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REVUE
ZOOLOGIQUE,
PAR
LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE.
Année 1838.
stm^i
1^1 iïO JOOS
7MPIIMERIR DE COSSON, RUE SAINT^GEBMAlN-DES-PRES , 9.
5302 AI
AVANT-PROPOS.
Le nom du célèbre Cuvîer fait assez époque dans la
Science, pour qu'il soit superflu de présenter ici l'histoire
des beaux et utiles travaux qui lui ont mérité une ré-
putation universelle , et pour que nous cherchions à jus-
tifier autrement l'idée que nous avons eue de mettre sous
son patronage la Société que nous fondons , et qui est
destinée à propager l'étude des sciences dont ce grand
naturaliste a tant reculé les limites. En effet, qui ne con-
naît ses immortels travaux sur les Ossemens fossiles , son
Anatomie comparée et son Règne animal ? quel est le na-
turaliste qui n'a pas été saisi d'admiration en étudiant les
beaux mémoires qu'il a publiés sur l'anatomie des Mol-
lusques , son Histoire naturelle des Poissons et une foule
d'autres ouvrages, où son esprit d'observation et de cri-
tique vient s'allier à des vues de haute^ philosophie» qui
ont pour^ base l'étude des faits? ^ «^ '»"<>*» *•«* p**^f*»>nK
« Au moment où ses premiers écrits parurent , dit
Tora. I. Année i838. I
W
^ AVANT-t»ROPOS.
M. Laarîllard , aucun naturaliste peut-être ne pensait que
la zoologie pût encore illustrer un nom. Il semblait , en
effet, que Linnaeus, par ses méthodes précises et faciles;
Buffon, par ses tableaux animés, ses vues hardies, et cette
alliance inconnue jusqu'à tui dé la science avec l'élo-
quence , eussent épuisé la matière ; mais , pour l'homme
de génie, la nature est une source intarissable d'études et
de méditations. En appliquant les principes de la mé-
thode naturelle à la classification des animaux. M. Cuvier
parcourut une carrière zoologique non moins brillante et
non moins étendue que celle de ces deux grands hommes.
» Ju«qù'àluï, qttoiqu'efle -eût occupé GïHiiper^ Biuôi€n-
bach, Huïiter^ I>atibenton, et Vicq-d'Azyr^ l'anatoïnie
comparée ïi'âvait ^guère été qu'un objet de curiosité «a
de dissertations plus cm moins ingénieuBes ; M. Cuvier
sut en faire une science , devenue entre ses mains la base
fondamentale de l'histoire naturelle, el ia«ource la plus
abondante de vérités physiologiques.
»Les travaux des de Saussure, des Deluc, des PaHas et
des Werner,iparaissâient av^ir amené la géologie à la
perfection qu'elle pouvaient atteindre ; M. Guvier , par la
découverte d'un genre de tnonumens que ia nature vi-
vante a laissé dans les entrailles du globe, créa dans cette
science un nouvel ordre d'idées , dont les développemens
féconds ont changé le caractère de sa philosophie.
» Tel est em abrégé ce que cet Arioste des temps mo-
dernes a fait pour la zoologie, pour l'anatomie comparée,
et pour rhistoire de la terre. »
AVANT-PROPOS. 3
En prenant le nom de Cuvier pour bannière , en pla-
çant notre publication sou» ce patronage illustre, et à
l'abri de tous les souvenirs de gloire et d'utilité qui se
groupent autour de li^i , peut-être éveillerons-nous les
susceptibijités de quelques naturalistes novateurs , qui
essaient de fonder une école différente de la sienne , et
qui craindront peut-être que le journal de la Sociéié Cu-
yierienne n'imprime aux trayaux zoologiques une direc-
tion qui ne serait pas en harmonie avec leurs vues
particulières; ma^s nous n'avons pas à nous inquiéter de
(Ces craintes , car nous montrerons que personne ne res-
pecte plus que nous les idées des ^avans qui cher-
chent à faire avancer la science, sous quelque point
de vue qu'ils l'envisagent, et de quelque pays qu'ils
soient , pourvu toutefois qu'ils y mettent de la cons-
cience , et qu'ils uê jcherchent pas à déprécier les tra-
vaux de celui qui fût une des plus belles gloires de
notre époque et de notre pays. Notre Société n'a d'au-
tre but, en définitive, que la recherche de la vérité,
de cette vérité que cherchait Cuvier et qu'il a su trou-
ver en étudiant d'abord les faits', sans être dominé par
des idées préconçues ou par un système adopté à
l'avance, afin d'arriver, par leur groupement, à ces
vérités générales que l'on peut nommer , alors seulement
à juste titre, des lois naturelles. Du reste, nous ne pré-
tendons imposer aucune règle aux membres de l'asso-
ciation , et , en laissant à chacun la liberté d'envisager
la science suivant sa manière de voir, nous croyons faire
4 AVANT-PROPOS.
ce que Cuvier lui-même aurait fait s'il eût vécu , et s'il
s'était établi, sous sa présidence , une Société semblable
à celle-ci.
Nous espérons donc que tous les amis des sciences >
de quelque école qu'ils soient , s'empresseront de s'asso-
cier pour concourir à la publication que nous commen-
çons , et qu'ainsi ils contribueront puissamment aux pro-
grès de la Zoologie , de l'Anatomie comparée et de la
Paléontologie. Nous nous estimerons heureux d'avoir
provoqué une association aussi utile , de l'avoir appuyée
sur des bases désintéressées qui assurent au journal
de la Société Cuvierienne une longue existence et un dé-
veloppement toujours croissant.
-gfTOO «
->iii «si im-j Guérin-Méneville.
oIj eo'itof^ •
-^^i^àrîs, 31 janvier 1838.
H.r-
REVUE a
PAR
LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE; ;
PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION
DE M. F-E. 6UÉRIN-MÉNEVILLE.
JANVIER 1838.
I. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie royale des Sctences de Paris.
Séance du 2.jani>ier i838. — M. CA^fTew/Zest nommé vice-
président. — M. Becquerel, vice-président pendant l'année
1837 , passe aux fonctions de président.
M. Isid, Geoffroy Salnt-Hilaire lit un rapport sur un
Mémoire de M. Jourdan, de Lyon, concernant quelques
Mammifères nouveaux, u Ce travail, dit le rapporteur, a pour
objet rétablissement de trois genres, sur trois espèces nou-
velles qui en deviennent les types, et la description de trois
espèces nouvelles aussi , mais qui appartiennent à des genres
connus. »
Le premier des genres nouveaux est nommé HétÉrope , par
M. Jourdan ; il appartient à la famille des Kanguroos, et se
distingue, comme son nom l'indique, de toutes les autres
espèces de ce groupe , par des jambes et des tarses postérieurs
beaucoup plus courts et plus trapus que les leurs , etc. L'es*
s SOCIÉTÉS SAVANTES.
pêce vient de la Nouvelle-Galles du sud, et est nommée Hete'-
ropus albogularis , Jourdan.
Le second genre est nommé Acérôdon ; il a|)pàrlient à la
famille des Roussettes et ne se distingue des Bdussettes pro-
prement dites que par des molaires inférieures à trois collines,
et par des molaires supérieures à collines tuberculeuses, dans
lesquelles cependant se montre avec évidence le type caracté-
ristique de cette famille. L'espèce type est originaire des Phi-
lippines et porte le nom A'Jcerodo7i Meyenii, Jourdan.
Le troisième genre , nommé Nélomys , a pour type une
espèce de Rongeur , originaire du Brésil , à laquelle M. Jour-
dan réunit l'Echimis huppé. Cette espèce porte le nom de
Nelomys ÈlainviÙîi, Jourdan.
Enfin, les trois espèces nouvelles que M. Jourdan fait con-
naître, consistent en uô KANGtJftOO, iqu'il nomme Irma^ un
Hydromys , nommé Fulvxr-v^nter^ etun« Paradoxure, nommé
Philippensis.
Séance du 8.— îlîen sur la zobiôgîfe .
Séance du i5. M. Lûiseleut-D^slonchamps envoie un mé-
moire intitulé : Considérations sur les variations de tempéra-
ture auxquelles les œufs du ver à soie peuç>eiû Ûre soumis. Le
principal objet d^e ce mémoire est de prouver, au moyen d'ex-
périences , que les œufs du ver à soie peuvent supporter, sans
inconvénient , le froid de nos liivers , lorsque l'on ne prend
aucune précaution pour les ien garantir. Ce mémoire est ren-
voyé à la section d'Economie rurale.
Séance du 22. — M. Breschet présente un mémoire intitulé :
Recherches sur la structure des membranes de V œuf des mam^
mifires, par MM. Breschet et Gluge, Les obervations de ces
anatomistes ont été faites sur les membranes de Tœuf de
THomnae, du Singe, de la Vache et du Chien. ll« ont examiné,
à l'aide di» microscope, le Ghorion et sa membrane, les gra-
nulations du cordon ombilical du Veau , l'amnios , etc. Dans
un autre mémoire les auteurs parleront de la structure de l'al-
lantoïde, de la vésicule ombilicale et du placenta. Ce mémoire
SOCIÉTÉS SAVANTES. 7
est accompagne d'une planche qui p pflrii dans le n<> 5 des
Comptes rendus des séances de l'Académie.
M. d'Hombres'Firmas adresse un manuscrit jntitulé t iVo-
tice sur la JSénnée gigantesque, dont voici l« dipgnose : iVe-
rinea gigantea, testa iurrita elongato-cylindracea subplicata ,
anfractitm qd\mturam eorn>exis y in medio profunde canali"
c^latis. C'est une coquille fossile voisine des Cérilhes et que
TVf. DefraneetL signalée depuis quelques années; M. d'Home
bjes-rfirmas 1*3 nommée gigantesque à cause de sa taille,
la plupart des Nérinées connues étant généralemcut assez pe-
tites. Elle fut trouvée , dit l'auteur ♦ il y 9 plusieurs années ,
sur le penchant de la montagne de Bouquet, près d'Alais,
L'auteur en donne une description assez détaillce «t offre d'en-
voyer son modèle en plâtre à ceux qui en seraient curieux.
M. Datrorhet lit un rapport sur divers travaux entrepris
au sujet de la maladie des vers à soie connue, vulgairement
sous le nom de Muscardine. On sait que c'est h. M. Bassi, de
Milan , qu'est due la découverte des couses de cette maladie.
Depuis la publication de son travail , les Entomo-agriculteurs
et les botanistes ont fait plusieurs mémoires sur cette décou-
vert^ , qui ont plus ou moins éclaira la question. £7e8t sur ces
mémoires que M. Dutrochet donn^ sop avis à l'Académie dans
un loojg; rappcu't Jtrc^-détaiJlé,
M. TV. Cooper ixdresse une brochure imprimée in-^", ayant
pour titre : Description d*une espèce de Chau^fe^souris qu'on
trouve dr^ns les environs de New-Yorck.
Séance du n^januier, — M. ^wrfo«m présente un exposé
sommaire des diverses observations qu'il a recueillies pendanfl
plusieurs années sur les insectes nuisibles à l'agrîcullure.
M. Owen envoie des remarques sur une communication
de M. Coste , relative à l'œuf du Kangurd^.''^^"^ '*
SGCJBTÉ Bl!JTQ#0;^Q,G|QUJE PjE ^^^C^,
Dans les deux séances des 5 et i-^ Jnnvlei* , il n'y a eu que
des nominations et des proposKions réglementaires.
8, ÏRAVÀUX INÎÉOITS»
n. TRAVAUX INÉDITS.
Nouvelle espèce d'oiseau du genre Rhamphocèle, par le
prince Charles-Lucien Bonaparte.
On sait que M. de la Fresnaye , considéré par les zoolo-
gistes anglais comme le plus savant ornithologiste de France ,
a publié , dans le Magasin de Zoologie , année 1887 , cl. II,
pi. 18, la description d'une fort belle espèce nouvelle du
sous -genre des Tangaras rhamphocèles , et qu'il a fait suivre
celte description du synopsis des espèces propres à ce groupe ,
lesquelles sont au nombre de six. Ce nombre s'est augmenté
par i'observasion que vient de faire le prince Charles-Lucien
Bonaparte , d'une nouvelle espèce qui fait partie de la riche
collection du duc de Rivoli; le prince Bonaparte nous en a
remis la diagnose suivante :
Rhamphocelus icteronotus , Bonap. Nigerriraus , dorso postico uro-
pygioque flavissimis. — Hab. rAmérique méridionale.
Nous donnerons la figure et une description plus étendue
de cette espèce , dans un des prochains numéros du Magasin
de Zoologie»
Description faite sur nature du Grand Harle ou du M ergan-
SER , par R.-P. Lesson.
Rochefort, ce 24 janvier 1838.
Monsieur ,
J'ai l'honneur de vous adresser une description, assez diffé-
rente de celle dotinée par les auteurs , d'une espèce de Palmi-
pède de notre pays , pour être insérée dans votre Recueil. Si
cette description ne vous paraît pas trop longue , je pourrai
vous en adresser d'autres sur des animaux étrangers , et je
les tiendrai à votre disposition.
Mergus merganser , Linn.
Caractères commutts aux deux sexes. Bec allongé, rétréci, échancré
en cœur sur le front ; échancrure bordée de rouge , se continuant sur
l'arête en une bandelette noire , plaque terminale recourbée en cuiller
ÏRAVAUX INÉDITS. 0
crochue » également noîre ; les côtés d'un rouge carmin foncé et tirant
au noir , branches de la mandibule inférieure noires ,' côtés rouge-
carmin ; dents des mandibules dirigées d'avant en arrière, très-fortes,
rangées en scie et d'un noir intense ; voûte palatine garnie, sur les
côtés , de deux rangées de dents osseuses ; œsophage et gosier garnis
de dents spinescentes nombreuses. Langue simple à la pointe aiguë ,
garnie sur sa ligne moyenne ou le raphé , de deux rangées d'é-
pines , et sur chaque bord d'une rangée spinescente. Yeux bruns ,
cerclés d'orangé vif. Pattes du rouge corail le plus vif , à membranes
d'un rouge tirant au brun. Ongles cornés. Queue légèrement tronquée
ou à peine arrondie , faisant la pointe dans le repos. Ailes atteignant
le milieu de la queue , à première et deuxième rémiges les plus lon-
gues et plus fortes. Plumage d'une excessive douceur , garni d'un
duvet très-abondant gris-clair , et très-fourni de plumes molettes.
Mâle adulte , enl. 954 . Plumes de la tête très-fournies , formant une
couche très-épaisse sur l'occiput , et d'un vert bronzé à reflets métal-
liques , tirant au bronze noir sur la gorge. Cette teinte colore la moitié
supérieure du cou ; le reste du cou , de même [que toutes les parties
inférieures du corps , les couvertures de la queue comprises , les flancs
et le dedans des ailes , sont d'un jaune beurre frais de la teinte la plus
douce et la plus suave; le manteau, la portion moyenne du dessus
du cou et la moitié des grandes couvertures , sont d'un noir foncé et
lustré, les plus grandes terminées d'un point blanc ; les côtés du thorax
et la moitié des grandes couvertures sont de la même nuance que le
dessous du corps ^ le milieu du dos est gris-cendré ; le bas du dos , le
croupion , sont d'un blanc gris de perle ondulé de gris plus foncé ;
les couvertures supérieures de la queue , de même que les rectrices ,
sont d'un gris cendré , relevé par le gris brun luisant de la tige de la
plume; les ailes ont leurs petites couvertures de l'épaule grises ou
brunes, cerclées de blanc; toute la face externe de l'aile est blanc glacé
de jaune rosé; les pennes moyennes sont d'un blanc lavé de jaune beurre
frais, et finement liserées à leur bord externe d'un filet noir profond ;
les rémiges sontraides, noir-brun luisant, celles du fouet de l'aile
exceptées, qui sont ou frangées ou terminées de gris blanc. Longueur
totale , du bout du bec à l'extrémité de la queue , 2 pieds et quelques
lignes.
Femelle adulte ( Mergus castor , Gm. , enl. 953 ). Plumes de la tête
très-fournies , et s'allongeant successivement sur l'occiput pour for-
mer une huppe comprimée , longue de 2 pouces ; la tête et le haut
du cou sont d'un brun de rouille luisant , plus foncé sur le devant de
la tête , plus roux sur le haut du cou et surtout sur les côtés ; la gorge
est blanc-jaune , se continuant légèrement en ligne moyenne sur le
ÏO TRAVAUX INEDITS.
roux du con , toutes les parties supérieures du corps sont d^un grië
luisant , mais sur le cou et sur le croupion , les plumes grises sont
cerclées de gris blanc de perle, ce qui rend ces parties émaillées^ les
épaules et les rémiges secondaires , de même que les rectrices et leurs
couvertures, sont uniformément grises avec leurs tiges lustrées et lui-
santes ; les rémiges sont brun noir : un large miroir blanc pur occupe
la partie moyenne des ailes, et se trouve coupé au tiers supérieur par
un trait brun ; les pennes bâtardes sont brunes à leur base et en dedans,
et seulement blanches à leur sommet et en dehors ; le cou en devant
est varié de gris et de blanc, puis apparaît une teinte pure de jaune
beurre frais , qui s'étend du cou aux couvertures inférieures de la
queue, en se mêlant, sur les flancs, au gris qui forme des cercles sur
chaque plume , ainsi que les tibiales. Sa longueur totale, dn bec à
l'extrémité de la queue , est de 22 pouces.
Les Harles mâles et fetnelles ont été très-communs aux
environs de Rochefort , dans le courant de janvier i638 ,
pendant les froids qui régnèrent du lo au 10 de ce mois (9
degrés du iherm. cenligr. sous zéro) , et même les jours sui-
vans par une température de 9 degrés au dessus de zéro. lis
s'étaient abattus dans les prairies que la Charente arrose _, de-
puis Ficîiemore, à la porte de Rochefort, jusqu'à Bords et h
Saint-Savînies. Tous les individus observés ont présenté un
plumage identique et sans variiitipns.
NoTi sitr l'AcANTHODOif et sur le Cryptostemme , nouveaux
genres d'Arachnides, par M. Guérin Méneville.
Le premier de ces genres appartient à Tordre des Pulrao-
Daires , et vient avoisiner les Mygales fouisseuses et les EriJO-
dons de Latreille; comme dans ces deux genres, les palpes sont
insérés à l'extrémité supérieure des mâchoires, les Chélicè-
res sojt saillantes , et leurs crochets sont repliés en dessous ,
le long de leur tranche inférieure, et nen en dedans et sur leur
face interne; les Chélicères ont en avant, et comme çbez la
Mygale maçonna , une sorte de râteau ; mais ce genre diffère
de ceux auxquels nous le comparons, par ses palpes aussi
forts , et presque aussi longs que les pattes , dont les deux
derniers articles sont un peu aplatis , et armés en dessous d'é-
pines fortes et courtes, formant un râteau (organe qui se
TRAVAUX INÉDITS. iV
trouve également sous les deux derniers articles des premières
et secondes pattes), et par ses yeux, qui, au lieu d'être réunis
en un groupe unique , en forment deux bien distincts , ce qui
n'a pas encore été observé dans les Arachnides pulmonaires;
ils sont disposés ainsi : deux yeux Irès-rapprochés sur le bord
antérieur du céphalothorax , et six beaucoup plus en arrière ,
formant un ovale transverse très-étroit.
Acanthodon Petitii , Guér. Long. : 36 niillim. — Corps d'un brun
maiTon luisant avec l'abdomen velu et d'un brun pAle terne ; pattes et
palpes Semblables ; ce qui lui donne l'apparence d'une Araignée à dix
pattes; les quatrièmes pattes les plus longues , les pi'emières ensuite,
les troisièmes après , et enfin les deuxièmes les plus courtes ; troi-
sièmes pattes plus épaisses que les autres, des lignes longitudinales
plus foncées sur les pattes , ces lignes formées par un duvet brun très-
serré. Habite le Brésil. Cette Araignée nous a été donnée par M. Petit
de La Saussaye a qui nous la dédions.
Le genre CarPTOSTEMME se range dans Tordre deS Tra— "
chéennes, et fait partie de la tribu des Phalangiens ; il est'
voisin des Trogules ; comme eux il a l'extrémité antérieure du
céphalothorax avancée en forme de chaperon ; mais nous n'a-
vons pu lui voir aucune trace d'yeux , et les antennes- pinces
sont saillantes, en forme de pattes et plus courtes que celles-ci.
Le céphalothorax est distinct de l'abdomen, de forme carrée; les
pattes sont très-inégales en longueur , aplaties , terminées par
des tarses de 4 et 5 articles grenus , dont le dernier est le plus
grand ; la seconde paire est la plus longue , ensuite la troi-
sième , puis la quatrième , et enfin la première, qui est la plus
courte. L'abdomen est de la largeur du corselet , deux fois plus
long , aplati et un peu enfoncé en dessus , convexe en dessous
et paraissant divisé en quatre segmens. L'espèce unique de ce
genrt curieux nous a été envoyée par M. We^termann ,
comme provenant de la Guinée , nous la nommons î
Cryptostemma Westermannii, Guér. Long. : 9 niillimèlres. — Corps
et p{«ttes d'un gris terreux , couverts de nombreuses aspérités ; cha-
peron plus large en avant , rebordé , avec un fniWe sillon longitudinal
au milieu^ céphalothorax un peu bombé , rebordé sur les côtés et en
aiTière, avec un sillon longitudinal au milieu , beaucoup plus profond
12 TBAVAUX INEDITS,
en arrière, et une forte impression oblique de chaque coté; abdomen
à bords très-relevés , avec deux impressions obliques à la base de cha-
que segment.
Nous donnerons des descriptions et des figures détaillées de
ces deux singulières Araclinides, dans un des prochains numéros
du Magasin de Zoologie.
Genre Phyllocere , Phj-Uocerus , Lalreille.
L'insecte qui forme le type de ce genre a été découvert en
Dalmatie, par M. le comte Dejean , qui Ta nommé Phjlloce-
rus fia^ipennis , dans son premier catalogue. C'est Latreille
qui en a le premier, et le seul encoie, publié les caractères,
dans le Règne animal de Cuvier , 2« édit. , t. IV , p. 456 , et
dans sa distribution méthodique et naturelle des Serricorncs
( Ann. de la Soc. entom. de France, t. HT, p. i65). lia d'a-
bord placé ce genre dans sa tribu des Elatérides; mais^ dans le
mémoire que nous venons de citer, il le range dans celle des
Cébrionites , près des Physodactj-lus et des Anelasles.
Depuis 'quelque temps les marchands allemands sont par-
venus à se procurer un petit nombre d'échantillons de cet in-
secte rare, qu'ils vendent encore fort cher; M. le marquis
de Spinola s'en étant procuré quelques individus , a envoyé
à M. Reiche deux espèces différentes , en lui annonçant , avec
doute pourtant, que ce sont les deux sexes de la même espèce.
Ces deux insectes, que M. Reiche a bien voulu nous communi-
quer, diffèrent l'un de l'autre par la taille et parce que l'un a
les élytres, jaunes tandis que l'autre les a noires ; mais ils ont les
antennes semblables, et tous les deux ont cinq spgmcns à l'ab-
domen , avec Porgane sexuel mâle bien visible ; quand même
nous ne serions pas certains que ce sont deux mâles, l'analogie
nous porterait encore à le croire ; car dans la famille des Serri-
cornes, les femelles ont toujours les antennes bien différentes
de celles des mâles , et il est probable que les Phyllocères ne
font pas exception à eette règle. On pourrait peut-être penser
que celui qui a les élytres noires est une variété, mais la diffé-
rence de taille de ces deux insectes est trop grande pour qu'oq
TRAVAUX INÉDITS. l3
puisse s'arrêter à cette idée. Quoi qu'il en soit, ces deux insectes
diffèrent assez pour que nous en donnions une description,
qu'on les considère comme deux espèces ou comnae n'en for-
mant qu'une.
i. Phyllocorus flavtpennis. — Long. : 18 mill. Larg. : 5 mil! —Corps
entièrement noir , couvert d'un fin duvet serré à rellets sojeux et
jaunes , et de petits points enfoncés et Irès-rapprochés ; élytres d'nn
jaune teslacé , avec des côtes peu élevées et assez larges. — Hab.
la Dalniatie.
2. Phyllocerus Spinolœ. ^Long. : 43 mill. Larg. : 4 mill. — Corps
et élytres entièrement noirs , couverts d'un très-fin duvet à reflets
soyeux et jaunes et de très-petits points enfoncés ; élytres ayant des
côtes peu éle\ées et assez larges. — Hab. la Dalmatie.
Nous donnons des figures de ces deux espèces , à l'article
Phjllocère du Dictionnaire pittoresque d'Histoire naturelle.
Genre Lissome, Lissomus, Dalman,
On sait que ce genre , qui appartient à la tribu des Elalé-
ridesde Latreille, a été établi, en 1824? par Dalman, dans le
premier numéro de ses Ephémérides entoraologiques , et qu'il
en a décrit deux espèces du Brésil, sous les noms de L. punc^
tatus et Z. foveolatus, Latreille a adopté ce genre , dans la
nouvelle édit. du Règne animal; mais il y réunit les Drapetes
de Megerle. Dans un mémoire sur une distribution naturelle
des Serricornes^ publié dans le t. III des Annales de la Société
enlomologique de France, p. 11 3, il conserve le genre Li—
some tel qu'il l'a adopté dans le Règne animal. M. le comte
Dejean a cru devoir conserver le genre Drapetes, en publiant
son dernier catalogue ; si , comme il y a lieu de le croire , cet
entomologiste a trouvé de bons caractères pour séparer ces
deux groupes, celui des Lissomus se composerait encore de
9 espèces , toutes propres à l'Améri que méridionale. Ce que
nous ne pouvons nous expliquer , c'est que M. Dejean ait mis
le nom de L. punctulatus , publié par Dalman en 1824» en
synonymie de son L» ruhldus , qui n'a jamais été publié. Voici,
du reste, la liste des espèces, tant publiées qu'inédites, de ce
genre ; 1° Lmomus pmciuklu9 f Daim, [rubidus^ etmorio^
■4
Dej. , suivant une ohservalion de M. Lacordaire) ; a<* fosteo^
latus ^ Daim.; 3° lœç'igalus , Fab. (Elater); 4® castaneus ;
5° puberulus ; 6® sulcijrons ; ^° villosus ; et 8° mexicanus ,
Dej., Cat. Toutes ces espèces sont à peu près longues de 3 lig.
à 3 lig. et 1/2.
M, Reiche , qui possède une belle collection de Coléoptères,
vient de recevoir de Cajenne une espèce beaucoup plus grande,
qu'il n'a pas trouvée dans la collection de M. Dejean, et dont
il nous adresse la description suivante :
Xw*omM5 &Î5i'r/7iafM5, Reiche. Long. : 61ig. Larg. :23/4 1ig. — Noir,
luisant , finement ponctué ^ élytres ayant chacune près du bout une
tache triangulaire d'un blanc argenté , formée par des poils couchés,
et se prolongeant jusqu'à l'exlrémilé; front un peu échaucré en avant,
«ne large fossetle en arrière et de chaque colé du corselet ; deux fos-
settes à Jfl base de chaque élytre ^ antennes et pattes fauves. Cet in-
secte diffère tellemcint des autres es|)èces (ju'il -est inutile de le compa-
rer avec elles. (G. M.)
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX. ,
Histoire naturelle, mise à la portée des femmes et des gens
du monde , et rédigée suivant les classifications modernes ,
par madame Achille Comte ; ouvrage adopté par le Conseil
Royal de rinstruction publique, pour les collèges, les écoles
normales primaires , les écoles primaires élémentaires et su-
périeures , et les institutions de jeunes personnes ; Règne
animal, 2 vol. grand in-rj2 , ornés de i5o vignettes dessi-
B-ces et gravées par nos meilleurs artistes. A la librairie de
Paul Dupont et C* , rue de Grenelle-Saint-Honoré, 55.
Depuis que l'enseignement de l'Histoire naturelle est intro-
duit dans l'éducation et forme une partie essentielle des
éludes dans les collèges , beaucoup de naturalistes ont com-
posé des traités destinés à la jeunesse, des manuels, des
élémens , etc, , et plusieurs de ces publications sont destinées,
par la manière claire et simple dont la science y a été exposée,
t: donner une idée exacte de l'Histoire naturelle et à former des
naturalistes , eu apprenant à la jeune génération qui s'élève
^us nos y eux^ les élémens d'une science si féconde et si heXk,
ANALYSES D* OUVRAGES NOUVEAUX. l5
Parmi les naturalistes qui se sont Voues ainsi à l'enseignement,
on doit distinguer M. Achille Comte, qui a déjà donné des
ouvrages si utiles, parmi lesquels il nous suffira de citer les Ta-
bleaux du Règne animal du Cuvier, les Cahiers d'Histoire
naturelle et la Physiologie à l'usage de collt^ges et des gens
(tii nionde , ouvragés qui ont tous été adoptés par le Conseil
Bojal de l'instruction publique pour l'enseignement de cette
science dans les collèges.
,11 était réservé à Madame Achille Comte défaire, pourl'édu-
calîondes demoiselles etpour les gens du monde, ce que son mart
a fait en faveur des jeunes gens; elle availsous les jeux un exem-
ple bien encourageant, et d'ailleurs une plume aussi élégante
et aussi connue dans le monde littéraire, était bien capable
de rendre la science attrayante; aussi, les deux volumes que
cette dame a publiés, et qui comprennent l'Histoire du Règne
animal , sont-ils en tous points dignes de la réputation de leur
auteur. Tout en ne négligeant rien de ce qu'il est essentiel
d'apprendre à ses lectrices , Madame Achille Comte a eu soin,
pour que la mère puisse permettre la lecture de son livre à sa
fille, d'éviter tout ce qui aurait pu blesser la délicatesse d'un
sentiment qui est l'appauage exclusif de son sexe.
L'ouvrage de Madame Achille Comte a reçu , du reste-,
l'approbation du Conseil Rojai de l'instruction publique, et
il nous suffira de citer ici quelques fragmens du rapport fait
à ce sujet par M. Rendu.
« L'ouvrage de Madame Achille Comte est destiné à combler cette
Tacnne; l'auteur , saïjs néglh^er eRtièi-^meiU les détails scientifiques,
a cru devoir allacher plus d'iuiportance à la partie purement descrip-
tive des Dioiurs (les aniuianx^ et c'est ce qui distingue essenliellement
son ouvrage. C'est plus qu'un livre de lecture sur l'Histoire naturelle
du Règne animal , sans être un traité scientifique et complet.
» Quant à la partie «Icscriplive , nous aimons à le répéter, elle ne
mérite généralement que des éloges. Le style est facile , éh'gant , et
toujours simple. Il n'existe aucun traité d'Instoire naturelle de ce
genre qui puisse être mis en parallèle avec le livre de Madame Achille
Comte. On ne peut que le recommander vivement comme un excelleut
livre de lecture instructive et intéressante tout à la fols.
l6 NODVETLES.
» L'exécution typographique répond parfaitement au mérite de Vou-
vrage. Les gravures sur bois, qu'on a judicieusement placées dans le
texte , sont d'un fini aemarquable.
» L'ouvrage mérite d'être signalé à l'attention du ministre , et il n'y
a pas lieu de douter qu'il ne rende d'utiles services comme livre de
lecture intéressante et instructive, dans les établissemens d'instruction
et dans l'éducation domestique. »
Pour que Ton puisse avoir une idée des vignettes qui sont
répandues avec proiusion dans les volumes de Madame Achille
Comte , nous insérons celle qui suit , laquelle est extraite de
son ouvrage. Cet exemple montrera ausi comment nous pour-
rons , dans le cours de ce journal , figurer des objets dont les
formes seraient trop difficiles à décrire et qui ne devront pas
être figurés dans le Magasin de Zoologie. ( G. M. )
IV. NOUVELLES,
Nous recevons delà Havanne , dans l'île de Cuba , une lettre
de M. Poey, naturaliste déjà bien connu par des travaux es-
timés sur la zoologie de cette île , par laquelle il nous annonce
avoir découvert dans ce pays un petit mammifère voisin des
Desmansj ayant le museau allongé comme eux , mais en dif-
férant cependant d'iine manière notable. M. Poey pense que,
si cet animal n'appartient pas au genre Solenodon de Brandt,
il doit constituer un genre nouveau qu'il publiera incessam-»
ment.
REVUE
FÉVRIER 1838.
I. SOCIETES SAVANTES.
Académie royale des Sciences de Paris.
Séance du S/éi^rier i838. M. Milnes Edwards lit un Mé"
moire sur les Polypes du genre des Tubulipores ; ce travail a
pour objet des êtres dont Torganisalion intérieure était presque
inconnue, et il fait suite à une série de mémoires sur Tanato-
mie, la physiologie et la classification des Polypes, précédem-
ment présentés à TAcadémie. Suivant Tauteur, les Polypes du
genre Tubuli pore ne sont pas des animaux hydriformes, et
|eur mode d'organisation , loin de ressembler à celui des Hydres
et 'des autres Polypes parenchymateux inférieurs, est beaucoup
pljjs compliqué et a beaucoup d'analogie avec celui ds Ei-
chares et des Flustres. En effet , ils présentent , comme ceux-
ci , un tube digestif^ayant des parois distinctes de l'enveloppe
tugumentaire , une bouche et un anus séparés, un appareil
tentaculaire garni de cils vibratils qui paraissent servir à la res-
piration aussi bien qu'à la préhension des alimens , des muscles
bien formés , etc. ; mais ils n'ont pas, comme ces Eschares et
ces Flustres , un appareil operculaire garni de muscles bilaté-
raux , et ils en différent aussi par la conformation de la gaînc
téguiueutaire qui, en se durcissant , constitue la cellule tubu-
leuse dans laquelle toutes les parties molles se retirent lors de
la contraction.
Après avoir dit que les circonstances dans lesquelles vivent
ces zoophytes influent sur la croissance de leur Polypier, l'au-
teur montre qu'avec une seule espèce de nos côtes , les natu-
ralistes ont formé deux genres et trois espèces nominales. Il
Tom. I. Année i838. a
l8 SOCIÉTÉS SAVANTES.
donne ensuite une description du Polypier et présente sa sy-
nonymie. Enfin il termine en faisant connaître toutes les
espèces , vivantes et fossiles , de ce genre intéressant. Ce mé-
moire est accompagné de quatre planches.
M. Coste envoie uu mémoire sur VOi>olofçie du Kangourou,
accompagné de la lettre suivante , en réponse à celle de
M. Owen, — « J'ai lu avec regret la lettre que M. Owen a
écrite au sujet d'un produit utérin de Kangourou , qu'il dési-
gne sous le nom de fœtus et ses appendices vésicaleux , et
que j'ai considéré comme un œuf.
» Comme sur ce point la discussion parait plutôt porter sur
des mots que sur des choses, et comm*e, d'ailleurs, je suis
parfaitement en mesure de répondre à toutes les assertions de
M. Owen, je demande à l'Académie la permission de soumettre
à son jugement le mémoire ci- joint , dans lequel elle trouvera,
j'espère , les moyens de décider la question dans le fond et
dans la forme. »
Séance du 12. M. Isidore Geoffroy .S" i-i^/ZaiVe fait un rap-
port favorable sur un Mémoire de M. Alcide D'Orbigny , in-
titulé : Sur la distribution géographique des Oiseaux Passe"
reauxdans V Amérique méridionale. Dans ce Mémoire, que son
auteur a lu dans la séance du 2 octobre 1837 , M. Aie. D'Or-
bigny divise les régions de l'Amérique méridionale qu'il a
explorées, ou trois zones de latitude, suivant leur distance de
l'équateur, et chacune de celles-ci en trois zones d'élévation
au dessus du niveau de la mer. Il passe en revue les différentes
espèces propres à ces zones , et arrive à conclure que , dans
les trois zones de latitude et dans les trois zones d'élévation
le nombre des espèces de Passereaux va en décroissant très-
rapidement. Selon lui, la première zone, qui s'étend du ii"
au 28* degré , possède 240 espèces ; la seconde , comprenant
du 9.8*' on 54* degré , en a 72 , et la dernière, 'du 34® ou 43*^
degré, en à 37. La décroissance numérique a lieu de même
dans les trois zones d'élévation; ainsi la première, dont l'élé-
vation varie entre o et 1700 mètres, contient 83 espèces} la,
seconde , de 1700 à 3700 mètres , |6o espèces , et la dernière
qtii excède 5700 mètres, n'en a plus que 22* Il serait difficile
TRAVAUX IKiDITI. I9
(le iulvre Tauteur dam les ûbiervallons pleinea d'intérêt qui
suivent , et leur analyse ne pourait dispenser do recourir au
Mémoire même, qui est publié dans la relation du voyage de
M. D'Orbigny dans l'Amérique méridionale.
Séance du 19.— M. Parai>ey écrit qu'il a vu à Leyde, une
Salamandre gigantesque du Japon, que M. Siéboldt a rap-
portée vivante et qui a environ 3 pieds de longueur. M. Du-
mérll fait observer que cette espèce est connue et qu'on en
possède un individu conservé dans l'alcool au Musée de Paris,
SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE.
Séance du 'j février i838. — M. Duponchel lit un Mémoire
sur les Tinéites qu'il divise en 32 genres.
M. Bojer de F ons colombe envoie la suite de sa Monogra-
phie des Libellulines des environs d'Aix, comprenant les genres
jEshna et uégro n.
M. Guénée adresse également la suite de son Essai sur la
classification des Noctuélites.
Séance du 11. — Pas de Mémoires.
n. TRAVAUX INÉDITS.
Notice sur plusieurs espèces d'HÉLiCES , confondues à tort par
les auteurs , par M. Deshayes.
Cette notice a pour objet de distinguer trois espèces du
sous-genre Carocolle , confondues sous le nom à.* Hélix lahy-
rinthus , ces trois espèces sont :
1° H. Idbyrinthus^ Ctiemnitz; Seba; Encycl. , pi. 64, fig. 48; Fé-
russac. Carocolla labyrinthus , Lam. Anim. sans vert. Hélix plicata
pars , Dilw.
2° H. plicata , Born. , Knorr ; Hélix labyrinthus , Lam. , Journ.
d'Hist. nat. ; Hélix plicata pars , Dilw. ; Carocolla labyrinthus
pars , Lam. ; Hélix labyrinthus , Var. , Féruss., Moll. Hélix plicata,
Fér. , Piodr.
3« H. bifurcata , Desh. ; Hélix plicata , Féiuss. ; Hélix plicata ,
Desh. , Encycl. vî.m '^tr-
Les figures de ces trois espèces paraîtront avec la notice de
M. Deshayes ^ dans un prochain numéro du Magasin de zoo«
logie.
dà TRAVAUX INÉDITS.
Description de trois espèces nouvelles des genres Carocolle,
Pledrotome et Marginelle , par M. Petit de la Saossaye.
CarocoUajincigera , Petit. Haut. : 9 mill. Larg. : 27 niili. — Testa
orbiculari , acutissinie carinata , supia convexa , infra convexo pla-
nulata , umbilicata , alba , fasciis f useis cincla , aiifiactibns sex , aper-
luia subquadrangulari,obliqiiissimedepressa , faucepiope coluinellaia
plica transversa ornata ; labre externe unidenlato , intus uncifonne
dente arniato; margine albo reflexo.— Hab. l'istlime de Panama, elle
a été envoyée par M. Pavageau , négociant à la Nouvelle-Grenade.
Pleurotoma sinistralis , Petit. Haut. : d9 mill. Larg. : 7 mill. —
Testa sinistrorsa, fusiformi-turrita , crassiuscula , albido-grisea , au-
fraclibus octonis ; aufractu cingulo strigis longitudinaliter undalis
ornato , Iransversimque striato; labro acuto , superne laie emarginalo,
in medio arcuato ; cauda lata brevi. — Hab. le Sénégal. Découverte par
M. Augeard , commis de marine.
Marginella Kieneriana^ Petit. Long. : 12 mill. Larg. : 9 mill. —
Testa parva , piriforme , fulva , maculis albis transversis per quatro
séries disposilis ornata; spira brevissiuia , exserliuscula , labro crasso,
vix intus crenulalo, plicis columella octonis. — Hab. les plages de la
Guayra (Venezuela). Découverte par M. Lemarié, capitaine de vaisseau.
Sur le genre Pacsse, Paussus ,' Linné , par M. Guérin-
Méneville.
Tous les entomologistes connaissent la belle Monographie
que M. Weslwood a publiée sur la famille de Paussides, dans les
Transactions de la Société Linnéenne de Londres, vol. XVI ,
p. 607 , et l'on sait qu'il a fait connaître i4 espèces àePaussus
proprement dits, insectes encore si rares dans les collections ;
nous saisissons avec empressement l'occasion d'en publier une
quinzième espèce très-remarquable, qui appartient à la pre-
mière section des Paussus de M. Westwood , celle qu'il ca-
ractérise ainsi : thorax quasi bipartitus. Notre insecte ne p(^nt
être placé qu'auprès du P. microcephalus ^ Lin., auquel iî
resscnible par ses antennes , dont la massue est armée de petites
dents vers l'extrémité ; mais il en diffère par la forme de cette
n»ême massue , qui est à peine de l'épaisseur de l'arlicle ba-
silairc, presque cylindrique, à peu près comme celle du P.
Hardwickii y West. , lequel en diffère notablement parce qu'il
appartient à la deuxième section^ caractérisée par son ihord^
TRAVAUX INEDITS. 21
suhcontinuus. Voici la description abrégée de celte nouvelle
espèce.
JPaussus Jousselinîi, Guér. — Long. : 7 mil. Larg. aux épaules : 2 mil.
et/i rextrêmité : 3 mil. — Corps d'un brun foncé presque noir, avec
l'abdomen et l'extrémité des élytres ferrugineux ^ tête petite , ayant un
sillon longitudinal en avant et trois tubercules en forme de cornes sur
le verlex; antennes rugueuses avec le premier article grand , presque
carré , le second , ou la massue , subcylindrique , trois fois plus long
qne le premier, un peu rétréci au milieu ; ayant en dedans et à la
base un appendice tronqué et, près de l'extrémité, trois fortes dents
aiguës ; corselet divisé en deux par un profond étranglement , ayant
une profonde excavation longitudinale au milieu, et deux taches
orangées, produites par un fin duvet, et placées de chaque côté et pres-
que au fond de l'étranglement transversal ; élylres lisses , avec une
petite dent dilatée près de l'extrémité ; pattes rugueuses comme les
antennes.
Ce curieux insecte a été trouvé au Pégou , au bord de la
rivière Yrrawady, à une journée de Rangoon ; il était posé
sur un tronc de Palmier. Nous nous sommes fait un devoir de
le dédier à M. le comte de Jousselin , qui a eu l'obligeance de
nous communiquer l'individu unique de sa belle collection.
Nous en donnerons une figure, accompagnée de détails, et une
description complète, dans l'un des prochains cahiers de notre
Magasin de Zoologie.
Nofa, M. Chevrolat nous prie d'ajouter la note suivante au
sujet du genre Paussus,
• On trouve dans le Magasin de Zoologie, 1882, cl. IX,
pi. 49 1 la description et la figure d'une espèce de Paussus du
Sénégal, que j'ai appelé P. cormilus. J'avais fait figurer la léte
et l'abdomen d'un autre individu que Je présumais être le mâle,
mais au moment de donner le bon à tirer, j'ai reconnu que
cet individu forme une espèce bien distincte , ce que j'ai aii-
noncé, mais je ne lui ai pas donné de nom. Voici donc une
courte description de cette espèce :
Paussus curvicornis, Chevrolat (figuré Mag. Zool., pi. 49, fig. 4 a,
2 et 2 a). — Long. : 40 mill. — D'un ferrugineux un peu obscur avec l'ex-
trémité des élytres plus pâle ; tête ayant sur le verlex une pointe co-
nique un peu courbée en avant ^ corselet divisé transversalomrnt par
un fort étranglement , ayant une profonde impression à son lobe pos-
térieur; élytres presque lisses avec quelques tubercules ivès-petils et
22 TRAVAUX INEDITS»
une légère dilatation à l'extrémité et en dehors; pattes d'une couleur
plus foncée.— Hab. le Sénégal.
Sur le genre Trochoïde , Trochoideiis , Weslwood , par
M. Guérin-Méneville.
Ce genre a été établi dans la Monographie des Paussides ,
que nous avons citée plus haut, avec le Paussus crucialus de
Dalman, insecte observé dans le copal, par ce célèbre ento-
mologiste ; tous ses caractères génériques conviennent à peu
près à une jolie espèce dé Tile Maurice , qui nous a été en-
voyée par M. Julien Desjardin , notre collaborateur pour la
Faune de Maurice, ensorte que nous croyons devoir la laisser
dans ce genre , jusqu'à ce qu'un nouvel examen ait fait décou-»
vrir entre ces insectes des différences assez grandes pour les
séparer génériquement.
Trochoideus Dejardinsii , Guér. — Long. : 4. Larg. : 2 mill. — Cet
insecte est d'un brun marron, couvert d'un fin duvet jaunâtre ; la bou-
che , les antennes et les pattes sont fauves ; sa tête est large , sans
rétrécissement postérieur , avec les yeux saillans et le chaperon et le
labre plus étroits et assez avancés pour couvrir les mandibules. Dans
les deux individus que nous possédons, les antennes sont composées
évidemment de quatre articles, dont le dernier forme une massue beau-
coup plus longue que les trois premiers; mais l'un des deux à cette
massue beaucoup plus épaisse et nous semble être le mâle. Le pre-
mier article est plus long que les deux suivans réunis, arrondi, épaissi
en avant ; dans le mâle et la femelle le second article est triangulaire,
aussi long que large ; le troisième est semblable au second ; chez la
femelle ; mais dans le mâle il est très-dilaté en arriére et forme la base
de la massue , qui est aplatie , à peine deux fois aussi longue que
large , tandis que chez la femelle cette même massue est plus étroite
moins aplatie et qu'elle a au moins trois fois sa largeur dans sa longueur.
Les palpes maxillaires sont assez longs et paraissent formés de trois
articles dont le premier est court , le second un peu plus long et épais,
et le troisième encore un peu plus long que le second , conique, ter*
miné en pointe. Les palpes labiaux sont très-courts et terminés par
un article largement obconique et creusé au milieu. Le corselet est
en forme de cœur, tronqué des deux côtés. L'écusson est triangulaire,
plus large que long. Les élytres sont ovalaires , arrondies au bout, un
peu bordées. Les pattes sont courtes , avec les tarses de cinq artiéles.
M. le docteur Demay nous annonce que, dans la séance du
12 septembre iSS-j , il a présenté à la section d'Histoire natu-
relle du congrès de Metz , une notice , accompagnée de figures^
TRAVAUX INEDITS. 23
Contenant la description de treize espèces nouvelles de Coléo-
plères, provenant de la Guyane. Il nous adresse l'extrait sui-
vant de son travail , en nous engageant à Tinsérer dans la
Rc^ue Zcologique.
Brachinus melanopterus. Rufus j elytra nigra, valde slriata ciim
macula obliqua et lineata , ponii aurati coloris. — Long. . 6 à 6 1/2
lig. Larg. : 3 lig.
Brachinus Rivierii , Guér. Fera omnino ut prœcedens , sed muUo
major, et ublque flavus , exceptis zonis duabus nigris in elytris et tho-
racis.— Long. ; 8 lig. Larg. : 31/2 lig.
Lampyris guyanensis. Corpus longum et molle; thorax planus ,
marginalus, seuii-circularis ; os parvum ; oculi magni , antennse fili-
formes , thorax et elytra translucida. Omnino flavescens , exceptis
extremis inferarum alarum posticis, quse nigra sunt.— Long. : 7 lig.
Larg. : 3 lig.
Cyclocephala ru fo -nigra. Rufa , punctata ; caput nigrum ; os et ap-
pendices rubescentia i prolhorax leviter raarginatus cum magna ma-
cula nigra, rufa linea distincta; elytra macula pyramidali ornata.
— Long. : 7 à 7 1/2 lig. Larg. : 2 1/2 à 3 lig.
JJoryphora testudo. Hubra j labrum flavescens; elytra cœrulea, picla
octo niaculis flavis , quarum quatuor in medio dorsi œquales et circu-
lares , et aliae quatuor majores et inœquales et œqui subtriangulares.
— Long. : 7 à 7 4/2 lig. Long. : 4 lig.
Oaleruca suhvittata. Lutea, rugosa ; corpus oblongum ; subcylin-
dricum; caput globulosumj thorax nigrolriraaculatus , antennœ nigrœ ,
thorace longiores ante et iuter oculos insertœ , et basi approximatse;
elylris et pedibus nigro variegatis. Long. : 3 lig. Larg. : 1 lig.
Cassida metallica. Corpus viridi-seneum , subcirculare , clypei-
forme , et ad peripheriam thorace et elytris marginatum , elytra me-
tallice subviridia , cum quatuor maculis pallide flavis in elytrorura
marginibus externis; abdomine ac pedibus nigris, tarsis vero rufis. —
Long. : 4 1/2 lig. Larg. : 3 lig.
Cassida chelidonari a. Qnoad formam, cassidœ metallicœ subsimilis,
paulo minor ; elytris postice bif urcis , pallide flavis , quorum tamen
ultima extrema necnon margines interni fusca sunt , et etiam puncta
in'medio marginum externonim; capite, thorace, abdomine et pedi-
bus nigris. — Long. : 4 lig. Larg. : 2 d/2 lig.
Erotylus Guerinii. Niger ; caput et prothorax pallescentia ; elytra
corusca , in medio convexa , punctis impressis diverse striala , orna-
taque tribus zonis transversalibus, denlatis, quarum prior flavi coloris,
et duai alterœ rubri. — Long. : 11 lig. L.irg. : 5 d/2 lig.
Il Erotylus Debauvei. Niger ; valde gibbosus in medio dorsi ; elytra
polita , nilida , flava , alte impressa uigris punctis , et quiuque aliis
^4 Analyses d'ouvrages nouveaux.
«laculis qiioque nigris , sed multo niajoribys, variata. Très niaciilœ
anticœsunt transversales, quarum duae latérales , tertia vero in gibbi
apice, duœ aliie in elytroruni posticis extremis. Inferi appendices ni-
gri sunt; allanien média crura duorum pedum posteriorum rufescen-
tia. — Long. : 8 lig.
Erotylus nigrotibialis. Ruber ; caput et prolhorax nigris punctis
maculala ; elytra nigra , extremis posticis rnlis et diiabns zonis flavis
et sinuosis ; anterior zona largior , et magno puncto nigra. Pedes rii-
bri ; ultima crurum , tibise et tarsi nigra. Long. : 4 1/2 lig. Larg. : 3 lig.
Erotylus nigripeîinis, Ovutus ^ rnbescens; prothorax nigris maculis
punctatus; elytra nigra, cor usca,*j parvis punctis impressis striata.—
Long. : 3 1/2 lig. Larg. ; 1 1/2 lig.
Nous possédons presque toutes ces espèces, et elles entreront
dans un travail que nous préparons sur les insectes recueillis
par M. Debauve , pendant un voyage à Demerary et dans
Tintérieur de la Guyane anglai ( G. -M. )
m. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.!
Les jeunes naturalistes, ou Entretiens sur Thistoire natu-
relle ; par Mademoiselle S. Ulliac Trémadeure. — Deux
vol. grand in-12, ornés de jolies planches gravées. — Paris,
chez Didier , libraire.
L'ouvrage que nous annonçons est destiné à faire faire de
grands progrès à l'histoire naturelle en y initiant la généra-
tion qui a commencé de nos jours , et formant , dès à pré-
sent, des éludians pour une .science aussi utile qu'agréable.
En effet, tous les jeunes gens qui liront le livre de mademoi-
selle Ulliac Trémadeure, sentiront naître le goût de celle
élude; car elle a su leur présenter l'histoire naturelle dépouil-
lée de tout l'appareil scientifique, qui, dit-elle, ne manque à
aucun des ouvrages publiés jusqu'à présent ; elle a pensé que
le meilleur moyen d'exciter l'amour de l'instruction chez ceux
qui n'en comprennent pas encore la valeur, c'était de les pré-
parer, par le récit amusant des faits, fi la lecture des décou-
vertes non moins intéressantes de la science. C'est celte mar-
che que mademoiselle Ulliac Trémadeure a suivie avec le
talent dont elle a déjà donné tant de preuves dans plusieurs
ouvrages d'éducation couronnés par l'Académie françuise et
par la Société pour l'instruction élémentaire.
îî5
Mademoiselle Ulliac Trémadeure montre qu'elle a fait
une étude bien approfondie de Tensemble de l'hisloire na-
turelle; aucune de ses parties ne lui est étrangère, et elle
prouve qu'elle est parfaitement au courant des découvertes
qui ont été faites par nos savans maîtres , à un tel point
que son ouvrage , tout en restant à la portée des jeunes gens
par son plan et par la manière simple dont elle a présenté les
faits, sera lu avec fruit par les personnes qui ont déjà des con-
naissances en histoire naturelle , mais qui n'ont pu se tenir au
courant des travaux récens.
Nous recommandons vivement la lecture de l'ouvrage de
mademoiselle Ulliac Trémadeure aux personnes qui veulent
avoir une idée exacte de l'histoire naturelle ; il peut être mis
entre les mains des demoiselles , car son auteur a su éviter ,
avec le tact qui caractérise les dames, tout ce qui ne doit pas
trouver place dans un ouvrage comme le sien : si le goût de
l'histoire naturelle n'est pas venu aux personnes qui ont lu
ce livre , il faudra désespérer qu'il leur vienne jamais ; car il
est impossible de rendre la science plus attrayante et de pré-
senter ses grandes et belles vérités d'une manière plus claire ,
plus exacte et plus élégante. ( G. -M. )
Essai 3Tonographiqde sur les Campagnols des environs de
Liège ) présenté au premier congrès scientifique belge réuni
h Liège le i«' août i836, par M. Edm. de Sei.ys-Long-
CHAMPS. — Liège, chez Y. Dcsoer, place Saint-Lam-
bert. i836. '
Le travail de M. de Selys-Longchamps forme une brochure
in-8® de i6 pages, accompagnée de quatre planches lilhogra-
phiées et coloriées. Après quelques considérations sur le genre
Campagnol; il en présente les caractères essentiels et le divise
en deux sections , suivant que les oreilles sont presque nulles
ou cachées sous le poil , ou qu'elles sont externes , moyennes
et bien développées. Les espèces propres aux enviions de Liège
sont au nombre de cinq; deux ont paru nouvelles à M. de Sclys-
Longchamps , qui ignorait alors que M. Bâillon, d'Abbeville ,
les avait publiées. Voici les noms de ces cinq espèces, i* CamV.
ïAuyz y j4rf^icola fulçfus y Dcsm.; 2" C. amphibie, ^. «m-
fe6 ANALYSE d'oDVRAGES NOUVEAUX.'
phibius , Desm. , Linn.Le Rat d'eau , Buff. ; 5® C. des champs,
A. arvalis , Linn. j Mus terrestris , Erxl. ; Àn^icola vulgaris,
Desm. ; le Campagnol , BufF. ; 4" G. souterrain , A, subler^
raneus , de Selys , qui est le pratensis de Bâillon , et 5° le G*
BoussATRE , j4 . j'itfescens de Selys , qui est VA. rubidus de
Bâillon. Toutes ces descriptions sont très-bien faites, compa-
ratives, et d'une étendue suffisante. L'auteur, dès qu'il a connu
le travail de M. Bâillon , s'est empressé d'adopter les noms que
ce savant avait donnés à ses deux espèces ; car il reconnaît que
les noms imposés avant lui doivent avoir la priorité. Les quatre
planches représentent les A. fulvas ^ arvalis , subterraneus et
rufescens, avec leurs crânes. (G. -M.)
Description d'une nouvelle espèce du genre Dreissena, par
M. P. Y. Van Beneden. — Brochure in-8° de 8 pages et
I pi. lilhog. et col. — Extrait du tom. 3, n° 2, des Bul-
letins de l'Académie royale de Bruxelles.
Le genre Dreissena , fondé en i834» par M. Van Beneden,
sur le Mytilus poljmorphus , ne comprenait que deux espèces.
Ce nouveau mémoire a pour but d'en faire connaître une troi-
sième que l'auteur nomme Dreissena cyanea , et qu'il carac-
térise ainsi : Coquille oblongue , plus haute qu'épaisse , fine-
ment striée à l'extérieur ; son intérieur d'un bleu foncé. C'est
surtout au moyen ce dernier caractère que l'on distingue cette
espèce des deux autres, qui sont blanchâtres à l'intérieur. Elle
manque en outre de la carène longitudinale du Dreissena po-
lymorpha et de la double série de lamelles du Dreissena afri"
cana. Cette coquille a été communiquée à M. Van Beneden
par M. A. D'Orbigny , qui ne connaît pas sa localité d'une
manière certaine , mais qui la croit du Sénégal.
A la suite de cette description , M. Van Beneden revient sur
quelques points de l'anatomie du Dreissena polrmorpha, con-
signés dans un mémoire inséré dans les Annales des sciences
naturelles (avril i835}. Ayant reçu des individus plus grands
que ceux qu'il avait étudiés d'abord , il a pu mieux voir plu-
sieurs parties délicates.
Ce mémoire est accompagné d'une planche lilhographiée
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. 07
et colorit'C représentant sa Dreissena cjanca et la nouvelle
analomie de la Dreissena pol/morpha.
Nota, ^ous venons de recevoir uneEthérie pêchéc à Galam,
dans le Sénégal , et par conséquent très-loin de la mer , sur
laquelle se sont grouppécs une grande quantité de Dreissena
q/ricana» Nous devons celle communication à M. Paulinîer ,
avocat et directeur de l'instruction à Saint-Louis , qui a bien
voulu faire pour nous des recherches sur les animaux du Sé-
négal , et à qui nous devons plusieurs espèces rares et nouvelles
que nous publierons sous peu. (G.-M.)
Réponse aux observations critiques de M. Cantraine , sur le
genre Dreissena ; ^(\r M. Yak Beneden. — Brochure in«8°
do 5 pages.
Cette notice a pour but de réfuter un mémoire communiqué
par M. Cantraine à TAcadémie royale de Bruxelles , dans sa
séance du 4 niars 1837; M. Van Beneden combat les asser-
tions de son adversaire avec assez de vivacité , mais sans sortir
des bornes d'une discussion convenable. (G.-M.)
De quelques insectes de Sardaigne, nouveaux ou peu con-
nus , par Joseph Gêné , professeur de zoologie à l'Académie
de Turin , et directeur du Muséum d'histoire naturelle de
cette ville. —Premier fascicule, extrait des mémoires de
l'Académie royale des sciences de Turin , t. 89, p. 161.
Dans un voyage à travers la Sardaigne , entrepris par ordre
du roi Charles-Albert , l'auteur a rassemblé un grand nombre
d'animaux , selon lui tout-à-fait nouveaux ou peu connus , et
en tout cas dignes d'être signalés. Dans le nombre , les insectes
tiennent le premier rang , et la quantité de ceux qu'il a ré-
coltés , tant espèces que variétés , est si grande , que l'auteur
pense qu'elle suffirait pour établir le spécies de l'entomologie
du pays. Depuis son retour , il déclare donner tout son temps
à un ouvrage de ce genre, grandement désiré de tous les amis
des sciences naturelles. Mais l'auteur fait la réflexion que , de
notre temps , l'entomologie a fait de si grands progrès et que
tant d'ouvrages iconographiques et descriptifs sont publiés
chaque jour, qu'à peine une grande fortune et un parfait loisir
suffiraient pour les consulter et les comparer. Ici, M. Gêné cri-
28 ANALYSE d'oUVRAGES NOUVEAUX.
tique les divers modes de publication employés par les auteurs »
et son principal argument est l'idiome maternel dont on se
sert le plus communément. Sa critique ne nous semble pas
tout-à-fait juste ; en effet, la beauté du papier, la grosseur
du volume, ne dépendent pas toujours de la volonté d'un
auteur, et pour ce qui est de l'idiome, nous convenons avec
lui qu'il serait à désirer que tous les auteurs se servissent du
Jatin ; mais cela non plus n'est guère possible , car souvent ils
jie le connaissent pas , ou ils s'adressent à des lecteurs qui l'i-
gnorent aussi.
Le savant professeur s'élève ensuite avec force contre cette
fureur insensée, qui pousse certains écrivains à renverser de
fond en comble la nomenclature et la méthode , en créant
immodérément des genres, des sections , des espèces, le plus
souvent inutiles et indignes de la science. « Par-là^ ajoute-t-
» il , ils embarrassent la marche de l'entomologie, déjà gênée
» parle nombre trop grand des genres , et une synonymie ex-
» trémement vicieuse; par-là , il arrivera qu'à la plupart des
« entomologistes vraiment zélés , il sera impossible de suivre
» à pas e'gaux, mais sûrs , les progrès de la science. » Nous
partageons ici le sentiment de l'auteur , car alors la science
reculerait réellement au lieu d'avancer.
« En présence de cette .grande perturbation des choses ,
» ajoutel'auteurjje sens que j'entreprends un ouvrage sujet à de
» dangereuses chances; mais je suis soutenu par l'idée qu'il sera
)» utile. Comme sa principale difficulté consiste dans la déter-
» mination et la synonymie des espèces, j'ai voulu soumettre
» à l'appréciation des entomologistes toutes celles que j'ai
«crues soit nouvelles ou peu connues , soit contenlieuses ,
» avant de livrer à la presse un ouvrage ébauché et affranchi
« de tout contrôle. »
Dans ce louable dessein , l'auteur a réuni dans quelques fas-
cicules, les insectes qu'il a examinés et déterminés avec soin ;
mais, se défiant de lui-même, il acceptera avec reconnaissance
les observations critiques et les avis désintéressés de tous les
savans qui cultivent la science dont il fait le charme de sa
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. a^
vie , et il se propose de proclamer leurs noms et leurs obser-
vations dans Touvrage qu'il médite.
Après ce préambule , Tauteur passe rapidement en revue
1rs entomologistes qui ont traité des insectes de la Sardaigne ,
afin de justifier de la nomenclature qu'il a cru devoir adopter.
Georges Dabi , collecteur d'insectes de Vienne, en Autriche,
mort dernièrement, vint parcourir la Sardaigne en 1826, pour
étudier les insectes. Quoique cet auteur n'ait visité que les'
environs de Cagliari , il ramassa un grand nombre d'insectes
qu'il vendit par toute l'Europe, puisque son métier était de»
vendre des objets d'histoire naturelle. MM. Dejean et Schœn--
herr décrivirent récemment quelques uns de ces insectes; la'
plupart, cependant, sont encore inédits dans les collections
des enloniophiles, soit reçus de Dabi lui-même et étiquetés,
de sa main, soit acquis par quelques autres , avec les préten-
dus noms que leur aurait imposés ce collecteur. Mais le com-
merce de ces insectes , leur échange continuel , suffisent pour
démontrer qu'une grande confusion a dû se glisser dans la ^
nomenclature des espèces , et que bon nombre d'entre elles
ont dû être placées dans les collections , sous un seul et même,
nom , bien que fort différentes les unes des autres. L'auteur,
ignore entièrement , ou connaît d'une manière indirecte les
noms que l'entomologue viennois avait donnés à ses insectes ^
à l'exception d'un très-petit nombre, dont les types, pour
ainsi dire, avaient été donnés par Dabi lui-même au Muséum
de Turin. Il avertit donc qu'en traitant des insectes de la Sar-
daigne, il ne se sert des noms de Dabi, qu'en tant qu'il les tient
pour certains , d'après les individus envoyés par l'auteur et
qu'il a sous les yeux, et qu'il repousse tous les autres, qu'il a;
pu recueillir soit oralement soit par lettres de la part des cn-^
loniologistes , comme trop vagues ou tout-à-fait incertains. Il
ajoute qu'il en est de même pour tous les noms attribués a ce
marchand, dans divers catalogues sans phrases caractéristiques,
et qu'enfin il citera religieusement les noms spécifiques donnés'
par les auteurs et qu'ils ont accompagnés de descriptions ;
mais, pour ne pas surcharger inutilement la synonymie, il pas-1
sera outre ^ chaque fois qu'un nom est cite sans description ; à
3o
moios que rauiorité et le témoignage d'un auteur au dessus
de toute critique ne Tait consacré.
M. Gêné passe ensuite à la description des espèces qu'il a
déterminées et des genres nouveaux qu'il a créés. Nous donne-
rons l'extrait de son travail en laissant aux entomologistes le
soin de le critiquer et de le vérifier dans son propre ouvrage.
Il décrit (nous citons littéralement, sans relater la syno-
nymie des auteurs modernes ) :
Quatre Cicindèles , dont une nouvelle , sous le nom de Ci-
cindela saphyrina , Gêné ; un seul Dromius est nouveau , D,
Sturmii, G.; un Omophron, une Feronia inédite, F. splendens,
G., un Stenolophus , un Trochalus nouveau, Troch. meri"
dionalis , G. ; un Emus nouveau , F. uiarginalis , G . ; Iroh Bu-
prestes , trois Elater nouveaux, E. argiolus, ulcerosus , Elco-
narœ, G.; un Cehrio nouveau, C. strictus^ G. ; une Cantharide
(Telephore) nouvelle, C. prœcoxy G., deux Dasytes nouveaux ,
D. protensus et imperialis , G. ; un Scydmène inédit , Scjd-
mcenus Kunzu , G.; un Dermeste, deux Hélérocères, H,
liamifer et nanus^ G, ; un Elophorus alternans , un Oniticel-
lus concinnusj G,, tous deux inédits, ainsi qu'un Trox cribruiriy
un Geotrupes Hiostius, G., un Pachype femelle, sous le nom de
Ccelodera que lui a imposé M. Dejean , un Tricliius nouveau,
T* fasiolatus , G; un Dorcus , idem., D. musimoriy G,,
parmi quatre Tentyrla , deux sont nouvelles pour notre au-
teur, les T. rugosa et Floresiiy G. ; enfin , un A sida et un
Méloé inédits, A. Solieri, M, sardous , G.
Outre les espèces dont nous donnons l'énumération , l'au-
teur a établi un nouveau genre dont nous citerons les carac-
tères avec la phrase spécifique de l'unique espèce qu'il y rap-»
porte.
Genre Elaphocera ( Corne de Cerf).
Antennes de dix articles ; le premier grand , en massue ^ le deuxième
plus petit, globuleux; le troisième très-long , prolongé antérieurement
en une forte épine ; rextrémité heptaphylle dans les deux sexes.
Chaperon arrondi antérieurement , à bords réfléchis , profondément
incisé au milieu.
léétQ semi-ciciilaire } cilié , obtu$ément «chancre en avanti .
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. 3t
Mandibules Irigones , h sommet allongé , obtus , creusée» aux côtés
internes , et munies de quatre dents \ deux d'entre elles assez fortes
à la base, les autres très-petites.
Mâchoires assez épaisses , cornées , à lobe terminal obtus , tridenté.
Lèvre étroite, oblongue , bordée de longs poils.
Palpes maxillaires de quatre articles ; le dernier en ovale allongé
et plus grand ; les labiaux, de trois articles.
Crochets de chaque tarse doubles , profondément bifides , les dents
internes plus courtes.
L'auteur pense que ce genre doit être placé entre les Meto^
lontha et les Rhisotrogus; il se rapproche des premier par ses
antennes de dix articles , à massue heptaphylle , et des seconds
par le faciès , la taille et le genre de vie ; il diffère de tous deux
et de tous les autres que Ton a réunis récemment dans la fa-
mille des Scarabées phjllophagcs , par le troisième article an-
lennaire, qui se s'avance en épine , et par tous ses crochets
profondément bifides. L'unique espèce de ce genre est :
VElaphocera olscura, G. — Tête et thorax d'un noir brillant; élylres
d'un brun marron obscur , relevées de petites côtes peu apparentes ,
ponctuées; corps couvert de poils en dessous. Long. : 41ig. Larg. :
2 à 3 lig.
Cet insecte a été trouvé au commencement de mai sur les
collines qui séparent Maison-Neuve de Villacidro et près de
Cagliari.
Ce premier mémoire est accompagné d'une planche gravée,
représentant les espèces nouvelles décrites. Nous espérons que
l'auteur poursuivra son beau et utile travail. (C. Lemaire.)
. Dissertatio inauguralis zoologica de Pselaphis faunœ pragen-
sis, cum anatomia Clai>igeri^ quam consensu auctoritale
perîUuslris , etc., etc.; par Hermannus-Max, Schmidt..
— Pragae, i836.
Cette thèse forme une brochure de cinquante pages petit
în-8®, écrite en allemand et accompagnée de deux grandes
planches oblongues, gravées sur pierre et représentant l'ana-*
lomie et plusieurs espèces des genres Clai'iger et Pselaphus*.
Après avoir donné les caractères des Phsélaphiens, l'au-
teur passe en revue tous les genres , en citant les espèces
propres aux environs de Prague. Parmi ces espèces , il y en a
cinq qui sont nouvelles et que M. Schmidt décrit et Bgure. La
3è NOUVELLES.
première est un Tjchusy qu'il nomme T. dichrous, et qu'il
représente pi. i, fig. 16; la seconde est le Bjthinus Stern-
bergi de M. Smidt, représenté pi. i, fig. i5 ; la troisième, le
Bjihinus regularis , Schmidt, pi. 2, fig. i ; la quatrième, le
Bijaxis Opuntice, Schmidt, pi. 2, fig. 17 ; la cinquième, le
Brjaxis //e//m, Schmidt, pi. 2, fig. 14. A la suite de ce travail,
il donne une anatomie, aussi complète que possible, des deux
genres Clai^iger et Pselaphus. Les diverses parties de ces in-
sectes sont énormément grossies et offrent des détails très-cu-
rieux. (M.-G. )
Brachelytrorum species agri halensis. Dissertatio inauguralis
medica , etc. , etc. Auctor Gulielmus-Hermannus Runde.
Halse, i835.
Cette thèse comprend la diagnose de toutes les espèces de
Staphiliniens propres aux environs de Halle ; parmi celles-ci ,
il y en a plusieurs qui ont paru nouvelles à l'auteur , et dont
il donne des descriptions étendues. Ce travail nous a semblé
fait avec soin , et doit être consulté par les entomologistes qui
veulent connaître les Brachélylres d'Europe. (G.-M.)
IV. NOUVELLES.
M. Eydoux , chirurgien de la marine , connu par son
Voyage autour du monde, sur la corvette la Fa^'orite , vient
d'arriver avec les récoltes précieuses qu'il a faites pendant
son nouveau voyage sur la Bonite. Il n'a pas négligé de re-
cueillir les petites espèces d'animaux invertébrés, et ses col-
lections promettent des publications d'un grand intérêt pour
la science. Espérons que le ministère de la marine , qui a déjà
rendu de si grands et si nombreux services aux sciences natu-
relles par les belles publications qu'il a ordonnées,, mettra
bientôt ce savant voyageur à môme de faire connaître les
riches matériaux qu'il rapporte.
REVUE
,®®1L®(S1®101
MARS 1838.
I. SOCIETKS SAVANTES.
ACADÉMIE ROÏALE DES SciENGES DE PaRIS.
Séance du i^ février i838. — M. Bor/ de Sainl-Vin'^
cent fait un rapport favorable sur le Dictionnaire pittores"
que d'histoire naturelle. Après quelques réflexions .très- pi-'
qunntes sur le titre des publications au moyen des-
quelles nos devanciers cherchaient à populariser les sciences
et la lilléralure, le savant rapporteur fait connaître le but
que se sont proposes les auteurs et les éditeurs du Diction-"
naire d'histoire naturelle^, en citant le passage suivant de
l'inlroduclion de ce livre : « INous avons pensé avec les
éditeurs de cet ouvrage, dit M. Guérin-Méneville , que le
moment était venu pour l'Histoire naturelle de coopérer
au grand mouvement de la civilisation , et nous venons ap-
porter notre tribut en cherchant à faire participer les masses
aux belles découvertes que les savans firent dans les sciences
naturelles. Nous Voulons faire connaître aux gens du monde
les phénomènes généraux de la nature, les lois qui les régissent, '
les propriétés et les usages des corps qui composent les trois rè-
gnes , l'influence qu'ils exercent les uns sur les autres, et
surtout les applications que l'homme est parvenu à en faire
pour ses besoins et ses plaisirs. Nous ne présenterons pas la
science, comme on l'a fait trop souvent , d'une manière ab-
straite , hérissée de mots techniques , souvent barbares , in-
compréhensibles pour ceux qui ne sont pas déjà savans, et
capables de les rebuter], en les dégoûtant d'une étude pour-*
tant si pleine de charmes. »
Tom. I, Année i838» 3
34 SOCIETES SAVANTES.
Il fait ensuite connaître les autres Dictionnaires publiés
jusqu'ici , et il montre que celui dont il rend compte s'en
distingue en ce qu'il présente les détails et l'ensemble de la
science clairement , simplement et dans un style souvent élé-
gant , toujours dégagé de cette foule de termes techniques si
repoussans pour les personnes qui n'ont point appris la langue
de l'histoire naturelle; les auteurs du Dictionnaire, dit M. Bory
de Saint-Vincent , se sont affranchis de cet appareil de for-
mules que le vulgaire est enclin à considérer comme un
voile hiéroglyphique sous lequel nous voudrions , comme au
temps des prêtres de l'antique Memphis , envelopper les con-
naissances humaines pour nous en réserver le monopole. Ainsi
transportées dans le langage vulgaire , les sciences naturelles
sont mises , dans le Dictionnaire pittoresque , au niveau de
toutes les intelligences. Je ne puis, poursuit le savant rappor-
teur, résister au besoin de signaler comme méritant d'être
remarqués , les articles que l'on doit aux plumes conscien-
cieuses de MM. Puillon-Boblaye , Cocteau, Gerbe , Martin
Saint-Ange , Berneaud , Grimaud de Caux , Virlet , Gar-
not, etc. Avec de tels collaborateurs le Dictionnaire n'a pu
que s'améliorer , et tel qu'il est maintenant , il est indispensa-
ble à toutes les classes de la société.
Séance du iQ février. — M. Turpin lit un mémoire inti-
tulé : yinalfse microscopique faite sur des globules de lait à
Vétat pathologique,
M. Flourens lit un mémoire intitulé : Recherches anaiomi-
ques sur les structures comparées de la membrane cutanée et
de la membrane muqueuse.
M. Flourens annonce ensuite qu'il vient de recevoir de M. le
docteur Guyon , chirurgien en chef de Tarmée d'Afrique, des
pièces anatomiques et des documens écrits pour servira l'his-
toire physique et ethnographique des différentes races humai-
nes qui se trouvent en Algérie, et spécialement à celle des
Kabyles et des Arabes de l'extrémité nord-ouest de l'Afrique.
Séance du 5 mars. — M. Puel envoie un Mémoire sur le
Renne fossile. L'objet de ce travail est de faire connaître les
ossemens de Reune qui ont été récemment découverts dans
SOCIÉTÉS SAVANTES. 35
la commune de Brengues , dans le département du Lot. L'au-
teur discute l'opinion soutenue par MM, Chrislol et Schmer-
ling, qui font deux espèces distinctes du Renne vivant et du
Kenne fossile, et il s'attache a montrer que les caractères
distinctifs établis par ces deux auteurs sont loin d'avoir l'im-
portance qu'ils leur attribuaient.
Séance du \i mars. — M. Turpin lit une Rectification a
un passage de son analyse microscopique faite sur des globules
de lait à C état pathologique, M. Turpin avait vu dans le lait
de petites aglomérations informes et composées de globulins
excessivement ténus , d'un rouge sanguin ; ii a reconnu que ce
sont des soufflures de l'intérieur du porte-objet en verre. u
M. Duméril fait un rapport sur une Collection d*échantil'
Ions de Fers à soie malades , présentée à l* /écadémie , at'ec un
mémoire explicatif, par M. H. Bourdon. *'i
M. Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire lit un rapport vtrbat
très-intéressant sur les OEuvres d* histoire naturelle de Goethe,
traduites par M. le docteur Martins. L'étendue de ce rapport
ne nous permet pas de l'insérer ici en entier , et une analyse
n'en donnerait pas une idée suffisante. Nous nous contenterons
donc de citer un seul passage dans lequel le savant académicien
s'exprime ainsi en terminant : « Les Allemands nous ont
reproché quelquefois d'ignorer et de méconnaître les travaux
zootomiques de Goethe ; c',tst un reproche dont la traduction
de M. Martins nous justifie pleinement, au moins pour l'avenir.
Elle est, en effet, claire, élégante, fidèle, enrichie de notes
instructives , et telle , j'ose le dire , que Goethe n'eût pas man-
qué d'en approuver et d'en voir avec plaisir la publication. »
Séance du 19 mars. — M. Duméril \ii un rapport favorable
sur un ouvrage de M. Lacordaire intitulé: Introduction à
V Entomologie, formant la 22" liv. des nouvelles suites à Buffon
qui se publient chezle libraire Rorct. Il termine ainsi ce rapport
verbal : en résumé , M. Lacordaire a fait un livre fondamental
pour la science, et qui lui fera beaucoup d'honneur, parle
talent réel qu'il a développé dans le rapprochement des faits et
par la méthode et l'art avec lesquels il a rédigé ce travail qui
36 SOCIÉTÉS SAVANTES.
remplit parfaitement le but qu'il s'était proposé, de faire une
introduction à l'étude de l'histoire des insectes.
M. Lartet annonce qu'il a découvert une nouvelle demi-
mâchoire de singe fossile , garnie de quatre molaires , sembla-
bles de forme à celles de la mâchoire présentée l'année dernière;
il joint à cet envoi des Obseri^ations sur les Ruminans fossiles
des terrains tertiaires sous-pyrénéens.
MM. Beauperthuj et Adet de Roseville adressent des
observations tendant à prouver que la décomposition putride
est précédée par le développement d'animalcules microscopi-
ques ; ce sont d'abord des monades et elles deviennent ensuite
des vibrions qui se multiplient avec une grande rapidité.
M. Retzius adresse des échantillons d'une substance blanche
et pulvérulente , qui se trouve en Westrobothnie , sous la
bourbe d'un lac près de la ville d'Uméa, ou elle est en couche
d'un pied et demi d'épaisseur. Cette poudre qui est formée
d'une infinité de carapaces ou cuirasses d'animaux infutoires
microscopiques de la famille des Bacillariées , est employée,
mêlée avec la farine et le gruau, pour faire du pain.
M. Flourens annonce qu'il a retrouvé , dans les manuscrits
delà bibliothèque du Muséum, le mémoire de Peyssonel, dans
lequel ce savant a fait connaître le premier que le corail est le
produit de véritables animaux. M. Flourens a donné une ana-
lyse de ce mémoire dans le journal des savans.
M. le docteur Emanuel Rousseau envoie un ouvrage ma-
nuscrit intitulé : Mémoire zoologique et anatomique sur la
Chauve - éouris dite Murin , ayant principalement rapport
à la première et seconde dentition de ce Chéiroptère. Dans ce
travail, M. E. Rousseau fait connaître , avec beaucoup de
détail, la première et la seconde dentition de la Chauve-souris
commune ( V crpestilio murinus ). Ce mémoire contient en
outre l'histoire naturelle et plusieurs particularités nouvelles
de l'analoniie de cet animal ; il sera publié sous peu dans
notre Magasin de Zoologie , et il aurait déjà paru si plu-
sieurs de nos livraisons n'avaient pas été relardée par une cir-
constance indépendante de notre volonté; car M. E. Rousseau
nous a remis son mémoire dès les premiers joui s d'odobre iSS^,
SOCIÉTÉS SAVANTES. 3^
M. Coste adresse un mémoire ayant pour titre : Recherches
sur le déi^eloppemenl et la signification de l'appareil génital
externe. M. Coste expose les changemens que subit , pendant
Ja vie fœtale, l'nppareil extérieur de la génération chez le
Mouton. Le travail de M. Coste offre des résultats curieux
et d'une portée scientifique très-éjevée.
Séance du 9.6 mars. — M. Baland envoie un mémoire sur la
voix humaine. Ce travail est renvoyé à la commission de phy-
siologie.
M. Lartet adresse un Mémoire sur V origine du dilui^ium
dans les environs de Sansan. \
M. Dujardin annonce qu'il a observé les zoospermes de la
Salamandre aquatique; ces petits in fusoires sont composés en
avant d'une partie nue, courbée, et d'une queue quatre fois plus
longue, à la base de laquelle est attaché un filament accessoire
plu* long , se mouvant avec une grande vitesse par des ondu-
lations qui se propagent de la base vers la pointe , ce qui fait
paraître la queue comme ciliée des deux côtés.
Les ouvrages suivans sont envoyés à l'Académie par leurs
auteurs.
Spécimen Zoophjtologiœ diluvianœ , auctore Joanne Mi-
CHELOTTi.- — Aug. Taurinorum, edid, heredes Seb. Botta , ha-
bita facultale. — Cet ouvrage forme un volume in-8® de 23o
pages environ , accompagné de sept planches très-bien litho-
graphiées. Une porte point de date de publication , mais il est
très-récent , car l'auteur cite des ouvrages qui ont été publiés
pendant l'année 1837. Nous en donnerons une analyse quand
il nous sera parvenu .
Die Vergleichende Osteologie des Schlajenbeins, etc. — Von
JÇ</ttarc?HALLMANN. — Hanover, 1837. (Ostéologie comparée
de la tête.) — Ce travail forme un volume in-4° de i3o pages;
il est accompagné de quatre belles planches gravées. Nous en
rendrons compte quand il nous sera parvenu.
Recherches microscopiques sur la structure des dents, par
A. Retzius. — Stockholm, 1837. — Brochure in-8° de 8?. pages
avec deux belles planches. Ce travail est écrit en suédois, l'au-
teur va en envoyer une traduction à l'Académie des Sciences ,
$8 SOCIÉTÉS SAVANTES.
pour que les commissaires chargés du rapport puissent le
faire plus facilement ; nous attendrons ce rapport pour faire
mieux coimaître l'ouvrage de M, Retzius.
A sjstematic. Catalogue systématique et stratigrapJiique
des Poissons fossiles qui se trouvent dans les collections de
lord Cale et de sir Philip Grej Egerton , etc. ; par sir Ph.
GreyEgerton. — London, 1837, in 4*^ de 24 pages.
Académie royale de Bruxelles.
Séance du 2 décembre 1837. — Notice sur le Théridion
malmignatte, par Henri Lamhotle. — Quoique M. Lambolte ait
observé cette Arachnide en Toscane , aux environsde Volterra,
il commence par établir qu'elle n'est pas originaire de ce pays
et qu'elle doit y avoir été apportée de Sicile et d'Afrique, il
cite les auteurs italiens qui en ont parlé et qui ont fait connaître
plus ou moins bien ses mœurs et surtout les effets de la mor-
sure, qui , dit-il, ont été exagérés par les uns et niés ou révo-
qués en doute par les autres ; il donne ensuite une description
détaillée de cette Araignée, de ses glandes à venin , qui sont
fort grandes , des mandibules et des mâchoires ; mais là se
borne son travail , fort intéressant du reste , mais qui fait re-
gretter que M. Lamhotle ne se soit pas livré à quelques ex-
périences pour savoir au juste jusqu'à quel point le venin de
cette Araignée est actif, et pour fixer l'opinion des naturalis-
tes sur ce sujet important. Le mémoire de M. Lambotte est
accompagné d'une planche coloriée représentant la Malmi-
gnatte jeune et adulte , sa bouche et une des glandes à venin.
Séance du i^ janvier i838. — Note sur la disposition sys-
tématique des Annélides chétopodes, par M. Paul Geri^ais,
r— « On connaît, dit M. Gervais, dans îe groupe d'Entomo-
zoaires chétopodes ( Annélides à soies ) dont Linnaeus faisait
son genre Nais , un assez bon nombre d'espèces , toutes dé-
crites ou figurées dans les auteurs. Ayant été conduit par
l'examen de quelques uns de ces animaux que j'ai recueillis
aux environs de Paris, et d'une espèce du même groupe que
mon ami M. Van Beneden , professeur à Louvain , m'avait
rapportée des environs de cette ville , à revoir les descriptions
TRAVAUX INÉDITS. 3g
de la plupart des espèces , j'ai cru qu'il ne serait pas inutile
de compléter la liste que j'en avais dressée par l'énuméra-
tion des autres Nais connues , et j'ai pensé que , ce travail
n'existant nulle part, l'Académie voudrait bien l'accueillir
avee indulgence. J'y joindrai , d'ailleurs , quelques observa-
tions qui me sont propres et j'essaierai de classer méthodique-
ment les espèces dont j'aurai à parler.
» J'ai cru pouvoir rapporter à huit sections ou sous-genres
les espèces de Nais qui me sont connues. » Voici d'abord l'é-
numération de ces sous-genres.
Des soies latérales et point de crochets ventraux. . . . Œlosoma.
(OElonaîs.)
Des crochets ventraux et point de soies latérales . . . Chetogaster.
!ï Nuls (Point d'ocelles. Blanonaïs.
Corps pins i * * * i Des ocelles. . . Opsonaïs.
ou moins fili-j /Point d'ocelles. Pristina,
forme, ap- (Antér.rs I (Pristinaïs.)
pendices ter- en trompe] Des ocelles. . . Stylaria.
minaux I ( (Stylinaïs.)
' Postérieurs ou caudiformes Uronaïs.
Corps déprimé , serpentiforme Ophidonaïs.
Après avoir ainsi présenté sa classification , M. Gervais passe
chacun de ces sous- genres en revue, cite les espèces qui les
composent et présente ses observations sur quelques unes de
ces espèces. Il termine son mémoire en signalant quelques
Annélides chélopodes , qu'on a décrites comme des Naïs et qui
ne sont peut-être pas de même espèce que celles dont on leur
a donné les noms , ou qui même ne sont peut-être pas des
Nais. (G.-M.)
n. TRAVAUX INÉDITS.
Genre OEdemère , OEdemera.
M. le comte de Jousselin nous communique une OEdemère
d'Europe, encore inconnue des entomologistes, et que l'on pour-
rait prendre pour une espèce exotique , si un naturaliste aussi
digne de foi que l'est M. de Jousselin , ne nous assurait pas
qu'elle a été découverte par M. de Blosse ville , frère de l'of-
ficier de marine dont la science déplore la perte, lequel l'a
trouvée près d'Aix , en Savoie , sur les bords du lac du Bour-
get. Cette OEdemère devra être placée avec les espèces ,
pour la plupart exotiques , que M. Dejean range ensemble ,
4^ ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
dans son dernier Catalogue, sous le nom de Asclera^ elle est
facile à reconnaître aux caractères suivans :
QEdemera Blossevillei , Giiér. — Long. : 13 mill. Larg. : 3 niill. —
Corps jaune, avec les yeux, les côtés du corselet , les élytres , l'abdo-
men , moins le bout du dernier segment, bruns; la tête est luisante ,
très-finement ponctuée, avec une petite tache brune arquée et peu visible
placée sur le vertex et entre les yeux qui sont très-grands ; les antennes
sont grandes , avec le côté supérieur de leurs articles brunâtre ; le
corselet est lisse , terne , plus étroit en arrière , le brun des côtés oc-
cupe toute sa longueur et va jusqu'aux bords latéraux ; les élytres sont
finement rugueuses et offrent chacune, outre la suture et le bord ex-
terne, quatre fines stries élevées et presque lisses^ il y a sur les flancs,
au dessus des secondes pattes, une assez grande tache triangulaire et
brime ; les pattes sont grandes , avec le côté externe des tibias et des
tarses brunâtres , comme le dessus des antennes ^ le dernier segment
abdominal est profondément bifurqué en dessus et en dessous , avec
la base brune comme les précédens et le reste de son étendue jaune.
Cet insecte est unique dans la Collection de M. de Jousselin. (G. -M.)
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
MÉMOIRE SUR LA Lépidosirène^ nouveau genre de la classe des
Reptiles, par M. Natterer. — Annales d'histoire naturelle
devienne, t. II ( 1837).
Par la forme du corps , cet animal se rapproche d'une
pari des Reptiles ichthyoïdes , et des Poissons anguilli formes
de l'autre. Voici l'analyse de sa description :
Lepidosiren paradosa. Natterer. — Le corps est long de près d'un
pied, très-allongé , plus fort que chez aucun des reptiles Ichthyoides
connus. La tête est pyramidale, courte et obtuse; la bouche est petite,
garnie en haut et en bas , de lèvres molles en forme de bourrelet ; la
langue est molle , épaisse , charnue ; elle est adhérente au plancher
de la bouche et libre seulement sur les côtés et un peu en avant; les
mâchoires sont garnies de chacune côté de deux dents soudées au bord
dentaire , grandes , plates , comprimées de dehors en dedans ; leur
sommet offre un bord droit et tranchant; leurs faces externes et in-
ternes sont marquées d'un léger sillon qui, se prolongeant jusqu'au
bord libre des dents , donne à ce bord un aspect bidenté , disposition
qui rappelle celle des dents des Mammifères ou des Congres; au devant
des dents de la mâchoire supérieure sont deux petites dents coniques,
dirigées obliquement en dehors ; les narines s'ouvrent immédiatement
derrière le bord de la mâchoire ; il n'existe pas de dents palatines , on
n'aperçoit aucune trace de tympan à l'extérieur, et l'œil est caché par
ANALYSE D*ODVRAGES NOUVEAUX. 4l
la peau. En arrière de la tête on aperçoit une ouverture ovale , assez
grande, dans laquelle on voit quatre arcs branchiaux denliculési le
cou n'est pas distinct de la tête et du tronc. Imniédialoment à In suite
de l'ouverture branchiale on trouve dé chaque côté un appcn<lice co-
nique soutenu par une tige cartilagineuse; ce sont des sortes de
membres impropres à la locomotion et à la natation ; une paire d'ap-
pendices analogues saille en arrière, sur les côtés de l'anus ; ils sont
un peu plus fort seulement que les appendices antérieurs ^ il arrive
quelquefois que l'un des appendices de la paire antérieure ou posté'
rieure est un peu plus fort d'un côté que de l'autre.
Le dos est marqué , en avant , d'un léger sillon qui , vers la partie
moyenne, donne naissance à une crête membraneuse droile , analogue
h la nageoire dorsale des Murénoïdes ; elle s'étend , en conservant une
hauteur de six à huit lignes Jusqu'à l'extrémité dé la queue, se pour-
suit sur la face inférieure de cet organe et vient aboutir, en décrois-
sant, au devant de l'anus. La queue est conique, légèrement com-
primée. Sur les côtés du corps on observe une ligne longitudinale qui
rappelle la ligne latérale des poissons ; elle commence sur les côtés du
museau , en ligne onduleuse et donne , en haut et en bas , de légères
ramifications pour la mâchoire supérieure et inférieure. Au-delà de
l'ouverture branchiale, elle se poursuit en ligne droite jusqu'à l'ex-
trémité de la (lueue. Parmi les ramifications qu'elle donne à la partie
postérieure et du côté inférieur , il en est une qui , de chaque
côté , se porte sur les côtés de l'abdomen et se prolonge sur la
partie inférieure du corps , en donnant plusieurs rameaux qui se dis-
tribuent à la surface des parois abdominales. Tout le corps est couvert
d'écaillés fines , minces et arrondies à leur bord postérieur , qui est
confondu avec les écailles voisines par un épidémie commun, mais
qui , cependant paraît libre lorsque l'épiderme est enlevé ; chacune
des écailles est composée de petits compartimens polygones plats; l'anus
n'est pas médian , mais placé légèrement sur le côté gauche du corps;
il est rond et légèrement froncé.
A la suite d'un larynx et d'une trachée -artère fort courts, naissent,
de chaque côté , des poumons vésiculeux très-étendus , qui se pro-
longent jusqu'aux environs de l'anus ; le canal intestinal est presque
de même grosseur dans tous ses points; il n'existe pas de renflement
stomacal , seulement on voit à Tiulérieur un léger canal spiroïde ana-
logue à celui des Perches. On rencontre une sorte de vessie natatoire.
Les vertèbres dorsalesparaissent supporter toutes dçs côtes rudimen-
taires. , ,
L'examen des parties intcrîeurés de cet animal n'ayant pas
été fait assez complètement , il n'est pas possible encore d'éta-
blir ses caractères d'une manière incontestable. M. Nat-
42 ANALYSE d'oUVRAGES NOUVEAUX.
terer le rapporte aux Reptiles ichtliyoïdes et il le range près
des Sirènes. Cet animal se trouve dans l'Amérique du Sud ,
dans les flaques d'eau et les fossés des environ de Bahia ,
les habilans lui donnent le nom de Caraucuru ; on a trouvé
dans son tube digestif des débris de racines féculentes.
Le mémoire de M. Natterer est accompagné d'une bonne
figure. (Th. Cocteau.)
Fauna Boreali-Americàna, fourth , part ihe Insects , by the
rev. W. Kirby; wilh engravings, price : i l. i5 s. colou-
red. Norwich, i837, in-4 , 325 p. (8 pi. coloriées). m
Cet important ouvrage frappe au premier coup d'œil, comme
tant d'autres de ce genre, par l'immense quantité des insectes
Coléoptères , qui à eux seuls absorbent la moitié des espèces
mentionnées dans ce volume. Mais si, à juste titre, on reproche à
certaines relations de voyages remarquables autour du monde
et autres , de consacrer à ces insectes , puis après eux aux Lé-
pidoptères, plus des 9/ 10** de l'ouvrage, lorsque quelques pages
sont à peine accordées aux insectes des autres ordres , il s'en
faut que le travail dont il s'agit , malgré la disproportion
étonnante que nous avons signalée plus haut , doive encourir
un blAme semblable.
En effet , il s'agit de la publication des matériaux recueillis
dans une seule excursion, sous une latitude hyperboréenne, et
non de V Entomologie de ces contrées , comme le titre semble le
vouloir promettre. ^Or, on sait combien peu de semaines dure
Tété dans ces froides régions, où le règne végétal est si restreint
et avec lui le nombre des insectes ; et pour peu qu'un temps
peu favorable contrarie le chasseur , le fruit de ses recherches
est nul ou bien minime. Si on y ajoute les difficultés et les en-
traves ordinaires à ces sortes de voyages, et qui ne se retrou-
vent pas sous des latitudes plus tempérées, on saura rendre aux
documens de ce genre , tout incomplets qu'ils puissent être ,
la justice'qu'ils méritent.
Les Coléoptères étant toujours plus nombreux sous les zones
boréales que les insectes des autres ordres , il ne faut donc pas
s'étonner si, dans l'ouvrage en question , ils égalent la moitié
des autres insectes. D'ailleurs, les moyens de conservation
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. 4^
que M. B-ichardson avait à sa disposition n'étaient pas toujours
en rapport avec les objets qu'il recueillait, et les insectes
soumis à l'examen de M. Kirby étaient , en général , telle-
ment mutilés , surtout en Néi^roptères et en Diptères , comme
il le dit , qu'ils étaient en majeure partie indéterminables.
Aussi ce savant fut-il obligé d'avoir recours, tant à sa propre
collection qu'à celle d'autres savans anglais, pour donner quel-
que développement à la portion dont il était chargé. Il regarde
même ces matériaux comme le principal noyau de ce travail;
et, bien que le but de M. Richardson n'ait été de donner, dans
sa Faune de l^ Amérique septentrionale , que les insectes re-
cueillis dans le voyage de New-Yorck à Cumbèrland-House et
que le 49** l^t. nord ait été la limite assignée par lui à ses
investigations, il n'a pas été possible à M. Kirby de distin-
guer dans les espèces boréales de ce continent qu'il examina ,
celles du territoire anglais de celles appartenant au sol amé-
ricain. Il fut donc obligé de les mentionner toutes.
Le nom respectable et chéri de la science sous lequel a paru
^entomologie des parties boréales de l'Amérique, celui du ré-
vérend W. Kirby, est un titre de plus à la faveur avec laquelle
ce travail sera accueilli généralement. L'auteur, n'ayant in-
troduit aucuns changemens dans sa classification de presque
tous les ordres , a mentionné dans le tableau suivant ceux
qu'il a cru devoir apporter dans les Hyménoptères et les Qo-*
léoptères.
Hj-menoptera»
Terebrantia-
Urocerata.
Parasita.
Acuieat*.
fSecarIfera.
rPupÎTOra.
[LarriTora.
tHeterogyna.
Lestica.
Diplopteriga.
ÂDtophila.
{Phllopona.
Misopoaa,
IBrachyglosM.
„ , fSolitarîa.
/Cuculioa.
/ Dasygastra.
^Leiogasora,
i'i
44
ANALYSES d'oDVRAGES NOUVEAUX.
Coleoplera.
^depha^
Brachei/tra.
Geadopliaga.
Hygradpphaga.
' Hydradepfiaga.
Homogenca.
Hi'terogcnea.
Subulipalpia.
Microcrphala.
Fissilabra.
/Euptera.
(Eutreclia.
I Aciitipalpia.
^ Subulipalpia.
( Filipalpia.
(Eimcclia.
(Gyronecha.
Truncîpennia.
Obtusipennia.
SariothropoJa.
Cystopoda.
jQuadrimana.
) Dimana.
(Nobilia.
JPIebek.
{Uimana.
Quadrimana.
En ta phi a. nr* rÀ
Necrophaga» " ■'
Philhxdrida.'
LatÀellicornta.
Sttrnoxa,
Xjlophaga.
Rhyncophora.
Phytophaga.
Aphidiphaga.
Heteromera.
\ Petalocera.
I Rectocera
ÎBreYïcornia.
Longicornia.
Xylotrypa.
i Gonatocera.
\ Orthocera.
|Cyclica.
I Eiipoda.
IMcIasoma.
Taxicornia.
Stenelytra.
Serripalpia.
Trachelida.
Vesicantia.
{Gopropbaga.'
Phyllophaga.
Melitophila.
( Mierentoma.
{Steruncba.
Aposterna.
socera.
Ânisocera.
Lingirostrîa.
Brevirostria.
Malacoderma.
Maintenant, si Ton examine les 66 figures d'insectes qui
illustrent cet ouvrage, on est frappé de Tanalogie extrême que
présentent ces espèces avec les nôtres. Ce sont, en effet, nos
Buprestes , nos Nécrophores , nos Elaphres; la Pontia casta
étonne par son analogie extrême avec notre Napi ; on pren-
drait V Hipparchia discoïdalis pour un Erehus de nos Alpes ;
dans les formes et les couleurs du Bombas terricola, de VA^
radus lubercuUfer , de la Vespa marginata , etc. , on ne
remarque rien qui apprenne que ces insectes soient d'un
autre continent que le nôtre : on les prendrait plutôt pour
des espèces de la Suède et de nos montagnes Alpines , si cà
et là quelques formes, quelques dispositions de couleurs inu-
sitées , comme dans VJlypia Mac'Cullochii, ou une transpo-
ANALYSE D*OUVRAGES NOCVEAUX: ^5
sillon de localité, comme chez la Pimella alternata, ne ve-
naient rappeler que, sur noire continent, nous ne rencontrons
pas des espèces qui leur soient analogues ou par leurs confi-
gurations ou par leur habitat.
Sur 447 espèces mentionnées dans cet ouvrage , on compte
2^9 Coléoptères y dont 3'] genres et 226 espèces, nouveaux;
5 Orthoptères; 2 Néi^roptères ; 2 Trichoptèrcs , tous deux
nouveaux ; 32 Ifyménoptères , dont 18 nouveaux ; 1 1 Hémi-'
ptères y dont 2 genres et 1 3 espèces, nouveaux; 52 Lépido^
ptères, dont 1 genre et 20 espèces, nouveaux; i4 Diptères,
dont 9 nouveaux ; i Homaloptère et i Aphaniptère également
nouveaux.
On voit par ce relevé combien ce travail est intéressant,
tant sous le rapport de la géographie des espèces déjà connues
que par la quantité des espèces et des genres nouveaux qui
y ont été introduits. Nous allons en donner la liste, mais en
regrettant que le défaut d'espace ne uous permette p:is d'y
joindre les caractères sur lesquels' ils reposent et les obser— ^
valions qu'ils peuvent suggérer. >. a , /;
Dans les Coléoptères les 87 g. et s. -g., sontlf a. ,1 H>^n{\
1. Sei'icoda, Kirb., près des Cymindis, formant la fani. des Seri"
codiadœ ; type, S. bembidioïdes , Ku'b., n.-sp. — 2. Chrysostîgma ,
Kirb., s.-g. fait aux dépens des Calosoma; type, C. calidum, Fab.- —
3. Stereocerus , Kirb., contre les Omaseus ; type, S. similis^ Kirb.,
n.-sp. — 4. Ipsoleurus, Kirb., contre les Amara , après les Trechus ;
type, 1. nitidus, Kirb., n.-sp, — 5. Tachyta, Kirb., venant après les
Periphus; type, T. picipes, Kirb., n.-sp. — 6. Opisthius, Kirb., aux
dépens des Elaphrus; type, O. Richdrdsoni^ Kirb., n.-sp. — 7. Leio-
notus, Kirb. , s.-g. extrait des Dytiscus ; type, L. Franklini , Kirb.,
n.-sp. — 8. Cycliniis, Kirb., des Gyrinidœ; type, C, assimilis, Kirb.,
n.-sp. — 9. Scaphium, Kirb., venant après les Gholeva; type, S. cas-
tanipes, Kirb., n. sp. — 10. Camptorhina^ Kirb., de la fam. des Sert-'
cidœ ; type, C. atracapilla ^ Kiib., n.-sp. — 11. Diplotaxis , Kirb.,
qui le suit; type, D. tristis, Kirb., n.-sp. — 12. Dlchclonycha^ Harr.
de la fam. des Macrodactylidœ ; type, D, Backii , Kirb., n.-sp. —
13. Trichinus, Kirb., s.-g. extrait des Trichius ; type, T. assimilis^
Kirb., n.-sp. — 14. Gymnodus^ Kirb., s.-g. déjà mentionné dans le
Zool. jonrn. m. 157; type, G. ruyosus , Kirb. — 15. Pedetos^ Kirb.,
des Elateridœ ; type, P. Briyhhvelli , Kirb. , n.-sp. — 16. Asaphes^
Kirb., s.-g. extrait des Pedeles; type, A. ruficornis ^ Kirb., n.-sp. -*
46 iàNALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
17. Aphotistus, Kirb., s.-g. des Elater; type, A. œripennis, Kirb.»
n.-sp. — d8. Anoplis, Kirb., s.-g. des Bwprestis; type , ^. lineata,
Fab. — i9. Stenuris^ Kirb., s.-g. des Bvprestis; type, jB. divaricaia,
Say. — 20. Odontamus, Kirb,, s.-g. des Buprestis; type, O. trinervia,
Kirb., n.-sp. — 21. Tachypteris , Kirb., s.-g. des Buprestis; type, B.
umbellafarum , Fab. — 22. Graphisurus, Kirb., s.-g. des Acanthocinus;
type , G. pusilîus , Kirb., n.-sp. — 23. Mevium , Kirb. s.-g. des Cal-
lidium; type, Ceramb. variahilîs , Linn. — 24. yeirojsiMw, Kirb., s.-g.
des Callidium; type, C. triste^ Fab. — 25. Macrops, Kirb. des Phillo-
èidœ; type, itf. maculicollis , Kirb. n. sp. — 26. Lepidophorus , Kirb.,
des Phillobidœ; type, X. lineaticollis , Kirb. n.-sp. — 27. Pachyrhyncus^
Kirb., formant la fam. des Pachyrinchidœ, venant après les Trachy-
phlœus de Germ.; type, P. Schœnherri^ Kirb., n.-sp. — 28. Apotomus^
Kirb., àes Attelabidœ; type, A. ovatus , Fab. — 20. Adoxus, Kirb., des
Eumolpus; type, £". vitis , Fab. — 30, Phœdon^ Meg., ûes Chrysomela;
type , C. adonidis, Pall. — 31. Phyllodecta, Kirb., des Chrysomela;
type, C. vitellinœ , Linn. — 32. Orchestris, Kirb., s.-g. des Halticd;
type, J3^. nemorum. — 33. Anoplitis^ Kirb., s.-g. des Hispa; type, iï.
hicolor, 01. — 34. Meracantha ^ Kirb., des Helopidœ; type, ili^. cawa-
densii, Kirb., n.-sp. — 35. Arthromacra, Kirb., des Stenochiadœ;
type, A. donacioides, Kirb., n.-sp. — 36. Malthacus, Kirb., s.-g. des
Telephorus; type, T. puncHcollis , Kirb., n.-sp. — 37, BrachynotuSj
Kirb., s.-g. des Telephorus; type, L. italica, Linn.
Dans les Hyménoptères, le genre :
i. Cryptocentrum , Kirb., près des Acenites; type, C. lineolatum,
Kirb., n.-sp.
"Dans les Hémiptères , les genres :
4. Reduviolus , Kirb., extrait des JReduvites; type, B. inscriptus,
Kirb., n.-sp. — 2. Chiroleptes^ Kirb., extrait des Beduvites; ty^e ,
Zelus femorahîs. — 3. Nabicula^ Kirb., extrait des Reduvites; type,
W. Sûhcoleoptrata, Kirb., n.-sp..
Dans les Lépidotèrcs , le genre :
f 1. Ctenucha^ Kirb. , venant après les Lithosia et formant la fam.' des
Ctenuchidœ; type, C. Latreillana, Kirb., n.-sp.
Enfin , dans les Diptères , le sous-genre :
. 1. Arti^'ia , fait aux dépens des Aspistes ; type , A, analis , Kirb,,
n.-sp.
Il est à regretter que , dans les huit planches supérieure-
ment exécutées qui accompagnent cet ouvrage , on n'ait pas
figuré, de préférence, toutes les espèces typiques des genres
nouveaux , avec leurs détails analomiques ; c'eût été ren-
dre un éminent service *t augmenter le mérite de ce volume
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 4f
remarquable sous tant de rapports. Malgré les lacunes immen-
ses qu'elle présente dans les ordres non Coléoptères , cette
portion de la Faune de l'Amérique boréale est destinée à faire
époque dans les publications nouvelles. ( A. L. )
Catalogue des Lépidotèbes ou Papillons de la Belgique,
précédé du tableau des Libellulines de ce pays, par Edm.
De Selys-Longchamps.-— Liège, Desoer, impr.-libr. 1837.
Ce mémoire, qui n'est que le commencement d'un plus
grand travail , se compose de 3o pages in - 8". Dans une
courte introduction, l'auteur propose une association de toutes
les personnes qui s'occupent de zoologie en Belgique, pour faire
une Faune Belge. Dans l'impossibilité d'entreprendre ce tra-
vail , bien au dessus de mes forces, dit-il , je me suis borné à
étudier spécialement une des parties du pays, la province de
Liège, et à porter mon attention sur quelques séries particu-
lières d'animaux, les Vertébrés d'une part, et les insectes Lé-
pidoptères et Névroptères d'autre part, sans avoir pour cela
négligé de recueillir tous les autres genres qui se présentaient
à mon observation. J'ai cherché ensuite à. établir des relations
avec les naturalistes des autres provinces , et si quelques uns
d'entre eux veulent bien joindre leiir tribut d'observations à
celles que nous faisons à Liège, je ne doute pas que, d'ici à
peu de temps , nous ne soyons à même de publier en commun
la Faune du pays.
La Belgique, dit plus bas M. de Selys-Longchamps, paraît
renfermer près de huit cents espèces de Lépidoptères. Parmi
eux on en remarque un assez grand nombre que l'on regardait
comme exclusivement propres aux parties méridionales de la
Fr^ince , etc.
Après d'autres considérations de ce genre, el après avoir
cité toutes les personnes qui dirigent leurs travaux vers le
même but, celui d'une Faune Belge, M. de Selys-Longchamps
présente le tableau des Libellulines qui se trouvent en Belgi-
que. Parmi ces espèces il s'en trouve deux qui sont inédites
et dont M. de Selys donne la description J ce sont les Pela"
lura /lai'ipes et j4grion aurantiaca. Vient ensuite le cata-
logue des Lépidoptères de la Belgique^ avec Tindicatioa àes
48 NOUVELLES.
mois dans lesquels on les trouve. Cette première partie con-
tient les Diurnes, les Crépusculaires et le commencement des
Nocturnes, jusques et y compris le genre Chelonia. L'auteur
annonce , à la fin , que la seconde livraison de ce catalogue
comprendra les Nocluéliies elles Phalénites et que la troisième
et dernière livraison contiendra la fin des Lépidoptères.
( G.-M. )
Essai sur les genres d'insectes appartenant à Tordre des Hé-
miptères et à la section des Hétéroptères , par Maximi-
LiEN Spingla. — Gènes , Yves Gravier , libraire , iSS^.
L'ouvrage de M. Spinola forme un volume in-8° de plus de
38o pages , accompagné de plusieurs grands tableaux de clas-
sification ; l'auteur , après avoir exposé sa méthode , passe en
revue tous les genres d'Hétéroplères connus , il en ajoute de
nouveaux , rectifie les caractères des anciens et décrit beau-
coup d'espèces nouvelles. Il serait trop long de suivre M. Spi-
nola dans son travail : il suffira de dire qu'il est fait avec
conscience et avec le talent bien connu que son auteur a déjà
apporté dans plusieurs ouvrages qui ont placé §on nom parmi
ceux des plus savans entomologistes de notre époque. L'ou-
vrage de M. Spinola est donc indispensable à tous les natu-
ralistes qui veulent étudier les Hémiptères. (G.-M.)
IV. NOUVELLES.
Taupes blanches. — On lit dans le Courrier cVIni'erness ^
journal écossais : « David Grant , preneur de Taupes au pont
de Moniack, a pris dernièrement à un piège, dans un jardin de
Reiig , trois Taupes de la blancheur la plus pure. »
— MM. Martin Saint- Ange et Isidore Geoffroy Saint-Hi-
/atVc, viennent de constater que les deux canaux périlonéaux^
chez le Crocodile ^soi\i\e plus souvent oblitérés et terminés en
cul-de-sac, dans la partie inférieure du cloaque. Ce fait, qu'ils
n'avaient pas consigné dans un premier mémoire lu à l'Aca-
démie des sciences , le 18 février 1828 y sera le sujet d'un
prochain travail que nous publierons dès qu'il sera terminé.
(G.-M.)
REVUE
^î
AVRIL 1838. »
ï. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie royale des Sciences de Paris.
Séance du 2 «m/ i838.
M. Dujar dm adresse des observations sur les zoospermes de la
Salamandre, l'extrait suivant donnera une idée de son travail.—
En avant se trouve une partie nue plus ou moins courbée en arc,
longue de 1/8 de mill., épaisse de 1/770, et moitié plus mince
àTextrémité; en arrière celte parlie s'articule avec un filament
principal quatre fois plus long , et s'amincissant à partir du
point d'attache, où il a 1/770 mill., jusqu'à la pointe où il a
moins de i /35oo ; mais ce qu'il y a de remarquable , c'est
l'existence d'un filament accessoire, partant du point de jonc-
tion et formant autour du filament une hélice lâche , dont le
diamètre est de 1/200 mill., de sorte que sa longueur, s'il
était développé , serait presque d'un millimètre. Pendant [que
le filament principal ou la queue du zoosperme se courbe len-
tement de différentes manières et se meut d'un mouvement
ondulatoire , ce filament accessoire s'agite avec une grande
vitesse par des ondulations qui se propagent de la base vers la
pointe , de sorte qu'avec un microscope médiocre on croit voir
une rangée de cils de chaque côté.
Séance du 9 april i838. — M. Isidore Geoffroy Saint"
Hilaire lit une Notice sur trois nouveaux genres d'Oiseaux de
Madagascar. Le savant académicien caractérise ainsi ces trois
genres.
i*> G. Philepitta, — Bec presque aussi long que le reste de
la tête , triangulaire , un peu plus large que baut , à arête
Tom. I. Année 1 838. ^ 4
6o SOCIÉTÉS SAVANTES.
supérieure mousse , légèrement convexe , sans véritable échan-
crure mandibulaire. Narines latérales, peu distantes de la base,
linéaires , un peu oblique. Tarses assez longs, couverts de très-
gfands écussons. Quatre doigts, tous, et spécialement le pouce,
allongés , forts et armés de grands ongles comprimés , aigus ,
très -recourbés. Parmi les trois doigts antérieurs, le médian,
qui est le plus long de tous , réuni à sa base à l'externe ;
l'interne , qui est le plus court de tous , libre dès sa base.
Queue assez courte , à douze pennes égales. Ailes médiocres
sub-obtuses ou obtuses. — Ph. sericea. Plumage velouté,
d'un noir profond , sauf une petite tache jaune de chaque côté
au fouet de l'aile. De chaque côté, une caroncule membraneuse
insérée au dessus de l'œil , et s'étendant en avant et en arrière
de lui. « Taille cm. 109 m. »
2» G. Oriolia. — Bec presque aussi long que le reste de la tête,
droit, sauf l'extrême pointe qui s'infléchit légèrement, assez gros
et aussi large que haut à la base , comprimé dans sa portion an-
térieure; une échancrure mandibulaire ; plumes frontales en-
tamées sur la ligne médiane par la base du bec. Narines petites,
irrégulièrement ovalaîres , ouvertes sur les côtés du bec , à peu
de distance de la base , et aussi loin de la commissure des deux
mandibules que de la partie supérieure du bec. Tarses courts,
écusonnés. Quatre doigts tous très - développés et armés
d'ongles très-comprimés, aigus, três-recourbés. Queue lon-
gue, composée de douze pennes terminées en pointe ; les laté-
rales un peu plus courtes que les intermédiaires. Ailes assez
longues, atteignant le milieu de la queue, obtuses. — 0. Ber-
nieri, — Plumage roux avec des raies transversales noires sur
le corps , uniformément de couleur feuille morte sur la queue
et les ailes, sauf l'extrémité des six premières rémiges, qui
est d'un gris noirâtre. — Taille : o m. 189 m.
3" G. Mésites. — Bec presque aussi long que le reste de la
têle, presque droit, comprimé; mandibule supérieure sans
aucune trace de crochet ni d'échancrure , à extrémité mousse,
l'inférieure présentant en dessous un angle au point de jonction
avec ses deux branches ; de chaque côté de la mandibule supé-
rieure, un espace membraneux commençant à peu de distance
SOCIETES SAVANTES. 5l
de la base du bec , et se prolongeant jusqu'au milieu de sa lon-
gueur : au dessous de la partie antérieure de cet espace , très-
près de la commissure du bec et parallèlement à elle , une ou-
verture linéaire, qui est la narine. Jambe emplumée dans la
presque totalité de sa longueur, mais nue et écailleuse sur une
très-petite étendue^ immédiatement au dessus de Tarticulatiou
tibio-tarsienne. Tarses médiocres , e'cussonnés ; quatre doigts ,
non réunis à leur base par des membranes inler-digitales; mais
seulement bordés près de leur origine ; doigt médian plus long
que les latéraux, et parmi ceux-ci Tinterne un peu plus long
que Texterne ; celui - ci uni au médian à sa base , mais sur
une étendue extrêmement petite j pouce presque égal en lon-
gueur au doigt antérieur interne , ongles assez petits , compri-
més, très- peu recourbés; queue composée de douze pennes,
longues et très-larges , parmi lesquelles les externes sont un
peu plus courtes; couvertures caudales très-étendues; ailes
courtes, dépassant à peine l'origine] de la queue, sur-obtuses;
première rémige extrêmement courte, seconde très-courte
encore, 5«, 6" et y^ égales , les plus longues de toutes. Plu-
mage mou ; pennes peu résistantes, à barbes peu serrées et peu
adhérentes ; plumes du corps très-longues , à tiges très-grêles,
également à barbes très-peu adhérentes.— M. variegata. —
Dessus de la tête et du corps, ailes et queue d'un roux feuille
morte; ventre roux avec des raies irrégulières noires ; plastroa
jaune clair avec des taches elliptiques noires , transversale-
ment placées j gorge blanche ; sur les côtés de la tête et du col,
une raie d'un jaune clair , passant immédiatement au dessus
de l'œil ; plus bas un espace nu , s'étendant en arrière et en
avant de l'œil ; plus bas encore une bande irrégulière jaune ,
et enfin une tache noire qui sépare celle-ci à la gorge^
— Taille : o m. 297 m.
M. De Blaiiwiile lit un rapport très-favorable sur les ré-
sultats zoologiques du Voyage autour du Monde de la Bonite,
Séance du i5 «m/. — M. Flourens dépose sur le bureau
un Mémoire de M. J^alentin sur le Déi>eloppement comparé
des tissus organiques chez les animaux et chez les végétaux ,
mémoire qui a obteuu le grand prix des sciences physiques
5i sôciiiT]ês savantes;
pour l'année i835. Ce méraoire]|sera imprimé dans le Recueil
des sa vans étrangers.
M. Owen envoie un Mémoire sur V œuf du Kanguroo et en
particnlier sur la découverte de VAllantoïde. On trouvera
dans cet écrit , dit M. Owen , quelques détails physiologiques
qui lui donneront , je l'espère , plus d'intérêt que n'en ont
généralement des discussions relatives à des droits indi-
viduels.
Séance du 23 avril — M. Milne Edwards dépose un mé-
moire sur les Crisies , les Hornères , et plusieurs autres Po-
lypes vivans ou fossiles de la famille des Tuhuliporiens. Voici
le résumé que l'auteur a envoyé à l'Académie avec son mé-
moire.
Ce travail fait suite à un mémoire sur les Tubulipores pré-
senté par l'auteur il y a quelques mois , et a pour objet l'étude
anatomique et zoologique d'un assez grand nombre de polypes
qui , a raison de leur mode d'organisation , se rapprochent
extrêmement des premiers ; bien que la forme générale de leur
polypier soit tellement variée, qu'on a jusqu'ici méconnu
cette analogie , et que les classificateurs ont dispersé ces zoo-
phytes dans plusieurs familles , et même dans des ordres diffé-
rens. M. Milne Edwards s'occupe successivement des Crisies et
Crisidées que l'on range généralement dans la division des
Polypiers flexibles avec les Sertulaires , des Hornères et des
Idmonées qu'on relègue dans un ordre différent, des Pustulo-
pores y des Aleclos , des Bérénices , des Mésentéripores et des
Diaslopores , et il fait voir que tous ces genres entrent dans la
famille des Tubuliporiens. Ce groupe était représenté durant
la période jurassique par les Bérénices, les Mésentéripores , les
Alectos et les Tdmonées; les fossiles de la formation suivante
{form, crétacée) qui y appartiennent, se rapportent aux
genres Bérénice , Idmonée , Alecto , Tubulipore ; enfin les
genres de celle famille , dont on retrouve des fossiles dans les
terrains tertiaires existent aussi dans la période actuelle ; mais
les Bérénices et les Alectos ne se voient plus au dessus de la
craie et parmi les espèces de Hornères , d'Idmonées , de Pus-
tulopores, et de Tubulipores qui existent à l'état fossile.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 53
même dans les terrains tertiaires les moins anciens , il en est
fort peu qui puissent être identifiés avec les espèces vivantes
dans les mers actuelles. Ce mémoire est accompagné d'un at-
las de 19 planches.
M. Isid, Geoffroy Saint-Hilaire a lu des instructions pour
les voyageurs zoologistes qui doivent explorer le nord de
TEurope.
Ces instructions sont très-étendues, elles témoignent du
profond savoir de leur auteur, qui s'élève aux considérations
les plus importantes sur la zoologie et sur la géographie zoo-
logique. Si les naturalistes de l'expédition suivent exactement
la route qui leur est si savamment tracée dans ces instructions,
ils ue peuvent que rendre un grand service à la science.
Séance du 3o avril. — M. Huzard remet sur le hureau
une note sur YAcarus de la gale du cheval , de la part de
l'Ecole royale Vétérinaire de Toulouse.
Cet Acarus abonde sur les parties furfuracées qui se déta-
chent de certains chevaux galeux , on peut le voira l'œil nu. La
marche de cet Acarus est semblable pour la vitesse à celle de
la mite du fromage et les poils extrêmement longs de ses pattes
paraissent gluans et semblent tramer sur le sol lorsqu'il marche.
Quand on en met plusieurs ensemble dans un espace isolé en-
tre deux plaques de verre , ils s'accouplent de suite ; si on les
laisse quelques heures, ils se battent et s'entre-dé vorent.
L'auteur donne quelques bons procédés pour bien observer
ces petits animaux , et il termine en annonçant qu'il va étudier
leurs habitudes ainsi que celles du Sarcopte du chien , qui ,
suivant lui, présente des différences assez marquées avec celui
du cheval. ; f^lhh M \\h , soôqaj oJJoo ferioifj^
M. Laurent envoie un mémoire' mariuscHt intitulé Recher-
ches sur le développement des Limaces et autres mollusques
gastéropodes, suivies de considérations générales sur les phé-
nomènes dynamiques de la zoologie. L'auteur demande que
son travail soit déposé aux archives de l'Académie pour pren-
dre date.
M. de Humholdt adresse à l'Académie le premier volume
dç l'ouvrage sur les Insectes qui^détruisent les forêts , par R,
64 TRAVAUX inédits;
Ratzeburg) le premier volume , que nous n'avons qu'entrevu,
paraît rempli d'observations sur les métamorphoses' des insec-
tes ; il pourra servir de modèle et peut-être mieux que cela , à
tous les exterminateurs avenir des insectes nuisibles , et s'il ne
donne pas lui-même de bonnes recettes , il apprendra aux vrais
entomologistes une foule de cboses purement scientifiques et ne
peut que faire un grand honneur à son auteur, en le plaçant,
non pas à la tête des entomo-agriculteurs , mais dans une posi-
tion éminente parmi les entomologistes observateurs. Nous
rendrons compte de ce grand ouvrage dès qu'il nous perft
parvenu.
n. TRAVAUX INÉDITS.
Nouvelle espèce d'oiseau du genre Khamphogèle ^ par
M. DE La Fresnaye.
M. le prince Cbarles-Lucien Bonaparte a publié, dans le nu-
méro de Janvier de la présente Revue^ la diagnose du Rampho-*
cèle qu'il nomme R. icteronotusy ce qui portait le nombre des es-
pèces de ce groupe à sept ; M. de La Fresnaye nous adresse
aujourd'hui la description d'une huitième espèce, pour être pu-
bliée dans le Magasin de Zoologie j voici un extrait de celte
description.
Rhamphocelus huciani. De La Fresn. Très-voisin du/î. «?î-
midiatus} dessus de la lête, jusqu'à la nuque, et ses côtés
d'un pourpre grenat obscur. Corps d'un beau noir de ve-
lours , avec le croupion, les couvertures de la queue, le de-
vant du cou et la poitrine d'un beau rouge d'écarlate , et les
flancs et l'abdomen d'un rouge un peu briqueté : le milieu de
l'abdomen est noir en forme de tache longitudinale. Nous
dédions cette espèce , dit M. de La Fresnaye , au savant Orni-
thologiste Charles-Lucien Bonaparte , qui est venu dernière-
ïnent visiter les collections de la capitale, et qui , par ses tra-
vaux consciencieux et ses recherches assidues , a fortement
contribué aux progrès de l'Ornithologie.
Note sur une espëce nouvelle du genre moqueur, OrpKeuSy
suivie du catalogue synonymique des dix espèces qui compo-
sent actuellement ce genre. Par M. de La Fresnaye.
^< Moqueur à long hec. De La Fresn. Cette espèce est telle-
TBAVAUX INÎÉD1T9.' 55
ment semblable par sa forme et la distribution de ses couleurs
hVOrpheus rufuSj L., que, malgré la différence des nuances,
nous l'eussions regardée comme une variété, si le bec ne nous eût
offert une différence réelle dans sa forme et si son habitat n'était
pas si différent : en effet l'O. rufusy vient des États-Unis, tandis
que le longirostris vient du Mexique et de la Californie. Tout
le dessus de cet oiseau , au lieu d'être d'un brun roux assez vif
comme dans l'O. rufusy est d'un brun sombre, les bandes trans-
versales de l'aile sont plus étroites et les taches terminales pe-
tites. Le bec est remarquablement long.
Note sur les Ctenistes palpalis et [Dejeanii , ne formant
qu'une seule espèce.
M. Crémière , propriétaire à Loudun , vient de trouver
près de cette ville les deux espèces du genre Ctenistes décrites
dans la monographie des Psélaphiens que M. Aube a publiée
dans notre Magasin de Zoologie. Ces insectes étaient ensem-
ble dans la même localité , et nous avons la certitude que ce
sont les deux sexes d'une même espèce , ce que M. Aube avait
déjà soupçonné puisqu'il ajoute , à la fin de la description du
Ctenistes Dejeanii , « An prœcedentis mas? Ces insectes, en-
core extrêmement rares , ont été pris par M. Crémière auprès
d'un bois , dans un champ aride , en secouant des fagots de
bois d'orme au dessus d'un drap. Cet entomologiste a trouvé
les Ctenistes au mois de mars et surtout à la fin d'octobre ,
époque où ils étaient plus nombreux ; il pourrait bien arriver
pour cet insecte ce qui a eu lieu pour le Gasterocercus , que
M. Chevrolat a trouvé à Paris en grande abondance dans des
bûches de chêne, et dont la race a disparu avec la provision de
bois dans laquelle elle pullulait. '
M, Chevrolat nous adresse , pour être publiées avec figures
dans le Magasin de Zoologie, les descriptions de trois Buprestes^
et d'un superbe Cyphus nouveaux; nous donnons ici les
phrases diagnostiques de ces espèces.
Buprestis ( Conognatha ) Thoreyi^ Chevr., — Cyanea. Ely-
trîs nibrîs , fascia basali lineis tribus sequentibus latis et apice
nîgro-cyaneis ; bis i6 striis geminis punctatis', versus apiccm
sulcatis. Capite punctato. Thorace glabre, punclulato, supra
56 TRAVAUX INÉDITS.'
angulos poslicos foveato , leviter impresso medio basi. —
Long. : 20 à 26 mill. Lat. : 7 à g. Brasilia , Porto-allegro ,
Rio-Grande. Cette espèce est très-voisine du B (Conognalha)
SellowU de Klug.
Buprestis (Cyphosoma) Lausoniœ, Chevr,— Brevis,lata, con-
vexa aenea vel cyanescens.Capite punctato, occipitesulcato.Tho-
race opaco, crebre punctato, basi bi-tuberculato, in medio bi-
iinpresso. Singulo elytro vitta alba ex humero ad apicem. Cor-
pore subtus cinerascente, segmentis abdominalibus medio ni-
tidis. Long. : 10 — 19 mill. Lat. 4 '/^ à 9 mill. — Hab,
Barbaria. Trouvé par M. Wagner sur les bords de la Sey bouse
sur le Lausonia inermis,
Buprestis (Agrilus) Capreœ, Chevr.— Statura Bupr. Cya-
neœ Oliv. viridis, vel auratus ; capite crebre punctato, fronte
sub-sulcato , rugis longîludinalibus. Thorace transverse ru-
goso , rotundato et foveato lateribus , trisinuato basi. Elytris
squamulosis , ullra médium valde amplîatis, singulatim rotun-
dalis et dentulatis.^^Arliculis antennarum maris triangulatis
de tertio ad apicem ; in femina brevioribus. — Long. : 6 — 8
mill. 1/2. Lat. : elytr. medio 3 — 3 i/4 mill. — Hab. Paris.
— On le trouve assez communément au mois de juillet sur les
hvancYiesdLwSalix Capreœ, ,' I,
Oyphus consularis. Chev. — Mas viridis , fœmîna cœruleo-
micans : a£&nisCyph.^amAflg:em'Germ« Thorace inœquali, no-
lulisquinque 2, 2, i. — Elytris viginli 4> 4> ^> 2, 2, anten-
nis oculisque nigris. — Long. 21 à 24 i^iH* Lat. 9a 11 mill.
Hab. Bahia in Brasilia. — Il se distingue surtout du F'arnha"
genlj parce qu'il n*a pas deux grandes taches sur chaque côté
du corcelet , la callosité des élytres aussi élevée sans les 4
ou 5 petites taches au dessus.
Synopsis d'une Monographie du genre Plésie de Jurine, par
M. F.-E. GuÉRIN-MÉNE VILLE.
En étudiant les Hyménoptères, pour terminer la partie en-
tomologique du Voyage de la corvette la Coquille, et en exami-
nant les espèces déjà publiées et celles que Ton possède dans les
collections, nous avons été conduit à fairequelques observations
sur les Plésies, et il en est résulté ce petit travail; que nousoffronç
TRAVAUX INÉDITS J 5^'
aux entomologistes en attendant que nous ayons terminé une
Monographie détaillée et accompagnée de figures du genre
Plesia. Nous remplissons un devoir en témoignant ici toute
notre reconnaissance à MM. de Romand et de Spinola , pour
la complaisance avec laquelle ils ont bien voulu nous commu-;
niquer les espèces qu'ils possèdent dans leurs riches collec-
tions.
Nous n'entrerons dans aucuns détails sur l'origine du genre
Plesia ni sur ses affinités , cette question ayant été traitée
par nous dans la partie entomologique du Voyage de la
Coquille f Zool. , t. II, p. 210. Nous passerons de suite aux
divisions artificielles à Taide desquelles nous parvenons à grou-
per ces Hyménoptères.
A. Corps noir et rouge. f
1. Plesia ephippium , Fab. — D'un noir vif avec une grande tache
carrée d'un| rouge ferrugineux , au milieu du niésothorax , entre les
ailes ; celles-ci demi-transparentes , un peu enfumées. — Long. : 16 à
18 niill. — Hab. l'Amérique du nord.
2. Plesia abdominalis , Guér. — D'un noir vif ; abdomen rouge fer-
rugineux avec le premier segment noir ; ailes un peu enfumées. -—
Long. : 15 mill. ~ Hab. ? (Coilect. de M. De Romand.)
B. Corps noir et jaune.
I. Ailes noirâtres , obscures , à reflets bleus et violets oc-
cupant toute leur surface. ■* '^^ *
3. Plesia sexmaculata , Guér. — Entièrement d'un noir vif; tête et'
corselet ponctués ; une petite tache jaune sur l'écusson ; une tache
jaune de chaque côté des trois premiers segmens de l'abdomen^ des-
sous velu. —Long. : 23 mill. Hab. le Mexique. (Coll. de M. De Ro-
mand. )
II. Ailes enfumées , obscures , surtout au bout , avec de»^
reflets bleuâtres sur cette portion seulement.
4. Plesia vicina , Guér. — D'un noir vif; tête et corselet fortement
ponctués ; une p«itite strie jaune au bord antérieur des yeux ; une pe-
tite tache jaune de côté du bord antérieur du prothorax , une autre
tache jaune sur les flancs , au dessous des ailes , écusson jaune ; les
quatre premiers segmens de l'abdomen ayant chacun une tache jaune
sur les côtés. — Long. : 22 mill, — Patrie inconnue. ( Coll. de M. De
Romand. )
5. Plesia niyripes , Guér. — D'un noir vif; têle et corselet fortement
ponctués j deux taches eatre lesanteanes, une petite strie au bord*
S^ TRAVAUX INEDITS,
antérieur des yeux et une tache en arrière, jaunes; côtés du méso-i
thorax tachés de jaune sous les ailes ; prothorax (manque) ; écusson
et une petite tache parallèle en avant , jaunes ; cinq taches jaunes al-
longées sur les côtés des cinq premiers segmens de l'abdomen , celles
du premier se touchant au milieu. — Long. : 20 mill. — Patrie inconnue.
( Coll. de M. De Romand. )
IIT. Ailes jaunâtres et transparentes, les supérieures brunes
vers la côte et au bout.
I. Prothorax bordé de jaune en arrière.
a. Bord antérieur du prothorax sans taches.
6. Plesia flavipesy Olivier. — Noire; tête et corselet ponctués; mandi-
bules fauves à la base ; premier article des antennes fauve taché de
noir en avant ; front , entre les antennes , une ligne devant et derrière
les yeux , jaunes ; une seule tache jaune transverse sur l'écusson et
une autre sous les ailes ; deux taches réni formes sur le premier seg-
ment de l'abdomen , deux grandes taches isolées sur les côtés du se-
cond , et deux taches réunies par une petite ligne tr ans verse à la base
des troisième , quatrième et cinquième jaunes ; une petite tache jaune
de chaque côté des second et troisième segmens , en dessous ; Pattes
d'un jaune fauve à cuisses noires tachées de fauve au bout.— Long. î
48 mill. — Hab. l'Amérique boréale.
b» Deux taches distinctes et séparées au bord antérieur du
pro thorax,
* Anus jaune à sa base en dessus.
7. Plesia analis , Guér. — Tête et corselet ponctués ; premier arti-
cle des antennes ferrugineux au bout ; base des mandibules, chaperon,
et deux petites taches au dessus de l'insertion des antennes, jaunes ;
deux petites taches transverses jaunes, à l'écusson; métathorax
ayant au milieu une petite ligne longitudinale dilatée en arrière et
deux taches latérales et postérieures , jaunes ; corselet taché de jaune
sur les côtés; une grande bande jaune, profondément échancrée en
arrière sur le premier segment abdominal , une tache assez petite de
chaque côté du second , une bande , plus étroite au milieu , à la base
des troisième et quatrième , et une bande interrompue au milieu du
cinquième, jaunes; une tache assez grande de chaque côté des deuxième,
troisième et quatrième segmens en dessous ; les hanches , les trochan-
ters et la base des cuisses tachés de noir.— Long. : 23 mill. — Hab. le
Mexique. (Coll. de M. De Romand.)
**. Anus noir, sans taches.
8. Plesia maculata , Fab. — Noire ; tête et corselet ponctués ; base
des mandibules , deux taches entre les antennes et bord antérieur des
yeux, jaunes ; deux petites taches transverses sur Técusson ; une pe-
tite tache à la base du métathorax et deu;^ autres taches ovalaire au
ïlRAVATJX inédits; ^
bord postérieni* , jaunes; thorax ayant de chaque côté trois petites
taches jaunes , une sous les ailes , une à la base des hanches intermé-
diaires et la dernière aux côtés postérieurs du métathorax; abdomen
ayant une large bande échancrée en arrière , sur le premier segment,
deux taches latérales sur le second , une bande plus étroite au milieu
à la base des troisième et quatrième et une bande étroite interrompue
au milieu , sur le cinquième , jaunes ; côtés des deuxième et troisième
segmens faiblement tachés de jaune en dessous ; pattes d'un jaune
fauve, avec les hanches, les Irochanters et les cuisses noires tachées
de jaune. — Long. : 2i mill. — Hab. la Caroline.
9. Plesia Romandii , Guér. — Noire ; tête et corselet ponctués ; an-
tennes d'uu brun fauve avec le premier article taché de jaune eu des-
sus; chaperon et base des mandibules fauves; une ligne jaune au
dessus des antennes , qui va toucher les yeux et remonte contre eux ,
et une grande tache jaune derrière ces yeux ; deux petites taches
transverses sur l'écusson et deux taches allongées ovalaires , sur les
côtés et en arrière du métathorax ^ jaunes; une seule tache jaune sous
les ailes, de chaque côté du mésolhorax; abdomen ayant une large
bande échancrée en arrière sur le premier segment , deux grandes ta-
ches triangulaires et latérales sur le second, une assez large bande plus
étroite au milieu à la base des troisième et quatrième et une bande
interrompue au milieu, sur le cinquième, jaunes ou d'un jaune orangé :
deuxième , troisième et quatrième segmens ayant chacun lune tache
jaune arrondie de chaque côté en dessous ; pattes d'un jaune faure ,
avec les hanches et les trochanters noirs , tachés de jaune et la base
des cuisses d'un brun noirâtre. —Long. : 20 mill. —Hab. 111e Saint"
Thomas , Klug.
2. Prothorax sans bordure jaune en arrière , ou n'en offrant
que des vestiges punctiformes.
10. Plesia serena , Fab. — Noire ; tête et corselet ponctués ; an-
tennes d'un brun noirûtre avec le premier article fauve; base des
mandibules , chaperon , front, jusqu'au dessus des antennes , avec les
bords antérieurs des yeux et une ligne derrière la tête, d'un jaune
fauve; une large bande jaune, plus étroite au milieu, sur le devant du
prothorax ; trois taches^ jaunes transversalement placées au milieu
du mésothorax; écusson ayant deux petites taches transversales jaunes;
côtés postérieurs du métathorax ayant raie grande tache jaune qui
s'étend assez sur les flancs ; deux grandes taches de même couleur sous
les ailes; abdonien ayant une large bande échancrée en avant et en
arrière sur le premier segment , deux grandes taches latérales à la
base du second , une bande , un peu plus étroite au milieu , à la base
des troisième et quatrième et une bande interrompue au milieu sur
le cinquième; côtés des deuxième et troisième segmens, en dessous^
6ô ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX.
ayant une tache allongée, jaune, longitudinale sur le deuxième,
transversale sur le troisième ; pattes entièrement fauve* , avec quel-
ques taches noires au côté interne des hanches. — Long. . 13 niill.
Var. A. Bord postérieur du prothorax ayant quelques petites taches
jaunes, formant des traces de bordure. — Long. : 46 niill.
Var. B. Les deux taches latérales du second segment abdominal se
touchant et formant une bande très-étroite au milieu. — Long. : 14
mill.— Hab. la Caroline. (Coll. de M. De Romand.)
■ IV. Ailes incolores et transparentes.
11. Plesia hœmorrhoidalis ^ Fab. — Noire; tête et corselet ponctués;
antennes noires en dessus , fauves en dessous ; chaperon et base des
mandibules fauves ; une tache arrondie au dessus de chaque antenne ,
bords antérieur et postérieur des yeux et un petit trait sur le devant
du front , jaunes ; prothorax ayant au milieu une bande jaune assez
large et sinueuse; mésothorax ayant trois taches jaunes placées transver-
salement, entre l'insertion des ailes, et une ligne sur l'écusson; niétatho-
rax ayant une petite tache jaune en arrière et de chaque côté ; deux
taches jaunes de chaque côté du corselet , une sous les ailes et une
autre plus grande sur les côtés du métathorax ; les cinq premiers seg-
mens de l'abdomen sont noirs avec une tache jaune près de leur base
et de chaque côté; celles du premier segment sont rondes, les autres
sont allongées et transversales ; l'anus est entièrement fauve en dessus;
les deuxième , troisième et quatrième segmens ont chacun en dessous ,
une assez grande tache jaune et allongée , placée de chaque côté , le
cinquième segment et l'anus sont fauves ; les pattes sont entièrement
fauves , garnies de poils blancs.— Long. : 11 mill.— Hab. la Caroline.
UI. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
The question concerning the sensibility , etc. ; — Questions
sur la sensibilité , rintelligence et Tinstinct des insectes ;
par M. David Badham , D. M. In-8° , Paris , 1837.
Cette brochure se compose de 54 pages d'impression en-
viron , dont 10 sont consacrées à un appendix en forme de
notes.
Après avoir dit en quelques lignes que déjà plusieurs au-
teurs ont abordé un semblable sujet, eu égard aux animaux
en général , M. Badham présente quelques considérations sur
le système nerveux des insectes , qu'il regarde comme très-
simple et comme formé de deux substances : l'une interne qui
est blanchâtre, appelée corticale ou cendrée, à cause de sa res-
semblance avec la substance cérébrale de l'homme ; l'autre eiç-
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUt. fit-^
l€rnc, d'une couleur plus foncée que la précédente. Entrant
ensuite dans quelques détails sur la structure inlime de ce
système , il rappelle que plusieurs physiologistes regardent le
premier ganglion , d'où partent les nerfs optiques chez les in-
sectes, comme un véritable cerveau; tandis que d'autres sont
disposés à considérer chaque ganglion comme autant de cer-
veaux ; il ajoute même que quelques uns pensent que ces sortes
de renflemens nerveux ne ressemblent en rien à l'encéphale.
— M. Badham n'admet pas la première de ces opinions ,
quoique peut-être la plus vylgaire , parce qu'il ne peut la
combattre convenablement, et, quelle que soit la nature de ces
ganglions , il ne peut pas croire que le premier agisse plus que
les autres , en un mot, qu'il soit le cert^eaupar excellence: ce
qu'il cherche à prouver par des expériences faites sur quelques
vers et quelques insectes. — Il combat également la seconde
hypothèse, d'après laquelle chaque ganglion serait un cerveau,
puis il s'attache à faire voir les inconvéniens que devrait né-
cessairement présenter une semblable supposition. Après ce
préambule , complément en quelque sorte obligé de son tra-
vail , l'auteur entre de suite en matière , et traite assez longue-
ment de la sensibilité supposée des insectes ^ de leur intelli"
gence et de leur instinct. Chaque organe des sens , dont cette
classe d'animaux est supposée douée, est examiné par lui
avec un soin tout particulier; mais , il faut le dire, les conclu-
sions que M. Badham tire de cet examen , ne décident en rien
la question principale , ce qu'au reste , il ne paraît pas avoir,
eu l'intention de faire , si Ton en juge d'après le titre de son
opuscule , que termine un appendix dans lequel sont rassem-
blés plusieurs exemples bien choisis, relatifs aux mœurs de
certains insectes (comme les Abeilles, les Fourmis, les Guêpes,
les Elaters, les Araignées, les Chenilles, les Ichneumons, etc. ),
et convenablement appropries au sujet choisi par l'auteur.
En résumé, la brochure de M. Badham, que nous avons lue
avec attention , et que nous regrettons de ne pouvoir analyser
avec plus de détail, est écrite avec une grande pureté de lan-
gage : on y trouve en outre une logique serrée, parfois con-
cluante , et sous le rapport de l'état de la science, elle ne peut
en
manquer d'être consultée avec avantage par tous ceux qui se
livrent d'une manière spéciale , à l'étude de l'Entomologie.
( Thillayb. )
MoNOGRAPH oft the coleopterous genus Diphucephala , etc.
Monographie des Coléoptères du genre Diphucephala ,
dans la famille des Lamellicornes, par M. G. R. Wateu-
HOUSE. Brochure de i3 pages, avec figures, extraite des
Transactions de la Société Entomologique de Londres.
Dans ce mémoire, l'auteur, après avoir exposé les caractères
du genre Diphucepliala, dont toutes les espèces sont de la Nou-
Tclle-Hollande , et après avoir montré ses affinités, donne la
description détaillée de seize espèces. Avant lui on n'en con-
naissait que trois, les Afe/o/on<A« sericea, Kîrby, Trans. linn,,
vol. XII, pag. 4^3, Diphucephala splendens, Mac Leay, in
appendix to cap King's, etc., pag. 44® > et D»furcata, Gué-
rin , Iconogr. du règne animal , Ins., pi. 24 his, fig. i5, copié
dans l'édition du Règne animal donnée en Anglelerre par
Griffith. Les autres espèces sont nouvelles , voicï leurs dîa-
gnoses :
D. Childrenii. Viridis , supra serîceo-nilïda , subtus pi(îs albls de-
cumbenlibus ; capile confluenter punctato ; thorace sub lente punc-
tulatissimo , dorso subcanalicnlato ; elytris siibseriatini punctatis j
tarais cyaneis; tibiis anticis bidentatis. — Long. : 4-5 lig. '
D. Hopei. Yiridis, subtus pilis albis decumbentibus; capile con-
fluenter punctato ; thorace obscure vhidi , sub lente punctulatissirao ,
dorso subcanalicnlato; elytris nitidis, subseriatim punctatis, lineis
duabus longitudinalibus elevatiusculis ; tarsis cyaneis ; tibiis anticis
inermibus. — Leng. : 4-5 lig.
D. affinis. Yiridis nitida, subtus pllis albis decumbentibus ; thorace
punctulatissimo , dorso subcanalicnlato ; elytris subseriatim punctatisj
tarsis cyaneis ; tibiis anticis sub bidentatis. — Long.: 4-4 4/2 lig.
Z). Edwardsii (Kirby. Mss.) Viridis , subtus pilis albis decuniben-
tibus; capite cupreo; thorace obscure punctulatissimo , dorso subca-
nalicnlato; scutello punctulatissimo; pedibus cupreis, tarsis viridi-cya-
neis; tibiis anticis bidentatis. — Long. : 4 4 1/2 lig.
D. pulchella (Kir. Mss.) Yiridis; thorace punctato, dorso eanali-
culato; foveis laleralibus magnis et profunde impressis: scutello fovea
profunde excavata; elytris confluenter punctatis; tibiis anticis biden-
tatis.—Long. : 3 1/2 lig.
JP*. 2>ilistri»t», Yiridis , liitidîr ; subtus pilis albis decumbenfibns
ANALYSE dWvRAGE* NOUVEAUX: 63
tecta, supra pilis albis ornala, sliiis longiludinalibus supra elytrade-
positis; thorace canali lato dorsali impresso , foveisque duabus late-
ralibus, spartim punctato; scutello lœvij pedibus testaceisi tibiis
anticis bidentatis.—Long. : 3 1/2 lig,
D. castanopiera. Viridis , pubescens ; thorace canalis lato dorsali,
foveisque duabus lateralibus imprcsso; elytris pallide castaneis, sub-
periatiui punctatis; tibiis anticis bidentatis.— Long. : 3 1/4 lig.
Z). aurulcnta (Kir. Mss.- — Colaspidoïdes P Schcen. » Syn. ins., Ins.l,
p. 101).— Cuprea, nitidissinia , supra pilis albis ornata, subtus viridis,
pilis albis decunibentibus ; capile dense et crasse punctato ; thorace
crasse sed sparse punctato, sulco transverso profundo; canali dorsali in
Jiartes duàs , thoracis basin versus diviso ; hiarginibus lateralibus dis-
tincte dentatis ; elytris crasse punctatis; scutello œheo , laevi; pedibus
viridibus; tarsis cyaneis , tibiis anticis bidentatis. — Long. : 4 lig.
r D. parvuîa. Viridi-œnea vel cuprea, supra et subtus pilis albis de-
cunibentibus sparse tecta ; capito punctato j thorace punctis magnis
holato , foveis duabus longitudinal ibus parallelis submediis basin ver-
Sus , marginibus lateralibus subdentatis ; elytris rugosis ; scutello
lœvi; tibiis anticis inermibus.— Long. : 2 1/2 lig.
D. Spencii. ^neo-cuprea vel cuprea , supra et subtus pilis albis de-
cunibentibus sparsim tecta ; capite et thorace rugose punctatis; thorace
canaliculato , marginibus lateralibus dentatis ; scutello apice depresso,
subpunctato ; elytris subseriatini punctis confluentibus notatis ; pedibus
viridibus , tarsis cyaneis ; tibiis anticis externe bidentatis , dentibus
rufescentibus.— -Long. : 2 1/2 lig.
Z>. rufipes. Viridis, nitida; capite thoraceque punctulatissiniis ;
thorace supra Canalicutato ; pedibus testaceis ; tibiis anticis tarsisque
posticis cyaneis ; tibiis anticis ad apiceni obsolète bidentatis. — Long, t
3 lig.
jO. pusilla. Viridis , pilis albis decunibentibus ; capite punctalis-
simo ; thorace punctato , canali lato dorsali , foveisque duabus latera-
libus ; tibiis anticis bidentatis ; tarsis cyaneis. — Long. : 2 3/4 lig.
V. pygmœa, Viridis , pilis albis decunibentibus; tibiis anticis biden-
tatis ; capite thoraceque punclulatissiiuis ; scutello triangulari , fovea
excavato , punctulatissinio; tarsis cyaneis. — Long, i 2 lig.
Les figures qui dëpendeut de ce mémoire et qui se trouvent
sur la pi. 22 des Transactions de la Société entomologique, re*
présenlent le Dlphucephala sericea avec toutes ses parties gros-
sies et quelques portions caractéristiques des D»Hopei, spUn^
dens et pilistriata,
ÎÎGus ferons observer, en terminant, que M. Waterhouso
a eu tort de décrire notre D.furcata d'après la planche du
64 NÔUVELIES.
Règne animal Iraduit par Griffilli; cette planche, ëtant Une
copie très-mauvaise de celle de notre Iconographie, a sans
doute été mal coloriée, ce qui a induit M. Waterhouse en
erreur, en lui faisant décrire cette espèce ainsi : « Noire avec
une bande blanche de chaque côté du thorax. Elytres rouges
avec la base et la suture jaune.» Tandis qu'elle est d'un beau
vert à reflets métalliques. Du reste , il dit lui-même n'avoir
jamais vu cette espèce et l'avoir décrite d'après la copie an-
glaise. Nous en donnons une description dans l'explication des
planches de notre Iconographie du Règne animal , et dans le
Voyage autour du monde du capitaine Duperrey, Zool.,t. II,
t. II, part. II, pag. 89. (G.-M.)
Index entomologicus or a complète illustrated catalogue
of the Lepidopterous insects of Great Brilain, by W. Wood.
London, 1837. Ce catalogue est accompagné de planches gra-
vées et coloriées, extrêmement chargées de figures. — Prix :
fig. col. ; 7 fr. 5o la livraison. Les liv. 19 et 20 sont en vente.
The natural htstory of animalcules : containing descri-
ptions of ail the known species of infusoria , etc. ; by Andrew
PaiTCHARD. London , 1834. In-8° avec 6 planches gravées et
reproduisant les figures de M. Ehrembeg.
IV. NOUVELLES.
Nous apprenons que le département de la Nièvre possède
une collection d'histoire naturelle des plus intéressantes, due
au zèle persévérant de M. Auguste Grasset, inspecteur des mo-
numens historiques du département de la Nièvre, et naturaliste
aussi instruit que modeste. M. Grasset, qui habite la ville de
la Charité, près Nevers, a réuni plus spécialement les ani-
maux qui se trouvent dans son département^ et nous l'ap-
prouvons beaucoup à ce sujet ; car si chaque département de
la France avait ainsi une collection faite avec intelligence,
l'on posséderait bientôt les matériaux d'une Faune française
complète , ouvrage qui manque encore à notre pays.
— MM. Arnaud de Villeneuife et Agu de Vaux viennent de
partir pour la Sicile ; le premier pour faire des recherches sur
les antiquités de ce pays , le second pour étudier sa Flore et sa
Faune.
REVUE
^(D©IL®(B]I®1ÎÎ1
-î
MAI 1$3S.
ï. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie royale des Sciences de Paris.
Séance du 7 mai i838. — M. T, Puel adresse un mémoire
sur des ossemens fossiles de mammifères et d'oiseaux trouvés
dans la caverne de Brengues (Lot).
« Des fouilles nouvelles dans la caverne de Brengues m'ont
fait découvrir , dit M. Puel , de nombreux débris appar-
tenant aux espèces que Cuvier avait, dès 1820 , signalées pour
celte localité (Rhinocéros, Cheval , Bœuf, Renne); mais, de
plus , j'y ai trouvé des ossemens de plusieurs Rongeurs ( Liè-
vre, Campagnol , etc. ), une espèce de Cerf, que je regarde
comme tout-à-fait identique avec le Cerf du Canada , et deux
espèces d'oiseaux ( Pie et Perdrix ) , dont la première n'avait
pas encore été signalée , du moins en France , dans les ca-
vernes à ossemens. J'ajouterai encore que plusieurs os de So-
lipèdes m'ont paru devoir être rapportés à VEquus asinus ou
Ane. Enfin, parmi les débris du genre Bœuf, plusieurs os
appartiennent très- certainement à l'Aurochs. Cuvier , qui
n'avait eu en sa possession qu'un seul os de Bœuf provenant
de Brengues (un Humérus), avait vu cependant que très-
probablement cet os devait se rapporter à l'espèce dont le
crâne est large et bombé, c'est-à-dire à l'Aurochs fossile.
» Les restes de Rhinocéros sont en Irès-pelit nombre; je
n'ai recueilli que six fragmens bien caractérisés qui tous ont
appartenu à un individu jeune.
» La plupart des animaux que j'ai signalés dans la caverne
de Brengues appartiennent à des espèces dont les analogues
Tom, I. Année i838. 5
66 SOCIÉTÉS SAVANTES.
vivent^ encore dans la contrée : tels sont le Cheval , l'Ane et
particulièrement le Lièvre, la Pie, la Perdrix. Comme, d'un
autre côté , plusieurs de ces os sont d'une parfaite conserva-
tion et d'une blancheur vraiment remarquable ( ceux de la
Pie, par exemple ) , on pourrait être tenté d'y voir des débris
des temps modernes. Je pense donc qu'il n*est pas inutile de
faire observer que j'ai débarrassé les os dont il s'agit des ma-
tières terreuses et calcaires qui les enveloppaient : du reste,
quelques uns d'entre eux présentent des traces évidentes de
ces incrustations. »
Séance du i^maû — M. Isidore Geoffroy S aint-Tlilaire
lit une lettre que lui a adressée M. Dutrochet , relativement à
l'hibernation des Hirondelles. En voici un extrait pris dans
les comptes rendus de l'Académie.
« Je vois dans les instructions concernant la zoologie> que
vous avez rédigées pour l'expédition scientifique qui se rend
dans le nord de l'Europe , que vous invitez les naturalistes de
l'expédition à prendre des renseignemens à l'égard de la pré-
tendue hibernation des Hirondelles. Je puis vous citer , à cet
égard , un fait dont j'ai été témoin. Au milieu de l'hiver, deux
Hirondelles ont été trouvées engourdies dans un enfoncement
qui existait dans une muraille et dans l'intérieur d'un bâtiment.
Entre les mains de ceux qui les avaient prises > elles ne tar-
dèrent pas à se réchauffer et elles s'envolèrent. Je fus témoin de
ces faits. Peut-être ces Hirondelles, entrées par hasard dans le
bâtiment , n'avaient pas pu en sortir; peut-être, appartenant
à une couvée tardive , étaient-elles trop jeunes et trop faibles
pour entreprendre ou pour continuer le long voyage de la mi-
gration. Quoi qu'il en soit , ce fait prouve que les Hirondelles
sont susceptibles d'hibernation , bien qu'elles n'hibernent pas
ordinairement. »
M. F. Dujardin adresse des observations sur les Éponges.
Voici sa lettre :
« Je viens de répeter cette année sur les Spongilles ou Epon-
ges d'eau douce , des observations que j'avais déjà faites plu-
sieurs fois depuis trois ans sur les Eponges marines et d'eau
douce , mais qu'en raison de leur importance j'ai cru devoir
SOCIETES SAVANTES. 0fff
vérifier par tous les moyens possibles et avec des instrumens
de plus en plus perfectionnés.
» Ces observations doivent fixer désormais d'une manière
incontestable la place des Eponges dans la classification , et
prouver que ces êtres ambigus, promenés jusqu'ici du règne
végétal au règne animal , sont réellement des groupemens d'a-
nimaux , de parties vivantes et analogues aux Amibes et Frô-
lées de M aller. S'il n'y a point dans les Eponges l'individualité
propre aux animaux des classes supérieures , on y voit bien
positivement au moins la contractilité et l'extensibilité alterna-
tives qui caractérisent tous les animaux.
» En effet , si d'une Eponge vivante on détache une parcelle
pour la soumettre au microscope entre des plaques de verre p
on voit la substance vivante se grouper en masses arrondies
irrégulièrement, renfermant des granules verts ou diversement
colorés suivant l'espèce qu'on observe. Ces masses irrégulières
semblent d'abord immobiles; mais, en se servant d'un éclairage
convenable, on voit sur les bords des expansions arrondies ,
diapbanes qui changent de forme à chaque instant ; souvent
aussi des parties isolées par le déchirement de la masse et
larges de un h deux centièmes de millimètre , se meuvent len-
tement dans le liquide en rampant sur le verre au moyen de
leurs expansions mobiles et diaphanes comme de véritables
Amibes. Ces parties isolées on les prendrait pour de simples
globules verts remplis de granules, si l'on ne faisait apparaij;;;^
les bords des expansions par un effet de réfraction. >f
» Tels sont les faits que j'ai observés dans la Spongia pa-^
nicea et dans la Cliona celata sur les côtes de la Manche , et
dans les Spongilles de l'Orne et des environs de Paris, depuis
l'année i835. »
M. le Docteur Samhin écrit pour réclamer la priorité du
procédé de la cueillette des œufs comme moyen eflScace de
détruire la Pyrale de la vigne.
On sait qu'au mois d'août de l'année dernière, les vignerons
d'Argenleuil et du Maçonnais demandèrent à l'Académie des
sciences un moyen de conjurer le fléau qui menaçait leurs ré*»
coites, dont les prémices étaient dévorés par la Pyrale.
68 SOCIÉTÉS SAVANTES.
' L'Académie des sciences nomma une commission qui fit son
rapport dans lequel on engagea les vignerons à la patience,
attendu que la science n'avait aucun moyen applicable en
grand pour s'opposer au mal dont ils se plaignaient.
De son côté , M. le ministre du commerce et de l'agriculture
«nvoya M. le professeur Audouin dans le Maçonnais. Le savant
entomologiste encouragea les vignerons de son mieux , leur
fit entendre que le mal n'était pas sans remède , qu'il en dé-
couvrirait un , qu'en attendant il fallait faire une cueillette
des feuilles sur lesquelles la Pyrale déposait ses œufs , afin
que ces derniers ne devinssent pas des Chenilles dévorantes ,
et finalement qu'il leur indiquerait plus tard un préservatif, et
les vignerons du Maçonnais, en attendant , furent très-recon-
naissans envers M. le professeur du Muséum d'histoire naturelle.
De retour à Paris , M. Audouin s'empressa de rendre
compte au minisire de la mission qu'il venait de remplir, et, en
même temps , il exposa à l'Académie des sciences le résultat de
ses observations. Outre le conseil de la cueillette des feuilles
tachées, sur lequel il insista dans son mémoire, M. Audouin
déposa aussi un paquet cacheté ( que l'Académie garde ) pour
remplir la promesse qu'il avait faite aux vignerons du Ma-
çonnais de s'occuper de la recherche d'un préservatif.
Nous combattîmes alors , dans un mémoire que nous lûmes
à rinstilut, quelques uns des conseils sur lesquels M. Au-
douin avait insisté et principalement sa cueillette des feuilles.
M. Audouin défendit l'excellence de ce moyen que ses parti-
sans du Maçonnais , dans une lettre écrite avec élégance et en
style presque poétique , regardèrent même comme une dé-
couverte ingénieuse inspirée par la science. En effet, il faut
que ce moyen de détruire la Pyrale ait été bien accueilli des
iiabitans du Maçonnais, puisque l'un de ces messieurs s'est
mis en devoir de réclamer auprès de l'Académie des sciences
l'honneur de la découverte. Tel est l'objet de la lettre suivante,
adressée à M. Arago le 24 ^^'^^ dernier , et dont ce savant a
analysé brièvement le contenu. En insérant la réclamation de
M. Sambin, nous montrons le désir que nous avons de ne
chercher que la vérité dans cette question ; car nous mettons
SOCIETES SAVANTES. C^
au grand jour des observîitions contraires à nos propres as-
sertions.
y4 M» Arago , secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences
et député de la France,
u Monsieur y
» Dans une notice sur la Pyrale de la vigne, lue à TAca-
démie des sciences, dans la séance du 4 septembre iSS^ ,
M. V. Audouin , célèbre entomologiste , rend compte du som-
bre lableau que lui ont offert les vignobles du Maçonnais, de
ses études sur Tinsecle rapace qui , depuis plusieurs années ,
en dévore hâtivement les produits , de Tassislance intelligente
et empressée que lui ont accordée plusieurs propriclaires-cuK
tivateurs dans raccomplissement de son honorable mission , et
de la réunion qui eut lieu à la Chapelle, le i3 août, et que
présida y avec notre illustre auteur , M. de Lamartine^ député
de Saône- et- Loire.
» Après avoir fait connaître l'objet et les différentes épi-
sodes de la mission que le ministre du commerce et de Tagri-
cullure lui a confiée, M. Audouin indique le remède qui ,
selon lui , doit faire cesser de trop longues souffrances , et ,
pour atteindre ce but philanthropique , il conseille la cueil-
lette des œufs de la Pyrale vitivore , et, chose vraiment in-
croyable î il assure, lui M. Audouin , que le procédé pré-
conisé par lui est sa propriété , et que personne avant lui
n*a songé à cette opération aussi simple qu'efficace. Oui , tout
cela est inconcevable et d'autant plus inconcevable que notre
savant naturaliste , pendant son long séjour dans le Maçon-
nais , a eu des relations intimes avec MM. de Lamartine et de
la Hante qui, tous les deux, sont abonnés au Journal de Saône-
et-Loire , et avec d'autres personnes qui lisent aussi le même
journal , et peut-être même avec~des propriétaires à qui j'avais
conseillé la simple cueillette des pontes quinze jours au moins
avant la publicité donnée à ma lettre, dans laquelle je con-
seille d'abord la cueillette des chrysalides et ensuite celle
des œufs.
» C'est tout, monsieur; les faits, je vous les ai exposas
5^0 SOCIETES SAVANTES.
avec la plus exquise probité ; si j'ai mis de la chaleur dans
une question de priorité et de propriété , c'est moins , soyez-
en sûr , pour chatouiller mon amour-propre que pour honorer
les lois éternelles de la morale ; car , en définitive , et malgré
les pitoyables intrigues qui m'ont éloigné de toutes les réunions
où se trouvait M. le délégué de M, Martin ( du Nord ) , il n'en
sera pas moins établi, par la lettre que j'ai l'honneur de vous
envoyer, que j'ai abordé nettement la question pratique, et que
je l'ai fait eu homme qui a peut-être quelque aptitude pour
l'induction et la généralisation.
J'oserai , monsieur , vous demander votre appui auprès de
l'Académie des sciences , et vous prie de lui communiquer ma
lettre , afin que justice me soit rendue.
5^ » Veuillez , etc. « Sambin, D, M. P.»
Mâcon , 24 avril 1838.
Voici un extrait de l'article du Journal de Saâne-et'Loire,
Mercredi 12 juillet 1837.
« M, le docteur Samhin nous adresse la lettre suivante qui ne
peut manquer d'intéresser un grand nombre de nos abonnés. »
Après avoir fait connaître les quatre métamorphoses de
la Pyrale, il dit : « Les œufs sont ordinairement dépo-
sés sur les feuilles de la vigne, vers la lin de juin ou dans le
courant de juillet. Il y séjournent pendant à peu près 20 à aS
Jours ; ils y sont réunis ensemble par une matière glutineuse
que la chaleur dessèche; ils s'y montrent sous la forme de pla-
ques, imitant celles du plâtre grossièrement pulvérisé. Toutes
les feuilles ne sont pas atteintes de cette lèpre redoutable ; il
îi'y a guère qu'un nombre moyen de 7 à 8 par cep , et elles se
distinguent nettement des autres parleurs taches blanchâtres, »
Il dit ensuite comment les Chenilles vivent après leur éclo-
sîon , comment elles se changent en chrysalides , l'époque de
l'éclosion du Papillon ; il examine quelles sont les meilleures
méthodes de s'en débarasser, et il conclut que c'est pendant
Son état de chrysalide et surtout d'œuf qu'il faut entreprendre
de combattre la Pyrale et de l'exterminer. Il conseille donc
de faire cueillir par des enfans , des femmes ou des vieillards.
t
SOCIÉTÉS SAVANTES. ^1
]eh groupes de feuilles roulées contenant les cbr^salides, et
plus tard celles sur lesquelles on voit les plaques des œufs.
M. Dumas fait remarquer que M. Sambin ne propose l'enlè-
vement des œufs que comme un moyen auxiliaire , pendant
que M. Audouin place ce moyen en première ligne. : « De
plus , dit M. Dumas, la teinte blanche assignée pftr Tautcur
de l'article aux plaques formées par les amas d'œufi de Pyrale,
est un caractère qui se montre seulement après TécloSion des
larves , de sorte que si Ton n'enlevait les feuilles qU*au moment
où elles offrent ces taches imitant le plâtre pubérisé , dont
parle M. Sambin , on ferait utie opération complètement inu-
tile. M. Audouin, lorsqu'il sera de retour, aura sans doute
d'autres remarquas à faire relativement à cette réclamation. »
Séance du 2 1 /wa».**-M* le docteur Vallot adresse des obser-
vations sur quelques insectes dont la synonymie est em-
brouillée. Après avoirjrappelé qu'il a publié, en l'an X)Une CoU"
cordance systématique des mémoires de Réaumur^ il entre
en matière en s'occupant d'un insecte du midi homme Scara^
baui phosphoreus , mentionné dans le Journal de physique de
Rozier) t. 2 , p» i43, tt que personne n*a revu depuis, suivant
M. Th. Locordaire (Intr. à l'Ent., t. î2 , p. i43). M. Vallot,
ayant remonté aux sources, a reconnu que cet insecte n'est autre
que le Lmijyyris iialica , Lifl., Comtotin dans \ei environs de
Grasse, et décrit par M* Luce, |iharmacien à Grasse , dans le
Journal de physique (an 2 , Nivôse ).
Divers ouvrages d'agriculture ont parlé , sans le caractéri-
ser, du Négril , insecte qui , dans le midi de la France , ra-
vage les Luzernes. M. Vallot montre que l'on a confondu souf
ce nom vulgaire la Colaspe très-noire {Colas pis atra, Oliv. G»
Barbara, F.) et l'Eumolpe obscur (Chrysomela atra , Oliv. J
Cryptocephalus obscuruSf¥»h>) Enfin il s'occupe de l'Eumolpo
précieux ( Eumolpus pretiosus , Payk.). Le premier ouvrage
dans lequel cet insecte se trouve mentionné, dit-il, est celui
de Degéer, qui Ta appelé Chrysomcœla cruleo-violacea , et
l'a décrit fort exactement (t. V, p. 3i6 , n® 126). Cet insecte
se trouve mentionné trois fois dans l'Encyclopédie méthodi-
^|ue ; d'abord ( t. V> p. 71S) sou» le nom de Chrysomela nio-
f;i SOCIÉTÉS SAVANTES.
lacea^ extrait de Degéer , ensuite (n® 128) sous le nom de
Chr. cœrulea, d'après des échantillons trouvés aux environs de
Paris, puis sous celui de Cryptocephalus cyaneus (t. VI,
p. 607). Geoffroy Ta appelé improprement Gribouri bleu de
Taune, puisqu'il diffère de la Chr. alni. Lin., comme le fait
observer Olivier. Ces deux insectes appartiennent chacun à un
genre séparé.
Sous le nom de Chr. asclepladœ , Pallas a décrit deux in-
sectes semblables , différant uniquement par la taille ; l'un est
major j c'est le Cryptocephalus peregrinus , Gmel.; l'autre
minor , récolté aux environs du Volga , sur le dompte-venin ,
est VEumolpus pretiosus. Le compilateur Gmelin a donné à
l'Eumolpe précieux le nom de Chrys. amethystina , en em-
pruntant une partie de la diagnose de Degéer ; et il donne la
Chrys. asclepladœ, d'après Pallas. La beauté de cet insecte
l'avait fait regarder comme étranger et venant de l'Inde ;
c'est le major ou Crypt. peregrinus, mais il se trouve en Asie,
et le mlnor en Europe.
M. Vallot entre , au sujet de ces diverses espèces , dans de
nombreux détails; il cite tous les ouvrages dans lesquels il a
été question de ces insectes et montre une grande érudition.
M. le docteur Roussel de Vadzème présente un moulage
anatomique sur nature d'un fœtus de Baleine. Ce travail est
renvoyé à une commission composée de MM. Magendie , de
Blaini^ille et BrescheU
M. Larrey adresse une réclamation pour établir qu'il a
parlé , dans sa Campagne^d'Ilalie , t. I", de l'hibernation des
hirondelles. M. Isodore Geoffroy dit qu'il connaissait ces ob-
servations, mais qu'il a demandé de nouvelles recherches sur
ce sujet , parce que ces faits isolés ne sont pas assez nombreux
pour fixer les idées des zoologistes sur un sujet aussi curieux.
M. C. L. Dwernoy adresse un mémoire intitulé : Suppléa
mens au mémoire sur les Musareignes.
Nous reviendrons sur ce travail , et nous rattachons son ana-
lyse à celle du premier mémoire , quand nous aurons pu en
prendre connaissance.
Le même savant envoie aussi des Tableaux des Ordres, des
SOCIÉTÉS SAVANTES. »|3
Familles et des Genres de mammifères , adoptes pour le cours
de zoologie de la Faculté des sciences par M. Diivernoy , ré-
digés sous ses jeux par M. Lereboullet , conservateur des col-
lections de celte faculté. Nous nous occuperons de ce travail
dans un de nos prochains numéros.
On dépose sur le bureau un grand Tableau intitulé : f^ers
a soie, Tableau synoptique publié sous les auspices du ministre
du commerce et de Tagriculture. Education hâtive, d'après
la méthode de M. Camille Beauvais et les procédés de venti-
lation de M. Darcet , par M. Briinet de Lagrange , élève de
M. Bauvais^ Paris, i838.
Nous reviendrons sur ce travail, qui se compose d'un grand
tableau in-plano avec figures, dès qu'il nous sera parvenu.
Séance du 28 mai — M. De Blaini^ille lit un mémoire ayant
pour titre ;
Recherches sur V ancienneté des mammifères insectii>ores h
la surface de la terre, précédées de l'histoire de la science à ce
sujet , des principes de leur classification et de leur distribution
géographique actuelle.
C'est un grand mémoire plein d'érudition et d'observations
historiques , mais qui , par cela même , est peu susceptible d'a-
nalyse. Nous nous bornons donc à le signaler à nos lecteurs
comme un travail d'un grand intérêt, et digne de la réputation
de son auteur.
M. Turpin lit un grand travail intitulé : Mémoire sur la
dififérence qu'offrent les tissus cellulaires de la pomme et de
la poire , sur la formation des concrétions ligneuses de la
dernière , celle des noyaux et du bois, comparées aux concré
tions calcaires qui se trouvent sous le manteau des Arions et à
l'ossification des animaux en général.
Après avoir fait connaître l'organisation curieuse du tissu
cellulaire , M. Turpin montre que les concrétions pierreuses de
la poire, delà nèfle et du coing sont formées d'un nombre va-
riable de vésicules contiguës ,, incrustées intérieurement par
une matière qui les ossifie et à laquelle M. Turpin donne le
nom de Sclérogène. Il dit que les organes creux , élémentai-
res , mous et flexibles des jeunes fruits , ou les tiges herbacées
}4 TRAVAUX INEDITS.
des jeunes arbres , ne se durcissent et ne deviennent bois qu'en
s'encroûlant intérieurement de cette matière élémentaire. En-
fin M. Turpin cite comme une démonstration plus convain-
cante^ ce qui a lieu dans le tissu cellulaire animal. Rien de
plus ressemblant aux points d'ossification naissante des os ou à
ces ossifications adventives qui se montrent parfois dans les
parties molles , que le corps ovalaire et crutacé formé sous le
manteau des Arions. Ce corps , composé d'une agglomération
de vésicules incrustées de carbonate de chaux , explique mer-
veilleusement le travail de l'organisation par l'incrustation par-
tielle de chacune des cellules composant , par agglomération ,
le tissu gélatineux et vivant du squelette avant son obstruction
calcaire.
Le mémoire de M. Turpin est d'un grand intérêt et renferme
une foule d'observations de la plus haute importance pour la
physiologie générale.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Observations sur les genres Encelade et SiagonE , et des-
cription de trois nouvelles espèces de ce dernier genre , par
M. GuÉRIN MÉNEVILLE.
Latreille s'est trompé , quand il a dit ( Règne animal ) que
les jambes antérieures du genre Encelade n'ont pas d'échan—
crure au côté interne ; car l'écbancrure est très- bien marquée
et se voit parfaitement quand on regarde cette jambe en de-
dans ; elle est oblique , part du milieu de la longueur de la
jambe , du côté antérieur, et va se terminer presque à l'extré-
mité du côté postérieur. Il y a une épine mobile située à la
terminaison de l'écbancrure , et l'extrémité antérieure de la
jambe est terminée aussi par une épine mobile un peu plus
grande.
Dans les Siagones Téchancrure est plus oblique et se ter-
mine un peu plus haut, surtout chez les petites espèces, comme
YÊuropœa, la Rufipes , etc., Chez les grandes espèces de Sia-
gones , telles que les S. hrunipes , Dejeanli , cette échan-
crure est presque semblable à celle que l'on voit aux jambes
antérieures de l'Encelade , et elle se termine presque aussi bas.
TBAVADX INÉDITS. yS
Dans le Carahus îœvigalus de Fabricîus , que M. Dejean
rapporte à tort au genre Encelade , cette même échancrure ne
se termine pas sensiblement plus bas que dans les Siagona
hrunipes et Dejeanii, etc.
L'on peut donc dire que les jambes des Encelades et de»
Siagones ont une échancrure interne plus ou moins oblique,
et ce caractère ne peut servir à distinguer ces deux genres , en
sorte qu'il faut modifier le commencement du tableau que
M. Dejean a donné de la tribu des Scarilides (Spec. des col.,
etc., T. 5 suppl., p. 471)^^ ^^ manière suivante :
i ayant le second article
aussi long que le pre-
mier et plus long que le
troisième Enceladtis.
ajant le second article
plus court que le pre-
mier et que le troisième Siagona,
inarticulé \
laissant à découvert^
i I une grande partie de > Les genres Coscinia et Melœnus»
la bouche )
Si ou les envisage sous un autre point de vue, ces deux
genres peuvent être nettement distingués , et VEnceladus lœpi"
galus de l'Inde , doit toujours entrer dans le genre Siagone ,
ainsi qu'une autre espèce venant du Sénégal et que Ton rap-
porte aussi au genre Encelade. Voici les caractères distinctifs
de ces deux genres :
Genre Siagona.
Bord antérieur du labre droit ,
sinué ou trilobé en avant.
Antennes ayant le premier ar-
ticle en massue , plus de deux fois
plus long que le second , et ce se-
cond article plus court que le
troisième , etc.
Prolhorax très-rétréci en arrière,
n^ayant pas son bord postérieur
plus large que l'inlervaUe étran-
glé qui le sépare des élytres.
Genre Enceladus.
Bord antérieur du labre arrondi,
ayant une échancrure en avant et
au milieu.
Antennes ayant le premier arti-
cle aussi épais à la base qu'à Tex-
trémilé, à peine aussi long que le
second ; ce second article plus long
que le troisième , etc.
Prothorax rétréci en arrière,
ayant son bord postérieur plo»
large que TintervaUe étranglé qui
le sépare des élytres.
Le genre Encelade ne se compose donc que d'une seule es-
pèce du nouveau continent, savoir :
^6 TRAVAUX INÉDITS.
UEnccladus gigas , Bonelli obs. ent. mém. de Tacad. de
Turin; Dejean , spec. des col. , t. 5,2"^ part., suppl. p. 47 3,
etc., etc.
Le genre Siagone aura i6 espèces toutes de l'ancien conli-
nent , savoir :
I. Siagones ailées.
1. S. Goryi , Guér. Long. 3omill.,larg. lom. Ailée, noire,
luisante, lisse, même vue à une forte loupe; corcelet lisse,
sans rides ni points , ayant une faible ligne longitudinale au
milieu , qui n'atleint ni le bord antérieur ni le bord postérieur.
Elytres ayant chacune sept points enfoncés en dessus, savoir :
deux très-rapprochés sous Tangle humerai , et cinq plus près
de la suture , et disposés ainsi : un au tiers antérieur, un au
milieu , un au tiers postérieur, et les deux derniers très-rap-
prochés et près de Textrémité. Quelques points au bord ex-
terne dans le sillon formé par le rebord de l'élytre. Dessous
du corps et pattes d'un noir luisant. Du Sénégal, collection de
MM. Gory et Dupont.
2. S. lœi'igata^ Fab. ; Enceladus Icet^igatus, Dej. spec. Sca-
rites lœt^igatus , Oliv. Herbst ; Carabus tœvigalus, Fab,
Schon. Siagona herculeana , Delaporte, éludes ent., p. i5i.
Olivier et Fabricius indiquent l'espèce qu'ils ont décrite
comme venant du Coromandel ; M. Lalreille pensait que l'in-
dividu de sa collection- venait de l'Afrique équînoxiale ou de
Madagascar, et M. Dejean croit avec Herbst qu'elle habite
l'Amérique équinoxiale. L'individu que M. Gory nous a com-
muniqué vient certainement des Indes Orientales : il a été pris
dans le royaume de Deccan (i).
3. S. mandibularis , Buq. , Guér. — Longue de 23 à ^4
millimètres. Noire , ponctuée ; mandibules très-élargies à leur
base, ayant cette partie élargie couverte de grosses rugosités;
côté interne offrant une très-forte dent dirigée en dedans et en
haut , arrondie au bout. Cette dent est moins saillante dans un
autre individu que nous considérons comme la femelle. — Hab.
le Sénégal; coll. de M. Buquet.
(i) Comme Olivier, dans sa description, dit que le S. lœvùjattts
TRAVAUX INEDITS. ^7
4. S. Brunnipesy Dej. , sp. col., i. 36o. — Hab. la Nubie
et le Sénégal.
5. S, Buquetu, Guér. — Longue de i8 à igmillim. Noire,
ponctuée; mandibules élargies à leur base , ayant sur celte par-
lie des côtes élevées et longitudinales. Celte espèce se dislingue
de la S. brunnipes par une taille toujours plus peliie, par des
éljtres un peu plus courtes , à peine plus longues que la tête
elle corselet, et surtout parce que, chez la brunnipes, les
mandibules ont la dent interne plus forte et rélargissement de
la base très-lisse. — Hab. le Sénégal.
6. S. Alrata^ ^^ej., sp. col. i. 36o. — Hab. les Indes
Orientales et le Sénégal , suivant une note de M. Dejean ,
spec. , t. 5, p. 476.
7. ^5*. depressOy Fab.; Carabus depressus , Galerita de^
pressa , Fab. ; S iagona plana , Bonelli ; Siagona hirta , Sturm.
Catal.; Dej. sp. 1. 36 1. — Hab. les Indes-Orientales.
8. S. senegalensis y Déj.; sp. col., 5, ^"jQ. — Hab. le Sé-
négal.
9. S. Oberîeitneri y Pareiss. Dej., spec. 5. 477* — J^^^*
la Grèce.
10. iS*. dorsalis , Dej., sp. col. 5. 477* — Hab. le Sénégal.
11. S,flesas , Fab.; galerita fiesus , Fab. syst. eleuth. i.
216. - Hab. les Indes Orientales,
12. S^Europœa , Dej., spec. col. 2. 468. — Hab. la Sicile,
découverte en 1824 par M. Al. Lefebvre.
Nous]voyons, dans la collection de M. Buquet, trois indivi-
dus africains que Ton ne peut rapporter qu'à cette espèce ; car
Von ne trouve aucune différence appréciable pour les en dis-
tinguer ; ils ont été pris à Alger, en Egypte et au Sénégal; ce
dernier est celui que M. Buquet a nommé S. Leprieurli,
qu'il a vu dans la collection de Banks a les pattes antérieures un peu
palmées , il se pourrait que son espèce appartînt au genre Pasi-
machus ou à un genre voisin. Cependant, dans sa figure , nous ne trou-
vons rien qui indique des dents aux pattes antérieures. Un examen fait
dans la collection de Banks pourrait seul nous éclairer, et nous invitons
nos confrères d'Angleterre à le faire et à nous en adresser le résultat,
que nous publierons de suite.
^8 TRAVAUX INÉDITS.
2. Siagones aptères.
13. S. fuscipes y Bonelli ; obs. ent. Dej. spec. i. 35g.
— Hab. l'Egypte et le Sénégal.
14. S, Dejeaniif Rambur., Faune de l'Andalousie , i" li-
vraison , pag. 37, pi. 2, fig. 7 g. — Hab. l'Andalousie.
15. S. rufipes, Fab. ; Cucujus rufipes^ Fab. ; ent. syst.,
2. 94. Dej. sp. a. 568. — Hab. en Barbarieet dans le midi de
l'Espagne , suivant M. Dejean,
16. S, Jenissonii , Dej., sp. col. 2. 467 ; Rambur, loc. cit.,
p. 39, pi. 2, 6g. 6f.— Hab. la Barbarie et le midi de l'Espagne.
M.le docteur Emmanuel Rousseau, à qui la zoologie et Ta-
natomie comparée doivent des découvertes importantes , nous
adresse la lettre suivante sur la distinction des sexes en général
chez les animaux et en particulier chez les insectes du genre
Dermesfe de Linné.
Monsieur , quoique le vaste domaine des sciences ait été sou-
vent mis à contribution, il reste encore bien des faits à recueillir,
et l'histoire naturelle n*est point devenue un champ tellement
aride que les moissonneurs n'aient laissé de quoi glaner.Ne serait-
ce, par exemple, que dans la manière de reconnaître les sexes
dans les diverses classes de l'échelle animale, où cette distinc-
tion est encore bien loin d'être établie.
Chez les Mammifères, ceiiediSicuilé est aplanie par la seule
inspection extérieure ; quant aux Oiseaux, quoique la richesse
et l'éclat du plumage soient ordinairement l'apanage du maie,
il existe d'autres considérations , telles que certaines époques de
leur existence, soit dans le jeune âge, soit à un âge plus avancé,
qui nous engagent à être très-circonspects pour nous prononcer
relativement à certaii^es espèces. La connaissance des sexes
chez les Reptiles présente des doutes encore plus grands ; car
le plus souvent , ce n'est que par une inspection analomique
qu'on parvient k les lever. On ne peut généralement distin-
guer les sexes des Poissons qu'en pressant leur abdomen
pour en faire sortir delà laitance ou des œufs; cependant
on remarque chez certaines espèces un appareil sexuel ex«
térieur tion équivoque.
TRAVAUX INÉDITS. 79
Vùrmiles Mollusques , nous "observons principalement les
Céphalopodes comme ayant les sexes distincts; cependant les
Carinaires, d'après M. Laurillard, sont dans le même cas.
Les Crustacés se font remarquer par une distinction de
sexes assez constante , il en est presque de môme pour les
Arachnides.
Les Insectes offrent pour la distinction des sexes beaucoup
de variations dans les ordres , les familles et les espèces ;
c'est-à-dire que chez les uns, ce sera la taille plus ou
moins développée de l'insecte , qui en fera un mâle ou une
femelle ; et chez d'autres ce sera la longueur des antennes ou
la variété de leurs formes ; modifications qui sont très-impor-
tantes, mais qui ne suffisent pas toujours. On a été jusquà
donner des caractères hypothétiques , lorsque les caractères
évidens ont manqué ; de là l'erreur de la plupart de ceux qui
ont cru devoir s'en rapporter à ces caractères hypothétiques.
C'est en cherchant à me rendre compte des sexes , dans les
Dermestes j que, suivant une autre voie, je suis parvenu à
distinguer le mâle de la femelle de ce genre de Coléoptères ,
de la section des Pentamëres, familles des Clavicornes, et de
la tribu de Dermestins, genre établi par Linné.
Désormais , tout caractère spécieux pourra , selon moi ,
être rejeté, et celui que je n'ai vu décrit nulle part , et que
je propose comme étant ostensible et constant, devra seul
être admis.
Le mâle des Dermestos se reconnaîtra par deux pores mé-
dians placés sous l'abdomen , l'un au troisième , et l'autre au
quatrième segment. Ces pores sont très-visibles ; il y a autour
un bouquet de poils érectiles , et il sort du centre de 'ces
pores 'un petit corps également érectile , que je me propose
d'expliquer plus tard. Quant aux femelles , elles sont privées
de ces pores et de ces petits appareils.
Si la connaissance des sexes chez ces Coléoptères peut inté-
resser les savans, veuillez , monsieur, donner de la publicité
h ma lettre et recevoir l'assurance des sentimens avec lesquels
j*ai l'honneur d'être , etc.
Emmanuel Kouss£àu , D. M. P*
8o ANALYSE D'oUVRAGES NOUVEAUX.
Espèce nouvelle du genre Béroé^ par M. R. P. LessoK.
Le BÉROÉ DE LA côte DES Santons , Beroe Santonunijhcs-
son. Corps arrondi , imitant un petit globe , se déprimant aux
deux pôles , d'un blanc luisant , reflétant la lumière comme
une goutle d'eau , à huit rangées ou bandelettes blanches ,
ciliées, sans pouvoir irisant , blanc argentin mat, ayant deux
vaisseaux au centre couleur de rose pâle : ouverture supé-
rieure petite et arrondie. — Hab. : J'ai trouvé ce Béroé très-
communément jeté par la marée montante sur les grèves
sabonneuses de Fourras , le 22 juin 1837. Les pêcheurs l'ap-
pellent Boitte' de-mer , les individus étaient souvent jetés par
petits paquets d'une douzaine d'individus.
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Notion de philosophie naturelle , précédées d'une intro-
duction dans laquelle Napoléon adolescent est approuvé
d'avoir contesté aux découvertes de Newton un caractère
absolu d'universalité ; par E. Geoffroy-Saint- Hilai RE.
In-80.— Paris, Pillot, i838.
Cet important ouvrage sera analysé dans un prochain nu-
méro.
Traité de physiologie comparée de l'homme et des ani-
maux; par Antoine Dugès, professeur à la Faculté de Méde-
cine de Montpellier , etc. — Tom. 1" , in-S", avec planches.
— Montpellier et Paris , i838.
Nous rendrons compte de cet ouvrage dès qu'il nous sera
parvenu.
Illustration of the comparative anatomy of the nervous
System. — By Joseph Svtan. In-4*' » avec de belles planches
gravées. Londres 1887. — Paris, Baillière.
Sur la zoologie , par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire.
Extrait de l'Encyclopédie du XIX® siècle. ( Grand in-8 de
29 pages à 2 colonnes. ) Paris , i838.
Dans cet article , écrit avec profondeur et élégance , le sa-
vant académicien s'élève aux plus hautes considérations phi-
losophiques ; après avoir défini la science de la zoologie et après
avoir montré comment on doit l'envisager pour l'étudier
ANALYSE D*OUVRAGES NOUVEAUX. SÎT
avec fruit, M. Isid. GeofiFroy Saint-Hilaire démontre ïâ néces-
sité de diviser la zoologie et fait connaître ces~di visions. Il in-
dique ensuite les points de vue sous lesquels peuvent être étu-
diés les animaux , et par suite les sciences qui en dérivent ,
lesquels se ramènent, quel que puisse en être le nombre, à
deux genres principaux , savoir : la connaissance des animaux
considérés en eux-mêmes , et la connaissance des animaux
considérés par rapport à nous et en vue de les utiliser pour
notre espèce. i io c^iUuu.i -/if fnt»i) i>i>^oq
Après ces considérations, l'auteur fait l'histoire de l'état
présent des diverses branches de la zoologie ; il divise cette
partie de son travail en trois chapitres qui sont eux-mêmes
subdivisés : ainsi dans le premier, intitulé : Zoologie systémati^
que^ il examine les travaux antérieurs à Linné , les travaux et
classifications de ce grand naturaliste , ceux de Cuvier et les
ouvrages postérieurs à ceux de ce célèbre zoologiste. Le second
chapitre traite de la Zoologie géographique : Tune de ses di-
visions est consacrée à la zoologie géographique spéciale , et
l'autre à la zoologie géographique générale ; enfin , dans le
troisième chapitre , intitulé : Zoologie philosophique , l'auteur
examine l'importance des théories en zoologie , il présente
des notions historiques sur la zoologie philosophique , et ter-
mine en faisant connaître l'état présent de cette partie impor^
tante de la science. Il serait impossible de suivre l'auteur dans
les nombreux et ingénieux aperçus dont cette partie de son
ouvrage est] remplie , nous ne pouvons [que recommander la
lecture de cet article à ceux qui veulent avoir une idée claire
et précise de l'état des sciences zoologiques , depuis leur ori-
gine jusqu'à nos jours. (G.-M.)
Sur quelques anomalies du système dentaire dans les mam-
mifères, par M. H. de Blainville, Paris, i838. (Extrait
des Annales françaises et étrangères d'anatomie et de phy-
siologie. ) Brocbiure in-8** avec 2 pi. in-folio.
Le célèbre professeur commence par montrer que les an-
ciens naturalistes n'ont pas senti l'importance de la considéra-
tion du système dentaire pour la distribution méthodique des
mammifères.
I. 6
82 ANALYSE d'oUVRAGES NOUVEAUX.
Ce ne fut que vers l'époque où Ton sentit le besoin de la
systématisation des faits et de l'introduction des méthodes
dans l'élude des corps naturels, dit M. de Blainville , que
l'on commença à donner à l'élude de cette partie de l'organi-
sation une importance qui a été successivement en croissant, et
tellement qu'aujourd'hui elle est devenue la base sur laquelle
repose , non seulement la distinction des espèces , mais encore
celle des genres et de l'ordre dans lequel ils doivent être dis-
posés dans les familles et les dégrés d'organisation.
Les observations que je publie dans ce mémoire sur les
anomalies du système dentaire dans les mammifères , ont pour
but principal de montrer que dans ce cas comme dans tant
d'autres , l'abus est bien près de l'usage ; mais avant de les
exposer, jetons un coup d'œil sur l'histoire de ce point de la
science de l'organologie.
> M. de Blainville passe ensuite en revue, dans un ordre
chronologique, les naturalistes qui ont étudié le système den-
taire des mammifères. Il pense que c'est Ray qui a le premier
employé ces organes comme élément de distribution métho-
dique; il dit que Linné , qui, en zoologie du moins, ne fit
réellement d'abord que régulariser et simplifier le système
méthodique des animaux , principalemement celui de Ray , et
surtout en y introduisant une nomenclature raisonnée et sé-
vèie , n'employa guère du système dentaire que la considéra-
tion àcs primor es ou. incisives, dont il n'envisagea même presque
toujours que le nombre , comme son prédécesseur l'avait pro-
posé.
Le savant professeur continue ensuite l'examen des progrès
que l'élude du système dentaire a faits jusqu'à ces derniers
temps, et il arrive au principal sujet de son mémoire , en fai-
sant connaître les anomalies qu'il a observées dans le sys-
tème dentaire de plusieurs mammifères , pour montrer quel
degré de confiance il peut mériter pour la caractéristique,
l'établissement et même la distribution des genres. Commen-
çons par avertir, dil-il , que, sous le nom d'anomalies, il ne
sera pas question c!es variations qui tiennent à l'âge, et dont
Tenon nous a laissé un si bel cxcinple dans la manière dont il
83
a traité le sjslème dentaire du cheval , ou à une sorte d*état
pathologique , comme lorsqu'une dent se développe au palais,
monstruosité que Ton dit assez commune chez les chevaux,
ou même à l'angle de la mâchoire inférieure, ainsi que
Meckel eu cite un exemple, quoique les premières de ces va-
riations soient importantes à connaître pour ne pas instituer,
comme cela a eu lieu plusieurs fois, un genre sur une forme
de dénis de jeune âge ou d'âge au contraire plus qu'adulte ou
transitoire. Nous n'allons parler en effet que des anomalies de
nombre et de forme qui se présentent accidentellement ou
constamment dans la série des mammifères.
L'auteur divise cette dernière partie de son travail en trois
sections comme il suit :
1° Les anomalies accidentelles , dans lesquelles une ou plu-
sieurs parties du système dentaire sont ajoutées ou retran-
chées à l'état normal , et par conséquent peuvent être considé-
rées comme une sorte de monstruosité. Il a vu et figuré une
tête d'Ocelot ( felis pardalis ) chez laquelle la deuxième in-
cisive manque des deux côtés. Il a vu des anomalies en plus
chez un j4teles peniadactylus qui a une molaire de plus eu
haut et en bas , seulement du côté gauche ; chez un Cebu^
robustus , où il a vu une molaire en haut seulement , mais
des deux côtés; et il cite d'autres observations du même
genre faites par divers naturalistes.
2" Les anomalies constantes y c'est-à-dire une disposition
naturelle , constante, caractéristique dans le nombre ou dans
la forme d'une ou plusieurs parties du système dentaire , mais
qui devient anormale par rapport au plus grand nombre des
espèces du même groupe. Ces anomalies sont bien autrement
importantes à connaître que les précédentes^ puisqu'elles ont
déterminé des rapprochemens ou des éloignemens d'animaux
tout-à-fait contre leurs véritables rapports naturels , et qu'il
doit ressortir de leur examen que , si l'emploi du système den-
taire comme servant à distinguer les espèces est parfait , il est
au contraire trompeur si on s'en sert pour la formation des
genres , et surtout des familles , ainsi que pour la disposition
des genres dans ces familles.
84 ANALYSES D^OUVRACiES NOUVEAUX.
Ces anomalies sont en moins et en plus, elles portent sur une
ou plusieurs sortes de dents et sur la forme. Parmi les anomalies
en moins portant sur une ou plusieurs dents , l'auteur cite
Yuàye aye , rangé dans les rongeurs , à cause de son système
dentaire, mais qui, suivant M. de Blainville, est un véritable
maki. Le Daman , qui est dans le même cas , et que l'en-
semble de son organisation ne peut éloigner des Rhinocéros,
comme Cuvier Ta démontré. Les Kanguroos et les Phascolo^
mes, dont le système dentaire ne consiste également qu'en
incisives et molaires, séparées par une grande barre, sans
canines , et qui cependant ne peuvent être éloignés des autres
animaux Didelphes. Les Eléphans , les Mastodontes et les Du-
gongs, dans la rigueur de Teraploi du système dentaire devraient
être rangés dans l'ordre des rongeurs. Le système dentaire du
Dinotherium peut aussi être considéré comme une anomalie
du même genre, ainsi que celui du Protèle. M. de Blainville
pense qu'on pourrait encore considérer comme des anomalies
en moins le système dentaire des cétacés. Il cite ensuite une
chauve-souris {Desmodus de Neuvied) qui offre une anomalie
analogue à celle du Protèle ; enfin il fait connaître avec dé-
tail le système dentaire de l'espèce de chien nommé Canis
megalotis , dont le crâne n'avait pas encore été étudié, et
qui lui a ofterl la seule anomalie en plus qu'il ait observée
jusqu'ici parmi les mammifères vivans.
30 Les anomalies constantes dans la forme ne sont pas
aussi nombreuses, encore moins sont-elles aussi importantes
que les précédentes. Le savant anatomiste les étudie chez
toute la série des Mammifères, il considère comme apparte-
nant à cet ordre les défenses des Eléphans , des Mastodontes ,
des Dugongs, des Dinotherium, etc. Celle du Narwal , qui
est composée d'une des incisives qui se développe supérieure-
ment , dans le maie seulement , etc.
Ce mémoire important est accompagné de deux belb/s
planches lithogiaphiées , représentant les principaux faits ob-
servés par l'auteur. ( G. -M.)
Descrizione di un Serpente , etc. Description d'un serpent
qui appartient à une nouvelle espèce du genre Calamaria
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. 85
de Boîé, par M. Camillo Ranzani, dans les Memorîa di
malematica e di fisica délia socielà italiana dellc scienze,
tomo XXI, p. loi , 1857.
Après avoir mentionné et discuté les caractères des espèces
connues de ce genre , Tauteur leur compare celle dont il s'oc-
cupe , afin d'en bien faire ressortir les diflférences , et il ter-
mine en en donnant h\ description.
Calamaria versicolor. Ranzani. cal. supra versicolor, id est
vel ex cineraceo fusca , vel ex albido cœrulea , nitore marge-
ritae; in parte anteriore dorsi linea nigra primo continua,
mox inlercisa ; in utroque latere ejusdem dorsi séries primo
duplex, deinde unica macuiarum albo-lulescentium ; gula ,
ac latere capitis fusco, et albo-lulescente varia; scutorum
nonnulla omnino albo-lutescentia , nonnulla etiam ex loto
fusca , reliquum ventris fusco, ac albo-lutescente tessellatum ;
cauda subtus albo-lulescens , maginibus internis scutellorum
'liigricantibus ; squamse gulae , caudae, ac partis anterioris dorsi
hcxagonœ, squamœ reliquœ dorsi rhombiformes. Scuta, 164,
Scutella ,11. — Hab. in insula Java.
Cette espèce est figurée en noir, avec quelques détails, à la
pi. m du volume cité plus haut.
MÉMOIRE SUR LES COQUILLES FOSSILES LiTHOPHAGES dcs terrain»
secondaires du Calvados, et sur l'altération éprouvée par
la fonte de fer qui a séjourné long-temps dans l'eau de la
mer, par M. Eudes Deslongchamps , Paris, i838. Extrait
des mémoires de la société Linnéenne de ^Normandie,
in-4°ï avec une pi. lilhograpbiée.
Après quelques considérations géologiques , l'auteur décrit
comme nouvelles les espèces suivantes : Pholas crassa; Pho'
ladomya terebrans; Fistulana sublrigona^ lacryma , uni"
costata y bicostata ; Saxicava phaseolus , dispar ; Modiola
inclusa , fabella , parasitica. Toutes ces espèces sont figurées
avec soin. (G. -M. )
Notice sur la famille des BullÉens, dont on trouve les dé-
pouilles fossiles dans les terrains marins supérieurs du
bassin de l'Adour , aux environs de Dax (Landes) , pré-
cédée de considérations générales sur cette famille et du
IB6
tableau des genres et des espèces connus , soit à Tétat yU
vant, soit à l'état fossile, avec figures dessinées d'après
nature ; par le docteur Grateloup. In-8 , dans les actes de
la Société Linnéenne de Bordeaux , n" 49 l>is , 3o septem-
bre 1837 , avec planche lithographiée en noir.
Enumeratio molluscorum Sicili^ , cum vivientium tum in
tellure tertiaria fossilium , quae in itinere suo observavit.
Auctor Rudolphus Amandus Philippi. — Berolini , i836, et
Paris. Baillière. — Un vol. in-4* de 268 pages avec 12 plan-
ches lithographiées."
Promenades d'un naturaliste , Insectes. Entretiens familiers
sur l'Histoire naturelle des Insectes , ouvrage destiné à ser-
vir de guide pour l'élude des mœurs , de l'industrie et de
' l'organisation de ces animaux; par M. Félix Dujardin,
membre de la Société philomatique. 1 vol. in-18, fig. —
Paris , i838 , au bureau du Magasin pittoresque.
» Le petit livre que M. Dujardin offre aux amis de l'histoire
naturelle , ne peut que faire faire des progrès à cette belle
science , en y initiant les personnes qui n'en ont encore aucune
idée , et en leur faisant aimer son étude : cet ouvrage est divisé
en i4 petits chapitres, sous le titre de Promenades; son au-
teur, déjà bien connu dans la science par des travaux estimés,
n'a pas dédaigné de descendre à la portée des personnes les plus
étrangères à l'entomologie ; dans ses Promenades il donne une
idée des caractères généraux et des métamorphoses des insectes,
il conduit ensuite son lecteur à ia chasse de ces animaux , lui
apprend quelles sont les espèces qu'il pourra trouver pendant
chaque mois de l'année , comment il faut les chercher , etc.
Dans le courant de chaque Promenade il interrompt sa chasse
pour donner à l'élève des idées exactes sur l'organisation des
insectes , sur leur nomenclature , sur leurs mœurs , etc. , etc.
Il termine son ouvrage par une bibliographie abrégée et par un
tableau méthodique des animaux articulés , pour servir à dis-
poser dans la collection les classes , les ordres , les familles ,
les genres et les espèces. (G. -M.)
Observationes ENT0M0L0Gic.fi continentcs métamorphoses
coleopterorum nonnuUorum adhuc incognitas. Auctore
Slnaltse d'ouvrages nouveaux. ^f
OswALDO IIeer. Londini , etc., i836. Brochure ia-8 de
36 pages, avec 6 planches gravées.
Dans la préface de cet ouvrage, Tauteur se plaint de ce que
les Entomologistes actuels, si supérieurs à leurs devanciers par
la description des insectes, leur soient inférieur» dans Tobser-
vation des mœurs individuelles et dans Tétude des larves. La
masse toujours croissante d'espèces étrangères nouvelles arri-
vant de toutes parts dans nos musées ^ attire aujourd'hui, dit
M. Heer, toute l'attention des savans et fait négliger celte autre
partie de la science qu'il regarde, lui , comme trèt -essentielle
et comme digne du plus haut intérêt. Il cite, à l'appui de soo
Opinion, celle de Fries (i) qui pose en principe : u que la con-
» naissance des métamorphoses successives des larves et des
» nymphes est indispensable pour établir un bon système de
u classification ; que l'insecte parfait ne peut être considéré en
» lui-^même, sans égard aux modifications antérieures de son
» individu), pas plus que la fleur ne suffirait seule pour déter-
» miner l'espèce d'une plante, biei^ qu'elle spit son dernier de-
» gré d'épanouissement. » .„-;^,j« ^j|^ ,.,;>.,,,, i ,,,^
Le travail de M. Heer sur les larves est digne de louanges s
ses descriptions et ses figures, faites avec un soin remarquable,
sont très- détaillées et chaque description se termine par des
notes sur l'époque, le lieu ou la larve a été trouvée et sur ce
qu'il a pu connaître de ses mœurs. Voici un extrait de ses ob-
servations :
1 . Lari^e et chrysalide du Carabus auro-nitens» — La pre-
mière a été trouvée par l'auteur sous une pierre, dans une pe-
tite fossette (/b^ea), le i"jufn i833. Le 3, cette larve se trans-
forma en nymphe, subit différentes modifications de couleur
jusqu'au i5 , jour de sa dernière métamorphose.
2. Lari^e du Carabus depressus. — Trouvée souvent dang
les Alpes du Rhin , dans la vallée de l'Ours, de Rheinvald et
d'Engad où le Carabus depressus est le plus commun de tous.
Jamais cette larve, qui est bien celle d'un carabe, ne s'est of-
ferte à M. Heer dans les alpes de Glaris où le Carabus depres^
sus ne se rencontre point , quoiqu'il n'ait pu parvenir à en
(i) Cf. Ohs9rvaiiones «ntomologicœ, Lundae , 1834, p. 4.'>b ftJfiîoq
8S ANALYSES b'ODVRAGÊS NOUVEAUX.
élever une jusqu'à transformation complète ^ il n'hésite pas à
la donner comme celle du Carabus depressus.
3. Lan^e du Carabus hortensis. — L'auteur a observé le
"Carabus hortensis pendant plusieurs années, afin de bien con-
naître sa manière de vivre. Il a le plus souvent trouvé la larve
qu'il décrit dans des sortes d'enveloppes (m capsulis) dans
lesquelles il conservait ces petits animaux. Il ne doute pas
qu'elle ne soit celle du Carabus hortensis, l'espèce que l'on
rencontre le plus fréquemment dans les champs et les jardins ;
mais il n'a jamais pu l'amener jusqu'à sa transformation com-
plète.
4. Nymphe du Çychrus rostratus, — Deux larves ont été
trouvées le i4 juin i835 au mont Pilât , à environ 6,000 pieds
au dessus du niveau de la mer, sous une pierre et dans une fos-
sette {foved). Deux jours après, une d'elles se transforma en
nymphe, et resta en cet état pendant un mois, après quoi il en
sortit le Cjchrus rostratus, connu de tout le monde.
5. Larve du Staphjlinus olens, — Elle vit dans de petites
cavités dans lesquelles elle abrite son abdomen qui est tendre.
Ces petites fosses ont la profondeur d'un demi-pied ou d'un
pied , et l'animal les façonne non avec ses pattes, mais avec ses
mandibules. Il saisit la terre avec ces dernières, et la rejette à
l'aide de ses pattes antérieures. Ce trou est construit de telle
sorte que le corps de la larve forme rempart et contient la terre
de chaque côté.
Cette larve est très-vorace et saisit avec ses fortes mandibules
tous les insectes qui viennent à passer assez près de son trou.
M. Heer donne sur ses mœurs et sur la manière dont elle se
saisit de sa proie des détails étendus et très-intéressans, et il les
termine par les considérations suivantes : Les larves des Staphy-
lins se rapprochent beaucoup de celles des Dytiques par la
forme et la manière de vivre ; elles ne diffèrent pas beaucoup
de l'Insecte parfait, mais ce qui les en distingue surtout, c'est
que leurs mâchoires ont des palpes maxillaires internes, ce qui
n'a pas lieu chez l'insecte parfait. Quant aux larves des Dyti-
ques , M. Heer pense qu'elles se rapprochent sous plusieurs
points de celles des Carabes, et il dit qu'on pourrait peut-être
ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 8^
appeler ces insectes des Carabiqiics aquatiques. Les larves des
Carabes, poursuit-il, sont inférieures à celles des Staphylins;
mais ce qui est digne d'être cité, c'est que celles des Nébries
ont extérieurement plus d'affinité avec les larves des Staphy-
lins et des Dytiques qu'avec celles des Carabiques.
6. Larve du Sj-lpha opaca, — Trouvée souvent sur les Al-
pes du Claris el du Rhin, depuis 5,ooo à 7,000 pieds au des-
sus de la mer. Comme aucune autre espèce ne se trouve sur ces
Alpes, à l'exception du S.Àlpinaf M. Heer ne doute pas que
ce ne soit la larve du S.Opaca,
^. Lart^e et riymphe du Pissodes piceœ. — Trouvées le i^
juin i835, dans le tronc d'un Pin.
8. Lari^Cy nymphe et insecte parfait du Bostrichus Cembrœ»
Heer. L'espèce est nouvelle et décrite par l'auteur avec beau-
coup de détail, voici sa phrase diagnostique :
B. Cembrœ. Brunneus vel nigro plceus^flaf^escenti pilosas,
efytris profunde punctato-striatis , interstitiis punctatls^ apice
clrculatim truncalo retusis, ^-deniatis. Long, 6 milL Trouvée
sous l'écorce du Pinus Cembra L. en juin.
g. Larve, nymphe et insecte parfait de la Chrjsomela jEs-
chéri. Heer. L'espèce est également nouvelle, voici sa phrase:
C. Oi^ata, viridi-œnea, nitida, pronoto cœruleo, lateribus lu-
teo'olbis, elytris conuexîs, viridi-œneis, creberrime et subtiliter
punctulatis. — Long. 8 mill. — Trouvée le 3o juin sur le mont
Frela, à 7,108 pieds au dessus de la mer, sous des pierres,
ïl a trouvé ensuite l'insecte parfait a l'extrémité de la cime
entre la vallée Scharl et Munster du Rhin. Il pense que cette
espèce se nourrit peut-être des feuilles du Saliû^ retusa. Elle
parait devoir se placer dans le genre Lina de Mcgerle.
( A. Chevr. )
Sur la distribution géographique des Coléoptères, dans les
Alpes de la Suisse , par M. 0. Heer ( dans les Mittheilun-
gen aus dcm Gebiethe der Theorelischen Erdkande par
J. Froebet et O. Heer. Zuerich i834. 8°. Cah. i et 2, p.
36. p. 535.)
§0 NOUVELLES,
IV. IVOUVELLES,
Chauve-socrîs vampire. — M. Waterton , qui vient de
publier à Londres, sous le titre de TVanderings (excur-
sions ) , une relation de son voyage dans les Guyanes hollan-
daise, française et portugaise , dit qu'il a voulu juger par lui-
même des piqûres faites aux personnes endormies par la
chauve-souris Vampire. « J'ai, dit-il, la certitude que le
Vampire suce le sang des hommes , et que si l'hémorrhagie
n'était pas promptement arrêtée , la mort pourrait s'ensuivre.
Je suis entré à dessein dans les antres obscurs que fréquen-
tent ces mammifères ailés , et j'ai feint de m'endormîr afin dé
braver leur morsure. J'ai eu la mortification de voir que les
Vampires dédaignaient mon sang, qu'ils trouvaient apparem-
ment trop grossier, tandis que l'un d'eux savourait avec dé-
lices l'orteil d'un jeune domestique indien , couché près de
moi et endormi d'un profond sommeil. Pendant onze mois de
suite , je couchai seul au milieu de ces vastes forêts , dans la
cabane isolée d'un bûcheron ; les fenêtres en étaient détruites,
le Vampire venait toutes les nuits visiter l'intérieur de la
maisonnette , et faisait jusque sur mon hamac la chasse aux
insectes nocturnes, mais jamais il n'a daigné me faire la
moindre piqûre. »
••M. Silbermann vient de nous remettre un Hanneton com-
mun (^melolontha\vulgaris) qui présente un cas d'hermaphro-
disme bien positif. Cet insecte offre à gauche une antenne de
mâle et à droite une antenne de femelle. Le corps appartient au
sexe femelle.
— M. De Spinola, savant entomologiste génois, nous apprend
que M. Gêné vient de partir pour continuer son exploration
de la Sardaigne. M. Chiesi^ de Pise, va passer quelques mois
en Corse pour y observer les animaux articulés ; enfin , deux
jeunes Piémontais , attachés au professeur GeW, vont com-
pléter les matériaux que ce savant recueille sur la Faune in-
sulaire de l'Italie , en passant six mois dans la Sicile , occupés
à la recherche des animaux de ce pays.
NOUVELLES. g^
NÉCROLOGIE.
La Société Cuvierienne , n peine à son début , vient d'é-
prouver une perle bien cruelle parla mort de M. T. Cocteau,
Tun de ses fondateurs les plus zélés et les plus savans. Les
membres de la Société comprendront toute la grandeur de
cette perle en lisant la note nécrologique suivante , rédigée ,
sur notre demande , par un de nos confrères.
Et nos quoque amavit
Jean- Théo dore CocTExxj , né à Paris le i5 mars 1798, vient
d'être enlevé le i3 mai dernier à ses amis et aux sciences, par
une fièvre ataxique, après 47 jours de souffrances, malgré les
efforts et les talens réunis des docteurs Baron et Louis, les soins
assidus de M. Duméril et le dévouement de son ami d'enfance
le docteur Leroy d'Etiolles.
£n vain, au milieu de sa période , le mal parut-il cesser ua
moment et laisser croire à un prochain rétablissement. Coc-
teau ne put résister au besoin d'aller prodiguer ses soins à son
père , frappé d'une hémiplégie soudaine à la vue de son fils
unique en proie à un des plus violens paroxysmes de la fièvre^
les sorties imprudentes qu'il fit à cetteépoque réveillèrent des
symptômes à demi éteints. Délaissant les conseils de ses amis
pour n'écouter que sa piété filiale, il bravait la rigueur de la
saison si funeste à son état , et à la dérobée, il se livrait encore
à des travaux que la fièvre ne pouvait le forcer d'interrompre.
Elle reprit donc plus vivement que jamais, et en peu de temps
le conduisit au tombeau.
Placé par son père , sous-chef au ministère de l'Intérieur,
dans la pension de M. l'abbé Liautard , il y fit d'excellentes
études et se lia , dès cette époque , avec MM. Leroy d'ÉlioUes
et Percheron de celte amitié d'enfance dont l'intimité faisait
leur bonheur mutuel. Ses humanités étant terminées, et destiné
à la médecine par ses parens , il en embrassa l'étude avec
ardeur et s'y livra avec succès. Interne à l'hôpital Saint-Louis,
sous le docteur Richerand, il se fit remarquer constamment par
son aptitude dans les fonctions qui lui étaient dévolues, et sut se
concilier l'affection longue et durable de ses chefs comme
celle de ses collègues. Bientôt la bienveillante amitié du doc-*
0 NOUVELLES.
leur Baron , auquel il dédia aussi sa thèse , lui facilita ses pre-
miers pas dans le monde , appui qui ne le quitta que lorsque
la mort eut glacé la main du protégé dans colle du prolec-
teur.
Plus tard, assidu aux leçons des Cuvier, des Dupnytren ,
quoique docteur, il ne dédaigna pas de s'asseoir encore sur
les bancs des écoles et de suivre nombre de cours avec une
assiduité constante , tant était vif chez lui le désir de s'instruire.
i8i4 ne le vit pas non plus étranger aux mouvemens po-
litiques de cette époque ; employé au Val-de-Grâce , après
avoir pansé nos blessés , il prit les armes sous les murs de
Paris , et sut se distinguer dans le pénible service de notre
artillerie nationale.
Cependant un goût irrésistible l'entraînait vers les sciences
naturelles , et la facilité étonnante dont il était doué , sa mé-
moire prodigieuse lui firent bientôt prendre goût à cette étude
si attrayante, h' Erpétologie lui parut de toutes les branches
de la zoologie celle qui réclamait le plus un examen sérieux ;
elle le fixa: dès-lors il s'y adonna exclusivement, et fit bien-
tôt paraître divers mémoires remplis de savoir et d'intérêt (i).
Les Reptiles rapportés d'Egypte en 1829 par son ami M. A.
(1) Nous citerons les suivans : Notice sur VAhlepharis Leschenault,
(Magasin Zoologique de M. Guérln-Méneville. )
Notice sur le genre de Reptiles ophidiens , nommés Uropeltis par
Cuvier , et description d'une espèce de ce genre (mars 1833). {Id.)
Notice sur le genre Gerrhosaurus , et sur deux espèces qui s'y rap-
portent (mars 1834). {Id.)
Notice sur un genre peu connu et imparfaitement décrit de Batra-
ciens anoures à carapace dorsale osseuse (G. Ephippifer)^ et sur
une nouvelle espèce de ce genre (juin d835.) {Id.)
Notice sur un genre peu connu de Lézards ovipares ( G. Zootoca ,
Wagl.) , et sur une nouvelle espèce de ce genre (septembre 1835). (/d.)
Conjectures sur l'origine d'un des Cryptes mortuaires de Qasr, oasis
de Bahryeh (mars 183*î. Journal asiatique).
3'ahula synoptica Scincoïdorum , manuscrit présenté à Tlnstilut ,
sur lequel, en janvier d837 , M. Duméril fit le rapport le plus flatteur.
Nouveau groupe de Sauriens qui lie les Anolis aux Geckos^ Mémoire
lu également le 29 août 1836 à l'Académie des sciences.
Dans le Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle , on remarque
en première ligne ,|rarlicle Erpétologie , puis les articles Baleine ,
NOUVELLES. ^3
L*'^* , lui fournirent une nouvelle occasion de recherches
studieuses , et les diverses espèces de Scinques qui se trouvaient
dans cette collection , lui donnèrent l'idée première de son ou-
vrage sur ces reptiles, qu'il continuait depuis avec ardeur.
Bientôt en correspondance suivie avec les Erpélologistes étran-
gers les plus distingués de notre époque , nos Cuvier , nos Geof-
froy , nos Duméril, surent dès-lors apprécier à leur juste valeur
les talens de ce jeune savant, que le dernier d'entre eux honora
de son amitié toute particulière. Ce fut vers ces derniers temps
que M. Ramon de la Sagra lui confia la partie Erpétologîque
6e sa Faune de Cuba. Cette portion difficile, traitée avec une
érudition remarquable et dont la mort l'empêcha de corriger
les dernières feuilles , prouva tout ce que la science avait à es-
pérer d'un auteur qui débutait par des investigations aussi
profondes et aussi consciencieuses.
Quelques libraires ayant hésité à se rendre éditeur^ de ses
Etudes sur les Scincoïdes (ouvrage important qui exigeait une
mise de fonds considérable) , Cocteau , bien que privé de fortune
et réduit aux seules ressources pécuniaires que lui procurait une
clienlelle fort modeste, seul, à force de privations, qu'il croyait
ignorées, entreprit la publication de son travail, en édita à
ses frais la première livraison , et sans se décourager par les
refus que lui faisait le ministère de souscrire pour quelques
exemplaires , il se préparait à faire paraître la seconde lors-
que la mort le surprit.
Il serait difficile de se faire une idée du travail opiniâtre
auquel il se livrait journellement ; aucun de ses momens
n'était perdu ; les heures qu'il pouvait dérober à sa clientelle
étaient consacrées à des recherches pénibles dans les biblio-
thèques, à des études dans les collections, et la nuit il rédi-
geait les notes prises à la hâte durant la journée.
Batraciens , Boa , Caméléon^ Cétacés^ Chélonées^ Chéloniens , Emyde^
Gecko , Grenouille , etc. , dont il fut chargé.
Le Dictionnaire de la conversation, l'Encyclopédie d'éducation, etc.,
lui doivent aussi d'excellens articles.
Antérieurement (le 28 juillet 1835) , il avait lu , à l'Académie royale
de médecine , un Mémoire rempli d'intérêt sur la reproduction du
cristallin ; ce travail a été honoré d'un rapport favorable , etc. ^ctc.J
b
94 NOUVELLES.
Comprenant la nécessité de connaître les langues étrangères,
il apprit successivement et sans maître, l'italien , rallcmand ,
l'espagnol , l'anglais et un peu de suédois : à ces connais-
sances il faut joindre les langues anciennes qu'il possédait fort
bien , surtout le latin qu'il écrivait avec une certaine élégance.
Familier avec les autres sciences naturelles , il était en outre
bon littérateur , et souvent en l'entendant raisonner avec une
étonnante facilité sur tant de choses diverses , on se deman-
dait comment il avait eu le temps d'accumuler autant de con-
naissances aussi variées; car il était presque impossible de le
prendre au dépourvu, quelque sujet que Ton traitât devant lui.
Doué , comme nous l'avons déjà dit , d'une mémoire ex-
traordinaire, il lui suffisait d'une seule fois pour se rappeler
le moindre fait , la moindre lecture , quelque frivoles qu'ils
puissent être : aussi sa conversation piquante et instructive
captivait-elle au plus haut degré. Observateur judicieux , il
avait la critique facile, et malgré lui , au premier coup d'œil , le
plus petit défaut le choquait , bien avant qu'il fut frappé de
la perfection de l'ensemble. C'est pour cela qu'il était naturelle-
ment enclin à la censure ; et^ alors qu'il donnait sur ce sujet un
libre essor à sa verve étonnante , se développait chez lui cette
facilité d'élocution vive et mordante qu'il faisait étinceler de
traits remplis d'esprit et d'érudition. Ardent dans la discus-
sion , il cédait difficilement à ces raisons qui éblouissent, sou-
tenait avec force son opinion , ne se rendant à l'évidence que
lorsqu'elle lui était mathématiquement démontrée.
Si on envisage Cocteau comme médecin philanthrope, on
n'aura pas moins de regrets à exprimer sur la tombe de cet
excellent homme. Il pratiquait la charité dans l'ombre et sans
bruit. Plus d'une fois Théodore partagea avec l'indigent , au-
quel il portait des secours, le peu d'argent qu'il possédait , et
d'un autre côté il n'osait réclamer du riche le juste tribut de
ses peines et de ses soins. Cette vertu, cette retenue, il les pra-
tiquait dans toute leur acception , et son bon cœur trouvait
toujours quelque occasion d'aider le pauvre et d'excuser l'o-
pulent de son oubli , ou plutôt de son injustice.
A l'époque où le choléra exerça ses ravages dans la capî-
Ule , Cocteau se jeta à corps perdu dans Tépid^mie , €t paya
NOUVELLES. 9$
de sa personne aux premiers rangs de ceux qui combattirent
ce terrible fléau. Bien que frappé lui-même des premières dou-
leurs, il n'en continua pas moins de voler là où le danger et
l'humanité souffrante rappelaient et, en même temps que la
ville de Paris lui décernait une médaille , l'administration es
hôpitaux lui confiait h cette époque mémorable un service à
l'hôpital Saint-Louis, en remplacement d'un de ses médecins
atteint de la maladie.
Là, comme praticien, on put le juger. £n général , sobre de
tout système, voyant avec justesse, il savait emprunter à
chaque théorie ce qu'il croyait devoir en tirer d'utile , cher-
chant toujours à ramener l'art de guérir à la noble simplicité
bippocratique.
Malgré ces belles qualités , trop franc , trop sévère dans ses
principes pour avoir recours même aux moyens les plus avoués
pour se produire comme médecin dans le monde , ne pouvant
se plier à ces usages de société à l'aide desquels on a vu quel-
quefois s'étayer à leurs débuts les plus belles réputations ,
Cocteau ne sut jamais se faire une nombreuse clientelle , et,
contre son intérêt, dans sa brusque franchise, il ne savait pas
aisez farder sa manière de penser à ce sujet.
Aimé comme un frère bien tendre du célèbre inventeur de
la litholritie , il suivit ses premiers essais , ses premières expé-
riences. Cet opérateur habile se plaisait à rendre Théodore le
confident de ses projets , de ses ingénieuses inventions, s'édai-
rant de ses avis , et plus tard c'était encore lui qu'il appelait
lorsque le secours d'une main sûre lui était nécessaire pour le
seconder dans une opération difficile. Aussi se plaît-il à redire
tout ce qu'il dut à la sagesse de ses observations et surtout à sa
franchise. Et lorsque , baignant de ses larmes les restes glacés
de son ami le plus cher qu'il n'avait pu sauver, Leroy d'E-
liolles regrettait en lui le compagnon de toute sa vie, il ajou-
tait : « Je perds plus qu'on ne pense , car lui me disait la vé-
w riléyil me la faisait entendre sans détours » ; paroles qui ho-
norent et le savant qui n'est plus et celui qui nous reste I
Ami aimant autant qu'aimé , il serait difficile de dire à quel
point Cocteau poussait le dévouement pour ses malades. Plein
d'une sollicitude à laquelle il ne savait pas mettre de bornes j
g6 NOUVELLES.
pour lui les distances à franchir, elles longues veilles des nuitS,
n'étaient rien,lorsqu'ils'agissait de ceux qu'il affectionnait. Avec
quel zèle ne l'avons nous pas vu prodigue de ses soins en tant
d'occasions , avec combien de modestie ne recevait-il pas les
témoignages d'une reconnaissance si justement acquise !I
Cependant , pour résister aux fatigues de sa profession , et
surtout à celles des travaux scientifiques auxquels il se livrait
avec une imprudente ardeur, il aurait fallu à Théodore Coc-
teau une constitution plus robuste que la sienne. Sa poitrine
était faible , ses amis redoutaient pour lui un mal caché dans
cet organe, et ne voyaient pas sans une certaine inquiétude
que les moindres affections épidémiques ne l'épargnaient pas.
Pourquoi les doux soins d'une compagne ne lui furent-ils
pas accordés ? Pourquoi faut-il que les chagrins domestiques
d'un ami qu'il aima tant aient été si vivement partagés par lui
dans ces dernières années, et n'aient que trop contribué à
le faire persister dans sa funeste hésitation ?
N'en doutons pas, bon comme il était, doué d'un coeur ardent
et passionné , une femme , en charmant sa vie intérieure , eût
été heureuse de lui prodiguer ce tendre dévouement, dont les
douceurs lui étaient si nécessaires , et qu'il ne connut jamais.
Et à nous aujourd'hui , à nous qui eûmes le bonheur de le
connaître et d'en être aimé , il ne laisserait pas ces longs pen-
sers qui brisent le cœur et que termine une larme , cette ab-
sence de lui..., de cette main amieque l'onne peut plus serrer!...
Ah I le temps aura vieilli avant qu'il ait comblé ce vide af-
freux !!.' A. L.
N. jB.Nous nous plaisons à annoncer que le peu de notes qu'a lais-
sées M. le docteur Cocteau seront remises à M. G. Bibron , aide na-
turaliste au Muséum de Paris , que M. de la Sagra a prié de vouloir
bien terminer la partie Erpétologique de sa Faune de Cuba.
Peut-être même M. Bibron , si les circonstances le lui permettent ,
donnera-t-il une suite aux Études sur les Scincoïdes^ entreprises par
celui avec lequel les mêmes études et les mêmes goûts l'avaient depuis
longtemps uni de la plus intime amitié.
' Les restes de M. Cocteau sont déposés au cioieUèrel Montmartre,
pièce la Chapelle , 7« ligne , 1*' cane , n« 17.
REVUE
JtlIV 1838.
I. SOCIETES SAVANTES.
ACADÉMÏE ROYALE DES SciENCES DE PaRIS.
Séance du 4 juin, — M. Geoffroy Saint-Hilaire lit une
note intitulée : De la loi cTaltraclion de soi pour soi , et nou-
veaux efforts de Tinventeur pour en présenter le principe
comme une annexe étendant les vues de la gravitation univer-
selle de Newton. — L'on donnera une idée de cette note dans
un article sur l'ouvrage du savant académicien , intitulé : No-
tions de philosophie naturelle. Cet article nous a été promis
par un élève de M. Geoffroy Saint-Hilaire.
M. Larrey lit un mémoire intitulé : Remarques sur la
constitution des Arabes ., qu'on peut considérer comme la race
primitive de V espèce humaine ou comme son prototype , avec
Tintention de les faire servir aux recherches qu'une commission
scientifique est chargée d'aller faire dans nos possessions d'A-
frique.— Le titre de ce travail indique assez le but que s'est
proposé l'auteur qui cite les observations qu'il a publiées dans
sa relation chirurgicale de l'armée d'Orient.
M. le docteur Antelme présente un nouvel instrument des-
tiné à mesurer les dimensions de la têle. L'auteur l'accompa-
gne d'un mémoire et de nombreuses figures utiles à la descrip-
tion ou propres à donner une idée des résultats de son
iipplicalion. MM. Serres, Isidore Geoffroy Saint Hilaire et
Breschet ont été désignés pour procéder à son examen.
L'instrument dont il s'agit est un Céphalomèlre qui réunit
les avantages partiels des Goniomètres et des Craniomètres,
Tom. L Année i838, j
98 SOCIÉTÉS SAVANTES.
D*un point central , il donne tous les rayons de la pérîplicrîe
de la tête avec l'indication de leur position lopograpbique; il
se prèle facilement aux recherches, soit qu'on veuille repré-
senter les diverses parties de la face ou du crâne par certaines
• coi^peSj pni( la somme de divers rayons, ou par di\ erses parties
sphériques.
Le mémoire donne une idée des résultats qu'on peut attein-
dre par la simple évaluation des aires de diverses coupes, et les
formes y sont reproduites par des dessins d'une vérité d'autant
plus grande qu'ils ne sauraient avoir rien d'arbitraire. L'ac-
croissement prodigieux de la face relativement au crâne y est
suivi dans les divers âges du Simia satyriis et du Mandrill ; le
développement des parties antérieures du crâne relativement
^:ç postérieures chez l'homme , selon les progrès de la civili-
ss^Of^ , d'après l^s recherches de l'abbé Frère , y est aussi fi-
gviçé. Maisun. point des plus imporlans et sur lequel M. kn-
ti^me appelle surtout l'altenlion, c'est l'établissement de types
f^lj^QU^ pac les moyennes d'un grand nombre d'individus et
q.ui sont la, généralisation individualisée, ou en quelque sorte
L'i4é^lité ijcjatériellement réalisée. Le type de la tête d'homme
et celui de la tête de femme, résultant de la moyenne de qua-
lifie individus des deux sexes , y sont donnés pour exemple.
Epfm l'auteur , se fondant sur la précision toute mathéma-
ti,que du Céphalomètre , précision que nui instrument de ce
g^ijfe n'avait offert iusqu'ri ce jour , espère pouvoir offrir bien-
tQl des travaux utiles sur les caractères physiques des âges,
des sexes, des races, des propensions morales , etc. Il est cer-
tjyn qu'il y aurait là un grand service à rendre à la science ,
non seulement sons le rapport du degré de certitude donné à
l'qbservation , mais aussi à cause de la facilité qu'on y trouve.
Des voyageurs , qui ne sauraient rapporter des pays lointain
d'énormes collections de crânes, prendraient aisément des
moyennes sur un grand nombre d'individus morts ou vivans
çt ils auraient l'expression des faits généraux avec une rigueur
que n'off[;e pas un rchaiitillon plus ou moins bien choisi et qui
n'est jamais au fond qu'une individualité. Les physiologistes
f t les philosophes ne seraient pas non plus les seuls à y gagner,
SOCIÉTÉS SAVANTES. 9^
mais les sculpteurs et les peintres pourraient trouver aussi dans
ces observations d'utiles docuinens.
Séance du 1 1 juin. — On lit l'extrait suivant d'une lettre
M. Matteucci à M. Dulong , dans laquelle le physicien italien
annonce que de nouvelles expériences, ^u'il vient de faire sur
la Torpille , confirment pleinement les résultais auxquels il
était déjà arrivé relativement à l'inégale puissance des diverses
parties du cerveau pour produire des commotions ; ainsi , les
héuiisphcres cérébraux peuvent être touchés , blessés et même
enlevés , sans qu'il se produise de décharge ; on en obtient ,
mais seulement lor&quc l'animal est très-vivace, des couches
optiques situées entre les hémisphères cérébraux et le cervelet.
Qumjt au quatrième lobe, on ne peut le toucher sans qu'il
donne la décharge, et l'effet se produit encore quelque temps
après la mort de l'animal; ce lobe enlevé, toute décharge
cesse.
Séance du aS Juin, — M. Geoffroy Saint-Hilaire père,
qui voyage pré>énlenïent en Belgique _, envoie de Liège une
Noie sur l'Osléologie des Oiseaux mouches. 11 a misa profit
pour la lédigcr l'intéressante collection de M. Jacques Kets ,
à Anvers, où se trouve un squelette d'oiseau-mouche ad-
mirablement préparé par des fourmis.
M, Geoffroy passe en revue les diverses parties du sque-
lette , pour montrer à quel développemeat proportionnel la
plupaFt y sont parvenues, et quelles modifications curieuses
s'y produisent, sans que la loi de l'unité de composition or-
ganique soit enfreinte en quelque partie que^ce soit.
M. Isidore Geoffroy St-Hilaire présente un travail manus-
crit intitulé : Notice sur les Rongeurs épineux désignés par les
auteurs sous les noms d'Echimys^ Loncheres, Hétéromjs et Né'
lomjrs. — M. Jourdan^ dans un mémoire présenté à l'Académie
à la fin de 1887, et sur lequel un rapporta été fait par M. Fré-
déric Cuvier, dans la première séance de cette année , a pro-
posé de séparer des Echimys proprement dits , VEchimys
huppé et une espèce alors nouvelle qu'il avait reçu du Brésil ;
il a donné à ces deux espèces le nom générique de Nélomys.
Dans le mémoire doat nous rendons compte , M. Isodore
lOd SOCIETES SAVANtÉâ.
Georfrôy soumet à une discussion étendue les caractères du
genre Nélomjs ^ qui lui paraît devoir être admis, non exac-
tement tel que l'avait pensé , d'après deux espèces seulement ,
M. Jourdan. Il n'est pas exact, par exemple, que tous les
•vrais Echimys , c'est-à-dire les espèces à pieds très-allongés et
grêles , aient la queue écailleuse , et que dans tous les Nélo'
mySf la queue soit au contraire velue. C'est (avec les propor-
tions des membres) le système dentaire , plus simple dans les
premiers et plus complexe dans les seconds , qui distingue sur-
tout les genres.
M. Isidore Geoffroy soumet ensuite à un examen détaillé
toutes les espèces connues, et deux entièrement nouvelles,
pour déterminer auquel des deux genres épineux elles doi-
vent être rapportées. Voici un aperçu de cette partie de son
travail :
Genre Ecliimj-s» Ses espèces sont les suivantes Echimyi
selosus , Geoffroy Saint - Hilaire ; Échimjs Cayennensis ,
Geoffroy Saint-Hilaire , Echimys spinosus y Geofifroy Saint—
Hiliaire , Echimys hispidus , Geoffroy Saint-Hilaire , et une
espèce nouvelle du Brésil, que M. Isidore Geoffroy appelle
Albispinus , et dont voici la caractéristique. — ■ Queue écail-
leuse avec quelques poils courts , bruns à la face supérieure ,
blanchâtres à l'inférieure. Dessus du corps d'un brun rougeâtre,
un peu plus clair sur les flancs : dessous du corps et la plus
grande partie des pattes d'un blanc pur. — Des piquans très-
forts , très-nombreux , peu mélangés de poils et répandus jus-
que sur la croupe et les cuisses; ceux des parties latérales a
extrémité blanche. Taille moins de deux centimètres ; queue
à peu près de même longueur que le corps et la tête. — Hab.
l'île de Déos sur la côte du Brésil près de Bahia.
Le Loncheres Myosuros des auteurs allemands se place aussi
dans ce genre , mais il est très-douteux qu'il constitue une
espèce distincte.
Genre Nelomjs. Ses espèces sont : Nelomys crlstatus ,
[Echimjs cris talus , Geoffroy Saint-Hilaire), Nelomys
Blain^illii j Jourdan , Nelomys paleaceus [Loncheres paleacea,
lllig.) j Nelomys didelphoïdes } {Ech, didelphoïdes , Geoffroy
SOCIÉTÉS SAVANTES. 101
Saînt-Hilaire ) ; Nelom/s armalus ( mas kispidus de Lich-
tenstein qui l'avait confondue avec VEchimys kispidus , Geof-
froy Saint-Hilaire ) , et une espèce nouvelle de Carlliagène,
nommée par M. Isidore Geoffroy N. semi-villosus . En voici la
caractéiistiqiie. — Queue écailleuse (sauf la base) mais encore
avec des poils nombreux de couleur fauve. Corps d'un brun
roussatre tiqueté de jaune , avec le dessous plus clair : des pi-
quans médiocrement forts sur le corps ; d'autres plus faibles ,
mais encore Irès-raides et très- aplatis , sur la tête. Taille , un
peu moins de deux décimètres ; queue ayant pareillement un
peu moins de deux décimètres , et par conséquent égale au
corps et à la tête. — Hab. la Nouvelle-Grenade.
On voit que M. Isidore Geoffroy ne place ni parmi les
Echimys, ni parmi les Neîomys ^ le singulier rongeur connu
sous le nom à'Echimys dactyîinus. Celui-ci , qui n'est pas
même épineux, comme tous les précédens , s'en distingue par
plusieurs autres caractères importans , et M. Isidore Geoffroy
en fait le type d'un genre distinct qu'il nomme Dactylo mts ,
et qu'il caractérise ainsi. — Corps couvert non de piquans ,
mais de poils , et terminé par une longue queue nue et écail-
leuse , sauf sa base qui est velue. — Pattes courtes , les an-
térieures tétradactyles , avec les deux doigts intermédiaires
extrêmement longs et armés , aussi bien que les latéraux ,
d'ongles courts et convexes; pattes postérieures pentadactyles,
les trois doigts intermédiaires a ongles médiocrement compri-
més et allongés. Les deux externes, qui sont courts , a ongles
courts et convexes. A chaque mâchoire quatre molaires dont
les supérieures divisées transversalement par un sillon en deux
portions subdivisées par une échancrure ; les deux rangées des
molaires supérieures assez rapprochées en arrière, presque
contiguès en avant.
On ne connaît encore dans ce genre que VEchimys dactyîi-
nus ^ que M. Isid. Geoffroy appelle Dactylomys typus.
M. De Blairn>iile lit un rapport sur les ossemens fosssiles re-
cueillis par M. Lartet aux environs de Sansan. Ce rapport est
très - favorablp et les conclusions du savant anatomiste sont
toa TRAVAUX INEDITS.
que l*Académie doit des remerciemens à M. Lartet, pour le
zèle qu'il n'a cessé de montrer dans l'intérêt de la science.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Note sur l'animal de la Solémye, par M. E. de Saulcy.
M. de Saulcy, officier distingué de la marine royale , ayant
séjourné quelque temps dans la Baie de Tunis , a pu étudier
plusieurs Mollusques à Tctat de vie , et nous adresse les obser-
vations suivantes qu'il a faites sur le genre Solémib de La-
marck.
« L'animal est blanc et enfermé dans son manteau, ses braii'-
cbîes consistent en deux lames ou feuillets rangés symétri-
quement; il a deux tubes inférieurs, qui viennent aboutir à un
petit trou circulaire percé dans une des extrémités du man-
teau^ où ils s'épanouissent en une petite étoile dont les bran-
ches sont presque toujours en mouvement ; à l'autre extrémité
de la coquille , le manteau est ouvert par une fente assez
grande , frangée sur ses bords , cette fente est à peu près de
la longueur de la moitié de la coquille. C'est pur celte issue
que l'animal fait sortir un pied très-long et très-vigoureux ,
qui lui sert à s'enfoncer rapidement dans ta vase et dans le sa-
ble par un mécanisme bien simple et fort remarquable. Cet or-
gane, fendu obliquement à son extrémité, mais dans le plan
diamétral de la coquille , peut à volonté s'allonger en pointe
extrêmement aiguë et s'épanouir en un disque étoile et en une
infinité de pointes. Cette disposition singulière et les brusques
mouvemens de contraction de l'animal , me déterminèrent
à mettre plusieurs Solemyes dans un vase transparent où j'avais
mis de l'eau de mer avec une assez grande quantité de sable;
en peu d'instans elles eurent toutes disparu. Voici comment
elles procèdent : elles commencent par fouiller le sable en en-
fonçant leur pied aussi profondément que possible, et, lorsqu'il
a pénétré de toute sa longueur, elles l'épanouissent en un dis-
que dont le diamètre est presque aussi grand que celui de la
coquille. £lles laissent alors au sable le temps nécessaire pour
se tasser y et quand par son poids il leur présente un point
ïftÀVÀUX INÉDITS. lo5
d'appui convenable , ramènent brusquement h elles leur pied
ainsi dilate; trois ou (jualre contractions semblables leursilF-
fiscnt pour que la coquille , diibord couchée sur le sable , puisse
prendre une position vcriicale. Quand elles en sont parvenues
à ce point , cbaque mouveincnt les fait enfoncer très-sensible-
ment et elles pénètrent ainsi jusqu'à une profondeur d'environ
dix-huit pouces. L'épiderme de la coquille en dépasse de beau-
coup les bords et recouvre une partie du manteau.
C'est dans la baie de Tunis que j'ai pu observer cette cO'-
quille curieuse ; mais tous les individus que j'ai eu entre lés
mains ne dépasssaieut pas huit h dix lignes de longueur. »
!MoT£Surune nouvelle espèce d'Iïyménoplère du genre My?jnE|
par M. GuÉRiN Méneville.
M. Roussel , pharmacien en chef de Tarméé d'Afrique ,
a bien voulu nous remettre un individu du genre Myzine ,
qu'il a recueilli pendant les mois de juillet et d'août près
d'Alger , sur les fleurs de VAmmi visnaga. Celte Mjzine
est nouvelle ; elle a beaucoup d'affinité avec les M. hcemorrhoi-
âalis et Sert^illeif que nous avons décrites dans notre Monogra-
phie de ce genre , dont le prodrome a été publié à l'article
Myzine de notre Dictionnaire d'histoire naturelle , mais elle àe
rapproche plus de la seconde de ces espèces, près de laquelle
nuus la placerons. En la dédiant h M. Roussel , nous voulons
donner à ce njrturaliste , aussi modeste que savant, un témoi-
gnage de notre amitié et de la satisfnction que nous avons
éprouvée en voyant qu'il avait si bien utilisé le peu de temps
que ses fonctions lui laissaient, en étudiant avec fruit les pro-
ductions naturelles des environs d'Alger.
Myzine de Roussel, Myzine Rousseiii , Gner. — Tdle
noire, avec les antennes d'un fauve brun, un peu plus jaunes êa
dessous. Thorax noir avec une assez grande tache jaUnede chaque
côté , au bord antérieur. Ailes transparentes , incolore , à ner-
vures brunes. Pattes jnunes avec la base des cuisses ïïoîré.
Abdomen noir, à segmons un peu étranglés , avec le dernier
segment et l'épine d'un rouge brique ; tous les autres ajant
chacun trois taches jaunes , placées au bord postérieur , Tune
lo4 TRAVAUX INEDITS.
au milieu , étroite , et les deux autres, beaucoup plus grandes
et arrondies /placées sur les côtés. Dessous sans taches.—
Long. : g millim. — D'Alger.
M. Lucien Buquet nous a adressé , pour le Magasin de
Zoologie , la description et la figure d'un nouveau genre de
Coléoptère , voisin des Lucanes et surtout des Lamprimes, au-
quel M. le comte Dejean a donné le nom àHOrthognathiis ^
dans sa collection. Comme ce nom est employé par M. Schon-
herr, dans son grand ouvrage sur les Curculionites, t. IV,
part. 2, pag. 8i5, M. Buquet a été obligé d'en donner un
autre au genre qui nous occupe.
Genre Sphénognathe 5 Sphœnognathus , Buquet. — Mandi-
bules trois fois plus longues que la tête chez les mâles , très-
courtes dans la femelle, droites, dentées en scie au côté in-
terne , anguleuse et terminées par un crochet. Antennes de
dix articles , le premier aussi long que les suivans réunis , le
second très-court , les troisième et quatrième cylindriques ,
plus longs, les suivans en feuillets épais disposés en manière
de peigne, etc.
«y. prionoides , Buquet. Dej. — S . castaneus capite thorace^
que subrugosis , lateribus cupreo^œneis ; elj-tris corrugatls y
tibiis anlicis spinosis ^ posllcis fiavis : antennls tarsisque ni^
gro-ptcm,— Long. : 37 mill. Larg. : i5 mill. Hab. la Nou-
velle-Grenade en Colombie.
La description plus détaillée et la figure de cet insecte pa-
raîtront dans un prochain cahier du Magasin de Zoologie.
Note monographique sur le genre Tesserocère , Tesserocerus
de Saunder, par M. GuÉrin-Méneville.
Dans un mémoire sur quelques nouvelles espèces de Coléo-
ptères de Monte-Vidéo, inséré dans le troisième cahier des
Transactions de la Société Entomologique de Londres pour
l836 , M. Saunder fait connaître , sous le nom générique de
Tesserocerus, une espèce de Platypus fort extraordinaire par la
forme de son antenne, et à laquelle il donne le nom de Platypus
( Tesserocerus) insignis en la figurant à la pi. i4 > fig. 6.
Nous n'avions pas encore re^u ce 3« cahier des Tansactions
^e la Société Entomologique , lorscjue M. de Spinolîl nous fit
ÏRAVAtJX INÉDITS. loS
parvenir, le il novembre 1837, un mémoire sur un nouveau
genre de Coléoptères , qu'il nommait Damicerus , et qui avait
pour type et espèce unique, \c Damlcerus agilis , Spinola.
Ce mémoire nous élant adressé pour être pulsiié dans notre
Magasin Zoologique , nous fîmes graver la planche qui rac-
compagnait , mais des circonstances indépendantes de notre
volonté nous ont empêché de le faire paraître, ce dont nous
devons nous applaudir pour M. de Spinola et pour nous, puis-
que ce retard involontaire nous a permis de recevoir le mémoire
de M. Saunder et d'éviter un double emploi de noms généri-
ques et spécifiques, le genre Tesserocerus , publié en i836,
par M. Saunder, étant le même que le genre Damicerus de
M. de Spinola , dont la description nous a été envoyé le 1 1
novembre iSS-y.
Il résulte de tout cela que le nom de Tesserocerus doit être
conservé, quoique M. de Spinola ait établi son genre Dami-
cerus sans connaître le travail de Tentomologiste anglais. Ce-
pendant, comme le mémoire de M. de Spinola est des plus
intéressans, comme il offre plus de détails et que sa figure est
meilleure, nous le publierons dans le Magasin, en ajoutant en
appendice la description de quatre espèces nouvelles que nous
avons trouvées dans les collections de Paris. Voici , en atten-
dant , la liste, avec une courte diagnose, des cinq espèces qui
composent actuellement ce genre.
Tesserocère, Saunder. ( Damicerus , Spinola. )
Ce singulier genre de Coléoptères xylophages est voisin des
Platypus^ mais il s'en dislingue surtout par ses antennes , dont
le premier article à un grand prolongement arqué et frangé,
dépassant de beaucoup le second article et les suivans , par
Tabsence des cavités latérales du corselet et par des tarses Irès-
longs, de cinq articles , ayant une rangée d'épines qui garnit
supérieurement le premier article , en remplacement de la
frange qui manque au bord inférieur,
I . T. insignis , Saund. {Damicerus agilis , Spînol.) Trans.
Ent. Soc. i836 , t. I , pag. i55 , pi. i4» fig- 6. — Long de 8
mill. : large de près de 2 mill. — Corps fauve , velu. Pattes plus
pâles. Tête, deuif taches sur le corselet, extrémité des élj^trç*
'ieS TRAVAUX INÉDITS.
et genoux noîrs. Prolongement du premier article des antennes
plus long que leur base , un peu épaissi au bout. Eljtres ayant
trois côtes arrondies et peu élevées, partant de leur base , se
prolongeant au-delà de Textrémité, qui est brusquement tron-
quée , et formant une couronne de six épines. — Cet insecte
vient du Brésil. C'est probablement le D. melanocephalus à\x
Catalogue de M. Dejean.
2. T. hihamatus ^ Guér. [Denticornis? T)e].) — Long.:
8 mill. Larg. : 2 mill. \f^, — Corps fauve avec les pattes plus
pâles. Tète, dessus du corcelet en entier, extrémité des éljtres
et genoux noirs. Prolongement du premier article des antennes
plus court que leur base, terminé presque en pointe. Elytres à
trois cotes arrondies, terminées cbacune par une couronne de
trois épines saillantes , et ayant le bord externe prolongé en
arrière en une grande dent courbée en dedans. — Hab. le
Brésil. Serait-ce la femelle du précédent?
3. T. inermîs , Guér, — Long. : 8 mill. Larg. : 2 1/2 mill,
— Entièrement fauve avec les genoux et Texlrémité des ély-
tres bruns. Prolongement du premier article des antennes
plus court que leur base , un peu plus arrondi au bout,
lîllytres ayant des stries de points enfoncés et de faibles côtes,
presque effacées vers la base, mieux marquées en arrière et se
terminant à la troncature postérieure par des dents peu sail-
lantes. Partie inférieure de celle troncature aplatie en une sorte
de lame sans épine. — DeCayenne , collection de M. Buquet.
4. T, retusus , Guér. — Long. ; 6 mill. Larg. : 2 mill.—
D'un brun presque noir avec le dessous et les pattes plus pales
ou d'un fauve testacé , genoux noirs. Prolongement du pre-
mier article des antennes très-court , dépassant à peine l'in-
sertion de l'article suivant et arrondi au bout. Elytres ayant
cbacune cinq côtes saillantes , prolongées en arrière en cinq
dents assez aiguës, la dent ia plus rapprochée de la suture
étant la plus saillante, troncature postérieure simple, sans
dents ni épines à la partie inférieure , et garnie d'un duvet
jaune. — Du Mexique , collection de M. Gory. ^
5. T. affinîs , Guér. — Long. : 6 mill. Larg. un peu plus
de 2 mill. — Presque entièrement semblable au précédent ,
TRAVAUX INÉDITS. lO^
maïs un peu plus épais , il n'en diffère que par la troncature
postérieure de chaque élylre , qui offre inférieurement une
large dent tronquée obliquement et très-sSillante ; il n'y a pas
de duvet jaune comme au précédent. — Du Mexique , coll.
de M. Gory.
Chez ces deux espèces le prolongement du premier article
de l'antenne est si court , qu'on pourrait les considérer comme
établissant le passage aux vrais Platjpus chez lesquels ce pro-
longement n'existe plus.
Sur le nouveau genre Piezorhopale , Piezorhopalus ^ par
M. Giiêrin-Ménevil'.e.
Ce nouveau genre est très-voisin des Tomicus , Latr. (Règ.
animal , t. Y , p. 92 ), mais il en diffère par ses antennes qui,
au lieu d'être beaucoup plus courtes que le corselet, com-
posées d'une base , puis de cinq ou six petits articles courts ,
ipais très distincts, et d'une massue large, plate et moins
longue que la base, sont au moins aussi longues que le thorax,
formées seulement d'un grand article basilaire renflé vers le
tout , de deux très-petits articles triangulaires et d'une grande
et large massue aplatie , au moins aussi longue que la base.
Cette conformation d'antennes ne se rencontre chez aucun des
genres connus , comme on peut le voir en examinant la pi. 40
de notre Iconographie du Règne animal. Nous ne connaissons
qu'une espèce de ce genre, elle se trouve au Brésil et nous a
été communiquée par M. Buqnet.
Piezorhopalus nitidulus , Guér. — Long. : 7 mill. Larg. :
5 mill. — Cylindrique , noir , très-luisant. Prothorax plus
long que large, arrondi en avant , finement ridé en dessus, ces
rides augmentant de force en avant et formant des rugosités et
des aspérités assez fortes sur la partie qui recouvre la tête.
Tcte entièrement cachée, a mandibules saillantes, fortes,
triangulaires et faiblement Iridentées en dedans. Antennes
grandes , leurs trois premiers articles rouges , la massue noi-
râtre avec de longs cils fauves en dedans. Elytres très-lisses et
luisantes , un peu plus longues que le corselet , tronquées obli-
quement à partir du milieu de leur longueur, avec les bords
de cette coupure un peu relevés et armés chacun d'une forte
|08 ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
deut au milieu. Pattes noires, luisantes, avec les tarses fauves,
courts, à articles entiers et minces. Jambes antérieures armées
au côté externe de ^inq à six dents qui sont plus fortes vers
rexlrémité. — Du Brésil.
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Atlas méthodique des catiers d'histoire naturelle a^îoptés
par le Conseil royal de l'Iustruclion publique , ou introduc-
lion à toutes les zoologies , par M. Achille Comte, profes-
seur d'histoire naturelle^ à l'Académie de Paris , chef de
bureau des compagnies savantes et des affaires médicales au
ministère de l'instruction publique. — In-4° de i5 pag. à 2
colonnes et de 10 planches avecleur explication. Paris, i838j,
au bureau du Dictionnaire d* Histoire naturelle, rue Saint-
Germain-des-Prés , 4»
Poursuivant ses louables efforts pour répandre la connais-
sance de l'histoire naturelle, M. Achille Comte vient de doter la
jeunesse studieuse d'un ouvrage qui sera bientôt entre les mains
de tous les élèves , car il leur facilitera singulièrement l'étude
de la zoologie.
Dans des considérations générales écrites avec une grande
clarté et mises à la portée des jeunes gens , M. Achille Comte
montre d'abord le but élevé de l'étude de l'histoire naturelle,
qu'on pourrait définir , dit-il , l'intelligente contemplation des
œuvres de Dieu ; il donne ensuite une idée sommaire des fonc-
tions de la vie , il fait connaître l'organisation comparée des
animaux et enfin leur classification , en suivant la méthode de
notre célèbre Cuvier. Toutes ses explications sont rendues
plus claires et plus faciles a bien comprendre, par des figures
gravées sur bois et abondamment répandues dans le texte;
enfin, l'ouvrage est terminé par cinq grands tableaux offrant
la classification générale des animaux , éclairée par un grand
nombre de figures, et celle des quatre grands types , les ani^
maux vertébrés , les mollusques , les articulés et les rayonnes»
Les figures dont ces cinq tableaux sont remplis, empruntées
aux meilleurs ouvrages de notre époque, sont choisies avec
^n grand disçerDcment et ténjoignent des profondes connais-
ANALTStS ft'oUVftAÔES NOtJVEAtJt. IÔQ
sfttiCcs àc Taiiteur, qui a montré aux jeunes élèves les vrais
types des classes fondées par Cuvier. Ces gravures sont exécu-
tées avec une fidélité ci une perfection remarquables , comme
on peut le voir par les figures suivantes, extraites de l'ouvrage
de M. Achille Comte et représentant , la première , une es-
pèce nouvelle d'un genre fort rare , que nous avons publiée
dans notre Iconographie du Règne animal, sous le nom d'jp—
rjrchte du Duç^aucel , et la seconde une belle et rare espèce du
genre Allocère, publiée par M. Gory dans les Annales de la
Société Entomologique de France.
Érichie. stomapodes. Alloclre. Coléoptères,
Quoique si riche en figures , Touvrage de M. Achille Comte
a pu être livré à un prix très-modique ce qui est encore uu
élément de succès que les jeunes gens apprécieront.
(G.-M.)
Études SUR l'ovologie, fragment de philosophie naturelle,
par G. Grimaud du Caux, avec 5 pi. — Paris, au bureau du
Dictionnaire pittoresque d'histoire naturelle , et chez Bail-
lière. Prix : 3 fr.
Ce tilre modeste d'Etudes et âefragmens, cache Tun des
écrits les plus piquans et les plus remarquables qui soient
sortis de la plume de M. Grimaud de Caux , dont les travaux
littéraires rappellent si heureusement la clarté et la précision
des écrits de Cuvier et de M. Arago, qu'il semble chercher à
1|^ ANALYSES d'ouvrages NOUVEAUX.
prendre pour modèles. C'est ce dont il est facile de juger par
rcxtrait suivant que nous copions textuellement et qui contient
une analyse succincte des matières importantes qu'il a traitées.
« Ayant été chargé par les éditeurs du Dictionnaire pittores-
que d'histoire naturelle de rédiger le mot 0^'ologie , je me suis
trouvé en présence de l'une des questions les plus importantes
de la philosophie de la nature. C'est que celte question , en
effet, n'intéresse pas uniquement la science et ceux qui la cul-
tivent ; les conséquences à en déduire ont un rapport immédiat
et très-prochain avec les doctrines les plus élevées de l'ordre
social. Dans un pareil état de choses , je me suis demandé, si
je devais me borner à une exposition pure et simple des faits
acquis, laissant au lecteur le soin de conclure selon son intel-
ligence et ses impressions particulières ; ou bien , si , en racon-
tant les faits , il m'était permis de conclure moi-même et de
les interpréter à ma f^çon. Après bien des hésitations, dont le
motif principal était la crainte de mon insuffisance dans un
travail pour lequel je n'avais point l'appui d'études antérieures
spéciales, c'est *e dernier parti que j'ai embrassé.
J'ai étudié !a question sur toutes ses faces comme un homme
qui veut l'apprendre; j'ai demandé à tous ceux qui s'en étaient
oncupés avant moi , un compte exact et précis des acquisitions
dont la science leur était redevable ; j'ai analysé tous leur tra-
vaux ; j'ai admis ou rejeté leur conclusions selon qu'elles me
paraissaient convenantes ou hasardées ; enfin j'ai interprête
moi-même, très-souvent avec timidité , mais quelquefois aussi
avec assurance , les faits qui m'ont paru prédominans dans un
sujet au&si vaste et aussi compliqué , et il est résulté de ce tra-
vail une doctrine qui , à défaut de tout autre mérite , a du
moins celui de la netteté et ( je demande la permission de ré-
péter le mot que d'autres ont dit) de l'élévation.
La première partie de ces Études sur l'O^ologie se compose
d'un aperçu concernant la théorie des générations spontanées.
En affirmant avec Guvier et une foule d'autres qu'il n'y a point
d'être doué de la viequine soit descendu d'un parent, il fallait
bien couler à fond la doctrine de ceux qui prétendent que tous
les êtres qui peuplent le globe se sont formés eux-mêmes ,
m
sans autre cause délcrminante que la renconlre fortuite de
leurs él<?mcns consliluans répandus de tout temps dans l'es-
pace. Les raisons que j'ai trouvées , les expériences invoquées
dont j'ai fait voir la futilité, m'ont amené à conclure comme
Cuvier; mes lecteurs jugeront si ma conviction à cet égard est
erronée ou si elle doit entraîner la leur. Je ferai observer seu-
lement ici que les choses , relativement à la naissance des ôtres,
se passant aujourd'liui d'nne façon difFérenle de celle dont
elles se seraient passées au commencement, d'après le système
opposé i\ celui de Cuvier et au mien ; il paraîtra toujours plus
rationnel à un esprit, dégagé de tout préjugé systématique, de
penser qu'elles se sont constamment passées de la même ma-
nière ; et, en effet, llmagination a besoin de faire un effort
pour concevoir qu'elles aient pu se passer autrement.
La seconde paitie comprend une théorie complète de la for-
mation de l'œuf. El ici je ne puis m'empêcher de gémir sur la
négliii;cnce que les savans apportent en général dans la rédac-
tion de leurs écrits. Depuis qu'on parle d'ovologie et d'embryo-
génie , on a fait de» cours, on a imprimé des livres, on a
publié des mémoires ;^ on s'est associé, qui deux , qui trois ,
les uns pour entendre, tes autres pour écouter soi-disant et
pour transcrire : et, malgré tant dfé soins,. tant d'empresse-
ment, et, il faut bien le reconnaître, tant de fatigues, l'a
science ovologique est encore un cahos , qu'on ne débrouille
qu'avec la plus grande peine , lorsqu'on parvient à le débrouil-
ler. Pour mon compte, j'ai sué plus d'*une fois à celte tache ,
et s'il me fallait recommencer sur nouveaux frais; j'y renon-
cerais certainement. Ceci est un malheur pour la science ; c'est
de robscurité des livres que proviennent tant d'idées fausses
et saugrenues, tant de propositions mal sonnantes et ridicules
qui se répètent dans un certain monde et qui édifient quel-
quefois fort mal le public sur le compte de la science et des
savans. Est-il donc impossible d'élre clair? je soutiens que
non , je soutiens même qu'il est impossible de ne pas l'être à
quiconque le veut bien. Ce qui est difficile, véritablement,
c'est d'être conséquent , c'est d'avoir une raison ferme et
droite assise au gouvernail, quand on veut embarquer soa
Î12 ANALYSE D OUVRAGES NOUVEAUX.
imagination sur le courant des explica lions hypolKétîques et
qu'on criiinl de se laisser aller à la dérive ; voilà la véritable
difficulté.
Au lieu de cela , qu'un jeune observateur rencontre par
hasard un fait nouveau ( et notez ici que les faits nouveaux
sont presque toujours venus par hasard pendant qu'on cher-
chait autre chose ) , voilà tout à coup sa tète qui se monte, son
imagination qui fermente; comme Archimède , il sort tout nu
de son bain pour crier dans la rue : je l'ai troui'é,je Vai
trouifé !
Calmez votre tête , jeune homme : laissez refroidir votre
cerveau , vous avez le transport : attendez pour écrire que
vous sojez de sens rassis , et si vous êtes trop pressé , faites-
vous ouvrir la veine. Mais au nom des dieux , pour l'intérêt
de la science , s'il est vrai que vous lui portiez un véritable
intérêt , pour votre intérêt prrticulfer , laissez-là votre plume,
jusqu'à ce que la fièvre soit passée Conseils inutiles! le
voilà parti , il fait des mémoires , il compose des livres , il
veut reconstruire le monde entier. Il n'est pas encore maître
et il parle de disciples ; vous verrez qu'il en trouvera. Avant
Panurge les moutons sautaient à la file quand le premier avait
franchi le fossé. Les entendez-vous maintenant s'écrier : la
science n'était pas faite , c'est de nous qu'elle va dater. Déjà
ils parodient le langage de Bossuet , en parlant de leur maître :
un homme s'est rencontré ^ disent-ils Au milieu de tout ce
vacarme, dites-moi où est la science; la montagne a enfanté
une souris.
J'avoue qu'au premier abord tout ce bruit que j'entendais
faire à propos d'une vésicule m'avait étourdi ; j'ai eu besoin
de me remettre. Puis, quand j'ai eu rassemblé mes idées, quand
je les ai tirées au clair , je me suis aperçu que tout était comme
auparavant et que la science n'avait pas fait un pas de plus.
J'ai dit franchement ce qu'il en était sans hésitation et sans
ménagement pour les intéressés de toute sorte , persuadé qu'en
fait de science , lorsqu'on veut réellement être utile , i' faut
savoir prendre son parti pour la vérité sans se préoccuper de
susceptibilités parliculères ni de doctrines (académique.
ii3
Danj la troisième partie de ces études je me suis borné au
rôle d'historien, j'ai ram.assé tous les faits relatifs a Tembryo—
logie. Malheureusement ici la science est encore moins com-
plète que partout ailleurs , et il y règne une telle confusion
qu'il est impossible de s'y reconnaître. Cette confusion est due
surtout à une fureur de néologisme déplorable au dernier de-
gré. Si je n'ai pas tiré de conclusion générale , c'est que les
matériaux que j'ai rassemblés ne m'ont paru , ni assez
complets^ ni assez concordans pour en motiver. J'ai l'espoir
toutefois que la peine que je me suis donnée sera profitable à
d'autres , qui avec plus de loisir et sans doute aussi plus d'ap-
titude , sauront lier entre eux les résultats acquis , élargir le
champ de l'observation , qui m'a paru fort rétréci pour un pa-
reil sujet, et le féconder par des idées nouvelles.
Au demeurant, il n'y avait point d'ouvrage systématique
embrassant sous un seul point de vue les trois ordres de faits
rassemblés dans cet écrit. J'ai cherché à remplir cette lacune ;
j'ai fait mon travail avec conscience , mais surtout avec une
parfaite indépendance d'esprit , et j'espère qu'on me tiendra
compte de ces deux qualités , quelque disposé que l'on puisse
être à me refuser toutes les autres.»
Cette préface résume parfaitement l'ouvrage , qui est écrit
dans un style aussi clair et aussi piquant, et ne peut qu'exciter
au plus hautdegré la curiosité de ses lecteurs. (G. -M.)
De là domestication des animaux , par M. Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire. ( Article extrait de l'Encyclopédie nou-
velle. )
Cet article est un vrai mémoire plein d'observations philo-
sophiques; M, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire n'a pas vu seule-
ment dans son sujet, une simple question de zoologie appliquée,
il y voit l'une des plus grandes questions de la physiologie
générale et de la philosophie zoologique , en même temps qu'il
reconnaît , dans la conquête par l'homme d'être doués de vo-
lonté et d'intelligence , le fait le plus caractéristique de la
suprématie de notre espèce , et l'acte le plus signicatif de
propriété qu'elle ait jamais accompli sur le globe. Ce travail
est divisé en chapitres ainsi qu'il suit. Le premier est con-
8
«4
sacriS à des noli'ons préliminaires sur les divers mod^ àe pos-
session des animaux par l'homme ; dans le second , il est ques-
tion des divers degrés de domestication des animaux domesti-
ques, et de leurs divers modes d'utilité. Un autre traite des
motifs qui ont déterminé la domestication des espèces animales
présentement asservies à l*homme ; daus un autre , Tauteur
examine les variations subies par les animaux sous l'influence
de la domesticité ; il examine ensuite ce qui arrive lorsque les
animaux domestiques retournent à l'état sauvage, il considère
les connexions qui existent entre l'élude des animaux domes-
tiques et l'anthropologie, et enfin il termine par l'examen des
progrès qui restent à accomplir relativement à la domestication
des animaux.
Comme on peut le voir par ce simple énoncé des chapitres ,
le mémoire de TVÏ. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire est digne de
son auteur et ne peut qu'apporter un grand jour sur cette ques-
tion importante. ( G.-M. )
M, Brandt nous adresse la note suivante , formant une page
imprimée, extraite du Bulletin de l'Académie impériale de
Saint-Pétersbourg.
Note sdr une nouvelle espèce du genre Catarhactes de
Brisson ; par M. Brandt ( lue le 7 juillet 1887 ).
iiLc Muséum de l'Académie , outre le Catarhactes antarcticus
et le Catarhactes chysocome de Vieillot, qui est Y Aptenodytes
chrysacome de Forster , possède encore une espèce de ce genre,
qui, par la figure et la couleur en général et surtout par la pré-
sence d'une huppe , offre une grande ressemblance avec la
dernière de ces espèces. Il me semble donc nécessaire, pour
mieux caractériser la nouvelle en l'annonçant préalablement ,
de donner non seulement la diagnose de celle-ci , mais encore
celle àvV Catarhactes chrjysocome.
1. Cat. chysocome. — A ptenodytes chiysocome Forst,
Crista intus nigra , extrinsecus suîphurea auguste in roslri
basi incipiens postice dépendons. Color nigricans in gula trun-
catus. Tectrices caudae superiores omnes dorso concolores.
Cat, chrysolophus . Nob.
Crista in média fronte incipiens maxima ex parte e penois
ANALYSE d'ouvrages nouveaux:? I|5
vilellinîs coraposita. Color nîgcr in gula triangularîs. Tectri—
cum caudae superiorum mediae albido-flavicantes.
INDICATION of some new forms belonging to the Parînae , par
B.-H. HoDGSON. Es([. résident in Népal.
Ce travail forme une petite brochure |de 8 pages in-8<* , im-
primées |sur 2 colonnes en très-petits caractères. Voici le nom
des espèces décrites par l'auteur :
1° ^qrus nipalensis, Hodgsou. — 2« Parus major. — 3' Pa-
rus (sub-genus suthora, Hodg. ) , nipaîensis. — [f Genus Minla
ignolincta ^ Hodg. Hab. Népal. — 5° Minla castaneceps y
Hodg. — Q" Gcaws Mesia , Hodg. (sub-genus Mesia; sub-
genus JBahila , sub-g. S if a , Hodg. ) — Mesia argentauris ,
Hodg. — 7» Bahila calipfga^llQÙg.—S'^ Sii'a cyanouroptera,
Hodg. — Sii^a nipaîensis , Hodg. — 9" Sii^a vinipecta , Hodg.
— 10° Sii>a strigula, Hodg.
Xoutes ces espèces sont décrites avec détail. (G. -M.)
De coleopteris novis ac rarioribus minusve cognitis provin-
cise Novocomi. Auctore Antonio Comolli. Brochure in 8.
de 54 pages. Ticini regii iSS^.
Dans ce travail, qui paraît exécuté avec conscience et talent,
l'auteur fait mention de 1 19 espèces de Coléoptères rares, peu
connus ou tout-à-fait nouveaux pourla science. Les espèces nou-
villes sont décrites avec soin, sous les noms queleur ont données
les entomologistes qui les ont découvertes, et en cela le travailde
M. Comolli rendra un vrai service, en fixant cette nomencla-
ture de collections laquelle est et sera toujours le désespoir
des vrais travailleurs, qui ne se contentent pas de savoir le nom
d'un insecte mais qui veulent savoir qui lui a donné ce nom, et
dans quel ouvrage il a été consigné. Les descriptions de M. Co-
molli sont d'une élendue suffisante et accompagnées, comme on
devrait toujours le faire, d'une comparaison de l'espèce avec
celles qui ont le plus d'affinité avec elle, pour aider mieux à la
reconnaître et à la distinguer. L'auteur relève plusieurs erreurs
en rectifiant la synonymie de bon nombre d'espèces et enlre
autres celle deV^pate Dufourii deLatraille, insecte que nous
avions reconnu depuis long-temps être la même espèce que
ii6
Vjépate varia d'Illîger, sans avoir trouvé l'occasion cle putlîer
celte observation. (G. M.)
Catalogue of hemiptera..;. — Catalogue des Hémiptères de la
collection du Rev. F. W. Hope, avec la description en latin
des nouvelles espèces. Fam. des S cutellerides .
Ce travail paraît constituer une portion d'un catalogue de
tous les Hémiptères, mais il ne comprend que la famille des
Scutcllerides, renfermant 48 genres et 4^9 espèces. Toutes les
espèces qui ne sont pas publiées dans des ouvrages imprimés,
sont décrites au moyen d'une phrase latine assez étendue, dans
im appendice qui complelte cette première partie. Il serait à
désirer que tousjles catalogues de collection fussent traités ainsi,
car alors leurs auteurs pourraient à juste titre considérer les
noms qu'ils ont donnés à leurs espèces comme étant entrés dans
le domaine de la science.
La première portion de ce catalogue comprend 10 pages
grand in-8. ; elle est arrangée comme dans le catalogue des
Coléoptères de M. le comte Dejeanj seulement l'auteur a pensé,
d'accord en cela avec les idées de M. Silbermann, qu'il était
utile de donner une petite synonymie des genres. Les travaux
les plus récens ont été consultés, comme la synonymie dont
sous parlons en fait foi.
Nous demanderons à l'auteur la raison qui l'a déterminé à
adopter le nom de Pellophora donné par Burmeister à notre
genre Scutlphora, que nous avons publié dans le voyage de la
Coquille depuis plusieurs années, au moyen d'une belle planche
détaillée; comme nous n'avons pas sous les yeux l'ouvrage de
Burmeister, nous ne pouvons savoir s'il y a eu une raison
pour faire ce changement, car ce ne peut pas être l'anté-
riorité de publication puisque, dans ce cas, l'on aurait eu tort
d'adopter notre nom de Megymenum qui a été' publié en même
temps au moyen des mêmes planches.
La partie descriptive des espèces nouvelles nous a paru faite
avec beaucoup de soin ; il y a des rectifications au catalogue qui
précède, ainsi l'auteur a reconnu que le nom de Platycephala
Lap. , qu'il avait adopté, ne peut rester, car il est employé par
Maigen pour un genre de Diptères, il le remplace par celui de
«»7
Plataspis et en cela nous croyons qu'il a eu tort, à moins
qu'il n'ait quelque bonne raison à donner, car ces mêmes in-
sectes ont reçu quatre autres noms de divers auteurs, et il était
bien plus simple de choisir le plus ancien pour n'en pas créer
encore un nouveau.
Dans le genre Callidea nous voyons plusieurs espèces que
nous avons fait connaître depuis long-temps dans le voyage de
la Coquille. Enfin nous signalerons, comme une bonne chose,
la conservation du genre Pentotama dans toute son étendue,
et divisé en groupes dont quelques uns se rapportent aux gen-r
res Cymex^ Asopus, Tropicoris, Eurydema^ Jalla, Arma et
Platycoris de Laporte, Burmeister, Hahn et nous-mêmes.
Nous ne pouvons trop encourager M. Hope à continuer son
utile travail et nous engageons tous ceux qui voudront faire
les catalogues de leurs collections à l'imiter. (G. M.)
Description d'une nouvelle espèce de Boletopliage ^ par
M. Wesmael. (Bulletin de l'Acad. roy. de Bruxelles, i836,
t. m , p. lia, pi. 4 , %. « > ^ , ^» )
Boletaphagus gibbifer. — Piceo-Niger. Palpîs et antennis
rufis , pedibus rofo-piceis ; prothorace elytrisque gibbosis,
tuberculatis , marginibusexplanato-dilalatis , crenulatis ; ver-t
tice cornubus duobus erectis, clavatis , basi connatis, armato.
Cet insecte a été trouvé à Java , M. Wesmael le décrit en
détail et en donne une figure grossie. (G.-M.)
Transactions of the Natural hislory society of Hartford. —
Transactions de la Société dihistoire naturelle d'Hartfordi
—Hartford, i838,in-8^
Les naturalistes de la ville d'Arlford , dans les États-Unis ,
ont fondé une société qui publie l'ouvrage dont nous rendons
compte. Le premier cahier seul nous est parvenu , il est occupé
en grande partie par un discours d'ouverture prononcé par
M. Samuel Farmar Jarvis , président , et par un mémoire dont
voici le titre :
Caracteristc of some , etc. Caractères de quelques
Insectes Coléoptères de l'Amérique , et description de quel-
ques autres qui paraissent nouveaux et qui font partie de
fi8 kNAWSÉs ^'ouvrages nouveaux;
la collection de M. Abraham Alsey, par T.-W. Harkis, biblio-
thécaire de l'Université d'Harvard , le 23 décembre i835.
Dans -cet article, qui est accompagné d'une planche gravée
et coloriée , M. Harrîs donne la description de 27 Coléoptères
de la collection de M. Halsey , dont la plupart sont publiés
par Palissot de Beauvois ou par Say , et il s'attache plus spé-
cialement à faire coùhaîtrë cèiix qu'il ciroît nouveaux. Noiis
allons indiquer lés espèces connues dont Tauteur â donné des
descriptions nouvelles et reproduire la diagnose de celles qu'il
considères comme inédites.
I. Clwina ^^maculatà, Pal. Bauv. Bipustuîata, Fao.
2, CUvina sphœricollis, 3. Chïœnîus œstivus? 4» Colymbetes
stagninus. 5. Col, glyphicus. 6. Oxytelus rugosuTus? y. Ta-
ckyporus mœstùs, de Say. 8. Eïàtér tnilitàris , Hams , pi. î >
fig. 1 . — Noir , élytres blanchâtres , le côlé extérieur et les ta-
ches suturales lioires. — Long. : 3b/ 100 de pouce.
g.Elater rûbricollis yllerhsi , i^erticinus, Bauvois. 10. EuC'
nemis iriangularis ^ Say, Longulus^ Dej.n. Lafnpjrris nigri-
cans ^ Say. 13. Lampyris decipiens , Harris, pi. 1, fig. 2. —
D'un noir brunâtre ou fauve ; bords latéraux dilatés du thorajiî
rosacés ou d'un roux sanguin , le bout de l'abdomen sànâ tàchfe.
— Long. : 22 à 26/100 de pouce. i3. Anobiumpeltatutn , Har-
ris. D'un brun rOugâtre, soyeux; corselet tranisvei'se légère-
ment caréné au milieu de là basé; stries des élytrës saiis poiiil^;;
fines et peu profondes, — Long, :17 a 18/10O de pouce.
14. Hlster ohtusatus, Harrîs, pi. i, fig. 3,{Hister um'co-
lor ? Say.) — Noir, sans taches ; tête avec deux strieè latérales
entières; chaque'étui faiblement denté au milieu de la bas'e,
transversalement ponctué au bout, avec une strie marginale
entière , obliquement raccourcie à l'épaule , quatre antières et
deux dorsales courtes ; jambes antérieures très-dentées sur le
côté intérieur. — Long. : 36/ 1002 de pouce.
i5. Trox capillaris ^ Say. 16. Tanymecus lacœna, Herbst*
17. Centrinus? dilectus , Harris , pi. i, fig. 4. — Ponctué ,
à écailles cuivreuses ; écusson blanchâtre , le troisième article
des antennes deux fois aussi long que le quatrième. — Long. :
20/100 de pouce.
ANALYSES D OUVRAGSS NOUVEAUN. 1 ig,
18. Cenirinus sut or , Harris ^ pi. i, lig. 5. — Noir, ponc-
tué ; écusson avec des écailles linéaires blanches, et celles du
corps jaunâtres ; troisième et quatrième articles des antennes
plus courts ensemble que le second , presque égaux. — Long.^
la trompe déduite , g/100 de pouce.
19. Tomicus P pusillus , Harris. — D'un ehâtain sombre j
Icle avec des poils raides ; corselet tubercule en avant, le pen-
chant postérieur des élytres scabreux et poilu ; antennes et
pieds d'un jaune-miel. — ^ Long. 6/ 100 de pouce.
20. Prionus elongatus , Harris , pi. 1, fig. 6. — D'un brun— .
marron, presque glabre, corselet tridenté , les deux dernier»
articles des palpes maxillaires presque égaux ; poitrine poilue
dans Tun et l'autre sexe. — Long, : i pouce 12/100 de pouce.
21. Cl/tus nobilis , Harris, pi. 1, fig. 7 — Noir; corselet
sans taches ; chaque étui avec une large tache jaune à la base 9
une autre petite sur la marge extérieure , derrière l'épaule y
une plus large avant le milieu , une transversale légèrement
arquée, une bande relevée en travers, au milieu et, entre
celle- cij et le bout, deux lâches réunies transversalement. —
Ijong. : 80 à 90/100 de pouce.
22. Stenocorus ? Unearis , Harris, pi. 1 , fig. 8. — Testacé ,
él jtres plus pales , linéaires et allongées , presque acuminées
l'une et l'autre ; antennes poilues ; corselet non épineux , subi-
tement rétréci en arrière. — Long. : 44 ^ 57/100 de pouce.
23. Lamia ( Acanthocinus ? ) obsoleta, Oliv. — 24. Lamia
{ M esosa ) fascicularis y barris, pi. 1, fig. 9,^^ — Corselet
blanc ; élytres d'un blanc pâle varié de taches obscures et de
points élevés fascicules, blanches à la base, avec une bande
oblique blanchâtre au«delà du milieu. Long. : 35/iOO de
pouce.
25. Molorchus mellitus , Say. — 26. Cryptocephalus ca^
nelliis ? Fab. , Harris , pi. i , fig. 10. — Roux ; antennes et
tarses fauves ; élytres noires , avec une grande marge exté-
rieure d'un testacé roux. — Long. : 17 19/100 de pouce.
27. Galeruca ( Adimonla )cristata , Harris, pi. i , fig 1 1»
— Noire ; corselet roux , avec un disque noir et deux taches
impressionnées; élytres à bords dilatés , une ligpe latérale éle»
120 ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX;
vëe et une courte enfoncée — Long, :17 a ig/ioo de pouce,"
Toutes ces ces descriptions , même celles des espèces déjà
publiées , sont étendues et faites avec soin ; l'auteur , après
avoir décrit chaque espèce , cherche par une comparaison avec
celles qui sont les plus voisines , à bien faire ressortir les dif-
férences qui les distinguent , et nous l'approuvons beaucoup
en cela , car il est impossible , quelque étendue que soit une
description , de bien distinguer un insecte , si l'auteur n'a pas
le soin de l'isoler ainsi de ses congénères. Toutes les espèces
nouvelles sont figurées. (A. Chevr.)
Notice sur la Mélipone domestique, Abeille domestique mexi-
caine ; par Pierre Huber. ( Mémoire de la Soc. de phys. et
d'histoire naturelle de Genève, t. VIII, i" partie, page i,
pK I ,2, 3.)
L'existence d'une espèce d'Abeille domestique particulière
an nouveau monde, dit M. Huber, est un fait dont nous de-
vons la première notion au célèbre voyageur le capitaine Eazil
Hall. L'auteur cite un passage de ce voyageur et dit ensuite
qu'on lui a envoyé une ruche , mais qu'elle est arrivée en si
mauvais état qu'il a été difficile de faire des observations com-
plètes à son sujet. Il donne cependant une description et une
figure satisfaisantes de cette Mélipone et de sa ruche.
Description d'un nouveau genre de Lépidoptères , par
M. Wesmael. ( Bulletin de l'Académie royale des sciences
de Bruxelles , année i836 , t. TU, p. 162. )
Ce singulier Lépidoptère, dit M. Wesmael, représenté fi-
gure 1 , m'a semblé pouvoir être placé provisoirement dans la
tribu des Borabycites ; il n'a ni langue ni palpes visibles , et
les ailes supérieures, soit pour la forme , soit pour la direction
des nervures , ne manqunet pas d'analogie avec celles de cer-
taines espèces de Caliimorphes et de Lithosies, mais il s'en
éloigne considérablement par la forme linéaire des ailes posté-
rieures. Ce caractère m'a paru assez important pour autoriser
la création d'une nouvelle coupe générique sous le nom de
Himantopterus, — Antennes filiformes , garnies au côté interne
d'une rangée simple de dents en scie. Ailes postérieures très-
longues , linéaires. Langue et palpes nuls.
Ce LepiJopltTc fait partie de la riche collection de M, Ro-
byns , il lui a clé codé comme venant de Java. (G. -M.)
Description d*un nouveau genre de Nci^roptères ^ famille des
Planîpcnnes , tribu des Hcmérobîns , par M. Wesmael.
( Bulletin de l'Académie royale des sciences de Bruxelles ,
i836, t. m, p. i66,pl. 6, fig. 3. )
Dans un premier mémoire , M. Wesmael caractérise ainsi
ce genre qu'il nomme Malacomyze, iJ/a/acom/za. — Antennes
filiformes , à articles nombreux , subhémisphériques velus.
Mandibules sans dents , aiguës à l'extrémité. Ailes grandes,
non dilatées au bord extérieur , à nervures peu nombreuses,
la plupart longitudinales. Tarses à cinq articles, le quatrième
dilaté et inséré sous le cinquième. L'auteur fait ressortir en-
suite les caractères qui distinguent son nouveau genre des
Semblidcs et des Héraérobes , et il décrit ainsi la seule espèce
connue.
Malacomyza lactea, Wesm. — Patlida, puhe albida Ire^
pissima obtecta ; alis lacteis. — Long. : i ligne. Des environs
de Bruxelles, figurée avec détails.
A la page 214 du même volume, M. Wesmael a publié
une addition à la note précédente ; il a pu rectifier et complé-
ter les caractères .de ce genre, qu'il avait établi sur l'inspection
de deux individus mal conservés. 11 a pu se procurer d'autres
individus et il décrit et figure les palpes , qu'il n'avait pu faire
connaître. (G. -M.)
Prodrome d'une monographie des Méduses , par M. R. P.
Lesson. Extrait d'une histoire manuscrite des Méduses, en
3 vol. in-4° avec 200 planches coloriées, ouvrage entière-
ment terminé.
M. Lesson nous a adressé ce travail manuscrit, accompagne
de i5 dessins coloriés, représentant des espèces nouvelles ;
nous allions faire imprimer un extrait de ce mémoire dans
notre section des travaux inédits , .quand on nous l'a commu-
niqué imprimé par le procédé de l'autographie : actuellement
il vient se ranger dans les ouvrages publiés , et nous allons
tacher d'en donner brièvement une idée.
Le travail de M, Lesson est précédé d'un tableau montrApt
t^ NOUVEttES.
leé tribus rangées en rayonnant autour d'an cercle , et ayant
de l'affinité les un^es aux autres , par des genres qui semblent
teftir quelquefois de tribus éloignées. Il divise ses Méduses en
quatre groupes, ainsi qu^ii suit.
Premier groupe : Les Méduses non proboscidées , nous y
trouvons cinq tribus : les Êudorées , composées de sept genres;
les Caribdées , 'h genres ; les Marsupiatées , 7 genres ; les Nu-
cléiferês y 11 geriréS; et les Bérétiîcidées ^ û. genres.
Secéiid grotipe J Éés OcéAîîidés , il se compose des trois
tribus suivantes : les Thàldssanthées , 4 genres; les Equori^
déeSy 2 genres; les Océanidées , 4 genres.
Trèisièmfe grotrjjé : héà Aùk^icuxts. N'a pas de tribus, il se
compose de i4 genres.
Quatrième groupe : Les Rhizostotwêes , ayant deux tribus ,
sa^ôi^ î les Médusidécs , divisées eri deux sections et compren-
nent 12 genres, et les Rhizostomldées y n'ayant que 4 genres.
Tous les genres sont caractérisés d'une manière claire et
précise, et les espèces sont décrites au moyen d'une phrase
assez étendue et accompagnées de leur synonymie, quand elles
ne sont pas nouvelles. Les figures qui accompagnent le ma-
nuscrit qui nous a été commuiqué , sont dessinées avec soin ,
elleâ offrent des espèces inédiles ou encore mal figurées.
(G.-M.)
Itr. NOUVELLES.
Larîte du Clythra QtJADRi-puivcTATA. •»-* M. Crémière , de
Loudun > dont nous avons déjà fait mention dans ce Recueil ,
vient de constater que la larve dont M. Chevrolat a parlé
dans son mémoire sur un Coléoplère tétramère de la famille
dies Xylopbages'(i) et qu'il dit être celle d'un Clythra, pro-
duit effectivement une espèce bien connue de ce genre , le
Clythra ^-punctata des auteurs; M. Crémière en a trouvé des
individus à l'état parfait dans diverses fourmillières , ils étaient
encore renfernyés dans leur coque et n'auraient pas tardé à
sortir. (G.-M.)
(1) AtVne EntOniôldéiqae, pat Silbermann, 1. 1 , p. 832. j
NOtJVELlES. I2Î
CaraAtqties SB NOtJRissANT DE VÉGÉTAUX. — On sait que
M. Zimmermann , dans sa Monographie des Amara , a dit
que plusieurs espèces de ce genre<dc Carnassiers se nourrissent
des jeunes grains de blé , qu'elles vont chercher dans Tëpi eu
grimpant après la tige de cette graminéë. M. Chevrolal en a
observé une espèce {V Amara trwiàlii) (f) qui mangeait la
graine âeVAnagallis sfl^'atica^ et nous avons été témoin de ce
fait , nous trouvant avec lui dans cette excursion; M. Ram-
bur a vu , en Espagne , le Zabrûs in/latus se nourrît de
graminées, et il Ta souvent trouVé grimpé silr dès épis , dahS'
des lieux sablonneux où il n'y avait pas d'autres insectes poitt*
servir à sa rioùrriture. M. Reichfe cite quelquëi^ Bembidio'fïi
comme ayant les mêmes habitudes ^ enfin M. Wesmacl parle
aussi d'un fait analogue (2).
Tous ces fdits, déjà bieii pbsitifs et étudiée par dès eritortio-
logisteâ connus, sont corrdborés par i'obsérvatioii que viébt
de faire M Roussel , pharmacien en chef à Alger ; ce riatdt^à-
lislé, aussi instruit que modeste , a reconnu que le Ditàmàs
cornutusDej. ne se trouve abondïitnnïènt que sût* les ombelles
de V Ammi majus , plante qui rie croit que dans le riiidi dé là
France et en Afrique. Tous ceux qu'ila pris ainsi étaient ofccupés
à manger les étamines et l'ovule oU la jeune grairté de cette
plante, il n'en à jamais trouvé à terre s'attàquant à d'autres
insectes. (G; -M.)
INSECTES NUISIBLES AUX GROSEILLERS.
A Monsieur le rédacteur de la Reflue Zôolùgiqiife,
En herborisant hier, 24 juin , sur le^ coteaux planté^ d'ar-
bres à fruits et de petite culture du canton de Bougival , sur
la route Saint- Germain, je m'aperçus que les Groseilliers rou-
ges et noirs ou cîtssis , Ribes rubrum et Ribes nigrurà , parti-
culièrement le premier, étaient dévastés, surtout daris les
champs plus recouverts d'arbres , par un insecte qui avait dé-
pouillé ces sous-arbrisseaux de leurs feuilles jusqu'au pétiole.
(1) Ann. Soc. Ent. dé Fr. , année 4887. Bultet. «nt ^ p. LIV*
(2) Bulletin de TAcadéndie royale dé Bruxelles , t. II , p. 340.
124 nouvelles;
Ce dégât laissait les fruits à peine rougis exposés au soleil qui
devait les griller, et compromettait ainsi non seulement la ré-
colte actuelle , mais encore ce^le de Tannée prochaine, en éner-
vant la plante , et même en la faisant périr. Je m'empressai de
rechercher l'insecte dévorateur, et je trouvai bientôt, sons le re-
vers des feuilles, quelques larves , (fausses chenilles ) de la lon-
gueur de 6 lignes, vertes; sans poils , et qui, d'après leur faus-
ses pattes nombreuses et leur queue contournée, m'ont paru
appartenir à des Hyménoptères. Mais comme mes connais-
sances spéciales en entomologie sont , je dois l'avouer, fort
bornées, j'ai dû me récuser et vous dénoncer cette larve,
dont je vous fais passer un individu. Il paraît, d'après des ren-
seignemens , que le ravage cesse et que l'insecte est arrivé à
son second état , car on en trouve beaucoup moins depuis
quelques jours ; déjà Tan dernier ce fléau a dévasté les gro-
seilliers de ce canton , et , autour de Paris, cette culture a au
moins l'importance de celle de la vigne ; je désire que vous
trouviez dans la série des dévoloppemens de cet insecte , une
circonstance favorable à son extermination , faisant remarquer
qu'ici il ne pourra être question des échalas coupables de
complicité, et ainsi envoyés au feu vengeur.
J'ai cru aussi avoir remarqué, en parcourant nos campagnes,
que malgré un hiver rigoureux , ou le thermomètre s'est tenu
avec constance au dessous de 12 et 15". Jamais peut-être les
arbres fruitiers , rosiers , etc. , nont été plus dévastés par les
larves de toute nature, par les pucerons. Il paraît donc
que les hivers rigoureux n'ont pas puissance de vie ou de mort
sur ces générations si habiles^ si prévoyantes, pour mettre
à l'abri de la rigueur des hivers la génération qui va suivre,
qu'ainsi compter sur le froid pour faire périr les insectes nui-
sibles, c'est perdre un temps précieux. L'échenillage sur une
grande échelle est bien difficile... Le labour en temps convena-
ble pourrait l'emporter, surtout si les œufs sont déposés dans
le sol... Telles sont les questions importantes pour la culture
du groseillier que soulève mon observation , je pense que vous
pourrçz les résoudre , et ainsi mériter la reconnaissance des
bons villageois , ce qui est l'important , puis qu'ensuite ad-
NouvELtÉs. I a5
vienne si faire se peut , les éloges et la palme acaclémiquc.
Voire dévoué co-socié taire.
Le docteur Al. Bourjot Saint-Hilaire ,
prot". zool. Elcm. Coll. Bourbon.
Les questions que nous adresse M. Bourjot ne sont pas si
faciles à résoudre, quand on veut le faire avec conscience,
aussi avouons-nous avec franchise qu'elles sont au dessus de
nos connaissances, et que nous ne pourrions, tout au plus , que
faire un mémoire sur les Tenlhredines (car c'est une larve de
Tenlhrède que M. Bourjot a observée sur les groseilliers) et
recueillir ce que Réaumur, Degéer, et récemment M. Hartîg,
ont dit sur les moeurs de ces insecles curieux. Nous n'avons
jamais eu le loisir d'aller habiter les campagnes pendant des
années , et de suivre les insectes destructeurs dans toutes les
périodes de leur existence , comme il faudrait le faire pour
oser proposer des moyens avec la conviction qu'ils seraient ef-
ficaces, et nous croyons que les agriculteurs pourront mieux
que personne arriver à de bons résultats, quand ils auront ac-
quis des connaisances suffisantes sur l'histoire naturelle des
insectes en générd , afin d'être en état de suivre leurs méta-
morphoses et de connaître le moment où l'on peut attaquer les
générations de ceux qui sont nuisibles.
Nous avons déjà dit , à l'occasion de la Pyrale de la vigne ,
que les entomologistes ne peuvent rien pour détruire les races
nuisibles, mais qu'ils peuvent beaucoup indirectement en ap-
prenant aux agriculteurs la manière d'étudier ces animaux ;
cet aperçu a été confirmé par la connaissance que nous avons
eue des efforts que fait le gouvernement en Allemagne, pour
propager cette élude parmi les forestiers , et nous nous sommes
décidé à proposer à M. le Ministre du commerce et de l'agri*
culture d'imiter cet exemple salutaire, en fondant en France
des chaires d'entomologie, pour initier les gardes forestiers et
les agriculteurs aux connaissances enlomologiques à l'aide des-
quelles ils pourront rendre de grands services ; voici la lettre
que nous avons adressé à M. Martin du Nord (i).
(1) Nous avions d'abord eu rintention d'adresser celte lettre à l'A-
cadCMnie des Sciences, mais l'un des honorables membres de celle
1^6 NOUVELjLJEîî.
Monsieur le î^inistre ,
Depuis quelque temps les agriculteurs pi les gardes fores-
tiers, frappés des dégâts causés par les insectes, sont obligés
de s'adresser a des entomologistes pour leur demander des
moyens de détruire les espèces nuisibles , et ceux-ci , qui n'ont
le plus souvent observé ces animaux que dans le cabinet, sont
réduits à avouer qu'ils ne connaissent aucun moyen efficace
pour s'opposer à ces ravages , ou bien ils font, à la bâte, quel-
ques essais qui ne peuvent que témoigner de leur zèle , mais
qui sont , le plus souvent, inexécutables en grand.
Déjà, dans une note lue à l'Acadéraie des sciences le 18
septembre dernier , j'ai cbercbé a démontrer que le naturaliste
ne peut , et ne doit pour le moment , apporter son tribut que
pour faire connaître à l'agriculteur l'histoire naturelle des in-
sectes en général , les mœurs de ceux qu'il redoute, la manière
dont ils se propagent et l'époque où il serait le plus à propos
de chercher à les détruire ou à s'en préserver. Si les agricul-
teurs et les gardes forestiers possédaient ces connaissances , ils
arriveraient bientôt à la découverte de bons moyens préserva-
tifs, moyens que des bon) mes pratiques peuvent seuls trouver,
parce qu'ils sont continuellement en présence du mal.
Je pense donc qu'il serait de la plus grande utilité que l'on
propageât les connaissances enlomologiques parmi les agricul-
teurs et les gardes forestiers, comme on le fait depuis long-
temps en Allemagne, ou le gouvernement a établi des profes-
seurs dans ce but, et je prends la liberté de vous proposer de
faire examiner, par une commission de l'Académie des sciences,
'"'»*il ne serait pas utile de créer des chaires d'entomologie dans
les écoles forestières et les chefs-lieux de conservation et d'in-
spection des eaux et forêts , et de faire une ordonnance qui
obligerait les gardes forestiers de tous grades à fréquenter ces
cours et à subir des examen sur ce sujet. Les professeurs de-
vraient, en outre, composer des manuels d'entomologie ap-
pliqués, que l'on ferait tirer à grand nombre , avec le secours
Académie nous a donné le conseil de l'envoyer directement au mi-
nistre , ce que nous avons fait de suite.
NOUVELLES. I27
du ministère du commerce et de Tagricullure , ,pQur qu'ils
puissent être mis entre les mains de tous les agronomes.
J'espère que l'on ne verra pas dans ma démarche un but
d'intérêt personnel , car l'on sait que je suis retenu à Paris par
des travaux importanâ dout l'abandon ne pourrait être com-
pensé par les avantages d'une de ces chaires ; ma position est
donc entièrement désintéressée et je n'ai que le désir d'être
utile et de voir la science que je cultive depuis dix ans , con-
courir efficacement au bien général.
Je suis , etc. Paris, 25 juin i838.
P. S. Parmi les nombreux ouvrages publiés en Allemagne
à l'usage des forestiers , on doit remarquer surtout les oeuvres
Ornilhologiques et Eulomologiques de Bechstein ; les traités
d'Entomologie de Muller (1829), de Rossmœssier (1 834), de
Desberger (i835) , et de Ratzeburg (1837).
Au moment de donner le bon à tirer de cet article, nous
recevons le Journal de Saone^el- Loire du H'j juin j838, dans
lequel nous trouvons une lettre de M. le docteur Sambin, sur
la Pjrale de la vigne. L'auleur, après avoir montré l'insuffisance
de quelques uns des moyens préconisés pour détruire cet in-
secte, et l'impossibilité d'appliquer en grand quelques autres
des procédés qui ont été proposés, revient sur les mœurs de
la Pyrale , sous ses trois états , et montre ainsi qu'il a parfaite-
ment étudié cet Insecte. Après un examen consciencieux des
travaux entrepris pour détruire ce fléaji des vignes , il Indique
pour atteindre ce but , une méthode très-rationnelle , peu
coûteuse , applicable à un vaste territoire, et qui ne nécessitera
point d'auxiliaires étrangers, puisque trois ou quatre personnes
pourront aisément la mettre en pratique dans deux hectares
au moins de vigne ; en voici la formule :
I» On fera deux cueillettes de chrysalides; chacune d'elles
devra durer de dix à quatorze jours.
2°. On se livrera à cinq cueillettes successives des pontes ; la
durée ce chaque devra être de cinq jours ; elles ne seront d'ail-
leurs, après l'enlèvement des chrysalides , et on le comprend
bien , que de simples opérations ambulaloireSt
laS Nouvelles.
3° Enfin , comme complément , avant de repiquer les écha-
las qui auront servi, on les immergera, pendant une demi-
heure au plus^ dans un lait de chaux concentré.
Maintenant, poursuit M. Sambin , ma lâche est terminée;
que la législature agisse à son tour, car elle devra agir; qu'elle
adopte mes idées , qu'elle les mette en œuvre ; qu'elle éclaire
et dirige les volontés , qu'elles les force même par la sanction
pénale , et , je raffirme , le monstre sera terrassé.
Faune entomologique de l'île Maurice. '
Notre ann', M. Jullien Des jardin, savant naturaliste de
l'île Maurice , bien connu par les observatious qu'il fait jour-
nellement sur toutes les branches de celle belle science et par
la fondation d'une société d'histoire naturelle dans le pays qu'il
habite, s'est associé à nous pour la publication d'une Faune en-
tomologique de cette île ; ce travail commencera à être mis sous
presse dans les premiers mois de 1889, époque où M. Des-
jardin viendra habiter Paris. Il s'est chargé de recueillir les
objets , de noter tout ce qu'il pourra savoir de leurs moeurs ,
et notre part de collaboration sera la partie zoologique des-
criptive et systématique. Dans une lettre que nous recevons à
l'instant, datée du 3i janvier i838 , il nous apprend qu'il à
déjà reccueilli i3o espèces de Crustacés, %Z à* Arachnides ^
280 de Coléoptères, 60 dî* Orthoptères , i3o à' Hémiptères j
33 de Néi^roptères , ^Q à^ Hyménoptères , 1 89 de Lépidoptères
et io4 àe Diptères. On voit que ces récoltes offrent déjà des
résultats iraportans , ils seront encore augmentés par les recher-
ches que M. Desjardin et ses amis font journellement. (G.-M.)
NÉCROLOGIE.
La Société Cuvierienne vient encore de faire une grande
perte dans la personne de l'un de ses membres fondateurs ; le
savant Anselme-Gaétan Desmarest , si connu par ses excel-
lons et consciencieux travaux et par sa grande modestie , a été
enlevé à la science et à ses amis , le 4 juin i838.
M. Constant Prévost , ami d'enfance de Desmarest , a bien
voulu nous promellre une notice sur ce naturaliste , nous la
publierons dans notre prochain numéro.
REVUE
^®©IL©(01I@IOIE,
JUILLET 1838.
I. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie royale des Sciences de Paris.
Séance du *i juillet i838. — M. Geoffroy Saint-Hilairè
adresse la lettre suivante sur les ossemens humains provenant
des cavernes de Liège, et sur les modifications produites dans
le pelnge des chevaux par un séjour prolongé dans les profon-
deurs des mines.
« J*ai eu rhonneur de vous promettre quelques observations
sur les fossiles de Liège , de feu le professeur Schermidt , qui
sont célèbres , et dont ou parle dans l'Université de Liège ,
sous le nom à*ossemens de l'homme antédiluvien. Ce mot con-
tient une théorie admise , ici à Liège , par une corporation
universitaire de quarante-cinq membres. J'ai vu les faits, et
avant de les rappeler et de les caractériser avec une rigoureuse
précision , j'ai moins de penchant à les présenter dans une dis-
sertation philosophique que je ne l'avais espéré d'abord. Il
faut plus de calme et plus de méditation attentive pour cela
que n'en permet le tumulte d'une position de voyageur.
» L'ouvrage philosophique sur ces découvertes est d'un sa-
vant que le doute philosophique animait princip.ilement , et
qui ne fut point assez bien servi par le dessinateur qu'il em-
ployait. Le crâne humain est un peu plus long que ne le fait
connaître la figure de l'ouvrage. J'ai accepté de M. le profes-
seur Morren qu'il le dessinerait de nouveau et qu'il m'adresse-
rait son œuvre à mon retour à Paris. L'aspect des os humain»
diffère peu de celui des ossemens des cavernes que nous con-
Tom. L Année i838. 9
l3o SOCIÉTÉS SAVANTES.
naissons , et dont il y a , dans le même local , une colledion
considérable : à l'égard de leurs formes spéciales, comparées à
celles des variétés de crânes humains récens , il y a peu d'in-
ductions certaines à produire ; car de beaucoup plus grandes
différences existent entre !es divers échantillons des variétés
bien caractérisées , qu'entre le crâne fossile de Liège et celui
d'une de ces variétés choisie pour terme de comparaison.
» Je me borne pour le moment à ces vagues documens.
» J'ai recueilli dans la même vallée où coule la Meuse, à
trois lieues au dessous de Liège , une observation plus piquante
par l'accessoire de ses relations que par sa nouveauté et son
caractère philosophique. Admis à litre de faveur à visiter les
prodigieux établissemens de Seraing , à voir en réalité les tra-
vaux sur-humains que les fables de la mythologie attribuaient
à Vulcain et à ses forgerons , je n'ai appris qu'au moment de
quitter l'immense manufacture de M. Cokerill , qu'il em-
ployait , pour le trait de ses charriots chargés , au fond de ses
houillières , des chevaux , restés dans des galeries , à plus dé
mille pieds de profondeur , treize années sans sortir de la mine,
et qu'il en était résulté une modification très-notable quant à
la nature du poil de ces animaux.
» Je me rendis le lendemain aux houillières de Van Benoist,
plus voisines de Liège , pour vérifier ces circonstances ; car il
y avait là aussi des chevaux vivant sous terre. Je descendis
dans cette houillère avec M. le professeur de métallurgie A.
Lesoîgne, intéressé dans le travail de l'exploitation; mais les
chevaux n'avaient que deux à trois ans de séjour dans la mine,
et quoiqu'il y eût manifestement des changemens analogues à
ceux des chevaux de l'usine de Seraing , je ne puis rapporter
l'observation concernant ces derniers que sur ouï-dire et sur
le récit du savant manufacturier qui dirige l'exploitation. Or,
les chevaux avaient leurs poils plus touffus, d'un noir par-
tout uniforme , moelleux, et produisant au toucher la même
sensation que ceux des peaux de taupe. On ajoutait : telle est
rînflucnce de la localité s'exerçant incessamment. M. le pro-
fesseur Morren suivra cette observation et m'adressera de ces
poils.
SOClÉlés SAVANTES. l3l
)» On ne devait point s'atlenrîrc h un effet aussi prompt de
moflificalions cpideriniques , chez des chevaux introduits
adultes dans les abîmes î-oulerrains des mines à charbon de
terre, et qui, h raison de celle circonstance, devraient être
pins ou moins réfractairçs h ces modifications.
1) Sans doute , c'est ce qu'on observe sut un fruit contrarié
dans son développement, sur tous les végétaux qui sont ou
rabougris ou démesurément agrandis : ce sont là , ajoute cha-
que observateur isole , des effets de circonstances locales. Mais,
pourquoi pas celle généralité prononcée absolument? Tout
corps organisé obéit à son développement virtuel, qu'il tient
de son essence originelle ; mais en même temps , il ne se dé-
veloppe que de la manière que le prescrit son milieu ambiant.
C'est dans le volume XII des Mémoires de V académie , que
je rédigeai une dissertation sur l'action des milieux ambîans
comme modificatrice des corps organisés. Alors c'élaît nou-
veau , c'était nécessaire pour combattre une loi générale, pre'-
lendue telle pour la zoologie, que Tespèce est d'une donnée
immuable. Tout noire édifice zoologique est encore fondé
uniquement sur ce principe faux. Aujourd'hui , le principe
est abandonné; mais il ne se présente personne pour porter la
réforme dans tous les cas où elle est nécessaire. Attendons cela
du temps y et , jusque là , recueillons lesenseignemens de tous
les faits comme dans l'exemple , ici rapporté , de chevaux
qui, vivant sous quelques rapports à la manière de la taupe ,
s'empreignent de modifications analogues. »
Séance du (^juillet. — M. Saifigny^àveèse des observations
ayant pour titre « Remarques sur les phosphènes ; fragmens
du journal d'un observateur atteint d'une maladie des yeux. »
On sait que les yeux du célèbre académicien, atteints d'une
forle névrose , sont tenus depuis quatorze ans dans une com-
plète obscurité , mais que cette obscurité est aussi insensible
pour eux que si elle n'existait pas , puisque les phénomènes
éclairés et lumineux dont ils sont malheureusement le foyer,
leur semblent remplir constamment tout l'espace; ce sont ces
phénomènes que M. Saviguy a décrit dans ce travail. Il serait
difficile, par une simple analyse, de bien suivre l'auteur dans
l32 SOCIÉTÉS SAVANTES.
ses observations , nous nous contenterons donc de signaler ce
travail et d'y renvoyer nos lecteurs.
M. Pouchet envoie une note sur le développement de Tem-
bryon des Lymne'es, en annonçant qu'il s'occupe , en ce mo-
ment, de terminer les figures de son travail; il en présente d'a-
vance les principaux résultats. Nous reviendrons sur ce mé-
moire quand il sera publié.
Séance du \Q juillet, — M. de Blairn^ille lit un rapport sur
l'importance des résultats obtenus par M. Lartet dans les fouil-
les qu'il a entreprises pour rechercher des ossemens fossiles ;
ce rapport est fait en réponse aux questions adressées à ce sujet
à l'académie par M. le ministre de l'instruction publique.
Les questions posées par M. le ministre sont les sui-
vantes.
1* Les recherches auxquelles M. Lartet se livre depuis qua -
tre ans, ont-elles procuré, en ce qui concerne la zoologie fos-
sile, des résultats assez notables pour mériter d'autres encoura-
ragemens , afin de l'aider à entreprendre de nouvelles fouilles
sur une plus grande échelle ?
20 Serait- il convenable d'étendre aux départemens voisins
les recherches qui, jusqu'à ce jour, avaient été limitées au dé-
partement du Gers, et pourrait-on espérer de compléter l'en-
semble des êtres organisés dont les débris se trouvent dissé-
minés dans le grand bassin du sud-ouest de la France?
Après avoir rapporté ces questions , le savant accadémîcien
se livre à des considérations de la plus haute portée sur l'im-
portance de la palœontologie et sur les efforts qui ont été
faits jusqu'ici pour avancer celte branche de la science; il
fait connaître tout ce qu'elle doit aux recherches de M. Lar-
tet , il montre ce qu'elle peut attendre des recherches plus
étendues auxquelles ce naturaliste désire se livrer , et il ter-
mine en proposant à l'Académie de répondre affirmativement
aux deux questions adressées par le ministre.
M. Amyot présente une note sur la physiologie du système
nerveux ganglionaire. MM. Magendie et Breschet sont chargés
d'en rendre compte à l'Académie.
M. Gujron présente unç note sur la présence de larves de la
TRAVAUX INÉDIT'Î, l33
mouche cnrnnssicre {musca carnarià), dans les plaies des sol-
dats qui avaient éprouvé des brûlures à la prise de Conslan-
tine. Commissaires : MM. Duméril , Isidore GeofFroi Saint—
Hilaire et Audouin.
M. Julien, membre de l'Académie des inscriptions et belles
lettres , communique une note de M. Fai^and , missionnaire
en Chine, qui annonce que^ pendant le long séjour qu'il a fait
en Chine , il a souvent vu manger et il a mangé lui-même des
chrysalides de vers à soie. Il assure que c'est un excellent sto-
machique, à la fois fortifiant et rafraîchissant, et dont les per-
sonnes faibles font surtout usage avec succès.
M. Amyot adresse des considérations sur un nouveau sys"
tème de nomenclature , qu'il voudrait voir substituer , en his-
toire naturelle, au système de nomenclature binaire de Linné,
Séance des 23 et 3o juillet. — Rien sur la zoologie,
SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS.
Séance du 2 juin i838. — M. M^nc?/ fait une communica-
tion sur une loi générale qui s'observe dans la structure des
tégumens et des tissus des animaux.
Séance du gjuin, — M. Deshayes communique une ob-
servation sur la persévérance de certaines colorations dans les
coquilles fossiles. L'auteur a trouvé des traces manifestes de
coloration dans une Térébratule appartenant à l'étage du mus*
chelkalk.
Séance du iZ juin» — M. Mandl fait une communication
sur la structure intime des muscles, qu'il divise en deux clas-
ses : ceux qui sont en contact avec les liquides alcalins de
l'organisme (sang , salive , etc. ) , et ceux qui sont en contact
avec les liquides acides (urine , une partie des intestins , fond
de l'utérus). Les premiers consistent en faisceaux primitifs cy-
lindriques, striés transversalement, qui eux-mêmes sont com-
posés d'un grand nombre de fibres primitives. Les seconds ne
laissent voir que les fibres primitives.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Essai d'une nouvelle méthode de grouper les genres et les fa-
l34 TRAVAUX INÉDITS,
milles de l'ordre des Passereaux , d'après leurs rapports de
mœurs et d'habitat ; par M. de LAFaESNAYE.
Ce travail va être publié dans les mémoires académiques de
Falaise; M. de Lafresnaye nous en envoie l'extrait suivant qui
sufRt pour faire connaître sa méthode de chassificalion de la
famille des Fourmilliers, méthode qu'il a basée, autant que pos-
sible , sur les moeurs et sur les renseignemens qu'il a trouvés
dans la Monographie de cette famille par M. Ménétrié, dans les
renseignemens fournis par M. D'Orbigny et dans les ouvrages de
Temminck et des auteurs anglais. M. de Lafresnaye divise
cette famille ainsi :
1^' groupe : Fourmilliers Buis sonniers. — 'Les genres Batara^
Azaraj Formic'n^ora ^ Swains ; J/jrmo^/iera, "Vieill. ; Malu"
corhfnchusf Ménétr. ; Timalia, Horsf.
2^ groupe : Fourmiliers grimpeurs. — Le genre Oxypiga ,
Ménétr. ( Fourmilier agripenne^ Mag. zool. )
3* groupe : Fourmiliers humicoles. — Les genres Myiolur-^
^«jj^Boié; Eupetes y Temm. ; Piita^ Cuv. ; Conopophaga^
Vieil!.
M. de Lafresnaye joint a cet extrait la description suivante
d'une espèce de la même famille. Celte espèce , dit-il , est
intéressante parce qu'elle fait partie de ce groupe des Four-
miliers, peu nombreux en espèces, désigné par Vieillot sous le
nom de Grallaria , et aujourd'hui sous celui de Myiotardus ,
Boié , pr. Max., et adopté par M. Ménétrié dans sa Monogra-
phie des Fourmiliers. Elle est en quelque sorte , pour la forme
et les couleurs du plumage supérieur , le diminutif du Roi
des fourmiliers ^ mais son plumage inférieur a de grands rap-
ports avec celui du Fourmilier flambé , Lesson , tr, 3q5 ,
Mj'iothera slrigilata, Cuv. , ou Mjioturdus marginalus , pr.
Max, Ménétriés, Monog. , p. 4^5, pi. C'est le brève mou-
cheté, Pitta maculariaj ïemm. , qui devient pour nous le
Mjioturdus macularius ; il a, comme le Roi des fourmiliers ',
le tarse très-allongé avec le bas de la jambe dénué de plumes,
la queue et les ailes singulièrement courtes, et le bec fort. Le
dessus de la tète et la nuque sont gris de plomb, les lorum et
les sourcils roux , le dessus du corps et de la queue d'un olive
TRAVAUX INEDITS. l3$
tin peu roussatre, les ailesLrunes, les joues d'un blanc roussâlre
moucliclces de noir, 1 a gorge, le milieu de la poitrine et du ventre
blancs, les flancs et les côtes de l'abdomen d'un roux vif. On voit
des bandes en fornje de moustaches, sur les côtés de la gorge,
cl des taches triangulaires sur la poitrine, ces taches cl bandes
sont d'un noir profond. Du 13résil.
Note sur le genre de Coléoptères clavîcornes, nommé par
Latreille Glohicornis , et description d'une espèce nouvelle
de ce genre ; par M. Gdérin-Méneville.
L'étude que nous avons faite des ouvrages de Latreillç, re-
lativement au genre Globicorne , nous a obligé à des recher-
ches nombreuses qui nous ont fait reconnaître une erreur bien
singulière , çompiise par Latreille lui-n^eme et par tous ceux
qui Tont copié et qui ont yqula faire des ouvrages rapide-r
ment, pour suivre probablement Vexigeance des libraires, du
public et de leur intérêt pécuniaire , sans passser leur temps à
recourir péniblement aux sources. Ppuriiousqui a vous la naïveté
de croire que nous devons traiter autrement l'explication rai-
sonnée des planches de notre Iconographie du Règne animal (i),
voulant donner à nos souscripteurs un ouvrage utile, nous
n avons reculé devant aucun sacrifice de temps et de travail
pour arriver à ce but , et quoique le retard que nous apportons
à la terminaison de notre explication des planches nous attîr*
des reproches de notre éditeur et de quelques^ns des sou-»
srîpteurs et nous soit très-préjudiciable , en laissant avancer
d'autres publications qui marchent d'autant plus rapidement,
que leurs auteurs se sont affranchis de ce' que quelques person-
nes appellent nos préjugés , nous n'avons pas hésité un instant
entre cet inconvénient, qui ne nuit qu'à nous seul, et celui de
(1) Iconographie du Règne animal ou représentation , d'après na-
ture , de l'une des espèces les plus remarquables et souvent non en-
core figurée de chaque genre d'animaux , ouvrage pouvant servir
d'atlas à tous les Traités de Zoologie , dédié à Cuvier et à Latreille ;
par M. F.-E. Guérin-Méneville. Ouvrage terminé et composé de 45
livraisons de 10 pi. chacune. — Paris, Baillière, rue de l'École de
Médecine , 13 bis , et à Londres , 219, Rcgenl-Sireet.
Le Texte , qui formera un volume séparé des planches ( que l'en
peut relier eu 2 vol. , vertébrés et invertébrés ), est sous presse.
i36 TnAVAux Inédits.
jeller encore dans la science un livre fait à la haie et qui au-
raitjconliniic de reproduire les erreurs des autres.
Nous avons donc voulu savoir sur quelles bases reposent les
genres que nous avons figurés et ceux qui les avoîsinent, nous
avons évité de copier nos devanciers , et nous avons toujours
remonté aux sources , quand cela nous a été possible , et mal-
gré le temps que ces sortes de recherches prennent. Cette ma-
nière de travailler nous a fait relever un grand nombre d'er-
reurs, commises par des auteurs qui ont travaillé en conscience,
nous nous plaisons à le croire , mais qui se sont laissés entraîner
par le désir d'aller vite, de finir promplement un ouvrage.
Lalreille distingue pour la première fois le Mégatome, type
du genre qui nous occupe , dans son Gênera crustaceorum et
Insectorum, t. 2, p. 35 (1807), en le séparant des autres Mé-
gaioma , pour en faire le type unique d'une division qu'il ca-
ractérise ainsi :
« III. Corpus juboi^atum; antennœ clapa suhglobosa, ilUus
articulis duohus inferis breuissimis,
Spec. 3. Megatoma RUFiTARSE. Megatomerufitarse, M. ni-
gruTHy punctulatum\ antennis clai>a subtomentosa, articulis me'
dits tarsisquepallldo-rufescentibus. — Long. : i- 1/2^ li-
neam.
Dermestes nlgripes, fab. syst. eleutb.T. i,p. 3i8?
Dermestesrufitarsis, Panzer. faun. ins. germ. fasc. 35 f. 6 ?
— hab. in Gallia.
Annotatio, Hujus generis sectiones forsan^ totidem gênera
constituunt. »
Lalreille paraît avoir eu sous les yeux un insecte bien dif-
férent de celui qu'ofifrent les figures des Dermestes nigripes,
que nous avons vues dans Panzer, car elles représentent des es-
pèces qui ont une massue antennaire composée de trois articles
plus gros 5 comme chez les Mégatomes de la première division ;
aussi Lalreille a-t-il accompagné ces citations d'un point de
doute.
A celle occasion , nous ferons remarquer que le nom de
Dermestes riifitarsis^ Panzer (ftisc. 35, f. 6), ne se trouve pas
dans tous les exemplaires de sa Faune germanique , nous l'a-
TRAVAUX INÉDITS. I 3y
VOUS bien trouvé ainsi Jans un exemplaire de la bibliothèque
^ de M. Chevrolat, mais dans celui du Muséum, qui doit prove-
nir d'une édition postérieure , il paraît que Tauteur ayant re-
connu que cet insecte était le Dcrmestes nigr'ipcs de Fabricius,
a changé la lettre de sa planche et le texte , car on trouve la
même figure (fasc. 35, f. 6) , sous le nom de Dcrmestes nigri"
pes, Fabricius, avec un texte différent. Dans tous les cas, Pan-
zer parle de cette correction au fascicule 97, n® 5, car il re-
présente encore le Dermestes nigripes de Fabricius , et dit en
note : » Quann>is xxxv, Çtfaun. in s. , sub nomine Dermest.
rufitarsis. Creutzeri hujus specici jam occurrat figura , eam
correctionem tamen hic loci repetendam curai^i. »
On voit donc que Tespèce avec laquelle Latrcille a fondé sa
troisième division des Mégatomes , n'est pas la même que le
Dermestes nigripes de Fabricius , ou Z>. rufitarsis des pre-
mières éditions de Panzer, et comme ce dernier nom devient
sans objet , puisque Tespèce qu'il désigne est rapportée au D,
nigripes fab. Nous le laisserons à la véritable espèce de La-
treille, que personne n'avait revue depuis ce naturaliste , et
dont nous devons un individu a notre ami M. Chevrolat , indi-
vidu que nous décrivons plus bas.
Le nom de Globicorne est employé pour la première fois
par Latreille , en 1826 , dans ses Familles naturelles du Règne
animal (pag. 162); mais il ne cite pas l'espèce type de son
genre.
On le trouve ensuite dans la 2*édit. du Règne animal (i83o),
mais , dans cet ouvrage, Latreille commence à apporter moins
d'attention à son travail, et il cite comme type du genre, sans
y mettre le point de doute qui était au Gênera, le Dermestes
rufitarsis de Panzer, espèce qui n'existe pas, comme on vient
de le voir, puisque c'est le même insecte que le Dermestes ni"
gripes.
C'est cette erreur qui a entraîné MM. Brullé et de Castel-
nau , lesquels s'en sont entièrement rapportés à Latreille,
car ils ont tous deux, l'un dans l'Histoire naturelle des In-
sectes, publiée par Pillot (Ins., t. v , col. 2; 4' livr.,
p. 379), et l'autre dans les Suites à Buffon , publiées par Du-r
l38 TRAVAUX INÉDITS.
mesnil (Ins., t. 2, p. 3y ), donné les caractères du genre Glo -
bicojnis ^d^apvcs le Règne animal, en citant conime type le
Dermestes rufitarsis de Panzer , ce qui montre que ni Tun ni
l'autre n'a vu les figures qu'il cite, car ils auraient aperçu que
ces figures n'offrent nullement les caractères qu'ils assignent ,
d'après Latreille , à ce genre.
Suivant nous , le genre Globicorne doit se p'acer avant'les
Anthrènes, car la fossette qui reçoit les antennes est moins bien
limitée , leurs pattes ne sont pas si contractiles , leur corps est
plus allongé et plus ovalaire , comme celui des Megatoma
qu'ils semblent lier aux Antlirenus. Les caractères que Latreille
leur assigne , surtout dans le Gênera, sont très-exacts , et nous
n'y ajouterons rien. Nous allons donc décrire Tinsecte qu'il
paraît avoir étudié en faisant son Gênera , et une autre espèce
qui nous présente des caractères génériques parfaitement sem-
blables.
1. Globicornis rufitarsis, Latr. , Gênera Crust. et Ins.,
t. 2, p. 35 (moins la synonymie). — Long de 3 millim., large
de près de 2 millim. Noir , peu luisant , finement ponctué et un
peu velu, avec l'exlrémité des élylres un peu brunâtre. Tête
penchée. Antennes courtes , fauves , avec les trois premiers et
les trois derniers articles noirs. Pattes d'un brun foncé avec les
jambes et les tarses fauves , ces derniers un peu plus pâles ;
dessous du corps noir. Trouvé par M. Chevrolat sur les troncs
d'ormes qui bordent l'avenue de Saint-Cloud, en juin. Très-
rare.
2. Globicornis fulifipes. Guér. — Long, de 2 1/2 à 3 mill.,
larg. I i/a à 2 mill. Cette espèce a une forme un peu moins
allongée ; tout son corps est noir, très-luisant, assez velu , très-
finement ponctué. La tête est penchée, les antennes et les
pattes sont entièrement d'un fauve vif. — Trouvé dans des
boîtes venant du Brésil. Il paraît être sorti de la moelle d'Agave
qui les garnissait. M. Chevrolat en a trouvé dans des boîtes
venant de Cuba et de la Guadeloupe.
Nota. Le Dermestes nigripes de Fabricius est rangé,
avec raison , dans le Catalogue de M. Dejean , dans son genre
u4tiagenus qui correspond aux Megatoma de Herbst et La-
TRAVAUX INÉDITS. iSq
treille. Nous en avons vu des individus qui se rapportent par-
faitement aux figures publiées par Panzer et qui ont la même
taille et le même faciès que le vrai Qlobicornis rufUarsis décrit
plus haut. Olivier décrit aussi un Dermestes nigripes , mais
c'est une autre e.-^pcce, à élj très ferrugineuses avec trois bandes
ondées noires , qui vient de la Chine.
IcHNEUMONiDARDM, ad faunam Daniae pertinentiuttl , geneta
et species novae. Descripsis Georgius ScHiobrîE.
M. Schiodle nous a envoyé le mémoire dont le titre précède,
pour être inséré dans le Magasin de Zoologie , ce travail , ac-
compagné de bonnes figures dessinées avec beaucoup de la-
lent par Tauteur , sera bientôt publié dans son entier, nous
allons , en attendant , en donner l'extrait suivant.
I. Megastylus, n.-g. — Caput transversuni vertice rotun^
date , hypostomate triangulari protubérante ; clypeo magno
fornicato. Alarum areola cubitalis intermedia nulla. Pedes
médiocres : tertii paris elongali , coxis vaiidis ; unguiculi sim-
plices. Abdomen spathulatum , segmente primo lagenaeformi :
peliolo lineari , tuberculis lateralibus medio silis. Terebra
abscondita , oviductu selaceo simplici.
Sp. I. Megastylus cruentator , n. — Niger, pedibus rufis,
pectore scutelloque rubris. — Mas. et femina. — Long. Hn.
3 1/3-3 1/2.
Sp. 2. Megastylus mediator, n. — Niger, pedibus rufis^
abdomine medio piceo. — Femina. — Long. lin. 2 1/2.
Sp. 3. Megastylus impressor^ n. — Niger, pectore scutel-
loque rufis , abdomine medio , pedibus anlennarumque basi
lestaceis. — Femina. — Long, lin. 3 1/2.
Sp. 4* Megastylus orbitatoi' , n. — Niger, prothorace ,
abdomine medio pedibusque rufis ; facie flava — Femina. —
Long. lin. 2.
Sp. 5. Megastylus Uneator , n. — Niger, abdomine medio
pedibusque testaceis , capite et thorace albopictis. — Femina.
— Long. lin. 2 1/2.
IL MoNOGRAPinA POLYBLASTORUM DaNI^E. PolyUusUlS ,
Harlig.^ Tryphon, jt7 , Gravenhorst.— Caput transversura, ver-
i^O TRAVAUX INÉDITS.
ticc lalo^ facie quadrata. Thorax brevis gibbus , mesotborace
œqualo, melalborace brevi rotundato clalbroso. Alaruni areola
cubilalis intermedia triangularis. Pedes médiocres , subae-
quales : ungriculis peclinalis. Abdomen ovatofusiforme , sub-
peliolatum , segmente primo apieem versus sensim laliore ,
lineis duabus elevatis. Terebra exserta brevis , ova petiolata
ex oviduclu deorsum pendentia gerens. Antennre médiocres
setaceae. Palpi filiformes , inrequaîcs. Lingua bilaciniata , la-
ciniis triangularibus acutis.
Sp. I. Polfblastus pinguis. Synon. Tryphonpinguis Gra-
venh. , Icneuraonologia Eiiropaea, II, i5o, 97. — Pubescens
niger , pedibus anterioribus posticorumque trochanteribus et
tibiis flavis. — Mas. — Long. lin. 3-4»
Sp. 2. Polyblastus Palœmon, n. — Niger, pedibus rufis ,
posticorum tarsis tibiisque nigris , his medio albis. — Femina.
— Long, lin. 2 1/2-3 1/2.
Sp. 3. Polyhlastus Drewseni, n. — Niger, tibiis anterio-
ribus femoribusque rufis , abdomine segmentis secundo testio-
que caslaneis. — Femina. — Long. lin. 4 1/6.
Sp. 4- Polyhlastus Soiei, n. — Niger, tibiis anterioribus
femoribusque rufis , borum posticis nigropictis ; abdomine
segmentis secundo tertioque fulvis. — Femina, — Long. lin.
3 3/4.
Spi 5. Polyhlastus varitarsus. Sjnon, Tryphon varltarsus
Gravenb. , Icbneumonologia Europaea , II, 222 , 146.— Ni-
ger, abdomine medio, tibiis anterioribus femoribusque rufis ,
tibiis tarsisque posticis alboannulalis, — Femina. — Long.
lin. 5 1/2-3 3/4.
Sp. 6. Polyùlastus alternans , u. — Niger ^ pedibus fulvis ,
tibiis tarsisque posticis albis nigroannulatis ; abdomine fusco-
slramineo nigronolato. — Femina. — Long. lin. 3.
III. Cylloceria , n. g. — Phjtodietus , p, Gravenborst.
— Caput transversum, vertice rolundato angusto. Tborax
gibbulocylindricus , mesothorace lobato , melalborace subho-
rizontali , scabro carinaloque. Alarum areola cubitalis inter-
media nulla, Pedes médiocres , unguiculis simplicibus; postici
subelongati. Abdomen subsessile convexum , segmento petîo-
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. l/^I
lari basin versus sensim angustiore , scabro , lubcrculis lalera-
libus aille médium sitis. Terebra exlricata.
Sp, I. Cylioceria nigra. Synon. Phj-todieius niger, Gra"
vcnh. Ichneunionologia Europaea , II , 934 » 3i8 ( femina ).
? Bassus ajffinis, Zetlerstedt Fauna inseclorum Lapponica,
fasc. Il , 382 ,, 28 ( mas. , fem. ) — Tibiis anterioribus femo-
ribusque rufis. — Long. lin. 4 1/2.
Sp. 2. Cflloceria marginator , n. — Pedibus rufis, coxis
et trochanteribus nigris ; abdomine segmenlis margine casla-
neis. — Femina. — Long. lin. 4 i/4*
Sp. 3. C/lloceria caligala. Synon. Pkytodietus caligatus ,
Gravenh. Ichneumonologia Europaea , II, 986 , 819 ( mas. ,
fem. ) ? Bassus nuntialor , Zetlerstedt Fauna inseclorum Lap-
ponica, fasc. II , 38i , 22. — Pedibus rufis, poslicorum tibiis
tarsisque nigris. — Femina. — Long, lin. 3 1/2-3 2/3.
m. A]VALYS£S D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Bdlletins de TAcadémic royale des sciences de Bruxelles.
Année 1837. t. IV.
Voici ce qu'il y a de zoologique dans cette année 1857 des
bulletins.
i.M. Ca/i/raïW communique, dans la séance du 9 mai 1887,
page 220, une observation sur l'arrivée tardive du Martinet ,
( Cypselus apus ) . Cet oiseau ne fut de retour à Gand cette
année que le i"" mai, tandis qu'en i83i , malgré la rigueur
de l'hiver , les Hirondelles étaient de retour à Cagliari le 28
février. Chacun sait que les Hirondelles devancent les Marti-
nets, dans leurs migrations, d'environ quinze jours.
2. Dans la séance du 5 août, page 36i , M. Dumortier dit
qu'on a tué un individu mâle et adulte du Merle Roselia
( Acridoteres roseus , Paslor roseus ) dans les environs de
Touroay. C'est un fait très-rare que le passage de cet oiseau
dans une contrée septentrionale de l'Europe.
3. Note sur r/^w olit^acea, par M. le chevalier Dubus.
(P. io3.)
L'auteur décrit ainsi cette nouvelle espèce : Ibis facîa cum
1$i ANALYSES D*ODVRAGES NOtJVEADX.
fronle nudîs nigris; occipite cristato; plumis cristœ longius-
ciilis, supra violaceis, subtus fuscis; regione parolica fusces-
centi-fulva; collo et pectore ex fuscesceuti-olivaceis ; lergo et
scapularibus olivaceo-virescenlibus ; abdomine obscure brun-
neo-ol\vaceo; uropygio teclricibusque caudœ obscure virescenli-
cupreis; cauda , remigibus teclricibusque alarum majoribus
nigro-violaceis; alarum teclricibus mediis minoribusque nîlide
viridibus in violaceum vergentibus; rostro brunneo rubescenli;
pedibus lividis. — Cet oiseau a été Irouve en Guinée, il est fi-
guré en couleur dans une plancbe qui accompagne la notice.
4. Description d'une nouvelle espèce de Héron^ par le cbevaîier
Dubus. ( Page 3g. )
HÉRON AUX PIEDS JAUNES , Ardeu calceolala, Dubus. Ardea
corpore nigro ; crisla occipitali sparsa , longa , pendula , collo
infimo et tergo plumis subulalis longis ornatis , cauda et re-
migibus nigro-ardesiaceis pulverulentis; tibiœparle'nuda, tarso,
unguibus, roslro lorisque nigris; digilis et podarlhris flavo-
ochraceis.— «Cel oiseau vient de la côte de^Guinée, il est figuré
en couleur.
5. Description des coquilles fossiles de Targile de Bazeele ,
Boom, Schelle, etc., par M. de Koninck. Mémoire pré-
senté dans la séance du 4 février.
M. Dumortier fait un rapport favorable sur ce travail, dans
la séance du 7 octobre (p. /\12) et conclut à son im-
pression dans les mémoires de l'Académie. Ce mémoire com-
prend la description de ^i espèces appartenant à 21 genres ,
différens ^ i ^ de ces espèces sont indiquées comme inédites et j
figurées.
6. Note sur trois Zi/w«ce.f nouvelles pour la Faune belge,
par M. Kickx. (P. i3;,)
Ces trois espèces sont les Limax Sowerbii , Férussac ; Mar^
ginatus , Drap. , et Sub/uscus, Drap. L'auteur les décrit avec
soin.
7. Anatomie du Pneumodermon violaceum^ D'Orb. ,} par
M. Van - Bencden. ( Pag. 5o4. ) Ce mémoire n'est pas
imprimé dans le t. IV. Nous l'analiserons quand il aura
paru.
ANALYSE d'ouvragés NODVRADX, t^S
8. Description du double système nerveux dans le Lymneus
gluHnosus , par M. Van-Beneden. (Page i5.) C'est une
anatoraie faite avec soin et accompagnée d*une bonne
figure.
9. Histoire naturelle et anatomie du système nerveux du
genre Mj-tilina, par F. Cantraîne. (Page 106.) Ce genre
est le môme que celui établi par M. Van-Beneden sous le
nom de Dreisscna.
L'auteur dit l'avoir établi en i834 dans une lettre écrite à
M. Quetclet , il critique le mémoire de M. Van-Beneden , et
termine en donnant une description, précédée d'une longue
synonymie, de sa MytiUna polymorpha ( Dreissena polymor-^
pha , Van-Beneden , l'icho^onia Chemnitzii , Rossinassler ).
Ce travail est accompagné d'une figure anatomique.
M. Van-Beneden , dans la séance suivante (p. i4i) répond
aux observations de M. Cantraine, celui-ci réplique p. i46»
10. Description d'une nouvelle espèce du genre Dreissena,
par M. Van-Beneden. (P. i4i')
Nous avons déjà rendu compte de ce travail dans notre n«
de février, p. 26.
1 1 ♦ Mémoire sur le Cancer gamarellus pulex , par M. Bavier*
( Page 76. )
Dans leur rapport MM. Cantraine et Wesmael(p. 324)
pensent que les résultats obtenus par M. Bavier ont besoin,
pour être admis , d'être confirmés par de nouvelles obser-
vations.
12. Notice sur le Théridion Malmignatte, par M. Lambolle,
( Page 433 et 488. )
M. Lambolte commence par faire connaître les travaux qui
ont été faits sur celte araignée remarquable. Il signale ensuite
sa présence à Volterra en Toscane, et étudie ses caractères
zoologiques et ses glandes à venin qu'il figure dans une plan-
che où est représentée l'araignée entière et les parties de sa
bouche.
i3. Note sur un insecte qui détruit les Scoly tes, par M. Wes*-
mael. (P. 320.)
l44 ANALYSE D*OUVRÀGES NOUVEAUX.
M. Wcsmael a reconnu que la larve du Bracon inùlator de
Fabricius vitraux dépens du Scolylus destrucior.
14. Note de M. Wesmael sur la Fulgore porte lanterne*
(P. i36.)
Depuis les ouvrages de mademoiselle Mérian , dit Tauleur ,
on est généralement resté persuadé que la Fulgore porte lan-
terne , Tun des plus beaux insectes de l'Amérique méridionale,
à la faculté de répandre dans les ténèbres une lumière phos-
phorescente , par le prolongement antérieur de la tète : ce fait
a pourtant été contesté assez récemment, et on lit , dans la
Revue entomologique de Silbermann , t. I , p. 122. « M, le
comte de Hoffmansegg , s'appuyant des communications de
Sieber , a , le premier , attaqué l'assertion de mademoiselle
Mérian , et déclaré qu'elle était sans fondement. Le prince de
Neuwied a ensuite confirmé ce démenti , en déclarant qu'il
n'avait jamais remarqué la moindre trace de lueur sur le Ful-
gore du Brésil , qui n'est pas rare du tout dans ce pays. »
En présence de dénégations aussi formelles , poursuit
M. Wesmael , j'ai cru devoir porter ù la connaissance de l'A-
oadémie un récit tout contraire qui m'a été fait par un natura-
liste belge récemment revenu du Brésil. M. Linden m'a assuré
y avoir pris une Fulgore pendant une nuit obscure, et ne l'a-
voir aperçue qu'à cause de la vive lueur qu'elle répandait.
J'attache d'autant plus d'importance à cette déclaration de
notre compatriote, que je n'ai aucune raison pour douter
de s a véracité.
i5. Sur une difformité observée chez un Lépidoptère ^ par
M. Wesmal. (Pag. SSg.)
M. Wesmael a observé un Nymphalis popuU qui est arrivé
à l'état parfait en conservant sa tête de Chenille. Il donne la
figure de cette singulière monstruosité.
16. N OTICE sur un Lépidoptère gynandromorphe, par M. Wes-
mael. (Pag. II.)
C'est un Argpinis paphia qui a fourni le sujet de cette
observaliou ; l'auteur décrit avec soin toutes les parties exté-
rieures de cet hermaphrodite, et il en donne une figure co-
loriée» .
t4$
17. Sur la Vespa mur aria de Linné, par M. Wesmael.
(P. 389.)
Celte noie est destinée a bien faire connaître la vraie Vespa
muraria àc Linné, qui forme le type du genre Odynerus ;
M. Wesmael avait exprimé de l'incertitude au sujet de cette
espèce, dans sa Monographie des Odynères (p. 10-12). Il a pu
lever tous ses doutes, grâce à l'obligeance de M. AYestwood
qui lui a envoyé des descriptions et des dessins de l'espèce
étiquetée par Linné lui-même , dont la collection est conservée
à Londres. Ce petit travail est accompagné de figures , il est
des plus inléressans pour les entomologistes et témoigne de la
bonne direction des travaux de M. Wesmael.
18. Sur les larves d'un ^yarco/^/m^-e, par M. Wesmael.
(P. 3.9.)
Ces larves vivaient dans un Melolonlhafullo mort, Fauteur
n'a pu déterminer l'espèce.
19. Sur les métamorphoses des Xj-lophagus ^par le même.
11 a trouvé des larves du Xjlophagus marginatus , Meigen,
entre Técorce et le liber d'un peuplier abattu, il les décrit avec
soin à la page 320.
20. Note sur la structure microscopique des Hydatides , par
M. Gluge. ( Pag. 4540 Ce mémoire est accompagné de fi-
gures.
Nous donnerons sous peu une analyse semblable des séances
de i838dela même Académie. (G .-M.)
Nouveaux éléraens de zoologie , ou Etude du Règne animal ,
disposé en série , en marchant des espèces inférieures aux
supérieures; par M. H. Hollard. — Paris, i838.
Le livre que M. Hollard vient de faire paraître possède à nos
yeux un mérite bien réel ^ celui de l'a propos; il paraît que
renseignement de l'histoire naturelle élémentaire doit être
transporté, l'année scholaire prochaine, des basses classes
en philosophie , et que les professeurs auront à développer
le programme de bachelier es science pour la partie zoo-
logique, botanique, tel qu'il a été arrêté par décision uni-
versitaire. L'on sait que c'est M. de Blainville qui a dressé
cette partie du programme , et disons-le , le livre du
10
l4^ ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
docteur Hollard , ainsi que le cours que M. de Blainville vient
de donner à la Faculté des sciences, sont des développemens
de ce même programme.
M. Hollard , en prenant la série animale des animaux infé-
rieurs vers les supérieurs, à consulté plutôt Tordre logique que
Tordre usuel , il nous serait bien difficile de prendre cette
marche dans Tenseignement universitaire, les organisations
les plus simples étant pour nos jeunes auditeurs beaucoup
moins connues que les plus composées , il nous sera toujours
plus facile d'arriver à leur intelligence en commençant dans
Tordre de Cuvier d'un vertébré pour descendre à un acalèphe,
que de remonter du poljye à ^oiseau.
M. Hollard a pris la classification de M. de Blainville; certes
la révision du Règne animal tel que Cuvier Ta laissé , est un
besoin qui se fait déjà sentir, dans quelques parties (le
4* enbranchement) c*est un véritable chaos dans lequel il sera
nécessaire d'apporter bientôt une investigation rigoureuse;
mais pour Tenseignement élémentaire , la classification du
Règne animal de Cuvier aura au moins pendant dix ans force
de loi , et le livre de M. Hollard , très-bon à mettre aux mains
des élèves des facultés, ne pourra être mis à celles des élèves
des collèges royaux que par décision ministérielle , laquelle se
fera sans doute long-temps attendre.
Nonobstant ces reproches qui ne portent que sur la classifi-
cation et Tordre didactique adopté , Touvrage de M. Hollard
est important pour nous. Il fixe dans son introduction les opi-
nions et ^les doctrines qu'il importe d'inculquer aux élèves
sur des questions générales et spéciales du programme , et
dans un sens que l'université, qui doit porter un œil sévère sur
les doctrines et les opinions qu'il s'agit de développer à ses
élèves de philosophie et des classessupérieures, ne peut manquer
d'approuver hautement. En effet, M. H. Hollard appartient à
celte école qui reconnaît aujourd'hui , à Paris , MM. de Blain-
ville et Laurent de Toulon pour chefs ; école qui continue
celle toute religieuse ou spirilua'isle de Ch. Bonnet et de Cu-
vier ; école dont les doctrines ^ prises toutes dans l'observation
et Va posteriori de.s faits, consistent rarement en inductions à
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. | 4 Jf
priori^ et sont destinées à servir d'antidote aux doctrines
panlhéistiqaes que rAllemagnc a déversées sur nous, ou
qui sont nées spontanément en France dans quelques cer-
veaux trop habitués à prendre pour des réalités de pures
abstractions de la pensée.
Ces doctrines ont à nos yeux le tort immense d'iavestir la
matière d'une puissance trop grande en elle-même, de lui
reconnaître pour ainsi dire la faculté d'intelligence et d'élec-
tion des formes aniniides , végétales , minérales , par suite de
certaines forces ambiantes qu'on ne saurait déBnir , et qui , si
elles peuvent modifier dans des limites fort peu larges les
choses créées , n'ont jamais pu rien créer d'el!es mêmes. Ce
système qui se rapproche un peu de celui de Spinosa , et qui
\eut bien accordera Dieu l'impulsion primordiale, en lui ro'
tirant pour ainsi dire, avec la disposition de l'ensemble, la
coordination des détails, est dangereux pour de jeunes esprits.
C'est ainsi que ce philosophisme se trouve entraîné à ad-
mettre comme un de ses dogmes fondamentaux , la transmuta-
lion des espèces animales les unes dans les autres, faisant passer
avec le temps ! et quel espace de temps ! et le monde ambiant
ou les circonstances physiques y aidant , Téléphant ou la ba*-
leine, sans doute par de nombreux états intermédiaire, de la
forme Monadaireou du premier état de g'obuline vivante, à leur
état présent; système qu'on ne pourrait atteindre que par t'arme
du ridicule, si la raison humaine inscrite dans la légende bi-
blique , qui n'est qu'une ancienne et respectable manifesta-
tion des idées généralement inculquées dans la pensée humaine,
ne l'avait repoussé en adoptant comme fondement à toute ge-
nèse , le dessein , la forme et l'harmonie de l'espèce d'une ma-
nière incommutable, ou avec des variations très-faibles , sans
cesse tendant (î retourner au type, variations qui ne sont,
quant à V espèce , considérée comme unité zoologique, que
des accidens de taille , de couleur , et qui n'entament que la
superficie et non le fond des choses.
On comprend aussi que la doctrine des transmutations des
espèces les uaes dans les autres , et la théorie des arrêts de dé-
Veloppemens qui en est la base, rendent facile la doctrine i|u
148
vient couronner Tédifice du panthéisme , celle de Vuniformité
absolue selon les uns , de la conformité seulement , selon les
autres ^ de tous les types de la série animale , de manière que
le spectacle si varié de la nature , ne sera plus , en creusant
]a chose, qu'une monotone uniformité; que toutes les formes
s'emboîtent^ (en ajoutant ou supprimant bon nombre de pièces
pour avoir son compte , en retournant ici par la pensée en de-
hors ce qui là était en dedans ) se retrouvent les unes dans les
autres , de sorte qu'en supprimant, dans ce système, le signe-f-
quandil gène, le signe — quand il embarrasse , on arrive ainsi
partout, toujours et commodément, nu signe de Téquation ou
de la parfaite ressemblance , fût-ce entre une écrevisse et un
oiseau.
M. Hollard a pris, depuis long-temps et encore aujourd'hui,
dans le livre qu'il publie , position contre ces doctrines fâ-
cheuses dans ce qu'elles ont de trop absolu ; car, nous devons
le reconnaître, l'analogisme modéré et suivi avec sagacité, aura
rendu des services réels à la science de l'organisation. Pour la
première fois dans cette note nous croyons convenable , après
bien des années de silence , de dire , tout petit professeur de
l'Université que nous sommes , n'avoir pu jamais plier nos
convictions îiux abstractions unitaires, et que nous partagions
dès il y a long-temps (et il nous en a coûté cher), comme nous
partageons encore aujourd'hui, les opinions de M. Hollard et
de ses amis scientifiques.
Le Docteur Al. Bourjot ,
Prof, de zool. élém. coll. Bourbon.
Tbansactions de la Société Zoologiqoe de Londres , in -4" j
avec planches. Londres, i833 à i836. (Mollusques. )
Nous allons donner, dans cet article , l'indication de tous
les mémoires sur les Mollusques qui ont paru dans ce Recueil ,
depuis son origine jusqu'à ce jour ; nous en ferons successive-
ment autant pour les autres branches de la Zoologie.
Dans le tome P' , on trouve les mémoires suivans :
1° MÉMOIRE sur l'organisation et les caractères des LoUgopsis
et détails sur une nouvelle espèce ( L. guitata ) drs mers
des Indes ; par R. E, Grant. ( P. 2i , pi. 2 , fig. a à lo, )
ANALYSES d'oUVRAGES NOCVEAUX. I 49
a« An\tomie de la Sepia vuJgaris , et dclails sur une nou-
velle espèce de la cote de Maurice ( Stenodaclyla ] ; par
11. E. Grant. ( Pag. 77 , pi. II.)
3° Descriptions de quelques nouvelles espèces faisant partie
de la famille des Brachiopodes de Cuvier; par W. J. Bao-
DERIP. ( P. i4i , pi. 22 et 23. )
Terebratula chiiensis. — Testa suborbiculari, gibba, albente,
radialim slriata , slriis latioribus , margîne subcrenulato , sub*
flexuoso. — Ilab. Valparaiso.
Terabr» Ui>a, — Testa ovato-oblonga , ventricosa , subglabra,
subdiaphana, lineis concenlricis substriata , valva , perforata
subelongata. — Hab. sinu Tebualepec.
Orbicula la me Ho sa. -^Tesia cornea^ fusca , suborbiculari,
subdeprcssa , lamellis concentricis elevatis rugosa. — Hab. ad
Peruviae oras.
Orbicula Cumingii. — Testa subconica\ suborbiculari, cras-
siuscnla, striis ab apice radiantibus numerosisj epidermide
fusca. — Hab. ad Pajtam.
Orbicula slrigata, — Testa crassiuscula, subrotuada , sub*
striata, radiatim castaneo-strigata ; epidermide tenui, fusca.
—Hab. ad Guatemalae oras.
Lingula Audebardii. — Testa oblonga, glabra , cornca, pal-
lide flava , viridi transversim picta, limbo-anteriore rotundato,
viridi. — Hab. in ins. Punam , bay of Guayaquil.
Lingula semen. — Testa ovato-oblonga, crassiuscula, plana ^
albida, laevissima , polita , limbo anteriore rotundato. — Hab.
in ins. Platam.
4® Anatomie des Brachiopodes de Cuvier et plus particuliè-
rement des genres Terebratula et Orbicula ; par Richard
OwEN. (P. 145 , pi. 22 et 23. )
Ces anatomies sont faites sur les espèces décrites dans le
mémoire qui précède,
5* Descriptions de quelques nouvelles espèces de Calfptrceidœ;
par W. J. Broderip. ( P. iqS , pi. 27 , 28 , 29. )
Après avoir donné une idée des divisions ou sous-genres
établis dans^le genre Calyptrée , par MM« Lesson et Desbayes»
l50 ANALYSE d'oUVUAGES NOUVEAUX.
l'auleur décrit les espèces suivantes qui sont toutes très-bien
figurées.
sub-genus Calyphtr^A.— Testa subconica , subacuminata ,
cyalhi basi adhserente , laleribus liberis.
A. Cjalho integro
C. rudis, — Testa fusca , subdepressa , suborbiculari , radia-
tim corrugata ; limbo crenato ; cyatho concentrice lineato ,
albido , suborbiculari ; epidermide subfusca. — Hab. in Am.
central! ( Panama and real Llejos).
B. Cyatho hemiconico , longitudinaliter quasi diviso ( Calyp-
trœa , Less. )
C. corrugata. — Testa subalbida , suborbiculari , subde-
pressa , corrugata , intus nitente ; cyatho concentrice lineato ,
producto ; epidermide fusca- — Hab. in Am. centrali ( Gua-
comayo ).
C, varia. — Testa albida^ suborbiculari , crassiuscula , lon-
gitudinaliter creberrime striata ; cyatho concentrice lineato ,
crassiusculo , producto. — Hab. in oceano Pacifico ( Galla-
pagos , etc. )
C. cepacea.' — Testa alba suborbiculari, subconcava , tenui,
diaphana , striis numerosis subcorrugata , intus nitente; cya-
lhi terminationibus lanceolatis.— Hab. in sinu Guayaquil.
C. cornea. — Testa suborbiculari , complanata, albida, sub-
diaphana , concentrice lineata , et radiatim striata , intus ni-
tente.— Hab. ad Aricam Peruvae.
Sub-gens Calypeopsis, Less. — Cyatho interno integro, la-
teraliler adhœrente.
C. radiata.'^TestSk conico-orbiculari , a'bida fusco radiata,
striis longiludinalibus crebris ; limbo crenuîato ; apice acuto ,
subrecurvo ; cyatho depresso. — Hab. in Amer, merid. ( Bay of
Caraccas, )
C. imbricata. — Testa albida, subconica , ovala, costis lon-
giludinalibus et squamis transversis imbricata; apice subin*-
curvo, acuto; limbo crenato; cyatho depresso. — Hab. ad Pa-
namam.
C. lignaria, — Testa crassa, fusca, deformi, striis corrugata
ANALYSES d'oOVRAGES NOUVEAUN. i5|
apice prorainenle, subadunco, aculo ^ posteriore. — Hab. Ani»
centrali. ( Real Llejos, )
C tenais, — Testa irrcgulari , tenui , subJiaphana , cre-
berrime striata, albida, interduna fusco pallide slrigata. — Hab*
éd Pcruviœ oros.
C hispicla. — Testa subovala , subconica , alba , slrigis ma-
culisque subpuipureo-fuscis varia, slriis freqiientibus et spinis
lubularibus erectis hispida ; bmbo crenulato ; apice lurbinalo;
cyatho subdepresso. — Hab. in sinu Guayaquil.
C. maculata. — Testa ovata , albida purpureo-fusco macu-
lala , longiludinaliter rugosa ; limbo serralo; apice sublurbi-
nalo, subincurvo. — Hab. in sinu Guayaquil.
C. serrata. — Testa suborbiculari , alba , subpurpureo vel
fusco interdum fucata vel strigata , costis longitudinalibus
proniinentibus rugosis ; limbo serrato , apice subturbinato ;
cyatho valde depresso. — Hab. ad Real-Llejos et Muerle.
Sub-genus Syphopatella , Less. ? — Cyatho seu polius la-
mina interna subtrigona , subcirculari , latere dextro replicato.
C. sordida. — Testa subconica , sordide lutea , longiludina-
liter subradiata; apice turbinato ; cyatho depresso , subtrigono,
haud profundo. — Jïab. ad Panamam.
C. ««g'MW.— Testa tenui , conica , corrugata , fusca ; apice
subturbinato ; cyatho depresso , subtrigono. — Hab. Val-
paraiso.
C, lichen. — Testa albida , interdum pallide fusco sparsa ,
subdiaphana , subturbinata , orbiculata , complanata. — Hab.
in sinu Guayaquil.
C. mamillaris. — Testa albida, subconica , apice subpurpu-
reo , roamillari. — Hab. in sinu Gauyaqnil.
C. striata, — Testa sordide alba, suborbiculala , subconica,
subturbinata , slriis longitudinalibus elevatis , creberrimis cor-
rugata, intus fusco-flavescente — Hab. ad Valparaiso.
C. coniea, — Testa conica, fusca albido maculata, subtur-
binata.— Hab. ad Xipixapi et ad Salango.
Sub-genus Crepipatella , Less. — Lamina rotundata, apice
• laterali et subterminali.
C. foliacea, — Testa suborbiculari , albida , foliacca , inlus
l52 ANALYSES d'oUVP.AGES NOC VEAUX.
caslanea vel alba, caslaneo-varia. — Hab. ad Aricam Peruvœ.
C, dorsaia. — Tesla subalbida, planiuscula , costis longitu-
dinalibus iiregularibus rugosa , iiitus medio fusco-violacea.—
Hab. ad Sanclam-Helenam.
C. dilalata. Lam. ( Var. intiis nigro-caslanea ). — Testa
sordide alba caslaneo strigala intus iiitide nigro-castanea , la-
mina alba. — Hab. ad Valparaiso.
C, strigata, — Testa subcorrugata , sordide rubra alba varia,
intus subrufa , interdum alba vel alba rubro castaneo varia. —
Hab. ad Valparaiso.
C. echinus. — Testa albida violaceo maculata , interdura
fusca 3 striis longitudinalibus creberrimis , spinis fornicatis
horrida , intus flavente vel alba. — Hab. ad Peruviam.
C. A/^y/ri.r.— «Sordide alba vel fusca , complanata^ longitu-
dinaliter striata , spinis magnis fornicatis apertis seriatiin dis-
posilis, intus albida interdum castaneo-maculata. — Hab. ad
Peruviam.
C. pallida. — Testa sordide alba, ovata ; apice prominente.
•— • Hab. ad insulas Falkland dictas.
Sub-genus Crepidula, Less. — Lamina subrecta, apice pos-
tico et subraedio.
C, unguiformis , Lam, (Var. complanato recurva.) — Hab,
ad ins. Chiloen et ad Panamam.
C, Lessonii. — Testa complanata, subconcentrice foliacea ,
foliis tenuibus, alba fusco longitudinaliter strigata, intus al-
bida, limbo interno interdum fusco-strigalo. — Hab. in sinu
Guayaquil.
C.jncurifa, — Testa fusco-nigricante , tortuosa , corrugata ,
intus nigricante, septo albo ; apice adunco. — Hab, ad Sanc-
tam-Helenam et ad Xipixapi.
C. excai>ata. — Testa crassiuscula subtortuosa , lœvi, albida
vel subflava fusco punctata et strigala , intus alba , limbo in-
terdum fusco ciliafo-strigata. — Hab. ad Real Llejos.
C. arenata, — Tesla Bubovata , albida rubro fusco creber-
rime punctata , intus subrubra vel albida subrubro maculata,
scpto albo. — Hab. ad Sanclam-Helenam.
C «ar^ma/â,— Testa subovata , sublaevi vel vix corrugata,
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAtx; i53
subflava vcl albida fusco slrigala , inlus nigricantc vel flava
fusco slrigala, seplo albo. — Hab. ad Panamam.
C, squama. — Testa suborbîculari , complanata , sublœvi ,
subtcnui^ pallide flava vel albida fusco substrigata , inlus
subflava , vel subflava fusco slrigala. — Hab. ad Panararm.
6" Anatomie des Calyptrœidœ ; par Richard Owen. ( P. 207,
pi. 3o.)
Celle analomie est faite sur la Colyptrœa byronensis de
Gray. Ce mémoire est accompagne de très-belles figures.
70 Description d*un nouveau genre de Mollusques de la classe
des Gastéropodes peclinibranches ; par M. E. RuppEt.
(Pag. 259, pi. 35, fig. 9, 10.)
M. Ruppel a trouvé ce Mollusque dans des Polypiers, en-
clavé dans leur masse calcaire et ne communiquant avec la
mer que par une ouverture médiocre ; il lui donne le nom de
Leptoconchus , et le caractérise ainsi :
jinimal. — Tête .à trompe allongée , mais qui est entière**
ment rélractile, la bouche sans armure apparente; deux ten-
tacules aplatis, triangulaires, courts, réunis à leur base in-
terne , portant les yeux à la moitié de leur longueur sur leur
côlé externe. Pied médiocre, musculeux, sans opercule. Man-
teau à bord circulaire , sans aucun ornement , avec un faible
prolongement du côté gauche. Cavité branchiale à ouverture
assez large , la branchie composée d'un seul peigne formé de
lames triangulaires serrées les unes contre les autres ; au fond
de la cavité branchiale se trouve l'orifice des ovaires , dont les
œufs sortent ( au mois de juillet ) par paquets nombreux, en-
veloppés chacun dans un sac visqueux , aplati , et de forme
elliptique, long de 5 lignes. Au milieu de la cavité branchiale^
du côlé droit, est l'orifice de l'anus. Sur le côté droit du cou,
un peu en avant du tentacule droit , il y a un autre orifice qui
pourrait être en relation avec les organes mâles de la généra-
tion. La coquille est de forme subglobuleuse; elle est mince,
très-fragile , translucide , à spire basse , presque effacée par
le surcroisement des lames du dernier tour. Ouverture grande,
de forme subovale , les deux extrémités contournées en sens
opposé, de sorte que-Touverture a quelque ressemblance av€^c
l5^ ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
la lettre S retournée ; les deux bords non réunis , le bord droit
mince à tout âge, et un peu évasé antérieurement, comme
dans les Janlhines adultes. La columelle nulle , sans ombilic ,
sa partie antérieure tronquée et contournée. Couleur d'un
blanc de lait un peu sale.
M. Ruppel pense qu'il faut placer ce genre près des Jan^
thines ; mais il n'émet cette opinion qu'avec beaucoup de ré-
serve. La seule espèce connue de ce genre est le Leploconchus
siriatus ^ Ruppel. Il se trouve dans la mer Rouge.
8® Mémoire sur les Clamgella-, par W. G. Broderip. ( P.
261 , pi. 25. )
Après avoir fait une histoire complète de ce genre , l'auteur
décrit les trois espèces suivantes , figurées dans la planche qui
accompagne son mémoire.
C, elongata, — Caméra elongato-ovata ; val va libéra elon-
gata , subtrigona , convexa , externe concentrice valde ru-
gosa, intus nitente; umboue aculo. — Hab. oceano Pacifico ?
C. lata. — Caméra rotundato-ovata ; valva libéra la-
tiuscula, subtrigona, subconvexa, externe concentrice rugosa,
intus nitente ; umbone subrotundato. — Hab. oceano Pa-
cifico.
C, melitensis, — Testa subrotundata, rugosa , intus subni-
tente ; tubo longiludinaliter corrugato. — Hab. ad Melitam.
9* Anatomie de la Clai>agella , Lam. ; par Richard Owen.
( P. 269 , pi. 3o , fig. 8 à 16. )
Cette anatomie a été faite sur la Clapagella lata , décrite
dans le mémoire qui précède.
10° Quelques considérations sur le genre Chama^ avec les
descriptions de plusieurs espèces qui jusqu'à présent ne pa-
raissent point avoir été caractérisées; par W. G, Broderip.
(Pag. 3oi , pi. 38 et 39. )
Après une courte introduction , M. Broderip décrit les es-
pèces suivantes qui sont toutes figurées dans ses deux planches.
C, frondosa. — Testa sublobata , lamellosa, lamellis siuuosis
frondosis , frondibus longitudinaliter plicatis et in utraque
valva cardinem versus biseriatis , maximis ; intus alba , limbo
purpurescente » ercnulato.— Hab. in ins* Platana.
ANALYSE d'ouvrages NOOVEAUX. i55
C. pellucida, — Testa alba roseo seii rubro fucala vel stri-
gota , lamellis frcquenlibus , frondibus elongalis pellucidis ;
inlus alba, limbo creniilalo. — Hab. in Penivio.
C. loùata. --^Tesia. alba, )obala , subrhomboidea , radiatim
âtriala, lameilis creberrimis , fimbrialis, foliaceis , striatis ;
limbo inlétno crenato. — Hab. in ins. Nevis.
C. sinuosa. — Testa suborbicnlari , portice sinuata, lamellis
mediocribus, plicalis, subdepressis , alba rufo-spadiceo macu-
lata ; inlus alba , limbo inlerno lœvi. — Hab. ad Brasiliain.
C. pacijica. — Testa rubra, purpurea vel lutea , lamellis
creberrimis , fobis seu squainulis brevioribus inlerdiim albidis;
limbo interno crenato.— Hab. in oceano Pacifico.
C. imbricata. — Testa lamellosa , squamis imbricafa , albida
purpureo-fusco varia ; valva superiore subdepressa , sinu ab
umbone usque ad timbum currente ; intus albida , limbo în-
tegro sœpissime nigro-purpureo. — Hab. in oceano Pacifico.
C. producta. — Testa subpurpurea , creberrime lamellosa ,
lamellis foliaceis , inlegris; valva inferiore enormiter producta;
limbo integro, purpureo.— Hab. ad Mexico.
C. corrugata. --^Tesia corrugata, rubro purpurea albo varia;
intus alro purpurea , limbo integro. — Hab. in Am. central*
( Real Llepos ) .
C. echinala. — Tesla albida purpureo varia , spinis fornicatis
ccbinala ; intus atro-purpurea vel subrubra , limbo integro ;
dente cardinali rubro. — Hab. in Am. centrali ( Puerto-Por-
trero ).
C. spinosa, — Testa alba iuterdum roseo vel purpureo um-
boncm versus valvœ superioris picta , spinis fornicatis creber-
rimis horridaj inlus alba, limbo integro. — Hab. in oceano
Pacifico,
C. sordida.—TesUi albida, subroseo varia , vel Iota subro-
sea , creberrime slriala , hinc et bine foliacea , intus alba, limbo
crenulato. — Hab. in Am. centrali ( Isle of Cuna ).
Le premier cahier du tome 2^ a paru, il ny a rien sur les
Mollusques. (G.-M.)
EXPOSÉ des rcsullaU obtenus dans àta recLerches &ur les œu£i
l56 ANALYSE D*OUVRAOES NOUVEAUX.
et le développement des Limaces et autres Mollusques , et
considéralions générales sur la zoogénie , par M. Laurent,
M. Laurent , qui continue la série de ses belles recherches
sur le développement des Mollusques , ajoute à ce qu'il a
déjà fait connaître sur Tovologie des Limaces , plusieurs faits
importans , dont Texposé demanderait trop de détails pour
que nous l'entreprenions; ce nouveau mémoire est accompagné
de figures très-grossies et plus complètes que celles qu'on
avait publiées jusqu'ici. Nous recommandons vivement le
travail de M. Laurent , on le trouve dans le troisième cahier
de 1 838 des Annales françaises et étrangères d'anatomie et de
physiologie , publiées par MM, Laurent , Bazin , Coste , Hol-
lard , Gervais et Jacquemart. (G. -M.)
Faune enlomologique de l'Andalousie; par M. P. Rameur. 2
forts volumes in-8 , avec pi. coL Paris, Artus Bertrand.
( Divisés en 10 livraisons. Prix de la livr. : 6 fr. )
Les productions naturelles du midi de l'Espagne sont moins
connues que celles des pays les plus lointains , et cependant
cette belle contrée, située sous un climat africain dans beau-
coup de ses points , offre des lieux ou la température est plus
douce , et enfin des montagnes couvertes de neiges éternelles,
ce qui doit donner une grande variété à sa Faune entomolo-
gique. M. Rambur a consacré deux années a explorer ce
pays et il en a rapporté près de trois mille espèces d'in-
sectes de tous les ordres , qu'il entreprend de faire connaître
dans l'ouvrage que nous annonçons et dont il a paru deux
livraisons.
L'auteur établit d'abord les caractères généraux de la
classe des insectes, qu'il divise en onze ordres. Il commence
son travail par le deuxième ordre, celui des Coléoptères, et
passe en revue tous les genres , en décrivant les espèces qui
sont nouvelles ou en citant seulement celles qui sont déjà dé
crites ; à la suite de ces citations il donne toujours des rensei-
gnemens sur l'époque d^apparition , le lieu d'habitation, le plus
ou moins de rareté, les allures , etc. , de l'insecte, il fait des
rectifications de synonymie , enfin l'on voit qu'il a étudié son
sujet avec soin et qu'il ne veut rien négliger de ce qu'il est
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. t^j
nëcessalré de faire connaître à ses lecteurs. Les objets nou-
veaux que l'on trouve dans ses deux livraisons sont trop nom-
breux pour qu'il nous soit possible de reproduire ici leur des-
cription , nous allons seulement les mentionner en ne nous
arrêtant qu'aux genres inédits ou aux espèces les plus remar-
quables.
M. Rambur a trouvé 8 CicindèLes toutes décrites ; le genre
Drypta lui a offert une espèce nouvelle qu'il nomme D. inler'
famedia , Rufa ; elytrorum sutura abbrepiala , in medio con^
tracta^ postice dilatata; pectore abdomineque et macula an^
tennarum obscure cyaneis. Il décrit six Cymendis inédiles,
ce sont les C. bœtica , affinis , alternans , cordata , truncata
et sulcata. Le genre Dromius lui a oÉfert le D. andalusicus ,
Rambur. Il a formé un nouveau genre près des Lebies, sous le
nom àeSingUisy ainsi caractérisé. « Tète peu rétrécie postérieu-
rement; dernier article des palpes maxillaires externes pres-
que cylindrique , tronqué ; le même des labiaux sécuriforme
dans les deux sexes , plus fortement dans les mâles ; pénul-
tième article des tarses bilobé ; crochets dentelés ; corselet
subcordiforme; corps assez large. » Il en connaît deux espèces,
SingUis bicolor et soror. Dans les Brachinus il décrit les B,
bœticus, hispalensisj andalusicus et testaceus, Rambur. Il fait
connaîlre^une belle cspècelde Siagona que nous avions reçue
depuis deux ans de M. Webb, mais que nous n'avons pas eu
l'occasion de décrire; il donne à cette espèce le nom de S. De^
jeanii. Les Scarites lui ont donné une espèce nouvelle, son
S. collinus. Sur 8 Ditomus un est nouveau {D, bœticus ). Le
genre Carterus lui a offert les C. rotundicollis, affuiis , micro''
cepkalus et gracilis, inédits. Il n'a que trois espèces, déjà con-
nues, de Carabus proprement dits. Il décrit une Nebria an-
dalusia , Rambur , un Chlaenius virens , R, , un Dinodes
bœticus^ R. , les Prisionychus bœticus et polyphœmus y R. ,
et le Calalhus bœticus ^ R. Cette livraison est accompagnée de
5 planches très-bien faites, dont deux offrent des figures de
Coléoptères carabiques et les trois autres des Lépidoptères.
Dans la a* livraison 4 feuilles contiennent la description
des Coléoptères et la cinquième conuncnce celle des Derma-
i58 ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
ptères. Voici les objets nouveaux décrits par M. Rambur :
Calaikus Angustatus } Pœcilus bœticus ; Argutor testaceus ;
Zabrus rotundatus , rolundicollis , ambiguus et angustatus ;
Amara dislincta; Harpalus longicollis ^ distinctus ^ hispanus
semipunctatus , Httoralis , punctatlpennis et rufilarsis. Le
genre H is palis de M. Rambur est formé avec V Acupalpus
Mauritanicus , Dej. , spec. ; Bembidium bifoi^eolatum , gra-
cile et monlanum,
La cinquième feuille ne contient de nouveaux que les For-
ficula Bœlica, Bret*isy Analis et la Blatta subaptera. 4 plan-
ches rt'présenlenl des Orthoptères , la cinquième offre des Co-
léoptères du genre Asida.
Cet ouvrage est traité par son auteur avec tout le soin qu'on
doit attendre de lui , les descriptions sont bien faites , assez
étendues et comparatives, les figures sont très-exactes, ac-
compagnées de détails spécifiques et génériques quant cela est
nécessaire; enfin , en disant que M. Artus-Bertrand est Tédi-
leur de ce livre, c'est donner au public la garantie d'une belle
et bonne exécution pour tout ce qui à trait à la partie typo-
graphique et au soin du coloris et de la gravure des planches.
(G.-M.)
Enumération des Buprestides et descriptions de quelques es-
pèces nouvelles de celle tribu de la fiimille des Sternoxes ,
de la colleclion de M. le comte Mannerheim. — In-8® de
126 pages.
Tel est le litre d'une publication n'ayant pas de date , mais
que l'on peut supposer avoir paru à la fin de 1837 ou au com-
mencement de i838. L'auteur annonce que son manuscrit était
prêt depuis plus d'un an, lorqu'il apprit qu'une Monographie
des Buprestides (histoire naturelle et iconographie des Insectes
Coléoptères , etc. Paris , Dumesnil) avait été entreprise par
MM. Delaporte et Gory , ce qui l'engagea à retarder l'impres-
sion de son mémoire , pour pouvoir consulter ce travail ainsi
que celui dont M, le marquis de Spinola avait annoncé la pu-
blication.
Le savant entomologiste russe établit la synonymie des gen-
res , mais par des motifs qu'il explique , il n'a pas donné leurs
l
NOUVELLES. 1 5^
Caractères. Ses espèces sont décrites en latin , d'une manière
très- précise ^ des notes en français et fort intéressantes, ter-
minent souvent les descriptions; mais n'ayant reçu alors que
les sept premières livraisons de la Monographie de MM. Dela-
porte et Gory, sur les dix-huit qui ont paru aujourd'hui ; il j
a doute pour savoir a qui accorder Tantériorilé des noms. Ce
doute ne pourra être levé que lor.-^que M. le comte de Man-
nerhcim aura fait annoncer , dans une publication française y
l'époque de Tapparilion de son travail. Dans tous les cas son
mémoire est indispensable à tous les entomologistes qui s'oc-
cupent de l'étude des Buprestides, car il donne la description
de beaucoup d'espèces nouvelles et relève des erreurs assez
nombreuses. ( Cheyr . )•
IV. NOUVELLES.
Nous recevons à l'instant une lettre du docteur Mittre,
chirurgien de la marine royale, embarqué sur le vaisseau
l'Hercule qui vient d'arriver à Brest. M. Miltre a fait , autant
que la rapidité du voyage le lui a permis, des recherches sur
la zoologie et la botanique , et il nous donne un aperçu des
résultats qu'il a obtenus ralativement à la première de ce»
sciences. Nous publierons les objets nouveaux que M. Mittre
nous annonce dès qu'ils nous seront parvenus; en attendant
nous dirons que nous avons observé , parmi les objets contenus
dans un petit bocal qui accompagnait sa lettre^ un reptile ba-
tracien pris à Hampton , en Yirgine, voisin des salamandres
{ Rhynuperus erythronolus , Dum. et Bibron ) _, et qui paraît
appartenir au genre S alamandrine établi par Ëschschoitz
(zoologister Allas, etc., planche ai), et un crustacé ma-
croure , trouvé à Rio-Janeiro dans la Pinna nobilis ^ lequel ne
semble différer en rien de la Ponlonia cuslos , sur laquelle
nous avons publié un mémoire étendu , dans l'expédition
scientihque de Morée. La présence de ce crustacé dans les mers
du nouveau continent est un fait de géographie zoologîque des
plus curieux, car on n'avait encore observé cette espèce, depuis
Aristote^ que dans la Méditerranée.
l60 NOUVELtES.
— M. Deltil, peintre distingué, qui habite Fontainebleau,
dans une excursion qu'il faisait avec ses tlèves près de Frau-
chart , a vu , dans les anfractuosités humides d*un grand arbre
abattu^ un reptile vert, taché de noir, qui s'est caché à son
approche. Pensant bien que ce n'était pas le lézard commun ,
ces messieurs ont eu la complaisance de nous conduire à l'en-
droit où ils avaient observé ce reptile et nous avons trouvé,
caché dans le détritus mouillé et entre le bois et l'écorce d'un
Ironc de hêtre, quatre individus du Triton i^ariegatum des au-
teurs , espèce très-rare à Paris ; ces Batraciens sont d'un beau
vert clair tachetés de noir, avec une ligne dorsale d'un orangé
vif parlant de derrière la tête et se terminant à l'extrémité de
la queue. Ils n'ont pas de crête dorsale , mais leur queue est
un peu aplatie , quoiqu'elle le soit bien moins que celle des
Triton marmoratum et punctatum. Cette circonstance et la
forme rectiligne du bord des lèvres, qui leur donnent beaucoup
de ressemblance avec la Salamandre terrestre , nous portent à
croire que celte espèce pourrait établir le passage des salaman-
dres terrestres aux Tritons, Nous publierons sous peu une
figure de ce joli reptile.
— M. Petibeau , médecin et naturaliste , vient de partir
pour explorer l'île de Cuba, la plus grande et la plus riche des
Antilles. Il se propose d'étudier les productions naturelles des
trois règnes , et ne peut que rendre de grands services à la
science. Nous publierons les résultats de ses recherches des
qu'il nous les aura fait parvenir.
NÉCROLOGIE.
Le deuil de la société Cuvérienne et de la science , vient
d'être prolongé par la mort récente de M. Frédéric Cuvier. Ce
savant vient d'être enlevé par une courte maladie pendant son
séjour à Strasbourg. Nous devons, plus que personne , déplo-
rer celte grande perte , car M . F. Cuvier , qui nous honorait
de son amitié, avait bien voulu encourager les débuts de la So-
ciété qui porte le nom de son illustre frère. Nous publierons
une notice nécrologique sur ce savant dans un de nos prochains
numéros.
REVUE
AOUT 1838.
I. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie royale des Sciences de Paris.
Séance du 6 août i838. — M. Falencîennes envoie un mé-
moire intitulé : Description de V animal de la Panopée aus-
trale, et recherches sur les autres eSpèces de ce genre.
Dans ce mémoire, l'auteur fait connaître Torganisation ex-
terne et interne de la Panopée australe , et déduit de sa des-
criplion les rapports qui existent entre ce mollusque et les
familles voisines.
« Les ouvrages les plus récens sur les mollusques , dit
M. Valenciennes , ne font mention que de trois espèces de
Panopée. Je fais voir , dans ce mémoire , qu'en réunissant les
matériaux épars dans les différentes collections , ou dans les
auteurs , l'on connaît aujourd'hui quinze espèces de coquilles
dans ce genre. Cinq d'entre elles sont vivantes dans les diffé-
rentes mers du globe , et les dix autres , fossiles , appartien-
nent aux différentes couches du calcaire grossier , ou à la
craie.
» Parmi les espèces vivantes, il y en a deux que l'on ren»
contre fossiles , mais complètement identiques , dans les for-
mations récentes des marnes argileuses des environs de Pa-
lerme ; l'une est l'espèce de la Méditerranée ; l'autre est celle
des mers de Norwége. »
Séance du i3 aoât, — Séance publique.
Séance du 20 aoiit. — M. De Blaint^ille lit un grand mé-
moire ayant pour litre : Doutes sur le prétendu Didelphe
Tom. I. Année i838. 11
162 SOCIÉTÉS SAVANTES.
Jossile de Stonefield, ou à quelle classe, à quelle famille , à
quel genre doit-on rapporter l'animal auquel ont appartenu
Jes ossemehs fossiles , à Stonefield , désignés sous les iioms de
Didelphis Prêfostii et Didelphis Bucklaridii , par lès pàlœon-
tologistes.
Nous rendrons compte de cet important mémoire dans le
numéro prochain.
Deux géologues de l'Auvergne, MM. de Laizer et de Pa-
rieu présentent une mâchoire inférieure fossile , qu'ils regar-
dent comme le débri d'un animal intermédiaire entre le Di-
delphe Carnivore , connu sous le nom de Thylacjne , et les
Carnivores proprement dits , notamment l'Hjëne du Cap. Ce
serait en quelque sorte_, d'après eux, un Didelphe de transition.
Voici une analyse de la notice étendue <|u'il ont jointe à
Foriginâl fossile et aux figures lithographiques ((m raccom-
pagnaient.
Celte mâchoire, trouvée a Cournon , dans le calcaire ter-
tiaire et palœothérien , superposé immédiatement au granit
sur lequel repose le Puy-de-Dôme, est à peu près pareille pour
la grandeur à celle d'un Thylacyne. Elle paraît avoir été gar-
nie de 6 încisiVëS, 2 canines et 14 molaires, côtiiito'e la mâ-
clioire cofrespondanle dé ce fémàfquable f)ideïphé a'tislralien.
Il est donc probable qu'elfe âpparlértail à un genre voisin.
Car, entre les Carnivores proprement dits , les Chiens qui ont j
fa même formule dentaire pour la mâchoire inférieure , ont
deux molaires tuberculeuses, à la partie postérieure de cette
mâchoire ; au lieu que dans le fossile aucune des 7 molaires
n'est tuberculeuse. Toutes ont un caractère commun d'instru-
mcns carnivores , ainsi que chez le Thylacyne.
tJn second point remarquable dans ce fossile est l'allonge-
ment considérable des os maxillaires , trait caractéristique des
Sarigues, et qui est chez lui , non seulement reproduit, mais
dépassé , puisque Tespace entre les premières avant molaires
du fragment en question est seulement 1/12 de la longueur
totale de la mâchoire. Dans le Thylacyne le même rapport est
de 1/9.
Outre ces deux signes rapprochant le fossile de Cournon du
1
SOCléTÉS SAVANTES. l63
getire Sarigtie^ qui comprend le Thylacyne^ comme sous-
gehre , d'après la classification de Temminck et G. Cuvier.
MM. de Laizer et de Parieu considèrent dans la mâchoire dont
il s'agit un repli interne de Tapophyse postérieure qui leur
paraît le rudiment de Tapophyse en crochet des Didelphes.
Toutefois c'est cette apophyse surtout qui ^ par sa forme
ihixte lentre celle des Didelphes et celle des Carnivores ordi-
naires , dénote à leurs yeux un genre intermédiaire et de
pûss'àge entre ces ordres divers de Mammifères. Ils placent ce
genre sur la limite extrême des Didelphes et présument
qu'il ne participait que d'une manière imparfaite et relative à
leur conformation ostcologique abdominale , et à Ifettï* mode
particulier de génération et de gestation.
L'examen de l'apophyse coronoïde et surtout de là formé
des molaires corrobore cette opinion des auteurs de la notice.
Ainsi la comparaison des principales dents du Didèlphe dé
Cournon avec celles du IChylacyne et de l'Hyène tachetée
montre des analogies assez frappantes avec cette dernière.
L'arrière mâchelière de l'animal nouveau est notamment une
véritable carnassière sans talon tuberculeux.
Les auteurs de cette découverte intéressante établissent ainsi
en définitive leur nouveau genre.
Ordre des Marsupiaux ou Didelphes.
Genre Hyènodonte,
Caractères. — Mâchoire inférieure composée de 6 incisives,
2 canines , i4 molaires , divisées de chaque côté en 3 groupes,
analogues pour les principales aux molaires de l'Hyène ta-
chetée. Apophyses et condyle intermédiaire entre ceux de^
Didelphes et des Carnivores proprement dits.
Seule espèce connue : Hyœnodon Leptorynchus (de Laizer),
Hyènodonte à museau effilé.
M. Fallût envoie une note intitulée : Sur deux espèces de
Ciones , confondues pur tes naturalistes ( C. scrophutariœ et
C. verbasci ) , et sur un autre Coléoptère Porte-bec ( VOxjrs»
toma pomonœ ). Cette note est renvoyée à l'examen de
MM. Duméril et Audouin.
Séance du 2n août. — M. Duméril lit , en son nom et 9B
1^4 TRAVAUX INÉDITS.
celui de M. Bibron_, un mémoire sur la génération des Batra-
ciens ^ extrait du huitième volume de l'Erpétologie générale ,
ou Histoire naturelle des Reptiles, que ces deux naturalistes
publient actuellement dans les suites à Buffon de Roret. Nous
rendrons compte de ce travail en annonçant le ^huitième vo-
lume de l'ouvrage dans lequel il entre.
M. le colonel Bory de Saint'Vincent annonce à l'Acadé-
mie , que , grâce au zèle de M. Lherminier de la Guadeloupe,
auquel nous devons plusieurs communications ornithologi-
ques très-importantes, et à un autre français, M. Hautes-
sier de Marie-Galande , l'histoire du Guacharo {Steatornis
Caripensis) est maintenant complète. Cet oiseau , découvert
par notre confrère M. de Humboldt , dans les ténèbres
d'une grotte profonde de Caripe et retrouvé en un gile ana-
logue par M. Roulin , était encore fort peu connu et pas-
sait pour habiter l'intérieur du continent de l'Amérique
méridionale. M. Hautessier s'clant rendu à la Trinité , trouva
sur le marché un oiseau salé qui se mange en carême , sous le
nom de Diablotin , et il y reconnut le Guacharo , dont il de-
manda l'habitation. Conduit dans les cavernes maritimes du
détroit qui sépare l'île , maintenant anglaise , de la chaîne de
Cumana, il y prit l'oiseau dont il a envoyé à M. Bory de
Saint-Vincent un magnifique individu, que ce savant s'est
empressé de donner au Muséum. M. Lherminier à joint à cet
individu empaillé, son nid fort singulier, ses œufs et une
collection des graines dont il se nourrit , ou le savant acadé-
micien a reconnu deux espèces de palmier et une baie d'un
laurier.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Notice sur quelques oiseaux de Cartliagène et de la partie du
Mexique la plus voisine , rapportés par M. Ferdinand de
Candé , officier de la marine royale ; par MM. de La Fres-
NAYE et D'Orbigny.
M. de Candé , dans un court séjour à Carthagëne et sur les
côtes du Mexique, a recueilli l'y espèces d'oiseaux, parmi les-
quelles il s'en est trouvé quatre nouvelles que nous avons
décrites avec détail. En attendant que ce travail puisse être
1
TRAVAUX INÉDITS. l65
inséré avec des figures coloriées dans le Magasin de Zoologie ,
nous allons en donner un court extrait.
1. Tanagra episcopus. — De Carlhagène.
2. Lanîo crîstatus , Vieillot.
3. Rhamphocclus dimtdialus ^ La Fresn, , Mag. 240olog. y
1837 , cl. II , pi. 81 .—Carlhagène où il est commun i'^iî"" vi
4. Emhernagra albinuchay D'Orb. et La Fresn. ; espèce
nouvelle, voisine du Tanagra silens et de V Emheriza platensis
par ses formes et ses couleurs et probablement par ses moeurs.
Il est en dessus d'un ardoisé foncé un peu olivâtre sur le
croupion ; la tête et la nuque sont noires avec une bande
blanche longitudinale, depuis le vertex jusqu'à la nuque. Les
ailes et la queue d'un noirâtre foncé. Tout le dessous jaune
tiuancc d'olivâtre aux côtés delà poitrine et Tanus. Le bec
semblable à celui du Tanagra silens , quant à la forme et à la
couleur noire. —Hab. Carlhagène.
5. Pipra pareolides, Manakin tijoïde , D'Orb. et La Fr.,
Le Manakin tijé de la Trinité, Vieillot , gai. Espèce très-voi-
sine du Manakin tijé , et que Vieillot semblait avoir distingue
seulement comme race propre à l'île de la Trinité, mais en
différant spécifiquement selon eux par les plumes médianes de
la queue prolongées en filets, par celles des ailes de forme et
de longueur fort difierentes , par la coloration même et par
la forme du bec effilé et un peu moins arqué en dessus.— 'Hab.
Carlhagène.
6. Tamnophilus cirrhatus ^^mW. — Hab. Carlhagène.
7. Sjrnnalaxis Candei , Synnalaxe de Candé, D'Orb. et
La Fr. , dédié au voyageur dont le premier essai de collection
a fourni ces quatre espèces nouvelles et intéressantes. Celle-ci
l'est d'autant plus que les Synnalaxes n'avaient été rapportés
jusqu'ici que des parties centrales et méridionales de l'Améri-
que du sud , celle-ci vient de Carlhagène , par conséquent de
ses confins les plus nord.
Voisine de forme du Synnalaxis ruficapilla , Vieillot, gaL
174, sa queue est moins longue et ses pennes non pointues
sont arrondies , le dessus est d'un roux vif, le dessus de la tête
d'un cendré obscur. ^La^queue rousse à sa base est noire dans le
ï66 TliAYADX 1.NÉ01T5»
reste. Ce qui le distingue particulièrement, c'est que les joues j
et une grande tache au bas de la gorge sont d'un noirâtre ar-
doisé et velouté et que le menton et le haut de la gorge sont
d'un blanc à reflets soyeux qui se prolonge en fprme de bapde
de chaque côté sur les maxillaires , le dessous est roux vif avec
le milieu du ventre blanc. — Hab. Carlhagène.
S. Emberiza Brasiliensis , L. — Hab. Carthagène*
g. Emberiza Americana , L. — Hab. Carthagène.
10. Oriolus bonana i Grael.
11. Ornîsmya glaucopis , Lesson. Tro» glaucopis^ Linn.
"— Hab. Mexique.
12. Ornismya Maugei ^ Lesson.
i3. Trochllus moschilus , Junior,
14. Tamatia gularis , Tamatia à gorge fauve , D'Orb,
et La Fr. Celte nouvelle espèce voisine par son bec noir fendu
à l'extrémité et par les principales couleurs de son plumage du
Tamatia, Bucco tamatia^ l'est aussi du Tamatia bicincta
( Gould, proceedings, i836-8o). Mais elle en ilifFère spécifi-
quement. Un de ses principaux caractères est d'avoir la poi-
trine traversée d'une aile à l'autre par une bande noire sur un
fond roussâtre clair et les flancs tachés légèrement de jQoir. Le
plumage, varié et difTicileà décrire succintement, de cette espèce
que nous figurerons et décrirons plus en détail dans le
Magasin , ainsi que les trois autres nouvelles espèces qui pré-
cédent, fait que nous nous bornerons à dire qu'elle diffère du
Tamatia bicincta de Gould en ce qu'elle n'a qu'une seule
bande sur la poitrine, et du Bucco tamatia^ Lin. , par sa
taille plus forte , sa gorge fauve s'éclaircissant vers la poitrine
(c'est le contraire chez ce dernier) , et par son ventre roux-
clair , il est tout couvert de taches ou bandes noires , chez Je
Bucco tamatia. — Hab. Carthagène.
i5. Trogon curucui , Geml. — Hab. Carthagène.
16. Trogon collaris , Vieillot , Vaillant , pi. 6.— Hab. X^-
lapa , Mexique.
17. Crotophaga major j Gmel.— Hab. Carthagène.
I
TRAVAUX INÉDITS. 167
ffoTESur le Gros- BEC pÈaE-NOia, Loxia hailii ^ Ricard , par
M. Alexandre Ricord.
JiC p)yïjaage de la feinelle du Gros-bec pcre-noir est , pcfl-
dant la première et la sccpude année, d'un gris tacbelé de
roux feuille-n),prle et de noir , ce n'est qu'à la troisième mu^
qu'elle prend la jfv^ce que je vp|s décrirp.
Toute la pj^f^ie supérieure cs.t d'un TP^x feqille-mqrtje ; Iî^
partie infprjjçure let le cpu d'un gris cendré ; les plumes annale?
d'un roux clair; bec : mandibule supérieure brune; l'infé-
rieure blan,c|jâtre ; pieds gris ; taille du Moineau-frai|ç.
Buffon , qui n'a pas connu la femejle du Père-noir; dit ;
ses couleurs sont fort différentes de celles du mâle ; il a biea
f aison d'^JQi^tef combien peu l'op doif compter sur la différence
des coule^r§ ppur constituer celles des espèces. Celte vérité esjt
Y\en applica})le qi l'ois^^a^ que nous décrivons; la particularité
^i»'i| oifrp pendafjt les deux preipières années n'a pas pu (être
observée par les naturalistes-voyageurs, qui d'ordinaire nç
séjournent pas assez dans les pays qu'ils visitent pour être à
PPrt^P 4'^tu4j^^Ies ai^iiïja^?:4flRtiJâ[pj^f ^|^^ «|py§çtions e^
courant. ^-
J'ai rencontrp cpt oiseau dai)^ tputes les Ipdps Ojcpidentales
oii je r^i étudip p!en43nt les bnj|; anoées qne j'y ai séjourné ;
je l'ai aussi obsçf yé ^ [^ f er^reTFerfpie de l'Aipérique espagnole,
sup \ps l^pfds (}e rOr^ppqu^ ; ppfip je l'ai îiussi vu au |Ç9n|i'rT
nent dp l'i^mprique du pp^d , «en Virginie.
Ces oiseaux fréqueiitppt le ypisinagp ^es habitations et vivent
«deux «1 dpux. La femellp fait spp pi4 ff^'^'g'^pssièrement danç
les balliers. Elle y pond de cinq à sept œufs, de !» couleur deç
œufs de nos moineaux 5 i|s preppent tous deuxspin des pptjts ,
avec lesquels ils passent p^sipurs mpj§.
Bien que çp genre d'oiseaux spit de l'ordre des Granivore^ ,
il se nourrissent presque ejçclusivement de frui|;s et préfèrent
la pomme-rose. Ce fruit sert de nourriture aux petits. La fe-
ipelle du Père-noir à des pœurs douces , est très-attachée et
fidelle à son mâle p| ne s'ei} plojgpe pas ; ces oiseaux ne son|:
point querelleurs. Leur chant monotone est un sifflement gijp
l'on peut rendre par : pist-pist-pist...,. pi§t.
l68 TRAVAUX INÉDITS.
Le vol est court, rapide et droit. Le mâle et la femelle vivent
assez bien en captivité ; les petits noirs les prennent à la glue
en profitant du moment où ils sont occupés à manger un fruit :
une petite baguette très-fine enduite de glue est fixée à l'ex-
trémité d'une longue gaule , on l'approche doucement de l'oi-
seau , on l'applique brusquement sur les ailes et l'oiseau en
voulant les étendre , se trouve englué. Cette chasse demande
une certaine dextérité très-commune aux petits noirs des ha-
bitations.
La chair de ces oiseaux est très-délicate et ne ressemble pas
à celle de notre moineau, cela tient, sans doute, à la bonté des
fruits dont ils se nourrissent.
C'est encore parce qu'il est très-commun que cet oiseau n'a
pas été bien observé. La couleur du mâle avait frappé les ha-
bilans des Indes occidentales , et , croyant trouver dans ces
couleurs une ressemblance avec le vêtement d'un prêtre, ils lui
ont donné le nom de Père-noir.
A M. Guérin-Méneville , directeur de la Rei^ue Zoo logique,
« Monsieur ,
» J'ai vu avec grand plaisir, chez mon ami M. Alex. Le-
febvre , les dessins des insectes que vous avez observés dans
l'ambre de la Sicile provenant de ma collection, et j'ai appris
que vous aviez reconnu que ces insectes appartiennent à des
genres de l'époque actuelle , quoique constituant des espèces
différentes. A cette occasion, je crois devoir vous communiquer
mes idées sur ces insectes et sur le terrain dans lequel gît l'am-
bre qui les renferme.
» L'ambre de la Sicile se trouve au bord de la mer ^ près de
l'embouchure des rivières, il gît dans le terrain tertiare et
quelquefois dans l'argile schisteuse* du terrain diluvial, aussi
voit-on se vérifier , dans les insectes de l'ambre , ce que l'on
observe chez les autres animaux du terrain tertiare , savoir ,
que les espèces qu'il renferme diffèrent de celles qui existent
actuellement , ou offrent des modifications plus ou moins
tranchées.
» Ces modifications , que l'on observe dans les animaux des
TRAVAUX INÉDltS. 169
époques anlediluvicnne, et qui sont plus marquées et plus
classiques à proportion de Tantiquité du lerrain dans lequel
ils gîssent , pourraient nous faire croire que Tapparition des
nouvelles espèces doit être attribuée à ces mêmes causes mo-
dificatrices, de même que la disparition des espèces perdues.
Je ne crois point que la nature ait formé tout à coup une es-
pèce parfaite comme nous la voyons, mais je crois plutôt que
Tespèce s'est de temps en temps perfectionnée et diversifiée en
vertu de changemens successifs qui , avec le temps , ont pro-
duit des variations très-notables , changé une espèce en une
autre , et formé ainsi le passage à des animaux de genres très-
difFérens.
» Vous avez vu TécLantillon d'ambre insectifère que j'ai
donné à mon ami M. Lefebvre, et vous avez observé ensemble
plusieurs espèces nouvelles très-bien caractérisées; celte dé-
couverte, qui me parait trés-intéressante pour la géologie, ne
Test pas moins pour la zoologie; en offrant à ceux qui cultî«*
L vent cette science quelques insectes fort curieux ; à celte
occasion , vous permettrez que je vous ofifre mes remercîmens
pour avoir bien voulu me dédier une de ces espèces.' '"^« ^^^
» J'aiThonneur, etc.
» Paris, ce 25 août i838. '^ -^V
» Le doct. Maravigna ,
» Prof, de chimie à l'Univ. de Catane , etc. , etc. »
Nous n'avons pas à discuter ici les considérations géolo-
giques contenues dans la lettre du savant professeur de Catane,
c'est aux géologues à les apprécier , nous ne devons nous oc-
cuper que de la partie zoologique et nous allons présenter le
résultat sommaire de l'examen que nous avons fait , avec
M. Lefebvre , des insectes contenus dans les morceaux d'ambre
qui nous ont été communiqués par M. Maravigna. Ces insectes
sont, pour la plupart, très-bien conservés, et nous avons pu
les rapporter presque tous à leurs genres , ou du moins indi-
quer les genres avec lesquels ils ont le plus d'affinités; mais
nous n'avons pas eu le temps d'étudier les espèces , qui nous
ont paru cependant ne se rapporter à aucune de celles de l'é-
poque actuelle. La position de ces insectes dans l'épaisseur de
1^0 TRAVAUX INEDITS.
l'ambre, nous à souvent mis dans l'impossibililé d'en faire une
description complète , nous allons donc nous borner à en don-
ner la liste : dans un prochain numéro nous publierons les
croquis que npps avons faits des espèces les mieux carac-
térisées.
Coléoptères.
^taphjlinus ? fin très-mauvais état.
Anaspis, Espèce bien caractérisée ( A. andca , Nob.).
Scraptia. Espèce bien caractérisée (S. oçfata^ Nob.). PI. |: ,
fig. 6.
Platypus, Espèce bien caractérisée {P. Marwignce^ Nob.).
Orthoptères.
. Blatta» Un insecte parfait et une larve.
HÉMIPTÈljlES,
PsocUs, Deux larves. Fig. 8.
Hyménoptères.
^racon , pu un nouveau genre très-voisin.
i^çrmica. Sept espèces de formes extraordinaires; dont qua-
tre sont représpntées fig. g, 10, II, 12.
Lépidoptères.
Cecidomyia, Deux espèces.
Simulium ou genre voisin, fig. i3.
Ilyphus ou genre voisin, fig. ï4.
Dasypogon. Deux espèces bien caractérisées, fig. l5 et l6.
Nouif. genre? Ses antennes manquent. Peut-être est-ce un
lïyménoptère ? très-extraordinaire par l'aplatissement de s^
tête , fig. 17.
Deux petits Tipulaires en état d'accouplement , fig. 18, et
quelques autres Piptères , Némocères et Miiscides , difficiles
9 déterminer. (G.-M.)
Pote sur les insectes Coléoptères du genre Anthrène , par
M. Guérin-Méneville.
On se rappelle qne M. BruUé a annoncé à la Société ento-
mologique de France, dans sa séance du 6 décembre i83j7
( tom. VI , Bulletin , p. LXXX ) , que dans ce genre , les
fz/a/eff ont les antennes tçnninéçs par un long article , comm^
Revue Zoolog-iquc .
i838,Pl.l.
^
Uoirit Barvn lifh
ïrf^MLrm/mfT^tnmrdttr^
Pag^SlJOetl/l.
171
on Va ohseTi>é dans les Mègatomes. ' Ayani voulu vérifier ce
fait, avant de le citer dans le texte de notre Iconographie du
Règne animal , nous n'avons pu voir d'anlenncs terminées par
un long article , sur plus de 5o ou 60 individus de toutes tailles
de VAnthrenus musœorum , Gyll. , espèce malheureusement
si commune dans nos coUeclions , ni sur 8 à 10 individus de •
VAnthrenus pimpinellœ. Nous n'avons trouvé Tantenne ter-
minée par une massue fort allongée, cjue chez les 5 à 6 individus
de VAnthrenus varius , Fab. , que nous possédons ; ce qui
nous avait fait dire avec doute , que le caractère sexuel an-
noncé par M. Brullé , pourrait bien ne pas appartenir à toutes
les espèces.
M. Aube, a qui nous avions cqmmuniqué Tépreuve de notre
texte de Tlconographie , a bien voulu examiner les espèces de
sa collection , et il a trouvé aussi que lestntennes de VA. va"
rius seul étaient , chez tous les individus , terminées par une
massue très-allongée , tandis que tous les individus des A,
musœQrum^ scrophulariœ^ glabralus et pimpinellœ avaient cette
massue globuleuse et plus ou moins courte. Il en a conclu, avec
raison , que la différence qui existe dans la massue des antennes
n'est pas un caractère sexuel , mais bien un caractère spécifi-
que ï el il a été d'autant plus confirmé dans cette opinion , que
nous partageons avec lui , qu'il a reponnu que Latreille
avait observé ce fait depuis long-temps , puisqu'il se sert de
ces dififérences dans la massue des antennes , pour diviser \p
genre Anlhrène en quatre sections , dans son Gênera.
On trouvera dans une planche au trait qui paraîtra à la fip
du prochain numéro , les figures des cinq modifications ol|-
servées par M. Aube. La fig. i représente l'antenne de VAn~
threnus pimpinellœ ; la fig. 2 , celle de VA, scrophulariœ ; la
fig. 3 , celle de VA. musœorum , la fig. 4 > celle de VA. gla-
bralusy et la fig. 5 , celle de VA. varius. (G.-M.)
III. ANALYSES D'OIJVAAGES NOUVEAUX.
T&AITÉ de physiologie comparée de l'homme et des animaux ,
* , par Antoine Ddgès , professeur à la Faculté de Montpellier.
— Paris , Baillipre , i838.
1^2 ANALYSE d'oUVRAGËS NOUVEAUX.
Avant d'émettre notre opinion sur l'ouvrage du savant pro-
fesseur que la science regrette, nous déclarons qu'il est bien
difficile, pour ne pas dire impossible, de donner l'analyse
complète d'un ouvrage de discussion et de faits ( car il faudrait
^ reprendre ces faits et les discuter un à un ) , surtout lorsque
le livre est un résumé de l'état de la science , et est riche , en
outre, des observations fécondes et consciencieuses de l'auteur.
Car telle est , disons-le, de prime-abord, la portée et la valeur
intrinsèque du livre que M. Dugès vient de léguer comme un
enfant posthume à la physiologie générale. Ce livre a pour
titre : Traité de physiologie comparée de l'homme et des ani-
maux : c'est la vie étudiée en travail , c'est la machine hu-
maine et les machines animales , en tout degré de complica-
tions et d'engrenage , examinées dans leurs fonctions ; ce livre
n'est point un de ceux qui ne contiennent autre chose qu'un
long et lourd numérotage de toutes les pièces dont se compo-
sent les difFérens types animaux.
Il était temps que des hommes pénétrés du besoin de con-
clure , vinssent enfin mettre en œuvre tant de matériaux pé-
niblement équarris et emmagasinés sous étiquette dans les
réceptacles scientifiques , et voulussent chercher le dernier
mot..... de la vie, cet incompréhensible mystère dont nous
sentons en nous l'effort agir , se tendre , fléchir , puis céder
tout à coup, sans jamais en pouvoir saisir le pourquoi, sans
jamais en comprendre tout-à-fait bien le comment.
11 faut le dire , dans cette nouvelle escalade du ciel pour
lui dérober ses secrets , plus d'un Titan sera terrassé , et plus
d'un Empédocle laissera sur les bords du cratère, qu'il ne
pourra définir , son bâton , ses sandales d'airain , et , il faut
en gémir , quelquefois sa raison... M. Dugès ne s'y est point
exposé ; il reste dans la sphère des faits abordables par les
lumières réunies de l'observation et du raisonnement , et s'il
lui arrive quelquefois de marcher par induction , ce n'est ja-
mais , au moins , par pure abstraction. Son esprit s'effraie à la
simple pensée de confondre , comme dans l'idée allemande ,
devenue depuis française chez quelques uns , une vaste et col-
lective animation dans tout notre monde planétaire, et par ex-
1^3
tension dans tout ce qui est. Il n'ose admettre d'explication
universelle du fait de la vie , il ne peut croire qu'une force uni-
que, agissant selon une seule règle ou loi, jetée à travers le
chaos, ait mis partout l'ordre et le mouvement à la fois , sans
que plus se mêlât des détails secondaires le suprême agent de
l'impulsion première , qu'une certaine philosophie de nos jours
veut bien placer au point culminant de l'édifice ou du système,
sans lui permettre d'en occuper également le milieu , la base et
les points intermédiaires. Le témoignage opposé de M. Dugès
est trop précieux , surtout si l'on considère qu'il a conservé une
noble indépendance, tout en dédiant son livre au chef trop
avancé selon nous de cette école , pour que nous ne citions
pas toute la conclusion de ce livre. C'est un hommage rendu
à la loi de finaUlé , emprunté , dit M. Dugès lui-même , h
M. Edwards l'aîné , loi de finalité qui domine tout , non seu-
lement la coordination première ou sommaire des choses, mais
encore le détail du monde , jusqu'à l'infiniment petit. Dugès ,
après avoir parlé des instincts et surtout de celui qu'il appelle
encéphalique ou le principe des idées innées qu'il admet avec
raison , selon nous, comme coexistantes avec l'apparition de
Vespèce , et ne pouvant naître qu'avec elle , ajoute : « On
» peut considérer l'esprit qui a présidé à ces ouvrages ( ceux
» de l'Abeille maçonne) et la prévoyance de certains insectes
» pour assurer à leur progéniture qu'ils ne verront pas plus
» qu'ils n'ont vu leurs parens , des circonstances utiles à leur
» développement , comme quelque chose de plus qu'un
>» aveugle mécanisme automatique, c'est une habitude en-
» céphalique bien certainement innée , et qui plus est pri^
» mordiale f en ce sens qu'elle n'a pu commencer qu'avec
» Vespèce et doit remonter en conséquence , jusqu'à sa créa-
» tion ; on a pu regarder cela comme une disposition par-
» iiculière de l'encéphale de ces animaux ; mais l'explica-
» tion qu'on en donne ne rend pas le fait moins admirable , •
» et nous fait conclure en faveur de l'existence d'une intel-
» ligence créatrice : n'est-ce pas , en effet, une preuve frap-
• pante de la sagesse qui a tout dispensé dans l'univers que de.
» voir des espèces trop faibles et trop peu raisonnables pour
î^4 ANALTSEs «♦oBVfexeil MjtttXtii.
I» se cônseirver par elles-mêmes , être préservées d'une des-
» truction inévitable par le doti dé quelques' prérogativéà
» toutes spéciales , tendant toutes au seul but de leur con-
» sèrvation et portant le cachet d'une méditation profonde ^
» d'une appréciation lumineuse des effets et des causes. >»
Certes, quand on pense qu'aujourd'hui que nous pouvons
lire ce passage , Dugès n'est plus , que sa pensée , cette par-
ticule de l'essence divine , comme l'a dit le poète philosophe ,
est retournée au foyer dont elle émana , le cœur et l'esprit se
reposent avec complaisance sur cette profession de foi dernière
du naturaliste, qui ne trouve rien de mieux que de voir le
Dieu créateur et ordonnateur dans l'organisation des sphères
célestes , comme dans la construction du plus faible animal-
cule , et qui l'admire jusque dans la fin préconçue et coordon-
née de ses moyens de vie et de perpétuation.
Certes , il y a loin de cette confession simple et grande à la
fois , au dogme beaucoup plus sublime , en apparence , de
De Lamarck et de ceux qui ont marché avec ou après lui, qui
consiste à reculer la difficulté en accordant à la matière une
fois mise en état de produire, une sorte d'intelligence d'action,
aux circonstances ambiantes une force modificatrice capable
d'opérer d'incessantes métamorphoses. M. Dugès n'a pu adopter
ces rêveries grandioses, il prend le monde et les espèces ani-
males telles qu'elles sont, mais non pas telles qu'elles ont pu
être , par delà tous les âges ; cependant quoiqu'il fut bien en
garde contre ce système de transfigurations des espèces , par
le temps et le monde ambiant, M. Dugès a sacrifié aussi un
peu à l'esprit de système , vous le trouverez dans tout son
livre non pas unitaire absolu en connexion , en nombre , mais,
ce qui est beaucoup moins et ce qui est encore trop, au confor-
misme s'arrêtant , raisonnant sur les inlrà et les e^/rà sque-
lettes. Parmi les animaux, il trouve très-bien des segmenta-
tions qui repre'sentent ses zoonites ou anneaux vertébraux...,
je lui passe le tour de force, lorsqu'il s'agit des articulés, mais
ou les retrouver ces zoonites segmentés , dans les mollusques
Acéphaliens , dans les Acaîéphiens , et dans tous les types
ANALYSE d'oUVRAOÈS i*OtïtÉAtT*i 1-^5
aîiiiilaux puretaent hjpofcfatlforraes ^ comftie les Actiniaihes |
et les Monadaircs de Tautcur
M. Dugès a partout éherché avec perse vératice le confor-
mité organique ; il admet dans les articulés les deux systèmes
nerveux, adoptant l'idée de Gall qui voit, dans la double ou
simple chaîne noueuse, la moelle épinière des vertébrés, et dans
le nerf récurrent, le système'faerveux splanchique. Il addple la
culbute des crustacés, obligés par leur nature , d*après Geof-
froy , Ampère ^ de marther le dos en bas et d'avoir le ventre
en Tair , enfin il se montre spécieusement bon fct loyal toré-
formiste , ^ti'à cela ne tienne, il y avait bien jadis un
vieux professeur de grec qui retrouvait le dialecte dorien ,
ionien ou attique , Tun dans Tatiti-è, en changeant, il est vraî^
à sa commodité les lettres non concordantes, et en les {rans-
posant à sa guise. Pourquoi avec qtielques changemens et
transpositions d'organes , ajoutés ou retranchés , n'arriverions-
nous pas à cette belle et transcendante unité que nous regar-
dons seulement comme un très-utile commentaire , qui h fait
creuser, pour pouvoir l'établir^ le champ de l'observation , a
fondé de belles et bien réelles analogies, à certainement frayé
la route à ces ressemblances, après qu'on avait enregistré toutes
les différences. Système très-important, s'il n'est pas poussé
jusqu'aux plus extrêmes conséquences, sdus peine alors dfc
devenir un grimoire , ou l'on ne pourra plus rien reconnaître,
tant cette prétehdùe simplification aura embrouillé la stience,
et l'aura rendue ardue et difficile.
M. Dugès a traité des sens avec un soin particulier , nous
avons examiné ce qu'il a dit de la vision sur laquelle il a écrit
une sorte de Monographie : les opinions dé l'auteur sur W
contractililé du cristallin , qu'il s'obsiinè à regarder comme
musculaire , et ayant en lui la propriété de se contracter pour
s'accommoder aux besoins de la réfraction selon les distances
( chose qui n'est pas nécessaire ) , sur le cristallin pouvant êt^e
porté en avant ou en arrière par des organes tracteurs , le
peigne des oiseaux , les procès ciliaires des quadrupèdes , le
corps fongoïde des poissons ont déjà été combattus par nottl.
Quand à l'examen minutieux de tous les faits compris dans le
1^6
traité de la vision , nous laissons cette tache difficile à M. E»
Mon es , de Lavernase.
Espérons qne l'ouvrage de Dugès , tout entier dans les car-
Ions , pourra paraître sans sa coopération , s'il ne devait pas
en être ainsi , si nous devions nous en tenir à ce volume , nous
aurions toujours fait une bonne acquisition et l'éditeur encore
une meilleure. Il manquait un bon traité des sens observés
dans toute la série animale. Il y a loin du traité de Lecat jus-
qu'à nous, cette lacune, l'ouvrage de M. Dugès la remplit
complètement.
L'ouvrage est dédié au professeur Et. Geoffroy St-IIilaire,
nous avons vu que M. Dugès en rendant cet hommage à l'auteur
profondément sagace de la philosophie anatomique, a eu le cou-
rage de penser et de dire au maître qu'il honore : « N'aurions'-
nous pas été trop loin?» Cette dernière manifestation de M. Du-
gès, si consciencieuse et si pure, ennoblit son caractère; il n'aura
pas à se reprocher d'avoir , par une condescendance outrée ,
ajouté des éloges dangereux aux fumées d'encens qui auront
fatigué la vieillesse d'un savant , à nos yeux bien des fois res-
pectable, et que d'imprudens sectateurs voudraient user h leur
profit. Al. Bourjot Saint-Hilaire ,
prof. zool. Elem. Coll. Bourbon.
Essai d'une nouvelle manière de grouper les genres et les es-
pèces de l'ordre des Passereaux , d'après leurs rapports de
mœurs et d'habitation , par F. de La Fresnaye. — Paris ,
i838, chez Meilhac , libraire , cloître Saint-Benoît , n» lo ,
et au bureau de la Repue zoologique.
Tel est le titre d'une notice ornithologîque qui vient d'être
publiée dans le dernier numéro des mémoires de la Société
académique de Falaise. L'auteur annonce, dans une courte pré-
face, qu'il est loin de prétendre offrir au public une classifica-
tion complète de l'ordre des Passereaux basée sur les mœurs
et les habitat , qu'il s'écoulera peut-être plus d'un siècle avant
qu'on puisse former un pareil tableau avec exactitude , mais
qu'ayant recueilli cà et là , tant chez les voyageurs modernes
que chez quelques uns plus anciens dont on avait négligé ces
détails, un certain nombre défaits sur les mœurs, il a cru pou-
ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. l*]^
voir en les rapprochant et les combinant former dans les fa-
milles et les genres , des groupes basés sur la siraililude des
mœurs des espèces déjà connues , pouvant même servir de
cadres pour y intercaller par la suile les espèces nouvelles à
mesure que Ton acquerra des notions certaines sur leurs
mœurs. '^
L'excellent ouvrage de Azara sur les espèces du Paraguay
et de la Plala, les oiseaux d'Afrique de Levaillant , cet orni-
thologiste chasseur et bon observateur des mœurs , les obser-
vations récentes et nombreuses de M. d*Orbigny sur les oiseaux
d'une grande partie du continent américain méridional ,
quelques publications des auteurs anglais Swainson , Vigors et
Gould , d'après les renseignemens de leurs compatriotes cor-
respondans dans les Indes et la Nouvelle-Hollande , celles de
Temminck dans son Manuel et ses planches coloriées , la Mo-
nographie des Fourmiliers de Ménétriés , telles sont les sources
oiî l'auteur a puisé ses principales notions de mœurs et d'ha-
bitat.
Le mode de subdivision des Bec-fins de Temminck en Bec-
fins sylvains, riverains et muscivores, lui a paru pouvoir s'ap-
pliquer naturellement , mais avec de nouvelles additions et
modifications , à la plupart des genres, qui, chaque jour, s'ac-
croissent tellement en espèces qu'ils deviennent de vraies fa-
milles et souvent des plus nombreuses, renfermant des groupes
naturels à former d'après la diversité de mœurs des espèces ;
tels sont les genres Turdus , Syli^ia^ Musci'capa, Il indique
d'avance les termes qu'il emploiera pour ses différentes subdi-
visions et l'acception positive qu'il leur donnera. Ainsi il
désigne par le nom d'espèces sylvicoles {sj-lçficolœ), celles qui
se tiennent habituellement dans les forets et les grands bois et
ne se rencontrent pas dans les plaines ni sur les halliers et les
buissons ; par celui d'espèces syl vaines ( sylvanœ) , celles qui
se rencontrent indifféremment sur les grands arbres isolés, les
buissons, dans les taillis, descendant souvent à terre pour y
saisir des insectes ou toute autre nourriture. Ces deux groupes
voisins et qui sembleraient devoir se confondre en un seul pour
nos espèces européennes , offient , au contraire^ en Amérique
12
1^8 ANALYSH D'otîVnÀGES NOUVEAUX,'
des différences marquées , et c'est surtout pour les espèces de
cette contrée qu'il a cru devoir les établir. Il nomme espèces
buisson nié res {dumicolœ)^ celles qui ne quittent guère les buis-
sons et halliers et Se rencontrent habituellement dans les plaines
et non dans les forêts ; espèces riveraines {ripariœ) , celles qui
habitent le bord des eaux j espèces de roseaux -{arundinicolœ),
celles qui ne quittent pas l'intérieur des roseaux. Parmi
les espèces marcheuses, il dislingue sous le nom d'espèces hu-
inicoles {humiçolœ) , celles qni se tiennent toujours sur le sol
et ne se perchent jamais; sous celui simplement de marcheuses
( ambulatoriœ) , celles qui se tenant souvent à terre , se per-
chent néanmoins aussi ; sous celui de marcheuses des herbes
(graminicolœ) , celles qui se tiennent souvent sur les tiges des
herbes ou parcourent habituellement les prairies et les terrains
herbus ; sous celui de saxicoles {saxicolinœ) , les espèces qui
recherchent les terrains pierreux ; et enfin sous celui de rupi-
coles {rupicolinœ) , celles qui se plaisent sur les rochers et y
nichent ordinairement.
Pour se conformer à la classification du Règne animal de
Cuvier, si facile et si généralement adoptée en France, l'auteur
suit sa division en Dentirostres , Fissirostres , Conirostres et
Tenuirostres, en faisant toutefois, dans chacune de ces quatre
divisions et sans avoir égard à l'échancrure ou la non échan-
crure du bec , les permutations de genres qui lui ont paru
indispensables pour les rétablir dans des groupes plus naturels
d'après leurs mœurs. Il partage la première division , celle des
Dentirostres en deux sections , les Dentirostres h bec com-
primé ( Dentirostres compressi ) , et les Dentirostres à bec
déprimé ( Dentirostres depressi) , d'après la forme générale du
bec des différentes familles qui la composent , parce que celte
forme , souvent si peu importante dans certain cas , le devient
ici , quant à ces deux sortes de modifications qui se trouvent
en rapport avec le genre de nourriture de toutes les espèces
qui en font partie. Celles à bec comprimé effectivement , se
'^nourrissent ou de jeunes oiseaux et de petits mammifères ou de
'Coléoptères, de fourmis et d'insectes marcheurs qu'elles saisis-
Knt à terre^ ou de baies qu'elles recueillent sur les arbres et les
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX^ I79
buissons; celles à bec déprimé , au contraire , se nourrissent en
général 4p diptères pu hyménoptères , d'insectes plus mous
enfin qu'elles saisissent au vol, ne descendant presque jamais
à terre , ou de fruits mous qu'elles trouvent sur les grands
«rbres. Par suite de ces deux différens modes de nourriture ,
les espèces de la première sous-division , telles que les Pte-
grièches , Merles , Bec-fins , Furmiliers , Tangaras ont des
pattes ou très-longues ou de longueur moyenne et plus ou
moins conformées pour la marche , tandis que celles de la se-
conde section , telles que Gobe - mouches 9 Moucherolles ,
Drongos f Bécardesy Echenilleurs , Hirondelles et Engoule^
pents , Colingas , Piauhaus , Aweranos , Coracines, Loriots ,
Relies et Rollicrs y toutes beaucoup mieux conformées pour le
vol ont les paltes courtes ou très-courles , et disposées particu-
lièrement pour une station habituelle sur les branches. C'est
d'après ces considérations qu'il a cru devoir rapprocher de
cette seconde section et particulièrement des Muscicapidées ,
les Fissirostres de Cuvier à bec si large et si déprimé et si énûr^
nemment muscivores. T
L'auteur présente un tableau de chaque famille divisée en
autant de groupes qu'il a reconnu de différences marquées
dans les mœurs et l'habitat des genres et espèces qui la com-
posent , mais il fait précéder chacun de ces tableaux d'une
revue de la famille , des différens genres anciens et modernes
qui en font partie et indique les motifs qui les lui ont fait pla-
cer dans telle ou telle catégorie.
Cette revue , d'après le grand nombre d'observations et de
critiques raisonnées qu'elle renferme, n'étant pas susceptible
d'élre analysée, nous nous bornerons à présenter les ta-
bleaux des quatre premières familles ; ils sont le résumé de
ce» observations. ^^
Tableau des genres du second ordre de la classe des Oi-
seaux , ou les Passereaux , Passcres , Lin. , groupés au-
tant que possible d'après leurs rapports de moeurs. : ^'^*
I" section : les Dentirostres , Dcnlirostres ^ Cuvier.
P« spus-seclion : jcs Deistirostres a bec comprimé , Z?^«-
tirostres compressij Nob, ^*
l8(J ANALYSES D'oOVAAdËS NOUVEAUX.
I"^» famille : les Pies-grièches , Lanidœ,
I. PiES-GRiÈCHEs SYLVAiNEs , LanidcB syli^ancB , Nob.
Le genre Lanius proprement dit , modifié par Vieillot , ou
Pies-grièchcs carnivores , Nob.
II. PlES-GRlÈCHES BUISSONNIÈRES OU TuRDOIDES , Lauîdœ
dumicolœ , Nob.
Les genres Crocîas^ Temminck,pl. coloriées. — Lanlarius,
Vieill., ou Malaconotus , Vigors.^ — (i) * Colluriclncla, Vig. —
* Pach/cephala y Swainson.
IIÏ. Pies - grièches langrayens , Lanidœ ocypteroîdes ,
Nob.
Les genres ^ Ifypsipetes , Vig. — ^Artamia^ Isid. Geoffroy
Saint-Hilaire.
IV. PiES-GRiÈCHEF Sylvicoles , LanidcB syhicoîœ , Nob.
Les genres Brubru ou Pies-gricches insectivores , Nob, —
Laniagra, Nob. et d'Orbigny.— '^Fa/cM/icw/w^ , Vieillot , ou
Pies-grièches-Mésanges , Cuvier.— /^treo, Vieillot , ou Pies-
grîècbes-Fauvetles , Nob.
V. PiES-GRiÈCHEs coRviNES, Lanidœ corçfinœ , Nob.
Les genres Barita, Cuv. et Temm. , ou Cractîcus , Vieill.
-^Calibœus , Cuv. , ou Phonygama , Lesson.
Genres dont la place est incertaine et les mœurs inconnues.
Les genres Ramphocœnus , Vieillot. — "^Pardalotus , Vieill,
ou Pies-grièches-Roilelels , Cuvier , tous deux modifiés par
nous.
Tableau des groupes de la seconde famille.
Les Fourmiliers , Myiotheridœ.
I. Les Fourmiliers buissonniers , Myiotheridœ dumicolœ ,
Nob.
Les genres Thaninophilus , Vieillot. — Formicii>oray Swain-
son , Mcnétriés. — Myrmothera , Viellot, Ménétriés.— ilf(2/a-
corhynchusy MénéL -^"^Timalia, Horsfield , Teraminck.
II. Fourmiliers grimpeurs, Myiotheridœ scansoriœ ^ Nob.
Le genre Oxypyga , Ménétriés , Thamnophilus , Vieillot,
Tinactor , Prince Max.
(4) L'asiéiique en tête d'un genre indique que l'auteur en ignoçç
les moeurs.
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX, l8l
IlL Fourmiliers humicoles, M/iotlieridœ humicolœy ^oh.
Les genres Myioturdus , Boié , Pr. Max. , Mené triés. —
Grallaria , Viellot. — ^Eupeles , Temm.^ pi. col. ;— Pilla ,
Cuv. — Conopophaga y Vieillot, Ménét.
Tableau des groupes de la troisième famille.
Les Rhinomydées , Rhjnomydœ 9 Nob. Tous buissonnîers
et marcheurs.
Les genres Rhînomya , Isid. Geoffroy. — Pteroptochos^ Kill-
lilz, ou Mégalonyx , Lesson.
Tableau des groupes de la quatrième famille,^
Les Merles, Turdidœ. ,^ ^ j ,^^^ ,„f .î li.fl iol "
^^ I. Merles buissonnîers , Turdidœ dumicolœ , Nob.
Les genres Ixos , Temm. , ou Merles-Pies grièches, Cuvier.
'^Brachfpus , Swciinson. — *Tncophorusy Tcmminck. — Les
Merles philédons , Lesson, modifiés par nous. — Les Merles
latirostres, J^oh» -^ Or pheus', Sw.ûnson , ou Merles mo-
queurs.
IL Merles SYLVAiNs, ou Merles proprement dits, Turdida
sf li^anœ , ss oh, ..■..-■-^.i
Les genres Tardas. — Kitlacincla, Gould. — Les Merles ru-
bielles, Turdidœ phœnicuroides , Nob. ^^Sericulus, Swain?.
'^Myiophonus , Temm. , ou Merles corvins , Nob.
III. Merles RIVERAINS, Turdidœ rîpariœ^ Nob.
A, Merles pipis , Turdidœ anthoides , Nob. ' ^
Ce genre Seiurus ^ Swainson. **
B. Merles macropodes ou babillards, Turdidœ macro poatriœ^
Swaison.
Les genres Craieropus , Swainson. — Garrulaxis , Lesson ,
ou lanthocincla , Gould. — Malacocircus , Swainson. — Cin-
closonuiy Vigors et Hors. — Psophodes , Swainson. — Mégalu"
rus, Vigors.
IV. Merles de roseaux , Turdidœ arundinicolœ , Nob.
Le genre Donacobius , Swainson.
V. Merles plongeurs , Turdidœ urinatoriœ , Nob.
Le genre Cinclus , Bcchst.
VI. Merles marcheurs , Turdidœ ambulatoriœ , Nob.
A, Merles marcheurs en Iroupe , Turdidœ gregariœ, Nob,
llÔ2 ANALYSE d'oUVRAGES NOUVEAUX.
Le genre Lamprotornis , Temmînck.
£, Merles marcheurs solitaires , Turdidœ soîUariœ^ Nob.
Les genres Gryllwora^ Swainson. — Argya, Lesson, modi-
fié par nous, ou Merles mérions, Turdidœ maluroides , Nob.
— Merles traquets, Turdidœ œnanthoides, Nob. — Petrocinclay
Vigors , ou Merles de roche , Turdidœ rupicolœ, Nob. , Merles
saxicoles, Temm.
VII. Merles humicoles , Turdidœ humicolœ , Nob.
Le genre Grallina , Vieillot , Tanipus, Oppel. , ou Merles
bergeronettes , Turdidœ motacîlloides , Nob,
Ici finit le travail de M. de La Fresndye sur les quatre pre-
mières familles de Tordre des Passereaux. La suite paraîtra
dans la prochaine publication des mémoires de la Société aca-
démique de Falaise; il y passera en revue la famille des Tra-
quets , celle des Bec-fins et celle des Tangaras , qui terminera
ses Dentirostres à bec comprimé , et il commencera ses Dert"
iirostres à bec déprimé ^ par la famille des Cotingas, celle des
Coracines , etc. , la terminant par celle des Muscicapidées et
les Fissirostres de Cuvier. Nous rendrons compte de ses trà*-
vaux à mesure qu'ils paraîtront.
Depuis la publication de cette notice , M. de La Fresnaye
nous à fait connaître que dans son prochain travail , il compte
grouper les Merles de roche, ou le genre Petrocinctà, avec le
genre Saxicola dans une même famille , convaincu que dans
un ordre naturel ces deux genres ne peuvent être séparés , vu
la grande analogie de leurs mœurs. Il en résultera donc une
petite rectification à son premier travail , c'est-à-dire la trans-
position des Merles de roche de la quatrième à la cinquième
famille.
i, Il nous a communiqué de plus , qu'ayant demandé à M. Ver-
reaux fils qui est resté long-temps au Cap , quelques rensei-
gnemens sur le Mérioii bridé de Temminck , qu'il avait cru,
d'après l'inspection de ses pattes, devoir retirer du genre Mé-
rion et placer dans ses merles marcheurs solitaires , ces ren-
seignemens avaient pleinement justifié ses prévisions , car
M. Verreaux n'a jamais rencontré cet oiseau qu'à terre , dans
une localité particulière et rocheuse, où il faisait en marchaat
• ANALYSES d'oOVRAGIS NOUYEàUN. l83
la guerre aux insectes , se perchant souvent sur les roches
clle-mémes à la manière des Merles de roche. Il lui a dit éga-
lement que les œufs du Merle rocar d'Afrique étaient bleus
clairs comme ceux de nos Merles de roche d'Europe , et de
nos motleux , ce qui, joint à tant d'autres rapports, l'a fortifié
encore dans la persuasion que ces deux genres doivent être
réunis dans une même famille. (G,-M.)
Catalogue d'Insectes recueillis entre Constantinople et le
Balkan (Iule 16 juin 1837), par M. Ménétriés.— Extrait
des Mémoires de l'Académie impériale des sciences de St-
Pétersbourg, tome V. — Saint-Pétersbourg, i838, in-
4® de 52 pages.
L'auteur , en parlant de l'Orient , dit que de nos jours il
paraît fixer plus particulièrement l'attention des voyageurs et
notamment des naturalistes , et qu'il oflfre des formes , quant
aux rapports zoologiques , qui contrastent d'une manière assez
prononcée avec celles de notre vieille Europe, pour nous en-
gager à les étudier avec soin.
Les insectes renfermés audit catalogue ont été ramassés par
le docteur Wiedemann , qui a fait en Turquie un séjour de
plusieurs années. M. Ménétriés annonce avoir fait connaître
( le 2 septembre i836) les diagnoses des nouvelles espèces j
publiées par l'Acad. des sciences de St-Pétersbourg , 1" an-
née , p. 149.
La plupart de ces insectes , ou sont les mêmes ou ont beau-
coup d'affinités avec plusieurs espèces des contrées limitrophes
du vaste empire de Russie. Cet entomologiste les considéra
d'abord comme des espèces identiques avec celles d'Europe ,
et ce ne fut qu'en les examinant avec plus d'attention qu'il
reconnut qu'un quart étaient nouvelles. M. Ménétriés dresse
un catalogue raisonné de ces insectes et décrit avec soin ceux
qui lui ont paru nouveaux, des figures accompagnent ce» des-
criptions , dont suit la liste. i-r^m irn'l
1. P ro crus tes vicinus , Friwaldsky. — 2. Carahus Wiede"
manni {Geoffroj-i; Dej. cat). — 3. C. acuminatus. — ^.CBon-
plandii. — 5. Abax turcica.'^6, Harpalus euchlorus. — 7. H-
metaUmus,'—^, Zabrus subl(sm,'^(^* Zab, rotundicoltis,'-^
i84
io« Colaphotia suturalis.-^ii/ Cantharis annularîs {pupil"
Zû/a,Friw.). — 12. Onthophagus mundus fUelîer.-^i^» Ont,
orcas^ Hel, — i4. Rhizotrogus Friwaldshyi [carlonarîus ^
Dej, ). — 15. Amphicoma ciliata.'^iQ. Glaphyrus fesl'n>us. —
17. G, varia*is. "'iS. G, globulicollis, — ig. Cetonia venus ta,
— 20. C. thoracica y Dejean. — 21. Pimelia timarcJioïdes
( interstincta j Fischer). — 22, P. varicosa {coordinata^ Fis-
cher).— 23. Blaps ahbrei>iatay Friwaldsky. — 24. Akis terri"
cola» — 25. Çephalostenus orbicollis ( elegans , Dej. ). — 26.
Heliodromus Pf^iedemanni, Fischer. — 27. Pedinus sulcatus,
—28. Dorcadion ferruginipes [thoracicumy Dej.) — 29. Cly"
thra TuficoUisy F.— 3o. Clythra unifasciata. — 3i. Cryptoce-
phalus limbatus ( maculatus , Parreys. ).— 32. Cassida sera*
phina {Deloyala Bohemannii , Christofori ). — 33. Zygœna
JV iedemannii, Chevrolat.
Mémoire sur la découverte de Forgane du cri dans le Papillon
A TETE DE MORT , Sphlnx OU Acherontiu atropos , par
M. NORDMANN.
Dans la séance du 8 décembre 1837 de TAcadémie des
sciences de Saint-Pétersbourg, M. Alex. Nordmann a lu un
mémoire sur la découverte de l'organe du cri dans le Papillon
à tête de mort , Sphinx ou Acheroniia atropos. Nous allons
donner un extrait de ce travail.
w Parmi les problèmes physiologiques qui n'ont point encore
été résolus, il faut ranger aujourd'hui celui de l'explication
du cri ou son ilûlé que fait entendre le Sphinx tête de mort ,
Lépidoptère plus ou moins commun dans toute l'Europe. Ce
cri ou son flûte est d'autant plus curieux qu'il est encore uni-
que dans cette classe d'animaux , et que parmi des milliers de
Lépidoptères qu'on connaît aujourd'hui , il n'en est pas un
seul chez lequel on ait encore reconnu cette même faculté.
» L'on trouve dans le Manuel d'entomologie de M. H.
Burmeister (Berlin, j832), le résumé de tous les travaux
des entomologistes étrangers , aussi bien que ceux de ce phy-
siologiste lui-même sur les appareils qui produisent des sons
chez les insectes. M. Carus dans sa Zootomie , M. R. Wa-
gocrs dans sa Physiologie j ainsi que l'auteur du Manuel cité
ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX. l85
plus haut rappellent , que déjà Réaumur et Rossi connaissaient
parfaitement bien le cri que produit le Lépidoptère en qnes—
lion et l'attribuaient au frottement de la trompe contre les
palpes. Plus tard, Passerini , suivant M. Duponchel ( Ann.
des sciences nat. , tom, XTTI, p. 332, année 1828), a fait a
ce sujet quelques observations intéressantes; il en résulterait
que Torgane qui excite le bruit à son siège dans l'intérieur de
la tête. Passerini assure , en effet , avoir trouvé dans la iétc
une cavité qui communique au moyen d'une espèce de faux
canal avec la trompe. A l'ouverture de ce canal se trouveraient
selon lui des muscles qui en s'élcvant et s'abaissant successive-
ment permettraient tour à tour l'introduction et l'expulsion
de l'air et mettraient par conséquent ce fluide en vibration
sonore. Pour rendre encore plus sensible le bruit produit par
cet organe , Passerini assure qu'il existe , en outre , une mem-
brane mince entre les yeux et la base de la trompe , dontBur-
xneister a fait mention et qui remplirait les fonctions de tam-
bour , parce qu'elle est tendue devant la cavité en question ,
et vibre par suite de l'introduction et de l'expulsion successive
de l'air dans cette dernière.
» Suivant M. Duponcbel cette membrane se trouve aussi
chez le Sphinx coni>olifuli ^ qui néanmoins est muet.
» Ainsi , d'après l'opinion des entomologistes et des phy-
siologistes actuels , il résulterait que le Papillon tête de mort
fait entendre un cri particulier, et que ce cri est produit par
un organe spécial renfermé dans la tête. Tel est aujourd'hui
l'état de la question , et si l'explication qu'on donne du phé-
nomène n'est pas complètement satisfaisante, c'est au moins
actuellement la plus répandue.
» Comme Passerini n'a pas publié , au moins autant que je
sache, ses observations sur ce sujet, j'ai, dit M. Nordmann',
profilé de mon séjour à Suchumkalé où ce Papillon est très-
commun , pour faire quelques recherches sur ce problème
physiologique. Dans l'espoir qu'une dissection soignée jeterait
quelque lumière sur les assertions de Passerini, j'ai donné
toute mon attention à la recherche du canal de la trompe et
delà cavité annoncée; mes recherches ont été vaincs. Le ve*
*l86 ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX,
ritable canal de la trompe conduit dans l'œsophage et dans
l'estomac. Dans tous les cas , je ne conçois pas ce que Passe-
rîni a voulu dire avec son faux canal , et j'ignore le rôle que
l'air peut jouer dans ce conduit. Si les observations de ce na-
turaliste étaient exactes , il s'en suivrait que Torgane de là
respiration chez ce Lépidoptère serait double , car l'introduc- ,
tion et l'expulsion de l'air dans un organe est une véritable
respiration , et dans ce cas à quoi serviraient les trachées.
» Quoi qu'il en soit , voici le résultat de mes observations.
^'*'< L'organe au moyen duquel le Sphinx à tête de mort
produit le bruit ou son flûte que l'on connaît n'a son siège ni
dans la tête ni dans la trompe , mais sur les deux côtes infé-
rieures de l'extrémité postérieure du corps.
» Sur le premier segment abdominal , immédiatement au
dessous du premier stigmate , on observe un repli de quatre
lignes environ de longueur , plus large supérieurement , allant
en se rétrécissant vers la partie postérieure et formé par les
bords du premier stigmate et surtout du second. Ce repli ou
enfoncement développé ou étendu mécaniquement , a dans sa
plus grande largeur environ une demi-ligne. Du côté de la
partie dorsale de l'insecte , il est recouvert par une membrane
longue, fine, ovale et blanche, véritable peau de tambour |
qui possède à la hauteur du premier segmenl|, au moins autant
(^ue j'aipu l'observer, une échancrure. La face interne de |cette
membrane est parfaitement unie, mais la face externe ou appa-
rente à l'intérieur est , à l'exception d'une petite portion de
son bord , revêtue par les poils qui couvrent le corps du Lé-«
pidoptère.
» Le point d'insertion supérieur de cette membrane se pro-
longe au-delà de la longueur du repli et se termine au-delà de
la cavité où sont insérées les dernières pattes par un petit
prolongement libre et arrondi. La cavité interne du repli ,
comme portion de l'enveloppe extérieure du corps de l'animal
est tapissée par une peau fine , blanche , unie, élastique , qui
fonctionne par conséquent comme un corps résonant lorsque
l'air s'échappe du stigmate, les mouvemens de la membrane
vibrante lui étant communiqués aussitôt qu'ils ont lieu.
M Au dessus de la profondeur du repli , près de l'cchan—
crure, est fixé un gros pinceau de poils longs et jaunes. Lorsque
l'insecte n'est soumis à aucune excitation, et que la respira-
tion suit la marche ordinaire , ces poils restent en paquet ,
pressés les uns contre les autres sur le repli membraneux et
recouverts par la membrane vibrante. Dans cet état ils échap-
pent à l'œil de l'observateur. Mais quand on saisit ce Lépi-
doptère et qu'on le maintient fortement par les ailes, ou
quand on Tinquiète d'une manière quelconque , par suite des
efforts qu'il fait pour se dégager , les muscles du segment pu
anneau postérieur du corps tendent le repli membraneux, ç^
relèvent les gros poils du fond de la cavité où. ils étaient ca-
chés; ces poils se hérissent et se mettent en vibration sous
l'inûuence de l'air qui s'écoule et forment à la surface du
segment deux pinceaux saillans en forme d'entonnoir. Au
même moment on voit aussi entrer en vibration la membrane
qui se trouve tendue et on entend aussitôt le son flûlé ou lé
cri qui est propre à l'insecte. L'animal suspend-il sa respi-
ration , le bruit cesse aussitôt; les pinceaux de poils s'abrtissént,
«e replient régulièrement, puis sont enfin recouverts par les bordd
du rejili membraneux qui les cache alors enlièrcment à la vue;
>> Si l'on dissèque attentivement la partie postérieure du
corps du Sphinx, on trouve deux vésicules aériennes tapissée^
par une menibrane très-fine. Chacune de ces vésicules est fii—
tuée immédiatement au côté interne du stigmate et elles rem-
plissent la majeure partie de la capacité des deux premiers
anneaux.
» Ces vésicules aériennes servent très-probablement à ren-
forcer le son , au moins l'analogie porte à le croire. »
Ainsi le Sphinx à tête de mort est pourvu d'utt appareil
sonore qui se rapproche beaucoup de celui des Cigales chatitèti-
ses ou Tettigones et nous croyons qu'on ne peut plus désoi'maiâ
attribuer la cause des sons que rend ce Lépidoptère à un pré-
tendu frottement de la trompe ou aller en cnercher les oi»
ganes à la base de cette trompe. On voit ainsi disparaître une
anomalie apparente qu'on croyait avoir remarqué dans la classé
des iaTerlébrés. " *=""*'-'"' ^ (F. MalepeïRE.) ' "
l88 NOUVELLES ;
IV. IVOUVELLESi
Depuis les belles recherclies de MM. Grant] et Datrochet
sur les Eponges et la Spongille , on sait que le tissu animal
des Eponges était considéré comme entièrement dépourvu
d'irritabilité. Des observations suivies et des expériences di-
verses et toutes récentes de M. Laurent, démontrent d'une ma-
nière évidente que le tube des jeunes Spongilles fluviatiles est
irritable, c'est-à-dire susceptible de se contracter sous l'in-
fluence d'irrilans mécaniques. Nous devons à la complaisance
de M. Laurent d'avoir été témoin de ce fait important , que
ce savant va publier dans un mémoire étendu , accompagné
de figures détaillées ; ce travail sera inséré dans le prochain
numéro des Annales françaises et étrangères d'anatomie et de
physiologie.
ERRATUM» — Il s'est glissé une faute d'impression dans
le n<* 6 de la présente Rei^ue , à la page 102 , ligne 12, lisez :
tubes intérieurs , au lieu de tubes inférieurs, M. de Saulcy
nous apprend que Philippi à très-bien figuré l'animal do la
Solémie , mais il n'en a donné qu'une simple description , sans
entrer dans aucun détail sur les mœurs.
- A la page 160, ligne 9, lisez : marmoratum, au lieu de
variegatuntj et à la ligne 1 5, crislaium^ au lieu de marmoratum.
r Le nombre des amis des sciences et des savans qui ont
voulu contribuer à la réussite de la Société Cui^ierienne , s'est
accru si rapidement , que leur liste ne pourrait tenir dans les
deux pages que nous avions réservées à la fin du Prospectus ;
nous nous décidons à placer cette liste à la fin de ce hui-
tième numéro , et dorénavant nous aurons soin de tenir nos
confrères au courant de l'accroissement de la Société , en ins-
crivant le nom des nouveaux membres à la fin de chaque mois.
MÔtJVfeLtËS. 189
LISTE DES PREMIERS FONDATEURS
I LA SOCIÉTÉ CUVIERIENNE,
Association universelle
Powr Vavancement de la Zoologie , '^de VAnatomie comparé» et de la
•*^ Palœonfologie,
-«I
il.
No» il. S. A. B. Mgr le duc D'ORLÉANS , à Paris.
2. S. A. R. Mgr le prince CHRISTIAN-FRÉDÉRIC de Dane-«
marck, à Stockholm, <*
3. Le prince Charles-Lucien BONAPARTE , à Rome. ^
4. Le prince d'ESSLING , duc de Rivoli , à Pari».
MM.
5. AGUILLON , propriétaire , à Toulon.
6. ALFONSO , propriétaire , à Paris.
7. ARTHUS BERTRAND, libraire , à Paris.-
8. ARNAUD DE VILLENEUVE , membre de diverses sociétés
savantes , à Paris.
9. BADHAM, doct. méd. , memb. de div. soc. sav. , à Paris.
dO. BASSI ( le chevalier de ) , à Milan.
41. DE BAZOCHES , propriétaire , à Falaise.
d2. BIBRON , aide naturaliste au Muséum royal , à Paris.
43. BLUTEL , directeur des douanes, à La Rochelle,
44. BERTHELOT, memb. de div. soc. sav. , à Paris.
45. BOHEMAN, memb. de l'Acad. royale, à Stockholm.
46. BORY DE SAINT-VINCENT (le baron) , memb. de rinstitut
royal de France , etc. , à Paris.
^,- 47, iBOURJOT , doct.-méd. , etc., à Paris.
48. BRANDT , professeur de zoologie , à Sainl-Pétershourg.
d9. DE BRÈME (marquis de) , memb. de div. soc. sav, , à Paris.
20. BRETON , homme de lettres , à Paris.
21. CARON DU VILLARDS , docteur-médecin , à Paris.
22. CERISY (de), ingénieur de la marine royale, etc., à Toulon.
23. CHAUDOIR ( le baron de ) , memb. de div. soc. sav. , à St-
Pétersbourg.
24. CHEVROLAT , membre de div. soc. sav. , à Paris. '
25. COMTE (Achille) , chefdebur. au min.del'inst. publique,
à Paris.
20. COSENTINO, membre (Je l'acad. Gioenienne; à Calane.
IgO NOUVELLES.
MM.
No» 27. CRÉMIÈRE, propriétaire, à Loudun.
28. DAHLBOM, adm. du Mus. roy. d'hist. nat., à Lund.
29. DAUBE , menib. de div. soc. sav. , etc. , à Montpellier.
80. DE LA LUZ , niemb. de div. soc. sav. , etc. , à La Hayanne.
f 31. DELLECHIAYE , professeur , à Naples.
32. DESHAYES , membre de div. soc. sav. , à Paris.
^, 33. DESJABDINS, sec. de la soc. d'Hist. nat. , etc. , à Maurice.
34. D'ORBIGNY (Alcide), memb. de div. soc. sav., etc., à Paris.
35. D'ORBIGNY (Charles) , aide naturaliste de géologie au Mu-
séimi royal d'histoier naturelle , à Paris.
36. DRAPIEZ , membre de div. soc. sav. , à Bruxelles.
37. DTJJARDIN , membre de div. soc. sav. , à Paris.
'^- 38. DUMÉRIL , membre de l'Institut , etc. , à Paris.
39. DUPLAY , docteur-médecin , à Paris.
40. DUPONCHEL , membre de div. soc. sav. , à Paris.
41. DUVERNOY, doyen de la faculté des sciences, à Strasbourg.
42. EHREMBERG, corresp. de l'Inst. de France, etc. , à Berlin.
43. FAHRJiUS, membre de div. soc. sav., à Lund.
44. FERNANDINA (le comte de la) , à La Havanne.
45. FISCHER DE WALDHEIM, cons. d'état, etc., à Moscou.
i." : 46. FRIÈS, professeur de zoologie, à Stockholm.
47. GARNOÏ , docteur-médecin, etc. , à Paris.
; 48. GÊNÉ, professeur de zoologie , etc. , à Turin.
49. GERBE , membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris.
50. GIACOMO (de), membre de l'acad. Gioenienne, à Catane.
51. GIUDICE (lo) , membre de l'acad. Gioenienne , à Catane.
52. GO^RY, membre de div. soc. sav. , à Paris.
53. GRASSET, membre de div. soc. sav. , etc. , à La Charité.
54. GRIMAUD DE CAUX , docteur-médecin , à Paris.
I 55. GUÉRIN-MÊNEYILLE, memb. de div soc. sav., à Paris.
56. GYLLENAHLL , membre de div. soc. sav. , à Stockholm.
57. HOPE (le révérend), présid. de la soc. entomol. de Londres ,
58. HUMBOLDT (le baron de) , à Berlin.
59. JACQUEMIN, membre de div. soc. sav. , à Paris.
60. JOANNIS (de) , offic. de la marine royale , à Toulon.
61. JOBARD , dir. gérant du Courrier belge , à Bruxelles.
62. JORRÏN , docteur-médecin , à La Havanne.
63. JULLIAN , cap. au 2e rég. de la marine, au Sénégal.
64. KLUG , directeur du Muséum royal , à Berlin.
65. KRINICKI , professeur de zoologie , etc. , à Charcow.
66. LA FRESNAYE (le baron de) , propriétaire , à Falaise.
67. LAMOTTE-BARACÉ (le vicomte de) , propr. , au Coudroy ,
68. LANIER , ingénieur géographe , â La Havanne,
NOnVKUES. Iljt
MM.
N"* 69, LA. VI A^ , membre de l'acad. Gioenienne , à Catane.
70. LEFEBVRE, membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris.
71. LEMAIRE , membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris. ,.
72. LESBAZEILLES , docteiir-mcdecin , etc., à Paris.
73. LESSON, raéd. en chef de la mar. roy. , etc. , à Rochefort,
74. LESUEUR, membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris.
75. L'IIERMINIER , docteur-médecin , etc. , à La Guadeloijpe.
76. MACHADO (da Gama), membre de div. soc. sav. , à Paris.
77. MALEPEYRE , raemb. de div. soc. sav. , à Paris.
78. MANNERïlIIEIM (le comte de) , à Wibourg.
79. MANNI (lechev. de), prof, de méd. à l'Univ. , à Rome.
80. MARC , nég. , membre de div. soc. sav. , etc. , au Havre.
81. MARAVIGNA , proff. de chim. et de minéral. , à Gata^i^
82. MARTIN SAINT-ANGE , docteur-médecin , à Paris. ]
83. MEISSER , docteur-médecin , etc. , etc. , à Bruxelles.
84. MELLY , négociant , à Manchester.
85. MÉNÉTRIÉS , membre de div. soc. sav. , à St-Pétersboiirg.
86. METAXA , professeur d'histoire naturelle , à Romei j
87. MEUNIER , membre de div. soc. sav. , à Paris.
88. MICHELIN , membre de div. soc. sav. , à Paris.
89. MITTRE , chirurg. de la marine royale, etc. , à foulon.
90. MOJOU, docteur-médecin, etc. ^ k Pj^js. r
91. MORICEAU , avocat , à Paris. , "", ! ■ "; *'7 r o^:*
92. NIBLŒUS , membre de div. soc. sav. , etc. , à txmà,
93. OCSKO D'OCSKAY (le baron de), chambellan, à OËdemburg.
94. OKEN , directeur de VIsis , à Zurich.
95. PAULINIER , avocat , etc. , au Sénégal.
96. PERBOSG , chirurgien de la marine royale , à Toulon.
97. PERCHERON, membre de div. soc. sav. , à Paris.
98. PETIT DE LA SAUSSAYE, comm. de marine, à Paris.
99. POEY , avocat , membre de div. soc. sav. , à La Havanne.
100. PORTAL, membre de Pacad. Gioenienne, etc., àBiancaville.
101. PRESTANDREA , prof, de chimie , etc. , à Messine.
402. REICH . doct.-méd. , prof, de zoologie, à Beriin.
103. REICHE , doct.-méd. , membre de div. soc. sav. , â Paris.
104. REQUIEN, admin. du musée Ca'lvet , etc. , à Avignon.
105. RICORD, doct. -médecin', naturaliste, membre de div. soc.
sav. , à Paris.
106. RIVIÈRE , membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris.
d07. ROBERT , chirngien de la marine royale, à Paris.
108. ROBERTON, doct.-méd., memb. de div. soc. sav. , à Paris.
109. ROISSY (de) , membre de div. soc. sav. , etc. , à Paris,
^10. ROMAND (de), membre de div. soc. sav,, à Tours,
I^à * NOUVELLES.
MM.
N°» m. ROUSSEAU , clief des trav. anat. au Mus. de Paris. )
112. RUPPEL, naturaliste voyageur , etc. , à Francfort.
dl3. SAGM (Ramon de la), membre de l'Institut, etc. , à Paris.
114. SAHLBERG, membre de div. soc. sav., à Abo.
115. SAULCY (de), capit. d'arlill., prof, de mécanique, à Metz.
116. SAULCY (de) , officier de la marine royale , à Brest.
417. SELYS-LONGCHAMPS (de), membre de div.soc.sav.,àLiége.
118. SCHLEGEL , membre de div. soc. sav. , à Leyde.
119. SCHONNHERR , membre de div.^soc. sav. , à Sparesaler.
120. SCOT , docteur-médecin , etc., à Londres.
121. SCUDÉRI, membre de l'acad. Giœnienne, etc., à Catane.
122. SERVILLE , membre de div. sav. , etc. , à Paris.
123. SKHIODTE , membre de div. soc. sav. , etc., à Copenhague.
124. SILBERMANN, direct, de la Hevue entomol.^ à Strasbourg.
125. SOMMER , négociant , à Aitona. .
126. SPARRE ( le duc de ) , à Paris.
127. SPEKCE , membre de div. soc. sav. , etc. , à Londres.
128. SPINOLA (le marquis de) , membre de div. soc. savantes , k
Gênes.
129. THILLAYÉ , docteur-médecin , à Paris.
130. TEMMINCK, directeur du Musée royal , à Leyde.
131. TURPIN , membre de l'Institut de France , à Paris.
132. VAN BENEDEN , professeur de zoologie , à Louvain.
133. VANDER-HŒVEN , membre de div. soc. sav. , à Leyde.
134. VASQUEZ, docteur médecin , etc. , à La Havanne.
135. VILLA , membre de div. soc. sav. , à Milan.
136. WAGA (de), professeur de zoologie, à Varsovie.
137. WESTERMANN , membre de div. soc. sav., à Copenhague.
138. WETSWOOD , secrétaire de la soc. ent. de Londres.
139. ZETTERSTEDT, professeur de zoologie, etc. , à Lund.
140. ZOUBKOFF , secrétaire de la Société impériale des natura-
listes de Moscou.
Nota. Four se faire admettre dans de la Société Cuvierienne, il
suffit d'être présenté par uu membre et de s'engager à payer la coti-
sation annuelle qui est fixée à dS fr. ?,
Ecrire {franco) à M. Gujérim-Méheville, rue de Seine-Saint Germain,
n°13.
REVUE
SEPTEMBRE 1838.
I. SOCIÉTÉS SAVANTES.
Académie roïàle des Sciences de Paris. V
c ii Vi
Séance du 3 septembre i838. — M. Magendie présente le.
quatrièQie volume de ses Leçons sur les phénomènes physique
de la vie.
M. Turpin , à la suite d'une noie de M. Elie de Beaumont
sur le tripoli de Bilin , en Bohême , annonce que ce tripoli ,
pulvérisé et examiné au microscope , renferme beaucoup de
corps organisés , IcU que des Protncnccua , une patte d*/ic6[-
rus , etc. >
M. à' Nombres Firmas rend compte dans une note, des ré-
sultats de réducalîon qu'il a faite de Vers à soie du Bengale ,
provenant d'œufs rapportés par la Bonite. Le principal résul-
tat de ces observations c'est que les cocons obtenus de ces œufs
paraissent inférieurs à ceux de nos vers à soie ordinaires.
M. Léon Dufour adresse un travail intitulé : Mémoire pour
servir à Vhisloire de ^industrie et des métamorphoses des
Odj'-nères , et description de quelques nouvelles espèces de ce
genre d^insectes. — Renxoyé à l'examen de MM. Duméril et
Audouin.
M. Milne Edwards lit un mémoire intitulé : Sur la distri-
bution géographique des Crustacés, L'auteur annonce qu'il a
passé en revue plusieurs milliers de Crustacés, mais que , ce-
pendant^ les résultats généraux qu'il a pu en déduire sont
certainement très-incomplets. Il a reconnu que les Crustacés
habitent des régions bien distinctes , que les individus d'une
même espèce sont presque toujours rassemblés dans des mers
Tom. L Année i838. i3
194 SOCIÉTÉS SAVANTES.
voisines et qu'une grande étendue de haute mer est un obsta-
cle qui arrête leur dissémination , à moins que ce ne soient des
espèces nageuses et pélagiennes , qui peuvent se transporter à
de grandes distances. Une loi bien remarquable et bien neuve
établie par l'auteur, c'est que les formes et les modes d'orga-
nisation de ces animaux tendent a def^enir de plus en plus variés
à mesure que Von s^ éloigne des mers polaires pour se rappro-
cher de Véquateur» L'auteur est encore arrivé à la manifestation
de plusieurs vérités aussi importantes ; ainsi , il a reconnu que
les différences déformes et d'organisation ne sont pas seulement
plus nombreuses dans les régions chaudes que dans les régions
froides du globe, qu'elles j" sont aussi plus importantes ; il a
reconnu encore que non seulement les Crustacés les plus éle- ,
ffés dans Véchelle manquent dans les régions polaires , mais
leur nombre portionnel augmente rapidement à mesure qiCon
descend du nord vers Céquateur, etc. , etc. Ce qui prouve
une grande vérité , savoir : que les Crustacés , comme tous
les animaux , sont plus nombreux en espèces , plus beaux ,
plus compliqués, plus élevés dans Féobelle, eic.;» dans les pays
chauds que dans les pays froids.
M. de Humboldt lit une lettre de M. Meyen , professeur à
l'université de Berlin , sur les animaux spermatiques des vé-»
gétaux inférieurs» M. Meyen a reconnu ces petits animaux
dans les cellules du fil poUinique du Chara vulgaris , dans le
Marchantia polymorpka , le Sphagnum acutifollum et VHf-
pnum argenteum. Ces animalcules , dont M. Meyen a donné
des figures , sont semblables à ceux des Animaux , ils sont
contenus et roulés dans des cellules mucilagineuses que l'action
de l'eau fait crever ; ces petits animaux se déroulent et s'agi-
tent très-vivement dans l'eau,
M. j4gassiz , à l'occasion d'une communication récente de
M. de Blainville , écrit que dès l'année i835, il a émis, dans
le journal de MM. Leonhard et Bronn, pag. i86, sur ces
prétendus Didclphes, une opinion qui est parfaitement d'ac-
cord avec celie de M. De Blainville. Le nom qu'il avait pro-
posé pour désigner les animaux dont il s'agit , est celui ùkAm-'
phigonus*
SOCIETES SAVANTES. jgS
Séance du lo septembre i838. — M. Geoffroy Sainl-Hilaire
lit une note sur la répulsion , considérée comme caractéristi-
que (le Tessence des choses. Les observations du savant acadé-
nncicn lui ont été inspirées par les faits contenus dans la com-
njuoication faite par M. Magendie à la précédente séance,
quand il a présenté le quatrième volume de ses Leçons sur les
])hénomcnes physiques de la vie. Nous reviendrons sur cette
communication importante.
M. Flourens présente, au nom du docteur Procter^ une
colleclion nombreuse de fossiles du calcaire de transition de
Dudley et de Wenlock , en invitant TAcadémie à en disposer
pour le Muséum ou autrement. M. le président nomme une
commission composée de deux membres , professeurs au Mu-
aéui» , pour faire un rapport sur Tcmploi que l'Académie fera
de cette belle colleclion. M. Magendie demande qu'au moins
l'un des deux commissaires soit étranger au Muséum ; cette
demande , qui excite l'hilarité générale , est accueillie.
M. Turpin lit un rapport sur une note de M. Dujardin,
relative à l'auinialité des Spongilles.
Aprèg ayoir rappelé les travaux des divers naturalistes qui
se sont occupés de celte question , le savant académicien , ar-
rivant aux observations de M. Dujardin , reconnaît avec lui
que les Spongilles sont des productions vraiment animales; il
a vérifié tous les faits annoncés par M. Duiardin et co donné
des figures détaillées.
M. Laurent est aussi arrive à constater l'animalité de ces
productions et il nous à rendu témoin des contractions du tube
des jeunes Spongiles. ( f^oy. notre n^ 8 , p. 188. ) " 'J
M. Alcide D^Orhigny lit un mémoire intitulé: VHomme
américain ( de l'Amérique méridionale ) , considéré sous ses
rapports physiologiques et moraux. La lecture de M. D'Orbi-
gny n'est qu'un court extrait d'un ouvrage spécial sur l'homme
américain, dans lequel , après quelques explications prélimi-
n.'iiressur la manière dont il a envisagé la question, il annonce
que, pour ne donner que des faits, il s'est déterminé à ne
comprendre dans son travail que ses observations personnelles^
sans s'étendre en dehors des limites occupées par les nations
igO SOCIETES SAVANTES.
qu'il a observées _, ayant seulement relevé , comme complément
indispensable, tout ce qui a élc écrit sur les premiers temps
de la découverte du nouveau monde , afin de comparer l'état
primitif avec l'état actuel.
Son travail est divisé en deux parties : la première consa-
crée aux généralités déduites des faits, la seconde à la partie
descriptive spéciale.
Dans le premier chapitre de la première partie, l'auteur fait
connaître l'étendue du continent américain qu'il a étudié, le
nombre des nations qu'il a observées , celles-ci réduites à 39
par ses observations , tandis qne les auteurs en citent près de
mille sur la même surface ; la répartition de ces nations avant
la conquête , comparée à leur état actuel ( toutes occupent au-
jourd'hui les mêmes lieux qu'elles habitaient jadis) ; leur ordre
suivant l'extension de terrain qu'elles occupent; les grandes
migrations des peuples retrouvées par les langues , ce qui lui
démontre que la même nation , les Guaranis , les Galibis ou
Caribes , s'étendent depuis les Antilles jusqu'à La Plata , de-
puis le pieds des Andes jusqu'à l'océan Atlantique, limites
non signalées avant lui; le nombre actuel des Américains purs
de race qu'il trouve s'élever encore à plus de deux millions. Il
termine par des recherches statistiques d'autant plus neuves
qu'elles ont lieu sur des Américains sans mélange , dont aucun
membre n'est inutile à l'augmentation de la population; aussi,
en France , comptons nous une naissance pour 32 habilans,
tandis qu'à Moxos et Chiquitos , la proportion est une nais-
sance sur 14. En France encore, on à un mariage pour i3i
habilans ; à Moxos, on compte un mariage pour 4i. Tous les
autres résultats sont aussi curieux , ainsi que le rapprochement
des influences locales.
Dans le second chapitre consacré aux caractères physiolo-
giques , M. D'Orbigny examine d'abord la couleur de la peau
dans son intensité relative suivant ses divisions; il discute les
influences de latitude , d'élévation du lieu d'habitation sur la
couleur , et croit reconnaître que la sécheresse de l'atmosphère
à plus de part à son intensité que la chaleur. Ses observations
sur la taille sont aussi très- étendues : les considérant sous les
SOCIETES SAVANTES. I97
mêmes points de vue que la couleur de la peau'; pour la taille
propre à la race , et celle qui est déterminée par des influences
locales , qu'il croît reconnaître plus marquées dans Thabitatioa
des montagnes où sont les plus petits hommes. Le rapport de
la taille des hommes et des femmes, ainsi que la taille moyenne
comparée à la taille extrême , ne lui donnent pas des résultats
moins neufs. Les formes générales du corps , de la tête , occu-
pent encore successivement l'auteur ; mais il regarde les ca-
ractères des traits, la physionomie, comme devant, surtout ,
servir de base à la classification de l'homme américain. Il donne
toutes les modifications suivant les rameaux, des parties com-
posant les traits , toujours on ne peut mieux tranchés entre les
diverses divisions : le nez long , saillant, fortement aquilin et
recourbé à son extrémité chez les Péruviens , est court , légè-
rement épaté chez les Âraucanos, les Moxos, les Chiquitos;
très-court , très-épaté , très-large chez les Patagons ; court ,
étroit chez les Guaranis. Il cherche l'influence de la position
sociale sur la physionomie des Américains. Le Péruvien, de tous
temps soumis à la plus étroite servitude , l'a grave , réfléchie ,
triste même : on dirait qu'il renferme en lui toutes ses pensées,
qu'il cache aussi soigneusement ses plaisirs que ses peines, sous
une apparence d'insensibilité qui n'est rien moins que réelle.
L'Araucano libre , mais toujours en guerre , est aussi réfléchi
et froid , mais ce n'est plus de la tristesse , c'est du mépris
pour tout homme étrangère sa nation. Le Chiquito, au con-
traire, à la physionomie la plus ouverte, la plus franche, la
plus gaie , etc. Après avoir parlé de la longivité des Américains,
de leur complexion robuste , l'auteur termine ce chapitre par
des considérations sur l'inégalité étonante qui existe entre le
mélange des Espagnols avec telle ou telle race américaine ;
avec les Guaranis, les métis sont de belle taille , presque blancs,
leurs traits sont beaux dès la première génération , tandis qu'a-
vec les Quichuas, les traits Américains sont plus tenaces et ne
disparaissent qu'après plusieurs générations.
Dans le troisième chapitre consacré aux considérations rno"
raies y complément indispensable des caractères physiologi-
ques , l'auteur s'occupe d'abord des langues , dont il décrit les
fg6 SOCIÉTÉS SAVANTES,
caraclères , la richesse , la poésie ; il les compare an genre de
vie , à la civilisation , il s'en sert comme moyen de reconnaître
ïè's migrations et en donne tin tableau comparatif. Les facul-
tés intellectuelles des Américains suivent , ainsi que les consi-
dé'rations sur le caractère moral, qui offre des résultats curieux :
il est purement national et tient évidemment à des dispositions
prédominantes particulières à chaque nation. Les Espagnols
n*ont mis ni moins de bravoure , ni moins de persévérance
dans leurs luttes guerrières ou religieuses comtre les Arauca-
nos, contre les peuples des Pampas et du Grand-Ghaco, qu'ils
n'en avaient mis contre les Péruviens , contre les Guaranis, et
cependant depuis trois siècles , ni le fer , ni la persuasion n'ont
pu rien obtenir de ces premiers peuples : ils sont aujourd'hui
ce qu'ils étaient avant la conquête. M. D'Orbigny cherche en-
suite à démontrer que les mœurs sont déterminées par les res-
sources locales ; qu'elles sont les influences des animaux do-
mestiques, de la culture sur les sociétés, et les rapports des
coutumes et des usages aux mœurs, qu'il décrit dans tous leurs
détails. L'état de l'industrie , des arts est passé successivement
en revue, ainsi que leà modifications y apportées par la civili-
sation. L'auteur établit, d'après ses recherches sur les monu-
mens , les traditions , les langues , quels ont été les premiers
centres de civilisation. Il croit que la civilisation péruvienne
a commencé sur les rives du lac de Titicaca , au sein de la
nation Aymara qui en serait la souche première sur les plateaux
des Andes , le point central ou la vie agricole et pastorale pa-
raît s'être développée ou les idées sociales ont germé, ou à une
époque perdue dans la nuit des temps, elle était parvenue à une
civilisation avancée, ce que prouvent les monumens. M. D'Or-
bigny compare entre eux les diffërens modes de gouvernemchl
et termine par les religions^ leur rapport avec l'étal de civili-
sation , avec le caractère moral , avec la température du lieu
d'habitation , ainsi que les modifications qu'elles ont subies
par suite de l'état actuel.
Dans la seconde partie ou partie descriptive , l'auteur parle
avec détails de chaque nation isolément , sous les mêmes points
di vue physiologiques et moraux ^ sOtis lesquels il envisage les
SOCIETES SAVANTES. Igg
généralités qui en sont déduites : le tableau'suivant fera con-
naître les divisions et les caractères qu'il leur assigne.
I" Race. — ANDO-PÉRUVIENNE, >,
Conleur brun olivâtre, plus ou moins foncée. Taille petite:
Front peu élevé ou fuyant. Yeux horizontaux, jamais bridés à
leur angle extérieur.
Rameau Péruvien, composé des nations Quichua ou Inca^
^Jijmara , Chango et Atacama,
"*^ Rameau Antisien. — Nations Vuracarès y Mocéténès, Ta^
caaa , Maropa et Apolista,
Rameau Araucanien. — Nations Aucas ou Araucano €t
Fuégien,
II« Race. — PAMPÉENNE. ''
Couleur brun olivâtre. Taille souvent très-élevée. Front
bombé non fuyant. Yeux horizontaux , quelquefois bridés k
leur angle extérieur. u
Rameau Pampéen. — Nation Patagone , Puelche , Charrua ,
Mhocobis ou Toba , Mataguayo , Abipones et Lengua.
Rameau Chiquitéen. — Nations Samucu , Chiquito , Sa-
raveca^^ Otuké , Curuminacas , Covarcca , Curaf^es , Tapus,
Curucaneca , Paiconeca et Corabcca.
Rameau Moxeen. — Nations Moxos , Chapacura , Itonama^
Canichana , Monma^ CafUi^apUf Pagaguaras et Iténès.
IIP Race. — BRASILIO-GUARANIENNE.
Couleur jaunâtre. Taille moyenne. Front peu bombé. Yeux
obliques , relevés à l'angle extérieur.
Rameau unique. — Nations Guarani y Botocudo,
M, V alenciennes lit un mémoire intitulé : Obseri^ations sur
les mâchoires fossiles des schistes de Stoneifield , nommées
Didelphis Prei^ostii et Didelphis Bucklandii,
On se rappelle que M. de Blain ville lut à l'Académie une
très-longue dissertation sur les animaux fossiles de Stonesfield.
Ce zoologiste, sans connaître le travail de M. Agassiz, regar-
dait ces restes d'animaux comme provenant de vertébrés d'une
nature ambiguë j ainsi, M. de Blanville, après M. Agassiz qui
200 SOCIETES SAVANTES»
avait proposé le nom générique à' Amphigonus , avait voulu
introduire celui A'Amphiteriumon à' Helerotherium. D'un au-
tre côté , M. Valencienncs critiquant les déterminations et les
noms donnés par ces deux savans, et adoptant l'opinion de
G. Cuvier , ne manque point, comme on doit le penser , de
chercher un nouveau nom , et celui de Thylacotherium lui
semble êlre le meilleur.
Ces ossemens, qui ont acquis une aussi grande célébrité,
avaient d'abord été reconnus par Cuvier pour être du genre des
Didelphes , ou du moins pour être très-voisins de ce genre de
Mammifères, aussi en créa-t-il denx espèces et les nomma-t-il,
Vuue Didelphis Prei^ostii, et l'autre Didelphis Bucklandii.
Plus tard^ M. Grant éleva des doutes sur ces déterminations
et son exemple fut suivi par divers zoologistes; néanmoins la
majorité des naturalistes se rangea du côté de Cuvier , il était
donc admis dans la science que des Mammifères d'un genre
assez élevé se trouvaient dans les schistes du groupe oolilique
de Stonesfield, et que ces mammifères étaient des Didelphes ou
du moins très-voisins de ces derniers : les géologues eux-
mêmes avaient classé les couches de Stonesfield, et s'appuyant
sur les assertions des zoologistes, regardaient comme résolue
cette grande question ; savoir : des mammifères terrestres exis-
taient déjà à la surface du globe, pendant lu formation du
terrain oolilique , c'était , en effet , une grande question aux
yeux du naturaliste philosophe, celui qui voit autre chose que
des dents, des vertèbres, etc., mais qui voit des créations
soumises à des lois , qui veut pénétrer ces lois , et enfin qui
cherche à découvrir le plan merveilleux de la nature. Les choses
en étaient là, lorsque MM. Agassiz et de Blainviile ont encore
éveillé l'attenlion du monde savant sur les Didelphes de
Stonesfield,
Or , M. de Blainviile dit : i** qu'il n'est pas probable que les
deux seuls fragmens de Stonesfield soient du genre Didelphis,
ni d'un carnassier voisin des insectivores ; 2® que si Ton devait
les considérer comme de la classe des mammifères , leur sys-
tème dentaire molaire les rapprocherait de la famille des Pho-
ques plus que de tout autre; qu'il croit plus que probable
SOCIETES SAVANTEà. 201
qu'ils doivent être rapportés à un genre du sous-ordre des
Suuriens.
M. Agassizsemb'e établir, dans une notepubliée depuis 1 835,
que les animaux de Slonesfleld sont bien certainement des
mammifères, mais que leur a(finit<5 avec les animaux à bourse
n'est pas pour lui aussi certaine ; que les dents se rapprochent
d'avantage de celles des insectivores, ou qu'elles ont aussi
quelque ressemblance avec celles des Phoques. Cependant , à
l'occasiou du mémoire de M. de Blainville , il écrit qu'il est
parfaitement d'accord avec ce savant. Enûn , M. Valenciennes
soutient que les osseraens de Stonesfield^ qu'il a eu entre les
mains, ont appartenu à des mammifères voisins des Didelphes,
qu'ils sont d'un genre distinct , et qu'il n'y rien vu d'une
nature ambiguë ou hétérogène. > ^nu'b ! î
Tel est le résumé des diverses coniraunîcalîons de ces natu-
ralistes , dès-lors les géologues ne doivent-ils pas s'affliger en
voyant autant d'incertitude ou de divergence d'opinion chez
des zoologistes , dont les travaux devraient leur servir pour
faire l'histoire de la terre , comme les médailles servent aux
publicistes pour retracer l'histoire des peuples. Alors ne con-
vient-il pas de dire : des deux choses l'une, ou les ossemens
fossiles en question sont réellement indéterminables dans l'é-
tat actuel de nos connaissances , ou bien des anatomistes s'ils
sont habiles ne peuvent voir différemment , car ici il ne peut y
avoir d'opinion. Dans le premier cas des hommes sages et
placés au premier rang dans la science doivent s'abstenir ou
savoir douter ; dans le second , ils doivent être unanimes
dans le but de faire avancer la science. Reste ensuite la lâche
du géologue ; il s'empare des découvertes des zoologistes , et
certes pour qu'il n'erre point, il importe qu'on lui fournisse
des documens positifs; autrement il est toujours dubitatif,
comme nous le sommes aujourd'hui à l'égard des détermina-
tions des fossiles de Slonesfîeld. En effet , parmi ces savans
lequel croire dans une question aussi capitale? C'est alors que
le géologue, assez sujet malgré lui à rendre élastiques les faits
et les opinions , adopte les idées qui sont le plus en harmonie
avec les siennes propres. Maintenant, depuis cette polémique,
âôa SOCIÉTÉS SAVANTES.
et dans le vague eu elle nous laisse, nous préférerions la dé-
termination de M. Blainville, si nous pouvions nous prononcer,
ear elle flatle davantage les [systèmes géogéniqucs que nous
professons. L'avenir prouvera-il mieux? il faut Fespérer.
Quant aux noms proposés par tous les savans dont nous
avons parlé , selon nous , ni les uns ni les autres ne 'doivent
être adoptés , car il vaudrait infiniment mieux, jusqu'à la vé-
ritable démonstration de la vérité, dire les animaux de Stones-
field , que de donner des noms peut-être impropres , et qui
seront multipliés ou rayés plus tard. (Rivière.)
Séance du i^ septembre i838. — M, Duf^ernoj- lit un mé-
moire important intitulé : Sur quelques points de L'organisa-
tion [des Limules^ et description plus particulière de leurs
branchies , suivie d'une esquisse des principales différences que
présentent ces organes dans les Crustacés, et d'un essai de
classification de ces animaux , d'après cette considération.
Ce beau mémoire , en tous points digne du saVant collabo-
rateur de notre grand Cuvier, est divisé en trois parties; dans
la première , la partie historique , le savant professeur donne
une idée complète de ce que Ton savait sur les Liraules ; il
montre que , jusqu'à ce jour on n'a fait que répéter, au sujet
de leurs branchies , la description erronée donnée de ces or-
ganes par Latreille, dans le Bufibn de Sonnini , mais il en
excepte Desmarest, qui est sorti de l'ornière si bien suivie et
qui a décrit exactement ces organes , d'après la nature , dans
ses Considérations générales sur les Crustacés.
Dans la partie descriptive de son travail , M. Duvernoy s'at-
tache a bien faire connaître les branchies du Limule ; mais il
commence par donner une idée générale des appendices qui
se détachent du corps des Limules, pour remplir les diverses
fonctions d'appendices préhensiles, masticateurs et ambula-
toires , natateurs et respirateurs.
Enfin, dans la partie théorique, 4'auteur déduit les consé-
quences que l'on peut tirer des faits qu'il a observés, tant pour
l'anatomie comparée , que pour conduire à une distribution
zoologique naturelle de la classe des Crustacés ; cette partie
du travail de M. Duvernoy montre ses connaissances profondes
SOCIÉTÉS SAVANtES. 5ô3
et son talent de g(?ncralisation des faits de la science, car il a
dû étudier anatomiquement un grand nombre de Crustacés,
et cotinaître tous les travaux qui ont été faits sur ce sujet ;
il arrive h conclure que la classe des Crustacés peut être
naturellement sous-divisée en trois groupes principaux, d'a-
près la structure et la disposition du mécanisme des bran-*
cbiesî ainsi son premier groupe comprend les Crustacés nU"
dlbranches, et renferme les Stomapodes, Amphipodes, Lopliyro-
pes, Phyllopes, moins les Apus ^ et Siphônostoraes. Le second
groupe , comprenant les Cryptobranches à branchies frangées^
est composé des Décapodes macroures , sauf la section des
Anomaux et les Porcellanes. Enfin le troisième groupe ,
celui des Crustacés Lamellibranches , réunirait les Décapodes
Brachyures, les Macroures Anomaux, les Porcellanes, les
Isopodes , les Hétéropes ou Xipliosures, et les Multirames ou
Apus.
M. Duvernôy, avec une modestie qui caractérise le véritable
savant , ne donne cette classification qu'avec réserve et comme
un essai. Il montre ensuite les affinités du genre Limule et
termine ainsi. Je sais bien que cette classification est loin de
faire sentir toutes les ressemblances des Limules avec les
autres articulés, surtout avec les Arachnides; mais à cette
occasion je rappellerai Une grande pensée de Cuvier, par la-
quelle je terminerai.
« Nos méthodes de classification , a dit ce maître de la
science, n'envisagent que les rapports les plus prochains ; elles
ne veulent placer un être qu'entre deux autres , et elles se
trouvent sans cesse en défaut. La véritable méthode voit
chaque être au milieu de tous les autres , elle montre toutes
les irradiations par lesquelles il s'enchaîne plus ou moins
étroitement dans cet immense réseau, qui constitue la nature
organisée , et c'est elle seulement qui nous donne des idées
grandes , vraies et dignes d'elle et de son auteur ; mais dix ou
vingt rayons ne suffisent pas souvent pour exprimer ces in-
nombrables rapports. »
M. Laurent présente un ouvrage intitulé : Recherches sur
la SpongHic Jluylatile, Ce mémoire contient le ^développe-
204 SOCIÉTÉS SAVANTES.
ment des observations dont nous avons parlé dans le précédent
numéro de la Recrue , page 188 , observations dont M. Lau-
rent nous a rendu témoin ; Tauteur en donne une analyse ra-
pide. Il résulte de ses recherches , que les Spongilles fluvia-
tiles sont de véritables animaux doués de mouvemens de
contraction , que ces mouvemens ne se manifestent pas brus-
quement , mais qu*on les voit se produire lorsque Ton soumet
le tube des jeunes Spongiles à des frottemens légers et réité-
rés , en les laissant tomber à plusieurs reprises dans un vase
contenant de l*eau , ou en percutant avec le doigt la plaque
du porte objet du microscope : toutes ces actions mécaniques
font retirer graduellement le tube le plus distendu, qui est alors
transparent et à ouverture très-béante, jusqu'à ce qu'il ne
paraisse plus que sous la forme d'un petit tubercule ou mame-
lon opaque , qui se distend de nouveau , et ouvre son ouver-
ture si on le laisse quelques temps en repos.
M. Laurent compare ensuite le tissu animal d'une jeune
Spongille au tissu plastique rudimentaire des embryons, tel
qu'il l'a décrit d'après ses observations et celles de M. Dujar-
din ; il fait connaître les élémens de l'organisation de ces
êtres, il présente quelques observations sur leurs œufs, et
termine en rapportant quelques expériences qu'il a faites sur
ces animaux. Ce mémoire est renvoyé à l'examen de MM. Du-
méril et De Blainville.
M. Dujardin présente un nouvel appareil pour éclairer les
objets vus au microscope par transparence. Cet appareil, très-
ingénieux , est adapté au microscope de MM. Trécourt et
Obcrhausen , et il a pour but de concentrer sur l'objet soumis
au microscope, la lumière illuminante, de telle sorte, qu'elle
semble sortir de l'objet lui-même. Cet appareil est renvoyé à
l'examen de MM. de Mirbel , Arago et Turpin.
M. Duuernoy communique un travail de M. Wagner in-
titulé : Note sur les mœurs du Macroscèlide de Rozet.
On sait que ce curieux Mammifère a été découvert en Al-
gérie par M. Rozet , et décrit pour la première fois par
M. Duvernoy; M. Wagner, qui a fait un assez long séjour
dans ce pays , pour y recueillir des objets d'histoire naturelle ,
«OCIÉTÉS SAYANTÏS. îkô5
a eu l'occasion d'observer le Macroscélide , et il a pu donner
des détails Irès-inléressans sur ses mœurs à l'état de liberté et
en domesticité. Le Macroscélide se lient dans les crevasses de
grandes roches détachées, sur une montagne rocailleuse située
au bord de la mer près d'Oran. 11 ne creuse pas de trous profonds,
mais il fait pour ses petits une espèce délit dans les broussailles
les plus épaisses du Palmier nain {Chamœrops humilis ). Il se
nourrit de larves d'insectes , de sauterelles et de mollusques
terrestres. Incapable de casser la coquille de l'Hélice lactée ,
il introduit sa trompe dans cette coquille et ne laisse pas à Ta-
nimal le temps de se retirer, etc. , etc. Cet animal est très-
doux , il ne pousse qu'un très-petit cri ou sifflement quand il
est poursuivi. Les Macroscélides marchent toujours sur leurs
quatre pattes^ mais ils se servent de leurs longues jambes de
derrière pour sauter sur leur proie.
M. Roberton présente la note suivante : Sûr la respiration
et la déglutition du Boa conslrictor.
« Pendant la déglutition , bien lenle , d'un objet très-volu-
mineux , comme d'une poule, entière , toute communication
est interceptée entre les narines et les poumons ; voilà com-
ment, par une prévision admirable de la nature, \e Boa con-
tinue à respirer : il pousse la glotte tout-à-fait en dehors de
la bouche , au moins de trois pouces en avant de sa position
ordinaire , et toute compression qui pourrait gêner la respira»
lion est empêchée de tous côtés, en dessus, par l'objet même
avalé , en dessous par les tégumens flexibles et élastiques du
gosier, et latéralement par les deux branches de la mâchoire
inférieure. Pour faire l'expiration il ouvre l'orifice de la glotte,
(jui offre alors une étendue suffisante. pour admettre un doigt ,
et le souffle de son expiration est fort comme celui d'un souf-
flet ; l'inspiration a lieu sans aucun changement dans la posi-
tion delà glotte, alors elle est fermée par des Sphincters ; l'air
est retenu dans les poumons à peu près une demi-minute.
M. Duméril dit qu'il a aussi observé ce fait, et que la glotte
se place alors dans rinlervallç des deux branches écartées de
la mâchoire inférieure.
aOÔ SOCIÉTÉS SAVANTES^
Nous [ne pensons pas que celte observation intéressante ait
été encore publiée.
Séance du 24 septembre i858. — M. Geoffroy Saint-Hi"
laire lit un mémoire sur divers animaux contemporains des
êtres Crocodiliens et des âges antédiluviens.
Ce sont , pour ce célèbre naturaliste , des animaux qui ap-
partiennent au groupe des Marsupiaux et des Monotrèmes ,
groupe qui passait avant lui pour un ordre de Mammifères , et
qui , selon les nouvelles idées de M. Geoffroy Saint-Hilaire,
ne doit élre placé sur le rang des Mammifères , ni pour son
âge dans la série des siècles , ni pour sa qualité d'organisation.
Aussi , poursuit le savant académicien , si des animaux Mar-
supiaux ont été trouvés dans les terrains de seconde forma-
tion , rien n'est changé dans les conditions générales qui do-
minent ces faits , et ainsi point de Mammifères proprement
dits dans les terrains secondaires. Les Cheirotherium , ou
les êtres connus par la considération d'empreintes de pieds
sur du grès rouge (en Angleterre) sur du grès bigarré (en
Allemagne) , sont des espèces Marsupiales ; si celles-ci sont
attribuées , comme le prétend l'auteur, à une autre classe ,
ces nouvelles découvertes ne modifient en rien l'ancienne gé-
néralisation. Il en est de même des prétendus Didelphes trouvés
dans les terrains ooliliques des environs d'Oxfort, et que
M. Valenciennes nomme générîquement Thylacotherium. Au
moyen de ces rectifications il y a toujours accord des âges, des
terrains et des développemens de l'animalité. On doit voir là
un merveilleux accord , un retour remarquable à la générali-
sation i point de Mammifères fossiles dans les terrains se-
condaires ; car ce que Ton croyait avoir observé touchant les
espèces à bourse, est rapporté à une classe nouvelle à fonder
sous le nom de Marsupiaires.
Et la dernière condition de cette réforme pour la nouvelle
classification amènerait cette pensée toute théorique , que
dans l'ordre des temps au sujet de l'animalité, les reptiles,
et nommément les Crocodiliens fossiles , vivaient contempo-
rainement avec les Marsupiaux : car tous ont donné leurs os
fossiles aux terrains scccndaires. Enfin ù la suite les Mommi-
SOCIETES SAVANTES. 207
fères entreraient dans rarrangemement du globe, car, devenus
débris fossiles dans les entrailles de la terre , ils sont gissans
dans les terrains tertiaires.
La plusbaute conséquence du mémoire de M. Geoffroy St-
Hilaire serait celle-ci : il y aurait eu , entre Tapparition des
êtres classiques nouvellement nommés Marsupiaires et les
êtres classiques anciennement nommés Mammifères , entre
leur apparition successive et leur ensevelissement dans les ter-
rains des deux natures , il y aurait eu pour la transition des
faits , sommeil dans Taclivité du développement des choses ,
cessation de la vie ou du cours de phénomènes , qui plus tard ,
lors d*un jour providentiel , auront recommencé avec une in-
fluence progressive , dans la raison de l'animalité : la classe
des Mammifères serait ainsi venue habiter la terre , quand',
auparavant , la classe des Marsupiaux existait sans véritables
Mammifères.
M. Geoffroy Saint-Hîlaire dit , en terminant , que ce qui
lui a suggéré de telles pensées à priori , tient à un système
logique et philosophique, duquel il déduit la justification de
Texistence de son mémoire.
Nous regrettons que les limites de la Rei^ue ne nous aient
pas permis d'insérer tout le travail du savant académicien s
on aurait mieux pu apprécier les vues de haute philosophie qui
y sont développées; Ton aurait vu aussi quelle éclatante justice
M. Geoffroy Saint-Hilaire a rendu à son illustre rival , Cu-
vier, en parlant de la détermination des mâchoires fossiles de
Slonesfield et en disant que , s'il n'avait jamais pu voir les
objets et s'assurer de la justesse des déterminations de Cuvier,
il aurait soutenu qu'elles étaient exactes ; tant il a la convic-
tion de la profonde connaissance que Cuvier avait de ces
choses. Une telle manifestation d'estime de notre plus célèbre
naturaliste vivant , pour le grand homme contre lequel il a
soutenu une lutte scientifique pendant plus de vingt ans , les
honore tous deux ; elle est un grand et noble enseignement
pour ceux qui ont l'ambiiion de suivre leurs traces.
M. Breschet lit un rapport sur un mémoire de M. Milneâ
2o8 SOCIÉTÉS SA.VANTÈS.
Edwards intitulé : Recherches pour sentir à Vhlstoirc de la
circulation du sang dans les Annélides.
M. Breschet dit que pour faire de bonnes recherclies en
anatomie et en zoologie , il faut aller voiries animaux dans les
lieux qu'ils habitent, les étudier vivans et les disséquer à
rétat frais ; c'est ce qu'a fait M. Edwards dans le cours de
diverses excursions sur nos côtes ou à Alger. Le savant rap-
porteur expose ensuite les observations contenues dans le me'-
moire qu'il analyse , il rapporte les principales et termine en
proposant l'insertion dans le Recueil des savans étrangers.
M. Dujardin adresse un travail sur les Annélides ; nous le
ferons connaître sous peu.
Le prince Charles Bonaparte de Musîgnano adresse à l'Aca-
démie, par l'entremise de M. Is. Geoffroy St-Hilaire, plusieurs
fragmens de la nouvelle classification des animaux vertébrés ,
qui est le fruit des assidus travaux auxquels il s'est voué entière-
ment depuis plusieurs années. Un de ces fragmens est relatif
aux Reptiles, un autre aux Poissons, deux autres aux mammi-
fères. Dans la pensée que nos lecteurs seraient flattés de
connaître à l'avance les résultats encore inédits de ces tra-
vaux d'un zoologiste aussi distingué , nous avons cherché et
nous avons réussi à nous les procurer , et nous publions au-
jourd'hui en entier ceux qui se rapportent à la classe des Mnm-
mifères.
SYNOPSIS ORDINUM.
■ *
^'' .y^^ ^' '); SERIES PRIMA. — PLACENTALIA.
Generationis organa ab uno exterius discrela : vulva unifo-
ris : fœta matura : mammae conspicuae : ossula ad pubem acces-
soria nulla : scrotum peni poslpositum.
SdBCLASSIS 1 . QUADRUPEDIA.
' Artus quatuor manifesti : collo caput distinctum a trunco.
Sectio I. — UnguiculatA.
Ungues digîlorum laulum apices oblegentes.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 209
I. Primates. Triplex denlium qualitas, série continua ; in-
cisivi superiores 2 vel 4 > niolarcs tritorii ; mammae pectorales:
pénis liber , pcnsilis : artus antici manibus tcrminati.
II. Ghiroptera. Triplex dentium qualitas , série continua ,
incisivi superiores 0-2-4 mammae duo pectorales : pénis liber,
pensilis : arlus antici, digitis longissimis^ junctis (dempto
brevissimo poUice) merabrana nuda, ad pedes usque producta ,
alifprmi. — Nocturna, l ^
/.iKlHlfî .A
III. Besti^e. Triplex dentium qualitas, série continua^
molares dimorphi ; antici spurii , postici tuberculis acutis
pluribus coronati , supra subtusque hinc inde quatuor : inci-
sivi 2-6 : mammse plures, abdominales : pénis vagina abdomini
adhœrenti iuclusus : artus liberi.
IV. Fer^. Triplex dentium qualitas, série continua : molares
trimorphi ; antici sectorii, ferioiis utrinque saltem unus,
postici non cuspidati sine tuberculis acutis; laniarii duo, va-
lidi , et incisivi sex in utraque maxiila : mammae plures , ab-
dominales : pénis vagini abdomini abdhœrenti inclusus z^artus
liberi, exporrecti , distincti , gradientes.
V. PiNNiPEDiA. Triplex dentium qualitas, série continua:
mammae abdominales : pénis vagina abdomini ahaerenti in-r
clusus : artus brevissimi , retracti, obvoluti, pinniforraes.
VI. Glibes. Duplex dentium qualitas, laniariis nuUis séries
interrupta ; incisivi infra supraqne duo, elongati, superioribus
sœpe duo accessorii additi, molares ad summum 24; tritorii :
mandibulis borizontaliter promotis rasores. iB/HÇTc r^^âq mUwii
VII. Bruta. Dentés aut duplicis aut unicae qùalitalis , ant
nuUi ; incisivi nulli , ubi molares, 14-98 ungue digitorura
exlrmitates obvolventes, conicî, fere sculponei.
SECTIO II. — UNGULATA.
Ungues sculponei, digilorum phalanges exlremos obvol-
ventes : clavicula nulla : antibrachium constantes pronum.
VIII. Pecora. Dentium qualitas raro triplex : pedes bisulci :
ossa metacarpi et metalarsi çonnala : venlriculis quatuor ru-
minantia.
'4
^10 SOCIÉTÉS SAVANTES.
IX. Pei.lU/E. Dentium qnalitas saepius triplex : slomachus
âimplex , aut licct compositus ruminationis impotens.
SuBCLAssi§ II. — Çetç^
Artiis posleriores extns nulli : anteriores pinniformes caput
déficiente collo indislinctum atrunco.
Corpus pisciforiiic , cauda cartilaginea borizontall plnni-
formi terminaluni. — Aquadca^ auriculis pilisque destttuta,
X. SiRENiA. Mammae pectorales : spiracula nulla. — P/y^-
tophaga.
XI. HiDRAULA. Mamnwe Inguinales : spiracula. — Zoo^
phaga,
SERIES SEGUNDA. — OYOVIVIPARA.
GepçraVionis organe ab, ano exlerius haud discrela : vwlva
iiUeri^ bifaris : fœta abortiva , extra utcrum maturanda :
mami)iiS0 inconspicuae : ossula ad pubem duo accessoria : sccor
tum pi:$p/ositufl[> peni retioveJ:so,
SUBCLASSIS m. ^-r DlDELPHIA.
^ Art us quatuor manisfesti : collo caput dislinctum a trunco.
Xli Marsufiàlia. Faeininarum mamiiMe marsupio abdomi-
naVi ( niaslothecn ) vel ejus rudimentali plica occultîB : dentés
alveolares , duplicis aut Iriplicis quali^atis : pedes arabulatorii,
ppslici SDepe desineiUes in niaons
Xlil. MoNOTREMATA. Cloaca oxcretionis et generalionis
ovgaiia iûtra se coatinensi niastotheca nulla: dentés alveolares
nulli : pedes aut natatores aut fossores*
• • AAl
CONSPECTUS FJMILIJRUM. ' '""
Ordo I.— Primates,
1. HoMiNiDiE. Artuum tantum antici in manus desînentes ,
poUice cuique digito opponibili.
I. Hominina» Corpus erectum , plantigradum , ecaudatum.
II. SiMiD^. Artus singuli in manus desinentes , pollice,
galtem in posticis , cuique digito opponibili ; dentés incisiviplus
SOCrÉTÉS SAVANTES. 21 1^
minus crccli infra siipraque qiialuor : vulliis dcnudalus. —
Anthropomorpha.
a. Simina. Manus singulœ pollice cuicjue digito opponibili :
dentés molarcs ulrînquc infra supraque quinque, tuberculali :
nàres approximata; : ungues brèves , depressi.
3. Ccbina. Manus singulae, anticis interdum imperfeclis,
poTliee cuiqne digito opponibili ; dentés molares utrinqne infra
supraque sex , tuberculali : nares inter se remotae : ungues''
brèves , depressi.
4. Ilapalina, Manus tanlura posticae pollice cuiqne dîgîlo
opponibili : dentés molares utrinque infra supraque quinque,
cnspidati : nares inter se ren>o!9&: ungues longissimi , arcuati,
compressi, aculi.
III. LEMURiDiE. Arlus singuli in manus desinentes pollice
cuique digito opponibili : dentés incisivî procumbenles aut
su^ra vel infra plus quàm quatuor; molares cuspidati : vnllus
pilosus : nares terminales, sinuosa. — Ferifàtmitl, •'*■ ^*^*
5. Lcmurina. Arlus caudaque liberi.
6. Galeapithecina, Arlus autici membraoâ villosa cum pos-
teriorlbus caudaque conjuncti.
o!t. Ordo II. — Chiroptera.
♦ tV. Pteropodid^. Dentés molarcs aut obtuse tuberculali
aut laîvcs î inciaivi parvî, inanes, inter validos laniarios stipati r
digitus index omnium pbalangium numéro absolutus , uugui-
culalus. — Frugivora. Grcgaria.
y. Pbercïpodina. Nasus simplex : caput conîcum, elongatum;
iKiVes tubulos» ; bd>i» lonuia , tragus nullus : unguis digiti
indicis plerumqueacuUis: membrana interfcmoralisbrevissima r
cumàtK vel brevissima vel nuHa.
V. VESPERTiLîONiDiE. Dciites molarcs tuberculis aciitis coro-
nati : nullus alarisdîgitus numéro omui phalangium absolutus;
i|id^ ex uDguiculalus. — Insectwora. v^
Ml. Vampyrid^. Dentés molares luberculis acutis coronatî r
tertius tantum alaris digilus numéro omni pJ»alangiuni absolu-^
lus : index exuuguiculalus. — Insectii'ora^^(x .s^iù^-jO .ic
12. Fampyrina, Nasus appendice foliacea sîmplici : tragn*
distinclus.
212 SOCIÉTÉS SAVANTES.
8. NocliUonina. Nasns simplex : labia magna , prolapsa :
canda brcvis , crnssa , apice libéra.
q. p^csperl'dionina. Nasus simplex : labia congnin : canda
Ipnga , membrana inlerfeinorali ainpla obvoiula.
10. Rhinolophina. Nasus appendice foliacea complicala :
tragus nullus.
1 1 . Rliinopomlna, Nasus appendice foliaceo simplici : Iragus
distinclus.
Ordo III. • — BestiuE.
^. VII. Talpidjï;. Arlus antici fossores.
j i3. Talpina. Roslrum produclum.
VIII. SoRiciDJE. Artus omnes vel ambulatores , vel nalalo-
res : culis pilosa.
14. Soricina Pedes fissi,
i5. Myogalina. Pedes palmati.
IX. Erinaceid^. Artus. omnes ambulatores : culis spinosa.
16. Erinaceina, Corpus conglobabile : cauda brevissima.
Ordo iv. — Fer^e.
X. CERCOLEPTiDiDiE. Mammae duo tantum , inguinales :
lingualongissima, extensilis : cauda prehendens, Iota hirsuta.
17. Cercoleptidina. Dentés 36 , sex nempe incisivi, duo
laniarii , molares decem ( spuriis 4 ) ^ ^^ ulraque maxilla.
Anomala, Primates frugivoros cum Bertiis conjungit,
XI. Ursid^. Dentés molares posleriores tritores : pedes
plantigradi plan lis denudatis : un gués obtusiusculi.
18. Ursina. Dentés incisivi mandibulae ad lineam collocati.
ig. Melina. Dentés incisivi mandibulae extra lineam col-
locati.
Xïl. FELïDiE. Dentés molares posteriores , dentis postremîs
minoribus , seclores : pedes plerumque digitigradi , plantis
pilosis : un gués acutissimi.
20. Vii^errina. Dentés molares tuberculati utrinque bini
post carnivorum supra , infra unus : lingua aspera : folliculus
glandttlosus pone anuni.
21. Canina. Dentés molares tuberculati utrinque bini post
carnivorum infra supraque : lingua lœvis.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 2l5
22. Felina. Dentés molares tuberculali nulli in maDciibuIa :
lingiia aspera. — Sanguinaria.
23. Miutelina. Dentés molares luberculati in utraque mnxilla *
unus post carnivorum utraque supra : lingua laevis. — Corpus
elongatum , gracile , ductile : pedes brèves,
OrDO V. — PlNNlPEDIA.
XIII. Phocid^. Dentés laniarii médiocres, inclusi.
24. Latacina. Artus posteriores anterioribus longiores, inler
se distantes.
25. Pkocina, Artus posteriores reversî, iuvicem proximi.
XIV. Trichechid^. Dentés laniarii longissimi) producti ,
validi, in maxilla tantura. ,,r, , (
26. Trichechina. Artus posteriores reversî, invicem proximi.
— Corpus ohesum.
Ordovi. — Cete,
XV. Manatid^. Dentés molares compositi aut Semi-com-
positi corona plana aut sulcata. — a-j. Manalina, Artus fere
brachiiformes, plenijanque unguiculali.
XVI. Delphinid^e. Dentés corona non plana : artus prorsus
pinniformes^ exunguiculati : caput vel médiocre vel parvum.
28. Delphinina. Dentés, conici , saepius numerosi , infra
supraque.
29. Monodonlina. Dentés tantum duo , prœlongi , acuti ,
ex torlili fabrica spiratim incisi , osse maxillari infixi ( uno
saepius abortivo ).
XVII. BALiENiDiE. Dentés numerosi corona non plana : ar-
tus prorsus pinniformes , exunguiculati : caput immane.
30. Phfseterina. Dénies inferiores conici a totidem maxillae
foveis excipiendis; superiores parvuli, absconditi.
3i. Balœnina, Dentés inferius nulli : laminée corneœ binae
in maxilla inœqualiter pectinatœ os hinc inde occludentes.
Ordo vu. — Bellu^e.
XVIII. ELEPHANTiDiE. Digiti sub tegumculis reconditi ,
ungue tantum dignoscendi.
32. /r//7/7o/>o/amina. Pedes tetradactyli. ,. - , y ^ ^*
33. Rhinocerontina. Pedes tridactyli. •^^^''o*^ «^^-^
ftl4 SOCIÉTÉS SAVàNTES.
34* Elephantina, Pedes pentadactyli.
XIX. SuiDiE. Digili ad apicem saltem fissi. r.'uA
35. Taplrina. Pedes anteriores tetradactyli , posleripres
tridaclyli : digiti cute obvoluti, ad apicem fissi.
36. Suîna. Pedes tetradactyli , posteriores interdum Iridaç-
tyli : digiti insessores conslanter duo.
57. Anoplotherina. Pedes didactyli.
XX. Hyracidje. Digiti arluura anteriorum quatuor, pbsle-
rîorum très , cule obvoluti , apice fissi : ungues lamellarés.
38. Hyracina» Digitus artuum posteriorum internus ungue
curvomunitusî cutis dense pilosa : dentés incisivî supra duo.
— Gliribus accedentia.
XXI. Equid^e. [Pedes tridaclyli duobus digîtis abortivîs la-
teralibus absconditis; principalis solida ungula convallalus.
Z^, Equina. Çiov^ns dense pilosuin, collo caudaqae longe
crinitum : dentés incisivi infra supraque sex.
Ordo VIII. — Pecora.
XXII. Camelid^, Dentés laniarii infra supraque : duo in-
cisivi supra , infra sex : cornua nulla.
4o. Camelina. Rostrum produclum : sinus lacrymales nuUi:
pedes subtus callosi, digitis cute obvoluiis solo apice bisulci.
XXIÏI. Gervid^e. Dentés laniarii infra nulli : incisivi supra
nulli, infra octo : cornua in maribus fere ordinaria , rarissima
in fœminis , caduca , solida , pedunculata , ramosa , cuticula
villosa temporaria saltem , induta.
4^^* Moschina, Dentés laniarii duo , productif supra in ma-
ribus : sinus lacrymales nulli[: cornua nulla : fcllicul^s prae-
pulialis moschifer î
42. Cerç^ina, Dentés laniarii plprumque nulli : sinus lacry-
, jnales saepius magni : coruubus mares instructi.
XXIV. CAMELOPARDALiDiE. Dcntcs laniarii nulli : incisivi
supra nulli, infra octo : cornua in utroque sexu perennia, so-
lida , brevia , simplicia , cuticula villosa induta.
43- Camelopardalina. Dentés molares utrinque sex conti-
gui : pedes prorsus bisulci.
XXV. Bovidé, Dentés laniarii nulli ; incisivi supra nulli ;
SOCIÉTÉS SAVANTES. 2l5
îufra octo : cornua sœpius in utroque sexu , perennia , ex osse
frontali producta , elastico tegumenlo vaginata. .
44- ^ntilopina. Cornua solida.
45. Bovina, Cornua cavernosa.
Ordo IX. — Bruta. ,
XXVI. Myrmecophagid^. Dentés nuUi : os perexiguuin :
lingua angusla, emissilis.
46. Manidina* Corpus squamosunik
47. Myrmecophagina, Corpus pilosum : ungues anteriorùs
validi , marine aculo.
XXVIT. Dasypodid.î:. Dentés : lanîarii nuUi : molares 26-«-
98 : rosi mm productum.
48. Orycleropodina. Corpus pilosum : dentés molares fîbrt)si
cylindrocei, tadicibus deslituti.
49. Pasfpodina. Corpus cataphractum : dentés Vbi cylin**
dracei , vel lamelliformes , radicibus destituti.
XXVIII. BftADYPODiDiE. Dentés : incisivi nulli : rnoléres non
ultra 18 : roslrum brève : arlus anlici longiot^s. ^ ' • ""
50. Bradfpodina, Corpus villosum : dentés lartîafîl aè^tt J
molares cylindrici , radicibus desliluti ? maramte duo , pecto-
rales î digiti tuie juncti : ungues maximi , falculares.
Ordo x. — Glires.
XXIX. CniROMYDiDiE. Claviculœ perfeclaî : manimœ ()\io :
inguinales : cauda longissima. ^^
5i. Chiromydina. Pedes pcntadactjli , digilo medio elon-
gato, gracillimo, nudô : poâtici in maillis pollice cuique digito
opponibiiidesinentes. .s'iluoO .aaif«;>ï/.KJAH .Vj!ÎXX
XXX. Cavidje. Clavicul* imperfectse : corpus fjilosum s
dentés incisivi duo supra; molares sexdecim : pedes poslerio-
res vel tridactyli , vel pentadactyli, utroque digito laterali mi-
nime. • »
Ô2. Cauina. Dentés molares radicibus destititliirkulçellQaitjJ
63. Dasyproctina. Dentés molares compositi- ^btuija ii»qai
XXXI. Claviculae imperfectae : corpus pilosum : 4«ités in-
cisivi supra quatuor duplicâii ( in junioribus sex) : p«des au-
teriorcs letradaclyli , posteriores peniadaciyli. .54 i 'iiti&&:
±l6 SOCIÉTÉS SAVANTES.
54» Leporina. Corpus plantœque pilosae : dentés molares
lamellosi.
XXXÏI. IIystricid.^.. Claviciilœ imperfeclae , exiguœ : cor-
pus spinosum : (lentes incisivi duo supra : pedes anteriores te-
tradaclyli, posteriores penladaclyli.
55. Hj-stricina, Dentés molares corona plana lamellosi? lin-
gua hispida.
XXXIII. MuRiDE. Claviculae perfectae : dentés molares sim-
plices,
56. Marina» Cauda squamata : vellus setis aculeisve mix-
tum.
5y. Dipodina, Cauda longissmia , apice floccifera : pedes
saltatatorii , antici brèves , postici longissimi.
58. j4rctomydina. Cauda vel brevis , vel nulla : vellus
molle, subuniforme: pedes œquilongi.
59. Sciurina, Cauda longa , villosa : vellus moUe/uniforme :
pedes aequilongi.
60? Lagostomurina? Cauda pectinata : vellus delicalissimc
molle, uniforme: pedes antici brèves, postici elongali : —
Dentés inciswi inferiores canaliculati
XXXIV. CASTORiDiE. Claviculx perfectœ : dentés molares
coraposili.
6i, Arç'icolina. Dentés molares radicibusdestituti, lamellosi :
"^Herbif^ora.
62. Casiorina. Dentés molares radicibus instructi.
Or.Do^xi. — Marsupialia.
XXXV. HALMATURiDiE. Dcntcs, in modura, plus minus ^/i-
rum incisivi elon«:ati , carnivori nulli ; molares tuberculis
coronati.
63. Phascolomidina. Dentés in modum penitus Glirum ;
incisivi elongati infra supraque duo; laniarii nulli, vel tan-
tum supra , exigui ; molares tuberculis transversis duobus :
caput grande , depressum : artus brèves : ungues fossores :
cauda nulla.
64. Halniaturina. Dentés incisivi duo infra, longi, lati,
acuti j sex supra : laniarii , infra saltem , nulli : artus ante-
SOCIETES SAVANTES, ÔI7
riores brevissimi , posteriores longissimi digitis duobus con-
junclis , poilice nullo : cauda fulciens.
65. Petaurina. Dénies incisivi duo infra , longî, lali ,
aculi ; sex supra : laniarii longi, aculi supra , ^latentes infra
vel nulli : arlus aequilongi digitis duobus conjunctis poUicc
grandi , exungui , fere retroverso : cauda prehendens.
XXXVI. DiDELPHiDiE Dentés in modura Bestiarum : car-
nivori nulli : niolares tuberculis acutis coronati ulrinque très.
66. Didelphina. Artus postici in manus poilice cuique di—
gito opponibili desinentes : cauda prehendens, parlim nuda :
dentés incisivi decem supra , infra oclo : lingua bispida.
/ XXXVII. ThylaciniDuE. Dentés in modum Ferarum: infra
supraque caruivori quatuor !
67. Thylacinina, Arlus postici poilice nullo ; cauda pilosa :
dentés 46.
Omnium Ferarum ipsissiarum magnis carnwora\ralione
dentium»
OrDO XII. MONOTREMATA.
XXXIX. EcHiDjNiDiE. Corpus spinosum : rostrum cylin-
draceum , attenuatum : pedes fossores.
68. Echidnina. Aculei parvi , palato affixi loco dentium :
liogua emissilis.
XXXVIV. Ornithorhynchid^. Corpus pilosum : rostrum
valde depressum, latuin [anatinum) : pedes palmati.
69. OrnUhor/nchina, Dentés molares utrinque duo infra
supraque : lingua lata , mollis , carnosa. -
Nous placerons à la suite de celte classification un court
aperçu de celle que M. Isidore Geofroy a adoptée et développée
dans ses cours de 1837 et i838, au Muséum d'Histoire natu-
relle, et dans son cours de 1837 à la faculté des Sciences.
Cette classification n*a encore jamais été publiée en entier par
son auteur ; en la rapprochant de celle de M. le prince de
Musignano, que nous faisons aussi connaître pour la première
fois, de celle que vient de publier M. Duvernoy et de celle
dont M. de Blanville a donné déjà divers fragmens , nos| lec-
teurs auront une idée complète des eâbrts que font de tous
ai 8 SOCIÉTÉS SAVANTES,
côlésles zoologistes français pour rendre plus naturelle la dis-
tribution de la première classe du règne animal.
La classification de M. Isidore Geoffroy a de nombreux rap-
ports avec celle de M. le prince Charte Bonaparte; car lui aussi
admet trois sous-classes , subdivisées en treize ordres et en
nombreuses familles dénommées , afin de réduire la nomencla-
ture au moindre nombre de mots , d'après le nom du genre qui
en est le type. De même encore, il rétablit Tordre des Primates
de Linné , qu'il appelle Primates en français , et celui des
Sirenia d'ïlliger, qu'il appelle Siréniens; après ces rapports si
remarquables entre deux classifications , dont les auteurs, tra-
vaillant simultanément en des lieux divers , n'ont eu ensemble
aucune communication , il y a d'ailleurs des différences plus
nombreuses et plus importantes encore, qui découlent princi-
palement des vues que M. Isidore Geoffroy a admises et ex-
posées depuis long-temps sur ce qu'il nomme les classifications
paralléliques ou par séries parallèles.
Voici d'abord comment sont formées les trois sous-classes
admises par M. Isidore Geoffroy :
'sans os marsupiaux. . . . Série I.
quadrupèdes , à I
bassin bien |
développé Xi
bipèdes, à bassin ri
Mammifères ^ ^^- - >ppé lavec des os marsupiaux. Série II.
à bassin rudiraentaire ou nul. . . . Série IIL
Ces trois séries , dont la troisième se trouve comprendre tous
les mammifères essentiellement aquatiques , sont , suivant
M. Isidore Geoffroy , parallèles ; c'est-à-dire qu'elles vont
toutes trois en présentant de leur commencement à'ieur fin, des
simplifiications ou dégradations analogues, et se composent de
groupes qui se correspondent respectivement. La première série
est d'ailleurs de beaucoup la plus nombreuse , et par suite ,
celle dont la classification offre le plus de difficultés. Voici une
portion du tableau synoptique qu'a présenté à son cours Mr Is.
Geoffroy , et que nous regrettons de ne pouvoir , à cause de
son étendue , reproduire dans son ensemble.
ajttl'ab ^'
I^enls.( !îl^^1'^""\ pâlies ou nageoires.
colonnes.
formées
en
> similaires ou nulles.
SOCIBTÉS SAVANTES. 2ig
! mains. . Ordre I. Primates.
crochets. II. Tàedig&àses^
I extrémités I aîles , . . III. Cheikoptères.
IV. Carnassieks.
V, ROWGEURS.
VI. Pachydermes.
VII. RUMINAHTS.
vin. ÉDEKTM.
Parmi ces huit ordres, il en est un qui n'a d'ailleurs ivé
atimis qu'avec doute , celui des Tardigrades , et deux autres
dont les noms ont été indiqués comme devant élre changés :
ceux des Pachydermes et des E dentés, dont M. Isidore Geoffroy
a cependant continué à se servir provisoirement. Enfin , pour
rendre complètement , quoique succinctement , les idées de
M. Ts. Geoffroy, nous devons dire qu'il ne regarde pas cette pre-
mière série elle-même comme uni-linéairc, mnhhien comme
pouvant, à un point de vue plus spécial , se diviser en plusieurs
séries parallèlts secondaires.
La seconde grande série comprend trois ordres. Les deux
premiers sont les Marsupiaux carnassiers et les MARSUPiAUk
FRUGIVORES, qui Correspondent aux Carnassiers et aux Rongeurs
de la première série , et que l'on pourrait exprimer en un seul
mot pour exprimer cette correspondance, Pro-carnassiers (prô-
fcrœ) et pRO-RONGEURS (pro-glires). Le troisième ordre , celui
des MoNOTREMEs , correspond aux édentés.
La troisième série comprend deux ordres, l'un celui des
SiRÉNiijrs, correspondant à celui des Pachydermes dans la pre*-
inière série , et n'ayant point d'analogues dans la seconde î
l'autre, celui des Cétacés correspondant aux Edentés de la pre-
mière et aux Monolrèmes de la seconde.
Nous terminerons succinctement ^et aperçu de la classifica-
tion de M. Isidore Geoffroy par l'indication des familles qu'il
admet dans chaque ordre. Nous serons ici, d'autant plus brefs,
que ces familles ont presque toutes été indiquées déjà daus
l'analyse des leçons zoologiques de M. Isidore Geoffroy, publiées
en 1 835 et 1 836 , par M. Gervais.
Première Série.
PRIMATES, SjEcxioN i. L'homme seul. Sficx. u. Famille <•
22Ô SOCIÉTÉS SAVANTES.'
Singes» 2. Lémuriens. 3. Tarsiens ( seul genre Tarsier )#
4. Chiromyens (seul genre Chiromys ou aje-aye. — TARD!—
GRADES, fam. unique. Brad/piens (genre Cholépe et Bra-
dype). —CHÉIROPTÈRES. Sect. 1. Galéopithéciens (seul
genres Galéopithèque ). Sect. ii. fam. i Ptéropiens 2 Ves-
pertiliens. 3. F'ampiriens, — CARNASSIERS. Sect. i fam. 1
Cercoleptiens ( seul genre Kinkajou Cercoleptes ). 2 Ursiens.
3. Mustéliens. 4 Vlverriens, 5. f^ulpiens. 6. Féliens» ( Ces
dernières familles u*ont été indiquées que comme provisoire-
ment établies). SECT. 11. fam. \. Phociens, 2. Trichéchiens.
(seul genre Morse, Trichechus). Sect. m. fam. 1 Gymnuriens
(fam, provisoirement établie pour le seul genre Gymnure).
2. Tupaïens ( seul genre Tupaia ). 7). Macroscélidiens (seul
genre Macroscélide ). 3. Soriciens, l\, Talpiens, 5 Erinaciens,
— RONGEURS, (fam.) i. Sciuriens. 2. Castoriens3. Muriens
(famille qui sera probablement à subdiviser) 4- Diploslomiens
5. Talpoïdiens. 6. Histriciens. 7. Léporiens. 8. Cat^iens —
Pachydermes. Sect. i.(Caract. : ongles dissimiliaires)* fam.
Hiraciens, (seul genre Daman ///tû!^). — Sect, 11. fam. unique,
Éléphantiens (seul genre éléphant). Sect. m. (caractères :
Plusieurs sabot déforme sjmétrique à chaque pied), fam. i.
Tapiriens. 2. Rhinocériens, 3. Hippopotamiens» ( Chacune de
ces familles ne se compose que d'un genre parmi les animaux
au jourdhui vi vans à la surface du globe). Sect. iv. ( Caraçt. :
à chaque pied , deux sabots principaux, aplatis en dedans),
fam. unique Suilliens. Sect. v. fam. unique Solipèdes.{Le
seul genre cheval). — RUMINANS. fam. i. Caméliens (les
genres Chameaux et Lama 2. Antilopiens (tous les autres ru-
minans. — EDENTÉS (Brdta). Sect. i. fam. unique. Dasj-
piens. Sect. ii. fam. i. Mirmécophagiens (trois genres : four-
milier, ou Myrraécophage , Tamandua et Dionyx). 2. Maniens.
(Le seul geure Pangolin , Manis).
Seconde Série.
MARSUPIAUX CARNASSIERS. Sect. i (Carnivores), fam-
unique Dasyuriens. Sect. ii. (Analogue à la troisième section
des carnassiers de la première série), fam. i Didelphiens.
TRAVAUX INÉDITS. lîl
2p^rézmc7iV;nj. — MARSUPIAUX FRUGIVORES. Sect. i.
(Sëmi-Rongeurs) fam. i. Phnlangiens.'?.. Phasco lare tien s [seul
genre Koala, P/mjco/rtrc<oj).— K AN GURIENS. (Genres Poto-
rou , Hétéropc, Jourd. , Kangurou et Gerboïde Is. GeofF. ).
— MONOTRÊMES. fam. i. Ornilhorhjmciens. 2. Echidniens,
( Chacune d'elles n'est composée que d'un seul genre).
Troisième série.
SIRÉNIENS, fam. 1. Manatiens. (seul genre Lamantin Ma"
natus. 2. Halicoriens seul genre Dugong, Halicore),Z.Rf''
<m/cnj(seul genre Ryline). — CÉTACÉS, fam. i Delphiniens,
a. Physétéricns. 3. Baléniens.
On remarquera que les trois groupes qui terminent , selon
cette classification, les trois séries, les Pangolins, les Echidnés,
les Baleines sont en effet ceux que l'on peut considérer comme
les Mammifères les plus éloignés de l'homme par les nom-
breuses modifications de leur organisation soit interne soit ex-
terne : tous trois , par exemple , ont un système tégumentaire
fort liifiFérent de celui des autres Mammifères , et manquent
de dents. En outre on peut remarquer que les Baleines, qui
terminent la troisième série , sont plus éloignées de l'homme
que les Echidnés qui terminent la seconde , et ceux-ci à leur
tour , plus que les Pangolins qui terminent la première. Nous
regrettons de ne pouvoir mettre sous les yeux de nos lecteurs
le tableau synoptique, malheureusement beaucoup trop étendu,
que M. Isidore Geoffroy a donné dans ses cours , et qui rend
en quelque sorte visuellement , et les divers rapports de paral-
lélisme, et les divers degrés de rapprochement ou d'éloigne-
ment que nous venons d'essayer d'indiquer.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Notice sur les mœurs du Busard montagu, Falco c^nerascens^
Temm. , par M. Barbier Montadlt de Loudun (i).
Le Montagu, 'ong-ternps confondu avec le Saint-Martin,
(i) M. Barbier Montault voulant compléter, autant que possible,
sabçlle pollection d'oiseaux d'Europe , désireMit entrçr çn rflationf
^§^ TRAVAUX TNÉDITS.
Faîeo cyaneu.1 , est aujourd'hui bien caraclëfîsé. Le Montagu
arrive dans notre contrée ( département de la Vienne ) , vers
là mi-avril à l'époque où le F. cyaneus nous quitte, il s'établit
de suite dans les landes d'une grande étendue. Contrairement
aux autres oiseaux de proie , le Montagu aime à vivre en
société , et on en trouve souvent une grande quantité réunis.
C'est au milieu des coupes de bois , sur les tas de fagots qu'ils
aiment à se poser, pour de là épier leur proie; rarement
ils se perchent sur les grosses branches des arbres. Ils chas-
sent de préférence en tout temps les insectes , mais surtout
d^ns les mois d'août et septembre. Ils se nourissent de saute-
relles-, du moins tous ceux que j'ai ouvert à ces époques (peut-^
5tre une cinquantaine), n'avaient dans l'estomac que des sau-
terelles et toujours en grande quantité , on peut juger par là
de ce qu'ils détruisent'. Bientôt après leur arrivée ils s'apparient ^
et placent à terre leur nid très-grossièrement construit en bû-
clietles ; plusieurs nichées s'établissent dans le même bois >
\t mâle et la femelle ne se quittent guère alors, et revien-,
lioflt souvent dtfffs la journée au lieu qu'ils ont choisi. Muni
de moyens puissans de vol , l'air semble être leur élément ; ils
planent presque continuellement, et à peine aperçoit-on un
l*éger mouvement dans leurs longues ailes ; comme les oiseaux
nocturnes , ils ne font aucun bruit en volant. Par une belle
matinée de printemps le maie et la femelle aiment à se livrer
à mille évolutions , on les voit s'é'ever en tournoyant à des
hauteurs prodigieuses , en faisant entendre un léger piaffement',
puis redescendre bientôt après au même lieu , en faisant mille
culbutes et pirouettes. A certaines heures du jour ils quittent
l'intérieur du bois pour faire des excursions dans la campagne ;
leur vol est bas et long-temps soutenu. Si cet oiseau aperçoit
avec des ornithologistes italiens, allemands, russes, etc. , pour en
obtenir dés espèces proixi'es aux contrées «lu'ils habitent en échange
de celles de hi France , dont il possède de beaux exemplaires bien
prépavés : de pareilles relations ne pourraient qu'être profitables à la
science , et nous engageons vivement les naturalistes à les établir. —
Ecrire directement à M. Barbier Montault ^ avocat, à Loudun, dé-
parlement de la Vienne, (G.-M.)
TRAVAUX INÉDITS. 2^3
quelque objet qui le frappe , il reviendra plusieurs fois dessus,
quelquefois à le loucher presque. Caché un jour dans un en-
droit fréquenté jiar ces oiseaux , je plaçai près de moi , une
Efffayc empaillée ( Trix flammea). Aussitôt qu'un Monlagu
l'apercevait , il venait volliorer à l'entour et de la sorte , en
très -peu de temps, j'tn tuai une vingtaine. A la mi-août
les couvées sent terminées , toutes les nichées se réunissent
alors pour passer la nuit ensemble ; c'est le marais que ces
oiseaux choisissent pour cela.
Lorsque le soleil commence à descendre vers l'horizon , on
voit arriver de tous les côtes uue grande quantité de Montagus,
(|ui vicuueQt s'appuyer dans Içs champs qui entoureat le ma-
rais, ils se poseKàt sur une motte , sur le haut d'un sillon et
attendent le crépuscule ; ils se lèvent alors et se dirigent droit
au marais, choisissant toujours pour passer la nuit les endroits
eu l'herbe est la moins haute. Je me suis quelque fois placé à
l'endroit même où ils se couchent , je les voyais voltiger autour
de moi par centaines , je pourrais dire par milliers tant le
aombre en e'tait grand ; ils sont peu défians dans ce moment ^
les coups de fusil les épouvantent à peine, et touJt)urs j'en
tuais un grand nombre. Ils quittent leur retraite au grand
jour , et cherchent prî^s de là les endroits à l'abri , où ils puis-
sent jouir des premiers rayons du soleil, pour sécher leur
plumage. Proche le marais existe un superbe Tumulus entouré
de Dolmen : tous les malins en août et septembre , ils sont
couverts du côté du levant , d'une multitude de Montagus. Il
existe dans cette espèce une variété entièrement noire que je
n'ai trouvé décrite nulle part. Cette variété est peu rare et se
reproduit tous les ans dans notre localité. Les vieux nous
quittent vers le commencement de septembre, les jeunes res-
tent jusqu'au 20 ou 25 de septembre.
Oiseaux nojc veaux , par M. de La Fbesnaye.
On se rappelle sans doute que M. de La Fresnayc publia en
1834 j <l"ns notre Magasin de Zoologie , cl. II , pi. 3i et 32 ,
son genre Brachyptérolle, Brachypleracias, fondé sur deux
oiseaux de Madagascar appartenant évidemment^ à la famille
224 TRAVAUX INEDITS.
des Roliîers ; ce genre , caractérisé par la forme toute parti-
culière des pattes et celle du bec , diffère des Rolliers par
les ailes beaucoup plus courtes et les pattes plus longues, il
nomma l'une de ces espèces Brachfptérolle courol et l'autre
Brachyptérolle brève. Il nous signale aujourd'hui une troisième
espèce du même pays, intermédiaire aux deux autres quanta
la grosseur, mais se rapprochant surtout de la seconde par l'é-
lévation de ses tarses, ce qui lui donne aussi l'apparence d'un
brève au premier abord. Elle sera figurée et décrite avec dé-
tail dans notre Magasin. Voici en attendant un résumé de cette
description.
Le Brachyptérolle écaillé , Brachypteracias squamigera
deJLa Fr. Tout le dessus de la tête jusqu'à la nuque, ses côtés
et tout le dessous de l'oiseau sont d'un roussâtre clair, mais
chaque plume est comme écaillée par de petits croissans noi-
râtres; le haut du dos est d'un roux marron ; le reste, ainsi
que le manteau et la queue sont d'un verd olive teinté de
roux , la queue est traversée par une bande noire vers les deux
tiers de son extrémité , qui est couleur bleu ciel , le bec est
brun et les pattes jaunâtres.
Le même auteur nous indique encore les espèces suivantes,
qui figureront aussi dans notre Magasin.
Le Martin chasseur rousselin, Dacelo ruffulus , de La
Fr. Celte petite espèce de Madagascar, voisine par la taille et la
couleur du Ceyx Madagascariensis, est d'un roux ferrugineux
en desssus , aux côtés de la poitrine ainsi qu'aux flancs , et
blanche sur le reste du dessous du corps ; on remarque quel-
ques reflets lilas sur le sommet de la tête et du dos , comme
chez le Ceyx Madagascariensis.
Le Pityle noir pourpré, Pilylus atro purpuratus , de
La Fr. Tête , devant du cou et de la poitrine , dos , ailes et
queue noires, côtés du cou , un demi-collier postérieur, côtés
de la poitrine et ventre d'un pourpré teint de carmin. Du
Mexique.
Le Pityle noir olive , Pitylus atro olwaceus , de La Fr.
Dessus de la tête , les côtés et devant du cou noirs , tout le
reste pliyç 9 un peu jaunâtre en dessous. Du Mexique»
ÎRAVACX INEDîtS.* 22$
Description d'une Hélice et d'une Physe nouvelles pour la
Faune européenne , par M. Charles Porro.
Hélix Sardiniensis , Porro. — H. Testa orbiculata , rubigi-
nosa , pellucida ; argute striata , carinata ; subtus valde con-
vexa , anfraclibus 5 ; sutura évidente dislinctis , maculis ob-
scurioribus nubeculatis ; carina alhida , maculis fascia inter-
rupta ; labro simplici recto ; apertura subtetragona. j,
L'animal est inconnu. La coquille est plus ou moins , mais
toujours rubigineuse , plus ou moins transparente suivant que
sa couleur est plus ou moins pâle ; sa surface est ridée par des
stries évidentes , fréquentes , régulières ; elle est fortement
carénée , à carène blanche tachetée de brun : elle a cinq tours
de spire, dont le dernier est proportionellement plus grand ;
sa partie inférieure est très-convexe, avec Tombilic de
moyenne grandeur. Ordinairement la partie inférieure porte
trois et quelquefois cinq lignes spirales, régulières, brunes,
et entrant dans Touverlure. Au dessus les tours sont aplatis ,
la suture profonde, les stries plus marquées, et toute la co-;
quille est parsemée d'un grand nombre de petites taches plus
ou moins foncées. La lèvre est droite , simple et l'ouverture,
est quadrangulaire. Celte espèce a été apportée de la Sar->
daigne par M. G. B. Villa; elle y vit en famille, sous les
écorces des vieux oliviers. Je l'ai communiquée à M. Me-
gerle von Mulhfeld , directeur du cabinet Lnpérial et Royal
d'histoire naturelle de Vienne, qui a proposé pour elle le
nom que je me fais un devoir de lui conserver.
Fhysa pyrum , Porro. — P. Testa sinistrorsa ,'cornea , du-
riuscula, albida; apertura magna inferne ovata, superne ali-
quanlulum rotundata ; spira fere nulla, columella introrsa.
L'animal est inconnu. La coquille est sinistrorse , d'un
blanc jaunâtre , assez épaisse à transparence semi-cornée ,
très-lisse ; l'ouverture est presque aussi longue que la coquille,
d'une largeur égale à la moitié de sa longueur. Le péristôrne
est droit et simple , il s'arrondit inférieurement et quelque
peu aussi supérieurement , avant de s'adosser à l'avant der-
nier tour, ce qui produit une suture profonde. Les tours sont
15
fl^ajB ANALYSE- d'odvi\ages i^quveaux.
au nombre de quatre; et passent presque Tnn sur Tautre; le
maximum du renflement est en haut de la coquille, ce qui
lui donne une figure de poire, qui la fait distinguer des autres
espèces de Physes. La columelle est très-peu torse. — Des
marais de la Sardaigne.
., tii ilil. AIXALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Histoire physique , politiape et naturelle de Tile de Çu^a ,
par Ramon de laSagra, D'Orbigny , Cocteau, G. Bibron^
A. Lefebvre, F.-E. GuÉRiN-MÉN|:yit.LE , Martin Satnt-
Ang|î , Montagne et S4.BIN Bertjijçlqt. — Parif , A^lî^W^
Beftrand. ^r- Prix (^p çj^ag^ç livraison : 12 fr.
La première livraison de ce bel ouvrage a paru et justifie
pleinement les promesses que l'éditeur avait faites au public
savant. On sait que le but de M. de la Sagra a été de faire
connaître l'île de Cuba, en la considérant sous les divers points
4e vue vers lesquels ont été dirigés ses travaux pendant douze
années de séjour dans cette île ; nous n'avons pas à nous oc-
cuper ici des portions de l'ouvrage relatives aux parties politi-
que , statistique, géogriiphique , botanique, etc., presque
toutes traitées par M. de la Sagra lui-même, avec la supério-
rité et le talent qu'on lui connaît; nous devons seulement dire
que la partie qui traite de la zoologie sera digne du grand et
importaut ouvrage auquel elle se rattache, si l'on en juge par
la première livraison : du reste , les noms des naturalistes dont
M. de la Sagra a fait choix pour l'aider, sont une preuve de
son discerntinieut et un garant de la manière consciencieuse et
gavante dont cette partie sera traitée , car ce sont de ces homr
mes de cabinet , passionnés pour leurs études et qui , en exé-
cutant le travail qu'on leur confie, n'ont en vue que l'intérêt
fie la science et de leur réputation,
La première livraison est composée de 4 feuilles in -8" et de
ij. belles planches in-folio coloriées ; le texte se compose de la
feuille première de la géographie, par M. de la Sagra , des
feuilles ujae et deux de l'histoire des Reptiles, par M. Cocteau,
f nlevé récemmeot à ses amis et coUaljora leurs ^ et de la feuille
ANALYSES D OUVRAGES. NOUVEAUX. 227
première des Oiseaux , par M. A, D'Orhigny, Les planches
sont les suivantes î Mammifères, pi. 2, VespertiUo Duiertreus,
Gervais. Oiseaux , pi. i, Falco span^crius , Var. , Gmelin.
Rcpliles, pi. 4 5 Chocodilus rhomùijer , Cuvier; et pi, 18,
Sphœrodactyhis cinereus , Cuvier. La manière dont le texte
et les planches sont exécutées , est en tous points digne de la
réputation que M. Arllius Bertrand s'est acquise par les belles
publications qu'il a éditées. (A.)
l^ONpGRAPHiE du ^enve Outarde, par M. le docteur E. Rup-
; PELL. ( Extrait du Muséum Senckenbergianum, 1837, iu-4*
avec trois belles planches coloriées. )
Après quelques remarques générales sur les genres JEdicne-
mus , Çursoriiis et Olîs , l'auteur passe en revue toutes les
espèces du genre Outarde, en les décrivant avec soin et en dis-
cutant leur synonymie et leurs caractères; ce travail est fait
avec talent et conscience , comme tous ceux que l'on doit à
M. Ruppcl, et il doit servir d'exemple aux orniihologistes qui
.veulent faire quelque chose d'utile pour l'avancement de la
SQiiîn^e., Voici la liste des espèces que M. Kuppel admet dans
le genre Otis.
1° O. ^on, Burchell ; a* 0, arabs , L. ; 3® Q. nigriceps f
Vigors ; 4° O. coffra^ Lichtenstein ; 5° 0, Ludwigii, Rup-
pell ; 6° 0. Figorsii, A. Smith j 7° O. nuba , Ruppell; 8« 0.
cœntlcscGns y jLevaillant ; 9® 0. Rliaad , Latliam ; 10" 0. ie^
trax\,lij^\\ II" 0. afray Lalham ; 12° 0. aurita , Latham ;
y'à^ 0. hengalcnsis , L. ; i4° O. mclanogaster ^ Huppell ;
iS» 0. houbara , Lalhàm ; 16° O. tarda y L.
Les espèces représentées sont les Oiis Kori^ Ludwigii et
Rhaad. " ( G.-M. \ ;
Galerie des Mollusques , ou catalogue méthodique , descrip-
tif et raisonné des mollusques et coquilles du Muséum de
Douai, par V.-L.-V. Potiez et A.-ti-F. ]\fiCHAUD. (Th-8'»
avec allas lithographie, To^e'l^'V^^r^s, Baillière. ) '*^
Nous ferons connaître le plan et le mode d'exécution de ce.
ouvrage 4<^'s (ju'il nous s^ra parvenu.
iaâ ANALYSES d'oUVRAGES NOUVEAUX.
Revue ENTOMOLOGiQUE , publiée par M. Gustave Silbermann.
In-8° avec planclies , Strasbourg.
Cet intéressant recueil, plein d'observations neuves et im-
portantes et de reproductions ou d'analyses d'ouvrages publiés
en langue allemande , est surtout destiné à nous faire connaîlre
les travaux des Allemands et rend ainsi de grands services à
la science ; on ne peut trop louer le zèle avec lequel M. Sil-
bermann a poursuivi cette entreprise, surtout quaml on sait
comme nous que ces ouvrages ne donnent jamais de bénéfices,
puisqu'ils s'adressent aux naturalistes travaileurs , à ceux qui
veulent se tenir au courant de la science , enfin à un public
tellement peu nombreux que la totalité de ces naturalistes qui
lisent ^ peut à peine couvrir les frais de l'entreprise, quoique
ces sortes de livres soient ordinairement d'un prix assez élevé.
La Revue entomologique ne pouvant servir seule à classer des
collections est, dès-lors, inutile a une foule d'amateurs qui ne
lisent jamais un livre et qui se contentent de ramasser un
grand nombre de petites bêtes , de les arranger plus ou moins
joliment dans des boîtes, et de les nommer en allant voir chez
leur voisin les noms que portent leurs espèces , noms que ces
voisins ont pris chez d'autres , qui les tiennent d'une source
semblable et plus ou moins éloignée.
La Revue de M. Silbermann l'orme actuellement 4 volumes
complets , elle est indispensable aux entomologistes travail-
leurs , car elle contient une foule de mémoires et d'observa-
tions importantes qu'il n'est pas permis à un naturaliste d'i-
gnorer et qu'il serait trop long d'énumérer ici. Nous annonce-
rons la publication des numéros du tome V quand ils paraî-
tront. ( G.-M. )
Insecta Lapponioa , Descripta a J. W. Zetterstedt.— ( i vol.
in-4° a deux colonnes. Lipsiae 1 838. — Paris , Baillière.—
f, Prix 6 fr, par fascicule. )
Dans une préface assez étendue , l'auteur fait connaître le
plan de son ouvrage ; il se livre à quelques considérations très-
intéressantes sur la distribution des insectes dans la Lapponîe ^
en montrant qu'on peut partager ce pays en quatre régions en-
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX, 22^
tomologîques , auxquelles il assigne les noms de Regio sjha^
iica , regio subsylvatica et subalpina , regio alpina et regio
inferalpina ; il présente ensuite un tableau des familles et des
ordres des coléoptères de Lapponie y d'oii il résulte que Toa
connaît i54 genres dans ce pays. Viennent ensuite les des-
criptions et la synonymie des espèces; ces descriptions sont
faites avec un soin et un talent remarquables ; elles ne sont ni
trop longues ni trop courtes , et Tauteur les accompagne de
notes précieuses sur les localités des espèces , sur leurs mœurs ,
l'époque de leur apparition, sur leurs varilés, etc. , etc. Le
premier fascicule est entièrement gccupé par les Coléoptères ,
ainsi qu'une portion du second , jusqu'à la colonne 23g où ils
sont terminé
Les Orthoptères , précédés aussi d'un tableau des familles et
des genres, comprennent 5 genres et occupent seulement quatre
pages ou huit colonnes jusqu'à la colonne 202 ; viennent en-
suite les Hémiptères^ qui comprennent 67 genres, et occu-
pent jusqu'à la colonne 3 14. Les Hyménoptères formant 60
genres et occupant dans le deuxième fascicule et au commen-
cement troisième jusqu'à la colonne 474- Enfiin les Diptères,
qui comprennent 174 genres et dont les 10 premières familles
seulement occupent la fin de ce troisième fascicule.
M. Zetterstedt a fait connaître, dans ces trois facicules,
beaucoup d'espèces et quelques genres encore nouveaux pour
la science , surtout dans l'ordre des Diptères ; il a apporté des
cbangemens notables dans l'arrangement des familles de cet
ordre , enfin ce travail , qui parait le fruit de longues études
et d'observations consciencieuses et attentives , ne peut que
faire un grand honneur à son auteur , et rendre un vrai ser-
vice à l'Entomologie. Ajoutons que le livre de M. Zetterstedt
est écrit entièrement en latin , ce qni le met à la portée de
tous les naturalistes. ( G. -M. )
Description de quelques Coléoptères recueillis dans un voyage
au Caucase et dans les provinces transcaucasiennes russes y
en 1834 et i855, par T. Victor. (Extrait des mémoires de
Moscou , t. IV. — Brochure in-4° avec une pi. coloriée. )
Outre la description des espèces nouvelles , M. Victor indi-
h3o ANALYSE d'ouvrages NOtivÈÀtJX^
que plusieurs espèces décrites par les auteurs ; î! s'occupe
seulement des Pselaphiens et de quelques Fungîcolés dont il
àonne de bonnes descriptions accompagnées de figures cplo-
eiées 1res - exactes. Voicr les phrases, diagnostiques dé 'ces
espèces.
Psephatus acuminatus j t^'ictor. — Loiig. : 3 lignes^ tâ'rg. :
1/4 de ligne. — Elongatus , rufus , nitidus , postice dilalatus ;
capite trifoveolato ; elytris dilutioribus ; segraento 1° pone
eljtra maxirao , utrinque incrassato; 2" multo miçore ; 3° in
medio nodulo compresso obtuso producto. In masculis : o** seg-
mento cuni reliquis pîanis. — Sous des pierres dans les steppes
d'Elisabethpol en Géorgie méridionale.
Briaxis nodosa, Vict.-— -Mas. ety^m. — > Long. : 2/0 ligne.
Xarg. : i/3 ligne. — Subelongata,, convexa , rubro-cinnamo—
mea , abdomine subelongato-quadrato , segmento priiuo lo^axir
mo, postice truncato, in medio excîso^ secundo nodi obluso
producto ; in maribus : segmento primo postice obluso-rotun-
dato integço , secundo cura reliquis planis. — Elle se trouyç
près des racines , dans des lieux un peu humides , en Géorgie^
Briaxis fur cata , Vict. — Long. : o.jZ lig. Larg. : i/zj lig.
— Nigro fusca, elytris rubrp-fuscis , tibiis tarsisque testacei^j
abdomine lato , segmento 1° modice convexo , intra margi-
nem lateralem utrinque canaliculato , apice in i^edio laie et
profunde enjarginato , utrinque. acute bi-dentàto , segmçntp
secunde utrinque furcato, abdomine profunde exçavato. — Cette
espèce doit être placée de même que la précédente dans la se-
conde série des Briaxis de M. Aube. Je l'ai trouvée àTiiûijS.
en Géorgie russe. ., ,^ , ,.., ^.. ,
Briaxis spinicoxis, Vict.— Long. : 3/^ lig. Larg. : i/3.1ig/
— Nigra, pitida ; antennis , elytris, pedibusque rufocastaneis;
fronle bi-impressa; thorace postice foveolis tribus profunde
instructo ; eljtris bi-striatis ; abdomine lato , segmento
1® maximo , apice obtuso-rotundato ; coxis anticîs spma sub-
tilissima armatis. — A Tiflis, en Géorgie.
Bj'ihinus crassicornîs y^ici. — Long. : ^/4 bgr Larg. :. i/4
lign. — Punctatus, castaneus , nitidus, parce pubescens ;
frontc inaequalis, vertice linea arcuata impresso; antennis
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. ijf
crassîs , artîculo i° maximo , upicc înlus denté parvo mu-
nîto ; 2<* globoso ; elylris convcxis , basi in singulo bi-impressi ;
abdomine intègre rolundo ; pedibus dilulioribus , femoribus
crassiûsculis , posticis apice inferne gibbosis , nigris. — Je l'ài
rapporté des montagnes d'Agbalzik, en Arménie, non loin de
la frontière dé l'Asie mineure. On le trouve à une élévation de
plus de 5,000 pieds, dans la terre bumide , sous des buissons.
Bythinus îongipalpis , Vict.— Long. : 1/2 lig. Larg. : i/5
lîgn. -i- Castaneus , sub-pubescens ; oculis nigris , prominub's ;
aniennarum arliculo ultimo conico-elongato ; abdomine con-
vexo, pedibus diîutioribus. — Sous l'écorce de vieux troncs à
Ekalerinograd , dans les steppes du Caucase , en été. ■■-
Bythinus Ibericus, Vict. — Long. : 1/2 lign. Larg;, : i/ôiig.
— Niger , thorace piceo ; elytris rufis ; capite bi-foveolalo; pal-
pis longis , articulo 2** elongato, 3" brevi , conico. Ântehnis
sub-filiformibus; eljtrorum bumeris elevatis. Infœmina .«limbo
ihoracis piceo -marginato ; palporum articulo secundo trigono;
antennis crassioribus. — On le rencontre au Caucase et dans
les contrés trauscaucasicnnes , sous despjerrips , dans des lieuiç
ombragés. !},...
Euplectus pîceus , Vict. — Long. : 2/3 lig. Larg. : 1/6 HgUi
— Depressus, piceus; capite insequali , inter antennas cari-
nula conspicua, transversa signato ; pal pis ^ antennis , pedi-
busque testaceis; thorace postice foveolis tribus subconfluenti-
bus, in medio disci impresso. — Il vit sOus Técorce des pins sur
les montagnes d'Akhalzik. r>
£ndomy chus armeniacus y Y ict. — Long. : 2 i/3jign. Larg. :
I 1/2 lign. — Breviter^ovatus ; capile, thorace, corporc siib-
tus pcdibusque rufo-testaceis; ahtennîs nigris; elytrrs cocci-
neis , singulo maculis duabus nigris decoratis. — En Arménie
et en Géorgie.
Ljcoperdina apicalis., Vict. — Long. : i 2/3 lign. Larg. i
1 lign. — Ovata , rufo-testacea ; thorace transversb basî re-
llexo , nigro-marginato , angulis omnibus productis , aculis ;
elytris nigris , macula latiore humerali , altéra pone mediurtfi ,
apiceque rufotcstaceis. — On la trouve sur les bois pourris dans
les Lycoperdons , dans les vallées des alpes du Caucase.
aSa ANALYSES d'ouvrages nouveaux,
Dapsa trimaculata , Kollar. — Long. : i 3/4 lign. Larg. :
3/4. — Lurido-lestacea . piinclalissima , pubescens ; ihorace
qiiadrato , Iri-impresso ; eljtris oblongo-ovatls, maculis tribus
nigro-fuscis pone rnedliirn signatis. — Je l'ai pris dans la terre
sous les buissons et dans l'herbe , dans les provinces près de la
mer Caspienne, de même que dans les steppes du Caucase et
de la Russie méridionale.
Dapsa limôata, Vict. — Long. : 1/2 lign. Larg. : 2/3 lig. —
Elongato-ovala , testacco-fusca , pubescens; thorace poslice
angustalo ; eljtris valde convexis lateribus et postice late ui-
gris. — Sur les montagnes d'Akhalzik, en Arménie.
Manuel des Coléoptéristes contenant les Insectes Lamelli-
cornes de Linné et de Fabricius. Par le Rév. Hope. Lon-
• drès 1837, in-8°, fig. Paris, Baillière. (Prix 7 sch, ou
^ 8 francs.
Le but de l'auteur est de faciliter l'étude des Lamellicor-
nes décrits par Linné et Fabricius ; il montre combien cette
étude est difficile , et combien il serait à désirer que les termes
employés dans la science fussent simplifiés afin de ne pas rebu-
ter les commençans. Il commence son manuel par l'ordre des
Coléoptères en plaçant sous forme de tableau les Lamellicornes
décrits par Linné. La première colonne donne l'espèce Lin-
néenne , la seconde les pays que ces insectes habitent , ce
qui, dans Linné , est tout-à-fait inexact , parce que l'on fai-
sait peu attention à l'habitat des insectes dans le temps ou
cet auteur a écrit ; la troisième colonne contient la clas-
sification suivant les genres adoptés par les les entomologistes
modernes. Immédiatement après les Lamellicornes de Linné.
Il donne un autre tableau de ceux de Fabricius, divisé en
quatre colonnes ; la première contient les genres de Fabricius ,
la seconde le nom des espèces qui s'y rapportent, la troisième
les pays qu'elles habitent , où l'on trouve autant d'erreurs
que dans Linné , et la dernière offre une classification géné-
rique autant que possible suivant l'état actuel de la science.
Il dit ensuite pourquoi il a changé dans quelques circon-
stances les noms génériques adoptés sur le continent. Ainsi ,
233
en suivant les idées de Macleay , il a restitué le nom de Sca-
rabaus aux insectes appelés Ateuchus par Iliiger et contenant
quelques espèces que les anciens regardaient comme sacrées.
M. Kirby ayant mis à la disposition de M. Hope toutes
ses notes relatives aux Lamillicornes , celui-ci en a profité pour
faire connaître le résultat d'un travail manuscrit de ce célèbre
entomologiste, et il donne les caractères, accompagnés de figures
dessinées par M. Westwood , des genres qui ont été établis
aux dépens des Dynasles de Mac-Leay [Scarabœus , Lat.).
Voici comment est distribué l'ouvrage de M. Hope.
I** Tableau des Lamillicornes de Linnaeus, suivi de remar-
ques et annotations très - importantes et qui témoignent des
profondes connaissances de leur auteur.
2o Tableau des Lamillicornes décrits par Fabricius, suivi
aussi de remarques et observations semblables à celles qui ac-
compagnent le tableau précédent.
4** Distribution de la famille des Dynastydœ en genres ,
d'après la méthode de Kirby. Dans ce travail , les Dynaslides
sont divisés en douze genres, dont voici les noms, i** Mega-
ceras, Kirby (type : Geot.. chorinœus, Fab.). 2° Enema, K.
(type : Geotr. enema, F.). 3° Cheiroplatys , K. (type : Geolr.
truncatus, F.). 4* Chalcosoma, Hope (type : Geotr. atlas, F.).
5" Strategus, K. (type : Geotr, alœus, F.). 6° Ccelosis, K.
(type: Geotr, suhanus , F.), yo Xylorj-ctes, Hope (type:
Geotr, satyrus, F.). 8® Syrichtus, K. (type : Geotr, syrichtus,
Fab.). 90 PentodoTif K. (type : Geotr, punctatus y Fab.).
10" Temnorhynchus , Hope (type : Geotr, retusuSj Fab.).
11° Bothjnus y Kirby (type : Geotr, cuniculus y Fab.).
12* Isodon, Hope (type : Geotr. australasiœ y Kirby).
5° Dans cette portion de l'ouvrage, M. Hope donne les carac-i"
tères de plusieurs genres établis par Kirby et par lui-même, dans
les familles des Melolonthidce et des Sericidœ; ces genres sont
les suivans, dans les Melolonthidae. 1** Lepidota , K. (type :
Mel. stigma, F.). 2*» Lachnosterna y Hope {Mel./erf^ida y F.),
S» Jplidiay K. {Mel. transi^ersalis y F.). 4** Cephalotrichia\
K. {Mel. alopexy F.). 5<* Macrophylla, Hope {Mel. longi-
cornisy Hope). 6« Stethaspis y Hope [Mel, siUuralisy Fab.),
ûS4 Inàlyse d'ouvragés nôu^
70 MicrodoniaY^, {Mel, pini, F.). 80 Rhomtionfê y^. fÈet',
holosericea, F.).
Dans les Sericidae. 9° Calonota , ILope {Mel.festwa, F.).
10» Liparetra, K. (Me/. syMcola, F.)- n^ Macrosoma, Hope
(J/e/. glaciatis , F.). Enfin l'ouvrage est termine par un
appendix , dans lequel M. Hope donne d'abord des notes sur
quelques espèces publiées par Linneus , dans un appendix
du Mentissa Plantarum, en 1771, et sur d'autres espèces de cet
auteur et de Fabricius qu'il n'a pas vues en nature, et qu'il
ne peut rapporter qu'avec doute aux genres modernes ;
M* Hope nous a fait l'honneur de nous consulter au sujet de
ces espèces, et il s'est trouvé plusieurs fois que nos idées ont
coincidé avec les siennes sur les genres auxquels on peut les
rapporter. 'Vient ensuite un petit travail sur les 'GoîiàlliîËœ ^
dans lequel l'auteur donne îa liste d^es 'espèces de G'olîâtn
connues jusqu'à ce jour, et quî sont les G. Gigahl'éiiSy Kirby,
Druriiy West. ; Cacicus , ÔiTv. ; "tleglus, Ê.îùg, eiPrincips,
Hope. Cette dernière espèce étant nouvelle est décrflé avec
détail et figurée en couleur par M. Westood ; c^est cette belte
figure qni forme le frontispice de l'ouvrage. Cet insecte vTent
de Guincé. Voici la phrase diagnostique qui précède sa aeS-
cription :
,j ,(^^ Princeps y Ôope. Nigro piceus. Capî(e 2 macutato , ttio^
racé vittalo, scutello lateribùs subaîbidis , eljtfis late hîgfo-
piceis lateribùs et apicibus albis, tuberculis apicalibus nigris.
-— Long. , une : à. Lat. eljtr , une j^ i. Lig. 7.
M. Hope forme ensuite trois autres genres aux dépens des
Goliath ei Cetonia des auteurs ; le premier, genre Mecorhina^
a pour type lé G, Poljphemus , F. Le second , genre Dicro-
norhinaj a pour type la Cet. micans, F.; et le troisième, genre
Rhomhorina a pour type le Gollathus héros , Latr. , et con-
tient les Gol. meïlii , Gory ; opalina , Hardswckii , Rojlu ,
Hope , et la Cetonia cincta, du Zool. journal. Enfin , l'ouvrage
est terminé par la description de la Mimela œanthorhina ^
Hope. Espèce qui habile l'Inde. ( G. -M. )
^Oti'
NOUVELLES. ^3?
MoNOGnAPHiÉ DES Anoplures (le la Grande-Bretagne j ou es-
sai sur les insectes parasites que l'on trouve en Angleterre
appartenant à Tordre des Anoplures de Leach , avec les dir^
! visions modernes des genres; arrangées d'après les idées du
docteur Leach et du professeur Nilzsch. Enrichi de figures
grossies de toutes les espèces, par Henry Denny. ( Londres
:»iet Paris chez Baillièré. ) , uiu«lj
Tel est le tilre d'un ouvrage dont M, Dehny annonce la
publication. H montre que Tétude des Parasites que Leacn a'
nommé^ Anoplures , est encore peu avancée comparativement'
â celle des autres insectes , et il se proposé de donner îa des-
cription et la figure de tous les espèces qu^on trouve dans la
(jrra nue- iDretagne. t > r •< -
M. Denny est certainement capable de bien traiter un tel
ouvrage , car il a donné des preuves de son talent et de spn
exactitude dans plusieurs travaux , et particulièrement dans
sa Monographlœ Pselaphiâarum et scyamœnidarum Ân^&œ ,
ouvrages qui ont placé son nom d'une manière très-honorable
dans la science. , /. ^
L'ouvrage complet formera un volume grand în-8, du prix
d'une guinée (24 fr.) ^ avec figures coloriées, et de 14 ^^P*
lîg. noifçs. Nous rendrons un compte détaillé Je cet ouvrage
desquelles premières livraisons nous seront parvenues.
m
IV. NOUVELLES. hk
M. de La Fresnaye, en nous envoyant plusieurs nouvel) çs
espèces d'oiseaux pour être publiées dans notre Magasin; <Je{
Zoologie , nous prie d'annoncer qu'en parcourant la nouvelle^
classification des oiseaux par M . Swainson (2 p. in-i2, i836
et 1837) , il a retrouvé des rapprochemens d'espèces et des genres
nouveaux, qu'il avait lui-même signalés de la manière la plus
précise et la plus détaillée dans un mémoire publié dans notre
Magasin en i833 , classe II , pi. 12 à i4, et ayant pour'titre^^
Mémoire 4ur la réunion prolongée des doigts externe et interr
médlairc ctc, Yoici la note du savant ornithologiste français :
a36 NOUVELLES ►
Si , a cette époque de mes premières publications ornitholo-
giques, je me contentai dMndfqaer ces genres et si je m'abstins
de leur forger des noms génériques , je n'en réclame pas
moins aujourd'hui la priorité, espérant bien que mes com-
patriotes me sauront quelque gré de les avoir fait connaître il
y a déjà cinq ans , quoiqu'ils soient présentés aujourd'hui
sous un nom générique par un auteur anglais, recomman-
dable d'ailleurs par les ouvrages les plus intéressans comme
les plus utiles en ornithologie et soit que M. Swainson ait
jugé à propos d'adopter les idées émises par moi dans mon
mémoire, soit que, sans en avoir eu connaissance , il ait fait
de son côté des rapprochemens absolument semblables aux
miens , et je serais alors très-flalté de cette similitude de vues
avec un savant aussi distingué.
Dans mon mémoire, je disais à la page il ; « que je trou-
» vais dans le Cotinga ouetie [Ampelis carnifex, Linn.) de
» tels rapports avec les Coqs de roche dans ses pieds syndac-
» tyles , ses tarses emplumés intérieurement , dans la forme
» de sa queue et la nature même de son plumage , et avec les
» Manakins dans la forme de son bec et de ses ailes , que c'é-
» tait selon moi un vrai Manakin à pieds de coq de roche et
» faisant le passage des uns aux autres : vous donnâtes même
»à l'appui un dessin de la patte, planche i3. » M. Swain-
son dans sa classification vol. 2, pag. 253 , commence sa fa-
mille des Piprinœ (Manakins) par son genre nouveau Phce-
nicircus , ayant pour type positivement V Ampelis carnifex.
Adoptant le nom générique de M. Swainson, je vous signale
aujourd'hui comme espèce nouvelle Le Phœnicircus atro-cocci"
neus La Fr. espèce tellement voisine de V Ampelis carnifex que
j'ai hésité, long-temps à regarder cet oiseau comme espèce dis-
tincte : cependant il diffère du premier, en ce que le cou, le dos,
la poitrine, la bande ^terminale de la queue et toutes les parties
qui, chez lui, sont d'un brun marron plus ou moins foncé, sont
ici d'un noir velouté très-prononcé, et ce noir se termine
brusquement en avant au bas du cou ou il est remplacé par
un rouge brillant qui couvre le haut de la poitrine et tout le
dessous, tandis que chez V Ampelis carnifex , le brun du^cou
NOUVELLES. 2^7
descend sur la poitrine , et le rouge ne commence que sur le
Tenlre. Il ne se rencontre qu'au Pérou et le premier à
Cayenne, ce qui m'a déterminé encore à le regarder comme
espèce, car aucun individu de Cayenne ne présente cette
particularité frappante de couleur noire foncée , ni aucun du
Pérou celle de brun de Tespèce Cajennaise.
Dans ce même mémoire, en 1 833 , je décrivis page 7 et fis
figurer pi. 12, un oiseau sous le nom de Pie-grièche à crois"
sant {Lanius arcuatusy Geof. Saint-Hil., gai. du Mus.), chez
lequel j'avois reconnu, comme chez le Cotinga ouette, des pattes
de Syndactyles ; vous en figurâtes une sur la même planche :
ce caractère n'avait été signalé chez cet oiseau par aucun au-
teur avant moi et par une délicatesse peut-être mal entendue
dans mes intérêts d'auteur, je m'abstins, comme pour le
Cotinga ouette , de lui forger un nom générique. M. Swainson
a fait de cet oiseau le type d'un nouveau genre , sous le nom
générique de Ptilochloris lunalus t. 2, pi. 25o. et north.
ZooL^y pag, 492» adoptant encore ce nom générique, je
vous donne la description de 4 espèces , y compris celle-ci ,
faisant partie de ce genre Ptilochlaris et que je caractérise
ainsi : Pieds sjndactjles , bec assez fort , droit , large h sa
hase, courbé brusquement à son extrémité , ailes assez longues^
queue médiocre à rectrices accuminées seulement à la fine
pointe, le front, les narines et V oui^erture du bec garnis de
poils nombreux.
La 1" espèce ou V espèce type est le Ptilochloris arcuatus ^
La Fr. Lanius arcuatus , Geoff. saint-Hil. ; Mag. de Zool. ,
année i833, cl. II pi. 12 ou Plil. lunatus Swains. ( classifi.
cf. birds. 2; p. 25o;. Cette espèce est verte en dessus avec
une calotte d'un noir sombre , de grandes taches de rouille
sur les couvertures des ailes , jaune souffre en dessous arec
les plumes terminées par un croissant noir, mandibule supé-
rieure noire, blanche au bout ainsi que toute l'inférieure (gros-
seur du Tardas cinclus) .
La 2* est le Ptil. rémigialis, La Fr. D'un beau vert sans
taches en dessus^ avec la calotte d'un noir foncé , le dessous
238 NOUVELLES,
(l'un beau jaune jonquille , avec quelques moucîietures rares
sur les côtés du cou et quelques bandes tout le lon^ des
flancs, de couleur* noire. Les i" 2® et ^^ rémiges acuminées,
la 4' rétrécie brusquement en filet a 6 lignes de sa pointe,
avec son tuyau recourbé en dehors j^ plus petite d'u^n quart
que 1 espèce précédente. ,, . ' ' ., ;
La 3® est le PiîL rufo-oUi^aceus , La Fr. un peu plus
forte que là i" espèce, d'une couleur uniforme olive sombre,
nuancée de brun, particulièrement sur les ailes et la queue; la
teinte est plus claire au dessous sur le devant du cou /et sur
rabdomen.
La 4" est le Ptil. virescens , La Fr. Gohe-mouche ^ert,
pup. mus. de Paris, et Les son Traité, Sgi. plus petite que les
trois précédentes et de la taille de notre Âccentor modularis ,
d'un yiççt olive uniforme , s'éclaircissant sur la gorge et l'abdo-
^neii, avec les ailes et la queue d'un olive brunatrjB. Il est le
repr^^septant en petit, pour Ja coloration, de l'espèce précédente,
ayant à peine les deux tiers àe sa taille. Ces quatre espèces
Brésiliennes, ou au moins de l'Amérique méridionale, malgré
leujf^beç garni de poils, ce qui annotice une nourriture insecY
tivore, iu'av«;)ient p^ru devoir être placées près des Çotingas ,
avec lesquels elles ont des rapports dans les pattes , le bec
élargi à la base et dans leur ensemble. M. Swainson qui ne
^^çité que l'espèce type, la n^et aussi dans , sa . iami]|e . des
AmpelidoSy mais dans une sous-famille qu'il cotnposé des ff6;nres
Vireo , PqchjrcephalaetPtilochloris, j
Pans un second mémoire intitulé : ^ssqi d'une division
^e V ordre des Passereaux en trois groupes principaux , etc. ,
également publié dans voire Magasin, décembre 1 853, je
(lisais, pag. 26, que d'après l'analogie que j'apercevais dapsla
forme des pieds de la Pie-griège falconelle de la Nouvelle-
HolJande , et celle de nos mésanges, je supposais que cette
espèce avait comme elle la» faculté de se cramponner aux
arbres , j'ajoutais qu'une autre Pie-grièche d'Amérique , la
Pie-grièche Sourciroux {Tanagra guyanensis,h.) était la seule
espèce de Pie-grièche qui j à ma connaissaûce , réunît les deux
NOUVELLES. aSo
formes caractéristiques de pattes et de bec de \a falconelle et"
que dès-lors il me paraissait naturel de les rapproclier dans la sé-
rie des Pie-grièches. Depuis cette époques je les ai effectivement
réunies sous le nom de Piegricches- mésanges y dans un mé-^ï
moire que vous avez annoncé dans la Re^ue Zoologique, mais
comme types de deux genres ou sous-genres différents, Fai-^
cunculus, Vieill., et Laniagray La Fr. , et M. Swainson ,
dans sa classification, fait le même rapprochement et les pré-
sente comme du même genre Falcunculus, ce que je n'eusse
ose faire d'après le grand éloignement de leur patrie (la Nou-^*
velle- Hollande et l'Amérique méridionale) mais surtout d'u»-»^
près la différence de forme de leurs ailes et de leur queue. ' 'j
■•1
Découverte du genre Claviger en France , par M. Crémière.
En ouvrant les ouvrages de Latreille et des autres entomo-
gistes qui ont traité des insectes de la France , on voit que le
genre Claçiger , Coléoptère curieux par son organisation et
ses habitudes, uy avait pas encore été trouvé. M. Aube, dans
sa belle Monographie des Psélaphiens , insérée dans notre Ma-
gasin de Zoologie , année i833 , donne seulemçnt pçur habitat'
U,if Clfiyigçr foyçûlaius ^ la Suède, TAllemagne et la Belgique.
M. Crémière , qui s'occupe avec beaucoup de zçle dp la re-
chercjbe des espèces de notre pays , a fini par trouvej? le Cla-
viger dans d,es ni^s de petit,es Fourmis fauves , près de Lou-'
duï^; il n,ous en a çnvojé un individu, mais no^s regret-
tons qu'il ait omis de nous adresser la Fourmi avec laquelle
cei insecte vit; si cet habile entomologiste peut nous procurer
celte Fourmi, nous ferons connaître a qu'elle espèce elle ap-
partient , et cette connaissance facilitera les recherches des
entomologistes qui voudraient étudier son singulier compagnon
et vérifier les curieuses observations que Muller a publiées
dans le Magasin d'entomologie de Germar , écrit en allemand.
2:^0 NOUVELLES.
ÈRR/iTUM. — Dans le prëcéclent numéro , a la page ï86,
ligne 12, lisez : côtés inférieurs ^ au lieu de cotes inférieures,
A la page 192, ligne 10, lisez : chirurgien h Vhopital
âUHaslar , à Portsmoulh , au lieu de médecin à Londres,
Il nous a été impossible de donner la planche qui représente
les Insectes fossiles du docteur Maravigua, parce que M. Le-
febvre , qui possède seul quelques uns de ces objets , n'est
pas à Paris. Nous tacherons de la faire paraître dans le numéro
prochain.
Le' révérend William Bdckland , professeur de géologie
à Tuniversité d'Oxford , a été admis dans la société Cuvier—
rienne , sur la présentation de M. le docteur Roberlon , vice-
président de la Société géologique de France.
Un nom aussi célèbre , joint à ceux qui figurent sur la liste
des membres fondateurs , est un nouveau garant de Tapproba-
tion que les savans ont donnée au but et à l'esprit de la So-
ciété. L'appui qui nous est accordé par des hommes placés si
haut dans la science , est la plus grande récompense que nous
puissions ambitionner pour le zèle que nous mettons dans
la direction du journal de la Société Cuç'ierienne.
REVUE
OCTOBRE 1838.
I. SOCIÉTÉS SAVAl^TES.
Académie roïalb des Sciences de Paris.
Séance du i" octobre i838. — M. P. G^rm* présente une
note intitulée : Sur un représentant de Vordre des mammifères
insectworcs à la Noui>elle-Hollande. Il résulte de cette noie,
lue par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, que la distribution
géographique des mammifères coïncide dans plusieurs cas d'une
manière remarquable avec leurs particularités d'organisation ;
ainsi les trois sous-classes admises par de M. de Blainvllle ^
sont ainsi réparties :
Ornithodelphes ou Monolrèmes : en Australie seulement.
Didelphes ou Marsupiaux : en Australie et en Amérique.
Les animaux de l'une et de l'autre de ces parties du globe étant
de genre bien tranchés.
Monodelphes appelés aussi Mammalia placentalia, répandus
dans tout l'ancien et le nouveau monde, sauf à la Nouvelle—.
Hollande où ils sont en très-petit nombre. • >»
Si nous en exceptons , dit M. Gervais , le Canis dingo
(Chien australasien) que plusieurs auteurs supposent avoir été
introduit par l'homme; une Roussette {Pteropus polycephaUisj
Temm.) et deux ou trois espèces de Chauve-souris, on n'a si-
gnalé à la Nouvelle-Hollande en fait de Monodelphes que des
Rongeurs , ce sont : rjfOtrf'MN!! \{ii ■."
Les Hydromys dont on indiqué plusieurs espèces : le genre
Hapalolis de Lichtenstein ; le Pseudomysû^xvTAé par M. Gray ,
un Rat indiqué par MM. Eydoux et Gervais; le nouveau
genre Conilurus de M. O'Gilby ; et une Gerboise de la section
Tom. I. Année i838. i6
2^1 SOCIÉTÉS SAVANTES.
du Dipus tetradactflus de Nubie, M. O'Gilby l'appelle Di-
pas Mitchellii.
« Je crois pouvoir annoncer à l'Académie, dit M. Gervais,
qi^'a celte liste d'animnux, de l'ordre des Rongeurs, de celui des
Chéiroptères, et peut-être même de celui des Carnivores, il
faut aussi ajouter une espèce représentant le groupe des Insec-
tivores, mammifères que l'on connaissait déjiî sur tous les au-
tres points du globe. L'animal dont je veux parler vient d'être
récemment décrit en Angleterre , mais comme appartenant à
la catégorie des Didelphes et il a reçu le nom de Myrmecobius
fasciatuy, Waterhouse. »
« Le Mj-rmecobius forme parmi les mammifères insectivores
du genre Glisorex, «n nouveau sous-genre et les caractères de
celui-ci sont surtout fournis parle nombre des dents, plus grand
que chez les Glisorex proprement dits et même que chez les
autres insectivores. Sous ce point de vue l'animal dont il s'agit
fournirait un bel exemple à joindre a celui que M, de Blain-
ville signale comme anomalie de plus dans le nombre des dents
pour quelques espèces de mammifères, au lieu d'avoir comme
les Tupaia 6/6 molaires, i/i canine, 2/3 incisives de chaque
côté des mâchoires, le Glisorex {Myrmecobiusfasciatus) pré-
sente 8)9 molaires i/i canines et 4/^ incisives. »
Séance du 8 octobre. -^ M. Geoffroy Saint- ffilaire lit un
grand Mémoire de littérature scientifique , intitulé : De la
statue de Buffon , afin de lui faire recouvrer ses anciens hon-
neurs, et pour expliquer le sens poétique, l'idée physiologi-
que de ses Parerga ou sculptures emblématiques de la base
de cette œuvre monumentale.
Ce Mémoire, rempli d'idées grandes et profondes, n'est
pas susceptible d'analyse. Nous renvoyons donc au n" i5 ,
2* semestre de i838, des comptes rendus des séances de
rinslilut , dans lequel ce Mémoire est imprimé.
M. Milne Edwards lit un Mémoire , intitulé : Sur le méca^
nisme de la respiration chez les Crustacés.
Dans ce travail , l'auteur traite du mécanisme de la res-
piration chez les Crustacés , sans s'occuper de la partie phy-
sique du phénomène respiratoire , c'est-à-dire qu'il s'occupe
SOCIETES SAVANTES. 2^3
seulement des moyens par lesquels la nature alimente pour ainsi
dire ce travail , en renouvelant sans cesse les fluides destinés
à subvenir aux besoins de la respiration.
On savait déjà que les Crustacés inférieurs ne paraissent pas
avoir d'instrumcns particuliers pour la respiration , que c'est
par le contact de l'eau aérée avec toute la surface du corps ,
que cette fonction doit alors s'effectuer ; que chez les Crabes,
les Ecrevisses et les autres Crustacés supérieurs, dont se com-
pose l'ordre des Décapodes , la respiration est branchiale , et
qu'elle s'opère dans des cavités qui ne communiquent pas dans
l'arrière-bouche, enfin qui ne peuvent ni se contracter , ni se
dilater tour à tour comme le thorax des animaux supérieurs.
Connaissant cette particularité de structure , le célèbre Cuvier
avait cru pouvoir se rendre compte du renouvellement indis-
pensable de l'eau qui baigne les branchies des Crustacés déca-
podes, par les mouvemens des appendices fliibelli formes fixées
aux pattes- mâchoires des Crabes. Mais l'anatomie comparée
nous fait voir que ces sortes d'appendices n'existent pas ou
sont rudimentaires chez les Macroures et les Anomoures. Il était
par conséquent bien probable que le renouvellement de l'eau
nécessaire à la respiration des Crustacés décapodes, devait être
déterminé pat" quelque autre instrument, et il existe en effet
d'autres organes qui semblent réunir toutes les conditions né-
cessaires pouf les rendre propres à ce rôle important : ce sont
les appendices que les zoologistes désignent sous le nom de
mâchoires de la seconde paire. Ce fait , que M. Edwards a
constaté pour la première fois avec M. Audouin , est le point
fondamental de son Mémoire. Ainsi, d'après l'auteur, la partie
la plus importante pour l'exécution du phénomène respiratoire
chez les Décapodes, consiste en une grande lame ovalaire qui
est logée dans le canal efférent de la cavité branchiale, et qui,
fixée vrrs le milieu de son bord interne, bat comme sur un
pivot. Par suite de ces mouvemens, cette lame cornée bouche,
avec sa partie antérieure, le canal qui la renferme, puis re-
levant obliquement son bord postérieur, frappe d'arrière en
avant l'eau qui la baigne , et la chasse au-delà de l'espèce de
valvule formée par son bord antérieure ; celui-ci se relève
2/Î4 [^SOClÉTÉs SAVANTES.
aussitôt, comme un clapet pour s'opposer à la rentrée de l'eau,
et tant que ranimai continue à vivre, cesmouvemens se répè-
tent avec une rapidité extrême. II est donc évident, dit l'au-
teur, que ce sont les mouvemens oscilatoires de cette espèce de
palette qui déterminent la sorlie de Teau renfermée dans la
cavité branihiale, sortie qui détermine à son tour l'entrée d'une
quantité correspondante du liquide ambiant par les autres ori-
fices aboutissant au dehors , et qui assure de la sorte le renou-
vellement de l'eau aérée nécessaire pour subvenir aux besoins
de la respiration. (M. S. A.)
Séance du 1 5 oclobre. — M» F'alenciennes lit un Mémoire
intitulé : Considérations générales sur V Ichlhjologie de CAt--
lantique, et en particulier sur celle des îles Canaries — Ce
Mémoire rst renvoyé à l'examen de MM. Duméril^ Flourens ,
et Isid. Geoffroj'St'Hilaire.
M. M andl présente une note sur les caractères chimiques des
sécrétions. Il annonce avoir découvert une relation entre la
nature des nerfs qui se distribuent aux organes sécréteurs et les
caractères chimiques des produits sécrétés. Suivant lui, les sé-
crétions seraient alcalines pour tous les organes qui reçoivent
leurs nerfs du système cérébro-spinal , et acides pour ceux qui
les reçoivent du système ganglionnaire. Ce travail est renvoyé
à l'examen de MM. Magendie, Becquerel eï Dumas,
M. Marcel de Serres adresse une note sur l'accouplement
du Moufflon avec le Mouton, et sur le métis qui en est provenu.
Cette expérience était d'autant plus intéressante que plu-
sieurs naturalistes ont présumé que le MoujSlon pouvait être
la souche de laquelle sont provenus nos Moutons domestiques.
Le métis femelle produit par un mérinos et une femelle de
Moufflon, est plus semblable au père qu'à la mère. D'autres ac-
couplemens de ces métis avec des Béliers, ont produit des in-
dividus de plus en plus semblables à leur père, mais qui con-
servent cependant les habitudes sauvages des Moufflons.
Séance du 22 octobre. — M. de Blaint^ille lit un Mémoire
intitulé : Noui^eaux doutes sur le prétendu fossile Stones-
field. M. de Blainville répond d'une manière détaillée aux
argumens et réclamations de MM. ^Agassis , Valenciennes ,
OCIÉTÉS SAVANTES. a45
E. Geoffroy Sainl-Hilaire et Duméril , relatifs à son premier
travail sur le même sujet. Voici comment se termine l'extrait
qu'il a donné de de son mémoire dans les comptes rendus.
« M. de Blainville se voit donc encore forcé de rester, jusqu'à
nouvel ordre du moins , dans la conviction que les portions de
mâchoires inférieures fossiles à Stoncsfield, ne proviennent cer-
tainement pas d'un mnmmifere Didelphe , probablement pas
d'avantage d'un mammifère monodelphe insectivore ou amphi-
bie , et que par conséquent il est plus probable que c'est uii
animal ovipare; dès-lors, on voit, ajoute M, de Blainville,
comment je dois persister à conserver le nom d'amphilherium,
que j'ai proposé, si toutefois il a la priorité sur celui à^amphi»
gonus{\) , donné par M. Agassis; et cela d'autant plus que
lorsque même il serait hors de doute que les mâchoires provien-
nent d'un mammifère , je ne verrais rien en elles mêmes, pas
plus que dans leur système dentaire, qui dût porter à en faire
nécessairement un Didelphe; car du système dentaire, et sur-
tout de la partie mollaire , conclure au reste de l'organisation,
et surtout à la Didelphie, c'est, comme je me propose de le dé-
montrer dans un rapport que je dois faire incessamment à l'a-
cadémie, aller au-delà de ce que permet la méthode d'analogie.
M. Geoffroj-'St'Hilaire lit un mémoire sur le monstre dou-
ble, né dans les premiers jours d'octobre, à Prunay-sousAblis,
près de Rambouillet. Ce monstre se compose de deux filles unies
bout-à-bout parles bassins, et n'ayant qu'un ombilic commun:
il appartient par conséquent au genre que M. Isidore Geoffroy
a nommé Ischiopage. Ce qui rend surtout intéressant l'ïs-
chiopage de Prunay , c'est la durée de sa vie, plus prolongée
déjà que celle de tous les autres Ischiopages connus.
MM. Serres et Breschet, commissaires nommés par l'Aca-
démie avec M. Geoffroy pour l'examen] de cet Ischiopage , en
donneront par la suite la description complète. En attendant ,
M. Geoffroy insiste sur deux circonstances , savoir , la répéli-
(d) M. de Blainville fait remarquer précédemment qu'il ne trouve
d'indication de ce nom , dans les notes de M. Agassis sur les Didelphe»
de Stoncsfield, qu'en 1838 et non en 1836.
246 SOCIÉTÉS SAVANTES.
tion fréquente des mêmes types génériques parmi les êtres ano-
maux , et l'accord de toutes les conditions organiques des Is-
chiopages avec le principe que M.Geoffroy a nommé attraction
de soi pour soi.
Nous pouvons ajouter à cet extrait que , d'après des rensei-
gnemcns authentiques , les deux filles réunies de Prunay pré-
sentent une indépendance très-marquée de vie et de sensations.
L'une crie , s'agite , tette, sans que le sommeil de l'autre soit
troublé. C'est au reste ce qu'on a généralement observé sur
tous les monstres doubles , qui ont été jusqu'à présent le sujet
d'observations ou d'expériences exactes ( i ).
M. Geoffroy S t-Hilaire , au nom de la section d'Anatomie
et de Zoologie, propose de déclarer qu'il y a lieu à nommer
à la place devenue vacante par la mort de M. Frédéric Cuvier.
L'Académie se prononce pour l'affirmative a une majorité de
89 voix contre 3.
A la veille de cette élection, il esta propos de répéter quel-
ques uns des bruits répandus sur ce sujet.
L'Académie des Sciences , placée à la tète des institutions
en voie de progrès , doit , dit-on , montrer qu'elle ne veut
pas rester en arrière du mouvement rapide qui fait actuelle-
ment en si peu de temps des illustrations littéraires et scien-
tifiques; nous l'en applaudirons car nous avons le bonheur
d'être convaincu de l'infallibité des majorités, qui ne doivent
être influencées ni par des intérêts de coteries ni par des rai-
sons de familles , et dès-lors nous devons nous ranger du côté
de ceux qui ne croient pas , comme on le pensait autrefois ;
que des hommes mûris dans la science, ayant acquis une belle
réputation par de nombreux et excellens travaux, aient be-
soin , en outre , d'obtenir le fauteuil académique ; nous
croyons aussi que l'Académie doit être ouverte à ces jeunes
intelligences débutant dans la science, qui ont fait déjà quel-
ques bons travaux et promettent d'en faire une foule d'autres
(j) Voyez dans V Histoire générale des anomalies, etc. ^^ar M.. Isidore
Geoffroy, tome III , p. 367, le chapitre dans lequel il traite de
circonstances de la vie chez les êtres^'anomaux.
SOCIÉTÉS SAVANTES. 247
infiniment meilleurs, si on les encourage et si Ton comprend
tonte la portée de leurs capacités scientifiques. De cette ma-
nière , qui n*est peut être pas , suivant nous , très-couforme à
la justice, on prétend que la science doit g:agner beaucoup; car
si l'on fait quelque tort à ces hommes si haut placés depuis
long-temps dans l'opinion du monde savant, on ne fera pas
perdre à la science les bons travaux avec lesquels ils l'ont il-
lustrée, l'on se réservera cependant le moyen de donner les
places à ces jeunes adeptes impatiens, qui promettent tant et
que l'on doit craindre de rebuter , et l'Académie des sciences
peut alors devenir une pépinière de grands hommes. Quant
à ces vrais savans à cheveux blancs, qui ont déjà fait leurs
preuves et continuent d'illustrer la science, il faut qu'ils se
contentent de mériter ces places, car il ne peut y en avoir pour
tout le monde : la réputation qu'ils ont acquise à juste titre, leur
assure dans l'opinion publique une position au moins aussi
belle que celle dont C intérêt bien entendu de la science les pri-
vera , comme cela est prouvé par l'existence scientifique de
Desmaret , récemment enlevé aux sciences , et de trois ou qua-
tre anatomistes, géologues et zoologistes trop connus pour qu'il
soit nécessaire de les nommer.
Séance du 2g octobre. — M. Duvernoy présente un grand
nombre de dessins d'anatomie comparée , relatifs aux travaux
qu'il a exécutés pour la nouvelle édition de l'Anatomie com-
parée de Cuvier. On sait que M. Duvernoy a toujours travaillé
de concert avec ce grand homme pour les deux éditions de
cet ouvrage monumental , et celte seule collaboration suffirait
pour assurer à M Duvernoy une haute répution, »'il n'était pas
en outre l'auteur d'un grand nombre de travaux non moins
împortans.
M. Guyon adresse un mémoire sur un ver qu'il a trouvé
dans l'œil d'une négresse. Ce travail est renvoyé à une com-
mission. Noos le ferons connaître quand le rapport aura été
fait%
248 TRAVAUX IPÎÉDITS.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Nouvelles espèces de mammifères du genre campagnol, par
M. deSELYS-LoNGCHAMPS.
M. de Selys-Longchamps, quia parcouru celle année le
midi de la France, l'Italie, la Suisse et l'Allemagne Rhénane,
s'est occupé particulièrement, dans ce voyage, de l'étude des pe-
tits mammifères d'Europe qui existent dans les musées qu'il a
visités. Un travail qui, nous l'espérons, pourra lever beau-
coup de doutes sur la synonymie et la distribution de ces pe-
tites espèces, sera publié l'hiver prochain sur cet objet par M. de
Selys, aujourd'hui il nous adresse la description sonimaire d'une
espèce nouvelle de campagnol qu'il a rencontrée en Italie.
Campagnol de Savi, Ân^icola Sai^ii (de Selys). — Ce cam-
pagnol a presque toutes les formes extérieures de VArvicola
fulvus (Desm.), c'est-à-dire que ses oreilles externes sontpr^j-
que nulles^ et sa queue de la longueur du quart du corps : sa
taille est la même que celle de Varvalis et du fulvus ; ce qui
le distingue] au premier coup^d'œil de ce dernier, c'est qu'au
lieu d'être coloré en dessus de jaune fau(^e , il est entièrement
d'un gris-hrun terreux ) le dessous est cendré.
Il se distingue du Schermaus {Arvic. terrestris) , parce que
celui-ci est de taille beaucoup plus forte^ de couleur brun rous'
sdtre avec les pieds proportionnellement plus épais : la tête du
Schermaus est aussi beaucoup plus large.
\7A, Savii est plus voisin extérieurement de VA. œcono-
mus^ mais celui-ci est plus fort de taille et d'un gris moins
jaunâtre. D'ailleurs Vœconomus n'habite que la Sibérie et a
1 4 paires de côtes, tandis que leJ-S'a w se trouve en Italie et n'est
pourvu à ce que je crois que de I2 paires de côtes, ce que j'é-
claircirai en disséquant les trois individus que j'ai rapportés
dans l'alcool. Cette nouvelle et intéressante espèce habile la
Toscane, la Lombardie et les environs de Genève. Les premiers
individus que j'ai vus avaient été recueillis par M. Paolo Savi
et déposés par lui au musée de l'université de Pise. Je me fais
un devoir de lui dédier ce Campagnol comme un faible hom-
TRAVAUX INÉDITS. 2^9
mage rendu aux savantes recherches que ce naturaliste a pu-
bliées sur la Faune|.Italienne.
Campagnol montagnard , ^rt^icola monticola (de Selys). —
Voisin du Scherraaus , mais de taille beaucoup plus forte , queue
proportionnellement plus longue/plus velue, poils plus clairs,
moins roussâtres, beaucoup plus touffus , un peu laineux.
Habite les rochers des Pyrénées. — Je dois la connaissance
de cette espèce à M. Nerée-Boubée, fondateur du musée Py-
rénéen, et qui Ta reçue de cet établissement.
{
Description d'une espèce nouvelle du genre Testacelle et sy-
nopsis d'une monographie de ce genre de Mollusques , par
M. Lesson.
Dans Tavant-propos de la partie entomologique du voyage
autour du monde , de la corvelle la Coquille , nous avons cité
un passage de M. Burmeister, dans lequel cet entomologiste
dit que pour établir une espèce nouç^elle il faut , aidant tout ^
la distinguer de toutes les espèces décrites^ etc. : ayant
suivi cette règle, bien avant que M. Burmeister ne Tait for-
mulée, nous sommes charmés de voir que d'autres naturalistes
la suivent aussi , car c'est la seule manière de faire des tra-
vaux utiles et durables ; nous accueillons donc avec plaisir
l'article de notre confrère M. Lesson , article que ce savant
laborieux et fécond a rédigé dans ce bon esprit.
;,, Genre : Testacelle, jT^j/ûtccZ/wj , G. Cuvier, Ann. mus.
J. V. et Mém. , page 6. — Testacella , Lamarck , t. VII ,
p. 724* — Les Testacelles et les Cochlohydres par. , Férussac ,
Prodome , 626. — Animal limaciforme, allongé , cylindroïde
ou déprimé , à manteau, simple , gélatineux, recouvert d'un
test , sans cuirasse , à pied large , terminé en pointe. Quatre
tentacules courts , cylindracés , dont deux plus grands ,
oculés au sommet. Tête petite, à deux petits tentacules buc-
caux. Orifice placé sur le bord droit du manteau, à son rebord
et à côté de l'ouverture du rectum. — Test externe, univalve
onguiforme, à fpire très courte , munie d'une lamelle en de-
dans subcolumnellaire. Bords de la bouche lisses le gauche
256 TRAVAUX INÉDITS.
couvert, le droit échancré , formant une ouverture du diamètre
du test.
1. T. haliotideus , Faure Bigiuet , Férussac , tabl. , p. 26 ;
pi. 8 , fig. 5-9. — Testacella Europœa ^ Roissy , T. halioii
dea , Draparn. T. Galliœ; Oken.; Sowerby, fig. i et 3. Lam.
t. VII, p. 726. — Animal flavidus, rufus vel griseus, macula-
tus aut immaculaUis ; teutaculis cylindricis. — Testa ovata ,
postice acuminata cornea , crassa, exlus rugosa , intus nitida;
clavicula alba lata et plana. — Hab. T Espagne , le midi de la
France et l'ouest , depuis la Bretagne.
2. T. Maugei , Feruss. , tabl. , p. 26 , pi. 8 , fig. 10 , 11
et 12, Sowerby, fig. 7, 8, 9 et 10. —Animal rufescens ma-
culis brunneis spartis ornatus ; tentaculis filiformibus , oru
corporis aurentîa. — Testa ovata elongata, fulva , exilis, stria-
tula ; spira elevata ; clavicula angusta. — Hab. l'île de Téné-
rifFe ; acclimatée dans le jardin botanique de Bristol. Dugué
l'a trouvé dans un jardm de Dieppe , en 1740»
3. T. ambiguus , Féruss. , tabl. pi. 27, p. 8 , fig. 4* —
Animal inconnu. — Testa depressiuscula , fragilis, subtiliter
sfriata; pallide viridis, spira indislincta. Apice oculata; aper-
tura amplissima simplici. — Hab. du cab'net de M. de La-
marck. M. Sowerby la suppose une coquille interne.
4. T. scutatum , Sowerby, fig. 3,4,5 et 6. — Animal
voisin de celui de l'Haliotideus ; sans la double rangée de tu-
bercules sur le corps. — Testa ovata, antice paulum acuminata,
extus plana ; clavicula arcuata elevata. - — Hab. Trouvé dans
un jardin à Lambeth , en Angleterre _, supposé être de Téné-
riffe.
5. T. Guadeloupensis ^ Lesson.— Animal poslicë acuminata,
totaliter flavidus , unicolor , leviter rugosus ; pede lataj, mar-
ginibiis sinuatis. — Testa albida , oblonga , pellucida; longitu-
dine 17 lineis^ latitudine quinque. — Hab. l'île de la Guade-
loupe. "3^ «^^f
6. T. unguîs , Less. — Testacellus hélix unguis , Férus-
sac , B'Orbigny , Ann. moll. pi. 22, fig. 1 à 7, Mag. de 200I.,
i835, cl. V, n» 61 , prod. p. 2. — Animal depressuiïi , com-
plajiatum , posticè acummatum, virescens cum Hneis nigri*
TRAVAUX INÉDITS. 25t
iiumerosissimis strialum. Tenlnculis brevibus ; pcde incano,
lîcvi. — Testa , cornea , depressa , striata , pellucida , ungui-
formis, rufa curn slriis airis radiantibiis. — Hab. republica
Boliviana, Paraguay.
7. T. Gayanus ^ Ltsi.^^Tastaccllus hélix Gayana^ D*Or-
bigny , Ann. mollusq. , pi. 22 , fig. 8 et 1 1 . Mag. de zool.
i835, cl. V , n» 61 , prod. p. 2. Animal? — Testa ovali ,
depressa , unguifornii radiato , fusca ; spira nulla , apertura
magna. Alt. 10 mill. lat. 7 niill. — Hab. Juan-Fernandez insula.
Note sur les organes respiratoires des Scorpions^ par M. le doc-
teur Martin Saint- Ange.
Cet anatomisle , l'un des collaborateurs du magnifique ou-
vrage sur l'île de Cuba que publie en ce moment M. Ramon
de la Sagra, nous communique la note suivante sur quelques
faits intéressa ns qu'il a observés en préparant son travail anato-
mique sur les Arachnides , travail qui lui a été confié par
M. de la Sagra.
« Il existe chez les Scorpions des organes particuliers pour
la respiration : ces organes sont placés sous les muscles qui font
mouvoir les écailles abdominales , et se trouvent logés dans
des sacs membraneux à parois excessivement minces, qui com-
muniquent au dehors au moyen des stygmates. Treviranus,
qui a fait les plus belles recherches sur l'anatomie des arach-
nides en général, dit que ces stygmates, chez les Scorpions,
aboutissent à de véritables branchies analogues à celles des
poissons; que chaque branchie est composée d'un nombre con-
sidérable de feuillets, etc., que ces feuillets fortement grossis,
paraissent transparents et sans aucune nervure. Sur ce dernier
point, les recherches du célèbre anatomiste allemand ne nous
paraissent pas exactes, en efiet nous nous sommes assurés que
non seulement toutes les lamelles de Tappareil respiratoire
sont vasculaires, mais qu'il en existe dont les vaisseaux sont
disposés d'une manière bien différente les uns que les autres.
C'est ainsi par exemple, qu'une lamelle prise de tel sac respi-
ratoire, offre un réseau magnifique dont les larges mailles ont
pour la plupart la figure pentagone; tandis que telle autre la-
melle provenant d'une autre cavité respiratoire présente des
a5a TRÀ.VAUX inédits,
tuyaux qui, dirigés dans un même sens, s'anastomosent fré-
quemment entre eux. A pari la diversité qui existe sous le rap-
port de la distribution des vaisseaux de chaque lamelle, toules
les ramifications vasculaires en générai, semblent contenir de
Tair. Or s*il en est ainsi, l'analogie que Treviranus signale
exister entre les organes respiratoires des Scorpions et ceux des
poissons, cesse d'être exacte et ne doit plus surprendre. D'ail-
leurs pour admettre que les lamelles respiratoires des Scorpions
fussent de véritables branchies analogues à celles des poissons,
il eût fallu que chaque lame eût un réseau vasculairc qui
communiquât à une artère et à une veine principale de l'appa-
reil circulatoire, que toutes les lamelles pussent se trouver en
contact avec l'eau et que l'eau put se renouveler dans les ca-
vités ou sacs qui contiennent les organes respiratoires, toutes
conditions qui n'existent pas.
«Nous pensons donc que les organes respiratoires des scorpions
ont plutôt de l'analogie avec ceux des arachnides qu'avec les
branchies des poissons. Il nous reste maintenante établir com-
ment l'air qui pénùtre par les stigmates, arrive dans le réseau
capillaire des lames respiratoire, et de quelle manière les flui-
des circulatoires viennent se mettre en contact avec l'air des
lamelles; c'est ce que nous chercherons à bien établir dans
l'ouvrage de M, de la Sagra. (M. S. A.)
Rectification de la nomenclature des Cicindeîa Latreillii et
Audouiniiy par M. H. Gory.
M. le comte Dejean, dans son Species général des Coléoptères
t. V, p. 261, n» 189, a décrit sous le nom de C. Latreillii une
Cicindele des côtes de Barbarie qui lui a été communiquée par
M. Barthélémy ; mais M. Silberraann , dans le 2"* vol. de la
Revue entomolog. , page 69 , fait remarquer, dans une note
intitulée Observations sur la synonymie, etc., que cette es-
pèce, décrite par M. le comte Dejean, est la Cicindeîa Lyonii
Vigors. zool. journ., t. I, p. 4'4> ^^ *î"^5 ce dernier nom étant
antérieur doit être adopté, ce qui permettra de conserver le
nom de Latreillei à la Cicindele de la Nouvelle-Guinée que
TRAVAUX INÉDITS. 253
M. Guérîn-Méneville a décrite dans le voyage de Duperrey
{Zoologie, t. II, part. II, p. 67, atlas, ins. pi. 1, fig. 5.) Je
suis de l'avis de M. Silbermann qui est d'adopter toujours les
noms des auteurs antérieurs, mais dans cette circonstance, il a
commis une erreur en disant que la Cicindela Lalreillii de
Déjean était la même que la Lyonii de Vigors, car dans un
voyage que je fis en 1^29 en Angleterre, M. Yigors, en me
montrant sa riche collection, me donna sa véritable Cicindela
Lyonii, qui se trouve être celle décrite et figurée dans le 4* vol,
p. 597 des annales de la Société entomologique, sous le nom
de Cicindela Audouinii, Barthélémy : je pense donc que la Ci»
cindela Latreillii de M. Guérin, doit conserver son nom, que
celle de M. Déjean étant nouvelle peut être nommée C Bar^
thelemii et que la Cicindela ^udouinii de M. Barthélémy doii
reprendre le nom de C. Lyonii, Vigors.
Notice sur un nouveau genre de Longicornes de la tribu des
Cérambycins , par M. Lucien Bdquet.
En m*occupant, il y a quelques mois, du classement dos
Longicornes de ma collection , mon attention s'est portée sur
un insecte, qui d'abord m'avait semblé devoir appartenir au genre
Desmoderus de M. le comte Déjean ; mais en l'examinant de nou-
veau , j'ai reconnu qu'il s'en éloignait par des caractèr esessen-
liels, notamment par le défaut de rétrécissement du dernier arti-
cle des antennes , et parce que les autres articles ne sont nul-
lement épineux à rextrcmité, comme dans le genre Desmode-
rus. Il m'a donc paru convenable de l'en distraire et de le con-
sidérer comme type d'un genre nouveau qui me semble devoir
prendre place dans la méthode avant le genre Dorcacerus,
Genre ^goidus, Buquet. — Corselet globuleux, dilaté
latéralement , bituberculc de chaque côté , son disque of-
frant cinq tubercules assez saillans et placés transversalement;
écusson étroit , en triangle, deux fois plus long que large,
creusé vers l'extrémité; antennes de onze articles , glabres , de
la longueur du corps dans les femelles, plus longues que lui
chez les mâles, le premier article renflé, en forme de poire
renversée avec une impression longitudinale à la base; les quatre
254 TRAVAUX INÉDITS.
suivaiis cylindriques, les autres légèrement comprimés, un
peu renflés au bout et sans épine; présiernum faiblement
échancré transversalement, portant une pointe assez saillante,
entre l'insertion des deux premières cuisses ; mésosternum éloi-
gne du présternum , muni d'une pointe un peu plus petite ;
palpes courts , dernier article en cône renversé et comprimé}i
mandibules arquées , légèrement plissées, peu saillantes au re-
pos ; tête moyenne, oblongue , pointillée , ayant de chaque
côté, près de l'insertion des antennes , une petite corne arron-
die au bout et entre elles une côte peu élevée , creusée longitu-
dinalement ; élytres aussi larges que le corselet à la baise , lon-
gues, se rétrécissant vers l'extrémité, qui est un peu tronquée
obliquement et sans épine; angles huméraux rendus plussail-
lans par une petite cavité qui se trouve près de chacun d'eux ;
pattes moyennes, comprimées , les postérieures un peu plus
longues que les autres , cuisses ponctuées et bien légèrement
en massue ; corps glabre , luisant.
JE. Perui^ianusy Buquet. Capite thoracequerufo-ferrugineis,
punctalissimis ; ély tris testaceis , rolundatis , apice iruncalis ;
pedibusantennisque ferrugineis. — Long. : 12 lignes. Larg. : 3
lignes 3/4. — A peu près de la taille du Dorcacerus barbatus-,
cet insecte est d'un rouge ferrugineux , moins foncé sur les
élytres que sur la tête et le corselet. Celui-ci est plus large
que la tête, rétréci postérieurement, très-fortement ponctué
en dessus et en dessous, les tubercules sont lisses et bien mar-
quées. L'écusson est très-allongé avec la pointe aiguë et noire.
Les élytres sont rebordées et à peine poinlillécs. Les pattes et les
antennes sont de la couleur du corselet ; tous les segmens abilo-
roinaux , à l'exception du dernier, sont terminés par une ligne
noire. Ce bel insecte , qui a été trouvé au Pérou par M. Hanet
Cléry, m'a été donné par M, Petit de La Saussaye.
Notice sur deux Coléoptères longicornes de la tribu des La-
miaires et appartenant au genre Phacellus de M. Dejcan ,
par M. Lucien Buquet.
Nou* ne donnerons qu'un très-court extrait de cette Notice,
qui est destinée à éire publiée dans le Magasin de zoologie.
ANALYSE D OUVIUGES NOUVEAUX, 255
M. Duquel rappelle que M. H. Goiy a publié, dans le IVlag.
de zool., année ib32, IX, pi. 45, une espèce de Longicorne
qui forme le type de ce nouveau genre et qu'il nomma Acan,"
tliocinus Boryl. M. Buquel a reçu deux espèces nouvelles, voi-
sines de celle-ci et appparlenant au même genre ; il donne les
caractères de ce genre Phacellus , et décrit ces deux espèces.
Voici ses diagnoses.
Phacellus Lalreillii, Buquet. — P. rufo-ferrugineus, punc-
lalus ; ihorace elj'ti isque maculis tribus viridi-argenteis, apice
sublruncalis ; antennis pedibusque ferrugineis. — Long. : il
m. Larg. : 6 millim. — Hab. le Brésil intérieur.
Phacellus Dejeanii, Buquet. — P., suprà rufo-nîtidus ;
elytris basi profunde punctatis ^ maculis du^ibus thoracisque
margine flavisi antennis pedibusque ferrugineis. — Long. : lo
m. Larg. : 5 millim. — Hab. le Brésil intérieur.
III. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Traité élémentaire d'histoire naturelle, comprenant Tor-
gantsalion, les caractères et la classification des végétaux et
des animaux, les mœurs de ces derniers et les élémens de
la Minéralogie et de la Géologie ; par MM. Martin Saint-
Ange et F. E. Guérin-Méneville. — Paris^ Veave Legras,
Imbert, et comp., libr., rue de l'Université, n" 4'? et à
Amsterdam, même maison.
Cet ouvrage ntile se poursuit avec la perfection et la cons-
cience qui distinguent les travaux de ses auteurs ; les livrai-
sons 35 et 36 viennent de paraître et sont en tous points di-
gnes de celles qui leur ont mérité les éloges de TAcadéraie
rojale des sciences et du public éclairé. (G.)
Histoire physique, politique et naturelle de Tîle de Cuba ;
par MM. Ramon de la Sagra, A. d'Orbigny, Cocteau, A.
Lefebvre,Guérin-Méneville, Martin Saint-Ange, Mon-
tagne et Sabin Berthelot, in-folio, fig. Paris, Arthur-Ber-
trand, libr.
Les troisième et quairième livraisons de ce grand et bel ou-
vrage ont paru ; elles continuent de mériter If s éloges que noui
256 ANALYSES D*OUVRAGES NOUVEAUX
avons déjà donnés aux précédentes, tant par l'intérêt des malé-
riaux qu'elles conliennent que par la manière dont elles sont
exécutées sous le point de vue typographique et des planches.
(G.-M.)
Magasin de zoologie, d'anatomie comparée et de paléontolo-
gie, journal destiné à faciliter aux zoologistes de tous les
pays les moyens de publier leurs travaux, les espèces nou-
velles qu'ils possèdent et à les tenir au courant des découver-
tes nouvelles et des progrès de la science. Publié par M.
Guérin-Menevillf. Paris , au bureau de la Revue Zoolo-
gique et chez Arthus-Bertrand.
Le volume qui compose la 'j^ année de ce recueil vient d'être
terminé et les deux dernières livraisons de 1837 sont en venle.
Ces livraisons contiennent la suite d'un beau travail analomi-
que et zoologique de M. Laurent sur les Mammifères marsu-
piaux; la suite du Synopsis des oiseaux de l'Amérique méri-
dionale, par MM. d'Orbigny et de La Fresnaye, 1 fi n du grand
mémoire de M. Rang sur les Céphalopodes, un mémoire de
M. dOrbigny sur des Mollusques nudibranches nouveaux ob-
servés sur les côtes de France, etc. Cet ouvrage continue d'ê-
tre traité avec le soin qui lui a mérité une réputation univer-
selle, c'est le recueil périodique à figures le plus considérable
qui existe actuellement dans la science et il est indispensable à
toutes les personnes qui veulent se tenir au courant des pro-
grès de la zoologie.
Voyez pour plus de détails les conditions de la souscription
au ver»o des couverlures de la revue zoologique. (L.)
Guide pratique pour l'étude et le traitement des maladies des
yeux, par Ch. J. F. Carron du Villards. — Paris, librairie
encyclographique de H. Cousin, rue Jacob, n" 25. — Prix
16 francs.
L'ouvrage de notre honorable confrère est le fruit des lon-
gues et laborieuses éludes qu'd a faites sur les maladies des
yeux. Son livre est rempli d'observations neuves qui mon-
trent la profonde connaissance qu'il a acquise dans sa prati-
25^
que aussi nombreuse que variée; il comprend en outre la lit-
térature deToplithalmologie, l'introduction à la pathologie des
maladies oculaires, Toplithalmoscopie ou l'exploration de l'œil
et de ses dépendances , le traitement des maladies des ^eux et
la description des opérations qu'elles réclament ; ce traité est ac-
compagné d'un mémento thérapeutique et pharmaceutique très-
utile pour les praticiens. L'ouvrage remarquable de M. Carron
du Villards se compose de deux forts volumes in-S"; il est orné
de planches très-bien gravées sur pierre et il mérite à juste
titre l'accueil favorable que vient de lui faire le corps médical,
il sera une acquisition précieuse pour la science et pour les
élèves en médecine. (G. M.)
Traité de physiologie comparée de l'homme et des animaux,
par Antoine Dugès , professeur à la Faculté de Montpellier,
tome II. — Paris , Baillière.
Nous ne rentrerons pas dans l'analjse générale ou particu-
lière de ce traité de M. Dugès. Ce que nous en avons dit (/^o/r
le n° 8 de cette Rei>ue) suffira pour en faire comprendre la
portée et toute la valeur; si nous annonçons le tome second y
c'est pour rassurer nos lecteurs sur le sort de l'ouvrage , qui
verra tout entier le jour. En effet , ce traité qui résume avec
une critique sévère les opinions physiologiques sur tous les
points de la science, jusqu'à ces derniers jours, et qui le
fait avec un luxe d'érudition utile et non fastidieux pour le
lecteur forme un Compendium qui économise son temps et
ses recherches.
Dans ce second volume, sont traitées les quesiions impor-
tantes de \iH phosphorescence ^ de la coloration, AcXa caloricité^
des moui^emens f de la nutrition^ des absorptions ^ de la circu-
lation et de la respiration.
Il y a donc là beaucoup à apprendre , et l'ouvrage de Dugès
mérite la lecture attentive, disons même laborieuse, tant
les faits sont serrés , de tout naturaliste qui veut pénétrer au
dessous de l'écorcc animale , et examiner le mécanisme de la
vie.
Dans la note du n" 8 , il s'est glissé plusieurs fautes de
«7
a^ ANÀLySE D*OUVRAGÇS NOUVEAUX.
^yle et de phraséologie, qui interrompent le sens et rembar-
rassent, car nous n'avons vu qu'en courant une première
^preuve. Le lecteur y aura du reste suppléé. (A. Bourjot.)
Quelques observations sur les Crocodiles des îles Sondaiques
et description d'une nouvelle espèce de Gavial, par le doc-
teur J. MuLLER, membre de la commission des naturalistes
néerlandais aux Indes orientales. (Tydschrift voor natuur-
Ijke historié, par Vander Hoeven, année i838. )
Le docteur Muller, autrefois le compagnon des naturalistes
ypyageurs hollandais, Boie et Macklot , vient d'arriver en
Europe, après une absence de presque douze ans. Ayant suc-
cessivement exploré la plus grande partie des possessions hol-
landaises aux Indes orientales , cet infatigable naturaliste
a terminé sa carrière de voyageurpar une expédition entreprise
en 1836, dans le but de faire des recherches dans l'inté-
rieur de la partie méridionale de la grande île de Bornéo ;
cette terre dont on ne connaît guère que quelques côtes
maritimes , et qui est encore vierge sous le rapport des
s/cîences naturelles. M. Muller et son compagnon de voyage,
fe botaniste M. Viorthals , ont rapporté en Europe les riches
collections qu'ils ont formées pendant leur séjour à Bornéo , et
ijs se proposent de faire connaître sous peu le résultat de leurs
recherches. En attendant M. Muller vient de donner un extrait
de ses observations sur les Crocodiles des Indes, extrait
tiré du Journal tenu par lui , durant son séjour dans ces con-r
trées. On peut juger par cet aperçu de l'importance des dé-
couvertes et observations que les voyageurs néerlandais ont
été à même de faire , secondés, comme ils le son!, par un gou-
•vernement libéral et éclairé, qui ne cesse de faire de grands
sacrifices dans le but d'être utile aux sciences.
On sait que le seul Crocodile connu habitant le grand ar-
chipel des Indes, appartient à l'espèce appelée C. biporcalus ;
la variété du Crocodile vulgaire , observée par MM. K-uhl e'^
"VV^an-Hasselt sur les côtes de l'île de Java , ne paraît se
trouver qu'acoidenteHemenf et très-rarement dans cette partie
du monde. M. Muller , clans tous les voyages qu'il a ffuls
dqns }*qrc|iipe| des Indes, depuis Si|i|îa|ra jusqu'à la Nou-
ve(le-(?uinép , n'avqjt , avap^ son arrivée à Pornéo, observe
quç la sçule ^spèçp (jg Crocodile ci-dçssus \nenliqiinée. Dans
celle dernière île, au conlraire, M. MuUer n*a pas seu-
Içni^nt T^nçppjçç, Q\i\T^ çfî Çroço^}|e ppmmun, upe ^ace dif-
fjgfenlç de çe^p €§piF9 > ÎH^(? Il â |tÇ assez henreujc pour
fiiirç Iq 4^'coiiyerte d*unç ^^pèçe lgj^^-à-fai|. Q(^uve|je 4e ce
genre : esp^qp (Ifau^nt pUî^ r?R\%FlH?% » 9HÏ'!k J9'MÎ 3
la taille, el à li) physipuppiie des Q^YJals i^p^e p|j-gai^jsation jib-
solunient inlermçdiiijre optiç ce? CpocQtliJes à bec e|fîlé ç^
les (l^rocodilv.§ R''op,rpn|Qjj| dits, {^'«"tlr^^ gue pjcsenle le
mémoire 4e ]^. ^ullçr , ^ou^ ?ng«ge, ^ 4pRP^r Tf^^nfî^
des phservalions 4^ ee savant d^ps l'ordre mêjne (ju'i| 9
suivj. Le C'rpçofjile à deux ar^'lçs, 1res - pp|i]iun ^^ans Î94'e§
Içs 4lea dtf gtajîd ArçUipfil 'pJipj;\ , §*çs^ R"}|^,y?Jié ^Wi
manière vrainapnt e^raj^anle 430S la pjyjie ^|»ér|4*Qna,lç de
Hprnqo ; ep (;(ffit, jj pî^raîl qu^ tou^^s J^| çppdjjjp^î.^ qj^j gei|-
VSftt favpfis^t ia niuUjpJiçaliop ^ fe.| 4gg^pr(|ux j^flj^lesigr
tro.uvent répnjçs dans celle coii|rée , aUeij.d^ 9H*f ^.^ ppnsiste
ep un terrain à alluvions, formant dps plaines basses et maré-
cfgêps^s (\\iji sopt copverles 4^ ^•''fl^f fëjfri? \ entreçpupées
d'un nombre infini de rivières et 4ç! l'^Cf pIiV? pijl ]V^lns, p.p- ^
fonds. La muUjlude de poisspps ^q^j Ç®-}iFiV'te\J ÇÇ^ ^?V^ V-
offre vue ppuj-r.ilpre facile et ajjondant^ à ces gr^gids §a^.jc.ns
qui, n'ayant guçrç d'auVre eniienii c^ue l'iippim.^* , f,ègçi^^nÇ
presque en maîtres daps ces lieujL iptultçs, habiles p^f ^Ç| j^^l)^^^
peu nombreuses de la grande patipp d:ps Pajaks. Lçs Çf oÇodUe|j.j
cependant , ne sç nourrissent pas uniquçyj^pj dç poj-isops :
ils dévorent aussi loules les siAbslancv^ îj^pi.Çi^a(es soil à l'élat
frais, soit à l'élat nioitié pourri, dpi^^t ils peuvent se rendre
niallre. Ils avaiçnl même des pi^ryes, çjojnl o" V^Q^ye toujours
plpsieurs 4»VS leur eslomac , ce ^ui faj^^ ejroîrc aux Malais de
celte \\c , que le ppinbrv de ces caïUoux est égal à cel^ii des vil-
lages , \c Ipng ^sque.ls a passé le Crocodile^ que l'on snppo^e
babilé. LÙendussur les bords des peuves , ou cachés en partie
4ôi>§ \^i ^%^i l 'u^ Crocodiles qui rcsscmblç,nl alors à un corps
260 ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX.
inerte et mort , guettent les animaux qui fréquentent le voisi-
nage des eaux, et ne dédaignent pas même les petits oiseaux ,
comme le prouve le témoignage de M. MuUer , qui atteste que
ces Sauriens et les Monitors sont les ennemis communs de tous
les oiseaux du rivage, et qui a vu lui-même qu'un Crocodile
attrapait et dévorait un échassier de Tespèce appelée Totanus
hypoleucus» Les observations de ce savant portent générale-
ment à constater que les Crocodiles , à Tinstar des cLats et de
la plupart des animaux carnassiers, se mettent toujours en em-
buscade pour attaquer leur proie , ou cherchent du moins à
l'attaquer à Timproviste. C'est de celte manière que les Croco-
diles se rendent maître de Cerfs, de Cochons, de Singes, de
Chèvres , de Chiens et d'autres animaux , qui viennent visiter
les bords des eaux pour se désaltérer, et qu'ils attaquent
même souvent l'homme avec un égal succès. Si l'on rencontre,
au contraire , un Crocodile dans un lieu découvert et éloigné
des eaux , l'animal se trouvant en face d'un ennemi qui ose
lui tenir tête, se montre craintif, et cherche à s'enfuir dans
son élément favori. A terre , les Crocodiles ne savent pas mar-
cher avec beaucoup de vitesse et se fatiguent bientôt. Il arrive
souvent que ces animaux se transportent d'une rivière à l'autre,
on les tue alors assez facilement à coups de fusil ; en se plaçant
devant eux pour leur couper le chemin , le Crocodile effrayé
ne cherche pas à se défendre ni à fuir et se contente de rester
tranquillement la gueule béante. De tous les sens, celui de l'ouïe
paraît être le plus développé chez ces reptiles : on les voit pa-
raître au moindre bruit à la surface des eaux. Ayant calculé
les moyens de l'attaque , ils s'approchent lentement et avec
précaution de leur proie ; mais parvenus à une certaine dis-
tance , ils fondent sur leur victime d'un seul coup , et la tirent
aussitôt sous l'eau pour la faire périr. Si l'animal qu'ils ont pris
est de petite taille , ils le dévorent à l'instant en mettant leur
tête hors de l'eau; mais si c'est un homme ou un grand mam-
mifère , ils attendent le soir ou la nuit pour le porter au rivage ,
le déchirer en pièces et le dévorer. Ce sont plutôt des ani-
mauxnocturues , on a plus à les craindre vers le soir et avant
minuit; aussi les indigènes ne visilent-il& à cette heure les lieux
26 1
fréquentés par les Crocodiles qu'avec une précaution extrême ,
ils se tiennent à cette fin dans le plus fort courant du fleuve ,
évitant soigneusement d'en approcher les bords. Nonobstant
ces précautions , il arrive souvent des malheurs aux personnes
occupées à se baigner , à pêcher ou allant simplement en bar-
que d*un lieu à Tautre. Les Crocodiles enlèvent quelquefois
des personnes avec tant de vitesse et si inopinément , que les
compagnons de la malheureuse victime s'en aperçoivent sou-
vent à peine. Les très-vieux Crocodiles , en attaquant les pe-
tites barques fragiles des indigènes , les mettent souvent en
pièces d'un seul coup de leur queue , comme cela s'est même
passé lors du séjour de M. Muller à Bornéo. Les Crocodiles ont,
sur les bords des fleuves, certains lieux favoris qu'ils recherchent
pour s'y coucher pendant les fortes chaleurs du midi ; on les y
voit souvent étendus sans mouvement , et la gueule béante.
Les indigènes , après avoir reconnus un de ces lieux , j mettent
une large planche enduite d'une résine très-gluante, et s'em-
parent facilement du Crocodile, qui se colle lui-même si for-
tement sur la planche , qu'il lui est impossible de s'échapper.
M. Muller dit positivement n'avoir jamais entendu des sons de
voix produits par des Crocodiles , et cette observation fut con-
firmée par tous les indigènes questionnés à ce sujet. M. Muller
passe ensuite à plusieurs détails descriptifs des espèces de Cro-
codiles qui se trouvent à Bornéo. La plus commune, le Croco-
dile à deux arêtes, parvient à une longueur totale de dix-huit
pieds, et M. Muller croit que les individus de cette taille , qui
se rencontrent cependant assez rarement , ont au moins vingt à
vingt-cinq années.
Comme nous l'avons dit plus haut , M. Muller a découvert
à Bornéo une race ou variété du Crocodile, à deux arêtes,
habitant absolument les mêmes lieux que celui-ci , qui en
a la physionomie et tous les traits distinctifs, mais qui en diffère
constamment par une tête beaucoup plus large et plus obtuse ,
comme on peut le voir par la comparaison des mesures prises
sur deux crânes à peu près de la même dimension , celui de la
race ordinaire est long de i' i" 3"'; largeur à l'articulation des
mâchoires, i' lo" 3'", celui de la race à télé obtuse porte au
aôia ANÀLTTSÊ d'ouvrages nouveaux.
bonirairc en ionguéiir, i' 6" 3'", et sa largeur est dé i' 4" 2"'.
Cesi lin fait curieux et important pour la science , qiie leè iti-
uigènes distinguent eux-mêmes ces deux races de Crocodiles,
désignant la dernière sous le nom caractéristique de Tel^ dt
crcthaud.
Le, nouveau Crocodile cleçouvert par M. Muîler est décm
sous fe nom de Crocodilus ( Gaviaïis ) Sckle^ciu. Cette (ié-
scrîption est accompagnée de trois figures du crâne. On peii^
ofiîc qu'elle fait le passage des Crocodiles aux Gavials. C'ësc
cependant un véritable Gayi/il , tant par sa pnysioilomie que
f»ar la disposition de ses„ dents, la conforrnation de sa mâchoire
hférieure, sa manière de vivre , et par d'autres traits de son
organisation. On pourra cependant dire , en jugeant par les
formes générales, que la partie antérieure du crâne ou je
pi^li^epu, offre tous les traits propres au Gavial du Gange ^
tandis que la partie postérieure du crâne présente iine res-
semblance frappante avec les niêmes parties dans \ck véritables
Crocodiles. C'est notamment dans le ieuue âge que le Gavial
de Schlegel présente uiie analogie extrêmement grande avec le
Gavial du Gange. Les traits dislinclifs de ces deux espèces sont,
que la tablette du crâne est d'une étendue beaucoup moins
considérable dans la première espèce, que son museau est beau-
coup plus gros et plus conique; que les dents seulement au
nombre de 20/19 (i), sont plus fortes et plus obtuses, mais
moins courbées et implantées presque perpendiculairement ;
enfin , que l'espèce de Çornéo manque de ce renflement nasaj^
que l'on remarque dans les vieux Gavials du Gange. M . MuUer
entre ensuite dans des détails comparatifs des crânes des deux
Gavials, il démontre que ces parties éprouvent, avec l'âge, des
cbangemens de forme en tout semblables à celles des véritables
Crocodiles. ; . .
A l'extérieur, le Gavial de Schlegel se distingue de celui du
Gan^e, en 'ce qiîe les ptaqués écailleuses de presque toutes lès
parties du corps sbnt^ proportions gardées, d'une étendue plus
considérable que dans rèspece ordinaire , éi pourvues , sur les
(ï^ 8ii:«ncoroipielb/â5 ,23/^6^11» lèfcavial 3u Gàrige.
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. vSi
|îicds et sur le dessous de la queue de carènes beaucoup plus
forlcs. La couleur dominanle est un brun jaunâtre, plus ou
moins foncé, ou tirant sur rollvâtre. Toutes les parties supé-
Heiifcs sont couvertes de taches plus ou moins serrées et quel-
quefois conflaentes, d'un brun noir : ces taches forment, sur
le corps , sept à huit larges bandes transversales.
Celle espèce parvient à une taille de quinze pieds environ;
elle liabite plus ou moins en abondance , les eaux douces et Iça
mers de l'intérieur de Bornéo, et ne visite presque jamais les
grands fleuves. Elle se nourrit de poissons, d'ouarans , d'oiseaux
aquatiques , de singes et d'autres mammifères, et est beaucoup
moins dangereuse pour l'homme que ne le sont les véritables
Crocodiles. Le nid de cette espèce, trouvé par M. Viorthals dans
la grande foret qui entoure les bords du lac i)ano la mouda, à
une distance de huit Journées de Banjer-Massin , formait une
espèce de cône haut environ de deux pieds et demi , ayant à la
base un diamètre de quatre pieds environ. Il était composé de
{erre , de feuilles moitié pourries et de branches d'arbre min-
ces. On voyait au sommet une excavation d'un pied de dia-
mètre , dans laquelle se trouvaient les œufs , de la grandeur
dès œufs d'oie et au nombre de vingt -huit , lesquels étaient
couverts d'une couche de feuilles d'un pied en hauteur. Ce nid.
placé à une distance de dix pieds du bord des eaux, se trouvait
à quelque heure du jour que ce fût, parfaitement sous l'ombrage
dés grands arbres , dont le feuillage épais défendait aux rayons
dii soleil de pénétrer, et c'est de cette circonstance que M. Mul-
1er déduit l'hypothèse que les œufs de ces Crocodiles se déve-
loppent seulement par l'action de la chaleur humide produire
par la fermentation des substances végétales dont est formé
le nid.
Tel est le résumé du mémoire de J. Muller qui méritera
les éloges de tous les savans , en faisant connaître au public
les observations aussi curieuses que neuves dont il a sans doute
pu enrichir son journal lors des voyages qu'il a faits dans
l'Archipel des Indes. (Schlegel.)
264 ANALYSE D'oUVRAGES NOUVEAUX.
Mémoire de Malacologie et de Conchiliologie Sicilienne, ou
description des Mollusques et des Coquilles appartenant à
la Sicile, classée d'après le système de Cuvier. Ouvrage rap-
pelant les travaux de Poli, et offrant la description d'espèces
nouvelles. Par le professeur Carmelo Maravigna. Brochure
in 4° j Catfme, l83o.
Lorsque Poli éleva à la science le monument impérissa-
ble intitulé Histoire et anatomie des Coquilles du Royaume
des Deux-Siciles, et pour lequel les presses de Bettoni et le
burin d'Anderloni réunirent leurs efforts , il n'est personne qui
n'éprouva le regret de voir cette édition de luxe réservée
seulement aux grands établissemens scientifiques , car il est
peu de particuliers qui se résignent à payer la somme énorme
à laquelle il était coté. Applaudissons donc aux efforts de
M. Maravigna , qui veut offrir aux savans de tous les pays un
ouvrage d'un prix modéré , en leur donnant les mêmes résul-
tats scientifiques que ceux de Poli.
Une aulre partie du projet du savant sicilien mérite tous
nos éloges , c'est de chercher à simplifier l'étude des mollus-
ques et des coquilles , car comme il le dit fort bien , les faiseurs
de classifications se sont singulièrement émancipés pour faire
des genres, des familles , des groupes, qui en réalité ne sont
quelquefois que des variétés d'âge et de localité.
Au moyen de correspondans bien établis , M. Maravigna
s'est procuré non seulement les renseignemens les plus cer-
tains, mais encore les espèces les moins communes , ce qui nous
assure que ses descriptions seront exactes.
Nous ne doutons pas que les naturalistes de tous les pays ne
fassent acquisition de ce livre, et quoique un des derniers dans
cette catégorie , nous espérons être un des premiers à donner
l'exemple. Carron du Villards ,
Professeur d'ophthalmologie, à Paris.
Sur le genre Péripate (Annales Françaises et Etrangères d'A-
natomie de et Physiologie, t. ii , p. Sog , i838).
Dans cet article M. Paul Gervais, l'un des rédacteurs des
Annales , résume ce que les travaux récens de MM. Guil-
2es
dingi Gray, Audouin et Edwards, Wiegman, etc. j ont ap-
pris sur cette singulière espèce du type des animaux articulés.
L'auteur de Tarticle a de plus reproduit en entier un travail
inédit sur les Péripales et qui est dû à M. de Blainville. Ce
savant zoologiste a , depuis plusieurs années, étudié le genre
Péripate et il a été conduit à en faire une nouvelle classe , in-
termédiaire aux Myriapodes et aux Annélides chétopodes, et
à laquelle il donne le nom de Malacopodes. L'espèce étudiée
par M. de Blainville, élait inédile c'est le Péhipate court ,
Peripalus brei>is de Biainv. ; corps subfusiforme , chagriné ,
pourvu de quatorze paires de pattes ; noir velouté en dessus ,
blanc jaunâtre en desssus, longueur totale, en comprenant
les antennes , 4^ millimètres. — Animal terrestre recueilli par
M. Goudot, pendant une excursion à la montagne de la Table,
cap de Bonne-Espérance.
Le seul individu que M. de Blainville ait vu et observé, et
d'après lequel ont été rédigés les détails anatomiques repro-
duits dans l'article que nous analysons , a été trouvé en
décembre 1829 , sous une pierre dans une localité ombragée.
Son corps n'était pas muqueux à sa surface comme celui des
Limaces dont il a un peu l'aspect ; les pattes sont blancbâlres.
Lorsqu'on irrite le Péripate il éjacule assez loin par la bouche
une liqueur transparente incolore qui se solidifie presque ins-
tantanément et prend les caractères du caoutchouc : cette sub-
stance n'a aucun mauvais goût. (G. M.)
Crdstacé fossilb de Pologne. ( Extrait du neues Jahrbuch
fîir min. geog. geol. von D. K. Leonhard und H. C. Bronn,
année i838 , 2« liv. , p. i3o. -..^t^,,^ \,
Les seuls débris de Crustacés fossiles de la Pologne , dont on
ait connaissance jusqu'ici, sont quelques trilobiles , et les pin-
ces d'un Portune {P, Leucoclon , Desm. ) , les premiers décou-
verts dans un calcaire , et les seconds dans l'argile salifère de
Wieliczka. On peut donc considérer comme un fait intéressant
la découverte faite par M. Waga , d'un fragment roulé dans le
lit de la Vistule , qui contenait les débris d'un cruslacé fossile
dont M. le professeur Pusch de Varsovie, a cherché à déter-
miner les caractères.
d66 ANÀL^ài i)*ikTVRÀGEs Nouveaux.
La roche i|ui servait Ûe gangue a ce fossile , renfcrféâîî l;tï
méirie temps des fragmens d*une denlale_, d'une petite coquille
sùblrigone eî de deux autres petites coquilles à spire, voisines
des cérithes. Quoique ceé derniers fossiles n'aient pas encore
été rencontrés dans les grès desCarpathes, M. Pusch n'enpeîisè
paé moiiiS que le fragment de roche est originaire de cette
chaîne, d'où il aura été rouîé dans la Vistule par une des nom-
breuses fiviêres ^ui partent d^ ce point de partage des eaux
pour se jeter dans ce dernier fleuve.
Le Fdàsilè né consisté que dans des fragmens âe pieds aniè-
rîeuts et dans lies piiices. M. Pusch est fcorivaihcit qu'ils sont
une partie de la dépouille d*uh Decapode raacroure , de la fa-
mille des écrevisses , voisin du Glyphea de Meyer , mais éloi-
gné de l*jÉ/*jo/i, ï)esm. Toutefois, ajoule-t-îl, le genre Glyphea
est encore si imparfaitement circonscrit, ainsi que l'ont démon-
tré Desmarels et l)eslongrhamps, qu'il serait peut être très-
difïlcile dfe décider positivement si ce fossile lui appartient. On
lui trouve infiniment plus de ressemblance avec les écrevisses
vivantes , néanmoins ce n'est pas non plus une écrevisse de nos
niers européennes , car i^A. Marinus, tab. a toujours les deux
pinces inégales, tandis qu'ici elles sont d'égale dimension. Ce
ne peut être non plus VA Nori^egicus (genre Nephrops^ Léach]
parce que les pinces prismatiques de celte dernière , s6nt fa-
ciles à reconnaître, enfin M, Pusch après avoir discuté ces faits
est conduit à| la conclusion que ce doit être les débris d'une
^èrevîssë d'une espèce étéiiite qiï'it pro|iosë d'a^îpëlèr AsMilî
Leiicoderma.
En comparant postérieurement ce cruktaeé à des ésj)èces
figurées par les naturalistes , M. iPusch a trouvé qu'il y avait
des points de rapjirochernent très marqué entre lui et un frag-
ment depince de critstacé fossile, publié par Philipps, dans se^
Illustrations delà Géologie du îorkshire lab. III fig. 3. et qui
appartient à la craie. Cette pince , comme le fossile polonais,
présente au bord interne des articulations, des dents ou protu-
bérances mousses et coniques, alternativement grandes et
petites. ( F. Malepetre. )
Insectes des lignites. ( Extrait du neues. Tahrbuch fut rrïîltP
geog. geol. vou D. K. Leonbard uhd. H. G. Brontt; a&-
née i838. 2" Liv.. p. 241. )
On sait que M. Germar a entrepris la continuation dé l'ou-
vrage de Panzer, \nihn\é Fau?ia Insectorum Europce. Ce tïa-
furalisle vient de faire paraître le 19" fascicule de cette conti-
iïtiâtroiij Sous le titre de Insectorum protogœœ spéclrkèÀ sistâu
fkséctù. earl>6nttm ybssiîium et contenant tous les înséciës qti*îl
a découverts dans les lignites. Pour compléter ce travail ,
M. GoldFuss et le conile de Munster ont rnisà la disposition âè
rauleur leurs riches collections de lignites , recueillies dalf^
un grand nombre de localités. Tous les insectes, du moins daii^
ce combustible fossile , appartiennent à des genres yivabs dfà'
climat de l'Europe, ou à dés genres correspondans sous dëi
climats semblables. Les insectes carnassiers aquatiques y ont à
peine iin représentant, tandis que ctux (Jiii sont décrîî^S
appartiennent presque tous aux genres qui vivent dans \ê
Bois oii stir lés fleurs de la Flore forestière. La plupart d'eiâ-
tre eux paraissent avoir été ensevelis dans la rocbe lors qu'ils
étaient déjà mutilés et privés de leurs pattes , de leurs ailes Ou
éljtres. Tous ont également été fortement comprimés au poitif
qu'ils n'^apparaissent sur la matière charbonneuse que comme
lies empreintes ou des dessins. Les espèces figurées sui* \té
25 planches du fascicule, décrites et nommées par M. Gertiii^
s6nt les suivantes : 1. Dylicus (ferve). 2. Buprestis mùji^i
3. B. alulacea 4- S. carùonum. 5. Silpha stratuum, b. Giéè-
trupes ifetûstus. 'j . Platj-cerus sepulius. 8. Tëhebrio èrffbs})Sfî'
9. Trogosita tenebrioides . 10. Bruchus? bitumîhosûs. ï\\
Brachycerus exllis. ii.Prionus umbrintis. i3. Saperda làta»
r^. Moiorchus antiquuk ifi: CoccinellaprologCBa. 16. LocusM
ëxUncla. 17. Belostoina (gëhrë américain) Goldfussii. 18. -^^-
dus pristùms. 19. Formica li g nilum. 20. Ypsoloplius insigûBV
21 . Em}>is carbonum, 11. Bibio xylophilus. 28. J8. Lignaritis,
24. Phthiria? dubia, 25. Helophilus primarius,
( F. MalepeyrK. )
■ -î5
268 ANALTSES d'oUVRAGES NOUVEAUX.
Species général des Coléoptères de la collection de M. le comtj.
Dejean. — Hydrocanthares et Gyrinites. par M. le docteu
Ch. AuBÉ. ( 1 vol. in 8* de 8oo pages. — Paris, i838, Mé-
quignon-Marvis. )
C'est un gros volume exécuté avec conscience et talent, et
dans lequel M. Aube fait connaître 533 espèces d'hydrocan-
thares et de gyrinites; il n*a voulu décrire que celles des collec-
tions de Paris , afin de pouvoir toujours avoir sous les yeux les
types de ces espèces pour les comparer entre elles et s'as-
surer mieux de leurs dififérences. Toutes les descriptions sont
assez minutieuses pour que Ton puisse bien reconaître les
espèces, il les a toutes calquées les unes sur les autres, sans
chercher à varier ni les expressions ni la forme des phrases , ce
qui offre l'avantage de faire ressortir plus facilement les caractè-
res distinctifs et dispense des descriptions comparatives , si né-
cessaires quand on ne peut décrire que quelques espèces isolé-
ment , comme dans une faune locale ; ainsi dit M. Aube, là ou
il y aura différence dans la manière de dire , là aussi devra se
présenter la différence dans les caractères.
M. Aube a eu le soin d'avertir que les noms d'auteurs cités
à la suite de ses espèces, n'indiquent pas toujours qu'elles sont
publiée»; il a du les citer quand ces espèces lui ont été commu-
niquées, mais il prévient qu'il faut considérer leurs noms comme
inédits, toutes les fois qu'il ne cite pas plus bas l'ouvrage dans
lequel l'insecte est décrit. Nous applaudissons beaucoup M. Aube
d'avoir pris cette précaution, de cette manière il évite aux ento-
mologistes des recherches pénibles et des doutes qu'ils ne pour-
raient pas toujours lever entièrement.
, En résumé , l'ouvrage de M. Aube est de ceux qui resteront
dans la science comme une de ses bonnes acquisitions et il ne
peut manquer d'être bientôt entre les mains de tous les entomo-
logistes. ( G. M. )
Essai d'une monographie du genre Anacolus de la famille des
capricornes, ( insectes coléoptères) par M. Ménétriés.
( Lu dans la séance de l'académie irap, des se. de St-Péters-
NOUVELLES. 26g
bourg du 25 mai i838. in 80 extrait du buUelin de cette
académie. )
M. Ménétriés, après avoir fait connaître brièvement This-
toire de ce genre, dit que Tacadémie de St-Pétersbourg possé-
dant les espèces déjà publiées et quatre autres espèces qui lui
ont paru nouvelles, il a pensé qu'on lui saurait gré de réunir
toutes ces espèces dans une monographie, d'autant plus qu'elles
appartiennent au même pajs , le Brésil : il fait donc counaitre
dans cette monographie huit espèce d*anacolus , qu'il range
dans trois divisions; ce sont : 1° VAnacolus lugubris , Lep.
et Serv. , Encycl. 2° A. Bimaculatus , Menetr. Z" A, sangui-
nœus, Encycl. 4° A. Iwidus , Ménélr. (an testaceus , Dej. ? )
5° A. prœustus, Perty. Delect. an. art. 6« A. nigricollis, Mé-
nétr. ^* A. quadri^maculatus. Gory mag. '200I. [4 — Punc"
talus Griff. King-anim. ) et 80 A. — ^-notatus ; Ménélr.
(G. M.)
IV. NOUVELLES.
Erpétologie. L'on sait que parmi les espèces de Tortues
marines, les Thalassites de Dumérii, l'une des plus rares est la
Tortue Luth, Sphargis Luth D. Testudo coriacea ou Testudo
Ijrra des auteurs. Ainsi on n'eu connaissait historiquement que
quatre individus ; l'un échoué près de Frontignan (dans le fond
du golfe de Lyon , Méditerranée) , du temps de Rondelet ; un
second porté sur celte même plage, vers le port de Cette en
1729; une troisième échoua sur les côtes de l'Océan près l'em-
bouchure de la Loire, enfin un quatrième individu fut vu sur
les côtes de Cornouailles en 1^56. Nous pouvons en citer
un cinquième qui, cetle année vers la fin d'août, vient d'êlre
péché vivant dans la petite baie du Croisic, département de la
Loire-Inférieure. Cette tortue fut prise à la mer, s'étant em-
barrassée dans un filet à sardines, puis fut attachée avec un
grelin et hêlée au port où elle est restée vivante, et se débat-
tant avec force pendant plusieurs jours; elle devint l'objet
d'une sorte de spéculation, et des négocians du pays crurent
faire une bonne affaire en la payant 4oo fr. ils la firent prépa-
rer à Nantes, et se disposaient à en faire faire Vexhibition^^^dit
UQ montreur d'animaux à la foire.
^fO NOUVELLES.
Le signalement de cet individu de la tortue à cuir aurait pu
êlre fait par nous, car son échouemenl eut lieu quinze jours
avant notre arrivée en celle localité intéressante pour l'orni-
tkplQgie et la conchjliogie. Au reste ]\ï. Chélée, Yénérable mé-
decin du Çroisic , l'avait parfaitement déterminé.
Si nous signalons ce fait, c'est surtout pour cm pécher que
çeX individu ne soit perdu pour les collections, car certaine-
ment il ne doit pas exister trois Spkargis dans les musées d'Eu-
j-ope, celui de l*aris possède l'individu de Celte, et il est d'une
J»(B][le conservation.
La rareté de celte tortue, la plus grande de toutes, que I'oq
voit si peu souvent échouei* 9ur n^ps cqlçs, et que les naviga,-
leurs ne signalent jamais à la mer, est un fait très remarquable
fjt, qui cache une inconnue digne d'attention, (Al. Bourjût.)
Eisq,:oMOLoeiE. Le diinanche 9 septembre on a vu à forto-
bejlo, pççs d'Edimbourg, [une ruche donner un essaim, le
quatrième de l'année. C'est une çhosç inouïe que des abeilles
aient produit un jet plus tard que le milieu ou la fin de juil-
let, on doit en être d'autant plus surpris que, surtout en Ecosse,
\élé s'est trouvé fort défavorable à ces industrieux iu-
sectes.
^' NljCÇOLOGIE.
L^ société Çuvie;jienpe , vient encore de perdre, ujçi 4^, seg
pjeinbres fondateurs: M. le docteur Garnot (Prosper), né à
Brest, le 14 janvier 1794^ ^ été enlevé à la n)édecine et aux
sciences naturelles le 8| octobre i^38.
Ce médecin , connu par divers travaux, manifesta dès son
bas-âge du goût pour l'élude des sciences physiques et natu-
çelles, et son pèrç, commissaire de marine, s'empressa de le
faire admettre à l'école spéciale de médecine de la marine du
port de Brest, où il se distingua parmi ses condisciples par un
grand désir d'apprendre et par un zèle soutenu. Successive-
ment entretenu dans les grades de chirurgien de 3*^ classe et
puis de 2^ classe, il se trouvait à Paris en 1822, par suite de la
démission qu'il avait donnée, victime d'une injustice du port.
C'est alors qu'il prit, à la Faculté de médecine de Piiris, le titre
de docteur et le 2 mars 1822 qu'il soutint une thèse intitulée
^ssai sur le choléra-Morhus. Embarqué comme médecin sur
]a frégate rArélhuse, il avait pu étudier à bord même de ce
vaisseau le choléra-morbus qui vint y sévir alors qu'il était au
mouillage d'Annapolis , dans la baie de Cheseapeack. A cellç
époque, une expédition autour du monde se préparait sous Iç
çonimandement de M. Duperrey ; le pj^vif.e la Coquille recevait
l'ordre d*armer à Toulon, et comme la démission du docteur
Garnot ne fu^ pas acceptée, il sollicita et obtint la fayeur (Je
£u£Ç; cçtjc cî^mpagne avec le titre de chirurgien-major, lly
pharmacien de même grade avait été précédemment Résigné
pour exécuter cette mission, mais plus particulièrement comme
ij?ituraliste. Tout entier alors au voyage long et diffiçultueu^
qu'il allait entreprendre, le docteur Garnot s'entoura de toute^
les lumières qui pouvaient éclairer son zèle dans le cours de la
campagne. La corvette la Coquille quitta les côtes de France
en aoiit 1822 j dès cet instant M. Garno^ se liyra chaque iouT
à l'étude des mammifères et des oiseaux, branches de la zoo-
logie qu'il avait demandé à joindre à ses fonctions de médecin,
et ses récoltes furent abondantes aux îles Malouines, au Chili
fiX au ^^^ou. C'est à Payta après une c)jasse l^tiguante, sous un
soleil ardent, qu'il fut pris d'une dysenterie qui passa à l'état
chronique et qui menaça ses jours ; il ne cessa cependant pas
de s^ livrer avec ardeur à ses recherches e^l; k sps travaux, et
ce ne fût qu'après 10 mois de cette cruelle maladie qu'il se vit
contraint à se faire débarquer au por^ J[ackson pour retourft^r
ej9 France. La fatiditfi qui avait menacé ses jours, le suivit dans
Aa traversée , car ayant pris passage à rile-de-France sur
le Williams IV, il fit naufrage au cap de Bonne -Espérance.
La conduite de M. Garnot dans ce naufrage fut assez JbeUe
pour que l'officier anglais ait cru de son devoir de la signaler
dans une pièce écrite de sa main. De retour en France, le
(dpjCt.eur Garnot s occupa de mettre en ordre les matériaux qu'/l
avait recueillis, et la relation de la Coquille, dont le gouver-
nement avait prescrit la publicalion, vint naturellement lui
offrir l'occasion de les mettre au jour de concerlavec son col-
lègue et ami, M. Lesson , auquel il livra son travail, dont
chaque partie est àignée de lui dans le voyage de la Coquille,
Ayant ainsi donné sa part 4i?n9 celle gi'/nde publication j
2;;2 NOUVELLES.
M. Garnot accepta le grade de second chirurgien en chef à la
Martinique , en laissant à son collègue le soin de terminer la
publication du voyage delà Coquille. A la Martinique le docteur
Garnot fit des cours de physiologie et d'accouchement. Il publia
un petit manuel pour les sages-femmes mulâtres. L'envie défaire
le bien était sa passion dominante, aussi le ministère l'en récom-
pensa par la croix de la légion-d'honneur. C'est dans cette colo-
nie que M. Garnot prit les germes de l'hépatilc chronique qui
mina ses jours et qui l'a fait descendre au tombeau encore dans la
force de l'âge. De retour en France, après avoir sollicité sa re-
traite, il s'allia au célèbre Amussat, et se livra à la clientelle,
tout en consacrant ses loisirs à la publication de diverses notices
insérées dans le dictionnaire pittoresque de M. Guérin, dans le
journal de la marine , etc. D'une grande douceur de mœurs , le
docteur Garnot savait se faire aimer de ceux qui le fréquen-
taient : aussi laisse-t-il une famille inconsolable et de vérita-
bles amis.^ (XXX.)
ERRATUM*"— Vage 208, ligne 27, au lieu deab z/no, lisez :
ab ano. Page 2i5, ligue 34? après le chiffre xxxi, ajoutez :
Leporidje.
Nouveaux membres admis dans la société cdvierienne.
N® 142. M. HÉRÉTiEU, contrôleur principal des contribu-
tions directes, membre du Conseil général, secrétaire de la so-
ciété agricole et industrielle du département du Lot, et mem-
bre de diverses autres sociétés savantes, à Cahors. Présenté par
M. Chevrolat,
W® 143. M. le docteur Philippe Vandermaelen, fondateur
de l'établissement géographique, membre de diverses sociétés
savantes, etc., à Bruxelles. Présenté par M. le docteur Meisser,
N" i44- M. le docteur Ponzi , professeur d'anatomie com-
parée à l'université de Rome, etc. Présenté par M. Arnaud
de P^illeneui'e , membre de diverses sociétés savantes.
N® 145. M. W. W. FisHER, docteur médecin, membre de
diverses sociétés savantes, etc., médecin du Downing col-
lège, à Cambridge. Présenté par M. Martin Saint-Ange.
N® 146. M. E. F. Germar , docteur en philosophie , profes-
seur de minéralogie à l'Université, elc.^ etc., à Halle, en Saxe.
Présenté par M. Guérin-Méneç'ille.
REVUE
NOVEMBRE 1S3S.
I. SOCIETES SAVANTES.
Académie royale des Sciences de Paris.
Séance du 5 novembre i838. — M. Geoffroy St^HUaire
lit une note intitulée : Mon dernier mot sur les jumelles de
Prunay jointes h iéle-beche. Le savant académicien annonce
que ces enfans doivent être montrés à Paris et qu'il ne peut
plus, dès-lors, leur continuer les soins de son patronage,
sous peine de remplir près d'eux le rôle ridicule de leur
cornac. L'arrivée à Paris de ces enfants , perraellra à M. Serres
de reprendre se? magnifiques travaux sur Ritta-Christina ^ et
d'ajouter à ses études concernant les lois de l'organisation
animale 3 me pénétrant des vues transcendantes de notre grand
physiologiste, poursui M. Geoffroy, je suis entré dans ses
voies , en prenant la confiance d'étendre les principes d'une
aussi belle généralisation à tout ce qui est , ce qui s'organise
et ce qui vit dans l'univers. J'en suis donc venu à comprendre
et à formuler la règle restreinte jusqu'ici à l'organisation
animée, la Loi Serres (conjugaison et affinité) à toutes les
essences et matériaux s'afifronlant et se joignant dans l'univers.
J'ai nommé cet ordre phénoménal Attraction de soi pour soi.
En terminant, M. Geoffroy se plaint de ce qu'on n'a pas
inséré dans les comptes rendus la note qu'il lût le 22 octobre.
La réponse un peu piquante de M. le secrétaire provoque une
explication assez chaude. Nous pensons que l'on devrait éviter
de donner un spectacle aussi aflfligeant au public, surtout quant
il ne s'agit que de l'économie de quelques pages d'impression
demandées par un savant qui a toujours illusl ré l'Académie.
Tom. L Année i838. i3
a74 IRÀVACX INBÛITS.
M. Milnes Edwards est nommé membre de T Académie en
remplacement de M. Frédéric Cuf^ier décédé.
On se rappelle qu'à la précédente séance la section de zoo-
logie , en présentant la liste des candidats pour la place va-
cante par suite de la mort de M. Frédéric Cuvier, a témoigné
ses regrets de voir que M. Slraus ne s'était pas présenté; cette
circonstance n'est pas restée inaper<5ue, et la plupart des assistans
ont partagé le sentiment pénible qu'elle avait cuusée à la section
de zoologie , surtout quand on a vu qu'un savant non moins
célèbre avait cru devoir se retirer de cette même candidature.
Si des bommes aussi connus pensent qu'il est de leur dignité
de ne pas s'exposer à être placés dans une liste sur un rang in-
férieur à celui auquel leur position scientifique et l'opinion
publique leur donnent droit > il y a lieu de craindre que les
places de l'Académie ne soient plus recherchées que par des
siavans d'un moindre renom. Il serait très-fâcheux pour la
science que des bommes qui lui font autant d' honneur se con-
tentassent de mériter ces places.
Séance du. 12 not^embre. — M. Duméril rappelle à l'Aca-
démie qu'elle a re^u dans la séance précédente une dissertation
en allemand de M. Tschudi, intitulée : Sur la classification des
Batraciens j etc. Comme ce mémoire renferme, dit M. Du-
méril, plusieurs observations importantes et l'indication de
^uclqu^s bons caractères de genres dont nous avions nous-
Éit'mes fait usage dans le grand ouvrage sur les Reptiles , que
M. Bibroû et moi publions dans ce moment, nous sommes
hieù aises de faire constater que les seize premières feuilles du
lôtne VI il en étaient imprimées à la date du 3o août dernier ,
tin les mettant sous les yeux de l'Académie , parce que c'est
dans cette portion de notre travail qu'on trouvera établis l'ar-
tangemenl méthodique et la nomenclature des sous-ordres ,
tribus, familles et genres:, ne voulant pas nous exposer au
blâme de nous être attribué des observations faites par un
naturaliste pour lequel nous professons d'ailleurs une grande
estime.
Séance du i^noi'embre, — M. Flourens lit un mémoire in-
titulé ; Recherches anatomiques sur la manière dont l^épidertm
SOCIÉTÉS SA.VANTES. l-jS
se comporte af^ec les poils et apec les ongles. Ce travail étendu
et plein d'observations , est peu susceptible d'analyse , il oc-
cupe près de six pages des comptes rendus de l'Institut.
M. D^Hombres Firmas adresse une notice Sur une portion
de mâchoire fossile. Ce fragment a été trouvé diins les Ce—
vennes. M. de Biainville est chargé de faire un rapport à TA-
cadéniie sur cet objet.
M. Lartet annonce la découverte qu'il vient de faire d'une
tête de Mastodonte à dents étroites , dans une localité voisine
de Simorre.
M. y4imé , professeur de physique au collège d'Alger , écrit
qu'il a découvert aux environs de celte ville , un banc de corail
hors de l'eau et à l'état fossile , mais conservant encore une
teinte légèrement rougeâtre,. ce qui porte à croire qu'il est
sorii de l'eau à une époque qui n'est peut-être pas bien éloi-
gnée de nous.
M. Elie de Beaumont présente de la part de M. ScItuUz un
mémoire intitulé : Macrobiotus Hufelandii animal e crusta-
ceorum classe noifum , retùt^iscendi post duùurnum asphyxium
et ariditalem potens , avec un échantillon de sable de gout-
tières y contenant un certain nombre d'individus de ces ani-
maux.
Séance du 26 not^embrc. — M. Breschet lit un mémoire in-
titulé : Recherches sur les dijfférentes pièces du squelette des
animaux 'Vertébrés encore peu connues, et sur plusieurs vices
de conformation des os. — Chapitre I*'. Considérations sur
les os sus'Sternaux chez V homme»
La lecture du savant académicien est le commencement d'un
grand travail qu'il compte publier sur le squelette des verté-
brés et principalement sur plusieurs pièces peu connues ou
tout- à-fait nouvelles «ppartonant à ce squelette. Tout en
cherchant à prouver qu'il y a unité de composition dans tous
les points , il désire arriver à démontrer que c'est d'après les
lois de l'évolution et de la formation organique que l'on peut
parvenir à la connaissance physiologique et philosophique de
la production de la plupart des maladies. Ce t.av.iil, dont
M. Breschet s'occupe depuis long-temps, exige une grande
^76 * TRAVAUX INÉDITS,
persévérance de volonté et d'investigation 'et il faut savoir gré
à ce savant de Ta voir entrepris.
II. TRAVAUX INÉDITS.
Synopsis des espèces du genre Tchitree ( Tchitrea , Less. ),
Muscicapa ; auct. par R. P. Lesson.
Rostrum depressum , carinalum , uncinatum et denticula-
tum , setis basi instructum ; nares setis rectse^ alarura prima
penna brevi; tertia , quarta , et quinta longissimis ; pedes dé-
biles ; caudse rectrieibus 12 , cuneatis gradatis aut mediis lon-
gioribus. — Habitant inter tropicos in orbe velere.
1. T. BÉ-BL\NC , Muscicapa paradisi , L. , Gm. — Ai'is pa-
radisiaca orientalis , Seba , pi. 62 , fig. 3. — Pi ed bird of
paradises. Edws. pi. 11 3. — Picapapoensis, Brisson. Icterus
maderaspatanus cristatus , et muscicapa cristata alba cfl-
pitis BûJiœ Spei , Brisson. — Todus paradiseus , Gm. —La
Vardiole, Buffon. — Le Moucherolle buppé à tête d'acier poli
Buffon , Ent. 234, ^g* 2. Gobe-mouche blanc huppé du Cap.
Lalham , ind. esp. 54: paradise-fly, ibid. — Capile cristato,
nigro ; corpore albo ; cauda cuneata ; rectrieibus intermediis
longissimis : long. 8 poil. 5 lin, ; roslri basis plumis tecta j
caput azureum , crista declinala ; corpore album , rachibus
nigris ; remigae nigrx , utroque margine albae : ( Lath. ) —
Hab, Africa , Asia , India iu Dukkun : Cap. Bonae Spei. — •
Mas. M. alba; capile cristato colloque violaceo-atris ; ptero-
malibus remiglbusque atris , albo margina lis ; rachibus rectri-
cum atris. Fœm. Dorso, alis , caudaque caslaneis; corpore
sublus albo ; gutture , collo pectore , nuchaque griseis , hâc
saluratiori : capite cristato violaceo-atro ; remigibus fuscis.
Long, corporis 10 1^2 caudœ 6 ( sykes , proc. 11, 84 )
2. T. 3É-tiOT3Xf, Muscicapa castanea, Knhl. — Avispara~
disiacà cristata^ Seba, pi. 3o fig. 5. — Muscicapa cristata^
Brisson ornith, — Promerops indicus cristatus, Briss. —
Upupa paradisœa, L. ; Lath. ind. esp. Z.-^Muscicapa para^
disœa, Yar. A. Latham. esp. 54- — Le Gobe-mouche huppé
du cap de Bonne-Espérance. Enl. 234 fig. '• — Levail., af>
pi. ïl\().—MuscipcfaiTidicaj Stephens^ t. XIII, p. 3. — Cres"
TllÀVAUX IJNÉDlTS. ^27^
ied long-tailed pie , Edw. , gl. , pi. 325. — Muscipeta casia-
nea , ïemm. — Lesson , ornith. pi. 42. fig. 1 — Crislata,
spadicea, subtus cinerascens ; capite colloque nigris ; rectri-
cibus duabus intermediis longissimis (Lath. ) Hab. India.
Mas: M. corpore suprà caslaneo, sublus albo; peclore grises-
centi; capite cristalo ; colloque violaceo-atris. Fœm. : Mari si-
milis, rectricibus duabus mediis pauUum elongatis. (Sykes,
proc. ,11, 84. ) — Statura praecedentis : irides intense rufo
brunneae. Observ. : Ces deux oiseaux, le Bc-blanc ont été,
dit M. Sikes , considérés par erreur comme appartenant à la
même espèce. Ils n'habitent point les mêmes localités.
3. T. scHET-AL, Muscicapa holosericea. — Le Schet voulou-
lou , BuÉF. Gobe-mouche à longue queue , de Madagascar.
Enc. 248 fig. 1. — Le Schet roux, Levaill. Af. pi. i^y, —
Muscipeta holosericea, Temm. — Muscicapa madagascarieri'
sis, albicilla longicauda , Briss. — M, mutata^ Gm. esp. 2,
var. V. — Platjrhynchus mutatus , Vieil., Encyclo. 11 ,
840. — M. Sincipite nigro ; corpore castaneo ; alis nigris , ni-
veisque ; cauda longua , castanea. Gulla et coUo rufis. — P.
mutatus, capite cristato; rectricibus intermediis longissimis,
palpebris cœruleis ; rostro pedibusque alris. Vieil. , Ency cl.
1 1 , 840. — Hab. insula Madagascariensis.
4. T. De Casamanss, Muscicapa Casamanssœ, Less. — Capite
et coUo parte superiori cœruîeo splendide nitenle. Corpore et
cauda castaneis ; tectricibus alarum niveîs : remigibus prima-
riis nigris , secundariis albo marginalis , aut ultimis rufis.
Rectricibus mediis quatuor, longissimis. Rachibus plumarum
concoloribus. Rostro et pedibus brunneis, Corpore long. 4
poil. ; caudae 1 1 poil. — Hab. ad ripas fluminis Casamanssiae in
Senegambia, ubi dicta, Veuve des Mangles, quae avis reperitur
frequentissinie in arboribus Rhizophori generis.
5. T. DE Gaimard , Muscicapa Gaimardi, Less. ornith. ,
p. 386. — Capite nigro-aeneo; corpore badio , ruliloque, alar.
nigris, cum speculo niveo; rectricibus badiis, mediis longissi-
mis niveis, atro marginatis. — Hab. Madagascar?
6. T. ScHET-NoiR , Muscicapa mutata , Lath. Gm. — Le
G. M. à longue queue et ventre blatic; En). 248 fig. 2. — Le
^78 TRAVAUX inédits;
Schett-all, Buff. — Levaill. pi. i48, fig. 1. — ^ Muscicapa
mutatay Lath. , esp. 55. — Muscicapa madagascariensis va-
ria longi cauda , Briss, —r Capite cristato ; cauda cuneata; rec-
tricibus inter-niediis longissimis; palpebris caeiuleis (Gm. ) —
Hab. Madagascariensis insula.
ç. T. San-kowo , Muscicapa pr inceps. — Muscipeta priri"
ceps ^Temm. , pi. col. 684. — Mas; Capile cristal o , aeneo ;
corporetoto nigro-violacco niloresplendenle. Cauda cuneata;
cuni duabus peunis longissimis, omnibus brunneis. Foemiua t
Capite lœvi et collo griseo-ardoisiacis ; dorso, alis et cauda
mediocri brunneo-rufis; corporesublus albido. — Ilab. Japouia
et Corea, ubi ikara-ikaruha et San-kowo appellatus est.
8. T. Muscicapu cristaia, Gm. — Le G, M. huppé du Sé-
négal, Buff. pi. 573 , fig. 2; pi. 39, fig. 2, — Muscicapa
Senegalensis cristata ^Bviss. t.lll p. ^7.2. — Platyrhjnckus
cristatus, Vieil., Encycl. 11 , 862. — M. : Capite cristato et
gutlure nitente nigris , corpore supra badio , subtus cinereo ,
cauda cuneiformi : roslrum cinereum : tectrices alarum majores
remigesque fuscae, margine badiœ, cauda ex purpurascente
badia, 4 pollices longa; pcdibus griseis. (Gmelin.) — Fœm. :
Cristata , castanea, subtus einerea , capite colloque inferiore
nigro virescentibus ; rectricibus castaneo purpureis. Cauda
elongata. 8 poil. 6 lin. Cauda cuneiformis. (Lath. ) — Hab.
Sencgalia.
9. T. DE Bourbon , Muscicapa Borbonica , Gm. — Lp
Gobe mouche huppé de l'île Bourbon, Buffon, Enl. S^S, fig. i.
-— Muscicapa Borbonica cristata , Briss, — Levaill. , af.
pi. 142. — Muscicapa Borbonica^ Lath. , esp. lo. — M. Sub-
tus einerea; capite exvirescente airo, nitente violaceo; cauda-
que dilute badiis; uropygio griseo ; remigibus nigris margine
badiis: roslrum grisLum; teclricis alarum minores dilule badiœ,
médise nigrœ apice rufae ; majores nigrae apice albœ ; pedes
fusci ( Gmelin ). — Crislata; spadicea, sublus einerea ; capite
nigro virescente; rectricibus palliûè spadiciis. Long. 5, p. 6,
Ji. Fœm. : capite cinereo (Lath.).— Hab. Madagascar et insula
Porbonica.
10. T. SÉNÉGALiEN, Muscicopa Senegalensis^ Lesf . — *
TRAVAUX IKKDITS. 279
Crista nullâ ; capîte coUo et tborace azureo intense nigro ;
anali brnnneo-ardoislaco ; dorso , tectricibus alariim , caudae-
qne, sublus et infrà , castaneis. Cauda cuneata , cinnamomca ;
rhachlbus plumarum concoloribus. Primariis remiguin quin-
què alerrimis, secundariis nigris, niveo marginalis, ullimi*
rufis : parvis teclricibusalbis. Long, corporis 4 po^^- ^ ^''^' »
caudae 4 poU. — Hab. ad ripas fluminis Senegalensis.
11. T. A TKTE d'acier , Muscicapa chalybeocephalus , Gar-
DOt , zool. de la Coq. pi. i5, fig. i. Texte, t. I, part, a,
p. 589. — M. Capite cbalybeo ; dorso, alis caudaque casla-
neo colore ; colli parle priori, pectore abdbmineque subalbidis,
pedibus et rostro plumbeis. — Hab. Nova-Hybernia, in sylvis.
12. T. SIMPLE, Muscicapa in or nata Garnot , zool. Coq.,
pi. 16 , fig. I , texte, t. 1, partie 2 , p. 691 . — M. Capite
collo , dorso , uropygioqne griseis et subcœrulis; ails caudaque
cînerels fuscis ; abdomine castaneo colore; rostro pedi busqué
plumbeis. — Hab. Nova-Guineâ in portu Dorey.
Insectes coléoptères inédits , découverts par M. Lanier dans
Tintérieur de l'île de Cuba.
Notre confrère M. Lsfnier , ingénieur ebargé par le gQ|^
verneur de Cuba de parcourir cette île pour en faire Ja géogsa-
pbie et la topograpbie , se trouvant dans une position très-f^r
vorable pour recueillir les produits naturels de ce beau payç,
a mis a profit tous les instans que ses travaux lui laissaient,
aussi ses collections sont riches en Bois, Plante?, Mamipifèr^
Oiseaux , Mollusques , Insectes , etc. , et contiemaent unefpnjç
de notes d'un grand intérêt. Nous nous sommes joints à lui,
avec M. ÇJijBvrolat , pour faire connaître quelques uns de sq3
insectes, ep vçici la description sommaire accompîignée des
notes de M. Lanier.
Hylocharcs Lanierii, Guér. — A (finis. H/l. buprestpidh i
Rossi, sed paululum angustior; brunneo-niger, profundè rij-
gosus, pilosus. Tborace supra complanato, fronte piano. Anten-
nis pedibusque bruneo-ferrugineis. — Long. : 7 à 9. Larg. : g
à 3 mill.
Cet insecte a été trouvé à 6 lieues ^^ nord ^e la ville dp
28o TRAVAUX INÉDITS.
Cienfuegos, située au bord de la grande baie de Jagua , sur la
côte sud de l'île de Cuba , à 60 lieues de la Havanne , sous
rëcorce du Trichilia S pondioïdes , arbre connu dans la partie
orientale de celte île sous le nom de Guaban, et dans la partie
occcidentale sous celui de Cabo de hacha^ nom qui provient de
*^'usage qu'on fait de son bois , que Ton emploie à faire des
manches de bâches. Cet arbre croît en tous lieux, mais parti-
culièrement dans les terrains sablonneux. C'est sous Técorce
d'un de ces arbres abattu dans une sai^ane, k 200 mètres d'é-
lévation au dessus du niveau de la mer, que cet insecte a été
recueilli en juin de i835. Il y en avait un assez grand nombre
et [ils se trouvaient réunis deux à deux, ou par groupes de
quatre ou six ; mais les deux années suivantes on n'en pût ren-
contrer aucun. Lorsqu'on les découvre en enlevant l'écorce , ils
restent immobiles, attachés à l'aubier encore humide de l'arbre.
Buprestis (Chr/sesthes) Lanieri , Chev. — Affinis. Bup.
6 punctatœ. F. sed minor, violacea, subtus aurata, segmentîs
abdominalibus cyaneis, dififert a B. 6 punctatae, capite thorace
amplius punctatis : tribus notis œlytri majoribus, viridibus,
striis et costis evidenlius ulcatis et angustioribus cum margine
strictim serrato.— Long. : 17. Lat. : 6 mill.
La larve de ce Bupreste vit dans l'écorce du palmier Real
{Oreodoxaregid) lorsqu'il est abattu. Il a été trouvé à 6 lieues
au N. E. de la magnifique baie de Jagua , côte sud de l'île de
Cuba, près d'un ruisseau , dans un excellent terrain élevé de
i5o mètres au dessus du niveau de la mer. On n'en rencon-
tra que dans un seul palmier, en mai i835. Il y en avait une
vingtaine qui étaient tout-à-fait développés et prêts à sortir.
(J'ai conservé des larves et des nymphes dans l'alkool. )
Nosoderma echinatum, Guér. — Oblongum, nigrum , rugo-
sum et opacum ; thorace, lateribus denlato , supra tubercu-
ïato; aelytris tuberculatis, tuberculis posterioribus spinifor-
mibus lateribusque productis. — Long : i3. Lat. : 5. Mill.
Cet insecte f st rare à Cuba ; je n'en ai trouvé que deux fois
sous l'écorce de la Guacino et du Guavan , près du port de
Jagua. Je crois que celui que j'ai trouvé sous l'écorce du Gua-
van est une autre espèce.
TRAVAUX INÉDITS. ^Sl
Stenochia amethystina, Guér. >^ Cyanea, nitida. Elytrîs
vîolaceis profunde punctato-striatis ; Antennis nigris, basi cja-
neis. — Long. : 12. Larg. : 5. mill.
Rare. On le trouve sur les branches sèches des arbustes de
diverses espèces.
Phytonomus? Cubae, Chev. — Gravis, cinereus, in elytris
maculis nigricantibus saepius confluentibus. Capite Iransverso,
rostro brevi , turbinato, oculis sub-contiguis. Thorace parvo,
lateribus rotundatis, basi recto, apice complanato et cylindra-
ceo. Scutello augusto, triangulare, leucophaeo. Elylris crassis
thorace fere duplo lalioribus ; in humero et apice rotundatis,
9 striis levibus et punctatis : femoribus obscure maculatis. —
Long. : 5. Lat. : 3. mill.
A génère Phytonorao diflert prœcipue oculis approximatis,
duobus primis articulis antennarum et clava crassiore, nou tam
elongalis. itHvinl
Trouvé en juin i835 dans de petites savanes à 8 lieues N.-E.
de CienfuegoSy à i5o mètres d'élévation au dessus du niveau
de la mer, sur les branches sèches de l'arbre épineux notnmé
Gamaquen, à 64 lieues au S.-E. de la Havane, sur les bords du
Gannao, rivière navigable qui a son embranchement près de
Cienfucgos, dans la grande baie de Jagua.
Il y en avait un grand nombre, mais ils ne sont guère per-
ceptibles sur les branches de cet arbre , parce qu'ils en ont la
couleur. Lorsqu'on approche la main pour les saisir, ils se
laissent tomber et s'envolent immédiatement.
Solenoptera cinnamipennis, Chev. — Nigra, nilida : capite
triangulalim, thorace lalè sulcatis, bi-costatis ; his marginibus
scabrato, latere dentulato , bispinoso (spinis maris paululum
elongalis) basique arcuatim emarginato. Elylris cinnamomeis,
minute rugulosis basi et margine nigris atque crebre punctatis.
— Long. : 35 à ^o. Lat. : 12 à i5. mill.
Cet insecte a été trouvé sur les bords du grand port de
Jagua, près de la ville de Citnfuegos. On le rencontre assez abon.
damment dans les mois de juin et de juillet , en plein midi ,
volant autour de l'arbre qu'on nomme Quiebra-hacha ( Mi"
coxjllum himenœfolia) y'àauïs lequel vit sa larve. Cet arbro
282 TBAYAUX mîÊDITS.
dont le bois est extrêmement dur, est très-estime pour la con-
struction des édifices, parce qu'il est d'une très-longue durée.
On l'emploie ordinairement en poteaux dormans et autres
pièces placées à l'air. Je conserve la larve de ce Solenoptera
dans l'alcool.
Solenoptera fuhipes, Chev. — Velutina, nigro-opaca, an-
tennis nigro-piceis , nitidis. thorace lateribus ultra mediuii^
angulato, pedibus rubris. Ëiytris apice serratis. Thorace infra
cum notulâ laterali alhâ. — Long. : 18. Lat. : 6 mill.
Trouvé dans les mêmes lieux que le précédent pendant les mois
de mai et juin ; mais il n'est pas commun. On le voit ordiuaire-
jnent voler autour des fleurs du Tocino^ espèce de liane, arbuste
épineux du genre Acacia, et de celles d'une autre grande lian^
épineuse appelée Zarza {^Smilax asperà)^ dans lesquelles il se
pose souvent , ainsi que sur celles de l'arbre nommé Jucaro
(Buci'da Suceras), ( J'en ai pris un à la lumière).
Callichroma columOina, Guér. — - Elongalo sericea, viridis
vel violacea; Antennis nigris, longissirais; thorace transversim
strigoso, lateribus spinoso ; pedibus nigris, femoribus rufis*
corpore sublus argenteo-tomentoso. — Lopg. : 26 à 34- Lat. :
6^9. mill.
Assez commun. Sa larve vit dans le bois d'une espèce
à'Achras , arbre connu dans le pays sous le nom de Acana.
On trouve rinsecte parfait sur les troncs abattus de cet arbre,
il vole surtout au coucher du soleil. Quand on le prend il ré-
pand une odeur de rose très-pénétrante.
Nous avons donné à cette espèce et à quelques autres les noms
qu'elles ont reçu de divers collecteurs.
Erwhus dimidiatipennis , Chev. — Punctatus , puniceus.
Mandibulis, antennis, oculis tibiis tarsisque nigris, tertia parle
apicali elytrorura cyanea. — Long. : 8 à i3. Lat. : 3 à 4 miH.
Il se trouve eu mai et juin, près de la ville de Cienfuegos.
Il se pose ordinairement sur les fleurs d'un arbuste-liane épi-
neux du genre mimosa appelé Tocino , sur celles de la Zarza,
du Jucaro et de la Guacima ( Guazumas poUbrota ). J'en
ai trouvé également à 10 lieues dans l'intérieur. 11 n'est pas
eommun*
TRAVAUX INÉDITS. ^^
Ehuria Lanieri^ Chev. — Rubra. Antennis pedibusque ni-
gris. £ljtris notissex eburatis, i, 2, prima basi, duabus gémi?
nis ultra médium, dimidia parte iipicali nigricnntibusj tarsis
cinereis. — Long. : i5. Lat. : 4 mi'l«»
Trouvée une seule fois sur les fleurs d'une liane , arbuste
épineux du genre Mimosa^ appelé Tocino , à 6 lieues au N.-E.
de Cienfuegos, sur les bords d'un ruisseau, dans un terrain ferr
lile, (en juin ib35), à i5o mètres au dessus du niveau de la
mer, dans le moment de la plus forte chaleur du midi.
Eburia subangulata , Cbev, — Omnino similis proecedenti,
difFerl rubro obsoleliorc, thorace laleribus subangulalo , pe-
dibus rufescentibus tibiis paululum obscuris et colore nigro
eljtrorum in parle mediana recle signala. Femina. an diffe-
rentiasexualissubsequenlis?— Long. : 11 à i3. Lat. : 3à 4 ™ill«
Trouvée dans les environs de la ville de Cienfuegos, et dans
tout le district de la colonie Fernandinaôe Jagua, jusqu'au
pied des montagnes de Trinidad , qui lui servent de limites
à l'Est. On le trouve assez communément sur les fleurs de la
liane-arbuste mimosa nommée Tocino, et sur celles de la Zarza.
On le voit souvent aussi sur \e jucaro et sur la guacima ainsi
que sur la Cordia globosa. Très-commune pendant les mois de
mai et de juin.
Quand les individus sont vivans , de petites lignes ou ban-
des longitudinales , que l'on aperçoit faiblement après ia
mort à la base des élylres et près de la sulure , sont pins
longues très-brillantes et comme métalliques.
Eburia dimidiata , Cbev. — Crebre punclata, rubra. Man-
dibulis apice , antennis , pedibus et dimidia parle posticali
elytrorum , nigrisj hiscum notulis quatuor obsoletis rubro-
pallidis, duabus basi et duabus mcdianis. Thorace rotundato
in( rmi. Variai pedibus rufescentibus. — Long. : 1 1 à 42. Lat. :
3 i /2 à 4 uiill.
Trouvée dans les mêmes lieux et dan$*le$ mêmes [circonso'
tancer que l'Eb. subangulata.
j4mphionycha çenusla, Chev. — Testacea, mandibulis apice,
oculis, antennis (4. 5. 6- articulis basi rufis) tibiis basi ex-
cepta , nigris. Thorace cylindraceo , basi cooslricto , lateribus
284 TRAVAUX INEDITS^
subgibboso, elytris in humero nigricantibus ,^ in tertîa parte
apicali cjaneis , sed nigricantibus ad limbum anlicum. —
Long. : 12. Lat. : 4 t^^^^-
M. le comte Dejean réunit sous le nom d'Ampbionycha des
insectes qui me semblent devoir former plusieurs genres et
qui seront tous caractérisés par quatre ongles aux tarses. La
Saperda fumigata deGermar, et un assez grand nombre d'es-
pèces du Brésil et de Caïenne constituent mon genre Pj-roho-
lus , qui se dislingue par les antennes dont la base est garnie
d'un seul côté de poils fort épais, par une carène sur le bord
antérieur des elytres et quelquefois par les anneaux de l'abdo-
ment qui sont d'un jaune pâle et comme pbospborescens,
celles qui n'ont pas les divers signalemens ci-dessus appar-
tiennent pour moi au genre de l'insecte que je décris , lequel
renferme un nombre considérable d'espèces de l'Amérique
équinoctiale.
L'A. 'venusta a été trouvée à 9 lieues à l'Est de la ville de
Cienfuegos, à Manicaraguia , près des riclies mines de cuivre
que l'on exploite présentement au bord de la belle rivière
Arimao, et à 3oo mètres d'élévation au dessous du niveau de
la mer. Il se pose sur les fleurs de la lianne arbuste , nommé
Tocino {mimosa), sur celles de la Zarza du Guairage {Eugenia
barnensis) et d'une floscule nommée Rompe -zaraguey {mita"
nia). En mai, il est rare.
Amphionycha dimidiata, Chevr. — Rufa, mandibulis apice,
oculis , antennis , fere dimidia parte posticali elylrorum geni-
culis^ tibiis tarsisque nigris. Capite antice albo-sericeo. 4*5.
6. articulis anlennarnm basi albis. Thorace antice posticeque
laeviter constricto. — Long. : 9. Lat. : 4 va\\\.
Mêmes lieux et mêmes circonstances que l'A. venusta,
Elaphidion Poeji^ Guer. — Elongatum rubro ferrugineum,
nitidum, albopilosum ; thorace tpberculato ; antennis pedi-
busque brunneis, femoribus clavatis apice bispinosis, clava ru-
bra. In medio dytri magna flava macula nigro circumcincta ;
hîs apice extus unispinoso. — Long. : i3. Lat. : 3 mill.
Rare à Guba^ sur les troncs d'arbres abattus.
TRAVAUX INÉDIT». 285
Odoniocera hvachjptcra , Chev. — Affinis Od. abdominali
01. flava. Antennis nigris flavo-annulalis, thoracccoslis tribus,
femoribus, libiis apice, tarsis , corporeque sublus. nigris,
elytris nîgro-raarginatis. Mas, cuni duobus uUirais abdomina-
libus segmentîs cinereis, feraina abdomine cylindraceo , flavo
limibato. var. pedibus nigris cuni basin femorum et tibiarum
fia vis. — Long. : 19. Lat. : 4 niill*
Pendant le mois de juin on voit souvent cet insecte se poser
sur les fleurs du Jucaro ; sa larve vît dans le bois de Tarbre
nommé Ja^'a {Andira inermis) qui est commua dans toute l'île
de Cuba , et dont les différentes propriétés , en partie connues
dans ce pays , sont encore ignorées en Europe.
J*ai extrait , à coup de hache, une trentaine d'individus du
tronc de Tun de ces arbres , tombé et presque sec, dans le mois
de juin, à 5 lieues au N. E. du grand port de Jagua, sur la côte
sud dejrîle de Cuba. Je conserve des larves et des nymphes
dans r Alcool. J*ai pris aussi l'insecte parfait sur les fleurs du
Jucaro.
Lema marginata, Guer. — Ferrugineaj capite pecloreque
nigris; elyiris nigro-sub-cœruleis , striato-punclatis , macula
basali et raargine laterali ferrugineis. Long. : 7. Lat. : 4
millim.
Lema postictty Guer. — Coccinea , nitida, capite, pedibus,
in elytris fascia lata posticali antennisque nigris , his cum
articulo ultimo rubro. — Long. 6 : . Lat. : 3 1/2 mill.
On trouve ces deux espèces sur les feuilles et sur les fleurs
du Calebassier. Elles ne sont pas communes.
Chrysomela (Leucocera. Chev. Cat. Dej.) Poeji Chev. —
Cyanea. Palpis et antennis pallidis thorace glabro laleribus cri-
brato. Elytris pu nctatislœvibus, cum maculis duabus puniceis,
prima basali transversa , suturœ inlerrupla , secuoda rotundala
ultra médium, tibiis tarsisque rubris. var. elytris unica macula
basali. — Long. : 7 Lat. : 5 mill.
Cet insecte a été recueilli près de la ville de Cienfuegos. On
le trouve dans les mois de mars et avril, à la base du pétiole
de la feuille d'un palmier nommé Guano blanco o Juraguano.
Il se maintient entre le tronc et le pétiole et il est difficile
Sl86 TRAVAUX INÉ&ixS.
de l'en arracher. On le rencontre encore sous l'ëcorce de la
guacîraa ( Guazuma), mais pas aussi fréquemment.
Chjsomela. (Leucocera Chev. Cal. Dej. ) apicicomis,
Chev. — Cjanea. Palpis antennis larsisque pallidis; articulis
duobus ultimis antennarura nigris. ihorace glabro lateribus
cribralo; elytris punctalis. — Long. : 7. Lat. : 5 mill.
Trouvée à six lieues au N. E.de la ville de Cienfuegos, sous
récorce du Guaban et sous quelques cryptogames , dans une
savane à 3oo mètres d'élévation au dessus du niveau de la
hier,
Descripign d'une espèce nouvelle du genre Catapiesis , par
M. Aug. Chevrolat.
Catapiesis Columbica. — . Aterrima , nitida , impunc-
tata. Caput linea transver^ali et altéra laterali conjunctis ,
impressum. Thorax sub-quadratus , basi arcte et profunde
bifoveatus, lalere uni sulcalus, modice marginatus et reflexus,
lineâ dorsali levi. Elytra parallela ; singula , obsoletis striis
decem simplicibus, apice paululum evidtnlioribus , sex sutu-
ralibus geminalis. Pedes rubro picei. — Long. : 18. Lat. :
6 mill. — Colonibia a D. Lebas. missa.
UAxinophoru Brasilianus, Gray. In the animal Kingdora,
pi. i3 et 34, fig- 2 et 5. — La Catapiesis nilida. Solier etBrul-
lé, Histoire nat. des Ins., t. V, pi. 2, fig. a, pag. 43, ou X'Holo-
lissus lucanoides de Mannerheim, mémoire sur quelques genres
et espèces de Carabiques, pag. 44» et l'espèce ci-dessus décrite,
forment jusqu'à présent les trois seules qui aient été publiées.
Note sur deux espèces nouvelles du genre Fhoedinus, par
M. GuÉRIN-MÉNEVILLE.
Ce genre, établi dans la Monographie des Trachydérides ,
publiée par M. Dupont dans noire Magasin de Zoologie ( an-
née i836, cl. IX, pi. i49)> ne contenait qu'une seule espèce,
le Phœdinus tricolor. Voici deux insectes qui offrent à peu
près tous les caractères signales par l'auteur du genre auquel
nous les rapportons , car ils ont comme lui le corselet couvert
de tubercules , le presternum avancé en une pointe dirigée en
TRàVAtX INÉDITS. 287
atant, l'écusson deux fois au moins plus long que large, les
antennis de onze articles ; mais ils n*ont pas d*épines aux ély-
Ires , caractère que M. Dupont met en première ligne pour
distinguer ce genre des Charinotes , et qui , suivant nous , ne
doit pas être employé , car il n'est que spécifique. Quoiqu'il
en soit, voici les principaux caractères de nos nouvelles
espèces :
Phoedinus de Debacve , P. Dehauvei , Guér. — Obscure
castaneus uitidus ; elylris fasciis duabus, prima basali, secunda
in medio et maculis duabus apicalibus flavis. — Long. : 3o mill.
Lat. hum. 11 mil. — Hab. Demerary.
Phoedinus Boucher, P. lanioy Guér. — Sanguineus rugo-
sulus ; elylris in medio nigris, costis duabus elevatis obli-
quis. — Long. : 38 mill. Lat. hum. i3 mill. — Hab. Guyana.
Ces deux beaux insectes, uniques dans notre collection, ont
été rapportés de Tinlérieur de la Guyane anglaise ; le premier
à été pris aux environs de la rivière Essequebo , nous le dé-
dions à M. Debauve , mort victime de son zèle pour la science.
Ils seront décrits avec délail et figurés dans le Catalogue
raisonné des insectes coléoptères recueillis par M. Debaui^e
pendant un voyage dans la Guyane anglaise , ouvrage que
nous allons publier dans notre Magasin de Zoologie.
Sur un insecte eoléoptère nouveau, du genre Chyasognathuf
de Stephens, par M. GuÉRm-MÉNEviLtE.
M. le Baron Feislhamel a bien voulu nous communiquer
l'individu unique qu'il possède de cette belle et rare espèce,
pour être décrit et figuré dans notre Magasin de Zoologie; en
attendant que le dessin et la gravure soient faits , nous allons
publier une courte description de cet insecte remarquable.
Chyasognathus Feisthamelii. Guér. — Il est long de 47»
et large de 16 millimètres, d'un beau vert métallique à
reflets cuivreux rouges et violets, avec les élytres d'un jaune
roux couleur d'acajou, et les jambes intermédiaires et posté-
rieures jaunes garnies d'épines noires. Les mandibules sont
plus longues que la tête et le corselet, droites, arquées au
bout, triangulaires, finement dentées en dedans. Les angle»
a88 TRAVAUX INÉDITS*
antérieurs de la têle ont une forte dent saillante dirigée en
dehors. Les côtés du corselet sont finement denticulcs, et ses
angles postérieurs sont terminés par une épine saillante dirigée
latéralement. Les tarses sont noirs.
Cet insecte a été pris dans la Colombie ; il n'y en avait que
'trois individus^ deux mâles et une femelle, dans la grande col-
lection envoyée par M. Lebas. La femelle est plus petite, avec
les mandibules très-courtes.
Description de deux Coléoptères nouveaux de Manille^
par M. Chevrolat.
Galleruca ( Aplosonyx , Chev. , Cat., Dejean, pag. Sgg. )
Smaragdipennîsy Chevrolat. — Flava, elytris viridibus , ocu-
lis , apice mandibularum et ultimo articule antennarum , ni-
gris. — Long. : 17. Lat. : 12 mill. India or. ins. Philipp. —
Elle est d'un testacé rougeâtre. Tête convexe , lisse , faible-
ment sillonnée sur le front. Deux élévations aplaties au dessus
de la base des antennes ; celles-ci ont leur dernier article
cpurt , aigu , noirâtre. Mandibules noires seulement à l'extré-
mité. Yeux globuleux , noirs. Corselet transverse, étroit, sil-
lonné sur les bords , excepté en avant , échancré sur la tèle ,
droit en arrière; angles aigus, les postérieurs surtout; une
forte impression sur le milieu de chaque côté ; sillon dorsal
non entier. Il est vaguement et faiblement ponctué. Ecusson
triangulaire, moyen ^ non ponctué. Elytres beaucoup plus
larges que le corselet, d'un vert émeraude brillant, finement
ponctuées, mais d'une manière distincte et profonde, silon-
nées et relevées en marge, arrondies au sommet et sur la suture.
Epipleufes aplatis, d'un vert bleuâtre. Tout le dessous et les
autres parties du corps testacés.
Les Galleruca albicornis , semiflava , Jai^ana de Wiede-
mann et quelques autres espèces propres aux Indes orientales,
rentrent dans mon genre Aplosonyx.
Polyzonus Manillarum , Chevrolat. — Angustus, cyaneus.
Antennis tibiisque nigris, thoracerugososcutelloque viridibus;
elytris fasciis duabus croceis, 2a sub-angulata. — Long. : 3 lin.
Lat. : I. India or. Manilla. — Bleu, bord du chaperon, palpes
internes^ sommet des jambes médianes et dessous des tarses
TRAVAUX INÉDITS, sSg
jaunes. Tête allongée, élevée transversalement entre les an-
tennes , déprimée en avant el en arrière de l'éiévalion , sil-
lonnée sur le devant de celle-ci , assez fortement ponctuée ,
surtout en arrière. Antennes et jambes noires. Corselet allongé,
arrondi sur les côtés , étranglé et relevé à la base, vert , avec
des rides arrondies et quelques points espacés, Ecusson trian-
gulaire, vert. Elytres d'un beau bleu brillant, bifasciécs de
jaune , fortement ponctuées de la base à la première bande
qui est située au tiers antérieur, finement granuleuses jusqu'à
Textrémité. La deuxième bande est au-delà du milieu, le jaune
s'avance anguleusement en dessus sur la suture, et en dessous
au milieu de cbaque étui. Dessous du corps d'un bleu argenté
mat , les 4 derniers segmens de Tabdomen d'un bleu brillant.
Les Saperda clavicornis, Fab., bicincta, 01., et quelques
espèces inédites de l'Afrique et des îles de l'Asie australe ,
font partie de ce'genre créé par M. Dejean et dont les carac-
tères n'ont pas encore été publiés.
ni. ANALYSES D'OUVRAGES NOUVEAUX.
Recherches médico-physiologique sur l'électricité animale ,
par J.-F. CouDRET, docteur en médecine. — Paris, librairie
des sciences médicales de Just. Rouvier et E. Le Bouvier ,
rue de l'École de Médecine , n» 8.
Depuis long-temps des hommes du premier mérite ont pensé
que l'électricité devait jouer un rôle important dans l'écono-
mie animale ; mais malgré les nombreuses expériences qui ont
étéjfaites à ce sujet , la question est restée enveloppée de doute
et de difficultés. Les recherches intéressantes , auxquelles
l'auteur s'est livré ajoutent peu, il est vrai, aux connaissances
déjà acquises, mais elles tendent à confirmer les idées de Halle
en ce qu'elles démontrent que, dans certaines conditions pa-
thologiques et atmosphériques défavorables à la transmission
du fluide électrique , on peut à l'aide de l'électroscopc et du
conservateur, constater une légère tension électrique sur une
portion circonscrite de l'enveloppe cutanée. Tout en admet-
tant avec l'auteur cette manière de voir, nous ne pensons pas
19
2^ ANALYSES d'oOVRAOES NOUVEAUX
que Taccumulation d'électricité soit l'origine du travail mor-
bide qui s'observe dans les diverses maladies.
Sous le point de vue ihérapeutbique y l'ouvrage de M. Cou-
drel offre un intérêt tout particulier ; en effet, et si l'auteur ne
s'est pas exagéré la gravité des symptômes de diverses mala-
dies, les médecins possèdent aujourd'hui dans l'électroscope de
M. Josimbas un moyen précieux et un auxiliaire puissant
contre une foule d'affections considérées jusqu'à ce jour comme
très-rebelles aux tfforls de l'art. Les résultats nombreux que
M, le docteur Coudret a obtenus sont de nature a fixer l'at-
tention de ses confrères : en soumettant à l'épreuve de l'expé-
rience un grand nombre de maladies, ils trouveront, nous n'en
doutons pas , l'occasion d'examiner les travaux de ce médecin
éclairé. ( M.-S. A. )
Quelques remarques sur le genre ^^orea; (Musaraigne) et Mo-
nographie des espèces nord-américaines qui s'y rapportent ,
par M. J. Bachman. (Journ. acad. nat. se, Philadelphia ,
t. VII, p. 362, pi. 23-24, 183;.)
Travail intéressant, dans lequel l'auteur, après quelques
généralités sur lesquelles nous n'insisterons pas , donne des
détails sur les Musaraignes de l'Amérique septentrionale.
Parmi ces espèces, il en est une que Fauteur appelle S. ra-
rolini'ensis , et qui aurait cinq dents intermédiaires supérieures
et aussi cinq vraies molaires, au lieu de quatre de ces dernières,
comme dans ses congénères.
he&Sorex longirostris ^ Bach. S. Richardsonii {S. parvusy
Ricbards. non Say); S. For^^ÉTi , Richards, ont, avec les cinq
dents intermédiaires du tS". caroliniensis et des vrais Amphiso-
rcx (Duvernoy, Supplément), les quatre molaires de ces ani-
maux. Le Sorex Dekayiy Cooper, fort voisin du S, brei'icau'-
dus , est aussi dsms ce cas.
Drnx autres Sorex , dont parle M. Bachman , sont auss{
curieux : L'un, S. cinereus Bachm. , n'a que 26 dents et il
appartient quant au nombre, à la section des vrais Sorex, chez
lesquels il n'y a des intermédiaires supérieures que trois de ces
dents , section qui n'avait pas encore fourni de représen-
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX; 29I
tant américain. D'aprèsTauleur, son nouveau Sorex manque
de dents intermédiaires a la mâchoire inférieure (i/i inc. 3/o m-
terra., 4/4 înâch.). L'autre a, au contraire, 54 dents, i/i
incis.,6/2 inlerm., 4/^ mâch. ^On sait que chez les animaux
du même genre, jusqu'ici décrits , la variation du nombre des
dents intermédiaires supérieures est de trois à cinq. Cette es-
pèce^ que M. Bacbman appcWe S, ^mbripes , serait donc le
type d'une nouvelle section , ou même d'un nouveau genre! 9
si l'on adopte la manière de voir de MM. Wagler et Duvernoy.
L'auteur n'a pas constaté , en Amérique , la présence dés
4$*. araneus, constrictus et minutas , signalés comme commtins
à l'Europe et à l'Ainérique ; il n'a pas non plus examiné les
S , pansus y Say , S. palustris , Richards., S, Talpoides y
Grapp. , S. personalus , Is. Geoffroy.
Dans son important travail sur les Insectivores, inséré dans
le tom. II des Annales d'anatomic et de physiologie. M. de
Blainville rapporte celle dernière au S. minutas cl la Talpoïde
au Brèvicaudalus.
Telles sont plusieurs des conclusions qu'on pourrait tirer
du travail de M. Bacbman , s'il élail certain que les faits ont
été bien observés ; mais plusieurs , relatifs au système den-
taire, chose impoitante, ainsi que le signale M. de Blain-
ville dans sa classification de ces animaux , sont tellement con-
traires (1) à ceux que les zoologistes ont observés, qu'il faudra
probablement alUndrc que l'auteur les ait représentés avec
exactitude. Les figures données par MM. E. Geoffroy , Duvér-
noy, Jenyns et de Blainville sont les meilleurs guides à suivre.
(p. G,).
Description d'une nouvelle espèce de Lapin, trouvée dans la
Caroline du Sud , par M. J. Bachman. (Jonrn. ac. se. nat
Philadelphie , tom. VU, p. 194, 1837).
Ce travail est suivi, Ihid^ p. 282, d'un second, dft au
même auteur et offrant des observations intéressantes sur les
(1) C'est ainsi qu'après avoir donné au Sorex longirostris, p. 370 ,
tfOis dents intermédiaires supérieures , il en donne cinq à un autre
animal de la même espèce.
2C)2 ANALYSE D OUVRAGES NOUVEAUX.
différentes espèces du genre Lepus , qui habilenl les États-
Unis et le Canada.
M. Bachman admet : Lepus glacialis , Leach , Lepus virgl-
nianus, Harlan , Lepus aquaticus , Bachm., pi. 22, f. 2 , es-
pèce nouvelle plus grande que le Lepus americanus et environ
de la taille du Glacialis^ M. Bachman fait connaître ses mœurs.
Lepus americanus , Godman , espèce figurée dans Audubon ,
tom. I, pi. 5[. Ce nom ayant été donné à une autre espèce,
M. Bachman propose , p. 4o3, d'appeler Lepuslsfîmiicus 1 a-
nimal décrit par M. Godman et par lui sous cette dénomination;
Lepus palustris ^ Bachman , p. 194 et 336, pi. i5 et 16, f. i-^»
son principal caractère est d'avoir les oreilles plus courtes que
la tête. Lepus Nuttallii, Bachm. , p. 345, pi. 22, f. i, Lepus
campeslris , Bachm., p. 549 ' ^^ l'^pus vlrginianus, Richard-
son, non "Haûsin. Lepus (Lagomy s) princeps ^ Richardson.
(G.-M.)
Genre nouveau dans la famille des Mustelides , par M. Th.
Bell. { Proceedings of thc zoolog, soc. of London dans le
Philosop. 3îag.y sept. i838 , pag. Sgo. )
En 1 826 , M. Thomas Bell , de la Société zoologique de
Londres, avait proposé de former avec une femelle de Grison
qu'il avait eu en sa possession , un genre nouveau sous le nom
de Galictis ^ mais sans en donner les caracrères. Depuis cette
époque il a eu occasion d'examiner dans la collection de la
Société , un autre individu du même genre qu'Allamand avait
déjà imparfaitement figuré dans son édition de Buffon , mais
qui diffère spécifiquement de celle que M. Bell avait prise pour
type du nouveau genre. La distinction qu'il propose d'établir
est principalement fondée sur la forme semi-plantigrade du
pied, qui sépare nettement ce genre de tous ceux de la même
famille. Thunberg avait déjà observé ce caractère qui l'avait
déterminé à placer l'animal parmi ses Ursidœ sous le nom
d*Ursus Brasîlensis. Desmarest avait rangé l'animal dans le
genre Gulo, soui le nom de Gulo vittatus , ou Cuvier l'a
laissé ainsi que beauooup d'autres naturalistes , à l'exception
du docteur Traill qui l'a rendu à la famille des- Mustelides ,
ANALYSES D*0UVRAGB8 NOUVEAUN. ag3
mais sous le nom erroné àclLutra vittala, Schreber le rangea à
son tour parmi les yiuerrœ , sous le nom de Viverra vittala^
classification et nom qui ont été adoptés par Gmelin et autres
compilateurs.
Quoiqu'il en soit , voici les caractères dn genre Galictis et
la description des 2 espèces qui constituent le genre , tels que
les donne M. Bell.
Fam. MusTELiDiE. Genns Galictis , Bell. — Dentés molares
spurii 1. 1. Rostrura brève. Palmae atquc plantœ nudœ subplan-
tigradae. Ungues breviusculi , curvi, acuti. Corpus elongatum,
depressum.
Sp. I. G. vitlata. — G. vertice , colle , dorso , atque cauda
flavescente griseis ; rostro gui a et pectore fucescenti nigris ;
fascia a fronte usque ad humeros vescenti albida ; pilis longis
Iaxis.
Sp. 2. G. Alîamandi. — G. vertice, collo, dorso atque
cauda* nigricantî-griseis; partibus infcrioribus nigris; fascia
a fronte usque ad coUum utrinque alba ; corpore pilis brevibus
adpressis.
On ignore Phabitat de ces 3 animaux , mais il est à présu-
mer , quoique l'auteur reste muet sur ce sujet , qu'ils sont
originaires de l'Amérique méridionale ou des parties chaudes
de ce continent, du moins Cuvier l'a cru pour la i " espèce, mais
sans en donner de preuve. ( F. Malepeyre. )
Sur la patrie de la Tourterelle rieuse. ( Bull, de l'Acad. des
sciences de Saint-Pétersbourg , 1837, n" 46* )
Les ornithologistes ne paraissent pas parfaitement d'accord
sur la patrie de la Tourterelle à collier ou rieuse ( Columba
risoria, Lin.f), les uns croientjqu'elle vient d'Afrique, d'au-
tres , des Indes occidentales , d'autres enfin , ({u'elle appartient
aux parties méridionales de l'Europe. Cette dernière opinion pa-
raît avoir reçu depuis peu quelque confirmation par la découverte
de cet oiseau à l'état sauvage dans plusieurs pays méridionaux
européens. C'est ainsi que M. Naumann l'a rencontré en Hon-
grie , que M. Frivaldsky l'a vu a plusieurs reprises dans la
Turquie européenne, et enfin que M. Nordraann vient tout
3^4 ANALYSE d'oUVRAGES NOUVEAUX.
récemment de le découvrir dans les environs d'Odessa et dan»
les îles du Bas-Danube. (F. M.)
Sur un genre nouveau de Poîs*;ons voisin des Gobies , par
M. NoRDMANN. ( Bulletin de l'Acad. des sciences de Saint-
Pétersbourg , i83^ , t. III, n° 48. )
Dans leur Histoire naturelle des Poissons, MM. Cuvier et
Valenciennes en faisant l'histoire des Gobies se sont bornés à
citer une seule espèce de la m^r Caspienne, sur i4 espèce^
que Pallas y avait découvertes er qu'il a décrites dans sa Zoo-
graphie , t. III , p. i63. Ce qu'il y a de singulier c'est que sur
ces i4 espèces, dont i3 présentent tous les caractères généri-
ques et spécifiques des vrais Gobies, ils ont fait choix pour
citation de la i4' » du Goùius macroçephaius qui s'éloigne
des autres Gobies par des caractères si tranchés que M. Va-
lenciennes paraît douter de l'exactitude de la description qu'en
a donné Pallas et qu'il ajoule ( Hist. nat. des Poiss. , t. XII ,
p. 125 ). M De tous les Gobies, celui qui s'évarle peut être If
plus du reste du genre , qui s'y trouve placé le plus isolé , 1|
moins susceptible de se grouper avec d'ifUtres^ c'est bien
l'espèce de la mer Caspienne que Palias a décrite sous le nom
de G, macroçephaius, »
Assurément si les savans naturalistes auxquels nous devons
une si belle Histoire des Poissons , n'avaient pas soupçonné
d'infidélité la description de Pallas où s'ils avaient eu l'animal
sous les yeux, ils auraient donné plus d'attention à Celte espèce
justement à causes des différences qu'elle présentait. Quoi
qu'il en soit, un voyageur naturaliste, M. Nordmann, qui vient
de parcourir la Russie méridionale et qui a eu occasion de se
procurer le Gobie macrocéphale , a non seulement confirmé la
description de Pallas, mais , en outre, un examen attentif lut
a démontré que ce poisson devait nécessairement , dans les
classifications, former un nouveau genre qu'il propose de nom-
mer et de caractériser ainsi :
Hexacanthus , Nord. — Branchiœ clausœ, excepta apertura
nuchali ulrinque. Caput corpore multo latius , depressum ,
supra et lateribus scaberrimum, tnberculis stellatis muricatum.
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. 2^5
Oculi superne npproxim.Tli , subpalpebraU , cornea minuta
inslrucli. N;ires ad maxillan» superiorein approxinialae , pro-
minulaB, tiibulosaî. Deutes niinuli , nunierosi , acerosl , iii
inaxilia inferiore pau'o majores, in voraere nulli. Lingua crassa
carnosa. Corpus scabrum, verrucosum , ad pinnnm caudalem
sex dupb'iû série tuberculorum armatum Squamae fere nullae.
PcduDCulus anle anum exserlus. Membrana bnincbiostega ra—
diis quatuor. Pionae dorsales duse discretae , prior triradiata.
Pinnse ventrales subpectoralibus sitae , in unicaru hasi Infundi-
buliformim concretoe.
Hexacanthus macrocephalus, — Supra griseo-cinereus y
nigro-maculatus et lituratus ; subtus exalbido-sub-argenteus ;
pinnis superioribus pectoralibus et cauda fusco pulverulatis
variegatis, pinna yentali albida ; cirrho mentaU abbreviato.
B zz 4» I^' prima ZZ 3; «ecundazzg. P.zizi^. A. mg-
V.zi lo. C. z= i3.
Syn. Gobius macroeephalus , Pallas , Nov. acta Petrop. ;
1. 1 , p. 52 ) Zoograph. , t. III , p. i65.
Pallas a découvert ce poisson dans les ei)ux tranquilles à
Tembouchure des fleuves qui se déchargent dans la mer Cas-
pienne. M. Ménétriés Ta aperçu une lois à Baku, et M. Nord-
mann l'a rencontré l'automne dernier à l'embouchure du Dneper
et du Bug, près dOischiikow , où on le trouve avec un petit
poisso» de la famille des Percoïdts encore inédit. Les Perses,
suivant M, Ménétriés, lui donnent le nom de Tchamtamgodir-
geroUf et les pêcheurs d'Olschakow, celui de Bitschok , qu'ils
appliquent indifiPérement à tous les Gobies. (F. Malbpeyre.)
Note communiquée par M. Hardouin Michelin , sur une ar-
gyle dépendant du Gault , observée au Gaty , commune de
Gérodot , département de l'Aube. ( Mémoires de la Société
géologique de France, t. III , p. gS, pi. XII. )
Après aroir présenté des considérations géologiques sur le
terrain dont il s'occupe , M. Michelin donne une énumération
des corps organisés fossiles qu'il y a observés ; ceux-ci appar-
tiennent aux mollusques et aux zoopbjles, ils sont au nom-
bre de 43 , parmi lesquels 1 1 mollusques lui ont paru nôu-
a^6 ANALYSE d'ouvrages nouvbadx.
veaux. M, Michelin donne une courte description de ces 1 1
espèces qu'il a représentées dans une planche lithographiée
d'après des dessins très-bien exécutés sous ses yeux par son
fils ; voici les descriptions de ces espèces.
Patella dubia , Mich. — P. Testa fragili , ovalâ , depressâ ,
annulis concentricis ornatâ; vertice obtuso propè marginem.
Patella temdcostata , Mich. — P, Testa subovatâ , conicâ ,
tenuissimé costellalâ ; apice submediano , paululum recurvo
ad marginem.
Natica excavala^ Mich.— N. Testa subglobosâ; substriatâ;
spirâ prominuiâ , subacutâ ; umbilico pervio , profunde exca-
vato , raargine obtuso circuravallato ; callo partira umbilicum
subdividente ; aperturâ ovatâ.
Cerithium Trimonile, Mich. — C. Testa pyramidatâ ; an-
fraclibus striis transversis granulatis ; ultimo anfractu inferiùs
lœvi ; canali brevi , serai intorto.
yfmmonites bicurtfatuSf Mich, -^k. Testa discoideâ , um-
bilicatâ ; anfractibus complanatis , involutis ; lateribus cora-
planatis, ad partera interiorem sublaîvibus , indè costatis; costis
simplicibus, undulatis, versus dorsum antrorsùm versis; dorso
angulato , in raedio carinato , aperlurâ angusto-cordatâ.
Ammonites versicostatus ^ Mich, — A. Tçstâ discoideâ; an-
fractibus 5 , expositis ; lateribus dorsoque rotundatis , costatis;
costis simplicibus, in medio laterum vel propè à dorso inler-
dùm bifidis , distanlibus , continuis , incrassatis ; aperlurâ or-
biculatâ.
Ammonites latidorsatus , Mich. — A. Testa discoideâ, sub-
globosâ, laevigatâ; anfractibus subinvolutis, lateribus convexo-
depressis ; dorso rolundato , depresso , latissimo ; umbilico
ulrinquè conico, profundo ; aperturâ rotundatâ.
Cardium tetragonum , Mich.—C. Testa subcordatâ , subte-
tragonâ ; costis numerosis, clathralis, granulatis; natibus exo-
lelis luuulâ ovatâ, in medio inflatâ, fissura canaliculatâ.
Cucullea striatella, Mich. — C. Testa transversim elongatâ,
auguslâ, gibbosâ , anticè acutâ , oblique rotundatâ , posticè
obliqué truncalâ, longitudinaliter striataj striis frequentissi-
mis, aequalibus; umbonibus recurvis.
ANALYSES D OUVRAGES NOUVEAUX. 297
Nucula capsœformîs j Mich. — N. Testa erassâ , oblongû ,
compressa , inaequilaleiâ , lœvigalâ ; valvis propè latus anticum
valdè depressis ; labiis (issurae lineis parvis ornatis , luargine
integerrimis.
Nucula phaseolina , Mich. — N. Testa traversim elliplicâ ,
compressa, subtriangulari, œquilaterâ, tenuissiraè strialâ ;
laterum extremitatibus obtusis. (G.-M.)
Catalogue des Mollusques terrestres et |fluviatiles observés à
rétat vivant dans le département du Pas-de-Calais , par
M. Bouchard-Chantereaux. — In-S", Boulogne, .838.
M. Bouchard , auquel on doit déjà un catalogue des Crus-
tacés et un autre des Mollusques marins vivans dans la même
localité , donne dans ce nouveau travail la sj^noujmie des es-
pèces qu'il a recueillies dans son déparlement , et il fait con-
naître les particularités notables de l'habitat de chacune et de
sa manière de vivre. Plusieurs espèces sont aussi décrites avec
détail. L'auteur a de plus découvert trois espèces qn'il consi-
dère comme nouvelles :
1° Limax arborum f Bouch. , p. 28. Cette espèce est dé-
crite avec beaucoup de soin.
2* Succinca arenaria , Bonch. , pag. 54.
3» C/Jn/o arcMom , Bouch. , pag. 91. Celte espèce est fi-
gurée. (G.-M.)
Beitragezu Eryon, etc. , sur le genre EryoN, par M. De
Meyer. (Extrait des nov. act. pbys. med. nat. curios., tome
XYIII , 1 , p. 261-284 , pi. XI et XII. )
Le genre Eryon a été fondé par Desmarest dans son Histoire
des Crustacés fossiles (p. 1 2g) sur une espèce fossile de Tordre
des Décapodes et de la famille des Macroures, qu'on a décou-
vert dans le calcaire lithographique de Pappenheim , et qui
avait été depuis long-temps mentionnée par plusieurs anciens
naturalistes. Déjà le docteur H. -G. Bronn , dans son bel ou-
vrage intitulé : Lethœa geognostica , avait démontré que les
caractères assignes à ce genre par Desmarest avaient besoin
d'être rectifiés et complétés, et plusieurs autres naturalistes
étaient aussi du même avis ; quoiqu'il en soit , M. de Meyer
âgo ANALYSE D OUVRAGES NOUVEAUX.
vient de fournir les élémens de celle reclification par la des-
criplion dans le mémoire que nous analysons de trois espèces
nouvelles que voici :
1** Eryon Harlmanni, de Mey., du Lias supérieur de Gœp-
pingen et de la coUeclion du docleur Harlmann. Cette espèce
66 dislingue par ses trois premières paires de pattes terminées
par des pinces ( on n'a pas pu déterminer s*il en était de même
de la 4° ) et par ses pieds qui de la i" à la 5* paire deviennent
de plus en plus grêles et effilés. Le i«' doigt des pinces anté-
rieures est terminé en crochet recourbé du côté interne. Les
découpures des bords latéraux du thorax sont mousses.
2° E. Schuberti y de Mey. Espèce beaucoup plus petite que
la précédente et qui se fait remarquer par un thorax arrondi
et sans découpures aux bords latéraux , ainsi que par des pieds
antérieurs très-forts et des pinces premières dont les extrémités
sont comme celles du bec de l'oiseau appelé Bec-en-ciseaux ,
croisées l'une sur l'autre. La 4'' paire de pieds paraît avoir auss*
été terminée par des pinces.
3* E. Schlotheuni , Holl. Cette espèce diffère à peine de
VE. Cituieri.
Quant à celte dernière espèce, dont des individus se rencon-
trent avec les espèces 2 et 3 dans les schistes de Solenhofen ,
M. de Meyer pense également que la diagnose de Desmarest
a besoin d'être rectifiée, mais il n'essaie pas d'en donner une
nouvelle , il se contente de décrire avec plus d'exactitude les
antennes de l'individu trouvé à Solenhofen et de faire remar-
quer que le i"*^ doigt des pinces qu'il a fait figurer est, vers le
milieu , recourbé en crochet sous un angle assez obtus, et que
loin d'être terminé en pointe il est plutôt élargi et aplati à son
extrémité. (F. Malepeyre.)
Rbvde entomologique, publiée par Gustave Silbermann,
t. V, 25" à 28« liv. de l'ouvrage. — Strasbourg, 1837.
Cette excellente publication se continue avec le même suc-
cès et renferme toujours des travaux du plus grand mérite.
Les deux cahiers qui composent les quatre livraisons que nous
annonçons renferment les ouvrages dont suivent les titres.
AlfALTSE d'ouvrages NOUVEAUX. 299
Rapport sur les travaux enlomologiqucs de i836, par
M. le docteur Erichson ( traduit par G. Silbermann ).
Hemipleia lieleroplern promonlorii bonae spei nundum des-
cripla quae collegit C. F. Drègc et proposit E. F. Germar.
Hyménoptères de la Suisse, par M. le docteur Imhoff.
Enfin un grand nombre d'annonces et d'analjses d'ouvrages
nouveaux.
PpMPiuDARUM DANii« disposiliQ System f>tîca , scripsit Geor*?
Gius ScHioDTB» in-8, avec i pi. color. Havniae, 1837. (Ex-
trait du Recueil de H. Kroyers.)
Dans ce mémoire, écrit partie en danois, partie en latin,
M. Schiodle divise les Pompilidœ de Leach en cinq genres qui
sont: i^Ceropales, Lalr.; 2» Agenia, Schiodte; 3* Priocne-
Mis, Schiodte; 4° Pompilus, Anct.j 5» et Episyron, Schiodte;
il donne les caraclèrcs détaillés de ces 5 genres, en les accom-
pagnant de figures des parties caractéristiques, prises dans
les espèces types et exécutées avec beaucoup de talent et de
précision; il établit rigoureusement et complètement la syno-
nimie des espèces connues, les décrit avec soin, mais la deserip?*
tion des e.«|)èces nouvelles est plus étendue et accompagnée
souvent d'observations et de discussions sur leurs affinités avec
les espèces les plus voisines. En un mot, ce mémoire est fait
avec beaucoup de soin et annonce un grand talent dans son au*
teur, qui dessine très-bien et reproduit facilement les carac-
tères de ses divisions à l'aide de bonnes figures détaillées ; nou«
allons tâcher de donner une idée des résultais du travail de
M. Schiodte en citant les espaces qui composent les cinq g6a-^
res dont nous avons parlé plus haut.
Genre Ceropales. — i. C maculata^ Fab., Syn. : Pomp*
frontalis^ Panz. — Ich. mullicolor, Fourcroy. — Sphex rus"
tica, Muller. — Gcoff. ins. II. 336, 35.
Ge(»re Agenia. — i. A. variegata^ Lin. Syn. , Pomp, hir^
canusj Fab., etc. — 2. ^. bijasciata, Fab., etc.
Genre Priocnemis. — \ , P . hjalinalus ^ Fab., Syn. Pomp.
calcaratusj Dalb. 2. P. notatus y Rossi , Syn. Pomp. gutta,
Spinal. — Pomp. femoralisy Dalb. 3. Priocnemis pusillus,
3oO ANALYSES D'ODVRAGEâ NOUVEAUX.
Schiodte,n. sp. 4» P.fuscus^ ¥ah.,{Syn,, Pomp. serripes,
Dalb.) 5. P.fasciatellus, Spinol. 6. P. obluswentriSfSchioàie.
(Syn. faem. P. exaltati, Var. Vander Lind. Dalb.) 7. P. cxal-
talus y Fab., (Syn. Sphex gibba, Scopol. — Sph. albomaculataj
Schranck. — P. ^ariegatif Var. lUig.)
Genre. Pompilds. i. P. cinctellus, Spinol., Syu. ,'P. cfy^
peatus et Punctipes^ Dalb. 2. P. sericeus, Vand. Lind. (Syn.
P. ater, Dalb.) 3. P. niger, Fab. (Syn, Sphex nigerrima?
Scop.) 4* -P* crassicornis, Schiodle, n. sp. 5. P. spissusy
Schiodte, n. sp. 6. P. gihbus^ Fab., (Syn. Sphex fuscal^'^lwW,
Dalb.) 7. P. chalybeatus y Schiodte, n. sp. 8. P. diffbrmù,
Schiodte, n. sp. 9. P.fuscus, Lin. (Syn. Sphex natica, Fab.)
10. P. cingulatusj Rossi. (Syn. P. pulcher^ ^l^Jg»)
G. Episyron. — I . JE", rufipes^ Lin. (Syn. Sphex fuscatUy
Fab. — P. rufipesy Vand. Lind, — P. septemmaculatus^ Dalb.
— P. ^i]pw7ic/ût/Mj, Dalb.)
Les espèces figurées en couleur sont les Pompilus cinctellus
et Cingulatus} les autres figures sont des détails génériques.
(G.M.)
60MBORUM PsiTHYRORUMQUE DanîaB enumeratio critîca. Aucto-
ribus C. Drewsen et Georg. Schiodte^ in-8, avec une pi.
color. Havniae, i838, (Extrait du Recueil de H. Kroyer.)
MM. Drewsen et Scbiodte passent en revue toutes les espèces
des genres Bombuset Psithyrus, et présentent les observations
qu'ils ont été à même de faire sur ces espèces ; ils relèvent
quelques erreurs, font mieux connaître les sexes et les neutres
et donnent des figures des espèées suivantes : Bombus mniorum
mâle et femelle, var. B. equestris, fem. B. soroensis, mâle et
femelle, var. Psithyrus franciscanus^ fem. et Psith. campes^
triSj mâle, var. Ce travail nous paraît traité avec beaucoup de
soin et doit être consulté par les entomologistes qui s'occupent
de l'histoire des Apiaires du nord de l'Europe. (G. M.)
Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, par J. Macquart,
in-y, fig., t. P% première partie, Paris, Roret, i838. (Ex-
trait des mém. de la soc. roy. des sciences de Lille.)
Eu annonçant que M. Macquart est l'auteur de ce livre,
Soi
c'est en faire l'éloge, car tous les entomologistes savent aclnel-
lenient que ce savant est le seul en France qui connaisse aussi
bien les Diptères et qui soit aussi capable de traiter convena-
blement de cet ordre d'insectes. On sait que la science doit à
M. Macquart les deux volumes contenant l'histoire des Dip-
tères dans les suites à Buflfon , éditées par M. Roret ; dans cet
ouvrage, Tauteur, gêné par le peu d'étendue qui lui était assi-
gnée, n*a pu que donner les caractères de tous les genres, et
la description de toutes les espèces d'Europe avec très peu
d*exotiquesj dans le livre que nous annonçons, il va compléter
son beau travail en publiant toutes les espèces qui n'ont pu
entrer dans ses deux volumes, on aura donc en France un ou-
vrage complet sur l'ordre des Diptères; car M. Macquart a élé
aidé par les communications que lui ont faites tous les entomo-
logistes qui possèdent des insectes de cet ordre dans leurs col-
lections, et il a su tirer parti de ces secours avec la conscience
et le talent qu'on lui connaît.
Userait difficile de suivre l'auteur dans son travail, et une
analyse complète de son livre serait trop étendue pour les li-
mites de notre Journal, nous dirons seulement que M. Macquart
commence, dans son introduction, par une histoire rapide de
l'état de nos connaissances sur les Diptères; U parle ensuite des
naturalistes voyageurs qui oni enrichi les musées de ces
insectes , encore si peu recherchés par les voyageurs spécula-
teurs; il présente le résultat de ses observations sur la distri-
bution de ces insectes à la surface du globe, sur le nombre des
espèces connues, et sur leurs mœurs ; enfin il passe aux des-
criptions des espèces en les rangeant dans chaque genre d'après
leur patrie et dans l'ordre suivant : l'Afrique, l'Asie, l'Austra-
lasie et l'Amérique. Les descriptions de ces espèces sont fai->
les avec grand soin et suflisainment étendues; elles sont toutes
précédées de phrases diagnostiques en latin, et les genres nou-
veaux , ainsi que beaucoup d'espèces , sont représentés grossis
et dessinés par l'auteur, ce qui est un sûr garant de l'exacti-
tude de ces figures. En parcourant l'ouvrage nous avons fait une
observation dont M. Macquart nous saura gré sans doute : c'est
que le nom de DicraniUj qu'il donne à un de ses genres, à la
3o« ANALYSE d'oUVBAGB NOUVAUX.
page 109, doit être changé, car il a été employé depuis long-
temps pour un coléoptère par M. Strville, dans l'Encyclopédie
mélbodique, Insectes, t. X, p. 371.
La première partie de cet important ouvrage forme un demi-
volume de 220 pages accompagné de 25 planches gravées ; nous
rendrons compte des autres parties dès qu'elles paraîtront.
(G. M.)
PlsCRiPTroN d'un nouveau genre deCuRCULiONiTES, parE.WKs-
liAEL. (Bulletin de l'Acad. roy. de Bruxelles , t. III, p. i63,
pi. 6, fig. 2, i836.)
Dans ce mémoire , lu dans la séance du 6 ou 7 mai i836,
M. Wesmael fait connaître un genre de coléoptère qu'il a cru
nouveau et qu'il nomme et caractérise ainsi :
Mitrorhynchus britnneus, Wesm. — Brunneus , saturaté
tufus^ nilidus, glaber ; oculis et linea média longitudinali
prothoracis nigris; rostro corpore plus duplo longiore; protho-
face sublilissime punclalato ; elytris strialis , striis basin ver-
sus obsolète punctatis , apice crenatis ; interstitiis plerisque
apice carinalis. — Long, cum rostro 10 à 12 lin.
Coll. de M. Dubus. — M. "Wesmael en a vu deux indivi-
d»s du Cap et un que l'on croyait provenir do Brésil , mais il
pense avec raison que cette localité était erronée.
En examinant la figure donnée par M. Wesmael, nous
avons reconnu qtie ni son genre ni son espèce ne sont nouveaux :
cet insecte est le Curculio zamiœ de Thumberg (nov. act.
ups. IV, 29, tab. r, fig 7) auquel Olivier a ensuite donné le
nom de Curculio hausteUatus\ dans son Entomologie^ sans
s'apercevoir qu'il l'avait décrit , d'après Thumberg , dans
l'Encyclopédie méthodique , t. V, p. 662, n» 6 , sous le nom
de Cure, zamiœ. 11 est décrit par Fabricius , sous le nom de
Rhj-richœnus haustellatus; Bilbergl'a appelé Antliarhis haus-
tellatus, et M. Schonnherren a fuit en 1826, dans son Curcu-
tionidum disposito , etc. , p. 67 , le genre Antliarhinus., genre
qu'il décrit plus au long dans son Gênera et species CurcuUoni-
durti t. m, p. 823, en lui donnant encore pour lype le Cha-
rançon mentionné par M. Wesmael et en faisant connaître
NOUVELLES. 3o3
deux autres espèces du même genre , provenant aussi du Gap
et vivant ^'gaiement dans le tronc du Zamia coffra.
Nous espérons que M. Wesmael ne verra dans celte rectifi-
cation que notre désir d*èlre utile à la science ; il nV a que
ceux qui ne travaillent pas qui soient exempts d'erreurs, et
telle n*est pas la position du M. Wesmael , à qui Ton doit
d'excellentes observations; nous ne faisons du reste que ce
que nous désirerions que Ton fît pour nous, car, à TexempU
du naturaliste que nous citons, nous travaillons autant qu'il
BOUS est possible , et il est bien certain que l'on trouverait sou-
vent dans nos publications des erreurs involontaires que nous
serions bien aise de voir relever. ( G. -M. )
IV. NOUVELLES.
M. Jacquemin nous adresse la note suivante sur la Société de
traduction pour la littérature allemande qu'il a fondée et
qu'il dirige.
Jaloux d'assurer à cette Société toute l'extension dont elle
est susceptible , j'ai fait un voyage en Allemagne pour cher-
clier à connaître personnellement une partie dis hommes cé-
lèbres qui par leurs travaux contribuent le plus puissamment
à la gloire littéraire et scientifique de ce beau pajs. Je suis
arrivé à Carlsruhe au moment où les économistes allemands ,
au nombre de 278 , s'y trouvaient pour tenir leur réunion gé-
nérale : j'ai également assisté , à Fribourg , à celle des natu-
ralistes et des médecins, au nombre de 527. Ces deux réu-
nions, qui l'une et l'autre ont durée 8 jours , ainsi que mes
visites à l'Université d'Heidelberg et à celle de Bonne , m'ont
procuré les moyens de satisfaire amplement mon désir , et le
succès de mes démarches à encore été au-delà de ce que j'a-
vais osé espérer. J'ai établi de nombreuses relations et rap-
porté une grande quantité de livres, de brochures, de cartes,
de journaux, que l'on pourra venir journellement consulter
au bureau de la Société, quai Malaquais , i5. Toutes les per-
sonnes qui s'intéressent à la littérature allemande pourront y
faire traduire les ouvrages publics dans celte langue ; elles y
3o4 NOUVELLES.
trouveront, en outre, tous les renseignemens désirables sur
Tétat de l'industrie, des sciences , des arls et de l'instruction
publique en Allemagne. Jacquemin , quai Malaquais , \5.
— M. Blaivb, qui habile le château du Coudray avec noire
collègue M. le vicomte de Lamolhe-Baracé , nous a adressé
quelques Coléoptères rares de ce pays, et entre autres un
Lixus^ qui ne peut être rapporté qu'au Lixus turbatus, Schœn.
Gen. et spec. cure, tom. III, pag, 5, dont la larve vit dans
l'intérieur des tiges de la Ciguë. C'est un fait entièrement neuf
acquis à la science et dont on doit savoir gré à M. Blaive. Nous
l'engageons à poursuivre ses observations sur les métamor-
phoses des insectes de son département : il rendra ainsi de
grands services à l'Entomologie.
— M. Lanier nous apprend que notre honorable collègue,
M. Philippe Poe?, naturaliste déjà bien connu par plusieurs
mémoires entomologiques, et surtout par la publication de sa
Centurie des Lépidoptères de Vîle de Cuba , vient d'être
chargé par la Société patriotique de la Havanne de fonder un
Musée d'histoire naturelle, et qu'il en a été nommé directeur. Une
pareille détermination prise par la société patriotique, montre
encore le désir qu'elle a de concourir aux progrès des sciences,
elle honore ses membres et le savant laborieux et modeste
qu'ils ont choisi.
Ç
Nouveaux membres admis dans la société cuvierienne.
N" 147. M. S. Thomson , docteur en médecine, etc. , pré-
senté par M. Martin St-Ange.
N° r48. M. le docteur Alexandre de Nordmann , profes-
seur de zoologie au lycée Richelieu et directeur du jardin
botanique à Odessa, présenté par M. Guérin-Méneville,
REVUE
DËGEMBRE 183$.
I. SOCIÉTÉS SAVANTES.
ACADÉMŒ ROYALE DES SCIENCES DE PaRIS.
Séance du 5 décembre i838. — M. f^alenciennes annonce
qu'on a trouvé un Humérus droit du Rhinocéros tichorhinus ,
Cuvier, en exécutant les fouilles pour la construction de
l'Hôtel-de- Ville de Paris.
Séance du lo décembre, — M. Serres lit un mémoire intitulé :
Observations sur le développement de CAmnios chez V hommes
Depuis long-temps les anatomistes ont constaté que la cavité
de l'amnios ne contient pas toujours Tembryon ; que celui-ci
se trouve en dehors de la vésicule amniotique , et que la mem-
brane de Tamnios se comporte, par rapport au fœtus de
rhomme , comme toutes les membranes séreuses , ou comme
la caduque utérine, qui reçoit Tœuf, se déprime, et forme
ainsi une double enveloppe au corps qu'elle renferme de tou-
tes parts. C'est à MM. Dœllinger et Pockels que la science est
redevable des faits qui constatent la pénétration de l'embryon
Lumain , pénétration qui, ainsi que nous venons de le voir, n'a
pas toujours lieu chez le fœtus humain , puisque , dans quel-
ques cas , on n'a rien trouvé dans la cavité de l'amnios.
M. [Breschet a aussi professé que la membrane amniotique
se comporte comme les séreuses, qu'elle préexistait à la formai
tion de l'embryon, et que celui-d, au fur et à mesure de son
développement, s'enfonçait de plus en plus dans Kamnios qui,
se resserrait sur lui. C'est en partie pour venir à Tappui de
celte théorie que M. Serres a présenté à l'Académie des scien-
Tom. I. Année i838. 20
30& S0C1ÉT£S SAVANTES.
ces deux nouvelles observations qui constatent la non-péné-
tration de Tembryon dans la cavité de Tamnios. L'auteur pense
en outre qu'en appliquant à rhomme l'amniogénie des oiseaux,
oa ne peut se rendre ilii comple exact f m de ta pénétration
de l'embryon dans la cavité de l'aranios, ni des cas dans lesquels,
cette pénétration n'ayant pas lieu , l'embryon reste en dehors
de celte vésicule ; qu'ainsi le mode de formation de l'amnios
chez les oiseaux ne saurait être appliqué avec rigueur à la
formation de la même enveloppe chez l'homme, dont la vésicule
amniotique, très - peu subordonnée au fœtus, explique les
cas dans lesquels l'embryon ne pénètre pas dans la cavité de
l'amnios.
M. de Blainçfille lit un rapport sur un mémoire de MM. de
taizer et de ï^àrîeù , ayant poiiè litige : Description et déter-
mination d'une mdchoifé appartenant Hun mammifère jusqu à
présent inconnu , Hyœnodon lèptorynchus.
1 .Dans notre numéro d'août, p. 162, nous avons parlé, ct^â-
^rès MM. cfe taizer et de Parieu , dé t'ànimal fossile d^Aîi-
vergne que ces messieurs décrivent sous îe nom i^ Hyœnodon
teplorynchus , et qu'ils consîd^èrerit commè^ formant un nou-
veau genre de la sous-classe des mamn^iferés didefphes. M. de
EFainville, dans le rapport plein de savoir et d'intérêt dont
libus rendons conipte, a conclu a ce que des éloges seraient
adressés par l'académie à ces naturalistes , et il a en même temps
proposé l'insertion de leur mémoire parmi ceux des savans
étrangers. M. de Blaio ville considère comme un genre partf-
culier el plein d'intérêt, le fossile appelé Hyénodonte; mais iï
n'admet pas la détermination de MM. de Laizeret de Parieu;
il fait voir qu'en même temps que l'Iléynodontej se rapprochait
des hyènes et des chats par la forme de sa dent principale ou
carnassière, il était aussi voisin des chiens, à la famille des-
quels il appartient. C'est donc un î;enre de la sous-classe des
monodelphes et qui prendra place parmi les carnassiers , entre
les chiens et les hyènes. M. de Blainville profite de cetle cir-
constance pour exposer , avec détails , ses vues snr l'impor-
tance caractéristique du système dentaire, importance trop
exagérée ar le auteurs , ainsi que ses nouvelles recherches
SOCIÉTÉS SAVANTES. 3on
le lui ont montré, mais lout-à-fait utile et indispensable pour
une bonne earactéristique des espèces.
Le méipe académicien lit un rapport en réponse à une lettre
de M. le ministre de Tinstruclion publique, concernant d^
nouvelles fouilles à faire dap3 la caverne h ossemens de Fo-r,
vent. Les conclusions de ce i^apport sont qu'on doit prier le
ministre d'accepter l'offre que M. le sous-préfut de Gray a
faite d'envoyer à Paris les ossemens fossiles qu'on a déjà trou-
vés et de l'encourager à continuer les fouilles commencées
dans la caverne de Fovent.
M. de Blainville a, dans la même séance, donné commu-
iiîcation d'une lettre de M. Bâillon, relative à la trachée-artère
ile quelques oiseaux et particulièrement des Cygnes et des
Spatules, et il a saisi cette occasion pour éveiller l'attention
Àes ornithologistes de nos diverses provinces et des voyageurs,
SMV plusieurs points intéressans de l'histoire de ces mêmes
oiseaux.
Pour espèce française du genre Cygne, il signale le Cygnîe
CHANTEUR, Anas cygnus^ appelé aussi Cygnus musicus, mêla-
norhynchus , etc. C'est le Cygne sauvage le plus commun chez
tïous. Il a le bec en partie noir, et sa trachée-artère s'en fonce dans
litie cavité de la crête sternale. Une seconde espèce est le
CïfcNE DE Bewick, C. Bewickli, décrit par M. Yarrel, et que
M. de Blainville suppose le même qu'un cygne chanteur ob-
servé par feu Mongezs ur les étangs de Chantilly, où il s'é-
tait abattu. Le Cygne de Bewick ressemble au précédent en ce
qu'il n'a pas de tubercule sur le bec, sa trachée -artère s'en-
fonce aussi dans le sternum , mais plus profondément; son bec
est plus pâle, et sa taille est, en général , d'un tiers plus petite.
Le Cygne de Bewick a été quelquefois trouve en Picardie pen-
dant les grands hivers.
Un troisième Cygne, est le Cygne tubercule que l'on trouve
quelquefois sauvage en France , pendant les froids rigoureux
et toujours en petit nombre, au milieu de Cygnes chanteurs.
M. de Blainville rappelle aux ornithologistes que l'occasion
d'étudier ces divers oiseaux dans notre pays va bientôt se pré-
Aeater^ et il se demande si ce Cygne tubercule sauvage de
3o8 SOCIÉTÉS SAVANTES.
France est de même espèce que le Cygne domestique, Cygnus
olor , appelé encore C. mansuetus ou gibbus , et qui vit dans
les mers de Suède à l'état sauvage , quoique M. Temminck
dise dans son Manuel qu'il n'est que de l'Europe orientale >
ou bien encore s'il se rapporte à l'espèce que M. Yarrel indique
comme particulière , le Polar swan des fourreurs de Londres,
qu'on a vu en bandes nombreuses l'hiver dernier, depuis
Edimbourg jusqu'à Londres. Celui-ci , que M. Yarrel nomme
pour cette raison Cygnus immulabilis , n'aurait pas de livrée
particulière dans le jeune âge , dont le plumage serait blanc
comme l'adulte , et ses pieds seraient d'un gris verdâlre. Le
Cygnus olor a un tubercule à la base du bec et son sternum
n'est pas creusé pour recevoir la trachée-artère. M. de Blain-
ville signale comme n'ayant pas non plus la trachée qui s'en-
fonce dans le sternum, \esjCygnus nigricolUs de l'Amérique
australe, et C. Plutonius ou Atratus de la Nouvelle-Hollande.
Un autre Cygne, qu'on n'a pas encore trouvé en France, mais
qu'on pourrait peut-être espérer sur Jles côtes de l'Océan , est
celui que les Anglo-Américains appellent Çjrgnus buccinator»
Il est grand comme le Cygne chanteur , a de même la trachée
logée en partie dans la crête sternale, et son bec est noir avec
un peu de couleur pâle au lorum. On trouve ce Cygne jusqu'à
Terre-Neuve.
M. B. De/dJ^erf communique une note de M. Blondel, con-
cernant la découverte d'ossemens fossiles qui vient d'être faite
dans un terrain dépendant de l'hôpital Necker, M. de Blain-
ville est prié d'examiner ce gisement pour juger s'il y aop-
portunité à faire faire de nouvelles fouilles.
Séance du l'j décembre. — M. Breschet lit des remarques
sur la communication faite à la séance précédente , par
M. Serres, concernant le développement de l'Amnios chez
l'homme.
M. Serres fait une réplique assez étendue.
M. de Blaini^ille lit un rapport sur des ossemens d'Éléphans
provenant d'un terrain attenant à l'hospice Necker. Ces osse-
mens appartiennent au Mammouth {Elephas prlmi gênas). Le
SOCIETES SAVANTES. SoQ
rapporteur pense qu'il serait intéressant qu'on pût faire quel-
ques fouilles pour trouver d'aulres portions de ce fossile.
M. Dumontier envoie un Mémoire intitulé : Observations
sur les changemens déforme que subit la tête chez les Orangs-
outangs. Le savant naturaliste belge a fait ses observations sur
seize crânes d'Orangs que possède le Muséum de Bruxelles. Le
principal résultat de ce travail intéressant est que les diverses
espèces d*Orangs roux, indiquées sous les noms de Pithecus
salfrus , de Pongo Abelii et de Pongo JVurmbii^ ne sont
qu'une seule et même espèce observée à des âges différens et
présentant , il est vrai , des formes de crâne extrêmement
différentes.
M. Charvet adresse un Mémoire intitulé : Sur le Drago~
neau qui habite les eaux du Fontanil. Ce travail est renvoyé à
l'examen de MM. de Blainville et Milnes-Edwards.
M. Mandl présente un Mémoire intitulé j Globules du sang
déforme elliptique obsen^és chez deux espèces de mammijères.
Cette forme des globules du sang a été trouvée chez le Dro-
madaire et VAlpaca,
M. Ponzif professeur d'Anatomie comparée à l'université
de Rome , envoie un Mémoire sur une épizootie qu'il a ob-
servée aux mois d'octobre et de novembre iSSj , chez diverses
espèces de poissons , Parca labrax , Mugil cephalus et «a-
ratus, dans le lac de Maccarèse, à huit lieues de Rome. — Ren-
voyé à l'examen de MM. Duméril et Isidore Geoffroy-Saînl-
Hilaire.
M. Guyon adresse une note sur une monstruosité observée
à Alger. Le 22 septembre , une femme de 22 à 23 ans , a mis
au monde , par suite d'une première grossesse , une fille bi-
corps , ou pour mieux dire , deux petites filles parfaitement
conformées , réunies seulement par le thorax. Ces deux filles
venues à terme et qui réunissaient toutes les conditions favora-
bles pour vivre , périrent dans le travail de l'accouchement.
M. Breschet présente une dent molaire d'origine inconnue,
qui a pu appartenir , dit- il , à l'animal perdu que Cuvier avait
cru un Tapir gigantesque , et qui a pris une bien autre valeur
ïoologique , depuis que la tête entière a été trouvée en AUema»
3 lu SOCIÉTÉS SAVANTES.
gpe , par M. Kaupt , et qu'on a pu en faire le genre Dinothc'-
rium. ÎVJ. Cuvier n'avait connu que très-imparfaitement et
sur des morceaux trop frustres, les restes de cet animal anté-
diluvien, pour savoir toute la vérité sur son compte. Grâce aux
reclierclies faites par M. Vincent, médecin à Chevilly (Loiret),
grande route de Paris à Orléans , dans des minières du sable
quarlzeux du haut plateau de^la Beauce, recherches sollicitées
par noire confrère M. Bourjot , professeur de zoologie au col-
lège Bourbon , le Musée de Paris possède aujourd'hui une
demi- mâchoire inférieure de Dinotherium , trouvée dans
une excavation faite à Chevilly. Le frère de M. Vincent
possède Tautre demi-mâchoire, plus entière peut-être que
celle que M. Bourjot à offerte ^ M. de Blain ville , pour
le Muséum , laquelle a pourtant quatre molaires en série , et
ce qui est plps précieux, la terminaison du nias^illaire, déjà in-r
çurvç en bas et présentanf l'alvéole de la défense, ce qui ,
après la découverte de M. Kaupt , ne laisse plus de doute sur
rinçurvatipn en bas de toute la portion antérieure de la ma--
choire inférieure de cet animal extraordinaire. Aussitôt que
cette pièce sera moulée (M . de Blainville la regarde, suivant
M. Bourjot , comme la plus précieuse de toute la collectioi^
palaeontologique 4e notre musée ) et qu*oq aura pu réunir
d'autres fragmefis, M. Bourjot sç réserve (sauf l'initiative de
M. dp Blainville , auquel il en concède le droit ) de décrire
cette pièce et d'en eptrçtenir plus au long le monde savant.
Séance du 24 décembre. — M. Geojffroy Sainl-Hilaire \\\
une note au sujet de la monstruosité observée à Alger par
M. Guyon. Ce savant académicien développe les idées les plus
projfondes de philoî'ophie naturelle , et par cela même , son
travail n'est pas susceptible d'analyse et ne pourrait qu'être
reproduit dans sou entier , ce qui nous est interdit par les li-
mites restreintes de la Revue zoologique.
M. Simon , maître de port , à la Perrotine ( Ile ^'Qléj;-©!!),
adresse deux très- grosses perles noires trouvées danf une grapde
hnître. Ce fait n'est pas nouveau pour la science, et l'on tronyp
souvent des perle§ dans les huîtres, ainsi qi^ dans les Ifnip^ ^(^
nos rivières de France; M. Eme^rcy qui habite açjtucllecDLe^t le
SOGIBT'ÉS SAYAMTES. 3l|
Sénégal, et à qui nous devons plusieurs objets rares et curieux,
nous a remis une perle d'une grande purelé, au moins grosse
comme un pois, et qui a élé trouvée dans un Unio pêche dans
une petite rivière qui se jette dans l'Allier et coule au pied du
château d'Ombret (Haute-Loire).
Il nous a assuré que les joailliers de Ljon vont dans ce pays
pour acheter jes perles que les habitans trouvent assez souvent.
Séance du 3i jam^ier. — M. Edwards lit un rapport sur
un mémoire de M.Mandl relatif aux observations qu'il a faites
sur les globules du sang des animaux. Après quelques observa-
tions de M. Magendie, les conclusions favorables du rapport
sont adoptées.
M. Larlet annonce l'envoi qu'il a fait au Muséum de divers
ossemens fossiles récemment découverts à Sansan et à Simprr^.
Cette lettre est renvo;^ée à MM. deÇlginyille et Flourens.
Société philomathique de Paris. — M. Geivais lit une no-
tice intitulée: Sur les Polypes composés d*eau douce. M. Ger-
vais rappelle qu'il a trouvé aux environs de Paris les espèces
suivantes : Plumatella campanulata , Alcyonella flu^iatilis,
Alcyonella arliculata et Tubularia sultana. On se rappelle que
le résultat du travail de M. Raspail était qu'une seule espèce
compose ce groupe d'animaux. L'auteur donne quelques détails
sur In classification , la synonymie , et l'organisation de ces di-
vers animaux. Nous dirons seulement des deux dernières es-
pèces , qu'elles appartiennent à une autre sous-classe que les
précédentes, et qu'elles s'en distinguent en ce que leurs tenta-
cules, au lieu d'être en fer à cheval, sont au contraire réunis en
infundibulum. Chacune d'elles forme un genre particulier que
l'auteur appelle, le premier Paludci elle [VAlcionella arlicu-
lata) et le second FrÉdéricelle, du nom de F. Cuvier (le Tu-
hularla sultana). Ces animaux appartiennent à la famille dej
Tubulipores, et ils sont les premiers représentans Quviatiles de
ce groupe, jusqu'ici composé d'espèces marines et dont les
fossiles sont quelquefois signalés comme caractéristiques des
terrains marins.
3ia TRAVAUX INÉDITS.
II. TRAVAUX INÉDITS. *
Mastologie méthodique , par R. P. Lessoiï .
Dans un volume in-S" de /[O feuilles, que M. Lesson fait
imprimer à Rocheforl , et qui ne paraîtra pas de quelques
mois. Les^animaux mammifères ont été l'objet d'une révision
complète , et l'auteur nous adresse les coupes fondamentales
où les familles viennent successivement se ranger. M. Lessoa
adopte les définitions suivantes :
Mammifères , animaux vertébrés , à sang rouge et chaud ,
à double circulation (artérielle et veineuse), à respiration
simple, pulmonaire; nourrissant leurs petits à l'aide d'organes
glanduleux ou mamelles , sécrétant un fluide particulier ou
lait. Cœur à deux oreillettes et à deux ventricules. Charpente
osseuse interne, terminée par quatre membres locomoteurs,
accommodés à la marche , et par exception , à la natation et
au vol. Épiderme nu ou recouverts de poils simples ou lai-
neux , ou de poils , par exception , feutrés en écailles ou en
piquans. Ils se divisent en 4 sous-classes, rangées en deux
groupes.
Premier groupe. Mammifères terrestres ovi amphibies , ajant
la tète séparée du tronc par un intervalle jappelé cou. Les
quatres membres distincts.
Première sous -classe : Mammifères proprement dits.
Fœtus expulsés vivans d'une matrice simple , à une seule
ouverture. Mamelles toujours apparentes ; pubis sans os acces-
soires , fœtus nourris dans l'utérus à l'aide d'un placenta ;
pénis surmontant le scrotum ; maxillaires garnis de dents di-
vcrsiformes ; organes de l'audition munis d'une conque
externe 5 corps couvert de poils , ou d'écaillés et de piquans.
Première section : Ongles recouvrant simplement Textrémilé
des phalanges , Unguiculata,
Polyphages, Ordre premier, Bimanes; ordre deuxième,
Quadrumanes ; ordre troisième , Chéiroptères.
Carnivores, Ordre quatrième , Carnassiers.
Phytophages, Ordre cinquième , Konceurs.
TRAVAUX INÉDITS. 3lS
Deuxième section : Ongle enveloppant rextrémité de la pla-
lange, Ungulata.
Omnwores, Ordre sixième , Edentés.
Herbwores» Ordre septième , Pachydermes. Ordre huitième,
RUMINANS.
Deuxième sous-classe : Mammifères marsupiaux.
Fœtus expulsés vivans d'une matrice s'ouvrant en deux
tubes , et soumis à une seconde gestation dans une poche
extérieure ventrale ( marsupialité). Mamelles distinctes , tou-
jours abdominales ; pubis muni de deux os accessoires ; scrotum
pendant en avant du pénis.
Ordre neuvième. Marsupiaux. ( i» Carnivores ; 2" Frugi-
vores ; 3® Herbivores.)
Troisième sous-classe : Mammifères monotrèmes.
Fœtus sortant d'un œuf [incubation utérine?) expulsé d'un
cloaque commun aux produits de la génération , de la sécré-
tion urinaire et de la défécatiou , s'ouvrant par deux trompes,
ajant chacune deux orifices ; pas de dents ; pas de poche ven-
trale ; mamelles nulles ou problématiques ; os claviculaire dis-
posé en fourchette comme chez les oiseaux ; pubis ayant deux
os accessoires ; pénis renfermé dans un fourreau communi-
quant par un trou au fond du cloaque. "*^^ ' **"
Ordre dixième. Monotremes. ( i <» Herbivores , ParflÉ^ox*.
Insectivores , Proglossa.)
Deuxième groupe. Mammifères aquatiques , n'ayant pas la
tête séparée du tronc par un cou distinct ; deux membres dis-
posés en nageoires simples , les postérieurs tranformés en une
nageoire cartilagineuse horizontale ; dents osseuses ou fibreu-
ses (fanons).
Quatrième sous-classe : Mammifères cétacés (Cete),
Fœtus expulsés vivans d'une matrice simple , à une seule
ouverture; mamelles distinctes; lactation douteuse; respira-
tion à l'aide de spiracules ou d'évens ; organes de l'audition
privé de conque extérieure ; corps] pbciforme , recouvert
d'une peau lisse , nue , parfois des poils aux moustaches ;
bassin rudimentaire ou nul. Habitation exclusive au sein de»
eaux, ' -^ , ^ .r...^:..... ,^..u..
3l4 TRAVAUX INÉDITS.
flerh'ivores. Ordre onzième, Siréniens.
Zoophages» Ordre douzième , Cétacés.
Espèces nouvelles d'oiseaux mouches, par R. P. Lesson.
Nota. Les vélins de ces diverses espèces sont prêts pour un sup-
plément que l'auteur prépare à son Hist. nat. des Trochilidées.
I» OrnUmja Arsinoe , fœm., Lesson, — Corpore viridi
oeneo , uropygio aureo et cuprœo ; guttureet thorace smarag-
dibus ; abdomine rufo ; caudâ subfurcatâ, cœrulea : alis brun-
neo-cœruleis, — Hab. San-Jose, in Brasilia.
2. 0. Fanny , Les., Ann. se. nat,, i838. — Jeune adulte,
Capile griseo ;* corpore viridi-aureo ; gutture ferri speculari
splendenti , rubineo cincti ; abdomine badio ; caudâ mediocri,
subfurcatâ, brunnça.
f^ariété d'âge. — Caudâ elongatâ } rectricibus sex ; angu-
stalis ensiformibus,— Hab. Mexico. (Collect. Longuemare.)
3. O.vesper^ Les., ois. mouch., pi, 19. — Mdle enmue^
Capite griseo-brunnescenti, caudâ furcatâ, rectricibus rigidis
§t angusiis formata , uropigio cinnamomea. -— Hab, Mexico,
4. 0. nuna, Les, , jndle adulte.'— Corpore œneo-viridi sui-
prà; infrà castaneo et viridi j gutture smaragdinis nitenlej
caudâ furcatâ , longissimâ; rectricibus nigris , aureo et viridi
terjgainatiç , exterioribus albo extùs marginatis in parte supe-
riori. — Hab. Santa-Fé de Bogota. ( Collect. Parzudhaki. )
5. 0. fcstita , Gouye de Longuemare , mâle. — Corpore
viridi splendente; gulâ teclricibus caudae superioribijs a^—
reo nitenlibus; inferioribus lazulinis; caudâ mediocrî, fur-
catâ; rostro gracile, recto; abdomine viridi; pedibus plumis
niveis veslitis. —- Fœminal Corpore viridi-splendente:j gulâ
smaragi^inâ; leclricibus caudae superioribus obscuro-viridi ni-
tentibus; inferioribus lazulineis. Caudâ mediocri furcatâ j ro-
stro gracile recto j abdomine cuprœo- viridi ; pedibus p'umis
niveis tçclis. — Hab. Santa-Fé de Bogota. ( Collect. Lon-
guemare.)
6. 0. helianiheaf Les. — Roslro longo et recto j fronle
prasiuo; corpore alro-viridi ; tectricibus superioribus vires-r
centibus ; torque azureo fulgenti ; abdomine cuprœo-ni-
TRAVAUX INÉDITS. ^îS
leiilo; pedibu* nudis. — Bah. Sània-P6 de Bogota. (Coflecl.
Parzudaki.)
9.0. Parzudkaki^Le3.—-CorpoTe sinaragdino; caudâ fure alâ^
aeneo-nigrâ ; tectricibiis infcrioribus niveis , pedibus nudiâP. *â
Hab. Cuba, circà Havanam , (CoUect. Parzudhaki.) ' •'
8^. O, Zemès, Les*, suppL aux oi», nioucb/, pi. 1. — Jeune
âge: Corpore œneo-viridi; uropygio aibo cinclo ; coUI parle
.nïTfcriori J^zureoj thoracealbo; abdomine TÏridi-nigro, reclri-
cibus rtigris, aibo maculatis.— Hab. Mexico. (Colleet. Longtie*
mare.)
9. 0. tumachella , Les. — Jeune: Rostro elongato, recta j
corpore viridi-œneo caudâ ^ mediocri, sutfurcalâ, vividè aureâ :
parle colli aiileriori smaragdinis aureis et purpureis squamis
Uctâ ; Ihorace et abdomine griseis; teclricibus inferloribus
caudae albis, superioribus viridibus. — Hab. Ëahia , in Brasif.
( Colleclion ï^arzudhaki.)
10. 0. Rhamiy Les. —-Corpore brevi, recto; capile ,
dorso viridibus. Colli parle anteriori rubirieo , atro cinclo ;
ihorace azureo ; abdoniine viridi, sed nigro longiludinaliler
strialo. Caudu furcala mediocri. — Hab. Mexico. Dedicalus est
dom. De Rhamfils Ainericano; ex peregrinationibus domini JD^e
Lattre.
11. O, senew^ Lés. — Capile et colli parte superiorî iwveis;
dorso et uropygio laetè aureo virescentibus ; colli parle an-
teriori, ihorace, abdomine ttctricibusque inferioribus albis;
laleribus viridis j rostro longo , leviler incurvalo, nigro d;
luteo. — Hab. Mexico. ( CoUecl. Longuemare.)
12. Trochilus Anaïs ^ Les. — Rostro longo, incurvalo,
nigro; corpore nigreo-scriceo , aureo-viridi rainialo ; abdo-
mine, anali et teclricibus inferioribus fuliginosis. Lineâ nigrâ ,
rufo marginatâ, sub menlem et colli parlera anteriorem. Caudâ
rolundâ, lata nigro viridi-aureo el|pennis albido marginalis. —
Hab. Guyanâ. (CoUect. Parzudhakj.) ^^^
Rochefocl , 1S38. P. Lbs»oW
3l6 TRAVAUX INÉDITS.
Nouvelle espèce cI'Adesmia, genre de coléoptères, par
M. Fischer deWaldheim.
Le célèbre zoologiste de Moscou nous adresse d'excellentes
figures et la diagnose suivante d'une jolie Piméliaire qu'il
vient de recevoir du Caucase. Nous publierons les dessins de
M. Fischer de Waldheim dans le Magasin de Zoologie pour
1839.
Adesmia strophiuniy Fischer. — A. obovata ; elytris tuber-r
culatis triplici série ; tuberculis primas seriei (prope suturam)
majoribus, petiolatis (stipula coadunatis).
Nouvelle espèce du genre de zoophytes ëchînodermes nommé
Galérite.
Notre confrère et ami , M. (Alcide) d'Orbigny, nous adresse
la lettre suivante:
L'Echinide fossile de Cuba , que vous avez bien voulu me
communiquer , de la part de M. Lanier, appartient au genre
Galerites , et doit constituer une nouvelle espèce bien carac-
térisée par sa forme presque sphérique, ou à peine moins
convexe à sa base que partout ailleurs , par les sillons profonds
que forment les intervalles des pièces dont elle se compose,
ainsi que par les doubles sillons transversaux qu'on remarque
sur ses ambulacres. En conséquence, je propose de la dédier
au zélé naturaliste qui l'a découverte , en l'appelant Galerites
LanierL Elle sera figurée parmi les échinodermes de l'ouvrage
de M. de La Sagra , sur l'île de Cuba. Mais , en attendant ,
je vous prie d'insérer ma lettre dans notre Reflue zoologique,
autant pour que M. Lanier y voie une preuve de ma recon-
naissance pour cette communication , que pour attirer de nou-
veau son attention sur le gisement curieux où il a découvert
cette espèce. Parmi les nombreux fossiles que M. de La Sagra
a rapportés des terrains quaternaires de la Havane , il y a
pluiseurs Echinides nouveaux , mais aucun de l'espèce com-
muniquée par M. Lanier. Vous me dites qu'elle a été rencon-
trée près de la baie de Jagua, dans l'ilede Cuba. Et comme elle
annonce appartenir à la formation crayeuse ou oolithique', il
serait à désirer que M. Lanier voulût bien recueillir tous les
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX, Jl^'
fossiles qu'il annonce avoir vus dans ce beau gisement; car il
serait on ne peut plus important pour la géologie de pouvoir
prouver que les Antilles , qui ont été regardées jusqu'à pré-
sent comme récemment sorties des eaux , sont plus anciennes
qu'on ne l'avait pensé.
Indépendamment des services imporlans que la position de
M. Lanier lui permet de rendre à la zoologie, pendant ses voyages
fréquens dans les diverses parties de l'île de Cuba, il peut en-
core^fournir de bien précieux matériaux à la science sur son
histoire géologique. (Âlcide D'Orbigny.)
UI. ANALYSES D^OtVRAGES NOUVEAUX.
Erpétologie de l'Amérique du ISord, ou description des reptiles
qui habitent les États-Unis, par J. Holbrook. Philadelphie,
1 836 , in-4o , vol I , avec 3 planches.
Dans sa préface , M. le docteur Holbrook expose en peu de
mots les motifs qui l'ont engagé à publier cet ouvrage , dont
le but est d'éclaircir une des parties les plus embrouillées de
l'Histoire naturelle de l'Amérique du Nord. L'auteur rend
ensuite compte des moyens qui ont été à sa disposition , fait
mention des difficultés dont il était entouré , mais ne parle
nullement du plan général de l'ouvrage. A en Juger par la
première partie , la seule qui ait paru , à ce que nous sachions,
ce travail formera une espèce de recueil de planches coloriées
de reptiles , accompagnées de descriptions. Ces planches , qui
ont le grand mérite de contenir des figures faites d'après le
vivant , ne se succèdent pas dans un certain ordre , mais sem-
blent avoir été publiées à mesure que l'occasion s'est offerte
d'examiner les espèces qu'elles représentent. Ces descriptions
sont précédées d'une introduction où se trouve esquissée à
grands traits l'organisation générale des Reptiles : aussi ne
nous y arrêtons-nous pas, pour arriver de suite à l'analyse de
la principale partie de l'ouvrage , celle qui a rapport aux es-
pèces en particulier. Les figures qu'elle contient sont généra-
lement assez bien faites^ et trahissent un véritable talent de
peintre , quoique n'offrant pas toujours l'exactitude à laquelle
3i^ AXALYSE n'r.tVr.AGES NOUVEAUX.
on (ioit s attendre lorsque le dessinateur travaille sous les yeux
dii nàtiiraiiste même. Les contours des différentes parties , no-
tamment ceux des écailles , auraient du être rendus avec plus
de précision et de netteté, observation qui s'applique avant
tout aux figures des animaux de petite taille. En examinant
par exemple la plancïie S, qui représente la Scincus îaterah's ,
on voit que ces figures expriment tout au plus les formes gêné-
rate et lès coutéufs naturelles de Tanîmal j mais qu'elles ne
peuvent donner aucune idée de Torganisaiion extérieure. Sup-
posé même que ces figures fussent dessinées avec toute l'exac-
titude nécessaire , elles ne suffiraient cependant pas encore pour
faire connaître l'animal sous toutes ses faces, condition absolu-
ment nécessaire dans l'état actuel de la science, où la seule
figure d'un reptile , si elle n'est accompagnée de détails of-
frant certaines parties isolées, ne peut servir à faire distinguer
avec exactitude l'espèce de celles qui en sont voisines. On peut
citer comme modèles en travaux de ce genre les planches erpé-
tologiqucs de l'ouvrage que publie M. Ramon de la Sagra , sur
l'île de Cuba. Quant aux descriptions du docteur lïolbrook,
elles raléritent le même reproche que la plupart de celles que
nous fournissent les nalurafistes modernes, c'est-à-dire, qu'elles
ne sont pas comparatives, défaut qui est cependant assez par-
donnable dans un auteur privé de grandes collections et de
bibliothèques. On pourrait cependafit désirer que l'auteur eût
comparé entre elles les diverses espèces d^un même genre de
reptiles habitant l'Amérique du Nord. L^âUtéur, dans ses des-
criptions , a évité d'erilrer en des détails oiseux , fauté com-
mise par plusieurs savans de nos jours ,mais on regrette que les
notes qui s'y trouvent jointes sur l'habitude et la manière de
vivre des objets figurés, soient trés-peu détaillées relativement
à l'intérêt que présente cette partie de la science. C'est parti-
culièrement sous ce rapport que les naturalistes européens at-
tendent des renseignemens de la part de leurs confrères dans
les autres parties du monde.
Voilà l'énumération des objets figurés.
PI. I. Tesiudo Polyphemiis ^ décrite et figurée dans pln-
»leurs ouvrages , sous le nom de Testudo deptessà , appelée
ANALYSE d'ouvrages NOUVEAUX. 3ig
Vulgairement Gopher et Mungëfa. Deux figures qui rendent
assez bien les couleurs de l'animal à Télat de la vie : c'est la
seule torlue terrestre de TAmérique du Nord ; elle n'habite
que les parties méridionales de ce pays.
Pi. 2. Emys hieroglyphica^ selon nous, la Testudo serrata,
de Daudin {Emys serrata des naturalistes modernes) , espèce
très-commune et répandue dans une grande partie des États-
Unis , et dont on trouve plusieurs variétés , ou , à ce qu'il pa-
raît plusieurs races diverses.
PI. 3. Emys megacephata; remarquable par sa grosse tête
e la manière dont les raies jaunes se dessinent sur cette partie,
j'ai la certitude que cette Emjde est la même que celle figu-
rée par Lesueur, vol. i , pi. 5, page 6, sous le nom de Emys gecH
graphica , j'en ai fait mention sous ce nom dans mon travail
sur les chéloniens inséré dans la Fauna japonica. Il parait ce-
pendant que cette émyde n'a pas été reconnue dans la figure de
M. Lesueur ; car M. Leconte et d'autres naturalistes ont en-
voyé en Europe sous le nom ai Emys geographica une espèce
distincte par sa petite tête , mais d'ailleurs très-semblable à la
geographica. Cette espèce décrite par MM. Dumérii et Bibron
comme une variété de la Geographica , a donné lieu à beau-
coup de confusion. Moi-même j'y ai contribué en la prenant
pour la réticulaire de Daudin et la décrivant sous ce nom dans la
Faune du Japon , espèce qui , selon M. Bibron diffère beau-
coup de notre Émyde. Enfin cette Emyde aurait été décrite
par Harlan et d'après les communications verbales de M. Bi-
- bron , sous le nom à*Emys oregonensis dénomination que je
propose de rejeter pour conserver celle d*Emys pseudo^geo^
graphica sous laquelle l'animal a été envoyé dernièrement au
musée de Paris par M. Lesueur.
PI. 4» Emys Trostii , c'est rjEmj^ rugosa de Shaw dont on
trouve une bonne description dans Dumérii et Bibron, t. II,
pag. 284i et qui a été figurée dernièrement par M. Cocteau
dans l'ouvrage de M. Ramon de la Sagra. L'espèce est très-
répandue : elle se trouve dans plusieurs provinces de l'Amé-
rique septentrionale et dans l'île de Cuba.
PI. 5. Emys Mulhenbergii. Espèce rare , mais connue au-
ai
Ho ANALTSE d'ouvragés NOUVEÀtîîfe.
jodrd'hui par l'ouvrage de MM. Damérîl el Bîbron; je saisis
cette occasion pour reclifier une autre erreur que j*ai commise
dans mon travail sur les Ch^loniens qui fait partie de la Fauna
japonica , en prenant i^o\ÏTyEmys Mulhenhergii , VEmys in*
ittttpïa de Lecontë, ou puïchdla de Schopff.
Pi. 6. Atnewa sexUneata , contient deux figures représen-
tant un jeune-individu de Tespèce ordinaire ^Amewa de l'A-
ttiériqué du uord. Il paraît même que cVst là seule espèce qui
y existe , et que les caractères de cet animal , dont; je n'ai pas
èiicore vu d*individUS adultes , Sont loin d*être constatés avec
précision.
PI. -j. Anolius carollnensis , Espèce très-bien connue des
îlhluralistes : vivante, elle est d*un beau vert d'herbe en des-
SllS , blanchâlrê en dessous, et a le goitre couleur de rose.
PI. 8. Scincus lateralis. Petite espèce, connue par les indî-
éalîonS de Snj et de Harlan , mais dont on trouve rarement
des éclianlîilons dans les collt étions d'Europe, quoique l'ani-
mâî soit très-commUn darts les parties méridionales des États-
Unis.
PI. 9. B II fo americanus. Celte espèce est extrêmement rare
dîihs les collections, ce qui est d'autant plus étonnant, que
M. Holbi^ook l'a dit répandue dans la plus grande partie de
PAmérique se[)tëntrionale.
PI. 10. Bufo clàmosus. C'est Tespèce confaue de la plupart
dés baluraliâtés européens sous le nom de Éufo musicus» Se-
lon nmis , M. ttolbrook à eu tort de préférer un ancien nom h
celui qUÎ depuis long-temps a été adopté par tout le monde ;
c'iest une habitude dont les naturalistes lUodernes ont fait dé
graiids abus.
PI. II. Engysloma caroUnensîs.VeKxi batracien du grand
genre des Bombînateurs], un animal tout-à-fait analogue , et
dont oh ne sait pas même s'il en diffère spécifiquement , vit
dans l'Amérique du Sud. lia élé décrit par Wagler, System. ,
amph. , pag. 200 , sous le nom de Microps unicolor, d'après des
sujets conserves depuis long-temps au musée des Pays-Bas ;
cet élablissement vient d'en recevoir de Vienne un échan*»
iillon sous le nom de Microps Bonapariii , Filzînger.
321
P\. 12. Scaphiopus solitarius, Holbrook. Le genre Scaphio-^
pus acte établi par l'auteur sur respôce de Batracien, décrite
et figurée ici pour la première fois. C*esl, à juger de celle
figure un bombinaleur, voisin de notre Bombinator fuscus
d'Europe. Il se creuse à Vaide de l'appendice cornée tran-
chante de ses pieds postérieurs, de petits terriers, où il s'éta-
blit pour guetter des insectes. Il ne sort que dans les temps
pluvieux vers le soir, et ne visite les eaux que durant l'époque
de la propagation. Il serait très curieux de posséder sur cette
espèce et la précédente, notamment sur leur propagation, des
observations analogues à celles faites par Rœsel sur les Batra-
ciens d'Europe.
PL i3. Rana halecina^ plus connue sous le nom de Hana
plpiensy reptile qui ne se dislingue guère de notre grenouille
commune d'Europe que par la distribution des taches dorsales
et encore celte différence n'existe-t-elle que pour les grenouil-
les telles qu'elles se trouvent dans le centre de l'Europe. En
Hongrie, en Dalmatie et même en Italie la grenouille com-
mune est le plus souvent ponctuée sur le dos, absolument
comme la raine de l'Amérique du Nord, de laquelle nous ve-
nons de parler. En adoptant cette dernière comme espèce, il
faut également distinguer de notre grenouille commune celle
du Japon, celle de la Crimée {Rana taurica) de Pallas; et d'au-
tres variétés plus ou moins accidentelles.
PI. i4« Rana palustriSy je n'ose pas me prononcer à l'égard
de celle grenouille, dont je n'ai pas vu d'individus en assez
grand nombre J;)our en constater avec certitude l'existence
comme espèce.
PI. i5. Rana sylvatica. Je ne vois pas l'utilité qui peut ré-
sulter pour la science en énumérant dans le système celte gre-
nouille sous un nom différent de celui que porte notre grenouille
rousse d'Europe {Rana temporaria). Les petites différences de
la couleur, etc., qui peuvent exister entre celle espèce et la
Sylvatica ne méritent guère de devenir l'objet d'une descrip-
tion particulière. Il me semble du moins , qu'il est d'un
intérêt infiniment plus puissant, de savoir que nos deux espè-
ces de grei\ouiltes communes d'Europe sont répandues à peu
322
près sur le même degré de latitude dans tout rhemîsphërc
boréal, et qu'elles présentent dans des contrées aussi distantes
et de nature diverse, comme le sont l'Europe, le nord de l'A-
frique, l'Asie tempérée, le Japon et l'Amérique septentrionale
des différences si peu notables, que les naturalistes auront de
la peine à les signaler, et qu'ils ne viendront pas à bout d'en
énumérer de constantes. Les observations communiquées par
MM. Holbrook et de Siehold sur les habitudes des races amé-
ricaine et Japonaise de cette grenouille, coïncident parfaite-
ment avec ce que l'on observe des moeurs de notre grenouille
rousse d'Europe.
PI. 16. Rana ornata. Figure évidemment faite d'après un
jeune sujet. J'ignore s'il faut rapporter celte grenouille à la
précédente.
PI. 17. Hfla f^ersicolor. Espèce assez connue, mais figurée
ici pour la première fois.
PI, 18. Hyla squirella. N'ayant pas été à même de com-
parer cette rainette avec la précédente, je ne pourrais justifier
l'opinion de les réunir sous un même nom spécifique.
PI. 19. Coluber jlagelliformis» La figure donnée par M Hol-
brook n'offre pas assez de détails pour constater si ce Serpent
est le même que l'espèce décrite dans mon Essai sur la phy-
sionomie desSerpens, t. II, igS, sous le nom à^Herpetodryas'
psammophisy opinion qui a pour moi une grande vraisemblance.
M. Holbrook veut que ce soit le Coach-nhip snahe de Ca-
tesùj-; çoyez ce que j'ai dit à ce sujet dans mon Essai, p. 246.
PI. 20. Coluher Alleghaniensis . Belle et grande espèce du
genre des Couleui^res proprement dites. Le seul exemplaire que
j'en ai vu , se trouve dans le musée de Paris, où il a été envoyé
par M. Milbert. Je n'en ai pas fait mention dans mon Essai.
PI. 21. Coluber quadrmttalus. Il est impossible de déter-
miner au juste cette espèce d'après la figure donnée par M. Hol-
brook ; Elle me paraît être assez voisine de la précédente, la
principale différence entre ces deux Serpens consiste dans le
système de coloration.
PI. 22. Coluber erjthrogrammus. M. Holbrook se trompe
en regardant ce serpent comme identique avec la Couleuyre à
ANALYSES d'ouvràgis nouveaun. 3a3
raies rouges de Daudin , qui, offrant des écailles carénées,
n'est probablement autre chose que le Tropidonote hiponctué
{uoir mon Essai p. 32o). Le Serpent figuré sur la planche 22,
a été décrit dans mon Essai comme variété de climat , de VHo»
malopsis plicatilis oii^make de l'Amérique du Sud; il porte
dans le musée de Vienne, le nom de Coluber aurora de Fil-
zinger, qu'il ne faut*pas confondre avec l'animal du Cap, dé-
crit dans mon Essai sous la dénomination de Coronella aurora.
Habile les bords des fleuves,
PI. 23. Coluber abacurus ; c'est VHomalopsis Reinwardtii
de mon Essai. Je demande à M. Holbrook, si son assertion
que c'est un animal tout-à-fait terrestre repose sur des ob-
servations exactes ; je me permctsM'en douter , jusqu'à ce que
cela soit établi d'une manière positive.
On voit, par l'extrait que je viens d'en donner, que l'ouvrage
de M. Holbrook ne laissera pas d'offrir un grand intérêt
aux erpétologistes. Il contribuera puissamment à dissiper l'in-
certitude qui règne à l'égard de plusieurs espèces indiquées
ou décrites souvent d'une manière trop superficielle par les
naturalistes anglo-américains. Les figures de l'erpétologie de
l'Amérique du nord serviront à donner une idée de la beauté
des couleurs des reptiles de ce pays , qui s'effacent presque
sans exception immédiatement après leur mort. En recom-
mandant ce travail utile à tous les amateurs des sciences na-
turelles, j'invite son auteur à en faire parvenir le plus tôt
possible la suite à la connaissance du public. Je crains ce-
pendant que le prix élevé de cette publication ne l'empêche
de se répandre autant qu'elle mériterait de l'être.
( H. SCHLEGEL. )
Sur une nouvelle espèce de Strophostoma , et un nouveau
- genre de coquille Scoliostomay par M. Max. Bruan Extrait
du N eues lahrbuch fur min-geog, t^on Leonhard und Bronn^
i838, 3" liv. , p. 291 , avec fig.)
Le genre Strophostoma établi par M. Deshayes et signalé
en même temps par M. Grateloup sous le nom de Ferrusina,
n'a été, jusqu'ici, composé que de trois espèces, mais il vient
2i24 ANALYSE d'oUVRAGES NOUVEAUX.
de recevoir une augmentation par la découverte d'une quatrième
espèce faite par M. Raht, à Wisbaden', prèsHochheim , dans
une des subdivisions du terrain tertiaire du bassin de Mayence
et Wisbaden, Cette co<juille a reçu du frère de M. Bruan,
dans le cabinet duquel elle est déposée aujourd'hui , le nom de
Str, tricarinatum,
[ M. Desbayes a donné ainsi qu'il suit , et en décrivant deux
espèces, ladiagnose du genre qu'il a fondé. (Ann. desscienc.
nat., XIII > p. 282.) Testa ofato-globosa -^ aperlura rotun^
data j marginata , obliqua , simplex , deiuibus vacua , sursum
reversa. Ombilicus plus minuspe magnus, Operculum ?
M. Leufroy qui a décrit une troisième espèce. (Ann. des se.
nat., XV, p. 4o')> a ajouté: « Plus minusve magnus^ ali-
quando nullus , parce que son Stro. lapidicuiriy qu'il appelle
Ferussura lapidlca , a tout le pourtour de l'ombilic complète-
ment recouvert, particularité qui le distingue du Stro. lœifi--
gatum et du Stro. striatum de M. Desbayes. La nouvelle
espèce appartient à celles qui ont un ombilic ouvert , et Fau-
teur en donne ainsi les caractères :
Strophostoma tricarinatum. Testa ovato-glohosa , obtusa ,
tenuissime striata^ carinis tribus y suturali dor sali et umbilicaU
percussa ; spirœ anfractlbus leviter C0TH>exis , umbilico magno,
M. Max. Bruan avait remarqué depuis quelque temps dans
le cabinet de M, Dannenbergj, à Willenbourg, une coquille
fossile qui paraissait présenter beaucoup de points de rappro-
chement avec les Strophostomes. Cette coquille avait été trou-
vée dans un calcaire de transition près Wilmar, où elle était
mêlée au Strygocephalus Burtini ( de jeunes sujets la plupart)
au Turritella bill/ieata, coronata; Bellerophon lineatus; Cono-
cardium } Calamopora spongites , polymorpha ; Turritella
angusiala , conoidea , acuminata , costata ; Turbo striatus ,
lineatus , nodosus ; Trochus coronalus , bicoronatus , Pliasia-
nella constricta , ventricosa , auricularis ; Nerita Uneata ;
Euomphalus lei'is , striatus; Isocardia Humboldtii ; Pterinea
Uneata ; Terebratula borealis , prisca , pugnus , ferita etc.
La présence de tous ces anciens habiluns des mers, démontrait
sufB^ammçnt que la coquille en qujçstioA ne ppuvait être ter-
ANALYSES p*ODVRAGES I^OVYÇÀU^. 5î|5
reslre cpmme \ç Strophoslome, et un examen détaillé a f.'iit
reconnaître entre ces deux coquilles des différences sufflsainv
ment tranchées pour que l'auteur ait cru devoir établir un nou-
veau genre qu'il décrit avec soin , et dont il donnç une figure
sous le nom générique de ScoUostoma , et dou^ voici la carac-
téristique.
ScoLiosTOMA. Testç, ^pirali conoi^ea ^ wifraçtibus pl{is mi"
nusi^e coni^exis , ultimo horizontaliter prodi^ctQ et adi lalus rc-
ferSQ , umbilicum obte^ente ; apcrtura marpnibus conr^çxis ,
rotundata , piano subperpendiçulari ; peri^toma inçrassqtum ,
patenti reflexum, Operçulum ?
Species unica? Scol, [Dannenbergii: varietatibus majore et
minore, (F. Malepeyre.)
ËNTOMOLOGiÇAii MAQA^N]| , çtc* — ^ Magasin Entomologique ,
par une Société de uaturalistes.
On verra sans doute avec regret que le 25" numéro de l'Eu»
tomological magazine annonce devoir être le dernier de cet ou-
vrage. L^'Ëntomological magazine, commencé en i833 , con-
tient 5 volumos de plus de 5oo pages chacun , qui renferment
une grande quantité d'articles fort intéressans pour les ama-
teurs d'Entomologie. La n^ultiplicité et la variété des sujets ^
offient i;p cho^x qui peut satisfaire aux divers goûts des eqto-
mologistes, et l'étude trouvera dans ce recueil des renseigne-
mens fort utiles.
Le dernier n?. q^ptient l» plapçl^e l8 , o\> est figuré un in-
secte de la famille des Cuculionides , division des Erirhinides ,
d'une grande taille et très-remarquablè , V Euramphus fas-
cîculatus , de la Nouvelle-Zélande , possédé par M. Shuckard,
et décrit par lui. J'aî eu beaucoup de plaisir à voir la figure de
ce magnifique insecte, dont M. Shuckard me montra l'original,
l'année dernière , et qui me parut surpasser , par la beauté et
la singularité de ses élytres , les insectes de cette famille que
j'avais vus dans les plus riches collections.
Voici les caractères spécifiques de cet insecte. Euramphus
fasciculatus Shuckard : Murinus, Nitidus, fasciculis brunueis ,
nîveisque] conspersis , necnon squaniis albiclis [ pulverulen-
326 ANALYSES ©'OUVRAGES NOUVEAUX.
lis , liluris , maculisque brunneis commixtis , Ely tris longitu-
dinaliter striatis. Longueur, 2 pouces i/4 anglois.
Les caractères génériques et spécifiques sont en latin , ainsi
que le développement de diverses parties, dans la plupart des
articles traités dans ce recueil. (de R.)
Die familien der Blattwespen und holzwespen nebst einer
allgemeinen Einleitung zur Nalurgeschichte der hymenop-
teren. (Les familles de Mouches à feuilles et Mouches à bois,
avec une instruction générale sur l'Histoire naturelle des
Hyménoptères.) Von Dr. Theodor Hartig. , in-8°. Berlin
1857.
C'est un ouvrage complet sur la première famille des
Hyménoptères de Latreille, les Porte-scie, Tenthredines et
Urocerates. Il me paraît nécessaire de consulter cet ouvrage,
lorsqu'on s'occupe de cette famille , et l'on y trouve des ren-
seignemens précieux. Il est entièrement écrit en allemand ; il
eût été à désirer , pour les personnes qui ne connaissent pas
cette langue , que les caractères génériques et spécifiques fus-
sent en latin. 8 planches lithographiées avec habileté , donnent
les figures de plusieurs insectes , de leurs larves et de leurs
diverses parties , avec beaucoup d'exactitude et une grande
perfection. (De R.)
Nouvelle espèce de^Prostome du sous-genre Teirastemma,
par MM. Girvais et Vanbenedin.
Dans l'article Planaire du Dictionnaire pittoresque d'histoire
naturelle, M. Gervais a résumé en grande partie les travaux
des principaux auteurs sur les animaux que les naturalistes du
dernier siècle et du commencement de celui-ci ont confondus
en un même genre sous la dénomination de Planaires ( Plana-
ria). Il y décrit une nouvelle espèce de cette famille, apparte-
nant au genre Prostoma de Dugès. M. Vanbeneden et moi ,
dit l'auteur, avons trouvé à Cette une nouvelle espèce de ce
sous-genre Tetrastemma d'Ehrenberg , le Prostome porte ban-
deau, ProsU {Tetrastemma) fasciaturrij Nob. Il a le corps li-
péaire et long de près d'un pouce ; sa couleur est jaune orangée
NOUVELLES. 32']
et SCS deux paires de points pseudo-oculaires sont séparées par
une tache transversale noire en forme de bandeau. (G. M.)
NOUVELLES. >
MM. Mouatt et Gheude , jeunes naturalistes belges qui vont entre-
prendre , sous le patronage de leur gouvernement , une exploration
scientifique de Tile de Madagascar et de la côte de Mosambique , vien-
nent de partir.
On sait que ces zélés et intrépides voyageurs ont ouvert une sous-
.cription pour donner aux naturalistes le moyen de s'associer à jleur
belle entreprise ; ils ont créé 80 actions de 250 fr., dont plusieurs ont
été prises par des naturalistes belges et français ; parmi ceux-ci , nous
citerons MM. de La Fresnaye , de Bomand , de Spinola , et nous-
niênie. Chaque action donne droit à une des collections d'objets de
Madagascar et de Mosambique dans les proportions suivantes. Savoir :
Soit , Une collection de 700 espèces d'insectes de Madagascar ou
500 seulement de la côte de Mosambique i — ou 50 espèces de plantes
vivantes; — ou 500 de plantes sèches ; — ou dO à 15 de mammifères;*
ou 75 d'oiseaux ; ou 100 de reptiles et crustacés ; ou 100 de poissons ;
100 de coquilles fluviatiles ou terrestres; ou 300 d'espèces marines.
Chaque souscripteur à une action , a' de plus le droit d'acheter,
avant toute autre vente et au même prix , une collection d'une valeur
de 1000 fr., etc.
S'adresser pour souscrire et pour plus de renseignemens , [au bu-
reau de la Revue Zoologique, et en Belgique à M. Scheidweiler,
professeur de Botanique à l'Ëcole Vétérinaire de Bruxelles. La sous-
cription est irrévocablement fermée le 30 mars 1839. {affranchir.)
Nouveaux membres admis dans la Société Cuvierienne.
No 149. M. C. F. Latont , propriétaire et naturaliste à Lyon, pré-
senté par M. Requien.
N» 150. M. DuvAL, professeur d'anatomie et de physiologie, etc. ,
à Bennes , présenté par M. Guérin-Ménexnlle.
N° 151. M. Vauder-Hoeck , libraire à Leyde , présenté par M. ^r-
thus Bertrand,
REVUE ZOOLOGIQUE,
TABLE ALPHABÉTIQUE
POUR l'annèp i838.
Académie des sciences. Gue'rin-
. Ménevine*
AcaniUodoft P^litii (ArgcUn .)GHe'r.
Me'a.
Acarns (Aracho.) Huxard.
AcriâQ\ùer«s roseus (Qis.) Dumor-
tier.
Adesinia (Ins.) Fischer.
44et de ^os^viUe, )IOQ»fl«a et vi-
hrions.
Jgassiz. Amphigonus.
Aimé. Corail
Ao^pips (Aftat.) Serres.
-T Breschet.
Amphigonus (Mam.) Àgassiz.
Amp^ioftyçb» vei^usl^ «I, diçaiçliMîi.
(las.) Chevrolat.
Amphitherium (Mam.) Blainville,
Amyot. Syst. nerveux.
— nomenclature.
Anacolus (Ins.) Menetrie's.
Analomie comparée. Duvernoy.
Animaux spermatique des plantes.
Meyen.
Annélides chtftopodes. Gervais.
Anoplures (Ins.) Denny.
Anthelme. Céphalomètre.
Anthrènes (Ins.) Guérin-Mén.
Atttliarhiou» z^mi», (lo?.) Wçs-
mael.
Appareil génital. (Anat.) Coste.
Arahes. Renpiarqwes, çtc Jjarrey.
Ardea calceolala (Ois.) Dubus.
Argynnis paphia (1ns.) Wesmael.
A^tacus Ifiucoderooa (Crust ){*u^ch,
Atlas dUiist. nat. A. Comte
Aube. Coléoptères.
291
3o7
57
i2I
1
Hachman. Sorex et Lapins. 290 ;
Badham. Sensibilité des Iniect««.
^qillon. Cygnes.
Baland. Voix humaine
Baleine (Mam.) Roussel de Vauzè-
me.
Barbier Monlault- Falco.
Batraciens (Rept.) D'uméril, Tschu-
di, 164 < Bibron.
Bavier. Gammarus.
Baiiperlhuy, Monades et vibrions
Be,lL Galictis. 2QO
Beroc santonum (2^oopb-)L^$'Q9 «^
Bibliolh. Entomol. Lequien.
Blainville. Mammifères, •j'6. Sjsl.
deqta^f», \^\ \ DidelpbèÇ. }^S<i
HjœnodonetÈlepbas, amphithe- ^
rium. Cygnes. 244» 3o6 et Soy
Blaive. Lixus. 3o4
Bibron, Batraciens. 164
Boa constrictor (Rept.) Roberton. 2o5
Bolelophagus (Ins.) Wesmael. 117
Bomborum Daniœ , etc. (Ins.)
Schiodte.
Bonaparte. Rhamphocèl« 8; Maai-
niifèjes.
Bory de St. Vincent. Guacharo.
Bourdon.^ vers à soie.
Bourjot, insectes nuisibles, T?3}
Tortue Luth. 269 ;DiHOlherium. Sog
Brachélytres. (Ins.) Runde. 33
Brachin.us mçlanopterus etRivi^rii
(Ins.) Demay.
Brachiopodes, Broderip. Grant.
Bracbyplérolc écaillé (Ois.) Pe la
Fresnayc.
Bracon inilialor (Ins>) Wesmael.
3oo
208
23
149
224
4
UÇ^-E ALPy.A!»ÇTIQUE.
^^
B randt. Cilnhicles. ii/ilColeoptèrcs (speçies, etc.) AuW. a6^
Jîrai/rt. SlropUostoma. 323 Coléoptères nouveaux. Comolli. Ii5
Mreicfiet. SqueUne y 2y5 ; OEufs Coléoptères nouveaux. W. Hairri*. 117
de mammifères, 6 ; Âmnios. 3o8
— Diuolherium. 3oQ
Broderip. Bracliiopodes, 1^9; Ca-
lyptrœidse, l49; Clavagelle , l54 ;
Cliama. l54
Bruejre. Perles des Unie. 3i i
Brunel-Lagrange. Vers à soie. 73
BuUécDs (Moll.) Grateloup.
Buprestides (Ins.) Mannerheim. 158
Buprestis (Ins.) Ghevrolat. 55
Bupreslis Lanierii (Ins.) Chevrolat* 28>o
Buquet. Sphsnognatlias , io4
— ^goidus, aSSi Phacellus. 24^
Galamaria versicolor (Rept.)RaQ-
»ani. 85
Callicliroma columbina. Guërio. 282
Galyptroidœ (Moll.) Broderip, i49
— Owen. i53
Campagnol (Ma m.) De Selys Long-
cbanips. 25 et 248
Canaux péritoneaux. Martin S-
Ange.
Çantraine. Cypselus.
— Mytilina.
Carabiques (Ins.) Guérin-Me'n.
Corocoila uncigera (Moll.) Petit.
Carron du F il lards. Yeux.
Gassida metallica (Ins.) Demay.
— Cbelidonaria. Demay.
Catapiesis columbica. Cbevrolat.
Catarbactes chrysolophus ( Ois. )
Brandt.
Céphalomètre. Anthelme.
Chama (Moll.) Broderip.
Cbauve-souris. Rousseau.
Cbauve-souris (Mam.)'W. Cooper.
Chanvet. Dragonneau.
C/ievrolat. Coléoptères de Cuba,
279; Buprestis, 55; Cypbus, 56;
Catapiesis, 386; Polyzonu^, 288;
Galleruc.1. 288
Cliyasognathus Feislhamelii. Gué-
rin-Mén. 287
Cbrysomeia Poeyi cl apicicornis.
Cbevrolat. 285
Cicindcla Latr«ill\ et Audauini*
Gory. a52
Cionus (Tns.)Vallot. i()3
Clav.igelle (MoU.) Broderip. l54
Clavigcrs (lus.) Scbmidl. 3
Clavigcr (Ins.) Crémicro. 239
Clyliira 4 — punctala ( Ins. ) Cré-
mière. 122
Corlenu. Nécrologie. 71
Colaspis atia (Ins.) Vallut. Qi
Coléoptères , «Réiana, Heer. 87
Coléoptères de CoastaiUiooplu,etC.
Ménctriés. i83
Coléoptères du Caucase , etc. Vic-
tor. .. 229
Coluraba risoria. Nordraana. 29!
Comolli. Coléoptères. 1 15
Comte (Acbille). Atlas melb. io8
Comte (Mme A.) ^ist. nat., etc. l4
Cooper ( "W.) Cbauve-souris. 7
Coquilles fossiles. De Konniok. i42
Coquilles foss. Desbayes. \^
Coquilles foss. , lilbophages. Eu-
des Dcsloogcbamps, S&
Coquilles foss. Micbelio. 295
Corail fossile. Aimé. 270
Caste. Ovologie du kanguroo, 18
Appareil génital. 3^
Coudret. Electricité animale. 289
Crémière. Cténisle, 55; Clylbra ,
122: Claviger. s39
Crisie (Zoopb.)M. Edvrards 53
Crocodiles (Rep.) MuUer. 258
Crustacés, géograpb. M. Edwards. I03i
Crustacés, respirât M.Edwards, aa^
Crustacés fossiles. Puscb. aOJ»
Çryptostemma "Westermanni. (A-
racb.) Guérin-Mén. U
Cténistes (Ins.) Crémière. 55
Cuba, bist. nat., etc. Sagra. 2J(6 355
CurcuUo zamiœ Wcsmacl.
Cyclocepbala rufo-aigra (Ins.) De-
may.
Cygne. Blainville.
Cylloceria (Ins.) Scbiodle.
Cypselus apus (Ois.) Canlraiae,
Cypbus consularis (Ins.) CbeTtft-
lat.
Dactylomys. 1$. Geoffroy.
Damicerus. Spinola.
De Candé. Oiseaux nouveaux.
De la Fresn(iye.P»ssereini%: «76;
3Qa
307
ido
56
22^
Martii
Bracbyptérolle
çbasseur, 224; ('■tyles, 224 >
— Obs. surSwainsoA.
Delnizer, Hyénondontç.
Deiessert. Osseo^. fossiles.
t}eltil. Triton.
Demay. Coléoptères nouv.
Dtnny. Anoplures.
Dents. Retzius.
De quelques ins. de Sardaigne
nçuv., etc. Gêné.
Dermestes. Organes sexuels (las.)
Rousseau.
Desha^es. Hélices, 19 ; Coquilles
fossiles.
l&
235
16a
5o8
t6o
23
235
37
27
78
i33
33o
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Ù'Homlfres Firmns. Nermcè ,
— Vers à soie.
Dictionnaire d'hist. nat.
Didelphe de Stonesfield { Mam, )
Blainville.
Uidclpliies foss. (Mam.)Valencicn-
nes . Bresc
Dinothérium. B het.
— ourjot.
Diphucepbala (*°s.) Waterhoiise.
Diptères exotiques. Macquart.
Distribution geogr. des passereaux.
d'Orbigny.
Domestication des animaux. Isid.
Geoffroy St-Hil.
D'Orbigny. Distr. ge'ogr. des pas-
sereaux, i8; Homme américain.
D'Orbigny et De la Fresnaye Oi-
seauv nouveaux.
D'Orbigny. Galerites Lanierii.
Dorypbora testudo (Ins.) Demay.
Dragonneau. Charvet.
Dreissena(Moll.)Van-Benedea. 26.
Duhus. Ibis oHvacea.
— Ârdea calceolata.
Dngès. Physiologie, 171 ; Traite'
de pliysiol.
Dnjardin. Zoospermes , 87 et ^9 ;
Éponges, 66, Insectes. 86;Spou-
giiles, igS; Microscope.
Dumcril et Bibron. Batraciens.
Duméril. Batraciens.
Dnmorlier. Acridolbères ,
— Orang-outang.
Diiponchsl. Tioie'iles.
Detrochet. Muscardine,
— Hirondelles.
Duvernoy. Musareignes, 72; Ànat.
comp., 2/^7 ; Liniules.
199
il
62
3oo
Eripbus dimidia ti pcnnïs.(Ins.) Ghe-
vrolat, 282
Erpétologie de l'Amérique. Hol- 3 17
brook.
Eryon (Crusl.) Meyer.
Eiide Deslongchamps. Coquilles
fossiles.
Eumolpus pretiosus (Ins.) Vallot.
Euramphus. (Ins.) Sliuckard.
297
85
7ï
325
20:^
164
27 '4
142
3o9
>9
6^
Eburia Lanierii, subangulata et di-
midiata. Cbevrolal. 283
Ecbimys. Is. Geoffroy St-Hil. 100
Edwards {Milnes). TubulJpores ,
• 17 ; Crisies et Hornères, 52 ;
Crustace's, 19361242, sang. 208 et 3i i
Bgerton. Poiisons foss. 38
Elapbidion Poeyi. Gue'rin-Me'n. 284
Elaphocera obscura (lus.) Ge'ne'.
Electricité animale. Coudret.
Elephas primigenius. Delessert.
— De Blainville.
Embernagra albinucba ( Ois. ) 3o9
D'Orbigny et De La Fresnaye. i65
Encelade (Ins.) Guérin-Mén.
Enlomological magazine
Epiderme. Floureus.
Eponges. Dujardin.
Erotylus Guerini (Ins.) Demay.
Erolylus Debauvei, 23; Wigripcn
»is, 24; Nigroibialis,
3
289
3o8
309
Falco cinerascens (Ois.) Barbier-
Montault. 121
Fâvand. Vers à soie. i33
Fauna bor. amer. Kirby. 4^
Faune cntomologiquc de l'Anda-
lousie. Rambur. i56
Fischer de fValdheim. A-desmii. 3 16
Flourens. Membranes. 34.
— Epiderme. 275
Fredericelle. (Zooph.) Gervais. 3ii
Fulgora laternariu(Ins.} Wesmel. 144
142 Galleruca Subvittata (Ins.) Demay.
Galleruca Smaragdipcnnis. (Ins.)
257 Cbevrolat,
Galerites Lanierii. (zoopb.) D'Or-
bigny.
Galictis. Tb. Bell.
Sammarus pulex. (crusl.) Bavier,
Garnot. Nécrologie.
Gêné. Ins. de Sardaigne.
Geqirroy St.-IIil. (Isid.) Gœtbe .
35 ; Oiseaux nouv , 5o ; rapport
sur un méin. de Jourdan, mam.
nouv., 5; Domestication, ii3;
Zool., 80; Ecbimys, Loncbères,
Heteromys et Nélomys.
Geoffroy St-Hilaire , Ossemens
hum., 129; Soi pour soi, 97;
Oiseaux mouches , 99 ; Marsu-
piaux, 206; Monstre doub]e,'245;
Monstruosité, 3io; Jumelles.
Germar. Insectes fossiles.
Gervais. Annelides, 38 ; Myrme
cobiusf, 242; Péripate, 264»
Prostoma , 326; Polypes ,
Globicornis rufitarsis et Fulvipes
(Ins.) Guérin-Mi'
Gluge. OEufs des mammifères,
Hydatides.
Gobius (Poiss ) Nordmann,
Gory. Cicindéles.
Grant. Loligopsis , 148; Sepia vul-
741 garis . 149 ; Brachiopodes ,
325: Grateloup. BuUccns.
275 Griinaud de Caux. Ovologie.
ÇiQ Guacharo (Ois.) Hautessier.
23 Giiérin - MéneviUe^ Acanthoilon et
I Cryplostemma , li; Phylloce-
241 rus, 12; Lissomus, i3 ; Paus-:'
23
3i6
292
i'43
270
27
99
278
367
i39
6
145
29 i
25»
%
109
164
ÎAËLË ALPHABÉTIQUE.
33t
«Us , Troclloideus , 20 ; Plcsiès,
56 ; Enceladc et Siagone , 4?»
OEdcinera,39;Carabiqucs, etc.,
133; Ins. nuisibles à l'agric. ,
125; Globicornis, iSg; Myzine,
lo3-. Tesserocère, io4; Piezorho-
palus, 107; Anlhrènes, 170;
Acade'mie des Se. , 246; Traite',
etc. , 255 ; Mag. de zool. , 256;
Coleopt. de Cuba , 279; Phœdi-
nus, 287; Cbyasognailius. 287
Guide prat. pour le tr. des mal
de» yeux. Carron du Villards. 256
Gnjon. Musca Carnnria , i32
— Monstruosité. 3o9
Hollmann. Osteologie. 37
.^«rns. ('^f^.^ Cole'oplères. 117
Hartig. Tenthredrines. 326
Haittessier. Guacharo. 164
Heer. Me'lam. des col. , 87; Distr.
ge'ogr. des col. de la Suisse. 89
Hëlices (Mol!.) Deshayes. IQ
Hélix Sardiniensis (MoU.) Porto 220
Hëmiptères (rns.)Spinola. 4^
Hémiptères (Ins) Hope. I16
Hétéropus (mam.) Jourdan. 5
Hexacanthusmacrocepbalus(Poi8s.)
Nordmaun. 294
Hisl. Nat. , etc. M^e A. Comte. 14
//odgson. Virus. Iï5
^o/ÀrooA. Erpétologie. 3t7
^o//a/t/. Zoologie. l45
Homme américain. D'OrLigny. 195
Hope, Hémiptères , ii5 ; Manuel. 23?,
Homère. Zoopli. M. Edwards. 52
ffiiber. Méiipone. I2o
Hnzard. Acarus. 53
Hydatidet (zoopli.)Gluge. l45
Hydromys fulvoventer mam. Jour-
dan. '
Hynœodon (mam.) BlainviTe. 3o(
Hycnodonte (mam.) De Laizer et
Parrieu. 162
Hylochares Lanierii (Ins.) Guérin 279
Himantopterus(Tns.) Wesmael. )2o
Hirondelles. Dutrocliet. 66
Ibis olivacea (Ois.) Dubns. \li\
Ichthyologie. Valenciennes. 2^4
Insectes qui détruisent les forets.
Ratzeburg. 53
Insectes. Promenades d^une natu-
raliste. Dujardin. 86
Insectes nuisibles aux groseilles.
Bourjol. 123
Insectes daiis TamLre. Myravigna. 168
Insecta-Lapponica. Zctterstedt. 228
Insectes fossiles. Germar. 26
lotrod. à Tent. Lacordaire. 3
Jncquemin. Bureau de traduction 3o3
Jourdan. Mam. nouv. 5
Jumelles de Prunay. Geoff.-St.-H. 273
Kanguroo irma (mam.) Jourdan. (
Kickx. Limas. l4
Kirby. Faun Lor. Am. 4'
Lacordaire. Intr. à l'entr.
Lafresnaye. Rliamphocelus
— Moqueurs . 54; Passeraux
Lafresnaye et VOrhigny. Oi
seaux. i65
Lait. Turpin. 34 et 35
Lamhotle. Tliéridion. 38-l43
LampyrisGuyanensis(Ins.)Deinay. à3
Lanier, Coleopt. de Cuba.
Lapins. Bacbman.
Larrey. Arabes.
Lartet. Ruminans ,
— Mastodonte.
Laurent. Limaces, 53; Œufs, l55;
SpoDgilles, 188 et
LemaMarginatael Poslica, Guérin.
Leon-Dufour. Odynères.
Lépidoptères de la Belgique. De
Selys Longchamps.
Lépidoptères de la Grande-Breta-
gne. Wood.
Lepidosiren paradoxa. (Rept.) Nal-
terer.
Leptoconchus (Moll.) Rbppel.
Les jeunes naturalistes. S. Ulliac.
Lesson. Mergus, 8; Beroé, 80; Mé-
duses, 121 ; Testacelles, 249;
Tbitrée , 276; Oiseaux mouches,
3i4 ; Mastologie.
Libellulines. Selys Longcliamps. ^7
Limaces (Moll.) Laurent. 53 et I05
Limax Sowerbii, subfuscus (Moll.)
Kickx.
Limules (Crust.) Duvernoy.
Lissomus (Ins.) Guérin-Mén.
F.ixus Turbatus (Ins.) Blaivo.
Loi d'attraction de soi pour soi.
Geoffroy St.-H.
Loisehur-Deslonchamps. Vers à
soie.
Loligopsis (Moll.) Grant.
Lonchères. Is. Geoff.
Loxia Haïtii (Ois.) Ricord.
Lymnées (Moll.) Poucbet.
Lymnœeus glulinosus (Moll.)Van-
beneden.
35
:. i34
279
291
2o3
285
193
47
42
3l2
l42
202
i3
3o4
97
6
148
100
.67
l32
143
Macquart, Diptères.
Macrobiolus (infus.) Scbultt.
Soo
«75
3Si
TABLt Al.i>&ÀfeÉTrQtJ6.
Macroscelide (i\Tam.) Wagner. 20^
Magasin cntomologique. 325
Mav;endté. t*hénoni. pliys. delà vie. I<)3
Maladie des poissons. Ponzi. 3o0
Halacoîrtyïa làclea (Ifts.)Wesmael. I2i
Malacologie, etc. Maravigna. 264
Mara. insectivores , etc. Blainville. 70
Mammifètcs (classif.). Bohaparte. 208
J^andl. Tissus anim., l33; mus-
cles, i33; Sécrétions, 244; Sang.
Mannerheim. Biiprestides.
Alanuel des coléoptéristes. Hope.
Marlin-chasséar rousselin. De \i
Frcsnayé.
MartinS-Ange. Traité, etc., 235;
Canaux péritoneaùx , 48 ; Scor
pions.
Maravigna Ins. dan^Tambre.
Malacologie.
Marsupiaux (Mam.) Geôf. S.-Hil.
Hàrginella Kieneriatta. Petit.
Magasin de soologie. Guérin-Mén. 256'
Marcel de Serres. Moufflôh.
Mastodonte (Mam.) Larlet.
Mastologie méliiodique. Lcsson
Malieucci Torpille.
Méduses. (Zoopl.) LeSSôn.
JWiegasiyïus (Ins.) Schiodle.
Melipone domestique (Ins.) îïnl>er. 12a
Melonlonllia vùlgaris. Mûastrûo
site. Silbermann.
Membranes. Flourens.
Me'nélriés. Coléoptères , etc.,
-- Anacoltts.
Mergus merganser (Ois.) Lesson.
ïflcsiles variegata. Is. Geof. S. ftil,
hleyieriy Ânim. sperm. des plantes.
Meyer. Eryon.
Michaïtd. Mollusques.
Michelin. Coquilles foss.
Micheloiti Zoo|'li. diltiv.
^ilcroscope. Dujardin.
Microscopiques. Relzius.
Milnés Elwards. Académie des
Sciences.
Mitrorhynclius. Wesmaël.
Mittre. Rhjnuperus.
MoUusqufS de Sicile, etc. Pliilîppi.
Mollusques. Potier et Micliaud.
Monades. Infus. Beauperlliuy et
Adet de Rosevîllc.
Monstre double. Geof. S.-Hil.
lAoustre bicorps. Guyon,
— Geof.S-Hil.
. ÏWoqueurs (Ois ) De La Fresnaye.
MoufBon. Marcel de Serres.
Millier. Crocodiles.
Musareignes ('Mam.) Duvernoy.
Musareignes. Bracbman.
Musca cainaria (Ins.) Larve :
Guyon.
Muscardine O****) Dulrochet.
Muscles. Mandl. t33
Musée de Cuba. Poey. 3o4
Myrmccobius. (Mam.) Gervais. a4«
Mytilina (M0II') Cantraine. i43
Myzine ïlousselii (Ins.) Guérid. io3
3o9
i5«
232
224
i5
m
264
2Gb
20
544
27.')
3l2
991
121
,39
90
34
i83
268
8
5.
•94,
297;
227
2Q5
î
2o4
3t>
Natterer. Lcpidosiren. 4**
Nelomys. l's. Geoffroy. St-Hil. 100
Nérinée gigantesque { Moll. )
D'Hombres-Firmas. »?' 7
Nomenclature. Amyot. l33
iVc*r<//n«rn/i. Sphinx , l84;Golum-
ba, 293; Hexacanthus. 294
Nosoderma échinatum (Ins.) Gué-
rin-Mén.
Nymphalis populi (Ins.) Wesmael.
280
144
274'
3o2
i5o
86^^
127
Odonlocera brachyptera. CbevrO-
lat.
Odynères (tfls.) Léon fiufour.
Qdynères (Ins.) Wesmael.
OEdemera Blossevillei. Guérin.
OEgoi^us cbiiiensis (Ins.) Buqtiet. 253
Œufs des mam. Breschet.
OEufs de limaces. Laurent.
OEul du kanguroo. Owen.
OEuvrcs de Goethe. Is. Geoffroy
S.-Hil. -
Oiseaux-mouches. Osleologie. Is.
Geoffroy S.-llil.
Oiseaux-mouches. Lesson.
Orang-oulang. Dumortier.
Oriolia Bemieri. I s. Geoffroy Sl-H.
Orpheus (Ois.) De La FreSnaye.
Ossemens fossileà. Puel.
Ossemens humains, etc. Geolfroy-
St-Hil.
Ostéologie comparée de la lête.
Hallmann.
Outardes (Ois.) Ruppel.
Ovologie du kànguroo. Coste.
Ovologie. Grimaud-de-Caux.
Owen. OEuf, 52; Colyptrœide,
l53; clavagelle.
36
245
3oQ
3io
54
11
285
193
.45
39
6
ï55
52
35
99
3i4
3o9
129
T09
54
3fc
i6t
ï9
6
162
ii5
Paludicelle, (Zooph ) Gervais.
Panopée (Moll.) Valenciennes.
Prt/'flt'ej-. Salamandre gigantesque.
Paradoxurus philippensis. (Mam.)
Jourdan.
Pàrien. Hyénodonte.
Parus (Ois') îlodgson.
Passereaux (Ois ) La Fresnaye. l34-i7"
25â,Panssns (Ins.) Guérin- Mc'n. 20
72 Péiipate. (Myriap.) Gervais. 264
290jPeiles des huîtres. Simon. S'O
jpcrles des unio. Brueyre. olT.
l3'i\peiit delà Saussaie. CarocoUi;,
f! pleurolome et margiDelle. ^ 20
ÏABIÉ ALPttÀBÉtiQtE,
Pliacellus (fnj.) Buquol.
Plii'nomônei pliys. de la YÎo, olc.
Mancndie.
Philippt. MollusilUe» ^e Sicile.
Pliilepitia sericea (Ois.) Is. Geof-
froy Si Ilil.
Plioedinus (Ins.)Gii('rin-Mp'n.
Phyllocerus (Ins ) Gue'rin-M«5n
Philosopliic nal Geoffroy St Hil.
Physa pytum (Moll.) Porro.
Physiologie comparée de l'hohime,
elc. Diigèg.
Pliylononius CuhaR. Chevrolal.
Phosplièncs. Savigoy.
,Piczorlu>palusDitiduIus(Ins.)Guc>
rin-Me'n.
Pityles. (Ois.) De la F'-esnaye.
Plesies (Ins.)Guërin-Men.
Picuroloma sittislralis ( Moll. )
Petit.
Pneumoilérmon yiolàcetltil (Moll.)
Vao Bcneden.
Poey. SolenodOii.
>— Muse'e de Cuba.
Poissons fossiles. Egerloii.
Poissons. Mal.Tdic. Pon*i.
Polyblastiis (Ins.) Siliiodte.
Polypes. Gervais.
Polyzonus manillarum Chevrolaf.
Pompilidatuitt t)ahiœ ( lûS. )
Schiodfe.
Ponti. Malade des poistôtts.
Porro. Hélix et Physa.
Potiee. Mollusques.
Poiichet. L^mnées.
Pi-ostoma. (Zooph ) Gèfvais.
Prolococtuâ. (ïnfus.)Tiirpitt.
PeIaphesetClavigcrs(rn8 )Scinidl.
Pipra pareolides (Ois.) D'Orbigny
el De La Frcsnaye.
Pyrale de la vigne. Sambin.
Pue/. Ossemens foss.
— Renne fossiles,
Pitsch. Crustacés fossiles.
Ptftmbnr, faune de l'Andaiounie.
Ranjani. Cilaniâria.
Ra(iiel/urf(. Insectes qui dctruiiefit
les fo.ôts.
Reiiné Possile. (mam.) Puel.
Respiration de* Griiitacés. Ed-
wards.
nelziiK. t)cnts !Î7; Microscopii|ues.
Revue Entomologique.
Rli.tniphocetus Liiciani (Ois ) La-
fresn.iye.
Rhamphocelus Icleronolus (Ois.)
Bon.iparte.
filiinoceros licliorhinus (Mam.) Va*
Il nciennes.
hliynopefuj (Rcpt ) Millre,
12
80
22:")
14,
10,
'Il
l32
16
3o,
31
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3q()
288
299
3o|
224
227
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3a6
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3
16.5
65
265
i56
85
53
34
242
36
228
54
Itiiord. Loxia.
HoOerfon. Boa.
Hoiiasenti. Dermestcs.
— Cbauvesouris.
Housscl de ymizeme. Baleine.
Miiminniis fossiles. Lartct.
fiiinde. Brachélytrcs.
Paippel. Outardes.
— - Leptoconchus.
206
32
227
i53
Sagra, hisl. nat. de Cuba ; 226.
Salamandre gigantesque (Rept.)
Paravey»
Sambin. Pyrale.
Sang. Mandl.
Sang des Anne'lides. Ëdwariîs.
Snrcophaga (Ins.) Wesmael.
Saiilcy (de) Sole'mye.
Sai>ir>ny. Phosphènes.
Scarabaeus phosphoreus (îns.) Val-
lot.
Sihmidl. Pselapbes et CUvigers.
Schiodte. Bomborum , etc. 3oo',
Ichneumonides. 189; Pompilles.
Scoliostoma (Moll.) Braun.
Schtiltz. Macrobiotus.
Scorpions Martin S. -Ange.
Se'crëtions , Mandl.
Selys Longchawps. I épidopt. et
Lebcllulines. l{n; Gaiiipagnots.
Sensibilité el intelligence de» insec-
tes. Badham.
.Sepia vulgaris (Motl>) Grant.
Serres. Âmnios.
Siagones (tns ) duériti-Me'n.
Silbermann. Melolontha. 90 ; Re-
vue tftt. 22 et
Simon Perles des huîtres.
Sole'mye. De Saulcy.
'■•olenddon (Mam.) Poey.
Solcnoplera cinnamipennis et ful-
vipcs. Chcvr. 281 el
Sort-x. (Mam.) Bachmann.
SphœttOgttàtUs prionoldeâ (ÎB*.)
Buqtiet.
Sphargis luth. Bourjot.
Sphinîc ahopos (Ins.) Nord'manù.
Spinola. Hémiptères.
Spongille.(Zooph.) Laurent 188 et
Spongilles (Zooph.)Turpin.
Squelette. BreSchet.
Stenochia ameihystina. GUe'rin.
Siropliosloma (Moll.) Braun.
Sfiutficird F.urampbus,
Swainson. De Lafresnaye.
SynnalaxisGandci (Ois.) d'Orb., cl
De La Fresnaye,
Système dentaire, etc. Blainville.
Système nerr. gangl. Amyot.
235
6?
3o<j
208
145
102
il
299
3»J
275
25 1
244
248
lit
74
298
3io
102
16
382
290
104
i
2o3
• 9'>
27.^
281
3x3
325
235
i6.'ï
i3a
" 334
TABLE ALPHABETIQUE.
Tamalia gularis (Ois.) D'Orbigny
el t)e La Frcsnaye. l66
Tapir gigantesque. Breschet. 3og
Tchilrea(Ois.) Lesson. 279
Tenthrcnides (Ins.) Hartig. 336
Tesserocère (Ins.) Guérin-Me'n. lo^
Testacelles.Moll, Lesson. 24»
Tetrasiemma. Zooph. Gervais. 320
Theridion. Lamhotte, 38 et 1^3
Tineiles (Ins ) Duponcliel. 19
Tissus organiques. Valenlin. 5i
Tissu cellulaire. Turpin. 73
Tissus animaux. Mandl. l33
Torpille. Maleucci. 99
Tortue luth. (Rept.) Bourjot. 269
Traité éle'm d''hist. nat. Guérin-
Mén. et Martin S.-Ange. 255
Triton tnarmoralum. Deltil. 160
Troclioideus Desjardinsi, (Ins.)
Gue'rin-Me'n. 20
Tschudi Batraciens. I74
Tubulipore Polyp. M. Edwards. 17
Turpin. Lait., 34 et 35; Tissu cel-
lulaire , 73 ; Prolococcus , etc. ,
193 ; Spongilles. 19^
Vlliac Trémadeure (Mlle S. ) Les
jeunes ^Naturalistes. 24
Vaïenciennes. Panope'e , t6i ; Di-
delplies, 199; lehlhyologie, 244»
Rhinoce'ros. 3o5
Valentin. Tissus. 5i
Vallot. Cionus, i63; Insectes. 71
Vampire (Mam.) Waterton. 90
Van Beneden. Pneumodermott <
142; Lymnϝs, i43; Dreissena,
26 et 143. Tetrastemma. 3»0
Vers à soie. Loiseleur Deslon-
champ. 6
Vers à soie (Ins.) H. Bourdon. 35
Vers à soie. Table syn. Brunet-La-
grange. 73
Vers à soie. Fevand. l33
Vers à soie. D'Hombre^s-Firmas. 193
Vespa muraria (Ins.) Wesmael. i45
Vibrions. (Infus.) Bauperthuy et
Adet Roseville. 36
Victor. Cole'oplères. ' 229
Voixhumaiiïe. Baland. 37
ff'''iigner. Macroscélidcâ 2o4
TVnterhoiise. Diphucephale. * 62
Waterton, y nm^'iTei 9°
Wesmael. Boletopbagus, 17 ; Hi-
manlopterus, 120; Maîacomiza,
121; Bracon, i43 ; Fulgore, i44;
Nymphalis, i44; Argynnis, l44î.
Vespa> 14^ > Sarcopbaga, l4â;
Mitrovhyncllas. 3o2
Wood. Lépidoptères. 64
Zetters^tedt. Insecta laponica. . 22o
Zoologie. Is. Geoffroy St Hilaire. 80
Zoologie. Nouveaux éle'mens, etc.
Hollard. 145
Zoophitologia diluviaiia. J. Micbe-
lotti. 37
Zoospermes des plantes Meyen. 194
Zoospermes. (Infus.) Dujardin, 37 el 49
FIN DE LA TABLE.
Nota. Divers libraires de Paris ayant reçu de leurs correspondans
plusieurs demandes de souscription à la Jievue Zooloyique^ sans que les
personnes qui font faire ces demandes se soient fait connaître'et. pré-
senter pour faire partie de la Société Cuvierienne , nous nous sommes
décidé a ne pas refuser ce placement d'exemplaires , qui profitera
toujours à la Société ; mais les personnes qui souscrivent ainsi sans
faire partie de la Société , ne jouiront d'aucun des droits des mem-'
bres. Us n'auront pas le droit de faire insérer leurs articles et ne par-
ticiperont pas aux avantages de l'association j ainsi , quand le nombre
des feuilles de la Revue sera augmenté , le montant de leur abonne-
ment augmentera , tandis que les membres ne paieront jamais que
leur cotisation de 18 fr. ( Voyez le Prospectus. )
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