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Full text of "Recherches sur les poissons fossiles ... [prospectus]"

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ifibrariT  of  ihz  Hluseum 


OF 


COMPARATIVE    ZOÔLOGY, 


AT  HARVARD  COLLEGE,  CAMBRIDGE,  MASS. 


JFounïictr  hv  prfbate  siiûscrfi)tfon,  fn  1861. 


âjTuuUL  JW>AÀA>5^  ^AjlnjÛJOi 


No.   ^On^H 


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La  i'"''  livraison  est  en  vente  et  la  2^  sous  presse. 


RECHERCHES 

SUR  LES 

POISSOIXS  FOSSILES, 

comprenant  la  description  de  500  espèces  qui  n'existent  plus; 
l'exposition  des  lois  de  la  succession  et  du  développement  or- 
ganique des  poissons  durant  toutes  les  métamorphoses  du  globe 
terrestre  ;  une  nouvelle  classification  de  ces  animaux  exprimant 
leurs  rapports  avec  la  série  des  formations  ;  enfin  des  considéra- 
tions générales  tirées  de  l'étude  de  ces  fossiles , 

Par  louis  ÀgâSSIZ, 

Docteur  en  philosophie,  médecine  et  chirurgie;  membre  de  la  société 
helvétique  des  sciences  naturelles,  de  la  société  géologique  de  France, 
de  celles  des  sciences  naturelles  de  Francfort ,  de  Strasbourg ,  etc. , 
professeur  d'histoire  naturelle  à  Neuchâtel. 

5  volumes ,  texte  in-4° ,  et  250  planches  in-folio  sur  papier  fin . 

Il  y  a  près  de  trois  ans  que  j'ai  annoncé  cette 
publication  dans  le  prospectus  de  mes  poissons 
d'eau  douce  d'Europe.  Des  circonstances  indé- 
pendantes de  ma  volonté  ont  empêché  jusqu'ici 
l'émission  de  ces  deux  ouvrages  qui  devaient 
paraître  de  front ,  se  compléter  mutuellement 
et  présenter  l'Iclitliyologie  telle  que  je  l'ai  en- 
visagée. Aujourd'hui  qu'une  position  plus  favo- 
rable me  permet  de  donner  suite  à  cette  entre- 
prise, je  commence  par  faire  imprimer  d'abord 


—  2  — ^ 

les  poissons  fossiles  ^  mais  avant  cela,  je  ne  crois 
pas  superflu  de  faire  connaître  ce  qui,  jusqu'à 
présent,  a  facilité  mes  recherches  et  donné  en 
même  temps  plus  d'extension  à  leurs  résultats. 

La  simple  étude  des  espèces  et  celle  de  leur 
organisation  particulière  a  été,  presque  géné- 
ralement, le  but  unique  auquel  ont  visé  les  na- 
turalistes ;  lorsqu'ils  ont  poussé  leurs  recherches 
plus  loin ,  elles  ont  eu  pour  terme  les  principes 
philosophiques  de  la  classification  et  de  l'orga- 
nisation. J'ai  aussi  eu  constamment  présens  ces 
deux  points  de  vue  dans  mes  recherches  sur  les 
poissons  fossiles  :  en  rétablissant  successivement 
5oo  espèces  qui  n'existent  plus  et  dont  les  dé- 
bris sont  épars  dans  toutes  les  collections  de 
l'Europe ,  j'ai  fait  beaucoup  d'observations  nou- 
velles sur  leur  organisation,  comparée  à  celle 
des  poissons  vivans  et  des  autres  animaux  ver- 
tébrés. 

Mais  cette  étude  m'a  conduit  plus  loin.  Je 
suis  parvenu  à  exprimer  les  lois  de  la  succession 
et  du  développement  organique  des  poissons  du- 
rant toutes  les  époques  géologiques.  La  science 
pourra  désormais ,  en  voyant  cette  classe  se 
métamorphoser  de  formation  en  formation , 
poursuivre ,  pour  une  grande  division  du  règne 
animal  tout  entière,  les  progrès  de  l'organisa- 
tion sur  une  série  complète  des  âges  de  la  terre. 


—  5  — 

Après  des  comparaisons  aussi  multipliées ,  on 
ne  sera  pas  surpris  d'entendre  annoncer,  pour 
la  classification  des  poissons ,  des  changemens 
qui  souvent  indiqueront  en  même  temps  des 
affinités  encore  inconnues;  mais  ce  qui  aura 
droit  d'intéresser ,  c'est  que  la  nouvelle  classi- 
fication que  j'expose  dans  cet  ouvrage  ,  ex- 
prime tout  ensemble  les  rapports  naturels  des 
poissons  entr'eux  et  leur  succession  dans  la  série 
des  terrains. 

Des  considérations  géologiques  générales , 
tirées  de  l'étude  de  ces  fossiles,  feront  con- 
naître la  liaison  qu'il  y  a  entre  le  développement 
organique  de  la  terre  et  celui  des  différentes 
classes  d'animaux.  Ces  idées  seront  complétées 
par  le  tableau  organique  de  cliacune  des  gran- 
des époques  géologiques. 

Je  remplis  un  devoir  bien  agréable  en  témoi- 
gnant ici  publiquement  ma  reconnaissance  à 
toutes  les  personnes  qui  ont  bien  voulu  encou- 
rager mes  recherches  pacdes  notes,  des  des- 
sins, et  surtout  par  l'envoi  de  poissons  fossiles 
que  j'ai  pu  examiner  soigneusement  chez  moi, 
ou  enfin  en  me  permettant  de  décrire  et  de  faire 
dessiner  tous  les  objets  contenus  dans  les  collec- 
tions que  j'ai  étudiées.  Ces  communications,  je 
me  fais  un  plaisir  de  les  mentionner  toutes, 
puisque  c'est  à  la  bienveillance  des  savans  qui 


— .  4  — 

m'ont  fourni  ces  objets,  que  je  dois  d'avoir  pu 
faire  le  travail  que  j'offre  aujourd'hui  au  pu- 
blic^ et  j'espère  avoir  senti  l'obligation  qu'elles 
m'imposaient  de  tirer  le  plus  grand  parti  pos- 
sible de  matériaux  aussi  nombreux. 

A  Munich,  j'ai  soigneusement  étudié  pen- 
dant plusieurs  années  la  riche  collection  de  fos- 
siles de  Solenhofen,  et  j'ai  été  secondé  dans  ces 
recherches  par  M3I.  les  professeurs  Schubert, 
Fuchs,  Wagler  etRobell;  àNeubourg,  M.  Gra- 
segger  m'a  fait  voir  plusieurs  fossiles  intéres- 
sans;  à  Erlangen  et  à  Bamberg  je  me  suis  en- 
core occupé  des  poissons  de  Solenhofen ,  et 
M.  Wagner  m'a  de  plus  remis  des  notes  et  des 
dessins^  à  Bayreuth,  M.  le  comte  de  Munster  a 
mis  à  ma  disposition ,  non  seulement  sa  collec- 
tion si  magnifique,  mais  encore  de  nombreux 
dessins  des  objets  qu'il  s'est  procurés  depuis 
cette  époque  ;  à  Vienne ,  MM.  Partsch  etFitzin- 
ger  m'ont  facilité  l'examen  des  musées  ;  à  Franc- 
fort, MM.  Rtippell  et  Kretzschmar  m'ont  per- 
mis d'étudier  les  collections,  et  M.  Hermann  de 
Meyer  m'a  communiqué  des  notes  et  des  pois- 
sons fossiles  nouveaux  pour  moi.  J'ai  vu  plu- 
sieurs espèces  intéressantes  chez  M.  Léonhard 
et  dans  le  comptoir  de  minéralogie  à  Heidel- 
berg;  M.  Bronn  m'a  aussi  communiqué  des 
poissons  avec  des  renseignemens  bibliographi- 


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qiies  très-precieux ,  et  M.  de  Eiich  m'a  indiqué 
un  grand  nombre  de  localités  qui  m'étaient  in- 
connues, où  l'on  trouve  des  débris  de  poissons. 
Je  dois  à  M.  Berger  de  Roburg  des  renseigne- 
mens  importans.  ACarlsruhe,  M.  Gmelin  m'a 
laissé  emporter  du  cabinet  et  examiner  très  en 
détail  la  belle  collection  de  fossiles  d'Oenin- 
gen  provenant  du  couvent  de  Mersbourg,  M. 
Walchner  ceux  de  l'école  polytechnique ,  MM. 
de  Haber  et  Braun  ceux  de  leurs  collections 
particulières.  A  Strasbourg,  M.  Duvernoym'a 
fait  voir  les  poissons  du  Musée,  et  M.  Voltz  m'a 
permis  de  prendre  avec  moi ,  pour  les  étudier 
à  loisir,  tous  les  beaux  échantillons  de  poissons 
fossiles  que  possède  par  ses  soins  généreux  le 
cabinet  d'histoire  naturelle.  A  St.  Gall,  M. 
Scheitlin  m'a  communiqué  des  objets  précieux, 
des  schistes  de  Claris.  A  Zurich,  M.  Lavater  a 
poussé  l'obligeance  jusqu'à  me  confier  pendant 
plusieurs  mois  ses  nombreux  fossiles  d'Oenin- 
gen,  et  M.  Scliinz  ceux  du  musée,  parmi  les- 
quels j'ai  retrouvé  une  grande  partie  des  origi- 
naux de  Scheuchzer  et  de  l'ouvraae  de  Rnorr 
et  Walch.  A  Berne,  M.  Studer  m'a  communi- 
qué les  poissons  du  cabinet  d'histoire  naturelle. 
A  Stuttgart  j'ai  pu  étudier  très  en  détail  la  col- 
lection de  M.  Zieten,  et,  avec  la  permission  de 
M.  le  conseiller  Hartmann  et  de  M.  Jseger, 


—  6  — 

celles  de  la  Société  rurale  et  du  Muséum  ;  à 
Gœppingen,  la  belle  collection  de  M.  le  docteur 
Hartmann.  ATubingen,  M.  Schûbler  m'a  re- 
mis tout  ce  que  possède  le  Musée.  J'ai  reçu  de 
M.  le  baron  d'Altbauss,  de  Durrheim,  et  de 
M.  d'Alberti,  de  Willielmshall ,  plusieurs  en- 
vois considérables  de  poissons  fossiles.  J'ai  éga- 
lement reçu  de  Londres  des  dessins  de  M. 
Traill ,  et  plus  tard  de  beaux  poissons  de  Slieppy 
de  M.  Hope,  et  des  notes  importantes  de  M. 
Lyell. 

Telles  étaient,  en  général ,  les  sources  aux- 
quelles j'avais  puisé  lorsque,  en  quittant  l'Al- 
lemagne au  mois  de  décembre  i83i  pour  me 
rendre  à  Paris,  j'adressai  à  M.  le  professeur 
Bronn  un  résumé  des  résultats  généraux  de  mes 
travaux,  accompagné  de  l'indication  des  pois- 
sons fossiles  du  Lias  et  des  terrains  tertiaires 
d'eau  douce.  Il  le  fit  imprimer,  sous  la  forme 
de  deux  petits  mémoires,  dans  le  Jahrbuch 
(Annuaire  pour  la  minéralogie  et  la  géologie) 
de  i832,  2*"  cahier . 

A  Lvmé ville  j'ai  vu  des  débris  très-intéres- 
sans  dans  la  collection  de  M.  Gaillardot.  A  Caen 
M.  de  Magne  ville  m'a  permis  de  faire  dessiner 
au  Musée  un  poisson  fossile  très-intéressant,  et 
M.  Eudes  des  Longcliamps  m'a  remis  des  frag- 
mens  très-sinsfuliers  trouvés  dans  le  calcaire  de 


—  7  — 

Caen.  A  Paris,  MM.  Elie  de  Beauinont  et  Du- 
frénoy  m'ont  communiqué,  avec  une  rare  libé- 
ralité ,  les  poissons  fossiles  de  Fécole  des  mines, 
et  MM.  Brongniart,  Régley,  Pentland,  Des- 
hayes,  ceux  de  leurs  riches  collections  particu- 
lières; je  dois  à  MM.  Cuvier  et  Cordier  d'avoir 
pu  examiner  très  en  détail  l'immense  collection 
du  Muséum,  tandis  que  M.  Boue  m'a  commu- 
niqué des  notes  très-importantes.  Dans  la  col- 
lection de  la  société  géologique  de  France,  j'ai 
examiné  plusieurs  poissons  fossiles  remarqua- 
bles ,  entr'autres  ceux  de  Seefeld ,  de  Solenho- 
fen  et  d'Aix,  que  M.  Boue  y  a  déposés,  et  ceux 
que  M.  Rozet  a  rapportés  d'Oran.  M.  Bertrand- 
Geslin  vient  de  m'adresser  l'esquisse  de  deux 
poissons  intéressans,  et  M.  Virlet  un  fragment 
venant  de  Morée.  Depuis,  M.  Elie  de  Beau- 
mont  m'a  aussi  envoyé  des  dessins  d'un  poisson 
du  calcaire  grossier  des  environs  de  Paris, 
trouvé  à  Chatillon ,  près  de  Bagneux .  et  dont 
les  originaux  sont  déposés  dans  la  collection  de 
l'école  des  mines. 

Mais  c'est  surtout  à  M.  Cuvier,  dont  le  monde 
déplore  la  perte  si  sensible  à  tous  les  amis  de  la 
science,  que  je  dois  les  plus  grands  encourage- 
mens.  Après  avoir  examiné  mon  portefeuille, 
qui  contenait  alors  déjà  plus  de  200  planches, 
(j'en  possède  maintenant  4^0,  et  plus  de  800 


figures,)  il  me  permit  d'utiliser  pour  mon  ou- 
vrage tous  les  matériaux  réunis  dans  les  galeries 
du  Muséum  et  d'anatomie  comparée ,  de  les  dé- 
crire et  de  les  faire  figurer  par  le  peintre  qui 
m'accompagnait.  Il  m'accorda  le  libre  accès  de 
sa  magnifique  bibliothèque ,   dans  laquelle  je 
trouvai  presque  tous  les  ouvrages  qui  traitent 
des  poissons  fossiles.  De  plus  il  me  laissa  la  même 
latitude  pour  l'examen  des  poissons  fossiles  qui 
lui  avaient  été  envoyés  en  particulier  et  qui 
sont  maintenant  placés  dans  les  galeries  du  jar- 
din du  roi,  oîi  je  les  ai  étiquetés  d'après  mes 
déterminations  5   ainsi  que  tous  ceux  qui  s'y 
trouvaient  déjà.  M.  Cuvier  me  remit  encore 
tous  les  dessins  qu'il  avait  reçus  et  ceux  même 
qu'il  avait  fait  faire  au  Muséum  britannique  à 
Londres.  Il  poussa  la  bienveillance  jusqu'à  dé- 
clarer c[u'il  renonçait  à  écrire  l'ouvrage  qu'il 
avait  annoncé  sur  les  poissons  fossiles ,  et  qu'il 
m'abandonnait  un  sujet  pour  lequel  j'étais  par- 
venu à  réunir  un  si  grand  nombre  de  matériaux. 
M.  de  Blainville  a  bien  voulu  me  permettre  de 
continuer  le  travail  que  j'avais  commencé  sur 
l'ostéologie  des  poissons  vivans,  dans  les  gale- 
ries d'anatomie  comparée,   où  M.  Laurillard 
m'a  toujours  aidé  avec  la  complaisance  que  les 
naturalistes  lui  connaissent.  M.  Valenciennes 
m'a  aussi  facilité  très-obligeamment  la  compa- 


—  9  — 

raison  que  j'ai  dû  faire  des  poissons  fossiles  avec 
les  espèces  vivantes  dont  le  Muséum  de  Paris 
possède  la  plus  belle  collection  du  monde. 

Enfin,  M.  de  Humboldt  m'a  communiqué 
des  notes  très-importantes  sur  les  poissons  fos- 
siles et  fait  parvenir  des  encouragemens  tels 
que  je  craindrais,  en  les  énumérant,  de  blesser 
la  délicatesse  de  celui  qui  me  les  a  prodigués. 

Ayant  achevé  l'impression  de  la  première 
livraison  avant  Fépoque  que  j'avais  annoncée, 
je  me  suis  décidé,  en  juillet  dernier,  à  faire 
un  voyage  en  Allemagne  dans  le  but  d'exa- 
miner quelques  collections  que  je  ne  connais- 
sais pas  encore ,  et  de  revoir  celles  que  je  n'a- 
vais pas  vues  depuis  long-temps.  J'ai  eu  la 
satisfaction  de  découvrir  ainsi  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  entièrement  nouvelles  pour 
moi,  et  de  recueillir  des  renseignemens  plus 
complets  sur  plusieurs  de  celles  dont  l'existence 
ne  m'était  connue  que  par  des  fragmens;  j'ai 
même  trouvé  des  espèces  de  plusieurs  genres 
que  je  n'avais  encore  aperçus  nulle  part.  Com- 
me il  m'a  fallu  beaucoup  de  temps  pour  éla- 
borer ces  nombreuses  additions ,  la  seconde 
livraison  de  mes  Recherches  éprouve  quelque 
retard,  et  au  lieu  de  paraître  en  janvier,  elle 
ne  paraîtra  pas  avant  la  fin  de  février ,  mais 
du  moins  ce  délai  n'aura  pas  nui  au  contenu 
dç  l'ouvrage. 


—  10  -^ 

A  Zurich,  j'ai  trouvé  la  collection  publique 
enrichie  de  quelques  pièces  précieuses  des 
schistes  de  Claris ,  entr'autres  d'un  Acanus 
très-complet,  et  du  plus  grand  et  du  plus  bel 
exemplaire  d'Anenchelum  que  j'aie  vu  jus- 
qu'ici. J'ai  aussi  eu  le  plaisir  de  rencontrer 
chez  M.  Meyer,  trésorier  de  la  ville  de  Zu- 
rich ^  celles  des  plaques  originales  représentées 
dans  les  piscium  querelae  de  Scheuchzer,  que 
je  n'avais  point  encore  pu  retrouver.  M.  Meyer 
possède  aussi  les  cuivres  de  cet  ouvrage ,  qui 
me  semblerait  mériter  une  réimpression  dans 
un  moment  oîi  Ton  s'occupe  autant  de  travaux 
paléontologiques  et  oii  il  est  si  rare  de  pouvoir 
se  procurer  les  anciens  ouvrages  qui  en  traitent. 

A  Munich,  M.  André  Wagner  a  fait  l'ac- 
quisition 5  pour  le  Musée ,  de  quelques  pois- 
sons nouveaux  de  Solenhofen,  entre  autres 
d'un  fort  grand  Gyrodus  très-complet,  d'un 
nouveau  genre  que  j'ai  nommé  Macrosemius, 
et  de  quelques  autres  espèces  moins  remar- 
quables. 

Parmi  le  petit  nombre  des  espèces  qui  exis- 
tent à  Fribourg,  M.  le  professeur  Perleb  m'en 
a  cependant  fait  voir  quelques-unes  qui  sont 
fort  rares  et  que  je  n'avais  pas  décrites  précé- 
demment, savoir  le  ïhrissops  Cephalotes,  le 
Leptolepis  polyspondylus  et  contractus ,  et  de 
très-grosses  dents  de  Fllemipristis  serra. 


—  11  — 

Dans  la  collection  de  M.  Voitli,  conseiller 
supérieur  de  la  direction  des  mines  à  Ptatis- 
bonne,  j'ai  vu  un  très-grand  nombre  de  fort 
beaux  exemplaires  des  poissons  de  Kellieim, 
parmi  lesquels  j'ai  reconnu  un  genre  nouveau 
et  une  dizaine  d'espèces  inédites. 

Cependant,  c'est  à  la  collection  de  M.  le 
comte  de  Munster  à  Bayreuth  et  au  Musée  de 
Pragues,  que  j'ai  du,  dans  ce  voyage,  le  plus 
grand  nombre  d'objets  nouveaux.  M.  le  comte 
de  Munster,  à  force  de  soins,  est  parvenu  à 
s'approprier   toutes  les  espèces  intéressantes 
qui  ont  été  découvertes  à  Solenliofen  :  aussi 
ai-je  trouvé  chez  lui  un  grand  nombre  de  beaux 
exemplaires  de  poissons  de  cette  localité ,  de 
Rellieim,  du  Lias  et  du  Muscbelkalk  des  en- 
virons de  Bayreuth ,  et  de  plus ,  un  très-grand 
nombre  de  dents  de  Pycnodontes  et  de  Squales 
avec  des  indications  très-exactes  sur  leurs  gi- 
semens.  J'y  ai  trouvé  plus  de  quarante  espèces 
nouvelles,  parmi  lesquelles  je  ferai  surtout  res- 
sortir quatre  genres  nouveaux  de  la  Craie  de 
Westphalie. 

Le  Musée  de  Pragues  doit  à  la  générosité 
du  prince  de  Taxis  la  belle  collection  de  fos- 
siles que  M.  le  docteur  Schnitzlein  avait  réunie 
à  Mohnheim,  et  qui  contient  un  très-grand 
nombre  de  poissons  de  Solenliofen ,  de  Daiting 


—  12  -- 

et  cFEichstaedt ,  parmi  lesquels  j'ai  trouvé  des 
espèces  nouvelles  très-remarquables.  D'un  au- 
tre côté  5  M.  le  comte  de  Sternberg  lui  a  donné 
sa  magnifique  collection  de  plantes  fossiles  et 
deux  genres  de  poissons  nouveaux  du  Plaener 
de  la  Bohême,  qui  ont  un  haut  intérêt  géolo- 
gique. J'ai  aussi  vu  là  un  très-grand  nombre 
de  dents  de  poissons  des  différentes  formations 
de  la  Bohême,  sur  lesquelles  M.  Zippe  m'a 
donné  tous  les  renseignemens  nécessaires. 

A  Erlangen,  M.  Rod.  Wagner  m'a  remis 
un  nouveau  poisson  de  la  Craie,  et  un  de  So- 
lenhofen;  à  Pappenheim,  j'ai  vu  quelques 
beaux  poissons  chez  M.  le  docteur  Rœtenba- 
cher,  surtout  la  queue  d'un  Caturus ,  beaucoup 
plus  grand  que  tous  ceux  que  j'avais  examinés 
jusqu'alors;  chez  M.  Haeberlein,  j'ai  vu  aussi 
quelques  plaques  intéressantes ,  qui  se  trouvent 
maintenant  au  Musée  de  Leyden. 

M.  le  professeur  Jaeger ,  de  Stuttgardt,  vient 
de  m'envoyer,  de  la  part  de  M.  Hehl,  conseil- 
ler des  mines,  des  débris  de  poissons  de  l'oo- 
lithe  inférieure  du  Wurtemberg,  qui  sont 
tous  nouveaux  pour  moi,  et  quelques  fragmens 
de  la  Molasse  que  je  ne  connaissais  pas  en- 
core non  plus. 

Chez  M.  Hartmann,  à  Gœppingen,  j'ai  en- 
core trouvé  une  espèce  nouvelle  du  I^ias,  ap- 


—  15  — 

partenant  au  genre  Tetiagonolepis,  qui  est  déjà 
si  nombreux  en  espèces  propres  à  cette  for- 
mation. M.  Walchner,  à  Carlsmlie^  m'a  en- 
core remis 5  cette  année,  quelques  poissons 
nouveaux;  M.  Fitzinger  m'a  donné  de  nou- 
veaux renseignemens  sur  ceux  du  Musée  de 
Vienne,  auxquels  M.  Partsch  a  joint  plusieurs 
plaques  d'ichthyolithes  très-remarquables.  M. 
le  professeur  Meissner,  à  Baie,  m'a  adressé 
un  grand  poisson  de  Vérone.  Pendant  la  réu- 
nion des  naturalistes  à  Breslau,  j'ai  eu  l'occa- 
sion de  voir  plusieurs  poissons  fossiles  très- 
intéressans,  qui  avaient  été  adressés  à  la  sec- 
tion de  géologie  par  M.  Declien;  comme  l'es- 
pèce était  nouvelle  et  qu'elle  avait  été  trouvée 
sur  le  sol  de  la  Silésie,  je  l'ai  nommée  Pa- 
lœoniscus  Vratislaviensis,  en  mémoire  de  la 
réunion;  j'en  ai  vu  encore  un  grand  nombre 
d'exemplaires  au  Muséum  et  dans  la  collection 
de  M.  Otto,  et  plus  tard,  à  Waldenbourg, 
dans  celles  de  M.  Bocksh  et  de  M.  Mielenzki. 
M.  Otto  m'a  en  outre  communiqué  beaucoup 
de  fragmens  du  Muschelkalk  de  Silésie,  appar- 
tenant aux  mêmes  espèces  que  l'on  trouve  à 
Lunéviile,  en  Wurtemberg  et  dans  le  grand- 
duché  de  Bade;  de  plus,  je  lui  dois  les  os  d'un 
Esox  fort  remarquable,  trouvé  dans  les  marnes 
diluviennes  de  la  Silésie  et  différent  de  l'Esox 
Lucius. 


—  14  — 

Comme  il  arrive  ordinairement,  c'est  en 
dernier  lieu  que  Ton  apprend  à  connaître  ce 
qu'on  a  le  plus  près  :  M.  le  pasteur  Chatelanat, 
de  St.  Maurice,  près Grandson ,  au  Canton  de 
Vaud,  vient  de  m'adresser  une  collection  de 
dents  de  Squales  et  de  Myliobates  de  la  Mo- 
lasse, des  plus  belles  que  j'aie  jamais  vues. 
Elles  ont  été  recueillies  sur  la  rive  méridio- 
nale du  lac  de  Neucliâtel,  près  de  la  Tour  de 
la  Molière.  Je  dois  encore  à  M.  Louis  Coulon 
des  dents  de  poissons  du  grès-vert  des  envi- 
rons de  Neucliâtel  et  des  ichthyolitlies  de  Vé- 
rone; enfin  à  M.  Auguste  de  MontmoUin,  des 
dents  de  Pycnodontes  du  Jura  supérieur,  sem- 
blables à  celles  que  M.  Hugi  a  trouvées  dans  les 
environs  de  Soleure ,  des  dents  de  Squales  de 
la  Molasse  de  Jolimont  et  de  fort  beaux  exem- 
plaires des  poissons  d'Autun. 

Oserais-je  terminer  en  invitant  les  natura- 
listes à  vouloir  bien  enrichir  mon  ouvrage ,  en 
continuant  à  m'envoyer  des  documens  aussi 
précieux  que  ceux  qui  m'ont  été  communiqués 
jusqu'ici  ? 


Les  recherches  sur  les  poissons  fossiles  se- 
ront imprimées  en  1 2  livraisons,  chacune  de  i  o 
à  ij  feuilles  de  texte  in-4%  et  de  20  planches 
folio,  coûtant  ^4  francs  de  France,  soit  1 1  flo- 
rins d'Empire. 


—  15  -^ 

La  première  livraison  a  paru  en  septembre 
i833.  Elle  comprend  un  tableau  synoptique 
des  genres  et  des  espèces  de  Tordre  des  Ga- 
noïdes,  le  commencement  des  Lépidoïdes,  des 
Perches  et  des  Scombéroïdes  ;  et  outre  les  des- 
sins de  tous  les  fragmens  fossiles  propres  à  ca- 
ractériser les  espèces ,  outre  les  squelettes  des 
espèces  vivantes  avec  lesquelles  il  est  nécessaire 
de  les  comparer,  j'ai  donné  les  figures  restau- 
rées d'une  espèce  des  genres  Acanthodes , 
Amblypterus,  Catopterus,  Palœoniscus ,  Se- 
mionotus,  Lepidotus,  Pholidopliorus ,  Nota- 
gogus,  Microps,  Platysomus,  Tetragonolepis/ 
Dapedium ,  Acrolepis ,  Ptycliolepis ,  Pygop- 
terus^  Sauropsis,  Pacliycormus ,  Thrissops, 
Urœus,  Megalurus,  Leptolepis,  Aspidorhyn- 
cbus  5  Pycnodus ,  Sphœrodus ,  Microdon  et  Blo- 
cbius;  genres  qui  tous  sont  éteints. 

La  seconde  livraison  paraîtra  en  février 
1834?  et  les  suivantes  sans  interruption  de 
quatre  en  quatre  mois. 

Cet  ouvrage  sera,  pour  les  animaux  verté- 
brés, le  complément  des  Recherches  sur  les 
ossemens fossiles  de  Cuvier^  il  fera  aussi  suite 
Riix  Pet refacta  Musei  Bonnensis  de  Goldfuss. 

On  souscrit  chez  les  principaux  libraires ,  et 
en  particulier  : 


—  16  — 

à  Francfort  s/M.,  cliez  M.  S,  Schmerber^ 

à  Londres,  chez  MM.  A.  Richter  et  C% 

à  Paris,  chez  M.  J,  B.  Baillière. 

On  peut  aussi  s'adresser  directement  à  V au- 
teur j  à  Neuclîâtel. 

Comme  je  ne  pourrai  faire  imprimer  qu'un 
petit  nombre  d'exemplaires  en  sus  de  celui  des 
souscripteurs ,  je  prie  les  amateurs  de  m'adres- 
ser ,  le  plus  tôt  possible ,  leurs  noms  et  leurs 
adresses  par  lettres  affranchies.  La  liste  des 
souscripteurs  sera  imprimée  dans  la  seconde 
livraison  et  dans  les  suivantes. 

Les  personnes  qui  auraient  à  m'adresser  des 
poissons  fossiles  sont  priées  de  me  les  envoyer 
directement  à  Neuchâtel  (Suisse),  ou,  suivant 
leur  convenance,  à  Carlsruhe,  chez  M.  Braun, 
conseiller  de  la  direction  des  postes. 

Neuchâtel,  en  janvier  1834. 

L.  Agassiz. 


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