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Full text of "Revue de botanique systématique et de géographie botanique"

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méditerranéenne (publication d'articles originaux, revue andytique des tnwaux pulliés’ailleurs, 
comptes rendus d'herborisations intéressantes, indicalion des découvertes de plantes ou de localités 


nouvelles : etc.) : 
Les questions de géographie botanique se rattachant aux espèces appartenant aux 
flores ci-dessus indiquées ; 
Les questions de nomenclature, el notamment celles concernant la validité des noms 
spécifiques : 
Les procédés pratiques les meilleurs pour l'établissement des cartes géo-botaniques ; 
Les meilleurs modes de préparation des plantes et de conservation des collections ; 
Les rectifications à opérer sur les étiquettes des numéros d'exsiccatas mal nommés; 


Les diagnoses des plantes rares ou rarissimes d'Europe et celles des espèces non 
comprises dans le (onspeclus floræ Luropw, de Nyman; 


Les cas tératologiques présentés par des espèces de notre flore, elc., ele 


Le cas échéant, des clichés seront intercalés dans le texte, ou des planches 


jointes aux livraisons de la Revue. 


De plus, la direction de la Revue organisera, à l'occasion et dès que le nombre 
des adhérents le permettra, des excursions botaniques soit en france, soil en A/gérie 
ou en Tunisie, soit encore dans les payi voisins (Espagne, ltalie, Suisse, etc.), el ce 


aux meilleures conditions qu'il sera possible d'obtenir. 


J'ai pris toutes les dispositions pécuniaires et adminislralives nécessaires pour 
que les numéros paraissent régulièrement et qu'ils passent sous les yeux d'un publie 
compétent. 


D'ores et déjà, sont assures, pour les prochains numéros de la Revue, les 


articles ou mémoires dont les titres suivent : 


4° Le genre SOLIDAGO dans la flore française; 


2: De l'application du quadrillage en divisions du degré pour l'établissement des 
cartes géo-botaniques; 


3: Mode d'empoisonnement des plantes pour leur conservation indéfinie dans les 
herbiers; 


4 Étude sur les STATICE de la flore de France; 
5° Rectifications concernant des exsiccatas numérotés {/'° nole); 


6° Diagnoses complétées et comparatives de plantes rares ou rarissimes d'Europe, 
(1 partie); 


7° Examen du nom à conserver lorsqu'un groupe spécifique est remanié ou transporté 
dans un autre genre; 
8° Conditions de publicité des noms botaniques; 


9° Description d'espèces nouvelles frais nullement micromorphes 


pour la flore médi- 
terranéenne ; 


10° Compte rendu analytique des récents travaux ou articles importants parus ayant 
trait à la floristique européenne; 


11° Indication de localités nouvelles françaises pour des plantes rares ou peu 
communes ; 


12° Le genre DORONICUM en Europe; 
13° Remarques sur le genre CAREX, etc., etc. 


Je me permets donc de compter, Monsieur et cher Confrère, sur votre bonne 
adhésion et je vous prie, en conséquence, de vouloir bien remplir le bulletin ci-joint 
et de me le retourner d'urgence. 


Veuillez agréer mes cordiales salutations. 


Gronces ROUY, 


Chevalier de la Légion d'honneur, Officier de l'Instruction publique, 
ancien Président de l'Association française de Botanique et Nice- 
Président de la Société botanique de France, Vice-Président du 
Bureau permanent des Congrès internationaux de Botanique, 
Membre de la Commission Supérieure internauonale de la 
Nomenclature, Membre de la Commission internationale des 
cartes géo-botaniques, auteur de la Flore de France, des Illus- 
trationes plantarum Europæ rariorum, ete 


TS. B. — LA REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE ET DE cnoarAarrrs 
BOTANIQUE paraîtra à partir du 4er février 4903, par livraisons mensuelles de 16 pages. 

Le prix de l'abonnement est de 8 francs pour la France et de 9 francs pour l'Étranger. 

Les abonnements partiront du 4er février de chaque année et les recouvrements 
seront faits par la poste, moyennant O fr. 50 en sus du prix de l'abonnement, sauf l'envoi 
préalable en un mandat postal du montant de l'abonnement 

Les libraires pourront s'abonner pour le compte de leurs clients en se chargeant de 
leur faire parvenir les numéros de la REVUE. 

Vingt-cinq exemplaires de tirage à part sont assurés par la direction de la REVUE 
aux auteurs des articles. 

Pour toutes communications et tous articles à insérer, s'adresser au Directeur de la 
REVUE, M. Georges Rouy, 41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


———_—_—_—_— 


12 A, — Paris, — RAPIDE, 8, AUE DAOUOT 


7° Si les sessions ne devront pas être régulièrement annuelles, comme cela se passait autrefois, 
car il y a là une possibilité pour les sociétaires de se revoir ou de cimenter de nouvelles relations, 
ce qui présente une véritable utilité au point de vue de la bonne entente et de la bonne confraternité. 


Veuillez agréer, Monsieur et cher Confrère, l'assurance de mes sentiments les plus distingués. 
LIBRARY 
NEW YORK 
GEORGES ROUY, BOTANICAL, 
| GARDEN 
5 Ancien vice-président de la Société, délégué du Conseil au 
Jubilé de Bruxelles et aux sessions de Narbonne et de la 
Rochelle, vice-président de la Commission d'organisation et 
président de séances du Congrès international de Botanique 
de 1900 à Paris, chevalier de la Légion d’honneur, officier 
de l’Instruction Publique, etc. 


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Paris, le 10 Janvier 1905. 


RARY 
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GARDEN 


MONSIEUR ET CHER CONFRÈRE. 


Il y a près d’un an, me faisant l'écho d'un certain nombre de nos confrères, j'appelai votre 
attention sur certaines modifications utiles à introduire dans l'administration de la Société botanique 
de France, en demandant notamment : 


1° La nomination d'un nouveau secrétaire général ; 
2 La suppression de certaines dépenses inutiles ; 
3° L'impression du Bulletin en province. 


Nous demandions également que le secrétaire général de la Société, qui devait, selon nous, de 
lui-même ne pas solliciter le renouvellement de son mandat, obtint toutes les satisfactions d'amour- . 
propre dues à un vieux serviteur de la Société. 


Or, nos desiderata ont été entendus : 


f° Conformément aux propositions qui vous ont été faites, vous avez élu un autre secrétaire 
général qui va s'efforcer d'amener à la Société de nouveaux adhérents et de ramener au Bulletin des 
travaux de nature à lui donner une valeur scientifique encore plus élevée ; 


2 Certaines dépenses vont être réduites dans un délai probablement court; 


3 L'impression du Bulletin va se faire en Seine-et-Marne avec une réduction de prix de 33 ‘/. 
ce qui constitue une économie sérieuse (1); 


4 L'ancien secrétaire général a été présenté par le Conseil et élu comme premier vice-président 
pour 1905, ce qui lui donne la satisfaction que nous demandions pour lui. 


(1) Comme il a été imprimé, de façon globale, au Bulletin que, durant les dernières vingt-cinq années, la Société 
avait vu son actif porté de 17.146 francs à 57.007 francs, donc plus que triplé, il convient de dire exactement comment 
s'est répartie cette augmentation en précisant certains points. 

Le 12 décembre 1884, M. Ramond, trésorier, exposait que l'excédent des recettes était alors de 29.802 francs, ce 
qui établissait, pour 5 ans, une augmentation de (29.802—17.146) 12.656 francs, soit un bénéfice annuel de 2.580 francs. 

Mais de 1884 à fin 1904, cet excédent n'a atteint, malgré des subventions plus élevées, que 57.007 francs, d'où 
une différence, en 20 ans, de 27,205 francs seulement, et un bénéfice annuel de 1.360 francs, au lieu de 2530 précé- 
demment, — Et si, pour des raisons budgétaires, les 2.000 francs de subventions ministérielles nous avaient été suppri- 
més, il est facile de se rendre compte de ce que serait l'actif de la Société... 

D'autre part, on doit remarquer que l'ancienne administration aurait pu économiser (puisqu'on va enfin les 
économiser maintenant) 33 0/0 sur l'impression du Bulletin en imprimant celui-ci en province 

En se basant sur 6.000 francs par an (chiffre faible !), c'est donc 2.000 francs qui auraient pu être économisés 
annuellement, soit pendant 20 ans : 40.000 francs auxquels il convient d'ajouter environ 10,000 fragcs pour de nouveaux 
traitements d'une utilité contestable, en tout cas n'existant pas auparavant; en bloc 50.000 francs qui, additionnés à 
l'excédent de recettes de 57.007 francs de fin 1903, auraient pu porter notre actif social à 107.000 francs passés, On 
peut done voir qu'on était à un tournant difficile et qu'il devenait urgent, tout en couvrant de fleurs suivant l'usage la 
défunte administration, de tenter quelque chose dans l'intérêt général de la Société. 


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BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 
| GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Paraissant le 1° de chaque mois 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


PRIX DE L'ABONNEMENT 
S francs par an pour la France. — # franes par an pour l'Étranger. 


| Georces ROUY 
| CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTKUCTION PUBLIQUE 
we. TOME PREMIER 
1903 


: LES ABONNEMEN TS SONT REÇUS 


AUX BUREAUX DU JOUR MN A I. 
41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


PARIS S HP 0 LONDRES 


Les Fius D'Éwze DEYROLLE : s DULAU & C° 
46, rue du Bac (7°) Soho-Square, 37 (N.-W.) 
BERLIN VIENNE 
_FRIEDLÆNDER æ SOHN HER OLD C" 


Carlstrasse, 14 (N.-W.) Stefansplatz, 8 


REVUE 


OTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


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BUTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


Georces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


TOME PREMIER 


1905 


PRIX DE L’'ABONNEMENT 


S francs par an pour la France. — 9 franes par an pour l'Etranger. 
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LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 
AUX BUREAUX DU  J OU KR N A LI. 
41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


PARIS LONDRES 
Les Fizs D'Émze DEYROLLE DULAU & C° 
46, rue du Bac (7°) Soho-Square, 37 (N.-W. 
BERLIN VIENNE 
FRIEDLÆNDER æ SOHN CR OL: DEC? 


Carlstrasse, 11 (N.-W. Stefansplatz, 8 


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BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE | 


ET DE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


 Georces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 1 

Programme. 

Le Solidago Virga-aurea L. dans la flore francaise, par M. G. Roux. 

Sur le Saxifraga nivalis de la Flore d'Auvergne, de Delarbre, par 
M. A. Le Grann. 

Rectifications concernant des exsiccatas numérotés (Première série). 

Indications de localités nouvelles françaises pour des plantes rares ou 
peu communes (Premiere note). 

Diagnoses des plantes rares ou rarissimes d'Europe. 


PRIX DE L'’ABONNEMENT 


8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


LÉS ABONNEMENTS SONT REÇUS 


AUX BUREAUX DU JOUR MN A L. 


41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


FLORE DE FRANCE 
DESCRIPTION DES PLANTES 


Qui croissent spontanément 


EN FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


r 


TOME VII — Rosacées (Pominees), Saxifragacèes, Crassula- 
cées, Haloragées, Myrtacées, Lythracées, Onagrariées, Mollugi- 
nacées, Ficoïdées, Ombellacées (Ombelliféreées, Araliacinees, Cor- : 
neinées). SA 


E.-G. CAMUS 


1 volume grand in-8°, 440 pages. — Prix : 8 francs. 


Les volumes déjà parus de cette importante publication, la plus consi- 
dérable qui ait été jusqu'ici consacrée à la flore de la France, publication 
indispensable à tous ceux qui veulent se tenir au courant des découvertes 
botaniques faites en France, en Corse et en Alsace-Lorraine, et connaître en- 
tièrement, jusque dans les sous-variétés, l'ensemble des variations d'une 
même espèce, ainsi que sa bibliographie, sa synonymie complète, son habi- 
tat exact et son aire géographique, traitent les familles énumérées ci-dessous. 
De nombreuses observations d'étude critique sont également données, dans 
la Flore de France, sur les espèces non françaises affines de celles qui 
croissent dans nos régions; et des tableaux dichotomiques conduisent le lec- 
teur à la prompte détermination de l’espèce, de la sous-espèce, de la forme 
ou de la variété qu'il a à étudier. 


(Voir, page 3 de la couverture, les familles décrites dans les 
volumes I-VI de la FLORE DE FRANCE) 


lre ANNÉE N°14 4er Février 1903 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


PROGRAMME 


Ainsi que nous l'avons annoncé, la Revue de Botanique systé- 
matique et de Géoyraphie botanique sera exclusivement consacrée 
à l'étude de : Tout ce qui a trait à la Botanique systéma- 
tique des flores française, européenne et méditerra- 
néenne (publication d'articles originaux, revue analytique des 
travaux publiés ailleurs, comptes rendus d'herborisations intéres- 
santes, indication des découvertes de plantes ou de localités nou- 
velles ; etc.); 

Les questions de géographie botanique se rattachant 
aux espèces appartenant aux flores ci-dessus indiquées ; 

Les questions de nomenclature, et notamment celles con- 
cernant la validité des noms spécifiques ; 

Les procédés pratiques les meilleurs pour l’établis- 
sement des cartes géo-botaniques ; 

Les meilleurs modes de préparation des plantes et de 
conservation des collections ; 

Les rectifications à opérer sur les étiquettes des numé- 
ros d’exsiccatas mal nommes ; 

Les diagnoses des plantes rares ou ralissimes d'Eu- 
rope et celles des espèces non comprises dans le Conspec- 
tus floræ Evuropzæ, de Nyman ; 

Les cas tératologiques présentés par des espèces de 
notre flore, etc., etc. 

LA DIRECTION. 


Le SOLIDAGO VIRGA-AUREA L. dans la flore française. 
Par M. G. Roux 
Solidago L. Gen., 1955 ; Benth. et Hook. Gen., 2, p. 256. 


Calathides hétérogames. Péricline à folioles imbriquées 
sur plusieurs rangs. Fleurs de la périphérie femelle ligu- 


[oo] 


REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


lées, disposées sur un seul rang; celles du disque tubu- 
leuses, hermaphrodites. Achaïînes cylindriques-oblongs ou 
obovoïdes, munis de côtes ; aigrettes conformes, à poils nom- 
breux, fins, peu inégaux. Réceptacle alvéolé, à alvéoles 
dentées aux bords. 


S. VinGa=auREes L. Spec., 1235; Doria Virqa-aurea 
Stop. Carn.-ed. 2, p: 176:.G: et G.-Fl-Fr es pee 
et auct. mult. — Plante pubescente, rarement glabre. Tige 
dressée, simple où rameuse. Feuilles la plupart pétiolées, 
un peu rudes aux bords, un peu fermes ou molles, les cau- 
linaires alternes. Calathides + nombreuses, disposées au 
sommet de la tige et des rameaux en grappes oblongues et 
feuillées ou en cymes lâches 1-3-flores, formant une ample 
panicule feuillée, rameuse souvent presque dès la base. 
Péricline à folioles inégales, laxiuscules, linéaires-lancéo- 
lées, scarieuses à la marge. Corolle de la périphérie à lan- 
guette oblongue ou elliptique-oblongue, plus longue que le 
péricline. Achaines jaunâtres, velus, munis de côtes fines. 
%. — Juin-septembre. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES FORMES DU S. Virga-aurea. 


{ Calathides nombreuses, disposées au sommet de la 
tige et des rameaux en grappes spiciformes four- 
nies ou en panicules racémiformes. . . . . 4. 

Calathides peu nombreuses, disposées par 2-3 ou 

{solitaires au sommet de pédoncules plus ou moins 
allongés, en grappes lâches ou en cymes, et for- 
mant une panicule subpyramidale où une cyme 
ombelliforme oligocéphale; tiges de 3-25 centim.; 

| plante des hautes montagnes. . . . . . . . 2. 

Calathides grandes (18-22 mill. de hauteur), au 
sommet de pédoncules ramiformes allongés: 
plante ordinairement florifère dès le tiers infé- 
rieur ou presque dès la base, à panicule ample ; 
feuilles inférieures oblongues-spatulées. 

S. alpicola Rouy 
| Calathides médiocres (10-15 mill. de hauteur). 3. 


tÙ 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 3 


Calathides au sommet de pédoncules courts terminant 
la tige et Les rameaux; plante de 10-25 cent. flori- 
fère seulement dans le tiers supérieur; feuilles 
inférieures obovales.  S. Hartmanniana Rouy 

Calathides au sommet de pédoncules courts, axil- 
laires; plante de 3-10 cent., rameuse souvent 
dès le tiers inférieur; feuilles inférieures ellip- 

| tiques-lancéolées. S. minuta L. 

. Calathides brièvement pédonculées, assez peu nom- 

| breuses, larges, à péricline ovale et à ligules 

._ allongées; grappe plus ou moins dense; plante 
glabrescente de 6-25 centim., mais pubescente 
au moins au sommet de la tige; feuilles lancéo- 
lées, cunéiformes à la base, les caulinaires den- 
tées. S. Cambrica Huds. 

4. Calathides nombreuses, assez étroites, à péricline 

Eroblone esse AR CT à 
NT NTTe Bee ntédo oulées, assez peu nom- 

breuses, larges, à péricline ovale et à ligules al- 
longées ; grappe dense; plante de 8-10 cent., 
robuste, très pubescente ou velue ; feuilles ovales- 
lancéolées, presque entières ; folioles du péricline 

.  velues. S. maritima Rouy 

Calathides médiocres au sommet de pédoncules 
plus longs qu'elles et très bractéolés; feuilles 


5 ovales-lancéolées, aiguës, fortement dentées. 


S. serratifolia Bor. 
Calathides portées par des pédoncules bien plus 
ÉOMSqu'ellésn ses PART, 6, 
Calathides médiocres ou assez Pandee rapprochées 
en panicule racémiforme das la partie supé- 
rieure de la tige simple ou à rameaux très courts. 
S. alpestris W. et K. 
6. Calathides plus ou moins petites, disposées en 
grappes spiciformes sur les rameaux et à la par- 
tie supérieure de la tige et formant une panicule 
lâche plus ou moins large, parfois presque pyra- 
Ra Re RES ONE T7. 


_ 


REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


O0 


10. 


! Feuilles radicales petites, orbiculaires, en cœur à 


TT, 


la base, les suivantes ovales, fortement créne- 
lées, les caulinaires grandes, ovales-lancéolées, 
neltement dentées, aiguës, contractées en péliole; 
calathides petites, disposées en grappe composée, 
lâche ; pédoncules + bractéolés; plante de 25- 
50 centim., glabre, rarement glabrescente infé- 
rieurement. S. Corsica Rouy 


Noncomme Cidessusr at. 72225000 NOTES 
Pédoncules axillaires, courts, filiformes, 1-2-cé- 


phales, non bractéolés mais munis au sommet 
de rares bractées rapprochées du péricline; 
feuilles caulinaires elhiptiques, aiguës, atténuées 
à la base, les supérieures (rès entières; cala- 
thides très petites ; plante glabre. 

S. nudiflora Viv. 


Noncomime ci-dessus. : : 22 SR AN E 
Plantes naines (2-10 centim. exceptionnellement 


15), assez grêles, croissant dans les rochers ou 
sables maritimes ou les landes. . . . . . 10. 


Plante plus ou moins élevée (3-8 décim.), robuste. 


S. vulgaris Lamk. 


Plante glabre ou glabrescente; tiges couchées ou 


ascendantes:; rhizome ligneux, allongé, oblique- 
ment descendant, émettant des fibres très longues ; 
feuilles rapprochées pour la plupart au bas de la 
tige, ovales, on obovales, obtuses; calathides 
médiocres (10-12 mill. de haut), très peu nom- 
breuses, rapprochées en cyme courte ou solitaire ; 


plante des sables. S. macrorhiza Lange 


Plante entièrement pubescente ou presque velue ; 


tiges raides, dressées; souche grèle, courte; 
feuilles caulinaires nombreuses jusque dans la 
panieule spiciforme et subunilatérale, toutes. el- 
liptiques-lancéolées, aiguës ou les inférieures 
obtusiuseules; calathides petites (6-8 mill. de 
haut\; plante des hauts rochers maritimes 

S. rupicola Rouy 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 5 


tÙ 


Forme |. — S. vulgaris Lamk. F/. fr., 2, p. 145. 
TABLEAU DICHOTOMIQUE DES VARIÉTÉS DU S. vulgaris. 


Plantes rameuses au moins dans le tiers supérieur 
généralement dès le milieu de la tige, à rameaux 
Ho eee alternes, dressés ou peu étalés, fasti- 
giés, formant une panicule ample, subpyrami- 
Re TE Se ne pie Le 
Plantes non ou très brièvement rameuses, à tiges 
et ramuseules terminés par une panicule étroite 
CuSpicLiorme, alOHeÉe ANR. D: 
Feuilles fermes, presque coriaces après la dessicea- 
lion, les caulinaires moyennes larges, ovales- 
aiguës, très brièvement péliolées; calathides mé- 
diocres, agglomérées au sommet des rameaux 
rapprochés et formant une panicule pyramidale 
densiuscule;" plante très pubescente, presque 
velue. £. coriacea Rouy 
Feuilles molles, membraneuses, plus longuement 
péliolées; plantes + pubescentes ou glabres- 
DÉTENU PE UE Del er ele on ee ape is 
Calathides assez grandes (10-12 mill. de haut), à 
pédoncule égalant environ leur longueur, dispo- 
|} sées le long des rameaux allongés en grappe lâche; 
feuilles caulinaires elliptiques-lancéolées, acu- 
minées, glabrescentes. n. fastigiata Rouy 
Calathides médiocres, brièvement pédonculées, 
formant une panicule large, ovale ou ovale-ellip- 
tique ; feuilles caulinaires elliptiques-acuminées, 
glabrescentes 7", . SAS OR 
CHatitles petites, brièv Dont D class agglo- 
mérées au sommet des rameaux en grappes 
denses et formant une panicule oblongue, assez 
dense : feuilles caulinaires lancéolées, réticulées- 
rugueuses en dessous et pubescentes. 
. reticulata (DC.). 


CS 


Si 


REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


Plante robuste, à feuilles grandes, les caulinaires 
longuement atténuées en pétiole ; calathides dis- 
posées le long des rameaux élalés en panicule 
largement ovale, densiuscule. <. Valesiaca (Bor.). 

Plante plus grêle, à feuilles moyennes ou petites, 
les caulinaires brièvement pétiolées ; calathides 
disposées vers le sommet des rameaux ascen- 
dants-fastigiés en panicule ovale-elliptique, laxius- 
cule. 6. Saulii (Bor.). 

Plante élevée (6-8 décim.), très pubescente, presque 
velue ; feuilles inférieures très grandes, ovales, 
dentées, atténuées en pétiole, les caulinaires 
elliptiques-acuminées ; calathides petites, dispo- 
sées en petites grappes axillaires dressées. 

à. axillaris (Timb.). 

Plante glabrescente, excepté dans la panicule qui 
est plus ou moins pubescente et à calathides mé- 
OPEN. ADR NC CN ES 

Feuilles toutes lancéolées, faiblement dentées ou 
entières, surtout les moyennes et les supérieures. 

dé 

Feuilles inférieures elliptiques, serrulées, les su- 
périeures lancéolées, entières où à peine dentées. 

4. genuina Rouy 

Feuilles caulinaires toutes ovales; pédoncules plus 
fortement bractéolés que dans les var. angusti- 
folia el genuina. . latifolia (Koch). 

Feuilles allongées, les caulinaires moyennes (de 
8-10 cent. de long) longuement atténuées en pé- 
tiole; plante de 3-5 décim.; souche assez grêle, 
munie de fibres radicales peu nombreuses. 

. angustifolia ( Koch ) : 

Feuilles courtes, les caulinaires moyennes (de 
2-4 cent. de long), brièvement pétiolées; plante 
de 1-2 décim. : souche robuste; feuilles radicales 
très nombreuses. 7. ericetorum (Duby). 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


| 


Bibliographie, synonymie et habitat de ces variétés : 

2. genuina Nob.; S. Virga-aurea var. vulgaris Koch Syn., 
ed. 2, p. 389. — Exsice.: F. Schultz F7. Gall. et Germ., 36. 
— Bois, dans foute la France. 

3. latifolia Nob. ; S. Virqga-aurea var. latifolia Koch, L. e.; 
var. ampla Bréb. F. Norm.; S. Narbonensis Martr.-Don. 
PL. crit. Tarn, p. 26, non Pourr. — Bois, surtout des mon- 
tagnes. 

+. anguslifolia Nob.: S. Virga-aurea x. angustifolia 
Gaud. F/. Helo., 5, p. 316. — Bois des montagnes, princi- 
palement dans la région subalpine. 

>. axillaris Nob.; S. axillaris Timb. ap. Jeanb. et Timb. 
Massif Llaurenti, p. 389. — Haute-(raronne : env. de Luchon 
(Timbal) ; à rechercher. 

=. Valesiaca Nob.; S. Valesiaca Bor. ap. Déségl. Notes et 


Obs. pl. France; p. 9. — Bois des montagnes : Haute-Savote, 
Ariège, ete. — Suisse! (EL. ?). 
£. coriacea Nob. — Exsice. : Soc. Dauph., 2922. — Isère : 


la Bastille de Grenoble (B. Verlot):; à rechercher. 

n. fastigrata Nob. — Drôme : Lus-la-Croix-haute (Rouy); 
à rechercher. 

6. Sauli Nob.; S. Saulii Boreau Fl. centre, éd. 3, p. 324. 
— Bois : Aisne, env. de Paris, centre, Pyrénées, etc. 

 reñiculata Nob.; S. reticulata Lapeyr. Abr. Pyr., p. 520; 
S. Virga-aurea v. reticulata DC. Prodr., 5, p. 338; G. et G. 
FE. Fr., 2, p. 92. — Pyrénées-Orientales. 

. ericetorum Rouy: S. Virga-aurea &. ericetorum Duby 
Bot. Gall., 1, p. 266; S. minuta Thore CA. land. (p.p.), non 


L. nec Vill, — Landes, Pyrénées-Orientales; à rechercher. 
Aire géogr. — Europe ; Asie; Amérique du Nord. 
Forme 11. — S. nudiflora Viv. (pro specie), F[. Cors. sp. 


diagn., p. 15; S. Virqa-aurea v. nudiflora DC. Prodr., 5, 
p.339 (emend.). — Exsice. : Mab. Herb. Cors., 235. — Corse : 
rochers des régions moyenne et haute; pas très rare (Ae- 
quien, Marsilly, Revelière:; Salle et Mabille in herb. Rouy). 


Forme III. — S.serratifolia Boreau (pro specie), FI. 


8 REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


centre, 64. 3, p. 324 (excl. syn. Koch.); an S. laxa Tausch 
Syll. Soc. Ratisb., 2, p.254? — Bois des montagnes : Vosges: 
Pyrénées; Albères ; etc. — Suisse ! Allemagne! — (Etc. ?). 


Forme IV. — S. Corsica Rouy — Corse : Zicavo et bois 
du haut Fiumorbo (Aralik in herb. Rouy); à rechercher. 


Forme V. — S. rupicola Rouy. — Finistère : rochers ma- 
ritimes de Dinant près Crozon (Rouy); à rechercher. 


Forme VI. — S. macrorhiza Lange (pro specie), Prodr. 
{T. Hisp., 2, p.39, Descript. icon. Hustr., p. 16, t. 25; Edm. 
Bonnet on le Naturaliste, 1881, p. 350; Lloyd et Fouc. 
Fl. ouest Fr., p. 182; Rouy Suites Fl. Fr., 2, p. 77; S. mi- 
nuta Thore Ch/. land. (p. p.). et Darracq PL. exsicc., non 
L. nec Vill.; S. Virga-aurea v. reticulata Lange Pug., ?, 
p. 115, non DC.: S. Occitanea Jeanb. et Timb. Massif 
Llaurenti, p. 389-390. — Exsice.: Magn. F7. sel., 569; Lange 
PL. Europe austr., 214. — Sables maritimes et pinèdes de la 
Gironde, des Landes et des Basses-Pyrénées. — Espagne sep- 
tentrionale ! 


Forme VIT. — S.maritima Rouy: S. Vrrga-aurea var. 
httoralis Debeaux Rech. fl. Pyr.-Orient., 1, p.57 (excl. syn. 
S. littoralis Sani). — Littoral de la Méditerranée dans les 
sables maritimes : Pyrénées-Orientales, Bouches-du-Rhône, 
Var, Corse : à rechercher. 


Forme VIII. — sS. aipestris W. et K. (pro specie), ap. 
Willd. Spec., 3, p. 2065, PI. rar.-Hung., 3, p. 230, t. 208; 
S. Virga-aurea x. alpestris DC. Prodr., 5, p. 538, non Boiss. 
Voy. bot. Esp., 2, p. 39 (quæ est forma S. Granaltensis 
Rouy x herb.). 

x. genuina Nob. — Exsice. : Reichb., 2523. — Calathides 
médiocres, en panicule racémiforme plus ou moins lâche; 
feuilles caulinaires elliptiques-lancéolées ou lancéolées- 
oblongues, plus ou moins dentées. 

s.-var. glabra Nob.; S. Virga-aurea v. qglabra Lamt. 
Prodr. fl. pl. centr., p. 388. — Plante entièrement glabre. 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 9 


8. monticola Nob.;-S. monticola Jord. ap. Bor. F/. centre, 
éd. 3, p. 324; S. Virga-aurea v. alpestris Reichb. f. con. 
Germ., 20, f. 111. — Calathides plus grandes, en panicule 
spiciforme courte et dense ; feuilles de +. | 

y. Lamottei Nob.; S. monticola &. angustifolia Lamotte, 
l.e.,p.388.— Calathides de £. ; feuilles radicales et caulinaires 
inférieures étroitement lancéolées, longuement atténuées en 
pétiole, peu et lächement dentées. 

Bois et prairies des hautes-montagnes; var. +.: Forez, 
Pyrénées. — Suisse! Ttalie! Allemagné ! Autriche-Hongrie! 


Forme IX. — S. Cambrica Huds. (pro specie), FI. Angl., 
ed. 2, p. 367; S. Virga-aurea 3. Cambrica DC. Prodr., 5, 
p.338; S. minuta Lapeyr. Abr. Pyr., p. 520, non al.; S. par- 
vula Jord. (nomen solum) ap. Jeanb. et Timb. Massif du 
Llaurenti, p. 389. — Ravins et pâtures des hautes mon- 
tagnes : A/pes, Jura, Auvergne, Pyrénées. — Europe septen- 
trionale et centrale. 


Forme X.— S. minuta L. (pro specie), Spec., 1235; Vill. 
Hist. Dauph., 3, p. 224; S. Virga-aurea :. minuta DC., L c., 
P- 998. 

2. genuina Nob. — Feuilles caulinaires entières: pédon- 


cules monocéphales; calathides assez grosses. 

2. pygmæa Nob.; S. pygmæa Bert. f. Iter in Apenn. Bonon., 
p. 11,t. 2, f. 1. — Feuilles plus larges que dans &.; les cau- 
linaires plus ou moins dentées; pédoncules 1-2-céphales ; 
calathides d’un tiers au moins plus pelites que dans &. 

Les A/pes, les Pyrénées et le Jura: dans les régions alpine 
et subalpine. — Suisse ! Italie! 


Forme X[. — S. Hartmanniana Rouy; S. Virga-aurea v. 
archica Martm., non DC. — Ravins et graviers de la région 


alpine des A/pes du Dauphiné et de la Savoie (Aunier, Du- 
mont, Rouy). — Suède! Norvège! (Etc.?) 


! La plante des graviers du {orrent de la cascade de la Meije, à la Grave, ne 
dilfère pas du Solidago Virga-aurea var. arctica Hartm. que j'ai recueillie en 
1597, en Laponie, entre la gare et les mines de Malmberget, ni d’ailleurs des 


10 REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 
Forme XII. — S. aipicola Rouy. — Hautes-Alpes : mont 


Aurouse : éboulis du versant de Montmaur, vers 1.800 mètres 
d’alt. (Rouy); à rechercher. 


Sur le SaxrFRAGA NEvaLES de la Flore d'Auvergne 


de Delarbre 
Par M. A. LE Gran. 


Dans la vaste Flore de France, si appréciée, dont le 
Tome VIT a été publié en collaboration par MM. Rouy et 
Camus, le Saxrifraga hieracifolia W. K., l'une des plus 
remarquables nouveautés constatées récemment sur notre 
territoire, est présenté avec le synonymeS. #tvalis Delarbre. 

Il est dès lors implicitement admis par les auteurs pré- 
cités que Delarbre connaissait cette espèce du Cantal et 
que celle-ci avait simplement échappé aux investigations 
postérieures des botanistes qui, enfin, étaient parvenus à la 
réintégrer dans la flore d'Auvergne. 

Cette opinion me semble tout à fait hasardée. Je rap- 
pellerai d'abord dans quelles conditions fâcheuses eut lieu 
l'élaboration de la Flore d'Auvergne : il suffira, pour s'en 
assurer, d'ouvrir le consciencieux Cataloque des plantes du 
Plateau central, publié en 1847 par Lecoq et Lamotte et de 
méditer les considérations exposées à la page 34 : « Nous 
« devons avouer que cette Flore ne nous a pas été d'un 
« grand secours, el nous pourrions même dire qu'elle ne 
« nous à pas servi. Ecrite de mémoire par un homme de 
« quatre-vingts ans qui se plaint lui-même, à plusieurs 
« reprises, que son herbier n'existe plus et que ses plantes 
« ont été détruites, il est impossible de se fier à aucune de 


exemplaires recus des Alpes de Dovre, Norvège (leg. Haglund et Kalstrüm, 
Neuman). — Celte plante ne doit pas être confondue avec le S. Lapponica 
With. Arrang., éd. 5, p. 897, cum icone (= S. Vürga-aurea v. Lapponica Wah- 
lenbg.) qui ne saurait être considéré comme autre chose qu'une variété du 
S. Cambrica, à feuilles radicales et inférieures élargies. 


CRT 68 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE il 


« ses déterminations. Les localités quelquefois très exactes 
« sont, le plus souvent, indiquées d'une manière si vague 
« pour des plantes très rares, que l’on a le droit de se 
« demander si sa mémoire, qui n’a pu le servir pour 
« préciser un point géographique, a été plus fidèle pour lui 
« rappeler exactement le diagnostic de l'espèce qu'il indique 
« dans la Flore d'une manière si indécise... » 

A l'appui de leurs sages réflexions, les deux savants 
auteurs ont pris soin d'établir, à la fin du livre, le relevé 
des espèces, dont l'existence dans leur domaine leur sem- 
blait contestable et que, pour ce motif, ils avaient cru 
devoir éliminer de leur travail. Cette liste ne comprenait pas 
moins de 117 espèces, formées d’un mélange extraordinaire 
de plantes de régions, de climats, de pays les plus divers. 
Qui admettrait aujourd'hui que Delarbre ait pu rencontrer 
en Auvergne des espèces toutes méditerranéennes, comme 
Thalictrum tuberosum, Helianthemum marifolium, Velezia 
rigida, Trifolium spumosum, Securigera Coronilla, Ono- 
brychis Caput-Galli, Chamæpeuce Casabonæ, Mentha cervina, 
coudoyant des espèces très alpines, telles que Viola pin- 
nata, Oxrytropis montana, Sarifraga cæsia, Artemisia nana, 
à côté d’autres complètement étrangères à la flore française : 
Arahns petræa, Gypsophila Struthium, Saxifraga Burseriana, 
Arlemisia rupestris, Linaria genistifolia, Carexr  saxati- 
las, etc., etc.? 

Quel degré de confiance peut inspirer un livre qui révèle 
de si flagrantes et de si nombreuses erreurs? Quels docu- 
ments peut-il fournir à la bibliographie botanique? Et com- 
bien ont été avisés les auteurs du Cataloque du Plateau cen- 
tral de n'avoir fait presque aucun emprunt à un pareil 
ouvrage? Nos connaissances sur la géographie des plantes 
autorisent aujourd'hui à reléguer la Flore de Delarbre au 
rang des travaux les plus fantaisistes. 

Vainement allèguera-t-on que, sur ces 117 espèces, on en 
a retrouvé depuis une vingtaine. Rien ne prouve, en 
l'absence de témoins, qu'il les ait réellement rencontrées: 
et si je déclare qu'il n'a pas plus découvert le Sarifraga en 


12 REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


question que le Thalictum tuberosum et le Viola pinnata, 
comment y contredire? 

Il faut que tous les faits soient appuyés de preuves : 
l'herbier Delarbre n'existe pas; et d'ailleurs, en présence de 
l'extrême défiance que doivent inspirer ses écrits, une éti- 
quelte de lui, accompagnant le Saxifraga en question, ne 
comporterait pas la moindre preuve. 

Qui ne sait, en effet, que les anciens botanistes, recevant 
des plantes de régions lointaines, les intercalaient dans leurs 
collections avec des localités de leur propre pays, dont ils 
semblaient ainsi, aux yeux des ignorants, grossir l'impor- 
tance et la richesse ? 

Delarbre n'a pas plus trouvé en Auvergne le fameux et 
rare Saxifraga, qui fait l'objet de cette note, qu'il n'y a 
constaté l'immense majorité des 117 espèces relatées par 
Lecoq et Lamotte et, en l'absence de preuves, le synonyme 
S. nivalis Delarbre attribué au S. hieracifolia W. K. doit 
être rayé des flores françaises. 

Note de la Direction. — Les raisons exposées par M. Le Grand pour réfuter 
la synonyimnie : S. nivalis Delarbre non L.—=S. hieracifolia W. et K., s'appuient 
sur une solide argumentation et il est plausible d'admettre que Delarbre 
n'aurait pas vu, en effet, le S. hieracifolia. — Nous rappelons loutefois, à 
titre de renseignements, que l'opinion consistant à supposer que Delarbre a 
bien vu ce Saxifrage mais qu'il l’a pris pour le S. mivalis L. n'est pas particu- 
l'ère aux auteurs de la Flore de France et que d'autres botanistes francais 
l'ont supposé avant eux. Dès 1879, M. Ernest Malinvaud a écrit (in Bull. Soc. 
bot. France, 26, p. 91): « Le S. Aieracifolia est très voisin du S. mivalis L.. 
indiqué par Delarbre en Auvergne, mais non retrouvé depuis; aussi pensait-on 
que ce floriste avait fait erreur. Il est maintenant assez probable qu'il avait 
vu le S. hieracifolia qu'on ne séparait pas de son temps du S. nivalis ». 
D'autre part, M. le D' Edmond Bonnet {in Le Naluruliste, sér. 1, n° 43, p. 343) 


a indiqué, sans restrictions, dans la synonymie du S. Aieracifolia, nouveau 
pour la France : « S. nivalis Delarbre FL. d'Auvergne, éd. À, p. 176 ». 


RECTIFKCATEIONS RELATEVES 
A DES EXSICCOCATAS NUMÉROTES. 


(Première serie). 
Billot, Flora Galliæ et Germaniæ exsiccala : n° 8011, remplacer 


le nom de Barbarea stricta par : Barbaræa rivularis Martr.-Don. 
Plscrit: Tarn, pe 9%F1l; Tarn, p. Æ4 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 13 


Reverchon, PI. d'Algérie, année 1898: n° 395, remplacer le 
nom de Barbarea Sicula Presl par: Barbaræa arcuata Reichb. #n 
Bot. Zeit., 1822, p. 296. 

Porta et Rigo, lier IV Hispanicum, année 1895 : n° 29, rempla- 
cer le nom de Barbarea Sicula 8. prostrata G. et G. par : Barba- 
ræa præcox à. LONGISILIQUA Rouy et Fouc. F1. de France, I, p. 203; 
B. longisiliqua Jord. Diagn., p. 103. 

Reverchon, Plantes de Corse, année 1885 : n° 408, remplacer le 
nom de Burbarea Sicula Pres! par: Barbaræa præcox 3. LONGIsI- 
LiQua Rouy et Fouc. F7. de France, \, p. 203; B. longisiliqua 
Jord. Diagn., p. 103. 

Société pour l'étude de la flore franco-helvétique; n° 703, rem- 
placer Cardamine Hayneana el C. Matthioli par : Cardamine dentata 
Schultes Observ., p. 126, n° 968, Rouy et Fouc. F1. de France, 
1, p. 233 (cum synon.). 

Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, n° 453, rempla- 
cer Cardamine silvatica Var. umbrosa par : Cardamine silvatica var. 
GExuIxA Gren. et Godr. F1. de France, I, p. 110. 

Reverchon, ?/antes d'Algerie, année 1893, sans numéro, mais 
sous le nom de Sisymbrium longesiliquosum Willk. — Remplacer 
ce nom par: Sisymbrium macroloma Pomel Nouv. Matériaux fl. At- 
lant., p. 368 — S. longesiliquosum Willk. ap. Reverchon, LZ. e., 
non Car. et Saint-Lager Etude des fleurs, éd. 8 (1889), p. 51; 
S. Columnæ Var. longesiliquosum Coss. in herb. (Cf. Rouy ap. 
Rouy et Fouc. Flore de France, I, p. 326, cum var. arcuatum et 
rigidum Æouy). 

Porta et Rigo, //er Hispanicum IT, année 1890 : n° 348 ; rempla- 
cer Diplotaxis Barrelieri (L.) DC. par : Diplotaxis brassicoides Rouy 
var. Lagascæ Rouy Etude des Diplotaxis de la sect. Brassicaria, 
in Revue des sciences naturelles, juin 1882, p. 430; Willk. Suppl. 
Prodr.ft. Hisp.,p. 308, Zllustr. I, p. 141 (excel. var. &.), tab. Lxxxv, 
fig. B.; Sinapis nudicaulis Lag. Nov. gen. et sp., n° 268. 

Reverchon, Plantes d'Algérie, Kabylie, année 1897 : n° 307, 
remplacer le nom de Brassica Gravinæ Ten. par Diplotaxis pendula 
DC. Syst., Il, p. 630. 

Reverchon, Plantes d'Espagne, prov. de Grenade, année 1900 ; 
n° 2151: remplacer Æoniga strigulosa Nyman (déterm. errunée) 
par: Koniga maritima R. Br. var. nexsircora Lange. 

Warion, Plantæ Atlanticæ exsiccatæ, année 1876 ; n°34 : rempla- 
cer Silene scabrida Soy.-Will. et Godron par: Silene oropediorum 
Coss. Zllustr. floræ Atlanticæ, p. 132, tab. Lxxxiv, fig. 1-10. 

Société pour l'étude de la flore franco-helvétique : n° 1166; sup- 
primer la synonymie inscrite : « Spergularia Azorica Rouy (non 
Lebel) var. pedicellata Rouy Flore de France, VI, p. 463,» les ca- 
ractères de la plante distribuée (sous le nom exact de S. marginata 


1% REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


Kittel) ne correspondant ni à la description donnée dans la Flore 
de France par M. Rouy ni aux exemplaires sur lesquels il a établi 
sa var. pedicellata du S. Azorica Lebel. 

Société pour l'étude de la flore franco-helvétique, n° 7167 : sup- 
primer la synonymie inscrite: « Spergularia Dillenii Lebel var. 
perennis Rouy Flore de France, I, p. 303 ; Lepigonum trachys- 
permum var. murale Kindbg. », pour la plante distribuée sous le 
nom de S. Nicæensis Sarato. — Le S. Dillenii Sarato var, perennis 
Rouy — Lepigonum trachyspermum var. murale Kindbg., à racine 
vivace, atteignant parfois un centimètre de diamètre, et à graines 
dimorphes, quelques-unes ailées, n’est pas, en effet, synonyme du 
S, Nicæensis Sarato, à racine courtement pérennante (2 ou 3 ans 
au plus, sec. Lebel Revisio, p. 32), et à graines toutes aptères. 

Huter, Porta et Rigo, ter Hispanicum 1, ann. 1879 : n° 543 ; rem- 
placer Genista Murcica Coss. par : Genista retamoides Spach ap. 
Coss. Notes pl. crit., p.153. 

Porta et Rigo, /ter II Hispanicum, année 1890 : n° 252; rempla- 
cer Genista Murcica Coss. par Genista retamoides Spach ap. Coss. 
Notes pl. crit., p. 153. 

Clauson, /Zerbarium Fontanesianum normale : n° 12; rempla- 
cer le nom de Ononis mitissima L. par Ononis Denharätii Ten. /ndex 
sem. Hort. Neap. (1825), p. 11, n° 18. 

Porta et Rigo, Z{er IV Hispanicum, année 1895 : n° 528 : rem- 
placer le nom de Ononis serrata Forskh. 8. intermedia Lange par 
0. diffusa Ten. Prodr., p. 14, FI. Nap., I, t. 169. 

Porta et Rigo, Z{er 71 Hispanicum, année 1890 : n° 436 : rempla- 
cer le nom de Anthyllis Ramburei Boiss., par : Anthyllis onobrychioides 
Cav. Zcones IT, p. 40, t. 150. 


(A suivre.) 


DIAGNOSES DES PLANTES RARES OU RARISSIMES 
DE LA FLORE EUROPÉENNE 
Par M. G. Roux. 

Wabhlbergella(vel Gasterolychnis) Vahlii Rupr. Beitrage 
zur Pflansenkunde des Russischen Reiches, 2, p. 24 (1845); 
Nyman Consp. fl. Europ., p. 87; Rouy {llustr. plant. Europæ 
rar., p. 2, tab. v, f. 2; Melandryum involucratum Robrb. 
var. affine Rohrb. Lychnideen, p. 217; Lychnis affinis 3. Vahl 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 45 


ap. Fries Mant., 3, p. 36 (1843), non Waklbergella affinis 
Fries Summa Scand., 1, p. 155 (1846); Lychnis affinis B. 
typica Regel in Bull. Soc. nat. Moscou, n° 2, p.565 (1861); 
L. triflora Mornem. F{. Dan., xiu, t. 2173, non R. Br. ap. 
Ross Voy., ed. 2, v. 2, p. 192; Melandryum affine J. Vah] 
FI. Dan., xiv, 5 (1846). 

Sect. Marginatæ Rouy !. — Plante vivace. Tige pubescente- 
glanduleuse supérieurement ainsi que les calices. Feuilles 
largement linéaires ou lancéolées-oblongues, obtuses, plus 
ou moins pubescentes. Fleurs dressées où un peu inclinées 
rapprochées en une grappe corymbiforme 2-4-flore, les laté- 
rales brièvement pédonculées. Calice d'abord oblong ou 
subcampanulé, puis /e fructifère très ample, ovoïde, resserré 
au sommet, muni de larges stries rougeâtres s’anastomosant 
vers le haut, à dents ovales, scarieuses aux bords. Pétales 
blancs, exserts, é/roitement cunéiformes, émarginés. Capsule 
ellipsoïde, subsessile. Graines lisses, éfroitement bordées. 

Ha8. — Groenland: Labrador; Cap Nord; territoire des Samoyédes : Spitzherg. 

Obs. — Le W. apetala Fries diffère par les pétales pour- 
pres et dilatés, l'ampleur du calice fructifère, les graines 
largement ailées ; le W. angushflora Rupr. se distingue par la 
racine bisannuelle, les fleurs ordinairement solitaires, le 
calice étroitement cylindrique, le fructifère seulement ellip- 
tique, les pétales entiers ou rétus. 


Scirpus globifer Welw.in Herb. Lusit. un. it., n° 345; 
et ap. Steud. Cyper., p. 87; Nyman Consp. fl. Europææ, 
p. 764; Rouy {lustr. plant. Europæ rar., p.16, tab. XLVIIT. 

Rhizome rampant. Tige de 19-13 décimètres, solitaire, 
glabre, épaisse, arrondie, légèrement striée, aphylle, régu- 
lièrement décroissante de la base au sommet. Eprllets cylin- 
driques, multiflores, obtus, longs de 1-2 centim., rapprochés 
en une cyme ombelliforme dense, composée, à rayons les 


1 Cette section comprend les espèces à graines entourées d’une marge mem- 
braneuse plus ou moins rentlée, les capsules étant subsessiles: W. angusli- 
flora Rupr., Vahlii Rupr., apetala Fries, Falconeri Rohrb., Andicola Rouy 
(Silene Andicola Gill., Saponaria Andicola Kunze, Melandrym Andicolum 
Rohrb.), Mandonii Rohrb. 


16 REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


uus portant un seul, les autres plusieurs épillets. Bractée in- 
férieure piquante, prolongeant la tige et de moitié plus courte 
que l'ombelle; l’autre bractée très courte, membraneuse. 
Ecailles brunes, ovales, mucronulées, d'un vert blanchâtre 
sur la carène, munies à la marge de cils raides. Sfigmates 2. 
Achaînes obovoïides, lisses, d'un rouge brun, striés de Jaune 
pâle, convexes du côté externe, plans du côté interne ; sotes 
hypogynes 6, rétrorses, égalant presque l'achaïne. 
Has. — Portugal : bords du Tage près Lisbonne (Welwitsch). 


Espèce des mieux caractérisées, n'ayant pas d’affinités 
directes avec les autres Scirpus d'Europe, mais à rapprocher 
du S. brachyceras Hochstt., d'Abyssinie, qui en est, du reste, 
très distinct par plusieurs caractères importants : soies hypo- 
gynes nulles; stigmates 3: épillets plus courts, pauci- 
flores, etc. 


Indications de localités nouvelles françaises 
pour des plantes rares ou peu communes. 


(Première note). 


Thalictrum procerulum Jord. — Hautes-Alpes : Guillestre, au 
Mélezet (Brachet). 

Arabis Allionii DC. 8. vesula (Jord.). — Hautes-Alpes : Col Agnel, 
très près du Refuge (Brachet). 

Sisymbrium runcinatum Lag. — Aude : de Feuilla à Trilles 
(frère Sennen). 

Noccæa speluncarum Rouy et Fouc. F1. Fr., 2 p.93: Æutchin- 
sia speluncarum Jord. — Bouches-du-Rhône: grottes du massif du 
Pilon-du-Roi et de Notre-Dame-des-Anges (Legré). 

Biscutella Neustriaca Edm. Bonnet. — Eure : sables de Bernière 
(abbé Toussaint). 

Vesicaria utriculata Lamk. — Hautes-Alpes : La Motte-en-Champ- 
saur (A/ph. Faure). 

(A suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


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 véracées, Hypécoées, Fumariacées, Crucifères (Arabidées). 

: 1 volume grand in-8°, 332 pages. — Prix : 6 francs. 


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et fin), Chaise Résédacées, Cistinées. 
1 volume ire in-8°, 360 pages. — Prix : 6 francs. 
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_ mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 
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(et Pirolacées), Malvacées (et Tiliacées), Linées, Géraniacées (et 
Balsaminées, Oxalidées, Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
Fraxinées, Sapindacées (e{ Stcphylinées), Ilicées, Célastrinées, 
Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
riées et Ononidées). 
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accompagnées de planches représentant toutes les espèces décrites. — Reproduc- 
tion photographique 21 X 27 d'exemplaires existant dans les grandes Collections 
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est consacrée à l'étude de : tout ce qui a trait à la Botanique systéma- 
tique des flores française, européenne et méditerranéenne (publica- 
cation d'articles originaux, revue analytique des travaux publiés ailleurs, comptes 
rendus d’herborisations intéressantes, indication des découvertes de plantes ou de 

localités nouvelles, etc.), et aux questions de géographie botanique se 
 rattachant aux espèces appartenant aux flores ci-dessus indiquées. 


LA REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE ET DE 
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Les abonnements partent du 1° février de chaque année et les 
recouvrements sont faits par la poste moyennant O0 fr. 50 en sus du 
prix de l’abonnement, sauf l’envoi préalable en un mandat postal 
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Vingt-cinq exemplaires de tirage à part seront mis gracieuse- 
ment par la direction de la REVUE à la disposition des auteurs des 
articles qui en feront la demande. 


Pour toutes communications et tous articles à insérer, s’adresser 
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Le genre DORONICUM dans la flore européenne 
et dans la flore atlantique, 


par M. G. Rouy. 


DORONICUM L. Gen., 959; Benth. et Hook. Gen., 2, 
p. 440; O. Hoffm. ap. Engl. et Prantl. Naf. Pflanzsenfam., 
UNS p: 204. 

Calathides hétérogames, à fleurs femelles ligulées unisé- 
riées el celles du disque fertiles. Péricline élalé, à folioles 
presque égales, 2-3-sériées. Corolles toutes jaunes. Réceptacle 
plan, glabre ou velu. Achaïines linéaires, à 5-10 côtes, tous 
ou au moins ceux du disque présentant une aigrette à poils 
disposés sur plusieurs rangs. — Feuilles caulinaires al- 
ternes. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES 


\  Achaines normalement tous munis d'une aigrette. 2, 
| Achaïines de la périphérie sans aigretle.......... 1. 
Plante de 6-9 décim., rameuse, polyeéphale ; pédoncules 
non épaissis; calathides en grappe corymbiforme. 
D. Corsicum Poir. 
Plantes de 1-5 décim., 1-3-céphale; pédoncules épaissis 
TE ee à d'A ae à ee oo d. 
Feuilles dentées, ou serrulées, ou incisées, de la base 
| au sommet; les radicales ovales ou suborbiculaires, 
tronquées ou cordées à la base, les caulinaires auri- 


LS) 
A —, 


/ culées ; péricline à folioles bisériées, subtriangulaires- 
| lancéolées, aiguës; ligules à partie exserte égalant 
ord' la moitié du diamètre du disque. 
D. grandiflorum Lamk. 


18 


d4 
(suile) 


6. 


{ 


= — 


_—— 


ROUY. — GENRE DORONICUM 


Feuilles radicales entières ou denticulées, oblongues ou 
elliptiques, atténuées en pétiole (rarement largement 
ovales et contractées en pétiole), les culinaires semi- 
amplexicaules, à peine ou non auriculées, entières 
supérieurement ; péricline à folioles allongées, étroites, 
lancéolées-acuminées, disposées sur trois rangs; 
ligules à partie exserte environ de longueur du dia- 
mètre du disque. D. hirsutum Lamk. 


Feuilles radicales ovales ou rarement suborbiculaires, 
faiblement atténuées ou tronquées ou cordées à la base 
au moment de l’anthèse, mais à lobes écartés (sinus 
large) ; les caulinaires inférieures ord' atténuées (ra- 
rement contractées) en pétiole; souche ord' stoloni- 
fère, à Re allongé, noueux ; tiges monocéphales, 


parfois 2-A-céphales ARE Re re 6. 
Feuilles radicales oblongues, longuement atténuées en 
pétiole ; souche courte; tiges monocéphales. + 000 


Feuilles radicales presque toujours profondément cor- 
dées, à lobes rapprochés (sinus étroit), les caulinaires 
inférieures ou médianes ord' amplexicaules ou con- 
tractées en pétiole ord' largement auriculé; récep- 
Racle Ve Se Er. CRT CR SCT 


Souche à racines grumeuses rapprochées en tubercule 
globuleux ; folioles du péricline linéaires, longuement 
acuminées, un peu plus courtes que les ligules; 
achaïnes de la périphérie glabres. 

D. Hungariecum Reich, f. 

Rhizome grèle, court, tronqué, sans grumeaux ; folioles 
du péricline largement lancéolées, acuminées, nette- 
ment plus courtes que les ligules; achaînes tous 
pubescents. D. oblongifolium DC. 


Feuilles radicales plus grandes que les caulinaires, 
celles-ci elliptiques ou oblongues, les inférieures 
atténuées en pètiole; folioles du péricline plus courtes 
que les ligules. D. plantagineum L. 

Feuilles radicales plus petites que les caulinaires, à 
limbe largement ovale; les inférieures cordées, con- 
tractées en pétiole; folioles du péricline égalant ou 
dépassant les ligules. D. Atlantieum Rouy 


ROUY. — GENRE DORONICUM 19 


! 
f 
! 


| 
| 
| 
| 


10. 


\ 


Calathides en panicule ou en corymbe (exceptionnelle- 
ment solitaires, dans le D. Austriacum); tiges ra- 
meuses, de 6-12 décim., très feuillées: “HR non 
BRON HET PERRET 2, 8. 

Calathides solitaires; tiges de 2-5 décim., simples, 
monocéphales, lâchement feuillées, à feuilles peu 
nombreuses RE te De dec one 10. 

Calathides 1-5, ord' 2-3; tige de 3-1 décim., simple ou 
rameuse au ‘sommet; feuilles caulinaires peu nom- 
breuses, les médianes non ou peu panduriformes ; 
souche munie de stolons allongés. 

D. cordatum Lamk. 


Feuilles inférieures : à pétiole non auriculé à la base, plus 
grandes que les médianes, non panduriformes: plante 
de 10-12 décim., polycéphale ; calathides médiocres 
ou presque petites (2 1/2-3 cent. de diam.); péri- 
cline à folioles lancéolées, aiguës, courtes (10-145 mill. 
de long), une fois plus courtes que les ligules: 
achaînes tous densément hérissés. 

D. Orphanidis Boiss. 

Feuilles inférieures à pétiole + auriculé à la base; les 
médianes panduriformes ; calathides grandes (4-6 cent. 
de diam.) ; achaines de la périphérie non densément 
RÉRO SERRE NRC Li. MORE DS ER 9: 

Feuilles radicales .et inférieures plus petites que les 
médianes; folioles du péricline linéaires-lancéolées, 
longuement acuminées, atteignant les 2/3 ou les 3/4 
1e ligules. D. Austriacum Jacq. 

Feuilles radicales et inférieures très grandes; folioles 
du péricline oblongues-lancéolées, courtes et assez 
brusquement atténuées en un acumen qui ne dépasse 
pas la moitié des ligules. D. macrophyllum Fisch. 


Rhizome horizontal, noueux, stolonifère, écailleux, à 
collet laineux ; péricline à folioles étroitement linéaires- 
lancéolées, longuement acuminées, à peine plus 
courtes que les ligules. D. orientale Adam 

Racine oblique, prémorse, très glabre; péricline à 
folioles lancéolées-acuminées, atteignant ord' environ 
la moitié des ligules. D. Columnæ Ten. 


! La souche n’est pas connue dans le D. Orphanidis Boiss.; mais il est pro- 
bable, par analogie avec les autres espèces voisines également de grande taille, 
que la souche de cette espèce est dépourvue de stolons. 


20 ROUY. — GENRE DORONICUM 


a. — Achaînes de la pcriphérie sans aigrette. 
1. — Feuilles radicales oblongues, longuement atténuées en pétiole. 


1. — D.omroncrrozrunm DC. Prodr., VI, p. 321; Ledeb. 
FT. Ross:, Il, p. 625; Boiss. F/. Orient., II, p. 381. — 
Exsicc. : Brotherus P/. Caucas., ann. 1881, n° 501. — Plante 
de 15-30 cenlim., parsemée inférieurement de poils courts, 
très pubescente ou presque velue dans sa partie supérieure. 
Tige monocéphale. Rhizome grêle, court, tronqué, dépourvu 
de qgrumeaur, émettant des fibres ténues et abondamment 
muni au collet de fibrilles noirâtres. Feuilles entières ou 
denticulées, glabres ou glabrescentes sur les pages mais 
nettement poilues-ciliées; les radicales et les inférieures ob- 
uses; les caulinaires linéaires-oblongues ou lancéolées, 
semi-amplexicaules, aiguës. Pédoncule et péricline presque 
tomenteux et glanduleux. Calathides grandes (45 cent. 
de diam.). Péricline à folioles largement lancéolées-acumi- 
nées, nettement plus courtes que les liqules d'un jaune pâle, 
linéaires et poilues à la base. Réceptacle poilu. Achaines 
tous pubescents. Z. — Juin-juillet. 


Has. — Région des sapins et prairies alpines de la région caucasique : Os- 
sélie, Carthalinie, Tuschélie, Dagheslan, Ibérie (bot. plur.). 


l. — HE. srunGarroux Reichb. f. /cones Germ., XVE,, 
p. 34,4. 956; Boiss. F£. Orient., I, p.381; D. plantagineum 
Schultes Oesterr. fl, 2, p. 502; D. longifolium Griseb. et 
Schenk (ter Hung.) ap. Wiegm. Arch., p. 341, non 
Reichb.; D. plantagineunt var. longifolium Griseb. Spic. 
{l. Run. et Büthyn., W, p. 218; D. plantagineum var. Hun- 
garicum Sadl. F{. Pesth., ed. 2, p. 401. — Exsice. : F. Schultz 
Herb. norm., nov. ser., n° 529. — Plante de 2-9 décim., par- 
semée de poils crépus courts, + glanduleuse supérieure- 
ment. Tige 1-3-céphale. Souche à racines grumeuses rappro- 
chées en tubercules globuleux, émettant des fibres grèles. 
Feuilles entières ou lâchement sinuées, glabrescentes ou 
faiblement pubescentes; les radicales et les inférieures ob- 


ROUY. — GENRE DORONICUM 21 


tuses, à pétiole allongé; les caulinaires médianes lancéo- 
lées-oblongues,obtusiusculesou aiguës, semi-amplexicaules; 
les supérieures lancéolées-acuminées, sessiles. Pédoncules 
et périeline pubescents et glanduleux. Calathides médiocres 
ou assez grandes (3-5 cent. de diam.). Péricline à folioles 
linéaires longuement acuminées, un peu plus courtes que les 
liqules d'un jaune vifet glabres à la base. Réceplacle poilu. 
Achaînes du disque hérissés; ceux de la périphérie glabres. 
%. — Avril-juin. 


Has. — Bois : Hongrie, Esclavonie, Transylvanie; Serbie; Bulgarie; Thrace. 


2, — Feuilles radicales ovales ou suborbiculaires, faiblement atténuées ou 
tronquées, ou même cordées à la base mais à lobes écartés (sinus large): les 
caulinaires inférieures atténuées (rarement contractées) en pétiole ; souche ordi- 
nairement stolonifère, à rhizome allongé, noueux; tiges monocéphales, parfois 
2-4-céphales. 

3.— D. PLANTAGINEUM L. Spec., 1247: G.etG. F7, Fr.,2, 
p.407; Reichb., l.:c.,t: 65; f. 2; et auet:, non Poir.: nec 
Mey.; D. plantagifolium Stokes Bot. Mat. med., 4, p. 232. — 
Exsicc. : Bill, 4011; Soc. Dauph., 445; Soc. Roch., 2872; 
Huter Porta et Rigo {ter Hisp. IT, 160. — Plante faible- 
ment pubescente. Ahizome rampant, noueux, s/ol/omfère, 
renflé en tubercule à la base de la tige. Tige de 3-8 décim., 
simple ou 2-3-céphale, fistuleuse, glanduleuse vers le hant. 
Feuilles plus ou moins sinuées-crénelées, les radicales ovales, 
non cordées, longuement pétiolées; feuilles caulinaires infe- 
rieures atténuées en pétiole court, ailé, élargi à la base, mais 
non amplexicaule ; les supérieures oblongues ou lancéolées, 
sessiles ou semi-amplexicaules. Péricline à folioles linéaires- 
acuminées, velues, ciliées. Réceptacle glabre ou plus ou 
moins parsemé de poils à la base des alvéoles. Achaïînes 
pubescents, ou ceux dela périphérie glabres.Z.—Avril-juillet. 


Haë. — Bois : Grande-Bretagne ; France (jusqu'à la Provence inclusivement): 
Espagne; Portugal. 


Forme Ï. — D. Gallicum Rouy: D. scorpioides DC. Prodr. 


4 Le n° 370 de Welw. PI. Lusit., est le D. Tournefortii Rouy in Bull. Soc, 
bot. Fr., 40, p. 186 — D. scorpioides Welw. PL. exsicc., non Lamk., nec al, 


12 
[RS] 


GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


6, p. 321 (p. p.). — Diffère du type par : Feuilles toutes 
anguleuses-dentées de la base au sommet (à peu près comme 
chez le D. grandiflorum); les radicales largement tronquées 
à la base; les caulinaires inférieures atténuées en pétiole 
auriculé-amplexicaule ; les supérieures étroitement lancéo- 
lées, à base amplexicaule peu ou non élargie ; réceptacle 
poilu. 


HAB. — France : Oise : forèt de Compiègne (Kralik in herb. Rouy) ; forêt de 
Thelle (Rouy); à rechercher. 


Forme If. — D.Tournefortii Rouy x Bull. Soc. bot. 
France, XL, p. 186-188; D. plantagifolio Lusitanicum 
Tournef, Jnst., 488; D. plantagineum var. 6. Linné Spec., 
1247, — Exsicc. : Welw. PI. Lusit., n° 370. — Feuilles radi- 
cales ovales ou oblongues, non cordées; feuilles caulinaires 
inférieures alténuées en pétiole auriculé-amplexicaule; 
feuilles supérieures ovales, largement amplexicaules ; récep- 
tacle poilu; achaînes du disque pubescents, ceux de la 
circonférence glabres:; folioles du péricline lancéolées-acu- 
minées, plus larges que dans le type. 

AB. — Portugal : serra de Cintra (Tournefort; de Coincey et Daveau in 
herb. Rouy). 

(A suivre.) 


REVUE DES TRAVAUX DES SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société des Sciences naturelles d’Autun 


En dehors des publications spéciales et des bulletins des 
sociétés exclusivement botaniques, il existe, en France, 
dans chaque département, des sociétés mixtes d'histoire, 
d'arts et de sciences, dont les comptes rendus renferment 
des notes ou observalions souvent intéressantes pour la 
botanique systématique ou la géographie botanique, mais, 
la plupart du temps, inutilisées à cause de leur publicité 
restreinte et trop locale. Il y aurait utilité à porter ces tra- 


GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 23 


vaux et renseignements à la connaissance du plus grand 
nombre; et c'est à titre d'exemple que nous résumerons 
quelques articles parus au cours des deux dernières années, 
dans les bulletins de la Société d'histoire naturelle d'Autun, 
l’une de nos sociétés de province les plus actives et les plus 
avantageusement connues. 

Laissant de côté les mémoires de floristique exotique et 
de paléontologie végétale, nous signalerons, en première 
ligne, le Cataloque raisonné des plantes phanérogames et 
cryptogames indigènes du bassin de la haute Ariège (canton 
d'Ax-les-Thermes, etc.) in Bull: Soc. hist. nat. Autun XI, 
XIII, XIV (1901) et XV (1902), préparé par les frères 
Alexandre et Hippolyte Marcailhou-d'Ayméric, et dont la 
mort prématurée du premier a laissé à son frère tout le soin 
de la publication. C'est le résultat de vingt-cinq années 
d'herborisalions suivies, actives et persévérantes, dans une 
des régions les plus riches et relativement peu connue des 
Pyrénées, sur les confins de l’'Espagnèe et de l'Andorre. Les 
variations de la flore y sont relatées dans les plus minutieux 
détails avec une abondance et une précision d'indications 
bibliographiques, de renseignements historiques et de dis- 
cussions critiques, qui, dépassant le cadre d’un simple cata- 
logue, font du travail de MM. Marcailhou-d'Aymérie une 
œuvre documentaire des plus importantes pour la flore 
pyrénéenne tout entière. Les genres polymorphes y ont élé 
revisés par les monographes les plus compétents. Nous cite- 
rons, en parliculier, le genre A/chimilla, dont quatorze 
formes, réparlies dans quatre espèces principales, ont été 
revues par M. Buser et fournissent de précieux matériaux 
de comparaison avec les formes des Alpes françaises ou hel- 
vétiques, plus spécialement étudiées jusqu'ici par MM. R. Bu- 
ser et J. Briquet. Le genre Rubus, annoté par M. N. Boulay, 
ne comprend pas moins de cinquante-neufespèces ou variétés, 
dont quarante-huit ont reçu de M. H. Sudre des dénomina- 
tions nouvelles à titre d'espèces, variétés ou hybrides. Nous 
ne voyons dans ce luxe d'innovation, qui nous ramène au 
temps de l’école Jordanienne la plus fervente, que les résul- 


24 GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


{ats d'un concept personnel exagérant l'importance de formes 
locales et de variations indéfinies, souvent fortuites. Mais, 
cependant, les auteurs y ont mis un ordre et une subordi- 
nation systémalique qui permet, à quelque point de vue 
qu'on se place, d'utiliser leurs observations au profit de la 
batologie française, dont elle comble une lacune géogra- 
phique. Le premier volume du Catalogue de MM. Mar- 
cailhou d'Ayméric s'arrête aux Ombellacées et ne comprend 
pas moins de cinq cents pages. C'est en dire l'importance: 

M. F. Gagnepain, préparateur de botanique au Muséum de 
Paris, dans une série d'articles sur l'étude microscopique 
des pollens de la flore indigène, s’est attaché à les faire servir 
à la classification systématique (Sur le pollen des hybrides, 
in Bull. XIV, 1901, p. 20). Après avoir établi que l'examen 
des pollens peut faire reconnaître une plante hybride, ct 
même le sens de l'hybridation (La connaissance des hybrides 
botaniques et de leurs parents, ibid., p. 82), l'auteur étudie 
plus particulièrement les ] iola permixta Jord. (V. hirta 
>< odorata), Linaria vulgaris >< striala, Salix Pontedereana 
Schleich. (S. Caprea >< purpurea\, Mespilus Snathn DC. 
(Cratæqus oryacantha >< Mespilus Germanica) et formule les 
conclusions suivantes (/0c. cit, p. 28): 

1° Les pollens des hybrides sont, pour la plupart, mfer- 
tiles dans chaque anthère et cette stérilité permet de recon- 
naître les produits adultérins ; 

2 Les pollens fertiles se rapprochent davantage par la 
forme, l'aspect de ceux du procréateur qui a eu la plus 
erande influence, et c'est toujours le plus voisin topographi- 
quement ; 

3 Il est possible, connaissant les pollens d'un genre peu 
nombreux, de trouver l'origine d'un hybride avec quelque 
certitude ; 

La proportion des pollens fertiles augmente en raison 
de l’affinité des parents de l'hybride considéré. 

Cependant, M. Gagnepain met en garde contre la ten- 
dance à considérer les pollens avortés comme un signe cer- 
lain d'hybridité, et signale l'altération des pollens dans les 


GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 25 


espèces les plus légitimes, mais placées dans des conditions 
anormales de croissance. 

Enfin l'étude du Pollen des Chénopodiacées au point de 
vue systématique (Bull., XIV, 2 (1901), p. 179) le conduit à 
rapprocher, d'après les caractères des grains de pollen gros 
et à pores nombreux, les Chénopodiacées, non seulement 
des Amarantacées et des Polygonacées, mais aussi des Caryo- 
phyllacées, avec lesquelles elles ont également de grandes 
affinités par la situation de l'embryon entourant l’albumen 
(Cyclospermées). 


D' X. GizLor. 
(À suivre.) 


De l'authenticité pour les plantes d'herbier 
servant de preuves 


Il arrive parfois que des hotanistes ont besoin de s'appuyer, 
soit pour des assimilations ou des déterminations de plantes, soit 
pour une argumentation, sur des exemplaires authentiques d'une 
espèce. 

Or, qu'est-ce qui constitue un exemplaire authentique? — Sur 
ce point les avis diffèrent sensiblement, quoique la matière prête 
cependant peu à des divergences de vues. 

En effet, ne peut être considéré comme rigoureusement authen- 
tique que l'exemplaire qui a élé recueilli par l’auteur d'une 
espèce (ou d'une sous-espèce, d'une forme ou d'une variété) à la 
localité citée par cet auteur et qui a servi à la diagnose établie 
par lui. 

Une demi-authenticité réside, pour un exemplaire de plante, 
lorsqu'il a été récolté exactement à la localité citée par l’auteur, 
mais par un autre que lui, surtout si c'est par un monographe du 
genre, et quand cet exemplaire correspond parfaitement à la 
description princeps publiée; et cela n'est pas toujours exact, 
ainsi qu'on le verra plus loin pour l'Aëtheonema Banaticum. 

On peut encore accorder une certaine créance, mais sans 
caractère d'authenticité réel, à un exemplaire recueilli à une loca- 
lité qui n'est pas la localité classique, lorsque cet exemplaire a 
été soumis à l’auteur par un autre botaniste, l'étiquette accom- 
pagnant cette plante devant porter alors «este où secun- 
dum X... ». 


à 
Î 

| 
y 
5 


26 ROUY. —— DE L'AUTHENTICITÉ 


Mais dans ce dernier cas la plus grande prudence est néces- 
saire car, les exsiccatas sont là pour le prouver, des examens 
superficiels faits un peu hâtivement par l’auteur d'une espèce, 
-très souvent consulté, surtout lorsqu'il s'est plus ou moins 
occupé de micromorphes, ont causé parfois des erreurs très regret- 
tables, des botanistes possédant ces exemplaires soi-disant 
authentiques s'étant basés exclusivement sur eux pour faire des 
assimilations hasardées, souvent sans avoir vérifié assez minu- 
tieusement si les caractères de la plante, ayant reçu le visa de 
l’auteur, cadraient exactement avec la description donnée par lui. 

D'autre part, en ce qui concerne les exsiccatas, même numé- 
rotés, il convient d'être également très réservé car, le plus sou- 
vent, les exemplaires distribués par l'éditeur n’ont pas été tous 
soumis au visa de l’auteur ou du spécialiste, et dès lors l'on voit 
quelquefois soit la même plante être distribuée sous deux noms 
dissemblables, voire même dans des collections différentes, soit 
plus généralement deux plantes affines être distribuées sous le 
mème nom, cela arrive fréquemment pour les genres polymorphes, 
tels que Ranunculus, Polygala, Dianthus, Rosa, Rubus, Hieracium, 
Mentha, Carex, Festuca, etc. 

Enfin, il y a mieux : on a vu des botanistes s'en référer exclu- 
sivement à des échantillons de l'herbier d’un auteur, lesquels ne 
correspondaient pas à la diagnose de l'espèce décrite par celui-ci, 
et faire abstraction pure et simple de la description ou s'efforcer 
d'y trouver des causes d'erreurs ou de lapsus calami sans raisons 
d'être. Or on sait à quelles tribulations et à quelles manipulations 
sont exposées les grandes collections anciennes : changements 
d'étiquettes sur les feuilles, classements erronés dans des chemises 
différentes, espèces victimes d'emprunts forcés et remplacées par 
d'autres plantes, corrections sur les étiquettes, ete... Dans tout 
ce qui précède nulle authenticité! 

Quelques cas serviront d'exemples : 

1° L'Aëtheonema Banaticum Janka a été recueilli aux Thermes 
d'Hercule par Janka qui a donné de cette plante une description 
suffisante (ën Linnæa, 1859, p. 558) en lui attribuant, notamment 
pour le distinguer de l'A. saxatile, une inflorescence très lâche, 
des fleurs sensiblement plus petites et des silicules uniloculaires. 
— Mais Neilreich (Diagn., p. 18) a constaté sur des exemplaires 
florifères et fructifères recueillis exactement à la même localité 
par Heuffel, auteur classique de la flore du Banat, qu'ils présen- 
taient des silicules biloculaires, une inflorescence pas plus lâche 
et des fleurs pas plus petites que dans l'A. saxatile typique. Donc 
les exemplaires de Heuffel, bien que recueillis #n loco classico de 
Janka, ne peuvent, puisqu'ils ne correspondent pas à la diagnose 


ROUY. — DE L'AUTHENTICITÉ 27 


donnée par Janka, ètre considérés comme authentiques pour 
l'A. Banaticum. 

2 L'Œnanthe silaifolia type a été indiqué dans différentes 
régions et il a été déclaré qu'on s'était basé pour cette affirmation 
sur des exemplaires authentiques de Hohenacker récoltés à 
Lenkoran. Il convient pourtant de faire remarquer que l'Œ. silai- 
folia est non de Hohenacker mais de Marshall von Bieberstein, 
qu'il a été recueilli par celui-ci non à Lenkoran mais à Nikita, et 
que Nikita est dans la Tauride méridionale alors que Lenkoran 
est à l'extrémité du Caucase, aux bords de la mer Caspienne, non 
loin des frontières de la Perse, soit donc à quelques centaines de 
kilomètres de Nikita. On voit quelle est en réalité l'authenticite 
de la plante de Hohenacker, d'ailleurs non vue par MB., pour le 
vrai Œ. silaifolia MB!... Bien entendu, je ne discute pas ici le 
fait de savoir si la plante de Lenkoran est bien ou n'est pas 
l'Œ. silaifolia : je ne parle des exemplaires de cette localité qu’au 
point de vue de ce qu'on doit appeler « l'authenticité ». 

3° Dans une séance d'une société savante, un botaniste, 
M. X..., parlant d'une espèce, a mis sous les yeux de ses con- 
frères des exemplaires de son herbier récoltés par M. Y.... et 
soumis par ce dernier au visa d’un auteur connu, ces exemplaires 
n'étant d’ailleurs pas même accompagnés d'un papier quelconque 
de l'écriture de l’auteur en question certifiant sa détermination. 
Un membre ayant hasardé l'observation qu'il eût été bon, pour 
comparaison, d’avoir sous les yeux des exemplaires de l’auteur 
récoltés par lui-même, M. X... répondit : « Eh bien ! mais alors 
si ce ne sont pas là des exemplaires authentiques, que faut-il 
donc?... » Justement, ce n'étaient pas là des exemplaires authen- 
tiques, au sens strict du mot, parce qu'ils provenaient non de 
l’auteur de l'espèce dont il était question mais de M. Y..., d'ail- 
leurs nullement spécialiste, et qu'ils n'avaient pas été récoltés à 
la localité princeps indiquée par l’auteur ; ils avaient été tout au 
plus authentiqués par ce dernier qui aurait pu parfaitement se 
tromper dans cette assimilation, comme cela est arrivé à Jordan, 
à Boreau, à l'imbal et à d’autres dans des déterminations embar- 
rassantes ou trop légèrement faites. 

4 Dans la Flore de France (tome VIT, p. 320 et 413-414), nous 
avons eu l'occasion de rappeler les caractères attribués par Linné 
à son Bupleurum petræum, c'est-à-dire : « Znvolucellis coadu- 
natis; involucri universalis foliola 5 latiora; partialium 5, 
coalita ad medium », caractères précis qui ne peuvent s'appliquer 
au B. graminifolium de Vahl qui a des involucelles à folioles 
libres et des involucres à folioles très étroites, nullement « Zatiora ». 
Et cependant cette synonymie : « B. petræum L. — B. gramini- 


28 ROUY. — DE L’AUTHENTICITÉ 


\ 


folium Vahl» a été admise dans un ouvrage récent, malgré les 
diagnoses si différentes des deux espèces, parce que « l'herbier 
de Linné confirme cette interprétation d'une façon complète : la 
plante qu'il contient est bien le B. graminifotium. » Voilà done 
un auteur, et des plus sérieux, qui, parce qu'on a trouvé un exem- 
plaire de B. graminifolium sous le nom de B. pelræum dans 
l'herbier de Linné, en arrive, sans tenir compte de la diagnose 
linnéenne, à une synonymie non fondée ! 

Je ne saurais mieux faire, à la suite de ces quelques lignes, que 
de reproduire les conclusions d'un article de M. Edmond Bonnet 
(ap. Morot Journal de Botanique, XVI, 1902, n° 4), conclusions 
qui me paraissent tout à fait justes : « On connait les incohérences 
« de l'herbier de Linné et les confusions de celui de Willdenow : 
«11 semblerait donc que les plus grands botanistes, ceux qui ont 
« mis le plus de précision dans leurs descriptions et d'ordre dans 
« leurs ouvrages, sont précisément ceux qui ont le plus négligé 
« leurs collections de plantes sèches ; c’est pourquoi un échan- 
« tillon d'herbier ne doit servir à infirmer une description publiée 
« que s'il n'existe aucun doute sur son authenticité; la descrip- 
« tion originale, même incomplète ou défectueuse, reste entière, 
« tandis que l'échantillon d'herbier est trop souvent soumis à des 
« causes qui en altèrent l'intégrité ou l'authenticité; aussi pour- 
« rait-on dire, en modifiant l'un des aphorismes de la « Philo- 
« sophia bolanica » : Descriplio præstat herbario. » 

Je conclus en disant qu'à mon avis, en aucun cas, un exemplaire 
d'herbier ne peut infirmer une diagnose. Il doit seulement servir 
à la compléter, le cas échéant, par l'étude plus minutieuse ou 
plus étendue de certains caractères non décrits pour comparai- 
son avec des espèces voisines nouvellement créées ou pour des 
distinctions spécifiques à établir. 

G. Rouy. 


DIAGNOSES DES PLANTES RARES OÙ RARISSIMES 
DE LA FLORE EUROPÉENNE 


par M. G. Roy. 


Betula Medwedewi Regel #2 Act. Hort. Petr., X, p.375; 
Alboff Prodr. fl. Colchicæ, p. 222-223 

Arbre de petite taille dépassant peu 3 mètres. Tronc tordu 
ou courbé lorsqu'il émerge (le plus ordinairement) des fissures 


DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 29 


des rochers, mais parfois droit quand il pousse sur les 
déclivités ; écorce blanchâtre, celles des branches tirant plus 
ou moins sur le brun foncé. Feuilles à la fin glabres, den- 
tées, assez semblables comme forme à celles de l’Auwne 
ou du Sorbus Aria, suborbiculaires, largement ovales, ovales, 
ovales-oblongues ou obovales, très grandes (variant comme 
dimensions entre 6 et 11 1/2 cent. de longueur sur 4 et 
9 cent. de largeur). Chatons femelles (strobiles) bien plus 
grands que ceux du B. alba (ayant de 5 1/2-5 centimètres de 
long sur 1 1/2 ou presque 2 centimètres de large), à écailles 
persistantes pendant l'hiver et même le printemps comme 
dans le genre A/nus. 

Has. — Caucase : (ourie : chaine Adjaro-[mérétienne au 
mont Sombia (Medwedeff, Alboff), au défilé Goghiéty, de 
1900 à 2100 m. d’alt. (4/00/ff); Mingrélie : monts Migaria et 
Dijwari, défilé de Tschita-tzkali où il descend à 1250 m. 
d'alt. (A/boff). 

Par ses feuilles amples et ses strobiles à écailles persis- 
tantes, le PB. Mediwedeir est plus particulièrement voisin de 
certains Bouleaux fossiles, tels que B. mracrophylla ou B. 
prisca. Toutefois sa place, parmi les espèces actuellement 
existantes, est à côté du B. Lenta Wild. (Sect. Lentæ Reg. 
ap. DC. Prodr., XNT, pars 2, p. 179), espèce de l'Amérique 
septentrionale, (du Labrador à la Caroline inclusivement), 
caractérisée surtout par les écailles des strobiles persistantes 
pendant l'hiver et caduques avec leur rachis au printemps : 
mais le Z. Lenta est un arbre de haute taille, à écorce diffé- 
rente, à feuilles cordées, etc. — Au résumé, la présence dans 
la chaîne du Caucase du B. Medeweiwi constitue un cas de 
géographie botanique des plus curieux. 


Iris subbiflora Brot. F7. Lusit.,l, p. 50, Phytogr. Lusit. 
sel., IE, p. 47, t.96!; Coutinho 4x Bol. Soc. Brot., XV (1898), 


l'Il est permis seulement de supposer, et non d'affirmer, que c'est 
cette espèce que Linné avait en vué lorsqu'il a décrit son ris biflora, du 
moins d'après l'habitat indiqué « In Lusilaniæ rupibus marilimis », car 
dans ses diagnoses Linné dit successivement sa plante « 3-Jlore », puis « ul- 


30 DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 


p. 65; I. fragrans Salisb. in Trans. Hort. Soc., 1 (1812), 
p. 303. — Exsice. : Welw. PZ. Lusit. cont., n° 353; F. Schultz 
Herb. norm., nov. ser., n° 1667. — Subgen. Euiris Boiss. 
FT. Orient., V, p. 118 (Plantes à rhizome; feuilles ensi- 
formes ou linéaires-ensiformes), sect. Pogoniris Baker ap. 
Boiss., /. c., p. 119 (divisions externes du périgone barbues 
inférieurement sur leur ligne médiane interne), s.-sect. 
Bivalvis Rouy (Caulis plus minusve elatus sæpe nanus ple- 
rumque uniflorus aut rarius biflorus; spatha bivalvis). — 
Plante de 25-40 centim. glabre, uniflore ou rarement pour- 
vue non loin du sommet d'un seconde fleur. Tige làächement 
feuillée, cylindrique, striée. Feuilles vertes, linéaires-ensi- 
formes (15-20 millim. de large), les radicales atteignant par- 
fois la base des fleurs. Spathes 9, inégales, oblongues, 
presque ovales, aiquès ou acutiuscules, vertes, non enflées, 
assez étroitement scarieuses aux bords et au sommet. Fleurs 
violettes, grandes, à tube inclus ou peu exsert, égalant à peu 
près l'ovaire; pédicelle court. Divisions externes du périgone 
réfléchies, plus ou moins ondulées, obovales ; les internes 
dressées, largement ovales, contractées en onglet. Stigmates 
atteignant environ la 1/2 longueur des divisions internes du 
périgone, oblongs, à lobes aigus, incisés. Capsule ellipsoïde, 
obscurément triquêtre. Z.— Avril-mai. 

Has. — Portugal; lieux arides et incultes, rochers dans les 
prov. de Beira littoral, Beira méridional et Centro littoral 
(Brotero, Webhoitsch, Henriques, Müller, Daveau, da Cunha, 
Coutinho). 


tiflore », puis à « tige pluriflore », caractères qu'elle ne présente pas puis- 
qu'elle est presque toujours uniflore, très exceptionnellement biflore. Aussi le 
nom de I. biflora L. me parait-il devoir être écarté prètant à confusion évi- 
dente, puisque dans l'{ndex Kewensis on donne pour habitat à cette espèce: 
le Portugal et la Tauride, la première localité étant celle de l’'L. subbiflora Brot. 
la seconde celle de l'Z. nudicaulis Lamk. (1. biflora Pall., Reichb., non Falk. ; 
I. aphylla L.: nom antérieur mais impropre parce que la plante n’estrien moins 
qu'aphylle). J'ajouterai que ce qualificatif de biflora a été utilisé non seule- 
ment par Pallas et Reichenbach pour désigner l'L. nudicaulis, mais par Falk 
pour l'I. glaucescens Bunge. Rien que cette synonymie embrouillée autorise- 
rait presque le rejet de l'épithète spécifique biflora pour l'Iris du Portugal, si 
la diagnose linnéenne ne prètait déjà fortement à ambiguité. 


NOUVELLES 31 
NOUVELLES 
Nécrologie. — Nous avons appris avec un vif regret la mort de 


l'ingénieur Josef-Franz Freyn, l'un des bolanistes de l'Autriche- 
Hongrie les plus en vue, avee lequel le directeur de la Revue 
s’honorait d’être en relations depuis 1879. Il suffit de rappeler les 
importants travaux de Freyn sur les Ranunculées (notamment 
ap. Willkomm et Lange Prodr. fl. Hisp., HI, p. 904-943), et 
surtout ses remarquables publications sur la flore orientale, ayant 
paru pour la plupart dans ie Bulletin de l'herbier Boissier, pour 
qu'il soit permis d'assurer que sa mémoire restera, dans le monde 
scientifique, comme celle d'un des meilleurs phytographes de 
notre époque. 


La botanique systématique française vient de perdre en 
Auguste de Coincy un de ses plus fervents adeptes, un de nos meil- 
leurs et plus consciencieux descripteurs. 

C'est sur mes instances que À. de Coincy, mon vieil ami de 
vingt-cinq ans, s'est livré à l'étude de la botanique phanéroga- 
mique, lui qui s'était tout d'abord occupé avec mérite d’astrono- 
mie et de préparations algologiques ; et l'on sait avec quel succès 
il a utilisé les riches matériaux de ses voyages en Espagne et en 
Portugal pour publier, dans le Bulletin de la Société botanique de 
France, puis dans le Journal de Botanique de Morot et dans Le 
Naturaliste d'Emile Deyrolle, diverses diagnoses de plantes nou- 
velles pour la flore de la péninsule ibérique et d'observations cri- 
tiques sur la végétation de la région méditerranéenne, en 
s'appuyant avec méthode et sans esprit préconçu sur les textes 
princeps, et sur les éléments d’information qui lui étaient confiés. 
Son dernier travail sur le genre ÆEchium, notamment, peut être 
donné comme modèle aux phytographes. 

Je rappellerai aussi que de Coincy a publié chez Masson sous le 
titre de « Ecloga (1, 2,3, 4,5) plantarum hispanicarum seu icones 
stirpium recenlioribus lemporibus per hispanias lectarum », une 
série de cinq fascicules de diagnoses de plantes rares d'Espagne, 
accompagnées de magnifiques planches mentionnant avec une 
scrupuleuse exactitude les détails organogéniques. 

Ses amis ont donc vu avec un bien vif sentiment de peine dis- 
paraitre, encore en pleine force de talent, l'homme bienveillant et 
affable qu'était Auguste de Coincey. 

G. R. 


Distinction universitaire. — Dans la dernière promotion d’offi- 
ciers de l'Instruction Publique, nous avons eu le plaisir de voir le 


32 INDICATIONS DE LOCALITÉS NOUVELLES 


nom de notre distingué confrère M. Fliche, professeur à l'Ecole 
forestière de Nancy. 


Indications de localités nouvelles françaises 
pour des plantes rares ou peu communes. 


(Premivre note). 


Alyssuim incanum L. — Hautes-Alpes : Plan de Phazy, sous 
Mont-Dauphin (Brachet). 

Roripa Hispanica Willk. et Lge. — Pyrénées-Orientales : Fetges 
près Mont-Louis (Rouy). 

Kernera saxatilis Reichb. — Hautes-Pyrénées : pic d'Espade près 
le Tourmalet (Rouy). 

Draba Fladnizensis Wulf. — Hautes-Alpes : mont Chaillol 
(Alph. Faure). 

Draba frigida Saut. — Hautes-Alpes : Lac de Malrif et col de Péas 
en Queyras (Brachet). 

Cistus laurifolius L. 4. ovatus Rouy et Fouc. F1. Fr., 2, p. 275. 
— Corse: Ghisoni : forêt de Marmano (Rotgés). — Nouvelle pour 
la Corse. 

Helianthemum Œlandicum DC. +. vèllosum Rouy et Fouc. 


ET. Fr., 2, p. 309. — Hautes-Alpes : Chäteauroux, au-dessous de la 
cascade (Brachet). 

Cerastium pedunculaluin Gaud. — Hautes-Alpes : Lac de Malrif 
en Queyras (Brachet). 

Alsine lanceolata Mert. et Koch — Hautes-Alpes : au-dessus du 
lac de Malrif en Queyras (Brachet). 

Alsine cymifera Rouy F1. Fr., 3, p. 215. — Pyrénées-Orientales : 


val de la Sègre (frère Sennen). 

Acer Martini Jord. — Savoie : le Dard près Conflans (Perrier de 
la Büthie). 

Genista Richteri Rouy FT. de France, 4, p. 205; Sarothamnus 
Cantabricus Willk. Sert., p. 37. — Basses-Pyrénées : en montant de 
la Bidassoa à Biriatou (Coraze). 

Genista Delphinensis Verlot — Pyrénées-Orientales : monltayne de 
Villefranche-de-Conflent (frère Sennen). 

S (A suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUX. 


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cées, Haloragées, Myrtacées, Lythracées, Onagrariées, Mollugi- 
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dérable qui ait été jusqu'ici consacrée à la flore de la France, publication 
_ indispensable à tous ceux qui veulent se tenir au courant des découvertes 
botaniques faites en France, en Corse et en Alsace-Lorraine, et connaître en- 
tièrement, jusque dans les sous-variétés, l'ensemble des variations d’une 
même espèce, ainsi que sa bibliographie, sa synonymie complète, son habi- 
tat exact et son aire géographique, traitent les familles énumérées ci-dessous. 
De nombreuses observations d'étude critique sont également données, dans 
la Flore de Franee, sur les espèces non françaises affines de celles qui 
croissent dans nos régions, et des tableaux dichotomiques conduisent le lec- 
teur à la prompte détermination de l Nr de la sous-espèce, de la forme 
ou de la variété qu il a à étudier. 


_ (Voir, page 4 de la couverture, les familles décrites dans les 
volumes I-VI de la FLORE DE FRANCE. 


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TOME I, 1894, par G. Rouy et J. Foucaun. — Préface; Tableaux 
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TOME IL, 1895, par G. Rouy.et J. Foucaup. — Crucifères (suite 

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TOME III, 1896, par G. Rouy et J. Foucaun. — Violariées, 
Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portulacées, Ta- 
mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 

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TOME IV, 1897, par G. Roux. — Droséracées, Monotropacées 
(et Pirolacées), Malvacées (v1 T'iliacées), Linées, Géraniacées (e/ 
Balsamincées, Oxalidées,  Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
Fraxinées, Sapindacées (7 Staphylinées), Ilicées, Célastrinées, 
Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
riées et Ononidées). 
1 volume grand in-8, 313 pages. — Prix : 6 francs. 


TOME V, 1899, par G. Rouy. — Légumineuses (swile et fin). 


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lea Schneideri Rouy), par M. G. Rouy. 

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Indications de localités nouvelles françaises pour des plantes rares ou 
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REVISION DU GENRE ONOPORDON 
Par G. Rouy 


25 Planches; 23 pages. —1 vol.gr. in-8° jésus, genre atlas-album, élégamment cartonné. 
Format. des planches : 43 >CM48. 


Prix : 15 francs. 


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dre ANNÉE N°3 {er Avriz 1903 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Le genre DORONICUM dans la flore européenne 
et dans la flore atlantique. 


par M. G. Roy. 


(Suite) 


Forme II. — D. Willdenowii Rouy; D. Pardalianches 
var. @ (p.p.) L.; D. scorpioides Willd. Spec., HI, p. 2114 
(1800), Enum., p. 898; Hayne Arznetk., VI,t. 22; DC., L. c., 
p. p.; Boreau F1. centre, éd. 3, p. 341; non Lamk. (1786), 
nec À. Kern., nec Willk. et Lge.; D. plantagineum var. 
scorpioides Le Grand F{. Berry, éd. 2, p. 158 (1). — Se dis- 
tingue des D. plantagineum el Gallicum par : Souche à 
stolons nuls ou très courts; feuilles radicales et celles des 


l Cf. D' Edm. Bonnet Recherches historiques, bibliographiques el critiques 
sur quelques espèces de Doronics in Bull. Assoc. franç. avance. sciences, 1894, 
tome 11, p. 636 et suiv., et notamment page 642 où se trouve reproduite une 
lettre de M. le prof. Ascherson constatant, d'après les deux exemplaires 
authentiques de l’herbier de Willdenow, que le type de Willdenow est «extrè- 
mement voisin du D. plantagineum de l'ouest de’ l'Europe », et disant plus 
loin : « Je croirais volontiers que le D. scorpioides est une forme du D. plan- 
tagineum produite par la culture », bien que le D. scorpioides ait été déclaré 
par Koch avecsfolonibus nullis, et que la planche de Hayne confirme cette asser- 
tion. Mais, comme la partie souterraine de la plante de l'Herbier de Willdenow 
n'est pas suffisamment complète pour juger de la présence ou de l'absence de 
stolons, M.le D° Bonnet a fait remarquer que le caractère seul de l'absence 
ou de la présence de stolons, particulièrementdans le Doronic d'Algérie (D. scor- 
pioides Coss.), est sans valeur, attendu que divers exemplaires de la même 
espèce, identiques pour le reste, peuvent être munis ou dépourvus de stolons; 
cet auteur fait encore observer, d’après certaines considérations bibliogra- 
phiques, que Hayne avait dû avoir à sa disposition la plante cultivée au jardin 
botanique de Berlin par Willdenow lui-même et que, dans la planche de 
l'Arzneikunde, les calathides sont représentées avec un double rang de demi- 
fleurons, ce qui indique un commencement de duplicature et semble justifier 
l’origine culturale supposée par M. Ascherson. 


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rosettes ovales, plus ou moins cordées mais à lobes écartés 
(sinus large), où ovales-suborbiculaires à base largement 
tronquée; feuilles caulinaires ovales, les inférieures ord' 
atténuées ou contractées en un large pétiole auriculé- 
amplexicaule, rarement sessiles mais alors auriculées; 
feuilles supérieures ovales ou elliptiques, embrassantes ; 
réceptacle poilu; folioles du péricline courtes (presque une 
fois moins longues que les ligules). — Varie à ligules avor- 
tées (s.-var. discoideum Legr.). 


Ha. — France : {ndre: bois montueux des bords de la Creuse : Le Blanc, 
Ciron, Argenton (Boreau:; Le Grand in herb. Rouy; et al.). — Naturalisé ou 
adventice cà et là : Cher, Maine-et-Loire, Seine-et-Oise, Eure, Sarthe, etc. 


Sous-espèce. — D. Carpetanum Boiss. et Reut. (pro sp.), 
ap. Willk. et Lee. Prodr. fl. Hisp., UE, p. 108; Rouy # 
Bull. Soc. bot. Fr., XL, p. 187-189; D. scorpioides Lapeyr. 
Abr. Pyr., p. 526, non Lamk. nec Willd. — Port intermé- 
diaire entre ceux des D. plantagineum et cordatum ; appar- 
tient toutefois au type spécilique D. plantagineum par ses 
feuilles radicales cordées mais à sinus large et à lobes basi- 
liaires écartés, parfois courts. — Voici ses caractères diffé- 
rentiels : Feuilles radicales cordées, oblongues, ovales ou 
suborbiculaires, à sinus large; /es caulinaires inférieures 
ovales-lancéolées, 4 limbe largement contracté en pétrole 
auriculé-amplexicaule, les moyennes ovales-lancéolées, dé- 
croissantes de la base au sommet aigu 4 largement amplexi- 
caules, les supérieures lancéolées, embrassantes ; réceptacle 
velu. 


Hag. — France : Basses-Pyrénées ; mont Arola, près Lasse (Candau in herb. 
Rouy); Hautes-Pyrénées : Pales de Crabère (Lapeyrouse) ; à rechercher; 
Espagne; Portugal. 


4, — D. Arcanrrcunm Rouy 77 Bull. Soc. bot. France, 
XL, p. 187 ; D. Pardalianches Desf. FI. Atlant., I, p.276 
non L.; D. scorpioides Coss. in herb.; Batt. et Trabut F4. 
d'Algérie, 1, p. 470; non Lamk., nec Willd., nec 7; 
D. plantagineum var. Africanum Barratte in Bull. Soc. bot. 
France, XL, p. 118; D. Pardalianches var. Atlanticum 
A. Chabert in Bull. Soc. bot. France, XXIX, p. 334; Edm. 


ROUY. — GENRE DORONICUM 35 


Bonnet ap. Bonnet et Barratte Car. pl. Tunisie, p. 226; Aro- 
nicum Atlanticum À. Chabert, /. c., XXXVIIT, p. 385 (cum 
syn. : D. Atlanticum, sed fructuum characteribus veris Aro- 
nicorum). — Plante robuste, glabrescente. Rhizome ram- 
pant, noueux, stolonifère ou non. Tige de 5-9 décim., ordi- 
nairement monocéphale. Feuilles radicales plus ou moins 
crénelées-anguleuses, suborbiculaires, souvent cordées, éta- 
lées, à lobes basilaires écartés (sinus large); feuilles cauli- 
naires grandes, plus grandes que les radicales (comme dans 
le D. Austriacum), largement ovales, les inférieures souvent 
cordées, contraclées en un pétrole auriculé-amplexicaule ; 
feuilles supérieures ovales-acuminées, largement amplexi- 
caules. Péricline à folioles linéaires-acuminées, poilues et 
ciliées, égalant ou dépassant les liqules d'un jaune assez 
pâle. Réceptacle ordinairement légèrement poilu. Achaines 
de la périphérie ordinairement glabres et sans aigrette, ceux 
du disque velus, à aigretite 2 fois plus courte que l’achaîne; 
plus rarement achaines {ous pubescents. 


H48. — Forêts de l'Algérie et de la Tunisie, dans la région montagneuse 1, 
Algérie : prov. d'A/ger: Teniet-el-Haad (£elourneux), Dj. Akfadou, Tizi-Hout 
Lelourneux), Zaccar de Miliana (Baltandier), Tizi-n-Tesselent (Cosson), les 
Beni-Sahla de Blidah (Monard, Baltandier), Dj. Dirah (Charoy, A. Chabert), 
Nador de Médéa (Baltandier), mont Mouzaïa (Ballandier, Spantigati) ; Dakla 
(A. Chabert); la Kabylie (Ballandier): prov. de Constantine : Dj. Tababor, 
Dj. Babor, Dj. Tourgour (Cosson, Ballandier), forêt de Bou-Mesran (Cosson), 

idi Tallout (Paris), Dj. Belesma (Lefranc), Dj. Maadid (Lelourneux, Reboud, 
Olivier); Tunisie : forêts de Ouled-Ali sur le Dj. Ghorra (Lelourneux), forêts 
au sud-est des Dj. Ghorra et bords de l'Oued Baghla (Cosson); forèts des 
Merasen entre Fedjidj et Hadjera-Sghira (Lelourneux). ' 


3. — Feuilles radicales profondément cordées, à lobes rapprochés (sinus 
élroil), les caulinaires inférieures ou médianes contractées en pétiole ordinai- 
rement largement auriculé; réceptacle velu. 


*. — Calathides en panicule où en corymbe (exceptionnelle- 


ment solitaires parfois dans le 1). Austriacum) ; tiges de 6-12 décim., 
tres feuillées: souche non stoloniftre. 


9. — D. AusrRraCuUm Jacq. F7. Austr., 2, p. 18, t. 130; 
Crete ED 10 Heichh 7061766; et: auct.? 
D. Pardalianches L., [. c. (var. .); Arnica Austriaca Moppe 


l D'après les indications de M. Barratte, conservateur de l'Herbier Cosson, 
de M. Battandier, de M. A. Chabert, et celles de mon herbier, 


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36 , ROUY. — GENRE DORONICUM 


ap. Sturm Deutschl. fl, h. 38. — Exsice. : Reichb., 972 et 
2155; Bill., 1474; Soc. Dauph., 4925 ; Magn. FJ. sel., 1457; 
FI, Austr.-Hung. exs., n° 1818. — Plante pubescente ou 
presque glabre, à souche dépourvue de stolons. Tige de 
6-9 décim., très feuillée, fistuleuse, polycéphale. Feuilles 
faiblement crénelées ; les radicales et celles des rosettes 
suborbiculaires, petites, profondément cordées, à lobes basi- 
laires rapprochés, formant un sinus étroit; les caulinaires 
inférieures grandes, ovales, contractées en péhiole très large 
et largement auriculé, les supérieures oblonques-panduri- 
formes, largement amplexicaules:; celles des rameaux pe- 
tites, lancéolées. Calathides en grappe corymbiforme. Péri- 
cline à folioles lancéolées-linéaires, acuminées. Réceptacle 
velu. Achaines de la périphérie glabres: ceux du disque 
velus. Z. — Juin-août. 


Has. — Bois des montagnes.— Espagne, France, Italie septentrionale, Europe 
centrale, jusqu'à la Roumanie et la Bulgarie ; Asie Mineure : mont Ida (Sin- 
tenis : PI. Troad., n° 414). 


Forme. — D. Croaticum Vukot. (pro specie), Pleme 
sucojetakah uw Hrcatshkoÿ., p. 26. — Diffère du D. Austriacum 
Jacq. par : Feuilles plus largement ovales et plus obtuses 
ou moins aiguës, non acuminées, plus nettement dentées, 
glabrescentes ou à pubescence fine, non subtomenteuses en 
dessous ; les caulinaires moins rapprochées, bien moins 
nombreuses à taille égale des deux plantes; calathides 
presque une fois plus petites, à ligules et folioles du péri- 
cline plus courtes, ligules plus larges. — Les grands exem- 
plaires du D. Croaticum ont quelque peu le port du D. Or- 
phanidis. 


Has. — Autriche-Hongrie : Croatie : les forêts des montagnes:env. d'Agram 
Krizevacah. Samobor, Zumberku, etc. (Vukotinovic in herb. Row). 


6. — 3. macroPHyxLLUN Fisch. ap. Hornem. Hort. 
Hafn., Suppl., p. 100; DC. Prodr., VI, p. 321 ; Ledeb. F7. 
Ross., II, p. 625; Boiss. FZ Orient., IH, p. 379; Velen. 
Fl. Bulg., p. 252; D. Austriacum MB. F{. Taur.-Cauc., 
Il, p. 321, non Jacq.; D. vaginatum C. Koch in Linnæa, 
XXIV, p. 356. — Souche dure, prémorse, non stolonifère, à 


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ROUY. — GENRE DORONICUM - 31 


fibres allongées. Tige élevée (6-9 décim.), pubescente-glan- 
duleuse. Feuilles brièvement pubescentes, les nférieures 
longuement pétiolées, largement ovales, /rès grandes, obtu- 
siuscules, nettement dentées, à dents rapprochées et aiguës, 
à pétiole auriculé ; les médianes à pétiole élargi, auriculé-di- 
laté, à limbe semblable à celui des feuilles inférieures ; les 
feuilles suivantes panduriformes-amplericaules ; les” supé- 
rieures largement oblongues-cordées, amplexicaules, acumi- 
nées ; les florales lancéolées ou linéaires-lancéolées. Calathides 
grandes (3 1/2-4 1/2 cent. de diam.), nombreuses, en co- 
rymbe ou en panicule ordinairement ample; pédoncules 
hérissés-glanduleux, plus ou moins allongés. Péricline à fo- 
lioles oblonques-lancéolées, assez brusquement atténuées en 
un acumen très fin atteignant environ la moitié des liqules, 
celles-ci poilues à la base et d'un jaune vif. Réceptacle 
poilu. Achaines de la périphérie qlabres, ceux du disque 
velus. Z. — Juillet-août. 

5. pilocarpum Boiss., /. 6., p. 880. — Achaines du disque 
presque glabres. 

Has. — Bords des ruisseaux el lieux humides des montagnes, dans la 
région des sapins et au dessus jusque dans les prés alpins. — Caucase central 
et oriental, Gourie et Ibérie; Bulgarie : mont Petrohan-Balkan (Ve/enowsky, 


Vandas), mont Sitovo (Shribnyi); var. 8. : Lazistan : vallée du Djimil (Balansa); 
Perse septentrionale : mont Ssahemd (Buhse). 


7. — 5. OrRPHanrpzs Boiss. F/. Orient., HE, p. 378: 
D. Pardalianches var. giganteum Griseb. Spreil. fl. Rum. et 
Bithyn., 1, p. 217 (ex loco). — Exsice. : Orphanidès 
FE. Græca, n° 91. — Port de l'espèce précédente, mais de 
taille encore plus élevée (10-12 décim.) et à feuilles encore 
plus amples. — En diffère par les caractères suivants : 


Feuilles toutes assez profondément et lächement dentées, à 
grandes dents obtuses ou mucronées ; les infériéures à pétiole 
non auriculé à la base, de même p/us grandes que les mé- 
dianes, mais celles-ci non panduriformes ; calathides mé- 
diocres ou relativement presque petites (2 1/2-3 cent. de 
diam.); péricline à folioles lancéolées, aiguës, courtes 
(10-15 mill. de long); ligules courtes; achaïnes tous densé- 
ment hérissés. Z.— Juillet. 


38 ROUY. — GENRE DORONICUM 
HA. — Macédoine : mont Scardus (Grisebach) ; au-dessus de Branick, près 


Bitolia (Orphanidès in herb. Rouy, sub « D. Austriaco var.? >»). 


**x, — ÆCalathides 1-5 (ordinairement 2-3): tige de 3-1 decim., 
simple ou rameuse au sommet: feuilles caulinaires peu nom- 
breuses, les médianes non ou peu panduriformes :; souche munie 
de stolons allongés. 

8. — D. conRparum Lamk. F7. Fr. TI, p. 128 ; Car. et 
St-Lager Et. fl., p. 474; D. Pardalanches var-6. (p.p) 
L. Spec., 1247 ; D. Pardalianches Jacq. FT. Austr., IN, p.26, 
t 280: Willd. Spec IL p82113;°Gret 6. FRERE 
b'IUr- heichb Nc #02m22; eltauct l- 1). Matthioli 
Tausch x Flora, 1828, p. 183; D. procurrens Dumort. FF. 
Belg. prodr., p. 66. — Exsice. : Bill, 2279; Soc. Dauph., 


n 


2359 : Reverch. P/. France, 1886, n° 96. — Plante pubes- 
cente, un peu glanduleuse vers le haut. #/iz0me rampant, 
épaissi çà et là et muni de stolons souterrains grèles, allon- 
gés. Tige de 3-8 décim., fistuleuse, simple où 3-5-céphale, 
lächement feuillée, à rameaux ordinairement nus. Feuilles 
sinuées ou crénelées, les radicales et celles des rosettes 
suborbiculaires, grandes, longuement pétiolées, profondé- 
ment cordées, à lobes basilaires rapprochés formant un sinus 
étroit ; les caulinaires inférieures plus pehtes, ovales, con- 
tractées en pétiole largement  auriculé: les supérieures 
amplericaules, oblonques-lancéolées, rarement subpanduri- 
formes, ord' entières. Péricline à folioles étroitement 
linéaires acuminées, pubescentes et ciliées. ÆRéceptacle 
poilu. Achaines du disque pubescents, ceux de Ta périphé- 


rie glabres. Z. — Mai-juillet. 
Has. — Bois des régions montagneuses : Europe centrale et méridionale. 
**x* _ __ Calathides solitaires: tiges de 2-5 décim., simples, 


monocéphales, tres lächement feuillées, à feuilles 1-2 ou peu 
nombreuses. 


9.— p. Cozuuxzæ Ten. F/. Nap., 1, p. 229, t. 29 (1811); 
Nyman Consp. fl. Europ., p.350; et auct. nonnull.; D. cor- 


1 Bien que le D. Pardalianches Jacq. (1176) soit antérieur de deux ans à 
D. cordatum Lamk. (17178), je rejette ce qualificatif de Pardalianches (étrangle- 
panthères !) créé par Linné par une fausse interprétation d'une phrase de 
Dioscoride s'appliquant non à un Doronicum quelconque, mais à l'Aconitum 
Napellus | 


ROUY. — GENRE DORONICUM 39 
difolium  Sternbeg. Denksh. Regensb. 1818, p. 147; Boiss. 
FT, Orient., HU, p. 381 ; et auct. plur., D. orientale Keichb. 
FT, exrcurs., p. 235, non Adam nec Willd.; D. Caucasicumn 
Rochel. Banat., Griseb. Spicil., et Vis. F7. Dalin., non MB.: 
D. cordatum À. Kern. in Veget. Verh. mittl. u. üstl. Ungarn, 
p. 247, non Lamk.; Arnica cordata WNulf. ap. Rœm. Arch, 
II, p. 408. — Exsice. : Huet du Pav. P/. Neapol., ann. 1856, 
n° 362 ; Heldr. Herb. Græc. norm., 38; Orph. F{. Græca, 340; 
Auch. PL. orient., 3848; FT. Austr.-Hung. exsicc., n° 1814. 
— Souche oblique, prémorse, très qlabre, munie de fibrilles 
nombreuses. Feuilles toutes obtuses ou arrondies au som- 
met, dentées ou crénelées; les radicales pétiolées, réni- 
formes-cordées, plus petites que les caulinaires inférieures; 
la ou les deux feuilles caulinaires inférieures ordinairement 
elliptiques, amplexicaules ou atténuées en pétiole élargi 
auriculé-amplexicaule ; les supérieures cordées-amplexi- 
caules, oblongues. Sommet du pédoncule et péricline plus 
ou moins pubescents-glanduleux. Péricline à folioles lancéo- 
lées-acuminées atteignant environ la moitié des liqules d'un 
beau jaune, linéaires-oblongues, poilues à la base. Récep- 
tacle poilu. Achaines du disque velus, ceux de la périphérie 
glabres ou glabrescents. %. — Juillet-1oût. 


2. typicum Nob. — Plante de 2-4 décim., à tige grèle, élan- 
cée, portant 2-5 feuilles très écartées, glabrescentes ou 
glabres; péricline faiblement pubescent-glanduleux. 


8. pilosum Nob.; D. pilosumn Simk. Küzl., 1878; Simonkai 
Enum. Transsilo., p. 322. — Plante plus basse (15-30 cen- 
tim.), à tige plus épaisse, portant 3-5 feuilles assez rappro- 
chées, plus ou moins pubescentes, à pétiole ordinairement 
cilié ; péricline plus densément pubescent-glanduleux. 


Has. — Prairies et rocailles des hautes montagnes, surtout dans la région 
alpine. — Italie; Bavière; Autriche-Hongrie ; Bosnie; Herzégovine; Albanie; 
Monténégro ; Serbie ; Macédoine ; Grèce; Thrace; Bulgarie ; Asie-Mineure. 


Sous- espèce. — D. lucidum Bernh.(p/. culr.) sec. Griseb. 
(pro specie), ap. Pantck. Adnot. FL. Herceq., p. 42. — Se 


sépare du D. Columnæ par les caractères suivants : Plante 


40 GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


elabre: feuilles plus minces, plus molles, luisantes: les 
radicales moins profondément cordées, parfois même seu- 
lement tronquées; feuilles caulinaires ordinairement 2, 
rarement 53, très écartées, plus faiblement amplexicaules : 
toutes lâchement et assez fortement crénelées, à dents la 
plupart obtuses: péricline à folioles plus étroites et plus 
longues, atteignant au moins les 3/4 des ligules. | 


Has. — Alpes du Tyrol et de la Transylvanie. — Elc.? — Plante peu connue 
à rechercher. 
(A suivre.) 


BEVUE DES TRAVAUX DES SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société des Sciences naturelles d’'Autun 


(Suite.) 

M. E. Chateau, instituteur à Bourg-le-Comte (Saône-et- 
Loire), a trouvé sur les bords de la Loire de nombreuses 
stations de Harnunculus Monspeliacus L. forma À. Lugdu- 
nensis (Jord.) Rouy et Fouc. Flore de France, 1, p. ST, soit 
dans le département de Saône-et-Loire, où il était jusqu'ici 
regardé comme rare: Artaix, Bourg-le-Comte, Chambilly, 
Marcignv, etc., soit dans le département de l'Allier, où il 
était inconnu : Avrilly, Chassenard, Luneau, Lurey, etc. 
Cette Renoncule passe inaperçue parce qu'elle se reproduit 
plus habituellement de bulbilles radiculaires que de graines 
et ne fleurit que dans les sols ameublis par la culture ou 
toute autre cause {le Ranunculus Monspeliacus des bords de 
la Loire. — Bull., XIV, 2 (1901), p. 202]. 

Le même auteur a donné d’intéressants détails sur l'in- 
troduction de l’/sa/is finctoria L. dans le département de 
Saône-et-Loire, à la suite des essais de culture pratiqués 
en 1806, par ordonnance ministérielle, pour suppléer, par 
des ressources nationales, aux effets du blocus continental 
décrété à Berlin par Napoléon [°° le 21 novembre 1806 

E. Chateau. — Le Blocus continental et le Pastel des teintu- 
riers. — Bull., XV, 2 (1902), p. 205. 


GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 41 


Les trouvailles de plantes nouvelles ou rares pour le dé- 
partement de Saône-et-Loire, dues aux herborisations de 
MM. Basset, Chateau, Ormezzano, D° Gillot, etc., sont con- 
signées dans des articles spéciaux (Ormezzano et Chateau. — 
Le Concours agricole de Chauffaille.— Bull., XIV, 2 (1901), 
p.242. — C. Basset. Notes de géographie botanique XV (1902) 
2, p. 267, et Contributions à la flore de Saône-et-Loire XV, 2 
(1902), p. 270) ou dans les comptes rendus des excursions de 
la Société. Nous y relèverons parmi les plus intéressantes el 
dont les causes de dissémination ont été plus particulière- 
ment étudiées : 

Lepidium Smithii Hook., nouveau pour le département, 
assez commun dans les prairies des bords de la Loire et 
autour de la ferme des Moinats, près Bourbon-Lancy Bas- 
set et Gillot. Bull., XV, 2 (1902), p. 269; 

Lepidium virginicum L., Crucifère adventice américaine, 
qui se propage rapidement sur les bords de la Loire : Bourg- 
le-Comte (Chateau), Cronat (Gagnepain\, Giily-sur-Loire, 
Bourbon-Lancy, Grury (Basset). — Bull, XV, 2 (1902), 
p. 270); 

Veronica spicata L., trouvé pour la première fois dans le 
département sur les coteaux du Vezon, près Bourbon-Lancy 
[Basset. — Bull. XV,2(1902), p.268: 

Lindernia gratioloides Lloyd, petite Scrofulariacée améri- 
caine depuis longtemps naturalisée dans l'ouest de la France, 
dont le mouvement ascendant s'accentue de plus en plus 
sur les rives de la Loire où il atteint Beaulon (A//ier), et les 
bords de la Somme entre Bourbon-Lancy et Lesme,en com- 
pagnie du Lindernia Pyridaria|Basset et Gillot. Bull, XV,2 
(1902), p. 270]. 

>< Priümula media Peterm. (P. elatior-officinalis), trouvé 
à Drevin près Couches-les-Mines (D' Gillof, 2 mai 1900) et à 
Mont près.du moulin Foulon (Basset, 14 avril 1902), en 
société avec les parents [ Bull., XTIE, 2 (1900), p. 271|. 


>< Asplenium germanicum Weiss (A. Breyni Retz — 


A. septentrionale-Trichomanes) dont trois stations ont été 
reconnues aux environs de Bourbon-Lancy, à Chalmoux, 


42 GILLOT. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


Gilly-sur-Loire et Maltat, sur des schistes carbonifères, et 
plus récemment à Couches-les-Mines, sur des rochers gra- 
nitiques, au milieu des parents |Gillot et Basset. Bu//., XII, 
2 (4900), p.253; XW;2 (41902), p. 272]. 

Citons encore Viola Paillourti Jord., commun dans les 
montagnes granitiques du Morvan, rare dans le Charollais, 
où M. Basset ne l’a rencontré qu'à Mont, près du hameau 
du Sarroux | Bull. XV,2 (1902), p. 271}; puis, comme plantes 
rares aux environs de Chauffailles : Tulipa silvestris L., 
Maianthemum bifolium L.: à l’étang de la Clayette, jus- 
qu'ici inexploré : latine hexandra L., Helosciadium inun- 
datum Koch, Lindernia Pyridaria L., Scirpus Michelianus L.: 
à Châteauneuf-en-Charollais : Pigutalis qgrandiflora Lamk., 
Ophioglossum vulqatum L.. ete. |Bull., XIV, 2 (1901), p. 257|. 

La tératologie végétale est représentée par des Notes 
tératologiques de M. E. Chateau [Bu/Z., XIV, 2 (1901), 
p. 192; XV, 2 (1902), p. 217] relatives à Lolium perenne L., 
à épillets ramifiés; Anagallis phænicea Lamk., en phvyllan- 
thie; Verbascum thapsiforme Schrad., phyllanthie et vires- 
cence, attribuées à une humidité excessive succédant à une 
sécheresse prolongée ; Setaria viridis P. B., en phyllanthie; 
Hesperis matronalis L., duplicature et phyllanthie: Ranun- 
culus Monspeliacus L. (R. Lugdunensis Jord.), duplicature et 
coalescence, etc. 

Enfin quelques exemples de développement extraordi- 
naire ou de longévité de quelques arbres indigènes : Aubé- 
pine, Cratæqus Oxyacantha L.: Charme, Carpinus betulus L. : 
Chataignier, Castanea vulgaris Lamk. | Buli., XV, 2 (1902), 
p. 233]. 

D'X"Girrop 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 43 


REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE (Série [1). 


par M. G. Roux 
Artemisia insipida Vill. i 


On sait que l’Artemisia insipida Villars a été recueilli, il 
y a quelque cent quinze ans, dans les Hautes-Alpes par 
Chaix près des Baux, dans le bois Mondet, non loin de Gap, 
et qu'il n’a jamais été revu depuis, car la plante recueillie 
à la Grâve par Grenier, Ravaud et par d’autres botanistes 
n'est pas l'espèce de Villars mais tout autre chose. 

Ayant à élucider, tout au moins au point de vue histo- 
rique, pour le tome 8 de la Flore de France, la question de 
savoir ce que pouvait être au juste l’Arfemisia insipida 
Vill., j'ai fait quelques recherches bibliographiques qui 
m'ont permis de constater que si rien de certain ne pou- 
vait être fourni par lherbier de Villars, par contre divers 
herbiers possédaient des échantillons de cette rarissime 
plante, notamment celui de Desfontaines, actuellement au 
Musée de Florence, et celui de Thouin où se trouvait, 
d’après J. Gay, l’exemplaire le plus avancé et dans le meil- 
leur état. L'herbier de Thouin ayant été acquis par Cambes- 
sèdes el celui-ci ayant légué ses collections botaniques à 
la Faculté des sciences de Montpellier, j'ai demandé à 
M. Charles Flahault, directeur de l'institut botanique, de 
me communiquer l'échantillon authentique (j'entends par 
là lexemplaire donné par Villars lui-même) de l'Herbier 
de la Faculté de Montpellier. Très obligeamment, et avec 
le bienveillant assentiment du recteur de l'Université, 
M. Flahault m'a fait tenir cette plante. J'ai ainsi pu établir 
la description suivante : 

A. insipida Vill. (pro sp.), Prosp., p. 32, Hist. Dauph., 
p.249, &. 95. — Souche longuement rampante. Tige herba- 
cée, de 1-7 décim., pubescente-cendrée, anguleuse, sillon- 
née, dressée, polyphylle, à feuilles régulièrement décrois- 
santes de la base au sommet. Feuilles poilues-cendrées sur 


Si 
CS 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 


les deux pages, pétiolées, les inférieures longuement ; les 
médianes et les supérieures seules auriculées, pinnatisé- 
quées el à segments linéaires péliolés inférieurement puis 
dilatés vers leur milieu ou leur tiers inférieur en d’autres 
segments linéaires, ce qui fait paraître les feuilles presque 
bipinnatiséquées, comme dans l'A. campestris; segments 
des feuilles inférieures sublancéolés, obtus ou obtusiuscules, 
ceux des feuilles médianes et supérieures très acuminés, 
presque cuspidés; feuilles florales sessiles, auriculées, à 
segments courts. Calathides petites, pédicellées, penchées, 
solitaires ou par 2-5 sur des ramuscules courts dressés et 
rapprochés de la tige et formant une panicule très étroite, 
spiciorme, interrompue (comme dans F A. aérala), subuni- 
latérale; bractées inférieures pinnatipartites, à segments 
étroitement linéaires, acuminés, les supérieures entières, 
linéaires-acuminées. Péricline + fortement pubescent ou 
presque glabre et luisant: folioles largement ovales, très 
obtuses ou arrondies au sommet, assez largement scarieuses 
et parfois plus ou moins maculées de pourpre ou de brun. 
Corolles plus ou moins poilues. Réceptacle glabre. —- Plante 
sans saveur ni odeur sensibles (sec. Villars). 

J. Gay, dans une note ajoutée à l’exemplaire de l'Herbier 
de Desfontaines qui avait été envoyé de Grenoble à ce der- 
nier par Liotard, rapproche VA. insipida de VA. punctata 
Besser (Abrot., p.43); or, ce dernier comprend les À. lati- 
folia Ledeb. : macrobotrys Ledeb. qui ne sont que des 
formes ou sous-espèces, selon le point de vue auquel on se 
placera, de VA. /acüuata Willd.et sont assez nettement dif- 
férents de l'A. 2nsipida, comme inflorescence, feuilles, cala- 
thides et corolles, pour qu'il n’y ait pas lieu de s’appesantir 
sur des caractères différentiels. 

D'autre part, il est facile de voir, par comparaison des 
textes, que ma diagnose de l'A. 2nsipida diffère singulière- 
ment de celle de Godron dans la Flore de France, laquelle 
s'explique difficilement, mais qu'elle complète celle de 
Villars dans l'Histoire des plantes du Dauphiné. 

À mon avis, les pieds d’Arfemisia insipida distribués par 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 45 


Villars, constituaient une forme hybride importée proba- 
blement aux env. de Gap des régions plus élevées du:dépar- 
tement et ayant incontestablement pour l’un des parents 
l'A. atrata dont l'influence (grappe spiciforme unique, seg- 
ments des feuilles presque cuspidés, corolles plus ou moins 
poilues) a été primordiale. Quel a été l’autre parent? Villars 
(Hist. pl. Dauph., WI, p. 249-250) dit bien : « Cette espèce 
semble tenir de la précédente (A. /anacetifolia Nil — 
À. atrata Lamk.) et de l’Absinthe commune », et plus loin 
feuilles... «à segments un peu relevés el linéaires, coton- 
neuses et semblables à celles de PAbsinthe commune quant à 
la couleur ». Il semble donc bien que Villars, tout en diffé- 
renciant plus bas sa plante seulement de l'A. atrata, admet- 
tait quelques caractères communs entre elle et l'A. Absin- 
thium. Mais celui-ci étant très odorant et d’une saveur forte, 
il serait peut-être anormal d'admettre qu'il donnât nais- 
sance à un hybride inodore et insipide; de plus PA. Absin- 
thium est généralement de taille élevée. — En supposant, au 
contraire, l'A. insipida Vill. comme ayant été formé par le 
croisement des variations poilues de l'A. afrata avec les 
variations alpines analogues de |A. campestris, loutes deux 
espèces inodores et insipides, on semble avoir plus de 
chances d’être près de la vérité. Aussi admettrai-je, en prin- 
cipe, que l'A. insipida a pour parents : A. afrala et À. cam- 
pestris. Dans ces conditions, la recherche de cette plante 
dans les régions élevées du Brianconnais el de Ia Savoie 
s'impose encore actuellement. 

Examinons, à présent, ce que peut être l'A. ensipida que 
Grenier a recueilli à la Grâve (Hautes-Alpes) et qui a servi 
de base à la diagnose, arrangée mais ne s'appliquant exac- 
tement à rien, que Godron a donnée dans la Fore de France 
(11, p. 129). — Disons, tout d'abord, que cette plante n'a pas 
échappé aux recherches des botanistes lyonnais ou dauphi- 
nois et qu'elle a été recueillie, non seulement par Grenier et 
Ravaud, et d’autres, mais aussi, sur mes indications, par 
les membres de l'Association française de Botanique lors 
de la session tenue à Gap en 1898. — Dès 1868, Jordan et 


ts | «4 


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î #4 


46 ROUY. — KLORISTIQUE EUROPÉENNE 


Fourreau (Brev. plant., W, p. 75) avaient écrit, au sujet de 
leur Ofigosporus subsericeus : « A. insipida Gren. et Godr. 
Flor. de Fr.,t. If, p. 129 ex loco citato ad speciem nos- 
tram, pro parte, spectat, sed planta Villarsiana vera, ad 
Artemisiam chamaæmelifoliam Nil. accedens, abunde diversa 
est»; et cette appréciation est, en effet, au moins en ce qui 


concerne l'Oligosporus subsericeus, très exacte. Nous appelle- 


rons donc À. subsericea VA. insipida Godr. et Gren., p. p., 
quoad pl. Gravean., non Nil. (Oligosporus subsericeus Jord. 
et Fourr.,/.c.); et nous en donnerons la diagnose suivante: 
- A. subsericea Rouy: À. insipida Godr. et Gren. F/. Fr., 2, 
p. 129, p. p. — Tiges de 15-25 cent., plus ou moins suffru- 
centes à la base, dressées ou ascendantes, violacées, glabres 
inférieurement, cendrées-tomenteuses depuis le milieu. 
Feuilles assez grandes, plus ou moins tomenteuses-grisätres 
mais non soyeuses, dressées, lâchement bipinnatiséquées, à 
lanières linéaires, aiguës, non ou finement ponctuées, à pé- 
tiole auriculé-dentiforme à la base; feuilles toutes pétiolées, 
à l'exception des florales supérieures qui sont linéaires et 
entières. Calathides médiocres, penchées ou les supérieures 
dressées, en grappe spiciforme ou subthyrsoïde. Périeline 
globuleux, épais, tomenteux, à folioles très inégales, ovales, 
obtuses. Réceptacle et corolles glabres. %. 

Cet Artemisia croit çà et là aux environs de la Grâve et du 
Villard d'Arène, en compagnie ou non loin des À. campestris 
L. var. argyrea Rouy et A. camphorata Vill., tous deux 
abondants dans la région, et il y a motif réel de le considérer 
comme produit fixé d'un croisement entre ces deux plantes. 

En résumé, il convient d'inscrire, au lieu de FA. snst- 
pida, deux formes, toutes deux probablement issues d'hybri- 
dations. 


1° A. insipida Vill. —? A. campestris var. argyrea XX 
À. atrala. 
2° A. subsericea Rouy — ? A. campestris Var. argyrea X 


À, cam phorata. 


alt adns aa ha à béta aus sh. 20% 


RECTIFICATIONS RELATIVES A DES EXSICCATAS NUMÉROTÉS 47 


>< Achillea Schneideri Rouy 


A. Millefoliumn >< tomentosa Focke Pflanz.-Mischl., p.199: 
Gremli F/. anal. Suisse, 64. 5 (trad. Vetter), p. 290. 

Port d'un Achillea setacea à ligules d'un jaune plus ou 
moins pèle, larges, et n’égalant au plus que le tiers de la 
longueur du péricline. 


Has. — Hautes-Alpes: Rochebrune, près Remollon, inter parentes (Brachet 
in herb. Rouy) ; à rechercher. | 


Obs. — Cette forme hybride ne paraît avoir été recueillie 
jusqu'ici qu'en Suisse (Valais) dans la vallée de Saas (Srul- 
den et le Huteck), d'après Schneider. 


BRECTIFICATEONS RELATIVES 
A DES EXSICCATAS NUMÉROTÉS. 


(Première série). 


Société Dauphinoise, n° 2731, remplacer Batrachium aquatile 
par : Ranunculus truncatus (Bor.) Rouy et Fouc. F1. de France, I, 
p. 64. 

Choulette, Fragmenta Algeriensis exæsiccata : n° 202, remplacer 
Ranunculus Baudotii par : Ranunculus confusus Godr. #/. France, 1, 
p- 22. 

Choulette, Fragmenta Algeriensis exsiccata : n° 551, remplacer 
Ranunculus aquatilis par : Ranunculus confusus Godr. F7. France. 
F:p. 22: 

Soc. Dauph. : n° 657, remplacer Batrachium capillaceum par : 
Ranunculus trichophylloides Humnicki Cat. pl. Luxeuil, p. 7. 

Brotherus, P/. Caucasicæ : n° 14, remplacer Batrachium fluitans 
par : Ranunculus paucistamineus Tausch 2» Flora, 1834, p. 525. 

F. Schultz, Flora Galliæ et Germanicæ exsiecata : n° 404; rem- 
placer Ranunculus paucistamineus par : R. Drouetii F. Schultz ap. 
Gren. et Godr. F1. France, 1, p. 24. 

F. Schultz, Æerbarium normale, nov. ser. : n° 702, remplacer 
Ranunculus Drouetii par : Ranunculus paucistamineus Tausch in 
Flora, 1834, p. 525. 

Reliquiæ Ledebourianæ : n° 513, remplacer Ranunculus panto- 


LOUTRS, 


48 INDICATIONS DE LOCALITÉS NOUVELLES 


thriæ, par : Ranunculus confervoides Fries Suwmma veget. Scandin., 
p- 159. 

Reverchon et Derbez, llantes de France, 1888 : n° 320, rempla- 
cer Ranunculus lutulentus Perr. et Song., par : Ranunculus confer- 
voides Fries Summa veget. Scandin., p. 139. 

Rostan, Zxsiccata Pedemontana : n° 176, remplacer Polygala 
depressa par : P. alpestre Reichb. PL. crit., 1. p. 25, t. 23, f. 45. 


(A suivre.) 


Indications de localités nouvelles françaises 
pour des plantes rares ou peu communes. 


(Première nole.) 


Astragalus sesameus L. $. ambiguus Rouy F1. Fr.,5, p. 163. 
— Hautes-Alpes : entre Saint-Jean et la Selle (A/ph. Faure). 

Lathyrus maritimus Bigel. — Somme : entre Cayeux et le Häble 
d’Ault {de Vicq). 

Vicia heterophylla Presl 8. linearis Rouy F1. de France, 5, 
p. 212. — Pyrénées-Orientales : vallée de Sorède (frère Sennen). 

Vicia lathyroides L. — Corse: Ajaccio (Xralik, VW ülczek). 

Prunus discreta Rouy et Camus F7. de France, 6, p.12. — Vosges : 
Noméxy (F. Gerard). 

Prunus erubescens Paillot — Saône-et-Loire : la Grande-Verriere, 
arrond. d'Autun (D' Gillot). | 

Prunus porcorum Clavaud — Gard: Mulière près le Vigan 
(Anthouard). 

Sibbalda procumbens L. — Corse : capo al Berdato (Audigier) ; 
monts Cinto et Rotondo (Burnat et Briquet). 

X Geum umbrosuim Dumort. — Saône-et-Loire : Saint-Emiland, 
à la Charbonnière (D° Güllot). 

X< Rosa Kosinsciana $. interveniens Rouy F1. de France, 6, 
p. 269 ; À. interveniens Déségl. — Cher : retrouvé au bois de Givray 
près Trouy (A. Le Grand). 

Rosa micrantha var. stenocarpa Rouy F1. de France, 6, p. 366. 
— Morbihan : Belle-Ile, à Port-York (Gadeceau). 

Rosa lomentosa var. Arrondæana Rouy F1. de France, 6, p. 387. 
— Ille-et-Vilaine : Saint-Aubin-d’Aubigné (Tétrel). 


(A suivre)". 


Le Directeur-Gérant : G. ROUN. 


TOERS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


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EN FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


TOME VII. — Rosacées (/’ominves), Saxifragacées, Crassula- 
‘cées, Haloragées, Myrtacées, Lythracées, Onagrariées, Mollugi- 
. nacées, Ficoïdèées, Ombellacées (Osnbelliférées, Araliacinées, Cor-. 
néinées). | Le 


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E.-G. CAMUS 


4 volume grand in-8°, 440 pages. — Prix : S francs. 


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. Les volumes déjà parus de cette importante publication, la plus consi- 
dérable qui ait été jusqu'ici consacrée à la flore de la France, publication 
indispensable à tous ceux qui veulent se tenir au courant des découvertes 
botaniques faites en France, en Corse et en Alsace-Lorraine, et connaître en- 
tièrement, jusque dans les sous-variétés, l’ensemble des variations d'une 
même espèce, ainsi que sa bibliographie, sa synonymie complète, son habi- 

_ tat exact et son aire géographique, traitent les familles énumérées ci-dessous. 
De nombreuses observations d’étude critique sont également données, dans 
la Flore de France, sur les espèces non françaises affines de celles qui 
croissent dans nos régions, et des tableaux dichotomiques conduisent le lec- 
teur à la prompte détermination de l'espèce, de la sous-espèce, de la forme 
ou de la variété qu'il a à étudier. 


(Voir, page 4 de la couverture, les familles décrites dans les 
volumes I-VI de la FLORE DE FRANCE.) 


FLORE DE FRANCE! 


TOME I, 1894, par G. Rouy et J. Foucaup. — Préface ; Tableaux | © 
préliminaires : Renonculacées, Berbéridées, Nymphéacées, Papa- | 
véracées, Hypécoées, Fumariacées, Crucifères (Arabidées). 

1! volume grand in-8°, 332 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME IF, 1895, par G. Roux et J. FoucauD. — Crucifères (suite 
et fin), Capnriides, Résédacées, Cistinées. 
1 volume grand in-8°, 360 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME I, 1896, par G. Roux et J. Foucaun. — Violariées, 
Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portulacées, Ta- 
mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. Le ea 

1 volume grand in-8°, 382 pages. — Prix : 6 francs. 1 


NA 7 + « ne 
, 2. dt dit, d'eau Se Lt à AR LS 


.. TOMEIV, 1897, par G. Rouy. — Droséracées, Monoiropiées 
(et Pirolacées), Malvacées (1 Tiliacées), Linées, Géraniacées (et 
Balsaminées, Oxalidées, . Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
 Fraxinées, Sapindacées (+{ S'aphylinées), Iicées, Célastrinées, 
Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
riées et Ononidées). 
‘4 volume grand in-8°, 313 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME V,, 1899, par G. Roux. — Légumineuses (site el fin). 


1 volume grand in-8°, 344 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME VI, 1900, par G. Rouy et E.-G. Camus. — Rosacées. - 
| volume grand in-8°, 489 pages. — Prix : S franes. 


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accompagnées de planches représentant toutes les espèces décrites. — Reproduc- 
tion photographique 21 X 27 d'exemplaires existant dans les grandes Collections 
botaniques, et notamment dans l’Herbier Rouy). 


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DT REVUE 
[| BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Geonces ROUY. 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTHUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 4. 


Le genre Doronicum dans la flore européenne et dans la flore atlantique, 
par M. G. Roux (fin). 
Un curieux “ Agrostis alba ’’ de Provence, par M. Alfred REYyNiIER. : 
Remarques sur la floristique européenne (Arabis ciliata R. Br.) 
Indications de localités nouvelles françaises pour des plantes rares ou 
peu communes (suite). | - | 


PRIX DE L’'ABONNEMENT 


8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 
AUX BUREAUX DUO JOURN A I. 
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LA REVUE DE BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE ET DE | 
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE paraît par livraisons mensuelles de 
16 pages au moins. 

Le prix de l’abonnement est de 8 francs pour la France et de : à 
9 francs pour l'Étranger. | | 

Les abonnements partent du 1° février de chaque année et les 
recouvrements sont faits par la poste moyennant 0 fr. 50 en sus du 
prix de l'abonnement, sauf l’envoi préalable en un mandat postal 
du montant de abonnement. | 

Les libraires peuvent s'abonner pour le compte de leurs clients. 


Vingt-cinq exemplaires de tirage à part seront mis gracieuse- 
ment par la direction de la REVUE à la disposition des auteurs des 
articles qui en feront la demande. 


Pour toutes communications et tous articles à insérer, s’adresser 
au directeur de la REVUE, M. Georges Rouy, 41, rue Parmentier, 


à Asnières (Seine). 


Centuries de plantes sèches empoisonnées au chlorure 
double de mercure et d’ammonium et collées sur papier 
bulle format des grands herbiers. (S'adresser à la Direction de la 


Revue.) 

Thalictrum Calabricum Spr. Helleborus odorus W. K. 

Hepatica Tianssilvanica Fuss H. — dumetorum Kit. 

Adonis Wolgensis Stev. H %— niger L. 

Ranunculus amplexicaulis L. Delphinium orientale Gay. 

R: — Bertolonii Haussm. D, — halteratum Sibth. 

R — velutinus Ten. Pæ&onia tenuifolia L. 

RON — adscendens Brot. Papaver setigerum DC. 

R. — bullatus L. P. —  argemonoides Cesati. 

R. — parviflorus L. Hypecoum æquilobum Viv. 

R.. — ophioglossifolius Vill. Sarcocapnos speciosa, DC.! 

R. — Neudtvickii Friv. * | Fumaria Thureti Boiss. 

R. — hederaceus L. (S* Nevada). F. —  spicata L. 

Ceratocephalus falcatus Pers. : (Astra- | Mathiola bicornis S. et Sm. 
kan) Arabis cœrulea Jacq. 

Helleborus lividus Aït. A. — Vochinensis Spr. 


Are ANNÉE N° 4 4er Mur 1903 


ÉEVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Le genre DORONICUM dans la flore européenne 
et dans la flore atlantique. 


par M. G. Rouy. 
(Fin) 


10. — 1. @ORrENTALE Adam (Decades 5 nov. spec. plant. 
Caucasi et Tberiæ, 1805)?, sec. Willd. Enum. h. Berol., 
p.898; Hoffm. in Comment. Soc. Phys. Med. Moscou, 1 (1808), 
p- 8; D. Caucasicum MB. FI. Taur.-Cauc., Il, p. 322; DC. 
Prodr., VI, p. 320 ; Boiss: F4. Orient., I, p. 380 ; et auct. 
nonnull. — Plante faiblement pubescente ou presque glabre. 
Rlizome horizontal, noueux, stolonifère, écailleux, à collet 
laineux. Feuilles radicales pétiolées, cordées ; les caulinaires 
1-2, ovales ou oblongues, amplexicaules ou au moins la 
feuille inférieure panduriforme à base élargie-amplexicaule. 
Tige longuement nue au sommet. Calathides grandes (4-5 
cent. de diam.). Péricline à folioles étroitement linéaires- 
lancéolées, longuement acuminées, pubescentes, ciliées, wn 
peu plus courtes que les liqules linéaires, d’un jaune vif, mu- 
nies à la base de poils crépus. Réceptacle velu. Achaïne 
du disque hérissé, ceux de la périphérie glabres. Z.— Avril- 
juin. 

2. dentatum Nob.; D. Neudivickii Sadl. ap. Neudt. Enum. 
pl. Terr. Quin. Eccles., p. 35, t. 2. ! — Feuilles radicales 
orbiculaires ou subréniformes, à dents fortes et larges ; 
feuille caulinaire inférieure plus ou moins contractée vers 
la base en un pétiole (parfois très court ou presque nul), 


50 ROUY: — GENRE DORONICUM 


simplement sessile, non amplexicaule ; rarement tige scapi- 
forme 1-2-bractéolée. 

6. subintegrum Nob.; D. ertorhizon Guss. ap. Griseb. Spici- 
leg. fl. Rum. et Buth., , p. 217. — Exsice.: Orph. F7. Græca, 
196 ; Heldr. Herb. Græcum normale, 127 ; Todaro FI. Sicula, 
587 ; Lojacono P/. Sic. rar., 392. — Feuilles radicales or- 
biculaires ou ovales-suborbiculaires, plus chement dentées 
ou presque entières et à dents moins grosses el moins pro- 
fondes que dans z.:; feuille caulinaire inférieure embras- 
sante ou à pétiole parfois allongé mais toujours auriculé 
ou amplexicaule. 


Hag. — Bois montueux. — Var. :.: Hongrie, Transylvanie, Serbie, région 
Pontique, Caucase ; var. £.: Italie méridionale et Sicile, Macédoine, Grèce, Crète, 
Thrace, Asie Mineure, Syrie. 


D. — Achaînes tous munis d'une aigrette. 


14.— D. Consrcurr Poir. Dict., Suppl, 2, p.517; Arnica 
Corsica Lois. FT. Gall., éd. 1. p. 576, t. 20; Aronicum Cor- 
sicunr DUProur. 16, p.319; Get rep: 108 
Exsicc.: Kralik P/. corses, 638 et 638 a ; Mab. Herb. Cors., 142: 
Reverch. PI. Corse, 1878, n° 14. — Plante de 6-9 décim.. 
robuste, faiblement pubescente, à 14e dressée, fistuleuse, 
rameuse, polycéphale, très feuillée, qlanduleuse vers le haut. 
Feuilles molles, dentées, atténuées vers la base ; les radicales 
ovales ou elliptiques, les caulinaires ovales-lancéolées, semi- 
amplexicaules ; toutes finement denticulées, à dents étalées. 
Calathides grandes, en grappe corymbiforme ; pédoncules non 
épaissis au sommet. Péricline à folioles pubescentes et glan- 
duleuses, ciliées, lancéolées-linéaires, acuminées. Réceptacle 
velu. Achaines allongés, fusiformes, glabres, à côtes très sail- 
lantes, el munis à la base d’un anneau calleux irrégulier; 
aigrette à poils inégaux, les plus longs dépassant la longueur 
de l’achaine. %. — Juillet-août. 


Has. — Bords des ruisseaux des hautes montagnes de la Çorse ; pas rare. — 
Plante exclus! corse. 


12. — D. éRANDIFLORUM Lamk. Dic!., 2, p. 313; Ar- 


LR Lie de ONCE LES ie RTE à NT SEE) 
Ress ut Cris ES CAE gun 


\ 


ROUY. —— GENRE DORONICUM 01 


nica scorpioides L. Spec., 1246; Grammarthron scorpioides 
Cass. Diet. sc. nat., 19, p. 295; Aronicum scorpioides DC. 
Prodr-0)p 219 1Grem ner: 2) p: 109% Reïchb.; 4 «> 
t. 62; et auct. — Souche horizontale, pâle, épaisse, très 
écailleuse. Tige ascendante ou dressée, fistuleuse, simple 
ou ?-3-céphale, plus ou moins lâächement feuillée, glandu- 
leuse et souvent rougeàtre vers le haut. Feuilles toutes dentées- 
angquleuses de la pie au sommet; les radicales tronquées ou 
cordées à sinus très large, ovales ou suborbiculaires ; les cau- 
linaires inférieures ovales, contractées ou subatténuées en un 
pétiole ailé auriculé- 2 icaule ; les supérieures oblongues- 
lancéolées, amplexicaules. Ph e de ou très grandes ; 
pédoncules épaissis sous la calathide. Péricline à folioles 
riées, linéaires-lancéolées, pubescentes-glanduleuses. Récep- 
tacle pubescent. Achaînes larges, courts, ellipsoïdes, poilus, à 
côtes fines. %. -— Juin-septembre. 

4. latifolium DC., /. c.; D. Jacquini Tausch in Flora, 11, 
p. 180; Arnica scorpioides Jacq. Fl. Austr., t. 349; Aster 
scorpioides Scop. F/. Carn., ed: 2, V. 2, p. 169; Aronicum lati- 
folium Reichb. F. excurs., 2, p. 234. — Exsice. : Bourg. 
Alpes Savoie, 130 ; Bill., 2488 (p. p.) ; F. Schultz el Note 
Herb.norm., 73; FE, Austr.-Hung. exsice., n° 1815. Plante de 
2-5 décim., plus ou moins Hoente üige robuste ; 
feuilles grandes, les supérieures largement amplexicaules ; 
calathides très grandes (5-8 cent. dediam.), à péricline épaissi. 

6. medium DC., /. €.; D. scorpioides Lamk. Dict., 2, p. 313, 
non Willd., nec DC., nec Clarke, nec al.; D. Halleri Tausch, 
l. c., p. 180; Arnica scorpioides Willd. Spec., 3, p. 2108; 
Aronicum scorpioides Reichb., /. c., p. 233: var. Pyrenaica 
J. Gay ap G. et G., Z. c., p.109 (p. p.). — Exsicce. : Bill., 2488 
(p. p.); Soc. Dauph., 3358. — Plante de 8-25 ne. plus ou 
moins velue ou fortement pubescente-glanduleuse ; tige plus 
grèle, feuilles petites ou médiocres, les supérieures semi- 
amplexicaules; calathides grandes (3 1/2-6 cent. de diam.), 
à péricline non ou peu épaissi. 


Has. — Espagne et Majorque; Pyrénées ; Corse ; les Alpes occidentales et 
centrales. 


52 ROUY. — GENRE DORONICUM 


Forme I. — D. ambiguum Rouy; Aronicum ambiquum 
Rouy #n herb. olim. — Diffère du type par : Feuilles épaisses, 
les radicales et les inférieures à peines denticulées ou 
presque entières ; les radicales ovales plus ou moins con- 
tractées et les inférieures elliptiques, atténuées en pétiole 
très long : feuilles supérieures oblongues ou sublancéolées, 
peu dentées supérieurement mais munies vers la base de 
quelques dents allongées et étalées; folioles du périeline 
larges, oblongues-lancéolées : ligules plus pâles. — Plante 
de 3-4 décim. 


Haë. — France: Vaucluse : escarpements du mont Ventoux, pente nord 
Godet in h. K.): à rechercher. 


Forme Il. — D. viscosum Nyman (pro sp.), Consp. J. 
Europ., p. 161: Aronicum viscosum Freyn et Gaut. » Bull. 
SOC. 2001. 20, D: 50 (emend.): A. scorpioides &. Pyre- 
naica J. Gay ap. G.'et G.; /. c., p.p. — Exsicc.: Bourg: 
Pyr. esp., 19. — Se distingue de la var. 6. du D. grandiflorum 
par les caractères suivants : Plante de 8-20 cent., entièrement 
olanduleuse-visqueuse (fleurs exceptées): souche plus ou 
moins oblique; feuilles toutes faiblement denticulées ou 
crénelées; les inférieures plus petites mais de forme al- 
longée et plus atténuées en un pétiole plus court et souvent 
incisé vers la base. 

Ha. — France: lyrénées-Orientales, dans la région subnivale: étangs de 
Carenca (Gaulier in herb. Rouy); col de Llo (S. Pons); le Carlitte (Gandoger): 


col de Mourrens {Gaultier in herb. Rouy) : col de Nuria : Espagne : Pyrénées: 
mont Canilla, dans le val d'Andorre (Bourgeau in herb. Rouy) ; etc. 


Forme IIL. D. approximatum Rouy: Aronicum qglaciale 
Ardoino F{. Alpes-Marit., p. 221, non Reichb'. — Plante 
de 6-8 cent., à port du D. viscosum; mais présentant les 
caractères suivants : Feuilles petites, glabrescentes sur les 
deux pages mais fortement poilues-ciliées, faiblement den- 


1 Le D. glaciale Nym. Syll. Europ., p. 1 (Arnica glacialis Wulf., Aronicum 
glaciale Reichb.) se distingue du D. approximatum par les caractères géné- 
raux du D. hirsutum, dont il constitue une sous-espèce glabrescente; il en a 
notamment les folioles du péricline étroites, très acuminées, et les ligules al- 
longées, égalant le diamètre du disque. 


ROUY. — GENRE DORONICUM 53 


ticulées ou presque entières ; les radicales et les inférieures 
peu contractées ou subatténuées en pétiole plus court ou 
aussi long que le limbe ovale ou elliptique; feuilles cauli- 
naires elliptiques, oblongues, faiblement auriculées ; pédon- 
cule peu glanduleux à poils aigus très nombreux; folioles 
du péricline un peu plus étroites et plus acuminées que 
dans le type, mais toujours relativement courtes, ainsi que 
les ligules, d'un jaune foncé, à partie exserte dépassant peu 
le 1/2 diamètre du disque. 


Hae. — Alpes-Maritimes : mont Garet, près Estenc (Herb. TAwrel) ; à recher- 
cher. 


Obs. — J'ai pu décrire cette intéressante plante grâce à l'obli- 
geance de M. Emile Burnat qui a bien voulu me communiquer 
les deux exemplaires de l'Herbier Thuret qui fait actuellement 
partie de ses importantes collections botaniques. 


Sous-espèce. — HD. Carpathicum Nyman (pro specie), 
Suppl. Sylloge fl. Europ., p. 1, Consp. fl. Europ., p. 349; 
D. Columneæ Fuss in Verhand.siebenb. nat. Ver., XIX, p.193, 
non Ten.; Aronicum Carpathicum Schur Bot. Rundr. 1853 
suscept., p. 71, ef an Verh. Siebenb. Ver. Natur., X (1859), 
p. 137, Enum. Transsilo., p. 341 ; A. scorpioides var. Carpa- 
thicum Griseb. et Schenk Z/er Hung., ap. Wiegm. Arch., 


1852, p. 342. — Exsice. : F4 Austr.-Hung. exsicc., 
n° 1816. — Tige de 15-50 cent., grèle. Feuilles minces, 


molles ; les radicales longuement pétiolées, à pétiole grêle 
et non ailé, à limbe cordé, orbiculaire ou subréniforme, 
profondément sinué-denté sur tout son pourtour, glabre en 
dessus, el muni en dessous de rares poils un peu raides ; 
feuilles caulinaires dentées, les inférieures nettement pandiu- 
riformes, les autres cordées-amplexicaules. Calathide grande 
(1/2-6 cent. de diam.), ordinairement solitaire, ou rarement 
2-3 calathides plus petites. Péricline à folioles oblonques- 
linéaires (plus étroites que dans le D. grandiflorum), très 
longuement acuminées, glabrescentes mais ciliées, 1/2-1 fois 
plus longues que le disque. Ligules d'un jaune vif, linéaires, 
allongées (atteignant parfois presque le diam. du disque). 
Achaïnes du type. 


54 ROUY. — GENRE DORONICUM 


5. polyphyllum Schur, /. €. — Tige un peu plus courte mais 
plus feuillée (6-8-phylle) : calathide un peu moins grande; 
folioles du péricline d'un tiers seulement plus longues que 
le disque ; feuilles caulinaires plus profondément dentées, 
à dents lancéolées, assez allongées. 


Has. — Région alpine des montagnes de la Hongrie (rare) et de la Transsyl- 
valnie (Barth et Simonkai in herb. Rouy); var. «. : près Kronstadt (Schur). 


13. — D. mrnsurum Lamk. ici, 2, p. 313: D. Clusi 
Tausch 4x Flora, 11, p. 178: Arrica Doronicum Jacq. FI. 
Austr., 4, p.57,t: 925 4 Olusn AL. Misc. Tour. 5, p°410 
FI. Ped., 1, p. 205, t. 17, f. 4-2; A. htrsuta Car. et S'-Lag. 
Et. fl, 474; Grammarthron biliqulatum Cass., !. c., p. 295: 
Aronicum Doronicum Reichb. Fl. excurs., p. 223; G. et G. 
FI. Fr., 2, p. 109; A. Clusiù Koch Syn., ed. 2, p. 421: — 
Exsicc. : Bourg. A/pes mar., 139; F. Schultz et Winter Herb. 
norm., T2; Soc. Dauph., 1687 ; FT. Austr.-Hung.exs., n° 1817. 
— Plante pubescente-glanduleuse, à /ige de 1-3 décim., 
ascendante ou dressée, #onocéphale. Feuilles radicales en- 
tières ou lächement denticulées, oblonques ou elliptiques, atté- 
nuées en pétiole plus ou moins dilaté à la base mais non 
auriculé (rarement largement ovales, contractées à la base) ; 
les caulinaires semi-amplexicaules non auriculées, entières 
supérieurement, faiblement denticulées à la base, aiguës ou 
acuminées. Calathides grandes: pédoncules épaissis au som- 
met, à poils articulés, aigus, à articles plus longs que dans 
le D. grandiflorum. Péricline à folioles lancéolées-linéaires, 
plus ou moins poilues-ciliées. Réceptacle velu. Achaines 
linéaires-oblongs, courts, à côtes fines, parsemés de rares 
poils ou presque glabres. %. — Juillet-août. 

3. villosum Nob.: D. Clusii var. villosum Tausch, /. c.; 
D. Bauhini Saut. ap. Reichb. F/. excurs., p. 234; Arnica 
Stiriaca Nill. Hist. Dauph., 3, p. 210; Aronicum Bauhini 
Reichb., /. e., p. 233. — Plante velue ou subtomenteuse ; 
feuilles caulinaires de forme plus atténuée, lancéolées- 
oblongues, plus ou moins dentées ou entières inférieure- 
ment mais toujours munies à leur base de 1-3 paires de 


ROUY. — GENRE DORONICUM 55 


dents prononcées, ord' acuminées (rarement obtuses), étalées. 

y. elongatum Nob.: D. longifolium Reichb. F4 exrcurs., 
p. 23417. — Plante d'environ 4 décim., élancée, polyphylle: 
feuilles grandes, entières, les radicales elliptiques, longue- 
ment pétiolées, plus ou moins atténuées en pétiole, les eau- 
linaires inférieures atténuées en un large pétiole amplexi- 
caule, les autres atténuées vers la base, amplexicaules : 
calathide très grande (6 cent. de diam.), à péricline et li- 
gules comme dans le type. 

Has. — Eboulis et débris mouvants des hautes montagnes granitiques et 
schisteuses : Alpes, Carpathes ; var. ;.: France: /{aules-Alpes : au Ban de la 
Traversette en Queyras (R. Mathonet in herb. Rouy, sub. nom. seq.: ‘ D. Par- 


dalianches Willd. ? ”). — Indiqué dans les Pyrénées espagnoles, à Vénasque, 
la Maladetta, Bielsa, mais probablement par confusion avec le D. viscosum. 


Sous-espèce. — D. glaciale Nyman (pro specie), Sylloge 
Îl. Europ., p. 1, Consp. fl. Europ., p.349 (ercl. syn. Tausch.); 
Willk. et Lee. Prodr. 4. Hisp., W, p. 109: Arnica qlacialis 
Wulf. ap. Jacq. Collect., I, p. 230; Jacq. Icon. rar., WI, 
p. 15, t. 586; Aronicum glaciale Reïichb. FL. excurs., p. 234: 
Koch Synopsis, ed. 2. p. 421 ; et auct. nonnull., — Exsiec.: 
Reichb., 971 ; Sieb. P/. Aus/r., 263. — Souche oblique. Plante 
de 8-30 centim., monocéphale, lächement feuillée. Feuilles 
plus ou moins igides, presque coriaces, ovales où oblongues, 
obtuses, entières ou denticulées, glabrescentes, mais ciliées: 
les radicales assez brièvement pétiolées, la plupart atrénuées 
mais quelques-unes contractées 2 péliole où même tron- 
quées ; les caulinaires inférieures lancéolées, amplexicaules 
ou atténuées en un pétiole très court largement ailé, les 
autres feuilles caulinaires étant lancéolées et à base élargie 
semi-amplexicaule. Folioles du péricline semblables à celles 
du D. hirsutum, mais moins poilues et moins glanduleuses. 
Ligules allongées, linéaires, égalant le diamètre du disque 
ou plus longues. 


! La diagnose de Reichenbach (7. c.) s'applique fort bien à cette belle va- 
riété du D. hirsulum: mais Reichenbach classant sa plante parmi les espèces 
à achaines de la périphérie sans aigrette, je ne puis nullement affirmer la syno- 
nymie ci-dessus, etil est à craindre que la plante de Reichenbach reste toujours 
douteuse. 


TAN 


? 7 


… 


56 ROUY. — GENRE DORONICUM 


5. acutifolium Nob. — Feuilles toutes (ou à l'exception des 
basilaires primordiales) lancéolées, aiguës ou acuminées ; 
les radicales entières ou à peine sinuées-ondulées, les cau- 
linaires dentées à dents aiguës. 

HaB8. — Espagne : Asturies: près Arvas, see. La Gasca in Herb. Malrit.,?); 


Bavière, Suisse, Lombardie, Autriche-Hongrie : du Tyrol à la Transylvanie 
inclus!; var. 8. : Styrie : env. de Salzbourg (Schlosser in herb. Rour). 


Usages. — Quelques espèces de Doronicum (D. plantaqgi- 
neum, Orientale, grandiflorum. cordatum, ete.) sont cultivées 
dans les jardins, soit en bordures, soit dans les parterres, 
notamment le D. plantagineum XL. qui fleurit dès les com- 
mencements du printemps. 

Au point de vue agricole, les Doronics paraissent être 
complètement négligés parles bestiaux ou les moutons; et 
l'on sait que le D. cordatum Lamk. (D. Pardalianches L. 
p. p., et auct.) est encore admis dans les campagnes, sous le 
nom de ‘* Etrangle-panthères”, comme une plante de nature 
à causer la mort, suivant en cela l'opinion de certains au- 
teurs qui le considéraient comme un véritable poison. 
Mais les propriétés de ce Doronicum ont été en réalité très 
controversées puisque d’autres auteurs lui ont attribué de 
telles vertus qu'ils Le classaient parmi les véritables régéné- 
rateurs du sang. Actuellement sa racine aromatique, mondée 
et séchée, est parfois employée, soit en poudre, soit en décoc- 
tion, à la dose de 4 à 10 grammes par Jour, contre le ver- 
tige et l’épilepsie, mais sans être acceptée comme bien effi- 
cace par les spécialistes. 


1 C’est à tort que certains horticulteurs classent, parmi les Doronics, le 
Bellidiastrum Michelii Cass. (Aster Bellidiastrum Scop.), sous le nom de Doro- 
nicum Bellidiastrum L. Cette espèce est tout à fait différente des Doronices: 
elle appartient à la tribu des Astéroïdées et elle est à placer à côté des Bellium, 
des Bellis et des Aster. 


REYNIER. — UN CURIEUX AGROSTIS ALBA 57 


UN CURIEUX ‘‘ AGROSTIS ALBA ’’ DE PROVENCE, 


Par M. ALFRED REYNIER. 


L'Agrostis alba L., personne ne l'ignore, est un stirpe 
assez polymorphe pour avoir permis la création de nom- 
breuses variétés plus ou moins valables et de deux sous- 
espèces. Au sujet de ces dernières, les appréciations varient : 
l'A. maritima, bonne espèce selon de Lamarck, de Can- 
dolle, ete., s'est vu, dans un récent ouvrage magistral sur 
les Graminées, considéré, par M. Husnot, d'abord comme 
variété, puis, au Supplément, rétabli au rang de sous-es- 
pèce; et l’A. fiifolia Link pourrait bien, sous la plume d’un 
monographe du genre, maintenir sa rivalité spécifique contre 
l'A. alba. L'heure m'a donc paru peu propicé pour surchar- 
ger la nomenclature d’une nouvelle variété ; je me borne à 
produire l'observation biologique suivante faite sur le litto- 
ral méditerranéen. 

Ayant rencontré plusieurs fois, entre 1899 et 1901, sur le 
territoire de Marseille, un Agrostis qui, sauf la dissemblance 
des feuilles, me sembla, par le tapis que constituent de 
multiples pieds côte à côte, être la variation de l'A. mari- 
lima signalée à Lespignan (Languedoc), mon étonnement 
fut plus sérieux lorsque, au début de l'automne 1902, je 
prêtai attention à un détail inaperçu. Sans doute il n’est 
pas anormal, sous le ciel de la Provence, qu'un Agrostis, au 
déclin à peine de son active végétation, ne soit point fané 
en entier avant la Noël; ce qui m'intrigua fut de voir, mé- 
langées à des feuilles jaunissantes, maintes touffes de feuilles 
_ d’un beau vert, à chaque nœud du milieu et du sommet 
des chaumes. Pareille frondaison viridescente, si je l’eusse 
constatée à la portion inférieure de la plante, m'aurait uni- 
quement fait songer soit aux À. s/o/ontifera Auct., A. stolo- 
nizans Bess., À. surculifera Roy., soit aux À. subrepens DC., 
A. prorepens Koch, car ces diversités nominales expriment 
le fait de la souche de l'A. a/ba émettant des stolons, ou le 
fait de chaumes rampants et radicants à la base de cet 


cs dite" éme: SN RE à 


58 REYNIER. — UN CURIEUX AGROSTIS ALBA 


Agrostis. Mais j'étais en présence de tiges parfaitement dres- 
sées, nullement couchées; dès lors mon esprit se reporta aux 
faisceaux de jeunes feuilles émergeant à l'aisselle des gaines 
de l'A. filifolia. Après examen il ne put s'agir de cette gra- 


1 
minée dont le feuillage est étroitement enroulé: au contraire, 
chez ma plante, les feuilles jeunes et vertes sont planes et | 
les feuilles anciennes jaunissantes, seules, tendent à l'en- | 
roulement par dessiccation ; d’ailleurs, les glumes de l’Agros- 4 


ris de Link sont caractéristiques et tels ne paraissent guère | 
les mêmes organes qu'il m'a été possible d'examiner à la 
loupe sur la graminée de Marseille. 

A quoi attribuer le singulier maintien automnal de vita- 
lité dont j'étais témoin ? Je fus réduit à consulter deux bota- 
nistes dont le savoir dépasse le mien: leurs réponses me 
parvinrent négatives quant à l'explication de ce phénomène 
inconnu dans les provinces francaises peu chaudes où ils 
habitent. Mes recherches ne discontinuèrent pas et J'eus enfin 
le souvenir d'une particularité relative à un gramen quelque 
peu parent de l’A. a/ba, puisque notre actuel Piptatherum 
multiflorum Pal. de Beauv. (Milium multiflorum Cavan.) 
était, pour Linné, un Agrostis : A. miliacea. Voici ce qu'on 
lit, p. 142 du Catalogue des Plantes des environs de Mar- 
seille, par Castagne : « Milium multiflorum Cav. Fleurit en 
« juin et tout l'été. et b. Cette plante, comme les Aruwndo 
« Donazr el Phragmites, est frutescente ; elle pousse de nou- 
« veaux rameaux, au retour de la belle saison, sur les tiges 
« de l’année précédente. » Depuis 1845, l'assertion de Cas- 
tagne n'a pas élé contredile et il m'a été donné maintefois 
de reconnaître sa justesse: le Piplatherum multiflorum con- 
serve, cà et là, une partie de ses chaumes nés au printemps 
et fleuris en été. sans qu'ils perdent toute sève à la fin de 
l'automne; en plein biver il n'est point rare d'observer la 
persistance de floraison-fructification sur vieux bois (si 
l'expression est permise) subordonnée, on le comprend, à 
l'exposition méridionale et à une douce température humide 
contrebalancant la sécheresse des vents du nord meurtriers. 

De là à présumer que l’A. w/ha de Provence était aussi en 


REYNIER. — UN CURIEUX AGROSTIS ALBA 59 


quelque sorte frutescent, mon hésitation dura fort peu ; il 
fallait néanmoins un contrôle : j'ai eu la bonne fortüne d'y 
parvenir. Après avoir laissé écouler décembre et janvier, 
période pendant laquelle Je surveillai les faisceaux de feuilles 
qui gardaient leur fraicheur verdoyante, j'arrivai à mettre 
la main, mi-février 1903, sur plusieurs sujets d'A. a/ba 
fournissant la preuve que les tiges de ma graminée tra- 
versent l'hiver sans mourir et atteignent l’époque où elles 
voient surgir de la racine vivace les pousses de chaumes 
vernaux destinés à les supplanter. 

Le but final de la pérennance des susdites tiges se dévoila. 
Les faisceaux de feuilles vertes apparus en été aux nœuds 
médiaux et supérieurs caulinaires sont doués, à l'endroit 
de leur insertion, de la faculté latente d'émettre racines, si 
le nœud, gràce à des circonstances favorables éventuelles, 
vient à toucher le sol humide assez longtemps pour que les 
racines s'y insinuent. Il peut se produire, alors, entre la fin 
de la phase estivale et le printemps, par le milieu et le haut 
des [tiges de lAgrostis alba provençal, une multiplication 
analogue à celle, déjà connue, d'enracinement des stolons 
ou rejets rampants. La difficulté de cette multiplication 
automno-hibernale tient à ce qu'il faut que les tiges passent 
de l'état érigé à la situation prostrée ; la Nature à prévu 
que la chose était parfois praticable : un souffle violent, tel 
que chez nous le mistral, courbera les tiges dressées: une 
pluie torrentielle, Le piétinement d’un animal ou d’un homme 
donneront accidentellement au chaume la position conve- 
nable : tout aussitôt, à l'instar de la multiplication plus 
fréquente par coulants, il y aura propagation par racines 
adventives développées aux nœuds médiaux et supérieurs 
d'anciennes tiges porte-graines. 

Ce que je viens d'exposer est la théorie que confirme 
l'exacte réalité. À Séon près de Marseille, aux bords immé- 
diats d'un petit canal croissent des sujets d'A. alba; or, 
des tiges, avant et après l’anthèse droites, ensuite rabattues 
par hasard, vinrent à toucher, en février, l'eau courante par 
leurs sommités où préexistaient aux nœuds les faisceaux 


60 REYNIER. — UN CURIEUX AGROSTIS ALBA 


de feuilles vertes ; j'ai observé (et mon herbier contient ces 
pièces à conviction) que des racines avaient pris naissance 
en flottant dans le canal et ne demandaient qu'à toucher le 
sol pour y fixer à demeure la bouture. Certitude me fut 
fournie de la sorte que l’A. a/ba est doué, en Provence, d'un 
moyen de se reproduire assez curieux. Ne pas croire que 
quelques rares pieds montrent ces faisceaux de feuilles 
vertes : il serait facile d'en cueillir des centuries, à Marseille 
et, selon toute probabilité, ailleurs dans la région aus- 
trale. 

En pareille occurrence d'évolution biologique, la Systéma- 
tique perd-elle ses droits ?. Les sujets d'A. alba de Marseille, 
à chaumes persistants après floraison-fructification, peuvent- 
ils prendre un nom acceptable de variété? J'avoue mon 
embarras. Pour les nommer, plusieurs qualificatifs paraissent 
impropres. ÆFrutescens désignerait-il convenablement des 
chaumes qui, comme chez Piptatherum mulhflorum, sont 
tendres plutôt que semi-ligneux? rien ne rappelle un fruter 
ou un suffrutex ! Au surplus, la tige pérennante de VA. «/ba 
ne refleurira point durant la belle saison succédant à l'année 
qui l’a vu naître, frutescens impliquerait une plus longue vie. 
Perennans serait ridicule pour désigner la traversée d’un an 
à l’autre des tiges d'une graminée à racine non annuelle. 
Caulirhiza serait bon, mais laisserait dans l’ombre le détail 
de la continuité caulinaire automno-hibernale de vie. C’est 
pourquoi je me suis abstenu d'imposer un vocable de va- 
riété au remarquable Agrostis provençal qui vient de faire 
le sujet de la présente Note. 

Je finis par deux appels à la science de mes confrères : 

1° Que deviennent, chez l'A. f/ifolia, une fois la florai- 
son-fructification achevée, les faisceaux de jeunes feuilles se 
montrant à l’aisselle des gaines? Se (ransforment-ils en ra- 
meaux bientôt périssables? N'est-il pas à croire que la 
Nature leur a dévolu le mème rôle que chez l'A. alba de 
Marseille ? En Portugal, les chaumes doivent traverser l'hiver 
comme en Provence : d'où l'obligation de créer encore pour 
l'Agrostis de Link une variété parallèle, à tige automno- 


RON FLORISTIQUE EUROPÉENNE 61 


hibernale frutescente, pérennante, pouvant s’enraciner aux 
nœuds médiaux et supérieurs. 

2° Incidemment, que penser de l'A. alba var. rivularis 
Mutel (A. r2oularis Brot. Lus., Chaub. Bot. Mor., A. densa 
Bieb.) lequel Chaubard aurait rencontré « dans les fossés 
aux environs de Toulon » ? Sa description par Mutel pique 
la curiosité : « Chaume rampant à la base, du reste droit, 
« épais, ferme ; feuilles larges, courtes ; panicule dense, res- 
« serrée, presque en épi, à rameaux très courts; bractées 
« lancéolées, aiguës, rudes, 1 fois plus longues que le calice 
« tronqué-dentelé. » Le Prodrome de Botanique du Var à 
enregistré cette variété, mais il est peu probable que Hanry 
l'ait cueillie lui-même. Vainement l’ai-je cherchée à Toulon, 
où j'ai fait un long séjour. 


REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE (Série Il), 
par M. G. Roux 


Arabis ciliata R. Br. 


Presque toujours, dans les catalogues d'échange de plantes 
et parfois mème dans des ouvrages de floristique, on trouve 
inscrit sous le nom d’'Arabis ciliata R. Br. la plante des 
hautes montagnes (qui est l’A. ci/iata de Koch et de la plu- 
part des botanistes de l'Europe centrale mais non celui de 
Robert Brown) à laquelle Shuttleworth, dès 1835 dans des 
écrits privés, puis en 1838 ap. Godet Enum. véqg. vasc. cant. 
Neuchatel, p. 38, a donné le nom de A. arcuata, dont la var. 
hirsuta Godet (F{. Jura, p.38) a pour synonyme 4. alpestris 
Schleich. ap. Reichb. Jcon. Germ., 2, p. 13. — 11 semble 
nécessaire d'appeler l'attention sur la confusion entretenue 
sur ce point, car, nombre de botanistes s’imaginent avoir 
en herbier le vrai A. cata R. Br., plante rare, alors qu’en 
réalité, ils ne possèdent que l'A. arcuata Shuttlew., espèce 
assez répandue. 

L'A. arcuata est suffisamment connu, non seulement par 


62 ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 


les nombreux exemplaires qu'ont distribués les collecteurs, 
mais encore par les descriptions qui en ont été données, 
notamment celle de Godet, /. c., et la nôtre (ap. Rouy et 
Fouc. Flore de France, X, p. 216). Mais il n'en est pas de 
même de l'A. ciliata R. Br., plante des sables ou rochers de 
la Grande-Bretagne voisins de la mer, soit dans l’Irlande 
méridionale aux environs de Kenmare et dans le comté de 
Kerry, soit, presque à la même latitude, dans l'Angleterre 
occidentale à Lipset dans le Pembrokeshire. 

La brève diagnose donnée par Babington dans le Manua 
of British Botany, ei que je reproduis ci-dessous pour la 
bonne règle, est bien suffisante pour distinguer l'A. ciliata 
des autres espèces de la flore britannique, mais elle est trop 
sommaire pour qu'il soit possible, grâce à elle, de séparer 
l'espèce de Robert Brown des autres espèces d’Arabis euro- 
péennes et des nombreuses sous-espèces, formes ou variétés 
qui s’y rattachent plus ou moins étroitement. Aussi nous 
a-t-il paru utile de décrire ici plus en détail les caractères 
de cette intéressante plante et de Ia différencier des espèces 
affines d’après les exemplaires d'Irlande recueillis par le 
Rév. E.-S. Marshall et qu'a bien voulu me donner notre 
distingué confrère M. Frédéric Townsend. 

A. ciliata R. Br. ap. Ait. Hort. kew., ed. II, v. IV, p. 107, 
Godet F£. Jura, p.38 (inannot.); Engl. Bot., t. 1746; Babingt. 
Manualof Brit. Bot., éd.8, p. 271. — Plante de 8-20 centim. 
Tiges simples, glabres ou poilues inférieurement; les flori- 
fères, grèles, dressées, non arquées au sommet; les fructi- 
fères raides, à grappe égalant ou dépassant la longueur du 
reste de la tige. Feuilles plus ou moins épaisses, longuement 
ciliées, glabres ou munies de poils parfois nombreux sur les 
deux pages (var. hispida Syme); les radicales en rosette, 
oblongues ou spatulées, subsessiles où atténuées en un pé- 
tiole large et court, entières ou lâchement denticulées ; les 
caulinaires nombreuses, rapprochées, sessiles, atténuées infé- 


U« A. ciliala (R. Br.); leaves glabrous and ciliate or hispid somewbhat 
toothed nearly sessile, stem-l. sessile wilh a rounded base, pods erect narrow 
straight. — English Bolany, 1146. — St. erect, glabrous. L. slabrous, ciliate. 
Seeds (in one row) without wings. SL. and |. sometimes hispid. » 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 63 


x 


rieurement et plus ou moins arrondies à la base ou tronquées, 
non auriculées, toutes entières, les inférieures lancéolées, 
obtusiuscules, les supérieures sublinéaires, plus courtes et 
aiguës. Fleurs petites; sépales égaux à la base, /ancéolés, 
purpurins dans leur moitié supérieure; pétales blancs, à 
limbe étroit, linéaire-oblong, dressé, Grappe fructifère rela- 
tivement longue, très fournie ; pédicelles assez longs (4-7 mil- 
lim.), dressés (ou presque) contre l'axe de la grappe ; siliques 
dressées, très toruleuses, tétragones, courtes (20-25 millim. ); 
graines ovales, étroitement ailées au sommet et sur lun des 
côtés. ©. — Juin-juillet. 

Il est facile de voir, par la diagnose ci-dessus, que PA. 
ciliata R. Br. est très distinct de l'A. arcuata Shuttlew. (4. 
ciliata (Tausch) Koch Syn., ed. 2, p. 42), qui présente les 
caractères différentiels suivants: Tiges plus allongées ; 
feuilles caulinaires écartées, moins nombreuses et répan- 
dues sur une partie de la tige plus longue ; fleurs une fois 
au moins plus grandes ; sépales de forme différente, e/lip- 
tiques-oblongs ; grappes fructifères relativement courtes ; pé- 
dicelles courts, étalés-redressés, plus ou moins arqués, écar- 
tés de l'axe ; siliques moins grèles, plus larges et plus courtes 
(15-20 mill.); graines non ailées. 

Les véritables affinités de l’A. ciliata R. Br. sont avec 
l'A. rsuta Scop. (sensu lato), et l’on peut dire qu'il constitue 
une forme de l'A. /hrsuta Scop. (sensu stricto) Rouy et Fouc. 
FI. France, X, p. 215, assez voisine de la forme À. Retziana 
Beurl. (Turritis hirsuta Var. qlabra L. Iter. Gotl., p. 192, 
228, et T. alpina L. Syst., ed. 13, p. 443, quoad pl. Got- 
land.) de ce même type (forme que les botanistes suédois 
distribuent sous le nom mal composé de « A. hirsuta L. 6. 
glabrata L.”) et surtout de la var. curtisiliqua Nob. (A. cur- 
hisiliqua DC. Syst., T, p.144). 

Mais l'A. Re/ziana Beuri. et sa variété curtisiliqua se dis 
tinguent nettement de VA. ciliata R. Br. par les /iges ordi- 
nairement plus longues (2-4 décim.), à feuilles caulinaires 
plus nombreuses et occupant des 9/3 aux 4/5 de la tige, la 
grappe fruchfère étant bien plus courte et plus läche ; Les 


64 [NDICATIONS DE LOCALITÉS NOUVELLES 


feuilles ordinairement plus larges, glabres ou hérissées, mais 
moins longuement ciliées : les si/iques allongées (3-4 centim. ); 
les graines plus largement ovales, etc. 

L'A. Retziana et sa var. curtisiliqua se rencontrent dans 
les provinces littorales de la Grande-Bretagne, de la Norvège 
et de la Suède méridionale. 


Indications de localités nouvelles françaises 
pour des plantes rares ou peu communes. 


(Preinière note.) 


Rosa pimpinellifolia L. var. typica s.-var. roseiflora Rouy F1. 
de France, 6, p. 419. — Meuse : Saint-Mihiel, au bois de Bernost 
(Breton). — Cette curieuse sous-variété à fleurs roses du À. pim- 
pinellifolia n'était connue jusqu'à présent que dans les hautes 
Vosges, au Hohneck, et dans la forêt de Fontainebleau, près de 
Maisse. 

Rosa pimpinellifolia L. var. macropoda Rouy F1 de France, 
6, p. 420 : R. macropoda Rip. — Meuse: bois des Wavroils à Saiit- 
Mihiel (Breton). 

>< Rosa Hybernica Smith var. glabra Baker; R. Schultzti 
Rip.; À. pimpinellifolia X canina (p. p.). — Meuse: Saint-Mihiel, 
au bois du Chauffour et au bois de la-Pitancerie (Breton). 

X< R. involuta Smith var. pseudo-Dontana Rouy F1. de France, 
6, p. 428; À. Doniana Boullu, non Woods. — Meuse: coteau 
d’Ailly et bois de Sénouville près Saint-Mihiel (Breton). 

x Saxifraga hirsuloformis Rouy et Camus F1. de France, 
7,p.36; S.umbrosa X Geum Leiterst.; S. umbrosa X hirsuta Timb. 
— Hautes-Pyrénées: pic de l'Hiéris, au-dessous du col, en compagnie 
des S. umbrosa et Geum (Mouillefarine). 

Saæifraga stellaris L. var. robusta Engler — Vosges: Longemer : 
escarpements au-dessus de la rive gauche du lac (Fliche). 

Ribes petræum \Wulf. — Vosges: Ballon de Saint-Maurice; et 
escarpements au-dessus de la rive gauche du lac de Longemer 
(René Zeiller). 

(A suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUM. 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


A | É Diplotaxis humilis G. et G. 


| Cardamine latifolia Val. 


| Hesperis tristis L. 


Erysimum canescens Roth. 
| Sisymbrium Pannonicum Jacq à 
| Brassica elongata Ehrh. 


- Draba nemoralis Ehrh. 
ARS Perusianum TIGER: 
macrocarpum DC. 

- * spinosum L., 2" 
maritimum Lamk. 
serpillifolium Desf. 
argenteum Vittm. 
one Balearica Medik. 


| Subularia aquatica L. 


_ Iberis ciliata All. 


ns | I. —: petræa Jord. 


a: I. —. spathulata Berg. 
| I — pinnata Gouan. 
_[. — pectinata Boiss. 
_ Jondraba cichoriifolia Webb. 
| Biscutella alpicola Jord. 
-B. — Lamottei Jord. 
B. — GER Ten. 


 Thlaspi alpestre L. 

EUTR: — | Gæsingense Hier 
Th. — Jankæ Kern. 

| Noccæa brevicaulis Reichb. 


JON. — pauciflora Rouy et Fouc. 


| Lépidium perfoliatum L.  , 
Morisia hypogæa Gay. 
| Cleome violacea Lt; 


2) be crispus L. 
| C. — Narbonensis Rouy et Fouc. 


C. — nigricans Pourr. 

Halimium umbellatum Spach. 

. Helianthemum salicifolium Pers. 
{ 


_ | Adonis Cupaniana Guss. (Grèce) 
| Ranunculus Hollianus Reichb. (Portugal) | 
R. —  Peloponnesiacus Boiss. (Grèce) 

R. —  pygmæus Wabhlenbg. (Norvège) 
_R. —  hyperboreus Rottb. (Norvège) 
R. —  bupleuroides Brot. (Portugal) 

| Ceratocephalus orthoceras DC. (Russie) |P 
Fumaria Anatolica Boiss. (Grèce) 
(Maroc) 


Platycapnos saxicola Willk. 


1G.. — 


Helianthemum sessiliflorum Desf. 


H. velutinum Jord. 
H. — squamatum Pers, 
H. — lævipes Pers. 

H. _— glutinosum Pers. 


Viola arborescens LE. :, 


V. — silvatica >< Riviniana Bécthke. 
V. — Austriaca Kern. 

V. — cornuta L. 

V. _— lutea Sm. 

V. — Rothomagensis Desf. 


Reseda inodora Reichb. 
Astrocarpus Clusii J. Gay. 
Polygala Monspeliacum + 
Petrocopsis Pyrenaica A. Br. 
Melandryum apetalum Fenzl. 
Silene pudibunda Hoffmgg: 


S. —  maritima With. 
IS. — multiflora Pers. 
S. — chlorantha Ehrh. 
S. — longiflora Ehrh. 
S. — Tatarica Pers. 

S. —  dichotoma Ehrh. 
S. —  colorata Poir. 
$S. — quinquevulnera L. 


Drypis spinosa L. 

Saponaria ocymoides L. 
SP cæspitosa DC. 
Gypsophila paniculata L. 
fastigiata L.. 

G:2" — repens L. 
Tunica Ilyrica Boiss. 
Saponaria bellidifolia Sm. : 
Dianthus Lumnitzeri Degen. 


Prix : 15 francs 


Mathiola rupestris DC. (Sicile) 
Barbaræa bracteosa Guss. (Sicile) 
B. —  Sicula Presl! (Sicile) 
Arabis collina Ten. (Sicile) 
Cardamine chelidonia L. (Italie) 
Pteroneurum Cupani Jord. (Sicile) 

— Græcum DC. (Hongrie) 
Are brachycarpa MB. (Caucase) 
Malcolmia flexuosa Sibth. (Grèce) 


Sisymbrium amplexicaule Desf. (Algérie) 


SE Zanonii Gay (Italie) 
Aubrielia deltoidea DC. (Sicile). 
Alyssum Corsicum Duby (Corse) 
Thlaspi Huetui Boiss. (Caucase) 
Th. — Tinei Nym. (Sicile) 
Th. — cochlearifolium DC. (Serbie) 
Bivonæa lutea DC. À (Sicile) 
Lepidium Nebrodense Guss. (Sicile) 
Viola Nebrodensis Pres (Sicile) 
Reseda collina Gay. (Algérie) 
Drosophyllum Lusitanieum Link 
(Porlugal) 
Polygala Preslii Spr. (Sicile) 
Silene fimbriata Sims. (Caucase) 
S. — pygmæa Ad. (Caucase) 
S. — auriculata et Sm.. (Grèce) 
S. — Sicula Presl (Sicile) 
S. —  Schlosseri Vuk. (Croatie) 
S. — .Borderi Jord. (France) 
S. — pteropleura Boiss.et Reut. (Algérie) 
S. —  fuscata Link (Espagne) 
S. — Pentelica Boiss. (Grèce) 
S. — divaricata Clemente (Espagne) 
S. — glauca Pourr. (Espagne) 
S. — longicaulis Pourr. (Portugal) 
Gypsophila Arrostii Guss. (Sicile) 
Dianthus rupicola Biv. (Sicile) 
D. — - Pseudarmeria MB. (Caucase) 
D. — tripunctatus S. et. Sm. (Crète) 
Stellaria alpestris Fries (Norvège) 
Cerastium lanigerum Clementi (Istrie) 
Arenaria cinerea DC. (France) 
A. —  Saxifraga Fenzl (Italie) 
Alsine imbricata C.-A. Mey. (Caucase) 
A. — Lydia Boiss. (Chypre) 
Linum Munbyanum B. et R. (Algérie) 
L. — Tommasinii Reichb. (Istrie) 
Malope hispida Boiss. et Reut. (Algérie) 
Malva Cretica Cav. (Sicile) 
Hypericum confertum Choisy (Chypre) 
Sarothamnus Bæticus Boiss. (Espagne) 
Genista ephedroides DC. (Sicile) 
G. —  Brutia Parl. (Italie) 


Genista silvestris Scop. 


Astragalus Caucasicus Pall. (Caucase) 


A. — 

A. —  contortuplicatus L. (Russie) | 
Onobrychis Tommasiniüi Jord. {Istrie) 
Lathyrus grandiflorus S. et pr (Sicile) 
Vicia erviformis Boiss. (Espagne) 
Prosopsis Stephaniana Kunth  ( Chypre) 
Sibbalda parviflora Willd. (Caucase) 
Rosa dichroa Lerch. - (Suisse) 
R:— Tridentinensis Rouy | ) 
Umbilicus Lampusæ Kotschy (Chypre) 
Saxifraga Reuteriana Boiss. (Espagne) 
S. —  Castellana B.etReut. (Portugal) 
S. — nivalisL | … (Norvège) 
Thapsia Garganica L. (Sardaigne) 


Chamæsciadium flavescens C.-A. Mey. 


Prangos ferulacea DC. (Sicile 


(Caucase) 
Bupleurum Balansæ B. et R. (Algérie) 
B. —  montanum Coss. (Maroc) 
Bi = glumaceum S. et Sm. (Grèce) 
B. —  trichopodum B.etSpr. (Grèce) 
B. — apiculatum Friv. (Serbie). 
B. —  semicompositum L. (Algérie) 
B.: — . gracile DC. (Grèce) 
| 
Cachrys pungens Jan. (Sicile) 
Physospermum aquilegifolium Koch 
; (Espagne) 
Putoria Calabrica Pers. (Sicile) 
Galium flavescens Borbas (Transylvanie) 
G. —  Græcum L. _(Cilicie) 
Asperula incana Sibth. (Crète) 
A. —  stricta Boiss. (Crète) 
Scabiosa Cretica L. (Sicile) 


Prix : 80 francs. 


© ———————Z 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


(Dalmatie) 17 


G. —  aristata Presl (Sicile) |. 
Lotononis lupinifolia Willk. (Espagne) | 
Ononis Munbyana Coss. et Dur. (Algérie) | 
Medicago Decandollei Tin. : (2 (Sicue) 
Trifolium Sebastiani Savi (Istrie) | ' 
Ornithopus durus Caw. (Portugal) | 


 chlorocyaneus B.etR. (Algérie) |. s 


(Tyrol) LA 


MR de 49 Juin 1903 


. REVUE 


- DE 


BOTAN QUE SYSTÉMATI QUE 


: ET DE 
GEOGRAPHIE BOTANIQUE 
: e. Paraissant le 1* de chaque mois 
PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


. GEORGES ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 
; 2 
SOMMAIRE DU N° 5 


- Notice sur quelques Œnanthe, par M. E. Simon. 
Remarques sur la floristique européenne (Braya linearis Rouy, Braya 
purpurascens Bunge), par M. G. Roux. 
Rectifications relatives à des exsiccatas numérotés (suite). 
se Indications de localités nouvelles françaises pour des plantes rares ou 
peu communes S (suite). 


PRIX DE L'ABONNEMENT 
8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


_ LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 


AUX BUREAUX DUO JOUR IN A LIL. 
41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


© PARIS ? LONDRES 


Les Fus Dp'Éuze DEYROLLE DULAU & C° 
46, rue du Bac (7°) Soho-Square, 37 (N.-W. 
BERLIN ; VIENNE 
FRIEDLANDER & SOHN. | GEROLD Ai Di 


Carlstrasse, 11 Stefansplatz, 8 À | 


OU à 
DESCRIPTION DES PLANTES |. 


Qui croissent spontanément 


EN FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


TOME VIII — Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dip- 
sacées, Composées (Corymbifères Cynarocéphales: ÆEchinopsidées, 
Carlinées, Silybées). : 


PAR 


GG. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’'Instruction Publique 


4 volume grand in-8°, 405 pages. — Prix : S franes. 


Centuries de plantes sèches empoisonpées au chlorure 
double de mercure et d’ammonium et collées sur papier 
bulle format des grands herbiers. (S'adresser à la Direction de La 


Revue.) 


Maroc) |} Hesperis secundiflora Boiss. et Spr. (Grèce) 


Delphinium Balansæ Boiss. etReut. ( 
Algérie) | Lonchophora Capiomontana Dur. (Algérie) 


Berberis Hispanica Boiss. (: 

Hypecoum albescens Dur. (Algérie) | Malcolmia Æyptiaca Spr. (Egypte) 
H. —  imberxbe S. et Sm. (Egypte)|M. —  crenulata Boiss. (Palestine) 
Corydallis australis Haussm. (Suisse)! M. —  Castellana Rouy (Espagne) 
Fumaria Numidica Coss. et Dur. (Algérie) |M. —  pygmæa R. Br. (Egypte) 
F. — cerefolia Pomel (Algérie) | Sisymbrium Doumetianum Coss. (Tunisie) 
Mathiola oxyceras DC. (Maroc) | Arabis collina Ten. (Sicile) 
M. = chenopodiifolia F. et M. (Perse)! Moricandia teretifolia Desf. (Algérie) 


 —_—…—… _— 


Âre ANNÉE N°5 4er Juix 1903 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Notice sur quelques ŒxANTHE, 


Par M. EuGEëNE SiIMmoN. 


J'ai été amené à faire quelques recherches sur les Œnanthe à 
la suite de diverses vicissitudes de nomenclature éprouvées 
depuis quelques années par une plante de ce genre répandue en 
France et jusqu'à ces derniers temps méconnue. 

En 1890, je publiai dans l'Exsiccata de la Société Rochelaise, 
sous le n° 1717 bis, un Œnanthe provenant de Rochefort (Cha- 
rente-Inférieure), auquel fut attribuée la dénomination de Œ. peu- 
cedanifolia Poll., étant donné qu'aucun autre nom ne semblait 
pouvoir lui convenir d’après la Flore de l'Ouest de Lloyd et Fou- 
caud, où sont décrits seulement (éd. 4, p. 157), outre cette espèce, 
les Œ. fistulosa, pimpinelloides, Lachenalii et Phellandrium, qui 
ne pouvaient être ici mis en cause. 

Trois ans plus tard, mon vénéré maitre, M. Foucaud, publiait 
dans les Actes de la Societé Linnéenne de Bordeaux, t. XLV, 
1893, p. 3, un petit travail accompagné d’une planche (pl. Il), 
dans lequel il rétablissait les véritables caractères de l'espèce de 
Pollich, et séparait, sous le nom de Œ. silaifolia M. B., la plante 
précédemment distribuée, en lui reconnaissant en France une 
dispersion plus étendue qu'au vrai Œ. peucedanifolia. En 1894, 
la Société Rochelaise distribuait une seconde fois, comme com- 
plément à cette rectification, la plante recueillie par moi en 1890, 
mais sous le nom nouveau de Œ. silaifolia M. B. (n° 3649), et en 
même temps l'espèce typique de Pollich, provenant de la Ven- 
dée (n° 3650). 

Enfin, dans le tome VII de la Flore de France, p. 262, MM. Rouy 
et Camus rejetaient à leur tour l'assimilation opérée par M. Fou- 
caud et rapportaient le faux @, sélaifolia à l'Œ. media Gris., 


66 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


réservant la dénomination de Bieberstein pour une espèce diffé- 
rente à habitat méditerranéen et oriental. 

En face de ce conflit d'opinions chez des botanistes aussi 
autorisés, je me suis efforcé d'atteindre la solution de ce pro- 
blème, qu'on pouvait juger assez complexe, puisqu'il a échappé 
d’abord à Grenier et Godron, dont le (Æ. silaifolia s'applique 
seulement à la plante française du littoral méditerranéen, puis à 
l'unanimité des floristes postérieurs, y compris Lloyd, qui n’ont 
pas davantage différencié la plante litigieuse de l'ŒÆ. peucedani- 
folia. 

Rappelons d'abord que l'ÆŒnanthe dont il s’agit diffère essen- 
tiellement de ce dernier : 1° par ses racines à fibres épaisses ou à 
tubercules plutôt allongés-oblongs qu'ovoïdes ; 2° par la teinte 
glauque et non verte de son feuillage : 3° par ses rayons fructifères 
plus ou moins mais {oujours épaissis à la maturité ; 4 par ses 
fruits cylindriques non atténués aux deux extrémités, mais plutôt 
tronqués à la base et au sommet, pourvus plus ou moins distinc- 
tement d'un anneau calleux. 

Ces caractères ont été mis en lumière par M. Foucaud dans le 
mémoire précédemment cité, où il est dit aussi que Smith, pre- 
mière victime de la confusion des deux plantes, a décrit et figuré, 
sous le nom de (Œ. peucedanifolia Poll. (Brit., I, p. 310 ; Engl. 
Bot., V, p. 348 ; 1796) celle dont je viens de parler. C'est seule- 
ment 20 ans plus tard que Bieberstein (F7. Taurico-Caucas., 
suppl. p. 231 ; 1809-1819) sépara de l'Œ. peucedanifolia Poll. son 
Œ. silaifolia, dont il est bon de transcrire 1ci la description ori- 
ginale : 

« Œnanthe silaifolia foliis subconformibus : laciniis inferiorum 
lanceolatis, superiorum linearibus ; involucro nullo, tuberibus 
radicalibus fusiformibus. 

Œ. (peucedanifolia) foliis omnibus linearibus, involucro nullo, 
tuberibus radicalibus ellipticis sessilibus. Sith brit. I, p. 318, 
Engl. bot., 348. 

Habitat in Tauria maxime meridionali, circa Nikitam occurrens 
2%. Facies et statura (Æ. peucedanifoliæ Pollichii a quà differt 
folioruin laciniis in universum brevioribus et præsertim in foliis 
inferioribus valde abbreviatis atque dilatatis ; wmbellis 3-6 radia- 
tis, nec 7-10 radiatis, corollis æqualibus, denique radicis tuberi- 
bus non ovatis sessilibus fibrà elongatà terminatis, sed oblongis 
utrinque attenuatis. Involucella polyphylla brevissima : foliolis 
lanceolatis albido-marginatis. Fructus subsessiles obtuse costati. 
Solet una alterave umbellula vel in totum, vel flosculis ambitus 
‘—longius pedicellatis sterilis esse ». 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 67 


a ——— 


M. Foucaud a fait remarquer que Sprengel (Syst. Veget., I, 
p. 889; 1825) rapporta la plante de Smith à celle de Bieberstein et 
que A.-P. de Candolle (Prodr., 4, p. 137; 1830), Reichenbach 
(FT. excurs., p. 463 ; 1830-1832), Bertoloni (F/: Ztal., 3, p. 2M; 
1837) ont suivi cet exemple, tandis que d’autres, tels que Koch 
(Syn., ed. 2, 322; 1843), Ledebour (F{. Ross., 2, p. 269; 1844), 
Godron (F1. Fr., 1, p. 714; 1848) se sont abstenus de répéter 
cette citation. 

Mais quelle que soit l'opinion que les auteurs ci-dessus se soient 
faite de l'Œ. silaifolia, le point capital sur lequel il y a lieu 
d'insister ici, et sur lequel M. Foucaud semble avoir négligé de 
s'appesantir, est l'assimilation faite par Bieberstein lui-même de 
son Œ. silaifolia avec l'Œ, peucedanifolia (Poll.) Smith. L'omis- 
sion des caractères tirés des rayons et des fruits devient par là 
secondaire, en raison de cette synonymie, et cette dernière cons- 
titue, au contraire, une donnée de première importance, contre 
laquelle aucune discussion ne saurait prévaloir, appuyée qu'elle 
est sur une diagnose en mème temps que sur une figure. Sprengel 
était donc dans le vrai en rappelant, à propos de l'Œ. sélaifo- 
tia M. B., le synonyme de Smith, en vertu duquel l'ήnanthe du 
Flora Taurico-Caucasica est identique à celui de l'Europe occi- 
dentale. 

M. Rouy a bien voulu me faire connaître que cette opinion fut 
également admise par le botaniste anglais Ball (in Annals and 
Magazine of Natural History, Ser. |, 14, p. 6 ; 1844), mais qu’elle 
a été mise en doute postérieurement par d'autres importants 
auteurs britanniques. Babington (Manual of Brit, Botany, ed. 8, 
p- 160; 1881) cite la planche 348 de l'English Botany en disant : 
« Œ. silaifolia (Bieb.?) » et ajoute à la fin de la diagnose : 
« The true name of this plant is very doubtful. » D'autre part, 
MM. Hooker et Jackson, dans l'Zndex Kewensis (t. Il; 1895) 
n'admettent pas l'appréciation de Ball, dont ils font rentrer 
l'Œ. silaifolia dans la synonymie de l'Œ. peucedanifolia, le vrai 
silaifolia M. B. étant pour eux une plante de la région caucasique 
et de l'Europe australe. 

Ce qui fit dévier la conception normale de l'Œ. silaifolia, ce 
fut la distribution par Hohenacker, en 1836 (Unio itin.), d'une 
plante provenant de Lenkoran, sur le littoral de la mer Caspienne, 
dans laquelle le collecteur crut voir l'espèce de Bieberstein, car 
les caractères : feuilles à segments courts et larges, rayons peu 
-nombreux, fleurs peu rayonnantes, fruits munis d’un anneau 
calleux, pouvaient en effet s'y rapporter. La même plante fut 
également recueillie par C.-A. Meyer dans la mème localité et 


68 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


publiée comme étant le (. silaifolia (Index Caucas. Casp., 
p. 124). Ledebour admit la chose (/oc. cit.), et c'est à partir de 
cette époque qu'on perdit de vue le synonyme de Smith et que les 
spécimens de Lenkoran furent pris unanimement pour le type de 
Bieberstein, Boissier, qui les mentionne dans ce sens (F{. Orient., 
2, p. 957; 1872) en les citant après la plante classique de Nikita 
en lauride, restreint en effet l'aire géographique de l'Œ. silaifolia 
à la France méridionale, à l'Italie et à la région du Danube. Voilà 
un nouvel exemple de ces assimilations imprudentes opérées par 
certains auteurs, souvent des plus autorisés, contre lesquels 
M. Rouy s'élevait récemment dans cette Revue, et avec les meil- 
leurs arguments. 

On conviendra cependant que les caractères différentiels attri- 
bués par Bieberstein à son Œ. silaifolia : feuilles plus courtes, 
les inférieures surtout, et plus larges (que dans (ŒÆ. peucedanifolia 
Poll.); rayons moins nombreux; corolles égales ; tubercules 
oblongs atténués aux extrémités, peuvent comprendre, à défaut 
de comparaison avec le type authentique, une série de degrés 
assez variée. Si l'on se rend compte qu'il est rare de récolter dans 
la même saison et de rencontrer dans les collections des spéei- 
mens d'Ænanthe complets, c'est-à-dire en différents états, pour- 
vus de racines, de feuilles radicales et de fruits mürs, on s’expli- 
quera comment la plupart des collecteurs se sont contentés de 
reconnaitre l’un ou l’autre des caractères distinctifs de l’espèce 
pour appliquer une détermination qui, le plus souvent, était 
erronée. C’est pourquoi la plante de Lenkoran, à cause des seuls 
caractères plus hauts relatés, a été prise pour le vrai Œ. silaifolia. 
On oublia que Bieberstein disait de son espèce : « facies et stalura 
Œ. peucedanifoliæ Pollichii » et qu'il décrivait ainsi les racines : 
« radicis tuberibus non ovatis... sed oblongis, utrinque atlenuatis ». 
Or ces deux traits ne peuvent convenir à l'Œnanthe de Hohe- 
nacker, qui n’a point de rapports avec l'Œ. peucedanifolia, qui 
possède un faciès spécial, et dont les racines sont à fibres fili- 
formes, à peine épaissies, caractère de premier ordre dans le 
venre Œnanthe. Aussi Boissier fut-il amené à faire à ce sujet une 
addition à la description originale; il écrit : « Œ. silaifolia M. B. 
radicis fibris filiformibus et elongato-clavatis ». Nous voici déjà 
loin de l'Œ. peucedanifolia de Smith ! 

C'est pour des motifs analogues que beaucoup de botanistes 
ont pris pour l'Œ. silaifolia des formes à feuilles plus ou moins 
lancéolées provenant de Serbie, de Roumanie, de Dalmatie, 
s’attachant ainsi aux termes « foliis.… dilatatis », sans se préoc- 
cuper du caractère des pétales : « corollis æqualibus », et qu'ils 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 69 


ont ainsi nommé des plantes à fleurs externes très largement 
rayonnantes. C'est ce que constate également Boissier (loc. cit., 
p. 958), dans son observation sur Œ. silaifolia du Flora Dalma- 
tica. Au contraire, la seule apparence des corolles conduisit 
Welwitsch (Zter Lusitan., n° 454; 1840) à attribuer ce même nom 
à un Œnanthe voisin de Œ. Lachenalii Gmel., qui m'a paru 
avoir une parenté très étroite avec Œ. australis Waulfen. 

A vrai dire, l'insuffisance de la description de Bieberstein était 
bien faite pour devenir une source de confusions. Aussi les auteurs 
l'ont-ils peu à peu enrichie de nouveaux éléments, selon les varia- 
tions qu'ils ont prises pour le type. Bertoloni (/oc. cit.) attribue 
au fruit une forme obconique-oblongue, atténuée à la base. Bois- 
sier (/oc. cit.) ajoute, comme je l'ai dit : « radicis fibris filiformi- 
bus », puis mentionne une tige pleine et des rayons à la fin subé- 
paissis ; Grenier et Godron (/oc. cit.) parlent de « rayons épaissis » 
à la maturité, de pétales « arrondis à la base », et du feuillage 
glauque. MM. Rouy et Camus sont plus explicites en disant (F7. 
Fr., VII, p. 263) « rayons... très épaissis (2 1/2-3 1/2" de dia- 
mètre), réceptacles ombellaires et ombellulaires fructifères dilatés; 
fruils… à côtes plus larges; pedicelles épaissis, enflés, aussi 
larges ou plus larges que la base du fruit » Il est à noter que 
les mêmes auteurs attribuent à l'Ænanthe de Bieberstein des 
feuilles « non toutes conformes » (loc. cit., addit. p. 413) alors que 
le Flora Taurico-Caucasica dit : « foliis subconformibus ». Sans 
doute est-ce en raison de la forme des feuilles inférieures : 
« valde abbreviatis atque dilatatis » et de celle des segments : 
« laciniis inferioribus lanceolatis, superioribus linearibus. » Il faut 
probablement considérer cette apparente contradiction de Bie- 
berstein comme une atténuation de l'importance absolue du dimor- 
phisme foliaire. 

Il devenait nécessaire, pour contrôler l'exactitude de ces élé- 
ments nouveaux, de recourir aux exemplaires typiques. Je me 
félicite d'avoir trouvé auprès de M. Borodine, directeur du Musée 
de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, qui est proprié- 
taire de l'herbier de Bieberstein, l’obligeance la plus gracieuse, 
et je lui sais la plus vive gratitude d'avoir mis à ma disposition 
l'Œnanthe original de Nikita en même temps que les Œnanthe du 
Musée de l’Institut forestier. On me permettra de m'étendre avec 
quelques détails sur la description de ces échantillons, étant donné 
leur importance dans la question qui nous occupe. 

L'Œnanthe silaifolia est représenté dans l’herbier Bieberstein 
par deux parts. La première comprend un mauvais échantillon 
accompagné de fragments insuflisants. Elle est munie de deux 


ARR ef D PE EE RE PES 7 ANNEE "EE 


70 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


étiquettes, l’une portant « Œnanthe ?... Nikita », l'autre constatant 
l'envoi de la plante: « com. Steven a. 1822 » et annotée au crayon 
des mots : « (En. silaifolia. — Nikita. » Les deux inflorescences 
que présente cette page sont privées en partie d'ombellules; l’une 
offre à rayons, l’autre 7; la plante a été récoltée en fleurs et les 
rayons ne sont évidemment pas épaissis. J’ai noté que les fleurs 
de la circonférence sont plus longuement pédicellées que les inté- 
rieures, mais que les pétales des fleurs externes sont manifeste- 
ment quoique peu rayonnants : un pétale, l’un des plus grands, 
mesure exactement 2% de long sur 1"® 1/2 dans la partie moyenne 
du limbe; la forme en est identique à la figure de Reichenbach 
(Icon. fl. Germ., t. 1893, n°* 3-6). Ceci n'a point été pour moi 
une surprise; l'indication, dans la description, de fleurs stériles à 
la périphérie, pouvait faire prévoir que ces dernières étaient des 
fleurs rayonnantes. L'involucelle est à folioles courtes, les racines 
ont disparu; le pied le plus complet présente une feuille radicale 
à segments courts, sublancéolés, de 7-9" sur 1 1/27". 

La seconde part comprend des échantillons très frustes presque 
dépourvus de feuilles et dont le seul intérêt réside dans la présence 
de trois ombellules fructifères encore jeunes. Les rayons sont au 
nombre de 4-5, à péine épaissis ; certains même ne le sont nulle- 
ment; mais ils offrent un très léger renflement sous l’'ombellule. 
Malgré l’état peu avancé des fruits, on peut reconnaître que leur 
forme est polyédrique ; qu'ils ne sont pas atténués sous le calice, 
caractère visible, chez l'Œ. peucedanifolia, même sur les fruits 
jeunes; qu’ils sont comme tronqués au sommet et légèrement 
atténués du sommet à la base insérée sur un pédicelle court et 
moins large qu’elle, constituant un faible anneau calleux. 

L'étiquette de Bieberstein portait « (Æ. peucedanifolia » sans 
mention de localité. Ce dernier nom a été rayé et remplacé par 
ces mots : « (E. silaifolia a. 1816. » 

En définitive l'examen de ces exemplaires n’est pas de nature à 
apporter beaucoup de lumière dans le litige. À part la dimension 
des pétales, qui ne peut être tenue pour un caractère absolu, rien 
n'infirme la description originale ou ne condamne définitivement 
les notes différencielles ajoutées par les auteurs; malgré la jeu- 
nesse des ombelles fructifères, il est manifeste cependant que 
l'épaississement des rayons est peu accentué et fût demeuré 
presque tel à la fructification. Un seul élément discordant m'est 
apparu au cours de cette étude : une pochette annexée à la 
seconde part de FŒ. silaifolia contient un rayon dépourvu de 
fruits, avec ses radioles stériles allongées, et en outre quelques 
fruits_ isolés parfaitement murs. Mais ces fruits, qui sont d'un 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES. ŒNANTHE 71 


degré de maturité beaucoup plus avancé que ceux des échantil- 
lons fixés, n’ont certainement pas été prélevés sur une ombelle de 
Œ. silaifolia, car ïls sont oblongs-arrondis, atténués sous le 
calice et à la base, par conséquent à face externe des méricarpes 
convexe, et représentent évidemment des fruits de ŒÆ. Lachenalii 
ou de Œ. peucedanifolia Poll. [y a done eu là une transposition 
ou un remaniement semblable à ceux que M. Rouy signalait 
naguère et contre lesquels il mettait en garde les botanistes à 
l'égard des types des herbiers anciens. Mais cette transposition 
ne paraît pas avoir atteint les échantillons eux-mêmes. Or, comme 
les deux parts étiquetées (Œ. silaifolia paraissent contenir des 
échantillons identiques, datant les uns de 1816, les autres de 1822; 
comme d’ailleurs il n’est pas possible de se méprendre sur la simi- 
litude des spécimens fructifères avec la plante occidentale décrite 
et figurée par Smith; comme enfin les feuilles de l'Œ. silaifolia de 
Nikita sont réellement plus courtes et plus larges que ne les pré- 
sente en général l'espèce de Pollich, j'admets sans réserve l’au- 
thenticité des échantillons de Saint -Pétersbourg et j'en conclus 
que la synonymie de l'Œnanthe oriental avec celui de l'occident 
reste sans argument contradictoire valable. 

On ne peut discuter que sur les divergences de termes conte- 
nues dans les diagnoses respectives de l'Œ,. silaifolia M. B. et de 
l'Œ. peucedanifolia Smith, sur lesquelles seulement peut se fon- 
der la séparation admise par les auteurs modernes. Encore faut-il, 
à mon sens, rechercher si les contradictions qu'on y remarque 
ont un fondement incontestable. Bieberstein ne pouvait ignorer la 
valeur absolue des expressions « lanceolatis » et « linearibus » 
qu'il emploie pour décrire les segments des feuilles inférieures et 
des supérieures. Si dans sa plante l'interprétation stricte de ces 
expressions eût été la vraie, il n'aurait jamais dit « fois subcon- 
formibus », ni rapproché son Œ. silaifolia de la plante de Smith 
« foliis omnibus linearibus ». Ce « foliis subconformibus » est un 
correctif de grande valeur ; il ne me paraît pas qu'on puisse sou- 
tenir qu'il s'agisse ici du contour, du dessin des feuilles, et pour 
moi cette expression est corrélative à celle de Smith concernant 
les mêmes organes. D'ailleurs les spécimens de Nikita ont les 
segments inférieurs sublancéolés, c'est-à-dire ni vraiment lancéo- 
lés, ni exactement linéaires, et c'est là ce que présentent la majo- 
rité des spécimens français. 

Il me reste à examiner les caractères de l'Œ. media Gris. et à 
les apprécier au point de vue de leur valeur relative. Ici je n'aurai 
comme élément de discussion que la description originale du 
Spicilegium flor. Rumelicæ et Bithynicæ, p. 352 (1843), ayant eu 


1 
19 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


le regret de me voir opposer un absolu silence aux demandes 
réitérées que j'ai adressées à Gôüttingue pour avoir communication 
des spécimens authentiques de l'auteur. Mais, comme on le sait, 
les descriptions de Grisebach sont remarquables par leur préci- 
sion minutieuse ; aussi peut-on poser en principe qu'elles doivent 
être utilisées dans les limites de la plus stricte interprétation. 
Voici la description de l'Œ. media : 

« Œ. media nov. sp. radicis fasciculatæ napulis sessilibus oblon- 
ois utrinque attenuatis, caule erecto ramoso sulcato fistuloso, 
foliis homomorphis bipinnatisectis, superioribus pinnatisectis, 
segmentis elongato-linearibus, umbellis 5-8-radiatis radiantibus, 
fructiferis contractis, involucro subnullo, involucelli foliolis lan- 
ceolato-acuminatis umbellula brevioribus, petalis exterioribus 
apice fissis in unguem protractis (fructibus cylindricis pedicello 
incrassato quadruplo breviori suffuliis annulo calloso ad basim 
cinctis). Fructus adumbratio signo notatur propterea quod spe- 
cimina fructifera Friwaldskyana in alio loco lecta sunt ac florentia 
Friedrichsthalii. — Species media inter Œ. peucedanifoliam Poll. 
quacum foliis et petalis convenit, et Œ. silaifoliam M. B., cujus 
fructum radicemque imitatur, neque tamen forma transitoria, 
quum illi fructus ovoideo-oblongi annulo pedicelli calloso desti- 
tuti et napuli radicis ad collum rotundati sint, huic autem fol 
segmenta latiora duplo breviora neque umbellæ radiantes. 

Præterea sub Œ. silaifolia plures species adhuc latere viden- 
tur : nam recedit a legitima stirpe species Candollei fructibus ova- 
tis, Œ. virgatæ infra recensendæ æquiparanda, deinde Œ. silai- 
folia Bert. (F1. ital., 3, p. 2M) fructibus obconico-oblongis in 
basin angustatis, fere ut in Œ. fistulosa. 

Napuli radicis aggregati ad collum sessiles, 1 1/2” longi, 
3” ati, ad apicem fibrilla 1/2” diam. abrupte terminati, inter- 
mixtis fibrillis similibus e collo oriundis. Caulis 1-2 pedalis, 
inferne 1/2-1” diam. in nodis paullo fractus nec constrictus, a 
plerisque axillis ramum emittens, sulcis profundis striatis exara- 
tus, angulis convexiusculis. Folia ambitu ovata vel oblonga, seg- 
mentis distantibus paucis 1 1/2-1” longis, 1/2-1/3” latis ipsi 
rhachi similibus, vagina patula limbo non multum superata mar- 
gine membranacea basi dilatata amplexicauli. Umbellæ florentis 
radii subinæquales laxiusculi 1/2-1” longi, fructiferi stricti, pau- 
lulum incrassati. Involucelli foliola expansa, margine membra- 
nacea, 1 1/2” longa 1/2” lata. Umbellulæ multifloræ pedicelli 
exteriores 2” longi, floribus sterilibus radiantibus onusti, ceteri 
brevissimi. 

Dentes calycini minuti, triangulares, in fructu patentes. (Fruc- 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 73 


tus maturus 1 1/4"longus, 1/2" latus, ad basin callosam 3/4" diam... 
usque cylindricus nec sub calyce constrictus nec ad commissuram 
contractus, stylos tenuissimos erectos vel paulisper divergentes 
in stigma uncinatum exurrentes stylopodio depresso calyce breviori 
insertos longitudine æquans, jugis primariis tenuiter filiformibus 
in callo baseos obsoletis, binis commissuralibus crassiusculis, tri- 
bus dorsalibus magis approximatis, secundariis obsoletioribus 
vittiferis, commissura plana bivittata, viltis juxta carpophorum 
adnatum decurrentibus, albumine antice plano). Syn. Œ. fistulosa 
Friv. Herb. Rum. 

In Macedonia et Serbia ; in peninsula Hajion-Oros (Friv.), in 
pratis pr. Toliervacz (substr. micasch.) (Friedr.). Florentem legit 
Friedr. initio Junui. 

Ainsi, en éliminant les détails descriptifs, les caractères essen- 
tiels de l'espèce consistent en les suivants: tubercules oblongs : 
feuilles homomorphes à segments allongés-linéaires ; fleurs rayon- 
nantes ; fruit cylindrique non atténué, muni d'un anneau calleux ; 
rayons fructifères quelque peu dilatés. MM. Rouy et Camus ont 
ajouté à ces traits caractéristiques (/oc. cit., p. 262): « pedicelles 
(même les extérieurs) plus étroits que le fruit mûr » et « pétales 
externes arrondis à la base..." », ce dernier. caractère déjà indi- 
qué par Grenier et Godron (F1. Fr., 1, p. 715) pour l'Œ. silaifo- 
lia. I résulte aussi de la diagnose de Grisebach que l'Œ. media 
diffère de l'Œ. peucedanifolia par deux caractères principaux 
seulement : la forme des tubercules et celle du fruit, et qu'il se 
sépare de l'Œ. silaifolia par deux caractères également : la dimen- 
sion relative des segments foliaires et les pétales rayonnants. 

Il n’est ignoré de personne que l'Œ. peucedanifolia se présente 
non seulement avec des tubercules ovales, sessiles, mais avec des 
renflements radicaux oblongs analogues à ceux de l'Œ, media, 
lequel du reste se montre aussi pourvu de fibres charnues allon- 
gées, comme l'ont indiqué avec raison MM. Rouy et Camus (/oc. 
cit.). On sait en outre qu'il n’est pas rare de rencontrer le Œ. peu- 
cedanifolia Poll. avec des rayons « paululum incrassatis » (Cf. 
Foucaud, Loc. cit.). Il reste donc, entre ce type et l'Œ. media, 
comme caractère qualitatif réel, mais suffisant, la forme du fruit 
qui est chez l’un contracté insensiblement à la base et sous le 


l A l'égard des pétales, Grisebach dit de sa plante : « quacum (OE. peuceda- 
nifolia) pelalis convenit ». Or Pollich (Hist. pl. in Palat., 1, p. 289) écrit : 
« petala cordata semibifida ». Dans la description de l'Œ. peucedenifolia, 
MM. Rouy et Camus, toujours après Grenier et Godron, disent les pétales 
extérieurs « cunéiformes à la base et fendus jusqu'au tiers », par conséquent 
différents de ceux du (Œ. media. 


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74 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


calice et constamment tronqué chez l’autre, à la base et au som- 
met. La présence ou l'absence d’anneau calleux n’est même pas 
un fait constant dans l’une ou dans l’autre espèce. 

J'estime que les différences signalées entre l'Œ. media et l'Œ. 
silaifolia sont purement quantilatives. Pour me faire une opinion 
à cet égard, j'ai consulté des matériaux nombreux et d’origine 
très diverse. J'ai eu le plaisir d’être secondé dans ces recherches 
par le généreux empressement de plusieurs botanistes auxquels 
j'ai l'agréable devoir d'exprimer ici mes sincères remerciements. 
M. Fischer de Waldheim, directeur du Jardin botanique Impérial 
de Saint-Pétersbourg, m'a communiqué un (Œnanthe silaifolia du 
Caucase; M. Zahlbrückner, chef de division au Musée Royal et 
Impérial de Vienne, m'a laissé longtemps en possession des impor- 
tants et précieux matériaux que possède cet établissement en fait 
d'Œnanthe. Je dois aussi à M. Beauverd, conservateur de l'Her- 
bier Boissier, l'examen des échantillons de l’illustre phytographe ; 
enfin M. Foucaud m'a permis de consulter les nombreux spéei- 
mens réunis par lui de maintes localités en vue de son étude sur 
l'Œnanthe de l’ouest. Je ne puis oublier non plus les confrères ou 
amis, et en particulier M. Beille, conservateur de la Bibliothèque 
du Jardin botanique de Bordeaux, M. C. Bertin, professeur à Paris, 
M. Giraudias, d'Orléans, M. Souché, président de la Société bota- 
nique des Deux-Sèvres, M. le D' Grecescu, de Bucarest, de qui 
je tiens soit des renseignements bibliographiques, soit la commu- 
nication de plantes d’herbier. 

Les résultats que m'a fournis l'analyse des documents consultés 
sont les suivants, relatifs à l’ensemble des (Enanthe silaifolia et 
Œ. media : ; 

Tubercules. — Dans la plus grande majorité des échantillons, 
les tubercules sont oblongs-claviformes, renflés au-dessus de la 
fibre terminale ; ils sont plus rarement épaissis régulièrement en 
fibres de 3 millimètres de diamètre environ. Une seule fois je les 
ai vus affecter la forme ovoïde, comme dans le (Æ. peucedanifolia 
ordinaire, dans des échantillons de Croatie (Leg' Schlosser 1 n 
Herb. Mus. Vienne. Cette conformité ou ces différences sont indé- 
pendantes des dimensions des feuilles et des pétales extérieurs. 

Feuilles. — J'avoue n'avoir pas rencontré un seul exemplaire 
de Œ. media à feuilles toutes exactement conformes, comme semble 
devoir les présenter la plante typique, comparée par l’auteur à 
(Œ. peucedanifolia. Les segments des feuilles inférieures sont 
toujours plus courts et plus larges à des degrés variables. Cette 
différence va même parfois jusqu'à une sorte de dimorphisme, 
sans qu'il soit possible de découvrir d'autre caractère corrélatif 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 75 


constant dans la dimension des pétales extérieurs où dans le fruit, 
Ainsi on trouve des formes à feuilles supérieures linéaires-allon- 
gées et à pétales assez peu rayonnants (Hongrie, leg' Janka) ; 
d'autres à folioles courtes plus ou moins élargies, mais à 
pétales largement rayonnants (Syrie, leg' Balansa; Attique, 
leg Orphanidès) ; d’autres à segments larges et allongés avec 
des pétales extérieurs assez courts (Belgrade, leg' Born- 
müller) ; d’autres enfin, mais plus rares, à folioles courtes, 
sublancéolées, présentant des corolles à pétales externes peu 
allongés (Hongrie, herb. Boissier). [Il existe même dans l’herbier 
du Musée de Vienne un remarquable échantillon provenant de 
Lésina (Dalmatie), dont les feuilles moyennes conviendraient à 
l'Œ. silaifolia M. B., mais qui est muni d’une feuille inférieure à 
divisions lancéolées, de 45 millimètres sur 4 1/2 millimètres, 
beaucoup plus longues par conséquent que les supérieures, et 
dont les pétales extérieurs sont très largement rayonnants. — 
Aucun caractère différenciel ne réside dans la forme ou dans la 
largeur des gaines, parfois peu parfois largement membraneuses 
aux bords, selon que l'insertion des feuilles est plus ou moins 
éloignée du collet. On peut noter seulement que les feuilles à 
segments courts sont souvent irrégulièrement tripinnatiséquées, 
ce qui arrive très rarement dans les feuilles à segments allongés. 


(À suivre.) 


REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE ( Série II 1e 
par M. G. Rouy. 


Braya linearis Rouy — Braya purpurascens Bunge 


Si l’on consulte le Conspectus floræ Europææ, de Nyman, 
au genre Braya (p. 45), on constate que, pour le B. alpina 
Sternbg. et Hoppe, sont indiqués comme habitat : «Carinthie, 
Tyrol, Norvège arctique », puis au « Supplément I» (p. 27) : 
« Laponie de Lulea ». Et, jusqu'en 1899, la plante du nord 
de l’Europe étant fort rare dans les herbiers, cet habitat ne 
fut pas examiné de plus près. Frappé, au point de vue de la 
géographie botanique, des aires disjointes (Carinthie et 
Tyrol; Norvège arctique et Laponie) rapportées à cette même 
espèce, Je me procurai vers cette époque les Braya des ré- 
gions arctiques, et je constatai sur la plante du littoral scan- 


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76 ROUY, — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 


dinave qu'elle était tout à fait distincte, même à première 
vue, de l'espèce des Alpes autrichiennes; ce qui, du reste, 
ne devait que médiocrement surprendre. — Voici la traduc- 
tion de la diagnose latine que je donnai alors (Rouy, //lus- 
trationes_ plantarum Europæ rariorum, fase. XI, p. 84, 
pl. CCLIV) du Braya arctique : 

Braya linearis Rouy: PB. a/pina auct. Suec. et Norv., non 
Sternbg. et Hoppe — Plante herbacée, grêle, de 5-10 cent.; 
scapes subfiliformes, simples, peu feunllés et pubescents, 
à poils apprimés. Feuilles visiblement pétiolées, 4 limbe 
lâchement denté, étroitement lancéolé-linéaire, cilié, glabre 
sur les? payes, égalant presque le pétiole ténu. Fleurs d’abord 
rapprochées en un corymbe dense puis disposées en grappe. 
Calice dépassant un peu à l'anthèse le pédicelle, mais à la fin 
un peu plus court que lui. Sépales ovales, très brièvement 
mucronés. Pétales roses, elliptiques, émarginés, à onglets 
plus courts que le calice. Style très court; stigmate capité. 
Siiques linéaires, grèles (9-12 mil. de long sur 1-1 1/2 mull. 
de large), /rès toruleuses, poilues, multinerviées, disposées 
en grappe allongée, assez dense, oblonque dans son pourtour ; 
loges 6-8-spermes. 

Hab. -— Régions arctiques de l'Europe : Finmark; Laponie sué- 
doise; Laponie russe ou Finlande septentrionale. 

Plante totalement différente du B. alpina par les scapes 
ténus, les feuilles dentées, bien plus grêles et plus étroites, 
les siliques linéaires, disposées en grappes linéaires-oblongues 
(et non oblongues, disposées en grappes ovales ou elliptiques). 

Le B. linearis Rouy est à classer à côté du 2. siliquosa 
Bunge; mais il en diffère absolument par les scapes feuillés, 
plus courts, les feuilles étroitement linéaires-lancéolées, les 
pédicelles dépassant peu la longueur du calice après l’an- 
thèse (et non 4 fois plus longs), les siliques moins longues 
et moins nombreuses, disposées en grappe oblongue, à 
graines moins nombreuses dans chaque loge, ete. Les 
caractères comparatifs des 3 espèces sont résumés briève- 
ment dans le petit tableau analytique suivant : 

B. alpina. — Scapis magis robustis, minus elongatis; /o/us 


-1 
+} 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 


oblongo-linearibus subintegerrimis  latioribus ; siliquis 0b- 
longis brevissime torulosis in racemum densum àämbitu 
ovatum ; loculis 4-5-spermus. 

B. siliquosa. — Scapis magis elongatis, subaphyllis; fo/iis 
oblongo-linearibus utrinque bidentatis; racemo abbreviato ; 
pedicellis calyce quadruplo longioribus ; siiquis linearibus, 
ipsarum latitudine plus decuplo longioribus ; stigmate brevis- 
sime btlobo ; loculis subdecaspermis. 

B. linearis. — Scapis gracilibus magis elongatis parcius 
foliosis ; foliis anquste lineari-lanceolatis remote dentatis ; 
racemo elongato ambitu oblongo; pedicellis calyce parum 
longioribus ; siliquis linearibus valde torulosis ; stigmate 
capitato ; loculis 6-8-spermus. 

Le Conspectus de Nyman mentionne également deux autres 
Braya en Europe: le B. rosea Bunge et le B. glabella Richards. 
— Du premier je ne dirai rien, car c'est bien lui qui existe 
dans les régions indiquées pour son habitat. Mais il n'en 
est pas de même du Braya glabella de Nyman, qui, en réalité, 
n'est point l'espèce de Richardson, mais bien le B. purpurascens 
Bunge ; c'est d’ailleurs sous ce nom que M. Th. Fries a dis- 
tribué la plante du Spitzherg dans ses Planæ Spitzhergenses 
ersiccalæ. 

De mème que je l'ai fait pour les B. linearis et alpina, j'ai, 
dans les {//ustrationes plantarum Europæ rariorum (loc. cit., 
p- 84, tab. CCLIILI), donné la description comparative de ces 
deux autres plantes rares: B. qlabella et B. purpurascens. — 
Sans reproduire ici la diagnose de ce dernier, dont l'habitat 
est le suivant: Spitzsherg, Nouvelle-Zemble et ile de Wai- 
gatsch, terre des Samoyèdes, Sibérie arctique, je crois toute- 
fois utile d'extraire de mon article les caractères distinguant 
les deux espèces : 

B. glabella. — Scapis parce pubescentibus ; foliis apice subei- 
hatis ceterum glabratis : racemo fructifero densiore sed etiam 
magis elongato; stylo breviore; stigmate subcapitato, 
depresso, obscure bilobo; siliquis glabris, ellipticis, minoribus 
(6-8 millim. longis, 2 1/2-3 millim. latis), conspicue £oru- 
losis. 


18. —— RECTIFICATIONS RELATIVES A DES EXSICCATAS NUMÉROTÉS 


B. purpurascens. — Scapas crispule suboillosis ; foliis ciliatis et 
præcipue versus apicem w/rinque pulosis ; stylo longiusculo ; 
stigmate late bilobo, lobis patentibus ; siliquis magnis oblongis 
siliculiformibus (8-12 millim. longis, 3 millim. latis) pulosis, 
planiusculis, vx torulosis, in racemum subelongatum basi 
laxissimum disposinis. 


Adäition. — Page 39, ligne 4 en remontant après Monténégro; 
Serbie; Macédoine ; Grèce; Thrace; Bulgarie ; Asie Mineure ; ajouter l'ob- 
servation suivante omise à l'impression : 

Obs. — La var. pilosum Nob. (D. cordatum Simonk. (non 
Lamk.) var. pilosum Simonk. Küzlem., XV, 1873, p. 563; 
D. pilosum Simonk. Enum. fl. Transsilo., p. 322) présente 
parfois des achaines de la périphérie franchement poilus et 
surmontés d'une aigrette, mais celle-ci très courte et incom- 
plète; c’est alors l’Aronicum Barcense Simonk. Æntwm., p. 322, 
exactement intermédiaire entre les D. Columne et Carpa- 
thicum, que je crois devoir rattacher au D. Columneæ comme 
var. Barcense Nob. 


RECTIFICATIONS RELATIVES 
A DES EXSICCATAS NUMÉROTÉS. 


(Première série). 


F. Schultz, Æerbarium normale : n° 19, remplacer Polygala 
amaro-depressa par : Polygala alpestre Reichb. P7. crit., 1, p. 25, 
t. 23, f. 45. 

Société pour l'étude de la flore franco-helvétique : n° 11, remplacer 
Polygala comosa forma éntermedia G. Cam. par : Polygala comosum 
var. humile Legr. F1. Berry, éd. 2, p. 41. 

Rostan Æxæsiceata Pedemontana : n° 175, remplacer Polygala 
alpestris par : Polygala amarum L. Syst., ed. X, p. 1154, var. genui- 
num Rouy et Fouc. #1. France, 3, p. 79; P. Austriacuin Crantz 
Stirp. Austr., ed. 2, p. 439, t. 2, f. 4). 

Willkomm, /ter Hispanicum : n° 1087, remplacer Franñenia 
corymbosa par : Frankenia Webbii Boiss. et Reut. Pugillus, p. 16. 

Balansa, Plantes d'Algérie, 1851 : n° 14, remplacer Frankenia 
revoluta par : Frankenia corymbosa Desf. Ælora Atlantica, I, p. 315, 
Lt. 09. 


| 
| 


RECTIFICATIONS RELATIVES A DES EXSICCATAS NUMÉROTÉS. — 79 


Baenitz, Æerbarium Europæum : n° 3851, remplacer Sagina 
apetala par : Sagina ciliata Fries ap. Lil]. Utk. till en Svensk Flora, 
ed. 3, p. 713. 

F. Schultz, /erbarium normale : n° 67, après Œnanthe pimpr- 
nelloides, ajouter var. chærophylloides DC. Prodr., IV, p.137 (@. 
chærophylloides Pourr. in Act. Acad. Toulouse, IT, p. 323). 

Société pour l'étude de la flore franco-helvétique : n° 161 et 278, 
remplacer Œnanthe silaifolia par : Œnanthe media Griseb. Spicil. 
fl. Rum. et Bithyn., 1, p. 352. 

Billot, #lora Galliæ et Germanicæ exsiccata : n° 3393, remplacer 
Œnanthe silaifolia par : Œnanthe media Griseb. Spicil. fl. Rum. et 
Büthym., 1, p. 352. 

Billot, #lora Galliæ et Germanicæ exsiceata : n° 1205, rempla- 
cer Œ.media par : Œ. stenoloba Schur Enum. pl. Transsile., p. 255 
(Œ. media Bor. F1. centre, ed. 3, p. 277, non Griseb.). 

‘ Kralik, Plantæ Tunetanæ : n° 235, remplacer Œnanthe globu- 
losa L. par : Œnanthe Kunzei Willk. Sert., p. 62 (Œ. diffusa Kunze 
Chloris, n° 649a). 

Porta et Rigo, Zter Ttalicum IT, 1875 : n° 25, remplacer Chæro- 
phyllum Magellense par : Ghærophyllum aureum L. Spec., p. 370. 

Société Dauphinoise: n° 5252, remplacer Galium rubrum par : 
Galium obliquum Vill. Prosp., p. 19, ist. pl. Dauph., Il, p. 320 rs, 
var. Leyboldi Rouy Flore de France, VIII, p. 29 (Galium Leyboldi 
H. Braun ap. A. Kerner Sched. fl. exsicc. Austr.-Hung., NI, 
p. 80). 

Magnier, }lora selecta : n° 855, remplacer Galium montanum 
Vill. par : Galium Hercynicum \WVeig. Observ. bot., p. 95. 

F. Schultz, //erbarium normale, nov. ser.: n° 1786, remplacer 
Galium montanum Vill. par : Galium Hercynicum Weig. Observ. bot., 
p. 20. 

Heldreich, /lerbarium Græcum normale : n° 944, remplacer 
Bellis kybrida Ten. par : Bellis perennis L. var. caulescens Rochebr. 
Cat. pl. Charente, p. 107. 

Beldreich, ZZerbarium Græcum normale : n° 241, remplacer 
Phagnaion Methanæum Mausskn. (1888), par : Phagnalon Telonense 
Jord. et Fourr. Brev. plant., Il, p. 85 (1868). 

Lojacono, Planiæ Siculæ rariores : n° 393, remplacer Phagna- 
lon Tenorii par : Phagnalon Annoticum Jord. ap. Rouy Flore de 
France, VIII, p. 165. 

Société Dauphinoise, 2° série : n° 386, remplacer Phagnalon Te- 
noriï par : Phagnalon Annoticum Jord. ap. Rouy Flore de France, 
VIII, p. 165. 

Brotherus, Plantæ Caucasicæ 1881 : n° 500, remplacer Doroni- 


L 

mA | 

\ 

L 

ÿ 
4 
; 


80 [NDICATIONS DE LOCALITÉS NOUVELLES 


cum macrophyllum par : Senecio Caucasicus DC. Prodr., VI, p. 348. 
Brotherus, ?lantæ Caucasicæ, 1881 : n° 499 bis, remplacer Doro- 
nicum Caucasicum par : Senecio renifolius Boiss. Flora Orientalis 
HT, p. 401. 
F. Schultz, /Zerbarium normale : n° 1135, remplacer Polygo- 
num arenarium par : Polygonum pulchellum Loisel. F7. Gall., I, p. 284. 


(A suivre.) 


Indications de localités nouvelles françaises 
pour des plantes rares ou peu communes. 


(Première note.) 


Sempervivum rupestre var. violascens Rouy et Camus F{. de 
France, T, p. 131. — Pyrénées-Orientales : Fontpédrouse, vers Thuës 
(Rouy). 

Sempervivum Boutignyanum Bill. et Gren. var. Jordanianum 
Rouy et Camus, /. c., p. 139. — Pyrénées-Orientales : le Canigou, 
rochers du pic Barbet (frère Sennen). 

Sempervivum minimum Timb. — Pyrénées-Orientales : le Canigou, 
rochers du pic Barbet (frère Sennen). 

Daucus Bocconii Guss. — Corse: Santa-Monza près Bonifacio 
(Revelière). — Aude: Sigean (frère Sennen). 

Cnidium apioides Spreng. — Var: escarpements de Margès, à 
Aiguines (Albert). 

Bunium alpinum Waldst. et Kit. — Hautes-Alpes : col de Gimont 
près du mont Genèvre (Perrier) ; Savoie: base du pic dé Sarrazin, 
montagne de Longecôte (A. Chabert); la Glière près Pralognan 
(Perrier). 

Aster Pyrenæus DC. — Hautes-Pyrénées: bords des ruisseaux à la 
Glacière près Cauterets (Rene Zeiller). 

Euphorbia sulcata de Lens — Hérault: Corneilhan près Béziers 
(de Rey-Pailhade et Crozals). — Aude: vallon de Barry-Longue 
près Boutenac (Neyraut). 

Narcissus dubius Gouan — Bouches-du-Rhône et Var: collines des 
Baumelles, entre le golfe des Lèques et le port d'Alon près Saint- 
Cyr (Charras). 

(À suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


| me dre Be. | (Turkestan) 
ahrorarpue se Boiss. 


| (Egypte) 
Draba raide Will. … (Caucase) 
— alpinaL _ (Norvège) 
Alyssum scutigerum Dur. (Algérie) 
beris procumbens Lge. (Portugal) 
iscutella Chouletti Jord. _ (Algérie) 
Lepidium acanthocladum Coss. (Algérie) 


| Re Sn Willk. (Portugal) 


… (Algérie) 

- (Egypte) 

(Espagne) 

(Arménie) 

TES po ne (Bulgarie) 

= Le — genistifolia Hal. (Macédoine) 
Re Se — reticulata Desf. - (Algérie) 
S. — pseudo-Atocion . (Algérie) 
_S. — Atocion Jacq. (Egypte) 

| S. —'Oliveriana Otth (Syrie) 
À S. — argillosa Munby (Algérie) 
| S. — imbricata Desf. (Algérie) 
| S. — setacea Viv. (Egypte) 

S. — villosa Porsk. (Egypte) 
S. sculenta Forsk. (Tunisie) 
osissima Desf. (Algérie) 
sophila Castellana Pau (Espagne) 
nthus rupicola Biv.. . (Sicile) 
Cerastium lineare All. (Corse) 
uffonia parviflora Griseb. (Anatolie) 

 Lavatera moschata Miergues (A! gérie) 
 Malope stipulacea Car. (Algérie) 

_ Geranium “Atlanticum Boiss. et Reut. 
(Algérie) 

_ Erodium hymenodes l'Hérit. (Algérie) 
Zygophyllura cornutum Coss. et Dur. 

| : … (Algérie) 

ÉArarolabiaes Fée J. et Sp. (Egypte) 
Ulex densus Welwistsch (Portugal) 
Genista Numidica Spach (Algérie) 

| Cytisus Tmoleus Boiss. (Pepepene 
Astragalus Drusorum Boiss. (Syrie) 
À —  panduratus Bge. Paniers) 
_Vicia polyphylla Desf. (Maroc) | 
Potentilla Heynii Roth (Egypte) 


Rosa alpina X rubrifolia - 


(Suisse) 

{[R.— alpina X venusta _ (Suisse) 
Galium Broterianum Boiss. et "Reut. 
; (Espagne) 

G. — petræum Coss. (Algérie) 
G. — Olympicum Boiss. (Italie) 
G. — minutulum Jord. (France) 
Asperula glomerata Griseb. (Anatolie) 
Lo asperrima Boiss. (Espagne) 
Oldenlandia retrorsa Boiss. (Perse) 
Valerianella fallax Coss. et Dur. (A/gérie) 
Scabiosa arenaria Forsk. (Egypte) 
Doronicum Nendtvichii Sadl. (Serbie) 
Senecio Antennaria Wedd. (Boli ie) 
Se coronopifolius Desf. (Maroc) 
Cladanthus Arabicus Cass. (Maroc) 
Anthemis heterophylla Coss._ - (Maroc) 
A. —  Kotschyana Boiss. Anatohe) 
A. — Boveana J. Gay . (Algérie) 
Anacyclus depressus J. Ball (Maroc) 
Gonospermum fruticosum Less. (Canaries) 


Achillea anthemoides Fr. et Sint. 


(Arménie) 
Artemisia Assoana Willk. _ (Espagne) 
Helichrysum Italicum Guss. (Chypre) 
Lappa nemorosa >< toméntosa (Suède) 
Atractylis cæspitosa Desf. (Algérie) 
Cirsium obvallatum C.-A. Mey. (Caucase) 


C. — lanceolatum >< oleraceum 
_ (Allemagne) 


Centaurea diffusa >< paniculata 


(France) 
Specularia Castellana Lange (France) 
Cassiope tetragona D. Don (Laponie) 
Lithospermum Calabrum Ten. (Italie) 
Nepeta Sibthorpii Boiss. É (Grèce) 
Halimocnemis monandra C.-A. Mey. 
+8 (Russie) 
Euphorbia pauciflora Duf. (Espagne) 
E. —  undulata MB. (Russie) 
E. —  Aleppica L. (France) 
Salix hircina J. Kerner (Autriche) 
Allium tulipæfolium Led. (Russie) 
(Suède) 


Carex filiformis > riparia 


Prix s 30 francs. 


Nonnea pulla DC. 

Echium rubrum Jacq. 

E. grandiflorum Desf. 
Onosma stellulatum W. et K. 

0. arenarium W. et K. 
Alkanna tinctoria Tausch 
Lithospermum tenuiflorum L. 
Myosotis Pyrenaica Pourr. 

M. cyanea Boiss. et Heldr. ? 
Cynoglossum pictum Ait. 

Scopolia Carniolica Jacq. 

Digitalis lanata Ehrh. 

D.—  ambigua Murr. 
Antirrhinum latifolium DC. 

A. majus L. 

A. sempervirens eh | 
Linaria stricta Guss. 


L. —  aréñnaria DC. 
L.—  thymifolia DC, 
L.—  reflexa Desf. 


Pæderota Bonarota L. 
Veronica maritima (L.). 

V. — orchidea Crantz 
Odontites simplex Koch 
Euphrasia gracilis Fr. 
Pedicularis asplenifolia FI. 
EE Pyrenaica Gay 
Teucrium fruticans L. 

Le Pyrenaicum L. 
Salvia Æthiopis L. 

S.— Baumgartenii Heuffel 
Lavandula multifida L. 
Brunella hastifolia Brot. 
Marrubium remotum Kit. 
Sideritis Boissieri Magn. 

5: Sicula Ucria 

S. — Guillonii Timb. 
Calamintha graveolens MB. 
Satureia pygmæa Sieb. 
Micromeria Juliana Benth. - 
Thymus Mastichina I. 

T.—  capitatus Hg. et Lk. 
Mentha aquatico-rotundifolia Boutigny 
Preslia cervina Fres. 

Lippia nodiflora Mich. 
Plantago maritima L. 


D— alpina L. 
P. —  Hungarica W.etK. 
P. —  sericea W.etK. 


Plantago Cornuti Gouan 
n. major L. 
P. Schwarzenbergiana Schur 


TOURS. 


|Achyranthes argentea L. 
| Kochia arenaria Roth. L 


| Mercurialis Corsica Coss. 
-| Euphorbia dendroides L 


LE Pa 


— IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


Statice Gmelini Willd. 
.—  virgata Willd. 
beiidifolia Gouan. 
ferulacea L. = 
diffusa Pourr. 
des Tataricum Boiss: 
Armeria bupleuroides G. et G. 
À. filicaulis Boiss. 


PAS 


sedoides Schrad. ESA 
Corispermum hyssopifolium L. ES 
ë. nitidum Kit. SA 
Obione pedunculata Mog. 
Atriplex triangularis Wild. 
Polygonum pulchellum Lois. 
Kœnigia Islandica L. 

Daphne glandulosa Spreng. 

D, —  Gnidium L. 

Stellera Passerina L. 

Thesium ramosum Hayne. 


K. — 


—— spinosa L. 
saxatilis Jacq. 
Aleppica L. 
nutans Lag. 
. maculata L. 
Chamæsyce L. 
FE Duinensis Scop. 
ue alba XX fragilis Wimm. 
viminalis X purpurea Wimm. 
Caprea >< purpurea Wimm. 
cϾsia Vill. 
vagans Ands. 
cinerea >< nigricans Wimm. 
aurita >< nigricans Heidenr. 
phylicifolia >< hastata Wi imm. 
reticulata L. 
Atane viridis DC. 
Betula carpathica W. et K. 
B. — intermedia Thomas. 
B.— nanalL. 
Ephedra distachya L. 
E. monostachya L. 
Damasonium polyspermumCoss. 
Colchicum arenarium W. et K. 
Simethis planifolia G. et G. 


un Un nn NN nm 


ü 


Prix : 2O francs 


dt 


RME OR TRE NE CS ONCE EP 


—— de chaque mois 


= LE = 2 + “ 
= + 


sr ane à DIRECTION, DE" ©  — É 
| Grorces ROUY - Le 


| CHEVALIER DE LA TE D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


= SOMMAIRE DU N° 6 


ns Série d'Hieracium, principalement des Alpes francaises, suivie de notes 
sur quelques plantes critiques ou rares (6° notice), par M. A. LE Graxo. 


À Note sur quelques Œnanthe, par M. E. Sinon (sert): 


re RE PRIX DE Le ABONNEMENT 
8 francs par an Eu _ France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


= (LES ABONNEMENTS ‘SONT REÇUS 
; AUX BUREAUX DUO JOURN ALI 


É4 Le 41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 
ET à PARIS RAS LONDRES 
= _ Les Fizs D'Éwire DEYROLLE See DULAU & C° 
|| ‘46, rue du Bac er 22 -_ Soho-Square, 37 (N.-W) 
Æ É : BERLIN : PE _ VIENNE 
= RRIEDLANDER & SOHN LE ROËED-&:C° 


SRE 11 | « Stefansplatz, 8 


à se : . : : = | 
DESCRIPTION DES PLANTES 


Qui croissent spontanément 


TOME VIII. — Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dip- 
sacèes, Composées (Corymbitères, barbue gives Echinopsidées, 
Carlinées, Silybées). RER 


PAR 
GG. ROUY 
Directeur de la Revue de Botanique systématique 


et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Oflicier de l'instruction Publique 


1 volume grand in-8°, 405 pages. — Prix: S franes. 


Centuries de plantes sèches empoisonnées au chlorure 
double de mercure et d’ammonium et collées sur papier 
bulle format des grands herbiers. (S'adresser à la Direction de la 


Revue.) 
Clematis campaniflora Brot. (Portugal) | Moricandia Ramburei Webb. (Espagne) 
Anemone nemorosa x trifolia (Tyrol) | Reboudia erucarioides Coss. et Dur. | 
Adonis microcarpa DC. (Maroc (Algérie) 
Ranunculus Asiaticus L. (Egypte) | Enarthrocarpus lyratus Boiss. (Egypte) 
R. — suborbiculatus Freyn | Berteroa mutabilis var. ambigua Boiss. 
(Portugal) * (Grèce) 
R. — Weyleri Marès (Baléares) | Farsetia Ægyptiaca Turra (Algérie) 
Aconitum septentrionale Kœll. (Norvège) | Alyssum Leucadæum Guss. (Italie) 
Erysimum Amasianum Haussk. et Bornm.|A. — Wierzhickii Heuff. | (Algérie) 
(Anatolie) | Clypeola cyclodontea Del. (Algérie) 


Are ANNÉE N° 6 1er Jurrcer 1903 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Série d'HrERACrIUM, 
principalement des Alpes Françaises 


Suivie de notes sur quelques plantes critiques ou rares 
(6° notice) 


Par M. Le Gran. 


Bien que je n'eusse à traiter qu'à un point de vue aussi restrictif 
et linnéen que possible le difficile genre Hiéracium pour la publi- 
cation de la Flore de France de M. l’abbé Coste, j'ai dù pour 
m'éclairer et en déterminer la place dans la série examiner de 
très nombreuses formes aflines. 

Cette étude, faite sur d’abondants matériaux fournis de longue 
date par d'excellents et obligeants pourvoyeurs tels que (pour les 
Alpes) Burle, MM. Arvet-Touvet, Alphonse Faure de Gap, Der- 
bez et Lannes de Barcelonnette, Vidal de Placassiers (Alpes-Ma- 
ritimes), etc., m'a permis d’élucider un bon nombre de formes 
peu répandues, de signaler des localités nouvelles quicomplèteront 
les indications géographiques des beaux travaux de MM. Arvet- 
Touvet et Burnat et même de présenter la description d’une forme 
inédite que je dois à l’extrème obligeance du monographe de 
Gières qui a revu et annoté presque toute ma collection et dont je 
ne compte plus les dévoués services. 

Je commencerai par la description de Æ. Gerardi Arv.-T. 
récolté et découvert par M. Vidal que je remercie particulièrement 
de ses nombreuses communications, remerciements qui ne sau- 
raient amoindrir ceux que je dois à mes confrères de Gap et de 
Barcelonnette. 


Hieracium Gerardi Arv.-T. (section Aurella Koch, gr. 
Eriophylla). — Très rapproché de Æ. Burnati Arv.-T. Hier. Alp. 
franç., p. 24, Burnat et Gremli Cat. Hier. Alp. mar., p. 57, dont 


82 LE GRAND. — SÉRIE D HIERACIUM 


il diffère surtout: par sa tige hypophyllopode et non phyllopode, 
pouvant atteindre 4-5 décim. et plus, plus fortement nervéeoustriée 
et plus flexueuse, ramifiée au sommet seulement ou dès le milieu 
ou presque dès la base ; par ses feuilles elliptiques-lanceolées ou 
mème ovales-lancéoleées, moins longuement atténuees-aiguës au 
sommet et surlout moins rétrecies à la base qui est souvent même 
subembrassante dans les caulinaires moyenres et inférieures, 
celles-ci, dans les grands exemplaires, plus nombreuses (jusqu’à 
8-10) et plus développées ; par son péricline plus velu généralement, 
ovoide-subcylindrique où ovoide-obconique ; par son réceptacle 
encore plus fortement denté-fibrilleux ; par ses achaînes de 
4 millim. de longueur environ paraissant moins foncés à la 
maturité ; par ses ligules plus allongées ; par ses pédoncules plus 
étoilés-farineux et généralement plus glanduleux. [1 convient 
néanmoins d'observer ultérieurement s'il ne passerait point par 
des intermédiaires ou transitions au Burnati dont il est très 
rapproché. = 

Basses-Alpes: à la Barge et à Maljasset, 30 juillet 1898 ; 
Serennes à Saint-Antoine (leg. T'idal). 


H. Smithii Arv.-T., /. c., p. 7. — Basses-Alpes: col de Larche 
et Plate-Lombarde (Tidal); Soleille-Bœuf et col de Valgelaye 
(Derbez). 

H. cymosum L.:; Arv.-T., /. c., page 11. — A/pes-Marilimes : 
Beuil ( Tzdal) ; forma typica. 

H. Laggeri Schultz Bip.; Arv.-T., L. c., p. 12. — Basses-Alpes : 
Maurin à Maljasset ( Fidal). 

H. anchusoides Arv.-T., Z. c., p. 13! — Gard : rochers près le 
pont du Gard (leg. Le Grand). 

H. falcatum Arv.-T., /. €, p. 19. — Basses-Alpes: Maurin à 
Maljasset (T'idal). 

H. subnivale G. G., Il, p. 356, var. anadenum Burnat et Gremh 
Hier. Alp. mar., p.15 et65; Æ. anadenum Arv.-T., 1/1. c., p. 40. 
— Basses-Alpes: Larche, La Plate-Lombarde (Vidal). 

H. hispidulum Arv.-T.,/.c., p. 43. — Ain : Colombier-du-Bugey 
(rirod). Espèce bien distincte et rarissime connue seulement dans 
l'Zsére et les Hautes-Alpes. 

H. squalidum Arv.-T., /. c., p. 45. — Côte-d'Or, rochers de la 
combe de Gevrey (leg. Le Grand!) ; Doubs, à Besançon F. Schultz 
Herb. norm., 202 (sub. 7. humili Jacq.). 

H. Pedemontanum Burnat et Gremli Zier. Alp. mar., p. 27 ; AH. 
Valbonnense Arv.-T., /. c., p. 48. — Cette belle variété de Z. 
pulmonarioides Vill., si remarquable par les poils sabplumeux de 
ses feuilles, a été retrouvée par M. Vidal à S'-Martin-Lantosque. 

H. pseudo-Cerinthe Koch; Arv.-T., 7. c., p.51 ; Burnat et Gremli 


LE GRAND. — SÉRIE D HIERACIUM 83 


me — 


Hier. Alp. mar., p. 24. — Cette espèce n’est signalée qu'à deux 
localités dans les Alpes-Maritimes où M. Vidal l’a trouvée typique 
et en beaux exemplaires à Beuil, à Boubion, Vignols ; et dans les 
Basses-Alpes, à la Condamine aux Tardées, et à Meyronnes-S'- 
Ours. 

H. oligocephalum Arv.-T., /.c., p.66! — Basses-Alpes : La Con- 
damine aux Tardées (Vidal). 

H. rupestre All.; Arv.-T., . c,, p. 64. — Alpes-Maritimes : 
Beuil à plusieurs localités (Vidal) ; Basses-A pes, à Annot (Rever- 
chon, n° 305), Meyronnes à S'-Ours ( l'idal). 


H. farinulentum Jord.; Arv. - T., /. e., p. 65. — Basses-Alpes, 
à Panestrel (Vidal); Hautes-Alpes : corniche de Séuse (Faure). 
H. cœrulaceum Arv. - T.,/. c., p. 73. — Très remarquable et 


jolie forme de Z7. Schmidiii Tausch, récoltée au M' Gondran près 
Briançon par M. Faure (Æautes-Alpes). 

H. rapunculoides Arv. - T., /. ©., p. 87. — Jautes-Alpes, à 
Saint-Mens près Gap (Girod). 

H. subalpinum Arv. -T.,/. c., p. 88 — 77. papyraceum Gren. — 
Alpes-Maritimes : Beuil au Bois noir (Vidal); Basses-Alpes : 
Faucon, aux Clots (Derbez). 

H. effusum Arv. - T. et Briquet (èr Briquet Bulletin Herb. 
Boissier : Indications d'Epervières, 1894). — Basses-Alpes : bois 
de Lampeyre (Derbez). — N'est-ce pas trop voisin de rapuncu- 
loides?; celui-ci a la tige plus feuillée, les feuilles plus embras- 
santes, les pédoncules et involucres très glanduleux. 

H. crepidifolium Arv. - T., /. c©., p. 89. — Hautes-Alpes: 
Monèêtier-les-bains (Faure) ; Alpes-Maritimes : Saint-Martin-Lan- 
tosque (Vidal). 

H. provinciale Jord. ; F. Schultz Æerb. N., n° TA. — Désireux 
d’être fixé sur les échantillons de l’Æerb. norm. de Schultz, qui 
ont un peu l'aspect de l'Æ. Tirga - aurea, je les ai soumis à 
M. Arvet-Touvet, qui les rapporte à son ZZ. heterospermum comme 
variété pseudophyllopode (on pourrait dire sabphyllopode). 

Filago subspicata Bor. F{. centre, éd. 2, n° 1057. — Désirant 
étudier cette prétendue espèce, je me réclamai de l’obligeance de 
M. Bouvet, le distingué conservateur de l'herbier Boreau qui, 
très gracieusement, me communiqua toute la feuille des spéci- 
mens de cette collection. J'étais sur le point de faire connaître le 
résultat de cet examen lorsqu'un savant botaniste angevin, 
M. Préaubert, eut la bonne fortune de retrouver ladite plante en 
Anjou, en sa localité primitive où elle n'avait plus été constatée 
depuis 1848. Il résulte de la très intéressante note publiée par cet 
auteur en 1902 (Relevé d'observations botaniques intéressant la 
Flore vasculaire de l’Anjou) que le F. subspicala n'est ni une 


84 LE GRAND. — SÉRIE D HIERACIUM 


espèce ni une hybride mais évidemment une simple déformation 
du F, canescens Jord. qui croît dans les mêmes lieux. Cette con- 
clusion s'accorde absolument avec ma manière de voir. J’ajouterai 
que plusieurs des échantillons de l'herbier Boreau ont été tronqués 
par la faulx, d'où une physionomie particulière, bien anormale. 

Je ne saurais trop remercier M. Préaubert des excellents spé- 
cimens qu'il a bien voulu m'offrir. Mais que penser de la facilité 
avec laquelle l'auteur de la Flore du centre créait une espèce sur 
d'aussi vagues et inconstants caractères; on ne peut apprécier 
cette légéreté qu'avec quelque sévérité. 

x Filago Lamottei Le Grand. — Bien différent est le Filago 
que j'ai autrefois récolté à Montbrison, et indiqué dans le Supplé- 
ment à la Statistique botanique du Forez (1876), sous le nom bien 
erroné de F. subspicata Bor. et dant Lamotte, dans le Prodrome 
du plateau central, p. 421, a complété la description sous la dé- 
nomination arvensis X lutescens. Il n'est pas douteux que celle-ci 
ne soit une hybride entre les deux parents indiqués, les seuls 
croissant dans la localité sur un terrain sablonneux (le FÆ. canes- 
cens, très rare en Forez, ne s'y montre que sur les terrains cal- 
caires bien loin des deux autres). Comme il est impossible 
d'apprécier le rôle des parents dans les produits hybrides, l'usage 
s’est établi d'adopter un nom simple accompagné d’un signe con- 
ventionnel et c’est pour ce motif que j'appellerai cette hybride 
>< Filago Lamottei. — Je ferai seulement remarquer que le tomen- 
tum n'est pas blanc, ainsi que le dit Lamotte, mais d'un blanc jau- 
nâtre dont la teinte est presque celle du Zutescens ; il est épais 
comme dans arvensis. 

Reseda lutea L. s.-var. hispidulu Muell. ; Rouy et Foue. F1. 
France, W, p. 247. — Cette sous-variété remarquable par son his- 
pidité papilleuse, qui orne non seulement la base de la plante 
mais s'étend sur toutes ses parties presque jusqu’au sommet, n'est 
pas spéciale au littoral méditerranéen ; je l'ai récoltée en parfait 
état dans le Cher, à Baugy, dans les champs du calcaire jurass- 
stique. 

Lamium guestphalicum Weihe (secund. Rouy). — Les Zamium 
purpureum L. et hybridum se distinguent bien aisément par la 
forme et le mode de dentelure des feuilles; en outre, le premier 
offre un anneau de poils dans l'intérieur du tube de la corolle ; 
celle du second est glabre à l’intérieur. Mais des formes intermé- 
diaires exerceront la sagacité des botanistes qui pourront être 
hésitants pour les rapporter à l’une ou à l'autre de ces deux 
espèces, dont l'autonomie ne peut cependant soulever le moindre 
doute. Les Allemands surtout se sont préoccupés de ces formes 
d'une appréciation délicate. Parmi les auteurs français, je ne 


LE GRAND. — SÉRIE D'HIERACIUM 85 


trouve SANUPRRORE à ce sujet que dans la Flore du centre de 
Boreau, éd. IT, t. 2, p. 524, qui, à la suite du Z. purpureum, écrit 
cette mention: « une forme plus robuste à feuilles inégalement 
incisées-crénelées (L. purpureum decipiens Sond.) croît dans les 
terrains granitiques à Limoges, Autun ». Si Boreau a constaté 
réellement que les plantes en question possédaient un anneau de 
poils à l'intérieur du tube corollaire, il a bien fait de les rapporter 
au L. decipiens. Mais ce caractère peu tranché n'est visible que 
sur la plante fraiche. 

Pour ne l'avoir pas étudié sur le vif dans la forme recueillie par 
moi à Vierzon et que j'ai donnée sous le nom de decipiens dans le 
Supplément à la Flore du Berry (1900), je ne saurais maintenir 
mon appréciation ; au contraire, la plante recueillie par moi dans 
la vallée de la Loire et citée à côté de la précédente a été étudiée 
avec soin sur de nombreux échantillons : cet examen m'a permis 
de constater la parfaite glabréite de la paroi intérieure du tube de 
la corolle. Elle ne saurait dès lors appartenir au Z. decipiens 
auquel les auteurs, notamment Boreau, Koch, Garcke, attribuent 
un anneau de poils. 

M. Rouy, auquel j'ai soumis ces derniers spécimens en omettant 
de lui faire connaître cet important mais subtil caractère, est resté 
hésitant tout en reconnaissant que, par leur aspect, ils se rap- 
prochent plus du Z. guestphalicum que du decipiens ; mon obser- 
vation relatée ci-dessus donne raison à sa sagacité. 

Je crois que le Z. questphalicum n'est cité dans aucun document 
sur la flore française; ce Lamium ainsi que le decipiens cons- 
tituent deux formes ambiguës faiblement distinctes et tout à fait 
intermédiaires aux L. purpureum et hybridum. 

Je possède dans mon herbier trois part de Z. decipiens, dont 2 
de Westphalie (Baenitz) et une de Genève (Déséglise) ; mais ne 
pouvant étudier sur le sec l'intérieur du tube de la corolle, je me 
garderai de toute critique. 

Je m'abstiens de rappeller ici le Z. intermedium Fries, espèce 
bien distincie appartenant au nord de l'Europe, seulement quel- 
quefois adventice en France. 

Woodsia hyperborea R. Br. — M. Christ (in Fougères des Alpes 
Murilimes, p. 29) n'indique cette rare Fougère que dans une 
seule localité du département des Alpes- Maritimes, à Entraunes, 
d’après M. Vidal. Ce dernier m'a envoyé de beaux spécimens 
récoltés aux gorges du Cians au-dessus du moulin de Beuil, le 
5 août 1901, à l'altitude relativement faible de 1300 à 1400 m. 

Hieracium alpicolum Schleicher ! Au moment de clore ce 
travail, je reçois de M. Arvet-Touvet l'annonce que cette rare 
espèce, bien connue du Simplon, a été récoltée au col de Larche 


TL 


TES CIS DEEE LL, CP I ES A ERP 


03 er , 6 
- + 


86 SIMON — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


par M. Vidal, dont il a reçu deux exemplaires de cette provenance. 
La découverte de cette belle plante dans les Alpes françaises est 
trop importante pour qu'elle n'intéresse pas tous les floristes nos 
confrères. 


Notice sur quelques ŒxANTKHE, 
Par M. EvcëxEe SiImox. 


(Suite.) 


Tiges. — Selon Grisebach, l'Œ. media a la tige fistuleuse. 
Bieberstein et Pollich sont muets sur ce point à l'égard des 
(Œ. silaifolia et Œ. peucedanifolia. Boissier décrit l Œ. silaifolia 
avec une tige pleine, et plusieurs auteurs le répètent après lui (Cf. 1 
Grecescu, Conspectul Flor. Romaniei, p. 245 ; 1898). Or on L 
rencontre des formes à tige dure dont les fleurs extérieures | 
sont tantôt largement (Serbie, leg‘ Ilic), tantôt plus ou moins 
rayonnantes (Hongrie, leg‘ Janka). Il n'est pas possible non 
plus de séparer des échantillons à tige fortement striée, profon- | 
dément sillonnée, de certains autres à tige très faiblement striée, 
presque lisse inférieurement à la maturité (Thessalie, leg‘ de | 
Heldreich, 1885) ou à tige peu sillonnée, obscurément pentago- 
nale (Serbie, leg' Bornmüller). 

Involucre. — Généralement nul ou du moins disparu au moment 
de la fructification. On l’observe cependant à 1-3 folioles linéaires, 
mais c'est presque toujours sur les exemplaires robustes. 

Involucelle. — L'involucelle ne donne pas de note différentielle 
précise; s’il est parfois à folioles courtes, il varie quant à la lon- 
gueur de ces dernières, dont les extérieures même peuvent être 
plus courtes et plus larges que les internes ; mais il dépasse très 
rarement l'ombellule. Les folioles sont tantôt lancéolées-oblongues, 
concolores, faiblement marginées d'une membrane blanchätre ou 
jaunâtre, tantôt linéaires-lancéolées, teintées de rougeûtre (Serbie 
australe, leg‘ Ilic ; Thessalie, leg‘ de Heldreich), assez longue- 
ment mucronées. Sur ces derniers échantillons, les folioles pré- 
sentaient assez distinctement la trace de trois nervures. — Sur 
des exemplaires différents de la même localité, recueillis à Salona 
en Dalmatie, j'ai observé des involucelles à folioles oblongues et | 
d’autres à folioles linéaires-lancéolées. Le sommet des folioles 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 87 


est acuminé plus ou moins longuement et plus ou moins. brus- 
quement. 

Rayons. — L'épaississement des rayons est un phénomène 
variable qui ne tient pas, selon moi, à une particularité spécifique, 
mais à des conditions végétatives ou stationnelles encore indéter- 
minées. Comment expliquerait-on, sans cela, qu'une même sta- 
tion fournisse des exemplaires à rayons très épais et d’autres à 
rayons presque grèles, ou encore que le même pied offre des 
ombelles fort différentes quant au diamètre des rayons ? (Sur 
l'Œnanthe recueilliàa Smyrne par Balansa PI. d'Orient, 1854, n° 52, 
on trouve des rayons fructifères de 1 millim. de diamètre et d'autres 
de 3 millim. sur la même ombelle). Ce que je puis affirmer, c'est 
que j'ai constaté souvent, en France, la variabilité de ce carac- 
tère, déjà signalée par M. Foucaud ; c'est que l'épaississement se 
remarque sur des Œnanthe à fleurs largement rayonnantes et 
non pas seulement sur les formes à pétales externes courts ; c’est 
qu'il existe sur des exemplaires à segments foliaires courts, mais 
non lancéolés. MM. Rouy et Camus ont d'ailleurs tenu compte de 
ces faits en créant leur var. crassipes de l'Œ. media. 

Pélales. — Je n'ai point remarqué que les Œnanthe media et 
silaifolia présentassent une différence sensible dans la forme des 
pétales, que je n'ai jamais vus exactement arrondis à la base, 
comme les décrivent Grenier et Godron. Dans les corolles large- 
ment rayonnantes, les pétales extérieurs ne m'ont pas paru 
brusquement, mais au contraire insensiblement atténués à la 
base ; on constate un rétrécissement peut-être un peu plus nette- 
ment accusé sur les pétaies peu rayonnants, par conséquent plus 
courts ; toutefois c'est là une différence peu frappante, à laquelle 
je dois dire que je me suis peu attaché. Quant à la dimension des 
pétales externes, j'ai déjà dit qu'elle ne concorde pas absolument 
avec la dimension des segments foliaires, et qu'elle offre, indépen- 
damment de la forme de ces derniers, des degrés variables. On 
sait que dans d’autres genres, les Æeracleum par exemple, rien 
n'est plus divers que la longueur des pétales externes (CF. Lloyd 
et Fouc. FI. Ouest, éd. 4, p. 164, à propos de 77. Sphondytium) et 
que la même espèce peut les avoir à peine ou largement rayonnants. 

Pédicelles. — Les pédicelles semblent suivre les mèmes lois de 
développement que les rayons : si ces derniers sont grêles, les 
pédicelles le sont aussi et demeurent plus étroits que la base du 
fruit; si les rayons sont très épais, les pédicelles le deviennent 
également. MM. Rouy et Camus avaient cru pouvoir tirer des 
diamètres relatifs du pédicelle et de la base du fruit un caractère 
notable, l'Œ. media devant présenter des pédicelles « plus étroits 


88 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


que le fruit mûr » et l'Œ. silaifolia des pédicelles « aussi larges 
ou plus larges que lui ». La variété crassipes de l'Œ. media, qui 
figure aux additions du vol. VIT, offrant des pédicelles « parfois 
aussi larges que la base du fruit », le caractère spécifique n’a plus 
qu'une valeur relative. J'ai même observé sur l'Œnanthe distribué 
dans l'Exsiccata de la Société Dauphinoise n° 2074 sous le nom de 
Œ. silaifolia M. B. et cité dans la Flore de France, VII, p. 263, 
que dans certaines ombellules müres les pédicelles atteignaient à 
peine la largeur du fruit à la base, tandis que d’autres l’égalaient. 
Dans deux parts de cette centurie, l’une appartenant à M. Girau- 
dias, l’autre à l'Herbier Boissier, les folioles de l’involucelle égalent 
l’'ombellule. 

Les pédicelles sont plus ou moins allongés à la périphérie de 
l'ombellule fructifère ; on peut voir fréquemment en France, et 
j'ai trouvé dans la Charente-[nférieure, des fruits mûrs portés par 
des pédicelles plus longs qu'eux (Herb. Foucaud). Ce fait, exis- 
tant dans la plante qui pour MM. Rouy et Camus est l'Œ. media 
Griseb., atténue l'importance que ce caractère pourrait présenter à 
titre différentiel dans l'énumération des signes distinctifs de P'Œ. 
silaifolia M. B. (F1. Fr., loc. cit.). 

Fruits. — Les fruits des Œ. media etsilaifolia sont identiques, 
d’après Grisebach, qui dit : « fructus cylindricus »… et « fructus 
malurus… ad basin callosam.…. usque cylindricus ».MM. Rouy et 
Camus décrivent cependant le ©. media avec des fruits mürs 
« ovoiïdes ou ovoïdes-oblongs... à côtes épaisses », et attribuent 
à l'Œ. silaifolia des « fruits cylindriques à côtes plus larges ». 

En réalité, le fruit des Œnanthe de ce groupe n’est pas exacte- 
ment cylindrique à la maturité. Si l'on examine les méricarpes 
par leur face interne, on voit que les bords commissuraux n'ont 
pas une direction parallèle à l'axe médian : ils sont très légère- 
ment convexes. Si, d'autre part, le fruit est coupé transversale- 
ment, on reconnait que la section n'est pas orbiculaire, mais 
plutôt polyédrique, chaque méricarpe ayant à peu près une sec- 
tion triangulaire dans l’ensemble, abstraction faite des sinuosités 
produites par les contours des côtes primaires et secondaires. 
Reichenbach donne pourtant des fruits de l'Œ. media (Ic. F1. 
Germ., t. 1897) un dessin figurant une section transversale orbi- 
culaire ; j'ai lieu de croire qu'il a utilisé pour cette figure un fruit 
non parfaitement développé, le dessin indiquant à peine la saillie 
des côtes primaires, pourtant toujours très marquée à la maturité. 
Les seules variations que j'aie notées sont les suivantes : 

1° Le fruit qui normalement, d’après Grisebach, a 2°" 1/2 de 
long sur 1 millimètre de large et 1°" 1/2 au niveau de l'anneau 


Gr 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 89 


calleux, est quelquefois un peu plus large (1""1/% en son milieu) ; 

9 Au lieu d’une forme régulière, il offre fréquemment un amin- 
cissement manifeste depuis son tiers supérieur jusqu'à la base. 
Mais il n'y a là qu'un fait accidentel, puisque, la plupart du temps, 
les exemplaires dont les fruits sont subcylindriques à l'extérieur 
les ont atténués dans la partie centrale de l’ombellule. Cet amin- 
cissement des fruits mûrs est très commun chez la plante fran- 
çaise, et je ne crois pas qu'en raison de ce caractère l'Œ. silaifolia 
(M. B.) Bertol. soit à considérer, suivant l'opinion de Grisebach, 
comme une plante à part. Je puis ajouter que l'Œ. silaifolia 
d'Algérie, publié par la Société Dauphinoise et précédemment cité 
(n° 2074) est pourvu, sur des spécimens d'ailleurs identiques, de 
fruits subeylindriques dans la part de l'herbier Boissier, et de 
fruits franchement obconiques dans celle de l’herbier Giraudias. 

3° L'épaississement des côtes primaires est fort irrégulier : 
tantôt il est fortement marqué, tantôt il l’est moins. Il n'est même 
pas rare de rencontrer des exemplaires où les côtes présentent, 
soit à la base, soit au sommet, des épaississements plus ou moins 
prolongés, des callosités analogues à l'anneau basilaire. C'est 
dire que le développement des tissus externes du fruit n’a pas de 
loi constante ; aussi suis-je d'avis qu'il n'y a pas lieu de tenir 
compte des variations innombrables, mais infimes, que présente 
l'aspect extérieur du fruit relativement à l'épaisseur des côtes, lié 
qu'ilest aux diverses modalités de ce développement. Je n’ai jamais 
pu constater, en ce qui me concerne, une homogénéité parfaite 
dans la forme des fruits sur le même échantillon. 

Calice. — Les dents du calice m'ont toujours paru de forme 
identique, triangulaire, quoique très légérement susceptibles de 
varier en longueur. 

Stylopodes. — Aucune variation sensible non plus. 

Styles. — Très rigides dans la jeunesse du fruit, dressés, ils 
peuvent s’écarter un peu obliquement à la maturité, par suite de 
l'épaississement du stylopode. Ils sont généralement de la même 
longueur que le fruit, parfois un peu moins, parfois un peu plus 
longs. 

En définitive, les Œ. media et silaifolia ne diffèrent que par des 
caractères quantitatifs et non qualitatifs. L'impossibilité de trouver 
réunis d’une façon constante les traits distinctifs signalés entre 
ces deux espèces ont amené les auteurs, je l'ai déjà dit, à se faire de 
l'une ou de l’autre une opinion fondée non pas sur l’ensemble, mais 
sur un seul ou quelques-uns de ces caractères. Les preuves 
abondent en ce sens; j'en ai déjà indiqué quelques-unes précé- 
demment ; en voici d’autres : Neilreich a annoté du nom de Œ. silai- 


90 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


folia M. B. un exemplaire en fleurs recueilli au Banat par Heuffel 
(Herb. Mus. de Vienne) et appelé par ce dernier d’abord Œ. peu- 
cedanifolia, puis Œ. Banatica. Cela ne peut être qu’en raison de 
la forme des segments, qui sont lancéolés-linéaires, plus courts 
que dans l'Œ. media, mais les pétales sont ici largement rayon- 
nants. Reichenbach (/oc. cit.) représente un (Œ. media dont les 
feuilles ne répondent nullement aux termes « segmentis… elon- 
gato-linearibus » et sont peu différentes de celles de l'Œ. silaifolia 
liguré dans la planche 1893. Boissier a cité comme étant le 
Œ. media Gris. le n° 52 des Plantes d'Orient, 1854, de Balansa, 
récolté à Smyrne; or, si les pétales et les tubereules de cette 
plante conviennent à la description du Spicilegium, il en est 
autrement des feuilles, qui sont toutes à segments très courts, et 
des rayons qui sont tous épaissis, souvent égaux en diamètre à la 
tige. Faut-il induire de là que la perspicacité du célèbre auteur 
se soit trouvée pour une fois en défaut? Je suis d'avis, au con- 
traire, que Boissier avait apercu déjà l'impossibilité de séparer 
spécifiquement les deux plantes et que les divergences que je 
signale, négligées par lui, sont un appoint favorable à la thèse 
que je soutiens. J'ai même des raisons d'avancer que l’éminent 
systématicien a eu la pensée d’instituer une variété à fleurs rayon- 
nantes de l'Œ. silaifolia, qui eût ainsi réuni virtuellement cette 
plante à l'espèce de Grisebach mais peut-être a-t-il manqué de 
matériaux pour maintenir cette création, qui témoignait cepen- 
dant d’une exacte appréciation des faits. 

La subtilité des limites spécifiques des deux plantes tient toute 
entière dans cet exemple : il existe dans l'herbier du Musée de 
Vienne des spécimens bien caractérisés recueillis par Janka et ainsi 
étiquetés : « CE. silaifolia, in pratis humidiusculis prope Magnova- 
rodinum Hungariæ, 16 juin 1863. » La même plante, recueillie 
« ad Felixbad prope Magnovarodinum, 11 juin 1863 » par le même 
botaniste, existe dans l’herbier Boissier sous le nom de Œ. media 
Gris. ! L'unique différence est dans ce que les feuilles moyennes 
des échantillons de l'herbier de Vienne sont un peu, mais à peine 
plus larges, sublancéolées. Des exemplaires absolument iden- 
tiques à ceux-ci, provenant de Serbie et récoltés par un même 
collecteur, ont été adressés à l’'herbier Boissier sous les deux noms 


Aussi, tout en tenant compte de ce que les divers caractères de 
ces deux prétendues espèces peuvent offrir une constance relative 
selon les milieux ou les régions géographiques, ma conclusion est 
qu'on ne peut jusqu'à présent signaler un seul trait différentiel 
capable de consacrer leur séparation spécifique, et comme Bie- 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 91 


berstein a été le premier à distinguer de l'Œ. peucedanifolia Poll. 
la plante méconnue par Smith, je propose d'attribuer à l’ensemble 
des Œ. silaifolia M. B. et Œ. media Gris. le nom de (Œ. Bie- 
bersteini Simon. 

Cette réunion des deux plantes en une seule et même espèce 
n’est pas une conception nouvelle : avant d’avoir été entrevue par 
M. Foucaud (/oc. cit., p. 1), elle avait été admise (sec. Rouy in 
litt.) par M. Beck von Mannagetta, dans le Flora von Nieder- 
Oesterr., p. 641 (1890), qui décrit l’'Œ. sélaifolia M. B. avec deux 
variétés : «&. typica Beck et 6. media Beck, cette dernière avec 
la mention : « Gris. Spic. fl. Rum. I. 352 als Art. ». Mais je ne 
vois aujourd'hui aucun motif sérieux de subordonner l'Œ. media 
à l'Œ. silaifolia, ou inversement ce dernier au premier, quoique 
celte notation me paraisse plus rationnelle en raison de ce que 
les variations à pétales rayonnants sont vulgaires et celles à 
pétales courts beaucoup plus rares; d'autre part, il existe des 
variations dont les caractères tiennent de l’un et de l’autre et qui, 
pour moi, ne sont pas d’une moindre valeur. 

Avant de présenter le tableau de la division de l'Œnanthe 
Biebersteini telle que je la conçois, il est, je crois, indispensable 
de fournir quelques observations ou explications préliminaires. 

1° Dès lors que la dimension des pétales extérieurs ne me semble 
pas de nature à baser un caractère sérieux, on devra admettre que 
les indications concernant ces organes se rapportent, pour les 
variétés, à ce qui a lieu le plus ordinairement. Ces indications 
sont beaucoup plus constantes en ce qui regarde les formes, ces 
dernières étant prises dans le sens que leur attribue la Flore &e 
France, c'est-à-dire de races, supérieures en importance à la 
variété. 

2 [1 me reste des doutes sur l'assimilation faite par MM. Rouy 
et Camus de la plante répandue en France, qui constitue plus bas 
la var. vulgaris, avec l Œ. media typique, quoique je reconnaisse 
que cette identification cadre sensiblement avec l'opinion que les 
auteurs de l'Europe centrale se sont faite de cette espèce. 
Mais, n'ayant pu voir les échantillons mêmes de Grisebach, je 
me sens pas en mesure de résoudre la double difficulté qui 
résulte tant des caractères attribués aux segments foliaires par ce 
dernier que de la synonymie pourtant peu contestable de l'Œ. media 
Gris. avec l'Œ. peucedanifolia Heulf. exsicc. — Grisebach écrit 
en effet : « segmentis elongalo-lineuribus », ce qui se rapporte à 
tous les segments, en raison de l'expression qui précède : « foliis 
homomorphis », et il ajoute plus loin : « segmentis dislantibus, 
paucis… ipsi rhachi similibus », en précisant ce que signifient 


%, 
«); 
# 


92 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


pour lui les mots « elongato-linearibus » par des chiffres dont les 
équivalents métriques sont ceux-ci : 40-27" de long sur 1-0"",6 
de large. Or il arrive bien en France qu'on rencontre des échan- 
tillons à segments très allongés; mais alors leur largeur dépasse 
sensiblement les limites précitées (30-35%% sur 1/21 3/4" in herb. 
Foucaud !) et il est facile de reconnaître qu'il s'agit là de simples 
variations robustes. En tous cas, la plante française n’allie pas ce 
caractère à la disposition des segments du vrai Œ. media, qui 
sont distants et peu nombreux. On est done autorisé à voir là 
l'indice d'un aspect, d’un faciès particulier que ne rend pas 
l'Œnanthe de la Flore de France. 

De plus, Heuffel mentionne, dans son Enumeratio pl. in Banatu, 
(4858), la synonymie suivante : « Œ. media Gris. — Œ. peuce- 
danifolia Heuffel exsice. non Poll. sec. Grisebach in litt. »; on 
retrouve cette indication dans Boiïssier (loc. cit.). Mais on peut se 
rendre compte, en examinant l'Herbier du Musée Royal et Impérial 
de Vienne, que Heuffel a publié, sans numéro ni date ni indication 
de localité, au moins trois plantes du Banat sous le nom de 
l'Œ. peucedanifolia Poll. : 1° l'une, qui existe à Vienne en deux 
parts en fleurs, et inséparable, en cet état, du vrai type de Pollich; 
une de ces parts porte l'étiquette suivante, dela mair de Neilreich : 
«Est Œ. media Gris. »; 2 une seconde, aussi en fleurs, et iden- 
tique, en cet état, à la précédente, sur l'étiquette de laquelle 
Heuffel a remplacé le nom spécifique par celui de Œ. Banatica ; 
c'est cette plante que Neilreich a ainsi annotée sur fiche volante : 
« Est Œ. silaifolia MB. »; 3° enfin une troisième vraiment à 
segments écartés et rares, qui selon toute apparence est celle 
confirmée par Grisebach. Wierzbicki arecueilli une forme identique 
« auf Wiesen bei Klein Tilvanès, 23 juin 1844 » sous le nom de 
Œ. peucedanifolia Poll., et le même annotateur a ainsi rectifié : 
« Est Œ. media Gris. (Œ. peucedanifolia Heuff. Exsic. olim, nec 
Poll.) ». Toutefois cette dernière plante (leg*. Heuffel et Wierzbicki), 
qui serait le vrai Œ. media Gris., par son port particulier, a les 
segments supérieurs sublancéoles et non allongés-linéaires, d’en- 
viron 15" sur 1/2-2"n, 

Faut-il en conclure que Grisebach aurait lui-même fait la part 
de l'extrême polymorphisme foliaire des Œnanthe? Il y a lieu de 
le supposer, et c'est la raison pour laquelle on trouvera dans 
la variété y. Grisebachii, à côté des indications du Spicilegium, 
celles qui sont fournies par les exemplaires de Heuffel. 

Au surplus, il n'existe dans cette identification absolue qu’un 
intérêt vraiment secondaire ; il importe peu, sauf pour l'histoire 
de la systématique, de déterminer quelle a été la plante précise 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 93 


décrite par Grisebach, comme celle qui a servi à la diagnose 
de Bieberstein, dès lors que l'observation révèle la fluctuation 
des caractères signalés comme distinctifs de l’une et de l’autre. 
Le but réel est de délimiter aussi étroitement que possible l'étendue 
de ces variations, c’est-à-dire du type spécifique, et celle de ses 
diverses modifications. Encore n'est-il pas toujours aisé, quant à 
ces dernières, de formuler une appréciation sans critique, et le 
botaniste se voit-il à chaque pas dérouté par des divergences d'avis 
sur leur valeur relative, dont l'importance n’est, comme le disait 
Duchartre (Dict. d'Hist. natur. de d'Orbigny, V° Variété), qu'une 
affaire de tact quand on ne peut remonter à leur origine. Aussi 
n’ai-je pas d'autre prétention que celle d’avoir établi des cou- 
pures vraiment apparentes, suflisamment certaines à mes yeux 
pour répondre à une notation palpable du fractionnement conven- 
tionnel de l'espèce, mais sans oser aflirmer que des découvertes 
nouvelles n'en augmenteront pas le nombre, ou même que des 
expériences de culture ne les feront pas baisser d’un degré dans 
l'échelle des divisions taxinomiques. 

3° On sera peut-être surpris de ce que certaines formes à feuilles 
non semblables fassent l'objet d'une simple variété alors que la 
dissemblance des segments, parfois très marquée, légitimerait 
presque une « forme ». La raison en est que la tendance au dimor- 
phisme est virtuellement indiquée, même dans les spécimens dits à 
feuilles homomorphes, par le raccourcissement et l'élargissement 
des feuilles primordiales, très fréquemment détruites au moment de 
la floraison; on remarquera en effet que les feuilles inférieures 
sont d'autant plus différentes des médianes et des supérieures 
qu'elles sont plus voisines du collet de la racine, et qu'à ce titre 
il n'existe pas d'Œnanthe du type Brebersteini dont toutes les 
feuilles soient absolument conformes. 


Œnanthe Biebersteini Simon. 


Œ. radice fasciculata, cum tuberibus oblongis, claviformibus, 
aut fibris crassis, elongatis; caule fistuloso vel indurato, anguloso, 
striato, sulcato; foliis subconformibus vel quasi dimorphis ; infe- 
rioribus 2-3-pinnatisectis, segmentis brevibus, sublanceolatis. 
superioribus pinnatisectis, segmentis longioribus, lanceolatis aut 
linearibus; involuero nullo, rariùs cum 1-3 foliolis linearibus ; 
involucelli foliolis lanceolatis vel lineari-lanceolatis, umbellulà 
tantum brevioribus, tantum æqualibus; radiis 4-11, fructiferis jam 
paulo jam eximie incrassatis, ad 20-40%% Jongis; petalis exterio- 


94 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


ribusovatis, basi attenuatis, ad medium fissis, in unguem protractis, 
parum aut valde radiantibus; umbellulà fructiferà subconvexà; 
fructu subtereti-polyedrico, apice basique truncato, nonnunquam 
obconico (cirea 2-2 1/2%% longo, 1-1/4"" in medio lato), jugis pri- 
mariis plus minusve crassis, annulo calloso obscure vel distincte 
prædito, pedicello inerassato suffulto, Z. Maio-Augusto. 


. vulgaris Simon; (ή. peucedanifolia Sm. Brit., I, p. 318, 
Engl. Bot., 348; G. et G. F{. Franre, I, p. 715 (p. p.) ; Lloyd et 
Fouc. FI. Ouest, éd. 4, p. 157, et alior. auct. Gall. occid. (p. p.) ; 
Œ. silaifolia MB. F1. Taur.-Cancas., Suppl., p. 321, et nonnull. 
(p. p.) exclus. planta Lenkorana ;-G. et G., loc. cit., p. 1445 
Œ. media (Gris.) Rouy et Camus F1. France, VII, p. 262 (p. p., 
inclus. var. crassipes R. et C.). — Rchb. f. Ze. Germ., t. 1893. 
— Exsicc..: Soc. Rochel., n° 3649: Soc. ét. fr.-helv:, n° A61Met 
278 ; Baenitz Herb. Europ. a. 1895. — Caule fistuloso ; foliis sub- 
conformibus, inferioribus 2-pinnatisectis, segmentis breviter sub- 
lanceolatis (circà 10-15"" longis, 1"" latis), #ediis et supe- 
rioribus pinnatisectis, segmentis longioribus (circà 12-15" Jongis, 
1/3-1/4"9 latis) linearibus, omnibus haud distantibus ; radiis 5-8, 
fructiferis parüm, aliquando valde {s.-v. crassipes R. et C.) in- 
crassatis (1-2®m diam. in eod. specim.!); petalis exterioribus 
mediocre radiantibus ; fructu frequenter obconico. 

Hab. — ZLa plus grande partie de la France, Y compris la 
région méditerranéenne ; Corse : Ajaccio (Boullu, ex Rouy et C.). 
— Région alpine ? 

Aire géogr. — Variété la plus occidentale de l'espèce, fré- 
quente en Grande-Bretagne et en France; s'étend néanmoins 
jusqu’à la Grèce par l'Europe moyenne, surtout la partie méri- 
dionale ;: Asie mineure. — Vu des pays suivants: Carniole : 
Laibach (Graf) ; Croatie : commun (Schosser) ;  Iongrie 
(Krzisch, sine loc.) ; Herzégovine : Danilos Grad (Pantocsek) ; 
Banat (Pareyss, Heuffel ? tantum ex specim. florif.) ; Bosnie : 
Travnick (Brandis) ; Roumanie (Grecescu) : Bulgarie : Sadowo 
(Stribrny) ; Thessalie : Kalampaka (Sintenis), Ormanmagula (de 
Heldreich) ; Tauride : Nikita (M. Bieb.). 

Je rapporte à cette variété une plante de Serbie (M. Stava Pla- 
nina, let Adamovic) à feuilles courtement subiancéolées, à 
sommet parfois obtus et 2-3-fide, qui en est sans doute une 
variation ##mbrosa. 


8. lanceolata Simon: (. siaifolia auct. quorumd. ; Rouy et 
Camus, F1. France, VII, p. 262 in obs. (quoad exempl. exsiec. 


TO Eu US D ET Phare u 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 95 


cit.) ; Œ. media nonnull. in Europ. centr. — Exsicc.: Soc. 
Dauph., n° 2074! ; Baenitz Æerb. Europ., a. 1889 ; Petter, Flor. 
Dalmat. eæsiec., n° 955. — Caule fistuloso ; foliis subconformibus, 
laciniis latioribus ; inferioribus 1-2-pinnatisectis, segmentis bre- 
viter lanceolatis (circà 10-20"" longis, 2-4" Jatis), mediis et 
superioribus pinnatisectis, segmentis longioribus (circà 16-18"" 
longiis, 1 1/2-2 1/4 latis) lanceolatis vel late linearibus, neque 
multo distantibus ; involucro nullo aut sæpius cum 1-3 foliolis ; 
radiis 5-8, fructiferis vel maxime vel parum (1-1/2 ad 3 1/2" 
diam. in eod. specim.) incrassatis ; petalis exterioribus paulo 
radiantibus ; fructu sæpe obconico. 

Hab. — AZgérie : Djebel Ouach, pr. de Constantine (Reboud) ; 
Ltalie : Modène (Mori); Dalmatie : Salona (Petter), Lésina (Bot- 
teri); BS®-Autriche (Mürle); Hongrie : Pesth (Bohatsch) ; Rou- 
manie : Bukarest (Brandza). 

Aire géog. — Semble avoir, vers l'ouest, une dispersion plus 
méridionale que la var. vulgaris ; à rechercher dans la région mé- 
diterranéenne de la France et en Corse. 


y. Grisebachii Simon ; (Æ. media Gris. Spicil. fl. Rumel. et 
Büthyn., K, p.352; Œ. peucedanifolia (Poll.) Heuffel exsicc. olim. 
— Caule fistuloso ; foliis subconformibus, segmentis e/ongato- 
linearibus, paucis, distantibus (27-40"% longis, 0"",6-1"" Jatis) 
aut tantum sublanceolatis (circà 15"% longis, 1 1/2-2°" latis) ; 
radiis fructiferis paulo incrassatis (vix 1°" diam.) ; petalis exte- 
rioribus valde radiantibus ; fructu subcylindrico neque attenuato. 

Hab. — Macédoine et Serbie : péninsule Hajion-Oros, Tolie- 
wacz (Grisebach); Banat(Heuffel), Tilvanès (Wierzbicki). 

Aire géogr. — Indéterminée ; pourrait s'étendre vers les ré- 
gions occidentales. — Un exemplaire de la Charente-Inférieure 
(Rochefort, in herb. Foucaud) a quelques rapports avec la plante 
de Heuffel, mais ne suflit pas pour l'indication certaine de cette 
variété en France. 


à. dimorpha Simon ; (Œ. media var. B. heterophylla Grecescu 
Consp. F1. Roman., p. 245 (1898). — Exsicc.: Schultz Æerb. 
norm. nov. Ser., n° 2543 (p. p.). — Caule fistuloso ; foliis quasi 
dimorphis ; radicalibus cum segmentis valde brevioribus, latio- 
ribus, obovato-cuneiformibus, apice sæpe 2-3-fidis, vel crenatis; 
superioribus segmentis linearibus. 

Hab. — Roumanie (Grecescu) ; Bosnie : Travnik (Brandis) ; 
Attique : Phalère (de Heldreich). 

Aire géogr. — Principalement Europe austro-orientale, 


96 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


Cinq formes : 

Œ. brevisecta Simon ; (Œ. media (Gris.) Boissier F1. Orient., 2, 
p. 958 (p. p.) et Œ. silaifolia (MB.) Boissier, loc. cit. (p. p.). — 
Fibris radicalibus valde crassis, elongatis, vel elongato-clavifor- 
mibus ; caule demüm indurato, parüm elato ; foliis subconfor- 
mibus cum segmentis omnibus brevibus (circà 6"" longis, 1/2-1°® 
latis), radicalibus patulis (diutius persistere videntur); infe- 
rioribus 2-3-pinnatisectis, segmentis lineari-oblongis sive linea- 
ribus, nonnunquàäm subeuneatis inciso-lobatis ; superioribus pin- 
natisectis, segmentis haud longioribus, indivisis, linearibus ; 
radis fructiferis vel parüm vel eximié (1-3"" diam. in eod. spe- 
cim. !) incrassatis, brevibus, 20-25°" longis ; petalis clarè radian- 
tibus ; fructu maturo subcylindrico (polyedrico) neque attenuato 
(24/22 longo, 1 1/4"% lato) ; pedicellis fructiferis dilatatis, basim 
fructusnonnunquam æquantibus ; stylis fructui longitudine paribus. 

Varie à segments très rapprochés ou un peu plus distants, 
subétalés. 

Hab. — Syrie : Smyrne (Balansa, PI. d'Orient, 1854, n° 52) ; 
Tmolus occid*\: Yaïla de Bozdagh (Balansa) ; Pontide : Samsoun 
(de Tchihatcheff in Herb. Boissier sub nom. Œ. media); Caucase: 
Ekaterinodar, gouv' Kuban (W. Lipsky) : Péloponèse : Tyrinthe 
(Orphanidès) ; se retrouve en fstrie : Pola (4. Wavra). 

Aire géogr. — Appartient plus spécialement à la partie orien- 
tale du bassin méditerranéen. — Quelques variations de la var. 
vulgaris offrent une certaine analogie avec l'Œ. brevisecta dans 
l'aspect des feuilles inférieures ; mais leurs segments supérieurs 
sont notablement plus allongés et leurs rayons moins courts. 


Œ. divaricata Simon ; Œ. media (Gris.) Boiss., loc. cit. (p. p.). 
— Fibris radicalibus valde incrassatis, elongatis ; caule subfis- 
tuloso, parum elato ; foliis quasi dimorphis ; inferioribus 2-3 
(obscure)-pinnatisectis, segmentis oblongo-lanceolatis, quidquäm 
obconicis (circà 5"® longis, 4 1/2-2"% latis); superioribus pinna- 
tisectis, segmentis /latioribus, lanceolatis, longioribus (cireà 
10-15°® longis, 2-37" latis), distantibus, omnibus patulis ; radus 
5 8, fructiferis paulo incrassatis (20-40%% longis, 1-1 1/2"" latis) ; 
petalis valde radiantibus : fructu maturo subcylindrico (polyedrico) 
2 1/2" Jonwo, 1/4"%% lato) ; pedicellis fructiferis dilatatis, basim 
fructus latitudine inæquantibus. 

(A suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


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-Trifolium Berythræum B. et BI. (Syrie) 
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A. —  strigillosus Bge. (Paphlagonie) 
M annularis Forsk. (Egypte) 
Onobrychis Halacsyana. Heldr. (Grèce) 
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R. = pimpinellifolia <T glauca Rouy 


(Allemagne) 
Pyrus Syriaca Boiss. . (Syrie) 
Epilobium Davuricum Fisch. (Suède) 
Tamarix articulata Vahl. (Egypte) 


. Reaumuria stenophylla J. et Sp. (Algérie) 
. (Espagne) 
_ Saxifraga biternata Boiss. (Espagne) 
Daucus Aristidis Coss. (Algérie) 
Athamanta arachnoïidea B. et Orph. 

ÿ (Grèce) 
up rigidum v.angustifolium Lge. 


(Maroc) 
B. — canescens Schousb. (Maroc) 
Hs gracile DC. (Grèce) 
Hacquetia Epipactis DC. (Carniole) 
Pyrethrum Catananche Ball. (Maroc) 
Artemisia Chitachensis Coss. (Maroc) 


Aster Willkommi v. discoideus Willk. 
(Espagne) 


“Ustrie) | Gnaphalium pulvinatum Del. 


(Anatolie }| 


(Egypte) 
Nolletia chrysocomoides Cass. (Maroc) 
Perralderia coronopifolia Coss. (Algérie) 
Inula ensifolia > hirta (Tyrol) 
Calendula acutifolia B.etR. (Algérie) | 
Atractylis prolifera Boiss. + (Algérie) 
Carlina involucrata Poir. . (Maroc) 


Cirsium Erisithales, Se montanum (Tyrol) 
Carduus pteracanthus Dur. (Algérie) 
Stræhelina apiculata Labill. (Syrie 
Centaurea leucolepis Dé (Caucase) 


[STRESS Torsiensis Fr. el Sint. 
AR, (Paph Ur 
GÉRSES Clones Boiss. * (Espagne). 
OC : — ovina Pall. (Caucase) 
C. — argyrocephala Freyn (Anatolie) 
C, -—  -Calcitrapa X< prætermissa 

“Her: | (France) 
Carthamus glaucus MB. (Egypte) 


Hieracium præallum X stoloniferum 


(Nort ège). 
HR En Arv.-T. (France): 
Scorzonera Marschalliana C.-A. Mey. 

45 (Russie) 
Walhenbergia cervicina DC, (Egypte) 
Primula cordifolia Rupr. (Caucase) 
Nonnea picta F. et M. (Russie) 
Linaria macroura MB. (Russie) 
Digitalis dubia Rodriguez . (Baléares) 
Teucrium Aragonense Losc. P, (Espagne) 
Salvia sclareoides Brot. (Portugal) 


Thymus albicans v. macrocephalus 


ie (Portugal) 
T. —  serpylloides Bory (Espagne) 
Salsola tamariscina Pal]. (Russie) 
Salix repens >xX< myrtilloides (Suède) 
S.— Lapponum >< myrtilloides (Suède). 
Trichonema purpurascens Sweet (Espagne) 
Lapiedra Martinezii Lag. (Espagne) 
Orchis longicruris Link (Grèce) 


Carex canescens X Norvegica Willd. 


(Suède) 
C.—  maritima Müll. (Suède) 
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R.— Belgradensis Panc. 

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Epilobium Tournefortii Michalet 
Punica Granatum L. 

Myrtus communis L. 

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Paronychia cephalotes MB. 
Herniaria cinerea DC. 

Queria Hispanica DC. 
Cotyledon parviflora Sibth.  , 


Sempervivum soboliferum Sims 


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PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


Georges ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 7 


Notice sur quelques Œnanthe, par M. E. Simon (fin). 

Remarques sur la floristique européenne (OEnanthe peucedanifolia 
Pollich !\, par M. G. Roux. 

Nouvelles. 

Indications de localités nouvelles francaises pour des plantes rares ou 
peu communes (suite). 


. 


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8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


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Revue.) 
Thalictrum Bulgaricum Vél.  (Bulgarie)|Brassica fruticulosa var. leucantha 
Adonis dentata Del. — (Egypte) (Algérie) 
A. — Persica Boiss. — (Perse) | Moricandia teretifolia DC. (Algérie) 
Ranunculus blepharicarpus Boiss. Reboudia erucarioides Coss. et Dur. 
(Algérie) (Algérie) 
R. —  angulatus Presl (Sicile) | Koniga Libyca R. Br. (Maroc) 
Rœmeria-orientalis Boiss. (Egypte) | Alyssum Corsicum Duby (Corse) 
Arabis pendula L. — (Russie) | Iberis semperflorens BL. sas 
Sisymbrium Assoanum Loscos (Espagne) |1. — Contejeani Billot (France) 
Brassica sabularia Brot. (Portugal) | Biscutella radicata Coss. et Dur. (Algérie) 


EEE 


ne  ” 


Are ANNÉE N° 7 4e Aour 1903 


REVUE 


DE. 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Notice sur quelques ŒxaANrKHE, 


Par M. EucExE Simox. 


(Fin.) 


Hab. — Atlique : Phalère (Orphanidès in Herb. Boissier, sub 
nom. (Œ. incrassatæ). 

Aire géogr. : indéterminée. — La var. dimorpha s'en distinguera 
facilement par ses segments des feuilles supérieures Zinéaires et 
non lancéolés ; ce dernier caractère donne à l'Œ. divaricala, avec 
la direction des divisions foliaires, un faciès spécial tout à fait 
caractéristique. 


_ Œ. Hungarica Simon. — Fibris radicalibus crassis, elongatis vel 
rarius oblongato-tuberiformibus (40-70%% longis) ; caule rigido, 
farcto, tenuiter suleato : foliis sxbdimorphis ; inferioribus 2-pinna- 
üsectis, segmentis brevibus, sublanceolatis, sæpe inciso-lobatis, 
patulis ; superioribus pinnatisectis, segmentis linearibus, lon- 
gioribus (15-25"®" Jongis, 1/2-2%® latis), sériclioribus, erectis ; 
involuero nullo vel 1-phyllo ; radiis plurimis, 6-12, fructiferis vix 
incrassatis (circa 25-35%? longis, 1% latis); involucelli foliolis lan- 
ceclatis, acutis ; petalis parum radiantibus; fructu immaturo 
2 1/2" longo, 1"# circa lato (basi insensim attenuato videtur) ; 
pedicellis fructiferis incrassatis, basim fruetus latitudine vix 
æquantibus. Stylis rigidis, fructui paribus. 

Hab. — ZAongrie : Grosswardein (Janka sub nom. Œ. silaifolia 
in Herb. mus. Palat. Vindob.), et Œ. media (Felixbad in Æerb. 
Boissier) ; ibid. (Schefferhut, Makorsky) ; Serbie orientale : Ostrely 
(Herb. Boissier) ; Serbie boréale (Herb. Boissier). 

Aire géogr. — Région du Danube. L 

Plante d'un vert foncé, à port rigide, à tige dure, confondue par 


98 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


les botanistes hongrois tantôt avec l'Œ. media, tantôt avec l'Œ. 
silaifolia. 


Œ. montana Simon. — Radicis tuberibus paucis, clavatis ; caule 
plerumque farclo,imo valdeindurato, haud elato, anguloso, striato; 
foliüis subsimilibus distantibus, segmentis paucis, plantæ faciem 
sicut nudam eflicientem ; inferioribus bipinnatisectis, segmentis 
sublanceolatis, superioribus pinnatisectis, segmentis angustio- 
ribus; involucro 1-3-phyllo, vel carente ; radiis 5-8 elongatis 
(circa 40%" Jongis) fruculeris viæ incrassatis (cirea 1*" diam.) ; 
involucelli foliolis lineari-lanceolatis acuminatis, haud raro sordide 
rubraceo coloratis ; pelalis late radiantibus ; floribus ambitus 
pedicellis valde elongats præditis ; fructu immaturo polyedrico, 
basi vix attenuato (2** longo 1%% in medio lato): pedicellis fruc- 
tiferis paululum incrassatis, basim fructus latitudine mæquantibus. 

Hab. — Serbie australe : Selitschewitza (Zlic in ÆHerb. Mus. 
Palat. Vindob.); Thessalie: Agrapha (de Heldreich, sub nom. 
Œ. peucedanifoliæ Poll. ?). 

Aire géogr. — Semble appartenir à la région montagneuse 
subalpine de l'Europe austro-orientale ; la localité de Thessalie 
est à environ 1.100“ d'altitude ; se retrouvera probablement sur 
d’autres points dans les Balkans ou dans le Pinde. 

Plante à port rigide, peu feuillée, à pétuoles longuement nus à 
la base ; tubercules relativement courts, ce qui a évidemment 
motivé l'hésitation de Heldreich ; involucelle et même pétales 
parfois colorés de rougeàtre ; ombellules fructifères non pas 
planes en dessous, mais plutôt obconiques ; folioles de l'involu- 
celle obseurément trinerviées de rougeàtre ; fruit moins épais, à 
côtes plus fines que dans les autres formes. 


Œ. grandisecta Simon ; ŒÆ. media (Gris.) Panc. F1. agri Belgrad., 
p. 274 (ex Bornmüller). — Exsice.: Bornmüller P/. exsiec. Serb. 
bor.,n° 155, Radice…. ; caule elato,anguloso neque sulcato, obscure 
pentagono, subindurato ; foliüs inferioribus... ;  superioribus 
pinnatisectis vel obscure bipinnatisectis ; segmentis paucis (non- 
nunquam tantum 3, 4), eximie distantibus, patulis, lanceolalis 
(25-40%% longis, 2 1/2-4"#latis), terminali majore (ad 60"" longo); 
radiis fructiferis parum incrassatis (15-25"% longis, 1-1/4"% diam.) ; 
involucro nullo vel 1-phyllo ; involucelli foliolis late lanceolatis ; 


petalis non eximie radiantibus ; fructu fere maturo polyedrico, 


leviter basi attenuato (2 1/2" longo, 1" in medio lato); pedi- 
cellis fructiferis crassis, basim fructus latitudine inæquantibus ; 
stylis rigidis, fructus paulo superantibus. 

Hab. — Serbie borcale : Belgrade (Bornmaüller) ; Bessarabre : 


d:, 
EME dés 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 99 


Bajukani, Kaloraschia (Bosse in /erb. Acad. Scienc. de St Péters- 
bourg). | 

Aire géogr. — Bassin oriental du Danube ; bassin du Dniester 
et peut-être tout le littoral européen de la mer Noire. 

Plante robuste, d’un vert foncé ; l'anneau calleux est assez bien 
marqué à la base des fruits. 


Œnanthe Caucasica Simon 


La plante des bords de la mer Caspienne publiée par Hohenacker 
et C.-A. Meyer sous le nom de (Æ,. silaifolia MB., et prise généra- 
- lement pour le type de Bieberstein, a des caractères suffisamment 
tranchés, d'après plusieurs échantillons que j'ai eu l'occasion 
d'étudier, pour mériter d’être décrite. En premier lieu, ses racines 
à fibres toujours /i/formes' la séparent d'une façon positive de 
l'Œ. Biebersteini, dont les variations à fibres radiculaires ne peu- 
vent être confondues avec elle à cause de l’épaississement cons- 
tamment accentué de ces dernières ; par là, elle se rapproche des 
Œnanthe incrassata Bory et Chaub. et Æeldreichii Boiss., celui-ci 
paraissant n'être, du reste, qu'une « forme » du précédent. Mais 
elle se distingue facilement du premier par ses feuilles inférieures 
à divisions non ovales, mais lancéolées où cuneiformes, bien plus 
étroites ; par ses segments supérieurs non étroitement linéaires, 
très allonges, mais largement linéaires et non allongés. Elle 
s'éloigne en outre du sec: nd par le même caractère des segments 
inférieurs ? ; et des deux ensemble par son port dressé, peu étalé, 
son involucre à folioles élargies, ses rayons moins épaissis, ses 
pétales à peine rayonnants et ses fruits sensiblement moins longs, 
plus voisins de ceux de l’'Œ. Biebersteini*. Comme je n'ai vu de 


! L'un des exemplaires du Musée Royal et Impérial de Vienne offre cepen- 
dant une fibre légèrement épaissie. 

? On lit dans Boissier (FL. Orient., 2, p. 956), dans la descriptionde l'OŒ. Hle- 
dreichii: « foliis… radicalibus bipinnatisectis, segmentis in lacinias oblongo- 
lineares partilis. » Or il existe dans l’herbier de M. Foucaud divers fragments 
de cet Œnanthe adressés par M. de Heldreich, et provenant de la localité 
classique de Pamphylie, notamment des feuilles radicales à peine bipinnati- 
séquées, à divisions primaires ovales (8-L0%® sur 4-8), 2-3-partites, formant 
des segments multifides ou partits, largement ovales, mais nullement 
linéaires-oblongs, comme on les trouve parfois (de Heldreich, in Herb. de 
l’Institut forestier de St-Pétersbourg, ex eod. loc.). Ceci prouve qu'il y a encore 
bien des recherches à faire à l'égard de la morphologie de ces espèces peu 
connues. 

* On sait que les fruits mürs de l'E. incrassata B. et Ch. sont longuement 
cylindriques-oblongs, d'environ 4-5“ de long sur 11/2""de large, un peu moins 
nettement tronqués, surtout à la base, que dans l'OE. Biebersteini, à côtes non 
épaissies, les secondaires égalant presque les primaires, et à pédicelles exté- 


100 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


cette plante qu'une seule ombelle fructifère, il est prudent de 
laisser à l'avenir le soin de déterminer s'il s'agit là d'une forme à 
rapprocher de l'Œ. Heldreichii ou d'une espèce intermédiaire entre 
l'Œ. Biebersteini et l'Œ. incrassata. 


Œ. Caucasica Simon: (Œ. silaifolia nonnull. (quoad plantam Lenko- 
ranam) non MB; C.-A. Meyer Enum. Cauc. Casp., n° 1084. — 


Radice fibris tenuiter fiiformibus : caule subfistuloso, striato, 


erecto ; foliis ambitu anguste oblongis, subdimorphis, inferioribus 
irregulariter bipinnatisectis, segmentis brevibus (10-13"% longis, 
1 1/2-3% Jatis) lanceolatis aut potius cuneatis, 1-3-fidis vel partitis, 
superioribus pinnatisectis segmentis late linearibus, integriusculis; 
involucro cum 1-2 foliolis ovato-oblongis, acuminatis ; radiis 5-8, 
inæqualibus, fructiferis paulo incrassalis, brevibus (12-20"*]Jongis, 
1-2%2 diam.) ; involucelli foliolis lanceolatis ; petalis vix radian- 
tibus ; fructu fere cyléndrico (2"% Iongo, 1° lato) ambitu pedicello 
æquali, incrassato, basim fructus latitudine æquante suffulto, 
annulo calloso obscure prædito, jugis tenuiter delineatis ; stylis 
divaricatis, fructu brevioribus. Z Maio.-Junio. 

Hab. — Littoral de la mer Caspienne; lieux ombragés et 
humides près de Lenkoran, gouv. de Bakou (Hohenacker, Unéo 
tin. 1836 ; C.-A. Meyer, 1842). 


Œnanthe 


L'Herbier Boissier possède un Œnanthe remarquable, malheu- 
reusement représenté par un échantillon unique et dépourvu 
presque totalement de feuilles, réduit simplement à la tige, à 
laquelle adhèrent deux fibres radiculaires incomplètes, et à lom- 
belle fructifere. Cet exemplaire a été recueilli par Janka, Zter 
Tureicum a. 1871, « in silvis m. Cholomanda Chalcidices, 5 Aug. 
1871 » et adressé à Boissier sous le nom de (Œ. virgata (Poir.) Gris. 
Spicil.? » ; la plante est indiquée sur l'étiquette tomme très rare 
«rarissima ! » L'illustre auteur n’adopte pas cette détermination 
et la rectifie par la note suivante : « Non est Œ. tenuifolia B. et 
Orph. — Œ. virgata Gris. non Poiret cujus fibræ radicales tenuis- 
simæ sunt. Specimen valde incompletum, sed tamen pro Œ. media 
Gris. habeo. » Les fibres radicales de cet échantillon sont en effet 


‘ rieurs épais, s’'amincissant (fréquemment au-dessous du fruit. (D'après des 
rayons fructifères existant dans l'herbier Foucaud, adressés par M. de Heldreich 
lui-même et provenant des localités classiques de Lixuri dans l'ile de Cépha- 
lonie et du mont Onion en Béotie). Les fruits de l'Œ. Heldreichiä sont à peu près 
semblables mais plus courts d'environ 3%" de long sur 1 1/4-1 1/2 de large. 
L'anneau calleux semble devoir être rare dans les formes de ce groupe. 


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SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 101 


fortement épaissies, puisqu'elles ont environ 2 à 31/2% dediamètre. 

Mais il paraît bien difficile d'admettre la parenté de cette plante 
avec l'Œ. media Gris. (Œ. Biebersteini Simon), car à lui seul le 
fruit, qui est parfaitement mûr, ne peut être confondu avec celui 
de cette espèce. Il est de contour ovale, elliptique à la base, de 
forme oblongue, légèrement arrondi à la base et aminci de la base 
au sommet qui n'offre d’ailleurs qu'un très léger rétrécissement, 
en sorte que la base du fruit paraît, à la maturité complète, plus 
large que le sommet. Ses dimensions sont d'environ 2 1/2"® delong 
sur 3/4%% de large à la base et à peine 1/2" au sommet. Les côtes 
primaires sont peu saillantes, les secondaires à peine marquées 
et nettement visibles seulement à la loupe. Le calice est à dents 
courtes et un peu étalées. Les pédicelles extérieurs sont grèles, 
bien moins larges que la base du fruit et environ trois fois plus 
courts que lui. Les styles, sensiblement égaux aux meéricarpes, 
assez peu divergents, sont épaissis en un stylopode /rès longuement 
conique, dont la longueur atteint plus du liers de celle du fruit. Je 
n'ai observé cette particularité chez aucune autre espèce du sous- 
genre Eu-ŒEnanthe Benth. et Hook. (Engler et Prantl, Pfflanzen- 
fam., IH, 8, p. 204.) arrive bien, par exemple dans l'Œ. crocata 
dont on serait tenté de rapprocher la plante de Janka, que le 
stylopode soit vraiment assez saillant, mais cela résulte plutôt 
dans ce cas d’un épaississement de sa base que de son allongement 
vertical. Quoique le sous-genre précité comprenne dans ses 
caractères un « stylopode longuement conique » (loc. cit.), je n'ai 
Jamais eu l'occasion d’en voir un exemple aussi accentué. 

Les seuls caractères précédents seraient, selon moi, de nature 
à légitimer une espèce que je proposerais de nommer Œ. Chalcidica 
s'il n'est pas démontré plus tard qu'il y a là une anomalie. Cette 
hypothèse est d’ailleurs douteuse, car la forme du fruit est elle- 
même différente de celle du fruit des autres espèces ; si sa base 
arrondie fait songer à l'Œ. crocata, son rétrécissement insensible 
Jusqu'au sommet l'exelut de ce type à fruits cylindriques, qui 
semble d’ailleurs ne pas appartenir à l'Europe orientale. L'Œ. 
peucedanifolia Poll., dont les fruits sont également arrondis à la 
base, les a bien plus gros, régulièrement ovoïdes ou elliptiques, 
et ses styles, qui sont courts, sont généralement très divergents, 
à angles obtus. 

La diagnose jusqu'ici possible de cette plante est la suivante : 

Radice fasciculata, fibris crassis (2-3 1/2"® diam.) ; caule angu- 
loso, tenuissime striato ; foliis.. supremis pinnatisectis laciniis 
linearibus ; involucro 2-phyllo, foliolis linearibus ; radiis 5, fructi- 
feris non incrassatis, longis (circa 32-40%% ; 4% jam.) ; involucelli 


102 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


foliolis linearibus, subuninervatis; fructu oblongo (in sectione trans- 
versali elliptico), basi rotundato, ad apicem insensim attenuato, 
sub calyce levissime contracto, jugis haud incrassatis, tenuiter 
notatis ; pedicellis exterioribus gracilibus, mediam longitudinem 
fructus æquantibus ; stylis divergentibus, in stylopodio conico 
elongato, tertiam partem fructus et nragis æquante, inflatis. 


Œnanthe pimpinelloides var. #ajor Foucaud et Mandon. 


Cette variété figure dans les Additions à la Flore de Corse, de 
M. Foucaud (in Bull. Soc. Bot. Fr., t. XLVII, p. 91). Elle est 
caractérisée par ses fibres radicales renflées-fusiformes, ses tiges 
épaisses, élevées, les segments des feuilles caulinaires très allongés, 
les rayons de l’ombelle atteignant trois centimètres de longueur. 

J'ajouterai, pour préciser davantage, que la tige s'élève jusqu'à 
80 centim. de hauteur et que les segments des feuilles caulinaires 
mesurent parfois 40 centim. de long sur 2 millim. de large. (D'après 
les échantillons originaux de l’herbier Foucaud!) 


Œnanthe Karsthia Hacq. 


L'Œ. Karsthia Hacq., qui d'après Nyman est une plante incer- 
taine rapprochée par Reichenbach de l'Œ. australis Walfen, a 
une ailinité incontestable non pas avec le type Œ. Lachenali 
auquel appartient ce dernier, mais avec Œ. pimpinelloides, si les 
échantillons qui existent dans l'Herbier du Musée Royal et Impé- 
rial de Vienne peuvent être pris pour termes de comparaison, 
notamment l'exemplaire recueilli par Rastern en Carniole, «M. Caun 
prope Haidenschaft ». Toutefois ce n’est là qu'une simple indication 
que pourrait seulement valider ou infirmer l'étude comparative de 
spécimens strictement authentiques et de la description originale. 


Œnanthe Lachenalii var. parvula Corbière. 


Dans la « Nouvelle Flore de Normandie, 1893, p. 277 », M. le 
professeur Corbière a décrit ainsi une var. $. parvula de l'Œ. La- 
chenalii : « Forme naine, trapue, haute de 4 à 10 centim. ; ombelles 
à 3-4 rayons courts, toutes ou la plupart dépassées par les feuilles 
radicales; fruits bien développés (2"% sur1%%\, — Manche : dunes 
de Surville ». 

Cette variété me paraît être la même que celle établie par 
MM. Rouy et Camus F1. France, VI (1901) p. 261}, sous le nom 
de y. minima. Leur diagnose complète seulement celle de 


C', - 2 D Re. BCP 


SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 103 


M. Corbière et toutes deux conviennent exactement à des exem- 
plaires très probablement identiques à ceux de la localité citée 
par MM. Rouy et Camus, conservés à Vienne et provenant de 
l'herbier de Reichenbach fils (Somme : Lavier près Abbeville, leg. 
E. de Vicq., octobre 1843). 

On remarque seulement que le nombre des rayons n’est pas 
aussi limité dans la plante naine que l'indique la Flore de Nor- 
mandie, et que les dimensions relatives des feuilles radicales et 
des tiges sont sujettes à quelque variation d'après la force des 
individus. 


Œnanthe Foucaudi Tesseron 


L'Œ. Foucaudi Tess. est une forme remarquable et peu connue 
de l'Œ. Lachenalii, décrite pour la première fois dans le Bulletin 
de la Société Botanique Rochelaise, 1883, p. 14, et caractérisée 
surtout par ses feuilles à divisions plus larges et par sa tige en- 
tièrement creuse, plus élevée (8-15 décim. )(CF. Lloyd et Foucaud, 
FI. de l'Ouest, éd. 4, p. 158). 

MM. Rouy et Caen dans le tome VII de la Flore de France, 
p. 261, ont mentionné cette plante comme forme de l'Œ. Lache- 
nalii en émettant, toutefois avec doute, l'hypothèse qu'elle pour- 
rait être un produit hybride des Œnanthe crocata et Lachenalii. 

Je suis convaincu au contraire qu'il n'y a dans l'Œ. Foucaudi 
aucune trace d'hybridité. Une semblable supposition est sinon 
contredite, du moins fortement amoindrie par ce fait que l'Œ. cro- 
cala n'existe pas dans la Charente-[nférieure où l'Œnanthe Fou- 
caudi n'est pas rare sur les bords de la Charente, de Rochefort 
à Saintes. Dans ces conditions il faudrait admettre que le croise- 
ment présumé s'est produit ailleurs et que les localités charentaises 
sont le résultat du transport des graines d’un hybride fixé. Or, 
comme l'Œ. crocata n'est pas indiqué, dans l’intérieur, dans les 
hautes vallées de la Charente ou de ses affluents, il ne reste plus 
qu'une hypothèse, c’est celle d’un transport de graines fertiles par 
les marées, par la mer, car la supposition de l'entrainement des 
graines par le vent est bien improbable étant donné la forme des 
fruits des Œnanthe, dépourvus d'ailes membraneuses. Mais on 
peut fortement douter de la possibilité d'un pareil moyen de pro- 
pagation, en raison de la distance considérable à parcourir, de 
l'irrégularité du mouvement des eaux marines et vraisemblable- 
ment aussi de l'action prolongée de ces dernières sur la faculté 
germinative des graines. Il est à noter d'ailleurs que l'Œ. Foucaudi 
ne fait point partie de la flore strictement maritime, car s’il habite 


104 SIMON. — NOTICE SUR QUELQUES ŒNANTHE 


les vases de la Charente atteintes par le flux de la rivière, il ne 
descend guère au dessous de Rochefort, par conséquent à une 
distance encore notable de l'océan. 

Au surplus, s’il est vrai qu'un hybride véritable puisse arriver 


à se fixer assez promptement, on ne peut contester qu'il s'agisse 


là de cas absolument exceptionnels et que la liste n’en doive être 
augmentée qu'en présence de faits parfaitement établis. 

Enfin une dernière raison me parait à elle seule suffisante pour 
exclure l'hypothèse de l’origine bâtarde de cette forme. Comment 
expliquer qu'elle ne se rencontre pas ou n'ait jamais été signalée 
dans les localités où les ŒÆ. crocala et Lachenalit sont vulgaires 
et croissent ensemble, et qu'elle ne soit précisément indiquée, et 
mèmé sur une étendue notable de territoire, que dans une région 
où l'un des deux parents n'existe pas ?... 

A mon avis, la robusticité caractéristique de l'Œ. Foucaudi 
explique naturellement ses traits distinctifs, qui sont tous liés à 
la même cause. L'élargissement des segments foliaires, qui de- 
viennent aussi plus ou moins divisés, le nombre plus grand peut- 
être des rayons, l'allongement des tubercules explicable aussi par 
une station en terrain peu compact, la tige grosse et fistuleuse, 
sont autant de modifications apportées au type par suite de con- 
ditions végétatives particulières que peut expliquer, par exemple, 
chez une plante hydrophile, l'imprégnation régulière et pé- 
riodique du sol par une eau limoneuse chargée de principes fer- 
tilisants. 

Les aflinités de l'Œ. Foucaudi avec l'Œ. Lachenalii s'aflirment 
du reste par des intermédiaires qui ont bénéficié plus ou moins 
de semblables avantages biologiques. Ainsi il existe dans les 
collections du Musée royal et impérial de Vienne des échantillons 
recueillis en Suisse (marais de Roche), et provenant de l'herbier de 
Reichenbach fils {n° 312322), dont les tiges robustes sont fistu- 
leuses comme dans la plante de la Charente-Inférieure. Dans ces 
exemplaires, comme dans ceux de l’Œ. Foucaudi que je possède 
ou que j'ai vus dans l’herbier Foucaud (de 7 localités charentaises 
ou girondines), les fruits étaient normaux, inséparables de ceux 
du type et régulièrement développés 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 105 


REMARQUES SUR LA FLORISTIQUE EUROPÉENNE, 


par M. G. Rouy. 
Œnanthe peucedanifolia Pollich ! 


Dans le présent numéro se termine la publication de l'ar- 
tiele très documenté de M. Eug. Simon sur quelques ŒEnanthe 
discutés ou critiques. Get article m'a vivement intéressé ; 
aussi ai-je tenu à examiner, en dehors de toute idée pré- 
conçue, de très près la question, non de {tous les OEnanthe 
visés par M. Simon, mais surtout celle de l'UE. peucedam/folia 
Pollich sensu amplo. Et l’on va voir que cette étude m'a 
conduit, comme M. Simon, à des conclusions assez diffé- 
rentes de celles qui sont admises à l'heure présente dans un 
sens ou dans l’autre. 

Jusqu'en 1893, les OE. peucedanifolia Pollich et si/aifolia 
MB. n'avaient guère donné lieu à discussion critique, au 
moins de la part des botanistes français, car nous savons 
que dès 1890, M. Beck von Mannagetta avait rattaché l'OE. 
media Griseb.à l'OE. silaifolia MB. Mais, en 1893, dans un but 
louable, M. Foucaud fit paraître dans les Ac/es de la Société 
Linnéenne de Bordeaux un article intitulé « Recherches sur 
quelques OEnanthe » accompagné de 2 planches représentant, 
pour lui, l’une l'OE. peucedanifolia Pollich, l'autre l'OE. si- 
laifolia MB : c'est de à que date l'ambiguïté qui existe encore 
actuellement et que Je vais m'efforcer à mon tour de dissi- 
per, exemplaires, textes et figures sous les yeux. 

M. Foucaud reproduisant in extenso, sauf trois mots, la 
diagnose de Pollich (Hist. plant. Palat., Y, p. 289-290) a fait 
remarquer avec raison que « Pollich ne dit rien des fruits 
où résident des caractères spécifiques très importants ». 
Mais cependant il convient de remarquer que, à la fin de la 
diagnose de Pollich, se trouvent les 3 mots « Vid. Fig. HI » 
qui, omission regrettable, n'existent pas dans le texte repro- 
duit par M. Foucaud, lequel, probablement, n'a pas dû voir 
cette figure. En effet, sur cette planche III, entièrement con- 


EE PERRET AN REP JE (PET, SALE CT 
# ." FYY ” ? > « ce 


106 ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 


sacrée à l'O. peucedanifolia, racines comprises, avec un 
fruit et une corolle, il est facile de constater que le fruit 
dessiné par Pollich est allongé, presque obconique, subatté- 
nué sur le pédicelle, non calleux à la base et nullement 
atténué sous le calice, que le pédicelle est relativement épais 
et que l'ombelle est composée de rayons peu nombreux (6-7), 
très nettement épaissis, ce qui ne correspond pas à la figure 1 
donnée par M. Foucaud pour FOE. peucedanifoha, figure 
qui représente une ombelle fructifère à 9 rayons inégaux 
nullement épaissis, deux fruits, l’un franchement ovoïde, 
l’autre ellipsoïde, tous deux très tronqués à la base et mu- 
nis d'un pédicelle grêle bien plus étroit qu'eux! Nous ver- 
rons plus loin, et ce sera là le côté inédit de la question, ce 
qu'est en réalité l'O. peucedanifolia Fouc. non Pollich. 
Jajouterai que la planche de Pollich montre des feuilles net- 
tement homomorphes, à segments ou lobessubaigus, allongés, 
linéaires ou à peine élargis vers le haut; les tubercules ra- 
dicaux (pseudorhizes) sont sessiles, courts, ovoïdes, contrac- 
tés en une fibre grêle entière ou bifurquée ; les corolles sont 
à pétales extérieurs très rayonnants. 

Donc, de l'examen de la planche de Pollich, complément 
indispensable de sa diagnose, planche dont n'ont parlé ni 
M. Foucaud. ni M. Simon. et de celle de Smith, il résulte des 
modifications ou rectifications que je vais préciser ICI : 

1° La plante de Smith, donnée comme 0Æ. peucedam- 
folia d'abord dans le Flora Britannica, V, p. 318, puis figu- 
rée dans FEnglish Botany, V,t. 338, ne diffère pas spécifi- 
quement de la plante de Grisebach; ce qui explique le doute 
mentionné par Babington (Manual of Brir., ed.8, p.161) au 
sujet de la présence en Grande-Bretagne du vrai 0E. silaifolia 
MB., la plante anglaise ayant des feuilles à divisions « ak 
linear acute » ; c’est aussi pourquoi MM. Hooker et Jackson 
dans l’/nder Kewensis ont écrit : « OE. silaifolia Ball — OE. 
peucedanifolia Pollich »:; mieux 0€. media Gris. 

> C'est à tort que Marschall von Bieberstein a donné 
pour synonyme à son (Œ. silaifolia VOE. peucedanifolia de 
Smith qui n'a pas les pétales égaux ni les feuilles à lanières 


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ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 107 


« in universum brevioribus et præsertim foliis inferioribus 
valde abbreviatis atque dilatatis » puisque Smith dit de sa 
plante : « foliis omnibus linearibus », ni des {ubercules ra- 
dicaux oblongs atténués aux deux extrémités les ayant au 
contraire « ellipticis sessilibus ». 

3 L'OE. silaifolia MB., sensu stricto et conformément au 
texte précis de sa diagnose ainsi qu'aux constatalions faites 
par M. Simon sur les exemplaires de Steven, reste donc une 
variété de l'O. peucedanifolia Pollich, à lobes des feuilles 
élargis et plus ou moins courts, surtout dans les feuilles infé- 
rieures, à pétales extérieurs peu (sinon point) rayonnants, 
et à tubercules radicaux oblongs ou claviformes. Il convient 
toutefois d'attacher peu d'importance à ce dernier caractère, 
car J'ai pu constater, de même que M. Simon, la variabilité 
extrème des pseudorhizes des OEnanthe qui, probablement 
selon la nature et les obstacles du terrain, varient tout 
comme de simples radis, tantôt affectant la forme ovoïde 
ou subglobuleuse, tantôt étant ellipsoïdes et parfois clavi- 
formes, allongés ou fusiformes. 

4° La plante figurée par M. Foucaud (/0c. cit., fig. 2) et 
prise, d'après lui, par nombre de botanistes pour l'OE. silai- 
folia MB., n'est point ce dernier, mais appartient au type 
spécifique OE. media Griseb. 

Deux points restent à examiner : 

1° Que devient maintenant l'OE. silaifolia Boissier (Flora 
Orientalis, I, p. 957-958), non MB., abstraction faite de la 
plante de Lenkoran que M. Simon a appelée OE. Caucasica, 
et à l'exclusion de la plante de MB. que Boissier n'avait pas 
vue, ce même OEnanthe, que M. Camus et moi avons 
signalé, d’après Boissier et Cosson notamment, comme étant 
l'OE. silaifoha MB., existant aussi en Algérie, V'OE. silaifo- 
lia des botanistes de l'Europe méridionale se rapportant, 
lui, soit à l'O. media Gris. typique, soit à notre var. incras- 
sata de ce même type? — Il ne saurait plus y avoir sur ce 
point le moindre doute : cet OEnanthe oriental et algérien 
doit être admis seulement comme var. de l'OE. media 
Griseb.; je l'appellerai donc var. Boissieri. 


108 ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE À 


2° Quel nom doit prendre l'OE. peucedanifolia Foue. (L. e., 
f. 1), non Pollich? — Réponse : Œ. filipenduloides Thuill.; et 
j'en donne ci-dessous les raisons. — Voici d'abord les diag- 
noses de Thuillier (F/. env. de Paris, éd. 2, p. 146) : 

«@_OË. FILIPENDULOÏDES. — 4. OE. radice crassius fasciculato- 
« luberosa : folus omnibus linearibus : umbellulis inæquali- 
« floris : fructibus oblongis. — Habitat in pratis humidis. 
« Flores albi; Junio. %. 

@ 4. OENANTHE À RAC. DE FILIPENDULE. — Racine fasciculée 
« à gros tubercules oblongs. Folioles de toutes les feuilles 
« linéaires. Fleurs des ombellules inégales. Fruits oblongs. 
« Fleurs blanches; en juin. » 

Thuillier accorde donc bien à son espèce des fruits oblongs, 
ce qui l’écarte déjà de l'OE. peucedanifolia Pollich qui les 


.a obconiques. Mais il y a mieux : j'ai en herbier, venant 


de lherbier Mérat, un OÆEnanthe muni d'une étiquette de 
l'écriture même de Thuillier qui porte : « 0E. filipenduloïdes. 


Env. de Paris. » Or, cette plante présente bien les fruits. 


ovoides ou oblongs et les pédicelles grèles figurés par 
M. Foucaud pour son 0€. peucedanifolia, et l'on ne saurait, 
à mon sens, l'en distinguer spécifiquement. La plante de 
Thuillier qui offre des ombelles à 12-14 rayons à été rap- 
portée à tort, comme synonyme, à l'OË. peucedanifolia 
Pollich; elle a un faciès particulier qui ne permet pas, même 
en l'absence des feuilles radicales, de la confondre soit avec 
l'OE. peucedanifolia, soit avec l'OE. Lachenalii : elle s’écarte 
du premier par la gracilité des pédicelles et des rayons 
fructifères, le nombre plus grand de ces derniers (6-14 au 


lieu de 4-8), du second par les pétales extérieurs très rayon- 


nants, l'involucre nul ou monophylle; de tous deux par la 
conformation de ses fruits. Il est pourtant intéressant de 


rappeler que Düll, dans son ARheinische Flora, p. 713-714, à 


établi un OE. Rhenana Düll, comprenant 2 variétés avec 
la synonymie suivante : 4. parviflora — OE. Rhenana DC., 
OE. Lachenalii Gmel.; $. grandiflora — OE. peucedanifolia 
Pollich, OE. fiipenduloïdes Thuill. Il est évident, en eflet, 
que si l’on voulait rattacher l'OE. Lachenalii Gmel. à V'OE 


Ra di 


tél crie te ef 45) 


ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 109 


peucedanifohia Pollich, VOE. flipenduloides Thuill. consti- 
tuerait l’un des points de Jonction. 

Au résumé, voici comment l'on pourrait comprendre 
sensu amplo, principalement pour les plantes de l'Europe 
occidentale et méridionale, le groupe de FO. peucedarifolia 
Pollich analysé dans le petit tableau dichotomique et le 
conspectus suivants : 


Fruits ovoïdes ou ovoïdes-oblongs, atténués au 
sommet, tronqués à la base; pédicelles grèles. 
bien plus étroits que le fruit; rayons de l’om- 
belle fructifère non épaissis. 

(E. filipenduloides Thuill. 

Fruits obconiques ou polyédriques, non atténués 
au sommet; pédicelles et rayons de l’ombelle 
fructifère plus ou moins nettement épaissis. 2. 

! Fruits obconiques, allongés, + nués à la base 
et à anneau calleux faible ou nul: pédicelles tou- 
jours sensiblement plus étroits que le fruit mûr ; 
rayons relativement 2e épaissis. 

/ | peucedanifolia Pollich. 

À Fruits polyédriques, ne épais, tronqués à la 


base, munis d'un anneau calleux; pédicelles un 

peu ou quelquefois pas plus étroits que le fruit 
mûr; rayons ordinairement fortement épaissis. 
Œ. media Griseb. 


1. — Œ. peucedanifolia Pollich! 

«. homophylla Rouy (feuilles toutes homomorphes ou 
presque conformes; pétales extérieurs très rayonnants: 
rayons 9-8). 

: 8. intermedia Rouy (feuilles de +.; pétales et rayons de 4.). 

y. silaifolia Rouy; OE. silaifolia MB., non al. (feuilles non 
toutes conformes, les inférieures à divisions courtes et 
larges, lancéolées, les supérieures à divisions allongées, 
linéaires; pétales extérieurs non ou peu rayonnants; 
rayons 4-7). 


410 ROUY. — FLORISTIQUE EUROPÉENNE 


2. — ®. media Griseb.; (E. silaifolia Fouc., non MB. 

G. incrassata [iouy et Camus Flore de France, VII, p. #13. 

y. Boissieri Rouy; OE. silaifoliau Boiss. F1.  Orient., 
Il, p. 957-958, non MB. 


3. — Œ. filipenduloides Thuill.; QE. peucedanifolia 
Fouc., non Pollich. 

2. Thuillieri Rouy (plante robuste de 6-S déeim.; ombelles 
à 12-14 rayons). 

8. Schultzeana Rouy; QE. peucedanifolia F. Schultz, non 
Poll.; F. Schultz F/. Gall. et Germ. exsice., n° 274 (plante 
plus grêle, de 5-6 décim.; ombelles à 6-10 rayons). 

Forma. — Œ. stenoloba Schur; DE. media Bor., non Gris. 


Je me réserve de signaler, dans les Additions du tome IX 
de la Flore de France, les modifications résultant des 
recherches de M. Simon et des miennes au sujet de ces (rois 

-OEnanthe. 

En ce qui concerne l'OE. Foucaudi Tess., je dirai simple- 
ment que M. Simon n’a pas donné l'explication de l’appari- 
tion subite, vers 1881 ou 1882, de cette plante, que nous 
avons considérée comme « forme » de l'O. Lachenalu, dans 
des régions jusqu alors parfaitement explorées, forme devant 
le nom de laquelle nous nous sommes bornés, dans la F/ore 
de France, à mettre entre parenthèses, avec un point de 
doute, la mention : « Forme (ou hybride : OE. crocata 
>< Lachenalir Rouy et Cam.?) », sans qu'il soit nullement 
entré dans noire esprit la pensée que cette forme était sûre- 
ment hybride. — J'ajouterai pourtant, comme renseignement 
complémentaire, que sur les exemplaires que je possède, et 
dont la plupart proviennent de M. Foucaud, les fruits ne 
sont pas normaux, sont pour ainsi dire dissemblables dans 
la mème ombelle; d'autre part, certaines ombellules ne 
présentent que 2 ou 3 fruits mürs, alors que tous les autres 
sont avoriés, etces fruits sont obconiques, pas très semblables 
à ceux de l'OŒ. Lachenalii lypique et à styles plus allongés 


que dans ce dernier; qu'on Joigne à cela que le feuillage (à 
feuilles médianes bipinnatiséquées, à segments larges), est tout 


NOUVELLES all 


à fait différent de celui de l'O. Lachenalii et sensiblement 
plus voisin de celui de l'O. crocata, et il y aura lieu de 
conclure, vu aussi la haute taille de la plante, que de nou- 
velles recherches sont à faire sur la production ou l'intro- 
duction de cette intéressante forme dans l’ouest de la 
France. à 


NOUVELLES 


M. le D' Heim, professeur agrégé d'Histoire naturelle à la 
Faculté de Médecine de Paris, a été nommé titulaire de la nou- 
velle chaire de « Matières premières coloniales » qui vient d’être 
créée à l'Ecole notionale supérieure d'Agriculture coloniale. 


Parmi les nouveaux ofliciers de l'Instruction Publique promus 
à l'occasion du 14 juillet, nous sommes heureux de citer nos 
excellents confrères : MM. Emile Perrot, professeur à l'Ecole 
supérieure de Pharmacie de Paris, qui fut secrétaire général du 
Congrès international de Botanique tenu à Paris en 1900; Pé- 
choutre, professeur au Lycée Buffon à Paris ; Girod, directeur de 
l'Ecole normale de Gap. — M. Finet, préparateur au Museum, à 
Paris, est nommé oflicier d'Académie. 

M. Le Monnier, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, 
vient d’être nommé chevalier de la Légion d'honneur. 


Nécrologie. — M. François Crépin, directeur honoraire du 
Jardin botanique de Bruxelles, est décédé récemment dans sa 
73° année. Ce n'est pas auprès des lecteurs de la Revue, dont la 
plupart ont assurément eu recours à ses lumières, qu'il convient 
de faire ressortir la haute autorité scientifique du défunt qui 
s'était fait une réputation universelle parmi les rhodologues par 
l'ensemble de ses travaux sur le genre Rosa. Crépin, qui était 
l'obligeance même et toujours à la recherche de documents nou- 
veaux pour ses publications, a revisé avec le plus grand soin, 
selon ses idées personnelles en classification, les Rosa d'un grand 
nombre d'herbiers importants, et cette revision a facilité considé- 
rablement l'éclosion de nombreux travaux sérieux en rhodologie. 
Rappelons aussi que Crépin était un paléo-botaniste des plus 
distingués et l’auteur d'un Manuel de la flore de Belgique qui fait 
loi chez nos voisins du nord. On sait que son successeur à la 
direction du Jardin botanique de l'Etat, à Bruxelles, est notre 
savant confrère M. Th. Durand. 

Nous avons appris aussi le décès de M. Westermaier, profes- 


412 INDICATIONS DE LOCALITÉS NOUVELLES 


seur à l'Université de Fribourg (Suisse), et celui de M. Gustave 


Radde, directeur du Musée impérial du Caucase, à Tiflis, dont 
les recherches et publications sur les flores du Caucase et de la 
Sibérie sont connues et qui, obligeamment, distribuait ou commu- 
niquait à des éditeurs d’exsiccatas ses principales récoltes. 
Parmi ses publications il ya lieu de citer particulièrement les deux 
suivantes : Grundzüge d. Pflanzenverbreitung in d. Kaukasus- 
ländern vw. d. unteren Wolga über d. Manytsch-Scheider bis zur 
Scheitelfläche Hocharmeniens et Flora der Kaukasus. 


GR: 


Indications de localités nouvelles françaises 
pour des plantes rares ou peu communes. 


(Première note.) 


Anemone silvestris L. (Variation à corolle lavée de teinte rou- 


geätre). — Meuse: Lacroix-sur-Meuse : forêt de Bougny (Breton). 
Paparer Roubiæti Vig. — Bouches-du-Rhône: les Pennes à la Ga- 
votte (Reynier). 


Fumaria micrantha Lag. var. Parlatoriana Boiss. — Pyrénées- 


Orientales: de Prades à Ria (fr. Sennen). 

Fumaria Vaillantit var. Chavini Rouy et Fouc. F1. Fr., E, 
p. 181 (F. Chavini Reut.). — Indre-et-Loire: Bourgueil (Tourlet); 
Meuse: Lacroix (Breton). 

Fumaria parvifiora Lamk. var. umbrosa Hausskn. et var. 
glauca RouyetFouc. F1. Fr.,1,p.182(F. glauca Jord.).— Bouches- 
du-Rhône: les Pennes (Reynier), la var. glauca fleurissant beau- 
coup plus tard que la var. wmbrosa (fin mai et juin). 

Eruca stenocarpa Boiss. et Reut. ; Rouy et Fouc. F1. Fr., I, 
p. 64. — Aude: champs de Portel à Mattes (fr. Sénnen), 

Draba Bertolonii Nyman var. lævipes Rouy et Fouc. F1. Fr., 
Il, p. 211. —  Pyrénées-Orientales : mont Coronat, de 2.000 à 
2.100 mètres (fr. Sennen). 

Noccæa maritima Rouy et Fouc. — Aude: île de l’Aute et la 
. Nouvelle (fr. Sennen). 

Noccæa diffusa Rouy et Fouc. — Aude: la Nouvelle (fr. Sennen). 

Thlaspi alliaceum L. — Indre-et-Loire: champs incultes à Druyes 
(Tourlet). 

(A suivre.) 


Le Directeur-Geérant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


21 | Lepidium glastifolium Desf. (Algérie) 


BTE — 


Nebrodense Guss._ (Sicile) 


ET  Muricaria prostrata Desv. . (Algérie) 
| Halimium Libanotis Lge. . (Espagne) 
À | Helianthemum Po meridianum Dun. 
’e _ (Algérie) 
| Viola Billotiana var. angustifolia F. Sch. 
- (France) 
Reseda collina J. Gé (Algérie) 
Siléne Sicula Ucria _ (Sicile) 
S. — Legionensis Lag. (Espagne) 
. Gypsophila compressa Desf. (Algérie) 
 Stcitaria alpestris Fr. (Norvège) 
Mœnchia cœrulea Boiss. ie 
Alsine Paui Willk. - (Espagne) 
Hypericum Afrum Lamk. (Tunisie) 
Ulex argenteus Welw. _ (Portugal) 
Genista lucida Camb. (Baléares) 
G.—  Morisii Colla (Sardaigne) 
Ononis euphrasiæfolia Desf. (Algérie) 
O.—  vaginalis Forsk. (Egypte) 
Anthyllis rupestris Coss. (Espagne) 


Trigonella Spruneriana var. velutina 
(Cilicie) 
Pocockia lunata Boiss. (Anatolie, 
Trifolium Meneghinianum Clem. (Turquie) 
 Astragalus Dacicus Heuff. (Transylvanie) 
Psoralea plicata Del. (Egypte) 
_ Hedysarum Perralderianum Coss. et Dur. 
RS | _ (Algérie) 
Hipocrepis scabra DC. (Tunisie) 
_Prunus Aproniana Schübl. (Allemagne) 
Rosa gallicoides Déségl. (Tyrol) 


Alchemilla microcarpa B. et R. (Espagne) 
Epilobium Davuricum Fisch. (Norvège) 
Lythrum nanum Kar. et Kir. (Russie) 
_ Reaumuria stenophylla"J. et Sp. (Algérie) 


Sedum alsinifolium All. (France) 
Saxifraga lævis MB. (Caucase) 
Margotia laserpitioides Boiss. (Algérie) 
Daucus pubescens Koch (Algérie) 
Malabaila Sekakul Boiss.  (Paphlagonie) 
Carum Atlanticum Coss. (Maroc) 
Bupleurum montanum Coss. (Maroc) 


B. — Marschallianum C.-A. Mey. 
(Chypre) 
Hydrocotyle natans Cyr. (Italie) 


Asperula es var. hirsuta Boiss. | 
(Espagne) 


5 


Pyrethrum Catananche Ball. (Maroc) : 
Artémisia Judaïca L. (Egypte) 
Helichrysum stramineum Guss. (Sicile) 


H  — graveolens DC. 


(Asie-Mineure) | 


Gnaphalium pulvinatum Del. (Egypte) 
Linosyris divaricata DC. (Russie) 
Solidago littoralis Savi. (Italie) 
Pulicaria dentata DC. (Algérie, : 


Calendula Algeriensis Buiss... et Reut. 


. (Algérie) 
Atractylis serratuloides Sieb. (Algérie) 
Carlina involucrata Poir. (Maroc) 
Chamæpeuce Hispanica DC. (Espagne) 
Cirsium Dollineri Schultz. (Tyrol) 
GC. —  Erisithales X montanum (Tyrol) 
Carduus uncinatus MB. (Russie) 
Amphoricarpos Neumayeri Vis. (Bosnie) 


Centaurea Tempskyana Fr. et Sint. 
(Arménie) 


C. -- paniculata >< diffusa (France) 
C. — Prolongoi Boiss. (Espagne) 
C. — ferox Desf. {Algérie) 
Hieracium angustatum Lindeb. (Norvège) 
H — stuppeum Reichb., (Dalmatie) 
Scorzonera mollis MB. (Crète) 
Jasione corymbosa Poir. (Algérie) 
Convolvulus Assyriacus Griseb. (Anatolie) 
_Cerinthe Smithiæ Kern. (Croatie) 
Antirrhinum glutinosum B. et R. 
(Espagne) 
Orobanche sanguinea Presl (Sicile) 
Teucrium gnaphalodes Vahl. (Espagne) 
Thymus Funkii Coss. (Espagne) 
Armeria Rouyana Dav. (Portugal) 


Salix calliantha Kern. (Autriche) 


S.— Lapponum *< arbuscula Wisn. 
(Suède) 
Merendera Attica Boiss. (Grèce) 
Iris filifolia Boiss. (Espagne) 
Carex turfosa Fr. (Suède) 
Pennisetum distylum Guss. (Sicile) 
Colpodium bulbosum Trin. (Russie) 
Vulpia attenuata Parl. (Sicile) 
Poa stricta Lindeb. (Norvège) 


Prix : 30 francs. 


Achillea pectinata Wild. 
Pinardia coronaria Less. 
Leucanthemum Sætabense DC. 

Py rethrum uliginosum W. etK. 

p: REP rec W. et K, 
Cotula aurea L. À 
Artemisia arborescens L. ; 


A. — Austriaca Facq. 
VA. — Pontica L. 
A. — Tournefortiana Rchb. 


Helichrysum frigidum Willd. 
He: — Siculum Spreng. 
Phagnalon saxatile Coss. 
Filago eriocephala Guss. 

F.— heterantha Raf. 


Galatella cana Nees Ÿ 


Bellis pappulosa Boiss. 
Inula semiamplexicaulis Reut. 


[._—— montana L. 
J.— Oculis-Christi L. 
I.— ensifolia L. 


Pulicaria Sicula Moris 

Evax rotundata Moris 

Adenñostyles albida Cass. + , 
Cirsium heterophyllum >< spinosissimum. 


C. —  subheterophyllum >< spinosissi- 
mum. 

C. —  superspinosissimum ><  Erisi- 
thales. 

C. —  Erisithales >< Pannonicum. 

C. — ‘ canum MB. 


Carduus defloratus (L,) Jacq. 
C. — Personata XX Rhæticus. 
ANT hamulosus MB. 
Xeranthemum annuum L. 
Jurinea mollis Reichb. 
Serratula heterophylla Desf. 
Leuzea conifera DC. 
Centaurea Seusana Chaix. 
C. — Sadleriana Jka. 


Re leucophæa Jord. 

C. — atropurpurea W. et K. 

C. — Nicæensis AI. 

GC. — aspero-Calcitrapa G. et G. 
Hieracium andryaloides Vill. 

a Pamphili Arv.-Touv. 

H. — chloropsis G. et G. 

H.:= cymosum L. 

H. — ei. 
RSS præaltum var. hispidissimum 


Crepis chondrilloides Jacq. 
C.—  Frœlichiana DC, 


TOURS. 


WE 


P. —  discolor Leyb. 
P. — Balbisii Lehm. 
|P, —  Scotica Hook. 


— IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


Drepis neglecta fe gr 
C.— leontodontoides AU. 
Urospermum Dalechampii Het 
Helminthia aculeata DC. Ex 154 
Picris spinulosa Bert. : 
P.— Sprengeriana Poir. 
Leontodon Rosani Ten. Pi 
minimum Een à 
Hypochæris Facchiniana db : 
Metabasis Cretensis DC. 4: 
Hyoseris radiata L. “ 
Adenophora liliüfolia Bess. 
Campanula Sibirica L. ï 
stenocodon Boiss. et i Re 
Scheuchzerii Vill. 
cæspitosa Scop. ! 
‘drabifolia Sibth. etSm. 
uniflora L. À : 
Pen canescens W. et Ke 1 SKIS 
p.222 ” Lcomosnm L'7 "ALISe 
Trachelium cæruleum L. 
Lobelia Dortmanna L. 
Laurentia Cretica Juss. 
Erica umbellata L. 

.— ciliaris L.. 
Lusitanica Rudolphi. 
arborea L. 
scoparia L. 
multiflora L. 
carnea L. L 
Pirola rotundifolia L. 
Primula Daonensis Leybold 


+ 


peRne 


E 
HE 
| 
HS 
pes 
E. 


Androsace maxima L. 
AS villosa L. 

A — imbricata Lam. 
Marsdenia erecta R. Br. 
Vinca media Hoffmgg. et Link. 
V.— herbacea W. et K. 
Gentiana alpina Vill. 
Chlora grandiflora Viv. 
Erythræa grandiflora Biv. 
E,, — tenuiflora Link. 
Cicendia pusilla Griseb. 
Ramondia Pyrenaica Rich. 
Convolvulus Æquensis Eugène. . 
Heliotropium supinum L. 
Anchusa angustifolia. 


Prix : 15 francs 


LS SAR AN NE RCE Se 
sl 1e ANNÉE ESS - N°8 | 1e SePpremBre 4903 


REVUE 
BOTANI QUE SISTÉMAT QUE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


| Paraissant le 1” de chaque mois 


D . 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


GEORGES ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTKUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 8 


_ Une excursion botanique au Péguère, dans les Pyrénées françaises, 
par M. E.-J. NEYRAUT. 
Espèce conventionnelle « Quercus mixta », par M. Alfred REYNIER. 
Indications de localités nouvelles françaises pour des plantes rares ou 
peu communes (suite). 


PRIX DE L’ABONNEMENT 


8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l’Étranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 


AUX BUREAUX DU JOUR N A LI. 
41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


PARIS LONDRES 
Les Fis D'Éwize DEYROLLE DULAU & C° 
46, rue du Bac (7°) . Soho-Square, 37 (N.-W.) 
BERLIN : : VIENNE Ù 
FRIEDLÆNDER & SOHN GÉEROËED;&C° 
Carlstrasse, 11 Stefansplatz, 8 


L] 


SENS < £ ; 1 


IFLORE DE FRANCE 


OÙ 


DESCRIPTION DES PLANTES 


Qui croissent spontanément 


EN FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


TOME VIII. — Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dip- 
sacées, Composées (Corymbifères, Cynarocéphales : Æchinopsidees, 
Carlinées, Silybées). 


PAR 


G. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Publique 


1 volume grand in-8°, 405 pages. = Prix: S franes. 


| REVISION DU GENRE ONOPORDON 


PAR 


CGROUX 


25 planches; 23 pages. — 1 vol. grand in-S° jésus, genre atlas-album, 


élégamment cartonné. 


Prix : 15 franes 


Are ANNÉE N°8 4° SEPTEMBRE 1903 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Une excursion botanique 
au Péguère, dans les Pyrénées françaises. 


Par M. E.-J. NEyraur. 


Quand on s'engage dans les Pyrénées par la belle vallée 
d’Argelès, puis un peu plus loin, à Pierrefitte, dans celle 
de Cauterets, on ne tarde pas à apercevoir devant soi un 
massif de forme conique que l'on ne perd plus de vue 
jusqu’à Cauterets, bâti au pied même de la montagne : 
c'est le Péguère, 

_ Sur la droite du massif s'ouvre la vallée de Cambasque 
et d'Illéou et, sur la gauche, Le val de Jéret. 

Le Gave coule au fond de ce val. 

L'extrémité Nord de la montagne et le flanc Ouest, le 
seul abordable par ses pentes naturelles, sont formés de 
schistes et de calcaires saccharoïdes ( Va/lot); la crête et le 
flanc Est sont granitiques ; jusqu'à ces dernières années ils 
étaient demeurés presque inaccessibles. Mais, depuis que 
l'administration des forêts a construit un chemin en pentes 
douces sur ce dernier flanc, l’ascension de la montagne qui, 
antérieurement, n'avait lieu que par Cambasque et était 
hérissée de difficultés, ne présente plus aucun danger, même 
pour les personnes sujettes au vertige. C'est de ce côté que 
l’on peut recueillir, vers la mi-juillet, une riche moisson de 
belles plantes alpines dont quelques-unes sont fort rares 
et d'autres spéciales aux Pyrénées. 

En quittant Cauterets (alt. 932"), par la route du Pont- 


414 NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


d'Espagne, on passe successivement devant les établisse- 


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ments de la Raillière et du Mauhourat. Immédiatement après 


NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 1145 


la charmante cascade du Cérisey, on rencontre sur la 
droite le chemin qui conduit au Péguère. 

Dès que l’on a franchi le Gave sur un pont rustique (1247"), 
on s'élève vers le Nord et, par une série d’admirables lacets, 
sur le flanc Est du Péguère. 

Bientôt on traverse un couloir d'avalanche qu'il faut ex- 
plorer avec soin (1340), puis on atteint les cabanes ou 
chalets forestiers (1608"), où il est nécessaire de faire une 
provision d’eau avant de se remettre en route. La source 
se trouve à gauche, à 5 ou 6 mètres en contre-bas des 


cabanes. 


Depuis la base de la montagne jusqu'à Ce point on peut 
P D P 


récolter (1247-1608) : 


Adenostyles  albida  Cass. 
subsp. A. Pyrenaica (Lange) 
Rouy. 

Alchimilla alpina L. subsp. 
A. conjuncta (Bab.) +. pallens 
E.-G.Camus.(4.pallens Buser.) 
— subsp. À. saxatilis 
(Buser) 3. Hoppeana (Reichb.) 
E.-G. Camus. 

Alrum fallar Von. 

Androsace imbricata Lamk. 

Arabis hirsuta Scop. subsp. 
A. hirsuta Scop. 3. Idanensis 
(Jord.) Rouy et Fouc. 

— subsp. A. sagiliata 
DC. 8. microstyla Rouy et Fouc. 
Arnica montana L. &. oblon- 


gifolia Rouy. 


Aspidium Lonchitis Sw. 
Betonica Alopecuros L. 
BupleurumPyrenæumGouan 
8. longifolium Rouy et Camus. 
Bupleurum ranunculoides 1. 
6. Lapeyrousianum Rouy et 
Camus (B. obtusatum Lap.). 
Campanula glomerata L. 2. 
aggregata (Mut.) Cariot et S'- 
Lager. 
Campanula rotundifolia L. 
Campanula rotundifolia L. 
(forma C. major DC ?) 
Cardamine impatiens L. 6. 
patulipes Rouy et Fouc. 
Cardamine resedifolia L. 
Carex depressa Link var. 
nova Neyrautr Rouy!. 


1 Voici les caractères principaux du Garex depressa Link d'après la dia- 
gnose donnée par M. Rouy dans ses I/lustraliones plantarum Europæ rario- 
rum, fase. I, p. 8, tab. XXIV, fig. 1, cette espèce étant à classer près du 


C. basilaris Jord. 


Carex depressa Link ap. Schrad. in Journ., 1199, p. 308 ; Steud. Syn. Glu- 


116 NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


Carez ornithopoda Willd. 


Helianthemum vulqare 
Carex pallescens L. 


Gærtn. forma A. Scopolii Rouy 


Carex  sempervirens  Vill. let Fouc. 8. oblongifolium Rouy 
forma Villarsiana Bonnet et let Fouc. 
Richter. Herniaria latifolia Lap. 

— — forma  Villarsiana|  Hypericum Richeri Vill. for- 


Bonnet et Richter var. Auwri- 
gerana H. et A. Marcailhou 
d'Ayméric. 

Crepis lampsanoides FrϾl. 


ma 1. Burseri(Spach.)R. et F. 
Jasione montana L. 3. ge- 
nuina WNillk. 
Laserpitium  latifolium L. 


Dianthus barbatus L. 
Dianthus Monspessulanus L. 
4. barbatus Cariot et S'-Lager. 
Epilobium montanum L. 
Erysimum ochroleucum DC. 
forma £. Pyrenaicum (Jord.) 
Rouy et Fouc. 
Festuca sylvatica Vi. 
Globularia nudicaulis L. 
Gnaphalium sylvaticum L. 
6. nigrescens Gren.s.-var. Car- 
petanum (WNilk.) Rouy. 
Gypsophila repens L. 4. al- 
pestris (J. et F.) Rouy. — 
Forme à fleurs en grappes très 


s.-var. asperum Rouy et Cam. 
Lathyrus Linnæi Rouy (Oro- 
bus luteus L.) forma L. Hispa- 
nicus Rouy. 
Lathyrus  macrorhizus 
Wimm. £. Pyrenaicus DC. 
Miulgedium Plumieri DC. 
Passerina dioica Ram. 
Pimpinella magna L. à. vul- 
Mutel, s.-var. 
Rouy et Cam. 
— .elata Rouy et Cam. 
(s.-var. roseiflora). 
Pirola minor L. 
Plantago alpina L. 


qaris rubra 


lâches, sur des pédoncules Decne. 


atteignant 1-4 centim. ! 


— f. incana 
(P. incana Ram.) 


mac., I, p. 205, n° 293 ; C. dimorpha Brot. FI. Lusil., 1, p. 64 (p. p.) — Sect. 
Legilimæ Koch. — Foliis rigidis, duris, planis, carinatis, arcuato-patulis, cul- 
mo brevi (6-15 centim.) debili longioribus. Spicis normaliter unisexualibus. 
Spica mascula solitaria oblonga squamis pallide fuscis ovato-mucronatis. Spi- 
cis fϾmineis ovatis 2-3, 6-$-floris, infimis gynobasis pedunculatis erectis. 
Squamis fæmineis ovatis, viridi-carinatis margine hyalinis, cuspidatis cum 
acumine longo utriculo longioribus sed limbo concavo utriculo sæpissime 
breviore. Stigmatibus 3. Utriculis pubescentibus, minutis (cum rostro 3 mil- 
lim. longis), vix nervatis, ovatis, basi attenuato-stipitatis, breviter attenuato- 
rostratis rostro late conico eis triplo breviore. 

La var. Neyrauti Rouy se distingue du type comme suit (sec. Rouy in lt.) : 
Caule altiore (25-40 cent.) : spicis fæmineis ellipticis multifloris (10-16-floris) 
longius pedicellatis squamis margine rufo-scariosis. » 


NEYRAUT. — EXCURSION 


BOTANIQUE AU PEÉGUÈRE 117 


Polygonatum  verticillatum 


AIL. 
Prenanthes purpurea L. 
Ranunculus aconitifolius L. 


forma À. intermedius (DC.) 
Rouy et Fouc. 
Ranunculus nemorosus DC. 


subsp. R. Timbali Map. 
Gaudf. 

Reseda glauca 1. 

Rosa rubrifolia Vill. x. ge- 
nuina Rouy s.-var. glauces- 
cens (R. glaucescens Wulf.). 

Sagina Linnæi Presl &. ma- 
crocarpa Beck. 

Sambucus racemosa L. 

Sarifraga Aizoon Jacq. 
recta Ser. 

Saxifraga Cotyledon L. 
pyramidalis (Ser.) Rouy 
Cam. 

Sazifraga Geum L. 
gans Engl. 

X<Sarifraga Gaudini ue 
(S. Aizoon var. recta X S. Co- 
tyledon var. pyramidalis). 

X< Sarifraga Timbali Rouy 
et Cam. (S. Aizoon << Cotyle- 
don Rouy et Cam.). 


et 


": 


Y à 


et 


Y: ele- 


Scleranthus perennis L. 
genuinus Gillot et Coste. 

Sedum hirsutum A. : :*: 

Sedum rupestre L. 
flexum Briquet. {2 

Senecio adonidifolius fn 
8. platylobus Rouy. 

Silene rupestris L. 

Sperqularia rubra Pers. var. 
shipularis Boiss. (Foucaud mo- 
nogr. ined.) 

Teucrium Pyrenaicum L. 

Thalictrum  aquilegifolium 
L. 

Thalictrum minus L. subsp. 
T. majus Jacq. (forma T. is 
lacinum Gren. ?). 


RE 


LU] 
. 


Thesium pratense Ehrh. :. 
vulgare A. DC. 

Trifolium montanum L. 2. 
genuinum G. et G. 

Valeriana officinalis L. à. 
genuina Rouy. — Varie 


Plante très velue surtout dans 
le bas (Tiges-pétioles-stolons 


aériens) — (s.-var. vllosa) ; 
ou glabrescente — (s.-var. 
glabrescens). 


Veronica saratilis Jacq. 
Vicia Orobus DC. 


À peine s'est-on élevé de quelques mètres que l’on se 
trouve d'abord en face de deux chemins, puis, un peu plus 


loin, sur le chemin de droite, 


sommet duquel on remarque 


en face d’un couloir vers le 
les travaux de soutènement 


.que l'administration des forêts y a faits il ÿ a quelques an- 
nées. C'est le couloir du ravin de la Laoune. 


118 NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


En montant à gauche presque verticalement jusqu’au 
dessus du point où le couloir prend naissance, on peut récol- 


ter (1608-1900® environ) : 


Alchimilla alpina L. subsp. 


A. saratilis Buser à. Hoppeana 


(Reichb.) E.-G. Camus. 


Androsace imbricata Lamk. 


Arabis arcuata Shuttl. £. 
hirsuta Godet. 

Arabis  brassicæformis 
Wallr. 


Arenaria grandiflora L. +. 
mirta Lap. 
£. stolonifera Cariot 
9 
et S'-Lager (?) 


Arctostaphyllos  Uva- Ursi 
Spreng. 

Asterocarpus sesamoides 
Duby subsp. A. sesamoides 
J. Gay. 


Astrantia major L. à. vul- 
garis Koch. 
Cardamine resedifolia XL. 
Cæloglossum viride Martm. 


var. bracteatum Reich. 


Conopodium denudatum 
Koch forma C. daucifolum 
Rouy et Cam. 


Cotoneaster integerrima Me- 
dik. 

Erysimum ochroleucum DC. 
forma Æ. Pyrenaicum (Jord.) 
Rouy et Cam. 

Euphorbia hyberna L. 

Euphorbia verrucosa Lamk. 

Festuca spadicea L. 


Galeopsis Tetrahit L. var. 
præcoxr Jord. 
— Var. ArTvensis 
Schleicht. ? 

Gentiana lutea L. 

Gymnadenia  conopea  K. 
Br. forma G. densiflora A. 
Dietr. 

ris zyphioides Ehrh. 

Lilium Martagon XL. 

Liliun Pyrenaicum Gouan. 

Linaria alpina Mill. 

Luzula pediformis DC. 

Myosotis alpestris Schm. 

Nigritella anqustifolia 
Reichb. 

Pedicularis foliosa L. 

Potentilla rupestris L. forma 
P. macrocalyx (Huet du Pav.) 
Rouy et Cam. 

Potentilla Salisburgensis 
Haencke :. firma Koch. 

Polygonum viviparum L. 

Pirola minor L. 

Reseda qlauca XL. 

Rubus saxatilis L. 

Saxifraga Aizoon Jacq. £. 
brachyphylla (Ser.) Rouy 
Cam. 


— n. recta Ser. 

Saxifraga Cotyledon L. +. 
pyramidalis (Ser.) Rouy 
Cam. 


- Re = 
« AE 


NEYRAUT. — EXCURSION 
Sazxifraga exarata NVill. à. 
compacta Koch. 
— — y. Pyrenaica Engl. 
X< ? Samfraga exarata XX 
S. varians ? (non S. Baregen- 


. | 
sis Rouy et Cam.). — Forme 


très douteuse, paraissant sté- 
rile ; à pétales blancs ou blan- 
châtres, plus larges que les 
divisions du calice ; à nervures 
des feuilles peu saillantes ; 
mais à feuilles caulinaires 2-3, 
linéaires, entières ou 2-3-fides. 
— Elle n'est peut-être qu'un 
état maladif du S.exarata Vill.? 

XSarifraga Gaudini Bruegg. 
(S. Aizoon var. brachyphylla 
XX S. Cotyledon var. pyrami- 
dalis). 

XSarifraga GaudiniBruegg. 
(S. Aizoon var. recta X S. 
Cotyledon var. pyramidalis). 
— Ces deux formes ne diffè- 
rent presque pas entre elles; 
elles peuvent se borner aux 
différences qui existent dans 
l'ensemble des caractères entre 
les variétés brachyphylla et 
recta du S. Aizoon. 

Sarifraga granulata L. 

Sarifraga longifolia Lap. 

Sarifraga nervosa Lap. 


À partir du sommet de la 


119 


BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


X< Sarifraga superba Rouy 
et Cam., avec des feuilles at- 
teignant 10-11 centim. ! 

Sarifraqa varians Sieb. 6. 
intermedia Rouy et Cam. — 
Varie à pétales étroits et à pé- 
tales assez larges. 
compacta Rouy 


y. 
et Cam. 

— .lara Rouy et Cam. 
X< Sempervioum … rubellum 
(Timb. (S. Boutignyanum < 
|arachnoideum Rouy et Cam.) 

Sempervivum tectorum L. 
subsp. S. Arvernense Lec. et 
Lamt. forma S. Boutignyanum 
Bill. et Gren. genuinum 
Rouy et Cam. 

Le S. arachnoideum L.. assez 
commun sur les montagnes 
avoisinantes doit nécessaire- 
ment venir à proximité de ces 
deux plantes ! 

Sinapis Cheiranthus Koch 
forma S. pendula Rouy et 
Fouc. 

Valeriana montana L. £. ro- 
tundifolia Cariot et S'-Lager. 

Vicia Pyrenaica Ram. 2. /a- 
fifolia Rouy. 

— $.anqustifoliaRouy. 


(e A 


Laoune on contourne toute la 


partie N.-E. du Péguère en s’élevant insensiblement. Le che- 


min débouche, vers la vallée 


de Cambasque, sur l'arête qui 


descend du Pic Péguère (1° piton, 2187“) vers Cauterets. 


120 NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


C'est dans ce trajet relativement court que l’on aban- 
donne le granit pour rencontrer le schiste et le calcaire, et. 
que l'on traverse l’étroit ravin de la Glacière. 

Ce dernier, exclusivement incliné sur tout son parcours, 
prend naissance aux aiguilles de Péguère situées immédia- 
tement au-dessous du premier piton et se termine au pied 
de la montagne. — Comme celui de la Laoune il est très 
riche en plantesrares ; malheureusement il est difficilement 
accessible, et l'on ne peut abandonner le chemin forestier 


que si l’on est sûr de son pied et de sa tête. 


On peut néanmoins récolter 


depuis le sommet de la Laoune 


jusqu’à l'extrémité du chemin forestier les plantes suivantes 


(1900-2000 environ) : 


Alchimilla alpina L. subsp. 
A. saxatilis Buser à. Hoppeana 
(Reichb.) E.-G. Camus. 

Alchimilla vulgaris L.subsp. 
A. alpestris Schmidt. s.-var. 
frigens E.-G. Camus (A. fri- 
gens Buser). 

Anemone alpina L. subsp. 
A. alpicola Rouy et Fouc. 

Androsace villosa L. 

Antennaria dioica  Gærtn. 
2. discolor Rouy (var. Gallica 
Camus). 

Arabis arcuato Shuttl. 6. 
hirsuta Godet. 

Arctostaphyllos  alpina 
Spreng. 

Arctostaphyllos 
Spreng. 

Arenaria ciiata L. 3. ge- 
nuina Rouy. 

Arenaria grandiflora L. +. 
mirta Lap. 


Uva- Ursi 


Astragalus australis Lamk. 

Bartsia alpina L. 

Cardamine resedifolia L. 

Dryas octopetala L. 

Empetrum nigrum L. 

Erinus alpinus L. 4. typicus 
Lge. 

Erysimum ochroleucum DC. 
forma E. Pyrenaicum Jord. var 
longisiliquum Rouy et Fouc. 

Gentiana acaulis L. à. lati- 
| folia G. et G. (— G. Kochiana 
Perr.-et Song. — (G:exci5a 
Presl.). 

Gentiana verna L. var. an- 
[gulosa (Bieb.) (— 6. alata 
|G. et G.). 

Helianthemum  montanum 
Vis. subsp. A. vineale Pers. 5. 
alpinum Rouy et Fouc. — Va- 
rie à feuilles légèrement blan- 
châtres en dessus et à sépales 
velus. 


| 
| 
| 
| 


à 
nn 


* 


ER ASS UUEE X | 
TQUNE 


NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


421 


Iberis spathulata J.-P. Berg. 


— var. plus petite 


forma /. Lapeyrousii (Bordère |et à fleurs également plus pe- 
et Soubervieille) Rouy et Fouc.|tites, mais ayant tous les ca- 
Kernera saxatilis Reichb. x. |ractères du gracilis. 


integrata Rouy et Fouc. 


— forma À. montanus 


— — forma decipiens Nym. | Willd. 


Linaria alpina Mill. 

Linaria Pyrenaica DC. 

Nigritella angqgustifolia 
Reichb. 

Passerina dioica Ram. 

Pinquicula grandiflora 
Lamk. 


Potentilla Salisburgensis 
Hæncke var. Baldensis Burnat 
et Briquet. 


Primula integrifolia L. 
Primula viscosa Vill. 
Pyrenaica Rouy. 
Pulmonaria azurea Bess. 
Ranunculus  gerantüfolius 


var. 


Ranunculus Thora L. 

Rosa alpina L. x. Pyrenaica 
Rouy. 

—  — :.! pseudo-Pyrenaica 
Rouy. 

Ces deux variétés sont reliées 
par des intermédiaires. 

Saxifraga oppositifolia L. 
y. allernifolia Engl. 

Sesleria cærulea Ard. 

Taraxacum lævigatum DC. 
(2) (T. officinale Wigg. var. 
laevigatum Vallot Fl. Caute- 
rels !). 

Viola silvestris Lamk. forma 


Pourr. forma À.gracilisScheich.| V. Riviniana Reichb. 


Un sentier rudimentaire mais bien tracé sur le flanc Ouest 
de la montagne, fait suite au chemin forestier et conduit di- 
rectementau point culminant du massif (2250°). 

Sur son parcours on peut récolter jusqu’au deuxième chai- 


non (2000-2100 environ) : 


Androsace imbricata Lamk. 

Anemone narcissiflora L. 

Draba tomentosa Wahlenbg. 
forma D. omentosa (genuina) 
Rouy et Fouc. 

Geranium cinereum Ca. 

Hypericumnummularium L. 

Oxalis Acetosella L. (forma 


O. parviflora Lej.?). — Je n'ai 
rapporté qu’un seul exemplaire 
presque nain portant une fleur 
blanche, 2 ou 3 fois environ 
plus petite que celles du type. 
Il était mêlé au Sarifraqga um- 
brosa. 
Primula integrifola L. 


122 NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


Primula elatior Jacq. Saxifraqa umbrosa L. 
Ranunculus Pyrenæus L. Silene acaulis L. forma S. 
Sazifraga aretioides Lap.  lbhryoides Jord. 


Il est intéressant de compléter l'excursion en montant 
jusqu'aux Aiguilles de Péguère:; mais on ne doit s'aven- 
turer de ce côté, sans guide, que si l’on n’est pas sujet au 
vertige. 

Une fois arrivé au sommet de la Laoune, on quitte le 
chemin forestier et l'on monte à gauche, par un sentier à 
peine tracé et qu'il faut chercher. 

On arrive bientôt aux Aiguilles après avoir traversé 
un chaos d'énormes blocs de granit entassés les uns sur les 
autres. 

On peut récolter dans ce trajet : 


Alchimilla alpina L. subsp.!  Bupleurum  Pyrenæum 
A. saxatilis Buser 3. Hop-|Gouan. 2. linearifolium Rouy 
peana (Reichb.) E.-G. Camus. !|et Cam. 

Anemone alpina L. subsp.|  Bupleurum ranunculoides L. 
A. myrrhidifolia Vi. 5. Lapeyrousianum Rouy et 

Arabis arcuata Shuttl. £.|Cam. 
hirsuta Godet. Carex ornithopoda Wild. 

Arctostaphyllos alpinal  Carlina  acanthifolia AN. 
Spreng. subsp. C. Cynara Pourr. 

Arnica montana L. 5. oblon-| Crepis blattarioides Vi. 
gifolia Rouy. Diplotaris erucastrum G. G. 

Asperula hirta Ram. x. lara| Dryas octopetala L. 

Lange. Empetrum nigrum L. 

Asphodelus  albus  Willd.}  Epilobium spicatum Lamk. 
forma À. Pyrenaicus Jord. | Erigeron alpinus L. var. hu- 

Aspidium Fihx-Mas Sw.  |milis Rouy. 

Aspidium lobatum Sw. | Erysimum ochroleucum DC. 

| 


forma E. Pyrenaicum Jord. 

Aster alpinus L. 8. longisiliquum Rouy et Fouc. 
. | . . . 

Astragalus australis Lamk.l  Euphrasia minima Jacq. 


Aspidium Lonchitis SW. 


NEYRAUT. — EXCURSION BOTANIQUE AU PÉGUÈRE 


123 


Gypsophila repens L. 6. erec- 
tiuscula(Jord. et Fourr.) Rouy. 

Hieracium cerinthoides L. 
(var: 17). 

ris xyphioides Ehrh. 

Leontodon hispidum L. 

Liqusticum  Pyrenæum 
Gouan. 

Linaria Pyrenaica DC. 

Myosotis alpestris Schmidt. 

Parnassia palustris L. 

Polygonum viviparum L. 

PotentillaalchimilloidesLap. 

Ranunculus  geranufolius 
Pourr. subsp. À. Gouani Willd. 
forma À. alpicola(Timb.)Rouy 
et Fouc. 

Ranunculus Thora L. 
forma À. 
Rouy et Fouc. 

Reseda glauca L. 

Rhododendron  ferrugineum 


dubrus 


Salix Pyrenaica Gouan. 

Sarifraga Aizoon Jacq. var. 
brachyphylla Rouy et Cam. 

Sarifraqga nervosa Lap. 

Sarifraga oppositifolia L. 
var. allernifolia Engl. 

Sazifraga varians Sieb. à. 
vulgaris Rouy et Cam. 

— — $.intermedia Rouy 
et Cam. 


[U] 


integrifolia Rouy 
et Cam. 

Scorzonera aristata Ram. 

Sempervivum tectorum  L. 
subsp. S. Arvernense Lec. et 
Lamt. forma S. Boutignyanum 
Bill. et Gren. « genuinum 
Rouy et Cam. 

Senecio Doronicum L. x. vul- 
garis DC. 

Senecio Tournefortu Lap. 

Thesium pratense Ehrh. 2. 


L. vulgare A. DC. 
Rosa alpina L. var.:. Malyi|  Vaccinium Myrtillus L. 
Rouy. Vaccinium uliginosum L. 
Rubus saxatilis L. Valeriana montana L. x. ty- 
Rumez Acetosa L. pica Rouy. 


Le retour peut s'effectuer par le même chemin ; mais il 
est préférable d'atteindre le col qui s'ouvre sur la vallée de 
Cambasque ou de franchir la crète après avoir contourné le 
pied des escarpements qui surplombent le ravin de la 
Glacière et de descendre par le flanc opposé jusqu'à la 
rencontre du sentier qui fait suite au chemin forestier. Il 
vaudrait mieux dans ce cas réserver pour le retour l'explo- 
ration de la partie de ce chemin comprise entre son extré- 
mité et celle du ravin de la Laoune, 


124% REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


Espèce conventionnelle « QUERCUS MIXTA », 


par M. Azrrep REYNIER. 


Feu De Saporta étant le seul botaniste provençal qui se soit 
occupé des Chênes avec des idées biologiques élevées, on ne 
s’étonnera point que je prenne pour guide, au cours de la présente 
Note, les publications de cet éminent compatriote dont, au surplus, 
les connaissances en morphologie externe des Quercus de notre 
région étaient fort solides. 

« Bien que les Chènes soient des arbres connus de tout le monde, 
il est visible, par l’enchevêtrement de la synonymie, que les bota- 
nistes ne sont parvenus qu’au prix de bien des erreurs à détermi- 
ner les limites respectives de chacun d'eux. L'accord est même 
loin d’être fait sur la signification des principales Espèces... J'ai 
été surpris d’avoir à constater chez les Quercus tant de déviations 
relativement à l'idée théorique que l'on se fait d'habitude de 
l'Espèce !. » 

Alph. De Candolle, dans son Etude sur l'Espèce à l'occasion 
d'une Revision de la famille des Cupulifères, avait déjà exposé 
avec détails les écarts que présentent, chez une même Espèce, les 
pétioles, les limbes des feuilles, les organes mâles, les fleurs 
femelles, les cupules et les glands. En présence des différences 
considérables observées sur la même branche, le Maître avoua 


qu'il était embarrassé pour marquer la limite de la variabilité et, 


par conséquent, caractériser les Espèces classiques. 

Dans l'attente d'une conception mieux établie obtenue par 
l'examen approfondi des organes des Chênes, De Saporta professe 
que l'aire d'habitation ou extension géographique doit être le cri- 
térium auquel il faut avant tout s'attacher. « C’est en occupant 
une surface géographique déterminée soit d’une façon continue, 
soit par colonies éparses, que les différentes Espèces de Quercus 
attestent leur personnalité et la réalité objective du rôle qui leur 
a été dévolu. L'aire géographique, c'est-à-dire la considération de 
l’espace occupé par une catégorie de plantes revêtues d'une phy- 
sionomie et de caractères communs, offre un moyen sûr de dis- 


l De Saporta, Prodrome d'une Etude comparative des Chénes vivants et 
fossiles du Midi de la France et Préliminaires d'une Etude des Chéènes euro- 
péens vivants el fossiles comparés. 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 125 


tinguer les simples diversités locales et accidentelles de l'Espèce 
proprement dite !. » : 

Ceux qui, impatients de parvenir au but, ont essayé le classe- 
ment un peu prématuré des Chênes conviennent d’une semblable 
incertitude lorsqu'on veut distribuer les Espèces en sections. « Si 
l’on s'attache, nous dit De Saporta?, à un caractère isolé ou 
susceptible de variation, comme les caractères résultant de la 
position infère ou supère des ovules avortés ou de la maturation 
bienne du gland, on est exposé à rompre des rapports des plus 
intimes, puisque l’on éloigne le Quercus Suber et le Q. Ilex des 
Q. occidentalis et Q. coccifera. Si l’on combine plusieurs carac- 
tères, comme l'a proposé Oersted, c’est-à-dire si l’on considère à 
la fois la structure des styles et celle des écailles de la cupule, on 
arrive, il est vrai, à des résultats plus satisfaisants ; cependant, 
même dans ce cas, le Q. Jlex et quelques autres se trouvent sépa- 
rés des Chênes à feuilles persistantes et dentées-épineuses, avec 
lesquels ils manifestent une évidente parenté, pour être reportés 
parmi les Lepidobalanus à feuilles caduques, dont l'aspect exté- 
rieur est tout autre en réalité. » 

À quoi peut tenir cette difficulté exceptionnelle de saisir les 
caractères qui distinguent un Chêne {occupant une aire géogra- 
phique appréciable) de ses congénères (dans ie même cas) à faciès 
assez conforme pour faire naître l’idée d’un rapprochement en la 
même section, si ce n’est la confusion de l'Espèce et de la Race, 
cette dernière jouant, dans le groupe Quercus, le rôle considérable 
dont De Saporta va nous donner un aperçu de nature à faire mettre 
le doigt sur la méprise des classificateurs qui trop à la hâte qua- 
lifient d'Espèces plusieurs Chênes dont ilsexagèrent négligemment 
la valeur intrinsèque : 

« Au moment où les Espèces commencent à se répandre et à fixer 
leurs traits décisifs, avant même qu'elles occupent l'aire qui leur 
est demeurée propre, mais que les circonstances ont tour à tour 
agrandie ou restreinte, c'est à l’état de Races plus ou moins per- 
manentes, mais aussi plus ou moins localisées, que ces Espèces 
nous apparaissent. La Race est nécessairement sortie d'une dévia- 
tion quelconque d’un Type antérieur; elle se conçoit originaire- 
ment comme une simple variation, d'abord accidentelle et locale, 
ensuite plus nettement prononcée, devenue héréditaire et enfin 
permanente, occupant un espace déterminé d’où elle rayonne plus 
ou moins. Lorsqu'une Race locale se trouve aidée par les cir- 
constances, elle doit inévitablement, à mesure qu'elle gagne du 
terrain, accentuer de plus en plus ses caractères et acquérir plus 


let * Prodrome d’une Etude, etc., op. ci. 


126 REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


ou moins vite cette physionomie à la fin arrêtée dans ses contours 
et uniforme dans l'aspect qui la constitue à l’état de Type spéci- 
fique ou autrement de Race principale, autour de laquelle les Races 
secondaires, qu'on les désigne du nom de Variétés ou de Sous- 
Espèces, gravitent en nombre plus ou moins considérable. Ces 
phénomènes, dont nous saisissons parfaitement la trace dans les 
temps anciens, ont-ils cessé maintenant de se produire ? Je suis 
loin de le penser et si, de nos jours, à l'exemple de ce qui a déjà 
eu lieu à l’époque tertiaire, certains types soit appauvris, soit fixés 
depuis un temps très long et destinés à ne plus varier, présentent 
tous les caractères de la permanence, d’autres offrent le spectacle 
contraire. C'est ainsi que notre Q. Zlex donne lieu presque partout 
à d'innombrables diversités de feuillage susceptibles de faire naître 
des Races !. » « Une fois caractérisée, l'Espèce ne devient per- 
manente que d’une façon relative et il en existe toujours en elle 
des parties susceptibles de différenciations plus ou moins pronon- 
cées. Les oscillations morphologiques dont elle offre l'exemple se 
trouvent déterminées par les propres tendances de l'Espèce à subir 
plus ou moins facilement les excitations venues du dehors. De là 
d'évidentes inégalités de la notion spécifique tantôt réduite à 
d'obscures nuances, tantôt nettement tranchée, surtout à la suite 
de l'exclusion répétée de formes intermédiaires. En effet, il existe 
sous nos yeux des Espèces flottantes que nulle limite tant soit peu 
précise ne saurait Circonscrire et d’autres au contraire fixées dans 
leurs moindres traits, qui ne sont plus susceptibles que d'insigni- 
fiantes variations ?. » 

Autorisons-nous de ces lignes sans ambiguïté pour admettre que 
telles Espèces de Quercus décrites par nos Flores, livres souvent 
empiriques, sont, au fond, des Races pouvant, à l'époque con- 
temporaine comme lors de leur déviation originelle d’un prototype 
apparu à un âge géologique reculé, se maintenir dans l’état ins- 
table qui nous déconcerte ; plus tard seulement se produira l’ex- 
clusion définitive des « formes intermédiaires » dont jusque-là, 
étant témoins de leur évolution inachevée, nous avons à tenir grand 
compte. 

Sur le chapitre de la Systématique provisoire, De Saporta pro- 
pose, pour les Q. Zlex, Q. Suber, Q. occidentalis, Q. coccifera, etc., 
un rattachement pratique, c'est la section CAlorobalanus ainsi ca- 
ractérisée : « Feuilles persistantes, coriaces ou subcoriaces, d'un 
vert luisant par dessus, entières ou dentées-épineuses. Styles tan- 


1 De Saporta, Origine paléontologique des Arbres. 

? De Saporta, Caractères propres à la Végétalion pliocène, à propos des 
découvertes de M. Rames dans le Cantal. 

3 Prodrome d'une Etude, etc., op. cit. 


7, 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 127 


tôt dilatés, tantôt plus ou moins linéaires et subulés au sommet. 
Ecailles de la cupule tantôt planes. tantôt linéaires, prolongées en 
une pointe plus ou moins fine et longuement recourbée, s’élevant 
d'une base adnée plus courte que la partie libre. Maturation du 
gland annuelle, bienne ou variable, selon les Espèces. » Mais le 
consciencieux quercilogue ne cache point que, « quoique les formes 
inscrites dans cette section ne l’aient pas été d’une façon arbitraire, 
cependant rien de plus inégal en soi, de plus flottant et de moins 
facile à préciser que les notions dérivant de leur examen parti- 
culier ». 

Parmi les Chènes de la section Chlorobalanus, je retiens spé- 
cialement les Q. Zlex et Q. coccifera, puisque c'est entre les 
deux que trouvera son rang mon QuERcUs MIXTA.: 

La paléontologie apprend que les plus anciens Chênes à feuilles 
persistantes, Q. antecedens Sap., Q. iliciformis Sap. (de l’éocène 
supérieur), Q. mediterranea Ung., Q. præilex Sap. (du miocène 
inférieur), Q. præcursor Sap. et Mar. (du pliocène), avaient une 
parenté égale avec nos Q. Ilex et Q. pseudo-coccifera Desf. 
D'autre part, il a existé deux Chênes, Q. spinescens Sap., Q. den- 
ticulata Rér., affines du Q. coccifera actuel. On voit que le proto- 
type (sempervirens appellerais-je volontiers ce stirpe) de l'époque 
tertiaire tendait déjà à de multiples variations. 

Nos Q. Ilex et Q. coccifera ne sont pas davantage, aujourd'hui, 
des types sans liens avec d’autres Chênes vivants extra-européens : 
« Les Q. Baloo! Griff., de l'Affghanistan, et le Q. phyllyreoides 
A. Gray, du Japon, représentent des Races subordonnées au 
Q. Ilex et placées sur les limites extrèmes de son aire d'extension 
géographique. Entre les Q. coccifera et Q. calliprinos Webb 
viennent s'intercaler plusieurs Races orientales subordonnées ou 
répondant à des termes de transition‘. » 

De Saporta ne nie point que le croisement des Chènes n'ait pu 
influencer leur diversité. « [l est juste d'observer que la Race, en 
dehors des effets ordinaires de la concurrence vitale, n’est nulle- 
ment protégée contre ceux de l’hybridation ou du métissage : toute 
Race rivale d'une autre, égale en valeur ou supérieure à celle-ci, 
peut, en se mêlant à elle, l’annuler par le croisement et, si elle 
l'emporte,amener promptement sa disparition ?. » Toutefois il n’a, 
sagement, jamais prêté son concours pour interpréter comme 
indices matériels d'échange de pollen quelques caractères critiques 
d'un Chène provençal dédié à Auzende par Grenier se deman- 
dant: «Le Q. Auzendi serait-il un hybride des Q. Zlex et Q. cocci- 


l Prodrome d'une Etude, etc., op. cit. 
? Caractères propres à la Végétation pliocène , etc., op. cül. 


128 REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


fera"? » De Saporta a étudié avec soin ce Quercus et il s’est 
toujours montré réservé, dans ses écrits publics ?, touchant l’hypo- 
thèse d'un croisement. Son opinion explicite fut, en 1879, « que 
le Q. Auzendi était identique au fond avec le Q. pseudo-coccifera 
Desf. etqu'ils semblent dériver tous deux d’un ancêtre disparu. Le 
Q. mediterranea Ung., jadis puissant et répandu sur de grands 
espaces, ne serait-il pas la souche primitive à laquelle le Q. Au- 
zendi, descendant dégénéré et presque submergé, se rattache- 
rait ? ? » En 1880, il alla jusqu’à considérer ledit Chène d'Auzende 
comme une Espèce digne du même rang systématique que les 
Q. Ilex et Q. coccifera?. Enfin, poursuivant ses observations, De 
Saporta établit qu'il y avait deux Races d'Auzendi : 1° Race gla- 
brata Sap. (Q. Auzendi Gr. Godr. pro parte); 2 Race Auzendi 
Sap. (Q. Ausendi Gr. Godr. pro parte). À ce sujet il s'explique 
de telle manière qu'il serait injuste de ne pas lui attribuer le mérite 
d'avoir mis sur la voie de constatation des rapports qui unissent 
indissolublement deux Quercus regardés, par les purs morpholo- 
gistes, comme types spécifiques autonomes au plus haut point. 

« Entre les ©. Zlex et Q. coccifera, affirme De Saporta, viennent 
« s'intercaler, en Provence, au moins six Races, dont les trois 
« premières ont la maturation annuelle du Q. Zlex, tandis que les 
«_ trois autres présentent la maturation bienne du Q. coccifera. Je 
« désigne ces Races par les dénominations suivantes, en partant 
« de la plus rapprochée du Q. lex : x. lenuis;f$. glabrata (Q. Au- 
« zendi Gr. Godr. ex parte); y. ilici-coccifera; à. Auzendi(quoad 
« Specimina maturatione bienni prædita) ; e. pachycarpa ; €. lepto- 


1 Grenier et Godron, Flore de France. 

? Dans des lettres particulières (on m'en a communiqué une) De Saporta 
aurait dit qu'il existe, entre les Q. Ilex et Q. coccifera, des « hybrides » ; mais 
c'est évidemment une manière de parler, au courant de la plume, avec des 
personnes qu'il tient pour hybridomanes, désespère de « mettre en bon che- 
min » et dont il veut ménager la susceptibilité. Toutes les fois que notre sa- 
vant provencal a discouru, en termes réfléchis, du Chêne d’Auzende, il ne 
s'est jamais plus aventuré que le jour où il usa de ces expressions : «Ce Chêne 
présente un portet des feuilles strictement intermédiaires à ceux des Q. Iex 
et Q. coccifera, les fruits à maturation bienne du dernier avec les cupules cou- 
vertes d’écailles étroitement imbriquées et non hérissées-spinescentes du 
premier. Est-ce là un hybride? C’est probable puisque le Q. Auzendi ne se ren- 
contre que dans les seules stations où abondent les deux Espèces entrelesquelles 
il sert de trait d'union ; et cependant le Q. Auzendi est certainement fécond 
et, de plus, il présente parfois des individus assez éloignés des progéniteurs 
supposés pour affecter réellement l'apparence d'une Espèce bien distincte. » 
(Discours d'inauguration de l'ex-Société Botanique et Horticole de Provence, 
16 février 1879.) Les mots « probable » et « supposés » n'attestent, que je 
sache, aucune conviction ; en outre, De Saporta a soin d'atténuer son dogma- 
üisme partiel par la restriction finale « et cependant... » 

3 Discours d'inauquration de l'ex-Société Botanique et Horticole de Provence. 

4 Prodrome d'une Etude, etc., op. cit. 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 129 


« morpha. Les trois dernières Races diffèrent entre elles par 
« l'aspect et le port et surtout par la structure des cupules et du 
« gland lui-même. La Race y. #/ici-coccifera-se contondrait avec le 
« Q. coccifera si elle n'avait la maturation annuelle du Q. lex; la 
« Race <. pachycarpa constituerait une Espèce à part, si ce n'était 
« son isolement : elle semble marquer un compromis entre les 
« Q. Ilex et Q. occidentalis Gay; la Race à. Auwzendi ressemble 
« d'une manière curieuse au Q. fenzlii Kotschy dont la Race 
« pachycarpa possède les glands, en sorte que l'Espèce asiatique 
« viendrait s'intercaler entre nos Races 5. et <. auxquelles elle 
« servirait de terme de jonction !. » 

Certains floristes reprocheront sans doute à De Saporta de 
n'avoir point donné de descriptions étendues de ces six Races. 
Mais, eût-il fourni de chacune la diagnose très claire désirable, 
l'insuffisance serait encore manifeste, puisque quiconque voudra 
s’adonner à l'étude des Chênes intermédiaires entre Q. lex et 
Q. coccifera se heurtera à une multitude de formes plus ou moins 
secondaires, soit négligées, soit inaperçues par De Saporta, et 
qu'il est impossible d'identifier à sés susdites Races (d’ailleurs, 
comme on l’a vu, le phytologue prudent disait : « au moins six 
Races) ». 

Après maintes herborisations consacrées à la recherche de ces 
Chènes instruclfs, je crois être en droit de produire modestement 
ma manière de voir. Jusqu'à lumière parfaite sur l’évolution phy- 
siologique des Chène-Kermès et Chène-Yeuse, ne convient-il pas 
de ranger.en un ensemble provisoire ces «formes intermédiaires » ? 
Les batologues, rhodologues, hiéraciologues, etc., ont dû, sans 
parti pris, admettre d'analogues Espèces collectives: c'est pour- 
quoi la création d'un Quercus Mixra conventionnel embrassant les 
Chènes connus et à découvrir entre Q. /lex et Q. coccifera ouvre 
un cadre n'ayant rien d'illogique, tant s’en faut. 

Laissant à mes confrères leurs libres théories, je ne qualifierai 
les unités e grege Querci mixtæ ni d'Hybrides, ni de Races, ni de 
Variétés; elles vont se suivre, dans un premier recensement, selon 
l'ordre qui répond aux dates où mon herbier a reçu les exsiecala 
à titre de preuve d'existence en tel ou tel habitat. Après réflexions, 
aucun nom systématique ne distinguera chacun de ces Chênes, 
car le nom impliquerait des caractères définis : or, on se trouve 
en face d'une incessante mobilité, d’un protéisme excessif, tan- 
gible combat entre le qualitatif et le quantitatif. Autant de maté- 
riaux désignés pour de patientes analyses là où la Nature pose ces 
énigmes vivantes comme une ironie de nos synthèses prématurées. 


l Préliminaires d'une Élude, etc., op. cit. 


130 INDICATIONS DE LOCALITÉS NOUVELLES 


Indications de locatités nouvelles françaises 
pour des jantes rares ou peu communes. 


(Première note.) 


>< Viola permixta Jordan — Meuse: env. de S'-Mihiel (Breton). 


— —  — var. spectabilis (K Richter) Rouy et Fouc. 
— Lot: env. de Sérignac (abbé Bach). 

Viola  Provostii Boreau — Meuse: Pagny, à la Blanche-Côte 
(Breton). 

Reseda platystachya Rouy et Fouc. — Aude: la Nouvelle (fr. 
Sennen). 

Malva ambigqua Guss. var. subcymosa Rouy 
(fr. Sennen). 

Malva microcarpa Desf. — Bouches-du-Rhône : les Pennes, à la 
Gavotte (Reynier) ; Aude: Sigean (fr. Sennen). 

Lavatera Olbia 1. — Bouches-au-Rhône: Marseille, à S'-Marthe 
(Reynier). 

Genista bisflorens Rouy — Meuse: bois de Fays à Lacroix et à 
Marsilly (Breton) ; Seine-et-Marne: forèt de Sourdun(/ariot) ; Marne: 
Baye (Devauversin). 

Medicago tribuloides Desr. var. secliuscula Rouy — Aude: la 
Nouvelle (fr. Sennen) ; Var: Solliès-Toucas (A4bert). 

Medicago rigidula var. eriocarpa Rouy — Var: Solliès-Toucas 
(Albert). 

Astragalus Lapponicus Burnat — Savoie: col de la Leissec 
(N. Roux). 

Crepis bursifolia L. var. erucifolia Rouy (Crepis erucifolia G. 
et G.). — Bouches-du-Rhône : les Pennes à la Gavotte (Reynier); 
Hérault: Béziers (fr. Sennen) ;: ces deux localités adventices. 

Asperula galioides MB. —- Marne : env. de Fismes (Ch. Gillet). 


Aude: ile de l’Aute 


Podospermum laciniatum DC. — Marne: env. de Fismes (Ch. 
Gillet). 
Orobanche unicolor Boreau ! — Gers: à trois localités des env. 


de Condom (Descomps), toujours sur le Trifolium pratense L. 
Carex vulgaris Kries var. Dematreana K. Richter PL Europ., 
1, p. 136 (C. Dematreana Vagg. in Flora, 1855, p. 207) — Hautes- 
Alpes: vallon de la Taillante-en-Queyras, autour du lac Foréant 
(leg. Brachet, determ. Rouy). 
(A suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


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N° 9 4: OcroBre 1903 


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REVUE 


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Faraissant le 1” de chaque mois 


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PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


Georces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 9 


Sur quelques plantes de Corse, par M. G. Rouy. 
Lettre sur l’'OŒnanthe peucedanifolia, par M. J. Foucaup. 
Diagnoses des plantes rarés ou rarissimes de la flore européenne (Suite). 


| ; , 
L PRIX DE L'ABONNEMENT 
| 8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


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PAR 


G. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Oflicier de l'Instruction Publique 


1 volume grand in-8°, 405 pages. — Prix: S franes. 


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FLORE DE FRANCE 


? 


Rs dé te. 


dre ANNÉE N°9 17 OcrosrEe 1903 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Sur quelques plantes de Corse 


(Observations et Diagnoses), 


Par M. G. Roux. 


Brassica nivea boiss. et Sprun. — C'est avec quelque 
surprise que je vis jadis dans le Bulletin de la Société bota- 
nique de France (XLVIT, 1900, p. 86) indiqué en Corse, dans 
les montagnes près de Ghisoni (leg. Rotgès), le Brassica 
nivea Boiss. el Spr., plante jusqu'ici exclusivement connue 
dans une seule localité de la Grèce, sur les rochers de l’Acro- 
Corinthe, c'est-à-dire de la citadelle dominant la ville litto- 
rale de Corinthe, car il y avait là, à mon sens, un cas de 
géographie botanique bien anormal. 

Aussi notre excellent confrère, Madame H. Gvysperger, 
ayant bien voulu, avant d'entreprendre un voyage en Corse, 
me demander quelques conseils, je m'empressai de l'engager 
à tâcher de retrouver, avec le concours de M. Rotgès, ce 
curieux Brassica et, le cas échéant, de vouloir bien m'en 
communiquer quelques exemplaires. : 

Rentrée chez elle, Madame Gysperger m'adressa plusieurs 
plantes des plus intéressantes et, parmi elles, ledit Brassica, 
avec des renseignementssur son habitatexact. De retour d'un 
voyage entrepris peu de temps après réception des plantes de 
Madame Gysperger, Je me suis mis à étudier ce Brassica, et 
par comparaison avec la diagnose de Boissier et les deux 
exemplaires de Brassica nivea que je possède, distribués par 
Orphanidès sous le n° 59 de son Flora Græca exsiccata, je 


132 ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 


m'aperçus que la plante en question! n'appartenait pas du 
tout au PBrassica nivea, de Grèce, mais élait seulement le 
B. insularis Moris, déjà connu en Corse et en Sardaigne. 
Cela remettait tout naturellement les choses au point, et il 
convient de supprimer purement et simplement de la flore 
de la Corse le Brassica nivea et d'y inscrire une 2° localité 
pour le B. insularis Viv., auquel on pourra ajouter comme 
synonyme : P. nivea Foucaud on Boiss. et Sprun. 


BISCUTELLA ComsrCAa Rouy. Sous-espèce nouvelle 
du B. lævigata L. (sens amplo), à classer au tableau dicho- 
tomique des sous-espèces donné dans notre Æ/ore de France 
(11, p. 105) dans l'accolade 3, entre les BP. glacialis Boiss. et 
Reut. et B. nana Rouy et Fouc., avec les caractères suivants : 

Silicules plus grandes (7 mill. de diam.), scabres, en panicule subracémi- 
forme; feuilles oblongues-spatulées, sinuées ou pinnatifides, hispidules-tomen- 
teuses, blanchâtres; tiges filiformes, très rameuses. . B. Corsica Rouy. 

I y a lieu aussi d'inscrire, à la page 108, la diagnose 
suivante de cette très intéressante sous-espèce : 

Subspec. I bis. — B. Corsica Rouy. — Tiges assez 
allongées (1-2 décim.), filiformes, très rameuses dès ou 
presque dès la base, à rameaux subcapillaires. Feuilles 
oblongues-spatulées, sinuées ou subpinnatifides, assez lon- 
oues (3-4 1/2 cent. de long), presque toutes basilaires, his- 
pidules-tomenteuses, blanchâtres ; les caulinaires presque 
nulles ou bractéiformes, très étroites et très courtes. Fleurs 
assez grandes. Silicules petites (7 mill. de diam.), scabres, 
+ nombreuses, disposées en panicule racémiforme très 
lâche. — Hab. — Corse: rochers des gorges de l’Inzecca près 
Ghisoni (M®° Gysperger, 9 juin 1903). 


DrANTHUS GysPERGERZæ Rouy. — Sect. Caryophyllus 
Ser., s.-sect. Brachylepideæ Wiik. et Lange (Cf. Rouy Flore 


1 Extrait d'une lettre de Madame Gysperger : « Elles (les touffes de Brassica) 
croissent dans les fentes des rochers à pic formant les parois des gorges de 
l'Inzecca, à environ une heure et demie de Ghisoni... On le trouve au-dessus 
et au-dessous de la grand'roule, sur un parcours d'environ une vingtaine de 
mètres, et nulle part ailleurs dans la contrée... M. Rotgès n’est plus à Ghisoni, 
mais son amia eu l’obligeance de me conduire à la station qu'il connaissait. » 


ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 133 


de France, WU, p. 186). — Plante glabre. Souche émettant 
des jets stériles à feuilles densément rapprochées en rosette 
et formant des loulfes très épaisses et des tiges florifères 
courtes (8-10 cent.), subtétragones au moins supérieure- 
ment, 2-5-flores. Feuilles molles; celles des rejets et les cau- 
linaires allongées, largement linéaires, $-nervées, aiquës ou 
les plus infimes obtusiuscules, 4 bords lisses ; les caulinaires 
de mème longueur que les basilaires ou plus courtes, 4 
gaine courte moins longue que large. Fleurs toutes ou la 
plupart + pédicellées; écailles calicinales 4, dressées, les 
inférieures à limbe étroit, allongé, herbacé, souvent sca- 
rieuses aux bords, /es internes largement ovales (presque 
aussi larges que longues), + atténuées ou subcontractées en 
une pointe atteignant /es 2/3 du calice (soit la longueur du 
tube), nettement striées seulement dans la moitié supérieure. 
Calce petit, court (12-14 mill., dont 8-9 seulement pour le 
tube), étroit, atténué au sommet, 4 dents allongées étroite- 
ment lancéolées, longuement acuminées-cuspidées. Pétales 
d'un rose très pâle, à limbe glabre, émarginé, puis entier 
ou lâchement crénelé. — Hab. — Corse : rochers des Calanches 
(M Gysperger). 

Diffère du D. furcatus Balbis par les caractères soulignés. 
C'est là une excellente acquisition pour la flore de la Corse. 

Potentilla frigida Vill. — J'ai des doutes très sérieux sur 
la présence en Corse, surtout à la localité indiquée dans le 
Bulletin de la Société botanique de France, 47, p. 90: 
« Pozzi » du Renoso, du véritable Potentilla frigida Vi. 
Celte espèce, dans les « Additions à la flore de Corse » de 
l’auteur, n'est point précédée d'un astérisque, c'est-à-dire 
qu'elle était, selon lui, déjà connue en Corse. Je n'ai point 
su trouver, dans les ouvrages des auteurs français ou dans 
ceux des auteurs italiens, la moindre indication en Corse du 
P. frigida, espèce d'altitude considérable croissant sur les 
rochers, et non dans les marais tourbeux tels que les « Pozzi ». 

Aussi j'estime qu'il convient, avant d'inscrire définitive-: 
ment le Potentilla frigida Vill. dans la flore de la Corse, 


134 ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 


d'attendre que cette Potentille ait été vue par plusieurs 
botanistes ?.… 


Pastinaca lucida Gouan. — On sait que c'est par erreur 
que Grenier et Godron, et d’autres botanistes du siècle der- 
nier, ont assimilé le grand Pastinaca de Corse au P. lucida 
Gouan. {{lustr., p. 19,t. 11 et 12 (an L. Mant.,p. 58?), espèce 
particulière aux îles Baléares d’après A.-P. de Candolle 
(Prodromus, IV, p. 189) et les auteurs récents : Nyman 
(Consp. fl. Europ., p. 289), Burnat et Barbey (Notes Voy. 
bot. Iles Baléares, p. 23-25), Parlatore et Caruel (F{. Ital., 
VIII, p. 261), et nous-même (///ustrationes plant. Europæ 
rarior., fase. VIT, p. 52-53, planche CLVIT). La plante indi- 
quée à Cardo près de Bastia (22 Bull. Soc. bot. France, 47, 
p. 91), doit donc ètre rapportée au P. latifolia DE. Prodr.. 
4, p. 189, Rouy et Cam. F/. de France, VW, p. 375, ainsi que 
toutes les autres localités de Corse attribuées au Pasfinaca 
lucida Gouan. 

Bupleurum aristatum Baril. — Dans la même énumé- 
ration que ci-dessus (4x Bull. Soc. bot. France, 47, p. 91), on 
voit indiqué en Corse, au mont Felce près de Corté, le Bu- 
pleurum aristatum Bartl.; il convient de rectifier cette indi- 
cation, car la plante de France et de Corse appartient au 
B. opacum Lange et non au B. aristatum Bartl. (CF. Lange 
Prodr. ft. Hisp., WE, p.71; Lorret et Barrandon F/. Montpell. 
éd. 2, p. 209; Rouy 17 Bull. Soc. bot. France, 1890, p: xv; 
J. Briquet Monographie des Buplèvres des Alpes-Maritimes, 
1897, p. 118-119; etc.). Le B. aristatum Bartl. (sensu stricto), 
ainsi que l’a fait justementremarquer après nous M. John Bri- 
quet (4. e., p. 119), qui l'accepte à titre de variété du B. di- 
varicatum Lamk. FL. franc, WA, p. 410, est une plante de 
la partie orientale de l'Europe, du Tyrol méridional au Nord- 
ouest de la péninsule balkaniqueï, alors qu’au contraire Île 


1 Lange l’a indiqué en Andalousie, à une seule localité de la sierra de Alcaraz 
d'après les récoltes de Funk; mais personne n'ayant jamais retrouvé en Es- 
pagne, ni dans la sierra de Alcaraz souvent explorée depuis Funk, ni ailleurs, 
le B. aristalum, alors que le B. opacum y abonde, il convient actuellement 
d'émettre les plus expresses réserves sur la présence en Espagne du B. aris- 
talum qui reste exclusivement oriental. 


ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 135 


B. opacum est assez répandu dans le bassin occidental de la 
Méditerranée. 


Bupleurum filicaule Brot. — Les réserves que j'ai émises 
à propos du Potentilla frigida Vill s'imposent peut-être plus 
encore au sujet de la présence dans l'ile du Bupleurum 
filicaule Brot., plante de la Galice et du Portugal où elle 
croit dans les régions basses ou littorales, qui n’a guère de 
chances d’exister « au sommet du mont Felce près de Corte », 
dans les hautes montagnes de Corse. Jusqu'à plus ample 
informé, le Bupleurum filicaule Brot. ne saurait être inscrit, 
méme avec doute, dans la flore de la Corse. 


Carpuus Sarpous DC. — Cette espèce, bien que cer- 
tains auteurs aient contesté ses habitats en Corse, notam- 
ment Nyman (Conspectus fl. Europ., p. 414) qui la cite seu- 
lement en Sardaigne, appartient cependant bien à la flore 
corse où elle croît dans le Sud, à Santa-Monza (Requien), à 
Portovecchio à l'Ozo (Revelière) et à Cappicciolo près Bonifa- 
clio (Arahik in herb. Rouy): puis, d'iprès Grenier et Godron 
(F1. France, IÏ, p. 227) et Bertolini (F. Ital., NIIL, p. 635) 
à Saint-Florent, où elle aurait été recueillie par Soleirol. Au 
sujet de la plante de cette localité septentrionale de l'ile, 
plante que je n'ai pu voir, même dans l'herbier du Museum 
de Paris, il se pourrait qu'elle se rapportât à ma var. spino- 
sissimus (C. Sardous bot. nonnull., non DC.) du C. cepha- 
lanthus Viv., laquelle se rencontre aux env. d’Ajaccio (de Mar- 
slly), d'Ostriconi à Calvi et Erbalunga (Mabille, Herb. Cors., 
305), à Miomo et Brando (Gi/lot), et est ainsi caractérisée : 
Plante à épines plus longues et plus robustes que dans le 
type ; folioles externes et médianes du péricline à épine plus 
allongée; port (quoique plus robuste) du C. Sardous DC., 
mais sen distinguera toujours facilement par les épines ter- 
minales des feuilles florales dépassant les calathides et les 
folioles internes du péricline larges, obtusiuscules ou 
obtuses, plus courtes que les fleurs, etc. 

Les caractères différentiels des C. Sardous DC. et cepha- 
lanthus Viv. étant assez mal précisés par les auteurs autres 


LU 


136 ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 


que Moris (F7. Sardoa.i. LXXXIX et XC), je crois utile de les 
indiquer ici succinctement, d'après les diagnoses du tome IX 
de ma Flore de France, en préparation : 


C. Sardous DC. — Calathides d'autant plus agrégées 
qu'elles sont placées dans le haut de la tige et des rameaux, 
les inférieures écartées, axillaires, solitaires ou par 2-3; 
glumérules densément épineux mais non dépassés par les 
épines des feuilles florales. Péricline ovoïde-oblong, à folioles 
externes et médianes lancéolées, assez brièvement acuminées 
en une pointe épineuse un peu étalée-recourbée au sommet 
égalant le reste de la foliole ; les internes étroitement lan- 
céolées, longuement acuminées en une pointe purpurine, 
scarieuse, dépassant les fleurs; celles-ci peu nombreuses 
(12-20 par calathide). Corolles à limbe envirom une fois plus 
long que le tube. Achaines glutineux; disque à mamelon 
central non anquleux. 


C. cephalanthus Viv. — Calathides nombreuses, agrégées: 
feuilles florales à épine terminale allongée et très robuste, 
dépassant sensiblement les fleurs. Péricline d'abord oblong, 
puis ovoïde-campanulé, à folioies externes et médianes lan- 
céolées, /erminées par une épine + étalée, plus courte que 
le reste de la foliole ; les internes lancéolées-oblonques, obtu- 
siuscules où même obfuses, blanches ou purpurines vers le 
haut, plus courtes que les fleurs ; celles-ci nombreuses (30-60) 
dans chaque calathide. Corolles à limbe à peine plus long 
que le tube. Achaines non glutineur ; disque à mamelon cen- 
tral fortement pentagonal. 


Aposeris fœtida Less. — Tous les botanistes savent que 
l’Aposeris fœtida Less. est une plante des régions froides des 
hautes montagnes de l'Europe centrale, depuis le Dauphiné 
jusqu'à la Roumanie, et fleurissant en juillet-août. Aussi 
est-il inadmissible que cette espèce ait élé recueillie (Foucaud 
el Simon rois semaines d'herborisalions en Corse, p. 95 
et 187), dans une herborisation faite, le 18 mai, «au bord 
de la route du cimetière et dans les moissons voisines » à 


ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 137 


Saint-Florent, sur le littoral'de la Corse! — Il y a là une 
forte méprise du déterminateur, et l’on se demande à quel 
cenre peut bien appartenir la plante ainsi nommée par 
M. Foucaud ? Est-ce un T'araxracum ou un Hyoseris ? — En 
tout cas, il faut, d'autorité, rayer pour l'Aposeris fœtida 
Less. la localité de Saint-Florent, absolument invraisem- 


blable ! 


DIGITALIS GYSPERGERZÆE Rouy. — Plante subtomen- 
teuse. Tige dressée, assez densément feuillée. Feuilles lan- 
céolées, longuement atténuées en pétiole, nettement dentées, 
à dents obtusiuscules-mucronées, réticulées-veinées en des- 
sous et à nervures secondaires ascendantes. Fleurs en grappe 
allongée, multiflore; pédicelles un peu épaissis au sommet, /rès 
étalés ou inclinés à l'anthèse, /omenteur, plus longs que le ca- 
lice (de 1/3 ou 1/4 environ), mais sensiblement plus courts 
que la bractée. Calice à divisions ovales-lancéolées, aiquès 
ou presque acuminées, dressées, la supérieure un peu plus 
étroite et pas de beaucoup plus courte que les autres. Co- 
rolle grande (4-5 cent. de long), rose, maculée de pourpre, 
pubescente extérieurement, obliquement campanulée-ventrue, 
puis + resserrée au sommet, 4 partie inférieure fortement 
courbée, la supérieure presque droite, à lobes très obtus, le 
supérieur el les latéraux subéqaur, à sommets presque sur 
un même plan vertical, l'inférieur sensiblement plus long, 
porrigé en lèvre ascendante et une fois plus large que les 
autres. Capsule (jeune) tomenteuse, ohlonque, aiquë et at- 
ténuée sur le style pubescent jusqu'au-delà de son milieu. — 
Hab. — Corse: d'Evisa à Porta (W"° Gysperger). 

A classer à côté du D. dubia Rodrig. dont il est distinct 
par les caractères soulignés. — Cette espèce figurera dans 
mes //lustrationes plantarum  Europæ  rariorum comme 
planche 468. 


EUPHRASEA SALISBURGENSES Funk. — Ainsi que l’a 
fait remarquer M. John Briquet (Recherches flore mont. Corse, 
p. 100), il est incontestable que l'Euphrasia nemorosa var. 
parviflora Fouc. (in Bull. Soc. bot. France, 47, p. 94-95) 


138 ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 


non Soy.- Will. doit être rapporté à VE. Salisburgensis 
Funk. var. pumila Coss. ap. K alik PJ. corses, n°404 
Cette plante, déjà signalée par M. Ch. Burnouf comme E£. 
nemorosa var. parviflora dès 1877 (in Bull. Soc. bot. Fr. XXIV, 
p. XXXI), n'est d’ailleurs point nouvelle pour la Corse. 


Trisetum Burnoufii Parlat. — La Société Rochelaise a 
publié, comme n° 4367, et la Société pour l'étude de la flore 
franco-helvétique, comme n° 924, tous deux sous le nom de 
Trisetum Burnoufii Req., une plante qui, en réalité, n’est 
point la plante même à laquelle Requien et Parlatore ont 
attribué le nom de 7. Burnoufi, quelques assimilations qui 
aient pu être faites, ce qui est toujours facile à coups de 
pro parte, dans le Bulletin de l’Herbier Boissier (VI, p.690- 
700) et dans le Bulletin de la Société botanique de France 
(46, p. 292-296). Il suffira de comparer les exemplaires dis- 
tribués sous ces numéros à la diagnose de Parlatore! pour 
constater que ces exemplaires ne sont pas «identiques » au 
T. Burnoufii, attendu qu'ils ne présentent pas les caractères 
suivants : « Panicula pauciflora, glumis puberulis*? inferiore 
altera subdimidio minore ; culmo rachideque puberulis. — 
Specie dotata di una pubescenza quasi tomentosa nelle fo- 
olie, nelle guaine, nel culmo, nella rachide, nei pedicelh, 
nelle glhume. Ma le foglie stretissime e come filiforna, la 
pannochia stretla, corta, ete. ». 

L'auteur des notes publiées dans les deux Bulletins spé- 
cifiés dit au contraire dans sa description: « Plante cour- 
tement pubescente sur les tiges, sur les feuilles et sur les 
gaines. Panicule + longue (4-10 centimètres); rameaux por- 
tant jusqu'à 19 épillets; qglumes un peu (ou légèrement) 
scabres Sur la carène, Vinférieure de 1/3 à 1/4 plus courte 
(que la supérieure), ete. ». 


Voici d'ailleurs ce qu'a écrit M. John Briquet (Recherches 
fl. mont., Corse, p.104), en donnant l'opinion de M. Hackel : 


l Parlat. F1. Ilal:, À, p. 263. 
? Cf, Janka Avenaceæ Europææ, p. 6. 


Revue de ‘Botanique systématique et de Géographie botanique. 


K, 


> A 


RS \ \\\ ; à / 
Œnantfie peucedarttolia Smifh ! 


Tome I. PI. 


Revue de Botanique systématique et de Géographie botanique. Tome FI PI A1 


Actes de la Soc.Lin.de Bordeaux LT XL. PLAT. 


Fig. 1. 


+ (= 


IV. — Œnanthe filbenduloides Thuillier ! 


Phototypie Berthaud, Pans 


ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 139 


Nous pensions pouvoir rapporter le Trisetum des environs 
de Corté au T. Burnoufii Parl., ainsi que l'a fait M. Foucaud 
{an Bull. Herb. Boiss. VIT, p. 696-700 et in Bull. Soc. bot. 
de France, XLVT, p.292, ann. 1899), quoique sa faible pubes- 
cence cadre mal avec l'indication de Parlatore « spezie do- 
tata di una pubescenza quasi lomentosa, nelle foglie, nelle 
guaine, nel culmo, nelle rachide, nei pedicelli, nelle glume ». 
M. Hackel ne partage pas exactement cette manière de voir 
et nous communique à ce sujet la note suivante : 

« J'ai, en ce qui concerne le Trisetum Burnoufii, Vopinion 
suivante : 

1° Vos exemplaires ne cadrent pas complètement avec les 
originaux de l'Herbarium centrale de Florence, dont j'ai 
établi sur place une description minutieuse. Sur l'original, 
le chaume et l'inflorescence sont nettement et densément pu- 
bescents, presque grisätres, caractère qui a été mis en 
évidence par Parlatore. Sur vos exemplaires et ceux que 
j'ai reçus de M. Foucaud, ce n'est pas le cas ; 

2° Mème le vrai T. Burnoufi n'est, à mon avis, qu’une 
variété du Trisetum flavescens Beauv., et vos exemplaires 
représentent une forme intermédiaire entre le type et la 
variété. Le Trisetum splendens Pres] de Sicile est une va- 
riété très semblable, dont vos échantillons se rapprochent 
beaucoup. Il me serait difficile de donner à votre plante un 
nom tout à fait précis. En fait, il faudrait créer une désigna- 
tion spéciale et nouvelle, ce qui me parait superflu ; il 
suffit de la désigner par l’épithète Tr. flavescens f. ad. var. 
Burnoufii accedens. Quel quel que soit le degré de spécia- 
lisation auquel on pousse la distinction des formes, il se 
trouvera toujours un nombre plus grand de celles-ci dans 
la nature que dans les livres ! ». 

Ce « Trisetum flavescens f. ad. var. Burnoufii accedens 
Hackel » semble mériter d’être admis comme forme inter- 
médiaire entre les T. splendens Presl, dont il me parait très 
suffisamment différent d’après mes exemplaires et ceux que 
J'ai vus ailleurs, et T. Burnoufi Req.: je l’appellerai donc 
Trisetum Corsicum, avec la synonymie 7. Burnoufii Fouc. non 


140 ROUY. — SUR QUELQUES PLANTES DE CORSE 


Req., le T. Burnoufii Req.! restant encore à retrouver en 
Corse. 

J'ajouterai que M. Foucaud (/0c. cit., p. 292) dit que le 
Trisetum Burnoufi « a été dédié à M. Burnouf, alors prin- 
cipal du collège de Corté ». Il serait intéressant de savoir 
les prénoms de ce Burnouf, existant en Corse de 1847 à 
1851, dates du second voyage de Requien en Corse et de sa 
mort, et où M. Foucaud a puisé ce renseignement qu'il y 
avait un Burnouf principal du collège de Corté à ces dates. 


Pos BazcBisrr Parlat. F7. Ifal., 1, p. 851. — Intéres- 
sante espèce, dont des échantillons appauvris avaient seuls 


été décrits sous les noms de Festuca capitata Balb., Dac- 


tylis capitata Schultes et Festuca depauperata Bert., puis 
enfin Poa Balhisii Parlat. 

En avril 1883, M. Hackel inscrivit dans l'Herbier Moris 
une longue note concernant cette espèce, note que M. William 
Barbey reproduisit (p. 69-70) dans son Floræ Sardoæ Com- 
pendium. Je donne ici la diagnose établie dans sa note par 
M. Hackel!: « Poa Balbisii Parl. emena. Paniculæ ereclæ rami in- 
feriores bini, alter uni-alter bispiculatus, superiores soli- 
tarii, omnes erecto-patuli, scabri. Spiculæ ovales, 3-6-flores : 
glumee steriles acutæ, 3-nerves, fertiles oblusiusculæ, sub- 
distincte 5-nerves, nervo carinali marginalibusque inferne 
sericeo-villosulis, basi haud intertextæ. Folia anguste li- 
nearia, plana: vaginæ internodiis breviores: ligula oblonga, 
obtusa, laminæ latitudinem æquans. Culmi graciles, breves, 
nodo summo supra medium culmum sito. Rhizoma cæspi- 
tosu m. 

J'y ajouterai la variété depauperata Rouy, avec la syno- 


1 M. Husnot (Graminées p. 88) a donné également une diagnose du Poa 
Balbisii (Parlat. sensu amplo) Hackel, mais n'ayant vu que des exemplaires 
recueillis en Sardaigne par M. Reverchon, il n'a pu décrire que la plante de 
la région montagneuse, à port assez semblable à celui du Poa nemoralis L. 
mais non celle des régions subalpine et alpine, prise pour le Poa laxa Hænke, 
la première présentant une panicule développée, la seconde une panicule 
appauvrie, étroite, presque spiciforme ou simple. La planche XXXIIL de 
M. Husnot représente, en effet, une plante assez semblable à la var. coarctata. 
Gaud. du Poa nemoralis L. 


FOUCAUD. — SUR L'ŒNANTHE PEUCEDANIFOLIA 141 


nymie: Festucata capitata Balb., Dactylis capitata Schultes, 
Festuca depauperata Bert. et Poa Balbish Parlat. (sensu 
stricto), caractérisée comme suit: « Panicula depauperata ad 
spiculam terminalem vel terminalem paucasque laterales 
-reducta (Hackel, /. €.) ». 

Dès 1849, Kralik découvrit, d'après les exemplaires de 
mon herbier, cette rare espèce dans les montagnes de la 
Corse, à l’Incudine (25 juillet), au Renoso (2 août), où il 
trouvait en même temps la var. depauperata, enfin au Ro- 
tondo (15 août) : en 1879, M. Reverchon la recueillit à son 
tour sur l'Incudine ; puis en 1900, MM. Burnat et Briquet 
la récoltèrent aux localités suivantes : versant sud du mont 
Cinto (2000 m.), col de Sorba, versant de Vivario (1300 m.), 
versant nord-est du Renoso (1800 m.), bergerie de Timozzo 
(1500 m.) ; versant nord du Rotondo (1950 m.). — Rappe- 
lons que le P. Balhisii normalement développé a été trouvé 
en Sardaigne par M. Reverchon, en 1882, au mont Limbardo 
près Tempio, et que la var. depauperata fut recueillie sur 
le mont Spada près Fonni par Balbis et par Moris. 


Lettre sur l'Œnanthe peucedanifolia, 


Par M. J. Foucaun. 


Nous avons reçu de M. J. Foucaud la lettre suivante que, malgré 
sa longueur, nous insérons bien volontiers : 


A Monsieur le Directeur de la Revue, 

D'après vous, les Œnanthe peucedanifolia et silaifolia figurés 
et décrits dans mes « Recherches sur quelques Œnanthe » se rap- 
porteraient à d’autres espèces et de cette publication daterait une 
ambiguité qui existerait encore. 

En ce qui concerne les Œ. media Griseb. et sélaifolia M. Bieb, 
dont vous parlez dans vos « Remarques sur la floristique euro- 
péenne » (Rev. bot. syst. n° 7), mon ami, M. Simon, vient de 
démontrer magistralement (Z. c. n° 5, 6 et 7), avec de nombreux 
documents, que ces deux plantes séparées dans la Flore de France 


142 FOUCAUD. — SUR L'ŒNANTHE PEUCEDANIFOLIA 


(vol. 7, p. 262), comme espèces distinctes, ne constituent qu'une 
seule et même espèce qu'il nomme (Œ. Biebersleinii. 

Je m'en rapporte, pour ces plantes, à l'appréciation de M. Simon, 
dont les longues et patientes recherches sur ces Œnanthe et sur 
quelques autres ont été faites avec une minutie et un soin tout 
particuliers. 

Il reste à démontrer que l’autre Œnanthe de ma publication 
appartient bien à l'espèce Œ. peucedanifolia Poll. 

En comparant la figure de l’Œ. peucedanifolia de Pollich avec 
celle que j'ai donnée de l'Œ. peucedanifolia de mes « Recherches 
sur quelques (Enanthe », vous avez constaté que Pollich représente 
un fruit « allongé presque obconique, subatténué sur le pédicelle, 
non calleux à la base et nullement atténué sous le calice » : «un 
pédicelle relativement épais » et «une ombelle composée de rayons 
peu nombreux (6-7), très nettement épaissis ». tandis que la figure 
de l'Œ. peucedanifolia que j'ai séparé de l'Œ. silaifolia, montre 
«une ombelle fructifère à 9 rayons inégaux nullement épaissis ; 
deux fruits, l'un franchement ovoide, l’autre ellipsoïde, tous deux 
très tronqués à la base et munis d'un pédicelle grêle bien plus 
étroits qu'eux ! ». 

De ces constatations, vous concluez, sans tenir compte de mon 
texte et comme si la figure que j'ai donnée représentait des carac- 
tères absolument invariables et non les variations les plus ordi- 
naires, que la plante de Pollich et la mienne constituent deux 
espèces distinctes, l'Œ. peucedanifolia Pollich et l'Œ. flipendu- 
loides Thuill. 

Si vous vous étiez reporté à mon texte, vous auriez constaté que 
j'ai signalé l’épaississement des rayons de l'ombelie, caractère 
d’ailleurs sans valeur, et indiqué d’autres formes de fruits dont 
quelques-unes sont dépourvues d’anneau calleux à la base, varia- 
tions qui se rapprochent beaucoup du fruit figuré par Pollich si 
toutefois elles n’en ont pas tous les caractères excepté celui du 
sommet « nullement atténué sous le calice », bien qu'il soit 
« presque obconique ». 

Au sujet de ce dernier caractère, il faut remarquer que Pollich 
n'a figuré qu'un fruit, ce qui ne peut signifier que tous les autres 
aient exactement cette forme, d'ailleurs cette uniformité des fruits 
n'existe pas. Ce caractère du sommet, en admettant même qu'il 
soittrès exact, n’a donc que la valeur d'un caractère d’une variation 
plus où moins notable. 

Dans mon texte, il n’est pas question de l’épaississement des 
pédicelles, mais des échantillons de mon herbier offrent ce carac- 
tére. 

J'ai dit que l’épaississement des rayons de l’ombelle constitue un 


NOTE DE LA DIRECTION 143 


caractère sans valeur, il en est également ainsi de la gracilité et 
du nombre des rayons bien que vous y attachiez de l'importance. 
Chacun peut remarquer en effet que le nombre des rayons est très 
variable (5-10 dans mon herbier), que plus ils sont nombreux plus 
ils sont grèles et que moins ils sont nombreux plus ils sont épais 
à la maturité. Le même fait s'observe pour l'Œ. Biebersteini var. 
vulgaris Simon, notre Œ. silaifolia M. Bieb. (Fouc. L. c. p. 3). 

Quant aux pseudorhizes renflées, elles ne varient point « tout 
comme de simples radis » qui d’ailleurs ne varient point comme 
vous semblez le croire; ces organes passent nécessairement par 
différents états avant d'acquérir, pendant la floraison, la forme 
définitive qu'ils auront à la fin. Ce qui trompe aussi dans les her- 
biers ceux qui n’ont pas suffisamment observé dans la nature, ce 
sont les échantillons de ces plantes plus ou moins dépourvues de 
leurs pseudorhizes renflées. 

Ma plante, d’après ce qui précède, est certainement celle de Pol- 
lich ; elle est vraisemblablement aussi celle de Thuillier, que je 
n'ai pas vue, que vous élevez au rang d'espèce avec deux variétés 
caractérisées seulement par leur développement et le nombre des 
rayons de leurs ombelles et à laquelle vous attribuez « un faciès 
particulier qui ne permet pas, même en l'absence de feuilles radi- 
cales, de les confondre soit avec l'Œ. peucedanifolia, soit avec 
l'Œ. Lachenalii. » 

Enfin, pour terminer, je vous ferai remarquer que vous auriez 
pu faire disparaitre bien plus tôt la prétendue confusion créée par 
mes « Recherches sur quelques Œnanthe », puisque, depuis cette 
publication, le genre Œnanthe a éte traité dans la Flore de France 
(vol. 7, p. 258) et que dès 1893, je vous ai envoyé un exemplaire 
de ma publication. 


Rochefort, le 3 septembre 1903. 


Note de la Direction. — La Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique n'est pas un organe de polémiques: je 
n'y discuterai donc pas les appréciations de M. J. Foucaud. Je 
dois pourtant aux lecteurs de faire remarquer les faits d'ordre 
purement matériel suivants : 

1° M. Foucaud ne conteste pas, naturellement, qu'il avait 
négligé de voir et de citer la planche de Pollich ; 

2° M. Foucaud a écrit (Remarques, p. 4) : « Smith, l'un des pre- 
miers, confondit avec l’'Œ. peucedanifolia Y Œ. silaifolia qui ne 
fut distingué que longtemps après par Bieberstein e{ il donna de 
cette plante une figure qui représente exactement V'Œ,. silaifolia ». 
— Ceci est tout à fait inexact, et il suflit d'examiner la planche 


14% NOTE DE LA DIRECTION 


de Sowerby et Smith et de relire la description de M. Simon de 
l Œ. silaifolia M. B. vera, d'après les exemplaires même de l'her- 
bier Bieberstein, pour le constater. 

3° M. Foucaud dit que je ne tiens pas compte de son texte où il 
a signalé « l’épaississement des rayons de l’ombelle »; voici ce 
que l’on peut lire dans «son texte » et qui contredit cette assertion 
(Remarques, p. 6): « Indépendamment des caractères cités plus 
haut, l'Œ. peucedanifolia se distingue de l'Œ. silaifolia ..…... par 
les rayons de l'ombelle qui sont grêles ou légèrement épais à la 
maturité, mais toujours beaucoup moins que ceux de | Œ. silaifolia, 
lors même que ceux-ci sont peu développés ». — Or la plante de 
Pollich représente une plante à ombelles non fleuries munies de 
rayons assez grêles, et une ombelle encore fleurie, pas même en 
fruits, à rayons déjà très épaissis; d'autre part, M. Simon, aux 
dires duquel se réfère entièrement M. Foucaud, déclare que les 
exemplaires authentiques de l'Œ. silaifolia de Bieberstein (Revue, 
p. 70, lignes 20-21) présentent des rayons fructifères au nombre 
de 4-5, à peine épaissis, certains même ne l'étant nullement. Donc 
il est, par là, démontré que les affirmations de M. Foucaud 
manquent de fondement ! 

° Pollich, dans sa diagnose, ne parle pas de l’épaississement 
des rayons, mais il n'y parle pas non plus de la forme des fruits. 
Or, la seule façon de savoir ce qu'est la plante d’un auteur, lorsqu'il 
a donné une planche pour compléter sa description, c'est de con- 
sulter ladite planche : M. Foucaud y aurait pu voir la forme du 
fruit et des rayons. 

5° M. Foucaud insiste sur ce que, dans le tome 7 dela Flore de 
France, les auteurs n’ont pas fait disparaître la confusion créée 
par lui au sujet de quelques (Enanthe. Je me plais à reconnaître 
que nous avons eu le tort de suivre, pour une fois, M. Foucaud 
sans contrôler sur texte prénceps ses aflirmations ; mais pouvait-il 
venir à l'esprit qu'un botaniste, entreprenant une sorte d'étude 
monographique d'un groupe, avait négligé de voir la planche d'un 
auteur pouvant seule lui donner les renseignements complémen- 
taires indispensables sur l’épaississement des rayons et surtout 
sur la forme des fruits, et lui permettre de parler en connaissance 
de cause! Aussi j'ai annoncé (Revue, p. 110) que je me réservais 
de remettre les choses au point dans les « Additions » du tome IX 
de la Flore de France, n'étant pas de ceux qui contestent quand 
même des faits matériels indéniables. 


1 En 1901, dans son Conspeclus fl. Græcæ (1, p. 652-653), M. de Halacsy avait 
déjà dit pour l'CŒ. silaifolia M. B.: « umbellæ radiis 4-6, demum vix incras- 
salis ». 


DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 145 


Au surplus, pour l'édification des lecteurs de la Revue, j'ai pho- 
tographié et fait reproduire en deux planches jointes à la présente 
livraison : 

1° L'ombelle florifère, le fruit et le pétale extérieur de la planche 
de Pollich (Œ. peucedanifolia Pollich !) ; 

2 La partie supérieure de la planche der English Botany, repré- 
sentant l'Œ. peucedanifolia Smith, qui, on peut le voir, n’a rien 
de commun avec l'Œ. silaifolia M. B., mais ne diffère pas de 
l'Œ. media Gris. ! 

3° La figure publiée par M. Foucaud pour l'Œ. peucedanifolia 
Pollich qui est toute différente, même à première vue, comme 
ombelles et fruits, de celle de Pollich ; 

4° L'ombelle fructifère de mon exemplaire de l'Œ. filipendu- 
loides de Thuillier même, qui, elle, parait bien ne pas diflérer de 
l'Œ. peucedanifolia Fouc. non Pollich !. 

G.R: 


DIAGNOSES DES PLANTES RARES OÙ RARISSIMES 


DE LA FLORE EUROPÉENNE 
par M. G. Rouy. 


Serratula spathulata Janka P/. exrsicc. Itin. Ttal.- 
Melit., 1874; Rouy {lustr. plant. Europæ rarior., p. 5, 
t. XIV; Centaurea spathulata ZLerafa F{. Melit., 7° thes., 
p. 11, non Ten.; C. crassifolia Bert. in Ann. sc. nat. Bol., 
1629 %11p. 359;F7Iral., IX°p. 428570. nitida Nald. PL. 
exsice. — Sect. Xlasea DC. Prodr., VI, p. 688. 

Plante glabre, à souche frutescente écailleuse. Tige de 
-4 décim., dressée, sillonnée, rameuse ou presque simple, 
feuillée jusqu'au sommet et très densément dans le bas. 
Feuilles épaisses, glauques, plurinerviées, très entières; les 
inférieures à limbe Spatulé, bulleux sur les deux pages, 
longuement atténué en un court pétiole étroit et largement 
amplexicaule; les supérieures très réduites, subsessiles. 


! De temps à autres paraissent des « Lettres ouvertes » auxquelles je m’abs- 
tiens de répondre, le fonds n’en valant pas la peine; mais j'engage les bota- 
nistes que cela peut intéresser à vérifier par eux-même le texte exact des cita- 
tions, car elles sont parfois allongées ou un peu raccourcies ou incomplètes, 
selon Les besoins de la cause. 


146 DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 


Calathides grandes (5-6 cent. de diam.). Péricline à folioles - 
striées, entières, dépourvues d'appendices ; les externes petites, 
aiguës, les médianes ovales, très obtuses, les internes lan- 
céolées-oblonques, obtuses. Fleurs toutes hermaphrodites et 
fertiles; corolles purpurines, rosées ou blanches. Achaines 
oblongs-linéaires, z##unis de côtes longitudinales ; hile basi- 
laire oblique, calleux aux bords. Aigrelte à poils fortement 
denticulés, subplumeux, très inégaux, libres jusqu'à la base, 
d’un roux blanchâtre, les extérieurs courts, {es intérieurs 
plus longs que l'achaine. 

Hab. — Malte : rochers calcaires de la région méridionale, 
notamment dans les gorges de Wied-Babu près Zurrico et 
de Wied-Mokbel. 

Scorzonera angustifolia L. Spec. pl., ed. 1, p. 791: 
Rouy Excurs. bot. Espagne, 1 (1879-80), p. 14; [lustr. 
plant. Europæ rarior., p. 29, t. 89: Willkomm Swppl. 
Prodr. fl. Hisp., p. 111; non al. — Plante vivace à ziges 
peu élevées (15-20 cent. de long), non écailleuses, velues 
inférieurement, aranéeuses ou pubescentes vers le haut, 
simples, striées, feuillées jusque près de la calathide. 
Feuilles linéaires, allongées, rapprochées, entières, régulière- 
ment décroissantes. Pédoncule épaisst au sommet. Calathide 
grande, terminale, solitaire. Péricline à folioles toutes lan- 
céolées, sensiblement atténuées vers le haut, les extérieures 
allongées, égalant presque les corolles d'un beau jaune et 
purpurines en dessous. — Feuilles assez semblables à celles 
du S. aristata Ram. 

Hab. — Espagne (sec. Læfling et Linné) : prov. de Valencia : 
Valldigna près Carcagente, rocailles vers la Ermita (Xouy). 

Obs. — L'exemplaire figuré à la planche 89 de mes ///us- 
trationes plant. Europæ rarior. est le seul que j'aie pu voir 
de cette rarissime espèce linnéenne pourtant si caractérisée. 


(A suivre.) 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


TOME I, 1894, par G. Roux et J. Foucaup. — Préface; Tableaux 
préliminaires ; Renonculacées, Berbéridées, Nymphéacées, Papa- 
véracées, Hypécoées, Fumariacées, Crucifères (Arabidées). 
1 volume grand D 332 pages. — Prix : 6 francs. l 


TOME Il, 4895, par G. Rs et J. Foucaup. 
et fin), Canparidéos, Résédacées, Cistinées. 
1 volume grand in-8°, 360 pages. — Prix : 6 franes. 


— Crucifères (suite 


TOME INT, 1896, par G. Roux et J. Foucaun. — Violariées, 
Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portulacées, Ta- 
mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 

_ 1 volume grand in-8e, 382 pages. — Prix : 6 francs. 


TOME IV, 1897, par G. Rouy. — Droséracées, Monotropacées 
(et Pirolacées), Malvacées (e{ Tiliacées), Linées, Géraniacées (e1 
Balsaminées, Oxalidées, Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
_ Fraxinées, Sapindacées (et Staphylinées), Hicées, Célastrinées, 
Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
riées et Ononidées). 

1 volume grand in-8°, 313 pages. — Prix : 6 franes. 


PRE PIN LT VE D Ph … 
Eee 1 nue 4 2 FN 


TOME V, 1899, par G. Roux. — Légumineuses (suite et fin). 

. 1 volume grand in-8°, 344 pages. — Prix : 6 francs. 
k TOME VI, 1900, par G. Rouy et E.-G. Camus. — Rosacées. 
# 1 volume grand in-8°, 489 pages. — Prix : S francs. 
3 se 
E TOME VII, 1901, par G. Rouy et E.-G. Camus. — Rosacées 
% (Pominées), Saxifragacées, Crassulacées, Haloragées, Myrtacées, 
à Lythracées, Onagrariées, Molluginacées, Ficoidées, Ombel- 


La 


7: 
x 


| lacées (Ombelliférées, Araliacées, Cornéinées;. 
1 volume grand in-8°, 440 pages. — Prix : S franes. 


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LORD 2e tn et seen 


ON SOUSCRIT CHEZ: 
G. ROUY - | Les Fils d'Éuire DEYROLLE 


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è ASNIÈRES (Seine) 46, Rue du Bac, Paris (VII: 
Et chez les principaux libraires de France et de l'Étranger 


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PLANTARUM EUROPE. 
RARIORUM 


auctore . EOUY , 


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DIAGNOSES DES PLANTES RARES OU RARISSIMES DE LA FLORE BUROPÉENNE 1F 
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REPRÉSENTANT TOUTES LES ESPÈCES DÉCRITES 
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ET NOTAMMENT DANS L'HERBIER ROUY) % 


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TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


N° 10 Le Novemsre 1903 


| HN QUE SYSTÉMATIQUE | 


ET DE 


fo : GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


| Paraissant le 1” de chaque mois 
| ÿ 

| RSR _ PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 

| Û AE ï Late 

Tes D GEorces ROUY 

| al Le © CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 

L 

D 


Lee LIT 


in SOMMAIRE DU N° 10 


PROS 


1 | Revue des travaux des Sociétés savantes : Société botanique italienne, 
4 par M. CRUGNOLA. 
Sur quelques espèces, formes ou variétés de Statice, par M. G. Rouy. 


PRIX DE L’ABONNEMENT 


: 8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 


AUX BUREAUX DU JOURNAL 
41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


PARIS LONDRES 
Les Fius D'Éure DEYROLLE DULAU & C° : 
46, rue du Bac (7°) Soho-Square, 37 (N.-W.) 
BERLIN VIENNE 
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h _ Carlstrasse, 11 (N.-W.) .  Stefansplatz, 8 


2 


FLORE DE FRANCE 


DESC RIPTION DES PLANTES 


Qui croissent spontanément 


EN FRANCE, EN CORSE’ ET EN ATSACE-LORRAINE 


_1TOME:V (TT — Rubiacées, onCases. Valérianacées, Dip: 
sacées, Composées (Corymbitères, Cynarocéphales : Echinopsidees, 


Carlinées, Silybées). 
3j PAR 


G. ROUY 


Directeur de ;la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Oflicier de l'Instruction Publique 


{ fvolume grand in-8°, 405 pages. — Prix: S franes. 


CENTURIES DE PLANTES: SÈCHES 


Empoisonnées au chlorure stable de mercure et d’ammonium 
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ET COLLÉES SUR PAPIER BULLE FORMAT DES GRANDS HERBIERS 


PRIX : 15 fr.: 20 fr.: 30 fr.: 40 fr. et 50 francs la centurie - 


(selon le degré de rareté des espèces). 


S'ADRESSER A LA DIRECTION DE LA REVUE. 


REVISION DU GENRE ONOPORDON 


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L 
25 planches; 23 pages. —H vol. grand in-8° jésus, genre atlas-album, 


élégamment cartonné. 


Prix : 15 francs 


1re ANNÉE N° 10 {er NovemBre 1993 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


REVUE DES TRAVAUX DES SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique italienne 


La Société bolanique italienne a son siège à Florence et 
publie un Bulletin dans lequel s'impriment les notes et les 
communications faites devant la Société. Elle publie en outre 
une Revue, en quatre fascicules par an, sous le titre: Nuovo 
Giornale botanico italiano, destiné aux mémoires qui, par 
leur longueur et quelquefois à cause des planches dont ils 
sont accompagnés, ne trouvent pas de place dans le Bulle- 
tin. 

Nous allons donner un compte rendu très sommaire des 
principaux mémoires et communications présentés dans 
l'année 1902, qui intéressent la botanique systématique ou 
la géographie botanique. — Signalons d'abord une série 
de notes qui constituent des contributions à la Flore ita- 
lienne : 

M. le D' Christ fait Quelques remarques sur la végétation 
de la Rivière de Levante d'après lesquelles on reconnaît de 
suite le voisinage d’une chaine côtière élevée qui imprime à 
la végétation un caractère montagnard prononcé. En effet 
on y trouve, au milieu de la flore méditerranéenne bien 
manifeste : Sedum dasyphyllum, Juniperus communis, Cal- 
luna vulgaris, Betonica officinalis, Galanthus nivalis, Poly- 
podium vulgare var. commune, Aspidium Filir-Mas et acu- 
leatumn, Cenomyce rangiferina. Les types ibériques, qui 
abondent sur le littoral français, sont assez raresou manquent 
tout à fait; ils s'arrêtent à San-Remo et à Menton. 


ve St £ sb a Sp CET NÉ SR AN res 


148 CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


Parmi les espèces franchement méridionales qui consti- 
tuent le fond de la végétation, on y trouve Euphorbia den- 
droides et E. spinosa ; l'Erica arborea forme le sous-bois 
mèêlés aux Cistus saloifolius et Calycotome spinosa. Le Sedum 
dasyphyllum des vallées des Alpes forme un contraste avec 
Allium triquetrum. 

Les essences qui constituent le bois sont le Pin maritime 
et le Pin d'Alep ; puis Quercus Iler et Q. Robur. On trouve 
aussi le Paspalum vaginatum, d'origine américaine, et qui y 
a été introduit on ne sait comment. Y abondent Genista aspa- 
lathoides etEuphorbia spinosa qui semblent manquer ailleurs 
sur la côte. Trois Fougères intéressantes sont le Nothochlena 
Marantæ, Asplenium cuneifolium(Niviani) et A. Foresiacum ; 
cette dernière est du centre de la France et vient aussi sur 
les Euganées ; c'est done une station intermédiaire. L’'A. 
lanceolatum a ïei sa limite la plus orientale. Cependant, pour 
tirer des conclusions générales, il ne suffit pas de quelques 
observations locales, et il convient de bien se mettre en 
garde. 

M. le D' Bolzon présente une note qui est sa neuvième 
contribution à la flore de la région vénitienne. Elle ne men- 
tionne pas des espèces nouvelles, car il s'agit d’une région 
assez bien explorée au point de vue botanique ; mais en 
revanche l'auteur indique beaucoup de localités où il a 
recueilli des espèces qui n'y avaient pas encore été signa- 
lées ; c'est donc une contribution à la géographie botanique 
régionale. 

Les îles du Golfe de la Spezia ont été explorées dans ces 
dernières années avec beaucoup de soin, et les résultats de 
ces recherches sont en partie publiés et en partie en cours : 
de publication. M. Preda s'est appliqué spécialement à l'île | 
Palmaria et il a présenté à la Société un mémoire sur ce É 
sujet qui sera inséré dans le Nuovo Giornale botanico. Dans 
le Bulletin il communique simplement un tableau dans 
lequel il résumele nombre d'espècesde la florulede Palmaria, à 
par familles. D'après ce tableau, le nombre de ces espèces £ 
est de 644, etil y en a 145 qui n'avaient jamais été signalées 


CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 149 


auparavant; 17 auraient été recueillies par MM. Barsali et 
Barsanti, et les 128 autes par MM. Pavolini et Preda. 

M. Sommier, l’éminent président de la Société, en trois 
notes distinctes, signale dans l’île de Giglio, en Toscane, la 
présence du Carex Grioleti et d’une nouvelle Graminée; dans 
l’archipel toscan, une nouvelle espèce de S/añice. 

Le Carex Grioleti Rœm. est très intéressant aussi pour 
la France, puisqu'il n'est connu que dans une seule loca- 
lité!. C'est une espèce de l’ancienne végétation pré-glaciaire, 
ainsi que M. Briquet l’a dit dans ses Aecherches sur la Flore 
des montagnes de la Corse et ses origines, et qui va en dis- 
paraissant. 

En Italie, il avait été trouvé pour la première fois par 
Griolet dans le pare de la Villa Doria à Pegli, au commen- 
cement du xix° siècle, puis retrouvée par M. Burnat, en 1884, 
dans la même localité. Le professeur Savi l'avait signalé, 
en 1843, sur le Mont Pisano, en Toscane, d’où il a disparu. 
Tout récemment M. Béguinot l’a recueilli dans le Lazio. En 
dehors de ces localités 1l faut, pour le retrouver, arriver 
jusqu’en Crimée, dans le Lazistan et dans le Caucase, où il 
a été recueilli par MM. Sommier et Levier! dans la vallée 
du Kliutsch, d’où il passe dans la Perse boréale. Il est 
cependant si rare qu’il a échappé aux recherches de Radde. 

Cette distribution, à aires écartées, rend difficile la déter- 
mination de son origine. M. Béguinot, dans un mémoire 
fort bien fait : Sur les affinités systématiques et sur la d'istri- 
bution géographique de ce Carex en Italie, a essayé de fixer 
un centre de création et d'expliquer sa distribution actuelle 
par des migrations. Nous avons fait quelques objections? 
aux hypothèses de M. Béguinot, car il nous semble préférable 
de recourir à la polygénèse pour expliquer les habitats dis- 
Joints. C’est ce que M. Sommier a relevé dans une note, en 
admettant cependant, avec M. Béguinot, qu'il y a eu un 


1 Malinvaud et Héribaud, Un Carex nouveau pour la flore française in 
Bull. Soc. bol. de France, juillet 1901. 

1 Enumeralio plantarum anno 1890 in Caucaso lectarum, dans le vol. XVI des 
Actorum Horti Petropolitani, 1900, p. 435. 

? Nuovo Giornale bolanico ilaliano (1901, p. 509-513). 


150 CRUGNOLA. —— REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


temps assez ancien où le Carexr Griolehi était largement 
répandu chez nous, et que les localités, maintenant si éloi- 
gnées, où il existe actuellement, étaient Jointes entre elles 
ainsi qu'avec l'habitat occidental. Les changements dans les 
conditions d'existence sont la cause de sa disparition, comme 
cela est déjà arrivé pour le grand espace qui s'étend entre 
la Crimée et le Lazio; nous nous associons sans réserve à 
ces conclusions. La présence de ce Carex au centre de l'ile 
de Giglio, tout à fait isolée, constitue un cas parallèle à 
celui du Mont Pisano : ce sont les survivants d’une race qui 
va s’éteindre, lesre/icta ou fossiles vivants, ainsi que M. For- 
syth Major a désigné le P{eris Cretica en France et le Ruscus 
Hypoglossum à San-Remo. 

Dans ses deux autres notes, M. Sommier établit deux 
espèces nouvelles, un Chrysurus paradorus et un Statice 
Doriæ qui ont été recueillis dans l'archipel Toscan, le 
premier à l’île de Giglio par la marquise Doria, le second 
à la Formica majeure. 

Le Chrysurus paradozus a beaucoup d'affinités avec les 
C. elegans et C. gracilis ; il a même été confondu avec eux 
jusqu’à présent par Moris et Gennari, qui l'ont trouvé en 
Sardaigne. Mais la diagnose et les explications de M. Som- 
mier ne permettent point de douter qu'il s'agit d’une 
espèce nouvelle. 

De même pour le S{atice, qui a des affinités avec les S. 
densiflora et Girardiana Guss.; mais il en diffère par des 
caractères sûrs et fixes. Il y a surtout àrelever «... spiculis 
2-4-floris crassiusculis vix incurvis apice ramorum in spicas 
breves crassas subdistichas et subcapitatas bifariam etdense 
imbricatis..….…. » 

M. le D' Terracciano fait une communication Sur la pré- 
sence du genre Eclipta dans la flore italienne. Ce genre, 
comme on sait, n’a que quatre espèces!, dont l’une origi- 
naire de l'Australie (E. platyqlossa F. v. Muell.) et les trois 
autres des régions tropicales et subtropicales de l'Amérique : 


! Baillon en donne 20, mais elles ne sont pas bien sûres ; il s’agit plutôt 
de variétés. 


is fab r, d'asd-2, n5 : 


CPP rte cn on ds de est 


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PT A Re JO Te Re Ce EE + d v _ # . {1 
RCE TETE ; M 
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CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 151 


les E. alba Hassk., E. elhptica DC. et E. lanceolata DC. La 
plus répandue est l'E. alba, qui sestrouve en Chine, Cochin- 
chine, Inde, Arabie et Asie-Mineure, en Afrique depuis 
l'Égypte jusqu'au cap de Bonne-Espérance, à Madagascar, à 
Madère, et dans presque toute l'Amérique. Seulement, en 
Europe, elle n'avait Jamais été trouvée avant 1900, époque 
à laquelle M. Terracciano l’a découverte en deux endroits 
distincts près de Naples, dans les Champs Flegrei. Dans sa 
communication, M. Terracciano examine comment elle a 
pu y parvenir et 1l arrive à cette conclusion qu'elle doit y 
avoir été introduite par les oiseaux migrateurs, qui viennent 
tous les ans de l'Égypte, tant de la région occidentale 
Marmarique, que de la Nilotique et de la région des Oasis. — 
Il donne une description fort détaillée de la plante, qu'il a pu 
comparer avec de riches matériaux, et il relève des diffé- 
rences qui ne peuvent provenir que des conditions tout à 
fait spéciales de ces localités sensiblement distinctes de celles 
où l'E. alba se trouve, grâce surtout au climat et au terrain 
éminemment volcanique et imprégné de nombreux sels 
marins. En conséquence, il conclut qu'il faut considérer 
cette plante, qui tend à se répandre rapidement chez nous, 
comme une nouvelle forme de l'E. alba, et il la désigne 
comme Eclipta alba Hassk. 6. Neapolitana.— M. Terracciano 
donne une diagnose très détaillée du genre, puis de l'espèce 
qui, d'ores et déjà, reste acquise à la flore d'Italie. 

M. Goiran, dans une courte note, signale l'apparition de 
Malva crispa L. dans le territoire véronais, où elle n'avait 
jamais été trouvée auparavant. 

M. le prof. Arcangeli donne communication à la Société 
de quelques expériences qu'il vient de faire sur le Drosera 
rotundifolia L. pour constater le pouvoir carnivore de cette 
plante; il est arrivé aux mêmes résultats que Darwin et 
autres naturalistes. 

M. Lojacono Pojero donne à la Société un compte rendu 
d'une exeursion accomplie par lui aux iles de l'archipel 
éolien et de la découverte d’une plante vraiment très inté- 
ressante, à savoir le Xochia saricola Guss. qui, jusqu'à pré- 


CURE - EE ppible 6e Gus À 


152 CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


sent, n’est connu que de la localité de S'°-Anne dans l'île 
d'Ischia ; ce qui avait fait dire à M. le D' Levier que « l'espèce 
est certainement une des plus rares de la flore italienne, car 
il n'y en a pas une autre qui croisse en un unique exemplaire ». 
Voilà done, gràce à la découverte de M. Pojero, une deuxième 
localité bien éloignée de la première, et M. Pojero ne pense 
pas que ce soit la seule, car il croit que la plante est passée 
jusqu’à aujourd'hui inaperçue et qu'elle doit se trouver sur 
d'autres îlots maritimes analogues. 

Une communication qui mérile d’être signalée à nos lec- 
teurs est celle de M. Béguinot sur les différences entre le 
Digitalis lutea L. et le D. micrantha Roth de la flore italienne. 
Les deux espèces n’ont pas été considérées toujours comme 
bien distinctes ; la première, établie par Linné, est la plus 
commune et semble exclusive aux localités peu élevées; 
l’autre, au contraire, vient de préférence à des hautes alti- 
tudes. Il existe cependant une zone intermédiaire où les 
deux espèces se rencontrentet vivent à côté l’une de l’autre. 
Cette circonstance, à elle seule, aurait pu suffire pour les 
faire maintenir distinctes; mais elle n’a peut-être pas été 
connue, et c’est seulement d'après les recherches de M. Bégui- 
not qu'on peut l’admettre maintenant d’une manière certaine. 
— D. lutea a été établi par Linné en 17531; et D. micrantha 
par Roth en 1821 ?. Ilest vrai que Elminger, dans son Histoire 
naturelle et médicale des Digitalis*, quiest fortrare, signale 
déjà un D. micrantha ; mais ilest évident, par la planche qui 
l'accompagne, qu'il s'agit d’une forme à corolle anormale 
du D. lutea. Tenore avait établi un D. australis ; mais en 
dernier lieu il le rapporte au D. micrantha ; Caruel et autres 
ont considéré ce dernier comme une forme de D. lutea. 
M. Béguinot, dans la Æ/ora analitica, en cours de publica- 
lion par À. Fiori et A. Béguinot, a tenu distinctes les deux 
plantes et, dans cette note à la Société botanique, il donne 
une analyse minutieuse et très intéressante des caractères 


1 Sp. plant., I, p. 622. ù 
2 Nov. plant. spec. præsert. Ind. orient., p. 284. 
3 Montpellier, 1812. 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 153 


diférentiels d'ordre morphologique, biologique et phyto- 
géographique, que nous ne pourrions pas résumer sans 
entrer dans trop de détails, mais qu'il convient de signaler 
iCL. 

Gaet. CRUGNOLA. 


Sur quelques espèces. formes ou variétés 
du genre STATICE, 


Par M. G. Roux. 


STATICE GLOBULARIÆFOLIA Desf. (F7. Afant., EL, 
p. 274-275). — Le S. globulariæwfolia Desf. est une plante 
algérienne indiquée par Desfontaines: « ad fontes calidis- 
simas Hammam Mischroutin dictas, prope Bone » et qui 
n'existe en réalité qu’à cette seule localité (orthographiée 
actuellement Hammam-es-Koutine, Hammam-Meskoutine 
ou Hammam-Meskoutin) où je l'ai recueillie en 1892, au- 
dessus des belles cascades chaudes pétrifiantes, et d’où je 
la possède des récoltes de Cosson, de Dukerley et de M. Bat- 
tandier, l'ayant aussi vue dans l'herbier Desfontaines. 

Mais ce nom de S. globulariæfolia a été attribué, par 
suite d’assimilations fautives, à différentes plantesde régions 
diverses; et particulièrement pour la France, Grenier et 
Godron (Flore de France, W, p. 743-744) ont dû établir le 
S. confusa G. et G. pour le S. globulariæfolia de A.-P de 
Candolle et de Loiseleur et, en partie, pour celui de Boissier 
qui, dans /e Prodromus de De Candolle (XII, p. 651) 
englobait dans l'espèce de Desfontaines des plantes de 
Sardaigne, de France méridionale et d'Ilyrie. Par la suite, 
dans le Flora Orientalis (IV, p. 860), Boissier n’'accepta 
plus comme habitats du S. globulariæfolia Desf. que les 
localités de l'Afrique septentrionale et de l'Égypte, la plante 
de ce dernier pays ayant jadis reçu de lui le nom de S. Rad- 
diana (ap. DC., {. c., p. 753) et classée dans les Séeiro- 
cladæ, alors que le S. globulariæfolia Desf. était inscrit 
parmi les Dissitifloræ. 


154 ROUY. — SUR EE GENRE STATICE 


Plus récemment divers botanistes français ont cru retrou- 
ver le Statice des sources thermales d'Hammam-Meskoutin 
dans une plante croissant sur les bords de la Méditerranée, 
dans les Bouches-du-Rhône et dans l'Aude. Il importe 
actuellement de mettre fin à cette confusion, car cette 
même plante, qui n'est point du tout le S. Gone 
de Desfontaines, pas plus que le S. delicatula Gir. pour 
lequel on l'a prise également, n'est autre que le s. Radäiana 
Boiss., parfaitement one à la plante d'Égypte classée 
à tort dans les Sfeirocladæ, ainsi que Boissier l’a reconnu 
(Flora Orient., IV, p. 860, 27 observ.), en écrivant : « Rami 
steriles in speciminibus ægyptiacis plus minus numerosi 
vel prorsus nulli variant. » 

J'ai cru utile, pour bien faire saisir les différences du 
S. Raddiana Boiss. et des $S. globulariæfolia Desf., et 
delicatula Gir., de donner ici leurs caractères : 


S. Raddiana Boiss. emend. — Feuilles assez grandes, 3-5- 
nerviées, oblongues ou obovales, très glauques, bordées d'une 
marge hyaline ondulée, obtuses-mucronées, très longuement 
atténuées en un pétiole Æ court ; scapes élevés, rigides, très 
rameux souvent dès le quart inférieur, à rameaux flexueux vers 
les dichotomies, les plus inférieurs ord' stériles et assez courts, 
les autres allongés, grèles, dressés en panicule fournie. Æpillets 
petits (3-4 millim. de long), 1-2-flores, + rapprochés, mais toujours 
nettement distincts, disposés en épis linéaires unilatéraux, lâches, 
flexueux ou étalés-recourbés parfois dès leur base. Bractées + 
rougeâtres, ou teintées ou bordées de roux, l'inférieure acutius- 
cule, la supérieure env. 3 fois plus longue, incurvée, convexe sur 
le dos, entourant la fleur et obtuse-mucronee. Calice à tube peu 
poilu sur les côtés, à peine plus long que le imbe blanc, + profon- 
dément 5-lobe, à lobes ovales rues — Plante peu connue 
à rechercher dans tout le bassin méditerranéen. 

S. delicatula Gir. in Ann. sc. nat., sér. IT, v. 2, p. 327. — 
Port du précédent, mais : Feuilles plus grandes, plus brièvement 
contractées en pétiole : rameaux stériles nuls ou les 1-2 inférieurs 
parfois sans fleurs; épillets ord' 2-4- flores, en épis plus denses ; 
bractée inférieure plus courte, ovale, obtuse ou obtusiuscule, la 
superieure À fois environ plus grande, obtusiuscule ; calice à tube 
hérissé, nettement plus long que le Znbe brièvement 5-lobé, à lobes 
ovales, obtus. 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 155 


S. globulariæfolia Desf. F1. Atlant., I, p. 274; Batt. F1. 
d'Algérie, p.129, — Feuilles médiocres ou courtes, un peu glauces- 
centes, obscurément mucronées, épaisses, à peine bordées sur le 
sec, obovales, + brièvement pétiolées ; scapes de 1-8 décim., très 
rameux souvent presque dès la base, à rameaux étalés, subdiva- 
riqués, formant une pyramide très lâche et très ample, les plus 
inférieurs seuls parfois stériles; épillets relativement gros (5-6 1/2 
millim. de long), 2-4-flores, très distants, en longs épis étalés 
fleœueux en zig-zag ; bractée extérieure aigqué, subcarénée, 
l'intérieure très ample, 3 fois plus longue, obtuse-mucronée; calice à 
tube glabre ou presque glabre, à limbe profondément divisé en 
» lobes aigus. 

Obs. — On voit par la lecture des diagnoses ci-dessus que le 
S. Raddiana Boiss. est surtout assez voisin du S. delicatula 
Gir., bien que présentant souvent quelques rares rameaux 
stériles à la base de la panicule; aussi je ne l’accepte que 
comme sous-espèce du S. delicatula: S. delicatula Gir. subs- 
pec. S. Raddiana (Boiss.) Rouy. 

Quant au S. pyrrholepis Pomel (Nouv. mat. fl. atlant., p.131), 
des terrains salés près de la fontaine chaude à Biskra, il me 
paraît très nettement distinct comme type spécifique du 
S. delicatula Gir.; mais le $. Tunetana Barr. et Bonn. Expl. 
Tunis. Ilustr. bot., 1. 15, et Cat. pl. Tunis, p. 352, peut-il 
ètre séparé spécifiquement du S. pyrrholepis Pomel ?.… 

Enfin le S. leptostachys Pomel, /. €., p. 311, n'est à mon 
“avis qu'une forme macrophylle et de haute taille du S. deli- 
calula Gir.,et je l'inscrirai iei comme S. delicatula Gir. forma 
S. Pomeliana Rouy (S. leptostachys Pomel, non S. lepto- 
stachya Boiss.) ; cette plante croit aussi en Espagne, où je 
l'ai recueillie à la Fuensanta près Murcie, en 1882. 


STATICE CYRENAICA Rouy. — M.J. Daveau, lors de son 
très intéressant voyage en Cyrénaïque dans le courant de 
l'année 1875, recueillit sur les rochers maritimes de Der- 
mah un curieux Statice qui fut inscrit par Cosson dans son 
herbier en 1876,comme «S. psiloclada Boiss. var. ad S. spa- 
thulatam vergens ». Mais cette plante n'appartient pas plus 
au S. psiloclada Boiss. qu'au S. spathulata Desf. (non al. 
plur.), ces deux espèces étant vraiment trop dissemblables 


156 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


pour être réunies en un seul type par une forme intermé- 
diaire, et j'estime qu'il convient de lui laisser le nom de 
S. Cyrenaica que je lui attribuai, dès 1880, dans mes col- 
lections, mais que je n'ai pas encore publié ; voici sa dia- 
gnose latine : 


Sect. Dissitifloræ Boiss. ap. DC. Prodr., XII, p. 649. — Planta 
glabra, basi fruticosa, læviuscula. Foliis carnosis valde glaucis 
aut subcæsiis, oblongis spathulatiste, parvis (12-20 mill. longis), 
obtusis et #ucrone brevi revoluto terminatis, in petiolum latum 
brevem longe attenuatis, facie superiore subplicatis atque punc- 
tato-bullatis inferiore petioloque carinatis. Scapis fere erectis 
conspicue in zig-zag fleæuosis alterne et distiche ramosis ramis 
brevibus floriferis 3-4, paucifloris, paniculam distiche laxissimam 
et breviusculam formantibus, sterilibus nullis aut inferioribus 
paucis. Spiculis brevibus 1-3-floris sat grandibus (7-8 mill. longis) 
valde remotis et plerumque #xternodios subæquantibus (interdum 
eos etiam superantibus aut paullo brevioribus) in spicas breves 
patulas dispositis. Bracleis inferioribus inæquilongis omnino 
glumaceo-membranaceis pallide rufescentibus, exteriore acumi- 
nata, media acutiuscula, énteriore 4-plo majore dorso acuminata 
apice obtusissima rufo membranacea. Calycis tubo glabro tenui; 
Jimbo albido erecto profunde 5-lobo lobis acutis. Corolla magna 
e calyce exserta. — Habitu S. psilocladæ sed adbuc laxiore. 

A S. spathulata et S. psiloclada valde distineta ; S. ocymifoliæ 
Poir. magis approximata sed etiam abunde differt : Foliis punctato- 
bullatis ; spiculis valde remotis et parum numerosis in spicas laxis- 
simas dispositis, bracteis glumaceis, superiore infima 4-plo lon- 
giore ; calycis tubo glabro et limbo elongato lobis acutis, etc. 


STATICE psrzrocLapa Boiss. ap. DC. Prodr., XI, 
p. 651. — On ne s'explique pas pourquoi Grenier et Godron 
n'ont pas admis dans leur Flore de France le S. psiloclada, 
alors que Boissier (4 c.) l'avait indiqué: « In maritimis 
Etruriæ, Siciliæ insularum, Barbariæ (?) et rarius Occi- 
laniæ. » — Ge Statice appartient bien à la flore française ; 
Boissier l’a indiqué à l'ile Sainte-Lucie, d'où je l'ai effecti- 
vement en herbier, et je la possède également de Cette; 1l 
croit aussi en Espagne : Cadaquès, sur la côte et à l'île Taxa- 
nella (leg. Tremols!) et au cap de Santa-Pola (leg. de 
Coincy!). On sait que le S. psiloclada existe également en 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 157 


Algérie, près d'Alger, au cap Matifou et à la Pointe Pescade, 
et en Tunisie. Il a été signalé en Cyrénaïque, peut-être par 
confusion avec le S. Cyrenaica ? 


STATICE ALGERIENSES Rouy; S. Gougetiana Reverch. 
PI. d'Algérie (Kabylie), 1896, n° 138 et 140. — M. Rever- 
chon a distribué sous les noms de S. Gougetiana (n°140) et 
var. grandiflora (n° 138) Deb. et Reverch. #7 Suppl. fl. 
Kabyl. du Djurdjura, deux plantes qui, incontestablement, 
n'appartiennent pas au S. Gougetiana Gir. Par contre, le 
n° 139 de cette mème collection est bien une variété (laris- 
picata eor.) du S. Gougetiana, dont elle a bien le port, les 
feuilles, les bractées et les calices, mais dont elle se sépare 
par les épis à épillets moins denses, presque distants. 

Les n° 1358 et 140 constituent une véritable espèce, car il 
m'a été impossible de les faire rentrer dans aucune des 
espèces décrites à lheure actuelle, et cette espèce vient 
prendre place entre les S. spathulata Desf. et confusa Gren. 
el Godron, mais plus voisine du premier. Voici sa diagnose : 


Planta basi fruticosa. Scapis satelatis (25-40 cént.), glabris, vi- 
ridibus aut parum glaucescentibus, læviusculis, flexuosis, valde la- 
xeque inferne seu fere a basiramosis, ramis plus minusveelongatis 
in paniculam disticham amplamdispositis, sterilibus paucis autnul- 
lis. Foliis carnosulisoblongis vel obovato-spathulatis obtusis mucro- 
nalis acutiusculisve in petiolum planum longe attenualis utrinque 
rugulosis. Spiculis 2-3-floris, magnis, parum déssilis aut subappro- 
æimatisspicaserecto-patulas demumincurvasformantibus. Bracteis 
inferioribus subæquilongis, omnino membranaceis, pallide rufes- 
centibus, énteriore oblusa ad apicem carinata exteriore acuta et 
media obtusiuscula triplo longiore. Tubo calycis anguste elongato 
tenuiter pèloso, limbo albido erecto tubo subdimidio breviore et 
breviler obtuse 5-lobo loborum nervis latis. Corolla breviuscula 
violacea e calyce non longe exserta. — Hab. : Algerie : le Gouraya 
de Bougie,rochersmaritimessurle calcaire (Reverchon, juillet1896). 


Diffère du S.spathulata Desf. par les caractères soulignés. 


STATICE TRemozsrr Rouy x Bull. Soc. bot. Fr., XLI, 
p. 325-326, et XLIX, p. 300-301 ; S. salsuginosa Trémols 
in herb. Rouy., non Boiss.; S. reticulata Oliver P/. exsice., 


158 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


non L. nec al. — Je ne m'étendrai pas longuement sur ce 
Statice, déjà assez répandu dans les herbiers et qu'on a 
voulu tour à tour rattacher aux S. munuta L., virgata 
Willd., reticulata L., salsuginosa Boiss. Mais, pour les lec- 
teurs de la Revue qui n'ont pas eu connaissance de mes 
articles dans le Bulletin de la Société botanique de France 
sur cette plante, Je reproduis ici les caractères différentiels 
des S. virqata, minuta et Tremolsu, laissant de côté ceux 
des S. reliculata et salsuginosa, encore plus éloignés. 


S. virgata Willd. — Rameaux stériles nombreux, rapprochés, 
rigides; feuilles non ridées-bulleuses, non linéaires-oblongues, 
grandes, rétuses ; bractée externe lancéolée, aiguë, 2 fois plus 
courte que l'interne, celle-ci très appliquée, enveloppant étroi- 
tement les fleurs ; calice à tube courbe, à limbe une fois plus court 
que le tube et à lobes ovales, obtus. 

S. Tremolsii Rouy. — Rameau stériles bien moins nombreux, 
écartés, non rigides, flexueux ; feuilles ridées-bulleuses, épaisses, 
petites, linéaires-oblongues, obluses ; épillets droûts ; bractee 
externe ovale, 3 fois plus longue que l'interne obtuse, ouverte ; 
calice à tube faiblement courbe, à limbe à peine plus court que le 
tube et à lobes oblongs, obtus. 

S. minuta L. — ameaux stériles nuls ou peu nombreux, non 
fleœueux ; feuilles rétuses ou échancrées, non obtuses, mucronées ; 
cpillelts arqués ; bractée interne aiguë, appliquée ; calice 4 lobes 
lancéoles, aigus ou apiculés. 


Le S. Tremolsii présente une var. Deliler Nob. (in Bull. 
Soc. bot. Fr., XLIX, p. 301 — S$. Delilei Aubouy) à feuilles 
plus petites, à tiges plus grêles et moins rameuses, à épis 
plus courts. — Jusqu'à présent, ce Statice a été trouvé : en 
Catalogne, sur toute Ha côte de Cadaquès, au cap Creus, 
près de l’île Satanella; dans les Pyrénées-Orientales, au cap 
Ouillastreil, entre Port-Vendres et Paulilles; dans l'Aude, à 
la plage de Leucate; la var. Delilei existe à celte dernière 
localité avec le type et, seule, dans l'Hérault à Palavas. 


Srarice vrRGaTa Willd. — Voici la brève diagnose 
que Willdenow a donnée pour son S. virgata (Enum. plant. 
horti Berol., p. 336-337) « S. folns lanceolahs cuneatis 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 159 


acutiusculis, scapo erecto scabriusculo ramoso-paniculato, 
ramus floriferis subhifidis, floribus secundis, calycibus margine 
membranaceis. — Habitat in Hispania » ; autant dire rien, el 
Boissier n’a pu se baser, pour considérer comme S. virgata 
Willd. la plante si répandue sur le littoral de la région 
méditerranéenne, que sur le synonyme S. reticulata var. 
y. Willd., Willdenow ayant attribué à son S. reticulata (non 
auct. al.) des caractères suffisamment nets pour pouvoir le 
classer dans la section des Sfeirocladæ. Mais, par contre, 
pourquoi Boissier (ap. DC. Prodr., XIL, p.654, et FL. Orient., 
IV, p.863) et les auteurs qui l'ont suivi, notamment Grenier 
et Godron(F{. de France, I, p. 746) et Willkomm et Lange 
(Prodr. fl. Hisp., H, p. 375), ont-ils donné à ce Statice des 
épillets 2-4-flores, alors que la plante la plus répandue est 
à épillets 1-2-flores? Willdenow avait pourtant donné une 
indication (Erum., p. 336, en renvoi) en disant que sa 
plante, ainsi que son $. reficulata, étaient nommés le plus 
souvent dans les Jardins : S. echioides, et en spécifiant les 
caractères qui distinguaient ce dernier. C'était, là, semble- 
t-il, indiquer que le S. irqata avait des épillets le plus sou- 
vent 1-2-flores et écartés (comme dans le S. echioides), parce 
qu'il aurait été difficile de confondre le S. virgata à épillets 
2-4-flores avec le S. echioides! | 

Dès lors le S. virgata Willd. doit être admis avec les va- 
riétés suivantes : 


a. typica Nob.; S. reticulata Gouan F/. Montp., p. 231, 
non L.;S.oleifolia DC. FT. fr., HI, p.422, non al.; S. vüminea 
Schrad. Cat. hort. Gott., ap. Hornem. Suppl. horti Hafn. 
p. 37. — Plante robuste ; scapes lisses; épillets plus ou moins, 
écartés, 1-2-flores. 


8. Smichii Nob.; S. oleifolia Sibth. et Sm. FL Græcæ 
prodr., I, p. 212, non al.; S. Smith Ten. F7. Nap., I, 
p. 350, t. 223, Syll., p. 161; Guss. FT. Sic. prodr., suppl., 
p. 88, FI. Sic. syn., I, p. 370 (et var. b. major). — Plante 
robuste ; scapes lisses ; épillets rapprochés, 2-4-flores. 

S.-var. pumila Nob.; S. minuta Reichb. Icon. crit., 2, 


160 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


f. 324: Guss. FL. Sic. Syn., L, p. 371; S. virgala +. pumila 
Boiss. ap. DC. Prodr., XI, p. 654 (emend.). — Plante de 
6-12 cent. pauciflore. 


+. divaricata Nob.; S. virgata y. reticulata Boiss., L. c., 
p.654; S.reticulata Reichb. con. crit.,?, g. 334, non al. — 
Plante grêle, peu élevée (6-20 cent.); scapes lisses, très 
rameux, à rameaux stériles divariqués ; épillets 2-4-flores. 

à. tuberculata G. et G. FT. Fr., 1, p.747; S. reticulata 
Lois. FI. Gall., 64.2, v. I, p. 224, non al. ; S. dubia Andrews 
ap. Guss. F1 Sic. prodr., suppl., p. 89, FT. Sic.. syn., 4, 
p.371; S. dictyoclada 5. dubia Boiss., L. c., p.654. — Plante 
peu élevée ; scapes tuberculeux-scabres, à rameaux + épais, 
étalés ou peu divariqués ; épillets 1-2-flores, grèles. 


STATICE ARTICULATA Lois. F/. Gall., éd. 1, p. 723, 
éd. 2, v. I, p. 225, t. 6! — En consultant les herbiers, on 
voit que le S. dictyoclada Boiss. a été distribué parfois 
comme S. arliculata Lois. ou comme S.virgala var. tuber- 
culata G. et G. Son port particulier, ses rameaux courts et 
épais, simulant des articulations, la forme et la longueur 
relative des bractées, etc., permettent d'éviter cette dernière 
assimilation, mais il est plus difficile de le séparer du 
S.articulata, ear il ressemble beaucoup, à première vue, à la 
var. divergens de celui-ci, les caractères des bractées étant 
les mêmes dans les deux plantes et, contrairement à ce que 
disent Grenier et Godron, les épillets étant droits ou arqués 
chez le S. dictyoclada. Toutefois un examen plus attentif 
permet de constater que le S.articulata offre, ce que Loise- 
leur a bien fait ressortir sur sa planche 6, des rameaux à 
articles étranglés, fusiformes, atténués à la base et au som- 
met, presque pédiculés, les supérieurs méme ovoïdes ou sub- 
globuleur, quand, au contraire, chez le S. dictyoclada, ces 
articles sont tous contiqus et cylindriques. 

Le S. articulata Lois. présente deux variétés bien distinctes 
que Grenier et Godron ont omis d'inscrire dans leur Flore 
de France : 

4. divergens Reichb. con. Care: ee f. 303 ; Mutel F1. frs 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 161 


t. 419 a; Boiss., /. c.,p. 655. — Panicule très lâche ; rameaux 
et ramuseules divariqués ; tiges très flexueuses. 


3. fastigiata Reichb., /. c., f. 304; Mutel, Z. c.,t. 419 b: 
Boiss., /. ©. — Panicule densiuscule, fastigiée ; rameaux 
dressés; tiges à peine flexueuses. 


STATICE MUCRONATA L. f. Suppl., p. 187, connu jus- 
qu'ici seulement dans le Maroc, existe également en Tripo- 
litaine, d’après un exemplaire de mon herbier recueilli par 

P 
Du Parquet « sur les collines arides au sud de Tripoli ». 


S. LYCHNIDIFOLIA (ir. 27. Ann. sc. nat., sér. 2, 
v. XVII, p. 183. t. 3., f. À. — Grenier et Godron (F{. France, 
Il, p. 742) n'ont pas mentionné, pour cette espèce, la var. 
corymbosa Boiss., {. c., p. 647 (Limonium lychnidifolium 
O. Kuntze Rev. gen. plant., WU, p. 895, var. corymbosum 
Salmon 2n Journ. of Botany, juin 1901), caractérisée par : 
« Paricula minus ramosa confertiore ramorum inferiorum 
elongatione subcorymbosa », variété particulière, au moins 
en France, à notre littoral de l’ouest, mais qui est à recher- 
cher aussi à l'ile Sainte-Lucie. 


STATICE BINERVOSA G.-E. Smith ÆEngl. Bot., t. 2663 
(1831). — Il convient, à mon avis, de réunir sous ce nom, 
comme l’a fait Syme en 1867 (English Bot., éd. 3, p. 164), 
les S. Dodartii Gir. et S. occidentalis Lloyd car, entre ces 
deux soi-disant espèces, existent non seulement la var. inter- 
media Syme, /. c. (forme compacta Corb. F{. Norm., p. 489, 
1893), mais aussi une var. procera Nob. (Limonium occi- 
dentale var. procerum Salmon in Journ. of Bot., XLI. 
p. 72) et la var. recurva Nob. (Limonium recurvum Salmon, 
/. c., p. 65-70, cum icone) qui ne permettent plus de séparer 
spécifiquement les S. Dodartii et occidentalis. — Voici donc 
comment l’on peut comprendre l’ensemble de ces plantes : 


S. binervosa G.-E. Smith Ængl. Bot., Suppl, t. 2663; 
Syme Engl. Bot., éd.3, v. 7, p.163; S. cordata G.-E. Smith 
Cat. pl. South Kent., p.18, t. 2, non Willd.; S. spathulata 
Hook. Brit. F1, p. 145, non al. 


162 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


. occidentalis Syme, /. €. ;S. occidentalis Lloyd F{/. Loire- 
Inf., p. 212; S. Bubant Gir. in Ann. sc. nat., sér. 3, IF, 
p. 326; S. lanceolata Reichb. Icon. crit., f. 96L, non Hoffeg. 
et Link; S. dichotoma Mutel F7. fr., 3, p. 88, et suppl. fin., 
p. 171, non al; S. spathulata Bab. Manual of Brit. Bot., 
éd. 4, p. 261, non al.; S. Dodartii Bab. Manual of Brit. Bot., 
éd. 3 et 4; S. occidentalis f. elongata Uorb. FI. Norm., 
p. 480; Limonium occidentale O. Kuntze Rev. gen. plant., H, 
p. 895. 

5. intermedia Sÿme, /. c.5S. occidentalis f.compacta Corb., 
lc. ; S: Dodartu 6. hionibe Gir. 2n Ann. sc.tnat.; sér. 02; 
b XVI pre 

y. procera Nob.; Limonium occidentale var. procerum 
Salmon VA "Mp #18: 


2. recurva Nob.;S. DodartiiBab. Manual, 6d.5à S(p. 294); 
Limonium recuroum Salmon, /. c., p. 67-681. 


. Dodartii SYme, /. €. ; S. auriculæfolia Vahl Symb., E, 
D-:20#{D.0na%.p:)50S Doors Gir. 4n Ann.sc. nal., sér a 


Ç 
XV, pit 4e B4S No/e folta Wild, Spec. pl, 
p. 1525 

(A suivre.) 


l Voici, résumés, les caractères que M. C.-E. Salmon, L. c., attribue à son 
L. recurvum: Folia anguste obovato-spathulata, longe petiolata, apice obtusa. 
Scapus robuslus, asper, ramis erecto-patentibus. Spicæ maxime densifloræ, 
patentes, et palulæ et arcualo-recurvæ  approximatæ apice scapi et ramorum. 
Spiculæ densæ regulariter distichæ, bracteis exlerioribus spicularum in eadem 
serie contiquarum imbricatis. Bractea inlerior circiler exteriore sesquilongior. 
Bractea media exteriore perspicue brevior. 

L'auteur le distingue particulièrement du S. Dodartii par les feuilles plus 
étroites, étalées horizontalement et les épis recourbés ; du $. occidentalis par 
le port plus robuste, le scape vigoureux, les épis plus denses ; de tous les deux 
par les bractées. 


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G. ROUY | Les Fils d'Émile DEYROLLE 
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ASNIÈRES (Seine) | 46, Rue du Bac, Paris (Wir) 


Et chez les principaux libraires de France et de l'Étranger 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


NET . A Décemsre 1903 


DE 


|| BOTAN QUE NYSTÉMATIQUE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Paraissané le 1* de chaque mois 


REVUE 
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PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


Georces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° HN. 


Sur quelques espèces, formes ou variétés de Statice, par M. G. Roux. 
Espèce conventionnelle « Quercus mixta », par M. Alfred ReYNIER. 


PRIX DE L’ABONNEMENT 
8 francs par an pour la France. — 9 francs par an pour l'Étranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 


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Qui croissent spontanément 


_ FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


TOME VIII. — Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dip- 
sacées, Composées (Corymbitères, Cynarocéphales : Echinopsidées, 
Carlinées, Silybées). 

PAR 


GG. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, | 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Publique 


1 volume grand in-8°, 405 pages. — Prix : 8 franes: 


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dre ANNÉE N° 11 1er Déceuere 1903 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Sur quelques espèces. forines ou variétés 
du genre STATICE, 


Par M. G. Rocr. 


STATICE OVALrFOLrA Poir. Dict., Suppl, 5,p. 23 
Cette espèce, bien caractérisée par ses épis courts eldenses, 
ses épillets petits, à bractée externe environ 4 fois plus 
courte que l'interne, présente les variétés suivantes : 

2. mormalis Nob.; S. ovalifolia Poir.(e descript.!):;$S. hy- 
brida Mutel FL. fr., atl., f. 408; Soc. Dauph., n° 1817. — 
Plante de 1-2 décim. ; panicule courte, assez dense, oceupant 
seulement le liers ou le quart supérieurs de la tige, à 
rameaux + nombreux, étalés ou diffus ; feuilles ovales ou 
ovales-spatulées, apiculées. 


5. nana Nob.; var. munor Boiss. ap. DC. Prodr., XII, 
p. 646 (p. p.). —— Scapes de 2-5 cent.; panicule réduite à un 
petit corymbe terminal cymiforme el dense, à rameaux très 
courts; feuilles de z., mais ord' plus petites. 

y. major Nob.; S.auriculæfolia Brot. FT. Lusit., 1, p. 489, 
non al. — Plante de 3-4 décim., robuste ; panicule Æ large, 
occupant environ la moitié supérieure de la tige, à rameaux 
ascendants ou peu étalés, nombreux ; feuilles grandes, lar- 
gement spatulées, plus longuement péliolées que dans x. 
el 6. 


à. lanceolata Nob.; S: lanceolata Hoflgg. el Link Fl. Port., 


O 


[, p. 446, t. 77, non al. — Port de +.; mais feuilles plus 


164 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


allongées (atteignant jusqu'à 12 cent. de longueur), lancéo- 
lées-obovales ; panicule plus étalée. 

z. panicularis Nob. ; S. hybrida Montagne in Ann. Soc. 
Linn. Bord., 1845, p.67; S. ovalifolia var. minor Boiss, L. c. 
(p. p.). — Plante de 7-15 cent. ; panicule ample, étalée, à 
rameaux + longs naissant ord' dès le tiers inférieur des 
scapes ; feuilles médiocres, peu allongées, obovales, aiguës 


ou apiculées. 


Statice euspidata Delort ap. Billot #7 F. Schultz Arch. 
FL Fr. et AU, p. 839; S. Delorti Gren. Pl. exsicc. =4Ce 
Statice, caractérisé surtout par des feuilles terminées par un 
mucron + allongé (1 1/2-4 millim.), parfois très court, ne 
peut ètre admis que comme var. cuspidata Nob. du S. du- 
riuscula Gir., auquel il se rattache par une série de varia- 
tions intermédiaires. 

STATECE WrLLDpENowErx Poir. Dict., Suppl., 5, p. 236, 
non Lois. necReichb.; S.spathulata Wild. Hort Berol.,{t. 63 
(ercl. syn. Desf.); S. auriculæfolia Poir. Dict., T, p. 401, 
non al. — Barrel. /con., f. 789! — Tient, pour ainsi dire, le 
milieu entre le S. /ychnidifolia Gir. et le S. Girardiana 
Guss., dont, à première vue, il parait représenter un exem- 
plaire de taille élevée et à scapes robustes. — Diffère du 
S. Girardiana par: Taille de 2-4 décim.; scapes assez épais, 
très rameux ; rameaux allongés, étalés, naissant ord' vers le 
milieu duscape, parfois plus haut, parfois plus bas, et formant 
une panicule large et ample, Æ flexueuse, distique ; rameaux 
stériles nuls. Feuilles médiocres ou assez grandes (3-7 cent. de 
long), coriaces et un peu épaisses, uninerviées, lancéolées- 
oblonques où spatulées, aiquës, planes, alténuées en un pétiole 
canaliculé. Epillets 2-3-flores, épais, très rapprochés (mais non 
imbriqués) en épis unilaléraux, é/alés, les inférieurs ellip- 
soïdes, les supérieurs plus longs et plus étroits, multiflores. 
Bractée externe longuement ovale, obtuse, carénée vers le 
haut et mucronée,égalant la médiane et deux fois plus courte 
que l’interne obovale, très obtuse. Calice à tube + poilu, à 
limbe un peu plus court que le tube et à lobes courts, large- 
ment ovales, obtus.— Mab. : France: Hérault : sables maritimes 


… Cf LR 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 163 


de Roquehaute (Rouy, 1878), etplage de Portiragues (A. Ma- 
thieu in herb. Rouy, 1896); Aude : île S° Lucie. — Espagne: 
Catalogne : la Rapita près Tarragone (Vayreda in herb. 
Rouy); Valencia: Castellon de la Plana {de Coincy in herb. 
Rouy); Valencia (Barrelier). -— À rechercher sur tout le lit- 
toral. 


Srarrce coxrusa Godr. ap. G. et G. F7, Fr., Il, p.743; 
S. globulariæfolia DC. FT. fr.,5,p. 379 :$. reticulata Holfgeg. 
et Link FI. Port., 1, p. 447 (excl. syn:), non L. — Cette 
espèce présente les variétés suivantes : 

2. genuina Nob. — Plante de 2-3 décim.; panicule ample 
commençant ord' au-dessous du milieu des scapes, ceux-ci 
assez grêles ; feuilles obovées-spatulées. | 

8. procera Nob.; S. Boissieri Gaut. Pl ersicc., non Lafont 
(1869). — Plante de 3-5 décim. ; panicule très ample, à 
rameaux nombreux ; scapes robustes, rameux presque dès la 
base ou dès le quart inférieur; feuilles de +. mais plus 
grandes. 

y. minor Nob.; S.Legrandi Gaut. et Timb. #x Bull. Soc. 
sc. phys. et nat. Toulouse, VV (1877-1878), p. 40. — Plante 
de 6-15 cent. ; panicule de même forme que dans 4. mais 
moins multiflore, à épis plus courts que dans z. et £ 


A | 


_scapes grêles, à rameaux stérilesnuls ou très courts; feuilles 


courtes, spatulées ; souche robuste comme dans z. et £. 


S 


à. pygmæa Nob. — Plante de 1-3 cent., à scape solitaire, 
subfiliforme ; racine très grèle, pivotante ; panicule réduite à 
un petit corymbe terminal cymiforme, à épis densiuscules ; 
feuilles très petites, largement obovales-spatulées. 

:. angustata Nob. — Plante de 10-15 cent., à scapes 
srèles, à rameaux courts, dressés ou peu étalés, formant une 
panicule étroite, oblongue, naissant vers le milieu du 
scape ; feuilles assez étroitement oblongues, petites; souche 
à divisions peu robustes. 

Obs. — La var. genuina se rencontre çà et là sur notre 
littoral méditerranéen dans les Bouches-du-Rhône et l'Aude ; 
elle a été indiquée en Corse par Grenier et Godron, peut- 


166 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


être par confusion avec leS. oxylepis Boiss. !; on l’a signalée 
aussi en Portugal, Espagne, Sardaigne et [lyrie; la var. 
procera existe dans l'Aude à l'île Sainte-Lucie (Rouy !, Pellat 
et Bonnier !); et à Leucate (fr. Sennen!) ; dans l'Hérault, à 
Roquehaute (Aouy!), à Sérignan, au hameau de Valras 
(A. Mathieu!) ; en Portugal, à Trafaria (Daveau!) ; les var. 
minor et pygmæa dans l'Aude, à la plage de Leucate (fr. Sen- 
nen !); la var. angustata également dans l'Aude, à la plage 


de la Franqui près Leucate (fr. Sennen !). 


Srarrce Laxussrxa Rouy///ustr. plant. Europe rarior., 
fase. XII, p. 97, t. CCXCVI. — Sect Limonium s.-sect Dis- 
sitifloræ Boiss. ap. DC. Prodr., XIT, p. 649. — Suffrutes- 
cente glabra glauca scapis valde elatis (6-8 decim. altis) a 
medio vel etiam inferne distiche et alterne 7amosissimis 
ramis elongatis ramulosis paniculam amplam pyramidatam 
laram formantibus ; ramis sterilibus nullis ; squamis trian- 
gulari-lanceolatis fuscis. Fos marimis (3 decim. longis!) 
coriaceis anguste albo-marginatis plurinerviis obovato- 
spathulatis obtusis emarginatisve. Spiculis 1-9-floris in spi- 
cas tenues longissimas lineares erecto-patulas swbsecundas 
laxissime dispositis, internodiis duplo vel ultra spicuhs 
lonyioribus; bracteis pallidis subherbaceis apice solum fuscis, 
superiore inferioribus triplo majore dorso subcarinato 
obtusa; calycis Lubo gracili ad costas patule piloso, /mbi 


albi tubo brevioris obtuse 5-lobi /obis nervis rubris cons- 
picuis post anthesin subrectis. Corolla lilacima breviter 
exserla. — HMab: France: Hérault: sables maritimes à Palavas 
et Maguelonne (fr. Sennen!. 

Espèce de grande taille, très distincte à première vue de 
tous les Sratice de la sous-section par ses feuilles très 
amples, ses épillets très écartés, presque deux fois plus 
courts que l’entrenœud qui les sépare. — À classer à eôlé 
du S. delicatula Gir., dont il diffère, en plus, par les épil- 


1 Je conserve le nom de S. oxylepis Boiss., qui ne prête à aucune ambiguité 
quoiqu'il soit absolument synonyme de S. oleifoliaScop. Delic. Insubr., p.10, 
parce que ce qualificatif d’oleifolia a été attribué aussi à des espèces très diffé- 
rentes par Pourret, Willdenow, Sibthorp et Smith, Tenore, et Host. 


We 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 167 


lets seulement 1-2-flores et la corolle courtement exserte. 


STATICE LImMoNrUn L. 

Le groupe spécifique du S. Limonium conçu par Linné de 
la facon la plus large doit ètre compris de la manière 
suivante : 

S. Limonium L. F/. Suec., p. 99 (sensu amplo 

æ. eypica Nob.: S. Limonium L. var. à. te locis Linn. 
citatis : «Anglia, Gall., ete. »!) ; Limonium marit. majusBauh. 
Pin. 192; Tournef. Inst. 342; Morison Hist., p. 600, s. 15, 
t.-1, f. 1; Boerh. Lugdb., 1, p. 76; Limontum majus multis 
seu Behen rubrum Bauh. Hist., TT, p. 876; Valerianæ 
rubræ simalis pro Limonio missa Dod. Pempt., 351. — Scapes 
robustes à panicule ord' ample, laxiuscule et naissant vers 
le milieu du scape ou au-dessous, à rameaux anguleux 
Æ allongés, très multiflores ; feuilles grandes (12-20 cent.), à 
limbe elliptique ou presque ovale, atténué assez briève- 
ment ou subcontracté en pétiole, mucroné ; épis assez longs, 
laxiuscules. 

5. pseudo-Limonium NOPECS pseudo-Limonium Reichb. 
ones cru. NII -E 959FE ércurs., p.194. 
élevés, à panicule plus dense, plus courte, naissant ord' 
dans le tierssupérieur de la tige, à rameaux arrondis, moins 
longs que dans +.; feuilles grandes (10-15 cent. de long), 
oblongues, lancéolées, apiculées, longuement atténuées en 
pétiole; épis assez longs, densiuscules. 


Scapes + 


y. Behen Boiss. ap. DC. Prodr., XI, p. 645 (ercl. syn. 
Reichenb.) ; S. Behen Drej. F1. Saell., p. 122; Fries Summa 
veget. Scand., p. 200; S. Limonium Scanica Fries Man- 
tissa, 1, p. 10. — Scapes grèles, ord' peu élevés, à panicule 
assez courte naissant dans la moitié ou le liers supérieur de 
la tige, à rameaux presque arrondis, ord' courts ; feuilles à 
peu près comme dans £., souvent plus courtes et plus 
étroites ; épis courts, densiuscules. 

>. Hallandica Nob. : S. Limonium Scanica Fries var. Hal- 
landica L.-M. Neum. in Bot. Not., 1897. — Port de +., dont 
elle diffère par: Panicule courte, corymbiforme, dense, 


168 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


formée d'épis courts, rapprochés ou subimbriqués; feuilles 
ovales-lancéolées ou largement elliptiques, obtuses ou acu- 
tiuscules, grandes, la plupart aussi longues que le scape + 
flexueux, parfois bifurqué vers le milieu, et alors chacun 
des rameaux terminé par un corymbe. 


Sous-espèce . — S. Bahusiensis Fries (pro specie), 
Mant., 1, p. 10, et If, p. 17!; S. Bahusiensis var. borealis 
Fries Summa veget. Scand., p. 200; S. Bahusiensis Boiss. 
ap. DC. Prodr., XII, p. 644 (p. p.). — Diffère, on le sait, 
du S. Limonium par: Scapes anguleux; épis dressés en 
panicule lâche; épillets distincts, non imbriqués ni très 
rapprochés; calice à limbe plus allongé, égalant presque le 
tube, très velu sur toutes les nervures. — Scapes robustes 
de 3-5 décim., très rameux, à rameaux allongés, multi- 
flores, formant une panicule grande et étalée ; épis à la fin 
incurvés; feuilles grandes, ovales-oblongues ou elliptiques. 

Obs. — Cette plante a été indiquée à tort en France: 
nousn’avons dans la flore française que la forme suivante: 
S. rariflora Drej. F{. Saell., p. 121; S. Bahusiensis var. 
Danica Fries Summa veqg. Scand., p. 200 ; S. Bahusiensis 
Boiss., 7.°c:(0.D9)5 CG ‘et G. FL Fr., l, p. 740 (non Fries). 
— Scapes grèles, de 8-25 cent., peu rameux, à rameaux 
plus allongés, non multiflores, formant une panicule assez 
courte peu ou non étalée; épis dressés ; feuilles médiocres 
ou assez petites, oblongues ou oblongues-lancéolées, rare- 
ment elliptiques. 


Sous-espèce I. — S. angustifolia Tausch (pro specie), in 
Sylloge Ratisb., I, p. 254; S. Gmelint Koch Syn., ed: 2, 
p. 684; S. Limonium +. macroclada Boiss., /. c., p. 64 
(p.p.); S. Timbali Gaut. Pl. exsicc. in herb. Rouy. — Port, 
feuilles et épis du S. Limonium var. £. pseudo-Limonium ; 
mais diffère nettement du type S. Limonium et de ses 
variétés, ainsi que de la sous-espèce S. Bahusiensis, par : 
Épillets de moitié plus petits; bractée externe plus étroite, 
elliptique, petite, carénée, apiculée, de moitié au moins 
plus courte que la médiane fet non l’égalant presque) et 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 169 


2-2 1/2 fois plus courte que l'interne ; rameaux stériles 


existant ord' à la base de la panicule; lobes du calice 
aigus; scapes arrondis. — Panicule à rameaux ascendants 
ou dressés, non très étalés ; épis assez lâches, courts, droits 
ou à peine incurvés. 


Forme. —S. serotina Reichb. Jcon. crit., VIII ,p. 21, t. 999, 
Fl. excurs., p. 191 ; Guss. F7. Sic. syn., Il, suppl., p. 805: 
S. Limonium +. macroclada Boiss., /. c.(p. p.). — Diffère du 
S. angushifolia par: Panicule ample, à rameaux allongés, 
très étalés; épis longs, lâches ou laxiuscules, à la fin 
Incurvés. 


8. Drepanensis Nob.; S. Drepanensis Tineo ap. Guss. F1. 
Sic. syn., I, suppl., p. 805. — Rameaux divariqués, tuber- 
culeux-scabres, ainsi que le scape de taille élevée. 


Sous-espèce TT. — S. aggregata Rouy; S. Limonium +. 
macroclada Boiss., L. €. (p. p.). — Diffère des S. angusti- 
folia et serotina, dont il a les caractères des bractées et des 
rameaux stériles par : Plante plus robuste, très rameuse, à 
rameaux épais, allongés et longuement nus, munis seule- 
ment au sommet des ramuscules de petites cymes corymbi- 
formes à épis très courts formés d’épillets densément rap- 
prochés ou même imbriqués; fleurs petites; lobes du calice 
lancéolés, très aigus, à bords denticulés. 

(À suivre.) 


Espèce conventionnelle «‘ QUERCUS MIXTA », 


Par M. Azcrren Reynier (suite el fin). 


11 


Il va de soi que je passerai sous silence divers numéros ne pré- 
sentant rien d'assez particulier pour donner lieu à des observa- 
tions utiles et ne m'astreindrai pas, si c'est nécessaire, à l’ordre 
numérique successif. 

N°° 2, 3,4. — Querci mixlæ les plus anciens dans mes cartons. 
Proviennent de trois différentes localités de Toulon, récolte 


1710 REYNIER. —- ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


de 1875, année où, en cherchant le Q. Auzendi, je cueillis ces 
rameaux qui m'intriguerent; les fruits manquatent. C’est l’occasion 
de prévenir que lorsqu'il se présentera à l'herborisateur un Q.mixta 
ne portant point de fruits, le qualificatif « stérile », dans son sens 
strict, peut être inexact, à moins que l’on ait scrupuleusement 
inspecté le sol pour voir si cupules et glands, caducs à la maturité, 
n'y gisent pas. Toutefois cette recherche ne constitue un contrôle 
valable que si des Q. lex où Q. coccifera typiques n'existent point 
dans le voisinage immédiat : comment, en effet, assurer que les 
fruits ramassés sur le sol appartiennent au Q. mixta plutôt qu'a 
l'un des Chènes voisins? N'ont-ils pas pu se déplacer, emportés 
par le vent? Il pourra aussi se produire une circonstance com- 
plexe : 1° L'année où l’on rencontre sans fruits un Q. méxta n'est 
peut-être pas favorable à la fructification, les Chênes fleurissant 
d’après des caprices bizarres quant à la continuité : tel Chêne- 
Yeuse fournit une glandée durant plusieurs consécutives années 
auxquelles succède une période improductive, et tel Chène- 
Kermès mûrit ses glands de mème, plusieurs fois, chaque deux 
ans, puis se repose. Rien d'étonnant à ce qu'un Q. méixta subisse 
pareilles alternatives. 2° Selon son individuelle complexion, le sujet 
de Q. mixta sera plas ou moins abondamment fructifère, hors les 
années de repos; s'il est d'essence peu prolifique, les glands et 
cupules tombés sont sujets à disparaître jusqu'au dernier : pour- 
riture, dents des animaux, emport par la pluie, ete. Bref, de ce 
qu'on ne découvre aucun fruit au pied d'un Q. #ixta, il serait irra- 
tionnel de conclure à la stérilité de ce Chène qui, au surplus, en 
cas de trop jeune âge, n’a forcément pas encore produit de bour- 
geons à fleurs. 

Autre remarque : l’état de buisson assez bas, longtemps durable 
chez certains Chènes, ne signifie pas que le sujet soit à peine sorti 
de terre ni que ce soit un caractère propre à l'espèce. Viennent 
des chances meilleures et, après s'être un quart de siècle contentée 
de faire végéter un suffrutexæ, la souche tracante d’un buisson 
tirera parti de l'humus qu'il lui arrive de rencontrer, pour mieux 
nourrir de sève fortfiante une tige : celle-ci devient alors tronc 
finissant par acquérir le port d'un arbre. La Provence montrera.t,. 
d'ailleurs, plus de Q. coccifera! et Q. Ilex arborescents, si la 


l« Le Q. coccifera à presque toujours, dans le Vaucluse, une taille très 
déprimée et une ramification diffuse et buissonnante, avec quelques tiges 
dressées: mais il présente, dans la région algérienne, des types caulescents à 
forte circonférence., » (Notes sur la Flore phanérogamique des environs de 
Carpentras, du Ventoux, elc., par M. Rouis, inspecteur des forêts.) 


Revue de Botaniqne systématique el de Géogpaphrie botanique. Tome I. PI. 111 


À: 


 —— . . €... | 


DIGITALIS GYSPERGERÆ Rouy 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 171 


cognée, hélas ! ne recepait pas de façon continue, même sous le 
régime forestier. Au demeurant, les Q. miætæ portent fruits, qu'ils 
soient de petite ou grande taille. Et si on les rencontre stériles en 
réalité, ils sont d'autant plus dignes d’attention que le défaut per- 
sistant de floraison mène à supposer un métis. 

N°33. — J'ai hésité d’abord tant soit peu à ranger au nombre 
des Chênes gregis Querci mixtæ deux buissons sans fruits, 
buisson À, buisson B, croissant au milieu d'un bois de pins à 
Marseille-Saint-Antoine (B.-du-Rh.). Ayant lu dans l’'énumé- 
ration des six variétés de Q. coccifera du Supplementum Pro- 
dromi Floræ Hispanicæ, par Wilkomm, que l'Espagne et le Maroc 
possèdent une variété rare, {omentosa Laguna, brièvement mais 
clairement définie : « foliis (adultis) supra stellato-pilosulis, subtus 
tomentellis », ma première surprise! était amoindrie par la con- 
naissance du détail morphologique des écailles de la cupule du 
Chène-Kermès qui, chez toutes les variétés, sont « griseo-{omen- 
tellés » selon l'expression de l'ouvrage cité, « pubescentes-cendrées » 
selon celle de Grenier et Godron. Après la trouvaille, à l’au- 
tomne 1902, du susdit Chène marseillais, je ne tardai pas à me 
tenir ce raisonnement : Un Q. coccifera normal peut accuser des 
traces de pubescence sur les écailles de la cupule, sans que pour 
cela on soit tenu d'exclure du Q. mixla ladite variété {omentosa 
Laguna. Ma conviction demeura, dès lors, que la variété espagnole- 
marocaine, quoique distincte du Chène de Saint-Antoine, prend 
place à côté de lui et que tous deux font partie de mon espèce 
conventionnelle. 

Voici en quoi ce n° 33 est remarquable. Buisson B : semblable 
au buisson À, mais moins bien caractérisé parce que la page 
supérieure est parfois lisse. Buisson À : à l’avers et au revers de 
toutes les feuilles, on sent, en promenant le doigt, une aspérité 
qui, à coup sûr, est absente chez notre habituel Q. coccifera à sur- 
faces foliaires supérieure et inférieure tout à fait glabres. Au 


l En dehors de la variété {omentosa de Laguna, nul auteur n'a jamais parlé 
de poils sur les feuilles d'un Q. coccifera typique. Mème chez le Q. Ilex où le 
dessous des feuilles est toujours plus ou moins cotonneux, il est rare de voir 
la page supérieure non lisse; je connais, pour l'avoir rencontrée à Marseille, 
aux Pennes, etc.,-une seule forme de Chêne-Yeuse présentant ce cas : la variété 
glauco-cæsia Martr.-Don. et Timb.-Lagr., de laquelle les feuilles sont « cou- 
vertes en dessus de poils ras, étoilés, distants, leur donnant une teinte glauque 
bleuàtre, très prononcée ». D’autres variétés de Q. Ilex montrent aussi quelque 
pubescence sur ladite page supérieure des jeunes feuilles, mais ce tomentum 
léger est fugace. 


172 REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


moyen d'une loupe on aperçoit de nombreuses proéminences 
éparses, que le microscope démontre être des poils étoilés d’une 
consistance raide. La marge du limbe est en outre ciliée par ces 
poils étoilés et quelques dents épineuses en portent un ou deux 
au-dessus de leur base. M. le professeur Gerber, consulté, se rendit 
compte, après examen consciencieux, qu'il y avait là un phéno- 
mène biologique indépendant de piqüre d’insecte ou d'attaque par 
un champignon épiphyte. Cette constatation d'une ébauche de 
tomentum (qui se maintient, car, à la fin de l'été 1903, je viens de 
cueillir pour herbier plusieurs parts à feuilles aussi raboteuses 
qu'il y a douze mois) laisse croire qu'au cas où un arbuste non 
infertile se développera par suite de l'essor de l’arbrisseau actuel, 
peut-être offrira-t-il, à la page inférieure des feuilles, la partieu- 
larité « subtus tomentella » de la var. {omentosa Laguna; conjecture 
corroborée par la présence, chez les buissons À et B, d’un 
tomentum, visible à l'œil nu, sur les pétioles et les ramuscules 
supérieurs, où des poils étoilés se serrent dru. 

N° 6. —- On lit dans la Flore de Grenier et Godron : « Loiseleur 
indique le Q. pseudo-coccifera Desf. autour de Toulon, d'où nous 
n'avons pu nous le procurer et où il n’est point signalé par Robert 
dans son Catalogue ». Sans pouvoir affirmer qu'il n'y ait pas 
méprise, je constate une seconde citation plus moderne du 
Q. pseudo-coccifera Desf. à Hyères (legit Shuttleworth), dans le 
Catalogue de l'herbier Huet. 

En adoptant le classement de Boissier (#lora Orientalis) qui 
fait du Chène de Desfontaines une variété du Q. coccifera avec la 
diagnose suivante : « Fruticosa elata vel arborea, folia planiuscula 
oblonga basi plerumque cordata, majuscula var. calliprinos, sed 
cupulæ ob squamas plus minus patentes vel recurvas squarrosæ », 
il serait étranger à ma présente étude de chercher à savoir si le 
n° 6 est ou non cette variété de Q. coccifera. Mais, si l’on s’en 
rapporte au Conspectus de Nyman, le Q. pseudo-coccifera Dessf. 
constitue un Chêne indépendant du Chène-Kermès et englobe le 
Q. Auzendi Gren. J'ai dit, dans monS 1, que De Saporta égale- 
ment regarde Q. Auzendi comme « identique au fond avec 
Q. pseudo-coccifera Desf. ». 11] résulte qu'un Q. mixta offrant, 
davantage que le Q. Auzendi Gren., des feuilles « magna, pla- 
niuscula, oblonga, basi plerumque cordata », rentrera dans le 
pseudo-coccifera d'Algérie, Sardaigne, Sicile, Grèce, Bithynie, etc., 
etrattachera, par le fait, ce dernier à mon espèce conventionnelle. 
Cette assimilation s'applique à un eurieux buisson qu’en 1900 j'ai 
découvert dans un vallon entre La Gavotte et Tubié (communes 
des Pennes et de Septêmes, B.-du-Rh.). Certainement ce n° 6 


La. 


Re  : 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 173 


n'est pas plus un franc Chêne-Kermès qu'un vrai Chèêne-Yeuse : 
par malheur l'absence de fruits ne permet guère de se prononcer 
sur le degré précis de son rattachement au Q. pseudo-coccifera 
Desf. typique. Je me borne à le dépeindre : 

Feuilles coriaces, planes ou à peine ondulées ; d’une teinte 
verte-jaunâtre-grisâtre à peu près identique dessus et dessous; 
oblongues, arrondies-obtuses au sommet ; les unes atténuées, les 
autres tronquées-émarginées à la base ; toutes multidentées épi- 
neuses, les mucrons bien prononcés mais non vulnérants ; nerva- 
tion de la page inférieure saillante; nervures ainsi que parenchyme 
de l’avers et du revers portant un tomentum difficilement aperce- 
vable à l'œil nu (on croirait à la glabréité), mais manifeste à la 
loupe. Les dimensions des feuilles sont, en moyenne : 25 millim. 
de large et 35 millim. de long (y compris les dents épineuses) ; 
les plus grandes atteignent 35 sur 45 millim. Pétioles assez courts 
(4 millim. au plus), tomenteux ainsi que les ramuscules supé- 
rieurs de la tige qui est notablement feuillue. 

N°21. — Grenier, apud Gr. et Godr., F1. de Fr., eut-il tort en 
faisant « Q. pseudo-coccifera Webb, It. hisp., 15 » synonyme de 
son Q. Auzendi? Ultérieurement, le Prodromus Systematis Na- 
turalis distingua le Q. Auzendi du Q. coccifera var. imbricata DC. 
Puis, cette variété 2mbricata futidentifiée, par le Prodromus Floræ 
Hispanicæ, au Q. pseudo-coccifera Webb. Ceux qui prendront la 
peine de jeter les yeux sur les diagnoses de De Candolle et de 
Willkomm et Lange seront frappés de la ressemblance du Chène 
de Webb, duquelles stations dans la péninsule ibérique sont assez 
nombreuses, avec le n° 21 dont la flatteuse dédicace m'a été faite: 
x Q. Reynieri Alb. in Bull. Soc. Roch., année 1901, distribué 
sous le n° 4795 des centuries. Je laisse à qui de droit la preuve à 
faire du croisement hypothétique: Q. coccifera X Q. Ilex ou 
Q. Ilex X Q. coccifera ; en attendant, l'expression du Prodr. Flor. 
Hisp. qui affirme la cupule du Q. pseudo-coccifera de Webb « a 
cupulà @Q. Jlicis toto cœlo abhorrere » peut s'appliquer au fruit 
caractéristique du Q. Reynieri: d’où l’affinité que je présume 
entre le Chêne de La Farlède (Var) et celui d'Espagne. 

J'ajoute qu'à part la différence de grandeur des feuilles, il y a 
une incontestable analogie de structure dans le feuillage de mon 
n° 6 et celui du présent n° 21; du reste, l'identité morphologique 
des ©. pseudo-coccifera Webb et Q. pseudo-coccifera Desf. est 
simplement mise en conteste par un signe de doute qui n'équivaut 
pas à une négation positive de la part du Prodr. Flor. Hisp. A 
mon sens, nous avons donc affaire à autant de formes de Q. mixla 
que les auteurs ont créé de pseudo-coccifera. 


174 REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


N° 93. — J'avais nommé ce Chêne: Q. mestoides Reyn. (cf. 
Bull. Soc. Roch., année 1901, pp. 28-30). 

En octobre 1903, comme en pareil mois des automnes précé- 
cédents, je viens de visiter la station (Septêmes, B.-du-Rh.) de ce 
Quercus, pour voir si la glandée à maturation non bienne aurait 
été copieuse. Cinq ou six fruits chaque année c’est peu, mais ils 
permettent de confirmer les caractères mixtes entre Yeuse et 
Chène-Kermès que le feuillage décèle au premier coup d'œil, ainsi 
qu'il résulte de ma Note sur ledit Chène sporadique, sinon unique 
en Provence. 

N° 24 et 26. — Ces Quercus arborescents — sans être très élevés, 
ils se distinguent d'un arbrisseau par 4 ou 6 mètres de hauteur et 
des troncs raisonnables, — sont des tiges grossies appartenant à 
d’antérieurs buissons. Le premier arbre croit à Valsec près de La 
Gavotte, le second au Plan-de-Campagne, sur le même territoire de 
Pennes. L'un et l’autre donnent des fruits en plus ou moins grande 
abondance, toutes les années depuis 1900. Je les rapporte à la race 
glabrata Sap., laquelle est disséminée dans une foule d'endroits, 
notamment Saint-Zacharie (Var), Auriol et Pevrolles (B.-du-Rh.), 
où De Saporta a pu l’étudier avec soin. 

Devant les parts probantes collectionnées' par l’auteur de la 
race, il faut convenir que le glabrata (Q. Auzendi Gr. Godr. pro 
parte) n'est point l'Ausendi Sap. Eu égard aux détails morpholo- 
giques externes des fruits et des feuilles, il peut y avoir, entre les 
deux races, des relations indéniables: mais l'absence, chez le 
glabrata, au printemps, 1° de fruits nés l’année précédente et qui 
müriront en automne, 2 de châtons mâles et fleurs femelles 
récemment fécondées, établit une différence physiologique dont la 
constatation est d’ailleurs tangible. Les collecteurs provençaux 
n'avaient pas tenu compte dece phénomène et De Saporta montre 
dans son herbier plusieurs exsiccata ‘provenances : Marseille, 
B.-du-Rh.; Saint-Cyr et Le Luc, Var) d'Honoré Roux et de Hanry, 
étiquettés par eux : «Q. Auzendi Gr. Godr.» 

Le nom de glabrata a étédonné par le sagace quercilogueà cette 
race, parce qu'elle a le revers foliaire glabrescent si on lui com- 
pare la race tenuis, et non point parce que Grenier a laissé croire 
qu'il fallait chercher à la page inférieure du Q. Auzendi («feuilles 


1 C'est pour moi un agréable devoir de remercier M. Penot, administrateur 
du Muséum d'histoire naturelle de Marseille, et M. le professeur Laurent, con- 
servateur de l'herbier de De Saporta, pour leur obligeant bon accueil et les 
facilités que j'ai eues d'ouvrir à plusieurs reprises les cartons contenant ces 
Quercus. 


REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 175 


glabres sur les deux faces») un manque absolu de pilosisme. 
«_.. foha non glabra sed modo affinium passim initio stellato- 
pilosa» rectifie, dans le Prodrome, De Candolle parlant du 
« Q. coccifera variété Auzendi». J'avais eu l'intention de nommer 
cette race glabrata : Quercus Saportæ ; l'abandon ultérieur de toute 
désignation nominale des unités gregis Q. mixtæ fait que je laisse 
à un monographe du Genre le soin de l'hommage dù. 

Mes n° 28 (buisson haut de 1",50, de Gardanne, B.-du-Rh.,fort 
curieux par des cupules en cône renversé et des écailles rhom- 
boïdales) et 36 (arbuste croissant à Marseille-Saint-Antoine) 
doivent, physiologiquement, être rapportés aussi au glabrata. 

N°° 29 et 31. — Deux buissons sur les rives du chemin des Bas- 
Cadenaux au Jas-de-Rhodes, commune des Pennes; le premier à 
contournement ondulatoire des feuilles prononcé; fructifiés 
en 1901 et années postérieures. Un simple regard dans le 
précieux herbier du Muséum de Marseille m'a permis d'identifier 
le Chène que représentent mes deux numéros avec la race ilico- 
coccifera : plusieurs parts cueillies par De Saporta à Saint- 
Zacharie (Var), entre Orgon et Eygalières, à Istres et à Peyrolles 
(B.-du-Rh.!), ne permettent aucune incertitude pour l'assimilation, 
sauf la réserve dont je parlerai dans un instant. 

Ledit é/ico-coccifera fut trouvé autrefois au Cannet du Luc par 
Hanry, qui le détermina : « Q. Auzendi Gr. Godr. » ; Honoré Roux 
demeura perplexe et laissa un sage blane pour le nom devant être 
écrit, après meilleur examen, sur l'étiquette de sa récolte au bois 
de pins du Verdaou à Marseille-Les-Olives. 

La composition du nom de cette race semble désigner le pro- 
duit d'un croisement; cependant toute interprétation comme 
hybride certain a toujours été laissée en suspens par la plume 
réfléchie de De Saporta. Quelques auteurs ont émis de même avec 
hésitation l'hypothèse; la Flore d'Algérie par MM. Battandier et 
Trabut contient ce passage : «On trouve dans le Sahel d'Alger un 
Quercus qui parair un hybride de l’Z/ex et du coccrfera. I a les 
feuilles d’un vert foncé sur les deux faces, à peu près glabres en 
dessous, très épineuses ; cupule hémisphérique à écailles ovales- 
lancéolées, apprimées, tomenteuses; gland âpre, annuel. » Il ne 
saurait s'agir du « Q. coccifera-[lex ? sic» des deux auteurs algé- 
riens, qui est l'Auzendi Sap., mais la diagnose du Chêne du Sahel 


1 L'herbier de De Saporta ne mentionne, pour toutes les races, les habitats 
d'Aix, Saint-Zacharie, Istres, Peyrolles, que sous les indications : Repentance, 
Montvert, Moulin-Blanc, La Valduc, Fonscolombe, noms de propriétés rurales 
appartenant au marquis ou à sa famille : il y passait tour à tour l'été en vil- 
légiature. 


176 REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


s'applique-t-elle à la race glabrata ou à la race ilico-coccifera de 
De Saporta ? Une étude sur le vif, à défaut la vue d’un exsiccatum 
convenable, pourraient seules lever l'indécision. I n'y a pas loin 
de l’une à l’autre des susdites races; tout ce qu'il est loisible de 
spécifier c'est que le feuillage de l'iico-coccifera ressemble 
davantage à celui du Chène-Kermès; peut-être De Saporia aurait-il 
mieux fait de créer une race et non deux; sous le vocable Quercus 
Saportæ j'eusse volontiers opéré la réunion de quelques pieds de 
ces Chênes physiologiquement fort affines et physiquement 
ambigus. 

Mes n° 12, 14, 18, 22, 34, 39, que constituent sur place soit de 
petits arbres, soit des buissons plus ou moins bas, rencontrés sur 
les communes des Pennes, de Septèmes, d'Aubagne et de Mar- 
seille, rentrent dans la susdite race #/ico-coccifera; mais chacun 
de mes Quercus a un faciès particulier qu'accompagnent des 
détails de structure diversifiés sous le rapport des fruits et prin- 
cipalement quant au feuillage. Il serait oiseux de sappesantr en 
la fixation par écrit d'une telle minutieuse morphologie externe ; 
en prenant modèle sur Martrin-Donos et Timbal-Lagrave qui ont 
créé (Observations sur quelques races ou variélés du Chéne-vert, in 
Bull. S.B. D. F., 1864) 17 micromorphes, l'espèce conventionnelle 
Q. mixta pourrait servir de thème à forger au minimum le double 
de sous-espèces, formes, variétés, métis ! 

N°5 32 (plusieurs buissons d'environ 1,50 de hauteur, le long 
du chemin des Bas-Cadenaux au Jas-de-Rhodes), 35 (buissons 
presque aussi humbles, au midi de la bergerie dite La Müre, ter- 
ritoire de Marseille). De 1901 à aujourd'hui, au cours de mes her- 
borisations quercilogiques, ce sont les uniques représentants 
fructifiés, qui me soient tombés sous la main, de la vraie race 
Auzendi Sap., laquelle sembel moins abondante en Provence que 
les races glabrata et ilico-coccifera. 

L'herbier de De Saporta contient une part de Hanry, dont 
l'étiquette porte : « Q. Auzendi Gr. Godr.!! type. Echantillon pris, 
le 20 octobre 1869, sur le pied unique découvert par M. Auzende 
aux Pesquiers près d'Hyères (Var). » Ce spécimen, de la localité 
classique, montre une nette maturation bienne des fruits. Depuis, 


Î M. Coutinho (cf. Le Quercus occidentalis Gay, par M. Daveau; in Bull, 
S. B. D. F., 1899) a fait remarquer qu'il est fréquent de voir, sur le même 
rameau de Chène-liège, des fruits à divers degrés de développement : les der- 
niers fruits, nés avant les froids, passeraient l'hiver et müriraient l'année sui- 
vante, mais l'arbre aurait déjà donné des glands annuels, la mème pousse 
annuelle portant à la fois les cupules des fruits tombés et les fruits en phase 
de maturation biennale. — Quiconque serait porté à croire qu'il en est ainsi 


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REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 177 


avec des variations dans la morphologie externe de ce Chène qui 
n’a pas plus d'importance que les autres Querci mixtæ, nombre de 
stations ont été signalées par Blaize et Roux dans les B.-du-Rh. 
et par De Saportia (Repentance, Fonscolombe, La Valdue, etc.). 
Partout le caractère de la race Auzendi s'atteste par la coexis- 
tence, sur les rameaux vernaux, de fruits jeunes nés l’année pré- 
cédente, devant mürir en automne, et de châtons mâles ainsi que 
de tleurs femelles récemment fécondées ; la configuration du limbe, 
le degré de spinescence, le tomentum plus ou moins accusé à la 
page inférieure sont, il faut le redire, secondaires. 

Malgré maintes perquisilions, je n'ai pu découvrir dans mes 
environs les trois autres races de De Saporta ; il convient d'en 
parler brièvement, alin qu'on s’en fasse une idée : 

Race «. tenuis Sap. — Les quatre parts de l'herbier proviennent 
des bois de Montvert et du petit bois de Moulin-Blanc, sep- 
tembre 1876. Fruits solitaires ou géminés, pédonculés, petits; 
cupules allongées-obconiques ; écailles imbriquées, distinctes: et 
allongées, lancéolées, obtuses; glanuds petits, courts. Maturation 
annuelle. Taille des sujets : médiocre, grèle. Feuilles à confor- 
mation instable, peu glabrescentes au revers, rappelant tout à fait, 
par leur tomentum, le feuillage d’un Chène-Yeuse typique. 

Race <. pachycarpa Sap. — Les exsiccata de l'herbier pro- 
viennent d'une seule localité : bois de Montvert, octobre 1876. 
Cette race est bien distincte par ses fruits fort gros, à écailles de 
la cupule apprimées. Le revers des feuilles est pileux-feutré comme 
chez un Yeuse. Maturation bienne. De Saporta dit que « la race 
pachycarpa constituerait une espèce à part, si ce n'était son isole- 
ment : elle semble marquer un compromis entre les Q. Zlex et Q. 
occidentalis Gay. » J'ajoute : le Q. occidentalis n'existe point à 
Montvert, il ne peut donc être question d’un hybride; par le mot 
« compromis » De Saporta vise évidemment une simple affinité 
théorique d'organisation que lui suggèrent les fruits et le feuillage 
également gros et tomenteux. Si je ne me trompe, la race pachy- 
carpa à une réelle parenté avec Q. Bertrandi Alb. et Reyn. in 
Bull. A.[.G.B., 1902. 

Race €. leptomorpha Sap. — « Race à port élevé, à rameaux 
menus, souples ; feuilles lancéolées. Squamis cupulæ inferioribus 
maximä parte adpressum patentibus, breviter acutis, gradatim ab 
imis sensim longioribus, supremis angustioribus, erecto-patules », 


chez l'Auzendi n'a qu'à étudier ce Chêne : il n'y reconnaitra point semblable 
processus, la maturation normale de ses glands, comme chez le Q. coccifera 
est absolument bisannuelle. 


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478 REYNIER. — ESPÈCE CONVENTIONNELLE QUERCUS MIXTA 


énonce une étiquette de l'écriture de De Saporta. Ce Chêne est 
non confondable par ses feuilles assez allongées, alténuées à la 
base, sensiblement pétiolées; par ses fruits petits et à écailles de 
la cupule tout à fait singulières (elles demandent à être. vues). 
Maturation bisannuelle. L'herbier ne le contient que de Montvert, 


95 mai 1875 avec rameaux se développant, et novembre 1876 en. 


fruits. 

Les x Q. Comari Alb , X Q. denudata Alb., Q. integrata Ab. 
(Notes sur quelques Quercus hybrides ou supposés tels, in Bull. 
Soc. Bot. Roch., 1902), dont l'hybridation est purement hypothé- 
tique pour les deux premiers comme pour X< Q. Reynieri AIb., sont 


trois Querci mixtæ : Q. Comari se rapportant physiologiquement à 


la race i/ico-coccifera Sap. etles deux autres (denudata et integrata) 
à la race Auzendi Sap. Quant à la variété subinermis Ab. du 
supposé hybride >< Q. Auzendi Alb., elle rentre encore dans la 
race ilico-coccifera Sap. 

Ces jalons étant établis, la série est à poursuivre par d’autres 
botanistes qui l’enrichiront s'ils explorent méthodiquement les 
régions où les Q. Zlex et Q. coccifera ne sont pas rares, les écarts 
soit physiologiques, soit morphologiques se produisant çà etlà 
dans toute l'aire géographique de ces deux espèces. Puisse un 
habile scrutateur éclairer les arcanes de cette intéressante question 
biologique et systématique! Je terminerai par ces lignes de l'émi- 
nent correspondant de l'Institut : « Presque toujours je me suis 
trouvé en présence d'une série de races de Quercus Juxtaposées, 
d'une valeur sensiblement inégale, liées entre elles par enchaîne- 
ment et aussi difficiles à décrire isolément qu’à réunir sous une 
seule formule. Plusieurs de ces races ne diffèrent réellement des 
espèces les plus tranchées que par l'intervalle moindre qui les 
sépare, intervalle souvent très faible, appréciable pourtant, et 
dont il est juste de prendre l'existence en considération. » (Préli- 
minaires d'une Etude, ete., op. cil.). 

Observation importante. — Mon cher directeur M. Rouy 
venant de m'aviser qu'Alph. De Candolle s’est servi du terme spéei- 
fique mirta pour un Chêne décrit dans le Prodromus, force est de 
modifier le nom de mon espèce. Mes bienveillants lecteurs et con- 
frères voudront bien, en conséquence, prendre note que je reetifie 
par: Espèce conventionnelle « Querceus transiens ». 


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Qui croissent spontanément 


EN FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


TOME NE. — Rubiacées, Lonicéracées, Vatanatees ne | 
sacées, Composées (Corymbifères, Cynarocénhales : Echinopsidées, 
Carlinees, Silybées). EAU 


PAR 
GG. ROUY 
Directeur de la Revue de Botanique systématique re Mr Ke 


et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Oflicier de l’Instruction Publique. 


1 volume grand in-8, 105 pages. — Prix: S franes. 


CENTURIES DE PLANTES SÈCHES 


Empoisonnées au chlorure stable de mercure et d’ammonium 


ET COLLÉES SUR PAPIER BULLE FORMAT DES GRANDS HÉRBIERS 


PRIX : 15 fr.: 20 fr.: 30 fr.: 40 fr. et 50 francs la centurie 


(selon le degré de rareté des espèces). 


S'ADRESSER A LA DIRECTION DE LA REVUE. 


REVISION DU GENRE ONOPORDON 


GEROUT 


25 planches: 23 pages. — 1 vol. grand in-8° jésus, genre atlas-album,#* 


élégamment cartonné. 


Prix : 15 francs 


1re ANNÉE N° 12 1e Janvier 1904 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Sur quelques espèces, formes ou variétés 
du genre STATICE, 


Par M. G. Roc. 


(Suile et fin). 


Sous-espèce IV.— S.remotiflora Rouy — Plante élevée, 
mais à scapes grêles, lisses, très rameux, à rameaux allon- 
gés, les inférieurs stériles parfois assez nombreux, les fer- 
üles florifères dès leur tiers inférieur et terminés par de 
longs épis à la fin arqués, portant des épillets écartés, dont 
les inférieurs ord' sensiblement plus courts que l’entre- 
nœud qui les sépare; bractée externe ovale, acuminée, 
plus courte que la médiane et trois fois plus longue que 
l'interne ; calice à lobeselliptiques, obtusiuscules-mucronés ; 
feuilles grandes (10-25 cent. de long), obovales ou oblongues- 
spatulées. 

Hab. —Le S. Limonium à. typica se rencontre sur les côtes 
de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, des Pays-Bas, de 
la Belgique, de la France occidentale, de l'Espagne occi- 
dentale, du Portugal, puis, rare, sur le littoral méditerranéen 
de l'Espagne et de la France ; la var. pseudo-Limonium a le 
même habitat à l'exception du littoral méditerranéen; la 
var. Behen s'étend de la Scandinavie au dép' du Morbihan, 
et la var. Hallandica parait spéciale à la Scandinavie. — 
Le S. Bahusiensis existe depuis la Suède jusqu'à la Grande- 
Bretagne, sans croître en France; mais sa var. rariflora se 


180 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


retrouve, rare, sur le littoral français dans les dép" du Finis- 
tère et du Morbihan. — Le S. angustifolia est assez répandu 
dans presque tout le bassin méditerranéen ainsi que sa forme 
S. serotina, dont la var. Drepanensis parait localisée à la 
Sicile. — Le S. aggregala, encore peu connu, n’est pas 
rare sur notre littoral occitanien; il existe également en 
Italie (—$S. Limonium Savi PL. exsicc.) et est à rechercher 
sur le littoral méditerranéen occidental. — Enfin le S. re- 
motiflora, dont l'aspect est si caractéristique, m'est connu 
en France, dans l'Hérault, à Palavas et Maguelonne, puis 
en Grèce, à Phalère; il est donc à rechercher aussi dans 
tout le bassin méditerranéen de l'Europe. 


Hybrides ou présumés tels. 


Tous les botanistes qui ont quelque peu parcouru de facon 
suivie les stations à Statice de la région méditerranéenne, 
ne nieront pas l’embarras dans lequel ils se sont trouvés en 
présence de plantes plus ou moins variables dans leurs 
divers caractères et qu'il leur était impossible de classer exac- 
tementdans telle ou telle espèce des nombreux Statice qu'ils 
rencontraient sous leurs pas. Etil est vraiment difficile de 
ne pas admettre l'hypothèse de formations hybrides lorsque 
l'on trouve ces plantes critiques au milieu ou non loin de 
Statice dont elles se partagent les caractères spécifiques. 

Déjà, au sujet du S. oxylepis, Boissier (ap. DC. Prodr., XX, 
p. 648) avait supposé la probabilité d’hybrides entre Île 
S. virgata et le S. oxylepis ou son S. globulariæfolia (S. con- 
fusa G. et G., pro mar. parte). De l'examen auquel je me 
suis livré, sur le vif et sur le sec, il m'a paru résulter que 
les plantes dont les noms suivent doivent être considérées 
comme des hybrides, dont les parents présumés croissent 
de facon certaine avec elles. 

>< Statice Companyonis Gren. et Bill. — S. confusa XX 
echioides Nob. — Les caractères des lobes du calice dont les 
lobes se prolongent en une arète persistante, fine et oncinée, 
ne laissent pas de doute sur l’action du $. echioides dans la 


à cdd 


+ 148 


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D... À: 


Lt 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 181 


formation du S. Companyonis. — Disons, au sujet de cette 
plante, que c'est bien elle qui a été distribuée sous Le n°1541 
du Flora Galliæ et Germaniæ exsiccata de Billot; mais que 
le n° 349 de l’Herbarium normale de F. Schultz n’est que la 
var. pumila Boiss. du S. virgata Willd. et n'a rien à voir 
avec le S. Companyonis. 

X Statice sebkharum Pomel — S. qummifera var. cymu- 
lifera > Duriæi Nob. 

X Statice lepidorachis Pomel (et S. sebkharum var. glome- 
rata Bait.) — S. qummifera var. cymulifera << Duriæi Nob. 

X Statice cœspitosa Rœhm.— S. /añfolia >< Caspia Nob. 

X Statice gracillima Rouy; $S. virgata 8. gracillima Rodri- 
guez —S. virqata XX minuta Nob. 

Mais ces cinq formes hybrides ne sont pas les seules, et 
j'en ai relevé quelques autres, inédites, auxquelles j'ai dû 
donner un nom; ce sont les suivantes : 

<< Statice ambigua Rouy —S$S. virgata X< confusa Nob. — 
Diffère du $S. virgata, dont ila presque le port, par : Rameaux 
stériles moins nombreux ; épillets droits ou à peine incur- 
vés ; bractée externe largement ovale, acutiuscule ; feuilles 
obovées-spatulées, presque aiguës, mucronées. — Hab. : 
avec les parents : Portugal : San-Martinho do Porto et Trafaria 
(J. Daveau !); France : Aude : Leucate, à la plage dela Franqui 
(fr. Sennen!); à rechercher. 

X Stauce virgatoformis Rouy — $S. virqata X< echioides 
Nob. — Port du S. virgata, dont il diffère par : Epillets 
faiblement courbés, distants : bractée externe blanche-sca- 
rieuse 3-4 fois plus courte que l’interne, celle-ci tubercu- 
leuse sur Le dos, très appliquée sur les fleurs ; calice à limbe 
court, à nervures prolongées en une courte pointe persis- 
tante etoncinée ; racine vivace, mais grêle, presque pivotante. 
— Hab. — Espagne : marais salés à Hifac près Denia, avec 
les parents (Rouy !); à rechercher. 

X Statice Senneni Rouy —$. virgata >< duriuscula Nob. — 
Se distingue du S. virgata par : Scapes grèles, allongés, à 
rameaux stériles grêles ; épillets 1-2-flores, distants, à peine 
incurvés, en épis lâches, étalés ; bractée externe 3 fois plus 


182 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


courte que l'interne. — Se sépare du S. duriuscula par : 
Rameaux stériles nombreux: partie florifère bien plus courte 
que le reste de la tige; bractée interne carénée sur le dos; 
calice à lobes ovales, obtusiuscules. — Hab. — France: Aude : 
Leucate, à la gare (fr. Sennen !); à rechercher. 

>< Statice Carthaginensis Rouy = $S. virgata < pubescens 
Nob. — Diffère du S. pubescens DC. par : Plante bien moins 
pubescente, à ramuscules articulés moins nombreux et 
moins grèles, non plusieurs fois bifurqués ; feuilles moins 
révolutées; etc. — Hab. — Espagne: Carthagène, avec le 
S. pubescens, le S. virgala n'étant pas rare aux alentours 
(de Coincy !). 

Obs.— LesS. pubescens est nouveau pour la flore d'Espagne. 

X Statice pseudo-confusa Rouy — $S. confusa XX Girardiana 
Nob. — Port et taille du S. confusa, mais en diffère nette- 
ment par: Epillets subimbriqués en épis Æ courts, densius- 
cules, rapprochés au sommet des rameaux; bractée interne 
non ou très faiblement carénée sur le dos. — Hab. : France: 
Aude : plage de Leucate (fr. Sennen !) ; à rechercher. 

X Statice abnormis Rouy —$S. /ychnidifolia >< Girardiana 
Nob. — Plante de 5-12 cent. ; scapes grèles, à rameaux 
courts, très étalés : feuilles relativement grandes (2-5 cent. 
de large), largement spatulées, concaves, les unes aiguës les 
autres obtusiuscules-mucronées, atténuées en un pétiole 
court, concave ; épillets médiocres, très rapprochés ou 
presque imbriqués en épis très courts, étalés, oblongs ; bractée 
externe ovale, obtuse, 2 fois plus courte que l'interne sub- 
carénée sur le dos ou à la fin presque arrondie ; calice à 
limbe plus court que le tube, à lobes courts, largement 
ovales ou presque semi-circulaires. — Hab. — France : Aude : 
plage de la Nouvelle (fr. Sennen!). — Feuillage et bractées 
du S. lychnidifolia ; taille et inflorescence du S. Girardiana. 


Additions 


Statice ramosissima Poir. Voy. Barb., 2 p. 142. — Le 
S. ramosissima, recueilli par Poiret « sur les bords des eaux 


FTAESES 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 183 


bouillantes d'Hammam-Mescoutin » est évidemment la même 
plante que le S. globulariæfolia Desf.t, et Desfontaines a 
eu soin de citer comme synonyme de sa plante le S. ramosis- 
suma Poiret, aussi bien que Poiret cita plus tard comme 
synonyme de son espèce le S. globulariæfolia Desf. Aussi 
le nom de S. ramosissima Poiret, antérieur, devrait-il être 
adopté de préférence à celui de Desfontaines si l'espèce décrite 
par Poiret ne correspondait pas surtout à un état anomal de 
la plante, état présentant, comme l'explique nettement Poi- 
ret (Dict., 7, p. 404), des fleurs « ramassées très souvent par 
petits paquets entre quelques bractées imbriquées ». Et il est 
curieux de constater que cette anomalie, que présente l'exem- 
plaire que j'ai vu dans l’herbier de Poiret actuellement com- 
pris dans l’herbier Cosson, se retrouve également dans le 
plus grand des trois exemplaires de l’herbier de Desfon- 
taines au Muséum de Paris, alors que dans les nom- 
breux spécimens recueillis depuis lors à Hammam-Meskou- 
in, les épillets sont disposés tout autrement et très distants 
sur des rameaux étalés-subdivariqués, aussi bien dans les 
exemplaires de Cosson et de Dukerley que dans ceux de 
M. Battandier ou les miens. Cette observation montre bien 
l'intérêt qu'il y a toujours, lorsqu'on ne peut voir une plante 
sur le vif, à examiner tout ou moins le plus grand nombre 
possible d'exemplaires recueillis à la localité classique par 
des récolteurs différents et à différentes époques. 


Statice Tunetana Barr. et Bonn. Exp. Tunis., Mlustr. 
bot.,t. 15; Cat. pl. Tunis., p. 352. — Page 155, j'ai, d’après 
la description et la planche publiée du S. Tunetana, émis 
l'hypothèse que ce Statice pourrait n'être pas distinct spéci- 
fiquement du S. pyrrholepis Pomel, répandu en Algérie et en 
Tunisie dans les fossés des dunes désertiques et des oasis, 
où je l’ai vu sur place à Aïn-Oumach près Biskra. Depuis 
lors, j'ai pu étudier dans l’herbier Cosson, grâce à l'obli- 
gence de son érudit conservateur M. Barratte, les nombreux 


Iln'y a, en effet, aucun autre Statice que celui-là à Hammam-Meskoutin, 
où M. Battandier (Flore d'Algérie, p. 729) l'indique d'ailleurs avec la mention : 
exclusis omnibus synonymis. » 


184 ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 


exemplaires de S. Tunetana qui ont servi à établir la dia- 
gnose et à dessiner la planche consacrée à cette plante. Je 
suis arrivé à reconnaître qu'il faut conserver le S. Tunetana 
comme espèce, surtout (et c'est là un point sur lequel les 
auteurs n’ont pas suffisamment insisté peut-être) par suite 
de la consistance coriace de ses grandes feuilles très briève- 
ment pétiolées, lancéolées-aiquës, qui, de plus, émettent une 
sorte de gomme visqueuse, comme cela a lieu dans les 
S.qummifera Dur., cymulifera Bois. et Reut. et a/ba Coiney, 
lui donnant ainsi un aspect particulier. 

Statice contortiramea Mab. Excurs. bot. Corse, p. 4. — 
Il convient de parler ici de cette plante qu'on a voulu 
admettre comme espèce légitime. Voici d'abord la diagnose 
donnée par Mabille, /oc. cit. : « Tiges nombreuses, en buisson, 
« déjetées dès la base, naissant de petites rosettes de feuilles 
« glabres, obovées, obtuses, à longs pétioles, planes sur la 
« souche même qui est aérienne, forte, rameuse, et courtes, 
« ovales, obtuses autour des scapes. Ceux-ci flexueux, 
« tortueux, dirigés en tous sens, très rameux; les inférieurs 
« stériles, tuberculeux ; articulations nombreuses, toujours 
« un peu courbes, fragiles; les inférieures un peu plus 
« longues. Épillets uniflores : chaque articulation terminale 
« donne naissance à deux épillets courbés, opposés, allongés; 
« un à deux épillets peuvent être insérés sur l'angle des 
« articulations immédiatement inférieures. Calice à cinq 
« lobes lancéolés, aigus, fortement nerviés, à bord large- 
« ment scarieux, blanc, transparent. Cette plante a donc les 
« épillets de la dictyoclada Boiss., mais terminaux, non 
« disposés en grappes unilatérales, à divisions très aiguës, 
«_ et non obtuses; elle a les articulations rugueuses de 
« l’articulata Lois. La contortiramea ne dépasse guère 15 
« à 20 centimètres de hauteur. 

« Elle est commune par places, sur les grèves et falaises 
« rocailleuses, à Pietra Nera, Pietra Corbara, cap Sagro, et 
« presque tout le cap Corse. Elle commence à fleurir à la fin 
« de juillet. Notre plante a un peu le port de S. articulata 
« var. divergens Reichb., mais elle est bien plus proche de 


ROUY. — SUR LE GENRE STATICE 185 


« la S. dictyoclada Boiss. (Mabille, £xcurs. bot. Corse, p. 4). 

Il est facile de voir que, contrairement à l'avis de l’auteur, 
son S. contortiramea s'écarte bien plus du S. dictyoclada 
Boiss. que du S. articulata Lois., présentant, en effet, comme 
le S. articulata var. divergens Reichb. : un port semblable, 
les scapes épais ainsi que les rameaux, les articulations 
courbes, les épillets courbés et placés seulement sur les arti- 
culations vers le sommet des rameaux ou sur l'angle des 
articulations inférieures, en formant un petit épi court, les 
calices à tube courbé et à lobes à la fin lancéolés, aigus. 
D'autre part, les épillets ne sont pas toujours uniflores comme 
le dit Mabille, et l’on en voit, rarement, qui sont biflores, 
donc ils sont en réalité, uni-biflores, comme dans le $S. arti- 
culata Lois. 

Rappelons, en outre, au sujet de ce dernier, que les des- 
criptions de Loiseleur, aussi bien dans la 1" édition du 
Flora Gallica que dans la 2** édition, et sa planche VI, s'ap- 
pliquent à la var. fastigiata Reichb. à rameaux dressés ou 
étalés-dressés, c’est-à-dire à la plante d’Ajaccio, de Robert, 
qui a été distribuée d’après les récoltes de Requien, dans 
les Plantes corses de Kralik (n° 751) et dans la nouvelle série 
de l’Æerbarium normale de F. Schultz (n° 326), et que la 
var. divergens Reichb. a été établie pour les plantes de So- 
leirol (Calvi), de Salzmann (Bastia), cette dernière se rap- 
portant au S. s/richissima Salzmann in Flora, 1821, p. 108, 
caractérisé comme suit : « Tota rigida, caule ramosissimo, 
« ramis distichis divaricatis, in quavis articulatione bifurca- 
« Lis, inferioribus sterilhibus, superioribus floriferis », plante 
que je ne sais distinguer du S. contortiramea Mab. ayant 
dans mon herbier des exemplaires authentiques de Solei- 
rol et de Salzmann. D'où je conclus que la var. divergens 
Reichb. a pour synonymes S. sérictissima Salzm. et S. con- 
tortiramea Mab., et qu'en tout cas, pour ceux qui voudraient 
l’admettre comme espèce (?), le nom de S. contorhiramea est 
à éliminer, étant simplement synonyme de S. sérictissima 
Salzm., bien antérieur. 

Un autre point qu'il convient de relever, c’est que Gre- 


186 ROUY. — HABITAT D HYMENOPHYLLUM 


nier et Godron et Mabille ont attribué au S. articulata Lois. 
des calices 4 lobes lancéolés et aiqus : c’est là une erreur. — 
Loiseleur dit, en effet, de sa plante (F{ Gall., éd. 1, p. 723). 
« Calyx apice membranaceo-nitidus ob/{use quinque denta- 
tus », et Mutel (F/. fr., 3, p. 90) : « cal. à dents obruses » : 
et c'est, en effet, très exact. Ce n’est que vers la fin de l’anthèse 
(etencore pas pour tous les épillets !) que les lobes du calice, 
probablement sous l'effet de la dessiccation, se révolutent 
quelque peu en spirale et paraissent plus ou moins étroite- 
ment lancéolés et aigus; normalement ils sont elliptiques 
et obtus. De même pour le S. s/rictissima. 

Au résumé, ce qu'on peut constater c’est que les var. /as- 
tigiata Reichb.et divergensReichb. présentent un facièset un 
ensemble de caractères suffisamment différents pour que je 
ne voie pas d'objections à considérer la seconde sous le nom 
de S. strictissima Salzm., comme forme de la première qui, 
elle, est le vrai S. articulata Lois. — On aura done : 

Statice articulata Lois. (S. arliculata var. fastigiata 
Reichb.). 

Forme. — S. strictissima Salzm. (pro spec.); S. arhiculata 
var. divergens Reichb.; S. contortiramea Mab. 


Sur l'habitat des HYMENOPHYLLUM 
Tunbridgense Smith et unilaterale Bory. 


À la séance du 27 novembre 1903 de la Société botanique de 
France, M. Zeiller a fait connaitre que M. Anciburre, de Bayonne, 
avait recueilli l'ÆAymenophyllum Tunbridgense entre Cambo et le 
Pas-de-Roland, et M. Zeiller a rappelé, à ce sujet, qu’en 1836 
Darracq (ap. Morel : Bayonne, Vues historiques et descriptions) 
avait indiqué cette rare Fougère « dans les fissures des rochers 
de Mondarrain près Cambo », mais qu'en 1846, dans la seconde 
édition du même ouvrage, Darracq avait déclaré que le D' Grat- 
teloup, de Bordeaux, et lui avaient vainement cherché l'Æymeno- 
phyllum à la localité qu'il avait indiquée précédemment. 

Dans une communication adressée à la Société, M. Clos rela- 
tant la même découverte, d'après les indications ultérieures de 


Redue de Botanique systématique et de Géogpaphie botanique. Tame I. PL 


SERRATULA SPATHULATA Janka 
(Centaurea crassifolia Bert.) 


ROUY. — HABITAT D'HYMENOPHYLLUM 187 


deux autres botanistes de Bayonne, a fait l'historique de l’Zyme- 
nophyllum Tunbridgense et s'est attaché à citer les localités de 
notre flore pour cette intéressante petite plante. J'ai complété cet 
historique de notre honorable confrère en citant certaines locaïités 
françaises peu connues que je crois utile de noter de nouveau dans 
une liste d'ensemble, m'en tenant à celles où la plante a été 
récoltée spontanée, car il est à peine besoin de dire que lorsque 
l'A. Tunbridgense a été recueilli à Franchart (forêt de Fontaine- 
bleau), dans un terrain momentanément humide, il n'y a eu là 
qu'un cas accidentel (semblable à celui qui s'est produit pour 
l'Asplenium Halleri à la même localité) d'importation non suivie 
même de naturalisation. L'indication : Saumur (Maine-et-Loire), 
donnée par Du Petit-Thouars a probablement une source ana- 
logue. 

Inutile de publier ici les localités signalées dans les flores de 
Normandie et de Bretagne, d’où il appert que l’Z. Tunbridgense 
est connu, d’après les éditions les plus récentes de ces ouvrages, 
dans la Manche, l'Orne, le Finistère et les Côtes-du-Nord ; M. Clos 
a bien rappelé que Philippe (Flore des Pyrénées, IT, p. 486) a 
mentionné la présence de cette espèce au col de Tortes (Basses- 
Pyrénées), mais Philippe l'indique également à la vallée d'Azun, 
dans les Æautes-Pyrénées, indication reproduite par Dulac dans 
sa Flore. Un autre habitat qui paraît peu connu est celui des 
« tertres humides bordant la rivière du château de Marmousse », 
dans l’£ure-et-Loir, où MM. Gallet et Maheu ont recueilli /’}yme- 
nophyllum. En Corse il n’a été inscrit par Grenier et Godron dans 
leur Flore de France que d’après les récoltes de Salle, sans indi- 
cation précise de localité, et je ne sache pas qu'aucun autre bota- 
niste l’ai constaté dans l'ile. Enfin, deux localités dans la Manche 
non signalées dans les ouvrages généraux sur la flore normande 
sont à faire connaître: bois Madame à Bux et Rufosse, où 
M. J. Maheu a découvert l'Zymenophyllum Tunbridgense. D'autre 
part, au sujet de l'indication « Béfort (Lejeune) » donnée par 
Duby (Bot. Gall., I, p. 54) et que Mutel (F4. fr., IV, p. 172) 
inscrit carrément « Belfort (Lejeune) », il convient de rappeler 
que Lejeune et Courtois (Comp. fl. Belg., LUI, p. 312) disent 
expressément pour l'habitat de l'Æymenophyllum « In rupibus 
umbrosis propre Befort in M. D. Lux (Dumortier et Michel). » 
Il s'agit donc là d’une localité du Grand-Duché de Luxembourg 
et non de Belfort en France, et la plante luxembourgeoise a été 
découverte non par Lejeune mais par Dumortier et Michel. 

En examinant l'aire géographique de l'A. Tunbridgense, on 
constate que, si cette espèce ne craint pas de s'approcher de la 


183 ROUY. — HABITAT D'HYMENOPHYLLUM 


région maritime, elle n'est nullement une plante littorale puis- 
qu'elle se rencontre dans les Apennins et s’élève dans les Andes 
de la Bolivie jusqu’à 3.400 mètres d'altitude aux environs de Sorata 
et de Cochipata dans la prov. de Larecaja. 

Cet Æymenophyllum est assez répandu sur le globe puisqu'on 
l'a rencontré, non seulement en Europe, depuis la Grande-Bre- 
tagne, la Belgique, le Luxembourg, la Prusse rhénane et la Saxe 
jusqu'aux Pyrénées et l'Italie, les localités indiquées jadis dans le 
Frioul et la Croatie ayant été déclarées erronées, mais aussi dans 
les îles Açores, Madère et Canaries, l'Amérique du Sud, le Cap 
de Bonne-Espérance, l'ile Maurice et la Nouvelle-Zélande. 

Si nous nous en tenons à l'Europe, il convient de préciser les 
points où a été recueilli |. Tunbridgense en rectifiant ou suppri- 
mant quelques indications données par Milde(Filices Europ., p.12). 
Dans la Grande-Bretagne, on le rencontre çà et là, en Angleterre, 
Ecosse et Irlande; en Belgique il fut trouvé dans l'Ardenne 
luxembourgeoise à Laroche et Nasrimont ; dans le Grand-Duché 
de Luxembourg, à Befort ; en Allemagne, dans la Saxe, à Utter- 
valde-Grund, et dans les provinces rhénanes, à Ballendorf près 
Trier; enfin en Italie, d'abord au mont Pisano puis, dans les 
Apennins, au Forno, dans la vallée de Montignoso et à la base du 
mont Folgorito. L'Æymenophyllum Tunbridgense est à rechercher, 
ainsi que |’. unilaterale du reste, dans le nord-ouest de l'Espagne 
et en Portugal. 

L'A. unilaterale Bory ap. Willd. Spec. plant., V, p. 521-522, 
1810 (— Æ. Wüsoni Hook., 1830) est beaucoup plus rare que 
l'A. Tunbridgense dans notre flore. On l'a recueilli seulement à 
deux localités dans la Manche: Mesnil-au-Val près Cherbourg, 
bois Madame près Bux; puis à trois dans le Finistère : Roc’h 
Trevezel près Commana dans les montagnes d’Arès, le Huelgoat 
et cascade de Saint-Herbot ; il a bien été signalé aussi dans les 
Côtes-du-Nord, sur les rochers de Toulgoulic près Rostrenem, 
mais il y a tout lieu de croire que cette indication est basée sur 
une erreur. 

Cette espèce présente une aire moins étendue que celle de 
l'A. Tunbridgense : on l’a recueillie dans les îles Açores, Madère 
et Canaries, au cap de Bonne-Espérance, à l'ile Bourbon, au 
Chili, dans la Tasmanie. En Europe, elle est plus septentrionale 
que sa congénère car voici l'énumération des localités où elle a 
été seulement indiquée : Norvège occidentale : de Christiansand 
à Bergen et sur les rochers à Einingewik dans l’île de Tysnæsüen, 


1 C'est sur la plante de l'ile Bourbon que Bory a établi son espèce. 


TABLES DU TOME I 189 


iles Orkneys, Færoë et Shettland, Ecosse, Irlande, Angleterre. 
L’Æ. unilaterale ne paraît pas monter jusque dans les régions 
arctiques, car je ne l'ai pas trouvé mentionné dans ie Flora arcetica 
de MM. Gelert et Ostenfeld. 

ET 


ERRATA 


Page 29, ligne 14, au lieu de Sombia, lire : Somlia. 

Page 37, ligne 18, au lieu de pilocarpum, lire : psilocarpum. 

Page 110, ligne 2, au lieu de £. incrassata, lire : 8. crassipes. 

Page 134, ligne 24, au lieu de Lorret, lire : Loret. 

Page 135, ligne 19, au lieu de Bertolini, lire : Bertoloni. 

Page 137, ligne 28, au lieu de Porta, lire : Porto. 

Page 149, ligne 2, au lieu de autes, lire : autres. 

Page 169, ligne 2 en remontant, page 171, ligne 7, page 178, ligne 12, au 
lieu de Querci, lire : Quercüs. 


TABLES DU TOME 1 (1905). 


Ï. — TABLE DES ARTICLES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE 
DES NOMS D'AUTEURS 

Crugnola. — Revue des travaux des Sociétés savantes : 
Société botanique italienne..................... 148 

Foucaud.— Lettre sur l'OEnanthe peucedanifolia... 14 

Gillot (D° X.). — Revue des travaux des Sociétés sa- 
vantes : Société d'histoire naturelle d'Autun....... 22, 40 

Le Grand (A.).— Surle Saxifraga nivalis de la Flore 
d'Auvergne de Debré. EL DEN. LIL ra à ve 10 


— Série d'Hieracium, principalement des Alpes fran- 
caises, suivie de notes sur quelques plantes cri- 


HOT SOU NÉC RARES Re Le 7. 81 
Neyraut (E.-J.). — Une excursion botanique au Pé- 
guère, dans les Pyrénées françaises. ............ 113 


Reynier (Alf.). — Un curieux Agrostis alba de Pro- 


190 TABLES DU TOME I 


— Espèce conventionnelle Quercus transiens....... 1224 
Rouy ((r.). — Le So/idago Virqga-aurea L. dans la 

floré ‘franeaise 22 Rem RE FE P ARRETE Se l 
— Le genre Doronicum dans la flore européenne et 

dans la flore atlantique................ 17, 34, 50, 78 


Remarques sur la floristique européenne : Artemisia 
insipida Vill., 43; Achillea Schneideri Rouy, 47; 
Arabis ciliata R. Br., 61 ; Braya linearis Rouy, 76; 
Braya purpurascens Bunge, 78; OEnanthe peuce- 
danifolia Poll., 105, 143. 

Sur:quelques-plantes de Corse: FER ie Rene 131 

Diagnoses des plantes rares ou rarissimes de la flore 
européenne : Wahlbergella Vahlu Rupr., 14; Scir- 
pus glohifer Welw., 15; Betula Medwedewi KRe- 
gel, 28; ris subhiflora Brot., 29; Serratula spathu- 
lata Janka (Centaurea + Bert:),- 145% 
Scorzonera angustifolia L., 146. 

Sur quelques espèces, formes ou variétés du genre 


SÉDUL CR RE RER LCR ET AR MR 153, 163, 179 
De l'authenticité pour les plantes d'herbier servant 

DO ADECUMES VE PR SR ER te DA UE 25 
Sur l'habitat des Hymenophyllum Tunbridqgense et 

MOULE RATE SSSR RS RAT RE PE EN SET 186 
Simon (Eug.) — Notice sur quelques OEnanthe. 66, 86, 97 
PTOBTAMUIS FANS ERREURS SRE TRS RER 1 


Indications de localités nouvelles françaises pour des 
plantes rares ou peucommunes. 16,32,48, 64,80,112, 130 

Rectifications concernant des exsiccatas numérotés. 12, 47,78 

Nonvelesss ir SE RADT ER LR RERO ES LR RAR 1114 


Il. — INDEX ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS 
DES PLANTES CITÉES 


(Les noms des espèces, sous-espèces, formes ou variétés nou- 
velles sont imprimées en italique.) 

Acer Martini 32. — Achillea Schneideri 47. — Adenos- 
tyles Pyrenaica 115. — Aëtheonema Banalicum 26. — Agros- 
tis alba °57; densa 61; fihfolia 57; mrliacea 58; prore- 


TABLES DU TOME I 191 


pens 57; rivularis 61; stolonizans 57; subrepens 57; 
Alchimilla alpestris 120 ; conjuncta 115; saxatilis 115. — 
Allium fallax 115; triquetrum 148. — Alsine cymiféra 32 ; 
lanceolata 32 — Alyssum incanum 32. — Anagallis phœni- 
cea 42. — Androsace imbricata 115; villosa 120. — Ane- 
mone alpicola 120; myrrhidifolia 122; narcissiflora 121; 
silvestris 112. — Antennaria dioica 120. — Anthyllis ono- 
brychioides 44. — Aposeris fœtida 136.— Arabis Allionii 16 ; 
alpestris 61 ; arcuata 61, 118 ; brassiciformis 118 ; ciliata 61, 
hirsuta 63; Idanensis 125; Retziana 63. — Arctostaphyllos 
alpina 120 ; Uva-ursi 118. — Arenaria ciliata 120 ; mixta 
118, 120. — Arnica Clusii 54; cordata 39; Doronicum 54; 
glacialis 55; hirsuta 54; montana var. 115, 122; scor- 
pioides 51; Stiriaca 54. — Aronicum Atlanticum 35; 
Barcense 78; Bauhini 54; Carpathicum 53; Clusii 54; Cor- 
sicum 50 ; Doronicum 54; glaciale 52, 55; latifolium 51 ; 
scorpioides 51, 52. — Artemisia Absinthium 45; atrata 45: 
campestris45, 46; insipida 43; laciniata 44; macrobotrys 44: 
subsericea 46; tanacetifolia 45. — Asperula galioides 130; 
hirta 122. — Asphodelus Pyrenaicus 122. — Aspidium aculea- 
tum 147 ; Filix-Mas 122, 147 ; lobatum 122 ; Lonchitis 115, 
122. — Asplenium Breynii 41; cuneifolium 148; Foresia- 
cum 148; Germanicum #41; lanceolatum 148. — Aster 
alpinus 122 ; Bellidiastrum 56 ; Pyrenæus 80 ; scorpioides 51. 
Asterocarpus sesamoides 118.— Astragalusambiguus 48 ; 
australis 120; Lapponicus 130. — Astrantia major 118. 
Barbaræa arcuata 13; longisiliqua 13; rivularis 12. — 
Bartsia alpina 120. — Bellidiastrum Michelii 56. — Bellis 
perennis 79. — Betonica Alopecuros 115; oflicinalis 147.— 
Betula Lenta 29: Medwedewi 28. — Biscutella Corsica 132; 
glacialis 432; Neustriaca 16; nana 132. — Brassica insu- 
laris 132; nivea 131. — Braya alpina 76; glabella 77 ; 
linearis 76; purpurascens 78; siliquosa 77. — Bunium 
alpinum S0. — Bupleurum aristatum 134; divaricatum 134; 
filicaule 135 ; graminifolium 27; opacum 135: petræum 27; 
Pyrenæum 115, 122 ; ranunculoides 115, 122. 
- Calluna vulgaris 117.— Calycotome spinosa 141.— Cam- 


LÉee ns dy ml Se L'dn », RE E À . . hé E- NX, 7 Lt. LOTS à Are, 12h. >, 5: * 
- Fr Ts TRE de 


192 TABLES DU TOME 1. 


panula aggregata 115; rotundifolia var. 115. — Cardamine 
dentata 13; impatiens 115; resedifolia 115, 126; silvatica 13. 
— Carduus cephalanthus var. spinosissiumus 135; Sardous 135, 
136. — Carex Dematreana 130; depressa var. Neyrauti 115; 
Grioleti 149; ornithopoda 116; pallescens 116; sempervirens 
var. Villarsianaet Aurigerana 116. — Carlina Cynara 122. — 
Carpinus Betulus 42. — Castanea vulgaris 42. — Centaurea 
crassifolia 145; spathulata 145. — Cerastium peduneu- 
latum 32. — Chærophyllum aureum 79. — Chrysurus 
elegans 150 ; gracilis 150; paradoxus 150. — Cistus lauri- 
folius 32; salvifolius 148. — Cnidium apioides 80. — Cœlo- 
glossum viride 118. — Conopodium daucifolium 118. — 
Cotoneaster integerrima 118. — Cratægus Oxyacantha 32. 
— Crepisblattarioides 122; bursifolia 130; lampsanoides 116. 
Dactylis capitata 141. — Daucus Bocconi 80. — Dianthus 
barbatus 116; furcatus 133; Gyspergeræ 132. — Digitalis 
australis 152; dubia 138 ; grandiflora 44; Gyspergeræ 137; 
lutea 152; micrantha 152. — Diplotaxis brassicoides 13 ; 
Erucastrum 122; pendula 13. — Doronicum ambiquum 52; 
approzimatum 52; Atlanticum 34; Austriacum 35, 36; 
Bauhini 54; Bellidiastrum 56; Carpathicum 53, 54; Carpe- 
tanum 34; Caucasicum 39, 49; Clusii 54; Columnæ 38, 39, 
53, 78, v. Barcense T8, v. lypicum 39; cordatum 38, 39, 
cordifolium 39; Corsicum 50; Croaticum 36; eriorhi- 
zon 50; Gallicum 21; glaciale 55, var. acutifolium 56 ; 
grandiflorum 50, 51; Halleri 51; hirsutum 54, var. villo- 
sum 4; var. elongatum 55 ; Hungarieum 20 ; Jacquini 51 ; 
longifolium 20,55; lucidum 39; macrophyllum 36; Mat- 
thioli38 ; Neudtvickii49; oblongifolium 20; Orientale 39, 49, 
var. dentatum 49, var. subintegrum 49; Orphanidis 37; 
Pardalianches 34,35, 37,38; pilosum 39; plantagifolium 21 ; 
plantagineum 20, 21, 33, 34; procurrens 38; scorpioides 
21,33, 34, 51 ; Tournefortii 22 ; vaginatum 36; viscosum 52; 
Willdenowit 33. — Draba Bertolonii 112; tomentosa 121. 
— Drosera rotundifolia 151. — Dryas octopetala 120. 
Eclipta alba 151, var. Neapolitana 151 ; elliptica 151; lan- 
ceolata 151; platyglossa 150. — Elatine hexandra 42. — 


TABLES DU TOME I RUE à 


Empetrum nigrum 122. — Epilobium montanum 116; spi- 
catum 122. — Erica arborea 148. — Erigeron alpinus 122. 
— Eruca stenocarpa 112. — Erysimum Pyrenaicum 116. — 
Euphorbia dendroides 148 ; Hyberna 118 ; spinosa 148; 
sulcata 80; verrucosa 118. — Euphrasia minima 122; 
Salisburgensis 137. 

Festuca capitata 141; depauperata 141; silvatica 116; 
spadicea 118. — Filago Lamottei 84; subspicata 83. — 
Frankenia corymbosa 78; Webbii 78. — Fumaria Cha- 
vini 112; micrantha var. 112; parviflora var. 112. 

Galanthus nivalis 147. — Galeopsis præcox 118. — 
Galium Hercynicum 79; Levboldi 79. — Genista aspala- 
thoides 148; bisflorens 130 ; Delphinensis 32 ; retamoides 14 ; 
Richteri 32. — (Gentiana excisa 120 ; Kochiana 120; lutea 
118; verna var. 120. — Geranium cinereum 121. — Geum 
umbrosum 48. — Globularia nudicaulis 116. — Gnaphalium 
Carpetanum 116. — Grammarthron biligulatum 54; scor- 
pioides 51. — Gymnadenia densiflora 118. — Gypsophila 
eretiuscula 123. 

Helianthemum OElandicum 32 ; Scopolii 116 ; vineale 
var. 120. — Helosciadium inundatum 42. — Heracleum 
Sphondylium var. 87. — Herniaria latifolia 116. — Hesperis 
matronalis 42. — Hieracium alpicolum 85; anchusoides 82 ; 
cerinthoides 123; cærulaceum 83; crepidifolium 83 ; cymo- 
sum 82; effusum 83; falcatum 82; farinulentum 83 ; 
Gerardi 81; hispidulum 82; Laggeri 82; oligocephalum 83 ; 
Pedemontanum 82; Provinciale 83; Pseudocerinthe 82 ; 
rapunculoides 83; rupestre 83 ; Smithii 82 ; squalidum 82; 
subalpinum 83; subnivale 82. — Hymenophyllum Tund- 
bridgense 186 ; unilaterale 188. — Hypericum Burseri 116; 
nummularium 121. 

Iberis Lapeyrousii 121. — [ris aphylla 30 ; biflora 29, 30; 
fragrans 30 ; glaucescens 30 ; nudicaulis 30; subbiflora 92; 


xyphioides 118, 123. — [satis tinctoria 40. 
Jasione montana var. 116. 
Kernera decipiens 121 ; saxatilis 32, 121. — Kochia saxi- 


cola 151. — Koniga strigulosa 13. 


194 TABLES DU TOME I 


Lamiam decipiens 85; Guetsphalicum 84. — Laserpi- 
tium latifolium 116. — Lathyrus Hispanicus 116; Linnæi 
116: maritimus 48 ; macrorhizus var. 116. — Lavatera 
Olbia 130. — Leontodon hispidus 123. — Lepidium Smithu 
41; Virginicum 41. — Ligusticum Pyrenæum 123.— Lilium 
Martagon 118 ; Pyrenaicum 118. — Limonium occidentale 
162 ; recurvum 162. — Linaria alpina 118; Pyrenaica 121 ; 
vulgaris x striata 24. — Lindernia gratioloides 41 ; Pyxidaria 
42. — Lolium perenne 42. — Luzula pediformis 118. — 
Lychnis affinis 14; triflora 15. 

Maianthemum bifolium 42. — Malva ambigua 130; 
crispa 151; macrocarpa 130. — Medicago rigidula 130 ; tri- 
buloides 130. — Melandrvum affine 15; Andicolum 15; 
involucratum 14. — Mespilus Smitbii 24. — Milium multi- 
florum 58. — Mulgedium Plumieri 116. — Myosotis alpes- 
tris 118. ‘ 

Narcissus dubius 80. — Nigritella angustifolia 118. — 
Noccæa diffusa 112; maritima 112. — Nothochlæna 
Marantæ 148. 

OEnanthe australis 69: Banatica 90: Biebersteintii 93, 
var. dimorpha 95, var. Grisebachii 95, var. lanceolata 94, 
var. vulgaris 9%; brevisecta 96: Caucasica 100 ; Chalei- 
dica A01 ; crocata 101 ; diffusa 79 ; divaricata 96 ; fiipendu- 
loides 108, 109, 110, var. Thuillieri 110, var. Schultzeana 
110 ; Foucaudi 103, 110; grandisecta 98 ; Heldreichii 99; 
Hungarica 9T ; incrassata 99 ; Karsthia 102; Kunzei 79; 
Lachenalii var. 102; media 72, 79, 95, 96, 98, 109, 110, var. 
Boissieri 107, 110; #7ontana 98; peucedanifolia 66, 73, 94, 
95, 106, 108, 109, 141, var. homophylla 109, var. intermedia 
109, var. silaifolia 109 ; pimpinelloides var. 102; Rhenana 
108 :; silaifolia 27, 66, 70, 94, 96, 100, 101, 107, 144 ; ste- 


noloba 79, 110. — Oligosporus subsericeus 46. — Ononis 
Denhardtii 14, diffusa 14. — Ophioglossum vulgatum 42. — 
Orobanche concolor 130. — Oxalis Acetosella var. 121. 
Papaver Roubiæi 112. — Parnassia palustris 123. — Pas- 
palum vaginatum 148. — Passerina dioica 116. — Pasti- 


naca latifolia 134; lucida 134. — Pedicularis foliosa 118. 


 sitiitité 


TABLES DU TOME I 195 


— Phagnalon Annoticum 79 ; Telonense 79. — Pimpinella 
magna 116. — Pinguicula grandiflora 121. — Piptatherum 
multiflorum 58. — Pirola minor 116. — Plantago ps 
116; incana 116. — Poa Balbisii var. depauperata 140. 
Podosperum laciniatum 130. — Polygala alpestre 48, 78 ; 
amarum 78; comosum 78. — site ten 
116. — Polygonum pulchellum 80. — Polypodium vulgare 
147. — Potentilla alchimilloides 123; frigida 133; macro- 
calyx 118 ; Salisburgensis 118, 121. — Prenanthes purpurea 
117. — Primula elatior 122; integrifolia 121; media 41; 
viscosa var. 121. — Prunus discreta 48 ; erubescens 48; por- 
corum 48. — Pteris Cretica 150. — Pulmonaria azurea 121. 

Quercus antecedens 127; Auzendi 128; Baloot 127: Ber- 
trandi 177; calliprinos 127; coccifera 126; Comari 177: 
denticulata 127; denudata 177 ; Fenzlii 129 ; Ilex 126, 148 ; 
iliciformis 127; integrata 177; Mediterranea 127; mes- 
toides 173; mixta 12%; occidentalis 126, 176; phylli- 
ræoides 127; præcursa 127; præilex 127; pseudo-cocci- 
fera 173 : Reynieri 173; Robur 148; Saportæ 173; spinescens 
127 ; Suber 126 ; fransiens 178 

Ranunculus alpicola 122; confervoides 48; confusus 48; 
Drouetii 47; dubius 122; gracilis 121; intermedius 117: 
Lugdunensis 40, 42; montanus 121; paucistamineus 47 ; 


n 


D 122; Thora 121 ; Timbali 117 ; trichophylloides 47; 
truncatus 47. — Reseda glauca 117 ; lutea var. 84; platys- 
tachya 130. — Ribes petræum 64.°— Roripa Hispanica 32. 
Rosa Arrondæana 48 ; Doniana.6:; Hybernica 64; interve- 
niens 48; involuta 64; macropoda 64%; Malyi 123; pimpi- 
nellifolia var. 64; pseudo-Pyrenaica 121; Pyrenaica 121 ; 
rubrifolia 117 ; Schultzii 64; stenocarpa 18. — Rubus saxati- 
lis 118. — Rumex Acetosa 123.— Ruscus Hypoglossum 150. 

Sagina ciliata 79; Linnæi 117. — Salix Pontederana 24: 
Pyrenaica 123. acemosa 117. — Saponaria 
Andicola 15. — Saxifraga Aizoon var. 117, 123: are- 
tioides 122; exarata var. 118; exarata >< varians 119; 
Gaudini 117, 119; Geum var. 117; granulata 119; hieraci- 


folia 12; ne G4 ; NE 119; nervosa 119 ; 


* 


FORT TROP 
« CONTES 


196 TABLES DU TOME I £ 


nivalis 10: oppositifolia var. 121; pyramidalis 1147, 118; 
stellaris 64; superba 119; Timbali 117; umbrosa 122; va- 
rians var. 119, 123. — Scirpus brachyceras 16; globifer 15; 
Michelianus 42. — Scleranthus perennis 117. — Scorzo- 
nera angusltifolia 146; aristata 123. — Sedum dasyphyl- 
lum 147; hirsutum 117; reflexum 117. — Sempervivum 
Boutignyanum 80, 119: minimum 80; rubellum 119; 
rupestre 80. — Senecio adonidifolius var. 117; Caucasi- 
cus 80; Doronicum 123 ; renifolius 80; Tournefortii 123. — 
Serratula spathulata 145. — Sesleria cærulea 121. — Seta- 
ria viridis 42. — Sibbalda procumbens 48. — Silene Andi- 
cola 15; bryoides 122; oropediorum 13; rupestris 117. — 
Sinapis pendula 119. — Sisymbrium macroloma 13; runei- 
natum 16. — Solidago alpestris 31, var. genuina 8, var. La- 
mottei 9, var. monticola 9; alpicola 2; axillaris 7; Cam- 


A 


brica 3; Corsica 4; Granatensis 8 ;: Hartmanniana3 ; Vaxa 8; 
macrorhiza 4; marilima 3; minuta 3, 7, 9, var. genuina 9, 
var. pygmæa 9; monticola 7; Narboneusis 7 ; nudiflora 4; 
Occitanea 8; parvula 9; pygmæa 9; reticulata 7; rupn- 
cola 4; Saulu 7; serratifolia 3 ; Valesiaca 7; Virga-aurea 2; 
vulgaris var. anqustifolia 6, var. arillaris 6, var. coriacea 5, 
var. ericelorum 6, var. fastigiata 5, var. genuina 6, var. lati- 
folia 5, var. reticulata 5, var. Saulii 6, var. Valesiaca 6. — 
Spergularia marginata 13; Nicæensis 14; rubra var. 117. 
— Statice abnormis 182; aggregata 169; Algeriensis 157; 
ambiqua 181; angustifolia 168: articulata var. 160, 184; 


auriculæfolia 162, 163, 164: Bahusiensis 168: Behen 167; 


binervosa 161, var. procera 162, var. recurva 162; Bois- 
sieri 165; Bubanii 162; Carthaginensis 182; Companyo- 
nis 180; confusa 153, 165, var. angustata 165, var. 
genuina 165, var. minor 165, var. procera 165, var. pyg- 
mæa 165, confusa X< Girardiana 182; contortiramea 184; 
cæspitosa [81 ; cordata 161; cuspidata 164; Cyrenaïca 155; 
délicatula 154: Delilei 158: Delorti 164; dichotoma 162; 
dietyoclada 160, 184; Dodartii 162; Doriæ 150 ; Drepanen- 
sis 469 ; dubia 159 ; globulariæfolia 155, 165 ; Gmelini 168; 
Gougetiana 157; gracillima 181 ; qummifera >< Duriæt 181 ; 


1844 


Tr 


hu... à. 


prets ANR CE du CAO Là‘ 


TOME I 197 


TABLES DU 


hybrida 163, 164, 165; lanceolata 162,163; latifolia >< Cas- 
pia 181; laxissima 165; Legrandi 165; leptostachya 155; 
leptostachys 155; Limonium 167, var. Hallandica 167, 
var. pseudo-Limonium 167, var. lypica 167; lychnidifolia 
var. 161; lychnidifolia >< Girardiana 182; minuta 158, 159; - 
mucronata 161; occidentalis 162; oleifolia 159, 162, 165; 
ovalifolia 163, var. /anceolata 163, var. major 163, 
var. nana 163, var. ‘normalis 163, var. panicularis 163; 
oxylepis 166; Pomeliana 155; pseudo-confusa 182; pseudo- 
Limonium 167; psiloclada 156; pyrrholepis 155; Rad- 
diana 154; ramosissima 182; rariflora 168 ; remotiflora 179; 
reticulata 157, 159, 165 ; salsuginosa 157; sebkharum 181; 
Senneni 181 ; serotina 169, var. Drepanensis 169 ; Smithii 159 ; 
spathulata 155, 161, 162, 164; strictissima 185, 186 ; Tim- 
bali 168; Tremolsii 157; Tunetana 155, 183; viminea 159; 
virgata 158, var. divaricata 160, var. Smith 159, var. #y- 
pica 159 ; virgata < confusa 181 ; virgata >< duriuscula 181 ; 
virgala >< echioides 182; virgata << minula 181; vir- 
gala >< pubescens 182; virgatoformis 181; Willdenowii 164. 

Taraxacum lævigatum 121.— Teucrium Pyrenaicum 117. 
— Thalicirum aquilegifolium 117; fallacinum 117; proceru- 
lum 16. — Thesium pratense 117, 123. — Thlaspi allia- 
ceum 412. — Trifolium montanum 117. — Trisetum Bur- 
noufii 128; Corsicum 139; flavescens 139; splendens 139. 
— Tulipa silvestris 42. — Turritis alpina 63; glabra 65. 

Vaceinium Myrtillus 123; uliginosum 123. — Valeriana 
montana 123, var. 119 : officinalis var. 117. — Verbascum 
thapsiforme 42. — Veronica saxatilis 117; spicala 41. — 
Vesicaria utriculata 16. — Vicia heterophylla 48; lathy- 
roides 48; Orobus 117; Pyrenaica 119. — Viola Pail- 
louxi 42; permixta 24, 130; Riviniana 121; spectabilis 130. 

Wahbergella Andicola 15; angustiflora 15 ; apetala 15; 
Falconeri 15; Mandonii 15; Vahlii 14. — Woodsia hyper- 
borea 85. 


198 TABLES DU TOME I 


[IT 
TABLE DES PLANCHES CONTENUES DANS LE VOLUME 


Planche I. — Fig. |. — Œnanthe peucedanifolia Pollich! 


» 1. — Fig. Il. — Œnanthe peucedanifolia Smith! 
» 11. — Fig. |. — Œnanthe peucedanifolia Fouc. 

> ir. — Fig. Il. — Œnanthe filipenduloides Thuill. 
> III. — Digitalis Gyspergeræ Rouy 

» IV. — Serratula spathulata Janka 


(Centaurea crassifolia Bert.) 


AVIS AU RELIEUR 


Classement des planches. — Les planches [, 11, IT et IV 
peuvent être intercalées soit dans le texte à la fin du fascicule 9, 
entre les pages 145 et 146, soit, mieux, à la fin du volume. 


Le Directeur-Gerant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


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13 6 TOME I, 1894, par G. Roi et J. Foucaur. — Préface ; Tableaux 
Ee:|. préliminaires ; Renonculacées, Berbéridées, Ni Hiphéabies: Papa- 
à véracées, Hypécoées, Fumariacées, Crucifères (Arabidées). 

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TOME H, 1895, par G. Rouy et J. Foucaur. — Crucifères (suite. 
_ | et fin), Capparidées, Résédacées, Cistinées. 
UT 4 volume grand in-8°, 360 pages. — Prix : 6 franes. 
| TOME II, 1896, par G. Rouy et J. Foucaup. — Violariées, 
Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portulacées, Ta- 
mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 
4 volume grand in-80, 382 pages. — Prix : 6 franes. 


ice Das ne ST dt 


TOME IV, 1897, par G. Roux. — Droséracées, Monotropacées 
(et Pirolacées), Malvacées (e! Tiliacées), Linées, Géraniacées (et 
Balsaminées, Ozralidées, Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
:1:|" Fraxinées, : Sapindacées (et Staphylinées), Iicées, Célastrinées, 
à Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
| riées et Ononidées). | 
1 Be _. { volume grand in-8°, 313 pagés. — Prix : 6 francs. 


LAS 2 


TOME V, 1899, par G. Rouy. — Légumineuses (swite et fin). 


{ volume grand in-8°, 344 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME VI, 1900, par G. Rouy, E.-G. Camus, et l'abbé Bouzay. — Rosacées. 


1 volume grand in-8°, 489 pages. — Prix : S franes, | 


Re TOME VII, 1901, par G. Roux et E.-G. Camus. — Rosacées 
(Pominées), Saxifragacées, Crassulacées, Haloragées, Myrtacées, 
. | Lythracées, Onagrariées, Molluginacées, Ficoïdées, Ombel- 
lacées (Ombelliférées, Araliacées, Cornéinées). 

1 volume grand in-8°, 440 pages. — Prix : 8 franes. 


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41, Rue Parmentier, 41 ÉDITEURS 
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4i, Rue Parmentier, 41 LIBBAIRES-ÉDITEURS 
ASNIÈRES (Seine) 46, Rue du Bac, Paris (VII:) 


Et chez les principaux libraires de France et de l'Étranger 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


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REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


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14 


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REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


PFaraissanté le 1°" de chaque mois 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


GEorces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


TOME SECOND 


1904 


PRIX DE L’'ABONNEMENT 


S franes par an pour la France. — 9 franes par an pour l'Etranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 
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Les Fizs D'Éwire DEYROLLE DULAU & C° 
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PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


GEorces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 13 


Conspectus des espèces, sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
hybrides du genre Cirsium, par M. G. Roux. 

Diagnoses des plantes rares ou rarissimes de la flore européenne. 

Nouvelles. 


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8 race Bee an pour la France. — 9 franes par an pour l Étranger. 


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AUX BUREAUX DU JOURNAL 
41, rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


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sacées, Composées (Corymbifères, Cynarocéphales : Echinopsidees, 
Carlinées, Silybées). 

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GG. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l’Instruction Publique 


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2e ANNÉE N° 13 4e Février 1904 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


CoxsPEcrus des espèces, 
sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 


et hybrides L:BSRARY 
du genre CrRSrUM EW YORK 
dans la flore française, BOT | NIGAL 
par M. G. Rour. GARDEN 


CIRSIUM Adans. Fam., Il, p.116; DC. Prodr., VI, p. 634; 
genre Cnicus (L. emend.) Benth. et Hook. Gen., Il, p. 468. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES ET HYBRIDES. 


Péricline entouré de feuilles florales pinnatifides et épi- 
neuses, à folioles coriaces, entières, terminées par un 
acumen triquètre, épineux au sommet ; achaïînes gros, 
lenticulaires-gibbeux ; disque épigyne non bordé. 

{ C. Syriacum Gærtn. 

| Péricline entouré de feuilles florales dentées et épi- 
neuses, à folioles coriaces terminées par une épine 
pinnée; achaînes obovoïdes ; disque épigyne à bord 
corné et entier. CG. Acarna Mœnch 

Péricline non comme ci-dessus................. 2. 


Achaînes ovoïdes-subglobuleux ; feuilles à nervures 
latérales prolongées en une épine triséquée, à divisions 
divariquées. C. trispinosum Mœnch 

Achaïines obovoïdes, comprimés latéralement; épines 
latérales des feuilles non comme ci-dessus .... 3. 


de 


Feuilles munies de spinules à la page supérieure ou 
| plus rarement (dans les hybrides) simplement rudes- 

3. tubercüuleuses én' dessus 55. 22217. 4. 
| Feuilles non spinuleuses ni tuberculeuses-scabres à la 

\ Das e-SUPÉPIGUEG SE MS LS UE. chat. 14. 


RS Re ne En" A Aer 2" 


Lo) 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 


_—__m— 


— 


Feuilles plus ou moins décurrentes sur la tige (parfois 
très peu ou à peine dans les hybrides du C. lanceola- 
tum:etduAiCE ET 10 DRORUM) ETES NERETEE >. 

Feuilles nontdécurrentes terre eee FSU 


Folioles du péricline obtuses, calleuses sur le dos et au 
sommet, terminées par une épine subulée et étalée. 
G. Italicum DC. 
Folioles du péricline acuminées, non calleuses... 6. 


Feuilles caulinaires toutes longuement décurrentes ; 
tiges et rameaux plus ou moins ailés dans toute leur 
LOST PSE ER PSE PARU EE TRE 1e 

Feuilles caulinaires supérieures plus ou moins briève- 
ment décurrentes à ailes ne longeant pas tout l’entre- 
nœud et souvent très étroites .. :.......:.... de 

Calathides ordinairement très grandes; péricline (ordi- 
nairement globuleux), à folioles étalées, arquées en 
dehors au sommet, vulnérantes ; achaînes bruns. 

Subspec. €. crinitum Boiss. 

Calathides médiocres ou grandes; péricline plus ou 
moins ovoïde, à falioles terminées par une épine plus 
grèle, étalées ou étalées-dressées ; achaïînes jau- 
DADPES ENS DSP ES Ce PR RS RE 8. 

Folioles externes du péricline petites, elliptiques-lan- 
céolées, plus ou moins brusquement atténuées en une 
pointe courte, faible; les internes linéaires, scarieuses, 
purpurines au sommet ; calathides médiocres ; feuilles 
pinnatipartites, à segments étroits, très étalés, termi- 
nés par une épine plus ou moins grêle. 

>< G. subspinuligerum Peterm. 
-  (lanceolatum X< palustre). 

Folioles du péricline toutes longuement acuminées en 
une pointe triquètre, épineuse ; calathides grandes; 
feuilles à segments divisés en lobes divariqués, termi- 
nés par une épine allongée, robuste. 

C. lanceolatum Hill 

Péricline à folioles acuminées en une pointe courte, for- 
tement arquée en dehors; calathides grandes, soh- 
taires ou peu rapprochées, entourées de feuilles 
florales qui égalent ou dépassent même la plupart des 
fleurs ; plante de 2-3 décim. XX G. Narbonense Rouy 

(lanceolatum >< echinatum). 

Péricline à folioles atténuées en une longue pointe éta- 

lée-dressée; calathides médiocres, solitaires ou peu 


Je 
(suile) | 


| 


10. 


11. 


{ 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 3 


rapprochées, entourées de feuilies florales atteignant 
presque ou égalant les fleurs ; indument hispide et 
dense et spinules allongées du C. feroæ. 
x G. Reyi Rouy 
({anceolatum X ferox). 


Péricline à folioles atténuées en une pointe étalée-dres- 


sée plus ou moins longue ou courte; indument rude, 
plus ou moins hispide, mais non comme dans le 
ES CR Me a le no le ne = eu ci2 à SE 10. 


Calathides grandes ou très grandes ; péricline aranéeux, 


plus ou moins ovoiïde, ou subglobuleux, ou turbiné, 
ombiliqué, à folioles étroitement linéaires, longue- 
ment acuminées et nettement épineuses, ciliées ou 
denticulées vers le haut: corolle à tube à peine plus 
long que le limbe; plante de 8-15 décimètres, à 
feuilles profondément pinnatipartites, hispides en 
dessus. X C. grandiflorum Kittel 
(lanceolatum XX eriophorum). 


Calathides grandes, solitaires au sommet des rameaux ; 


péricline ovoïde, glabrescent, non ombiliqué, à folioles 
lancéolées, brièvement atténuées en une pointe courte 
presque dressée; feuilles rudes en dessus ou à spi- 
nules rares, largement lancéolées, profondément pin- 
natifides ; corolles à tube une fois au moins plus long 
que le limbe ; plante de 2-5 décimètres. 
< G. Sabaudum Lühr 
(lanceolatum X acaule). 


Calathides médiocres ou relativement petites; péricline 


ovoïde, non ombiliqué, à folioles lancéolées, briève- 
ment acuminées ; plante de taille élévée...... ll 


Feuilles relativement petites, fermes, vertes, profondé- 


ment pinnatipartites, nettement épineuses, très rudes 
en dessus; les florales nulles ou courtes; corolles 
purpurines-violacées, à tube deux fois environ plus 
long que le limbe. X C. Csepeliense Borb. 
(lanceolatum X arvense). 


Feuilles d'un vert pâle, très grandes, molles, pinnati- 


fides ou lobées, faiblement rudes en dessus et à peine 
épineuses ; les florales égalant parfois lesfleurs ; corolle 
d'un blanc jaunâtre, rougeûtre vers le haut, à tube 
égalant presque lelimbe. *< C.Bipontinum F.-G. Schultz 
(lanceolatum XX oleraceum). 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 


13. 


LPS 


Péricline à folioles lisses sur les bords, acuminées en 
une pointe courte mais vulnérante fortement arquée 
en dehors; calathides entourées de feuilles florales 
dépassant les fleurs ; plante basse, trapue. 

C. echinatum DC. 

Péricline à folioles rudes aux bords, non recourbées en 
dehors ; plantes de plusieurs décimètres...... 13. 

Péricline ovoïde, à peine aranéeux, à folioles insensi- 
blement acuminées en une pointe étalée, spinescente 
mais non vulnérante, presque aussi longue qu'elles ; 
calathides entourées de feuilles florales dépassant les 
fleurs ; feuilles à segments très étroits, à spinules mar- 
ginales très abondantes. C. ferox DC. 

Péricline normalement globuleux ou turbiné, très ara- 
néeux (rarement glabrescent), à folioles ordinairement 
dilatées ou spatulées vers le haut et acuminées en une 
courte épine faible ; calathides très grandes, solitaires 
au sommet des rameaux, munies de feuilles florales 
qui, le plus souvent, ne dépassent pas les fleurs; 
feuilles à segments plus ou moins larges, non criblées 
de spinules marginales; corolles à tube un peu plus 
long que le limbe. C. eriophorum SCop. 

Péricline ovoïde, aranéeux, à folioles atténuées en une 
courte épine faible ; calathides médiocres, rapprochées 
au sommet des rameaux, munies de feuilles florales 
qui ne dépassent pas les fleurs; feuilles à segments 
larges, non criblées de spinules marginales; corolles 
à tube occupant les 2/3 de leur longueur. 

C. Senneni Rouy 
(eriophorum >< arvense). 

Fleurs la plupart unisexuelles par avortement; ai- 
grettes à la fin plus longues que les corolles, celles-ci 
à tube 2-3 fois plus long que le limbe; tige polycé- 
phale ord' rameuse dès la base ; racine très traçante. 

G. arvense SCOp. 

Fleurs hermaphrodites, fertiles (rarement stériles); 
aigrettes plus courtes que les corolles; tiges non ra- 
meuses dès) la base. HSE ARTE - a 

Partie supérieure de la tige, pédoncules et feuilles 
florales couverts d'une villosité rougeâtre; feuilles 
inférieures ovales, dentées ou subpinnatifides ; feuilles 
caulinaires largement auriculées, décurrentes, même 
les supérieures. C. Carniolicum SCOp. 

Non/commecedessus? "2.32 76 0R Rte me ALU 


16. 


A:L: 


18. 


19: 


A TT  , 


ROUY. — GENRE CIRSIUM D) 


Feuilles caulinaires plus ou moins décurrentes.. 17. 
Feuilles caulinaires non décurrentes........... 26. 


Péricline ovoïde, à folioles externes et médianes ovales- 
oblongues, contractées en une épine triquètre étalée 
égalant la foliole ou plus large qu’elle; calathides très 
petites, rapprochées et formant de courtes grappes. 

C. polyanthemum DC. 

Folioles du péricline terminées par une épine bien plus 

courte qu'elles; calathides non comme ci-dessus. 18. 


Feuilles longuement ciliées-spinuleuses, lancéolées ou 
oblongues ; souche munie de stolons souterrains allon- 
gés ; folioles du péricline rudes aux bords. 

C. Monspessulanum All. 

Feuilles plus ou moins pinnatifides ; souche traçante ou 
non mais dépourvue de stolons souterrains allon- 
RS AP PP RL PR SE RNA 5 19. 

Feuilles dentées, les caulinaires longuement décur- 
rentes ; tige presque entièrement ailée; souche tra- 
çcante dépourvue de stolons souterrains; folioles du 
péricline non rudes aux bords. 

X C. Jouffroyi Neyra et Cam. 

(X C. Borderif. per-Monspessulanum). 

Feuilles sinuées-dentées ou subpinnatifides, à lobes 2-3- 
dentés et ciliés-spinuleux ; souche traçante.. 20. 

Feuilles profondément pinnatifides ou pinnatipartites; 
FAGIRÉ NOT Fracante) ie pr MN PDU Ne ee 21 


Feuilles caulinaires longuement décurrentes; péricline 
à folioles non rudes aux bords ; calathides petites. 
X C. Neyræ Cam. 
(X< C. Borderi$. per-palustre), 
Feuilles caulinaires nombreuses, à base embrassante, 
le plus souvent décurrentes en aile courte: calathides 
médiocres, nues à la base; souche traçante, à fibres 
allongées, épaisses mais non fusiformes; plante peu 
épineuse. X C. Arisitense Coste el Soulié 
(bulbosum >X< Monspessulanum). 
Feuilles caulinaires nombreuses, embrassantes, peu 
ou à peine décurrentes, à lobes terminés par une 
épine jaunâtre; calathides rapprochées, ordinaire- 
ment munies à leur base de 2-3 feuilles florales herba- 
cées, linéaires, aiguës, épineuses, bien plus courtes 
que les fleurs. X G. Gayi Rouy 
(glabrum >< Monspessulanum). 


(suite) 


19 
Lo 


24. 


e 


/ 


; 


2 — 


A —— 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 


Feuilles caulinaires nombreuses, les supérieures longue- 
ment auriculées, peu ou à peine décurrentes, à dents 
terminées par une faible spinule; calathides 5-8, 
petites, rapprochées au sommet de la tige, nues à la 
base ; péricline à folioles plus ou moins visqueuses. 

x CG. Bigerriense Rouy 
(rivulare X< Monspessulanum). 


Fleurs rouges ; feuilles d’un beau vert ......... 22. 
Fleurs jaunâtres, parfois teintées de rouges supérieure- 
ment ; calathides nues à la base ; péricline globuleux 
à folioles étalées ou arquées au sommet; feuilles 
vertes, à lobes étroits. x C. Haussmanni Rouy 
(palustre X Erisithales, p. p.). 
Fleurs presque blanches ou d’un blanc jaunâtre, parfois 
teintées de rouge supérieurement ; calathides le plus 
souvent munies de 1-2 étroites feuilles florales ; 
feuilles molles, d'un vert pâle, à lobes plus ou moins 
larges. > C. hybridum Koch 
(palustre X< oleraceum). 


Corolle à limbe égalant le tube ; calathides 2-3, relative- 
ment grosses, ovoïdes, allongées, assez semblables à 
celles du C. acaule, mais plus petites, pédonculées, 
solitaires à l'extrémité des rameaux. 

X CG. Kirschlegeri Schultz Bip. 
(palustre X acaule). 

Corolle à limbe deux fois plus court que le tube ; cala- 
thides densément rapprochées, petites, sessiles ou 
brièvement pédonculées; folioles du péricline non 
rudes aux bords. >< C. Celakowskianum Knäf 

(palustre X< arvense). 

Corolle à limbe plus long que le tube ou l’égalant ; cala- 

thides petites ou médiocres................. 23. 


Péricline globuleux, à folioles rudes aux bords ou 
citées. Me RE ES ESA E MOQUE 
Péricline ovoïde, à folioles non rudes aux RES 951 


Péricline à folioles étalées ou arquées au sommet, les 
externes lancéolées, obtusiuscules, terminées par une 
courte spinule étalée. x GC. Haussmanni Rouy 

(palustre X Erisithales, p. p.) 

Péricline à folioles appliquées, lancéolées, aiguës, ter- 

minées par une pointe molle, étalée, courte. 
>< G. subalpinum Gaud. 
(palustre XX rivulare). 


25 
26. 
| 
| 
QT: | 


+ 
î 


ROUY: — GENRE CIRSIUM 7 


Racine bisannuelle, tronquée, à fibres filiformes ; péri- 
cline à folioles lancéolées, toutes acuminées, gra- 
duellement décroissantes: feuilles demi-décurrentes 
sur la tige. XX C. spurium Delastre 

(palustre X Anglicum). 

Racine bisannuelle, à fibres filiformes ; péricline à folioles 
externes ovales-lancéolées, obtusiuscules, les internes 
linéaires-acuminées ; feuilles longuement décurrentes 
sur la tige. C. palustre SCOp. 

Racine vivace, épaisse, à fibres plus ou moins épaissies; 
péricline à folivles externes petites, oblongues-lan- 
céolées, obtusiuscules, les internes linéaires-acumi- 
nées ; feuilles demi-décurrentes sur la tige. 

X C. semidecurrens Richt. 
(palustre X< tuberosum). 


Calathides sans feuilles florales à leur base (très rare- 
ment 1-2 bractéoles bien plus courtes que les fleurs) ; 
HEULS TOUTES ARR ARR AN RSS TE 36. 

Calathides munies de feuilles florales à leur base; fl:urs 
très rarement rouges, ordinairement blanches ou d'un 
blanc jaunâtre, parfois teintées de rouge supérieure- 
LUE CR SR SL SR RS Re A TS 21. 

Calathides penchées, sans feuilles florales à leur base : 
péricline globuleux. à folioles très étalées, même 
recourbées dans leur moitié supérieure; fleurs presque 
toujours jaunâtres ; souche à fibres épaisses; feuilles 
pinnatipartites, à divisions nombreuses, étalées, ordi- 
nairement à angle droit. C. Erisithales SCOp. 


Feuilles florales plus ou moins grandes, nombreuses, 
dépassant les fleurs; calathides ordinairement agré- 
gées, sessiles ou brièvement pédonculées; périeline 
OVOIde OO BIO EE AE Te de ce 28. 

Feuilles florales moins nombreuses, généralement plus 
étroites et ne dépassant pasles fleurs, souvent réduites 
ÉRIC ICE RS RE D ue € à 10e 30. 


Feuilles florales ovales-lancéolées, entières, ciliées-spi- 
nuleuses ; péricline à folioles terminées par une spi- 
nule courte et molle. C. oleraceum Scop. 

Feuilles florales elliptiques-lancéolées, sinuées-dentées 
ou subpinnatifides, spinuleuses ; péricline à folioles 
terminées par une épine grêle, assez longue. 

X ©. Thomasüi Næg. 
(spinosissimum X< oleraceum). 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 


28 
(suite) 


NO 
© 
Re —— 02 © 


33. 


| 
| 


Feuilles florales lancéolées, épineuses; péricline à 
folioles terminées par une épine longue et ro- 
buste. TPE RER RE SRE RES 29. 


Feuilles glabres, les florales dentées, étroitement lan- 
céolées ; feuilles caulinaires supérieures sessiles, atté- 
nuées à la base, non embrassantes ; folioles du 
péricline à épine terminale plus courte qu'elles; 
corolle à tube égalant le limbe.  C.glabrum DC. 

Feuilles plus ou moins pubescentes sur les deux pages, 
les florales pinnatifides, lancéolées ; feuilles cauli- 
naires supérieures amplexicaules; folioles du péri- 
cline à épine terminale plus longue qu'elles ; corolle à 
tube une fois plus court que le limbe. 

C. spinosissimum SCop. 

Péricline nettement ovoïde ou presque oblong... 33. 

Périchime SubSlobuleux ere lt Re RER 31. 


Plante de 8-12 décim., feuillée jusqu’au sommet; feuilles 
florales égalant les calathides ; calathides médiocres, 
penchées ; folioles du péricline glutineuses sur le dos, 
étalées au sommet. C. Candolleanum Næg. 

(Erisithales X< oleraceum). 

Plante de 1-7 décim., non feuillée jusqu'au sommet; 

folioles du péricline non glutineuses......... 32. 


Fibres radicales filiformes ; feuilles supérieures sessiles, 
arrondies à la base mais non amplexicaules ; feuilles 
florales ordinairement 3, inégales, dentées-épineuses, 
égalant les fleurs ou un peu plus courtes ; plante de 
1-5 décim., rarement plus. X C. rigens Wallr. 

(acaule X oleraceum). 

Fibres radicales allongées, parfois épaissies mais alors 
cylindriques ; feuilles toutes, mème les supérieures, 
semi-amplexicaules et auriculées ; feuilles florales 1-2, 
linéaires, petites, bractéiformes, ciliées-spinuleuses, 
bien plus courtes que les fleurs ; plante de 5-7 décim. 

X CG. inerme Reichb. 
(tuberosum X oleraceum). 


Limbe de la corolle égalant environ le tube; plante 
basse ou subacaule, à port de C. acaule ; aigrette un 
peu plus courte que la corolle. 

x C. fissibracteatum Peterm. 
(spinosissimum < acaule). 

Limbe de la corolle égalant environ le tube; plante 

robuste, rameuse dès le milieu ; calathides agrégées, 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 9 


(suite) 


34. 


médiocres ; aigrette à la fin dépassant ordinairement 
la corolle, rarement à peine plus courte. 
X C. sessile Peterm. 
(oleraceum X arvense). 
Limbe de la corolle sensiblement plus long que le tube; 
plante de plusieurs décimètres; aigrette plus courte 
De MAMEUTONESS NL si... TOR 34. 


Folioles du péricline toutes acuminées en une pointe 
plane, scarieuse ; plante très feuillée. ....... 35. 
Folioles externes et médianes du péricline atténuées en 
une courte spinule jaunâtre ; plante assez fortement 
aranéeuse et nue dans sa partie supérieure ; feuilles 
caulinaires oblongues-lancéolées, pinnatifides, vertes 
et glabres en dessus, blanches-aranéeuses en dessous. 

X C. bifrons Arv.-T. 
(heterophyllum XX montanum). 
Folioles externes du péricline lancéolées, terminées par 
une courte spinule; les internes acuminées, à pointe 
non denticulée; plañte lâächement feuillée. 
X C. erucagineum DC. (emend.). 
(rivulare X< oleraceum). 


Feuilles caulinaires lancéolées, sinuées-dentées ou pin- 

natifides, tomenteuses ou cendrées à la pageinférieure. 
>< C. Cervini Koch 
(heterophyllum X< spinosissimum). 

Feuilles caulinaires lancéolées, pinnatifides, vertes et 

pubescentes, mais non tomenteuses ni cendrées à la 
page inférieure. >< GC. cephalanthum Arv.-T. 
(spinosissimum > acaule). 

Feuilles caulinaires 1-2 fois plus larges, elliptiques dans 

leur pourtour, pinnatipartites, glabres ou glabres- 
centes sur les deux pages. X CG. Thureti Burnat 
(spinosissimum >< montanum). 


Corolle à limbe 2-3 fois plus court que le tube ; péricline 
ovoïde ; feuilles toutes atténuées à la base. 
X GC. Babingtonii Rouy 
(acaule X arvense). 
Corolle à limbe nettement plus court que le tube. 37. 
Corolle à limbe égalant le tube ou le plus ordinairement 
très sensiblement plus long que lui......... 38. 


Plante de 4-15 décim. ; feuilles étroitement lancéolées, 
dentées ou pinnatifides, glabres et d’un vert foncé en 
dessus, blanches-tomenteuses à la page inférieure, 


10 


Es 
(suite) 


33. 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 


les caulinaires moyennes dilatées et auriculées à ja 
base; péricline subglobuleux, déprimé à la base; 
corolles purpurines. C. heterophyllum All. 
Plante de 10-30 centim. ; feuilles lancéolées, pinnatifides, 
vertes en dessus, pubescentes-aranéeuses ou subto- 
menteuses à la page inférieure, toutes atténuées à la 
base ; péricline subglobuleux; corolles purpurines. 
X C. alpestre Næog. 
(heterenhyllum >< acaule). 
Plante de 2-3 décim. ; feuilles lancéolées, pinnatifides, 
vertes sur les deux pages, à peine pubescentes en 
dessous, les mférieures pétiolées, les supérieures ses- 
siles; péricline ovoïde ; calathides plus ou moins rap- 


prochées au sommet de la tige: corolles plus ou. 


moins pâles, rosées ou rougeûtres. 
X C. Tiroliense Treuinf. 
(Erisithales < acaule). 
Plante de 3-95 cent., mais ordinairement acaule.ou suba- 
caule; feuilles elliptiques, pinnatipartites, pubes- 
centes seulement sur les nervures en dessous, toutes 
pétiolées ; corolles purpurines; péricline ovoïde. 
C. acaule All. 
Tige élevée, atteignant de À à 2 mètres, plus ou moins 
feuillée jusque sous les calathides; feuilles pinnati- 
partites ou profondément pinnatifides, à divisions 
largement lancéolées, incisées-dentées, à lobes cuspi- 
dés, l’inférieur non déjeté ; corolles purpurines. 
C. montanum Spreng. 
Tige de 3-6 décim., plus ou moins feuillée supérieure- 
ment, ou à rameaux allongés, peu feuillés ; feuilles 
profondément pinnatifides, à divisions ovales ou ellip- 
tiques, 3-5-lobées, à lobe inférieur déjeté vers le bas; 
feuilles caulinaires semi-amplexicaules; corolles jau- 
nâtres ou un peu rosées vers le haut. 
x GC. Michaleti Rouy 
(Erisithales > acaule). 
Tiges et rameaux longuement nus supérieurement ; 
feuilles à lobe inférieur des divisions non déjeté; 
corolles: purpurines PEER FREE RES EEERRS 39. 
Calathides 2-5, ordinairement agrégées au sommet de 
la tige, la terminale médiocre, les latérales petites, 
sessiles à l’aisselle d’une bractée entière; feuilles den- 
tées, pinnatifides ou pinnatipartites, à lobes ou divi- 
sions rapprochés, lancéolés ou oblongs, denticulés, 


(s de 


4 


40. 


41. 


ROUY. — GENRE CIRSIUM . 11 


non spinuleux, très étalés, presque parallèles ; plante 
de 6-12 décimètres. C. rivulare Link 
Calathides 2-5, assez grosses, munies de 1-3 bractées, 
solitaires ou rapprochées au sommet de pédoncules 
nus et plus ou moins longs; feuilles pinnatifides ou 
pinnatipartites, à lobes oblongs-lancéolés, 2-3-fides, 
peu écartés, épineux, très étalés, presque parallèles ; 
plante de 2-5 décimètres. X C. Heerianum Næg. 
(acaule X rivulare) 
Calathides médiocres, solitaires au sommet de la tige 
ou de pédoncules plus ou moins allongés et longue- 
ment nus supérieurement; feuilles à lobes ou divi- 
MODS UIVÉROCS. SU M br |: . : 4 AU 


Corolle d'un tiers environ plus longue que É tube ; 
feuilles plus ou moins molles, les caulinaires demi- 
embrassantes, même les supérieures; les florales 


nulles. C. tuberosum All. 
Corolle à limbe égalant le tube ou à peine plus long 
que hui-feurlles fénmes: 5 ESS rRe 41. 


Feuilles pinnatipartites, les supérieures sessiles, non 
embrassantes, les florales nulles: souche à fibres 
épaisses, cylindriques ou fusiformes; péricline à 
folioles externes et médianes obtusiuscules, courtes. 

X C. medium Al]. 
(acaule >< bulbosurn). 

Feuilles pinnatifides, les supérieures faiblement embras- 
santes, les florales souvent 1-3, linéaires, bien plus 
courtes que les calathides ; souche à fibres les unes 
filformes, les autres épaissies; péricline à folioles 
externes et médianes lancéolées-allongées, très aiguës. 

X ©. Woodwardii Wats. 
(acaule X Anglicum). 


(À suivre.) 


12 DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 


DIAGNOSES DES PLANTES RARES OU RARISSIMES 
DE LA FLORE EUROPÉENNE, 


par M. G. Roux !. 


Saxifraga Aliciana Rouy et Coincy ap. Coincy Ecloga 
plantarum Hispanicarum, (1893), p. 12-18, pLIVSS. multi- 
ceps Deb. et Rev. in Reverchon P/. exsice., 1902, n° 1284. 

Vivace, poilu-glanduleux : souche fibreuse, terminée in- 
férieurement par un bulbille à l'extrémité d'un prolonge- 
ment de la souche de 2 à 3 centimètres de long et portant 
en outre cà et là, à l'extrémité des fibrilles, des bulbilles 
ovales, aigus, tuniqués. Tige quelquefois simple, mais sou- 
vent très rameuse dès le bas, de 1 à 3 décimètres, terminée 
par un corymbe, dressé, assez lâche, décomposé, avec une 
fleur centrale courtement pédicellée. Feuilles polymorphes, 
les radicales réniformes 3-5-lobées, à lobes arrondis et sou- 
vent entiers, ordinairement disparues à la floraison; les 
suivantes ovales, profondément dentées et atténuées en un 
pétiole assez long ; enfin celles de la tige, ovales-cordiformes, 
embrassantes, profondément et inégalement dentées, à dents 
aiguës ; les supérieures linéaires, quelquefois multipartites. 
Fleurs longuement pédicellées. Calice à lobes obtus; lobes 
égalant plus de la moitié du calice à l’anthèse ; calice fruc- 
tifère accrescent dans sa partie basilaire. Pétales blancs, 
obovales,superficiellement émarginés, d’une longueur double 
au moins de celle du calice. Styles divergents. Graines élé- 
gamment slriées, rugueuses à un fort grossissement. 

Hab. — Espagne : Prov. de A/bacete : sierra de la Mula 
près Alcaraz, Robledo (de Coincy); prov. de Granada :sierra 


del Cuarto (Reverchon). 


1 M. Reverchon venant de distribuer les plantes de ses récoltes en 1903, 
je crois utile de publier ici les diagnoses des Saxifraga Aliciana et Viola co- 
chleata, qui n'étaient pas connues de lui, le premier ayant pour synonyme 
Saxifraga multiceps Deb. et Rev. sp. ined., 1903, et le second Viola Reverchoni 
Willk. (1894). Il y aura donc lieu de remplacer sur ses étiquettes ces deux der- 
niers noms par les antérieurs. Je donne également la diagnose francaise du 
Solenanthus Reverchoni Degen (Cynoglossum Reverchoni Deb.ined.). 


DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 13 


Viola cochleata Coincy ap. Morot Journal de Bota- 
nique, 1” juin 1894, et in ÆEcloga altera, p. 9, pl. Il; y. 
Reverchoni Willk. in scheda, exsicc. pl. Esp. Reverchon 1894, 
n° 977 (distr. en déc. 1894). 

Souche produisant en abondance des stolons allongés. 
Plante plus ou moins pubescente, souvent presque glabre ; 
la pubescence s’accentue sur les différentes parties de la 
plante dans lestiges automnales. Feuilles ovales-cordiformes, 
subacuminées, d'un vert foncé, de grandeur variable, fai- 
blement crénelées et finement pubescentes. Stipules lancéo- 
lées, diaphanes, glabres, à cils n’atteignant pas la moitié de 
leur largeur ; elles sont en outre quelquefois très finement 
ciliées sur les bords et sur la nervure dorsale. Pédoncules 
glabres, portant au-dessous de leur milieu, quelquefois 
presque à leur base, des bractées d'ordinaire exactement 
opposées, largement ovales etacuminées en une pointe aussi 
longue qu'elles ; leurs cils moyens égalent à peine le quart de 
leur largeur; ces bractées, à cause de leur ampleur, forment 
comme un godet autour du pédoncule. Les fleurs complètes 
sont petites, très odorantes, normalement fertiles. Les sé- 
pales sont obtus, leurs appendices courts et tronqués. Le 
sommet des pétales est violet clair presque bleu ; leur base 
est blanche veinée dans la partie supérieure ; les pétales 
intermédiaires sont poilus à la gorge ; l'éperon estcomprimé, 
obtus avec une dent très saillante au-dessus de son extré- 
mité. Des fleurs incomplètes paraissent en grand nombre 
après les premières ; elles donnent souvent des fruits nor- 
malement constitués qui quelquefois sont complètement 
hypogés. La capsule est glabre, trigone ou même hexagone 
par le gonflement de la suture des valves, couchées sur la 
terre. Graines à testa pàle-brillant, ovales, de 4 millim. (y 
compris le strophiole qui atteint 1 mill. 1/2). Souvent les 
stolons ne s’enracinent pas; ils demeurent épigés et portent 
alors à l'automne des fleurs parfaites ou imparfaites à l’ais- 
selle des feuilles sur toute leur longueur. 

Cette plante est bien distincte du V. odorata et de ses 
variétés par ses stolons fleurissant quelquefois la même 


14 DIAGNOSES DE PLANTES EUROPÉENNES RARES 


année, la petitesse de ses fleurs, son éperon très comprimé 
et surtout par ses bractées si typiques : elle est aussi beau- 
coup moins velue. Le V. cochleata diffère du V. suavis MB. 
par la forme de ses feuilles plus allongées, ses stipules ordi- 
nairement glabres et dont les cils sont exceptionnellement 
glanduleux, par sa capsule glabre, manifestement trigone et 
à peine déprimée au sommet, enfin par ses bractées et d’autres | 
caractères de moindre importance. 

Hab. — Espagne : prov. d’A/hacéte : Alcaraz (de Coincy); 
prov. de Teruel : Albarracin (Reverchon). 

Obs. — Les Viola de la sect. Hypocarpæa ont ordinaire- 
ment la capsule velue : le V. cochleata a sa capsule glabre ; 
on aperçoit seulement à un fort grossissement quelques 
petites aspérités hyalines qui disparaissent plus tard. 


Solenanthus Reverehoni Degenirn Magyar botan.lapok, 
6 janv. 190%; Cynoglossum Reverchoni Deb. in Reverch. 
Ezxsicc. 1902, n° 1190 ; 1903, n° 1190. 

Plante bisannuelle. Tige médiocre, épaisse, rameuse, 
anguleuse et sillonnée, mollement lanugineuse, très feuillée. 
Feuilles blanchàtres et plus ou moins soyeuses sur les deux 
pages, les radicales linéaires-lancéolées, entières, longue- 
ment atténuées à la base; feuilles caulinaires moyennes 
les inférieures déjà détruites lors de l'anthèse), sublinéaires. 
sessiles, les supérieures plus petites et plus étroites. 
Panicule thyrsoïde-oblongue, feuillée ; rameaux fructifères, 
étalés et allongés. Calice brièvement pédicellé, laineux, à 
lobes lancéolés, obtus ou acutiuscules, presque trois fois plus 
longs que le tube. Corolle d'un rouge teinté de Jaune, tubu- 
leuse, poilue extérieurement, faiblement renflée au-dessus 
du milieu, un peu plus longue que le calice, à dents très 
courtes (1 mill.),oblongues, obtuses ; écailles triangulaires, 
courtement poilues, naissant au-dessus du milieu de la 
corolle. Etamines longuement exsertes, à filets soudés à la 
corolle presque jusqu'au bord du limbe, à anthères jaunes. 
Nucules cyathiformes, à face antérieure plane, aréolée, très 
glabre et luisante, couronnée par des pointes glochidiées, 


NOUVELLES 15 


plurisériées et confluentes, à face postérieure semiorbicu- 
laire, densément aculéolée. @. — Juin-juillet. 
Hab. — Espagne : prov. de Granada : sierra del Cuarto 
(Reverchon) ; prov. de Jaen : sierra de Castril (Reverchon). 
Bien distinct des S. Biebersteinit DC., lanatus DC. et 
Apenninus F. et M. 


NOUVELLES 


L'Académie des Sciences a attribué, en décembre 1903, le 
prix Montagne (1.500 fr.) à notre excellent confrère de 
Nancy, M. René Maire, et le prix Thore (200 fr.) à 
M. de Istwanfli, directeur du Musée ampélologique de Buda- 
pest. 


Dans la dernière promotion d'officiers de l'Instruction 
publique, nous avons relevé les noms de M. Bouvet, notre 
distingué confrère d'Angers, et de M. Gomont, bien connu 

D Le, 7 ? 


par ses travaux sur les Algues. 


M. Bouvet vient d'être nommé conservateur de l'Herbier 


Lloyd. 


Rectifications. — Nous avons vu, dans le Bulletin de 
décembre 1903 d'une Académie de botanique (p. 553-554), un 
hybride des Epilobium roseum et trigonum présenté comme 
nouveau pour la science. [l n'en est rien : cet hydride a été 
déjà constaté en Suisse et nommé, en 1880, >%X Æ. Salisia- 
num par Bruegger (2n Jahresb. Naturf.Ges. Graub., WU, 23-24, 
1880, p. 67). 

Dans le même recueil est en cours de publication un 
nouveau Conspectus flore Europæ, qui jusqu'ici n’a rien de 
commun avec le consciencieux travail de M. Gürcke « Plantæ 
Europææ ». Nous nous bornerons à faire remarquer que les 
Braya glabella Richards. et purpurascens Bge. sont toto cϾlo 
différents; que Brassica nivea Boiss. n'existe pas en Corse, 
que le B. monensis Huds. n’est autre chose que le Sinapis 


16 NOUVELLES 


Cheiranthus et n’a rien à voir entre les Brassica Valentina et 
Richerii entre lesquels il est placé, que le PB. corynoloba 
Nym. estla même plante (synonymie déjà portée dans 
Willkomm et Lange) que celle inscrite à la 2° colonne plus 
loin comme Sinapis Bætica Boiss., que le Sinapis brachy- 
carpa Rouy n’existe pas dans la nomenclature (l'auteur a 
sans doute voulu parler là de l’Erucastrum brachycarpum 
Rouy), que l'Erucastrum Zanoni est connu depuis long- 
temps comme étant un Sisymbrium, le S. Zanontu J. Gay, 
lequel n’est qu'une sous-espèce du S. pinnatifidum, que le 
Diplotaxis pendula DC. n'existe pas en Espagne, que 
l'Eruca stenocarpa B. et R. a été passé sous silence, que le 
Cochlearia alpina est de Sweet et nou de Watson, que le 
Koniga striqulosa existe en Portugal, que le classement des 
Draba arctiques, Biscutella, Iberis et Thlaspr prèterait à de 
nombreuses critiques, que l'Aëtheonema Thomasianum est 
une excellente espèce, que le Lepidium ambiquum est un 
hybride (nous l'avons personnellement constaté et signalé 
dès 1881) des L. subulatum et Cardamines, nullement une 
forme de ce dernier, etc., etc. Nous croyons rendre service 
à l’auteur en appelant son attention sur ces divers points 
(rien que pour une partie de la famille des Crucifères) afin de 
lui montrer la nécessité de se tenir au courant des publica- 
tions botaniques contemporaines, car les flores arctique, 
austro-orientale, et même française, sont traitées d’une 
façon trop sommaire dans son travail qui, bien fait, pourra 
être de quelque utilité, pour le classement rapide de leur 
herbier, à ceux qui n'ont pas besoin de renseignements 
bibliographiques. 

Note. — M. A. Reynier nous demande, au sujet de l’erratum publié page 189 
du tome I de la Revue, d'annoncer que c'est délibérément qu'il a usé dans son 
article sur le Quercus transiens, des termes Querci mixlæ qui, selon lui, « ne 


constituent nullement un barbarisme et sont une variante employée par des 
auteurs latins se souciant peu de la belle latinité ». 


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et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Publique: 


4 volume grand in-8°, 405 pages. — Prix : S francs. 


GENTURIEN DE PLANTES NÉCHEN 


Empoisonnées au chlorure stable de mereure et d’ammonium 


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(selon le degré de rareté des espèces). 


S'ADRESSER A LA DIRECTION DE LA REVUE. 


REVISION DU GENRE ONOPORDON 


PAR 
Eee R'OYX 
25 planches: 23 pages. — 1 vol. grand in-$° jésus, genre atlas-album, 


élégamment cartonné. 


Prix : 195 francs 


2% ANNÉE N° 14 1er Mars 1904 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Notes floristiques sur 


QUELQUES PLANTES RARES DU VALAIS, 


Par M. F.-0. Worr. 


Honoré Monsieur, 


Dans le courant du mois de novembre 1903, j'ai eu le 
plaisir de vous envoyer quelques plantes rares du Valais, 
entre autres plusieurs hybrides. Dans votre honorée lettre 
du 19 du même mois, vous m'avez demandé, pour la Revue 
de botanique systématique, une notice sur ces plantes pen- 
sant que cela pourrait intéresser vos lecteurs. C’est avec 
plaisir que je réponds à votre invitation, demandant néan- 
moins leur indulgence. 


Î. — Alchimilla conjuneta Babington. 


Cette belle espèce est répandue dans les Alpes savoisiennes 
et dans le Jura méridional, mais assez rare en Valais. On 
l'avait trouvée jusqu’à présent seulement en deux endroits : 
au col de Tanay sur Vouvry (1.453 m.) et au co/ de Chésery 
sur Morgins (2.005 m.). Nous pouvons aujourd'hui ajouter 
une 3° station : Les cascades supérieures de la Salenche, 
appelées Les Dalleys (alt. 1.264 m.], dans la pittoresque 
Vallée de Salvan. Pour faciliter aux étrangers la visite de 
cette merveille naturelle, les habitants de Salvan y ont cons- 
truit des galeries et placé des échelles. En montant ces der- 


18 WOLF. — NOTES FLORISTIQUES 


nières, on peut récolter dans les fentes des rochers cette belle 
plante, la plus belle entre ses sœurs si nombreuses. 

La Vallée de Salvan est beaucoup visitée par les touristes, 
pour y séjourner pendant les mois d'été ou pour se rendre 
du Valais à Chamonix. En ce moment on construit un 
chemin de fer pour relier la plaine du Rhône directement 
avec Chamonix. Cette contrée ne mérite pas seulement 
d'être visitée par ses sites pittoresques, mais aussi à cause 
de la richesse de sa flore. Nous ne pouvons pas en donner 
une relation étendue; néanmoins voici une petite liste des 
espèces les plus rares, qu'on peut récolter en montant de 
Vernayaz à Salvan : 


Ruscus aculeatus L. Genista lasiogyna Grml. 
Vesicaria utriculata L. Primula viscosa Vill. 
Draba muralis Bert. Epilobium obscurum Rchb. 
Biscutella saxatilis Schl. Orchis sambucina L., etc. 
Corydalis australis Hausm. Silene Armeria L. 
Saxifraga leucantha Gaud. Erigeron Schleicheri Grml. 


—  bulbifera L., etd'autres. 


Plusieurs espèces de Hieracium, d’Alchimilla, et surtout 
une grande richesse de Polypodiacées : 


Allosorus crispus Bernh. Asplenium germanicum Weiss. 


Asplenium Halleri DC. Ceterach officinarum Wild. 


Adianthum-nigrum L. | Phegopteris polypodioides Fée. 
—— septentrionale Hoffm. | Polypodiumserratum Willd., etc. 


IT. — Dracocephalum austriacum L.. 


C'est une des plantes les plus rares en Suisse. On la trouve 
à Ardez (alt. 1.523 m.) dans la Basse-Engadine (Ct. des Gri- 


\ 


sons) et sur des corniches escarpées au dessus du Rhône 
dans le Bas-Valais, près de Dorénaz et de Riddes, à une alti- 
tude très basse de 400-500 m. Ces deux localités valaisannes 
ne sont évidemment pas l'habitat naturel de cette plante, et 
sa présence ne peut guère être expliquée que comme un 


reliquat de l’époque glaciaire. En effet, on en trouve des 


= NORRIS 


WOLF. — NOTES FLORISTIQUES 19 


spécimens dans les Alpes du Dauphiné et de la Provence, 
et dans les Alpes autrichiennes, à une altitude assez élevée. 

Cette énigme géographique est aujourd’hui résolue. Le 
soussigné a découvert, au mois de juin 1903, une nouvelle 
station dans les pentes rocheuses et abruptes du Haut de 
Cry, à 2.000 mètres d'altitude, ce qui est la véritable patrie 
valaisanne de cette plante. De cet endroit on jouit d’une vue 
grandiose sur la vallée du Rhône; on voit à ses pieds dans 
le lointain les deux anciennes stations du Dracocephalum : 
Riddes et Dorénaz. Jamais botaniste ne s'était égaré dans ces 
parages sauvages, et pourtant cet horrible chemin offre un 
grand nombre de plantes intéressantes, parmi lesquelles 
les suivantes méritent d'être citées : 

Immédiatement en haut du village d’Ardon nous trouvons : 


Ononis Natrix L. | Aster alpinus L. var. Wolfii Favr. 

—  rotundifolia L. Helianthemum canum Dun. 

—  ColumnæL. Onosma helveticum Boiss. 
Galium elatum x præcox. Anacamptis pyramidalis Rich. 
Artemisia vallesiaca AI]. Ornithogalum pyrenaicum L.; et 
Scorzonera austriaca Wild. autres. 


Hyssopus officinalis L. 


Aux Mayens, en Isière (alt. 754), la flore commence à 
changer de caractère; nous recueillons : 


Xeranthemum inapertum Willd. | Hieracium Pseudocerinthe Koch. 


Hieracium pictum Schl. Campanula bononiensis L. 
—  vallesiacum Fries. Clematis recta L. 
—  Jlanatum Vill. Coronilla vaginalis. 
— humile Jacq. Euphrasia viscosa L._ 


— pulmonarioides Vill. | Lilium croceum Chaix ; etc. 


De là nous avons quitté le grand chemin qui conduit 
dans la vallée des Diablerets ; nous nous sommes élevés en 
ligne droite par des pentes très rapides, traversant quelques 
petites forêts de Pinus sylvestris, Faqus sylvestris, Quercus 
pubescens, et autres essences, et en escaladant des rochers 
calcaires, la flore devenait toujours plus intéressante ; citons 
quelques espèces : 


20 WOLF. — NOTES FLORISTIQUES 


Cytisus radiatus Koch. Cephalanthera grandifloraBabgt. 
—  alpinus Mill. Epipactis atrorubens Schult. 

Pyrola chlorantha Sw. Neotia Nidus-Avis Rich. 

Gymnadenia odoratissima Rich. |Cypripedium Calceolus L. 

Limodorum abortivum Sw. Viola pinnata L. 

Cephalanthera rubra Rich. Carex nigra AI. 


Et enfin au sommet de l’arète de la montage le Draco- 
cephalum austriacum L. en grande quantité, par milliers 
d'exemplaires, et tout près, dans les ravins pierreux : Saxi- 
fraga cœsia L. et baflora AÏT., Viola cenisia L., Crepis pygq- 
mæa L., Ranunculus parnassifolius L., ete. 

Par discrétion nous ne voulons pas désigner exactement 
celte arête ; car il existe en Suisse certain « protecteur » de 
notre Flore, un vrai dévastateur, qui expédie par caisses 
nos plantes les plus rares. Il n’est pas nécessaire de le nom- 
mer, on le connaît malheureusement trop. 


IT. — Senecio Rolandi-Bonaparte .-0. Wolf —'$S. abrotanifolius 
LL ><Ssencanus ES 


Le Senecio abrotanifolius est répandu dans les Alpes d’Au- 
triche, Dalmatie, Istrie, Carinthie et Tyrol, ainsi qu'en Pié- 
mont; mais il est assez rare en Suisse et surtout en Valais. 
Les anciens botanistes (Murith, Vulpius et Haller, ainsi 
que Muret et Favrat) l'ont bien cité sur les montagnes de 
ZLermatt (Monte-Rosa et Riffel) ; mais c'est seulement en 1898 
que M. le D' Goudet l'a retrouvé avec certitude sur Îles 
alpages de Randa et moi-même enfin en sept. 1903 sur 
l’Alpe du Trift (alt. 2.460 m. env.), deux heures plus haut 
que Zermatt. Il se trouve ici mélangé avec le S. incanus, qui 
est très commun sur toute la chaîne des Alpes Pennines. 
J'ai été assez heureux pour y trouver 3 pieds hybrides de 
ces deux espèces. Deux exemplaires ont été plantés au jardin 
alpin de Zermatt et le 3"° futdesséché, afin de servir comme 
pièce authentique pour vos « {ustrationes plantarum Eu- 
rOpæ rariorum ». 

Cette plante est, sinon nouvelle, du moins très rare. 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 21 
Gremli dit dans sa Flore analytique de la Suisse : « indi- 
qué au Camoghe »; et dans la nouvelle édition de la Flore 
de Koch nous lisons à la page 1494: « angeblich am 
Camoghe in der Schweiz. » : Li 

Les capitules de notre hybride sont plus petits que ceux 
du S. abrotanifolius; — (d'un beau rouge orangé chez le 
S. abr.) — et les feuilles sont bien bipinnatiséquées, mais à 
segments moins longs; elles sont moins glabres, mais pour- 
tant pas aussi blanches-tomenteuses que celles du $S. incanus. 

Qu'il me soit permis de dédier cette plante rarissime à 
S. A. I. le Prince Roland Bonaparte, grand admirateur de 
la « Flora Zermattensis » et visiteur assidu de notre pays. 


(A suivre.) 


_ Remarques sur la Flore de la Corse, 


par M. Rexé Maire. 


Dans ce travail jJ'exposerai les résultats des quelques 
recherches de botanique phanérogamique auxquelles je me 
suis livré incidemment au cours de mes excursions mycolo- 
giques en Corse, principalement durant le mois de juillet 1902, 
mois de sécheresse pendant lequel les champignons étaient 
peu nombreux, tandis que la végétation phanérogamique des 
montagnes était à son apogée. Une première partie de ces 
résultats a été publiée sous le titre de « Contributions à 
l'étude de la flore de la Corse », dans le Bulletin de la Société 
Botanique de France : Session extraordinaire de 1901 en Corse, 
paru en 1903. 

Mes recherches botaniques ont porté principalement sur 
la région du Coscione et de l’Incudine, puis sur le massif 
du Monte-Rotondo et ses alentours : hautes vallées du Golo, 
du Tavignano, de la Restonica, lac de Creno, forêts de Val- 
doniello et d’Aitone. 

La région du Coscione n’a pas été décrite au point de vue 


22 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


des associations végétales que l'on y rencontre, tandis que 
celle du Mont Rotondo a été fort bien étudiée et décrite par 
M. Briouer. Je commencerai donc par un court exposé de la 
végétation du Coscione, puis je décrirai deux stations inté- 
ressantes du massif du Mont Rotondo non visitées par 
M. Briquet, pour terminer par la liste annotée des plantes 
les plus intéressantes récoltées au cours de mes excursions. 

M. G. Rovx a bien voulu étudier un certain nombre de mes 
récoltes, entre autres les formes nouvelles, pour lesquelles 
son expérience et sa documentation immense m'ont été du 
plus grand secours. Je suis heureux de le remercier ici de 
son aide bienveillante et de l'hospitalité qu'il donne à mon 
travail dans sa Revue. 


I. — La végétation des zones subalpine et alpine 
dans le massif Coscione-Incudine. 


La végétation du Coscione a été étudiée au début de 
juin 1901 et au début de juillet 1902. En 1901, en compagnie 
de mon excellent ami L. Lutz, j'ai escaladé les pentes du 
Coscione en partant de Quenza eten remontant la vallée du 
ruisseau de Cheralba, visité la Piana di Rinuccio et le som- 
met de l'Incudine, en redescendant à nouveau par la même 
vallée. En 1902, parti également de Quenza, j'ai exploré en 
outre les deux Piane di Puzza (cf. Pozzi del Monte-Renoso), 
le Bosco del Coscione, forêt de hêtres, sur le versant nord et 
une vallée parallèle à celle du ruisseau de Cheralba, mais 
descendant vers Sorbollano. C'est d’après les observations 
faites dans ces deux excursions que je puis tracer l’esquisse 
suivante de la végétation du Coscione. | 


I. — Zone subalpine 


Au dessus de Quenza on peut observer à loisir le passage 
de la zone du châtaignier à la zone subalpine en terrain 
découvert. On s'élève au milieu de maquis bas formés prin- 
cipalement par 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 23 


Erica stricta Don. Dianthus saxifraqus 1. 

Erica arborea L. Dianthus virgineus L. 
Asphodelus corsicus Jord. Cynosurus echinatus L. 
Pteris Aquilina L. Helleborus lividus Aït. 
Arbutus Unedo L. Helichrysum ançqustifolium D.C. 
Stachys glutinosa L. Hieracium præaltum Vil. 
Cistus monspeliensis L. Silene multicaulis Guss. 
Genista corsica D. C. Silene Cucubalus Wib. 


Dans ces maquis, on le voit, abondent encore les éléments 
méditerranéens, mais on voit peu à peu s’y introduire des 
éléments plus montagnards : 

Juniperus nana Willd. (dont quelques pieds descendent 
jusqu'à moins de 900 mètres), Thymus Herba-barona Lois., 
Astragalus sirinicus Ten., etc. 

Plus l’on monte et plus les éléments méditerranéens se 
rabougrissent et disparaissent; on rencontre par contre, de 
plus en plus abondants : 

Genista aspalathoides Lamk., Berberis ætnensis Ræm. et 
Sch., Anthyllis Hermanniæ L., Sagina pilifera D. C. 

En face des bergeries de la Finosa, vers 1.200" d'altitude, 
quelques endroits un peu moins déclives, humectés par des 
sources, montrent les premières formations de pelouses 
avec 

Nardus stricta L., Aconitum Napellus L., Veronica repens 
D. C., Carex echinata Murr. 

Dans toute cette région, qui passe insensiblement du 
maquis bas de la zone moyenne à l'association subalpine 
dite « des pentes écorchées » par M. BriQuer, on rencontre 
des ruisseaux ou des ruisselets auprès desquels on trouve 
naturellement une association rivicole : 

Lythrum  hyssopifolium L,. Phalaris arundinacea L., 
Radiola linoides Gmel,. Arrhenatherum avenaceum P. B. 

Dans les creux des rochers humides se réfugient : 

Primula grandiflora Lamk., Corydallis pumila Host. 

Au-dessus des bergeries de la Finosa, de 1.200 à 1.500", 
sur les pentes et le haut plateau du Coscione, c’est l’associa- 


24 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


tion mamillaire dite « des pentes écorchées » qui domine. 
Elle est composée de : 


Genista aspalathoides Lamk. |Juniperus nana Willd. 


Astragalus sirinicus Ten. Anthyllis Hermanniæ L. 
Rosa Serafini Viv. Thymus Herba-barona Lois. 
Berberis ætnensis Ræœm. et|Daphne glandulosa Spr.) 
‘rares. 
Sch. Daphne laureola L. | 


Dans les buissons formés par les plantes ci-dessus men- 
tionnées, et protégés par eux contre la dent du bétail, vivent 
quelques végétaux herbacés délicats : 


Draba muralis L. Cerastium Thomasu Ten. 
Bunium corydallinum V. GC. |Gagea Soleirolu Schultz. 
Corydallis pumila Host. Stachys corsica Pers. 


Saponaria ocimoides var. gra-|Potentilla corsica Lehm. 
cilior Bert. 


Deux plantes à fortes souches vivent disséminées au milieu 
de cette végétation dans les régions les plus élevées du pla- 
teau ; leurs tiges herbacées sont protégées contre la dent du 
bétail par leurs propriétés vénéneuses ou leur amertume; ce 
sont : 

Digitalis purpurea X., Gentiana lutea 1. 

Dans toute cette région à végétation mamillaire on trouve 
des ilots occupés par d’autres associations végétales : 

4° Sur les rives des torrents, où l’on rencontre une asso- 
clation rivicole représentée par 


Aronicum corsicum D. C. Aconitum Napellus L. 
Imperatoria Ostruthium L.  |Ranunculus cordigerus Niv. 
Saxifraga rotundifolia \. R. Marschlinsii Steud. 
Barbaræa rupicola Moris. Narthecium Reverchoni Celak. 
Viola biflora L. Carex frigida L. 


Gentiana asclepiadea L. 


2 L'Alnus suaveolens, qui forme une des associations les 
plus importantes de la zone subalpine, qui même peut-être 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 25 


A 


considéré comme la caractéristique de cette zone, commence 
dans les vallées du versant méridional du Coscione vers 
1.300", au bord des torrents, puis se retrouve çà et là, par 
places, sur le haut plateau, particulièrement au bord des 
ruisseaux, et sur les pentes couvertes d’éboulis des hauteurs 
qui le dominent : c'est ainsi qu'il forme d'épais maquis 
autour des bergeries de la Marinasca, sur les pentes de la 
Punta di Rinuccio, sur le versant oriental de l’Incudine, ete. 
Ces maquis atteignent parfois trois mètres de hauteurnotam- 
ment au bord des torrents. On y rencontre assez souvent 
surtout dans les éboulis : 


Acer Pseudoplatanus L. cus L. (introduit par les 
Ranunculus platanifolius L. moutons). 
Stellaria nemorum L. Robertia taraxacoides D. C. 
Arabis alpina L. Digitalis purpurea L. 

Viola biflora L. Linaria hepaticifolia L. 


Chenopodium  Bonus-Henri-| Cystopteris fragilis Bernh. 
Poa nemoralis L. 


et dans les clairières tourbeuses près des torrents, dans 
la partie inférieure : Pteris Aquilina L., Anemone apen- 
nina L. 

3° Sur le sommet du haut plateau, à 1.500", d'assez 
grands espaces sont couverts de graviers, et occupés par 
une association de plantes à racines profondément pivo- 
tantes et à parties aériennes peu développées croissant par 
pieds isolés et assez espacés. Ces régions sont d'ordinaire 
situées sur des pentes très douces ou sur le sommet aplati 
de petits monticules; elles sont comparables à celles 
décrites par M. Briquer sur les monts Rotondo, Cinto et 
Renoso, mais sont ici en pleine zone subalpine; aussi leur 
flore est-elle un peu différente : 

Sedum atpestre L., Lepidium humifusum L., Astrocarpus 
sesamoides Gay, Thlaspi brevistylum D. C., Armeria mul- 
fceps Wallr., Sagina pilifera D. C. 

4° Enfin toutes les parties humides et à peu près planes 
sont occupées par l'association des pelouses. Cette associa- 


26 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


tion dont l'espèce dominante et fondamentale est le Nardus 
stricta, apparaît le long de tous les ruisselets du haut pla- 
teau à partir de 1350-1400", dès que la pente est assez 
faible: elle atteint son maximum de développement dans 
trois anciens lacs de forme à peu près circulaire aujourd’hui 
complètement desséchés et comblés. Le plus grand de ces 
anciens lacs est situé au pied du versant nord de /a Punta 
di Rinuccio et porte le nom de Piana di Rinuccio, les deux 
autres sont situés à quelque distance au nord-est du pre- 
mier, l'un au-dessus de l'autre, et sont de dimensions 
beaucoup plus réduites, on les nomme Piane di Puzza. 
C’est sur une pente voisine que se trouve la plus belle 
colonie de Gentiana lutea du Coscione. 

Ces anciennes cuvettes lacustres présentent encore un 
certain nombre de mares plus ou moins profondes et sont 
parcourues par des ruisselets d'eau vive qui serpentent au 
fond de canaux profonds de 30 à 80 centimètres, quelquefois 
recouverts complètement par les touffes de gazon compact 
qui les bordent et les surplombent partout. Ces canaux sont 
ereusés dans le sous-sol tourbeux de la pelouse, qui est 
ainsi facile à étudier. 

La pelouse elle-même se compose essentiellement de 
Graminées et de Cypéracées à tiges et à feuilles très 
courtes et très denses, à racines fibreuses et également 
très denses, et qui lui permettent de résister à un pâturage 
intensif; à côté du Nardus stricta dominant, on y rencontre 
les espèces suivantes : | 


Ranunculus cordigerus Niv.  |Carex intricata Tineo. 
R. Marschlinsii Steud. C. leporina L. 
Bellium bellidioides 1, C. grypos Schrk. 


Bellis Bernardi Boiss. et Reut.|C. præcox var. insularis Christ. 


Veronica repens D. C. Polytrichum sp. 
Poa Balbisii var. depauperata| Hypnum cuspidatum L. 
Rouy. 


1 Cf. « Pozzi » del Monte Renoso. Les Pozzi du Renoso sont 
également d'anciennes cuvettes lacustres comblées et couvertes 
de pelouses tourbeuses. 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 27 


çà et là au bord des ruisseaux : Aconitum Napellus L., 
Barbaræa rupicola Moris, Blechnum spicant Roth, 

et au bord d’une petite source, dans la Piana di 
Rinuccio, un Sphagnum peu abondant et mal développé. 

Les parois tourbeuses des canaux constituent des sta- 
tions toujours fraîches et protégées contre l’insolation; 
elles présentent une association spéciale hygrophile : 


Cystopteris fragihis Bernh. Galium vernum var. turficolum 
Sagina corsica Jord. R. Maire. 
Viola biflora L. Mnium punctatum Hedw. 


Marchantia polymorpha 1. 


Dans les ruisselets qui courent au fond des canaux 
abonde le Fontinalis antipyretica L. 

Dans les mares, qui se dessèchent plus ou moins en été, 
croissent : Hypnum fluitans L., Juncus bufonius var. fas- 
ciculatus G. G., Ranunculus cordigerus Viv. 

5° La forêt de hêtres est encore assez bien développée sur 
le versant nord du Coscione, dans la région dite Bosco del 
Coscione ; elle paraît avoir été bien plus étendue autrefois, 
mais est de plus en plus réduite par le pâturage intensif. 
En effet, partout où je l’ai observée sur le Coscione, elle 
n'est formée que d'arbres très âgés. Cette absence de jeunes 
arbres ne tient pas à l’absence de réensemencement, car 
les faïnées sont abondantes et un certain nombre de graines 
échappant aux cochons semi-sauvages qui parcourent toute 
la montagne jusqu'en automne, donnent de jeunes plants; 
mais ceux-ci sont bientôt dévorés par les chèvres. 

Je n'ai pas étudié suffisamment la végétation des sous- 
bois de hêtre pour en faire une esquisse : je signalerai seu- 
lement sur les bords d’un torrent, à l’ombre des hêtres : 
Lactuca muralis Fres., et Cardamine silvatica Link. 

(A suivre.) 


28 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


CoxsPECTUSs des espèces. 
sous-espèces. formes. variétés, sous-variétés 
et hybrides 
du genre CrRSIUM 
dans la flore française, 


par M. G. Rour. 


CONSPECTUS 


Sous-genre |. — NoromBasrs Rouy; genre No/obasis 
Cass. Dict., 25, p. 225. 

1. — C. Syriacum Gærtn. Fruct., 2, p.383, t. 163, f. 2; 
Notobasis Syriaca Cass. Dict., 25, p. 225; G. et G. FI. Fr., 
£, p. 207. 

Hab. — Corse. — Europe méditerr.; Chypre, Anatole, 
Syrie et Palestine, Transcaucasie; Afrique septentrionale, de 
l'Egypte aux Canaries et à Madère. | 


Sous-genre Îl. — Prcxoxex Rouy; genre Picnomon 
Adans. Fam., 2, p. 116. 

2. — C. Acarna Mæœnch Suppl. p. 226; Picnomon 
Acarna Cass. Dict., 40, p. 188 ; G..et G. FL Fr., 2, p. 208. 

Hab. — Midi de la France. — Europe méditerr., Croatie 
et Dalmatie, Russie mérid.; Asie austro-occid. ; Afrique sep- 
tentrionale. 


Sous-genre III. — Lawmwma Rouy; genre Lamyra Cass. 
Dict.; 25, p.218: 

3. — C. trispinosum Mænch Meth., p. 556; Chamæ- 
peuce Casabonæ DC. Prodr., 6, p. 658; G. et G. FI. Fr., 
2, p.274. 

Hab. — Var; Corse. — Portugal, Sardaigne et île E Elbe ; 
Algérie, he 


Sous-genre IV. — ÆEwcrrsiun Rouy — Péricline à 
folioles non appendiculées. Achaînes obovoïdes, compri- 
més latéralement, à épicarpe membraneux. Disque épigyne 
entouré d’un bord entier. 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 29 


Section |. — Epitrachys DC. ap. Duby 
Bot. Gall., 1, p. 286. 


I. — Feuilles plus ou moins décurrentes 
sur la tige et les rameaux. 


4. — C.Italicum DC. Hort. Monsp., p. 96; G. et G. F1. 
Fr., 2;:p-208: 

Hab. — Corse. — Jtalie, Sardaigne, Sicile; Grèce, Zante ; 
Bithynie. 


. — C. lanceolatum Hill Herb. Brit., 1, p. 80 (1769). 
vulqare Nægeli ap. Koch Syn., ed. 2, p. 990. 
var. hypoleucum (pro var.), DC. Prodr., 6, p. 656. 
. longespinosum Tod. FI. Sicula, n° 528. 
.virens Nob.; C. virens Timb. in Bull. Soc. bot. Fr., 11, 
PExxXXIT. | 
à. brevilobum Nob. 
:. nemorale Nægeli, L. c. 


€. latilobum Nob. 


ns 


+ T 


Hab. — France; Corse. — Europe; Sibérie et Asie occi- 
dentale; Afrique septentrionale. 
Forme. — CG. sphæroidale Rouy; C. /anceolatum &. sphæroi- 


dale Corb. in Bull. Soc. Linn. Norm., p. 87. 

Hab. — Manche. 

Subspec. — ©. crinitum Boiss. (pro sp.), ap. DC. Prodr., 
1p-908 Gael GO PESET, 22 p5.209: 

2. genuinum Nob. 

8. Catalaunicum Willk. et Costa ap. Wiüllk. Pug., n° 37. 
macrocephalum Willk. Prodr., 2, p. 185. 
. Stenocephalum Nob. 

Hab. — Var; Hérault; Aude; Pyrénées-Orientales. — 
Espagne, Baléares. 

Hybrides : 

X<. C. grandiflorum Kittel Taschenb. fl. Deutschl., ed. 2, 
p. 501; C. lanceolatum >< eriophorun Garcke FI. v. 
Deutsch],. ed: 13, p. 219. 


O2 — 


30 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


«. Jægeri Nob.; C. JægeriF. Schultz in Flora, 32, (1849), 
p. 228. 

5. Gerhardti Nob.; C. Gerhardti Schultz Bip. in Flora, 32 
(1849), p. 547. 

+. Legrandi Nob.; C. Legrandi Sennen in Bull. Assoc. 


Pyr., 13 (1902-1903), p. 8; C. Corbariense X lanceolatum e]. 


Hab. — Alsace; Puy-de-Dôme; Cantal; Seine-et-Oise; 
Eure ; Aveyron; Doubs: chaîne du Jura; Loire ; Pyrénées- 
Orientales; var. +.: Aude. — Allemagne !, Suisse !, Hongrie, 
Istrie. 

X< C. Narbonense Rouy; C. lanceolatum >< echinatum 
Sennen ap. Rouy, L. ce. 

Hab. — Aude. 

X G. Reyi Rouy; C. lanceolatum XX ferox Nob. 

Hab. — Hérault : Avène (de Rey Pailhade in herb. Rouy), 
mêlé à un exemplaire de C. /erox. 

X< C. subspinuligerum Peterm. FI. v. Deutschl., p.311. 

2. superlanceolatum Nob.; C. lanceolato-palustre Nægeli 
Cirs. d: Schweiz; p: 158, t.° 8; et ap. Koch Syn., ed°%2; 
p. 996; C. Nægelanium Lühr Enum. fl. Deutschl., p. 362. 

8. superpalustre Nob.; C. palustri-lanceolatum Keichb. f. 
Icon. fl. Germ. et Helv., 15, t. 843. 

Hab. — Seine-et-Oise: var. :.: forèt de Rambouillet 
(De Belèze in h. R.); var. £.: Jouy-en-Josas (Rouy); les 
Essarts-le-Roi (Camus, Chatin et Rouy). — Suisse, Alle- 
maqne. 

XX C. Sabaudum Lühr Enum. fl. Deutschl., p.362 (1852); 
Rubhm. ap. Eichler Jahrb. Bot. Gart. Berl., 1, (1881), p. 240; 
C Richeleanum Tourlet in Bull. Soc. bot. Fr., 50, p. 310; 
C. lunceolato-acaule Nægeli ap. Koch Syn., ed. 2, p. 997. 

Hab. — Savoie ; Indre-et-Loire. — Suisse, Allemagne. 


Obs.— Dans le tableau dichotomique des espèces ethybrides, j'ai 
analysé le X C. Bipontinum F.-G. Schultz Archives FI. Fr. et 
Allem., p.94, non al., C. oleraceo-lanceolatum Wimm., Car- 


{Le x C. Bipontinum F.-G. Schultz, d'après sa diagnose même 
(4. e., p. 34), est bien hybride du C. /anceolatum et du C. olera- 


À A2 
Ni 

ji IN 
+ pi NE 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 31 


duus Bipontinus F. Schultz in Jahrb. d. Pfalz Geselsch., 1844, 
p. 77, jadis trouvé en Alsace, bien que cet hybride ne me soit plus 
connu en France, mais existant en Danemark, Allemagne et 
Suisse, il est à rechercher chez nous au bord des terrains maré- 
cageux, les deux parents étant des espèces communes dans notre 
flore. 


>< C. Csepeliense Borbäs ir Oesterr. Bot. Zeitschr., 28, 
(1878), p. 392; C. lanceolato-arvense Wimm. sec. Kirschl. 
FI. d'Alsace, p. 444. 

2. superarvense Nob. ; C. pulchrum Cam. in Bull. Soc. bot. 
Bi 90% D 01: 

6. superlanceolatum Nob. 

y. Bohemicum Nob.; C. Bohemicum Fleischer ap. Dorfl. 
Herb. norm., n°3640 (cum diagn.); C. lanceolatum < arvense 
v. horridum ej. 

Hab. — Seine ; Seine-et-Oise ; à rechercher. — Belgique, 
Silésie, Bohéme, Hongrie. 


Il. — Feuilles non décurrentes. 


6. — C. echinatum DC. F1. fr., 5, p. 465; G. et G. F1. 
Pr etp; 210: 

Hab. — Aude; Pyrénées-Orientales. — Sicile, Espagne ; 
Algérie, Tunisie. 


7. — C. ferox DC. FL. fr., 4, p. 120; G. et G. F1. Fr., 2, 
p. 210 (excel. syn. Savi.). 

Hab. — Midi : de l'Isère, de l'Ardèche et de l'Aveyron aux 
Alpes-Maritimes et aux Pyrénées-Orientales; — Espagne 
orientale, Italie. — Monténégro ? 


ceum et non un C. oleraceum X acaule comme plusieurs auteurs 
l'ont cru se basant sur des exemplaires distribués à tort sous ce 
nom par les frères Schultz. — F.-G. Schultz a bien dit, en effet : 
« Foliis supra sparsim spinuloso-hispidis » et donné exactement 
le synonyme: « C. oleraceo-lanceolatum Schultz Herb. 1829 » : il 
l'a confirmé d’ailleurs (ir Arch. F1. Fr. et All, p. 152), quoique 
plus tard il paraisse l'avoir confondu lui-même avec le C. acauli- 
oleraceum Nægeli (7. c., p. 226). 


32 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


8. — C. eriophorum Scop. FI. Carn., ed. 2, v.2, p. 130 ; 
Get G. FL re pe 

2. oxyonychinum Wallr. Sched. crit. (1822), p. 4481. 

S.-var. glabratum Nob.: var. glabratum Gillot in Rev. 
de Bot., 12 (1894), p. 294. 

8. platyonychinum Wallr., L c. 

S.-var. glabratum Nob.; C. spathulatum Gaud. FI. 
Helv., 5, p. 202, non al.; C. Morettianum Nyman Sylloge 
fl. Europ., p. 24. | 

/. autumnale Nob. — Soc. ét. fl. fr.-helv., 500. 

Hab. — Presque toute la France. — Grande-Bretagne, 
Europe centrale et méridionale. 

Forme. — C. oviforme Gandgr. (pro sp.), FL. Lyon., p.131; 
Gillot, Et: p. 297. 

Hab.— Rhône; Saône-et-Loire; Allier : Dordogne ; Hautes- 
Pyrénées. — À rechercher. | 

Sous-espèce. — C. odontolepis Boiss. (pro sp.) ap. DC. 
Prodr., 7, p. 305. 

2. typicum Nob. 

8. ciliatum Nob.; C. eriophorum var. involucratum Coss. 
in Ann. sc. nat., 7, p. 207, non Bréb.; C. eriophorum var. 
turbinatum Gillot, £. c., p. 298. : 

y. Morisianum Nob. C. Morisianum Reichb. f. Icon. f1. 
Germ., 15, p: 59,1:9#€ 


! La var. Morisianum est assez voisine de la var. Aprutranum 
Nob. (C. Lobelii bot. Ital. nonnull., ñon Ten.) qui en diffère par: 
Péricline fortement aranéeux, à spinule terminale des folioles du 
péricline allongées plus grèle; plante de 2-4 décim., peu robuste, 
ordinairement monocéphale; calathides de grandeur moyenne 
(5-6 cent. de largeur). 

Le C. Lobelii Ten. F1. Napol., p. 211,t.189, C. ferox $. Lobelu 
DC. Prodr., 6, p. 637, C. eriophorum -8. spurium DC., L. c., 
p. 638, est une autre sous-espèce du C. eriophorum caractérisée 
surtout par ses calathides agrégées par 227, 2-3 fois plus petites 
(ordinairement de la grosseur d'une noix!), ovoïdes, égalant les 
feuilles florales ou plus courtes qu'elles. (A suivre.) 


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SOMMAIRE DU N° 15 Sa 


Notes floristiques sur quelques plantes du Valais, par M. F.-0. Wozr. 

Note sur la préparation défectueuse des plantes d'herbier, par 
M. A. LE Granp. 

Conspectus des espèces, sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
et hybrides du genre Cirsium, par M. G. Roux. 

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REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Notes floristiques sur 


QUELQUES PLANTES RARES DU VALAIS,. 


Par M. F.-0: Wozr. 


(S'uile.) 


IV. — Deux nouveaux hybrides de Violettes : Viola Rolanai- 
Bonaparte M1h1(— V. A/taica Ker-Gawl. X V. alpestris subspec. 
Zermattensis Wittr.) et Viola Rouyana mihi (— V. A/faica Ker- 
Gawl. >< V./utea Smith). 

Nous prions le lecteur de bien vouloir s'arrêter avec nous 
encore quelques instants à Zermatt, qui n’est pas seule- 
ment l’Eldorado du grimpeur des hautes cimes, mais encore 
celui du naturaliste. Visitons son Jardin alpin. 

Nous y cultivons plusieurs milliers d'espèces de plantes 
alpines, non seulement celles du Valais et de la Suisse, 
mais aussi des représentants de différents pays lointains. Les 
rocailles géographiques, formées par des groupes locaux 
valaisans, font son principal charme: nous remarquons un 
« Gonnergrat », « le Schwarsee », « le Simplon », « la 
moraine du glacier de Gorner », «Gletsch », « les Alpes de 
Lens » et d’autres ; les espèces caractéristiques de ces con- 
trées se trouvent là réunies. Ailleurs ce sont des rocailles 
d'un caractère plutôt systématique ; là nous trouvons réunies 
les Achille, les Artemisia, les Primulacées, les Saxifragées 
les Sempervivum, les Sedum, etc., etc. 

Arrêtons-nous devant les Violettes. Nous y admirons sur- 


34 WOLF. — NOTES FLORISTIQUES 


tout trois espèces, qui fleurissent pendant toute la belle sai- 
son: Viola Christii F.-0. Wolf (= V. calcarata >< Zermatten- 
sis), Viola Altaica Ker-Gawl., et V. lutea Smith ! 

Le V. Christii fut publié en 1880 dans les Annales de la 
Soc. helo. des Sc. naturelles, et nous en cultivons depuis 
plusieurs années quelques pieds, récoltés au Riffelberg. Cette 
plante est stérile, mais se multiplie facilement par ses nom- 
breux stolons. 

Le V. Altaica nous vient du jardin alpin du Pont-de-Nant 
sur Bex dans les Alpes vaudoises. — (C'est le plus beau 
Jardin alpin en Suisse). — Le V./utea, par contre, est natif 
de la Gruyère, canton de Fribourg. 

Ces deux espèces se ressèment en grande quantité et parmi 
leurs semis se sont trouvés deux hybrides : V.altaica >< lutea 
et V. altaica >< alpestris subspec. Zermattensis. Cette der- 
nière Violette est fréquente dans toutes les cultures autour 
de Zermatt et aussi dans notre jardin comme mauvaise 
herbe répandue. 

Voilà la diagnose de ces deux nouveaux hybrides : 

>< V. Rolandi-Bonaparte mihi.— Diffère du V. A/taicaKer-Gawl. 
ap. Edw. Bot.regist., p. 54, 1.54, par les caractères suivants : 
Plante pérennante ; feuilles etlobes des stipules plus étroits ; 
fleurs presque une fois moins grandes ; sépales non dentés, 
longuement lancéolés, d'un quart environ plus courts que 
les pétales; appendices des sépales dentés; pétales supé- 
rieurs dressés, non contigus, ovales (non suborbiculaires et 
rapprochés), violacés au moins dans la moitié supérieure, les 
latéraux ovales, d’un jaune pâle, l'inférieur moins large au 
sommet et d'un beau jaune. — Diffère du V. éricolor subspec. 
Zermattensis \WNitlr. Viola Studier, p. 91, comme suit: 
Feuilles supérieures et lobes des stipules moins aigus 
parfois étroitement lancéolés; appendices des sépales nette- 
ment dentés; pétales supérieurs ovales (et non assez étroite- 
ment obovales), les latéraux et l'inférieur plus larges; épe- 
ron dépassant à peine les appendices des sépales. 

>< V. Rouyana mihi. — Se distingue du V. Altaica par : Plante 
pérennante, de port robuste ; feuilles plus courtes, les supé- 


WOLF. — NOTES FLORISTIQUES 35 


rieures plus étroites ainsi que les divisions des stipules ; 
fleurs de moitié environ plus petites; sépales un peu plus 
étroits, dentés seulement à la base; appendices dentés, 
environ une fois plus courts que l’éperon ; pétales supérieurs 
largement ovales, d’un beau violet, les latéraux et l'infé- 
rieur ovales, d'un violet plus pâle, en partie plus ou moins 
blanchâtres ou d’un jaune pâle vers la gorge. — Se sépare 
du VW. lutea par : Feuilles plus grandes et plus larges; fleurs 
d'un tiers environ plus grandes ; sépales dentés à la base: 
appendices dentés, plus larges; pétales proportionnellement 
plus larges, violets ou violacés, non d’un beau jaune. 


V. — Aster Garibaldi Brügg. 


Dans sa Flore analytique de Suisse (éd. en français par 
Vetter, 1886), Gremli écrit à propos de l’As/er alpinus L. 
comme suit : 

« Tige monocéphale. Capitules grands (35-50 mm. de dia- 
mètre). — b. Wo/fi Favrat! tige plus élevée (20-25 cm.) ; 
foliole de l’involucre plus aiguës ; fl. du rayon bleues (au 
lieu de violettes) ; Sion, St.-Léonard, Louèche, ete. — Une 
forme différente est: 4. Garibaldii Brügg. Grandeur, port et 
forme des fl. de l’A. a/pinus, mais tige rameuse, portant 
2-7 capitules, ceux-ci beaucoup plus petits. Au-dessus de 
Bormio. » Nous avons trouvé, il y a 5-6 ans, cette dernière 
forme au Riffelberg, à une altitude de 2.200 m. env., deux 
heures plus haut que Zermatt. Inutile de dire que nous 
l'avons aussitôt plantée dansnotre jardin alpin où elle pros- 
père très bien et s’est ressemée en quantité. Tous ces semis 
ressemblent parfaitement à la plante-mère, ont conservé 
tous ses caractères intacts. Probablement on trouvera cette 
forme encore ailleurs sur nos montagnes. 


VI. — Alopecurus pratensis L. récolté à une altitude de 
2.400 m. env.! 

Il est commun dans toute la France, répandu dans toute 
l'Europe, mais pas fréquent et enpartie seulement introduit 
en Suisse; manque en Valais d’après Gremli. — Il y a une 


36 WOLF. — NOTES FLORISTIQUES 


quinzaine d'années, nous l’avons récolté pour la première 
fois à Sion, très probablement introduit par des semences 
étrangères, et enfin pour la deuxième fois au mois d'août 1903, 
le long de la route militaire qui se détache du Co! de la 
Furka pour parcourir le Mutt-Thal jusqu'au Längis. 

Il y recouvre la pente gazonneuse à une grande distance 
et se trouve là en société avec des plantes d’un caractère- 
alpin très prononcé : Phleum alpinum, Calamagrostis Halle- 
riana, Kœleria hirsuta, Avena Schleicheri, Trisetum disti- 
chophyllum, Poa alpina et minor, etc., pour ne nommer que 
quelques graminées; car cela nous conduirait trop loin de 
mentionner toutes les espèces de cette contrée exception- 
nellement riche en plantes alpines. 

Comment cette plante de la plaine a-t-elle pu arriver là- 
haut, à une altitude de 2.400 m.?, et le long d'une route qui 
est très rarement ou presque jamais employée ? Pourtant il 
n'y a guère d'autre supposition que ce soit une plante 
dont les semences se soient trouvées dans le foin des che- 
vaux et mulets de la forteresse, située en haut du Col de la 
Furka, fourrage qu'on aurait transporté d’un autre pays. 
Nous avons vainement cherché l’Alopecurus le long de la 
grande route postale, qui relie le Col avec Gletsch, au pied 
du glacier du Rhône. 

Par contre nous avons trouvé devant les écuries de l'hôtel 
à Gletsch trois autres plantes adventices : Barbaræa arcuata 
Rchb., Coringia orientalis Rchb., et Berteroa incana DC. 

La descente de la Furka jusqu'à Gletsch ne traverse pas 
seulement un paysage d'une beauté grandiose, une des plus 
belles contrées dans les Alpes suisses, mais aussi un véri- 
table jardin alpin, dont les principaux ornements sont: 
Achillea stricta Schleich. et macrophylla L., Campanula 
thyrsoidea L., Phyteuma Halleri All, Gentiana punc- 
tata L., purpurea L., et Gaudiniana Thom., Leucanthemum 
atratum DC., et beaucoup d’autres. 


VII. — Hieracium Gombense La gg. 


Depuis le Col de la Furka nous avons suivi la route mili- 


WOLF. — NOTES FLORISTIQUES di 


taire déjà citée, qui longe pendant une forte heure le petit 
vallon de Muitt pour gagner le sommet du Längis ou 
Längisgrat (2.757 m.). On jouit ici d'une vue indescriptible 
et qui mérite d'être mieux connue. La vallée du Rhône 
s'étend à nos pieds, depuis la Furka jusqu'a Martigny ; 
sa partie supérieure, le Conche avec ses nombreux villages, 
attire surtout nos regards, et toute cette grande vallée est 
bordée de deux côtés par les montagnes les plus élevées de 
l'Europe : à notre gauche s'étendent les Alpes Lépontines, 
jusqu'au Mont-Leone, puis les maJeslueuses cimes des 
Alpes Pennines, les Flesschürner, les Mischabels, Monte- 
Rosa, Mont-Cervin, Weisshorn, elc., entourés de leurs nom- 
breux satellittes, jusqu'au Géant des Alpes : le Mont-Blanc 
perdu dans le nuageux lointain. Et à notre droite les héros 
des Alpes bernoises depuis le Galenstock, Finsteraarhorn, 
Jungfrau, Bietschhorn jusqu'au Wiedhorn et enfin les Alpes 
vaudoises jusqu'aux dents de Morcles. 

Après avoir admiré pendant une heure inoubliable ce 
spectacle grandiose, nous suivimes le Längis tout en récol- 
tant bien des plantes rares, telles que les Carex eurvula 
AIL., incurva Light., lagopina Wahlb., brunnescens Poir. et 
microstyla Gay. Cette dernière plante est assez rare en 
Valais ; on l’a trouvée au Grand Saint-Bernard, à Thyon-sur- 
Sion, dans la vallée de Saas, au Simplon et à la Grimsel. 
C'est donc une nouvelle station à ajouter, et nous faisons en 
même temps remarquer que nous l'avons vue en quatre dif- 
férentes places sur le Längis et toujours en grande quan- 
tité. 

Le genre Hieracium nous offre aussi plusieurs de ses 
espèces les plus rares; mentionnons seulement les suivantes : 
Hieracium Laggeri Schultz. Bip., pseudo-aurantiacum Næg. 
Pet., Rhæticum Fr., atratum Fr. et Gombense Lagg. 

Grande fut notre Joie en découvrant cette rarissime 
Épervière, dont on connaissait jusqu’à présent une seule 
station, dans la montée au Nufenenpap, au fond de la vallée 
d'Eginen (Conche), éloignée de nous de quelques kilomètres 
seulement. 


38 WOLF. NOTES FLORISTIQUES 


Après celte trouvaille de premier ordre, nous descen- 
dimes gaiement à Gletsch, pour nous reposer chez l'ami 
Seiler, propriétaire de l'excellent hôtel Rhônegletscher. 


VITE. — Trois Achillées hybrides : Achillea Lereschii Schultz 
(macrophylla >< moschata), À. Valesiaca Sut. (macrophylla >< 
nana), A. intermedia Schl. (#0schata >< nana). 

L'hôtel de Gletsch se trouve au pied de la Furka et du 
Grimsel dans le bassin du glacier du Rhône. Cette contrée 
estun véritable paradis pour les botanistes. Nous en donne- 
rions volontiers une monographie, mais nous craindrions de 
devenir trop long. Nous nous contentons pour aujourd'hui 
de mentionner seulement quelques-unes des plantes rares. 
Le Col du Grimsel est célèbre comme richissime station en 
Caricées : 


Carex pauciflora Light. Carex lagopina Wahlbg. 
—  curvata AI. —  brunnescens Poir. 
—  Laggeri Wimm. | —  Zahnii Kneuker. 


—  fœtida All. —  bicolor All 

—  microstyla Gay. —. nigra All. 

— echinata Murr. —  atrata L. 

—. Favrati Christ. — aterrima Hoppe; etc., ete. 


La Majenwand pour ses Hieracrum : 


Hieracium Rhæticum Fr. Hieracium intybaceum Wulf. 
— atratum Fr. —— ochroleucum Schl. 
— Bocconei Gris. — picroides auct. helv., 


en plusieurs formes ; etc. 


et les Moraines du glacier du Rhône par les Achillées nom- 
mées ci-dessus. 

L'Achillea Lereschii S'y trouve par douzaines parmi les 
Aulnes et les magnifiques touffes de Fougères (Aspidium 
dilatatum Sw. et l'Athyrium Rhæticum Gremli); aux mêmes 
endroits se trouvent quelques rares touffes de A. Valesiaca 
et l'A. r1ermedia se plait plutôt dans l’alluvium qui s'étend 
depuis l'hôtel jusqu'au glacier. 


LE GRAND. — PRÉPARATION DÉFECTUEUSE DES PLANTES 39 


Note sur la préparation défectueuse des plantes 
d’herbiers, 


Par M. A. LE Grann. 


I ne saurait échapper à ceux de nos confrères qui reçoivent de 
nombreux paquets de plantes, de sources diverses, qu'une inégalité 
considérable existe dans la préparation des exemplaires et la 
façon dont ils se présentent aux regards. Que l'on ouvre par 
exemple un de ces fascicules composés par des collaborateurs de 
pays divers, centralisés par un comité qui les distribue aux adhé- 
rents ou aux acquéreurs, et l'on est frappé de cette surprenante et 
trop évidente inégalité. 

Comparons les plantes offertes par les sociétés d'échanges si 
nombreuses en Allemagne avec les similaires de France, et nous 
trouvons des différences très grandes et très regrettables. Les 
premières bien récoltées, bien choisies, soigneusement préparées 
pour la grande généralité; les secondes trop souvent préparées 
hâtivement et sans soin, mal séchées et souvent d'un placement 
difficile dans une collection bien ordonnée. 

J'admire toujours les échantillons soignés des collecteurs 
allemands, suisses, suédois, que j'ai reçus jadis par milliers des 
sociétés d'échanges allemandes, lesquelles permettent aux Français 
de se composer en peu d'années une collection presque complète 
des flores de l'Europe centrale et septentrionale. 

Le défaut du collecteur français est surtout une précipitation 
outrée. Il récolte de grosses racines, de grosses tiges, de gros 
rameaux sans se donner la peine de les trancher; il ne comprime 
pas, il dessèche vite et mal; en revanche, il récolte beaucoup, 
beaucoup, sacrifie la qualité à la quantité, mais dispose d’une foule 
de doubles pitoyables qu'il distribue aux quatre coins du 
monde. 

J'ai connu des commençants qui, préparant tout d’abord soi- 
gneusement leurs récoltes, en sont arrivés, devenus botanistes 
d'une certaine notoriété, à fournir des spécimens presque 
informes, ayant fâcheusement cédé à la manie des immenses 
récoltes et des échanges considérables. 

Le collecteur français, sous prétexte d'éviter une trop forte pres- 
sion déformant les organes, en arrive à ne plus comprimer du tout, 
sans se douter que c'est alors que les organes se crispent et se 
déforment bien autrement. 

Témoin l'avis précieux à retenir et qui corrobore absolument 


40 LE GRAND. -- PRÉPARATION DÉFECTUEUSE DES PLANTES 


ma manière de voir, que j'ai reçu récemment d'un consciencieux 
confrère de la Savoie au sujetdes Euphrasia, que l’on soumet à ses 
éludes : «.… aussi cette année, ai-je renvoyé, m'écrit-il, tout ce 
« qui n'était par bien récolté et bien préparé, c'est-à-dire la 
« grande majorité..., ces micromorphes ne peuvent être étudiés 
« que sur des individus choisis et desséchés comme ceux des 
« botanistes allemands et suédois. » 

Or, je le demande, qu'y a-t-il de plus facile à préparer que des 
Euphrasia ? Mais voilà : Les botanistes français ne semblent pas 
se douter que la première condition d'une. bonne dessiccation est 
une forte compression. 

Et quant au choix, qu'ai-je besoin d'un rameau gros comme la 
moitié du poing (j'en reçois de semblables) pour représenter dans 
l'herbier un végétal arborescent ou d’un rhizôme de 50 centimètres ? 

Croyez-le, un peu d'art n'est jamais déplacé même dans un 
herbier. 

Certain botanistes méridionaux s’excusent de préparer hâtive- 
ment à cause de la richesse de la flore qui les environne. Cet ar- 
œument ne me touche en aucune façon; je réponds en citant des 
collecteurs méridionaux dont les préparations sont belles et soi- 
gnées, puis des botanistes voyageurs qui, bien autrement empêtrés 
par des causes diverses, procurent d'admirables collections. 

Et d’ailleurs où done le botaniste ne se surcharge-t-il pas? 
J'ai vu dans le centre et à Paris des collecteurs affublés de boîtes 
assimilables à de petites orgues de Barbarie. Et quand ces petites 
machines sont pleines d'herbes, la besogne n’est pas mince par la 
suite! 

Un botaniste très méridional n'ayant fait l'honneur de m'adresser 
des propositions d'échanges, j'acceptai en lui déclarant que je ne 
recois que des plantes bien préparées. Interloqué sans doute par 
cette observation, notre correspondance n'alla pas au delà. 

Les collections d'exsiccatas numérotés, par leur nature même, 
devraient être l’objet d’un soin particulier. F 

Le D' EF. Schultz se montrait fort rigide : son herbier normal, 
sauf de rares exceptions, est parfaitement composé. Il ne se génait 
d'ailleurs par pour faire des représentations aux Maîtres. Ayant un 
jour adressé des critiques à Boreau pour une espèce que celui-ci 
lui fournissait pour ses centuries, Boreau lui répondit que s'il 
n'était pas satisfait il n'avait qu'à en allumer son feu, conseil 
qu'exéeuta Schultz aussitôt à ce qu'il me dit. 

L'exsiccata Billot, au moins dans les dernières années, est pi- 
toyable. J'ai reçu l'Ayoscyamus niger représenté par un ramuscule 
long comme le pouce! et un brin de Genista Scorpius de quelques 


LE GRAND. — PRÉPARATION DÉFECTUEUSE DES PLANTES 41 


centimètres ! Sans égard pour les luxueuses étiquettes qui accom- 
pagnaient ces brimborions, je jetai avec bien d’autres du reste 
le tout au feu, n’admettant dans mes collections que des spécimens 
bien représentés, bien choisis et bien préparés. 

Et les exsiccata de mousses français, sont-ils assez piteux? Les 
espèces sont souvent si mal représentées que l’on n'ose détacher 
un brin pour l'étude. Comparez les copieux et beaux spécimens 
des botanistes allemands, dans un cadre il est vrai bien plus 
modeste. 

Comme exsiccata soigné, on peut citer l'Herbarium Mentharum 
de Malinvaud, qui est à peine déparé par les mauvais échantillons 
de Timbal-Lagrave. 

Mes critiques ne visent nullement le mode de préparation; 
chacun a le sien qui est bon si le résultat est très satisfaisant. 
Elles n'ont pour objectif que le manque desoin, de goût, d'aptitude 
et d'application, défauts graves, dont il est facile de se corriger 
et dont j'ai corrigé moi-même par correspondance plusieurs jeunes 
gens, dont quelques-uns préparentaujourd'hui consciencieusement 
età merveilleet fournissent des plantes soigneusement desséchées. 

Ces considérations me permettent d'affirmer, sous forme de 
conclusions, que la majorité des botanistes français sont très in- 
férieurs sous le rapport de la préparation des plantes séches à 
leurs confrères étrangers, surtout suisses, belges, allemands, 
suédois, et d'ajouter qu'en général mes compatriotes récoltent 
mal, préparent mal, dessèchent mal. 

Je regrette, mes chers confrères, dont beaucoup d'entre vous 
sont mes amis, de vous adresser cette amicale admonestation; et 
je termine en vous engageant à apprendre à bien préparer vos 
spécimens ; c'estfacile : vos collections n’en seront que plus belles, 
et ceux de vos correspondants qui aiment les objets soignés vous 
en seront reconnaissants les premiers. 


42 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


CoxsPECTUS des espèces, 
sous-espèces, formes. variétés, sous-variétés 
et hybrides 
du genre CrRsSIUm 
dans la flore française. 


par M. G. Rowy. 


(Suile.) 


7 


megacephalum Nob. 

. Richterianum Nob.; C. Richterianum Gillot in Bull. 
Soc-boë Fr272p-71r 

. 1. Corbariense Nob.: C. Corbariense Sennen in Bull. Assoc. 
Pyrén., 13 (1902-1903), p. 8. 

Hab. — Var. &. : Hérault; Pyrénées-Orientales; var. 8. : 
chaine des Pyrénées: var. +. : Hautes-Alpes ; Drôme ; Basses- 
Alpes; Alpes-Maritimes; var.3. : Pyrénées-Orientales : mon- 
tagne de Villefranche, vallée de Conat (fr. Sennen in h. R.); 
var. :. : Pyrénées occidentales ; var. r. : Aude : Feuilla (fr. 
Sennen in h. R.). — Espagne, ltalie, Sicile, Grèce, Thrace; 
Bithyne. 

>< C. Senneni Rouy ; C. eriophorum >< arvense Sennen 

Hab. — Pyrénées-Orientales: massif du Caillau, inter 
parentes (fr. Sennen in herb. Rowy). 


o 


Obs. — Mérat a indiqué (Rev. fl. Paris., p. 242), un C.oleraceo- 
eriophorum ej., qu'il a signalé à Fontainebleau. L'auteur dit: 
« Cette plante a les fleurs du C. oleraceuim L. ; ses feuilles sont à 
rapprocher de celles du C. eriophorus L., très blanches en 
dessous. » Plante critique à rechercher. 


Section II. — Onotrophe (Cass. emend.) Godr. et Gren. 
ELGFE., 2, phe11- 
I. — Feuilles caulinaires plusou moins 
longuement décurrentes. 


1. — Epine des folioles externes et médianes 
du péricline aussi longues qu'elles. 


9. — C. polyanthemum DC. Prodr., 6, p. 641 ; G. et G. 
FLE, p Et. 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 43 


Hab. — Corse. — Jtalie et Sicile. 


10. — C. Monspessulanum All. FI. Ped.,1, p. 152; 
Gret G-FEFrS2 "pate: 

a. compactum Nob. ; C. Monspessulanum AI. (sensu stricto 
e.syn. Bauhin. Pin.) ; C. compactum Lamk. FI. fr.,2, p. 24. 

S.-var. discolor Nob.; C. Pyrenaicum DC. FL. fr., 4, p. 12, 
non AIL 

8. laxum Rouy — Bill., 2491. : 

y. lobatum Nob. (an C. pratense DC. F1. fr., 4, p. 113, sed 
non in herb.?; an Carduus pratensis Lamk. Dict.,1, p. 700, 
non Huds!?). 

à. ferox Coss. PI. crit., p. 39; var. Hispanicum Willk. Pug., 
n° 56. 

Hab. — Dauphiné; Provence; Alpes-Maritimes; Langue- 
doc; Corbières; Pyrénées; var. £. plus rare que a. ; var. +. : 
Pyrénées-Orientales ; var. 3.: Pyrénées-Orientales; Aude. — 
Portugal, Espagne, Italie ; Algérie. 

Hybrides : 

X C. Borderi Rouy ; C. Monspessulanum >< palustre. 

2. super-palustre Nob.; C. Monspessulanum < palustre 
Nob.; C. Neyræ Cam. 2n Bull. Herb. Boiss., 1892, app. 2, 
p. 41. 

8. super-Monspessulanum Nob.; C. Monspessulanum > 
palustre Nob.; C. Jouffroyi Neyra et Cam., |. c.?. 


! La diagnose du Carduus pratensis Lamk. que A.-P. DC. a 
simplement transporté dans le genre Cirsium, paraît bien corres- 
pondre à notre var. lobatum, et nullement comme l'avait pensé 
Godron (F1. Fr., 2, p. 214), au Cirsium palustri-bulbosum qui a 
les feuilles non « glabres sur les deux pages», mais pubescentes 
et plus découpées. 

2 Selon que le C. palustre s'hybride avec la var. compactum ou 
avec la var. laxzum du C. Monspessulanum, il se produit dans le 
premier cas le C. palustri-Monspessulanum G. et G. FI. Fr., 2, 
p. 213, dans le second cas le C. Monspessulano-palustre Phil. et 
Jouffroy ap. Gren. in F. Schuitz Arch. FI. Fr. et AÏL, p. 279, 
Philippe FI. Pyr., 1, p. 521.11 y a donc 2 sous-variétés de « et 
8.: s.-var. compactum et s.-var. laxum Nob. 


44 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


Hab.— Isère; Pyrénées-Orientales; Ariège ; Haute-Garonne ; 
Hautes-Pyrénées ; Basses-Pyrénées. — Espagne. 

X C. Bigerriense Rouy; C. rivulari-Monspessulanum Phi- 
lippe F1. Pyr., 1, p. 524. 

Hab. — Hautes-Pyrénées. 

X< C. Arisitense Coste et Soulié 2x Bull. Soc. bot. Fr., 44, 
p. cvi-cvu; C. bulboso-Monspessulanum eor. 

Hab. 

X C. Gayi Rouy:; C. glabro-Monspessulanum J. Gay in 
Bull. Feruss. sc, nat., 7, p.209 ; Get GFl Fr, 2, p.221 

C. Monspessulano-glabrum G. etG. de É 

Hab. — Pyrénées. 


11. — C. palnsire Scop-Fl. Carn:, ed. 2; v. 2, p.128 
GrebEPEl. Fr 2," pr Ar 

2. genuinum G.et G., I. c. 

8. putatum Næg. Cirs. d. Schweiz, p. 10R, t. 2; var. tor- 
phaceum G. et G., fl. c. 

y. spinosissimum Willk. Sert., n° 560. 


Hab. — Toute la France (var. &. el G.);- var. y.: Basses- 
Pyrénées; Hautes-Pyrénées; Ariège ; Isère; etc. — Europe ; 
Caucase, Sibérie ; Algérie. 

Hybrides : 


X C. semideeurrens Richt. 4p. Klett et Richt. F1. Lips., 
p. 673 (1830), non DC. (1837). 

2. Super-tuberosum Nob; C. Kocheanum Lühr in Flora, 
1842, p. 7. 

8. super à Nob.; C. Palatinum C.-H. Schultz ap. 
Dôll Rhein. fl., p. 508. 

Hab. — Alsace; Lorraine; Champagne ; Bourgogne ; env. 
de Paris; centre ; Basses-Pyrénées. — Suisse, Allemagne. 

XX C. spurium Delastre 27 Ann. sc. nat., 2°" série, v. 17, 
p. 149. 

Hab. — Vosges; Marne ; Seine-et-Oise ; Seine-et-Marne ; 
Loiret ; Loir-et-Cher; Sarthe ; Manche ; Vienne; Dordogne; 
Hautes-Pyrénées. — Grande-Bretagne. 

X C. subalpinum Gaud. F1. Helv., 5, p: 182 (exc. £). 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 45 — 


a. rivulariforme Gelak. Prodr. fl. Bæhm., p. 264; C. pa- 
lustri-rivulare Næg. Cirs. d. Schweiz, p. 155, et ap. Koch 
Syn., ed. 2, p. 998 ; C. sxbalpinum Lühr Enum. fl. Deutschl., 
p. 362. 

8. palustriforme Celak., L. e.; C.rivulari-palustre Nægeli 
ap. Koch, /. ce. ; C. Wirtgeni Lühr, I. c., p. 362; C. Grembli- 

.chii Treuinf. Cirs. Tirols(1875),p. 33; C. Lamoitei Neyra et 
Cam. 2n Bull. Herb. Boiss., 2, (1893), app. 2, p. 401. 

Hab. — Chaine du Jura; Haute-Savoie: Isère; Lozère ; 
Aveyron, Cantal; Hautes-Pyrénées; Basses-Pyrénées. —. 
Suède ; Allemagne; Suisse; Autriche-Hongrie. 

>< C. Haussmanni Rouy; C. palustre >< Erisithales e). 

4. Huteri Nob.;C. Huteri Haussm. ap. Treuinf. Cirs. Tirols, 
p. #1; C. ochroleucum À. Kern. in Abb.z00ol-bot. Ver., 1857, 
p. 967-572, non AI. ?; C. Erisithales © palustre Rouy 
— Magn. FI. sel., 1217; Soc. Dauph., 4588. 

S.-var. rubriflorum Nob. 

8. Ausserdorferi Nob.; C. Ausserdorferi Haussm. ap. 
Treuinf., /. c.; C. Arvernense Hérib. (nomen solum) in Soc. 
ét. fl. fr.-helv., 623. 

S.-var. rubriflorum Nob. 

Hab. — Puy-de-Dôme; Cantal; Loire; Lozère. — Jtalie 
septentrionale ; Suisse ; Autriche. 

X< C. Kirschlegeri Schultz Bip. 2x Pollichia, 1844; C. 
palustri-acaulon Kirschl. Stat. Strasb., 1842. 

Hab. — Alsace; Haute-Savoie. — Allemagne occidentale. 

>< C. hybridum Koch ap. DC. FI fr., 5, p. 463; C. palus- 
tri-oleraceum G. et G. FI. Fr., 2, p. 215. 

‘Nous n'avons pas vu de France la var. Œnanum Nob. (C. 
Œnanum Treuinf., L. c., p.35), intermédiaire entre les var. x. et8. 

?La diagnose donnée par Allioni (F1: Ped., 1, p. 450) de son 
C. ochroleucum,ne paraît pas s'appliquer aux hybrides des C. Eri- 
sithales et palustre. Il attribue à sa plante, en effet: des feuilles 
scabres en dessus, presque blanchätres en dessous par un tomen- 
tum court, des feuilles à lobesterminés par une épine vulnérante, 
des calathides subsessiles munies de 1-2 feuilles florales non pin- 
nées, un péricline à folioles terminées par une spinule flaves- 
cente, etc. 


46 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


4. oleraceoforme Nob.; C. lacteum Schleich. ap. Koch Syn., 
ed. 1, p. 394. 

2. spinigerum Touss. et Hosch. FI. Vernon, p. 200; C. 
parviflorum BI. et Fing. Consp. fl. Germ., 2, p. 315 (1825). 

Hab. — Alsace ; Lorraine ; région du nord ; Vosges, Meuse: 
Aube: Marne: Oise; Calvados; Eure; Seine-et-Oise; Seine- 
et-Marne:; Yonne; Sarthe; Indre-et-Loire; Maine-et-Loire; . 
Côte-d'Or; Doubs; Ain; Haute-Savoie; etc. — Danemark, 
Allemagne, Suisse, Autriche-Hongrie. 


Obs.— Le >< C. Celakowskyanum Knäf 1x Oesterr. bot. Zeitschr., 
22 (1872), p. 309, C. Chailleti Koch Syn., ed. 1, p. 393, non 
Gaud., C. arvensi-palustre Næg. ap. Koch Syn., ed. 2, p. 1000, 
indiqué vaguement en France, est à rechercher dans les champs 
humides où croissent ensemble les parents : il se reconnaît aux 
caractères signalés dans le tableau dichotomique et notamment 
aux corolles rouges, à limbe sensiblement plus court que le tube. 
— Allemagne ; Autriche. 


Il. — Feuilles caulinaires non décurrentes. 


12. — C. Carniolieum Scop. FI. Carn., ed. 2, v. 2, 
p. 128, t. 94. 

Plante autrichienne dont nous possédons en France la 
forme suivante spéciale aux Pyrénées : 

C. rufescens Ram. ap. DC. FI. fr., 4, p. 114. 


Hab. — Prairies des Pyrénées: Basses-Pyrénées ; Hautes- 
Pyrénées. — Pyrénées espagnoles. 

13. — C. oleraceum Scop. FI. Carn., ed.2, v. 2, p. 124. 

Hab. — Centre: Savoie; Haute-Savoie; Isère. — Scandi- 


navie méridionale, Europe centrale, Bosnie, Monténégro, 
Russie méridionale ; Sibérie. 

Hybrides : 

X< C. Thomasii Næg. Cirs. d. Schweiz, p.93; C.spinosissimo- 
oleraceum Næg. ap. Koch, Syn., ed. 2, p. 1012. 

Hab. — Haute-Savoie. — Suisse ; Tyrol. 

XX C. erucagineum DC. FL. fr., 4, p. 115 (exc/. syn. Vall. 

x. oleraceoforme Nob. C. oleraceo-rivulare G. et G. FI. 
Fr 2#p;: 216: 


NOUVELLES 47 


8. rivulariforme Nob.; C. rivulari-oleraceum G. et G. FI. 
Er. 2, pe24T. 

Hab. — Chaine du Jura; Haute-Savoie. — Indiqué à tort 
par Grenier et Godron (/. c.), à Gap, le C. oleraceum ne 
croissant pas dans les Hautes-Alpes. 

X C. Candolleanum Næg. Cirs. d. Schweiz, p.98; C. Eri- 
sithali-oleraceum Næg. ap. Koch, IL. c., p. 1012. 

. oleraceoforme Rouy; C. ŒEnipontanum Treuinf. Cirs. 
Tirols, p. 100. 

8. erisithaliforme Nob. 

Hab.— Chaîne du Jura. — Suisse ; Autriche-Hongrie; Italie 
septentrionale. | 

X C. inerme Reichb. FI. excurs., p. 287 (1832) ; C. olera- 
ceo-bulbosum Næg. Cirs. d. Schweiz, p. 123; 

2. oleraceoforme Nob.; C. bulboso-oleraceunNxg.ap.Koch, 
l..c., p. 1007. 

8. tuberosoforme Nob.; C. oleraceo-bulbosum Næg., L. c. 

Hab. — Alsace; Côte-d'Or; Aube. — A//emagne; Suisse ; 
Autriche-Hongrie. 

X C. rigens Wallr. Sched. crit., p. 446. 

a. superoleraceum Nob.;C. decoloratum Koch Syn., ed. 1, 
p. 598. 

8. oleraceoforme Gelak. Prodr. fl. Bohm., p. 267; C. 
Bipontinum Schultz Bip. ir herb. Rouy, non F. Schultz 
Archives. 


NOUVELLES 


M. Charles Flahault, directeur de l'Institut Botanique de 
Montpellier, et M. Ch.-Eug. Bertrand, de Lille, viennent d’être 
élus membres correspondants de l’Académie des sciences. Toutes 
nos félicitations à ce sujet à nos savants confrères. 

Le Supplementum primum, par MM. Th. Durand et Daydon 
Jackson, de l’Index Kewensis est annoncé et, paraissant en quatre 
fascicules, formera un volume de plus de 500 pages. Le prix de 
l'ouvrage, rendu franco, est de 54 francs payables par mandat 
postal à la réception du premier fascicule, ou de 64 francs, 


48 NOUVELLES 


payables par 16 francs, lors de la réception de chaque fascicule, 
S'adresser à M. Th. Durand, directeur du Jardin botanique de 
l'Etat, à Bruxelles. 

Nous appelons l'attention de nos lecteurs sur la nouvelle Société 
d'échanges que viennent de fonder un certain nombre de bota- 
nistes français très bien placés pour procurer des plantes de 
France rares ou critiques, étant domiciliés dans des régions fort 
intéressantes au point de vue botanique, telles que les Corbières, 
le plateau central, le Berry, la Touraine, la Savoie, le Dauphiné, 
la Provence, le Jura, les Vosges, la Bretagne, etc. Voici quelques 
extraits des statuts : 

La Société se compose d’un nombre restreint de membres; les 
membres nouveaux sont admis sur la présentation de deux socié- 
taires, et il ne peut être admis de membre nouveau d’une région 
où se trouve déjà un sociétaire qu'avec l'agrément de ce dernier. 
Chaque fois qu'il s'agira d'une espèce critique qu'il conviendra de 
soumettre à des spécialistes ou à des botanistes dont l'opinion 
fait autorité, il devra être fourni deux parts en plus. Les espèces 
à publier sont laissées au choix des sociétaires, sous la seule condi- 
tion qu'elles soient choisies parmi les plus intéressantes des régions 
parcourues par eux. Les sociétaires s'engagent à ne fournir que 
des parts très soigneusement préparées. Les étiquettes sont d’un 
modèle uniforme et numérotées. Les envois sont faits au secré- 
taire dans la première quinzaine de novembre; la distribution a 
lieu aussitôtaprès, Il n’est pas publié de bulletin; les observations 
sont inscrites sur les étiquettes ou forment une note spéciale 
jointe à chaque part. S’adresser pour tous renseignements à 
M. A. Félix, surveillant général de l'Ecole nationale, à Vierzon 
(Cher). 

Nous aiderons volontiers, le cas échéant, dans la mesure de nos 
moyens, nos confrères de cette nouvelle Société pour la détermi- 
nation de certaines plantes critiques. 

Nous rappelons que notre excellent collègue M. Sudre, boule- 
vard de Valmy, 66, à Albi (Tarn), publie un Bathotheca Europæa 
par fascicules annuels de 50 numéros. A la suite d’une entente 
avec le Musée de Lausanne, il dispose des exsiccata de P.-J. 
Müller qui n'ont jamais été distribués. Chaque fascicule, dont le 
premier a déjà paru, contient 50 numéros accompagnés d'une 
notice sur les formes publiées et coûte 25 francs. 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPKIMERIE DESLIS FRERES. 


TOME I, 1894, par, Gi Bout et J. FopcAub. — PERde Tableaux 
1 à préliminaires ; Rononculacsas, Berbéridées, Nymphéacées, Papa- 
véracées, Hypécoées, Fumariacées, Crucifères (Arabidées). 

{ volume grand in-8°, 332 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME II, 1895, par G.. Roux et J.. FoucauD. —  Crucifères (suite 
et fin), Cäpparidées, Résédacées, Cistinées. "4 
1 volume grand in-8°, 360 pages. — Prix : 6 franes. 


_ TOME HULL, 4806, bar G. Rouy ét J. Foucaup. — Violariées, 
| Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portulacées, Ta- 
_ mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 
1 volume grand in-8°, 382 pages. — Prix : 6 francs. 


TOME IV, 1897, par G. Rouy. — Droséracées, Monotropacées 

(et Pirolacées), Malvacées (e{ Tiliacées), Linées, Géraniacées (e/ 

Balsaminées, Oxalidées, Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 

Fraxinées, Sapindacées (e{ Sicphylinées), Iicées, Célastrinées, 

Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
riées el Ononidées). ANT 
1 volume grand il in-80, 313 pages. = Prix : 6 francs. 


TOME V, 1899, par G. Rouy. — Fe nel (suite et fin). 


1 volume grand in-8°, 344 pages. — Prix : 6 francs. 


TOME VI, 1900, bar G. Rouy, E.-G. Cluus! et l'abbé BoëLAY. —_ Résacées. 


4 volume grand in-8°, 489 pages. — Prix :S franes. 


TOME VIL, 1901, par G. Roux et E.-G. Camus. — Rosacées 
(Pominées), Saxifragacées, Crassulacées, Haloragées, Myrtacées, 
Lythracées, Onagrariées, Molluginacées, Ficoïdées, Ombel- 
lacées (Ombelliférées, Araliacées, Cornéinées.. 

1 volume grand in-8, 440 pages. — Prix : 8 Ducs: 


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ON SOUSGRIT CHEZ : 


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41, Rue Parmentier, 41 | ÉDITEURS 
_ ASNIÈRES (Seine) AOL 46, Rue du Bac, Paris (VII: 


Et.chez les principaux libraires de France et de l'Étranger 


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PLANTARUM E UROPÆ. 
RARIORUM 


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ACCOMPAGNÉES DE PLANCHES 
REPRÉSENTANT TOUTES LES ESPÈCES, DÉCRITES 
(REPRODUCTIONS PHOTOGRAPHIQUES 21 >< 27 D'EXEMPLAIRES à 
EXISTANT DANS LES GRANDES COLLECTIONS BOTANIQUES: 
ET NOTAMMENT DANS L'HERBIER ROUY) 


Fascicules I-XVIIE, 1894-1903, 147 pages, 450 planches 
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EXPOSÉ SYSTÉMATIQUE ET DESCRIPTION 


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LICHENS DE L'OUEST 


ET DU 


NORD-OUEST DE LA FRANCE 


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PAR 


L’Abbé H. OLIVIER 


LAURÉAT DE L'ACADÉMIE INTERNATIONALE DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE, ETC. 


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Chez l'Auteur, à Bazoches-au-Houlme (Orne). 


TOURS. — IMPRIMERIE DESLIS FRÈRES. 


4er Mar 1904 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE. SYSTÉMATIQUE 


GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Paraissant le 1” de chaque mois 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


GEorcEs ROUY 


© CHEVALIER DE LA LÉGION DINAN OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 16 


Remarques sur la flore de la Corse, par M. RENÉ Maire. 

3 A Conspectus des espèces, sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
25 EE et hybrides du genre Cirsium, par M. G. Rouy. 
= A propos du Dracocephalum austriacum au Haut-de-Cry (Valais), par 
A | a M. Gustave BEAUVERD. 


| PRIX DE L’ABONNEMENT 
He à - 8 francs par an pour la France. — 9 franes par an pour l'Étranger. 
à LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 
AUX BUREAUX DU JOURNAL 
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FLORE DE FRANCE| 


DESCRIPTION DES PLANTES 
Qui croissent spontanément 


EN FRANCE, EN CORSE ET EN ALSACE-LORRAINE 


TOME VIII — Rubiacées, Lonicéracées, Valérianacées, Dip- 


sacées, Composées (Corymbifères, Cynarocéphales : Echinopsidees, 
Carlinées, Silybées). É | 
PAR 


; G. ROUY% 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Oflicier de l'instruction Publique 


1 volume grand in-8°, 405 pages. — Prix : S franes, 


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25 planches; 23 pages. — 1 vol. grand in-8° jésus, genre atlas-album, 


élégamment cartonné. 


Prix : 15 francs 


2 ANNÉE N° 16 4er Mar 1904 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Remarques sur la Flore de la Corse, 


par M. Rexé Marre. 
(Suile.) 


II. — Zone alpine 


En s'élevant depuis Le haut plateau du Coscione jusqu'au 
sommet de l’Incudine, on traverse une aunaie très touffue 
et l’on arrive aux rochers du sommet, qui représentent à 
peu près seuls la zone alpine proprement dite, de 1.900-2.000 
412-1967. 

Dans les fentes de ces rochers croissent : 


Veronica fruticans Jacq. Poa Balbisii Parl. 
Sarifraga pedemontana All. !Cardamine resedifolia L. 
var. cervicornis Engl. Sulene rupestris L. 
Valeriana montana L. Bupleurum stellatum L. 
Alchimilla alpina L. Sazifraga Aizoon L. 
Potentilla crassinervia Vi. Phyteuma serratum Viv. 


Sur les graviers du sommet, qui sont presque nus, on 
observe cà et là : 

Ligushicum corsicum Gay, Silene alpina Thom. var. 
ambiqua R. et F:, Armeria multiceps Nallr., Arahis al- 
pina L. 


ITI. — Résumé et caractères principaux de la végétation du Coscione 


On peut résumer dans le tableau suivant les associations 
composant la végétation du massif Coscione-Incudine : 


HO MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


1. — Zone subalpine. 


1° Association mamillaire des pentes écorchées (dominante). 

2° Aunate. 

3° Hétraie assez étendue sur le versant sud, mais en 
voie de régression). 

4° Association des graviers. 

5° Association des pelouses tourbeuses. 

6° Association rivicole. 


Ho alpine. : 


1° Association rupicole. 
2° Association des qraviers. 


Quelques faits remarquables sont mis en lumière par 
cette étude de la végétation du Coscione : on y voit un cer- 
tain nombre de plantes alpines descendre largement dans 
la région subalpine, et venir y former, à 1.500" d’alti- 
tude à peine, une association de graviers ayant beaucoup 
d'analogie avec les associations analogues décrites par 
M. BriQuer dans les régions alpines des Monts Renoso, 
Cinto, etc. De même les cuvettes desséchées des anciens 
lacs du Coscione présentent à cette même altitude beaucoup 
des caractères signalés par M. Briquer pour les pelouses 
alpines des Monts Rotondo et Renoso. 

Le Coscione, où la zone alpine est réduite au sommet de 
l'Incudine, a naturellement beaucoup moins de plantes 
alpines que les massifs du Rotondo, du Cinto et du Renoso ; 
certaines plantes subalpines abondantes dans ces derniers 
massifs lui manquent ou y sont fort rares: mais en 
revanche il présente quelques espèces qui lui sont propres. 
Ainsi les pelouses tourbeuses du Coscione sont dépourvues 
du Pinquicula corsica qui émaille de ses fleurettes déli- 
cates celles du massif du Rotondo; mais on chercherait en 
vain dans ces dernières le Ranunculus cordigerus qui 
marque de lignes dorées les bords des ruisseaux dans la //° 
Piana di Rinuccio. 

De même l'Aconitum Napellus est spécial au massif du 
Coscione. 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE #1 


Il. — Additions à l'étude de la végétation du massif du M'Rotondo. 


La végétation du massif du Mont Rotondo a été fort bien 
étudiée par M. Briquer. Je n'ai presque rien à ajouter à la 
description remarquable des associations végétales faite par 
ce savant botaniste.Je me contenterai de dire quelques mots 
de deux localités qu'il n'a pas visitées, le lac de Nino et le 
lac de Creno. Le premier est Le type des lacs subalpins, le 
second est probablement le seul lac sylvatique que possède 


la Corse. 


I. — Le lac de Nino. 


Le lac de Nino, ou plutôt d'Ino!, est situé à 1.735" 
d'altitude entre la Punta Artica et le Monte Tozzo. Il n'est 
séparé des pentes qui plongent dans le Niolo que par un 
rebord rocheux peu élevé. Alimenté par de nombreuses 
sources qui descendent des flancs des montagnes voisines, 
il constitue l’origine du Tavignano; sa superlicie est d’envi- 
ron 6 hectares. Ce lac aété jadis beaucoup plus grand qu'au- 
jourd'hui:il s'étendait principalement vers l'aval où l’on 
rencontre encore d'innombrables mares assez profondes, et 
souvent d'une superficie assez considérable, au milieu de 
pelouses tourbeuses horizontales dont l’ensemble forme 
nettement avec le lac une seule et mème cuvelte à moitié 
comblée par l'invasion de la tourbière. 

Ces pelouses présentent une flore analogue à celle des 
Piane du Coscione avec quelques différences : 


Nardus stricta L. RanunculusMarschlinsiiSteud. 
Scirpus cæspitosus L. Bellium bellidioides L. 

Carex intricata Tineo Hypnum cuspidatum L. 

C. grypos Schrk. Sphagnum cymbifolium. Russ. 
C. Nevadensis Boiss. et Reut.| (rare). 


Pinguicula corsica G. G. 
! La véritable dénomination locale est « Lago d’'Ino, » mais 

nous avons adopté le nom donné par la carte d'Etat-Major el uni- 

versellement appliqué dans les publications scientifiques. 


52 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


Le lac lui-même, peu profond et habité par de nom- 
breuses truites, ne présente guère comme végétation qu'une 
ceinture littorale de Menyanthes trifoliata L., et une autre 
ceinture, intérieure à la première, de Potamogiton natans 
forme corsicus R. Maire. Les endroits sablonneux et peu pro- 
fonds du fond sont couverts de Littorella lacustris L. et de 
Juncus bufonius var. fasciculatus G. G. submergés et sté- 
riles. 

Le lac de Nino, par son altitude appartient à la zone 
subalpine ; et la végétation qui l'entoure vient le démontrer: 
l'’aunaie l'entoure en etfetde tous côtés. Bien que subalpines, 
ses pelouses tourbeuses renferment, comme celles du Cos- 
cione, plusieurs espèces considérées comme alpines par 
M. Briquer. 

Il en est de mème des pelouses tourbeuses de la Piana de 
Campotile, ancienne cuvette lacustre desséchée, située à 
environ 1.500" d'altitude, dans le haut bassin du Tavi- 
gnano, non loin du lac de Nino: là les pelouses beaucoup 
plus sèches qu'au lac de Nino renferment: 


Carex intricata Tineo | Plantago insularis Nym. 

C. præcox var. insularis Christ | Armeria multiceps Wallr. 

Nardus stricta L. Mentha Requienii Benth. 
II. — Le lac de Creno. 


Le lac de Creno est situé au-dessus de Guagno, dans un col 
à peu de distance du sentier muletier de Soccia à Corte par 
Campotile, à l'altitude de 1.208* au milieu d’une petite 
forèt de pins laricios. Il déverse ses eaux dans là val- 
lée de Guagno; toutefois en été le lac perd par l'évapora- 
tion plus qu'il ne gagne par l'apport des quelques sources 
de fond qui seules peuvent l'alimenter, aussi son déversoir 
est-il à sec; c'est probablement ce qui a fait dire à De Mar- 
siLLy que ce lac est sans déversoir apparent. 

Les bords du lac de Creno sont couverts de tourbières à 
Sphaignes, et l'aspect est absolument celui d’un lac vos- 
sien, mais en plus sauvage. L'endroit est absolument soli- 


TARA 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 53 


- faire, la forêt peu ou pas exploitée ; aussi voit-on les pins 
tombés de vieillesse pourrir à la surface du lac. 

La végétation est fraiche et luxuriante; je n'ai malheu- 
reusement pas pu l'étudier d’une facon aussi approfondie 
que le mérite cette station unique en Corse par suite du 
manque de temps, la journée étant déjà trop avancée lors de 
ma visite. J'ai pu toutefois relever la liste suivante que 
donne la note dominante de la végétation du lac et de ses 
tourbières : 


Carex echinata var. elata R.| Vaccinium Myrtillus L. 


. Maire. Erica stricta Don. N 

C. flava L. Isnardia palustris L. 

C. Oederi Ehrh. Tormentilla erecta L. 

C. ampullacea Good. ?1. Viola siloatica Fr. 

Phragmites communis Trin. | Drosera rotundifolia var. cor- 

Pteris Aquilhina L. sica R. Maire. 

Blechnum spicant Roth Pinquicula corsica G. G. 

Juncus bufonius var. fascicu-| Polytrichum commune L. 
latus G. G. P. strictum Menz. 

Sphagnum cymbifolium Russ.| Hypnum purum L. 

S. squarrosum Pers. Bryum pseudotri quetrum 

S. subsecundum Russ. [Schw. 

Aulacomnium palustre Schw.|Leucobryum glaucum Hedw. 

Webera nutans Hedw. | Marchantia polymorpha L. 

Danthonia decumbens D. C.  |Scapania undulata Dumt. 

Mentha Requient Benth. Hygrocybe miniata Fr. 


Le Vaccinium Myrtillus forme une ceinture continue autour 
du lac, au bord de la tourbière; bien qu'il soit dans cette 
station beaucoup plus luxuriant qu'il nel’est dans ses autres 
stations corses, il parait cependant stérile : nous n'avons pu 
trouver un seul fruit Le 19 juillet 1902, nous n'avons même 
pu observer aucune trace de floraison. 

Au lac de Creno, le caractère de la végétation est nette- 


Il me reste un doute, car je n'ai pu atteindre ce Carex, qui 
croissait trop loin de la terre ferme. 


\ 


MAIRE: => REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


(4 
+ 


ment silvatique, on est en présence du lac-tourbière à 
Sphaignes le mieux caractérisé, avec des colonies de plantes 
qui sont probablement les restes en décadence d'anciennes 
sociétés silvatiques plus étendues, réfugiées dans cette sta- 
tion privilégiée où quelques-uns d’entre eux, comme le Vac- 
cinium Myrtillus, achèvent lentement de mourir sous Îles 
coups combinés du climat et du pâturage intensif. 


III. — Remarques sur les flores alpine et subalpine de la Corse. 


Des Hgnes quiprécèdentje tirerai quelques conclusionsrecti- 
fiant et surtout complétant le magistral aperçu de M. Briquer 
sur la végétation de la flore des montagnes de Corse. 

M. Briquer fait, après ParLATORE et EXGLER, un recensement 
des espèces alpines de la Corse, et en trouve 84. Ce sont les 
espèces purement alpines, plus un certain nombre d'espèces 
subalpines s'élevant abondamment dans la région alpine. I 
m'a paru intéressant de compléter ce tableau par une liste 
des espèces purement alpines, ne descendant pas dans la 
zone subalpine. Il ÿ a lieu alors de retrancher de la liste de 
M. ou : 

Vaccinium Myrtillus L., donné par M. Briquer comme 
exc .. ement alpin en Corse seulement, est également 
subalpin | pâturages rocailleux, aunaies dans la vallée de la 
Restonica à 1.500-1.700%) et si/vatique (lac de Creno). 

> Carex frigida AU. — Subalpin au Coscione. 

D Asplenium septentrionale L. — Subalpin dans la vallée 
de la Restonica; descend mème dans la zone silvatique à 
Cristinacce (800). 

4° Sedum alpestre Nil. — Subalpin au Coscione. 

5° Thlaspi brevistylum Jord. 

G° Sagina pilifera D. C. 
1° Carex intricata Tin. 

S Armeria mulliceps Nallr. 

® Ranuncunlus Marschlinsii Steud. — Toutes ces espèces 
sont subalpines au Coscione et dans le massil du Rotondo. 

10° Bellis Bernardi Boiss. et Reut. 


ot 
©OE 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


11° Poa Balbisii Parl. — Ces deux espèces sont subalpines 
au Coscione. 

12° Pinquicula corsica G. G. — Subalpin dans le massif 
du Rotondo, et même silvatique (un peu au-dessous du col 
de la Sorba, dans des suintements sous les pins laricios; au 
lac de Creno). ; 

13° Cerastium Thomas Ten. — Subalpin au Coscione. 

14° Thynus Herba-Barona Lois. — Subalpin dans le Niolo, 
le massif du Renoso, le Coscione, la montagne de Cagna, etc. 

15° Scirpus cæspitosus L. — Subalpin dans le Haut-Tavi- 
gnano. | 

16° Carex grypos Schrk. — Subalpin dans le Haut-Tavi- 
gnano, au Coscione, etc. 

Par contre, il a été trouvé en Corse, depuis la publication 
du travail de M. Brouier trois espèces alpines nouvelles pour 
la Corse. M. Souué a, en effet, récolté au Monte-Cinto les 
Galiumn cometerhizon  Lap., Hieracium  pumilum  Lap., 
Bupleurum Souliei Coste. 

Les deux premières de ces plantes viennent renforcer 
l'élément pyrénéen dans la flore alpine de la Corse; la troi- 
sième est apparentée au groupe boréal-alpin du .B. ranun- 
culoides. 

D'autre part il y aura peut-être encore quelques plantes 
à retrancher de la liste des plantes exclusivement alpines 
de la Corse : les unes, comme Pedicularis comosa L., Poten- 
tilla frigida Niil., parce que leur existence en Corse n'est 
pas suffisamment démontrée, les autres, comme Poa disti- 
chophylla Gaud., Viola nummularifolia AU., parce que des 
recherches plus approfondies les montreront peut-être éga- 
lement subalpines!. Quoi qu'il en soit, en admettant provi- 


! Mon ami Lurz signale V. nummularifolia au Coscione, à la 
Piana di Rinuccio ; bien qu'il ait récolté cette plante dans notre 
excursion commune, je ne l'ai pas vue. 

Poa distichophylla est indiqué à Campotile par l'abbé Souié, 
mais peut-être s'agit-il d'une colonie isolée descendue des hauteurs 
et persistant sur un point favorable : j'ai ainsi observé Potentilla 
crassinervia très bien développé sur un rocher à 1.200-1.300" dans 
la vallée du Tavignano, en compagnie d'Aronia rotundifolia Pers. 


56 MAIRE. — REMARQUES: SUR LA FLORE DE LA CORSE 


soirement ces quelques espèces, la flore alpine de la Corse 
se réduit actuellement à 84 — 16 + 3 — 71 espèces; sur 
lesquelles on compte 


Élément boréal alpin ......... Ai 0/0 (Briquet: 28,5 0/0) 
=—: :  pyrénéo-alpin. 2.1... 20,#0/0 (> :1d.:°26,10/0) 
2 FA lPIQ EL ERNEST L GS RO) 0 Je te re 8,3 0/0) 
EL DVLÉRÉRTEE SE MEN ee 3:00)0 ed: 2,40/0) 
—  hispano-t\rrhénien... 2,80/0 ( id. 2,4.0/0) 
—  appennino-lyrrhénien. 1,40/0 ( id. 2,4 0/0) 
NTI RÉMER te pUAt D . PLUS 10,7 0/0) 
— endémique .......... 16,9-0/0° {5 10: 40% 0/0) 


On voit qu'en envisageant la flore alpine de cette façon les 
proportions sont en général à peu près les mêmes que dans 
le tableau de M. Briquer, sauf pour l'élément pyrénéen, qui 
a été plus que doublé par les découvertes de M. Souuré, et 
les éléments tyrrhénien el apennino-tyrrhénien, fortement 
réduits par l’élimination de leurs espèces subalpines. 

J'ai montré, en outre, par l'étude du Coscione, que l’as- 
socialion des pelouses tourbeuses et celle des graviers sont 
largement développées dans la zone subalpine, où elles se 


présentent avec des caractères un peu: différents dans les - 


délails, mais identiques dans l'aspect général, à ceux décrits 
dans les associations alpines de même nature. 

L'intérêt considérable qui s'attache à Ja flore montagnarde 
de la Corse excusera, je l'espère, la longueur et les détails 
de cet artiele, car la connaissance des associations végétales 
de ce pays et de leurs composantes sont des plus importantes 
au point de vue de la géographie botanique; elles montrent 
la formation de la flore montagnarde de la Corse dominée 
par quelques grands facteurs dont les principaux sont 
1° l'isolement insulaire, favorisant la conservation de types 
anciens, à côté de types récemment différenciés aux dépens 
des espèces de plaine; 2° la sécheresse du climat et 3° le 
pâturage intensif, causes de la formation d’associalion for- 
tement protégées par une adaptalion xérophile très marquée 
et des moyens de défense puissants contre la dent du bétail, 


ROUY. — GENRE CIRSIUM : où 


—? 


._ toutes conditions de vie entraînant un appauvrissement con- 
sidérable de la flore par suite de la disparition fatale de 
nombreux types non adaptés. La flore montagnarde de la 
Corse, actuellement si peu riche, a dù compter autrefois de 
nombreux types aujourd'hui disparus, comme en témoigne 
la régression encore actuelle de la flore silvatique dans ses 
montagnes. 

(A suivre.) 


CoxsPECTus des espèces. 
sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
et hybrides 
du genre CrRSruUMm 
dans la flore française, 


par M. G. Rouy. 


(Suile.) 


y. acauliforme Celak., L. ec. 

à. superacaule Nob. ; C. Treuinfelsianum Ausserd. PI. 
exsICC. 

Hab. — Alsace; Lorraine; Meurthe-et-Moselle ; Meuse : 
Nord ; Marne ; Aube ; Aisne ; Oise ; Seine-et-Oise ; Orne ; Côte- 
d'Or; Doubs; Jura; Ain: Haute-Savoie. — Scandinavie, 
Danemark, Allemagne, Suisse, Autriche-Hongrie. 

X C. sessile Peterm. Beitr. deutsch. fl. (1844), p. 78: 
C.  Reichenbachiachum Lühr Enum. fl. Deutschl. (1852), 
p. 364; C. oleraceo-arvense Næg. Cirs. d. Schweiz, p.146 et 
147, t. 4, elap. Koch, IL. c., p. 1002; Zahn in Deutsch. bot. 
Monatsschr., 8, p. 150. | 

Hab. — Marne. — Suisse ; Allemagne; Autriche-Hongrie. 


PEN De 221 
Hab. -— Torrents et raillères des Pyrénées occidentales et 
centrales. — Pyrénées espagnoles. 


58 ROUY. — GENRE  CIRSIUM 


15. — C. spinosissimum Scop. FI. Carn., ed. 2, v. 2, 
p: 129 ; G. et G. FL Fr.,®2, p. 220. 

Hab. — Bords-des torrents des Alpes, dans la région 
alpine. — Jtalie septentrionale, Suisse, Bavière, Autriche. 


Hybrides : 

>< C. fissibracteatum Peterm. Fi. v. Deutschl., p. 312; 
C. Gutnickianum Lühr Enum. fl. Deutschl., p. 365; C. deci- 
piens Franchet ap. Verlot Cat. pl. Dauph. (1872), p. 197; 
C. fallaxz Franchet ap. Bill. Annot. fl. Fr. et AIll., p. 109 
(1857), non Fisch. et Mey.; C. spinosissimo-acaule Næg. 
Cirs. d. Schweiz, p. 139, L. 5; C. acauli-spinosissimum Nxg. 
ap. Koch Syn., ed. 2, p. 1007; C. acaule => spinosissimum 
Rouy. 

Hab. — Hautes-Alpes; Haute-Savoie. 

>< C. cephalanthum Arv.-Touv. Notes sur q.q. pl. des 
Alpes, p. 26 (1883); C. spinosissimum >> acaule Rouy. 

Hab. — Hautes-Alpes. 

>< C. Thureti Burnat ?n herb. Rouy; C. montanum X< 
spinosissimum Burnat ën Bull. Soc. Dauph., p. 321 (1881). 

2. Superspinosissimume Nob.:; C. capitatum Arv.-Touv. 
Suppl. Monogr. Pilosella et Hieracium, p. 36 (1876). 

8. medium Nob.:; C. Aleutrense Porta ap. Huter Enum. 
pl. exsicc. 1886. 

>. supermontanum  Nob.; C. variegatum Arv.-Touv. 
Suites à Monogr. Pilosella et Hieracium, p. 51 (1873), 
Suppl., p. 35 (1876). 

Hab. — Basses-Alpes; Alpes-Maritimes? — Alpes mari- 
times italiennes ; Tyrol. 

X< C. Cervini Koch Syn. ed. 1, p. 399 (sensu amplo). 

2. helenioforme Nob.; C. helenioforme Rouy in herb. 
olim. | 

3. ancisum Nob.; €. Autareticum bot. nonnull., non 
Mutel; C. incisum KRouy in herb. o/um. 

+. heterophylloides Nob.;: C. heterophylloides Treuinf. 
Cirs. Tirols, p. 65 (1875); C. Cenisium Arv.-Touv. Suppl. 
Monogr. Pilos. et Hier., p. 38 (1876); Carduus hastatus 
Lamk. Dict., 1, p. 704. 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 59 


. à. Autareticum Nob.; C. Autareticum Mutel FI. Dauph., 
ed. 1, et ed. 2, p. 367 !; Carduus Autareticus Nill, Hist. 
Dauph.,3, p.12,t. 19 (exclsyn:). 

:. Hallerianum Nob.; C. Hallerianum Gaud. FL Helv., 5, 
p. 188. 

£&. confusum Nob.; €. Autareticum Arv.-Touv. Suppl. 
Monogr. Pilos. et Hier., p. 38 et bot. nonnull., »on Mutel. 

6. spenosissimordes Nob.; C: spinosissümoides Ausserd. ap. 
Huter PI. exsiec. 1880. 

a. purpureum Nob.; C. purpureum AI. FI. Ped., 1, p. 1450, 
L: 190. 

Hab. — Hautes-Alpes; Basses-Alpes. — La var. 6., du 
Tyrol, ne m'est pas connue en France. 

Obs. — Le >< €. Schulizianum Lôhr Enum. fl. Deutschi., 
p. 365, C. Spitzelüi Schultz Bip. sec. Nym. Consp. fl. 
Europ., p. 408 (C. spinosissimo-rivulare Næg. Cirs. d. 
Schweiz, p. 140, t. 7), a été indiqué au mont Cenis ; à 
rechercher. 


16. — €. Erisithales Scop. F1. Carn., ed. 2, v.2, p.125 ; 
Cet PlAFreL 25 peer: 


Hab. — Puy-de-Dôme ; Cantal; Loire; Haute-Loire ; 
Lozère; Ardèche; Aveyron; Gard; chaine du Jura; Alpes- 
Maritimes. — Haute-Savoie ? — Europe centrale; Italie; 


Dalmatie ; Bosnie; Monténégro. 


17. — C. heterophyllum (All) DC. FL. fr., 4, p. 117; 
Ces RS pe 222 

2. integrifolhium Wimm. FI. Schles., p. 232; var. indi- 
visum DC. Prodr., 6, p. 653 (p. p.). 

8. helenioides Nob.:; var. indivisum DC., L c. (p. p.); 
C° hélenroides AN Fe; p.152; 613; 

+. diversifolium Wivmm., l.e.; var. encisum UC. Prodr., 6, 


p. 693. 
Hab. — Prairies des Alpes granitiques ou schisteuses ; 
Haute-Garonne ; Hautes-Pyrénées. — Js/ande; Péninsule 


scandinave; Danemark; Grande-Bretagne ; Suisse ; Italie 


60 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


septentrionale; Allemagne; Autriche-Hongrie; Russie; Rou- 
manie. 


IS. — €. montanum Spreng. Syst..3, p. 376. 


Hab. — Basses-Alpes. — Jtalie septentrionale ; Croatie, 
Dalmatie, Tyrol, Bosnie. 
Hybride : 


>< C. bifrons Arv.-Touv. Suite à Monogr. Pilos. et Hier., 
p.»3, et Suppl, p. 37; C. heterophyllum < montanum 
Rouy. 

&. montanoforme Nob. C. laceratum Arv.-Touv. Suite à 
Suppl. monogr. Pilos. et Hier., p.37: C. Sennholzi Eichenf. 
PI. exsicc. 1895, et ap. Magnus 27 Deutsch. bot. Gesellsch.. 
22, p. 97; C. heterophyllum >> montanum Rouy. 

Hab.— Basses-Alpes. — Tyrol. 


19. — C. rivulare Link Enum. Berol., 2, p. 304. 

2. typicum Nob. — Soc. Dauph., 4155. 

8. congestum Neilr. FI. N.-Oesterr., p. 391. 

+. majus Nob.; C. Carniolicum AI. FI Ped., 1, p. 149 
(excl. syn.), non Scop. — Soc. Dauph., 4155 bis. 

>. submonocephalum Nob.; C. Salisburgense bot. plur., 
non DC. 

=. subintegrifolium Hagenb. Tent. Basil., 2, p. 294; var. 
Salisburgense DC. Prodr., 6, p. 619. 

Hab. — Jura; Alpes: Haute-Loire ; Ardèche ; Cévennes 
et montagnes d'Aubrac: Auvergne: Pyrénées. — Espagne 
septentrionale (2): Europe centrale ; Monténégro; Bosnie ; Rou- 
mante . 

Obs. — Le %X C. ambiguum All. Auct., p.10 (C. rivulare X 
heterophyllum), trouvé au mont Cenis, est à rechercher dans nos 


Alpes. 


20. — C. tuberosum All. FI. Ped., 1, p. 151 (sensu 
arplo). — Espèce polymorphe qui présente, dans notre 
flore. les formes suivantes : 


G. bulbosum DC. (pro sp.), F1. fr., 4, p. 118; G. et G. FI. 


s SLR ER ‘! eine LA va. IR ET DORA RT y A 3 1 | Ne 
ju FAR a Fa di: | 
CHE EM à , 


1 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 61 


Fr., 2, p. 218 (excl. syn. Cnici spurii Hoffm. Deutschl. f., 
2, p. 128 (et non 438). 
à. ramosum Næg. ap. Koch Syn., ed. 2, p. 992. 
. dissectum BI. et Fing. Comp. fl. Germ., p. 318. 
. latifolium Nob. 

Hab. — Alsace; est; sud-est; centre; Cévennes; ouest; rare 
au-dessus de la Loire, en Provence, dans les Alpes-Mari- 
times, dans l'Aude et dans les Pyrénées. — Europe occi- 
dentale et centrale, de l'Angleterre à lu Hongrie. 

C. filipendulum Lange (pro sp.), Pug., p. 142. 

Hab. — Landes et Basses-Pyrénées. — Espagne septen- 
trionale et occidentale ; Portugal. 

C. Benearnense Rouy; C. bwlbosum var. stenolepis J. Richter 
in herb. Rouy. 

Hab. — Basses-Pyrénées : env. de Saint-Jean-Pied-de- 
Port, où le C. bulbosum n'existe pas (J. Richter). 

C. accedens Rouy 

Hab. — Meuse : Lacroix-sur-Meuse : marais dela Grande- 
Lochère {Breton in herb. Rouy), où ne croissent ni le 
C. Anglicum ni le C. bulbosum. 


» 


O7 


Obs. — C’est probablement à cette forme que doit être rapporté 
le X C. Gallisserianum Camus (in Bull. Soc. bot. Fr.,38, p. 107), 
supposé hybride des C. bulbosum et Anglicum parce qu'il aurait 
été trouvé dans les marais entre Souppes et Thurelles (Seine-et- 
Marne et Loiret) où croissent également les C.Anglicum et bulbo- 
sum. 


C. Anglicum DC. F1. fr., 4, p. 118,5, p. 465; G. et G. FL. Fr., 
pe el9T 

2. typicum Nob. — F. Schultz FI. Gall. et Germ., 91 
et brs. 

8. angustifolium Nob. 


! Le Carduus dissectus Vill., non L., d’après la description de 
Villars (ist. Dauph., 3, p. 15-16), ne correspond pas bien au 
C. Anglicum ; ce paraît être plutôt au C. accedens qu'il doit être 
rapporté en synonymie. 


PE 


62 CORRESPONDANCE 


y. dissectum Desp. FL Sarthe, p. 139. — Bull., 2492. 
à. ambiquum Nob.!. 


Je 


Hab. —— Var.c.,8.et+.: Vosges; Champagne; Bourgogne ; 


Pyrénées occidentales et centrales; centre; ouest et nord; 


var. à. : Seine-et-Oise : env. de Montfort-l'Amaury 
(D'e Belèze). — Portugal; Espagne ; Belgique ; Hollande ; 


Allemagne occidentale ; Grande-Bretagne. 
21. — C. acaule Scop. EL. :Carn., ed.2; v. 2, p. 1310: 


acaulos) Get: El: Er$ee) pet 
3. caulescens DC. Prodr., 6, p. 652. 


pe 

y. Roseni Nob.; Carduus Roseni Vill. Hist. Dauph., 3, 
pe vit. 20; 

Hab. — Presque toute la France : s'élève jusque dans Ia 
région alpine. — Europe presque entière, rare ou nul dans 


la région méditerranéenne ; Cawgase; Sibérie et Daourie. 
(À suivre.) 


CORRESPONDANCE. 


Nous recevons de M. Gustave Beauverd, conservateur de l'Her- 
bier Boissier, la lettre suivante au sujet de l’intéressant article 
de M. F.-0. Wolf, publié dans les numéros 14 et 15 de la Revue. 


A propos du 
Dracocephalum Austriaecum LL. 
Au Haut-de-Cry (Valais). 

Par M. G. BeauveRrp. 


Cher Monsieur, 


C'est avec un vif intérêt que j'ai lu les « Notes floristiques 
sur le Valais » publiées dans le numéro 14 (mars 1904) de la 


! Chacune des trois variétés «., 8. et y. présente une s.-var. 
humile Nob., à tige basse ou presque naine. 


CORRESPONDANCE 63 


Revue de botanique systématique, et ne puis que vous féliciter 
d'avoir eu entre autres la primeur de la trouvaille du Dracocepha- 
lu austriacum dant la chaîne du Haut-de-Cry. 

Toutefois l’article de M. F.-0. Wolf relatif à ce Dracocéphale 
et à la florule d'Ardon contient deux inexactitudes et un point 
obscur qu'ilest de mon devoir de vous signaler; j'espère que leur 
auteur approuvera lui-même ces rectifications. 

Dans l'espoir que vous voudrez bien faire droit à ma demande, 
je vous prie, cher Monsieur, d'agréer l'assurance de mes plus 
distingués sentiments. 

I. — En décrivant la vue dont on jouit des rochers où prospère 
le Dracocephalum, M. F.-0. Wolf affirme que l'on voit de ce point 
les deux anciennes stations de la vallée du Rhône. Cette phrase 
pouvant laisser à entendre que l’on distingue aussi bien Bieudron 
que Dorénaz, l’auteur voudra bien convenir avec moi que seul le 
rocher de Bieudron, sur l’autre rive du Rhône, est parfaitement 
visible, tandis qu'il eût été préférable de dire de la station du 
Bas-Valais ..….. « l'on remarque à une dizaine de kilomètres vers 
le sud-ouest l'imposante pyramide du Grand-Chevalard (2.907 m.) 
qui masque toute la vallée du Rhône dans la direction de Dorénaz 
(exactement 16 kilomètres à vol d'oiseau). » — Si j'insiste sur 
cette distinction c'est que je ne suis pas en tous points d'accord 
avec M. Wolf sur la signification de la présence du Dracocepha- 
lum austriacum à l'altitude d'environ 2.000 (1.800 à 1.850 m. plus 
exactement) dans la chaîne du Haut-de-Cry : une courte notice, 
que j'ai précisément rédigée sur ce sujet et envoyée le 26 janvier : 
écoulé ! pour accompagner la publication d’un exsiccata, doit 
prochainement paraître dans le Bulletin de l'Herbier Boïssier 
et fera connaître mon point de vue sur la question. 

Il. — «Jamais botaniste ne s'était égaré dans ces parages sau- 
vages.…. » (L. c., p. 19). — Que M. K.-0. Wolf veuille bien me per- 
mettre de lui nr les articles suivants qu'ils pourra sans 
doute consulter dans sa bibliothèque: 

1. — I. Jaccarn « Additions et corrections » au Catalogue de 
la flore valaisanne, note de G. Beauverd aux p. p. 420-432 ! 
Mém. Soc. helv. des Sciences naturelles, vol. 34, Zurich 1895). 

2. — G. Bgauvern « Quelques plantes du nt valaisan 
des Alpes vaudoises » (in Bull. Soc. bot. Genève, p. p. 57-59, 
Genève 1897). 


1 J'ignorais alors de la facon la plus absolue que la station du Dracocepha- 
lum austriacum à Ardon fût connue de M. F.-0. Wolf. 


64 CORRESPONDANCE 


3. — G. BEauvEeRrD « Quelques stations nouvelles, etc., des envi- 
rons d'Ardon » (in Bulletin Société Murithienne, fase. XXVI, 
p. p. 251-255, Sion 1898). 

LIT. — A la suite de la citation plus haut soulignée, M. F.-0. Wolf 
énumère immédiatement quelques-unes des plantes les plus inté- 
ressantes que l’on rencontre en montant d'Ardon au Haut-de- 
Cry. 

Quoique la phrase précédant cette liste soit loin d’être explicite, 
il est bien certain que son auteur n'a pas eu l'intention de s’attri- 
buer la paternité de toutes les trouvailles qu'il énumère. Deux 
d’entre elles, en particulier, offrent un intérêt spécial : 41° l'£Euphra- 
sia viscosa, qui jusqu'en 1896, n'avait été observé en Suisse que 
dans le Haut-Valais, entre Sierre et Louèche ; 2 l’Jelianthemum 
canum, découvert en 1897 et constituant, actuellement encore, 
l'unique station connue de cette plante non seulement en Valais 
mais aussi pour loutes les Alpes suisses. 

Il convient donc de préciser que les découvertes de certaines 
de ces plantes remontent soit à Murith (Guide du Botaniste, 1810), 
soit à Rion (Cat., 1872), soit à Jaccard (Catal., 1895), soit au 
soussigné (Notes plus haut citées), les autres restant bien à l'actif 
de M. Wolf. Il est bien entendu qu'en tout cas, le Dracocepha- 
Lum austriacum est hors de cause: si j'ai parlé de la nouvelle sta- 
tion de cette plante comme m'étant très familière, c'est en réalité 
pour les raisons que voici : 

1° Dès 1895, j'ai touché et J'ai vu; mais, pour un motif que 
- je reconnais maintenant très mal fondé, j'ai eu le tort de ne pas 
croire. et de ne pas publier lorsqu'il en était encore temps. 

2 Quelques belles parts de cette splendide labiée récoltée au 
Haut-de-Cry en juin 1903 m'ont été adressées au commencement 
de cette année par M. Joseph Pannatier qui, fort vraisemblable- 
ment, ignorait aussi bien que moi à cette époque la découverte 
de M. Wolf. 

Il n'en reste pas moins certain, je me plais à le reconnaître. 
que c'est à M. F.-0. Wolf et à la Revue de Botanique systéma- 
tique, en tant que recueil scientifique, qu'appartient l'honneur 
d'avoir les premiers publié la présence dans la chaîne du Haut- 
de-Cry d’une très importante colonie de Dracocephalum austria- 
CUrn. 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


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À BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


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= GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


 Paraissant le 1* de chaque mois 


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PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


: GEORGES ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


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SOMMAIRE DU N° 17 NCA 


| PO DEN 

Remarques sur la flore de la Corse, par M. RENÉ MAIRE. 

Conspectus des espèces, sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
et hybrides du genre Cirsium, par M. G. Roux. 

Nécrologie. 


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Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
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9 ANNÉE N° 17 4er Juix 1904 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Remarques sur la Flore de la Corse, 


par M. Rexé Mure. 


(Suite et fin.) 


IV. — Liste de quelques plantes rares ou nouvelles 
observées en Corse!. 


Ranunculus Drouetiüi F. Schullz. — Ruisseaux et mares à 
Porto-Vecchio, 14 avril 1903. 

R. diversifolius Gilib. +. swcculentus Koch. s. var. cœnosus 
(Moris) Rouy et Fouc. — Mares asséchées à Bonifacio, en 
terrain calcaire, 13 avril 1905. 

R. flabellatus Desf. (7. chærophyllos Auct.). 

forma /?. dimorphorhizus Brot. — Porto-Vecchio, pelouses 
arides, 14 avril 1903. 

forma À. ovahfolius Rouy et Fouc. — Vallée de la Solen- 
zara, pelouses arides sur le granit, 16 avril 1903. 

Adonis autumnalis L. — Lieux rocailleux, incultes et champs 
abandonnés à Santa-Manza, à la limite du granit et du cal- 
caire, 13 avril 1902 (en fleurs et en fruits). 

Anemone stellata Lamk. — Rare sur la côte occidentale 
quelques pieds dans les maquis entre Galeria et Osani, 
7 avril 1903. 

Anemone alpina L. — La plante que j'ai récoltée dans les 
escarpements du versant sud du M' Rotondo, au-dessus du 


! Les espèces précédées d’un astérisque sont nouvelles pour la 
flore de Corse. 


66 MAÏRE. — REMARQUES SUR LA FLÔORE DE LA CORSE 


lac de Pietraniella, me paraît appartenir à la forme À. a/picola 
Rouy et Fouc., et non à l’A. #illefoliata comme celle trouvée 
par M. Briquer. 

Aquilegia Bernardi Gi. G. — Rochers au col de Chiostro, au- 
dessus du lac de Coria, vers 2.000-2.100", 21 juillet 1902. 

Cardamine silvatica Link. var. #mbrosa Rouy et Fouc. — Bords 
d’un torrent dans une forêt de hêtres au Coscione, 1.500", 
10 juillet 1902. 


Barbaræa rupicola Moris — Descend jusque sur les rochers 


du littoral entre Calvi et Galeria, où il se présente sous une 
forme naine, appauvrie et annuelle, qui pourrait être rat- 
tachée à la forme B. brevicaulis Jord., dont elle diffère 
Enr par les fleurs aussi grandes que celles du type. 


" Reseda Phyteuma L.! — Lieux ie rocailles et maquis à 
Ajaccio, route des Sanguinaires, 12 avril 1903. — Peut-être 
introduit? 

Viola hirta L. var. ow/qaris Ging. — Abonde sur les rochers 


granitiques humides dans la forêt de Bavella, entre Zonza 
et le col, à 1.000-1.200", 15 avril 4903. 
. Viola tricolor L. forma V. Ai/aibeliana R. et Sch. 4. parviflora 


Rouy et Fouc. — Champs cultivés à AD ue dans le 
Niolo, 19 juillet 1902. 
Drosera rotundifolia L. forma 1). corsica R. Maire — Feuilles 


étalées-dressées, semblables à celles du D. rotundifolia. Tiges 
florifères les plus robustes portant une ou deux /eurlles cau- 
lintires péliolées ; fleurs toutes situées à l’aisselle de brac- 
tées foliacées, sessiles ou subsessiles, ciliées-glanduleuses 
comme les feuilles. 

Parmi les Sphagnuin dans les tourbières du lac de Creno, 
1.200" ; 20 juillet 1902. 

Nota. — Ce Drosera, par ses bractées et ses feuilles cau- 
linaires forme une transition curieuse entre les Acauwles et 
les Caulescentes. Je n'ai trouvé, lors de ma visite aux tour- 
bières du lac de Creno que 4 ou 5 spécimens fertiles, ettous 
présentaient ces caractères. Mais M. Roux m écrit qu'on a 
récolté le D. rotundifolia {ypique au même endroit; ce qui 
porte à croire qu'il n'y a là qu'une intéressante variation du 


TRES Na 
CRIE 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 67 


type, peut-être une espèce en voie de formation, maisqu'onne 
peut jusqu'à plus ample informé séparer du D. rotundifolia. 

Silene alpina Thomas var. ambiqua Rouy et Fouc. — Rochers 
granitiques au sommet de l'Incudine, 2.130", 11 juillet 1902. 

Silene multicaulis (russ. — Pàäturages rocailleux entre Quenza 
et Sorbollano, sur les flancs du Coscione, vers 1.000 à 1.200, 
10 juillet 1902. 

Anthyllis tetraphylla L. — Champs incultes à la limite du cal- 
caire et du granit à Santa-Manza, 13 avril 1903. 

A. Vulneraria L. var. Dillenii (Schultes) Rouy — Abonde 
sur le plateau calcaire entre Santa-Manza et l'étang de 
Stentino, 13 avril 1903. 

Lupinus pilosus Murr. forma L. Cosentini Guss. — Indiqué 
par REevEuiÈRE à Porlto-Vecchio et non retrouvé depuis: 
abonde à Santa-Manza à la limite du calcaire et du granit, 
43 avril 1903. 

Rosa agrestis Savi var. pubescens (Rap.) Rouy, F/. de Fr. VI, 
p. 352. — Assez abondant dans les clairières de la forêt.de 
Marmano près de la Foce di Verde, vers 1.000-1.200%. 

Fragaria vesca L. — On trouve en abondance dans la forêt 
d'Aitone, sous les pins, une forme à pétales roses persistant 
jusqu'à la maturité du fruit. 

Sedum alpestre Vill. — Rocailles granitiques au Coscione et 
à l'Incudine, de 1.500 à 2.000%, 10 juillet 1902. 

Helosciadium nodiflorum Koch var. repentiforme Rouy et Cam. 
— Lieux humides dans la forêt d’Aitone, 24 juillet 1902. 

Viscum laxum Boiss. et Reut. — Abonde sur les pins lari- 
cios dans la forêt de Valdoniello, 19 juillet 1902. 

Galium vernum L. var. {urficolum R. Maire — Plante de petiee 
taille, grêle et lâche, à feuilles molles, à inflorescences 
lâches. — Dans les pelouses tourbeuses des fonds de lacs 
desséchés du Coscione, principalement dans les canaux pro- 
fonds que forment les ruisselets d'eau vive qui parcourent 
ces pelouses, 1.500", 10 juillet 1902. C’est la forme hygro- 
phile du Galium vernum dont le type est un mésophyte 
avec tendances vers la xérophilie. 

Bryonia dioica Jacq. subsp. B. sicula Guss. forma B. corsica R. 


e 


68 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


Maire — Plante dioique de grande taille, robuste, se fixant 
aux arbustes par des cirrhes à feuilles très rudes, d’un 
vert sombre, ou quelquefois un peu cendré, couvertes des 
deux côtés de callosités sétifères. Plante male plus grêle 
que la plante femelle, à feuilles toutes cordées, les supé- 
rieures 3-5-lobées, à lobe médian beaucoup plus développé 
que les autres; feuilles inférieures seulement sinuées, 
presque orbiculaires dans leur contour ; fleurs généralement 
solitaires semblables à celles du Z. dioica, à pédoncule plus 
long que le pétiole. Plante femelle à feuilles toutes ovales- 
cordées, acuminées, sinuées-dentées mais #0n ou à peine 
lobées ; fleurs en grappes 1-3-flores, à pédoncules très courts 
s'allongeant beaucoup pendant le développement du fruit 
mais toujours bien plus courts que le pétiole; baies de 
grande taille, atteignant 8°* de diamètre, écarlates ; graines 
grises ponctuées de noir. 

Dans les broussailles et sur les rochers ombragés à Sar- 
tène 3 juin 1901 ; dans toute la région du Tallano, juillet1902, 
et probablement cà et là dans toute la Corse. 

Cette Bryone a déjà été observée en Corse; il en est parlé 
dans le Compte Rendu de la Session extraordinaire de la 
Société Botanique en Corse en 1877, p. Lxxv, en ces termes : 
«… et sur les éboulis de rochers, couverts de broussailles, 
une forme du B. diowcaJacq., remarquable par l'abondance 
des poils rudes et blanchätres qui donnent à toute la plante 
une teinte cendrée et par là forme des feuilles fortement 
anguieuses,mais non lobées; c'est le B. dioica var. anqulosa 
P. Mabille in litt. « Le Cataloque des plantes de France, 
Suisse et Belgique» de M. E.-G. Camus indique en Corse 
B. Syriaca Boiss., évidemment par confusion avec B. corsica 
En 1901, n'avant pas trouvé de fruits mûrs, J'avais cru 
pouvoir rapporter ma plante au B. Syriaca, qui a les 
mêmes feuilles, et elle a figuré sous ce nom dansles Comptes 
Rendus d'Herborisation de la Session de Corse de 1901 : mais 
en 1902, ayant retrouvé la plante en bon état, J'ai reconnu 
qu'elle appartenait bien au groupe du B. dioica. Le Bryonia 
Syriaca est donc à rayer de la Flore Francaise. 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 69 


* Pirola minor L. — Forêt d'Aitone, endroits moussus sous 
les sapins (Abies pectinata). Espèce nouvelle pour la Corse; 
existe dans les Apennins; inconnue en Sardaigne. En 
fleurs et en fruits le 24 juillet 1902. 

Vaccinium Myrtillus L. — Espèce sylvatique assez répandue 
dans les montagnes de Corse (Monts Patro, d'Oro, lac de 
Melo, Mont Rotondo, Mont Renoso, lac de Creno), mais évi- 
demment en voie de disparition. La plante est disséminée, 
extrêmement rabougrie et stérile. Dans les tourbières du 
lac de Creno, où le V. Myrtillus forme une colonie assez 
importante et acquiert une taille plus considérable que d’or- 
dinaire, je n'ai pu trouver en juillet aucune trace de fruits, 
ni relever aucun indice permettant d'admettre l’existence 
d'une floraison. 

* Cuscuta planiflora Ten. — Sur les toufles de Genista aspala- 
troides au-dessus de Quenza, vers 900-1.000%, 10 juillet 1902. 
Espèce nouvelle pour la Corse. 

Anchusa crispa Viv. — Cette plante parait n'avoir pas été 
revue depuis SERAFINO et Sauis. Ce dernier l'indique «2x 
arena mariluna portuum Favona et  Propriano ». Nous 
l'avons retrouvée dans les sables maritimes entre Propriano 
et l'embouchure du Rizzanese, où elle est rare. 


Orobanche Rapum Thuill. +. glabrescens G. G. — Abondant sur 
les racines de Genista corsica à Quenza, 11 Juin 1901. 
Euphorbia semiperfoliata Viv. var. lafifolia R. Maire — Cet 


Euphorbia abonde dans la partie haute de la forêt de Casa- 
maccioli, où il a été déjà récolté par Krark, qui l’a publié 
de cette localité et des pentes du Monte-Rotondo. Il se dis- 
tingue du type par ses feuilles caulinaires toutes très larges, 
les supérieures obovées, les inférieures ovales-lancéolées. Il 
varie beaucoup quant à la taille, et quant à la panicule 
qui est plus ou moins fournie ou appauvrie suivant les 
individus. 

E. insularis Boiss — Assez abondant dans les pâturages 
montagneux de la haute vallée du Tavignano, au Campotile, 
20 juillet 1902, sous une forme à panicule extrèmement ap- 
pauvrie, 


10 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


Var. vi/losa R. Maire — Forme de grande taille à tige assez 
fortement velue, à panicule extrêmement fournie, à végéta- 
tion luxuriante. Abonde au bord des ruisselets dans la partie 
supérieure de la forêt de Valdoniello, 24 juillet 1902. C’est 
de cette variété que parlentMarsizzy et M. Frieue. Ce derniern'a 
pu identifier cette plante, l'ayant trouvée trop peu avancée. 

Abies pectinata L. — Le sapin est assez rare en Corse et n'y 
forme d'ordinaire pas de massifs de quelque importance : 
il croît disséminé ou par petits bosquets dans les forêts de 
pins laricios ou de hêtres. Cependant d'après M. Cozin, ins- 
pecteur des forèts à Ajaccio, le sapin formerait à l'état de 
massif à peu près pur toute une forêt au sud du Mont-Renoso, 
la forêt de Puntaniella. En dehors de cette localité excep- 
tionnelle, voici quel est actuellement l’état de nos connais- 
sances sur la distribution du sapin dans l'île. — Forêt d’Ai- 
tone; par bosquets et par pieds isolés, avec tendance à 
l'extension, qui est favorisée par l'administration des forêts 
lors de l'exploitation; forêt de Vizzavona; rare et par pieds 
isolés ; forêt de Verde, rare et par pieds isolés: petite forèt 
au-dessus de Ghisoni (DE Marsiciy); forêt de Zonza, rare et 
par pieds isolés dans la région supérieure seulement; indi- 
qué par DE Marsizcy au-dessus de Porto-Vecchio, probable- 
ment dans la partie supérieure de la forêt de l’Ospedale; 
montagne de Cagna, versant nord-ouest près du sommet 
de l’'Uomo di Cagna, par pieds isolés, en mélange avec 
d'énormes Quercus Ilex, vers 1.100-1.200" d’attitude. Cette 
dernière station est des plus curieuses par le mélange inal- 
tendu d'une espèce essentiellement méditerranéenne avec 
une espèce nettement sylvatique; elle rappelle le mélange 
de l’Yeuse et du Hêtre observé par M. Fuicue près de Cristi- 
nacce. 

Ilest peut-être utile d'ajouter que si le sapin (Abies pec- 
linata) est bien indigène en Corse, l’Epicéa n’y est nulle 
part spontané, et n'y est même que très rarement cultivé. 
Cette remarque est motivée par le fait que MM. Briquer! et 


‘ Briquer. Sur la flore des montagnes de Corse, Annales du 
Conservatoire et du Jard. Bot. de Genève, juin 1901. 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DELA CORSE 74 


Fcanaucr? parlent tous deux de l'Epicéa dans leurs tra- 
vaux sur la flore de Corse, ce qui est évidemment un lapsus, 
mais un lapsus qui pourrait avoir des résultats regrettables. 

Gagea bohemica Schultes var. corsica Rouy, Annot. aux PI. 


- Europ., p. 10. — G. corsica Jord. et Fourr. — Pàturages sur 


le granit au col de Bavella, 1.200, 15 avril 1903. 
Epipactis Helleborine Crantz, forma E. viridans Crantz(var.). — 
Forèt d’Aïtone, sous les pins laricios, 24 Juillet 1902. 
Juncus bufonius L. var. /asciculatus Bert. — Croit au fond 
du lac de Nino avec Littorella lacustris et y reste stérile: 


_abonde dans les mares autour du lac de Nino, sur le Cos- 


cione, dans le lac de Creno, juillet 1902. 


Carex leporina L. — Pelouses tourbeuses au Coscione, 1.500®, 
10 juillet 1902. 
Carex echinata Murr. var. e/ata R. Maire — Hampes très 


élancées, à épillets plus écartés que dans le type; port du 
Carex canescens. Abonde dans les tourbières du lac de 
Creno, parmi les Sphagnum, 1.200, 20 juillet 1902. 

Carex echinata Murr. forma C. grypos Schkr. var. nana Christ 
— Abonde sur les pelouses autour du lac de Nino, 1.700- 
1.750", 19 Juillet 1902. 

Carex intricata Tineo — Très abondant sur les pelouses tour- 
beuses autour du lac de Nino, 19 juillet 1903. 

* Carex flava L. — Tourbières du lac de Creno, parmi les 
Sphagnum, 20 juillet 1902. — Cette plante n'est indiquée que 
par Saris qui la mentionne avec doute : « R. sine fructu » 
aux environs de Bastia. 

C. Œderi Ehrh. — Tourbières du lac de Creno, parmi les 
Sphagnum, 20 juillet 1902. | 

C nevadensis Boiss. et Reut. — Abonde sur les pelouses 
tourbeuses autour du lac de Nino, 1.700, 19 juillet 1902. 

C. pallescens L. — Forêt de Valdoniello, 19 juillet 1902. 
Cette espèce n'est pas mentionnée dans le catalogue de DE 
Marsizzy, mais elle est indiquée déjà par ParLarToRe aux 
Monts d’Oro et Renoso d’après REQUIEN. 


‘2? FLanauzr. Introduction à la Flore de France de M, Cosre, 


72 MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 


Heleocharis palustris R. Br. — Abonde dans les prairies humides 
à Porto-Vecchio, 14 avril 1903. 

Poa Balbisii Parl. var. depauperata Rouy — Pelouses tour- 
beuses de la Piana di Renuccio, au Coscione, 1.500", 10 juil- 
let 1902. 

Glyceria fluitans P. B. — Très abondant dans les ruisseaux et 
les marais à Porto-Vecchio, 14 avril 1903. 

Potamogitonnatans L. forma P. corsicus R. Maire. 

Feuilles elliptiques, plus allongées que dans le type, 
aiguës ou acutiuscules au sommet, arrondies ou un peu atté- 
nuées à la base ; pétioles plus longs que les feuilles ; feuilles 
submergées persistant souvent jusqu’au début de l’anthèse; 
épis courts et gréles à pédoncule plus court que les pétioles, 
peu épaissi. 

Abonde dans le lac de Nino, à 1.735", 19 juillet 1902. — 
Déjà récoltée par Krarx en août 1849, cette plante a été 
distribuée par lui dans ses « Plantes Corses » sous le n°785, 
avec la détermination P. natans L.; ParLatTORE (Flora Italia- 
na, III, p. 626) la rapporte également à P. natans L. d’après 
des spécimens reçus de Requiex. Ce Potamogiton ressemble 
assez par son port au P. petiolatus Wolfg., forme du groupe 
du P. polygonifolius Pourr. (P. oblonqus Viv.); mais il en 
diffère par ses stipules aiguës, ses feuilles submergées dis- 
‘paraissant dès le début de l’anthèse, ses épis courts, ete. IL 
appartient bien au groupe du P. natans L. et se place à côté 
du P. fluitans Roth (P. petiolare Presl), dont il se dis- 
tingue par ses feuilles moins atténuées ou seulement 
arrondies à la base, par ses pétioles plus longs que les 
feuilles et le pédoncule de l’épi plus court que le pétiole 
adjacent, enfin par ses épis plus courts et plus grêles. 


Polypodium Phegopteris L. — Sur les rochers moussus dans la 
forêt de Valdoniello vers 1.000-1.200", 24 juillet 1902. 
Polystichum Oreopteris D. C. — N'est pas mentionné dans le 


catalogue de Marsizzy, mais est déjà indiqué dans le Flora 
italica de Berroconr au Monte d'Oro d’après Requiex. Il en 
existe dans l’herbier Gopron un exemplaire, également de 
REQuIEN, provenant du Valde Stagno. Cette localité, plusieurs 


MAIRE. — REMARQUES SUR LA FLORE DE LA CORSE 73 


fois citée dans la Flore de France, est donnée par De Marsiry 
comme inconnue; elle existe cependant, dans la partie 
supérieure de la vallée d’Asco, et renferme des bergeries 
indiquées sur la carte d'État-Major au 1/80.000 « Sra- 
gno B°"° ». 

Equisetum ramosum Schl. — Très abondant dans les champs 
sablonneux à Aleria, 17 avril 1903. 


Blibliographie. 


On trouvera une liste très complète des travaux botaniques 
publiés sur la Corse dans Ricerr, Botanische Reisestudien 
auf einer Frühlingsfahrt durch Korsika, in Vierteljahrschrift 
d. naturforsch. Gesellsch. in Zürich, 19014. 

Nous nous contenterons donc d’énumérer quelques 
ouvrages non cités ou parus depuis la publication de ce 
travail : 

À. Bertoloni, Flora Italica. 

2. Parlatore, Flora Italiana. 

3. Rouy et Foucaud, Flore de France, continuée par Roux et 
Camus, puis par Rouy, — vol. Ia VIIT. 

4. Briquet, Sur la Flore des montagnes de Corse, Ann. du 
Conserv. et Jard. Bot. de Genève, 1901. 

5. Société Botanique de France, Session extraordinaire en Corse 
en 1901, 2° fascicule, publié en 1903 (Travaux de Cosre, 
Lurz, Roux, Maire, sur les phanérogames ; de F. Camus sur les 
mousses ; de Mare et Lurz sur les lichens; de Maire, Dumée, 
Lurz, sur les champignons). 

6. F. Camus, Notre préliminaire sur un voyage bryologique 
en Corse, Rev. Bryol., 1902. 

7. Rouy, Sur quelques plantes de Corse, Rev. de Bot. syst., 
1903. 


74 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


CoxsPECTUus des espèces. 
sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
et hybrides 
du genre CrRSrUM 
dans la flore française, 


par M. G. Roy. 
(Suite.) 


Hybrides : 

>< C. alpestre Næg. Cirs. Schweiz, p. 84; C. heterophyllo- 
acaule Næg. ap.Koch Syn., ed. 2, p. 1004 ; G. et G. FI.Fr., 
D De 280 

2. molle Nob.; C. heterophyllum < acaule Rouy ; Carduus 
mollis Vil. Hist. Dauph., 3, p. 17. 

8. glaucescens Nob.; C. glaucescens Næg. ap. Treuinf. Cirs. 
Tirols, p. 47; C. heterophyllum >> acaule Rouy. 

Hab. — Hautes-Alpes. — Suisse ; Tyrol; Suède. 

x C.Tiroliense Treuinf. Cirs. Tirols, p. 63; C. acaule XX 
Erisithales Michalet ix7 Mém. Soc. ém. Doubs, 185%, Bot. 
Jura, p. 341 (p. p.), C. acaule > Erisithales Rouy. 

Hab. — Chaine du Jura. — Suisse ; Tyrol. 

x G. Michaleti Rouy; C. acaule >< Erisithales Michalet, 
lie: pp 0 Nacanler< Erisithales Rouy. 

Hab. — Même habitat que le précédent. —- Suisse ; Tyrol. 


! Dans ses Notes floristiques sur la chaîne des Aravis, 
p.22, M. E.-G. Camus a établi un X C. Clusianum auquel il 
attribue, avec quelque doute, les mêmes parents : C. acaule et 
C. Erisithales. Mais sa description omettant de préciser la longueur 
relative du limbe et du tube de la corolle et donnant au péricline 
des folioles un peu étalées au sommet (et non très étalées, presque 
arquées en dehors), puis des fleurs d'un pourpre violacé, et la 
planche qu'il en donne, à feuiiles radicales munies de lobes allon- 
gés, très rapprochés, à lobules tous dressés, non divergents, et 
à sinus étroits, étant assez différente des exemplaires de C. Ti- 
roliense et Michaleti que j'ai sous les yeux, il semble y avoir 
lieu de supposer que le C. Clusianum est plutôt uné variation 
(accedens ad rivulare) du X C. Heerianum Næg. (C. acaule X 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 75 


XX C. Heerianum Næg. Cirs. Schweiz, p. 75, C. rivulari- 
acaule Næg. ap. Koch Syn., ed. 2, p. 1003. 

Hab. — Prairies des montagnes : Jura; Isère ; Haute-Sa- 
voie. — Suisse. 

XX C. medium AIT. FI. Ped., 1, p. 149 (excl. syn. Gouan.); 
C. bulboso-acaule Næg. ap. Koch Syn., ed. 2, p. 1008. 

:. bulbosoforme Nob. — F: Schultz et Winter Herb. 
norm., S0. 


N 


3. acauliforme Nob.; Carduus pumilus Vill. Hist. Dauph., 
3; p. 17. 

Hab. — Alsace; Aube; Côte-d'Or; Loir-et-Cher; Isère: 
Hautes-Alpes ; Basses-Alpes ; Haute-Savoie; Gard; Aveyron; 
Aude; Cher; Maine-et-Loire!. — Suisse; Allemagne. 


rivulare)? — J’ajouterai que M. Camus dit plus loin « Deux 
formes ayant les mêmes parents présumés ont été décrites par 
Michalet dans les Mém. soc. ém. du Doubs en 1854. Ce sont : le 
C. Tiroliense Treuinf. et le C. capitatum Arv.-Touv. »:; il y a, 
en ce qui concerne le C. capitatum, une forte méprise de notre 
confrère car l’on sait, et le nom même exclut toute assimilation 
avec une plante à calathides longuement pédonculées, que le C. 
capitatum n'a rien à voir avec les C. acaule ou Erisithales puisqu'il 
est hybride des C. montanum Spreng. et spinosissimum Scop !.… 

M. Camus signale également, dans le même mémoire, comme 
ayant été trouvé par lui dans la chaîne des Aravis, le X C. Kil- 
liasii Bruegg. (C.Erisithali-vulgare À. Kern., 1857,) etil en donne 
une planche qui ne correspond ni à celle de Reichenbach fils 
(Zcon. ft. Germ. et Helv., XV, p.79, t. DCCCL XXXIX, sub nom. 
C. rivulare X Erisithales Reichb.f., 1853), ni au n° 2345 de l’Aer- 
barium normale de F. Schultz, nov. ser.(C. Xilliasii, de la Bassc- 


Autriche, leg. K. Richter) ni aux exemplaires distribués comme 


C. Killiasii, de Carinthie, par M. Louis Keller; mais elle se rap- 
proche assez sensiblement de la var. swbmonocephatum Nob. du 
C. rivulare. 

En résumé, et comme le laisse entendre M. Camus lui-même 
(4. c., p. 21), il convient d'attendre pour savoir exactement ce que 
sont les C. Clusianum Cam. et C. Killiasii Cam. de nouveaux 
renseignements avant de les inscrire utilement dans notre flore. 
d'autant plus que jusqu'à ces dernières années, le C. Erisithales 
n'était point admis dans la flore de la Haute-Savoie. 

! La plante de Lué (Maine-et-Loire) constitue le X C. subme- 
dium Hy que M. Hy considère comme hybride du C. Anglicum et 


76 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


X ©. Woodwardii Watson Cyb. Brit.,2,p. 83 (1849), Engl. 
Bot.; t: 6961(?): C° Anghco-acaule Get GRIP 
p.220 1(p0D2); 

2. super-acaule Nob. 

8. super-Anglhcum Nob. 

Hab. — Basses-Pyrénées ; Saône-et-Loire; Aube ; Seine- 
et-Oise. — Grande-Bretagne. 

X< C. Babingtonüi Rouy [lustr. pl. Europæ rariorum, fasc. 
15, p. 149, pl. CCCEXIT ; Carduus acaulis &. C. dubius Bab. 
Manual of Brit. Bot., p. 208, non Willd.; C. acaule X 
arvense Bab. |. c. 

2. super-acaule Rouy; C. acaule >< arvense Lasch in Bot. 
centralbl., 1846, p. 286; Aschers. FI. v. Brandenb., p. 361. 

3. super-arvense Rouy ; C. arvensi-acaule Boulay Rev. fl. 
nord France, fasc. 3, p. 34; C. Boulayi Cam. in Bull. Soc. 
bot. France, 38, p. 106. — Hab. — Çà et là avec les parents: 
Nord: environs de Paris: à rechercher. — Suède; Alle- 
maqgne ; Grande-Bretagne. 


Section [IT. — Breea Lessing Syn., p. 9; 
Ge Ers2;-mD220; 


22. — C. arvense Scop. FI. Carn., ed. 2, v. 2, p. 126; 
Gréet- Gr FILeRE 2 p:7220: 

2. typicum Nob. | 

5. Mailhoi Giraud. #7 Bull. Soc. ét. scient. Angers, 1898, 
tir. à part, p. 38. 

+. vestitum Koch Syn., ed. 2, p. 457; Schullz Bip. in herb. 
Rouy. 
à. mîite Wimm. et Gr. FI. Schles., 2, pars?2, p.92. 
=. uuegrifolium Wimm. et Gr... e.,p. 92. 


> 


du C. acaule ; la forme des folioles externes et médianes du péri- 
cline largement lancéolées, obtusiuscules, et d'ailleurs courtes, 
ne semble pas permettre cette hypothèse; le C. submedium 
paraît plutôt devoir être synonyme de la var. 8. acauliforme du 
x C. medium Al, 


ROUY. — GENRE CIRSIUM ti 


£&. horridum! Wimm. et Gr., L. e., p. 92; var. Aorridum, 
littorale et ferox Blytt Norges f1., p. 600. 

Hab. — Toute la France; Corse; var. +. souvent dans la 
région alpine. — Europe septentrionale et centrale ; rare dans 
la région méditerranéenne (et alors montagnarde ou sub- 
alpine); Asie-Mineure, Turkestan, Bélouchistan, Inde septen- 
trionale, Chine, Japon, Sibérie. 


« 


DIAGNOSES 


C. lanceolatum Hill 

2. brevilobum Nob. — Plante moins élevée que le type; 
feuilles relativement petites, pinnalifides, à lobes largement 
lancéolés ou subelliptiques, courts, égaux ou le terminal à 
peine pius grand, à épines latérales et terminales faibles et 
fines, à spinules de la page supérieure très abondantes ; cala- 
thides brièvement pédonculées, assez petites, ordinairement 
rapprochées par 3-4; péricline ovoïde-conique, allongé, ara- 
néeux ; épine terminale longue et piquante. 

£. latilobum Nob. — Plante de haute taille ; feuilles d’un beau 
vert, + aranéeuses en dessous, toutes elliptiques-lancéolées 
dans leur pourtour et (les caulinaires supérieures elles- 
mêmes) à lobes latéraux larges, moins profonds, peu nom- 
breux, presque obtus, faiblement épineux, mais le terminal 
lancéolé-linéaire, acuminé; calathides relativement grosses, 
solitaires ou rapprochées; péricline ovoide-subglobuleux, à 
folioles lancéolées, très étalées, à épine terminale ‘assez 
courte, grêle. 


C. crinitum Boiss. 
2. genuinum Nob. — Calathides rapprochées, grosses; péri- 


! Chacune de ces var. présente une s.-var. macrocephalum 
(Maass) à calathides une fois environ plus grosses que dans le 
type); une s.-var. stenocephalum (Schur) à calathides étroites, 
oblongues-allongées ou subcylindriques; une s.-var. decurrens 
{Wallr.) à feuilles caulinaires, surtout les supérieures, plus ou 
moins longuement décurrentes sur la tige ou les rameaux. 


78 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


cline globuleux, plus ou moins aranéeux; feuilles florales 
étroitement lancéolées. | 

3. stenocephalum Nob. — Calathides médiocres, rapprochées ; 
péricline ovoïde-suboblong, aranéeux ; feuilles florales étroite- 
ment lancéolées 


>< GC. Narbonense Rouy — Diffère du C. /anceolatum par : 
Feuilles à peine semi-décurrentes, à aile très étroite, les 
florales la plupart dépassant les calathides grandes, solitaires 
ou 2-3; péricline ovoïde plus ou moins contracté au sommet, 
à folioles inférieures étalées, à pointe courte fortement 
arquée en dehors, les médianes atténuées en un acumen 
étalé plus court qu'elles ; plante basse, trapue, de 2-3 décim. 
— Se sépare du C. echinatum par.: Feuilles plus ou moins 
décurrentes ; péricline plus ovoïde, non conique, à folioles 
médianes plus longues, étalées-dressées, non recourbées. 


x G. Reyi Rouy — Port, feuilles et indument du C. /erox 
DC.; en diffère par : Feuilles plus ou moins longuement 
décurrentes surtout sur les rameaux ; calathides plus larges, 
moinsresserrées dans les feuilles florales, celles-ci plus petites, 
plus courtes, et plus brièvement spinuleuses, les folioles du 
péricline à pointe moins longue et sensiblement plus étalée 
vers le haut. 


> C. Csepeliense Borbäs 

3. super-lanceolatum Nob. — Calathides environ une fois plus 
grandes, assez semblables à celles du C. /anceolatum, termi- 
nales et axillaires, solitaires ou par 2-3; feuilles plus lon- 
guement décurrentes que dans la var. super-arvense, ara- 
néeuses en dessous, très rudes en dessus, à épines terminales 
robustes. 


C. eriophorum Scop. 
y. autumnale Rouy — Soc. ét. fl. fr.-helo., 500. — Feuilles 
à limbe pinnatifide, à lobes larges et courts; les florales 2-53, 
lancéolées, à limbe denté, dépassant sensiblement les cala- 
thides plus petites; folioles du péricline à partie dilatée plus 
étroite que dans le type. 
(A suivre.) 


NÉCROLOGIE 19 


Nécrologie 


La botanique systématique française vient d’être cruellement 
éprouvée par la mort de quatre botanistes qui, à des titres divers, 
jouissaient d’une légitime notoriété : 

Nous avons tout d’abord le vifregret d'annoncer aux lecteurs de 
la Revue la mort de notre ancien collaborateur Julien Foucaud. 
Bien que certaines divergences de vues, entretenues par des 
influences étrangères, aient occasionné le ralentissement de nos 
bonnes relations dans ces dernières années, nous considérons 
comme un véritable devoir de rappeler les importants services 
rendus à la botanique française par le travailleur acharné qu'était 
Foucaud. Ancien instituteur, passionné pour l'étude des plantes, il 
fut nommé jerdinier-botaniste en chef de la Marine à Rochefort 
et chargé de conférences de botanique médicale à l'Ecoie de méde- 
cine navale de Rochefort, puis devint vice-président de la Société 
des sciences naturelles de la Charente-Inférieure. Foucaud fut 
pendant plus de vingt ans l’âme de la « Société Rochelaise », société 
d'échange ayant pour principal but de répandre dans les herbiers 
les plantes de France et de Corse. Afin d'arriver à distribuer les 
espèces rares de notre grande île méditerranéenne, Foucaud s'y 
rendit d'abord en compagnie de M. Engène Simon, puis avec 
M. Mandon, et les résultats de ces herborisations, publiés dans 
des recueils botaniques, ajoutèrent un contingent sérieux à nos con- 
naissances sur la flore de la Corse ; dès lors, lorsque la Société 
botanique de France tint une nouvelle session en Corse, en 1901, 
Foucaud fut tout naturellement choisi comme président de la ses- 
sion. On sait, d'autre part, qu'avant d’être mon collaborateur, pour 
les deux premiers volumes de la Flore de France et une partie du 
troisième, Foucaud avait exploré à fond les départements de la 
Charente-[nférieure, de la Gironde, des Landes et des Basses- 
Pyrénées, et qu'il était devenu le collaborateur de Lloyd qui, dans 
la 4° édition de sa Flore de l'ouest de la Frænce, l'avait chargé de 
traiter la partie de l'ouvrage concernant la végétation du sud- 
ouest. Julien Foucaud laissera un nom dans la botanique systéma- 
tique française par l'étendue de ses recherches et de ses travaux 
sur notre flore. 

L'abbé Boullu, doyen des botanistes lyonnais, était un excellent 
homme qu'avaient fait connaître non seulement ses travaux sur les 
Rosa du sud-est de la France, mais aussi son active collaboration 
à la « Société Dauphinoise ». Il avait, en effet, distribué dans 


80 NÉCROLOGIE 


L 


l’utile et important exsiccatum de cette société d'échange, un lot 
considérable d'espèces, formes ou variétés des plus intéressantes 
pour l'étude de la flore française. 

Ludovic Legré, avocat et ancien bâtonnier, est décédé dans les 
premiers jours de maï, à Marseille, de la rupture d'un anévrisme. 
Grand explorateur de la région provençale largement comprise, 
Legré y avait fait d'importantes découvertes floristiques et retrouvé 
certaines espèces que l’on croyait à tort disparues des localités où 
elles avaient été jadis signalées. Erudit de valeur, il était parti- 
culièrement documenté sur l’histoire de la Botanique en Provence, 
et ses publications sur les anciens botanistes provençaux sont mar- 
quées du soin méticuleux qu'il apportait dans ses études, se ren- 
seignant toujours aux sources les plus autorisées. Rappelons qu'il 
fut président de la session tenue à Barcelonnette par la Société 
botanique de France, et ajoutons que, grâce aux envois qu'il nous 
fit au fur et à mesure de ses intéressantes récoltes, celles-ci figu- 
reront en bonne place dans les futurs volumes de notre Flore de 
France. . 

Enfin, tout récemment, vient de disparaitre, jeune encore, un 
botaniste éminent qui faisaitle plus grand honneur à notre science 
et dont les travaux sur la végétation des îles françaises de la Poly- 
nésie et sur la flore de Madagascar sont universellement appréciés. 
Emmanuel Drake del Castillo avait mis au service de la science 
une importante situation de fortune et passé une partie de son 
existence à réunir les éléments d’un herbier considérable, qui est 
l'un des plus complets d'Europe et dont la base fut l'herbier de 
Franqueville que, par une judicieuse acquisition, il avait su con- 
server chez nous. Elu président de la Société botanique de France 
en 1900, puis président de séances du Congrès international de 
Botanique tenu à Paris cette même année, Emmanuel Drake del 
Castillo montra dans l'exercice de ses fonctions la plus accueil- 
lante urbanité jointe à une haute compétence. La mémoire de 
notre excellent collègue et ami restera comme celle d’un véritable 


savant, dans toute l’acception du mot. 
GR 


Le Directeur-Gerant : G. ROUY. 


TOURS. — IMPRIMEKIE DESLIS FRÈRES. 


TOME I, 189%, par G. Roux et J. Foucaup. — Préface ; Tableaux 
_ préliminair es; Renonculacées, Berbéridées, Nymphéacées, Papa- 
véracées, Hypécoées, Fumariacées, Crabilèees (Arabidées). 
1 volume UE in- ne 332 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME II, 1895, par G. Roux et J. Foucaup. — Crucifères (suite 
et fin), Capparidéer Résédacées, Cistinées. 
| 1 volume grand in-8°, 360 Pise — Prix : 6 francs. 


TOME TL, 1896, par G. Roux et J. Foucaup. — Violariées, 
Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, FHuiseses Ta- 
mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 

1 volume grand in-8°, 382 pages. — Prix : 6 franes. 


TOME IV, 1897, par G. Rouy. — Droséracées, Monotropacées 
(et Pirolacées), Malvacées (et Tiliacées), Linées, Géraniacées (et 
Balsaminées, Oxalidées, Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
Fraxinées, Sapindacées (e/ Staphylinées), Ilicées, Célastrinées, 
Rhamnées, Simarubées, Anacardiacées, Légumineuses (Podaly- 
riées et Ononidées). - 
1 volume grand in-8°, 313 pages. — Prix : 6 franès. 


TOME V, 1899, par G. Roux. — Légumineuses {suite et fin). 


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- TOME VI, 1900, par G. Rouy, E.-G. Camus, et l'abbé BouLay. — Rosacées. 


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Lythracées, Onagrariées, Molluginacées, Ficoïdées, Ombel- 
lacées (Ombelliférées, Araliacées, Cornéinées). 

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G. ROUY | Les Fils d'Éwze DEYROLLE 
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it CESSE PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


Georges ROUY 
CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


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SOMMAIRE DU N° 18 


| Questions de nomenclature, par M. G. Rocy. 


PRIX DE L’'ABONNEMENT 


8 franes par an pour la France. — 9 franes par an pour l'Étranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 


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Carlinées, Silybées). : ; RE RESE 


PAR 


G. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique + 
et de Géographie botanique, 
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2% ANNÉE N° 18 Acr Jurzzer 1904 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


QUESTIONS DE NOMENCLATURE, 


Par M. G. Rowy. 


|. — Exposé. 


Le Congrès international de Botanique de Paris, dans sa 
séance du 2 octobre 1900, que j'ai eu l'honneur de présider, 
a voté, sur ma proposition, à la quasi-unanimité, les réso- 
lutions suivantes (Cf. Actes du Congrès, p. 461-463) : « No- 
« mination, d'ici à juillet 1901, par les Sociétés botaniques 
« principales et les grands Établissements botaniques des 
« divers pays (dans le cas où ils auront reconnu en majorité 
« l'opportunité du règlement des vœux concernant la No- 
« menclature) d'une commission chargée de préparer ce 
« règlement, commission composée. de membres com- 
« pétents. » 

« Le bureau du Congrès de 1900 consultera les Sociétés 
«et grands Établissements botaniques et centralisera les 
« réponses qui lui auront été adressées. Le dossier sera 
« ensuite versé à une personnalité botanique qui en étudiera 
« les éléments et les exposera, au cas où une Commission 
« de la Nomenclature serait constituée, aux membres de la 
« dite Commission, lesquels désigneront les Rapporteurs 
« pour les diverses questions de nomenclature mises à 
« l'étude et l'examen des modes de procédure relatif aux 
« votes. » 


82 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


« Le Congrès désigne M. John Briquet comme la person- 
« nalité botanique ayant mandat de recevoir le dossier 
« ci-dessus spécifié et d'en saisir les membres de la Com- 
« mission de la nomenclature. » | 

Dans sa séance du 9 octobre, le Congrès, sur la proposition 
de M. de Jaczewski, a décidé, à l’unanimité, que le Bureau 
du Congrès de Botanique de 1900 resterait en fonctions 
jusqu'à la nomination du Bureau du Congrès de 1905. 

Comme suite à ces résolutions, le Bureau permanent du 
Congrès international de botanique ! a consulté les Sociétés 
botaniques et grands Établissements qualifiés qui se sont 
prononcés, à une grande majorité, pour l'opportunité de la 
nomination d'une Commission internationale destinée à 
s'occuper des questions de Nomenclature. Pour répondre au 
vœu même du Congrès, cette Commission ne doit avoir d'autre 
but que d'étudier les mesures pratiques de nature à établir 
une entepte aussi générale que possible, afin que la discus- 
sion puisse être ouverte pendant le prochain Congrès inter- 
national de Botanique de Vienne, en 1905. 

La Commission permanente du Congrès a alors désigné 
pour faire partie de la Commission internationale de Nomen- 
clature les botanistes dont les noms ont obtenu le plus de 
suffrages et en proportionnant le nombre à l'importance du 
rôle botanique des divers pays. Cette Commission a été 
composée des botanistes dont les noms suivent (par ordre 
alphabétique) : 

Allemagne : MM. Ascherson, Drude, Engler, Hallier, Schu- 
mann ; Amérique du Nord (Etats-Unis) : MM. Britton, Greene, 
Robinson, Donnel Smith; Amérique du Sud {Uruguay) 
M. Arecheveleta; Grande-Bretagne : MM. Balfour, Burkill, 
King, Rendle; Colonies anglaises : MM. Bolus, Maiden, Prain ; 
Autriche-Hongrie : MM. Beck von Mannagetta, de Borbas, 


! Voici les noms des botanistes qui faisaient partie de ce bu- 
reau : MM. de Seynes, président, Drake del Castillo, Dutailly, 
Flahault, Mussat, Rouy, vice-présidents, Perrot, secrétaire géné- 
ral, Frémont, Gailhard, Guérin, Hochreutiner, Huber, Julien, 
Lutz, secrétaires, Hua, trésorier. 


A 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 83 


de Degen, Fritsch, de Wettstein ; Belgique : MM. Cogniaux, 
Th. Durand ; Espagne et Portugal : M. Henriques ; France : 
MM. Cardot, Drake del Castillo, Hua, Patouillard, Rouy; 
Grèce : M. de Heldreich; Pays-Bas : MM. Burch, Goethart; 
ltalie : MM. Belli, Levier, Saccardo, Sommier: Russie : 
MM. Brotherus, de Jaczewski, Kusnetzoff, Petunnikoff ; Scan- 
dinavie : MM. Th. Fries, Murbeck; Suisse : MM. Briquet, 
Casimir de Candolle, Keller, Schinz. 

De divers côtés l'on se mit à l'œuvre. Déjà les membres 
de la Commission internationale ont été saisis par le Rap- 
porteur général des divers travaux de M. Ie D' Otto Kuntze, 
des propositions de changements aux Lois de la Nomencla- 
ture botanique de 1867 présentées par un groupe de 25 bo- 
tanistes belges et suisses, d’un projet de la Revision des Lois 
de la Nomenclature présenté par la Société impériale des 
Naturalistes de Moscou (au nom des botanistes russes). Une 
commission issue du Conseil de la Société botanique de 
France * s’est décidée aussi, en dernière heure, à mettre en 


! Voici en quels termes l’ensemble des Naturalistes et des Mé- 
decins russes a adopté en Congrès la proposition qui leur était 
soumise : « La section de Botanique du XI° Congrès des Natura- 
« listes et des Médecins russes, ayant entendu le projet de revision 
« de Nomenclature proposé par la commission spéciale de la So- 
« ciété des Naturalistes de Moscou, se prononce en principe pour 
« le projet et autorise la commission à le formuler définitivement 
« et à le présenter ensuite à la Commission internationale de No- 
« menclature au nom collectif des botanistes russes. » 

? Il eut, sans doute, été préférable, au lieu de prendre les titu- 
laires de cette commission parmi les membres actuels du Conseil 
de la Société, en leur adjoignant un seul des botanistes élus comme 
membres français de la commissioninternationale de Nomenclature, 
de les faire élire en séance publique, puis de s'entendre, ainsi que 
cela s’est fait partout à l'étranger, avec les membres nationaux 
de la Commission internationale et les spécialistes français en la 
matière même ceux ne faisant pas partie de la Société. Cette dé- 
cision eût apporté un poids considérable à l'opinion émise par la 
commission de la Société botanique de France dont les communi- 
cations aux sociétaires ont été faites beaucoup trop tardivement 
par le secrétariat général (5 juin avec date de dernière réponse : 


84 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


avant certaines additions et modifications aux Lois de la 
Nomenclature. Enfin, nous venons de recevoir un « Code de 
la Nomenclature botanique », élaboré par les délégués du 
« Botanical Club of the American Association for the Adven- 
cement of Science », c'est-à-dire par les 23 membres et subs- 
tituts de la Commission de Nomenclature. On sait, d'autre 
part, que les Botanistes attachés au Jardin et au Musée 
royaux de botanique de Berlin ont fait connaître, il y a plu- 
sieurs années, les Règles de nomenclature adoptées par eux 
et leurs collaborateurs en Allemagne et à l'étranger. 

Voilà où en est la question à la date du 10 juin 1904. 

m'a paru qu'à titre d'auteur d'ouvrages généraux (Flores, 
Ilustrationes, Etudes monographiques, ete.), la part que j'ai 
prise à la discussion du Congrès de Paris de 1900, enfin 
étant données mes notes antérieures sur la nomenclature, il 
y avait lieu de soumettre à mes collègues de la Commission 
internationale certaines modifications ou additions d'ordre 
pratique, afin d'éviter la création de binômes nouveaux en 
nombre considérable, tout en maintenant équitablement le 
principe de la gradation de valeur dans les types, soit une 
subordination raisonnée et graduelle. 

Dans sa circulaire n° 2 (mars 1901), le Bureau permanent 
du Congrès a précisé les conditions dans lesquelles Îles 
motions doivent être présentées; voici les deux principales : 

1° Les Lois de la Nomenclature botanique votées au Con- 
grès international de Paris, en 1867, serviront de base au 
travail préparatoire de la Commission comme aux débats 
en 1905, d’après les indications du Congrès de Botanique à 
Paris, en 1900; 

2° Toutes les motions doivent être présentées sous forme 


9 juin) pour leur permettre de donner des renseignements utiles, 
les additions ou modifications soumises méritant un examen des 
plus sérieux. La mention : « L'absence de réponse sera considérée, 
le cas échéant, comme une adhésion » amène également quelques 
réserves, Car l’on ne saurait, dans des questions aussi impor- 
tantes, s'appuyer sur des abstentions pour émettre valablement 
une opinion collective. 


LÉ; 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 85 


d'articles additionnels, de suppressions d’articles ou d’amen- 
dements au Code de 1867. 

Jusqu'à présent les membres de li Commission interna- 
tionale de la Nomenclature ont reçu des propositions conçues 
d’après ce plan, à l'exception du mémoire présenté par les 
botanistes américains qui ont établi un nouveau « Code de la 
« Nomenclature Botanique », en décidant que : « leur dis- 
« position (aux Lois de 1867) n’est pas philosophique, à en 
« juger par l'expérience et les connaissances modernes ; que 
« beaucoup de principes importants n'y sont pas reconnus, 
« ou y reçoivent en somme une considération trop res- 
« treinte; et qu'il s'yrencontre un manque d’exposé exact 
« et défini, lequel conduit à l’équivoque ». Lesdits bota- 
nistes demandent donc, non sans quelque ironie, que « le 
Code des Lois de 1867 soit amendé par la suppression de tous 
ses articles et la substitution de leur Code ». 

Sans contester le bien-fondé de certainescritiques adressées 
aux Lois de 1867, j'estime que celles-ci peuvent toutefois, 
comme l’a admis le Congrès international de 1900, servir 
aux futures Règles à adopter; je suivrai donc, dans les 
quelques modifications d'ordre primordial que je vaisexposer, 
nos confrères de Belgique, France, Russie et Suisse, qui ont 
pris ces Lois de 1867 comme base, et j'aime à espérer que 
nos confrères d'Allemagne et des Etats-Unis, dont nous 
admettrons personnellement volontiers, lors de la discussion 
générale, plusieurs modifications utiles, seront désireux de 
coopérer à l'entente commune. 

Ayant sous les yeux les propositions émises jusqu'alors 
par divers groupes de botanistes, j'ai pu constater que 
presque tous sont unanimes à admettre l’un des principes 
essentiels inscrits dans l’article 3 des Lois de 1867 : « Eviter 
toute création inutile de noms », la Nomenclature n'ayant 
pas été créée pour devenir un jeu scientifique, mais bien 
pour permettre à tous les intéressés de s'entendre sur le 
nom d’une plante (vivante ou fossile) ou d'un animal et de se 
rendre exactement compte de ce dont il s’agit lorsque ce nom 
est prononcé ou inscrit dans un travail d'histoire naturelle. 


= 


86 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


De là est née la règle de priorité, dont le principe est 
accepté sans conteste par tous les botanistes. Mais, dans 
l'application, c'est autre chose, car : 

1° Les uns estiment que la priorité doit être absolue 
depuis Tournefort, tant pour les genres que pour les 
espèces ; 

2 D'autres que la priorité doit être absolue, mais seule- 
ment depuis les premiers ouvrages de Linné, tant pour les 
genres que pour les espèces ; 

3° D'autres que la priorité ne doit partir que de la 1° édi- 
tion du Species plantarum de Linné (1753), et que le nom 
spécifique primitif doit toujours suivre l'espèce quel que soit 
le genre où elle est classée par la suite, à condition qu'iln'y 
ait pas déjà dans ce dernier genre un nom binaire identique 
au nouveau nom qui serait ainsi formé; 

4° D'autres que la priorité ne doit partir que de 1753 et 
que le nom spécifique princeps doit toujours suivre l'espèce 
quel que soit le genre où elle est classée par la suite, et 
quand bien même un binôme identique existerait déjà pour 
une autre plante ; 

5° D'autres que la priorité pour les genres remonte à 1753 
et qu'elle doit être absolue en ce qui concerne les binômes en 
leur entier, ce qui a été appelé « priorité de la dénomination 
binaire ». 

6° D'autres proposent une prescription cinquantenaire 
pour les genres, puis la règle de priorité absolue pour les 
espèces, mais à condition que l’épithète spécifique princeps 
figure dans le binôme; 

7° D'autresune prescription cinquantenaire pourles genres, 
puis la règle de priorité absolue pour les binômes dans leur 
entier ; 

8° D’autres, enfin, prévoient une liste de noms qui doivent 
ètre conservés en tous cas, liste devant figurer en appendice 
des règles de nomenclature. 

Citons quelques exemples pour montrer les inconvénients 
de l'adoption de certains de ces systèmes, et ce à partir du 
paragraphe 3°, car les paragraphes 1° et 2° sont parfaitement 


ak /. 
, 
MA 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 87 


clairs, quoique de nature à bouleverser de fond en comblela 
nomenclature botanique généralement employée. 

3° Tous les botanistes connaissent le Stachys hirta L. Cette 
espèce a été d'abord appelée par Linné en 1753 (Spec. pl., 
ed. 1, p.580) Galeopsis rrsuta; puis ensuite en 1759 (Systema, 
ed. 11, p. 1098) Sideritis Ocymastrum ; mais, en 1763, Linné, 
ayant reconnu que cette espèce appartenait au genre Stachys, 
l'a appelée S. Arfa. Comme il existe un S{achys hirsuta de 
Kunth (ap. Humboldt etBonpland Nov. gen. et sp. Americ., W, 
p. 308), de 1817, l'on s’est rejeté sur la deuxième épithète 
spécifique par ordre de date, tirée alors du Sideritis Ocymas- 
trum L., et nous avons dans la nomenclature le S/achys Ocy- 
mastrum Briquet, création nouvelle à notre sens bien inu- 
tile! 

D'autre part, voici un exemple que nous avons cité, dès 
1893, dans notre Flore de France (Introduction, p. 1x-x) : 
L’Erucastrum Pollhichi Spenn.a été placé, pour la première 
fois, par Grenier et Godron dans legenre Diplotaxis sous le 
nom de D. bracteata G. etG.; legenre Erucastrum ne devant 
pas être conservé et ses espèces rentrant dans le genre Diplo- 
taxis, Fr. Schultz a créé (Arch. fl. France et Allem., p. 136) le 
nom D. Pollichii également inutile. 

On peut voir déjà, par ces deux exemples, combien de noms 
devraient être changés si le principe de l’épithète spécifique 
princeps était appliquée pour tout le règne végétal etsi, dans 
tous les genres, l’onétait obligé de créer de nouveaux noms 
pour tous les binèmes qui ne mentionnent pas le qualificatif 
spécifique primitivement publié... 

Mais 1l y a mieux encore, dans cet ordre d'idées. — Non 
seulement certains botanistes admettent la priorité pour 
l’épithète spécifique princeps, mais ils élèvent les variétés 
à la même dignité et changent toute la nomenclature en 
reprenant pour une espèce, dûment et régulièrementnommée, 
un nom de variété donné par Linné! — Un exemple. Nous 
avons vu dans les Plante Europeææ de K. Richter et Gürcke, 
ouvrage d'ailleurs d’un haut intérêt, la notation suivante 
(Il, p. 378): Dianthus inodorus (L.) Kerner Schedæ fl. exsice. 


88 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


Austr. Hung., W, p. 69 n. 543 (1883). — Or, Linné n'a pas 
créé de D. inodorus ; il a simplement établi une variété 
=. inodorus de son D. Caryophyllus, et bien avant que Kerner, 
en 1882, ait publié le D. inodorus, Wulfen, en 1786 (ap. 
Jacq. Coll., I, p. 237), avait nommé cette même plante 
D. silvestris, nom qui est admis dans la presque totalité des 
ouvrages classiques soit comme espèce soit comme sous- 
espèces du D. Caryophyllus. De ce fait, nous avons eu tout 
naturellement, pour les variétés de cette espèce ou sous- 
espèce, 13 noms nouveaux D. inodorus var. uniflorus (Gaud.) 
Kürcke, var. /rigidus (Koch) Gürcke, var. binatus (Bartl.) 
Gürcke, var. Bauhinianus (Noë) Gürcke, var. Guyetani 
(Jord.) Gürcke, var. Juratensis (Jord.) Briq., var. consimales 
(Jord.) Güreke, var. aggericola (Jord.) Gürcke, var. oreophilus 
(Jord.) Gürcke, var. saxicola (Jord.) Briq., var col/livaqus 
(Jord.) Briq., var. brachycalyxr (Huet) Gürcke, var. mucro- 
petalus (Reichb.) Gürcke, alors que toutes ces variétés exis- 
taient déjà, pour le D. siloestris, établies par Gaudin, Koch, 
Bartling, Reichenbach, Noë, Jordan, MM. Saint-Lager, 
Williams ou nous-même. 

Autre exemple de même sorte. Dans les Pflanzenreich de 
M. Engler (IV, 193, p. 52, 1903), se trouve établi un Tuberaria 
melastomatifolia \Spach) Grosser, qui n'estautre que l’Helian- 
themum Tuberaria de Miller, déjà porté dans le genre Tube- 
raria par Willkomm (/cones et descript. pl., W, p.69, t. 110) 
en 1856, sous le nom de Tuberaria vulgaris Willk., avec 
plusieurs variétés. Alors pourquoi ce nom nouveau de T. me- 
lastomatifolia ? Tout simplement parce que, en 1836, Spach 
avait admis une variété melastomeæfolia de son Tuberaria 
perennis. Dès lors devraient disparaitre Tuberaria perennis 
Spach (1836), T. vulgaris Willk. (1856), mais devrait rester 
T,.melastomatifoliaGrosser (l'orthographe mèmeestchangée!) 
avec, naturellement, autant de variétés nouvelles pour ce 
nouveau binôme qu'ily en a pour les T. perennis et vulgaris ; 
ainsi l’on peut lire : T. melastomatifolia (Spach) Grosser 
var. suffruticosa (Willk) Grosser (1900) —T. vulgaris Willk. 
var. suffruticosa Willik. (1856). 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 89 


On voit à quel chaos formidable nous conduirait l'adoption 
de la priorité ainsi comprise! 

4 Les botanistes partisans du mode de nomenclature 
mentionné ci-dessus au paragraphe 4, aggravent encore la 
situation. Exemple : Mœnch, en 1794, a publié le nom de 
Lathyrus luteus Mœnch pour le L. annuus de Linné; en 1847 
Munby (F1. d'Algérie, p.73) a, de mème, établi un L. luteus; 
enfin, en 1849 (Deutschl. fl., p. 155) Petermann, acceptant 
le transfert des espèces du genre Orobus dans le genre 
Lathyrus, a considéré comme nul le nom de Lathyrus mon- 
tanus Gren. et Godr. (et ce avec raison puisqu'il existait un 
L. montanus Bernhardi de 1800) et a créé un L. luteus 
Peterm., sous le prétexte que Linné avait appelé cette espèce 
Orobus luteus et que l’épithète spécifique /uteus ne pouvait 
régulièrement être appliquée, dans le genre Lathyrus, qu'à 
elle seule. Voilà donc frois Lathyrus luteus parmi lesquels, 
avec cette théorie, le dernier seul serait valable. On peut 
voir encore à quelle énorme quantité de noms nouveaux à 
accepter conduirait l'adoption de cette singulière pratique. 

Les prescriptions exposées dans les paragraphes 6°, 7° et&?, 
constituent en réalité du pur arbitraire, au premier chef, 
et l’on peut prévoir qu'il serait bien difficile de mettre les 
botanistes d'accord sur le point de départ de la prescription, 
tant comme durée que comme date, d'autant mieux quil 
faudrait, en plus, s'entendre aussi sur ce qu'on doit accueillir 
comme ouvrages (#onographies, flores générales, etc.) ayant 
qualité (acceptée de tous) pour donner sans conteste « valeur 
certaine » à une interruption de prescription? Les mono- 
graphes ou floristes peuvent là encore se rendre compte des 
difficultés d’un accord possible ! 

5° J'ai gardé pour la fin, car c’est celui que J'ai préconisé 
depuis longtemps et sur lequel j'appelle tout particulière- 
ment l'attention des phytographes, l'examen du mode de 
nomenclature! exposé au paragraphe 5°. Là, relativement 


! Les articles 57 bis, 57 ter et 57 quater, soumis en juin 1904, à 
l'approbation des membres de la Société botanique de France par 


90 ROUY. —- QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


peu de noms nouveaux à créer (ef exclusivement pour le trans- 
fert possible d'espèces dans d'autres genres), synonymie for- 
cément réduite, enfin rien d'arbitraire puisqu'il s’agit d’un 
principe absolu, d'application facile : priorité de la dénomi- 
nation binaire pour toutes les espèces ou divisions d’espèces 
ne prêtant à aucune critique, quel que soit le genre adopté. 
Seule objection possible : reprise dans la nomenclature d’un 
certain nombre de binômes princeps négligés, mais à tort, 
depuis un temps plus ou moins long, ce qui constituait en 
réalité une irrégularité. Le « Groupe des botanistes belges 
et suisses », avec lequel, à part les quelques cas restrictifs 
signalés dans cet article, Je suis parfaitement d'accord, a 
écrit (Propositions, p. 35) à propos des usages des botanistes 
américains : « Que penser d’une nomenclature dans laquelle 
la même espèce s’appellera Convallaria bifolia L., Majan- 
themum Convallaria -Web., Unifolium quadrifidum  AIX., 
Bifolium cordatum Gærtn. et Sciophylla convallarioides 
Wibel, 5 noms spécifiques différents parce que l’espèce a 
été placée dans 5 genres différents! » Je répondrai simple- 
ment que les genres Unifolium, Bifolium et Sciophla (Scio- 
phylla Heller 1810) sont depuis longtemps versés dans la 
synonymie et qu'avec la prescription que j'indique plus loin, 
ces genres n'ayant pas été repris depuis 1824, sont défini- 
tivement rejetés. Reste Convallaria bifolia L. et Maianthe- 
mum Convallaria Weber, selon que les botanistes font entrer 
l'espèce dans le genre Convallaria où dans le genre Maian- 
themum ; dans ce dernier, Maianthemum Convallaria Weber 
(1780), bien antérieur à M. bifolium DC., a donc été, à juste 
titre, admis dans l’/Zndex Keivensis et doit être conservé. Cette 
règle, qui ressort de l'application rigoureuse d’un principe 
nettement défini, ne présente, pour ainsi dire, nulles diffi- 
cultés à côté des inconvénients multiples (augmentation consi- 
dérable de noms nouveaux, tâätonnements, défaut d'entente 
sur le départ de la date de priorité pour les genres, etc.) 
qu'offrent les autres modes indiqués. 


la commission spéciale de la Société, posent également le prin- 
cipe de cette règle que je défendais énergiquement dès 1890. 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 91 


En ce qui concerne les genres, il semble qu'une prescrip- 
tion cinquantenaire, proposée par plusieurs botanistes, ne 
répond pas aux besoins réels de la nomenclature. Si l’on 
hésite devant l'adoption de la règle absolue de priorité pour 
les genres depuis 1737 ou 1753, par crainte d'être obligé de 
reprendre certains binômes tombés en désuétude depuis 
fort longtemps ou de créer des binômes nouveaux pour le 
transfert d'espèces récentes dans les genres anciens, pour- 
quoi ne pas remonter à une date fixe, 1824, par exemple, 
année de la publication du premier volume du Prodromus 
de A.-P. de Candolle, en posant en principe que tous les 
genres antérieurs à cette date et non admis dans les grands 
ouvrages ou non repris dans les travaux publiés depuis lors, 
notamment dans des ouvrages généraux ! ou dans des mono- 
graphies, n'auront plus cours dans la Nomenclature ?... 


! Nous entendons par ouvrages généraux des publications telles 
que, par exemple : 

Pour le globe : De Candolle : Prodromus syst. naturalis. — De 
Candolle : Suites au Prodrome. — Kunth : Enumeratio planta- 
rum. — Bentham et Hooker : Genera plantarum. — Saccardo : 
Sylloge Fungorum. — Hooker et Jackson : /Zndex Kewensis. — 
Engler et Prantl : Naturl. Pflanzenfamilien. 

Pour l'Europe (entière) : (Œder, etc. : Flora Danica (et Amé- 
rique boréale). — Nyman : Conspectus floræ Europææ. — Rouy : 
Illustrationes plant. Europæ rariorum. — Richter et Gürcke : 
Plantæ Europææ. — Bruch, Schimper et Gumbel: Bryologia Eu- 
ropæa. 

Pour l'Europe (par régions) : Hartmann : Æandb. Scandina- 
viens Flora (ed. XI). — Sowerby et Smith (suppl. by W.-J. 
Hooker) : English Botany. — Smith, Hooker et Berkeley 
English Flora. — Watson : Cybele Britannica (et Compendium). 
— Grenier et Godron : Flore de France. — Rouy, Foucaud et 
Camus : Flore de France (continuée par Rouy). — Willkomm et 
Lange : Prodromus floræ Hispanicæ (et Supp'ementum par Will- 
komm). — Willkomm : Zcones plantarum præs. Hispaniæ (et Ilus- 


trationes floræ Hispanicæ). — Bertoloni : Flora Italica. — Par- 
latore: Flora Italiana (continuée par Caruel, Tanfani, Nicotra). — 
Haläcsy (de) : Conspectus floræ Græcæ. — Ledebour : Flora 


Rossica (et Sibérie, et Asie région du Caucase). — Host : Flora 


92 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


Citons un exemple. — Le genre Tricratus, de la famille 
des Nyctagineæ publié par L'Héritier (Stirpes novæ, t. 120) 


Austriaca (plus flores régionales par Visiani, Neilreich, Hauss- 
mann, Schur, MM. Celakowsky, Beck von Managetta, de Degen, 
de Haläesy, etc.). — Reichenbach : Flora Germanica excursoria, 
et Zcones floræ Germanicæ et Ielveticæ. — Koch : Synopsis floræ 
Germanicæ. — Ascherson et Graebner : Synopsis der Mitteleuro- 
paischen flora. — Gaudin : Flora Helvetica (et autres flores plus 
récentes par Christ, Gremli, Schinz et Keller, etc.;. 

Pour l'Asie : Ledebour, Meyer et Bunge : Flora Altaica. — 
Ledebour : Zcones pl. impr. Altaic. — Boissier : Flora Orientales. 
— Trimen et Hooker : Zandb. of the flora of Ceylan. — Finet et 
Gagnepain : Contributions à la flore de l'Asie orientale. — Wallich: 
Plantæ Asiaticæ rariores — J.-D. Hooker : Flora of Brit. India. — 
Pierre : Flore forest. de la Cochinchine. — Siebold et Zuccarini : 
Flora Japonica. — Franchet et Savatier : Enumeratio plant. in 
Japonia cresc. 

Et autres publications importantes de Maximowiez, Fischer et 
Meyer, Turczaninow, Herder, Franchet, Regel, Trautvetter, At- 
kinson, Bunge, Ruprecht, Sommier, Breitschneider, Bureau, 
Barbey, Debeaux, Forbes, Hemsley, Griffith, King, Makino, Mat- 
sumura, Nylander, Sargent, de Vriese, Aitchison, Ridley, Bed- 
dome, Clarke, Hooker, Thomson, Walker-Arnolt, Cambessèdes, 
Decaisne, Kurz, Wight, Finet, Prain, etc. 

Pour l'Afrique : A. Richard : Tentamen floræ Abyssinicæ. — 
Harvey, Sonder et Dyer : Flora Capensis. — D. Oliver : Flora of 
tropical Africa. — Baillon et Drake : Æist. natur. des plantes de 
Madagascar. — Webb et Berthelot : Phylographia Canariensis, 
— Cosson : Compendium et Illustrationes floræ Atlanticæ. — 
Klotzsch, Peters, Braun : Botanik von... Mossambique. — Durand 
et Schinz : Conspectus fl. Africæ. 

Et autres publications importantes de Ascherson, Baker, Ball, 
Baratte, Battandier, Bolus., Bonnet, Britten, Chiovenda, Christ, 
Cordemoy, Durieu, Engler, Schumann, Ficalho, Franchet, Frese- 
nius, Guillemin (et Perrotet et Richard), Hua, Henriques, Hiern 
et Rendle, J.-D. Hooker, Klatt, Kotschy, Lowe, Martelli, Massa- 
longo, Murbeck, Patouillard, Piccone, Renauld, Schweinfurt, 
Trabut, Vatke, Viviani, Welwitsch, Willdemann, Wood et Evans, 
Zabhlbruckner, etc. 

Pour l'Océanie : Korthals : Flora Indiæ Batavæ orient. — 
Hooker (J.-D.) : Flora Tasmaniæ.— Miquel: Flora Indiæ Bataviæ. 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 93 


dans le 1° semestre de 1789 est, en fait, antérieur au genre 
Abronia Juss.\Genera, WI, p. 7) publié dans le 2°° semestre 


- — Blume etFischer : Floræ Javæ.— Brongniart et Gris : Descript. 


plant. remarg. Nouvelle-Calédonie. — Bentham et Muller : Flora 
Australiensis. — Muller (F.) : Fragmenta Phytogr. Australiæ (et 
The plants indig. of the Colony of Victoria). — Beccari: Osser- 
vaz. bot. Piante dell Archipel Indo-Maleze et Papuano. — Drake 
del Castillo : Zl{lustrationes floræ insularum Maris Pacifici. — 
Blanco : Flora de Filipinas. — Seemann : Flora Viticensis. — 
Dozy, Molkenboer, Van den Bosch et van den Sande-Lacoste : 
Bryologia Javanica. — Horsfield, Bennett et Brown : Plantæ 
Javanicæ rariores. 

Et autres publications importantes de : Treub, Bæœrlage, de 
Vriese, Hasskarl, Koorders, Penzig, Van Hasselt, Vidal y Soler, 
Stapf, Warburg, Willdemann, Bailey, Berggren, Buchanan, 
Chamisso et Schlechtendal, Engler et Kuhn, Field, Kirk, Lesson 
et Richard, Ramsay, Mitten, Maiden et Campbell, Reinecke, Schu- 
mann et Lauterbach, Zahlbruckner, etc. 

Pour l'Amérique du nord (et centrale) : Hooker (W.-J.) : Flora 
Boreali-Americana. — Richard et Montagne : Botanique de 
l'ile de Cuba. — Torrey et Gray : Flora of North-America. — 
Sargent : Sylva of North-America. — Montagne : Plantes cellu- 
laires de l’île de Cuba. Oerstedt, Bentham et Grisebach : Flora 
Centro-Americana. — Grisebach : Flora of tthe British West- 
Indienislands.— Britton et Brown: Z!{ustrated Floraofthe Northern 
United States, Canada, and Brit. possessions. — Hemsley : Botany 
of Mexico and Central America. — Urban: Additamenta fl. Indiæ 
occid., et Symbolæ Antillanæ. — Wolle : Freshwater Algæ of the 
United-States (et Diatomaceæ et Desmids). 

Et autres publications importantes de Brewer, Watson, Asa 
Gray, Chapmann, Eaton, Coulter, Rose, Evans, Coville, Wright, 
Engelmann, Bigelow, Greene, Howell, Mac-Millan, Macoun, 
E. Meyer, Mobr, Nuttall, Rydberg, Seemann, Tuckermann, Bailey, 
Trelease, Vasey, Watson, Bateman, Durand et Pittier, Duss, Eg- 
gers, Fournier, Nylander, Bescherelle, La Llave et Lexarza, 
Maycock, Micheli, Millspaugh, Wilson, Babington, Mitten, Sessé 
et Mocino, Spruce, Stahl, Urbina. 

Pour l'Amérique du sud : Gay et Montagne : Flora Chilena. — 
Martius, Endlicher, Eichler, Fenzl, etc. : Flora Brasiliensis. — 
Weddell : Chloris Andina — Karnsten : Flore Columbiæ... spe- 
cim. selecta. — Miers : Contributions to Botany et Illustrations, etc. 


94 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


de cette même année. Mais ce genre Tricratus n'ayant été 
accepté ni par Lamarck, ni par Douglas, ni par Hooker, ni 
par Escholz, ni par Torrey, ni par Choisy (ap. DC. Prodr.), 
ni par Bentham et Hooker, ete., évidemment du reste parce 
que ces auteurs attribuaient à tort la date de la publication 
au Species de Willdenow (1, p. 807), de 1797, alors qu'en 
réalité elle était de 1789 (cf. Sprengel et Otto Kuntze) il 
y à lieu de le négliger, car il faudrait accepter plusieurs 
noms nouveaux pour la plupart des espèces du genre Abro- 
nia si elles étaient transportées dans le genre Tricratus. 

A ce sujet, je crois utile de parlerici d’un point qui semble 
ne pas avoir été examiné par les auteurs de modifications à 
apporter aux Lois de 1867: il s’agit de l'utilité de conserver 
dans la Nomenclature des binômes très connus mais appliqués 
ultérieurement à des plantes autres que celles auxquelles 
leurs inventeurs les avaient primitivement attribués. Pour 
bien faire comprendre le cas, je vais citer deux exemples 
pris parmi des espèces bien connues. Tout d’abord, Je 
reproduis ici le passage de la F/ore de France, concernant le 
Potentilla verna(Rouy et Camus Flore de France, VT, p. 200). 

« Il est actuellementadmis par tousles botanistes que Linné, 
en publiant dans le Species (64.1, p. 48, ann. 1753) la diag- 
nose du P. verna, avait en vue un type très large, com- 
prenant les P. aurea, Salisburgensis, verna et opaca. Plus 
tard, en 1759, dansles Améænitates Academiceæe (p.274 et 316), 
et, en 1763, Ans la deuxième édition du Species, Linné a 
séparé lui-même les P. verna et opaca. Mais si la diagnose 


— Pæœppig et Endlicher : Nova gen. et spec. reg. Chilens. Peruv. et 
in terra Amazon. 

Et autres publications importantes de Alboff et Kurtz, Anders- 
son, André, Arecheveleta, Ball, Rodrigues, Berg, Bongard, Briquet, 
Bunbury, Bureau et Schumann, Dalton, Desvaux, Duby, Dusén, 
Hampe et Schlechtendal, Hieronymus, Jameson, Lofgren, Maury, 
Micheli, Miquel, Franchet, Petit, Bescherelle, Montagne (Cryp- 
togames de la Patagonie, de la Guyane, de la Bolivie), Müller (2) 
Philippi, Presl (C. B.) , Reiche, Rusby, Spegazzini, Trianiaet Plan- 
chon, Vellosia, W ainio, Warming, NU awra, etc, 


ROUY: — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 95 


x 


du P. aurea ne peut prêter à aucune ambiguité, celle du 
P. opaca s'applique aussi bien à certaines variétés du P. verna 
qu’au P. cinerea Chaiïx, et celle du P. verna, ainsi que les 
synonymes et les habitats cités par lui, démontrent bien 
qu'il comprenait encore, sous le nom de P. verna, et le 
P. verna actuel et le P. Salisburgensis, ce qui a porté plu- 
sieurs botanistes contemporains à rejeter les noms trop com- 
plexes de P. verna et de P. opaca L. — Ceci exposé, et en 
ce qui concerne la dénomination de P. verna, il nous a sem- 
blé que, sans reprendre pour notre compte les très longues 
dissertations que certains auteurs allemands, autrichiens ou 
suisses ont publiées à ce sujet, dans un sens ou dans l’autre, 
le nom de P. verna, appliqué à notre plante si répandue, 
avait parfaitement sa raisou d’être, puisque Hudson, dans 
son Flora Anglica, au moins, dans la deuxième édition 
(p. 223, 224, ann. 1778), l'avait adopté dans le sens restreint 
excluant ie P. Salisburgensis, et que ce n'était qu'en 1885 
qu'Allioni avait, le premier, attribué le nom de P. verna à 
l'espèce distinguée peu après (1788) par Hænke avec le 
qualificatifde Salisburgensis. Dès lors, lanotation : «P.verna 
(L. pro parte) Huds. » s'impose, même par droit d'anté- 
riorité, et nous n'avons pas à rayer de la nomenclature le 
nom siconnu de P. verna. 

Une autre espèce linnéenne, l'Euphorbia Paralias, est 
ainsi caractérisée par Linné, dansla 1° éd. du Species : « Eu. 
umbella subquinquefida bifida, involucellis cordato-renifor- 
mibus, foliis sursum imbricatis »; puis dans le Mantissa, VW, 
« Petala integra! ». Pour avoir la forme des feuilles de cette 
espèce, d’après Linné, il faut se reporteraux indications qu'il 
donne dans l’Hortus Cliffortianus (p. 300, n° 22) : «Eu. iner- 
mis, foliis setaceo-linearibus, confertis, umb. universali 
multifida partial, ramose bifidis », en citant la figure 886 de 
Barrelier. Il est dès lors bien certain que Linné avait en 
vue, en 1737 et 1753, toute autre chose que la plante à 
laquelle tous les botanistes appliquent actuellement le nom 


! Les glandes de l’involucre étaient les pétales pour Linné. 


96 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


de £. Paralias L.'. Mais, dans le Flora Anglica, Hudson a 
bien attribué ce nom de ÆEwuphorbia Paralias L. à la plante 
des sables maritimes de l'Angleterre, de la France, etc., et 
dans la 2° édit. du Species Linné lui-même citant Hudson 
j'estime actuellement que le binôme Æ. Paralias (L. emend.) 
Huds. s'impose au même titre que Potentilla verna (L. pro 
parte) Huds. Ce procédé permettra, on le voit, de conserver 
des noms répandus dans beaucoup d'ouvrages, et qu'il serait 
regrettable d’avoir à exclure età remplacer par des binômes 
nouveaux. 

Une autre mesure des plus importantes qu'il convient de 
prendre, à notre sens, consiste dans l'adoption générale d’un 
terme de classification intermédiaire, d’une incontestable 
utilité, entre la sous-espèce et la variété. Déjà, dans notre 
Flore de France (Introduction, p. xi-xu1, 1893), nous éeri- 
vions : « Une innovation qui sera probablement remarquée, 
« c'est la valeur que nous attribuons à la «forme » que 
« nous considérons ici comme synonyme de la race en hor- 
« ticulture, et non comme une simple variation ou modifi- 
« cation peu importante du type spécifique, due à des chan- 
« gements dans les conditions ordinaires de la vie de la 
« plante, ce qui constitue alors la variété. Nous estimons 
« donc la forme, d'un degré supérieur dans l'échelle de la 
« classification à la variété, puisqu'elle est plus stable et se 
« produit généralement telle quelle ; elle peut avoir par 
« fois elle-même des variétés. Exemple : 

« Le RaNuNCuEUS ACER L. est formé, en France, par- 
« trois sous-espèces bien caractérisées qui, toutes les trois, 
« présentent les caractères du groupe spécifique R. ACER : 
« feuilles radicales pentagonales dans leur pourtour; 
« pédoncules arrondis; carpelles qlabres, plans-comprimés, 
« à bec court. — Chacune de ces sous-espèces se différen- 
« cie, elle aussi, des deux autres par un ensemble de carac- 
« tères stables, moins important dans le genre Ranunculus 


! J'avais même, jadis, inscrit dans mes collections pour l’E. Pa- 
ralias auct. non L., le nom de £. Hudsoni Rouy. 


« 


«€ 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 97 


que les caractères attribués ci-dessus au À. acer, mais 
qui n’en ont pas moins une valeur certaine. | 
«1. —R. Boræanus Jord. — Souche courte, à rhizome 
court ou nul; feuilles radicales très profondément palma- 
tipartites, à lobes ultimes étroits, nombreux, écartés. 

« 2. — R. Steveni Andrz. — Souche à rhizome allongé; 
feuilles larges, moins profondément 3-5-partites, à lobes 
ovales-cunéiformes, écartés. 

« 3. — R. Frieseanus Jord. — Souche à rhizome 
allongé; feuilles radicales larges, suborbiculaires, à lobes 
larges, peu incisés, se touchant ou se recouvrant par leurs 
bords. 

« Examinons maintenant la sous-espèce R. Boræanus: 
nous allons la voir par trois /ormes, tendre vers la sous- 
espèce R. Steveni : 

&« 1. — R. rectus Bor. — Divisions des feuilles un peu 
plus larges, plus oblongues-cunéiformes ; souche un peu 
plus allongée. 

« 2. — R. stipatus Jord. — Plante alpine moins élevée 
que la forme précédente; divisions des feuilles plus iné- 
gales, moins nombreuses et souvent pétiolulées dans les 
feuilles caulinaires inférieures. 

« 3. — R. pascuicolus Jord. — Voisin de la forme s/ipa- 
tus ; en diffère par les divisions des feuilles un peu plus 
larges, suboblongues, les fleurs plus petites; ete.; plante 
alpine. 

« Or ces diverses plantes croissent, semblables à elles- 
mêmes, dans les localités différentes : ce sont donc bien 
des « formes » au sens que nous donnons à ce mot. 

« Mais le R: Boræanus genuinus, à feuilles radicales 
longuement pétiolées, très profondément palmatipartites, 
à divisions primaires beaucoup plus longues que larges, à 
lobes multiples étroits, nombreux, écartés, présente une 
villosité plus abondante, plus molle, et alors la souche est 
un peu moins courte; c’est le R.tomophyllus Jord., que 
nous ne pouvons accepter qu'à titre de simple variété de 
la sous-espèce R. Boræanus: De même la forme R. rectus 


Les 


98 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


« se rencontre, rarement, presque naine, et dès lors à 
«fleurs peu nombreuses (AR. pumilus Clairv., non L. nec 
« Thuill.) : ce n'est mème plus là une variété; c'est un cas 
« fortuit, comme l'albinisme, par exemple, et il n'ya là 
« qu'une sous-variété ou variation de minime importance : 
« R. rectus Bor.s-var. pumilus. » 

Depuislors, dansnombred'ouvrages, le terme de «forme » 
(ou forma) a été adopté, car il indique bien exactement ce 
qu'il représente. Ce terme, pourtant si clair, a éténéanmoins 
discuté par un botaniste qui nous a reproché de l'employer 
alors qu'il avait une signification tout autre : «on parle, en 
«_ effet, d'une forme, a-t-il dit, quand on ne peut pas s’expri- 
« mer sur la valeur spécifique ou variétale d’une plante, 
« ou encore on emploie le terme de forme dans le sens 
« d’une modification insignifiante d’un type connu; par 
« exemple « Hieracium alpinum forma », H. amplericaule 
« L. forma reducta ». Nous avons fait remarquer alors que 
l'application d'un terme quelconque (/orma ou vartetas) 
à une plante incertaine, qui n’existera réellement dans la 
science qu'en devenantpréciséelorsqu'onluiattribueraunnom 
et qu'on la classera à son rang dans l'échelle des êtres, n’a 
point de sens. D'autre part, pourquoi dire Hieracium amplexi- 
caule forma reducta, alors que l’on peut si bien dire, et à 
juste titre : H. amplericaule s.-var. reductum, puisqu'il y à 
là une variation presque individuelle de minime impor- 
tance? D'ailleurs, dans toutes les langues, le mot « forme » 
indique non une chose imprécise mais au contraire, quelque 
étymologie qu'on lui attribue, une chose parfaitement limi- 
table, à figuration ou contours faciles à détermiver. J’ajoute- 
rai que dans l’article 9 des Lois, le Congrès de 1867 a adopté 
le terme « Planta» et non « Forma » pour les plantes non 
encore précisées. 

Au sujet de l'utilité de ce terme, que nous avons démon- 
trée ci-dessus, J'ajouterai que certains auteurs n'acceptent 
que les variétés (pas même les sous-espèces, ce qui les 
oblige à augmenter sans qu'il y ait réellement lieu lenombre 
des espèces) et que ces variétés sont forcément de valeurs 


a 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 99 


très inégales, d’où la nécessité d’une gradation systématique 
par l'intercalation de la « forme » entre la sous-espèce et les 
vraies variétés. 

Enfin un dernier point. Divers genres établis par Linné 
sont composés d'éléments tellement disparates qu'il n’est plus 
possible, dans l’état actuel de la science, de conserver ces 
genres. Rappelons, par exemple, le genre Cnicus de Linné. 
Ce genre contenait, pour Linné, 10 espèces dont 4 sont deve- 
nues des Cirsium ; les 6 autres ont été réparties ultérieure- 
ment entre les genres Carduus, Picnomon, Serratula, Cen- 
taurea, Rhaponticum, Carbenia. Ce genre Cricus, à espèces 
incohérentes était à rejeter purement et simplement, etl’on 
ne s'explique pas pourquoi il a été repris par certains au- 


teurs pour les espèces du genre Crsium ? 


Ces quelques points principaux examinés, mes proposi- 
tions de modifications ou d’additions aux Lois (ou Règles 
de la Nomenclature) se résument comme suit, en tenant 
compte des autres propositions déjà faites : 


Additions et modifications. 


S 
b. 


Article 10. — Intercaler entre les mots Subspecies et Varie- 
tas le mot Forma et supprimer après subspecies la paren- 
thèse (vel Proles gall. Race), ces mots étant réservés (art. 14 
des Lois) pour les subdivisions des espèces cultivées. 


Article 13. — Modifier comme suit le commencement du 
second alinéa : Le classement des sous-espèces et des formes 
dans l'espèce se fait par des lettres ou par des chiffres. 


Article 15. — Chaque groupe naturel de végétaux ne peut 
porter dans la science qu’une seule désignation valable, savoir 
la plus ancienne à la condition qu'elle soit conforme aux 
règles essentielles de la Nomenclature. 

La nomenclature botanique commence avec Linné, Species 
plantarum, ed. 1 (1753), pour tous les groupes. — Toutefois 
pour éviter que la nomenclature des genres ne subisse, par 


100 ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 


l'application stricte du principede la priorité à partir de 1753 
un bouleversement qui encombrerait la science de noms 
nouveaux inutiles, il est permis de négliger tout nom de 
genre antérieur à 1824 qui n'aurait pas été employé de 
façon générale, ou utilisé dans de grands ouvrages floris- 


tiques ou dans des monographies, jusqu'à l'époque actuelle. | 


Article 34. — Tous les noms spécifiques s’écrivent avec des 
minuscules sauf ceux qui désignent des noms d'hommes, 
de régions ou de localités, ou ceux qui sont d'anciens noms 
de genres, Exemple: Ranunculus Sequieri, Ranunculus Thora, 
R. Pyrenæus, R. Lingua, R. Monspeliacus, R. Lugdunensis, 
R. Gouani, R. Sardous, etc. 


Article 36. — Paragraphe 6° : Eviter les noms qui ont été 
employés auparavant dans le genre et qui sont tombés dans 
la synonymie (homonymes !). 


Article 38. — [es noms des sous-espèces et formes s’éta- 
blissent par l'emploi de la nomenclature binaire comme les 
noms spécifiques et s'ajoutent à eux dans leur ordre, en 
commençant par les sous-espèces. Les variétés et sous- 
variélés, variations et sous-variations des espèces, sous- 
espèces ou formes, s'ajoutent à chacune de celles-ci dans 
l'ordre ci-dessus précisé par l'emploi d’un terme unique. 
Exemple : 

CENTAUREA PANICULATA L. >. congesta Cariot: 

CENTAURES PANICULATA L. forma C. polycephala 
(Jord.) Rouy £. Esterellensis (Burnat) Nob. ; 

CENTAURES PANICULATA L. subspec. C. leucophæa 
(Jord.) Nob. &. Valesiaca (Jord.) Nob. : 

CENTAUREA PANICULATA L. subspec. C. leucophæa 
(Jord.) Nob. forma €. Reuteri (Reichb.) Nob. £. brunnæa 
Nob. 


Article 42. — La publication résulte de la vente ou de la dis- 
tribution, dans le public, d'imprimés, de planches ou d’au- 


ROUY. — QUESTIONS DE NOMENCLATURE 101 


tographies indélébiles (non susceptibles d'être décolorées à la 
longue, telles que, par exemple, celles faites avec des encres 
d’aniline). 


Article 48. — Pour être exact et complet dans l'indication du 
nom ou des noms d'un groupe quelconque, il faut citer l'au- 
teur qui a publié le premier le nom ou la combinaison de 
noms dont il s’agit, ainsi que l'ouvrage dans lequel il a fait 
cette publication. En particulier, lorsqu'une espèce a été 
publiée trop largement ou incomplètement par son inven- 
teur, il faut citer le botaniste qui le premier a bien précisé 
l'espèce à laquelle s'applique le nom. — Exemple : Poten- 
tilla verna (L. pro parte) Huds.; Euphorbia Paralias (L. 
emend.) Huds. 


Article 53.— Ajouter : L'’abandon d'un nom n'est autorisé 
que lorsque le groupe qu'il désignait contenait des éléments 
devenus incohérents. Exemple : genre Cnicus, de Linné. 


Article57. — [orsqu'une espèce, ou une série d'espèces, est 
portée dans un autre genre, lorsqu'une subdivision de l'es- 
pèce est portée dans une autre espèce, le nom spécifique ou 
le nom de la division d’espèce doit subsister, à moins que 
dans la nouvelle position, il n'existe un dés obstacles indi- 
qués dans les articles 59 à 65. — Notamment lorsqu'une 
espèce est transportée dans un autre genre l'épithète spéci- 
fique doit subsister, mais seulement dans le cas où ladite 
espèce n'aura pas reçu antérieurement un nom binaire dans 
le même genre ; tous noms spécifiques postérieurs créés dans 
ces conditions seront rejetés. — Exemples: Nigritella nigra 
Reichb. f. (1851) est à rejeter, bien que Linné ait créé en 
1753 le nom de Satyrium nigrum pour cette espèce, parce 
que, dès 1818, Richard avait appelé cette même espèce 
Nigritella angustifolia; Ca/osphæria pulchella À. Kern. (1883) est 
à rejeter, bien que Persoon ait établi en 1801 un Sphæria 
pulchella pour ce même champignon, parce que, dès 1863, 
Tulasne l'avait nommé Calosphæria princeps; les noms seuls de 
Nigritella  angustifolia Rich. et: Calosphæria  princeps 


102 ROUY. — QUESTIONS: DE NOMENCLATURE 


x 


Tulasne sont à conserver pour ces espèces quand elles 
figurent dans les genres Nigritella et Calosphæria. 

Lorsqu'un auteur transporte dans un genre nouveau des 
espèces déjà décrites, les qualificatifs spécifiques doivent 
être conservés à moins qu'ils n'existent déjà dans ce même 
genre (homonymie). — Exemple : Lathyrus luteus Mœnch 
(1794) annibile Lathyrus luteus Peterm. (1849), créé par 
Peterman pour le transport dans le genre Lathyrus de 
l'Orobus luteus L.: et, dans ce cas, un nom nouveau doit 
être créé (Lathyrus Linnæi Rouy, 1899, pour le L. luteus 
Peterm. non Mænch). 


Le Directeur-Gérant : G. ROUY. 


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: GEorcs ROUY 


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SOMMAIRE DU N° 19 


Distribution géographique des Asplenium fontanum et foresiacum, par 
M. A. LE Gran. 
.__ Herborisations en Corse, par À} Mn GYSPERGER. 
Conspectus des espèces, sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés 
et hybrides du genre Cirsium, par M. G. Rouy (suite et fin). 
Nouvelles. 


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de ANNÉE N° 19 4er Aour 1904 


REVUE 


BOTANIQUE NYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Distribution géographique 
_des 


ASPLENIUM FONTANUM € FORESIACUDME 


Par M. AT. LE Gran. 


L'Asplenium fontanuin Bernh. correspond à l'A. Halleri 
de beaucoup d'auteurs (DC., Koch, Gren. Godr., ete.). Le 
nom de Bernhardi, de beaucoup le plus ancien, doit être 
repris à l'exemple des floristes récents, comme Milde 
(Filices Europæ et Atlantidis), D' Christ (Die Farn Kraeuter 
der Schweiz), Ascherson ie der tr 
Flora), ete: 

£a forme typique constitue la var. pedicularifolium Koch. 

Pour fixer les idées, je cite comme exemple de cette forme. 
les spécimens de l'Herb. Norm. de Schultz, n*782 (de 
Chambéry) et 782 bis (de Belfort), ainsi que ceux dela Soc. 
Rochelaise n° 4980 (de la Lozère). 

L'A. foresiacum Legrand, bien distinct, sera examiné 
plus loin. | 

“Asplenium fontanum Bernh. — La distribution de cette 
espèce en France présente une régularité remarquable : 

1° Toute là partie orièntale, de Belfort aux Alpes-Mari- 
times par le Jura; Saône-et-Loire (R R), Bugey, Savoie et 
Haute-Savoie, Isère, Drôme, Hautes- “Alpes et Basses-Alpes, 
ont presque partout ; 

2° Les Cévennes de la Lozère el de FAveyron relient les 


104 LE GRAND. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 


habitats précédents avec l'Ariège, les Pyrénées orientales 
et les Pyrénées centrales. 

Les altitudes que J'ai relevées seront suffisantes pour une 
appréciation comparative avec celles qu'habite l'A. fore- 
siacum. 

Jura, au Mt Poupet 800 m. (ipse legi); Savoie de 300 à 
1400 m. (D° Chabert); Isère, près de Fontaine 300 à 400 m. 
(Pellat); Drôme, de 200 à 1800 m. et à Luz-la-Croix-Haute 
1095 m. {Chatenier); Hautes-Alpes, à La Grave 1300 m. 
(Alph. Faure); Basses-Alpes à 1600 m. et aux Thuiles à 
2350 m. (Derbez); Alpes-Maritimes, à Beuil 1000 à 1400 m. 
(Vidal); Provence, à Gémenos à 900 m. et à la Sainte- 
Baume à 850 m. (Legré); Ariège, de 630 à 1390 m. (Mar- 
cailhou d'Aymeric); Pyrénées-Orientales, à la Tour de Mir 
1550 m. (pse legi); Lozère, à la Canourgue 900 m. (abbé 
Soulié); Aveyron, au Causse-Noir 700 m. (abbé Soulié) et 
rochers de Lagast 950 m. (frère Saltel). 

De ce tableau résulte une grande variation dans la!zone 
d'altitude de cette espèce qui s’élèverait de 200 à 2350 m. 
Mais ce sont là des cotes extrêmes tout à fait exception- 
nelles et qui mériteraient peut-être confirmation, la zone 
normale descendant rarement au-dessous de 700-800 m. 

On remarquera que l'A. fontanum croît exclusivement 
sur le calcaire et constitue un des meilleurs exemples de 
plante calcicole. 

La station de Beuil avait paru d'une détermination géolo- 
gique incertaine, contiguë qu'elle està un terrain Permien très 
siliceux. M. Briquet, le savant génevois bien connu, a tranché 
la question en ces termes : «Je puis vous dire que je n'ai vu 
« lA.fontanum dans les Alpes-Maritimes que sur le calcaire. 
« Je suppose que ce moulin de Beuil, qui n’est pas indiqué 
« sur les cartes, est situé sur le Cians au-dessous du village 
« (juché sur une éminence). Mais fût-il même silué à 
« quelque distance du village que cela ne changerait rien à 
« la nature du substratum, car les calcaires triasiques se 
« continuent en aval de Beuil sur une distance de 3 kilo- 
« mètres. Ce n'est qu'au delà de ces 3 kilomètres que com- 


LE GRAND. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 105 


« mence le Permien que vous qualifiez de très siliceux, mais 
« qui, en plusieurs endroits, porte une végétation très am- 
« biguë, c'est-à-dire à types calcicoles et caleifuges mêlés 
« (Pistacia Terebinthus C., avec nombreux silicioles). En tous 
« cas, les environs immédiats de Beuil, dans un rayon de 
« plusieurs kilomètres, ne sont pas occupés par ce 
« Permien. » 

En dehors de la France, l'espèce est rare; encore fré- 
quente sur le Jura suisse, baslois, bernois, soleurois, dans 
le Valais, le Tessin, elle est douteuse en Allemagne; en 
Espagne elle se présente sous la forme 4. /eptophyllum, 
Wk. Lange, qui ne diffère du type que par la ténuité de ses 
lobes mais qui, là encore, est propre au calcaire et se fixe 
entre 1.200 et 1.800 m. 

A remarquer enfin que De Candolle, dans sa Flore fran- 
caise, &. V. p. 240, considérait déjà cette plante comme 
spéciale aux terrains calcaires. Certains auteurs, comme 
Lecoq et Lamotte, en indiquant pour cette espèce à la fois 
des terrains siliceux et calcaires, l’ont évidemment con- 
fondue avec le /oresiacum. 

Asplenium foresiacum Le Grand. — J'ai publié ce nom 
pour la première fois dans le Bull. de la Soc.bot.de France, 
t. XVI, p. 61 (1869), comme variété de l’A. Halleri, puis 
sous le nom de jorisiense en 1873, in S{at. bot. du Forez, 
n° 1232; enfin, dans la Flore analytique du Berry, éd. TH, 
p. 383, J'ai adopté le nom de Halleri var. macrophyllum 
Saint-Lager (Étude des fleurs, p. 963, 1889). 

Sous sa forme typique, cet Asplenium a été distribué par 
la Soc. Rochelaise, n° 902 bis, de l'Aveyron, et très bien 
liguré par Christ (opus supra cit.) ainsi que par Sudre (Notes 
sur quelques plantes critiques de la Flore du Tarn,in Revue 
de botanique, 1894). 

Il estencore souvent confondu avec le fontanum, confusion 
peu explicable, ear ces deux Asplenium ne croissent Jamais 
ensemble ni ne présentent de formes intermédiaires évi- 
dentes. On ne saurait considérer comme telle la variété 
mineure que j'appelle paucilobatum. Au contraire, on ren- 


106 LE GRAND. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 


contre parfois des spécimens très développés de foresiacum 
qui rappellent l'A. /anceolatum. 

En réalité, l'A. foresiacum constitue une belle sous- 
espèce, pour le moins, du /ontanum, mais avec un mode 
de distribution tout à fait différent. 

Alors que celui-ci ne croit que dans les terrains Hs 
l’autre, au contraire, est absolument propre aux terrains 
siliceux. 

Sa distribution géographique est non moins remarquable ; : 
son habitation est constituée par une zone qui contourre, 
comme une large ceinture, les pentes moyennes et basses du 
plateau central; toutefois des Cévennes méridionales cette 
zone s'étend jusqu'aux Pyrénées-Orientales. 

Voici, en partant du Nord, la répartition orographique de 
l'A. foresiacum : 

Indre, vallée granitique de la Creuse 250 à 300 m.f; 
Cher, vallée de l’Arnon à Sidiailles !; Loire, pentes orientales 
de la chaîne du Forez jusqu'au fleuve Loire 450 à 700 m. l; 
pentes du Pilat en descendant au Rhône! ; Haute-Loire, à 
Lempdes 450 m. (Girardet); Drôme, à Clausanges, sur les 
grès tertiaires à 200 m., à Erdme à 250-355 m., Laveyron à 
230-310 m. (Chalenier et Saulses-Larivière}; Isère, à Es- 
tressin 230 m. (Chatenier); Gard, au Vigan (Anthouard), à 
Saint-Jean-du-Gard (Lamotte); Lozère, à Florac sur mica- 
schiste (Lamotte); Hérault, à Andabre (Loret et f° Sennen), à 
l'Espinouseet à l'Escandorgue 700-760 m.(Aubouy); Aveyron, 
C. de 250 à 500 m. {abbé Coste, abbé Soulié); Tarn, à Ma- 
zamet, Dourgue, Montagne-Noire, etc., de 180 à 500 m. 
(Sudre); Cantal, à Boisset 500 m. (Lavergne); Lot, jusqu à 
700 m. (Malinvaud); Corrèze ; Haute-Vienne, au moulin de 
Saint-Paul 280 m. (Malinvaud) et ailleurs à 500-600 m. (Le 
endre);, Pyrénées-Orientales, à RASED localités, notam- 
ment à Prades à 850 m. (f° Sennen); les plantes indiquées 
dans la Creuse et l'Allier a très probablement 
au /oresiacum. 

J'ai vu des spécimens de toutes ces localités, sauf la 
Creuse et l'Allier. ; | 


LE GRAND. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 107 


Si l’on compare le tableau des altitudes relevées pour les 
deux Asplenium en question, on constate que le foresiacum 
descend constamment plus bas, que l'altitude à laquelle il 
parvient n'excède jamais 800 m, et descend fréquemment 
200 m. et au-dessous ; tandis que le fontanum commence à 
se montrer normalement, pour ainsi dire, vers l'altitude à 
laquelle finit le précédent; ce dernier est évidemment bien 
plus montagnard. 

On remarquera que le fontanum occupe une zone excen- 
trique par rapport à son congénère. Comme l’un est rigou- 
reusement calcicole et l’autre strictement silicicole, il ne se 
rencontre jamais aucun mélange. 

L'A. foresiacum est plus re que l'autre; en re 
de la région qui vient d’être définie, on ne lui connait qu'un 
seul habitat hors de France. Le D' Christ l’a découvert ré- 
cemment en Ligurie à « la Riviera di Levante ». Les échan- 
tillons que ce zélé confrère a bien voulu m'offrir sous le 
nom de var. 2/alicum me semblent bien près de ma var. 
paucilobatum. | 

Observations diverses.— |A. fontanum Bernh.est Hs 
caractérisé par ses touffes ordinairement grosses à stipes 
nombreux ne dépassant guère 12 em., par la forme de la 
fronde, étroitement fsealés. rétrécie aux deux extrémités, 
n’offrant que 1 à 3 cm. (rarement plus) de largeur, les 
segments secondaires peu nombreux, 3 à 7 de chaque côté, 
petits, larges de 2 à 3 millim., ovales ou suborbiculaires, 
cunéiformes et même subcordiformes, anguleux à 3-5 dents 
profondes, aristées. : 

L’A. foresiacum Legrand atteint jusqu'à 25 cm. de longueur, 
quelquefois même Lie offre des stipes moins nombreux, 
peu touffus; fronde plus élargie, ovale-lancéolée ; segments 
primaires très obtus au sommet, atteignant 5-6 em. de 
longueur, les inférieurs très souvent réfractés; segments 
secondaires ordinairement 6-8 (ou moins) de chaque côté, 
larges de 3 mill. au moins, ovales-arrondis, obtus, cunéi- 
ormes et même subcordiformes, grossièrement dentés, 


x 


rarement lobés, à 3-4 dents non ou à peine aristées, 


> 


108 LE GRAND. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE 

L'A./anceolatumMuds, se distingue facilementde cedernier, 
auquel il ressemble parfois au premier abord, par le port 
plus raide, les segments secondaires lancéolés ou ovales- 
lancéolés, longuement atténués inférieurement, ele. 

Ces trois plantes, quoique voisines, n'offrent pas d'inter- 
médiaires qui les réunissent nettement ; l’une d’entre elles 
ne saurait être réunie à l'une des deux autres sans que l'on 
se voit obligé d'opérer la réunion des trois, ce qui serait 
véritablement excessif. 

L'A. foresiacum présente une sous-variété mineure à 
fronde plus étroite par le raccourcissement des. segments 
primaires avec segments secondaires peu nombreux, telle 
par exemple la plante de la Briance près de Limoges, que 
Boreau rapporte à l'Halleri var. angustatum Koch et que 
j'ai nommée paucilobatum. Cette variation se rencontre, du 
reste, assez souvent avec le type avec lequel elle présente 
tous les intermédiaires possibles : la plante du Cher publiée 
par la Rochelaise n° 3S43 sous le nom d’ançqustatum est un 
de ces intermédiaires. 

Mais ce nom d'angustatum semble douteux. Ascherson 
(op. sup. cit.) a opéré le même rapprochement que Boreau. 
Le D" Christ, au contraire (loc. supr. cit.), rapporte à la var. 
angustatum K. une petite sous-variété qui rappelle la forme 
leptophyllum d'Espagne. On voit que le désaccord est 
complet au sujet de cette variété angustatum de Koch. 

Quant au fontanum, il-présente de nombreuses variations 
par rapport à l'étroitesse des lobes, mais dont aucune ne se 
ramène au foresiacum. 

Erreurs à signaler. — En dehors des régions citées et 
bien définies ci-dessus, les deux Asp/enium en question 
n'ont été indiquées que par suite d'erreurs et de confusion. 

Aïnsi l’un d'eux aurait été planté sur les rochers de Fon- 
tainebleau, d’où il a disparu avec la rapidité qu'implique 
cette peu spirituelle supercherie (comme il en a été du reste 
de l’Hymenophyllum tumbridyense). 

Dans ses Fougères de France, M. de Rey-Pailhade indique 
l'A. fontanum dans la Côte-d'Or et le /oresiacum dans la 


GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 109 


Sarthe, les Deux-Sèvres, à Falaise et à Cherbourg. Ces 
plantes n'existent pas plus dans ces localités que l'Ophio- 
glossum lusitanicum dans la Gironde ‘ et les Deux-Sèvres?. 

Le même auteur cite l'A. lanceolatum à Andabre dans 
l'Hérault, d’où je n'ai vu que le foresiacum, d'ailleurs très 
bien caractérisé. 

De pareilles erreurs ne manquent pas de gravité, surtout 
dans un ouvrage très spécial et d'une étendue restreinte qui 
ne devrait rien laisser à désirer sous le rapport des habitats 
presque toujours d’une vérification facile. 


Herborisations en Corse (21 mai-13 juin 1903), 


par M°° H. GysPERGER. 


Arrivés à Bastia le soir du 20 ma, notre première excur- 
sion le lendemain fut à l'étang de Biguglia, à environ une 
heure au sud de Bastia. Ne sachant où aller pour com- 
mencer, nous nous laissâmes conduire jusqu'au point 
appelé le Fort; mais longtemps avant d'arriver nous trou- 
vons les deux côtés du chemin submergés et ne formant 
qu'un marais dont la végétation peu avancée ne permettait 
aucune récolte. Notre herborisation ne commença donc 
qu’au retour, le long des chemins de traverse qui reJoi- 
gnaient la grande route. Là tout était fleuri : Cistes blancs 
et roses, genêts, aubépines, chèvrefeuilles, cytises, lavande 
mèêlaient leurs parfums à la senteur des lentisques et nous 
rappelaient le mot de Napoléon sur « l'odeur de la Corse ». 
Dans les haies, dans les endroits gazonnés ou incultes, nous 
eûmes bientôt fait une ample moisson : 


Allium triquetrum L., Alyssum maritimum DC. Aristolochia 
rotunda L., Avena sterilis L., Briza minor L., Bunias Erucago L.., 


‘Motelay, in litt! 
2Souché, in Bull. Soc. bot. des Deux-Sèvres, 


410 GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 


Chrysanthemum Myconis L., Cynoglossam pietum L., Echium 
plantagineum L., Erythræa maritima Pers., Fumaria capreolata 
var. speciosa Hamm... Hypericum australe var. minus Rouy, 
Lathyrus Ochrus DC L. sphæricus Retz., Lavatera Olbia var. 
hirsutissima Rouy, Linaria Pelisseriana DO Lolium multiflorum 
Lamk., Lonicera implexa Ait., Lotus Creticus L., L. parviflorus 
Desf., Orchis papilionacea L., Ornithopus compressus L., Radiola 
linoides Gmel., Ranunculus parviflorus L., R. velutinus Ten., 
Seriola Ætnensis L., Samolus Valerandi L., Spartium junceum L., 
Trifolium nigrescens L., Trixago viscosa Reichb., Tunica velu- 
tina F. et Mey.. Urospermum Dalechampii Desf. Valerianella 
puberula DC. ES 


Nous quittons de nouveau la grande route pour nous 


rapprocher de la plage, mais n'y trouvons que peu de 
chose : 


Bellis annua L., Cakile maritima DC., Centaurea sphæroce- 
phala L., Corrigiola littoralis L., Glaucium luteum Scop., Hor- 
deum maritimum With., Mathiola sinuata R. Br., Paronychia 
argentea Lamk., Silene Gallica var. agrestina Rouy, Solanum 
Sodomæum L.,. var.? (Lobes des feuilles arrondis et loute la plante 
moins épineuse que celle que j ai du midi de la France). 


En rejoignant la route, sur un pré en pente, une nom- 
breuse colonie d’Agave (?), à feuilles tachées de blane, à 
fleurs nombreuses, très allongées, rouge vif, pendantes, 
réunies en ombelles au sommet de la tige. Il y en avait de 
toutes les grandeurs, ils doivent se reproduire là depuis 
bien longtemps. : : 


22? mai. — Nous quittons Bastia pour faire le tour du cap 
Corse. En route nous récoltons : 


Agrostis olivetorum G. G., Allium album Savi, Abthÿilis Ho 
manniæ L., Borago laxiflora DC., Bonjeania hirsuta Reichb., 
Cynosurus elegans Desf., Genista Corsica DC., Linaria triphylla 
Mill., Lythrum Preslii Guss., Pancratium [llyricum L., Stachys 
glütitiosa L., Teucrium Marum L. , Trixago Apula var:  versicolor 


W illk. 


Sur les rochers on voit une Géraniacée {Pelarganium ‘ca- 
pitatum Ait?) qui parait complètement naturalisée, se 


GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 114 


trouvant loin de toute habitation et de toute trace de culture. 
J'en ai revu plus tard de vrais champs, cultivés cette fois au 
dessus de Bastia. 


23 mai. — Après avoir passé la nuit à Rogliano, nous 
allons explorer le maquis qui s'étend sur toutes les collines 
alentour. Sauf les châtaigniers aux abords du village, on ne 
voit que très peu de cultures; les cistes, les myrtes, les 


lentisques, les arbousiers, les asphodèles, les fougères 


couvrent des espaces immenses. C'est avec peine que nous 
récoltons : 

Asperula lævigata L., Borago laxiflora DC.'., Chlora perfo- 
liata L., Cytisus Hypocistis L., Evax umbellata Gærtn., Galium 
Bauhini Lois., G. ellipticum Willd., Plantago lanuginosa DC., 
Sedum stellatum L., Trixago latifolia v. atroviolacea Rouy. 


Près du village nous récoltons : 
Helleborus lividus Aït., Lonicera pallida Host, (Enanthe media 


Gris., Scrolularia trifoliata L., S. peregrina L. 


24 mai. — Partis de Rogliano, nous suivons la côte occi- 
dentale du cap Corse. Le trajet est long jusqu’à Saint- 
Florent, et l'on ne peut multiplier les arrêts. Voici le résultat 
de la journée : 


Campanula Erinus L. Cynosurus elegans Desf., Echium itali- 


cum L., Ferula communis L., Fumaria capreolata var. albiflora 


Hamm., Helianthemum guttatum DC., Lathyrus Clymenum L., 
Linum strictum L., Lotus Creticus L., Lychnis Corsica Lois., Pa- 
paver dubium L., P. hispidum Lamk., P. Rhæas var. strigosum 
Bœnningh., Parietaria Lusitanica L., Teucrium Marum L., Trixago 
Apula Stev., T. viscosa Reichb., Vicia atropurpurea Desf. 


25 mai, — Avant de quitter Saint-Florent nous nous 
dirigeons vers la plage côté sud, mais il y a peu à récolter : 


! Le Borago, à rosette centrale touffue; de la base de cette 
rosette partent de nombreuses tiges, d'abord étalées en étoile sur 
le sol puis redressées. — Je n'ai pas revu cette forme depuis; les 
exemplaires que j'ai trouvés en d’autres lieux avaient les tiges 
dressées et point de rosette centrale. 


112 GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 


Chlora imperfoliata L., Glaucium luteum Scop., Paronychia 
argentea Lamk., Polycarpon tetraphyllum L., P. tetraphyllum 
var. densum Rouy, Silene sericea AIl., S. Cæli-rosa G. G., Sali- 
cornia macrostachya Moris. 


De Saint-Florent à Bastia par le col de Feghime : 


Crupina Crupiniastrum Moris, Lathyrus Venetus Rouy, Cycla- 
men Europæum L., Scrofularia canina var. (à divisions des feuilles 
très étroites s'écartant à angle droit du rachis, celui-ci très large). 


Excursion à Cardo et retour par Sainte-Lucie (au-dessus 
de Bastia) : 


Andryala sinuata L., Arabis Gerardi Bess., Barkhausia bellidi- 
folia DC., Hirschfeldia adpressa Mœnch, Micromeria Græca 
Benth., Phagnalon saxatile Cass,, Ranunculus muricatus L., 
Senecio lividus var. major G. G., Silybum Marianum Gærtn., 
Torilis nodosa Gærtn., Verbascum Boerhavii L. 


En approchant de Bastia : 


Achillea Ligustica AI], Arabis rigidula Jord. forma permixta, 
Asplenium marinum L., Alyssum Corsiceum Dub., Convolvulus 
sylvaticus W. K., C. Cantabrica L.', Ecballium Elaterium Rich., 
Hyoscyamus albus L., Mathiola incana R. Br., Senecio Cineraria 
DC., Scleropoa rigida Gris., Tyrimnus leucographus Cass., Vail- 
lantia muralis L. 


27 mai. — Arrivés à l'Ile-Rousse et récolté sur la plage et 
dans les prés qui la longent : 
Callitriche stagnalis Scop., Carduus cephalanthus Viv., Ephe- 


dra distachya L., Frankenia intermedia Boiss., Hedypnois rhagha- 
dioloides Willd., Polygonum maritimum L., Silene Corsica DC. 


28 mai. — Passé la matinée à Algojola à chercher inuti- 
lement Astragalus uncinatus Bert. — Ktait-ce trop tôt ou trop 
tard ? — Récolte : 


! Convolvulus Cantabrica : à fleurs plus grandes et moins nom- 
breuses que dans mes exemplaires des Alpes-Maritimes; divisions 
du calice plus longues et plus étroites: feuilles plus étroitement 
linéaires, surtout vers le haut. Plante moins poilue, 


GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 113 


Achillea Ligustica All, Alisma Plantago (tiges de 1 mètre de 
hauteur), Convolvulus Soldanella L., Fumaria capreolata var. 
speciosa, Gomphocarpus fruticosus R. Br., Medicago marina L., 
Polycarpon tetraphyllum L., Poterium muricatum v. stenolophium 
Spach, Sideritis Romana L., Trifolium angustifolium L., Urtica 
atrovirens Req. 


30 mai. — De retour à Bastia nous en repartons pour 
Evisa. En chemin de fer jusqu'à Francardo, puis en voiture 
par la vallée du Niolo, la forêt de Valdoniello et le col de 
Vergio. Un orage nous fait perdre plusieurs heures à Cala- 
cuccia, et la nuit tombe quand nous passons le col. Nous 
récollons cependant sur les premières pentes : Digitalis 
Gyspergeræ Rouy, puis plus haut, dans la forêt de Valdo- 
niello : 

Astrocarpus sesamoides var. alpinus Savi, Barbaræa rupicola 


var. brevicaulis (Jord.) Rouy et Fouc., Hyacinthus fastigiatus 
Bert.', Stachys Corsica Pers., Veronica repens DC. 


31 mai. — Récolté à Evisa : 


Barbaræa rupicola Mor., Barkhausia taraxacifolia DC. !, B. cæs- 
pitosa Moris, Epilobium lanceolatum Seb. et M., Genista Salz- 
manni DC., Hypochæris taraxacifolia Lois., Polygala vulgare L., 
Rhagadiolus edulis Gærtn., Sedum Andegavense DC., S. brevi- 
folium DC., S. dasyphyllum var. glanduliferum Rouy, Seriola 
Ætnensis L., Robertia taraxacoides DC., Tolpis barbata Willd., 
Trixago latifolia var. atroviolacea Rouy, Tunica saxifraga var. 
bicolor (Jord. et Fourr.) Rouy et Fouc. 


1°" juin : d'Evisa à Porto. — Je ne crois pas avoir ren- 
contré nulle part pareille abondance de fleurs. Les pentes 
sont couvertes de digitales, cytises, chèvrefeuilles, cistes, 
genêts, Asphodèles, les rochers tapissés de saxifrages et de 
Sedum. 

Pendant un arrêt nous récoltons : 


Arenaria Balearica L., Bellium bellidioides L., Cynosurus ele- 


! Depuis que je les ai récoltés, il s'est formé de 1-3 bulbilles 
aux tiges de Æyacinthus, à env. 3 centim. au-dessus du bulbe 
à la place où la tige sortait de terre, 


114 GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 


gans Desf., Melica ramesa Vill., Ranunculus ophioglossifolius 
Vill., Sedum cæruleum Vahl. 


De Porto à Cargèse, en passant par les Calanches:; et le 
2 juin de Cargèse à Ajaccio, Les étapes sont longues et ne 
permettent pas les arrêts fréquents : 

Dianthus Gyspergeræ Rouy (Calanches), Genista Corsica DC.,G. 
Lobelii DC., Lychnis dioica var. divaricata Reichb., L. Corsica 
Lois., Fumaria muralis var. confusa Jord., Rubia peregrina var. 
lucida (L.) Rouy, Senecio leucanthemifolius Desf. 


Pendant le trajet d'Evisa à Ajaccio, nous rencontrons 

souvent le Sedum cæruleum et je suis frappée de son feuil- 
lage rouge vif: on dirait des feuilles de corail. Le caractère 
me paraît constant, mais je ne le vois indiqué nulle part 
dans les descriptions de cette plante. 
… Depuis notre départ de Bastia nous sommes contrariés par 
la pluie; nos récoltes en pâtissent. Les plantes sous presse 
pourrissent au lieu de sécher. Impossible de les déterminer 
si cela ne s’est pas fait pendant qu'elles sont encore fraiches. 
La chaleur lourde qui règne à Ajaccio nous empêche de 
nous y arrêter, et le 4 win nous partons pour Zicavo, désirant 
voir la flore de montagne sans nous élever beaucoup, les 
sommités étant encore couvertes de neige. Nous nous arrê- 
tons peu en route et récoltons seulement : 

Asparagus albus L., Doryenopsis Gerardi Boiss., Hieracium 
præaltum var. hispidum A.-T., Hypericum Veronense Schrank, 
Lathyrus latifolius var. neglectus Rouy, Polygala Corsieum Bor. 


(A suivre.) 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 115 


CoxsPzscrus des espèces, 
sous-espèces, formes, variétés, sous-variétés : 
et hybrides 
du genre CrrSsIUM 
dans la flore française, 


par M. G. Roux. 


(Suite el fin.) 


C. odontolepis Boiss. 

à. megacephalum Nob. — Péricline très aranéeux, à folioles 
allongées, lancéolées-linéaires, carénées, lisses, non dilatées 
sous la spinule terminale assez courte, dressée ou à peine 
étalée ; corolles purpurines ; plante trapue, à rameaux plus 
ou moins courts, à feuilles coriaces, moins longuementépi- 
neuses que dans la var. Morisianum el à segments un peu 
moins étroits, nettement ciliés-spinuleux ; calathides soli- 


taires, très grosses (ordinairement 7-8 centim. de largeur). 


€. Monspessulanum All. 

6. laxum Nob. — Bill., 2491. — Feuilles du type; calathides 
plus grandes, soit solilaires au sommet de rameaux pédon- 
culiformes allongés, soit munies, peu au-dessous d'elles, de 
1-2 petites calathides axillaires sessiles et avortant ordinaire- 
ment. 

. Jobatum Nob. —- Feuilles sinuées dentées ou subpinnati- 
lides; calathides comme dans le type, mais un peu plus 
grandes. 


>< C. rigens Wallr. 

à. super-acaule Nob. -— Plante de 8-25 cent, ; feuilles fermes, 
épineuses, les inférieures à lobes lancéolés, acuminés, les 
florales linéaires, vertes, courtes; calathides solitaires ; péri- 
cline globuleux, are. à la ne 


>< C. Cervini Koch 
2. helenioforme Nob. -— Plante de 25-50 cent., à tige blan- 
châtre, très lâchement feuillée dans le haut, 1-2-céphale ; 


116 ROUY. — GENRE CIRSIUM 


feuilles caulinaires largement amplexicaules, ciliées-spinu- 
leuses, incisées ou dentées, à dents terminées par une brève 
spinule, les florales 1-2, linéaires, courtes, dentées-spinu- 
leuses : feuilles toutes fortement tomenteuses en dessous ; 
calathides grosses, pédonculées, assez semblables à celles 
du C. heterophyllum ; corolles purpurines. 

8. incisam Nob. — Plante de 4-7 décim. ; tiges presque ré- 
gulièrement feuillées jusqu'au sommet, mais plus lâchement 
vers le haut; feuilles blanchâtres en dessous, plus ou moins 
irrégulièrement dentées ou subpinnatifides, les caulinaires 
largement amplexicaules, ciliées-spinuleuses, à dents termi- 
nées par une spinule assez forte : les florales 1-3, ordinaire- 
ment plus courtes que les calathides grosses, subsessiles ou 
sessiles, par 2-3 au sommet de la tige ; folioles du péricline à 
spinule très courte et feuillée ; corolles jaunâtres, purpurines 
au sommet ainsi que les styles. 

. purpureum Nob. —Diffère de 3. par la tige plusdensément 
feuillée jusque sous les calathides, Les feuilles à lobes 2-3-den- 
tés, les florales dépassant les calathides, celles-ci agrégées, 
les corolles purpurines. — Se sépare de la var. Auwtareticum 
(Mutel) Nob. par les feuilles caulinaires plus élargies à la 
base, les calathides moins inégales, les folioles du péricline 
à spinule terminale courte et faible, les corolles pur- 
purines. 

5. spinosissimoides Nob. — Port du C. spinosissimum ; en dif- 
fère par les feuilles moins épineuses, pubescentes-grisätres 
en dessous, les florales plus étroites, lancéolées-linéaires 
mais dépassant nettement le calathides, les folioles du péri- 
cline moins épineuses. 


C.rivulare Link 

2. typicum Nob.— Soc. Dauph., 4155.--Feuillesinférieures la 
plupart pinnatipartites, grandes, à segments lancéolés, aigus; 
tige terminée par 2-4 calathides brièvement pédonculées 
ou subsessiles. 

+. majus Nob. — Plante robuste: feuilles inférieures très 
grandes (45-55 cent. de long), pinnatifides, à lobeselliptiques, 


ROUY. — GENRE CIRSIUM 117 


à dents lâches et obtuses, mucronées-spinuleuses; tige 
terminée par 2-4 calathides plus ou moins pédonculées. 

à. submonocephalum Nob. — Plante assez grêle (4-6 décim.), 
longuement nue supérieurement, ordinairement monocé- 
phale (ou 2-3-céphale); feuilles inférieures profondément 


pinnatifides, médiocres. 


C. bulbosum DC. 

à. latifolium Nob. — Feuilles plus larges que dans le type, 
ovales-lancéolées ou elliptiques, pinnatifides ou incisées, 
à lobes plus larges et moins aigus. 


C. Benearnense Rouy ; C. bulbosum var. stenolepis J. Richter 
in herb. Rouy. — Rhizome presque horizontal, non stoloni- 
fère, rameux, à fibres les unes filiformes, les autres napi- 
formes ; feuilles profondément pinnatipartites, à segments 
écartés el étroits, les caulinaires à peine auriculées; tige 
monocéphale, longuememt nue supérieurement: péricline 
ovoide-subglobuleux, déprimé à la base, à folioles externes 
et médianes étroitement lancéolées, acutiuscules (non très 
aiguës). 


C. accedens Rouy — Rhizome plus ou moins court, oblique, 
non ou faiblement stolonifère, ordinairement simple, à 
fibres la plupart nettement épaissies, fusiformes: feuilles 
pinnatifides ou subpinnatipartites, à lobes peu écartés, les 
caulinaires non auriculées; tige ordinairement élevée 
(5-8 décim.), 2-3-céphale, à rameaux allongés plus ou moins 
longuement nus supérieurement; péricline ovoide, déprimé 
à la base, à folioles externes et médianes lancéolées, courtes, 
acutiuscules (non très aiguës). 


C. Anglicum DC. 

:. typicum Nob. — Feuilles lancéolées, plus ou moins régu- 
lièrement dentées, à dents cuspidées; péricline ovoide, non 
ou à peine déprimé à la base. 

>. ambiguum Nob. — Feuilles profondément pinnatifides ou 
subpinnatipartites ; péricline subglobuleux, déprimé à la base; 
tige de 5-7 décim., robuste, portant 2-3 rameaux allongés. 


118 NOUVELLES 


X C. Michaleti Rouy — Diffère du précédent (C. Tirohense) 
par les caractères suivants : Plante de 3-6 décim., plus ou 
moins feuillée supérieurement, ou à rameaux peu feuillés, 
allongés, naissant parfois dès le tiers inférieur de la tige; 
feuilles profondément pinnatifides, à divisions plus nom- 
breuses, ovales ou elliptiques, étalées horizontalement, 
3-5-lobées, à lobe inférieur plus nettement déjeté, les cau- 
linaires semi-amplexicaules; folioles du péricline à spi- 
nule terminale plus faible et très courte; corolles jaunâtres 
ou à peine rosées vers le haut, à tube égalant environ le 
limbe. | 


>< €. Woodwardii Watson RE: 
x super-acaule Nob. — Port tendant plus vers le C. acaule; 
calathides plus grosses; plante plus épineuse, moins tomen- 
teuse vers le haut. “E 
2. super-Anglicum Nob. — Port assez semblable à celui du 


C. Anglicum; calathides médiocres: plante moins épineuse 
que dans 2., plus tomenteuse verse haut. 


C. arvense Scop. 
2. typicum Nob. — Feuilles pubescentes en dessous; pro- 
fondément pinnatifides ou subpinnatipartites, à bords révo- 


lutés, à lobes elliptiques ou lancéolés, médiocres, à épines 
assez fortes; calathides ovoïdes, petites. 


NOUVELLES 


Notre savant confrère, M. Fliche, professeur honoraire à l'École 
Forestière de Naney, vient d'être élu membre correspondant de 
l'Institut de France (Académie des. Sciences), dans la section 
d'économie rurale. | ; +52 


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TOME I, 1895, par G. Rouy et J. Foucaup. — Crucifères (suite 
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TOME HI, 1896, par G. Roux et J. Foucaun. — Violariées, 
Polygalacées, Frankéniacées, Caryophyllées, Portulacées, Ta- 
mariscinées, Elatinées, Hypéricinées. 

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TOME IV, 1897, par G. Rouy. — Droséracées, Monotropacées 
(et Pirolacées), Malvacées (et Tiliacées), Linées, Géraniacées (e/ 
Balsaminées, Oxalidées, Coriariées), Zygophyllées, Rutacées, 
Fraxinées, Sapindacées (e{ Sécphylinées), Ilicées, Célastrinées, 
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- 2 ANNÉE N° 20 4e SEPTEMBRE 1904 


REVUE 


DE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Herborisations en Corse (21 mai-13 juin 1903), 
par M°° H. GYsPERGER. 


(Suite et fin.) 


5 juin. — Malgré la pluie nous partons pour le plateau du 
Coscione. Montée intéressante, où l'on passe de la région du 
châtaignier à celle du chène-vert, puis à celle du hètre. 
Nous n’arrivons pas aux pâturages; un torrent grossi par un 
violent orage nous barre le chemin. La végétation est très 
peu avancée. Nous récoltons cependant : 


Allium pendulinum Ten., Arenaria Balearica L., Astragalus 
Sirinicus Ten., Barbaræa rupicola var. brevicaulis (Jord.) Rouy et 
Fouc., Bunium alpinum v. corydallinum DC., Berberis Ætnensis 
R. et Sch., Cerastium arvense v. alpicolum Fenzl, Draba mura- 
lis L., Gagea Soleirolii F. Schultz, Lepidium Bonnanianum 
Guss., L. humifusum Req., Myosotis pusilla Lois., Polygala 
dubium Bellynk, Potentilla Corsica Lehm., Ranunculus cordige- 
rus Viv., R. Marschlinsii Steud., Sagina pilifera DC., Saponaria 
ocymoides var. gracilior Bert., Saxifraga cervicornis Viv., S. 
rotuudifolia L., S. rotundifolia var. hirsuta Sternb., S. Russi 
Presl, Teesdalia Lepidium DC., Viola vicina Martr.-Don., Astro- 
carpus sesamoides var. alpinus Salis. 

6 juin. — De Zicavo à Porto-Vecchio. — Trajet long et 
monotone Jusqu'à Zonza, où nous arrivons vers 3 heures de 
l'après-midi, mais très beau de Zonza à Ospedale, dernière 
station avant Porto-Vecchio. On traverse la chaine orientale 
à une grande hauteur, par une route non encore achevée. Il 


420 GYSPERGER. — HERBORISATIONS EN CORSE 


y aurait sans doute d'intéressantes trouvailles à faire dans 
cette région, mais on ne sait où se loger. Nous ne sommes 
arrivés à Porto-Vecchio qu'après minuit. 


7 juin. — Récolté sur la plage au sud de Porto-Vecchio : 


Anthemis maritima v. angustifolia Rouy, Astrocarpus purpu- 
rascens var. spathulifolius G. G., Cakile Ægyptiaca Gærtn., Dau- 
eus gummifer v. Drepanensis Rouy, Helianthemum halimifolium 
Willd., Helichrysum microphyllum var. chloroticum Rouy, Leptu- 
rus incurvatus Trin. var. filiformis (Trin.), Malcolmia parviflora 
DC., Mathiola sinuata var. australis Rouy et Fouc. Salicornia 
radicans Moris, S. macrostachya Moris, Scrofularia frutescens 
var. ramosissima DC.. Senecio leucanthemifolius var. incrassatus 
(Guss.), Silene Nicæensis AIL, S. paradoxa var. angustifolia 
Rouy, S. sericea var. crassilolia Moris, S. velutina Pourr., Tolpis 
virgata Bert. 


Dans les alentours de Porto-Vecchio : 


Achillea Ligustica AIl., Erythræa latifolia Sm., Frankenia 
lævis L., Galactites tomentosa Mœnch, Hypochæris maculata L., 
Lathyrus hirsutus L., Lythrum Preslii Guss., Melilotus [ndicus 
AIL., Pulicaria odora Reichb., Lychnis Corsica DC., Trifolium 
lappaceum L. 


J'ai cherché en vain le Rouya polyqama Coincey, regrettant 
dé ne pouvoir y consacrer un Jour de plus. Peut-être était-ce 
trop tôt? 


S juin. — De Porto-Vecchio à Ghisonaccia nous n'aper- 
cevons rien de nouveau, sauf les premières roses, dont les 
tiges grimpantes s'élancent jusqu'au sommet des plus 
grands pins. Les cistes sont défleuris et remplacés par l’'He- 
lanthemum halimifolium.On voit de grandes plantations de 
chênes-lièges. 


9 juin. — De Ghisonaccia à Ghisoni par les gorges de 
l'Inzecca : 

Biscutella lævigata subspec. B. Corsica Rouy, Brassica insularis 
Moris, Juniperus macrocarpa S. et Sm., Lychnis Flos-Cuculi var. 
Cyrilli Reichb. (à Ghisoni), Melica ramosa Willd., Nothochlæna 
Maranthæ R. Br., Phagnalon sordidum forma P. Corsicum Rouy, 
Teucrium Polium L. 


VERGUIN. — FUMARIA BURNATI 121 


10 juin. — Nous quittons Ghisoni pour passer le col de 
Sorbo et prendre à Vivario le train pour Bastia. Le trajet se 
fait par une pluie battante et nous regrettons de ne pouvoir 
récolter les belles touffes de Saxzifraga cervicornis qui ta- 
pissent les rochers. Rentrés à Bastia, nous trouvons le ser- 
vice des bateaux désorganisé par suite de la catastrophe du 
« Liban », et ce retard nous permet d'explorer encore une 
fois Les environs. 


12 juin. — Plage de Biguglia et bords de l'étang : 

Avena barbata Brot., Borago laxiflora DC., Bonjeania recta 
Reichb., Cakile Ægyptiaca Gærtn., Cyperus badius Desf., C. 
schænoides Gris., Convolvulus Soldanella L., Eryngium mariti- 
mum L., Hedypnois Monspeliensis Willd., Hypochæris taraxaci- 
folia Lois., Mentha Pulegium var. tomentosa Sm., Ononis varie- 
gata L., Plantago coronopus var. (feuilles bipinnatifides pour la 
plupart, tiges d'environ 40 centimètres), Raphanus Landra Moretti, 
Salsola Kali var. calvescens G. G., Scabiosa urceolata Desf., Son- 
chus maritimus L., Teucrium flavum L., Thalictrum exaltatum 
subsp. Mediterraneum (Jord.) Rouy et Fouc. 


Une clématite à feuilles petites et à tiges très fines, se 
trainait, abondante, sur le sable de la plage; mais les 
boutons des fleurs, à peine formés, ne permettaient pas de la 
déterminer. 


13 juin. — Dernière récolte aux environs de Bastia : 

Andropogon hirtum L., Bupleurum fruticosum L., Baldingera 
arundinacea Dum., Beta vulgaris var. hirsuta Guss., Centaurea 
collina L., Galium Gerardi Vill. var. Bernardi (G. G.) Rouy (pas 
encore de fruits), Poa rigida L., Reseda luteola var. crispata 
Timb., R. platystachya Rouy et Fouc., Scabiosa maritima var. 
grandiflora Boiss. 


X Fumaria Burnati, hybride nouveau 
(F. agraria XX F. capreolata), 


par M. Louis Vercux. 


En herborisant, à la fin de mars 190%, dans les environs 
de La Valette (Var), nous fûmes attiré par l'aspect singulier 


122 VERGUIN. — FUMARIA BURNATI 


que présentait un terrain planté d'oliviers, dont le sol était 
presqu'entièrement couvert de Fumaria agraria Var. major 
Hamm. et de F. capreolalta Var. atrosanquinea Broch., 
étroitement enchevètrés. 

En nous approchant et en examinant de plus près ces 
plantes, nous ne tardämes pas à découvrir quelques pieds 
paraissant présenter des caractères communs aux deux 
espèces voisines. Leur floraison semblait plus avancée que 
celle du F. capreolata, et les grappes déjà défleuries ne por- 
taient que des fruits avortés. 

Une étude plus approfondie des caractères spécifiques de 
ces plantes, et un examen très minutieux qu'en voulut bien 
faire M. Emile Burnat, nous confirmèrent dans notre pre- 
mière opinion : nous avions bien affaire à un hybride des 
F. major et capreolata. 

Quelques jours après, le 4 avril 1904, nous fûmes assez 
heureux pour découvrir dans les environs de Carqueiranne, 
à quelques centaines de mètres du bord de la mer, un autre 
Fumaria, très voisin de celui de La Valette et paraissant, 
comme lui, d’origine hybride. Il croissait dans un champ 
autrefois cultivé, en compagnie du Fumaria agraria var. 
major Hamm. et d’une autre variété du F. capreolata, la 
var. speciosa Hamm. (F. speciosa Jord.). 

La similitude de ces plantes résultant de leur origine 
presque commune nous à obligé à les réunir sous une même 
dénomination que nous sommes heureux de dédier au savant 
auteur de la Flore des Alpes maritimes, M. Emile Burnat. 

Voici leur description : 

Fumaria Burnati Nob.; F. agraria x capreolata (sensu 
vasto); 

Forma a: — F. agraria var. major Hamm. XX F. capreo- 
lata var. speciosa s.-var. atrosanquinea Broch. 

Tige de 2-8 décim., diffuse, rameuse. Feuilles glauques 
en dessous, vertes en dessus, bi ou tripinnatiséquées à divi- 
sions ovales-oblongues, planes, obtuses, mucronées,à pétioles 
tortiles. Fleurs assez nombreuses, grandes, de 12 à 15 nullim. 
de long, rosées lavées de jaunâtre, devenant pourpre-noträtres 


VERGUIN. — FUMARIA BURNATI 123 


après l'anthèse, d'abord dressées en grappes assez compactes, 
puis étalées en grappes devenant assez làches. Pédicelles 
fructifères réfléchis; bractées lancéolées, un peu plus courtes 
que les pédicelles. Sépales ovales-aigus, dentés surtout à la 
base, de 3,5 mm. sur 2 mm., dépassant en longueur le tiers 
de la corolle (abstraction faite de l’éperon) et aussi larges 
qu'elle. Pétale inférieur linéaire, caréné, gibbeux au sommet 
en dessous, entouré d’une aile assez large, plane, atteignant 
le sommet du pétale. Fruits arrondis-mucronés, finement 
ruguleux, presque tous avortés. 

Hab. — La Valette (Var), les 7 mars et 2 avril 1904. 

Cette plante se rapproche du FÆ. agraria var. major Hamm. 
par la grandeur de ses fleurs, par leur couleur rosée avant 
l’anthèse, par le fruit (quand exceptionnellement il en sub- 
siste) ruguleux-mucroné; elle en diffère par la couleur des 
fleurs après l’anthèse, par ses sépales plus grands et surtout 
par les pédicelles fructifère étalés-réfléchis, tandis que ceux 
du F. major sont toujours dressés. Ù 

Elle se rapproche du F. capreolata var. speciosa s.-var. 
atrosanquinea Broch. par son port diffus et grimpant, par la 
couleur pourpre-noirâtre de ses fleurs après l’anthèse, et par 
ses pédicelles fructifères étalés-réfléchis, mais jamais appli- 
qués contre l'axe, comme dans le F. capreolata ; elle-en 
diffère par ses sépales moins larges et moins longs, plus 
nettement dentés, par la grappe plus large, plus lâche et 
moins allongée. 

En somme, la plante de La Valette est assez exactement 
intermédiaire entre les Fumaria au milieu desquels elle 
croissait. Ces caractères intermédiaires sont surtout sensibles 
quant à la grandeur et à la forme des sépales, et à la lar- 
geur de la marge du pétale inférieur. Ses grappes présentent, 
au contraire, avant l’anthèse, la couleur et la forme du 
F. agraria var. major Hamm., et après l’anthèse, la couleur 
du F. capreolata. 

Forma &. — F. agrara var. major Hamm. >< F. capreo- 
lala var. speciosa Hamm. 

Cette variété ne diffère de la précédente que par la colo- 


124 CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


ration de ses fleurs qui conservent leur couleur rosée après 
l’anthèse et ne deviennent jamais pourpre-noirätres. 

Hab. — Carqueiranne (Var), au milieu des parents dans 
un champ autrefois cultivé ; 4 avril 190%. 

En résumé, les plantes de La Valette et de Carqueiranne 
se distinguent l’une de l’autre par les caractères différentiels 
des deux variétés des F. capreolata qui leur ont donné res- 
pectivement naissance. 


REVUE DES TRAVAUX DES SOCIÉTÉS SAVANTES 


Société botanique italienne (1903) 


Dans le numéro de novembre 1903 de la Revue, nous 
avons résumé les travaux de la Société botanique italienne 
de l’année 1902 qui présentaient quelque intérêt pour nos 
lecteurs. Nous allons maintenant faire de même pour les 
travaux de l’année suivante, qui se rattachent en quelque 
sorte aux buts poursuivis par la Revue. 

Il y a toujours une série de communications qui sont 
autant de contributions à la Flore ilalienne. Aïnsi M. le 
D' Bolzon continue ses herborisations dans la région véni- 
tienne et nous apporte cette fois 38 numéros, dont 9 seule- 
ment sont des espèces, toutes les autres ne sont que des 
formes ou variétés; cependant parmi ces dernières il y en a 
9 signalées pour la première fois dans la région. Le même 
M. Bolzon, dans une seconde note, entreprend pour la pro- 
vince de Parme un travail analogue à celui qu'il vient 
d'achever pour la région vénitienne et nous donne une pre- 
mière liste de 24 espèces dont 17 ne sont que des variétés 
pour lesquelles il indique des stations nouvelles. 

Des énumérations tout à fait semblables nous sont don- 
nées par MM. C. Casali pour la province de Reggio; A. Goiran 
pour les Roses de Vérone; A. Ponzo pour Alcamo (Sicile), 
en deux notes distinctes, et S. Sommier aussi en deux com- 
munications, pour l'archipel toscan. Ces dernières méritent 


CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 125 


surtout d'être signalées, car elles indiquent non pas des sta- 
tions nouvelles mais des espèces trouvées pour la première 
fois dans la région, et M. Sommier les accompagne d’obser- 
vations très intéressantes. Ainsi pour l'ile de Giannuttri, en 
trois Jours seulement, il a pu recueillir 89 espèces qui 
portent le nombre des plantes vasculaires de cette île à 280. 
Par comparaison avec les autres iles de l'archipel, elle reste 
toujours encore bien pauvre, mais ce qui néanmoins la carac- 
térise surtout, c'est la pauvreté des représentants de cer- 
taines familles (p. ex. Papilionacées) et genres (Trifo- 
lrum, etc.); cela doit dépendre en grande partie du manque 
presque absolu de l’eau, et en partie de l'absence des col- 
lines. 

Parmi les 89 espèces, 5 sont nouvelles même pour l'ar- 
chipel et Gallium minutulum Jord. y fait sa première appa- 
rilion en Italie. La distribution géographique de ce Galium 
offre un certain intérêt; il avait été découvert pour la pre- 
mière fois dans l'ile de Porquerolle, vis-à-vis d'Hyères ; 
puis sur le continent dans les environs mêmes de Hyères et 
dans deux autres endroits près de la frontière espagnole. 
Gillet et Magne ne l’enregistraient pas encore pour la 
France; M. Rouy le signale du Portugal et récemment de la 
côte méditerranéenne de l'Espagne près de la frontière fran- 
caise et dans la partie plus méridionale du pays; il est fort 
probable qu'il se retrouvera encore en d'autres stations, 
mais sa distribution restera toujours assez restreinte et dis- 
jointe, ce qui indique, comme pour le Carex Grioletii, dont 
nous avons parlé dans le compte-rendu précédent, et le 
Chrysurus paradozus, dont nous parlerons tout à l'heure. 
que l'espèce est en voie de disparaître. À Giannutri, il est 
confiné en un seul point (Punta Secca), mais il y est très 
abondant et associé au G. murale AÏL. qui lui ressemble beau- 
coup, mais se distingue cependant par le fruit globuleux et 
non cylindrique. C’estune espèce bien caractérisée dans son 
ensemble, qui ne présente guère des formes de transition; 
cet isolement morphologique, cette fixité de caractères sont 
un indice bien certain qu'il se trouve en voie d'exlinction. 


126 CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


Pour le mont Argentaro, la moisson a été moins riche : 
36 espèces en trois Jours; ce qui porte le nombre total des 
plantes vasculaires à 923: d'ailleurs, si on considère que 
toutes ces plantes n'étaient pas encore connues pour le 
mont Argentaro, on peut se dire satisfait. Il y en a cinq qui 
sont des espèces nouvelles même pour l'archipel toscan : 
Valerianella truncata Betcke. Euphorbia cuneifolia Guss., 
Serapias longipetala Poll, Cladium Mariscus KR. Br., et 
Erianthus Ravennæ P.B. En outre, ici aussi, on a trouvé le 
Carex Grioletii Rôm. en deux points éloignés l’un de l’autre 
et dans des conditions qui confirment ce que nous avons 
dit dans la Revue précédente !: ces deux nouvelles stations 
joignent en quelque sorte les aires géographiques de sa dis- 
tribution disjointe, mais elles conservent le caractère des 
conditions d'ambiance des temps passés. 

M. Béguinot, en quatre notes, qui seront probablement 
continuées par la suite, présente le résultat de ses recherches 
sur la flore des collines Euganéennes. L'importance de ces 
communications ne réside pas tant dans les listes de plantes 
qu'elles contiennent que par les observations historiques, 
phytogéographiques et critiques très étendues. et justifiées 
par une richesse de citations fort intéressantes, dont les 
accompagne notre auteur. On ne s'attendra pas certaine- 
ment à un compte rendu de ces observations, cela deman- 
derait trop de place, et d’ailleurs elles se rapportent chaque 
fois à des unités floristiques rares dans la région sans un 
but précis; elles sont plutôt destinées à fournir des maté- 
riaux pour une monographie phytogéographique du district. 
Ainsi il suffit de les avoir signalées et d'indiquer ces unités 
floristiques : Asplenium fontanum Bernh., Luzula pilosa 
Willd., L. Forsteri DC., Helleborus odorus Kit., Sperqu- 
laria rubra Pers., Papaver Rhæœas L., Trifolium agrarium 
Poll., T. striatun L., Veronica didyma Ten., Galium pede- 
montanum AI, G. aristatum L., G. lucidum AU., G. pa- 
lustre L., Capsella Bursa-Pastoris Mœnch, Draba verna L., 


! Voir 1" Année, page 149. 


CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 127 


Sagina apetala L., Arenaria serpyllifolra L., Medicago rigi- 
_dula Desr., Myosotis palustris Lamk., M. arvensis Lamk., 
Lamium Galeobdolon Crantz, Teucrium Siculum Guss., et 
217 Carex. 

Pour le Galium lucidum All., M. Béguinot se range à la 
première opinion de M. Briquet qui le rapporte en partie 
au G. Gerardi et en partie au G. corrudæfolium'. W dis- 
tingue cependant ces deux derniers l’un de l'autre d’une 
manière absolue, mais n'admet pas la seconde opinion 
de M. Briquet, adoptée aussi par M. Rouy qui dans sa 
Flore de France? réunit en une espèce les variétés des deux 
cycles G. Mollugo et G. lucidum, car, observe M. Béguinot, 
dans la région étudiée il n’a vu aucune forme de transition 
entre G. Gerardi et G. corrudæfolium, et il n’en connaît 
pas entre le premier et G. Mollugo. 

Pour les Carer, les collines euganéennes auraient environ 
1/3 des espèces connues pour l'Italie, qui sont au nombre 
de 74; manquent tout à fait les espèces des Alpes et celles 
ayant un caractère arctique bien défini: ce qui s'explique 
par la latitude de la contrée et signifierait que la période 
glaciale aurait eu peu d'influence sur la végétation de ces 
collines. Cependant l’abaissement de température à obligé 
les plantes à se réfugier sur les hauteurs, où celles qui ont 
survécu se sont adaptées aux nouvelles conditions et sont 
restées comme des reliques de la flore primitive. C'est là 
des questions qui mériteraient de longues études et dont 
nous-même nous occupons depuis quelque temps, sans 
avoir pu conduire à terme nos recherches. Nous y rencon- 
trons l'élément méditerranéen occidental représenté par les 
espèces Carex pallescens, hirta, digitata, leporina, remota, 
vulpina, riparia el muricata qui sont répandues encore 
aujourd'hui dans le Caucase et, sauf deux, aussi dans lIllyrie ; 
celle-ci en revanche héberge 18 des 27 espèces que nous 


! Recherches flor. mont. Corse et ses origines in Ann. Cons. et 
Jard. botanique de Genève, 1901, page 102. 
? Flore de France, t. VIII, page 17. 


128 CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


avons aux collines euganéennes. C'est donc une florule 
restante de la période préglaciale. 

MM. E. Levier et S. Sommier présentent à la Société une 
liste de 61 plantes recueillies sur les collines de Trébizonde 
en 1890, lors de l’époque de leur voyage à travers le Caucase. 
La liste est assez intéressante car il s’agit d’une localité qui 
n'a pas encore été bien étudiée. Parmi les plantes il y a plu- 
sieurs formes qui n'avaient Jamais été remarquées aupara- 
vant et qui ont recu une désignation par MM. Levier et 
Sommier ; il y a aussi un Mænchia dolichotheca Somm. et 
Lev. qui est une bonne espèce nouvelle et de laquelle les 
auteurs donnent la diagnose. Ils ont rapporté encore un 
parasite très singulier : l'£Exobasidium discoideum EN., qui 
vit sur les feuilles de Rhododendron flavum Don. et qui est 
identique à l’Æ. discoideum parasite sur les feuilles de Aho- 
dodendron viscosum L. de l'Amérique du Nord. Ces deux 
espèces habitent aujourd'hui des régions très disjointes, 
mais elles appartiennent à la même section du genre; elles 
doivent descendre d’une même forme de l’époque tertiaire, 
quand l'Amérique du Nord appartenait au même domaine 
botanique que l'Europe, et qui devait posséder déjà l’'Exoba- 
sidium discoideum. Les changements survenus ont été de 
nature à modifier les Rhododendron au point de former deux 
espèces distinctes; la forme originaire s’est perdue, mais 
le parasite est resté invariable jusqu’à aujourd'hui. 

Dans la précédente Revue! nous avions annoncé que 
M. Sommier venait d'établir une espèce nouvelle, le Chry- 
surus paradoxus recueilli à l'ile de Giglio dans larchipel 
toscan. En une note remarquable, il expose maintenant 
Quelques observations sur le genre Chrysurus à propos du 
C. paradozus. C'est Viviani qui, en 1824, décrivit pour la 
première fois sous le nom de Cynosurus gracilis une espèce 
nouvelle de la Corse; cette dénomination ne rencontra pas 
beaucoup de faveur auprès des naturalistes, dont la plupart 
d’entre eux l’ont considérée comme une variété gracrhor du 


11903, page 150. 


CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 129 


Cynosurus eleqans Desf.; d’autres en ont fait seulement un 
synonyme; Gillet et Magne le rangent comme une sous- 
espèce à « panicule très étroite, allongée ». C'est précisé- 
ment ce dernier caractère, Joint à celui des épillets stériles 
moins nombreux à paillettes plus étroites non divariquées et 
autrement conformées, qui ont amené M. Sommier à main- 
tenir l’espèce de Viviani. En faveur de cette distinction vient 
encore la distribution géographique, bien plus restreinte 
pour le C. gracilis que pour le C. eleqans ; les autres, Cyno- 
surus fertilis de Lens et Pouzolzi Requien, doivent se rap- 
porter au C. gracilis Viv. 

Ce sont les épillets stériles qui ont donné lieu à la confu- 
sion des espèces. M. Sommier se demande quelle est leur 
signification biologique ; d’après lui, ce seraient des organes 
de protection auxquels il ne faut pas attribuer une grande 
valeur taxonomique, car on peut les acquérir et les 
perdre avec la même facilité, ainsi qu'on en a l’occasion de 
le bien observer sur les trois Chrysurus elegans, gracilis et 
paradozus. Dans le premier ils sont de vrais organes destinés 
à une fonction spéciale; dans le second, ils sont seulement 
ébauchés; et dans le C. paradozus ils manquent tout à fait, 
quoique ces trois espèces aient entre elles un rapport géné- 
tique réel. 

Cependant tous les phytographes ont attribué une grande 
valeur à l’épillet stérile, à tel point que quelques-uns, né- 
gligeant un peu les autres caractères, ont réuni en un genre 
unique toutes les espèces qui en étaient pourvues ; on a 
obtenu ainsi un genre trop artificiel et peu scientifique. 
D'ailleurs le genre Lamarckia à été accepté par beau- 
coup de naturalistes, et cependant il possède des épillets 
stériles tout à fait semblables à ceux des espèces du genre 
Cynosurus qui en sont munies. La découverte du C. para- 
dorus, qui n’en possède pas, justifie le maintien des trois 
genres Cynosurus, Chrysurus et Lamarckia, car on est amené 
à conclure: 1° qu'il n’est pas possible de caractériser un 
genre par la présence ou non d'épillets stériles ; 2° que cet 
organe spécial peut s'acquérir ou se perdre assez facilement 


130 CRUGNOLA. — REVUE .BIBLIOGRAPHIQUE 


sans que varient beaucoup les autres caractères ; sa pré- 
sence n'indique pas un rapport génétique entre les diffé- 
rentes espèces qui en sont pourvues. Par conséquent 
M. Sommier est d'avis qu'il convient de faire revivre le 
genre Chrysurus avec les espèces echinatus, eleqans, gracilis 
et paradoxus ; les autres Cynosurus de la flore européenne : 
effusus Link, obliquatus Link et chalybœus Willk., ainsi 
que Chrysurus giganteus, pygmæus, polybracteatus ne sont 
que des variétés ou des synonymes des précédents. La dia- 
gnose est cependant à compléter avec l'addition: « spiculis 
sterilibus quandoque deficientibus (C. paradoxzus). » 

Le genre Lamarchia reste monotype, et le genre Cynosu- 
rus est réservé, en Europe au moins, à la seule espèce 
crislalus. 

Selon M. Sommier, le C. paradorus serait la forme la 
plus ancienne, C. gracilis l'intermédiaire, et C. elegans et 
echinatus les dérivées. Les épillets stériles à paillettes 
représentent un organe d'adaptation plus récent, utile à la 
plante, puisqu'il lui servent de défense et de diffusion. Le 
centre de formation aurait élé la Corse et la Sardaigne d’où 
ils auraient irradié et se seraient répandus d’un côté dans 
l'Afrique boréale, en Espagne, à Madère et à Ténéritle; de 
l'autre côté jusqu’en Perse et dans le Kurdistan. Dans le 
pays d'origine, l'espèce plus ancienne serait en voie de 
disparition, tandis que les formes intermédiaires se main- 
tiennent en plus grand nombre et dans des stations assez 
continues. 

Gallium margaritaceum Kerner ef son droit de citoyen en 
ltalie. — C'est le titre d’une note dans laquelle M. Béguinot 
se justifie d'avoir conservé cette espèce distincte dans la 
Flore analytique de l'Italie, espèce trouvée par M. Kerner 
(4870), puis confondue par les naturalistes avec le pusillom 
ou le Baldense.  complèle sa communication avec quelques 
notices phytostatiques sur l'espèce, d’après lesquelles ce 
Galium serait éminemment calcigène et endémique d’une 
région restreinte des Alpes orientales. 

M. L. Vaccari, dans une note sur Quelques formes inté- 


CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 131 


ressantes de Saxifrages de la vallée d'Aoste, décrit deux va- 
riétés nouvelles: S. retusa Gouan var. Auqgustana, etS. con- 
troversa Slernb. var. tntermedia. D'après les diagnoses 
qu'en donne M. Vaccari, pour la première, on semblerait 
être en présence d’un hybride entre S. hiflora et retusa ; 
mais l'absence du premier en trois des six stations où la 
variété a été recueillie ne lui permet pas de se prononcer 
d'une manière absolue. Pour la seconde, sa diagnose me 
semble s'adapter très bien à S. fridactylites var. alpina L. 
Sp. [, 404. Le type ne vient pas ou il est très rare dans la 
vallée d'Aoste, il serait représenté par la variété a/pina qui 
a beaucoup de ressemblance avec S. controversa ; c'est, 
d’ailleurs, une simple supposition de ma part. 

M. Vaccari distingue quatre formes différentes de S. oppo- 
sitifolia L. dans la vallée d'Aoste: S. Rudolphiana Hornsch., 
S. Murithiana Tiss., S. Huteri Auss. et S. spuria Kerner 
(oppositifolia << biflora); elles S'y trouveraient à la place et 
au lieu du type, et constitueraient même des formes de 
passage entre le type el S. biflora AI. C’est un phénomène 
assez Curieux qui, paraît-il, n'est pas unique dans la vailée 
d'Aoste; il se présente, entre autres, pour Achillea. Il est 


encore plus curieux quand on considère que deux de ces 


variétés sont des hybrides de S. oppositifolia < biflora, car 
S. Huteri paraît l'être aussi, quoique M. Vaccari ne le 
retienne pas pour tel; il vient dans les Alpes du Ahrnthal 
en compagnie des parents; c’est la « forma propriusad$. oppo- 
sitifolia L. accedens », tandis que S. spuria parait être la 
« forma proprius ad $S. biflora A//. accedens ». 

M. Sommier présente à la Société des hybrides de Senecio 
Cineraria avec S. Jacobæa L. qu'on lui a envoyé de l'Ir- 
lande; le premier est une espèce méditerranéenne très 
commune sur les côtes de l'Italie occidentale; il y a un quart 
de siècle environ que des exemplaires de cette plante ont 
été introduits dans un jardin près Dalkey non loin de Dublin; 
de là ce Senecio s'est échappé et, quoique étranger à la flore 
septentrionale, il s'y est totalement acclimaté et propagé 
en telle abondance, que la côte a acquis un aspect caracté- 


132 CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 


ristique tout particulier. MM. Burbidge et Colgan ont figuré 
cet hybride, qu'ils appellent S. a/bescens et se demandent si 
hybride. Or M. Sommier avait déjà auparavant! démontré 
que c'était en eflet un hybride entre S. Cineraria etS. erra- 
ticus Bert., le S. Jacobæa n'existant pas à Capraia, et il 
signale les différences et les analogies entre les deux 
hybrides, celui de Capraia et son parent d'Irlande; le pre- 
mier parait être le même que S. Neapolitanus Evers. 

M. A. Fiori, dans une note Swr la présence de Carlina Fon- 
tanesir DC. en Sardaigne et Corse, expose l'histoire de cette 
plante qui n’était connue que de la Tunisie et qu'il a trouvée 
lui-même en Sardaigne et Corse, où elle avait déjà été 
-recueillie par d’autres; mais elle avait toujours été con- 
fondue avec Afractylis macrocephala Vesf., Acaïñna macroce- 
phala Willd. D'après une revision soignée 1l eroit pouvoir 
la rétablir sous la dénomination de Carlina Fontanesii DC. 
Habitat : Tunisie, Sardaigne et Corse; elle n’est pas à con- 
fondre avec les exemplaires de l'Italie méridionale, de la 
Grèce, de l'Espagne, du Portugal et d'Algérie, qui doivent 
tous se rapporter à Carlina qumnufera L., de laquelle cepen- 
dant elle paraît être une sous-espèce ou une variété remar- 
quable. 

M. Wilezek rend compte d'une petite observation sur une 
forme rare ou peu observée de Convallaria majalis. Elle est 
caractérisée par des fleurs maculées de rouge vineux, du 
double plus grandes que celles du type; d'autre part, M. Schulz 
a vu du muguet dont les fleurs, de taille normale, étaient 
maculées également; on aurait ainsi trois formes de muguet: 
cependant il n’est pas encore possible de se prononcer sur la 
di-entomophilie de l’une ou de l’autre forme maculée. 

En terminant notre précédente Revue?, nous avons signalé 
les recherches de M. Béguinot sur les Digitalis lutea L. et 
D. micrantha Roth: c'était une première note que l’auteur 


! Nuovo Giornale botanico, 1898, page 123-195. 


? 1903, page 152. 


CRUGNOLA. — REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 133 


_a complétée l’année suivante. Il donne l'habitat des deux 
espèces pour l'Italie avec un tel détail qu'on pourrait le 
supposer excessif, mais qui, pour l'étude que M. Béguinot 
s'est proposée, ne l’est pas du tout. D’après son exposition, on 
déduit pour l'Italie trois zones distinctes, l’une septentrio- 
nale dans laquelle ne se trouve que D. lutea; la deuxième 
intermédiaire. où les deux espèces ecroissent ensemble; la 
dernière est une zone tout à fait méridionale réservée à 
D. micrantha. La première zone doit être considérée comme 
la continuation de l'aire occupée en Europe par D. lutea; 
la troisième n’a pas de contact latéral, mais, dans le sens 
longitudinal, elle est pour ainsi dire la continuation de la 
première. M. Béguinot décrit les qualités phytostatiques et 
géographiques des deux espèces, puis relève l'instabilité de 
tous les caractères qui servent à les différencier, et tâche 
de donner une raison de ces variations; il est amené par R 
à conclure qu'il s’agit de deux espèces parfaitement dis- 
tinctes et, pour s'assurer d'une manière absolue, il a entrepris 
des cultures dont il attend les résultats, que nous sommes 
très curieux de connaitre, car nous ne pouvons pas nous 
rauger complètement à l'opinion de M. Béguinot et, sans 
émettre une opinion propre, il nous semble sensiblement 
plus vraisemblable que D. micrantha soit une variété méri- 
dionale de D. lutea. Nous rendons justice aux nombreuses 
raisons signalées par M. Béguinot, spécialement aux argu- 
mentations avec lesquelles il achève sa note, déduites des 
aires géographiques des deux espèces et auxquelles nous 
reconnaissons une grande valeur; mais nos doutes ne sont 
pas complètement écartés. 

Signalons encore deux communications de M. L. Vaccari : 
1° Sur la valeur systématique de Achillea Morisiana Reichb. 
fil. et de À. Haussknechtiana Asch., et sur l'A. Graia Beyer 
(nana X< Morisiana) dans la vallée d'Aoste. — 2° Une petite 
note de M. L. Cufino : Une espèce nouvelle de Erica dans 
l'Afrique australe, trouvée dans la collection de M. Mac- 
Owan et que M. L. Cufino a dénommée en son honneur 
E. Mac-Owanii; elle appartient à la section Evanthe, mais 


134 NOUVELLES - 


elle diffère de toutes les autres espèces de cette section; elle 
est originaire du Cap de Bonne-Espérance. M. Culino en 
donne la diagnose et une description assez complète. 

M. Michele Gortani présente une note Sur quelques formes 
nouvelles recueillies dans le Frioul. I reconnait qu'il est pré- 
férable de donner à l'espèce une signification large, qui 
embrasse bien les formes et les variétés; mais cela ne doit 
pas faire renoncer à rechercher et relever toutes les formes 
nouvelles, qui sont dues à des circonstances propres d'am- 
biance ou de distribution géographique et qui servent à 
établir les passages entre les différentes espèces. Il signale 
15 variétés, dont deux de Gentiana Amarella ; deux de Ver- 
bascum : et deux de Rhinanthus. 

IL ne faut pas croire qu'avec ces communications finissent 
les travaux de la Société botanique italienne ; nous n'avons 
signalé que les notes qui se rattachent aux questions traitées 
dans la Revue, et nous n'avons pas tenu compte des 
Mémoires qui sont imprimés dans le Giornale botanico, 
organe de la Société, nombreux et fort intéressants. 

Gaet. CRUGNOLA. 


NOUVELLES 


Dans la dernière promotion d'Officiers de l'Instruction pu- 
blique, nous avons relevé les noms de nos excellents confrères 
MM. Coupin et Molliard, de Paris, Daveau et Galavielle, de 
Montpellier. 


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PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


5 Le GEorces ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 21 


Sur une variété du Houx commun (lex rés var. aucubiformis), 


par M. le D" F.-X. GrLLor. ; 
Les . Centaurea de la section Acrolophus dans la flore française, par 
M. G: Roux. 
| Deux localités françaises nouvelles pour le Linnæa borealis L. 


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8 franes par an pour la France. — 9 franes par an pour l’'Étranger. 
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G. ROUY 


Directeur de la Revue de Botanique systématique 
et de Géographie botanique, 
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9e ANNÉE N° 21 4 Ocro8rEe 1904 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Sur une variété du Houx commun 


(Uex Aquifolium var. auculiformis), 


Par le De FX Guzor. 


Le Houx commun (/l/ex Aquifolium .) est actuellement 
le seul représentant, dans l'Europe centrale, d'une famille 
dont les nombreuses espèces peuplent les forêts de la zone 
intertropicale, principalement dans l'Amérique du Sud. 
C'est donc une espèce très fixe dont les nombreuses varia- 
tions ne portent que sur la forme, les dimensions et la 
coloration des feuilles ; et encore ces variations ne semblent 
guère sortir du domaine de l'horticulture où elles se sont 
multipliées au point que P. Mouillefert [Traité des arbres 
et arbrisseaux (1898), p. 778] en énumère trente-huit varié- 
tés, plus ou moins issues des trois variétés principales déjà 
décrites par Linné (Hort. Clffort., p. 40) : 1° à feuilles 
entières, inermes, à forme de laurier (exacte folia lauri refe- 
rens); 2° à feuilles panachées ; 3° à feuilles plus ou moins 
spinescentes sur le limbe (var. echinatum Mill; var. /erox 
Rchb.). 

La perte des épines latérales, chez les feuilles, est sur- 
tout liée à l'âge du végétal, car elle est habituelle sur les 
arbustes déjà vieux et sur les branches terminales des 
hautes tiges; c’est pourquoi cette variété a été désignée 
sous le nom de var. senescens Gaud. F/. helvet., T, p. 462. 
Le plus souvent on trouve à la fois des feuilles épineuses 
et des feuilles inermes sur le même pied; c'est alors la var. 


136 GILLOT. — VARIÉTÉ DU HOUX COMMUN 


heterophylla Rchb. F7. excurs., p. 433. Nous sommes telle- 
ment accoutumés de rencontrer ces variations que nous 
avons peine à comprendre l’étonnement poétique de Linné 
s’'écriant : « Mira metamorphis! tamen nec imbellem pro- 
generant aquilæ colombam! tamen nec unica species alte- 
ram diversam producit ! » 

Mais, si l'apparence des feuilles a de tout temps attiré 
l'attention des phytographes, il n'en est pas de même pour 
les fruits, dont on n'a guère signalé qu'une variété de cou- 
leur jaune : fructus ruber, in hortis interdum flavus DC. 
Prodr., W, p. 14; Mouillefert, loc. cit.). Il n'est pas autre- 
ment question de sa forme et de ses dimensions. 

C'est ce qui m'a engagé à étudier de plus près une variété 
de Houx, qui m'a été tout d’abord communiquée par un 
excellent observateur, M. Q. Ormezzano, de Marcigny-sur- 
Loire (Saône-et-Loire), et que J'ai pu ensuite examiner sur 
place, en sa compagnie. Cette variété paraît assez répandue 
sur les coteaux du Charollais et du Brionnais, en même temps 
que la forme vulgaire, dont elle se distingue, au premier 
coup d'œil, par l'aspect général du feuillage et des fruits, qui 
rappellent un peu le port de lAucuba japonica L. Ce Houx, 
à gros fruits, se trouve au-dessus de Marcigny, sur la vieille 
route de Semur, aux environs de Semur, près de Sainte-Foy, 
sur la route de la Craye, de Saint-Julien, ete. Le sol y est 
argilo-siliceux ; cependant on trouve le calcaire tout au- 
dessous des silex provenant des chailles jurassiques, et ces 
silex recouvrent le sol de tous les bois de la région. 

Je proposerai de désigner, sous le nom de var. vulgaris, 


! On trouve parfois la forme commune du Houx désignée sous 
le nom de var. genuina, comme dans la liste des plantes borde- 
laises publiée par M. Pittard [ Bull. soc. bot. France, XLIX (1902), 
sess. extraord. à Bordeaux, p. cr). Outre que cette épithète est 
faussement attribuée à Gaudin, elle me semble indiquer une idée 
d'état normal, de type primitif qu'il est souvent bien difficile de 
dégager des autres variétés. Je préfère donc le mot de vulgaris 
Rchb. F7. exc., p. 433, qui indique simplement la forme actuelle- 
ment la plus fréquente et la plus répandue. 


Les 


GILEOT. — VARIÉTÉ DU HOUX COMMUN 137 


le type le plus répandu et le plus connu, et de donner à 
celte variété le nom d’aucubiformis, en résumant dans le 
tableau suivant leurs caractères différentiels. 


Ilex Aquifolium var. VULGARIS. 

Arbuste ordinairement buissonneux, de taille variable, 
mais dépassant rarement 3 à 4 mètres. 

Rameaux plus nombreux et plus courts, à écorce d’un 
vert olive, mate et plus rugueuse. 

Feuilles adultes, en général plus petites, d’un vert foncé, 
plus lancéolées, les inférieures plus épineuses, à 3-4 dents 
de chaque côté. 

Fruits petits, arrondis, rarement un peu ovoïdes, à cica- 
tricule ou ombilic de 2 millim., d’un rouge intense, un peu 
sombre et comme laqué. 

Hab. — Sadne-el-Loire, tout le département, sur les sols 
siliceux, surtout en montagne, dans les haies et les sous- 
bois. 


Ilex Aquifolium var. AUCUBIFORMIS. 

Arbuste à tiges moins nombreuses, plus fortes, plus arbo- 
rescentes et plus élevées, atteignant 5 et 6 mètres. 

Rameaux plus espacés, plus allongés, à écorce d'un vert 
jaunàtre, luisante et lisse. 

Feuilles adultes plus larges, plus ovales, d'un vert plus 
clair, légèrement jaunâtre, moins coriaces, les inférieures 
moins épineuses, à 1-3 dents de chaque côté, les supérieures 
toujours inermes. 

Fruits plus gros, à forme générale ovoide, sensiblement 
atténués dans leur tiers inférieur, à cicatricule de 3 millim., 
d’un rouge vermillon, ou parfois orangé, plus clair. 

Hab. — Saône-et-Loire, Charollais, Brionnais, sur les 
chailles à silex jurassiques des coteaux, dans les haies. 

Sans attacher plus d'importance qu'il ne convient aux 


mensurations et aux caractères micrométriques des espèces 


ou variétés, il m'a cependant paru nécessaire de préciser, 
par des mesures exactes et comparatives, ce que les des- 
criptions précédentes ont d’un peu vague. Les mensurations 


138 GILLOT. — VARIÉTÉ DU HOUX- COMMUN 


d’un grand nombre de feuilles et de fruits pris au hasard 


sur plusieurs rameaux, mais cependant parmi les mieux 


caractérisés, en éliminant les spécimens anormaux ou défor- 
més, m'ont donné les dimensions suivantes : 


Îlex Aquifolium var. VULGARIS 
Feuilles (dans leur ensemble) : 


Largeur minimum "1908 
— maximum 20e 
— moyenne Done 

Longueur minimum — 59°" 

— MAXIMUM — 802 
= Moyenne 712 


Il s'ensuit que le rapport moyen de la largeur à la lon- 


gueur des feuilles est de 


2,14 
Pétiole : 
Longueur minimum — 11"" 
== MAXI — 1072 
— moyennes — "14220 
Limbe : 
Longueur minimum — 50"" 
— maximum. — 6872 
— Moyenne = OUPS 
D'où le rapport du pétiole au limbe des feuilles est de re 
Fruits : 
Diamètre minimum —: 7° 
— Maxime —110%75 
— moyenne — Con t 
Hauteur minimum = 
— Mmaximnme ee — 1077 
— moyenne = 460 


D'où le rapport moyen du diamètre à la hauteur est égal 


d 077 
sensiblement arrondie. 


à 


‘*ce qui donne, comme on le voit, une forme très 


GILLOT. “— VARIÉTÉ DU HOUX COMMUN 139 


Ilex Aquifolium var. AUCUBIFORMIS 
Feuilles (dans leur ensemble) : 


Largeur minimum 45 lon 
— maximum "0 
— moyenne does 
Longueur minimum — 68" 
— maximum — 84%" 
— mevenne =" 0%";00 
D'où le rapport moyen de la largeur à la longueur égale 
LE 
2,28 
Pétiole : 
Longueur minimum —11"" 
— Na XÉQU UT 
— movenner = 19,740 
Limbe : 
Longueur minimum  — 60"" 
— MAxXIMUNT 100 77 
— moyenne. — 62,2 
Dont le rapport est de 1,2 
Fruits : 
Diamètre minimum — 8"" 
—— INAXIMUM Ce OS 
SO Y en — ne O0 
Hauteur minimum 10e 
— DaxIQUM — 12275 
— moyenne le 
D'où le rapport du diamètre du fruit à la hauteur est 
de. 


1549 
Si nous comparons, enfin, les proportions des deux varié- 
tés, nous trouvons que les feuilles de la var. vulgaris sont 


à celles de la var. aucubiformis dans les rapports de —— 
1 ) 


pour la longueur totale et de 1,35 Pour la largeur; et que 


nt 


140 ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


les fruits présentent de même les rapports de " pour le 


n 


Sr 0,78 : è 
diamètre, et de Tj pour la hauteur, chiffres qui sont en 


parfaite concordance avec la forme de ces organes et les 
caractères morphologiques que j'ai décrits plus haut. 


Les CENTAUREA de la Section AcRoLoPHUS 
dans le florefrançaise, 


par M. G. Roux. 


Section Acrolophus DC. Prodr., 6, p. 581; genre Acrolo- 
phus Cass. Dict., 50, p. 253. — Appendices scarieux, trian- 
eulaires, appliqués, plus ou moins ciliés etterminés par un 
mucron où une spinule, plus ou moins brièvement décurrents 
sur les bords des folioles du péricline. Corolles roses ou pur- 
purines. Achaînes obovoïdes ; ombilic non barbu; aigrette 
développée, à poils persistants, libres jusqu'à la base, pluri- 


er 


sérlés. 


TABLEAU DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES DE LA SECTION 


/_ Plante tomenteuse; aigrette égalant environ l'achaine ; 

l plante vivace. C. Pseudo-Cineraria Rouy 
Plantes vertes ou cendrées-pubescentes ; plantes bisan- 

nuelles, très rarement pérennantes ou vivaces. 2. 
Aigrettes égalant l’achaine; calathides grosses (13- 
15 mill. de diam. à l’anthèse) ; achaînes gros; tige 
| courte, raide, dressée, subligneuse à la base, très 
rameuse dès la base ou au moins dès le milieu, à ra- 

DEL meaux très étalés C. corymbosa Pourr. 
Aigrette égalant au plus la 1/2 longueur de l'achaine; 
calathides médiocres ou petites; achaînes une fois 
plus petits; tige non épaissie ni subligneuse à la 

base C. paniculata L.. 


1 — €. PsEuDo-CixERARrA Rouy:; C. paniculata var. 
Pseudo-Cineraria Fiori in Bullet. della Soc. bot. Ital., 1904, 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 141 


p. 99 ; C. Cineraria Not. Repert. Ligust., p.241; Briq. Monogr. 
Cent. Alpes marit.. p. 135, non L. ; C. cinerea Ardoino F/. 
Alpes marit., p. 201; Camus Cat. pl. France, p. 160 ; non 
Lamk. — Exsicc. : Bourg. A/pes marit., 133. — Plante 
tomenteuse-cendrée. Souche subligneuse. Tige de 4-8 décim., 
ascendante ou dressée, assez robuste, à rameaux étalés. 
Feuilles inférieures pétiolées, nombreuses, densément rap- 
prochées, bipinnatiséquées ou bipinnatipartites, à segments 
ou lobes lancéolés ou sublinéaires, aigus ou obtusiuscules- 
mucronés ; les caulinaires pinnatiséquées ou pinnatipartites, 
sessiles, les supérieures petites, à lobes peu nombreux et ordi- 
nairement plus larges, elliptiques ou ovales-lancéolés. Cala- 
thides relativement grosses (1-1 1/2 cent. de long sur 1 1/4 
cent. de large), solitaires au sommet des rameaux courts et 
disposées en corymbes denses formant une ample  panicule 
läche. Péricline oblong, cylindrique après l'anthèse, arrondi 
à la base, à folioles imbriquées, ovales-lancéolées, glabres ou 
glabrescentes à l’anthèse, fortement striées. Appendices lan- 
céolés, à bordure étroite et noire; cils noirs bien plus longs 
que lalargeur de la bordure. Corolles purpurines, celles de la 
périphérie ord' rayonnantes. Achaïnes obovoïdes, grisâtres, 
striés; ombilice ovale; aigrette égalant env. l'achaine ou 
à peine plus courte. Z. — Avril-juin. 

Has. — Rochers calcaires de la région littorale des Alpes 
Maritimes : Baous-Raous, près de la station d’Eze (bot. plur.) ; 
col de Villefranche (Montolivo)!. 


Forme (ou hybride ?). — ©. Saratoi Briq. (pro sp.), in 


! Très nettement distinct du C. Cineraria L. qui présente les 
caractères suivants : Plante blanche-laineuse ; tiges plus robustes, 
à rameaux étalés-dressés ; calathides solitaires au sommet des 
rameaux plus longs, non disposées en petits corymbes formant une 
panicule läche mais en panicule corymbiforme (presque comme 
dans le C. corymbosa); péricline ovoide, élargi après l’anthèse, 
alténué à la base, à folioles largement ovales, plus faiblement 
striées ; appendices suborbiculaires, à bordure noire comprenant 
ord' toute la largeur du disque; cils seulement un peu plus longs 
que le disque. 


142  ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 
Sched. ; C. Cineraria &. Saratoi Briq., L. c., p. 139; C. Pseudo- 
Cineraria XX paniculata forma C. leucophæa (ou forma C. 
Reuteri)? — Plante moins robuste; tige de 2décim. environ, 
grêle, ramifiée en grappes à pédoncules plus courts ; cala- 
thides bien plus petites (5-8 mill. de long sur 4-5 de large); 
folioles du péricline bien moins nombreuses ; appendices 
étroits, à cils capillaires. 

Has. — Alpes Maritimes : Baous-Raous près Villefranche où 
croissent les C. Pseudo-Cineraria Rouy, C. leucophæa Jord. 
etC. Reuterr Reichb. f. (Sarato, 20 juin 1878, in herb. Mus. 
Nice et in herb. Burnat). 


2, — C.coRmxuBosa Pourr. #n Act. Acad. Towouse, 3, 
p.310; Jord. Obs., fragm. 5, p.59, t. 4, f. C; G.etG. FL. Fr, 
2, p.253; Rouy {/lustr. plant. Europæ rar., fase. 7, p. 54, 
t. 161. — Plante compacte, verte, pubescente-rude. Racine 
épaisse, pivotante, bisannuelle. Tiges de 1-2 décim., raides, 
striées, épaisses, subligneuses à la base, très rameuses dès 
leur milieu ou au dessous, à rameaux très étalés et eux- 
mêmes rameux. Feuilles d'un vertpäle, fortement ponctuées- 
scabres, les radicales très nombreuses, imbriquées, bipinna- 
tiséquées, à segments tous linéaires; les caulinaires rappro- 
chées, pinnaltiséquées, à segments étroitement linéaires, révo- 
lutés. Calathides relativement grosses (13-15 mill. de diam. à 
l'anthèse), solitaires au sommet des rameaux, #rès nombreuses 
et formant une ample panicule corymbiforme dense et étalée. 
Péricline ovoide, arrondi à la base, à folioles imbriquées, 
fortement striées. Appendices noirâtres, triangulaires, plus 
ou moins étalés, acuminés, en une pointe raide plus courte 
que les cils; ceux-ci flexueux, bruns, plus longs que la bor- 
dure. Corolles purpurines, celles de la périphérie rayon- 
nantes. Achaines obovoïdes, d'un noir luisant ; ombilic orbi- 
culaire; aigrette blanche, égalant l’achaine ou un peu plus 
longue. @.—Mai-juin. 

Has. — Fentes des rochers du littoral méditerranéen. — 
Aude : escarpements de la Clappe près Narbonne (bot. plur.). 

AIRE GÉoGR. — Espèce exclusivement française. 


RGUY. — CENTAUREA DE LA SECTION - ACROLOPHUS 143 


3. — C.panrourara L: Spec., 1289 ;: Jord. Obs.; 
fragm. 5, p. 65, t. 4,-f.-G:;.G: et-G Fl.Fr.,.2, p. 256: 
Reichb., /. €, 15, p. 32, t. 49; C. paniculata +. eupanicu- 
lata +.! genuina Briq., L. c., p.154; Jacea paniculata Lamk. 
FL. fr., 2, p. 50; Acrolophus paniculata Cass., {. c., p. 253. 
— Exsicc.: Bill., 1022; Relig. Maill., 13M ; Magn. F1. sel., 
320 : F. Schultz Herb. norm., nov. ser., 836. — Plante verte 
ou d'un vert blanchâtre, non tomenteuse-laineuse. Racine 
pivotante, allongée, bisannuelle. Tiges dressées, plus ou 
moins grèles, non épaissies ni subligneuses à la base, très 
rameuses, à rameaux étalés ou ascendants. Feuilles forte- 
ment ponctuées ; les radicales bipinnatipartites, à lobes 
linéaires ou lancéolés-oblongs, aigus ou mucronulés, entiers 
ou dentés; les caulinaires pinnatipartites, à lobes étroits, 
révolutés ; les supérieures entières ou munies à la base de 
1-2 paires de petits lobules linéaires. Calathides petites 
(5-8 mill. de long sur 4-6 de large), solitaires au som- 
met des rameaux et formant une panicule lâche, allongée, 
étalée. Péricline plus ou moins rétréei vers la base et atté- 
nué sur le pédoncule ; folioles toutes à découvert, à stries 
peu marquées; appendices d'un fauve pàle ou à peine bru- 
nâtres, Lerminés par une pointe appliquée et à cils plus 
longs que la largeur de l’appendice. Corolles purpurines, 
roses ou blanches; celles de la périphérie ordinairement 
tubuleuses, parfois -rayonnantes. Achaïnes petits (une fois 
plus petits que ceux du C. corymbosa), pubescents, grisâtres; 
ombilic ovale; aigrette blanche, égalant le 1/3 ou au plus 
la 1/2 de l’achaine. @. — Juin-septembre. 


2. normalis Nob. — Tiges de 2-8 décim., dressées ; cala- 
thides solitaires au sommet des rameaux courts et rappro- 
chés en panicuie plus ou moins ample, assez dense; péri- 
cline oblong ou subcylindrique, non ou à peine contracté 
au sommet après l’anthèse, à appendices fauves. 


3. adscendens Nob. — Tiges courtes (1-2 décim.), couchées 
à la base puis ascendantes ; rameaux moins nombreux et dès 
lors panicule plus courte et moins fournie, souvent réduite 


14% ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


à 2-10 calathides par tiges; péricline ovoïde-oblong, à appen- 
dices ordinairement d'un fauve très pâle. 

y. laxa Nob. — Tige dressée, très grèle, allongée (5-8 décim.), 
lâchement rameuse dès le milieu ou au dessous, à rameaux 
allongés, oligocéphales (2-4-céphales) ; calathides écartées ; 
péricline subcylindrique, non contracté au sommet, à appen- 
dices d’un fauve pâle. 

3. congesta Cariot Et. fleurs, éd. 5, v. 2, p. 319, éd. 8, 
p. 430; C. gnaphalioides Gandg. F/. Lyonn., p. 134. — 
Magu. F1. sel. 321. — Port de «.; plante couverte d'un 
duvet cotonneux assez abondant; ramuscules courts et cala- 
thides souvent même ramassées ensemble en corymbes 
plus ou moins denses au sommet de ces ramuscules, mais 
néanmoins toujours solitaires ; péricline de x. 

:. pseudorigidula Nob. ; C. polycephala Shuttl. in herb. 
Rouy., non Jord. — Tige assez robuste, ordinairement de 
5-7 décim., très rameuse, dressée; calathides très nom- 
breuses, celles du sommet des rameaux brièvement pédon- 
culées, plus rarement subsessiles ; péricline oblong-conique, 
un peu contracté au sommet après l'anthèse, à appendices 
fauves ou plus ou moins brunâtres. 

£. contracta Nob. — Port et tiges de z.; péricline ovoïde- 
conique, fortement contracté au sommet pendant et après 
l'anthèse, à appendices d’un fauve pâle, ordinairement plus 
petits que dans les autres variétés et'à cils moins nom- 
breux. 

Har. — Coteaux du midi ; s'élève dans les Pyrénées jusqu'au 
massif du Llaurenti; remonte jusque dans la Côte d'Or 
(adventice?), le Rhône, l'Ain, la Loire et le Lot-et-Garonne ; 
var. £.: Alpes-Maritimes ! , Gard, Hérault, etC.; Var. .: Haute-Garonne: 
Toulouse, au Portet (adventice?, Lucand in h. R.); var. 3. : 
Rhône, Aude, LC. : Var. :.: Alpes-Maritimes, Var, Basses-Alpes, Hérault, etc. ; 
var. ?. : Vaucluse, Hérault, etc. 


! Nice (leg. Flugge 1802, in herb. Rouy). — C'est la plante que 
M. J. Briquet rapproche {/. c., p. 145) du C. Reuteri Boiss., mais 
par ses calathides petites, très nettement rétrécies à la base, cette 
plante ne peut être séparée du C. paniculata typique. 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION. ACROLOPHUS 145 


ARE GéÉoGR. — Espagne ; Italie ; Croatie et Esclavonie 
(sec. Nyman). 


Forme I. — C. rigidula Jord. (pro sp.), Obs., fragm.. 5, 
p. 69,t.4, f. A; G. et G. F7. Fr., 2, p. 247 ; Ardoino F1. Alpes- 
Marit., 2, p.200; C. paniculata +. eupaniculata +.? rigidula 
Briq., /.c., p.155; Acrolophus rigidulus Fourr. in. Ann. Soc. 
Linn. Lyon, nov. ser., 17, p. 97. — Soc. Dauph., 3785. — 
Port et panicule du C. paniculata x. genuina ; en diffère 
par : Calathides plus ou moins arrondies à la base, agré- 
gées par 2-6 au sommet des rameaux et parfois à l’aisselle 
des ramuscules; péricline ovoïde-conique, à folioles plus 
larges ; appendices à pointe terminale (appliquée) raide, 


ordinairement un peu plus longue que les cils. — Juin- 
novembre. 
HaB. — Vaucluse: Avignon (Jordan in h. R.); Var: Pierre- 


feu (Chambeiron); Saint-Raphaël (Thibezard in h. Mus. 
Paris.); Alpes-Maritimes: Cap d'Antibes (Thuret in h.R., 
27 juin 1857); Thorenc (Loret in herb. Mus. Paris.); à 
rechercher. 


Forme Il. — ©. polycephala Jord. (pro sp.),{. c., p. 67, 
PAST Comet GRR E PE). p- 256 ; Beichb., {€ 
p.36,t.54; C. paniculata +. polycephala Briq., /. c., p. 156. 
— Soc. Dauph., 4147; F. Schultz, Herb. norm., 693; Bill., 
3138 ct bis. — Calathides petites, atténuées à la base, soli- 
taires au sommet des rameaux et formant une panicule 
corymbiforme divariquée plus ou moins ample; appendices 
fauves terminés par une pointe raide, piquante, étalée, 
nettement plus longue que les cils. — Juin-août. 

8. Esterellensis Nob.; C. paniculata var. Esterellensis Bur- 
nat in Bull. Soc. bot. Fr., 30, p. excv (nomen solum), et ap. 
Briq., /. €., p. 157. — Calathides nombreuses formant une 
panicule corymbiforme ample; appendices plus foncés ter- 
minés par une pointe à la fin un peu recourbée, mais dépas- 
sant seulement un peu la longueur des cils les plus longs; 
floraison vernale (mai-juin). 


146 ROUY. -— CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


Han. — Drôme : Nyons (Jordan); Basses-Alpes: Peyruis(Rouy) ; 
Bouches-du-Rhône : Montaud et Marseille (Castagne ; Reynier in h: 
R.); Martigues(Autheman) ; Minet(Legré); Cuques(Achintre); 
Aix (Bruyas); Gara : Vieneuve-lès-Avignon (Maillard in h. 
Mus. Par.); Var:env. de Toulon, le Luc (bot. plur.), 
Hyères (Shuttleworth), S'-Raphaël, Rians et Montrieux 
(Hanry), Fréjus (Rouy), VEstérel (Legré); Alpes-Maritimes : île 
de Lérins (Burnat et de Nanteuil): var. 6. : Var : massif de 
l'Estérel (Burnat, Legré). — Indiqué, d’après Huet du Pavil- 
lon, dans les Pyrénées-Orientales, à Vernet-les-Bains, proba- 


blement adventice ainsi qu'à Castres (Tarn). 


Sous-espèce 1. — €. Hanryi Jord. (pro sp.), Obs., fragm. 
5, p.70, t. 40,f. B.; G.-etG. Fl.°Fr., 2, p. 255; C. pamcous 
lata &.leucophæa 8°. Hanryi Briq., L. e., p.153. — Calathides 
médiocres (10-12 mill. de long sur 5-7 de large), arrondies 
ou subatténuées à la base; péricline ovoïde, à folioles ellip- 
tiques, vertes inférieurement, fauves ou noirâtres, vers 
l'appendice, souvent teintées de violet, faiblement striées; 
appendices grands, ordinairement noirätres ou noirs, parfois 
d'un fauve foncé, triangulaires et plus décurrents que dans 
les plantes aflines, à pointe étalée, fine, peu piquante, sensi- 
blement plus lonque que les cils ; corolles d'un pourpre vif, 
les extérieures rayonnantes; feuilles caulinaires à lobes 
ordinairement moins révolutés que dans le C. paniculata 
ou presque plans. Souche vivace, forte, munie des débris 
des feuilles précédentes. — Juin-août. 

2. legitima Nob. — Bill. 3127. — Plante de 1-2 décim., à 
tiges nombreuses, grèles, ascendantes ou redressées ; feuilles 
plus ou moins fortement pubescentes-blanchâtres; appen- 
dices noirâtres ou noirs, à pointe noire, raide, très étalée, 
2-3 fois plus longue que les cils; panicule courte. 

5. ambigens Nob. — Soc. Dauph., 453. — Plante de 
3-0 décim., à tige ordinairement solitaire, plus robuste, dres- 
sée; feuilles moins blanchâtres, appendices fauves, à pointe 
fauve, peu étalée et 1/2 à 1 fois plus longue que les cils; 
panicule ample. 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 147 


Har. — Lieux incultes des hauts coteaux ou des mon- 
tagnes de la Provence. — Var. x. : Bouches-du-Rhône : Sainte- 
Victoire près Aix (Achintre); Var : Sainte-Baume (Hanry et 
Legré in h. R.); Pignans et le Grand-Bassillon (Legré); 
entre Trayas et Agay (Briquet); var. &. : col de la Sauvette 
entre les Mayons et les Collobrières (Hanry et Lerch); mont 
Freinet (Hanry). — Espagne ? 


Sous-espèce I. — C. Shluttleworthii Rouy; C.....7..... 
Shuttlew. in A. R.,cum observ. seg. : « Non convenit cum 
C. polycephala vel cum C. paniculata, nec C. rigidula. — 
Port et dimensions des calathides de la var. 8. du C. Hanryi, 
mais : Calathides plus nombreuses, plus courtement pédon- 
culées, donc plus agrégées au sommet des rameaux; péri- 
cline plus où moins rétréci à la base, peu atténué sur le 
pédoncule ; appendices grands, brunâtres, 4 cils allongés, 
fauves, le terminal dressé, à peine plus raide et plus sensi- 
blement plus court que les latéraux ; aigrette égalant de la 
1/2 aux 3/4 de la longueur de l'achaine d'un gris pâle. 


Has. — Var : Sainte-Baume d'Agay (Shuttleworth); à 
rechercher. 
Sous-espèce IT. — C. pallidula Rouy — Port, feuilles et 


dimensions des calathides du C. leucophæa Jord.; en diffère 
par : Périclhine nettement rétréci à la base et alténué sur le 
pédoncule, contracté au sommet, à folioles d'un vert pâle ; 
appendices d'un fauve pâle, ordinairement non tathés; 
cils blanchätres ou argentés, le terminal raide un peu étalé et 
plus long que les latéraux ; achaînes noirâtres, à aigrette 
très courte ou presque nulle, ordinairement égalant environ 
le 1/8 de l’achaine. 

HaB. — Pyrénes-Orientales : les coteaux et montagnes du Con- 
flent et de la Cerdagne (fr. Sennen, Rouy). 


Sous-espèce IV. — C. leucophæa Jord. (pro sp.), 0 
fragn.) 95 pt64, 0 4) f:PF2G..et G. FRA Fr: ea de 
C. Penn Vill. He De 3, P. 393, TRE : C. pani- 
culatay. indivisa DC. Prodr.,6, p. 584; C. pañicularà var. 


148 ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


leucophæa Car. et S'-Lager Et. fl., éd. S(1889), p. 430; Briq., 
lc. 1902), p. 147. — Port et racine du C. paniculata. Cala- 
thides médiocres (ouassez petites); péricline arrondi à la base, 
à folioles faiblement striées; appendices à mucron dressé, 
plus court que les cils, ceux-ci plus longs que la largeur de 
l’appendice ; corolles rosées, plus rarement blanchâtres, les 
extérieures rayonnantes; aigrelte égalant du 1/3 au 1/4 de 
l’achaïne ; feuilles d'un vert blanchàtre, plus ou moins pubes- 
centes-cotonneuses; les caulinaires à lobes plans ou peu révo- 
lutés. — Juin-août. 

2. typica Nob.; C. leucophæa Jord.! sec. exempl. Jordan. in 
herb. Rouy.; C. paniculata &. leucophæa &\. pseudo-cærules- 
cens Briq., /. c., p. 148. — Calathides relativement grosses 
(13-15 mill. de long sur 12-14 de large); péricline ovoïde- 
subglobuleux; appendices bruns, à mucron raide. 

8. Valesiaca Nob.; C. Valesiaca Jord. Pug.,p. 111; Reichb., 
L. c:,15, p.33, € 52; C. paniculata Gaud. F{, Helo.,5, p.402, 
non L.; C. paniculata, var. Valesiaca DC. Prodr., 6, p.584; 
C.maculosa var. Valesiaca Briq., L. c., p.147. —Soc. Dauph., 
1272. — Calathides médiocres (10-13 mill. de long sur 
8-10 mill. de large); péricline ovoïde ; appendices roux, à 
mucron fin, à peine raide; corolles extérieures très rayon- 
nantes (1-2 fois plus longues que le péricline). 

. communis Nob.; C. paniculataÿ. leucophæa &?. euleuco- 
phæa Briq., /.c., p.149. — Relig. Maill., 48 ; Magn. F4. sel., 
319%. — Calathides médiocres (10-12 mill. de long sur 
6-8 mill. de large); péricline ovoide-oblong ; appendicesbruns, 
à mucron fin, peu raide. 

à. brunescens Nob.; C. paniculata &. leucophæa '. brunes- 
cens Briq., /. c., p. 152. — Calathides de £.; péricline à 
folioles d’un fauve violacé sur Le dos ; appendices réduits à 
une étroite bande fauve et prolongés en un mucron violacé 
peu raide, le péricline paraissant ainsi peu ou presque pas 
maculé. 

:. Mierghüi Nob.; C. Mierghii Jord. Cat. Grenoble 1850, p.15; 
Acrolophus Mierghii Fourr. in Ann. Soc linn. Lyon, nov. 
ser., 47, p. 97. — Calathides médiocres (10-13 mill. de long 


PT 


DEUX LOCALITÉS NOUVELLES POUR LE LINNÆA BOREALIS 449 


sur 8-10 de large); péricline ovoïde-oblong ou subconique, 
plus ou moins contracté au sommet après l’anthèse ; appen- 
dices roux ou rougeâtres au milieu, à mucron fin, à peine 
raide ; corolles externes très rayonnantes, blanchâtres ou 
d’un rose très pâle (alors que dans les autres variétés elles 
sont franchement roses); feuilles à lobes linéaires plus révo- 
lutés. 

£. subalbida Nob.; C. subalbida Jord. Pug., p.109 ; Acrolo- 
phus subalbidus Fourr., /. c., p.97.— Caractères de:., mais: 
Achaines plus petits, à aigrette plus courte (1/4 environ de 
la longueurde l'achaine); feuilles à lobes encore plus étroits, 
linéaires-révolutés ; port plus robuste ; panicule plus ample 
et plus rameuse. 

Has. — Lieux rocailleux. — Var. 2. : Hautes-Alpes, Basses-Alpes, 
Alpes-Maritimes ; Var. ÿ. : en Savoie: mont Cenis, Lans-le-bourg 
et Termignon (Jordan, Huguenin); massif du Mont-Blanc 
(V. Payot); var. y. : de l'Isère aux Alpes-Maritimes et aux 
Pyrénées-Orientales; var. à. : Alpes-Maritimes : Roquebrune et 
Lucéram (J. Briquet) ; Basses-Alpes : le Poil (Legré in h. R.); 
var. 2. : Gard: Anduze (Wierque), le Vigan (Dunal et Marshal 
inh. À), à Montdardieret àCoudoulous (Anthouard in h. R.); 
var. {. : Ardèche: les Vans, Bane (Jordan), Berrias (Loret), 
Joyeuse (Lamotte). — Suisse ; Italie septentrionale. 

| (A suivre.) 


Deux localités françaises nouvelles pour le 
Linnæa borealis L. 


Le Linnæa borealis L. existait déjà, de manière certaine, en 
France ! en Haute-Savoie, dans une forêt de sapins mous- 
sue au-dessus des chalets de Pétetau, au fond de la vallée 
de Bellevaux où il a été découvert par M. Lendner. Il a été 
jadis signalé dans les pâturages alpestres d'Argentières près 


! CF. Rouy, Flore de France, VIII, p. 78. 


150 DEUX LOCALITÉS NOUVELLES POUR LE LINNÆA BOREALIS 


de Chamonix, ainsi qu'aux Voirons; mais il a disparu de ces 
localités. Rencontré en Suisse, à 200 mètres de la frontière 
francaise au Creux de Novel près Saint-Gingolph (leg. Privat), 
le Linnæa a été indiqué comme croissant sur terriloire fran- 
çais au-dessous de cette localité, mais ce point n'a pas été 
confirmé en ces derniers temps. Toujours est-il que cette 
rare espèce a été trouvée cette année, dans le département 
de la Savoie, à deux endroits différents : d'abord, Le 10 juillet, 
dans la vallée de Champagny, par M"° Titus Leroux, de 
Mont-Fresnoy près la Fère (Aisne); puis, à la fin de ce 
même mois, au fond du val de Tignes, près du lac, par 
M. Paul Durenne, de Nancy. Ce sont là deux intéressantes 
découvertes. 

J'ajouterai que M. Petitmengin, préparateur à l'École 
Supérieure de Pharmacie de Nancy, m'a communiqué les 
renseignements suivants sur de nouveaux habitats pour 
quelques plantes rares. 

Saussuria alpina L. — Val d'Isère. 

Gentiana utriculosa L. — Très abondant dans toutes les prairies 
de la zone alpine depuis Champagny-le-Haut jusqu'à Tignes. 

Geranium palustre L., dans la vallée du Guil. | 

Artemisia atrata Lamk. — Col Lacroix. 

Saxifraga Valdensis DC. — Au col Pissé (comme dans ses voi 


sins, le col Noblent et le col Lacroix). 
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BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Sur trois plantes de la vallée de la Laxia, 


Par M. E.-J. Neyraur. 


Le 29 mai dernier, je parcourais, dans le pays basque, la 
vallée de la Laria qui s'ouvre, à J{rassou, sur la rive gauche 
de la Nive, en amont et tout à côté du Pas de Rolland. 

Sur les indications données par le D' Blanchet dans son 
Cataloque des Plantes vasculaires du S.-0. de la France (indi- 
cations malheureusement inconnues dans la région ou plu- 
tôt incomprises, à cause de la langue qui y est parlée), 
j'allais à la recherche de Soldanella montana Willd. (S. vi/losa 
Darracq) que j'ai eu la chance de retrouver aux chutes de 
la Lazia (en basque Sourousta), situées : la première, à 
20 mètres environ et sur le même plan vertical de l’entrée 
d'une exploitation (de pyrite de fer, m'a-t-on dit), connue 
dans le pays sous le nom de « Les mines », c'est-à-dire im- 
médiatement au-dessus du lieu appelé en basque « Soubi- 
bouria », et la seconde, quelques mètres plus haut. 

Ces chutes sont distantes de 3 à 4 kilomètres environ du 
point où la Laxia se réunit à la Nive. 

Enfin au « Jardin d'Enfer », situé sur le versant O.-N.-0. 
du mont Arsamendi, au-dessous des grands escarpements 
de la partie supérieure de la montagne, aux abords des ruis- 
seaux très encaissés, généralement inaccessibles, qui des- 
cendent vers la Laxia dans la direction des chutes. 

Le Gouffre des Vautours (autre station inconnue dans la 
région), indiquée par le D' Blanchet, comme troisième sta- 


152 FOUILLADE. — UNE NOUVELLE VIOLETTE HYBRIDE 


tion de Soldanella montana, doit être identique, je suppose, 
à celle du Jardin d'Enfer, mais celle-ci flanquée sur le 
Mondarrain. 

Tout en me rendant aux chutes par la base du Mondar- 
rain, J'ai été agréablement surpris de retrouver, au bord 
même du chemin, tout autour d'une petite grotte, peu 
humide, profonde tout au plus de 1 mètre à 1",20, l'Hymeno- 
phyllum Tunbridgense Sm., et tout au fond, mêlé à l’Hymeno- 
phyllum, quelques rares pieds de Trichomanes radicans Sw. ! 

Cette découverte du Trichomanes intéressera, je n'en 
doute pas, les lecteurs de la Revue. 

J'ajoute, à propos de l'Hymenophyllum, que le D' Blan- 
chet indique bien cette plante à la base du Mondarrain (voir 
son catalogue), et que Je l'ai retrouvé un peu plus loin de 
l’autre côté de la Laxia, à la base d’un ravin de l'Arsamendi, 
probablement à Pendroit où 1l a été signalé tout récemment 
dans le Bulletin de la Société botanique de France, ou 
plutôt à proximité de cet endroit, mais que Je n'ai pas 
poursuivi mes recherches de ce côté dans la crainte de 
revenir sans la So/danella qui, à ce moment, m intéressait 
tout autant, sinon davantage, que le Trichomanes et V Hyme- 
nophyllun que j'avais bien représenté dans mon herbier. 

Peut-être jugerez-vous utile de rappeler, dans la Revue, 
les indications données par le D° Blanchet, sur la So/danella 
montana, tout en précisant mes indications, et de faire con- 
naître la nouvelle station du Trichomanes radicans ? 


Une nouvelle Violette hybride : >< Viola Dufforti Fouil. 
(V. silvestris X< alba var. scotophylla), 


Par M. A. FouILLape. 


J'ai découvert en mars dernier, dans le petit bois de la 
Jeannière, près Tonnay-Charente, en compagnie des V. si/ 
vestris Lamk. (V. Reichenbachiana Jord.) et V. alba var. sco- 
tophylla (Jord.), — tous les deux abondants dans cette sta- 


FOUILLADE. — UNE NOUVELLE VIOLETTE HYBRIDE 153 


lion, — un Viola inédit, manifestement hybride de cés deux 
espèces. 

Je dédie cet hybride nouveau à M. Duffort, pharmacien 
à Masseube (Gers), qui, ayant reçu et étudié le premier des 
échantillons vivants de cette plante, m'a fait part de ses 
observations et m'a fortement aidé dans mon étude. 


En voici la description : ’ 
>< Viola Dufforti mihi : (W. silvestris ©< scotophylla Fouil. 
et Duff.). — Souche noueuse, simple ou rameuse. Tiges 


latérales couchées, très allongées, florifères, non radicantes, 
naissant à l'aisselle des feuilles inférieures de la roseite 
centrale el se terminant par une rosette de feuilles, ar- 
rondies ou munies d'un côté de deux lignes + saillantes, 
couvertes d'une pubescence courte mais fournie. Feuilles 
crénelées,courtement pubescentes ainsi que les pétioles, Les 
rad'iales estivales largement ovales, obtuses où subobtuses, à 
lobes du sinus rapprochés, celles des tiges latérales suba- 
cuminées, à sinus largement ouvert. Stipules étroitement 
lancéolées, ciliées-frangées, à cils pubescents-ciliolés éga- 
lant ou dépassant la largeur de la stipule. Pédoncules pubes- 
cents. Fleurs médiocres, inodores, d’un violet bleudtre assez 
foncé, blanches au fond. Sépales ciliés, inégaux, oblongs ou 
oblongs-lancéolés, le supérieur un peu obtus, les autres aiqus 
ou acutiuscules. Pétales blancs à la base, entiers; éperon 
violacé, étroit, environ trois fois plus long que les appen- 
dices du calice. Style arqué; stigmate courbé, à bec court 
dirigé horizontalement!. Capsules (jeunes) ovoides où sub- 
globuleuses-trigones, faiblement pubescentes, généralement 
avortées. — Plante paraissant stérile. 

HaB. — Charente-Inférieure : R., Tlonnay-Charente, bois de la 
Jeannière, 20 mars 1904, avec les parents. 

L'hybridité et l’origine du >< V. Dufforti ne peuvent lais- 
ser aucun doute. En effet : 


! Dans le V. silvestris le style est presque droit, le stigmate 
coudé, à bec court et horizontal. Dans le V. alba le style est 
arqué, le stigmate courbé, à bec assez long et incliné. 


154 FOUILLADE. — UNE NOUVELLE VIOLETTE HYBRIDE 


1° Il se trouve en société des V. si/vestris et V. scoto- 
phylla, assez loin de toutes autres espèces ; 

2° Il présente un mélange des caractères des parents 
entre lesquels il est intermédiaire ; 

3° Il est complètement stérile, tandis que les espèces 
avec lesquelles il croit sont parfaitement fertiles. 

Dans l’ensemble, cet hybride tient plus du si/vestris que 
du scotophyllal, mais, à l'exception des stipules qui sont 
celles du si/vestris, aucun caractère ne provient exclusive- 
ment de l’un des parents. L'influence de chacun de ceux-ci 
apparait à des degrés divers, dans toutes les parties de la 
plante. En un mot, il y a plutôt mélange et fusion des 
caractères que juxtaposition et l’on peut dire que l'hybride 
est intermédiaire entre les parents non seulement dans l’en- 
semble mais aussi dans chaque organe pris isolément. 

Les deux parents appartenant l’un au groupe Caulescentes 
Rouy et Fouc., caractérisé par la présence de /iges dressées, 
les sépales aigus et la capsule trigone, l'autre au groupe 
Acaules Rouy et Fouc., caractérisé par labsence de tiges 
dressées, les sépales obtus et la capsule subqlobuleuse, 11 est 
intéressant de voir ce qui résulte de la fusion des caractères 
si tranchés qui distinguent ces deux groupes. 

Les tiges latérales naissent à l’aisselle des feuilles de la 
roselte centrale comme dans le si/vestris, mais elles sont 
couchées et se terminent à la fin par une rosette de feuilles 
comme dans l'a/ba. Elles tiennent le milieu entre les tiges 
dressées du premier et les stolons du second. Les fleurs 


estivales (apétales) sont portées par des pédoncules cau- : 


linaires comme dans le groupe Caulescentes, tandis que les 
fleurs vernales (complètes) naissent en majeure partie de la 


rosette centrale comme dans le groupe Acaules ou des 
rosettes terminant les tiges latérales. 


! Dans quelques pieds, les tiges latérales sont munies de lignes 
plus saillantes, ce qui les rend anguleuses, les feuilles caulinaires 
sont plus grandes et plus nettement acuminées. Cette variation se 
rapproche encore plus du sé/vestris que la forme ordinaire. 


FOUILLADE. — UNE NOUVELLE VIOLETTE HYBRIDE 155 


Les sépales ne sont pas obtus, mais ils ne sont pas non 
plus nettement aiqus. 

Quant à la forme des capsules, je ne puis l'indiquer en 
toute certitude, cet hybride paraissant complètement stérile. 
Toutes les fleurs que J'ai pu observer ont avorté et il en a 
été de mème des fleurs estivales (apétales). Dans deux 
seulement de ces dernières, qui se sont développées sur un 
pied transplanté, la capsule s'est légèrement accrue après 
l’anthèse. Mais la croissance de ces capsules, qui du reste ne 
contenait que des graines avortées, s’est arrêtée avant 
complet développement. Elles m'ont paru ovoïdes-subglobu- 
leuses, obscurément trigones, c'est-à-dire de forme intermé- 
diaire à celles des parents. 

En somme, le >< V. Dufforti ent le milieu, morpholo- 
giquement comme par son origine, entre les groupes 
Acaules et Caulescentes. 

La combinaison alla < silvestris (sensu lato) n'est pas 
nouvelle puisque Timbal a signalé dans la Haute-Garonne 
un V. Rivinano-scotophylla, hybride qui est décrit par 
MM. Rouy et Foucaud (F{. de France, HI, p. 34) sous le 
nom de x V. digenea Rouy et Fouc. 

Je ne connais pas cette plante autrement que par le dia- 
gnose de la Flore de France. Les caractères donnés ne con- 
viennent pas exactement à la plante de Tonnay-Charente 
qui du reste n'a pas la même origine, l’un des parents 
étant le V. si/vestris et non sa forme V. Æiviniana. Mais 
tout en étant convaincu que le >< V. Dufforti est distinct 
du Hiviniano-scotophylla, W m'eût été impossible d'indiquer 
la nature et l'importance des différences existant entre eux 
si M. Rouy, le savant auteur de la Flore de France, n'avait 
eu l’extrème obligeance de me fournir à ce sujet les rensei- 
gnements qui suivent : 

« Le x V. digenea comprenant toutes Les formes pos- 
« sibles entre le V. siloestris et le V. alba, tous deux pris 
« sensu amplo ( V. alba >< silvestris), présente évidemment 
« plusieurs variétés. La var. z. est le V. Riviniano-scoto- 
« phylla de Timbal, à fleurs grandes relativement et à 


= 


= 


156 ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


« pétales d’un violet assez pâle, à feuilles subacuminées. 
« Les autres variétés sont inédites, et la plante que vous 
« m'avez envoyée tient plus du silvestris que du scotophylla, 
« pas du tout du Riviniana. Ge parait être une des varia- 
« tions V. si/vestris => alba var. scotophylla, caractérisée 
« par des fleurs plus petites et plus foncées (que dans &.), 
« des feuilles faiblement subacuminées (celles des stolons, 
« les autres étant subobtuses). » 

D'après M. Rouy, à l'avis duquel je me range entière- 
ment, l'hybride de Tonnay-Charente doit donc être classé 
comme variété &. du XX V. digenea Rouy et Fouc. Il me 
semble dès lors qu'il serait bon de donner à chacune des 
deux variétés maintenant connues (+. et 3.) une dénomina- 
tion particulière, chacune d'elles ayant une origine dis- 
tincte et la première n'étant pas un #/ype dont la seconde 
soit dérivée et auquelelle doive être subordonnée. Je pro- 
pose pour la var. 2, la plante de Timbal, le nom de 
Timbalr. 

On aurait ainsi : | 

>< V. digenea Rouy et Fouc., F/. de Fr., II, p. 34% 
V. alba >< silvestris Rouy et Fouc., loc. cit. 

2. Timbali Fouil.; V. Rivimiano-scotophylla Timb.; 

3. Dufforti (Fouil.) Rouy; V. si/vestris << scotophylla Fouil. 


et Duff.; V. suvestris => alba var. scotophylla Roux. 


Les CENTAUREA de Ia Section ACROLOPHUS 
dans la flore française, 


par M. G. Roy. 
(Suile et fin.) 


Forme, — €. Reuteri Reichb. f. (pro sp.), Icon. I. Germ. 
el Helo., 15, p.33, t. 49; C. paniculata &. leucophæa f. Reu- 
teri Briq., /.c., p. 150; C. Castellana Shuttlew. mss., non 
Boiss. et Reut. — Reverch. France, 1885, n° 8; Magn. F/. 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 157 


sel., 319. — Diffère du C. leucophæa Jord. par: Calathides 
relativement petites (8-10 mill. de long sur 5-7 de large), 
plus étroitement ovoïdes-oblongues ; appendices à peine trian- 
gulaires, d’un brun très pâle, ce qui fait paraître le péricline 
tout entier d’un fauve presque uniforme ou parfois à peine 
maculé de brun; mucron terminal des appendices ténu, à 
peine raide. — Juin-septembre. 

Has. — Constitue la forme à calathides petites ctpâles du 


C. leucophæa ‘ Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Var, Vaucluse. 


Sous-espèce V. — C. maculosa Lamk. (pro sp.), Dict., 
D. 609: Greh GB EnUe nreb:Rerchb4t de 15; 
Do, 1709 12 t(subC-2Chautardianasheichbe ft Ce 
paniculata Chaub. in herb., non L.); C. paniculata :. macu- 
losa Briq., /. c., p. 145: Acrolophus maculosus Gass. Dict., 
1, p. 253. — F. Schultz Herb. norm., nov. ser., 83 ; Soc. 
Dauph., 159 et bis; Magn. FI. sel., 2234. — Racine grêle, 
pivotante, bisannuelle ; calathides médiocres ou assez grosses 
(10-13 mill. de diam.); péricline subglobuleux-conique, 
arrondi à la base, à folioles fortement striées ; appendices 
bruns ou noirâtres, 4 mucron plus court que les cils pâles; 
aigrette égalant de 1/3 à 1/9 de la longueur de l'achaine ; 
feuilles caulinaires à lobes plus ou moins étroitement linéaires 
fortement révolutés. -- Juillet-août. 

4. normalis Nob. — Plante pubescente-grisâtre; péricline 
à folioles nombreuses, imbriquées sur 6-7 rangs ; appendices 
triangulaires bruns, à cils allongés (2-2 1/2 fois aussi longs 
que la largeur de l’appendice), argentés au sommet ; aigrette 
égalant environ le 1/3 de la longueur de l’achaïine ; feuilles 
à divisions moins ténues que dans £.!. 

S.-var. macrocephala Lec. et Lam. (pro var.), Cat., p. 240. 
— Plante robuste, à feuilles plus larges et plus glabrescentes, 
à calathides une fois au moins plus grosses. 

8. tenuisecta Nob. ; C. tenuisecta Jord. Pug., p. 110 ; Boreau 


! Description établie sur la plante du Puy-de-Crouel, localité 
authentique de Lamarek. 


158 ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


Fl. centre, éd. 3, p. 355; Car. et St Las. Et. fl, p.431 
Acrolophus tenuisectus Fourr.in Ann. Soc. Linn. Lyon, nov. 
ser., 17, p. 97. — Soc. Dauph., 1271 ; Bill., 3129; °F. Schultz 
FI. Gall. et Germ., 683. — Port et pubescence de 2. ; péri- 
cline de forme moins globuleuse, à folioles imbriquées sur 
5-6 rangs ; appendices ovales-arrondis, à tache d’un brun 
pèle ou fauve et à cils 1 1/2-2 fois aussi longs que la 
largeur de l’appendice, argentés au sommet; aigrette éga- 
lant environ le 1/3 de la longueur de l’achaïine ; feuilles à 
divisions courtes, presque filiformes. 

y. Rhenana Nob.; C. Rhenana Bor. FI. centre, éd. 3, p. 355; 
C. paniculata Jacq. Austr., t. 320; C. maculosa Reïchb., L. c., 
15, p. 31, t. 48. — Reichb., 825; Bill., 3631; Soc. Dauph., 
2013; Baenitz Herb. Europ., ann. 1878; Soc. ét. fl. fr= 
helv., 9953. — Port et feuilles de z., mais plante presque 
glabrescente ; péricline subovoïde, à folioles imbriquées 
sur 5-6 rangs; appendices triangulaires, à tache presque 
noire, à cils blanchâtres relativement courts (1-1 1/2 fois 
aussi longs que la largeur de l’appendice). 

Has. — Coteaux, bords des chemins, alluvions des rivières. 


— Var. c.: Auvergne et tout le plateau central; Haute-Loire; Loire ; 
Ardèche; Drôme ; Vaucluse; Gard; Hérault; Aude; Pyrénées-Orientales ; Tarn- 
et-Garonne ; Lot; le centre, surtout sur les alluvions de la Loire 
et de l'Allier ; introduit et naturalisé dans la Meuse, à la 
Côte de Bar près Saint-Mihiel (Breton in h. R.); var. £.: 
çà et là, plus rare : Rhône, Loire, Vaucluse, Gard, Lot ; Var. . : Alsace. 

AIRE GÉOGR. (sensu amplo). —- Europe centrale, Italhe, 
Serbie, Macédoine, Roumanie, Bulgarie, Russie mérid. ; 
Caucase, Sibérie occidentale. 


Sous-espèce NT. — €. cœrulescens Willd. (pro sp.) 
SpeC., 3, p.2819; Jord.:06s:,{ragm5,p 02/1040 
Gset°G. F7: Fr:,2,1p254% Reïchb:, 150% 15, p82%46%5e 
C. paniculata var. cœrulescens Briq., £. c., p. 148 ; C. Spina- 
Badia Bubani ap. Timb. in Mém. Acad. Toulouse, sér. 8, 
V. 1-2, p. 187. — Bill., 1025; Soc. Dauph., 2941. — Racine 
pivotante, bisannuelle. Calathides assez grosses (11-13 mill. 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 159 


de long sur 8-10 de large), solitaires au sommet de pédon- 
cules étalés et plus ou moins allongés, formant une pani- 
cule ample et läche. Péricline ovoïde, arrondi à la base, à 
folioles à peine striées ; appendices bruns ou fauves, trian- 
gulaires, à cils pâles au sommet, raides, plus longs que la 
largeur de l'appendice, /e cil terminal presque piquant et 
sensiblement plus long que les autres; aigretlte égalant environ 
le 1/4 de l'achaine. Feuilles vertes, les caulinaires à lobes 
largement linéaires ou lancéolés, plans. 

Has. — Coteaux schisteux des Pyrénées-Orientales, dans la 
région de l’oranger: abonde dans les Albères, de la vallée 
de Llavail et Sorède jusqu'à Banyuls ; puis dans la vallée 
de la Têt, à Retgleilles, Força-Real et Montalba (Cf. Gautier 
FT. Pyr.-Orient., p. 255). — Espagne : Catalogne et Valence. 


Sous-espèce VIT. — €. biformis Timb. (pro sp.), F. Cor- 
bières, p. 263; C. cristata Gaut. 1n Bull. Soc. bot. Fr., 38, 
p. xvu, non Bartl. (et excl. syn. Candoll. et Bernh.). — 
Racine vivace ou pérennante, d'abord pivotante puis épaisse 
et dure. Plante basse, fortement pubescente-grisätre. Cala- 
thides inégales, médiocres ou relativement grosses (10-13 mil. 
de large), solitaires au sommet des pédoncules peu allongés 
et formant un corymbe irrégulier ; péricline ovoïde, arrondi 
à la base, à folioles à peine ou faiblement striées, largement 
découvertes ; appendices largement triangulaires (plus larges 
que longs), non tachés, d'un fauve roux, à cils roussàtres ou 
bruns, parfois presque jaunes, fins, étalés, le terminal éqa- 
lant environ les latéraux mais un peu plus raide, tous plus 
longs que la largeur du disque; achaïnes dépourvus d'ai- 
grette ou couronnés de poils épars courts. Feuilles cauli- 
naires sessiles, à lobes linéaires subdivariqués et irrégulière- 
ment révolutés-crépus, les florales bien plus courtes que les 
calathides. — Juin-juillet. 

Has. — Garrigues et coteaux des Pyrénées-Orientales : abon- 
dant aux env. de Sournia, Trevillach, pont de Roquevère, 
Vinça (Timbal-Lagrave, Gautier in h. R.), entre le château 
de Caladroy et le village de Cassagne (Gautier); etc. 


160 ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


Sous-espèce VIE. — €. ochrolopha Costa (pro sp.), FI. 
Catal., p. 140; Willk: et Lge. Prodr. fl. Hisp., 2, p. 157 
(et sec. exempl. Trémols. et Vayredæan. in herb. Rouy.). — 
Racine hsannuelle ow pérennante, épaisse. Plante robuste, 
d’un vert cendré, à feuilles rudes, les caulinaires à lobes 


largement linéaires ou sublancéolés, crépus, mais faiblement 


révolutés, /a ou les florales atteignant souvent la lonqueur 
du péricline. Calathides médiocres (19-42 mill. de long sur 
8-10 de large), solitaires au sommet des pédoncules, mais 
nombreuses et formant une panicule ample. Péricline 
ovoïde, arrondi à la base, à folioles presque complètement 
recouvertes par les appendices ; ceux-ci ochracés, largement 
triançqulaires, terminés par un mucron raide, inerme, étalé- 
dressé, égalant les cils où un peu plus long; cils tous plus 
longs que la largeur du disque; aigrette égalant le tiers de 
l’achaîne. 


HaB. — Pyrénées-Orientales: vallée de la Têt vers Arboussols 
(fr. Sennen in h. R.); à rechercher. — Espagne: Cata- 
logne. 


Hybrides du C. paniculata L. (sensu amplo) : 

x €. Ligerina Franchet in Bull. Soc. Bot. Fr., 27, 
p. xxit1; C. mnaculosa >< Jacea ej. — Port et feuilles du 
C. maculosa ; nervalion et appendices noirâtres des folioles 
inférieures du péricline comme dans le C. maculosa, mais 
folioles supérieures à appendices irrégulièrement lacérées 
comme dans le €. Jacea ; achaines souvent avortés, à aigrette 
très courte, presque nulle. 

5. Humnickii Nob.; C. serotino-maculosa Humnicki Ca. 
pl. Orléans, p. 14. — Feuilles à segments élargis; appen- 
dices plus régulièrement ciliés, d’un brun clair. 

y. Bretoni Nob. ; C. maculoso-serotina Breton in herb. 
Rouy. — Port du C. maculosa, mais : Tige moins épaisse, 
moins profondément sillonnée ; feuilles caulinaires pinna- 
tipartites, à pinnules linéaires ou linéaires-lancéolées, moins 
nombreuses, les radicales linéaires, entières, allongées ; 
péricline à folioles aranéeuses, les internes presque entières, 


‘ini noël 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 161 


les autres entièrement ou presque entièrement recouvertes 
par les appendices, ceux-ci plus larges, non décurrents ; 
fleurs de la périphérie plus longuement rayonnantes ; achaines 
avortés, ceux du disque munis d'une aigrette 2-3 fois plus 
courte qu'eux. 

Has. — Trouvé jadis dans le Loir-et-Cher, dans les sables de 
l'ile de Muide (Franchet in herb. Mus. Paris.) ; var. $. : Loiret: 
environs. d'Orléans (Humnicki) ; var. +.: Meuse : côte de Bar 
près Saint-Mihiel, au milieu des parents (Breton). 


>< C. Cardanica Rouy ; C. pallidula >< amara ej.; C. 
leucophæa var.? Sennen 27 herb. Rouy. — Port rameux, 
intermédiaire entre ceux des parents. Plante robuste, à 
feuilles vertes, ponctuées, glabrescentes, moins profondément 
divisées que dans le C. pallidula et à lobes lancéolés, peu 
nombreux, les raméales et les supérieures tripartites, à lobes 
lancéolés aigus, ou indivises, lichement dentées; calathides 
assez grosses; corolles extérieures rayonnantes, d'un rose 
vif; péricline ovoiïde-subglobuleux, contracté au sommet, 
plus ou moins rétréci à la base, à folioles striées, en partie 
à découvert, munies d'appendices suborbiculaires faiblement 
décurrents, largement scarieux-blanchâtres et irrégulière- 
ment lacérés-ciliés à la base, puis pectinés-ciliés, à cils 
étalés-connivents ; achaînes plus ou moins avortés, munis 
d'une aigrette très courte (du 1/6 au 1/8 de leur longueur). 


HaB. — Pyrénées-Orientales : Cerdagne : montagnes de Llo 
avec le C. pallidula (fr. Sennen). 
Obs. |. — J'ai en herbier, des cultures de Jordan, un 


C. maculosa >< polycephala Jord. (>< c. digenea Nob.), qui a les 
caractères des appendices du C. polycephala, et notamment 
le mucron terminal étalé et allongé, mais qui en diffère par 
un port plus lâche, la tige plus grande, les calathides plus 
grosses, le péricline presque arrondi à la base. 

Obs. IT. —,On doit également rechercher, dans nos dépar- 
tements du midi, le >< C.hybrida All. F/. Pedem., 1, p. 161- 
162 — C. solshiciali-paniculata Schiede nr Flora, 1824, 
ps 101, C. solsticialis X< maculosa (Rhenana) Goiran in Nuovo 


162 ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 


Giornale Ital., 1891, n° 2, C. solsticialis > paniculata 
(sensu amplo) Rouy, caractérisé par : Port et taille du 
C. maculosa; feuilles pinnatipartites, mais les raméales 
linéaires-lancéolées, entières et décurrentes ; calathides un 
peu plus grandes que celles du C. paniculata; folioles mé- 
dianes du péricline à appendice muni de cils spinuliformes 
Jjaunâtres inermes et terminé par une épine jaune, allongée ; 
corolles jaunes, souvent mélées d'autres purpurines. — Le 
X< G. hemiptera Borbäs 2n Oesterr. bot. Zeitschr., 28, p. 392, à 
épine terminale des appendices faible et assez courte. 
presque ciliiforme, est le C. so/sticiali < maculosa Rouy. 


X<C. Serresii Rouy; C. aspero-paniculata Serres in Bull. 
Soc. bot. Fr., 3, p.275. — Port, tiges décombantes et feuilles 
du C. aspera, mais : Calathides petites (assez semblables 
à celles du C. paniculata); péricline ovoïde-oblong, à 
folioles terminées par un appendice appliqué ou plus ou 
moins étalé, non réfléchi, bordé au sommet de 3-5 cils plus 
ou moins longs que la moitié de la foliole. 

5. breviciliata Nob.; C. paniculata >< prætermissa Sennen 
in herb. Rouy. — Appendices étroitement appliqués sur les 
folioles, à cils très courts, dressés. 

Ha8. — Basses-Alpes : Uiréoulx, avec les parents (Serres): 
Hérault : Coteaux de Fonceranes près Béziers (fr. Sennen); à 
rechercher. 


x C.adulterina Moretti ap. DC. Prodr., 6, p. 506 (non 
Reichb.-f.'1con: FI. Germ., 15, p37E 71860422 "elP0e 
C. paniculato-Calcitrapa Lor. et Barr. F7. Montp., p. 373; 
C. Calcitrapo-paniculata Bonnet 2x Bull. Soc. bot. Fr., 27, 
p.IX; C. Loreti Coste et Sennen x Bull. Soc. bot. France, M, 
p. 977. — Diffère du C. paniculata par : Calathides plus 
grosses: péricline arrondi à la base, à folioles coriaces; 
appendices munis non de cils mais de 4-6 spinules latérales 
et terminés par une épine vulnérante, dressée ou étalée, 
de longueur variable mais dépassant toujours (souvent? fois) 
les spinules latérales ; corolles roses: achaînes à aigrette 
presque aussi longue qu'eux. — Diffère du C. Calcitrapa 


ROUY. — CENTAUREA DE LA SECTION ACROLOPHUS 163 


par : Tige et rameaux rudes; feuilles caulinaires pinnati- 
fides, fortement ponctuées; calathides plus petites, plus 
rapprochées au sommet des rameaux, non entourées de 
feuilles florales ; péricline oblong-conique, à folioles non 
contractées sous l’appendice, celui-ci à épine terminale 
non caniculée, souvent appliquée, plus courte que la foliole. 

Ha. — Héraut: Lattes, à Maurin (Loret et Barrandon) ; Mau- 
guio, vers Pérols (fr. Sennen in h. R., ; Gara : Villeneuve-les- 
Avignon (Delacour) ; Ardèche : entre Vallon et Pont. d'Arc 
(Rouy). — Italie. 


X C. Legrandi Rouy //lustr. plant. Europæ rarior., fase. 
XII, p. 95, t. 289; C. Calcitrapa XX leucophæa Legr. in lit. — 
Port du C. Calcitrapa, mais : Feuilles à lobes plus étroits: 
calathides longuement pédonculées, une fois plus petites; 
péricline ovoïde, à folioles striées, coriaces, peu contractées 
sous l'appendice, les extérieures munies d’un appendice 
jaunâtre à épine terminale à peine plus longue que les cils 
spinuliformes, les médianes ochracées, munies de 5-7 spi- 
nules naissant de l'épine terminale forte, piquante, non 
canaliculée, si ce n'est un peu à la base, étalée ou ascen- 
dante, plus longue que les spinules latérales mais assez 
courte etégalant au plus la longueur de la foliole ; achaines 
mûrs très peu nombreux, petits, une fois et demie plus longs 
que l’aigrette. — Juillet-août. 

Hag. — Hautes-Alpes : Gap : talus de la vieille route de 
Veynes, à proximité des parents (Girod et Le Grandin h.R.). 


X C. Souliei Coste 2n Bull. Soc. bot. Fr., 44, p. cvin; 
C. Calcitrapa XX maculosa ej. — Diffère du XX C. Legrandi 
par : Folioles médianes du péricline à appendices d’un fauve 
châtain, à épines terminales canaliculée à la base, 4-5 fois 
plus longue que les spinules latérales ; achaines avortés, envi- 
ron une fois plus longs que l’aigrette. 

HaB. — Aveyron : alluvions du Tarn à Aguessac (Souwlié). 

Obs. — Le C. diffusa Lamk. se rencontre, adventice, çà et 
là dans la région méditerranéenne, et y forme même des 
hybrides avec d’autres espèces. 

Li] 


164 NOTE SUR L'OROBANCHE UNICOLOR 


Note sur l’Orobanche unicolor Boreau. 


Orobanche unicolor Boreau#lore du cextre,éd. 3, p. 501; O. con- 
color Boreau F1. centre, éd. 2, non Duby; 0. cruenta f. citrina 
Grenier et Godron Flore de France, Il, p. 630 (pro parte), non 
Coss. et Germ.; O. minor B. flavescens Gren. et Godr., Z. c. (pro- 
parte et eæcl. syn. Des Moulins); O. minor Sutt. forma IV O. 
Crithmi-maritimi Beck (in syn. speciei Schultz.) Monogr. der Gatt. 
Orobanche, p. 253; 0. minor var. unicolor Gentil Znvent. pl. vasc. 
Sarthe, p. 184. 

Cette forme, encore critique et dont nous donnons cÉdessus la 
synonymie, ne doit être confondue ni avec les variations citrines 
de l'O. cruenta, ni avec les variétés à fleurs concolores des 
O. minor Sutt. ou Crithmi-maritimi Schultz; dans ces dernières, 
les fleurs seules sont jaunâtres et les stigmates jaunes; mais le 
reste de la plante ne diffère guère du type. 

Dans l'O. unicolor,au contraire, la plante est entièrement jaune. 
D'autres caractères, confirmant d’ailleurs ceux donnés par Boreau, 
dans la 3° édition de sa Flore du centre de la France, sont aussi 
à noter, ainsi que j'ai pu le faire sur quelques pieds de cette 
curieuse plante que m'a envoyés M. Descomps, professeur au 
Collège de Condom (Gers), qui l’a découverte autour de Condom 
à trois localités, dans des champs de Trifolium pratense sur 
lequel elle était parasite. — Les bractées sont longuement acu- 
minées, dépassant le plus souvent les fleurs, en rendant l'épi 
chevelu au sommet, comme dans la var. comatula Beck de l’O. 
amethystea Thuill. ; l'épi est plus gros et les corolles sont un 
peu plus grandes que dans l’O. minor Sutt.; les corolles sont plus 
petites et d'autre forme que chez l'O. Epüthymum DC.; les filets 
des étamines ne sont pas velus, mais à poils épars à la base et 
sont insérés très sensiblement au-dessus de la base de la corolle 
(et non à sa base), ce qui le distingue de l’O. cruenta $. citrena 
Coss. et Germ. (excl. syn. Boreau.) 

En résumé, nous estimons que l'O. unicolor doit être considéré 
comme une sous-espèce de l'O. minor Sutt. caractérisée par : 
« Epi plus gros, chevelu; corolles de même tubuleusés et arquées, 
mais plus larges et les inférieures pédicellees ; étamines insérées 
sensiblement plus bas, au 5° environ de la longueur de la corolle, 
mais non à sa base, à fêlets pubescents-glanduleux vers le haut; 


NOTE SUR L'OROBANCHE UNICOLOR 165 


plante entièrement jaune (stigmates aussi), à port d’'O. amethys- 
tæa Thuill!. 

Has. — Cette plante a été recueillie déjà dans quelques dépar- 
tements: Sarthe, Maine-et-Loire, Manche, Orne, Seine-Inférieure, 
Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Nièvre, Gers; et elle reste à 
rechercher dans les champs de trèfle. 

 Manceau (in Bull. Soc. bot. France, XV (1868), p. XX à XXI) 
a supposé que la coloration jaune de certaines Orobanches, nor- 
malement purpurines ou plus ou moins blanchâtres, pouvait être 
attribuée à la piqûre de larves d'insectes ou à toute cause d’affai- 
blissement quelconque. Je dois pourtant dire que je n'ai trouvé 
dans la partie renflée des Orobanches récoltées par M. Descomps 
aucune trace de larves, pas plus que dans les Orobanche Epi- 
thymum yar. lutescens Boreau que je recueillis jadis à une loca- 
lité nouvelle : pare de Trianon à Versailles; mais pour édifier les 
lecteurs de la Xevue et les engager à faire de nouvelles recherches 
à ce sujet, je reproduis ici le passage nécessaire de l'article pré- 
cité de Manceau : 

« On rencontre, çà et là, et de temps à autre, dans les Oro- 
« banche Rapum Thuill., O cruenta Bert.,et O. minor Sutt., une 
« coloration jaune soufre très prononcée, anormale pour ces 
« espèces. Différents botanistes ont considéré cette anomalie 
« tantôt comme une simple variation, tantôt comme une variété, 
« tantôt enfin comme une espèce. En 1827, Vaucher, dans sa 
« Monographie des Orobanches, p.38, disait, en parlant de l'Oro- 
« banche du Genêt des teinturiers (0. cruenta Bert.) » : J'ai 
« remarqué cette Orobanche avec une teinte jaune clair qui 
« indique un état morbide. » M. Lloyd, en 1854, dans sa Flore de 
« l'Ouest, dit de l'O. Rapum Thuill. : « Quelquefois la plante est 
« toute jaune. » 

« Après avoir assez longtemps recueilli ces plantes à coloration 
« jaune, que je regardais comme des variétés dignes d'intérêt, 
« tout en me refusant à leur accorder la valeur d'espèces, je suis 
« arrivé aujourd'hui, comme le faisait Vaucher en 1827, à ne les 
« considérer que comme un état maladif : voici à quelle occa- 
« SiOn : 

« Il y a quelques années, déjà, ayant rencontré un pied d'Oro- 
« banche Rapum entièrement jaune, au milieu de centaines 


! Dont elle différe, entre autres caractères, outre la coloration de la plante, 
par les élamines insérées bien plus bas, les corolles non courbées en avant 
au-dessus de la base, l'épi moins dense el moins gros, etc. 

« 


166 NOTE SUR L'OROBANCHE UNICOLOR 


d’autres ayant leur couleur normale, je me mis en devoir de 
l'arracher ; un peu trop de précipitation me fit briser le bulbe; 
mon compagnon d’excursion me fit remarquer que le bulbe 
avait été rongé par un ver (larve de Tenthrède ou fausse che- 
nille) dont le passage était attesté par de nombreuses déjections 
noirâtres. [Il me vint aussitôt à l’idée que la coloration jaune 
de l'échantillon que je venais de recueillir pouvait être causée 
par unétat morbide,résultat de la morsure de la fausse chenille. 
Je brisai immédiatement autour de moi plus de vingt pieds 
d'O. Rapum ordinaires sans en rencontrer un seul attaqué. 
Depuis cette époque, j'ai retrouvé deux échantillons jaunes d’'Oro- 
banche Rapum, une dizaine au moins d'O. minor et un seul 
d'O. cruenta, et dans tous ces échantillons, j'ai constaté le pas- 
sage et même plusieurs fois la présence actuelle d'une larve de 
Tenthrède. 

« Je ne voudrais cependant pas conclure de ces observations 
que la piqure deslarves d'insectes soit la seule cause qui puisse 
amener le changement de coloration des Orobanches; je serais 
tenté, au contraire, de supposer que toute cause d’affaiblis- 
sement doit amener un état de chlorose se manifestant chez 
ces plantes par cette diminution de coloration. Au reste, le 
nombre trop restreint de mes observations ne permet pas de 
conclusion générale, et j'ai seulement voulu appeler l'attention 
des botanistes sur un fait qui, à ma connaissance, n'avait pas 
encore été signalé. » 


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ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Les Saules hybrides européens 
de l’Herbier Rouy. 


L'énumération qui va suivre comprend tous les Saules hybrides 
que j'ai pu réunir depuis trente-six ans. Cette énumération 
pourra, bien que quelques formes hybrides fort rares ne s’y 
trouvent pas portées, rendre un réel service pour le classement 
dans les berbiers, en intercalant les hybrides dans l’ordre qui y 
est indiqué, à la suite de l'espèce dont le nom est mentionné en 
premier. D'autre part, j'ai donné, après les noms binaires, l'aire 
‘géographique tout entière de l'hybride à l'heure actuelle. La plu- 
part de ces renseignements figurent dans les Plantæ Europææ de 
M. Gürcke, mais les autres sont inédits, non seulement pour des 
combinaisons hybrides nouvelles mais aussi pour des localités non 
encore publiées. 

J'ai cru devoir établir des noms binaires, précédés du signe X, 
pour quelques Saules hybrides qui, à ma connaissance, n’en 
avaient pas encore reçu. Mais il se peut fort bien que certains de 
ces Saules aient été dénommés dans des recueils locaux, bola- 
niques ou autres, qu'il ne m’a pas été donné d’avoir sous les yeux. 
Dans ce dernier cas, il y aura simplement lieu de faire rentrer 
dans la synonymie ceux de ces noms nouveaux postérieurs aux 
autres. 


EST 
S. fragilis < triandra Wimm. 
1. — S. subtriañdra Neilr. — Hab. : Allemagne, 
Autriche-Hongrie. 
2. — S. speciosa Host (1828), non al. pos/.; S. alope- 


curoides Bausch (1821, sed nomen solum). — Hab. : Grande- 


168 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


Bretagne, France (Seine-et-Mise, Aube, Savoie), Autriche- 
Hongrie. 
3° —_ S. Kovatsii À. Kern. — Hab. : Basse-Autriche. 


S. alba >< triandra Gürcke 
1. — S. subdola White — Hab. : Suède, Ecosse. 


S. fragilis >< alba x< pentandra Beckm. 
1. — S. pentandroides Rouy — Hab. : Hanovre. 


S. pentfandra >< fragilis Wimm. (seasu amplo). 


1. — S. Friesli A. Kern.; S. pentandra © fragilis 
Rouy — Hab. : Suède; Allemagne ; Suisse. 

2. — S. cuspidata K.-F. Schultz; S. penlandra >< fra- 
gilis Rouy (sensu stricto). — Hab. : Laponie, Suède, Dane- 


mark, Allemagne, Russie, Autriche-Hongrie, France (Côte- 
d'Or, Isère), Grande-Bretagne. 
‘) 


3. — S.Pokornyi À. Kern.; S. pentandra << fragilis 
Rouy — Hab.: Suisse, Tyrol, Basse-Autriche, Bohème. 


S. alba >: pentandra Ristch| 

|. — S. hexandra Ehrh. — Hab. : Suède, Norvège, 
Grande-Bretagne, Allemagne, Tyrol, Salzbourg, Basse- 
Autriche. 


S. sentandra x cinerea Coste 
|. — S. Altobracensis Coste — Hab. : France (Aveyron). 


Obs. — M. E.-G. Camus, dans une publication sur les Saules 
de France, donne le >< S. Altobracensis Coste comme synonyme 
du x S. Wardiana White (S. cinerea X phylicifolia Hjelt, 
S. bicolor X cinerea Gürcke), en ajoutant : « Cette plante a été 
pour nous lune des preuves des immenses services que peut 
rendre l'étude anatomique pour la classification. L'examen mor- 
phologique externe était simplement négatif; nous reconnaissions 
bien une plante hybride ayant le S. cinerea pour l’un des ascen- 
dants, mais pour l’autre nous avions des hésitations, tout en ne 
voyant aucune trace du pentandra. L'examen anatomique nous a 
fait connaître la présence du S. phylicifolia, et nous avons eu 
comme contrôle le X< S. cinerea X< phylicifolia de Lünnbohm qui 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 169 


correspond parfaitement au $S. A/lobracensis. Malgré l'erreur 
d'attribution fort excusable de M. l'abbé Coste, la plante de l'Au- 
brac ne constitue pas moins une découverte très intéressante pour 
l'histoire des Saules. » 

11 y a évidemment là une erreur ; car enfin, quelques services 
que puisse rendre l'étude anatomique pour l'étude des hybrides, 
elle ne peut pourtant pas faire -attribuer à un hybride un parent 
qui ne croît en aucune façon dans la région, surtout lorsque le 
récolteur (et inventeur) a constaté lui-mème que l'hybride en 
question vivait au milieu des parents qu'il lui a assignés ! — En 
effet, le S'. phylicifolia est indiqué par les auteurs français, et par 
M. Camus lui-même dans l'ouvrage susvisé, dans les monts 
Dores, les montagnes du Cantal, du Forez et les Pyrénées cen- 
trales ; d'autre part, Bras dans son Catalogue n'a nullement indi- 
qué cette espèce dans l'Aveyron, et M. Coste a écrit (in Bull. Soc. 
bot. Fr., 43, p. 511: « Le Salix (KS. Altobracensis) croît dans Ja 
grande prairie d'Aubrac (en latin A/tobracum) en dessous et non 
loin de l’ancienne et célèbre abbaye. Il y forme, à côté des parents, 
une petite colonie d’une douzaine d'individus. J'espère le retrouver 
ailleurs dans l'Aubrac, à cause de la fréquence de ses ascendants, 


les S. pentandra el S. cinerea » ; puis (44, p. cxvi) : « lisière 
supérieure du bois de Laguiole!..... Dans le bois de Laguiole, 


notamment il atteint près de 4 mètres de hauteur », taille qui ne 
correspond guère à celle d'un hybride de S. cinerea et phylici- 
folia. F 

Je crois donc devoir conserver le S. Altobracensis comme issu 
du croisement des S. pentandra et cinereu, en compagnie des- 
quels il croît. 


S. pentandra >< aurita Coste 
[. — S. basaltica Coste — Hab. : France (Aveyron). 


S. pentandra >< repens Côüster 
1. — S. Costeri Rouy — Hab. : Suède. 


S. alba >< fragilis Ritschl (sense amplo). 


1. — S.excelsior Host: S. a/ba << fragilis Rouy — 
Hab. : Allemagne; France (Aube, etc.); Autriche-Hongrie. 
2. — S. viridis Fries; S. alba >< fragilis Rouy (sensu 
stricto). — Hab. : Norvège, Suède, Danemark, Grande- 


Bretagne, Hollande, Allemagne, France, Suisse, Autriche- 
Hongrie, Bosnie, Serbie, Roumanie, Russie; Caucase. 


170 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 

3. — S. palustris Host; S. alba © fragilis Rouy — 
Hab.: Allemagne, Autriche-Hongrie, Bosnie, France. 

S. alba >< Babylonica Simonkai 

1. — S. sepulchralis Simonkai — Hab. : France (Seine), 


Hongrie. 


S. fragilis < Babylonica Clemenson 
{. — S. blanda Anders. — Hab. : Bade, Thuringe, Hesse, 
Bavière, Hongrie, France (Seine, Maine-et-Lorre). 


S. aurita >X< grandifolia À. et J. Kern. 
|. — S.1limnogena À.et J. Kern. — Hab. : Suisse, Tyrol, 
Basse-Autriche. 


S. aurita x Caprea >< Silesiaca Straehl. 


|. — S. Germanorum Rouy — Hab. : Silésie. 


n 


aurita > Silesiaca Wimm. 
1. — S. subaurita Anders. — Hab. : Silésie, Bohème, 
Moravie, Galicie, Hongrie. 


S. Caprea >< aurita Wimm. 

|. — S. capreola (J. Kern.) Anders. — Hab. : Suède, 
Finlande, Écosse, Angleterre, Belgique, France (Awbe, 
Vosges), Suisse, Allemagne, Autriche-Hongrie. 


S. cinerea x aurita \Wimm. 

1. — S. multinervis Dôüll — Hab. : Suède, Finlande, 
Écosse, Angleterre, Belgique, France (Seine-et-Oise, Aube, 
Maine-et-Loire, Vosges), Suisse, Allemagne, Autriche-Hon- 
grie, Russie centrale. 


S. aurita >< Caprea >< cinerea Siraehl. 


1. — 8. Woloszezakii Zalewski — Hab. : Prusse, Po- 
logne. , 


S. aurita X< livida Wimm. 

1: — S. livescens Dôll: S. Patzei Wimm.; S. subliuida 
Gürcke — Hab. : Laponie, Finlande, Suède, Allemagne, 
Galicie, Russie centrale. 


44, 
4 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 171 


S. aurita x laurina Schatz (= S. aurila _< bicolor X 


Caprea). 
1. — S. Schatzii Sagorski — Hab. : Thuringe. 
S. aurita X< myrtilloides Wimm. 
À. — S.onusta Bess. — Hab. : Suède, Russie centrale, 
Galicie, Bohème, Silésie, Prusse, Bavière; Mandchourie. 
2. — S. paludum Rouy; S. paludosa Hartm. non 
Schleich. nec Link — Laponie, Suède septentrionale, Fin- 


lande, Russie centrale et occidentale. 


S. aurita >< repens Wimm. 

|. — S. ambigua Éhrh 2" bee: Norvège, Suède, 
Danemark, Grande-Bretagne, Hollande, Belgique, Allemagne, 
France (Maine-et-Loire, env. de Paris, Yonne, Côte-d'Or, 
Doubs, Jura, Ain, Isère, Loire, Aveyron), Suisse, Autriche- 
Hongrie, Russie centrale et Finlande. 


S. aurita >< cinerea x repens Straehl. 


|. — S. Straehleri Seemen — Hab.: Suède, Allemagne. 
S. aurita X< nigricans White 
1. — S. coriacea (Schleich.) Forbes — Hab. : Suède, 


Ecosse, Prusse, Wurtenberg, Suisse, Pologne. 


S.aurita >< bicolor (phylicifolia auct.) Gürcke 
{. — S.iudificans White. — Hab. : Suède, Finlande, 
Russie centrale, France (Vosges). 


S. aurita >< viminalis Wimm. 

1. — S.fruticosa Dôll — Hab. : Suède, Grande-Bre- 
tagne, Allemagne, Suisse,- France (Pas-de-Calais, Aube, 
Vosges, Saône-et-Loire, Puy-de-Dôme). 


S. aurità >< Lapponum Wimm. 
1. — S. obtusifolia Willd. 
Silésie. 


Suède, Finlande, Ecosse, 


S. aurita X< incana Wimm. 

1. — S. patula Ser.; S. oleifolia Vill. (p. p.). — Hab.: 
Würtenberg, Saxe, Silésie, Tyrol, Suisse, France (Lozère, 
Isère, Ain, Vosges), Espagne. 


€ M 


172 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


S. aurita > purpurea Wimm. 

1. — S. dichroa Dôüll — Hab. : Angleterre, Allemagne, 
Basse-Autriche, Bohème, Suisse, France (Vosges, Aube, 
Seine-et-Oise). 

2. — S. auritoides À. Kern. — Hab. : Tyrol. 


S. aurila < purpurea > repens Wimn. 
1. — S. pseudo-Doniana Rouy. — Hab. : Silésie. 


S. Caprea >< grandifolia (Kern.) Gürcke 


1. — S.attenuata À. Kern.: S. Caprea << grandifolia 
1 g 
iouy — Hab. : Suisse, Basse-Autriche, Tyrol. 
2. — S. macrophylla À. Kern.; S. Caprea = grandifolha 


Rouy — Hab.: Autriche (Haute et Basse), Salzbourg, Tyrol, 
Suisse. 

S. Caprea >< Silesiaca Wimm. 

|. — S. subcaprea Anders. — Hab. : Suède, Silésie, 
Bohème, Galicie, Hongrie, Transylvanie. 


S. Caprea >< cinerea Wimm. 

1. — S. Reichardtii À. Kern. — Hab. : Suède, Finlande, 
Grande-Bretagne, France (Pas-de-Calais, Oise,  Seine-et- 
Oise, Seine, Aube, Vosges, Puy-de-Dôme), Allemagne, 
Suisse, Autriche-Hongrie. 


S. Caprea *< Hivida Gürcke 
1. — S. pseudo-cærulescens liouy — Hab. : Suède. 


S. Caprea >< repens Lasch 
1. — S. Scandica Rouy — -Hab. : Norvège, Suède, Fin- 
lande, Ecosse (?), Allemagne, Bohème. 


S. Caprea >< nigricans Brunn. 
1. — S.latifolia Forbes — Hab. : Laponie, Suède, 
Ecosse, Finlande, Allemagne, Haute-Autriche. 


S. Caprea >< daphnoides J. Rec 

l. — S. Cremsensis À. et J. Kern.; S. Caprea = daph- 
noides Rouy — Hab. : Suisse, Tyrol, Autriche (Basse et 
Haute). 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 244 
2, — S.Erdingeri J. Kern.; S. Caprea << daphnoides 
Rouy — Hab. : Suisse, Silésie, Autriche (Basse et Haute). 


S. bicolor < Caprea Gürcke ; S. phylicifolia >< Caprea 
Wimm. 

{. — S. laurina Smith. — Hab. : Laponie, Suède, 
Angleterre, Saxe, Brunswick, Russie centrale et boréale, 
Finlande. 


S. Caprea >% viminalis Wimm. 

1. — S. capreiformis \Vimm.; S. Smuithiana auct. non 
Willd.; S. longifolia Host p. p. — Hab. : Suède, Grande- 
Bretagne, Danemark, Hollande, Belgique, France (Manche, 
Eure, env. de Paris, Aube, Vosges, Vienne, elc.), Alsace, 
Allemagne, Suisse, Autriche-Hongrie, Russie centrale ; 
Asie centrale et Sibérie. 


2. — S.sericans Tausch — Hab. : Angleterre, Saxe, 
Bohème, Autriche (Basse et Haute). 

3. — S.Vratislaviana A. Kern. — Hab. : France 
(Vosges), Allemagne (Bade, Bavière, Silésie, Prusse ortent.), 
Hongrie. 

%. — S. Hostii À. Kern. — Hab. : Basse-Autriche. — 
Etc. (?). 


S. Caprea >< cinerea >< viminalis Uloth 
1. — S. Ulothii Rouy — Hab. : Hesse. 


S. Caprea >< lanata Flüder. 
1. — S.lanatella Rouy. — Hab. : Laponie, Norvège, 


Suède. 


S. Caprea X Lapponum Wimm. 
|. — S. Bottnica Rouy: S. canescens Fries p. p. — 
Hab. : Laponie, Suède, Ecosse, Silésie. 


S. inçana x Caprea Wimm. 

|. — S. Seringiana Gaud.; S. oleifolia Nill. p. p., 
S. lanceolata Ser. (1815), non DC. 1815, sed post.) — 
Hab. : Espagne septentrionale, France (Isère, Oise, Ar- 


174 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


dennes), Belgique, Bade, Silésie, Autriche (Haute et Basse), 
Carniole, Istrie, Tyrol, Suisse. 


S. Caprea >< purpurea Wimn. 
1. — S. Wimmeriana G. et G. — Hab. : France (Doubs, 


Aube. Ain, Haute-Savoie, Savoie, Puy-de-Dôme), Bade, Silésie, 
Transylvanie, Autriche (Basse), Carinthie, Suisse. 


2. — S. Mauternensis À. Kern.— Hab.: Autriche (Basse), 
Hongrie, Tyrol, Suisse, France (Aube). 

3. — S. Traunsteineri À. Kern. — Hab. : Tyrol. 

&. — S. Stoderana Dürrnb. — Hab. : Autriche (Basse). - 


S. Caprea >< purpurea x viminalis Scholz 
1. — S. rubroformis Rouy — Hab. : Silésie. 


S. Caprea >< acutifolia >< purpurea Scholz 
Hab. : Silésie. 


|. — S. Scholzii Rouy 


S. grandifolia >< hastata Buser 
À. — S. Pustoriæ Rouy — Hab. : Suisse, Tyrol: 


S. grandifolia >< arbuseula À. Kern. 
1. — S. ramosissima Cam.: S. fruticolosa À. Kern. 1864, 
non Lacroix (1859). — Hab. : Suisse, Tyrol. 


S. grandifolia >< Mielichhoferi Wolosz. 


1. — S.bifax Wolosz. — Hab. : Tyrol. 
S. glauca >< grandifolia Wimm. — An. hybrida (?). 


|. — S albicans Dont. 
(mont Cents). 


Hab. : Suisse, Tyrol, Piémont 
d ? , 


S. grandifolia << Helvetica Gremli 
1. — S Rhætica Rouy — Hab. : Tyrol, Suisse. 


S. grandifolia >< incana J. Kern. 


|. — S. intermeñia Host — lab. : Suisse, Tyrol, 
Carniole. 
2. — S. Œanipontana À. et J. Kern. — ab. : Suisse, 


Tyroi, Basse-Autriche. 


ri 
' 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 175 


S. grandifolia >< purpurea À. Kern. 

1. —S. Neilreichii À. Kern.— Hab. : Suisse, Tyrol, Basse- 
Autriche. 

2, — S. Austriaca Host — Hab. : Suisse, Tyrol. 


S. Silesiaca-Lapponum Wimm. 
1. — S. nepetifolia Presl:; S. Tauschiana Sieb. — Hab. : 
Silésie. 


S. Silesiaca *X purpurea Wimm. 
1. S. Siegerti Anders. — Hab. : Silésie, Bohême, 
Galicie. — Hongrie (?) 


S.triandra >< cinerea Wimm. 


1. — S. accedens Rouy ; S. Arausei Anders., p. p. — 
Hab. : Silésie, France ? (Awbe ?, sec. Hariot et Guyot). 

2, — S. Cornuaulti Rouy; S. divaricata Cornuault non 
Pall. nec Anders;? S. triandra < cinerea Rouy — Hab. : 


France (Ouse). 


Obs. — Le S. divaricata Cornuault, que nous croyons pouvoir 
considérer comme hybride du S. cinerea L. et du S. triandra L., 
a été indiqué par M. E.-G. Camus comme une sous-variété de la 
var. leiocarpa Godet du S. nigricans Smith. Je me bornerai à 
faire remarquer que : 1° le S. divaricatla a des capsules + pubes- 
centes ou poilues ; 2° il ne ressemble pas au S. nigricans, ayant 
des styles épais, très courts ou même presque nuls, les stigmates 
étant souvent subsessiles, et les feuilles restant vertes, alors que 
le S. nigricans Smith est caractérisé par des styles grèles et très 
longs, et des feuilles noircissant Æ par la dessiccation, au moins 
les jeunes ; 3° enfin, ce qui constitue une raison péremptoire, le 
S. nigricans (que M. Camus indique « dans les Alpes, le Jura, 
rare dans les Vosges, et en Corse) », est une plante des montagnes 
qui ne croit nullement dans la vallée de l'Oise. Et, en effet, 
M. Cornuault, qui a bien voulu me consulter sur cette intéres- 
sante plante, m'a informé que seuls se trouvent, aux alentours de 
son S. divaricata, les Salix suivants : cinerea AC., Caprea C., 
fragilis AC., alba AC., triandra CC., X Seringiana (rare), vimi- 
nalis C., à l'exclusion du S. aurila qui ne s'y rencontre pas. Les 
feuilles du S. Cornuaulti étant elliptiques-lancéolées, pubescentes 
en dessus, dentées, les écailles des chatons étant subconcolores, 


176 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


plus ou moins poilues, les styles courts et les capsules pubes- 
centes, je ne vois guère que la combinaison S. triandra < cinerea 
qui puisse répondre à ces données. Quant au rattachement de ce 
Saule au S. nigricans, il est inadmissible, tant par raisons d’aire 
géographique, cas analogue à celui que j'aisignalé plus haut pour 
le S. Allobracensis, que par raisons d'étude morphologique. 


S. cinerea > repens Wimm. 

1. — S. subsericea Dôüll — Hab. : Ecosse, Suède, Fin- 
lande, Bohême, Allemagne, France (Pas-de-Calais, Aisne, 
Seine-et-Oise, Aube, Aveyron). | 


S. nigricans < cinerea Wimm. 


1. — S. Vaudensis (Schleich.) Forbes — Hab. : Suisse, 
Tyrol, Basse-Autriche. 

2. — S. puberula Düll — Hab. : Ecosse, Suède, Laponie, 
Finlande, Allemagne. 

3. — $S. recognita Rouy; S. cinerea-nigricans Var. rnitida 
Wimm. — Hab. : Suède, Prusse orientale, France (Hautes- 
Alpes). 


S. cinerea >< bicolor Gürcke; S. cinerea >< phylici- 
folia Hjelt. 

1. — S. Wardiana White — Hab. : Ecosse, Finlande, 
Suède. 


S. cinerea >< incana J. Kern. 
1. — S. hircina J. Kern. — Hab. : Prusse, Basse- 
Autriche, Tyrol, Galicie, Suisse, France (/sère). 


S. cinerea >X< viminalis Wimm. 

1._— S. holosericea Willd.; S. longifolia Host. (p. p.) 
— Hab. : Suède, Danemark, Grande-Bretagne, Hollande, 
France (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Aube, Meuse, 
Vosges, Ardennes, Eure, Sadne-et-Loire), Aliemagne, Au- 
triche-Hongrie, Russie centrale et septentrionale; Sibérie, 
Mandchourie, Turkestan. 

2, —_ S.stipularis Smith — Hab. : Suède, Grande-Bre- 
tagne, Danemark, Hollande, Allemagne, Autriche-Hongrie, 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 177 


Russie centrale et méridionale, France (Orne, Calvados, 
Eure, Seine-et-Oise, Cher, Loire, Vosges, Meuse). 
3. — S. Boulayi F. Gérard ; S. nitens (G. G.) A. Kern., 


non Gilib. — Hab. : France (Vosges, Meuse, Seine-et-Oise), 
Silésie, Hongrie. 
4. — S. calodendron Wimm. — Hab. : Suède, Allemagne, 


France (Cher). 


S. cinerea »< Lapponum Wimm. 
1. — S. grisescens Anders. — Hab. : Suède, Laponie. 


S. cinerea >» purpurea Wimm. 

1. — S. Pontederana Willd.: S. sordida A. Kern. — 
Hab. : Ecosse, Danemark, Allemagne, France ( Vosges, Puy- 
de-Dôme), Suisse, Autriche-Hongrie. 


2. — S. Rakosina Borb. — Hab. : Hongrie, Suisse, 
France (Sarthe, Loir-et-Cher, Puy-de-Dôme, Ardennes, Corse). 

3. — S.Lloydi Cam. — Hab. : France (/{/e-et-Vilaine, 
Maine-et-Loire, Ardennes, Puy-de-Dôme, sud-est). 

4. — S.acuminata Thuill., #0on al. — Hab. : France 
(ouest, centre, Meuse), Allemagne, Suisse, Tyrol. 

D. — Salix Richteri Rouy;S. cinerea à. latifolia Anders. 
> purpurea Rouy; S. purpurea >< aurita (?) Richter in herb. 
Rouy. — Plante femelle inconnue.— Plante mâle : rameaux 


et pétioles tomenteux-grisâtres; feuilles adultes elliptiques 
ou largement ovales, acuminées, à bords denticulés, à page 
supérieure d'un vert foncé, plus ou moins brillante, nette- 
ment pubescente, à page inférieure glauque subtomenteuse 
et cendrée-soyeuse. Stipules larges, persistantes. Chatons 
médiocres, subsessiles, soyeux, ordinairement arqués, à 
glande égalant la moitié des écailles discolores, oblongues 
arrondies au sommet, longuement et très barbues. Etamines 
2, à filets poilus, allongés, soudés presque Jusqu'au sommet, 
anthères grosses, colorées. — Hab. : France: Basses-Pyré- 
nées : Saint-Jean-Pied-de-Port ; fleurs 31 mars 1896; feuilles 
5 septembre 1896 (J. Richter). 


S.cinerea < purpurea >= viminalis Uechtrz. 
1. — S. Uechtritzii Rouy — Hab. : Silésie. 


178 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


S. cinerea * incana xX purpurea Wichura 
1. — S. mirifica Rouy — Hab. : Silésie. 


S. pedicellata X< purpurea Borzi — An hybrida (?) 
1. —S. peloritana Prest.—Hab.: Sicile! ; Corse? (an forma 
altera certe hybrida $S. pedicellatæ >< purpureæ?). 


Obs. — Je reproduis ici la remarque que j'ai publiée dans mes 
Illustrationes plantarum Europæ rariorum, fase. VI, p. 48, accom- 
pagnant la planche CXLIV, représentant le S. peloritana de la 
localité classique, environs de Messine : « Saule très probable- 
ment hybride, mais alors hybride fertile fixé du S. purpurea et, 
bien vraisemblablement, du S. pedicellata Desf. — Par certains 
caractères du S. pelorilana tels que la forme des feuilles, la lon- 
gœueur des pédicelles et celles des styles, il est plus admissible de 
supposer que le S. pedicellala a concouru, avec le S. purpurea, à 
la formation de l'hybride que le S. Caprea comme l'ont pensé 
certains auteurs italiens. D'ailleurs Nyman qui, avec Tineo, a dé- 
couvert le S. peloritana, l'a bien signalé comme hybride probable 
des S. purpurea et pedicellata [Conspectus fl. Europææ, p. 665). 
Quant à admettre, comme M. Nicotra (Prodr. fl. Messan., 1878) 
que le S. peloritana soit une simple variété du S. purpurea, la 
chose paraïl impossible puisque les capsules sont pédicellées et 
surmontées d'un style assez long, les chatons gros, les anthères 
d'abord jaunes, les feuilles bien plus larges que dans le S. pur- 
purea, les stipules constantes, etc. » 

Il résulte de cette note que j'estime probable la formation hybride 
du S. peloritana, d'ailleurs très régulièrement fertile et à chatons 
mäles et châtons femelles parfaitement constitués, sans pouvoir 
affirmer qu'il n’y a pas là, en réalité, une espèce endémique de 
Sicile. Et je n'avais pas à parler, dans ma diagnose du S. pelo- 
rilana, de l'hybride véritable trouvé en Corse par M. Fliche et 
publié par lui en 1889, sans qu'il ait même fait allusion au S. pe- 
loritana et en déclarant (in Bull. Soc. bot. France, XXX VI, p. 366) 
que « cet hybride n'a encore été signalé nulle part ». Néanmoins, 
avec un désir évident de critique, M.E.-G.Camus, dans son mémoire 
sur les Saules de France, a cru utile d'écrire « Plante signalée 
en Corse en 1889 par M. Fliche; non indiquée comme plante 
française dans Rouy /cones, VI, p. 48 (1896) ». Je rectifierai donc 
M. Camus comme suit : 1° Mon ouvragetporte le titre d'ZZ/ustra- 
liones et non d’Zcones ; 2 dans la bibliographie de M. Camus, je 
vois inscrit : « S. purpurea var. peloritana Nicotra, Prodr. fl. 
Messan., p. 1878 »; c'est ainsi qu'en se bornant à copier, sans 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 179 


avoir vu le texte princeps, les indications bibliographiques ou 
synonymiques erronées, on s'expose à donner le numéro de l’année 
de publication pour le numéro de page de l'ouvrage ; il faut, l'ou- 
vrage de M. Nicotra publié en 1878 n'ayant que 469 pages, lire : 
«p. 21 »; 3° Nyman (Consp. fl. Europ., p, 685), indique le S. pelo- 
rilana Prestr. comme espèce (numérotée n° 6) et dit simplement 
« An. hybr. a S. purpurea et S. pedicellata? » ; il est donc inexact 
d'inscrire comme l’a fait M. Camus : « S. purpurea >< pedicellata 
Nyman », Consp. fl. Europ., p. 665 ; 4 parlant du S. peloritana 
Prestr., qui croit en Sicile, à Mortelle et Ortora, localités où n'est 
pas.mentionné par M. Nicotra le S. purpurea, donc plante sur 
laquelle je n'avais aucune certitude d'hybridation, je n'avais pas, 
et on peut remarquer que je ne l’ai volontairement pas signalé 
dans la synonymie, à parler du S. pedicellata X purpurea Fliche, 
de Corse, que d’ailleurs M. Fliche, dans la quatrième édition de 
la Flore forestière, de Mathieu, publiée par lui en 1897, se borne 
à considérer comme var. y. du S. Pontederana Schleich., sans 
citer le S. pelorilana Prestr. comme synonyme de cet hybride. 
J'ajouterai qu'ayant relevé très minutieusement, famille par fa- 
mille, pour la publication de ma Flore de France, toutes les 
indications nécessaires dans le Bulletin de la Sociclé botanique de 
France, 1 m'arrivera difficilement d'omettre par négligence une 
donnée figurant dans ledit Bulletin. 


S. livida >< mryrtilloides \Wimm. 
1. S.hirtula Anders. — Hab. : Laponie, Suède, Finlande, 


Russie centrale occidentale. 


S. myrtilioides >< repens Wimm. 
1. — S. Finmarkica Willd. — Hab. : Suède, Bavière, 
Galicie. 


S. myrtilloides »< Lapponum Wimm. 


1. — S. versifolia Hartm. — Hab. : Laponie, Suède, Fin- 
lande, Russie centrale occidentale. 
2, — S. myrtoides (Fries) Hartm. — Hab. : Laponie, 


Suède, Finlande. 


S. livida >< repens Brunn. 
1. — 8. stenoclados Düll— Hab. : Allemagne, Finlande, 
Russie centrale (?), Galicie. 


180 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


S. nigricans <-repens Heidenr. 
1. — S. Heïidenreichii Rouy — Hab. : Suède, Ecosse, 
Prusse, Bavière, Suisse. 


S. bicolor >< repens Gürcke; S. repens >< phylicifolia 
Anders. 
1. — S. Schraderiana Willd. — Hab. : Suède, Prusse. 


S. hastata >< repens Lange 


Î. — S.Langeana Rouy — Hab. : Suède, Danemark. 


S. daphnoides >*< repens Wimm. 
1. — S. maritima Hartm. — Hab. : Allemagne, Prusse, 
Poméranie, Marche. 


S. repens >< viminalis Wimm. 
1. — S. Friesiana Anders. — Hab.: Ecosse, Suède, Alle- 
magne, Basse-Autriche. 


S. Lapponum >< repens Wimm. 
|. — S. Pithoensis Rouy — Hab.: Ecosse, Suède, Lapo- 
nie, Russie centrale-occidentale. 


S. repens >*< incana Wimm. 
1. — S. subalpina Forbes (non Schleich nec A. Kerner). 
— Hab. : Suisse (Jura). 


S. repens >< purpurea Wimm. 
1. — S.Doniana Smith — Has. : Grande-Bretagne, Alle- 


magne, France (Aube, Lozère), Suisse, Bohème, Galicie, 


Moravie, Pologne. 


S. nigricans *< bicolorGürcke ; S. phylicifolia < nigri- 
cans Wimm. 

1. — S.tetrapla Walk. — Hab. : Ecosse, Suède, Finlande, 
Russie centrale occidentale, Allemagne-centrale. 


S. nigricans *X glauca Anders. 
1. — S. Amandæ Anders. — Hab. : Laponie, Suède, Nor- 
yège. 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 181 


2. — S. Faureana Arv.-Touv. — France (Hautes-Alpes). 


S. myrsinites *X nigricans Wimm. 
1. — S. myrsinitoides Fries; S. Wahlenbergir Anders. — 
Hab. : Laponie, Suède, Norvège, Ecosse, Suisse. 


S. nigricans * retusa À. Kern. 
1. — S. Cotteti À. Kern. —Hab. : Suisse, Tyrol. 
2. — S. Brennia Huter — Hab. : Tyrol. 


S. purpurea XX nigricans Wimm. 
1. — S. dubia Anders. — Hab.: Silésie, Marche, Wür- 


temberg, Tyrol méridional, Basse-Autriche. 


S. nigricans >= Lapponum Indeb. 
1. — S. Dalecarlica Rouy — Hab. : Suède. 


S. bicolor >< glauca Gürcke; S. glauca >< phylicifolia 
Anders. ; S. glauca >< Weigeliana Wimm. 


1. — S. subnuda Rouy; S. Wichuræ Anders. (1867), 
non Pokorny (1864). — Hab. : Laponie, Suède, Norvège. 


S, bicolor *X< retusa Gürcke 
1. — S. Friburgensis Cottet — Hab.: Suisse. 


S. hastata >: Arbuseula Flôüder. 


1. — S.combinata Huter — Hab. : Suède, Bavière, 
Tyrol. 


S. Lapponum >< Arbuseula White 
1. — S. pseudospuria Rouy — Hab. : Suède, Ecosse. 


S. Arbuscula >< Helvetica Gremli 
1. — S.spuria (Schleich.?) Heer! — Hab. : Suisse, 
Tyrol. 
(À suivre.) 


\ 


182 BIBLIOGRAPHIE 


Bibliographie 


Tom von Post et Otto Kuntze : Lexicon generum phaneroga- 
marum. — Deutsche Verlags-Anstalt, Berlin-Stuttgart, Leipzig. 


Les questions de nomenclature sont actuellement tout à fait à 
l'ordre du jour et l’on sait que le Congrès de Botanique qui se 
tiendra à Vienne en 1905 aura pour mission d'examiner les pro- 
positions faites par les botanistes compétents. Nous avons 
exposé, dans le n° de juillet dernier de cette Revue, notre 
manière de voir sur certains points de nomenclature en indi- 
quant les arlicles des Lois de 1867 qui devront, selon nous, être 
modifiés par le Congrès de Vienne. Mais, parmi les éléments 
publiés qui auront à être examinés, figure en bonne place le 
Lexicon de M. Tom von Post, revu et augmenté par M. Otto 
Kuntze.On connaït les idées de ce dernier savant sur l'application 
stricte du droit äe priorité dans la nomenclature et notamment 
pour les genres à partir de 1737. Cette règle est mise en pra- 
tique dans le ZLexicon avec un soin et une érudition des plus 
dignes d’éloges, bien que les genres acceptés soient, à notre avis, 
souvent trop largement compris. Les auteurs ont eu à consulter 
une quantité considérable de matériaux pour mener à bien ce 
véritable travail de bénédictins, réellement remarquable pour 
l'exactitude des citations et de la synonymie. Et bien que nous 
ne partagions pas, on le sait, cerlaines opinions de nos dis- 
tingués confrères exposées dans le Codex brevis maturus qui pré- 
cède l'énumération des genres, nous n’hésitons pas à reconnaître 
la valeur, au point de vue documentaire, de leur important 
travail et à en conseiller la lecture à tous ceux, et ils sont nom- 
breux, qu'intéresse la nomenclature botanique, d'autant plus 
que le format pratique (in-8° cartonné) et le prix modique de 
cette publication ne sont pas à dédaigner. 


Avis. — Ainsi qu'il est indiqué sur la page 2 de la 
couverture, le tome IX de la Flore de France parailra fin jan- 
vier 1905. 

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qe Janvier 1905 


REVUE 


HAN QUE SYSTÉMATI (Qu k 


ET DE 


GÉOGRAPHIE BO TANIQUE 


% . Paraissant le 1” de chaque mois 


se ; L e Û 2 Ed 


PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE 


se Georges ROUY 


CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR, OFFICIER DE L'INSTKUCTION PUBLIQUE 


SOMMAIRE DU N° 23 
| Les Saules hybrides de l’ Herbier Rouy (suite et fin). 
Table du tome II. — Table des travaux par noms d'auteurs. — Index 
tests des noms des plantes citées, 


PRIX DE L’ABONNEMENT 


8 francs par an pour la France. — 9 franes par an pour l'Étranger. 


LES ABONNEMENTS SONT REÇUS 


AUX BUREAUX D ÙU JOURNAL 
ei rue Parmentier, à Asnières (Seine) 


PARIS LONDRES 


Les Fns »'Éwre DEYROLLE DULAU & C° 
46, rue du Bac (7°) Soho-Square, 37 (N.-W.) 


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| “FRIEDLÆNDER & SOHN |: GEROLD & c° 
Carlstrasse, 11 (N.-W.) | : Stefansplatz, 8 


Pie janvier 1905 


FLORE DE F Fra w G 


où 


-DESCRIP TION DES PL N ! ES 


Qui croissent tponbRéen 


EN FRANCE, EN CORSE BU EN 


TOME IX. — Composées ES Cypéréconhsies suite et fa Le . 
flores : tribu des Crépoïdées (genres Chondrilla, Taracacum, Lactuc 
Sonchus, Zacintha, Plerotheca, Barchkhausia, Crepis, Sos re Hieraciun, ; 
Andryala, Picridium, Mulgedium, Prenanthes). = 702 


PAR: D DFI à CANNES 
CG. ROUS 
Directeur de la Bevue de Botanique systématique 


et de Géographie botanique, se f ES 
Chevalier de la Légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Puis 


« ES 


CENTURIES DE PLANTES SÈCHES 


Empoisonnées au chlorure stable de mercure et d’ammonium 
ET COLLÉES SUR PAPIER BULLE FORMAT DES GRANDS HERBIERS 
PRIX : 15 fr.: 20 fr.; 30 fr.; 40 fr. et 50 frances la centurie 
(selon le degré de rareté des espèces). ro F 


S'ADRESSER À EA DIRECTION DE LA REVUE. 


REVISION DU GENRE ONOPORDON | 


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25 planches; 23 pages. — 1 vol. grand in-8° jésus, genre atlas-album, 


élégammient cartonné. 


Prix : 415 francs 


2e ANNÉE N° 24 497 Janvier 1905 


REVUE 


BOTANIQUE SYSTÉMATIQUE 


ET DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE 


Les Saules hybrides européens 


de l’Herbier Rouy. 


(Suite'et fin.) 


S. Arbuseula >< glauea Buser 

1. — S. arbusculoides Rouy; S. Arbuseula = qglauca Rouy 
— Hab. : Suisse. 

2. -- S. Autaretica Arv.-Touv.: S. Arbuscula < qlauca 
Rouy; an S. thymelæoides Schleich., p.p.? — Hab. : France 
(Hautes-Alpes). 


Obs. — La bibliographie donnée par M. E.-G. Camus pour cet 
hybride est erronée. En effet, M. Camus a écrit : « S. Autaretica 
Arv.-Touv. in Bull. Soc. Dauph., p. 383 (1882) et Exsicce., 
n° 3450 ». M. Camus n’a pas dû avoir sous les yeux le Bulletin 
de la Soc. Dauph. ni ses exsiccata car le Bulletin dit : « S. Auta- 
retica Arv.-Touv. — Salix cæsia X glauca À.-T.» et l’exsiccatum 
(n° 3450) : « Salix Autaretica Arvet-Touv. mss. et in Bull. Soc. 
Dauph. 1X (1882). — $S. cæsio-glauca Arv.-T. ». Ce n'est 
qu'en 1883 (Notes sur quelques plantes des Alpes, p. 28) que 
M. Arvet-Touvet a écrit : « Ce serait donc un arbuscula X glauca 
et non un cæsio-glauca comme je l'avais admis dans le Bull. de la 
Soc. Dauph., p.389 et dans ses eæsicc., n° 3450 ». — Rappelons 
à ce propos que, dès 1881, dans l’Æerbarium Europæum du 
M. Baenitz, M. R. Buser avait signalé comme hybride nouveau 
le S. Arbuscula X glauca. 


S. Arbusecula >< reticulata Huter 
1. — S. Ganderi (Huter PI. exsice.) Gandog. — Hab. : 
Suède, Suisse, Tyrol. é 


184 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


S. Arbuscula >: purpurea Favrat 
1. — S. Biseri Favrat — Hab. : Suisse. 


S. Arbuseula >< cæsia Kerner 
1. — S. Trefferi Huter — Tyrol, Suisse, France (Basses- 
Alpes). 


S. hastata >< lanata Gürcke; S. lanata-depolita Wah- 
lenbg. 

Î: — S. subhastataL:æst. (1845); S. Hartmanniana 
Anders. (1867). — Hab.: Laponie, Suède, Norvège. 


S. hastata >< Helvetica Gürcke 
1. — S. Huteri Kern. — Hab. : Tyrol, Suisse. 


S. hastata >< glauca Arv.-Touv. 
1. — S. devestita Arv.-Touv. — Hab. : Suède, France 
(Hautes-Alpes). 


Obs. — La bibliographie donnée par M. E.-G. Camus pour 
cet hybride est la suivante : « S. devestita Arv.-Touv., Essai pl. 
Dauph., p. 60 (1871): Notes sur qq. plantes Alpes, p.28; Bull. 
Soc. Dauph., p. 383 et Exsice., n° 3452. — $. hastata-glauca 
Arvet-Touvet, loc. cit.t; Coste in Exsice. Soc. ét. fl. fr.-hel. 
— S. hastata X glauca Floder. in Bih. Sv. Vel. Akad. Handb., 
XVIT, Afd. ? (1891). — S. glauca X hastata Gürcke PL Eur., I, 
p. 32 ? 

Elle doit être rectifiée comme suit : 

S. devestila Arv.-Touv. Æssai pl. Dauph., p. 60 (1871), pro 
var. S. glaucæ ?; Bull. Soc. Dauph., p. 383 (pro hybr. S: 
cæsiæ x glaucæ A.-T.), et Exsice. n° 3452 (pro hybr. S. Arbus- 
culæ x glaucæ Arvet-T. mss.); Notes pl. Alpes, p. 28 (pro hybr. 
S. hastatæ-glaucæ ef S. glaucæ >< hastatæ A.-T.); S. hastata X 
glauca Coste in Soc. ét. fl. fr.-hele., n° 899 (1898); S. kastata X 
glauca À .-N. Lundstrôm in Sched., sec. PI. exsicc. Hakanss.1883; 
Floderus in Bib. Sv. Vet. Akad. Handl., XVII, Afd. IIF, n°1 
p- 33 (1891); S. glauca X hastata Gürcke PI Eur., II, p. 32. » 

Je dirai, en outre, que M. Camus ne mentionne pas, dans les 
Exsiccatas qu'il cite (Soc. Dauph., 3452 ; Soc. ét. fl. fr.-helv. 899), 


! Quid Loc. cit. ? 
? « An non nihilominus varietas » Arv.-Touv. Essai, p. 60 ! 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 185 


le n° 3274 de la Societé Rochelaise (1892), pourtant intéressant 
puisque la plante distribuée a été recueillie par MM. Arvet- 
Touvet (auteur du S. devestita) et M. l'abbé Guignet, et qu'elle 
est ainsi libellée : « 3274 — S. devestita Arv.-Touv., Essai pl. 
Dauph., p. 60; Bull. Soc. Dauph. (1882), p. 383 et exsicc., 
n° 3452, — An Sal. nigricanti-glauca Anders. Sal. lapp., p. 75. 
— S. glauca-nigricans Wimm., Sal. Europ., p. 2717 ? » 

On voit par ces citations, que M. Arvet-Touvet a beaucoup 
varié dans ses appréciations sur son Salix devestila : en 1871 
(Essai) il le considère comme une variété probable du $. glauca ; 
en 4882 (Bul!. Soc. Dauph. et Exsice.) il l'admet comme S. Ar- 
buscula >< glauca ; en 1882 (Notes pl. Alpes), il l'accepte comme 
S. hastata X glauca; enfin en 1892 (Soc. Rochel., n° 3274), il 
semble porté à y voir un hybride des S. glauca et nigricans. 

J'eusse donc été jadis assez embarrassé pour être fixé sur ce 
S. devestita si, le 9 août 1898, je ne l'avais trouvé en compagnie 
des S. hastata et glauca, dans les prairies du Lautaret, décou- 
verte confirmée Ie lendemain 10 août par M. l'abbé Coste qui le’ 
trouva dans les mêmes conditions (Soc. ét. fl. fr.-hele., 899), et 
si je n'avais eu en herbier, de la Laponie Pitéenne, le S. hastata- 
glauea AÀ.-N. Lundstrüm, recueilli et nommé en 1883, que je ne 
puis séparer du S. devestita Arv.-Touv. Ce dernier est donc avec 
certitude un hybride du S. hastata et du S. glauca. 


S. hastata x herbacea Anders. 
1. — S.sarmentacea Fries — Hab. : Islande, Norvège, 
Laponie, Suède. 


S. triandra >< viminalis Wimm. (S. #ultiformis Düll). 

1. — S.undulata Ehrh. — Hab. : Suède, Danemark, 
Grande-Bretagne, Hollande, Belgique, France (plus. dép"), 
Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie centrale. 

2. — S. Trevirani Spreng.; S. undulala 6. lanceolata 
Koch — Hab. : France (env. de Paris, Vosges), Allemagne 
(Thuringe, Hesse, Prusse, Sulésie). : 

3.— S. hippophaifolia Thuill. — Hab. : Danemark, Bel- 
gique, France (nombreuses localités), Allemagne, Bohème, 
Transylvanie. 


Obs. — Se rencontre, rarement, isolé ou seulement en société 
d'un des parents ou d’autres Saules ce qui laisse supposer que le 
S. hippophaifolia pourrait être parfois soit un hybride fixé 


186 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


devenu espèce, soit mème une espèce à laquelle ressemblerait un 
hybride, comme cela a lieu dans bien d’autres genres. Dans ces 
conditions. il semble qu'on devrait abandonner, pour l'hybride, 
le nom de %$S. hippophaifolia Thuill. et reprendre celui de 
*X S. virescens Forbes Sal. Wob., p. 13, année 1829. 


4. — S. mollissima Ehrh.; S. hippophaifolia >< viminalis 
Wimm. — Hab. : Suède, Danemark, Allemagne, Alsace, 
France (env. de Paris, Maine-et-Loire, Vienne), Transylvanie, 
Russie centrale. 

D. — S. para-undulata Schatz;S. friandra$. amygdalina 
> viminalis Rouy — Hab. : Silésie. — Etc.?1. 

6. — S. para-lanceolata Schalz; S. triandra $. amyqda- 
lina << viminalis Rouy — Hab. : Silésie. — Etc.? 


S. daphnoides >< viminalis Gürcke : 
|. — S. digenea J. Kern. — Hab. : Bavière, Basse-Au- 
triche. 


S. incana >< daphnoides Wimm. 
|. — S. Reuteri Moritzi — Hab. : France (/sère, Haute- 
Savoie), Suisse, Bade, Würtemberg, Basse-Autriche, Tyrol. 


S. incana >< viminalis Gürcke 
|. — S.Kerneri Erdinger — Hab. : Bade, Basse-Au- 
triche. 


S. lanata X livida Noto. 
1. — S. Norvegica Rouy — Hab. : Norvège arctique. 


S. herbacea >< lanata White 
1. — S. Stephania White — Hab. : Islande, Ecosse, Nor- 


vège arctique, Suède. 


cé 


rechercher où croissent le S. viminalis et la var. amygdalina 
Gürcke du S. triandra (var. à feuilles glauques en dessous) ; ces 
deux formations hybrides doivent être plus ou moins répandues ; 


elles sont parallèles aux X S. undulata et X S. virescens. 


! Les >X S. para-undulata et >< S. para-lanceolata sont à 


SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 187 


S. herbacea > Lapponum White 
1. — S. sobrina White — Hab.: Laponie, Suède, Ecosse. 


S. (Lapponum *< Silesiaca) >< (viminalis >< purpu- 
rea) Wimm. 
1. — S. macrior Rouy — Hab.: Silésie (cu/t.) 


S. (Lapponum >< Silesiaea) >< (viminalis >< purpu- 
rea) X< (Caprea >< incana) Wichura 


1. —S. sextupla Wimm. — Hab. : Silésie (cu/t.). 

S. glauca >< Myrsinites Anders: 

1. — S. Normani Anders. — Hab.: Laponie, Suède, Nor- 
vège. 


S. glauca >< Helvetica Wolf 
1. — S. Wolfiana Rouy — Hab. : Suisse. 


S.glauca >< herbacea Gürcke 

1. — s. Biyttii À. Kern.; S. alpestris Anders., non Wulf. 
— Hab. : Laponie, Suède, Norvège, Islande; Amérique 
boréale. 


S. glaueca *< retusa Wimm. 


1. — S. elæagnoides Schleich. — Hab. : Suisse. 
2. — S. buxifolia Schleich. — Hab. : Suisse. 

3. — S.lagopina Ausserd. — Hab.: Tyrol. 

4. — S. Ausserdorferi Huter — Hab. : Tyrol. 


S. herbacea >< Myrsinites Gürcke 
|. — S. Sommerfeltii Anders. — Hab. : Laponie, Suède, 
Norvège, Ecosse. 


S. (super) retusa X glauca À. Kern. 
14. — S. Fenzliana À. Kern. — Hab. : Basse-Autriche. 


S. retusa >< Helvetica Wolosz. 

1. — S. recondita Ausserd. — Hab. : Tyrol. 

S. myrsinites >< retusa Gürcke 

|. — S. retusoides J. Kern. — Hab. : Basse-Autriche. 


138 SAULES HYBRIDES EUROPÉENS 


S. incana “< purpurea Wimm. 


|. — S. bifida Wulf. — Hab. : Silésie, Basse-Autriche, 
Bosnie. 
2. — S. Wichuræ Pokorny — Silésie, Basse-Autriche. 


S. purpurea >< daphnoides À. Kern. 
1. — S.calliantha J. Kern.; S. Rapini Ayasse — Hab.: 
Suisse, Tyrol, Basse-Autriche. 


S. viminalis < purpurea Wimm. 


1. — S. Forbyana Smith: S.rubra &. purpureoides Gren. 
et Godr. — Hab. : Grande-Bretagne, France (plusieurs 


dép), Suisse, Autriche. 

2. —S. rubra Huds.;S.rubraz. viminaloides G. etG., p. p. 
— Hab. : Grande-Bretagne, France (plus. dép"), Suisse, Bel- 
gique, Danemark, Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie 
centrale et méridionale, Italie septentrionale (?), Espagne : 
Caucase. 

3. — S. elæagnifolia Tausch: S. rubra 4. viminaloides G. 
et G., p. p. — Hab.: Grande-Bretagne, France (Vosges, 
Aube, Côte-d'Or, Rhône, Drôme, env. de Paris), Suisse, Al- 
lemagne, Autriche-Hongrie. 

4. — S. rubriformis Tourlet— Hab. : France (Maine-et- 
Loire, Indre-et-Loire, env. de Paris). — Etc.? 

5. — S. angustissima Gürcke :S. rubra var. anqushfolia 
Tausch; S. viminalis >< purpurea var. anqustissima Wimm. 
— Hab. : France (environs de Paris, ouest), Poméranie, 
Silésie, Bohème, Moravie, Basse-Autriche. 


S. cæsia >< nigricans Bruegg. 
1. — S. Heerii Bruegg. — Hab. : Suisse. 


ERRATA 


Page 30, ligne 20, au lieu de C. Nægelanium, lire: C. Nægelianuin. 

Page 69, ligne 15-16, au lieu de aspalatroïdes, lire : aspalathoides. 

Page 174, au lieu de S. rubroformis Rouy, lire: S. purpureofor- 
mis Rouy. 


TABLES DU TOME Il 189 
TABLES DU TOME II (1904) 
[. — TABLE DES ARTICLES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE 
DES NOMS D'AUTEURS 

Beauverd — À propos du Dracocephalum Austria- 
una teautHaut:de CPy:)215 UT. ROLE RARE 62 

Crugnola — Revue des travaux des Sociétés savantes : 
Société botanique italienne (1903)........,...... 124 


Fouillade — Une nouvelle Violette hybride : x< Vio/a 
DufforhiFouil. (V.su/vestris >< alba var. scotophylla). 152 


Gillot — lex Aquifolium var. aucubiformis. ...... 139 
Gysperger (M"°) — Herborisations en Corse.. 109, 119 
Le Grand — Distribution géographique des Asplenium 
foniaune EL'OT HP ESTACUMALS ER ME TL TS NE 103 
— Note sur la préparation défectueuse des plantes 
FANS ER PRE EP ER ES UT RES 39 
Maire (René) — Remarques sur la flore de Corse … 
21, 49, 65 
Neyraut — Sur trois plantes de la vallée de la 
LR EUR RATER SET TE AGE PR EE 151 
Rouy — Les Centaurea de la section Acrol/ophus dans 
LEE SORT TERRES ERREURS 140, 156 


— Conspectus des espèces, sous-espèces, formes, va- 
riétés, sous-variétés et hybrides du genre Cérsium 


dans la flore francaise....... 1; 28, 42557, 74; 1159 
— Deux localités nouvelles pour le Linnæa borealis L. 149 
— Note sur l’'Orobanche unicolor Boreau.......... 164 
— Questions de nomenclature.................... 81 


— Les saules hybrides européens de l'herbier Rouy 167, 183 
Diagnoses des plantes rares ou rarissimes de la flore 
européenne : Saxifraga Aliciana Rouy et Coincy 12; Viola 
cochleata Coincy 13; Solenanthus Reverchoni Degen 14. 
Verguin — >x< Fumaria Burnali, hybride nouveau. 121 
Wolf (F.) — Quelques plantes rares du Valais.. 17, 34 
SOONTTEE eu LIN PERMET ERRT ER E CEE) 182 


190 TABLES DU TOME II 


Nécrologie bit :s PR RER CE Men eee 79 
Nouvelles SERRE PR A EE 15, 4144118 192 
IL — INDEX ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS 


DES PLANTES CITÉES 


(Les noms des espèces, sous-espèces, formes ou variétés nou- 
velles sont imprimées en italique). 


Abies pectinata 70 — Abronia (genre) 93. Acarna 
macrocephala 132. — Acer pseudoplatanus 25. — Achillea 
Graia 133; Haussknechtiana 133 ;intermedia 38; Lereschii38: 
Ligustica 112, 113, 120; Morisiana 133; nana >< Mori- 
siana 133; Valesiaca 38. — Aconitum Napellus 23, 24, 27, 
50. — Acrolophus maculosus 157; Mierghii 148; panicu- 
lata 143: rigidulus 145; subalbidus 149; tenuisectus 158. — 
Adonis autumnalis 65. — Aëtheonema Thomasiana 16. — 
Agrostis olivetorum 110. — Alchimilla alpina 49; conjuncta 
17. — Alisma Plantago 113. — Allium album 110; penduli- 
num 119; triquetrum 109. — Allosorus crispus 18. — Alope- 
curus pratensis 35. — Alyssum Corsicum 112; mariti- 
mum 109. — Anacamptis pyramidalis 19. —  Anchusa 
crispa 68. — Andropogon hirlum 121. — Andryala sinuata 
112. — Anemone alpina 65; Apennina 25; stellata 65. — 
Anthemis maritima var. angustifolia 120. — Anthyllis Her- 
manniæ 23, 24, 110; tetraphylla 67; Vulneraria var. Dil- 
lenii 67. — Aquilegia Bernardi 66. — Arubis alpina 25, 49; 
Gerardi 112; permixta 112. — Arbutus Unedo 23. — Are- 
naria Balearica 113; serpillifolia 127. —  Aristolochia 
rotunda 109. — Arenaria Balearica 119; Armeria multi- 
ceps 295, 49, 52, 57. — Aronia rotundifolia 55. — Aronicum 
Corsicum 24. — Arrhenatherum avenaceum 23. — Artemisia 
Vallisiaca 19. — Asparagus albus 25, 114. — Asperula lævi- 
gata 110. — Asphodelus Corsicus 23. — Aspidium dilata- 
tum 38. — Asplenium Adianthum 18; fontanum 103, 126; 
Foresiacum 105; Germanicum 18; Halleri 18; leptophyl- 
lum 105; marinum 112; septentrionale 18, 53. — Astragalus 
uncinatus 112; Sirinicus 24, 114. — Aster alpinus var. spa- 
thulifolius 120; sesamoides 25, var. alpinus 113, 119. — 


TABLES DU TOME Il 191 

Atractylis macrocephala 132. — Athyrium Rhæticum 38. 

— Aulacomnium palustre 53. — Avena barbata 121 ; Schlei- 
cheri 35; sterilis 109. 

Baldingera arundinacea 121. — Barbaræa arcuata 36: 


unicola#24%21,/606, M9, Nargbrevicauhs M3 71H00 
Barkhausia bellidifolia 112; cæespitosa 113; taraxacifolia 118. 


— Bellis annua 110; Bernardi 24, 54. — Bellium belli- 
dioides 26, 51, 113. — Berberis Ætnensis 23, 24, 119. — 
Berteroa incana 36. — Beta vulgaris var. hirsuta 121. — 
Bifolium cordatum 90. — Biscutella Corsica 120; saxatilis 18. 
— Blechnum Spicant 27, 53. — Bonjeania hirsuta 110; 
recta 121. — Borago laxiflora 110, 111, 121. — Brassica 


corynoloba 16; insularis 120 ; Monensis 15; nivea 15; Rich- 
teri 16; Valentina 16.— Braya glabella 15; purpurascens 15. 
— Bryonia Corsica 67; Syriaca 68. — Bryum pseudotri- 
quetrum 53. — Briza minor 109. — Bunias Erucago 109. 
— Bunium corydallinum 119, 124. — Bupleurum fruti- 
cosum 121; Souliei 55; stellatum 59. 

Cakile Ægyptiaca 120; maritima 110. — Calamagrostis 
Halleriana 36. — Callitriche stagnalis 112. — Calosphæria 
princeps 101: pulchella 101. — Campanula Bononiensis 19: 
Erinus 111. — Capsella Bursa-pastoris 126. — Cardamine 
resedifolia 49: silvatica 27, var. umbrosa 66. — Carduus 
acaule >< arvense 76: acaulis £. dubius 76; Autareticus 59 : 
Bipontinus 31 ; cephalanthus 112; dissectus 61 ; hastatus 58 ; 
mollis 74; pratensis 43; pumilus 75; Roseni 62. — Carex 
ampullacea 53; aterrima 38 ; atrata 38; bicolor 38; brun- 
nescens 38; curvata 38 ; digitata 127; echinata 23, 38, var. 
elata 53, 71; Favrati 38; flava, 53, 71; fœtida 38; frigida 
54,424; Grioletti 125; Grypos 26, 51, 55; var. nana 71; 
hirta 127; intricata 26, 51, 52, 54, 71; Laggeri 38; lago- 
pina 38; leporina 26, 71, 127; microstyla 38; muricata; 
Nevadensis 51 ; nigra 20, 48 ; OEderi 53; pallescens 71, 127; 
pauciflora 38; præcox var. insularis 26; remota 127; 
riparia 127; vulpina 127; Zahnii 38. — Carlina Fonta- 
nesii 132 ; gummifera 132. — Centaurea adulterina 162; 
aspero-paniculata 162; biformis 159 ; cærulescens 158 ; Cal= 


2 


192 TABLES DU TOME II 


citrapo-leucophæa 163; Calcitrapa >< maculosa 163 ; Calei- 
trapa-paniculata 162; Cardanica 161; Castellana 156; 
Chaubardiana 157; Cineraria 141, var. Saratoi 142 : cime- 
rea 141; collina 121; corymbosa 142; cristata 159; dif- 
fusa 163; digenea 161; gnaphalioides 144; Hanryi 146, 
var. ambigens 146, var. legitima 146; hemiptera 162; 
bybrida 161 ; Legrandi 163 ; Ligerina 160, var. Bretoni 160; 
var. Humnaikir 169 ; leucophæa 142, 147, 148 ; Loreti 162 ; 
maculosa 157, 158, var. normalis 157, var. Rhenana 158, 
var. tenuisecta 157 ; maculosa >< Jacea 160; maculosa >< po- 
lycephala 161; maculosa var. Valesiaca 148; maculoso- 
serotina 160; Mierghii 148; ochrolopha 160; pallidula 147, 
var. brunescens 148, var. communis 148, var. Mierghii, 148, 
var. subalbida 149, var. typica 148, var. Valesiaca 148; 
pallidula >< amara 161; paniculata 143, 147, 148, 157, 
var. adscendens 143, var. canescens 158, var. congesta 14%, 
var. contracta 143, var. Esterellensis 145, laxa 144, var. 
leucophæa 148, var. maculosa 157, var. normalis 143, var. 


prætermissa 162, var. pseudocineraria 140, var. pseudori- 


gidula 144, var. Valesiaca 148: paniculato-Calcitrapa 162 ; 
polycephala 144, 147, var. Esterellensis 145; Pseudo-cirena- 
ria 140 ; Pseudo-Cineraria >< paniculata 142; Rhenana 158 ; 
Reuteri 156; rigidula 145; Saratoi 141; serotino-macu- 
losa 160 : Serresii 162; Shuttleworthii 147; solsticiali- 
paniculata 161; solsticialis >< maculosa 161; solsticialis > 
paniculata 162; Souliei 163; sphærocephala 110; Spina- 


Badia 158; subalbida 149; tenuisecta 157. — Cephalan- 
thera grandiflora 20; rubra 20. — Cerastium arvense 
var. alpicolum 119; Thomasii 24, 55. — Ceterach officina- 
rum 18. — Chamæpeuce Casabonæ 28. — Chenopodium 
Bonus-Henricus 25 — Chlora imperfoliata 112; perfo- 
liata 114. — Chrysanthemum Myconis 110; Chrysurus 


chalybæus 130; cristatus 120 ; echinatus 130; effusus 130 ; 
elegans 149; fertilis 128; giganteus 130; gracilis 128, 129; 
Lamarckia 129 ; obliquatus 130; paradoxus 125, 128, 130; 
polybracteatus 130; Pouzolzii 129; pygmæus 130. — Cir- 
sium Acarna 1, 28; acaule AIL. 10; acaule Scop. 62; 


TABLES DU TOME II 193 


acaule >< Anglicum 11, 61, 117; acaule >< arvense 9, 76; 
acaule >< bulbosum 11 ; acaule © KErisithales 74; acaule 
<< Erisithales 74; acaule >< oleraceum S ; acaule >< rivu- 
lare 11, acauli-oleraceum 32 : acauli => spinosissimum 58 ; 
acauli-spinosissimum 58 ; accedens 61,117; Aleutrense 5$; 
>< alpestre 10, 74; ambiguum 60; Anglico-acaule 76; 
Arisitense 9, 44: arvense 4, 45, 76, 118: arvense :X< 
acaule 76 ; arvensi-palustre 46; Ausserdorferi 45; Autare- 
ticum, 58,99; Babingtonii 9; Benearnense 61,117; bifrons 9, 
60; Bipontinum 3, 30, 47 ; Bigerriense 5, 44; Bohemi- 
cum 31; Borderi 43: Borderi £. per-Monspessulanum 5; 
Bordert +. per-palustre 5; Boulayi 76; bulboso-acaule 75; 
bulboso-Monspessulanum #4: bulboso-oleraceum 47: bul- 
bosum 60, 117 ; bulbosum >< Monspessulanum 5 ; bulbosum 
var. stenolepis 61, 117; Candolleanum 8, 47; capita- 
tum 58; Carniolicum 4, 46, 60; Celakowskyanum 6, 46; 
Cenisium 58; cephalanthum 9, 58; >< Cervini 9, 58, 115; 
Chailleti 46; Clusianum 74; compactum 43 ; Corba- 
riense 42; crinitum 2, 29, 77; Csepeliense 3, 31, 78; deci- 
piens 58 ; decolorans 47; echinatum #; eriophorum 4, 32, 
78; eriophorum >< arvense #; eriophorum var. involucra- 
tum 32, var. spurium 32, var. turbinatum 32; Erisi- 
thales 7, 59; Erisithales > acaule 10; << acaule 10; 


A 


X oleraceum 8: = palustre 45 : Erisithali-oleraceum 47 ; 
X< erucagineum 9, 46 ; fallax 38: ferox 4, 31, var. Lobelii 32: 
filipendulum 61 ; fissibracteatum 8, 58 : Galisserianum 61; 
Gayi 5, 44; Gerhardti 30 : glabro-Monspessulanum #4; 
glabrum 8, 57; glabrum >< Monspessulanum 5 ; grandiflo- 
rum 3, 29; Gremblichii 45: Gutnickianum 58: Halleria- 
num 59; Hausmanni 6, 45; Heerianum 11, 79; helenio- 
forme 58; heterophyllo-acaule 74; heterophylloides 58; 
heterophyllum 10, 59; > acaule 74; << acaule 74; 
>< acaule 10: => montanum 60 ;: >< montanum 9: << mon- 
tanum 60 ; >< spinosissimum 9 ; Huteri 45 ; hybridum 6, 45; 
incisum 58; inerme 8, 47; Italicum 2, 29: Jægeri 30; 
Jouffroyi 5, 43; Kirschlegeri 6, 45 ; Kocheanum 44; lacera- 
tum 60: lacteum 60: lanceolato-acaule 30: lanceolato- 


194 TABLES DU TOME II 


arvense 31 ; lanceolatum 2, 29, 77; >< arvense 31 et >< ar- 
vense var. horridum 31: >< echinatum 2; >< eriophorum 3; 
X< ferox 3; >< oleraceum 3: >< palustre 2; var. sphæroi- 
dale 29: Lamottei 45 ; Legrandi 30 ; Lebelii 32: medium 11, 
75; Michaleti 10: montanum 10, 60 ; >< spinosissimum 58 : 
Morettianum 32: Morisianum 32: Monspessulano-gla- 
brum 44: Monspessulanum, 5, 43, 115: Nægelianum 30: 
Narbonense 2, 30,78: Neyræ 5; ochroleucum 45: odonto- 
lepis 32,115: OEnipontanum 47; oleraceo-arvense 57 : olera- 
ceo-bulbosum 47 : -eriophorum 42 : -lanceolatum 30 : 


-rivulare 46: oleraceum 7, 46: >< arvense 9: oviforme 32: 


Palatinum #4: palustre 7, 44: >< acaule 6: >< Anglicum 7; 
> arvense 6: X Erisithales 6 : oleraceum 6 : >< tuberosum 7: 
palustri-acaulon 45 ; -lanceolatum 30 ; -oleraceum 45 : 
-rivulare 45: parviflorum 46; polyanthemum 13, 42; pra- 
tense 43; pulchrum 31: purpureum 59: Pyrenaicum 43; 
Reichenbachianum 57; Reyi 2, 30, 78; Richleanum 39: 
Richterianum 42; rigens 8, 47, 115; rivulare 11, 60, 116: 
>< Monspessulanum 6; ><oleraceum 9; rivulari-Monspessu- 
lanum 44, 47: oleraceum 47 ; -palustre 45; rufescens 46; 
Sabaudum 30, 46; Salisburgense 60; Schultzianum 59; 
semidecurrens 7, 44: Senneni 4, 42; Sennholzii 60; ses- 
sile 9, 57; sphæroidale 29; spinosissimo-acaule 58; -ole- 
raceum 46, -rivulare 59 ; spinosissimoides 59 ; spinosissi- 
mum 8, 58; >> acaule 9, 58 ; << acaule 9; >< monta- 
num 9; >< oleraceum 7; spathulatum 32; Spitzelii 59: 
spurium 44; >< subalpinum 44, 45; submedium 76; Syria- 
cum 1,28 : Thomasii 7, 46: Thureti 9, 58 : << Tiroliense 10, 
74: Treuinfelsianum 57 ; trispinosum 1, 28: tuberosum 11, 
60: ><oleraceum 8 : variegatum 58: virens 29 : Wirtgeni 45; 
>< Woodwardii 11, 76, 112. — Cistus Monspeliensis 23. — 
Cladium Mariscus 126. — Clematis recta 19. — Cochlearia 
alpina 46. — Convallaria bifolia 90: majalis 132. — Con- 
volvulus Cantabrica 112: Soldanella 113, 121 : Syriacus 112. 
— Conringia Orientalis 36. — Coronilla vaginalis 19. — Cor- 
rigiola littoralis 110. — Corydallis australis 18 : pumila 23, 
24. — Crepis pygmæa 20. — Crupina Crupinastrum 112. 


TABLES DU TOME II $ 195 


— Cuscuta planiflora 69. — Cyclamen Europæum 112. — 
Cynoglossum pictum 110; Reverchoni 14. — Cynosurus 
echinatus 23 ; elegans 110, 111, 113. — Cyperus badius 121 ; 
schænoides 121. — Cypripedium Calceolus 20. — Cystop- 
teris fragilis 25, 27. — Cytinus hypocistis 111. — Cytisus 
alpinus 20; radiatus 20. 

Danthonia decumbens 53. — Daphne glandulosa 214 ; 
Laureola 24. — Daucus gummifer var. Drepanensis 120. — 
Dianthus Gyspergeræ 114; inodorus 87; saxifragus 23; 
silvestris 88; virgineus 23. — Digitalis lutea 132 ; micran- 
tha 132; purpurea 24, 25. — Diplotaxis bracteata 87; pen- 
dula ; Pollichit 87. — Doryenopsis Gerardi 114. — Draba 
muralis 48, 24, 119; verna 126. — Dracocephalum Austria- 
cum 18, 20, 62. — Drosera Corsica 53, 66. 

Ecbalium Elaterium 112. — Echium Italicum 111 ; plan- 
tagineum 110. — Ephedra distachya 112. — Epilobium 
lanceolatum 113 ; obscurum 18; Salisianum 15. — Epipac- 
tis atrorubens 20; viridans 71. — Equisetum ramosum 73. 
= Erianthus Ravennæ 126. — Erica arborea 23 ; Mac- 
Howanii 133; stricta23, 53. — Erigeron Schleicheri 28. — 
Eruca stenocarpa 16. — Erucastrum brachycarpum 16; Pol- 
lichii 87; Zanonii 16. — Eryngium maritimum 121. — 
Eryngium maritimum 121. — Erythræa latifolia 120; ma- 
ritima 410. — Euphorbia cuneifolia 126; insularis var. vil- 
losa 70 ; Paralias 95, 101 ; semiperfoliata var. latifolia 69. — 
Euphrasia viscosa 19, 64. — Evax umbellata 111. — Exoba- 
sidium discoideum 128. 

Fagus silvestris 19. — Ferula communis 111. — Fontina- 
lis antipyretica 27. — Fragaria vesca 67. — Frankenia læ- 
vis 120 ; intermedia 112.— Fumaria agraria >< capreolata122, 
agraria var. major 122; capreolata var. albiflora 111, var. 
atrosanguinea 120, var. speciosa 110, 113; Burnati 121; 
muralis var. confusa 114; speciosa 122. : 

Gagea Bohemica var. Corsica 71; Soleirolii 24, 119. — 
Galactites tomentosa 120. — Galeopsis hirsuta 77. — Galium 
aristatum 126: Bauhini 111: cometerrhizon 55; corrudæ- 
folium 127 ; elatum >< præcox 19; ellipticum 111; Gerardi 


196 . À TABLES DU TOME I 


127, var. Bernardi 121; lucidum 126, 127; margarita- 
ceum 130; minutulum 125; Mollugo 127; palustre 126; 
Pedemontanum 126; vernum var. turficolum 27, 67. — Ge- 
nista aspalathoides 23; Corsica 23, 110, 11%; lasiogyna 18, 
Lobelii 114: Salzmanni 113. — Gentiana amarella 134; as- 
clepiadea 24; lutea 24, 26. — Glaucium luteum 110, 112. 
— Glyceria fluitans 72. — Gomphocarpus fruticosus 113; 
Gymnadenia odorafissima 20. 

Hedypnois Monspeliensis 121 ; rhaghadioloides 112. — 
Helcocharis palustris 72. — Helianthemum canum 19, 64; 
guttatum 111; halimifolium 120 ; Tuberaria 88. — Helichry- 
sum angustifolium 23; macrophyllum var. chlorophyl- 
lum 120. — Heliosciadium nodiflorum var. repentiforme 67. 
— Helleborus lividus 23, 111; odorus 126. — Hieracium al- 
pinum 98; amplexicaule 98 ; atratum 37,38; Bocconei 38 ; 
Gombense 36, 37 ; humile 19; intybaceum 38 : Laggert 37; 
lanatum 19 ; ochroleucum 38; picroides 38 ; pictum 19 ; 
præaltum ?8, var. hispidum 114: pseudo-aurantiacum 37 ; 
pseudo-Cerinthe 19; pumilum 55; pulmonarioides 19: 
Rhæticum 37, 38: Valesiacum 19. — Hirschfeldia adpressa 
112. — Hordeum maritimum 110. — Hyacinthus fastigia- 
tus 113. — Hygrocibe mimata 53.— Hymenophyllum Tund- 
bridgense 152. — Hyosciamus albus 112. — Hyÿpericum 
australe var. minus 110 ; Veronense 114. — Hypnum cus- 
pidatum 26, 51; purum 53. — Hypochæris maculata 120: 
taraxacifolia 418, 121. — Hyssopus officinalis 19. 

Ilex Aquifolium var. aucubiformis 124. — Imperatoria 
Ostrutium 24. — Isnardia palustris 53. 

Jacea paniculata 143. — Juncus bufonius var. fasci- 
culatus 27, 52, 53, 71. — Juniperus macrocarpa 120; 
nana 23, 24. 

Kæleria hirsuta 36. — Koniga strigulosa 16. 

Lactuca muralis 27. — Lamarckia 130. — Lamium Galeob- 
dolon 127. — Lathyrus Clymenum 111; hirsutus 120; lati- 
folius var. neglectus 114 ; Linnæi 102 ; luteus 89, 102; 
montanus 89 ; Ochrus 110 ; sphæricus 110: Venetus 112. 
— Lavatera Olbia var. hirsutissima 110. — Lepidium ambi- 


TABLES DU TOME II 497 


guum 16: Bonannianum 119; Cardamines 16; humifu- 
sum 25, 119; subulatum 16. — Lepturus incurvus var. 
tiliformis 120. — Leucobryum glaucum 53. — Ligusticum 
Corsicum 49. — Lilium croceum 19.— Limodorum aborti- 
vum 20. — Linaria hepaticifolia 25: Pelisseriana 110; tri- 
phylla 110. — Linnæa borealis 149. — Linum strictum 111. 
— Littorella lacustris 52, 71. — Lolium multiflorum 110. 
— Lonicera implexa 110: pallida 111. — Lotus Creticus 110, 
111; parviflorus 110. — Lupinus Cosentini 67. — Luzula 
Forsteri 127 ; pilosa 126. — Lychnis Corsica 111, 114, 120: 
dioica var. divaricata 114: Flos-cuculi var. Cyrilli 120. — 
Lythrum hyssopifolium 23 : Preslii 110, 120. 

Majanthemum Convallaria 89. — Malcolmia parviflora 120. 
— Marchantia polymorpha 27,53. — Mathiola incana 112: 
sinuata 110, var. australis 110. — Medicago marina 113: 
rigidula 127. — Melica ramosa 114, 120. — Melilotus Indi- 
cus 120. — Mentha Pulegium var. tomentosa 121: Re- 
quienii 92, 53. — Menyanthes trifoliata 52. — Micromeria 
Græca 112. — Mnium punctatum 27. — Mænchia dolico- 
theca 128. — Myosotis arvensis 127: palustris 127; pu- 
silla 119. 

Nardus stricta 23, 26, 51, 52. —  Narthecium Rever- 
choni 24. — Neotlia Nidus-Avis 20. — Nigritella angustifo- 
lia 101; nigra 101. — Nothochlæna Maranthæ 120. — 
Notobasis Syriaca 28. — OEnanthe media 111. — Ononis 
Columnæ 19; Natrix 19; rotundifolia 19: variegata 121. — 
Onosma Helveticum 19. — Orchis papilionacea 110 ; sambu- 
cina 18. —Ornithogalum Pyrenaicum 19. — Ornithopus com- 
pressus 102. — Orobanche concolor 164 ; eruenta 165, var. 
crinita 16%, var. stricta 164; Crithmi-maritimi 164: minor 
var. flavescens 164, var. unicolor 164: unicolor 164: Ra- 
pum 165, 169. — Orobus luteus 102. 


Pancratium Illyricum 110. — Papaver dubium 111: his- 
pidum 111; Rhæas 126, var. strigosum 112. — Parietaria 
Lusitanica 111. — Paronyehia argentea 110, 112. — Pedicu- 
laris comosa 55.—- Pelargonium capitatum 110. — Phagna- 


lon Corsicum 120 ; saxatile 112. — Phalaris arundinacea 23. 


198 TABLES DU TOME II 


— Phegopteris polypodioides 18. — Phleum alpinum 36. — 
Phragmites communis 53. — Phyteuma serratum 49. — 
Picnomon Acarna 28. — Pinguicula Corsica 50, 51, 53, 55. 
— Pinus silvestris 19. — Pirola chlorantha 20: minor 69. 
— Plantago Coronopus var. 121; insularis 52; lanuginosa 111. 
— Poa alpina 36: Balbisii 49, 55, var. depauperata 26; dis- 
tichophylla 55: minor 36; nemoralis 25; rigida 121. — 
Polycarpon tetraphyllum 112, 113, var. densum 112. — 
Polygala Corsicum 114: dubium 119; vulgare 113. — Poly- 
gonum maritimum 112. — Polypodium Phegopteris 72; 
serratum 18; Oreopteris 72. — Polytrichum commune 53: 
strictum 53.— Potamogeton Corsicus 72. —  Potentilla 
cinerea 95; Corsica 24, 119; crassinervia 49, 55; frigida 55, 
opaca 94; Salisburgensis 71, 95; verna 94, 101. — Pote- 
rium muricatum var. stenolophium 112. — Primula gran- 
diflora 23; viscosa 18. — Pteris Aquilina 23, 25, 53. — Puli- 
carla odora 120. 

Quercus [lex 70; pubescens 19. 

Radiola linoides 23, 110. — Ranunculus acer 96: 
Boræanus 97; cordigerus 24, 26, 27, 119: dimorphorhi- 
zus 65 ; diversifolius 65: Drouetii 65 ; flabellatus 65 ; Frie- 
sianus 97 ; Marschlinsii 24, 26, 51, 54, 119 ; muricatus 112; 
ophioglossifolius 114; ovalifolius 65; parnassifolius 20; par- 
viflorus 110; pascuicolus 97: platanifolius 24, 25; rectus 
97 ; Steveni97; stipatus 97 : tomophyllus 97; velutinus 110. 


— Rhaphanus Landra 121. — Reseda Luteola var. cris- 
pata 121: Phyteuma 66; platystachya 121. — Rhagadiolus 
edulis 113. — Rhododendron flavum 128 ; vis cosum 128. 
— Robertia taraxacoides 25, 113. — Rosa agrestis var. 
pubescens 67; Serafini 2%. — Rouya polygama 120. — 
Rubia peregrina var. lucida 114. — Ruscus aculeatus 18. 
Sagina apetala 127 ; Corsica 27 ; pilifera 23, 25, 54, 119. — 
Salicornia macrostachya 112, 120 ; radicans 120. — Salix 


accedens 175 ; acuminata 177; albicans 174; alopecuroides 
167 ; Altobracensis 168, 176 ; Amandæ 180 ; ambigua 171 : 
angustissima 188 : arbusculoides 183 ; attenuata 172; auri- 
toides 172; Ausserdorferi 187 ; Austriaca 179 ; Auteretica 


TABLES DU TOME II 199 


183; balsatica 169; bifax 174; bifida 188: blanda 170; 
Blyttii 187; Bottnica 173; Boulayi 177; Brennia 181 ; Buseri 
184 ; buxifolia 187 ; calliantha 188: calodendron 177 ; canes- 
cens 173 ; capreiformis 173; capreola 170 ; cinereo-nigricans 
var. nitida 176; combinata 181; coriacea 171, 175 ; Cüsteri 
169 ; Cotteti 181; Cornuaulti 175; Cremsensis 172; cuspi- 
data 168 ; Dalecarlica 181 ; devestita 184; dichroa 112; dige- 
nea 186; divaricata 168, 175 ; Doniana 180; dubia 181 ; elea- 
gnifolia 188 ; elæagnoides 187 ; Erdingeri 173; excelsior 169 ; 
Faureana 181; Fenzliana 187 ; Finmarkica 179; Forbyana 
188; Friburgensis 181 ; Friesiana 180; Friesii 168; fruti- 
cosa 171; fruticulosa 171; Ganderi 189: Germanorum 170: 
grisescens 177; Heerii 188; Heindenreichii 180; hexandra 
168 ; hireina 176; hirtula 179 ; holosericea 176; Hostii 173: 
Huteri 484; hippophaifolia 485 ; intermedia 174; Krausei 
175 ; Kerneri 186 ; Kovatsii 168 ; lagopina 187: lanatella 173; 
lanceolata 173; Langeana 180; latifolia 172; laurina 172; 
limnogena 170; livescens 170; Lloydii 170 ; longifolia 173, 
176 ; ludificans 171; macrior 187; macrophylla 172; mari- 
tima 180; Mauternensis 174; mirifica 178 ; mollissima 186; 
multinervis 170; myrsinitoides 181; myrtoides 179 ; Neil- 
reichii 175; nepetifolia 1475; nitens177; Normani 187; Nor- 
vegica 186; obtusifolia 171; OEnipontana 174; oleifolia 173 : 
onusta 171; paludosa 171 ; paludum 171 ; palustris 170 ; para- 
lanceolata 186; para-undulata 186; patula 171; pedicellata 
178; peloritana 178; pentandroides 168; Pithoensis 180; 
Pokornyi 168; Pontederana 177; pseudo-cærulescens 172; 
pseudo-Doniana 172; pseudo-spuria 181; puberula 176; pur- 
pureo-formis 174; Rakosina 177; ramosissima 174; reco- 
gnita 176 ; recondita 487; Reichardtii 173; retusoides 187 ; 
Reuteri 186 ; Rhætica 174 ; Richteri 177; rubra 188; rubri- 
formis 188; sarmentacea 185; Scandica 172; Schatzn 171 : 
Scholzii 174; Schraderiana 180 ; sepulchralis 170 ; sericans 
173 ; Seringiana 173; sextupla 187 ; Siegerti 175; Smithiana 
173; sobrina 187 ; Sommerfeltii 187 ; sordida 177; speciosa 
167; spuria 181 ; stenoclados 179 ; Stephania 186 ; stipularis 
176 ; Stüderana 174 ; Straehleri 171; subalpina 180 : subau- 


200 TABLES DU TOME II 


rita 170; sub-Caprea 172: subsericea 176: subdola 168: 
subhastata 18%; sublivida 170 ; subnuda 181: subtriandra 
167; Tauschiana 175 ; tetrapla 180; Traunsteineri 174 ; Tref- 
feri 184 ; Trevirani 185 ; Uechtrizii 177; Ulothii 173 ; undu- 
lata 185: Vaudensis 176; versifolia 179 : viridis 170 ; Vra- 
tislaviana 173: Wabhlenbergii 181: Wardiana 176; Wichuræ 
181; Wimmeriana 174; Wolfiana 187; Woloszezakii 170. 
— Salsola Kali var. calvescens 121. — Samolus Valerandi 
110. — Saponoria ocymoides var. gracilior 24, 119. — Sa- 
tyrium nigrum 101. — Saxifraga Aïzoon 49; Aliciana 12; 
biflora 20 ; bulbifera 18; cæsia 20: cervicornis 119, 121; 
_controversa var. intermedia 131 ; Huteri 131 ; leucantha 18: 
multiceps 12; Mürithiana 131 : opposilifolia 131, bifolia 151 ; 


Pedemontana var. cervicornis 49; retusa var. angustata 134: 


rotundifolia 24, var. hirsuta 119; Rudolphiana 131 ; Russt 
119; spuria 131; tridactylites var. alpina 131. — Scabiosa 
maritima var. grandiflora 131; urceolata 121. — Scapania 
undulata 53. — Sciophylla convallarioides 90. — Scirpus 
capitatus 51, 55. — Scorzonera Austriaca 19. — Scrofularia 
canina var. 112; frutescens var. ramosissima 120; peregrina 
111 ; trifoliata 111. — Sedum alpestre 25, 54, 67; Andega- 
vense 113; brevifolium 113; cæruleum 114; dasyphyllum 
var. glanduliferum 113; stellatum 111. — Senecio albescens 
132; calvescens 132 ; Cineraria 131 ; Jacobæa 131 ; leucan- 
themifolius 114, var. incrassatus 120 ; lividus var. cinereus 
112, var. major 112; Neapolitanus 132 ; Rolandi-Bonaparte 


20. — Serapias longipetala 126. — Seriola Ætnensis 110, 
113. Sideritis Ocymastrum 67; Romana 113. — Silene 


alpina var. ambigua 49,67; Armeria 18; Cœli-Rosa 112; 
Corsica 112 ; Cucubalus 23; Gallica var. agrestina 110; mul- 
ticaulis 23, 67; Nicæensis 120; paradoxa var. angustifolia 
120 ; rupestris 49; sericea 112, var. crassifolia 120; velutima 
120. — Scleropoa rigida 112. — Silybum Marianum 112. — 
Sinapis Bætica 16; brachycarpa 16; Cheiranthus 16. — 
Sisymbrium pinnatifidum 16; Zanonii 16. — Solanum Sodo- 
mæum 112. — Soldanella montana 151 ; villosa 151. — 
Solenanthus Reverchoni 14. — Sonchus maritimus 121. — 


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TABLES DU TOME II 201 


Spartium junceum 121. — Spergularia rubra 126. — Sphag- 
num cymbifolium 51,54; squarrosum 53; subsecundum 53. 
— Sphæria pulchella 101. — Stachys Bætica 16; Corsica 
24, 113 ; glutinosa 23, 110; hirsuta 87; hirta 87. — Stella- 
ria nemorum 29. 

Teesdalia Lepidium 419. — Teucrium flavum 121 ; Marum 
110 ; Polium 120; Siculum 127. — Thalictrum Mediterra- 
neum 121. — Thlaspi brevistylum 25, 54. — Thymus Herba- 
Barona 23, 24, 55. — Tolpis barbata 113; virgata 120. — 
Torilis nodosa 112. — Tormentitla erecta 53. — Tricratus 
92. — Trichomanes radicans 152.— Trifolium agrarium 126 ; 
angustifolium 113; lappaceum 120; nigrescens 110; stria- 
tum 126. — Trisetum distichophyllum 36. — Trixago Apula 
Al, var. versicolor 110; latifolia var. atroviolacea 111, 113; 
viscosa 110. — Tuberaria melastomalifolia 88 ; vulgaris 88. 
— Tunica saxifraga var. bicolor 113 ; velutina 110. —Tyrim- 
nus leucographus 112. 

Unifolium quadrifidum 90. — Urospermum Dalechampi 
110. — Urtica atrovirens 113. 

Vaccinium Myrtillus, 53,5%, 69. — Vaillantia muralis 112. 
— Valeriana montana 49. — Valerianella puberula 110; 
truncata 126. — Verbascum Boerhavit 112. — Veronica 
didyma 126 ; fruticans 49; repens 23, 26. — Vesicaria utri- 
culata 18. — Vicia atropurpurea 111. — Viola alba << sil- 
vestris 156; Altaïca 34; biflora 24, 27 ; Cenisia 20 ; Christii 
34; cochleata 13 ; digenea 155; Duffortii 152; hirta var. vul- 
garis 66; Kitaibeliana 66 ; lutea 34; nummularifolia 55; pin- 
nata 20; Riviniano-scotophylla 55, 156; Rolandi-Bonaparte 
33; Rouyana 34; scotophylla 153; silvatica 53; silvestris 
153; > alba var. scotophylla 156; >< alba var. scotophylla 
152; << scotophylla 156. — Viscum laxum 67. 

Webera nutans 53. 

Xeranthemum inapertum 19. 


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