’autre, parce que les conditions climatériques ne sont jamais 
ilentiques. 


Voici en effet la moyenne des principales qualités numériques des 
cocons obtenus en 1892-1893-1894-1895 en opérant toujours à peu 
près de même, c’est-à-dire sélectionnant les cocons et déterminant 
chaque qualité moyenne de la récolte. 


en 1892 1893 1894 1895 

Poids moyen des cocons récoltés . . . . . 0,954 1,236 1,434 1,135 
— COQUES AR EUR DM, 0,130 0,197 0.187 0,147 
Richesse moyenne des cocons . . . . . . 13,600 15,930 13,390 11,150 


On se tromperait donc singulièrement si on attribuait les différences du 
poids du cocon et de la coque ou de richesse de cocon en coque, d'une 
année à l’autre, à tel ou tel procédé spécial, tel que la sélection par 
exemple, puisqu'on voit que les différences dans les conditions d’édu- 
cation amènent des différences de richesse de 15,93 à 11,15 par 
exemple. 

Les coefficients numériques des cocons, en moyenne et toute chose 
égale d’ailleurs, parait varier beaucoup d’une race à une autre. 


62 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Pour nous éclairer sur ce point, nous avons mesuré ces coefficients sur 
un certain nombre d'échantillons appartenant à des races de choix 
élevés en 1895. 

Les résultats sont compris dans le tableau suivant : 


Rapport du 


Perte poids'du cocon Écart 
Poids Poids au su poids du du 

Origine cocon coque Richesse  décreusoge fl grège Titre titre 

N° 1. G. jaune Espagne . 1,569 0,201 12,80, 1,43 1,42 19,85 1,81 
N° 2:C jaune Cévennes . 1,350 0,186 13,8 136, 1550227 177 
No 3. G. jaune Var. . . 1,70 0,234 13,8 1,43 1,48 23,6 1,78 
N° 4. (Gr. croisementjaune. 1,69 0,229 13,9 1,41 1,51 25,8 2,13 
N° 5. G. Japon bl.reprod. 1,04 0,136 13,0 1,37 0412320 22316 2,25 
Ne 6. G.Chinebl.reprod. 1 01250423 1,29 1,30 24,6 1,97 
No 7. D.c j.sél. Albéris. 1,40 0,183 13,6 1,65 1,25 23,9 1,90 
N° 8. D. jaune Var Liban. 1,64 0,210 12,8 1,46 0474550236 1,78 
No 9.D. jaune Canigou 1,45 0,195 13,5 1,51 1,47 26,53 2,05 
N° 10. D. jaune Canigou 1,474 0,188 12,8 1,587 1:47 21:70 04761 
N°11.D. j. Canigou sélect. 1,35 0,181 15,4 1,58 1/25 002728 2,94 
No12. D. _ — . 1,35 018713:5 1,90??? 1,43 21,6 1,54 
No {2bis D, Liban Blanc. 1,15 0151131 1,39 1,39 21,41 1,58 


En jetant les yeux sur ce tableau on voit que les nombres de chaque 
colonne varient d’une race à l’autre entre des limites assez éloignées, ce 
qui justifie la préférence que l’on accorde à certaines races. Ainsi les 
n® 1,4, 8, sont supérieurs sous le rapport du poids du cocon; 1, 3, 8, 
sous le rapport du poids de la coque ; 2, 3, 4, 7, 12 sous le rapport de 
la richesse. Les n° 7, 11, 12, quoique provenant de cocons selectionnés 
ne sont pas sensiblement plus riches que les autres; les races blanches 
5, 6,12 bis perdent le moins au décreusage, sauf la race jaune 2 qui est 
très supérieure aux autres races jaunes sous ce rapport. Le rendement 
en soie filée est supérieur dans 5, 6, 7; le fil du n° 1 est le plus fin; 
celui du n° 12 bis vient ensuite; celui du n° 11 et celui du n° 6 sont les 
plus gros. Les n° 12 et 10 sont les fils les plus réguliers. En croisant 
deux races de choix dont chacune présente des défauts différents et 
opposés, on peut faire une race moyenne dans laquelle ces défauts dis- 
paraissent et ainsi améliorer ces races. 

C'est dans ce but que nous avons choisi pour les élevages de l'an 
prochain les n°* 1 et 2 et les n° 3 et 12. 

Dans le choix de ces races, il faut consulter non seulement l'intérêt 
du filateur mais encore celui de l'éducateur : or, si l'intérêt du filateur 


RAPPORT DE LA COMMISSION 63 


est d’avoir les cocons les plus riches en coque, cet intérêt ne concordera 
avec celui de l’éducateur qu'autant que 1 kilogramme de cocons riches 
n’exige pas plus de feuilles que 1 kilogramme de cocons pauvres, à moins 
qu'un prix plus élevé ne compense l'excédent de feuilles. La première 
question à résoudre en ce qui concerne les conditions d'éducation est 
donc celle-ci : toutes choses égales d’ailleurs, quel poids de feuilles est 
consommé pour la formation d’1 kilogramme de cocons de races diverses 
et de constitution différente ? 


Œn. 


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V 


ESSAI DE CLASSIFICATION 


DES 


LÉPIDOPTÈRES PRODUCTEURS DE SOIE 


PAR MM:J. DUSUZEAU er L. SONTHONNAX 


AVANT-PROPOS 


Le Bombyx du müûrier est sans contredit le producteur de soie par 
excellence, c'est la seule espèce qui, jusqu’à ce jour, ait été réduite à la 
domesticité parfaite et dont les éducations dirigées avec des soins intel- 
ligents aient toujours donné des résultats certains. 

La soie qu’il donne est de beaucoup supérieure à celle de ses congé- 
nères, aucune autre ne peut rivaliser avec elle sous le rapport de la 
finesse, de la souplesse et de l’eclat. 

Cependant certaines soies de papillons sauvages tendent aujourd'hui à 
créer à celle-ci une concurrence sérieuse par leur prix de revient moins 
élevé et leur abondance, nous voulons parler des soies dites Tusser ou 
Tussah, dont la consommation prend chaque jour plus d'importance. 

On donne indifféremment cette dénomination aux soies d'un bon 
nombre d'espèces de papillons élevés en demi-liberté et même en liberté 
entière dans les Indes Orientales et dans la Chine, mais cette dénomination 
ést toutefois limitée aux espèces dont le cocon n’est pas naturellement 
ouvert à l’une de ses extrémités, ce qui permet d'obtenir la soie d’une 
façon continue au moyen de la filature. 

Les espèces à cocon ouvert, qui par conséquent ne peuvent se dévider 
d'un bout à l’autre, et elles sont les plus nombreuses, exigent pour 
donner une soie utilisable, une opération supplémentaire : le cardage ou 

LAB. 1895 5 


66 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


eflilochage afin de réduire les cocons en bourre, après quoi on procède 
au filage au fuseau. On conçoit que la soie obtenue par ce dernier moyen, 
n'étant plus formée par un fil continu, perd la plus grande partie de son 
éclat: elle prend le nom de Shappe. 

Depuis des temps très reculés les Indiens de l'Assam et du Nepaul 
tissent des étoffes résistantes, belles, mais sans grand éclat, avec de la 
soie obtenue de cocons effilochés d'une espèce de papillon appelé Eri 
(Philosamia Ricini). 

Les Hottentots et les Cafres retirent une soie analogue en filant, tou- 
jours après cardage, les cocons d’une espèce de Lasiocampe, le 
Gonometa postica, qui vit sur un Mimosa. 

Le continent africain, l'intérieur du Brésil, encore imparfaitement 
connus, réservent très probablement de nouvelles surprises, mais en 
l'état actuel de nos connaissances, le nombre des producteurs de soie de 
toutes les catégories que nous venons de signaler est déjà fort élevé et 
mérite assurément une étude spéciale. 

Aucun travail d'ensemble sur ces papillons sauvages si intéressants 
et siutiles n’a èté publie jusqu'à ce jour ; il appartenait au Laboratoire 
d'études de la soie de Lyon, dont les collections tout à fait spéciales en 
ce genre de Lépidoptères et les nombreuses relations que lui donne sa 
situation dans la ville séricicole par excellence, de publier la nomencla - 
ture complète des espèces actuellement connues, les renseignements 
afférents à chacune d'elles, tant au point de vue des éducations à 
tenter vers un but industriel qu'au point de vue de l'enchaïînement des 
espèces et de leur classement dans un ordre méthodique. 

Certains travaux, mais restreints aux espèces de l'Inde, ont êté publiés 
par M. F. Moore, disséminès dans Transactions of the Entomological 
Society et Proceedings of the Zoological Society de Londres de 1859 
à 1872; on doit à cet auteur la description de nombreuses espèces. 

Thomas Hutton, dans Notes on the Indian Bombycidae as at present 
Anown Lo us, Mussorie 1871, a donné la liste raisonnée des espèces 
sauvages de l'Inde. 

On doit à Guérin Meneville et à Boisduval la description d'un grand 
nombre d'espèces qui rentrent dans le cadrede notre étude, maiscesauteurs 
ne pouvaient aborder à l'epoque où ils les ont faites que le côté descriptif. 

M. Natalis Rondot consacre, dans son bel ouvrage sur l'art de la soie, 
de nombreux chapitres sur les soies des vers sauvages et décrit les prin- 
cipales espèces. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 67 


Le but que nous voulons atteindre est de vérifier toutes les descriptions 
de ces espèces faites jusqu'à ce jour, et d'y ajouter les renseignements 
pratiques qu'il nous aura été donné de connaître sur la valeur indus- 
trielle de chacune d'elles. 

La plupart de nos descriptions et de nos dessins ont été faits d’après 
les spécimens en collection au Laboratoire, mais pour certaines espèces 
rares et même uniques, il nous a fallu recourir aux textes et aux dessins 
des auteurs, ainsi qu'aux grandes collections connues. 

Nous devons des remerciements bien sincères à toutes les personnes 
qui ont bien voulu nous aider dans ce travail en mettant leur collection 
et leurs conseils éclairés à notre service. 

A Paris, à M. P. Dognin. 

A Rennes, à MM. Ch. et R. Oberthur. 

A Londres, à MM. F. Moore; A. Butler et W.-E. Kirby, assistants au 
Nalural History Museum et à M. W. Rothschild. 

À Genève, à M. Bedot, directeur du Museum. 


GÉNÉRALITÉS SUR LES LÉPIDOPTÈRES 


Les Lépidoptères, dans leur état Jarvaire, possèdent presque tous, à 
un degré plus ou moins développé, la faculté de produire de la soie. 

Chez certaines espèces, cette faculté leur permet de construire des 
retraites soyeuses où elles trouveront un abri contre les intempéries et 
contre une foule d’ennemis naturels; c’est le cas de diverses chenilles 
processionnaires qui s’abritent durant leur jeune âge dans de très grosses 
poches tissées en soie très fine et très serrée, imperméable au froid et 
dont l'entrée est inaccessible à tout animal ou insecte étranger à la com- 
munauté. : 

Pour le plus grand nombre, cette faculté est d’un autre secours: le fil 
de soie que la chenille abandonne à la première alerte lui sert à ralentir 
sa chute lorsque le vent ou une secousse quelconque lui fait perdre son 
point d'appui sur l'arbre ou sur la plante nourricière; pareil au fil 
d'Arianne il lui sert aussi dans ce dernier cas à retrouver sa demeure. 

Mais la soieest surtout sécrétée par certaines espèces afin de permettre 
aux larves de se construire un abri résistant et inviolable pendant la 
durée de leur transformation mystérieuse en papillon. 


68 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Les chenilles des papillons diurnes ne se tissent aucun cocon, les noc- 
tuelles, les phalènes et un grand nombre de microlépidoptères se trans- 
forment parfois simplement dans la terre ou dans l'humus, d'autres fois 
enroulés dans les feuilles dela plante nourricière et maintenus dans cette 
position au moyen de quelques fils soyeux. 

Dans la tribu des Bombycides, les chenilles se construisent toutes, 
ou à de très rares exceptions près, des cocons soyeux : tantôt la soie est 
mélangée aux poils dont la chenille était parée, et le tissu du cocon pré - 
sente alors l’aspect du drap ou du feutre, ou il est hérissé de piquants si 
les poils sont rudes et courts, tantôt enfin les cocons sont tissés à l'air libre 
et en soie pure comme chez le Bombyx du mürier et chez presque toutes 
les autres espèces de la tribu. 

Nous n'avons donc daus cette étude à nous occuper que des papillons 
appartenant aux Bombycides, puisque eux seuls produisent de la soie en 
quantité suffisante pour pouvoir être utilisée; mais, avant d'aborder le 
classement et la description des nombreuses espèces qui composent cette 
tribu, il est indispensable d'exposer les modifications que subissent 
les divers organes extérieurs de ces insectes et les termes employés pour 
les décrire. 


CONSIDÉRATIONS SUR LA VALEUR DES CARACTÈRES 
EN CLASSIFICATION 


La fixité des caractères n'étant pas absolue, même et surtout dans les 
espèces affines, il est avantageux que les caractères, qui concourent à la 
création d'un genre, soient multiples, afin que dans les cas où l’un d’eux 
viendrait à manquer il reste un nombre de caractères suffisants pour y 
maintenir une espèce qui offrirait une exception, et qu'une formule trop 
absolue viendrait exclure; toutefois, lorsque les exceptions sont nom-— 
breuses, il est nécessaire de créer des sections homogènes et dépendantes 
de ce genre. : 

Mais existe-t-il des caractères (nous parlons des caractères géné- 
riques), plus importants les uns que les autres, ou, en d'autres termes, 
existe-t-il des caractères dont la présence ou l'absence puisse au besoin 
être négligée ? 

Nous avons eu, nous l'avouons, bien des déceptions dans cette recherche 
et souvent, croyant avoir trouvé le lien resserrant tout un groupe, nous 


à 


RAPPORT DE LA COMMISSION 69 


| avons été déçus par une ou plusieurs espèces, d'affinités indiscutables, 
; dont les caractères, qui pour nous devaient avoir une grande importance, 
faisaient défaut, et nous en sommes arrivés à conclure que l'importance 
d’un caractère est subordonnée à sa constance, fût-elle nulle au point de 
vue physiologique, car il faut naturellement choisir de préférence les 
| caractères qui peuvent être facilement observés. 

Malgré la séduction de la théorie darwinienne sur l'origine des espèces, 
il serait puéril à notre avis de poursuivre cette chimère de la généalogie 
et de vouloir relier toutes les espèces par les liens d’une parenté étroite ; 
et cela pour plusieurs raisons, en entomologie plus qu’en toute autre 
branche, attendu que toutes les espèces actuellement existantes ne nous 
sont pas connues, que l'étude des larves est à peine ébauchée, puisque 
nous ne connaissons pas la moitié des larves des Lépidoptères de France 
et enfin que rien ne prouve qu'une suite d'individus faisant trait d'union 
entre certains genres n'aient pas disparu. 

La généalogie des êtres étant et devant rester hypothétique, il serait 
téméraire de vouloir fonder une classification sur cette base. Cette 
manière de voir nous met en contradiction avec des savants distingués 
anglais et allemands, mais nous avions besoin des explications qui pré- 
cèdent pour montrer comment, en l’état actuel de nos connaissances, 
nous ne partageons pas la même manière de voir. 

Le plus sûr moyen de grouper les espèces avec méthode, réside dans 
l'étude du faciès : il est bien rare, en effet, qu'à une conformité d'aspect 
ne réponde pas une similitude dans l’ensemble dés caractères et des 
mœurs. En dehors des caractères fixes qui ne peuvent servir qu'à déli- 
miter les grandes divisions : tribus et familles nous estimons que par 
degré d'importance, dans l'étude qui nous occupe, les antennes jouent un 
rôle important, la charpente alaire ne nous offre que des caractères trop 
fugaces dans la détermination des genres ; viennent ensuite, par ordre 
d'importance, la forme des ailes, leur ornementation, puis la taille et la 
coloration. 

Les insectes qui nous occupent n'arrivent à leur état parfait que pour 
perpétuer leur race ; ne prenant aucune nourriture durant cette courte 
période, tout le luxe de leurs organes devait être reporté sur les antennes 
qui sont le siège de l’odorat, afin de favoriser la rencontre des sexes. 

C'est, en effet, dans cette famille que nous trouvons les antennes les 
plus développées : certains mäles ont des antennes démesurément longues 
et plumeuses, tandis que les femelles, généralement passives, lourdes et 


70 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


peu propres au vol, les ont plus courtes, à dents à peine munies de cils 
ou n’en présentant que quelques-uns épars à l'extrémité des denticules. 

La forme des ailes est le trait caractéristique de certains genres et 
subit peu d’altération, si ce n’est toutefois, que les individus femelles ont 
toujours les ailes plus larges et moins échancrées que celles des mâles ; 
il n’en est pas de même de l'ornementation qui, en tant que forme des fas- 
cies ou bandes qui traversent les ailes ou le thorax, est toujours cons-- 
tante dans Ja même espèce, tandis que les taches vitrées ou sqnameuses, 
qui orsent les ailes, sont quelquefois absentes ou à peine indiquées chez 
certains individus. 

Les modifications plus ou moins profondes que subissent les taches 
sont donc d'une importance moindre puisqu'elles peuvent être très déve- 
loppées ou absentes dans la même espèce. 

Comme dans toutes les espèces animales, la taille est très variable et 
chaque espèce peut présenter ses variétés #inor et major. La coloration 
est encore plus variable, nous donnerons dans nos descriptions la colora- 
tion la plus constante, mais on peut constater dans toutes les espèces des 
individus ayant des tendances à l’albinisme ou au mélanisme. 


DESCRIPTION DES ORGANES EXTÉRIEURS 


Le corps d'un papillon se compose de la tête, du thorax et de l'abdomen. 

La tête nous présente les yeux, les antennes et les parties buccales. 

Le thorax, ou corselet, sert de point d'attache aux pattes et aux ailes. 

L'abdomen, composé de huit ou neuf segments, ne présente aucune par- 
ticularité. 

Les yeux, toujours à facettes, sont quelquefois accompagnés sur l'épi- 
crâne d'yeux très petits appelés ocelles, cela se rencontre chez un grand 
nombre de noctuelles, mais les Bombycines qui nous occupent en sont 
toujours dépourvus. 

Les antennes, très variées dans leur structure, sont composées d’un 
nombre d'articles variables, dont la réunion forme ce qu'on appelle la 
tige de l'antenne, l’article inférieur ou basilaire présente généralement une 
grosseur et une longueur plus grandes que celles des autres articles. 

Cette tige de l'antenne peut être glabre ou revètue de squamules 
imbriquées. 


ee 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON 


N° 4. Antenne sétiforme ou filiforme. 

2. — en massue arrondie . . 
— en massue aplatie . . . 
4. — épaissieterminéeen pointe, 
5 — fusiforme à côté cilié. 
6. — épaissie en massue. . . 


ANTENNES DE DIVERS LÉPIDOPTÈRES 


N° 7. Antenne unipectinée à tige squameuse. Bombyx mori. 


Spintherops spectrum. 
Vanessa Atalanta. 
Apatura Ilia. 

Castnia Licus. 


Sphinx convolvuli,mäle. 
femelle. 


— — glabre. . . Olræda hesperia. 
—_ — à dents courtes. Aglia tau, femelle. 
— —  —  bifides. — — mâle. 


— bipectinée à dentsinégales, Antheræa Pernyi, femelle. 
égales. . Samia Cecropia, mâle. 


. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 71 


L’antenne est dite sé{iforme lorsqu'elle est mince, dépourvue d’aspé- 
rités et s’atténuant insensiblement de la base à l'extrémité (pl. I, fig. 1); 
elle est dite claviforme ou en massue lorsqu'elle se termine par un 
renflement des derniers articles (fig. 2 et 3); c’est le caractère le plus 
saillant des papillons diurnes. 

Certains lépidoptères, les Castnides par exemple, ont les antennes 
s’épaississant dès le deuxième tiers de leur longueur et diminuant ensuite 
jusqu’à l'extrémité pour se terminer en une pointe garnie de poils 
(fig. 4). 

Elles sont épaisses et fusiformes chez les Sphingides et le côte 
interne seul est muni de cils, tandis que l'externe est recouvert 
de squamules imbriquées ; leur extrémité se termine en pointe velue 
incurvée en arrière (fig. 5). Chez les femelles de ces insectes, les 
cils manquent ou plutôt sont atrophiés et dans certaines espèces les 
antennes sont renflées à leur extrémité comme chez les diurnes, mais 
alors le côté interne présente une dissemblance d'aspect avec celui 
du côté externe (fig. 6). 

D’autres fois, chaque article de l'antenne est muni à droite et à gauche 
de son axe, d’une ou de deux dents ou plumules ; elle est dite unipectinee 
dans le premier cas (fig. 8), bipectinee dans le second (fig. 12). Souvent 
les antennes ont des articles à peine denticulés ou alors les dents sont 
très courtes et les articles presque glabres (fig. 9), cela se rencontre 
dans les antennes de beaucoup de femelles. 

Certains Saturnides ont les antennes à articles unipectinés, mais la dent 
est bifide, c’est-à-dire que dès sa base elle se divise en deux parties 
distinctes hérissees de cils (fig. 10). 

Les parties buccales comprennent la trompe, les palpes maxillaires et 
les palpes labiaux. 

Le plus grand nombre des papillons butinent sur les fleurs pour y 
puiser leur nourriture durant leur vie active; ils sont munis d'un appa- 
reil de succion appelé {rompe, formée par le prolongement des machoires, 
tantôt court, tantôt allongé et enroulable (pl. II, fig. 13, 14, 16, 
17 et18). 

Les Bombycides font exception et, ne prenant aucune nourriture 
durant leur état parfait, leurs parties buccales sont atrophiées et le plus 
souvent invisibles (fig. 15). 

Les palpes maxillaires sont très petits et placés à la base et de 
chaque côté de la trompe, mais ils sont le plus souvent invisibles; 


2 LABORATOIRE D'ÉTUDES LE LA SOIE 


les palpes labiaux placés au-dessous sont remarquablement développés 
chez certaines espèces et se redressent contre la face antérieure de 
la tête pour protéger la trompe lorsque celle-ci est enroulée; chez les 
Bombycines, ces palpes ne présentent que des caractères fugitifs et 
presque toujours indistincts ou tellement courts que leur extrémité 
seule émerge des poils longs et serrés qui tapissent la partie inférieure 
de la tête. 

Ces palpes sont composés de trois articles, dont le basilaire presque 
toujours très petit et invisible, le second allongé et le dernier ou ter- 
minal généralement petit et pointu. 

Il est facile de se rendre compte de l'importance de ces palpes dans les 
diverses familles de Lépidoptères en consultant la planche II. 

Le thorax ou corselet est formé de trois segments inégaux et étroi- 
tement unis : le prothorax qui sert d’attaçhe aux pattes antérieures, le 
mésothorax aux pattes intermédiaires et aux ailes antérieures, enfin le 
métathorax aux pattes et aux ailes postérieures. 

Les pattes sont composées de la cuisse ou fémur, du tibia et des 
tarses, ces derniers formés de cinq articles terminés par un double 
crochet. 

On remarque sur le côté interne des tibias, dans un grand nombre de 
groupes, des épines ou éperons souvent simples, quelquefois doubles et 
parfois au nombre de quatre, dans ce dernier cas, il en existe deux sur 
le milieu du tibia et deux autres plus longs à son extrémité (6g. 14, 
16, 17, 18). 

Les ailes des papillons sont parcourues par quatre nervures partant 
de la base de l'aile, ou point d'attache, et qui se ramifient plus ou moins 
sur la surface. 

Le fond des ailes est constitué par deux membranes chitineuses, trans- 
parentes, accolées et dont les faces externes sont revêtues de squa- 
mules colorées. 

Notre classification étant basée en partie sur la nervulation ou 
charpente alaire et celle-ci présentant des variations notables dans 
les différents groupes de Lépidoptères, il est nécessaire d’en bien 
étudier les différents aspects, ainsi que les termes employés pour les 
désigner. 

Prenons par exemple l'aile antérieure du Bombyx mori (6g. 19). On 
constate : 

1° Le bord antérieur de l'aile A ; 


“xneique[ sodjed xnap saç eue Sa2ssE42 
ue juatuaJoexe Je S22/NOiue JUOS soja Ss0dai D J0J0,[ € SIEU “sae[nouep sodwoa] sa[ aynaseadei suoAr snoN 


: 8 
“vyyesoubos Pan “oipdopideotorn "er — “uso Daueyiuy * * " " ouquog ‘CF — 
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‘11 “T4 NOAT ‘3I0S V1 4 SAaN14.Q au10 Lvuos V'h 


RAPPORT DE LA GOMMISSION 73 


2° Une nervure B, accompagnant ce bord jusqu’à l’apex de l'aile, 
cette nervure ne se ramifie jamais et s'appelle nervure cosfale; 

3° Une deuxième nervure C, 
s’éloignant un peu de la nervure 
costale et jetant plusieurs ramifi- 
cations dans la surface comprise 
entre elle et la portion apicale de 
l’aile : c’est la sous-costale ; 

4° La nervure D, traversant 
l'aile à peu près dans son milieu, 
se ramifie dès son premier tiers, 
envoyant vers la marge de l'aile 
plusieurs ramifications: cette k# 
nervure s'appelle médiane ; 

5° Enfin, la nervure anale Hà 
peu près parallèle au bord inferieur 
de l’aile. Cette nervure est souvent 
renforcée à sa base par une petite 
nervure courbe faisantarc-boutant. 

Toutes ces nervures avec leurs 
ramifications se dirigent, une partie 


vers le bord antérieur de l'aile, io. 19. 
l’autre partie vers la marge ou bord extérieur G. 

Chez la plupart des Lépidoptères, les nervures sous-costales et 
médianes sont reliées à peu près vers leur milieu par une nervure T 
(fig. 19 et 20), que nous appellerons intercostale, tantôt brisée (fig. 19), 
tantôt droite (fig. 20), mais dans quelques groupes cette nervure manque. 

L'espace circonscrit entre cetté nervure intercostale et la base de l’aile 
s'appelle cellule #7ediane où humerale. On dit que cette cellule est 
fermée lorsque la nervure intercostale existe ; on la dit ouverte lorsque 
cette dernière manque, comme cela se remarque chez les Atfacus. 

Les ailes inférieures présentent le même nombre de nervures que sur 
les supérieures, mais les ramifications de la nervure sous-costale sont 
variables dans leur nombre. 

Pour la facilité des descriptions, on donne à chaque nervure aboutis- 
sant à la marge un numéro d'ordre en commençant par l'angle inférieur 
de l'aile. 


On constate souvent la présence de nervures supplémentaires plus 


74 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


faibles qui naissent sur la marge des ailes, sans venir se raccorder avec 
3, les nervures que nous venons de 
2 signaler, elles sont représentées 
_ 7 en pointillé dans la figure 19. 
f Chez certains Lépidoptères on 
distingue, à la base du bord 
antérieur des ailes inférieures, 
une fine épine ou plutôt un 
faisceau de poils ayant l'aspect 
d'un crin destiné à glisser dans 
un petit anneau correspondant 


sur la face inférieure de l'aile 
supérieure, il a pour but d'éta- 
blir une solidarité étroite entre 
les deux ailes et de les relier 
l’une à l’autre. Cetteépineappelee 
aussi crin ou frein se remarque 
chez la plupart des papillons, 
excepté chez les Diurnes. 
Rudimentaire ou absente chez 
la plupart des Bombyx, elle est 
longue avec anneau très visible 
chez beaucoup de Sphingides 


(fig. 14, c, 0), longue avec pointe disparaissant dans le tissu de l'aile 
chez certaines Noctuelles (fig. 16 c.). 


Fic. 20. 


CLASSIFICATION DES LEPIDOPTERES 


Pendant longtemps les Lépidoptéristes ont partagé l'ordre des Lépi- 
doptères en trois grandes divisions :les Diurnes, les Crépusculaires 
et les Nocturnes, correspondant aux genres : Papilio, Sphinx et 
Phalena de Linné. 

Ces trois dénominations avaient un défaut très grave, celui de ne 
reposer que sur des habitudes toujours assez variables et non sur des 
caractères tangibles ; aussi cette dénomination a-t-elle été abandonnée 
et tous les Lépidoptéristes sont aujourd'hui d'accord pour adopter la 
méthode proposée par Boisduval, qui divise cet ordre en deux sous- 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


ordres : les Rhopalocères à antennes en massue et les 
à antennes de formes variables. 


75 


Helerocères 


Cette dernière division, de beaucoup l1 plus nombreuse en espèces, se 


subdivise à son tour en cinq grandes tribus d'après le tableau suivant. 


I. Rhopalocères. 

Antennes gréles avec les derniers articles dilatés en forme 
de massue, ailes inférieures sans frein. Papillons munis d'une 
trompe. Les chenilles ont 16 pattes et se transforment en chry 
salide sans s'enfermer dans un cocon ni dans la terre. 


II. Hétérocères. 

1° Antennes épaisses, fusiformes à extrémité incurvée en 
arrière ; ailes supérieures longues et étroites, les postérieures 
courtes. Ailes inférieures munies de frein. Trompe très longue. 
Corps robuste, acuminé en arrière. Tibias armés de 2 paires 
d’éperons. Palpes labiaux épais. Chenilles à 16 pattes, munies 
d'une corne sur le segment anal, se transformant en chrysalide 
JAN TA IET TE dar mt Ke 

2° Antennes toujours re ailes est Pons nuls ou 
rudimentaires. Corps court, laineux, pieds courts et robustes, 
tibia sans éperons ou ceux-ci très courts disparaissant sous les 
poils. Palpes labiaux généralement courts. Trompe nulle ou ru- 
dimentaire, Chenilles à 16 pattes se transformant en chrysalide 
dans un cocon plus ou moins soyeux . . . . . . . . . 

3° Antennes longues, généralement filiformes, ailes munies de 
frein, les supérieures de coloration sombre,les inférieures souvent 
vivement colorées, ou presque toujours de coloration différente 
de celle des supérieures. Pattes longues, à tibias munis de 2 
paires d’éperons, corps large et velu, acuminé en arrière. Palpes 
labiaux très developpés. Une trompe. Les chenilles se transtor- 
ment le plus souvent en chrysalide dans la terre a: 

4° Antennes de formes variables généralement filiformes, corps 
grêle. Pieds longs. tibias munis d'éperons. Une trompe. Colo- 
ration et ornementation des ailes inférieures rappelant celle des 
ailes supérieures. Les chenilles ont 10 à 12 pattes et se trans- 
forment en chrysalide dans laterre . . : - 

5° Papillons très petits, munis de pe antennes itiornes 
et de palpes maxälaires bien développés composés souvent de 
4 ou 5 articles. Chenilles à 16 pattes se transformant de manières 
très diverses. Leur petitese suffit à les exclure de toutes les 
AUCTESNUDUSSE PONT 


SPHINGINES. 


BouBYcCINEs. 


NOCTUELLINES 


GEÉOMETRINES 


Or 0 7 0. INMIGROLRPIDORTÉRES: 


rent 


LABORATÔIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Tru pes BOMBYCINES 


On sait par le tableau qui précède que le caractère lé plus constant 
chez les papillons de cette tribu est celui des antennes pectinées, très 
largement chez les mäles, plus faiblement chez les femelles. 


1 


8 
7 
G 
5 

u 


Fiu. 22. Fia. ei, Fic. 23. 


Tous ces insecles ne prennent aucune nourriture durant leur dernier 
état, c'est-à dire lorsqu'ils sout devenus papillons, cette dernière phase 
de leur existence est uniquement cousacrée à la reproduction. 


Un fait constant daus les lois de la nature est que tout organe inutile 


LE 


RAPPORT DE LA COMMISSION tt 


disparait ou s’atrophie, c'est ce qui explique l’absence de trompe chez 
les insectes de cette tribu. 

Ils ont tous le corps épais et couvert de poils longs et laineux, les 
pattes courtes et lès tibias sans épines apparentes ; leurs ailes sont 
dépourvues de freins ou ceux-ci sont rudimentaires. 

Les Bombycines se divisent en trois grandes familles, d’après les 
caractères suivants tirés de la charpente alaire. 


1° Nervure sous-costale, sensiblement parallèle à la nervure 

costale et presque contiguë à celle-ci. 10 nervures seulement 

atteignant le bord antérieur et la marge. Nervure n° 5 atteignant 

la cellule médiane à sa partie supérieure (fig. 21) . . . . .  SATURNID&. 
2e Nervure sous-costale s’éloignant de la costale. 12 nervures 

atteignant le bord antérieur et la marge. Nervure n° 5 atteignant 

la cellule médiane vers le milieu de la nervure intercostale 

(HE) NPAIDESICOUTIS ET D BOMBYCIDE. 
3° Nervure sous-costale s'éloignant encore davantage de la 

costale. Nervure n° 5 atteignant la cellule médiane au bas de la 

nervure intercostale, 11 ou 12 nervures atteignant le bord anté- 

rieur et la marge (fig. 23), palpes généralement bien développés. LasiocAMPIDÆ 


4% Famize : SATURNIDÆ 


Le caractère le plus constant et le plus saisissable qui permet à pre- 
mière vue de séparer un insecte de ce groupe de ses deux groupes voi- 
sins est la présence sur chaque aile d’une tache généralement ocellée 
d’anneaux diversement colorés, tantôt diaphane, tantôt revêtue de 
squamules. Cette tache est toujours placée sur la nervure intercostale 
ou tangente; lorsque cette nervure manque, comme cela se présente 
dans le groupe des Attaciens, la tache en occupe la place. 

Ce sont des papillons de grande taille, à corps velu, laineux, aux ailes 
larges généralement ornées de brillantes couleurs. 

La tête est petite et enfoncée dans le corselet. Les femelles volent peu, 
elles demeurent généralement immobiles contre les troncs d'arbres près 
desquels elles ont éclos, les mâles sont toujours de formes plus élancées. 

Dans quelques espèces de Saturnides, telles que Callosamia, Cirina, 


78 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Grællsia, etc., les sexes présentent des différences assez sensibles de 
formes, de dimensions et surtout de coloration. 

L'ornementation des ailes présente dans cette famille une sorte de 
fixité à laquelle peu d'espèces échappent. En dehors de la marque le plus 
souvent ocellée sur chaque aile, on constate la présence de deux bandes 
ou rayures transversales plus ou moins larges : l'une entre la tache et la 
base de l'aile, nous l'appellerons rayure interne, R I (fig. 24), l'autre 
entre la tache et la marge de l'aile, rayure externe, R E. 

Toutes deux prennent naissance sur le bord antérieur de l'aile et 

ze descendent sur le bord inférieur 
E en divisant l’aile en trois zones 
assez distinctes. 

Ces rayures, parfois uni- 
colores, sont quelquefois formées 
de trois et même quatre lignes 
- M contiguësde couleursdifférentes. 

Pour la facilité des descrip- 
tions, nous appellerons zone in- 
ternela surfacecompriseentre la 
rayureinterne et la basedel’aile ; 
zone médiane, celle qui est com- 
prise entre la bande externe et la 
bande interne : cette zone ren- 


: ferme toujoursla marqueocellée ; 
AE enfin zone externe celle qui est 


ze située entre la bande externe 
Fio. 24. 


et la marge de l'aile : cette zone 
Figure théorique d'un Saturuide. 


renferme l'apex et la marge. 

Beaucoup d'espèces présentent dans l'angle apical des ailes antérieures, 
une ligne fulgurante, c'est-à-dire en zigzag, blanche, cette ligne enve- 
loppe le plus souvent une tache circulaire noire placée entre la sixième 
et la septième nervure et presque marginale. 

L'envergure ou expansion alaire est la longueur d'une ligne qui réunit 
les deux apex des ailes antérieures en passant par le centre du thorax. 

On conçoit que pour se rendre un compte exact de l'aspect d’une 
espèce, il ne peut exister de description assez parfaite pour en donner 
une image bien saisissable, car les différences d'une espèce à une autre 
ne résident que dans l'ornementation des ailes et du corps. Aussi nous 


LA 


RAPPORT DE LA COMMISSION 79 


donnerons chaque fois qu'il nous sera possible le dessin des espèces 
faisant partie de cette étude. 

Cela est tellement nécessaire que l’on s'accorde maintenant en Lépi- 
doptérologie à refuser, comme description valable, toute description non 
accompagnée d’une gravure représentant l'espèce. 

Toutes les espèces, ou a de bien rares exceptions près, se construisent 
un cocon soyeux pour subir leur nymphose. 

Il serait assez difficile de donner une idée de l'aspect général des 
chenilles de ce groupe, car les unes.sont glabres, d’autres sont velues, 
d'autres ont des anneaux portant des tubercules élevés de chacun des- 
quels partent un petit nombre de poils raides et d’inégales grandeurs. 

Malheureusement aussi dans un grand nombre d'espèces les che- 
nilles sont encore inconnues. On peut dire toutefois, d’une manière 
générale, qu’elles ont la tête petite et les anneaux renflés. 

Les cocons généralement à enveloppe double sont tantôt accolés contre 
les troncs d'arbre, ou dans les anfractuosités de leur écorce, tantôt 
enveloppés dans les feuilles de l’arbre nourricier, ou simplement libres 
et suspendus au moyen d’un pédoncule soyeux aux brindilles de l'arbre. 

Quelquefois le cocon est réticulaire et laisse voir à travers les mailles 
de son tissu la chrysalide dans l'intérieur. 

Ces insectes sont répandus dans le monde entier et chaque contrée 
possède ses formes bien distinctes. 


Nous diviserons les Saturnides de la façon suivante en trois groupes : 


1° Ailes dépourvues de nervure intercostale, c'est-à-dire 
avec cellule médiane ouverte . . . . . . . + . . . ATTACIENS. 
2° Ailes avec cellule fermée. 
«) Ailes inférieures prolongées en forme de queue, 
celle-ci soutenue par le prolongement de la nervure 
anale et toutes les ramifications de la nervure médiane. ACTIENS. 
6) Ailes inférieures sans prolongement en forme de 
queue, ou celui-ci non soutenu par la nervure 
ODA CS ATURNIENSIPTOPrEdItS 


Premier groupe. — ATTACIENS 


Ce groupe très naturel est des mieux caractérisé par la cellule médiane 
des ailes ouvertes: les mâles ont les antennes longues, largement bipec- 


80 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


tinées, très plumeuses; les femelles ont les antennes un peu moins 
longues seulement et légèrement moins plumeuses, mais toujours, à bar- 
bules égales sur le même article. 

Les ailes supérieures sont généralement longues, falquées à pointe 
arrondie dans les deux sexes; l'abdomen est entouré d'une ligne de 
points tangents, auréolés de couleur claire, imitant un chaînon, séparant 
la partie dorsale de la partie ventrale. Les taches vitrées des ailes sont 
de formes variables, depuis la ligue arquée à peine visible jusqu’au cercle 
parfait ; lorsque celles-ci sont squameuses, elles affectent la forme de 
reins, de croissant ou de triangle. 

Ce sont des papillons de grande taille ornés de couleurs brillantes, 
qui sont représentés dans toutes les parties du monde, sauf en Europe. 

Ils se subdivisent en cinq genres d’après les caractères suivants : 


1° Couleur dominante : brun olivâtre ou violacé. 
A.Aüles supérieures arrondies, peu falquées; inférieures 
en demi-cercle, 
a) Taches des ailes squameuses, réniformes ou en 
ligne brisée, dessus du corselet et de l’abdomen 
UNICOIOTE EN EN CAT OR ARE 
Corselet et anneaux de l'abdomen lisérés de blanc. Samia. 
b)Taches des ailes diaphanes, ovalaires ou faiblement 
TÉNUOTMES ee 2 ee D LEIPIPHOHES 
B. Ailes supérieures, des mâles surtout, longues, très 
falquées, peu arrondies au sommet. Taches vitrées 


des ailes arquées ou en demi-cercle. . . . . .  PHiLosAmiA. 
2° Couleur dominante : .rouge brique ou rouge brun plus ou 
moins foncé. Taches des ailes vitrées . . . . . . . . . ATTACUS. 
1e GENRE. — Callosamia. 


PackarD, Proc. Ent. Soc. Philad., 1864. 


Ce genre se distingue des genres suivants par la forme des ailes infé- 
rieures qui est plus allongée, surtout chez les mâles, par le thorax et les 
anneaux de l’abdomen non bordés de blanc, unicolores en dessus. 

Espèces relativement petites, et de coloration générale plus sombre chez 
les mâles. 

Les cocons de ce genre sont en général petits, presque cylindriques, 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SO!E, Lyon PLANCHE NII. 


ATTACIENS 


Fi6. 1. Fic. 2. Fic. 3. 


Fig. 1. Collosamin Promethæa, Drury. mâle (v. p. Si). Callosamia angulifera, Walker (v. p. Si). 
— — femelle. — 5. — cocon, 


— — cocon. -— 6. —  securifera,Maassen et Weymer {x.p.S2?), 


o 
9 


RAPPORT DE LA COMMISSION sl 


peu rugueux. Toutes les espèces connues appartiennent à l'Amérique du 
Nord et Centrale. 


1. Callosamia Promethea, Drury (Attacus P.), Ill. Ex. 
Ent, 113: 
Attacus Promethea, Cram, Pap. exot., pl. LXX V et LXX VI. 
Hyalophora Promethea, Duncan, Nat. Libr. exot. Moth. 1841. 

Envergure, mâle, 10 centimètres ; femelle, 10 cm. 50. 

Patrie, Amérique du Nord. 

Le mâle a les ailes d’un brun sépia, la rayure interne est à peine 
visible, sinueuse, tache de l'aile supérieure en forme de T irrégulier et 
seulement visible sur la face inférieure de l'aile; bande externe très 
sinueuse, formée d’une étroite ligne jaunâtre ; marge de l'aile blanc jau- 
pâtre avec un gros cercle noir arque de blanc à son côte interne. 

Les ailes inférieures ont leur marge ornée d'une ligne de (taches 
brunes, irrégulières. 

La femelle, très différente du mâle, est de couleur brun rougeàtre 
clair, les ailes supérieures et inférieures sont plus arrondies, les taches 
des ailes sont très marquées et de couleur blanc terne, laligne de taches 
irrégulières qui borde la marge des ailes inférieures est de coloration 
rouge brique. 

On peut élever, en France, la chenille de cette espèce sur le peuplier, 
l’épine-vinette, le prunier, le lilas et le cerisier. Cocon allongé, d'un 
grain fin et serré, enveloppé dans les feuilles de l'arbre nourricier ; de 
couleur grise plus ou moins jaunâtre, difficile à filer et ne présentant que 
peu d'intérêt au point de vue industriel, longueur 3 1/2 à 4 sur 1 1/4, 
1 1/2 centimètres. 


2. Gallosamia angulifera, Warkér {Sama A.), Cat. Lep. Het., 
B. M., 1855. 


Attacus Atys, Boisd., èn litt. 


Envergure, mâle, 10 centimètres ; femelle, 11 cm. 1/2. 
Patrie, États -Unis. 
Antennes et corps brun jaunâtre clair. 
Le mâle, de coloration générale brun sépia jaunâtre, a une tache blanc 
terne en forme de T sur l'aile supérieure, le brun de l'aile, presque 
LAB. 1895, 6 


82 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


jaune à la base, se rembrunit de plus en plus en se rapprochant de la 
rayure externe, cette dernière, très sinueuse, est d'un jaune clair se 
fondant insensiblement avec le brun de la zone externe, marge jaune clair; 
apex de couleur rosée près de la ligne blanche en zigzag. Ailes infé- 
rieures de même coloration, mais la tache est peu visible, presque linéaire. 

La femelle est plus grande, avec une rayure externe plus large, plus 
blanche, apex de l'aile supérieure brun rose, vineux, tache en forme de 
T, bien marquée sur l'aile supérieure, la tache de l'aile inférieure est peu 
visible et souvent réduite à un point blanchâtre, la ligne de taches irre- 
gulières parallèles à la marge est de couleur brun rouge clair. 

Cocon petit, ovoide, de couleur gris brun foncé; il mesure 3 1/2 
sur À 1/2. 

La chenille vit sur le tulipier. 


3. Callosamia securifera, Maassex et WEyMER (Samia S.), 
Beitr. Schmett., n°° 48 et 49, 1873. 


Envergure : mâle, 40 cm. 1/2; femelle, 11 cm. 1/2. 

De l'Amérique Centrale. 

Coloration semblable à celle de l'espèce précédente; mais la tache de 
l'aile supérieure est presque triangulaire, en forme de hache. De là son 
nom. Le cocon ne nous est pas encore connu. 

Cette espèce ne nous paraît être qu'une race particulière de 
C. Angulifera. 


4. Callosamia Calleta, Wesrwoop {Saturnia C.), Proc. Zool. 
Soc. Lond., 1853, p. 166, pl. XXXIII. 


Platysamia polycommata, Tepp. Bull. Brocklyn. Soc., 1882, 


Envergure : mâle, 12 centimètres ; femelle, 14 centimètres. 

Patrie, Arizona, Mexique, Guatémala. 

Couleur dominante, brun noir. 

Thorax bordé antérieurement d’une bande de poils de couleur chair, 
postérieurement d'une bande moins distincte de couleur fauve sombre. 

Mäle, ailes supérieures léyèrement falquées, antennes très plumeuses. 

Femelle, beaucoup plus grande, ailes antérieures non falquées, 
presque droites sur le côté marginal avec une tache blanche en forme 
de T incliné, rayure externe plus rapprochée de la marge sur les ailes 


rw. +5 
+ 


LABORATOIRE D'EÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE IV. 


ATTACIENS 


E1G- 1" 


+ 
4 
F1c. 3. F1G. 4. 
Fig. 4. Callosamin Calleta, Westwood (v. p. 82). Fig. 3. Samia Cecropia, Linne (v. p 83) 


- 2, Samia Colombia, Smith {v. p. S5). A — — cocon. 


oo — 


RAPPORT DE LA COMMISSION 83 


supérieures que sur les inférieures ; zone externe de couleur cendrée 
uniforme prés de la côte antérieure de l'aile, de même couleur mais 
chargée de squamules fauves au-dessous ; entre la 6° et la 7° ner- 
vure, se trouve une grosse tache noire arquée de blanc à son côté 
interne, limité extérieurement par un espace ferrugineux ; marge d’un 
jaune sombre vers l’apex, plus pâle en dessous. Ailes inférieures avec 
marge ornée d'une ligne de petits points noirs, ovales, accompagnée 
d’une légère ligne ondulée noirâtre. 

Le dessous est de couleur plus claire avec les taches plus nettement 
marquées. 

Le cocon nous est inconnu. 


2° GENRE. — Samia. 
HüBner, Vers. Bek. Schmett., 1822. 


Platysamia, Grote, Proceed. Ent. Soc. Philad., 1865. 


La couleur dominante de ce genre est le brun plus ou moins rou- 
geàtre, les taches des ailes, au lieu de présenter leur centre transparent, 
comme nous le trouverons dans les genres suivants, sont complètement 
squameuses. Les mâles ont les antennes très longues et très plumeuses, 
et les ailes dans les deux sexes sont arrondies, non falquées. Les cocons 
des espècesappartenantà cegenresontrebelles jusqu'ici à la flaturedirecte. 

Ces papillons sont propres à l'Amérique du Nord, toutes les espèces 
s'élèvent facilement en captivité, et l'hybridation entre chaque espèce 
est fréquente. 


1. Samia Cecropia, Linxé (Bombyx C.), Syst. Nat., 1758. 


Attacus Cecropia, Drury, Z/!. Ex. Ent., 1773. 
Hyalophora Gecropia, Duncan, Nat. Libr, Exot. Moths, 1841. 


Envergure : 13 à 17 centimètres. 

Patrie: Amérique du Nord, 

Antennes brun foncé, presque noires. 

Tête, corselet et abdomen brun rouge, corselet bordé antérieure- 
ment d’un collier de poils blancs, postérieurement d’une ligne de poils 
noirs. Chaque segment de l'abdomen se termine par une fine ligne noire 
suivie d’une ligne blanche. Pattes brun rouge. 


D LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Ailes supérieures brun foncé, rayure interne très près de la base de 
l'aile, d'un blanc terne bordé de noir, rayure externe, blanche inté— 
rieurement, rouge extérieurement, tache de l'aile réniforme, allongée, 
blanchâtre à son centre, devenant rouge sur son pourtour, lequel est 
liséré de noir. Un cercle noir arqué de blanc bleuätre à son côté interne, 
entre les nervures 6 et 7 ; de ce cercle part une ligne blanche en Zig- 
zag remontant vers l’apex. La partie comprise entre cette ligne et la marge 
est rouge d'abord, puis devient gris jaunâtre sur la marge; la bordure 
marginale au-dessous de ce cercle est d'un gris jaunâtre et parcourue par 
une ligne sinueuse noire. 

Ailes inférieures avec tache en forme de virgule, bordure interne 
blanchâtre, presque basale, externe d’un blanc pur et plus large que sur 
les ailes supérieures. 

Les femelles ont les antennes un peu moins longues que celles des 
mäles et les ailes ont leur marge un peu moins incurvée. 

Cocon, atteint jusqu’à 8 centimètres de longueur, de couleur fauve 
plus ou moins foncé, tissu fin avec quelques rides longitudinales, mais 
la soie n’a pu être utilisée jusqu'à ce jour, les cocons sont bons pour le 
cardage seulement. 

On peut élever facilement en France cette chenille sur le prunier, le 
prunellier et l'aubépine; c'est une chenille des plus robustes et d’une 
éducation facile, contrairement à certaines autres chenilles de séricigènes 
telles que Yama maï et Pernyi qui se déplacent fréquemment des bran- 
ches sur lesquelles on les élève, cette chenille n'est pas coureuse si les 
branches nourricières sont maintenues abondantes et fraiches. 

Au premier àge, la chenille est noire hérissée de petites épines. 

Au deuxième âge, jaune clair avec épines noires terminées par un 
faisceau de poils. 

Au troisième âge, vert clair avec une rangée dorsale de grosses épines 
jaunes et deux rangées latérales d’épines bleues. 

Au quatrième àge, d'un beau vert clair avec épines dorsales et laté- 
rales comme ci-dessus, mais les cinq épines de la tête et la dernière 
dorsale prennent la forme de tubercules hérissés de poils et sont d'un 
beau rouge orangé. 


2. Samia Gioveri, Srreck (llatysamua G.), Lep., 1872, 1878. 


Evvergure, 13 centimètres. 


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LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE (V: 


ATTACIENS 


Fis. 2. 


Fc. 3. Fi. 4. 


Fig. 1. Samia Gloreri, Streck (v. p. 84). Fiy. 3 Sumia Culifornica Grole (v. p. S5). 
2. — —  vcocun(v. p. 85). — À. _— — cocon, 


RAPPORT DE LA COMMISSION 85 


Patrie, Du Mexique à la Californie et dans l’Arizona. 

Antennes brun clair. 

Tête, corselet et abdomen brun rougeâtre, corselet bordé en avant 
d'un collier de poils blancs, anneaux de l'abdomen lisérés de brun 
foncé et de blanc terne. L'ornementation des ailes est tout à fait sembla- 
ble à celle de l'espèce précédente, mais la couleur foncière est d'un brun 
sépia ; le bord antérieur de l'aile et une partie du fond sont d'un brun 
rougeàtre, les bandes externes et internes ont la couleur blanche plus 
terne, enfin cette espèce est toujours plus petite que la précédente. 

Le cocon mesure 50 sur 30 millimètres, piriforme, rugueusement 
plissé, de couleur gris de fer terne ayant quelques reflets argentés. 


3. Samia Columbia, Smira, Proc. Bost. Soc., 1865. 


Envergure, 11 centimètres. 

Patrie, Amérique du Nord. 

Antennes brun rougeâtre. Couleur dominante des ailes, brun noi- 
râtre. Tête, corselet et abdomen brun rouge. 

Corselet avec collier antérieur de poils blancs. 

Segments abdominaux lisérès de blanc et de noir. 

Ailes supérieures et inférieures de coloration identique à celle de 
l'espèce précédente. 

Le cocon est de forme allongée; il mesure 4 em. 1/2 sur 2 centimè- 
tres, de couleur gris de fer, rugueux avec des taches linéaires blanchà- 
tres argentées. 

Cette espèce, qui est un diminutif de l'espèce précédente, n’est pas rare 
dans l'Amérique du Nord et Centrale, nous la considérons comme une 
race minor de Cecropia; de même que Gloveri, elle n'est pour nous 
qu'une race intermédiaire, 


4. Samia Californica, Grore ({Platysamia C.), Proc. Ent. 
Soc. Philad., 1865. 


Saturnia Ceanothi, Behr., Proc. Calif. Acad., 1868. 

— Boisd , Ann. Soc. Ent. Belg., XII, 1869. 
Samia Euryalus, Streck, Lep., 1875. 
—  rubra Behr., 1855. 


Envergure, 12 centimètres. 


86 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Patrie, Californie. 

Antennes brun noirâtre. Couleur dominante, rouge brique. 

Tête, corselet et abdomen rouge brun, corselet bordé antérieurement 
et postérieurement d’une ligne de poils blancs. Segments de l'abdomen, 
lisérès de blanc. 

Ailes supérieures, rayure interne rapprochée de la base, blanchätre 
bordée de noir extérieurement, rayure externe légèrement anguleuse, 
noire intérieurement, blanc extérieurement. Bordure marginale jaune 
terne, la ligne blanche en zigzag réunit une grosse tache noire arquée 
de blanc à une autre petite tache noire apicale. Tache .de l'aile blanc 
terne affectant la forme d'un trapèze irrégulier. 

Ailes inférieures sans rayure interne. Marge de l'aile jaune terne 
avec deux lignes brunes parallèles à la marge, limitant une suite de taches 
réniformes irrégulières. Tache de l'aile blanche, en forme de trapèze 
allongé, irrégulier. 

La chenille vit sur le Ceanothus californica, elle a ete élevée en Europe 
sur le prunier et sur le saule. 

Cocon en forme de poire, d'un gris cendré, parfois avec reflets argen- 
tés. Dimensions, 5 x 3 centimètres. 


3° GENRE. — Epiphora. 
WALLENGREN, Wien. Ent. Mon., IV, p. 167, 1860. 
Faidherbia, Guer. Compt. rend., 1865. 


Papillons à taches vitrées, larges et ovalaires, aux ailes antérieures 
peu ou point falquées, mème chez les mâles. Les espèces de ce genre 
sont toutes propres au continent africain. 

Nous reconnaissons que ce genre a bien peu de raison d'être, car il est 
assez difficile de le séparer nettement du genre Philosamia : les ailes 
plus ou moins falquées, les taches vitrées étroites ou plus ou moins larges 
ne nous paraissent pas être des caractères suffisants ; toutefois, comme 
par la forme générale ils se rapprochent du genre Samia, il nous paraît 
utile comme genre de transition. 


1. Epiphora Mythimnia, \WVesrw. ({Salurnia M.), Proc. Zool. 
Soc. London., 1849. 


Attacus Mythimnia, Walk, Cat. Lep. Het. B. M., 1855. 


LABORATOIRE D'ÉTUSES DS LA SO!E. LYON PLANCHE VI: 


ATTACIENS 


F10. 4. Fia_ 4. 


Fig. 1. Æpiphora Bauhiniæ, Gusrin, (v, p. S7) Fig. %, ÆEpiphora Mythimaia, Westw. (v. p. 86). 
2. — = cocon, — 4. — Antinorii, Oberthur. (v. p. 8S). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 87 


Epiphora Scribonia, Wallengr., Wien. Ent. Mon., 1860, 1865. 
—  Perspicua, Butl, Ann. Nat. Hist., 1878. 
—  Atbarina, Butl, Cist. Ent., 1877. 


Envergure, 13 centimètres. 

Patrie, Port-Natal. 

Ailes supérieures subfalquées, d’un brun sombre ponctué de blanc, 
rayure externe excurvée près du bord antérieur, s’incurvant près du 
bord inférieur; lunule vitrée grande, ovale, marginée de blanc puis 
de jaune; un point noir arqué de blanc à son côté interne, entre les ner- 
vures 6 et 7, presque marginal. 

Ailes inférieures, avec lunule vitrée plus grande, presque arrondie, 
la marge de l'aile est ornée d'une ligne de taches demi-circulaires, 
noires. 

Chenille adulte d’un beau vert avec six épines de couleur jaune sur 
chaque segment, sauf sur les trois segments antérieurs où neuf de ces 
épines seulement deviennent longues et de couleur bleu turquoise à leur 
extrémité, leur base restant jaune. 

Cocon en forme de patelle avec quelques rides au sommet, de couleur 
brune, accolé contre les branches nourricières. 


2. Epiphora Bauhiniæ, GurriN (Saturma B.), Icones, R. 
Anvim., 1829, 1844. 


Attacus Baumhiria, WaLx. Cat, Lep. Het. B. M., 1855. 


Envérgure, 11 à 13 centimètres. 

Patrie, Sénégal. 

Couleur dominante du fond des ailes, brun violacé. 

Antennes, brun jaunâtre. 

Thorax bordé postérieurement d’une bande de poils blancs. 

Abdomen de couleur foncée près du thorax, devenant plus claire près 
de son extrémité anale, chaque segment liseré de poils blancs. 

Ailes supérieures avec rayure interne incomplète, souvent à peine 
visible, la moitié inférieure de l'aile étant presque envahie par la couleur 
blanche; cette portion de l’aile est même souvent transparente; rayure 
externe blanche, se fondant insensiblement avec le brun violacé de l'aile, 
s’excurvant autour de la tache vitrée et s’incurvant avant d'atteindre le 
bord inférieur; apex d’un roux rosé, devenant violet clair au delà de la 


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1 


88 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


ligne blanche en zigzag, bordure marginale d’un jaune verdâtre; tache 
vitrée ovale bordée de blanc puis de fauve. 

Ailes inférieures avec tache vitrée plus grande, plus arrondie, bor - 
dure marginale jaune intérieurement et verte extérieurement, la partie 
jaune ornée d’une ligne de taches brunes irrégulières. 

La chenille de cette espèce vit sur le Ziziphus jujuba, elle se cons- 
truit un cocon d’un blanc jaunâtre à reflets argentés, qui mesure 
4722 millimètres maximum. 

L'éducation de cette espèce mériterait d'être encouragée, vu la richesse 
soyeuse de son cocon. 


3. Epiphora Antinorii, OgerTauR {Salurmia A.), Ann. Mus. 
Genov., 1880. 


Envergure, 13 centimètres. 

Patrie, Abyssinie. 

Couleur dominante du fond des ailes, gris brun. 

Antennes longues, très plumeuses chez le mâle ; thorax très velu, 
corps relativement grê:e. 

Ailes supérieures non falquées chez le mâle, rayure externe blanche, 
non tangente à la tache vitrée, rayure interne absente; la marge 
des ailes est teintée de brun plus chargè au côté externe et plus ple à 
l'interne, un feston la trayerse de haut en bas, partant d'une tache qui 
commence à l'apex, rosée du côté externe et du côté interne, frangée de 
blanc de façon très irrégulière, celte tache porte sur la partie supérieure 
un point noir, etsur la partie inférieure un ovale noir arqué de blanc 
intérieurement. 

Ailes inférieures ourlées de blanchâtre; dans cette teinte blanchätre 
existent deux festons bruns et un violacé qui suivent parallelement le con- 
tour de l'aile, la teinte du fond forme au contact du bord blanchâtre une 
série de saillies iutra-nerveuses en mode de dentelure. 

Sur chaque aile, une tache vitrée, réniforme, ourlée de noir, puis de | 
rose, et finalement de blanc. 

Le cocon nous est inconnu. 


Ni 
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LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYonN 


ATTACIENS 


Fis. 3. 


FiG. 1. 


Fig. 4 et2. Philosamia Cynthia, mâle et femelle (v. p. 89). 
— 3et4. Cocons. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 89 


4 GENRE. — Philesamia 
GRoTE, Proceed. Amer. Plul. Soc., XIV (1874). 
Samia, Hübn, Verz. Bek. Schmett., p. 156 (1822). 


Les espèces de ce genre sont réparties dans les Indes Orientales, la 
Chine, le Japon, l'archipel Malais et l'Afrique. 

Leur couleur dominante est le brun olivâtre plus ou moins foncé pour 
les espèces asiatiques, et le brun violacé pour les espèces africaines. 


1. Philosamia Cynthia, Drury, £'ot. ins. 11, pl. VI (1773). 


Saturnia Insularis, Wollenhoven, Rev. Zool., XIV, p. 338, 1862. 
Attacus Canningi, Walk, Cat. Lep. Het. B. M., XXXII, p. 529. 
—  Walkeri, Feld., Wien. Ent. Mon., 1862. 
— Cynthia, Cram., Pap. Exot. 1, pl. XXXIX. 
—  Prgeri, Butl., Z{!. Het. III, pl. XLUI, fig. 5. 
— Vesta, Walker, Loc. cit. 


Envergure, 13 à 15 centimètres. 

Patrie, Indes -Orientales, Chine, Japon. 

Couleur dominante, brun olivâtre. 

Antennes brun clair, palpes à dernier article pointu atteignant presque 
la longueur de la tête. 

Thorax orné d’un fin collier de poils blancs à sa partie antérieure, et 
d’une bande de même couleur à sa partie postérieure. 

Le premier segment de l'abdomen est blanc, les suivants portent trois 
rangées de faisceaux de poils blancs ; une rangée dorsale formant une 
ligne blanche non interrompue et deux rangées latérales de faisceaux 
blancs non réunis; dernier segment blanc. 

Le dessous de l'abdomen est orné de deux lignes d’anneaux auréolés 
semblables aux deux lignes latérales séparant le dos de l'abdomen. 

Pattes : côté interne des fémurs, extrémité des tibias et des tarses 
blancs. 

Ailes supérieures, une tache diaphane très étroite, arquée, auréolée de 
blanc et de noir à son côté supérieur, de jaune à son côté inférieur, se fon- 
dant insensiblement avec le brun olivätre fonce de l’aile ; la rayure ex- 
terne part des deux tiers du bord antérieur, s'incurve lésèrement et vient 


90 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


contourner l'extrémité de la tache vitrée, puis s'incurve encore avant 
d'atteindre le bord inférieur de l'aile, elle est noire à son côté interne, 
blanche intérieurement et rose extérieurement, cette dernière couleur 
parsemée de squamules blanches. La rayure interne est blanche, bordée 
de noir exterieurement ; elle part du premier quart du bord antérieur de 
l'aile, se dirige obliquement vers la base de la tache vitrée, s'incurve 
entre les nervures 2? et 3, puis revient en ligne droite à la base de l'aile. 
Une tache arrondie, noire, près de la marge, entre les nervures 6 et 7, 
est bordée d'un arc blanc à son côté interne, elle est accompagnée d’une 
ligne blanche en zigzag qui remonte jusqu'à l'apex. Cette ligne et cette 
tache limitent extérieurement et inférieurement un espace irrégulier de 
couleur violacée claire. 

Ailes inférieures : la rayure interne contourne sans la toucher la 
tache vitrée et se réunit à la rayure externe qui vient atteindre l'extré- 
mité de cette tache et qui redescend en s'incurvant jusqu'à l'extrémité 
inférieure de l'aile. La marge de ces ailes est ornée d’une ligne bru- 
nâtre limitant une série de petites taches allongées, irrégulières, dispo 
sées parallèlement à celle-ci. 

Larves : 1° âge jaune pâle avec rangées dorsales et latérales de tuber- 
cules recouverts de pulvérulence blanche ; 2° âge, blanc pur avec la tête 
et les pattes jaunes, la partie inférieure du corps devient d'un vert 
clair, une ligne de points noirs se dessine entre chaque ligne de tuber- 
cules; 3° âge, complètement blanche, avec stigmates cerclés de noir; 
4° et 5° âges, d'un beau vert absinthe, plus blanc sur la partie dorsale 
que sur la partie ventrale, dernier segment anal jaune ; longueur au der- 
nier âge 7 cm. 1/2. 

La chenille se nourrit dans l'Inde des feuilles de l’Arilantus glandulo - 
sus, de l'Atlantus excelsa, du Xanthoxylon hostile, du Coridra 
Nepalensis, etc. Cette espèce est d'une éducation facile en France, la 
chenille peut s'élever sur lelilas et sur l’ailante ; elle s’est acclimatée aux 
environs de Paris où elle vit en liberté sur les ailantes des boulevards. 

Dans les diverses éducations que le Laboratoire a faites de ces 
insectes, il a toujours été constate qu'en présence des feuilles du lilas 
et de l'ailante, les chenilles donnaient toujours la préférence au lilas. 

Cocon de forme olive allongée, enveloppé dans les feuilles de l'arbre 
nourricier, longueur 38 à 45 sur 16 à 18 millimètres, de couleur gris 
jaunâtre ; les cocons ont peu de valeur commerciale et sont, la plupart, 
envoyés en Europe avec les cocons percés et les déchets de soie. 


PP 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIF, LYON PLANCHE VIII. 


ATTACIENS 


Fi. 2, Fic. 3. 


Fig. 1. Philosamia Ricini, Boisduval, type (v. p. 91). Fig. 4. Philosamia Ricini, cocon. 
— 2et3, — _ Variétés. _— ), . Vacuna, v'', albica 


RAPPORT DE LA COMMISSION 91 


Le Phil. insularis, Woll, est spécial aux îles de la Sonde; c’est une 
variété à couleur olivâtre moins foncée, et où la partie rose de la rayure 
externe a plus d'étendue et plus de vigueur ; cette couleur se prolonge en 
pointe sur chaque nervure en forme de feston. 

Phil. Canningi, Walk., varièté à coloration plus brillante, le brun de 
l'aile est d’un jaunâtre vif, le rose de la rayure externe est plus vif éga- 
lement, et la bordure marginale des ailes est presque jaune. 

Le cocon de cette varieté est un peu plus petit. 

Le Phil Valkeri, Feld, ressemble à la variété insularis, mais de 
coloration plus vive ; il se trouve à Cachar et dans la Chine, sa larve vit 
sur le Cinnamomuim camphora. 

Le cocon est semblable à celui du type. 


2. Philosamia Ricini, Boispuvar, Ann. Soc. Ent. France, 
1854. 


Philosamia Lunula, Walk, Cat. Lep. Het. B. M., 1855. 

Attacus Guerini, Moore, Cat. Lep. Mus. E.I. House, 1859. 
—  Obscurus, Butl., 7rans. Ent. Soc. London,1879. 

Saturnia lole, Westw., Proc, Zool. Soc. London, 1881, 

Phalena Cynthia, Rochebr., Trans. Linn. Soc. London, 1804. 

Saturnia Arindi, Royle, Rep. Paris. Exhib., 1856. 

Attacus Ricini, Hutton, J. Agric. Hort. Soc. Ind., 1863. 


Envergure, mâle 10 à 11 centimètres; femelle 11 à 11 1/2 centimetres. 

Patrie, Indes -Orientales, Sikhim, Assam, Chine. 

Cette espèce ne diffère de la précédente que par une coloration plus 
päle, moins olivätre et une taille moindre, les lignes ornementales des 
ailes sont tout à fait semblables, toutefois, les anneaux de l’abdomen sont 
frangés de poils blanchâtres, et les faisceaux de poils blancs si visibles 
dans l'espèce précédente, font presque défaut dans cette espèce. Chez 
certains sujets, la tache transparente arquée de l'aile inférieure est 
réduite à un simple point blanchâtre sans partie vitrée. 

Phil. Guerini, Moore, n’est qu’une aberration. 

Phil. obscurus, Butl., est une race plus sombre et plus large qui vit 
à Cachar. 

Phil. Iole, Westw., est une monstruosité assez fréquente, aux ailes 


92 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


inférieures allongées et à zone externe des ailes d'un gris fauve 
clair !. 

Phil. Pryeri, Butl., race septentrionale, un peu plus grande et de 
couleur plus foncée, de Yokohama. 

Le Phil. Ricini est élevé à l'état demi-domestique dans l'Assam, le 
Rungpore, à Dinagepore, dans l'Est du Bengale et à Mussorie où il est 
connu sous le nom d'Æri d'Assam. Il est nourri sur le ÆRicinus com- 
munis, il vit aussi sur l'Ai/antus excelsa et glandulosa. 

Les sujets trouvés à l'état sauvage, de coloration beaucoup plus vive 
sont tout à fait analogues à la varièté Canningi de l'espèce précédente. 

La chenille est élevée dans l’Assam, dans l'intérieur des habitations, 
avec les feuilles du Ricin et de la même façon que le Bombyx du mürier, 
on obtient jusqu’à six récoltes par an. 

Les cocons diffèrent sensiblement de ceux de Cynthia, ils sont de 
consistance molle et varient de coloration depuis le blanc pur dans cer- 
taines régions de l'Assam, jusqu’au brun plus ou moins rougeàtre dans 
le Bengale; ils sont aussi de dimensions moindres. 

Dans l'Inde, ces cocons sont effilochés et cardés, puis filés au fuseau. 

D'après M. Nathalis Rondot, presque toute la suie récoltée est tissée 
par les indigènes. Les étoffes qu'on en obtient sont en général grossières, 
mais leur solidité et leur durée sont extraordinaires. Elles sont recher- 
chées également par les pauvres et par les riches pour en faire des 
vêtements ?. 


3. Philosamia Vacuna, Wesrwoob*, Proceed. Zool. Soc. 
London, p. 39, 1849. 


Attacus Albidus, Druce, Proceed. Zool., Soc. London, p. 409, 1886. 


Envergure, 15 à 18 centimètres. 

Patrie, pays des Ashantes. 

Couleur dominante, brun violace. 

Antennes fauves. Corselet bordé postérieurement d’une bande blanche, 
anneaux de l'abdomen finement lisérés de blanc. 


1 Considéré aussi par M. W. Rothschild comme une monstruosite, cet auteur l'aurait obtenu 
d'éducations faites au Zoological Garden, d'œufs fécondés par un mäle de Ricini (Novitates 
zoologicale, v. 11, 1895). 

? L'Art de la soie, t. II, page 98. 

3 Toutes les espèces africaines incluses par M. Kirby dans le genre Philosamia ont été 
séparées par M. Walter Rothschild qui a cru devoir créer le nouveau genre Drepanoptera, 


LABORATOIRE D ETUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE IX. 


ATTACIENS 


Fia. 2. 


Fig. 1et2. Philosamia Plætsi, Plôtz, mâle et femelle (v. p. 93). 


PLANCHE X. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIF, LYON 


ATTACIENS 


Attacus Crameri, Felder (v. p. 95). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 93 


Ailes supérieures falquées avec tache noire arquée à son côté interne, 
près de la marge entre les nervures 6 et 7; partie comprise entre la ligne 
en zigzag blanche et la marge de l'aile de couleur rose vif, marge fauve 
clair, taches vitrées arquées plus larges que dans les espèces précédentes, 
cernées par trois bandes étroites : l’interne blanche, la médiane jaune, 
l’externe noire, rayure interne blanche, large, arquée, se fondant avec 
le brun de la base de l'aile, rayure externe large, blanche, légèrement 
sinueuse, se fondant avec le brun violet de la zone externe, 

Ailes inférieures. La rayure interne blanche se réunit à l’externe immé- 
diatement au-dessus de la tache vitrée qui est en demi-cercle ; la couleur 
blanche de ces deux bandes envahit chez certains individus toute la base 
et le côté antérieur de l’aile; la marge de couleur fauve verdâtre est 
ornée d'une ligne de taches noires ovalaires géminées, plus ou moins 
irrégulières, suivie d’une ligne parallèle d'un brun plus pâle. 

Le Phil. A/bidus, Druce, a les ailes inférieures complètement envahies 
par la couleur blanche, sauf une bordure étroite d’un brun violacé conti- 
guë à la marge. 

Chez les femelles, les taches vitrées sont beaucoup plus larges. 

Le cocon ne nous est pas connu. 


4. Philosamia Plœtzi, Piürz {Samia P.) Stett. Ent. Zet., 
p. 86, 1880. 


Philosamia Plætzi, Maass. et Weym., Beitr, Schmett, fig. GG et 67, 1880. 
— Victoria, Maass. et Weym , Beitr, Schmett, 1886. 
== Getula Maass et Weym, Beitr. Sehmett, fig. 68 et 69, 1881. 
Samia Plætzi, femelle. Plotz, loc. cit., 1880, 


Envergure 20 à 21 centimètres. 

Patrie, Afrique occidentale. 

Couleur dominante, brun violacé. 

Thorax orné postérieurement d’une bande de poils blancs, rayure 
interne incomplète n’atteignant pas le bord antérieur de l'aile externe, 
blanche, légèrement sinueuse, tangente à la tache vitrée, cette dernière 


se basant sur la dissemblance des sexes ; les mâles ayant les ailes très falquées et les femelles 
les ailes arrondies et obtuses, tandis que, dans les espèces asiatiques, les femelles ont sensi- 
blement le même aspect que celui des mâles. 11 nous semble pourtant difficile d'établir cette 
distinction, attendu que toutes les espèces africaines n'ont pas les sexes dissemblables, témoin 
Epiphora Bauhiniæ et que, à part une coloration différente, nous retrouvons la même orne- 
mentation. 


934 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


presque réniforme auréolée de blanc, de jaune, puis de noir; bordure 
marginale de l'aile d'un jaune verdàtre sillonnée par une ligne en feston 
d’un brun noir. Un ovale noir arqué de blanc intérieurement, près de la 
marge est surmonté d’une ligne blanche en zigzag, traversant une surface 
d'un beau violet clair du côté de la rayure externe, et d’un rose rouge 
près de l'apex ; sur les ailes inférieures, la tache vitrée a la forme d’un 
demi-cercle, les deux rayures blanches se réunissent au-dessus de celle- 
ci, bordure marginale jaune finement lisérée de verdâtre. 

La femelle a les ailes à peine falquées, larges, les inférieures très 
arrondies, de couleur brun non violacé, bordure marginale moins 
verdâtre, sur les ailes inférieures, deux rangées de taches brunes paral- 
lèles à la marge. 

Les taches vitrées sont plus larges que chez le mäle. Cocon inconnu. 


DM GENRE. — ,Atfacus. 
LiNNé, Syst. Nat. I. (2), p. 809, 1767. 
Hyalophora, Dunc. Nat. Lib. Exot. Moth., 1841. 


Ce genre renferme les plus grands papillons connus, leur coloration 
dominante est le rouge brique plus ou moins foncé ou teinté de rose ; sur 
les quatre ailes, une tache vitrée généralement grande, variant selon les 
espèces de la forme triangulaire à la forme circulaire. 

Les antennes très longues et trés plumeuses chez les mâles atteignent 
souvent une longueur plus grande que celle du thorax ; chez les femelles, 
elles sont à peine aussi longues, mais elles sont toujours bipectinées à 
barbules égales sur le même article. 

Ces papillons sont répandus dans l'Inde, l’Archipel Malais, et dans 
l'Amérique Centrale et du Sud, mais les espèces asiatiques et malai- 
siennes ont un faciès bien spécial et se distinguent à première vue des 
espèces du Nouveau Continent. 

Les premières atteignent souvent de très grandes dimensions, et les 
mâles ont les ailes longues et falquées, tandis que les secondes, de 
dimensions généralement plus faibles et même petites ont les ailes à peine 
incurvées sur leur marge, arrondies au sommet. 

Certaines espèces américaines produisent des cocons assez riches en 
soie et d'un dévidage possible; ils seront certainement utilisés dans 


RAPPORT DE LA COMMISSION 95 


l'avenir, mais les espèces asiatiques ont des cocons jusqu'à ce jour 
indévidables et bons seulement pour le cardage. 

La difference d'aspect que nous venons de signaler permet de diviser 
ce genre en deux sections. 


1° Espèces asiatiques. 


Ailes supérieures grandes, bien plus longues que les inférieures et très 
falquées chez les mâles. Thorax non bordé antérieurement d'un collier 
de poils blancs. Quelquefois une ou deux taches diaphanes lenticulaires 
au-dessus de la grande tache. Une tache noire presque apicale entre la 
Te et la 8° nervure. Ailes inférieures triangulaires ou à extrémité légè- 
rement arrondie. Antennes des mâles très grandes et très plumeuses. 


20 Espèces américaines. 


Ailes supérieures un peu plus longues seulement que les ailes infe- 
rieures, peu falquées même chez les mâles, ailes inférieures allongées, 
presque rectangulaires ou en quart de cercle. Un groupe généralement de 
trois taches noires irrégulières entre la 6° et la 7° nervure près de la 
marge. Thorax bordé antérieurement d'un collier de poils blancs. 

Antennes des mâles à peine plus grandes que celles des femelles. 


ESPÈCES ASIATIQUES 


1. Attacus Crameri, Fecper, Sitz. Akad. Wis. Wien, 1861. 
Attacus Atlas, Cramer. Pap. Exot., pl. 381 C., 382 A. 


Envergure, 23 à 25 centimètres. 

Patrie, Amboine. 

Couleur dominante, brun rouge foncé. 

Antennes fauves, thorax borde postérieurement d’une ligne de poils 
blancs. 

Ailes supérieures, zone interne petite, noirâtre vers la rayure interne, 
zone médiane uniformément brune, sauf près des rayures où elle devient 
presque noire, tache de l'aile squameuse, triangulaire, à centre blanc 
devenant jaune foncé vers la limite qui est noire ; rayure externe blanche 
à sa partie supérieure s’effaçant presque près du bord inférieur. Zone 


96 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


externe brune avec une fascie noire, parallele et contiguë à la rayure 
externe. Apex rose vineux vif; une tache noire contiguë au bord ante- 
rieur est entourée d'une ligne en zigzag blanche qui limite la partie 
rosée de l’apex, marge étroite brun jaune foncé. 

Ailes inférieures, même coloration, mais la tache est en forme de hache, 
la marge étroite d'un brun jaune foncé; le cocon de cette rare espèce 
nous est inconnu. La description et le dessin ont été faits d'après le spé- 
cimen du Muséum de Genève. 


2, Attacus Imperator, Kirzy. 
Attacus Cæsar o"., Maass. et Weym., Beitr. Schmett, fig, 23, 1873. 


Envergure, 25 centimètres. 

Patrie, Bohol, voisin de Crameri, mais la rayure externe est 
presque rectiligne, la coloration générale d'un rouge plus doré, les ailes 
supérieures sout ornées de trois taches espacées, cerclées de noir ; sur 
les ailes inférieures deux taches seulement, mais contiguës. 

C'est une espèce très rare dont le cocon nous est inconnu. 


3. Attacus Dobhertyi, W. RoruscHiLp. 


Novitates Zoologicale, vol. IT, 1895. 


Envergure, 23 centimètres. 

Patrie, Timor et Flores, 

Couleur dominante très rapprochée de celle de Crameri, mais plus 
rosée, les taches sont vitrées et plus larges, la côte et la base des ailes 
sont d’un rouge profond densément parsemées de squamules bleuâtres. 

La zone médiane devient noire vers la rayure externe et forme une 
ligne noire profondément dentelée. La rayure externe est blanche inté- 
rieurement, marron rouge brillant extérieurement ; la zone externe est 
d'un brun d'argile ; elle présente près de la rayure externe une large 
bande d’un brun profond densément parsemée de squamules bleuâtres ; 
apex d'un rouge brillant. 

Ailes inférieures mème coloration, mais la ligne submarginale est 
accompagnée intérieurement d'une rangée de larges et brillantes taches 
rouges. Tète, thorax et abdomen rose brun. 

Le dessous des ailes est semblable au dessus comme décoration, mais 


PLANCHE NI. 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON 


ATTACIENS 


Attacus Imperator, Kirby (v. p. 96). 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA Soir, LYON PLaAncue XII. 


ATTACIENS 


SR I SV 


I 


Attacus Ediwardsii, White (v. p. 97). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 97 


la couleur générale est plus pâle, lavée de gris et la rangée de taches 
marron intérieure à la ligne submarginale est représentée aussi sur les 
ailes supérieures. 

Le cocon nous est inconnu. 


4. Attacus Staudingeri, W. RoTHsCHILD. 


Novitates Zoologicale, vol. II, 1895. 


Envergure, 20 c. 1/2. 

Patrie, nord-ouest de Java. 

Cette remarquable espèce est voisine d'Edwardsii, mais la forme 
rappelle une amplification de Phil. albida, Druce. 

Ailes antérieures étroites et très fortement falquées. 

Couleur dominante d’un prune pourpré profond lavé de teinte olivâtre ; 
à 3 centimètres environ de la base se trouve la rayure interne blanche, 
coudée à angle droit ; une tache vitrée large, triangulaire, bordée de jaune 
olivâtre ; la rayure externe, fortement anguleuse et dentée, se compose de 
trois bandes contiguës,la première noire,la seconde blanche et la troisième 
ou la plus externe est comme dentelée, irrégulière, de couleur lilas 
rosé, 

Ailes inférieures, semblables de coloration, mais la ligne submarginale 
est double, en zigzag et dentelée. 

Corps d’un pourpre enfumé avec une ligne de poils blancs à la base 
du thorax. 


5. Attacus Edwardsii, Wire, Proc. Zool. Soc. Lond., 1859., 
p. 115, pl. LVIT. 


Envergure, 24 centimètres. 

Patrie, Inde septentrionale. 

Antennes fauve clair. 

Thorax et abdomen brun rougeàtre presque grenat, de la couleur du 
fond des ailes, le thorax borde de poils blancs postérieurement. 

Sur chaque aile une tache vitrée triangulaire, ayant son grand côté 
incurvé, cette tache lisérée de jaune puis de noir. 

Ailes supérieures, bande externe large, blanche, en forme d’accent 
circonflexe, tangente à la tache diaphane ; interne blanche, large, 
formant un angle droit se prolongeant à son sommet en trois lignes 

LAB, 1895. 7 


98 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


blanches sur les ramifcations de la nervure médiane jusqu'à la rayure 
médiane. 

Zone interne brun rouge; moyenne de même couleur mais devenant 
d’un noir profond aux alentours des rayures et de la tache vitrée; zone 
externe brun rouge clair dans son milieu, semée d’atomes blancs près 
de la rayure externe, marge jaune verdâtre parcourue par une ligne 
noirätre en feston dans sa longueur. Le sommet de l'aile est d'un jaune 
ocreux ; une tache noire presque apicale tangente au bord antérieur est 
contournée extérieurement par une ligne blanche en zigzag qui vient 
envelopper en partie une autre tache noire irrégulière placée entre la 
6° et la 7° nervure. 

Ailes inférieures, mêmes caractères de coloration, mais la bordure 
marginale d'un jaune olivatre est envahie par une suite de taches réni- 
formes irrégulières, presque noires et de deux lignes parallèles de 
traits bruns. 

Les cocons atteignent 6 et 7 centimètres de longueur enveloppèés dans 
les feuilles et reliés à la tige par un pédoncule soyeux. Cette espèce est 
assez rare. 


6. Attacus Atlas, Lixné, Syst. Nat., 1758. 


Saturnia Silhetica, Helf., Journ. As. Soc. Beng., 1837. 
Bombyx Atlas, Cram., Pap., Exot., pl. IX, 1775. 

—  Ethra, Oliv., Enc. meth., 1789. 
Attacus Lorquinii, Feld., Wien. Exot. Mon., 1861. 

—  Taprobanis, Moore, Lep. Ceylon, 1883. 


Envergure : mâle, 18 à 22 centimètres ; femelle, 21 à 24 centimètres. 

Patrie, Indes Orientales, Chine et Archipel Malais. 

Espèce tres commune, variant beaucoup de taille et de coloration ; 
cette dernière varie du rouge d’ocre jaunätre au brun rouge foncé 
grenat. 

Thorax et segments de l'abdomen liserés postérieurement de poils 
blancs. 

Ailes supérieures, zone interne rouge parsemée de poils noirs 
et de poils blancs formant grisaille ; zone externe d'un brun rouge parse- 
mée du côté de la rayure externe de squamules noires et de squamules 
blanches, du côté de la marge de squamules jaunes, cette dernière 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, Lyon PLANCHE XIII. 


ATTACIENS 


Attacus Atlas, Linné. Variétés major et minor (v. p. 98). 


in den + à 


RAPPORT DE LA COMMISSION 99 


d'un jaune terne verdâtre, parcourue dans son milieu par une ligne 
sinueuse brune. 

Une tache noire contre le bord antérieur de l'aile enveloppée d’une 
ligne fulgurante blanche qui, après trois ou quatre brisures, vient se 
perdre dans la marge. Taches diaphanes très irrégulières plutôt triangu- 
laires souvent accompagnées d’une autre tache transparente très petite 
et située entre les nervures 5 et 6. Ces taches sont lisérées de noir. 

Les ailes inférieures présentent la même coloration. La chenille vit à 
Ceylan sur le Laurus cinnamomum, sur le Milnea roxburghiana et 
sur beaucoup d’autres arbres. En Europe, on peut l'élever sur l’épine- 
vinette {Berberis vulgaris) sur le pommier, le saule, le charme et au 
tres arbrisseaux !. 

Toutes les tentatives d'éducation de cette espèce, qui ont été tentées à 
Lyon, n’ont pas réussi jusqu’à ce jour, la plupart des chenilles péris- 
sant vers le 4° àge; celles-ci, sont à leur 1° äge, noires à poils blancs; 
elles deviennent blanchâtres après la 1° mue, puis deviennent jaunâtres 
avec deux plaques rouges latérales sur le dernier anneau et quatre 
rangées longitudinales d’épines blanches; leur corps tout entier est 
recouvert d’une pulvérulence blanche ; au 3° âge se montrent deux rangées 
latérales de poils noirs ; enfin, devenues adultes, elles sont d’un blanc 
verdâtre et offrent une grande ressemblance avec les chenilles de PAil. 
Cynthia. 

Les cocons de cette espèce sont en forme de poire; ils mesurent de 6 
à 8 centimètres de longueur sur 2 1/4 à 3 centimètres, toujours enfermés 
dans une feuille qui leur sert d’abri d'un côté, l’autre étant à découvert; 
il est peu probable qu'on réussisse à dévider et à utiliser ce cocon ; tou- 
tefois, M. Nathalis Rondot? dit qu’en Chine et en Birmanie on peigne les 
cocons et on fait, de la bourre qu'on en a obtenue, des fils qui ne sont 
pas sans valeur. 


7. Attacus Caesar, Maussen et WayMEr, Beitr. Schmett., fig. 
22, 1873. 


Envergure, 25 à 28 centimètres. 
Patrie, Iles Philippines. 


{ Alfred Wailly, Silk Producing Lepidoptera, 1891. 
? Natalis Rondot, L'Art de la soie, t. II, 1887, p. 72. 


100 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Cette grande et belle espèce est d’un brun rouge clair variant jusqu'au 
jaune doré. La tache vitrée des ailes supérieures est en forme d'ovale 
acuminé vers sa pointe externe; elle est accompagnée au-dessus de deux 
petites taches vitrées contiguës à la bordure externe, la première entre 
les nervures 5 et 6, la seconde entre les nervures 6 et 7; toutes ces taches 
sont lisérées de noir. 

Sur les ailes inférieures, on retrouve la présence de ces deux taches 
supplémentaires vitrées, en plus de la grande tache vitrée normale. 

Le cocon de cette espèce nous est inconnu. 


ESPÈCES AMÉRICAINES 


8. Attacus Hesperus, Lixxé ({Bombyx I.) Syst., Nat. 1798. 


Attacus Aurota, Cram., Pap. eæot., pl. VIIT, 1775. 
Bombyx Ethra, Oliv., ÆZnc. Meth,, 1790, 
Bombyx Atlas, Oliv., — 1789. 
Attacus speculifer, Walk., Cat. Lep. Het. B. M., 1855. 
—  Speculifera, Druce, Biol. Centr., Amer. Lep. Het., 1886. 


Envergure, 17 à 18 centimètres. 

Patrie, Amérique Centrale et du Sud. 

Antennes fauve clair, thorax bordé antérieurement et postérieurement 
d'une bande de poils blancs, anneaux de l'abdomen non lisérés de blanc. 

Coloration générale brun rouge variant du rosé au jaunâtre, rayure 
interne très arquée, externe presque droite. Zone interne brun rouge 
clair parsemée de poils blancs ; médiane, brun rouge foncé; externe, brun 
rouge foncé près de la rayure externe devenant plus claire près de la 
marge; une surface rose recouverte de squamules blanches et noires mêlées, 
contiguë à la rayure et dentelée du côté de la marge, envahit le tiers de 
cette zone ; marge jaune terne foncé; entre la 6° et la 7e nervure se 
remarque une tache noire demi-circulaire entourée d'une tache de 
mème couleur, réniforme; entre la ligne en zigzag blanche et le bord 
antérieur de l'aile existe un espace d'un beau rose clair. Taches diaphanes 
triangulaires, cerclées de blanc, puis de noir. Mèmes particularités sur 
les ailes inférieures, mais la marge de celles-ci est ornée d'une suite de 
taches brunes ovalaires formant un chaïnon. 


Ü 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLancne XIV. 


ANDACIENS 


Attacus Cæsar, Maass. et Weym. (v. p. 99). 


PLANCHE XV. 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON 


ATTACIENS 


Fic. 1. 


Fic. 3. Fic. 4. 


Fig. {. Attacus Hesperus, Linné (v. p. 100) Fig. 3. Attacus Betis, Walk. (v. p. 101). 
— 2. — — cocon. — À. — — cocon. 


in de dé à dé 


RAPPORT DE LA COMMISSION 101 


La chenille de cette espèce vit sur l'Anacardium occidentale ; on 
l'élève facilement dans la Guyane Française, sur l'oranger et sur l'euca- 
lyptus; elle peut aussi s'élever en Europe sur l’ailante, le ricin, le 
bambou, etc. 

Cocon ellipsoïde allongé, roux clair avec pédoncule soyeux accompa- 
gnant le pétiole de la feuille dont il est enveloppe, de 4 1/2 à 6 centimètres 
de longueur. 

Espèce commune d’une éducation facile et dont le cocon peut se filer. 


9. Attacus Betis, Warker, Cat. Lep. Het. D. M., 1855. 


Attacus Augias, Boisd., èn dote. 


Envergure, 13 à 16 centimètres. 

Patrie, Brésil. 

Corselet bordé antérieurement et postérieurement d’une ligne de poils 
blancs, extrémité de l’abdomen blanchâtre, couleur dominante jaune 
d’ocre un peu rougeàtre. 

Ailes supérieures, taches vitrées triangulaires ayant le côté interne 
incurvé, lisérées de blanc puis de noir. Portion apicale de l'aile d'un 
rose pâle limitée du côté de la marge par une ligne blanche sinueuse, 
non en zigzag ; une tache noire presque triangulaire entre les 6° et 7° ner- 
vures, contournée extérieurement par une ligne de même couleur, se 
prolongeant sur les deux nervures jusqu’à la marge; zone externe 
parsemée de squamules brunes et de squamules roses du côté de la rayure 
externe. 

Ailes inférieures, même coloration; la tache vitrée triangulaire a son 
côté interne sinueux et ses deux autres côtés convexes; la marge est 
ornée d’une suite de taches irrégulières d’un brun rouge devenant gra- 
duellement noir vers la base de l'aile, la dernière tache basilaire plus 
forte que les autres. 

Cocon fixé contre une brindille non enveloppée dans les feuilles, d'un 
jaune terne, mat. 


10. Attacus Orizaba, Wesrwoop, Saturnia O., Proc. of lhe 
Zool. soc. of London, 1853, pl. XXXII, fig. 2. 


Envergure, mâle 14 centimètres, femelle 15 centimètres. 
Patrie, du Mexique à Panama. 


102 LABORATOIRE D’ÉTUDES DE LA SOIE 


Couleur dominante, fauve foncé. 

Ailes supérieures, zone médiane plus sombre que les autres, côté 
antérieur de l'aile parsemé de squamules grises; entre la 6° et la 7° ner- 
vure se remarque une réunion de trois taches noires disposées en triangle 
sur le fond fauve de la marge, la portion inférieure de cette dernière est 
d'un fauve chamois pàle. 

Ailes inférieures, marge ornée d'une ligne interne de taches noires et 
dure légère ligne noirätre médiane. 

Le cocon long de 4 centimètres sur 1 1/2 est résistant, très soyeux, 
enveloppé de feuilles et relié à la branche par une trainée soyeuse. 


11. Attacus Aricia Warker, Cat. Lep. Het. B. M., 1855. 


Attacus Arethusa, Maass. et Weym., Beitr. Schmett., fig. 2), 1873. 
—  Ethra 5’, Walker, Loc. cit., 1855. 


Envergure, 15 centimètres. 

Patrie, Colombie. 

Couleur dominante, brun jaunâtre. 

Thorax bordé antérieurement et postérieurement d’une ligne de poils 
blancs; extrémité de l'abdomen de couleur blanche. 

Le mâle a les ailes bien falquées, celles de la femelle un peu moins, 
les ailes inférieures dans les deux sexes sont en quart de cercle. 

Ailes supérieures, rayure interne coudée à angle aigu, externe légè- 
rement incurvée dans sa partie inférieure, formée de trois lignes conti- 
guës : noire, blanche et rose; taches vitrées triangulaires liséréesde blanc 
sur tout leur pourtour, Zone externe brun jaunâtre, semée de squamules 
brun foncé; dans la partie inférieure de cette zone on remarque quelques 
squamules d’un rose clair ; marge jaure terne foncé ; une tache noire à 
peu près triangulaire, mais à côtés indécis, se trouve entre la 6° et la 
7° nervure ; la portion apicale de l'aile est d’un rose tendre devenant rose 
vif au delà de la ligne blanche en zigzag. 

Côte antérieure de l'aile couverte de squamules noires. 

Ailes inférieures, tache vitrée en forme de poire, trés grande. lisérée de 
blanc, la zone externe est fortement chargée de squamules brunes, 
marge présentant iutérieurement une ligne de taches brunes irrégulières, 
limitées par une ligne sinueuse médiane de mème couleur. 


ed à 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XVI. 


ATTACIENS 


Fic. 3. 


Fig. 1. Attacus Orizaba, Westw. (v. p. 101). Fig. 3. Attacus Aricia, Walk. (v. p 102). 
— 2. — — cocon 


\ 
4 
! 


TT 


RAPPORT DE LA COMMISSION 103 


Le mâle de cette espèce a les ailes antérieures relativement longues, 
très échancrées, et les ailes inférieures sont presque rectangulaires. 
Le cocon nous est inconnu. 


12. Attacus Arethusa, Warker, Cat. Lep. Het. B. M., 1855. 


Attacus speculum, Maass. et Weym., Beitr. Schmett., fig. 26, 1873 ; fig. 62, 
1881. 


Envergure, mâle 11 centimètres ; femelle 12 centimètres. 

Patrie, Amérique du Sud et Centrale. 

Couleur dominante, variant du brun rouge au brun violacé. 

Antennes fauves. 

Corselet, bordé antérieurement et postérieurement d'une ligne de poils 
blancs. 

Ailes supérieures, tache vitrée triangulaire lisérée de blanc, puis de 
noir ; zone interne parsemée de squamules plus foncées ; médiane plus 
foncée aux alentours des rayures et de la tache; externe chargée de 
squamules brunes dans sa partie supérieure et de squamules rosées dans 
sa partie inférieure. Portion apicale de l’aile d’un rosé vineux jusqu’à la 
ligne blanche en zigzag, celle- ci limitée du côte de la marge par une tache 
réniforme noire, entre la 6° et la 7° nervure, et par une autre tache de 
même forme, mais tournée en sens inverse, plus nébuleuse et parfois 
absente, entre la 7° et la 8° nervure; marge d’un jaune terne, parcourue 
par une ligne brune en feston. 

Ailes inférieures, tache vitrée en ovale irrégulier, zone externe char- 
gée dans sa partie inférieure de squamules d'un rose vineux, marge 
ornée d’une ligne de taches arrondies, irrégulières, variant du rouge 
au noir. 

Cette espèce varie beaucoup de coloration. 

La chenille adulte est d'un vert gai sur le dos, se rembrunissant gra- 
duellement jusque sous le corps: pièces écailleuses de la tête, palpes et 
mâchoires d’un vert uniforme, une seule petite tache noire à la base des 
antennes du côté externe. Pattes écailleuses à dernier article des tarses 
noir; les deux autres articles sont finement bordes de cette couleur à leur 
extrémité, stigmates d'un jaune d'ocre. 

Extrémité des pattes membraneuses semée de points noirs, parois laté- 
rales du corps parsemées de nombreux points blancs très petits ; dernier 


10% LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA £SOIE 


segment anal ceint d’un bourrelet de couleur jaune terne, les deux pattes 
anales sont ornées d’une plaque latérale triangulaire de nature cornée, 
brillante, verte, entourée d’une ligne noire très fine ; tous les segments 
portant les pattes membraneuses ont leur base d'un beau violet pourpre 
et leur partie antérieure lisérée de blanc, enfin les segments antérieurs 
sont munis à leur bord supérieur de cils peu serrés formant collier. 

Les éducations de cette espèce peuvent se faire avec quelques succès, 
car la chenille est très robuste. Le Laboratoire en a fait une éducation à 
une époque où la température ne permettait pas d'espérer une issue 
favorable. Des chenilles écloses en Angleterre le 8 novembre ont été 
expédiées à Lyon le 15 décembre, où elles ont été nourries avec les feuilles 
de Troène du Japon, arbrisseau très commun dans tous nos jardins 
publics, et le seul, à peu près, ayant encore des feuilles à cette époque de 
l’année. Le 31 décembre, les chenilles commençaient leur cocon. 

Cocon de 3 em. 1/2 de longueur, blanc jaunàtre avec pédoncule adhé - 
rent à la branche nourricière. 


135. Attacus Bolivari, Mauss. et Weym., Beitr. Schmelt., 
fig. 27, 1873. 


Envergure, 14 centimètres. 

Patrie, Venezuela. 

Couleur dominante brun jaune rougeàtre clair. 

Thorax avec bordures antérieure et postérieure de poils blancs. 

Ailes supérieures, tache vitrée en triangle à angles arrondis, rayure 
externe presque rectiligne, zone externe avec portion apicale rose deve- 
nant rose vif près de la ligne en zigzag ; partie inférieure de celte zone, 
contiguë à la rayure externe, parsemée de squamules brunes formant 
une surface foncée dentelée du côté externe. 

Marge d'un jaune terne. 

Ailes inférieures avec tache vitrée plus grande, presque réniforme. 
Le Cocon ne nous est pas connu. 


14. Attacus Lebeaui, Guérin, Rev. Zool., 1868, p. 320. 


Envergure, 15 centimètres. 
Patrie, Venezuela. 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE. LYON Prancue XVII. 


ATTACIENS 


Fic. 2. 


Fig. 1. Attacus Bolivari, Maass. et Weym. (v. p: 104). 
— 2. —  Lebeaui, Guer. (v. p. 104). 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON PLraAnce XVIII. 


ATTACIENS 


L. SONIHONNAX, DEL. 


Attacus Arethusa, Walk. (v. p. 103). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 105 


Couleur dominante brun rouge clair, thorax avec bandes antérieure et 
postérieure blanches. 

Ailes supérieures, rayure interne atteignant le côté inférieur de la 
tache vitrée, celle-ci triangulaire, rayure externe formée de trois lignes, 
la première noire, la deuxième blanche et la troisième, plus large, d’un 
jaune orangé 

Zone externe avec portion apicale rose jusqu’à la ligne ondulée blanche, 
l’espace compris entre cette dernière et la marge, de couleur jaune rou- 
geâtre ; entre la 6° et la 7° nervure, trois taches noires, l’une triangu- 
laire, et deux autres plus petites, ovales; marge jaune clair intérieurement 
et jaune terne extérieurement, les deux couleurs séparées par une ligne 
en festons. 

Ailes inférieures. La tache vitrée est grande et en losange irrégulier, 
ligne de points dans la marge, rouges vers le bord antérieur devenant 
noirs vers le bord anal. 

Cocon inconnu. 


15. Attacus Jorulla, Wesrwoop (Saturnia J.), Proceed. Zool. 
Soc. London. 1853. 
Attacus Cinctus, Z'epper. 


Envergure, 10 à 10 1/2 centimètres. 

Patrie, Mexique. 

Couleur dominante, brun bronzé. 

Ailes supérieures, côte antérieure recouverte de squamules grises 
devenant blanches vers la base, la tache vitrée est presque triangulaire 
ayant une marge étroite blanche, suivie d’une plus large noire, la rayure 
externe blanche multidentée est bordée de noir à son côté interne et blanc 
rosé à son côté externe. 

Zone externe chargée, près dela rayure, de squamules grises. La marge 
d'un jaune terne est traversée par une légère ligne noire ondulée ; une 
grande tache noire entre la 6° et la 7° nervure, en demi-cercle, dentée à son 
côté externe est accompagnée de deux autres petites taches noires. 

Ailes inférieures, tache vitrée en ovale, plus large que celle des ailes 
supérieures, la marge jaunâtre porte une légère ligne ondulée noire pré- 
cédée par une ligne de taches irrégulière, noires et rougeûtres. 


16. Attacus Jorulloïdes, Doanin, ?n litt. 


Envergure, 13 centimètres. 


106 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Patrie, République de l'Équateur, Loja. 

Couleur dominante, brun bronze. 

Thorax, avec bordure antérieure et postérieure de poils blancs. 

Ailes supérieures, tache vitrée triangulaire lisérée de blanc, rayure 
interne arquée formée de deux bandes contiguës, l’une blanche, large, 
l’autre orangé, étroite ; zone médiane brun bronzé foncé, plus clair sur les 
nervures, rayure externe presque droite; zone externe, apex d'un gris 
violacé, ligne en zigzag finement bordée de rouge, extérieurement et à 
sa partie supérieure seulement; la portion de cette zone contiguë à la 
rayure est fortement chargée de squamules roses, marge brun jaune 
terne devenant presque blanche intérieurement. 

Ailes inférieures, tache vitrée plus grande subtriangulaire, la marge 
est ornée d’une ligne de taches brunes irrégulières et un peu nébuleuses 
suivie d'une ligne ondulée, brune. 

La femelle a les ailes antérieures un peu moins échancrées que celles 
du mâle. 

Cocon de 4 1/2 centimètres de long sur 3/4 de large, en forme d'olive 
allongée, d'un gris jaunâtre brillant, enveloppe d’un treillis de fils bruns 
se rattachant à la tige qui le supporte en un pédoncule court. Le cocon 
parait devoir se prêter à la filature. 


17. Attacus Maurus, BURMEISTER. 


Envergure, 13 centimètres. 

Patrie, République Argentine. 

Couleur dominante, brun bronzé foncé. 

Thorax avec bordures antérieure et postérieure blanches. 

Ailes supérieures, rayure interne arrondie émettant vers son milieu 
2 lignes blanches se prolongeant sur la naissance des nervures 2 et 3, 
rayure externe presque rectiligne, mais multidentée. 

Zone médiane d'un brun bronzé foncé uniforme, parsemé d’atomes gris 
près du bord antérieur de l'aile, tache vitrée triangulaire mais ayant son 
côte interne présentant un angle rentrant; zone externe avec portion 
apicale rose terne, limitée du côté de la marge par une ligne blanche 
ondulée, séparée de la marge par un espace étroit jaune orangé, la por- 
tion inferieure de la zone est chargée du côté de la rayure de squamules 
roses mêlées de quelques-unes noires; marge jaune terne, très pâle 
dans son milieu. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE. LYON 


ATTACIENS 


Attacus Jorulloides, Dognin, mâle (v. p. 105). 
: — — — femelle. 
3: — — — cocon. 


Fig. 


w = 


PLANCHE XIX. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON 


ATTACIENS 


Fig. 1. Attacus Jorulla, Westw. (v. p. 105) 
— À, —  Maurus, Burm. (v. p. 106). 


PLANGHE XN. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XXI. 


ATTACIENS 


Attacus Zacateca, Westw. mâle et femelle (v. p. 107). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 107 


Ailes inférieures, tache vitrée grande, en triangle, ayant ses deux côtés 
convexes, bordure marginale ornée d'une ligne de points irréguliers, 
rouges près du bord antérieur devenant insensiblement noirs vers le bord 
anal. 

Le Cocon nous est inconnu. 


18. Attacus Zacateca, Wesrwoon (Satuwrnia Z.), Proceed. 
Zool. Soc. Lond., 1853. 


Envergure mâle, 10 centimètres; femelle 11, 11 1/2 centimètres. 

Patrie, Colombie, Bogota. 

Remarquable espèce par ses ailes étroites et la grande largeur de ses 
taches vitrées, surtout sur les ailes inférieures, la couleur dominante est 
le grenat foncé, presque noir. 

Thorax avec bordures blanches, l’une antérieure, l’autre postérieure, 
abdomen olivätre foncé. 

Ailes supérieures, légèrement falquées chez le mâle, à peine chez la 
femelle, la côte antérieure est saupoudrée de squamules grises, rayure 
interne à angle droit; la tache vitrée est large, allongée, subovale; 
rayure externe blanche interrompue par la tache vitrée; zone externe 
étroite, parsemée dans sa partie inférieure de squamules rouges et grises, 
la marge est d’un jaune verdàtre, apex orange avec une petite portion 
fauve et une ligne en zigzag, au-dessous de laquelle se trouve une tache 
ovale de couleur fauve rouge et une autre de couleur noire, parcourue 
et divisée en plusieurs parties par une ligne jaunâtre. 

Les ailes inférieures sont presque entièrement envahies par la tache 
vitrée en ovale irrégulier, et la marge jaunâtre est ornée à son côté 
interne d’une ligne continue de points noirs plus ou moins géminés. 

Cette rarissime espèce existe dans la collection Oberthur. 

Cocon inconnu, 


- 19. Attacus Erycina, Sxaw, Mat. Misc., VII (1797). 


Phalaena Hesperus, Cram, Pap. Exot. pl. LX VIII. A, 1775. 
Attacus Hesperus, Walk., Caf. Lep. Het. B. M., 1855. 
Attacus Splendidus, Maass. et Weym., Beitr. Schmett., 1873, fig. 32, 34. 


Envergure, 13, 14 centimètres. 


108 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Patrie, Amérique du Sud, Surinam. 

Cette espèce commence le groupe des Attacus dont la rayure externe 
est fortement sinuée et deux fois arquée, ce qui donne à la portion apicale 
de la zone externe une plus grande importance. 

Thorax bordé antérieurement et postérieurement d’une ligne de poils 
blancs. 

Fond des ailes, brun rouge. 

Ailes antérieures, zone interne parsemée de squamules grises ; médiane, 
brun rouge uniforme; externe avec portion apicale très large, brun fauve, 
devenant très clair près de la ligne blanche en zigzag, celle-ci longue 
et à peine ondulée; partie inférieure de cette zone étroite, brun rosé, par- 
semée de squamules blanches; marge jaune terne; tache vitrée trian— 
gulaire. 

Ailes inférieures, tache vitrée large en forme de poire, marge de ces ailes 
ornée de trois lignes de traits, parallèles, interrompues à chaque nervure. 

Le mâle a les ailes très falquées. 

Le Cocon nous est inconnu. 


20. Attacus Satyrus, Ferner, Reise d. Novara, Lep., IV, 
pl. LXXXVI, fig. 2, 1874. 


Envergure, 13 centimètres. 

Patrie, Cayenne. 

Ailes supérieures, rouge brun foncé ; zone interne d’un brun sépia ; 
médiane rouge brun uniforme ; externe avec portion apicale large, d'un 
brun sépia clair; marge jaune vif, près de l’apex, devenant fauve rose 
au- dessous. 

La rayure interne est formée de deux lignes contiguës, l'une d'un blanc 
terne, souvent peu visible, et l’autre noire, rayure externe comme l'in 
terne, plus une ligne fauve extérieure, mais la ligne blanche moins terne. 

Ailes inférieures, tache vitrée large, en pentagone irrégulier, marge 
ornée de deux lignes parallèles de traits interrompues sur les nervures. 

Cette espèce ne nous paraît être qu'une variété de la précédente. 

Cocon inconnu. 


21. Attacus Hopfferi, Fezver, Wien, Ent. Mon., p.263, fig. 3. 
(1859). 


Envergure, 14 centimètres. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XXII. 


ATIACIENS 


Fig. {. Attacus Erycina, Shaw. (v. p. 107). 
2 —  Satyrus, Feld. (v. p. 108). 


Piancue XXIIL 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA So1E, Lyon 


ATTACIENS 


Fic. 3. 
1. Attacus Belus, Maass. et Weym. (v. p. 110). 
er —  Hopfferi, Feld, (v. p. 408). 
3. —  Jacobææ, Walk. (v. p. 109). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 109 


Patrie, Amérique du Sud. 

Couleur dominante, brun jannâtre. 

Thorax orné d'une ligne antérieure et d’une ligne postérieure de 
poils blanc, et dans son milieu de deux lignes de même couleur formant 
chevron. Partie supérieure de l'abdomen avec deux lignes longitudi - 
nales blanches, taches vitrées très irrégulières ainsi que les rayures qui 
sont très dentelées et larges. 

Nous ne connaissons cette espèce que d’après le dessin de Maassen et 
Weymer, Beitr. Schmett., fig. 61. 


22. Attacus Jacobææ, Warker, Cat. Lep. Het. B. M. (1855). 


Attacus affinis, Feld. Reise d. Novara Lep., 1874. 

Envergure, 13 cent. 1/2 à 14 centimètres. 

Patrie, Brésil. 

Corselet orné antérieurement et postérieurement d’une bande de poils 
blancs ; sur l’abdomen on remarque deux lignes blanches longitudinales. 

Ailes supérieures, côte antérieure parsemée de squamules grises ; zone 
interne brun rouge; médiane de même couleur, mais devenant plus foncée 
vers les rayures et vers la tache; externe, avec portion apicale brun 
jaune devenant rosé sur la ligne en zigzag, la partie inférieure de cette 
zone est étroite; brun rouge vif chargé de squamules blanches du côté de : 
la rayure; marge jaune terne avec ligne blanche en zigzag, longue, 
partant de l’apex et descendant jusque près de la 5° nervure, bordée de 
rouge à son côté externe, à droite de cette ligne une tache subtriangu- 
laire noire assez grande et souvent une plus petite entre la 7° et la 8° 
nervure, ainsi qu’une autre en dessous entre les nervures 5 et 6. 

Tache vitrée en triangle irrégulier lisérée de blanc puis de noir. 

Rayure interne formée de trois lignes contiguës, une noire étroite in - 
terne, une blanche large médiane, une autre noire externe plus accentuée 
que la noire interne ; rayure externe très sinueuse et très dentée formée 
de deux lignes, une noire et une blanche. 

Ailes inférieures avec tache vitrée très longue et très large en forme 
de poire, la marge est d’un jaune brun, ornée d’un chainon de taches 
noires sur fond jaune à son côté interne. 

Cocon inconnu. 


LA 


110 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


23. Attacus Belus,Maassen et WeyMer, Beilr.Schmett., fig. 33, 
1873. 


Envergure, 14 à 15 centimètres. 

Patrie, Amérique du Sud. 

Mâle. — Antennes fauve clair, thorax d’un brun rouge vineux bordé 
en avant et en arrière d’une bande de poils blancs, abdomen orné en 
dessus de deux lignes longitudinales blanches ; les ailes antérieures ont 
leur falcature placée très bas et la pointe de l'aile a la forme d'un fer de 
lance, ce qui donne à cette espèce un caractère tout à fait spécial. 

Ailes supérieures, zone interne rouge vineux parsemée de squamules 
‘blanches; médiane brun rouge foncé uniforme ; externe, portion apicale 
roux clair près de la rayure externe devenant brun foncé puis se fon 
dant insensiblement jusqu'à devenir fauve clair près de la ligne en zig- 
zag, portion iuférieure de cette zone rouge vif, fortement parsemée de 
squamules blanches et devenant brusquement brun foncé près de la 
marge, celle-ci jaune clair près de l’apex devient brun jaune dans sa 
partie inférieure, ligne en zigzag longue plutôt ondulée que brisée ; 
rayure interne blanche intérieurement, noire extérieurement ; externe 
fortement incurvée au-dessus de la tache vitrée qui est subtriangulaire. 

Ailes inférieures, tache vitrée large subovalaire, zone externe forte- 
ment chargée de squamules blanches devenant presque complètement 
blanche près de la marge, celle ci ornée intérieurement d'une ligne 
de taches irrégulières presque noires et de deux lignes parallèles ondu- 
lées, médianes brunes. 


INDEX ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES DÉCRITES 


Affinis (Attacus) 
Albidus (Philosamia). 
Angulifera (Callosamia). 
Antinorii (Epiphora) . 
Arethusa (Attacus) 
Aricia — 
Arindi (Philosamia) 
Atbarina (Epiphora) 
Atlas (Attacus). 
Attacus 

Atys (Callosamia) . 
Augias (Attacus) . 
Aurota — 

Belus —— 

Betis = à 
Bauhiniæ — UE 
Baumhiriæ (Epiphora) 
Bolivari (Attacus) . 
Cæsar — . 
Californica (Samia) 
Canningi (Philosamia). 
Calleta (Callosamia) . 
Callosamia . 
Ceanothi (Samia) 
Cecropia — : 
Cinctus (Attacus) . 
Columbia (Samia) . 
Crameri (Attacus) . 


109 

92 

81 

RFA SS 
102, 103 
oo ‘102 
91 

M LRU 87 
95, 98, 100 
94 

81 

101 

100 

110 

101 

87 

87 

10% 

96, 99 


Cynthia (Philosamia) . 
Doherthyi (Attacus) . 


Drepanoptera 


Edwardsii (Attacus) . 


Epiphora 
Erycina (Attacus) . 
Ethra — 
Euryalus (Samia) . 
Faidherbia, 


Getula (Philosamia) . 


Gloveri (Samia) 


Guerini (Philosamia . 


Hesperus (Attacus). 
Hyalophora. . 
Hopfferi (Attacus) . 


Insularis (Philosamia) 


Iole — 


Imperator (Attacus) . 


Jacobææ — 
Jorulla — 
Jorulloïdes — 
Lebeaui — 
Lorquinii — . 


Lunula (Philosamia) . 


Maurus (Attacus). 


Mythimnia (Epiphora). 
Obscura (Philosamia) . 


Orizaba (Attacus) 


190, 


107, 


89 
96 
92 
97 
86 
107 
102 
80 
86 
93 
84 
91 
100 
94 
108 
89 
91 
96 
109 
105 
105 
104 
100 
91 
106 
86 
91 
101 


112 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Perspicua (Epiphora). 
Philosamia. 
Platysamin. 
Ploëtzi (Philosamia) . 


Polycommata (Gallosamia) . 


Promethea — 
Pryeri (Philosamia) . 
Rubra (Samia). 
Ricini (Philosamia) . 
Salyrus (Attacus). 
Splendidus — 
Staudingeri — 
Silhetica — 


87 
89 
83 
93 
82 
81 
89 
85 
91 
108 
107 
97 
98 


Speculifer (Attacus) . 
Speculifera — 


Speculum —  . . 
Securifera (Callosamia 
Samia . 


Scribonia (Epiphora). 
Taprobanis (Attacus). 
Vacuna (Philosamia) . 
Victoria — 
Walkeri — 

Vesta — .. 
Zacateca (Attacus). 


100 
100 
103 
82 
83 
87 
100 
92 
93 
89 
89 
107 


FIXATION 


DE L’ACIDE TANNIQUE ET DE L'ACIDE GALLIQUE 


EPAIEN PAS S)OITE: 


Par M. LÉO VIGNON 


On sait que la fixation du tanin et des composés tanniques par la soie 
est utilisée fréquemment en industrie pour déterminer la teinture ou la 
charge de ce textile. J’ai étudié le mécanisme de cette fixation et, comme 
l'acide gallique accompagne fréquemment l'acide tannique, les expé- 
riences ont porté sur l'absorption de ces deux acides par la soie. 

Le tanin à l'éther extrait de la noix de galle, l'acide gallique pur, ont 
servi de point de départ aux essais; le tanin employè renfermait 
85,2 d'acide tannique !. 

Des écheveaux de soie décreusée, de poids connus, ont été immergés 
dans des solutions d’acide tannique et d'acide gallique, purs ou mélangés, 
de concentration variable, dans des conditions déterminées de temps et 
de température. Pour mesurer l'intensité de la fixation, on a pris les 
précautions suivantes : 

On a d’abord déterminé, par des expériences préliminaires, les propor- 
tions moyennes d'humidité absorbée par la soie décreusée pure et par la 
soie décreusée ayant fixé de l'acide gallique ou de l’acide tannique. On a 
pu ramener ainsi les poids constatés aux poids absolus. On a trouvé, par 


1 D'après dosage par la méthode Sisley. 
LAB. 1895. 8 


114 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


exemple, que la soie renfermant 25 pour 100 de tanin absorbe moins 
d'eau (0,50 pour 100) que la soie décreusée pure. 

Après immersion, les flottes ont été retirées des bains, essorées et 
pesées, puis séchées à la température ordinaire et pesées à nouveau. On 
a déduit, de l'augmentation du poids de la soie sèche avant et après 
immersion, le poids d'acide provenant de l'évaporation des poids de 
solution absorbés par la soie décreusée. Il a été possible de déterminer 
ainsi les poids réellement fixés par la soie. 


Voici les resultats obtenus : 


I. — FIXATION D'ACIDE TANNIQUE ET D'ACIDE GALLIQUE PURS OU MÉLANGES 


A DIFFÉRENTS ÉTATS DE CONCENTRATION, 
Poids moyens des échantillons de soie . 1 gr. Volume des bains . . 250 cc. 
Durée d'immersion . . . . . . . 3heures Température. . . . 80e 
a. Bains à 10 grammes par litre. 


FIXATION POUR 100 


PAR LITRE DU POIDS DE LA SOIE 
Acide gallique. . . . . . . 10 » » 
Acide tanuique. . . . . . . 10 18,25 17,67 
: Acide gallique . . . 5 ue : 
MES Acide taunique . . . 5 nat RS 
b. Bains à 20 grammes par litre. 
ATIUS PA qUE RENE 20 1,35 Bit) 
Acide tannique 20 23,54 23,49 
; Acide gallique . . +. 10 : 
Mélange ; : 17,26 17,52 
Acide tannique . . . 10 
c. Bains à 40 granimes par litre. 
Acide gallique. . . . . . . 40 4592 Hat 
Acide lannique. . . . . . . 40 24,10 26,38 
Acide gallique . . . 20 / ; 
Mélange : À 22 62 22,00 
félange Acide tannique . . . 20 \ P { 
d. Bains à 60 grammes par litre. 
Acide gallique. . . . ,. . . 60 7,89 6,87 


Acide tannique. . . . «+ 60 24,13 26,69 


RAPPORT DE LA COMMISSION 115 


22,59 21,96 


Acide gallique . . . 30 
Mélanges 


| Acide tannique . . . 30 


On a recherché ensuite l'influence du temps sur la fixation de l'acide 
tannique seul en opérant à la température de 80°: 


II. — FixATION D'ACIDE TANNIQUE A LA TEMPÉRATURE DE 80°, 
POUR DES CONCENTRATIONS ET DES TEMPS DIFFÉRENIS 


Poids moyen des échantillons de soie . 1 gr. Volume des solutions. . 250 ce. 
DURÉE D'IMMERSION Î{ HEURE © HEURES 3 HEURES 
Acide tannique . 20 gr. par litre.{ Fixation pour 100 } 10,55 18,09 21,33 
= 80 = du poids dela soie, | 12,44 21,02 24,06 


Le temps demeurant constant, on a fait varier la température et obtenu : 


III. — KixATION D'ACIDE TANNIQUE POUR DES CONCENTRATIONS 
ET DES TEMPÉRATURES DIFFÉRENTES, POUR TROIS HEURES DE CONTACT 


Poids moyen des échantillons de soie . 4 gr. Volume des solutions . 250 cc. 
TEMPÉRATURES 20° 40° 60° 80° 

Acide tannique. 20 gr. par litre. Fixation pour 100 5380 6041 20/2600 21583 

_— 80 _— du poids de la soie. 7 13,75 14,51 24,55 24,65 


On constate que les flottes de soie chargées ont pris des colorations 
faiblement roussâtres, d'autant plus accentuées que la fixation a été plus 
forte. Cependant, à fixation égale, on trouve que la concentration colore 
plus que le temps, et que, pour la mème concentration, à fixation égale, 
la température augmente la coloration. 

Ces experiences nous conduisent aux conclusions suivantes : 

1° La soie décreusée est capable de fixer de l'acide gallique et de l'acide 
tannique; 

2° La fixation de l'acide gallique à la température de 80°, sensiblement 
nulle pour les bains à 1 pour 100, peut atteindre 7 à 8 pour 100 du poids 
de la soie, pour les bains à 4 pour 100; 

3° Le tanin est absorbé par la soie dans des proportions beaucoup 
plus considérables que l'acide gallique. Le temps, la température, la 
concentration des liqueurs facilitent l'absorption du tanin, jusqu’à un 
point de saturation qui parait être fixe à 25 pour 100 du poids de la soie ; 


| 
| 
| 
Ê 
| 
: 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA $SOIE 116 


4 Si l'on fait agir de la soie sur une solution renfermant des quantités 
égales d'acide tannique et d'acide gallique, l'acide gallique ne paraît pas 
fixé : le poids de matière fixé par la soie correspond à la concentration de 
la liqueur en acide tannique. | s D 

Ces résultats peuvent être utilisés pour la critique des méthodes de 
dosage du tanin dans les matières employées pour la teinture et la 
charge des soies. 11y4 

(9 décembre 1805.) 


VTT 


SUR 


DIVERSES ÉDUCATIONS DE VERS A KSOIE 


DOMESTIQUES ET SAUVAGES 


Rapport fait à M. J. DUSUZEAU 


Par JOANNÈS CLERC 


1° VARIÉTÉS DOMESTIQUES DU BOMBYX DU MURIER 


POLYVOLTINE DE CHINE 


Trois variétés de graines m'ont été remises par le Laboratoire d’études 
de la soie : Paï- pi -t’san, Ching-pi-t’san et une autre variété provenant 
de croisements. 

Les vers de Paï-pi-t’san sont complètement blancs : ceux de Ching-pi- 
t'san d'un beau noir velouté, sauf une petite ligne blanche qui sépare 
chaque anneau ; les vers de graines obtenues de croisements ont le 
sommet de la tête noir et des croissants également noirs sont disposés 
symétriquement sur les côtés. 

La saison n’a pas été favorable à l'éducation : très froide au début elle 
s’est brusquement élevée sur la fin, ce qui ne m’a permis d'obtenir 
qu'une réussite relative. 

Ces trois variétés se sont à peu près comportées de la même manière, 
le Ching-pi-t'san m a paru plus délicat que les autres. 

Voici quelle a été la marche de l'éducation : 


28 avril. . Mise à l'incubation. 
’ 
2 mai . . Kclosion des avant-coureurs. 


LAB. 1S05. 9 


118 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


4 mai . . Éclosion générale. 
9 — . . 4" mue. 
13=. mure 
20 — . . 3 — 
28 — . . 4° — 
Djuin. . Les Paï-pi-t'san et les croisements commencent à 
coconner. 
8 — . . Les Ching-pi-t'san montent à leur tour. 
25 — . . Les papillons commencent à percer leur cocon. 


J'ai remis toutes ces graines au Laboratoire qui en a obtenu deux 
éclosions avant la fin de l’année. 

Les cocons de ces trois variélés sont semblables : blancs, petit s,et 
généralement un peu satinés, ils se dévident bien, mais avec un médiocre 
rendement, car il faut environ 16 à 18 kilogrammes de cocons pour 
obtenir un kilogramme de soie ; de plus, les doubles sont dans la propor- 
tion de 10 à 12 pour 100. 

En somme, ces races polyvoltines, originaires des plus chaudes régions 
de la Chine ne me paraissent pas offrir d'intérêt en France au point de 
vue de l’acclimatation. 


RACE ANNUELLE DE FRANCE 


Mon éducation s’est faite avec la race de vers bigarrés ou rayés du 
Var, ainsi dénommés en raison de la bande noiratre qu'ils présentent 
sur chacun de leurs anneaux, cette éducation a réussi d'une façon par- 
faite et sans le moindre indice de maladie. 


, 1Tmai . . . Eclosion ÉJUID 6 NO MUE 
DR =: LE! le TT ae AA ENTREE 
RE ET 21 — . . . coconnage. 


L'once de 3125 de graines nous a donné un produit de 75 kilogrammes 
de cocons, très peu de doubles, environ 4 pour 100. 

Cocons jaunes, relativement gros, d'un tissu serré et carteux, ils se 
comportent très bien en bassine et quant au rendement, 9 kilogrammes 
de cocons frais suffisent pour 1 kilogramme de soie. Point de satinés. 
Ces vers ont été nourris pendant les trois premiers âges avec le sauva- 
geon blanc, pendant le 4° avec un mélange de sauvageon et de mürier 
blanc greffé, et au 5° âge exclusivement avec le mürier blanc greflé et 
en haute tige. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 119 


2° RACES SAUVAGES 


Antheræa Yama-Maï. — Cette espèce originaire du Japon se 
nourrit dans nos pays sur le chêne ordinaire (chêne pédonculé), j'en ai 
également élevé avec succès et en plein air sur le chène à feuille de 
châtaignier (non indigène). Les œufs sont un peu aplatis sur leurs deux 
faces, mais malgré cela convexes, contrairement à ceux du Bombyx 
mori qui sont légèrement déprimés à leur centre. 

L’éclosion a commencé le 3 mai, c’est-à-dire six jours après la mise 
en ineubation et le premier cocon s’est fait le 27 juin; l'élevage a donc 
duré cinquante-six jours. 

Voici la description des différents âges des chenilles : 

1°" âge, tête marron rouge, corps jaune citron rayé de noir longitu- 
dinalement. 

2° âge, tête marron rouge, tubercules jaunes, corps vert. 

3° âge, tète brun rouge, corps vert jaunâtre très vif, tubercules jaunes 
surmontés de poils noirs, rangée de points bleus au-dessus des stig- 
mates. 

4° âge, la tête devient verte, légèrement ombrée de marron, à cet âge 
commencent à paraître les points argentés brillants qui se trouvent de 
chaque côté du corps. 

5° âge, les points argentés deviennent plus nombreux et plus gros, 
le reste du corps ne se modifie pas. 

La marche de l'éducation a été la suivante : 


3mai . . . Éclosion SUD MER 4Smue 
JON ES ibmue LORS IE TPOR—E 
BC. Ne  Ri— Ra AE lCOCON 
AT + NS 


Cocons d’un vert jaunàtre, très bien formés; quoique un peu gommeés, 
ils se dévident fort bien et donnent une jolie soie d’une nuance claire 
prenant bien la teinture. Cette soie était, dit-on, réservée autrefois pour 
la cour de Yedo. 

Le cocon est toujours enroulé dans une feuille, mais un lien de soie 
accompagne le pédoncule, le consolide et le relie à la branche. Afin de 
n'avoir pas d’éclosion cette année et voulant réserver les pontes pour le 
printemps prochain, j'ai soumis mes cocons à une basse température, je 
ne peux donc rien dire des papillons de cette éducation, mais en 1888, 


120 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


j'ai fait un élevage de cette espèce, qui a duré cinquante-trois jours ; 
les papillons ont percé quarante-cinq jours aprèsle coconnage; ils sont 
de couleurs très variées ; les uns de couleur fauve clair, d’autres presque 
jaune et même jaune brun. 

Cette espèce est bivoltine au Japon, mais je crois qu’elle deviendrait 
annuelle chez nous si elle était acclimatée. 

Antheræa Pernyi. — Originaire de la Chine, je l’ai élevée comme 
l'espèce précédente sur le chène ordinaire. Voici la description des diffé- 
rents âges. 


1 âge. . Tète brun rouge, corps brun noirûtre. 
2° — . . Tête brun rouge, corps vert avec tubercules orangés. 
9° — . . Tête brun clair, ponctué de marron foncé, corps vert 


clair un peu jaunâtre, points blancs au-dessus des 
stigmates. 

4° et 5° âges, comme les précédents, sauf que les points argentés font 
leur apparition au commencement du 4° et augmentent jusqu’au cocon- 
nage. 

Cocon ovale, d'un gris jaune päle, il se dévide bien ; c'est lui qui fournit 
le Tussah de la Chine. Les papillons éclosent environ vingt jours après 
le coconnage ; ils sont d'un jaune roux, aux ailes traversées par une 
ligne blanchâtre et ornées chacune d’un cercle transparent liséré de 
blanc. | 

J'ai fait une éducation en 1887. Commencée le 4 juillet elle a duré 
quarante-cinq jours ; la moilié des cocons a percé vingt jours après ; les 
papillons se sont accouplés et ont pondu des œufs qui éclosaient quinze 
jours plus tard; l’autre moitié des cocons a hiverné et n’a commencé à 
percer qu'à la fin de mai suivant. 

Saturnia pyri. — L'élevage de cette espèce indigène a été fait sur le 
poirier ; je l'ai trouvée à l’état sauvage sur le sycomore, sur le prunier et 
sur le marronnier d'Inde. 

C'est vers le milieu d'août que les chenilles atteignent leur complet 
développement; à ce moment elles font entendre un petit bruit particu- 
lier lorsqu'on les inquiète. Voici les signes distinctifs des différents âges : 


1er âge. . Tête noire, corps foncé. 
2° — . . Coloration semblable au premier. 
3 — . . Corps vert, tubercules jaunes. 


ANR NT, — tubercules bleu turquoise. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 121 


5° âge . . Corps vert, tubercules d'un bleu plus intense orné de 
grands poils noirs ; la longueur de la chenille adulte 
est de 8 centimètres. 


Le cocon marron, allongé, très dur, est terminé en forme de nasse, le 
Papillon de 12 à 14 centimètres d'envergure est gris varié de brun et 
est du reste trop connu pour qu'il soit utile de le décrire. Cette espèce est 
annuelle en Europe, cependant j'ai fait tout un élevage en 1886 dont 
les cocons n'ont percé que deux ans après, c'est-à-dire en 1888. Ce 
fait se présente aussi fréquemment chez l'Antheræa Pernyi. 


Telea Polyphemus. — Espèce de l'Amérique du Nord qui se nourrit 
aussi sur le chêne ordinaire. Il est difficile dans notre pays d'obtenir des 
accouplements de cette espèce, cependant je ne serais pas étonné qu’on 
en püt obtenir un croisement avec le Saturnia pyri, car ayant enfermé 
une femelle de Polyphemus dans une cage, de nombreux mâles de Pyri 
sont venus se faire prendre contre les parois de cette dernière { ; cette 
femelle avait malheureusement fini sa ponte, je n’ai donc pu m'assurer 
du fait. 

Description des différents âges : 


1" âge. . Tète marron, corps vert jaunâtre. 
2° — . . Tête marron rouge, corps vert clair, tubercules jaunes. 
3° — . . Les tubercules deviennent rouges et très brillants, tête 


marron grisàtre. 

4° âge. . Corps vert, anneaux très prononcés et en quelque sorte 
anguleux, les tubercules des deux premiers anneaux 
thoraciques sont jaunes, ceux du corps sont rouges à 
reflets métalliques, les latéraux sont reliés entre eux 
de bas en haut par des lignes d’un vert jaune. 

5° âge. . semblable au précédent. 

Le cocon est très serré, d'un gris blanchâtre enveloppé de feuilles. 


Aclias Luna. — Cocons petits et peu soyeux, papillons de couleurs 
vert d'eau uniforme, ayant les ailes inférieures ornées de deux prolon- 
gements en forme de queue. 

Je n'ai pas complètement réussi dans cet élevage, mes papillons ne se 
sont pas accouplés et les vers que je m'étais procurés ont péri de la 


1 Cette observation est d'un très grand intérêt par la faculté qu'elle pourrait procurer 
d'opérer en plein air ces croisements, de la manière la plus simple et la plus sûre, quand ils 
sont presque toujours incertains ou nuls en chambrée, J. D 


DA 5 | 
L' * C 


122 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


flacherie au 3° âge; je les ai nourris sur le noyer ordinaire, celui d’Amé- 
rique m'eût sans doute conduit à de bons résultats. 


Attacus Atlas. — Cette éducation, commencée le 22 août, a été faite 
sur l'épine-vinette, qui est la plante nourricière classique employée 
jusqu'à présent pour l'élevage de cette espèce; je n’ai pu, je ne sais à 
quelle cause l’attribuer, arriver que jusqu’au 4° âge. 

L'éclosion a eu lieu le 22 août ; chenilles noires à poils blancs. 

29 août, 2° âge, chenille entièrement blanchâtre au changement de 
peau, puis devient jaunâtre avec deux plaques rouges de chaque côté, 
l'une sur l'anneau thoracique, l’autre sur le dernier anneau, sur le dos 
quatre rangées de tubercules blancs; la tête est marquée de traits blancs 
qui entourent les yeux; le corps tout entier est couvert d’une sécrétion 
farineuse blanche. 

9 septembre, 3° âge, conforme au précèdent, sauf une rangée de poils 
noirs qui apparait de chaque côté. 

15 septembre, 4° âge, la chenille devient d'un blanc plus verdätre, 
les yeux sont encadrés de traits noirs et verts. 

En somme, ce ver a une grande analogie avec celui de l’Aétacus 
Cynthia et pourrait facilement êlre confondu avec lui. 

Mon opinion est que l’épine-vinette n'est pas la plante qu'il faut pour 
mener à bien l'éducation de ce ver, car les chenilles ne se sont pas 
développées en raison de la grosseur normale qu'elles devaient atteindre. 


Atlacus Cynthia. — Ce ver est originaire du Japon. Je l'ai nourri 
sur l’ailante, vulgairement vernis du Japon, Ai/antus glandulosus. 

Le Laboratoire d’études de Ja soie en a élevé sur le lilas et cette der- 
uière plante lui convient parfaitement, c'est là un fait d'autant plus 
important que cet arbuste d’une culture si facile et si prompte est bien 
plus répandu dans nos pays que l'ailante. 

On sait d’ailleurs que les feuilles de l’ailante se conservent très diff - 
cilement dans les bouteilles d'élevage. 

L'accouplement du Cynthia s'effectue très facilement et les vers 
éclosent quinze jours après. 

Voici la description des différents âges de la chenille : 


1‘ âge. . Tête noire, corps jaune, tubercules noirs. 

2° — , . Tête jaune, corps jaune vif, tubercules jaunes sur le dos, 
noirs sur les côtés, petits points noirs répartis sur tout 
le corps. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 123 


3° âge. . Tête jaune, corps blanc jaunâtre, tubercules recouverts 

d’une sorte de poussière blanche. 

4° et 5° âges, peu de changements. 

Les cocons sont grisâtres, allongés, d’un tissu très serré et très car- 
teux, mais ils ne peuvent se dévider, leur emploi est donc limité pour la 
fabrication de la schappe ou fantaisie. 

Papillon d’un brun verdätre, velouté, rehaussé de rayures blanches et 
roses contiguës. 


Samia Cecropia. — Cette espèce nous vient des États-Unis, elle 
tisse un énorme cocon à double enveloppe d'un tissu grossier et indévi- 
dable. 

J'ai fait cette éducation sur le prunellier, Prunus spinosa, et le pru- 
nier des haies, Prunus frutlicans. 

L'éclosion des œufs se fait environ huit jours après la ponte. 

Mon éducation a duré dix-huit jours, mais je dois dire que j'ai eu 
beaucoup de retardataires et que les différentes mues ne se sont pas 
accomplies avec autant de simultanéité que chez les autres espèces. 

Les chenilles aux 1°" et 2° âges sont entièrement noires. 

9° àge, tête verte, corps vert bleuàtre sur le dos, devenant jaunâtre 
sur les côtés, les tubercules dorsaux des deux premiers anneaux thora- 
ciques sont d'un rouge vif, les suivants sont jaunes, les tubercules laté- 
raux sont bleus. 

4° âge, tête verte, corps vert bleuâtre devenant bleu pâle sur le dos, 
les tubercules ne changert pas de couleur. 

o° âge, mêmes caractères et coloration, sauf que trois anneaux thora- 
ciques au lieu de deux sont ornés de tubercules rouges, ces derniers 
sont donc au nombre de six au lieu de quatre. 

Papillon brun de grande taille, avec abdomen rougeàtre, ailes ornées 
de croissants rouges cerclés de noir. 


DYAITLAE 


DE L’ÉTOUFFAGE DES COCONS 
ET DE L'INFLUENCE DE CETTE OPÉRATION SUR LA SOIE 


Par M. Daniecz LEVRAT 


LICENCIÉ ÈS SCIENCES MATHÉMATIQUES ET ÈS SCIENCES PHYSIQUES, 
CHIMISTE DE LA CONDITION DES SOIES, 


+ 


L'étouffage des cocons est une des questions qui intéressent le plus les 
filateurs, car la quantité et la qualité de la soie obtenue dépendent essen- 
tiellement du procédé employé. 

Il y aurait avantage à filer les cocons avant de les soumettre à aucun 
système d’étouffage : la soie qu’on en obtiendrait serait bien plus belle et 
beaucoup plus brillante. C’est la méthode que l’on pratiquait avant la 
filature à vapeur et que l’on suit encore dans l’Annam et le Tonkin où 
chaque éleveur fait de sept à dix récoltes de cocons par an et peut 
filer chacune d'elles en quelques jours. 

Mais en Europe cette récolte est en général annuelle et les filatures 
devant être approvisionnées de cocons pour toute l’année, il faut néces- 
sairement avoir recours à l’étouffage. 

Cet étouffage peut se faire : 

1° Par l’air chaud ; 

2° Par la vapeur d’eau; 

3° Par la vapeur d’eau et l’air chaud ; 
4 Par les produits chimiques. 


Autrefois, et dans certains pays, on étouffait les cocons en les exposant 
pendant quatre ou cinq jours aux rayons du soleil. La lenteur désespé- 
rante de ce mode d’étouffage le fit bientôt abandonner et la chaleur natu- 

LAB, 1895. 10 


126 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


relle du soleil fut remplacée par celle que nous produisons artificielle - 
ment dans nos foyers. C’est ainsi que le four du boulanger devint le 
premier étouffoir connu. On ne voyait alors que le but à atteindre : tuer 
la chrysalide. Ce moyen y conduisait, sinon sûrement, du moins par le 
plus court chemin, et cela suffit pour assurer son succès et justifier son 
emploi pendant de longues années, malgré les graves inconvénients que 
présentait un appareil aussi primitif. Il était en effet très difficile de déter- 
miner exactement la température du four et impossible de la régler à son 
gré. Du reste, l'imperfection de l'appareil ne comportait pas une grande 
précision, et, si l'on en croit Boissier des Sauvages !, on s'en rapportait 
au hasard pour l'appréciation de cette température. « Pour s’en assurer, 
dit-il, il n’y a qu'à avancer la main dans la gueule du four : si l'on peut 
l'y tenir l'espace d'un Are Maria, il n’y a rien à craindre pour les 
cocons. » Voilà certes un thermomètre à la portée de tout le monde, mais 
il manque de précision ; aussi n’était-il pas rare de voir dans un même 
lot des cocons dont la chrysalide vivait encore à côté d’autres à moitié 
carbonisés, , 

Aussi Léon de Teste? ne craint pas d'affirmer qu'une pareille méthode, 
nuisible à la fois à la quantité et à la qualité du produit, devrait être 
sévèrement prohibée. 

Une première amélioration consiste à employer une source de chaleur 
à température constante. On place Jes cocons, comme l'ont fait Marcoti 
et Fontana dans des récipients en cuivre ou en tôle que l’on chauffe au 
bain-marie. Les cococs cuisent dans la vapeur qui se dégage des chry- 
salides. Ces vapeurs sont toujours plus ou moins ammoniacales et altèrent 
profondément la fibre soyeuse. 

On a cru remédier à cet inconvénient en faisant traverser la masse 
des cocons par un rapide courant d'air destiné à entraîner les vapeurs à 
mesure qu'elles prennent naissance. De cette idée sont nés les étoufloirs 
à air chaud. 

Dans les premiers appareils, celui de Bardel par exemple, expérimenté 
en 1810 au Conservatoire des arts et métiers de Paris, le foyer se trou- 
vait à l'intérieur d'une vaste étuve. Les cocons étaient placés sur des 
chàssis en fil de laiton que l'on disposait en étagères, de manière que l'air 
chaud puisse circuler librement de l’un à l’autre. Au bas de l'appareil 


{ Boissier des Sauvages, l'Art d'élever les vers à soie, Montpellier, 1763. 
? Léon de Teste, Du commerce des soies et soteries, Avignon, 1830. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 127 


était pratiquée une ouverture qui livrait passage à la tuyère d’un souf- 
flet de forge. L'air extérieur, après avoir contourné le foyer du poêle se 
répandait dans l’étuve et s’échappait par une cheminée d'appel située à la 
partie supérieure. 

Dans les appareils plus récents dont le type est l'etouffoir Vareille, le 
calorifère est indépendant de la chambre chaude. Des chariots roulant sur 
des rails la parcourent d’un bout à l’autre et permettent d'un côté l'in 
troduction des cocons frais, de l’autre la sortie des cocons fournoyés. 
L'opération est ainsi rapide et continue. A l’une des extrémités pénètre 
l'air chaud, à l'autre se trouve un aspirateur de forme quelconque qui 
permet de régler la vitesse de l’air suivant la température que l’on veut 
obtenir. 

Mais quelles que soient les précautions que l’on prenne, on ne parvient 
pas à éviter les coups de feu. De nombreux essais ont été faits pour remé- 
dier à cet état de choses et tous sont restés infructueux. Aussi après 
bien des années d'expériences on a dû renoncer à l’air chaud et revenir à 
l’ancien procédé d’étouffage à la vapeur dont nous allons maintenant 
dire quelques mots. 

La suffocation des chrysalides par la vapeur a été pratiquée depuis 
fort longtemps et s'obtenait autrefois en plaçant des tamis garnis de co- 
cons au-dessus d'un chaudron, dans lequel on faisait bouillir de l’eau. 
La vapeur s'élevait à travers les cocons et les cuisait en quelques 
minutes, mais la plupart d’entre eux étaient tachés et difficiles à dévider. 

Ces avaries sont en parties évitées par l'emploi de la vapeur sèche, et 
c’est Gensoul qui, après avoir, en 1803, doté la filature de bassines 
chauffées à la vapeur, eut le mérite d'en faire l'application rationnelle à 
l'étouffage des cocons. 

Ce procédé est à peu près le seul qui soit en usage chez les grands 
filateurs modernes. Les appareils peuvent varier de forme mais le prin- 
cipe et les dispositions générales restent les mêmes. 

Un étouffoir à vapeur se compose essentiellement d'un grand récipient 
en tôle. Les cocons sont étendus sur des châssis que l’on dispose les uns 
au-dessus des autres comme les tiroirs d’une armoire. La vapeur pro- 
duite par le générateur de l'usine y est introduite à l’aide d'un tuyau 
percé de trous. Les gaz chauds du foyer avant de se rendre à la cheminée 
contournent l'appareil, de façon à maintenir ses parois à une tempéra- 
ture suffisamment élevée pour empêcher toute condensation de vapeur à 
l'intérieur. 


128 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


La durée de l’étouffage est de six à douze minutes suivant la tempé- 
rature de la vapeur, la qualité et la provenance des cocons. Mais il ne 
faut pas croire que ce procédé si simple en théorie le soit autant en pra- 
tique ; il exige au contraire de la part de ceux qui en font usage une 
grande expérience et de nombreuses précautions. Il est reconnu par tous 
les filateurs intelligents et expérimentés, que la durée de l'étouffage a 
une énorme influence sur la qualité de la soie et sur le rendement à la 
bassine. Une minute de moins ou de plus produit dans le premier cas un 
étouffage incomplet, et dans le second une soie qui manque de nerf, se 
file mal et donne beaucoup de déchet. Or chaque catégorie de cocons 
demande à être exposée pendant un temps déterminé à une température 
donnée ; il faudrait donc, pour obtenir le meilleur résultat possible, 
n'opérer que sur des cocons à peu près identiques, ce qu'il est impos- 
sible de faire pratiquement. Aussi se contente-t-on de suivre ce conseil 
dicté par l'expérience : il vaut mieux étouffer peu que beaucoup, par la 
raison fort simple qu’en n’étouffant pas assez on perd quelques cocons et 
qu’en étouffant trop on produit de la mauvaise soie avec beaucoup de 
déchet, et la réputation du filateur se trouve ainsi compromise. 

Le reproche que l’on peut faire à tous ces procédés est donc d'altérer 
la soie, et cette altération est due, comme on le voit, à l’action de la cha- 
leur. Elle peut souvent passer inaperçue lorsque l'opération est bien con- 
duite, mais elle n’en existe pas moins réellement et constitue le plus grave 
inconvénient de ce mode d’étouffage. Il n’est pas même le seul. Regar- 
dons, en effet, ce qui se passe dans la pratique : chaque filateur, après la 
récolte des cocons, fait ses achats de façon à pouvoir alimenter le travail 
de son usine jusqu'à la récolte suivante, ce qui représente souvent 
plusieurs milliers de kilogrammes. 

Tous ces cocons doivent être étouffés en quelques jours et amenés à un 
état de dessiccation tel qu'ils puissent, sans craindre la fermentation, 
se conserver pendant toute l'année. 

Or, pour arriver à ce résultat, avec des cocons tout mouillés, il faut 
les étendre en couches minces dans de vastes locaux et les remuer fré- 
quemment pendant deux ou trois mois. On a cherché depuis longtemps 
à supprimer cette main-d'œuvre longue et onéreuse par l'emploi simultané 
del'airchaud etde la vapeur. Déjà en 1818 Antoine Pitaro, dans la Science 
de La sétifère,prèconise l'emploi alterné de ces deux agents. L'appareil 
qu'il propose est des plus simples: il comprend une étuve au-dessous de 
laquelle est maçonné le foyer, la cheminée en tôle traverse l’étuve et lui 


RAPPORT DE LA COMMISSION 129 


communique sa chaleur. Au bas se trouve une espèce de réservoir, chauffé 
directement par la flamme, dans lequel on projette de temps en temps 
une petite quantité d'eau qui se réduit instantanément en vapeur et porte 
la mort jusqu’au centre des cocons les plus soyeux. 

Cet appareil a subi, depuis cètte époque, bien des perfectionnements. 
Dans le système adopté par M. Chartron de Saint-Vallier, le générateur 
de vapeur et le calorifère à air chaud sont indépendants l’un de l’autre 
et séparés de l’étouffoir. Lorsque la vapeur a fait son œuvre, on ouvre 
une vanne d'entrée d’air tiède à 30 ou 40 degrés. En haut de l'étouffoir 
est placé un tarare à qui, par le moyen d’une courroie, on peut imprimer 
une vitesse considérable. Ce tarare, mis en activité, agit comme une 
puissante cheminée d'appel en chassant au dehors l'air de l’étouffoir et 
forçant l'air tiède à yentrer. Il s’établit ainsi un courant d'air chaud qui 
traverse les couches de cocons, s'empare de leur humidité et l'emporte. 
Au bout de quelques minutes, les cocons sont suffisamment secs pour pou- 
voir être transportés dans la coconnière, mais on peut les dessécher plus 
complètement encore en laissant agir l’air chaud pendantplusieurs heures. 

Ce double résultat est actuellement obtenu à l’aide des étouffoirs auto- 
mobiles que l’on construit de nos jours. 

Mais il ne suffit pas d'obtenir un résultat avec plus ou moins d’élé- 
gance et de rapidité, il faut encore qu'il soit bon. Or, si l’on est parvenu 
à supprimer l'humidité inhérente au procédé à la vapeur d’eau, on n’a pas 
atténué l'action néfaste de la chaleur; bien plus, on l’a accentuée en lui 
permettant d'agir plus longtemps, mais il est probable qu'on ne s’aper- 
cevra de cette imperfection qu'après de nombreuses expériences pour- 
suivies pendant plusieurs années. 

Ce n’est pas en modifiant et perfectionnant les appareils que l’étouffage 
atteindra la perfection, c’est en changeant le principe de la méthode. I] 
y a plus d’un demi-siècle que cette nécessité s’est fait sentir et qu'on cherche 
à substituer à la chaleur un autre agent capable de foudroyer la chry- 
salide tout en respectant sa riche demeure. 

Pénètré de ces idées, Beaumé indique, dans les Annales de chimie, un 
procédé d'étouffage à l'alcool qui, paraît-il, donne de très bons résultats. 
D’autres expérimentateurs, ayant remarqué que le froid rigoureux de 
certains hivers faisait toujours périr un grand nombre de chrysalides, 
proposèrent le froid artificiel comme moyen d'étouffage sûr et rapide. 
Ces expériences qui datent déjà de 1827 sont actuellement reprises par 
quelques filateurs d’Alais. 

LAB, 1895. 10* 


130 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


Enfin, en 18281, on voit pour la première fois apparaître l'emploi des 
substances toxiques telles que le gaz ammoniac, l'anhydride sulfureux, 
l'hydrogène sulfuré, l'acide chlorhydrique, les vapeurs de pétrole, ete. 

Les quelques essais que l'on fit alors en Italie ne donnèrent pas de 
bons résultats et ne furent suivis d'aucune application. Il en est de même 
du procédé cité dans Valmont de Bomare qui consiste à soumettre les 
cocons à l'action des vapeurs de camphre. Mongolfier, qui l’a éprouvé, a 
reconnu que, pour qu'il produisit l’étouffage complet, il faudrait que les 
cocons fussent placés dans une capacité où on ferait le vide. 

Tous ces procédés allaient tomber dans l'oubli avant d'être sortis de 
la période d'expérimentation lorsque, en 1877, surgirent simultanément 
troisinventeurs, MM. Gauthier, de Lamonta, et Laurent del’Arbousset, qui 
firent construire et breveter des appareils basès sur ces nouveaux 
principes et auxquels, pour cette raison, l'un d’eux donna le nom 
d'étouffoirs chimiques. 

L'apparition de ces procédés ingénieux fit naître les plus belles espé - 
rances. L'emploi des gaz, en effet, a, sur la vapeur d'eau, le grand avan- 
tage de tuer à froid sans mouiller le cocon; de plus, les cocons ainsi 
étouffés conservant la teinte rosée qui caractérise les cocons vivants, on 
pensait que les corps gazeux étaient absolument sans influence sur la soie 
puisqu'ils ne produisaient aucune action sur une matière colorante si 
délicate et si fugace. C'était là une grave erreur et les nombreuses expé- 
riences de filature comparée que l’on fit à cette époque, aussi bien en 
France ? qu'en Italie, démontrerent l'inexactitudé de cette conception et 
mirent en lumière la supériorité, jusque -là incontestée, de l’étouffage à 
la vapeur d’eau. Les étoufloirs chimiques tombèrent bientôt dans le plus 
grand discrédit, etla méfiance, succédant à l'enthousiasme des premiers 
jours, accueillit depuis lors toutes les inventions nouvelles. 

Mais s'il est prudent de n'accepter toute innovation qu'avec la plus 
extrème réserve, il serait peut-être téméraire de la condamner de parti 
pris avant de la soumettre à l'épreuve del'expérimentation en grand qui, 
seule, peut donner la certitude, 

Nous connaissons maintenant le vice commun à toutes les méthodes 
actuelles. C’est d'altérer la soie. La première condition à remplir est done 
de n'employer pour l'étouffage des cocons aucun agent capable de pro- 
duire cette altération. 


1 Saggio sulla trattura della Seta di Francesco Gera, Milano, 1828. 
? Etude sur les étouffoirs chimiques, Paul Francezon, 1880. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 131 


Tout procédé d’étouffage qui satisfera à cette condition sera supérieur 
au meilleur des appareils à vapeur d’eau et il atteindra toute la perfec- 
tion désirable s’il parvient à donner du même coup des cocons aussi secs 
que ceux qui ont séjourné trois mois dans les coconnières. 

Enfin il sera réellement pratique s’il joint à toutes ces qualités la rapi- 
dite et l'économie. 

Nous laisserons de côté, malgré sa grande importance, la question 
d'économie qui ne peut être définitivement tranchée que par l'exploita- 
tion industrielle du système et nous ne nous occuperons que de la première 
condition: inaltération de la soie qu’on peut prévoir & priori et justifier 
par quelques expériences de laboratoire. 

Rien ne $erait plus facile que cette prévision si l'étude chimique de la 
soie était plus avancée, car nous connaîtrions les différentes actions que 
les corps exercent sur elle. Malheureusement il n'en est pas encore 
ainsi !. La molécule soyeuse ne livre pas facilement aux efforts des chi- 
mistes les secrets de sa constitution intime, tout au plus se laisse-t-elle 
entrevoir — si l'on peut s'exprimer ainsi — par quelques-unes de ces 
faces extérieures. C'est ainsi que nous savons que la soie possède deux 
fonctions chimiques nettement accusées : la fonction acide et la fonction 
basique. Ce sont elles qui donnent naissance aux principales propriétés 
chimiques de ce textile et c’est en s'appuyant sur leur existence qu'on 
a pu édifier une théorie rationnelle des phénomènes de teinture. La nature 
de ces fonctions a du reste été mise hors de doute par les données ther- 
mochimiques de M. L. Vignon. 

Nous pouvons donc en mettant en évidence ces deux fonctions — ce 
qui nous suffira pour cette étude — représenter la molécule de soie par la 


/ NH 
\ COOH 


dans laquelle R est un radical fort complexe composé d'atomes dont le 
groupement n’est encore qu'imparfaitement connu. 

Cette formule réduite ainsi à sa plus simple expression va nous guider 
dans le choix de la substance à employer pour l’etouffage des cocons et 
des considérations d'un autre ordre nous permettront d'en restreindre 


encore le nombre : 


formule symbolique : 


1 Parmi les savants qui ont abordé l'étude chimique de la soie, on peut citer: Mulder, 
Roard, Staedler. Cramer, Weyl, Perret. J. Pe soz, M. Francezon et M. Schützenberger. 


132 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


1° La substance gélatineuse qui agglutine les brins de soie pendant Ja 
confection de la coque soyeuse doit pouvoir se dissoudre dans l'eau 
bouillante ou tout au moins se ramollir suffisamment pour permettre le 
dévidage du cocon. Cette remarque fait condamner l'emploi des acides 
aussi bien que celui de l'air trop fortement chauffé qui coagulent toujours 
plus ou moins les matières albuminoïdes. 


2% Si nous nous rappelons que la soie possède au plus haut degré la 
propriété d’absorber les diverses substances que l'on met en contact avec 
elle, nous serons conduits à éliminer de notre choix toutes les matières 
minérales fixes pour ne conserver que les corps gazeux ou facilement 
volatils. 

3 Enfin parmi les corps gazeux qui restent seuls à notre disposition, 
nous devons écarter, en vertu de la formule précédente, tous ceux qui 
possèdent des propriètés acides ou basiques assez énergiques pour former 
avec la soie des combinaisons stables dans les conditions où s'opère la 
filature. Il est bien évident, en effet, qu’on n’aurait pas à en tenir compte 
si ces combinaisons se dissociaient dans l'eau bouillante en régénérant 
la soie avec toutes ses propriétés primitives. 

Voici un exemple qui vient à l'appui de ces déductions : 

Au mois de juillet 1896, M. Blanc exposait àla Société d'Agriculture, 
Sciences et Industrie de Lyon, ses premières recherches sur l'étouffage 
des cocons par le formol. Quelques jours après, M. Quajat de Padoue 
publiait dans le n° 1766 du Moniteur des Soies quelques-unes des expé- 
riences qu'il avait entreprises sur le même sujet et indiquait les résultats 
désastreux obtenus en filature. 

Devant cet insuccès, ils abandonnèrent l'un et l’autre l'étude qu'ils 
avaient commencée et, si nous y revenons ici, c’est pour compléter leurs 
notes en montrant l'influence de l’aldéhyde formique sur la soie. 

Nous avons remarqué que les cocons soumis à l’action des vapeurs de 
formol ne parvenaient à sefiler qu'après une ébullition prolongée et, malgré 
la formation d'une quantité considérable de frisons, donnaient un rende- 
ment en soie grège supérieur à celui des cocons témoins filés comparati- 
vement. Mais tandis que la grège des premiers cocons titrait 14-15 
deniers, celle du lot témoin filée avec le même nombre de cocons ne pesait 
que 12-13 deniers. 

Pour expliquer celte anomalie, nous avons effectué une série d'inciné - 
rations dont voici les résultats moyens: 


RAPPORT DE LA COMMISSION 133 


Incinération du lot témoin. Incinération du lot traité par le formol: 

Cendres des coques . . . 1,60°, Cendres des coques . . ..1,62°/ 
Cendres de la grège . .. 0.78°/,  Cendres de la grège . . . 1,56°/, 

La comparaison de ces chiffres montre que les sels minéraux qui entrent 
dans la constitution du brin de soie des cocons traités par le formol n’ont 
pas été dissous dans l’eau bouillante de la bassine. 

En second lieu, nous avons pu nous convaincre par des expériences 
directes que l’aldéhyde formique coagule le grès de la soie en formant 
avec lui une combinaison tres stable ! insoluble dans l’eau bouillante. Le 
mauvais dévidage et le rendement élevé que nous avons constatés sont une 
conséquence de l’insolubilité de la matière gommeuse. Ces résultats 
montrent que le formol appartient à la catégorie des corps que l’on doit 
exclure. 

La conclusion à tirer de tout ce qui précède est que l’on ne peut espé- 
rer réaliser un étouffage parfait que par l'emploi des gaz inertes tels que 
l'azote, l'hydrogène, les carbures d'hydrogène, etc. 

Mais comment un gaz inerte pourra-t-il tuer la chrysalide ? 

C'est la difficulté qui se présente et l’artifice qui la surmontera consti- 
tuera précisément l’idée géniale de l'inventeur. 

Plusieurs tentatives répondant aux idées théoriques exposées plus 
haut viennent d'être faites cette année, quelques-unes d'entre elles sont 
encore de date trop récente pour qu’il nous soit permis d’en parler 
longuement et il serait prématuré de vouloir les juger. 

On nous permettra cependant de faire remarquer que ces essais ne 
sont que la répétition d'expériences faites il y a vingt ans, mais qui 
jusqu'ici n'avaient donné que des résultats négatifs. 

Tel est le cas de l’anhydride carbonique. On sait, depuis MM. Boulade, 
Moyret et Francezon, que des chrysalides plongées dans une atmosphère 
de ce gaz peuvent y vivre pendant huit jours et même davantage sans 
être le moins du monde incommodées. Ils en conclurent que ce gaz 
n'est pas mortel ; ils auraient dû ajouter : dans les conditions de l’expé- 
rience. 

Ce sont ces conditions qui ont été changées par nos inventeurs 
d'aujourd'hui qui ont eu la précaution de se les faire garantir par un 


1 La combinaison qui se forme entre l’aldéhyde formique et la soie peut être représentée 
schématiquemeut par l'équation : 
H 
Ni — vé 


NH? 
RC -+ H.COH = H?20 + RC SH 


NCO0H NC0OH 


134 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


brevet. L'artifice qu'ils emploient avait été soupçonné par Montgolfer et 
consiste à faire intervenir, en même temps que l'acide carbonique, l'action 
du vide et de la pression alternativement.'Par ce moyen, le gaz pénètre- 
rait jusqu’à l'intérieur du corps dela chrysalide dont il amènerait la mort. 

Ainsi tombe d'elle-même cette séparation qui avait êté faite entre les 
gaz mortels et ceux qui ne le sont pas. Le champ des expériences se 
trouve ainsi agrandi et demande à être exploré de nouveau. 

Nous-mêmes, à la Condition des soies de Lyon, avons repris les essais 
d'étouffage par le vide pour lesquels M. Moyret, de Lyon, et M. Verson, 
de Padoue, n'avaient pu obtenir de bons résultats. Si, comme nous 
l'avons fait, je crois, les premiers, on vient à introduire sous la cloche 
à vide, un corps capable d'absorber l'humidité, aussitôt la chrysalide se 
dessèche peu à peu et perd en un jour jusqu'à 50 0/0 de son poids. Cette 
dessiccation forcée a pour conséquence fatale la mort de la chrysalide. 

Voici quelques-unes des expériences que nous avons faites au labora- 
toire de chimie de la Condition des soies!, et qui ont été publiées dans 
le n° 1773 du Moniteur des Soies, par M. J. Testenoire, Directeur de la 
Condition. Les cocons sont placés sous une cloche hermétiquement close 
dans laquelle on fait le vide. On a eu soin de changer les conditions expé- 
rimentales en modifiant, soit la durée de l'expérience, soit la pression 
et l'état hygrométrique à l’intérieur de cette cloche. 


EXPÉRIENCES 
Il 


Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . . 35 "/" de mercure. 
Cocons soumis au vide . . . . . . . . . . Nombre 32. 
Poids avant l'expérience . . . . . 55 gr. 30 
Poids après 15 heures d'exposition . . 52gr. 90 Perte°/, 4,33. 
— 22 — — . . 50 gr. 52 — 8,64. 
— 40 — — <., MAG prA10 _ 16,63. 
Tous les cocons papillonnent. 
II 
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . . 40 "/" de mercure. 
Cocons soumis au vide sec. . . . . . . . . Nombre 24. 


Durée:de l'exposition "0 Heures 0: 


1 Juin et juillet 1896. 


RAPPORT DE LA COMMISSION 135 


Poids avant l'expérience . . . . . 40 gr, 08 
Poids après l'expérience «+ . … . « S34Xgr. 12 Perte‘), 14,8 


Uo 


Tous les cocons papillonnent. 


III 
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . . 40 "/" de mercure. 
Cocons SOUMIS AUMVITE SEC ON OmRre 24. 
Duüréerde exposition . Heures 48. 
Poids avant l'expérience . . . . . 43 gr. 82 
Poids après l'expérience . . . . .  20zgr. 59 Perte, 53,01 

Toutes les chrysalides sont mortes. 

IV 
Pression à l'intérieur de la cloche . . . . . . 40 "/" de mercure, 
Coconsisoumis au videsec "Nombre 12, 
Duréelde exposition EC M CNE NN Feures 54" 
Poids avant expérience." "tm. 20/0r. 
Roïtishapresillexpérienc ns ES cr CO Perte) 07:09 

Toutes les chrysalides sont mortes. 

V 
Pression à l’intérieur de la cloche . . . . . , 10 "/" de mercure. 
Cocons soumis au vide see. , . . . . . . . Nombre 160. 
Duréerde/léxPoOStiOn NE EF ouTes AD: 
Poids avant l'expérience . .: . . . 294cr. 
Poids après l'expérience . . . . . 116gr. 03 Perte°/, 60,53 


Les chrysalides sont mortes et complètement desséchées. 


L'expérience n° 1 a été faite dans les mêmes conditions que celles 
de M. Verzon et a donné les mêmes résultats négatifs, tandis que, 
dans les n° 2,3, 4 et 5, nous avons fait usage du vide sec en employant 
les agents de déshydratation habituels. 

Del'examen de ces expériences il ressort que les chrysalides sont 
tuées par le vide et complètement desséchées à la température ordinaire 
en prolongeant suffisamment la durée de l'expérience aussi bien àla pres- 
sion de 40 millimètres qu’à la pression de 10 millimètres. Les cocons ainsi 
étouffes conservent l'aspect et la fraîcheur des cocons vivants et la des- 
siccation de la chrysalide est telle qu’on peut la pulvériser entre les doigts. 

C’est ainsi que se trouve réalisé, au point de vue théorique, l’étouffage 
le plus parfait qu'on puisse rêver, car il satisfait rigoureusement aux 


136 RAPPORT DE LA COMMISSION 


deux conditions essentielles du problème : inaltération de la soie et dessic- 
cation complète du cocon. 

Les résultats obtenus à la bassine expérimentale du Laboratoire d’étu- 
des de la soie justifient pleinement les prévisions théoriques. 

Comparés aux lots témoins, ces cocons ont donné un meilleur dévidage 
et fourni une soie plus brillante, plus colorée et en même temps plus 
résistante et plus élastique. 

Nous devons le reconnaitre, ce ne sont là que des expériences de labo- 
ratoire difliciles à rendre pratiques en raison de la délicatesse et de la 
lenteur du procédé. En effet, en dehors de toute autre considération, on 
ne peut pas songer à soumettre des cocons à l'étouffage pendant quarante 
heures, alors que la récolte ne dure que quelques journées. 

En résumé, l'étude comparative que nous venons de faire des différents 
procédés d'étouffage montre qu'aucun appareil actuellement en usage ne 
réalise complètement les conditions techniques et rationnelles exigées par 
l'industrie de la soie. Malgré tous leurs avantages, les appareils, basés sur 
l'emploi de la chaleur, ont le grave inconvénient d’altérer la soie. Si nous 
avons constaté d'autre partqueles étouffoirs chimiques n’avaient pas donné 
de bons résultats nous restons cependant convaincus que l'emploi des gaz 
à froid constitue le seul moyen capable de conduire à la complète solution 
du problème. 

Espérons que, grâce aux progrés de la science, on parviendra bientôt à 
associer économiquement les gaz toxiques au vide pneumatique, que l'on 
découvrira un agent capable de tuer la chrysalide en quelques minutes, 
et qu'à l’aide du vide on pourra dessècher ensuite et à loisir les cocons 
ainsi étouffès. 

La question est du reste pleine d'actualité: Le ministre de l’Agricul- 
ture ne vient-il pas de décider l'organisation d'un concours d'appareils 
destinés à l'étouffage des cocons. Les intéressés, inscrits avant le 31 dé- 
cembre 1897, devront présenter des appareils de petites dimensions, 
d'un transport facile, assurant dans le plus bref délai la parfaite dessic- 
cation des cocons sans endommager la fibre soyeuse et permettant la con- 
servation des cocons en balle. 

L'intérêt que les pouvoirs publics portent à cette branche de notre 
industrie est un précieux stimulant pour les inventeurs qui, nous n'en 
doutons pas, sauront obtenir des dispositions ingénieuses et nouvelles au 
grand profit du filateur aussi bien que du sériciculteur. 

C'est le vœu que nous formons. 


UNE VISITE AU MUSÉE DE GENÈVE 


Par L. SONTHONNAX 


A la veille de publier notre étude sur les Papillons séricigènes sau- 
vages et notre essai de classification, M. Dusuzeau, directeur du Zabo- 
ratoire d'Études de la soie, et initiateur de ce travail de longue 
haleine, a bien voulu me charger d'aller à Genève visiter le musée zoolo- 
gique pour y consulter la série de Lépidoptères sétigènes qu'il pouvait 
posséder. 

C'est, en effet, un de nos devoirs les plus rigoureux de ne perdre 
aucune occasion de complèter nos renseignements sur les espèces plus 
ou moins rares disséminées un peu partout dans les grands Musées et 
jusque dans les collections particulières. 

La vue d’un très grand nombre de matériaux comparatifs et l'examen 
critique de collections nouvelles est le seul moyen possible d'approcher 
de plus en plus de la vérité et de pouvoir grouper avec méthode ces élé- 
ments jusque là-isoles. 

En visitant le musée de Genève, j'ai êté frappé de l’ordre et de la 
méthode qui y règnent et de l'installation pratique et commode pour le 
visiteur qui veut étudier un groupe quelconque dans les collections. Le 
bâtiment affecté aux collections zoologiques et à la bibliothèque spéciale 
aux sciences naturelles, se compose d'une longue galerie terminée par 
deux ailes donnant sur une superbe promenade contiguë au Jardin bota- 
nique, des colonnes d'ordre dorique en ornent les portiques, mais la 
sobriété d’ornementation donne à l’ensemble un aspect qui gagnerait, ce 
me semble, à être uu peu moins sévère. 

Mais si l’on pénètre à l'intérieur du pavillon affecté aux collections 

LaB. 1805. 11 


138 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


zoologiques, qui occupe l'aile droite de ce bâtiment, c'est un enchante. 
ment: tout est groupé, dans les galeries, avec ordre, et les spécimens 
exposés aux regards des visiteurs sont, sur tous les points, parfaitement 
éclairés. 

Avec l'autorisation, on ne peut plus bienveillante de M. Bedot, direc- 
teur du Musée, et l’extréme obligeance de M. Frey Gessner, conservateur 
des collections entomologiques, j'ai pu visiter à mon gré toutes les col- 
lections de Lépidoptères que ce musée possède et concentrer mon atten- 
tion sur la tribu des Bombycides qui ont le privilège de produire de Ja soie. 

Tout d'abord, ma vue s'est arrêtée sur une espèce que je n'avais pes 
encore eu l'occasion de rencontrer dans aucune collection: l'Attacus 
Crameri, Felder, grand Saturnide de l'ile d'Amboine et voisin d'Attacus 
Allas, bien qu’il soit privé de taches vitrées sur les ailes. Celte bonne 
fortune m'a permis de rectifier la description très imparfaite de Cramer ! 
et dont la figure, bien que représentée dans son excellent ouvrage, n’a 
pas été rendue avec exactitude au point de vue des détails. Malheureu- 
sement le cocon de cette très rare espèce est inconnu. 

Une autre espèce d'Atlacus, très répandue dans l'Amérique du Sud, 
l'Attacus Betis, Walker, est représentée, au musée de Genève, par 
plusieurs variétés intéressantes. Le cocon de cette espèce ne nous était 
pas connu : ilest de forme ovoïde, d'un jaune terne, long de 4 centimètres 
sur ? de large, il parait assez riche en soie et pourrait sans doute se prè- 
ter au cardage, sinon à la filature directe. La différence qu'il présente 
avec ceux des A{{acus connus, toujours munis d'un pédoncule soyeux 
et enroulés dans les feuilles, c'est qu'il est simplement appliqué le long du 
rameau nourricier qu'il embrasse par un treillis extérieur de fils soyeux. 

Bon nombre d'autres espèces appartenant à cette importante section 
des séricigenes figurent avec leurs coques dans les collections du musée 
de Genève, nous ne nous y arréterons pas, car nous possédons ces mêmes 
cocons à notre Laboratoire de Lyon. 

Nous remarquons un cocon de forme cylindrique à extrémités peu 
convexes, mesurant 5 centimètres sur 3, provenant de Tasmanie, mais 
sans indication du nom de l’espèce, Ne serait-il pas la coque du Caligula 
Helena, White?, espèce commune de cette ile et qui nous est inconnue ? 


1 Cramer, Papillons exotiques, t. IV, fig. 381-382 (1782). 

2? Le papillon ‘de celte espèce, que uotre Laboratoire de Lyon possède, existe aussi au 
Muséum de Paris sous le nom de Sa’urnia Plulo, étiqueté de la main de Boisduval, qui de- 
vait ignorer la description de White. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA Sotr, LYoN PLANCHE XXIV. 


Perophora despecta, Walker. Papillon femelle. 


1 
— 2. — — cocons. 
— 3. Cocon problable de Caligula Helena (White). 


RAPPORT DE LA COMMISSION 139 


Cette coque, peu riche en soie, quoique assez épaisse, de coloration 
brune, nous semble avoir été tissée dans la terre au pied des arbres où 
la larve a vécu, à en juger par sa nature feutrée et par les débris ter- 
reux ou végétaux accolés à sa surface. Rien de précis dans les auteurs 
pour l'identification de ce cocon, mais si l'on considère l’abondance de 
cette espèce en Tasmanie et l'instinct de nombre de Saturnides australiens 
de recéler leur cocon dans la terre, pourrait-on en conclure qu'il appar- 
tient au C. Helena ? 

Le papillon de cette espèce a une grande analogie avec celui de Cali- 
gula Assamensis ; on sait que ce dernier est l’objet d'éducations domes- 
tiques daas le nord de l'Inde et que le cocon, d’un jaune brun, produit 
une soie analogue à celle du Tussah Mylitta, quoique un peu plus gros-- 
sière. 

J'ai remarqué aussi, et toujours dans la même famille des Saturnides, 
un petit Micrattacus de la République Argentine qui me parait différent 
de Micratlacus nanus, Walker ; j'en ai fait le dessin et la description 
pour l'étudier plus tard, 

À citer aussi une espèce trés curieuse de Drépanulide, le Perophora 
despecta, Walker, de la République Argentine, dont le cocon ouvert aux 
deux bouts, en forme de nacelle, peu soyeux, est fixé par l'une de ses 
extrémités à la tige de l'arbre; il est de consistance dure, hérissé de 
papilles noires sur toute sa surface et les bords des deux ouvertures 
sont armés de piquants; nous en donnons le dessin d'après le spécimen 
qui nous a été gracieusement communiqué. 

Cette espèce vit sur un mimosa. Le papillon mâle est un peu plus petit 
que la femelle et porte sur les ailes antérieures deux petites taches 
vitrées demi-circ ulaires, superposées et contiguës, la couleur générale 
est le blanc jaunâtre avec deux lignes transversales sur chaque aile, d’un 
brun fonce, le fond des ailes est parsemé de squamules noires. 

Nous nous limitons, dans ces notes rapides, à signaler les espèces de 
Lépidoptères soyeux qui sont l’objet le plus direct et le plus attachant de 
nos études. Mais cette visite a été pour nous l’occasion de féliciter vive- 
ment les organisateurs du Musée de Genève, qui, par ses hautes qualités 
d'ordre, par l'importance de ses collections et la facilité de travail 
offerte aux étudiants, tient un rang honorable parmi les musées 
d'Europe. 


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7) 


APPLICATION DES RAYONS X 


DÉTERMINATION DU SEXE DES CHRYSALIDES 


A TRAVERS LES COCONS 


Joseph TESTENOIRE Danier LEVRAT 

LICENCIÉ ÈS SCIENCES MATHÉMATIQUES 

; ET ÈS SCIENCES PHYSIQUES 
INGÉNIEUR DES ARTS ET MANUFACTURES CHIMISTE DE LA CONDITION DES SOIES DE LYON 


DIRECTEUR DE LA CONDITION DES SOIES DE LYON 


Le système cellulaire et l'examen au microscope sont aujourd’hui 
appliqués d’une manière générale pour la confection des graines de vers 
à soie, et, grâce à la méthode Pasteur, les éducateurs sont assurés d’ob- 
tenir des semences robustes exemptes de corpuscules pouvant, dans les 
chambrées soignées, fournir des rendements dépassant quelquefois 60 
kilos de cocons à l’once de 25 grammes de graines. 

On fabrique de la graine dans tous les pays séricicoles. En France, c'est 
dans les départements du Midi que sont installés ces établissements. 
Le grainage se fait plus généralement entre cocons de même lot, qui, 
une fois choisis et triés avec soin, sont réunis en filanes sur lesquelles 
on vient au matin récolter les couples de papillons. Ces couples sont ren- 
fermés dans autant de sachets d'’étoffe légère, puis on recueille les 
graines de chaque ponte dont on aura à examiner plus tard les femelles 
au microscope. La plupart du temps, les mâles sont rejetés sans examen, 
car on admet qu'ils ne peuvent transmettre la pébrine : on ne s'inquiète 
donc pas des différents accouplements que le même mâle à pu donner. 
Certains graineurs préfèrent, peut-être avec raison, compléter le triage des 


LAB. 1895. 11 a 


140? LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


cocons destinés à la reproduction par une séparation en mâles et en 
femelles : ce sont là des cas particuliers. 

Si, dans le grainage industriel, on ne voit pas d'utilité à séparer les 
cocons de chaque sexe, il n’en e:t pas de même lorsqu'il s'agit de croi- 
sements entre différentes races. Dans les croisements en faveur prin - 
cipalement en Italie, le but que l'on se propose d'atteindre est de faire 
bénéficier les nouveaux produits des qualités de leurs parents, de faire 
prédominer tel ou tel caractère, d'augmenter la robusticit: des vers, 
de modifier la forme du cocon, sa couleur, son rendement à l’once, 
etc. ILy a, par conséquent, grand intérêt à ce qu'aucun accouplement 
irrégulier ne se produise : aussi isole-t-on sur des filanes distinctes les 
cocons mâles et les cocons femelles. Cette séparation obtenue au moyen 
d'une balance à trébuchet (dite italienne) est basée sur cette observation, 
que dans un même lot les cocons femelles pèsent plus que les mâles. 
Pour chaque race, on détermine le poids total de 500 cocons, et, par suite, 
le poids moyen; en larant la balance pour ce poids, on les séparera en 
plus lourds (femelles), en plus légers (mâles). On conçoit que le poids 
moyen ainsi déterminé varie suivant la proportion des individus de 
chaque sexe, qu'enfin ce système, procédant d'une moyenne, laisse 
subsister bien des incertitudes Dans la pratique, en raison d'observa- 
tions faites sur la forme des cocons par exemple, on arrive à corriger 
dans certaines limites l'insuffisance de cette méthode, on cherche aussi 
à y remédier par une surveillance très active. Dès l'aube, les chambres 
de sélection sont visitées par un personnel expérimenté chargé de réinté- 
grerles papillons dans leurs filanes respectives, de manière à n'obtenir 
que des croisements appropriés. 

Depuis plusieurs années, MM. Raulin et Coutagne poursuivent, chacun 
par des méthodes de sélection différentes, l'amélioration chez les races 
européennes de la richesse soyeuse des cocons et les observations 
qu'ils ont faites à ce sujet montrent que la connaissance exacte de la 
sexualité des cocons rendrait plus faciles leurs recherches. Nous ne 
nous permettrons pas de donner l'analyse de ces remarquables travaux, 
qui sont d’ailleurs publiés dans ce volume ainsi que dans les rapports 
des années précédentes. Nous retiendrons seulement ce fait : que le cocon 
mäle dont le poids est généralement inferieur à celui du cocon femelle 
donne un rendement supérieur ea soie. Ce qui faisait dire à M. Raulin, 
le regretté doyen de notre Faculté des sciences, dans les conclusions de 
son Étude sur les relations entre les proprièlés des cocons Bombyx 


RAPPORT DE LA COMMISSION 41:10) 


morti!: « Puisque les cocons mâles sont notablement plus riches en soie 
que les cocons femelles et par conséquent plus avantageux pour la fila- 
ture, ne pourrait-on pas créer des races contenant une plus grande 
proportion de màles que de femelles? par exemple, en choisissant les 
pontes dans lesquelles les mâles prédominent, en supposant cette propriété 
héréditaire. » 

_ Telles sont les considérations qui m'ont amené à chercher dans les pro- 
priétés pénétrantes, radiographiques et radiocospiques des rayons X, un 
moyen de déterminer le sexe des chrysalides à l'intérieur même des 
cocons. Nous savions que la soie et par conséquent les coques soyeuses 
étaient traversées par ces rayons-et espérions trouver dans le contour 
apparent, dans les organes extérieurs ou intérieurs de la chrysalide cer 

tains caractères de différenciation. M. Levrat, chimiste de la Condition, 
auquel nous avions confié le soin de poursuivre ces recherches, a eu 
l'idée ingenieuse d'utiliser comme indice caractéristique la présence des 
œufs dans le corps de la chrysalide femelle. 

Malpighi? et, longtemps après lui, Cornalia* ont etudie les transfor - 
malions successives du ver à soie Bombyæ mort et ont constaté 
que, une fois la larve devenue chrysalide, les capsules génitales chez 
l'individu femelle se crèvent pour se diviser en deux groupes de 
quatre tubes ovariques: que ces tubes, rectilignes au début, s’allon- 
gent en nombreux replis à mesure que les cellules grossissent et 
forment ainsi huit chapelets distendus par les œufs qui remplissen 
toute la cavilé abdominale (fig. 1 et 2). 

A l'état de mucilage homosène aux premiers jours, les œufs 
s’arrondissent peu à peu et se recouvrent d’une coque, sorte de peilicule 
mince d’une substance chitineuse, pour devenir ensuite, chez le papillon, 
la graine dont Peligot a donné l'analyse suivante : 


Composition des cendres de 100 grammes de graines : 


ACITERPIOSDLOIQUEN ER NE NS 018100 
BOIASS CRE ER AN 20200070) 
MO SIC ER AE Te De LL) 2.010 9 0)0 
CHAR ENNEMIS ET, Le Ne NE EG 4: 070 


Les sels minéraux absorbant en partie les rayons X, il était donc à 


1 Laboratoire d'études de la soie, Rapport 1893-1894, v. 7, p. 90. 
2 Malpighi, Traité du ver à soie, 1669, traduit par Maillot, 1878. 
3 Cornalia, Moncgrafia del Bombice del gelso, 1856. 


140" LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


prévoir que les œufs opposeraient un certain obstacle au passage de ces 
radiations et que l'on pourrait, par suite, reconnaître le sexe des chrysa- 
lides à travers l'enveloppe soyeuse du cocon, soit à l'écran fluorescent, 
soit sur la plaque potographique. 

Comme les œufs occupent toute la région abdominale, ce caractère de 
différenciation sera toujours visible quelle que soit la position de la chry- 
salide. 

Ces prévisions ont été justifiées dès nos premières expériences com- 
mencées au mois de novembre 1896 dans le laboratoire de physique de la 
faculté des sciences. A l'aide du tube focus et de la bobine Ruhmkorff 
qui lui avaient servi à étudier la réfraction et la diffraction des rayons 
Rœntgen, l’éminent professeur M. Gouy a réalisé pour nous des radio- 
graphies parfaitement réussies. L'existence des œufs s'y manifestait par 
une ombre pointillée très nette dans tout l'abdomen des chrysalides 
femelles, tandis que les chrysalides mâles demeuraient presque trauspa- 
rentes. 

Au mois de janvier, nous répétions ces expériences dans le laboratoire 
du docteur Destot qui, par les nombreuses et intéressantes applications 
qu'il fait journellement des rayons cathodiques au point de vue médical 
et chirurgical,s’est acquis une juste réputation dans le monde savant. Les 
épreuves radiographiques et radioscopiques obtenues à l’aide d'un tube 
de son invention actionné par une machine statique ne laissaient subsister 
aucun doute sur la valeur de cette méthode d'investigation. En raison de 
l'époque de l’année nous n'avions pu opérer jusque-là que sur des cocons 
secs, mais grâce à l'obligeance de M. J. Clerc, qui avait mis à notre 
disposition une vingtaine de cocons vivants d'Antheræa Pernyi prove- 
nant de sa récolte du mois d'août 1896, il nous a été possible de pour- 
suivre nos études des chrysalides vivantes. 

Les radiographies que nous joignons à cette nte ont èté faites au labo- 
ratoire de chimie de la Condition avec une machine statique à quatre 
plateaux et des tubes de différents modèles? (fig. 3 et 4). 

Le cocons secs des Bombyx mori qui ont servi à ces expériences sont 
ceux que nous avions étouffés au mois de juillet dernier par le vide 
pneumatique sec. Les cocons étouffes à l'air chaud ont fourni de moins 


{ Ver sauvage se nourrissant de chène (Tussah de Chine). 
2 Les cocons secs et les cocons vivants ont été disposés pour la photographie symétriques 
aux cocons radiographiés. 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE, LYON 


PLANCHE XXV 


CHRYSALIDES FEMELLES (Bombyx mori) 


Organes reproducteurs (grossissement). 


Fi. 1. 

A, Oviducte. 

VV, Glandes du vernis. 
P, Poche copulatrice. 


C, C, Capsules géniteles. 
G,G, 8 tubes ovariques, 
O, Œufs. 


B, Œsophage. 
S, Réservoir (secrétion 


D, Poche stomacale. 
I, Inteslins. 


FiG. 2. 
C, C, Capsules génitales. 
G,G, Tubes ovariques. 
0,0, Œufs. 
M, Poche cæcale. 


alcaline). 


RADIOGRAPHIES DES MÊMES COCONS PHOTOGRAPHIÉS À LA LUMIÈRE ORDINAIRE 


Cocons secs (Bombyx mori) 


| CCD 


Fic. 3. 


F1G. 4. 


LABORATOIRE D'ETUDES DE LA SOIE, LYON PLANCHE XX VI 


RADIOGRAPHIES ET PHOTOGRAPHIES 
DES MÊMES COCONS VIVANTS 


Antheræu Pernyi 


Male 


Femelle 


F1G. ©. 
DU MÈME PAPILLON FEMELLE 


Antheræa Pernyi 


ee 


RAPPORT DE LA COMMISSION 140° 


bons résultats, probablement parce que la chaleur avait agglutiné les 
œufs de telle sorte qu'ils ne formaient plus qu'une masse noirâtre. 

Quant aux cocons vivants, il a fallu tirer de très nombreux 
clichés avant d'obtenir celui que nous indiquons ici. Les épreuves, com- 
mencées le 19 janvier et reproduites journellement, n’ont révélé la pré- 
sence des œufs que peu de jours avant la sortie des papillons. 

Encore ces images ne laissent-elles apercevoir que des granulations 
assez vagues, les anneaux de la chrysalide formant comme un écran qui 
s'interpose entre la lumière et les œufs (fig. 5 et 6). 

Cette opacite de la peau, moins grande chez le Bombyx mort, est mise 
ici en évidence par la comparaison des clichés, faits à quelques heures 
de distance seulement, du cocon femelle et du papillon qui en est issu. 
Dépouillé de cet étui rigide, le corps du papillon est complètement tra- 
versé par les rayons X, les œufs se détachent nettement, surgissent en 
grappe comme si aucune enveloppe extérieure ne les retenait (fig.7 et 8). 

M. Levrat, en imprégnant d’une solution métallique l’aile gauche de 
ce papillon, en a rendu la nervulation très apparente, tandis que ces 
indications sont recueillies d’une manière plus fugitive pour l'aile droite 
qui n’a point reçu de préparation. 

Comme le rappellent MM. Dusuzeau et Sonthonnax, dans leur premier 
fascicule sur les Attaciens, la disposition des nervures est un caractère 
utile à connaître dans la classification des lepidoptères, et dont la déter- 
mination par les méthodes ordinaires entraîne le plus souvent la dété- 
rioration de l’exemplaire examiné f. 

Eu raison de la température élevee des locaux de la Condition, toutes 
les chrysalides, aussi bien celles gardées comme lots témoins que celles 
soumises aux rayons Rœntgen, ont éclos du 3 au 13 mars, soit deux 
mois avant l’époque du papillonage, qui régulièrement a lieu dans la 
première quinzaine de mai. 

Sur vingt cocons nous n'avons récolte qu’un seul mâle sorti le premier 
et bien avant les autres. Cette circonstance a rendu tout accouplement 
impossible et ne nous a pas permis de rechercher l'influence des rayons 
sur l’état physiologique des papillons, plus spécialement sur leurs 
fonctions de reproduction ; toutefois nous avons pu constater leur parfaite 
vitalité. 

Dans nos clichés journaliers des cocons vivants nous avons remarqué 


1 Les reproductions des radiographies du papillon ont été rendues positives, c'est-à-dire 
comparables aux épreuves photographiques, 


1407 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


une tache ovale située à la hauteur du thorax semblant correspondre à 
la poche stomacale. Cette tache disparaît quelques jours avant l'éclosion; 
dans les cocons secs, elle n’est apparente que chez les mâles : peut- être 
est. elle cachée par les œufs chez les femelles. 

Cette tache correspond-elle, comme nous le supposions, à la poche sto- 
macale dont le liquide remplirait une fonction de nutrition, soit au mo- 
ment de la transformation plus complète des œufs, soit au moment où la 
chrysalide devient papillon, ou bien représenterait-elle le réservoir de Ja 
sécrétion alcaline servant au papillon à ramollir la coque soyeuse et à 
faciliter ainsi sa sortie? Ce sont là des hypothèses que nous faisons, 
sur la valeur desquelles nous reviendrons plus tard, n'ayant pas voulu 
sacrifier pour la dissection les quelques sujets que rous possédions. 

Enfin, les poids des cocons femelles Tussah ont varié de 5 grammes 
à 8 grammes, c'est-à-dire dans des limites telles, qu'il aurait été difficile 
d'établir une séparation à la balance italienne d'autant plus que le seul 
cocon mâle pesait 6 gr. 5, soit un peu plus que le poids moyen. 

En résumé, si de ces premières expériences on peut conclure à la 
possibilité de déterminer, par les rayons X, la sexualité des chrysalides 
à travers l'enveloppe soyeuse, l'on doit egalement constater que ce mode 
d'investigation peut intervenir d'une manière plus genérale et être appli- 
qué utilement dans l'examen anatomique du ver à soie et dans l’etude 
de ses transformations successives. Comme nous l'avons dit plus haut, 
les graineurs pourront tirer un certain profit de ces recherches, notam- 
ment lorsqu'ils auront à faire des croisements, il leur sera facile aussi 
dans l'application des méthodes de sélection indiquées par M. Raulin, 
d'établir le pourcentage des mâles pour chaque ponte et, par conséquent, 
de pratiquer des accouplements ordonnés en vue d'obtenir une plus 
grande richesse en soie. 

Notre désir etait de donner à ces expériences de Jaboratoire une con- 
sécration plus industrielle, d'attendre pour cela la récolte prochaine; 
l'abondance des matériaux nous aurait alors permis d'étudier les dispo - 
sitifs les plus pratiques et les plus rapides, surtout en ce qui concerne 
l'emploi de l'écran fluorescent. 

Mais c'était repousser trop loin la publication du rapport que M. Du- 
suzeau, le savant directeur du Laboraloire d'études de la soie, avait déjà 
retardée en vue de l'insertion de ce travail pour lequel il ne rous a 
ménagé ni ses conseils ni ses encouragemerts. 

Nous avons pensé aussi qu'à la veille de la récolte ces renseignements, 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 1409 
LS 


bien qu'incomplets, intéresseraient les graineurs français. Et nous serions 
heureux si ces expériences leur étaient de quelque utilité dans les recher- 
ches patientes et ingenieuses qu'ils poursuivent, et suggéraient aux 
praticiens des observations nouvelles dont nous leur saurions gré:de 
nous faire bénéficier pour la continuation de cette étude. 


TABLEAUX 


D’'ANALYSE DE COCONS 


ÉTUDES SUR LE FIL ÉLÉMENTAIRE OU BAVE 


A LA BASSINE EXPÉRIMENTALE 


LAB. 1895. 


ABRÉVIATIONS EMPLOYÉES DANS LES TABLEAUX 


Les lettres A, B, C, D, E, F... A’, B', C’, D’, E’, F', indiquent chacune un 
cocon seul et en marquent le rang dans le même groupe. Les lettres accen- 
tuées désignent le second groupe d'un même lot de cocons. 


Forme. . .  Cy. Cylindrique  Ct.Cintrée Ov. Ovale Cn. Conique! Sp. Sphérique 
CouLeur. . BI. Blanc Jn. Jaune Vr. Vert Gr. Gris Br. Brun 
GRAIN. , . T.F. Très fin F. Fin M.F. Mi-fin G. Gros T. G. Trèsgros 


Tissure. . .  T.S. Très serrée? S. Serrée M.S.Mi-serrée L. Iäches  T,L.Très lâche 
DÉvinace. , T. B.Très bon  B. Bon M. Médiocre D. Difficile T.D. Tr.difücile 


Rég. Régulier CI. Clair Vdätr. Verdätre 
Irg. lrrégulier Ter. Terne Jâtr. Jaunâtre 
P]. Plate Fon, Foncé P. Peu 

Ax.d. Axe dévié Blâtr. Blanchätre Tr. Trés 


lof, Informe 
Ras. Grain sans saillie distincte 


Dans le détail des épreuves : 


Ps — titre moyen de poids de la bave à 500 metres, 
TU — titre moyen de ténacité en grammes. 
Eté — titre moyen d'élasticité pour cent. 


Les déductions sont basées sur la moyenne des cocons du même groupe. 
Le poids des chrysalides et dépouilles est calculé non directement, mais par 


différence. 


1 Conique, à bout en pointe aiguë. 
? Serrée — ferme ou compacte. 
3 Lâche -— molle, satinée, cotonneuse 


INDEX 
DES TABLEAUX D'ANALYSE DE GOGONS 


BASSINE EXPÉRIMENTALE 


ÉPREUVES A SIX COCONS 


NE 
DES TARLEAUX 


Racesdu Var éloutée a la ApEUr ON 
—  — AUTO PE RE PM Te SO 21 D A Ve 2 
— de Bagdad, élevée au müûrier 3 
— — au maclura . . SE RAR 2 dl it ve 4 
— de Canton M le: D 
=rdeiChine; or delShang tal M 6 


— Japonaise, graines de M. Honda 
=" Jaune, élevée en Russie, AU SCOTSONÈTE NOÏT 8 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


BASSINE EXPÉRIMENTALE 


FRANCE I.  ENSEMBLE DES ÉPREUVES 
ÉTOUFFÉE Are VAPEUR e E G 2 = : Ë MOYENNES 
5 Forme.. Cy: C. G. Cy. Cy. » » 
£ | Couleur. Jn. Jn. Jn. Jn. In. » » 
Ë Grain. F. M. F. G. M. F. F ù | » 
- IBissUre M..S. S. T. S. I I. » » 
a | Poids du cocon en millier. . 495 622 760 590 580 » | 609,4 
È Dimensions en millimètres.| 149 9 18,3><36,6111,8><39,8 12,1x<36,412,4 35,8 » | 14,7<35,9 
a Bave dévidée en mètres. 660 735 635 »80 520 » 634 
2 Poids des frisons, milligr. . 68 12 13 28 » 41,6 
È — dela telette, milligr. 40 30 2 114 » 47,2 
Ë — dela bave,dévidée, m. AS 207 215 191 205 » 193,2 
Ë Rend' en grège % ducocon.| 29,59 33,28 28,29 32,37 35,34 » 31,83 
È Marche du dévidage. . TP. TL. B 11 5 TB: TB: 
Titre de poids à 500 m. en mil. 412 11 169 464 183 » 453,8 
É — — — en den. MuU9,10 2,69 3,18 3,08 3,14 » 2,89 
Ë Ténacité en grammes, T1 9,% 11,1 41,2 10,6 » 10 » 
Élasticité pour 100. 8 10.4 13,1 12,6 12,1 » 11,3 
DÉDUCTIONS 
Nombre de cocons pour un kilogramme. , . 1641 Rendement en soie d’un kilogr. de cocons. 0k.317 
Poids des cocons pour un kil. de soie. 3,154 Déchets frisons et telette d'unkil.  — 0k.150 


Poids des chrysalides d'un kilogr. de cocons. 
V Le) 


0k.533 


II. — DÉTAIL DES ÉPREUVES DETITRAGE 


1 ps 


te 


ti 
j 


N°° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° DORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 
112/3|4/5|6e1|7]|81|0 | 11213l4al5|l6|7|81|9 | 
26" | 26.| 26 | 24 | 22 | 20) 4 | »| »| 24 l| 39 | 39 | 37 | 34 | 30 | 12 | » | » | » | 31,8 
AR le Er SO I À Dr 12 |10044,51 420440) 14 | 5 | pe » | 11,2 
10 | 40 840 | 9! 7) 5) »1 », | 8,4 ls 13 Mal 42e M ASSIS IN Im" 
38 | 38 | 34 | 30 | 27 | 21 | 19 | »| » | 29,5 F 39 | 45 | 42 | 39 | 99 | 44 | » | » | » | 38,8 
sou) 9/42/4) 3| 6] »| »| 0,4/f0r] 0412 13,541 | 42) 6 je Os 10,6 
10 | 43 | 10 | 13 | 10 | 10 | 7 | » | » | 40,4 lu 12 | 43 | 181 44142 | 7 | » | »| » | 12,1 
40 | 41 | 39 | 37 | 31 | 27 | » | » | » | 85,81 pre] » 1 5 »1] »1 »| 51 » | SAINS 
9 112143 [12113140 | 9 | » | » u11F Cl SI MES SI RES ESA PASS 
ne ee NC RS ET RE OP ES EN EE Su 

MOYENNES DES SIX COCONS 
1. Titre du poids en milligrammes. . 1538 | 2. Titre de ténacité en grammes, . . . 10» 
| 3. Titre d'élasticité. pour 100 . . . 11,3 


0 À 


! 


10 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


2 BAS SINE EXPÉRIMENTALE 


FRANCE | I. — ENSEMBLE DES EPREUVES 
= Fee | Ve an de 


AR | | | | | | 
Un | A B G | D | E | F  |MOvEnnes 


—— — ! —— | > — Ie 
s | Forme. . |. Cy { En ( { » 
ui DE | | 
E Couleur. . . + + + + | Jn. Pâle 1 Ju. lâl: Jo, Fâle | Jn. Pale » » 
E | 
® = 
m | Grain. | MI I I | G: Ar ° 
= | | 
bo v 
a MIBANPE SE S. Se. || AES, M. S | M.Ss. | , » 
| — —_—— - — — Ie — 
# | = = à | ne = 
= Poids du cocon en milligr. .! 13) | 720 | 642 5358 | 607 ’ 654 
= | | 
3 Dimensions en millimètres .123,5><34,817,2%39,619,2%--36,6/19.6-299.6/18,82<38 ,4 . 23><37,8 
= Bave dévidée en mètres, ‘| 650 | 735 6 5 | 0927 520 Ù 6s9 
— ’ | 
S Poids des frisons, milligr. . 19 | 59 67 35 | 53 » 8,6 
= | | | | 
5 de la telette, milligr | 52 264 17 PT] Ai , 23.6 
_ | | 1! 
& dela bave dévidée;m|  23S | 242 199 72001 (1208 01 Ù 216,8 
Ê | | | | | 
ë Rend' en grège 0{ du cocon.| 32,60 | 33,61 | 929,90 | 86,92 | 33,39 
A 
% | Marche du dévidage., . .| T. B. [Nr-B: Nine. T. LB. T. B. | 
Sr | ie cu F RER 

Titre de poids à 500 m.en mil. 183 165 159 | 111 194 Ù 162 
ñ | 
_ en den”. 3,44 | 3,10 2,99 2,09 3,65 ,» 3,05 
2 
= | Ténacité en grammes, , . 11 9,3 9,6 9,2 167 » 10,5 
EX , | 

Élasticité pour 100. . . . 12,4 11,8 13,3 | 14,4 15,9 » |. #25 

| 


DÉDUCTIONS 

Nombre de cocons pour un kilogramme. . . 1535 
Poids des cocons pour un kil, de soie, , , , 3,004 | Déchets frisons et telette d'un kil. decocons, Ok.114 
| Poids des chrysalides d'un kilogr.  , « 0k.598 


Rendement en soie d'un kilogr. de cocons. , 0k.333 


11, DETAIL DES EPREUVES DE TITRAGE 


N'° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 


x | Fe: ; [ [ | | | | 
112/13l4a/15lel7]|als lue 1/2/3l4als|le]|7/|s]|s | 


| | 
f"| 16 | 47 | 47 | 39 | 82 | 214 | 4] »| » | 3 (riez|ec|26)27|25|21|2 12) 024,6 
| | | | 
À Te) 19 | 40 | 45 | 4 101 71 6 ) 5! 41 19,5! 8,51 40 [42 s| 7! 6] 9,2 
| | | 
\£e| 43 | 145 | 4711371425 PEL 15,21 18 | 46 | 15 | 47 | 43 ; 42 | 40 | 44,4 
| | | | | 
Ke 10 | 41 | 39 | 33 | 301 24| » | »13 51 | 47 | 43 | 36 | 29] » | » » | 41,2 
| | | | 
B LL | )10,51101410| 9| 8110! » | » | ( 18,716,5 14 | 45 | 42 | 40 | » » | 13,7 
Fr | 14 | 2114 12 | 11 10 | 11 » | 19 u 21 1S | 17 | 43 | 11 » » 15,9 
| | 
pr | 39 | 3 32 1 1841121] x » » | 34 » ’ y ; | » » » » » 
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[ Te! 41 | 10 | 9,5] 9 | 10 || 48 » | » | » » | > » » » » 
| 15 | 44 | 16 |13 112 | 10 | » | > |.» | , » |" » |» 
Ll [] 
MOYENNES DES SIX COCONS 
1. Titre du poids en milligrammes. . …. 462 2. Titre de ténacité en grammes... . . « . 10,5 
| 3. Titre d'élasticité pour 400. . ,. . . . 13,5 


2 


RAPPORT DE LA COMMISSION 147 


3 BASSINE EXPÉRIMENTALE 


BROUSSE I. —- ENSEMPBLE DES EPREUVES 
BAGDAD 
ÉLEVÉE AU MUNKIEI À ATHENES A B G D E F MOYENNES 
Es ROBE CEE Cy. Cy. Cy. Cy. Cy. Cy. » 
8 à ÿ ë 5 
& CON ee | PV BANE B. V. BV: BV BA » 
Graine a | CG G- G. G. G. G. » 
& 
La RSS ONE PR S, S. RE S. S. S, » 
a | Poids du cocon en milligr. 650 530 530 535 517 6S7 60% 
2 0] 
S Dimensions en millimètres.| 21><37 19%<37 21><36 19>%<37 19><32 18x35 119,5><35,3 
A 
3 Bave dévidée en mètres. , 730 735 7AÛ 625 515 465 ü11 
2 Poids des frisons, milligr. . 25 12 s2 30 28 12 31.5 
um 
a . — de la telette, millier. 18 10 10 15 18 18 14,8 
Ë — de labave dévidée, m. 216 150 231 172 170 212 197 
E 
| Rend'en grège % du cocon.| 233,23 33,96 31 64 32,15 32,88 30,86 32,49 
El 
æ | Marche du dévidage. . 
Titre de poidsà500m.en mil] 140 | 422 | 456 138 165 223 458 
Es —  — — enden" 2,63 2,29 2,03 2,59 3,10 4,29 2,97 
Loi 
£ | Ténacité en centigrammes. . 10,4% 9 9,9 10,2 11,4 13 10,65 
E ; 
Élasticité pour 100. . . .| 411,5 13 LEA 11,2 14,2 13,4 12,95 
DÉDUCTIONS 
Nombre de cocons pour ur kilogramme. , . 1644 | Rendement en soie d’un Kilogr. de cocons. . O0k,324 
Poids des cocons pour un kil. de soie. . . . 3,087 | Déchets frisons et telette d'un kil. de cocons. k,076 
Poids des chrysalides d'un kilogr. — . , O0k,600 
II. - DETAIL DES EPREUVES DE TITRAGE 
N'° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 
112131415167 | 8 | 9 |h\oyen 112131415)6|7 819 !oya 
PM10429 13701300 2801 252981820211 » [29,10 HR32712801 122 120) 12721822 » » » | 28,6 


A re 13,5| 42 (11,5 9,5! 9 | 43 | 8,5! 6,5! » 10,4] 1) Tel 14 | 9,5] 12 40,51 9,51 9 | » | » | » | 10,2 
étel!46 | 44 | 16 | 40 | 44 lan | 9 | 81 » las! (él 17 | 141 46 lag [19 | 44 | » | » | » | 14,9 


P1136/1032/ 1130128: 20%) 19% 17 » ».1 25,7 | 402! 40! | 39h| 33: 1° 18 » » » » 24 


MOYENNES DES SIX COCONS 


1. Titre du poids en milligrammes. . , . . 158 | 2. Titre de ténacité en grammes... . . . . 10,65 
3. Titre d'elasticité pour 100. . . . . . . 12,95 


ee A SD 


118 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


A BASSINE EXPERIMENTALE 


BROUSSE I. — ENSEMBLE DES EPREUVES 
BAGDAG 
ÉLEVÉE AU MAGLUIU À ATHÈNES e E g D E F  MOYENNES 

É | Forme. . . … . t: ct. Ct. Cy. Cy. ct. ct. ’ 
en iPoueus ER 2 CAD: Ve DIRE AIRE B. V. | 3.4. » N 
EN LE 
me lIGraR es de Cf G. G. | G. | G. G. G. » 
e 
z Tissüre ORNE CNE S. en Ss L. | S. | S, » 
ä Poids du cocon en millier. 620 600 646 458 690 565 601,5 
rs 
= Dimensions en millimètres.| 19>-36 16,5<35 2038 18,337 2036 9038 |18,9%<36,8 
© 
E |! — 
| Bave dévidée en mètres. . 710 | 635 745 | 283 5s0 684 656 
® 
2 Poids des frisons, milligr. . 2: D 25 | 15 "| 18 20 55 22,16 
[21 
= — de la telette, milligr. 18 12 10 10 10 27 | 14,5 
L 2 
= — de la bavedévidée,m. 176 217 174 152 191 169 139,8 
e 
Ë Rend' en grège% du cocon.| 28,39 36 17 26,93 4,15 27,68 29,91 30,04 
a 
£ Marche du dévidage 

Titre de poids à 500 m en mil. 121 171 117 130 164 | 123 133 
£  — — enden'".! 2,18 3,22 2,20 2,44 8,08) 1/2 31 2,59 
5 
S | Ténacité en grammes. . . 8,2 11,5 8,7 9,4 10,7 | s,S 9,6 
| 

Elasticité pour 100, . . 8,9 13,9 11,4 9,4 12,2 10,7 11,1 

DÉDUCTIONS 


Nombre de coconspour un kilogramme . . . 1.662 Rendement en soie d'un kilogr. de cocons. . O0k,260 
Poids des cocons pour un kil. de soie . . . 3,360 | Déchetsfrisonset telette d'un kil. de cocons. O0k,072 
Poids des chrysalides d'un kilogr. — . . Ük,629 


II. — DÉTAIL DES ÉPREUVES DE TITRAGE 


N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 METRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 


1121314516 7,8 | 9 | ya 111218141516 |7|81|9 | ya 


p* | 80 | 30 | 29 | 32 | 24 | 23 | 10 » | » | 27,7 (P| 35 0 30 | 30 | 20 7 » » »Q 
ne 7|4 | | 85) 8107 |1"5) » | 8,2 pl. 1 40,5 41! 8| 0| 7 » | 9,4 
le 7 | nuliwlu|s|s|s|»,|,) 8, (re 1,5 41| o| sl 71 311,107 
E 10 | 40 | 41 | 40 | 32 || » » | 96,2 pla la3l4olam|a | 7| » 6,8 
Dire 10 12,5 18 15,5! 13 | 10 | 8,5] » | » | 14,8 Er. 8,5 42,5 43 [42 |0,5! 9! »| » | » | 10,7 
li. 10 15 115 117 l19 42 | 0 | » |48çel Url ao l14 18 13 110! & » 
ml s0 122 les | 25 | #5 | 2 | 00 | ,9| [pl 90 | 811830 28 95 [sc 51 »| » 
fl 919,5 9,5! 9 | 13 | 6,5 A 5 8,7 he. 7 10,5/4119,5) 918,5) 6 | » | 5,8 
le 10 | 142 | 16 | 12 | 14 | 10 | 10 | 7 11,4 A 11 | 143 | 17 9 8 9 8 ) » 107 


MOYENNES DES SIX COCONS 


1. Titre du poidsen milligrammes.. . . 133 | 2. Titre de ténacité en grammes . «+ 96 
3. Titre d'élasticité pour 100. , . . . . . 11,1 


RAPPORT DE LA COMMISSION 149 


= BASSINE EXPERIMENTALE 


CHINE f.— ENSEMBLE DES ÉPREUVES 
CANTON A B Le, D E Fr MOYENNES 
= À à = = EE ere | = I FR 

$ | Forme.. . . . . . . . Ov. Ov. Ov. Ov. OEM Ov 0] » 
Li | | 
Coeur EE 0 0-0 |IB.OVe B. V. B; V. B. V. HEA'E B:"V. » 
Ë ; ; 
MOT Seche Mo che L. F. F: F. F. F. » 
E | 
> | mi | 
nl TISSUrE NON cu AU. 1. L. + L. L. L, L. » 
sä | Poids du cocon en milligr. . 370 £8s 279 295 355 337 336 
œ 
8 Dimensions en millinètres,| 15><27 14X<2% 14,5X26 | 15,5x<25 
A 
| Bave dévidée en mètres, , 330 310 195 435 
æ 
2 Poids des frisons, milligr. . 2) 16 20 12 15 30 18,83 
m 
a — de la telette, milligr. 23 22 1 10 28 18 19,16 
œ 
ë — dela bave dévidée, m. 74 sl 59 S4 72 s2 773 
= 
S | Rend:' en bave % du cocon. 20 20,87 21,69 28,47 20,28 21,33 22:61 
a 
& | Marche du dévidage, . . . B B B B B B 

Titre de poids à 500 m. en mil. 112 130 151 97 11% 125: 421,5 
= | 
A —= — — enden”*, 2,10 2,44 2,54 | 1,82 2,14 2,35 2,28 
Loi 
ÈË Ténacité en grammes. . . 7.6 ÿ 10,5 7,3 7 | S,7 8,2 

Élasticité pour 100. . . . 12,7 11 14 10 953 9,5 11,1 

DÉDUCTIONS 

Nombre de cocons pour un kilogramme. . . 2976 | Rendement en soie d’un kilogr. de cocons. . Ok,224 


Poids des cocons pour un kilogr. de soie . 4,462 | Déchets frisonsetteletted'un kil. —  . . Ok,113 
Poids des chrysalides d’un kilogr. —  , . Ok,663 


II. — DÉTAIL DES EPREUVES DE TITRAGE 


N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N°° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 
112/2l4/5|61)7]|8)9 | 112/3l4als5sle | 7/8 |9 | 
KE 21|25 | 20) 2| » | » | PARU a | 21204144] » ho») » 1e | 20,7 
À 14] 5,5| 7,5] 8,5) 9 | »| »| » ll»! 7,6 I lee MG IRC III NI RNNT LEE 
Les inlie lis), Ha ARENA EE | »l»| »].40 
(5 20 | 27 | 2x |» 1e j»|e| riælelisl |, IS | le ir 
B nN8,51N9,5 118,51 ) ) ) ) ) s,s[Ë tel 8,51.6,5/" 6: |.» » | Its ne 7 
mi ae PARU) 4 ET Ce ORNE ER AE |A 
DIPEFA I EME EN EME) | 29,5] np} 31 | 30/20 | 4 | hs») | ES IE 
{ 1*110,5/10,5| » » | » En) | ) » | 40,5 la 9,5! 9,5| 8,5] 7,5| » EX | CO A EC S,7 
fe) 45 143 | » | » | »| » | » | » | » | 14 EU 10UPi2 MR NT LE) | » | ) | A CPE) 


MOYENNES DES SIX COCONS 


1. Titre du poids en milligrammes. , . . 121,5 | 2, Titre de ténacité en grammes . . . . &, 
3. Titre d'élasticité pour 109. . . . . . 11, 


150 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


BASSINE EXPÉRIMENTALE 


CHINE I. — ENSEMBLE DES EPREUVES 


CHINE | 
ORIG, LE SIANGIIAI ÉLEVÉE FRANCE 1806 MOYENNES 


Forme. , 


Couleur. 


Grain. 


Tissure. 


Poids du cocon en milligr. 
Dimensions en millimètres, 
Bave dévidée en mètres. 

| Poids des frisons, milligr. . 
— de la telette, milligr. 


— dela bave dévidée, m.| 


Rend' en grège % du cocon. 


Marche du dévidage. 


| Rendement en Soie et Déchets. | Signalem'extér' 


litre de poids à 500 m. en mil.| 


_— — euden',| 


Lo 
Ténacité en grammes. 


A 

œ 

ET 
œ 

= 

= 
re] 


Élasticité pour 100. 


DÉDUCTIONS 


Nombre de cocons frais pour un kilogramme, 63S | Rendement en soie d'un kilogr, de cocons. 
Poids des cocons frais pour un kil, de soie, , 7,865 | Déchets frisons et telette d'un kil, - 
Poids des chrysalides d'un kilogr. — 


. — DETAIL DES EPREUVES DE TITRAGE 


N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES | N° D'ORORE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 


Ï | n ] | n 7 F Tr 
2|13l4alslel|7 3sl4alslel|7 8 [© |uoyes 


3413 21 | , » | 28, [| 42 | 41 | 31 | 2S | 20 


MOYENNES DES SIX COCONS 


1. Titre du poids en milligrammes, , . . . 143 2. Titre de ténacité en grammes 
3. Titre d'élasticité pour 100 


OL 


RAPPORT DE LA COMMISSION 1 


T BASSINE EXPÉRIMENTALE 


JAPON I. — ENSEMBLE DES EPREUVES 
JAPONAISE (BLANCHE) A B € D E EF MOYENNES 
M, HONDA, A s RS | EE : —. e. ns ESS 
5 HOLMES EN ERIC Ct: Ct. Gt: Ci: Gt. Ct: » 
SN Gone das. at Ep: B. B B. B. B. : 
E 
ECM CM MEMEMENS NE 11 F. F. DE F. » 
E 
g TISSULO Re as ee ct De TS: S. ES S. S. S. » 
“ | Poids du cocon en milligr. 429 299 492 150 443 450 425,6 
© 
o Dimensions en millimétres.116,2<21,5| 15,126 |15,1<31,5| 46<31,2 | 16><29,7 |15,2:-30,2| 15,630 
A 
| Bave dévidée en mètres. . 5S0 | 415 420 100 475 16) 196 
e | 
2 Poids des frisons, milligr. . 30 15 34 16 32 12 23,3 
a 
= — de la telette, milligr. 12 12 10 30 $ 49 15,1 
L2 
| — dela bave dévidée, m. 167 120 146 152 145 190 153,3 
œ 
Ë Rend' en grège % du cocon.| 39,76 40,13 29,67 | 33,78 32,73 42,22 36,38 
a 
æ | Marche du dévidage. . .| T.B. LAB: EN B* S°B: GHMEr 
_ | _ 
Titre de poids à 50) m. en mil, 444 | 135 174 152 15 3 170 154 
E ru — — enden".| 2,71 2,54 3,27 2,86 2,58 3,20 2,00 
5 | : 
£ | Ténacité en grammes. , . 8,8 10,6 9 10 2; 10,9 10,9 ! 
E 6 
Élasticité pour 100. . . . 13 12 10,8 12,75 13,8 12,2 12,4 
DÉDUCTIONS 
Nombre de cocons pour un kilogramme. . . 2353 | Rendement en soie d'un kilogr.de cocons. . O0k,360 
Poids des cocons pour un kil. de soie , . 2.176 | Déchets frisons et telette d'un kil. de cocons. O0K,095 
Poids des chrysalides d'un kilogr. — , . 0.509 
II. — DETAIL DES HPREUVES DE TITRAGE 
N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 
g | | | 
11213|415/|16|7 8 |9 |1ym 112,3 4/5|6|7/|81|9 yen 
| ; RE = | ES 
| 36! 33 | 34 | 27 | 95 |15| » | » | » | 30,4 NRDET sal 22) 43» l»lh,) »| 87 
À ROUE ON MONS OS SENS rl Es ;8 | 1*141,5/11,5| 10 | S| » | » | » | » | 40,2 
Ete| 43 | 42 | 46 | 44 | 43 | 10 | » | »| » | 413 IF EN EN MENEUS NII SAONE TES, 


P' | 42 | 42 | 36 | 26 » » » » | » | 36,5 le 37 | 37 | 36 | 35 001112 » » » | 35,6 
fi 109% 110 9 9 S » » » | » 9 Fire 11,5] 12 11,5 10 | 9,5] » » » » | 40,9 


Eee 11 | 42 | 12 | 10 | 9 »| » | » | » | 40,8 li 1411450143 M0) MOST | NE 


| l | | FE “ 

MOYENNES DES SIX COCONS 
1. Titre du poids en milligrammes. , , . . 154 2. Titre de ténacité en grammes. , . , . . 140 
3. Titre d'élasticité pour 100 . . . . 122 


2 RS 


152 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


BASSINE EXPÉRIMENTALE 


RUSSIE . — ENSEMBLE DES EPREUVES 


JAUNE | E | | 
ÉLEVÉE AU SCONSONÈRE NOIR D'ESPAGNE | [ROIERRES 


KRorme se Ne TR | … Ct. 1" y. Ct | Leg. Ct. Ct 


Couleur. Jo, Pâle 


| 


CES RE CE x. ï. F. F, FE. 


Signalem:' extér'. 


Tissure. S. S. 


| 
Jn. Pâle | Jn. Pâle | Jn. Pâle | 
| 
| 
| 


Poids du cocon en milligr. 29 HS 362 | 32s 


Dimensions en millimètres.| CC T5 2» 21 16,5><32 |16.3:<31,6| 15,330 


ave dévidée en mètres, 


Poids des frisons, milligr. 
— de la telette, milligr. 


de labave dévidée, m. 


Rend' en grège % du cocon.| 32,i 21,02 


Rendement en Soie et Déchets. 


| Marche du dévidage. 


Titre de poids à 500 m.en mil.| 


— — — en den'*,{ 


Tenacite en grammes. 


Titrages. 


| Élasticit é pour 100. 


DÉDUCTIONS 


Nombre de cocons pour un kilogramme, , . 323 | Rendement en soie d'un kilogr. de cocons. ,. Ok,983 
Poids des cocons pour un kilogr. de soie . . 3k,534 | Déchets frisons et telette d'un kil. de cocons. 0k,111 
Poids des chrysalides d'un kilogr. — , . Ok,60ë 


| N° D'ORDRE. FLOTTILLONS DE 100 MÈTRES 


2 


| 
| 
| 
| 
| 


MOYENNES DES SIiX COCONS 


du poids en milligrammes. . . . 192 | 2. Titre de ténacité en grammes 
3. Titre d'élasticité pour 100. 


INDEX 


DES TABLEAUX DES ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


Race de l'Ardèche, 


de Vaucluse . : 
des Basses-Alpes (jaune) 
— (blanche) 
du Gard : 
de pays élevée à Manosque 
de Shanghaï (jaune), élevée en France 
— (blanche), — 
Chine croisée, — 
du Gard . 


des Basses -Alpes, élevée à la Canée, (ile de Grète). 


de Bione-Cévennes. 

du Levant, élevée à Lyon 
de Hongrie, — 

du Petit-Var — 


Italienne, d'éducation d'été, faite à Aubenas . 
= — à Monplaisir 


de Ching pit'san, élevée à Lyon . 

de Bagdad, élevée à Saint-Maximin 
Japonaise, graines de M. Honda. 
de Crimée, élevée à Symphéropol 
de Beyrouth, SL 


Jaune, élevée en Russie, au Scorsonère noir , 


N 


DES TABLEAUX 


D I OO à © = 


RE 
I & © D = © © 


ESSAIS DE FILATURE 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


INDUSTRIELLE 


FRANCE 


OP 


au 


RACE. . . 
PROVENANCE. 


État hygrométrique des cocons. 
Coque soyeuse. 

Nombre des cocons au kilogram. 
Poids net à filer.. 

Soie grège produite. 
Frisons. , 

Bassinés, 

Rentrée en kilogrammes, 
Couleur de la grège. 

Qualités. 

Dévidagetavelles parouvrière. 


Défauts de la grège. 


TITRAGES DE LA GREGE 
Poids décimal à 500 mètres. 


Poids moyen décimal. 
— en deniers à 500 mètres. 
— en deniers à 476 mètres. 
Poids à 10.000 m. — N° décimal. 
Épreuv.de Ténacité en gram. 
Épreuves d'Élasticité p. 0. 


Décreusage, perte pour 


NOTES DE FILATURE 
Mode de filature, 
Battage des cocons. 
Grège filée à cocons. 
Bouts conduits à la fois. . 
Croisure, tours. . . 
Jetèe des bouts à la Filiëre 
Grège à bouts, 


Mètres enroules par iminute,. 


Marche du dévidage des cocons. 


Observations, . 


de l'Ardèche 


élevée à Grigoy 
graines de 
MM. L. Deydier 


sec 


ferme, grain moyen 


1597 
0 k. 144.000 
0 ke. 044.100 


0 k. 005.400 

0 k. 005,100 

3 k. 265 
jaune 
propre 
90 à 100 


» 


0 gr. 650 (7) 


| 0,750 (6) 0.500 (3) 


0 gr, 712 


25.33 


Chambou 
à la main 
4 à 5 
deux" 
200 
machine 
noues 
135 mètres 
tres bien 


» 


0.700 (4) 


de Vaucluse 


élevée à Meyz'eu 


graines de 


MM. Bertoglio-Jaume 


sec 


ferme, grain fin 


0 k. 136.700 
0 k, 038.60) 
0 k. 008.250 
0 k. 0(1.000 
3 k. 541 
Jaune 
propre 


90 à 100 


0.00 0.650 (2) 0,300 (7) 
0,790 (6) 0.00 0.850 
0 gr. 719 
13 d. 54 
12 d, 89 
14 gr. 380 
5. C0, 60 


20. 20. 21. 22: 23 


Chambon 
à la main 
£4à5 
deux 
£200 
machine 
nouês 
135 mètres 
tres bien 


» 


des Basses-Alpes 


élevée à Ghasse 
graines de 
MM, Galfard et Perrier 


sec 


ferme, grain fin 


0 k. 133.300 
0 k. 038.500 
0 k. 008.100 
0 k. 002.100 
3 k. 452 


jaune clair 


propre 
90 à 100 
» 


0 gr. €00 (2) 0.650 (8) 
0,700 (6) 0.750 (4) 
0 gr. 680 


12 d. SO 


Chambon 
a la main 
ao 
deux 
200 
machine 
nouës 
13® metres 


tres bien 


» 


16 LABORATOIRE DÉTUDES DE LA SOIE 


à 


ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


FRANCE n° + UE ne 6 


RACE 304.70 : . .| des Basses Alpes Gard France 
graines de 
PROVENANCE. . . + .|MM.GalfardetPerrier M. Journet Station Séricicole 
élevée à Condrieu e à Meyzieu de Monasque n° 4 
État hygrométrique des cocons sec vivant sec 
Coque soyeuse, HU ferme, grain moyen ferme grain moyen ferme grain moyen 
Nombre des cocons au kilogramne 1.51 515 1.281 
Poids net à filer. . SA - ü k. 204.000 0 k. (97.100 0 k. 059,000 
Soie grège produite. . . . 0 k. 060 000 0 k. 009.750 0 k, 029.220 
Frisons. A6 et che 0 k. 003.600 0 k. 001.100 0 k. 003.300 
Bassinés. . Re re ü k. 001.000 0 k. 002.600 0 k. 001.000 
Rentrée en kilogrammes. . 3 k. 400 0 k, 959 3 k. 043 
Couleur de la grège. Sub ee blanche jaune jaune 
Qualités. Te er propr propre propre 
Dévidage ta”elles par ouvrière 90 à 100 90 à 100 90 à 100 
Défauts de la grège, . «+ . . : + » 
TITRAGES DE LA GRÈGE|  — — — k 
Poids décimal à 500 mètre ( Ogr. 600 (4) 0.656 (5) Ogr. 550 0.600 (2) 0 gr. 750 (4) 0.800 (5) 
! 0.700 (6) 0 (4) 0.650 (3) 0.850 (4) 
Poids moyen décimal. . 0g o 0 gr. 616 0 gr. S00 
en deniers à 200 mètres. | 12 d. 70 41 d 60 15 d. 06 
en deniers à 476 metres. 12 d. 09 14 d. O4 14 d. 33 
Poids à 10,000 m No décimal. 13 gr. 500 12 vr. 320 46wr. 000 
Épreuves de Ténacité engr.| 50 1S (3) 10 (2) 20 (2) 21.24. 25. 15. 50 
Épreuves d'Élasticité p. !;. 2 10 j5 (6) 50 20, 21, 22, 22, 28 
Décreusage, perte pour %,. :| 24. 32 95, 90 23. 33 
NOTES SUR LE DÉVIDAGE RU er 
Mode de filature. . . . . . Chambon Chambon Chambon 
Battage des cocons. . : : - ä la main ä la main à la main 
Grège filée à cocons. . + + : 19 ha 4a5 
Pouts conduits à la fois. . 5 deux deux deux 
Croisure, tours... . . . 10) 200 200 
Jetée des bouts à la Filière . avec la machine avec la machine avec la machine 
Grège à bouts. . . . : | nouës nouës nouës 
Mètres enroules par minule | 130 metres 130 mètres 130 mètres 
Marche du devidage des covons très bonne tres bonne très bonne 


Observations. . y » 


EEE) 


RAPPORT DE LA COMMISSION 


ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


FRANCE 


RACE. 


PROVENANCE. 


État hygrométrique des cocons. 
Coque soyeuse, 

Nombre des cocons au kilogram. 
Poids net à filer. 

Soie grège produite. 
Frisons. . 

Bassinés. 

Rentrée en kilogrammes. 
Couleur de la grèxe. 

Qualiles. 
Dévidage tavelles par ouvriere. 


Défauts de la grège. 


TITRAGES DE LA GRÈGE 


Poids décimal à 500 mètres. 0 


Poids moyen décimal. 
— en deniers à 500 mètres 
— en deniers à 476 mètres . 
Poids à 10.000 m. — N° décimal. 
Épreuv. de Ténacité en gram. 
Épreuves d'Élasticité peu: 


Décreusage, perte pour %,. . 


NOTES DE FILATURE 
Mode de filature. . 
Battage des cocons. 
Grège filée à cocons. 
Bouts conduits à la fois. 
Croisure, tours. 
Jetée des bouts à la Filière. 
Grège à bouts. 
Mètres enroulès par minute. 
Marche du dévidage des cocons. 


Observations. . 


LAB. 1895 


n° 


AU) 


Jaune de Shanghai 


Récolle de 1896 


élevée à Anduze 
M. l'h. Gervais 


frais 
ferme, grain moyen 
825 
0 k. 135,100 
0 k. 016.700 
0 k. 001.700 
0 k. 002.300 
8 k. 269 
jaune paille 
propre 


90 à 100 


, 650 (8) 0.700 (4) 


ua 


0 gr. 666 
12 d. 55 


11 d. 94 


25. 30. 35. 40. 40 


Chambon 
à la main 
4a5 
deux 
200 
machine 
nouës 
135 mètres 
très bonne 


très bons cocons 


[Blanche de Shanghai 


Récolte de 1896 


élevée à Anduze 


M. l’h. Gervais 


frais 
ferme, grain moyen 
703 
0 k. 046.900 
0 k. 005.850 
0 k. 000.600 
0 k. 001.900 
8 k. 017 
blanche 
propre 
90 à 100 


» 


0 gr. 700 (1) 0.750 (4) 
0.800 (2) 


0 gr. 797 


20. 21. 22. 22. 23 


Chambon 
à la main 
4à5 
deux 
200 
machine 
nouës 
30 métres 
très bonne 


très bonus cocons 


Chine croisée 
Récolte de 1896 


élevée à Anduze 
M. Ph. Gervais 
vivants 
grain fin 
653 
0 k. 326.000 
0 k. 032.100 
0 k. 024 700 
0 k. 001.600 
10 k. 155 
jaune soufre 
propre 
90 à 100 


» 


0 g.690(2)0.650(5)0.700 (3) 


0.750(2) 0.800 0 850 


0 gr. 692 


13 d. 0 


20: 21.£4.122.:24 


Chambon 


à la main 


rs 
ox 


deux 
200 
machine 
noués 
135 mètres 
très bonne 


bons Cocons 


31 


2 


158 LABORATOIRE D'ÉTUDLES DE LA SOIE 


A — — ————————— ———————— —— " —— ———————— —%© — — 


ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


FRANCE rar 1e ra 10031 n° 12 


RAGE, 7/70 Re da Gard Basses Alpes Bione Cévennes 


PROVENANCE. . . . . . . du Rieu (Gard) élev. à la Canée(Crète)| Velleron (Vaucluse) 
: Sd PRE M. H. Robert M. Bertoglio-Jaume M. Bertoglio-Jaume 


État hygrométrique des cocons. DE sec sec 
Coque soyeuse. . : |ferme,grain gros,moyen faible, grain fin fin, très ferme 
Nombre des cocons au kilogram 561 1583 1434 
Poids net filer. . . . .| 0 k. 394 400 0 k. 173.100 0 k. 048.80 
| _ 
Soie grège produite. I 0 k. 100.900 0 k. 038.590 0 k. 015.200 
Frisons 0 k. 030.800 0 k. 013.:00 0 k. 002.300 
Bassinés. 0 k. 012.000 0 k. 005.650 0 k. 000 S00 
Rentrée en kilogrammes. | 3 k. 909 4 k. 490 3 k. 210 
Couleur de la grège. = jaune veinée jaune jaune foncé 
| s 
Qualités. MN RS) SOIR assez ferme propre soyeux 
Dévidage tavelles par ouvrière. 90 à 100 100 90 à 100 
« “ k 


Défauts de la grège. 


TITRAGES DE LA GRÈGE is 


Poids décimal à 500 mètres. .| Den AS La g hs (1) 4 le 0:6r:,400 (JD RE 
) 650 (#) 0.700 (2) 0.750 (2) 0700 (7) 0.500(8)0.550 (2) 0.000 (2 

Poids moyen décimal... . . 0 gr. 632 0 gr. 657 0 gr. 487 

— en deniers à 500 metres. 11 d. 90 12 d, 37 9 d. 17 

— en deniers à 476 mètres. 11 d. 32 11 d. 77 8 d. 72 
Poids à 10 000 m.=— N° décimal. 12 gr. 650 13 gr. 150 Q gr. 750 
Épreuv. de Ténacité en gram. 40. 40. 45. 45.50 45.45.45. 50, 50 50. 30. 35. 39.35 
Épreuves d'Élasticité p. !;. 19. 19. 20. 20. 21 20.20.21. 21.21 20.20. 21.22. 22 
Décreusage, perte pour 95. . 29.49 25.20 24 50 


NOTES DE l'ILATURE 


Mode de filature.. . . Rs Chambon Chambon Chambon 
Battage des cocons ‘ ; à Ja main ä la main à la main 
Grège filée à cocons. . à 4 an à 4 as 
Bouls conduits à la fois. . . . deux deux deux 
Croisure AOUrS. 7. 200 200 200 
Jetée des bouts à la Filiére. .| machine machine machine 
Grûge 2 DU. nouës nouës nouës 
Mètres enroulës par minute | 135 mètres 135 mètres 135 metres 
Marthe du dévidage des cocons tres bien tres bien très bien 
Observations, . . . . . « . » « 

| . 


EEE) 


RAPPORT DE 


LA COMMISSION 


159 


D 


ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


MTS 


RACE. 


PROVENANCE. 


Etat hygrométrique des cocons. 
Coque soyeuse. 
Nombre descocons au kilogram. 
Poids net à filer . 

Soi2 grége produite. 
Frisons. . 

Bassinés. 

Rentrée en kilogrammes. 
Couleur de la grège 

Qualités . 

Dévidage tavelle par ouvrière 


Défauts de la grège. 


TITRAGES DE LA GRÈGE 
Poilis décimal & 500 mètres. 


Poids moyen décimal. 

— en deniers à 500 metres. 
— en deniers 4 476 mètres. 
Poids à 10.000 m. — No décimal. 
Épreuves de Ténacité en gr 
Épreuves d'Élasticité p. %. 


Décreusage, perte pour %. 


NOTES DE FILATURE 


Mode de filature. 


Battage des cocons. . 

Grège filée à cocons. 

Bouts conduits à la fois. . 
Croisure, tours 

Jetée des bouts à la Filière . 
Grège à bouts. 

Mètres enroulés par minute. 
Marche du dévidage des cocons. 


Observations , 


Blanche du Levant 


élevée à Lyon 
M. Fauvin 


sec 


.[assez ferme, grain gros 


blanche grisätre 


propre 
SO à 90 
» 
0 gr. 690 2 0,700 + 
0,599 4 0.890 
0 gr. 718 
13 d. 52 


Chambon 
à la main 
Las 
deux 
200 
machine 
noués 
435 mètres 
très bonne 


» 


No 14 


de Hoïgrie 


élevée à Eyon 
M. Fauvin 


sec 


ferme, grain moyen 


2132 


961 £r. 300 


91 gr. 000 
3 k. 719 
Jauve 
propre 
S0 à 90 


» 


0. gr. 600 4 0.659 4 
0.700 3 0.800 
0 gr. 653 


12 d. 39 


30. 35. 40. 45. 50 


20:21" 22, 23.123 


Chamboa 
à la main 
4 à 5 
deux 
200 
machine 
noués 
135 mètres 


très bonne 


CN 


Petit Var 


élevée à Lyon 
M. Fauvin 


vivants 
très ferme, grain moyen 
€60 
682 or. OCO 
58 ur. 500 


9 


. 400 


Fe. 


41 gr. 5C0 
11 Kk. 66) 
jaune 
propre 


80 à °0 


0 gr. G6(0 2? 0.650 8 
0.500 4 


Chambon 
a la main 
4 à 5 
deux 
200 
mac}ine 
noués 
135 mètres 
très bonne 


» 


ee nm AE 


Coque soyeuse. . . . 
Nombre des cocons au kilogram. 
Poids net à filer . 

Soie grège produite. 
Frisons. . 

Bassinés. 

Rentrée en kilogrammes. 
Couleur de la grège. 

Qualités. 


Dévidagetavelles parouvrière. 


2 


TITRAGES DE LA GRÈGE 


Défauts de la gri 


Poids décimal à 509 mètres. .\ 
Poids moyen décimal. . 
en deniers à 500 mètres. 


- en deniers à 476 mètres. 


Poids à 10,000 m. — N° décimal. 


Épreuv.de Ténacité en gram 


07 
#0: 


Épreuves d'Élasticité p. 


Décreusage, perte pour %. 


NOTES DE FILATURE 
Mode de filature. 
Battage des cocons. 
Grège filée à cocons. 
Bouts conduits à la fois. . 
Croisure, tours 
Jette des bouts à la Filière. 
Grèges à bouts 
Mètres enroulés par minute, 
Marche du dévidage descocns. 


Observations. . 


.lassez ferme, gr. moyen 
2105 
0 k. 057 
0 k. 013.150 
0 k. 005.400 
0 k. 003.850 
4 k, 331 


jaune brillont 
assez propre 


S0 à 90 


Ogr. 600.(2) 0 650(4 
0.700 (1) 
0 gr. 660 
à PATES 
41 d. 82 
13 gr. 200 
35. 40. 43. 45. 10 
19. 20. 21. 22 


22.00 


Chambon 
à la main 
h a © 
deux 
200 
machine 
nouës 
135 metres 
très bien 


ferme, grain moyen 


) k.4 
0 k. 031.700 
O0 k. 006.000 
0 k. 006.450 
13 k. 195 
Jaune 
propre 


90 à 100 


600(4) 0.650 (S) 
0.700 (4 


0 gr. 650 


0 gr. 


12 d, 23 


Chambon 
à Ja main 
4 à 5 
deux 
200 
machine 
nouës 
135 mètres 
très bien 


160 LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 
n 4 U à n] 7 \ 1or à 
ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 
ITALIE anne) se QU DR 0 ane — 
_ ———— = | ee _ = 
RACE. .. Italienne Italienne Italienne 
graine conservée par lel graine conservée par leÏgrsine conservée par le 
. procédé du D' Crivelli.! procédé du D' Crivelli.} procédé du D' Crivelli. 
PROVENANCE. | Iducation faite du 11 Education d'été faite] Education d'été faite 
août au S septembre parÏpar M. Dusuzeau afpar M. Dusuzeau à 
‘M. Deydier, d'Aubenas|}mMonplaisir. Monplaisir. 
= | — —— 
État hygrométrique des cocons-/ sec vivants très sec 


ferme, grain moyen 
1385 
0 k. 128.400 
0 k. 033.250 
0 k. 007.950 
0 k. 007.950 


a k 
5 K. 


861 
jaune 
propre 


90 à 100 


» 


0 gr. 600 


0.700 (9) 0.75 


(2) 0.650 (4) 
(2) 0.800 (1) 


6s5 


0 gr. 
12 d. 89 
12 d. 27 
13 d. 700 


410, 43 50. 55. 55 


Chambon 


à la main 


deux 
200 
machine 
nouëes 
135 mètres 
très bien 


» 


oo 


RAPPORT DE 


LA COMMISSION 


ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


RACE. 


PROVENANCE. 


État hygrométrique des cocons. 
Coque soyeuse. 
Nombre des cocons au kilogram, 
Poids net à filer. 

Soie grège produite. 
Frisons.. 

Bassinés . 

Rentrée en kilogrammes. 
Couleur de la grège. 
Qualités. , . 
Dévidagetavelles par ouvrière. 


Défauts de la grège. 
TITRAGES DE LA GRÈGE 


Poids décimal à 500 mètres. | 


l 


Poids moyen décimal.. . 
— en deniers à 500 mètres 
— en deniers à 476 mètres. 

Poids à 140,000 m. — N° décimal. 

Epreuv.de Ténacité en gram. 

Épreuves d'Élasticité p. %. 


Décreusage, perte pour %. 


NOTES DE FILATURE 
Mode de filature. 
Battage des cocons. 
Grège filée à cocons. . 
Bouts conduits à la fois. . 
Croisure, tours. . 
Jetée des bouts à la Filière. 
Grège à bouts. 
Mètres enroulés par minute. 
Marche du dévidage des cocons. 


Observations, . . , . 


sai =) 


Ching p'i tsan 
de Chine-Polyvo, 2° réc. 


élevée à Lyon 
M. J. Clerc 


sec 

faible, grain fin 
2450 
. 207.000 
. 027.450 
. 001.100 
. 001,250 
7 k. 541 
blanche 

propre 

S0 à 90 


» 


0 gr. 600 0.650 (4) 
0.700 (12). 0.750 (4) 
0 gr. 684 


. 83 


= 
Lo 


12 d. 26 
13 gr. 700 
20, 55. 55, 60.6) 


20. 20. 21. 22. 22 
17,89 


Chambon 
à la main 
4 à 5 
deux 
200 
machine 
nouês 
135 mètres 
très bien 


» 


n° 20O 


ANA 


Bagdad croisée 


jaune-pays 


élevée aSt Maximen 
M. Fabre Philippe 


sec 
un peu faible, satinée 
1065 
0 k. 085 400 
0 k. 016.400 
&. 011,200 
0 k, 000.600 
5 k. 207 
jaune vernie 
propre 
90. à 100 
» 


0 gr. 660 0.650 (4) 
0.700 (3) 0.800 (2) 
0 gr. 690 


12 d. 9 
12 d. 36 
13 gr. 800 


30, 30, 35, 40. 40 


Chambon 
à la main 
4a 5 
deux 
200 
machine 
noués 
135 mètres 
très bien 


» 


du Nord du Japon 


graines de M. Honda 


élevée à la station 
de Manosque 


sec 
ferme, grain mi-fin 
2358 
0 k. 092,300 
0 k. 027.200 
0 k, 005.200 
0 k. 009.600 
3 k. 393 
blanche 


propre 


Ogr 700 (4) 0.750 (1) 
0 800 (9) O 850 (1) 


0 gr. 769 
14 d, 47 
13 d. 77 


15 gr. 


Chambon 


à la main 


200 
machine 
mouës 
435 mètres 


très bien 


» 


162 


LABORATOIRE D'ÉTUDES DE LA SOIE 


à 


ESSAIS DE FILATURE INDUSTRIELLE 


RACE. 


PROVENANCE. 


Etat hygrométrique des cocons 
Coque soyeuse, 

Nombre des coconsau kilograin.| 
Poids net afiler. . . . . .| 
Soie grège produite. 
Frisons. . 

Bassinés. 

Rentrée en kilogrammes. . 
Couleur de la grège. 

Qualités. . 
Dévidage tavelles par ouvrière: 


Défauts de la grège. 
TITRAGES DE LA GRÈGE 


Poids décimal à 500 mètres. 4 
Poids moyen décimal. 

— en deniers à 500 métres. 

— en deniers à 476 mètres 
Poids à 10,000 m,. == N° décimal, 
Épreuv.de Ténacité en gram 
Épreuves d'Élasticité p. 0. 


Décreusage, perte pour ? 


NOTES DE FILATURE 
Mode de filature 
Batlage des cocons. 
Grège ftilée a cocons. 
Bouts conduits à la fois. 
Croisure, tours 
Jetée des bouts à la filière. 
Grège à bouts. 
Mètres enroulès par minute. 
Marche du dévidage des cocons. 


Observations. . 


ner 


n° 23 


Jaune de Crimée 


De Symphéropol 


Ed faite à Monplaisir 


sec 
ferme, gran variable 
1 728 
0 k. 139.00) 
ük. 04.000 
0 k. 004.800 
0 k. 013.800 
3 k. 390 
Jaune 
propre 


s0 à 90 


500 (5) 0.550 (6) 
0.600 


533 


Ogr. 


0 gr. 


10 d. 03 


Chambon 
à la main 
4as 
denx 
200 
machine 
nouës 
135 mètres 
très bonne 


Blanche de Beyrouth 


De Symphéropol 
Éd. faite à Monplusir 


sec 


ferme, grain gros satiné 
1229 
0 k. 2:0.0C0 
0 k. 039.100 


0. k. 015.000 


) k. 010 400 


k, 068 


&æ 


blanche 
» 
90 à 100 


550 (4 


0.600 (3 
0.700 


0 gr. 
0 650 (1 

0 gr. 60 

11 d. 36 

10 d. 81 


Chambon 
à la main 
4459 
deux 
200 
machine 
nouëes 
1435 mètres 
très bonne 


n° 24 


._ Jaune 
élevée au Scorsonère 
noir d'Espagne 
Moscou 
M. Tikomiroff 


très sec 
faible, grain mi-fin 
2.S96 
. 062,5C0 
0 k. 013.700 
. 004.800 


0 k. 001.400 


jaune 
60Yy euse 
80 à 90 


duveteuse 


0 gr. 400 (2) 0 150 3 
0.500 (4 


0 gr. 461 


S d. 67 


202. 253, 305. 


182. 19.2 2. 21 


28,59 


Chambon 
ä la main 
4 as 
deux 
200 
machine 
nouës 
135 mètres 


bonne 


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TABLE DES PLANCIIES HORS TEXTE 


Antennes de divers Lépidoptères. . . . . . PR 

Caractères et aspects généraux des six tribus de done es 

Callosamia Promethæa et cocon, C. angulifera et cocon, 
C. se curifera . NS 

Callosamia calleta, Samia colombia, Samia cecropia ct 


COCOON où. à RARES Dave 
V. Samia Gloveri et cocon, $. Canponice et cocon. EE 
VI. Epiphora Bauhiniæ et cocon, E. Mythimnia, E. Antinorii. 
VII. Philosamia Cynthia et cocons. . . . . + 
VIII. Philosamia Ricini et cocon, P. vacuna v'® albida. 
Ko JMD IAA SOMME CE 
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XI — CEROART EE DE Re lt ir: ete 
XII — TRORPCIROIEUUE CES AE OS OPTION ER NMOCT 
XIII — PAT GSEICOCON ER CC 
XIV — CERSAR" CENT dd me) SM 
XV. — Hesperus et cocon, À. Betis et cocon. . . . 
XVI — Orizaba et cocon, À. Aricia. . 
XVII — Bolivar A Lebeati Ne UE ET UE 
XVII — Arethusa. 
XIX. — Jorulloides . : 
XX. — Jorulla, À. Maurus . 
XXI. — Zacateca. 
XXII — Erycina, À. Sur us. : 
RAID — Belus, À. Hopfferi, À. ne Bi . on PAPE 7 
XXIV. — Perophora despecta et cocon; cocon supposé de Cali- 
gula Helena. . . 3 © LE 
XXV. Radiographies et photographies co cocons Bombyx mori. . . 
XXVI. Radiographies et photographies de cocons et papillons (Anéheræa 


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Lau. | 11. 


19. — Nervulation des ailes du Bombyx mori. . . . . . . 

D  — —  del'Antheræa Pernyi . . . , 

21. — Nervulation générale des ailes chez les Saturnidæ . . . 

22. — — — — — Bombiilæ Te 

DR — —  , — —  —  Lasiocampidæ . . . .. 


23. — l'igure théorique montrant l'ornementation générale chez les | 


D'AUTRE ER ON EEE NIET 


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TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES 


TEXTE 


ÉSVANTERROPOS I ADUSUZeAUES. CR CR CU. AVIIT 


I. Étude du cocon du Bombyæ mori au point de vue des qualités 
industrielles de la soie(par M. J. RAULIN) à + . . . … 
II. Remarques sur l'hérédité des caractères acquis, par M. GEORGES 
COUTAGNENNNE EU SAR NRC ES ne 


III. Des circonstances qui influent sur les qualités industrielles du 
cocon du Bombyx mort, par M: J: RAULIN. . … … … 
IV. ltude des qualités industrielles du cocon du Bombyx mori par M. 
JÉRRA UNS PR TR M Re ee mu à Vins che etant Voie de 
V. E sai de classification des lépidoptères producteurs de soie, par 
AIN DusuzeAu:et L.SONTHONNAXS à à . : 
VI. Iixation de l’acide tannique et de l'acide gallique par la soie, par 
NÉRIPÉONVIGN ONE Ne: les en: cree 
VIT. Sur les diverses éducations de vers à soie domestiques et sauvages 
faites à Écully près Lyon, par M Joannes CLERc. . . . . 
VIII. De l’étouffage des cocons et de l'influence de cette opération sur la 
SOTÉMDE TN MDANTE ME VRAIES EN RE 
IX. Une visite au Musée de Geneve, par M. L. SONTHONNAX. . . . 
X. Application des rayons X à la détermination des sexes des chrysa- 
lides à travers les cocons, par J. Tesrenoire et D. LEVRAT . 
XI. Tableaux d'analyse de cocons de diverses provenances : 
Études sur le fil élémentaire ou bave à la bassine expérimentale 


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