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Full text of "Revue mycologique"

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| FO ri 


REVUE MYCOLOGIQUE 


Recueil Éimestriel illustré, consacré à l'Etude 
des Champignons et des Lichens. 


FONDÉ PAR 


Le Commandeur C. ROUMEGUËÈRE 


Publié avec la collaboration de MM. : Bonnet (Henri), lauréat 


de l'Institut ; E. Bounier, président honoraire de la Société myco- 
logique de France : l'abbé BrésapoLa, auteur des Fungi Triden- 


 dini ; BRIoSI, prof. à l'Univ. de Pavie: ; BRuNAUD (Paul), dela Société 


de Botanique de France ; CAVARA, dir. du jardin bot. de Catane ; 
Comes (0.), prof. de Botanique à l'Ecole supérieure d’agrieulture 
de Portici; DANGEARD (D' P.-A.), prof. à la Faculté de Poitiers ; 
D' W. Farcow, prof. a l’université de Cambridge; D' René 
Ferry; A. Giarp, prof. à la Sorbonne; Gizzor (le Dr X.), 
de la Soc. Bot. de France; HartoT (P.), attaché au Muséum; 
Hegcxez (D: Ed.), prof. de Bot. à la Faculté des sciences de 
Marseille ; de IsTvANFFI, directeur de la station centrale 
d’ampélologie à Budapest ; A. de JAcKzEwsKi, prof. à l’'Univ. de 
Saint-Pétershbourg ; KarsTEN (D' P.-A), auteur du Mycologia 
Fennica ; LacerHeIm (D' G. de), prof. à l'Univ. de Stockholm : 
Le BRETON (A.), Secrétaire de la Société des Amis des Sciences 
de Rouen; D' LAMBoTTE, de Verviers ; F. Lupwi@, prof. à Greiz; 
Maanin (Dr Ant.), prof. de Bot. à, la Faculté des Sciences de 
Besancon; Niez (Eug.), président de la Soc. des Amis des 
Sciences, à Rouen ; ParouizzarD (N.), pharmacien, lauréat de 
l’Institut; RozLanp (Léon), président de la Socièté mycologique 
de France; Saccarpo (le D' P.-A.), prof. à l'Université de 
Padoue, auteur du Sylloge; Sarauw (D' G.-F.-L.), asistant 
au Muséum de Copenhague ; ScaminT (Henri), pharmacien à 
Saint-Dié ; SOoROKINE (le D'N.), professeur à l'Université de 
Kazan; SPEGAZZINI (D' Ch.), prof. à l’Uuiv. de Buenos-Aires ; 
Toni (D' P. de), prof. à l’Université de Padoue, rédacteur 
du Notarisia ; P. VuiLLemIN, prof. à la Faculté de médecine 
de Nancy, etc. 


TOULOUSE 
S'7, rue KRiquet, 37 


PARIS __ BERLIN 


J.-B. BAILLIÈRE ET FILS R. FRIEDLANDER & SOHN 


19, rue Hautefeuille, 19 N. W. Carlstrasse, 11 
| 1905 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES 


DE L'ANNÉE 1905 


ANONYME. Les parasitisme du Santal:........:.....: 0.00 


D’ArsOoNvAL. La pression osmotique et son rôle de défense contre 
le aroid. 25e FR OR REE A O LATE, AR TEE LA JDE 


Baar. L’hivernage du mycélium de l’Ust:lago violacea.…........ 


BAUDRAN. Action du permanganate de caleium sur les alcaloïdes 
et, en particulier, sur la strychnine......... PAR EAN 


BECQUEREL. Sur les corps simples nécessaires à la nutrition des 
DÉOTONEMAS LL ES A QUE Se etat here Po A POOEUE 


BERNARD. Sur la photosynthèse en dehors’de l'organisme. ..... 


— Nouvelles espèces d’endophytes d’Orchidées.............. 
— Le champignon endophyte des Orchidées. .............. : 
BEsrepkA, Du rôle des leucocytes dans l’intoxication par un com- 
posé arsénical soluble .".:...1:.1. EE CPR A Re 
BLACKMAN. Cytologie des Urédinées.......... Life de ART MER 
BLAKESLEE. La reproduction sexuelle chez les Mucorinées. ..... » 


— Deux champignons produisant des conidies, Cunningha- 
mMmella et /ThamnoceDhAlIs, n, SRE ER TER 


BIARINGHEM. La notion de l'espéce Ur NE LR 

— Anomalies provoquées par des traumatismes............. 
BLoxpLorT. Sur l’émission pesante que présentent certains corps. 
Borpas. La maladie de la tache jaune des chênes-lièges......... 


BouLANGER et MassoL. Sur l’action des sels ammoniacaux sur la 
nitrification Sex LE à NE 2 PEER ER 


BourqQuELoT et HÉRISSEY. Sur la tréhalase : sa présence générale 
dans Îles champis non RP SRE bee REPAS 


Bouyques. La nielle des feuilles du tabac...................... 
BouyGues et PERREAU. La nielle des feuilles du tabac..:........ 
BREAL et GIUSTINIANI. Sur un nouveau traitement des semences. 
BRESADOLA. Le nouveau genre Zichleriella................... 
BRUCHMANN. Les prothalles et les plantules des Lycopodes...... 


Burrcrer. Le Fomes annosus sur le Cedrus Deodora...... se 


CARRIÈRE. Etude expérimentale sur le sort des toxines et des 
antitoxines introduites dans letube digestif des animaux. 


CAvERS ‘Mycorhizes chez les hépatiques... : 42.500... 
Crinrox. Monographie des Ustilaginées de l'Amérique du nord.. 
CONSTANTINEAU. La flore mycologique de la Roumanie. ......... 


CorpEeMoY (de). Sur une fonction spéciale des mycorhizes des raci- 
TES UAIBRAMESR Er AVANT... TR LIONMENRNENE AE. 


Daupix. Sur l'appareil reproducteur des Mucorinées........... 
DEGKENBACH. CAenOMYCES CONSUENS. . ir... 
DELAGRoIxX. La jaunisse bactérienne de la betterave. ............ 
DELÉPINE. Traitement de la loque des abeilles. ................. 


Demoussy. Sur la végétation dans des atmosphères riches en acide 
CAL RGNIQUEL MEL INA PES A SL: Le DR Or ART oies TR 


EMERSON. La maladie noire (diastasique) du Baptisia tinctoria. 
ERWERT. Réaction très sensible du cuivre...............!...... 


FeINBERG. Sur les caractères différentiels des cellules de levure et 
des organismes animaux unicellulaires................. 


FERNBAGH, Constitution du grain de fécule de pomme de terre... 


Ferryx (R.). Recherches de M. le Dr Calmette sur la possibilité 
d’immuniser des lapins contre le poisoh de l’Amanite 


LL OU RES ATA er 7 ET EE PO LOS RARE : 
FREEMAN,. Les maladies des plantes dans le Minnesota. ...,...... 
GALLAUD. Etude sur les mycorhizes endotrophes,.............. 
GATIN-GRUZEWSKA. Résistance de quelques champignons à la 

JÉSSIECATION ANR PNEU PRE Not ROMA Pe CC VS J HÉRSRES 
GESSARD. Sur la tyrosinase de la Mouche dorée................. 
Gigson. Urédinées (influence de la saison sur les expériences 

ŒUNMÉÉCUON AE RANCE NU OO RENTE AU L'HNRE 
GOLENKIN. Les Mycorhizes des Marchantiacées.................. 


GUÉRIN (P.). Les connaissances actuelles sur la fécondation chez 
les phanérogames.......... Las SAS 2: ATEN Eu, à 


GUILLERMOND. Germination des spores chez quelques levures... 


GUTTENBERG. Anatomie physiologique des galles déterminées par 
des CchAMpPIS ROSE ei RER NN LT à à : 


HARSHBERGER. SCorias spongiosa.......... F6 AT RER - 
HAUTMAN. Démonstration de l’arsenic par la méthode biologique. 
HexpersoN. L’Hypholoma capnoïdes comestible en Amérique. 
HexninGs. L’Agaricus (Mycena) illuminans............. PE 


HiBNER- "La question des myCcorhizes......2%..:..... FRERES 


IV k ; ge : 
HoLpen et Harper. Les divisions et les fusions de noyaux chez le 
Coleosporium Sonchi-arvensis..................... HN TS AE 
JACCARD, Les mycorhizes et leur rôle dans la nutrition forestière. 133 ) 
Kama. Le pollen du seigle et le poison de la fièvre des foins.. 15: es 
LAURENT et MARGHAL. La synthèse des matiéres albuminoïdes par | 
leswévétanx. cer ANA TO RÉ EONRN N Tire. ! 252 BIOS 
Lesace. Culture de l’amibe de la dysenterie des pays chauds. ... 163 0 
Linpau, Rabenhorts Kryptogamenflora. Genre Citromyces et @ 
Penicillium brevicaule............... HER TROP A 
Lope. Recherches expérimentales sur l’antagonisme des bactéries. Gr EAN 
Lurz. Sur le rôle des alcaloïdes envisagées comme source d’azote WE | 
pour les végétaux. .... RATÉ À RAR ER PLIS ARS ER K5 DES 
— Sur l’emploi de la leucine et de la tyrosine comme sources 
d'azote pour les végétaux. 2.41. LAN UNSS 
— Les modes de formation des hyméniums surnuméraires chez 5 RNA 
les Champignons RME. SE MALE EURE TRE ARTE 494.0 
Macxus. Un Urophlyctis fossile............ ASUS CS Ta qe 
=: Les mycorbhizes endotrophes. "2716 € LRAEMEONES 434 * 
Maire. :Vuc/leminea comedens. 12.110. RR ERREUR 29 
ManÉa. Sur les acides gallotannique et digallique.............. D4 
MaARCHAL (E.). Influence de la nutrition minérale sur le dévelop- 
pement des nodosités des légumineuses............... 934 


MARTEL. Application de la thermométrié au captage des sources. 127 


MassarDp. La pollinisation sans fécondation. ...:...4......22. TTAE 
MAssee. Monographie du genre Znocybe................ | 7 90 481 
MATRUCHOT. Discussion des expériences de M, Boulanger sur la ; 
culture de la trûite : 0e PAS LAN ME DER ARR: 96 
MarrucHor et Morcrarp. Recherches sur la fermentation propre. 23 e di 
Meyer, Emission pesante des organes du corps humain. ....... 85 
Monrzeski. Sur le traitement interne des maladies des plantes. . 56 


Mox1Scn., Phosphoreseenee ‘de la. viande... 87 
—  Phosphorescence des œufs et des pommes de terre....... 14952 
— Ja production de la lumière par les plantes... ......... F4 474 

Morcer. Sur le Trametes Pini....….. HER TRE à PACE : 

Morrrarp. Production de radis féculents. :............4.. de 49% 


—  Virescences et proliférations produites (à distance) par des 


MoxtemarTini. Notes sui la physiopathologie végétale. ......... 119. 


y 
; Moore. Infection du sol par les bactéries des légumineuses. ,.., 55 
j Moore et KELLERMANN. Contre les algues et les bactéries qui en- 
vahissent les réservoirs......... EPA EN TAC ARE DAT 18 
| Mossé. Les traitements hâtifs contre le mildiou............ AE 53 
| Muzcer (P.-E.). Deux formes de mycorhizes chez le Pin de mon- 
LABEL ue A A DONS CR ORALE ER DEC L'ORRCPOPAAERE 96 
NecairscH. Sur les ferments de deux levains de PInde........... 67 
OUDEMANS. Exosporina Laricis......... SRG LU ATEN ER 71 
— Catalogue raisonné des champignons des Pays-Bas. ....... 158 
— XXe contribution à la flore mycologique des Pays-Bas... 159 
Oupemans et KonixG. Le Sclerotinia Nicotianae............ ES 25 
Perir. Méthode de coloration du liège, du bois et de la cellulose. 8% 
PrisArix. Influence de lPémanation du radium sur la toxicité des 
VÉRINS Pet ns DS PRANES CR EE PRORRE eA RE SALAM 13197 
PrerRe JAMES. Les tubercules du Medicago denticulata........ 28 
Pioy. Nécessité d’une symbiose microbienne pour obtenir la eul- 
ture des Myxomycètes. .... TPHRECE à 2 LU De RUES De EN 91 
ÉDIRAULI Sur AYAROCYSLIS DIT ire AAA: CASA . 22 
PorLaccr. Discussion de la théorie de Macchiati snr la photosyn- 
thèse en dehors de l’organisme....... AARTENOLE LE FR EPS : 50 
Porter. Sur la pourriture brune du Rutabaga...... Se DANCE 84 
ProN. Sur les conditions du développement du mycélium de la 
Monte nd APR RAIE SAN TNA AR PCT ER An ee, 165 
REUNS et SALMON. Traitement du cancer cutané par le radium.. 159 
REINCKE. Symbiose du Voivox et de l'Azotobacter............. 45 
RenauLT. Sur quelques nouveaux champignons et algues fossiles 
de l’époque houillère........ À ne ARE EE MO ER 76 
Hénnelaculiuré de la Morile: MAR enr Ur ner: 166 
| Ræeuss. Le genêt à balais plante nourricière des Epicéas......... 39 
4 ICS rAUPINGESRe ASCOMYyCeIer 26 À SN TS MERAT Ur RER ee 07 
—- Cladochytrium Myriophylli et Ustilago Isoetis.... 464 
RUHLAND. Æusicoccum noæium, maladie du chêne............. 9 
| RuzickA. Sur les procédés de la coloration de la substance vivante. 65 
SALMON. Conditions nécessaires pour la formation des ascospores 
chez l’'Erysiphe Graminis....... AE UNE PORRE RSR ERESAE 66 
— Notes supplémentaires sur les Erysiphacées...... ue 74 
—  Surl’Erysiphe Graminis etsur son adaptation parasi- 
taire avec les espèces du genre Bromus......... MALE T4 
— Expériences sur les formes biologiques d’Erysiphacées… 88 


— Le mildiou des groseillers en Europe... SU AR CERTA PISTES 


VI 


SALMON. Ovularia stades conidiens de VE. POYTONt AE , 
—  Ovulariopsis stades conidiens du Phyllactinia coryléa. 
— Les mesures à prendrecontre le mildiou des groseillers. 
=, “Surun Erysiphe:endophyte, FNTauriICA NC OPEN 


— Sur l’adaptation endophrytique que présente l’£rysiphe 
ETANRAENIS. à NA EN PARIS SE UE SR A EUNREENSS 


— Sur la spécialisation du parasitisme chez l'Erysiphe Gra- 
MULERS NS, LCERT ER ORR ER CRAN RER ETS RS Re 


SCHELLEMBERG. Sclerotinia Ariae, S. Hordei, S. Juglandis…. 
SCHNEIDER. Etat en hiver, des Rhizobia des tubercules des raci- 


— Le Chroolepus aureus considéré comme Lichen..... 


SCHUT, Sur la mort des bactéries par l’ébullition de l’eau à une 
température inférieure à AOOMA SELLE NE ER TETE UE IP ERE EU 


SHIBATA. Etudes des noyaux des cellules envahies par des mycor- 
MTS APTE EU à TA AE UTP LENS ER Ets RATER cp 


SITNIKOFIF et ROMMEL. Recherches comparatives sur quelques 


CApÈCes dd 'AMYIOMYCES ALLER SRE RAIN MON EEE 
STÉPFAN)SDeCoty01® TAGEMOSR ts: RME TR ERA 
STEVENS. Empoisonnement par le Lepiota Morganti............ 
TEoporEesco, De l’action qu'exercent les basses températures sur 

les zoospores des algues. .... SALE RE ne re sie 
TowNseND. La pourriture bactérienne du Colla.......... ne ce 
TRELEASE. Les champignons comestibles et vénéneux..... ISLE 
TRorrer Des mycocécidies ‘dessalgues’ 0 Re eee : 
Trow. La fécondation chez les DapDroleeniées : 4 OUEN RE NE 
TuBœur. La question des mycorhizes............ D RP dr. 


VANVELDE. L'énergie fermentative dans les cas de hautes concen- 
trations salines....... TP RTS Mc Os D 


VERNET. Le fer et la décalcarisation du sol contre la chlorose de 


[a visne 20e DRE SE PAU = dt Seb À RER Ne + 
ViLAIRE. L'ensachage des poires contre la tavelure............. 
Fe] 


VoGLiNo, Sur le parasitisme des Seftoria Graminum et S. Glu- 
POUTINE. ART ERRONÉE  HASRRE PRE Pts PORN ERRATEL 


VuILLEMIN. L’Aspergillus funigatus est-il connu à l’état ascos- 


DORE AE TE? Lo RES SRG 2 CEE LEE à 
—* Une Acrasiée bactériophage fem... EURE Le 
—Hyphoïdesktihactérioides 22 MePMRPEL + Le RENE A 
7" Les Ve du genre PenLCNGRMLIE, : 2 0e A 
—. Le Spinaliaradians.......\ AR UR OL AUS SR TRUE 


128 


126 
124 
125 


— Les trois ordres des Siphomycètes, des Microsiphonées et 


PLU 27 
û 


ARENA CLEA CUPREATARRMNECUR LU 87 
— Sur la dénomination de l’agent présumé de la syphilis.... 160 
Weumer. L'Aspergillus de la maladie dite Tokelau............ 14 
— Sur la levure en forme de globules et la fermentation chez 
TMC IAUARIENS: LUE. OUTRE A ed à ee 62 
TABLE DES PLANCHES. 
Planche CGLILL, f. 14-15 : Mucorinées (conjugaison).............. 13 
—. =  f. 1718: Mycorhizes (Muller)...::............ 
— — f. 19-24: Merulius lacrymans... année 1904 : 167 
Planche CGLIV, £. 1-3: Coenomayces conSUensi2. ME TN. : 23 
_— — f. 4-9: Fermentation propre...........:....... 25 
— — f. 1012: Scerotinia Nicotianae.............. 26 
—  — f. 13-15: Eichleriella incarnata............. 28 
— et 2108 7 A RAGE LA ONE CPAM re 29 
— _— f. 18-24: Vuilleminia comedens.............. 31 
Planche COLY : Fécondation chez les Phanérogames............. 49 
Planche CCLVI, f. 1-4: Phycomyces nitens................... 14 
— — f. 5140: Penicillium Asinopliae et P. Briardi. 69 
— AM DC tramuces Piel erianus NME 70 
— — x 1912: Peniciillium brevicaule......110..... 70 
— _ f: 1844: Exosporina Laricis................ 71 
Planche GÉLVI, PAG") Collybie racemosa. 215 RREE 22 
_ UE NI-1f: Mycorhizes éndotrophes "2290". 119 
Planche COLVIII : Genre Jnocybe. ARR ent Abe PSN 152 
Planche CCLIX, f. 1-6; Céadochytrium Myriophytliet CT. pul- 
MISE ME ne «d'u EM SR NL 165 
_ — 0 10414%::Chrootepus qureus... IP TN. 167 
— — f. 15147 : Cunninghamellaechinulata et Tham- 
nocephalis quadrupedata.................. 170 


PÉTER NE ER 


AUS, le T4 
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: 
99 


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N 


Toulouse. — Imprimerie Ch. Marqués, boulevard de Strasbourg, 


| (! 3 ; 


27e ANNÉE. N° 105. REVUE MYCOLOGIQUE JANVIER 1905 


Enrreur : C. ROUMEGUÈRE, RUE RIQUET, 37, TOULOUSE, 


RÉDACTEUR : D'R. FERRY, AVENUE px RoBAGHE, 7, St-Dié (VosGes), 


————————_—_———————— 


à: 21, 


Recherches de M. le D' Calmette sur la possibilité d'immuniser 
| des lapins contre le poison de l'Amanite phalloide 


Par le D' René FERRY. 


Durant l’automne de l'année 1897, grâce à l’abondance de 
l'Amanite phalloïde, nous avons pu eu recueillir une grande quan- 
tité et nous en avons expédié, dans de la glace, à M. le D' Cal- 
mette, directeur de l'Institut Pasteur de Lille, qui a bien voulu 
nous faire part des principaux résultats de ses recherches. Le 
D" Calmette a effectué la plupart de ses expériences avec du suc 
| de champignons macérés dans l’eau chloroformée. Le suc était 
1 évaporé, le résidu sec pesé et redissous au fur et à mesure des 
besoins. 

Nous allons passer en revue les principales questions qui ont 
été étudiées : 


LÉ =. RÉ 


4° Quels sont les éléments du suc qui sont toxiques ? 


« Le suc chauffé à l'ébullition, puis filtré, donc séparé des 
albuminoïdes coagulables, n’est plus toxique ; mais la substance 
à toxique n’est pas détruite par la chaleur : elle reste dans le coa- 
: gulum albumineux. » 

J Nous nous permettrons d'ajouter quelques considérations per- 
$ sonnelles : 

Il est bien certain que le coagulum provenant de la coagula- 
Ë tion de l’albumine et des albuminoïdes par la chaleur est très 
4 toxique. Il renferme, en effet, la phalline, que M. le professeur 
Kobert a désignée, sans doute pour ce motif, par le terme de 
toxalbumine. 

Ce terme ne nous paraît pas avoir été bien compris en France. 
Nous eroyons que la cause de ce malentendu est la suivante ;: 
| Presque toutes les substances actives, diastases, etc., coagu- 
lées par la chaleur, perdent leur activité et ne la recouvrent plus. 
: Or M. Kobert a constaté que la phalline, quoique coagulée par 
: la chaleur, n’est pas détruite et conserve, au contraire, ses pro- 
f priétés toxiques (1). M. Calmette est arrivé, de son côté, à lamême 
: conclusion. - 


S (4) Kobert. Sur l'extraction de la phalline et sur la présence, dans l'Amanita phal- 
é loides, d’un alcaloïde très toxique, (Revue mycologique, aanée 1901, p, 1). 


Ru LEP 


D 


M. Kobert, de son côté, a essayé, pour coaguler l’albumine et 
les matières albuminoïdes, d'employer l'alcool (1) : c’est le pro- 
cédé qu’il a adopté pour séparer la phalline et extraire l’alca- 
loïde. 

Si l’on compare entre elles les expériences de M. Calmeite avec 
celles de M. Kobert, on est frappé de celte différence : 

M. Calmette constate que /4 chaleur a coagulé tous les poisons 
et que la partie restée soluble est inoffensive. 

M. Kobert constate que l’alcoo!l a coagulé la phalline, mais que 
la partie soluble du suc est néanmoins restée toxique, parce 
qu’elle retient un alcaloïde. 

Il ne paraît pas, du reste, que dans les expériences de M. Kobert 
la mort puisse être attribuée à ce que la parlie restée soluble 
aurait retenu de la phalline ; car, à la différence de la mort cau- 
sée par la phalline, elle survient sans lésions appréciables, sans 
hémolyse des globules du sang et sans dégénérescence graisseuse 
du foie. 

Les expériences de MM. Calmette et Kobert ont du reste été 
faites, les unes et les autres, sur des lapins. 

Pour ma part, j'ai autrefois fait quelques expériences sur des 
animaux, avec de l’eau dans laquelle j'avais fait longtemps bouillir 
des Amanites phalloïdes et que j'avais décantée sans les écraser ni 
les pressurer, et j'ai trouvé qu'elle était toxique. 

90 Quelle est l’action de l’iodure ioduré de potassium sur les 
poisons de l’Amanite phalloïde? : 


« La solution de Gram (iode, 1 gramme; iodure de potassium, 
2 grammes; eau distillée, 300 grammes), mélangée an suc non 
chauffé, détruit la toxicité. Je ne me rappelle plus, ajoute M. Cal- 
mette, des doses exactes ; mais le mélange de 1/4 solution de Gram 
et de 3/4 suc était sûrement innffensif. » 

En 1847, Bouchardat, dans son Annuaïre de thérapeutique, p.178, 
décrit une méthode d'extraction et de purification des alcaloïdes 
végétaux basée sur la propriété que l’iodure ioduré de potassium 
possède de les précipiter et, à raison de cette propriété, il le conseille 
même comme contrepoison des alcoloïdes. (Iode, 20 centig.; iodure, 
2 gr.; eau, 500 gr., à administrer par verrées). [l constate toute- 
fois que la combinaison formée par ce sel avec l’alcaloïde, tout en 
étant beaucoup moins toxique que l’alcaloïde, reste néanmoins 


(1) L'alcool détermine un coagulum abondant (albumine surtout) dans le suc de toutes 
les Amanites, vénéneuses ou non : Amanita muscaria, À. rubeseens, etc. Ce coa- 
gulum contient une grande quantité de petites bulles gazeuses qui le soulèvent et le 
font flotter à la surface du liquide. Quelle est la nature du gaz qui forme ses bulles ? 
Sans doute simplement de l'air. En effet, quand on mélange de l’eau et de l'alcool, l’eau 
devient incapable de dissoudre tout lair qu'elle dissolvait auparavant, et cel air se 
dégage sous forme de petites bulles qui troublent la liupidité du Jiquide. | 


ME de: 


" 


le 
toxique parce que le précipité qui s'était formé, se redissout dans 
les liquides digestifs. 

Dans son Annuaire de 1854, page 14, Bouchardat cite un cas où 
l’on a employé avec succès l’iodure ioduré dans un empoisonne- 
ment par l’atropine. La solution (à prendre 120 grammes toutes les 
demi-heure) était préparée comme suit : eau distillée, 750 grammes; 
iode, 20 centigr.; iodure de potassium, 1 gramme. 

Toutefois, voici l'opinion de M. le D' Calmette sur l'efficacité de 
ce moyen : 

« Pour ce qui est de l’iode ioduré comme centrepoison, on ne 
peut guère compter sur ses effets favorables ; car, lorsque l’intoxi- 
cation est produite, le poison est déjà fixé sur les éléments cellu- 
laires nerveux el l’iode ne va pas jusqu’à ceux-ci, il est arrêté en 
route, dans la circulation par les leucocytes. » 

J’ajouterai que l'iodure ioduré ne précipite l’alcaloïde de l’ama- 
nite phalloïde que dans les liqueurs très concentrées et fortement 
acidulées, — conditions qui ne doivent guère se rencontrer dans 
la nature. Pour peu qu'on ajoute une faible quantité d’eau, le pré- 
cipité se dissout complètement. Le liquide essayé était de l’eau 
dans laquelle j'avais fait bouillir pendant longtemps des amanites 
sans les écraser ni les pressurer. Cette eau (décoction) était très 
toxique. 


30 Peut-on procurer l’immunilé par des inoculations sous-cuta- 
nées convenablement graduées ? — Le sérum des animaux immu- 
nises posséde-l-il contre l’empoisonnement par l’Amanite phal- 


loide une action préventive? — Possède-t-il une action curative? 


« J'ai vacciné, m'écrit M. le D" Calmette, des lapins par accoutu- 
mance, et ces animaux étaient parvenus à supporter des doses 
plusieurs centaines de fois mortelles pour des lapins neufs par 
inoculation sous-cutanée. 

Le sérum des lapins vaccinés préserve très bien les lapins neufs 
contre l’intoxication par l’Amanite phalloïde, mais ne les guérit 
pas après intoxication. C’est donc un sérum préventif comme celui 
du tétanos, mais non un sérum curatif de l’intoxication déjà décla- 
rée. Il n’y a là rien qui doive nous surprendre si l’on songe, d’une 
part, à la rapidité des accidents d’intoxication, d'autre part, à la 
lenteur relative des effets des sérums thérapeutiques. 

Pour obtenir un sérum efficace, il faudrait immuniser de grands 
animaux, tels que le cheval, et traiter les individus intoxiqués 
par des injections de ce sérum à haute dose. 

L'intérêt pratique de cette question (étant donné le petit nom- 
bre d'individus victimes de l’empoisonnement par les champignons) 
est trop minime pour justifier des expériences aussi coûteuses, 
d'autant plus qu’il est facile de se prémunir contre de tels acci- 
dents en ne g’exposant pas à leurs suites fâcheuses. » 


— Vi 


De plus « lorsque l’intoxication est produite, le poison est déjà 
fixé sur les éléments cellulaires nerveux. Pour ce motif, il est à 
présumer que la sérothérapie antiphallique n’aurait pas plus de 
succès que la sérothérapie antitétanique. Quand les symptômes 
d’empoisonnement se manifestent, il est trop tard pour intervenir 
efficacement, comme dans les cas de tétanos. On peut vacciner 
préventivement, mais pas guérir des cellules nerveuses intoxi- 
quées. » 

Je me permeltrai d'ajouter quelques observations. 

Dans la plupart des cas, ilest certain qu'on ne peut pas prévoir, 
et par conséquent prévenir par un traitement approprié, les effets 
du poison. 

Cependant, il peut arriver quelquelois qu'il en soit autrement. 

Par exemple, plusieurs personnes ont pris part à un même 
repas, il y en a chez lesquelles l’absorption est plus rapide que 
chez d’autres; quand les premiers symptômes éclateront chez 
les unes, on sera averti du danger dont sont menacées les autres. 

Les chats auxquels on a donné les restes du repas sont atteints 
et succombent les premiers, longtemps avant que les signes de 
l’empoisonnement se déclarent chez les convives. C’est ce que 
j'ai eu l’occasion de constater plusieurs fois, 

Les premières atteintes du poison se manifestent aussi d’ordi- 
naire plus tôt chez les enfants que chez les adultes. 

Il peut aussi arriver que l’un a fait un premier repas avec les 
champignons vénéneux, et que d’autres convives n'ont pris part 
qu'à un second repas postérieur de plusieurs heures au premier. 

Enfin certains convives peuvent n'avoir fait que goûter au 
repas qui leur a été servi : chez eux, les lésions organiques appa- 
raîtront moins tôt et seront moins graves. 

Dans ces cas et d’autres analogues, il serait tout indiqué, s’il 
existait un traitement préventif efficace, d’y avoir de suite recours. 

Peut-être aussi l’analogie d'action entre la phalline et le tétanos 
n'est-elle pas complète. Le tétanos ne présente guère que des 
symptômes nerveux; à l'autopsie il n’existe point de lésions : 
c'est un poison de la cellule nerveuse. La phalline est, au con- 
raire, un poison du sang ; c’est un des hémolytiques les plus puis- 
sants que l’on connaisse (1) : les globules du sang plus ou moins 
dissous flottent dans la circulation comme des corps étrangers 
qui déterminent dans les viscères des embolies et des hémorrha- 
gies. Il se produit tout une série de lésions bien connues, y com- 
pris la dégénérescence graisseuse du foie. Il semble donc que la 
cellule nerveuse ne soit atteinte que consécutivement, ce qui lais- 
serait plus de place et plus de prise, le cas échéant, à une médica- 


tion curative. 


(1) La phalline, par le prof. Kobert (Rev, mycolog., 1897, p. 125.) 


LISTES 


La reproduction sexuelle chez les Mucorinées 
par BLAKESLEE. 
Sexual reproduction in the Mucorineæ 
(Proceed, of the American Ac. of Arts and Sc., août 1904). 


Analyse de R. Ferry. 


Ï, — IDÉE GÉNÉRALE DE LA SEXUALITÉ CHEZ LES MUCORINÉES,. 


Dans ce travail, qui a été poursuivi à l’Université Harvard avec 
l’appui de M. le Professeur R. Thaxter, l’auteur apporte des vues 
absolument nouvelles sur les conditions nécessaires à la formation 
des zygospores ou « spores sexuelles » chez les Mucorinées (à l’ex- 
ception, toutefois, des Mortiérellées) (1). 

D'après les recherches de l’auteur, les \ucorinées peuvent se 
diviser es deux groupes : 1° les Mucorinées hétérothalliques, chez 
lesquelles la zygospore exige, pour se former, la participation de 
deux individus différents. On peut les comparer aux plantes dioïques 
chez lesqueiles les pieds sont mâles ou femelles ; et 2 les Mucori- 
nées homothalliques, chez lesquelles la zygospore se forme par la 
jonction de deux branches de la même plante; dans ces deux bran- 
ches, l’auteur a pu reconnaitre des caractères qui indiquent des 
sexualités opposées. On peut done les comparer aux plantes supé- 
rieures monoiques. 

T1 existe d’ordinaire, entre les deux parents dont le concours est 
nécessaire pour produire la zygospore, des différences très appré- 
ciables. L’une des deux formes est d'ordinaire beaucoup plus vigou- 
reuse que l’autre ; l’auteur désigne la première par le signe plus (+) 
et la seconde par le signe moins (—). 

L'auteur s’est assuré par des cultures prolongées et multipliées 
que, chez les espèces hétérothalliques, jamais l’une de ces formes 
n2 passe à l’autre, qu’on la propage par le mycélium ou par la 
zygospore : en un mot, la nature de sa sexualité se maintient indéfi- 
niment. Toutefois, dans les cultures épuisées, il a observé que, 
parfois, notamment chez la Mucor Mucedo, le pouvoir sexuel 
s'éteint : le plant devient neutre. Parmi les très nombreux échan- 
tillons de Rhizopus nigricans qu'il a recus de divers points du globe, 
les nns étaient neutres, d’autres avaient le sexe (+) et d’autres le 
sexe (—) Il existe, chez certaines Mucorinées, entre les deux sexes, 
des différences telles que les botanistes descripteursän’hésiteraient 
pas à en faire des espèces différentes. 

L'anteur a, quant à présent, en cultures douze espèces hétérothal- 
liques, chez lesquel les, en rapprochant les deux'sexes, il réussit à 
coup sûr à produire des zygospores en les plaçant dans certaines 


(1) Les recherches æ l’auteur s'appliquent à des membres divers de la 
famille des Mucorinées ; elles ne comprennent, toutefois, "pas les Mortiérel- 
lacées, sur lesquelles l’auteur n’a fait, jusqu'à présent, aucune expérience 
dans le but de constater la sexualité des mycélums. 


conditions de milieux ou de température qu’il a déterminées. Ces 
espèces sont cinq espèces appartenant au genre Mucor, le Rhizopus 
nigricans, le Phycomyces nitens, l'Absidia cœr ulea, une espèce 
non décrite d’un nouveau genre e (Mucor Net le Mucor Mucedo. 

Dans le but de déterminer la manière dont des mycéliums diffé- 
rents (issus chacun d’une seule spore) se comportent les uns à 
l'égard des autres au point de vue de la production des zygospores, 
Pauteur a transporté sur des disques de Pétri des hyphes prove- 
nant de régions de ces cultures où il y avait une abondante produe- 
tion de zygospores ; puis par des dilutions successives il a isolé un 
petit nombre de colonies qu'il a mises en présence sur le même dis- 
que de Pétri. Placées dans ces condilions, elles développent sur 
leurs lignes de contact des zygospores, mais seulement dans le cas 
où ces colonies sont constituées par des mycéliums de signes con- 
traires. Ces lignes suivant lesquelles se forment ces zygospores 
sont très apparentes sur les cultures et l’auteur en a reproduit, par 
la photographie, l’aspect pour un certain nombre d’espèces. 


II. — TRrRAvVAUx ANTÉRIEURS. 


A. ESPÈCES HÉTÉROTIHALLIQUES. 


Dans un chapitre spécial, l’auteur relate toutes les espèces dont 
les zygospores ont été précédemment observées. 

Pour le Mucor Mucedo, Brefeld avait déjà signalé ce fait que les 
Zygospores ne naissent pas du contact de deux branches de la même 
hyphe, comme c’est le cas pour le Sporodinia grandis. 

Pour le Mucor racemosus Fresenius, Saïto représente les zygos- 
pores comme formées par deux hyphes séparées. 

Pour le Syzygites ampelinus, Hildebrand décrit les branches qui 
entrent en conjugaison comme appartenant toujours, sans exception, 
à des systèmes de branches différentes et ne naissant jamais au voi- 
sinage l’une de l’autre sur la même hyphe. 


Circinella umbellata van Tieghem et Le Monnier. 

C’est probablement une espèce hétérothallique; car l’auteur a 
obtenu une hybride imparfaite avec un filament (+) d’une espèce 
de Mucor, tandis qu'il s’est montré inactif vis-à-vis d’un filament (-—) 
de la même espèce. 

Phycomyces nitens Kunze. 

Bainier a distribué cette espèce avec des zygospores dans Rou- 
meguère. Fungi gallici, n° 4,645. Daus la note de la Rev. mycolo- 
gique, X, p. 188, Bainier : signale qu’il suffit de placer en février et 
mars une couche de fumier frais de cheval, de 5 à 6 cent. d’épais- 
seur, dans un cristallisoir pour obtenir en abondance les zygos- 
pores au bout d’une douzaine de jours. 

Les expériences de l’auteur ne laissent aucun doute sur le 
caractère hétérothallique de cette espèce. 


Phycomyces Pirottianus Marini. 


Les progamètes dériveraient de branches dont chacune provient 
d’une hyphe mycélienne sévarée. 


Rhisopus nigricans Ehrenberg. De Bary et van Tieghem en ont 
obtenu les zygospores par la méthode dite de suffocalion, qu'ils 
décrivent de la facon suivante : On remplit à moitié avec de la mie 


ns dtal défes + # 


A STE 


de pain fraiche un vase cylindrique préalablement lavé à l’eau 
bouillante, On y fait tomber quelques gouttes d’eau chaude dans 
lesquelles on a écrasé un sporange et on ferme le vase. Au bout 
d’une douzaine de jours, quaud le mycélium est suffisamment étoufté 
par la première végétation, on trouve des zygospores dans l'inté- 
rieur du pain (près des parois du vase). 

L'auteur fait observer, à l'égard de ce procédé, qu'il est certain 
que les spores d'un seul sporange ne suffiraient pas puisque l’espèce 
est hétérothallique. 


Absidia cϾrulea Bainier (Mucor Saccardoi Oudemans). 
Cette espèce, assez commune, est remarquable par la facilité avec 
laquelle elle forme des zygospores. 


Pilobolus Kleinii van Tiezhem. 

Zopf a attribué l’apparitiou des zygospores à ce que la culture 
avait été infectée par un organisme parasite (Pleutrachelus); mais 
R. Thaxter a obtenu les zygospores sur du fumier en l’absence de 
toute infection. 

Les deseriptions qui en ont été données permettent aussi de 
ranger parmi les espèces hétérothalliques Absidia scabra Cocconi, 
Chœnephora Cunninghamiana Currey, Syncephalis Cornu van 
Tieghem et Le Monnier. 


B. ESPÈCES HOMOTHALLIQUES. 


Dans la révision que l’auteur fait des espèces à zygospores décrites 
antérieurement figurent plusieurs espèces que la description permet 
de reconnaitre comme homothalliques : telles sont Zygorhynchus 
helerogamus Vuillemin, ainsi nommé à cause de l'inégalité des gamè- 
tes; Zygorynchus Moelleri Vuillemin (provenant de la culture, par 
Moeller, des mycorrhizes du pin et du chêne); Spinellus fusiger 
(Link) van Tieghem, que l’on rencontre sur le Collybia fusipes ; 
Sporodinia grandis Link, qui est l’espèce homothallique la plus 
commune et la plus souvent figurée; Absidix capillata van Tie- 
ghem, espèce homothallique d'äprès la figura et le texte du prof. 
van Tieghem; Absidia septata van Tieghem (même observation) ; 
Dicranophora fulva que Schrôter a trouvé sur le Paxillus involu- 
tus. Les zygospores se forment sur un mycélium qui se développe 
entre les lamelles de l'hôte ; elles naissent par la copulation de deux 
branches dissemblables. L’une est très épaisse et en forme de sac, 
naissant de l’hyphe mycélienne par un stipe grèle, et son tiers supé- 
rieur est isolé par-une cloison transversale pour concourir à la for- 
mation de la zygospore. La seconde branche est à peine plus épaisse 
que l’hyphe qui lui a donné naissanc- et il s’en détache une courte 
pièce cylindrique. La dissemblance qui existe entre ces deux bran- 
ches sous le rapport de l’épaisseur et de la forme, marque entre 
elles une différence de sexe et suggère l’idée d’un anthéridium et 
d’un oogonium; Sysygit:s echinocarpus Hildebrand ; Syncephalis 
nodosu van Tieghem, etc. 

Toutefois, il ne faudrait pas accorder à ces descriptions des 
auteurs antérieurs plus de valeur qu’elles n’en méritent, au point 
de vue qni nous occupe. C’est ainsi que certains auteurs ont donné, 
pour le Phycomyces nitens et le ÆRhizopus nigricans, des descrip- 
tions quiles représenteraient comme homothalliques, alors qu’au con- 


un 


traire l’auteur areconnu, par ses recherches, qu’ils sont certaine- 
ment des espèces hétérothalliques. 


IIT. OBSERVATIONS DE L'AUTEUR SUR LES ESPÈCES HÉTÉROTHALLIQUES. 


Les espèces hétérothalliques forment la très grande majorité. 

Le concours de deux mycéliums différents, c'est-à-dire issus de 
spores différentes, est nécessaire pour la formation des zygospores. 

Chez les espèces hétérothalliques, les deux formes sexuelles se 
différencient par leur vigueur, ce qui a fait donner le signe (+) à 
la forme la plus luxuriante. Dans le Mucor que l’auteur désigne 
sous le nom de Mucor-III, cette différence porte sur la dimension et 
sur la taille des sporangiophores ; chez le Mucor-IV, sur la couleur 
aussi bien que sur la taille des sporangiophores. Dans le Mucor-V, 
les sporanges de la forme sexuelle (—_) se produisent plus tard. 
Chez le Mucor Mucedo, la différence entre les deux formes n’ap- 
paraît que quand les conditions de culture sont défavorables. Enfin, 
dans certaines espèces, au contraire, telles que le Rhizopus nigri- 
cans, il n’a été possible, jusqu’a présent, de distinguer aucune dif- 
férence entre les deux formes. 

Daus le Mucor Mucedo, l’auteur est arrivé à rendre neutres les 
formes sexuelles en les cultivant dans des conditions défavorables, 
tandis qu'il a rencontré des formes neutres existant déjà naturelle- 
ment chez les genres Phycomyces, Absidia et Rhizopus. 

Quant aux conditions extérieures, elles influent diversement sur 
les diverses espèces. Ainsi, tandis qu’une température de 26-280 C 
favorise la production des zygospores chez les Mucors Iflet N, 
elle empêche complètement leur production chez le Mucor Mucedo. 

Pour le Rhizopus nigricans, l’auteur avait fait divers essais 
infructueux pour isoler les deux formes sexuelles, quand il remarqua 
dans une cellule de van Tieghem contenant une jeune zygospore que 
les deux suspenseurs eux-mêmes avaient germé. Il en fit deux cul- 
tures isolées qui lui procurèrent des mycéliums de signes opposés. 
Mais, à l’exception de leur réaction sexuelle, on n’a pu observer 
entre eux aucune différence appréciable. 

Quelques auteurs avaient pensé que la différence de volume que 
l’on constate parfois entre les deux suspenseurs de la même zygos- 
pore tient à leur sexualité. Il n’en est rien. Le renflement du sus- 
penseur se rencontre indifféremment chez le Rhizopus nigricans 
sur des cordons de l’un ou de l’autre signe. 

Chez le Phycomyces nitens, les deux progamètes sont constitués 
par deux filaments qui se dressent verticalement, s'accolent l’un à 
l’autre, s’'embrassent par des digitations et forment par leur union 
une grosse colonne (pl. CCX LVI, fig. 1); c’est seulement à l'extrémité 
de celle-ci que ces deux progamètes se sépareut, puis se recourbent 
et se rejoignent, présentant alors la forme et l'aspect des deux mà- 
choires d’une tenaille (fig. 2). Les deux gamètes s’isolent ensuite du 
reste de l’hyphe par une cloison (fig. 3). 

Au moment où la cloison qui sépare les deux gamètes se dissout, 
on voitun bourrelet se former sur les suspenseurs (tantôt sur unsenl, 
tantôt sur les deux), près de leur jonction avec les gamètes (fig. 5). 
Cette excroissance, en s’allongeant et en se divisant plusieurs fois 
par dichotomie, entoure la zygospore d’une enveloppe lâche d'épines 
fourchues. 


a)" re 


Van Tieghem ävait émis l’opinion que la différence que l’on 
constate parfois entre les époques où se développent les 
appendices des deux suspenseurs pourrait bien correspondre à 
leur différence de sexualité. Or l’auteur a observé qu’il n’en est 
rien, que l’appendice se développe plus tôt tantôt sur l’un des 
sexes tantôt sur l’autre ; ce développement correspond sans 
doute à la quantité d'aliments que le suspenseur reçoit de l’hyphe 
qui le nourrit, et, tandis qu’un degré relativement élevé de concen- 
tration du milieu nutritif est favorable à la production des zygos- 
pores chez le Mucor IV, cette concentration nuit à cette production 
chez 1e Mucor N. 

Dans toutes les espèces, le stimulus qui détermine le développe- 
ment des progamètes est le contact des hyphes de sexes différents. 
Chez le Mucor Mucedo, ces progamètes naissent sur des filaments 
nettement différenciés pour constituer des zygophores, et le mycé- 
lium ne porte que rarement ou même jamais de sporanges ; chez les 
genres Absidia et Rhizopus, il n'existe pas de différenciation du 
mycélium pour constituer des zygophores. Chez le Mucor Mucedo 
et quelques autres Mucors, on peut démontrer l’existence d’une 
mutuelle attraction entre les zygophores de sexe différent. 

Chez le Mucor Mucedo, l’auteur a constaté que des conditions 
défavorables empêchent la production de zygospores avant de faire 
cesser ia production des sporanges. C’est sans doute à cause du peu 
de nourriture que la plante trouve dansles cellules de Van Tieghem 
que les zygospores ne s’y développent pas abondamment. 

De même chez le Mucor Mucedo la pomme de terre préparée à l’agar 
constitue un milieu où les zygospores se forment facilement; mais 
si l’on ajoute du jus d'orange, il ne se produit plus aucune conju- 
gaison. 


IV. OBSERVATIONS DE L'AUTEUR SUR LES ESPÈCES HOMOTHALLIQUES. 


Chez plusieurs espèces homothalliques, on peut constater une 
différenciation entre les hyphes portant les zygospores et celles qui 
portent les sporanges. Chez le Spinellus fusiger, les zygospores 
naissent sur un mycélium aérien spécial épineux. Chez le Sporo- 
dinia grandis, quoique les hyphes aériennes qui portent les spo- 
ranges et celles qui portent les Zygospores aient parfois le même 
système de ramification, elles sont néanmoins distinctes et chacune 
de ces deux formes de fructification est produite par des hyphes 
spéciales. 

Chez le Dicranophora (n. sp.) que l’auteur a étudié, les zygo- 
spores ne sont pas aériennes, mais se forment entre de courtes 
branches spéciales de mycélinm superfieiel ou faiblement immergé. 
Chez les Mucors I et Il (de l’auteur) et chez le Zygorhynchus 
Moelleri toutefois, les zygospores et les sporanges peuvent se for- 
mer toutes deux chez les mêmes hyphes aériennes. 

Dans les Mucorinées homothalliques où il existe une différence 
de forme entre les deux gamètes (Mucorinées hétérogamiques), il 
existe également une différence de forme entre les hyphes qui por- 
tent chacun des sexes. Cette différenciation ne s'observe pas, au 
contraire, chez les autres espèces homothalliques, ainsi que chez 
toutes les espèces hétérothalliques. 


Il est à noter que, parmi les espèces homothalliques que l’auteur 
a eu l'occasion d’étudier, aucune ne pousse sur des excréments, 
quoique ce genre de substratum soit le plus habituel pour les Muco- 
rinées. Les Sporodinia, Spinellus, Dicranophora, etc ,habitent sur 
les champignons charnus ; le Zygorhynchus a été trouvé spontané- 
ment sur du pain et aussi sur des cultures tirant leur origine du 
sol ; le sol a aussi paru être la source de divers Mucors. 

Les conditions extérieures ne paraissent avoir d'influence sur le 
genre de fruclification produit que quand les sporanges et les zygo- 
spores se développent séparément sur des hyphes différentes. Mêm: 
dans de telles espèces, comme le Sporodinia grandis, chez lequel 
les facteurs extérieurs ont le plus d’effet, les zygospores et les spo- 
ranges se développent côte à côte, dans les conditions habituelles, 
et ce n'est qu’en faisant varier à l’extrême les conditions extérieu- 
res qu’il est possible d'obtenir la production exclusive de l’une ou 
l’autre forme (1). 

Les espèces homothalliques présentent donc ainsi un type dé 
reproduction sexuelle qui parait exceptionnel et nettement différent 
de celui qui est prédominant et constitue la règle chez les Mucori- 
nées. Néanmoins, l'existence chez elles de la sexualité ne saurait 
être mise en doute, celle-ci se manifeste notamment par les expé- 
riences d’hybridation que nous relaterons plus loin. 

Toutes les espèces homothalliques que l’auteur a étudiées ont con- 
servé leur activité zygosporique pendant aussi longtemps qu'il les a 
cultivées. 

L'auteur n’a trouvé chez les espèces homothalliques aucun cas 
de mycélium neutre. 


V. HÉTÉROGAMIE. 


L'hétérogamie n'existe qu’autant que la différence de forme qui 
existe entre les deux gamètes est liée d’une façon constante à la 
nature de leur sexualité. 

Nous avons va plus haut que, par exemple, les différences de taille 
que l’on observe entre les gamètes, chez le Rhizopus nigricans, 
n’est point liée plulôt au signe (+) qu’au signe (—) : ce n’est 
donc pas là une véritable hétérogamie. 

L’hétérogamie ne s’ohserve pas chez les espèces hétérothalliques, 
on ne la rencontre que chez quelques espèces homothalliques. 

Nous citerons les espèces suivantes que l’auteur a cu''i.ées et 
étudiées. 


Zygorhynchus Mœlleri. 


Voici d'ordinaire comment les faits se succèdent. Une cloison se 
forme vers l’extrémité d’une hyphe. [Immédiatement au-dessous de 
la cloison pousse une branche, en forme de boucle, qui rejoint le 
côté de l'extrémité (de l’hyphe) isolée par la cloison (fig 1.). Dès le 
début, les deux zygophores diffèrent de forme comme d’origine. 
Tandis que le premier, qui ne contient qu'une faible quantité de 
protoplasme accumulé vers le point de contact avec le second, cesse 


(1) Les expériences faites sur le Sporodinia grandis montrent que l'humidité est une 
condition favorable à la formation des zygospores, tandis qu’une sécheresse relative favo- 
rise, au coutraire, le développement des sporanges. MR 


LATE 


de se développer, le second est abondamment pourvu de proto- 
plasme. Immédiatement après le contact, il se développe un proga- 
mète sur le côté du zygophore grèle et en face se forme un proga- 
mète au bout élargi du zygophore le plus vigoureux (fig. 2). De ces 
deux progamètes, il se forme, par deux cloisons, deux gamètes 
différant par leur taille, le plus grand naissant du zygophore 
le plus vigoureux. La cloison médiane entre les deux gamètes 
disparaît et leur contenu se mêle pour constituer le zygote 
(fig. 3) qui, en s’élargissant, prend la forme que présente la zygo- 
spore mûre (fig. 4). 

L'auteur décrit aussi, comme hétérogame, une nouvelle espèce 
de Dicranophora que le Professeur Thaxter a trouvée sur des bolets; 
elle est homothallique. Les deux branches constituant les zygophores 
prennent naissance presque l’une à côté de l’antre : tandis que 
l’une a seulement une grosseur un peu plus forte en diamètre que 
le filament mycélien dont elle nait, l'autre est nettement renflée 
(fig. 6). Quand on peut distinguer la formation d'un gamète aux dé- 
pens de la branche grêle, le rentiement opposé présente à peu près la 
même dimension (fig. 7). Mais à un stade plus avancé le gamète le 
plus large paraît fournir la plus grande partie de la paroi de la 
zygospore; une petite protubérance qui existe sur la zygospore 
(fig.9 en bas et à droite) représente la paroi du gamète le plus petit. 

i VI. HYBRIDATION. 

L'auteur a essayé de croiser entre elles différentss espèces de 
Mucorinées en les cultivant à côté l’une de l'autre sur le même 
substratum. Ces essais lui ont fourni ce qu'il appelle des « hybri- 
dations imparfaites », c’est-à-dire que des filaments de lune des 
espèces se sont rapprochés des filaments de l’autre, que des proga- 
mètes se sont développés et par leur contact réciproque ont établi 
une jonction entre les deux espèces ; d'ordinaire, le processus s’est 
arrêté à ce stade. Quelquefois, il s’est formé cependant, suivant les 
espèces, une cloison et, par suite, des gamèêtes et des suspenseurs. 
Tantôt les deux gamètes se sont ainsi formés ; tantôt, au contraire, 
il n'y a eu formation que d’un seul gamète, c'est-à-dire qu'il ne s’est 
produit de gamète que sur un seul des deux filaments d'espèces 
différentes. Mais jamais le processus ne s'est avancé plus loin, 
jamais l’on n’a observé la rupture de la cloison mitoyenne existant 
entre les deux gamètes et leur fusion mutuelle pour constituer la 
ZYgospore. 

Le fait le plus remarquable qui résulte de ces expériences, c’est 
que l'hybridation imparfaite n’est possible, entre plants d'espèces 
différentes hétérothalliques, qu'a la condition que ces plants soient 
de signes différents. Par exemple, le plant (+) Phycomyces nitens 
s'hybride avec le plant (—) de Mu :or Mucedo. De même, le plant (—) 
de Phycomyces nitens s'hybride avec le plant(+)de Mucor Mucedo 
(fig. 4) Au contraire, il est impossible d'obtenir aucune hybridation 
entre le plant (+) Phycomyces et le plant (+) Mucor, et de même 
entre le plant (—) Phycomyces etle jlant(—) Mucor. Ces faits ten- 
dent à démontrer queles formes (+) et (—) constituent bien des for- 
mes sexuelles qui sont opposées l'une à l’autre, non seulement dans 
chaque espèce, mais encore dans toute la série des espèecs hétéro- 
thalliques. 


0 


Quant aux espèces homothalliques, elles peuvent s’hybrider avec 
les formes (+) ou (—) des espèces hétérothalliques ; cela se com- 
prend facilement, puisqu’elles possèdent les deux sexes. Toutefois, 
l'hybridation paraît plus facile et plus luxuriante avec la forme hété- 
rothallique (+) qu'avec la forme (—), 

L'auteur n’a pas pu réussir à obtenir l’hybridation entre certaines 
espèces. Mais cela pourrait bien tenir à la difficulté qu'il y a à 
trouver pour deux espèces différentes un subsitratum commun qui 
leur convienne parfaitement à toutes deux. Car, en variant la 
nature du substratum, il a parfois fini par réussir pour des espèces 
pour lesquelles il avait d’abord échoué avec les premiers substratums 
essayés. | 

L'auteur a obtenu des hybrides du Mucor Mucedo et de l’Absi- 
dia cœrulea. Les filaments de ce dernier se distinguent facilement 
par leur coloration bleue et, en outre, à un stade olus avancé, par 
les appendices rayonnants qui ornent le suspenseur appartenant à 
l'Absidia (fig. 5). Dans cette figure, un gamète s’est complète- 
ment développé du côté de l’Absidia, et des cloisons se sont for- 
mées sur l’autre suspenseur. Toutefois, cette production de gamè- 
tes existant des deux côtés est un fait rare. 

L'hybridation a perinis de constater la nature du Cunningha- 
mella echinulata ; cette espèce avait d’abord été décrite par Thax- 
ter comme étant un (Œdocephalum (Hyphomycètes); Matruchot, 
qui l’a étudiée de nouveau, l’a rapportée, au contraire, aux Muco- 
rinées, en se basant sur ce qu’elle peut servir d'hôte à des Piplo- 
cephalis (1). Or, l’auteur a réussi d'abord à la croiser avec son 
Mucor. V (—); il a ainsi reconnu en elle la forme (). Plus tard 
il a pu de même, sur d’autres plants, reconnaître la forme (—). Et 
en mettant en présence ces deux formes sexuelles, il a obtenu en 
abondance les zygospores. Ainsi s’est trouvé pleinement justifié le 
raisonnement par induction de Matruchot. 


VII. CAUSE DÉTERMINANTE DE LA FORMATION DES GAMÈTES. 
ZYGOTACTISME. 


Chez le Mucor Mucedo, il n'existe aucune différence entre les 
filaments de sexes différents. Chezles deux sexes, le mycélium est 
constitué par des filaments ramifiés aériens, grêles, qui restent 
stériles et qu’il est facile de distinguer des hyphes volumineuses des- 
tinées à devenir des sporangiophores, par leur faible c::.bre, et 
par ce fait qu’ils ne sont pas héliotropiques. Des filaments dressés 
de cette nature peuvent se produire sur toutes les plaques mycé- 
liennes. 

Mais la où des mycéliums de sexes différents  croissent 
l’un à côté de l’autre, il se produit des hyphes dont le calibre est 
intermédiaire entre celui des filaments mycéliens et celui des tout 
jeunes sporangiophores et qui, de même que Is premiers, ne sont 
pas héliotropiques. Ce sont les hyphes zygophoriques. 

L'observation divecte de ees hyphes de sexes différents semble 
démontrer entre elles une mutuelle attraction que l’auteur nomme 


(1) Matruchot. Une Mucorinée purement conidienne. (Revue Mycologique, année 
1904, p. 83). 


PRE es 


zygolactisme; on les voit se rapprocher graduellement l'une de 
l’autre. Toutefois, ce n’est que dans la minorité des cas qu’elles se 
rencontrent par leur extrémité, bout à bout. Beaucoup plus 
souvent, elles s'avancent et chevauchent légèrement l’une sur 
l’autre, se mettant ainsi en contact par les faces latérales à une 
faible distance de leurs extrémités. 

Sous l'influence de cecontact, on voit se développer, en face l’un 
de l’autre, sous forme de protubérances claviformes, les deux pro- 
gamètes quise soudent l’un à l’autre (fig. 12-13). Sur chacun d'eux 
se produit une cloison qui y délimite le gamète. La cloison mi- 
toyenne entre les deux gamètes se dissout en commençant par le 
centre, et le contenu des deux gamètes se confond pour constituer 
le 2yg 5 (fig. 14) qui, parvenu à maturité, deviendra la zygo- 
spore (fig. 15). 

En sn la seule cause déterminante de la formation des 
gamètes est l'excitation que provoque le contact d'hyphes de sexes 
différents. Les autres circonstances extérieures, nature des milieux, 
température, sécheresse ou humidité de l’air, etc. ne font que favo- 
riser ce déveloprement dont la condition essentielle est cette exci- 
tation sexuelle. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE _CCX LIT, fig. 1-15. 
Zygorhynchus Mœlleri 


Fig. 1. — Formation des progamètes. Une cloison transversale 
s’est formée dans l'hyphe. Un rameau latéral s'est développé au-des- 
sous de cette cloison. Un autre rameau très court s’est développé au- 
dessus de cette cloison. Ils se sont abouchés l’un à l’autre, La cloison 
qui les sépare (cloison que l’on a oublié de représenter dans la figure) 
est située très près de la partie supérieure de l’hyphe principale. Ces 
deux rameaux latéraux, séparés l’un de l’autre par ces deux cloisons, 
sont ce qu’on appelle les progamètes. 

Fig. 2. — Formation des gamètes. Vers l'extrémité de chacun des 
progamètes, il s’est formé une cloison. Cette cloison isole sur chacun 
d’eux, de chaque côté de leur cloison de contact, un gaméte. L'un 
de ces gamètes est la cellule qui touche immédiatement l’extrémité 
de l’hyphe principale; l’autre gamète est la cellule contiguëé à 
gauche. 

Fig, 3. — Formation du zygote. Les deux gamètes se sont fusion- 
nés, pour former le zygote : il a ici la forme d'une poire, située à la 
droite de la figure), le gros bout en haut, 

Fig. 4 — Le zygote est devenu la zygospore mûre, 


Rhizopus nigricans et Absidia cærulea. 

Fig. 5. — Hybridation d’une hypho (+) de Rhizopus nigricans 
et d’une hyphe (—) d’Absidia cærulea. Le gamète formé par l’Ab- 
sidia cærulea se distingue par ses appendices rayonnants. 

Dicranophora sp. 

Fig. 6. — Les deux branches, constituant les zygophores, se sont 
mises en contact. 

Fig. 7.— Formation d'un progamèête sur le zygophore le plus 


large (à gauche) et d’un gamète sur le zygophore le moins large (à 
droite). 


nt 


Fig. 8. — Zygote (en haut et à droite de la figure): il résulte de 
la fusion des deux gamètes. 
Fig. 9. — Ce zygote est devenu une zygospore mûre. 


Mucor Mucedo 


Fig. 10 et 11. — Hyphes (+) et (—) se rapprochant. 

Fig. 12. — Ces hyphes, constituant les zygophores, se sont mises 
en contact. 

Fig. 13. — Les parties renflées des nrogamètes vont s’isoler par 
des cloisons et former les gamètes. 

Fig. 14. — Les deux gamètes se sont fusionnées et ont formé le 
zygote. \ 

Fig. 15. — Le zygote est devenu la zygospore mûre, 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXLVI, fig. 1-4. 
Phycomyces nitens. 


Fig. 1. — Progamètes accolés l’un à l’autre. 

Fig. 2. — Progamètes qui ont commencé à se séparer pour former 
un vide, stade en forme de tenaille. 

Fig. 3. — Gamètes. Le suspenseur (—) montre une protubérance 
qui commence à se manifester tout autour de son extrémité supé- 
rieure. 

Fig. 4. — Stade d’hybridation entre le Phycomuyces nitens et le 
Mucor Muce lo. 


LR AREA ———— 


BIBLIOGRAPHIE 


WEHMER (C.) — Der Aspergillus des Tokelau 
(Centrabl. für Bakt., 1903, n° 143). 


Le Tokelau est une maladie de la peau endémique dans plusieurs 
iles de la mer du Sud. 

Les premiers auteurs qui ont étudié le champignon, cause de cette 
maladie, l'ont rapporté au genre Trichophyton. Wehmer a reconnu 
qu’il appartient, en réalité, au genre Aspergillus, dont il possède tous 
les caractères, et le nomme Aspergillus Tokelau n. sp. Cette espèce 
est caractérisée par la différence considérable de grosseur des coni- 
diophores et des conidies. 

Les têtes ont un diamètre total variant de 8 à 100u ; l’ampoule, 
souvent très grêle, en forme de massue, mais aussi nettement tron- 
quée, varie de 6 à 30u; les stérigmates non ramifiés, en forme de 
bouteille, souvent légèrement courbés vers le bas ; les conidies ont 
de 3-194.: elles sont sphériques, revêtues de fins aiguillons. La fruc- 
tification ascophore n’est point connue. Les tentatives faites pour le 
cultiver ont échoué. 


ble a ir ii dt OL ET Ro er 1 gr 


10) — 


KaMmanx. — Zur Kenntniss des Roggenpollens und des darin 
enthaltenen Heufiebergiftes (Hofm. Beitr., 1904, p. 345). Con- 
tribution à la connaissance du pollen du seigle et du poison 
de 5 fièvre des foins qu'il contient. (Voir Rev. mycol., 1904, 
p. 59). : 


Le pollen du seigle contient pour 100 parties: eau, 10,18 ; cendres: 
3,4; substance organique. 86,4. Celle-ci se compose d'une substance 
soluble dans lalcool(3 °/,), d'hydrocarbones (25 0/,), d’une substance 
albuminoïde (48 °/,) et d'une autre substance azotée non albuminoïde 
(48 0/0). 

En traitant ce pollen par une solution de sel marin et l'extrait par 
le sulfate d'ammonium, l’auteur a réussi à isoler un corps très 
toxique qu’il considere comme le poison spécifique de la fièvre des 
foins et qu'il désigne par le terme de toxalbumine. Il est très résis- 
tant à la chaleur : ce n’est qu’au-dessus de 70° qu’il est peu à peu 
attaqué; même à 120°, il n’est pas complètement détruit. 


TownsEND (C. O.). — A softrot of the Calla lily (U. S. dep. of 
agric. Plant. industry, bull, n° 60) La pourriture du Calla. 


La pourriture molle du Calla est causée par une bactérie, Celle-ci 
à la forme d’un court bâtonnet portant sur divers points de sa sur- 
face des flagellums en forme de cils. Cet organisme occupe les espa- 
ces intercellulaires et dissout les cellules qui constituent les tissus 
en transformant ceux-ci en une masse glaireuse. 

L'auteur a réussi à l’inoculer à divers tubereules crus, tels que 
pommes de terre, aubergines, choux-fleurs, choux, concombres. 
Mais, au contraire, il n’a pu l’inoculer à aucune espèce de fruits. 

L'auteur donne une étude complète des caractères de cette bac- 
térie. Il a constaté qu'elle se conserve et peut sommeiller pendant 
plusieurs mois dans les rhizomes en partie détruits, ce qui lui per- 
met de se perpétuer d’une année à l’autre. 

Il est possible d’éviter le développement de cette maladie en fai- 
sant choix de rhizomes qui en soient exempts et en changeant tous 
les trois ou quatre ans le sol des couches où l’on eultive les callas. 


BouyGues (H.). — Sur la nielle des feuilles de tabac (C. R., Ac. 
Sc., 1903, p. 1303-1305). 


L'auteur signale les ravages que la maladie mosaique, appelée 
aussi rouille blanche, cause dans le département du Lot sur les 
plants de tabac. Les pluies fines, même très légères, favorisent le 
développement de la maladie. 

. L'auteur attribue celle-ci à une bactérie, sans toutefois rapporter 
aucune preuve à l’appai de son opinion. 


VizaiRe. — L'ensachage des poires contre latavelure (Exposition 
d’arboriculture de Rouen, 1902). 


Au {+ juin, un tiers des fruits a été enveloppe dans de simples 
sacs de papiers maintenus avec une ficelle; après le 15 juin, un 
autre tiers des fruits a été enveloppé de la même facon, l’autre 
tiers a été cultivé comme d'habitude. 

Or, il ressort très distinctement de cette curieuse expérience que 


tous les fruits enveloppés le 1e" juin sont devenus superbes, la peau 
exempte de toute tache, crevasse ou brunissure ; leur aspect est 
généralement un peu pâle, mais on peut éviter cet aspect en enle- 
vant le sac huit ou dix jours avant la cueillette, quelques jours de 
soleil seulement suffisent à donner au fruit la belle teinte rose ou 
rouge qui en augmente plus la valeur que la saveur. 

Les fruits ensachés le 16 juin ont déja subi les atteintes de la 
tavelure et de la fumagine, ce qui démontre que c’est vers cette épo- 
que que les spores commencent à voltiger dans l’air ; enfin les fruits 
témoins qui n’ont pas été ensachés sont couverts de taches et cre- 
vassés de tavelure. 


Borpas. — Sur la maladie de la tache jaune des chênes-lièges. 
— De la stérilisation du liège (C. R. Ac. Sc. 1904. 2. 928 
et 1287). 


Le goùt de bouchon que prend parfois le vin, lorsqu’on l'a mis en 
bouteilles, tient à une altération du liège par certaines mucédinées 
(Aspergillus niger, Penicillium glaucum). Cette altération se 
reconnaît à de petites taches jaunes qui sont souvent situées à l’in- 
térieur et que rien ne décèle à sa surface. 

L'auteur conseille done pour se mettre sûrement à l'abri de cet 
accident de stériliser le liège dans le vide. On place les bouchons 
dans une enceinte chauffée à 120° pendant dix minutes environ ; ou 
fait ensuite le vide, puis on rétablit la pression en laissant pénétrer 
de la vapeur d’eau que l’on porte ensuite à la température de 30° 
pendant dix minutes. 

Comme les petits foyers infectés par le mycélium de ces mucédi- 
nées se produisent sur l’arbre même, l’auteur conseille de pratiquer, . 
à la base du liège mâle, dans le liège même, une rigole circulaire 
légèrement inclinée avec déversement afin d'éviter le ruissellement 
de l'eau ayant lavé les parties supérieures de l’arbre sur le chêne 
femelle situé au-dessous. 


Scnur (J.). — Ueber das Absterben von Bakterien beim Kochen 
unter erniedrigten Druck (Zeitschr. für Hygiene u. Infections- 
krankh. 1903, p. 323-358). Sur la mort des bactéries par 
l'ébullition de l’eau à une température inférieure à 100°. 


L'auteur a recherché quel est l’effet de la vapeur sur les bactéries, 
quand par un abaissement de la pression atmosphérique on fait 
bouillir l’eau à une température inférieure à 100°. Cette circons- 
tance peut se présenter, dans la pratique, quand on opère sur le 
sommet de montagnes ayant une certaine hauteur. 

L'auteur a constaté que la mort des bactéries se produit plus faeis 
lement quand par un abaissement de pression atmosphérique on 
détermine l’ébullition à une température donnée que quand on élève 
l’eau à la même température, en maintenant une pression plus éle- 
vée. En abaissant la pression et par suite le point d’ébullition, on 
parvient à tuer les bactéries à une température inférieure à celle 
qui marque la limite de leur résistance physiologique sous la pres- 
sion atmosphérique habituelle. 

Le temps nécessaire pour déterminer la mort décroît à mesure 
que la température s'élève; la rapidité avec laquelle la mort sur- 


dar 


vient dépend aussi d’autres circonstances, notamment de la nature 
du milieu dans lequel est cultivée la bactérie. On constate toujours, 
pour chaque degré de température, que la vapeur à saturation a 
une action destructive plus forte que la coction. On ne peut établir 
aucune différente d'effet entre la vapeur d’eau à saturation à 900 et 
la vapeur d’eau à saturation à 1000, 


VanveLve (A.-J.-].). — L'énergie fermentative dans les cas de 
hautes concentrations salines (Bull. assoc, belge des chi- 
mistes, 1903, p. 398). 


L'auteur entend par énergie fermentative le nombre d'heures 
nécessaires à la levure pour transformer en alcool et en acide car- 
bonique les trois quarts du sucre mis en expérience. Il n’a pas con- 
sidéré la transformation totale da sucre parce que la fermentation 
des dernières portions exige un temps très long, ce qui introduit 
des causes d’erreur dans les résultats. 

Dans chaque essai, 5 gr. de sucre ont été mis en présence de 
5 gr. de levure. 

Les sels mis en expérience ont été des chlorures, nitrates, sulfa- 
tes alcalins et alcalino-terreux. 

Ce qui se dégage surtout de ces expériences, c’est que l’énergie 
fermentative se maintient malgré les hautes pressions osmotiques 
employées (24 à 84atmosphères), qui seraient (semble-t-il) de nature 
à entraver la vie du ferment. La fermentation ne dépendrait done 
pas de la vie des cellules, mais bien de la présence d’un enzyme, ce 
qui confirme la découverte de Buchner. 


HENNiNGs (P.). — Ein stark phosphoreszierender javanischer 
Agaricus (Mycena illuminans) Hedwigia, 1903, p. 309. 


L'auteur décrit un nouvel agaric phosphorescent qui a été ren- 
contré à Java sur des souches de Calamus et qui répand une lumière 
intense. l’auteur traite, en outre, des autres espèces d’agarics 
phosphorescents et, de même que Lagerheim, il considère la phos- 
phorescence .corime un moyen d'attirer les insectes nocturnes qui 
contribuent à la dispersion des spores, 


HaAusman (W.). — Zur Kenntnis des biologischen Arsennach- 
weises (Chem. Beiträge zur Physiologie und Pathologie, 1904, 
p. 397). Démonstration de la présence de l’arsenic par la 
méthode biologique. 


Nous avons précédemment relaté que certains hyphomycètes, et 
notamment le Penicillium brevicaule, quand ils végètent en pré- 
sence de matières contenant de l’arsenic, ont le pouvoir de former 
des composés organiques volatiles à odeur alliacée. 

C’est sur ce fait que Gosio a basé sa méthode physiologique pour 
constater la présence de l’arsenic. 

Plus tard, Maassen (1) a reconnu que le Penicillium brevicaule 
avait une action analogue sur les composés de tellure et de sélé- 
nium. Toutefois il a précisé les précautions à prendre pour conser- 


(1) Maassen, Voir Revue mycologique, année 1904, page 68. 


LMAGRE 


ver à la méthode de Gosio toute sa certitude en ce qui concerne la 
constatation de l’arsenic. 

Par la communication qu’il fait, sous le titre qui précède, il 
annonce que la propriété de former des composés à odeur alliacée, 
dans les solutions étendues d’arsenic, appartient aussi à une Acti- 
nie Aiplasia diaphana Rapp. ou plutôt aux cellules d’une algue 
jaune vivant en symbiose avec elle. Son action, en présence des 
composés de tellure et de séiénium, rappelle aussi tout à fait celle 
du Penicillium brevicaule. 


DeLépine. — Traitement de la Loque. 


Nous avons déjà entretenu nos lecteurs, année 1904, page 48, des 
causes de la maladie de la loque. 

Le remède consisterait à verser, tous les trois ou quatre jours, 
15 à 20 gouttes d'essence de romarin dans un coin de la ruche. On 
continue jusqu’à la guérison, qui serait complète au bout d’un 


mois. 


Moore and KELLERMANN A method of destroying or pre- 
venting the growth of sie and certain pathogénic bacteria 
in water supplies (U. S. depart. of Agric. bur. of plant. ind. 
Bull. no 64, année 1904). 


L'auteur conseille d'employer le sulfate de cuivre pour détruire : 


dans les réservoirs d’eau les algues et autres organismes qui y dé- 
terminent une mauvaise odeur. Une partie de sulfate de cuivre dans 
100,000 parties d’eau suffit pour détruire en trois ou quatre heures 
les germes du typhus et du choléra. La facilité avec laquelle on peut 
ensuite se débarrasser du sulfate de cuivre rend cette méthode pra- 
tique quand l’on veut stériliser de grandes quantités d’eau. Toute- 
fois, la quantité exacte de sulfate de cuivre à employer dépend de la 
température de l’eau et de la nature des organismes qu’elle renferme, 
ce qui nécessite auparavant des recherches microscopiques, ainsi 
qu'une analyse chimique et bactériologique. Si ce sont des algues 
qu'il est nécessaire de détruire, 1» prix du sulfate de cuivre à em- 
ployer s'élève au plus à 50 ou 69 cents pour 1 million de gallons, 
soit à 2 fr. 70 à fr. 25 pour 38 46) hectolitres environ. 

Mais s’il s'agit de se débarrasser, en outre, de bactéries patho- 
gènes, la dépense s'élève à 5-8 dollars pour 1 million de gallons, 
sans compter le prix de la main-d'œuvre. 


FERNBAGH (A.). — Quelques observations sur la composition 
de l'amidon de pomme de terre. (C. R. Ac. Sc. 15 fév. 1904). 


Les petits granules de fécule représentent un noyau relativerñent 
riche en phosphore sur lequel viennent se superposer peu à peu, 
pour former des grains de plus en plus gros, des couches d’amidon 
dépourvues de cet élément. 

Ce phosphore ne semble pas appartenir exclusivement, tout au 
moins, à des matières albuminoïdes. 

Evalué en acide phosphorique, il représente environ 2 grammes 
par kilogrammes de matière sèche, 


FETE 


TS: 


Aide 


Morrrarb. — Sur la production expérimentale de radis à réser- 
ves amylacées (C. R. Ac. Sc. 1904). 


M. Molliard a émis l'opinion que certains tubercules (par exemple 
celui de la pomme de terre) se développent sous l'influence de fila- 
ments mycéliens qui vivent en symbiose dans leurs cellules. 

Il a toutefois constaté que les tubercules de radis et les bulbes 
d’ oignon peuvent se constituer en dehors de l'intervention de tout 
miero-organisme 

Les radis qu’il a élevés en culture pure, dans des solutions à 
10 p. 100 de glucose, additionnées des sels minéraux nécessaires, 
offraient ceci de particulier que des grains d’amidon se formaient 
dans les cellules du parenchyme des racines qui prenaient alors 
une consistance analogue à celle des tubercules de pomme de terre 

On constate le même dépôt de grains d’amidon dans les cellules 
parenchymateuses des feuilles et des pétioles. 

La formation de cette réserve amylacée dans des cellules qui 
normalement ne contiennent qu'une solution sucrée tient évidem- 
ment à l’excès de sucre que la plante trouveet puise dans son milieu 
nourricier. 


Massarp. — Sur la pollination sans fécondation (Bulletin du jar- 
din botanique de l'Etat à Bruxelles, vol. I, fase. 3, 1902, p. 1-8). 


L'auteur étudie l'influence de la pollination sur le développement 
du fruit, il recherche si le pollen peut être remplacé par d’autres 
agents. [l essaie, sur les fleurs de melons, du pollen de nombreuses 
espèces de plantes : il n’y a survie de l’ovaire qu’en cas de fécon- 
dation (pollen d’un autre individu de même variété). La pollination 
de la citrouille et des potirons par du poilen illicite (d’autres races) 
ou par du pollen propre ne détermine jamais que la survie de 
l’ovaire et la première phase de croissance (celle des parois). La 
croissance généralisée et la formation des graines ne s’obtiennent 
que par le pollen étranger de même race. Le pollen vieux (de qua- 
tre à cinq jours) amène la survie de lovaire, non sa croissance. 
Des grains de pollen broyés, incapables d'opérer la fécondation, 
déterminent la survie, Une coupure faite dans l'ovaire jeune déter- 
mine la survie et la première phase de croissance, rien de plus. 

La pollination des stigmates d’une moitié des carpelles, séparés 
ensuite des autres par une section longitudinale, détermine une 
croissance assez prolongée de la moitié fécondée et la putréfaction 
rapide de l’autre. 

La fécondation des ovules d’un seul carpelle provoque un fort 
développement de ce carpelle : les paroïs des carpelles stériles gros- 
sissent, mais leurs placentas et leurs cloisons restent minces. La 
fécondation de quelques ovules distribués irrégulièrement dans le 
fruit est suivie d’une croissance régulière des parois, mais cloisons 
et placentas ne se développent que là où les ovules sont fécondés. 


ConcLUsIONS : L’excitation qui détermine la survie et le début de 
la croissance du fruit de la citrouille et des potirons dérive du pol- 
len lui-même ; ell: peut être remplacée par un traumatisme. 

L'excitation qui provoque la croissance généralisée du fruit pro- 
vient uniquement des ovules fécondés ; l'excitation peut diffuser au 
loin à travers les parois et en déterminer la eroissance ; maiselle ne 


ro" 
passe pas des parois aux cloisons et aux placentas, de sorte que 
les cloisons et les placentas ne se développentque dans le voisinage 
immétiat des ovules fécondés. 
Joséphine WErYy (Bruxelles). 


HENDERSGN L. F. — Propriétés alibiles de l’ « Hypholoma cap- 
noides » (Idaho experim. station bull. n° 27). 


D'après le professeur Henderson, cette espèce serait dans l’'Amé- 
rique septentrionale un bon comestible, cru ou cuit. Quélet le range, 
au contraire, parmi les espèces suspectes. 


D’ARSONVAL. — La Pression osmotique et son rôle de défense 
contre le froid dans la cellule vivante (C. R. Ac. Sc., 8 juil- 
let 1901). 


Par des expériences antérieures, l’auteur a établi que les bacté- 
ries et les cellules de levure sont capables de résister aux tempéra- 
tnres très basses que l’on obtient par l’évaporation de l'air liquide. 

Cette résistance au froid doit être attribuée, d’après l'auteur, à 
la forte pression osmotique des cellules qui s’oppose à la congéla- 
tion du liquide cellulaire. Si cette théorie est exacte, l’on doit pou- 
voir, en abaissant cette tension osmotique, supprimer cette résis- 
tance. À cet effet, l’auteur place ces organismes inférieurs dans des 
solutions hypertoniques de salpêtre, de chlorure de sodium et de 
glycérine, qui n’exercent sur eux aucune action nuisible mais qui, 
en déterminant un courant exosmotique, réduisent la tension osmo- 
tique des liquides contenus dans l’intérieur de la cellule. On les 
soumet alors au refroidissement intense produit par l'air liquide, et 
l’on constate qu’il a pour effet de leur faire perdre la vie. 


Besreoka. — Du rôle des leucocytes dans l'intoxication par un 
composé arsenical soluble (Ann. Inst. Past., 1899, 1-209). 


Nous avons vu que certaines mucédinées ont le pouvoir non seu- 


lement de vivre en milieu arsenical, mais encore d’absorber et de: 


s’assimiler l’arsenic. 

M. Besredka a reconnu que les leucocytes possédaient la même 
propriété à l'égard de l’acide arsenieux administré en solution 
alcaline. 

Si la dose administrée n'est pas excessive et que l'animal pré- 
sente un degré suffisant de résistance individuelle, à une première 
période de diminution du nombre des leucocytes (hy poleucocytose) 
succède une seconde période correspondant ‘à un accroissement 
considérable de leur nombre (hyperleuzocytose). 

L'analyse chimique des leucocytes démontre qu’ils contiennent 
de l’arsenie, dans le cas seulement où l'hynerleucocytose s'établit 
franchement et aboutit, définitivement, à la guérison. On n’en 
trouve jamais, quand la mort est survenue vingt-quatre ou quarante- 
huit heures après l'injection, c’est-à-dire au stade hypoleucocy- 
taire. 

Il existe donc une sorte de phagocytose consistant dans la réten- 
tion et l'absorption du poison par les leucocytes, et c'est ainsi que 
l'organisme parvient à une guérison définitive. 


PNA ET 


ri 


DEcRENBACH. — Cænomyces consuens nov. gen. nov. sp. Ein 
Beitrag zur Phylogenie der Pilze (Scripta botaniea Horti Uni- 
versitalis Petropolitanae, 1902. — Flora oder Allg. bot. Zeitung, 
1903, 11 heft, 92 Bd). Voir planche COXLIV, fig. 1-3. 


Cette nouvelle espèce présente des zoosporanges pareils à ceux 
des Chytridinées, mais elle possède en outre (ce que ne possèdent 
pas les Chytridinées) un mycélium bien développé et de plus cloi- 
sonné. 

L'auteur l’a trouvée vivant en parasite sur des filaments de Cya- 
nophycées vivantes {Galothriæ parasilica et C. confervicola), sur 
les bords de la Mer noire, près de Balaclava. 

Le PMÉSUtE se compose de tubes très fins de la forme habituelle 
ayant 1,5 à 24 d'épaisseur; il est divisé en nombreuses cellules par 
des cloisons transversales ; il présente ca et la des dilatations vari- 
queuses qui sont toujours intercalaires, tandis que les renflements 
sur lesquels se développent les zoosporanges sont toujours termi- 
naux, étant situés à l'extrémité des rameaux. 

Les hyphes contiennent un protoplasma opalescent avec de nom- 
breuses vacuoles de dimensions variables et de très petits nOYAUX, 

se colorant par la safranine, qui ressemblent tout à fait à ceux des 
Mucorinées. Chaque cellule contient plusieurs noyaux. 

Les filaments mycéliens, d’abord extramatriculaires (f. 8 e) 
pénètrent d'ordinaire dans l’algue entre l'hétérocyste de l’algue et 
la cellule qui le suit, endroit où l’épaissenr et par suile la résistance 
se trouve être moindre, [ls cheminent entre la gaine et les cellules, 
ou entre deux cellules contiguës (entre leurs parois) et ils restent 
ainsi constamment intercellulaires(et non intracellulaires) (fig. 2). 
Ces filaments,en se ramifiant et en produisant des renflements vari- 
queux, compriment les cellules de l’aloue qui ne tardent pas à se 
décolorer et à périr. 

Les filaments qui se prolongent au dehors de lPalgue Calothrix, 
au milieu du mucus du Memolion, se ramifieut abondamment, enla- 
cent souvent et réunissent ensemble piusieurs exemplaires de Calo- 
thrix, c'est ce qui a fait donner à ce champignon, par l’auteur, 
l'épithète de consuens. : 

Les Zzvosporanges ne naissent (fig. 2 z) que sur les filaments 
mycéliens situés au dehors de l’algue, à l'extrémité des rameaux 
mycéliens ; ils se séparent, par une cloison, du reste du rameau qui 
les supporte. 

Ils contiennent une grande quantité de petits noyaux qui se colo- 
rent par la safranine. 

Le zoosporange (fig 3) a la forme d’une poire dont la partie la 
plus rétrécie va en s’atténuant en un long col formant avec l'axe du 
sporange un angle (de 30 à 90°) tel que la direction du col est 
parallèle à la surface du Calothrix et que son orifice dépasse le 
corps du Nemalion. 

Les zoospores (fig. 41) sont extrêmement pelites, en forme de 
poire dont le gros bout est en avant et dont le petit bout s ’atténue 
en un long cil dont la direction est presque toujours rectiligne et 
qui lui permet d'avancer par saccades. Son contenu est incolore, 
mais il renferme des gouttelettes etdes granulations jaunes qui sont 
réunies dans sa partie antérieure. 


— 29 — 


Après que les spores ont quitté leurs zoosporanges, elles pénè- 
trent dans le mucus du Nemalion, puis elies deviennent immobiles 
et perdent leurs cils. Elles prennent une forme elliptique et poussent 
un filament-germe qui se développe en mycélium dans le mucus du 
Nemalion dont il n’envahit pasles cellules, limitant ses attaques au 
Calothrix parasitica. 

Le champignon se comporte de même, quand il vit en parasite 
sur le Calotrix confervicola ; il respecte les cellules de lalgue 
Laurencia sur laquelle le Calothrix vit en parasite. 

L'auteur compare les relations qui existent entre les hyphes de 
ce champignon et le Calothriæ, a ceux qui existent chez les Lichens 
entre les champignons et les conidies de l’algue. Comme chez cer- 
tains lichens Physma chalazanum, Dictyonema sericeum,etc., les 
filaments mycéliens sont intercellulaires, c’est-à-dire qu’ils ne pénè- 
trent pas dans l’intérieur des cellules de lalgue. Toutefois, il ne 
peut être question, ici, d’une symbiose, puisque le champignon ne 
tarde pas à faire périr les cellules de l’algue. 

Caenomyces nov. gen. 

Zovwsporangiis piriformibus, protoplasmate luteo-aurantiaco farc- 
tis, basi apiculatis, 15-22 & diam., apice filamentorum myceliorum 
sitis,in collum cylindraceum usque ad 120-150 g. longum attenuatis, 
extramatricalibus. Zoosporis ellipsoideis vel piriformibus, posticè 
cilio unico recto praeditis, 4,5 x luteo-aureis; filamentis myceliis 
septatis, alteris extramatricalibus in muco Nemalionis immersis 
ramossissimis, alteris intra-matricalibus inter cellulas et vaginam 
Calotrichum repentibus, irregularibus, 1,5-2u crassis. 


Caenomyces consuens n. sp. 

Species characteribus generis praedita. 

La seule espèce que l’on connaisse qui présente (comme la nôtre) 
des zoosporanges et un mycélium cloisonné, est l’Aphanistis Ædo- 
goniarum Sorokine. Revue mycologique, XI, 1889, planche LXXIX, 
fig. 79-83 et 85 : « Le genre Aphanistis est caractérisé par des spo- 
ranges sphériques, sans col ou dont le col n’est représenté que par 
une très petite éminence, exceptionnellement par deux. Ses spores 
mobiles ont une tête sphérique et uu eil postériear; elles ne diffè- 
rent en rien des spores mobiles des Chytridiacées; elles se meuvent 
par saccades. Son mycélium consiste en un filament large. eloisonné 
transversalement qui parcourt toutes les cellules de lÆdononium 
nourrice et ne se renfle en sporange que dans les organe:. Un fila- 
ment mycélien peut être simple ou rameux; il ne forme qu'un seul 
sporange. Le parasite détruit complètement les spores de la plante 
nourrice. » 

L'auteur réunit ces deux genres Caernomyces et Aphanistis pour en 
former un embranchement qu’il nomme Cénomycètes (1), qui o“eu- 
perait une place intermédiaire entre les Eumycètes et les Phyco- 
mycèles. Le fait qu’il a un mycélium cloisonné et par suite composé 


(1) Le terme « cénomycèles » (de cainos, nouveau) a déjà été employé par le Pro 
fesseur Ludwig de Greiz dans un sens tout différent. Il l'a employé pour désigner 
certains végétaux qui présentent deux formes : l'une, algue ; l’autre, champignon, ne 
différant l’une de l’autre que par la présence où labsence de chlorophylle. Voir 
Revue mycolog., 1896, p. 119. R. Ferry. 


RE 


de plusieurs cellules ne permettrait pas de le ranger dans les Phy- 
comycètes qui sont des organismes unicellulaires. 

D’après l’auteur, ces trois embranchements, quoiqu’ayant une 
“& souche commune, seraient indépendants les uns des autres, et les 
Cénomycètes ne constitueraient pas une forme de passage entre les 
deux autres embranchements. 

Les recherches cytologiques ne permettraient pas d'admettre des 
processus de formation du fruit intermédiaires entre ceux qu’on 
observe, d'une part, chez les Phycomycètes et, d'autre part, chez les 
Basidiomycètes et les Ascomycètes. L'on ne saurait considérer 
l'asque et le sporange comme des organes homologues, L’asque ne 
saurait être un sporange déterminé par le nombre fixe de ses 
spores. N 

Une cloison n’apparaît chez les Phycomycètes qu'à l’époque de la 


, , 


. fructification pour séparer le fruit de l'appareil végétatif. C'est un 


processus relatif à la reproduction. 


ExPLICATION DE LA PLANCHE CCXLIV, f. 1-3. 


Fig. e — Une zoospore pourvue de son eil. 

Fig. 2. — Un filament de Calothrix (algue); e, mycélium extra- 
matriculaire du champignon; le mycélium intramatriculaire : il 
présente en divers endroits des dilatations variqueuses ou des ren- 
flements ; à l'endroit où il sort de l’algue, il produit un zoosporange 
(z) qui repose immédiatement sur l’algue; on voit un petit renfle- 
ment sphérique (oppressorium) sous le point où il traverse la paroi 
de l’algue pour former ce zoosporange. Celui-ci commence seulement 
à se développer, n’ayant pas encore son col ou canal de sortie des 
spores. 

Fig. 3. — Un zoosporange mûr, de la forme en poire typique avec 
un long col en forme de bec d'oiseau. L’axe du Zoosporange et celui 
du col forment entre eux un angle obtus: n, cloison qui sépare de 
l’hyphe le zoosporange. 


Marrucaor et Morriarp. — Recherches sur la fermentation 
propre. (Rev. gén. de bot., 1903, pp. 193, 253 et 310, 4 plan- 
ches.) Voir la planche CCXLIV, fig. 4-9, 


Les auteurs, à la différence des expérimentateurs qui les avaient 
précédés, ont pris soin de se mettre en garde contre les microbes dont 
les germes existent dans les tissus végétaux et: dont l’action avait 
été confondue avec celle le la fermentation propre 

Pour s’assurer que les tissus qu'ils soumettent à leurs expériences 
ne contiennent pe de microbes, ils les plongent en partie dans un 
bouillon de contrôle (1) qui ne manque pas de fermenter s’il existe 
dans ce tissu quelque germe vivant. [ls ont ainsi constaté que les 
graines renfermées à l'intérieur du fruit non ouvert sont absolu- 
ment aseptiques et que la pulpe du fruit l’est dans la majorité des cas, 


(1) Ce bouillon de contrôle était formé d’un mélange de bouillon de viande avec un 
bouillon du tissu végétal sur lequel on opérait. On ne faisait baigner dans ce bouillon que 
la partie intérieure d'un re découpé et c’est dans la partie supérieure qu on prélevait 
Jes fragments destinés à l'observation microscopique : on se met ainsi à l'abri de l’action 
que le bouillon exerce sur les cellules qui sont à son contact. 


ND, 


Pour le potiron mûr, par exemple, les morceaux de À cent. c, 
sont, le plus souvent, exempts de germes; les cylindres de 12 cent. 
c. le sont encore dans plus de la moitié des cas. Il n’en est plus 
de même pour les tubereules et particulièrement pour celui de la bet- 
terave ; jamais on n’a pu obtenir de morceaux de 12 ce. indemnes 
de moisissures ou de bactéries ; les fragments de 4 ce. eux-mêmes 
contaminent les bouillons de contrôle dans la proportion de 50 0j. 

Ces microbes déterminent le plus souvent la désagrégation des 
cellules qui ne se produit pas dans la fermentation propre. Les mor- 
ceaux de betterave ou de potir2n qui ont fermenté conservent leur 
forme et leur consistance primitives ; leurs cellules restent intactes ; 
l'échantillon devient un peu transparent, mais la couleur ne se 
modifie pas. 

Les cellules du parenchyme fondamental du fruit de potiron (Cu- 
curbita maæima) présentent, sous l'influence de la fermentation, 
des changements portant sur le noyau et sur le cytoplasme. 

Le noyau se gonfle, le réseau chromatique est refoulé à la péri- 
phérie où il s’aplatit peu à peu ; la chromatine s’accumule au voisi- 
nage du nucléole, devient moins sensible aux réactifs colorants; le 
nucléole disparait en dernier lieu. Mais ces altérations ne sont pas 
Spéciales à l’asphyxie; on en observe de semblables dans les cellules 
soumises au gel ou à la dessiccation et,en général, dans les circons- 
tances où la pression osmotique du suc cellulaire est modifiée. 

Les modifications que le cytoplasme présente sont beaucoup plus 
caractéristiques. On y voit constamment apparaître, disposées en 
chapelets le long des trabécules cytoplasmiques, des gouttelettes 
asphyxiques (fig, 7 g) mesurant en moyenne 1 x, dev2nant opaques 
et prenant un aspect ridé sous l'influence du liquide de Flemming. 

Au contraire, dans les échantillons qui ont fermenté en présence 
des bactéries, le noyau et le cytoplasme ont perdu leurs éléments 
propres ; il ne reste, dans le premier, que le nucléole augmenté de 
volume et, dans le second, que les gouttelettes asphyxiques. 

Chez le Mucor racemosus, la fermentation s'accompagne d’un 
cloisonnement irrégulier pouvant circonscrire des segments pourvus 
d’un seul noyau ou même dépourvus da noyau. Le cytoplasme pré- 
sente de véritables goutteleltes asphyæiques, à côté de granulations 
analogues aux grains rouges que l’on trouve fréquemment dans les 
organismes inférieurs. Comme chez les phanérogames, le noyau 
augmente de volume à mesure que la fermentation se poursuit. 

On peut donc conclure que les modifications cytologiques, liées 
à la fermentation propre, sont l’augmentation de volume du noyau 
et la formation de gouttelettes asphyxiques. Ces deux phénomènes 
ont été observés dans tous les cas et le second, n’ayant été rencontré 
dans aucune autre circonstance, est le plus caractéristique de ce 
phénomène. 

Il ne faut point confondre avec ces goutteleltes asphyæiques les 
globules huileux que j’on voit apparaître dans les cellules destissus, 
quand ces tissus ont été mis directement en contact avec le bouillon 
de contrôle, ou encore quand on les a soumis à une température 
un peu élevée, ou bien que l’oxygène a agi sur eux après une 
période de résistance à l’asphyxie. 

Ces globules huileux, résultats d’une dégénérescence graisseuse 
que déterminent les conditions précédentes, se distinguent facile- 


TO PT D 


De, | LA 


ment des goulleletles asphyxiques par leur taille beaucoup plus con- 
sidérable et très irrégulière (fig. 9, G; G n; G l), leur diamètre 
variant, en effet, de À » à 10 p.,et par leur aspect homogène après fixa- 
tion par le liquide de Flemming : ils ne présentent jamais l’aspect 
ridé que nous avons signalé au sujet des gouttelettes asphyxiques. 

Cette étude très approfondie de la fer mentation propre nous sem- 
| ble laisser cependant encore le champ ouvert à quelques questions. 


On peut se demander si la fermentation propre doit, comme la fer- 
mentation opérée par la levure, être attribuée à une diastase (dias- 
tase de Büchner) et, en cas d’affirmative, si cetta diastase préexiste 
dans toute cellule vivante et ne fonctionne que dans la vie anaéro- 
bie ou si, au contraire, elle ne se forme que lorsque la cellule vivante 
est soustraite à la présence de l'air. 


3 EXPLICATION DE LA PLANCHE CCLXIV, Fig. 4-9. 


Fig. 4 (jeune fruit de potiron). Cellule n’ayant pas subi la fer- 
mentation propre, nombreux amyloleucites ll répartis uniformé- 
ment dans la cellule, un noyau N ellipsoïdal et un nucléole n. 
Grossit—350. | 


Fig 5. Cette figure compléte la figure 7 dont elle est une partie 
grossie. Noyau de cellule ayant fermenté pendant 20 jours : il est 
sensiblement plus gros et est à peu près sphérique : le réseau est 
entièrement périphérique ; Ps’ gros pseudonucléoles avoisinant le 
nucléole.Grossit=—790. 


ot dE de nent 


Fig. 6. Noyau de cellule n'ayant pas fermenté : sa forme est celle 
d’un ellipsoïde, le réseau nucléaire est réparti uniformément dans 
toute la masse. Grossit—750, 


Fig. 7 (jeune fruit de potiron). Cellule ayant fermenté pendant 
15 jours : le noyau N estsphérique ; de chaque côté du nucléole non 
aperçoit une grosse masse chromatique Ps’.De nombreuses goutte- 
lettes asphyxiques gg y sont réparties uniformément, dans “tout le 
cytoplasme. Grossit—350. 


hot une. Grue: Rue: nd 


ET 


Fig. 8. Leucites dégénérés au bout de 8 jours à la température 
de 33 après une période de 35 jours de fermentation à la tempéra- 
ture de 15°. Grossit=1100, 


| Fig. 9 (potiron). Cellule ayant fermenté pendant 55 jours à la 

. température de 159, puis portée pendant 8 jours à la température 

| de 39°: aux gouttelettes c g provenant du phénomène de l’asphyxie 
s'ajoutent de nombreux globules huileux G dans le cytoplasme, 
les leucites (GL) et le noyau G n. Grossit—1100. 


| 

OupEMANS (C.-A-J-A.) et KoninG (C.-J.). — On a Sclerotinia 
+ hitherto unknown und injuriou to the cultivation of Tabacco 
(K. Akad. von Wetenschappen te Amsterdam, séance du 30 mai 
. 1903 et du 27 août 1903). Un Sclerotinia inconnu jusqu'à pré- 
sent et dommageable à la culture du tabac, HORS Nico- 
: tianae n. sp. (voir pl. CCXLIV, fig. 10-19). 

, 
; 


Cette maladie se traduit par des taches constituées par un duvet 
blanc qui se développe sur les feuilles et les tiges et au milieu 
duquel se forment des sclérotes noirs. Ceux-ci donnent naissance 


NOR COR OTRRCT OT 


F'PU'TeRT 
De 
# 12 D: 
à 


° 


:— 96 — 


à des cupules supportées par de longs stipes brusquement renflés, 
puis étranglés au-dessous de la cupule (fig. 10 et 11). Les asques 
sont cylindriques, arrondis à leur sommet (fig. 12), brièvement sti- 
pités, 160-180X6-7 y, à huit spores, accompagnés de paraphyses 
filiformes. Les spores sont elliptiques, 5-7X3-4 y, rangées sur un 
seul rang dans la partie supérieure de l’asque, lisses, hyalines. Le 
mycélium se compose d'hyphes rampantes, hyalines, cloisonnées, 
rameuses; sur celles-ci naissent verticalement des basides ou coni-— 
diophores,en forme de bouteille, portant à leursommet des conidies 
sphériques (diam. 2, 5 y) disposées en courts chapelets. 

Ces conidies, transportées sur de la gélatine préparée, ne tardent 
pas à germer et à produire un mycélium avec de nouveaux sclérotes 
produisant eux-mêmes des cupules de Sclérotinia. Ces cupules, 
obtenues dans les cultures, diffèrent de celles qu’on rencontre dans 
la nature, par leur taille qui peut être cinq à six fois plus grande : 
au lieu d'avoir 0,8 mill. de largeur, elles ont de 14,4 à 5 mill. De 
plus, elles possèdent des stipes beaucoup plus courtes, ne dépassant 
pas {À centimètre au lieu de 4-6 centimètres. 

Les auteurs ont pu se rendre un compte exact de la cause de la 
maladie. On a en effet, en Hollande, l’habitude d’entourer par des 
haies de haricots les champs de tabac afin de garantir les plants 
contre la violence du vent qui en déchire les feuilles. Or la maladie 
ne se développe que dans les champs qui ont été entourés avec le 
haricot écarlate (Phaseolus coccineus=Ph. multiflorus) et ne se 
déclare pas dans ceux qui ont êté entourés avec le haricot de France 
(Phaseolus vulgaris Savi). Cette différence tient à ce que les haricots 
écarlates. conservant leurs feuilles beaucoup piustard que les hari- 
cots de France, entretiennent beaucoup plus longtemps l’humidité 


de l'atmosphère qui, en même temps que l'humidité du sol, est une 


condition absolument nécessaire au développement de cette espèce 
complètement à l’emploi 


de champignon. On devra done renoncer 

des haricots écarlates pour abriter le tabac; de plus il faudra sup- 

primer-et brûler les feuilles et les tiges de tabac aussitôt que le 
mycélium y apparaîtra Sous forme de duvet blane. 

Les auteurs ont aussi recherché quels étaient parmi les différents 
corps ceux qui étaient capables de servir au champignon de nourri- 
ture, soit azotée, soit carbonée. 

EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXLIV, fig. 10-12. 

Fig. 40. — Un sclérote avec des cupules de Sclerotinia dont quel- 
ques-unes, déjà parvenues à leur maturité, sont supportées 
par de longs stipes. 

Fig. 11. — Cupules mûres ou presque 
longitudinalement. 

Fig. 12. — Asques et paraphyses. 


BresapoLa. — Fungi polonici a cl. viro B. Eichler lecti (Ann. 
myc. 1903, n° 1). Voir planche CCXLIV, fig. 13-15. 


d'Hyménomycètes. La famille 
eprésentants à 


mûres dont l’une a été coupée 


La Pologne russe offre beaucoup 
des Théléphoracées y compte de très nombreux r 
types très remarquables. 

Dans la famille des Trémellacées, l'auteur décrit un nouveau 


genre Æichleriella. 


FER 
- 


2 où 


Ce sont des champignons membraneux, à consistance céracée ou 
subgélatineuse, eh forme de cupules ou plans concaves, rarement 
suspendus et pendants à lour support. L’hyménium est normale- 
ment supère, discoïde ; ce n’est que dans les réceptacles suspendus 
qu'il est infêre ; ilest lisse ou subruguleux. Les basides varient de 
la forme sphérique à la forme ovoïde; elles sont partagées, dans le 
sens longitudinal, en deux ou quatre segments qui s'allongent et 
s'atténuent pour former les stérigmates. Les spores sont hyalines, 
cylindracées, légèrement curbées. 

Ils ont le port des Slereum et des Cyphella et la fructification 
des Trémelles. 

Eicheriella incarnata, n sp. 

Réceplacle membraneux, étalé-résupiné, oblong ou presque 
rond, à marge devenant libre à la fin, et alors enroulée en dedans, 
soyeux, couleur de terre d'ombre très pâle, large de 1-3 centim., 
composé d'hyphes entrelacées, courant horizontalement et épaisses 
de 2-4y. Hyméuium lisse ou subruguleux, membrane-subgélati- 
neuse d'un rose pâle. Basides obovées, divisées dans le sens deleur 
longueur en 2 à 4 stérigmates, 16-20 X10-13:. Spores hyalines ; 
cylindracées, légèrement courbées, ensuite irrégulièrement divi- 
sées par 1-3 cloisons, 13-18X5-G2; hyphes subhasidiales épaisses 
de 2u, presque horizontales. 

Habitat. —-Sur les rameaux des arbres feuillus et du Berberis 
vulgaris, pendant l'automne et l'hiver. 

Observation. — Elle à la forme du Cyphella flocculenta Fr. avec 
lequel elle a sans doute, jusqu’à présent, été confondue ; elle res- 
semble beaucoup aussi au Stereum ochroleucum Fr. 

Eichleriella leucophæa n. sp. (Voir pl. CGXLIV, fig.13-15) 

Réceptacle membraneux, erompant, cupuliforme, souvent sus- 
pendu, libre, rarement largement étalé en forme de Siereum, 
couleur terre d'ombre foncé, villeux, tomenteux, composé d’hyphes 
horizontales, épaisses de 3x4, larges de 5-12 centim. Hyménium 
lisse, membraneux-céracé, ubgélatineux, pâle. Basides (fig. 15) 
divisées longitudinalement, obovées, se prolongeant en 2-4 stérig- 
mates, 18-27X9-124. Spores (fig. 13) hyalines, cylindracées- 
arquées, à la fin irrégulièrement divisées par 4-3 cloisons, 14-18X 
5-5,7u. Hyphes subbasidiales épaisses de 2-3,54. 

Habitat. — Sur les rameaux de Carpinus Betulus, en novembre. 

Observation. — J'ai trouvé, dans mon herbier même, sous le 
nomde Stereum ochroleucum Fr., les spécimens de cette espèce, 
qui m’avaient été envoyès par le célèbre Winter. 

Entre une fouie d'observations faites par l’auteur, nous relaterons 
les suivantes : 

Tricholoma enista Fr.; Ag. grammopodius Bull. (pour partie, 
planche 585, fig. 1); Bresadola Fungi Tridentini I, p. 44, pl. 48. 

Cette espèce possède des cystides tellement nombreuses que les 
lamelles en paraissent villeuses. 

Clitocybe popinalis (Er.) Bres; Ag. Amarella Pers. ; Clitocybe 
senilis Fr. 

Habite sur les feuilles tombées du chêne, août-octobre. 

Les spores vuesen masse ont une couleur de chair sale, mais sous 
le microscope elles sont complètement hyalines; elles sont subglo= 


RE épispore à ponctuations qui le rendent rugueux : 4 1/2— 

=4—4 1/u. Il ne paraît guère douteux que ce soit un Clitocybe ; il 
ne présente aucune affinité avec les Clilopilus. Le Clitlocybe seni- 
lis Fr., en est une forme vieille. 

Collybia Hariolorum Bull. 

Cette espèce a des spores en forme de virgule, Collybia aquosa. 

Cette espèce a des spores suhobovées. 

Omphalia marginella Pers. 

C’est l’espèce que l’on peut considérer comme le type du genre 
Omphalia ; elle a des lamelles décurrentes,dont la tranche est gar- 
nie de cellules cystidiformes, 75-100=6-84 ; les spores sont hyalines, 
ellypsoïdales, 7-9=5 -6u; les basides sont en forme de massue 25-30 
6-8y. 

M. Bresadola donne beaucoup d'espèces nouvelles notamment dans 
les genres Solenia, Corticium, Kneiffia Hypochnus, Septobasi- 
dium, Saccoblastia, Platygloae, Tulasnella, Ulocolla, Lachnea, 
Helotium. 


ExPLICATION DE LA PLANCHE CCXLIV, ñg. 13-15. Æichleriella 
incarnata Bres. 


Fig. 13. Deux spores, l’une non cloisonnée et l’autre partagée en 
quatre cellules par trois cloisons. 

Fig. 14. Début des basides. 

Fig. 15. Baside partagée dans le sens de la longueur en quatre 
cellules allongées dont les prolongements constituent les quatre 
stigmates. L’un de ceux-ci supporte encore sa spore, tandis que les 
trois autres ont laissé tomber leurs spores. 


PIERRE JAMESs.— The root-tubercles of bur clover (Medica goden- 
ticulata Willd) and of some other Leguminous plants. (Proc. 
of the California. Voir planche COX LIV, fig. 16-17). 


Voici les principales conclusions de ce travail : 


Sur une ragine de Medicago denticulata, où l’auteur a compté le 
nombre des poils infectés, la proportion a été de 1 °/, relativement 
aux poils sains. 

Les bactéries pénètrent dans les poils des racines en dissolvant 
une faible portion de leur paroi, puis en cheminant dans leur inté- 
rieur par un mouvement en avant. Elles ne doivent pas d'ordinaire 
pénétrer dans les poils par suite de la rupture de ceux-ci : le fait que 
les poils présentent simultanément la courbure caractéristique de 
l'infection (fig. 16) est denature à faire écarter l’idée que tous les 
poils auraiant été infectés par suite de leur rupture; car, il est peu 
probable que tous les poils infectés se seraient rompus simultané - 
ment. 

Le cordon de bactéries, attirées par le chémotropisme, se dirige 
d'ordinaire tout droit a travers le parenchyme cortical depuis les 
poils radeaux jusqu'aux couches extérieures du cylindre central de 
la racine. 

Les tubercules naissent toujours de la couche qui donne naissance 
aux racines latérales. D'où l’auteur conclut que les tubercules sont 
morphologiquement des racines latérales, extrêmement modifiées 
par suite de la cause qui en a provoqué la formation. 


" 


— 900 


C'est par son sommet que croît le tubercule : les cellules du mé- 
ristème terminal, renflé en boule, constituent la partie seule suscep- 
tible de croissance. La croissance secondaire en épaisseur est faible 
ou nulle. 

Les tubercules sont plus nombreux et plus volumineux au voisi- 
nage de la surface du sol. [l est possible que les légumineuses vivaces 
forment quelques tubercules après que la racine s’est profondément 
enfoncée dans le sol. 

La présence des bactéries dans une cellule fait obstacle à ce qu’elle 
forme de l’amidon. La taille des cellules saines n’atteint pas celle des 
cellules infectées. Les bactéries causent la dégénérescence et pres- 
que toujours la destruction complète du noyau de la cellule qu’elles 
ont infectées. 

Aussitôt qu’une cellule est infectée, elle perd le pouvoir de se di- 
viser, mais non celui d'augmenter de volume. 

L'auteur a obtenu, par double coloration, de belles préparations qu’il 
a figurées dans une planche coloriée. Nous reproduisons quelques- 
uns de ses dessins. 


ExPLICATION DE LA PLANCHE CCOXLIV, fig. 16-17. 


Fig. 46. Poil de la racine montrant la courbure caractéristique 
des poils infectés : la masse des bactéries s’apercoit dans la conca- 
vité de la courbe et de là le cordon formé par les bactéries s’é- 
tend au centre du poil sur toute sa longueur. Gr. = 500. 


Fig. 17. Forme typique d’une cellule infectée : la paroi est amin- 
cie ; le cytoplasme enveloppe une grosse vacuole centrale; le noyau 
est réduit à une trainée grêle. On aperçoit, aux points de jonction 
des parois de plusieurs cellules, les espaces intercellulaires. Gr. — 


660. 


Maire (R) — Vuilleminia comedens (Nees) ; Gorticium comedens 
Nees. — Les Protohyméniés, R. Maire. Recherches cytologiques 
et taxonomiques sur les Basidiomycètes, voir pl. CCXLIV, 
fig. 18-24). 

Cette espèce, commune à l’automne sur les branches mortes de 
chêne, se présente sous la forme d’une croûte céracée-gélatineuse, 
à bords non nettement définis, d’un à deux dixièmes de millimètre 
d'épaisseur, de couleur incarnate, puis blanchâtre. 

Si l’on examine au microscope une coupe du champignon, on 
remarque dès le premier abord la rareté des basides, leur forme 
extraordinairement développée en longueur, leur dissémination au 
milisu d’un tissu stérile abondamment pourvu d’oxalate de calcium. 
À un plus fort grossissement, on distingue l’aspect toul particulier 
de la baside : à sa partie supérieure, elle porte quatre stigmates 
arqués de grande taille et divariqués, supportant chacun une spore 
arquée de grande taille. 

L’aspeet du sommet de la baside, vu en coupe optique avec deux 
stérigmates seulement, est absolument celui d’une tête de bœuf vue 
par derrière (pl. CCXLIV, fig. 22). 

Les filaments mycélieus, en se ramifiant, en s’enchevétrant et 
en géléfiant leurs membranes, forment la masse fondamentale de la 
croûte céracée-sélatineuse. 

Les basides se forment très profondément : ce ne sont d’abord 


\ 


— 0e 


que les cellules terminales de ramifications spéciales, binuclées 
comme les autres cellules du mycèle. Leurs deux noyaux se fusion- 
nent de très bonne heure et la jeune baside s’allonge en un long 
boyau cylindrique ; puis elle se renfle en une ampoule qui est sem- 
blable à une jeune protobaside de Trémelle et où est logé le noyau 
(fig. 18). Ce dernier ne tarde pas à passer au stade synapsis (1). 
Puis cette ampoule émet un tube de germination à son sommet 
(fig. 19); ce tube s’insinue au milieu des tilaments du tissu stérile. 
Le noyau y pénètre bientôt et déforme souvent le tube plus étroit 
que lui. Puis ce tube s’épanouit à son sommet en une partie énor- 
mément dilatée où le noyau ne tarde pas à entrer en prophase 
(fig. 20, première division : anaphase). 

Les basides müres, allongées à travers toute la croûte du tissu 


stérile, peuvent atteindre, depuis leur base jusqu'à leur sommet, 


80 à 100%; elles se vident complètement et se flétrissent après 
avoir formé leurs spores. 


La spore, détachée des stérigmates, possède un seul noyau 
(fig. 21) qui bientôt se divise (fig. 23). Les deux noyaux-fils restent 
l’un à côté de l’autre ou se séparent par une cloison. Souvent le 
cytoplasme de la spore se ramasse en son milieu ou à une des 
extrémités, s’isolant des parties vidées par une cloison (fig. 24). 

Les Protohyméniés. — Comme la baside n’est pas septée, ce 
genre Vuilleminia est à classer parmi les Autobasidiomycètes. 
Cependant, il se rapproche des Protobasidiomyeètes (à basides eloi- 
sonnées) par un certain nombre de caractères. 

L’hyménium est irrégulier, c'est-à-dire qu’au lieu d’être formé 
par les cellules terminales des ramifications basidifères, serrées les 
unes contre les autres à la même hauteur, comme l'hyménium 
régulier, il est formé de basides naissant dans la profondeur et 
poussant, pour ainsi dire, un tube de germination qui vient s’épa- 
nouir à la surface du tissu stérile en une ampoule portant les sté- 
rigmates. Les basides mûres, très longues, sont donc disséminées 
au milieu d’un £issu stérile analogue à celui des Trémelles, quoi- 
que moins gélifié. 

M. R. Maire a fait de ce genre Villemenia le type d’une section 
nouvelle des Autobasidiomycètes, ies Protohyméniés.. 

Les Autobasidiomycètes sont donc ainsi divisés en deux sections: 

1° Les Protohyméniés, à kyménium irrégulier, à basides dissé- 
minées dans un tissu stérile plus on moins gélifié à travers iequel 
elles poussent, une sorte de tube de germination. 

Ces caractères les rapproche des Protobasidiomycètes où, comme 
l'on sait, l’hyménium est généralement irrégulier, les protobasides 
se trouvant d'ordinaire ou isolées (Urédinées, Septobasidiacées, etc.) 
ou noyées dans un tissu stérile à travers lequel elles poussent des 
stérigmates qui sont de vrais tubes dè germination (Auricularia, 
Tremella, ete.). 


(1) Le stade synapsis (Synapsis Moore 1895; Dilichonema-Stadium Rosen 1895) estun 
stade par lequel passe le premier noyau qui va, à sa division, montrer le nombre réduit 
de chromosones (ce premier noyau est ici le noyau de labaside); ce stade est taraclérisé 
par la formation de filaments chromaliques très fins et très longs, entortillés et enche- 
vêtrés, le nucléole étant d'ordinaire latéral, vacuolaire ou plus petit qu’à l’ordinaire. 


3 — 


Jusqu'à présent, cette section ne comprend que ce genre Vuille- 
minia ; 

20 Les Euhyméniées, qui out, au contraire, un hyménium régulier. 
Ils comprennent tous les autres genres d’Autobasidiomycètes. 
EXPLICATION DE LA PLANCHE COXLIV, fig. 18-24. 

Fig. 18. — Baside jeune, germant dans la profondeur des tissus, 
noyau en syrapsis. 

Fig. 19. — Extrémité d’une baside au moment où elle va atteindre 
le tissu stérile. 


Fig. 20. — Anaphase de la première division de la baside. 
Fig. 22. — Partie supérieure de la baside très dilatée supportant les 


quatre stérigmates dont trois’seulement sont visibles et dont 
Pun Po une spore (aspect d’une tête de bœuf vue par derrière). 
Fig. 21-23. — Spore à un seul noyau, puis à deux noyaux. 
Fig. 24. — Spore où les extrémités vidées de protoplasma sont 
séparées des noyaux par des cloisons. 


CoRDEMOY (DE). — Sur une 4 EU des mycorhizes 
des racines latérales de la Vanille (C. R. Ac. Sc., 1904, I, 391). 


Depuis longtemps, les cultivateurs de Vanille ont remarqué que 
le choix du support n'était pas indifférent à la végétation de la 
plante; que celle-ci se développe mieux, avec plus de vigueur, 
sur tel support que sur tel autre. Ceux qui donnent les meilleurs 
résulats sont le Pignon d'Inde (Jatropha curcas L.) et le Vacoua 
(Pandanus utilis Bory). 

Or, l’auteur a constaté que les champignons endophytes qui exis- 
tent dans les racines adventives de la Vanille se continuent et se 
prolongent dans les cellules de l’écorce du support et y forment des 
pelotons tout à fait analogues à ceux des mycorhizes de la Vanille. 

Voici, d’après l’auteur, comment se comportent les filaments 
mycéliens à l'endroit où ils quittent les racines de la Vanille pour 
pénétrer dans l'écorce du support. 

«Dans Pétroit espace qui existe entre la face adhérente de la 
racine et le support et qu’occupe la masse des poils radicaux, et entre 
ces poils, on voit ramper les mycéliums du champignon. Ce filament 
mycélien, relativement épais, ramifié, à membrane brunâtre et cuti- 
nisée, est cylindrique ou bien présente des étranglements successifs 
qui donnent à certaines de ses ramifications une apparence de cha- 
pelet. » 

L'auteur explique ensuite que les filaments mycéliens, avant 
d'arriver dans les cellules de l’écorce et de s'installer dans leur 
intérieur, passent entre les cellules subéreuses, ce qui est facile à 
constater en colorant ces filaments par le brun Bismarck. 

L'auteur pense que, par le moyen de ce champignon, l'Orchidée 
puise, dans les tissus de son support vivant, des principes utiles 
à sa nutrition. 


Tugœur (von). — Beitrâge zur Mycorhyzafrage (Naturw. 
Zeitschr. Land und Forstwirthschaft, 1903, p. 67 et 284). 


L'auteur parait adhérer à la théorie de Stah], tout au moins dans 
ses grandes lignes, 


mn 2 EE 


Il pense que le principal service que le champignon rend à son 
hôte consiste à lui fournir l'azote, soit en fixant celui de l’air atmos- 
phérique (mycorhizes endotrophiques), soit en puisant dans le sol 
des combinaisons azotées (mycorhizes ectotrophiques). 

Il reconnaît aussi, suivant les diverses espècès de plantes, des 
symbioses facultatives ou des symbioses obligatoires. Par exemple, 
la symbiose sera obligatoire chez le Neottia Nidus-Avis, qui ne pos- 
sède que peu ou pas la fonction chlorophyllienne ; elle le sera éga= 
lement chez les plantes dont les poils absorbants des radicelles ont 
presque complètement disparu et sont presque partout remplacés 
par des mycorhizes ectotrophiques abondamment développées : tel 
est le cas, par exemple, pour le Monotropa hypopithys. 

La symbiose ne sera, au contraire, que facultative pour certaines 
espèces de Pins qui possèdent à la fois des poils radicaux absorbants 
et d’abondantes mycorhizes ectotrophiques. 

L’auteur conteste aussi quelques-unes des conclusions du travail 
de Müller sur les Pins de un ou deux ans cultivés dans les sables de 
la Marche de Brandebourg. Von Tuabæaf fait observer que le Pinus 
sylvestris présente d’abondantes mycorhizes eetotropiques dans les 
marais et aussi le Pinus Cembra dans l’humus alpin. 


GOoLENKIN M. — Die Mycorhiza-ähnlichen Bildungen 
der Marchantiaceen (Flora, 1902, p. 209-290). 


Nemee, qui, le premier, a étudié avee soin les Hépatiques au point 
de vue des mycorhizes, avait conelu de ses recherches que les my- 
corhizes existent, en général, chez les Jungermanniacées, tandis 
qu’elles sont rares ou font défaut chez les Marchantiacées. 

Stahl, se basant sur cette distinction qu'il supposait exacte, con- 
sidérait, dans sa théorie sur la signification des mycorhizes, les Jun- 
germanniacées comme ayant une faible transpiration, une grande 
richesse en sucre et des mycorhizes, tandis que les Marchantiacées 


auraient une forte transpiration, une grande richesse en amidon et : 


seraient privées de mycorhizes. 

Or, Golenkin annonce, dans le mémoire précité, qu'il a reconnu 
que quelques genres de Marchantiacées, tels que les genres Mar- 
chantia, Preissia, Fegatella possèdent des mycorhizes typiques, 
quoique quelques espèces de ces genres se montrent autotrophiques . 
Les cellules envahies par le champignon sont localisées et dans 
quelques cas présentent une coloration rouge. L’amidon est beau- 
coup plus abondant dans les cellules qui sont exemptes de champi- 
gnon, 

De son côté, Beauvérie (1) a fait une étude expérimentale des 
mycorhizes du Fegatella conica, de laquelle il conclut que l'hôte 
en tire profit : en effet, les cultures dans lesquelles existe le cham- 
pignon (un Fusarium) sont plus luxuriantes. La photosynthèse est 
faible et il semble que le champignon y supplée en fournissant une 
partie des matériaux carbonés nécessaires au développement de 
l'hôte. 


(1) Beauverie. — Étude d'une hépatique à thalle habitée par un champignon fila- 
menteux. (G. R. Ac. Sc., 1902, p. 616, 618.) 


noi RC ut” je 1, É gts à à 


LA 


5 


SH1BATA (K.). — Cytologische Studien über die endotrophen 
Mykorhizen (Jahrb. Wiss. Bot, 1902, 640-684). 


L'auteur confirme les observations antérieures de W. Magnus 
sur les mycorhizes et y ajoute certains détails. Les cellules infes- 
tées de Podocarpus présentent des noyaux hypertrophiés et amé- 
boïdes, qui se divisent par amitose. Lorsque survient la mort et la 
résorption du champignon, d'ordinaire l’amitose reparait comme 
mode de division des noyaux, mais sans montrer les stades du fuseau 
et de la plaque équatoriale, le noyau manifestant ainsi des traces 
de désorganisation. 

D'accord avec Frank et Magnus Shibata, il conclut que le champi- 
gnon est digéré par l’hôte de la même facon que les insectes par les 
plantes carnivores. Il regarde l’amitose comme un type de l'activité 
cellulaire, différent du type habituel qui est la mitose; mais il ne le 
considère pas pour cela comme un phénomène pathologique. 


Hizrner (A.) — Beitrage zur Mykorhizafrage (Naturur. Zeitchr. 
Land.u, Forst Wirths chaft, 1, 1903). 


Les résultats que l’auteur a obtenus concordent complètement 
avec les observations de Shibata (voir l’article bibliographique pré- 
cédent). Il pense qu’il n’y a que certaines parties du champignon 
(les sporangioles de Janse) qui soient digérées par l'hôte. Il consi- 
dère comme un fait acquis et prouvé que l’hôte s’enrichit en azote. 


Reuss (H). — Die Besenpfriene (Spartium scoparium L.) die 
Amme der Fichte (Weisskirchner forstliche Blätter, Hefl 2, 
1903, p. 117-136, avec deux figures dans le texte). Le Genêt à 
balais, plante nourricière des épicéas. 


D'après l’auteur, le genêt à balais que l’on considérait jusqu’à 
présent, au point de vue forestier, comme une mauvaise herbe très 
génante, présente, au contraire, de réels avantages pour la culture 
des épicéas. 

Il résulte de ses expériences que le genêt à balais permet de cul- 
tiver les épicéas dans les sols les plus pauvres, les préserve des 
dangers auxquels ils sont exposés, pendant leur jeunesse, et les 
maintient en bonne santé pendant cette période critique du pre- 
mier âge, 

La puissance assimilatrice du genêt est facile à démontrer : le 
professeur Schweder a constaté, d’une facon mathématique, qu'il 
enrichissait le sol en azote. Ses radicelles sont garnies de petits 
tubercules ovales qui peuvent atteindre 4 mm. de long sur 2 mm. 
de large, turgescents et blanchâtres quand ils sont frais, mais 
s’affaissant bientôt et se colorant en brun quand ils sont exposés à 
l’air. Leur nombre et leur volume diminuent à mesure que les 
racines s’enfoncent plus profondément dans le sol. Ces tubercules 
contiennent le pacillus radicicula Beyer, auquel les légumineuses 
doivent la faculté de fixer l’azote. 

Nous ajouterons que dans les Vosges on emploie avec succès, 
depuis longtemps, le genêt à balais pour abriter les jeunes peuple- 
ments de conifères, sur les plateaux où le vent a renversé tous les 
arbres et qui, par suite, sont restés complètement dénudés. 


— 4 — 


Dans les endroits, comme dans la vallée de la Bruche, où ot 
laisse les champs en jachère pendant plusieurs années, pour laisser 
reposer la terre, faute d’avoir des chemins d’accès pour y conduire 
des engrais, on y laisse pousser des genêts, et on ne croit pas que 
ceux-ci épuisent le sol; on croit, au contraire qu’ils contribuent à 
lui permettre de récupérer sa fertilité. k. Ferry. 


SCHNEIDER (A.). — Notes on the winter and early spring condi- 
tions ofrhizobia and root tubercles (The Bot. Gaz.1904, p.64). 
Notes sur l’état, en hiver et au commencement du printemps, 
des rhizobia et des tubercules des racines. 


Ses recherches ont conduit l’auteur aux conclusions suivantes : 

4° Un nombre considérable de rhizobia des plantes bisannuelles 
et des plantes vivaces sont tués durant les mois d'hiver; 

2° Les tubercules des racines des plantes légumineuses herba- 
cées vivaces atteignent leur complet développement durant Îles 
mois d'hiver ; 

3e La plupart des tubereules des racines des plantes légumi- 
neuses vivaces meurent et se détruisent à la fin de la seconde sai- 
son, une partie seulement des rhizobia qu'ils contiennent retour- 
nant au sol. 

Une partie des rhizobia sont assimilés par la plante hospitalière, 
pendant la période de développement du fruit. 


MARCHAE (E.). — De l'influence de la nutrition minérale sur le 
développement des nodosités des Légumineuses, 1903. 


On sait depuis longtemps que la vrésence, dans le milieu nutri- 
tif, d’une certaine dose de nitrates empêche la formation des nodo- 
sités chez la plupart des légumineuses et, notamment, chez le pois. 

L'auteur s’est proposé de rechercher : 

1° Quelles sont les limites de l'action antisymbiotique des 
nitrates ; 

2 Si cette action appartient soit à d’autres substances azotées, 
soit à d’autres groupes de sels minéraux. 

Pour ses recherches, l’auteur a adopté la méthode des cultures 
aqueuses. 

Des graines de pois, de la variété Gonthier, étaient, après vingt- 
quatre heures de trempage dans de l’eau de source stérilisée, pla- 
cées sur des étamines tendues à la surface de cristallisoirs conte- 
nant le même liquide et recouverts d’une cioche. 

Après huit à dix jours à la température de 20° environ, les jeu- 
nes pois ayant atteint 8 à 12 centimètres étaient utilisés pour éta- 
blir les cultures. On s’est servi, comme vases de végétation, de 
flacons de 500 centimètres cubes, à goulot assez étroit (1,5 cmt), 
au niveau duquel les plantules étaient fixés par le collet d’ouate. 

Le liquile nutritif choisi était la solution minérale bien connue 
Sachs, dépourvue de nitrate, à laquelle étaient ajoutés les diffé- 
rents sels en proportions bien exactement dosées. 

Afin d'empêcher le développement des algues, les flacons étaient 
entourés de papier foncé. 

L’inoculation était pratiquée à l’âge de 45 jours, en ajoutant à la 
culture 1 certimèlre cube du produit du broyage, dans l’eau, de 
quelques nodosités fraîches de pois. 


MT Don 


L'établissement de la symbiose radiculaire chez le Pois est sous la 
dépendance étroite de la nature et de la proportion des substances 
salines qui existent dans le milieu nutritif. 

Beaucoup de sels exerçant sur ce phénomène une influence nui- 
sible, possèdent un pouvoir antisymbiotique, comme on pourrait 
l'appeler. 

Les nitrates alcalins sont à placer au premier rang, sous ce rap- 
port, avec l’urée et les amides. A la dose de 1/10000, ces substances 
empêchent la formation des nodosités du Pois. 

Viennent ensuite les sels ammoniacaux äGont la limite d'action 
antisymbiotique est de 1/2000. 

Parmi les sels non azotés, les plus énergiques, dans ce sens, sont 
les composés de potassium qui, à la dose de 1/200, entravent l’évo- 
lution du Rhizobium. Une proportion de 4/300 des sels sodiques 
amène le même résultat. 

En revanche, les sels calcaires et magnésiens, les premiers surtout 
favorisent très nettement la production des tubercules radiculaires. 

Quant à l’action de l’acide phosphorique prise isolément, elle 
parait être peu importante et variable suivant la base avec 
laquelle cet acide est combiné. Il est à noter cependant que le phos- 
phate de potasse exerce, à doses égales, une action antisymbiotique 
moins énergique que celle des autres sels potassiques et que le phos- 
phate tricalcique favorise, à un très haut degré, la formation des 
nodosités. Ces faits tendent à prouver que l'acide phosphorique est 
plutôt favorable à l'établissement de la symbiose. 

Si l’on envisage ces résultats dans leur ensemble, on constate que, 
d'une facon générale, les sels contrarient d'autant plus la formation 
des nodosités qu’ils sont plus solubles ou, plus exactement, qu'ils 
possèdent un coefficient isotonique plus élevé. 

Ge fait tendrait à prouver que l’intluence des matières salines sur 
le développement des tubercules radiculaires trouve son explication 
dans une action nuisible de ces substances sur le microbe et non 
pas dans une modification de la réceptivité de la plante hospitalière. 

L’auteur se propose detàcher d’élucidercette question par l’étude de 
l'influence directe des sels minéraux sur le développement et sur le 
pouvoir assimilateur du Rhizobium en cultures artificielles. 

Si l’on veut transporter sur le terrain pratique les idées qui se 
dégagent des recherches qui viennent d’être relatées, il ne faut pas 
perdre de vue que le sol constitue un milieu chimiquement très 
complexe et où les substances nutritives se présentent à la végétation 
dans des conditions quelque peu différentes de celles que réalisent 
les cultnres aqueuses. 

Les résultais obtenus ci-dessus permettent cependant d'affirmer 
que, eu pratique, l'ex -ès d'engrais potassiques exerce une influence 
déprimante sur la fixation de l’azote par les légumineuses, phèno- 
mène qui, en revanche, est exalté par l'introduction, dans le sol, 
d’engrais calcaires et, en particulier, de phosphates de chaux. 

Quant à l'influence des substances azotées sur la formation des 
nodosités, ces essais montrent qu’elle est beaucoup plus énergique 
encore qu’on ne l'aurait soupconné. Et si, nonobstant ce fait, on 
voit les racines du Pois se couvrir de tubérosités dans des sols rela- 
tivement riches en azote assimilable, c'est que ce dernier s’y trouve 
en majeure partie à l'état de nitrate de chaux, composé qui, de tous les 


— 936 — 


sels de l’acide nitrique, est celui qui entrave le moins l’établissement 
de la symbiose radiculaire des légumineuses. 

Ajoutous que la réaction alcaline ou acide du milieu nutritif exerce 
une influence marquée sur le développement du microbe. 

Une réaction alcaline apparaît comme très propice à la formation 
des nodosités. 

L'action favorisante de l’alcalinité est limitée par l'influence nui- 
sible de cette dernière sur la vitalité de la plante hospitalière elle- 
même. 

Au contraire, une acidité correspondant à 50 centigrammes d’acide 
sulfurique par litre empêche l'établissement de la symbiose. 

Cette influence de l'acidité doit être due à une action directe sur 
le microbe, Mazé ayant montré qu’une proportion de { pour 1000 
d'acide tartrique entrave le développement de ce dernier. 

Comme on le voit, le Rhizobium trouvera ses meilleures condi- 
tions d'existence dans les bons sols arables qui présentent normale- 
ment une légère alcalinité. Dans l’humus et le terreau qui sont 
presque toujours acides, la formation des nodosités est, comme on 
sait, exceptionnelle. 


MuLLER (P. E\. — Sur deux formes de mycorrhizes chez le Pin 
de montagne (Ac. r. des sc. et des lettres de Danemarek, 19092). 


Des observations de l’auteur, il résulte, que parmi les Abiétinées 
qui ne possèdent que des mycorrhizes ectotrophes, un seul genre, le 
genre Pinus, possède en outre des hyphes intracellulaires radicales 
auxquelles paraît liée la formation de tubereules radicaux (voir 
planche CCXLIII, fig. 17-18) analogues à ceux que van Tieghem a 
décrits dans son Traité de botanique, page 203, pour les radicelles 
nues des Légumineuses et des Cycadées : «la racine produit d’abord 
des radicelles de divers ordres suivant le mode latéral. Puis cer- 
taines radicelles se dichotomisent à partir de la base, un certain 
nombre de fois en des points rapprochés; en même temps leur bran- 
ches successives demeurent plus ou moins unies et cette concres- 
cence produit de petits tubercules entiers, palmés ou coratloïdes. » 

Les mycorrhizes « dichotomes », qui constituent ces tubercules, se 
rencontrent chez diverses espèces du genre Pinus, P. montana, 
P. sylvestris, P. cembra, P. Strobus. 

L'on rencontredes tubercules analogues chez les Aulnes et les Eléa- 
gnées, arbres qui ne possèdent pas de gaine ectotrophe (comme les 
Abiétinées). 

Or, MM. Nobbe et Hiltner (Landwirtsch, Versuchs-Stat, t. XLI, 
p. 138; XLVI, p. 153; LI, p. 241) ont démontré que les tubercules 
dichotomes des Aulnes et des Eléagnées (de même que les tuber- 
cules simples de Podocarpus) ont le pouvoir d’assimiler l’azote libre 
de l’atmosphère. 

L'auteur pense que le Pin de montagne aurait aussi le pouvoir 
d’assimiler l’azote et d'enrichir, en composés azotés assimilables, le 
sol où il croît. Il cite, comme preuve, l'influence exercée par les 
Pins sur les Epicéas qui sont cultivés dans les landes à sol humeux 
et acide. Dans ces terrains, le sol est pauvre en combinaisons azo- 
tées assimilables; aussi les Epicéas présentent-ils les symptômes 
caractéristiques de la « faim » d’azote : croissance ralentie, cime 


— 51 


dépérissante, aiguilles courtes et jaunies. Que si, à côté d’un tel 
Epicéa, on plante un Pin de montagne, la croissance de l'Epicéa 
s’en trouvera accélérée et l'arbre aura complètement reverdi au bout 
de quelques années. L'influence exercée par le Pin de montagne sur 
l'Epicéa est identique à celle des Lupins pérennants semés parmi 
des Epicéas maladifs, telle que l’ontfait connaître des observations 
faites dans des terrains à sol sablonneux maigre. 

Nous nous permettrons d'ajouter que les dernières expériences 
de M. Müller paraissent contraires à la thèse de l’auteur. En effet, 
M. Müller (1), en collaboration avec M. Ramann, professeur de chimie 
agricole à Munich, a fait une série d'expériences sur la question de 
savoir si le pin et le chêne peuvent, à l’aide de leurs mycorrhizes, 
assimiler l'azote libre de l’air. Pour ces deux espèces, les expérien- 
ces ont donné une solution négative. 

Il resterait toutefois à savoir si les pins soumis à leurs expérien- 
ces présentaient les tubercules dichotomiques auxquels M. Müller 
attribue la propriété d’assimiler l’azote de l'air. 


ExPLicarioN DE LA PLancHE COXLIII, fig. 17-18. Pin de montagne. 


Fig. 17. — Racine avec mycorrhizes dichotomes (n), 3/4gr. nat. 
Fig. 148. — Mycorrhize dichotome grossie. Gr.—10. 


DeLacroix (G.). — Sur la jaunisse de la betterave, 
maladie bactérienne (C. R. Ac. Sc., 1903, IT, 871). 


Cette maladie, qui, du nord de la France, tend à se répandre vers 
le centre, est caractérisée par des taches irrégulières qu'on observe 
sur les feuilles et dans lesquelles le parenchyme prend une teinte 
verdâtre plus pâle. Des leucites à chlorophylle s’y montrent plus ou 
moins altérés, en même temps qu’apparaissent dans les cellules de 
nombreuses bactéries mobiles. 

On réussit assez facilement à vaincre la maladie en se conformant 
aux préceptes suivants : 


4° Employer un assolement au moins triennal ; 

2° Eviter de porter aux fumiers les feuilles malades et les enfouir 
directement : 

95° Ne semer que des graines récoltées depuis au moins quatre 
ans ; 

4° Exclure absolument les porte-graines du voisinage des champs 
où l’on cultive la betterave. 


EMersoN (JuLrA).— Notes on the blackening of «Baptisia tinctoria » 
(Bull. ef the torrey bot. club). La maladie noire du « Baptisia 
tinctoria ». 


Le Baptisia tinctoria ou Indigo jaune est remarquable par ses 
fleurs jaunes et ses feuilles légèrement tripartites. 

Au commencement de juillet, aux environs de Cape Cod, les fleurs 
n'étaient pas encore ouvertes et la plante était d’un beau vert; 
mais, quelques semaines après, on vit noircir quelques rameaux et 
au mois d’août toute la plante était noire, même les fleurs. Si l’épi- 


(1) Revue mycologique, année 1904, p. 35. 


= RTS 


derme d’une fèuille ou d’une tige était entamé, par exemple, par la 
piqûre d’un insecte, la blessure ne tardait pas à devenir le point de 
départ d’une tache noire. Toutefois la même altération pouvait se 
rencontrer aussi chez des plantes en apparence saines. 

L'auteur a reconnu que la teinte noire que prenuent les feuilles 
est due à des enzymes oxydants. L'un est une oxydase quidonne un 
bleu opalescent avec la résine de gaïac et qui est détruite à une tem- 
pérature de 83-84, 

L'autre est une peroxydase qui, comme toutes les peroxydases en 
général, ne donne la coloration bleue avec la teinture de gaïac qu’en 
présence du peroxyde d'hydrogène : elle est détruite à une tempé- 
rature de 76-870 c. 

L'acide citrique en solution étendue détruit ces deux enzymes : 
il en est de même de la soude. 

Voici le procédé que l’auteur a employé pour la préparation des 
extraits. On broya les feuilles de Baptisia dans un mortier avec 
du sable très fin. Ce sable avait été préalablement traité avec de 
l'acide chlorhydrique étendu et lavé jusqu’à ce que le papier réactif 
n’acceusât plus aucune réaction acide; on l’avait ensuite fait sécher 
au soleil. On recouvrit avec de l’eau distillée les feuilles ainsi dis- 
posées et on les laissa macérer pendant une demi-heure ou une 
heure ; on filtra ensuite l’extrait, en pressurant aussi complètement 
que possible dans une toile les feuilles dont on se débarrassa alors. 
On traita la liqueur ainsi filtrée par trois fois son poids d'alcool fort 
et on laissa, pendant une heure ou deux, se précipiter la chloro- 
phylle, les albumoïdes et autres matières. 

On fit dissoudre ce précipité dans de l’eau distillée, on filtra et 
on obtint ainsi la solution que l’on employa pour les expériences. 

En préparant les extraits, on constata qu’aussitôt que les feuilles 
broyées étaient exposées à l’air, elles passaient, en moins d’une 
heure, de la couleur verte à la couleur noire, tandis que celles qui 
u’y avaient pas été exposées restaient vertes. On fit done deux sor- 
tes d'extraits : l’un dans lequel on recouvrit avec de l’eau les feuil- 
les broyées (il ne présenta une coloration noire qu’à sa surface, en 
contact avec l'air); l’autre, dans lequel on exposa à l'air, durant 
vingt-quatre heures, les feuilles broyées, afin d'obtenir une colo- 
ration aussi noire que possible. La première méthode donne une 
solution d'un brun foncé, où il est difficile de distinguer la couleur 
des réactions. La seconde, un extrait clair de couleur ambrée, libre 
de tous les produits d'oxydation, où il est facile de constater la cou- 
leur des réactions, mais, d'un autre côté,moins actif que le premier 
extrait. 

En vue d'obtenir une solution plus concentrée d’enzyme, on 
traita une portion de la solution primitive par trois fois son poids 
d'alcool à 90, et on filtra; puis on fit dissoudre le précipité dans 
de l’eau ; on répéta la même opération trois fois, eton obtint ainsi un 
extrait plus clair et beaucoup plus actif que le premier. 

Quand on eut préparé ces extraits, on les essaya : on en plaça 
10 centimètres cubes dans des tubes à réactifs, et on ajouta quel- 
ques gouttes d’une solution de résine de gaïac (2 gr. de résine dans 
400 cent. cubes d'alcool absolu); la solution prit une teinte d’un 
bleu opalescent devenant un peu plus foncée quand on la secouaït, 
et une teinte bleu clair par l'addition de 95 p. 100 d’alcool, qui dis- 


vie 
sout l'excès de gaïac. Cet essai démontre la présence d’une oxy- 
dase, 

En ajoutant une goutte de peroxyde d'hydrogène, on voyait la 
solution prendre une teinte d’un bleu plus foncé, et cette colora- 
tion persistait quelques heures, sans changement. Cette réaction 
dénote la présence d’une peroxydase. 

Quand on a soumis l'extrait à une température de 800 pendant 
trente minutes, on n'obtient plus la réaction du gaïac, tandis qu’en 
ajoutant quelques gouttes de peroxyde d'hydrogène on obtient 
encore une belle coloration. Quand on soumet l'extrait pendant 
dix minutes à une température de 85°, toute réaction cesse. 

En ajoutant quelques gouttes de chloroforme, on mettait les 
extraits à l'abri des moisissures, sans que leur activité fût diminuée. 

L'auteur conclut que, quoique existant dans toute la plante, 
l'enzyme à une activité particulière dans les parties noircies et que 
ces parties noircies deviennent susceptibles d’être attaquées par les 
enzymes, quand elles ont, sous l'influence de quelque autre cause, 
perdu de leur vitalité. Les feuilles qui sont noires ne paraissent 
point mortes :elles contiennent toujours, au contraire, en abon- 
dance de la chlorophylle. 


BLonpLor (R.). — Sur la propriété que possèdent un grand nom- 
bre de corps de projeter spontanément et continuellement une 
émission pesante (C. R. A. Sc. 1904, I. [473). Sur les pro- 
priétés de différentes substances relativement à l'émission 
pesante (C. R. Ac. Sc. 1904, IT, 20-29). 


On sait que le sulfure de calcium exposé au soleil, puis reporté à 
l’obscurité, répand une faible lueur (phosphorescence), et on sait 
aussi que certains corps, par exemple une pièce de monnaie en 
argent, placés au voisinage de ce sulfure de calcium phosphorescent 
possèdent la propriété de rendre beaucoup plus éclatante cette 
luminosité. 

M. Blondlot s’est proposé d’étudier plus complètement ce phéno- 
mène. 

Il a constaté une série de faits qui ne peuvent s'expliquer qu’en 
admettant que la pièce d'argent émet spontanément et continuelle- 
ment des molécules pesantes qu’elle projetterait perpendiculaire- 
ment à sa surface, et qui viendraient en quelque sorte bombarder la 
surface phosphorescente. 

Par exemple, si l’on pose sur une table la plaque de sulfure de cal- 
cium, et qu'on place au-dessus d'elle dans la verticale une pièce 
d'argent dans un plan horizontal, on obtient une luminosité plus 
vive, quelle que soit du reste la distance verticale de la pièce. Si 
l’on écarte tant soit peu la pièce de la verticale, ou si on l’incline, 
l’action cesse. Si l’on place la pièce d'argent au-dessous de la plaque 
phosphorescente (celle-ci regardant le sol), on constate une action 
si elles sont rapprochées ; mais, si la distance entre elles dépasse 
6 centimètres, il ne se manifeste plus aucune action. 

Si dans une troisième expérience on assujettit la pièce de manière 
que son plan soit vertical, puis qu’on explore à l’aide da sulfure 
phosphorescent l’espace avoisinant, on trouve que les points où la 
phosphorescence est renforcée sont situés sur deux courbes analo- 


— À) — 


gues à celles que formeraient deux jets liquides qui sortiraient avec 
une faible vitesse des deux faces verticales de la pièce. 

Il est clair que tous ces faits, et beaucoup d’autres expériences 
analogues que M. Blondlot a faites, s'expliquent si l’on admet quela 
pièce d'argent projetta par toute sa surface une émission pesante 
qui, lorsqu'elle atteint le sulfure, le rend plus visible. 

Ce qu’il y a de particulièrement surprenant dans cette émission 
pesante, c’est qu’elle traverse une feuille de papier ou de carton, et 
même une planche de 2 cm. d'épaisseur. Elle est, au contraire, 
arrêtée presque complètement par une lame de verre contre laquelle 
elle rejaillit à la facon d’un jet d’eau. Si un tube de verre long 
d'environ 4 m. et ayant 1-2 cm. de diamètre intérieur est disposé 
dans une direction inclinée, et que de l’orifice supérieur de ce tube 
on approche une pièce de monnaie, l'écran phosphorescent placé 
devant l’orifice inférieur indique que l’émission de la pièce s’écoule 
par le tube. 

En ce qui concerne les corps qui possèdent ou non la propriété de 
l'émission pesante, voici ce que l’auteur a observé. Une pièce d’ar- 
gent est la source d’une telle émission, comme nous l’avons vu plus 
haut ; mais, si l’on nettoie exactement la pièce par un procédé méca- 
nique quelconque, l’émission cesse complètement. Il suffit alors de 
la chauffer à 100, a l’air libre, pendant quelques minutes, pour que, 
une fois refroidie, elle ait acquis de nouveau la propriété de pro- 
duire indéfiniment une émission pesante. Les mêmes particularités 
sont présentées par l’argent pur, le cuivre, le mercure, le fer, le 
zinc, le bronze des monnaies... Le plomb fait exception : quelque 
fraîchement nettoyé, gratté même qu'il puisse être, il produit une 
émission ; au contraire, un morceau de plomb terni par une longue 
exposition à l'air, un fragment d’un tuyau ancien, par exemple, est 
inactif. 

Tous lesliquides essayés se sont montrés actifs : eau commune, eau 
salée, acide sulfurique pur, glycérine, essence de térébentine, huile 
de vaseline, alcool, de même le goudron de Norvège, le camphre, 
et, d’une manière générale, toutes les substances odorantes. 

Sont inactifs : le platine, l’iridium, le palladium, l'or, le verre 
sec, le soufre fondu, le plâtre, la craie; un fragment de moellon 
s’est montré au contraire actif. 

Les résultats qui précèdent, vérifiés un grand nombre de fois, 
concordent, à ce qu'il me semble, avec les réflexions que M.Berthe- 
lot a communiquées à l’Académie, dans la séance du 20 juin dernier. 
D’après ces faits, il devient en effet bien probable que ce n’est pas 
aux métaux eux-mêmes que l’on doit attribuer l’émission pesante, 
mais bien à des combinaisons dues à des actions chimiques très fai- 
bles, produites à la surface des corps métalliques; de même, l’ac- 
tivité des liquides, dont la tension de vapeur n’est sans doute jamais 
absolument nulle, et celle des corps odorants peuvent être vraisem- 
blablement attribuées à des composés volatils. 


Le Gérant, C. ROUMEGUÈRE. 


Imp. Ch. Marqués, 22 et 24, boulevard de Strasbourg. — Toulouse. 


dé ou 
eg" A \ À 


27e ANNÉE. N° 106. REVUE MYCOLOGIQUE AVRIL 1905 
EniTEUR : C. ROUMEGUÈRE, RUE Riquer, 37, Tourouse. 


RÉDACTEUR : D'R. FERRY, AVENUE px ROBACHE, 7, St-Dié (Vosces). 

= 5 RS A Pre 

Les Connaissances actuelles sur la fécondation 
Chez les PHANÉROGAMES 


par Paul GuÉRIN 


(Analyse de R. FERRY). 


Les nouvelles méthodes de coloration des préparations micros- 
copiques ont, depuis une vingtaine d'années, ouvert un nouveau 
champ aux recherches sur les phénomènes intimes de Ja généra- 
tion. Les travaux se sont multipliés à un tel point qu'il était néces- 
saire de les coordonner et de les classer. Dans la multiplicité des 
détails, M. Guérin a su faire la part des faits essentiels en reléguant 
au second plan les données accessoires et, en même temps, il a 
rassemblé à la fin de chaque chapitre (sous des numéros qui répon- 
dent aux notes du texte) une bibliographie très complète où ceux 
qui voudront approfondir cette étude trouveront toutes les indi- 
cations nécessaires. De plus, en accompagnant ses descriptions de 
nombreuses figures, il a réussi à présenter au lecteur un travail 
aussi clair que précis. 

1. La sexualité constituée et caractérisée par la réduction du 
nombre des chromosomes. 

En ce qui concerne la formation des gamètes, le fait le plus 
saillant, celui qui imprime à un noyau le caractère sexuel, nous 
parait être la réduction du nombre des chromosomes du noyau. 
Pour le gamête mâle, cette réduction s'opère lors de la première 
bipartition de la cellule mère définitive qui donne naissance par 
deux bipartitions successives à quaire grains de pollen. Cette 
cellule-mère, par exemple, chez le Lis, possède encore 24 chromo- 
somes; lors de sa première division, la figure caryocinétique ne 
présente plus que 12 chromosomes ; et il en sera de même lors de 
la deuxième bipartition, Pour le gamèête femelle, la réduction du 
nombre des chromosomes s’opère lors de la première division du 
noyau primaire du sac embryonnaire : c’est lors de cette division 
que l’on constate dans la figure caryocinétique qu'il n’y a plus, par 
exemple, chez le Lis, que 12 chromosomes, tandis qu’aux divisions 
précédentes, il y en avait 24. Chacun des deux noyaux, provenant 
de cette première division du noyau primaire du sac, a le même 
nombre (12) de chromosomes. Mais, dès la première division de 
chacun d’eux, on constate une différence entre eux, Le nombre 12 


NE SNS 


persiste dans le noyau supérieur et dans ses dérivés, tandis que 
l'on voit apparaître, lors de la division du noyau inférieur, 16, 20 
ou même 24 chromosomes. 

Lors de la fécondation, le noyau du gamète mâle, qui contient 
12 chromosomes, se confond avec le noyau du gamète femelle qui 
en contient également 12. 

M. Paul Guérin, comme M. Guignard, voit dans ce phénomène 
une fusion des noyaux. Mais l’on peut se demander si cette fusion 
n’est pas plus apparente que réelle, du moins en ce qui concerne 
les bâtonnets chromatiques. En effet, si les bâtonnets se fusion- 
naient entre eux, on ne devrait plus en rencontrer lors des futures 
divisions que 12, par exemple, chez le Lis, tandis qu’en réalité on 
en rencontre 24. De cetle constatation, il semble donc bien ressortir 
que les bâtonnets chromatiques sont restés distincts : c’est cette 
constatation qui sert de base à la théorie de l’indépendance des 
chromatines paternelle et maternelle, théorie dont nous avons 
déjà entretenu nos lecteurs (voir Rev. myc., 1904, p. 127). : 


2. La double copulation chez les Angiospermes (voir pl. CCXLV, 
fig. 1-2). 

Il faut, tout d’abord, se rappeler que le noyau de la cellule qui 
doit donner naissance au sacembryonnaire, le « noyau primaire », 
fournit, par des bipartitions répétées, huit noyaux répartis en deux 
groupes, quatre en haut et quatre en bas. Trois des noyaux de la 
tétrade supérieure donnent !’ « oosphère » ou cellule destinée à 
être fécondee et les deux « synergides », cellules qui disparaitront 
plus tard, tandis que trois des noyaux de la tétrade inférieure 
donnent les « cellules antipodes ». Le quatrième noyau d’en haut 
et le quatrième d’en bas se rapprochent et se fusionnent pour 
former le « noyau secondaire » du sac embryonnaire. Guigaard 
désigne, sous le nom de « noyaux polaires », ces deux derniers 
noyaux qui se fusionnent eutre eux. 


Voici en quoi consiste le phénomène de la double copulation que 
Nawaschin et Guignard ont découvert chez les Angiospermes, en 
1899 : le tube pollinique contient deux noyaux dont l’un va 
féconder l’oosphère, tandis que l’autre noyau se fusionne avec le : 
noyau secondaire du sac embryonnaire pour donner naissance à 
l’albumen. 


La figure 1 est une coupe longitudinale médiane de l’ovule 
adulte (grossissement—50) : 4e tégument externe; 4 tégument 
interne ; nu nucelle ; sc sac embryonnaire. 

La figure 2 (gr.—250) représente le sac embryonnaire alors 
que, par des bipartitions successives, le noyau primaire du sac a 
donné naissance à huit noyaux et que les deux noyaux mâles 
ont pénétré dans le sac. 


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VA 


Au sommet du sac, on aperçoit « les deux synergides » (ss). Sur 
laligne médiane directement au-dessous d’eux, « l’oosphère » (00). 
Au centre de la figure est « le noyau secondaire » (ns) résultant 


de la fusion des « deux noyaux polaires ». En bas, on voit les trois 
cellules dites « antipodes » (ant). 


Quant aux deux noyaux mâles (ng), le premier est en contact 
avec le noyau de l’oosphére, tandis que le second se dirige vers le 


noyau secondaire, avec lequel il se fusionnera aussitôt qu’il l’aura 
atteint. 


3. — Le phénomène de la &« æénie ». 


On sait que d’ordinaire, quand on féconde une fleur avec du 
pollen étranger, la graine et le fruit qui se développent à la suite 
du croisement ne sont pas modifiés et présentent les caractères 
maternels dans toute leur pureté ; les caractères paternels n’appa- 
raissent que dans la plante issue de ia graine hybride. A cette 
règle on ne peut opposer jusqu'ici que quelques faits d’une réalité 
bien établie. C’est à ces faits que Focke, en 1881, a donné le nom 
de « xénies ». Par exemple, quand on féconde une variété de maïs 
à albumen amylacé par ie pollen d’une autre variété à albumen 
dextriné, la graine issue de celte fécondation présente un albumen 
dextriné (voir Revue mycologique, année 1900, p. 149, les recher- 
ches de Webber sur ce fait). 

On s’est demandé si la fusion du second noyau mâle avec le 
noyau secondaire du sac pouvait être assimilé à une fécondation 
sexuelle. Les considérations suivantes conduisent à résoudre 
cette question par la négative. , 

Il est à remarquer que, dans la fécondation sexuelle, le noyau 
mâle et le noyau de l’oosphère, par suite de la réduction du nombre 
des chromosomes, ne possèdent chacun que la moitié du nombre 
des chromosomes des cellules végétatives. Par exemple chez le Lis 
chacun de ces deux noyaux mâle et femelle a 12 chromosomes, 
de sorte que le noyau de l’œuf résultant de leur fusion a 24 
chromosomes. Ainsi est reconstitué le nombre normal des chro- 
mosomes dans les cellules, et l’on peut dire que les noyaux de 
la plante future participeront à ia fois du noyau mâle et du noyau 
femelle qui ont produit le noyau de l’œuf. 

Au contraire, dans la copulation qui consiste dans la fusion du 
noyau secondaire avec le second noyau mâle, celui-ci a bien ie 
nombre réduit de chromosomes ; mais 1l n’en est pas de même du 
noyau secondaire ou des deux noyaux polaires ; c'est ce qui expli- 
que, dès la première division du noyau secondaire qui va donner 
l'albumen, on peut compter dans le noyau, si on conserve le Lis 
pour exemple, un nombre de chromosomes bien supérieur à 24. 


La copulation seule, qui porte sur l'oosphère, représente une 


LS TE 


fécondation vraie; l’autre n’est qu’une sorte de pseudo-féconda- 
tion. 
4. Les Anthérozsoïides du Ginkgo biloba et des Cycadées. 


Tandis que, chez les autres phanérogames le gamète mâle a la 
forme d’une cellule ordinaire, arrondie ou ovoïde, dépourvue de 
cils locomoteurs, Hirase a constaté, en 1896, que le gamète 
du Ginkgo biloba possède de nombreux cils vibratiles et est 
ainsi un véritable anthérozoïde atteignant 824, de long sur 
49 x de large. Le corps, qui est ovalaire, présente à sa partie 
antérieure trois tours de spire ciliée qui lui donnent, en 
avant, l’aspect d’un escargot, et il se termine par une sorte 
de queue pointue (fig. 8 et 9). Les premiers tours de spire por- 
tent sur leur bord externe une rangée de cils. 

La figure 10 représente la portion supérieure du nucelle. On y: 
voit une cavité (chambre pollinique), laquelle est remplis de 
liquide. Les grains de pollen y ont pénétré par l’ouverture (micro- 
pyle) qui s'est fermée et dont le vestige est une cicatrice (émi- 
nence brune) proéminente (c). Les tubes polliniques (b) se sont 
fixés et sont suspendus à la paroi supérieure de cette chambre. 
Une colonnette (d) supporte le plafond de la chambre. L'on voit en 
(00) les deux oosphères. La germination des tubes polliniques va 
s’opérer. Les deux anthérozoïdes vont s'en échapper : ils vont 
mouvoir leur touffe de cils et nager librement dans le liquide de 
la chambre pollinique, animés d’un mouvement de tournoiement 
rapide et en quête d’une oosphère d'archégone. Après sa pénétra- 
tion dans l’oosphère, le noyau mâle se débarrasse de sa couver- 
ture cytoplasmique, afin de cheminer seul vers le noyau femelle ; 
on le distingue très facilement de celui-ci, car il y a entre ces 
deux noyaux une différence de taille très notable, qui ne se 
retrouve nulle part ailleurs, pirmi les gymnospermes : le noyau 
femelle est dix fois plus gros que le noyau mâle. 

Aussitôt que les noyaux sexuels arrivent au contact l’un de 
l’autre, le noyau mâle commence à refouler la membrane du 
noyau femelle ; au fur et à mesure que, sous l'influence de cette 
poussée, la partie de cette membrane en contact avec le noyau 
mâle se déprime davantage, ce dernier s'enfonce de plus en 
plus profondément dans le noyau femelle, avec lequel il finit par 
se fusionner. 

Chez le Zamia integrifolia (Cycadée), les anthérozoïdes ont 
aussi leur partie antérieure en forme «escargot (fig. 6); cette 
spirale présente, à son bord externe, une rangée de cils nombreux 
serrés les uns contre les autres et insérés sur une sorte de ruban 
(bande spiralée) (fig. 4). 

La figure 3 les montre encore situés dans l’intérieur du tube 
pollinique; la figure 6 représente un anthérozoïde vu de face ; la 


NREUES 


figure 5, une section des deux anthérozoïdes se touchant par leur 
fâce postérieure et permettant de compter à peu près leurs tours 
de spire au nombre de 5, la section rencontrant ainsi 10 fois la 
spire, 5 fois de chaque côté du sommet formant le centre (c) de la 
spire. 

La figure 4 représente une section transversale de la bande 
spiralée montrant le point d'attache des cils (Gr.—900). 

Lorsque le grain de pollen est parvenu dans la chambre polli- 
nique, il germe : le tube potlinique se fixe ‘dans le nucelle et s’ac- 
croît. Les deux anthérozoiïdes s’échappent de l’intérieur du tube, 
nagent quelque temps dans le liquide que renferme la chambre 
pollinique et alteignent chacun un archégone. Immédiatement 


après avoir pénétré dans l’archégone (fig. 7), l’anthérozoïde se 


débarrasse de sa couche protoplasmique et de sa bande ciliée 
(fig. 7 b) et son noyau seul se dirige vers l’oosphère. 

Dans le Cycas revoluta,ou a pu suivre aussi les diverses phases 
de la fécondation. Dès que l’anthérozoïde a pénétré dans l'oos- 
phère, alors même qu’il est encore loin du noyau, on voit celui-ci 
se creuser à sa partie supérieure en une sorte de coupe « cavité 
réceptrice » destinée à recevoir l’élément mâle. 

Quand le noyau mâle a atteint le noyau femelle, il entre dans 
cette dépression (fig. 7 mn) et il envoie alors à l’intérieur du noyau 
femelle de gros prolongements pseudopodiques et peu à peu s’in- 
sinue dans !a substance de ce noyau où il disparait, sans que cette 
disparition soit marquée par une notable augmentation de la 
masse nucléaire. 

Ce mode si particulier de fusion n'avait pas été rencontré 
jusqu'alors chez les végétaux. 


5. Organrs qui, chez les Phanérogames, sont les homologues 
du prothalle des Cryptogames 


Nous avons vu que, chez les angiospermes, la division succes- 
sive du noyau primaire donne définitivement naissance à huit 
noyaux, dont trois forment l’oosphère et les synergides, trois 
autres les antipodes, tandis que les deux derniers, ou noyaux 
polaires, se fusionnent pour constituer le noyau secondaire du sac 
embryonnaire. 

Chez ies gymnospermes, au contraire, la division du noyau 
primaire se poursuit jusqu’à la formation d’un grand nombre de 
noyaux, entre lesquels bientôt apparaissent des cloisons cellulosi- 
ques. Le sac se trouve ainsi rempli d'un tissu désigné sous le nom 
d'endosperme, véritable prothalle, coniparable à celui du prothalle 
femelle des cryptogames vasculaires hétérosporées. 

M. Van Tieghem (1) estime que le tube pollinique, à lui seul, 


(1) Van ieghem. Spores, diodes et tomies (Journ. de bot., 1899, p. 127-132). 


IT WORE 


représente la portion végétative du prothalle mâle, tandis que le 
prothalle est représenté par l’endosperme chez les gymnospermées 
et par les huit noyaux du sac embryonnaire chez les angiospermes. 

Les prothalles étant toujours indépendants de la plante adulte 
dans les cryptogames vasculaires, alors qu’ils sont produits à 
l'intérieur du corps de cette même plante dans les Phanérogames, 
les premières sont dites Æxoprothallées, les secondes Endôpro- 
thallées. | 


6. La partnénogénése chez les Phanérogames. 


Le terme apogamie s'applique à la formation d’embryons nais- 
sant (sans fécondation) dans le sac embryonnaire aux dépens de 
cellules autres que l’oosphère. Le terme bourgeonnement s’ap- 
plique à la formation d’embryons naissant, en dehors du sac em- 
bryonnaire, aux dépens de cellules du nucelle (C’ælebogyne,Funkia, 
Nolhoscordon, Citrus, etc.) ou du téguinent (Allium odorum). On 
réserve, au contraire, le nom de parlhénogénèse pour le dévelop- 
pement en embryon d’un germe qui, par sa nature, était destiné 
à être fécondé et qui, cependant, se développe sans fécondation : 
ce terme est donc réservé à la formation (sans fécondation) d'un 
embryon aux dépens de l’oosphère. 

Kerner avait déjà signalé que l’Antennaria alpina. chez lequel, 
d’ailleurs, les plantes mâles sont très rares, donne des graines 
sans avoir élé fécondé, mais on ne savait pas s’il s'agissait là d’un 
embryon adventice (formé par le bourzeonnement des cellules du 
nucelle) ou d’une vraie parthénogénèse. En 1898, Juel (1) montra 
que, dans cette plante, l’oosphère se développe, sans aucun doute, 
en embryon parthénogénétique et que l’albumen dérive, égale- 
ment par voie parthénogénétique, des deux noyaux polaires qui 
entrent en division sans fusion préalable. Deux ans plus tard, le 
même auteur (2) apportait à son premier travail un complément 
intéressant, à savoir que dans l’A. alpina, le sac embryonnaire se 
forme sans qu’il y ait réduction chromatique ni division hétéroty- 
pique, contrairement, par conséquent, à ce qu’on observe dans la 
différenciation des cellules sexuelles. Dans l’Antennaria dioica, 
au contraire, où la fécondation s’accomplit régulièrement, la pre- 
mière division de la cellule-mère définitive est toujours accompa- 
gnée d’une réduction dans le nombre des chromosomes. 


Eo 1901, Murbeck (3) découvrit que la parthénogénèse est plus 


(1) Juel (H.-0.). Parthenogenesis bei Antennaria alpina. {Bot. Centrablatt, p. 1898, 
369-372). 

(2) Juel (H.-0.). Untersuch. über typische und parthenogenetische Fortpflanzung bei der 
Gattung Antennaria (analysé dans Bot. Zeit., 1901, 131). 

(3) Murbeck. Ucber Anomalien in Baue des Nucellus und des Embryosackes bei par- 
thenogenetischen Arten der Gattung Alchemilla (Lunds Univ. Arsskrift, 1902, XXX VIT, 
n° 2, p. AU, pl. 13). 


4 


| 
| 


Cat ob “ins. - 
cs 


07, Qise 


ou moins constante dans toutes les espèces d’'Alchemilla apparte- 
nant au groupe£uachemillr. Ici, également, comme dans l'Anten- 
naria alpina, la réduction chromatique, qui est le premier indice 
de la sexualité, fait défaut. 

La parthénogénèse a été aussi observée par Overton (1), en 
1902, chez le Thalictrum pnurpurascens. Cette plante donne, en 
nombre égal, des embryons normaux et des embryons parthéno- 
génétiques. Ceux-ci sont plus lents à se développer que les em- 
bryons normaux, bien qu’ils soient semblables à la maturité de la 
graine. 

Plus récemment, Treub à conclu que le Ficus hirta produit des 
embryons parthénogénétiques. Cette propriété se serait déve- 
loppée dans le cours des âges, parce que l’adaptation réciproque 
des figues et des insectes blastophages est trop compliquée, ces 
insectes n’apportant qu'uue quantité de grains de follen insuffi- 
sante pour assurer la fécondation des milliers de fleurs femelles 


contenues dans la figue. 


La formation d’embryons aux dépens des synergides (ce qui 
constitue un cas d’apogamie) ne semble comporter que peu 
d'exemples. Le fait n’est pas douteux pour l’AZchemilla sericata 
où, d’après Mürbeck, l’un: des synergiques donne un embryon au 
même titre que l’oosphère, bien que la fécondation n’intervienne 
pas. Chez l’Alium odorum se présente un autre cas d’apogamie : 
les embryons multiples que l’on rencontre dans le sac embryon- 
naire proviennent non seulement de l'oosphère et de l'une des 
synergides, mais aussi des antipodes. 

Mais quels peuvent être la cause et le mécanisme de la parthé- 
nogénèse ? 

« Pour moi, dit Delage, l’œuf vierge est dans un état d’équili- 
bre instable. Sans aide et dans les conditions normales, il est 
incapable de se développer ; mais il lui manque peu de chose pour 
qu'il puisse entrer en évolution, et ce quelque chose n’a rien de 
spécifique. Les excitants les plus variés peuvent le lui fournir : 
il suffit, pour qu’il se développe, de rendre plus excitant le milieu 
où il vit; il répond aux excitations appropriées, quelle que soit 
leur nature, en faisant ce qu'il sait faire, se segmenter... » 

C'est ainsi que dans le règne animal on a pu déterminer, sans 


5 10 46e EG ae 2 EE PE A AE SR A A SA D A SC 


fécondation, le développement de l’œuf vierge, en le plaçant dans 


des solutions salines qui paraissent (au moins la plupart) agir en 
provoquant un courant osmotique dont le résultat, pour l'œuf, est 
une soustraciion d’eau. Toutefois, le chlorure de manganèse paraît 


(4) Overton (J.-B.). Parthenogenesis in Thalictrum purpurascens (Bot. Gaz. 
1902, 363, 2 planches). 


LED ES 


avoir une action supérieure à celle des autres sels qui, dans les 
mêmes conditions, restent inactifs. 

Nous avons vu que l’acide carbonique possède aussi cette action 
stimulante (1). 

La chaleur également, pourvu qu'on l'applique d’une manière 
particulière, en immergeant les œufs brusquement dans l’eau de 
mer, entre 300 et 35°. 

De même encore, une action mécanique (le secouage) peut 
mettre les œufs d’oursins réduits au repos et, par suite, rebelles 
à l'action de l'acide carbonique, dans un état de labilité nucléaire 
qui les rend sensibles à cette action et leur permet de se seg- 
menter parthénogénétiquement. 

Chez les algues et chez des genres où la sexualité est, en réa- 
lité, peu marquée (Hydrodiction, Protosiphon, Spirogyra), Klebs 
est arrivé à provoquer, expérimentalenient, la parthénogénèse en 
les plongeant dans des solutions hypertoniques (par exemple 
à 6 p. 100 de sucre) et par conséquent déshydratantes. 

On sait aussi que certaines algues (Cu{leria) donnent naissance 
à des gamètes parthénogénétiques ou à des gamètes fécondés, sui- 
vant que la même espèce se développe dans la mer du Nord ou, 
au contraire, dans la Méditerranée, ce qui parait dépendre de la 
différence de température de l’eau dans ces deux mers. 

Dans plusieurs espèces du genre Warsilia, Nathansoha a cons- 
taté que l'élévation de température exerce une influence mani- 
feste sur la formation des embryons perthénogénétiques (2). Chez 
le Monotropa uniflora, Shibata a montré que le développement 
de l’endosperme (dans 10 p. 100 des ovules) peut être obtenu, en 
dehors de toute fécondation, par l'élévation de la température 
à 28° C. ou en faisant usage de solutions osmotiques (3). 

Le développement parthénogénétique semble pouvoir aussi être 
attribué, dans certains cas, au pollen lui-même qui n’agirait plus 
ici comme élément fécondant, mais à titre d’excitant physiolo- 
gique. C’est l’explication que fournit Fock du fait où. parfois, 
une fleur soigneusement mise à l’abri du contact du pollen de son 
espèce et des espèces ou variétés avec lesquelles elle peut se 
croiser, et saupoudrée du pollen d’une espèce avec laquelle elle 
refuse le croisement, développe un fruit et des graines fertiles. 
Ce qui porte à penser que le pollen déposé sur le stigmate n’a pas 
réellement fécondé les ovules, c’est que les produits de ce croise- 
ment n'ont aucun caractère paternel, ce qui n’arrive jamais 


(1) Delage. L'acide carbonique comme agent de choix de la parthénogénèse expéri- 
mentale chez les Astéries. (Rev. mycol., 1904, p. 80). 

(2) Voir Rev. mycol. 1901, p. 61. 

(3) Shibata. Experimentelle Studien über die Entwickelung des Endosperms bei 
Monotropa. (Bot. Gentralbl., 1902, 705-714). 


— 40 


quand il y a eu fécondation effective. Dans cette sorte particu- 
lière de parthénogénèse, désignée sous le nom de «pseudoga- 
mie », l'œuf ne pourrait se développer de lui-même sans fécon - 
: dation, mais aurait besoin, pour cela, de l'excitation produite par 
F un pollen étranger non fécondateur, Il ne s'agirait là que d’une 
| « fécondation végétative» au sens de Strasburger. 

Quelle que soit l'interprétation que l’on donne du résultat, il 
semble que l’on doive rapprocher de ces faits certaines expé- 
| riences récentes de Millardet. Si ce dernier a réussi à féconder 
, plusieurs races de Vitis vinifera avec le pollen de l'Ampelopsis 

hederacea et a obtenu des plantes tout à fait semblables à Vitis 
vinifera, ne peut-on, avecraison, se demander si le pollen d’Am- 
pelopsis n’a pas agi simplement comme stimulant pour provoquer 
le développement parthénogénétique des embryons de V. wini- 
fera ? 

L'auteur termine sur cette réflexion : « [1 semble désormais de 
toute évidence qu'il y ait lieu de distinguer dans la fécondation 
deux phénomènes : 1° ,a combinaison de propriétés et 20 l’exci- 
tation qui donne une poussée au développement. Le résultat du 
premier phénomène est l’amphimixie, celui du second l’embryo- 
génèse. 

La fécondation ou reproduction sexuelle englobe les deux phé- 
| ,  nomènes; la parthénogénèse, au contraire, n’aboutit qu’à l’embryo- 
| génèse. On voit par là la supériorité que la première présente sur 
la seconde. 

Au point de vue physiologique, l'œuf parthénogénétique est 
semblable à une spore et se comporte de la même manière sous. 
le rapport de l’hérédité : il engendre des produits identiques à lui- 
même et il est destiné à continuer simplement lindividu dans 
l'espèce sans apport de caractères nouveaux. Dans la fécondation, 
au contraire, l’amphimixie introduit tous les avantages d’une 
double lignée ancestrale : chacun des deux parents apporte avec 
lui un certain nombre de caractères dont l’assemblage a pour 
résultat d'assurer, dans les limites de la variabilité de l'espèce, la 
variation des produits, variation si utile pour conduire au perfec- 
tionnemenl de l'espèce. » 


) En des, 


noch. di 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXLV. 
- Nigella Damascaena 


Fig. 1. — Coupe longitudinale médiane de l’ovule adulte : £e tégu- 
ment externe; {2 tégument interne; mu nucelle ; sc sac embryon- 
paire. Gr.—50. 

Fig. 2. — Sac embryonnaire après la pénétration des éléments 
mâles : {p extrémité du tube pollinique vidé; s s synergides ; 


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00 oosphère; ng, ng les deux noyaux mâles dont l’un se trouve 
au contact du noyau de l’oosphère, l’autre libre dans la traînée 
protoplasmique occupant Ja ligne médiane du sac : # s noyau 
secondaire ; ant antipodes. Gr.—250. 


Zamia integrifolia. 


Fig. 3. — Anthérozoïdes presque mûrs, à l’intérieur d’un tube pol- 
linique. Gr.—90. 


Fig. 4. — Section transversale de la bande spiralée montrant le 
point d’attache des cils. Gr.—900. 


Fig. 5. — Section transversale de deux anthérozoïdes presque mûrs 
formés par la division de la cellule génératrice : n n noyaux; 
c centre d’où partent les tours de spire. Gr.—200. 


Fig. 6. — Anthérozoïde mûr. Gr.—90. 


Fig. 7. — Archégone au moment de la fécondation. Le noyau mâle 
mn pénètre dans la portion supérieure du noyau de l’eosphère 
on, b bande ciliée. Gr.—20. 


Gingko bilobu. 


Fig. 8 — Anthérozoïde presque mûr, vu du sommet. Contour du 
noyau indiqué par une ligne de points. Gr.—500. 


Fig. 9. — Anthérozoïde prêt à sortir du tube. Son corps s’est allongé, 
mais sa queue n’est pas encore formée. Contour du noyau indi- 
qué par la ligne de points. Gr.—500. 


Fig. 10. — Portion supérieure du nucelle âgé : b tubes polliniques ; 
c éminence brune; d colonnette d’endosperme soutenant la 
chambre ; o oosphères. Gr.—30, 


EEE —— 


BIBLIOGRAPHIE 


Daupmin (J.). — Sur l'appareil reproducteur des Mucorinées 
(CG. R. de l’Acad. des Sciences de Paris, sept. 1904, t. CXXXIX, 
p. 482-484). 


L'auteur prépare des milieux nutritifs dans lesquels la propor- 
tion en poids de l'élément nutritif est le même, différant seule- 
ment entre eux par la nature de l’hydrate de carbone, et il y sème 
du Mortierella polycephala. 

En présence du maltose ou de la mannite, il ne se forme que des 
chlamydospores. En présence du lactose ou du saccharose, il se 
forme des chlamydospores et des sporanges. En présence du lévu- 


2T'AE 


lose, il se forme d’abord des chlamydospores, puis des sporanges 


et des zygospores. Enfin, en présence du glycose ou du galactose, 
l'apparition des sporanges et des zygospores est plus précoce, et 
les chlamydospores échinulées font défaut, 

Les «œufs», jusqu'alors inconnus dans cette espèce, mesurent 
250-800 tu. Paul Vuillemin. (Centralblatt). 


Pinoy. — Nécessité d'une symbiose microbienne pour obtenir 
la culture des Myxomycètes (C. R. Ac. Se., 1903, 2-50). 


Dans un travail précédent (Bull. Soc. mycol., t. XVIIT, 3*fasc.) 
l’auteur avait démontré que, si l’on ensemence des spores pures de 
myxomy:ètes, tels que Chondrioderma difforme et Didymum 
effusum, même sur une macération gélosée de bois, on n’obtient 
aucun développement. Si, au contraire, on ajoute des bactéries, on 
obtient successivement la germination de la spore, la formation 
des myxamibes, du plasmode et de l'appareil sporifère. L'une de 
ces bactéries, le Bacillus luteus de Flügge, s’est montrée la plus 
favorable. 

Le travail actuel a pour but de montrer que chez une Acrasiée, 
le Dictyostelium mucoroides, la germination des spores ne se 
produit aussi qu’à la condition qu’on ajoute aux cultures certaines 
espèces de bactéries. 

« Ayant obtenu des cultures pures du Dictyostelium mucoroïdes 
avec une varièté de Bacillus fluorescens liquefaciens de Fligge, ne 
se développant pas à la température de 370, je les ai chauffées à la 
température da 50° pendant une heure. Dans ces conditions, la 
bactérie est tuée, ce dont on s’assure, d’ailleurs, par un ensemen- 
cement en bouillon ordinaire, et l’on a ainsi des spures rigoureu- 
sement pures. 

Ces spores ensemencées, seules, ne germent jamais. 

Elles ne germent qu’à partir du moment où on leur adjoint une 
espèce bactéri.nne convenable. Cette méthode permet d'établir 
ainsi, d’une façon rigoureuse, qu'un grand nombre de bactéries 
peuvent permettre d'obtenir le développement du Dictyostelium 
mucorotdes en dehurs de la variété du B, fluorescens liquefaciens 
de Flügge, tels sont tous les bacilles fluoressents : le Microbacillus 
prodigiosus, le Bacillus Coli communis, etc... Le développement 
est plus ou moins abondant, suivant l’espèce de bactérie mise en 
symbiose. | 

On peut remarquer que le Dictyostelium mucoroïides doit lateinte 
jaunâtre feuille-morte, qu’il prend en vieillissant, aux bacilles fluo- 
rescents. C’est, en eflet, le pigment de ces bactéries qui colore le 
mucus entourant les spores. 

D'autre part, avec le Microbacillus prodigiosus, on obtient des 
têtes sporifères d’un blane laiteux mais trèslégèrement rosé. 

Il est certain qu’il n'est pas indifférent, pour la morphologie de 
l’Acrasiée, que le myxomycète soit associé avec telle ou telle bac- 
térie. 

Certaines espèces d'Acrasiées, décrites comme distinctes, à cause 
de leur couleur, devront sans doute être considérées comme appar- 
tenant à une même espèce associée à des bactéries chromogènes 
différentes. » 


SCHELLEMEERG. — Ueber neue Sclerotinien (Centralbl. f. Bakt., 
4904, p. 379). 


Voici les espèces nouvelles que l’auteur décrit : 

Sclerotinia Ariae n. sp. 

Sur les fruits momitiés du Sorbus Aria. 

Bien distinet da Sel. Aucupariae Wor.Cupules nombreuses jusqn’à 
24 sur un seul point, stipitées, jaune d’ocre, n’ayant que 1-2 millim. 
de diamètre. Asques claviformes. 65 X6-8 y. Ascospores incolores, 
longuement ovales, 10-11 X2.5-3, 5 s. Les sporidies sont difficiles à 
obtenir en culture. Chlamydospores sphériques, 8-10 u. Le Sc. | 
Ariae est la plus petite espèce de toutes celles qui croissent sur les. : 
fruits momifiés. 4 

Les fruits momifiés de Sorbus Chamaemespilus et de Mespilus ; 
germanica n’ont produit aucune cupule. ; 


Sclerotinia Hordei n. sp. 


A la base des chaumes et sur les feuilles inférieures de l'orge. 
Les pieds attaqués restent petits et les épis avortent. Sur les chau- 
mes âgés (de deux ans) se montrent les sclérotes avec les cupules ; 
celles-ci sont jaune paille, de 14-1,5 millim. Le stipe a 2 millim, 1 
est dépourvu de poils. Les asques en massue, 65X6-9 u. Spores 
incolores, légèrement pointues 5-7X4-6 u. Sur les jeunes plantes, 

il y a un Botrytis blanchâtre. 


Un parasite produisant des sclérotes analogues, mais plus gros se 
rencontre sur le froment. 

Les fruits du noyer (Juglans regia) hébergent parfois un Sclero- 
tinia dont les fruits ascophores ne sont pas connus. Les noix tom- 
bent alors qu'elles ne sont qu’à moitié mûres; elles montrent dans 
leur intérieur une pourriture noire et il s’y développe de petits 
selérotes noirs qui par les temps humides produisent un Botrytis. 
L’infection survient aussitôt après la floraison par le canal du style, 
accidentellement aussi plus tard par les crevasses des écales du 
fruit. 


BuTLer (E.-J.) — Deodar disease in Jannsar (The Indian Forester 
appendix Series, nov, 1903, p. 1-8). 


C’est la description d'une maladie du Cedrus Deodoru causée par 
le Fomes annosus Fries (Trametes radiciperda Hartig). 

L: champignon détruit complètement les racines de l’1rbre, le 
mycélium envahit aussi le collet, se créant un passage le long du 
cambium et attaquant même directement le bois. 

Des rhizomorphes, semblables à ceux de l’Agaricus melleus, se 
rencontrent dans l’écorce du tronc et sur les parties souterraines de à 
l'hôte : ils semblent être le principal moyen de propagation. “2 


PorrauLT (G.). — Sur l'Hydnocystis piligera Tul.(Assoc. française 
pour l’avane. des Sc., Angers, séance du 19 août 1903, publié en 
nov. 1904, XXXII, p. 730-751.) 


L’Aydnocystis piligera a été retrouvé à la villa Thuret, à Anti- 
bes. Les paraphyses ne sont pas libres, comme l'avait dit Tulasne, 
mais soudées par paquets limitant des cavités ascogènes. Le cham- 


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pignon est donc une Tubéracée inférieure, et c’est à tort que divers 
auteurs ont soupçonné ses affinités avec les Discomycètes et 
uotamment les Pézizsacées. ; 

Les spores mûres contiennent de 15 à 18 noyaux et émettent de 
4 à Gtubes germinatifs, généralement localisés dans un même 
hémisphère. Les cultures donnent un mycélium ahondant, jusqu'iei 
stérile. 

Paul VuiLLemiIN (Centralblatt). 


BEcquerEL (Paul). — Sur la germination des spores d’Atrichum 
undulatum et d'Hypnum velutinum et sur la nutrition de leurs 
protonémas dans des milieux liquides stérilisés (C. R. Ac. Se., 
7 nov. 1904). 


L'auteur a pris toutes les précautions voulues pour assurer l’asep- 
sie de ses cultures qu'il a faites sur du papier filtre privé de toutes 
substances minérales et ne donnant par conséquent pas de cendres à 
la combustion. 11 a reconnu que ces protonénias se comportent 
comme des algues vertes, Dix corps simples ont suffi à leur déve- 
loppement : ce sont l’azote (sous forme minérale}, le fer, le soufre, le 
phosphore, la magnésie, le carbone, l'oxygène, l'hydrogène et tan- 
tôt le calcium (Hypnum velufinum), tantôt le potassium (Atri- 
chum undulatum). L'Atrichum pourrait donc se passer de calcium, 
et l'Hypnum de potassium. 


VuiLLEMIN (PAUL). — L’Aspergillus fumigatus est-il connu à l’état 
ascosporé ? (Archives de Parasitologie, t. VIIT, 1904, n° 4, p. 540- 
549). 


Les fructifications rapportées par Grijus à l’A. fumigatus sont 
identiques aux périthèces d’une espèce étudiée par l’auteur, et ne 
différant du Sferigmatocystis nidulans, tel qu’il est décrit par 
Eidam, que par les ascospores lenticulaires, ceintes d’une double 
lamelle plissée. C’est le St. pseudo-nidulans Vuill. 

Paurz VuILLEMIN. (Centralblate). 


Mossé. — Les traitements hâtifs contre le Mildiou. 
(Revue de Viticulture, 1904, p. 419-421.) 


De Istvauffi a reconnu que le Mildiou se propage d’une année à 
l’autre par son mycélium qui hiverne dans les sarments. Il y a donc 
tout intérêt à en arrêter le développement dès le début de la végé- 
tation. 

En commencant les premiers traitements dans les premiers jours 
d'avril, il suffit, pour prévenir le mildiou, d’ane quantité de 250 
grammes de verdet (sous-acétate de cuivre) par hectolitre d’eau, 
dose bien inférieure à celle qu’il est nécessaire d'employer si l’on 
n’opère que plus tard. 


VERNEr. — Traitement de la chlorose de la vigne en terrain 
calcaire par l’action combinée du fer et de la décalcarisation 
du sol. (Revue de Viticulture, 1904, p. 421.) 


L'auteur enlève le calcaire au sol par l'acide sulfurique qui trans 


1 STE REMENNEAS 
COM te | La 


Lu RE 


forme le carbonate de chaux en sulfate de chaux. Celui-ci est un 
élément fertilisant; en outre, il favorise la pénétration du sulfate 
de fer dans les racines en le maintenant à l’état de protoxyde de fer 
soluble et absorbable. 

L'auteur emploie, par hectolitre d’eau, 5 kilogrammes d’acide 
sulfurique du commerce et autant de sulfate de fer, et il se sert de 
cette solution pour arroser les pieds de vigne. 


STEVENS (F.-L.). — Poisoning by Lepiota Morgani. (Journ. of 
Mycology, 1903, p. 521). Empoisonnement par le Lepiota 
Morgani. 


Le Lepiota Morgani est une des plus belles espèces de champignons 
de l'Amérique; elle se distingue des autres par ses spores verdâtres. 
Sa chair, blanche et ferme, est bien faite pour tenter les amateurs 
qui ne sont pas d'accord sur ses propriétés alibiles. M. Stevens l'a 
expérimentée sur lui-même: il a mangé 3 centimètrss cubes de 
chair crue. Il Ini a trouvé une saveur douce et agréable; mais, quel- 
ques heures après, 1l a été pris de vomissements non douloureux et 
a été violemment purgé. 


REINGKE (J.). — Symbiose von Volvox und Azotobacter. 
(Ber. deutsch. botan. Geseilsch., 4903, p. 481-483.) 


Le fait que l’Azotobacter, d'après les observations de Benecke et 
de Keutner, se rencontre à la surface des algues marines, fait pen- 
ser que celles-ci tirent profit de l’azote fixé par l'Azotobacter, de 
telle sorte que ce serait la principale source d’azote pour les plantes 
et les animaux qui vivent dans la mer. Il y aurait entre les deux 
organismes une symbiose rappelant celle qui existe entre les légumi- 
neuses et leurs bactéroïdes. On pouvait se demander si une sym- 
biose analogue n’existerait pas entre l’Azofobacter et les algues d’eau 
douce. Les expériences instituées par l’auteur militent en faveur de 
cette opinion. Il a installé des cultures de Volvox Globulator dans 
. une solution contenant, pour 100 parties, 4 de mannite, 0,1 de phos- 
phate de potasse, 0,05 de sulfate de magnésie, 0,3 de carbonate de 
chaux. L’Azotobacter s'y développe vigoureusement, fournissant en 
40 semaines un gain de 11,6 milligr. d'azote fixe. Celui-ci sert sans 
doute à la nutrition de l’algue qui, de son côté, procure à la bac- 
térie des composés organiques carbonés. L’Azotobacter, aussitôt 
qu'il est introduit dans le milieu nourricier, se fixe à la surface des 
grains de Volvox et il y reste fixé. 


ManÉéA (A.). — Sur les acides gallotannique et digallique. 
(Inst. Univ. Genève, 1904, 47 p., 2 pl.). 


L'auteur indique un moyen qui permet de séparer l’un de l’autre 
ces deux acides. Il suffit de faire fermenter ie mélange de ces deux 
acides par le Penicillium glaucum. Ce champignon fait fermenter 
l'acide gallotannique et l’hydrolyse en glucose et en acide gallique ; 
l'acide gallique, au contraire, reste intact et on peut alors le titrer 
par l’un des procédés habituellement employés. 

L'auteur étudie les propriétés et les modes de préparation de ces 
acides. 


ls R SS DRE, he Gen #1, … 


Ds 1 à 


Se HO 


L'auteur étudie la fermentation de l’acide gallotannique sous 
l’action de divers champignons. Plus la fermentation d’un milieu 
tannant est rapide, plus fort est le rendement en acide gallique. 


Moore (G.-T.). — Bacteria and the nitrogen problem. 
(Yerbook of Dep. of Agric., 1903, p. 335.) 


L'auteur a réussi à produire l'infection du sol avec des cultures 
pures de bactéries provenant de tubercules de légumineuses. L’au- 
teur cultivai! les bactéries dans des milieux nourriciers exempts de 
matières azotées, ce qui a pour résultat d’accroitre dans des pro- 
portions extraordinaires le pouvoir que ces bactéries possèdent, de 
développer des tubercules chez les plantes de la famille des légumi- 
neuses. 


GaTIN-GRUZEWSKA. — Résistance à la dessiccation de quelques 
champignons (Ac. Sc. 1904, 2-1.040). 


L'auteur a fait une série d'expériences pour démontrer que cer- 
tains champignons, desséchés pendant un temps plus ou moins 
long à l’air ou à l’étuve à 37°0C., sont capables, quand on les 
humecte avec de l’eau, de reprendre leur turgescence, leur couleur, 
leur odeur et leur fonction respiratoire. 

Dix grammes environ de champignons frais étaient placés sous 
une cloche retournée sur le mercure et contenant un volume d’air 
exactement connu : on déterminait alors le volume d’acide carbo- 
nique dégagé pendant une heure, à 15° C. 

Puis on les desséchait à l’étuve, à 37°, pendant huit jours ; on 
les humectait ensuite avec de l’eau et on déterminait de nouveau 
le volume d’acide carbonique dégagé pendant une heure, à 15° C. 

On a trouvé ainsi, pour les volumes (en centimètres cubes) 
d’acide carbonique dégagés par 1 gr. de champignons desséchés : 


Après la dessiccation et 


Avant la dessiccation. SALES 
la rehumidification, 


r. 0 re 
Polyporus fomentarius.... 0.23 0.16 
Polyporus betulinus...... 0.20 0.12 
Polyporus adustus........ . 0.68 0.11 
Lactarius decipiens....... 0.31 0.02 
Amanita citrina:........ O.2L 0.00 


On voit que la résistance à la dessiccation varie beaucoup suivant 
les espèces. 

Les Polypores ligneux présentent cette faculté de reviviscence, 
mais ils la perdent au bout d’un laps de temps variable : quelques 
semaines ou quelques mois. 


BaaR (R.). — Beitrag zu der Kenntniss der Lebensweise des 
Myceliums von Ustilago violacea Pers (Sitzungsberitchte der 
deutsch. naturw. med. Vereins für Bôhmen « Lotos » in 
Prag. 1903, p. 279-285, avec 6 figures dans le texte). 


L'auteur décrit et figure le mode de végétation de l’Ustilago 
violacea sur le Melandrium pratense. Les spores tombées sur le 
sol y traversent l'hiver. Le mycélium qui est issu des conidies 
secondaires, envahit les jeunes pousses et se propage dans l’inté- 
rieur des racines. 


RM 5h 


MourzEsKi (S.-A.). — Ueber die innere Therapie der Pflanzen 
(Zeitschr. f. Pflansenhrankh. 1903, p. 257-265). Sur le traite- 
ment interne des maladies des plantes. 


C'est contre la chlorose qui règne en Crimée sur divers arbres 
fruitiers (pommiers, poiriers, cerisiers) et sur la vigne, que l’auteur 
a tenté cette nouvelle méthode. Elle consiste à percer un trou dans 
le tronc de l'arbre et à y introduire du sulfate de fer. L'auteur 
introduisit ainsi 125 grammes de poudre sèche de sulfate de fer sur 
un pommier dont le tronc avait un diamètre d'environ 20 cent. et 
qui était atteint de chlorose; quatre jours après cette opération, les 
feuilles commencèrent à reprendre leur coloration verte; dix jours 
après, il n'existait plus aucune trace de chlorose et, au bout de trois 
semaines, le feuillage avait la teinte vert foncé qui indique une 
santé florissante. Ce traitement a pour effet de hâter notablement la 
pousse des feuilles de l’année. 

L'auteur à remarqué que les arbres que l’on a fortifiés er les 
soumettant à ce traitement ont moins à souffrir des attaques des 
cochenilles, du Fusicladium et de la gommose. 


PorLacor. — À propos du travail de Macchiati « Sulla fotosintesi. 
‘ fuori dell'’organismo e sul suo primo produtto » (Nuovo Gior- 
nale bot. Itat. 1903, p.125). Poche parole al Prof. Macchiati a 
proposito delle sue esperienze intorno alla fotosintesi (Bull. 
d. Soc. bot. Ital. 1903, p. 172). 


L'auteur critique la méthode sur laquelle Macchiati se fonde pour 
démontrer la photosynthèse hors de l’organisme. (Rev. mycol., 
1904, p. 37). 

19 Macchiati filtre le liquide qui. lui a servi dans ses expériences 
sur l'assimilation hors de l'organisme et l’additionne de quelques 
gouttes de codéine et d'acide sulfurique ; et il conclut que la colora” 
tion rosée qu'il obtient ainsi est dûe à la présence de l’acide formi- 
que. Pollacci, s'appuyant sur ses recherches, considère cette expé- 
rience basée sur l’emploi d’un seul réactif comme insuffisante pour 
justifier la conclusion de Macchiati. 

20 Quant au dégagement gazeux que Macchiati a obtenu hors de 
l'organisme, Pollacci se demande si c’est bien de l'oxygène et il 
reproche à Macchiati de ne pas s'être occupé de l'acide carbonique 
décomposé. Pour prouver qu’il y avait réellement assimilation, il 
aurait fallu démontrer le rapport entre l’oxygène dégagé et l’acidé 
carbonique décomposé. 

La question resterait donc encore litigieuse. 


MaATRUCHOT. — Sur la culture artificielle de la truffe (Bull. 
soc. myc, XIX, 3° fasc). 


L'auteur, se basant sur ses cultures pures dé deux espèces de 
truffe, combat les opinions exprimées par M. Boulanger (voir Rev. 
Myc. 1908, p. 104 et 195). D’après M. Matruchot, le mycéliom truffier 
ne présente pas les caractères que lui attribue M: Boulanger : il n’est 
pas « très fin » ; bien au contraire, le diamètre. des .filaments peut 
atteindre jusqu’ ‘à 8 et 10 s, ce qui est une taille considérable pour 
un ascomycète. Le mycélium du Tuber uncinatum.ne donne jamais 
en culture;« de nombreux petits périthèces restant-au début de leur 


la 


L'Er— 


développement et ne dépassant pas un millimètre de diamètre » ; il 
donne, au contraire, un petit nombre de sclérotes qui deviennent 
volumineux. Il ne présente jamais de forme conidienne et ne rap- 
pelle en rien, par conséquent, ni les Acrostalagmus, ni ies Stachyli- 
dium, ni les Monilia, ni les Ambliosporium. Les bois des environs 
d'£tampes sont connus depuis longtemps comme produisant norma- 
lement diverses espèces de truffes, en particulier le 7. melanospa- 
rum (truffe de Périgord); et, s'il était démontré que cette produc- 
tion ait augmenté ensuite des semis pratiqués avec ces prétendues 
« formes conidiennes », il ne faudrait attribuer cette récolte plus 
abondante qu'aux soins culturaux et engrais que M. Boulanger a 
prodigués à ses bois d’Etampes et qui sont précisément ceux qu’en 
Périgord et en Vaucluse on applique aux bois non truffiers pour les 
rendre truffiers. 


Rosrrup E. — Norske Ascomyceter, 1904. 


Ce travail, écrit en suédois, contient cependant en latin les diag- 
noses de plusieurs espèces nouvelles : 

Mitrula norvegica. Geoglossoides, fusoideo-claviformis , ca 
2 cent. alta, superne 2-4 millim. crassa, aurantiaca. Asci 65 v long., 
5 p crass. Sporae fusiformes, 15-46 1 long., 3-4 v crass. Inter 
folia dejecta. 

Desmatella succinea, Scleroderris Padi, Sphaeropeziza Juniperi 
Rhopographus Chamaemori, Lophidium Aspidii, Sphaerella Ac- 
taeae, Leptosphaeria Dryadis, L. norvegica (sur les tiges de 
Braya alpina), Metasphaeria biseptata (sur les feuilles de Careæ 
vesicaria), Linospora Sibbaldiae. 


VuiLLemin (P.). — Une Acrasiée bactériophage (C. R. Ac. 
Sc. 1903, 2-387). 


On sait aujourd’hui que les amibes se nourrissent de bactéries 
vivantes, et l’on admet qu’une telle nourriture leur est absolu- 
ment indispensable. 

En est-il de même pour les organismes, tels que les mycéto- 
zoaires, présentant une phase amiboïde? Les résultats obtenus sur 
cette question sont assez contradictoires. 

Lister avait bien vu que des bactéries indéterminées sont englo- 
bées et digérées par les zoospores et les amibes de diverses myxo- 
gastrées; mais il n'a pas établi que ce mode d'alimentation fût 
habituel, suffisant, ni à plus forte raison nécessaire. 

Chrzaszez a pu nourrir le Physarum leucophœum, var. ferox, de 
Saccharomyces et de Mycoderma, mais non de bactéries acétiques. 

Lad Celakowsky a vu le Bacillus megatherium digéré par les 
zoospores de Chondrioderma difforme pourvu qu'il ait été, au 
préalable, tué par la chaleur, tandis que les bactéries englobées 
vivantes restaient inaltérées au bout de deux heures et demie. 

En ce qui concerne les acrasiées, le Dictyostelium mucoroïdes a 
fait l’objet des expériences de Nadson. Cet auteur annonce qu’il a 
obtenu des cultures pures du mycétozoaire sur des milieux liquides 
ou solides, en l’absence de tout microorganisme différent ; mais ces 
cultures étaient chétives et ne présentaient aucune forme normale- 
ment développée. Toutes les fructifications vigoureuses étaient 


LANER TEE 


accompagnées de bactéries variées. Le Bacillus fluorescens liquefa- 
ciens Flügge était son associé habituel. 

Nadson croit que les deux organismes se rendent de mutuels 
services et que la bactérie favorise, indirectement, le Dictyoste- 
lium en produisant de l’ammoniaque qui rend alealin le milieu de 
culture. 

Depuis le 45 mai dernier, je cultive le Dictyostelium mucoroïdes 
dans des tubes à essai bouchés au coton, placés à l'abri dela lumière, 
à La température du laboratoire, contenant de la gélose additionnée 
de 5 p. 1.000 de peptone et de 20 p. 1.000 de maltose. 

La semence prise dans les têtes blanches renferme souvent avec 
les spores une bactérie qu'il est facile d’en isoler par des repiquages 
successifs. C’est un hacille fluorescent, fétide comme celuide Nadson, 
mais il ne liquéfie pas la gélatine. Tous les tubes où se montrent 
les Dictyoslelium contiennent aussi des bactéries ; les fructifieations 
du Mycétozoaire reposent sur des colonies bactériennes. Les pédi- 
celles capités apparaissent au bout de trois jours, en été, dans les 
conditions indiquées. 

Si la semence n’a pas apporté de bactéries, rien ne pousse, rien 
du moins n’est visible à l'œil nu, car au microscope on découvre 
des amibes issues de spores. Dans ces semis, en apparence 
stériles, il suffit d'introduire le bacille isolé pour mettre le déve- 
loppement en train. L'expérience suivante est assez démonstrative 
pour nous dispenser d’en rapporter d’autres. 

Le 7 juillet, nous ensemençons trois tubes À, B, C. L’un (A) pré- 
sente des bactéries et des débuts de fructifications au bout de trois 
jours (10 juillet). Rien de visible dans les autres. Le 10 juillet, nous 
semons le bacille pur dans le tube B; les fructifications apparais- 
sent trois jours plus tard (13 juillet). Le tube C, où l’on ne voit 
encore rien, est ensemencé de bacille le 13 juillet ; les fructifications 
se montrent le 16 juillet. 

La culture pure mixte du Dictyostelium et du bacille fluorescent 
est ainsi réalisée par synthèse. 

Dans tous les cas où nous avons ensemencé de bacille fluorescent 
les cultures en apparence stériles, de trois à sept jours après 
l'introduction des spores du Mycetozoaire, le résultat a été positif. 

Au lieu de bacille fluorescent, nous introduisons la bactérie pyo- 
cyanique dans une culture de cinq jours, en apparence stérile. Le 
résultat est négatif. La bactérie pousse seule, bien que le micros- 
cope décèle des corps amiboïdes. Etant donné les propriétés alcali- 
nigènes de la bactérie pyocyanique, cette expérience contredit 
l'opinion de Nadson sur le rôle de la bactérie commensale. 

Effectivement, l’examen microscopique nous montre que les 
bacilles sont englobés par les amibes et subissent dans les vacuoles 
les dégénérescences du type décrit par Pfeffer. 

Donc, dans les conditions de l'expérience, un Mycétozoaire du 
groupe des Acrasiées, le Dictyostelium mucoroïdes, ne s'est déve- 
loppé que parallèlement à des bactéries déterminées. Celles-ci 
n’agissent pas indirectement en modifiant le milieu, elles servent 
d’aliment aux corps amiboïdes qui les englobent et les digèrent. 


- 0 


L'un (; MER 


CARRIÈRE (G.). — Etude expérimentale sur le sort des toxines 
et des antitoxines introduites dans le tube digestif des 
animaux. (Ann. Inst. Past., 1899, t. 435). 


Lorsque le tube digestif est en parfait état, c'est-à-dire qu'il ne 
présente aucune éraillure, lon peut y injecter sans qu'il sur- 
vienne aucun accident une dose 500 fois plus forte de toxine téta- 
nique que celle qui tuerait l'animal par injection sous-cutanée, 
On sait de même que l’on peut sucer la plaie produite par une 
vipère, et que l'on peut ainsi empêcher l'absorption du venin. 

L'auteur a fait de nouvelles expériences en ce qui concerne la 
digestion et la destruetion de la toxine tétanique et du venin de 
serpent, par les divers agents chimiques que contient le tube 
digestif. 

Voici le résumé des résultats auxquels il est parvenu : 


ACTION 


AGENT ÉTUDIÉ sur la SUR LE VENIN 
TOXINE TÉTANIQUE 


Ptyaline. Atténuationconsidérabl. Atténuation très pro- 
noncée. 

Suc gastrique. id. id. Destruction presque 
complète. 

Bile. id. id. Destruction presque 
complète. 

Pancréatine. Destruction. Destruction. 

Microbes intestinaux. Atténuation très légère. Atténuation très légère. 

Epithélium intestinal. Action presque nulle. Action presque nulle, 

Oxydases des leucocytes Atténuation notable. Atténuation notable. 


L'auteur a soumis aux mêmes recherches les antitoxines tétani- 
que et venimeuse, et il est arrivé aux résultats suivants : 


ACTION 
© om 
sur le sur le 
FACTEURS ÉTUDIÉS SÉRUM ANTITÉTANIQUE SÉRUM ANTIVENIMEUX 
Ptyaline. Presque nulle. Nulle. 
Suc gastrique. Nulle. Presque nulle. 
Bile. Presque nulle. Presque nulle. 
Pancréatine. Très notable. Très notable. 
Microbes intestinaux. Très notable. Très notable. 
Epithélium intestinal. Destruction. Destruction. 
Oxydases leucocytaires. Nulle. Nulle. 


VuiLkemin (P.). — Hyphoïdes et bactéroïdes (CG. R. Ac. Se., 1905, 
I, p. 52.) 


On rencontre dans les tubercules jeunes des légumineuses des 
filaments à parois cellulosiques, qui ont à peu près les dimensions 
des hyphes de Phycomycètes et qui, comme celles-ci, sont renflés 
en ampoules terminales ou interculaires. 

L'auteur analyse, comme suit, la nature de ces filaments qu'il 
nomme hyphoides : 


"60e 


« L’hyphoïde se compose de deux éléments : 1° une gaine; 
2% un mucilage renfermant des corpuseules semblables aux bacté- 
ries isolées des tuhercules, et capables de faire naître de nouveaux 
tubercules sur les racines des légumineuses. Les corps bacillifor- 
mes et le mucilage qui les enrobe appartiennent à l’organisme géné- 
rateur des tubercules, au Rhizobium. La gaine appartient à la 
légumineuse. Elle est en rapport de continuité avec les membranes 
des cellules qu’elle traverse, depuis les poils radicaux jusqu'aux 
cellules spéciales remplies de bactéroïdes. Elle présente la consti- 
tution chimique de ces membranes : cellulosique dans la majorité 
des cas, subérisée dans son trajet à travers l’endoderme. La gaine 
des hyphoïdes est le produit d’une réaction des tissus contre l’exei- 
tation de l'organisme étranger. Les cellules préformées de la légu- 
mineuse, toutes celles qui appartiennent à la racine mère, restent 
fermées au Rhizobium. Elles n’échangent avec lui que des produits 
solubles à travers les membranes. Au contact des colonies bacilii- 
formes, la membrane s’hypertrophie localement, s’invagine et 
isole le Rhizobium du protoplasme jusqu’à ce qu'il ait atteint l’au- 
tre bout de la cellule. Ce phénomène se répète de cellule en cellule. 
Le parasite, constamment séparé du protoplasme par une mem 
brane, n’est pas, à proprement parler, intracellulaire : il répond à 
la définition que j'ai donnée, ailleurs, du parasite. éranscellulaire. 

A la limite de deux cellules, la multiplication du parasite est 
parfois si active qu'il fuse, entre les deux lamelles décollées, avant 
que la nouvelle cellule ait ébauché la gaine qui isolera le Rhizo- 
bium pendant sa traversée, Le parasite devient alors intercellu- 
laire. Nous avons observé de puissantes colonies intercellulaires 
dans les tubercules d’un Medicago récolté, au bord du chott Mel- 
ghir, par le D' Legrain. La rigidité spéciale des membranes, résul- 
tant de l'habitat désertique, rendait la traversée des cellules plus 
difficile que dans le cas habituel. 

Dans le tissu néoplasique qui forme la moëlle des tubercules, les 
cellules naissantes sont forcées avant d’avoir élaboré les matériaux 
nécessaires à la séquestration des parasites. Les gaines transcel- 
lulaires font défaut ou opposent une barrière insuffisante à l’inva- 
sion parasitaire. 

Au parasitisme intercellulaire ou transcellulaire, succède le para- 
sitisme intracellulaire. Les antagonistes qui, jusqu'alors, s'influen- 
çaient à distance, ont pris contact. Dans cette mêlée corps à corps 
ils sont également hypertrophiés et déformés. 

Sous la forme nouvelle de bactéroïdes, le Rhizobium est étroite- 
ment mélangé au cytoplasme; il en prend même certaines réac- 
tions colorantes. Ainsi, en traitant par un mélange de fuchsine 
acide et de vert d’iode des coupes pratiquées dans les tubercules 
du-Medicago saharien, nous avons coloré en bleu les bactéries 
intercellulaires, en rose les bactéroïdes. 

Les hyphoïdes, comme les bactéroïdes, ne sont donc pas de pures 
formations parasitaires; ce sont des produits symbiotiques. Les 
portions appartenant à la légumineuse et les portions appartenant 
au Rhizobium sont bien distinctes dans les hyphoïdes et immédiate- 
ment reconnaissables à leurs caractères spécifiques ; elles sont 
intimement unies dans les bactéroides et modifiées par action réci= 


proque. » 


MANETTES ET TE TS PU PRE D 2 fe SN 
Le * Ce: C : d 


ANONYME. — Le parasitisme du Santal. (Revue des cultures colo- 
niales, 20 janvier 1904, t. XIX, p. 47-48). 


D'après les observations de Brandis (The Indian Forester, n° 9, 
de 1903), le Santal peut vivre sans parasitisme, au moins jusqu’à 
l’âge de 6 mois. Pendant cette période, la jeune plante possède de 
nombreuses radicelles et des poils radicaux qui adhèrent aux parti- 
cules solides. Ces organes d’absorption disparaissent quand les 
racines se sont fixées, par des suçoirs, aux racines d’autres plantes. 
Les plantes nourricières du Santal appartiennent à des espèces 
variées. 

Paul Vuizzemin. (Centralblatt). 


GEssarD. — Sur la tyrosinase de la mouche dorée (CG. R. Ac. Sc., 
1904, 2, 644). 


4 L'on sait que dans les tissus du Russula nigricans, il existe de la 

tyrosine et que, sous l'influence d’une diastase spéciale (la tyrosi- 

nase), elle a la propriété de se transformer en une matière noire 
dont la coloration apparaît aussitôt qu’on brise cette Russule. 

M. Gessard signale un phénomène analogue chez un diptère, la 
mouche dorée, Lucilia Caesar L. dont la larve est bien connue des 
pêcheurs à la ligne sous le nom d’asticot. 

On trouve chez cette larve la tyrosine et la tyrosinase. La coque 
| où la nymphe s’enveloppe est constituée par la dernière dépouille 
de la larve : elle a d’abord la couleur blanche de celle-ci. Mais 
bientôt elle devient noire en passant par une succession de teintes 
qui rappellent les teintes dont s'accompagne la réaction de la tyro- 
sinase sur la tyrosine en milieu liquide. Ce qui prouve bien que 
c’est ici la tyrosinase qui est la matière active, c’est qu’à mesure 
que la coque se colore, on constate la diminution proportionnelle 
de la tyrosinase dont une partie a été employée à la pigmentation 
de la coque. D'autre part, si dès sa formation la pupe blanche est 
mise dans le vide, sa coloration ne se produit pas faute de l’oxygène 
indispensable au fonctionnement de la tyrosinase qui est une 
oxydase, mais cette coloration apparaît une fois l’air rendu. 

A un autre stade du développement de l’insecte, ce phénomène 
de coloration se répète. La mouche sort de la pupe incolore. Peu à 
peu sa cuticule noircit et prend un bel aspect métallique. Ici, comme 
précédemment, la coloration ne s’opère qu’en présence de l'air. De 
plus, si la mouche, alors qu’elle est encore incolore, est tuée par le 
chloroforme et abandonnée à l’air, la coloration noire apparait 
malgré la mort, ce qui prouve bien qu'a ce stade il ne s’accomplit 
plus qu’un processus purement chimique. 

« Ces faits, ajoute l’auteur, peuvent servir d'appui à l'hypothèse 
qui attribue à la tyrosinase la production du pigment cutané de 
l’homme et des animaux. » 


BourQuELoT et Hérissex. — Sur la tréhalase; sa présence géné- 
rale dans les champignons (C. R. Ac. Sc. 1904, 2, 874). 


Des recherches poursuivies de 1889 à 1893 portant sur des espè- 
ces nombreuses et variées de champignons ont établi la présence 
générale dans ces végétaux d’un hexobiose, le tréhalose. D’autres 


Ur go 


recherches plus récentes ont montré que les plantes phanérogamess 
ainsi que les fougères et les muscinées, renferment, et d’une 
facon absolument 2énérale, un autre hexobiose, le sucre de canne. 
C'est là, pour le dire en passant, entre les végétaux verts et les 
champignons, une différence qui, tout en étant d’ordre chimique, a 
autant d'importance que celle qui repose sur la présence de la chlo- 
rophylle dans les premiers et l’absence de ce principe dans les 
seconds. |; 

Ces deux hexobioses, susceptibles de s’accumuler dans certains 
organes, pouvant apparaître ou disparaitre, suivant le moment de 
la végétation considéré, jouent évidemment un rôle analogue dans 
la nutrition des végétaux quiles renferment. Leur utilisation néces- 
site un dédoublement préalable en glucose pour le tréhalose, en 
glucose et lévulose pour le sucre de canne; et nous savons que ces 
dédoublements sont effectués par deux enzymes différents: la tréha- 
lase et l’invertine. Si l'invertine est un enzyme nécessaire à la 
nutrition des phanérogames, on doit supposer corrélativement que 
la tréhalase se rencontre en quelque sorte nécessairement chez tous 
les champignons, l’enzyme pouvant cependant faire défaut dans 
les organes où le sucre s’accumule comme réserve alimentaire. 

Depuis la découverte de la tréhalase, qui n’a êté signalée que dans 
quatre ou cinq espèces de champignons, la question n’a pas été 
étudiée. [1 y avait là une lacune que les auteurs ont essayé de com- 
bler par de nouvelles expériences. 

Les espèces étudiées peuvent se diviser en trois groupes : 

4° Celles qui ne contiennent pas de tréhalose, mais seulement de 
la mannite: Paæillus involutus et Russula delica: elles sont riches 
en tréhalase ; 

20 Celles qui contiennent du tréhalose abondamment : pieds des 
Boletus edulis et B. aurantiacus : ils ne contiennent pas de tréha- 
lase, ce qui permet l’accumulation de tréhalose dans ces organes : 

3° Espèces qui contiennent du tréhalose et de la mannite: Boletus 
badius, Amanita muscaria : ils contiennent de la tréhalase. 


Wenmer. — Ueber Kugelhefe und Gährung bei Mucor Javanicus 
(Centralbl. f. Bakt. Abth., IT, Bd. XIII, 1904, p. 277). 


Le Mucor Javanicus que Wehmer a décrit en 14900 est, comme 
d’autres espèces du même genre, capable de former des globules de 
levure. Mais, pour obtenir cette formation, il ne suffit pas qu'il 
croisse immergé dans un liquide; il est nécessaire qu’il soit com : 
plètement privé d'oxygène. Wehmer combat l’idée généralement 
répandue qu’il y aurait entre les globules de levure et la fermen- 
tation alcoolique une dépendance étroite ; le mycélium normal, 
quand il est immergé, c’est-à-dire privé d’air, est aussi capable de 
produire de l'alcool; il est vrai que dans de telles conditions il 
forme d'ordinaire des globules de levure. Pourtant la production 
d'alcool peut aussi exister chez des espèces qui ne forment aucun 
globule de levure. Quand on permet le libre accès de l'air, les glo- 
bules du Mucor Javanicus se transforment de nouveau en fiiaments 
de mycélium normal. 

Dans des conditions déterminées, le Mucor Javanicus compte 
parmi les espèces du genre qui déterminent le plus activement la 
fermentation. 


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(CHE 


LesAGEe (A). — Culture de l'amibe de la dysenterie des pays 
chauds (CG. R. Ac. Sc., 1904. 2. 1237). 


Depuis longtemps, on sait qu’à la période d'acuité de la dysente- 
rie des pays chauds, il est fréquent de rencontrer des amihes vivan- 
tes et mobiles. La paroi des abcès du foie peut également en conte- 
nir. Aussi plusieurs auteurs ont-ils pensé à la spécificité de ce para- 
site, 

Cependant la présence dans l'intestin normal d’une amibe du 
même genre, mais non pathogène, l’Entamæba Coli, a fait douter 
de cette specificité. 

Dans une note (1), Schaudinn a montré que, dans les sellesdysenté- 
riques, l’amibe avait des caractères objectifs suffisants pour la 
séparer de l'Entamæba Coli et en faire un parasite spécial, l'Enta- 
mæba histolytica, qui serait, d’après lui, l’agent spécifique de la 
maladie. 

Pour juger cette question, il était indispensable d’obtenir la cul- 
ture de ce parasite. Nous avons pu réussir, avec une certaine diffi- 
culté, à cultiver une seule et même amibe dans sept cas de dysen- 
terie tropicale, étudiés à Saïgon et à Toulon. 

Caractères de culture. — La culture a été faite à 250-30° sur 
gélose simple bien lavée, milieu où l’on peut noter toutes les formes 
d'évolution de l’amibe. 

1. Au début, pendant un temps variable, elle se présente sous 
l’aspect d’une masse protoplasmique, de volume variable (34 à 20), 
vivante et mobile, amorphe et vitreuse, ne contenant ni granulations 
ni noyau apparent. Il n'existe pas encore de différenciation évidente 
entre l’endoplasme et l’ectoplasme. Le protoplasme, de relief faible, 
possède une fluidité et une malléabilité remarquables, si bien que 
la forme, toujours changeante, est d’une très grande variabilité. Il 
se colore d’une façon uniforme, sauf à un point, vers la périphérie, 
où l’on voit apparaître le noyau un peu allongé, faiblement coloré, 
tranchant à peine sur le fond. 

2. Bientôt, quel que soit le volume, le centre se différencie en 
endoplasme, laissant à la périphérie un ectoplasme clair, amorphe, 
et vitreux, de largeur variable. 

Cette différenciation est beaucoup plus nette que pour l'Ené. Coli. 
L'amibe à ce stade progresse en bloc sans donner de prolongements 
ou émet à la surface des pseudopodes très polymorphes, qui tran- 
chent par leur aspect vitreux sur le reste du parasite. On note par- 
fois l’aspect en sablier, où tout l’endoplasme passe, en filant, dans 
l’intérieur d’un gros pseudopode. 

L'endoplasme contient le noyau, des granulations et des vacuoles. 
Le noyau, un peu allongé, est situé à la périphérie de l’endoplasme ; 
il est plus ou moins apparent, suivant la mobilité de l’amibe et la 
quantité de granulations. Le contour est souvent peu accentué ; 
cependant, dans certaines formes, on peut voir une auréole claire, 
achromatique, qui isole le noyau et le fait valoir : il tend alors à 
être sphérique. Les cranulations sont peu abondantes, sauf à la fin 
de l’évolution du parasite où elles deviennent volumineuses et 


(D Schaudinn. Arbeiten aus dem kaïserlichen Gesundheitsamte, Band XIX Heft 5, 
1903. 


Lu GS 


envahissent l’ectoplasme. Le contraste devient alors très net entre 
l’amibe obscure et les pseudopodes clairs qu’elle émet. Il y a ou non 
des vacuoles, en nombre variable, claires, transparentes et vides. Il 
n’y a pas de vacuole pulsatile comme dans l’amibe du sol. 

La multiplication se fait par scission simple du noyau qui se 
divise en deux. On voit fréquemment deux amibes-filles accolées. 
Je n’ai pas observé la multiplication du noyau en un grand nombre 
de noyaux secondaires, comme dans l’En£. Coli. 

3. L’amibe émet ses kystes à sa surface. 

On peut voir le fait se produire sous les yeux en ajoutant un peu 
d’eau iodée. Le protoplasme très granuleux se recroqueville et, à la 
surface, apparait un bourgeon (incolore dans l’eau iodée, alors que 
le corps de l’amibe se colore en jaune) formé d’une enveloppe épaisse 
d'apparence gélatineuse, entourant un espace rond et clair, inco- 
lore. Peu à peu, le kyste se détache et devient libre : il est petit de 
3u à 4u. La paroi épaisse s’amincit, alors que le protoplasme gros- 
sit (ôu. à 8) ; peu à peu en vieillissant, le kyste présente un espace 
clair entre le protoplasme et la paroi devenue mince et fine. La 
présence de coques vides indique la sortie de petites amibes (3u 
à Au) qui présentent les caractères énoncés plus haut. On ne peut 
comparer ces petits kystes avec les kystes volumineux à huit 
noyaux caractéristiques de l’'Ent. Coli. 

Pour juger la spécificité de ce parasite, il était nécessaire de le 
purifier par des cultures successives, à l'aide d’un microbe inoffensif 
et banal, de toute trace de matières fécales dysentériques,; car on 
peut craindre la présence, à la surface où à l’intérieur, d’un microbe 
spécifique (soixante-dix passages successifs ont êté effectués en l’es- 
pace de deux années), Dans une boite de culture placée verticale- 
ment, on ensemençait chaque fois en bas l’amibe et, en haut, le 
microbe banal pur. La culture terminée, on reprenait naturelle- 
ment l’amibe à la partie supérieure. 

L'auteur a fait ses expériences sur des chats, après s'être assuré 
qu'ils ne présentaient pas, dans leur intestin, d'Amæba Coli: 

L'amibe vivante et mobile, petite ou grande, a été injectée dans 
le rectum des jeunes chats (36 morts sur 56). Dans les cas négatifs, 
rien d’anormal n’a été observé. Au contraire, dans les cas positifs, 
après deux à trois jours, les selles prennent un aspect dysentérique 
(mueus, quantité variable de sang, ete.). À l'examen microscopique, 
présence de cellules de desquamation, de leucocytes, de globules 
rouges, de boules de mucus et d'amibes mobiles ou immobiles, 
grandes ou petites. [l existe, en effet, une amibose intestinale à 
petites formes : l’absence de grandes amibes ne suffit pas pour 
exclure toute affection amibique. 

L'état intestinal persiste 8, 10, 15 jours; l’animal maigrit, ne 
mange plus, devient squelettique, se refroidit et meurt. 

A l’autopsie, on note l’existence d’une entérite muco-desquamative, 
généralisée à tout l'intestin (mueus, boules de mueus, cellules de 
desquamation, etc.) ; cependant la lésion est plus prononcée sur la 
muqueuse du gros intestin, qui est plus boursoafflée et épaissie. 

Dans trente-quatre cas, tout se réduisait à cette lésion ; dans 
deux cas, j'ai noté, en plus,dans le gros intestin, des plaques de 
piqueté hémorragique, qui indiqueraient une localisation plus évi- 
dente. Je n’ai, jusqu’à ce jour, pas obtenu d’ulcération., On note la 


D ea ee 6 M RE ns rt hd 


“ 


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présence de l’amibe, surtout dans le gros intestin. Le centre de cul- 
ture est dans la portion cœcale. 


Demoussy. — Sur la végétation dans des atmosphères riches 
en acide carbonique. (C. R. Ac. Sc. 1904, 2-683.) 


L'auteur a élevé comparativement dans de l’air normal et dans 
une atmosphère contenant 15/1000€ d’acide carbonique, c’est-à-dire 
einq fois Ja teneur ordinaire, une double série de plantes appartenant 
à diverses espèces. 

Celles qui ont erû dans l’atmosphère riche en acide carbonique 
ont acquis presque toujours un poids supérieur de moitié à celui des 
autres. 


Ruzicka (W.). — Jur Frage der Farbbarkeit der lebendigen 
Substanz. (Zeïtsch. f. Allgem. Physiologie. Bd. IV, p. 141-152, 
und Taf., VI, 1904.) Sur la coloration de la substance vivante. 


Chez les bactéries, les Hyphomycètes et les Leucocytes vivants, 
l’auteur est arrivé à colorer certaines granulations qui sont situées 
à l’intérieur de leurs tissus, mais dont la grosseur, la situation et le 
nombre varient même chez les individus de la même espèce. Il a 
observé aussi la division de ces granulations et, au moment où 
celle-ci commence, l'existence entre elles d’une sorte de pont ou de 
trait d'union également coloré. Ces granulations ne sont pas des 
débris de la cellule : de même qu’elles peuvent se dissoudre dans la 
substance fondamentale, elles peuvent aussi naître de sa condensa- 
tion. L’auteur les considère comme l'expression des changements 
que la vie opère continuellement dans le protoplasme. Il faut parti- 
eulièrement noter la manière dont se comportent les Leucocytes par 
l'emploi d’une double coloration à l’aide d’un rouge neutre (Neutral- 
roth) et du bleu de méthylène. Dans tous les cas, les cellules 
absorbèrent de préférence la première couleur, alors même qu’elles 
avaient la deuxième, c’est-à-dire le bleu de méthylène, en grande 
quantité à leur disposition. Souvent, l’auteur put voir les Leucocytes 
présentant des granulations rouges au milieu d’un liquide coloré en 
bleu. La coloration en bleu des granulations ne survient qu'au 
moment où la cellule commence à mourir. C'est au même moment 
aussi où le noyau commence à se teindre. 


Erwerr.— Eine chemisch-physiologische Methode 0,000000051 
mgr. Kupfersulfat in einer Verdünnung von 1 : 30000000 
nachzuweisen und die Bedeutung derselben für die Pflanzen- 
physiologie und Pflanzenpathologie. (Zeitschr. f. Pflanzenkran- 
kheiten, 1904, p. 133.) Méthode chimico-physiologique qui 
permet de reconnaître la présence de 0,00000051 mgr. de 
sulfate de cuivre dans une solution au 1/30000000. 


L’accumulation d'amidon dans les feuilles traitées par la bouillie 
bordelaise paraît être, à l’auteur, la conséquence de ce que la dias- 
ta e a été empoisonnée par le sulfate de cuivre. Afin de le démon- 
trer, l’auteur a expérimenté l’action de la diastase en présence d'une 
très faible quantité de sulfate de cuivre. Dans ce but, il prépara une 
solution très étendue d’amidon et il y ajouta une petite quantité de 


: de | 
10 À 


— 66 — 


solutfon de diastase et une goutte de solution de sulfate de cuivre, 
puis, au bout de quelque temps, il l’essaya avec une solution alcoo- 
lique d’iode. Voici les résultats qu’il obtint. Dans sept essais où il 
avait ajouté O0 mgr. 000000051 de sulfate de cuivre, il se produisit, 
une heure vingt minutes après l’addition d’iode, une coloration bleue 
distincte, tandis que dans sept tubes de contrôle, le liquide resta 
dans trois incolore et dans quatre prit senlement une couleur rou- 
geâtre très claire. Dans la première série de tubes qui ont reçu le 
sulfate de cuivre, celui-ci a tué la diastase qui par conséquent n’a 
pu agir et transformer l’amidon en sucre : dans ces tubes, la réac- 
tion bleue de l’amidon par l’iode s’est donc produite. L’auteur 
espère, par cette méthode, 2rriver à démontrer la présence du 
cuivre dans les cellules des feuilles traitées par la bowllie bordelaise. 


Baupran. — Action du permanganate de calcium sur les alca- 
loïdes et en EATHOnEr sur la strychnine. (C. R. Ac. Sc. 1904, 
II, 1000.) 


En faisant réagir le permanganate de calcium sur la strychnine, 
l’auteur a obtenu un composé spécial qui agit comme antitoxine 
préventive. Injecté à des lapins avant ou en même temps que la 
strychnine, il empêche l’action toxique de celle-ci. 


SALMON (E. S.). — Formation of ascospores in Erysiphe gens 
nis (Journ. of Botany, 1903, p. 182). 


L'auteur a placé sur du papier buvard humide, au fond d’une boîte 
de Pétri, des feuilles de céréales portant des périthèces de cet Ery- 
siphe. Le protoplasme des asques commenca de suite a former des 
ascospores ; au bout d’une dizaine de jours, les périthèces se rom- 
pirent pour laisser échapper des spores mûres. L'auteur constata 
que ces spores étaient aptes à infecter le suite les graminées aux- 
quelles il les inocula. 

L'auteur signale comme un caractère particulier de l'Erysiphe 
Graminis, le distinguant des autres espèces d’'Erysiphe, le 
fait que les asques de l'Erisyphe Graminis ne produisent pas, en 
général, d’ascospores sur sa plante nourricière, mais restent sim- 
plement remplis d’un protoplasme qui est apte à former des asco- 
spores, s’il survient des circonstances favorables. 

L'auteur a aussi observé une production de conidies par cet Ery- 
siphe au milieu de l'hiver. 

Il mentionne, en outre, une larve d’un diptère (Cécydomie) 
comme se nourrissant des conidies de cet Erysiphe, et il rappelle 
qu’on a trouvé des larves analogues se nourrissant de spores d’Uré- 
dinées. Lindroth en a mentionné sur plus de 60 espèces d’Urédinées. 


Lurz (L.).— Sur le rôle des alcaloïdes envisagés comme source 
d’azote pour les végétaux (Bull. Soc. bot. de France, t. L, 
p. 118-198). 


Les champignons, et aussi les autres végétaux, ne peuvent utili- 
ser comme aliments les alcaloïdes, quand on les leur offre seuls. Au 
contraire, ils peuvent s’assimiler l’azote et autres éléments des alca- 


] 


507 ER 


loïdes, quand on leur offre ceux-ci avec un sel azoté directement 
utilisable, tel que l’azotate d’ammoniaque. 
Ce n’est pas, comme le supposait Clautrian, que les champignons 
| aient besoin d’avoir acquis un certain développement avant de 
pouvoir utiliser les alcaloïdes. 

On doit donc envisager les alcaloïdes non comme des substances 
de réserve au sens propre du mot, ni comme de simples déchets, 
mais bien comme des moyens termes entre la matière minérale 
azotée et les albuminoïdes, dont l’utilisation serait subordonnée à 
un afflux d'azote minéral, de même que celle de l’asparagine est 
liée à la présence d'hydrates de carbone en excès. 


NeciTson (A.). — Sur les ferments de deux levains de l'Inde, 
le « Mucor Praini» et le « Dematium Chodati.» (Institut de 
Botanique, Univ. de Genève, 6° sér., Ve fase. Genève, 1904, 
38 pp., 6 fig. dans le texte, 1 planche). 


L’auteur a étudié les champignons produisant la fermentation de 
boissons du Sikkim et des monts Khasia (deux régions de l’Inde). 
Ces champignons, qui provoquent la saccharification du riz, puis sa 
fermentation alcoolique, sont accompagnés, dans les gâteaux de riz, 
d’autres microorganismes. 
Dans le levain du Sikkim, le ferment principal était le Mucor 
Praini Chod. et Nech. C’est un Mucor assez voisin du M. Rouxi 
(Calm.\ Wehmer. Il a un mycélium dont la hauteur dépend des 
conditions denutrition, de lumière et de température, et qui peut 
s'élever jusqu’à 4 cent. Il forme des sporangiophores, se ramifiant 
en 6 branches au plus, qui portent à leur extrémité un sporange 
avec columelle et nombreuses petites spores. Dans certaines condi- 
tions, il se forme des formes levures ou des chlamydospores. 
Dans le levain du Khasia,le ferment principal-était un Dematium 
(D. Chodati Nech.) dont les filaments sont ramifiés, à cellules assez 
courtes sur moût gélatinisé ; les filaments forment des bourgeons 
semblables aux cellules de levures, constituant comme une grappe 
à l'extrémité des filaments. Dans le moût de vin, ces pseudolevures se 
détachent, bourgeonnent et offrent toutes les apparences des levu- 
| res. Ce Dematium est voisin du D. pullulans, maïs celui-ci n’a pas 
montré les propriétés physiologiques du D. Chodati : il n'est pas 
| capable de produire une fermentation alcoolique. 

L'auteur étudie enfin l’action des sels sur la fermentation alcooli- 
que du D. Chodati et constate que le rendement maximum est 
obtenu dans un moût artificiel préparé par la formule de Gastine 
complète (donc en milieu acide), qu’il est minimum en milieu alca- 
. lin et qu’en l’absence d’un des éléments du milieu, la production de 
; l’alcool est diminuée, mais non arrêtée. 

? BerNarp. (Centralblatt). 


Ê FengerG (L.). — Ueber den Bau der Hefezellen und über ihre 
| Unterscheidung von einzelligen thierischen Organismen 
(Berichte der deutschen Lotanischen Gesellschaft, 1902, p. 567- 
578, avec une pl. col.). 


; Le travail se divise en deux parties : 
La première partie traite de la structure des cellules de levure 


nr > 


telles qu’elles se présentent d’abord après la fixation à l’alcool 
absolu et ensuite après la coloration par l’éosine bleu de méthylène 
(méthode de coloration de Romanowsky). Le plasma prend une 
coloration bleue et présente un aspect assez homogène. Le point 
nucléaire (Kernpunkt), dont la place dans la cellule n’est pas cons- 
tante, apparaît en rouge et ne contient ni un nucléole distinet ni 
ancune trace de substance nucléolaire. On ne remarque aucune 
ébauche de noyau. Le plasma de la cellule de levure touche direc- 
tement au point nucléaire. 

La seconde partie du travail s’occupe des différences qui existent 
entre les cellules de levure et les organismes animaux formés d’une 
seule cellule. L'auteur considère, parmi ceux-ci, les rhizopodes d’eau 
douce et les sporozoaires. En employant la méthode de coloration 
de Romanowsky, il a constaté que ces rhizopodes possèdent aussi 
un corpuscule chromatique, point nucléaire, qui est complètement 
privé de nucléole et de substance nucléolaire. On les distingue tou- 
tefois facilement des cellules de levure, en ce que ce point nucléaire 
est entouré de tous côtés par du suc cellulaire présentant la forme 
d'une zone assez large et nettement délimitée, laquelle sépare du 
protoplasma le point nucléaire, tandis que le point nucléaire des 
cellules de levure est immédiatement contigu au protoplasma. 

Quant aux sporozoaires, dans leur période de repos, ils présen- 
tent la même structure nucléaire que les rhizopodes d’eau douce et 
les flagellées. 

Il existe encore un autre caractère différentiel que l’auteur se 
réserve d'indiquer dans une communication ultérieure. 


VuiLLEMIN (Paur). — Les Isaria du genre Penicillium (Penicillium 
Asiuopliæ et P. Briardi) Bull. Soc. mycol., 1904, p. 214-224, avec 
1 planche). Voir la planche CCLX VI, fig. 5-9. d 


« Je ne connais pas, dit l’auteur, de plus fàcheuse aventure, pour 
un champignon, que d’être attribué au genre /saria ou au genre 
Oospora, si ce n’est d’être ballotté d’Zsaria en Oospora, autant dire 
de Charybde en Scylla. C’est ce qui m'a engagé à examinersile para- 
site qui cause aux insectes la muscardine verte ne méritait pas d’être 
classé dans un genre mieux assis. » 

Ce champignon, classé d’abord dans les Zsaria, ne présente pas le 
plus souvent la fasciation des fiiaments qui caractérise les Isaria, en 
particulier, et les Stilbacées, en général. Il a été ensuite :ltribué, 
par M. Delacroix et par la plupart des auteurs, au genre Oospora. 
Mais ce nom ne saurait s’appliquer qu’à des champignous dont les 
hyphes stériles sont très courtes, peu apparentes. De plus, il est admis 
que, dans le genre Oospora, les hyphes fertiles sont des filaments 
qui se désagrègent en articles sporiformes. Or, à tous ces titres, le 
champignon de la muscardine verte se trouve déplacé dans le genre 
Oospora. Il possède un thalle puissant dont les filaments serrés, 
anastomosés, forment, sinon des massues semblables aux Sfilbum, 
du moins des croûtes épaisses, couvertes de mamelons microsco- 
piques, disparaissant sous l’amas des spores qui s’en détachent. 

En outre, dans ses cultures, l’auteur a constaté que ces spores 
sont de vraies conidies naissant en progression basipète aux dépens 
du sommet d’un article (sterigmate) en forme de quille. Ces stérig- 


= tp'= 


mates, terminant l'axe fructifère et les rameaux, naissent sous les 
cloisons de la partie supérieure de cet axe. 

Cette disposition, qu’il est facile d'observer dans les jeunes cul- 
tures (pl. COXLVI, £. 5-6), et qui se retrouve dans les coussinets qui 
recouvrent le corps des insectes spontanément envahis (f. 9), est 
caractéristique du genre Penicillium. 

Aussi, M. Vuillemin n’hésite pas à ranger dans le dernier genre 
ce champignon sous le nom de Penicillium Asinopliæ (Metchnikoft). 

L'auteur a rencontré encore une autre espèce, qui présente cette 
même disposition pénicilloïde des appareils conidiens terminés par 
d’amples stérigmates (fig. 7). Elle répondait parfaitement à la des- 
cription donnée par Briard d’une espèce nouvelle qu'il avait rappor- 
tée à tort à l’Zsaria truncata Pers. : « Isaria cespiteux, 2 centim. de 
hauteur, rameux, à rameaux épaissis et déchiquetés au sommet, 
farineux, conidies de longueurs inégales, 6-10 X 2u, ovales-cylin- 
dracées, hyalines, simples. Sur les débris d’un insecte. » 

M. Vuillemin a rencontré cette espèce dans un jardin à Epinal, 
en 1894. Elle sortait du sol sous forme d’un arbuseule fauve pâle et 
s’insérait à une chrysalide souterraine (Agrostis Segetum). Avec ses 
conidies, il a pu contaminer l’année suivante un Ver-griset un Elater 
adulte. 

Les conidies (fig. 8) ovales-cylindracées avaient, en moyenne, 6 u, 
5 sur 2,2 à 2,8. Elles étaient arrondies et parfois renflées aux deux 
bouts. Elles étaient souvent munies, — à leur point de réunion l'une 
avec l’autre, — d’un disjoncteur, comme celles de la muscardine 
verte (fig. 10), avec lesquelles elles présentaient une grande ressem- 
blance, sauf qu’elles étaient incolores. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCLX VI, fig. 5-9. 
A. Penicillium Asinopliæ. 


Fig. 5. — Culture sur carotte. Début de la sporulation. Gr. 1200. 

Fig. 6. — Culture sur carotte, {5 jours. Coussinet sporifère. Gr. 
1200. 

Fig. 8 et 9. — Un conidiophore et une conidie mûre pris sur le 
corps d’un ver blanc atteint de muscardine verte. Gr. 2070. 

Fig. 10. — Culture sur carotte. 7 mois. Une chaîne de conidies 
réunies l’une à l’autre par un disjoncteur. Gr. 1260. 

B. Penicillium priardi. 


Fig. 7. — Ccnidiophores sur Eater. Gr. 2070. 


pEnpeo Rabenhorst’s Kryptogamenîlora. Fungi imperfecti. 
Lieferung 94, 1904. 


Dans ce fascicule, d’une intéressante publication que nous avons 
déjà mentionnée, année 1904, page 119, l’auteur traite les genres 
Aspergillus (suite), Citromyces, Penicillium, Gliocladium. 

Nous donnerons ici ce qu'il dit du genre Citromyces et du Peni- 
cillium brevicaule. 


Genre Citromyces Wehmer in Beitr. z. Kenntn. einh. 
Pilze, I, 22 (1893). — Sacc. Syll. XI, 592; XIV, 1048. 


Hyphes stériles rampantes, septées, ramifiées, conidiophores 


Ur 


droits, à peine septés, présentant à leur sommet un petit renflement 
claviforme, sur lequel s’insèrent en verticille des stérigmates forte- 
ment adhérents, qui sont souvent fortement accolés les uns aux 
autres et qui, avec leurs chaînes de conidies, offrent l’aspect d’un 
pinceau. Conidies naissant en chapelets, cylindriques, hyalines, 
vertes vues en masse. 

Ce genre est intermédiaire entre les genres Aspergillus et Peni- 
cillium, en ce sens qu'il possède des premiers le renflement terminal 
et des seconds les longs stérigmates. Il ÿ a des espèces du genre 
Penicillium qui possèdent à l’extrémité de leurs conidiophores un 
certain nombre de rameaux droits. Qu’à ce caractère s’ajoute encore 
le renflement des stipes, nous aurons le genre Citromyces. Comme 
caractère physiologique important de ce genre, il faut, en outre, 
que le champignon soit capable de former de l'acide citrique aux 
dépens du sucre. Wehmer a utilisé cette propriété et l’a appliquée à 
la fabrication industrielle de l’acide citrique. 


Citromyces Pfefferianus (Wehmer, ibidem, tab. I, fig. 1-13.) 


Hyphes stériles hyalines, septées, s'étendant en surface et en 
hauteur, ramifiées. Conidiophores simples ou ramifiées, à peine 
septés, ayant en moyenne environ 80 u de longueur sur 3 de 
largeur, présentant à leur sommet un renflement plus ou moins 
développé de 4-8 de diamètre. Stérigmates 5-10, non ramifés, 
atténués et effilés à leur extrémité supérieure, fortement adhé- 
rents, insérés en verticille, couvrant souvent la tête du renfle- 
ment, 9-14 p de longueur sur 8-4 x d'épaisseur. Chaînes de coni- 
dies longues, accolées en faisceau, cependant se séparant facilement 
les unes des autres. Conidies sphériques lisses, hyalines, 2,3-3,8 
de diamètre, vert pomme vues en masse, plus tard d'un gris qui 
peut aller jusqu'au brunâtre. 

Sur les fruits pourrissants, sur les solutions d'acide citrique. 

Sur les substratums solides, cette espèce forme des cultures lâches, 
filamenteuses, verdâtres, plus tard grisâtres ; sur les milieux liquides, 
elle forme, au contraire, des voiles épais, recouvrant presque toute 
la surface et devenant plus tard très cassants. 

On y observe parfois, quoique rarement, des productions, sorte 
de fruits, constituées par des masses claires, sphériques, nettement 
circonscrites, superficielles, de consistance molle. 

Les limites de température pour la germination des conidies sont 
4e et 29° C., la température optimum ‘est 15-18. 

Ce champignon présente un intérêt particulier pour l'industrie, à 
raison du pouvoir qu’il possède de produire de l'acide citrique en 
abondance. 


Citromyces glaber (Wehmer (/bid.) (Voir planche de la Revue 
mycolog., COXLVI, fig. 11.) 


Il produit sur les liquides des voiles plus épais que l’espèce précé- 
dente et presque lisses à leur surface. La production de conidies est 
plus rapide et plus abondante et d’un vert plus foncé. Le renflement 
des conidiophores atteint 15 & en diamètre. Il colore en jaune le riz 
cuit, tandis que l’espèce précédente n’y produit pas de coloration. 
La croissance est plus rapide et la production d’acide citrique plus 
intense que dans l'espèce précédente. 


TAN ES 


Les limites de température, entre lesquelles germent les spores, 
sont 8 et 320 C. et la température optimum s'étend de 29 à 250, Les 
productions en forme de fruits ne s’y observent que tout à fait 
exceptionnellement. 


Penicillium brevicaule Sace. Fungi ital. Tab. 893 (1882). 
Voir planche CCXLVI de la Revue mycolog., fig, 12. 


Gazons étalés, pâles ou d'un rouge sale, en forme de moisissures. 
Conidiophores droits, courts, septés, souvent contractés près des 
cloisons, présentant à leur sommet des rameaux opposés ou verti- 
cillés. Rameaux atténués. Conidies disposées en chaînes, sphériques, 
ayant 5 à 7 u de diamètre, verruqueuses, d'abord hyalines, ensuite 
rougeâtres. 

Sur. le papier pourrissant à Padoue (Saccardo) en juillet, en Hol- 
lande (Oudemans). 

Cette espèce a une grande importance en médecine légale pour la 
recherche de l’arsenic. 

S'il se rencontre dans son substratum nourricier une trace d’arse- 
nic, ce champignon développe une odeur intense d’ail. En l’année 
1892, Gosio (Rivista d’igiene e sanita publ. 1899, p. 201 et 261) a 
relaté cette propriété que possèdent certains Hyphomycètes et sur- 
tout celui-ci. Abba (Centralblatt f. Bakt. n. Par. 2 Abt. IV, 806, 
1898), confirmant les recherches de Gosio, a démontré que le ?. 
brevicaule est, pour la sensibilité et pour la sûreté de la détermi- 
nation de la prés-nce de l’arsenic, un moyen de beaucoup supérieur 
à l'appareil de Marsh. Aussi la méthode biologique a-t-elle com- 
plètement supplanté la méthode chimique pour la recherche de 
l’arsenic. Abel et Buttenberg (Zeitschr. f. Hyg. u. Infektionskr., 
XXXII, 449) ont complété cette méthode. Ils emploient comme 
milieu de culture une bouillie stérilisée de pain bis. À 37° C. on 
peut y obtenir, au bout de vingt-quatre heures, le développement 
du champignon et, au bout de quarante-huit à soixante-douze heures, 
il peut fournir l’odeur caractéristique de la présence de l’arsenic. 
Cette méthode permet de reconnaitre, d’une façon certaine, jusqu’à 
0,0001 de gramme d’arsenic. Elle est applicable à toutesles matières 
usuelles qui contiennent de l’arsenic, telles que couleurs, tapis, 
toiles, cuirs, aliments, débris de cadavres, etc..... 


OupEmans. — Exosporina Laricis, a new microscopie fungus 
occurring on the Larch and very injurious to this tree. (K. Ak. 
van Wetenschappen te Amsterdam.) Une maladie redoutable du 
mélèse, Exosporina Laricis. (Voir planche CCXLVI, fig. 13-14). 


Sur les feuilles du mélèse apparaissent de petits points bruns; les 
feuilles ne tardent pas à jaunir et à se dessécher en commencant 
par les feuilles les plus extérieures de chaque faisceau. 

Si l’on fait chauffer les feuilles dans une solution à 10 p. °/, de 
potasse caustique et qu’on en place une coupe sous le microscope, 
on constate que chaque tache a la forme d’un petit coussinet hémis- 
phérique, constitué par des filaments rayonnants. Chaque filament 
se compose d’une file de cellules cylindriques vers le bas, plus ou 
moîns sphériques vers le haut où elles se séparent les unes des autres 
pour former des conidies (5-64X54), brunes, lisses, presque 
toutes non cloisonnées. 


10 


C’est sans doute en obstruant les stomates et, par suite, en éntra- 
vant la fonction chlorophyllienne, que ce parasite nuit aux feuilles 
du mélèse. | 

Comme les feuilles ne tardent pas à tomber et qu'il ne subsiste 
aucun mycélium, il suffira sans doute, pour combaitre cette maladie, 
de ramasser les feuilles tombées et de les brûler. 

Quant aux arbres atteints, ils ne tardent pas à dépérir et sont 
envahis par une foule de Dématiées qui leur donnent une couleur 
noirâtre. 

Cette espèce ressemble beaucoup aux genres Exosporium et Trim- 
matostroma. Le Prof. Oudemans a créé pour elle le nouveau genre 
Exosporina. 

Exosporina nov. gen. — Fungi expositi vel endogeni, stromate 
nullo vel parume voluto, conidiis in catenas stipatas digestis, singu- 
latim secedentibus, homomorphis, continuis, coloratis. 

E, Laricis nov. sp. — Stromatibus amphigenis, expositis, pune- 
tiformibus, nigris, catenas conidiorum longiusculas, in placentam 
convexam arctè condensatas gerentibus; conidiis primo angulatis, 
denique globulosis, 5-6 X5u, singulatim secedentibus, ferrugineis. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXLVI, tig. 13-14, 


Fig. 14. — Section d’un coussinet montrant les files de cellules 
(Gr. — 500). 

Fig. 15. — Chaque file isolée montre à son sommet une cellule 
sphérique (Gr. — 4000). 


Voezino (P.) — Intorno allo sviluppo e parassitismo delle Sep- 
toria Graminum Desm. et Septoria Glumarum Pass. (Ann. de 
l'Ac. agr. de Turin, 1904, p. 259-982, avec 7 fig.). Sur le déve- 
loppement et le parasitisme des S. Graminum et S. Glumarum. 


L'auteur, en cultivant le Septoria Graminum sur des décoctés 
nutritifs stérilisés, a obtenu, en outre des pycenides, des périthèces 
de Leptosphæria Tritici (Gar.) Pass. C’est la confirmation des faits 
déjà observés par Janczewski (4). En ce qui concerne le Septoria 
Glumarum, l'auteur a obtenu, par le même procédé, des pycnides, 
des conidies exsertes et quelques périthèces de Sphærella exitialis 
Morini. Ces périthèces, à leur tour, ont fourni, par semis, de nou- 
veaux périthèces et des conidies, mais pas de pycnides. 

En infectant expérimentalement des plants de froment, il a 


obtenu, simultanément sur les glumes et les glumelles, des pycnides 


et des périthèces. 

L'auteur a recherché quelle est l’influence des engrais minéraux 
fournis au froment sur le développement des Septoria Glumarum. 

I] a semé du froment dans deux vases contenant du sable stérilisé 
et il a arrosé les pieds avec le liquide nutritif de Knop contenant du 
sulfate de magnésie, du nitrate de chaux et de potasse, du perphos- 
phate de potasse, des traces de perchlorure de fer et du chlorure de 
potasse, de telle sorte que le liquide contint 2 p. °/, de sels nutritifs. 
Dans deux autres vases, il a substitué au nitrate de chaux et de 


@) Voir Rev. mycol., 1893, p. 41, et cependant 1894, p. 133. 


PR PL TE RD ns 4. 


PORT). TL, 1 


— 173 — 


potasse le nitrate de soude en triplant la dose et en réduisant, au 
contraire, ceile du perphosphate de potasse. Enfin, dans deux autres 
vases, il a réduit à la moitié la dose de nitrate et doublé la dose 
primitive de phosphore en utilisant les scories Thomas. 

Dans une autre série d'expériences, l’auteur a réussi à restreindre 
dans des limites très étroites, le développement du Septoria Gluma- 
rum et du S. Graminum en fournissant au froment comme engrais, 
à l’époque de la formation des grains, du phosphate à l’état de scories 
Thomas (à la dose de 40 quintaux par hectare) et, dès le printemps, 
du sulfate d'ammoniaque (à la dose de 50 kilogrammes par hectare). 
Avec ces engrais, il a constaté an développement extraordinaire du 
tissu mécanique. Les hyphes du champignon n’apparurent sur la 
glume et la glumelle que dans les cellules (très limitées en nombre) 
du tissu assimilateur et leur développement n'amena aucune désor- 
ganisation des tissus plus internes destinés à protéger le fruit pen- 
dant sa maturation. 

Dans les vases avec excès d’azote ou de phosphore, la plante pré- 
senta un plus grand développement en longueur et en largeur. 

Daus les chaumes qui avaient reçu un excès d’azote nitrique, les 
tissus corticaux étaient bien développés, mais les parties où se for- 
ment normalement le tissu mécanique (sclérenchyme) montraient 
en abondance de la chlorophylle, restaient verts et constitués en 
forte proportion par de la cellulose; dans ceux, au contraire, que 
l’on avait cultivés avec un excès de phosphore (scories Thomas), la 
lignification était complète. 

Le Septoria, qu’on avait inoculé aux plants, ne causa de dommage 
sérieux que sur les plantes cultivées avec un excès d'acide nitrique. 
Chez les autres, il se forma à peine quelques taches brunes. 

En résumé, il importe de régler la famure en engrais azotés de 
telle sorte que la plante ait à sa disposition de l'azote ammoniacal 
plutôt que de l’azote nitrique et qu’elle ne manque pas de phosphore. 

Il existe aussi certaines variétés de grains (Noé et Petaniello) qui 
sont réfractaires aux atteintes du Septoria Glumarum. Cette immu- 
nité tient à la même cause que celle qui a été signalée plus haut, 
c’est-à-dire à la rapidité avec laquelle se forme chez ses variétés le 
tissu mécanique (sclérenchyme). 


HozpEen (R.-J.) and Harper (R.-A.). — Nuclear divisions and 
nuclear fusion in Coleosporium Sonchi-arvensis Lév. (Trans. 
Wis., Ac. Se., 1903, p. 63, 82, 2 pl.). 


Le Coleosporium Sonchi-arvensis contient à certains stades de 
son développement deux noyaux et à d’autres un noyau. L’urédo- 
spore et les cellules du mycélium auquel elle donne naissance con- 
tiennent deux noyaux qui se divisent par division conjuguée, c’est- 
à-dire que chaque noyau sontribue à la formation de chacun des deux 
noyaux-fils. La téleutospore produite par ce mycélium est la der- 
nière cellule binucléée de la série. Les deux noyaux de la téleutos- 
pore se fusionnent après que la téleutospore s’est transformée par 
la germination en un promycélium composé de quatre cellules, dont 
chacune ne contient qu’un seul noyau. Chacune des quatre cellules 
du promycélium produit une sporidie uni-nucléée. La première 
division du noyau de la sporidie n’est pas accompagnée de la divi- 
sion de la cellule, et le mycélium que produit la sporidie est com- 


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posé de cellules bi-nucléées. En résumé, de la téleutospore à la 
sporidie, les cellules sont uni-nucléées; de la sporidie à la téleu- 
tospore, elles sont bi-nucléées. 

Les deux noyaux qui se sont fusionnés dans la téleutospore con- 
servent une existence séparée pendant tout le reste du cycle de 
l’existence du champignon et il est évident, ici, que les chromoso- 
mes, dans la division des noyaux fusionnés, sont réunis en deux 
groupes représentant probablement les chromosomes des noyaux 
paternel et maternel. 


SALMON (E.-S.). — On Erysiphe Graminis D. C. and its adaptive 
parasitim within the genus Bromus (Ann. mycol., 1904, 
p. 255-267, 2 pl. et 8 diagr.). Sur l'Erysiphe Graminis et sur 
son adaptation parasitaire avec les espèces du genre Bromus. 


Dans ce mémoire, l’auteur étudie certaines espèces d'Oidium qui, 
par leur passage sur certaines espèces hospitalières (bridgeing, 
servant de ponts), deviennent capables d’infecter des plantes que, 
sans ce stage préalable, elles seraient incapables d’infecter. 

Ainsi l’'Oiïdium du Bromus racemosus est capable d’infecter le 
Br. hordaceus, mais non le Br.commutatus. Au contraire, l’'Oidium 
du Br. hordaceus infecte aussi bien le Br. commutatus que le Br. 
hordaceus. 

Pour expliquer ces faits, l’on pouvait se demander : {° s’il n'existe 
pas deux races spécialisées infectant : 

L'une, «/le Br. racemosus et le Br. hordaceus. 

Et l’autre, B/le Br. hordaceus et le Br. commutatus. 

Ou 2% si, au contraire, il n’existe qu’une race unique qui par son 
passage sur le Br. hordacens acquiert le pouvoir d'attaquer le 
Br. commutatus. 

Les expériences de l’auteur donnent raison à cette dernière 
hypothèse. 

En effet, si on prend sur le Br. racemosus l’Oïdium qui s’y déve- 
loppe et qu’onle sème sur le Br. hordaceus, il se développe sur celui- 
ci et y acquiert le pouvoir d’infecter le Br. commutatus. 


SALMON (E.-S.), — Supplementary notes on Erysiphaceae (Bull. 
Torr. bot. club, 1902). 


L'auteur discute un nombre considérable de notices récemment 
publiées sur les Erysiphacées, notamment le travail de Smith sur 
les haustoria, les phénomènes qui mettent en liberté le périthèce 
en le détachant de son support, l’existence possible de races physio- 
logiques chez les Erysiphacées. Il continue, en outre, la liste des- 
criptive des espèces. Des monographies de ce genre, contenant 
la révision complète de toutes les espèces et constamment tenues 
par leur auteur au courant de toutes les nouvelles découvertes 
morphologiques ou physiologiques, sont, à notre avis, un excellent 
moyen pour coordonner entre eux tous les travaux isolés et faire 
progresser la science. Ce travail est accompagné de trois planches, 
dont deux représentent les tubes pénicillés du Phyllactinia corylea 
sur de nombreuses et très diverses plantes hospitalières. 


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MozciARD Marin. — Virescences et proliférations florales pro- 
duites par des parasites agissant à distance (C. R. Ac. Sc., 
1904, p. 2-930). 


Certaines larves d'insectes peuvent, en creusant des galeries à 
la base des tiges, déterminer la virescence et la prolifération des 
fleurs. 

Telles sont des larves de Rhyncophores (Hylastinus obscurus 
Marsb, chez le Trifolium repens et le Tr. Pratense) et de Curcu- 
lionides (Apion Meliloti Kirby chez le Melilotus arvensis, une 
autre espèce d'Apion chez le Cardamine pratensis et une espèce 
de Lîiœus chez le Senecio Jacobæa). 


GUTTENBERG (Hermann Von). — Beitrâge zur physiologischen 
anatomie der Pilzgallen (Verlag von Wilhelm Engelmann, 
Leipsig, 1905), 64 p. avec 4 pl. doubles. Prix : 2 marks, 60. 


Cette étude ne se borne pas à donner une description très com- 
plète des changements que le champignon détermine dans les tis- 
sus ; il cherche à en expliquer les causes, le mécanisme et l’uti- 
lité. 

Par exemple, pour l’Exobasidium Rhododendri, la galle se 
compose principalement de cellules de grande taille, constituant un 
tissu parenchymateux. Les cloisons latérales de ces cellules, sur- 
tout dans la partie périphérique de la galle, sont régulièrement 
ondulées ou plissées comme les parois latérales d’un soufflet de 
forge ou d’un accordéon. Si on fait tremper toute la galle ou une 
coupe pendant quelque temps dans l’eau, les plis s’effacent; par 
suite la paroi, d’ondulée ou plissée, devient plane. Le volume de la 
cellule augmente à mesure qu’elle se remplit d’eau, de même que la 
capacité d’un accordéon augmente et se remplit d’air quand on 
l’étire par ses deux extrémités. On constate que c’est la grande 
résistance des parois latérales qui leur permet de se déplisser 
ainsi. Elles contiennent un suc très aqueux, entouré seulement, à 
sa périphérie, d’une mince couche d’un protoplasme pauvre en 
éléments solides. Elles contiennent un petit noyau en forme de len- 
tille. Elles ne renferment ni chlorophylle ni amidon. Leurs parois 
présentent partout de grosses ponctuations. 

Quand on pratique une coupe de la galle par une section passant 
par le stipe d'insertion, on voit, quelle qu’en soit la direction, des 
faisceaux de vaisseaux qui rayonnent du point d'insertion vers la 
périphérie. Ils sont évidemment destinés à procurer un afflux abon- 
dant d'eau vers les cellules que nous venons de décrire. 

Cet afflux d’eau est d’antant plus nécessaire pour le mycélium du 
champignon qu’il est très superficiel, étant placé sous la cuticule 
épidermique om sous les deux ou trois couches de cellules sous- 
jacentes. De plus, les basides percent et fendillent l’épiderme en 
tous sens et produisent ainsi une évaporation excessive, Elles se 
présentent directement à l'air et au vent, n'étant pas abritées 
comme chez les Hyménomycètes supérieurs sous un chapeau et par 
des lamelles ou des tubes; ilen résulte qu’une grande quantité d’eau 
leur est nécessaire pour fournir à l’évaporation et maintenir leur 
turgescence. 

Un autre moyen que la galle possède pour combattre l'évapora- 


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tion, c’est l’absence de stomates sur toute sa surface. tandis que les 
feuilles normales du Rhododendron présentent sur leur face infé- 
rieure un grand nombre de stomates. 

Les galles qui sont étudiées dans ce travail sont celles que lAl- 
bugo candida produit sur le Capsella Bursa Pastoris; l'Exoascus 


 Amentorum sur l’Alnus incana; l'Ustilago Maydis sur le Zea 


Mays; le Puccinia Adoxae sur l’Adoxa moschatellina et | Exoba- 
sidium Rhododendri sur le Rh. ferrugineum et le Rh. hirsutum. 

Quatre planches doubles représentent les détails anatomiques 
décrits par l’auteur. 

L'ouvrage contient aussi un index bibliographique. 

C’est un travail important, exécuté au laboratoire de l'Université 
de Graz avec l’appui de MM. les professeurs Haberlandt et Palla. 
Il est conduit avec ordre et clarté et se termine par un chapitre où 
l’auteur condense et résume le résultat de ses intéressantes obser- 
vations. | 

Un fait singulier que l’auteur a observé est, chez le Capsella 
Bursa Pastoris et chez l’Alnus glutinosa, l'apparition de stomates 
sur la paroi intérieure des fruits où ils n'existent pas normale- 
ment. L'auteur renonce à donner une explication de cette singu- 
larité. 

Peut-être pourrait-on y voir une évolution régressive déterminée 
par le trouble que le parasite produit dans l’organisme. 

Le carpelle n’est qu'une feuille modifiée : il peut revenir au pre- 
mier stade de son évolution ou du moins en présenter quelques 
vestiges, tels seraient les stomates. 

C'est ainsi que certaines larves de Curculionides peuvent, par les 
galeries qu’elles creusent dans la tige, déterminer la virescence ou 
la prolifération des fleurs (Voir l’article précédent, p. 75). 

Des parasites peuvent aussi produire chez certaines espèces 
l'apparition d’organes qui n’y existent pas normalement, mais qui 
existent chez des espèces voisines du même genre. Il y aurait ainsi 
un retour vers la souche commune. 

Nous citerons, comme exemples, les canaux résineux et le paren- 
chyme ligneux qui n’existent pas chez le sapin, mais qui y appa- 
raissent “sous l'influence de l’Æcidium elatinum, Gu Fusicoccum 
abietinum ou même dans les cicatrices provenant de simples trau- 
matismes (1). 

M. le Professeur. Giard cite, dans le même ordre d'idées, le cas 
d’un thuya dont les feuilles avaient été dévorées par des chenilles : 
les feuilles qui repoussèrent, au lieu d’avoir le limbe aplati des 
thuyas, présentèrent la forme en aiguilles de la plupart des Coni- 
fères. 


RENAULT B. — Sur quelques nouveaux champignons et algues 
fossiles de l'époque houillère (Comptes-rendus de l’Académie 
des Sciences de Paris, CXXXVI, 6 avril 1903, p. 904-907, 6 fig.). 


M. Renault a constaté la présence, dans les vaisseaux de Lépi- 
dodendrons silicifiés du Culm du Roannais, de filaments mycéliens 


(1) Mer. Le Chaudron du sapin (Rev. mycol. 1897. 12). Le Fusicoceum abietinum 
(1895, p. 27). 


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assez abondants et de nombreux sporanges de champignons, tantôt 
placés à l’extrémité des branches du mycélium, tantôt disposés en 
chapelet et contigus; ces sporanges peuvent être rapportés aux 
Chytridinées. Il a observé en outre, dans les mêmes vaisseaux, des 
spores hérissées de piquants étoilés, qui paraissent être des zygos- 
pores de Desmidiées. Des organismes identiques ont été observés 
dans les tissus de Lépidodendrons silicifiés du culm de l’Antunois 
les mêmes plantes étaient ainsi envahies, sur les différents points, 
assez éloignés cependant, où elles vivaient, par les mêmes espèces 
de Cryptogames. 
R. Zeiller (Centralbl].). 


MaG@nus (P.). — Ein von Oliver nachgewiesener fossiler parasi- 
tischer Pilz (Ber. der Deutsch. Bot. Ges., 1903 p. 248). 


L'auteur constate que ce champignon que M. W. Oliver a décou- 
vert sur une fougère fossile. A/etopteris aquilina, appartenant à la 
période carbonifère l’est un Urophlyctis, en conséquence il le nomme 
Urophlyctis Oliverianus. Il est curieux de constater l’existence de 
ce genre à une époque aussi reculée. 


HarsuBerGEr. — Notes on fungi (Journ. of. Myc., 11 mai 1902” 
p. 156-161). 


En ce qui concerne la situation des noyaux dans le plasmode du 
Fuligo septica, l’auteur a remarqué que les noyaux se portent 
dans les régions du plasmode en contact avec le milieu nutritif. Il 
en conclut que ce sont les noyaux qui seraient le siège de la sécré- 
tion des diastases digestives. La méthode que l’auteur a employée 
pour étudier les coupes microscopiques a consisté à fixer le proto- 
plasma par l'alcool, puis à colorer la préparation par l’hématoxyline 
ferrique. 

En ce qui concerne le Scorias spongiosa Schw., l’auteur a trouvé 
ce Pyrénomycète sur les cadavres d’un puceron (Schizoneur& imbri- 
cator) ; ce champignon ne se développe pas sur le puceron vivant et 
n’en est pas le parasite. Sur le cadavre, il forme en abondance des 
périthèces et des spermogonies. 


Lope (A.) — Experimentelle Untersuchungen über Bakterien- 
antagonismus I. (Centralblatt für Bakter., Paras. und I[nfek- 
tionskrankheiten, 4903, p. 196}. Recherches expérimentales 
sur l’antagonisme des bactéries. 


L'auteur a observé un Diplococcus de taille assez forte qui est 
capable de tuer les autres bactéries et d’en arrêter ainsi les pro- 
grès. Il agit puissamment sur les Wicrococeus tetanigenus, M. (pyo- 
genes) aureus, Bacterium Anthracis, B. Choleræ Gallinarum ; 
plus faiblement sur les Bacillus Typhi, B.Typhi Murium, Micros- 
pira Comma; pas du tout sur les Bacillus Coli communis et Bac- 
lerium preumonicum. Son action antagoniste ne consiste pas dans 
la soustraction de l'oxygène, car elle n’apparait que dans une 
atmosphère riche en oxygène. La substance active se dégage, au 
bout de deux heures, en vapeurs abondantes, et elle est susceptible 
de dialyse, ce qui fait penser à l’auteur que ce n’estpas un enzyme; 


dit) 
CES 


— 78 — 


on ne peut l’obtenir, par distillation, qu'à une basse température et 
dans le vide; on n’en peut déceler que des traces : elle est soluble 
dans l’alcool, insoluble dans l’éther. Les expériences que l’on a 
faites pour l’étudier sur les animaux n'ont donné que des résultats 
négatifs ; l’on n’a pas constaté, dans ces expériences, d'action anta- 
goniste. 

Outre cette substance antagoniste, on constate :a présence d’un 
enzyme hémolytique des globules sanguins de certaines espèces 
d'animaux, qui agit sur l’hémoglobine (les globules sanguins étant 
simplement décolorés) ; on reconnaît aussi l’existen ce d’un enzyme 
amylolytique ; la caséine et l’albumine ne sont pas liquéfiées. 


BLAckMAN. — Sur la fécondation, l'alternance de génération et 
la cytologie générale des Urédinées. (Ann. of Bot., XVIIT, 
1904, p. 323). 


L'auteur étudie en détail la cytologie de deux Urédinées : Phrag- 
midium violaceum et Gymnosporangium clavariforme. 1 confirme 
dans les grandes lignes les résultats obtenus par SaAPPIN-TROUFFY et 
MAIRE, mais met de plus en lumière un fait nouveau et extrême- 
ment intéressant. La formation des synkaryons, à la base de l’écidie 
de Phragmidium violaceum est due à une véritable conjugaison 
de deux cellules uninucléées voisines. Le noyau de l’une passe dans 
l’autre, et l'association de deux noyaux constitue le premier syn- 
karyon d'une hyphe écidiosporigène. Ce fait vient donner un excel- 
lent appui à la théorie de l’assimilation du synkaryon au noyau 
double des Cyclops et à celui des cellules végétatives des Métaphy- 
tes et des Métazoaires en général, théorie qui d’ailleurs se trouve 
de plus en plus renforcée par les récents travaux de cytologie, tels 
que ceux de Boverl, WILSON, STRASBURGER, ROSENBERG, etc., ten- 
dant à mettre en lumière l’individualité des chromosomes et l’indé- 
pendance de la chromatine paternelle et maternelle jusqu'aux 
processus de réduction. 

Blackman décrit également avec soin les divisions nucléaires du 
promycélium, qui avaient été assez mal étudiées jusqu’à présent, 
sauf chez les Coleosporium,; il assure que ce qui a été pris par 
SAPPIN-TROUFFY et par nous pour deux chromosomes n’est pas autre 
chose que deux masses de chromatine formées par la réunion des 
véritables chromosomes, qui correspondraient à ce que nous 
avons désigné sous le nom de protochromosomes. Nous ne 
pouvons souscrire à cette opinion, qui a êté également sou- 
tenue par Harper pour les Coleosporium et par Perrr pour les 
Basidiomycètes. Sans discuter la question pius à fond, ce qui sera 
fait dans un mémoire spécial, nous ferons toutefois remarquer que 
si l’on se décidait pour cette opinion, il faudrait admettre que les 
chromosomes ne s’individualisent dans toute la vie des Basidiomy- 
cètes qu'une seule fois, lors de la première division du noyau secon- 
daire de la baside. 

Il convient aussi de faire quelques réserves sur le caractère de 
cellules-mâles devenues ‘non fonctionnelles que BLAGKMAN attribue 
aux spermaties en se basant sur leur structure et leur germination 
difficile. 

Il est à souhaiter que l’auteur continue ses recherches et retrouve 


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dans d'autres espèces le fait extrêmement important de la forma- 
tion du synkaryon par conjugaison de deux noyaux d'origines diffé- 
rentes. R. Maire. 


SITNIKOFF et Rommer.. Vergleichende Untersuchungen über einige 
so genannte Amylomyces-Arten. (Wochenschr. für Branerei, 
1900.) Recherches comparatives sur quelques espèces d'Amy- 
lomyces. 


Leurs études ont porté sur trois espèces : 

1° L’Amylomyces Rouœii, déjà décrit par Calmette (1) et par 
Eiïjkmann (2), que MM. Sitnikoff et Rommel ont reconnu être iden- 
tique à l'Amylomyces « de M. Boïdin ; 

20 L’Amylomyces 5 de Boiïdin (de provenance japonaise), qu'ils 
ont reconnu identique à l’Amylomyces Koji habituellement employé 
dans les distilleries belges ; 

3 L’Amylomyces y que M. Boidin a isolé du riz du Tonkin (2). 


I. — Mode de développement du mycélium et formation des 
sporanges. 


L'Amylomyces 6 et l’Amylomyces y forment un mycélium aérien 
avec des sporanges noirs. 

L'Arnylomyces Rouœii, au contraire, ne produit dans les condi- 
tions ordinaires ni mycélium aérien ni sporange. C’est Ejjkmann (2) 
qui le premier en à observé les sporanges sur une culture dévelop- 
vée dans une couche mince de gélose sucrée entre deux plaques de 
verre. 

Maintenant on réussit à observer une formation de sporanges sur 
le moût gélatiné, lorsqu'on cultive l’Amylomyces Rouœii soit en 
gouttes suspendues sur un porte-objet concave, soit dans une posi- 
tion renversée, en renversant la fiole de culture le goulot en bas ; 
‘il semble donc que la formation des sporanges exige l’accès abon- 
dant de l’air, la position renversée permettant que l’acide carboni- 
que produit par la respiration du champignon s'écoule facilement 
en vertu de sa grande densité. 

De plus, un support solide favorise la formation des sporanges. 
Voici comment l’auteur opérait. Uu petit morceau de papier filtre 
ou une rondelle de moelle de sureau stérilisés sont trempés dans du 
moût de bière non houblonné et stérile, et posés à la face infé- 
rieure d’un couvre-objet : on ensemence la mucorinée sur ce sup- 
port avec un fil de platine et l’on pose le tout sur un porte-objet 
concave ou sur l’anneau d'une cellule de Bâllcher. Tous les jours 
ou tous les deux jours, on enlève le couvre-objet et l’on alimente la 
culture avec une gouttelette de moût. 

Les auteurs ont employé comparativement, comme milieu de 
culture, des solutions contenant toutes 3 grammes de glucose par 
litre, 5 grammes de phosphate acide de potasse et 3 grammes de 
sulfate de magnésie, mais où ils ont fait varier la quantité et la 


(1) Annales de l'Institut Pasteur, 1892, 605. 
(2) Eijkmann. Centralblatt fur Bakteriologie, XNE, 97. 
(3) Boiïdin. Bull. de l'Assoc. des chimistes de sucrerie et de distillerie, XNI. 


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nature de la matière azotée (3 gr. et 5 gr.; peptone, asparagine, 
tartrate d’'ammoniaque, sulfate acide d’ammoniaque et urée), Dans 
toutes ces solutions, les Amylomyces B et + ont développé un 
mycélium aérien et des sporanges noirs, tandis que l’Amylomyces 
Rouœii n’a développé du mycélium aérien et des sporanges que 
quand la matière azotée était la peptone ou l’asparagine (à la dose 
d’au moins 5 gr.), encore les sporanges restaient-ils blancs, par 
suite d’un défaut de maturité au bout de huit jours que l'expérience 
a duré. 


II. Forme des spores. 


Les spores sont, à l’état sec, d’un brun clair, rondes, ovales ou 
elliptiques. Leur surface externe présente des stries fines qui dispa- 


raissent quand on les laisse tremper dans le bouillon ; ces stries sont- 


done uniquement constituées par le plissement de la membrane. 
Dans un milieu humide, les spores s'arrondissent, présentent bientôt 
un contenu granuleux, deviennent gris-clair ou incolores et germent 
en produisant des hyphes irrégulièrement bifurquées. Le temps 
qu'elles mettent à germer est très variable. 


IT. Différences morphologiques entre les Amylomyces B et y. 


L'auteur a cherché sil existait, au point de vue morphologique, 
quelque différence entre l’Amylomyces B et l'Amylomyces y. Les 
hyphes du premier seraient, en moyenne, un peu plus épaisses que 
celles du second. Les spores ser2ient aussi un peu plus grosses, 
comme l’indiquent les mensurations suivantes : | 


Spores sèches Spores gonflées dans l’eau 
longueur largeur longueur largeur 
Amylomyees 6..... Out ou7 9u6 Su.1 
Amylomyces 6..... 7.2 4.3 8.0 6.8 


IV. Action sur différentes espèces de sucre. 


Ces trois espèces de mucorinées ont en outreété étudiées au point de 
vue de leur action sur divers sucres. Cette recherche a été faite sui- 
vant le procédé de Lintner, en opérant les fermentations d’essai 
dans une goutte de liquide sur un porte-objet concave (1). A cet 
effet, on a pris du jeune mycélium, développé en 24 heures, à Ja 
température de 25°C ; ce mycélium était lavé deux fois à l’eau sté- 
rile, puis plongé daus la solution sucrée. 

Les trois champignons font (contrairement à l'opinion de Weh- 
mer) fermenter le glucose (dextrose et lèvulose), le maltose ; ils font 
aussi fermenter le galactose, le fructose, le d mannose, ainsi que le 
moût de bière. 

L’Amylomyces 6, parmi les trois champignons, est le seul qui 
fasse fermenter le sucre de canne, le raffinose, le meélibiose et 
aussi l’inuline. 

Par contre, l'Amylomyces 5 est sans action sur le tréhalose que 
l’'Amylomyces Rouxii et l'Amylomyces 7 font, au contraire, fer- 
menter. 

Enfin, des trois espèces, l'Amylomyces Rouxii est seul à faire 
fermenter l’«-méthylglucoside. 


(1) Ann. de la brasserie et de la distillerie, année 1900, XII, 307. 


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En résumé, l’Amylomyces y se rapproche extrêmement par son 
action sur les sucres de l’Amylomyces Rouxii, et s'éloigne de 
l'Amylomyces B, tandis que, par son mode de développement aérien 
et par la facilité avec laquelle il donne des sporanges, il se rappro- 
EM au contraire, de PAmylomyces 6, et s'éloigne de l’Amylomyces 

oui. 


V. Emploi du procédé Amylo à la fabrication de l’alcoo! de 
pomme de terre. 


MM. Sitnikoff et Rommel ont essayé, sans succès, la saccharifi- 
cation de la fécule de pomme de terre dans un milieu artificiel 
composé de peptone, de phosphate acide de potasse, de sulfate de 
magnésie et de fécule de pomme de terre liquéfiée avec 1 p. 100 de 
malt. 

Mais il est à noter que, bien que les Amylomyces ne soient 
pas des organismes exigeants, puisqu'ils végètent bien dans des 
milieux relativement pauvres, comme des moûts de riz, rien ne 
prouve que la solution peptonisée de MM. Sitnikoff et Rommel soit 
pour euxun terrain convenable, et tout fait penser le contraire. 


. M. Wehiner a, en effet, constaté que le moût de bière est un milieu 


excellent pour l’Amylomyces Rouxii, qui y provoque uue fermen- 
tation tumultueuse du maltose, tandis qu'une solution de maltose 
rendue nutritive ne fournit qu’un mycélium chétif, et la fermenta- 
tion y est ralentie au point qu'eile ne donne pas lieu à un dégage- 
ment visible de bulles d'acide carbonique. 

En outre la disposition employée par M\!. Sitnikofft et Rommel, 
pour leurs essais de laboratoire, était défectueuse, car ils n'ont pu 
empêcher les mucors de former un mycélium aérien sporangifère à 
la surface de leurs liquides. Or, c’est là un des points essentiels 
du travail industriel par l’Arylomyces, que l’agitation et l’aéra- 
tion doivent être réglées de façon à empêcher totalement la fructi- 
fication de la mucorinée, ce qui s’obtient aujourd'hui sans diffi- 
culté dans les appareils industriels. 

t)ans les conditions où ils ont opéré, MM. Sitnikoff et Rommel 
n’ont obtenu, avec le Mucor Rouœii, la saccharification que de la 
moitié de la fécule, quant au MucorB et au Mucor ;, ils avaient 
saccharifié beaucoup plus loin, et le liquide, tout à fait fluidifié, ne 
bleuissait plus qu’à peine par l'iode. ] 

Eu ce qui concerne la fermentation, le Mucor Rouœii fournit 
3.5 d'alcool et les deux autres mucors seulement 1,5 p. 100 (en 
volume). 

Ces expériences, de l’aveu de leurs auteurs, ne permettent 
encore aucune conclusion pratique. 


CLINTON (G.-P.): — North American Ustilagineæ (Proced. of the 
Boston Soc. of natural history, 1904, p. 329-529). Les Usti- 
laginées de l'Amérique du Nord. 


L'auteur a exécuté ee travail considérable au laboratoire de l'Uni- 
versité Harward sous la direction des professeurs Farlow et Thaxter. 
C’est une révision critique de toutes les Ustilaginées rencontrées 
dans l'Amérique du Nord. 

Des 24 genres que renferme le Sylloge, 22 se rencontrent 


EU 


dans cette contrée; ceux qu’on n’y a pas trouvés sont les genres 
Kuntzeomyces, Melanostænium, Polysaccopsis, Schinzia Schrô- 
teria. Sur les 568 espèces du Sylloge, il y en a 205 décrites. 

L'ouvrage est précédé d’une clé dichotomique pour la détermina- 
tion des genres. L'auteur donne, pour chaque espèce, une descrip- 
tion détaillée avec une synonymie très complète et l'indication des 
Exsiccata. 

L'auteur décrit une douzaine d’espèces nouvelles. 

Il donne un index très étendu de la bibliograpkie, ainsi qu'un 
index des genres, des espèces et des plantes nourricières. 

Il note, en passant, que Baubhin (Historiæ Plantarum, I, 418, 
année 1651) est le véritable fondateur du genre Ustilago, dont l’on 
attribue généralement à tort la création à Fries ou à Persoon. 


VuiLLeMIN (PAUL), — Le Spinalia radians gen. et sp. nov.et la 


série des Dispirées. (Bull. de la Soc. mycologique de France, 
1904, t. XX, p. 26-33, pl. IL.) 


Ce champignon a été trouvé à Epinal, le 17 avril 1900, sur la 
sève s’écoulant de la souche d’un Bouleau récemment abattu, en 
compagnie de Mucor fragilis et de Piptocephalis, le Monnieriana. 
Il paraît vivre aux dépens des Mucorinées; mais son parasitisme 
n'est pas sûrement établi. 

Voici les caractères du genre et de l’espèce: 

Spinalia, nov. gen. (du nom d’Epinal, où fut fondé la Société 
mycologique). 

Filaments continus; cloisons cicatricielles dans les tubes épuisés. 
Axe fructifère très long,rampant ou grimpant,redressé en pédicelles 
secondaires. 

Tête chargée de rameaux rayonnants, réduits à deux articles nés 
en direction basifuge; le premier formé, tout en gardant le proto- 
plasme dense et la caducité des spores, révèle un début de différen- 
ciation en stérigmate, car il persiste plus longtemps sur la tête que 
l’article terminal. 

Spinalia radians, nov. sp. 

Tête sphérique de 4 à 30u de diamètre, couverte de rameaux 
serrés comme une tête d’Aspergillus, sauf à la base atténuée en 
entonnoir vers le pédicelle. Chaque rameau formé de deux articies 
subégaux, mesurant de 4,35 à 6,75 sur 1,75 à 3u. Toute la plante 
est jaunâtre. 

Le genre Spinalia rentre dans le groupe des Siphomycètes, c’est- 
à-dire des Phycomycètes connus seulement à l’état conidien. Les 
Mucorinées, du genre Choanephora, offrent des conidiophores ana- 
logues ; mais les axes principaux sont dichotomes et les têtes pri 
maires portent des têtes secondaires, elles-mêmes chargées de nom- 
breuses conidies. Le Rhopalomyces Gurcubitarum présente avec les 
Choanephora des affinités démontrées par Thaxter; mais, comme 
cette espèce n’est connue qu'à l'état conidien, que de plus il se 
distingue des Choanephor« par l'absence de dichotomies et par la 
caducité des têtes secondaires, Vuillemin propose de le ranger pro- 
visoirement parmi les Siphomycèles en créant pour lui un genre 
nouveau Choanephorella. 

Le Spinalia rappelle encore le genre Cunninghamella Matr.» 


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qui a pour type l'Œdocephalum echinulatum Thaxter. Ce dernier 


a une ramification monopodique comme le Spinalia. Mais les coni- 
dies, disposées d’ailleurs comme chez les Choanephora, sont héris- 
sées d’aiguilles cristallines. 

Ses affiuités sont plus étroites avec les genres Dispira, Dimar- 
garis, Syncephalastrum. 

Ces trois genres et le genre Spinalia s'enchaînent assez naturel- 
lement pour constituer une série, dont la place dans l’ordre des 
Mrucorinées, ainsi que l'importance systématique (famille, tribu, 
etc.), restent à déterminer. 

La série des Dispirées qui, outre ces quatre genres, comprend 
sans doute les genres Martensella, Comansia et Coemansiella pré- 
sente les caractères suivants : 

Filaments continus (typiquement). Ramifications latérales. Tête 
persistante, continue avec le pédicelle. Eléments sporogènes cou- 
vrant la plus grande partie de la tête. 

La base des rameaux sporogènes tend à se différencier en sup- 
ports stériles (tendance indiquée chez le Spinalia, réalisée chez les 
Dispira, Dimargaris). Spores nues, à développement basifuge (Spi- 
nalia, Dimargaris) ou engaïinées à développement simultané (Dis- 
pira, Syncephalastrum). 

Paul Vuillemin (Centralblatt). 


Tsoporesco. — De l’action qu'exercent les basses températures 
sur les zoospores des Algues. (C. R. Ac. Sc., 1905, I, 522). 


Le Dunaliella salina, qu’on trouve dans les lacs salès de ia Rou- 
manie, peut vivre dans des eaux tellement salées qu’elles ont une 
consistance sirupeuse et ont une densité de 1,357 et peuvent suppor- 
ter une température de — 30° C sans se congeler (ne présentant 
alors que quelques flocons de glace). 

L’auteur a profité de cette circonstance pour en soumettre les 
zoospores pendant un hiver à la température extérieure (10° à 20e) 
et pendant 30 minutes à — 30° C 

Il a constaté que des zoospores sont mortes plus on moins déchi- 
rées (sans doute par les aiguilles des cristaux de glace) tandis que 
le plus grand nombre étaient restées vivantes conservant toute leur 
agilité. 


Gigson — Notes on infection experiments with various Ure- 
dineæ (The new phylologist, 1904, p. 184-191, 2 pl.) 


4. En déposant sur les feuilles de Ranunculus Ficaria et de 
Tropaeolum, avec des urédospores de l’'Uredo Chrysanthemi et des 
écidiospores d'Uromyces Poæ et d’Æcidium Bunii, l'auteur à 
obtenu la germination des spores, et a vu les tubes-germinatifs 
pénétrer dans les stomates et s'y développer au point de les rem- 
plir. Néanmoins, l'infection des feuilles ne s’est pas produite. 

2. L'auteur a fait une autre expérience consistant à déposer, 
sur une variété de chrysanthème en apparence complètement 
réfractaire à la rouille, les spores de l’Uredo Chrysanthemi. 

Quand l'infection était pratiquée en été, il ne se produisait que 
quelques taches et iln’y avait pas de pustules. 


— 84: 


Si, au contraire, l'infection était pratiquée en hiver, ilse dève- 
loppait des pustules au bout de trois semaines quoique, il est vrai, 
de très petites dimensions. 


Lurz. — Sur l’emploi de la leucine et de la tyrosine comme 
sources d'azote pour les végétaux (C. R. Ac. Se., 1905, 
p. 380). 


La tyrosine existe dans le tissu des champignons. C’est elle qui, 
dans le Russula nigricans, s'oxyde au contact de l’air (sous l’in- 
fluence de la tyrosinase) et se transforme en une matière colorante 
noirâtre, Il était donc intéressant de rechercher si elle pouvait 
être assimilée par les plantes et quelle était sa valeur alimentaire. 

En ne fournissant aucun autre aliment azoté à la plante, l’au- 
teur a pu obtenir le développement de celle-ci. Les expériences 
Le avec diverses espèces de champignons (Aspergillus niger, 

. repens, Penicillium glaucum) ont toutes réussi. Au contraire, 
5 Phanérogames ne se sont pas développées dans les premières 
expériences de l’auteur, où il se servait, comme sol de culture, de 
sable stérilisé ; elles ne se sont développées que quand il a rem- 
placé, par des billes de verre de petites dimensions, les grains de 
sable (le contact des racines avec la tyrosine s’opérant, à cause de 
la faible solubilité de celle-ci, d’une manière défectueuse dans le 
sable). 


Perir (L.). — Procédés de coloration du liège par l’alkanna, 
du bois par le vert d'iode et de la cellulose par les sels mé- 
talliques triple coloration (Proc. de la Soc. des amis des Sc. de 
Rouen, janv. 1903). 


Après avoir nettoyé par la potasse, l’eau de Javelle et l’eau dis- 
tillée la coupe que l’on se propose d'examiner, on la traite : 

4° Par la teinture d’alkanna : le liège se colore en rouge; 

20 Par la teinture du vert d’iode : le bois se colore en vert; 

3° Successivement par l’acétate de plomb, l’eau distillée et le 
bichromate de potassium : la cellulose se colore en jaune. 


Porrer.— On the brown rot oîfthe Swedish Turnip(Joarn. of the 
board of agrie. X, p. 314-318). Pourriture brune du Rutabaga. 


Cette maladie du Rutabaga a pour cause le Pseudomonas cam- 
pestris, organisme déjà connu en Amérique par ses ravages sur les 
choux et autres crucifères. 

Les bactéries envahissent les tissus vasculaires de la racine, en 
les colorant en brun ou en noir. Aussi peut-on reconnaître facile- 
ment cette maladie dès le début de l'invasion par un cercle de taches 
noires à la périphérie du bois. 


LœventTHaz (W.). — Beitrâge zur Kenntnis des « Basidiobolus 
Lacertae » Eidam (Archiv. f. Protistenkunde, 1903, p. 364-490. 
Taf. 10 et 11). 


L'auteur a trouvé le Basidiobolus Lacertae Eid. dans l'intestin et 
sur les excréments du lézard, Lacerta muralis, à la station zoolo- 


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gique de Rovigno. Il a trouvé, en grand nombre, des cellule : à gros 
noyaux, elles résistaient à plusieurs mois de dessiccation et suivant 
les conditions du milieu de culture elles se développaient, directe- 
ment ou après une division préalable, en chaînettes courtes, rappe- 
lant des levures en bourgeonnement, en hyphes ramifiées ou simples 
ou en colonies composées d'individus pressés les uns contre les 
autres. 

Chez toutes les formes de développement, les cellules sont à un 
seul noyau. Deux cellules contigués développent chacune une cel- 
lale perpendiculaire, au voisinage de la cloison, de telle sorte que 
ces deux nouvelles cellules se touchent et ne sont séparées entre 
elles que par une simple cloison. 

A un stade plus avancé, il se produit dans cette cloison un trou 
par lequel l’une de ces deux dernières cellules verse son protoplasma 
et son noyau dans l’autre cellule : c’est ainsi que se forme le zygote. 
Celui-ci se caractérise comme forme durable par une enveloppe 
épaisse, d’un brun jaunâtre. Une forme durable pareille peut se déve- 
lopper sans copulation. Les cellules peuvent s’ailonger dans l'air en 
formant des hyphes et produire, sur celles-ci, des conidies. 

D’après les recherches de l’auteur le Basidiobolus Lacertae se 
rapproche extrêmement des organismes unicellulaires, quoiqu'il se 
compose le plus souvent d’une série de plusieurs cellules, Cette 
série est à considérer comme une colonie. En effet, chaque cellule 
possède la faculté de donner naissance à des conidies ou à des zygotes, 
ou de s’enkyster ; le mode de développement qu’elle adopte, dépend 
des circonstances extérieures. 

La manière dont le noyau se comporte et se divise chez le Basi- 
diobolus Lacertae présente, d’après l’auteur, de nombreuses res- 
semblances avec ce qu’on observe chez les Protistes. 


Meyer. — Sur la propriété que possèdent certaines portions du 
corps humain de projeter continuellement une émission 
pesante (C. R. Ac. Sc., 1904, I, 320). 


Nous avons vu (Revue mycol., 1905, p. 39) que certains corps 
inorganiques sont le siège d’une émission pesante. Il en est de 
même de diverses parties du corps, le globe de l'œil, les doigts, le 
cœur. 

L'émission pesante de l’œil ou de la main peut d’ailleurs être 
recueillie dans un flacon de verre. Il suffit de munir ce flacon d’un 
entonnoir et de maietenir la main ou l’œil pendant quelques miau- 
tes au-dessus de l’entonnoir. Au bout de ce temps, le flacon contient 
une émission pesante ; car, si l’on verse le contenu du flacon, 
comme on le ferait pour un liquide, sur l’écran enduit de sulfure 
de calcium phosphorescent, celui-ci augmente d’éclat. 

Cette émission se conserve pendant plusieurs jours dans un flacon 
ouvert. On peut la transvaser d’un flacon dans un autre. 

Il est en outre à noter que ces jets de matière subissent l’action 
de l’aimant qui les fait dévier de leur direction primitive. 


Bouyauss et PERREAU. — Contribution à l'étude de la nielle des 
feuilles de tabac {C. R. Ac. Sc., 2904, I, 309), 


Les auteurs ont obtenu, par sélection et par autofécondation, 
une race de tabac réfractaire à la nielle. 


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Toutefois, l'infection des pieds sélectionnés se produit toutes les 


fois qu'il existe, à la surface d’un organe quelconque de la plante, 


une blessure mise naturellement ou artificiellement en contact avec 
une région niellée. 

Il semble donc que l’immunité relative dont jouit cette race 
tienne surtout à la résistance de l’épiderme. 

L'emploi de cette race réfractaire ne dispense donc pas de l'obli- 
gation de choisir, pour l'établissement des couches chaudes, un 
terrain neuf et du fuinier indemne de tout vestige niellé. 


M6LLER (A.). — Uber die Notwendigkeit und Môglichkeit wirk- 
samer Bekampfung des Kieferbaumschwammes (Trametes Pini. 
Zeitschrift f. Forst. und Jagdwesen, 1904, IT, p. 677-715, avec 
2 planches). Sur la nécessité et la possibilité d’un traitement 
efficace à instituer contre le Trametes Pini. 


M.Môller estime à plusieurs millions le préjudice que le Trametes 


Pini cause annuellement en Prusse. C'est du reste surtout en 
Prusse que ce fléau est répandu : en Bavière, en Saxe, dans le 
grand-duché de Bade, on ne le rencontre que par places isolées. On 
ne l’a pas jusqu’à présent signalé dans le Wurtemberg. 

D'après les recherches de M. Môller, il n’existe aucune connexité 
entre la nature du sol et l’invasion du parasite. 

Dans la plupart des cas (89 p. 100), c’est du côté de l’ouest que 
le champignon se développe sur le tronc, à cause de l’humidité qu’y 
entretient le vent d’ouest, en hiver. 

Les consoles du champignon se développent extraordinairement 
lentement et seulement en hiver. Ce n’est non plus que pendaut es 
mois d’hiver que les spores se forment. 

Ce champignon ne se développe que dans le cœur du bois et non 
dans l’aubier que l’abondance de la résine préserve contre sa péné- 
tration. Il s’introduit seulement par des places sur lesquelles il y a 
du vieux bois non protégé par une couche de résine et où peuvent 
germer les spores. C’est pour cela que la pourriture rouge est une 
maladie des vieux arbres, atteignant environ 50 ans. 

Comme le ma! se propage exclusivement par les spores du para- 
site, on doit abattre les arbres qui portent des chapeaux du 7ra- 
metes Pini aussitôt qu’on en découvre l’apparition: on a ainsi, en 
outre, l'avantage, quand l'invasion a eu lieu par des branches éle- 
vées, de pouvoir tirer encore un certain produit du bois du tronc 
avant que la pourriture l’ait entièrement détruit. 


BERNARD (CH,). — À propos de l'assimilation 
en dehors de l'organisme (C. R. Ac. Sc., 1905, I, 508). 


Les expériences de Macchiati ne seraient pas concluantes, parce 
qu'il ne se serait pas mis en garde contre la présence des bactéries. 

Le gaz, que l’auteur a obtenu en répétant ces expériences, n’est 
pas de l'oxygène, mais du méthane. En effet : 1° une allumette incan- 
descente s’éteignait dans ce gaz et y déterminait une explosion. 

20 Le dégagement gazeux ne se produisait plus si l'on ajoutait 
des antiseptiques (camphre). 

3° Les bactéries lumineuses qui se mettent à luire au contact des 
moindres traces d'oxygène, pas plus que le réactif de Schützen- 


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berger (recoloration de l’indiso décoloré au préalable par le sulfate 
de soude), n’ont décelé aucune quantité appréciable d'oxygène. 


4 BouLLaANGER et Massor. — Sur l'action des sels ammoniacaux 
ù sur la nitrification du nitrite de soude par le ferment 
D nitrique. (C. R. Ac. Sc., 1905, I, 687.) 


* Les auteurs se sont proposé de rechercher quelle est l'influence du 
: sulfate d’ammoniaque sur les cultures où le ferment nitrique {rans- 
forme les nitrites en nitrates. 

Si la dose de carbonate de soude descend à 0 gr. 25 par litre, le 
développement du ferment nitrique n’est pas influencé par la pré- 
sence du sulfate d’ammoniaque Si Winogradsky à cru que ie sulfate 
d’ammoniaque est nuisible au ferment nitrique, cela tient unique- 
ment à ce qu’il introduisait dans son milieu de culture une propor- 
tion de carbonate de soude de 1 pour 1.000 et que, par suite, il se 
produisait en quantité notable de l’ammoniaque provenant de la 
Le décomposition du sulfate d'ammoniaque par le carbonate de soude. 


Moriscx (H.) — Ueber das Leuchten des Fleisches, in besondere 
É todten Schlochtthiere (Bot. Zeit., 1903, 1-18, fig. 5). Sur la 
phosphorescence de la viande, notamment des animaux domes- 

tiques. 


L'auteur à reconnu que le Micrococcus phosphorescens Cohn est 
‘ commun et largement répandu, au lieu d’être rare et sporadique, 
4 comme on le supposait. On le trouve sur la viande conservée dans 
des armoires réfrigérantes, dans les garde-manger, dans les abat- 
toirs, dans les boucheries et dans les cuisines. Pour se procurer 
cette espèce, il suffit de plonger un morceau de viande de bœuf, de 
veau ou de porc dans une solution à 3 pour 100 de chlorure de 
sodium, de le laisser immergé à moitié dans une écuelle contenant 
la même solution et de le conserver dans une chambre humide ayant 
une température de 9 à 12° C. Parmi les morceaux de viande ainsi 
essayés, 89 pour 100 se sont montrés phosphorescents. Comme cette 
espèce périt constamment à la température du corps humain, il est 
probable qu’elle ne peut faire aucun mal, quand on la mange. ” 


4 VuILLEMIN (P.). — Nécessité d'instituer un ordre des Siphomy- 
F cêtes et un ordre des Microsiphonées parallèles à l'ordre des 
1 Hyphomycètes. (CG. R. Ac. Sc., 1904, p. 219-921). 


L'auteur démontre la nécessité de grouper les champignons non 
d’après la forme de leurs fructifications, mais d’après la forme de 
leur mycélium. Les uns sont constitués par un tube très court ; ils 
ont pour type les bactéries; l’auteur les nomme Wicrosiphonées. 
D’autres ont un mycélium constitué par un tube plus on moins long 
non cloisonné, ce sont les Siphomycètes. Enfin, les autres ont un 
mycélium cloisonné, ce sont les Æ/yphomycètes (ce dernier terme 
étant ainsi exclusivement réservé aux Eumycètes). 


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SALMON (E.). — Cultural experiments with «biologic forms » 
of the Erysiphaceae (Philosoph. transactions of the R. Soc. of 
London, série B, vol. 197, p. 107-122). Expériences sur les 
« formes biologiques » d’Erysiphacées. 


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On sait que certaines Urédinées qui croissent, par exemple, sur 
les céréales, tout en ayant les mêmes caractères morphologi- 
ques, ne peuvent cependant vivre que sur leur plante hospitalière, 
sans pouvoir être transportées sur une autre espèce voisine. 

C’est ainsi que pourla rouille jaune il existe des formes spéciali- 
sées ou (en d’autres termes) spécialement adaptées chacune au 
froment, à l'orge et au seigie. M. Salmon a reconnu, dans , 
ses travaux antérieurs, que la spécialisation existait également 
chez les Erysiphacées (1). 

Dans le travail actuel, il constate que la résistance qu’une plante 
oppose normalement à l'invasion d’une espèce spécialisée disparaît 
lorsque la vitalité de ses feuilles se trouve atteinte par une bles- 
sure ou par une brûlure. ; | 

Dans ces expériences, l’auteur enlevait, à l'aide d'un rasoir, sur | 
la face inférieure d’une feuille, un peu d’épiderme avec le méso- | 
phylle sous-jacent. Il avait soin de laisser intact l’épiderme de la | 
face supérieure, sur lequel il déposait les conidies. Les feuilles res- 
taient attachées au pied de froment, mais étaient enfermées dans 
une boîte de Petri dont elles traversaient les parois par un orifice, 
et elles étaient maintenues humides à l’aide d’un papier buvard 
mouillé. 

L’auteurestarrivé au même résultat en produisant une lésion d’un 
autre genre. [l se bornait à toucher la face inférieurede lafeuille avec 
la pointe, chauffée au rouge, d’un canif. La feuille de céréale per- 
dait ainsi son immunité contre les formes spécialisées d’Oïdium ou 
d’'Erysiphe, 

L'auteur a, de plus, constaté que les conidies qui avaient crû 
sur des feuilles ainsi lésées produisaient, dès la première généra- 
tion, des conidies aptes à attaquer les feuilles non lésées de la 
même céréale. Le parasite, éduqué par une première culture sur 
feuilles lésées, s’était habitué à vivre sur les tissus vivants de la 
plante et s’y étâit si bien adapté qu’il était devenu capable d’in- 
fecter des feuilles exemptes de toute lésion, 

Au voint de vue pratique, ces observations de M. Salmon ont un 
grand intérêt ; car, dans la nature, les lésions du feuillage se ren- 
contrent fréquemment, soit par suite de la piqûre des insectes, soit 
par suite de la grêle ou de la gelée. Certains parasites (parasites 
des blessures) ne se développent qu'’autant que certaines lésions 
leur ont ouvert une porte ou une brèche par laquelle ils puissent 
pénétrer dans l’intérieur de l’organisme. 


(1\ Salmon. On specialixation of Parasitism in the Erysiphaceae (The new phy- He | 
siologist, may 1904). 


Le Gérant, C. RoUMEGUÈRE. 


Toulouse — Imp, Ch. Marqués, boulevard de Strasbourg, 22 et 24. * 


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PE 


27e ANNÉE. N° 107. REVUE MYCOLOGIQUE JUILLET 1905 
Enireur : C. ROUMEGUÈRE, RUE RiQuET, 37, TouLousE. 


Répacreur : D'R. FERRY, AVENUE D& RoBacHE, 7, St-Dié (Vosces). 


Monographie du genre Inocybe 


Par le Professeur George MASSEE. PARU C4 

. . . . «A 1 Fi / < 2 « 08 Â 
Principal assistant au Jardin royal et à l'herbier de Kew®” SR: 
SÆ% if Ê LR 
(Traduction du D: R. F'erry, revue par l’auteur.) Lu LISRATI 


(Z\ es 
Fr . FIN a 5 

GÉNÉRALITÉS Ét. R 

a à 

Le genre Znocybe est un des plus difficiles parmi les Agarici- ; 

nées et un de ceux aussi où règne la plus grande confusion. 
Cela tient à ce que les caractères tirés de la couleur font ici 

défaut : presque toutes les espèces ont une couleur terne variant, 

suivant les conditions atmosphériques, du brun clair au brun 

foncé. De plus, la surface du chapeau, décrite par les auteurs 

comme lisse et soyeuse, peut aussi, sous l'influence du temps sec, 

devenir crevassée ou écailleuse, de sorte que la grande division 

de Fries en Velutini et Laceri, au lieu de guider sûrement le 

mycologue, ne fait que l'égarer. 
Les caractères macroscopiques sur lesquels se base Ja classifi- 

calion de Fries sont done ici insuffisants. Il est nécessaire d’avoir 

recours aux caraclères microscopiques qui, du reste, apparais- 

sent, dans ce genre, comme étant bien tranchés et d’une réelle 

valeur pour la classification. 
Pour les besoins de la classification, on peut diviser les spores 

en deux catégories: celles à épispore lisse et celles à épispore 

rugueux, c'est-à-dire pourvu de proéminences de diverses sortes. 

Dans le premier groupe, l'auteur a nommé, en forme de pepin, 

la forme la pius habituelle à cause de sa ressemblance avec le 

pépin d’une pomme. Un second t\pe, que l’on rencontre dans les 

spores lisses, est une ellipse longue, étroite, avec les deux extré- 

milés arrondies ; l’auteur la désigne sous le nom e//iptico-cylin- 

drique. Une troisième forme, connue seulement chez une seule 

espèce (S. rhombospora Massee), originaire de lInde, a les 

spores nettement rhomboïdales, vues de face, etfortement compri- 

mées latéralement (fig. 4). Dans le second groupe, les spores sont 

tantôt globuleuses, tantôt irrégulièrement oblongues. 


(1) Annals of Botany, vol, XVHI. n° LXXI, July 4904. Nous avons ajouté les 
espèces d’nocybe publiées par M. Bresadola. Ann. Mycol., HE, p. 161. 


00e 


Chez toutes les espèces, il existe soit un apicule plus ou moins 
prononcé, soit une extrémité resserrée, correspondant au point 
d'attache de la spore au stérigmate. En ce qui concerne les détails 
de l’ornementation de l’épispore, les spores se rapportent à deux 
types, elles sont dites : 


1. spinuleuses, quand elles portent de minces épines pointues. 
Jusqu'à présent, ce 1ype d’oruementation de l’épispore n’a été 
rencontré que chez une seule espèce I. Gaillardi Gillet (fig. 14); 
9, noduleuses ; ce {Ype d'épispore varie considérablement suivant 
les espèces. La forme la plus fréquente est celle où l’épispore est 
parsemée de larges verrues ou papilles arrondies ; dans un second 
type, les nodules sont irès faiblement proéminentis, donnant à la 
spore un contour onduleux quand on l’observe en section optique 
(fig. 6); un troisième type a des nodules s’allongeant en papilles 
mousses en forme de doigts (fig. 12). | 

Les cystides, quand elles existent, peuvent se présenter sous 
deux formes : ventrues, montrant un renflement prononcé à quel- 
que distance du sommet (fig. 8) ; fusoides, étant plus ou moins en 
forme de fuseau. L'extrémité des cystides est quelquefois couron- 
née d'une masse brunâtre ressemblant à un groupe de petits cris- 

. taux. Cette particularité, que certains mycologues considèrent 
comme un caractère important, est parfois mentionné dans la dia. 
gnose des espèces. Ce caractère est cependant de nulle valeur : 
cet aspect est dû au mucilage qui s'échappe de l'intérieur de la 
cystide après la dissolution de la membrane qui en forme le som- 
met. Si l’air est humide, ce mucilage reste liquide et de nombreuses 
spores viennent s’y coller (fig. 9). Si l’air est sec, quand le muci- 
lage s'échappe, celui-ci se dessèche et se contracle en une masse 
rugueuse. Une fois desséché, le mucilage ne peut plus se redis- 
soudre dans l’eau. 

L'on ne rencontre les cystides qu’à la surface des lamelles. Leur 
paroi est très épaisse et très réfringente et, quand on ne les a pas 
colorées, elles peuvent passer inaperçues, alors même qu’on s’ap- 
plique à leur recherche. L'on peut surmonter cette difficulté, en 
versant sur un verre couvre-objet une solulion aqueuse faible de 
la couleur appelée « b'eu d’azur » et en ajoutant de l’hydrate de 
potasse jusqu’à ce que la solution prenne une couleur d’un rouge 
clair. Les cystides sont les premières à absorder la couleur qui 
s'étend ensuite graduellement à tous les autres tissus. L'on 
devrait, du reste, employer, d’une façon générale, cette couleur 
pour l’exameu des champignons. 

L’arête des lamelles est souvent blanchâtre et, quand on l’exa- 
mine à la loupe, paraît finement fimbriée. Cet aspect est dû à la 
présence de larges cellules en forme de massue ou de fuseau qui, 
chez quelques espèces, sont disposées par petits groupes, c'est ce 


Là sui nttdhatint ssmnciemilns sus it tif 


SET EL 


que l’on décrit quand on dit que les lamelles sont serrulatæ (den- 
telées en scie). 

Ces cellules marginales sont souvent aussi larges que les cys- 
tides, dont elles diffèrent en ce qu’elles ont une paroi-mince et 
en ce qu'elles n'exsudent pas, par leur sommet, une malière muci- 
lagineuse. Elles en diffèrent aussi par leur origine, élant des 
éléments modifiés de l'hyménium, des basides et des paraphyses, 
tandis que les cystides, an contraire, naissent du tissu cellulaire 
qui constitue la trame des lamelles et poussent entre les élé- 
ments de l'hÿménium jusqu'à -ce que leur sommet proémine au- 
dessus du niveau de l'hyménium. L'on a considéré, autrefois, les 
cystides comme des organes d'excrétion ; mais, en réalité, on ne 
connait rien qui soit bien démontré, relativement à leur fonction 
qui, san: doute, varie dans les différents genres, autant qu’on 
peut en juger par les différences de structure qu’elles présentent. 

Genre INOCYBE Karsten. 

Chap'au symélrique, à chair mince, couvert d'un voile fibril- 
leux, sec ou rarement visqueux, qui tantôt se crevasse longitu- 
dinalement, tantôt se rompt en squamules ou en écailles squar- 
reuses ; lamelles adnées, adnexées (1) ou presque libres, 
brunâtres ou de couleur sombre; spores d’nn brun pâle, épis- 
pore lisse, verruqueux ou spinuleux; cystides existant souvent ; 
slipe central, grêle, fibrilleux, souvent couvert de squa- 
mules ou d'écailles squarreuses jusqu’à une sorte de zone annu- 
laire. ; 

Le genre Znocybe est surtout étroitement allié au genre Hebe- 
loma, dans lequel il était autrefois compris. Ce dernier genre en 
diffère par un voile en forme de pellicule constamment visqueux, 
qui n’est jamais fibrilleux ni soyeux, tandis que dans le genre 
Inocybe le voile qui couvre le chapeau est toujours nettement 
soyeux ou fibrilleux, même quand il est visqueux. 

La majorité des espèces croît sur la terre, dans les bois ou en 
des endroits humides et ombragés. 


(1) M. le Prof. Massee distingue en ce qui concerne l’adhérence des lamelles avec le 
stipe : 

1° Les lamelles libres (free) qui n’ont aucune adhérence avec le stipe ; 

2% Les lamelles adnexées (adnexed) qui lui sont adhérentes sur une très faible étendue ; 

30 Les lamelles adnées qui lui sont adhérentes sur une notable étendue. 

Cetie terminologie est conforme à celle du Prof. Kellerman (Mycological Bulletin, UX, 
no 25, p. 98) « Adnexed : on dit que les lamelles sont adnexées, quand elles sont 
attachées légèrement au stipe ou seulement par le sommet de leur angle postérieur ». 

Quélet (Les Champignons du Jura et des Vosges, p. 61) confond sous la même 
dénominalion les lamelles adnexées et les lamelles libres : « Selon la manière dont les 
lamelles se réunissent au stipe, on les dit : 10....., 20 libres (adnexæ), lorsqu'elles 
s’insèrent au point où commence le stipe. » 

Pour que notre traduction {fût exacte, nous avons donc dû y introduire le terme (nou- 
veau pour la langue francaise) « lamelles adnexées » Note du lraducteur. 


ONE 
CLÉ DES ESPÈCES 


A. Spores rugueuses. 


I. Des cystides. 
* Stipe blanchätre ou pâle. 
** Stipe coloré. 

IT. Pas de cystides. 

? Espèces pour lesquelles on ignore (la diagnose étant 
incomplète sur ce poiut) si elles possèdent ou non des 
cystides. 

Stipe blanchätre ou pâle. 
** Stipe coloré. : 


Li 


B. Spores lisses. 


III. Des cystides. 
* Stipe blanchâtre ou pâle. 
ï Lamelles brunâtres, ocracées ou cannelle. 
a Lamelles olive. 
+-+7 Lamelles violettes. 
** Stipe coloré. 
+ Lamelles ocracées, brunes ou cannelle. 
++ Lamelles olive. 
+++ Lamelles violettes. 
IV. Pas de cystides. 
= * Stipe blanchâtre ou pâle. 
+ Lamelles brunâtres, ocracées ou cannelle. 
++ Lamelles olive, 
? Espèces pour lesquelleson ignore (la diagnose étant incom- 
\ plète}) si elles possèdent ou non des cystides. 
} * Chapeau de couleur sombre. 
** Chapeau de couleur vive. 


DESCRIPTION DES ESPÈCES 


Abréviations : Ch. Chapeau. — L. Lamelles. — St. Stipe. — 
Sp. Spores. — CG. Cystides. 


A. ESPÈCES A SPORES RUGUEUSES 
1h ESsPÈcEs POSSÉDANT DES CYSTIDES. 
* Stipe blanchätre ou püle. 


Fisrosa Karst., Haltsv., p. 460 ; Sacc. Syil., V. p. 779; Bres., 
Fung. Trid., [, tab. 56; Ag. fibrosus. Sowerb.. Fung., tab. 414; 
Ag. fastigiatus Britz., Derm. Süd. Bay., p. 4, f. 27; Ag. (Ino.) 
ineditus Britz. Hym. Sudb., p. 150, f. 143; I. inedita Sacc., Syll., 
Vhnaren. 

Ch. campanulé, ensuite étalé et bosselé, soyeux, variant de 
la couleur blanchâtre au brun pâle, à marge se fissurant, 6-10 
centimèires, à chair épaisse, blanche. Lam. presque libres, rétré- 
cies en arrière, ocre sombre. St. plein, robuste, rétréci et flocon- 


PUS ET OT PS NP OT NP 


SPORTS. 


neux en haut, blanchätre, 7-11 cent., Sp. irrégulièrement oblon- 
gues, apiculées, légèrement noduleuses, 1042X7 -7,5y, ven- 
trues, 45-60 X 12-15 p. 

Dans les bois de pins, elc. Grande-Bretagne, France, Allema- 
gne, Autriche, Russie, Finlande, Suède, Hollande. 

Une des espèces les plus développées : elle diffère par ses spo- 
res verruqueuses de /. perlat«. 


BRESADOLAE Massee : 1. repanda (Bull.) Bres., Fung. Trid., 
pl: 119, fig. 1. 

Ch. campanulé, ensuile étalé et umboné, à marge sinueuse 
et ondulée, lubréfié, blanchâtre et couvert de fibrilles de cou- 
leur cuir tirant sur le rose, disque lisse et de même couleur, 
3-6 cent. L. serrées, blanches, ensuite couleur cannelle terne, deve- 
nant enfin rousses, arrondies en arrière et libres, à arête blanche 
et frangée. St. plein, blanchâtre, pruineux, couleur cuir tirant sur 
le rose, strié au sommet (quand on l’examine à la loupe), renflé à 
la base ou même à bulbe légèrement émarginé, long de 3-5 cent. 
épais de 5-6 mill. Sp. allongées, tubercuieuses, 8-10 X Guy. 
C. ventrues, 60-70 X 17-20. Chair blanche se teignant de rouge 
à la cassure, odeur agréable. 

Sur le sol, Autriche. 

Malgré l'opinion de Bresaloda (Ibid.) et de Rolland (Bull. Soc. 
Fr., an 1905, p. 353, pl. 16, fig. 1-3), qui considèrent ceite espèce 
comme étant l’?xocybe repanda Bull., le professeur Massee pense 
au contraire que l’Inocybe repanda Bull. appartient au genre 
Entoloma, et, à l'appui de son opinion, il invoque ces mots : « La 
poussière séminale est rougeûtre », écrits par Bull., au bas de sa 
planche 423. 

ASTEROSPORA Quél. Flor, Myc., p. 100 (1888); Sacc., SylL., 
V. p. 780; Ag. ([Ino.) asterosporus Quél. Bull. Soc. Bot Fr., 
XX VI, p. 50 ; Soc. Sci. Nat. Rouen, 1879, tab. 2, f. 6; Cooke., Ill., 
pl. 385; S. subrimosaSacc., SYIL., IX, p. 100 ; Clypeus subrimosus 
Karst. Symb. ad Myc. Fenn., XX VIII, in Méd. Soc. Faunet Flor. 
Fenn., 1888, p. 38 (non Cooke Ill., pl. 402, ainsi que l’a constaté 
Karsten). 

Ch. campanulé, ensuite étalé et umboné, uni et presque gla- 
bre, devenant fendillé et fibrillo-soyeux, d'abord brunätre, ensuite 
cannelle sombre, 2-5 cent. L émarginées, ventrues, cannelle 
sombre. St. cylindrique, bulbeux, légèrement émarginé, presque 
glabre, blanchâtre, devenant parfois rouge, et rayé de fibrilles 
brunes, 5-8 cent. Sp. subglobuleuses, présentant des verrues en 
forme d’éloile, 10-13u. C. ventrues, très nombreuses, 60-75 X12- 
16 p. 

Sur le sol, dans les bois, Grande-Bretagne, France, Finlande, 


Loi 

À un examen superficiel, cette espèce ressemble à 7. rimosa, 
avec laquelle on l’a autrefois confondue : elle en diffère par ses 
spores verruqueuses ; elle est voisine de I. margarispora, qui en 
diffère par l'absence de cystides. 


PROXIMELLA Karst. Symb. \'yce., IX, p. 44; Sacc., Syll., W, 
D: 181: 

Ch. conico-convexe, ensuite élalé et umboné, uni ensuite, fen- 
dillé dans le sens des fibres, de couleur pâle ; le centre, et spécia- 
lement la partie umbonée, passant au bran rouillé ou au bai, 
2-4 cent. L. adnées, serrées, ventrues, d’abord pâles, ensuite 
couleur cuir, enfin brunes. St. farci, faiblement atténué en haut, 
d'ordinaire dressé à partir de la base, parfois ondulé, subfibril- 
leux, pâle, à chair blanche, 6-8 cent. Sp. irrégulièrement oblon- 
gues, légèrement noduleuses, 8-10 X 5-7u. GC. ventrues, 55-70 
X 12-16, abondantes. 

Dur le sol, dans les bois, Finlande. Ressemble à Z. asterospora, 
mais s’en distingue par ses lamelles ventrues et surtout par ses 
spores irrégulièrement oblongues. 


PRAETERVISA Quél , in Bresad., Fung. Trid., I, p. 35, t°b.38; 
Quél'Mior.Myc;'p..99-Saec 1SMV p:782: j 

Ch. conico-campanulé, ensuite élalé et largement umboné, 
marge souvent lobée et fendue, dans la vieillesse lubréfié, de 
bonne heure profondément fendillé, fibrilleux avec le disque 
glabre, couleur cuir ocracé, parfois brunâtr2 au bord, 3-6 cent. 
L. serrées, presque libres, d’abord blanches, ensuite couleur can- 
nelle grisâtre, frangées au bord. St. plein, allénué, glabre ou 
subfibrilleux, pruineux, d'abord blanc, ensuite paille, bulbeux, 
faiblement marginé, 4-7 cent. Sp. irrégulièrement oblongues, 
noduleuses, 10-11 X 5-6. C. ventrues ou fusoïdes, 55-75 X 20- 
30%. Chair blanche. 

Sur le sol dans l’herbe, sous les bois de pins. France. 

Se distingue des espèces voisines par son chapeau lubréfié. 

ERIOCEPHALA, Sacc. Syll., V. p. 791; Fries, Icon. Sel., IL, p. 9, 
tabe4110 1/24 

CE. hémisphérique, ensuite convexe, oblus, soyeux, sec, 
blanc, avec une teinte jaune terne et avec des taches blanches 
de duvet, surtout près de la marge 1-1,5 cent. L. adnées étroites, 
pâles, ensuite ocracées. St. fistuieux, fibrillo-soyeux ou parfois 
squameux, blanchâtre, 5-8 cent. Sp. régulièrement oblongues, 
apiculées, très légèrement noduleuses, quelques-unes presque 
lisses, 6-7 X 5 v. G. ventrues, disséminées, 40-50 X 10-15 y. 

Sur le bois pourri. Suède. 

Caractérisé par son chapeau pâle obtus, présentant des taches 
couvertes de duvet et par ses spores petites et très légèrement 
noduleuses. 


Mes ‘4 


s'en ee LE 


—_ 95 — 


Curvipes Karst., Hedw., 1890, p.176; Sacc., Syll., IX, p. 97. 

Ch..convexe, ensuite étalé, inégal, oblus, présentant des 
fibrilles apprimées ou fibrillo-squameux, devenant plus tard 
glabre, brun, pâlissant ensuite, 2-2,5 cent. L. adnexées, écartées 
du stipe, serrées, blanchâtres, ensuite brunâtres. St. plein, incurvé, 
ondulé ou tordu, atténué en bas, fibrilleux, pâle, ayant environ 
3 cent. Sp. irrégulièrement elliptiques oblongues (polygonales- 
ellipsoïdes), 9-15X5-7 &. C. ventrues, fusoïdes 60-70 X 19-22 y. 

Sur la terre nue. Finlande. 


DECIPIENS Bres. Fung. Trid. IE, p. 13, tab. CXVIII; Sacc., 
Syll. XI, p. 51. | 

Chapeau convexe, ensuile étalé umboné, soyeux, floconneux, 
disque uni, se rompant ensuile en squamules, cannelle ocre, 3-5 
cent. L. serrées, larges, ventrues, sinuées, adnexées, cannelle. St. 
glabre, pâle, lésèrement strié, farci, bulbeux, à bulbe légèrement 
marginé, 4-5 cent. Sp. irrégulièrement oblongues, légèrement 
tuberculeuses, 11-14X6-8%. GC. ventrues, 50-70X15-25. 

En troupes, Autriche. 


INFIDA Massee ; Ag. (Heb.) infidus Peck, 27 Rep. State, Mus., 
p. 95 (1874); I. umbratica, Quél. Assoc. Fr., 1883, tab. 6, fig. 7, 
Sacc., Syll., V. p. 787; I. leucocephala Boud., Soc. Bot. Fr., 1885, 
BOAT PET: Sacc. Syll., Ve: p22765; I commista Brs, Fungi, 
dE p.59, 1ab. 48, 12; Sacc., Syll., Vp:M872e 

Entièrement blanc. Ch. conico-campanulé, ensuite étalé et um- 
boné, fibrillo-soyeux ou plus où moins squamuleux, blane ou 
légèrement teinté de gris ou de jaune, marge souvent fendillée, 
1,5-3 cent. L. libres, serrées, cannelle grisâtre. St. plein, faible- 
ment pruineux, furfuracé au sommet, blanc, 3-5 cent, Sp. irré- 
gulièrement globuleuses — oblongues, noduleuses, 9-10 X6-7u. 
C. fusiformes ou subventrues, 40-50X 12-154. 

Odeur désagréable de terre. 

Sur le sol, dans les bois. Etats-Unis, France, Autriche. 

Il n’est possible de le distinguer de la forme blanche de l'Z. geo- 
phylla que par ses spores noduleuses. Il n'est probablement pas 
rare, mais il a été pris jusqu’à présent pour Z. geophylla, Le cha- 
peau varie tantôt fibrillo-soyeux, tantôt squamuleux. 


TrRecæISPORA Karst., Hattsv., p. 465; Sacc., Syll. V, p. 789; 
Ag. /{In.) trechisporus Berk., Outl., p. 156, tab. 8, fig. 6; Cke., 
Ill., pl. 403; Ag. (In.)paludinella Sace., Syll. V, p. 788 ; Ag. (In.) 
paludinellus Peck, 31 Rep. State Mus., p. 34 (1878). 

Ch. convexe, ensuite presque plan et umboné, d’abord visqueux 
ensuitesecetsoyeux, pâle oublanchâtre, umbosouventteintéd'ocre, 
4,5-2,5 cent. L. émarginées, d'abord blanchâtres, ensuite cannelle 


— 06e 


grisâtre. St. égal, pâle, souvent légèrement ondulé, avec une masse 
de NU à la base, 3-5 centim. Sp. régulièrement oblongues, 
7-8 X 5-6. C. fusoïdes ou subventrues, robustes, irès’ abon- 
dantes, Fr te 

Dans les bois, dans les places humides : Grande-Bretagne, Etats- 
Unis. 

ressemble à l’Z. geophylla dont il diffère par ses spores nodu- 
leuses. Dans la figure 9 de Cooke, le mamelon est trop sombre et 
la masse de mycélium blanc n’est pas suffisamment mise en relief. 
La mesure que Saccardo donue des spores est erronée. 

“ Stipe coloré. 

FASCIATA Sacc. Syll. IX, p..95; Ag. (Ir) fasciatus Ckeïel 
Massee, Grev. XVII, p. 52; Cke, Ill., pl. 1173. 

Ch. campanulé-convexe, soyeux, disque roux, le reste du cha- 
peau couleur cuir pâle, couvert de petites écailles squarreuses 
foncées, 5-7 centim. L. adnexées, rondes ou sinuées, atténuées en 
avant, serrées, pâles. St. égal cu légèrement atlénué en bas, 
fibrilleux, rougeûtre en dedans et en dehors à la base, pâle en 
haut, plein, 5-7 centim. Sp. irrégulièremient elliptiques, faiblement 
noduleuses, 10 X 6 y. C. ventrues, rares, 40 -50 X 12 - 15 p. 

Sur le sol, dans l'herbe, Grande-Bretagne. 

Poussant en groupes serré*, ce qui la distingue de toutes les 
autres espèces connues d’/nocybe. 


LANUGINOSA Karst. Hattsv., p. 454; Ag. lanuginosus Bull., 
Champ. Fr., pl. 370; Ag. (In.) lanuginosus Fries, Syst. myc., I, 
p. 257; Ag. Sabulelorum Berk. et Curtis, Grevillea, XIX, p. 103; 
In. Sabuletorum Sacc., Syil., V, p. 765. 

Ch. convexe, ensuile étalé, obtus, velouté, les poils s'en- 
tremêlant entre eux de manière à former de petites squamules 
qui se tiennent dressées sur le disque, d’abord couleur d’ambre 
ou bran, ensuite jaunâtre, 1-2 cent. L. sinuées ou libres, minces, 
ventrues, devenant d’un brun clair, à arête blanche, légèrement 
frangée. St. plein, grêle, fibrillo-squameux ou couvert de duvet, 
brun, blanc et farineux au sommet, 2-3 cent. Sp. irrégulièrement 
oblongues, apiculées, avec des verrues quelque peu pointues, 
9-12X8 sv. CG. fusoïdes, peu proéminentes, rares, 40-50X 13-15 y. 

Sur la terre, dans les bois, etc. Grande-Bretagne, France, Au- 
triche, Russie, Suède, Hollande. 

Cette espèce, telle que nous venons de la définir, est acceptée 
par les mycologues d'Europe. Elle figure dans les Fungi Gallici 
eæsiccali de Roumeguère, sous le n° 3814. 

CALOSPORA Quél. in Bres. Fung. Trid., I, p. 19, pl. 21; Sacc., 
Syll., V, p. 773; I. rigidipes Peck, 51, Rep. State Mus., p. 289 
(1897). 


POP ON UE ee 


DRE dé dé, 5 Sd de à te mn 


SKo7r = 
Ch. convexe ou campanulé, ensuite étalé et umboné, fibril- 
leux, avec des squamules plus foncées sur le disque, brun-jau- 
nâtre ou gris tanné, à bord plus pâle, 1,5-2,5 cent. L. sinuées, 
presque libres, ocre-tanné ou branâtres. St. grêle, pâle, ensuite 
rougeâtre ou de même couleur que le chapeau, 4-5 cent. Sp. glo- 
buleuses, avec de nombreuses papilles assez longues, grêles, 
cylindriques, 10-12 4. C. peu nombreuses, subeylindriques ou 
légèrement fusoïdes, 45-55 X 11-14 pu. 
Sur le sol dans les bois et les places ombragées. France, 
Grande-Bretagne, Etats-Unis. 


PurtizLA Bres. Fung, Trid., p. 81, pl. 88; Sace. Syll. XI, p. 50. 

Ch. conico-campanulé, ensuite élalé et umboné, _fibrillo- 
soyeux, ensuite fendillé, de‘couleur argileuse ou brun-grisâtre 
pâlissant plus tard, marge restant blanc sale, 1,5-3 cent. 
L. plulôt serrées, sinuées-adnées, blanchälres, ensuite couleur 
cuir grisâtre, marge crénelée St. farci, très faiblement teinté 
de rôse, d'abord fibrilleux à fibrilles blanches, ensuite glabre, 
à sommet couvert de plaques teigneuses blanches, 3-4,5 cent.; 
voile blanc, très évident dans Ja jeunesse. Sp. grossièrement 
noduleuses, 8-10 X 6-7:. C. fusiformes, 60-70X15-20 ». Chair 
du stipe teintée en rose. Forte odeur de terre. 

sur je sol, sous des noisetiers, Autriche. 

Affine à /. perbrevis. 

GAILLARDI Gillet, Revuermycol. V, p.31 (1883); Gillet, Champ, 
FrPymen:;tfig.; Sacc.: Sy VS p.773 Patouil.°Tab'anal;, 
p. 11,f. 8; subfulva Peck, 41 Rep. State Mus., p. 66 (1888); 
Sacc. Syll. IX, p. 96; I. echinocarpa Ellis and Everh., Journ. 
myc. v. p. 25 (1889); Sacc. Syll. IX, p. 95. 

Ch. conico-campanulé, ensuite étalé et umboné, pileux-squa- 
muleux, le disque hérissé de larges écailles foncées, couleur 
variant du jaune cuir au roux, 1-2 cent. L. presque libres, ven- 
trues, larges, quelque peu serrées, brun cannelle, blanchâtres au 
bord. St. grêle, fibrilleux, à peu près de la couleur du chapeau, 
1,9-3 cent. Sp. subglobuleuses ou très légèrement allongées, cou- 
verte de longues et fines épines, 10-12 X 8-9. C. petites, peu 
proéminentes, subcylindriques, 40 X 9-12». 

Sur la terre, sous les arbres. France, Etats-Unis. 

Facile à distinguer par les épines, longues et fines, qui sont 
disséminées sur la spore, etparles écailles squarreuses du disque 
du chapeau. Les cystides sont rares et échappent facilement à 
l’'observalion. 

TRinrt Karst., Hattsv., p. 463; Sac. Syll. V, p. 781; Mass., 
Brit. Fungus Flora II, p.197; Ag.(In.) Trinii Fries, Hym. 
Eur., p. 233; Cke., Ill,pl. 428 B; Ag. Trinii Weinm., Hym, et 
Gastéromycètes Ross. 1836, p. 194. 


= OR ES 


Ch. hémisphérique, obtus, d’un blanc tirant sur le roux, dû à 
des fibrilles rayonnantes rousses, couleur cuir quand il est see, 
1-2 cent. L. arrondies en arrière el adnexées, ventrues, sombres, 
cannelle, avec le bord blanc-floconneux. St. cylindrique, farci, pré- 
sentant des fibrilles rougeâtres ou rousses et, au sommet, une 
poussière blanche, 4-6 cent. Sp. subglobuleuses ou légèrement 
oblongues, noduleuses, 9-10 ou 9-10 X6—8:. C. ventrues. abon- 
dantes, 50-60X14—17:. Odeur agréable, forte, ressemblant à 
l'odeur de clous de girofle des œillets. 

Dans le gazon, Russie, Grande-Bretagne. 


Cetle manière de comprendre l'I. Trinii correspond à la figure 
de Cooke (I. c.) et à la description de Weinmann. 

L’odeur de clous de girofle est très marquée sur la plante frai- 
che et persiste quelque temps après la dessiccation. 

Aucune espèce d’Inocybe ne me semble avoir élé plus mal com- 
prise par les mycologues : je l’attribue à l'ignorance de la des- 
criplion de Weinmann, qui est la suivante : 


« Agaricus Trinii Weinm. Pileo carnoso-membranaceo, hemis- 
pherico, albido, rufescente, fibrilloso, obtuso; lamellis rotundatis, 
adfixis, obscure cirnamümeis, margine albo-flocculosis. Stipite 
aequali, farcio, rutilante-fibrilloso, apice albo-pulverulento. 

Solitarius. Odor valde suavis et fere caryophyllaceus. 

Pileus 1/2’ et paulo ultra lat., longiludinaliter fibrosus. Lamellæ 
2” fere laiæ. Stipes 2-3 long., 1-1 1/4” crass.; fibrillis longitudina- 
libus obsitus. Sporidia sordide ferruginea ». 

D’après celte description, le champignon est très petit même 
pour un Znocybe. Il n’est fait aucune mention que la chair 
devienne rouge quand on la brise (caractère sur lequel ont insisté 
la plupart des auteurs). 

L’I, Trinii Weinm., Bresadola Fung. Trid. II, p. 14, tab. 120, 
avec une longue liste de synonymes et avec « odore forli terreo » 
et des spores lisses est l’Z. Godeyi Gill. 


MARITIMA Karst., Hattsv., p. 457; Sacc. Syll., V. p. 771 (1887); 
Ag. (In.) maritimus. Cke, 1l., pl. 392; Ag. maritimus Fries, obs. 
myc. Il, p. 41. 

Ch. hygrophane, convexe, ensuite presque plan et umboné, 
floconneux-fibrilleux, subsquanuleux, brunâtre, couleur de souris 
ou de terre d’Ombre, plus pâle et blanchâtre, quand il est sec, 
2-9,5 cm. L. arrondies et adnexées, ensuite et presque ou complé- 
tement libres, larges, grises, ensuite rouillées. St. solide, cylin- 
drique, droit, fibrilleux, un peu plus pâle que le chapeau, nu au 
sommet, 1,5 -2,5 centim. Sp. irrégulièrement oblongues, api- 
culées, noduleuses, 140-11X 7-8 pu C. ventrues, 45-55 X 
12 - 18 p,, rares. 


RPPSEL LE 


— 99 — 


Souvent cespiteux, sur le sable humide ou au bord de la mer ; 
aussi sur le sol, dans les bois : Suêde, Grande-Bretagne, Allemagne. 
Se distingue par son chapeau hygrophane, couleur de terre 


d'Ombre, devenant pâle et blanchâtre quand il est sec. Affine à 
1. lanuginosa. 


UMBRINA Bres., Fung, Trid., 1, p. 50, pl. 55; Sacc. Syll., V. 
p. 772, 

Ch. convexe-campanulé, devenant presque plan et umboné, 
brun-châtain, un peu visqueux, fibrilleux-laineux, ensuite élégam- 
ment fendu, disque parfois verruqueux, 2 - 3,9 centim. L. sinuées 
adnées, serrées, citron-foncé, ensuite roux cannelle, à arêle plus 
sombre. St. farci, ensuite partiellement creux, cylindrique, légère- 
ment bulbeux à la base, fibrilleux, un peu plus pâle que le cha- 
peau, présentant au sommet des lamelles dartreuses blanches, 4-6 
cent. Sp. globuleuses, irrégulièrement oblongues, grossièrement 
noduleuses, 7 -8 X 5-6 x. C. ventrucs, 60 - 70 X 14 - 18 y. Voile 
brun-grisâtre, très évident dans la plante jeune, 

En troupes ou subcespiteux dans les bois de pins. Autriche. 

Quand il est jeune, il ressemble à I. Carpta et, quand il est 
vieux, à Z. aslerospora, mais il est distinct de ces deux espèces. 


RUFOALBA Sacc. Syll., V, p. 787; Ag. (Ino.) rufoalbus, . Pat. 
et Doass., Revue Myc., 1886, p. 26; Pat. Tab. Anal., fig. 548 
(1886). 

Ch. convexe, umboné, brun, couvert d'un tomentum déli- 
cat, blanc, soyeux, qui donne au chapeau l'apparence d'être 
blanc, excepté le mamelon qui est toujours brun, ayant 1 cent. ou 
plus. L. presque libres, brun-rougeûtre. St. grêle, égal, rougeûtre, 
complètement couvert de poils soyeux blancs qui en masquent la 
couleur, 1-3 cent. Sp. irrégulièrement oblongues, noduleuses, 
9-10X4-5 y. C. ventrues. 

Sur la terre. France. Affine à I. scabella. 


RENNEYI Sacc., Syll., V, p. 788; Ag. (Ino.) Renneyi B. et Br., 
Ann. nat. hist., n° 1761 ; Cke. Iil., pl. 520 Fr. 

Ch. hémisphérique, légèrement fibrilleux, disque brun, le reste 
couleur faon clair, 1,5-2 cent. L. arrondies en arrière et presque 
libres, ocracé foncé. St. légèrement atlénué en bas, fibrilleux, 
plein, plus pâle que le chapeau, 3-5 cent. Sp. oblongues, polyédri- 
driques, légèrement noduleuses, avec une extrémité pointue, 
11-13X7-8 &. C. à paroi mince, fusoïdes, 40-50X12-16 4, très dis- 
séminées et pouvant facilement passer inaperçues. 

Sur la terre. Grande-Bretagne. 

Var. major Cke. Ill., pl. 520 B. 

Colorée comme la forme type, mais plus large; ch. campanulé, 
2-5 cent. ou plus. L. légèrement adnées, cannelle. St. cylindri- 


— 100 — 


que. Sp. légèrement noduleuses, 13-1710 w. G. comme dans le 
lype. 

Dans les bois de sapin. Grande-Bretagne. 

FuLVELLA Bres. Fungi Trid., Il, p. 16, tab. CXIX, f. 25Saccs 
Syil. XL. 

Chapeau subhygrophane, conico-campanulé, ensuite étalé et 
umboné, soyeux, floconneux, disque glabre, couleur cuir, le 
reste d’abord olive jaunâtre, ensuite jaunâtre ou olive brunâtre, 
6-12 millim. L. plutôt écartées les unes des autres, ventrues, 
lilas pâle, ensuite cannelle ocracé, à arête frangée, arrondies en 
arrière et presque libres. St. farci, atténué en bas, glabre, à som- 
met couvert d’une pruine blanche, lilas, ensuile roussâtre, 2-2.5 
cent. Sp. irrégulièrement oblongues, tuberculeuses, 8-9X5-6u. C. 
ventrues, 45-60 X 12-18 &. Chair jaune, lilas-roussätre au sommet 
du slipe. 

Dans les lieux ombragés. 

Affine à l’Z. scabellus, qui en diffère par ses spores lisses. 


IT. ESPÈCES NE POSSÉDANT PAS DE CYSTIDES 


MARGARISPORA Sacc. Svill., V. p. 781; Ag. (Ino.) margaris- 
pora. Berk. ms. in Cke, Hdbk., ed. IT, p. 157; Cke, IL, pl. 505. 

Ch. campanulé, ensuite étalé et largement umboné; souvent 
flexueux, soyeux, revêtu d’écailles fibrilleuses apprimées, cou- 
leur faon ou brun jaunûtre, 3-5 cent. L. adnexées, pâles. St. plein, 
cylindrique, fibrilleux, pâle. Sp. subglobuleuses, grossièrement 
noduleuses, 8-94. C. absentes. 

Sur la terre, Grande-Bretagne. 

Ressemble à l’Z. asterospora par son aspect général et les carac- 
tères de la spore, maisen diffère par l'absence de cystides. L’Z. 
eutheles diffère par ses spores lisses. 


BucKkNALLI Massee (n. sp.). 

Ch. campanulé-convexe, fibrilleux, avec quelques squamules 
près du disque, brunâtre, 1-2 cent. L. adnexées, épaisses, plutôt 
écartées les unes des autres, brun rouillé, à arête finément fran- 
gée. St. cylindrique, ou légèrement épaissi à la base, grêle, 
fibrilleux, brunâtre, 2-4 cent. Sp. irrégulièrement oblongues, 
obliquement apiculées, grossièrement noduleuses, 15-17 X 8-9. 
Pas de cystides. Basides en forme de massue, exceptionnellement 
larges, 70-80 X 16-18 4, à 4 spores. 

Sur la terre, sous les buissons. Grande-Bretagne. 

C'est un petit champignon brun, à l'air insignifiant, sans aucun 
caractère frappant; mais on le distingue à la taille de ses basi- 
des, deux fois plus grands que chez aucune autre espèce. Les 
spores et les paraphyses sont aussi exceptionnellement larges 


a — 


— 101 — 


L'aspect frangé de l’arête des lamelles est dû à la présence de 
nombreuses cellules en forme de massue, larges, à paroi mince, 
75-85 X 15-204. Celles-ci diffèrent, sous le rapport de leur struc- 
ture, des cystides qui naissent des côtés et non de l’arête des 
lamelles. 


ESPÈCES DONT LA DIAGNOSE EST INCOMPLÈTE SOUS LE RAPPORT 
DES CYSTIDES (SPORES LISSES). 


* Stipe blanchätre ou pâle. 


GRAMMATA Quél. Soc. sc. nat., Rouen 1879, tab. 2, f. 8; 
Sacc. Syll. V, p. 781. 

Ch. campanulé, fibrilleux, ensuite se fendant, blanc-crème, 
ensuite bistre ou couleur cuir, 5-6 cent., chair blanche. St. bul- 
beux, strié, tomenteux, blanc ensuite, de même que la chair, 
prenant une teinte rosée, 5-7 ceut. L. adnées, grisâtres, ensuite 
cannelle jaunâtre. Sp. allongées, noduleuses, 10 u de long. 

Dur le sol sabloneux sous les bouleaux. France. 


ALBIPES Gillet. Tab. anal. Hym., p. 113 (1884); Sacc. Syll. V. 
p. 780. 

Ch., conique, ensuite campanulé, enfin presque plan et mam- 
melonné, fendu Jongitudinalement suivant la direction des fibres, 
jaune foncé, centre plus sombre, bord sinueux et souvent fendu, 
quand il est vieux, 4-5 cent. L. libres, ventrues, serrées et 
assez épaisses, blanc-jaunâtre, ensuite brunâtre. St. entièrement 
blanc, squamuleux, farci, ferme, strié, 6-8 cent. Sp. irrégulière- 
ment noduleuses. Chair blanche. 

Sur la terre. France. 


** Stipe coloré. 


ASININA Kalch. Icon. Hym. Hung., p. 38, pl. XXII, fig. 1 (1873); 
Sacc. Syll. V, p. 771, Ag. (Ino.) asininus Kalchbr., in Fries, Hym. 
Eur. p. 230. 

Ch. convexe, ensuite pian, subgibbeux, sec, présentant des 
fibrilles apprimées, grisàätre, à la fin de couleur cuir tirant sur le 
roux,3-6 centim. L.adnées,devenantnettement sinuées, plutôt ser- 
rées, larges, gris-jaunâtre, ensuite cannelle-sombre, à arête plus 
pâle. St. solide, subventru ou égal dans les spécimens chétifs, 
atténué en bas, d'ordinaire tordu, couleur cuir-brunâtre, présen- 
tant des fibrilles provenant d’un voile lâche, zone annulaire per- 
sistante, devenant couleur d’Ombre par l'effet de la chute des 
spores, ayant environ 9 centim. Sp. subglobuleuses, noduleuses. 

Sur la terre. En troupe ou subcespiteux. Hongrie, Hollande. 


10 
B. ESPÈCES A SPORES LISSES. 


I. ESPÈCES POSSÉDANT DES GYSTIDES (Seclion IP). 
“ Stipe blanchätre ou pâle 
+ Lamelles brunätres, ocracées ou cannelle. 


HIRTELLA Bres. Fungi Trid. I, p. 52, tab. LVIIT, fig. 4 ; Sacc. 
Sy VE p: 770. 

Ch. conico-campanulé, ensuile étalé et umboné, marge se fen- 
dant aussiHôt, couleur paille-jaunâire, avec de nombreuses squa- 
mules pileuses plus foncées, disque glabre, 1,5-92,5 centim. 
L. adnées, plutôt serrées, brunâtres, arête à pruine blanche. St. 
farci, blanc ensuite teinté de paille, faiblement atténué en bas, 
orné (à la loupe) de plumules blanches, avec un bulbe un peu sou- 
terrain, 2-4 centim. Sp., en forme de pépin, lisses, 10-12 X 6 p. 
C. fusoïdes, 60 -70 X 12 -15 y. 

Sur la terre. Autriche. 

Quélet (FI. myc. 105) considère cette espèce comme une variété 
d'I. lucifuga, de laquelle elle diffère seulement par la couleur 
paille du chapeau avec des squamules plus foncées et par la cou- 
leur brune des lamelles. Les spores et les cystides sont les mêmes 
chez toutes deux. 


SIMILIS Bres. Ann. Myc., 3, p. 165 (1905). 

Ch. campanulé, puis étalé et umboné, couvert d’écailles serrées 
et hérissées, bord fibrilleux, argilacé ou de couleur d’Ombre plus 
ou moins ocracée, 2 1/2-3 1/2 cm. de largeur. L. serrées blanches, 
puis grisâtres ou couleur d'Ombre, parfois teintées de jaunûtre, 
adnexées et arrondies en arrière, presque libres, à arête d’abord 


blanche et fimbriée. St. égal, blanc, épaissi à la base ou à bulbe: 


marginé, blanchâtre ou brunissant, strié, à sommet blanc et fur- 
furacé, 3-5 cm. de long, 5-6 cm.d’épaisseur. Chair blanche, inodore, 
saveur douce. Sp. ocracées subréniformes 10-15 X6 1/2-8 1/24. 
Basides en forme de massue, les plus jeunes presque capitées, 
35-40 X 10u. C. presque fusoïdes, 56-73X15-17u. 

Sur sol graveleux sous Populus nigra (Autriche). Ressemble 
extrêmement à Z. scabra Mull. dont elle diffère par la présence de 
cystides, par sa couleur plus sombre et par ses spores plus épaisses. 


ScABRA Karst., Hatisv., p. 457 (1879); Sacc., Syll., V. p. 767; 
Ag.'Ino.) scaber Fries, Hym. Eur., p. 228; Cke., Ill, pl. 391; 
Ag. scaber, Müll, FI. Daw:, w.tfasc. XIV,:p.#tab2832 9108 
(1782); Low., Eng. Fungi, pl. 207. 

Ch. largement conique souvent un peu bosselé, de couleur cuir 
un peu jaunâtre, pàl: ou sombre, parsemé d'écailles plus sombres 
fibrilleuses, apprimées, 1,5-3 cent. L.adnexées, quelque peu serrées 
pâles, ensuite sombres ou brunâtres. St. trapu, court, cylindrique, 


— 103 — 


légèrement élargi à la base, plein, blanchâtre, présentant une 
cortine bien visible, fibrillo-soyeux, 2-3 cent. Sp. en forme de 
pépin, lisses, 941X5-Gy. C. légèrement ventrues, 65-75 X12-16u, 
abondantes. Chair blanche, ne changeant pas de couleur. 

Sur le sol, sous les conifères et dans les bois mêlés. Grande- 
Bretagne, France, A‘lemagne, Danemarck, Suède, Hollande. 

La description ci-dessus correspond à la manière dont Fries a 
compris celle espèce; elle existe sous le nom d'Z. scabra dans 
Roumeguère, Fung. Gall. exsice. 1902, et Rabenh., Fungi Eur.1902, 

Ce champignon est beaucoup plus robuste et à un stipe plus 
épais qu'aucune autre espèce voisine. 

On peut considérer Fries comme le créateur de l’espèce à rai- 
son de l’insuflisance de la description de Müller. 


PyYRIODORA Karst. Halisv., p. 456; Sacc. Syll. v. p. 766; 
Cke., Il. pl. 472; Bres., Fung. Trid. tab. LII,; Agaricus pyrio- 
dorus Pers. Syn., p. 300. 

Ch. ovale, ensuite campanulé, enfin étalé et umboné, ocre 
pâle, quelquefois rougeâtre quand il est jeune, 4-7 cent. L. adnées, 
ensuite un peu arrondies en arrière, minces, serrées, brunâtres, 
arête blanchätre. St. plein, presque cylindrique, souvent coudé 
à la base, fibrilleux, blanchâtre, couvert à son sommet 
d’une poussière blanche; chair rougeûtre quand on la coupe. Sp. 
en forme de pépin, apiculées, lisses, 9-40X5-6u. GC. de forme 
variable, ventrues ou en forme de massue, 40-50 X15-17u, clair- 
semées. Odeur agréable de poire. 

Dans les bois. 


Odeur pénétrante, semblable, d’après Berkeley, à celle des poires 
pourries ou d’ÆZyacinthus racemosus. 

La diagnose ci-dessus répond à celle qui est universellement 
acceptée par les mycologues pour l’espèce de Persoon. 


RimMosA Karst., Hattsv., p. 462; Sacc., Syll. V, p. 775; Ag. rimo- 
sus Bull. Champ. Fr., tab.. 388; Ag. (Ino) rimosus Cke, IIl., 
pl. 384. 

Ch. campanulé, quelquefois sub-umboné, fibrilleux-soyeux, 
présentant à la fin des fentes dirigées du centre vers la circonfé- 
rence, brun-jaunâtre, 2,5-5 cent. L. presque libres, un peu ser- 
rées et ventrues, couleur cuir foncé. St. cylindrique, ferme, pres- 
que lisse, blanchâtre, farineux au sommet, 4-7 cent. Sp. en forme 
de pépin, lisses, 12-15X 7 ,. GC. ventrues disséminées, 60-65X15 - 
184. Odeur de terre. 

Sur la terre, dans les bois, Grande-Bretagne, France, Allema- 
gne, Suède, Russie, Finlande, Hollande. 

Diffère de l’Z. asterospora et de l’I. fastigiala par ses spores 


— 104 — 


lisses. L’I. eutheles s’en distingue par ses lamelles adnées et par 
son chapeau umboné et l'I. pyriodora par son odeur forte. 

C'est une des anciennes espèces sur l'identité de laquelle tous 
les mycologues sont d’accord. Elle est représentée dans C. Rou- 
meg.. Fung. Sel. exs., 5306; Roumeg. Fung. Gall., exs., 1302 et 
3813; Sydow., Myc. March, 2609. 


CoRTINATA Roil., Bull. Soc. Myc., XVII, p.117, pl3) a 
(1901). 

Ch. campanulé avec un fort mamelon, couleur paille pâle, ma- 
melon couleur rouille, d'abord finement strié, fibrilleux, ensuite 
déchiré ei de couleur plus foncée, ayant plus de 4 cent.; voile 
blanc, flocoineux, appendiculé. L. adnées-décurrentes, ventrues, 
blanchâtres, ensuite ocre brunâtre, arête plus pâle, dentelée, flo- 
conneuse. St. farci, blanc, finement strié par des fibrilles, dar- 
itreux, c’est-à-dire présentant à sa partie supérieure des croûtes 
ou pellicules; fragile, coudé, flexueux, portant un anneau fibr.l- 
leux imparfait (blanc, médian), cylindrique, d'ordinaire subbul- 
beux à la base, 6-8 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 8X4-5 &. 
C. ventrues. 

En troupe; sous les pins, Belgique. 

Diffère de l’J. vatricosa en ce que le voile n’est pas visqueux. 
Peut être une forme cortinée de l’Z. sindonia (Rolland). 


EUTHELES Sacc. Syll. V. p. 776; Ag. (Ino.) eutheles B. et 
Br. Ann. nat. hist. 1865, pl. VIIL, f. 2 ; Cke. IIl., pl. 386. 

Ch. campanulé, ensuite étaié et fortement umboné, brillant, 
soyeux, Un peu squamuleux, couleur faon pâle, 2,5-5 cent. L. lar- 
gement adnées étroites, blanchâtres, à arête pâle, denticulée. 
St. cylindrique, faiblement renflé à la base, fibreux, plein, blan- 
châtre, 4-8 cent. Sp. elliptiques, lisses, 9-10 X 5-5,5u. C. très 
abondantes, fortes, ventrues, 69-65 X 15-20:. Odeur de farine. 

Sur la terre, parmi les aiguilles de pin. Grande-Bretagne, 
France. 

L'I. pallidipes et l’I. eutheloïdes sont étroitement alliées à cette 
espèce qui, par son aspect général, ressemble à l’'Z. fastigiata, 
mais en diffère en ce qu’elle a les spores lisses. 


SAMBUCINA Sacc. Syll. V, p. 782; Ag.(Ino.) sambucinus Fr., 
Syst. myc. I, p. 257 (1821) ; Fries Icon. sel., tab. 109, f. 2; Cke., 
Ill. pl. 399. 

Ch. convexe, ensuile étalé, obtus ou subumboné, souvent 
ondulé, fibrillo-soyeux, presque glabre et ne se fendillant pas, 
blanc, devenant souvent plus tard jaune, 5-8 cent. L. émargi- 
nées, légèrement adnexées, larges, ventrues, blanchâtres, ensuite 
ocre foncé. St. fort, court, souvent coudé, cylindrique ou épaissi 
à la base, strié par des fibrilles, blanc, plein, 2,5-3,5 cent. Sp. 


— 105 — 


elliptiques, lisses, 9-12 X Gz. C. disséminées, ventrues, 50-60 
X 12-16. Odeur forte. 

Solitaire, dans les bois de pins secs, etc. Grande-Bretagne, 
France, Allemagne, Suède. 

C'est un champignon robuste, entièrement blanc ; le champi- 
gaon devient souvent jaunâtre. L'Z. sindonia en diffère par ses 
lamelles étroites, par son stipe farci, ensuite creux, el parses 
spores plus peliles. 


GLaRKkI Sace. Syll. V, p. 784; Cke, Ill., pl. 429 B. 

Ch. campanulé, obtus, blanchâtre, fibrillo-soyeux, 2-3 cent. 
L. adnexées, un peu distantes, larges, blanchâtres, à arête blan- 
che. St. cylindrique ou faiblement épaissi à la base, plein, blane, 
3-5 cent. Sp. elliptiques, lisses, 8-10X5-6u. C. disséminées, 
ventrues, 55-65 X 12-16 x, quelques-unes plus petites. 

Sur la terre, dans les lieux ombragés. Grande-Bretagne, 

Affine à l’Z. Sindonir, mais s’en distingue par son stipe plein, 
par ses feuillets de couleur pâle persistante et par ses spores plus 
larges. 


CORYDALINA Quél. Jura et Vosg. III, p. 115; Soc. bot. XXIV, 
Ps 10 Sace. Syll. v. p.766. 

Ch. campanulé ensuite étalé, fibrilleux, blanc, le mamelon proé- 
minent d’un vert glauque, 4-6 cent. L. adnées, émarginées, 
brunes, à arête blanche. St. fragile, banc. Sp. en forme de pépin, 
lisses, 8-10X54. C. ventrues, 50-60X12-154. Odeur forte sem- 
blable à celle du Corydalis cava. Chair blanche, quelquefois colo- 
rée en lilas. 

Dans les bois. France. 

Var. Roseola Pat. Ann. Tab. Fung., n°553. 

Ch. entièrement vert; chair colorée en rose quand on la coupe. 

France. 


GEOPHYLLA Karsi., Hattsv. p. 464: Sac. Syll. v. p. 784; 4g. 
(Ino.) geophyllus Fries, Epicr. p. 176; Cke., 111. pl. 401. 

Ch. conique ensuite étalé et umboné, finement fibrilleux, satiné 
et brillant, souvent fendillé, d’un blanc pur, parfois se colorant en 
violet en vieillissant, 1,5-3 cent. L. presque libres, plutôt larges, 
venirues, serrées, pâles, ensuite devenant d’une couleur terre 
foncée. St. farci, saliné, finement floconneux. blanc, cylindrique, 
légèrement épaissi à la base, souvent un peu onduleux, 4-7 cent. 
Sp. elliptiques, légèrement apiculées, lisses, 7-9X4-5y. C. très 
abondantes, ventrues, 45-60X10-16z. Odeur de terre. 

Sur le sol, dans les bois, etc. Grande-Bretagne, Irlande, France, 
Allemagne, Suède, Suisse, Italie, Autriche, Hollande, Russie. 

C'est une espèce bien distincte et bien caraclérisée, mais en 
même Lemps très variable pour la couleur du chapeau, qui passe 


— 106 — 


du blanc (forme la plus commune) aux jaune, lilas, violet, cuir 
et rouge-brique. Quelques-unes de ces formes, qui ne diffèrent 
que par la couleur, ont été à 1ort décrites comme variétés. Le cha- 
peau ne possède jamais de véritables écailles. 

C'est une des anciennes espèces sur laquelle tous les mycolo- 
gues sont d'accord. 


WaiTer Sacc. Syll. V, 790; 4g. (In). Whilei B. et Br., Ann. 
nat. hist., n° 4927; I. agglutinata Peck, 41 Rep. State Mas., p. 63; 
Sacc. Syll. IX, p. 98. 

Ch. conique puis convexe, parfois umboné, fibrilleux, couleur 
cuir, marge blanchâtre, ensuite entièrement couleur cuir pâle, 
légèrement visqueux, 1,5-2,5 cm. L. adnexées, serrées, blanches 
puis cannelle. St. solide, presque égal, légèrement épaissi à la 
base, blanchâtre en bas, 3-6 cm. Sp. en forme de pépin, lisses, 
9-411X4-5u. C. très abondantes, ventrues ou presque cylindriques, 
50-60X20 pr. 

Sur le sol sous les conifères. Grande-Bretagne, Etats-Unis. 

Atffine à Z. geophylla. 


SiINDONIA Karst. Hattsv., p. 464; Sacc. Syll., V, p. 784; Ag. 
(Ino.) sindonius Cke, Il., pl. 400. | 

Ch. campanulé-convexe, largement umboné, soyeux-cotonneux 
quand il est jeune, devenant presque glabre, jamais fibrilleux, à 


marge appendiculée (dans le ieune âge) par les fibrilles du voile, 


blanchâtre ou jaunâtre, 3-5 cent. L. légèrement adnexées, étroites, 
d’un blanc brunâtre. St. tendre avec une écorce distincte, ensuite 
creux, légèrement fibrilleux, ensuite glabre, blanc, cylindrique, 
5-7 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 8-10X5-64. GC. ventrues, 
50-60X12-16%. 

Sur le sol, dans les endroits humides, ombragés. Grande-Bre- 
tagne, Allemagne, Suède. 

Ressemble à l’I. geophylla dont il diffère par son stipe creux, 
par sa taille plus grande, par l’absence d’odeur de terre, etc. 


DescissA Karst., Hattsv., p. 463; Sacc. Syll. V, 777; Ag. [Ino. 


descissus Fries, Epicr. p. 174; Cke., Ill. pl. 428. 

Ch. conico-campanulé, ensuite étalé, à bord d'ordinaire légère- 
ment incurvé, fibrilleux, se fendillant du centre vers la circonfé- 
rence à mesure qu’il s'étale, blanchâtre ou brunûâtre, 1,5 - 5-5 cent. 
L. presque libres, un peu serrées, d’abord blanches, ensuite 
brunes. St. bientôt creux, égal, souvent légèrement flexueux, 
fibrilleux, blanc, avec le sommet recouvert d'une poussière blan- 
che, fragile, 2-3,5 cent. Sp. elliptiques-oblongues, parfois légère- 
ment arquées, apiculées, lisses, 8-10 X 5 um. GC. ventrues, dissé- 
minées, 50 - 60 X 12 - 164. 

Sur la terre, dans les bois. Grande-Bretagne, France, Hollande. 


— 107 — 


C’est une espèce petite ressemblant parfois à 7. geophylla, en 
différant par la couleur du chapeau et par l’absence d’une forte 
odeur de terre. J’ai pris pour type de cette espèce des spécimens 
déterminés par Berkeley et figurés par Cooke (Il. pl. 498, fig. du 
haut). La couleur du chapeau est trop vive dans ces figures. 


CERVICOLOR Quél. Flor. Myc., p. 107; Ag. cervicolor Pers. 
Icon. Pict. Rar. Fung. tab. 8, fig. 4 (1803-1806). 

Ch. campanulé, brun pâle ou couleur faon, couvert de fibrilles 
brunes, recourbées, 3-5 centin. L. émarginées, ventrues, espa- 
cées, pâles, ensuite brun rouille, à arêle blanchâtre, fibrilleux, 
avec des filaments bruns recourbés sur toute sa longueur, 6-9 cent. 
Sp. allongées en forme de pépin, lisses, 11-13 X 6-6,5. C., 
cylindrico-fusoïdes, nombreuses, 40 - 50 X 12 - 18 ». Chair 
blanche, prenant une teinte pourpre quand on la coupe, odeur 
fort désagréable. 

Dans le gazon, sous les bois. Grande-Bretagne, France. 

Quélet donne JZ. Bongardi comme synonyme de la présente 
espèce, ce que je ne crois pas exact. L’Z. Bongardi diffère 
par la poussière blanchâtre qui exisie au sommet du stipe, par 
les feuillets arqués-adnés et par une odeur différente que Wein- 
mann dit être exactement celle de la variété de poire qu’on appelle 
« Bergamotte ». En ce qui concerne l’J. cervisolor, Quélet dit 
qu’il a l’odeur de tonneau moisi. 


DEGLUBENS Karst. Hattsv., p. 459; Sacc., Syll. V, p. 769; Ag. 
deglubens, Fries, Epicr, p. 173; Ag. (Ino.) deglubens, Cke. Il., 
pl. 394. 

Ch. convexe, ensuite étalé, à mamelon obtus, à cuticule se 
rompant en fibres, apprimées, disque plus où moins squamuleux, 
d'un bai brunâtre, ensuite jaunâtre, les fibrilles et les squamules 
étant plus foncées, 1,5-2,5 cent. L. adnées, subsinuées, ven- 
trues, un peu espacées, grisälres, ensuite cannelle. St. plein, 
presque glabre, avec fibrilles apprimées, pâles, parfois colorées 
en lilas, à sommet légèrement rugueux,avec des ponctuations 
brunes, 4-7 cent. Sp. 8-10 X 5-6 », en forme de pépin, lisses. 
C. très abondantes, ventrues, 50 - 60 X 10 - 15 ». Chair blanche. 

Sur le sol. Dans les bois de pin. Grande-Bretagne, France, 
Allemagne, Finlande. 

Diffère de I. lacera en ce que le sommet du stipe est plus foncé 
que le reste, au lieu d’être blanc et farineux. 

Dans le gazon, Finlande. 


MURICELLATA Bres. Ann. myc., 3, p. 160. 
Ch. conico-campanulé, puis étalé et umboné, ocracé, couvert 
d’écailles squarreuses concolores, 1-2 cm. de large. L. serrées, 


— 108 — 


jaune terne, puis argilacées, à arête blanche et finernent dentelée, 
adnées et arrondies en arrière, ventrues. St. farci, à bulbe mar- 
giné, couleur paiile, villeux-fibrilleux, à sommet blanc et furfu - 
racé, 1 1/2-4 cm. de long, 2-4 mm. d'épaisseur. Chair blanc paille, 
inodore, à saveur subpoivrée. Sp. ocracées, subamygdaliformes ou 
subpiriformes, lisses, 10-125%3-Gu. Basides en massue, 32-40 
xX10-12y. C. ampulliformes, hérissées de pointes, 60-80 X 14-16 y. 
Cellules de l'arête des lamelles en forme de massue, 30-40X 14-16. 

Esdroits graveleux, sous Populus nigra, près Trente (Autri:- 
che), au printemps. 


++ Lamelles à teinte olive. 


ABsecTA Karst., Hattsv., p. 456; Sacc., Syil., V, p. 768. 

Ch. subcampanulé ou convexe, ensuite élalé, parfois subum- 
boné, brunâtre, devenant brun ocracé quand il est sec, couvert 
partout de fibrilles blanches, disque présentant des squamules 
blanchâtres subsquarreuses, 1-2,5 cent. L. adnées, légèrement es- 
pacées, larges, ventruesen avant, olive, cannelle pâle, arête d’abord 
floconneuse, crénelée. St. plein, égal, un peu coriace,ondulé, pâle, 
couvert partout de squamules fibrilleuses blanches, présentant au 
sommet une pruine blanche, 3-4 cent. Sp. en forme de pépin, 
lisses, 10-14X5-7 L. G. petites, ventrues, 45-65X12-15 y. Chair 
blanche, ne changeant pas de couleur. 

Sur la terre nue, au bord des chemins. Finlande, Suède. 


DEsTRICTA Karst., Hattsv., p. 462; Sacc., Syll., V, p. 777; Ag. 
(Ino,) destrictus Fries, Epicr., p. 174; Fries, Icon. Sel. tab. 108, 
fig. 3, Cke., Ill, pl. 387; Ag. Bongardi Kalchbr., Icon., tab. 20, 
17 

Ch. convexe, puis étalé, se déprimant d'ordinaire autour du 
mamelon, pâle, ensuite roux, à cuticule présentant de larges cra- 
quelures qui laissent apercevoir la chair blanche sous-jacente, 
parfois la cuticule se rompt en fibrilles ou en squamules, 3-8 cent. 
L. adnées, oncinées, serrées, blanchâtres, puis cannelle sombre, 
avec une teinte olive. St. presque égal, glabre, présentant des 
stries fibrilleuses, blanchâtre, puis rougeàtre, légèrement farineux 
au sommet, plein, 4-5 cent. Sp. en forme de pépin ou elliptiques, 
lisses, 8-0X5-6 u. CG. abondantes, ventrues, 55-65X12-16 y. Odeur 


désagréable. 
Sur la terre, dans les bois de pins. Grande-Bretagne, France, 


Allemagne, Suède, Hollande. 

Grande espèce, bien caractérisée, le chapeau devient brun 
foncé avec l’âge, surtout au centre. La cuticule devient rigide 
avant que le chapeau ait atteint toute sa croissance. Le chapeau, 
en s’aecroissant; en détermine la rupture. À travers les craque - 


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— 109 — 


lures, on aperçoit la chair blanche. Nous comprenons cette espèce 
telle qu’elle est représentée dans Roumeg., Fung. Gall, Exs.,1801. 


CONCINNA Karst., Symb. ad Myc. Fenn., XXIX, in Med. Soc’ 
Faun. et Flor. Fenn., 1889, p. 29 ; Sacc., Syll., IX, p. 99. 

Ch. convexe-plan, uni, glabre, présentant des fibrilles innées, 
rouillé ou brun pâle, 2-3 cent. L. sinuées, adnées, serrées, 
olive pâle, puis rouillées, arête plus pâle et crénelée. St. plein, 
égal, ondulé, subfibrilleux, pâle, à sommet couvert d’une pruine 
blanche, 4 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 8-13 X 5-62. C. 
fusoïdes, ventrues, 60-65 X 14-171. 

Dans les bois de pins. Finlande. 


UMBRINELLA Bres., Ann. Myc. 3, p. 161 (1905). 

Ch. campanulé, puis étalé et umboné, rarement papillé ou 
gibbeux, soyeux, puis fibrilleux, fendillé, couleur d'Ombre ou gris 
sale, lubréfié, puis sec, 2,5-4, cm. L. serrées blanches, puis argi- 
lacées ou couleur d’Ombre, à arêle blanche et fimbriée, adnées 
sinuées. St. plein, blanc, subbulbeux, 3-5 cm. de long, 4-6 mm. 
d'épaisseur ; voile blanc cortiniforme, caduc. Chair blanche, ino- 
dore, saveur presque douce. Sp. réniformes, lisses, 10-145 112 - 
6 1/2 p.. Basides en forme de massue et capitées, 35-40X10-11 y. 
Pas de cystides. 

Sur un sol graveleux, sous Populus nigra (Autriche). 

Voisin de J. fastigiala, mais méritant d’en être séparé à cause 
de la constance de ses caractères différentiels. 


ConrusaA Karst. Symbo. Myc. Fenn. XX VII, in Med. Soc. Flor. 
et Faun. Fenn., 1888, p. 39 ; Sacc. Syll. IX, p. 101. 

Ch. conico-campanulé, ensuite étalé et umboné, glabre, la 
cuticule se rompant en fibrilles, mais ne présentant que de faibles 
craquelures, rouille jaunâtre ou bai, pouvant atteindre 9 cent. 


L. serrées, ventrues, jaunâtres, puis olivepâle. St. plein, ferme, 


presque glabre, pâle, pouvant atteindre 12 cent. de hauteur sur 
4 cent. d'épaisseur, cylindrique. Sp. elliptiques ou subrénifor- 
mes, à extrémités très obtuses, 10-12 X 6 x. C. en forme de mas- 
sue, renflées, 40 X 14-18. 

Dans les bois mêlés. Finlande. 

Karsten se demande si les organes qu’il décrit sont bien des 
cystides et, d’après la figure qu’il donne, ces organes ne se 
rencontrent que sur l’arête des lamelles et n'existent pas sur 
leurs faces latérales. 


Gopeyi Gillet. Champ. Fr., Hymeno, p. 517 (1874); Sacc. Syll., 
V, p. 778; Ag. (Ino) Trinii Pat., Tab. Anal, n° 345; Inocybe rubes- 
cens Gill. Rev. Myc., v. p. 31 (1883); et Champ. Fr. Hymén, 
avec la planche et, dans l'index général, la description (1897); 


— 110 — 


Sacc., SyIl. V, p. 786, Trinii; Bres. (non Weinm.), Fung.Trid. II, 
p. 14, tab. 120 ; Z. repanda Quéi (non Bull.), Flor. myc., p. 101 
(1888); I. hiulca. Kalchbr., p. 33, tab. 20, f. 2; Sacc., Syll. V, p.774: 

Ch. campanulé (à mamelon obus), fibrillo-soyeux, fissuré, 
d’abord blanchâtre, plus ou moins teinté de rose et d’ocracé, bord 
se déchirant, 3-5 cent. L. rétrécies en arrière et adnexées, presque 
libres, légèrement serrées, blanchâtres puis cannelle sombre avec 
une teinte olive, arête blanche, légèrement floconneuse. St. égal, 
légèrement bulbeux, de la couleur du chapeau, à sommet cou 
vert d’une pruine blanche, 4-6 cent. Sp. elliptiques, légère- 
ment arquées ou subréniformes, lisses, 9-12X5. 5-6y. C. ventrues, 
40-75 X 15-204, très nombreuses. Odeur forte, désagréable. 

Sur la terre, dans les bois : Grande-Bretagne, France, Allema- 
gne, Autriche-Hongrie. 

Une des plus grandes espèces d'Inocybe caractérisée par la 
teinte d’un blanc pur du chapeau et du stipe et par leur aspect 
soyeux pendant le jeune âge. 

À mesure que le champignon avance en âge, il apparaît, sur le 
chapeau et sur le stipe, des taches rouges ou d’un rose ocracé. 
Ces laches se montrent aussi sur les endroits meurtris. 

Je suis d'accord avec Brésadola en considérant toutes ces 
espèces comme n’en constituant qu’une seule. La seule divergence 
d'opinions entre nous porte sur l'Ag. Trinii Weinm. qu’il consi- 
dère à tort comme étant la même espèce que son Z. Trinii. 


LucIFUGA (Fries) Karst., Hattsv., p. 465; Sacc., Syil., V, p.783; 
Agaricus lucifugus Fries, Obs. Myc., IL. p. 50 (1818); Cke., IL, 
pl. 429 A. 

Ch. convexe campanulé, ensuile étalé et plus ou moins umboné, 
présentant des fibrilles longitudinales ou couvert d’écailles faible- 
ment apprimées, olive ou brunâtres, rarement de couleur faon, 
souvent pâles, 1,5-2,5 cent. ; chair blanchâtre. L. presque libres, 
serrées, ventrues, blanches puis jaunâtres, olive sombre vues à la 
loupe. SL. plein, égal, presque glabre, souvent subflexueux, pâle, 
à sommet couvert d’une pruine blanche, 3-5 cent. Sp. en forme de 
pépin, lisses, 9-10 X5-6y. C. rares, ventrues, 60-70 X 12-14 y. 
Odeur forte, rappelant celle du radis. 

Dans les bois de pins. Grande-Bretagne, Suède, France, Alle- 
magne, Russie, Finlande. 

Se distingue par ses lamelles olive foncé, par son stipe presque 
glabre et par son odeur forte. /. hirtella parait n’en être qu’une 
variété. 

FLAVELLA Karst., Symb. Myc. Fenn., XXIX, in Med. Soc: 
Flor. et Faun., Fenn., 1889, p. 100; Sacc., Syll., IX, p. 100. 


Ch. en forme de cône pointu, puis étalé ei à mamelon aigu, 


ut. À 


"Er ES 0 


— A1 — 


présentant des craquelures dans la direction de fbrilles innées, 
jaunâtre et un peu brillant, 2-3 cent. L. adnexées, serrées, jaunà- 
tres puis olive, arêle plus pâle et crénelée. St. plein, égal, flexueux, 
blanc avec une teinte jaune, à sommet blanc-floconneux, 3 cent. 
Sp. oblongues, à extrémités très obtuses, presque cylindriques, 
lisses, 12-14X4-6 ». C. fasciculées, cylindriques, à sommet en 
forme de massue, parfois ventrues, 60-90X8-14 p. 
Dans les bois de pins. Finlande. 
(À suivre). 


a  ——Ù a 


ETUDES SUR LES MYCORHIZES ENDOTROPHES 


par M. Is. GALLAUD 
Agrégé-préparateur à l'Ecole normale supérieure (1) 


(analyse de R. FERRY) 


Ce travail, inspiré par M. Constantin, a été exécuté successive- 
ment dans les laboratoires de MM. van Tieghem, Matruchot et 
Bonnier. L'auteur a donc eu à sa disposition toutes les ressources 
et tous les conseils qui pouvaient lui permettre de mener à bien 
une entreprise aussi considérable. Car ce n’est pas seulement un 
tableau d'ensemble sur toutes les connaissances antérieures que 
nous possédions sur les mycorhizes endotrophes, c’est encore une 
discussion et une critique raisonnées de toutes ces observations 
précédentes que l’auteur a presque toutes renouvelées et con- 
trôlées. 

Dans l'introduction, l’auteur donne un exposé historique des 
principaux travaux sur les mycorhizes. 

Il prévient aussi le lecteur qu’il laissera en dehors de son sujet 
les mycorhizes à nodosités des Légumineuses, des Aulnes et des 
Eléagnées dont l’endophyte est très spécial, ainsi que celles des 
Ericacées qui se rapprochent des mycorhizes ectotrophes. 


CHAPITRE I. — Etude de quelques types de mycorhizes. 


L'auteur étudie un grand nombre de végétaux et décrit avec 
détails les particularités qu'il a relatées pour chacun d’eux. Il 
répartit, d’après leur forme et leur siège, les mycorhizes endotro- 
phes en quatre séries. 

4° Série de lArum maculalum (fig. 8) : mycélium d’abord 
intracellulaire dans les assises de protection de la racine, puis 
intracellulaire et logé dans les méats; arbuscules ou sporangioles 


(4) Revue générale de botanique, t, XNIT, 1904. 


— 119 — 


généralement simples, terminaux et sanslocalisation bien précise. 
A cette série se rattachent : Arum Arisarum, Allium salivum, 
Cepa sphaerocephalum, ursinum; Endymion nutans; Scilla 
bifolia, autumnalis; Ornithogalum umbellatum, Pyrenaicum ; 
Phalangium ramosuim ; Muscari comosum, racemusum, lingula- 
tum; Ruscus aculeatus, racemosus ; Asparagus officinalis; Majan- 
themum bifolium:; Convallaria majalis; divers Polygonatum, 
Y'ucca, Agave, Aloe. 

Le même lype est répandu parmi les Dicotyledones : Stachys, 
Belonica, Teucrium Scorodonia, Glechoma hederacea, Vincetuxi- 
cum officinale, l'ulmonaria ofjicinalis, Bellis perennis, Orobus 
tuberosus, Fragaria vesca, Ranunculus Flammula,chaerophyllos, 
auricomus. Un endophyie analogue à été étudié chez une Cryplo- 
game vasculaire des ser’es du Muséum lAngiopleris Durvilleana. 
Les filaments qui cheminent dans les méats intercellululaires 
envoient souvent l'un vers l’autre des digitations ou des expan- 
sions lamellaires qui les relient entre eux (fig. 10). 

29 Série du Paris quadrifolia : mycéliun toujours intracellulaire ; 
arbuscules ou sporangioles généralement composés, non termi- 
naux el logés dans des assises determinées de la racine. Les varia- 
tions de ce type sont étudiées en détail chez les Colchicum autum- 
nale, Parnasisa palustris, Anemone nemorosa, Ficaris ranuncu- 
loides. On doit faire rentrer dans celle seconde série les Viola 
sylveslris, canina, hirla, odorata, les Polygala, l Hydrocotyle 
vulgaris, le Sanicula ÆEuropaca. Les endophytes des Araucaria, 
des Podocarpus, de l'Ophioglossum vulqatum appartiennent aussi 
à la série du Paris. 

3° Série des Æépatiques : mycélium toujours intracellulaire, à 
arbuscules et à sporangioles sans localisation précise; habite des 
organes élalés à la surface du sol, qui ne sont pas des racines. 
Les Pelliu, Fegatella, Marchantia et Lunularia présentent le 
même type. Il en est de même du prothalle des Lycopodes; 

4° Série des Orchidées : mycélium toujours intracellulaire, pre- 
nant la forme de pelotons serrés qui tantôt restent inaltérés 
(Pilzwirthzellen), tantôt subissent une digestion plus ou moins 
complète (Verdaungszellen de W, Magaus). Les endophytes des 
Orchidées sont les mieux connus, M. Gallaud n’ajoute rien aux 
descriptious antérieures, mais 1l observe d’étroiles relations entre 
ce type et celui du Z'amus communis, ainsi que du Psilolum 
triquetrum. 


CHAPITRE II. — Etude «les différents organes de l’endophyte. 


Dans le chapitre II, l’auteur décrit les différents organes de 
l’endophyte, savoir : 
1. Le filament mycélien. 


re ep © 7 


— 113 — 


La plus grande largeur observée a été de 25 y chez une fougère, 
l'Angiopteris Durvilleana et certains Allium ; la moindre de 2y, 5 
chez le Vincetoæicum officinale. 

Celle largeur va en décroissant à mesure que le filament se 
ramifie. [n'y a d'exception que pour les Orchidées chez lesquelles 
le filament principal ne se ramilie pas, se pelolonnant sur lui- 
même, puis passant à une autre cellule, en se contentant d’émet- 
tre de courts rameaux latéraux pour les cellules à digestion. 

Si l’on étudie un filament jeune nor encore culinisé, on constate, 
avec le rouge de ruthénium, la réaction des composés pecliques. 
Par contre, il ne renferme pas de cellulose; car avec l’acide phos- 
phorique iodé, après traitement par l'hyposulfite de sodium ou par 
la potasse, en solution alcoolique concentrée, les membranes des 
champignons, plus ou moins gonflées par ces derniers réactifs, 
se colorent en jaune brun, tandis que les parois des cellules-hôtes 
prennent une teinte bleu violacé. 

Outre les composés pecliques, la membrane renferme aussi de 
la callose ou des corps voisins. C’est à celle propriété que les 
mycéliums doivent de prendre énergiquement le bleu coton, ce 
qui permet de déceler facilement leur présence dans les tissus. 

En somme, la meinbrane des endophytes se montre formée de 
callose et de composés pectiques sans cellulose. 

Le filament possède des cloisons transversales dans ses por- 
tons libres appliquées à la surface des racines ; mais, à mesure 
qu’il pénètre plus avant dans la racine, il semble perdre la pro- 
priélé d’eu former. : 

Les noyaux ont une dimension à peu près constante, oscillant 
entre 2 et 3 y. 


2. Les vésicules. 

Ce sont des renflements qui, d'ordinaire, forment l'extrémité 
de courts rameaux latéraux dont elles arrêtent la croissance f. 8). 
Cependant elles peuvent consisler en simples dilatations vari- 
queuses u’un filament. Leur rôle paraît être d'emmagasiner des 
matériaux de réserve, notamment des matières huileuses. 


3. Les arbuscules. 


C'est à M. Gallaud que revient le mérite d’avoir reconnu cet 
organe et sa présence presque générale chez les divers hôtes. 

A cause de leur délicatesse, les arbuscules s'allèrent très vite. 
Il faut donc les fixer de suite sur place, au moment de ja récolte, 
à l’aide du picroformol et de l'alcool à 90°, agissant sur des cou- 
pes fines faites rapidement dans une racine fraiche. L'auteur a 
obt2n.…. aussi de belles préparations en mettant directement dans 
l’acide lactique saturé de bleu coton des coupes faites sur des raci- 
nes fraîches. En règle générale, il faut faire des coupes très fines, 


— 114 — 


sans quoi l’enchevêtrement des hyphes, toujours très compli- 
qué, et leur superposition empêchent de voir nettement leur 
structure. 

Ces arbuscules sont caractérisés en ce qu'après quelques rami- 
fications les rameaux secondaires se résolvent bientôt brusque- 
ment, par des dichotomies régulières et répétées à de très courts 
intervalles, en un petit arbuscule touffu. À côté d’arbuscules sains, 
on en voit beaucoup dont les extrêmes ramuscules se transfor- 
ment en sporangioles. 

M. Gallaud considère les arbuscules comme des sucoirs. Voiel 
les motifs sur lesquels il base cette opinion : 1. Les filaments my- 
céliens étant presque partout cutinisés de très bonne heure, l'ab- 
sorplion ne peut guère se faire, dans une proportion sérieuse, que 
par les arbuscules dont les parois sont, au contraire, non cutini- 
sées et par suite perméables. De plus la surface de contact, extrê- 
mement considérable, qu'ils offrent avec le protoplasme des cel- 
lules-hôtes, est une circonstance très favorable à l’absorption. 
— 2, Ils existent surtout dans les cellules les plus profondes qui, 
étant plus rapprochées du cylindre central, reçoivent en plus 
grande quantité les éléments nutritifs élaborés dans les fèuilles et 
dans la tige. — 3. Ilsemble qu’il y ait là des preuves d'adaptation ; 
or, l'adaptation est le fait de l'organisme auquel elle profite (is 
fecit cui prodes!), il est donc à présumer qu'ici le bénéficaire est 
le champignon. 

L'auteur divise les arbuscules en deux catégories : 4° les arbus- 
cules simples ; ils se rencontrent chez les mycorhizes du type 
Arum : d’un filament intercellulaire naissent latéralement de 
courtes branches dont chacune pénètre dans une cellule et se 
résout en un arbuscule (voir fig. 7, Arum maculatum et fig. 9, 
Allium spherocephalum) et 2 les arbusculzs composés; ils se ren- 
contrent sur les mycorhizes du type Paris et également chez ceux 
qui font le passage du type Arum au lype Paris, c’est-à-dire chez 
les Ranunculus. Là les arbuscules ne sont plus terminaux el ne 
marquent pas la fin du développement de l’hyphe qui les porte. 
Au contraire, l'hyphe principale qui parcourt une cellule en y 
formant des tortils serrés, donne de nombreuses petites branches 
latérales qui se résolvent en branches de -plus en plus fines qui 
s’enmêlent dans les boucles déjà formées ; l’hyphe principale, dont 
l'extrémité ne donne pas de touffes rameuses, gagne une nouvelle 
cellule où elle recommence à former des arbuscules nouveaux. 

Souvent aussi, au sortie d’une cellule à arbuscules, les hyphes 
donnent uniquement des pelotons enroulés ou même des vésicu- 
les. La figure 7 représente un arbuscule composé de Sequoia 
giganiea peu compliqué et dessiné à une forte échelle. 


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— 115 — 
4. Les sporangioles. 


Ils ont élé d’abord décrits par Janse (1). Petri (2\ s’est atla- 
ché à l'étude des sporangioles du Podocarpus auxquelles il donne 
le nom de « prosporoïdes ». Il les considère comme dépourvus de 
membrane. Il pense qu'ils ont pour origine des substances pro- 
téiques qu’une liquéfaction partielle des membranes de l’hyphe 
met en liberté. Les sucs digestifs des cellules-hôtes transforment 
ces masses protéiques et les débris de membranes, qui y adhèrent 
encore, en une massé granuleuse d’où les éléments azotés dispa- 
raissent par digestion et où il ne reste que la cellulose. Il justifie 
cette interprétation des faits en retirant des racines infestées un 
extrait glycérique qui digère les albumuoïdes. 

Les recherches de M. Gallaud éclairent l’origine des sporan- 
gioles d’un jour nouveau : elles démontrent, en effet, la relation 
très étroite qui existe entre eux et les arbuscules. Ils ont exacte- 
ment la même situation intracellulaire, la même répartition dans 
certains tissus, la même disposition relativement aux filaments 
mycéliens et on peut suivre dans une même cellule la transfor- 
mation des arbuscules en sporangioles (fig. 9 et 11). 

L'auteur rappelle les travaux de Magnus (/nfrà p.131) sur les 
cellules digérantes « Verdauungszellen » des Orchidées, ainsi que 
ceux de Shibata(3)sur l'instant précis où se produit cette digestion : 
chez des racines infestées de Podocarpus et de Psilotum, Shibata a, 
en effet, montré que le moment des altérations les plus accentuées 
des champignons endophytes correspond à une période de trouble 
dans la cellule-hôte, indiquée par les modifications de son proto- 
plasma et surtout par la multiplication de ses noyaux; aussitôt 
ces transformations produites et les champignons digérés, la cel- 
lule rentre de nouveau dans le repos. 

L'auteur a suivi les phases successives de cette digestion. L’ex- 
trémité des arbuscules prend une apparence floconneuse : ils pré- 
sentent alors dans leur ensemble la réaction de la callose (bleu 
coton); ils se montrent acidophiles (vert-lumière). Plus tard, ces 
deux réactions disparaissent : ils deviennent basophiles fixant la 
fuchine dans la double coloration au diamant-fuchine et au 
vert-lumière et, par l’action de lacide phosphorique iodé, ils 
prennent une légère teinte bleue, indice de la présence de la 
cellulose. l 

Les arbuscules sont donc peu à peu digérés par la cellule et les 
sporangioles ne sont que le résidu de cette digestion. 


(A) JansE. Les endophytes radicaux de quelques plantes javanaises. Ann. jard. 
601. Buitenzorg, 1897. 

(2) Perri. Richerche sul significato morfologico e  fisiologica dei prosporoidi 
(sporangioli di danse) nelle micorixe endotrofiche (Nuovo Giorn. bot. Italiano, X, 19038.) 

(3) Smipata. Cytologische Studien uber die endotrophen Mucorrhiza, (Jahrb, 
f, wiss. Bot. 1902.) 


— 116 — 


CHAPITRE III. — Etude de l'endophyte dans ses rapports 
avec la plante. 


Nous noterons seulement les points suivants : 


1. Le renflement que forme le filament avant de traverser une 
membrane résistante permel de reconnaitre que le champignon 
arrive toujours de l'extérieur vers l'intérieur de la racine. Jamais, 
il ne marche de l’intérieur vers l’extérieur el ne sort de la racine. 

2. Lorsqu'en pénétrant dans la profondeur de la racine, il ren- 
contre une assise de cellules subérifiées, il ne peut la traverser, il 
la longe alors quelque temps, jusqu’à ce qu'il trouve ce que Janse 
a appelé une « cellule de passage » : ces cellules, qui, suivant les 
espèces de plantes, affectent une forme et une disposition particu- 
lières, ont toujours des parois minces et renferment un proloplasma 
abondant et un gros noyau, tandis que les cellules subéreuses voi- 
sines sont mortes et ont des parois imprégnées de subérine. 

3. Le champignon apporte peu de modification dans les racines 
et dans les cellules qu’il a envahies. Le fait le plus saillant est l'ab- 
sence d’amidon dans les cellules infestées et le plus souvent aussi 
dans les cellules voisines de celles-ci. 


CHAPITRE IV. — De la place systématique des champignons 
endophyles. 


En employant la méthode que MM. Matruchot et Molliard (Rev. 
mycol., 1905, p. 23) ont imaginée pour se procurer des coupes 
aseptiques des tissus, l’auteur n'a jamais pu obtenir de développe- 
ment de filaments mycéliens provenant des tissus qu'il occupe ; 
du reste nous avons vu qu’on ne les observe jamais sortant de la 
racine de l'hôte. 


L'auteur a recherché si divers Fusarium et autres espèces, 


croissant sur les racines, ne pourraient pas y pénétrer et y Jouer le 
rôle d’endophytes. Mais ces champignons ne jouent jamais que le 
rôle de saprophytes, ils ne pénètrent dans les cellules que quand 
celles-ci sont altérées et surtout ils n’y présentent jamais les vési- 
cules, les arbuscules et les sporangioles qui caractérisent les 
endophytes des mycorhizes. 

Seul, M. N. Bernard (1) est parvenu à isoler et à inoculer à 
des graines un champignon qui parait bien être l'endophyte com- 
muon à la plupart des Orchidées. Ayant retiré de cultures de jeunes 
embryons de Catleya un champignon vivant sur la gélose au 
salep, il obtient par son intermédiaire la germination de graines 
d’Orchidées variées. Or, on sait par ses travaux antérieurs que 


(1) Bernard. -- La germination des Orchidées (V. Rev. mycol.. 1904, p. 57). Voir 
Rev. mycol., 1905, p. 135. 


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pren 


— 117 — 


celle germination ne peut se produire que par la pénétration de 
l’endophyte dans l'embryon non différencié. Ce champignon y 
prend netlement les caractères des endophytes des Orchidées et 
y détermine la formation des Pilzwirthzellen (cellules hébergean- 
tes) et des Verdauungszellen (cellules digérantes). 

Nous avons vu plus haut que le filament mycélien est formé de 
callose et de composés pecliques. Or, Mangin a montré que la cel- 
lulose existe dans les Saproléginées et les Péronosporées, que la 
callose manque dans les Mucorinées, les Ustilaginées, les Urédi- 
nées et quelques Basidiomycètes. Au contraire, la callose est asso- 
ciée aux composés pectiques dans les Ascomycètes et beaucoup 
de Basidiomyeètes. C'est donc parmi ces deux derniers groupes 
qu'on doit s'attendre à rencontrer les espèces libres qui doivent 
donner des endophytes. 


CHAPITRE V. — La vie en commun dans les mycorhizes endo- 
trophes. 


En ce qui concerne les Orchidées, l’auteur admet les conclu- 
sions de Kamensky, Frank et Magnus, d'après lesquelles il existe 
une symbiose avec avantages réciproques. 

Chez les autres plantes, on voit l’amidon disparaître des cel- 
lules au contact du champignon ; il est donc bien probable que 
celui-ci s'en nourrit. 

Janse (1) va plus loin : pour lui, l'endophyte qu’il considère, 
assez hypothétiquement d'ailleurs, comme un anaérobie facultatif 
capable de fixer l'azote de l'air, chercherait dans les racines un 
abri contre l'oxygène et fabriquerait des substances protéiques 
qu'il céderait à la plante, en échange des matières hydrocarbo- 
nées qu'elle lui fournit. Quant à la preuve expérimentale de cette 
hypothèse, les essais qu'il a tentés sur des caféiers non infestés, 
cultivés en comparaison avec d’autres munis d’endophytes, ne 
lui ont donné, de son propre aveu, aucune indication favorable. 
Nobbe et Hiltener (2) semblent avoir obtenu un résultat plus pré- 
cis. [ls ont constaté que le Podocarpus fixe directement jazote 
atmosphérique, et ils attribuent celle propriélé au champignon 
logé dans les tubercules. Mais il n'est pas démontré que les 
auteurs aient pu se mettre à l’abri des. nombreuses bactéries qui 
ont aussi la propriété de fixer directement l'azote de l'air. 

Stahl (3) pense que les matériaux que l’endophyte puise à l’exté- 
rieur sont surtout les sels minéraux. M. Gallaud pense, au con- 


(1) Janse. Les endophyles radicaux de quelques plantes javanaises (Ann. jard. bot. 
Buitenzorg, XIL (1897). 


(2) Nobbe et Hiltener. Die endotrophe Mycorrhisa von Podocarpus und ihre 
physiologische Bedeutung Landw. Versuchst. LE. 


(3) Stahl. La signification des mycorhizes (Voir Rev. mycol., 1904, p. 178). 


— 118 — 


traire, que les communications de l’endophyte avec le dehors 
sont insuffisantes pour assurer à la plante l'absorption des élé- 
ments nutritifs. De plus les relations avec la portion libre du 
champignon répandu dans l’humus, tout au moins ses relations 
physiologiques, cessent de bonne heure. Les portions de fila- 
ments qu’on trouve à la surface des racines sont, en effet, pres- 
que toujours vides, mortes, sans protoplasma ni noyaux, et par 
conséquent incapables d'établir aucune relalion d'échanges entre 
l'extérieur et le mycélium interne. Il est donc permis de penser 
que l’endophyte, dans sa portion intraradiculaire, mène une vie 
indépendante de l’extérieur et doil, par conséquent, emprunter 
toute sa nourriture à la plante. 

Faut-il en conclure que l’endophyte est un vrai parasite ? 

Ce qui caractérise les vrais parasites, c’est : 

4° Leur mode de nutrition aux dépens de la substance vivante 
elle-même (protoplasme, leucites chlorophylliens, etc.). La pré- 
sence de la chlorophylle paraïît être indispensable à leur dévelop- 
pement; on ne les trouve, en effet, jamais que sur des organes 
verts. 

20 Ils ne sont jamais intracellulaires ; car même les suçoirs 
simples qu’ils poussent dans l’intérieur des cellules sont toujours 
isolés du protoplasme de ces dernières par une gaine de cellu- 
lose (1). > 

30 Ils déterminent d'ordinaire, dans le noyau des cellules, cer- 
taines altérations. 

Au contraire, en ce qui concerne les endophytes des mycorhizes : 

1° Ils ne se rencontrent jamais dans les cellules à chlorophylle ; 
ils agissent sur des substances organiques inertes non vivantes. 

2° Ils ne paraissent altérer ni le protoplasme ni les noyaux des 
cellules qu'ils occupent. 

3° Enfin, bien qu’on ne sache rien de précis sur la portion libre 
qui est répartie dans le sol, il est certain que cette portion, relati- 
vement considérable, y vit en saprophyte. En effet, les raisons qui 
fort penser que le champignon ne reçoit rien du dehors montrent 
aussi qu’il ne veut y envoyer aucun élément nutritif. 

Le champignon a donc pour toutes ces raisons les allures d’un 
saprophyte d’une nature particulière, que l’auteur appelle (sapro- 
phyte interne ». 

Il nous reste maintenant à examiner quelle est l’action physio- 
logique du champignon sur la plante elle-même. La comparaison 
des plantes infestées d’une même espèce avec celles qui ne le sont 
pas montre que l'endophyte ne détermine aucun changement 

dans le port et le développement des individus qu'il infeste. 


(4) Mangin. Recherches anatomiques sur les Péronosporées. Bull. Soc. d’hist. 
nat. d'Autun, 


— 119 — 


Cette absence de réaction de la part de la plante s'explique faci- 
lement. L’endophyte, par suite de la propriété spéciale qui lui fait 
éviter les cellules à chlorophylle et par suite aussi de son impuis- 
sance à franchir les membranes lignifiées, reste localisé dans le 
parenchyme corlical des racines. Or, c’est là un tissu dont le rôle 
n’est pas cäpital pour la jlante. 

De plus, le pouvoir que les cellules envahies ont de digérer l’en- 
dophyte en arrête rapidement les progrès. 

L'action du champignon, malgré le développement très grand 
de ce dernier, est donc toujours local et temporaire. 

Enfin la plante retrouve, par la digestion du champignon, et 
reprend la presque totalité des substances nutritives qu'il lui a 
empruntées. Ce pouvoir digestif empêche donc qu'il ne cause à 
son hôle des dommages importants. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE COXLVII, fig. 7-11. 


(A côté de chaque figure, on a indiqué et représenté en y l’échelie 
à laquelle elle a été dessinée : on à ainsi précisé le nombre de x 
auquel la longueur de la ligne représentée à côté de chaque figure, 
correspond.) 

Fig. 7. (Sequoia gigantea). — Arbuscule jeune composé, — 0, 
noyau de la cellule de l'hôte. 

Fig. 8. (Arum maculatum). — Coupe longitudinale. Le filament 
mycélien pénètre un peu au-dessous d’un poil (ce dernier indiqué 
sur la figure par les lettres p &), traverse l’assise pilifère (& p), puis 
traverse quatre assises de cellules subéreuses (as), où il est intra- 
cellulaire ; il devient enfin intercellulaire et envoie dans plusieurs 
cellules de courtes branches latérales se terminant chacune en 
arbuscule. Il donne naissance (vers la partie supérieure de la figure) 
à une vésicule. 

Fig. 9. (Allium sphærocephalum). — Arbuscule dont une partie 
est transformée en sporangioles. 

Fig. 10. (Arum maculatum).— Coupe longitudinale. 

Deux filaments parallèles situés dans deux méats voisins et 
envoyant entre les parois des cellules limitant le méat des digita- 
tions et des expansions lamellaires qui se réunissent pour former 
des ponts entre les deux filaments. : 

Fig, 11. (Ornithogalum umbellatum). — Arbuseule se transfor- 
mant en une grappe de sporangioles. 


CS ——_ 
BIBLIOGRAPHIE 


MonreMarTiNt (L.). — Note di fisiopatologia vegetale (Atti dell 
Ist. bot. di Pavia 1904, 63 pp.) Notes de physiopathologie vé- 
gétale. 

L'auteur s’est proposé d'étudier l'influence des parasites ani- 
maux et végétaux sur les principales fonctions de la plante. 


— 120 — 


De ses nombreuses expériences, il résulte que : | 

1. Les divers parasites étudiés peuvent, en des étals délerminés 
de développement, exercer une action excitative sur les diverses 
fonctions des organes attaqués, tandis qu’à d’autres états ils sont 
déprimants. g 

2. Ce pouvoir excitatif se manifeste plus sur la respiration que 
sur l’assimilation chlorophyilienne qui peut être déprimée alors que 
la première est très active. 

9. L'action excitative sur l’assimilation chlorophyllienne est sur- 
tout exercée par les Aecidium et en général par les Uré- 
dinées. 

4. La transpiration est presque toujours plus grande dans les 
organes malades que dans les organes sains (indice évident que le 
protoplasma malade perd la capacité de retenir l’eau) excepté dans 
quelques cas (Chionaspis). 

D. La sensibilité du protoplasma à augmenter la transpiration 
sous l’action de la lumière peut être aussi rendue plus grande par 
les parasites à des états déterminés de développement ; elle peut 
aussi être diminuée. Elle est augmentée lorsque l'assimilation est 
aussi excitée. 

6. Plusieurs des parasites étudiés n’ont pas une action directe 
régulière et constante sur Ja quantité de l’eau et des substances mi- 
nérales contenues dans les organes malades et ces quantités sem- 
blent êt:e.en relation avec la transpiration et avec l’assimilation 
chlorophyllienne. 

Il est remarquable que presque tous les poisons exercent une 
action excitante sur les diverses fonctions végétales, s’ils sont four- 
nis à doses faibles, tandis qu’ils sont mortels à doses fortes. On peut 
donc penser que les parasites agissent aussi en sécrétant des subs- 
tances vénéneuses (peut-être des zymases ou oxydases) qui au com- 
mencement excitent, puis deviennent affaiblissants et mortels avec 
les progrès de l'infection. CavaRA (Centralblatt). 


BrÉaAL et GiUSTINIANI. — Sur un nouveau traitement des se- 
mences (C. R. Ac. de 1902, 554). 


D’après les auteurs, l'immersion que l’on a l'habitude de faire 
subir aux graines, dans une solution de sulfate de cuivre, soit pour 
les préserver du charbon, soit pour les garantir contre les ravages 
des insectes, a l'inconvénient de leur faire perdre une partie impor- 
tante de leur matière organique. 

Ils emploient donc de préférence le procédé suivant : 

Dans une solution renfermant de { à 5 pour 1,000 de sulfate de 
cuivre, on incorpore à l’ébullition 2 à 3 pour 100 de fécule ; après 
refroidissement, on mélange à l’empois quatre à cinq fois son poids 
de semence, o1 malaxe, on laisse reposer vingt heures, on saupou- 
dre avec la chaux et on laisse sécher à l’air. Les graines se trou- 
vent alors recouvertes d’un enduit de fécule chargé d’hydrate de 
cuivre et de plâtre. 

Les graines ainsi traitées ont donné une augmentation de récolte 
moyenne de 20 pour 100 sur celle fournie par les graines 
témoins. 

Quant à la chaux, elle à été introduite dans le traitement afin de 


si dèr. 2 miles. 


RL Se LA SE 


— 121 — 


précipiter le cuivre dont l'effet nuisible sur la germination a été 
constaté par MM. Dehérain et Demoussy, Coupin, Devaux, etc. 


GUILLERMOND (A.).-— Germination des spores chez quelques le- 
vures (C. R. Ac. Sc. 1904, 2, 988). 


En ce qui concerne le Saccharomyces Ludwigii, l’anteur con- 
firme ses précédentes observations sur l'existence d’une fusion 
entre les noyaux des cellules de levure en train de germer et réu- 
nies entre elles par un tube ou canal de jonction. 

Chez le Saccharomyces Mellacei, au contraire, les spores ger- 
ment toujours isolément ; il n’y a jamais de fusion entre les 
spores. 

Chez la levure de Johannisberg IT, la moitié des spores seulement 
environ offrent une fusion, mais la fusion des noyaux entre eux ne 
s’opère que tardivement (le plus souvent après la naissance du pre- 
mier hourgeon). 

Dans le S. Saturnus, le plus grand nombre des spores germent 
isolément, il n’y a guère qu’un peu plus du quart d’entre elles qui 
se fusionnent. 

L'auteur considère les spores qui germent isolëément comme cons- 
tituant un cas de parthénogénèse. 


LAURENT (Em.) et Marcnar (Em.). — Recherches sur la syn- 
thèse des substances albuminoïdes par les végétaux. (Bull. de 
l'Ac. r. de Belgique 1903, n° 1. Mémoire couronné). 


Les auteurs exposent d’abord l’état de nos connaissances sur l’as- 
similation de l'azote libre, ainsi que sur l'assimilation des composés 
azotés nitriques, ammoniacaux et amidés. 

Puis ils relatent leurs diverses expériences pratiquées sur le 
cresson, la moutarde, la chicorée, etc. qui tendent surtout à démon- 
trer qu’il n’y a production de matières albuminoïdes aux dépens de 
composés ammoniacaux ou nitriques qu’à la lumière et dans les 
organes à chlorophylle. 


I. — Assimilation de l'azote 


L’assimilation de l'azote libre par les végétaux exige, comme 
tout phénomène endothermique, une source d'énergie qui est ici 
empruntée à des substances hydrocarhonées. C'est ce qui ressort à 
l'évidence des recherches de Winogradsky sur le Clostridium Pas- 
teurianum (1), de celles de Beijerinck et Van Delden sur diverses 
bactéries du sol associées (2) et de celles de Mazé sur le microbe des 
nodosités des léguminées (3). 

Dans ces cas, il y a consommation de grandes quantités de sucre, 
jusque cent fois et davantage le poids d'azote assimilé. 

Il en est tout à fait de même quand des léguminées pourvues de 


(1) S. Winogradsky. Recherches sur l'assimilation de l'azote libre par les micro- 
bes. (Archives des sciences biologiques, 1895, t. IIT, numéro 4). 

(2) M-W. Beijerinck und A. Van Delden, Ueber die assimilation des freien Stichs- 
stoffs durch Bakterien. (Gentralblatt für Bakteriologie, 1902, 2, Abs. Bd. IX, S. 3). 

(3) Mazé. Les microbes des nodosilés des légumineuses. (Annales de l’Institut 
Pasteur, 1898, t. XII, p. 1). 


— 122 — 


nodosités sontlesièce d’unefixation d'azote libre, il y a dans ces 
organes disparition des réserves d’amidon provenant de l’assimila- 
tion chlorophyllienne. 

Quant à l'assimilation de l'azote libre par les moisissures, affir- 
mée par olusieurs auteurs et plus récemment par Saida (1), elle 
devrait, avant d’être admise comme certaine, être démontrée par la 
méthode directe, c’est-à-dire par la mesure des volumes gazeux. Les 
cultures à l'air libre sont sujettes à trop de causes d'erreurs du 
chef des combinaisons azotées de l’atmospaère des laboratoires. 
Elle a, du reste, été contestée par plus d’un observateur et notam- 
ment par F. Czapek (2. 

Malgré l’affirmation de Bouilhac (3), il n’est pas encore établi 
que les Nostocs soient incapables d’assimiler l'azote libre sans la 
collaboration des bactéries banales qui accompagnent toujours ces 
Cyanophycées. 

Quoi qu’ilen soit de la nécessité de cette symbiose, la faculté 
d’assimilation de l’azote libre est, là encore, liée à l'intervention des 
produits hydrocarbonés dûs à la radiation. 

S'il est vrai que d’autres végétaux supérieurs pourvus de nodo- 
sités radicales (E/æagnus, Alnus, Podocarpus) puissent aussi se 
nourrir aux dépens de l’azote libre fixé par des organismes micros- 
copiques (4), peut-être même par des mycorhizes renfermées dans 
les cellules superficielles des racines, les conditions de cette assi- 
milation nous apparaissent comme très analogues à la même fonc- 
tion mieux connue chez les léSuminées. 

Quant aux plantes vasculaires dont les racines n’ont point de nodo- 
sités microbiennes ou de mycorhizes intracellulaires, il faut au- 
jourd’hui leur refuser toute proprièté d’assimiler l'azote libre. Les 
anciennes expériences de Th. Schloesing fils et Em. Laurent, en 
atmosphère confinée, ne laissent aucun doute à ce sujet (5). 

On peut donc affirmer queseuls les organismes inférieurs sont 
capables de faire des substances albuminoïdes en partant de l'azote 
libre et en utilisant des matières hydrocarbonées à la fois comme 
aliment de constitution et comme source d'énergie. 

Ici encore, comme pour d’autres travaux synthétiques, les micro- 
bes se révèlent doués de propriétés plus actives que les végétaux 
supérieurs, Il semble que, au cours de l’évolution, la spécialisation 
des fonctions en ait limité l'étendue en perfectionnant les procédés 
d'utilisation de la radiation solaire. 


II. — Sels ammoniacaux et nitrates 


En ce qui concerne l'assimilation des sels ammoniacaux et des 
nitrates et leur transformation en matières albuminoïdes, Îles au- 
teurs se sont livrés à un certain nombre d'expériences. 


(1) K. Saida. Assiünilation des freien Stichstoffs durch Schimmelpilze. (Ber. der 
Deutsch. Bot. Gesels., 1901, Bd. XIX, General Versammlungsheft, S. 107). 

(2) F. Czapek, id. S. 139). 

(3) R. Bouilhac. Sur la fixation de l'azote almosphérique par l'associalion des 
algues el des bactéries. {Comptes rendus 1896, t. CXXI, p. 82). 

(4) F. Nobe und L. Hiliner. Die endotrophe Mycorhiza von Podocarpus un ihre- 
physlologische Bedeutung (Landivirth. Versuchsstationen, 1899, Bd. LI. S. 241). 

(5) Th. Schloesing fus et Em. Laurent. Recherches sur la fixation de l'azote libre 
par les plantes. (Annales de l’Institut Pasteur, 1892, VI, pp. 61 et 824). 


en + 


— 123 — 


Voici leurs principales conclusions : 

Les plantes inférieures privées de chlorophy le (Bactéries, moisis- 
sures...) sont capables d’assimiler les selsammoniacaux et les nitra- 
tes et de les transformer en malières albuminoïdes. Ces plantes 
empruntent l'énergie nécessaire pour opérer ces transformations 
non pas à la lumière solaire e (puisqu'elles sont privées de ckloro- 
phylle), mais bien aux composés hydrocarbonès dont elles doivent, 
pour produire ce travail, être abondamment pourvues. 

Quant aux plantes vertes, elles peuvent assimiler l'azote ammo- 
niacal en l’absence des radiations solaires et dans les parties de 
leurs tissus privées de chlorophylle. 

Au contraire, l’assimilation de l'azote nitrique, sauf dans des cas 
tout à fait exceptionnels (graines en germination), paraît chez les 
plantes vertes sous la dépendance directe de la radiation solaire et de 
la fonction chlorophyllienne. 

Enfin, tandis que les plantes inférieures non vertes peuvent exé- 
cuter la synthèse complète des matières albuminoïdes, les plantes 
vertes sont incapables d’opérer cette synthèse sans l’intervention de 
la lumière. Il n’en est autrement que dans des cas tout à fait excep- 
tionnels (certaines graines en germination). 


CONSTANTINEAU (J.-C.). — Contribution à l'étude de la flore 
mycologique de la Roumanie. (Ann. sc. de l’Univ. de Jassy, 
1903, p. 212-230). 


Personne n’avait étudiè jusqu’à présent les Urédinées de la 
Roumanie. L'auteur nous donne une liste de 70 espèces avec indi- 
cation des plantes nourricières et des localités. Citons, entre 
autres, Chrysomyxa Rhododendri (D. C.) de Bary sur Rhodo- 
dendron Kotschyi, Uromyces Aconili- Lycoctoni sur les feuilles de 
l’Aconitum Moldavicum et de l'A. lasianthum, Puccinia singu- 
laris Magnus, sur les feuilles de l’'Anemone ranunculoïdes, Uredo 
Polypodii (Pers.) D. C. sur les feuilles de Cystopteris fragilis. 


Ruazanp (W.). — Ein neuer, verderblicher Schädling der 
Eiche. (Cblailt f. Bakt., 1904, p, 250). Un nouveu fléau pour le 
Chêne. 


Dans diverses localités du Mecklembourg et dans les environs de 
Berlin, il s’est développé une maladie qui a fait périr beaucoup de 
chênes, de hètres et de châtaigniers ; le champignon qui en est la 
cause n’est connu dans la nature que sous sa forme conidienne. La 
forme ascophore, qui appartient au genre Dothidea (D. noxia 
Ruhland), n'a été jusqu’à présent observée que dans les cultures. 

Voici la deseription de la forme conidiophore 

Fusicoccum noxium Ruhland. 

Stromatibus sparsis, conicis, subeutaneo-erumpentibus, griseo- 
nigrescentibus, intus obsolete plurilocularibus et sordide pallidis, 
irregulariter apertis, hymeniis clausis vel Æ apertis, muco carneo- 
albecente fareitis ; sporulis subellipsoideis, obtusis, hyalinis, con- 
tiouis, compluries (6-10) guttulatis, 42,4-15 v longis. 4-5,5 Jatis. 

Habite dans l’écorce vivante des chênes, des hêtres et des chà- 
taigniers de l'Allemagne du Nord 


— 124 — 


Trosrer. — La Cecidogenesi nelle Alghe. (La nuova Notarisia, 


1901, 7). 


L'auteur mentionne les cécidies qui se produisent sur les algues 
sous l’action de Schizomyeètes et qui ont été étudiées par Schmitz (1), 
par Lagerheim (2) et par Brand (3), ainsi que les cécidies que 
déterminent sur les algues certaines Chytridinées, d’après les 
recherches de Magnus (4) et de Wright (5). Ces déformations rap- 
pellent celles que les Chytridinées causent chez les plantes supé- 
rieures, par exemple l'Olpidium Trifolii sur le Trifolium repens. 


Lurz (M.-J.). — Sur les principaux modes de formation des 
hyméniums surnuméraires chez les champignons. (Bull. soc. 
myc., 1905, p. 47, avec fig.). 


M. Lutz pense que de tous les modes de formation d’hyméniums 
surnuméraires, le plas fréquent est celui-ci : &« Un même mycélium 
donne naissance, d'ordinaire, à plusieurs appareils hyménophores 
qui se forment au voisinage les uns des autres, mais non en même 
temps, de telle sorte que leurs dimensions sont différentes. Lorsque 
deux d’entre eux sont très rapprochés et arrivent à se toucher, il 
peut se produire, en vertu d'un phénomène bien connu chez les 
champignons, une soudure au point du contact. 

Le champignon le plus développé, devenu ainsi solidaire du 
second, devra se déjeter en poussant, si celui-ci est suffisamment 
résistant et solidement implanté dans le sol. Mais si le petit cham- 
pignon ne présente pas une résistance suffisante : 

40 Ou bien il sera arraché du sol tout entier ; 

90 Ou bien le pied trop faible se brisera en son milieu; 


30 Ou enfin la cassure du pied se produira à la naissance du cha-. 


peau et il n’en restera comme vestige qu’un petit mamelon. 

En examinant avec soin les monstruosités fongiques par appari- 
tion d’an chapeau surnuméraire, on retrouvera presque toujours 
ce mamelon, indice certain du processus générateur. » 

Nous rappellerons que nous avons eu l’occasion de proposer cette 
explication pour des difformités analogues, observées plusieurs 
années de suite par l’abbé Dulac sur le Clitocybe nebularis sous 
des cèdres. IL était même arrivé sur quelques échantillons que la 
monstruosité avait pris la forme morchelloïde. 


(1) Schmitz. Knôllchenartige Auswüchse an den Sprossen einiger Florideen. 
(Bot. Zeit. 1892, p. 624). 

(2) Lagerheim. Beitrâge zur Kenntniss der parasitischen Bacterien und der 
bacterioiden Pilze. (K. Svenska Vet. Ak. Handlingar, 1900). j 

(3) Brand. Ueber Ratrachospermum. (Bot. Centralbl., 1895, p. 285). 

(4) Magnus. Commission zur wissensch. Untersuch. d. deutsch. Meeres für die 
Jahre, 1872-1873 (vol. II, 1879, p. 76). 

(5) Wright. On a species of Rhizophyllum parasitic on species of Ectocarpus. 
(Transact. of the R. Irish Academy, 1877, 26, pl. I). 


sta Rata, pété 


en louis “à 


Is ton nt 


— 1925 — 


Trow (A.-H.). — On fertilization in the Saprolegnieae. (Ann. 
of Botany, 1904, p. 541-569, 3 pl.). La fécondation chez les 
Saprolgéniées. 


Les observations antérieures de l’auteur sur la cytologie des 
Saprolégniées l'ont conduit à décrire la fécondation comme existant 
chez le Saprolegnia dioica (1895) et chez l’Achlya Americana 
(1899). 

Ses conclusions se basaient sur les faits suivants: {0 l'existence 
d'un seul noyau dans l’oosphère jeune ; 2 l'existence, dans la jeune 
oospore, d’un second noyau qui paraît provenir du tube mâle et 
non de la division du noyau primitif de l’oosphère, et 3° l'existence 
d’un seul noyau dans la spore mûre. 

Davès et Hartog ont critiqué ces conclusions. 

L'auteur relate ici ses dernières recherches : ce «sont les 
A.de Baryana Humphrey et A. polyandra Hildebrand qu'il a 
étudiés. Il a rencontré chez tous deux la fécondation, Il décrit, chez 
le premier, l’entrée du noyau du sperme dans l’oosphère et la fusion 
des noyaux mâle et femelle. 

Il a reconnu une première mitose dans l’oogonium et l’anthéri- 
dium, ainsi qu’une seconde division de quelques-uns des noyaux- 
fils. À ze stade le nombre des chromosomes paraît réduit de 8 à 4. 
L’oogonium contient plusieurs oosphères ; les noyaux surnumé- 
raires subissent la dégénérescence avant que les oosphères soient 
nettement formées. Chaque oosphère est uninucléée et possède un 
centrosome bien défini, des asters et un corps semblable à un coeno- 
centrum que l’auteur désigne sous le nom d’ovocentrum. 

Le noyau du sperme acquiert un centrosome distinct, aussitôt 
après son entrée dans l’oosphère ; alors que le noyau du sperme se 
meut dans l’intérieur de l’oosphère, ces corps l’accompagnent exté- 
rieurement. La fusion des noyaux des gamètes survient après la 
disparition de l’ovocentrum, des centrosomes et des asters. 


MouscH (H.). — Ueber das Leuchten von Hühnereiern undd 
Kartoffeln (K. Ak. der Wissensch., in Wien, 19 janvier 1905). 
Sur la phosphosrescence de œufs et des pommes de terre. 


On appelle en Allemagne Sooleiern des œufs,que l’on fait cuire 
d’abord et qu’on.laisse ensuite pendant trois Jours dans l’eau salée, 
afin de pouvoir les conserver pendant un certain temps. Il n’est pas 
rare de voir des œufs ainsi préparés devenir phosphorescents dans 
l’obscurité. 

D'après l’auteur, il est même facile d’obtenir ce résultat par la 
procédé suivant : on cuit pendant huit minutes des œufs que l’on a 
achetés au marché et on les laisse refroidir. On brise leur coquille 
en la frappant légèrement mais sans la détacher. Ensuite on enve- 
loppe l’œuf avec un morceau de viande de bœuf crue. 

On sait que cette viande est, en Allemagne, presque constam- 
ment infectée par le Bacterium phosphoreum (Cohn) Molisch. 

Enfin on place l'œuf dans un bol contenant une solution à 3 pour 
100 de sel en disposant l’œuf de manière qu’il soit en partie hors de 
l’eau. Au boutde deuxoutrois jours, à la température ordinaire dela 
chambre, on voit apparaître, dans l'obscurité, des taches phosphores- 


— 126 — 


centes à l’endroit de la coquille qu’on a brisé, et le liquide lui-même 
commence à devenir phosphorescent au pourtour del'œuf. La lumière 
provient surtout de la pellicule blanche qui revêt Ja paroi intérieure 
de la coquille, ainsi que de la surface du blanc de l'œuf. La phos- 
phorescence persiste dans tout son éclat de deux à quatre jours, en- 
suiteelle va en décroissant. 

On observe aussi parfois la phosphorescence de pommes de terre 
cuites ; on peut aussi l'obtenir en mettant en contact avec de la 
viande de bœuf, provenant du marché, des pommes de terre quel'on 
a fait cuire, et en les plaçant ensuite dans une solution de sel marin 


a 3 pour 100. 


TReLEASE (W.). — Edible and poisonous Mushrooms and Toads- 
tools (Hortic. of the Missouri state society). 


L'auteur donne aux amateurs de champignons de sages conseils. 
Il figure l’Amanite phalloïde qu'on ne saurait trop dénoncer à la 
vindicte publique. 

Un champignon dont ia culture fait l'objet d’un commerce consi- 
dérable dans l’est des Etats-Unis a été nommé par le professeur 
Peck Agaricus subrufescens. 

C’est une variété de l'Ag. campestris, elle en diffère en ce qu’elle 
a le chapeau plus brun, squameux, le stipe plus élargi à la base en 
forme de bulbe et, de même que l’anneau qui est mince, souvent 
couvert d'une poussière farineuse. Les feuillets, qui montrent d’a- 
bord une légère trace de rose, passent d’un blane brunâtreau brun 
foncé. 

Dans les champs et dansles plates-bandes fumées, on rencontre 
souvent le mousseron des chevaux (horse mushroom) : c’est l’Aga- 
ricus arvensis Il a d'ordinaire une taille double de celle de l’Aga- 
ricus campestris ; il en diffère en outre en ce qu'il a, comme l'Aga- 
ricus subrufescens, les feuillets d’abord presque planes et ensuite 
brun foncé ou presque uoirs et en ce qu'ila un large anneau double, 
celui qui est extérieur ou inférieur étant souvent déchiré en forme 
d'étoile. Gette espèce, que l’on a cultivée avec succès et qui fournit 
une abondante récolte, n’est pas, quoique moinsdélicate, inférieure 
en parfum au champignon de couche ordinaire; toutefois, à moins 
qu’on ne la recueille et qu'on ne la fasse cuire aussitôt après la rup- 
ture du voile, elle a l'inconvénient de devenir, parla cuisson, trop 
noire pour être un mets réellement engageant (1). 

Un autre champignon semblable par son aspect à l’Ag. arvensis 
et qui, comme lui, pousse souvent dans leslieux abondamment fumées, 
a êté nommé par le professeur Peck Agaricus magnificus. On a 
aussi réussi à le cultiver et il lui est supérieur pour l'usage de la 
table ; il possède une odeur d’anis très marquée. 


(4) Nous ne savons si le champignon que le professeur Trelease appelle Ag. arvensis 
est bien la même espèce que notre Ag. arvensis. Il ne mentionne pas, en effet, ce que 
nous considérons, avec Fries et Quélet, comme le signe caractéristique de cette espèce, le 
stipe creux, tandis que celui de l'Ag. campestris est plein. Notre espèce, dont la taille 
est double de celle de l'Ag. campestris, a une odeur anisée très prononcée et ne croît 
guère que dans les bois La peau du chapeau est toujours parfaitement lisse; elle est blan- 
che, se tachant parfois de jaune par le frottement. 


— 127 — 


Dans quelques localités, il y a un autre champignon de grande 
taille dont les feuillets sont d’abord presque blancs et passent en- 
suite au brun et au noir, son aspect est presque identique à celui du 
champignon précédent ou champignon anisé, c’est le champignon à 
odeur d'essence d'amandes amères (macaroon mushroom) appelé 
Agaricus amygdalinus. Pendant plusieurs années, le professeur 
Trelease l’a cultivé au jardin botanique du Missouri dans les serres 
de champignons. Et quoique, de même que chez l'A garicus arvensis, 
les feuillets noircissent tout le contenu du plat dans lequel on le fait 
cuire, cette espèce est, à cause de son odeur particulière, très esti- 
mée de beaucoup de gens du peuple. 

Toutefois, au goût de l’auteur, aucune des espèces ou variétés 
que nous venons de mentionner n’a une valeur égale à celle de 
l’Agaricus campestris. 

L'auteur conseille aux gens qui ne sont pas initiés à la mycologie 
de s'abstenir du Lepiota naucinoïides (Peck) (qui parait être iden— 
tique à notre Lepiota naucina), àcausede la confasion possible avec 
l’Amanila phalloïdes et V Am. virosa. 

Parmi les espèces qui doivent être rejetées de la consommation, 
il cite l'A g. melleus quoiqu'il soit mangé par certaines gens du peu- 
ple et qu’il ne présente qu'unesaveurlégèrement désagréable quand 
il est jeune et frais ; le Clitocybe illudens, vigoureuse espèce amé- 
ricaine qui croit en grosses touffessur les souches en automne et 
qui se reconnaît facilement à sa couleur orangée éclatante, à ses 
feuillets longuement décurrents sur le stipeet à l'absence d’anneau; 
le Lepiota Morgani, belle espèce reconnaissable à la couleur ver- 
dâtre de ses spores et de ses lamelles et au changement de couleur 
de la chair, quand on la coupe, espèce qui a parfois causé des empoi- 
sonnements mortels, bien que, d'autre part, certaines personnes 
l’aient consommée sans en éprouver d'accidents. 


Prsazix (C.). — Influence de l’émanation du radium sur la 
toxicité des venins. (C. R. Ac. Se. 1905, t. 600). 


Les émanations du radium détruisent la toxicité des venins de 
cobra et de vipère, mais non Ja toxicité des venins de salamandre et 
de crapaud. 

Toutefois les venins de serpents, quand ils sont dissous dans la 
glycérine au lieu d’être dissous dans l’eau distillée, sont beaucoup 
plus résistants et ne subissent alors qu’une légère atténuation. 


MarrTeL (E. A.). — Sur l'application de lathermométrie au cap- 
tage des eaux d'alimentation. (C. R. Ac. Se. 1905, t. 607). 


Les émergences d’eau ne méritent le nom de source que lorsque 
leurs variations de température sont à peu près nulles. 

En thèse générale, de telles eaux fournissent une teneur bacté- 
riologique satisfaisante et donnent un résultatnégatif aux essaisavec 
la fluoreseine et la levüre. 

Lorsqu’en prenant la température aux diverses saisons de l’année* 
on constate une différence de température de 1°c., c’est qu'il se 
produit des infiltrations lointaines ou rapprochées. Alors les causes 
et prints de contaminations éventuelles doivent être recherchés 


g : 


avec le plus grand soin soit pour interdire le captage, soit pour le 
mettre à l’abri des pollutions. 


STEFAN. — Beitrag zur Kenntnis von Collybia racemosa Pers. 
(Hedwigia, 1905, p. 158.) Contribution à la connaissance du 
Collybia racemosa. 


L'auteur a rencontré, en Bohème, un certain nombre de Collybia 
racemosa avec leurs sclérotes; plusieurs sclérotes n'avaient pas 
encore poussé et il a pu en étudier le développement dans le labo- 
ratoire. 

Il a constaté que les rameaux latéraux, au lieu de porter un petit 
chapeau, se terminent souvent par une surface convexe et évasée; 
qu’il en est souvent aussi de même pour le chapeau terminal: que 
ces renflements, qui se substituent aux chapeaux à l’extrémité des 
rameaux, portent des chlamydospores, et que celles-ci sont capables 
de germer. 

D’après l’auteur, en effet, les prétendues « conidies » que portent 
ces rameaux seraient des chlamydospores. Chacune d'elles se relie 
à la cellule qui la précède (que celle-ci soit une cellule d’hyphe ou 
une autre conidie) par une boule rudimentaire, d’où résulte la forme 
asymétrique des conidies qui n’ont pas encore atteint leur maturité. 
L’on peut constater des boules semblables, reliant les cellules entre 
elles vis-à-vis de chaque cloison, dans le thalle entier de la Collybie 
(mycélium et fruit) : ces productions en forme de conidies seraient 
done équipollentes à des cellules d'hyphes (seulement un peu rac- 
courcies) et seraient à ranger parmi les chlamydospores (1). 

Les chlamydospores mûres sont régulièrement ellipsoides et 
entourées d’une membrane simple, lisse, incolore. Leur contenu est 
fortement granuleux et l’on y voit beaucoup de gouttes d'huile. 

L'auteur voit dans ces chlamydospores un mode de reproduction 
qui se substitue à un autre, comme chez les Nyctalis où les chlamydo- 
spores apparaissent sur le chapeau, en même temps que les basides 
disparaissent sur les lamelles. Fayod en a aussi observé sur Col- 
ybia cirrhosa, Marasmius androsaceus, M. Rotula ; mais celles-ci 
ne paraissent pas capables de germer. 

Quant au sclérote (que Fries décrit sous le nom de Sclerotium 
lacunosum), il présente de nombreuses cavités ou lacunes plus ou 
moins allongées et irrégulières. Il porte, à sa surface, de courts 
aiguillons qui, ainsi que Fayod l’a déjà signalé, distillent à leur 
extrémité, dans le jeune âge, des gouttelettes d’eau. Ils ont sans 
doute pour fonction de débarrasser le sclérote de l’excédent d’eau 
qui lui devient inutile pendant la période de repos. 

Le sclérote, d'abord brun, devient plus tard noir, à mesure que 
son tissu devient plus scléreux. 

D'après Fayod, le Sclerotium lacunosum serait semblable au 
sclérote des Ascomycètes sclérotiniés. Mais l'auteur n’y a point 


(1) Que ces productions présentent dans leur jeune âge un caractère (la boule) que 
l'on retrouve dans toutes les cellules mycéliennes, cela suffit-il pour les faire considérer 
comme des chlamydospores? Le mot vient de chlamys (cuirasse) et, par suite, semble 
indiquer une cellule possédant une paroi épaissie et résistante, qui lui permet de traver- 
ser les circonstances lus plus défavorables sans perdre sa faculté germinative. 


(Note de la rédaction.) 


PE 


TON 


— 129 — 


reconnu les couches disséminées de cellules à huile que Fayod décrit 
chez ces dernières et qui seraient en rapport avec l’exsudation 
d’eau par la pointe du sclérote. De plus, chez le Sclerotium lacu- 
nosum, les cellules ont les parois beaucoup plus épaisses et beau- 
coup plus longues; on y observe souvent des cellules à boucles 
(Schnallenzellen), qui font, au contraire, défaut dans les selérotes 
d’'Ascomycètes. L’écorce est, chez ceux-ci, formée de cellules 
d’une forme particulière ; ici, au contraire, les cellules de l'écorce 
ne paraissent se distinguer que par la coloration plus foncée de 
leur paroi. 

L'auteur compare aussi le Sc{. lacunosum au Scl, Fungorum, 
qui est celui du Collybia tuberosa, que l’on rencontre sur les Rus- 
sules pourries. Contrairement à ce qui se passe pour celui-ci, la 
germination du Sc{. lacunosum peut se produire par différents 
points de sa surface. [! n’y a, au contraire, chez le Sc. lacunosum, 
d’après Fayod, que les cellules de l'écorce qui participent à la for- 
mation du stipe et du chapeau, les autres hyphes n'ont d'autre 
fonction que de fournir les matériaux nécessaires. C’est pour cela 
que Fayod faisait rentrer le Scl. lacunosum dans le type des Exos- 
clérotiés. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXLVII. 
Collybia racemosa Pers. 


4. Collybia normal pourvu d’un chapeau terminal. Gr, nat. 

2. Collybia où le chapeau terminal est remplacé par une petite tête 
renflée, Gr. nat. 

3. Branche latérale, composée d’hyphes parallèles {ce qui rappelle 
la structure d’un Séilbum) se terminant en rayonnant dans 
une partie élargie et convexe et portant à leur extrémité des 
chlamydospores. Cette branche latérale porte une gouttelette 
d’eau à son extrémité. 

4. Extrémité d’un rameau latéral avec chlamydospores. 

5. Extrémités des hyphes portant des chlamydospores. 

6. Section d’une portion de Sclerotium lacunosum. 


BRUCHMANN. — Ueber die Prothallien und die Keimpflanzen 
mehreres europâischer Lycopoden und zwar über die von 
Lycopodium clavatum, L. annotinum, L. complanatum und L. 
Selago (Gotha, 1898). Sur les prothalles et les plantules de 
plusieurs Lycopodes européens et plus particulièrement des 
Lycopodium clavatum, annotinum, complanatum et Selago. 


Les genres Lycopodium et Selaginella, qui représentent en 
Europe la classe des Lycopodinées, diffèrent par la fructification. Le 
premier n’a qu'une sorte de sporanges, le second en a deux. Cette 
dissemblance entre deux genres voisins par le port, la structure et 
par la situation des sporanges qui sont insérés à la face supérieure 
des feuilles parut énigmatique à une époque où l’on ignorait que les 
diverses classes de cryptogames vasculaires renferment à la fois des 
types isosporés et des types hétérosporès. Et l'attention se portait 
sur cette différence avec une intensité d'autant plus grande que la 


germination des spores de Se/aginella était facile à réaliser, tandis 


— 130 — 


que les semis de spores de Lycopodes demeuraient toujours infruc- 
tueux. 

Cependant, après de nombreux essais, A. de Bary obtint, en 1858, 
les premiers résultats de la germination du L. inundatum, Lorsqu'ils 
eurent formé un petit massif ovoide de 114 cellules, les prothalles 
cessèrent de se développer et périrent. Quinze ans plus tard, Fan- 
khauser découvrit en Suisse, près de Langnau, dans l’'Emmenthal, 
parmi les Mousses et les Sphagnum qui tapissaient un endroit boisé, 
humide et ombragé, 13 plantules de L. annotinum. Elles portaient 
à leur base, enfouis dans le sol, des prothalles dépourvus de chloro- 
phylle sur lesquels il put constater la présence d’anthéridies. Dès 
lors, on sut que les Lycopodes ont une seule sorte de spores comme 
les Fougères et les Equisetum, mais la manière dont se forme le 
prothalle restait à déterminer. Il fallut encore dix années pour un 
nouveau progrès dans la connaissance de la génération sexuée des 
Lycopodes.M.Treub, en 1884, commenca, sur les Lycopodes de Java, 
la série d’études qui ont fait connaître dans six espèces ledéveloppe- 
ment du prothalle de l'embryon et de la plantule. 

Presque en même temps, M. Bruchmann inaugurait ses recher- 
ches sur les espèces européennes en découvrant en Thuringe deux 
prothalles de Z. annotinum. C'est également en petit nombre que 
M. Goebel recueillit, en 1887, des prothalles et des plantules du Z. 
inundatum dont A. de Bary avait obtenu la germination. Avec son 
talent habituel, il sut tirer tout le parti possible de ces matériaux 
et montra que la différence des prothalles de ce Lycopode, qui res- 
semblent à de petites raves surmontées d'un bouquet de folioles 
vertes, et du L. annotinum chez lequel ils ont la forme d'un corps 
blanchätre, aplati, irrégulièrement lobé et ondulé, n’est pas moins 
grande que chez les Z, cernuum et Phlegmaria, premières espèces 
décrites par M. Treub. 

Ce résultat rendait très désirable de poursuivre la même étude 
sur les autres espèces européennes. M. Bruchmann l’entreprit avec 
une persévérance infatigable. Il commença par chercher la forme 
sexuée dans les localités où les plantes ordinaires fructifient ; elle 
ne s’y trouve pas. On la rencontre dans des localités où l’on cher- 
cherait vainement de vieilles plantes, dans des endroits où leur pré- 
sence n’aurait pu être soupconnée. Les reboisements récents, les 
plantations de huit à quatorze ans sur l’emplacement d'anciennes 
forêts entièrement dénudées, de préférence dans les points où le sol 
est riche en humus, les endroits où des transports de terre ont recou- 
vert des stations de Lycopodes, sont les lieux les plus propres à la 
récolte des prothalles. Grâce à cette connaissance, fruit d’explora- 
tions répétées, M. Bruchmann a pu rassembler, en diverses saisons 
et en plusieurs années, plus de 500 prothalles dont l’étude est venue 
combler la lacune qui existait pour deux espèces, et a permis de 
compléter pour les deux autres les publications de ses devanciers, 

De cet ensemble d’observations, lentement et péniblement accu- 
mulées, résulte que, dans la généralion sexuée des Lycopodes, le 
gamétophyte affecte une diversité de formes très remarquable, nulle- 
ment liée à une forme correspondante du sporophyte; qu’une sem- 
blable diversité n’existe dans aucun autre groupe des Filicinées et 
que cette génération atteintun degré de développement inconnu chez 
les autres cryptogames vasculaires. Les prothalles des espèces euro- 


— 131 — 


péennes se rattachent à quatre types différents, dont deux ne sont 
pas représentés parmi les Lycopodes exotiques ; en revanche, un 
des types exotiques ne se trouve pas dans nos régions. De ces 
prothalles, les uns sont hypogés saprophytes et dépourvus de chlo- 
rophylle ; les autres, à demi-enfoncés dans la terre, ont la partie 
supérieure colorée en vert. Leur structure est assez "diflérenciée et 
caractéristique pour chaque type. 

Ils diffèrent entre eux pour la durée de leur développement et de 
leur existence. Quelques-uns se multiplient par des moyens variés. 

Il est encore intéressant de noter que les prothalles des Lycopodes 
européens, de même que ceux de Java, vivent en symbiose avec un 
de ces champignons endophytes qu’on désigne sous le nom de 
Mycorrhizes. 


Macnus (W.). — Studien an der endotrophen Mycorrhiza 
(Jahrbüchern für Wissenschaftliche Botanik). Etudes sur les 
mycorrhizes endotrophes (voir pl. CCX XIV, f. 6-15). 


Voici les conclusions de cet important travail sur les mycorhizes 
des Orchidées, conclusions dont l’exactitude s’est trouvée confirmée 
par les recherches que divers observateurs ont faites depuis cette 
époque : 

1. L’endophyte ne possède avec le dehors que des communica- 
tions peu nombreuses et irrégulières, qui ne sauraient suffire à lui 
fournir sa nourriture, ù 

2. L’infection des racines latérales paraît s’opérer par l’inter- 
médiaire du rhizome. 

3. L'endophyte n’occupe jamais, dans la racine, que les trois ou 
quatre premières assises de cellules sous l’exoderme; dans le rhi- 
zome et la tige, il peut occuper jusqu’à six assises. 

4. Les hyphes ne sont pas attirées par le noyau de la cellule- 
hôte. 

L'endophyte, pendant tout son développement, possède deux 
formes bien distinctes entre lesquelles il n’en existe aucune d'inter- 
médiaire, 

6. ne les cellules hébergeantes de l'hôte (Pilzwirthzelle), le 
champignon ne subit jamais aucune dégénérescence. Il présente 
des hyphes enroulées en un peloton plus ou moins sphérique. Les 
extérieures à paroi épaisse forment une enveloppe protectrice pour 
les hyphes intérieures. Magnus les nomme « Rindenhyphe, hyphes 
servant d’écorce ». Les hyphes intérieures grêles, à paroi mince, se 
terminent en forme de sucoirs « Haustorienhyphe » ; elles parais- 
sent organisées pour l’absorption de la nourriture. Après la mort de 
la racine, ces hyphes restent en vie dans les cellules qui les logent 
et où elles hivernent. C’est pourquoi Magnus a donné à ces cel- 
lules le nom de cellules hébergeantes. 

7. Dans les cellules digérantes (Verdauungzelle), le champignon 
tombe toujours en dégénérescence. Des hyphes à paroi mince, 
riches en protoplasme, se développent à l'intérieur en un peloton 
serré. Elles meurent de bonne heure ou seulement après qn'elles se 
sont assimilé des matières albuminoïdes (hyphes à albumine); leur 
contenu est repris par la cellule. Quant aux résidus digérés, ils se 
réunissent avec d’autres fournis par le plasma de la plante, etil se 


— 132 — 


forme ainsi un produit d'excrétion, absolument privé de vie et 
incapable de subir aucune autre modification ultérieure. 

8. Parmi les assises qui logent le champignon, les cellules digé- 
rantes occupent celles qui sont le plus à l’intérieur et le plus à 
l'extérieur ; les cellules hébergeantes occupent les assises inter- 
médiaires ; la répartition de ces deux sortes de cellules, dans le 
rhizome, n’a pas de règle fixe. 

9. Les champignons des espèces d’Orchidées autres que le 
Néottia Nidus-Avis montrent le début d’une semblable différen- 
ciation. C’est d'après ce degré de différenciation, et non d’après la 
nature des grumeaux, qu’il y a lieu de classer les mycorhizes d'Or- 
chidées. 

10. Il existe parfois un troisième convive, un champignon para- 
site qui vit principalement des grumeaux non utilisés par les deux 
autres symbiotes. 

11. Dans les racines non encore infostées, l’on peut distinguer 
des autres cellules de l'écorce les cellules typiques qui sont desti- 
nées, en cas d'infection, à D le champignon, bien que par sa 
présence le champignon n’en ait pas encore agrandi les dimensions. 
Ainsi il influe à distance sur les cellules qui seront plus tard infes- 
tées, de telle sorte qu’elles ont des dimensions plus grandes, et il 
détermine ainsi des modifications particulières dans la structure 
générale de l'hôte. 

42. Le protoplasme entoure complètement le champignon dans 
la cellule et augmente dans une forte proportion. Pendant la mort 
du champignon dans les cellules digérantes, l’on voit de nombreuses 
vacuoles se former pendant le processus de digestion. Les vacuoles, 
qui reposent sur une partie de la paroi exempte de débris du cham- 
pignon, se réunissent près d’un espace occupé par le suce cellulaire 
et se séparent ainsi de la masse granuleuse qui tantôt reste sus- 
pendue dans cetespace, tantôtest complètement isolée du protoplaste 
par la formation d’une couche de plasma qui est directement en 
contact avec lui. 

13. En général, le plasma ne meurt dans aucune des cellules 
hébergeantes avant la mort de l’ensemble de la racine. 

44. Le plasma séparé en gruineaux se transforme en une subs- 
tance analogue à la cellulose, Toutes les plantes supérieures paraïis- 
sent avoir la faculté de former dans l’intérieur de leurs cellules une 
membrane cellulosique. 

45. Lors de l'invasion du champignon, il se produit de l’amidon, 
en grains très fins, qui bientôt s’évanouit, mais qui, après la mort du 
champignon, réapparaît sous une forme différente. 

16. Durant la digestion, le noyau de la cellule présente diverses 
modifications de forme qui marquent l’activité avec laquelle il fone- 
tionne : une fois la digestion terminée, il reprend son premier 
aspect. 

17. Autant qu'on peut en juger par ces constatations anatomi- 
ques, le rôle physiologique des cellules digérantes est de servir 
exclusivement à la plante supérieure, qui tue le champignon (alors 
qu'il s'est enrichi de substances nutritives), qui le digère et qui en 
excrète le résidu. Quant au rôle des cellules hébergeantes, il tourne 
au profit exclusif du champignon, qui s’y développe en parasite, qui 


PE seit 


— 133 — 


y vit aux dépens du protoplaste, et qui finalement y forme des organes 
destinés à lui permettre d’hiverner hors de la plante. 
EXPLICATION DE LA PLANCHE CCXIV, fig. 6-15. 
(Gette planche est jointe au n° 89 de la Revue, janvier 1901). 
Neottia Nidus-Avis. 
Fig. 6. — Cellule hébergeante. 
Fig. 7. — Cellule digérante montrant la modification du noyau cel- 


lulaire et des hyphes en voie de digestion. 
Fig. 8. — Cellule digérante avec des hyphes à contenu albuminoïde, 


Fig. 9. — Celiule montrant le commencement de la formation des 
grumeaux (Klumpen). 

Fig. 10. — Hyphes extérieures (Rindenhyphe, hyphes servant 
d’écorce) formant l'enveloppe du peloton dans les cellules- 
hébergeantes. 

Fig. 11 et 12. — Aspects divers du noyau de la cellule pendant la 
digestion. 


Fiz. 13 et 15. — Cellule digérante, aspect du noyau avec son enve- 
loppe pseudo-membraneuse. 
Fig. 14. Partie de cette enveloppe. 


JaccARD (P). — Les mycorhizes et leur rôle dans la nutrition 
des essences forestières (Journal forestier suisse, février 1904). 


C’est un exposé très facile à lire des principales connaissances 
que nous possédions, à cette époque (7 février 1904), sur les myco- 
rhizes. 

La plupart des travaux qui y sont relatés, ayant déjà été analysés 
dans la Revue, nous nous bornerons à y puiser quelques indica- 
tions. 

En ce qui concerne les espèces chez lesquelles les mycorhizes 
existent, le travail de Stahl (Rev. Myc., 1903, p. 173) en donne un 
aperçu trés complet. Elles sont, en général, extrêmement répan- 
dues: ® 

Cependant, elles sont peu développées chez le Frêne, l'Ormeau, 
les Saules, les Peupliers et les Bouleaux. Elles sont rares chez les 
Graminées. Elles paraissent manquer complètement chez le Sureau, 
le Tulipier, le Noyer, l'Ailanthe, le Vinaigrier et, parmi les espèces 
herbacées,. chez toutes les Crucifères, les Luzules, les Cypéracées, 
les Polypodiacées et les Equisétacées. Les mycorhizes manquent en 
outre aux Rhinanthacées parasites ainsi qu'aux plantes insectivores 
et à toutes les plantes aquatiques submergées; par contre, elles 
sont généralement répandues chez les végétaux à bulbes et à tuber- 
cules et paraissent assez fréquentes chez les plantes halophytes des 
rivages maritimes. 

En ce qui concerne le rôle biologique des mycorhizes ectotrophes, 
l’auteur passe en revue la théorie de Franck (1), d’après laquelle 
ces mycorhises serviraient à l'absorption des matières carbonées 
du sol; la théorie de Stahl (2), d’après laquelle elles procureraient 
les matières minérales aux plantes douées d’un faible pouvoir d’éva - 

? 

(1) Franck. Symbiose : champignons endotrophiques, Rev. mycol., année 1897 


p 104 
(2) Stah]l. La signification des mycorhixes. Rev. mycol., 1904, p. 175. 


= AU ee 


poration aqueuse; enfin la théorie de von Tubeuf d’après laquelle 
elles fourniraient aux arbres des forêts l'azote qu’elles emprunte- 
raient aux matières humiques du sol, 

Les deux faits principaux sur lesquels s'appuie la thèécrie de von 
Tubeuf sont : 1° que le sol forestier ne contient pas de nitrates, et 
2° que, si l’on ajoute à ce sol des nitrates, les mycorhizes ne s’y 
développent plus. 

En ce qui concerne le rôle biologique des mycorhizes endotrophes, 
l’auteur rappelle les observations de Magnus (1)sur le Neottia Nidus- 
Avis, qui démontrent la digestion des pelottes mycéliennes à l’inté- 
rieur de certaines cellules de l’hôte (cellutes digérantes). Il résume 
aussi les observations de Shibata (2), sur des espèces des genres 
Podocarpus et Psilotum. Les fines radicelles de Podocarpus sont 
abondamment pourvues de nodosités sphériques de 0,5 à 1 millim. 
de diamètre dont la partie corticale est exclusivement occupée par 
les hyphes du champignon, tandis que les couches cellulaires super- 
ficielles n’en contiennent que peu ou point. Le champignon posséde 
peu de relations avec l'extérieur, de sorte que l'absorption des subs- 
tances nutritives se fait exclusivement par la plante elle-même. On 
ne retrouve pas dins les cellules de Podocarpus la différence que 
Magnus a constatée, chez le Neottia, entre les cellules digérantes et 
les cellules hébergeantes 

Le mycélium des mycorhizes est digéré et résorbé d’une façon 
assez brusque à l'intérieur des cellules qui les renferment. Cette 
digestion durant laquelle le noyau cellulaire subit une modification 
profonde (accroissement et division de sa masse) est très énergique ; 
non seulement le contenu albuminoïde du champignon disparait, 
mais son enveloppe chitineuse elle-même est absorbée par l'hôte. 

D'après les expériences entreprises par Nobbe et Hiltener (3), les 
mycorhizes endotrophes de Podocarpus auraient le pouvoir de fixer 
l’azote de l’air et joueraient ainsi le rôle que les bactéries des nodo- 
sités des racines des Légumineuses, des Aulnes et des Eléagnées, 
ces deux auteurs ayant réussi à obtenir des cultures prospères de 
Podocarpus dans du sable complètement privé de combinaisons 
azotées. 

En terminant cette analyse très abrégée, qu'il nous soit permis 
de faire cette remarque, c’est qu’il nous semble qu'en ce qui con- 
cerne le rôle biologique des mycorhizes, la plupart des observateurs, 
en se basant sur quelques faits spéciaux, ont souvent beaucoup trop 
genéralisé; qu’ils se sont laissé trop entrainer sur le terrain des 
inductions et des spéculations ; qu'ils n'ont pas toujours réalisé leurs 
expériences dans des conditions rigoureuses d’asepsie ou autres qui 
les mettent à l’abri de toute critique; et qu’enfin à notre avis on a 
trop négligé la méthode chimique qui, grâce à ses procédés d’une 
précision toute mathématiqne, a permis de démontrer, sans contes- 
tation possible, la fixation de l’azote atmosphérique par les nodosi- 
tés des Lécumineuses. 


(1) Magnus. Etude sur les mycorhizes endotrophes. (Rev. mycol., 19065, p. 131). 


(2) Shibata. Cylologische Sludien über die endotrophen Mycorhizen. Pringsheims 
Jahrb, Bd. 37, 1904. 

{3) Nobbe et Hillener. Die endotrophe von Podocarpus und ihre physiologische 
Bedeutrung. Landw. Versuchsstationen, 1898, p. 241. 


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: 
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Ï 


— 135 — 


BERNARD (N.). — Nouvelles espèces d'endophytes d'Orchidées 
(C. R. Ac. Sc., 1905, 1-1979). 


L'auteur a, dans un travail précédent, découvert et décrit le 
champignon qui vit en symbiose avec les Orchidées des genres 
Catleya et Cypripedium. Ge champignoñ, qu’il a isolé, est bien le 
champignon symbiotique de ces orchidées; ce qui le démontre, 
c'est que lui seul possède la propriété, en s'introduisant dans les 
tissus &e l'embryon, d’en provoquer la germination et le dévelop- 
pement. 

Il a pu, en suivant la même méthode, isoler le champignon sym- 
biolique d’autres orchidées : Phalaenopsis amabilis et Odontoglos- 
sum grande. 

Ces champignons diffèrent de celui du Catleya par leurs modes 
de développement dans les cultures et par leur genre d’action sur 
les embryons de Catleya: 


1° Développement en cultures. 

« L’endophyte des Catleya, que j'ai antérieurement décrit, donne 
dans les cultures (faites, par exemple, sur morceaux de carotte) un 
voile de filaments rampants sur lesquels se forment des bouquets 
de filaments moniliformes, à croissance limitée, simulant les appa- 
reils sporifères d’Oospora. Le champignon de l’Odontoglossum 
donne, au contraire, un abondant mycélium aérien, duveteux et, 
tardivement, des filaments moniliformes. L’endophyte du Phalæ- 
nopsis donne, de même et plus rapidement, un mycélium aérien 
très abondant, puis, sur le verre, des filaments moniliformes qui 
s’anastomosent et s'’enchevêtrent en formant de petits sclérotes. 
Par ce caractère particulier, lendophyte du Phalænopsis se rap- 
proche manifestement des Rhizoctonia J'ai comparé directement 
mes cultures à celles du Rhizoctonia Solani; la ressemblance est 
des plus nettes et le rapprochement qu'elles impliquent est beau- 
coup plus naturel que celui dont j'avais indiqué la possibilité entre 
ces endophytes d'Orchidées et les Üospora. 


20 Action que les champignons symbiotiques : 1° de Catleya, 
2 de Phalænopsis et 3° d'Odontoglossum exercent sur les em- 
bryons de Phalænopsis. 

Les graines de Phalænopsis ont été semées dans des tubes stéri- 
lisés sur des plaques de coton hydrophile imbibées d'une décoction 
de salep, suivant une technique qui diffère peu de celle que j'ai déjà 
appliquée. En semis aseptiques, ces graines, comme celles de Cat- 
leya présentent un début de développement, verdissent, différen- 
cient des stomates, mais ne forment jamais de poils et meurent au 
bout de quelques mois. 

Le champignon des Catleya, introduit dans les cultures à une 
époque quelconque, non seulement ne provoque pas la germination, 
mais encore amène la mort rapide des embryons qu’il envahit com- 
plètement. On sait qu’à l'ordinaire, les Orchidées limitent l'invasion 
de leurs endophytes par une digestion des hyphes dans un nombre 
notable de cellules : dans le cas actuel, cette réaction phagocytaire 
est à peine marquée ; souvent même, elle est tout à fait nulle, l’em- 
bryon étant envahi dans toute sa masse avant qu'aucune digestion 


— 136 — 


ait eu lieu. Il y a là simplement une maladie parasitaire contre 
laquelle la jeune plante n’a pas de moyens de défense efficaces. 

Avec l’endophyte du Phalænopsis, on obtient la germination 
régulière. L’infestation présente à peu près l’étendue et les carac- 
tères de celle qn’on voit chez les plantules de Cypripedium ; la 
réaction phagocytaire est-bien marquée, insuffisante cependant pour 
arrêter tout à fait la progression de l’endophyte. En même temps 
que l'infestation progresse, le développement se poursuit : la plan- 
tule forme d’abord des poils absorbants, puis donne, comme à l’ordi- 
naire, un tubercule embryonnaire portant un bourgeon au sommet. 
Dans ce cas, la vie en commun se prolonge ; on est dans les condi- 
tions de la symbiose normale pour l’espèce. 

Avec le champignon de l'Odontoglossum, tout se passe de même 
au début; l’infestation se produit par le mode habituel, le champi- 
gnon envahit une partie de l'embryon et le développement com- 
mence. Mais, au plus tard, dès que la poussée des poils absorbants 
s'est effectuée, une réaction phagocytaire intense se produit, le 
champignon est digéré et détruit dans toutes les cellules qui sont à 
l'avant de la région infestée; les progrès de l’infestation sont ainsi 
totalement arrêtés, et, dès lors, le développement s’arrête de même; 
les plantules de ces cultures restent stationnaires, tandis que celles 
des cultures faites avec l’endophyte du Phalænopsis continuent à 
progresser. La plantule «à donc l’immunité vis-à-vis de ce parasite 
et la symbiose est impossible. 


30 Conclusions, — À un point de vue théorique, il résulte de 


ces constatations que l’état dit de symbiose est en quelque sorte un 
état de maladie grave et prolongée, intermédiaire entre l’état des 
plantes atteintes d’une maladie rapidement mortelle et celui des 
plantes qui jouissent d’une immunité complète. 

Au point de vue pratique, il devient vraisemblable que les difi- 
cultés exceptionnelles rencontrées par des horticulteurs pour faire 
germer les graines de certaines espèces d'Orchidées tiennent, en 
général, pour une large part, à l’existence d’espèces particulières 
d’endophytes auxquelles ces Orchidées sont spécialement adaptées. 


FINSEN. — Les résultats de la photothérapie et la technique de 
son application dans le Lupus (C. R. Ac. Se. 1903, 1. 1596). 


Les résultats statistiques que M. Finsen publie confirment les 
espérances qu’on avait fondées sur l'emploi des Rayons X pour 
guérir cette hideuse maladie du Lupus. On a obtenu la guérison 
dans la proportion de 95 pour 100 malades. 


Le Gérant, GC. ROoUMEGUËRE. 


Toulouse — Imp. Ch. Marqués, boulevard de Strasbourg, 22 et 24. 


ne tälithie cfplbe ina dt. dé patdeus. dé LÉ DE Gé RSS TR» 


97e ANNÉE. N° 108. REVUE MYCOLOGIQUE  OCTOBRE 1905 
Eoirgur : GC. RouMEGuËRE, RUE RiQUET, 37, TouLouse. 


Répacreur : D'R. FERRY, AVENUE px Rogacue, 7, St-Dié (Vosces). 


Monographie du genre Inocybe 


Par le Professeur George MASSEE. 


Principal assistant au Jardin royal et à l'herbier de Kew 


(Suite, voir page 89) 


** Stipe coloré. 
+ Lamelles brunes, ocracées ou cannelle. 


CAESARIATA Karst. Hattsv., p. 459; Sacc. Syll., V, p. 783; Ag, 
caesariatus Fries, Epicr., p. 176; Ag. (1n.) caesariatus Cke, I., 
pl. 338. 

Ch. ccnvexe puis étalé, largement subumboné, cuir-ocracé, cou- 
vert de fibrilles ocracées, qüi sont parfois réunies en squamules 
squarreuses plus ou moins concentriques, 2-3 cent. L. adnexées, 
arrondies en arrière, pâles ocracées, à arête entière (non fimbriée). 
St. égal, parfois un peu ondulé, plein, pâle ocracé, présentant des 
fibrilles fortement écartées les unes des autres, 4-8 cent. Sp. 8-10 
X4-5 u, en forme de pépin, lisses. C. presque ventrues, très 
abondantes, 70-80 X12-15 1. 

Dans les bois de hêtres. Grande-Bretagne, France, Allemagne, 
Suède. 


OgscurA Karst. Hattsv., p. 460; Sacc., Syll., V, p. 770 ; Ag., 
obscurus Pers., Syn. Fung., p. 347 (1801); Ag. (Æeb.) obscurus 
Saund. Sm. and Bennet, Myc. Il. 1, pl. 21, fig. du bas de la plan- 
che (1871). 

Ch. campanulé-convexe, oblus ou subumboné, radialement 
fibrilleux, disque squamuleux, brun plus ou moins mêlé de violet, 
4,5-2,5 cent. L. adnexées, oncinées, serrées, ventrues, olive puis 
brunûtres. St. allongé, farci, souvent un peu onduleux, fibrilieux, 
de la couleur du chapeau, 4-7 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 
8-10X5-6 uv. C. ventrues, 65-75X12-16 », abondantes. Odeur 
forte. 

Var. rufa Pat., Tab. anal. n° 543. De même dimension que le 


(1) Annals of Botany, vol, XVII, n° LXXI, July 1904. Nous avons ajouté les 
espèces d’/nocybe publiées par M. Bresadola. Ann. Mycol., UM, p. 161. 


— 138 — 


type, elle en diffère par son chapeau fortement wrrzboné, d'un 
brun rougeûlre, par ses lamelles violettes et par ses spores beau- 
coup plus atlénuées à un bout. 

Dans les bois. France. 

Var. major Fries, Icon. Sel. IT, p. 6, tab. 107, fig. 3. C’est une 
variété de taille plus grande, à stipe long de 3-4 cent., épais de 
3-4 millim., à chapeau plus aplali quand il est étalé, umboné, 
large de 5 cent., lamelles plus pâles. 


LacERA Karst,,, Hatisv., p. 457; Sacc., Syll,  V, p°767: 49: 
Lao.) lacerus Fries, Syst; myc,, L'p: 257; Cke; AW spla0ee 

Ch. convexe easuite étalé, souvent obtusément umboné, 
d’abord lisse, ensuite écailleux, les écailles devenant squarreuses, 
brunûtre, ensuite couleur souris, enfin pâle. 2-3 cent. L. sinuées, 
adnexées, ventrues, rose œillet, ensuite couleur souris. St. grêle, 
court, couvert de taches fibrilleuses brunes, plus pâle que le cha- 
peau, non farineux au sommet, farci, à chair rougeûtre, 3-3, 
5 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 9-11X5-5, 5 uw. C. ventrues, 
abondantes, 55-70X12-16 p. 

Sur la terre sous les pins el dans les bois mêlés, Grande-Breta- 
gne, France, Allemagne, Suède, Russie, Finlande, Hollande. 

Se distingue de PI. scabra et de LI. mutica par la coloration 
rougeñtre du stipe. 


CaRPTA Sacc., Syll., V, p. 769; Quél., Flore myc.. p. 104; 
Oudem., Rév. Champ. Pays-Bas, 1899, p. 235; Mass., Brit. Fung., 
F1., IT, p. 189; Ag. (In) carptus Fr. Hym. Eur., p. 230; Ag. 
carptus Scopoli, Flor. Carniol., ed. 2, vol. II, p. 449 (1772); non 
Bresadola, Fung. Trid., 1, p. 50, tab. 54. 

Ch. convexe, s’étalant jusqu’à devenir presque plat, d'ordinaire 
à la fin plus ou moins déprimé au centre, couvert partout de 
fibrilles serrées, ces fibrilles se réunissant parfois en squamules 
apprimées ou dressées, qui présentent quelquefois chez l’adulte une 
disposition concentrique, brun sombre, 1,5-2,5 cent. L. adnées 
ensuite se délachant (secedentes), ou adnexées, larges, ventrues, 
devenant d’un brun foncé.St. creux, parfois atténué en bas, couvert 
(sur une certaine étendue)de fibrilleslaineuses, plus pâle que le cha- 
peau, 3-5 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 8-10 X5-6 . C. nom- 
breuses, souvent faiblement courbées, ventrues, 60-70X12-15 y. 

Sur le sol dans les bois, etc. Grande-Bretagne, France, Allema- 
gne, Suède, Italie. 

Cette description représente l’espèce telle qu’elle est admise par 
tous les mycologues d'Europe, à l’exception de Bresadola dont la 
description et la figure (citée plus haut) peut, ainsi que l’a suggéré 
Saccardo (Syll., V, p.769), représenter une forme de l’Z. maritima. 


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— 139 — 


L’I. umbrina Bres. qui à un examen superficiel ressemble à 
l’'I. carpta, en diffère par ses spores rugueuses. 


HysTRix Karst., Hattsv., p. 458: Sacc., Syll., V, p. 762 ; Ag. 
hystriæ Fr., Epicr., p. 171; Fr., Icon., sel., IT. tab. 106, fig. 1. 

Ch. convexe ensuite étalé, obtus ou ayant un léger mamelon 
obtus, orbiculaire, brun terne ou gris souris, couvert d'écailles 
squarreuses relroussées et roulées sur elles-mêmes, lesquelles 
deviennent fibrilleuses vers la marge, 4-9 cent. L. adnées, légè- 
remnent sinuées, serrées, larges mais non ventrues, grisälres puis 
brunes. St. solide, ferme, égal ou souvent légèrement atténué 
en bas ou subfusiforme, concolore au chapeau, avec des écailles 
squarreuses ou fioconneuses-retournées jusqu’à une zone annu- 
laire, lisse et pâle au-dessus de cette zone, 5-9 cent. Sp. en forme 
de pépin, lisses, 11-13X5-6 p. C. ventrues, très abondantes, 
70-90X12-17 &. Chair blanche. 

Sur le sol dans les bois. Grande-Bretagne, France, Suède, Alle- 
magne. 

Cette espèce, par son aspect général, ressemble à un petit 
exemplaire de Pholiola squarrosa. Elle est souvent de dimensions 
plus petites que celles données plus haut. Elte n'offre aucune 
teinte de bleu ou de gris sur le stipe. 


SquaAMosA Bresad., Aitidell’T. R. Ac. di Sci. Agiati in Rovereto, 
série IT, vol. 3, fase. IT, pl. 1 (1902). 

Ch. convexe puis étalé, souvent umboné, ocre-tanné, couvert 
d’écailles fibrilleuses concolores, étroitement rapprochées entre 
elles, à centre à peu près lisse et souvent aréolé, 1-1, 5 cent. 
L. un peu écartées, larges, sinuées, présentant de nombreuses 
cystides qui leur donnent un aspect villeux, couleur cuir pâle. 
St. subégai, fibrilleux, jaunâtre, farci puis partiellement creux, 
1-3 cent.; chair jaunâtre. Sp. obovées, lisses, 9-11 X6-7 4. C. sub- 
claviformes, 70-90 10-13 y. 

Sur la terre, en Portugal. 

Ressemble : I. ducalmara et à I. cæsariata, dont elle diffère 
par son chapeau nettement écailleux, par ses spores plus larges 
et par la présence de nombreuses cystides. 


INCARNATA Bresad., Fung. Trid., I p. 49 et 109, tab. LIIT; Sacc. 


Syll. V, p. 766. 


Ch. campanulé puis étalé et largement umboné, fibrilleux puis 
squamuleux, variant du rouge-jaunâtre à l’incarnat, marge fim- 
briée, 6-8 cm. L. serrées, faiblement sinuées-adnées, larges, 
cannelle grisâtre, ensuite tacheltées de rouge, ou entièrement 
rouges, à bord plus pâle fimbrié. St. solide, parfois atténué en bas, 
un peu radicant, faiblement fibrilleux, rougeâtre, blanc au sommet, 


— 140 — 


furfuracé, 6-8 cent. de long, 10-15 millim. d'épaisseur, chair 
rouge dès l’origine. Sp. en forme de pépin, lisses, 9-10X6 y. C. 
(basidia?) ventrues ou claviformes, 55-65 X 12-16 4. Chair du cha- 
peau blanche, devenant rouge quand on la coupe. Odeur très 
forte, comme de poires mûres. 

Diffère d’Z pyriodora par sa structure moins robuste, par sa 
couleur d’un rouge plus foncé et par son odeur plus forte. Tel 
que je viens de le définir, ce champignon constitue une espèce 
distincte; il est cependant possible que nous n’ayons affaire qu'à 
une seule espèce dont les /. pyriodora et 1. incarnata repré- 
sentent les deux formes extrêmes, d'autant plus que les formes 
intermédiaires se rencontrent fréquemment en Angleterre. Au 
point de vue morphologique il n’existe pas de différences entire 
elles. 


Murica Karst. Hattsv., p. 459 ; Sacc. Syil. V p. 769; Ag. (In) 
muticus Fries, Mon. Il, p. 546; Icon. sel., tab. 109, fig. 1; Cke, 
Ill., pl. 332. 

Ch. convexe, ensuite plan ou légèrement déprimé, très obtus, 
blanchâtre ou teint de jaune-paille avec des squamules plus fon- 
cées, apprimées, 3-5 cent. L. largement adnées, serrées, brunes. 
St. court, 3-5 cent., assez robuste, creux, flbrilleux, légérement 
atténué en bas, couleur paille. Sp. en forme de pépin, lisses, 
8-9X5 ». C. abondantes, ventrues, 50-60X 14-16 1. 

Au bord dessentiers, dans les bois, etc. Grande-Bretagne, Suède, 
France, Allemagne. 

Les débris du voile fibrilleux restent quelque temps attachés au 
bord du chapeau dans le jeune âge. 

Quélet (Flor. myc., p. 106) a fait de l’Z. mulica une variété de 
l’Ag. lomentosus Iuaghuho, Linn. 1830, t. 6, fig. 7 qu’il considère 
comme un /nocybe ; mais il est plus que douteux qu'aucun autre 
mycolegue veuille voir un Zxocybe dans la figure de Junghuhn qui 
présente un anneau bien distinct au sommet du stipe. 


BRUNNEA Quél. Soc. Sci. nat., Rouen, 1:79, tab. 2, fig. 7; 
More mye, p10L#Sacc Sy "ve pe770: 

Ch. campaaulé, umboné, soveux-fibrilleux, puis fendillé, cha- 
tain, 0,5 cent. L. émarginées, oncinées, crême puis bistre, arête 
blanche et crénelée. St. solide, épaissi à la base, brun clair, blanc 
et pruineux au sommet, 2-3 cent. Sp. en forme de pépin, lisses 
9-49X4-5u. C. ventrues, clairsemées, 60-65X14 17. 

Dans le gazon sous les bois. France (exemplaires de Quélet 
examinés). 

C'est bien cetle espèce qui figure dans Roumeg. Fungi sel. ex- 
sice. sous le n° 5951. 


LA 


— 1 — 


HæMACTA Sacc. Svll., v. p. 763; Ag. (In.) hæmactus B. et Cke 
Grev. XI, p. 70; Cke, Ill. pl. 390. 

Ch. campanulé puis étalé, obtus, couleur d’omlre devenant plus 
pôle vers la marge, revêtu de longues fibrilles p lus foncées, centre 
plus foncé el un peu écailleux, 2-3 cent. L. faiblement arrondies 
en arrière. adnées, cuir sombre, St, blanchâtre en haut, teinté de 
vert-de-gris à la base, plein, lissse, 4-5 cent., assez robuste. Sp. 
en forme de pépin, lisses, 9-11X5u. C. ventrues, 50-70X17-90, 
très nombreuses. Chair se colorant en rouge quand on la coupe. 

Parmi le gazon court, Angleterre. 

La couleur verte du stip: s'étend à la chair, Diffère d’Z. cala- 
mistrata par l'absence d'écailles squarreuses. 


RuoptoLa Bresad., Faung. Trid, p. 80, tab. 87 (/orma gracilis\; 
In. frumentacea Bres., Fung. Trid., p. 88, 1. 200 (Jorma lupica); 
In. Jurana Pat., Tab. anal., n° 551 (fide Bresadola). 

Ch. charnu, campanulé, puis élalé et umboné, fibrillo-fendillé, 
à centre lisse, chatain roussätre où incarnat brunâlre, 4-8 cent. 
L. serrées, sinuées-oncinées, presque libres, à arêle fimbriée, 

"blanches puis couleur d'ombre jaunàtre, souvent lachetées d’om- 
bre brunätre. St. squamuleux-fibrilleux, devenant glabre, couleur 
lie de vin, à sommet pâle, subfloconneux, 5-8 cent. de iong, 1-1,5 
d'épaisseur, farci. Chair blanche, lie de vin à la base du stipe. Sp. 
subréniformes, lisses 10-12X6-8 1. Arête des lamelles présentant de 
larges cellules claviformes où subfusoïdes, 50-60X12-14:. Odeur 
de miel. 

Sur le sol, dans les bois de coniféres. Autriche, France. 


Bresadola considère cette e.pèce comme étaut lAg. frumen- 
laceus de Bulliard et donne les synonymes suivants : 

« Inocybe frumentacea (Bull.) Bres., Fung. Trid., p. 88, tab. 
200; Ag. frumentaceus Bull., Champ. France, tab. 571, f. 1; In. 
Jurana Pat. Tab. anal., n° 551; /n. rhodiola Bres. Fung. Trid,, 
p. 80, tab. 87 (forma gracilis) » : 

Bresadola n’est pas le premier mycologue qui ait essayé de 
déterminer quelle est exactement l'espèce représentée par la 
figure de Bulliard et, à en juger par la diversité des opinions, 
la tâche paraît irréalisable ; elle ne donne carrière qu'à l’imagina- 
tion, sans profit réel. 

Fries (Hym. Eur. 52) considère cette figure comme représentant 
un Tricholoma; Berkeley (Outll. p. 144) un Entoloma; Quélet 
(EI. myc., 262) l'Aygrophorus Russula Schiæffer. 

L'on ne possède aucun type du champignon de Bulliard ; Bre- 
sadola n’a pu se baser que sur l'ancienne figure. Comme les 
figures de Bulliard ont été colorées à la main et que la couleur 


— 142 — 


varie dans de très larges limites suivant les exemplaires, je me 
suis décidé à ne pas admeltre la figure de Bulliard, déjà contestée 
par tant de mycologues, dans le genre Inocybe, mais à rétablir le 
premier nom donné par Bresadola à une espèce qui est certaine- 
ment.un /Znocybe. 


FLoccuLosa Sacc., Syll. V, p. 768; Ag. (1n.) flocculosus Berk. 
Engler, F1., V, p. 97 (1836). 

Ch.convexe ousubcampanulé, umboné, squamuleux-soyeux, cou- 
leur faon brunâtre, 2-5 centim. L. arrondies en arrière et briève- 
ment adnées, faon pâle, puis couleur rouille terne, à arête blanche. 
St. fibrilleux, à sommet squamuleux, brunâtre sous les fibrilles, 
3 centim. Sp. elliptiques, lisses, 8 — 10 X 5 — 6 v. C. abondantes, 
ventrues, 50 — 60 X 12 — 15 s. Odeur de miel, mais désagréable. 

Sur le sol nu et parmi le gazon, Grande-Bretagne. 

Quand le champignon a crû dans le gazon, le chapeau est plus 
lisse, d’une couleur plus tannée, soyeux-fendillé : les lamelles ne 
sont pas sinuées en arrière, mais largement adnées. 

Alié à l’I. lanuginosa et à l'I. lacera; la première en diffère 
par son ch. obtus avec des squamules squarreuses au centre et la 
dernière par le sommet nu du stipe. 


CONFORMATA Karst. Krit. Ofvers. Finl. Basid. p. 465 (1889) ; 
Sacc. Syll. IX. p. 98; I. pusio Karst. Krit, Ofvers. Finl. Basid. 
p. 465 (1889) ; Sacc. Syll. IX, p. 98. 

Ch. convexe, puis étalé, umboné, fibrillo-fendillé et parfois pré- 
sentant de petites écailles floconneuses apprimées, brun-pâle ou 
teinté de rouille, 1-3 centim. L. adnexées, un peu serrées, ven- 
trues, pâles puis brunâtres. St. plein, égal, souvent flexueux, fine- 
ment fibrilleux, à sommet d'abord violet, 3-5 centim. Sp. en forme 
de pépin, lisses, 8-10X 4-6. C. ventrues, 70-80X10-15 x, quelque- 
fois beaucoup plus épaisses. 

Dans la mousse au bord des sentiers. Finlande. 

Les deux formes mentionnées plus haut concordent dans leurs 
traits essentiels et on ne peut en faire deux espèces séparées. 
Karsten constaie que l’/. pusio a exactement la même forme que 
l'I. conformata, et qu’il ne s’en distingue que par la plus grande 
épaisseur des cystides. Cette différence ne saurait à elle seule 
motiver la création d'espèces différentes. 


++ Lamelles olive. 


DuccamaraA Karst. Hailsv., p. 455 ; Sacc. Syil. V, p. 763; Cke, 
Il, pl. 582 B; Pat., Tab. anal. n° 540; Ag. dulcamarus A. etS. 
Consp. Fung., p. 171 (1805). 

Ch. campanulé, ensuite étalé et umboné, olive brunâtre, à 


+ 


— 143 — 


écailles floconneuses, à bord plus ou moins fimbrié et soyeux, 
2.5 centim. L. atténuées en arrière, adnexées en arc, arrondies 
en avant, serrées, pâles, puis olive. St. imparfaitement creux, 
présentant des fibrilles (provenant du voile), à écailles apprimées, 
plus pâle que le chapeau, à sommet farineux, 4-6 centim. Sp. en 
forme de pépin, lisses, 11-13X5-6 ». C. trés abondantes, ventrues, 
D9-65X15-18 x. Chair colorée en Jaune. 

Sur le sol, dans les bois de pins, en troupes. Grande-Bretagne, 
France, Allemagne, Suède. Cette diagnose concorde avec les vues 
de Patouillard et de Quétet. Elle correspond à la description de 
Fries (Hym. Eur. p. 228) qui rapporte cette espèce au champignon 
décrit par Albertini et Schweiniz (ir Consp. Fuog. p. 171). Quant 
à savoir pourquoi Fries se réfère à ces deux auteurs, on ne le voit 
pas trop à en juger par leur description qui est la suivante: 

« 489. À. C. dulcamarus. Exempla juniora Corlinariam et hanc 
esse, velo fugaci instructam, demonstrant, Stipes subcavus, subfi- 
brillosus. Sapor Glycyrrhisae dilutus. Varietatem hujus speciei 
habemus alteram autumnalem squamulis pilei appressis, lamellis 
dilutius olivascentibus ; alteram æslivatem squamis dislinctioribus 
subsquarrosis, lamellis saturatius olivaceis. » 


RELICINA Karst. Hattsv., p. 453; Sacc. Syll. V, p. 764; A9. 
(In.) relicinus Fries Syst. Myc., I, p. 256. 

Ch. conique, puis étalé, obtus, couvert sur loute sa surface 
d’écailles squarreuses formées de fibrilles fasciculées, brun som- 
bre, 1,5-2,5 cent. L. légèrement adnexées, serrées, jaunes, puis 
olive. St. plein, tendre, égal, à écailles fibrilleuses (non squar- 
reuses), plus pâle au sommet, 4-5 cent., couleur du chapeau. Sp. 
en forme de pépin, lisses, 10-19X 7x. C. ventrues, disséminées, 
70-85 x 14-16. 

Bois de pins humides, parmi les Sphagnum. Grande-Bretagne, 
Irlande, France, Suède. 

Alliée à Z. dulcumara, dont elle diffère par le chapeau umboné 
et la couleur olive. 


BonGaArn1 Karst. Hattv., p. 458; Ag. Bongardi Weinm., 
Hymeno et Gastéro-Mycèles Imp. Rossica Obs., p. 190 (1836). 

Ch. campanulé, puis étalé, obtusément umbhoné, blanchûtre, 
avec une teinte rousse ou jaunâtre, couvert de squamules fibril- 
leuses plus foncées, 3-7 cent. L. arquées-adnées, serrées, ven- 
trues, larges, blanchâtres, ensuite cannelle olive, enfin cannelle 
foncé à arête corrodée. St. plein, égal, farci, droit, très dur, presque 
lisse, de la couleur du chapeau, à sommet couvert d’une farine 
blanche, 5-8 cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 8-10 X5-6 4. C. 


— 144 — 


ventrues, disséminées, 20-65X12-16%. Chair rougeâtre quand on 
la coupe. Odeur agréable comme de poire mûre. 

Dans les bois. Grande-Bretagne, Russie. 

Cette diagnose est celle de Weinmann pour les caractère macros- 
copiques. J’ai recueilli, en Angleterre, des spécimens qui concor- 
dent parfaitement avec cetle description mais qui diffèrent très 
nettement de la diagnose de Fries (Hym. Eur., p. 229) et aussi de 
sa figure (Icon. sel., tab. 107). 

Si le champignon de Fries est réellement l’espèce de Weinmann, 
il en est du moins une variété bien distincte et en diffère notam- 
ment par les points suivants : Ch. plus foncé en couleur et pré- 
sentant des écailles plus nettement squarreuses, stipe flexueux, 
lamelles non arquées. 


CINGINNATA Karst. Hattsv., p. 456 (1879) ; Bres. Fung. Trid. I. 
p. 47, pl. 51, fig. 2 (1881); Sacc., Syli. V, p.764 ; Ag. cincinnalus, 
Fries, Syst. Myc., I, p. 256 (1821); Ag. (Ino.) alienellus, Briz., 
Derm., p. 154, fig. 19 ; In. aliencella Sacc., Syll., V,, p. 764. 

Ch. convexe, puis étalé, oblus ou obscurément umboné, brun 
sombre, centre plus ou moins couvert de squamules floconneuses- 
squarreuses, bord fibrilleux, 1,5-3 cent. L. adnexées, se détachant, 
serrées, venteues, violet brunâtre. St. plein, rigide, grêle, squamu- 
leux-fibreux, à sommet d’abord coloré en violet, puis décoloré, 3-4 
cent. Sp. en forme de pépin, lisses, 8-12X5-6 z. C. subcylindriques 
ou faiblement ventrues, très abondantes, 60-80X14-18p. Chair 
blanche, excepté au sommet du stipe où elle est d’abord lilas. 

Sur la terre dans les bois. Grande-Bretagne, France, Allema- 
gne, Suède, Autriche, Bavière, Hollande. 

L'I obscura en diffère par son stipe non squamuleux et par ses 
feuillets d’abord olive ; l'/. fulvella par ses spores noduleuses. 


IV. PAS DE CYSTIDES. 
* Stipe blanchälre ou pâle. 


+ Feuillets ocracé brunätre ou cannelle. 


PERLATA Sacc. Syll. V. p. 774; Ag. (In.} perlatus. Cke, Grev., 
XV, p. 40; Cke, Il. pl. 960. 

Ch. convexe puis étalé et largement umboné, brun, strié longi- 
tudinalement par des fibrilles plus foncées, centre plus foncé, 
bord plus päle, incurvé, 6-10 cent. L. arrondies en arrière, larges, 
adnexées, pâles, ensuite ombre clair. St. droit ou courbé, parfois 
tordu, présentant des stries fibrilleuses, pâle et farineux en haut, 
plus foncé en bas, 6-10 cent. de long, 1-1,5 cent. d'épaisseur. Chair 


ct. dit ssh. ue à nn 


it nt le lt at "tnt € ième. 


— 145 — 


d’un blanc sale. Sp. elliptiques, lisses, 9-12X6-7 . Pas de cys- 
tides. 
Sous les charmes. 


Ressemble à /. fibrosa par sa taille et en diffère par ses spores 
lisses et son chapeau plus foncé. 


PERBREVIS Karst. Hattsv. p. 462; Sacc., Syll., p. 777; Ag. 
(Ino.) perbrevis Cke, Ill, pl., 519; Ag. perbrevis Weinm., Hyme- 
no-et Gastero-Mycetes Impr. Ross. Obs. p. 185 (1836). 

Ch. convexe, puis presque plan, obtusément umboné, souvent 
déprimé autour de l’umbo ; soyeux, fibrilleux ou finement squamu- 
leux, brun-roux, se colorant ensuite en jaunâtre ; à bord fibril- 
leux et souvent fendillé 1,5-3 cent. L. légèrementjadnexées avec 
une dent légèrement décurrente, ventrues, un peu écartées les 
unes des autres, pâles, puis couleur cuir. St. farci, souvent légè- 
rement atténué en bas, pâle et couvert de fibrilles blanches, 2-2,5 
cent. Sp. elliptiques, oblongues, apiculées, lisses, 8-9X<4,5-5 ». 
C. absentes. , 

En troupes, sur la terre, dans les bois. Grande-Bretagne, Russie, 
Allemagne. Suède. 

C’est un petit champignon ferme, compact, reconnaissable à sa 
couleur brun roux, à son stipe court et à l'absence de cystides. 


VATRICOSA Karst. Hattsv. p. 465. Sacc. Syll., V, p. 790; 49. 
(/no. vatricosus Fries, Syst. Myc. I. p. 259; Icon. Sel. IL. p. 9, tab. 
410, £ 

Ch. convexe, ensuite plan, obtus ou umboné, lisse, glabre, 
devenant soyeux vers la marge, visqueux par l'humidité, luisant 
par le sec, blanc, 1,5-2,5 centim., parfois plus large. L. émargi- 
nées, légèrement adnexées, presque libres, serrées, blanchâtres, 
puis brunes. St. fistuieux, blanc, complètement couvert d’un du- 
vet blanc, non fibrilleux, dressé ou flexueux, presque cylindrique, 
2-5 centim. Sp. elliptiques, lisses, 5-6X 3-5,5 p. C. absentes. 

Sur la terre ou sur les débris de bois, dans les forêts humides. 
Grande-Bretagne, Suède, Finlande, Russie. 

De taille très variable, d'ordinaire pelite. Ressemble superti- 
ciellement à l’{n. geophylla, mais est d'ordinaire plus petit et en 
diffère par l’absence de cystides. À plutôt le port d'un f/ebeloma 
que d’un /nocybe. 

** Stipe coloré. 
+ Lamelles brunûätres, ocracées ou cannelle. 

Cooket Bres., Fung. Trid. p. 17, tab. CXXI ; Sacc. Syil. XI, 
p. 92. 

Ch. conico-campanulé, puis étalé et umboné, à bord à la fin 
fendillé, et relevé, fibrillo-soyeux, à centre glabre, à couleur 


— 146 — 


variant de paille-jaunâtre à 'jaune sale, 3-5 centim. L. serrées, 
atténuées en arrière et adnexées, cannelle jaunâtre, à bord blane, 
timbrié. St. égal, pleia, de la couleur du chapeau, à base légère- 
ment en bulbe marginé, 4-7 centim. de long, 5-7 millim. d’épais- 
seur. Sp. subréniformes, lisses, 8-10X5-5,5 x. C. absentes. Chair 
couleur paille. 

En troupes dans les bois de pins. Autriche. 

Affine à 1. fustigiata, qui en diffère par son stipe blanchâtre 
et ses feuillets olive. 


Mimica Massee (0. sp.). 

Ch. campauulé, oblusément umboné, fibrilleux, brun-jaune, 
complèlement couvert de larges écailles fibrilleuses, apprimées, 
légèrement plus foncées. 6-8 centim. L. larges, profondément 
sinuées et attachées au stipe par une partie très rétrécie, brun 
jaune. SL. solide, égal, fibrilleux, plus pâle que le chapeau, 6-8 c. 
de long, 1 centim. d'épaisseur. Sp. subcylindriques avec un api- 
cule oblique, lisse, 14-16X6-8 s. C. absentes. 

Sur la terre, dans les bois. Grande-Bretagne. 

Le chapeau simule celui du Lepiola Friesii. 

HirsuTA Karst., Haltsv., p. 454 (1879); Sacc., Syll. V, p. 764, 
Bres., Fung., Trid. I, p. 80, tab. 86, f. 2; :g. hirsutus Lasch: 
n° 577, in Linn, IV, p.546 (1829); Ag. ({n.) hirsutus Fr., Mon. 
P. 336; In. prœtermissa Karst., Symb. myc. Fenn, XIIT in Med. 
Soc. Fauna et Flora Fern,, 1885, p. 3; Sacc. Syll. V, p. 786. 

Ch. conico-campanulé, puis étalé et présentant un umbo obtus 
ou aigu, avec des squamules fibrillo-squarreuses, à bord fimbrié et 
ocracé, à centre parfois coloré en vert, 1-2 centim. L. adnées, 
serrées, étroites, couleur cuir pâle, puis cannelle sombre, à arèle 
blanchâtre crénelée. St. farci puis creux, brunûtre, fibrilieux, à 
sommet pâle, floconneux, à base parfois légèrement élargie, vert-de- 
cris, 4-7 c. Sp. en forme de pépin, allongées, lisses, 12-14X5-5,5 p. 
CG. absentes. 

Aux endroits humides des forêts. Grande-Bretagne, Suède, 
Allemagne, France, Autriche. 

La chair devient rouge quand on la coupe. Etroitement alliée à 
l'I. calamistrata qui en diffère par son stipe squarroso-squamu- 
leux, par son odeur forte et par ses feuillets rouillés, ainsi que 
par la présence de cystides. Bresadola déclare (Fung., Trid., 1, 
p. 80) que l’Z. hæmacta Berk. et Cke, in Cke, Ill, pl. 390, est une 
forme à stive glabrescent de l. hirsuta. Cette opinion n'est pas 
exacte puisque l’/. kæmacta en diffère en ce qu'elle possède des 
cystides, des spores plus petites, etc. Ce qui prouve une fois de 
plus qu’il ne faut pas entreprendre de déterminer une espèce par 
le seul examen d’nn dessin colorié. La diagnose qui précède com- 


— 147 — 


| prend l’Ag. hirsutus Lasch. telle que cette espèce est générale- 
ment comprise. 


| CALAMISTRATA Karst., Hattsv., p.454; Sacc., Syll., V, p.762 ; 
| Ag. (Ino.) calamistratus Fries, Syst. Mye., I, p. 256; Fries, Icon. 
| Sel. Hym., tab. 106, fig. 2. 

Ch. campanulé, puis étalé, obtus, brun sombre, entièrement 
couvert d’écailles squarreuses, rigides, recourbées 2, 5-6 cent. 
L.adnexées, se détachant, serrées, larges, blanches, puis rouillées, 
à arêle blanchâtre, finement crénelée. St. solide, rigide, coriace, 
égal, brun 4-6 cent. Sp. elliptiques-oblongues, subréniformes, 
lisses, 11-13X5-6 p. C. absentes. Odeur forte sans être désa- 
gréable. Chair devenant rouge quand on la coupe. | 

Sur la terre dans les bois de pins. Grande-Bretagne, France, 
Suède, Russie. 

Surtout étroitement alliée à /. Airsuta dont elle diffère par 
ses feuillets couleur rouille et par les écailles squarreuses de son 
stipe. 


ECHINATA Sacc., Syll., V, p. 773; Ag. echinatus Roth., Cat. 
Bot,. fasc. IT, p. 255, tab, 9, fig. 1 (1800); Ag. (Psalliota) echina- 
tus, Fries. Hym., Eur., p. 282; Ag. (Lepiota) hæmatophyllus 
Berk., Mag. Zoo!l. and Bot., V, p. 507, tab. 15, fig. 1; Ag. fumo- 
sopurpureus Lasch, in Linn. {II, p. 420 (1828); Ag. oxyos- 
mus, Montag., Ann. Sci. Nat., 1836, 1. X, fig. 3; Ag. ({no.) echi- 
natus Cke., Hdbk. ed. I, p. 154; Cke., Ill, pl. 393; Ag. Hookeri 
Klolzsch Eng, El, V, p. 97. 

Ch. campanulé, puis étalé, obtus, d’abord floconneux pulvéru- 
lent, puis se rompant en écailles, brun sombre, devenant jaune- 
brunâtre sale, 2-5 cent. L. serrées, presque complètement ou 
complètement libres,rose œillet puis rouge sang, colorées enfin 
en brunâtre par les spores. St. fistuleux, égal, floconneux, pul- 
vérulent au-dessous d’une zone annulaire imparfaite, rouge som- 
bre, 3-5 cent. Sp. elliptiques, lisses, brun-jaunâire avec une teinte 
rose œillet, 4-5X92, 5-3. C. absentes. 

Sur la tourbe et le sol, dans les jardins. Grande-Bretagne, 
France, Allemagne, Suède, Etats-Unis, Guyane (Cayenne). 

C’est un curieux petit champignon sur lequel se sont produites 
des opinions bien différentes. Berkeley l’a considéré comme un 
Lepiota ; Fries comme un Psalliota et Cooke comme un Znocybe. 
Les spores sont brun jaunäire, mais elles sont teintes par le suc 

rouge que le champignon transsude de toutes parts. C'est une 
espèce qu'on ne rencontre que dans les jardins botaniques, sans 
doute introduite et venant, peut-être, de la Guyane ou de la Caro- 
line du Sud. 


— 148 — 


RHoMBosPoRA Massee (sp. nov.). 

Ch. campanulé, à umbo légèrement aigu, fibrilleux, brun, à 
bord pâle, à centresquamuleux, 2-3 cent. L. adnexées, légèrement 
serrées, brun jaunâtre. St. fibrilleux, brun, avec des fibres 
soveuses blanches au-dessous d’une zone annulaire imparfaite, 
3-4 cent. Sp. rhomboïdes, parfois avec un point apiculaire ma- 
nifeste, 6X5u, comprimées latéralement. C. absentes. 

Sur le bois pourri. Inde (Nighiris). 

Facilement recannaissable à la forme particulière de ses spores. 
Les basides ont aussi une structure exceptionnelle, mesurant 
20X 9-10; les stérismates sont réduits à de petiles papi les. 


++ Feuillets olive. 


FASTIGIATA Karts., Hatisv., p. 461 (1879); Bres. Fung. Trid. F, 
p. 92, lab. 57; 44 fasligiatus Schaeff., Fung., Ic. tab. 26 (1800); 
Ag (Tn9.)' Curreyi, Berk.:, Outl., pe 455: Current sates 
Syil., V, p.779; 49. (Tno) servatus Britz., Hyin. Sudbavy., 4885; 
D. 92 fig..07e,1. servata Sacc., Svp 05 

Ch. conico-campanulé, gibbeux où obtusément umboné ou par- 
fois à umbo aigu quand le chapeau est de petite taille, fibrilleux 
et légèrement fendillé, le centre seul étant parfois légèrement 
squamuleux, brun jaunätre, pâle, à bord parfois légèrement ondulé 
où lobé, 3-6 cenlim. L.libres, ventrues, un peu serrées, un peu 
étroites, jaupätres, puis olive sombre. St. subégal, plein, finement 
fibrilleux, plus pâle que le chapeau, 5-10 centim. Sp. elliptiques, 
quelquefois légèrement courbées, lisses, 8-11 X 6-7 u. C. absentes. 

Dans les bois, etc... Grande-B'etagne, Frarce, Allemagne, 
Bavière, Autriche, Suède, Finlande, Hollande. 

Tel qu'il vient d'être décrit, ce champignon est reconnu comme 
Ag. fastigratus Schæff, par Quélet, Karsten, Patouillard, Gillet, 
Bresadola et Oudemans. Ses caractères les plus saillants sont: 
son chapeau brun jaunâtre, ses feuillets olive, ses spores ellip- 
tiques, lisses et l'absence de cvstides. Le chapeau est d'ordinaire 
umboné; mais dans la forme figurée par Bresadola l’umbo est 
pointu; sous d’autres rapports, toutefois, sa plante a bien Îles 
caractères typiques. C’est à tort que quelques auteurs ont indiqué 
ses spores comme étant lisses. 


PATOUILLARDII Bres. Ann. Myc. 3 p.171 (1905); /no-ybe Tranii, 
var. rubescens Pat. Tab. Anal. n. 344 (non Gillet). 

Ch. conico-campanuié, puis élalé et umboné, sec, soyeux-fibril- 
leux, blanc, puis d’un jaune sale, avec des fibrilles plus foncées 
ou fauvâtres, d'un rose incarnat par le sec, 4-6 centim. de lar- 
geur. L. serrées, ventrues, adnexées et marginées, blanches, puis 
olive, ensuite tachées de rose, à arête blanche et fimbriée.St. plein, 


= 149 EE 


presque égal ou légèrement bulbeux à la base, presque glabre, 
blanc et pruineux au sommet, blanc, puis jaunûtre ou rosé, 4-6 cent. 
de longueur, 1-1/4 cenlim. d'épaisseur. Chair blanche, ne chan- 
geant pas de couleur quand on la brise, inodore, à saveur tardi- 
vement un peu poivrée. Sp. lisses, subréniformes, 11-13 X 6-7 »; 
basides en forme de massue 33-40 X 12 . Pas de cystides, cellules 
de l’arête des lameïles cylindracées, à sommet alténué ou subea- 
pité, 75-90X8-9 x. 

Dans les bois mêlés. Autriche, été. Ressemble complètemert 
par son aspect général et ses dimensions à /. Godeyi dont elle 
diffère par l’absence de cystides. 


ESPÈCES POUR LESQUELLES ON MANQUE DE RENSEIGNEMENTS 
RELATIVEMENT AUX CYSTIDES,. 


SPORES LISSES. 
* Chapeau de couleur sombre. 


CucuLLATA C. Mart., Bull. Soc. Gen. VII, 1892-1894, p. 179; 
acc: Syll. XIV, p. 132. 

Ch. de forme variable, campanulé-convexe ou parfois un peu 
irrégulier, couleur cuir, écailleux, les écailles du centre étant 
plus foncées, 1,5-3 cent. L. larges, adnexées puis libres, un peu 
serrées, ocre puis brun rouillé, à arête blanche el den'elée en scie. 
St. égal ou atténué en bas, creux, glabre, d'ordinaire courbé ou 
flexueux, 2-4 cent., plus pâle que le chapeau. Sp. en forme de 
pépio, lisses, odeur de camphre. 

Dans le gazon, Suisse. 


VIOLASCENS Quél. Jura et Vosg., XIVwe suppl., p. 4, tab. 
Me GABlor myc:, p: 103: Sacc., SyIl..V,/p:7606: 

Ch. conico-campanulé, fibrilleux-soyeux, couleur variant du 
cuir clair au brun, velouté et lilas au centre; 2-5 cent. L. adnées 
étroites, lilas, puis bistre. St. creux, soyeux, strié et lilas au-des- 
sous d’une cortine blanche, soyeux, 3-5 cent. Sp. en forme de 
pépin, lisses, 12-15 X6 ».. 

Dans le gazon, au printemps, France. 

Affine à /. corydalina, ressemble à la forme violelte d’/. geo- 
phylla. 


TENEBROSA Quél Assoc. Franc., 1885, t. 8, fig. 8; Sacc., Syil. 
NepiorTS. 

Ch. camparulé, finement velouté, brun-jaunâtre, 2-3 cent. L. 
adnées, étroites, ocracées, puis brunes. St. grêle, fibrilleux, strié, 
brun sombre ou olive, à sommet blanchâtre, 3-4 cent. Sp. ellip- 
tiques, apiculées parfois légèrement courbées, lisses, 7-8X4 . 

Dans les bois au printemps. France. 


— 150 — 


MERLETIL Quél., Assoc. Franç., 14884 t. VIII, fig. 7; Sacc., 
SYUS IVSVpe100 ; 

Ch. convexe, grisätre, avec des taches fibrilleuses, brunâtres 
3-5 cent. L. sinuées, pâles, puis blanchâtres. St. blanchâtre, strié 
de fibrilles, brun jaune, au-dessous d’un voile blanc en forme de 
cortine, 4-7 cent. Sp. en forme d'’ellipse allongée, apiculées, lisses. 
11-14X5-6 y. 

Sous les peupliers dans les endroits humides. Au printemps. 
France. 

** Chapeau pâle. 


CoNNExIFOLIA Gillet, Rev. Myc., V, p. 30, (1883): Sacc., Syll,, 
V, p. 771; Gill.. Champ. Fr., avec la figure. 

Ch. conique puis un peu étalé, à bord toujours plus ou moins 
incurvé, obtusément umboné, présentant au centre des écailles 
fibrilleuses apprimées, couleur faon ou rougeûtre pâle, 3-4 cent. 
L. serrées, étroites, adnexées-oncinées, réunies par de nombreuses 
veines, couleur du chapeau. St. plein, égal, squamuleux-fibril- 
leux, blanchâtre ou coloré en rouge, 5-7 cent. Sp. elliptiques, 
hsses. Odeur de fruit. 

Sur la terre, dans les bois. France. 

Ressemble beaucoup à /. pyriodora dont elle diffère surtout 
par ses feuillets anastomosés et réunis entre eux par des veines 
saillantes. 


MaAcuLATA Boud., Bull. Soc, Bot, Fr., XXXII, p. 283, pl. 9, 
fig. 2; Sacc., Syll., V, p. 7179. 

Ch. campanulé, puis étalé et umboné fendilié, couvert de 
fibrilles brunes, apprimées et ornées de squamules blanchâtres, 
apprimées, d'ordinaire disposées concentriquement, 3-3 cent. 
L. presque libres, larges, couleur faon avec une teinte olive, 
St. plein, cylindrique, épaissi à la base, légèrement fibrilleux, de 
la couleur du chapeau, à sommet plus pâle et pelliculeux, 3-8cent. 
Sp. elliptiques, oblongues, lisses, 10-13X<5-6 p. 

Dans les bois. France. 

Voisine de J. rimosa, dont elle diffère par les écailles blanches 
du chapeau et par les spores plus grandes. 


REFLEXA Gillet, Champ. Fr. avec une figure (la description 
est dans la table générale), 1897. 

Ch. convexe à umbo aigu, avec des fibrilles disposées concen- 
ripnent jaune pâle. Le sommet de l’umbo plus foncé, 
2-2,5 cent. L. libres, ocracées. St. solide, lisse, jaunâtre en haut, 
blanchâtre en bas, 5-8 cent., très légèrement flexueux. Sp. ces 
tiques, lisses. 

Sur la terre. France. 


— 151 — 


D’après la figure de Gillet, cette espèce a un stipe long, grêle, 
flexueux, et un chapeau conique à umbo pointu, ayant deux ran- 
gées concentriques d’écailles qui sont dues à des craquelures de 
la cuticule qui s’est retournée. 


SQUAMIGERA Sacc. Syll. V, p. 763; Ag. (Ino.) squamiger, Britz., 
Hym. Sudbay., 153, fig. 175 (1883). 

Ch. campanulé, puis étalé, umboné, couvert de petites squa- 
mules, safran ou rouge, jaunâtre sombre, à bord ondulé, 2 cent. 
L. adnées et décurrentes par une dent, ventrues, brunâtres. St. 
égal, farci, flexueux, avec des écailles fibrilleuses assez grandes, 
au-dessus de la zone annulaire, à sommet lisse, coal:ur du cha- 
peau, 3-9 cent. Sp. elliptiques, lisses, SX4 1. 

Dans les bois. Bavière. 

Affine à /. hirsula. 


SUBGRANULOSA Karst., Hedw., 1892, p. 293; Sacc. Syil. XI, 
p.. 92. 

Ch. convexe, puis étalé, à centre quelquefois légèrement 
déprimé ou obscurément umboné, uni, ocracé pâle, avec de peti- 
tes squamules dressées plus foncées, plus spécialement au centre, 
ou parfois présentant des squamules apprimées, 2-4 cent. L. 
adnées, se détachant (secendentes), serrées, cannelle verdâtre, puis 
brun cannelle. St. farci, puis creux, rigide, égal on atténué en 
bas, courbé ou flexueux, avec un petit bulbe souterrain, 2-3 cent. 
Sp. lisses, 7,9X4-5u. 

Terrains sablonneux. Finlande. 

Ressemble beaucoup et est étroitement alliée à /. delecta Karst. 


ESPÈCES EXCLUES. 


Dans un dernier chapitre, l’auteur énumère un cerlain nombre 
d'espèces et il explique pour quels motifs il a dû les exclure. 

4° Les unes ont été exclues comme insuffisamment décrites : 
mammillaris Sacc., grata Karst., strigiceps Sacc., capucina 
Karst., ? pollicaris Karst., squarrosula Sacc., delecta Karst., 
viscosissima Karst. 

2° Les autres, parce que l’auteur estime qu’elles n’appar- 
tiennent pas au genre /rocybe, telles sont : Znocybe umbonata 
Quél. (Bull. Soc. bot. de France, 18176, p. 330. pl. I, fig. 4) que 
M. Massee considère comme un Stropharia; VI. psammina Sacc. 
Syll. XI, p. 50 (Hebeloma psamminum Berk.) comnie un Flam- 
mula ; VI. micropyramis Sacc. Sy. XI, p. 50 (/Zebeloma micro- 


— 152 — 


pyramis Berk.) comme un Naucoria ; VI, Tricholoma Sacc. Syll, V, 
p. 790 (Ag. Tricholoma Alb. et Schw.) comme un Flamimula : VI, 
violaceofusca Sacc. Syll. IX, p. 96 (Cooke et Massee) comme un 
Cortinarius). 


ERRATUM 
Page 92. Après : 
« IV. PAS DE CYSTIDES. 


+ Stipe blanchätre ou pâle ». 


L'on a omis : 


« ++ Stipe coloré. » 


EXPLICATION DE LA PLANCHE COXLVIII 


Fig. 1. — Section à travers une portion de feuillet d’Inocybe geo- 


phylla Karst. aa basides portant des spores à différents stades de 


développement; bb cystides; © paraphvses; d hyphes subhymi- 
niales; ee hyphes de la trame. Gr. = 500. 


Fig. 2. — Inocybe rhombospora Massee. Grandeur naturelle. 
Fig. 3. — 5 spores du même. Gr. — 400. 


Fig. 4. — Spores du même, très amplifiées. Une spore vue de face 
et l’autre de profil. 


Fig. 5. — Inocybe Bucknalli Massee. Grandeur naturelle. 
Fig. 6. — Basides et spores du même. Gr. — 500. 


Fig. 7. — Cystide d’Znocybe geophylla Karst. montrant une masse 
sphérique de mucilage à son sommet, Gr. — 500, 


Fig, 8. — Sommet d’une cystide après que la sphère du mucilage 
s’esi contractée et a formé une masse brunâtre de cristalloïdes. 
C5 00. 

Fig. 9. — Cystide montrant, à son sommet, des spores réunies entre 
elles par la masse de mucilage. Gr. — 500. 

Fig, 10, — Type de cystide fusoïde ou fusiforme. Gr. = 500. 

Fig. 11. — Jnocybe Gaillardi Gillet. Une spore. Gr. = 500, 

Fig. 49. — Inocybe calospora Quél. Une spore. Gr. — 500. 


Fig. 13.— Cellule, à paroi mince, de cystide de l’arête d’une lamelle 
d’Inocybe Buchnalli Massee, Gr. = 500, 


PRIE RENE CU DS D 


abjecta, 108. 
agglutinata, 106. 
albipes, 101. 
asinina, 101. 
asterospora, 93. 
Bongardi, 143. 
Bresadolae, 93. 
brunnea, 140. 
Bucknalli, 100. 
caesariata, 137. 
calamistrata, 147. 
calospora, 96. 
capucina. 151. 
carpta, 138. 
cervicolor, 107. 
cincinnata, 144. 
Clarkii, 105. 
commixta, 95. 
concinna, 109. 
conformata, 142. 
confusa, 109. 
connexifolia, 150. 
Cookei, 145. 
cortinata, 10%. 
corydalina, 105. 


— var. roseola,105. 


cucullata, 149. 
Curreyi, 148.7 
curvipes, 95. 
decipiens, 95. 
deglubens, 107. 


— var trivialis, 107. 


delecta, 151. 
descissa, 106. 
destricta, 108. 
dulcamara, 142. 
echinata, 147. 
echinocarpa, 97. 
eriocephala, 94. 
eutheles, 104. 
fasciata, 96. 
fastigiata, 148. 
fibrosa, 92. 
flavella, 110. 


— 153 — 


Index des Espèces 


INOCYBE 


flocculosa, 149. 
frumentacea, 141. 
fulvella, 100. 
fumosopurpurea, 147. 
Galliardi, 97. 
geophylla, 105. : 
— var. fulva, 105. 
— var. violacea,105. 
Godevi, 109. 
grammata, 401. 
grata, 151. 
haemacta, 140. 
haeïmnatophylla, 147. 
hirsuta, 146. 
hirtella, 102. 
hiulca, 410. 
Hookeri, 147. 
hystrix, 139. 
incarnata, 439. 
inedita, 92. 
infida, 95. 
Jurana, 141. 
lacera, 138. 
lanuginosa, 96. 
leucocephala, 95. 
lucifuga, 410. 
maculata, 150. 
mamillaris, 151. 
margarispora, 100. 
maritima, 98. 
Merletin, 150. 
micropyramis, 152. 
mimica, 146. 
muricellata, 107. 
mutica, 140. 
obscura, 1437. 
paludinella, 95. 
Patouillardii, 148. 
perbrevis, 145. 
perlata, 144. 
pollicaris, 151. 
praetervisa, 94. 
proximella, 94. 
psammina, 152. 


ae Ce CE 


Pusio, 142. 
putilla, 97. 
pyriodora, 103. 
reflexa, 150. 
relicina, 448. 
Rennevi, 99. 

— var: major, 99. 
repanda, Bres., 93. 
repañnda, Quél., 110. 
rhodiola, 141. 
rhombospora, 148. 
rigidipes, 96. 
rimosa, 103. 
rubescens, 109, 
rufoalba, 99. 
Sabuletorum, 96. 
sambueina, 104. 
scabra, 102. 
sindonia, 106. 
similis, 402. 
scamigera, 151. 
squamosa, 139. 
squarrosula, 151, 
strigiceps, 151. 
subfulva, 97. 
subgranulosa, 151. 
subrimosa, 93. 
tenebrosa, 149. 
trechispora, 95. 
Tricholoma, 152. 
Trinii, Bres., 98: 
Trinii, Karst., 97. 
Tri, Pat., 109: 

— var.rubescens,109 
Trinii Sacc., 97. 
umbonata, 152. 
umbratica, 95. 
umbrina, 99. 
umbrinella, 109. 
vatricosa, 145. 
violaceofusca, 152. 
violäscens, 149. 
viscosissima, 151. 
Whitei, 106. 


BIBLIOGRAPHIE 


Cavers (K.). — On saprophytism and mycorhiza in Hepaticae 
(The new histologist. Il, London, 1903, p. 30-35). 


L'auteur à eu l’occasion d'observer les champignons qui existent 
dans diverses hépatiques. 

Chez certaines hépatiques le chamyignon parasite qui produit des 
conidies, détermine l'avortement du sporogone. 

Pour le genre Sphrqnum, Nawaschin a déja reconnu que le 
mycorhize est dû au Tilletia Sphagni dont les spores constituent 
ce qu'on a appelé improprement les microspores de Sphagnum. 

Chez certaines hépatiques saprophytes, l’auteur a reconnu que le 
gamétophyte était complètement exempt d’hyphes mycéliennes. 

Chez d'autres, appartenant au genre #egatella, le gamétophyte 
se développe avec vigueur en symbiose avec un mycorhize qui est 
sans doute un Fusarium. 

La présence d'une substance antiseptique « sphagnol » parait 
garantir certaines espèces d’hépatiques contre l'invasion parasitaire 
de semblables champignons symbiotiques. 

L'auteur décrit la position que le mycorrhize occeupe'dans la plante 
hospitalière. 

La présence du mycorhize paraît dépendre de Ja richesse en 
humus du sol sur lequel croît l'hépatique. 

Nemec a reconnu que dans le genre Xantia le mycorrhize appar- 
jent au mycélium du Mollisia Jungermanniae. 


BErNarD (NoëL). — Le champignon endophyte des orchidées 
(C. S. Ac. Sc., 1905, 1, 898). 


L'auteur (voir Rev, Mycol., 1904, p. 57), est parvenu à retirer, 
des racines de Catleia (orchidée), un champignon en présence duquel 
les graines germent, tandis que ces graines abandonnées seules à 
elles-mêmes sont incapables de germer. 

L'auteur nous donne, ici, quelques détails sur ce champignon. 

49 Pour l'obtenir, il a simplement recueilli, dans des tubes flam- 
bés, sur Ja place même où elles croissaient, des racines d’orchidées 
dont il a placé les fragments infestés dans des tubes stériles sur du 
salep gélosé. 

Il se développe, entre autres micro-organismes, un hyphomycète 
présentant les caractères ci-après décrits : 

20 Le mycélium du champignon rampe à la surface du salep 
gélosé, sans donner de filaments aériens ; puis il s’étend sur les 
parois du tube de culture, où il forme des chapelets ramifiés de 
spores incolores, ovoides-tronquées, s’isolant imparfaitement, rêu- 
unies en petits groupes étalés, pulvérulents et blanchâtres. 

Ces caractères en font une ‘incédinée, appartenant ou affine au 
genre Oospora. 


: 
i 


Sid LP 


— 155 — 


3 L'auteur a obtenu par ces méthodes des endophytes de Cat- 
leya, de Cypripedium insigne et de Spiranthes aulumnalis. 

Or, l’endophyte du Spiranthes a fait germer des graines de Cat- 
leya ; les graines de Cypripedium ont germé aussi bien avec l’un 
qu'avec l’autre des trois endophytes obtenus; enfin la germination 
de graines d’autres hybrides de Catleya a été obtenue de même avec 
Jun ou l’autre des trois endophytes. 

Ces trois genres d'orchidées ayant entre eux aussi peu que possi- 
ble d’affinités spécifiques, l'identité morphologique et physiologique 
de ces endophytes n'est évidemment pas un fait particulier à ces 
plantes diverses et choisies au hasard. Le même champignon se 
retrouve sans doute, sinon chez toutes les orchidées, du moins chez 
la plupart de ces plantes; ce serait done, eomme ie Rhizobium chez 
les légumineuses, un parasite de famille (1). 


SALMON. E.-S. — On the present aspect of the epidemic of the 
american gooseberry-miidew in Europe. (Journ. of the r. hortic. 
Society, 1905). 


Le mildiou des groseilliers, causé par le Sphaerotheca Mors- 
Uræ (Schwein.). Berk. et Curt., sévit aux Etats-Unis à ce point que 
ceux qui ont entrepris la grande culture du groseiller, ont dû y 
renoncer. 

Des Etats-Unis, ce fléau s’est répandu en Russie, puis en Angle- 
terre et en Irlande. . 

Les feuilles sur les jeunes pousses sont couvertes d’une poudre 
blanche dûe au stade conidial du champignon, tandis que le jeune 
bois et les groseilles sont revêtus d’un feutrage brun, contenant les 
périthèces. 

Il est à noter que le champignon traverse les mois d'hiver uni- 
quement au moyen de ses ascospores enfermées dans les périthèces. 
Il importe donc, pendant la mauvaise saison, de détruire toutes les 
jeunes branches recouvertes par le feutrage brun, où sont logés et 
cachés les périthères. 


SALMON E. S. — The present danger threatening Gooseberry 
Growers in Englond (Gordeners Chronicle, 28 oct. 1905). 


L'auteur signale les progrès du Sphaerotheca Mors-Uvae qui a 
commencé à se développer en Amérique, qui a envahi la Russie et 
a atteint l'Irlande. 

Il demande que la Commission de pathologie végétale internatio- 
nale qui vient d'être organisée et qui a son siège à Rome, prescrive 
es mesures à prendre pour interdire les importations d’un pays 
à un autre; et que les Gouvernements adoptent et appliquent ces 
mesures. 


(4) En se reportant à des recherches plus récentes de M. Bernard (suprà, p. 135), 
on verra que certaines Orchidées ont un champignon symbiotique spécial ; que le cham- 
pignon symbiotique du Catleia, loin de faire germer les embryons de Phaloenopsis, les 
tue. Par contre le même champignon symbiotique du Catleia commence d’abord par se 
développer chez les embryons des Phaloenopsis; mais ici c’est le champignon qui ne 
tarde pas êlre tué par l'embryon. 


— 156 — 


Il est certain que ce n’est que par de telles mesures que l’on 
arrêtera la contagion et qu’on préservera cette culture du groseiller, 
si précieuse pour les pays du Nord où la vigne ne peut croître, con- 
tre la ruine complète qui la menace. 

R. FERRY. 


SALMON E.-S. — On the identity of Ovulariopsis Pat. et Hariot 
with the conidial stage of Phyllactinia Léveillé. 


L'auteur démontre que l'Ovulariopsis erysiphoides Patouillard 
et Hariot, ainsi que l'Ovulariopsis muricola Delacr., ne sont autre 
chose que le stade conidial du Phyllactinia corylea. 


SALMON E.-S. — On two supposed species of Ovularia (Journal 
of Botany fév. 1905, p. 41-44, avec 4 pl. et mars 1905). Sur deux 
prétendues espèces d'Ovularia. 


Les Ovularia fullax (Rabenhorst) Sacc., Ovularia Clematidis, 
Chittenden et Oidium leucocomium Preuss ne sout pas autre 
chose que le stade conidial de l’Erysiphe Polygoni. 


BLARINGHEM (L.).— La notion de l'espèce. (La Revue des Idées, n° 
du 45 mai 1905). 


La notion de l'espèce est fondée sur l’existence d'un certain nom- 
bre de caractères héréditaires communs à un groupe d’indivi- 
dus. 

On n'a pas tardé à s’apercevoir que les espèces, telles que les 
avaient circonscrites Linné, comprenaient en réalité plusieurs espè- 
ces que l’on a nommées sous-espèces ou espêces élementaires. 

C'est ainsi que dans l'espèce linnéenne Viola tricolor Jordan a su 
découvrir un grand nombre de types distincts par des caractères 
peu saillants, il est vrai, mais tres constants dans les générations 
successives et par suite d’une très haute importance au point de vue 
de lhérédité. Jordan montre par exemple, que les types Violu 
tricolor agrestis et Viola tricolor segetalis sé distinguent par les 
fleurs, les premières sont sillonnées de stries violettes, les autres 
présentent des ponctuations colorées bien localisées. La dimension 
des tleurs : la présence ou l’absence de poils, la forme même de ces 
poils simples ou ramifiés, crochus ou dressés, sont autant de carac- 
tères spécifiques. Ces formes distinguées dans la même espèce linné- 
enne sont constantes, comme le prouvent ses culturesfaites pen- 
dant plus de vingt années. 

Toutefois ces formes se croisent très facilement entre elles. Dans 
la nature on trouve tous les intermédiaires et ce n’est que par une 
surveillance continue des plantes, une séparation des types, au fur 
et à mesure de l’apparition d’un caractère, qu'on arrive à prévenir 
les croisements et à maintenir la pureté de ces sous-espèces. 

Aussi l’étude et la détermination des sous-espèces ou espèces 
élémentaires est-elle beaucoup plus facile chez les plantes où la 
reproduction a lieu par auto-fécondation, les étamines d’une fleur 
fécondant l’ovaire de la même fleur. 

C'est ainsi que chez l’espèce linnéenne ÆJordeum distichon on 


| 
| 
| 


— 157 — 


trouve des sous-espèces à épis arqués et d'autres à épis droits, les 
premières ayant la base du grain (à son insertion) coupée en biseau 
les autres ayant cette base munie d’un bourrelet, Ce caractère est 
héréditaire et constant. 

Parmi les formes qui composent une sous-espèce, on peut encore 
opérer des subdivisions que l’on appelle des sortes, en se basant sur 
certains caractères qui sont héréditaires, mais dont l'existence ne 
peut-être constatés et démontrée (à raison des variations indivi- 
duelles que présentent ces caractères) que par la mensuration d’un 
grand nombre d'individus et par le tracé de la courbe des variations 
individuelles. 

Tel est par exemple le caractère de la densité des grains, chez 
l’orge. En partant d’une seule plante dont on isole les descendants 
pendant des générations successives, on constate des sortes dont la 
densité moyenne est 32 (sorte Hannchen) tandis que chez d’autres 
elle est 35 (sorte Bohemia). Parmi ces deux groupes de sous-espè- 
ces d’autres caractères morphologiques sont héréditaires et permet- 
tent de faire des subdivisions dans chaque groupe. Sur la face ven- 
trale du grain d'orge ec dans la rainure on aperçoit l’axe de l’épil- 
let dont les poils peuvent avoir deux aspects différents, tantôt ils 
sont raides et dressés, examinés au microscope ils sont tous simples. 
Tantôt, au contraire, il sont enroulés en tire-bouchon, cotonneux el 
ramifiés. Sur la face dorsale du grain, les nervures latérales peu- 
vent être lisses ou couvertes de petites épines qu'une orientation 
spéciale du grain permet de découvrir à l'observateur muni d’une 
forte loupe. Ces caractères qui, au point de vue morphologique sont 
peu saillants, ont une importance caÿ citale, puisqu'ils sont totalement 
héréditaires. L'épreuve en a été faite pendant plus de vingt géné- 
rations pour des semences répandues dans la grande culture. 

La combinaison de ces caractères entre eux permet de distinguer, 
dans l’/Zordeum distichon L'inné, huit sous-espèces. 

Ces espèces élémentaires et ces sortes ne se rencontrent pas seu- 
lement en grand nombre dans la nature ; mais elles peuvent encore 
apparaître dans les cultures, de sorte que l’expérimentateur assiste 
à la naissance d’une sous-espèce inconnue et jusqu'alors inexistante; 
ce qui les distingue et permet de les reconnaitre dans les cultures, 
c’est la constance héréditaire du caractère nouvellement apparu. Il 
y a la une variation brusque héréditaire. Elle a été mise nettement 
en évidence, dans ces dernières années, par de Vries, directeur du 
jardin botanique d'Amsterdam (1) qui l'a désignée sous le nom de 
mutation. Un gronpe d'individus d'une sous-espèce américaine, 
Œnothéra Lamarkiana, introduite en Europe comme plante d’or- 
nement, a donné naissance dans les cultures de de Vries à neuf 
sous-espèces bien définies dont les caractères sont stables, lorsqu'on 
évite jes croisements. Les nouvelles formes sont nées subitement, 
sans cause apparente, et représentent dans la descendance des Œno- 
thera Lamarkiana étudiée, une proportion de 4 à 3 pour 100 indi- 
vidus normaux. Depuis leur naissance, après leur isolement, on n’a 
pu constater ni dégénérescence ni retour à la forme mère. 


(1) De Vries. Die mutation théorie. Leipsig 1901. 


— 158 — 


Plus récemment encore le professeur Nilsson directeur du labo- 
ratoire d'essais de semences de Svalôf (Suède) a découvert des cas 
de mutation dans les céréales. Elles sont apparues dans des sortes 
pures, bien définies, soumises pendant plusieurs années à une cul- 
ture pédigrée rigoureuse. [’emploi des méthodes de statistiques a 
permis au prof. Nilsson de découvrir des formes aberrantes qui ont 
été isolées et cultivées : elles correspondent pour la plupart à des 
déviations brusques du caractère moyen. 

On voit la grande différence qu'il y a entre les formes simplement 
sélectionnées, d’une part, et les espèces élémentaires etles sortes, 
d'autre part. Les premières ne se maintiennent que grâce à un 
concours de conditions spéciales ; elles ne tardent pas à dégénérer 
après un petit nombre de générations. Chez elles le caractère acquis, 
par exemple la propriété de résister à certains parasites, est fragile 
et fugace. Chez les espèces élémentaires et les sortes, le caractère 
acquis est au contraire solide et durable, il se perpétue de généra- 
tion en génération. 

Celles-ci seules méritent donc de retenir l’attention des agrono- 
mes, parce qu'elles sont seules véritablement stables. 

Le sélectionneur de semences de grande culture a intérêt, pour la 
vente facile de ses produits, à fournir au commerce des graines de 
belle apparence, lourdes, possédant toutes les qualités d’aspect exté- 
rieur qui sont les seules contrôlées à l'achat ; il est done amené à 
faire ses cultures dans des sols très riches, à espacer les plantes, à 
choisir les plus beaux épis, en un mot à cultiver ces formes dans 
des conditions tout à fait anormales. Mais la variété une fois intro- 
duite dans le commerce, n'étant pius l’objet des mêmes soins, perd 
rapidement sa valeur. L'horticulteur trouve avantage à se livrer à 
la sélection, non seulement parce qu'elle lui permet d’obtenir des 
variétés surpassant en beauté celles de ses concurents, mais encore 
narce que la rapide dégénérescence des graines sélectionnées qu’il 
met en vente, lui assure le renouvellement fréquent de ses com- 
mandes. Cette dernière circonstance explique à elle seule la faveur 
dont a joui la sélection jusqu’à présent, et ia négligence apportée à 
la culture des formes nées par mutation. Ges dernières, en effet,sont 
stables dès leur naissance. Elles peuvent être vendues à des prix 
rémunérateurs pendant quelques années, mais bientôt tous les grai- 
netiers les possèdent et peuvent jouir des mêmes avantages que le 
créateur de la sorte. 

La production des sortes exige un matériel compliqué et coûleux, 
qui n’est guère accessible qu'aux laboratoires scientifiques subven- 
tionnés par l'Etat. 

L'auteur explique les méthodes délicates qu’il faut suivre pour 
parvenir à reconnaitre et à isoler les formes en état de mutation. 


Oupemaws (C. A. 1. W.). — Catalogue raisonné des champi- | 
gnons des Pays-Bas (Verhand., der K. Akad., van Wetenschappen 
te Amsterdam, juin 1905). 


Ce catalogue offre ce double avantage pour chacune des quatre 
mille espèces de champignons qui y sont relatés : 1° d'indiquer tous 
les ouvrages de la flore locale où chaque espèce a été précédemment 


ot 


— 159 — 


mentionnée ; 20 d'indiquer les pages des ouvrages de Saccardo et de 
Winter où on en retrouvera ia diagnose. 

En feuilletant ce volume nous avons remarqué que le Boletusfu- 
sipes Heufñler devait s'appeler Gyrodon Qudemansir (Harssen), Sacc. 
Syli. VI, 52, et qu'il était synonyme de Gyrodon placidus Bonord. 

Pour les Urédinées, les relations génétiques sont soigneusement 
indiquées d’après les travaux les plus récents. 


Oupemans (C. A. 1. A.). — XX° contribution à la flore myco- 
logique des Pays-Bas (Ned. Kruidk. Archief. 3° s. 11). 


Observations de l’auteur sur 118 espèces, dont plusieurs sont 
nouvelles, avec trois belles planches coloriées. 


BLARINGUEM. — Anomalies provoquées par des traumatismes. 
PARA ST. 


En coupant les tiges aériennes chez certaines plantes herbacées, 
aiors qu'elles sont dans une période de croissance rapide, l'auteur 
a provoqué l'apparition de sujets qui, pour la plupart, présentent 
des anomalies de l'appareil végétatif et de la grappe florale. 

La plus remarquable de ces anomalies est la métamorphose des 
fleurs mâles en fleurs hermaphrodites ou même en fleurs femelles : 
l’auteur l’a constatée chez le maïs, l'orge à deux rangs, le chanvre, 
le Coix Lacryma. 

L'auteur a aussi observé l'accroissement du nombre des fleurs 
chez le maïs, l’orge, l’avoine. 

Il à obtenu des déplacements des feuilles du maïs, dont la dispo- 
sition est devenne vertricillée ; quant à Ja tige, elle a présenté par- 
fo's des torsions et des fasciations. 


*EUNS et SALMON. — Traitement du cancer cutané par le 
radium (C. R. Ac. Sc. 1905, 1, 1793). 


Les auteurs ont pu guérir un épithétliome cancéreux de l'aile du 
nez, de 3 em., 5. Ils avaient reconnu ia nature cancéreuse de la 
tumeur par le gonflement du ganglion sous-maxillaire et par l’exa- 
men histoiogique pratiqué sur un fragment enlevé par biopsie. 

Chaque séance consistait dans la mise en place de la boite au 
radium, pendant un temps qui variait de 15 minutes à 4 heure. Le 
radinm appliqué pendant un laps de temps aussi considérable n’a 


produit ni douleur, ni gangrène des tissus, ni radiodermite prolon- 


gée au voisinage, ni aucun autre signe d’inflammation. Or, sur la 
peau saine, cette même quantité de radium produisait, après trois 
minutes d'application, uns rougeur marquée. Le traitement a duré 
76 jours et a nécessité 14 séances d'application de radium. 

La douleur, l’infection locale, les hémorrhagies sont bientôt sup- 
primées. Toutefois, la tumeur ne disparaît pas brusquement ; elle 
subit une régression lente ; ce n’est qu'après deux semaines que le 
volume diminue sensiblement. Comparée aux appareils fournisseurs 
de rayons Rœntgen, la boîte de radium constitue un appareil plus 
aisément maniable et d’une activité constante. L'emploi du radium 
est à la portée de tout médecin, qui n’a pas à se préoccuper, ccmme 


— 160 — 


avec les rayons X, de la nature et de l'intensité du courant électri- 
que, de l’état hygrométrique de l’atmosphère, etc. Les auteurs ont 
pu confer la boîte de radium au malade qui, devant une glace, sur- 
veille l'application. À la campagne, dans les petites villes où l’on 
ne peut aisément se servir des appareils à rayons Rœntgen, il serait 
avantageux que l’on pût prêter au praticien (puisque cette substance 
est presque inusable) une dose active de radium. Malheureusement 
son prix élevé s’oppose à ce qu’il puisse actuellement entrer dans 
la pratique médicaie courante. 


VuizLeMiN (P.). — Sur la dénomination de l’agent présumé de la 
Syphilis (C. R. Ac. Se., 1905, I, 4567). 


D'après la description que Schaudinn et Hoffmann donnent du 
microorganisme qu'ils considèrent comme l’agent de la syphilis et 
qu’ils ont nommé Spirochæte pallida, ce microbe ne serait pas un 
Spirochaete (bactérie proche parente des algues). Ses affinités doi- 
vent être cherchées du côté des protozoaires. La rareté des états 
visibles du parasite dans les chancres à leur début, leur présence 
dans les lésions du nouveau-né (qui s'explique sans doute par la 
ténuité des germes qui leur permet de filtrer à travers le placenta) 
donnent à penser que l'agent de la syphilis présente des stades de 
ténuité extrême où il devient invisible et échappe à Ja puissance du 
microscope. 

M. Vuillemin propose pour cet organisme le nom de Spironema 
qui s'appliquera aux protozoaires spiralés à bouts aigus qui diffèrent 
des Trypanosomes (1) par la réduction de l’appareil nucléaire, de la 
membrane oudulante et de son prolongement flagelliforme. 

Le Spirochoete pallida deviendra ainsi Spiromena pallidum. 


MorraARp. — Production expérimentale de la morille (C. R. Ac 
Se., 1905, I, 4147). 


Dans un carré de terreau d'environ 80 cent. de côté sur 20 cent. 
de profondeur, l'auteur a déposé, à la fin du mois de décembre, 
environ 9 kilog. de compotes de pommes en même temps que du 
mycélium de la morille qu'il avait obtenu dans ses cultures sur 
carottes. Vingt jours après ce semis toute la surface du terreau 
était reconverte d’un tapis uniforme de la forme conidienne de la 
morille (Costantinella cristata Matruchot) et au mois d'avril 
apparurent trois petites morilles. . 

Il est à noter que dans ces cultures en terreau on n’observe pas 
les nombreux sclérotes qui se constituent dans les cultures pures; 
comme d'autre part au début de leur formation les appareils asco- 
sporés ne se distinguent ni par leur formemi par leur structure du 
faux tissu des sclérotes, il est loziqre de considérer ceux-ei comme 
n'étant qu'une forme stérile des appareils hyméniens. 

D’après l'auteur, la cultare ra‘ionnells de la morille consistera à 
enfouir, à l’automne, des fruits sans utilisation, tels que des pom- 
mes blettes dans un sol où l’on introduaira en même temps le mycé- 


(1) La dourine (syphilis des chevaux) est cousée par le Tryponosoma equiperdum. 


— 161 — 


lium de la morille, mycélium que l’on aura obtenu auparavant en 
cultures pures. La forme parfaite apparaîtra dès le printemps 
suivant. 

Nous avons lieu de penser que des substances autres quela pulpe 
des fruits sont capables de servir d’aliments au mycélium de la 
morille. Nous avons vu, en effet, des morilles apparaître en très 
grande quantité près de souches de peupliers dont les troncs avaient 
été abattus l’année précédente. Les copeaux, la sciure du bois de 
peuplier et peut-être aussi la sève étaient certainement la cause de 
cette apparition de morilles qu’on n'avait pas vue auparavant et 
qu'on ne revit plus par la suite. Les morilles existaient dans le voi- 
sinage immédiat de chacune des souches qui étaient au nombre d’une 
vingtaine et séparées les unes des autres par des intervalles de haies 
de 5 à 10 mètres où le champignon faisait défaut. 

Le Dr Antoine "ougeot a aussi observé l’apparition de l’Helvella 
esculenta, sur de la pâte à papier fabriquée avec du bois de sapin 
(V. Rev. mycol., année TI, p. 7). 


SALMON (E. Si. — On endophytic adaptation shown by Erysiphe 
Graminis D. C. under cultural conditions (Philosoph. Trans. 
of the R. Soc. of London, vol 198, p. 87-98, avec 1 pl.) 


Sur l'adaptation endophytique que présente l’Erysiphe Grami- 
nis D. C. dans certaines conditions de culture. 


L'auteur avait précédemment reconnu que, si l’on fait sur une 
feuille une légère blessure détruisant quelques cellules épider- 
miques, et que l'on y sème les conidies ou les ascospores de cer- 
taines espèces d’Erysiphacées, elles s’y développent vigoureusement, 
de telle sorte que, dans l’espace de quelques jours, la blessure se 
couvre d’un mycélium portant de nombreux conidiophores avec des 
conidies mûres. 

Comme normalement ces espèces sont confinées à la surface 
externe des cellules épidermiques, il était intéressant d'étudier, en 
détail, le mode de croissance du champignon dans ces conditions 
anormales. 

En examinant les feuilles blessées d'orge et d’avoine, six à huit 
jours après l’ensemencement, l’auteur a pu constater que le mycé- 
lium ne s'était pas développé simplement sur les cellules superti- 
cielles de la blessure, mais qu'au contraire il avait pénétré à tra- 
vers les espaces intercellulaires des tissus internes jusqu’à une 
remarquable profondeur. Cheminant ainsi entre les cellules saines 
du mésophylle, il parvient jusqu'à l’épiderme de la face inférieure 
de la feuille et atteint les cavités respiratoires situées sous l'épiderme 
sain. Le mycélium développe des sucoirs qui pénètrent dans Îles 
diverses catégories de cellules, ainsi que dans les gaines des vais- 
seaux ; ces sucoirs ressemblent du reste sous tous les rapports à 
ceux que le mycélium envoie normalement dans les cellules épider- 
miques. 

Les hyphes qui sont contenues dans les espaces intercellulaires, 
s'efforcent de produire des conidiophores. Les cavités respiratoires, 


— 162 — 


ainsi que les stomates de l’épiderme inférieur, sont souvent remplis 
d'hyphes vigoureuses portant des conidiophores. 

Quand l’espace intercellulaire où se sont développés de jeunes 
conidiophores, n’est séparé de l'air extérieur que par une mince 
membrane constituée par la paroi de cellules altérées du mésophylle, 
les jeunes conidiophores parviennent parfois à rompre cette paroi à 
travers laquelle ils poursuivent leur croissance La direction de Ja 
croissance des jeunes conidiophores produits dans les cavités respi- 
ratoires et les autres espaces intercellulaires est d'ordinaire verti- 
cale, et ascendante vers la surface de la blessure. Cependant, on en 
rencontre exceptionnellement dont la direction est horizontale ou 
même verticale, avec sommet des conidiophores dirigé en sens in- 
verse de la surface de la blessure. 

En résumé, il résulte de ces expériences que l'£rysiphe grami- 
nis qui, normalement, est un ectoparasite, ne pouvant puiser sa 
nourriture que dans les cellules superficielles de l’épiderme, est 
capable de s’adapter directement à des conditions d’existence iden- 
tiques à celles de l’endophytisme. 

Ces faits suggèrent l’idée que le mycélium des Erysiphacées peut 
pénétrer drns les tissus intérieurs de leurs plantes hospitalières, 
grâce aux blessures causées dans la nature par les attaques des ani- 
maux ou par les agents physiques. Toutefois, la pénétration des 
hyphes dans les blessures peut être empêchée, dans la nature, soit 
par la dessication des couches cellulaires superficielles, soit par 
suite du ralentissement de la croissance des feuilles. 


SALMON (E.S.) — Preliminary note an endophytic species of the 
Erysiphaceæ (Ann. mycolog. 1905, n° 1). Sur une espèce endo- 
phyte d’Erysiphacées. 


Les Erysiphacées ont un mycélium qui ne fait que ramper à la 
surface des tissus de l'hôte et qui n’y pénétre pas: ils sont ecto- 
phytes. Palla (1) a signalé une première exception à cette règle : 
dans quelques espèces du genre Phyllactinia le mycélium envoie 
des hyphes spéciales, à travers les stomates, dans l’intérieur de la 
plante ; chacune de ces hranches, après un court trajet dans les 
espaces intercellulaires, forme un sucoir dans une cellule du méso- 
phylle. à 

En 1900, Grans Smith reconnut que, dans l'Uncinula Salicis 
(D. CG.) Wint., le mycélium (qui est entièrement externe à laplante 
hospitalière) envoie des sucoirs non seulement dans les cellules 
épidermiques, mais encore dans les cellules sous-épidermiques. 

Dans les deux cas qui précèdent, on peut dire que le mycélium 
est këémi-endophyte. 

M. Salmon expose qu’il a récemment découvert que chez un 
Erysiphe (E. taurica Lév.) le mycélium est exdophyte : étant situé 
dans l'épaisseur du mésophylle, il cireule et se ramifie dans les 


(1) Palla. Uber die Gatlung Phyllactinia (Ber. d. deutsch. botan. Gesell. 1899, 
p. 64-727). 
{2) Smith. The Haustoria of. Erysiphaceæ (Bot. Gaz. 1900, p. 153-184). 


— 163 — 


espaces intercellulaires et il envoie, à travers les stomates, des coni- 
diophores qui s’épanouissent à l’air libre Les conidiophores qui sont 
fréquemment ramifiés suivant le mode monopodial, ne donnent 
qu'une conidie unique à l’extrémilé de chaque branche. Cette 
conidie est grande, tantôt cylindrique avec les deux bouts arrondis 
(60 — 70 X 15 — 18), tantôt ovoide et nettement atténuée au 
sommet. Ces conidiophores qui émergent à travers les stomates, se 
trouvent au voisinage immédiat des périthèces. 

L'auteur a reconnu ces mêmes caractères chez l'E. {aurica, quels 
que fussent les hôtes qu’il habitait, tels qu'Euphorbia lanata, Pso- 
ralea drupacea, Clemalis Songarica, Artemisia Dracunculus, 
Capparis spinosa, etc. 


SALMON (E. S). — On specialisation of parasitism in the Erysi- 
phaceæ, III (Ann. mycol. 1905, p. 172-18#). 


Dans ce troisième mémoire (1) l’auteur s’est posé la question de 
savoir si un champignon parasite que l’on cultive pendant plusieurs 
générations sur une seule et même plante hospitalière, acquiert un 
plus grand pouvoir d'infection relativement à ce dernier hôte et 
perd plus ou moins ce pouvoir vis-à-vis d’autres hôtes. 

L'auteur a employé à ses recherches l'ordeum silvalicum sur 
lequel il a semé des conidies provenant de l'Erysiphe Graminis 
ayant crû sur le froment ; il a récolté les conidies ainsi produites 
sur l’Æordeum silvaticum et les a resemées pendant cinq générations 
successives sur ce dernier hôte. 

Pendant la durée de ces cultures, le pouvoir d'infection à l’égard 
du froment (son hôte originaire) n’a été en rien amoindri. Ce pou- 
voir à l’égard de l’Zordeum sylvaticum non seulement n’a pas été 
augmenté, mais même a un peu diminué. Enfin, le champignon, 
par sa culture sur l'Aordeum silvaticum n'a pas acquis le pouvoir 
d’intecter l’Hordeum secalinum : celui-ci s’est montré réfractaire 
comme auparavant. 

l’auteur a constaté aussi que les feuilles, quand elles sont jeu- 
nes, se prêtent beaucoup mieux à l'infection que quand elles sont 
plus âgées. 


FREEMAN (E.-M.). Minnesota plants diseases. 
Saint-Paul 1905. 


Ce livre, qui contient de nombreuses gravures (211),est divisé en 
deux jarties : l’une contient des notions générales sur la biologie 
des champignons parasites,sur le parasitisme, la symbiose, les gran- 
des divisions (y compris les saprolégniées, les cordyceps, les ento- 
mophthorées, les bactéries), les causes prédisposantes aux maladies, 
les modes de traitements préventif et curatif, etc. 

La deuxième partie est spèciale aux champignons parasites dont 
la présence a été constatée dans la contrée, et aux moyens d’en com- 
battre les progrès. Cette partie du travail qui est traitée d’une 
façon très complète, nous rappelle le livre magistral que nous avons 


(1) Voir l'analyse d’un mémoire précédent, année 1905, p. 74. 


— 164 — 


en France : « Maladies des plantes agricoles, par Prillieux ». La di- 
vision adoptée par M. Freeman est toutefois différente : il envisage 
successivement les maladies des arbres forestiers, des culures en 
plein champ, des jardins, des vergers, des vignobles, des plantes de 
serre et des plantes sauvages. 

La publication de ce livre est intéressante pour tous les phytopa- 
thologistes ; mais elle est appelée surtout à rendre de grands services 
a la région à laquelle elle est spécialement adaptée. 


Rosrrup (E). — Cladochytrium Myriophylli (n. sp.) et Ustilago 
Isoëtis (n. sp.) (Mykologiske Meddeleiser, 9 av ni 1904). (Voir 
la pl. CCLIX, f. 1-6). 


10 Cladochytrium Myriophylli (n. sp.) 

En septembre 1902, puis en automne 1903, M. le professeur 
Rostrup récolta, dans un fossé, près de Buredo (Zélande septen- 
trionale), des Myriophyllum verticillatum dont la tige portait 
des uodosités ayant jusqu'à 4 centimètre de diamètre et con- 
tenant de nombreuses spores ellipsoïdales ou plus rarement glo- 
buleuses, parfois en forme de polyèdres plus ou moins arrondis 
et de couleur brun jaune. Leur taille oscillait entre 25 à 40 y de 
longueur, 20 et 35 x d'épaisseur, la paroi ayant environ 4 y 
d'épaisseur. Ces spores se présentaient sous deux formes : {e la 
forme de spores durables ou de repos et 2 la forme en sporanges, 
ceux-ci contenant de nombreuses endospores globuleuses, incolores, 
mesurant 6 de diamètre. 

La forme et l’organisation des spores de cette espèce, ainsi que 
la faculté qu’elle possède de provoquer des hypertrophies des tissus 
de l’hôte, semblent indiquer que sa place est dans le genre Clado- 
chytrium. Toutefois l'on se demanda si elle ne ferait pas partie du 
sous-genre Urophlyctis. On la soumit donc au professeur Magnus 
qui a spécialement étudié ce sous-genre. Mais il fut d'avis qu'elle 
manquait de certains caractères attachés ordinairement à ce sous- 
genre ; il émit même l’opinion que ce champignon « singulier » 
serait peut-être à rapporter aux Ustilaginées et apparen!é au genre 
Schinzia. 

Pendant l'automne 1905, M. Rostrup plaça, dans un vase en verre 
rempli d'eau, quelques-unes de ces nodosités en contact avec quel- 
ques bourgeons d'hiver du Myriophyllum. Quand le printemps 
survint, les nodosités étaient pourries, les bourgeons du Myrio- 
phyllum se développèrent et produisirent des branches latérales 
qui ne tardèrent pas à être infestées par ie champignon et à mon- 
trer de nombreuses nolosités. À chacun des sporanges était attaché 
ua appendice dont la forme rappelait celle d’une anthéridie, et qui 
étaitmuni de deux à quatre cils. (Samme! — Anhangs — ou Neben- 
zellen des auteurs allemands) (fig. 1 et 2). 

20 Ustilago Isoëtis Rostrup (n. sp.) 

Le professeur Rostrup a aussi eu l’occasion de constater, sur un 
Isoëtes lacustris, vers la base du pétiole, parmi les microspores, de 
nombreuses spores d’une Ustilaginée. Cette découverte est intéres- 
sante à un double point de vue, d’abord parce que c’est la première 
fois qu’on rencontre une Ustilaginée chez un cryptogame vaseu- 


— 165 — 


laire, et en second lieu parce qu’il s'agit &’une plante submergée. 
Voici la diagnose de cette espèce nouvelle : 

Ustitago Isoëtis n. sp. 

Soris dilutè branneis, pulveraceis. Sporis exacte globosis, 12-13 y 
diam. ; episporio crasso, flavo-prunneo, subtiliter granulato-punce- 
tato. — In basi foliorum Zsoëtis lacustris, Danemark. 


Jai soumis à M. le professeur Vuillemin les échantillons que 
m'avait communiqués M. Rostrup, et il a eu l’obligeance de me 
faire part de son appréciation : &« Jai examiné au microscope, 
m'écrit-il, votre échantillon de Cladochytrium Myriophytli : je 
pense qu'il s’agit bien d’un Cladochytrium. Je n'ai pu voir que les 
spores durables, 

Par comparaison avec le Cladochytrium de Ja betterave, je suis 
porté à considérer « l’appendice » décrit par Rostrup sous le spo- 
range (?) comme une vésicule collective donnant naissance d’une 
part à la spore durable (éventuellement au zoosporocyste), d'autre 
part à des filaments secondaires susceptibles de se renfler eux-mé- 
mes en nouvelles vésicules collectives. Les deux à quatre cils dont 
il est question dans sa descrivtion, doivent représenter ces fila- 
ments tronqués, jeunes ou arrêtés dans leur développement. J'ai vu 
des états semblables chez le Cladochytrium pulposum (voir le cro- 
quis ci-joint, planche CCLIX, f. 3 à 6). 

Er dehors de toute question d'interprétation il serait plus exact 
de remplacer le mot cils par filaments ou eæcroissances piliformes.» 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCLIX, f. 3-G. 
Cladochytrium Myriophylli (d'après M. Rostrup). 


Fig. 1 et 2. Sporanges dont chacun porte un appendice semblable 
à une anthéridie. Gross. — 480, 


Cladochytrium pulposumi d'après M. Vuillemin). 


Fig. 3. Spore (S) de C/adochytrium pulposum ayant poussé une 
vésicule germinative qui a donné naissance elle-même à deux fila- 
ments. 

Fig. 4 et 5. — L'un des deux flaments se renfle pour former une 
vésicule germinative secondaire (V. 2). 

Fig. 6. — Vésicule germinative avec deux filaments renflés, a 
leur extrémité, en vésicules germinatives (V. 2). 


Pron. — Sur les conditions du développement du mycélium 
de la Morille (C. R. Ac. Sc. 1905, 2, 1187). 


I. Aliments hydrocarbonés. Le mycélium se développe bien en 
présence de glucose, de sucre interverti, d’amidon et surtout d’inu- 
line. 

Au contraire, le développement est défectueux ou nul, en présence 
de saccharose, de lévulose et de mannite. 

I. Aliments minéraux. La chaux, l'acide phosphorique (à l’état 
de phosphate) sont indispensables. Les sels de magnésie penvent 
remplacer ceux de chaux sans pourtant posséder une action aussi 


— 166 — 


marquée. En l'absence de potasse, le mycélium perd toute cohésion 
et se fragmente par pelotons. 

L'azote était fourni sous forme d’azotates. 

IIT La réaction du liquide doit être neutre ou légèrement alcaline. 


Rérin. — La culture de la Morille (C. R. Ac. Sc., 1905, 1, 1274). 


L'auteur combat l’opinion de M. Moiliard suivant laquelle les 
substances effectivement utilisées par la Morille (pour donner sa 
forme ascospore) seraient des sucres fermentessibles. Il croit, au 
contraire, d'après ses expériences personnelles, que ce sont exclusi- 
vement des composés du groupe des celluloses ; si M. Molliard a 
obtenu la forme ascospore sur de la compote de pommes, il faudrait 
l’attribuer à ce que celles-ci contiennent une trame cellulosique. On 
voit fréquemment des morilles se développer sur de la pâte de bois, 
c’est-à-dire sur de la cellulose plus ou moins transformée (par les 
préparations qu’elle a subies) en oxycellulose ou peut-être même 
hydrolysée partiellement. 

Il pense que, dans la nature, un microbe interviendrait pour 
opérer cette transformation de la cellulose et procurer ainsi au 
champignon l'aliment qui lui permet de parcourir le cycle complet 
de son développement. 

L'auteur ajoute que dans des recherches antérieures (1) il a établi 
que, dans la culture du champignon de couche sur fumier, la subs- 
tance nutritive doit être cherchée parmi les éléments du fumier 
insolubles dans l’eau et dans tous les solvants neutres, done parmi 
les matières cellulosiques, auxquelles la fermentation en meules a 
probablement fait subir une modification qui les rend assimilables 
par le champignon. 


SCHNEIDER (Alb.). — Chroolepus aureus a lichen (Bull. of the 
torrey bot. Club). Le Chroolepus aureuslichen.(Voir la pl. CCLIX, 
f. 10 à 14). 


Les représentants du genre Chroolepus sont intéressants à raison 
de la propriété qu’ils possèdent, de s'associer en symbiose avec des 
champignons pour former des Lichens. 

Le Chroolepus umbrinus constitue l’algue symbiotique de diver- 
ses espèces de Lichens. 

L'auteur s’est proposé de rechercher si le Chroolepus aureus 
qu’il avait récolté sur les parois des rochers de grès ou sur les 
troncs de sapin, présentait le même phénomène de symbiose. Si l’on 
examinecettealgue au microscope, on constate que les filaments sont 
constitués par des cellules contenant de nombreux granules ou glo- 
bules d’un brun-rouge. On reconnaît en outre qu’ils sont enve- 
loppés fréquemment par des hyphes de champignon spécialement 
abondantes vers la base de ces filaments. 

La présence de ce champignon est-elle assez constante pour per- 


(4) Répin, La cullure du champignon de couche (Revue générale des seiences pu- 
res et appliquées, 15 sept. 1897). 


LR. de à — 


CS 7. 


— 167 — 


mettre de voir une symbiose dans cette association ou, au contraire, 
faut-il n’y voir qu'une association accidentelle, due à cette cir- 
constance que les deux organismes recherchent sur le même subs- 
tratum des conditions identiques d'humidité et de lumière ? 

Ce qu'il y a de particulièrement remarquable, c’est un réseau à 
mailles délicates, montant en spirale, constitué par les hyphes inco- 
lores du champignon, réseau qui enveloppe complètement les fila- 
ments de l’algune, de la base au sommet, et qui dépasse légèrement 
le sommet de la plupart des filaments (fig. 10 et 11). 

Parfois ce réseau s'arrête au sommet on à une faible distance au- 
dessous du sommet. Ce réseau est très fortement attaché aux parois 
cellulaires de l’aluue. 

Toutefois, en appliquant des solutions fortement alcalines ou 
acides et en exercant une forte pression à l’aide du couvre-objet, il 
est possible de séparer ce réseau et d’en obtenir des fragments qui 
permettent de distinguer nettement sa structure réticulaire. Ce 
réseau donne, aux filaments, un aspect rugueux, avec çà et la un 
filament (simple ou faiblement ramifié) qui fait saillie. 

Comme nous veuons de le dire, ce réseau s’étend à une courta 
distance au-delà du sommet du filament de l’algue ; quant au tube 
ainsi formé, de nouvelles parties du réseau le partagent en deux 
ou trois compartiments, jamais davantage. Plus tard, de nouvelles 
cellules de l’algue occupent ces compartiments, au fur et à mesure 
que le filament se développe en longueur. 

Quelle est la relation biologique qui existe entre les deux orga- 
nismes ? Elle rappelle une structure analogue qui existe chez un 
lichen bien connu, l'Ephebe pubescens Fr., avec cette différence 
toutefois que les hyphes du champignon ne pénètrent pas dans l’in- 
térieur de l’algue. La structure du champignon est la même dans 
les deux cas, excepté toutefois que les anastomoses sont beaucoup 
plus multipliées dans le Chroolepus aureus. 

L'auteur n’a fait aucune expérience pour déterminer si la rela- 
tion symbiotique qui existe eutre les deux organismes, est antago- 
niste ou mutualiste. I] a observé cette symbiose dans tous les 
exemplaires qu’il a eu l’occasion d'examiner, quoique sur certains 
le réseau fût peu distinct. Certains auteurs ont fait mention de la 
partie du réseau qui enveloppe le sommet du fllament de l’algue, 
et la désignent sous le nom de « coiffe de cellulose », sans s’expli- 
quer sur sa nature ni son usage. 

Cette association symbiotique paraît à l’auteur suffisamment 
constante pour qu'on soit autorisé à considérer comme un Lichenla 
réunion des deux organismes, où l’on ne voyait précédemment 
qu’une algue. Le champignon ne développe toutefois aucune spore 
ni aucun des autres organes de reproduction que l'on trouve chez 
les champignons dans la majorité des Lichens. 


EXxPI1CATION DE LA PLANCHE CCLIX fig. 10 à 14. 
Chroolepus aureus. 


Fig, 10. — Extrémité d'un filament de Chroolepus. L'algue est 
enveloppée par un réseau d’hyphes qui ne laisse de libre que l’ex- 


— 168 — 


trême pointe du filament et qui se prolonge en forme de cylindre 
au-delà de cette pointe. Gr. — 300. 

Fig. 11. — Filaments de Chronlepus montrant le champignon en 
forme de réseau qui enveloppe les filaments de l’algue; — quelques 
uns de ces filaments qui viennent de pousser ont (a) seuls échappé 


à l’étreinte du champignon. Gr. — 225. 

Fig. 12. — Une portion du réseau fongique que l’on a détachée 
et isolée. Gr. — 300. 

Fig. 13. — Portion de la base d’un filament montrant le réseau, 


ainsi que les gros troncs entortillés d’où naissent les hyphes. 


CE SUD: 


Fig. 14. — Filaments de Chroolepus qu'on a débarrassé du 
8 pus « 
réseau de champignon qui les enveloppait. Gr. = 225. 


BLAKESLRE. — Two conidia-bearing fungi, Cunninghamella and 
Thamnocephalis n. gen. (Botanical Gaz., 1905, p. 162). Voir 
pl. CCLIX, fig. 45 à 17. — Deux champignons produisant des 
conidies Cunninghamella et Thamnocephalis n. gen.. 


Cunninghamella echinulata Thaxter; (Œdocephalum echinula- 
tum Thaxter, Botan. Gaz., 1891, p. 17, pl. IV, fig. 8-11 ; Saccardo, 
Syll., X, 522; Lindau, Engler-Prantl’s Pflanzenfamilien 1°, 426, 
fig. 220 A-B. 

Cunninghamella africana \ atruchot, Annales mycol. 1903, 45- 
60, pl. I. 

Cunninghamella echinulata Thaxter. Rhodora, 1903, 97. 

Nous avons déjà entretenu (1904, p. 83) nos lecteurs du genre 
Cunninghamella. Pendanc longtemps il n’était cennu que sous une 
forme conidienne dont on ne soupconnait pas l'existence chez les 
mucorinées. Néanmoins le Prof. Matruchot, ayant constaté que son 
Cunninghamella africana était susceptible d’être envahi par des 
Piptocephalis parasites, en couclut que cette espèce devait appar- 
tenir aux mucorinées. Plus récemment, M. Blakeslee ayant réussi 
à obtenir à volonté les zygospores des mucorinées, obtint celle de 
ce Cunninghamella, ce qui ne laissa plus subsister aucun doute sur : 
la nature de cette espèce et sur son attribution aux mucorinées. 

Dans l’article que nous analysons, M. Blakeslee rappelle comment 
il a reconnu qu’il était facile d'obtenir les zygospores de mucorinées 
en mettant en présence les deux formes sexuelles, (-) et (—) d’une 
mucorinée. C'est en réunissant une grande quantité d'échantillons 
de diverses provenances et en les cultivant ensemble, qu’on peut 
espérer voir apparaître les zygospores, qui démontrent que l’on 
possède bien les deux formes sexuelles de l’espèce. Au cas particu- 
lier, l’auteur possédait une forme provenant du Vénezuela; il recon- 
nut, en faisant des hybridations imparfaites, que cette forme était 
la forme (+). Quant à la forme (—) il la rencontra dans d'autres 
échantillons provenant de Porto-Rico. Mais il ne put d’abord obte- 
nir entre ces deux formes (—-) et (—) la production de zygospores, 
quoiqu'il obtint facilement la production d’hybrides imparfaites 
de chacune de ces deux formes avec d’autres espèces. C’est que le 
degré de température est un des facteurs les plus importants, chez 
cette espèce, pour la production des zygospores. À 20e C. on ne peut 


— 169 — 


obtenir aucune production de zygospores, tandis que de 250 à 300 C., 
il est facile d'obtenir des zygospores sur les divers substratums 
habituellement employés dans les laboratoires. [l est un certain 
nombre d’autres espèces étudiées par l'auteur, sur lesquelles le 
degré de température exerce une influence analogue. 

Nous reproduisons, dans la planche CCLIX, fig. 15, le dessin de 
la zygospore. Quand elle est mûre, elle est complètement recouverte 
d’épines relativement longues qui, toutefois, paraissent souvent 
avoir été arrêtées dans leur développement, ce qui fait que les 
zygospores obtenus dans une même culture présentent souvent 
entre elles de notables différences, Dans les tubes de culture, les 
Zygospores se forment, principalement, dans les parties basses du 
tube, à côté des fructifications conidiales, et elles produisent, en 
grande quantité, de.petites taches d’un brun-rougeätre qu'il est 
possible de distinguer à l’œil nu. D’ordinaire les progamètes nais- 
sent sur des hyphes différentes de celles qui portent les conidies ; ce 
n’est que par exception qu’on les rencontre sur les mêmes hyphes. 
L'auteur n’a pas déterminé si chez le Cunninghamella il existait 
une force attractive entre les deux sexes, ainsi qu’on l’observe chez 
certaines espèces. Toutefois le contact d’hyphes de sexes opposés 
lui a paru un excitant qui provoque la ramification des hyphes : en 
effet, dans les régions où se forment les zygospores, on constate que 
les hyphes qui participent à la conjugaison sont beaucoup plus rami- 
fiées et beaucoup plus étroitement enchevêtrées les unes dans les 
autres. 

Dans plusieurs espèces hétérothalliques, la forme (—}) se distin- 
gue de la forme (—-) par un certain nombre de caractères qui en 
général indiquent un degré de végétation moins luxuriant. Dans le 
Cunninghamella, on n’a,au contraire, jusqu’à présent, observé aucun 
caractère qui permette de distinguer entre elles les deux formes 
sexuelles. 

Dans toutes les cultures qu’on a faites avec des échantillons de 
diverses provenances, on n’a non plus observé aucune forme neutre. 

Les dimensions de la zygospore varient de 46 X 40 u à 80 X 63 y, 
elles ont en moyenne de 70 X 58, avec le plus long diamètre 
perpendiculaire à l’axe des suspenseurs. 

Thamnocephalis. — L'auteur décrit en outre une forme coni- 
dienne, qui présente un mycélium non septé (tout au moins dans le 
jeune âge), et qui appartiendrait peut-être à la famille des Muco- 
rinées. Il se propose d’essayer ultérieurement d’en obtenir des 
ZYgospores. 

Voici la description de ces nouveaux genre et espèce. 

Genre Thamnocephalis : 

Hyphes végétatives fines, continues (non septées), anastomosées. 
Fructifications dressées, consistant en un long stipe soulevé au-dessus 
du niveau du substratum par quatre forts supports rhizoïdaux et 
portant une couronne touffue d’hyphes fertiles ramifiées en dicho- 
tomie terminées par des branches fertiles. Spores solitaires, naissant 
a la surface de têtes sphériques. Têtes naissant au sommet de courts 
stipes latéraux qui naissent eux-mêmes de nœuds des deux côtés 
opposés de l’hyphe fertile à angles perpendiculaires aux plans de 
ramification. 


— 170 — 


Thamnocephalis quadrupedata n. sp.: 

Hyphes végétatives délicates, ayant environ 34 de diamètre, 
ramifiées et diversement anastomosées. Fructifications d’an brun 
rosé, en forme d’arbuscule étalé, ayant environ O0 mm., 75 de hau- 
teur. Stipe élancé à paroi épaisse, s'atténuant de la base (15 p.) au 
sommet (8 »), soulevé à la maturité sur deux paires de solides sup- 
ports rhizoïdaux qui sont fixés au substratum par des branches qui 
naissent vers leurs extrémités inférieures. Entre les deux paires de 
supports on distingue les restes d'un cinquième support ratatiné et, 
en regard du stipe principal, on voit une sorte de tige dressée, qui 
n’est autre qu'un stipe secondaire avorté. Hyphes de la couronne 
ramifiées 7 à 10 fois en dichotomie ou en subdichotomie,les plans de 
dichotomie étant successivement à angles perpendiculaires les uns 
sur les autres. Sur les 6 ou 8 premiers nœuds se développent 
latéralement des branches courtes, coniques ou en forme de barils, 
d'ordinaire septées à la base, ainsi qu’à l'extrémité vers leur jonc- 
tion avec les têtes sporifères. Têtes sphériques ayant environ 19 w 
de diamètre au premier nœud jusqu’à 13 » de diamètre vers la péri- 
phérie, se produisant successivement d’après le mode acropète et 
portant les spores sur de courtes papilles. Spores sphériques, ayant 
environ 5 — 5 u de diamètre, jaunâtres, à paroi épaisse, très fine- 
mentéchinulées, mûrissant sccessivement sur les diversestêtes, sui- 
vant un ordre acropète. Les dernières branches sont courbées, stériles, 
souvent couvertes de protubérances sur leur côté convexe, devien- 
nent septées, ratatinées et souvent disparaissent avant la maturité de 
leurs spores. Hyphes des rhizoïdes, des stipes et de la couronne deve- 
nant septées vers l’époque de la maturation des spores ; ces cloisons 
transversales sont distribuées irrégulièrement ; elles sont minces, 
surtout si on compare leur épaisseur à celle de la paroi du stipe. 

Rencontré sur le fumier d’une culture de Sphagnuim, Cambridge 
(Mass.). 

La seule espèce qui soit affine au Thamnocephalis est le Sigmot- 
diomyces dispiroides Thaxter (4); ces deux genres appartiennent 
manifestement au même groupe. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE CCLIX, Fig. 15 à 17. 


Cunninghamella echinulata Thaxter. 
Fig. 15. — Zygospore mûre. 


Thamnocephalis quadrupedata, n. sp. 


Fig. 16. — Extrémité d'une branche fertile montrant deux têtes 
sporifères et quelques spores. 

Fig. 17. — Jeune fructification montrant les quatre pieds qui sup- 
portent le stipe et la formation des têtes sporifères grises, du 
premier nœud de la couronne. 


(4) Thaxter R. North American Hyphomycetes, Bot. Gaz., 1891, p. 22. pl. 4, 
fig. 15-18 (reproduites dans Engler et Prantl's Pflanzenfamilien H, p.427 f. 220, G-H. 


— 171 — 


Moriscx (H.). — La production de la lumiére par les plantes 
(Conférence faite à la séance générale du 77° Congrès des natu- 
ralistes et médecins allemands, le 29 sept. 1905, à Méran). Tra- 
duction du D" L. Laloy. 


Le professeur Molisch constate que toutes les plantes photogènes 
rentrent dans le groupe des champignons : ce sont des bactéries ou 
des hyphomycètes. C’est un savant autrichien, Heller, qui, il y a 
62 ans, a le premier reconnu que ce n’est pas le bois ou la viande 
qui brillent, mais bien le champignon qui vit sur ces objets et en 
détermine la décomposition. 

On connaît déjà une trentaine de bactéries et environ moitié 
autant d’autres champignons qui peuvent donner de la lumière. 
Si l’on compare ce chiffre au nombre total des espèces végétales 
connues, il paraitra très faible. 

Cependant, comme certains des champignons photogènes sont des 
plus communs, nous sommes souvent dans la nature et même dans 
nos maisons environnés d'objets lumineux. Le professeur Molisch le 
démontre par deux exemples. 

Le premier est le Bacterium phosphoreum (Cohn) Molisch dont 
il a reconnu la présence presque constante dans la viande de bou- 
cherie et dans les lieux où elle séjourne (abattoirs, marchés, cuisi- 
nes)(1). 

Le second exemple est Ja luminosité des feuilles mortes, en décom- 
position sur le sol. Elle n’existe pas seulement dans les forêts tro- 
picales ; elle est aussi fréquente en Europe, chez les feuilles de 
chêne et de hêtre, quand celles-ci sont à un certain état de décom- 
position et à un degré moyen d'humidité. La lumière est surtout 
vive avec les feuilles auxquelles la pourriture a donné une couleur 
jaunâtre ou jaune blanchätre ou qui sont tachées de jaune ou de 
brun. Elles émettent, en général, par places, plus rarement sur 
toute leur surface, une lumière blanche, matte et tranquille. La 
également la cause de la luminosité n’est pas la substance de la 
feuille en décomposition, mais Le champignon qui y vit. En employant 
la méthode des cultures pures, le professeur Molisch a reconnu que 
dans la plupart des cas, c’est l’Agaricus melleus ou un mycélium 
dont il n’a pu obtenir aucun organe de reproduction et qu’il a dési- 
gné sous le nom de mycélium X. Ses recherches l'ont conduit à 
constater que certains champignons, Xylaria hypoxylon et Trametes 
Pini, ne sont pas, comme on l'avait cru, lumineux par eux-mêmes. 

Le mycélium X peut conserver provisoirement ce nom; car, mal- 
gré plusieurs années de culture, il n’a pas encore fructifié. Il donne, 
ainsi que le Bacterium phosphoreum (Gohn) Molisch, une lumière 
d’une intensité relativement grande et qui persiste longtemps. Ces 
deux espèces sont très favorables à l'expérience et permettent d’étu- 
dier les diverses conditions de la production de la lumière. 

La luminosité et le développement des bactéries lumineuses dépen- 
dent de la présence de certains sels et de corps organiques, Comme 
nous avons affaire en général à des bactéries marines, le chlorure 


(1) Mouscu. Sur la phosphorescence de la viande de boucherie; — des œufs et 
des pommes de lerre (voir Rev. mycol. 1905, p. 87 et 125). 


AT 


de sodium joue, dans la plupart des cas, un rôle important, C’est 
pourquoi on ajoute habituellement 3 p. 100 de ce sel au milieu de 
culture. Le sel de cuisine n'intervient pas ici comme aliment, mais 
comme facteur osmotique : il rend le milieu de culture plus ou moins 
isosmotique avec le contenu cellulaire des bactéries. On peut par 
suite le remplacer par d’autres sels, par KCI, MgCE, Az0°, KI ou 
SU:K3. Avec certaines bactéries, j'ai même eu l’impression que l’azo- 
tate de potasse provoque une luminosité plus intense que les shlo- 
rures NaCI et KCI. 

Nous devons à Baijerinck d’intéressantes études sur les relations 
entre les aliments, la luminescence et la croissance. Le principe de 
ses recherches consistait à semer des photobactéries sur des plaques 
couvertes de gélatine dans laquelle il y avaiten excès une substance 
alimentaire. Etalé en couche mince, le champ bactérien commence 
bientôt à briller. Mais dès que les aliments en excès sont consom- 
més, la luminosité cesse. Si l'on met alors en contact avec la gélatine 
les substances dont on veut étudier l'influence sur la luminosité et 
sur la croissance, elles se dissolvent et se diffusent en cercle dans 
toutes les directions. 

Si la substance ajoutée favorise la luminescence, on voit, parfois 
après quelques secondes, l’aire de diffusion se mettre à briller. Des 
champs bactériens préparés de cette facon réagissent avec une déli- 
catesse surprenante. Certaines substances, surtout le lévulose et le 
glucose, rendent le champ lumineux après quelques secondes. 

Les photobactéries réagissent ici à des quantités si minimes de 
substances que Beijerinck voit dans ces réactions un analogue de 
la réaction des flammes de Bunsen ; en un certain sens, la réaction 
bactérienne est encore plus avantageuse, parce qu’elle dure plus 
longtemps. 

Au point de vue de la nourriture carbonée et azotée, les photo- 
bactéries se comportent différemment. Les unes, nommées par 
Beiïjerinck bactéries à peptone, se contentent, pour croître et pro- 
duire de la lumière, d’absorber de la peptone ou un corps albumi- 
noïde ; les autres, nommées par lui bactéries à peptone et carbone, 
exigent la présence simultanée d’un corps du groupe des peptones, 
qui fournit l’azots nécessaire, et d’un composé carboné qui n’a pas 
besoin d’être pourvu d'azote. 

Si l’aliment est propre à entretenir la croissance et la multiplica- 
tion des bactéries, il ne produit pas seulement un champ lumineux, 
mais un champ de croissance, un «€ auxanogramme », caractérisé 
par d'innombrables colonies bactériennes, qui se développent bien 
plus fortement dans le champ de diffusion qu'en dehors de lui. 
Beïjerinck appelle « plastiques » les aliments de cette sorte. Une 
substance capable de dévelopoer la luminosité est toujours plas- 
tique, mais l'inverse n’a pas forcément lieu. On en tire la consé- 
quence remarquable que la production de lumière chez les photo- 
bactéries n’est liée nécessairement ni à la croissance, ni à la 
respiration. 

Beïjerinck a utilisé les bactéries lumineuses d’une façon ingé- 
nieuse pour rechercher des quantités minimes d’enzymes. En voici 
un exemple. Il est basé sur ce fait que Photobacterium phosphores- 


— 178 — 


cens donne de la lumière avec le maltose, tandis que PA. Pflügeri 
n’en produit pas. Beijerinck prend un mélange d’eau de mer bouil- 
lie, avec 8 p. 100 de gélatine, 1 p. 100 de peptone et 1/4 p. 100 de 
fécule de pomme de terre. À une portion du mélange, il ajoute un 
excès de 2}. phosphorescens, à une autre, du Ph. Pflügeri, et après 
dessiccation, il obtient des plaques régulièrement lumineuses, dans 
lesquelles la fécule reste intacte, parce que ces bactéries ne sécrètent 
pas de diastase. Si l’on dépose sur les plaques diverses préparations 
de diastases (maltase, diastase pancréatique, ptyaline), elles se dif- 
fusent de tous côtés, transforment l’amidon en glucose, et, bientôt, 
on voit apparaître, sur la culture de Photobacterium phosphores- 
cens, des taches très brillantes, auxquelles succèdent des champs 
d’accroissement, tandis que sur la culture de Pflügeri, on ne voit 
rien de pareil. 

De cette facon, le Photobacterium phosphorescens indique, par 
une production plus intense de lumière, la présence du maltose et, 
par suite, celle de Ia diastase. 


Pour comprendre la nature de la luminescence chez les plantes, 
il faut noter avant tout que la présence d'oxygène libre est indis- 
pensable. La luminosité repose sur une oxydation. C’est à l’ingénio- 
sité de Beijerinck que nous devons les expériences les plus con- 
cluantes sur les relations de la luminescence avec l'oxygène. D’après 
ses observations, les photobactéries constituent le plus délicat réactif 
de l’oxygène que nous possédons pour le moment. Les très faibles 
quantités de ce gaz, mises en liberté à la lumière par des algues uni- 
cellulaires en train d’assimiler de l’acide carbonique, suffisent à faire 
luire ces bactéries. Si l’on place des cellules vertes dans un tube 
rempli de bouillon iumineux, la lumière bactérienne s’éteint, parce 
qu’au bout de peu de temps, les bactéries ont consommé l'oxygène 
dissous dans le liquide. Si, alors, dans une chambre obscure, on fait 
agir pendant quelques secondes la lumière d’une unique allumette, 
toute l’éprouvette se met à briller ; les cellules vertes ont dégagé de 
l'oxygène el la quantité extrêmement faible de ce gaz mise en liberté 
suffit pour rendre les bactéries lumineuses. C'est là un exemple 
remarquable qui montre que la méthode physiologique peut, non 
seulement rivaliser de sensibilité avec les meilleures méthodes phy- 
siques et chimiques, mais qu’elle peut même les surpasser et que 
l'être vivant lui-même peut rendre des services inappréciables 
comme élément d'investigation scientifique. 

On peut démontrer de la façon suivante à une assemblée le rôle de 
l'oxygène dans la production de la lumière. Un tube de verre fermé 
à une extrèmité, long de 1 mètre a 1 mèt. 50 et large d'environ 
8 millimètres, est rempli à peu près complètement d’un bouillon très 
lumineux renfermant Bacterium phosphoreuim ou Pseudomonas 
lucifera, de sorte qu’il ne reste, près de l’extrémité ouverte, qu’un 
espace long de 1/2 à 1 centimètre plein d’air. Si on abandonne ce 
tube pendant un quart d'heure, les bactéries consomment l’oxygène 
dissout et le bouillon s’éteint à l'exception du ménisque, où l’oxy- 
gène est eu contact direct avec les bactéries. Si l’on ferme alors le 
tube avec le pouce et qu’on le retourne, l’air monte sous forme d’une 
bulle et rend de nouveau tout le tube brillant ; on croirait voir 


— 174 


monter lentement dans l'obscurité une fusée lumineuse. Si l’on 
abandonne de nouveau le tube, en un quart d'heure au plus, le 
bouillon s'éteint; on peut répéter l'expérience et le rendre de nou- 
veau lumineux. 

La lumière des champignons est de couleur blanche, verdâtre ou 
bleu verdätre. Contrairement à l’opinion ancienne, elle n’est jamais 
parcourue par des ondes comme la lumière du phosphore, elle n’est 
jamais agitée ou étincelante, mais toujours calme et régulière, et, 
cela, qu’on la regarde à l’œil nu ou sous le microscope. Son inten- 
sité est, en général, faible; mais il y a des bactéries qui brillent 
assez pour qu’on puisse distinguer leur lumière en plein jour, même 
sans accoutumer d’abord ses yeux à l’obscurité, à condition seule- 
ment de placer la préparation dans an angle peu éclairé d’une 
chambre. À ce point de vue, l’un des objets d’étude les plus remar- 
quables est le Baclerium phosphoreum, la bactérie photogène de la 
viande de boucherie; et à un degré encore plus élevé le Pseudomo- 
nas lucifera que M. Molisch a découvert, il y a deux ans, sur des 
poissons de mer, et qui dépasse, en intensité lumineuse, toutes les 
bactéries photosènes connues jusqu’à ce jour. 


C'est à M. Raphaël Dubois que revient le mérite d’avoir le pre- 
mier essayé d'employer la iumière bactérienne sous forme d’une 
lampe. En possession des deux bactéries très lumineuses que lon 
vient de citer, M. H. Molisch a repris les essais de M. Dubois et a 
construit de la façon suivante une lampe à bactéries. Un ballon 
d’'Erlenmeyer, en verre, d’une contenance de un à deux litres, recoit 
200 à 400 centimètres cubes de gélatine au sel et à la peptone ; on 
le bouche avec un tampon de coton et on le stérilise. Après refroi- 
dissement, et avant que la gélatine se solidifie, on l’ensemence, an 
moyen d’une aiguillle de platine, avec une culture jeune et bien 
brillante. Puis, tenant le ballon presque horizontalement, on le fait 
tourner lentement sous un robinet d’eau fraiche; la gélatine se 
prend en quelques minutes, sur toute la surface interne. Tout le 
ballon est alors revêtu d’une couche de gélatine plus ou moins 
épaisse. En la laissant séjourner dans une chambre fraîche, on voit, 
en un ou deux jours, se développer, sur toute lasurface interne, des 
colonies si nombreuses que le ballon émet une magnifique lumière 
d’un vert bleuâtre, et que son éclat tranquille et mat offre un spec- 
tacle inoubliable: M. Molisch a constaté qu’on augmente notable- 
ment l'intensité lumineuse de cette lampe, si l’on fait l’'ensemence- 
ment de la gélatine sous forme de traits nombreux espacés de un 
centimètre et allant de la base du ballon jusqu’à son goulot, et si 
on ajoute à la gélatine 4 à 2 °/, de peptone et 1/2 °/, de glycérine. 
Une pareille lampe conserve sa luminosité pendant quinze jours dans 
une chambre fraîche, non chauffée ; elle permet, si on a l’œil adapté 
à l'obscurité, de voir l'heure à une montre, de distinguer les degrés 
du thermomètre ou de lire des caractères d'impression pas trop fins, 
Dans l’obseurité, le ballon est encore visible à soixante-quatre pas 
de distance, Cette source lumineuse est très économique et presque 
dépourvue de rayons calorifiques. Les expériences de M. Molisch 
l’autorisent à penser qu’on réussira peut-être plus tard à la rendre 


\ 


pratique et à augmenter son intensité lumineuse par une composi- 


— 175 — 


tion spéciale du milieu nutritif et par la sélection artificielle des 
bactéries lumineuses. La lumière régulière et froide de cette lampe, 
son absence de danger, recommanderaient son usage pour les pou- 
drières, les galeries de mines à température modérée. 

M. Molisch a continué les recherches de F, Ludwig et de Forster, 
et il a pu, avec ses bactéries et ses champignons lumineux, montrer 
que les spectres de leurs lumières sont continus, sans lignes obseu- 
res ; à cause de leur faible intensité lumineuse, ils ne permettent 
pas de distinguer les couleurs. Le spectre des bactéries nommées 
plus haut est plus étendu du côté du violet que celui des champi- 
gnons supérieurs. Dans la lumière des champignons, de même que 
dans celle des coléoptères, les radiutions vertes dominent, tandis 
que les jaunes et les bleues ne jouent qu'un rôle secondaire, Dans 
le spectre de la lumière intense du Pseudomonas lucifera, M. Molisch 
a même réussi à distingaer des couleurs au moyen du spectroscope : 
vert, bleu et violet. C’est la première fois qu’on a vu des couleurs 
dans le spectre de la lumière d’un végétal. 


La composition spectrale de la lumière des champignons permet- 
tait de soupconner qu’elle peut agir sur une plaque photographique, 
et, en fait, les observations de divers expérimentateurs ont montré 
qu'on peut photographier à la lumière bactérienne. Si l'on emploie 
des bactéries très lumineuses, on peut, après une exposition de einq 
minutes, photographier distinctement des colonies bactériennes 
dans leur propre lumière, et, avec les lampes bactériennes, il est 
possible d’obtenir de bonnes images de divers objets : bustes, ther- 
momètres, feuilles d'impression. Dans le dernier cas, l'exposition 
doit durer plusieurs heures. En revanche, si l’on veut seulement 
prouver l’action sur la plaque, il suffit de placer une culture sur 
celle-ci pendant une seconde. Toutes les images qui ont été faites 
jusqu’à présent proviennent de la lumière des colonies ou des eul- 
tures en masse. Mais avec !la sensibilité croissante des plaques 
photographiques, i! ne paraît pas impossible qu’on parvienne dans 
l'avenir à photographier une seule bactérie dans sa propre lumière. 

Il n’est pas sans intérêt de constater que la lumière bactérienne 
a aussi une action physiologique sur les plantes. Wiesner a montré 
que la sensibilité héliotropique est très grande chez les germinations 
étiolées de certaines plantes ; le végétal réagit mieux que notre œil 
à de minimes différences d'intensité lumineuse; on peut, à juste 
titre, le considérer comme un exquis photomètre physiologique. 
Cette sensibilité extraordinaire des germes à la lumière amène à 
étudier sur eux la force héliotropique des radiations bactériennes. 
En fait, cette lumière peut provoquer de l’héliotropisme positif chez 
diverses plantes en germination (lentilles, pois, vesces) et chez des 
champignons. C'est un spectacle curieux de voir une plante influencer 
les mouvements d’une autre, une bactérie produire de l'énergie 
rayonnante sous forme d' lumière et forcer une tige de plante à 
pousser presque droit vers la source lumineuse. En revanche, 
la lumière bactérienne s’est montrée incapable de provoquer la 
formation de chiorophylle, probablement parce qu’elle est trop peu 
intense. 

Nous pouvons nous demander maintenant si ce phénomène si 


— 176 — 


remarquable de la production de lumière a pour Ja plante quelque 
utilité. 

Lorsqu'on étudie les dispositions merveilleuses des appareils 
lumineux chez les animaux des grands fonds océaniques, on ne 
saurait douter qu’une organisation aussi compliquée a son utilité 
pour l’animal, soit que les animaux s’attirent réciproquement par 
leur lumière, soit qu’ils éclairent leur milieu ambiant, ce qui leur 
permet de saisir plus facilement leur proie. 

Pour les champignons à chapeau, la réponse à la question est 
beaucoup plus difficile. Kerner a émis l'opinion que la lumière pro- 
duite par ces végétaux attire des mouches et des coléoptères qui: 
déposent leurs œufs dans le mycélium et les appareils de fructifi- 
cation, et que ces insectes rendent service au champignon en en 
disséminant les spores. Mais cette hypothèse soulève certaines objec- 
‘tions. On ne comprend pas pourquoi chez l'Agaricus melleus le 
fruit qui porte les spores et qui est facilement accessible aux insectes 
ne brille pas, tandis que le mycélium, qui végète sous l’écorce et 
dans le bois, produit de la lumière. Le mycèlium lumineux äu bois 
ne porte en général aucun organe de fructification. Et puis, en 
attirant les insectes qui y déposeraient leurs œufs, ne risquerait-il 
pas d’être dévoré par les larves qui en naîtraient ? L’explication 
donnée par Kerner ne parait donc pas satisfaisante, et il est plus 
sage d’avouer notre ignorance sur le rôle de la luminescence chez 
les champignons. 


JAAP Orro. — Fungi selecti exsiccati (n° 126 à 150, série VI, 
ausgegeben im novembre 1905). 


Urophlyctis Kriegeriana, Schweiz; Taphridium umbelliferarum, 
Î. heraclei, Schweiz; Cudonia Osterwaldii, #. sp., Mark: Lachnum 
controversuim\;, f. Caricincola, n.sp., Mark; Pezizella Jaapii, n. sp., 
Mark; Belonium junci, 2. sp., Mark; Propolis rhodoleuca, Däne- 
mark ; Cucurbitaria pityophila, Mark; Pleospora media, Amrum ; 
Melampsora reticulatae, Schweiz; Uromyces alchemillae alpinae, 
U. sparsus, Holstein; Puccinia moliniae, Mark; P. cruciferarum, 
Savoyen; P. gigantea, Schweiz; Corticium typhae, var. caricicola, 
Mark; Hydnum fuligineo-album, Mark; Hypholoma storea f. caes- 
pitosa, Mark; Mutinus caninus, Holstein: Mycogone Jaapii, n. sp., 
Mark; Ramularia spiraeae arunci, Schwartzwald ; R. evanida, 
Schweiz ; R. prenanthis, 2. sp., Schwartzwald; Passalora bacilligera, 
f. alnobetulae, Schweiz; Fusicladium Schnablianum, Schweiz, 


Nous donnerons, dans l’année 1906, une table alphabétique 
des matières contenues dans les cinq dernières années. 


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Le Gérant, C. ROUMEGUÈRE. 


Toulouse. — Imp. Ch. Marqués, 22 et 24, boulevard de Strasbourg. 


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