Skip to main content

Full text of "Revue Zoologique par La Société Cuvierienne"

See other formats


4^** 


o      ■^./ 


REVUE 


ZOOLOGIQUE, 


PAR 


LA  SOCIÉTÉ  CUVIERIENNE. 


Année  1838. 


stm^i 


1^1  iïO  JOOS 


7MPIIMERIR  DE  COSSON,  RUE  SAINT^GEBMAlN-DES-PRES  ,  9. 

5302  AI 


AVANT-PROPOS. 


Le  nom  du  célèbre  Cuvîer  fait  assez  époque  dans  la 
Science,  pour  qu'il  soit  superflu  de  présenter  ici  l'histoire 
des  beaux  et  utiles  travaux  qui  lui  ont  mérité  une  ré- 
putation universelle ,  et  pour  que  nous  cherchions  à  jus- 
tifier autrement  l'idée  que  nous  avons  eue  de  mettre  sous 
son  patronage  la  Société  que  nous  fondons ,  et  qui  est 
destinée  à  propager  l'étude  des  sciences  dont  ce  grand 
naturaliste  a  tant  reculé  les  limites.  En  effet,  qui  ne  con- 
naît ses  immortels  travaux  sur  les  Ossemens  fossiles ,  son 
Anatomie  comparée  et  son  Règne  animal  ?  quel  est  le  na- 
turaliste qui  n'a  pas  été  saisi  d'admiration  en  étudiant  les 
beaux  mémoires  qu'il  a  publiés  sur  l'anatomie  des  Mol- 
lusques ,  son  Histoire  naturelle  des  Poissons  et  une  foule 
d'autres  ouvrages,  où  son  esprit  d'observation  et  de  cri- 
tique vient  s'allier  à  des  vues  de  haute^  philosophie»  qui 
ont  pour^  base  l'étude  des  faits?  ^  «^  '»"<>*»  *•«*  p**^f*»>nK 
«  Au  moment  où  ses  premiers  écrits  parurent ,  dit 
Tora.  I.  Année  i838.  I 


W 


^  AVANT-t»ROPOS. 

M.  Laarîllard ,  aucun  naturaliste  peut-être  ne  pensait  que 
la  zoologie  pût  encore  illustrer  un  nom.  Il  semblait ,  en 
effet,  que  Linnaeus,  par  ses  méthodes  précises  et  faciles; 
Buffon,  par  ses  tableaux  animés,  ses  vues  hardies,  et  cette 
alliance  inconnue  jusqu'à  tui  dé  la  science  avec  l'élo- 
quence ,  eussent  épuisé  la  matière  ;  mais ,  pour  l'homme 
de  génie,  la  nature  est  une  source  intarissable  d'études  et 
de  méditations.  En  appliquant  les  principes  de  la  mé- 
thode naturelle  à  la  classification  des  animaux.  M.  Cuvier 
parcourut  une  carrière  zoologique  non  moins  brillante  et 
non  moins  étendue  que  celle  de  ces  deux  grands  hommes. 

»  Ju«qù'àluï,  qttoiqu'efle -eût  occupé  GïHiiper^  Biuôi€n- 
bach,  Huïiter^  I>atibenton,  et  Vicq-d'Azyr^  l'anatoïnie 
comparée  ïi'âvait  ^guère  été  qu'un  objet  de  curiosité  «a 
de  dissertations  plus  cm  moins  ingénieuBes  ;  M.  Cuvier 
sut  en  faire  une  science ,  devenue  entre  ses  mains  la  base 
fondamentale  de  l'histoire  naturelle,  el  ia«ource  la  plus 
abondante  de  vérités  physiologiques. 

»Les  travaux  des  de  Saussure,  des  Deluc,  des  PaHas  et 
des  Werner,iparaissâient  av^ir  amené  la  géologie  à  la 
perfection  qu'elle  pouvaient  atteindre  ;  M.  Guvier ,  par  la 
découverte  d'un  genre  de  tnonumens  que  ia  nature  vi- 
vante a  laissé  dans  les  entrailles  du  globe,  créa  dans  cette 
science  un  nouvel  ordre  d'idées  ,  dont  les  développemens 
féconds  ont  changé  le  caractère  de  sa  philosophie. 

»  Tel  est  em  abrégé  ce  que  cet  Arioste  des  temps  mo- 
dernes a  fait  pour  la  zoologie,  pour  l'anatomie  comparée, 
et  pour  rhistoire  de  la  terre.  » 


AVANT-PROPOS.  3 

En  prenant  le  nom  de  Cuvier  pour  bannière ,  en  pla- 
çant notre  publication  sou»  ce  patronage  illustre,  et  à 
l'abri  de  tous  les  souvenirs  de  gloire  et  d'utilité  qui  se 
groupent  autour  de  li^i ,  peut-être  éveillerons-nous  les 
susceptibijités  de  quelques  naturalistes  novateurs  ,  qui 
essaient  de  fonder  une  école  différente  de  la  sienne ,  et 
qui  craindront  peut-être  que  le  journal  de  la  Sociéié  Cu- 
yierienne  n'imprime  aux  trayaux  zoologiques  une  direc- 
tion qui  ne  serait  pas  en  harmonie  avec  leurs  vues 
particulières;  ma^s  nous  n'avons  pas  à  nous  inquiéter  de 
(Ces  craintes ,  car  nous  montrerons  que  personne  ne  res- 
pecte plus  que  nous  les  idées  des  ^avans  qui  cher- 
chent à  faire  avancer  la  science,  sous  quelque  point 
de  vue  qu'ils  l'envisagent,  et  de  quelque  pays  qu'ils 
soient ,  pourvu  toutefois  qu'ils  y  mettent  de  la  cons- 
cience ,  et  qu'ils  uê  jcherchent  pas  à  déprécier  les  tra- 
vaux de  celui  qui  fût  une  des  plus  belles  gloires  de 
notre  époque  et  de  notre  pays.  Notre  Société  n'a  d'au- 
tre but,  en  définitive,  que  la  recherche  de  la  vérité, 
de  cette  vérité  que  cherchait  Cuvier  et  qu'il  a  su  trou- 
ver en  étudiant  d'abord  les  faits',  sans  être  dominé  par 
des  idées  préconçues  ou  par  un  système  adopté  à 
l'avance,  afin  d'arriver,  par  leur  groupement,  à  ces 
vérités  générales  que  l'on  peut  nommer ,  alors  seulement 
à  juste  titre,  des  lois  naturelles.  Du  reste,  nous  ne  pré- 
tendons imposer  aucune  règle  aux  membres  de  l'asso- 
ciation ,  et ,  en  laissant  à  chacun  la  liberté  d'envisager 
la  science  suivant  sa  manière  de  voir,  nous  croyons  faire 


4  AVANT-PROPOS. 

ce  que  Cuvier  lui-même  aurait  fait  s'il  eût  vécu ,  et  s'il 
s'était  établi,  sous  sa  présidence ,  une  Société  semblable 
à  celle-ci. 

Nous  espérons  donc  que  tous  les  amis  des  sciences  > 
de  quelque  école  qu'ils  soient ,  s'empresseront  de  s'asso- 
cier pour  concourir  à  la  publication  que  nous  commen- 
çons ,  et  qu'ainsi  ils  contribueront  puissamment  aux  pro- 
grès de  la  Zoologie ,  de  l'Anatomie  comparée  et  de  la 
Paléontologie.  Nous  nous  estimerons  heureux  d'avoir 
provoqué  une  association  aussi  utile ,  de  l'avoir  appuyée 
sur  des  bases  désintéressées  qui  assurent  au  journal 
de  la  Société  Cuvierienne  une  longue  existence  et  un  dé- 
veloppement toujours  croissant. 

-gfTOO    « 

->iii  «si  im-j  Guérin-Méneville. 

oIj  eo'itof^  • 
-^^i^àrîs,  31  janvier  1838. 


H.r- 


REVUE  a 

PAR 

LA  SOCIÉTÉ  CUVIERIENNE;        ; 

PUBLIÉE    SOUS    LA    DIRECTION 

DE  M.  F-E.  6UÉRIN-MÉNEVILLE. 


JANVIER  1838. 


I.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sctences  de  Paris. 

Séance  du  2.jani>ier  i838. — M.  CA^fTew/Zest  nommé  vice- 
président.  —  M.  Becquerel,  vice-président  pendant  l'année 
1837  ,  passe  aux  fonctions  de  président. 

M.  Isid,  Geoffroy  Salnt-Hilaire  lit  un  rapport  sur  un 
Mémoire  de  M.  Jourdan,  de  Lyon,  concernant  quelques 
Mammifères  nouveaux,  u  Ce  travail,  dit  le  rapporteur,  a  pour 
objet  rétablissement  de  trois  genres,  sur  trois  espèces  nou- 
velles qui  en  deviennent  les  types,  et  la  description  de  trois 
espèces  nouvelles  aussi ,  mais  qui  appartiennent  à  des  genres 
connus.  » 

Le  premier  des  genres  nouveaux  est  nommé  HétÉrope  ,  par 
M.  Jourdan  ;  il  appartient  à  la  famille  des  Kanguroos,  et  se 
distingue,  comme  son  nom  l'indique,  de  toutes  les  autres 
espèces  de  ce  groupe  ,  par  des  jambes  et  des  tarses  postérieurs 
beaucoup  plus  courts  et  plus  trapus  que  les  leurs  ,  etc.  L'es* 


s  SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

pêce  vient  de  la  Nouvelle-Galles  du  sud,  et  est  nommée  Hete'- 
ropus  albogularis ,  Jourdan. 

Le  second  genre  est  nommé  Acérôdon  ;  il  a|)pàrlient  à  la 
famille  des  Roussettes  et  ne  se  distingue  des  Bdussettes  pro- 
prement dites  que  par  des  molaires  inférieures  à  trois  collines, 
et  par  des  molaires  supérieures  à  collines  tuberculeuses,  dans 
lesquelles  cependant  se  montre  avec  évidence  le  type  caracté- 
ristique de  cette  famille.  L'espèce  type  est  originaire  des  Phi- 
lippines et  porte  le  nom  A'Jcerodo7i  Meyenii,  Jourdan. 

Le  troisième  genre  ,  nommé  Nélomys  ,  a  pour  type  une 
espèce  de  Rongeur  ,  originaire  du  Brésil  ,  à  laquelle  M.  Jour- 
dan réunit  l'Echimis  huppé.  Cette  espèce  porte  le  nom  de 
Nelomys  ÈlainviÙîi,  Jourdan. 

Enfin,  les  trois  espèces  nouvelles  que  M.  Jourdan  fait  con- 
naître, consistent  en  uô  KANGtJftOO,  iqu'il  nomme  Irma^  un 
Hydromys  ,  nommé  Fulvxr-v^nter^  etun«  Paradoxure,  nommé 
Philippensis. 

Séance  du  8.— îlîen  sur  la  zobiôgîfe . 
Séance  du  i5.  M.  Lûiseleut-D^slonchamps  envoie  un  mé- 
moire intitulé  :  Considérations  sur  les  variations  de  tempéra- 
ture auxquelles  les  œufs  du  ver  à  soie  peuç>eiû  Ûre  soumis.  Le 
principal  objet  d^e  ce  mémoire  est  de  prouver,  au  moyen  d'ex- 
périences ,  que  les  œufs  du  ver  à  soie  peuvent  supporter,  sans 
inconvénient ,  le  froid  de  nos  liivers ,  lorsque  l'on  ne  prend 
aucune  précaution  pour  les  ien  garantir.  Ce  mémoire  est  ren- 
voyé à  la  section  d'Economie  rurale. 

Séance  du  22. — M.  Breschet  présente  un  mémoire  intitulé  : 
Recherches  sur  la  structure  des  membranes  de  V  œuf  des  mam^ 
mifires,  par  MM.  Breschet  et  Gluge,  Les  obervations  de  ces 
anatomistes  ont  été  faites  sur  les  membranes  de  Tœuf  de 
THomnae,  du  Singe,  de  la  Vache  et  du  Chien.  ll«  ont  examiné, 
à  l'aide  di»  microscope,  le  Ghorion  et  sa  membrane,  les  gra- 
nulations du  cordon  ombilical  du  Veau ,  l'amnios ,  etc.  Dans 
un  autre  mémoire  les  auteurs  parleront  de  la  structure  de  l'al- 
lantoïde,  de  la  vésicule  ombilicale  et  du  placenta.  Ce  mémoire 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  7 

est  accompagne  d'une  planche  qui  p  pflrii  dans  le  n<>  5  des 
Comptes  rendus  des  séances  de  l'Académie. 

M.  d'Hombres'Firmas  adresse  un  manuscrit  jntitulé  t  iVo- 
tice  sur  la  JSénnée  gigantesque,  dont  voici  l«  dipgnose  :  iVe- 
rinea  gigantea,  testa  iurrita  elongato-cylindracea  subplicata  , 
anfractitm  qd\mturam  eorn>exis  y  in  medio  profunde  canali" 
c^latis.  C'est  une  coquille  fossile  voisine  des  Cérilhes  et  que 
TVf.  DefraneetL  signalée  depuis  quelques  années;  M.  d'Home 
bjes-rfirmas  1*3  nommée  gigantesque  à  cause  de  sa  taille, 
la  plupart  des  Nérinées  connues  étant  généralemcut  assez  pe- 
tites. Elle  fut  trouvée  ,  dit  l'auteur  ♦  il  y  9  plusieurs  années , 
sur  le  penchant  de  la  montagne  de  Bouquet,  près  d'Alais, 
L'auteur  en  donne  une  description  assez  détaillce  «t  offre  d'en- 
voyer son  modèle  en  plâtre  à  ceux  qui  en  seraient  curieux. 

M.  Datrorhet  lit  un  rapport  sur  divers  travaux  entrepris 
au  sujet  de  la  maladie  des  vers  à  soie  connue,  vulgairement 
sous  le  nom  de  Muscardine.  On  sait  que  c'est  h.  M.  Bassi,  de 
Milan  ,  qu'est  due  la  découverte  des  couses  de  cette  maladie. 
Depuis  la  publication  de  son  travail ,  les  Entomo-agriculteurs 
et  les  botanistes  ont  fait  plusieurs  mémoires  sur  cette  décou- 
vert^ ,  qui  ont  plus  ou  moins  éclaira  la  question.  £7e8t  sur  ces 
mémoires  que  M.  Dutrochet  donn^  sop  avis  à  l'Académie  dans 
un  loojg;  rappcu't  Jtrc^-détaiJlé, 

M.  TV.  Cooper  ixdresse  une  brochure  imprimée  in-^",  ayant 
pour  titre  :  Description  d*une  espèce  de  Chau^fe^souris  qu'on 
trouve  dr^ns  les  environs  de  New-Yorck. 

Séance  du  n^januier,  —  M.   ^wrfo«m  présente  un  exposé 
sommaire  des  diverses  observations  qu'il  a  recueillies  pendanfl 
plusieurs  années  sur  les  insectes  nuisibles  à  l'agrîcullure. 

M.  Owen  envoie  des  remarques  sur  une  communication 
de  M.  Coste ,  relative  à  l'œuf  du  Kangurd^.''^^"^  '* 

SGCJBTÉ   Bl!JTQ#0;^Q,G|QUJE   PjE   ^^^C^, 

Dans  les  deux  séances  des  5  et  i-^  Jnnvlei* ,  il  n'y  a  eu  que 
des  nominations  et  des  proposKions  réglementaires. 


8,  ÏRAVÀUX  INÎÉOITS» 

n.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Nouvelle  espèce  d'oiseau  du  genre  Rhamphocèle,  par  le 
prince  Charles-Lucien  Bonaparte. 

On  sait  que  M.  de  la  Fresnaye ,  considéré  par  les  zoolo- 
gistes anglais  comme  le  plus  savant  ornithologiste  de  France , 
a  publié ,  dans  le  Magasin  de  Zoologie  ,  année  1887  ,  cl.  II, 
pi.  18,  la  description  d'une  fort  belle  espèce  nouvelle  du 
sous -genre  des  Tangaras  rhamphocèles  ,  et  qu'il  a  fait  suivre 
celte  description  du  synopsis  des  espèces  propres  à  ce  groupe  , 
lesquelles  sont  au  nombre  de  six.  Ce  nombre  s'est  augmenté 
par  i'observasion  que  vient  de  faire  le  prince  Charles-Lucien 
Bonaparte ,  d'une  nouvelle  espèce  qui  fait  partie  de  la  riche 
collection  du  duc  de  Rivoli;  le  prince  Bonaparte  nous  en  a 
remis  la  diagnose  suivante  : 

Rhamphocelus  icteronotus ,  Bonap.  Nigerriraus ,  dorso  postico  uro- 
pygioque  flavissimis.  —  Hab.  rAmérique  méridionale. 

Nous  donnerons  la  figure  et  une  description  plus  étendue 
de  cette  espèce ,  dans  un  des  prochains  numéros  du  Magasin 
de  Zoologie» 

Description  faite  sur  nature  du  Grand  Harle  ou  du  M ergan- 
SER ,  par  R.-P.  Lesson. 

Rochefort,  ce  24  janvier  1838. 
Monsieur , 

J'ai  l'honneur  de  vous  adresser  une  description,  assez  diffé- 
rente de  celle  dotinée  par  les  auteurs  ,  d'une  espèce  de  Palmi- 
pède de  notre  pays ,  pour  être  insérée  dans  votre  Recueil.  Si 
cette  description  ne  vous  paraît  pas  trop  longue ,  je  pourrai 
vous  en  adresser  d'autres  sur  des  animaux  étrangers ,  et  je 
les  tiendrai  à  votre  disposition. 

Mergus  merganser ,  Linn. 

Caractères  commutts  aux  deux  sexes.  Bec  allongé,  rétréci,  échancré 
en  cœur  sur  le  front  ;  échancrure  bordée  de  rouge ,  se  continuant  sur 
l'arête  en  une  bandelette  noire ,  plaque  terminale  recourbée  en  cuiller 


ÏRAVAUX   INÉDITS.  0 

crochue  »  également  noîre  ;  les  côtés  d'un  rouge  carmin  foncé  et  tirant 
au  noir ,  branches  de  la  mandibule  inférieure  noires ,'  côtés  rouge- 
carmin  ;  dents  des  mandibules  dirigées  d'avant  en  arrière,  très-fortes, 
rangées  en  scie  et  d'un  noir  intense  ;  voûte  palatine  garnie,  sur  les 
côtés  ,  de  deux  rangées  de  dents  osseuses  ;  œsophage  et  gosier  garnis 
de  dents  spinescentes  nombreuses.  Langue  simple  à  la  pointe  aiguë , 
garnie  sur  sa  ligne  moyenne  ou  le  raphé  ,  de  deux  rangées  d'é- 
pines ,  et  sur  chaque  bord  d'une  rangée  spinescente.  Yeux  bruns , 
cerclés  d'orangé  vif.  Pattes  du  rouge  corail  le  plus  vif ,  à  membranes 
d'un  rouge  tirant  au  brun.  Ongles  cornés.  Queue  légèrement  tronquée 
ou  à  peine  arrondie ,  faisant  la  pointe  dans  le  repos.  Ailes  atteignant 
le  milieu  de  la  queue ,  à  première  et  deuxième  rémiges  les  plus  lon- 
gues et  plus  fortes.  Plumage  d'une  excessive  douceur ,  garni  d'un 
duvet  très-abondant  gris-clair ,  et  très-fourni  de  plumes  molettes. 

Mâle  adulte ,  enl.  954 .  Plumes  de  la  tête  très-fournies  ,  formant  une 
couche  très-épaisse  sur  l'occiput ,  et  d'un  vert  bronzé  à  reflets  métal- 
liques ,  tirant  au  bronze  noir  sur  la  gorge.  Cette  teinte  colore  la  moitié 
supérieure  du  cou  ;  le  reste  du  cou ,  de  même  [que  toutes  les  parties 
inférieures  du  corps ,  les  couvertures  de  la  queue  comprises ,  les  flancs 
et  le  dedans  des  ailes ,  sont  d'un  jaune  beurre  frais  de  la  teinte  la  plus 
douce  et  la  plus  suave;  le  manteau,  la  portion  moyenne  du  dessus 
du  cou  et  la  moitié  des  grandes  couvertures ,  sont  d'un  noir  foncé  et 
lustré,  les  plus  grandes  terminées  d'un  point  blanc  ;  les  côtés  du  thorax 
et  la  moitié  des  grandes  couvertures  sont  de  la  même  nuance  que  le 
dessous  du  corps  ^  le  milieu  du  dos  est  gris-cendré  ;  le  bas  du  dos ,  le 
croupion ,  sont  d'un  blanc  gris  de  perle  ondulé  de  gris  plus  foncé  ; 
les  couvertures  supérieures  de  la  queue ,  de  même  que  les  rectrices , 
sont  d'un  gris  cendré ,  relevé  par  le  gris  brun  luisant  de  la  tige  de  la 
plume;  les  ailes  ont  leurs  petites  couvertures  de  l'épaule  grises  ou 
brunes,  cerclées  de  blanc;  toute  la  face  externe  de  l'aile  est  blanc  glacé 
de  jaune  rosé;  les  pennes  moyennes  sont  d'un  blanc  lavé  de  jaune  beurre 
frais,  et  finement  liserées  à  leur  bord  externe  d'un  filet  noir  profond  ; 
les  rémiges  sontraides,  noir-brun  luisant,  celles  du  fouet  de  l'aile 
exceptées,  qui  sont  ou  frangées  ou  terminées  de  gris  blanc.  Longueur 
totale ,  du  bout  du  bec  à  l'extrémité  de  la  queue ,  2  pieds  et  quelques 
lignes. 

Femelle  adulte  (  Mergus  castor ,  Gm. ,  enl.  953  ).  Plumes  de  la  tête 
très-fournies  ,  et  s'allongeant  successivement  sur  l'occiput  pour  for- 
mer une  huppe  comprimée  ,  longue  de  2  pouces  ;  la  tête  et  le  haut 
du  cou  sont  d'un  brun  de  rouille  luisant ,  plus  foncé  sur  le  devant  de 
la  tête ,  plus  roux  sur  le  haut  du  cou  et  surtout  sur  les  côtés  ;  la  gorge 
est  blanc-jaune ,  se  continuant  légèrement  en  ligne  moyenne  sur  le 


ÏO  TRAVAUX  INEDITS. 

roux  du  con ,  toutes  les  parties  supérieures  du  corps  sont  d^un  grië 
luisant ,  mais  sur  le  cou  et  sur  le  croupion  ,  les  plumes  grises  sont 
cerclées  de  gris  blanc  de  perle,  ce  qui  rend  ces  parties  émaillées^  les 
épaules  et  les  rémiges  secondaires  ,  de  même  que  les  rectrices  et  leurs 
couvertures,  sont  uniformément  grises  avec  leurs  tiges  lustrées  et  lui- 
santes ;  les  rémiges  sont  brun  noir  :  un  large  miroir  blanc  pur  occupe 
la  partie  moyenne  des  ailes,  et  se  trouve  coupé  au  tiers  supérieur  par 
un  trait  brun  ;  les  pennes  bâtardes  sont  brunes  à  leur  base  et  en  dedans, 
et  seulement  blanches  à  leur  sommet  et  en  dehors  ;  le  cou  en  devant 
est  varié  de  gris  et  de  blanc,  puis  apparaît  une  teinte  pure  de  jaune 
beurre  frais ,  qui  s'étend  du  cou  aux  couvertures  inférieures  de  la 
queue,  en  se  mêlant,  sur  les  flancs,  au  gris  qui  forme  des  cercles  sur 
chaque  plume ,  ainsi  que  les  tibiales.  Sa  longueur  totale,  dn  bec  à 
l'extrémité  de  la  queue ,  est  de  22  pouces. 

Les  Harles  mâles  et  fetnelles  ont  été  très-communs  aux 
environs  de  Rochefort ,  dans  le  courant  de  janvier  i638  , 
pendant  les  froids  qui  régnèrent  du  lo  au  10  de  ce  mois  (9 
degrés  du  iherm.  cenligr.  sous  zéro)  ,  et  même  les  jours  sui- 
vans  par  une  température  de  9  degrés  au  dessus  de  zéro.  lis 
s'étaient  abattus  dans  les  prairies  que  la  Charente  arrose  _,  de- 
puis Ficîiemore,  à  la  porte  de  Rochefort,  jusqu'à  Bords  et  h 
Saint-Savînies.  Tous  les  individus  observés  ont  présenté  un 
plumage  identique  et  sans  variiitipns. 

NoTi  sitr  l'AcANTHODOif  et  sur  le  Cryptostemme  ,  nouveaux 
genres  d'Arachnides,  par  M.  Guérin  Méneville. 

Le  premier  de  ces  genres  appartient  à  Tordre  des  Pulrao- 
Daires ,  et  vient  avoisiner  les  Mygales  fouisseuses  et  les  EriJO- 
dons  de  Latreille;  comme  dans  ces  deux  genres,  les  palpes  sont 
insérés  à  l'extrémité  supérieure  des  mâchoires,  les  Chélicè- 
res  sojt  saillantes ,  et  leurs  crochets  sont  repliés  en  dessous  , 
le  long  de  leur  tranche  inférieure,  et  nen  en  dedans  et  sur  leur 
face  interne;  les  Chélicères  ont  en  avant,  et  comme  çbez  la 
Mygale  maçonna  ,  une  sorte  de  râteau  ;  mais  ce  genre  diffère 
de  ceux  auxquels  nous  le  comparons,  par  ses  palpes  aussi 
forts ,  et  presque  aussi  longs  que  les  pattes ,  dont  les  deux 
derniers  articles  sont  un  peu  aplatis ,  et  armés  en  dessous  d'é- 
pines fortes  et  courtes,  formant  un  râteau  (organe  qui  se 


TRAVAUX   INÉDITS.  iV 

trouve  également  sous  les  deux  derniers  articles  des  premières 
et  secondes  pattes),  et  par  ses  yeux,  qui,  au  lieu  d'être  réunis 
en  un  groupe  unique  ,  en  forment  deux  bien  distincts  ,  ce  qui 
n'a  pas  encore  été  observé  dans  les  Arachnides  pulmonaires; 
ils  sont  disposés  ainsi  :  deux  yeux  Irès-rapprochés  sur  le  bord 
antérieur  du  céphalothorax  ,  et  six  beaucoup  plus  en  arrière  , 
formant  un  ovale  transverse  très-étroit. 

Acanthodon  Petitii ,  Guér.  Long.  :  36  niillim.  —  Corps  d'un  brun 
maiTon  luisant  avec  l'abdomen  velu  et  d'un  brun  pAle  terne  ;  pattes  et 
palpes  Semblables  ;  ce  qui  lui  donne  l'apparence  d'une  Araignée  à  dix 
pattes;  les  quatrièmes  pattes  les  plus  longues  ,  les  pi'emières  ensuite, 
les  troisièmes  après ,  et  enfin  les  deuxièmes  les  plus  courtes  ;  troi- 
sièmes pattes  plus  épaisses  que  les  autres,  des  lignes  longitudinales 
plus  foncées  sur  les  pattes ,  ces  lignes  formées  par  un  duvet  brun  très- 
serré.  Habite  le  Brésil.  Cette  Araignée  nous  a  été  donnée  par  M.  Petit 
de  La  Saussaye  a  qui  nous  la  dédions. 

Le  genre  CarPTOSTEMME  se  range  dans  Tordre  deS  Tra— " 
chéennes,  et  fait  partie  de  la  tribu  des  Phalangiens  ;  il  est' 
voisin  des  Trogules  ;  comme  eux  il  a  l'extrémité  antérieure  du 
céphalothorax  avancée  en  forme  de  chaperon  ;  mais  nous  n'a- 
vons pu  lui  voir  aucune  trace  d'yeux  ,  et  les  antennes- pinces 
sont  saillantes,  en  forme  de  pattes  et  plus  courtes  que  celles-ci. 
Le  céphalothorax  est  distinct  de  l'abdomen,  de  forme  carrée;  les 
pattes  sont  très-inégales  en  longueur ,  aplaties  ,  terminées  par 
des  tarses  de  4  et  5  articles  grenus ,  dont  le  dernier  est  le  plus 
grand  ;  la  seconde  paire  est  la  plus  longue ,  ensuite  la  troi- 
sième ,  puis  la  quatrième ,  et  enfin  la  première,  qui  est  la  plus 
courte.  L'abdomen  est  de  la  largeur  du  corselet ,  deux  fois  plus 
long ,  aplati  et  un  peu  enfoncé  en  dessus  ,  convexe  en  dessous 
et  paraissant  divisé  en  quatre  segmens.  L'espèce  unique  de  ce 
genrt  curieux  nous  a  été  envoyée  par  M.  We^termann , 
comme  provenant  de  la  Guinée ,  nous  la  nommons  î 

Cryptostemma  Westermannii,  Guér.  Long.  :  9  niillimèlres. — Corps 
et  p{«ttes  d'un  gris  terreux  ,  couverts  de  nombreuses  aspérités  ;  cha- 
peron plus  large  en  avant ,  rebordé ,  avec  un  fniWe  sillon  longitudinal 
au  milieu^  céphalothorax  un  peu  bombé ,  rebordé  sur  les  côtés  et  en 
aiTière,  avec  un  sillon  longitudinal  au  milieu  ,  beaucoup  plus  profond 


12  TBAVAUX  INEDITS, 

en  arrière,  et  une  forte  impression  oblique  de  chaque  coté;  abdomen 
à  bords  très-relevés ,  avec  deux  impressions  obliques  à  la  base  de  cha- 
que segment. 

Nous  donnerons  des  descriptions  et  des  figures  détaillées  de 
ces  deux  singulières  Araclinides,  dans  un  des  prochains  numéros 
du  Magasin  de  Zoologie. 

Genre  Phyllocere  ,  Phj-Uocerus ,  Lalreille. 

L'insecte  qui  forme  le  type  de  ce  genre  a  été  découvert  en 
Dalmatie,  par  M.  le  comte  Dejean  ,  qui  Ta  nommé  Phjlloce- 
rus  fia^ipennis ,  dans  son  premier  catalogue.  C'est  Latreille 
qui  en  a  le  premier,  et  le  seul  encoie,  publié  les  caractères, 
dans  le  Règne  animal  de  Cuvier ,  2«  édit.  ,  t.  IV ,  p.  456 ,  et 
dans  sa  distribution  méthodique  et  naturelle  des  Serricorncs 
(  Ann.  de  la  Soc.  entom.  de  France,  t.  HT,  p.  i65).  lia  d'a- 
bord placé  ce  genre  dans  sa  tribu  des  Elatérides;  mais^  dans  le 
mémoire  que  nous  venons  de  citer,  il  le  range  dans  celle  des 
Cébrionites ,  près  des  Physodactj-lus  et  des  Anelasles. 

Depuis  'quelque  temps  les  marchands  allemands  sont  par- 
venus à  se  procurer  un  petit  nombre  d'échantillons  de  cet  in- 
secte rare,  qu'ils  vendent  encore  fort  cher;  M.  le  marquis 
de  Spinola  s'en  étant  procuré  quelques  individus  ,  a  envoyé 
à  M.  Reiche  deux  espèces  différentes  ,  en  lui  annonçant ,  avec 
doute  pourtant,  que  ce  sont  les  deux  sexes  de  la  même  espèce. 
Ces  deux  insectes,  que  M.  Reiche  a  bien  voulu  nous  communi- 
quer, diffèrent  l'un  de  l'autre  par  la  taille  et  parce  que  l'un  a 
les  élytres,  jaunes  tandis  que  l'autre  les  a  noires  ;  mais  ils  ont  les 
antennes  semblables,  et  tous  les  deux  ont  cinq  spgmcns  à  l'ab- 
domen ,  avec  Porgane  sexuel  mâle  bien  visible  ;  quand  même 
nous  ne  serions  pas  certains  que  ce  sont  deux  mâles,  l'analogie 
nous  porterait  encore  à  le  croire  ;  car  dans  la  famille  des  Serri- 
cornes,  les  femelles  ont  toujours  les  antennes  bien  différentes 
de  celles  des  mâles  ,  et  il  est  probable  que  les  Phyllocères  ne 
font  pas  exception  à  eette  règle.  On  pourrait  peut-être  penser 
que  celui  qui  a  les  élytres  noires  est  une  variété,  mais  la  diffé- 
rence de  taille  de  ces  deux  insectes  est  trop  grande  pour  qu'oq 


TRAVAUX    INÉDITS.  l3 

puisse  s'arrêter  à  cette  idée.  Quoi  qu'il  en  soit,  ces  deux  insectes 
diffèrent  assez  pour  que  nous  en  donnions  une  description, 
qu'on  les  considère  comme  deux  espèces  ou  comnae  n'en  for- 
mant qu'une. 

i.  Phyllocorus  flavtpennis. — Long.  :  18  mill.  Larg.  :  5  mil!  —Corps 
entièrement  noir ,  couvert  d'un  fin  duvet  serré  à  rellets  sojeux  et 
jaunes ,  et  de  petits  points  enfoncés  et  Irès-rapprochés  ;  élytres  d'nn 
jaune  teslacé ,  avec  des  côtes  peu  élevées  et  assez  larges.  —  Hab. 
la  Dalniatie. 

2.  Phyllocerus  Spinolœ. ^Long.  :  43  mill.  Larg.  :  4  mill. — Corps 
et  élytres  entièrement  noirs ,  couverts  d'un  très-fin  duvet  à  reflets 
soyeux  et  jaunes  et  de  très-petits  points  enfoncés  ;  élytres  ayant  des 
côtes  peu  éle\ées  et  assez  larges. — Hab.  la  Dalmatie. 

Nous  donnons  des  figures  de  ces  deux  espèces ,  à  l'article 
Phjllocère  du  Dictionnaire  pittoresque  d'Histoire  naturelle. 
Genre  Lissome,  Lissomus,  Dalman, 

On  sait  que  ce  genre  ,  qui  appartient  à  la  tribu  des  Elalé- 
ridesde  Latreille,  a  été  établi,  en  1824?  par  Dalman,  dans  le 
premier  numéro  de  ses  Ephémérides  entoraologiques ,  et  qu'il 
en  a  décrit  deux  espèces  du  Brésil,  sous  les  noms  de  L.  punc^ 
tatus  et  Z.  foveolatus,  Latreille  a  adopté  ce  genre ,  dans  la 
nouvelle  édit.  du  Règne  animal;  mais  il  y  réunit  les  Drapetes 
de  Megerle.  Dans  un  mémoire  sur  une  distribution  naturelle 
des  Serricornes^  publié  dans  le  t.  III  des  Annales  de  la  Société 
enlomologique  de  France,  p.  11 3,  il  conserve  le  genre  Li— 
some  tel  qu'il  l'a  adopté  dans  le  Règne  animal.  M.  le  comte 
Dejean  a  cru  devoir  conserver  le  genre  Drapetes,  en  publiant 
son  dernier  catalogue  ;  si ,  comme  il  y  a  lieu  de  le  croire ,  cet 
entomologiste  a  trouvé  de  bons  caractères  pour  séparer  ces 
deux  groupes,  celui  des  Lissomus  se  composerait  encore  de 
9  espèces ,  toutes  propres  à  l'Améri  que  méridionale.  Ce  que 
nous  ne  pouvons  nous  expliquer  ,  c'est  que  M.  Dejean  ait  mis 
le  nom  de  L.  punctulatus ,  publié  par  Dalman  en  1824»  en 
synonymie  de  son  L»  ruhldus ,  qui  n'a  jamais  été  publié.  Voici, 
du  reste,  la  liste  des  espèces,  tant  publiées  qu'inédites,  de  ce 
genre  ;  1°  Lmomus pmciuklu9  f  Daim,  [rubidus^  etmorio^ 


■4 

Dej. ,  suivant  une  ohservalion  de  M.  Lacordaire)  ;  a<*  fosteo^ 
latus  ^  Daim.;  3°  lœç'igalus  ,  Fab.  (Elater);  4®  castaneus  ; 
5°  puberulus  ;  6®  sulcijrons  ;  ^°  villosus  ;  et  8°  mexicanus , 
Dej.,  Cat.  Toutes  ces  espèces  sont  à  peu  près  longues  de  3  lig. 
à  3  lig.  et  1/2. 

M,  Reiche  ,  qui  possède  une  belle  collection  de  Coléoptères, 
vient  de  recevoir  de  Cajenne  une  espèce  beaucoup  plus  grande, 
qu'il  n'a  pas  trouvée  dans  la  collection  de  M.  Dejean,  et  dont 
il  nous  adresse  la  description  suivante  : 

Xw*omM5  &Î5i'r/7iafM5,  Reiche.  Long.  :  61ig.  Larg.  :23/4  1ig. — Noir, 
luisant ,  finement  ponctué  ^  élytres  ayant  chacune  près  du  bout  une 
tache  triangulaire  d'un  blanc  argenté  ,  formée  par  des  poils  couchés, 
et  se  prolongeant  jusqu'à  l'exlrémilé;  front  un  peu  échaucré  en  avant, 
«ne  large  fossetle  en  arrière  et  de  chaque  colé  du  corselet  ;  deux  fos- 
settes à  Jfl  base  de  chaque  élytre  ^  antennes  et  pattes  fauves.  Cet  in- 
secte diffère  tellemcint  des  autres  es|)èces  (ju'il  -est  inutile  de  le  compa- 
rer avec  elles.  (G.  M.) 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. , 

Histoire  naturelle,  mise  à  la  portée  des  femmes  et  des  gens 
du  monde ,  et  rédigée  suivant  les  classifications  modernes  , 
par  madame  Achille  Comte  ;  ouvrage  adopté  par  le  Conseil 
Royal  de  rinstruction  publique,  pour  les  collèges,  les  écoles 
normales  primaires  ,  les  écoles  primaires  élémentaires  et  su- 
périeures ,  et  les  institutions  de  jeunes  personnes  ;  Règne 
animal,  2  vol.  grand  in-rj2  ,  ornés  de  i5o  vignettes  dessi- 
B-ces  et  gravées  par  nos  meilleurs  artistes.  A  la  librairie  de 
Paul  Dupont  et  C*  ,  rue  de  Grenelle-Saint-Honoré,  55. 
Depuis  que  l'enseignement  de  l'Histoire  naturelle  est  intro- 
duit  dans   l'éducation    et    forme   une    partie  essentielle  des 
éludes  dans  les  collèges ,  beaucoup  de  naturalistes  ont  com- 
posé   des  traités  destinés  à  la  jeunesse,  des    manuels,    des 
élémens ,  etc, ,  et  plusieurs  de  ces  publications  sont  destinées, 
par  la  manière  claire  et  simple  dont  la  science  y  a  été  exposée, 
t:  donner  une  idée  exacte  de  l'Histoire  naturelle  et  à  former  des 
naturalistes ,  eu  apprenant  à  la  jeune  génération  qui  s'élève 
^us  nos  y eux^  les  élémens  d'une  science  si  féconde  et  si  heXk, 


ANALYSES   D* OUVRAGES   NOUVEAUX.  l5 

Parmi  les  naturalistes  qui  se  sont  Voues  ainsi  à  l'enseignement, 
on  doit  distinguer  M.  Achille  Comte,  qui  a  déjà  donné  des 
ouvrages  si  utiles,  parmi  lesquels  il  nous  suffira  de  citer  les  Ta- 
bleaux du  Règne  animal  du  Cuvier,  les  Cahiers  d'Histoire 
naturelle  et  la  Physiologie  à  l'usage  de  collt^ges  et  des  gens 
(tii  nionde  ,  ouvragés  qui  ont  tous  été  adoptés  par  le  Conseil 
Bojal  de  l'instruction  publique  pour  l'enseignement  de  cette 
science  dans  les  collèges. 

,11  était  réservé  à  Madame  Achille  Comte  défaire,  pourl'édu- 
calîondes  demoiselles  etpour  les  gens  du  monde,  ce  que  son  mart 
a  fait  en  faveur  des  jeunes  gens;  elle  availsous  les  jeux  un  exem- 
ple bien  encourageant,  et  d'ailleurs  une  plume  aussi  élégante 
et  aussi  connue  dans  le  monde  littéraire,  était  bien  capable 
de  rendre  la  science  attrayante;  aussi,  les  deux  volumes  que 
cette  dame  a  publiés,  et  qui  comprennent  l'Histoire  du  Règne 
animal ,  sont-ils  en  tous  points  dignes  de  la  réputation  de  leur 
auteur.  Tout  en  ne  négligeant  rien  de  ce  qu'il  est  essentiel 
d'apprendre  à  ses  lectrices ,  Madame  Achille  Comte  a  eu  soin, 
pour  que  la  mère  puisse  permettre  la  lecture  de  son  livre  à  sa 
fille,  d'éviter  tout  ce  qui  aurait  pu  blesser  la  délicatesse  d'un 
sentiment  qui  est  l'appauage  exclusif  de  son  sexe. 

L'ouvrage  de  Madame  Achille  Comte  a  reçu  ,  du  reste-, 
l'approbation  du  Conseil  Rojai  de  l'instruction  publique,  et 
il  nous  suffira  de  citer  ici  quelques  fragmens  du  rapport  fait 
à  ce  sujet  par  M.  Rendu. 

«  L'ouvrage  de  Madame  Achille  Comte  est  destiné  à  combler  cette 
Tacnne;  l'auteur  ,  saïjs  néglh^er  eRtièi-^meiU  les  détails  scientifiques, 
a  cru  devoir  allacher  plus  d'iuiportance  à  la  partie  purement  descrip- 
tive des  Dioiurs  (les  aniuianx^  et  c'est  ce  qui  distingue  essenliellement 
son  ouvrage.  C'est  plus  qu'un  livre  de  lecture  sur  l'Histoire  naturelle 
du  Règne  animal ,  sans  être  un  traité  scientifique  et  complet. 

»  Quant  à  la  partie  «Icscriplive  ,  nous  aimons  à  le  répéter,  elle  ne 
mérite  généralement  que  des  éloges.  Le  style  est  facile ,  éh'gant ,  et 
toujours  simple.  Il  n'existe  aucun  traité  d'Instoire  naturelle  de  ce 
genre  qui  puisse  être  mis  en  parallèle  avec  le  livre  de  Madame  Achille 
Comte.  On  ne  peut  que  le  recommander  vivement  comme  un  excelleut 
livre  de  lecture  instructive  et  intéressante  tout  à  la  fols. 


l6  NODVETLES. 

»  L'exécution  typographique  répond  parfaitement  au  mérite  de  Vou- 
vrage.  Les  gravures  sur  bois,  qu'on  a  judicieusement  placées  dans  le 
texte ,  sont  d'un  fini  aemarquable. 

»  L'ouvrage  mérite  d'être  signalé  à  l'attention  du  ministre ,  et  il  n'y 
a  pas  lieu  de  douter  qu'il  ne  rende  d'utiles  services  comme  livre  de 
lecture  intéressante  et  instructive,  dans  les  établissemens  d'instruction 
et  dans  l'éducation  domestique.  » 

Pour  que  Ton  puisse  avoir  une  idée  des  vignettes  qui  sont 
répandues  avec  proiusion  dans  les  volumes  de  Madame  Achille 
Comte ,  nous  insérons  celle  qui  suit ,  laquelle  est  extraite  de 
son  ouvrage.  Cet  exemple  montrera  ausi  comment  nous  pour- 
rons ,  dans  le  cours  de  ce  journal ,  figurer  des  objets  dont  les 
formes  seraient  trop  difficiles  à  décrire  et  qui  ne  devront  pas 
être  figurés  dans  le  Magasin  de  Zoologie.  (  G.  M.  ) 


IV.  NOUVELLES, 


Nous  recevons  delà  Havanne ,  dans  l'île  de  Cuba ,  une  lettre 
de  M.  Poey,  naturaliste  déjà  bien  connu  par  des  travaux  es- 
timés sur  la  zoologie  de  cette  île  ,  par  laquelle  il  nous  annonce 
avoir  découvert  dans  ce  pays  un  petit  mammifère  voisin  des 
Desmansj  ayant  le  museau  allongé  comme  eux ,  mais  en  dif- 
férant cependant  d'iine  manière  notable.  M.  Poey  pense  que, 
si  cet  animal  n'appartient  pas  au  genre  Solenodon  de  Brandt, 
il  doit  constituer  un  genre  nouveau  qu'il  publiera  incessam-» 
ment. 


REVUE 


FÉVRIER  1838. 


I.  SOCIETES  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  S/éi^rier  i838.  M.  Milnes  Edwards  lit  un  Mé" 
moire  sur  les  Polypes  du  genre  des  Tubulipores  ;  ce  travail  a 
pour  objet  des  êtres  dont  Torganisalion  intérieure  était  presque 
inconnue,  et  il  fait  suite  à  une  série  de  mémoires  sur  Tanato- 
mie,  la  physiologie  et  la  classification  des  Polypes,  précédem- 
ment présentés  à  TAcadémie.  Suivant  Tauteur,  les  Polypes  du 
genre  Tubuli pore  ne  sont  pas  des  animaux  hydriformes,  et 
|eur  mode  d'organisation  ,  loin  de  ressembler  à  celui  des  Hydres 
et  'des  autres  Polypes  parenchymateux  inférieurs,  est  beaucoup 
pljjs  compliqué  et  a  beaucoup  d'analogie  avec  celui  ds  Ei- 
chares  et  des  Flustres.  En  effet ,  ils  présentent ,  comme  ceux- 
ci  ,  un  tube  digestif^ayant  des  parois  distinctes  de  l'enveloppe 
tugumentaire ,  une  bouche  et  un  anus  séparés,  un  appareil 
tentaculaire  garni  de  cils  vibratils  qui  paraissent  servir  à  la  res- 
piration aussi  bien  qu'à  la  préhension  des  alimens ,  des  muscles 
bien  formés ,  etc.  ;  mais  ils  n'ont  pas,  comme  ces  Eschares  et 
ces  Flustres  ,  un  appareil  operculaire  garni  de  muscles  bilaté- 
raux ,  et  ils  en  différent  aussi  par  la  conformation  de  la  gaînc 
téguiueutaire  qui,  en  se  durcissant ,  constitue  la  cellule  tubu- 
leuse  dans  laquelle  toutes  les  parties  molles  se  retirent  lors  de 
la  contraction. 

Après  avoir  dit  que  les  circonstances  dans  lesquelles  vivent 
ces  zoophytes  influent  sur  la  croissance  de  leur  Polypier,  l'au- 
teur montre  qu'avec  une  seule  espèce  de  nos  côtes  ,  les  natu- 
ralistes ont  formé  deux  genres  et  trois  espèces  nominales.  Il 
Tom.  I.  Année  i838.  a 


l8  SOCIÉTÉS    SAVANTES. 

donne  ensuite  une  description  du  Polypier  et  présente  sa  sy- 
nonymie. Enfin  il  termine  en  faisant  connaître  toutes  les 
espèces ,  vivantes  et  fossiles ,  de  ce  genre  intéressant.  Ce  mé- 
moire est  accompagné  de  quatre  planches. 

M.  Coste  envoie  uu  mémoire  sur  VOi>olofçie  du  Kangourou, 
accompagné  de  la  lettre  suivante ,  en  réponse  à  celle  de 
M.  Owen,  —  «  J'ai  lu  avec  regret  la  lettre  que  M.  Owen  a 
écrite  au  sujet  d'un  produit  utérin  de  Kangourou  ,  qu'il  dési- 
gne sous  le  nom  de  fœtus  et  ses  appendices  vésicaleux ,  et 
que  j'ai  considéré  comme  un  œuf. 

»  Comme  sur  ce  point  la  discussion  parait  plutôt  porter  sur 
des  mots  que  sur  des  choses,  et  comm*e,  d'ailleurs,  je  suis 
parfaitement  en  mesure  de  répondre  à  toutes  les  assertions  de 
M.  Owen,  je  demande  à  l'Académie  la  permission  de  soumettre 
à  son  jugement  le  mémoire  ci- joint ,  dans  lequel  elle  trouvera, 
j'espère ,  les  moyens  de  décider  la  question  dans  le  fond  et 
dans  la  forme.  » 

Séance  du  12.  M.  Isidore  Geoffroy  .S" i-i^/ZaiVe  fait  un  rap- 
port favorable  sur  un  Mémoire  de  M.  Alcide  D'Orbigny  ,  in- 
titulé :  Sur  la  distribution  géographique  des  Oiseaux  Passe" 
reauxdans  V Amérique  méridionale.  Dans  ce  Mémoire,  que  son 
auteur  a  lu  dans  la  séance  du  2  octobre  1837 ,  M.  Aie.  D'Or- 
bigny  divise  les  régions  de  l'Amérique  méridionale  qu'il  a 
explorées,  ou  trois  zones  de  latitude,  suivant  leur  distance  de 
l'équateur,  et  chacune  de  celles-ci  en  trois  zones  d'élévation 
au  dessus  du  niveau  de  la  mer.  Il  passe  en  revue  les  différentes 
espèces  propres  à  ces  zones ,  et  arrive  à  conclure  que ,  dans 
les  trois  zones  de  latitude  et  dans  les  trois  zones  d'élévation 
le  nombre  des  espèces  de  Passereaux  va  en  décroissant  très- 
rapidement.  Selon  lui,  la  première  zone,  qui  s'étend  du  ii" 
au  28*  degré ,  possède  240  espèces  ;  la  seconde ,  comprenant 
du  9.8*'  on  54*  degré  ,  en  a  72  ,  et  la  dernière, 'du  34®  ou  43*^ 
degré,  en  à  37.  La  décroissance  numérique  a  lieu  de  même 
dans  les  trois  zones  d'élévation;  ainsi  la  première,  dont  l'élé- 
vation varie  entre  o  et  1700  mètres,  contient  83  espèces}  la, 
seconde  ,  de  1700  à  3700  mètres  ,  |6o  espèces  ,  et  la  dernière 
qtii  excède  5700  mètres,  n'en  a  plus  que  22*  Il  serait  difficile 


TRAVAUX  IKiDITI.  I9 

(le  iulvre  Tauteur  dam  les  ûbiervallons  pleinea  d'intérêt  qui 
suivent ,  et  leur  analyse  ne  pourait  dispenser  do  recourir  au 
Mémoire  même,  qui  est  publié  dans  la  relation  du  voyage  de 
M.  D'Orbigny  dans  l'Amérique  méridionale. 

Séance  du  19.— M.  Parai>ey  écrit  qu'il  a  vu  à  Leyde,  une 
Salamandre  gigantesque  du  Japon,  que  M.  Siéboldt  a  rap- 
portée vivante  et  qui  a  environ  3  pieds  de  longueur.  M.  Du- 
mérll  fait  observer  que  cette  espèce  est  connue  et  qu'on  en 
possède  un  individu  conservé  dans  l'alcool  au  Musée  de  Paris, 

SOCIÉTÉ    ENTOMOLOGIQUE    DE    FRANCE. 

Séance  du  'j  février  i838. — M.  Duponchel  lit  un  Mémoire 
sur  les  Tinéites  qu'il  divise  en  32  genres. 

M.  Bojer  de  F ons colombe  envoie  la  suite  de  sa  Monogra- 
phie des  Libellulines  des  environs  d'Aix,  comprenant  les  genres 
jEshna  et  uégro  n. 

M.  Guénée  adresse  également  la  suite  de  son  Essai  sur  la 
classification  des  Noctuélites. 

Séance  du  11.  —  Pas  de  Mémoires. 

n.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Notice  sur  plusieurs  espèces  d'HÉLiCES  ,  confondues  à  tort  par 
les  auteurs  ,  par  M.  Deshayes. 

Cette  notice  a  pour  objet  de  distinguer  trois  espèces  du 
sous-genre  Carocolle ,  confondues  sous  le  nom  à.* Hélix  lahy- 
rinthus ,  ces  trois  espèces  sont  : 

1°  H.  Idbyrinthus^  Ctiemnitz;  Seba;  Encycl. ,  pi.  64,  fig.  48;  Fé- 
russac.  Carocolla  labyrinthus ,  Lam.  Anim.  sans  vert.  Hélix  plicata 
pars ,  Dilw. 

2°  H.  plicata ,  Born. ,  Knorr  ;  Hélix  labyrinthus  ,  Lam. ,  Journ. 
d'Hist.  nat.  ;  Hélix  plicata  pars  ,  Dilw.  ;  Carocolla  labyrinthus 
pars ,  Lam.  ;  Hélix  labyrinthus  ,  Var.  ,  Féruss.,  Moll.  Hélix  plicata, 
Fér. ,  Piodr. 

3«  H.  bifurcata ,  Desh.  ;  Hélix  plicata  ,  Féiuss.  ;  Hélix  plicata  , 
Desh. ,  Encycl.  vî.m '^tr- 

Les  figures  de  ces  trois  espèces  paraîtront  avec  la  notice  de 
M.  Deshayes  ^  dans  un  prochain  numéro  du  Magasin  de  zoo« 
logie. 


dà  TRAVAUX   INÉDITS. 

Description  de  trois  espèces  nouvelles  des  genres  Carocolle, 
Pledrotome  et  Marginelle  ,  par  M.  Petit  de  la  Saossaye. 

CarocoUajincigera  ,  Petit.  Haut.  :  9  mill.  Larg.  :  27  niili. — Testa 
orbiculari ,  acutissinie  carinata  ,  supia  convexa  ,  infra  convexo  pla- 
nulata ,  umbilicata ,  alba  ,  fasciis  f useis  cincla ,  aiifiactibns  sex ,  aper- 
luia  subquadrangulari,obliqiiissimedepressa  ,  faucepiope  coluinellaia 
plica  transversa  ornata  ;  labre  externe  unidenlato ,  intus  uncifonne 
dente  arniato;  margine  albo  reflexo.— Hab.  l'istlime  de  Panama,  elle 
a  été  envoyée  par  M.  Pavageau  ,  négociant  à  la  Nouvelle-Grenade. 

Pleurotoma  sinistralis ,  Petit.  Haut.  :  d9  mill.  Larg.  :  7  mill.  — 
Testa  sinistrorsa,  fusiformi-turrita ,  crassiuscula  ,  albido-grisea ,  au- 
fraclibus  octonis  ;  aufractu  cingulo  strigis  longitudinaliter  undalis 
ornato ,  Iransversimque  striato;  labro  acuto  ,  superne  laie  emarginalo, 
in  medio  arcuato  ;  cauda  lata  brevi. — Hab.  le  Sénégal.  Découverte  par 
M.  Augeard  ,  commis  de  marine. 

Marginella  Kieneriana^  Petit.  Long.  :  12  mill.  Larg.  :  9  mill. — 
Testa  parva  ,  piriforme  ,  fulva  ,  maculis  albis  transversis  per  quatro 
séries  disposilis  ornata;  spira  brevissiuia  ,  exserliuscula ,  labro  crasso, 
vix  intus  crenulalo,  plicis  columella  octonis. — Hab.  les  plages  de  la 
Guayra  (Venezuela).  Découverte  par  M.  Lemarié,  capitaine  de  vaisseau. 

Sur  le  genre   Pacsse,  Paussus ,'  Linné  ,   par  M.   Guérin- 
Méneville. 

Tous  les  entomologistes  connaissent  la  belle  Monographie 
que  M.  Weslwood  a  publiée  sur  la  famille  de  Paussides,  dans  les 
Transactions  de  la  Société  Linnéenne  de  Londres,  vol.  XVI  , 
p.  607  ,  et  l'on  sait  qu'il  a  fait  connaître  i4  espèces  àePaussus 
proprement  dits,  insectes  encore  si  rares  dans  les  collections  ; 
nous  saisissons  avec  empressement  l'occasion  d'en  publier  une 
quinzième  espèce  très-remarquable,  qui  appartient  à  la  pre- 
mière section  des  Paussus  de  M.  Westwood ,  celle  qu'il  ca- 
ractérise ainsi  :  thorax  quasi  bipartitus.  Notre  insecte  ne  p(^nt 
être  placé  qu'auprès  du  P.  microcephalus  ^  Lin.,  auquel  iî 
resscnible  par  ses  antennes  ,  dont  la  massue  est  armée  de  petites 
dents  vers  l'extrémité  ;  mais  il  en  diffère  par  la  forme  de  cette 
n»ême  massue ,  qui  est  à  peine  de  l'épaisseur  de  l'arlicle  ba- 
silairc,  presque  cylindrique,  à  peu  près  comme  celle  du  P. 
Hardwickii  y  West.  ,  lequel  en  diffère  notablement  parce  qu'il 
appartient  à  la  deuxième  section^  caractérisée  par  son  ihord^ 


TRAVAUX    INEDITS.  21 

suhcontinuus.  Voici  la  description  abrégée  de  celte  nouvelle 
espèce. 

JPaussus  Jousselinîi,  Guér. — Long.  :  7  mil.  Larg.  aux  épaules  :  2  mil. 
et/i  rextrêmité  :  3  mil. — Corps  d'un  brun  foncé  presque  noir,  avec 
l'abdomen  et  l'extrémité  des  élytres  ferrugineux  ^  tête  petite  ,  ayant  un 
sillon  longitudinal  en  avant  et  trois  tubercules  en  forme  de  cornes  sur 
le  verlex;  antennes  rugueuses  avec  le  premier  article  grand  ,  presque 
carré  ,  le  second  ,  ou  la  massue  ,  subcylindrique ,  trois  fois  plus  long 
qne  le  premier,  un  peu  rétréci  au  milieu  ;  ayant  en  dedans  et  à  la 
base  un  appendice  tronqué  et,  près  de  l'extrémité,  trois  fortes  dents 
aiguës  ;  corselet  divisé  en  deux  par  un  profond  étranglement ,  ayant 
une  profonde  excavation  longitudinale  au  milieu,  et  deux  taches 
orangées,  produites  par  un  fin  duvet,  et  placées  de  chaque  côté  et  pres- 
que au  fond  de  l'étranglement  transversal  ;  élylres  lisses ,  avec  une 
petite  dent  dilatée  près  de  l'extrémité  ;  pattes  rugueuses  comme  les 
antennes. 

Ce  curieux  insecte  a  été  trouvé  au  Pégou ,  au  bord  de  la 
rivière  Yrrawady,  à  une  journée  de  Rangoon  ;  il  était  posé 
sur  un  tronc  de  Palmier.  Nous  nous  sommes  fait  un  devoir  de 
le  dédier  à  M.  le  comte  de  Jousselin ,  qui  a  eu  l'obligeance  de 
nous  communiquer  l'individu  unique  de  sa  belle  collection. 
Nous  en  donnerons  une  figure,  accompagnée  de  détails,  et  une 
description  complète,  dans  l'un  des  prochains  cahiers  de  notre 
Magasin  de  Zoologie. 

Nofa,  M.  Chevrolat  nous  prie  d'ajouter  la  note  suivante  au 
sujet  du  genre  Paussus, 

•  On  trouve  dans  le  Magasin  de  Zoologie,  1882,  cl.  IX, 
pi.  49 1  la  description  et  la  figure  d'une  espèce  de  Paussus  du 
Sénégal,  que  j'ai  appelé  P.  cormilus.  J'avais  fait  figurer  la  léte 
et  l'abdomen  d'un  autre  individu  que  Je  présumais  être  le  mâle, 
mais  au  moment  de  donner  le  bon  à  tirer,  j'ai  reconnu  que 
cet  individu  forme  une  espèce  bien  distincte ,  ce  que  j'ai  aii- 
noncé,  mais  je  ne  lui  ai  pas  donné  de  nom.  Voici  donc  une 
courte  description  de  cette  espèce  : 

Paussus  curvicornis,  Chevrolat  (figuré  Mag.  Zool.,  pi.  49,  fig.  4  a, 
2  et  2  a). — Long.  :  40  mill. — D'un  ferrugineux  un  peu  obscur  avec  l'ex- 
trémité des  élytres  plus  pâle  ;  tête  ayant  sur  le  verlex  une  pointe  co- 
nique un  peu  courbée  en  avant ^  corselet  divisé  transversalomrnt  par 
un  fort  étranglement ,  ayant  une  profonde  impression  à  son  lobe  pos- 
térieur; élytres  presque  lisses  avec  quelques  tubercules  ivès-petils  et 


22  TRAVAUX    INEDITS» 

une  légère  dilatation  à  l'extrémité  et  en  dehors;  pattes  d'une  couleur 
plus  foncée.— Hab.  le  Sénégal. 

Sur  le   genre    Trochoïde  ,   Trochoideiis  ,   Weslwood  ,  par 
M.  Guérin-Méneville. 

Ce  genre  a  été  établi  dans  la  Monographie  des  Paussides  , 
que  nous  avons  citée  plus  haut,  avec  le  Paussus  crucialus  de 
Dalman,  insecte  observé  dans  le  copal,  par  ce  célèbre  ento- 
mologiste ;  tous  ses  caractères  génériques  conviennent  à  peu 
près  à  une  jolie  espèce  dé  Tile  Maurice  ,  qui  nous  a  été  en- 
voyée par  M.  Julien  Desjardin ,  notre  collaborateur  pour  la 
Faune  de  Maurice,  ensorte  que  nous  croyons  devoir  la  laisser 
dans  ce  genre ,  jusqu'à  ce  qu'un  nouvel  examen  ait  fait  décou-» 
vrir  entre  ces  insectes  des  différences  assez  grandes  pour  les 
séparer  génériquement. 

Trochoideus  Dejardinsii ,  Guér.  —  Long.  :  4.  Larg.  :  2  mill. — Cet 
insecte  est  d'un  brun  marron,  couvert  d'un  fin  duvet  jaunâtre  ;  la  bou- 
che ,  les  antennes  et  les  pattes  sont  fauves  ;  sa  tête  est  large ,  sans 
rétrécissement  postérieur ,  avec  les  yeux  saillans  et  le  chaperon  et  le 
labre  plus  étroits  et  assez  avancés  pour  couvrir  les  mandibules.  Dans 
les  deux  individus  que  nous  possédons,  les  antennes  sont  composées 
évidemment  de  quatre  articles,  dont  le  dernier  forme  une  massue  beau- 
coup plus  longue  que  les  trois  premiers;  mais  l'un  des  deux  à  cette 
massue  beaucoup  plus  épaisse  et  nous  semble  être  le  mâle.  Le  pre- 
mier article  est  plus  long  que  les  deux  suivans  réunis,  arrondi,  épaissi 
en  avant  ;  dans  le  mâle  et  la  femelle  le  second  article  est  triangulaire, 
aussi  long  que  large  ;  le  troisième  est  semblable  au  second  ;  chez  la 
femelle  ;  mais  dans  le  mâle  il  est  très-dilaté  en  arriére  et  forme  la  base 
de  la  massue ,  qui  est  aplatie ,  à  peine  deux  fois  aussi  longue  que 
large ,  tandis  que  chez  la  femelle  cette  même  massue  est  plus  étroite 
moins  aplatie  et  qu'elle  a  au  moins  trois  fois  sa  largeur  dans  sa  longueur. 
Les  palpes  maxillaires  sont  assez  longs  et  paraissent  formés  de  trois 
articles  dont  le  premier  est  court ,  le  second  un  peu  plus  long  et  épais, 
et  le  troisième  encore  un  peu  plus  long  que  le  second ,  conique,  ter* 
miné  en  pointe.  Les  palpes  labiaux  sont  très-courts  et  terminés  par 
un  article  largement  obconique  et  creusé  au  milieu.  Le  corselet  est 
en  forme  de  cœur,  tronqué  des  deux  côtés.  L'écusson  est  triangulaire, 
plus  large  que  long.  Les  élytres  sont  ovalaires ,  arrondies  au  bout,  un 
peu  bordées.  Les  pattes  sont  courtes ,  avec  les  tarses  de  cinq  artiéles. 

M.  le  docteur  Demay  nous  annonce  que,  dans  la  séance  du 
12  septembre  iSS-j ,  il  a  présenté  à  la  section  d'Histoire  natu- 
relle du  congrès  de  Metz ,  une  notice ,  accompagnée  de  figures^ 


TRAVAUX   INEDITS.  23 

Contenant  la  description  de  treize  espèces  nouvelles  de  Coléo- 
plères,  provenant  de  la  Guyane.  Il  nous  adresse  l'extrait  sui- 
vant de  son  travail ,  en  nous  engageant  à  Tinsérer  dans  la 
Rc^ue  Zcologique. 

Brachinus  melanopterus.  Rufus  j  elytra  nigra,  valde  slriata  ciim 
macula  obliqua  et  lineata ,  ponii  aurati  coloris.  —  Long.  .  6  à  6  1/2 
lig.   Larg.  :  3  lig. 

Brachinus  Rivierii ,  Guér.  Fera  omnino  ut  prœcedens ,  sed  muUo 
major,  et  ublque  flavus  ,  exceptis  zonis  duabus  nigris  in  elytris  et  tho- 
racis.— Long.  ;  8  lig.  Larg.  :  31/2  lig. 

Lampyris  guyanensis.  Corpus  longum  et  molle;  thorax  planus , 
marginalus,  seuii-circularis  ;  os  parvum  ;  oculi  magni ,  antennse  fili- 
formes ,  thorax  et  elytra  translucida.  Omnino  flavescens  ,  exceptis 
extremis  inferarum  alarum  posticis,  quse  nigra  sunt.— Long.  :  7  lig. 
Larg.  :  3  lig. 

Cyclocephala  ru fo -nigra.  Rufa  ,  punctata  ;  caput  nigrum  ;  os  et  ap- 
pendices rubescentia  i  prolhorax  leviter  raarginatus  cum  magna  ma- 
cula nigra,  rufa  linea  distincta;  elytra  macula  pyramidali  ornata. 

—  Long.  :  7  à  7  1/2  lig.  Larg.  :  2  1/2  à  3  lig. 

JJoryphora  testudo.  Hubra  j  labrum  flavescens;  elytra  cœrulea,  picla 
octo  niaculis  flavis ,  quarum  quatuor  in  medio  dorsi  œquales  et  circu- 
lares ,  et  aliae  quatuor  majores  et  inœquales  et  œqui  subtriangulares. 

—  Long.  :  7  à  7  4/2  lig.  Long.  :  4  lig. 

Oaleruca  suhvittata.  Lutea,  rugosa  ;  corpus  oblongum  ;  subcylin- 
dricum;  caput  globulosumj  thorax  nigrolriraaculatus ,  antennœ  nigrœ , 
thorace  longiores  ante  et  iuter  oculos  insertœ ,  et  basi  approximatse; 
elylris  et  pedibus  nigro  variegatis.  Long.  :  3  lig.  Larg.  :  1  lig. 

Cassida  metallica.  Corpus  viridi-seneum  ,  subcirculare ,  clypei- 
forme ,  et  ad  peripheriam  thorace  et  elytris  marginatum ,  elytra  me- 
tallice  subviridia ,  cum  quatuor  maculis  pallide  flavis  in  elytrorura 
marginibus  externis;  abdomine  ac  pedibus  nigris,  tarsis  vero  rufis.  — 
Long.  :  4  1/2  lig.  Larg.  :  3  lig. 

Cassida  chelidonari a.  Qnoad  formam,  cassidœ  metallicœ  subsimilis, 
paulo  minor  ;  elytris  postice  bif urcis  ,  pallide  flavis ,  quorum  tamen 
ultima  extrema  necnon  margines  interni  fusca  sunt ,  et  etiam  puncta 
in'medio  marginum  externonim;  capite,  thorace,  abdomine  et  pedi- 
bus nigris.  —  Long.  :  4  lig.  Larg.  :  2  d/2  lig. 

Erotylus  Guerinii.  Niger  ;  caput  et  prothorax  pallescentia  ;  elytra 
corusca  ,  in  medio  convexa  ,  punctis  impressis  diverse  striala  ,  orna- 
taque  tribus  zonis  transversalibus,  denlatis,  quarum  prior  flavi  coloris, 
et  duai  alterœ  rubri. — Long.  :  11  lig.  L.irg.  :  5  d/2  lig. 
Il  Erotylus  Debauvei.  Niger  ;  valde  gibbosus  in  medio  dorsi  ;  elytra 
polita ,  nilida ,  flava ,  alte  impressa  uigris  punctis ,  et  quiuque  aliis 


^4  Analyses  d'ouvrages  nouveaux. 

«laculis  qiioque  nigris ,  sed  multo  niajoribys,  variata.  Très  niaciilœ 
anticœsunt  transversales,  quarum  duae  latérales  ,  tertia  vero  in  gibbi 
apice,  duœ  aliie  in  elytroruni  posticis  extremis.  Inferi  appendices  ni- 
gri  sunt;  allanien  média  crura  duorum  pedum  posteriorum  rufescen- 
tia.  —  Long.  :  8  lig. 

Erotylus  nigrotibialis.  Ruber  ;  caput  et  prolhorax  nigris  punctis 
maculala  ;  elytra  nigra ,  extremis  posticis  rnlis  et  diiabns  zonis  flavis 
et  sinuosis  ;  anterior  zona  largior ,  et  magno  puncto  nigra.  Pedes  rii- 
bri  ;  ultima  crurum ,  tibise  et  tarsi  nigra.  Long.  :  4  1/2  lig.  Larg.  :  3  lig. 

Erotylus  nigripeîinis,  Ovutus  ^  rnbescens;  prothorax  nigris  maculis 
punctatus;  elytra  nigra,  cor usca,*j parvis  punctis  impressis  striata.— 
Long.  :  3  1/2  lig.  Larg.  ;  1  1/2  lig. 

Nous  possédons  presque  toutes  ces  espèces,  et  elles  entreront 
dans  un  travail  que  nous  préparons  sur  les  insectes  recueillis 
par  M.  Debauve ,  pendant  un  voyage  à  Demerary  et  dans 
Tintérieur  de  la  Guyane  anglai  (  G. -M.  ) 

m.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX.! 

Les  jeunes  naturalistes,  ou  Entretiens  sur  Thistoire  natu- 
relle ;  par  Mademoiselle  S.  Ulliac  Trémadeure.  —  Deux 
vol.  grand  in-12,  ornés  de  jolies  planches  gravées. — Paris, 
chez  Didier ,  libraire. 

L'ouvrage  que  nous  annonçons  est  destiné  à  faire  faire  de 
grands  progrès  à  l'histoire  naturelle  en  y  initiant  la  généra- 
tion qui  a  commencé   de   nos  jours ,  et  formant ,  dès  à    pré- 
sent, des  éludians  pour  une  .science  aussi  utile  qu'agréable. 
En  effet,  tous  les  jeunes  gens  qui  liront  le  livre  de  mademoi- 
selle Ulliac  Trémadeure,  sentiront  naître  le  goût  de  celle 
élude;  car  elle  a  su  leur  présenter  l'histoire  naturelle  dépouil- 
lée de  tout  l'appareil  scientifique,  qui,  dit-elle,  ne  manque  à 
aucun  des  ouvrages  publiés  jusqu'à  présent  ;  elle  a  pensé  que 
le  meilleur  moyen  d'exciter  l'amour  de  l'instruction  chez  ceux 
qui  n'en  comprennent  pas  encore  la  valeur,  c'était  de  les  pré- 
parer, par  le  récit  amusant  des  faits,  fi  la  lecture  des  décou- 
vertes non  moins  intéressantes  de  la  science.  C'est  celte  mar- 
che  que  mademoiselle  Ulliac  Trémadeure   a  suivie  avec  le 
talent  dont  elle  a  déjà  donné  tant  de  preuves  dans  plusieurs 
ouvrages  d'éducation  couronnés  par  l'Académie  françuise   et 
par  la  Société  pour  l'instruction  élémentaire. 


îî5 

Mademoiselle  Ulliac  Trémadeure  montre  qu'elle  a  fait 
une  étude  bien  approfondie  de  Tensemble  de  l'hisloire  na- 
turelle; aucune  de  ses  parties  ne  lui  est  étrangère,  et  elle 
prouve  qu'elle  est  parfaitement  au  courant  des  découvertes 
qui  ont  été  faites  par  nos  savans  maîtres  ,  à  un  tel  point 
que  son  ouvrage ,  tout  en  restant  à  la  portée  des  jeunes  gens 
par  son  plan  et  par  la  manière  simple  dont  elle  a  présenté  les 
faits,  sera  lu  avec  fruit  par  les  personnes  qui  ont  déjà  des  con- 
naissances en  histoire  naturelle ,  mais  qui  n'ont  pu  se  tenir  au 
courant  des  travaux  récens. 

Nous  recommandons  vivement  la  lecture  de  l'ouvrage  de 
mademoiselle  Ulliac  Trémadeure  aux  personnes  qui  veulent 
avoir  une  idée  exacte  de  l'histoire  naturelle  ;  il  peut  être  mis 
entre  les  mains  des  demoiselles ,  car  son  auteur  a  su  éviter  , 
avec  le  tact  qui  caractérise  les  dames,  tout  ce  qui  ne  doit  pas 
trouver  place  dans  un  ouvrage  comme  le  sien  :  si  le  goût  de 
l'histoire  naturelle  n'est  pas  venu  aux  personnes  qui  ont  lu 
ce  livre  ,  il  faudra  désespérer  qu'il  leur  vienne  jamais  ;  car  il 
est  impossible  de  rendre  la  science  plus  attrayante  et  de  pré- 
senter ses  grandes  et  belles  vérités  d'une  manière  plus  claire  , 
plus  exacte  et  plus  élégante.  (  G. -M.  ) 

Essai  3Tonographiqde  sur  les  Campagnols  des  environs  de 
Liège  )  présenté  au  premier  congrès  scientifique  belge  réuni 
h  Liège  le   i«'  août  i836,  par  M.  Edm.  de  Sei.ys-Long- 
CHAMPS.    —   Liège,   chez  Y.  Dcsoer,  place  Saint-Lam- 
bert. i836.  ' 
Le  travail  de  M.  de  Selys-Longchamps  forme  une  brochure 
in-8®  de  i6  pages,  accompagnée  de  quatre  planches  lilhogra- 
phiées  et  coloriées.  Après  quelques  considérations  sur  le  genre 
Campagnol;  il  en  présente  les  caractères  essentiels  et  le  divise 
en  deux  sections ,  suivant  que  les  oreilles  sont  presque  nulles 
ou  cachées  sous  le  poil ,  ou  qu'elles  sont  externes  ,  moyennes 
et  bien  développées.  Les  espèces  propres  aux  enviions  de  Liège 
sont  au  nombre  de  cinq;  deux  ont  paru  nouvelles  à  M.  de  Sclys- 
Longchamps  ,  qui  ignorait  alors  que  M.  Bâillon,  d'Abbeville  , 
les  avait  publiées.  Voici  les  noms  de  ces  cinq  espèces,  i*  CamV. 
ïAuyz  y  j4rf^icola  fulçfus y  Dcsm.;   2"  C.  amphibie,  ^.   «m- 


fe6  ANALYSE  d'oDVRAGES  NOUVEAUX.' 

phibius ,  Desm. ,  Linn.Le  Rat  d'eau ,  Buff.  ;  5®  C.  des  champs, 
A.  arvalis  ,  Linn.  j  Mus  terrestris  ,  Erxl.  ;  Àn^icola  vulgaris, 
Desm.  ;  le  Campagnol ,  BufF.  ;  4"  G.  souterrain  ,  A,  subler^ 
raneus ,  de  Selys ,  qui  est  le  pratensis  de  Bâillon  ,  et  5°  le  G* 
BoussATRE  ,  j4 .  j'itfescens  de  Selys  ,  qui  est  VA.  rubidus  de 
Bâillon.  Toutes  ces  descriptions  sont  très-bien  faites,  compa- 
ratives, et  d'une  étendue  suffisante.  L'auteur,  dès  qu'il  a  connu 
le  travail  de  M.  Bâillon  ,  s'est  empressé  d'adopter  les  noms  que 
ce  savant  avait  donnés  à  ses  deux  espèces  ;  car  il  reconnaît  que 
les  noms  imposés  avant  lui  doivent  avoir  la  priorité.  Les  quatre 
planches  représentent  les  A.  fulvas  ^  arvalis  ,  subterraneus  et 
rufescens,  avec  leurs  crânes.  (G. -M.) 

Description  d'une  nouvelle  espèce  du  genre  Dreissena,  par 
M.  P.  Y.  Van  Beneden.  —  Brochure  in-8°  de  8  pages  et 
I  pi.  lilhog.  et  col.  —  Extrait  du  tom.  3,  n°  2,  des  Bul- 
letins de  l'Académie  royale  de  Bruxelles. 

Le  genre  Dreissena  ,  fondé  en  i834»  par  M.  Van  Beneden, 
sur  le  Mytilus  poljmorphus  ,  ne  comprenait  que  deux  espèces. 
Ce  nouveau  mémoire  a  pour  but  d'en  faire  connaître  une  troi- 
sième que  l'auteur  nomme  Dreissena  cyanea ,  et  qu'il  carac- 
térise ainsi  :  Coquille  oblongue ,  plus  haute  qu'épaisse  ,  fine- 
ment striée  à  l'extérieur  ;  son  intérieur  d'un  bleu  foncé.  C'est 
surtout  au  moyen  ce  dernier  caractère  que  l'on  distingue  cette 
espèce  des  deux  autres,  qui  sont  blanchâtres  à  l'intérieur.  Elle 
manque  en  outre  de  la  carène  longitudinale  du  Dreissena  po- 
lymorpha  et  de  la  double  série  de  lamelles  du  Dreissena  afri" 
cana.  Cette  coquille  a  été  communiquée  à  M.  Van  Beneden 
par  M.  A.  D'Orbigny ,  qui  ne  connaît  pas  sa  localité  d'une 
manière  certaine  ,  mais  qui  la  croit  du  Sénégal. 

A  la  suite  de  cette  description  ,  M.  Van  Beneden  revient  sur 
quelques  points  de  l'anatomie  du  Dreissena  polrmorpha,  con- 
signés dans  un  mémoire  inséré  dans  les  Annales  des  sciences 
naturelles  (avril  i835}.  Ayant  reçu  des  individus  plus  grands 
que  ceux  qu'il  avait  étudiés  d'abord  ,  il  a  pu  mieux  voir  plu- 
sieurs parties  délicates. 

Ce  mémoire  est  accompagné  d'une  planche  lilhographiée 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  07 

et  colorit'C  représentant  sa  Dreissena  cjanca  et  la   nouvelle 
analomie  de  la  Dreissena  pol/morpha. 

Nota,  ^ous  venons  de  recevoir  uneEthérie  pêchéc  à  Galam, 
dans  le  Sénégal ,  et  par  conséquent  très-loin  de  la  mer  ,  sur 
laquelle  se  sont  grouppécs  une  grande  quantité  de  Dreissena 
q/ricana»  Nous  devons  celle  communication  à  M.  Paulinîer , 
avocat  et  directeur  de  l'instruction  à  Saint-Louis  ,  qui  a  bien 
voulu  faire  pour  nous  des  recherches  sur  les  animaux  du  Sé- 
négal ,  et  à  qui  nous  devons  plusieurs  espèces  rares  et  nouvelles 
que  nous  publierons  sous  peu.  (G.-M.) 

Réponse  aux  observations  critiques  de  M.  Cantraine ,  sur  le 
genre  Dreissena  ;  ^(\r  M.  Yak  Beneden. —  Brochure  in«8° 
do  5  pages. 

Cette  notice  a  pour  but  de  réfuter  un  mémoire  communiqué 
par  M.  Cantraine  à  TAcadémie  royale  de  Bruxelles ,  dans  sa 
séance  du  4  niars  1837;  M.  Van  Beneden  combat  les  asser- 
tions de  son  adversaire  avec  assez  de  vivacité  ,  mais  sans  sortir 
des  bornes  d'une  discussion  convenable.  (G.-M.) 

De  quelques  insectes  de  Sardaigne,  nouveaux  ou  peu  con- 
nus ,  par  Joseph  Gêné  ,  professeur  de  zoologie  à  l'Académie 
de  Turin ,  et  directeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de 
cette  ville. —Premier  fascicule,  extrait  des  mémoires  de 
l'Académie  royale  des  sciences  de  Turin ,   t.  89,  p.  161. 
Dans  un  voyage  à  travers  la  Sardaigne ,  entrepris  par  ordre 
du  roi  Charles-Albert ,  l'auteur  a  rassemblé  un  grand  nombre 
d'animaux ,  selon  lui  tout-à-fait  nouveaux  ou  peu  connus  ,  et 
en  tout  cas  dignes  d'être  signalés.  Dans  le  nombre  ,  les  insectes 
tiennent  le  premier  rang ,  et  la  quantité  de  ceux  qu'il  a  ré- 
coltés ,  tant  espèces  que  variétés  ,  est  si  grande ,  que  l'auteur 
pense  qu'elle  suffirait  pour  établir  le  spécies  de  l'entomologie 
du  pays.  Depuis  son  retour  ,  il  déclare  donner  tout  son  temps 
à  un  ouvrage  de  ce  genre,  grandement  désiré  de  tous  les  amis 
des  sciences  naturelles.  Mais  l'auteur  fait  la  réflexion  que  ,  de 
notre  temps ,  l'entomologie  a  fait  de  si  grands  progrès  et  que 
tant  d'ouvrages   iconographiques    et  descriptifs  sont    publiés 
chaque  jour,  qu'à  peine  une  grande  fortune  et  un  parfait  loisir 
suffiraient  pour  les  consulter  et  les  comparer.  Ici,  M.  Gêné  cri- 


28  ANALYSE  d'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

tique  les  divers  modes  de  publication  employés  par  les  auteurs  » 
et  son  principal  argument  est  l'idiome  maternel  dont  on  se 
sert  le  plus  communément.  Sa  critique  ne  nous  semble  pas 
tout-à-fait  juste  ;  en  effet,  la  beauté  du  papier,  la  grosseur 
du  volume,  ne  dépendent  pas  toujours  de  la  volonté  d'un 
auteur,  et  pour  ce  qui  est  de  l'idiome,  nous  convenons  avec 
lui  qu'il  serait  à  désirer  que  tous  les  auteurs  se  servissent  du 
Jatin  ;  mais  cela  non  plus  n'est  guère  possible  ,  car  souvent  ils 
jie  le  connaissent  pas ,  ou  ils  s'adressent  à  des  lecteurs  qui  l'i- 
gnorent aussi. 

Le  savant  professeur  s'élève  ensuite  avec  force  contre  cette 
fureur  insensée,  qui  pousse  certains  écrivains  à  renverser  de 
fond  en  comble  la  nomenclature  et  la  méthode  ,  en  créant 
immodérément  des  genres,  des  sections ,  des  espèces,  le  plus 
souvent  inutiles  et  indignes  de  la  science.  «  Par-là^  ajoute-t- 
»  il ,  ils  embarrassent  la  marche  de  l'entomologie,  déjà  gênée 
»  parle  nombre  trop  grand  des  genres  ,  et  une  synonymie  ex- 
»  trémement  vicieuse;  par-là  ,  il  arrivera  qu'à  la  plupart  des 
«  entomologistes  vraiment  zélés ,  il  sera  impossible  de  suivre 
»  à  pas  e'gaux,  mais  sûrs  ,  les  progrès  de  la  science.  »  Nous 
partageons  ici  le  sentiment  de  l'auteur ,  car  alors  la  science 
reculerait  réellement  au  lieu  d'avancer. 

«  En  présence  de  cette  .grande  perturbation  des  choses  , 
»  ajoutel'auteurjje  sens  que  j'entreprends  un  ouvrage  sujet  à  de 
»  dangereuses  chances;  mais  je  suis  soutenu  par  l'idée  qu'il  sera 
)»  utile.  Comme  sa  principale  difficulté  consiste  dans  la  déter- 
»  mination  et  la  synonymie  des  espèces,  j'ai  voulu  soumettre 
»  à  l'appréciation  des  entomologistes  toutes  celles  que  j'ai 
«crues  soit  nouvelles  ou  peu  connues  ,  soit  contenlieuses  , 
»  avant  de  livrer  à  la  presse  un  ouvrage  ébauché  et  affranchi 
«  de  tout  contrôle.  » 

Dans  ce  louable  dessein  ,  l'auteur  a  réuni  dans  quelques  fas- 
cicules, les  insectes  qu'il  a  examinés  et  déterminés  avec  soin  ; 
mais,  se  défiant  de  lui-même,  il  acceptera  avec  reconnaissance 
les  observations  critiques  et  les  avis  désintéressés  de  tous  les 
savans  qui  cultivent  la  science  dont  il  fait  le  charme  de  sa 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  a^ 

vie ,  et  il  se  propose  de  proclamer  leurs  noms  et  leurs  obser- 
vations dans  Touvrage  qu'il  médite. 

Après  ce  préambule ,  Tauteur  passe  rapidement  en  revue 
1rs  entomologistes  qui  ont  traité  des  insectes  de  la  Sardaigne  , 
afin  de  justifier  de  la  nomenclature  qu'il  a  cru  devoir  adopter. 
Georges  Dabi ,  collecteur  d'insectes  de  Vienne,  en  Autriche, 
mort  dernièrement,  vint  parcourir  la  Sardaigne  en  1826,  pour 
étudier  les  insectes.  Quoique  cet  auteur  n'ait  visité  que  les' 
environs  de  Cagliari ,  il  ramassa  un  grand  nombre  d'insectes 
qu'il  vendit  par  toute  l'Europe,  puisque  son  métier  était  de» 
vendre  des  objets  d'histoire  naturelle.  MM.  Dejean  et  Schœn-- 
herr  décrivirent  récemment  quelques  uns  de  ces  insectes;  la' 
plupart,  cependant,  sont  encore  inédits  dans  les  collections 
des  enloniophiles,  soit  reçus  de  Dabi  lui-même  et  étiquetés, 
de  sa  main,  soit  acquis  par  quelques  autres  ,  avec  les  préten- 
dus noms  que  leur  aurait  imposés  ce  collecteur.  Mais  le  com- 
merce de  ces  insectes  ,  leur  échange  continuel ,  suffisent  pour 
démontrer  qu'une  grande  confusion  a  dû   se  glisser  dans  la  ^ 
nomenclature  des  espèces ,  et  que  bon  nombre  d'entre  elles 
ont  dû  être  placées  dans  les  collections  ,  sous  un  seul  et  même, 
nom  ,  bien  que  fort  différentes  les  unes  des  autres.   L'auteur, 
ignore  entièrement ,  ou  connaît  d'une  manière  indirecte  les 
noms  que  l'entomologue  viennois  avait  donnés  à  ses  insectes  ^ 
à  l'exception  d'un  très-petit  nombre,  dont  les  types,  pour 
ainsi  dire,  avaient  été  donnés  par  Dabi  lui-même  au  Muséum 
de  Turin.  Il  avertit  donc  qu'en  traitant  des  insectes  de  la  Sar- 
daigne, il  ne  se  sert  des  noms  de  Dabi,  qu'en  tant  qu'il  les  tient 
pour  certains ,  d'après  les  individus  envoyés  par  l'auteur  et 
qu'il  a  sous  les  yeux,  et  qu'il  repousse  tous  les  autres,  qu'il  a; 
pu  recueillir  soit  oralement  soit  par  lettres  de  la  part  des  cn-^ 
loniologistes  ,  comme  trop  vagues  ou  tout-à-fait  incertains.  Il 
ajoute  qu'il  en  est  de  même  pour  tous  les  noms  attribués  a  ce 
marchand,  dans  divers  catalogues  sans  phrases  caractéristiques, 
et  qu'enfin  il  citera  religieusement  les  noms  spécifiques  donnés' 
par  les  auteurs  et  qu'ils  ont  accompagnés  de   descriptions  ; 
mais,  pour  ne  pas  surcharger  inutilement  la  synonymie,  il  pas-1 
sera  outre  ^  chaque  fois  qu'un  nom  est  cite  sans  description  ;  à 


3o 

moios  que  rauiorité  et  le  témoignage  d'un  auteur  au  dessus 

de  toute  critique  ne  Tait  consacré. 

M.  Gêné  passe  ensuite  à  la  description  des  espèces  qu'il  a 
déterminées  et  des  genres  nouveaux  qu'il  a  créés.  Nous  donne- 
rons l'extrait  de  son  travail  en  laissant  aux  entomologistes  le 
soin  de  le  critiquer  et  de  le  vérifier  dans  son  propre  ouvrage. 

Il  décrit  (nous  citons  littéralement,  sans  relater  la  syno- 
nymie des  auteurs  modernes  )  : 

Quatre  Cicindèles ,  dont  une  nouvelle  ,  sous  le  nom  de  Ci- 
cindela  saphyrina  ,  Gêné  ;  un  seul  Dromius  est  nouveau  ,  D, 
Sturmii,  G.;  un  Omophron,  une  Feronia  inédite,  F.  splendens, 
G.,  un  Stenolophus ,  un  Trochalus  nouveau,  Troch.  meri" 
dionalis  ,  G.  ;  un  Emus  nouveau ,  F.  uiarginalis ,  G . ;  Iroh  Bu- 
prestes ,  trois  Elater  nouveaux,  E.  argiolus,  ulcerosus ,  Elco- 
narœ,  G.;  un  Cehrio  nouveau,  C.  strictus^  G.  ;  une  Cantharide 
(Telephore)  nouvelle,  C. prœcoxy  G.,  deux  Dasytes  nouveaux  , 
D.  protensus  et  imperialis  ,  G.  ;  un  Scydmène  inédit ,  Scjd- 
mcenus  Kunzu  ,  G.;  un  Dermeste,  deux  Hélérocères,  H, 
liamifer  et  nanus^  G,  ;  un  Elophorus  alternans ,  un  Oniticel- 
lus  concinnusj  G,,  tous  deux  inédits,  ainsi  qu'un  Trox  cribruiriy 
un  Geotrupes  Hiostius,  G.,  un  Pachype  femelle,  sous  le  nom  de 
Ccelodera  que  lui  a  imposé  M.  Dejean  ,  un  Tricliius  nouveau, 
T*  fasiolatus ,  G;  un  Dorcus ,  idem.,  D.  musimoriy  G,, 
parmi  quatre  Tentyrla ,  deux  sont  nouvelles  pour  notre  au- 
teur, les  T.  rugosa  et  Floresiiy  G.  ;  enfin  ,  un  A  sida  et  un 
Méloé  inédits,  A.  Solieri,  M,  sardous ,  G. 

Outre  les  espèces  dont  nous  donnons  l'énumération  ,  l'au- 
teur a  établi  un  nouveau  genre  dont  nous  citerons  les  carac- 
tères avec  la  phrase  spécifique  de  l'unique  espèce  qu'il  y  rap-» 
porte. 

Genre  Elaphocera  (  Corne  de  Cerf). 

Antennes  de  dix  articles  ;  le  premier  grand ,  en  massue  ^  le  deuxième 
plus  petit,  globuleux;  le  troisième  très-long ,  prolongé  antérieurement 
en  une  forte  épine  ;  rextrémité  heptaphylle  dans  les  deux  sexes. 

Chaperon  arrondi  antérieurement ,  à  bords  réfléchis ,  profondément 
incisé  au  milieu. 

léétQ  semi-ciciilaire }  cilié ,  obtu$ément  «chancre  en  avanti . 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  3t 

Mandibules  Irigones ,  h  sommet  allongé ,  obtus  ,  creusée»  aux  côtés 
internes ,  et  munies  de  quatre  dents  \  deux  d'entre  elles  assez  fortes 
à  la  base,  les  autres  très-petites. 

Mâchoires  assez  épaisses ,  cornées ,  à  lobe  terminal  obtus ,  tridenté. 

Lèvre  étroite,  oblongue  ,  bordée  de  longs  poils. 

Palpes  maxillaires  de  quatre  articles  ;  le  dernier  en  ovale  allongé 
et  plus  grand  ;  les  labiaux,  de  trois  articles. 

Crochets  de  chaque  tarse  doubles ,  profondément  bifides ,  les  dents 
internes  plus  courtes. 

L'auteur  pense  que  ce  genre  doit  être  placé  entre  les  Meto^ 
lontha  et  les  Rhisotrogus;  il  se  rapproche  des  premier  par  ses 
antennes  de  dix  articles  ,  à  massue  heptaphylle  ,  et  des  seconds 
par  le  faciès ,  la  taille  et  le  genre  de  vie  ;  il  diffère  de  tous  deux 
et  de  tous  les  autres  que  Ton  a  réunis  récemment  dans  la  fa- 
mille des  Scarabées  phjllophagcs  ,  par  le  troisième  article  an- 
lennaire,  qui  se  s'avance  en  épine ,  et  par  tous  ses  crochets 
profondément  bifides.  L'unique  espèce  de  ce  genre  est  : 

VElaphocera  olscura,  G. — Tête  et  thorax  d'un  noir  brillant;  élylres 
d'un  brun  marron  obscur ,  relevées  de  petites  côtes  peu  apparentes  , 
ponctuées;  corps  couvert  de  poils  en  dessous.  Long.  :  41ig.  Larg.  : 
2  à  3  lig. 

Cet  insecte  a  été  trouvé  au  commencement  de  mai  sur  les 
collines  qui  séparent  Maison-Neuve  de  Villacidro  et  près  de 
Cagliari. 

Ce  premier  mémoire  est  accompagné  d'une  planche  gravée, 
représentant  les  espèces  nouvelles  décrites.  Nous  espérons  que 
l'auteur  poursuivra  son  beau  et  utile  travail.  (C.  Lemaire.) 
.  Dissertatio  inauguralis  zoologica  de  Pselaphis  faunœ  pragen- 

sis,   cum  anatomia  Clai>igeri^  quam  consensu  auctoritale 

perîUuslris ,   etc.,  etc.;    par  Hermannus-Max,   Schmidt.. 
—  Pragae,  i836. 

Cette  thèse  forme  une  brochure  de  cinquante  pages  petit 
în-8®,  écrite  en  allemand  et  accompagnée  de  deux  grandes 
planches  oblongues,  gravées  sur  pierre  et  représentant  l'ana-* 
lomie  et  plusieurs  espèces  des  genres  Clai'iger  et  Pselaphus*. 
Après  avoir  donné  les  caractères  des  Phsélaphiens,  l'au- 
teur passe  en  revue  tous  les  genres ,  en  citant  les  espèces 
propres  aux  environs  de  Prague.  Parmi  ces  espèces  ,  il  y  en  a 
cinq  qui  sont  nouvelles  et  que  M.  Schmidt  décrit  et  Bgure.  La 


3è  NOUVELLES. 

première  est  un  Tjchusy  qu'il  nomme  T.  dichrous,  et  qu'il 
représente  pi.  i,  fig.  16;  la  seconde  est  le  Bjthinus  Stern- 
bergi  de  M.  Smidt,  représenté  pi.  i,  fig.  i5  ;  la  troisième,  le 
Bjihinus  regularis ,  Schmidt,  pi.  2,  fig.  i  ;  la  quatrième,  le 
Bijaxis  Opuntice,  Schmidt,  pi.  2,  fig.  17  ;  la  cinquième,  le 
Brjaxis  //e//m,  Schmidt,  pi.  2,  fig.  14.  A  la  suite  de  ce  travail, 
il  donne  une  anatomie,  aussi  complète  que  possible,  des  deux 
genres  Clai^iger  et  Pselaphus.  Les  diverses  parties  de  ces  in- 
sectes sont  énormément  grossies  et  offrent  des  détails  très-cu- 
rieux. (M.-G.  ) 

Brachelytrorum  species  agri  halensis.  Dissertatio  inauguralis 
medica ,  etc. ,  etc.  Auctor  Gulielmus-Hermannus  Runde. 
Halse,  i835. 

Cette  thèse  comprend  la  diagnose  de  toutes  les  espèces  de 
Staphiliniens  propres  aux  environs  de  Halle  ;  parmi  celles-ci , 
il  y  en  a  plusieurs  qui  ont  paru  nouvelles  à  l'auteur  ,  et  dont 
il  donne  des  descriptions  étendues.  Ce  travail  nous  a  semblé 
fait  avec  soin  ,  et  doit  être  consulté  par  les  entomologistes  qui 
veulent  connaître  les  Brachélylres  d'Europe.  (G.-M.) 

IV.  NOUVELLES. 

M.  Eydoux  ,  chirurgien  de  la  marine  ,  connu  par  son 
Voyage  autour  du  monde,  sur  la  corvette  la  Fa^'orite ,  vient 
d'arriver  avec  les  récoltes  précieuses  qu'il  a  faites  pendant 
son  nouveau  voyage  sur  la  Bonite.  Il  n'a  pas  négligé  de  re- 
cueillir les  petites  espèces  d'animaux  invertébrés,  et  ses  col- 
lections promettent  des  publications  d'un  grand  intérêt  pour 
la  science.  Espérons  que  le  ministère  de  la  marine ,  qui  a  déjà 
rendu  de  si  grands  et  si  nombreux  services  aux  sciences  natu- 
relles par  les  belles  publications  qu'il  a  ordonnées,,  mettra 
bientôt  ce  savant  voyageur  à  môme  de  faire  connaître  les 
riches  matériaux  qu'il  rapporte. 


REVUE 


,®®1L®(S1®101 


MARS  1838. 


I.  SOCIETKS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  ROÏALE  DES  SciENGES  DE  PaRIS. 

Séance  du  i^  février  i838.  —  M.  Bor/  de  Sainl-Vin'^ 
cent  fait  un  rapport  favorable  sur  le  Dictionnaire  pittores" 
que  d'histoire  naturelle.  Après  quelques  réflexions  .très- pi-' 
qunntes  sur  le  titre  des  publications  au  moyen  des- 
quelles nos  devanciers  cherchaient  à  populariser  les  sciences 
et  la  lilléralure,  le  savant  rapporteur  fait  connaître  le  but 
que  se  sont  proposes  les  auteurs  et  les  éditeurs  du  Diction-" 
naire  d'histoire  naturelle^,  en  citant  le  passage  suivant  de 
l'inlroduclion  de  ce  livre  :  «  INous  avons  pensé  avec  les 
éditeurs  de  cet  ouvrage,  dit  M.  Guérin-Méneville ,  que  le 
moment  était  venu  pour  l'Histoire  naturelle  de  coopérer 
au  grand  mouvement  de  la  civilisation  ,  et  nous  venons  ap- 
porter notre  tribut  en  cherchant  à  faire  participer  les  masses 
aux  belles  découvertes  que  les  savans  firent  dans  les  sciences 
naturelles.  Nous  Voulons  faire  connaître  aux  gens  du  monde 
les  phénomènes  généraux  de  la  nature,  les  lois  qui  les  régissent,  ' 
les  propriétés  et  les  usages  des  corps  qui  composent  les  trois  rè- 
gnes ,  l'influence  qu'ils  exercent  les  uns  sur  les  autres,  et 
surtout  les  applications  que  l'homme  est  parvenu  à  en  faire 
pour  ses  besoins  et  ses  plaisirs.  Nous  ne  présenterons  pas  la 
science,  comme  on  l'a  fait  trop  souvent ,  d'une  manière  ab- 
straite ,  hérissée  de  mots  techniques ,  souvent  barbares ,  in- 
compréhensibles pour  ceux  qui  ne  sont  pas  déjà  savans,  et 
capables  de  les  rebuter],  en  les  dégoûtant  d'une  étude  pour-* 
tant  si  pleine  de  charmes.  » 

Tom.  I,  Année  i838»  3 


34  SOCIETES    SAVANTES. 

Il  fait  ensuite  connaître  les  autres  Dictionnaires  publiés 
jusqu'ici ,  et  il  montre  que  celui  dont  il  rend  compte  s'en 
distingue  en  ce  qu'il  présente  les  détails  et  l'ensemble  de  la 
science  clairement ,  simplement  et  dans  un  style  souvent  élé- 
gant ,  toujours  dégagé  de  cette  foule  de  termes  techniques  si 
repoussans  pour  les  personnes  qui  n'ont  point  appris  la  langue 
de  l'histoire  naturelle;  les  auteurs  du  Dictionnaire,  dit  M.  Bory 
de  Saint-Vincent ,  se  sont  affranchis  de  cet  appareil  de  for- 
mules que  le  vulgaire  est  enclin  à  considérer  comme  un 
voile  hiéroglyphique  sous  lequel  nous  voudrions ,  comme  au 
temps  des  prêtres  de  l'antique  Memphis ,  envelopper  les  con- 
naissances humaines  pour  nous  en  réserver  le  monopole.  Ainsi 
transportées  dans  le  langage  vulgaire ,  les  sciences  naturelles 
sont  mises ,  dans  le  Dictionnaire  pittoresque ,  au  niveau  de 
toutes  les  intelligences.  Je  ne  puis,  poursuit  le  savant  rappor- 
teur, résister  au  besoin  de  signaler  comme  méritant  d'être 
remarqués ,  les  articles  que  l'on  doit  aux  plumes  conscien- 
cieuses de  MM.  Puillon-Boblaye  ,  Cocteau,  Gerbe  ,  Martin 
Saint-Ange ,  Berneaud  ,  Grimaud  de  Caux  ,  Virlet ,  Gar- 
not,  etc.  Avec  de  tels  collaborateurs  le  Dictionnaire  n'a  pu 
que  s'améliorer ,  et  tel  qu'il  est  maintenant ,  il  est  indispensa- 
ble à  toutes  les  classes  de  la  société. 

Séance  du  iQ  février.  —  M.  Turpin  lit  un  mémoire  inti- 
tulé :  yinalfse  microscopique  faite  sur  des  globules  de  lait  à 
Vétat  pathologique, 

M.  Flourens  lit  un  mémoire  intitulé  :  Recherches  anaiomi- 
ques  sur  les  structures  comparées  de  la  membrane  cutanée  et 
de  la  membrane  muqueuse. 

M.  Flourens  annonce  ensuite  qu'il  vient  de  recevoir  de  M.  le 
docteur  Guyon  ,  chirurgien  en  chef  de  Tarmée  d'Afrique,  des 
pièces  anatomiques  et  des  documens  écrits  pour  servira  l'his- 
toire physique  et  ethnographique  des  différentes  races  humai- 
nes qui  se  trouvent  en  Algérie,  et  spécialement  à  celle  des 
Kabyles  et  des  Arabes  de  l'extrémité  nord-ouest  de  l'Afrique. 
Séance  du  5  mars.  — M.  Puel  envoie  un  Mémoire  sur  le 
Renne  fossile.  L'objet  de  ce  travail  est  de  faire  connaître  les 
ossemens  de  Reune  qui  ont  été  récemment  découverts  dans 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  35 

la  commune  de  Brengues  ,  dans  le  département  du  Lot.  L'au- 
teur discute  l'opinion  soutenue  par  MM,  Chrislol  et  Schmer- 
ling,  qui  font  deux  espèces  distinctes  du  Renne  vivant  et  du 
Kenne  fossile,  et  il  s'attache  a  montrer  que  les  caractères 
distinctifs  établis  par  ces  deux  auteurs  sont  loin  d'avoir  l'im- 
portance qu'ils  leur  attribuaient. 

Séance  du  \i  mars.  —  M.  Turpin  lit  une  Rectification  a 
un  passage  de  son  analyse  microscopique  faite  sur  des  globules 
de  lait  à  C état  pathologique,  M.  Turpin  avait  vu  dans  le  lait 
de  petites  aglomérations  informes  et  composées  de  globulins 
excessivement  ténus  ,  d'un  rouge  sanguin  ;  ii  a  reconnu  que  ce 
sont  des  soufflures  de  l'intérieur  du  porte-objet  en  verre.        u 

M.  Duméril  fait  un  rapport  sur  une  Collection  d*échantil' 
Ions  de  Fers  à  soie  malades ,  présentée  à  l* /écadémie ,  at'ec  un 
mémoire  explicatif,  par  M.  H.  Bourdon.  *'i 

M.  Isidore  Geoffroy  Sainl-Hilaire  lit  un  rapport  vtrbat 
très-intéressant  sur  les  OEuvres  d* histoire  naturelle  de  Goethe, 
traduites  par  M.  le  docteur  Martins.  L'étendue  de  ce  rapport 
ne  nous  permet  pas  de  l'insérer  ici  en  entier ,  et  une  analyse 
n'en  donnerait  pas  une  idée  suffisante.  Nous  nous  contenterons 
donc  de  citer  un  seul  passage  dans  lequel  le  savant  académicien 
s'exprime  ainsi  en  terminant  :  «  Les  Allemands  nous  ont 
reproché  quelquefois  d'ignorer  et  de  méconnaître  les  travaux 
zootomiques  de  Goethe  ;  c',tst  un  reproche  dont  la  traduction 
de  M.  Martins  nous  justifie  pleinement,  au  moins  pour  l'avenir. 
Elle  est,  en  effet,  claire,  élégante,  fidèle,  enrichie  de  notes 
instructives  ,  et  telle ,  j'ose  le  dire ,  que  Goethe  n'eût  pas  man- 
qué d'en  approuver  et  d'en  voir  avec  plaisir  la  publication.  » 

Séance  du  19  mars.  —  M.  Duméril  \ii  un  rapport  favorable 
sur  un  ouvrage  de  M.  Lacordaire  intitulé:  Introduction  à 
V  Entomologie,  formant  la  22"  liv.  des  nouvelles  suites  à  Buffon 
qui  se  publient  chezle  libraire  Rorct.  Il  termine  ainsi  ce  rapport 
verbal  :  en  résumé  ,  M.  Lacordaire  a  fait  un  livre  fondamental 
pour  la  science,  et  qui  lui  fera  beaucoup  d'honneur,  parle 
talent  réel  qu'il  a  développé  dans  le  rapprochement  des  faits  et 
par  la  méthode  et  l'art  avec  lesquels  il  a  rédigé  ce  travail  qui 


36  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

remplit  parfaitement  le  but  qu'il  s'était  proposé,  de  faire  une 
introduction  à  l'étude  de  l'histoire  des  insectes. 

M.  Lartet  annonce  qu'il  a  découvert  une  nouvelle  demi- 
mâchoire  de  singe  fossile ,  garnie  de  quatre  molaires  ,  sembla- 
bles de  forme  à  celles  de  la  mâchoire  présentée  l'année  dernière; 
il  joint  à  cet  envoi  des  Obseri^ations  sur  les  Ruminans  fossiles 
des  terrains  tertiaires  sous-pyrénéens. 

MM.  Beauperthuj  et  Adet  de  Roseville  adressent  des 
observations  tendant  à  prouver  que  la  décomposition  putride 
est  précédée  par  le  développement  d'animalcules  microscopi- 
ques ;  ce  sont  d'abord  des  monades  et  elles  deviennent  ensuite 
des  vibrions  qui  se  multiplient  avec  une  grande  rapidité. 

M.  Retzius  adresse  des  échantillons  d'une  substance  blanche 
et  pulvérulente  ,  qui  se  trouve  en  Westrobothnie  ,  sous  la 
bourbe  d'un  lac  près  de  la  ville  d'Uméa,  ou  elle  est  en  couche 
d'un  pied  et  demi  d'épaisseur.  Cette  poudre  qui  est  formée 
d'une  infinité  de  carapaces  ou  cuirasses  d'animaux  infutoires 
microscopiques  de  la  famille  des  Bacillariées ,  est  employée, 
mêlée  avec  la  farine  et  le  gruau,  pour  faire  du  pain. 

M.  Flourens  annonce  qu'il  a  retrouvé  ,  dans  les  manuscrits 
delà  bibliothèque  du  Muséum,  le  mémoire  de  Peyssonel,  dans 
lequel  ce  savant  a  fait  connaître  le  premier  que  le  corail  est  le 
produit  de  véritables  animaux.  M.  Flourens  a  donné  une  ana- 
lyse de  ce  mémoire  dans  le  journal  des  savans. 

M.  le  docteur  Emanuel  Rousseau  envoie  un  ouvrage  ma- 
nuscrit intitulé  :  Mémoire  zoologique  et  anatomique  sur  la 
Chauve  -  éouris  dite  Murin ,  ayant  principalement  rapport 
à  la  première  et  seconde  dentition  de  ce  Chéiroptère.  Dans  ce 
travail,  M.  E.  Rousseau  fait  connaître  ,  avec  beaucoup  de 
détail,  la  première  et  la  seconde  dentition  de  la  Chauve-souris 
commune  (  V crpestilio  murinus  ).  Ce  mémoire  contient  en 
outre  l'histoire  naturelle  et  plusieurs  particularités  nouvelles 
de  l'analoniie  de  cet  animal  ;  il  sera  publié  sous  peu  dans 
notre  Magasin  de  Zoologie  ,  et  il  aurait  déjà  paru  si  plu- 
sieurs de  nos  livraisons  n'avaient  pas  été  relardée  par  une  cir- 
constance indépendante  de  notre  volonté;  car  M.  E.  Rousseau 
nous  a  remis  son  mémoire  dès  les  premiers  joui  s  d'odobre  iSS^, 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  3^ 

M.  Coste  adresse  un  mémoire  ayant  pour  titre  :  Recherches 
sur  le  déi^eloppemenl  et  la  signification  de  l'appareil  génital 
externe.  M.  Coste  expose  les  changemens  que  subit ,  pendant 
Ja  vie  fœtale,  l'nppareil  extérieur  de  la  génération  chez  le 
Mouton.  Le  travail  de  M.  Coste  offre  des  résultats  curieux 
et  d'une  portée  scientifique  très-éjevée. 

Séance  du  9.6  mars. — M.  Baland  envoie  un  mémoire  sur  la 
voix  humaine.  Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  de  phy- 
siologie. 

M.  Lartet  adresse  un  Mémoire  sur  V origine  du  dilui^ium 
dans  les  environs  de  Sansan.  \ 

M.  Dujardin  annonce  qu'il  a  observé  les  zoospermes  de  la 
Salamandre  aquatique;  ces  petits  in fusoires  sont  composés  en 
avant  d'une  partie  nue,  courbée,  et  d'une  queue  quatre  fois  plus 
longue,  à  la  base  de  laquelle  est  attaché  un  filament  accessoire 
plu*  long ,  se  mouvant  avec  une  grande  vitesse  par  des  ondu- 
lations qui  se  propagent  de  la  base  vers  la  pointe ,  ce  qui  fait 
paraître  la  queue  comme  ciliée  des  deux  côtés. 

Les  ouvrages  suivans  sont  envoyés  à  l'Académie  par  leurs 
auteurs. 

Spécimen  Zoophjtologiœ  diluvianœ ,  auctore  Joanne  Mi- 
CHELOTTi.- — Aug.  Taurinorum,  edid,  heredes  Seb.  Botta  ,  ha- 
bita facultale.  —  Cet  ouvrage  forme  un  volume  in-8®  de  23o 
pages  environ  ,  accompagné  de  sept  planches  très-bien  litho- 
graphiées.  Une  porte  point  de  date  de  publication  ,  mais  il  est 
très-récent ,  car  l'auteur  cite  des  ouvrages  qui  ont  été  publiés 
pendant  l'année  1837.  Nous  en  donnerons  une  analyse  quand 
il  nous  sera  parvenu . 

Die  Vergleichende  Osteologie  des  Schlajenbeins,  etc. — Von 
JÇ</ttarc?HALLMANN. — Hanover,  1837.  (Ostéologie  comparée 
de  la  tête.) — Ce  travail  forme  un  volume in-4° de  i3o  pages; 
il  est  accompagné  de  quatre  belles  planches  gravées.  Nous  en 
rendrons  compte  quand  il  nous  sera  parvenu. 

Recherches  microscopiques  sur  la  structure  des  dents,  par 
A.  Retzius. — Stockholm,  1837. — Brochure  in-8°  de  8?.  pages 
avec  deux  belles  planches.  Ce  travail  est  écrit  en  suédois,  l'au- 
teur va  en  envoyer  une  traduction  à  l'Académie  des  Sciences , 


$8  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

pour  que  les  commissaires  chargés  du  rapport  puissent  le 
faire  plus  facilement  ;  nous  attendrons  ce  rapport  pour  faire 
mieux  coimaître  l'ouvrage  de  M,  Retzius. 

A  sjstematic.  Catalogue  systématique  et  stratigrapJiique 
des  Poissons  fossiles  qui  se  trouvent  dans  les  collections  de 
lord  Cale  et  de  sir  Philip  Grej  Egerton ,  etc.  ;  par  sir  Ph. 
GreyEgerton. — London,  1837,  in  4*^  de  24  pages. 

Académie  royale  de  Bruxelles. 

Séance  du  2  décembre  1837.  —  Notice  sur  le  Théridion 
malmignatte,  par  Henri  Lamhotle. — Quoique  M.  Lambolte  ait 
observé  cette  Arachnide  en  Toscane ,  aux  environsde  Volterra, 
il  commence  par  établir  qu'elle  n'est  pas  originaire  de  ce  pays 
et  qu'elle  doit  y  avoir  été  apportée  de  Sicile  et  d'Afrique,  il 
cite  les  auteurs  italiens  qui  en  ont  parlé  et  qui  ont  fait  connaître 
plus  ou  moins  bien  ses  mœurs  et  surtout  les  effets  de  la  mor- 
sure, qui ,  dit-il,  ont  été  exagérés  par  les  uns  et  niés  ou  révo- 
qués en  doute  par  les  autres  ;  il  donne  ensuite  une  description 
détaillée  de  cette  Araignée,  de  ses  glandes  à  venin ,  qui  sont 
fort  grandes  ,  des  mandibules  et  des  mâchoires  ;  mais  là  se 
borne  son  travail ,  fort  intéressant  du  reste ,  mais  qui  fait  re- 
gretter que  M.  Lamhotle  ne  se  soit  pas  livré  à  quelques  ex- 
périences pour  savoir  au  juste  jusqu'à  quel  point  le  venin  de 
cette  Araignée  est  actif,  et  pour  fixer  l'opinion  des  naturalis- 
tes sur  ce  sujet  important.  Le  mémoire  de  M.  Lambotte  est 
accompagné  d'une  planche  coloriée  représentant  la  Malmi- 
gnatte  jeune  et  adulte ,  sa  bouche  et  une  des  glandes  à  venin. 
Séance  du  i^  janvier  i838. — Note  sur  la  disposition  sys- 
tématique des  Annélides  chétopodes,  par  M.  Paul  Geri^ais, 
r— «  On  connaît,  dit  M.  Gervais,  dans  îe  groupe  d'Entomo- 
zoaires  chétopodes  (  Annélides  à  soies  )  dont  Linnaeus  faisait 
son  genre  Nais ,  un  assez  bon  nombre  d'espèces  ,  toutes  dé- 
crites ou  figurées  dans  les  auteurs.  Ayant  été  conduit  par 
l'examen  de  quelques  uns  de  ces  animaux  que  j'ai  recueillis 
aux  environs  de  Paris,  et  d'une  espèce  du  même  groupe  que 
mon  ami  M.  Van  Beneden  ,  professeur  à  Louvain  ,  m'avait 
rapportée  des  environs  de  cette  ville ,  à  revoir  les  descriptions 


TRAVAUX    INÉDITS.  3g 

de  la  plupart  des  espèces  ,  j'ai  cru  qu'il  ne  serait  pas  inutile 
de  compléter  la  liste  que  j'en  avais  dressée  par  l'énuméra- 
tion  des  autres  Nais  connues ,  et  j'ai  pensé  que  ,  ce  travail 
n'existant  nulle  part,  l'Académie  voudrait  bien  l'accueillir 
avee  indulgence.  J'y  joindrai ,  d'ailleurs ,  quelques  observa- 
tions qui  me  sont  propres  et  j'essaierai  de  classer  méthodique- 
ment les  espèces  dont  j'aurai  à  parler. 

»  J'ai  cru  pouvoir  rapporter  à  huit  sections  ou  sous-genres 
les  espèces  de  Nais  qui  me  sont  connues.  »  Voici  d'abord  l'é- 
numération  de  ces  sous-genres. 

Des  soies  latérales  et  point  de  crochets  ventraux.  .  .  .  Œlosoma. 

(OElonaîs.) 
Des  crochets  ventraux  et  point  de  soies  latérales  .  .  .  Chetogaster. 

!ï  Nuls          (Point  d'ocelles.  Blanonaïs. 
Corps  pins  i          *  *  *  i  Des  ocelles.  .  .  Opsonaïs. 
ou  moins  fili-j                  /Point  d'ocelles.  Pristina, 
forme,   ap-  (Antér.rs     I  (Pristinaïs.) 

pendices  ter-   en  trompe]  Des  ocelles.  .  .  Stylaria. 
minaux       I                    (  (Stylinaïs.) 

'  Postérieurs  ou  caudiformes  Uronaïs. 
Corps  déprimé ,  serpentiforme Ophidonaïs. 

Après  avoir  ainsi  présenté  sa  classification  ,  M.  Gervais  passe 

chacun  de  ces  sous- genres  en  revue,  cite  les  espèces  qui  les 

composent  et  présente  ses  observations  sur  quelques  unes  de 

ces  espèces.  Il  termine  son  mémoire  en  signalant  quelques 

Annélides  chélopodes  ,  qu'on  a  décrites  comme  des  Naïs  et  qui 

ne  sont  peut-être  pas  de  même  espèce  que  celles  dont  on  leur 

a  donné  les  noms ,  ou  qui  même  ne  sont  peut-être  pas  des 

Nais.  (G.-M.) 

n.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Genre  OEdemère  ,  OEdemera. 
M.  le  comte  de  Jousselin  nous  communique  une  OEdemère 
d'Europe,  encore  inconnue  des  entomologistes,  et  que  l'on  pour- 
rait prendre  pour  une  espèce  exotique ,  si  un  naturaliste  aussi 
digne  de  foi  que  l'est  M.  de  Jousselin ,  ne  nous  assurait  pas 
qu'elle  a  été  découverte  par  M.  de  Blosse ville  ,  frère  de  l'of- 
ficier de  marine  dont  la  science  déplore  la  perte,  lequel  l'a 
trouvée  près  d'Aix ,  en  Savoie  ,  sur  les  bords  du  lac  du  Bour- 
get.  Cette  OEdemère  devra  être  placée  avec  les  espèces , 
pour  la  plupart  exotiques ,  que  M.  Dejean  range  ensemble , 


4^  ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX. 

dans  son  dernier  Catalogue,  sous  le  nom  de  Asclera^  elle  est 
facile  à  reconnaître  aux  caractères  suivans  : 

QEdemera  Blossevillei ,  Giiér. — Long.  :  13  mill.  Larg.  :  3  niill.  — 
Corps  jaune,  avec  les  yeux,  les  côtés  du  corselet ,  les  élytres  ,  l'abdo- 
men ,  moins  le  bout  du  dernier  segment,  bruns;  la  tête  est  luisante , 
très-finement  ponctuée,  avec  une  petite  tache  brune  arquée  et  peu  visible 
placée  sur  le  vertex  et  entre  les  yeux  qui  sont  très-grands  ;  les  antennes 
sont  grandes ,  avec  le  côté  supérieur  de  leurs  articles  brunâtre  ;  le 
corselet  est  lisse ,  terne ,  plus  étroit  en  arrière  ,  le  brun  des  côtés  oc- 
cupe toute  sa  longueur  et  va  jusqu'aux  bords  latéraux  ;  les  élytres  sont 
finement  rugueuses  et  offrent  chacune,  outre  la  suture  et  le  bord  ex- 
terne, quatre  fines  stries  élevées  et  presque  lisses^  il  y  a  sur  les  flancs, 
au  dessus  des  secondes  pattes,  une  assez  grande  tache  triangulaire  et 
brime  ;  les  pattes  sont  grandes ,  avec  le  côté  externe  des  tibias  et  des 
tarses  brunâtres ,  comme  le  dessus  des  antennes  ^  le  dernier  segment 
abdominal  est  profondément  bifurqué  en  dessus  et  en  dessous  ,  avec 
la  base  brune  comme  les  précédens  et  le  reste  de  son  étendue  jaune. 
Cet  insecte  est  unique  dans  la  Collection  de  M.  de  Jousselin.  (G. -M.) 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

MÉMOIRE  SUR  LA  Lépidosirène^  nouveau  genre  de  la  classe  des 
Reptiles,  par  M.  Natterer.  —  Annales  d'histoire  naturelle 
devienne,  t.  II  (  1837). 

Par  la  forme  du  corps ,  cet  animal  se  rapproche  d'une 
pari  des  Reptiles  ichthyoïdes  ,  et  des  Poissons  anguilli formes 
de  l'autre.  Voici  l'analyse  de  sa  description  : 

Lepidosiren  paradosa.  Natterer.  —  Le  corps  est  long  de  près  d'un 
pied,  très-allongé  ,  plus  fort  que  chez  aucun  des  reptiles  Ichthyoides 
connus.  La  tête  est  pyramidale,  courte  et  obtuse;  la  bouche  est  petite, 
garnie  en  haut  et  en  bas  ,  de  lèvres  molles  en  forme  de  bourrelet  ;  la 
langue  est  molle ,  épaisse ,  charnue  ;  elle  est  adhérente  au  plancher 
de  la  bouche  et  libre  seulement  sur  les  côtés  et  un  peu  en  avant;  les 
mâchoires  sont  garnies  de  chacune  côté  de  deux  dents  soudées  au  bord 
dentaire ,  grandes ,  plates  ,  comprimées  de  dehors  en  dedans  ;  leur 
sommet  offre  un  bord  droit  et  tranchant;  leurs  faces  externes  et  in- 
ternes sont  marquées  d'un  léger  sillon  qui,  se  prolongeant  jusqu'au 
bord  libre  des  dents ,  donne  à  ce  bord  un  aspect  bidenté ,  disposition 
qui  rappelle  celle  des  dents  des  Mammifères  ou  des  Congres;  au  devant 
des  dents  de  la  mâchoire  supérieure  sont  deux  petites  dents  coniques, 
dirigées  obliquement  en  dehors  ;  les  narines  s'ouvrent  immédiatement 
derrière  le  bord  de  la  mâchoire  ;  il  n'existe  pas  de  dents  palatines ,  on 
n'aperçoit  aucune  trace  de  tympan  à  l'extérieur,  et  l'œil  est  caché  par 


ANALYSE  D*ODVRAGES  NOUVEAUX.  4l 

la  peau.  En  arrière  de  la  tête  on  aperçoit  une  ouverture  ovale ,  assez 
grande,  dans  laquelle  on  voit  quatre  arcs  branchiaux  denliculési  le 
cou  n'est  pas  distinct  de  la  tête  et  du  tronc.  Imniédialoment  à  In  suite 
de  l'ouverture  branchiale  on  trouve  dé  chaque  côté  un  appcn<lice  co- 
nique soutenu  par  une  tige  cartilagineuse;  ce  sont  des  sortes  de 
membres  impropres  à  la  locomotion  et  à  la  natation  ;  une  paire  d'ap- 
pendices analogues  saille  en  arrière,  sur  les  côtés  de  l'anus  ;  ils  sont 
un  peu  plus  fort  seulement  que  les  appendices  antérieurs  ^  il  arrive 
quelquefois  que  l'un  des  appendices  de  la  paire  antérieure  ou  posté' 
rieure  est  un  peu  plus  fort  d'un  côté  que  de  l'autre. 

Le  dos  est  marqué ,  en  avant ,  d'un  léger  sillon  qui ,  vers  la  partie 
moyenne,  donne  naissance  à  une  crête  membraneuse  droile  ,  analogue 
h  la  nageoire  dorsale  des  Murénoïdes  ;  elle  s'étend ,  en  conservant  une 
hauteur  de  six  à  huit  lignes  Jusqu'à  l'extrémité  dé  la  queue,  se  pour- 
suit sur  la  face  inférieure  de  cet  organe  et  vient  aboutir,  en  décrois- 
sant, au  devant  de  l'anus.  La  queue  est  conique,  légèrement  com- 
primée. Sur  les  côtés  du  corps  on  observe  une  ligne  longitudinale  qui 
rappelle  la  ligne  latérale  des  poissons  ;  elle  commence  sur  les  côtés  du 
museau ,  en  ligne  onduleuse  et  donne  ,  en  haut  et  en  bas  ,  de  légères 
ramifications  pour  la  mâchoire  supérieure  et  inférieure.  Au-delà  de 
l'ouverture  branchiale,  elle  se  poursuit  en  ligne  droite  jusqu'à  l'ex- 
trémité de  la  (lueue.  Parmi  les  ramifications  qu'elle  donne  à  la  partie 
postérieure  et  du  côté  inférieur ,  il  en  est  une  qui ,  de  chaque 
côté  ,  se  porte  sur  les  côtés  de  l'abdomen  et  se  prolonge  sur  la 
partie  inférieure  du  corps  ,  en  donnant  plusieurs  rameaux  qui  se  dis- 
tribuent à  la  surface  des  parois  abdominales.  Tout  le  corps  est  couvert 
d'écaillés  fines ,  minces  et  arrondies  à  leur  bord  postérieur ,  qui  est 
confondu  avec  les  écailles  voisines  par  un  épidémie  commun,  mais 
qui ,  cependant  paraît  libre  lorsque  l'épiderme  est  enlevé  ;  chacune 
des  écailles  est  composée  de  petits  compartimens  polygones  plats;  l'anus 
n'est  pas  médian ,  mais  placé  légèrement  sur  le  côté  gauche  du  corps; 
il  est  rond  et  légèrement  froncé. 

A  la  suite  d'un  larynx  et  d'une  trachée -artère  fort  courts,  naissent, 
de  chaque  côté ,  des  poumons  vésiculeux  très-étendus ,  qui  se  pro- 
longent jusqu'aux  environs  de  l'anus  ;  le  canal  intestinal  est  presque 
de  même  grosseur  dans  tous  ses  points;  il  n'existe  pas  de  renflement 
stomacal ,  seulement  on  voit  à  Tiulérieur  un  léger  canal  spiroïde  ana- 
logue à  celui  des  Perches.  On  rencontre  une  sorte  de  vessie  natatoire. 
Les  vertèbres  dorsalesparaissent  supporter  toutes  dçs  côtes  rudimen- 
taires.  ,  , 

L'examen  des  parties  intcrîeurés  de  cet  animal  n'ayant  pas 
été  fait  assez  complètement ,  il  n'est  pas  possible  encore  d'éta- 
blir  ses   caractères   d'une  manière   incontestable.   M.    Nat- 


42  ANALYSE  d'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

terer  le  rapporte  aux  Reptiles  ichtliyoïdes  et  il  le  range  près 
des  Sirènes.  Cet  animal  se  trouve  dans  l'Amérique  du  Sud , 
dans  les  flaques  d'eau  et  les  fossés  des  environ  de  Bahia  , 
les  habilans  lui  donnent  le  nom  de  Caraucuru  ;  on  a  trouvé 
dans  son  tube  digestif  des  débris  de  racines  féculentes. 

Le  mémoire  de  M.  Natterer  est  accompagné  d'une  bonne 
figure.  (Th.  Cocteau.) 

Fauna  Boreali-Americàna,  fourth  ,  part  ihe  Insects  ,   by  the 
rev.  W.  Kirby;  wilh  engravings,  price  :  i  l.  i5  s.  colou- 
red.  Norwich,  i837,  in-4 ,  325  p.  (8  pi.  coloriées).         m 
Cet  important  ouvrage  frappe  au  premier  coup  d'œil,  comme 
tant  d'autres  de  ce  genre,  par  l'immense  quantité  des  insectes 
Coléoptères ,  qui  à  eux  seuls  absorbent  la  moitié  des  espèces 
mentionnées  dans  ce  volume.  Mais  si,  à  juste  titre,  on  reproche  à 
certaines  relations  de  voyages  remarquables  autour  du  monde 
et  autres ,  de  consacrer  à  ces  insectes  ,  puis  après  eux  aux  Lé- 
pidoptères, plus  des  9/ 10**  de  l'ouvrage,  lorsque  quelques  pages 
sont  à  peine  accordées  aux  insectes  des  autres  ordres ,  il  s'en 
faut  que  le  travail  dont  il  s'agit ,  malgré  la  disproportion 
étonnante  que  nous  avons  signalée  plus  haut ,  doive  encourir 
un  blAme  semblable. 

En  effet ,  il  s'agit  de  la  publication  des  matériaux  recueillis 
dans  une  seule  excursion,  sous  une  latitude  hyperboréenne,  et 
non  de  V Entomologie  de  ces  contrées ,  comme  le  titre  semble  le 
vouloir  promettre. ^Or,  on  sait  combien  peu  de  semaines  dure 
Tété  dans  ces  froides  régions,  où  le  règne  végétal  est  si  restreint 
et  avec  lui  le  nombre  des  insectes  ;  et  pour  peu  qu'un  temps 
peu  favorable  contrarie  le  chasseur  ,  le  fruit  de  ses  recherches 
est  nul  ou  bien  minime.  Si  on  y  ajoute  les  difficultés  et  les  en- 
traves ordinaires  à  ces  sortes  de  voyages,  et  qui  ne  se  retrou- 
vent pas  sous  des  latitudes  plus  tempérées,  on  saura  rendre  aux 
documens  de  ce  genre ,  tout  incomplets  qu'ils  puissent  être , 
la  justice'qu'ils  méritent. 

Les  Coléoptères  étant  toujours  plus  nombreux  sous  les  zones 
boréales  que  les  insectes  des  autres  ordres  ,  il  ne  faut  donc  pas 
s'étonner  si,  dans  l'ouvrage  en  question  ,  ils  égalent  la  moitié 
des  autres  insectes.  D'ailleurs,  les  moyens  de  conservation 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  4^ 

que  M.  B-ichardson  avait  à  sa  disposition  n'étaient  pas  toujours 
en  rapport  avec  les  objets  qu'il  recueillait,  et  les  insectes 
soumis  à  l'examen  de  M.  Kirby  étaient ,  en  général ,  telle- 
ment mutilés ,  surtout  en  Néi^roptères  et  en  Diptères ,  comme 
il  le  dit ,  qu'ils  étaient  en  majeure  partie  indéterminables. 
Aussi  ce  savant  fut-il  obligé  d'avoir  recours,  tant  à  sa  propre 
collection  qu'à  celle  d'autres  savans  anglais,  pour  donner  quel- 
que développement  à  la  portion  dont  il  était  chargé.  Il  regarde 
même  ces  matériaux  comme  le  principal  noyau  de  ce  travail; 
et,  bien  que  le  but  de  M.  Richardson  n'ait  été  de  donner,  dans 
sa  Faune  de  l^ Amérique  septentrionale ,  que  les  insectes  re- 
cueillis dans  le  voyage  de  New-Yorck  à  Cumbèrland-House  et 
que  le  49**  l^t.  nord  ait  été  la  limite  assignée  par  lui  à  ses 
investigations,  il  n'a  pas  été  possible  à  M.  Kirby  de  distin- 
guer dans  les  espèces  boréales  de  ce  continent  qu'il  examina  , 
celles  du  territoire  anglais  de  celles  appartenant  au  sol  amé- 
ricain. Il  fut  donc  obligé  de  les  mentionner  toutes. 

Le  nom  respectable  et  chéri  de  la  science  sous  lequel  a  paru 
^entomologie  des  parties  boréales  de  l'Amérique,  celui  du  ré- 
vérend W.  Kirby,  est  un  titre  de  plus  à  la  faveur  avec  laquelle 
ce  travail  sera  accueilli  généralement.  L'auteur,  n'ayant  in- 
troduit aucuns  changemens  dans  sa  classification  de  presque 
tous  les  ordres ,  a  mentionné  dans  le  tableau  suivant  ceux 
qu'il  a  cru  devoir  apporter  dans  les  Hyménoptères  et  les  Qo-* 
léoptères. 

Hj-menoptera» 


Terebrantia- 

Urocerata. 

Parasita. 

Acuieat*. 


fSecarIfera. 

rPupÎTOra. 
[LarriTora. 

tHeterogyna. 
Lestica. 
Diplopteriga. 
ÂDtophila. 


{Phllopona. 
Misopoaa, 

IBrachyglosM. 
„  ,  fSolitarîa. 


/Cuculioa. 
/  Dasygastra. 
^Leiogasora, 


i'i 


44 


ANALYSES    d'oDVRAGES    NOUVEAUX. 

Coleoplera. 


^depha^ 


Brachei/tra. 


Geadopliaga. 

Hygradpphaga. 

'  Hydradepfiaga. 

Homogenca. 

Hi'terogcnea. 

Subulipalpia. 

Microcrphala. 

Fissilabra. 


/Euptera. 

(Eutreclia. 

I  Aciitipalpia. 
^  Subulipalpia. 
(  Filipalpia. 
(Eimcclia. 
(Gyronecha. 


Truncîpennia. 
Obtusipennia. 
SariothropoJa. 
Cystopoda. 

jQuadrimana. 
)  Dimana. 


(Nobilia. 
JPIebek. 

{Uimana. 
Quadrimana. 


En  ta  phi  a.     nr*  rÀ 
Necrophaga»    "  ■' 
Philhxdrida.' 


LatÀellicornta. 
Sttrnoxa, 

Xjlophaga. 

Rhyncophora. 

Phytophaga. 
Aphidiphaga. 

Heteromera. 


\  Petalocera. 
I  Rectocera 


ÎBreYïcornia. 
Longicornia. 
Xylotrypa. 
i  Gonatocera. 
\  Orthocera. 
|Cyclica. 
I  Eiipoda. 

IMcIasoma. 
Taxicornia. 
Stenelytra. 
Serripalpia. 
Trachelida. 
Vesicantia. 


{Gopropbaga.' 
Phyllophaga. 
Melitophila. 


(  Mierentoma. 

{Steruncba. 
Aposterna. 


socera. 
Ânisocera. 


Lingirostrîa. 
Brevirostria. 


Malacoderma. 

Maintenant,  si  Ton  examine  les  66  figures  d'insectes  qui 
illustrent  cet  ouvrage,  on  est  frappé  de  Tanalogie  extrême  que 
présentent  ces  espèces  avec  les  nôtres.  Ce  sont,  en  effet,  nos 
Buprestes ,  nos  Nécrophores ,  nos  Elaphres;  la  Pontia  casta 
étonne  par  son  analogie  extrême  avec  notre  Napi  ;  on  pren- 
drait V Hipparchia  discoïdalis  pour  un  Erehus  de  nos  Alpes  ; 
dans  les  formes  et  les  couleurs  du  Bombas  terricola,  de  VA^ 
radus  lubercuUfer ,  de  la  Vespa  marginata  ,  etc.  ,  on  ne 
remarque  rien  qui  apprenne  que  ces  insectes  soient  d'un 
autre  continent  que  le  nôtre  :  on  les  prendrait  plutôt  pour 
des  espèces  de  la  Suède  et  de  nos  montagnes  Alpines  ,  si  cà 
et  là  quelques  formes,  quelques  dispositions  de  couleurs  inu- 
sitées ,  comme  dans  VJlypia  Mac'Cullochii,  ou  une  transpo- 


ANALYSE  D*OUVRAGES  NOCVEAUX:  ^5 

sillon  de  localité,  comme  chez  la  Pimella  alternata,  ne  ve- 
naient rappeler  que,  sur  noire  continent,  nous  ne  rencontrons 
pas  des  espèces  qui  leur  soient  analogues  ou  par  leurs  confi- 
gurations ou  par  leur  habitat. 

Sur  447  espèces  mentionnées  dans  cet  ouvrage ,  on  compte 
2^9  Coléoptères  y  dont  3']  genres  et  226  espèces,  nouveaux; 
5  Orthoptères;  2  Néi^roptères  ;  2  Trichoptèrcs ,  tous  deux 
nouveaux  ;  32  Ifyménoptères ,  dont  18  nouveaux  ;  1 1  Hémi-' 
ptères y  dont  2  genres  et  1 3  espèces,  nouveaux;  52  Lépido^ 
ptères,  dont  1  genre  et  20  espèces,  nouveaux;  i4  Diptères, 
dont  9  nouveaux  ;  i  Homaloptère  et  i  Aphaniptère  également 
nouveaux. 

On  voit  par  ce  relevé  combien  ce  travail  est  intéressant, 
tant  sous  le  rapport  de  la  géographie  des  espèces  déjà  connues 
que  par  la  quantité  des  espèces  et  des  genres  nouveaux  qui 
y  ont  été  introduits.  Nous  allons  en  donner  la  liste,  mais  en 
regrettant  que  le  défaut  d'espace  ne  uous  permette  p:is  d'y 
joindre  les  caractères  sur  lesquels'  ils  reposent  et  les  obser— ^ 
valions  qu'ils  peuvent  suggérer.  >.     a     ,    /; 

Dans  les  Coléoptères  les  87  g.  et  s. -g.,  sontlf  a. ,1  H>^n{\ 
1.  Sei'icoda,  Kirb.,  près  des  Cymindis,  formant  la  fani.  des  Seri" 
codiadœ  ;  type,  S.  bembidioïdes ,  Ku'b.,  n.-sp.  —  2.  Chrysostîgma , 
Kirb.,  s.-g.  fait  aux  dépens  des  Calosoma;  type,  C.  calidum,  Fab.- — 
3.  Stereocerus ,  Kirb.,  contre  les  Omaseus ;  type,  S.  similis^  Kirb., 
n.-sp.  —  4.  Ipsoleurus,  Kirb.,  contre  les  Amara ,  après  les  Trechus ; 
type,  1.  nitidus,  Kirb.,  n.-sp,  —  5.  Tachyta,  Kirb.,  venant  après  les 
Periphus;  type,  T.  picipes,  Kirb.,  n.-sp.  —  6.  Opisthius,  Kirb.,  aux 
dépens  des  Elaphrus;  type,  O.  Richdrdsoni^  Kirb.,  n.-sp.  —  7.  Leio- 
notus,  Kirb. ,  s.-g.  extrait  des  Dytiscus ;  type,  L.  Franklini  ,  Kirb., 
n.-sp. — 8.  Cycliniis,  Kirb.,  des  Gyrinidœ;  type,  C,  assimilis,  Kirb., 
n.-sp.  —  9.  Scaphium,  Kirb.,  venant  après  les  Gholeva;  type,  S.  cas- 
tanipes,  Kirb.,  n.  sp.  — 10.  Camptorhina^  Kirb.,  de  la  fam.  des  Sert-' 
cidœ ;  type,  C.  atracapilla ^  Kiib.,  n.-sp.  —  11.  Diplotaxis ,  Kirb., 
qui  le  suit;  type,  D.  tristis,  Kirb.,  n.-sp.  —  12.  Dlchclonycha^  Harr. 
de  la  fam.  des  Macrodactylidœ ;  type,  D,  Backii ,  Kirb.,  n.-sp.  — 
13.  Trichinus,  Kirb.,  s.-g.  extrait  des  Trichius ;  type,  T.  assimilis^ 
Kirb.,  n.-sp.  —  14.  Gymnodus^  Kirb.,  s.-g.  déjà  mentionné  dans  le 
Zool.  jonrn.  m.  157;  type,  G.  ruyosus  ,  Kirb.  —  15.  Pedetos^  Kirb., 
des  Elateridœ ;  type,  P.  Briyhhvelli ,  Kirb.  ,  n.-sp.  — 16.  Asaphes^ 
Kirb.,  s.-g.  extrait  des  Pedeles;  type,  A.  ruficornis  ^  Kirb.,  n.-sp.  -* 


46  iàNALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX. 

17.  Aphotistus,  Kirb.,  s.-g.  des  Elater;  type,  A.  œripennis,  Kirb.» 
n.-sp.  —  d8.  Anoplis,  Kirb.,  s.-g.  des  Bwprestis;  type  ,  ^.  lineata, 
Fab.  —  i9.  Stenuris^  Kirb.,  s.-g.  des  Bvprestis;  type,  jB.  divaricaia, 
Say. —  20.  Odontamus,  Kirb,,  s.-g.  des  Buprestis;  type,  O.  trinervia, 
Kirb.,  n.-sp.  —  21.  Tachypteris ,  Kirb.,  s.-g.  des  Buprestis;  type,  B. 
umbellafarum ,  Fab. — 22.  Graphisurus,  Kirb.,  s.-g.  des  Acanthocinus; 
type  ,  G.  pusilîus ,  Kirb.,  n.-sp.  —  23.  Mevium  ,  Kirb.  s.-g.  des  Cal- 
lidium;  type,  Ceramb.  variahilîs ,  Linn. — 24.  yeirojsiMw,  Kirb.,  s.-g. 
des  Callidium;  type,  C.  triste^  Fab. — 25.  Macrops,  Kirb.  des  Phillo- 
èidœ;  type,  itf.  maculicollis ,  Kirb.  n.  sp.  —  26.  Lepidophorus ,  Kirb., 
des  Phillobidœ;  type,  X.  lineaticollis ,  Kirb.  n.-sp. —  27.  Pachyrhyncus^ 
Kirb.,  formant  la  fam.  des  Pachyrinchidœ,  venant  après  les  Trachy- 
phlœus  de  Germ.;  type,  P.  Schœnherri^  Kirb.,  n.-sp. — 28.  Apotomus^ 
Kirb.,  àes  Attelabidœ;  type,  A.  ovatus  ,  Fab. — 20.  Adoxus,  Kirb.,  des 
Eumolpus;  type,  £".  vitis  ,  Fab. — 30,  Phœdon^  Meg.,  ûes  Chrysomela; 
type ,  C.  adonidis,  Pall.  —  31.  Phyllodecta,  Kirb.,  des  Chrysomela; 
type,  C.  vitellinœ  ,  Linn.  —  32.  Orchestris,  Kirb.,  s.-g.  des  Halticd; 
type,  J3^.  nemorum.  —  33.  Anoplitis^  Kirb.,  s.-g.  des  Hispa;  type,  iï. 
hicolor,  01.  —  34.  Meracantha  ^  Kirb.,  des  Helopidœ;  type,  ili^.  cawa- 
densii,  Kirb.,  n.-sp.  —  35.  Arthromacra,  Kirb.,  des  Stenochiadœ; 
type,  A.  donacioides,  Kirb.,  n.-sp.  —  36.  Malthacus,  Kirb.,  s.-g.  des 
Telephorus;  type,  T.  puncHcollis ,  Kirb.,  n.-sp.  —  37,  BrachynotuSj 
Kirb.,  s.-g.  des  Telephorus;  type,  L.  italica,  Linn. 

Dans  les  Hyménoptères,  le  genre  : 

i.  Cryptocentrum ,  Kirb.,  près  des  Acenites;  type,  C.  lineolatum, 
Kirb.,  n.-sp. 

"Dans  les  Hémiptères ,  les  genres  : 

4.  Reduviolus ,  Kirb.,  extrait  des  JReduvites;  type,  B.  inscriptus, 
Kirb.,  n.-sp.  —  2.  Chiroleptes^  Kirb.,  extrait  des  Beduvites;  ty^e , 
Zelus  femorahîs.  —  3.  Nabicula^  Kirb.,  extrait  des  Reduvites;  type, 
W.  Sûhcoleoptrata,  Kirb.,  n.-sp.. 

Dans  les  Lépidotèrcs  ,  le  genre  : 
f   1.  Ctenucha^  Kirb. ,  venant  après  les  Lithosia  et  formant  la  fam.' des 
Ctenuchidœ;  type,  C.  Latreillana,  Kirb.,  n.-sp. 

Enfin  ,  dans  les  Diptères ,  le  sous-genre  : 
.  1.  Arti^'ia ,  fait  aux  dépens  des  Aspistes  ;  type ,  A,  analis ,  Kirb,, 
n.-sp. 

Il  est  à  regretter  que ,  dans  les  huit  planches  supérieure- 
ment exécutées  qui  accompagnent  cet  ouvrage ,  on  n'ait  pas 
figuré,  de  préférence,  toutes  les  espèces  typiques  des  genres 
nouveaux  ,  avec  leurs  détails  analomiques  ;  c'eût  été  ren- 
dre un  éminent  service  *t  augmenter  le  mérite  de  ce  volume 


ANALYSES    d'oUVRAGES   NOUVEAUX.  4f 

remarquable  sous  tant  de  rapports.  Malgré  les  lacunes  immen- 
ses qu'elle  présente  dans  les  ordres  non  Coléoptères  ,  cette 
portion  de  la  Faune  de  l'Amérique  boréale  est  destinée  à  faire 
époque  dans  les  publications  nouvelles.  (  A.  L.  ) 

Catalogue  des  Lépidotèbes  ou  Papillons  de  la  Belgique, 
précédé  du  tableau  des  Libellulines  de  ce  pays,  par  Edm. 
De  Selys-Longchamps.-—  Liège,  Desoer,  impr.-libr.  1837. 
Ce  mémoire,  qui  n'est  que  le  commencement  d'un  plus 
grand  travail ,  se  compose  de  3o  pages  in  -  8".  Dans  une 
courte  introduction,  l'auteur  propose  une  association  de  toutes 
les  personnes  qui  s'occupent  de  zoologie  en  Belgique,  pour  faire 
une  Faune  Belge.  Dans  l'impossibilité  d'entreprendre  ce  tra- 
vail ,  bien  au  dessus  de  mes  forces,  dit-il ,  je  me  suis  borné  à 
étudier  spécialement  une  des  parties  du  pays,  la  province  de 
Liège,  et  à  porter  mon  attention  sur  quelques  séries  particu- 
lières d'animaux,  les  Vertébrés  d'une  part,  et  les  insectes  Lé- 
pidoptères et  Névroptères  d'autre  part,  sans  avoir  pour  cela 
négligé  de  recueillir  tous  les  autres  genres  qui  se  présentaient 
à  mon  observation.  J'ai  cherché  ensuite  à. établir  des  relations 
avec  les  naturalistes  des  autres  provinces  ,  et  si  quelques  uns 
d'entre  eux  veulent  bien  joindre  leiir  tribut  d'observations  à 
celles  que  nous  faisons  à  Liège,  je  ne  doute  pas  que,  d'ici  à 
peu  de  temps ,  nous  ne  soyons  à  même  de  publier  en  commun 
la  Faune  du  pays. 

La  Belgique,  dit  plus  bas  M.  de  Selys-Longchamps,  paraît 
renfermer  près  de  huit  cents  espèces  de  Lépidoptères.  Parmi 
eux  on  en  remarque  un  assez  grand  nombre  que  l'on  regardait 
comme  exclusivement  propres  aux  parties  méridionales  de  la 
Fr^ince ,  etc. 

Après  d'autres  considérations  de  ce  genre,  el  après  avoir 
cité  toutes  les  personnes  qui  dirigent  leurs  travaux  vers  le 
même  but,  celui  d'une  Faune  Belge,  M.  de  Selys-Longchamps 
présente  le  tableau  des  Libellulines  qui  se  trouvent  en  Belgi- 
que. Parmi  ces  espèces  il  s'en  trouve  deux  qui  sont  inédites 
et  dont  M.  de  Selys  donne  la  description  J  ce  sont  les  Pela" 
lura  /lai'ipes  et  j4grion  aurantiaca.  Vient  ensuite  le  cata- 
logue des  Lépidoptères  de  la  Belgique^  avec  Tindicatioa  àes 


48  NOUVELLES. 

mois  dans  lesquels  on  les  trouve.  Cette  première  partie  con- 
tient les  Diurnes,  les  Crépusculaires  et  le  commencement  des 
Nocturnes,  jusques  et  y  compris  le  genre  Chelonia.  L'auteur 
annonce  ,  à  la  fin ,  que  la  seconde  livraison  de  ce  catalogue 
comprendra  les  Nocluéliies elles  Phalénites  et  que  la  troisième 
et  dernière  livraison  contiendra  la  fin  des  Lépidoptères. 

(  G.-M.  ) 
Essai  sur  les  genres  d'insectes  appartenant  à  Tordre  des  Hé- 
miptères et  à  la  section  des  Hétéroptères  ,  par  Maximi- 
LiEN  Spingla. — Gènes  ,  Yves  Gravier  ,  libraire  ,  iSS^. 
L'ouvrage  de  M.  Spinola  forme  un  volume  in-8°  de  plus  de 
38o  pages ,  accompagné  de  plusieurs  grands  tableaux  de  clas- 
sification ;  l'auteur ,  après  avoir  exposé  sa  méthode  ,  passe  en 
revue  tous  les  genres  d'Hétéroplères  connus  ,  il  en  ajoute  de 
nouveaux  ,  rectifie  les  caractères  des  anciens  et  décrit  beau- 
coup d'espèces  nouvelles.  Il  serait  trop  long  de  suivre  M.  Spi- 
nola dans  son  travail  :  il  suffira  de  dire  qu'il  est  fait  avec 
conscience  et  avec  le  talent  bien  connu  que  son  auteur  a  déjà 
apporté  dans  plusieurs  ouvrages  qui  ont  placé  §on  nom  parmi 
ceux  des  plus  savans  entomologistes  de  notre  époque.  L'ou- 
vrage de  M.  Spinola  est  donc  indispensable  à  tous  les  natu- 
ralistes qui  veulent  étudier  les  Hémiptères.  (G.-M.) 

IV.  NOUVELLES. 

Taupes  blanches.  —  On  lit  dans  le  Courrier  cVIni'erness  ^ 
journal  écossais  :  «  David  Grant ,  preneur  de  Taupes  au  pont 
de  Moniack,  a  pris  dernièrement  à  un  piège,  dans  un  jardin  de 
Reiig ,  trois  Taupes  de  la  blancheur  la  plus  pure.  » 

—  MM.  Martin  Saint- Ange  et  Isidore  Geoffroy  Saint-Hi- 
/atVc,  viennent  de  constater  que  les  deux  canaux  périlonéaux^ 
chez  le  Crocodile ^soi\i\e  plus  souvent  oblitérés  et  terminés  en 
cul-de-sac,  dans  la  partie  inférieure  du  cloaque.  Ce  fait,  qu'ils 
n'avaient  pas  consigné  dans  un  premier  mémoire  lu  à  l'Aca- 
démie des  sciences  ,  le  18  février  1828  y  sera  le  sujet  d'un 
prochain  travail  que  nous  publierons  dès  qu'il  sera  terminé. 

(G.-M.) 


REVUE 


^î 


AVRIL  1838.  » 


ï.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sciences  de  Paris. 
Séance  du  2  «m/  i838. 

M.  Dujar dm  adresse  des  observations  sur  les  zoospermes  de  la 
Salamandre,  l'extrait  suivant  donnera  une  idée  de  son  travail.— 
En  avant  se  trouve  une  partie  nue  plus  ou  moins  courbée  en  arc, 
longue  de  1/8  de  mill.,  épaisse  de  1/770,  et  moitié  plus  mince 
àTextrémité;  en  arrière  celte  parlie  s'articule  avec  un  filament 
principal  quatre  fois  plus  long ,  et  s'amincissant  à  partir  du 
point  d'attache,  où  il  a  1/770  mill.,  jusqu'à  la  pointe  où  il  a 
moins  de  i  /35oo  ;  mais  ce  qu'il  y  a  de  remarquable ,  c'est 
l'existence  d'un  filament  accessoire,  partant  du  point  de  jonc- 
tion et  formant  autour  du  filament  une  hélice  lâche ,  dont  le 
diamètre  est  de  1/200  mill.,  de  sorte  que  sa  longueur,  s'il 
était  développé  ,  serait  presque  d'un  millimètre.  Pendant  [que 
le  filament  principal  ou  la  queue  du  zoosperme  se  courbe  len- 
tement de  différentes  manières  et  se  meut  d'un  mouvement 
ondulatoire  ,  ce  filament  accessoire  s'agite  avec  une  grande 
vitesse  par  des  ondulations  qui  se  propagent  de  la  base  vers  la 
pointe ,  de  sorte  qu'avec  un  microscope  médiocre  on  croit  voir 
une  rangée  de  cils  de  chaque  côté. 

Séance  du  9  april  i838.  —  M.  Isidore  Geoffroy  Saint" 
Hilaire  lit  une  Notice  sur  trois  nouveaux  genres  d'Oiseaux  de 
Madagascar.  Le  savant  académicien  caractérise  ainsi  ces  trois 
genres. 

i*>  G.  Philepitta,  — Bec  presque  aussi  long  que  le  reste  de 
la  tête ,  triangulaire ,  un  peu  plus  large  que  baut ,  à  arête 
Tom.  I.  Année  1 838.  ^       4 


6o  SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

supérieure  mousse ,  légèrement  convexe ,  sans  véritable  échan- 
crure  mandibulaire.  Narines  latérales,  peu  distantes  de  la  base, 
linéaires ,  un  peu  oblique.  Tarses  assez  longs,  couverts  de  très- 
gfands  écussons.  Quatre  doigts,  tous,  et  spécialement  le  pouce, 
allongés ,  forts  et  armés  de  grands  ongles  comprimés ,  aigus , 
très -recourbés.  Parmi  les  trois  doigts  antérieurs,  le  médian, 
qui  est  le  plus  long  de  tous ,  réuni  à  sa  base  à  l'externe  ; 
l'interne ,  qui  est  le  plus  court  de  tous ,  libre  dès  sa  base. 
Queue  assez  courte ,  à  douze  pennes  égales.  Ailes  médiocres 
sub-obtuses  ou  obtuses.  —  Ph.  sericea.  Plumage  velouté, 
d'un  noir  profond  ,  sauf  une  petite  tache  jaune  de  chaque  côté 
au  fouet  de  l'aile.  De  chaque  côté,  une  caroncule  membraneuse 
insérée  au  dessus  de  l'œil ,  et  s'étendant  en  avant  et  en  arrière 
de  lui.  «  Taille  cm.  109  m.  » 

2»  G.  Oriolia. —  Bec  presque  aussi  long  que  le  reste  de  la  tête, 
droit,  sauf  l'extrême  pointe  qui  s'infléchit  légèrement,  assez  gros 
et  aussi  large  que  haut  à  la  base ,  comprimé  dans  sa  portion  an- 
térieure; une  échancrure  mandibulaire  ;  plumes  frontales  en- 
tamées sur  la  ligne  médiane  par  la  base  du  bec.  Narines  petites, 
irrégulièrement  ovalaîres ,  ouvertes  sur  les  côtés  du  bec ,  à  peu 
de  distance  de  la  base ,  et  aussi  loin  de  la  commissure  des  deux 
mandibules  que  de  la  partie  supérieure  du  bec.  Tarses  courts, 
écusonnés.  Quatre  doigts  tous  très  -  développés  et  armés 
d'ongles  très-comprimés,  aigus,  três-recourbés.  Queue  lon- 
gue, composée  de  douze  pennes  terminées  en  pointe  ;  les  laté- 
rales un  peu  plus  courtes  que  les  intermédiaires.  Ailes  assez 
longues,  atteignant  le  milieu  de  la  queue, obtuses.  —  0.  Ber- 
nieri,  —  Plumage  roux  avec  des  raies  transversales  noires  sur 
le  corps  ,  uniformément  de  couleur  feuille  morte  sur  la  queue 
et  les  ailes,  sauf  l'extrémité  des  six  premières  rémiges,  qui 
est  d'un  gris  noirâtre. — Taille  :  o  m.  189  m. 

3"  G.  Mésites.  —  Bec  presque  aussi  long  que  le  reste  de  la 
têle,  presque  droit,  comprimé;  mandibule  supérieure  sans 
aucune  trace  de  crochet  ni  d'échancrure ,  à  extrémité  mousse, 
l'inférieure  présentant  en  dessous  un  angle  au  point  de  jonction 
avec  ses  deux  branches  ;  de  chaque  côté  de  la  mandibule  supé- 
rieure, un  espace  membraneux  commençant  à  peu  de  distance 


SOCIETES  SAVANTES.  5l 

de  la  base  du  bec ,  et  se  prolongeant  jusqu'au  milieu  de  sa  lon- 
gueur :  au  dessous  de  la  partie  antérieure  de  cet  espace ,  très- 
près  de  la  commissure  du  bec  et  parallèlement  à  elle ,  une  ou- 
verture linéaire,  qui  est  la  narine.  Jambe  emplumée  dans  la 
presque  totalité  de  sa  longueur,  mais  nue  et  écailleuse  sur  une 
très-petite  étendue^  immédiatement  au  dessus  de  Tarticulatiou 
tibio-tarsienne.  Tarses  médiocres ,  e'cussonnés  ;  quatre  doigts , 
non  réunis  à  leur  base  par  des  membranes  inler-digitales;  mais 
seulement  bordés  près  de  leur  origine  ;  doigt  médian  plus  long 
que  les  latéraux,  et  parmi  ceux-ci  Tinterne  un  peu  plus  long 
que  Texterne  ;  celui  -  ci  uni  au  médian  à  sa  base ,  mais  sur 
une  étendue  extrêmement  petite  j  pouce  presque  égal  en  lon- 
gueur au  doigt  antérieur  interne  ,  ongles  assez  petits ,  compri- 
més, très- peu  recourbés;  queue  composée  de  douze  pennes, 
longues  et  très-larges ,  parmi  lesquelles  les  externes  sont  un 
peu  plus  courtes;  couvertures  caudales  très-étendues;  ailes 
courtes,  dépassant  à  peine  l'origine]  de  la  queue,  sur-obtuses; 
première  rémige  extrêmement  courte,  seconde  très-courte 
encore,  5«,  6"  et  y^  égales ,  les  plus  longues  de  toutes.  Plu- 
mage mou  ;  pennes  peu  résistantes,  à  barbes  peu  serrées  et  peu 
adhérentes  ;  plumes  du  corps  très-longues  ,  à  tiges  très-grêles, 
également  à  barbes  très-peu  adhérentes.— M.  variegata. — 
Dessus  de  la  tête  et  du  corps,  ailes  et  queue  d'un  roux  feuille 
morte;  ventre  roux  avec  des  raies  irrégulières  noires  ;  plastroa 
jaune  clair  avec  des  taches  elliptiques  noires ,  transversale- 
ment placées  j  gorge  blanche  ;  sur  les  côtés  de  la  tête  et  du  col, 
une  raie  d'un  jaune  clair ,  passant  immédiatement  au  dessus 
de  l'œil  ;  plus  bas  un  espace  nu ,  s'étendant  en  arrière  et  en 
avant  de  l'œil  ;  plus  bas  encore  une  bande  irrégulière  jaune  , 
et  enfin  une  tache  noire  qui  sépare  celle-ci  à  la  gorge^ 
—  Taille  :  o  m.  297  m. 

M.  De  Blaiiwiile  lit  un  rapport  très-favorable  sur  les  ré- 
sultats zoologiques  du  Voyage  autour  du  Monde  de  la  Bonite, 

Séance  du  i5  «m/. — M.  Flourens  dépose  sur  le  bureau 
un  Mémoire  de  M.  J^alentin  sur  le  Déi>eloppement  comparé 
des  tissus  organiques  chez  les  animaux  et  chez  les  végétaux , 
mémoire  qui  a  obteuu  le  grand  prix  des  sciences  physiques 


5i  sôciiiT]ês  savantes; 

pour  l'année  i835.  Ce  méraoire]|sera  imprimé  dans  le  Recueil 

des  sa  vans  étrangers. 

M.  Owen  envoie  un  Mémoire  sur  V œuf  du  Kanguroo  et  en 
particnlier  sur  la  découverte  de  VAllantoïde.  On  trouvera 
dans  cet  écrit ,  dit  M.  Owen ,  quelques  détails  physiologiques 
qui  lui  donneront ,  je  l'espère ,  plus  d'intérêt  que  n'en  ont 
généralement  des  discussions  relatives  à  des  droits  indi- 
viduels. 

Séance  du  23  avril  —  M.  Milne  Edwards  dépose  un  mé- 
moire sur  les  Crisies ,  les  Hornères ,  et  plusieurs  autres  Po- 
lypes vivans  ou  fossiles  de  la  famille  des  Tuhuliporiens.  Voici 
le  résumé  que  l'auteur  a  envoyé  à  l'Académie  avec  son  mé- 
moire. 

Ce  travail  fait  suite  à  un  mémoire  sur  les  Tubulipores  pré- 
senté par  l'auteur  il  y  a  quelques  mois ,  et  a  pour  objet  l'étude 
anatomique  et  zoologique  d'un  assez  grand  nombre  de  polypes 
qui ,  a  raison  de  leur  mode  d'organisation ,  se  rapprochent 
extrêmement  des  premiers  ;  bien  que  la  forme  générale  de  leur 
polypier  soit  tellement  variée,  qu'on  a  jusqu'ici  méconnu 
cette  analogie ,  et  que  les  classificateurs  ont  dispersé  ces  zoo- 
phytes  dans  plusieurs  familles  ,  et  même  dans  des  ordres  diffé- 
rens.  M.  Milne  Edwards  s'occupe  successivement  des  Crisies  et 
Crisidées  que  l'on  range  généralement  dans  la  division  des 
Polypiers  flexibles  avec  les  Sertulaires  ,  des  Hornères  et  des 
Idmonées  qu'on  relègue  dans  un  ordre  différent,  des  Pustulo- 
pores  y  des  Aleclos  ,  des  Bérénices  ,  des  Mésentéripores  et  des 
Diaslopores ,  et  il  fait  voir  que  tous  ces  genres  entrent  dans  la 
famille  des  Tubuliporiens.  Ce  groupe  était  représenté  durant 
la  période  jurassique  par  les  Bérénices,  les  Mésentéripores ,  les 
Alectos  et  les  Tdmonées;  les  fossiles  de  la  formation  suivante 
{form,  crétacée)  qui  y  appartiennent,  se  rapportent  aux 
genres  Bérénice ,  Idmonée ,  Alecto ,  Tubulipore  ;  enfin  les 
genres  de  celle  famille  ,  dont  on  retrouve  des  fossiles  dans  les 
terrains  tertiaires  existent  aussi  dans  la  période  actuelle  ;  mais 
les  Bérénices  et  les  Alectos  ne  se  voient  plus  au  dessus  de  la 
craie  et  parmi  les  espèces  de  Hornères ,  d'Idmonées ,  de  Pus- 
tulopores,  et  de  Tubulipores  qui  existent  à  l'état  fossile. 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  53 

même  dans  les  terrains  tertiaires  les  moins  anciens ,  il  en  est 
fort  peu  qui  puissent  être  identifiés  avec  les  espèces  vivantes 
dans  les  mers  actuelles.  Ce  mémoire  est  accompagné  d'un  at- 
las de  19  planches. 

M.  Isid,  Geoffroy  Saint-Hilaire  a  lu  des  instructions  pour 
les  voyageurs  zoologistes  qui  doivent  explorer  le  nord  de 
TEurope. 

Ces  instructions  sont  très-étendues,  elles  témoignent  du 
profond  savoir  de  leur  auteur,  qui  s'élève  aux  considérations 
les  plus  importantes  sur  la  zoologie  et  sur  la  géographie  zoo- 
logique. Si  les  naturalistes  de  l'expédition  suivent  exactement 
la  route  qui  leur  est  si  savamment  tracée  dans  ces  instructions, 
ils  ue  peuvent  que  rendre  un  grand  service  à  la  science. 

Séance  du  3o  avril.  —  M.  Huzard  remet  sur  le  hureau 
une  note  sur  YAcarus  de  la  gale  du  cheval ,  de  la  part  de 
l'Ecole  royale  Vétérinaire  de  Toulouse. 

Cet  Acarus  abonde  sur  les  parties  furfuracées  qui  se  déta- 
chent de  certains  chevaux  galeux  ,  on  peut  le  voira  l'œil  nu.  La 
marche  de  cet  Acarus  est  semblable  pour  la  vitesse  à  celle  de 
la  mite  du  fromage  et  les  poils  extrêmement  longs  de  ses  pattes 
paraissent  gluans  et  semblent  tramer  sur  le  sol  lorsqu'il  marche. 
Quand  on  en  met  plusieurs  ensemble  dans  un  espace  isolé  en- 
tre deux  plaques  de  verre ,  ils  s'accouplent  de  suite  ;  si  on  les 
laisse  quelques  heures,  ils  se  battent  et  s'entre-dé vorent. 

L'auteur  donne  quelques  bons  procédés  pour  bien  observer 
ces  petits  animaux ,  et  il  termine  en  annonçant  qu'il  va  étudier 
leurs  habitudes  ainsi  que  celles  du  Sarcopte  du  chien ,  qui , 
suivant  lui,  présente  des  différences  assez  marquées  avec  celui 
du  cheval.  ;  f^lhh  M  \\h  ,  soôqaj  oJJoo  ferioifj^ 

M.  Laurent  envoie  un  mémoire' mariuscHt  intitulé  Recher- 
ches sur  le  développement  des  Limaces  et  autres  mollusques 
gastéropodes,  suivies  de  considérations  générales  sur  les  phé- 
nomènes dynamiques  de  la  zoologie.  L'auteur  demande  que 
son  travail  soit  déposé  aux  archives  de  l'Académie  pour  pren- 
dre date. 

M.  de  Humholdt  adresse  à  l'Académie  le  premier  volume 
dç  l'ouvrage  sur  les  Insectes  qui^détruisent  les  forêts ,  par  R, 


64  TRAVAUX   inédits; 

Ratzeburg)  le  premier  volume ,  que  nous  n'avons  qu'entrevu, 
paraît  rempli  d'observations  sur  les  métamorphoses'  des  insec- 
tes ;  il  pourra  servir  de  modèle  et  peut-être  mieux  que  cela ,  à 
tous  les  exterminateurs  avenir  des  insectes  nuisibles ,  et  s'il  ne 
donne  pas  lui-même  de  bonnes  recettes ,  il  apprendra  aux  vrais 
entomologistes  une  foule  de  cboses  purement  scientifiques  et  ne 
peut  que  faire  un  grand  honneur  à  son  auteur,  en  le  plaçant, 
non  pas  à  la  tête  des  entomo-agriculteurs ,  mais  dans  une  posi- 
tion éminente  parmi  les  entomologistes  observateurs.  Nous 
rendrons  compte  de  ce  grand  ouvrage  dès  qu'il  nous  perft 
parvenu. 

n.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Nouvelle  espèce  d'oiseau  du  genre  Khamphogèle  ^  par 
M.  DE  La  Fresnaye. 

M.  le  prince  Cbarles-Lucien  Bonaparte  a  publié,  dans  le  nu- 
méro de  Janvier  de  la  présente  Revue^  la  diagnose  du  Rampho-* 
cèle  qu'il  nomme  R.  icteronotusy  ce  qui  portait  le  nombre  des  es- 
pèces de  ce  groupe  à  sept  ;  M.  de  La  Fresnaye  nous  adresse 
aujourd'hui  la  description  d'une  huitième  espèce,  pour  être  pu- 
bliée dans  le  Magasin  de  Zoologie  j  voici  un  extrait  de  celte 
description. 

Rhamphocelus  huciani.  De  La  Fresn.  Très-voisin  du/î.  «?î- 
midiatus}  dessus  de  la  lête,  jusqu'à  la  nuque,  et  ses  côtés 
d'un  pourpre  grenat  obscur.  Corps  d'un  beau  noir  de  ve- 
lours ,  avec  le  croupion,  les  couvertures  de  la  queue,  le  de- 
vant du  cou  et  la  poitrine  d'un  beau  rouge  d'écarlate ,  et  les 
flancs  et  l'abdomen  d'un  rouge  un  peu  briqueté  :  le  milieu  de 
l'abdomen  est  noir  en  forme  de  tache  longitudinale.  Nous 
dédions  cette  espèce ,  dit  M.  de  La  Fresnaye ,  au  savant  Orni- 
thologiste Charles-Lucien  Bonaparte ,  qui  est  venu  dernière- 
ïnent  visiter  les  collections  de  la  capitale,  et  qui ,  par  ses  tra- 
vaux consciencieux  et  ses  recherches  assidues ,  a  fortement 
contribué  aux  progrès  de  l'Ornithologie. 

Note  sur  une  espëce  nouvelle  du  genre  moqueur,  OrpKeuSy 
suivie  du  catalogue  synonymique  des  dix  espèces  qui  compo- 
sent actuellement  ce  genre.  Par  M.  de  La  Fresnaye. 
^<  Moqueur  à  long  hec.  De  La  Fresn.  Cette  espèce  est  telle- 


TBAVAUX   INÎÉD1T9.'  55 

ment  semblable  par  sa  forme  et  la  distribution  de  ses  couleurs 
hVOrpheus  rufuSj  L.,  que,  malgré  la  différence  des  nuances, 
nous  l'eussions  regardée  comme  une  variété,  si  le  bec  ne  nous  eût 
offert  une  différence  réelle  dans  sa  forme  et  si  son  habitat  n'était 
pas  si  différent  :  en  effet  l'O.  rufusy  vient  des  États-Unis,  tandis 
que  le  longirostris  vient  du  Mexique  et  de  la  Californie.  Tout 
le  dessus  de  cet  oiseau  ,  au  lieu  d'être  d'un  brun  roux  assez  vif 
comme  dans  l'O.  rufusy  est  d'un  brun  sombre,  les  bandes  trans- 
versales de  l'aile  sont  plus  étroites  et  les  taches  terminales  pe- 
tites. Le  bec  est  remarquablement  long. 

Note  sur  les  Ctenistes  palpalis  et  [Dejeanii ,  ne  formant 
qu'une  seule  espèce. 

M.  Crémière ,  propriétaire  à  Loudun ,  vient  de  trouver 
près  de  cette  ville  les  deux  espèces  du  genre  Ctenistes  décrites 
dans  la  monographie  des  Psélaphiens  que  M.  Aube  a  publiée 
dans  notre  Magasin  de  Zoologie.  Ces  insectes  étaient  ensem- 
ble dans  la  même  localité  ,  et  nous  avons  la  certitude  que  ce 
sont  les  deux  sexes  d'une  même  espèce ,  ce  que  M.  Aube  avait 
déjà  soupçonné  puisqu'il  ajoute ,  à  la  fin  de  la  description  du 
Ctenistes  Dejeanii ,  «  An  prœcedentis  mas?  Ces  insectes,  en- 
core extrêmement  rares  ,  ont  été  pris  par  M.  Crémière  auprès 
d'un  bois ,  dans  un  champ  aride ,  en  secouant  des  fagots  de 
bois  d'orme  au  dessus  d'un  drap.  Cet  entomologiste  a  trouvé 
les  Ctenistes  au  mois  de  mars  et  surtout  à  la  fin  d'octobre , 
époque  où  ils  étaient  plus  nombreux  ;  il  pourrait  bien  arriver 
pour  cet  insecte  ce  qui  a  eu  lieu  pour  le  Gasterocercus ,  que 
M.  Chevrolat  a  trouvé  à  Paris  en  grande  abondance  dans  des 
bûches  de  chêne,  et  dont  la  race  a  disparu  avec  la  provision  de 
bois  dans  laquelle  elle  pullulait.  ' 

M,  Chevrolat  nous  adresse ,  pour  être  publiées  avec  figures 
dans  le  Magasin  de  Zoologie,  les  descriptions  de  trois  Buprestes^ 
et  d'un  superbe  Cyphus  nouveaux;  nous  donnons  ici  les 
phrases  diagnostiques  de  ces  espèces. 

Buprestis  (  Conognatha  )  Thoreyi^  Chevr.,  —  Cyanea.  Ely- 
trîs  nibrîs ,  fascia  basali  lineis  tribus  sequentibus  latis  et  apice 
nîgro-cyaneis  ;  bis  i6  striis  geminis  punctatis',  versus  apiccm 
sulcatis.  Capite  punctato.  Thorace  glabre,  punclulato,  supra 


56  TRAVAUX    INÉDITS.' 

angulos  poslicos  foveato  ,  leviter  impresso  medio  basi.  — 
Long.  :  20  à  26  mill.  Lat.  :  7  à  g.  Brasilia ,  Porto-allegro  , 
Rio-Grande.  Cette  espèce  est  très-voisine  du  B  (Conognalha) 
SellowU  de  Klug. 

Buprestis  (Cyphosoma)  Lausoniœ,  Chevr,— Brevis,lata,  con- 
vexa  aenea  vel  cyanescens.Capite  punctato,  occipitesulcato.Tho- 
race  opaco,  crebre  punctato,  basi  bi-tuberculato,  in  medio  bi- 
iinpresso.  Singulo  elytro  vitta  alba  ex  humero  ad  apicem.  Cor- 
pore  subtus  cinerascente,  segmentis  abdominalibus  medio  ni- 
tidis.  Long.  :  10  —  19  mill.  Lat.  4  '/^  à  9  mill.  —  Hab, 
Barbaria.  Trouvé  par  M.  Wagner  sur  les  bords  de  la  Sey bouse 
sur  le  Lausonia  inermis, 

Buprestis  (Agrilus)  Capreœ,  Chevr.— Statura  Bupr.  Cya- 
neœ  Oliv.  viridis,  vel  auratus  ;  capite  crebre  punctato,  fronte 
sub-sulcato ,  rugis  longîludinalibus.  Thorace  transverse  ru- 
goso  ,  rotundato  et  foveato  lateribus ,  trisinuato  basi.  Elytris 
squamulosis ,  ullra  médium  valde  amplîatis,  singulatim  rotun- 
dalis  et  dentulatis.^^Arliculis  antennarum  maris  triangulatis 
de  tertio  ad  apicem  ;  in  femina  brevioribus.  —  Long.  :  6  —  8 
mill.  1/2.  Lat.  :  elytr.  medio  3  —  3  i/4  mill.  —  Hab.  Paris. 
—  On  le  trouve  assez  communément  au  mois  de  juillet  sur  les 
hvancYiesdLwSalix  Capreœ,  ,'  I, 

Oyphus  consularis.  Chev. — Mas  viridis ,  fœmîna  cœruleo- 
micans  :  a£&nisCyph.^amAflg:em'Germ«  Thorace inœquali,  no- 
lulisquinque  2,  2,  i.  — Elytris  viginli  4>  4>  ^>  2,  2,  anten- 
nis  oculisque  nigris.  —  Long.  21  à  24  i^iH*  Lat.  9a  11  mill. 
Hab.  Bahia  in  Brasilia.  — Il  se  distingue  surtout  du  F'arnha" 
genlj  parce  qu'il  n*a  pas  deux  grandes  taches  sur  chaque  côté 
du  corcelet ,  la  callosité  des  élytres  aussi  élevée  sans  les  4 
ou  5  petites  taches  au  dessus. 
Synopsis  d'une  Monographie  du  genre  Plésie  de  Jurine,  par 

M.  F.-E.   GuÉRIN-MÉNE VILLE. 

En  étudiant  les  Hyménoptères,  pour  terminer  la  partie  en- 
tomologique  du  Voyage  de  la  corvette  la  Coquille,  et  en  exami- 
nant les  espèces  déjà  publiées  et  celles  que  Ton  possède  dans  les 
collections,  nous  avons  été  conduit  à  fairequelques  observations 
sur  les  Plésies,  et  il  en  est  résulté  ce  petit  travail; que  nousoffronç 


TRAVAUX   INÉDITS J  5^' 

aux  entomologistes  en  attendant  que  nous  ayons  terminé  une 
Monographie  détaillée  et  accompagnée  de  figures  du  genre 
Plesia.  Nous  remplissons  un  devoir  en  témoignant  ici  toute 
notre  reconnaissance  à  MM.  de  Romand  et  de  Spinola  ,  pour 
la  complaisance  avec  laquelle  ils  ont  bien  voulu  nous  commu-; 
niquer  les  espèces  qu'ils  possèdent  dans  leurs  riches  collec- 
tions. 

Nous  n'entrerons  dans  aucuns  détails  sur  l'origine  du  genre 
Plesia  ni  sur  ses  affinités ,  cette  question  ayant  été  traitée 
par  nous  dans  la  partie  entomologique  du  Voyage  de  la 
Coquille f  Zool. ,  t.  II,  p.  210.  Nous  passerons  de  suite  aux 
divisions  artificielles  à  Taide  desquelles  nous  parvenons  à  grou- 
per ces  Hyménoptères. 

A.  Corps  noir  et  rouge.  f 

1.  Plesia  ephippium ,  Fab.  —  D'un  noir  vif  avec  une  grande  tache 
carrée  d'un|  rouge  ferrugineux ,  au  milieu  du  niésothorax ,  entre  les 
ailes  ;  celles-ci  demi-transparentes ,  un  peu  enfumées.  —  Long.  :  16  à 
18  niill. — Hab.  l'Amérique  du  nord. 

2.  Plesia  abdominalis ,  Guér. — D'un  noir  vif  ;  abdomen  rouge  fer- 
rugineux avec  le  premier  segment  noir  ;  ailes  un  peu  enfumées.  -— 
Long.  :  15  mill.  ~  Hab.  ?  (Coilect.  de  M.  De  Romand.) 

B.  Corps  noir  et  jaune. 

I.  Ailes  noirâtres ,  obscures ,  à  reflets  bleus  et  violets  oc- 
cupant toute  leur  surface.  ■*  '^^  * 

3.  Plesia  sexmaculata ,  Guér.  —  Entièrement  d'un  noir  vif;  tête  et' 
corselet  ponctués  ;  une  petite  tache  jaune  sur  l'écusson  ;  une  tache 
jaune  de  chaque  côté  des  trois  premiers  segmens  de  l'abdomen^  des- 
sous velu.  —Long.  :  23  mill.  Hab.  le  Mexique.  (Coll.  de  M.  De  Ro- 
mand. ) 

II.  Ailes  enfumées ,  obscures ,  surtout  au  bout ,  avec  de»^ 
reflets  bleuâtres  sur  cette  portion  seulement. 

4.  Plesia  vicina ,  Guér. — D'un  noir  vif;  tête  et  corselet  fortement 
ponctués  ;  une  p«itite  strie  jaune  au  bord  antérieur  des  yeux  ;  une  pe- 
tite tache  jaune  de  côté  du  bord  antérieur  du  prothorax ,  une  autre 
tache  jaune  sur  les  flancs ,  au  dessous  des  ailes ,  écusson  jaune  ;  les 
quatre  premiers  segmens  de  l'abdomen  ayant  chacun  une  tache  jaune 
sur  les  côtés.  —  Long.  :  22  mill,  —  Patrie  inconnue.  (  Coll.  de  M.  De 
Romand.  ) 

5.  Plesia  niyripes  ,  Guér. — D'un  noir  vif;  têle  et  corselet  fortement 
ponctués  j  deux  taches  eatre  lesanteanes,  une  petite  strie  au  bord* 


S^  TRAVAUX  INEDITS, 

antérieur  des  yeux  et  une  tache  en  arrière,  jaunes;  côtés  du  méso-i 
thorax  tachés  de  jaune  sous  les  ailes  ;  prothorax  (manque)  ;  écusson 
et  une  petite  tache  parallèle  en  avant ,  jaunes  ;  cinq  taches  jaunes  al- 
longées sur  les  côtés  des  cinq  premiers  segmens  de  l'abdomen ,  celles 
du  premier  se  touchant  au  milieu. — Long.  :  20  mill. — Patrie  inconnue. 
(  Coll.  de  M.  De  Romand.  ) 

IIT.  Ailes  jaunâtres  et  transparentes,  les  supérieures  brunes 
vers  la  côte  et  au  bout. 

I.  Prothorax  bordé  de  jaune  en  arrière. 

a.   Bord  antérieur  du  prothorax  sans  taches. 

6.  Plesia  flavipesy  Olivier. — Noire;  tête  et  corselet  ponctués;  mandi- 
bules fauves  à  la  base  ;  premier  article  des  antennes  fauve  taché  de 
noir  en  avant  ;  front ,  entre  les  antennes ,  une  ligne  devant  et  derrière 
les  yeux ,  jaunes  ;  une  seule  tache  jaune  transverse  sur  l'écusson  et 
une  autre  sous  les  ailes  ;  deux  taches  réni formes  sur  le  premier  seg- 
ment de  l'abdomen  ,  deux  grandes  taches  isolées  sur  les  côtés  du  se- 
cond ,  et  deux  taches  réunies  par  une  petite  ligne  tr  ans  verse  à  la  base 
des  troisième ,  quatrième  et  cinquième  jaunes  ;  une  petite  tache  jaune 
de  chaque  côté  des  second  et  troisième  segmens ,  en  dessous  ;  Pattes 
d'un  jaune  fauve  à  cuisses  noires  tachées  de  fauve  au  bout.— Long.  î 
48  mill.  —  Hab.  l'Amérique  boréale. 

b»  Deux  taches  distinctes  et  séparées  au  bord  antérieur  du 
pro  thorax, 

*  Anus  jaune  à  sa  base  en  dessus. 

7.  Plesia  analis ,  Guér. — Tête  et  corselet  ponctués  ;  premier  arti- 
cle des  antennes  ferrugineux  au  bout  ;  base  des  mandibules,  chaperon, 
et  deux  petites  taches  au  dessus  de  l'insertion  des  antennes,  jaunes  ; 
deux  petites  taches  transverses  jaunes,  à  l'écusson;  métathorax 
ayant  au  milieu  une  petite  ligne  longitudinale  dilatée  en  arrière  et 
deux  taches  latérales  et  postérieures ,  jaunes  ;  corselet  taché  de  jaune 
sur  les  côtés;  une  grande  bande  jaune,  profondément  échancrée  en 
arrière  sur  le  premier  segment  abdominal ,  une  tache  assez  petite  de 
chaque  côté  du  second ,  une  bande ,  plus  étroite  au  milieu ,  à  la  base 
des  troisième  et  quatrième  ,  et  une  bande  interrompue  au  milieu  du 
cinquième,  jaunes;  une  tache  assez  grande  de  chaque  côté  des  deuxième, 
troisième  et  quatrième  segmens  en  dessous  ;  les  hanches ,  les  trochan- 
ters  et  la  base  des  cuisses  tachés  de  noir.— Long.  :  23  mill.  —  Hab.  le 
Mexique.  (Coll.  de  M.  De  Romand.) 

**.  Anus  noir,  sans  taches. 

8.  Plesia  maculata ,  Fab. — Noire  ;  tête  et  corselet  ponctués  ;  base 
des  mandibules  ,  deux  taches  entre  les  antennes  et  bord  antérieur  des 
yeux,  jaunes  ;  deux  petites  taches  transverses  sur  Técusson  ;  une  pe- 
tite tache  à  la  base  du  métathorax  et  deu;^  autres  taches  ovalaire  au 


ïlRAVATJX  inédits;  ^ 

bord  postérieni* ,  jaunes;  thorax  ayant  de  chaque  côté  trois  petites 
taches  jaunes ,  une  sous  les  ailes ,  une  à  la  base  des  hanches  intermé- 
diaires et  la  dernière  aux  côtés  postérieurs  du  métathorax;  abdomen 
ayant  une  large  bande  échancrée  en  arrière  ,  sur  le  premier  segment, 
deux  taches  latérales  sur  le  second ,  une  bande  plus  étroite  au  milieu 
à  la  base  des  troisième  et  quatrième  et  une  bande  étroite  interrompue 
au  milieu ,  sur  le  cinquième ,  jaunes  ;  côtés  des  deuxième  et  troisième 
segmens  faiblement  tachés  de  jaune  en  dessous  ;  pattes  d'un  jaune 
fauve,  avec  les  hanches,  les  Irochanters  et  les  cuisses  noires  tachées 
de  jaune. — Long.  :  2i  mill. — Hab.  la  Caroline. 

9.  Plesia  Romandii ,  Guér. — Noire  ;  tête  et  corselet  ponctués  ;  an- 
tennes d'uu  brun  fauve  avec  le  premier  article  taché  de  jaune  eu  des- 
sus; chaperon  et  base  des  mandibules  fauves;  une  ligne  jaune  au 
dessus  des  antennes ,  qui  va  toucher  les  yeux  et  remonte  contre  eux , 
et  une  grande  tache  jaune  derrière  ces  yeux  ;  deux  petites  taches 
transverses  sur  l'écusson  et  deux  taches  allongées  ovalaires ,  sur  les 
côtés  et  en  arrière  du  métathorax  ^  jaunes;  une  seule  tache  jaune  sous 
les  ailes,  de  chaque  côté  du  mésolhorax;  abdomen  ayant  une  large 
bande  échancrée  en  arrière  sur  le  premier  segment ,  deux  grandes  ta- 
ches triangulaires  et  latérales  sur  le  second,  une  assez  large  bande  plus 
étroite  au  milieu  à  la  base  des  troisième  et  quatrième  et  une  bande 
interrompue  au  milieu,  sur  le  cinquième,  jaunes  ou  d'un  jaune  orangé  : 
deuxième ,  troisième  et  quatrième  segmens  ayant  chacun  lune  tache 
jaune  arrondie  de  chaque  côté  en  dessous  ;  pattes  d'un  jaune  faure , 
avec  les  hanches  et  les  trochanters  noirs  ,  tachés  de  jaune  et  la  base 
des  cuisses  d'un  brun  noirâtre.  —Long.  :  20  mill.  —Hab.  111e  Saint" 
Thomas ,  Klug. 

2.  Prothorax  sans  bordure  jaune  en  arrière ,  ou  n'en  offrant 
que  des  vestiges  punctiformes. 

10.  Plesia  serena ,  Fab.  —  Noire  ;  tête  et  corselet  ponctués  ;  an- 
tennes d'un  brun  noirûtre  avec  le  premier  article  fauve;  base  des 
mandibules ,  chaperon ,  front,  jusqu'au  dessus  des  antennes ,  avec  les 
bords  antérieurs  des  yeux  et  une  ligne  derrière  la  tête,  d'un  jaune 
fauve;  une  large  bande  jaune,  plus  étroite  au  milieu,  sur  le  devant  du 
prothorax  ;  trois  taches^  jaunes  transversalement  placées  au  milieu 
du  mésothorax;  écusson  ayant  deux  petites  taches  transversales  jaunes; 
côtés  postérieurs  du  métathorax  ayant  raie  grande  tache  jaune  qui 
s'étend  assez  sur  les  flancs  ;  deux  grandes  taches  de  même  couleur  sous 
les  ailes;  abdonien  ayant  une  large  bande  échancrée  en  avant  et  en 
arrière  sur  le  premier  segment ,  deux  grandes  taches  latérales  à  la 
base  du  second  ,  une  bande  ,  un  peu  plus  étroite  au  milieu ,  à  la  base 
des  troisième  et  quatrième  et  une  bande  interrompue  au  milieu  sur 
le  cinquième;  côtés  des  deuxième  et  troisième  segmens,  en  dessous^ 


6ô  ANALYSES    d'ouvrages   NOUVEAUX. 

ayant  une  tache  allongée,  jaune,  longitudinale  sur  le  deuxième, 
transversale  sur  le  troisième  ;  pattes  entièrement  fauve* ,  avec  quel- 
ques taches  noires  au  côté  interne  des  hanches. — Long.  .  13  niill. 

Var.  A.  Bord  postérieur  du  prothorax  ayant  quelques  petites  taches 
jaunes,  formant  des  traces  de  bordure.  — Long.  :  46  niill. 

Var.  B.  Les  deux  taches  latérales  du  second  segment  abdominal  se 
touchant  et  formant  une  bande  très-étroite  au  milieu.  —  Long.  :  14 
mill.— Hab.  la  Caroline.  (Coll.  de  M.  De  Romand.) 

■    IV.  Ailes  incolores  et  transparentes. 

11.  Plesia  hœmorrhoidalis  ^  Fab. — Noire;  tête  et  corselet  ponctués; 
antennes  noires  en  dessus ,  fauves  en  dessous  ;  chaperon  et  base  des 
mandibules  fauves  ;  une  tache  arrondie  au  dessus  de  chaque  antenne , 
bords  antérieur  et  postérieur  des  yeux  et  un  petit  trait  sur  le  devant 
du  front ,  jaunes  ;  prothorax  ayant  au  milieu  une  bande  jaune  assez 
large  et  sinueuse;  mésothorax  ayant  trois  taches  jaunes  placées  transver- 
salement, entre  l'insertion  des  ailes,  et  une  ligne  sur  l'écusson;  niétatho- 
rax  ayant  une  petite  tache  jaune  en  arrière  et  de  chaque  côté  ;  deux 
taches  jaunes  de  chaque  côté  du  corselet ,  une  sous  les  ailes  et  une 
autre  plus  grande  sur  les  côtés  du  métathorax  ;  les  cinq  premiers  seg- 
mens  de  l'abdomen  sont  noirs  avec  une  tache  jaune  près  de  leur  base 
et  de  chaque  côté;  celles  du  premier  segment  sont  rondes,  les  autres 
sont  allongées  et  transversales  ;  l'anus  est  entièrement  fauve  en  dessus; 
les  deuxième ,  troisième  et  quatrième  segmens  ont  chacun  en  dessous , 
une  assez  grande  tache  jaune  et  allongée ,  placée  de  chaque  côté  ,  le 
cinquième  segment  et  l'anus  sont  fauves  ;  les  pattes  sont  entièrement 
fauves ,  garnies  de  poils  blancs.— Long.  :  11  mill.— Hab.  la  Caroline. 

UI.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

The  question  concerning  the  sensibility  ,  etc.  ;  —  Questions 

sur  la  sensibilité ,  rintelligence  et  Tinstinct  des  insectes  ; 

par  M.  David  Badham  ,  D.  M.  In-8° ,  Paris  ,  1837. 

Cette  brochure  se  compose  de  54  pages  d'impression  en- 
viron ,  dont  10  sont  consacrées  à  un  appendix  en  forme  de 
notes. 

Après  avoir  dit  en  quelques  lignes  que  déjà  plusieurs  au- 
teurs ont  abordé  un  semblable  sujet,  eu  égard  aux  animaux 
en  général ,  M.  Badham  présente  quelques  considérations  sur 
le  système  nerveux  des  insectes ,  qu'il  regarde  comme  très- 
simple  et  comme  formé  de  deux  substances  :  l'une  interne  qui 
est  blanchâtre,  appelée  corticale  ou  cendrée,  à  cause  de  sa  res- 
semblance avec  la  substance  cérébrale  de  l'homme  ;  l'autre  eiç- 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUt.  fit-^ 

l€rnc,  d'une  couleur  plus  foncée  que  la  précédente.  Entrant 
ensuite  dans  quelques  détails  sur  la  structure  inlime  de  ce 
système ,  il  rappelle  que  plusieurs  physiologistes  regardent  le 
premier  ganglion  ,  d'où  partent  les  nerfs  optiques  chez  les  in- 
sectes, comme  un  véritable  cerveau;  tandis  que  d'autres  sont 
disposés  à  considérer  chaque  ganglion  comme  autant  de  cer- 
veaux ;  il  ajoute  même  que  quelques  uns  pensent  que  ces  sortes 
de  renflemens  nerveux  ne  ressemblent  en  rien  à  l'encéphale. 
—  M.  Badham  n'admet  pas  la  première  de  ces  opinions , 
quoique  peut-être  la  plus  vylgaire ,  parce  qu'il  ne  peut  la 
combattre  convenablement,  et,  quelle  que  soit  la  nature  de  ces 
ganglions ,  il  ne  peut  pas  croire  que  le  premier  agisse  plus  que 
les  autres ,  en  un  mot,  qu'il  soit  le  cert^eaupar  excellence:  ce 
qu'il  cherche  à  prouver  par  des  expériences  faites  sur  quelques 
vers  et  quelques  insectes.  —  Il  combat  également  la  seconde 
hypothèse,  d'après  laquelle  chaque  ganglion  serait  un  cerveau, 
puis  il  s'attache  à  faire  voir  les  inconvéniens  que  devrait  né- 
cessairement présenter  une  semblable  supposition.  Après  ce 
préambule ,  complément  en  quelque  sorte  obligé  de  son  tra- 
vail ,  l'auteur  entre  de  suite  en  matière ,  et  traite  assez  longue- 
ment de  la  sensibilité  supposée  des  insectes  ^  de  leur  intelli" 
gence  et  de  leur  instinct.  Chaque  organe  des  sens ,  dont  cette 
classe  d'animaux  est  supposée  douée,  est  examiné  par  lui 
avec  un  soin  tout  particulier;  mais  ,  il  faut  le  dire,  les  conclu- 
sions que  M.  Badham  tire  de  cet  examen  ,  ne  décident  en  rien 
la  question  principale ,  ce  qu'au  reste ,  il  ne  paraît  pas  avoir, 
eu  l'intention  de  faire ,  si  Ton  en  juge  d'après  le  titre  de  son 
opuscule  ,  que  termine  un  appendix  dans  lequel  sont  rassem- 
blés plusieurs  exemples  bien  choisis,  relatifs  aux  mœurs  de 
certains  insectes  (comme  les  Abeilles,  les  Fourmis,  les  Guêpes, 
les  Elaters,  les  Araignées,  les  Chenilles,  les  Ichneumons,  etc.  ), 
et  convenablement  appropries  au  sujet  choisi  par  l'auteur. 

En  résumé,  la  brochure  de  M.  Badham,  que  nous  avons  lue 
avec  attention ,  et  que  nous  regrettons  de  ne  pouvoir  analyser 
avec  plus  de  détail,  est  écrite  avec  une  grande  pureté  de  lan- 
gage :  on  y  trouve  en  outre  une  logique  serrée,  parfois  con- 
cluante ,  et  sous  le  rapport  de  l'état  de  la  science,  elle  ne  peut 


en 

manquer  d'être  consultée  avec  avantage  par  tous  ceux  qui  se 
livrent  d'une  manière  spéciale ,  à  l'étude  de  l'Entomologie. 

(  Thillayb.  ) 
MoNOGRAPH  oft  the  coleopterous  genus  Diphucephala ,   etc. 
Monographie   des  Coléoptères    du    genre    Diphucephala , 
dans  la  famille  des  Lamellicornes,  par  M.  G.  R.  Wateu- 
HOUSE.  Brochure  de  i3  pages,  avec  figures,  extraite  des 
Transactions  de  la  Société  Entomologique  de  Londres. 
Dans  ce  mémoire,  l'auteur,  après  avoir  exposé  les  caractères 
du  genre  Diphucepliala,  dont  toutes  les  espèces  sont  de  la  Nou- 
Tclle-Hollande ,  et  après  avoir  montré  ses  affinités,  donne  la 
description  détaillée  de  seize  espèces.  Avant  lui  on  n'en  con- 
naissait que  trois,  les  Afe/o/on<A«  sericea,  Kîrby,  Trans.  linn,, 
vol.  XII,  pag.  4^3,  Diphucephala  splendens,  Mac  Leay,  in 
appendix  to  cap  King's,  etc.,  pag.  44®  >  et  D»furcata,  Gué- 
rin  ,  Iconogr.  du  règne  animal ,  Ins.,  pi.  24  his,  fig.  i5,  copié 
dans  l'édition  du  Règne  animal  donnée   en  Anglelerre  par 
Griffith.  Les  autres  espèces  sont  nouvelles ,  voicï  leurs  dîa- 
gnoses  : 

D.  Childrenii.  Viridis ,  supra  serîceo-nilïda  ,  subtus  pi(îs  albls  de- 
cumbenlibus  ;  capile  confluenter  punctato  ;  thorace  sub  lente  punc- 
tulatissimo  ,  dorso  subcanalicnlato  ;  elytris  siibseriatini  punctatis  j 
tarais  cyaneis;  tibiis  anticis  bidentatis. — Long.  :  4-5  lig.  ' 

D.  Hopei.  Yiridis,  subtus  pilis  albis  decumbentibus;  capile  con- 
fluenter punctato  ;  thorace  obscure  vhidi ,  sub  lente  punctulatissirao , 
dorso  subcanalicnlato;  elytris  nitidis,  subseriatim  punctatis,  lineis 
duabus  longitudinalibus  elevatiusculis  ;  tarsis  cyaneis  ;  tibiis  anticis 
inermibus. — Leng.  :  4-5  lig. 

D.  affinis.  Yiridis  nitida,  subtus  pllis  albis  decumbentibus  ;  thorace 
punctulatissimo ,  dorso  subcanalicnlato  ;  elytris  subseriatim  punctatisj 
tarsis  cyaneis  ;  tibiis  anticis  sub  bidentatis. — Long.:  4-4  4/2  lig. 

Z).  Edwardsii  (Kirby.  Mss.)  Viridis ,  subtus  pilis  albis  decuniben- 
tibus;  capite  cupreo;  thorace  obscure  punctulatissimo  ,  dorso  subca- 
nalicnlato; scutello  punctulatissimo;  pedibus  cupreis,  tarsis  viridi-cya- 
neis;  tibiis  anticis  bidentatis. — Long.  :  4  4  1/2  lig. 

D.  pulchella  (Kir.  Mss.)  Yiridis;  thorace  punctato,  dorso  eanali- 
culato;  foveis  laleralibus  magnis  et  profunde  impressis:  scutello  fovea 
profunde  excavata;  elytris  confluenter  punctatis;  tibiis  anticis  biden- 
tatis.—Long.  :  3  1/2  lig. 

JP*.  2>ilistri»t»,  Yiridis ,  liitidîr ;  subtus  pilis  albis  decumbenfibns 


ANALYSE  dWvRAGE*  NOUVEAUX:  63 

tecta,  supra  pilis  albis  ornala,  sliiis  longiludinalibus  supra  elytrade- 
positis;  thorace  canali  lato  dorsali  impresso  ,  foveisque  duabus  late- 
ralibus,  spartim  punctato;  scutello  lœvij  pedibus  testaceisi  tibiis 
anticis  bidentatis.—Long.  :  3  1/2  lig, 

D.  castanopiera.  Viridis ,  pubescens  ;  thorace  canalis  lato  dorsali, 
foveisque  duabus  lateralibus  imprcsso;  elytris  pallide  castaneis,  sub- 
periatiui  punctatis;  tibiis  anticis  bidentatis.— Long.  :  3  1/4  lig. 

Z).  aurulcnta  (Kir.  Mss.- — Colaspidoïdes  P  Schcen.  »  Syn.  ins.,  Ins.l, 
p.  101).— Cuprea,  nitidissinia ,  supra  pilis  albis  ornata,  subtus  viridis, 
pilis  albis  decunibentibus  ;  capile  dense  et  crasse  punctato  ;  thorace 
crasse  sed  sparse  punctato,  sulco  transverso  profundo;  canali  dorsali  in 
Jiartes  duàs ,  thoracis  basin  versus  diviso  ;  hiarginibus  lateralibus  dis- 
tincte dentatis  ;  elytris  crasse  punctatis;  scutello  œheo  ,  laevi;  pedibus 
viridibus;  tarsis  cyaneis ,  tibiis  anticis  bidentatis. — Long.  :  4  lig. 
r  D.  parvuîa.  Viridi-œnea  vel  cuprea,  supra  et  subtus  pilis  albis  de- 
cunibentibus sparse  tecta  ;  capito  punctato  j  thorace  punctis  magnis 
holato ,  foveis  duabus  longitudinal ibus  parallelis  submediis  basin  ver- 
Sus  ,  marginibus  lateralibus  subdentatis  ;  elytris  rugosis  ;  scutello 
lœvi;  tibiis  anticis  inermibus.— Long.  :  2  1/2  lig. 

D.  Spencii.  ^neo-cuprea  vel  cuprea ,  supra  et  subtus  pilis  albis  de- 
cunibentibus sparsim  tecta  ;  capite  et  thorace  rugose  punctatis;  thorace 
canaliculato ,  marginibus  lateralibus  dentatis  ;  scutello  apice  depresso, 
subpunctato  ;  elytris  subseriatini  punctis  confluentibus  notatis  ;  pedibus 
viridibus ,  tarsis  cyaneis  ;  tibiis  anticis  externe  bidentatis ,  dentibus 
rufescentibus.— -Long.  :  2  1/2  lig. 

Z>.  rufipes.  Viridis,  nitida;  capite  thoraceque  punctulatissiniis ; 
thorace  supra  Canalicutato  ;  pedibus  testaceis  ;  tibiis  anticis  tarsisque 
posticis  cyaneis  ;  tibiis  anticis  ad  apiceni  obsolète  bidentatis. — Long,  t 
3  lig. 

jO.  pusilla.  Viridis ,  pilis  albis  decunibentibus  ;  capite  punctalis- 
simo  ;  thorace  punctato ,  canali  lato  dorsali ,  foveisque  duabus  latera- 
libus ;  tibiis  anticis  bidentatis  ;  tarsis  cyaneis. — Long.  :  2  3/4  lig. 

V.  pygmœa,  Viridis ,  pilis  albis  decunibentibus;  tibiis  anticis  biden- 
tatis ;  capite  thoraceque  punclulatissiiuis  ;  scutello  triangulari ,  fovea 
excavato ,  punctulatissinio;  tarsis  cyaneis. — Long,  i  2  lig. 

Les  figures  qui  dëpendeut  de  ce  mémoire  et  qui  se  trouvent 
sur  la  pi.  22  des  Transactions  de  la  Société  entomologique,  re* 
présenlent  le  Dlphucephala  sericea  avec  toutes  ses  parties  gros- 
sies et  quelques  portions  caractéristiques  des  D»Hopei,  spUn^ 
dens  et  pilistriata, 

ÎÎGus  ferons  observer,  en  terminant,  que  M.  Waterhouso 
a  eu  tort  de  décrire  notre  D.furcata  d'après  la  planche  du 


64  NÔUVELIES. 

Règne  animal  Iraduit  par  Griffilli;  cette  planche,  ëtant  Une 
copie  très-mauvaise  de  celle  de  notre  Iconographie,  a  sans 
doute  été  mal  coloriée,  ce  qui  a  induit  M.  Waterhouse  en 
erreur,  en  lui  faisant  décrire  cette  espèce  ainsi  :  «  Noire  avec 
une  bande  blanche  de  chaque  côté  du  thorax.  Elytres  rouges 
avec  la  base  et  la  suture  jaune.»  Tandis  qu'elle  est  d'un  beau 
vert  à  reflets  métalliques.  Du  reste ,  il  dit  lui-même  n'avoir 
jamais  vu  cette  espèce  et  l'avoir  décrite  d'après  la  copie  an- 
glaise. Nous  en  donnons  une  description  dans  l'explication  des 
planches  de  notre  Iconographie  du  Règne  animal ,  et  dans  le 
Voyage  autour  du  monde  du  capitaine  Duperrey,  Zool.,t.  II, 
t.  II,  part.  II,  pag.  89.  (G.-M.) 

Index  entomologicus  or  a  complète  illustrated  catalogue 
of  the  Lepidopterous  insects  of  Great  Brilain,  by  W.  Wood. 
London,  1837.  Ce  catalogue  est  accompagné  de  planches  gra- 
vées et  coloriées,  extrêmement  chargées  de  figures.  —  Prix  : 
fig.  col.  ;  7  fr.  5o  la  livraison.  Les  liv.  19  et  20  sont  en  vente. 
The  natural  htstory  of  animalcules  :  containing  descri- 
ptions of  ail  the  known  species  of  infusoria  ,  etc.  ;  by  Andrew 
PaiTCHARD.  London ,  1834.  In-8°  avec  6  planches  gravées  et 
reproduisant  les  figures  de  M.  Ehrembeg. 
IV.  NOUVELLES. 
Nous  apprenons  que  le  département  de  la  Nièvre  possède 
une  collection  d'histoire  naturelle  des  plus  intéressantes,  due 
au  zèle  persévérant  de  M.  Auguste  Grasset,  inspecteur  des  mo- 
numens  historiques  du  département  de  la  Nièvre,  et  naturaliste 
aussi  instruit  que  modeste.  M.  Grasset,  qui  habite  la  ville  de 
la  Charité,  près  Nevers,  a  réuni  plus  spécialement  les  ani- 
maux qui  se  trouvent  dans  son  département^  et  nous  l'ap- 
prouvons beaucoup  à  ce  sujet  ;  car  si  chaque  département  de 
la  France  avait  ainsi  une  collection  faite  avec  intelligence, 
l'on  posséderait  bientôt  les  matériaux  d'une  Faune  française 
complète ,  ouvrage  qui  manque  encore  à  notre  pays. 

— MM.  Arnaud  de  Villeneuife  et  Agu  de  Vaux  viennent  de 
partir  pour  la  Sicile  ;  le  premier  pour  faire  des  recherches  sur 
les  antiquités  de  ce  pays  ,  le  second  pour  étudier  sa  Flore  et  sa 
Faune. 


REVUE       

^(D©IL®(B]I®1ÎÎ1 


-î 


MAI   1$3S. 


ï.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  7  mai  i838. — M.  T,  Puel  adresse  un  mémoire 
sur  des  ossemens  fossiles  de  mammifères  et  d'oiseaux  trouvés 
dans  la  caverne  de  Brengues  (Lot). 

«  Des  fouilles  nouvelles  dans  la  caverne  de  Brengues  m'ont 
fait  découvrir  ,  dit  M.  Puel ,  de  nombreux  débris  appar- 
tenant aux  espèces  que  Cuvier  avait,  dès  1820  ,  signalées  pour 
celte  localité  (Rhinocéros,  Cheval ,  Bœuf,  Renne);  mais,  de 
plus  ,  j'y  ai  trouvé  des  ossemens  de  plusieurs  Rongeurs  (  Liè- 
vre, Campagnol ,  etc.  ),  une  espèce  de  Cerf,  que  je  regarde 
comme  tout-à-fait  identique  avec  le  Cerf  du  Canada ,  et  deux 
espèces  d'oiseaux  (  Pie  et  Perdrix  ) ,  dont  la  première  n'avait 
pas  encore  été  signalée ,  du  moins  en  France ,  dans  les  ca- 
vernes à  ossemens.  J'ajouterai  encore  que  plusieurs  os  de  So- 
lipèdes  m'ont  paru  devoir  être  rapportés  à  VEquus  asinus  ou 
Ane.  Enfin,  parmi  les  débris  du  genre  Bœuf,  plusieurs  os 
appartiennent  très- certainement  à  l'Aurochs.  Cuvier ,  qui 
n'avait  eu  en  sa  possession  qu'un  seul  os  de  Bœuf  provenant 
de  Brengues  (un  Humérus),  avait  vu  cependant  que  très- 
probablement  cet  os  devait  se  rapporter  à  l'espèce  dont  le 
crâne  est  large  et  bombé,  c'est-à-dire  à  l'Aurochs  fossile. 

»  Les  restes  de  Rhinocéros  sont  en  Irès-pelit  nombre;  je 
n'ai  recueilli  que  six  fragmens  bien  caractérisés  qui  tous  ont 
appartenu  à  un  individu  jeune. 

»  La  plupart  des  animaux  que  j'ai  signalés  dans  la  caverne 
de  Brengues  appartiennent  à  des  espèces  dont  les  analogues 
Tom,  I.  Année  i838.  5 


66  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

vivent^  encore  dans  la  contrée  :  tels  sont  le  Cheval ,  l'Ane  et 
particulièrement  le  Lièvre,  la  Pie,  la  Perdrix.  Comme,  d'un 
autre  côté ,  plusieurs  de  ces  os  sont  d'une  parfaite  conserva- 
tion et  d'une  blancheur  vraiment  remarquable  (  ceux  de  la 
Pie,  par  exemple  ) ,  on  pourrait  être  tenté  d'y  voir  des  débris 
des  temps  modernes.  Je  pense  donc  qu'il  n*est  pas  inutile  de 
faire  observer  que  j'ai  débarrassé  les  os  dont  il  s'agit  des  ma- 
tières terreuses  et  calcaires  qui  les  enveloppaient  :  du  reste, 
quelques  uns  d'entre  eux  présentent  des  traces  évidentes  de 
ces  incrustations.  » 

Séance  du  i^maû  —  M.  Isidore  Geoffroy  S aint-Tlilaire 
lit  une  lettre  que  lui  a  adressée  M.  Dutrochet ,  relativement  à 
l'hibernation  des  Hirondelles.  En  voici  un  extrait  pris  dans 
les  comptes  rendus  de  l'Académie. 

«  Je  vois  dans  les  instructions  concernant  la  zoologie>  que 
vous  avez  rédigées  pour  l'expédition  scientifique  qui  se  rend 
dans  le  nord  de  l'Europe ,  que  vous  invitez  les  naturalistes  de 
l'expédition  à  prendre  des  renseignemens  à  l'égard  de  la  pré- 
tendue hibernation  des  Hirondelles.  Je  puis  vous  citer ,  à  cet 
égard  ,  un  fait  dont  j'ai  été  témoin.  Au  milieu  de  l'hiver,  deux 
Hirondelles  ont  été  trouvées  engourdies  dans  un  enfoncement 
qui  existait  dans  une  muraille  et  dans  l'intérieur  d'un  bâtiment. 
Entre  les  mains  de  ceux  qui  les  avaient  prises  >  elles  ne  tar- 
dèrent pas  à  se  réchauffer  et  elles  s'envolèrent.  Je  fus  témoin  de 
ces  faits.  Peut-être  ces  Hirondelles,  entrées  par  hasard  dans  le 
bâtiment ,  n'avaient  pas  pu  en  sortir;  peut-être,  appartenant 
à  une  couvée  tardive  ,  étaient-elles  trop  jeunes  et  trop  faibles 
pour  entreprendre  ou  pour  continuer  le  long  voyage  de  la  mi- 
gration. Quoi  qu'il  en  soit ,  ce  fait  prouve  que  les  Hirondelles 
sont  susceptibles  d'hibernation ,  bien  qu'elles  n'hibernent  pas 
ordinairement.  » 

M.  F.  Dujardin  adresse  des  observations  sur  les  Éponges. 
Voici  sa  lettre  : 

«  Je  viens  de  répeter  cette  année  sur  les  Spongilles  ou  Epon- 
ges d'eau  douce ,  des  observations  que  j'avais  déjà  faites  plu- 
sieurs fois  depuis  trois  ans  sur  les  Eponges  marines  et  d'eau 
douce ,  mais  qu'en  raison  de  leur  importance  j'ai  cru  devoir 


SOCIETES  SAVANTES.  0fff 

vérifier  par  tous  les  moyens  possibles  et  avec  des  instrumens 
de  plus  en  plus  perfectionnés. 

»  Ces  observations  doivent  fixer  désormais  d'une  manière 
incontestable  la  place  des  Eponges  dans  la  classification ,  et 
prouver  que  ces  êtres  ambigus,  promenés  jusqu'ici  du  règne 
végétal  au  règne  animal ,  sont  réellement  des  groupemens  d'a- 
nimaux ,  de  parties  vivantes  et  analogues  aux  Amibes  et  Frô- 
lées de  M  aller.  S'il  n'y  a  point  dans  les  Eponges  l'individualité 
propre  aux  animaux  des  classes  supérieures ,  on  y  voit  bien 
positivement  au  moins  la  contractilité  et  l'extensibilité  alterna- 
tives qui  caractérisent  tous  les  animaux. 

»  En  effet ,  si  d'une  Eponge  vivante  on  détache  une  parcelle 
pour  la  soumettre  au  microscope  entre  des  plaques  de  verre  p 
on  voit  la  substance  vivante  se  grouper  en  masses  arrondies 
irrégulièrement,  renfermant  des  granules  verts  ou  diversement 
colorés  suivant  l'espèce  qu'on  observe.  Ces  masses  irrégulières 
semblent  d'abord  immobiles;  mais,  en  se  servant  d'un  éclairage 
convenable,  on  voit  sur  les  bords  des  expansions  arrondies , 
diapbanes  qui  changent  de  forme  à  chaque  instant  ;   souvent 
aussi  des  parties  isolées   par  le  déchirement  de  la  masse  et 
larges  de  un  h  deux  centièmes  de  millimètre  ,  se  meuvent  len- 
tement dans  le  liquide  en  rampant  sur  le  verre  au  moyen  de 
leurs  expansions  mobiles  et  diaphanes  comme  de  véritables 
Amibes.  Ces  parties  isolées  on  les  prendrait  pour  de  simples 
globules  verts  remplis  de  granules,  si  l'on  ne  faisait  apparaij;;;^ 
les  bords  des  expansions  par  un  effet  de  réfraction.  >f 

»  Tels  sont  les  faits  que  j'ai  observés  dans  la  Spongia  pa-^ 
nicea  et  dans  la  Cliona  celata  sur  les  côtes  de  la  Manche ,  et 
dans  les  Spongilles  de  l'Orne  et  des  environs  de  Paris,  depuis 
l'année  i835.  » 

M.  le  Docteur  Samhin  écrit  pour  réclamer  la  priorité  du 
procédé  de  la  cueillette  des  œufs  comme  moyen  eflScace  de 
détruire  la  Pyrale  de  la  vigne. 

On  sait  qu'au  mois  d'août  de  l'année  dernière,  les  vignerons 
d'Argenleuil  et  du  Maçonnais  demandèrent  à  l'Académie  des 
sciences  un  moyen  de  conjurer  le  fléau  qui  menaçait  leurs  ré*» 
coites,  dont  les  prémices  étaient  dévorés  par  la  Pyrale. 


68  SOCIÉTÉS    SAVANTES. 

'  L'Académie  des  sciences  nomma  une  commission  qui  fit  son 
rapport  dans  lequel  on  engagea  les  vignerons  à  la  patience, 
attendu  que  la  science  n'avait  aucun  moyen  applicable  en 
grand  pour  s'opposer  au  mal  dont  ils  se  plaignaient. 

De  son  côté  ,  M.  le  ministre  du  commerce  et  de  l'agriculture 
«nvoya  M.  le  professeur  Audouin  dans  le  Maçonnais.  Le  savant 
entomologiste  encouragea  les  vignerons  de  son  mieux ,  leur 
fit  entendre  que  le  mal  n'était  pas  sans  remède ,  qu'il  en  dé- 
couvrirait un  ,  qu'en  attendant  il  fallait  faire  une  cueillette 
des  feuilles  sur  lesquelles  la  Pyrale  déposait  ses  œufs ,  afin 
que  ces  derniers  ne  devinssent  pas  des  Chenilles  dévorantes  , 
et  finalement  qu'il  leur  indiquerait  plus  tard  un  préservatif,  et 
les  vignerons  du  Maçonnais,  en  attendant ,  furent  très-recon- 
naissans  envers  M.  le  professeur  du  Muséum  d'histoire  naturelle. 

De  retour  à  Paris  ,  M.  Audouin  s'empressa  de  rendre 
compte  au  minisire  de  la  mission  qu'il  venait  de  remplir,  et,  en 
même  temps ,  il  exposa  à  l'Académie  des  sciences  le  résultat  de 
ses  observations.  Outre  le  conseil  de  la  cueillette  des  feuilles 
tachées,  sur  lequel  il  insista  dans  son  mémoire,  M.  Audouin 
déposa  aussi  un  paquet  cacheté  (  que  l'Académie  garde  )  pour 
remplir  la  promesse  qu'il  avait  faite  aux  vignerons  du  Ma- 
çonnais de  s'occuper  de  la  recherche  d'un  préservatif. 

Nous  combattîmes  alors ,  dans  un  mémoire  que  nous  lûmes 
à  rinstilut,  quelques  uns  des  conseils  sur  lesquels  M.  Au- 
douin avait  insisté  et  principalement  sa  cueillette  des  feuilles. 
M.  Audouin  défendit  l'excellence  de  ce  moyen  que  ses  parti- 
sans du  Maçonnais  ,  dans  une  lettre  écrite  avec  élégance  et  en 
style  presque  poétique  ,  regardèrent  même  comme  une  dé- 
couverte ingénieuse  inspirée  par  la  science.  En  effet,  il  faut 
que  ce  moyen  de  détruire  la  Pyrale  ait  été  bien  accueilli  des 
iiabitans  du  Maçonnais,  puisque  l'un  de  ces  messieurs  s'est 
mis  en  devoir  de  réclamer  auprès  de  l'Académie  des  sciences 
l'honneur  de  la  découverte.  Tel  est  l'objet  de  la  lettre  suivante, 
adressée  à  M.  Arago  le  24  ^^'^^  dernier  ,  et  dont  ce  savant  a 
analysé  brièvement  le  contenu.  En  insérant  la  réclamation  de 
M.  Sambin,  nous  montrons  le  désir  que  nous  avons  de  ne 
chercher  que  la  vérité  dans  cette  question  ;  car  nous  mettons 


SOCIETES  SAVANTES.  C^ 

au  grand  jour  des  observîitions  contraires  à  nos  propres  as- 
sertions. 

y4  M»  Arago ,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences 
et  député  de  la  France, 

u  Monsieur  y 

»  Dans  une  notice  sur  la  Pyrale  de  la  vigne,  lue  à  TAca- 
démie  des  sciences,  dans  la  séance  du  4  septembre  iSS^  , 
M.  V.  Audouin  ,  célèbre  entomologiste ,  rend  compte  du  som- 
bre lableau  que  lui  ont  offert  les  vignobles  du  Maçonnais,  de 
ses  études  sur  Tinsecle  rapace  qui ,  depuis  plusieurs  années , 
en  dévore  hâtivement  les  produits  ,  de  Tassislance  intelligente 
et  empressée  que  lui  ont  accordée  plusieurs  propriclaires-cuK 
tivateurs  dans  raccomplissement  de  son  honorable  mission  ,  et 
de  la  réunion  qui  eut  lieu  à  la  Chapelle,  le  i3  août,  et  que 
présida  y  avec  notre  illustre  auteur ,  M.  de  Lamartine^  député 
de  Saône- et- Loire. 

»  Après  avoir  fait  connaître  l'objet  et  les  différentes  épi- 
sodes de  la  mission  que  le  ministre  du  commerce  et  de  Tagri- 
cullure  lui  a  confiée,  M.  Audouin  indique  le  remède  qui , 
selon  lui ,  doit  faire  cesser  de  trop  longues  souffrances  ,  et  , 
pour  atteindre  ce  but  philanthropique  ,  il  conseille  la  cueil- 
lette des  œufs  de  la  Pyrale  vitivore ,  et,  chose  vraiment  in- 
croyable î  il  assure,  lui  M.  Audouin  ,  que  le  procédé  pré- 
conisé par  lui  est  sa  propriété ,  et  que  personne  avant  lui 
n*a  songé  à  cette  opération  aussi  simple  qu'efficace.  Oui ,  tout 
cela  est  inconcevable  et  d'autant  plus  inconcevable  que  notre 
savant  naturaliste  ,  pendant  son  long  séjour  dans  le  Maçon- 
nais ,  a  eu  des  relations  intimes  avec  MM.  de  Lamartine  et  de 
la  Hante  qui,  tous  les  deux,  sont  abonnés  au  Journal  de  Saône- 
et-Loire ,  et  avec  d'autres  personnes  qui  lisent  aussi  le  même 
journal ,  et  peut-être  même  avec~des  propriétaires  à  qui  j'avais 
conseillé  la  simple  cueillette  des  pontes  quinze  jours  au  moins 
avant  la  publicité  donnée  à  ma  lettre,  dans  laquelle  je  con- 
seille d'abord  la  cueillette  des  chrysalides  et  ensuite  celle 
des  œufs. 

»  C'est  tout,  monsieur;  les  faits,  je  vous  les  ai  exposas 


5^0  SOCIETES  SAVANTES. 

avec  la  plus  exquise  probité  ;  si  j'ai  mis  de  la  chaleur  dans 
une  question  de  priorité  et  de  propriété ,  c'est  moins ,  soyez- 
en  sûr  ,  pour  chatouiller  mon  amour-propre  que  pour  honorer 
les  lois  éternelles  de  la  morale  ;  car  ,  en  définitive  ,  et  malgré 
les  pitoyables  intrigues  qui  m'ont  éloigné  de  toutes  les  réunions 
où  se  trouvait  M.  le  délégué  de  M,  Martin  (  du  Nord  ) ,  il  n'en 
sera  pas  moins  établi,  par  la  lettre  que  j'ai  l'honneur  de  vous 
envoyer,  que  j'ai  abordé  nettement  la  question  pratique,  et  que 
je  l'ai  fait  eu  homme  qui  a  peut-être  quelque  aptitude  pour 
l'induction  et  la  généralisation. 

J'oserai ,  monsieur ,  vous  demander  votre  appui  auprès  de 
l'Académie  des  sciences ,  et  vous  prie  de  lui  communiquer  ma 
lettre ,  afin  que  justice  me  soit  rendue. 
5^    »  Veuillez  ,  etc.  «  Sambin,  D,  M.  P.» 

Mâcon ,  24  avril  1838. 

Voici  un  extrait  de  l'article  du  Journal  de  Saâne-et'Loire, 

Mercredi  12  juillet  1837. 

«  M,  le  docteur  Samhin  nous  adresse  la  lettre  suivante  qui  ne 
peut  manquer  d'intéresser  un  grand  nombre  de  nos  abonnés.  » 

Après  avoir  fait  connaître  les  quatre  métamorphoses  de 
la  Pyrale,  il  dit  :  «  Les  œufs  sont  ordinairement  dépo- 
sés sur  les  feuilles  de  la  vigne,  vers  la  lin  de  juin  ou  dans  le 
courant  de  juillet.  Il  y  séjournent  pendant  à  peu  près  20  à  aS 
Jours  ;  ils  y  sont  réunis  ensemble  par  une  matière  glutineuse 
que  la  chaleur  dessèche;  ils  s'y  montrent  sous  la  forme  de  pla- 
ques, imitant  celles  du  plâtre  grossièrement  pulvérisé.  Toutes 
les  feuilles  ne  sont  pas  atteintes  de  cette  lèpre  redoutable  ;  il 
îi'y  a  guère  qu'un  nombre  moyen  de  7  à  8  par  cep  ,  et  elles  se 
distinguent  nettement  des  autres  parleurs  taches  blanchâtres,  » 

Il  dit  ensuite  comment  les  Chenilles  vivent  après  leur  éclo- 
sîon  ,  comment  elles  se  changent  en  chrysalides  ,  l'époque  de 
l'éclosion  du  Papillon  ;  il  examine  quelles  sont  les  meilleures 
méthodes  de  s'en  débarasser,  et  il  conclut  que  c'est  pendant 
Son  état  de  chrysalide  et  surtout  d'œuf  qu'il  faut  entreprendre 
de  combattre  la  Pyrale  et  de  l'exterminer.  Il  conseille  donc 
de  faire  cueillir  par  des  enfans ,  des  femmes  ou  des  vieillards. 


t 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  ^1 

]eh  groupes  de  feuilles  roulées  contenant  les  cbr^salides,  et 
plus  tard  celles  sur  lesquelles  on  voit  les  plaques  des  œufs. 

M.  Dumas  fait  remarquer  que  M.  Sambin  ne  propose  l'enlè- 
vement des  œufs  que  comme  un  moyen  auxiliaire ,  pendant 
que  M.  Audouin  place  ce  moyen  en  première  ligne.  :  «  De 
plus  ,  dit  M.  Dumas,  la  teinte  blanche  assignée  pftr  Tautcur 
de  l'article  aux  plaques  formées  par  les  amas  d'œufi  de  Pyrale, 
est  un  caractère  qui  se  montre  seulement  après  TécloSion  des 
larves ,  de  sorte  que  si  Ton  n'enlevait  les  feuilles  qU*au  moment 
où  elles  offrent  ces  taches  imitant  le  plâtre  pubérisé ,  dont 
parle  M.  Sambin ,  on  ferait  utie  opération  complètement  inu- 
tile. M.  Audouin,  lorsqu'il  sera  de  retour,  aura  sans  doute 
d'autres  remarquas  à  faire  relativement  à  cette  réclamation.  » 

Séance  du  2 1  /wa».**-M*  le  docteur  Vallot  adresse  des  obser- 
vations sur  quelques  insectes  dont  la  synonymie  est  em- 
brouillée. Après  avoirjrappelé  qu'il  a  publié,  en  l'an  X)Une  CoU" 
cordance  systématique  des  mémoires  de  Réaumur^  il  entre 
en  matière  en  s'occupant  d'un  insecte  du  midi  homme  Scara^ 
baui  phosphoreus ,  mentionné  dans  le  Journal  de  physique  de 
Rozier)  t.  2 ,  p»  i43,  tt  que  personne  n*a  revu  depuis,  suivant 
M.  Th.  Locordaire  (Intr.  à  l'Ent.,  t.  î2 ,  p.  i43).  M.  Vallot, 
ayant  remonté  aux  sources,  a  reconnu  que  cet  insecte  n'est  autre 
que  le  Lmijyyris  iialica  ,  Lifl.,  Comtotin  dans  \ei  environs  de 
Grasse,  et  décrit  par  M*  Luce,  |iharmacien  à  Grasse  ,  dans  le 
Journal  de  physique  (an  2  ,  Nivôse  ). 

Divers  ouvrages  d'agriculture  ont  parlé ,  sans  le  caractéri- 
ser, du  Négril ,  insecte  qui ,  dans  le  midi  de  la  France  ,  ra- 
vage les  Luzernes.  M.  Vallot  montre  que  l'on  a  confondu  souf 
ce  nom  vulgaire  la  Colaspe  très-noire  {Colas pis atra,  Oliv.  G» 
Barbara,  F.)  et  l'Eumolpe  obscur  (Chrysomela  atra  ,  Oliv.  J 
Cryptocephalus  obscuruSf¥»h>)  Enfin  il  s'occupe  de  l'Eumolpo 
précieux  (  Eumolpus  pretiosus ,  Payk.).  Le  premier  ouvrage 
dans  lequel  cet  insecte  se  trouve  mentionné,  dit-il,  est  celui 
de  Degéer,  qui  Ta  appelé  Chrysomcœla  cruleo-violacea ,  et 
l'a  décrit  fort  exactement  (t.  V,  p.  3i6 ,  n®  126).  Cet  insecte 
se  trouve  mentionné  trois  fois  dans  l'Encyclopédie  méthodi- 
^|ue  ;  d'abord  (  t.  V>  p.  71S)  sou»  le  nom  de  Chrysomela  nio- 


f;i  SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

lacea^  extrait  de  Degéer ,  ensuite  (n®  128)  sous  le  nom  de 
Chr.  cœrulea,  d'après  des  échantillons  trouvés  aux  environs  de 
Paris,  puis  sous  celui  de  Cryptocephalus  cyaneus  (t.  VI, 
p.  607).  Geoffroy  Ta  appelé  improprement  Gribouri  bleu  de 
Taune,  puisqu'il  diffère  de  la  Chr.  alni.  Lin.,  comme  le  fait 
observer  Olivier.  Ces  deux  insectes  appartiennent  chacun  à  un 
genre  séparé. 

Sous  le  nom  de  Chr.  asclepladœ ,  Pallas  a  décrit  deux  in- 
sectes semblables ,  différant  uniquement  par  la  taille  ;  l'un  est 
major j  c'est  le  Cryptocephalus  peregrinus ,  Gmel.;  l'autre 
minor ,  récolté  aux  environs  du  Volga ,  sur  le  dompte-venin  , 
est  VEumolpus  pretiosus.  Le  compilateur  Gmelin  a  donné  à 
l'Eumolpe  précieux  le  nom  de  Chrys.  amethystina ,  en  em- 
pruntant une  partie  de  la  diagnose  de  Degéer  ;  et  il  donne  la 
Chrys.  asclepladœ,  d'après  Pallas.  La  beauté  de  cet  insecte 
l'avait  fait  regarder  comme  étranger  et  venant  de  l'Inde  ; 
c'est  le  major  ou  Crypt.  peregrinus,  mais  il  se  trouve  en  Asie, 
et  le  mlnor  en  Europe. 

M.  Vallot  entre ,  au  sujet  de  ces  diverses  espèces  ,  dans  de 
nombreux  détails;  il  cite  tous  les  ouvrages  dans  lesquels  il  a 
été  question  de  ces  insectes  et  montre  une  grande  érudition. 

M.  le  docteur  Roussel  de  Vadzème  présente  un  moulage 
anatomique  sur  nature  d'un  fœtus  de  Baleine.  Ce  travail  est 
renvoyé  à  une  commission  composée  de  MM.  Magendie  ,  de 
Blaini^ille  et  BrescheU 

M.  Larrey  adresse  une  réclamation  pour  établir  qu'il  a 
parlé ,  dans  sa  Campagne^d'Ilalie ,  t.  I",  de  l'hibernation  des 
hirondelles.  M.  Isodore  Geoffroy  dit  qu'il  connaissait  ces  ob- 
servations, mais  qu'il  a  demandé  de  nouvelles  recherches  sur 
ce  sujet ,  parce  que  ces  faits  isolés  ne  sont  pas  assez  nombreux 
pour  fixer  les  idées  des  zoologistes  sur  un  sujet  aussi  curieux. 

M.  C.  L.  Dwernoy  adresse  un  mémoire  intitulé  :  Suppléa 
mens  au  mémoire  sur  les  Musareignes. 

Nous  reviendrons  sur  ce  travail ,  et  nous  rattachons  son  ana- 
lyse à  celle  du  premier  mémoire ,  quand  nous  aurons  pu  en 
prendre  connaissance. 

Le  même  savant  envoie  aussi  des  Tableaux  des  Ordres,  des 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  »|3 

Familles  et  des  Genres  de  mammifères ,  adoptes  pour  le  cours 
de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  par  M.  Diivernoy ,  ré- 
digés sous  ses  jeux  par  M.  Lereboullet ,  conservateur  des  col- 
lections de  celte  faculté.  Nous  nous  occuperons  de  ce  travail 
dans  un  de  nos  prochains  numéros. 

On  dépose  sur  le  bureau  un  grand  Tableau  intitulé  :  f^ers 
a  soie,  Tableau  synoptique  publié  sous  les  auspices  du  ministre 
du  commerce  et  de  Tagriculture.  Education  hâtive,  d'après 
la  méthode  de  M.  Camille  Beauvais  et  les  procédés  de  venti- 
lation de  M.  Darcet ,  par  M.  Briinet  de  Lagrange  ,  élève  de 
M.  Bauvais^  Paris,  i838. 

Nous  reviendrons  sur  ce  travail,  qui  se  compose  d'un  grand 
tableau  in-plano  avec  figures,  dès  qu'il  nous  sera  parvenu. 

Séance  du  28  mai — M.  De  Blaini^ille  lit  un  mémoire  ayant 
pour  titre  ; 

Recherches  sur  V ancienneté  des  mammifères  insectii>ores  h 
la  surface  de  la  terre,  précédées  de  l'histoire  de  la  science  à  ce 
sujet ,  des  principes  de  leur  classification  et  de  leur  distribution 
géographique  actuelle. 

C'est  un  grand  mémoire  plein  d'érudition  et  d'observations 
historiques  ,  mais  qui ,  par  cela  même ,  est  peu  susceptible  d'a- 
nalyse. Nous  nous  bornons  donc  à  le  signaler  à  nos  lecteurs 
comme  un  travail  d'un  grand  intérêt,  et  digne  de  la  réputation 
de  son  auteur. 

M.  Turpin  lit  un  grand  travail  intitulé  :  Mémoire  sur  la 
dififérence  qu'offrent  les  tissus  cellulaires  de  la  pomme  et  de 
la  poire  ,  sur  la  formation  des  concrétions  ligneuses  de  la 
dernière ,  celle  des  noyaux  et  du  bois,  comparées  aux  concré 
tions  calcaires  qui  se  trouvent  sous  le  manteau  des  Arions  et  à 
l'ossification  des  animaux  en  général. 

Après  avoir  fait  connaître  l'organisation  curieuse  du  tissu 
cellulaire ,  M.  Turpin  montre  que  les  concrétions  pierreuses  de 
la  poire,  delà  nèfle  et  du  coing  sont  formées  d'un  nombre  va- 
riable de  vésicules  contiguës ,,  incrustées  intérieurement  par 
une  matière  qui  les  ossifie  et  à  laquelle  M.  Turpin  donne  le 
nom  de  Sclérogène.  Il  dit  que  les  organes  creux  ,  élémentai- 
res ,  mous  et  flexibles  des  jeunes  fruits ,  ou  les  tiges  herbacées 


}4  TRAVAUX  INEDITS. 

des  jeunes  arbres ,  ne  se  durcissent  et  ne  deviennent  bois  qu'en 
s'encroûlant  intérieurement  de  cette  matière  élémentaire.  En- 
fin M.  Turpin  cite  comme  une  démonstration  plus  convain- 
cante^ ce  qui  a  lieu  dans  le  tissu  cellulaire  animal.  Rien  de 
plus  ressemblant  aux  points  d'ossification  naissante  des  os  ou  à 
ces  ossifications  adventives  qui  se  montrent  parfois  dans  les 
parties  molles ,  que  le  corps  ovalaire  et  crutacé  formé  sous  le 
manteau  des  Arions.  Ce  corps ,  composé  d'une  agglomération 
de  vésicules  incrustées  de  carbonate  de  chaux ,  explique  mer- 
veilleusement le  travail  de  l'organisation  par  l'incrustation  par- 
tielle de  chacune  des  cellules  composant ,  par  agglomération  , 
le  tissu  gélatineux  et  vivant  du  squelette  avant  son  obstruction 
calcaire. 

Le  mémoire  de  M.  Turpin  est  d'un  grand  intérêt  et  renferme 
une  foule  d'observations  de  la  plus  haute  importance  pour  la 
physiologie  générale. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Observations  sur  les  genres  Encelade  et  SiagonE  ,  et  des- 
cription de  trois  nouvelles  espèces  de  ce  dernier  genre  ,  par 

M.  GuÉRIN  MÉNEVILLE. 

Latreille  s'est  trompé ,  quand  il  a  dit  (  Règne  animal  )  que 
les  jambes  antérieures  du  genre  Encelade  n'ont  pas  d'échan— 
crure  au  côté  interne  ;  car  l'écbancrure  est  très- bien  marquée 
et  se  voit  parfaitement  quand  on  regarde  cette  jambe  en  de- 
dans ;  elle  est  oblique  ,  part  du  milieu  de  la  longueur  de  la 
jambe ,  du  côté  antérieur,  et  va  se  terminer  presque  à  l'extré- 
mité du  côté  postérieur.  Il  y  a  une  épine  mobile  située  à  la 
terminaison  de  l'écbancrure ,  et  l'extrémité  antérieure  de  la 
jambe  est  terminée  aussi  par  une  épine  mobile  un  peu  plus 
grande. 

Dans  les  Siagones  Téchancrure  est  plus  oblique  et  se  ter- 
mine un  peu  plus  haut,  surtout  chez  les  petites  espèces, comme 
YÊuropœa,  la  Rufipes ,  etc.,  Chez  les  grandes  espèces  de  Sia- 
gones ,  telles  que  les  S.  hrunipes ,  Dejeanli ,  cette  échan- 
crure  est  presque  semblable  à  celle  que  l'on  voit  aux  jambes 
antérieures  de  l'Encelade ,  et  elle  se  termine  presque  aussi  bas. 


TBAVADX  INÉDITS.  yS 

Dans  le  Carahus  îœvigalus  de  Fabricîus ,  que  M.  Dejean 
rapporte  à  tort  au  genre  Encelade ,  cette  même  échancrure  ne 
se  termine  pas  sensiblement  plus  bas  que  dans  les  Siagona 
hrunipes  et  Dejeanii,  etc. 

L'on  peut  donc  dire  que  les  jambes  des  Encelades  et  de» 
Siagones  ont  une  échancrure  interne  plus  ou  moins  oblique, 
et  ce  caractère  ne  peut  servir  à  distinguer  ces  deux  genres  ,  en 
sorte  qu'il  faut  modifier  le  commencement  du  tableau  que 
M.  Dejean  a  donné  de  la  tribu  des  Scarilides  (Spec.  des  col., 
etc.,  T.  5  suppl.,  p.  471)^^  ^^  manière  suivante  : 

i  ayant  le  second  article 
aussi  long  que  le  pre- 
mier et  plus  long  que  le 
troisième Enceladtis. 
ajant  le  second  article 
plus  court  que  le  pre- 
mier et  que  le  troisième  Siagona, 
inarticulé  \ 

laissant  à  découvert^ 
i        I  une  grande  partie  de  >  Les  genres  Coscinia  et  Melœnus» 
la  bouche ) 

Si  ou  les  envisage  sous  un  autre  point  de  vue,  ces  deux 
genres  peuvent  être  nettement  distingués  ,  et  VEnceladus  lœpi" 
galus  de  l'Inde ,  doit  toujours  entrer  dans  le  genre  Siagone  , 
ainsi  qu'une  autre  espèce  venant  du  Sénégal  et  que  Ton  rap- 
porte aussi  au  genre  Encelade.  Voici  les  caractères  distinctifs 
de  ces  deux  genres  : 


Genre  Siagona. 


Bord  antérieur  du  labre  droit , 
sinué  ou  trilobé  en  avant. 

Antennes  ayant  le  premier  ar- 
ticle en  massue ,  plus  de  deux  fois 
plus  long  que  le  second  ,  et  ce  se- 
cond article  plus  court  que  le 
troisième ,  etc. 

Prolhorax  très-rétréci  en  arrière, 
n^ayant  pas  son  bord  postérieur 
plus  large  que  l'inlervaUe  étran- 
glé qui  le  sépare  des  élytres. 


Genre  Enceladus. 


Bord  antérieur  du  labre  arrondi, 
ayant  une  échancrure  en  avant  et 
au  milieu. 

Antennes  ayant  le  premier  arti- 
cle aussi  épais  à  la  base  qu'à  Tex- 
trémilé,  à  peine  aussi  long  que  le 
second  ;  ce  second  article  plus  long 
que  le  troisième  ,  etc. 

Prothorax  rétréci  en  arrière, 
ayant  son  bord  postérieur  plo» 
large  que  TintervaUe  étranglé  qui 
le  sépare  des  élytres. 

Le  genre  Encelade  ne  se  compose  donc  que  d'une  seule  es- 
pèce du  nouveau  continent,  savoir  : 


^6  TRAVAUX    INÉDITS. 

UEnccladus  gigas ,  Bonelli  obs.  ent.  mém.  de  Tacad.  de 
Turin;  Dejean ,  spec.  des  col.  ,  t.  5,2"^  part.,  suppl.  p.  47 3, 
etc.,  etc. 

Le  genre  Siagone  aura  i6  espèces  toutes  de  l'ancien  conli- 
nent ,  savoir  : 

I.  Siagones  ailées. 

1.  S.  Goryi ,  Guér.  Long.  3omill.,larg.  lom.  Ailée,  noire, 
luisante,  lisse,  même  vue  à  une  forte  loupe;  corcelet  lisse, 
sans  rides  ni  points ,  ayant  une  faible  ligne  longitudinale  au 
milieu  ,  qui  n'atleint  ni  le  bord  antérieur  ni  le  bord  postérieur. 
Elytres  ayant  chacune  sept  points  enfoncés  en  dessus,  savoir  : 
deux  très-rapprochés  sous  Tangle  humerai ,  et  cinq  plus  près 
de  la  suture ,  et  disposés  ainsi  :  un  au  tiers  antérieur,  un  au 
milieu ,  un  au  tiers  postérieur,  et  les  deux  derniers  très-rap- 
prochés et  près  de  Textrémité.  Quelques  points  au  bord  ex- 
terne dans  le  sillon  formé  par  le  rebord  de  l'élytre.  Dessous 
du  corps  et  pattes  d'un  noir  luisant.  Du  Sénégal,  collection  de 
MM.  Gory  et  Dupont. 

2.  S.  lœi'igata^  Fab.  ;  Enceladus  Icet^igatus,  Dej.  spec.  Sca- 
rites  lœt^igatus ,  Oliv.  Herbst  ;  Carabus  tœvigalus,  Fab, 
Schon.  Siagona  herculeana ,  Delaporte,  éludes  ent.,  p.  i5i. 

Olivier  et  Fabricius  indiquent  l'espèce  qu'ils  ont  décrite 
comme  venant  du  Coromandel  ;  M.  Lalreille  pensait  que  l'in- 
dividu de  sa  collection- venait  de  l'Afrique  équînoxiale  ou  de 
Madagascar,  et  M.  Dejean  croit  avec  Herbst  qu'elle  habite 
l'Amérique  équinoxiale.  L'individu  que  M.  Gory  nous  a  com- 
muniqué vient  certainement  des  Indes  Orientales  :  il  a  été  pris 
dans  le  royaume  de  Deccan  (i). 

3.  S.  mandibularis ,  Buq. ,  Guér.  —  Longue  de  23  à  ^4 
millimètres.  Noire  ,  ponctuée  ;  mandibules  très-élargies  à  leur 
base,  ayant  cette  partie  élargie  couverte  de  grosses  rugosités; 
côté  interne  offrant  une  très-forte  dent  dirigée  en  dedans  et  en 
haut ,  arrondie  au  bout.  Cette  dent  est  moins  saillante  dans  un 
autre  individu  que  nous  considérons  comme  la  femelle.  —  Hab. 
le  Sénégal;  coll.  de  M.  Buquet. 

(i)  Comme  Olivier,  dans  sa  description,  dit  que  le  S.  lœvùjattts 


TRAVAUX    INEDITS.  ^7 

4.  S.  Brunnipesy  Dej. ,  sp.  col.,  i.  36o.  — Hab.  la  Nubie 
et  le  Sénégal. 

5.  S,  Buquetu,  Guér.  —  Longue  de  i8  à  igmillim.  Noire, 
ponctuée;  mandibules  élargies  à  leur  base  ,  ayant  sur  celte  par- 
lie  des  côtes  élevées  et  longitudinales.  Celte  espèce  se  dislingue 
de  la  S.  brunnipes  par  une  taille  toujours  plus  peliie,  par  des 
éljtres  un  peu  plus  courtes ,  à  peine  plus  longues  que  la  tête 
elle  corselet,  et  surtout  parce  que,  chez  la  brunnipes,  les 
mandibules  ont  la  dent  interne  plus  forte  et  rélargissement  de 
la  base  très-lisse.  —  Hab.  le  Sénégal. 

6.  S.  Alrata^  ^^ej.,  sp.  col.  i.  36o.  —  Hab.  les  Indes 
Orientales  et  le  Sénégal ,  suivant  une  note  de  M.  Dejean , 
spec. ,  t.  5,  p.  476. 

7.  ^5*.  depressOy  Fab.;  Carabus  depressus ,  Galerita  de^ 
pressa ,  Fab.  ;  S iagona plana ,  Bonelli  ;  Siagona  hirta  ,  Sturm. 
Catal.;  Dej.  sp.  1.  36 1.  — Hab.  les  Indes-Orientales. 

8.  S.  senegalensis y  Déj.;  sp.  col.,  5,  ^"jQ.  —  Hab.  le  Sé- 
négal. 

9.  S.  Oberîeitneri y  Pareiss.  Dej.,  spec.  5.  477*  — J^^^* 
la  Grèce. 

10.  iS*.  dorsalis ,  Dej.,  sp.  col.  5.  477*  —  Hab.  le  Sénégal. 

11.  S,flesas  ,  Fab.;  galerita  fiesus ,  Fab.  syst.  eleuth.  i. 
216.  -  Hab.  les  Indes  Orientales, 

12.  S^Europœa  ,  Dej.,  spec.  col.  2.  468. — Hab.  la  Sicile, 
découverte  en  1824  par  M.  Al.  Lefebvre. 

Nous]voyons,  dans  la  collection  de  M.  Buquet,  trois  indivi- 
dus africains  que  Ton  ne  peut  rapporter  qu'à  cette  espèce  ;  car 
Von  ne  trouve  aucune  différence  appréciable  pour  les  en  dis- 
tinguer ;  ils  ont  été  pris  à  Alger,  en  Egypte  et  au  Sénégal;  ce 
dernier  est  celui  que  M.  Buquet  a  nommé  S.  Leprieurli, 

qu'il  a  vu  dans  la  collection  de  Banks  a  les  pattes  antérieures  un  peu 
palmées ,  il  se  pourrait  que  son  espèce  appartînt  au  genre  Pasi- 
machus  ou  à  un  genre  voisin.  Cependant,  dans  sa  figure ,  nous  ne  trou- 
vons rien  qui  indique  des  dents  aux  pattes  antérieures.  Un  examen  fait 
dans  la  collection  de  Banks  pourrait  seul  nous  éclairer,  et  nous  invitons 
nos  confrères  d'Angleterre  à  le  faire  et  à  nous  en  adresser  le  résultat, 
que  nous  publierons  de  suite. 


^8  TRAVAUX  INÉDITS. 

2.  Siagones  aptères. 

13.  S.  fuscipes  y  Bonelli  ;  obs.  ent.  Dej.  spec.  i.  35g. 
—  Hab.  l'Egypte  et  le  Sénégal. 

14.  S,  Dejeaniif  Rambur.,  Faune  de  l'Andalousie  ,  i"  li- 
vraison ,  pag.  37,  pi.  2,  fig.  7  g.  — Hab.  l'Andalousie. 

15.  S.  rufipes,  Fab.  ;  Cucujus  rufipes^  Fab.  ;  ent.  syst., 
2.  94.  Dej.  sp.  a.  568. — Hab.  en  Barbarieet  dans  le  midi  de 
l'Espagne ,  suivant  M.  Dejean, 

16.  S,  Jenissonii ,  Dej.,  sp.  col.  2.  467  ;  Rambur,  loc.  cit., 
p.  39,  pi.  2, 6g.  6f.— Hab.  la  Barbarie  et  le  midi  de  l'Espagne. 

M.le  docteur  Emmanuel  Rousseau,  à  qui  la  zoologie  et  Ta- 
natomie  comparée  doivent  des  découvertes  importantes ,  nous 
adresse  la  lettre  suivante  sur  la  distinction  des  sexes  en  général 
chez  les  animaux  et  en  particulier  chez  les  insectes  du  genre 
Dermesfe  de  Linné. 

Monsieur ,  quoique  le  vaste  domaine  des  sciences  ait  été  sou- 
vent mis  à  contribution,  il  reste  encore  bien  des  faits  à  recueillir, 
et  l'histoire  naturelle  n*est  point  devenue  un  champ  tellement 
aride  que  les  moissonneurs  n'aient  laissé  de  quoi  glaner.Ne  serait- 
ce,  par  exemple,  que  dans  la  manière  de  reconnaître  les  sexes 
dans  les  diverses  classes  de  l'échelle  animale,  où  cette  distinc- 
tion est  encore  bien  loin  d'être  établie. 

Chez  les  Mammifères,  ceiiediSicuilé  est  aplanie  par  la  seule 
inspection  extérieure  ;  quant  aux  Oiseaux,  quoique  la  richesse 
et  l'éclat  du  plumage  soient  ordinairement  l'apanage  du  maie, 
il  existe  d'autres  considérations ,  telles  que  certaines  époques  de 
leur  existence,  soit  dans  le  jeune  âge,  soit  à  un  âge  plus  avancé, 
qui  nous  engagent  à  être  très-circonspects  pour  nous  prononcer 
relativement  à  certaii^es  espèces.  La  connaissance  des  sexes 
chez  les  Reptiles  présente  des  doutes  encore  plus  grands  ;  car 
le  plus  souvent ,  ce  n'est  que  par  une  inspection  analomique 
qu'on  parvient  k  les  lever.  On  ne  peut  généralement  distin- 
guer les  sexes  des  Poissons  qu'en  pressant  leur  abdomen 
pour  en  faire  sortir  delà  laitance  ou  des  œufs;  cependant 
on  remarque  chez  certaines  espèces  un  appareil  sexuel  ex« 
térieur  tion  équivoque. 


TRAVAUX   INÉDITS.  79 

Vùrmiles  Mollusques ,  nous  "observons  principalement  les 
Céphalopodes  comme  ayant  les  sexes  distincts;  cependant  les 
Carinaires,  d'après  M.  Laurillard,  sont  dans  le  même  cas. 

Les  Crustacés  se  font  remarquer  par  une  distinction  de 
sexes  assez  constante ,  il  en  est  presque  de  môme  pour  les 
Arachnides. 

Les  Insectes  offrent  pour  la  distinction  des  sexes  beaucoup 
de  variations  dans  les  ordres ,  les  familles  et  les  espèces  ; 
c'est-à-dire  que  chez  les  uns,  ce  sera  la  taille  plus  ou 
moins  développée  de  l'insecte ,  qui  en  fera  un  mâle  ou  une 
femelle  ;  et  chez  d'autres  ce  sera  la  longueur  des  antennes  ou 
la  variété  de  leurs  formes  ;  modifications  qui  sont  très-impor- 
tantes, mais  qui  ne  suffisent  pas  toujours.  On  a  été  jusquà 
donner  des  caractères  hypothétiques ,  lorsque  les  caractères 
évidens  ont  manqué  ;  de  là  l'erreur  de  la  plupart  de  ceux  qui 
ont  cru  devoir  s'en  rapporter  à  ces  caractères  hypothétiques. 
C'est  en  cherchant  à  me  rendre  compte  des  sexes ,  dans  les 
Dermestes  j  que,  suivant  une  autre  voie,  je  suis  parvenu  à 
distinguer  le  mâle  de  la  femelle  de  ce  genre  de  Coléoptères  , 
de  la  section  des  Pentamëres,  familles  des  Clavicornes,  et  de 
la  tribu  de  Dermestins,  genre  établi  par  Linné. 

Désormais ,  tout  caractère  spécieux  pourra  ,  selon  moi , 
être  rejeté,  et  celui  que  je  n'ai  vu  décrit  nulle  part ,  et  que 
je  propose  comme  étant  ostensible  et  constant,  devra  seul 
être  admis. 

Le  mâle  des  Dermestos  se  reconnaîtra  par  deux  pores  mé- 
dians placés  sous  l'abdomen ,  l'un  au  troisième ,  et  l'autre  au 
quatrième  segment.  Ces  pores  sont  très-visibles  ;  il  y  a  autour 
un  bouquet  de  poils  érectiles ,  et  il  sort  du  centre  de  'ces 
pores  'un  petit  corps  également  érectile  ,  que  je  me  propose 
d'expliquer  plus  tard.  Quant  aux  femelles  ,  elles  sont  privées 
de  ces  pores  et  de  ces  petits  appareils. 

Si  la  connaissance  des  sexes  chez  ces  Coléoptères  peut  inté- 
resser les  savans,  veuillez  ,  monsieur,  donner  de  la  publicité 
h  ma  lettre  et  recevoir  l'assurance  des  sentimens  avec  lesquels 
j*ai  l'honneur  d'être ,  etc. 

Emmanuel  Kouss£àu  ,  D.  M.  P* 


8o  ANALYSE  D'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

Espèce  nouvelle  du  genre  Béroé^  par  M.  R.  P.  LessoK. 
Le  BÉROÉ  DE  LA  côte  DES  Santons  ,  Beroe  Santonunijhcs- 
son.  Corps  arrondi ,  imitant  un  petit  globe  ,  se  déprimant  aux 
deux  pôles ,  d'un  blanc  luisant ,  reflétant  la  lumière  comme 
une  goutle  d'eau ,  à  huit  rangées  ou  bandelettes  blanches , 
ciliées,  sans  pouvoir  irisant ,  blanc  argentin  mat,  ayant  deux 
vaisseaux  au  centre  couleur  de  rose  pâle  :  ouverture  supé- 
rieure petite  et  arrondie.  —  Hab.  :  J'ai  trouvé  ce  Béroé  très- 
communément  jeté  par  la  marée  montante  sur  les  grèves 
sabonneuses  de  Fourras  ,  le  22  juin  1837.  Les  pêcheurs  l'ap- 
pellent Boitte' de-mer  ,  les  individus  étaient  souvent  jetés  par 
petits  paquets  d'une  douzaine  d'individus. 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Notion  de  philosophie  naturelle  ,  précédées  d'une  intro- 
duction dans  laquelle  Napoléon  adolescent  est  approuvé 
d'avoir  contesté  aux  découvertes  de  Newton  un  caractère 
absolu  d'universalité  ;  par  E.  Geoffroy-Saint- Hilai RE. 
In-80.—  Paris,  Pillot,   i838. 

Cet  important  ouvrage  sera  analysé  dans  un  prochain  nu- 
méro. 

Traité  de  physiologie  comparée  de  l'homme  et  des  ani- 
maux; par  Antoine  Dugès,  professeur  à  la  Faculté  de  Méde- 
cine de  Montpellier ,  etc.  —  Tom.  1"  ,  in-S",  avec  planches. 
—  Montpellier  et  Paris ,  i838. 

Nous  rendrons  compte  de  cet  ouvrage  dès  qu'il  nous  sera 
parvenu. 

Illustration  of  the  comparative  anatomy  of  the  nervous 
System.  —  By  Joseph  Svtan.  In-4*'  »  avec  de  belles  planches 
gravées.  Londres  1887.  — Paris,  Baillière. 
Sur  la  zoologie  ,  par  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire. 

Extrait  de  l'Encyclopédie  du  XIX®  siècle.  (  Grand  in-8  de 

29  pages  à  2  colonnes.  )  Paris  ,  i838. 

Dans  cet  article  ,  écrit  avec  profondeur  et  élégance ,  le  sa- 
vant académicien  s'élève  aux  plus  hautes  considérations  phi- 
losophiques ;  après  avoir  défini  la  science  de  la  zoologie  et  après 
avoir  montré  comment  on    doit    l'envisager  pour   l'étudier 


ANALYSE  D*OUVRAGES  NOUVEAUX.  SÎT 

avec  fruit,  M.  Isid.  GeofiFroy  Saint-Hilaire  démontre  ïâ  néces- 
sité de  diviser  la  zoologie  et  fait  connaître  ces~di visions.  Il  in- 
dique ensuite  les  points  de  vue  sous  lesquels  peuvent  être  étu- 
diés les  animaux ,  et  par  suite  les  sciences  qui  en  dérivent , 
lesquels  se  ramènent,  quel  que  puisse  en  être  le  nombre,  à 
deux  genres  principaux ,  savoir  :  la  connaissance  des  animaux 
considérés  en  eux-mêmes ,  et  la  connaissance  des  animaux 
considérés  par  rapport  à  nous  et  en  vue  de  les  utiliser  pour 
notre  espèce.  i  io  c^iUuu.i  -/if  fnt»i)  i>i>^oq 

Après  ces  considérations,  l'auteur  fait  l'histoire  de  l'état 
présent  des  diverses  branches  de  la  zoologie  ;  il  divise  cette 
partie  de  son  travail  en  trois  chapitres  qui  sont  eux-mêmes 
subdivisés  :  ainsi  dans  le  premier,  intitulé  :  Zoologie  systémati^ 
que^  il  examine  les  travaux  antérieurs  à  Linné  ,  les  travaux  et 
classifications  de  ce  grand  naturaliste ,  ceux  de  Cuvier  et  les 
ouvrages  postérieurs  à  ceux  de  ce  célèbre  zoologiste.  Le  second 
chapitre  traite  de  la  Zoologie  géographique  :  Tune  de  ses  di- 
visions est  consacrée  à  la  zoologie  géographique  spéciale ,  et 
l'autre  à  la  zoologie  géographique  générale  ;  enfin ,  dans  le 
troisième  chapitre ,  intitulé  :  Zoologie  philosophique ,  l'auteur 
examine  l'importance  des  théories  en  zoologie ,  il  présente 
des  notions  historiques  sur  la  zoologie  philosophique ,  et  ter- 
mine en  faisant  connaître  l'état  présent  de  cette  partie  impor^ 
tante  de  la  science.  Il  serait  impossible  de  suivre  l'auteur  dans 
les  nombreux  et  ingénieux  aperçus  dont  cette  partie  de  son 
ouvrage  est]  remplie ,  nous  ne  pouvons  [que  recommander  la 
lecture  de  cet  article  à  ceux  qui  veulent  avoir  une  idée  claire 
et  précise  de  l'état  des  sciences  zoologiques  ,  depuis  leur  ori- 
gine jusqu'à  nos  jours.  (G.-M.) 
Sur  quelques  anomalies  du  système  dentaire  dans  les  mam- 
mifères, par  M.  H.  de  Blainville,  Paris,  i838.  (Extrait 
des  Annales  françaises  et  étrangères  d'anatomie  et  de  phy- 
siologie. )  Brocbiure  in-8**  avec  2  pi.  in-folio. 
Le  célèbre  professeur  commence  par  montrer  que  les  an- 
ciens naturalistes  n'ont  pas  senti  l'importance  de  la  considéra- 
tion du  système  dentaire  pour  la  distribution  méthodique  des 
mammifères. 

I.  6 


82  ANALYSE  d'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

Ce  ne  fut  que  vers  l'époque  où  Ton  sentit  le  besoin  de  la 
systématisation  des  faits  et  de  l'introduction  des  méthodes 
dans  l'élude  des  corps  naturels,  dit  M.  de  Blainville ,  que 
l'on  commença  à  donner  à  l'élude  de  cette  partie  de  l'organi- 
sation une  importance  qui  a  été  successivement  en  croissant,  et 
tellement  qu'aujourd'hui  elle  est  devenue  la  base  sur  laquelle 
repose ,  non  seulement  la  distinction  des  espèces ,  mais  encore 
celle  des  genres  et  de  l'ordre  dans  lequel  ils  doivent  être  dis- 
posés dans  les  familles  et  les  dégrés  d'organisation. 

Les  observations  que  je  publie  dans  ce  mémoire  sur  les 
anomalies  du  système  dentaire  dans  les  mammifères ,  ont  pour 
but  principal  de  montrer  que  dans  ce  cas  comme  dans  tant 
d'autres ,  l'abus  est  bien  près  de  l'usage  ;  mais  avant  de  les 
exposer,  jetons  un  coup  d'œil  sur  l'histoire  de  ce  point  de  la 
science  de  l'organologie. 

>  M.  de  Blainville  passe  ensuite  en  revue,  dans  un  ordre 
chronologique,  les  naturalistes  qui  ont  étudié  le  système  den- 
taire des  mammifères.  Il  pense  que  c'est  Ray  qui  a  le  premier 
employé  ces  organes  comme  élément  de  distribution  métho- 
dique; il  dit  que  Linné  ,  qui,  en  zoologie  du  moins,  ne  fit 
réellement  d'abord  que  régulariser  et  simplifier  le  système 
méthodique  des  animaux ,  principalemement  celui  de  Ray ,  et 
surtout  en  y  introduisant  une  nomenclature  raisonnée  et  sé- 
vèie ,  n'employa  guère  du  système  dentaire  que  la  considéra- 
tion àcs primor es  ou.  incisives,  dont  il  n'envisagea  même  presque 
toujours  que  le  nombre  ,  comme  son  prédécesseur  l'avait  pro- 
posé. 

Le  savant  professeur  continue  ensuite  l'examen  des  progrès 
que  l'élude  du  système  dentaire  a  faits  jusqu'à  ces  derniers 
temps,  et  il  arrive  au  principal  sujet  de  son  mémoire  ,  en  fai- 
sant connaître  les  anomalies  qu'il  a  observées  dans  le  sys- 
tème dentaire  de  plusieurs  mammifères ,  pour  montrer  quel 
degré  de  confiance  il  peut  mériter  pour  la  caractéristique, 
l'établissement  et  même  la  distribution  des  genres.  Commen- 
çons par  avertir,  dil-il ,  que,  sous  le  nom  d'anomalies,  il  ne 
sera  pas  question  c!es  variations  qui  tiennent  à  l'âge,  et  dont 
Tenon  nous  a  laissé  un  si  bel  cxcinple  dans  la  manière  dont  il 


83 

a  traité  le  sjslème  dentaire  du  cheval ,  ou  à  une  sorte  d*état 
pathologique ,  comme  lorsqu'une  dent  se  développe  au  palais, 
monstruosité  que  Ton  dit  assez  commune  chez  les  chevaux, 
ou  même  à  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure,  ainsi  que 
Meckel  eu  cite  un  exemple,  quoique  les  premières  de  ces  va- 
riations soient  importantes  à  connaître  pour  ne  pas  instituer, 
comme  cela  a  eu  lieu  plusieurs  fois,  un  genre  sur  une  forme 
de  dénis  de  jeune  âge  ou  d'âge  au  contraire  plus  qu'adulte  ou 
transitoire.  Nous  n'allons  parler  en  effet  que  des  anomalies  de 
nombre  et  de  forme  qui  se  présentent  accidentellement  ou 
constamment  dans  la  série  des  mammifères. 

L'auteur  divise  cette  dernière  partie  de  son  travail  en  trois 
sections  comme  il  suit  : 

1°  Les  anomalies  accidentelles ,  dans  lesquelles  une  ou  plu- 
sieurs parties  du  système  dentaire  sont  ajoutées  ou  retran- 
chées à  l'état  normal ,  et  par  conséquent  peuvent  être  considé- 
rées comme  une  sorte  de  monstruosité.  Il  a  vu  et  figuré  une 
tête  d'Ocelot  (  felis  pardalis  )  chez  laquelle  la  deuxième  in- 
cisive manque  des  deux  côtés.  Il  a  vu  des  anomalies  en  plus 
chez  un  j4teles  peniadactylus  qui  a  une  molaire  de  plus  eu 
haut  et  en  bas ,  seulement  du  côté  gauche  ;  chez  un  Cebu^ 
robustus ,  où  il  a  vu  une  molaire  en  haut  seulement ,  mais 
des  deux  côtés;  et  il  cite  d'autres  observations  du  même 
genre  faites  par  divers  naturalistes. 

2"  Les  anomalies  constantes  y  c'est-à-dire  une  disposition 
naturelle  ,  constante,  caractéristique  dans  le  nombre  ou  dans 
la  forme  d'une  ou  plusieurs  parties  du  système  dentaire ,  mais 
qui  devient  anormale  par  rapport  au  plus  grand  nombre  des 
espèces  du  même  groupe.  Ces  anomalies  sont  bien  autrement 
importantes  à  connaître  que  les  précédentes^  puisqu'elles  ont 
déterminé  des  rapprochemens  ou  des  éloignemens  d'animaux 
tout-à-fait  contre  leurs  véritables  rapports  naturels ,  et  qu'il 
doit  ressortir  de  leur  examen  que ,  si  l'emploi  du  système  den- 
taire comme  servant  à  distinguer  les  espèces  est  parfait ,  il  est 
au  contraire  trompeur  si  on  s'en  sert  pour  la  formation  des 
genres ,  et  surtout  des  familles  ,  ainsi  que  pour  la  disposition 
des  genres  dans  ces  familles. 


84  ANALYSES    D^OUVRACiES    NOUVEAUX. 

Ces  anomalies  sont  en  moins  et  en  plus,  elles  portent  sur  une 
ou  plusieurs  sortes  de  dents  et  sur  la  forme.  Parmi  les  anomalies 
en  moins  portant  sur  une  ou  plusieurs  dents  ,  l'auteur  cite 
Yuàye  aye ,  rangé  dans  les  rongeurs ,  à  cause  de  son  système 
dentaire,  mais  qui,  suivant  M.  de  Blainville,  est  un  véritable 
maki.  Le  Daman ,  qui  est  dans  le  même  cas ,  et  que  l'en- 
semble de  son  organisation  ne  peut  éloigner  des  Rhinocéros, 
comme  Cuvier  Ta  démontré.  Les  Kanguroos  et  les  Phascolo^ 
mes,  dont  le  système  dentaire  ne  consiste  également  qu'en 
incisives  et  molaires,  séparées  par  une  grande  barre,  sans 
canines  ,  et  qui  cependant  ne  peuvent  être  éloignés  des  autres 
animaux  Didelphes.  Les  Eléphans ,  les  Mastodontes  et  les  Du- 
gongs, dans  la  rigueur  de  Teraploi  du  système  dentaire  devraient 
être  rangés  dans  l'ordre  des  rongeurs.  Le  système  dentaire  du 
Dinotherium  peut  aussi  être  considéré  comme  une  anomalie 
du  même  genre,  ainsi  que  celui  du  Protèle.  M.  de  Blainville 
pense  qu'on  pourrait  encore  considérer  comme  des  anomalies 
en  moins  le  système  dentaire  des  cétacés.  Il  cite  ensuite  une 
chauve-souris  {Desmodus  de  Neuvied)  qui  offre  une  anomalie 
analogue  à  celle  du  Protèle  ;  enfin  il  fait  connaître  avec  dé- 
tail le  système  dentaire  de  l'espèce  de  chien  nommé  Canis 
megalotis ,  dont  le  crâne  n'avait  pas  encore  été  étudié,  et 
qui  lui  a  ofterl  la  seule  anomalie  en  plus  qu'il  ait  observée 
jusqu'ici  parmi  les  mammifères  vivans. 

30  Les  anomalies  constantes  dans  la  forme  ne  sont  pas 
aussi  nombreuses,  encore  moins  sont-elles  aussi  importantes 
que  les  précédentes.  Le  savant  anatomiste  les  étudie  chez 
toute  la  série  des  Mammifères,  il  considère  comme  apparte- 
nant à  cet  ordre  les  défenses  des  Eléphans ,  des  Mastodontes  , 
des  Dugongs,  des  Dinotherium,  etc.  Celle  du  Narwal ,  qui 
est  composée  d'une  des  incisives  qui  se  développe  supérieure- 
ment ,  dans  le  maie  seulement ,  etc. 

Ce   mémoire   important   est    accompagné    de    deux    belb/s 
planches  lithogiaphiées  ,  représentant  les  principaux  faits  ob- 
servés par  l'auteur.  (  G. -M.) 
Descrizione  di  un  Serpente  ,  etc.   Description  d'un  serpent 

qui  appartient  à  une  nouvelle  espèce  du  genre  Calamaria 


ANALYSES   d'oUVRAGES    NOUVEAUX.  85 

de  Boîé,  par  M.  Camillo  Ranzani,  dans  les  Memorîa  di 
malematica  e  di  fisica  délia  socielà  italiana  dellc  scienze, 
tomo  XXI,  p.   loi  ,  1857. 

Après  avoir  mentionné  et  discuté  les  caractères  des  espèces 
connues  de  ce  genre  ,  Tauteur  leur  compare  celle  dont  il  s'oc- 
cupe ,  afin  d'en  bien  faire  ressortir  les  diflférences ,  et  il  ter- 
mine en  en  donnant  h\  description. 

Calamaria  versicolor.  Ranzani.  cal.  supra  versicolor,  id  est 
vel  ex  cineraceo  fusca ,  vel  ex  albido  cœrulea ,  nitore  marge- 
ritae;  in  parte  anteriore  dorsi  linea  nigra  primo  continua, 
mox  inlercisa  ;  in  utroque  latere  ejusdem  dorsi  séries  primo 
duplex,  deinde  unica  macuiarum  albo-lulescentium  ;  gula , 
ac  latere  capitis  fusco,  et  albo-lulescente  varia;  scutorum 
nonnulla  omnino  albo-lutescentia ,  nonnulla  etiam  ex  loto 
fusca  ,  reliquum  ventris  fusco,  ac  albo-lutescente  tessellatum  ; 
cauda  subtus  albo-lulescens ,  maginibus  internis  scutellorum 
'liigricantibus  ;  squamse  gulae ,  caudae,  ac  partis  anterioris  dorsi 
hcxagonœ,  squamœ  reliquœ  dorsi  rhombiformes.  Scuta,  164, 
Scutella  ,11.  —  Hab.  in  insula  Java. 

Cette  espèce  est  figurée  en  noir,  avec  quelques  détails,  à  la 
pi.  m  du  volume  cité  plus  haut. 

MÉMOIRE  SUR  LES  COQUILLES  FOSSILES  LiTHOPHAGES  dcs  terrain» 
secondaires  du  Calvados,  et  sur  l'altération  éprouvée  par 
la  fonte  de  fer  qui  a  séjourné  long-temps  dans  l'eau  de  la 
mer,  par  M.  Eudes  Deslongchamps ,  Paris,  i838.  Extrait 
des  mémoires  de  la  société  Linnéenne  de  ^Normandie, 
in-4°ï  avec  une  pi.  lilhograpbiée. 

Après  quelques  considérations  géologiques ,  l'auteur  décrit 
comme  nouvelles  les  espèces  suivantes  :  Pholas  crassa;  Pho' 
ladomya  terebrans;  Fistulana  sublrigona^  lacryma ,  uni" 
costata  y  bicostata  ;  Saxicava  phaseolus  ,  dispar  ;  Modiola 
inclusa ,  fabella ,  parasitica.  Toutes  ces  espèces  sont  figurées 
avec  soin.  (G. -M.  ) 

Notice  sur  la  famille  des  BullÉens,  dont  on  trouve  les  dé- 
pouilles fossiles  dans  les  terrains  marins  supérieurs  du 
bassin  de  l'Adour ,  aux  environs  de  Dax  (Landes)  ,  pré- 
cédée de  considérations  générales  sur  cette  famille  et  du 


IB6 

tableau  des  genres  et  des  espèces  connus ,  soit  à  Tétat  yU 
vant,  soit  à  l'état  fossile,  avec  figures  dessinées  d'après 
nature  ;  par  le  docteur  Grateloup.  In-8  ,  dans  les  actes  de 
la  Société  Linnéenne  de  Bordeaux ,  n"  49  l>is ,  3o  septem- 
bre 1837  ,  avec  planche  lithographiée  en  noir. 
Enumeratio  molluscorum  Sicili^  ,  cum  vivientium  tum  in 
tellure  tertiaria  fossilium  ,    quae  in   itinere   suo   observavit. 
Auctor  Rudolphus  Amandus  Philippi.  —  Berolini ,   i836,  et 
Paris.  Baillière.  — Un  vol.  in-4*  de  268  pages  avec  12  plan- 
ches lithographiées." 

Promenades  d'un  naturaliste  ,  Insectes.  Entretiens  familiers 
sur  l'Histoire  naturelle  des  Insectes ,  ouvrage  destiné  à  ser- 
vir de  guide  pour  l'élude  des  mœurs ,  de  l'industrie  et  de 
'    l'organisation  de  ces  animaux;  par  M.  Félix  Dujardin, 
membre  de  la  Société  philomatique.   1  vol.  in-18,  fig.  — 
Paris  ,  i838 ,  au  bureau  du  Magasin  pittoresque. 
»    Le  petit  livre  que  M.  Dujardin  offre  aux  amis  de  l'histoire 
naturelle ,  ne  peut  que  faire  faire  des  progrès  à  cette  belle 
science ,  en  y  initiant  les  personnes  qui  n'en  ont  encore  aucune 
idée ,  et  en  leur  faisant  aimer  son  étude  :  cet  ouvrage  est  divisé 
en  i4  petits  chapitres,  sous  le  titre  de  Promenades;  son  au- 
teur, déjà  bien  connu  dans  la  science  par  des  travaux  estimés, 
n'a  pas  dédaigné  de  descendre  à  la  portée  des  personnes  les  plus 
étrangères  à  l'entomologie  ;  dans  ses  Promenades  il  donne  une 
idée  des  caractères  généraux  et  des  métamorphoses  des  insectes, 
il  conduit  ensuite  son  lecteur  à  ia  chasse  de  ces  animaux ,  lui 
apprend  quelles  sont  les  espèces  qu'il  pourra  trouver  pendant 
chaque  mois  de  l'année ,  comment  il  faut  les  chercher ,  etc. 
Dans  le  courant  de  chaque  Promenade  il  interrompt  sa  chasse 
pour  donner  à  l'élève  des  idées  exactes  sur  l'organisation  des 
insectes ,  sur  leur  nomenclature ,  sur  leurs  mœurs ,  etc.  ,  etc. 
Il  termine  son  ouvrage  par  une  bibliographie  abrégée  et  par  un 
tableau  méthodique  des  animaux  articulés  ,  pour  servir  à  dis- 
poser dans  la  collection  les  classes ,  les  ordres ,  les   familles  , 
les  genres  et  les  espèces.  (G. -M.) 

Observationes    ENT0M0L0Gic.fi    continentcs     métamorphoses 
coleopterorum    nonnuUorum    adhuc  incognitas.    Auctore 


Slnaltse  d'ouvrages  nouveaux.  ^f 

OswALDO  IIeer.  Londini ,  etc.,  i836.  Brochure  ia-8   de 

36  pages,  avec  6  planches  gravées. 

Dans  la  préface  de  cet  ouvrage,  Tauteur  se  plaint  de  ce  que 
les  Entomologistes  actuels,  si  supérieurs  à  leurs  devanciers  par 
la  description  des  insectes,  leur  soient  inférieur»  dans  Tobser- 
vation  des  mœurs  individuelles  et  dans  Tétude  des  larves.  La 
masse  toujours  croissante  d'espèces  étrangères  nouvelles  arri- 
vant de  toutes  parts  dans  nos  musées  ^  attire  aujourd'hui,  dit 
M.  Heer,  toute  l'attention  des  savans  et  fait  négliger  celte  autre 
partie  de  la  science  qu'il  regarde,  lui ,  comme  trèt -essentielle 
et  comme  digne  du  plus  haut  intérêt.  Il  cite,  à  l'appui  de  soo 
Opinion,  celle  de  Fries  (i)  qui  pose  en  principe  :  u  que  la  con- 
»  naissance  des  métamorphoses  successives  des  larves  et  des 
»  nymphes  est  indispensable  pour  établir  un  bon  système  de 
u  classification  ;  que  l'insecte  parfait  ne  peut  être  considéré  en 
»  lui-^même,  sans  égard  aux  modifications  antérieures  de  son 
»  individu),  pas  plus  que  la  fleur  ne  suffirait  seule  pour  déter- 
»  miner  l'espèce  d'une  plante,  biei^  qu'elle  spit  son  dernier  de- 
»  gré  d'épanouissement.  »     .„-;^,j«  ^j|^  ,.,;>.,,,,  i  ,,,^ 

Le  travail  de  M.  Heer  sur  les  larves  est  digne  de  louanges  s 
ses  descriptions  et  ses  figures,  faites  avec  un  soin  remarquable, 
sont  très- détaillées  et  chaque  description  se  termine  par  des 
notes  sur  l'époque,  le  lieu  ou  la  larve  a  été  trouvée  et  sur  ce 
qu'il  a  pu  connaître  de  ses  mœurs.  Voici  un  extrait  de  ses  ob- 
servations : 

1 .  Lari^e  et  chrysalide  du  Carabus  auro-nitens»  —  La  pre- 
mière a  été  trouvée  par  l'auteur  sous  une  pierre,  dans  une  pe- 
tite fossette  (/b^ea),  le  i"jufn  i833.  Le  3,  cette  larve  se  trans- 
forma en  nymphe,  subit  différentes  modifications  de  couleur 
jusqu'au  i5 ,  jour  de  sa  dernière  métamorphose. 

2.  Lari^e  du  Carabus  depressus.  —  Trouvée  souvent  dang 
les  Alpes  du  Rhin  ,  dans  la  vallée  de  l'Ours,  de  Rheinvald  et 
d'Engad  où  le  Carabus  depressus  est  le  plus  commun  de  tous. 
Jamais  cette  larve,  qui  est  bien  celle  d'un  carabe,  ne  s'est  of- 
ferte à  M.  Heer  dans  les  alpes  de  Glaris  où  le  Carabus  depres^ 
sus  ne  se  rencontre  point  ,  quoiqu'il  n'ait  pu  parvenir  à  en 

(i)  Cf.  Ohs9rvaiiones  «ntomologicœ,  Lundae ,  1834,  p.  4.'>b  ftJfiîoq 


8S  ANALYSES    b'ODVRAGÊS    NOUVEAUX. 

élever  une  jusqu'à  transformation  complète  ^  il  n'hésite  pas  à 
la  donner  comme  celle  du  Carabus  depressus. 

3.  Lan^e  du  Carabus  hortensis.  —  L'auteur  a  observé  le 
"Carabus  hortensis  pendant  plusieurs  années,  afin  de  bien  con- 
naître sa  manière  de  vivre.  Il  a  le  plus  souvent  trouvé  la  larve 
qu'il  décrit  dans  des  sortes  d'enveloppes  (m  capsulis)  dans 
lesquelles  il  conservait  ces  petits  animaux.  Il  ne  doute  pas 
qu'elle  ne  soit  celle  du  Carabus  hortensis,  l'espèce  que  l'on 
rencontre  le  plus  fréquemment  dans  les  champs  et  les  jardins  ; 
mais  il  n'a  jamais  pu  l'amener  jusqu'à  sa  transformation  com- 
plète. 

4.  Nymphe  du  Çychrus  rostratus,  —  Deux  larves  ont  été 
trouvées  le  i4  juin  i835  au  mont  Pilât ,  à  environ  6,000  pieds 
au  dessus  du  niveau  de  la  mer,  sous  une  pierre  et  dans  une  fos- 
sette {foved).  Deux  jours  après,  une  d'elles  se  transforma  en 
nymphe,  et  resta  en  cet  état  pendant  un  mois,  après  quoi  il  en 
sortit  le  Cjchrus  rostratus,  connu  de  tout  le  monde. 

5.  Larve  du  Staphjlinus  olens,  —  Elle  vit  dans  de  petites 
cavités  dans  lesquelles  elle  abrite  son  abdomen  qui  est  tendre. 
Ces  petites  fosses  ont  la  profondeur  d'un  demi-pied  ou  d'un 
pied ,  et  l'animal  les  façonne  non  avec  ses  pattes,  mais  avec  ses 
mandibules.  Il  saisit  la  terre  avec  ces  dernières,  et  la  rejette  à 
l'aide  de  ses  pattes  antérieures.  Ce  trou  est  construit  de  telle 
sorte  que  le  corps  de  la  larve  forme  rempart  et  contient  la  terre 
de  chaque  côté. 

Cette  larve  est  très-vorace  et  saisit  avec  ses  fortes  mandibules 
tous  les  insectes  qui  viennent  à  passer  assez  près  de  son  trou. 
M.  Heer  donne  sur  ses  mœurs  et  sur  la  manière  dont  elle  se 
saisit  de  sa  proie  des  détails  étendus  et  très-intéressans,  et  il  les 
termine  par  les  considérations  suivantes  :  Les  larves  des  Staphy- 
lins  se  rapprochent  beaucoup  de  celles  des  Dytiques  par  la 
forme  et  la  manière  de  vivre  ;  elles  ne  diffèrent  pas  beaucoup 
de  l'Insecte  parfait,  mais  ce  qui  les  en  distingue  surtout,  c'est 
que  leurs  mâchoires  ont  des  palpes  maxillaires  internes,  ce  qui 
n'a  pas  lieu  chez  l'insecte  parfait.  Quant  aux  larves  des  Dyti- 
ques ,  M.  Heer  pense  qu'elles  se  rapprochent  sous  plusieurs 
points  de  celles  des  Carabes,  et  il  dit  qu'on  pourrait  peut-être 


ANALYSES  D  OUVRAGES   NOUVEAUX.  8^ 

appeler  ces  insectes  des  Carabiqiics  aquatiques.  Les  larves  des 
Carabes,  poursuit-il,  sont  inférieures  à  celles  des  Staphylins; 
mais  ce  qui  est  digne  d'être  cité,  c'est  que  celles  des  Nébries 
ont  extérieurement  plus  d'affinité  avec  les  larves  des  Staphy- 
lins  et  des  Dytiques  qu'avec  celles  des  Carabiques. 

6.  Larve  du  Sj-lpha  opaca,  —  Trouvée  souvent  sur  les  Al- 
pes du  Claris  el  du  Rhin,  depuis  5,ooo  à  7,000  pieds  au  des- 
sus de  la  mer.  Comme  aucune  autre  espèce  ne  se  trouve  sur  ces 
Alpes,  à  l'exception  du  S.Àlpinaf  M.  Heer  ne  doute  pas  que 
ce  ne  soit  la  larve  du  S.Opaca, 

^.  Lart^e  et  riymphe  du  Pissodes  piceœ.  —  Trouvées  le  i^ 
juin  i835,  dans  le  tronc  d'un  Pin. 

8.  Lari^Cy  nymphe  et  insecte  parfait  du  Bostrichus  Cembrœ» 
Heer.  L'espèce  est  nouvelle  et  décrite  par  l'auteur  avec  beau- 
coup de  détail,  voici  sa  phrase  diagnostique  : 

B.  Cembrœ.  Brunneus  vel  nigro  plceus^flaf^escenti  pilosas, 
efytris  profunde  punctato-striatis  ,  interstitiis  punctatls^  apice 
clrculatim  truncalo  retusis,  ^-deniatis.  Long,  6  milL  Trouvée 
sous  l'écorce  du  Pinus  Cembra  L.  en  juin. 

g.  Larve,  nymphe  et  insecte  parfait  de  la  Chrjsomela  jEs- 
chéri.  Heer.  L'espèce  est  également  nouvelle,  voici  sa  phrase: 
C.  Oi^ata,  viridi-œnea,  nitida,  pronoto  cœruleo,  lateribus  lu- 
teo'olbis,  elytris  conuexîs,  viridi-œneis,  creberrime  et  subtiliter 
punctulatis.  —  Long.  8  mill.  — Trouvée  le  3o  juin  sur  le  mont 
Frela,  à  7,108  pieds  au  dessus  de  la  mer,  sous  des  pierres, 
ïl  a  trouvé  ensuite  l'insecte  parfait  a  l'extrémité  de  la  cime 
entre  la  vallée  Scharl  et  Munster  du  Rhin.  Il  pense  que  cette 
espèce  se  nourrit  peut-être  des  feuilles  du  Saliû^  retusa.  Elle 
parait  devoir  se  placer  dans  le  genre  Lina  de  Mcgerle. 

(  A.  Chevr.  ) 
Sur  la  distribution  géographique  des  Coléoptères,  dans  les 

Alpes  de  la  Suisse  ,  par  M.  0.  Heer  (  dans  les  Mittheilun- 

gen  aus  dcm  Gebiethe   der  Theorelischen    Erdkande  par 

J.  Froebet  et  O.  Heer.  Zuerich  i834.  8°.  Cah.  i  et  2,  p. 

36.  p.  535.) 


§0  NOUVELLES, 

IV.  IVOUVELLES, 

Chauve-socrîs  vampire.  —  M.  Waterton  ,  qui  vient  de 
publier  à  Londres,  sous  le  titre  de  TVanderings  (excur- 
sions ) ,  une  relation  de  son  voyage  dans  les  Guyanes  hollan- 
daise, française  et  portugaise ,  dit  qu'il  a  voulu  juger  par  lui- 
même  des  piqûres  faites  aux  personnes  endormies  par  la 
chauve-souris  Vampire.  «  J'ai,  dit-il,  la  certitude  que  le 
Vampire  suce  le  sang  des  hommes ,  et  que  si  l'hémorrhagie 
n'était  pas  promptement  arrêtée ,  la  mort  pourrait  s'ensuivre. 
Je  suis  entré  à  dessein  dans  les  antres  obscurs  que  fréquen- 
tent ces  mammifères  ailés  ,  et  j'ai  feint  de  m'endormîr  afin  dé 
braver  leur  morsure.  J'ai  eu  la  mortification  de  voir  que  les 
Vampires  dédaignaient  mon  sang,  qu'ils  trouvaient  apparem- 
ment trop  grossier,  tandis  que  l'un  d'eux  savourait  avec  dé- 
lices l'orteil  d'un  jeune  domestique  indien ,  couché  près  de 
moi  et  endormi  d'un  profond  sommeil.  Pendant  onze  mois  de 
suite ,  je  couchai  seul  au  milieu  de  ces  vastes  forêts  ,  dans  la 
cabane  isolée  d'un  bûcheron  ;  les  fenêtres  en  étaient  détruites, 
le  Vampire  venait  toutes  les  nuits  visiter  l'intérieur  de  la 
maisonnette ,  et  faisait  jusque  sur  mon  hamac  la  chasse  aux 
insectes  nocturnes,  mais  jamais  il  n'a  daigné  me  faire  la 
moindre  piqûre.  » 

••M.  Silbermann  vient  de  nous  remettre  un  Hanneton  com- 
mun (^melolontha\vulgaris)  qui  présente  un  cas  d'hermaphro- 
disme bien  positif.  Cet  insecte  offre  à  gauche  une  antenne  de 
mâle  et  à  droite  une  antenne  de  femelle.  Le  corps  appartient  au 
sexe  femelle. 

— M.  De  Spinola,  savant  entomologiste  génois,  nous  apprend 
que  M.  Gêné  vient  de  partir  pour  continuer  son  exploration 
de  la  Sardaigne.  M.  Chiesi^  de  Pise,  va  passer  quelques  mois 
en  Corse  pour  y  observer  les  animaux  articulés  ;  enfin  ,  deux 
jeunes  Piémontais  ,  attachés  au  professeur  GeW,  vont  com- 
pléter les  matériaux  que  ce  savant  recueille  sur  la  Faune  in- 
sulaire de  l'Italie  ,  en  passant  six  mois  dans  la  Sicile ,  occupés 
à  la  recherche  des  animaux  de  ce  pays. 


NOUVELLES.  g^ 

NÉCROLOGIE. 

La  Société  Cuvierienne  ,  n  peine  à  son  début ,  vient  d'é- 
prouver une  perle  bien  cruelle  parla  mort  de  M.  T.  Cocteau, 
Tun  de  ses  fondateurs  les  plus  zélés  et  les  plus  savans.  Les 
membres  de  la  Société  comprendront  toute  la  grandeur  de 
cette  perle  en  lisant  la  note  nécrologique  suivante ,  rédigée , 
sur  notre  demande ,  par  un  de  nos  confrères. 

Et  nos  quoque  amavit 

Jean- Théo  dore  CocTExxj  ,  né  à  Paris  le  i5  mars  1798,  vient 
d'être  enlevé  le  i3  mai  dernier  à  ses  amis  et  aux  sciences,  par 
une  fièvre  ataxique,  après  47  jours  de  souffrances,  malgré  les 
efforts  et  les  talens  réunis  des  docteurs  Baron  et  Louis,  les  soins 
assidus  de  M.  Duméril  et  le  dévouement  de  son  ami  d'enfance 
le  docteur  Leroy  d'Etiolles. 

£n  vain,  au  milieu  de  sa  période ,  le  mal  parut-il  cesser  ua 
moment  et  laisser  croire  à  un  prochain  rétablissement.  Coc- 
teau ne  put  résister  au  besoin  d'aller  prodiguer  ses  soins  à  son 
père ,  frappé  d'une  hémiplégie  soudaine  à  la  vue  de  son  fils 
unique  en  proie  à  un  des  plus  violens paroxysmes  de  la  fièvre^ 
les  sorties  imprudentes  qu'il  fit  à  cetteépoque  réveillèrent  des 
symptômes  à  demi  éteints.  Délaissant  les  conseils  de  ses  amis 
pour  n'écouter  que  sa  piété  filiale,  il  bravait  la  rigueur  de  la 
saison  si  funeste  à  son  état ,  et  à  la  dérobée,  il  se  livrait  encore 
à  des  travaux  que  la  fièvre  ne  pouvait  le  forcer  d'interrompre. 
Elle  reprit  donc  plus  vivement  que  jamais,  et  en  peu  de  temps 
le  conduisit  au  tombeau. 

Placé  par  son  père  ,  sous-chef  au  ministère  de  l'Intérieur, 
dans  la  pension  de  M.  l'abbé  Liautard  ,  il  y  fit  d'excellentes 
études  et  se  lia  ,  dès  cette  époque  ,  avec  MM.  Leroy  d'ÉlioUes 
et  Percheron  de  celte  amitié  d'enfance  dont  l'intimité  faisait 
leur  bonheur  mutuel.  Ses  humanités  étant  terminées,  et  destiné 
à  la  médecine  par  ses  parens  ,  il  en  embrassa  l'étude  avec 
ardeur  et  s'y  livra  avec  succès.  Interne  à  l'hôpital  Saint-Louis, 
sous  le  docteur  Richerand,  il  se  fit  remarquer  constamment  par 
son  aptitude  dans  les  fonctions  qui  lui  étaient  dévolues,  et  sut  se 
concilier  l'affection  longue  et  durable  de  ses  chefs  comme 
celle  de  ses  collègues.  Bientôt  la  bienveillante  amitié  du  doc-* 


0  NOUVELLES. 

leur  Baron  ,  auquel  il  dédia  aussi  sa  thèse  ,  lui  facilita  ses  pre- 
miers pas  dans  le  monde ,  appui  qui  ne  le  quitta  que  lorsque 
la  mort  eut  glacé  la  main  du  protégé  dans  colle  du  prolec- 
teur. 

Plus  tard,  assidu  aux  leçons  des  Cuvier,  des  Dupnytren  , 
quoique  docteur,  il  ne  dédaigna  pas  de  s'asseoir  encore  sur 
les  bancs  des  écoles  et  de  suivre  nombre  de  cours  avec  une 
assiduité  constante  ,  tant  était  vif  chez  lui  le  désir  de  s'instruire. 

i8i4  ne  le  vit  pas  non  plus  étranger  aux  mouvemens  po- 
litiques de  cette  époque  ;  employé  au  Val-de-Grâce ,  après 
avoir  pansé  nos  blessés ,  il  prit  les  armes  sous  les  murs  de 
Paris ,  et  sut  se  distinguer  dans  le  pénible  service  de  notre 
artillerie  nationale. 

Cependant  un  goût  irrésistible  l'entraînait  vers  les  sciences 
naturelles  ,  et  la  facilité  étonnante  dont  il  était  doué  ,  sa  mé- 
moire prodigieuse  lui  firent  bientôt  prendre  goût  à  cette  étude 
si  attrayante,  h' Erpétologie  lui  parut  de  toutes  les  branches 
de  la  zoologie  celle  qui  réclamait  le  plus  un  examen  sérieux  ; 
elle  le  fixa:  dès-lors  il  s'y  adonna  exclusivement,  et  fit  bien- 
tôt paraître  divers  mémoires  remplis  de  savoir  et  d'intérêt  (i). 

Les  Reptiles  rapportés  d'Egypte  en  1829  par  son  ami  M.  A. 

(1)  Nous  citerons  les  suivans  :  Notice  sur  VAhlepharis  Leschenault, 
(Magasin  Zoologique  de  M.  Guérln-Méneville.  ) 

Notice  sur  le  genre  de  Reptiles  ophidiens ,  nommés  Uropeltis  par 
Cuvier  ,  et  description  d'une  espèce  de  ce  genre  (mars  1833).  {Id.) 

Notice  sur  le  genre  Gerrhosaurus ,  et  sur  deux  espèces  qui  s'y  rap- 
portent (mars  1834).  {Id.) 

Notice  sur  un  genre  peu  connu  et  imparfaitement  décrit  de  Batra- 
ciens anoures  à  carapace  dorsale  osseuse  (G.  Ephippifer)^  et  sur 
une  nouvelle  espèce  de  ce  genre  (juin  d835.)  {Id.) 

Notice  sur  un  genre  peu  connu  de  Lézards  ovipares  (  G.  Zootoca , 
Wagl.) ,  et  sur  une  nouvelle  espèce  de  ce  genre  (septembre  1835).  (/d.) 

Conjectures  sur  l'origine  d'un  des  Cryptes  mortuaires  de  Qasr,  oasis 
de  Bahryeh  (mars  183*î.  Journal  asiatique). 

3'ahula  synoptica  Scincoïdorum ,  manuscrit  présenté  à  Tlnstilut , 
sur  lequel,  en  janvier  d837  ,  M.  Duméril  fit  le  rapport  le  plus  flatteur. 

Nouveau  groupe  de  Sauriens  qui  lie  les  Anolis  aux  Geckos^  Mémoire 
lu  également  le  29  août  1836  à  l'Académie  des  sciences. 

Dans  le  Dictionnaire  pittoresque  d'histoire  naturelle ,  on  remarque 
en  première  ligne  ,|rarlicle  Erpétologie ,  puis  les  articles  Baleine  , 


NOUVELLES.  ^3 

L*'^* ,  lui  fournirent  une  nouvelle  occasion  de  recherches 
studieuses  ,  et  les  diverses  espèces  de  Scinques  qui  se  trouvaient 
dans  cette  collection  ,  lui  donnèrent  l'idée  première  de  son  ou- 
vrage sur  ces  reptiles,  qu'il  continuait  depuis  avec  ardeur. 
Bientôt  en  correspondance  suivie  avec  les  Erpélologistes  étran- 
gers les  plus  distingués  de  notre  époque ,  nos  Cuvier ,  nos  Geof- 
froy ,  nos  Duméril,  surent  dès-lors  apprécier  à  leur  juste  valeur 
les  talens  de  ce  jeune  savant,  que  le  dernier  d'entre  eux  honora 
de  son  amitié  toute  particulière.  Ce  fut  vers  ces  derniers  temps 
que  M.  Ramon  de  la  Sagra  lui  confia  la  partie  Erpétologîque 
6e  sa  Faune  de  Cuba.  Cette  portion  difficile,  traitée  avec  une 
érudition  remarquable  et  dont  la  mort  l'empêcha  de  corriger 
les  dernières  feuilles ,  prouva  tout  ce  que  la  science  avait  à  es- 
pérer d'un  auteur  qui  débutait  par  des  investigations  aussi 
profondes  et  aussi  consciencieuses. 

Quelques  libraires  ayant  hésité  à  se  rendre  éditeur^  de  ses 
Etudes  sur  les  Scincoïdes  (ouvrage  important  qui  exigeait  une 
mise  de  fonds  considérable) ,  Cocteau  ,  bien  que  privé  de  fortune 
et  réduit  aux  seules  ressources  pécuniaires  que  lui  procurait  une 
clienlelle  fort  modeste,  seul,  à  force  de  privations,  qu'il  croyait 
ignorées,  entreprit  la  publication  de  son  travail,  en  édita  à 
ses  frais  la  première  livraison ,  et  sans  se  décourager  par  les 
refus  que  lui  faisait  le  ministère  de  souscrire  pour  quelques 
exemplaires ,  il  se  préparait  à  faire  paraître  la  seconde  lors- 
que la  mort  le  surprit. 

Il  serait  difficile  de  se  faire  une  idée  du  travail  opiniâtre 
auquel  il  se  livrait  journellement  ;  aucun  de  ses  momens 
n'était  perdu  ;  les  heures  qu'il  pouvait  dérober  à  sa  clientelle 
étaient  consacrées  à  des  recherches  pénibles  dans  les  biblio- 
thèques, à  des  études  dans  les  collections,  et  la  nuit  il  rédi- 
geait les  notes  prises  à  la  hâte  durant  la  journée. 

Batraciens  ,  Boa  ,  Caméléon^  Cétacés^  Chélonées^  Chéloniens  ,  Emyde^ 
Gecko ,  Grenouille  ,  etc.  ,  dont  il  fut  chargé. 

Le  Dictionnaire  de  la  conversation,  l'Encyclopédie  d'éducation,  etc., 
lui  doivent  aussi  d'excellens  articles. 

Antérieurement  (le  28  juillet  1835) ,  il  avait  lu ,  à  l'Académie  royale 
de  médecine  ,  un  Mémoire  rempli  d'intérêt  sur  la  reproduction  du 
cristallin  ;  ce  travail  a  été  honoré  d'un  rapport  favorable ,  etc.  ^ctc.J 


b 


94  NOUVELLES. 

Comprenant  la  nécessité  de  connaître  les  langues  étrangères, 
il  apprit  successivement  et  sans  maître,  l'italien ,  rallcmand , 
l'espagnol ,  l'anglais  et  un  peu  de  suédois  :  à  ces  connais- 
sances il  faut  joindre  les  langues  anciennes  qu'il  possédait  fort 
bien ,  surtout  le  latin  qu'il  écrivait  avec  une  certaine  élégance. 

Familier  avec  les  autres  sciences  naturelles ,  il  était  en  outre 
bon  littérateur ,  et  souvent  en  l'entendant  raisonner  avec  une 
étonnante  facilité  sur  tant  de  choses  diverses ,  on  se  deman- 
dait comment  il  avait  eu  le  temps  d'accumuler  autant  de  con- 
naissances aussi  variées;  car  il  était  presque  impossible  de  le 
prendre  au  dépourvu,  quelque  sujet  que  Ton  traitât  devant  lui. 

Doué ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit ,  d'une  mémoire  ex- 
traordinaire,  il  lui  suffisait  d'une  seule  fois  pour  se  rappeler 
le  moindre  fait ,  la  moindre  lecture  ,  quelque  frivoles  qu'ils 
puissent  être  :  aussi  sa  conversation  piquante  et  instructive 
captivait-elle  au  plus  haut  degré.  Observateur  judicieux ,  il 
avait  la  critique  facile,  et  malgré  lui ,  au  premier  coup  d'œil ,  le 
plus  petit  défaut  le  choquait ,  bien  avant  qu'il  fut  frappé  de 
la  perfection  de  l'ensemble.  C'est  pour  cela  qu'il  était  naturelle- 
ment enclin  à  la  censure  ;  et^  alors  qu'il  donnait  sur  ce  sujet  un 
libre  essor  à  sa  verve  étonnante ,  se  développait  chez  lui  cette 
facilité  d'élocution  vive  et  mordante  qu'il  faisait  étinceler  de 
traits  remplis  d'esprit  et  d'érudition.  Ardent  dans  la  discus- 
sion ,  il  cédait  difficilement  à  ces  raisons  qui  éblouissent,  sou- 
tenait avec  force  son  opinion  ,  ne  se  rendant  à  l'évidence  que 
lorsqu'elle  lui  était  mathématiquement  démontrée. 

Si  on  envisage  Cocteau  comme  médecin  philanthrope,  on 
n'aura  pas  moins  de  regrets  à  exprimer  sur  la  tombe  de  cet 
excellent  homme.  Il  pratiquait  la  charité  dans  l'ombre  et  sans 
bruit.  Plus  d'une  fois  Théodore  partagea  avec  l'indigent ,  au- 
quel il  portait  des  secours,  le  peu  d'argent  qu'il  possédait ,  et 
d'un  autre  côté  il  n'osait  réclamer  du  riche  le  juste  tribut  de 
ses  peines  et  de  ses  soins.  Cette  vertu,  cette  retenue,  il  les  pra- 
tiquait dans  toute  leur  acception ,  et  son  bon  cœur  trouvait 
toujours  quelque  occasion  d'aider  le  pauvre  et  d'excuser  l'o- 
pulent de  son  oubli ,  ou  plutôt  de  son  injustice. 

A  l'époque  où  le  choléra  exerça  ses  ravages  dans  la  capî- 
Ule ,  Cocteau  se  jeta  à  corps  perdu  dans  Tépid^mie ,  €t  paya 


NOUVELLES.  9$ 

de  sa  personne  aux  premiers  rangs  de  ceux  qui  combattirent 
ce  terrible  fléau.  Bien  que  frappé  lui-même  des  premières  dou- 
leurs, il  n'en  continua  pas  moins  de  voler  là  où  le  danger  et 
l'humanité  souffrante  rappelaient  et,  en  même  temps  que  la 
ville  de  Paris  lui  décernait  une  médaille  ,  l'administration  es 
hôpitaux  lui  confiait  h  cette  époque  mémorable  un  service  à 
l'hôpital  Saint-Louis,  en  remplacement  d'un  de  ses  médecins 
atteint  de  la  maladie. 

Là,  comme  praticien,  on  put  le  juger.  £n  général ,  sobre  de 
tout  système,  voyant  avec  justesse,  il  savait  emprunter  à 
chaque  théorie  ce  qu'il  croyait  devoir  en  tirer  d'utile ,  cher- 
chant toujours  à  ramener  l'art  de  guérir  à  la  noble  simplicité 
bippocratique. 

Malgré  ces  belles  qualités ,  trop  franc ,  trop  sévère  dans  ses 
principes  pour  avoir  recours  même  aux  moyens  les  plus  avoués 
pour  se  produire  comme  médecin  dans  le  monde  ,  ne  pouvant 
se  plier  à  ces  usages  de  société  à  l'aide  desquels  on  a  vu  quel- 
quefois s'étayer  à  leurs  débuts  les  plus  belles  réputations , 
Cocteau  ne  sut  jamais  se  faire  une  nombreuse  clientelle  ,  et, 
contre  son  intérêt,  dans  sa  brusque  franchise,  il  ne  savait  pas 
aisez  farder  sa  manière  de  penser  à  ce  sujet. 

Aimé  comme  un  frère  bien  tendre  du  célèbre  inventeur  de 
la  litholritie ,  il  suivit  ses  premiers  essais ,  ses  premières  expé- 
riences. Cet  opérateur  habile  se  plaisait  à  rendre  Théodore  le 
confident  de  ses  projets ,  de  ses  ingénieuses  inventions,  s'édai- 
rant  de  ses  avis ,  et  plus  tard  c'était  encore  lui  qu'il  appelait 
lorsque  le  secours  d'une  main  sûre  lui  était  nécessaire  pour  le 
seconder  dans  une  opération  difficile.  Aussi  se  plaît-il  à  redire 
tout  ce  qu'il  dut  à  la  sagesse  de  ses  observations  et  surtout  à  sa 
franchise.  Et  lorsque ,  baignant  de  ses  larmes  les  restes  glacés 
de  son  ami  le  plus  cher  qu'il  n'avait  pu  sauver,  Leroy  d'E- 
liolles  regrettait  en  lui  le  compagnon  de  toute  sa  vie,  il  ajou- 
tait :  «  Je  perds  plus  qu'on  ne  pense  ,  car  lui  me  disait  la  vé- 
w  riléyil  me  la  faisait  entendre  sans  détours  »  ;  paroles  qui  ho- 
norent et  le  savant  qui  n'est  plus  et  celui  qui  nous  reste  I 

Ami  aimant  autant  qu'aimé ,  il  serait  difficile  de  dire  à  quel 
point  Cocteau  poussait  le  dévouement  pour  ses  malades.  Plein 
d'une  sollicitude  à  laquelle  il  ne  savait  pas  mettre  de  bornes  j 


g6  NOUVELLES. 

pour  lui  les  distances  à  franchir,  elles  longues  veilles  des  nuitS, 
n'étaient  rien,lorsqu'ils'agissait  de  ceux  qu'il  affectionnait.  Avec 
quel  zèle  ne  l'avons  nous  pas  vu  prodigue  de  ses  soins  en  tant 
d'occasions ,  avec  combien  de  modestie  ne  recevait-il  pas  les 
témoignages  d'une  reconnaissance  si  justement  acquise  !I 

Cependant ,  pour  résister  aux  fatigues  de  sa  profession ,  et 
surtout  à  celles  des  travaux  scientifiques  auxquels  il  se  livrait 
avec  une  imprudente  ardeur,  il  aurait  fallu  à  Théodore  Coc- 
teau une  constitution  plus  robuste  que  la  sienne.  Sa  poitrine 
était  faible ,  ses  amis  redoutaient  pour  lui  un  mal  caché  dans 
cet  organe,  et  ne  voyaient  pas  sans  une  certaine  inquiétude 
que  les  moindres  affections  épidémiques  ne  l'épargnaient  pas. 

Pourquoi  les  doux  soins  d'une  compagne  ne  lui  furent-ils 
pas  accordés  ?  Pourquoi  faut-il  que  les  chagrins  domestiques 
d'un  ami  qu'il  aima  tant  aient  été  si  vivement  partagés  par  lui 
dans  ces  dernières  années,  et  n'aient  que  trop  contribué  à 
le  faire  persister  dans  sa  funeste  hésitation  ? 

N'en  doutons  pas,  bon  comme  il  était,  doué  d'un  coeur  ardent 
et  passionné ,  une  femme  ,  en  charmant  sa  vie  intérieure ,  eût 
été  heureuse  de  lui  prodiguer  ce  tendre  dévouement,  dont  les 
douceurs  lui  étaient  si  nécessaires  ,  et  qu'il  ne  connut  jamais. 

Et  à  nous  aujourd'hui ,  à  nous  qui  eûmes  le  bonheur  de  le 
connaître  et  d'en  être  aimé ,  il  ne  laisserait  pas  ces  longs  pen- 
sers  qui  brisent  le  cœur  et  que  termine  une  larme ,  cette  ab- 
sence de  lui...,  de  cette  main  amieque  l'onne  peut  plus  serrer!... 
Ah  I  le  temps  aura  vieilli  avant  qu'il  ait  comblé  ce  vide  af- 
freux !!.'  A.  L. 


N.  jB.Nous  nous  plaisons  à  annoncer  que  le  peu  de  notes  qu'a  lais- 
sées M.  le  docteur  Cocteau  seront  remises  à  M.  G.  Bibron ,  aide  na- 
turaliste au  Muséum  de  Paris ,  que  M.  de  la  Sagra  a  prié  de  vouloir 
bien  terminer  la  partie  Erpétologique  de  sa  Faune  de  Cuba. 

Peut-être  même  M.  Bibron  ,  si  les  circonstances  le  lui  permettent , 
donnera-t-il  une  suite  aux  Études  sur  les  Scincoïdes^  entreprises  par 
celui  avec  lequel  les  mêmes  études  et  les  mêmes  goûts  l'avaient  depuis 
longtemps  uni  de  la  plus  intime  amitié. 

'  Les  restes  de  M.  Cocteau  sont  déposés  au  cioieUèrel  Montmartre, 
pièce  la  Chapelle ,  7«  ligne ,  1*'  cane ,  n«  17. 


REVUE 


JtlIV   1838. 


I.  SOCIETES  SAVANTES. 

ACADÉMÏE  ROYALE  DES  SciENCES  DE  PaRIS. 

Séance  du  4  juin,  —  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  lit  une 
note  intitulée  :  De  la  loi  cTaltraclion  de  soi  pour  soi ,  et  nou- 
veaux efforts  de  Tinventeur  pour  en  présenter  le  principe 
comme  une  annexe  étendant  les  vues  de  la  gravitation  univer- 
selle de  Newton.  —  L'on  donnera  une  idée  de  cette  note  dans 
un  article  sur  l'ouvrage  du  savant  académicien ,  intitulé  :  No- 
tions de  philosophie  naturelle.  Cet  article  nous  a  été  promis 
par  un  élève  de  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire. 

M.  Larrey  lit  un  mémoire  intitulé  :  Remarques  sur  la 
constitution  des  Arabes .,  qu'on  peut  considérer  comme  la  race 
primitive  de  V espèce  humaine  ou  comme  son  prototype  ,  avec 
Tintention  de  les  faire  servir  aux  recherches  qu'une  commission 
scientifique  est  chargée  d'aller  faire  dans  nos  possessions  d'A- 
frique.—  Le  titre  de  ce  travail  indique  assez  le  but  que  s'est 
proposé  l'auteur  qui  cite  les  observations  qu'il  a  publiées  dans 
sa  relation  chirurgicale  de  l'armée  d'Orient. 

M.  le  docteur  Antelme  présente  un  nouvel  instrument  des- 
tiné à  mesurer  les  dimensions  de  la  têle.  L'auteur  l'accompa- 
gne d'un  mémoire  et  de  nombreuses  figures  utiles  à  la  descrip- 
tion ou  propres  à  donner  une  idée  des  résultats  de  son 
iipplicalion.  MM.  Serres,  Isidore  Geoffroy  Saint  Hilaire  et 
Breschet  ont  été  désignés  pour  procéder  à  son  examen. 

L'instrument  dont  il  s'agit  est  un  Céphalomèlre  qui  réunit 
les  avantages  partiels  des  Goniomètres  et  des  Craniomètres, 
Tom.  L  Année  i838,  j 


98  SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

D*un  point  central ,  il  donne  tous  les  rayons  de  la  pérîplicrîe 
de  la  tête  avec  l'indication  de  leur  position  lopograpbique;  il 
se  prèle  facilement  aux  recherches,  soit  qu'on  veuille  repré- 
senter les  diverses  parties  de  la  face  ou  du  crâne  par  certaines 
•  coi^peSj  pni(  la  somme  de  divers  rayons,  ou  par  di\ erses  parties 
sphériques. 

Le  mémoire  donne  une  idée  des  résultats  qu'on  peut  attein- 
dre par  la  simple  évaluation  des  aires  de  diverses  coupes,  et  les 
formes  y  sont  reproduites  par  des  dessins  d'une  vérité  d'autant 
plus  grande  qu'ils  ne  sauraient  avoir  rien  d'arbitraire.  L'ac- 
croissement prodigieux  de  la  face  relativement  au  crâne  y  est 
suivi  dans  les  divers  âges  du  Simia  satyriis  et  du  Mandrill  ;  le 
développement  des  parties  antérieures  du  crâne  relativement 
^:ç  postérieures  chez  l'homme ,  selon  les  progrès  de  la  civili- 
ss^Of^ ,  d'après  l^s  recherches  de  l'abbé  Frère  ,  y  est  aussi  fi- 
gviçé.  Maisun.  point  des  plus  imporlans  et  sur  lequel  M.  kn- 
ti^me  appelle  surtout  l'altenlion,  c'est  l'établissement  de  types 
f^lj^QU^  pac  les  moyennes  d'un  grand  nombre  d'individus  et 
q.ui  sont  la,  généralisation  individualisée,  ou  en  quelque  sorte 
L'i4é^lité  ijcjatériellement  réalisée.  Le  type  de  la  tête  d'homme 
et  celui  de  la  tête  de  femme,  résultant  de  la  moyenne  de  qua- 
lifie individus  des  deux  sexes  ,  y  sont  donnés  pour  exemple. 

Epfm  l'auteur  ,  se  fondant  sur  la  précision  toute  mathéma- 
ti,que  du  Céphalomètre ,  précision  que  nui  instrument  de  ce 
g^ijfe  n'avait  offert  iusqu'ri  ce  jour  ,  espère  pouvoir  offrir  bien- 
tQl  des  travaux  utiles  sur  les  caractères  physiques  des  âges, 
des  sexes,  des  races,  des  propensions  morales  ,  etc.  Il  est  cer- 
tjyn  qu'il  y  aurait  là  un  grand  service  à  rendre  à  la  science  , 
non  seulement  sons  le  rapport  du  degré  de  certitude  donné  à 
l'qbservation  ,  mais  aussi  à  cause  de  la  facilité  qu'on  y  trouve. 
Des  voyageurs  ,  qui  ne  sauraient  rapporter  des  pays  lointain 
d'énormes  collections  de  crânes,  prendraient  aisément  des 
moyennes  sur  un  grand  nombre  d'individus  morts  ou  vivans 
çt  ils  auraient  l'expression  des  faits  généraux  avec  une  rigueur 
que  n'off[;e  pas  un  rchaiitillon  plus  ou  moins  bien  choisi  et  qui 
n'est  jamais  au  fond  qu'une  individualité.  Les  physiologistes 
f  t  les  philosophes  ne  seraient  pas  non  plus  les  seuls  à  y  gagner, 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  9^ 

mais  les  sculpteurs  et  les  peintres  pourraient  trouver  aussi  dans 
ces  observations  d'utiles  docuinens. 

Séance  du  1 1  juin.  —  On  lit  l'extrait  suivant  d'une  lettre 
M.  Matteucci  à  M.  Dulong  ,  dans  laquelle  le  physicien  italien 
annonce  que  de  nouvelles  expériences,  ^u'il  vient  de  faire  sur 
la  Torpille  ,  confirment  pleinement  les  résultais  auxquels  il 
était  déjà  arrivé  relativement  à  l'inégale  puissance  des  diverses 
parties  du  cerveau  pour  produire  des  commotions  ;  ainsi ,  les 
héuiisphcres  cérébraux  peuvent  être  touchés  ,  blessés  et  même 
enlevés ,  sans  qu'il  se  produise  de  décharge  ;  on  en  obtient , 
mais  seulement  lor&quc  l'animal  est  très-vivace,  des  couches 
optiques  situées  entre  les  hémisphères  cérébraux  et  le  cervelet. 
Qumjt  au  quatrième  lobe,  on  ne  peut  le  toucher  sans  qu'il 
donne  la  décharge,  et  l'effet  se  produit  encore  quelque  temps 
après  la  mort  de  l'animal;  ce  lobe  enlevé,  toute  décharge 
cesse. 

Séance  du  aS  Juin,  —  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  père, 
qui  voyage  pré>énlenïent  en  Belgique  _,  envoie  de  Liège  une 
Noie  sur  l'Osléologie  des  Oiseaux  mouches.  11  a  misa  profit 
pour  la  lédigcr  l'intéressante  collection  de  M.  Jacques  Kets  , 
à  Anvers,  où  se  trouve  un  squelette  d'oiseau-mouche  ad- 
mirablement préparé  par  des  fourmis. 

M,  Geoffroy  passe  en  revue  les  diverses  parties  du  sque- 
lette ,  pour  montrer  à  quel  développemeat  proportionnel  la 
plupaFt  y  sont  parvenues,  et  quelles  modifications  curieuses 
s'y  produisent,  sans  que  la  loi  de  l'unité  de  composition  or- 
ganique soit  enfreinte  en  quelque  partie  que^ce  soit. 

M.  Isidore  Geoffroy  St-Hilaire  présente  un  travail  manus- 
crit intitulé  :  Notice  sur  les  Rongeurs  épineux  désignés  par  les 
auteurs  sous  les  noms  d'Echimys^  Loncheres,  Hétéromjs  et  Né' 
lomjrs.  —  M.  Jourdan^  dans  un  mémoire  présenté  à  l'Académie 
à  la  fin  de  1887,  et  sur  lequel  un  rapporta  été  fait  par  M.  Fré- 
déric Cuvier,  dans  la  première  séance  de  cette  année  ,  a  pro- 
posé de  séparer  des  Echimys  proprement  dits  ,  VEchimys 
huppé  et  une  espèce  alors  nouvelle  qu'il  avait  reçu  du  Brésil  ; 
il  a  donné  à  ces  deux  espèces  le  nom  générique  de  Nélomys. 
Dans  le  mémoire  doat  nous  rendons  compte ,    M.  Isodore 


lOd  SOCIETES  SAVANtÉâ. 

Georfrôy  soumet  à  une  discussion  étendue  les  caractères  du 
genre  Nélomjs  ^  qui  lui  paraît  devoir  être  admis,  non  exac- 
tement tel  que  l'avait  pensé  ,  d'après  deux  espèces  seulement , 
M.  Jourdan.  Il  n'est  pas  exact,  par  exemple,  que  tous  les 
•vrais  Echimys  ,  c'est-à-dire  les  espèces  à  pieds  très-allongés  et 
grêles ,  aient  la  queue  écailleuse  ,  et  que  dans  tous  les  Nélo' 
mySf  la  queue  soit  au  contraire  velue.  C'est  (avec  les  propor- 
tions des  membres)  le  système  dentaire ,  plus  simple  dans  les 
premiers  et  plus  complexe  dans  les  seconds  ,  qui  distingue  sur- 
tout les  genres. 

M.  Isidore  Geoffroy  soumet  ensuite  à  un  examen  détaillé 
toutes  les  espèces  connues,  et  deux  entièrement  nouvelles, 
pour  déterminer  auquel  des  deux  genres  épineux  elles  doi- 
vent être  rapportées.  Voici  un  aperçu  de  cette  partie  de  son 
travail  : 

Genre  Ecliimj-s»  Ses  espèces  sont  les  suivantes  Echimyi 
selosus ,  Geoffroy  Saint  -  Hilaire  ;  Échimjs  Cayennensis , 
Geoffroy  Saint-Hilaire  ,  Echimys  spinosus  y  Geofifroy  Saint— 
Hiliaire ,  Echimys  hispidus ,  Geoffroy  Saint-Hilaire ,  et  une 
espèce  nouvelle  du  Brésil,  que  M.  Isidore  Geoffroy  appelle 
Albispinus  ,  et  dont  voici  la  caractéristique.  — ■  Queue  écail- 
leuse avec  quelques  poils  courts ,  bruns  à  la  face  supérieure , 
blanchâtres  à  l'inférieure. Dessus  du  corps  d'un  brun  rougeâtre, 
un  peu  plus  clair  sur  les  flancs  :  dessous  du  corps  et  la  plus 
grande  partie  des  pattes  d'un  blanc  pur.  —  Des  piquans  très- 
forts  ,  très-nombreux ,  peu  mélangés  de  poils  et  répandus  jus- 
que sur  la  croupe  et  les  cuisses;  ceux  des  parties  latérales  a 
extrémité  blanche.  Taille  moins  de  deux  centimètres  ;  queue 
à  peu  près  de  même  longueur  que  le  corps  et  la  tête.  —  Hab. 
l'île  de  Déos  sur  la  côte  du  Brésil  près  de  Bahia. 

Le  Loncheres  Myosuros  des  auteurs  allemands  se  place  aussi 
dans  ce  genre  ,  mais  il  est  très-douteux  qu'il  constitue  une 
espèce  distincte. 

Genre  Nelomjs.  Ses  espèces  sont  :  Nelomys  crlstatus , 
[Echimjs  cris  talus ,  Geoffroy  Saint-Hilaire),  Nelomys 
Blain^illii  j  Jourdan  ,  Nelomys  paleaceus  [Loncheres  paleacea, 
lllig.)  j  Nelomys  didelphoïdes }  {Ech,  didelphoïdes  ,  Geoffroy 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  101 

Saînt-Hilaire  )  ;  Nelom/s  armalus  (  mas  kispidus  de  Lich- 
tenstein  qui  l'avait  confondue  avec  VEchimys  kispidus  ,  Geof- 
froy Saint-Hilaire  ) ,  et  une  espèce  nouvelle  de  Carlliagène, 
nommée  par  M.  Isidore  Geoffroy  N.  semi-villosus .  En  voici  la 
caractéiistiqiie.  —  Queue  écailleuse  (sauf  la  base)  mais  encore 
avec  des  poils  nombreux  de  couleur  fauve.  Corps  d'un  brun 
roussatre  tiqueté  de  jaune ,  avec  le  dessous  plus  clair  :  des  pi- 
quans  médiocrement  forts  sur  le  corps  ;  d'autres  plus  faibles , 
mais  encore  Irès-raides  et  très- aplatis  ,  sur  la  tête.  Taille  ,  un 
peu  moins  de  deux  décimètres  ;  queue  ayant  pareillement  un 
peu  moins  de  deux  décimètres  ,  et  par  conséquent  égale  au 
corps  et  à  la  tête.  —  Hab.  la  Nouvelle-Grenade. 

On  voit  que  M.  Isidore  Geoffroy  ne  place  ni  parmi  les 
Echimys,  ni  parmi  les  Neîomys  ^  le  singulier  rongeur  connu 
sous  le  nom  à'Echimys  dactyîinus.  Celui-ci ,  qui  n'est  pas 
même  épineux,  comme  tous  les  précédens  ,  s'en  distingue  par 
plusieurs  autres  caractères  importans  ,  et  M.  Isidore  Geoffroy 
en  fait  le  type  d'un  genre  distinct  qu'il  nomme  Dactylo mts  , 
et  qu'il  caractérise  ainsi.  —  Corps  couvert  non  de  piquans , 
mais  de  poils ,  et  terminé  par  une  longue  queue  nue  et  écail- 
leuse ,  sauf  sa  base  qui  est  velue.  —  Pattes  courtes  ,  les  an- 
térieures tétradactyles ,  avec  les  deux  doigts  intermédiaires 
extrêmement  longs  et  armés ,  aussi  bien  que  les  latéraux , 
d'ongles  courts  et  convexes;  pattes  postérieures  pentadactyles, 
les  trois  doigts  intermédiaires  a  ongles  médiocrement  compri- 
més et  allongés.  Les  deux  externes,  qui  sont  courts  ,  a  ongles 
courts  et  convexes.  A  chaque  mâchoire  quatre  molaires  dont 
les  supérieures  divisées  transversalement  par  un  sillon  en  deux 
portions  subdivisées  par  une  échancrure  ;  les  deux  rangées  des 
molaires  supérieures  assez  rapprochées  en  arrière,  presque 
contiguès  en  avant. 

On  ne  connaît  encore  dans  ce  genre  que  VEchimys  dactyîi- 
nus ^  que  M.  Isid.  Geoffroy  appelle  Dactylomys  typus. 

M.  De  Blairn>iile  lit  un  rapport  sur  les  ossemens  fosssiles  re- 
cueillis par  M.  Lartet  aux  environs  de  Sansan.  Ce  rapport  est 
très  -  favorablp  et  les  conclusions  du  savant  anatomiste  sont 


toa  TRAVAUX   INEDITS. 

que  l*Académie  doit  des  remerciemens  à  M.  Lartet,  pour  le 
zèle  qu'il  n'a  cessé  de  montrer  dans  l'intérêt  de  la  science. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Note  sur  l'animal  de  la  Solémye,  par  M.  E.  de  Saulcy. 

M.  de  Saulcy,  officier  distingué  de  la  marine  royale  ,  ayant 
séjourné  quelque  temps  dans  la  Baie  de  Tunis  ,  a  pu  étudier 
plusieurs  Mollusques  à  Tctat  de  vie ,  et  nous  adresse  les  obser- 
vations suivantes  qu'il  a  faites  sur  le  genre  Solémib  de  La- 
marck. 

«  L'animal  est  blanc  et  enfermé  dans  son  manteau,  ses  braii'- 
cbîes  consistent  en  deux  lames  ou  feuillets  rangés  symétri- 
quement; il  a  deux  tubes  inférieurs,  qui  viennent  aboutir  à  un 
petit  trou  circulaire  percé  dans  une  des  extrémités  du  man- 
teau^ où  ils  s'épanouissent  en  une  petite  étoile  dont  les  bran- 
ches sont  presque  toujours  en  mouvement  ;  à  l'autre  extrémité 
de  la  coquille ,  le  manteau  est  ouvert  par  une  fente  assez 
grande ,  frangée  sur  ses  bords ,  cette  fente  est  à  peu  près  de 
la  longueur  de  la  moitié  de  la  coquille.  C'est  pur  celte  issue 
que  l'animal  fait  sortir  un  pied  très-long  et  très-vigoureux  , 
qui  lui  sert  à  s'enfoncer  rapidement  dans  ta  vase  et  dans  le  sa- 
ble par  un  mécanisme  bien  simple  et  fort  remarquable.  Cet  or- 
gane, fendu  obliquement  à  son  extrémité,  mais  dans  le  plan 
diamétral  de  la  coquille ,  peut  à  volonté  s'allonger  en  pointe 
extrêmement  aiguë  et  s'épanouir  en  un  disque  étoile  et  en  une 
infinité  de  pointes.  Cette  disposition  singulière  et  les  brusques 
mouvemens  de  contraction  de  l'animal  ,  me  déterminèrent 
à  mettre  plusieurs  Solemyes  dans  un  vase  transparent  où  j'avais 
mis  de  l'eau  de  mer  avec  une  assez  grande  quantité  de  sable; 
en  peu  d'instans  elles  eurent  toutes  disparu.  Voici  comment 
elles  procèdent  :  elles  commencent  par  fouiller  le  sable  en  en- 
fonçant leur  pied  aussi  profondément  que  possible,  et,  lorsqu'il 
a  pénétré  de  toute  sa  longueur,  elles  l'épanouissent  en  un  dis- 
que dont  le  diamètre  est  presque  aussi  grand  que  celui  de  la 
coquille.  £lles  laissent  alors  au  sable  le  temps  nécessaire  pour 
se  tasser  y  et  quand  par  son  poids  il  leur  présente  un  point 


ïftÀVÀUX   INÉDITS.  lo5 

d'appui  convenable ,  ramènent  brusquement  h  elles  leur  pied 
ainsi  dilate;  trois  ou  (jualre  contractions  semblables  leursilF- 
fiscnt  pour  que  la  coquille  ,  diibord  couchée  sur  le  sable  ,  puisse 
prendre  une  position  vcriicale.  Quand  elles  en  sont  parvenues 
à  ce  point ,  cbaque  mouveincnt  les  fait  enfoncer  très-sensible- 
ment et  elles  pénètrent  ainsi  jusqu'à  une  profondeur  d'environ 
dix-huit  pouces.  L'épiderme  de  la  coquille  en  dépasse  de  beau- 
coup les  bords  et  recouvre  une  partie  du  manteau. 

C'est  dans  la  baie  de  Tunis  que  j'ai  pu  observer  cette  cO'- 
quille  curieuse  ;  mais  tous  les  individus  que  j'ai  eu  entre  lés 
mains  ne  dépasssaieut  pas  huit  h  dix  lignes  de  longueur.  » 

!MoT£Surune  nouvelle  espèce  d'Iïyménoplère  du  genre  My?jnE| 
par  M.  GuÉRiN  Méneville. 

M.  Roussel ,  pharmacien  en  chef  de  Tarméé  d'Afrique , 
a  bien  voulu  nous  remettre  un  individu  du  genre  Myzine  , 
qu'il  a  recueilli  pendant  les  mois  de  juillet  et  d'août  près 
d'Alger ,  sur  les  fleurs  de  VAmmi  visnaga.  Celte  Mjzine 
est  nouvelle  ;  elle  a  beaucoup  d'affinité  avec  les  M.  hcemorrhoi- 
âalis  et  Sert^illeif  que  nous  avons  décrites  dans  notre  Monogra- 
phie de  ce  genre ,  dont  le  prodrome  a  été  publié  à  l'article 
Myzine  de  notre  Dictionnaire  d'histoire  naturelle  ,  mais  elle  àe 
rapproche  plus  de  la  seconde  de  ces  espèces,  près  de  laquelle 
nuus  la  placerons.  En  la  dédiant  h  M.  Roussel ,  nous  voulons 
donner  à  ce  njrturaliste  ,  aussi  modeste  que  savant,  un  témoi- 
gnage de  notre  amitié  et  de  la  satisfnction  que  nous  avons 
éprouvée  en  voyant  qu'il  avait  si  bien  utilisé  le  peu  de  temps 
que  ses  fonctions  lui  laissaient,  en  étudiant  avec  fruit  les  pro- 
ductions naturelles  des  environs  d'Alger. 

Myzine  de  Roussel,  Myzine  Rousseiii ,  Gner.  —  Tdle 
noire,  avec  les  antennes  d'un  fauve  brun,  un  peu  plus  jaunes  êa 
dessous. Thorax  noir  avec  une  assez  grande  tache  jaUnede  chaque 
côté  ,  au  bord  antérieur.  Ailes  transparentes  ,  incolore  ,  à  ner- 
vures brunes.  Pattes  jnunes  avec  la  base  des  cuisses  ïïoîré. 
Abdomen  noir,  à  segmons  un  peu  étranglés  ,  avec  le  dernier 
segment  et  l'épine  d'un  rouge  brique  ;  tous  les  autres  ajant 
chacun  trois  taches  jaunes  ,  placées  au  bord  postérieur  ,  Tune 


lo4  TRAVAUX   INEDITS. 

au  milieu ,  étroite  ,  et  les  deux  autres,  beaucoup  plus  grandes 
et  arrondies /placées  sur  les  côtés.  Dessous  sans  taches.— 
Long.  :  g  millim.  —  D'Alger. 

M.  Lucien  Buquet  nous  a  adressé ,  pour  le  Magasin  de 
Zoologie ,  la  description  et  la  figure  d'un  nouveau  genre  de 
Coléoptère ,  voisin  des  Lucanes  et  surtout  des  Lamprimes,  au- 
quel M.  le  comte  Dejean  a  donné  le  nom  àHOrthognathiis  ^ 
dans  sa  collection.  Comme  ce  nom  est  employé  par  M.  Schon- 
herr,  dans  son  grand  ouvrage  sur  les  Curculionites,  t.  IV, 
part.  2,  pag.  8i5,  M.  Buquet  a  été  obligé  d'en  donner  un 
autre  au  genre  qui  nous  occupe. 

Genre  Sphénognathe  5  Sphœnognathus  ,  Buquet. — Mandi- 
bules trois  fois  plus  longues  que  la  tête  chez  les  mâles ,  très- 
courtes  dans  la  femelle,  droites,  dentées  en  scie  au  côté  in- 
terne ,  anguleuse  et  terminées  par  un  crochet.  Antennes  de 
dix  articles ,  le  premier  aussi  long  que  les  suivans  réunis  ,  le 
second  très-court ,  les  troisième  et  quatrième  cylindriques , 
plus  longs,  les  suivans  en  feuillets  épais  disposés  en  manière 
de  peigne,  etc. 

«y.  prionoides  ,  Buquet.  Dej. — S .  castaneus  capite  thorace^ 
que  subrugosis ,  lateribus  cupreo^œneis ;  elj-tris  corrugatls  y 
tibiis  anlicis  spinosis  ^  posllcis  fiavis  :  antennls  tarsisque  ni^ 
gro-ptcm,— Long.  :  37  mill.  Larg.  :  i5  mill.  Hab.  la  Nou- 
velle-Grenade en  Colombie. 

La  description  plus  détaillée  et  la  figure  de  cet  insecte  pa- 
raîtront dans  un  prochain  cahier  du  Magasin  de  Zoologie. 
Note  monographique  sur  le  genre  Tesserocère  ,  Tesserocerus 
de  Saunder,  par  M.  GuÉrin-Méneville. 

Dans  un  mémoire  sur  quelques  nouvelles  espèces  de  Coléo- 
ptères de  Monte-Vidéo,  inséré  dans  le  troisième  cahier  des 
Transactions  de  la  Société  Entomologique  de  Londres  pour 
l836  ,  M.  Saunder  fait  connaître  ,  sous  le  nom  générique  de 
Tesserocerus,  une  espèce  de  Platypus  fort  extraordinaire  par  la 
forme  de  son  antenne,  et  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Platypus 
(  Tesserocerus)  insignis  en  la  figurant  à  la  pi.  i4  >    fig.  6. 

Nous  n'avions  pas  encore  re^u  ce  3«  cahier  des  Tansactions 
^e  la  Société  Entomologique ,  lorscjue  M.  de  Spinolîl  nous  fit 


ÏRAVAtJX   INÉDITS.  loS 

parvenir,  le  il  novembre  1837,  un  mémoire  sur  un  nouveau 
genre  de  Coléoptères  ,  qu'il  nommait  Damicerus ,  et  qui  avait 
pour  type  et  espèce  unique,  \c  Damlcerus  agilis ,  Spinola. 
Ce  mémoire  nous  élant  adressé  pour  être  pulsiié  dans  notre 
Magasin  Zoologique ,  nous  fîmes  graver  la  planche  qui  rac- 
compagnait ,  mais  des  circonstances  indépendantes  de  notre 
volonté  nous  ont  empêché  de  le  faire  paraître,  ce  dont  nous 
devons  nous  applaudir  pour  M.  de  Spinola  et  pour  nous,  puis- 
que ce  retard  involontaire  nous  a  permis  de  recevoir  le  mémoire 
de  M.  Saunder  et  d'éviter  un  double  emploi  de  noms  généri- 
ques et  spécifiques,  le  genre  Tesserocerus ,  publié  en  i836, 
par  M.  Saunder,  étant  le  même  que  le  genre  Damicerus  de 
M.  de  Spinola  ,  dont  la  description  nous  a  été  envoyé  le  1 1 
novembre  iSS-y. 

Il  résulte  de  tout  cela  que  le  nom  de  Tesserocerus  doit  être 
conservé,  quoique  M.  de  Spinola  ait  établi  son  genre  Dami- 
cerus sans  connaître  le  travail  de  Tentomologiste  anglais.  Ce- 
pendant, comme  le  mémoire  de  M.  de  Spinola  est  des  plus 
intéressans,  comme  il  offre  plus  de  détails  et  que  sa  figure  est 
meilleure,  nous  le  publierons  dans  le  Magasin,  en  ajoutant  en 
appendice  la  description  de  quatre  espèces  nouvelles  que  nous 
avons  trouvées  dans  les  collections  de  Paris.  Voici ,  en  atten- 
dant ,  la  liste,  avec  une  courte  diagnose,  des  cinq  espèces  qui 
composent  actuellement  ce  genre. 

Tesserocère,  Saunder.  (  Damicerus  ,  Spinola.  ) 
Ce  singulier  genre  de  Coléoptères  xylophages  est  voisin  des 
Platypus^  mais  il  s'en  dislingue  surtout  par  ses  antennes ,  dont 
le  premier  article  à  un  grand  prolongement  arqué  et  frangé, 
dépassant  de  beaucoup  le  second  article  et  les  suivans ,  par 
Tabsence  des  cavités  latérales  du  corselet  et  par  des  tarses  Irès- 
longs,  de  cinq  articles  ,  ayant  une  rangée  d'épines  qui  garnit 
supérieurement  le  premier  article ,  en  remplacement  de  la 
frange  qui  manque  au  bord  inférieur, 

I .  T.  insignis ,  Saund.  {Damicerus  agilis ,  Spînol.)  Trans. 
Ent.  Soc.  i836  ,  t.  I ,  pag.  i55  ,  pi.  i4»  fig-  6.  —  Long  de  8 
mill.  :  large  de  près  de  2  mill. — Corps  fauve ,  velu.  Pattes  plus 
pâles.  Tête,  deuif  taches  sur  le  corselet,  extrémité  des  élj^trç* 


'ieS  TRAVAUX   INÉDITS. 

et  genoux  noîrs.  Prolongement  du  premier  article  des  antennes 
plus  long  que  leur  base  ,  un  peu  épaissi  au  bout.  Eljtres  ayant 
trois  côtes  arrondies  et  peu  élevées,  partant  de  leur  base  ,  se 
prolongeant  au-delà  de  Textrémité,  qui  est  brusquement  tron- 
quée ,  et  formant  une  couronne  de  six  épines.  —  Cet  insecte 
vient  du  Brésil.  C'est  probablement  le  D.  melanocephalus  à\x 
Catalogue  de  M.  Dejean. 

2.  T.  hihamatus  ^  Guér.  [Denticornis?  T)e].)  —  Long.: 
8  mill.  Larg.  :  2  mill.  \f^,  —  Corps  fauve  avec  les  pattes  plus 
pâles.  Tète,  dessus  du  corcelet  en  entier,  extrémité  des  éljtres 
et  genoux  noirs.  Prolongement  du  premier  article  des  antennes 
plus  court  que  leur  base,  terminé  presque  en  pointe.  Elytres  à 
trois  cotes  arrondies,  terminées  cbacune  par  une  couronne  de 
trois  épines  saillantes ,  et  ayant  le  bord  externe  prolongé  en 
arrière  en  une  grande  dent  courbée  en  dedans.  —  Hab.  le 
Brésil.  Serait-ce  la  femelle  du  précédent? 

3.  T.  inermîs ,  Guér,  —  Long.  :  8  mill.  Larg.  :  2  1/2  mill, 
—  Entièrement  fauve  avec  les  genoux  et  Texlrémité  des  ély- 
tres  bruns.  Prolongement  du  premier  article  des  antennes 
plus  court  que  leur  base  ,  un  peu  plus  arrondi  au  bout, 
lîllytres  ayant  des  stries  de  points  enfoncés  et  de  faibles  côtes, 
presque  effacées  vers  la  base,  mieux  marquées  en  arrière  et  se 
terminant  à  la  troncature  postérieure  par  des  dents  peu  sail- 
lantes. Partie  inférieure  de  celle  troncature  aplatie  en  une  sorte 
de  lame  sans  épine.  —  DeCayenne  ,  collection  de  M.  Buquet. 

4.  T,  retusus ,  Guér.  —  Long.  ;  6  mill.  Larg.  :  2  mill.— 
D'un  brun  presque  noir  avec  le  dessous  et  les  pattes  plus  pales 
ou  d'un  fauve  testacé ,  genoux  noirs.  Prolongement  du  pre- 
mier article  des  antennes  très-court ,  dépassant  à  peine  l'in- 
sertion de  l'article  suivant  et  arrondi  au  bout.  Elytres  ayant 
cbacune  cinq  côtes  saillantes ,  prolongées  en  arrière  en  cinq 
dents  assez  aiguës,  la  dent  ia  plus  rapprochée  de  la  suture 
étant  la  plus  saillante,  troncature  postérieure  simple,  sans 
dents  ni  épines  à  la  partie  inférieure  ,  et  garnie  d'un  duvet 
jaune.  —  Du  Mexique  ,  collection  de  M.  Gory.  ^ 

5.  T.  affinîs ,  Guér.  —  Long.  :  6  mill.  Larg.  un  peu  plus 
de  2  mill.  —  Presque  entièrement  semblable  au  précédent , 


TRAVAUX   INÉDITS.  lO^ 

maïs  un  peu  plus  épais  ,  il  n'en  diffère  que  par  la  troncature 
postérieure  de  chaque  élylre ,  qui  offre  inférieurement  une 
large  dent  tronquée  obliquement  et  très-sSillante  ;  il  n'y  a  pas 
de  duvet  jaune  comme  au  précédent.  —  Du  Mexique  ,  coll. 
de  M.  Gory. 

Chez  ces  deux  espèces  le  prolongement  du  premier  article 
de  l'antenne  est  si  court ,  qu'on  pourrait  les  considérer  comme 
établissant  le  passage  aux  vrais  Platjpus  chez  lesquels  ce  pro- 
longement n'existe  plus. 

Sur  le    nouveau  genre  Piezorhopale  ,   Piezorhopalus  ^   par 
M.  Giiêrin-Ménevil'.e. 

Ce  nouveau  genre  est  très-voisin  des  Tomicus  ,  Latr.  (Règ. 
animal ,  t.  Y  ,  p.  92  ),  mais  il  en  diffère  par  ses  antennes  qui, 
au  lieu  d'être  beaucoup  plus  courtes  que  le  corselet,  com- 
posées d'une  base  ,  puis  de  cinq  ou  six  petits  articles  courts  , 
ipais  très  distincts,  et  d'une  massue  large,  plate  et  moins 
longue  que  la  base,  sont  au  moins  aussi  longues  que  le  thorax, 
formées  seulement  d'un  grand  article  basilaire  renflé  vers  le 
tout ,  de  deux  très-petits  articles  triangulaires  et  d'une  grande 
et  large  massue  aplatie ,  au  moins  aussi  longue  que  la  base. 
Cette  conformation  d'antennes  ne  se  rencontre  chez  aucun  des 
genres  connus  ,  comme  on  peut  le  voir  en  examinant  la  pi.  40 
de  notre  Iconographie  du  Règne  animal.  Nous  ne  connaissons 
qu'une  espèce  de  ce  genre,  elle  se  trouve  au  Brésil  et  nous  a 
été  communiquée  par  M.  Buqnet. 

Piezorhopalus  nitidulus  ,  Guér.  —  Long.  :  7  mill.  Larg.  : 
5  mill.  —  Cylindrique  ,  noir  ,  très-luisant.  Prothorax  plus 
long  que  large,  arrondi  en  avant ,  finement  ridé  en  dessus,  ces 
rides  augmentant  de  force  en  avant  et  formant  des  rugosités  et 
des  aspérités  assez  fortes  sur  la  partie  qui  recouvre  la  tête. 
Tcte  entièrement  cachée,  a  mandibules  saillantes,  fortes, 
triangulaires  et  faiblement  Iridentées  en  dedans.  Antennes 
grandes ,  leurs  trois  premiers  articles  rouges  ,  la  massue  noi- 
râtre avec  de  longs  cils  fauves  en  dedans.  Elytres  très-lisses  et 
luisantes  ,  un  peu  plus  longues  que  le  corselet ,  tronquées  obli- 
quement à  partir  du  milieu  de  leur  longueur,  avec  les  bords 
de  cette  coupure  un  peu  relevés  et  armés  chacun  d'une  forte 


|08  ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX. 

deut  au  milieu.  Pattes  noires,  luisantes,  avec  les  tarses  fauves, 
courts,  à  articles  entiers  et  minces.  Jambes  antérieures  armées 
au  côté  externe  de  ^inq  à  six  dents  qui  sont  plus  fortes  vers 
rexlrémité.  —  Du  Brésil. 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Atlas  méthodique  des  catiers  d'histoire  naturelle  a^îoptés 
par  le  Conseil  royal  de  l'Iustruclion  publique  ,  ou  introduc- 
lion  à  toutes  les  zoologies ,  par  M.  Achille  Comte,  profes- 
seur d'histoire  naturelle^  à  l'Académie  de  Paris ,  chef  de 
bureau  des  compagnies  savantes  et  des  affaires  médicales  au 
ministère  de  l'instruction  publique. — In-4°  de  i5  pag.  à  2 
colonnes  et  de  10  planches  avecleur  explication.  Paris,  i838j, 
au  bureau  du  Dictionnaire  d* Histoire  naturelle,  rue  Saint- 
Germain-des-Prés ,  4» 

Poursuivant  ses  louables  efforts  pour  répandre  la  connais- 
sance de  l'histoire  naturelle,  M.  Achille  Comte  vient  de  doter  la 
jeunesse  studieuse  d'un  ouvrage  qui  sera  bientôt  entre  les  mains 
de  tous  les  élèves ,  car  il  leur  facilitera  singulièrement  l'étude 
de  la  zoologie. 

Dans  des  considérations  générales  écrites  avec  une  grande 
clarté  et  mises  à  la  portée  des  jeunes  gens  ,  M.  Achille  Comte 
montre  d'abord  le  but  élevé  de  l'étude  de  l'histoire  naturelle, 
qu'on  pourrait  définir  ,  dit-il ,  l'intelligente  contemplation  des 
œuvres  de  Dieu  ;  il  donne  ensuite  une  idée  sommaire  des  fonc- 
tions de  la  vie  ,  il  fait  connaître  l'organisation  comparée  des 
animaux  et  enfin  leur  classification ,  en  suivant  la  méthode  de 
notre  célèbre  Cuvier.  Toutes  ses  explications  sont  rendues 
plus  claires  et  plus  faciles  a  bien  comprendre,  par  des  figures 
gravées  sur  bois  et  abondamment  répandues  dans  le  texte; 
enfin,  l'ouvrage  est  terminé  par  cinq  grands  tableaux  offrant 
la  classification  générale  des  animaux ,  éclairée  par  un  grand 
nombre  de  figures,  et  celle  des  quatre  grands  types ,  les  ani^ 
maux  vertébrés ,  les  mollusques  ,  les  articulés  et  les  rayonnes» 
Les  figures  dont  ces  cinq  tableaux  sont  remplis,  empruntées 
aux  meilleurs  ouvrages  de  notre  époque,  sont  choisies  avec 
^n  grand  disçerDcment  et  ténjoignent  des  profondes  connais- 


ANALTStS   ft'oUVftAÔES   NOtJVEAtJt.  IÔQ 

sfttiCcs  àc  Taiiteur,  qui  a  montré  aux  jeunes  élèves  les  vrais 
types  des  classes  fondées  par  Cuvier.  Ces  gravures  sont  exécu- 
tées avec  une  fidélité  ci  une  perfection  remarquables ,  comme 
on  peut  le  voir  par  les  figures  suivantes,  extraites  de  l'ouvrage 
de  M.  Achille  Comte  et  représentant ,  la  première  ,  une  es- 
pèce nouvelle  d'un  genre  fort  rare ,  que  nous  avons  publiée 
dans  notre  Iconographie  du  Règne  animal,  sous  le  nom  d'jp— 
rjrchte  du  Duç^aucel ,  et  la  seconde  une  belle  et  rare  espèce  du 
genre  Allocère,  publiée  par  M.  Gory  dans  les  Annales  de  la 
Société  Entomologique  de  France. 


Érichie.  stomapodes.  Alloclre.  Coléoptères, 

Quoique  si  riche  en  figures ,  Touvrage  de  M.  Achille  Comte 
a  pu  être  livré  à  un  prix  très-modique  ce  qui  est  encore  uu 
élément  de  succès  que  les  jeunes  gens  apprécieront. 

(G.-M.) 

Études  SUR  l'ovologie,  fragment  de  philosophie  naturelle, 
par  G.  Grimaud  du  Caux,  avec  5  pi. — Paris,  au  bureau  du 
Dictionnaire  pittoresque  d'histoire  naturelle ,  et  chez  Bail- 
lière.  Prix  :  3  fr. 

Ce  tilre  modeste  d'Etudes  et  âefragmens,  cache  Tun  des 
écrits  les  plus  piquans  et  les  plus  remarquables  qui  soient 
sortis  de  la  plume  de  M.  Grimaud  de  Caux  ,  dont  les  travaux 
littéraires  rappellent  si  heureusement  la  clarté  et  la  précision 
des  écrits  de  Cuvier  et  de  M.  Arago,  qu'il  semble  chercher  à 


1|^  ANALYSES   d'ouvrages  NOUVEAUX. 

prendre  pour  modèles.  C'est  ce  dont  il  est  facile  de  juger  par 
rcxtrait  suivant  que  nous  copions  textuellement  et  qui  contient 
une  analyse  succincte  des  matières  importantes  qu'il  a  traitées. 
«  Ayant  été  chargé  par  les  éditeurs  du  Dictionnaire  pittores- 
que d'histoire  naturelle  de  rédiger  le  mot  0^'ologie  ,  je  me  suis 
trouvé  en  présence  de  l'une  des  questions  les  plus  importantes 
de  la  philosophie  de  la  nature.  C'est  que  celte  question  ,  en 
effet,  n'intéresse  pas  uniquement  la  science  et  ceux  qui  la  cul- 
tivent ;  les  conséquences  à  en  déduire  ont  un  rapport  immédiat 
et  très-prochain  avec  les  doctrines  les  plus  élevées  de  l'ordre 
social.  Dans  un  pareil  état  de  choses ,  je  me  suis  demandé,  si 
je  devais  me  borner  à  une  exposition  pure  et  simple  des  faits 
acquis,  laissant  au  lecteur  le  soin  de  conclure  selon  son  intel- 
ligence et  ses  impressions  particulières  ;  ou  bien  ,  si ,  en  racon- 
tant les  faits ,  il  m'était  permis  de  conclure  moi-même  et  de 
les  interpréter  à  ma  f^çon.  Après  bien  des  hésitations,  dont  le 
motif  principal  était  la  crainte  de  mon  insuffisance  dans  un 
travail  pour  lequel  je  n'avais  point  l'appui  d'études  antérieures 
spéciales,  c'est  *e  dernier  parti  que  j'ai  embrassé. 

J'ai  étudié  !a  question  sur  toutes  ses  faces  comme  un  homme 
qui  veut  l'apprendre;  j'ai  demandé  à  tous  ceux  qui  s'en  étaient 
oncupés  avant  moi ,  un  compte  exact  et  précis  des  acquisitions 
dont  la  science  leur  était  redevable  ;  j'ai  analysé  tous  leur  tra- 
vaux ;  j'ai  admis  ou  rejeté  leur  conclusions  selon  qu'elles  me 
paraissaient  convenantes  ou  hasardées  ;  enfin  j'ai  interprête 
moi-même,  très-souvent  avec  timidité  ,  mais  quelquefois  aussi 
avec  assurance  ,  les  faits  qui  m'ont  paru  prédominans  dans  un 
sujet  au&si  vaste  et  aussi  compliqué  ,  et  il  est  résulté  de  ce  tra- 
vail une  doctrine  qui ,  à  défaut  de  tout  autre  mérite ,  a  du 
moins  celui  de  la  netteté  et  (  je  demande  la  permission  de  ré- 
péter le  mot  que  d'autres  ont  dit)  de  l'élévation. 

La  première  partie  de  ces  Études  sur  l'O^ologie  se  compose 
d'un  aperçu  concernant  la  théorie  des  générations  spontanées. 
En  affirmant  avec  Guvier  et  une  foule  d'autres  qu'il  n'y  a  point 
d'être  doué  de  la  viequine  soit  descendu  d'un  parent,  il  fallait 
bien  couler  à  fond  la  doctrine  de  ceux  qui  prétendent  que  tous 
les  êtres  qui  peuplent  le  globe  se  sont  formés  eux-mêmes , 


m 

sans  autre  cause  délcrminante  que  la  renconlre  fortuite  de 
leurs  él<?mcns  consliluans  répandus  de  tout  temps  dans  l'es- 
pace. Les  raisons  que  j'ai  trouvées  ,  les  expériences  invoquées 
dont  j'ai  fait  voir  la  futilité,  m'ont  amené  à  conclure  comme 
Cuvier;  mes  lecteurs  jugeront  si  ma  conviction  à  cet  égard  est 
erronée  ou  si  elle  doit  entraîner  la  leur.  Je  ferai  observer  seu- 
lement ici  que  les  choses  ,  relativement  à  la  naissance  des  ôtres, 
se  passant  aujourd'liui  d'nne  façon  difFérenle  de  celle  dont 
elles  se  seraient  passées  au  commencement,  d'après  le  système 
opposé  i\  celui  de  Cuvier  et  au  mien  ;  il  paraîtra  toujours  plus 
rationnel  à  un  esprit,  dégagé  de  tout  préjugé  systématique,  de 
penser  qu'elles  se  sont  constamment  passées  de  la  même  ma- 
nière ;  et,  en  effet,  llmagination  a  besoin  de  faire  un  effort 
pour  concevoir  qu'elles  aient  pu  se  passer  autrement. 

La  seconde  paitie  comprend  une  théorie  complète  de  la  for- 
mation de  l'œuf.  El  ici  je  ne  puis  m'empêcher  de  gémir  sur  la 
négliii;cnce  que  les  savans  apportent  en  général  dans  la  rédac- 
tion de  leurs  écrits.  Depuis  qu'on  parle  d'ovologie  et  d'embryo- 
génie ,  on  a  fait  de»  cours,  on  a  imprimé  des  livres,  on  a 
publié  des  mémoires  ;^  on  s'est  associé,  qui  deux  ,  qui  trois  , 
les  uns  pour  entendre,  tes  autres  pour  écouter  soi-disant  et 
pour  transcrire  :  et,  malgré  tant  dfé  soins,. tant  d'empresse- 
ment, et,  il  faut  bien  le  reconnaître,  tant  de  fatigues,  l'a 
science  ovologique  est  encore  un  cahos ,  qu'on  ne  débrouille 
qu'avec  la  plus  grande  peine  ,  lorsqu'on  parvient  à  le  débrouil- 
ler. Pour  mon  compte,  j'ai  sué  plus  d'*une  fois  à  celte  tache  , 
et  s'il  me  fallait  recommencer  sur  nouveaux  frais;  j'y  renon- 
cerais certainement.  Ceci  est  un  malheur  pour  la  science  ;  c'est 
de  robscurité  des  livres  que  proviennent  tant  d'idées  fausses 
et  saugrenues,  tant  de  propositions  mal  sonnantes  et  ridicules 
qui  se  répètent  dans  un  certain  monde  et  qui  édifient  quel- 
quefois fort  mal  le  public  sur  le  compte  de  la  science  et  des 
savans.  Est-il  donc  impossible  d'élre  clair?  je  soutiens  que 
non  ,  je  soutiens  même  qu'il  est  impossible  de  ne  pas  l'être  à 
quiconque  le  veut  bien.  Ce  qui  est  difficile,  véritablement, 
c'est  d'être  conséquent ,  c'est  d'avoir  une  raison  ferme  et 
droite  assise  au  gouvernail,  quand  on  veut  embarquer  soa 


Î12  ANALYSE  D  OUVRAGES  NOUVEAUX. 

imagination  sur  le  courant  des  explica lions  hypolKétîques  et 
qu'on  criiinl  de  se  laisser  aller  à  la  dérive  ;  voilà  la  véritable 
difficulté. 

Au  lieu  de  cela ,  qu'un  jeune  observateur  rencontre  par 
hasard  un  fait  nouveau  (  et  notez  ici  que  les  faits  nouveaux 
sont  presque  toujours  venus  par  hasard  pendant  qu'on  cher- 
chait autre  chose  )  ,  voilà  tout  à  coup  sa  tète  qui  se  monte,  son 
imagination  qui  fermente;  comme  Archimède ,  il  sort  tout  nu 
de  son  bain  pour  crier  dans  la  rue  :  je  l'ai  troui'é,je  Vai 
trouifé  ! 

Calmez  votre  tête ,  jeune  homme  :  laissez  refroidir  votre 
cerveau ,  vous  avez  le  transport  :  attendez  pour  écrire  que 
vous  sojez  de  sens  rassis ,  et  si  vous  êtes  trop  pressé ,  faites- 
vous  ouvrir  la  veine.  Mais  au  nom  des  dieux ,  pour  l'intérêt 
de  la  science ,  s'il  est  vrai  que  vous  lui  portiez  un  véritable 
intérêt ,  pour  votre  intérêt  prrticulfer  ,  laissez-là  votre  plume, 

jusqu'à  ce  que  la  fièvre  soit  passée Conseils  inutiles!  le 

voilà  parti ,  il  fait  des  mémoires ,  il  compose  des  livres ,  il 
veut  reconstruire  le  monde  entier.  Il  n'est  pas  encore  maître 
et  il  parle  de  disciples  ;  vous  verrez  qu'il  en  trouvera.  Avant 
Panurge  les  moutons  sautaient  à  la  file  quand  le  premier  avait 
franchi  le  fossé.  Les  entendez-vous  maintenant  s'écrier  :  la 
science  n'était  pas  faite ,  c'est  de  nous  qu'elle  va  dater.  Déjà 
ils  parodient  le  langage  de  Bossuet ,  en  parlant  de  leur  maître  : 

un  homme  s'est  rencontré  ^  disent-ils Au  milieu  de  tout  ce 

vacarme,  dites-moi  où  est  la  science;  la  montagne  a  enfanté 
une  souris. 

J'avoue  qu'au  premier  abord  tout  ce  bruit  que  j'entendais 
faire  à  propos  d'une  vésicule  m'avait  étourdi  ;  j'ai  eu  besoin 
de  me  remettre.  Puis,  quand  j'ai  eu  rassemblé  mes  idées,  quand 
je  les  ai  tirées  au  clair  ,  je  me  suis  aperçu  que  tout  était  comme 
auparavant  et  que  la  science  n'avait  pas  fait  un  pas  de  plus. 
J'ai  dit  franchement  ce  qu'il  en  était  sans  hésitation  et  sans 
ménagement  pour  les  intéressés  de  toute  sorte  ,  persuadé  qu'en 
fait  de  science  ,  lorsqu'on  veut  réellement  être  utile  ,  i'  faut 
savoir  prendre  son  parti  pour  la  vérité  sans  se  préoccuper  de 
susceptibilités  parliculères  ni  de  doctrines  (académique. 


ii3 

Danj  la  troisième  partie  de  ces  études  je  me  suis  borné  au 
rôle  d'historien,  j'ai  ram.assé  tous  les  faits  relatifs  a  Tembryo— 
logie.  Malheureusement  ici  la  science  est  encore  moins  com- 
plète que  partout  ailleurs ,  et  il  y  règne  une  telle  confusion 
qu'il  est  impossible  de  s'y  reconnaître.  Cette  confusion  est  due 
surtout  à  une  fureur  de  néologisme  déplorable  au  dernier  de- 
gré. Si  je  n'ai  pas  tiré  de  conclusion  générale ,  c'est  que  les 
matériaux  que  j'ai  rassemblés  ne  m'ont  paru  ,  ni  assez 
complets^  ni  assez  concordans  pour  en  motiver.  J'ai  l'espoir 
toutefois  que  la  peine  que  je  me  suis  donnée  sera  profitable  à 
d'autres ,  qui  avec  plus  de  loisir  et  sans  doute  aussi  plus  d'ap- 
titude ,  sauront  lier  entre  eux  les  résultats  acquis ,  élargir  le 
champ  de  l'observation  ,  qui  m'a  paru  fort  rétréci  pour  un  pa- 
reil sujet,  et  le  féconder  par  des  idées  nouvelles. 

Au  demeurant,  il  n'y  avait  point  d'ouvrage  systématique 
embrassant  sous  un  seul  point  de  vue  les  trois  ordres  de  faits 
rassemblés  dans  cet  écrit.  J'ai  cherché  à  remplir  cette  lacune  ; 
j'ai  fait  mon  travail  avec  conscience ,  mais  surtout  avec  une 
parfaite  indépendance  d'esprit ,  et  j'espère  qu'on  me  tiendra 
compte  de  ces  deux  qualités  ,  quelque  disposé  que  l'on  puisse 
être  à  me  refuser  toutes  les  autres.» 

Cette  préface  résume  parfaitement  l'ouvrage ,  qui  est  écrit 
dans  un  style  aussi  clair  et  aussi  piquant,  et  ne  peut  qu'exciter 
au  plus  hautdegré  la  curiosité  de  ses  lecteurs.  (G. -M.) 

De  là  domestication  des  animaux  ,  par  M.  Isidore  Geoffroy 
Saint-Hilaire.  (  Article  extrait  de  l'Encyclopédie  nou- 
velle. ) 

Cet  article  est  un  vrai  mémoire  plein  d'observations  philo- 
sophiques; M,  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  n'a  pas  vu  seule- 
ment dans  son  sujet,  une  simple  question  de  zoologie  appliquée, 
il  y  voit  l'une  des  plus  grandes  questions  de  la  physiologie 
générale  et  de  la  philosophie  zoologique ,  en  même  temps  qu'il 
reconnaît ,  dans  la  conquête  par  l'homme  d'être  doués  de  vo- 
lonté et  d'intelligence ,  le  fait  le  plus  caractéristique  de  la 
suprématie  de  notre  espèce ,  et  l'acte  le  plus  signicatif  de 
propriété  qu'elle  ait  jamais  accompli  sur  le  globe.  Ce  travail 
est  divisé  en  chapitres  ainsi  qu'il  suit.  Le  premier  est  con- 

8 


«4 

sacriS  à  des  noli'ons  préliminaires  sur  les  divers  mod^  àe  pos- 
session des  animaux  par  l'homme  ;  dans  le  second  ,  il  est  ques- 
tion des  divers  degrés  de  domestication  des  animaux  domesti- 
ques, et  de  leurs  divers  modes  d'utilité.  Un  autre  traite  des 
motifs  qui  ont  déterminé  la  domestication  des  espèces  animales 
présentement  asservies  à  l*homme  ;  daus  un  autre ,  Tauteur 
examine  les  variations  subies  par  les  animaux  sous  l'influence 
de  la  domesticité  ;  il  examine  ensuite  ce  qui  arrive  lorsque  les 
animaux  domestiques  retournent  à  l'état  sauvage,  il  considère 
les  connexions  qui  existent  entre  l'élude  des  animaux  domes- 
tiques et  l'anthropologie,  et  enfin  il  termine  par  l'examen  des 
progrès  qui  restent  à  accomplir  relativement  à  la  domestication 
des  animaux. 

Comme  on  peut  le  voir  par  ce  simple  énoncé  des  chapitres  , 
le  mémoire  de  TVÏ.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire  est  digne  de 
son  auteur  et  ne  peut  qu'apporter  un  grand  jour  sur  cette  ques- 
tion importante.  (  G.-M.  ) 

M,  Brandt  nous  adresse  la  note  suivante  ,  formant  une  page 
imprimée,  extraite  du  Bulletin  de  l'Académie  impériale  de 
Saint-Pétersbourg. 

Note  sdr  une  nouvelle  espèce  du  genre  Catarhactes  de 
Brisson  ;  par  M.  Brandt  (  lue  le  7  juillet  1887  ). 
iiLc  Muséum  de  l'Académie ,  outre  le  Catarhactes  antarcticus 
et  le  Catarhactes  chysocome  de  Vieillot,  qui  est  Y Aptenodytes 
chrysacome  de  Forster ,  possède  encore  une  espèce  de  ce  genre, 
qui,  par  la  figure  et  la  couleur  en  général  et  surtout  par  la  pré- 
sence d'une  huppe ,  offre  une  grande  ressemblance  avec  la 
dernière  de  ces  espèces.  Il  me  semble  donc  nécessaire,  pour 
mieux  caractériser  la  nouvelle  en  l'annonçant  préalablement , 
de  donner  non  seulement  la  diagnose  de  celle-ci ,  mais  encore 
celle  àvV  Catarhactes  chrjysocome. 

1.    Cat.  chysocome.  —  A ptenodytes  chiysocome  Forst, 

Crista  intus  nigra  ,  extrinsecus  suîphurea   auguste  in  roslri 
basi  incipiens  postice  dépendons.  Color  nigricans  in  gula  trun- 
catus.  Tectrices  caudae  superiores  omnes  dorso  concolores. 
Cat,  chrysolophus .  Nob. 

Crista  in  média  fronte  incipiens  maxima  ex  parte  e  penois 


ANALYSE  d'ouvrages  nouveaux:?  I|5 

vilellinîs  coraposita.  Color  nîgcr  in  gula  triangularîs.  Tectri— 
cum  caudae  superiorum  mediae  albido-flavicantes. 
INDICATION  of  some  new  forms  belonging  to  the  Parînae ,  par 
B.-H.  HoDGSON.  Es([.  résident  in  Népal. 

Ce  travail  forme  une  petite  brochure  |de  8  pages  in-8<* ,  im- 
primées |sur  2  colonnes  en  très-petits  caractères.  Voici  le  nom 
des  espèces  décrites  par  l'auteur  : 

1°  ^qrus  nipalensis,  Hodgsou. — 2«  Parus  major. — 3'  Pa- 
rus  (sub-genus  suthora,  Hodg.  ) ,  nipaîensis. — [f  Genus  Minla 
ignolincta  ^  Hodg.  Hab.  Népal.  — 5°  Minla  castaneceps  y 
Hodg. — Q"  Gcaws  Mesia ,  Hodg.  (sub-genus  Mesia;  sub- 
genus  JBahila  ,  sub-g.  S  if  a  ,  Hodg.  )  —  Mesia  argentauris , 
Hodg. — 7»  Bahila  calipfga^llQÙg.—S'^  Sii'a  cyanouroptera, 
Hodg. — Sii^a  nipaîensis  ,  Hodg. — 9"  Sii^a  vinipecta  ,  Hodg. 
—  10°  Sii>a  strigula,  Hodg. 

Xoutes  ces  espèces  sont  décrites  avec  détail.         (G. -M.) 

De  coleopteris  novis  ac  rarioribus  minusve  cognitis  provin- 
cise  Novocomi.  Auctore  Antonio  Comolli.  Brochure  in  8. 
de  54  pages.  Ticini  regii  iSS^. 

Dans  ce  travail,  qui  paraît  exécuté  avec  conscience  et  talent, 
l'auteur  fait  mention  de  1 19  espèces  de  Coléoptères  rares,  peu 
connus  ou  tout-à-fait  nouveaux  pourla  science.  Les  espèces  nou- 
villes  sont  décrites  avec  soin,  sous  les  noms  queleur  ont  données 
les  entomologistes  qui  les  ont  découvertes,  et  en  cela  le  travailde 
M.  Comolli  rendra  un  vrai  service,  en  fixant  cette  nomencla- 
ture de  collections  laquelle  est  et  sera  toujours  le  désespoir 
des  vrais  travailleurs,  qui  ne  se  contentent  pas  de  savoir  le  nom 
d'un  insecte  mais  qui  veulent  savoir  qui  lui  a  donné  ce  nom,  et 
dans  quel  ouvrage  il  a  été  consigné.  Les  descriptions  de  M.  Co- 
molli sont  d'une  élendue  suffisante  et  accompagnées,  comme  on 
devrait  toujours  le  faire,  d'une  comparaison  de  l'espèce  avec 
celles  qui  ont  le  plus  d'affinité  avec  elle,  pour  aider  mieux  à  la 
reconnaître  et  à  la  distinguer.  L'auteur  relève  plusieurs  erreurs 
en  rectifiant  la  synonymie  de  bon  nombre  d'espèces  et  enlre 
autres  celle  deV^pate  Dufourii  deLatraille,  insecte  que  nous 
avions  reconnu  depuis  long-temps  être  la  même  espèce  que 


ii6 

Vjépate  varia  d'Illîger,  sans  avoir  trouvé  l'occasion  cle  putlîer 
celte  observation.  (G.  M.) 

Catalogue  of  hemiptera..;. — Catalogue  des  Hémiptères  de  la 
collection  du  Rev.  F.  W.  Hope,  avec  la  description  en  latin 
des  nouvelles  espèces.  Fam.  des  S cutellerides . 
Ce  travail  paraît  constituer  une  portion  d'un  catalogue  de 
tous  les  Hémiptères,  mais  il  ne  comprend  que  la  famille  des 
Scutcllerides,  renfermant  48  genres  et  4^9  espèces.  Toutes  les 
espèces  qui  ne  sont  pas  publiées  dans  des  ouvrages  imprimés, 
sont  décrites  au  moyen  d'une  phrase  latine  assez  étendue,  dans 
im  appendice  qui  complelte  cette  première  partie.  Il  serait  à 
désirer  que  tousjles  catalogues  de  collection  fussent  traités  ainsi, 
car  alors  leurs  auteurs  pourraient  à  juste  titre  considérer  les 
noms  qu'ils  ont  donnés  à  leurs  espèces  comme  étant  entrés  dans 
le  domaine  de  la  science. 

La  première  portion  de  ce  catalogue  comprend  10  pages 
grand  in-8.  ;  elle  est  arrangée  comme  dans  le  catalogue  des 
Coléoptères  de  M.  le  comte  Dejeanj  seulement  l'auteur  a  pensé, 
d'accord  en  cela  avec  les  idées  de  M.  Silbermann,  qu'il  était 
utile  de  donner  une  petite  synonymie  des  genres.  Les  travaux 
les  plus  récens  ont  été  consultés,  comme  la  synonymie  dont 
sous  parlons  en  fait  foi. 

Nous  demanderons  à  l'auteur  la  raison  qui  l'a  déterminé  à 
adopter  le  nom  de  Pellophora  donné  par  Burmeister  à  notre 
genre  Scutlphora,  que  nous  avons  publié  dans  le  voyage  de  la 
Coquille  depuis  plusieurs  années,  au  moyen  d'une  belle  planche 
détaillée;  comme  nous  n'avons  pas  sous  les  yeux  l'ouvrage  de 
Burmeister,  nous  ne  pouvons  savoir  s'il  y  a  eu  une  raison 
pour  faire  ce  changement,  car  ce  ne  peut  pas  être  l'anté- 
riorité de  publication  puisque,  dans  ce  cas,  l'on  aurait  eu  tort 
d'adopter  notre  nom  de  Megymenum  qui  a  été'  publié  en  même 
temps  au  moyen  des  mêmes  planches. 

La  partie  descriptive  des  espèces  nouvelles  nous  a  paru  faite 
avec  beaucoup  de  soin  ;  il  y  a  des  rectifications  au  catalogue  qui 
précède,  ainsi  l'auteur  a  reconnu  que  le  nom  de  Platycephala 
Lap. ,  qu'il  avait  adopté,  ne  peut  rester,  car  il  est  employé  par 
Maigen  pour  un  genre  de  Diptères,  il  le  remplace  par  celui  de 


«»7 

Plataspis  et  en  cela  nous  croyons  qu'il  a  eu  tort,  à  moins 
qu'il  n'ait  quelque  bonne  raison  à  donner,  car  ces  mêmes  in- 
sectes ont  reçu  quatre  autres  noms  de  divers  auteurs,  et  il  était 
bien  plus  simple  de  choisir  le  plus  ancien  pour  n'en  pas  créer 
encore  un  nouveau. 

Dans  le  genre  Callidea  nous  voyons  plusieurs  espèces  que 
nous  avons  fait  connaître  depuis  long-temps  dans  le  voyage  de 
la  Coquille.  Enfin  nous  signalerons,  comme  une  bonne  chose, 
la  conservation  du  genre  Pentotama  dans  toute  son  étendue, 
et  divisé  en  groupes  dont  quelques  uns  se  rapportent  aux  gen-r 
res  Cymex^  Asopus,  Tropicoris,  Eurydema^  Jalla,  Arma  et 
Platycoris  de  Laporte,  Burmeister,  Hahn  et  nous-mêmes. 
Nous  ne  pouvons  trop  encourager  M.  Hope  à  continuer  son 
utile  travail  et  nous  engageons  tous  ceux  qui  voudront  faire 
les  catalogues  de  leurs  collections  à  l'imiter.  (G.  M.) 

Description   d'une   nouvelle   espèce   de    Boletopliage  ^    par 

M.  Wesmael.  (Bulletin  de  l'Acad.  roy.  de  Bruxelles,  i836, 

t.  m  ,  p.  lia,  pi.  4 ,  %.  «  >  ^ ,  ^»  ) 

Boletaphagus  gibbifer.  —  Piceo-Niger.  Palpîs  et  antennis 
rufis ,  pedibus  rofo-piceis  ;  prothorace  elytrisque  gibbosis, 
tuberculatis  ,  marginibusexplanato-dilalatis ,  crenulatis  ;  ver-t 
tice  cornubus  duobus  erectis,  clavatis  ,  basi  connatis,  armato. 

Cet  insecte  a  été  trouvé  à  Java ,  M.  Wesmael  le  décrit  en 
détail  et  en  donne  une  figure  grossie.  (G.-M.) 

Transactions  of  the  Natural  hislory  society  of  Hartford.  — 

Transactions  de  la  Société  dihistoire  naturelle  d'Hartfordi 

—Hartford,  i838,in-8^ 

Les  naturalistes  de  la  ville  d'Arlford  ,  dans  les  États-Unis  , 
ont  fondé  une  société  qui  publie  l'ouvrage  dont  nous  rendons 
compte.  Le  premier  cahier  seul  nous  est  parvenu  ,  il  est  occupé 
en  grande  partie  par  un  discours  d'ouverture  prononcé  par 
M.  Samuel  Farmar  Jarvis ,  président ,  et  par  un  mémoire  dont 
voici  le  titre  : 

Caracteristc  of  some  ,  etc.  Caractères  de  quelques 
Insectes  Coléoptères  de  l'Amérique  ,  et  description  de  quel- 
ques autres  qui  paraissent  nouveaux  et  qui  font  partie  de 


fi8  kNAWSÉs  ^'ouvrages  nouveaux; 

la  collection  de  M.  Abraham  Alsey,  par  T.-W.  Harkis,  biblio- 
thécaire de  l'Université  d'Harvard ,  le  23  décembre  i835. 

Dans -cet  article,  qui  est  accompagné  d'une  planche  gravée 
et  coloriée ,  M.  Harrîs  donne  la  description  de  27  Coléoptères 
de  la  collection  de  M.  Halsey ,  dont  la  plupart  sont  publiés 
par  Palissot  de  Beauvois  ou  par  Say ,  et  il  s'attache  plus  spé- 
cialement à  faire  coùhaîtrë  cèiix  qu'il  ciroît  nouveaux.  Noiis 
allons  indiquer  lés  espèces  connues  dont  Tauteur  â  donné  des 
descriptions  nouvelles  et  reproduire  la  diagnose  de  celles  qu'il 
considères  comme  inédites. 

I.  Clwina  ^^maculatà,  Pal.  Bauv.  Bipustuîata,  Fao. 
2,  CUvina  sphœricollis,  3.  Chïœnîus  œstivus?  4»  Colymbetes 
stagninus.  5.  Col,  glyphicus.  6.  Oxytelus  rugosuTus?  y.  Ta- 
ckyporus  mœstùs,  de  Say.  8.  Eïàtér  tnilitàris  ,  Hams ,  pi.  î  > 
fig.  1 .  —  Noir ,  élytres  blanchâtres ,  le  côlé  extérieur  et  les  ta- 
ches suturales  lioires.  —  Long.  :  3b/ 100  de  pouce. 

g.Elater  rûbricollis  yllerhsi ,  i^erticinus,  Bauvois.  10.  EuC' 
nemis  iriangularis ^  Say,  Longulus^  Dej.n.  Lafnpjrris  nigri- 
cans ^  Say.  13.  Lampyris  decipiens ,  Harris,  pi.  1,  fig.  2.  — 
D'un  noir  brunâtre  ou  fauve  ;  bords  latéraux  dilatés  du  thorajiî 
rosacés  ou  d'un  roux  sanguin ,  le  bout  de  l'abdomen  sànâ  tàchfe. 
—  Long.  :  22  à  26/100  de  pouce.  i3.  Anobiumpeltatutn ,  Har- 
ris. D'un  brun  rOugâtre,  soyeux;  corselet  tranisvei'se  légère- 
ment caréné  au  milieu  de  là  basé;  stries  des  élytrës  saiis  poiiil^;; 
fines  et  peu  profondes,  —  Long,  :17  a  18/10O  de  pouce. 

14.  Hlster  ohtusatus,  Harrîs,  pi.  i,  fig.  3,{Hister  um'co- 
lor  ?  Say.)  —  Noir,  sans  taches  ;  tête  avec  deux  strieè  latérales 
entières;  chaque'étui  faiblement  denté  au  milieu  de  la  bas'e, 
transversalement  ponctué  au  bout,  avec  une  strie  marginale 
entière ,  obliquement  raccourcie  à  l'épaule ,  quatre  antières  et 
deux  dorsales  courtes  ;  jambes  antérieures  très-dentées  sur  le 
côté  intérieur.  —  Long.  :  36/ 1002  de  pouce. 

i5.  Trox  capillaris  ^  Say.  16.  Tanymecus  lacœna,  Herbst* 

17.  Centrinus?  dilectus ,  Harris ,  pi.  i,  fig.  4.  —  Ponctué  , 

à  écailles  cuivreuses  ;  écusson  blanchâtre  ,  le  troisième  article 

des  antennes  deux  fois  aussi  long  que  le  quatrième.  —  Long.  : 

20/100  de  pouce. 


ANALYSES  D  OUVRAGSS  NOUVEAUN.  1  ig, 

18.  Cenirinus  sut  or  ,  Harris  ^  pi.  i,  lig.  5.  — Noir,  ponc- 
tué ;  écusson  avec  des  écailles  linéaires  blanches,  et  celles  du 
corps  jaunâtres  ;  troisième  et  quatrième  articles  des  antennes 
plus  courts  ensemble  que  le  second  ,  presque  égaux.  — Long.^ 
la  trompe  déduite  ,  g/100  de  pouce. 

19.  Tomicus  P  pusillus ,  Harris.  —  D'un  ehâtain  sombre  j 
Icle  avec  des  poils  raides  ;  corselet  tubercule  en  avant,  le  pen- 
chant postérieur  des  élytres  scabreux  et  poilu  ;  antennes  et 
pieds  d'un  jaune-miel.  — ^  Long.  6/ 100  de  pouce. 

20.  Prionus  elongatus ,  Harris  ,  pi.   1,  fig.  6. — D'un  brun— . 
marron,  presque  glabre,  corselet  tridenté ,  les  deux  dernier» 
articles  des  palpes  maxillaires  presque  égaux  ;  poitrine  poilue 
dans  Tun  et  l'autre  sexe.  —  Long,  :  i  pouce  12/100  de  pouce. 

21.  Cl/tus  nobilis ,  Harris,  pi.  1,  fig.  7  —  Noir;  corselet 
sans  taches  ;  chaque  étui  avec  une  large  tache  jaune  à  la  base  9 
une  autre  petite  sur  la  marge  extérieure  ,  derrière  l'épaule  y 
une  plus  large  avant  le  milieu ,  une  transversale  légèrement 
arquée,  une  bande  relevée  en  travers,  au  milieu  et,  entre 
celle- cij  et  le  bout,  deux  lâches  réunies  transversalement.  — 
Ijong.  :  80  à  90/100  de  pouce. 

22.  Stenocorus  ?  Unearis ,  Harris,  pi.  1 ,  fig.  8.  —  Testacé  , 
él jtres  plus  pales  ,  linéaires  et  allongées ,  presque  acuminées 
l'une  et  l'autre  ;  antennes  poilues  ;  corselet  non  épineux  ,  subi- 
tement rétréci  en  arrière.  —  Long.  :  44  ^  57/100  de  pouce. 

23.  Lamia  (  Acanthocinus  ?  )  obsoleta,  Oliv.  —  24.  Lamia 
{  M esosa  )  fascicularis y  barris,  pi.  1,  fig.  9,^^ — Corselet 
blanc  ;  élytres  d'un  blanc  pâle  varié  de  taches  obscures  et  de 
points  élevés  fascicules,  blanches  à  la  base,  avec  une  bande 
oblique  blanchâtre  au«delà  du  milieu.  Long.  :  35/iOO  de 
pouce. 

25.  Molorchus  mellitus ,  Say.  —  26.  Cryptocephalus  ca^ 
nelliis  ?  Fab. ,  Harris ,  pi.  i ,  fig.  10.  —  Roux  ;  antennes  et 
tarses  fauves  ;  élytres  noires ,  avec  une  grande  marge  exté- 
rieure d'un  testacé  roux.  —  Long.  :  17  19/100  de  pouce. 

27.  Galeruca  (  Adimonla  )cristata ,  Harris,  pi.  i  ,  fig  1 1» 
—  Noire  ;  corselet  roux  ,  avec  un  disque  noir  et  deux  taches 
impressionnées;  élytres  à  bords  dilatés ,  une  ligpe  latérale  éle» 


120  ANALYSE   d'ouvrages   NOUVEAUX; 

vëe  et  une  courte  enfoncée  —  Long,  :17  a  ig/ioo  de  pouce," 
Toutes  ces  ces  descriptions  ,  même  celles  des  espèces  déjà 
publiées ,  sont  étendues  et  faites  avec  soin  ;  l'auteur  ,  après 
avoir  décrit  chaque  espèce  ,  cherche  par  une  comparaison  avec 
celles  qui  sont  les  plus  voisines  ,  à  bien  faire  ressortir  les  dif- 
férences qui  les  distinguent ,  et  nous  l'approuvons  beaucoup 
en  cela  ,  car  il  est  impossible ,  quelque  étendue  que  soit  une 
description  ,  de  bien  distinguer  un  insecte  ,  si  l'auteur  n'a  pas 
le  soin  de  l'isoler  ainsi  de  ses  congénères.  Toutes  les  espèces 
nouvelles  sont  figurées.  (A.  Chevr.) 

Notice  sur  la  Mélipone  domestique,  Abeille  domestique  mexi- 
caine ;  par  Pierre  Huber.  (  Mémoire  de  la  Soc.  de  phys.  et 
d'histoire  naturelle  de  Genève,  t.  VIII,  i"  partie,  page  i, 
pK  I  ,2,  3.) 

L'existence  d'une  espèce  d'Abeille  domestique  particulière 
an  nouveau  monde,  dit  M.  Huber,  est  un  fait  dont  nous  de- 
vons la  première  notion  au  célèbre  voyageur  le  capitaine  Eazil 
Hall.  L'auteur  cite  un  passage  de  ce  voyageur  et  dit  ensuite 
qu'on  lui  a  envoyé  une  ruche  ,  mais  qu'elle  est  arrivée  en  si 
mauvais  état  qu'il  a  été  difficile  de  faire  des  observations  com- 
plètes à  son  sujet.  Il  donne  cependant  une  description  et  une 
figure  satisfaisantes  de  cette  Mélipone  et  de  sa  ruche. 
Description  d'un  nouveau  genre  de  Lépidoptères  ,  par 
M.  Wesmael.  (  Bulletin  de  l'Académie  royale  des  sciences 
de  Bruxelles ,  année  i836  ,  t.  TU,  p.  162.  ) 
Ce  singulier  Lépidoptère,  dit  M.  Wesmael,  représenté  fi- 
gure 1  ,  m'a  semblé  pouvoir  être  placé  provisoirement  dans  la 
tribu  des  Borabycites  ;  il  n'a  ni  langue  ni  palpes  visibles ,  et 
les  ailes  supérieures,  soit  pour  la  forme ,  soit  pour  la  direction 
des  nervures  ,  ne  manqunet  pas  d'analogie  avec  celles  de  cer- 
taines espèces  de  Caliimorphes  et  de  Lithosies,  mais  il  s'en 
éloigne  considérablement  par  la  forme  linéaire  des  ailes  posté- 
rieures. Ce  caractère  m'a  paru  assez  important  pour  autoriser 
la  création  d'une  nouvelle  coupe  générique  sous  le  nom  de 
Himantopterus, — Antennes  filiformes ,  garnies  au  côté  interne 
d'une  rangée  simple  de  dents  en  scie.  Ailes  postérieures  très- 
longues  ,  linéaires.  Langue  et  palpes  nuls. 


Ce  LepiJopltTc  fait  partie  de  la  riche  collection  de  M,  Ro- 
byns  ,  il  lui  a  clé  codé  comme  venant  de  Java.         (G. -M.) 
Description  d*un  nouveau  genre  de  Nci^roptères  ^  famille  des 

Planîpcnnes  ,  tribu  des  Hcmérobîns  ,  par  M.  Wesmael. 

(  Bulletin  de  l'Académie  royale  des  sciences  de  Bruxelles  , 

i836,  t.  m,  p.  i66,pl.  6,  fig.  3.  ) 

Dans  un  premier  mémoire ,  M.  Wesmael  caractérise  ainsi 
ce  genre  qu'il  nomme  Malacomyze,  iJ/a/acom/za. — Antennes 
filiformes  ,  à  articles  nombreux ,  subhémisphériques  velus. 
Mandibules  sans  dents  ,  aiguës  à  l'extrémité.  Ailes  grandes, 
non  dilatées  au  bord  extérieur  ,  à  nervures  peu  nombreuses, 
la  plupart  longitudinales.  Tarses  à  cinq  articles,  le  quatrième 
dilaté  et  inséré  sous  le  cinquième.  L'auteur  fait  ressortir  en- 
suite les  caractères  qui  distinguent  son  nouveau  genre  des 
Semblidcs  et  des  Héraérobes ,  et  il  décrit  ainsi  la  seule  espèce 
connue. 

Malacomyza  lactea,  Wesm.  —  Patlida,  puhe  albida  Ire^ 
pissima  obtecta  ;  alis  lacteis.  —  Long.  :  i  ligne.  Des  environs 
de  Bruxelles,  figurée  avec  détails. 

A  la  page  214  du  même  volume,  M.  Wesmael  a  publié 
une  addition  à  la  note  précédente  ;  il  a  pu  rectifier  et  complé- 
ter les  caractères  .de  ce  genre,  qu'il  avait  établi  sur  l'inspection 
de  deux  individus  mal  conservés.  11  a  pu  se  procurer  d'autres 
individus  et  il  décrit  et  figure  les  palpes  ,  qu'il  n'avait  pu  faire 
connaître.  (G. -M.) 

Prodrome  d'une  monographie  des  Méduses  ,  par  M.  R.  P. 

Lesson.  Extrait  d'une  histoire  manuscrite  des  Méduses,  en 

3  vol.  in-4°  avec  200  planches  coloriées,  ouvrage  entière- 
ment terminé. 

M.  Lesson  nous  a  adressé  ce  travail  manuscrit,  accompagne 
de  i5  dessins  coloriés,  représentant  des  espèces  nouvelles  ; 
nous  allions  faire  imprimer  un  extrait  de  ce  mémoire  dans 
notre  section  des  travaux  inédits  ,  .quand  on  nous  l'a  commu- 
niqué imprimé  par  le  procédé  de  l'autographie  :  actuellement 
il  vient  se  ranger  dans  les  ouvrages  publiés  ,  et  nous  allons 
tacher  d'en  donner  brièvement  une  idée. 

Le  travail  de  M,  Lesson  est  précédé  d'un  tableau  montrApt 


t^  NOUVEttES. 

leé  tribus  rangées  en  rayonnant  autour  d'an  cercle ,  et  ayant 
de  l'affinité  les  un^es  aux  autres ,  par  des  genres  qui  semblent 
teftir  quelquefois  de  tribus  éloignées.  Il  divise  ses  Méduses  en 
quatre  groupes,  ainsi  qu^ii  suit. 

Premier  groupe  :  Les  Méduses  non  proboscidées  ,  nous  y 
trouvons  cinq  tribus  :  les  Êudorées ,  composées  de  sept  genres; 
les  Caribdées ,  'h  genres  ;  les  Marsupiatées ,  7  genres  ;  les  Nu- 
cléiferês  y  11  geriréS;  et  les  Bérétiîcidées  ^  û.  genres. 

Secéiid  grotipe  J  Éés  OcéAîîidés  ,  il  se  compose  des  trois 
tribus  suivantes  :  les  Thàldssanthées ,  4  genres;  les  Equori^ 
déeSy  2  genres;  les  Océanidées ,  4  genres. 

Trèisièmfe  grotrjjé  :  héà  Aùk^icuxts.  N'a  pas  de  tribus,  il  se 
compose  de  i4  genres. 

Quatrième  groupe  :  Les  Rhizostotwêes  ,  ayant  deux  tribus , 
sa^ôi^  î  les  Médusidécs ,  divisées  eri  deux  sections  et  compren- 
nent 12  genres,  et  les  Rhizostomldées  y  n'ayant  que  4  genres. 

Tous  les  genres  sont  caractérisés  d'une  manière  claire  et 
précise,  et  les  espèces  sont  décrites  au  moyen  d'une  phrase 
assez  étendue  et  accompagnées  de  leur  synonymie,  quand  elles 
ne  sont  pas  nouvelles.  Les  figures  qui  accompagnent  le  ma- 
nuscrit qui  nous  a  été  commuiqué  ,  sont  dessinées  avec  soin  , 
elleâ  offrent  des  espèces  inédiles  ou  encore  mal  figurées. 

(G.-M.) 

Itr.  NOUVELLES. 

Larîte  du  Clythra  QtJADRi-puivcTATA.  •»-*  M.  Crémière ,  de 
Loudun  >  dont  nous  avons  déjà  fait  mention  dans  ce  Recueil , 
vient  de  constater  que  la  larve  dont  M.  Chevrolat  a  parlé 
dans  son  mémoire  sur  un  Coléoplère  tétramère  de  la  famille 
dies  Xylopbages'(i)  et  qu'il  dit  être  celle  d'un  Clythra,  pro- 
duit effectivement  une  espèce  bien  connue  de  ce  genre  ,  le 
Clythra  ^-punctata  des  auteurs;  M.  Crémière  en  a  trouvé  des 
individus  à  l'état  parfait  dans  diverses  fourmillières ,  ils  étaient 
encore  renfernyés  dans  leur  coque  et  n'auraient  pas  tardé  à 
sortir.  (G.-M.) 

(1)  AtVne  EntOniôldéiqae,  pat  Silbermann,  1. 1 ,  p.  832. j 


NOtJVELlES.  I2Î 

CaraAtqties  SB  NOtJRissANT  DE  VÉGÉTAUX.  —  On  sait  que 
M.  Zimmermann  ,  dans  sa  Monographie  des  Amara ,  a  dit 
que  plusieurs  espèces  de  ce  genre<dc  Carnassiers  se  nourrissent 
des  jeunes  grains  de  blé ,  qu'elles  vont  chercher  dans  Tëpi  eu 
grimpant  après  la  tige  de  cette  graminéë.  M.  Chevrolal  en  a 
observé  une  espèce  {V Amara  trwiàlii)  (f)  qui  mangeait  la 
graine  âeVAnagallis  sfl^'atica^  et  nous  avons  été  témoin  de  ce 
fait ,  nous  trouvant  avec  lui  dans  cette  excursion;  M.  Ram- 
bur  a  vu  ,  en  Espagne  ,  le  Zabrûs  in/latus  se  nourrît  de 
graminées,  et  il  Ta  souvent  trouVé  grimpé  silr  dès  épis  ,  dahS' 
des  lieux  sablonneux  où  il  n'y  avait  pas  d'autres  insectes  poitt* 
servir  à  sa  rioùrriture.  M.  Reichfe  cite  quelquëi^  Bembidio'fïi 
comme  ayant  les  mêmes  habitudes  ^  enfin  M.  Wesmacl  parle 
aussi  d'un  fait  analogue  (2). 

Tous  ces  fdits,  déjà  bieii  pbsitifs  et  étudiée  par  dès  eritortio- 
logisteâ  connus,  sont  corrdborés  par  i'obsérvatioii  que  viébt 
de  faire  M  Roussel ,  pharmacien  en  chef  à  Alger  ;  ce  riatdt^à- 
lislé,  aussi  instruit  que  modeste  ,  a  reconnu  que  le  Ditàmàs 
cornutusDej.  ne  se  trouve  abondïitnnïènt  que  sût*  les  ombelles 
de  V  Ammi  majus ,  plante  qui  rie  croit  que  dans  le  riiidi  dé  là 
France  et  en  Afrique. Tous  ceux  qu'ila  pris  ainsi  étaient  ofccupés 
à  manger  les  étamines  et  l'ovule  oU  la  jeune  grairté  de  cette 
plante,  il  n'en  à  jamais  trouvé  à  terre  s'attàquant  à  d'autres 
insectes.  (G; -M.) 

INSECTES  NUISIBLES  AUX  GROSEILLERS. 

A  Monsieur  le  rédacteur  de  la  Reflue  Zôolùgiqiife, 
En  herborisant  hier,  24  juin  ,  sur  le^  coteaux  planté^  d'ar- 
bres à  fruits  et  de  petite  culture  du  canton  de  Bougival  ,  sur 
la  route  Saint- Germain,  je  m'aperçus  que  les  Groseilliers  rou- 
ges et  noirs  ou  cîtssis  ,  Ribes  rubrum  et  Ribes  nigrurà  ,  parti- 
culièrement le  premier,  étaient  dévastés,  surtout  daris  les 
champs  plus  recouverts  d'arbres ,  par  un  insecte  qui  avait  dé- 
pouillé ces  sous-arbrisseaux  de  leurs  feuilles  jusqu'au  pétiole. 

(1)  Ann.  Soc.  Ent.  dé  Fr. ,  année  4887.  Bultet.  «nt  ^  p.  LIV* 

(2)  Bulletin  de  TAcadéndie  royale  dé  Bruxelles ,  t.  II ,  p.  340. 


124  nouvelles; 

Ce  dégât  laissait  les  fruits  à  peine  rougis  exposés  au  soleil  qui 
devait  les  griller,  et  compromettait  ainsi  non  seulement  la  ré- 
colte actuelle  ,  mais  encore  ce^le  de  Tannée  prochaine,  en  éner- 
vant la  plante  ,  et  même  en  la  faisant  périr.  Je  m'empressai  de 
rechercher  l'insecte  dévorateur,  et  je  trouvai  bientôt,  sons  le  re- 
vers des  feuilles,  quelques  larves  ,  (fausses  chenilles  )  de  la  lon- 
gueur de 6 lignes,  vertes;  sans  poils  ,  et  qui,  d'après  leur  faus- 
ses pattes  nombreuses  et  leur  queue  contournée,  m'ont  paru 
appartenir  à  des  Hyménoptères.  Mais  comme  mes  connais- 
sances spéciales  en  entomologie  sont ,  je  dois  l'avouer,  fort 
bornées,  j'ai  dû  me  récuser  et  vous  dénoncer  cette  larve, 
dont  je  vous  fais  passer  un  individu.  Il  paraît,  d'après  des  ren- 
seignemens  ,  que  le  ravage  cesse  et  que  l'insecte  est  arrivé  à 
son  second  état ,  car  on  en  trouve  beaucoup  moins  depuis 
quelques  jours  ;  déjà  Tan  dernier  ce  fléau  a  dévasté  les  gro- 
seilliers de  ce  canton  ,  et ,  autour  de  Paris,  cette  culture  a  au 
moins  l'importance  de  celle  de  la  vigne  ;  je  désire  que  vous 
trouviez  dans  la  série  des  dévoloppemens  de  cet  insecte ,  une 
circonstance  favorable  à  son  extermination  ,  faisant  remarquer 
qu'ici  il  ne  pourra  être  question  des  échalas  coupables  de 
complicité,  et  ainsi  envoyés  au  feu  vengeur. 

J'ai  cru  aussi  avoir  remarqué,  en  parcourant  nos  campagnes, 
que  malgré  un  hiver  rigoureux  ,  ou  le  thermomètre  s'est  tenu 
avec  constance  au  dessous  de  12  et  15".  Jamais  peut-être  les 
arbres  fruitiers ,  rosiers ,  etc. ,  nont  été  plus  dévastés  par  les 
larves  de  toute  nature,  par  les  pucerons.  Il  paraît  donc 
que  les  hivers  rigoureux  n'ont  pas  puissance  de  vie  ou  de  mort 
sur  ces  générations  si  habiles^  si  prévoyantes,  pour  mettre 
à  l'abri  de  la  rigueur  des  hivers  la  génération  qui  va  suivre, 
qu'ainsi  compter  sur  le  froid  pour  faire  périr  les  insectes  nui- 
sibles, c'est  perdre  un  temps  précieux.  L'échenillage  sur  une 
grande  échelle  est  bien  difficile...  Le  labour  en  temps  convena- 
ble pourrait  l'emporter,  surtout  si  les  œufs  sont  déposés  dans 
le  sol...  Telles  sont  les  questions  importantes  pour  la  culture 
du  groseillier  que  soulève  mon  observation  ,  je  pense  que  vous 
pourrçz  les  résoudre ,  et  ainsi  mériter  la  reconnaissance  des 
bons  villageois ,  ce  qui  est  l'important ,  puis  qu'ensuite  ad- 


NouvELtÉs.  I  a5 

vienne  si  faire  se  peut ,  les  éloges  et  la  palme  acaclémiquc. 

Voire  dévoué  co-socié taire. 

Le  docteur  Al.  Bourjot  Saint-Hilaire , 
prot".  zool.  Elcm.  Coll.  Bourbon. 

Les  questions  que  nous  adresse  M.  Bourjot  ne  sont  pas  si 
faciles  à  résoudre,  quand  on  veut  le  faire  avec  conscience, 
aussi  avouons-nous  avec  franchise  qu'elles  sont  au  dessus  de 
nos  connaissances,  et  que  nous  ne  pourrions,  tout  au  plus  ,  que 
faire  un  mémoire  sur  les  Tenlhredines  (car  c'est  une  larve  de 
Tenlhrède  que  M.  Bourjot  a  observée  sur  les  groseilliers)  et 
recueillir  ce  que  Réaumur,  Degéer,  et  récemment  M.  Hartîg, 
ont  dit  sur  les  moeurs  de  ces  insecles  curieux.  Nous  n'avons 
jamais  eu  le  loisir  d'aller  habiter  les  campagnes  pendant  des 
années  ,  et  de  suivre  les  insectes  destructeurs  dans  toutes  les 
périodes  de  leur  existence ,  comme  il  faudrait  le  faire  pour 
oser  proposer  des  moyens  avec  la  conviction  qu'ils  seraient  ef- 
ficaces, et  nous  croyons  que  les  agriculteurs  pourront  mieux 
que  personne  arriver  à  de  bons  résultats,  quand  ils  auront  ac- 
quis des  connaisances  suffisantes  sur  l'histoire  naturelle  des 
insectes  en  générd ,  afin  d'être  en  état  de  suivre  leurs  méta- 
morphoses et  de  connaître  le  moment  où  l'on  peut  attaquer  les 
générations  de  ceux  qui  sont  nuisibles. 

Nous  avons  déjà  dit ,  à  l'occasion  de  la  Pyrale  de  la  vigne  , 
que  les  entomologistes  ne  peuvent  rien  pour  détruire  les  races 
nuisibles,  mais  qu'ils  peuvent  beaucoup  indirectement  en  ap- 
prenant aux  agriculteurs  la  manière  d'étudier  ces  animaux  ; 
cet  aperçu  a  été  confirmé  par  la  connaissance  que  nous  avons 
eue  des  efforts  que  fait  le  gouvernement  en  Allemagne,  pour 
propager  cette  élude  parmi  les  forestiers  ,  et  nous  nous  sommes 
décidé  à  proposer  à  M.  le  Ministre  du  commerce  et  de  l'agri* 
culture  d'imiter  cet  exemple  salutaire,  en  fondant  en  France 
des  chaires  d'entomologie,  pour  initier  les  gardes  forestiers  et 
les  agriculteurs  aux  connaissances  enlomologiques  à  l'aide  des- 
quelles ils  pourront  rendre  de  grands  services  ;  voici  la  lettre 
que  nous  avons  adressé  à  M.  Martin  du  Nord  (i). 

(1)  Nous  avions  d'abord  eu  rintention  d'adresser  celte  lettre  à  l'A- 
cadCMnie  des  Sciences,  mais  l'un  des  honorables  membres  de  celle 


1^6  NOUVELjLJEîî. 

Monsieur  le  î^inistre , 

Depuis  quelque  temps  les  agriculteurs  pi  les  gardes  fores- 
tiers, frappés  des  dégâts  causés  par  les  insectes,  sont  obligés 
de  s'adresser  a  des  entomologistes  pour  leur  demander  des 
moyens  de  détruire  les  espèces  nuisibles ,  et  ceux-ci ,  qui  n'ont 
le  plus  souvent  observé  ces  animaux  que  dans  le  cabinet,  sont 
réduits  à  avouer  qu'ils  ne  connaissent  aucun  moyen  efficace 
pour  s'opposer  à  ces  ravages ,  ou  bien  ils  font,  à  la  bâte,  quel- 
ques essais  qui  ne  peuvent  que  témoigner  de  leur  zèle ,  mais 
qui  sont ,  le  plus  souvent,  inexécutables  en  grand. 

Déjà,  dans  une  note  lue  à  l'Acadéraie  des  sciences  le  18 
septembre  dernier  ,  j'ai  cbercbé  a  démontrer  que  le  naturaliste 
ne  peut ,  et  ne  doit  pour  le  moment ,  apporter  son  tribut  que 
pour  faire  connaître  à  l'agriculteur  l'histoire  naturelle  des  in- 
sectes en  général ,  les  mœurs  de  ceux  qu'il  redoute,  la  manière 
dont  ils  se  propagent  et  l'époque  où  il  serait  le  plus  à  propos 
de  chercher  à  les  détruire  ou  à  s'en  préserver.  Si  les  agricul- 
teurs et  les  gardes  forestiers  possédaient  ces  connaissances  ,  ils 
arriveraient  bientôt  à  la  découverte  de  bons  moyens  préserva- 
tifs, moyens  que  des  bon)  mes  pratiques  peuvent  seuls  trouver, 
parce  qu'ils  sont  continuellement  en  présence  du  mal. 

Je  pense  donc  qu'il  serait  de  la  plus  grande  utilité  que  l'on 
propageât  les  connaissances  enlomologiques  parmi  les  agricul- 
teurs et  les  gardes  forestiers,  comme  on  le  fait  depuis  long- 
temps en  Allemagne,  ou  le  gouvernement  a  établi  des  profes- 
seurs dans  ce  but,  et  je  prends  la  liberté  de  vous  proposer  de 
faire  examiner,  par  une  commission  de  l'Académie  des  sciences, 
'"'»*il  ne  serait  pas  utile  de  créer  des  chaires  d'entomologie  dans 
les  écoles  forestières  et  les  chefs-lieux  de  conservation  et  d'in- 
spection des  eaux  et  forêts ,  et  de  faire  une  ordonnance  qui 
obligerait  les  gardes  forestiers  de  tous  grades  à  fréquenter  ces 
cours  et  à  subir  des  examen  sur  ce  sujet.  Les  professeurs  de- 
vraient, en  outre,  composer  des  manuels  d'entomologie  ap- 
pliqués, que  l'on  ferait  tirer  à  grand  nombre  ,  avec  le  secours 

Académie  nous  a  donné  le  conseil  de  l'envoyer  directement  au  mi- 
nistre ,  ce  que  nous  avons  fait  de  suite. 


NOUVELLES.  I27 

du  ministère  du  commerce  et  de  Tagricullure ,  ,pQur  qu'ils 
puissent  être  mis  entre  les  mains  de  tous  les  agronomes. 

J'espère  que  l'on  ne  verra  pas  dans  ma  démarche  un  but 
d'intérêt  personnel ,  car  l'on  sait  que  je  suis  retenu  à  Paris  par 
des  travaux  importanâ  dout  l'abandon  ne  pourrait  être  com- 
pensé par  les  avantages  d'une  de  ces  chaires  ;  ma  position  est 
donc  entièrement  désintéressée  et  je  n'ai  que  le  désir  d'être 
utile  et  de  voir  la  science  que  je  cultive  depuis  dix  ans ,  con- 
courir efficacement  au  bien  général. 

Je  suis  ,  etc.  Paris,  25  juin  i838. 

P.  S.  Parmi  les  nombreux  ouvrages  publiés  en  Allemagne 
à  l'usage  des  forestiers ,  on  doit  remarquer  surtout  les  oeuvres 
Ornilhologiques  et  Eulomologiques  de  Bechstein  ;  les  traités 
d'Entomologie  de  Muller  (1829),  de  Rossmœssier  (1 834),  de 
Desberger  (i835) ,  et  de  Ratzeburg  (1837). 

Au  moment  de  donner  le  bon  à  tirer  de  cet  article,  nous 
recevons  le  Journal  de  Saone^el- Loire  du  H'j  juin  j838,  dans 
lequel  nous  trouvons  une  lettre  de  M.  le  docteur  Sambin,  sur 
la  Pjrale  de  la  vigne.  L'auleur,  après  avoir  montré  l'insuffisance 
de  quelques  uns  des  moyens  préconisés  pour  détruire  cet  in- 
secte, et  l'impossibilité  d'appliquer  en  grand  quelques  autres 
des  procédés  qui  ont  été  proposés,  revient  sur  les  mœurs  de 
la  Pyrale  ,  sous  ses  trois  états ,  et  montre  ainsi  qu'il  a  parfaite- 
ment étudié  cet  Insecte.  Après  un  examen  consciencieux  des 
travaux  entrepris  pour  détruire  ce  fléaji  des  vignes  ,  il  Indique 
pour  atteindre  ce  but ,  une  méthode  très-rationnelle ,  peu 
coûteuse ,  applicable  à  un  vaste  territoire,  et  qui  ne  nécessitera 
point  d'auxiliaires  étrangers,  puisque  trois  ou  quatre  personnes 
pourront  aisément  la  mettre  en  pratique  dans  deux  hectares 
au  moins  de  vigne  ;  en  voici  la  formule  : 

I»  On  fera  deux  cueillettes  de  chrysalides;  chacune  d'elles 
devra  durer  de  dix  à  quatorze  jours. 

2°.  On  se  livrera  à  cinq  cueillettes  successives  des  pontes  ;  la 
durée  ce  chaque  devra  être  de  cinq  jours  ;  elles  ne  seront  d'ail- 
leurs, après  l'enlèvement  des  chrysalides ,  et  on  le  comprend 
bien ,  que  de  simples  opérations  ambulaloireSt 


laS  Nouvelles. 

3°  Enfin  ,  comme  complément ,  avant  de  repiquer  les  écha- 
las  qui  auront  servi,  on  les  immergera,  pendant  une  demi- 
heure  au  plus^  dans  un  lait  de  chaux  concentré. 

Maintenant,  poursuit  M.  Sambin ,  ma  lâche  est  terminée; 
que  la  législature  agisse  à  son  tour,  car  elle  devra  agir;  qu'elle 
adopte  mes  idées ,  qu'elle  les  mette  en  œuvre  ;  qu'elle  éclaire 
et  dirige  les  volontés  ,  qu'elles  les  force  même  par  la  sanction 
pénale  ,  et ,  je  raffirme ,  le  monstre  sera  terrassé. 

Faune  entomologique  de  l'île  Maurice.  ' 

Notre  ann',  M.  Jullien  Des  jardin,  savant  naturaliste  de 
l'île  Maurice ,  bien  connu  par  les  observatious  qu'il  fait  jour- 
nellement sur  toutes  les  branches  de  celle  belle  science  et  par 
la  fondation  d'une  société  d'histoire  naturelle  dans  le  pays  qu'il 
habite,  s'est  associé  à  nous  pour  la  publication  d'une  Faune  en- 
tomologique de  cette  île  ;  ce  travail  commencera  à  être  mis  sous 
presse  dans  les  premiers  mois  de  1889,  époque  où  M.  Des- 
jardin viendra  habiter  Paris.  Il  s'est  chargé  de  recueillir  les 
objets ,  de  noter  tout  ce  qu'il  pourra  savoir  de  leurs  moeurs , 
et  notre  part  de  collaboration  sera  la  partie  zoologique  des- 
criptive et  systématique.  Dans  une  lettre  que  nous  recevons  à 
l'instant,  datée  du  3i  janvier  i838  ,  il  nous  apprend  qu'il  à 
déjà  reccueilli  i3o  espèces  de  Crustacés,  %Z  à* Arachnides ^ 
280  de  Coléoptères,  60  dî* Orthoptères ,  i3o  à' Hémiptères  j 
33  de  Néi^roptères ,  ^Q  à^ Hyménoptères  ,  1 89  de  Lépidoptères 
et  io4  àe  Diptères.  On  voit  que  ces  récoltes  offrent  déjà  des 
résultats  iraportans ,  ils  seront  encore  augmentés  par  les  recher- 
ches que  M.  Desjardin  et  ses  amis  font  journellement.  (G.-M.) 
NÉCROLOGIE. 

La  Société  Cuvierienne  vient  encore  de  faire  une  grande 
perte  dans  la  personne  de  l'un  de  ses  membres  fondateurs  ;  le 
savant  Anselme-Gaétan  Desmarest  ,  si  connu  par  ses  excel- 
lons et  consciencieux  travaux  et  par  sa  grande  modestie  ,  a  été 
enlevé  à  la  science  et  à  ses  amis  ,  le  4  juin  i838. 

M.  Constant  Prévost  ,  ami  d'enfance  de  Desmarest ,  a  bien 
voulu  nous  promellre  une  notice  sur  ce  naturaliste ,  nous  la 
publierons  dans  notre  prochain  numéro. 


REVUE 

^®©IL©(01I@IOIE, 


JUILLET  1838. 


I.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  *i  juillet  i838.  —  M.  Geoffroy  Saint-Hilairè 
adresse  la  lettre  suivante  sur  les  ossemens  humains  provenant 
des  cavernes  de  Liège,  et  sur  les  modifications  produites  dans 
le  pelnge  des  chevaux  par  un  séjour  prolongé  dans  les  profon- 
deurs des  mines. 

«  J*ai  eu  rhonneur  de  vous  promettre  quelques  observations 
sur  les  fossiles  de  Liège ,  de  feu  le  professeur  Schermidt ,  qui 
sont  célèbres ,  et  dont  ou  parle  dans  l'Université  de  Liège , 
sous  le  nom  à*ossemens  de  l'homme  antédiluvien.  Ce  mot  con- 
tient une  théorie  admise ,  ici  à  Liège ,  par  une  corporation 
universitaire  de  quarante-cinq  membres.  J'ai  vu  les  faits,  et 
avant  de  les  rappeler  et  de  les  caractériser  avec  une  rigoureuse 
précision  ,  j'ai  moins  de  penchant  à  les  présenter  dans  une  dis- 
sertation philosophique  que  je  ne  l'avais  espéré  d'abord.  Il 
faut  plus  de  calme  et  plus  de  méditation  attentive  pour  cela 
que  n'en  permet  le  tumulte  d'une  position  de  voyageur. 

»  L'ouvrage  philosophique  sur  ces  découvertes  est  d'un  sa- 
vant que  le  doute  philosophique  animait  princip.ilement ,  et 
qui  ne  fut  point  assez  bien  servi  par  le  dessinateur  qu'il  em- 
ployait. Le  crâne  humain  est  un  peu  plus  long  que  ne  le  fait 
connaître  la  figure  de  l'ouvrage.  J'ai  accepté  de  M.  le  profes- 
seur Morren  qu'il  le  dessinerait  de  nouveau  et  qu'il  m'adresse- 
rait son  œuvre  à  mon  retour  à  Paris.  L'aspect  des  os  humain» 
diffère  peu  de  celui  des  ossemens  des  cavernes  que  nous  con- 
Tom.  L  Année  i838.  9 


l3o  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

naissons ,  et  dont  il  y  a ,  dans  le  même  local ,  une  colledion 
considérable  :  à  l'égard  de  leurs  formes  spéciales,  comparées  à 
celles  des  variétés  de  crânes  humains  récens ,  il  y  a  peu  d'in- 
ductions certaines  à  produire  ;  car  de  beaucoup  plus  grandes 
différences  existent  entre  !es  divers  échantillons  des  variétés 
bien  caractérisées ,  qu'entre  le  crâne  fossile  de  Liège  et  celui 
d'une  de  ces  variétés  choisie  pour  terme  de  comparaison. 

»  Je  me  borne  pour  le  moment  à  ces  vagues  documens. 

»  J'ai  recueilli  dans  la  même  vallée  où  coule  la  Meuse,  à 
trois  lieues  au  dessous  de  Liège ,  une  observation  plus  piquante 
par  l'accessoire  de  ses  relations  que  par  sa  nouveauté  et  son 
caractère  philosophique.  Admis  à  litre  de  faveur  à  visiter  les 
prodigieux  établissemens  de  Seraing ,  à  voir  en  réalité  les  tra- 
vaux sur-humains  que  les  fables  de  la  mythologie  attribuaient 
à  Vulcain  et  à  ses  forgerons  ,  je  n'ai  appris  qu'au  moment  de 
quitter  l'immense  manufacture  de  M.  Cokerill ,  qu'il  em- 
ployait ,  pour  le  trait  de  ses  charriots  chargés ,  au  fond  de  ses 
houillières ,  des  chevaux ,  restés  dans  des  galeries  ,  à  plus  dé 
mille  pieds  de  profondeur ,  treize  années  sans  sortir  de  la  mine, 
et  qu'il  en  était  résulté  une  modification  très-notable  quant  à 
la  nature  du  poil  de  ces  animaux. 

»  Je  me  rendis  le  lendemain  aux  houillières  de  Van  Benoist, 
plus  voisines  de  Liège ,  pour  vérifier  ces  circonstances  ;  car  il 
y  avait  là  aussi  des  chevaux  vivant  sous  terre.  Je  descendis 
dans  cette  houillère  avec  M.  le  professeur  de  métallurgie  A. 
Lesoîgne,  intéressé  dans  le  travail  de  l'exploitation;  mais  les 
chevaux  n'avaient  que  deux  à  trois  ans  de  séjour  dans  la  mine, 
et  quoiqu'il  y  eût  manifestement  des  changemens  analogues  à 
ceux  des  chevaux  de  l'usine  de  Seraing  ,  je  ne  puis  rapporter 
l'observation  concernant  ces  derniers  que  sur  ouï-dire  et  sur 
le  récit  du  savant  manufacturier  qui  dirige  l'exploitation.  Or, 
les  chevaux  avaient  leurs  poils  plus  touffus,  d'un  noir  par- 
tout uniforme ,  moelleux,  et  produisant  au  toucher  la  même 
sensation  que  ceux  des  peaux  de  taupe.  On  ajoutait  :  telle  est 
rînflucnce  de  la  localité  s'exerçant  incessamment.  M.  le  pro- 
fesseur Morren  suivra  cette  observation  et  m'adressera  de  ces 
poils. 


SOClÉlés    SAVANTES.  l3l 

)»  On  ne  devait  point  s'atlenrîrc  h  un  effet  aussi  prompt  de 
moflificalions  cpideriniques  ,  chez  des  chevaux  introduits 
adultes  dans  les  abîmes  î-oulerrains  des  mines  à  charbon  de 
terre,  et  qui,  h  raison  de  celle  circonstance,  devraient  être 
pins  ou  moins  réfractairçs  h  ces  modifications. 

1)  Sans  doute ,  c'est  ce  qu'on  observe  sut  un  fruit  contrarié 
dans  son  développement,  sur  tous  les  végétaux  qui  sont  ou 
rabougris  ou  démesurément  agrandis  :  ce  sont  là  ,  ajoute  cha- 
que observateur  isole  ,  des  effets  de  circonstances  locales.  Mais, 
pourquoi  pas  celle  généralité  prononcée  absolument?  Tout 
corps  organisé  obéit  à  son  développement  virtuel,  qu'il  tient 
de  son  essence  originelle  ;  mais  en  même  temps ,  il  ne  se  dé- 
veloppe que  de  la  manière  que  le  prescrit  son  milieu  ambiant. 
C'est  dans  le  volume  XII  des  Mémoires  de  V académie ,  que 
je  rédigeai  une  dissertation  sur  l'action  des  milieux  ambîans 
comme  modificatrice  des  corps  organisés.  Alors  c'élaît  nou- 
veau ,  c'était  nécessaire  pour  combattre  une  loi  générale,  pre'- 
lendue  telle  pour  la  zoologie,  que  Tespèce  est  d'une  donnée 
immuable.  Tout  noire  édifice  zoologique  est  encore  fondé 
uniquement  sur  ce  principe  faux.  Aujourd'hui  ,  le  principe 
est  abandonné;  mais  il  ne  se  présente  personne  pour  porter  la 
réforme  dans  tous  les  cas  où  elle  est  nécessaire.  Attendons  cela 
du  temps  y  et ,  jusque  là  ,  recueillons  lesenseignemens  de  tous 
les  faits  comme  dans  l'exemple ,  ici  rapporté ,  de  chevaux 
qui,  vivant  sous  quelques  rapports  à  la  manière  de  la  taupe  , 
s'empreignent  de  modifications  analogues.  » 

Séance  du  (^juillet.  — M.  Saifigny^àveèse  des  observations 
ayant  pour  titre  «  Remarques  sur  les  phosphènes  ;  fragmens 
du  journal  d'un  observateur  atteint  d'une  maladie  des  yeux.  » 

On  sait  que  les  yeux  du  célèbre  académicien,  atteints  d'une 
forle  névrose  ,  sont  tenus  depuis  quatorze  ans  dans  une  com- 
plète obscurité  ,  mais  que  cette  obscurité  est  aussi  insensible 
pour  eux  que  si  elle  n'existait  pas  ,  puisque  les  phénomènes 
éclairés  et  lumineux  dont  ils  sont  malheureusement  le  foyer, 
leur  semblent  remplir  constamment  tout  l'espace;  ce  sont  ces 
phénomènes  que  M.  Saviguy  a  décrit  dans  ce  travail.  Il  serait 
difficile,  par  une  simple  analyse,  de  bien  suivre  l'auteur  dans 


l32  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ses  observations  ,  nous  nous  contenterons  donc  de  signaler  ce 
travail  et  d'y  renvoyer  nos  lecteurs. 

M.  Pouchet  envoie  une  note  sur  le  développement  de  Tem- 
bryon  des  Lymne'es,  en  annonçant  qu'il  s'occupe ,  en  ce  mo- 
ment, de  terminer  les  figures  de  son  travail;  il  en  présente  d'a- 
vance les  principaux  résultats.  Nous  reviendrons  sur  ce  mé- 
moire quand  il  sera  publié. 

Séance  du  \Q  juillet,  —  M.  de  Blairn^ille  lit  un  rapport  sur 
l'importance  des  résultats  obtenus  par  M.  Lartet  dans  les  fouil- 
les qu'il  a  entreprises  pour  rechercher  des  ossemens  fossiles  ; 
ce  rapport  est  fait  en  réponse  aux  questions  adressées  à  ce  sujet 
à  l'académie  par  M.  le  ministre  de  l'instruction  publique. 

Les  questions  posées  par  M.  le  ministre  sont  les  sui- 
vantes. 

1*  Les  recherches  auxquelles  M.  Lartet  se  livre  depuis  qua  - 
tre  ans,  ont-elles  procuré,  en  ce  qui  concerne  la  zoologie  fos- 
sile, des  résultats  assez  notables  pour  mériter  d'autres  encoura- 
ragemens  ,  afin  de  l'aider  à  entreprendre  de  nouvelles  fouilles 
sur  une  plus  grande  échelle  ? 

20  Serait- il  convenable  d'étendre  aux  départemens  voisins 
les  recherches  qui,  jusqu'à  ce  jour,  avaient  été  limitées  au  dé- 
partement du  Gers,  et  pourrait-on  espérer  de  compléter  l'en- 
semble des  êtres  organisés  dont  les  débris  se  trouvent  dissé- 
minés dans  le  grand  bassin  du  sud-ouest  de  la  France? 

Après  avoir  rapporté  ces  questions ,  le  savant  accadémîcien 
se  livre  à  des  considérations  de  la  plus  haute  portée  sur  l'im- 
portance de  la  palœontologie  et  sur  les  efforts  qui  ont  été 
faits  jusqu'ici  pour  avancer  celte  branche  de  la  science;  il 
fait  connaître  tout  ce  qu'elle  doit  aux  recherches  de  M.  Lar- 
tet ,  il  montre  ce  qu'elle  peut  attendre  des  recherches  plus 
étendues  auxquelles  ce  naturaliste  désire  se  livrer ,  et  il  ter- 
mine en  proposant  à  l'Académie  de  répondre  affirmativement 
aux  deux  questions  adressées  par  le  ministre. 

M.  Amyot  présente  une  note  sur  la  physiologie  du  système 
nerveux  ganglionaire.  MM.  Magendie  et  Breschet  sont  chargés 
d'en  rendre  compte  à  l'Académie. 

M.  Gujron  présente  unç  note  sur  la  présence  de  larves  de  la 


TRAVAUX    INÉDIT'Î,  l33 

mouche  cnrnnssicre  {musca  carnarià),  dans  les  plaies  des  sol- 
dats qui  avaient  éprouvé  des  brûlures  à  la  prise  de  Conslan- 
tine.  Commissaires  :  MM.  Duméril ,  Isidore  GeofFroi  Saint— 
Hilaire  et  Audouin. 

M.  Julien,  membre  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles 
lettres  ,  communique  une  note  de  M.  Fai^and ,  missionnaire 
en  Chine,  qui  annonce  que^  pendant  le  long  séjour  qu'il  a  fait 
en  Chine  ,  il  a  souvent  vu  manger  et  il  a  mangé  lui-même  des 
chrysalides  de  vers  à  soie.  Il  assure  que  c'est  un  excellent  sto- 
machique, à  la  fois  fortifiant  et  rafraîchissant,  et  dont  les  per- 
sonnes faibles  font  surtout  usage  avec  succès. 

M.  Amyot  adresse  des  considérations  sur  un  nouveau  sys" 
tème  de  nomenclature  ,  qu'il  voudrait  voir  substituer ,  en  his- 
toire naturelle,  au  système  de  nomenclature  binaire  de  Linné, 

Séance  des  23  et  3o  juillet.  —  Rien  sur  la  zoologie, 

SOCIÉTÉ   PHILOMATIQUE   DE   PARIS. 

Séance  du  2  juin  i838. — M.  M^nc?/ fait  une  communica- 
tion sur  une  loi  générale  qui  s'observe  dans  la  structure  des 
tégumens  et  des  tissus  des  animaux. 

Séance  du  gjuin,  —  M.  Deshayes  communique  une  ob- 
servation sur  la  persévérance  de  certaines  colorations  dans  les 
coquilles  fossiles.  L'auteur  a  trouvé  des  traces  manifestes  de 
coloration  dans  une  Térébratule  appartenant  à  l'étage  du  mus* 
chelkalk. 

Séance  du  iZ  juin»  —  M.  Mandl  fait  une  communication 
sur  la  structure  intime  des  muscles,  qu'il  divise  en  deux  clas- 
ses :  ceux  qui  sont  en  contact  avec  les  liquides  alcalins  de 
l'organisme  (sang ,  salive  ,  etc.  ) ,  et  ceux  qui  sont  en  contact 
avec  les  liquides  acides  (urine  ,  une  partie  des  intestins  ,  fond 
de  l'utérus).  Les  premiers  consistent  en  faisceaux  primitifs  cy- 
lindriques, striés  transversalement,  qui  eux-mêmes  sont  com- 
posés d'un  grand  nombre  de  fibres  primitives.  Les  seconds  ne 
laissent  voir  que  les  fibres  primitives. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Essai  d'une  nouvelle  méthode  de  grouper  les  genres  et  les  fa- 


l34  TRAVAUX    INÉDITS, 

milles  de  l'ordre  des  Passereaux  ,  d'après  leurs  rapports  de 

mœurs  et  d'habitat  ;  par  M.  de  LAFaESNAYE. 

Ce  travail  va  être  publié  dans  les  mémoires  académiques  de 
Falaise;  M.  de  Lafresnaye  nous  en  envoie  l'extrait  suivant  qui 
sufRt  pour  faire  connaître  sa  méthode  de  chassificalion  de  la 
famille  des  Fourmilliers,  méthode  qu'il  a  basée,  autant  que  pos- 
sible ,  sur  les  moeurs  et  sur  les  renseignemens  qu'il  a  trouvés 
dans  la  Monographie  de  cette  famille  par  M.  Ménétrié,  dans  les 
renseignemens  fournis  par  M.  D'Orbigny  et  dans  les  ouvrages  de 
Temminck  et  des  auteurs  anglais.  M.  de  Lafresnaye  divise 
cette  famille  ainsi  : 

1^'  groupe  :  Fourmilliers  Buis sonniers. — 'Les  genres  Batara^ 
Azaraj  Formic'n^ora  ^  Swains  ;  J/jrmo^/iera,  "Vieill.  ;  Malu" 
corhfnchusf  Ménétr.  ;  Timalia,  Horsf. 

2^  groupe  :  Fourmiliers  grimpeurs.  —  Le  genre  Oxypiga , 
Ménétr.  (  Fourmilier  agripenne^  Mag.  zool.  ) 

3*  groupe  :  Fourmiliers  humicoles.  —  Les  genres  Myiolur-^ 
^«jj^Boié;  Eupetes  y  Temm.  ;  Piita^  Cuv.  ;  Conopophaga^ 
Vieil!. 

M.  de  Lafresnaye  joint  a  cet  extrait  la  description  suivante 
d'une  espèce  de  la  même  famille.  Celte  espèce ,  dit-il ,  est 
intéressante  parce  qu'elle  fait  partie  de  ce  groupe  des  Four- 
miliers, peu  nombreux  en  espèces,  désigné  par  Vieillot  sous  le 
nom  de  Grallaria ,  et  aujourd'hui  sous  celui  de  Myiotardus , 
Boié  ,  pr.  Max.,  et  adopté  par  M.  Ménétrié  dans  sa  Monogra- 
phie des  Fourmiliers.  Elle  est  en  quelque  sorte  ,  pour  la  forme 
et  les  couleurs  du  plumage  supérieur ,  le  diminutif  du  Roi 
des  fourmiliers  ^  mais  son  plumage  inférieur  a  de  grands  rap- 
ports avec  celui  du  Fourmilier  flambé ,  Lesson  ,  tr,  3q5  , 
Mj'iothera  slrigilata,  Cuv.  ,  ou  Mjioturdus  marginalus  ,  pr. 
Max,  Ménétriés,  Monog. ,  p.  4^5,  pi.  C'est  le  brève  mou- 
cheté, Pitta  maculariaj  ïemm. ,  qui  devient  pour  nous  le 
Mjioturdus  macularius  ;  il  a,  comme  le  Roi  des  fourmiliers ', 
le  tarse  très-allongé  avec  le  bas  de  la  jambe  dénué  de  plumes, 
la  queue  et  les  ailes  singulièrement  courtes,  et  le  bec  fort.  Le 
dessus  de  la  tète  et  la  nuque  sont  gris  de  plomb,  les  lorum  et 
les  sourcils  roux ,  le  dessus  du  corps  et  de  la  queue  d'un  olive 


TRAVAUX    INEDITS.  l3$ 

tin  peu  roussatre,  les  ailesLrunes,  les  joues  d'un  blanc  roussâlre 
moucliclces  de  noir,  1  a  gorge,  le  milieu  de  la  poitrine  et  du  ventre 
blancs,  les  flancs  et  les  côtes  de  l'abdomen  d'un  roux  vif.  On  voit 
des  bandes  en  fornje  de  moustaches,  sur  les  côtés  de  la  gorge, 
cl  des  taches  triangulaires  sur  la  poitrine,  ces  taches  cl  bandes 
sont  d'un  noir  profond.  Du  13résil. 
Note  sur  le  genre  de  Coléoptères  clavîcornes,  nommé  par 

Latreille  Glohicornis ,  et  description  d'une  espèce  nouvelle 

de  ce  genre  ;  par  M.  Gdérin-Méneville. 

L'étude  que  nous  avons  faite  des  ouvrages  de  Latreillç,  re- 
lativement au  genre  Globicorne ,  nous  a  obligé  à  des  recher- 
ches nombreuses  qui  nous  ont  fait  reconnaître  une  erreur  bien 
singulière  ,  çompiise  par  Latreille  lui-n^eme  et  par  tous  ceux 
qui  Tont  copié  et  qui  ont  yqula  faire  des  ouvrages  rapide-r 
ment,  pour  suivre  probablement Vexigeance  des  libraires,  du 
public  et  de  leur  intérêt  pécuniaire ,  sans  passser  leur  temps  à 
recourir  péniblement  aux  sources.  Ppuriiousqui  a  vous  la  naïveté 
de  croire  que  nous  devons  traiter  autrement  l'explication  rai- 
sonnée  des  planches  de  notre  Iconographie  du  Règne  animal  (i), 
voulant  donner  à  nos  souscripteurs  un  ouvrage  utile,  nous 
n  avons  reculé  devant  aucun  sacrifice  de  temps  et  de  travail 
pour  arriver  à  ce  but ,  et  quoique  le  retard  que  nous  apportons 
à  la  terminaison  de  notre  explication  des  planches  nous  attîr* 
des  reproches  de  notre  éditeur  et  de  quelques^ns  des  sou-» 
srîpteurs  et  nous  soit  très-préjudiciable  ,  en  laissant  avancer 
d'autres  publications  qui  marchent  d'autant  plus  rapidement, 
que  leurs  auteurs  se  sont  affranchis  de  ce' que  quelques  person- 
nes appellent  nos  préjugés  ,  nous  n'avons  pas  hésité  un  instant 
entre  cet  inconvénient,  qui  ne  nuit  qu'à  nous  seul,  et  celui  de 

(1)  Iconographie  du  Règne  animal  ou  représentation ,  d'après  na- 
ture ,  de  l'une  des  espèces  les  plus  remarquables  et  souvent  non  en- 
core figurée  de  chaque  genre  d'animaux ,  ouvrage  pouvant  servir 
d'atlas  à  tous  les  Traités  de  Zoologie ,  dédié  à  Cuvier  et  à  Latreille  ; 
par  M.  F.-E.  Guérin-Méneville.  Ouvrage  terminé  et  composé  de  45 
livraisons  de  10  pi.  chacune.  —  Paris,  Baillière,  rue  de  l'École  de 
Médecine  ,  13  bis  ,  et  à  Londres  ,  219,  Rcgenl-Sireet. 

Le  Texte ,  qui  formera  un  volume  séparé  des  planches  (  que  l'en 
peut  relier  eu  2  vol. ,  vertébrés  et  invertébrés  ),  est  sous  presse. 


i36  TnAVAux  Inédits. 

jeller  encore  dans  la  science  un  livre  fait  à  la  haie  et  qui  au- 

raitjconliniic  de  reproduire  les  erreurs  des  autres. 

Nous  avons  donc  voulu  savoir  sur  quelles  bases  reposent  les 
genres  que  nous  avons  figurés  et  ceux  qui  les  avoîsinent,  nous 
avons  évité  de  copier  nos  devanciers ,  et  nous  avons  toujours 
remonté  aux  sources  ,  quand  cela  nous  a  été  possible  ,  et  mal- 
gré le  temps  que  ces  sortes  de  recherches  prennent.  Cette  ma- 
nière de  travailler  nous  a  fait  relever  un  grand  nombre  d'er- 
reurs, commises  par  des  auteurs  qui  ont  travaillé  en  conscience, 
nous  nous  plaisons  à  le  croire  ,  mais  qui  se  sont  laissés  entraîner 
par  le  désir  d'aller  vite,  de  finir  promplement  un  ouvrage. 

Lalreille  distingue  pour  la  première  fois  le  Mégatome,  type 
du  genre  qui  nous  occupe ,  dans  son  Gênera  crustaceorum  et 
Insectorum,  t.  2,  p.  35  (1807),  en  le  séparant  des  autres  Mé- 
gaioma ,  pour  en  faire  le  type  unique  d'une  division  qu'il  ca- 
ractérise ainsi  : 

«  III.  Corpus  juboi^atum;  antennœ  clapa  suhglobosa,  ilUus 
articulis  duohus  inferis  breuissimis, 

Spec.  3.  Megatoma  RUFiTARSE.  Megatomerufitarse,  M.  ni- 
gruTHy  punctulatum\  antennis  clai>a  subtomentosa,  articulis  me' 
dits  tarsisquepallldo-rufescentibus.  —  Long.  :  i-  1/2^  li- 
neam. 

Dermestes  nlgripes,  fab.  syst.  eleutb.T.  i,p.  3i8? 

Dermestesrufitarsis,  Panzer.  faun.  ins.  germ.  fasc.  35  f.  6  ? 
—  hab.  in  Gallia. 

Annotatio,  Hujus  generis  sectiones  forsan^ totidem  gênera 
constituunt.  » 

Lalreille  paraît  avoir  eu  sous  les  yeux  un  insecte  bien  dif- 
férent de  celui  qu'ofifrent  les  figures  des  Dermestes  nigripes, 
que  nous  avons  vues  dans  Panzer,  car  elles  représentent  des  es- 
pèces qui  ont  une  massue  antennaire  composée  de  trois  articles 
plus  gros  5  comme  chez  les  Mégatomes  de  la  première  division  ; 
aussi  Lalreille  a-t-il  accompagné  ces  citations  d'un  point  de 
doute. 

A  celle  occasion ,  nous  ferons  remarquer  que  le  nom  de 
Dermestes  riifitarsis^  Panzer  (ftisc.  35,  f.  6),  ne  se  trouve  pas 
dans  tous  les  exemplaires  de  sa  Faune  germanique ,  nous  l'a- 


TRAVAUX    INÉDITS.  I  3y 

VOUS  bien  trouvé  ainsi  Jans  un  exemplaire  de  la  bibliothèque 
^  de  M.  Chevrolat,  mais  dans  celui  du  Muséum,  qui  doit  prove- 
nir d'une  édition  postérieure  ,  il  paraît  que  Tauteur  ayant  re- 
connu que  cet  insecte  était  le  Dcrmestes  nigr'ipcs  de  Fabricius, 
a  changé  la  lettre  de  sa  planche  et  le  texte ,  car  on  trouve  la 
même  figure  (fasc.  35,  f.  6) ,  sous  le  nom  de  Dcrmestes  nigri" 
pes,  Fabricius,  avec  un  texte  différent.  Dans  tous  les  cas,  Pan- 
zer  parle  de  cette  correction  au  fascicule  97,  n®  5,  car  il  re- 
présente encore  le  Dermestes  nigripes  de  Fabricius  ,  et  dit  en 
note  :  »  Quann>is  xxxv,  Çtfaun.  in  s.  ,  sub  nomine  Dermest. 
rufitarsis.  Creutzeri  hujus  specici  jam  occurrat  figura  ,  eam 
correctionem  tamen  hic  loci  repetendam  curai^i.  » 

On  voit  donc  que  Tespèce  avec  laquelle  Latrcille  a  fondé  sa 
troisième  division  des  Mégatomes ,  n'est  pas  la  même  que  le 
Dermestes  nigripes  de  Fabricius ,  ou  Z>.  rufitarsis  des  pre- 
mières éditions  de  Panzer,  et  comme  ce  dernier  nom  devient 
sans  objet ,  puisque  Tespèce  qu'il  désigne  est  rapportée  au  D, 
nigripes  fab.  Nous  le  laisserons  à  la  véritable  espèce  de  La- 
treille,  que  personne  n'avait  revue  depuis  ce  naturaliste  ,  et 
dont  nous  devons  un  individu  a  notre  ami  M.  Chevrolat ,  indi- 
vidu que  nous  décrivons  plus  bas. 

Le  nom  de  Globicorne  est  employé  pour  la  première  fois 
par  Latreille ,  en  1826  ,  dans  ses  Familles  naturelles  du  Règne 
animal  (pag.  162);  mais  il  ne  cite  pas  l'espèce  type  de  son 
genre. 

On  le  trouve  ensuite  dans  la  2*édit.  du  Règne  animal  (i83o), 
mais ,  dans  cet  ouvrage,  Latreille  commence  à  apporter  moins 
d'attention  à  son  travail,  et  il  cite  comme  type  du  genre,  sans 
y  mettre  le  point  de  doute  qui  était  au  Gênera,  le  Dermestes 
rufitarsis  de  Panzer,  espèce  qui  n'existe  pas,  comme  on  vient 
de  le  voir,  puisque  c'est  le  même  insecte  que  le  Dermestes  ni" 
gripes. 

C'est  cette  erreur  qui  a  entraîné  MM.  Brullé  et  de  Castel- 
nau  ,  lesquels  s'en  sont  entièrement  rapportés  à  Latreille, 
car  ils  ont  tous  deux,  l'un  dans  l'Histoire  naturelle  des  In- 
sectes, publiée  par  Pillot  (Ins.,  t.  v ,  col.  2;  4'  livr., 
p.  379),  et  l'autre  dans  les  Suites  à  Buffon  ,  publiées  par  Du-r 


l38  TRAVAUX    INÉDITS. 

mesnil  (Ins.,  t.  2,  p.  3y  ),  donné  les  caractères  du  genre  Glo  - 
bicojnis  ^d^apvcs  le  Règne  animal,  en  citant  conime  type  le 
Dermestes  rufitarsis  de  Panzer  ,  ce  qui  montre  que  ni  Tun  ni 
l'autre  n'a  vu  les  figures  qu'il  cite,  car  ils  auraient  aperçu  que 
ces  figures  n'offrent  nullement  les  caractères  qu'ils  assignent , 
d'après  Latreille ,  à  ce  genre. 

Suivant  nous ,  le  genre  Globicorne  doit  se  p'acer  avant'les 
Anthrènes,  car  la  fossette  qui  reçoit  les  antennes  est  moins  bien 
limitée ,  leurs  pattes  ne  sont  pas  si  contractiles  ,  leur  corps  est 
plus  allongé  et  plus  ovalaire  ,  comme  celui  des  Megatoma 
qu'ils  semblent  lier  aux  Antlirenus.  Les  caractères  que  Latreille 
leur  assigne ,  surtout  dans  le  Gênera,  sont  très-exacts  ,  et  nous 
n'y  ajouterons  rien.  Nous  allons  donc  décrire  Tinsecte  qu'il 
paraît  avoir  étudié  en  faisant  son  Gênera  ,  et  une  autre  espèce 
qui  nous  présente  des  caractères  génériques  parfaitement  sem- 
blables. 

1.  Globicornis  rufitarsis,  Latr. ,  Gênera  Crust.  et  Ins., 
t.  2,  p.  35  (moins la  synonymie).  —  Long  de  3  millim.,  large 
de  près  de  2  millim.  Noir ,  peu  luisant ,  finement  ponctué  et  un 
peu  velu,  avec  l'exlrémité  des  élylres  un  peu  brunâtre.  Tête 
penchée.  Antennes  courtes  ,  fauves  ,  avec  les  trois  premiers  et 
les  trois  derniers  articles  noirs.  Pattes  d'un  brun  foncé  avec  les 
jambes  et  les  tarses  fauves ,  ces  derniers  un  peu  plus  pâles  ; 
dessous  du  corps  noir.  Trouvé  par  M.  Chevrolat  sur  les  troncs 
d'ormes  qui  bordent  l'avenue  de  Saint-Cloud,  en  juin.  Très- 
rare. 

2.  Globicornis fulifipes.  Guér.  — Long,  de  2  1/2  à  3  mill., 
larg.  I  i/a  à  2  mill.  Cette  espèce  a  une  forme  un  peu  moins 
allongée  ;  tout  son  corps  est  noir,  très-luisant,  assez  velu ,  très- 
finement  ponctué.  La  tête  est  penchée,  les  antennes  et  les 
pattes  sont  entièrement  d'un  fauve  vif.  —  Trouvé  dans  des 
boîtes  venant  du  Brésil.  Il  paraît  être  sorti  de  la  moelle  d'Agave 
qui  les  garnissait.  M.  Chevrolat  en  a  trouvé  dans  des  boîtes 
venant  de  Cuba  et  de  la  Guadeloupe. 

Nota.  Le  Dermestes  nigripes  de  Fabricius  est  rangé, 
avec  raison  ,  dans  le  Catalogue  de  M.  Dejean  ,  dans  son  genre 
u4tiagenus  qui  correspond  aux  Megatoma  de  Herbst  et  La- 


TRAVAUX    INÉDITS.  iSq 

treille.  Nous  en  avons  vu  des  individus  qui  se  rapportent  par- 
faitement aux  figures  publiées  par  Panzer  et  qui  ont  la  même 
taille  et  le  même  faciès  que  le  vrai  Qlobicornis  rufUarsis  décrit 
plus  haut.  Olivier  décrit  aussi  un  Dermestes  nigripes  ,  mais 
c'est  une  autre  e.-^pcce,  à  élj  très  ferrugineuses  avec  trois  bandes 
ondées  noires ,  qui  vient  de  la  Chine. 

IcHNEUMONiDARDM,  ad  faunam  Daniae  pertinentiuttl  ,  geneta 
et  species  novae.  Descripsis  Georgius  ScHiobrîE. 

M.  Schiodle  nous  a  envoyé  le  mémoire  dont  le  titre  précède, 
pour  être  inséré  dans  le  Magasin  de  Zoologie  ,  ce  travail ,  ac- 
compagné de  bonnes  figures  dessinées  avec  beaucoup  de  la- 
lent  par  Tauteur ,  sera  bientôt  publié  dans  son  entier,  nous 
allons  ,  en  attendant ,  en  donner  l'extrait  suivant. 

I.  Megastylus,  n.-g. — Caput  transversuni  vertice  rotun^ 
date  ,  hypostomate  triangulari  protubérante  ;  clypeo  magno 
fornicato.  Alarum  areola  cubitalis  intermedia  nulla.  Pedes 
médiocres  :  tertii  paris  elongali ,  coxis  vaiidis  ;  unguiculi  sim- 
plices.  Abdomen  spathulatum ,  segmente  primo  lagenaeformi  : 
peliolo  lineari ,  tuberculis  lateralibus  medio  silis.  Terebra 
abscondita  ,  oviductu  selaceo  simplici. 

Sp.  I.  Megastylus  cruentator ,  n.  — Niger,  pedibus  rufis, 
pectore  scutelloque  rubris.  —  Mas.  et  femina.  —  Long.  Hn. 
3  1/3-3  1/2. 

Sp.  2.  Megastylus  mediator,  n.  — Niger,  pedibus  rufis^ 
abdomine  medio  piceo. — Femina. — Long.  lin.  2  1/2. 

Sp.  3.  Megastylus  impressor^  n. — Niger,  pectore  scutel- 
loque rufis ,  abdomine  medio  ,  pedibus  anlennarumque  basi 
lestaceis.  —  Femina.  —  Long,  lin.  3  1/2. 

Sp.  4*  Megastylus  orbitatoi' ,  n.  —  Niger,  prothorace , 
abdomine  medio  pedibusque  rufis  ;  facie  flava  —  Femina.  — 
Long.  lin.  2. 

Sp.  5.  Megastylus  Uneator  ,  n.  —  Niger,  abdomine  medio 
pedibusque  testaceis  ,  capite  et  thorace  albopictis.  — Femina. 
—  Long.  lin.  2  1/2. 

IL    MoNOGRAPinA  POLYBLASTORUM    DaNI^E.  PolyUusUlS   , 

Harlig.^  Tryphon,  jt7 ,  Gravenhorst.— Caput  transversura,  ver- 


i^O  TRAVAUX    INÉDITS. 

ticc  lalo^  facie  quadrata.  Thorax  brevis  gibbus ,  mesotborace 
œqualo,  melalborace  brevi  rotundato  clalbroso.  Alaruni  areola 
cubilalis  intermedia  triangularis.  Pedes  médiocres ,  subae- 
quales  :  ungriculis  peclinalis.  Abdomen  ovatofusiforme  ,  sub- 
peliolatum ,  segmente  primo  apieem  versus  sensim  laliore  , 
lineis  duabus  elevatis.  Terebra  exserta  brevis  ,  ova  petiolata 
ex  oviduclu  deorsum  pendentia  gerens.  Antennre  médiocres 
setaceae.  Palpi  filiformes ,  inrequaîcs.  Lingua  bilaciniata ,  la- 
ciniis  triangularibus  acutis. 

Sp.  I.  Polfblastus  pinguis.  Synon.  Tryphonpinguis  Gra- 
venh.  ,  Icneuraonologia  Eiiropaea,  II,  i5o,  97. — Pubescens 
niger ,  pedibus  anterioribus  posticorumque  trochanteribus  et 
tibiis  flavis.  —  Mas.  —  Long.  lin.  3-4» 

Sp.  2.  Polyblastus  Palœmon,  n.  —  Niger,  pedibus  rufis  , 
posticorum  tarsis  tibiisque  nigris ,  his  medio  albis.  —  Femina. 

—  Long,  lin.  2  1/2-3  1/2. 

Sp.  3.  Polyhlastus  Drewseni,  n.  —  Niger,  tibiis  anterio- 
ribus femoribusque  rufis  ,  abdomine  segmentis  secundo  testio- 
que  caslaneis.  —  Femina.  —  Long.  lin.  4  1/6. 

Sp.  4-  Polyhlastus  Soiei,  n.  — Niger,  tibiis  anterioribus 
femoribusque  rufis ,  borum  posticis  nigropictis  ;  abdomine 
segmentis  secundo  tertioque  fulvis.  —  Femina,  —  Long.  lin. 
3  3/4. 

Spi  5.  Polyhlastus  varitarsus.  Sjnon,  Tryphon  varltarsus 
Gravenb. ,  Icbneumonologia  Europaea  ,  II,  222  ,  146.— Ni- 
ger, abdomine  medio,  tibiis  anterioribus  femoribusque  rufis  , 
tibiis  tarsisque  posticis  alboannulalis,  —  Femina.  —  Long. 
lin.  5  1/2-3  3/4. 

Sp.  6.  Polyùlastus  alternans ,  u.  —  Niger  ^  pedibus  fulvis , 
tibiis  tarsisque  posticis  albis  nigroannulatis  ;  abdomine  fusco- 
slramineo  nigronolato. — Femina. — Long.  lin.  3. 

III.  Cylloceria  ,  n.  g.  — Phjtodietus ,  p,  Gravenborst. 

—  Caput  transversum,  vertice  rolundato  angusto.  Tborax 
gibbulocylindricus ,  mesothorace  lobato  ,  melalborace  subho- 
rizontali ,  scabro  carinaloque.  Alarum  areola  cubitalis  inter- 
media nulla,  Pedes  médiocres ,  unguiculis  simplicibus;  postici 
subelongati.  Abdomen  subsessile  convexum ,  segmento  petîo- 


ANALYSE    d'ouvrages   NOUVEAUX.  l/^I 

lari  basin  versus  sensim  angustiore  ,  scabro  ,  lubcrculis  lalera- 
libus  aille  médium  sitis.  Terebra  exlricata. 

Sp,  I.  Cylioceria  nigra.  Synon.  Phj-todieius  niger,  Gra" 
vcnh.  Ichneunionologia  Europaea  ,  II ,  934  »  3i8  (  femina  ). 
?  Bassus  ajffinis,  Zetlerstedt  Fauna  inseclorum  Lapponica, 
fasc.  Il ,  382  ,,  28  (  mas. ,  fem.  )  —  Tibiis  anterioribus  femo- 
ribusque  rufis.  —  Long.  lin.  4  1/2. 

Sp.  2.  Cflloceria  marginator ,  n.  —  Pedibus  rufis,  coxis 
et  trochanteribus  nigris  ;  abdomine  segmenlis  margine  casla- 
neis. — Femina. — Long.  lin.  4  i/4* 

Sp.  3.  C/lloceria  caligala.  Synon.  Pkytodietus  caligatus  , 
Gravenh.  Ichneumonologia  Europaea  ,  II,  986  ,  819  (  mas. , 
fem.  )  ?  Bassus  nuntialor ,  Zetlerstedt  Fauna  inseclorum  Lap- 
ponica, fasc.  II ,  38i  ,  22. — Pedibus  rufis,  poslicorum  tibiis 
tarsisque  nigris.  —  Femina.  —  Long,  lin.  3  1/2-3  2/3. 

m.  A]VALYS£S  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Bdlletins  de  TAcadémic  royale  des  sciences  de  Bruxelles. 
Année  1837.  t.  IV. 

Voici  ce  qu'il  y  a  de  zoologique  dans  cette  année  1857  des 
bulletins. 

i.M.  Ca/i/raïW  communique,  dans  la  séance  du  9  mai  1887, 
page  220,  une  observation  sur  l'arrivée  tardive  du  Martinet , 
(  Cypselus  apus  ) .  Cet  oiseau  ne  fut  de  retour  à  Gand  cette 
année  que  le  i""  mai,  tandis  qu'en  i83i  ,  malgré  la  rigueur 
de  l'hiver  ,  les  Hirondelles  étaient  de  retour  à  Cagliari  le  28 
février.  Chacun  sait  que  les  Hirondelles  devancent  les  Marti- 
nets, dans  leurs  migrations,  d'environ  quinze  jours. 

2.  Dans  la  séance  du  5  août,  page  36i  ,  M.  Dumortier  dit 
qu'on  a  tué  un  individu  mâle  et  adulte  du  Merle  Roselia 
(  Acridoteres  roseus ,  Paslor  roseus  )  dans  les  environs  de 
Touroay.  C'est  un  fait  très-rare  que  le  passage  de  cet  oiseau 
dans  une  contrée  septentrionale  de  l'Europe. 
3.  Note  sur  r/^w  olit^acea,  par  M.  le  chevalier  Dubus. 
(P.  io3.) 

L'auteur  décrit  ainsi  cette  nouvelle  espèce  :  Ibis  facîa  cum 


1$i  ANALYSES    D*ODVRAGES   NOtJVEADX. 

fronle  nudîs  nigris;  occipite  cristato;  plumis  cristœ  longius- 
ciilis,  supra  violaceis,  subtus  fuscis;  regione  parolica  fusces- 
centi-fulva;  collo  et  pectore  ex  fuscesceuti-olivaceis  ;  lergo  et 
scapularibus  olivaceo-virescenlibus  ;  abdomine  obscure  brun- 
neo-ol\vaceo;  uropygio  teclricibusque  caudœ  obscure  virescenli- 
cupreis;  cauda  ,  remigibus  teclricibusque  alarum  majoribus 
nigro-violaceis;  alarum  teclricibus  mediis  minoribusque  nîlide 
viridibus  in  violaceum  vergentibus;  rostro  brunneo  rubescenli; 
pedibus  lividis. — Cet  oiseau  a  été  Irouve  en  Guinée,  il  est  fi- 
guré en  couleur  dans  une  plancbe  qui  accompagne  la  notice. 

4.  Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Héron^  par  le  cbevaîier 

Dubus.  (  Page  3g.  ) 
HÉRON  AUX  PIEDS  JAUNES  ,  Ardeu  calceolala,  Dubus.  Ardea 
corpore  nigro  ;  crisla  occipitali  sparsa ,  longa  ,  pendula  ,  collo 
infimo  et  tergo  plumis  subulalis  longis  ornatis ,  cauda  et  re- 
migibus nigro-ardesiaceis  pulverulentis;  tibiœparle'nuda,  tarso, 
unguibus,  roslro  lorisque  nigris;  digilis  et  podarlhris  flavo- 
ochraceis.— «Cel  oiseau  vient  de  la  côte  de^Guinée,  il  est  figuré 
en  couleur. 

5.  Description  des  coquilles  fossiles  de  Targile  de  Bazeele  , 
Boom,  Schelle,  etc.,  par  M.  de  Koninck.  Mémoire  pré- 
senté dans  la  séance  du  4  février. 

M.  Dumortier  fait  un  rapport  favorable  sur  ce  travail,  dans 
la  séance   du    7  octobre    (p.  /\12)    et  conclut  à  son  im- 
pression dans  les  mémoires  de  l'Académie.  Ce  mémoire  com- 
prend la  description  de  ^i  espèces  appartenant  à  21  genres     , 
différens  ^  i  ^  de  ces  espèces  sont  indiquées  comme  inédites  et    j 
figurées. 

6.  Note  sur  trois  Zi/w«ce.f  nouvelles  pour  la  Faune  belge, 

par  M.  Kickx.  (P.  i3;,) 
Ces  trois  espèces  sont  les  Limax  Sowerbii ,  Férussac  ;  Mar^ 
ginatus  ,  Drap. ,  et  Sub/uscus,  Drap.  L'auteur  les  décrit  avec 
soin. 

7.  Anatomie  du  Pneumodermon  violaceum^  D'Orb. ,}  par 
M.  Van  -  Bencden.  (  Pag.  5o4.  )  Ce  mémoire  n'est  pas 
imprimé  dans  le  t.  IV.  Nous  l'analiserons  quand  il  aura 
paru. 


ANALYSE    d'ouvragés    NODVRADX,  t^S 

8.  Description  du  double  système  nerveux  dans  le  Lymneus 
gluHnosus ,  par  M.  Van-Beneden.  (Page  i5.)  C'est  une 
anatoraie  faite  avec  soin  et  accompagnée  d*une  bonne 
figure. 

9.  Histoire  naturelle  et  anatomie  du  système  nerveux  du 
genre  Mj-tilina,  par  F.  Cantraîne.  (Page  106.)  Ce  genre 
est  le  môme  que  celui  établi  par  M.  Van-Beneden  sous  le 
nom  de  Dreisscna. 

L'auteur  dit  l'avoir  établi  en  i834  dans  une  lettre  écrite  à 
M.  Quetclet ,  il  critique  le  mémoire  de  M.  Van-Beneden ,  et 
termine  en  donnant  une  description,  précédée  d'une  longue 
synonymie,  de  sa  MytiUna  polymorpha  (  Dreissena  polymor-^ 
pha ,  Van-Beneden  ,  l'icho^onia  Chemnitzii ,  Rossinassler  ). 
Ce  travail  est  accompagné  d'une  figure  anatomique. 

M.  Van-Beneden  ,  dans  la  séance  suivante  (p.  i4i)  répond 
aux  observations  de  M.   Cantraine,  celui-ci  réplique  p.  i46» 

10.  Description  d'une  nouvelle  espèce  du  genre  Dreissena, 

par  M.  Van-Beneden.  (P.  i4i') 
Nous  avons  déjà  rendu  compte  de  ce  travail  dans  notre  n« 
de  février,  p.  26. 

1 1  ♦  Mémoire  sur  le  Cancer  gamarellus  pulex ,  par  M.  Bavier* 
(  Page  76.  ) 
Dans  leur  rapport  MM.  Cantraine  et  Wesmael(p.  324) 
pensent  que  les  résultats  obtenus  par  M.  Bavier  ont  besoin, 
pour  être  admis ,  d'être  confirmés  par  de  nouvelles  obser- 
vations. 

12.  Notice  sur  le  Théridion  Malmignatte,  par  M.  Lambolle, 
(  Page  433  et  488.  ) 
M.  Lambolte  commence  par  faire  connaître  les  travaux  qui 
ont  été  faits  sur  celte  araignée  remarquable.  Il  signale  ensuite 
sa  présence  à  Volterra  en  Toscane,  et  étudie  ses  caractères 
zoologiques  et  ses  glandes  à  venin  qu'il  figure  dans  une  plan- 
che où  est  représentée  l'araignée  entière  et  les  parties  de  sa 
bouche. 

i3.  Note  sur  un  insecte  qui  détruit  les  Scoly  tes,  par  M.  Wes*- 
mael.  (P.  320.) 


l44  ANALYSE   D*OUVRÀGES   NOUVEAUX. 

M.  Wcsmael  a  reconnu  que  la  larve  du  Bracon  inùlator  de 
Fabricius  vitraux  dépens  du  Scolylus  destrucior. 
14.  Note  de  M.  Wesmael  sur  la  Fulgore  porte  lanterne* 
(P.  i36.) 

Depuis  les  ouvrages  de  mademoiselle  Mérian  ,  dit  Tauleur , 
on  est  généralement  resté  persuadé  que  la  Fulgore  porte  lan- 
terne ,  Tun  des  plus  beaux  insectes  de  l'Amérique  méridionale, 
à  la  faculté  de  répandre  dans  les  ténèbres  une  lumière  phos- 
phorescente ,  par  le  prolongement  antérieur  de  la  tète  :  ce  fait 
a  pourtant  été  contesté  assez  récemment,  et  on  lit ,  dans  la 
Revue  entomologique  de  Silbermann ,  t.  I ,  p.  122.  «  M,  le 
comte  de  Hoffmansegg ,  s'appuyant  des  communications  de 
Sieber ,  a  ,  le  premier ,  attaqué  l'assertion  de  mademoiselle 
Mérian  ,  et  déclaré  qu'elle  était  sans  fondement.  Le  prince  de 
Neuwied  a  ensuite  confirmé  ce  démenti ,  en  déclarant  qu'il 
n'avait  jamais  remarqué  la  moindre  trace  de  lueur  sur  le  Ful- 
gore du  Brésil ,  qui  n'est  pas  rare  du  tout  dans  ce  pays.  » 

En  présence  de  dénégations  aussi  formelles ,  poursuit 
M.  Wesmael ,  j'ai  cru  devoir  porter  ù  la  connaissance  de  l'A- 
oadémie  un  récit  tout  contraire  qui  m'a  été  fait  par  un  natura- 
liste belge  récemment  revenu  du  Brésil.  M.  Linden  m'a  assuré 
y  avoir  pris  une  Fulgore  pendant  une  nuit  obscure,  et  ne  l'a- 
voir aperçue  qu'à  cause  de  la  vive  lueur  qu'elle  répandait. 
J'attache  d'autant  plus  d'importance  à  cette  déclaration  de 
notre  compatriote,  que  je  n'ai  aucune  raison  pour  douter 
de  s  a  véracité. 

i5.  Sur  une  difformité  observée  chez  un  Lépidoptère  ^  par 
M.  Wesmal.  (Pag.  SSg.) 

M.  Wesmael  a  observé  un  Nymphalis  popuU  qui  est  arrivé 
à  l'état  parfait  en  conservant  sa  tête  de  Chenille.  Il  donne  la 
figure  de  cette  singulière  monstruosité. 

16.  N  OTICE  sur  un  Lépidoptère  gynandromorphe,  par  M.  Wes- 
mael. (Pag.  II.) 
C'est  un  Argpinis  paphia  qui  a  fourni  le  sujet  de  cette 
observaliou  ;  l'auteur  décrit  avec  soin  toutes  les  parties  exté- 
rieures de  cet  hermaphrodite,  et  il  en  donne  une  figure  co- 
loriée» . 


t4$ 

17.  Sur  la  Vespa  mur  aria  de  Linné,  par  M.    Wesmael. 

(P.  389.) 

Celte  noie  est  destinée  a  bien  faire  connaître  la  vraie  Vespa 
muraria  àc  Linné,  qui  forme  le  type  du  genre  Odynerus ; 
M.  Wesmael  avait  exprimé  de  l'incertitude  au  sujet  de  cette 
espèce,  dans  sa  Monographie  des  Odynères  (p.  10-12).  Il  a  pu 
lever  tous  ses  doutes,  grâce  à  l'obligeance  de  M.  AYestwood 
qui  lui  a  envoyé  des  descriptions  et  des  dessins  de  l'espèce 
étiquetée  par  Linné  lui-même  ,  dont  la  collection  est  conservée 
à  Londres.  Ce  petit  travail  est  accompagné  de  figures ,  il  est 
des  plus  inléressans  pour  les  entomologistes  et  témoigne  de  la 
bonne  direction  des  travaux  de  M.  Wesmael. 

18.  Sur  les  larves  d'un  ^yarco/^/m^-e,  par  M.  Wesmael. 

(P.  3.9.) 

Ces  larves  vivaient  dans  un  Melolonlhafullo  mort,  Fauteur 
n'a  pu  déterminer  l'espèce. 
19.  Sur  les  métamorphoses  des  Xj-lophagus  ^par  le  même. 
11  a  trouvé  des  larves  du  Xjlophagus  marginatus ,  Meigen, 
entre  Técorce  et  le  liber  d'un  peuplier  abattu,  il  les  décrit  avec 
soin  à  la  page  320. 

20.  Note  sur  la  structure  microscopique  des  Hydatides ,  par 
M.  Gluge.  (  Pag.  4540  Ce  mémoire  est  accompagné  de  fi- 
gures. 

Nous  donnerons  sous  peu  une  analyse  semblable  des  séances 
de  i838dela  même  Académie.  (G .-M.) 

Nouveaux  éléraens  de  zoologie ,  ou  Etude  du  Règne  animal  , 
disposé  en  série  ,   en  marchant  des  espèces  inférieures  aux 
supérieures;  par  M.  H.  Hollard. — Paris,  i838. 
Le  livre  que  M.  Hollard  vient  de  faire  paraître  possède  à  nos 
yeux  un  mérite  bien  réel  ^  celui  de  l'a  propos;  il  paraît  que 
renseignement  de  l'histoire  naturelle  élémentaire  doit  être 
transporté,  l'année  scholaire    prochaine,    des  basses   classes 
en  philosophie ,  et  que  les  professeurs   auront   à    développer 
le  programme   de  bachelier   es   science  pour  la  partie    zoo- 
logique, botanique,  tel  qu'il  a  été  arrêté   par  décision   uni- 
versitaire. L'on  sait  que  c'est  M.   de  Blainville   qui  a  dressé 
cette    partie    du    programme ,    et    disons-le  ,    le    livre    du 

10 


l4^  ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX. 

docteur  Hollard  ,  ainsi  que  le  cours  que  M.  de  Blainville  vient 
de  donner  à  la  Faculté  des  sciences,  sont  des  développemens 
de  ce  même  programme. 

M.  Hollard ,  en  prenant  la  série  animale  des  animaux  infé- 
rieurs vers  les  supérieurs,  à  consulté  plutôt  Tordre  logique  que 
Tordre  usuel ,  il  nous  serait  bien  difficile  de  prendre  cette 
marche  dans  Tenseignement  universitaire,  les  organisations 
les  plus  simples  étant  pour  nos  jeunes  auditeurs  beaucoup 
moins  connues  que  les  plus  composées ,  il  nous  sera  toujours 
plus  facile  d'arriver  à  leur  intelligence  en  commençant  dans 
Tordre  de  Cuvier  d'un  vertébré  pour  descendre  à  un  acalèphe, 
que  de  remonter  du  poljye  à  ^oiseau. 

M.  Hollard  a  pris  la  classification  de  M.  de  Blainville;  certes 
la  révision  du  Règne  animal  tel  que  Cuvier  Ta  laissé  ,  est  un 
besoin  qui  se  fait  déjà  sentir,  dans  quelques  parties  (le 
4*  enbranchement)  c*est  un  véritable  chaos  dans  lequel  il  sera 
nécessaire  d'apporter  bientôt  une  investigation  rigoureuse; 
mais  pour  Tenseignement  élémentaire  ,  la  classification  du 
Règne  animal  de  Cuvier  aura  au  moins  pendant  dix  ans  force 
de  loi ,  et  le  livre  de  M.  Hollard ,  très-bon  à  mettre  aux  mains 
des  élèves  des  facultés,  ne  pourra  être  mis  à  celles  des  élèves 
des  collèges  royaux  que  par  décision  ministérielle  ,  laquelle  se 
fera  sans  doute  long-temps  attendre. 

Nonobstant  ces  reproches  qui  ne  portent  que  sur  la  classifi- 
cation et  Tordre  didactique  adopté ,  Touvrage  de  M.  Hollard 
est  important  pour  nous.  Il  fixe  dans  son  introduction  les  opi- 
nions et  ^les  doctrines  qu'il  importe  d'inculquer  aux  élèves 
sur  des  questions  générales  et  spéciales  du  programme ,  et 
dans  un  sens  que  l'université,  qui  doit  porter  un  œil  sévère  sur 
les  doctrines  et  les  opinions  qu'il  s'agit  de  développer  à  ses 
élèves  de  philosophie  et  des  classessupérieures,  ne  peut  manquer 
d'approuver  hautement.  En  effet,  M.  H.  Hollard  appartient  à 
celte  école  qui  reconnaît  aujourd'hui ,  à  Paris  ,  MM.  de  Blain- 
ville et  Laurent  de  Toulon  pour  chefs  ;  école  qui  continue 
celle  toute  religieuse  ou  spirilua'isle  de  Ch.  Bonnet  et  de  Cu- 
vier ;  école  dont  les  doctrines  ^  prises  toutes  dans  l'observation 
et  Va  posteriori  de.s  faits,  consistent  rarement  en  inductions  à 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  |  4 Jf 

priori^  et  sont  destinées  à  servir  d'antidote  aux  doctrines 
panlhéistiqaes  que  rAllemagnc  a  déversées  sur  nous,  ou 
qui  sont  nées  spontanément  en  France  dans  quelques  cer- 
veaux trop  habitués  à  prendre  pour  des  réalités  de  pures 
abstractions  de  la  pensée. 

Ces  doctrines  ont  à  nos  yeux  le  tort  immense  d'iavestir  la 
matière  d'une  puissance  trop  grande  en  elle-même,  de  lui 
reconnaître  pour  ainsi  dire  la  faculté  d'intelligence  et  d'élec- 
tion des  formes  aniniides  ,  végétales  ,  minérales ,  par  suite  de 
certaines  forces  ambiantes  qu'on  ne  saurait  déBnir  ,  et  qui ,  si 
elles  peuvent  modifier  dans  des  limites  fort  peu  larges  les 
choses  créées  ,  n'ont  jamais  pu  rien  créer  d'el!es  mêmes.  Ce 
système  qui  se  rapproche  un  peu  de  celui  de  Spinosa  ,  et  qui 
\eut  bien  accordera  Dieu  l'impulsion  primordiale,  en  lui  ro' 
tirant  pour  ainsi  dire,  avec  la  disposition  de  l'ensemble,  la 
coordination  des  détails,  est  dangereux  pour  de  jeunes  esprits. 

C'est  ainsi  que  ce  philosophisme  se  trouve  entraîné  à  ad- 
mettre comme  un  de  ses  dogmes  fondamentaux  ,  la  transmuta- 
lion  des  espèces  animales  les  unes  dans  les  autres,  faisant  passer 
avec  le  temps  !  et  quel  espace  de  temps  !  et  le  monde  ambiant 
ou  les  circonstances  physiques  y  aidant ,  Téléphant  ou  la  ba*- 
leine,  sans  doute  par  de  nombreux  états  intermédiaire,  de  la 
forme  Monadaireou  du  premier  état  de  g'obuline  vivante,  à  leur 
état  présent;  système  qu'on  ne  pourrait  atteindre  que  par  t'arme 
du  ridicule,  si  la  raison  humaine  inscrite  dans  la  légende  bi- 
blique ,  qui  n'est  qu'une  ancienne  et  respectable  manifesta- 
tion des  idées  généralement  inculquées  dans  la  pensée  humaine, 
ne  l'avait  repoussé  en  adoptant  comme  fondement  à  toute  ge- 
nèse ,  le  dessein  ,  la  forme  et  l'harmonie  de  l'espèce  d'une  ma- 
nière incommutable,  ou  avec  des  variations  très-faibles ,  sans 
cesse  tendant  (î  retourner  au  type,  variations  qui  ne  sont, 
quant  à  V espèce ,  considérée  comme  unité  zoologique,  que 
des  accidens  de  taille ,  de  couleur ,  et  qui  n'entament  que  la 
superficie  et  non  le  fond  des  choses. 

On  comprend  aussi  que  la  doctrine  des  transmutations  des 
espèces  les  uaes  dans  les  autres ,  et  la  théorie  des  arrêts  de  dé- 
Veloppemens  qui  en  est  la  base,  rendent  facile  la  doctrine  i|u 


148 

vient  couronner  Tédifice  du  panthéisme ,  celle  de  Vuniformité 
absolue  selon  les  uns ,  de  la  conformité  seulement ,  selon  les 
autres  ^  de  tous  les  types  de  la  série  animale ,  de  manière  que 
le  spectacle  si  varié  de  la  nature  ,  ne  sera  plus ,  en  creusant 
]a  chose,  qu'une  monotone  uniformité;  que  toutes  les  formes 
s'emboîtent^  (en  ajoutant  ou  supprimant  bon  nombre  de  pièces 
pour  avoir  son  compte ,  en  retournant  ici  par  la  pensée  en  de- 
hors ce  qui  là  était  en  dedans  )  se  retrouvent  les  unes  dans  les 
autres  ,  de  sorte  qu'en  supprimant,  dans  ce  système,  le  signe-f- 
quandil  gène,  le  signe  —  quand  il  embarrasse ,  on  arrive  ainsi 
partout,  toujours  et  commodément,  nu  signe  de  Téquation  ou 
de  la  parfaite  ressemblance ,  fût-ce  entre  une  écrevisse  et  un 
oiseau. 

M.  Hollard  a  pris,  depuis  long-temps  et  encore  aujourd'hui, 
dans  le  livre  qu'il  publie ,  position  contre  ces  doctrines  fâ- 
cheuses dans  ce  qu'elles  ont  de  trop  absolu  ;  car,  nous  devons 
le  reconnaître,  l'analogisme  modéré  et  suivi  avec  sagacité,  aura 
rendu  des  services  réels  à  la  science  de  l'organisation.  Pour  la 
première  fois  dans  cette  note  nous  croyons  convenable ,  après 
bien  des  années  de  silence ,  de  dire ,  tout  petit  professeur  de 
l'Université  que  nous  sommes  ,  n'avoir  pu  jamais  plier  nos 
convictions  îiux  abstractions  unitaires,  et  que  nous  partagions 
dès  il  y  a  long-temps  (et  il  nous  en  a  coûté  cher),  comme  nous 
partageons  encore  aujourd'hui,  les  opinions  de  M.  Hollard  et 
de  ses  amis  scientifiques. 

Le  Docteur  Al.  Bourjot  , 
Prof,  de  zool.  élém.  coll.  Bourbon. 
Tbansactions  de  la  Société  Zoologiqoe  de  Londres  ,  in -4"  j 
avec  planches.  Londres,  i833  à  i836.  (Mollusques.  ) 
Nous  allons  donner,  dans  cet  article ,  l'indication  de  tous 
les  mémoires  sur  les  Mollusques  qui  ont  paru  dans  ce  Recueil  , 
depuis  son  origine  jusqu'à  ce  jour  ;  nous  en  ferons  successive- 
ment autant  pour  les  autres  branches  de  la  Zoologie. 
Dans  le  tome  P' ,  on  trouve  les  mémoires  suivans  : 
1°  MÉMOIRE  sur  l'organisation  et  les  caractères  des  LoUgopsis 
et  détails  sur  une  nouvelle  espèce  (  L.  guitata  )  drs   mers 
des  Indes  ;  par  R.  E,  Grant.  (  P.  2i  ,  pi.  2 ,  fig.  a  à  lo,  ) 


ANALYSES    d'oUVRAGES    NOCVEAUX.  I  49 

a«  An\tomie  de  la  Sepia  vuJgaris ,  et  dclails  sur  une  nou- 
velle espèce  de  la  cote  de  Maurice  (  Stenodaclyla  ]  ;  par 
11.   E.  Grant.  (  Pag.  77  ,  pi.  II.) 

3°  Descriptions  de  quelques  nouvelles  espèces  faisant  partie 
de  la  famille  des  Brachiopodes  de  Cuvier;  par  W.  J.  Bao- 
DERIP.  (  P.  i4i  ,  pi.  22  et  23.  ) 
Terebratula  chiiensis. — Testa  suborbiculari,  gibba,  albente, 

radialim  slriata ,  slriis  latioribus  ,  margîne  subcrenulato  ,  sub* 

flexuoso. — Ilab.  Valparaiso. 

Terabr»  Ui>a, — Testa  ovato-oblonga  ,  ventricosa ,  subglabra, 

subdiaphana,  lineis  concenlricis  substriata  ,  valva  ,  perforata 

subelongata. — Hab.  sinu  Tebualepec. 

Orbicula  la  me  Ho  sa. -^Tesia  cornea^  fusca  ,  suborbiculari, 

subdeprcssa ,  lamellis  concentricis  elevatis  rugosa.  —  Hab.  ad 

Peruviae  oras. 

Orbicula  Cumingii. — Testa  subconica\  suborbiculari,  cras- 

siuscnla,  striis  ab  apice  radiantibus  numerosisj   epidermide 

fusca. — Hab.  ad  Pajtam. 

Orbicula  slrigata,  —  Testa  crassiuscula,  subrotuada  ,  sub* 

striata,  radiatim  castaneo-strigata  ;   epidermide  tenui,  fusca. 

—Hab.  ad  Guatemalae  oras. 

Lingula  Audebardii. — Testa  oblonga,  glabra  ,  cornca,  pal- 

lide  flava  ,  viridi  transversim  picta,  limbo-anteriore  rotundato, 

viridi. — Hab.  in  ins.  Punam  ,  bay  of  Guayaquil. 

Lingula  semen. — Testa  ovato-oblonga,  crassiuscula,  plana ^ 

albida,  laevissima  ,  polita  ,  limbo  anteriore  rotundato. — Hab. 

in  ins.  Platam. 

4®  Anatomie  des  Brachiopodes  de  Cuvier  et  plus  particuliè- 
rement des  genres  Terebratula  et  Orbicula  ;  par  Richard 
OwEN.  (P.  145  ,  pi.  22  et  23.  ) 
Ces  anatomies  sont  faites  sur  les  espèces  décrites  dans  le 

mémoire  qui  précède, 

5*  Descriptions  de  quelques  nouvelles  espèces  de  Calfptrceidœ; 
par  W.  J.  Broderip.  (  P.  iqS  ,  pi.  27  ,  28  ,  29.  ) 
Après  avoir  donné  une  idée  des  divisions  ou  sous-genres 

établis  dans^le  genre  Calyptrée ,  par  MM«  Lesson  et  Desbayes» 


l50  ANALYSE  d'oUVUAGES  NOUVEAUX. 

l'auleur  décrit  les  espèces  suivantes  qui  sont  toutes  très-bien 
figurées. 

sub-genus  Calyphtr^A.— Testa  subconica  ,  subacuminata  , 
cyalhi  basi  adhserente ,  laleribus  liberis. 

A.  Cjalho  integro 

C.  rudis, — Testa  fusca  ,  subdepressa  ,  suborbiculari ,  radia- 
tim  corrugata  ;  limbo  crenato  ;  cyatho  concentrice  lineato  , 
albido ,  suborbiculari  ;  epidermide  subfusca. — Hab.  in  Am. 
central!  (  Panama  and  real  Llejos). 

B.   Cyatho  hemiconico ,  longitudinaliter  quasi  diviso  (  Calyp- 
trœa ,  Less.  ) 

C.  corrugata.  —  Testa  subalbida ,  suborbiculari ,  subde- 
pressa ,  corrugata  ,  intus  nitente  ;  cyatho  concentrice  lineato  , 
producto  ;  epidermide  fusca-  —  Hab.  in  Am.  centrali  (  Gua- 
comayo  ). 

C,  varia. — Testa  albida^  suborbiculari ,  crassiuscula  ,  lon- 
gitudinaliter creberrime  striata  ;  cyatho  concentrice  lineato  , 
crassiusculo  ,  producto.  —  Hab.  in  oceano  Pacifico  (  Galla- 
pagos ,  etc.  ) 

C.  cepacea.' — Testa  alba  suborbiculari,  subconcava  ,  tenui, 
diaphana  ,  striis  numerosis  subcorrugata ,  intus  nitente;  cya- 
lhi terminationibus  lanceolatis.— Hab.  in  sinu  Guayaquil. 

C.  cornea. — Testa  suborbiculari  ,  complanata,  albida,  sub- 
diaphana  ,  concentrice  lineata  ,  et  radiatim  striata  ,  intus  ni- 
tente.— Hab.  ad  Aricam  Peruvae. 

Sub-gens  Calypeopsis,  Less. — Cyatho  interno  integro,  la- 
teraliler  adhœrente. 

C.  radiata.'^TestSk  conico-orbiculari ,  a'bida  fusco  radiata, 
striis  longiludinalibus  crebris  ;  limbo  crenuîato  ;  apice  acuto  , 
subrecurvo  ;  cyatho  depresso. — Hab.  in  Amer,  merid.  (  Bay  of 
Caraccas,  ) 

C.  imbricata. — Testa  albida,  subconica  ,  ovala,  costis  lon- 
giludinalibus et  squamis  transversis  imbricata;  apice  subin*- 
curvo,  acuto;  limbo  crenato;  cyatho  depresso. — Hab.  ad  Pa- 
namam. 

C.  lignaria, — Testa  crassa,  fusca,  deformi,  striis  corrugata 


ANALYSES   d'oOVRAGES    NOUVEAUN.  i5| 

apice  prorainenle,  subadunco,  aculo  ^  posteriore. — Hab.  Ani» 
centrali.  (  Real  Llejos,  ) 

C  tenais,  —  Testa  irrcgulari ,  tenui ,  subJiaphana  ,  cre- 
berrime  striata,  albida,  interduna  fusco  pallide  slrigata. — Hab* 
éd  Pcruviœ  oros. 

C  hispicla. — Testa  subovala ,  subconica  ,  alba ,  slrigis  ma- 
culisque  subpuipureo-fuscis  varia,  slriis  freqiientibus  et  spinis 
lubularibus  erectis  hispida  ;  bmbo  crenulato  ;  apice  lurbinalo; 
cyatho  subdepresso. — Hab.  in  sinu  Guayaquil. 

C.  maculata.  —  Testa  ovata ,  albida  purpureo-fusco  macu- 
lala  ,  longiludinaliter  rugosa  ;  limbo  serralo;  apice  sublurbi- 
nalo,  subincurvo. — Hab.  in  sinu  Guayaquil. 

C.  serrata.  —  Testa  suborbiculari ,  alba  ,  subpurpureo  vel 
fusco  interdum  fucata  vel  strigata  ,  costis  longitudinalibus 
proniinentibus  rugosis  ;  limbo  serrato  ,  apice  subturbinato  ; 
cyatho  valde  depresso. — Hab.  ad  Real-Llejos  et  Muerle. 

Sub-genus  Syphopatella  ,  Less.  ?  —  Cyatho  seu  polius  la- 
mina interna  subtrigona  ,  subcirculari ,  latere  dextro  replicato. 

C.  sordida. — Testa  subconica  ,  sordide  lutea  ,  longiludina- 
liter subradiata;  apice  turbinato  ;  cyatho  depresso  ,  subtrigono, 
haud  profundo.  —  Jïab.  ad  Panamam. 

C.  ««g'MW.— Testa  tenui ,  conica  ,  corrugata  ,  fusca  ;  apice 
subturbinato  ;  cyatho  depresso  ,  subtrigono.  —  Hab.  Val- 
paraiso. 

C,  lichen. — Testa  albida ,  interdum  pallide  fusco  sparsa  , 
subdiaphana  ,  subturbinata ,  orbiculata  ,  complanata.  —  Hab. 
in  sinu  Guayaquil. 

C.  mamillaris. — Testa  albida,  subconica  ,  apice  subpurpu- 
reo ,  roamillari. — Hab.  in  sinu  Gauyaqnil. 

C.  striata, — Testa  sordide  alba,  suborbiculala  ,  subconica, 
subturbinata  ,  slriis  longitudinalibus  elevatis  ,  creberrimis  cor- 
rugata, intus  fusco-flavescente — Hab.  ad  Valparaiso. 

C.  coniea,  —  Testa  conica,  fusca  albido  maculata,  subtur- 
binata.— Hab.  ad  Xipixapi  et  ad  Salango. 

Sub-genus  Crepipatella  ,  Less.  —  Lamina  rotundata,  apice 
•  laterali  et  subterminali. 

C.  foliacea,  —  Testa  suborbiculari ,  albida  ,  foliacca  ,  inlus 


l52  ANALYSES    d'oUVP.AGES    NOC  VEAUX. 

caslanea  vel  alba,  caslaneo-varia.  —  Hab.  ad  Aricam  Peruvœ. 

C,  dorsaia. — Tesla  subalbida,  planiuscula  ,  costis  longitu- 
dinalibus  iiregularibus  rugosa ,  iiitus  medio  fusco-violacea.— 
Hab.  ad  Sanclam-Helenam. 

C.  dilalata.  Lam.  (  Var.  intiis  nigro-caslanea  ).  —  Testa 
sordide  alba  caslaneo  strigala  intus  iiitide  nigro-castanea  ,  la- 
mina alba. — Hab.  ad  Valparaiso. 

C,  strigata, — Testa  subcorrugata ,  sordide  rubra  alba  varia, 
intus  subrufa  ,  interdum  alba  vel  alba  rubro  castaneo  varia. — 
Hab.  ad  Valparaiso. 

C.  echinus.  —  Testa  albida  violaceo  maculata ,  interdura 
fusca  3  striis  longitudinalibus  creberrimis ,  spinis  fornicatis 
horrida ,  intus  flavente  vel  alba. — Hab.  ad  Peruviam. 

C.  A/^y/ri.r.— «Sordide  alba  vel  fusca ,  complanata^  longitu- 
dinaliter  striata ,  spinis  magnis  fornicatis  apertis  seriatiin  dis- 
posilis,  intus  albida  interdum  castaneo-maculata.  —  Hab.  ad 
Peruviam. 

C.  pallida. — Testa  sordide  alba,  ovata  ;  apice  prominente. 
•— •  Hab.  ad  insulas  Falkland  dictas. 

Sub-genus  Crepidula,  Less. — Lamina  subrecta,  apice  pos- 
tico  et  subraedio. 

C,  unguiformis ,  Lam,  (Var.  complanato  recurva.)  —  Hab, 
ad  ins.  Chiloen  et  ad  Panamam. 

C,  Lessonii. — Testa  complanata,  subconcentrice  foliacea  , 
foliis  tenuibus,  alba  fusco  longitudinaliter  strigata,  intus  al- 
bida, limbo  interno  interdum  fusco-strigalo.  —  Hab.  in  sinu 
Guayaquil. 

C.jncurifa, — Testa  fusco-nigricante ,  tortuosa  ,  corrugata  , 
intus  nigricante,  septo  albo  ;  apice  adunco. — Hab,  ad  Sanc- 
tam-Helenam  et  ad  Xipixapi. 

C.  excai>ata. — Testa  crassiuscula  subtortuosa  ,  lœvi,  albida 
vel  subflava  fusco  punctata  et  strigala  ,  intus  alba  ,  limbo  in- 
terdum fusco  ciliafo-strigata. — Hab.  ad  Real  Llejos. 

C.  arenata,  —  Tesla  Bubovata ,  albida  rubro  fusco  creber- 
rime  punctata  ,  intus  subrubra  vel  albida  subrubro  maculata, 
scpto  albo. — Hab.  ad  Sanclam-Helenam. 

C  «ar^ma/â,— Testa  subovata ,  sublaevi  vel  vix  corrugata, 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAtx;  i53 

subflava  vcl  albida  fusco   slrigala  ,  inlus   nigricantc  vel  flava 
fusco  slrigala,  seplo  albo. — Hab.  ad  Panamam. 

C,  squama.  —  Testa  suborbîculari ,  complanata  ,  sublœvi , 
subtcnui^   pallide   flava   vel  albida   fusco  substrigata  ,    inlus 
subflava  ,  vel  subflava  fusco  slrigala. — Hab.  ad  Panararm. 
6"  Anatomie  des  Calyptrœidœ  ;  par  Richard  Owen.  (  P.  207, 
pi.   3o.) 

Celle  analomie  est  faite  sur  la  Colyptrœa  byronensis  de 
Gray.  Ce  mémoire  est  accompagne  de  très-belles  figures. 
70  Description  d*un  nouveau  genre  de  Mollusques  de  la  classe 

des    Gastéropodes    peclinibranches  ;    par  M.   E.    RuppEt. 

(Pag.  259,  pi.  35,  fig.  9,  10.) 

M.  Ruppel  a  trouvé  ce  Mollusque  dans  des  Polypiers,  en- 
clavé dans  leur  masse  calcaire  et  ne  communiquant  avec  la 
mer  que  par  une  ouverture  médiocre  ;  il  lui  donne  le  nom  de 
Leptoconchus ,  et  le  caractérise  ainsi  : 

jinimal. — Tête  .à  trompe  allongée ,  mais  qui  est  entière** 
ment  rélractile,  la  bouche  sans  armure  apparente;  deux  ten- 
tacules aplatis,  triangulaires,  courts,  réunis  à  leur  base  in- 
terne ,  portant  les  yeux  à  la  moitié  de  leur  longueur  sur  leur 
côlé  externe.  Pied  médiocre,  musculeux,  sans  opercule.  Man- 
teau à  bord  circulaire  ,  sans  aucun  ornement ,  avec  un  faible 
prolongement  du  côté  gauche.  Cavité  branchiale  à  ouverture 
assez  large ,  la  branchie  composée  d'un  seul  peigne  formé  de 
lames  triangulaires  serrées  les  unes  contre  les  autres  ;  au  fond 
de  la  cavité  branchiale  se  trouve  l'orifice  des  ovaires  ,  dont  les 
œufs  sortent  (  au  mois  de  juillet  )  par  paquets  nombreux,  en- 
veloppés chacun  dans  un  sac  visqueux  ,  aplati ,  et  de  forme 
elliptique,  long  de  5  lignes.  Au  milieu  de  la  cavité  branchiale^ 
du  côlé  droit,  est  l'orifice  de  l'anus.  Sur  le  côté  droit  du  cou, 
un  peu  en  avant  du  tentacule  droit ,  il  y  a  un  autre  orifice  qui 
pourrait  être  en  relation  avec  les  organes  mâles  de  la  généra- 
tion. La  coquille  est  de  forme  subglobuleuse;  elle  est  mince, 
très-fragile  ,  translucide ,  à  spire  basse  ,  presque  effacée  par 
le  surcroisement  des  lames  du  dernier  tour.  Ouverture  grande, 
de  forme  subovale  ,  les  deux  extrémités  contournées  en  sens 
opposé,  de  sorte  que-Touverture  a  quelque  ressemblance  av€^c 


l5^  ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX. 

la  lettre  S  retournée  ;  les  deux  bords  non  réunis  ,  le  bord  droit 
mince  à  tout  âge,  et  un  peu  évasé  antérieurement,  comme 
dans  les  Janlhines  adultes.  La  columelle  nulle ,  sans  ombilic  , 
sa  partie  antérieure  tronquée  et  contournée.  Couleur  d'un 
blanc  de  lait  un  peu  sale. 

M.  Ruppel  pense  qu'il  faut  placer  ce  genre  près  des  Jan^ 
thines  ;  mais  il  n'émet  cette  opinion  qu'avec  beaucoup  de  ré- 
serve. La  seule  espèce  connue  de  ce  genre  est  le  Leploconchus 
siriatus  ^  Ruppel.  Il  se  trouve  dans  la  mer  Rouge. 
8®  Mémoire  sur  les  Clamgella-,  par  W.  G.  Broderip.  (  P. 
261  ,  pi.  25.  ) 

Après  avoir  fait  une  histoire  complète  de  ce  genre  ,  l'auteur 
décrit  les  trois  espèces  suivantes  ,  figurées  dans  la  planche  qui 
accompagne  son  mémoire. 

C,  elongata,  — Caméra  elongato-ovata  ;  val  va  libéra  elon- 
gata ,  subtrigona ,  convexa ,  externe  concentrice  valde  ru- 
gosa,  intus  nitente;  umboue  aculo. — Hab.  oceano  Pacifico  ? 

C.  lata.  —  Caméra  rotundato-ovata  ;  valva  libéra  la- 
tiuscula,  subtrigona,  subconvexa,  externe  concentrice  rugosa, 
intus  nitente  ;  umbone  subrotundato.  — Hab.  oceano  Pa- 
cifico. 

C,  melitensis,  — Testa  subrotundata,  rugosa  ,  intus  subni- 
tente  ;  tubo  longiludinaliter  corrugato.  —  Hab.  ad   Melitam. 
9*  Anatomie  de  la  Clai>agella ,  Lam.  ;  par  Richard  Owen. 
(  P.  269 ,  pi.  3o ,  fig.  8  à  16.  ) 

Cette  anatomie  a  été  faite  sur  la  Clapagella  lata ,  décrite 
dans  le  mémoire  qui  précède. 
10°  Quelques  considérations  sur  le  genre  Chama^  avec  les 

descriptions  de  plusieurs  espèces  qui  jusqu'à  présent  ne  pa- 
raissent point  avoir  été  caractérisées;  par  W.  G,  Broderip. 

(Pag.  3oi  ,  pi.  38  et  39.  ) 

Après  une  courte  introduction ,  M.  Broderip  décrit  les  es- 
pèces suivantes  qui  sont  toutes  figurées  dans  ses  deux  planches. 

C,  frondosa. — Testa  sublobata  ,  lamellosa,  lamellis  siuuosis 
frondosis ,  frondibus  longitudinaliter  plicatis  et  in  utraque 
valva  cardinem  versus  biseriatis ,  maximis  ;  intus  alba ,  limbo 
purpurescente  »  ercnulato.— Hab.  in  ins*  Platana. 


ANALYSE    d'ouvrages    NOOVEAUX.  i55 

C.  pellucida,  —  Testa  alba  roseo  seii  rubro  fucala  vel  stri- 
gota  ,  lamellis  frcquenlibus  ,  frondibus  elongalis  pellucidis  ; 
inlus  alba,  limbo  creniilalo. — Hab.  in  Penivio. 

C.  loùata. --^Tesia.  alba,  )obala  ,  subrhomboidea  ,  radiatim 
âtriala,  lameilis  creberrimis ,  fimbrialis,  foliaceis ,  striatis  ; 
limbo  inlétno  crenato. — Hab.  in  ins.  Nevis. 

C.  sinuosa. — Testa  suborbicnlari ,  portice  sinuata,  lamellis 
mediocribus,  plicalis,  subdepressis  ,  alba  rufo-spadiceo  macu- 
lata  ;  inlus  alba  ,  limbo  inlerno  lœvi. — Hab.  ad  Brasiliain. 

C.  pacijica.  — Testa  rubra,  purpurea  vel  lutea ,  lamellis 
creberrimis  ,  fobis  seu  squainulis  brevioribus  inlerdiim  albidis; 
limbo  interno  crenato.— Hab.  in  oceano  Pacifico. 

C.  imbricata. — Testa  lamellosa  ,  squamis  imbricafa  ,  albida 
purpureo-fusco  varia  ;  valva  superiore  subdepressa  ,  sinu  ab 
umbone  usque  ad  timbum  currente  ;  intus  albida  ,  limbo  în- 
tegro  sœpissime  nigro-purpureo. — Hab.  in  oceano  Pacifico. 

C.  producta. — Testa  subpurpurea  ,  creberrime  lamellosa  , 
lamellis  foliaceis  ,  inlegris;  valva  inferiore  enormiter  producta; 
limbo  integro,  purpureo.— Hab.  ad  Mexico. 

C.  corrugata. --^Tesia  corrugata,  rubro  purpurea  albo  varia; 
intus  alro  purpurea ,  limbo  integro.  —  Hab.  in  Am.  central* 
(  Real  Llepos  ) . 

C.  echinala. — Tesla  albida  purpureo  varia  ,  spinis  fornicatis 
ccbinala  ;  intus  atro-purpurea  vel  subrubra  ,  limbo  integro  ; 
dente  cardinali  rubro.  —  Hab.  in  Am.  centrali  (  Puerto-Por- 
trero  ). 

C.  spinosa, — Testa  alba  iuterdum  roseo  vel  purpureo  um- 
boncm  versus  valvœ  superioris  picta ,  spinis  fornicatis  creber- 
rimis horridaj  inlus  alba,  limbo  integro.  —  Hab.  in  oceano 
Pacifico, 

C.  sordida.—TesUi  albida,  subroseo  varia  ,  vel  Iota  subro- 
sea  ,  creberrime  slriala  ,  hinc  et  bine  foliacea  ,  intus  alba,  limbo 
crenulato. — Hab.  in  Am.  centrali  (  Isle  of  Cuna  ). 

Le  premier  cahier  du  tome  2^  a  paru,  il  ny  a  rien  sur  les 
Mollusques.  (G.-M.) 

EXPOSÉ  des  rcsullaU  obtenus  dans  àta  recLerches  &ur  les  œu£i 


l56  ANALYSE    D*OUVRAOES   NOUVEAUX. 

et  le  développement  des  Limaces  et  autres  Mollusques  ,  et 
considéralions  générales  sur  la  zoogénie  ,  par  M.  Laurent, 
M.  Laurent ,  qui  continue  la  série  de  ses  belles  recherches 
sur  le  développement  des  Mollusques  ,  ajoute  à  ce  qu'il  a 
déjà  fait  connaître  sur  Tovologie  des  Limaces ,  plusieurs  faits 
importans ,  dont  Texposé  demanderait  trop  de  détails  pour 
que  nous  l'entreprenions;  ce  nouveau  mémoire  est  accompagné 
de  figures  très-grossies  et  plus  complètes  que  celles  qu'on 
avait  publiées  jusqu'ici.  Nous  recommandons  vivement  le 
travail  de  M.  Laurent ,  on  le  trouve  dans  le  troisième  cahier 
de  1 838  des  Annales  françaises  et  étrangères  d'anatomie  et  de 
physiologie  ,  publiées  par  MM,  Laurent ,  Bazin  ,  Coste ,  Hol- 
lard  ,  Gervais  et  Jacquemart.  (G. -M.) 

Faune  enlomologique  de  l'Andalousie;  par  M.  P.  Rameur.  2 
forts  volumes  in-8 ,  avec  pi.  coL  Paris,   Artus  Bertrand. 
(  Divisés  en  10  livraisons.  Prix  de  la  livr.  :  6  fr.  ) 
Les  productions  naturelles  du  midi  de  l'Espagne  sont  moins 
connues  que  celles  des  pays  les  plus  lointains ,  et  cependant 
cette  belle  contrée,  située  sous  un  climat  africain  dans  beau- 
coup de  ses  points ,  offre  des  lieux  ou  la  température  est  plus 
douce  ,  et  enfin  des  montagnes  couvertes  de  neiges  éternelles, 
ce  qui  doit  donner  une  grande  variété  à  sa  Faune  entomolo- 
gique.  M.  Rambur   a   consacré  deux  années  a  explorer  ce 
pays  et   il  en  a  rapporté  près  de  trois  mille  espèces  d'in- 
sectes de  tous  les  ordres ,  qu'il  entreprend  de  faire  connaître 
dans  l'ouvrage  que  nous  annonçons  et  dont  il  a  paru  deux 
livraisons. 

L'auteur  établit  d'abord  les  caractères  généraux  de  la 
classe  des  insectes,  qu'il  divise  en  onze  ordres.  Il  commence 
son  travail  par  le  deuxième  ordre,  celui  des  Coléoptères,  et 
passe  en  revue  tous  les  genres ,  en  décrivant  les  espèces  qui 
sont  nouvelles  ou  en  citant  seulement  celles  qui  sont  déjà  dé 
crites  ;  à  la  suite  de  ces  citations  il  donne  toujours  des  rensei- 
gnemens  sur  l'époque  d^apparition  ,  le  lieu  d'habitation,  le  plus 
ou  moins  de  rareté,  les  allures  ,  etc. ,  de  l'insecte,  il  fait  des 
rectifications  de  synonymie  ,  enfin  l'on  voit  qu'il  a  étudié  son 
sujet  avec  soin  et  qu'il  ne  veut  rien  négliger  de  ce  qu'il  est 


ANALYSE   d'ouvrages   NOUVEAUX.  t^j 

nëcessalré  de  faire  connaître  à  ses  lecteurs.  Les  objets  nou- 
veaux que  l'on  trouve  dans  ses  deux  livraisons  sont  trop  nom- 
breux pour  qu'il  nous  soit  possible  de  reproduire  ici  leur  des- 
cription ,  nous  allons  seulement  les  mentionner  en  ne  nous 
arrêtant  qu'aux  genres  inédits  ou  aux  espèces  les  plus  remar- 
quables. 

M.  Rambur  a  trouvé  8  CicindèLes  toutes  décrites  ;  le  genre 
Drypta  lui  a  offert  une  espèce  nouvelle  qu'il  nomme  D.  inler' 
famedia ,  Rufa  ;  elytrorum  sutura  abbrepiala ,  in  medio  con^ 
tracta^  postice  dilatata;  pectore  abdomineque  et  macula  an^ 
tennarum  obscure  cyaneis.  Il  décrit  six  Cymendis  inédiles, 
ce  sont  les  C.  bœtica ,  affinis ,  alternans ,  cordata  ,  truncata 
et  sulcata.  Le  genre  Dromius  lui  a  oÉfert  le  D.  andalusicus  , 
Rambur.  Il  a  formé  un  nouveau  genre  près  des  Lebies,  sous  le 
nom  àeSingUisy  ainsi  caractérisé.  «  Tète  peu  rétrécie  postérieu- 
rement; dernier  article  des  palpes  maxillaires  externes  pres- 
que cylindrique ,  tronqué  ;  le  même  des  labiaux  sécuriforme 
dans  les  deux  sexes  ,  plus  fortement  dans  les  mâles  ;  pénul- 
tième article  des  tarses  bilobé  ;  crochets  dentelés  ;  corselet 
subcordiforme;  corps  assez  large.  »  Il  en  connaît  deux  espèces, 
SingUis  bicolor  et  soror.  Dans  les  Brachinus  il  décrit  les  B, 
bœticus,  hispalensisj  andalusicus  et  testaceus,  Rambur.  Il  fait 
connaîlre^une  belle  cspècelde  Siagona  que  nous  avions  reçue 
depuis  deux  ans  de  M.  Webb,  mais  que  nous  n'avons  pas  eu 
l'occasion  de  décrire;  il  donne  à  cette  espèce  le  nom  de  S.  De^ 
jeanii.  Les  Scarites  lui  ont  donné  une  espèce  nouvelle,  son 
S.  collinus.  Sur  8  Ditomus  un  est  nouveau  {D,  bœticus  ).  Le 
genre  Carterus  lui  a  offert  les  C.  rotundicollis,  affuiis ,  micro'' 
cepkalus  et  gracilis,  inédits.  Il  n'a  que  trois  espèces,  déjà  con- 
nues, de  Carabus  proprement  dits.  Il  décrit  une  Nebria  an- 
dalusia ,  Rambur ,  un  Chlaenius  virens  ,  R,  ,  un  Dinodes 
bœticus^  R. ,  les  Prisionychus  bœticus  et  polyphœmus  y  R. , 
et  le  Calalhus  bœticus  ^  R.  Cette  livraison  est  accompagnée  de 
5  planches  très-bien  faites,  dont  deux  offrent  des  figures  de 
Coléoptères  carabiques  et  les  trois  autres  des  Lépidoptères. 

Dans  la  a*  livraison  4  feuilles  contiennent  la  description 
des  Coléoptères  et  la  cinquième  conuncnce  celle  des  Derma- 


i58  ANALYSE    d'ouvrages    NOUVEAUX. 

ptères.  Voici  les  objets  nouveaux  décrits  par  M.  Rambur  : 
Calaikus  Angustatus }  Pœcilus  bœticus  ;  Argutor  testaceus  ; 
Zabrus  rotundatus  ,  rolundicollis  ,  ambiguus  et  angustatus  ; 
Amara  dislincta;  Harpalus  longicollis  ^  distinctus  ^  hispanus 
semipunctatus  ,  Httoralis ,  punctatlpennis  et  rufilarsis.  Le 
genre  H is palis  de  M.  Rambur  est  formé  avec  V Acupalpus 
Mauritanicus  ,  Dej.  ,  spec.  ;  Bembidium  bifoi^eolatum  ,  gra- 
cile et  monlanum, 

La  cinquième  feuille  ne  contient  de  nouveaux  que  les  For- 
ficula  Bœlica,  Bret*isy  Analis  et  la  Blatta  subaptera.  4  plan- 
ches rt'présenlenl  des  Orthoptères  ,  la  cinquième  offre  des  Co- 
léoptères du  genre  Asida. 

Cet  ouvrage  est  traité  par  son  auteur  avec  tout  le  soin  qu'on 
doit  attendre  de  lui ,  les  descriptions  sont  bien  faites  ,  assez 
étendues  et  comparatives,  les  figures  sont  très-exactes,  ac- 
compagnées de  détails  spécifiques  et  génériques  quant  cela  est 
nécessaire;  enfin  ,  en  disant  que  M.  Artus-Bertrand  est  Tédi- 
leur  de  ce  livre,  c'est  donner  au  public  la  garantie  d'une  belle 
et  bonne  exécution  pour  tout  ce  qui  à  trait  à  la  partie  typo- 
graphique et  au  soin  du  coloris  et  de  la  gravure  des  planches. 

(G.-M.) 
Enumération  des  Buprestides  et  descriptions  de  quelques  es- 
pèces nouvelles  de  celle  tribu  de  la  fiimille  des  Sternoxes  , 
de  la  colleclion  de  M.  le  comte  Mannerheim.  —  In-8®  de 
126  pages. 

Tel  est  le  litre  d'une  publication  n'ayant  pas  de  date  ,  mais 
que  l'on  peut  supposer  avoir  paru  à  la  fin  de  1837  ou  au  com- 
mencement de  i838.  L'auteur  annonce  que  son  manuscrit  était 
prêt  depuis  plus  d'un  an,  lorqu'il  apprit  qu'une  Monographie 
des  Buprestides  (histoire  naturelle  et  iconographie  des  Insectes 
Coléoptères  ,  etc.  Paris  ,  Dumesnil)  avait  été  entreprise  par 
MM.  Delaporte  et  Gory ,  ce  qui  l'engagea  à  retarder  l'impres- 
sion de  son  mémoire  ,  pour  pouvoir  consulter  ce  travail  ainsi 
que  celui  dont  M,  le  marquis  de  Spinola  avait  annoncé  la  pu- 
blication. 

Le  savant  entomologiste  russe  établit  la  synonymie  des  gen- 
res ,  mais  par  des  motifs  qu'il  explique ,  il  n'a  pas  donné  leurs 


l 


NOUVELLES.  1 5^ 

Caractères.  Ses  espèces  sont  décrites  en  latin ,  d'une  manière 
très- précise  ^  des  notes  en  français  et  fort  intéressantes,  ter- 
minent souvent  les  descriptions;  mais  n'ayant  reçu  alors  que 
les  sept  premières  livraisons  de  la  Monographie  de  MM.  Dela- 
porte  et  Gory,  sur  les  dix-huit  qui  ont  paru  aujourd'hui  ;  il  j 
a  doute  pour  savoir  a  qui  accorder  Tantériorilé  des  noms.  Ce 
doute  ne  pourra  être  levé  que  lor.-^que  M.  le  comte  de  Man- 
nerhcim  aura  fait  annoncer  ,  dans  une  publication  française  y 
l'époque  de  Tapparilion  de  son  travail.  Dans  tous  les  cas  son 
mémoire  est  indispensable  à  tous  les  entomologistes  qui  s'oc- 
cupent de  l'étude  des  Buprestides,  car  il  donne  la  description 
de  beaucoup  d'espèces  nouvelles  et  relève  des  erreurs  assez 
nombreuses.  (  Cheyr  .  )• 

IV.  NOUVELLES. 

Nous  recevons  à  l'instant  une  lettre  du  docteur  Mittre, 
chirurgien  de  la  marine  royale,  embarqué  sur  le  vaisseau 
l'Hercule  qui  vient  d'arriver  à  Brest.  M.  Miltre  a  fait ,  autant 
que  la  rapidité  du  voyage  le  lui  a  permis,  des  recherches  sur 
la  zoologie  et  la  botanique ,  et  il  nous  donne  un  aperçu  des 
résultats  qu'il  a  obtenus  ralativement  à  la  première  de  ce» 
sciences.  Nous  publierons  les  objets  nouveaux  que  M.  Mittre 
nous  annonce  dès  qu'ils  nous  seront  parvenus;  en  attendant 
nous  dirons  que  nous  avons  observé ,  parmi  les  objets  contenus 
dans  un  petit  bocal  qui  accompagnait  sa  lettre^  un  reptile  ba- 
tracien pris  à  Hampton  ,  en  Yirgine,  voisin  des  salamandres 
{ Rhynuperus  erythronolus  ,  Dum.  et  Bibron  )  _,  et  qui  paraît 
appartenir  au  genre  S alamandrine  établi  par  Ëschschoitz 
(zoologister  Allas,  etc.,  planche  ai),  et  un  crustacé  ma- 
croure  ,  trouvé  à  Rio-Janeiro  dans  la  Pinna  nobilis  ^  lequel  ne 
semble  différer  en  rien  de  la  Ponlonia  cuslos ,  sur  laquelle 
nous  avons  publié  un  mémoire  étendu  ,  dans  l'expédition 
scientihque  de  Morée.  La  présence  de  ce  crustacé  dans  les  mers 
du  nouveau  continent  est  un  fait  de  géographie  zoologîque  des 
plus  curieux,  car  on  n'avait  encore  observé  cette  espèce,  depuis 
Aristote^  que  dans  la  Méditerranée. 


l60  NOUVELtES. 

— M.  Deltil,  peintre  distingué,  qui  habite  Fontainebleau, 
dans  une  excursion  qu'il  faisait  avec  ses  tlèves  près  de  Frau- 
chart ,  a  vu  ,  dans  les  anfractuosités  humides  d*un  grand  arbre 
abattu^  un  reptile  vert,  taché  de  noir,  qui  s'est  caché  à  son 
approche.  Pensant  bien  que  ce  n'était  pas  le  lézard  commun  , 
ces  messieurs  ont  eu  la  complaisance  de  nous  conduire  à  l'en- 
droit où  ils  avaient  observé  ce  reptile  et  nous  avons  trouvé, 
caché  dans  le  détritus  mouillé  et  entre  le  bois  et  l'écorce  d'un 
Ironc  de  hêtre,  quatre  individus  du  Triton  i^ariegatum  des  au- 
teurs ,  espèce  très-rare  à  Paris  ;  ces  Batraciens  sont  d'un  beau 
vert  clair  tachetés  de  noir,  avec  une  ligne  dorsale  d'un  orangé 
vif  parlant  de  derrière  la  tête  et  se  terminant  à  l'extrémité  de 
la  queue.  Ils  n'ont  pas  de  crête  dorsale  ,  mais  leur  queue  est 
un  peu  aplatie ,  quoiqu'elle  le  soit  bien  moins  que  celle  des 
Triton  marmoratum  et  punctatum.  Cette  circonstance  et  la 
forme  rectiligne  du  bord  des  lèvres,  qui  leur  donnent  beaucoup 
de  ressemblance  avec  la  Salamandre  terrestre ,  nous  portent  à 
croire  que  celte  espèce  pourrait  établir  le  passage  des  salaman- 
dres terrestres  aux  Tritons,  Nous  publierons  sous  peu  une 
figure  de  ce  joli  reptile. 

—  M.  Petibeau  ,  médecin  et  naturaliste  ,  vient  de  partir 
pour  explorer  l'île  de  Cuba,  la  plus  grande  et  la  plus  riche  des 
Antilles.  Il  se  propose  d'étudier  les  productions  naturelles  des 
trois  règnes  ,  et  ne  peut  que  rendre  de  grands  services  à  la 
science.  Nous  publierons  les  résultats  de  ses  recherches  des 
qu'il  nous  les  aura  fait  parvenir. 

NÉCROLOGIE. 

Le  deuil  de  la  société  Cuvérienne  et  de  la  science ,  vient 
d'être  prolongé  par  la  mort  récente  de  M.  Frédéric  Cuvier.  Ce 
savant  vient  d'être  enlevé  par  une  courte  maladie  pendant  son 
séjour  à  Strasbourg.  Nous  devons,  plus  que  personne  ,  déplo- 
rer celte  grande  perte  ,  car  M .  F.  Cuvier  ,  qui  nous  honorait 
de  son  amitié,  avait  bien  voulu  encourager  les  débuts  de  la  So- 
ciété qui  porte  le  nom  de  son  illustre  frère.  Nous  publierons 
une  notice  nécrologique  sur  ce  savant  dans  un  de  nos  prochains 
numéros. 


REVUE 


AOUT   1838. 


I.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  6  août  i838. — M.  Falencîennes  envoie  un  mé- 
moire intitulé  :  Description  de  V animal  de  la  Panopée  aus- 
trale, et  recherches  sur  les  autres  eSpèces  de  ce  genre. 

Dans  ce  mémoire,  l'auteur  fait  connaître  Torganisation  ex- 
terne et  interne  de  la  Panopée  australe ,  et  déduit  de  sa  des- 
criplion  les  rapports  qui  existent  entre  ce  mollusque  et  les 
familles  voisines. 

«  Les  ouvrages  les  plus  récens  sur  les  mollusques  ,  dit 
M.  Valenciennes ,  ne  font  mention  que  de  trois  espèces  de 
Panopée.  Je  fais  voir ,  dans  ce  mémoire  ,  qu'en  réunissant  les 
matériaux  épars  dans  les  différentes  collections ,  ou  dans  les 
auteurs  ,  l'on  connaît  aujourd'hui  quinze  espèces  de  coquilles 
dans  ce  genre.  Cinq  d'entre  elles  sont  vivantes  dans  les  diffé- 
rentes mers  du  globe ,  et  les  dix  autres  ,  fossiles ,  appartien- 
nent aux  différentes  couches  du  calcaire  grossier ,  ou  à  la 
craie. 

»  Parmi  les  espèces  vivantes,  il  y  en  a  deux  que  l'on  ren» 
contre  fossiles ,  mais  complètement  identiques ,  dans  les  for- 
mations récentes  des  marnes  argileuses  des  environs  de  Pa- 
lerme  ;  l'une  est  l'espèce  de  la  Méditerranée  ;  l'autre  est  celle 
des  mers  de  Norwége.  » 

Séance  du  i3  aoât, — Séance  publique. 

Séance  du  20  aoiit.  —  M.  De  Blaint^ille  lit  un  grand  mé- 
moire ayant  pour  litre  :  Doutes  sur  le  prétendu  Didelphe 
Tom.  I.  Année  i838.  11 


162  SOCIÉTÉS    SAVANTES. 

Jossile  de  Stonefield,  ou  à  quelle  classe,  à  quelle  famille ,  à 
quel  genre  doit-on  rapporter  l'animal  auquel  ont  appartenu 
Jes  ossemehs  fossiles  ,  à  Stonefield  ,  désignés  sous  les  iioms  de 
Didelphis  Prêfostii  et  Didelphis  Bucklaridii ,  par  lès  pàlœon- 
tologistes. 

Nous  rendrons  compte  de  cet  important  mémoire  dans  le 
numéro  prochain. 

Deux  géologues  de  l'Auvergne,  MM.  de  Laizer  et  de  Pa- 
rieu  présentent  une  mâchoire  inférieure  fossile ,  qu'ils  regar- 
dent comme  le  débri  d'un  animal  intermédiaire  entre  le  Di- 
delphe  Carnivore  ,  connu  sous  le  nom  de  Thylacjne  ,  et  les 
Carnivores  proprement  dits ,  notamment  l'Hjëne  du  Cap.  Ce 
serait  en  quelque  sorte_,  d'après  eux,  un  Didelphe  de  transition. 

Voici  une  analyse  de  la  notice  étendue  <|u'il  ont  jointe  à 
Foriginâl  fossile  et  aux  figures  lithographiques  ((m  raccom- 
pagnaient. 

Celte  mâchoire,  trouvée  a  Cournon ,  dans  le  calcaire  ter- 
tiaire et  palœothérien ,  superposé  immédiatement  au  granit 
sur  lequel  repose  le  Puy-de-Dôme,  est  à  peu  près  pareille  pour 
la  grandeur  à  celle  d'un  Thylacyne.  Elle  paraît  avoir  été  gar- 
nie de  6  încisiVëS,  2  canines  et  14  molaires,  côtiiito'e  la  mâ- 
clioire  cofrespondanle  dé  ce  fémàfquable  f)ideïphé  a'tislralien. 
Il  est  donc  probable  qu'elfe  âpparlértail  à  un  genre  voisin. 
Car,  entre  les  Carnivores  proprement  dits  ,  les  Chiens  qui  ont  j 
fa  même  formule  dentaire  pour  la  mâchoire  inférieure  ,  ont 
deux  molaires  tuberculeuses,  à  la  partie  postérieure  de  cette 
mâchoire  ;  au  lieu  que  dans  le  fossile  aucune  des  7  molaires 
n'est  tuberculeuse.  Toutes  ont  un  caractère  commun  d'instru- 
mcns  carnivores ,  ainsi  que  chez  le  Thylacyne. 

tJn  second  point  remarquable  dans  ce  fossile  est  l'allonge- 
ment considérable  des  os  maxillaires ,  trait  caractéristique  des 
Sarigues,  et  qui  est  chez  lui ,  non  seulement  reproduit,  mais 
dépassé ,  puisque  Tespace  entre  les  premières  avant  molaires 
du  fragment  en  question  est  seulement  1/12  de  la  longueur 
totale  de  la  mâchoire.  Dans  le  Thylacyne  le  même  rapport  est 
de  1/9. 

Outre  ces  deux  signes  rapprochant  le  fossile  de  Cournon  du 


1 


SOCléTÉS  SAVANTES.  l63 

getire  Sarigtie^  qui  comprend  le  Thylacyne^  comme  sous- 
gehre ,  d'après  la  classification  de  Temminck  et  G.  Cuvier. 
MM.  de  Laizer  et  de  Parieu  considèrent  dans  la  mâchoire  dont 
il  s'agit  un  repli  interne  de  Tapophyse  postérieure  qui  leur 
paraît  le  rudiment  de  Tapophyse  en  crochet  des  Didelphes. 

Toutefois  c'est  cette  apophyse  surtout  qui  ^  par  sa  forme 
ihixte  lentre  celle  des  Didelphes  et  celle  des  Carnivores  ordi- 
naires ,  dénote  à  leurs  yeux  un  genre  intermédiaire  et  de 
pûss'àge  entre  ces  ordres  divers  de  Mammifères.  Ils  placent  ce 
genre  sur  la  limite  extrême  des  Didelphes  et  présument 
qu'il  ne  participait  que  d'une  manière  imparfaite  et  relative  à 
leur  conformation  ostcologique  abdominale ,  et  à  Ifettï*  mode 
particulier  de  génération  et  de  gestation. 

L'examen  de  l'apophyse  coronoïde  et  surtout  de  là  formé 
des  molaires  corrobore  cette  opinion  des  auteurs  de  la  notice. 
Ainsi  la  comparaison  des  principales  dents  du  Didèlphe  dé 
Cournon  avec  celles  du  IChylacyne  et  de  l'Hyène  tachetée 
montre  des  analogies  assez  frappantes  avec  cette  dernière. 
L'arrière  mâchelière  de  l'animal  nouveau  est  notamment  une 
véritable  carnassière  sans  talon  tuberculeux. 

Les  auteurs  de  cette  découverte  intéressante  établissent  ainsi 
en  définitive  leur  nouveau  genre. 

Ordre  des  Marsupiaux  ou  Didelphes. 
Genre  Hyènodonte, 

Caractères. — Mâchoire  inférieure  composée  de  6  incisives, 
2  canines ,  i4  molaires ,  divisées  de  chaque  côté  en  3  groupes, 
analogues  pour  les  principales  aux  molaires  de  l'Hyène  ta- 
chetée. Apophyses  et  condyle  intermédiaire  entre  ceux  de^ 
Didelphes  et  des  Carnivores  proprement  dits. 

Seule  espèce  connue  :  Hyœnodon  Leptorynchus  (de  Laizer), 
Hyènodonte  à  museau  effilé. 

M.  Fallût  envoie  une  note  intitulée  :  Sur  deux  espèces  de 
Ciones ,  confondues  pur  tes  naturalistes  (  C.  scrophutariœ  et 
C.  verbasci  ) ,  et  sur  un  autre  Coléoptère  Porte-bec  (  VOxjrs» 
toma  pomonœ  ).  Cette  note  est  renvoyée  à  l'examen  de 
MM.  Duméril  et  Audouin. 

Séance  du  2n  août.  —  M.  Duméril  lit ,  en  son  nom  et  9B 


1^4  TRAVAUX   INÉDITS. 

celui  de  M.  Bibron_,  un  mémoire  sur  la  génération  des  Batra- 
ciens ^  extrait  du  huitième  volume  de  l'Erpétologie  générale  , 
ou  Histoire  naturelle  des  Reptiles,  que  ces  deux  naturalistes 
publient  actuellement  dans  les  suites  à  Buffon  de  Roret.  Nous 
rendrons  compte  de  ce  travail  en  annonçant  le  ^huitième  vo- 
lume de  l'ouvrage  dans  lequel  il  entre. 

M.  le  colonel  Bory  de  Saint'Vincent  annonce  à  l'Acadé- 
mie ,  que  ,  grâce  au  zèle  de  M.  Lherminier  de  la  Guadeloupe, 
auquel  nous  devons  plusieurs  communications  ornithologi- 
ques  très-importantes,  et  à  un  autre  français,  M.  Hautes- 
sier  de  Marie-Galande ,  l'histoire  du  Guacharo  {Steatornis 
Caripensis)  est  maintenant  complète.  Cet  oiseau  ,  découvert 
par  notre  confrère  M.  de  Humboldt  ,  dans  les  ténèbres 
d'une  grotte  profonde  de  Caripe  et  retrouvé  en  un  gile  ana- 
logue par  M.  Roulin  ,  était  encore  fort  peu  connu  et  pas- 
sait pour  habiter  l'intérieur  du  continent  de  l'Amérique 
méridionale.  M.  Hautessier  s'clant  rendu  à  la  Trinité ,  trouva 
sur  le  marché  un  oiseau  salé  qui  se  mange  en  carême ,  sous  le 
nom  de  Diablotin  ,  et  il  y  reconnut  le  Guacharo ,  dont  il  de- 
manda l'habitation.  Conduit  dans  les  cavernes  maritimes  du 
détroit  qui  sépare  l'île  ,  maintenant  anglaise  ,  de  la  chaîne  de 
Cumana,  il  y  prit  l'oiseau  dont  il  a  envoyé  à  M.  Bory  de 
Saint-Vincent  un  magnifique  individu,  que  ce  savant  s'est 
empressé  de  donner  au  Muséum.  M.  Lherminier  à  joint  à  cet 
individu  empaillé,  son  nid  fort  singulier,  ses  œufs  et  une 
collection  des  graines  dont  il  se  nourrit ,  ou  le  savant  acadé- 
micien a  reconnu  deux  espèces  de  palmier  et  une  baie  d'un 
laurier. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Notice  sur  quelques  oiseaux  de  Cartliagène  et  de  la  partie  du 
Mexique  la  plus  voisine ,  rapportés  par  M.  Ferdinand  de 
Candé  ,  officier  de  la  marine  royale  ;  par  MM.  de  La  Fres- 
NAYE  et  D'Orbigny. 

M.  de  Candé ,  dans  un  court  séjour  à  Carthagëne  et  sur  les 
côtes  du  Mexique,  a  recueilli  l'y  espèces  d'oiseaux,  parmi  les- 
quelles il  s'en  est  trouvé  quatre  nouvelles  que  nous  avons 
décrites  avec  détail.  En  attendant  que  ce  travail  puisse  être 


1 


TRAVAUX    INÉDITS.  l65 

inséré  avec  des  figures  coloriées  dans  le  Magasin  de  Zoologie , 
nous  allons  en  donner  un  court  extrait. 

1.  Tanagra  episcopus. — De  Carlhagène. 

2.  Lanîo  crîstatus  ,  Vieillot. 

3.  Rhamphocclus  dimtdialus  ^  La  Fresn, ,  Mag.  240olog.  y 
1837 ,  cl.  II ,  pi.  81  .—Carlhagène  où  il  est  commun i'^iî""  vi 

4.  Emhernagra  albinuchay  D'Orb.  et  La  Fresn.  ;  espèce 
nouvelle,  voisine  du  Tanagra  silens  et  de  V Emheriza  platensis 
par  ses  formes  et  ses  couleurs  et  probablement  par  ses  moeurs. 
Il  est  en  dessus  d'un  ardoisé  foncé  un  peu  olivâtre  sur  le 
croupion  ;  la  tête  et  la  nuque  sont  noires  avec  une  bande 
blanche  longitudinale,  depuis  le  vertex  jusqu'à  la  nuque.  Les 
ailes  et  la  queue  d'un  noirâtre  foncé.  Tout  le  dessous  jaune 
tiuancc  d'olivâtre  aux  côtés  delà  poitrine  et  Tanus.  Le  bec 
semblable  à  celui  du  Tanagra  silens ,  quant  à  la  forme  et  à  la 
couleur  noire. —Hab.  Carlhagène. 

5.  Pipra  pareolides,  Manakin  tijoïde ,  D'Orb.  et  La  Fr., 
Le  Manakin  tijé  de  la  Trinité,  Vieillot ,  gai.  Espèce  très-voi- 
sine du  Manakin  tijé  ,  et  que  Vieillot  semblait  avoir  distingue 
seulement  comme  race  propre  à  l'île  de  la  Trinité,  mais  en 
différant  spécifiquement  selon  eux  par  les  plumes  médianes  de 
la  queue  prolongées  en  filets,  par  celles  des  ailes  de  forme  et 
de  longueur  fort  difierentes ,  par  la  coloration  même  et  par 
la  forme  du  bec  effilé  et  un  peu  moins  arqué  en  dessus.— 'Hab. 
Carlhagène. 

6.  Tamnophilus  cirrhatus  ^^mW. — Hab.  Carlhagène. 

7.  Sjrnnalaxis  Candei ,  Synnalaxe  de  Candé,  D'Orb.  et 
La  Fr.  ,  dédié  au  voyageur  dont  le  premier  essai  de  collection 
a  fourni  ces  quatre  espèces  nouvelles  et  intéressantes.  Celle-ci 
l'est  d'autant  plus  que  les  Synnalaxes  n'avaient  été  rapportés 
jusqu'ici  que  des  parties  centrales  et  méridionales  de  l'Améri- 
que du  sud  ,  celle-ci  vient  de  Carlhagène  ,  par  conséquent  de 
ses  confins  les  plus  nord. 

Voisine  de  forme  du  Synnalaxis  ruficapilla  ,  Vieillot,  gaL 
174,  sa  queue  est  moins  longue  et  ses  pennes  non  pointues 
sont  arrondies  ,  le  dessus  est  d'un  roux  vif,  le  dessus  de  la  tête 
d'un  cendré  obscur.  ^La^queue  rousse  à  sa  base  est  noire  dans  le 


ï66  TliAYADX   1.NÉ01T5» 

reste.  Ce  qui  le  distingue  particulièrement,  c'est  que  les  joues  j 
et  une  grande  tache  au  bas  de  la  gorge  sont  d'un  noirâtre  ar- 
doisé et  velouté  et  que  le  menton  et  le  haut  de  la  gorge  sont 
d'un  blanc  à  reflets  soyeux  qui  se  prolonge  en  fprme  de  bapde 
de  chaque  côté  sur  les  maxillaires  ,  le  dessous  est  roux  vif  avec 
le  milieu  du  ventre  blanc. — Hab.  Carlhagène. 
S.  Emberiza  Brasiliensis ,  L. — Hab.  Carthagène* 
g.  Emberiza  Americana  ,  L. — Hab.  Carthagène. 

10.  Oriolus  bonana  i  Grael. 

11.  Ornîsmya glaucopis ,  Lesson.  Tro»  glaucopis^  Linn. 
"—  Hab.  Mexique. 

12.  Ornismya  Maugei  ^  Lesson. 
i3.   Trochllus  moschilus ,  Junior, 

14.  Tamatia  gularis  ,  Tamatia  à  gorge  fauve  ,  D'Orb, 
et  La  Fr.  Celte  nouvelle  espèce  voisine  par  son  bec  noir  fendu 
à  l'extrémité  et  par  les  principales  couleurs  de  son  plumage  du 
Tamatia,  Bucco  tamatia^  l'est  aussi  du  Tamatia  bicincta 
(  Gould,  proceedings,  i836-8o).  Mais  elle  en  ilifFère  spécifi- 
quement. Un  de  ses  principaux  caractères  est  d'avoir  la  poi- 
trine traversée  d'une  aile  à  l'autre  par  une  bande  noire  sur  un 
fond  roussâtre  clair  et  les  flancs  tachés  légèrement  de  jQoir.  Le 
plumage,  varié  et  difTicileà  décrire  succintement,  de  cette  espèce 
que  nous  figurerons  et  décrirons  plus  en  détail  dans  le 
Magasin ,  ainsi  que  les  trois  autres  nouvelles  espèces  qui  pré- 
cédent, fait  que  nous  nous  bornerons  à  dire  qu'elle  diffère  du 
Tamatia  bicincta  de  Gould  en  ce  qu'elle  n'a  qu'une  seule 
bande  sur  la  poitrine,  et  du  Bucco  tamatia^  Lin.  ,  par  sa 
taille  plus  forte ,  sa  gorge  fauve  s'éclaircissant  vers  la  poitrine 
(c'est  le  contraire  chez  ce  dernier)  ,  et  par  son  ventre  roux- 
clair  ,  il  est  tout  couvert  de  taches  ou  bandes  noires  ,  chez  Je 
Bucco  tamatia. — Hab.  Carthagène. 

i5.    Trogon  curucui ,  Geml. — Hab.  Carthagène. 

16.  Trogon  collaris  ,  Vieillot ,  Vaillant ,  pi.  6.— Hab.  X^- 
lapa ,  Mexique. 

17.  Crotophaga  major  j  Gmel.— Hab.  Carthagène. 


I 


TRAVAUX   INÉDITS.  167 

ffoTESur  le  Gros- BEC  pÈaE-NOia,  Loxia  hailii  ^  Ricard ,  par 
M.  Alexandre  Ricord. 

JiC  p)yïjaage  de  la  feinelle  du  Gros-bec  pcre-noir  est ,  pcfl- 
dant  la  première  et  la  sccpude  année,  d'un  gris  tacbelé  de 
roux  feuille-n),prle  et  de  noir ,  ce  n'est  qu'à  la  troisième  mu^ 
qu'elle  prend  la  jfv^ce  que  je  vp|s  décrirp. 

Toute  la  pj^f^ie  supérieure  cs.t  d'un  TP^x  feqille-mqrtje  ;  Iî^ 
partie  infprjjçure  let  le  cpu  d'un  gris  cendré  ;  les  plumes  annale? 
d'un  roux  clair;  bec  :  mandibule  supérieure  brune;  l'infé- 
rieure blan,c|jâtre  ;  pieds  gris  ;  taille  du  Moineau-frai|ç. 

Buffon  ,  qui  n'a  pas  connu  la  femejle  du  Père-noir;  dit  ; 
ses  couleurs  sont  fort  différentes  de  celles  du  mâle  ;  il  a  biea 
f aison  d'^JQi^tef  combien  peu  l'op  doif  compter  sur  la  différence 
des  coule^r§  ppur  constituer  celles  des  espèces.  Celte  vérité  esjt 
Y\en  applica})le  qi  l'ois^^a^  que  nous  décrivons;  la  particularité 
^i»'i|  oifrp  pendafjt  les  deux  preipières  années  n'a  pas  pu  (être 
observée  par  les  naturalistes-voyageurs,  qui  d'ordinaire  nç 
séjournent  pas  assez  dans  les  pays  qu'ils  visitent  pour  être  à 
PPrt^P  4'^tu4j^^Ies  ai^iiïja^?:4flRtiJâ[pj^f  ^|^^  «|py§çtions  e^ 
courant.  ^- 

J'ai  rencontrp  cpt  oiseau  dai)^  tputes  les  Ipdps  Ojcpidentales 
oii  je  r^i  étudip  p!en43nt  les  bnj|;  anoées  qne  j'y  ai  séjourné  ; 
je  l'ai  aussi  obsçf  yé  ^  [^  f  er^reTFerfpie  de  l'Aipérique  espagnole, 
sup  \ps  l^pfds  (}e  rOr^ppqu^  ;  ppfip  je  l'ai  îiussi  vu  au  |Ç9n|i'rT 
nent  dp  l'i^mprique  du  pp^d  ,  «en  Virginie. 

Ces  oiseaux  fréqueiitppt  le  ypisinagp  ^es  habitations  et  vivent 
«deux  «1  dpux.  La  femellp  fait  spp  pi4  ff^'^'g'^pssièrement  danç 
les  balliers.  Elle  y  pond  de  cinq  à  sept  œufs,  de  !»  couleur  deç 
œufs  de  nos  moineaux  5  i|s  preppent  tous  deuxspin  des  pptjts  , 
avec  lesquels  ils  passent  p^sipurs  mpj§. 

Bien  que  çp  genre  d'oiseaux  spit  de  l'ordre  des  Granivore^  , 
il  se  nourrissent  presque  ejçclusivement  de  frui|;s  et  préfèrent 
la  pomme-rose.  Ce  fruit  sert  de  nourriture  aux  petits.  La  fe- 
ipelle  du  Père-noir  à  des  pœurs  douces  ,  est  très-attachée  et 
fidelle  à  son  mâle  p|  ne  s'ei}  plojgpe  pas  ;  ces  oiseaux  ne  son|: 
point  querelleurs.  Leur  chant  monotone  est  un  sifflement  gijp 
l'on  peut  rendre  par  :  pist-pist-pist...,.  pi§t. 


l68  TRAVAUX    INÉDITS. 

Le  vol  est  court,  rapide  et  droit.  Le  mâle  et  la  femelle  vivent 
assez  bien  en  captivité  ;  les  petits  noirs  les  prennent  à  la  glue 
en  profitant  du  moment  où  ils  sont  occupés  à  manger  un  fruit  : 
une  petite  baguette  très-fine  enduite  de  glue  est  fixée  à  l'ex- 
trémité d'une  longue  gaule  ,  on  l'approche  doucement  de  l'oi- 
seau ,  on  l'applique  brusquement  sur  les  ailes  et  l'oiseau  en 
voulant  les  étendre ,  se  trouve  englué.  Cette  chasse  demande 
une  certaine  dextérité  très-commune  aux  petits  noirs  des  ha- 
bitations. 

La  chair  de  ces  oiseaux  est  très-délicate  et  ne  ressemble  pas 
à  celle  de  notre  moineau,  cela  tient,  sans  doute,  à  la  bonté  des 
fruits  dont  ils  se  nourrissent. 

C'est  encore  parce  qu'il  est  très-commun  que  cet  oiseau  n'a 
pas  été  bien  observé.  La  couleur  du  mâle  avait  frappé  les  ha- 
bilans  des  Indes  occidentales  ,  et ,  croyant  trouver  dans  ces 
couleurs  une  ressemblance  avec  le  vêtement  d'un  prêtre,  ils  lui 
ont  donné  le  nom  de  Père-noir. 

A  M.  Guérin-Méneville  ,  directeur  de  la  Rei^ue  Zoo  logique, 
«  Monsieur , 

»  J'ai  vu  avec  grand  plaisir,  chez  mon  ami  M.  Alex.  Le- 
febvre ,  les  dessins  des  insectes  que  vous  avez  observés  dans 
l'ambre  de  la  Sicile  provenant  de  ma  collection,  et  j'ai  appris 
que  vous  aviez  reconnu  que  ces  insectes  appartiennent  à  des 
genres  de  l'époque  actuelle ,  quoique  constituant  des  espèces 
différentes.  A  cette  occasion,  je  crois  devoir  vous  communiquer 
mes  idées  sur  ces  insectes  et  sur  le  terrain  dans  lequel  gît  l'am- 
bre qui  les  renferme. 

»  L'ambre  de  la  Sicile  se  trouve  au  bord  de  la  mer  ^  près  de 
l'embouchure  des  rivières,  il  gît  dans  le  terrain  tertiare  et 
quelquefois  dans  l'argile  schisteuse* du  terrain  diluvial,  aussi 
voit-on  se  vérifier ,  dans  les  insectes  de  l'ambre  ,  ce  que  l'on 
observe  chez  les  autres  animaux  du  terrain  tertiare  ,  savoir  , 
que  les  espèces  qu'il  renferme  diffèrent  de  celles  qui  existent 
actuellement  ,  ou  offrent  des  modifications  plus  ou  moins 
tranchées. 

»  Ces  modifications ,  que  l'on  observe  dans  les  animaux  des 


TRAVAUX    INÉDltS.  169 

époques  anlediluvicnne,  et  qui  sont  plus  marquées  et  plus 
classiques  à  proportion  de  Tantiquité  du  lerrain  dans  lequel 
ils  gîssent ,  pourraient  nous  faire  croire  que  Tapparition  des 
nouvelles  espèces  doit  être  attribuée  à  ces  mêmes  causes  mo- 
dificatrices, de  même  que  la  disparition  des  espèces  perdues. 
Je  ne  crois  point  que  la  nature  ait  formé  tout  à  coup  une  es- 
pèce parfaite  comme  nous  la  voyons,  mais  je  crois  plutôt  que 
Tespèce  s'est  de  temps  en  temps  perfectionnée  et  diversifiée  en 
vertu  de  changemens  successifs  qui ,  avec  le  temps  ,  ont  pro- 
duit des  variations  très-notables  ,  changé  une  espèce  en  une 
autre  ,  et  formé  ainsi  le  passage  à  des  animaux  de  genres  très- 
difFérens. 

»  Vous  avez  vu  TécLantillon  d'ambre  insectifère  que  j'ai 
donné  à  mon  ami  M.  Lefebvre,  et  vous  avez  observé  ensemble 
plusieurs  espèces  nouvelles  très-bien  caractérisées;  celte  dé- 
couverte, qui  me  parait  trés-intéressante  pour  la  géologie,  ne 
Test  pas  moins  pour  la  zoologie;  en  offrant  à  ceux  qui  cultî«* 
L  vent  cette  science  quelques  insectes  fort  curieux  ;  à  celte 
occasion ,  vous  permettrez  que  je  vous  ofifre  mes  remercîmens 
pour  avoir  bien  voulu  me  dédier  une  de  ces  espèces.'  '"^«  ^^^ 

»  J'aiThonneur,  etc. 

»  Paris,  ce  25  août  i838.  '^  -^V 

»  Le  doct.  Maravigna  , 
»  Prof,  de  chimie  à  l'Univ.  de  Catane ,  etc. ,  etc.  » 

Nous  n'avons  pas  à  discuter  ici  les  considérations  géolo- 
giques contenues  dans  la  lettre  du  savant  professeur  de  Catane, 
c'est  aux  géologues  à  les  apprécier ,  nous  ne  devons  nous  oc- 
cuper que  de  la  partie  zoologique  et  nous  allons  présenter  le 
résultat  sommaire  de  l'examen  que  nous  avons  fait ,  avec 
M.  Lefebvre  ,  des  insectes  contenus  dans  les  morceaux  d'ambre 
qui  nous  ont  été  communiqués  par  M.  Maravigna.  Ces  insectes 
sont,  pour  la  plupart,  très-bien  conservés,  et  nous  avons  pu 
les  rapporter  presque  tous  à  leurs  genres  ,  ou  du  moins  indi- 
quer les  genres  avec  lesquels  ils  ont  le  plus  d'affinités;  mais 
nous  n'avons  pas  eu  le  temps  d'étudier  les  espèces ,  qui  nous 
ont  paru  cependant  ne  se  rapporter  à  aucune  de  celles  de  l'é- 
poque actuelle.  La  position  de  ces  insectes  dans  l'épaisseur  de 


1^0  TRAVAUX    INEDITS. 

l'ambre,  nous  à  souvent  mis  dans  l'impossibililé  d'en  faire  une 
description  complète ,  nous  allons  donc  nous  borner  à  en  don- 
ner la  liste  :  dans  un  prochain  numéro  nous  publierons  les 
croquis  que  npps  avons  faits  des  espèces  les  mieux  carac- 
térisées. 

Coléoptères. 

^taphjlinus  ?  fin  très-mauvais  état. 

Anaspis,  Espèce  bien  caractérisée  (  A.  andca ,  Nob.). 

Scraptia.  Espèce  bien  caractérisée  (S.  oçfata^  Nob.).  PI.  |:  , 
fig.  6. 

Platypus,  Espèce  bien  caractérisée  {P.  Marwignce^  Nob.). 

Orthoptères. 
.    Blatta»  Un  insecte  parfait  et  une  larve. 

HÉMIPTÈljlES, 

PsocUs,  Deux  larves.  Fig.  8. 

Hyménoptères. 

^racon ,  pu  un  nouveau  genre  très-voisin. 

i^çrmica.  Sept  espèces  de  formes  extraordinaires;  dont  qua- 
tre sont  représpntées  fig.  g,  10,  II,  12. 
Lépidoptères. 

Cecidomyia,  Deux  espèces. 

Simulium  ou  genre  voisin,  fig.  i3. 

Ilyphus  ou  genre  voisin,  fig.  ï4. 

Dasypogon.  Deux  espèces  bien  caractérisées,  fig.  l5  et  l6. 

Nouif.  genre?  Ses  antennes  manquent.  Peut-être  est-ce  un 
lïyménoptère  ?  très-extraordinaire  par  l'aplatissement  de  s^ 
tête ,  fig.  17. 

Deux  petits  Tipulaires  en  état  d'accouplement ,  fig.  18,  et 
quelques  autres  Piptères  ,  Némocères  et  Miiscides  ,  difficiles 
9  déterminer.  (G.-M.) 

Pote  sur  les  insectes  Coléoptères  du  genre  Anthrène  ,   par 
M.  Guérin-Méneville. 

On  se  rappelle  qne  M.  BruUé  a  annoncé  à  la  Société  ento- 
mologique  de  France,  dans  sa  séance  du  6  décembre  i83j7 
(  tom.  VI ,  Bulletin  ,  p.  LXXX  ) ,  que  dans  ce  genre  ,  les 
fz/a/eff  ont  les  antennes  tçnninéçs  par  un  long  article ,  comm^ 


Revue  Zoolog-iquc . 


i838,Pl.l. 


^ 


Uoirit  Barvn  lifh 


ïrf^MLrm/mfT^tnmrdttr^ 


Pag^SlJOetl/l. 


171 

on  Va  ohseTi>é  dans  les  Mègatomes. '  Ayani  voulu  vérifier  ce 
fait,  avant  de  le  citer  dans  le  texte  de  notre  Iconographie  du 
Règne  animal ,  nous  n'avons  pu  voir  d'anlenncs  terminées  par 
un  long  article ,  sur  plus  de  5o  ou  60  individus  de  toutes  tailles 
de  VAnthrenus  musœorum  ,  Gyll. ,  espèce  malheureusement 
si  commune  dans  nos  coUeclions ,  ni  sur  8  à  10  individus  de  • 
VAnthrenus  pimpinellœ.  Nous  n'avons  trouvé  Tantenne  ter- 
minée par  une  massue  fort  allongée,  cjue  chez  les  5  à  6  individus 
de  VAnthrenus  varius ,  Fab.  ,  que  nous  possédons  ;  ce  qui 
nous  avait  fait  dire  avec  doute ,  que  le  caractère  sexuel  an- 
noncé par  M.  Brullé ,  pourrait  bien  ne  pas  appartenir  à  toutes 
les  espèces. 

M.  Aube,  a  qui  nous  avions  cqmmuniqué  Tépreuve  de  notre 
texte  de  Tlconographie ,  a  bien  voulu  examiner  les  espèces  de 
sa  collection  ,  et  il  a  trouvé  aussi  que  lestntennes  de  VA.  va" 
rius  seul  étaient ,  chez  tous  les  individus ,  terminées  par  une 
massue  très-allongée ,  tandis  que  tous  les  individus  des  A, 
musœQrum^  scrophulariœ^  glabralus  et  pimpinellœ  avaient  cette 
massue  globuleuse  et  plus  ou  moins  courte.  Il  en  a  conclu,  avec 
raison  ,  que  la  différence  qui  existe  dans  la  massue  des  antennes 
n'est  pas  un  caractère  sexuel ,  mais  bien  un  caractère  spécifi- 
que ï  el  il  a  été  d'autant  plus  confirmé  dans  cette  opinion ,  que 
nous  partageons  avec  lui  ,  qu'il  a  reponnu  que  Latreille 
avait  observé  ce  fait  depuis  long-temps ,  puisqu'il  se  sert  de 
ces  dififérences  dans  la  massue  des  antennes  ,  pour  diviser  \p 
genre  Anlhrène  en  quatre  sections ,  dans  son  Gênera. 

On  trouvera  dans  une  planche  au  trait  qui  paraîtra  à  la  fip 
du  prochain  numéro ,  les  figures  des  cinq  modifications  ol|- 
servées  par  M.  Aube.  La  fig.  i  représente  l'antenne  de  VAn~ 
threnus  pimpinellœ  ;  la  fig.  2  ,  celle  de  VA,  scrophulariœ  ;  la 
fig.  3 ,  celle  de  VA.  musœorum ,  la  fig.  4  >  celle  de  VA.  gla- 
bralusy  et  la  fig.  5 ,  celle  de  VA.  varius.  (G.-M.) 

III.  ANALYSES  D'OIJVAAGES  NOUVEAUX. 

T&AITÉ  de  physiologie  comparée  de  l'homme  et  des  animaux  , 
* ,    par  Antoine  Ddgès  ,  professeur  à  la  Faculté  de  Montpellier. 
—  Paris ,  Baillipre ,  i838. 


1^2  ANALYSE  d'oUVRAGËS  NOUVEAUX. 

Avant  d'émettre  notre  opinion  sur  l'ouvrage  du  savant  pro- 
fesseur que  la  science  regrette,  nous  déclarons  qu'il  est  bien 
difficile,  pour  ne  pas  dire  impossible,  de  donner  l'analyse 
complète  d'un  ouvrage  de  discussion  et  de  faits  (  car  il  faudrait 
^  reprendre  ces  faits  et  les  discuter  un  à  un  ) ,  surtout  lorsque 
le  livre  est  un  résumé  de  l'état  de  la  science ,  et  est  riche ,  en 
outre,  des  observations  fécondes  et  consciencieuses  de  l'auteur. 
Car  telle  est ,  disons-le,  de  prime-abord,  la  portée  et  la  valeur 
intrinsèque  du  livre  que  M.  Dugès  vient  de  léguer  comme  un 
enfant  posthume  à  la  physiologie  générale.  Ce  livre  a  pour 
titre  :  Traité  de  physiologie  comparée  de  l'homme  et  des  ani- 
maux :  c'est  la  vie  étudiée  en  travail ,  c'est  la  machine  hu- 
maine et  les  machines  animales ,  en  tout  degré  de  complica- 
tions et  d'engrenage  ,  examinées  dans  leurs  fonctions  ;  ce  livre 
n'est  point  un  de  ceux  qui  ne  contiennent  autre  chose  qu'un 
long  et  lourd  numérotage  de  toutes  les  pièces  dont  se  compo- 
sent les  difFérens  types  animaux. 

Il  était  temps  que  des  hommes  pénétrés  du  besoin  de  con- 
clure ,  vinssent  enfin  mettre  en  œuvre  tant  de  matériaux  pé- 
niblement équarris  et  emmagasinés  sous  étiquette  dans  les 
réceptacles  scientifiques ,  et  voulussent  chercher  le  dernier 
mot.....  de  la  vie,  cet  incompréhensible  mystère  dont  nous 
sentons  en  nous  l'effort  agir ,  se  tendre  ,  fléchir  ,  puis  céder 
tout  à  coup,  sans  jamais  en  pouvoir  saisir  le  pourquoi,  sans 
jamais  en  comprendre  tout-à-fait  bien  le  comment. 

11  faut  le  dire ,  dans  cette  nouvelle  escalade  du  ciel  pour 
lui  dérober  ses  secrets  ,  plus  d'un  Titan  sera  terrassé ,  et  plus 
d'un  Empédocle  laissera  sur  les  bords  du  cratère,  qu'il  ne 
pourra  définir ,  son  bâton  ,  ses  sandales  d'airain ,  et ,  il  faut 
en  gémir  ,  quelquefois  sa  raison...  M.  Dugès  ne  s'y  est  point 
exposé  ;  il  reste  dans  la  sphère  des  faits  abordables  par  les 
lumières  réunies  de  l'observation  et  du  raisonnement ,  et  s'il 
lui  arrive  quelquefois  de  marcher  par  induction  ,  ce  n'est  ja- 
mais ,  au  moins  ,  par  pure  abstraction.  Son  esprit  s'effraie  à  la 
simple  pensée  de  confondre ,  comme  dans  l'idée  allemande , 
devenue  depuis  française  chez  quelques  uns ,  une  vaste  et  col- 
lective animation  dans  tout  notre  monde  planétaire,  et  par  ex- 


1^3 

tension  dans  tout  ce  qui  est.  Il  n'ose  admettre  d'explication 
universelle  du  fait  de  la  vie ,  il  ne  peut  croire  qu'une  force  uni- 
que, agissant  selon  une  seule  règle  ou  loi,  jetée  à  travers  le 
chaos,  ait  mis  partout  l'ordre  et  le  mouvement  à  la  fois  ,  sans 
que  plus  se  mêlât  des  détails  secondaires  le  suprême  agent  de 
l'impulsion  première ,  qu'une  certaine  philosophie  de  nos  jours 
veut  bien  placer  au  point  culminant  de  l'édifice  ou  du  système, 
sans  lui  permettre  d'en  occuper  également  le  milieu  ,  la  base  et 
les  points  intermédiaires.  Le  témoignage  opposé  de  M.  Dugès 
est  trop  précieux ,  surtout  si  l'on  considère  qu'il  a  conservé  une 
noble  indépendance,  tout  en  dédiant  son  livre  au   chef  trop 
avancé  selon  nous  de  cette  école ,  pour  que  nous  ne  citions 
pas  toute  la  conclusion  de  ce  livre.  C'est  un  hommage  rendu 
à  la  loi  de  finaUlé ,  emprunté ,  dit  M.   Dugès  lui-même  ,  h 
M.  Edwards  l'aîné  ,  loi  de  finalité  qui  domine  tout ,  non  seu- 
lement la  coordination  première  ou  sommaire  des  choses,  mais 
encore  le  détail  du  monde ,  jusqu'à  l'infiniment  petit.  Dugès  , 
après  avoir  parlé  des  instincts  et  surtout  de  celui  qu'il  appelle 
encéphalique  ou  le  principe  des  idées  innées  qu'il  admet  avec 
raison  ,  selon  nous,  comme  coexistantes  avec  l'apparition  de 
Vespèce  ,   et  ne   pouvant  naître  qu'avec  elle ,  ajoute  :  «  On 
»  peut  considérer  l'esprit  qui  a  présidé  à  ces  ouvrages  (  ceux 
»  de  l'Abeille  maçonne)  et  la  prévoyance  de  certains  insectes 
»  pour  assurer  à  leur  progéniture  qu'ils  ne  verront  pas  plus 
»  qu'ils  n'ont  vu  leurs  parens ,  des  circonstances  utiles  à  leur 
»  développement   ,    comme    quelque    chose    de   plus    qu'un 
>»  aveugle  mécanisme  automatique,   c'est  une  habitude  en- 
»  céphalique  bien  certainement  innée ,  et  qui  plus  est  pri^ 
»  mordiale  f  en  ce  sens  qu'elle  n'a   pu  commencer   qu'avec 
»  Vespèce  et  doit  remonter  en  conséquence ,  jusqu'à  sa  créa- 
»  tion  ;  on   a  pu  regarder  cela  comme  une  disposition   par- 
»  iiculière  de  l'encéphale  de  ces  animaux  ;   mais  l'explica- 
»  tion  qu'on  en  donne  ne  rend  pas  le  fait  moins  admirable  ,  • 
»   et  nous  fait  conclure  en  faveur  de  l'existence  d'une  intel- 
»  ligence  créatrice  :  n'est-ce  pas ,  en  effet,  une  preuve  frap- 
•    pante  de  la  sagesse  qui  a  tout  dispensé  dans  l'univers  que  de. 
»  voir  des  espèces  trop  faibles  et  trop  peu  raisonnables  pour 


î^4  ANALTSEs  «♦oBVfexeil  MjtttXtii. 

I»  se  cônseirver  par  elles-mêmes ,  être  préservées  d'une  des- 
»  truction  inévitable  par  le  doti  dé  quelques'  prérogativéà 
»  toutes  spéciales ,  tendant  toutes  au  seul  but  de  leur  con- 
»  sèrvation  et  portant  le  cachet  d'une  méditation  profonde  ^ 
»  d'une  appréciation  lumineuse  des  effets  et  des  causes.  >» 

Certes,  quand  on  pense  qu'aujourd'hui  que  nous  pouvons 
lire  ce  passage ,  Dugès  n'est  plus  ,  que  sa  pensée  ,  cette  par- 
ticule de  l'essence  divine  ,  comme  l'a  dit  le  poète  philosophe  , 
est  retournée  au  foyer  dont  elle  émana ,  le  cœur  et  l'esprit  se 
reposent  avec  complaisance  sur  cette  profession  de  foi  dernière 
du  naturaliste,  qui  ne  trouve  rien  de  mieux  que  de  voir  le 
Dieu  créateur  et  ordonnateur  dans  l'organisation  des  sphères 
célestes ,  comme  dans  la  construction  du  plus  faible  animal- 
cule ,  et  qui  l'admire  jusque  dans  la  fin  préconçue  et  coordon- 
née de  ses  moyens  de  vie  et  de  perpétuation. 

Certes  ,  il  y  a  loin  de  cette  confession  simple  et  grande  à  la 
fois ,  au  dogme  beaucoup  plus  sublime ,  en  apparence ,  de 
De  Lamarck  et  de  ceux  qui  ont  marché  avec  ou  après  lui,  qui 
consiste  à  reculer  la  difficulté  en  accordant  à  la  matière  une 
fois  mise  en  état  de  produire,  une  sorte  d'intelligence  d'action, 
aux  circonstances  ambiantes  une  force  modificatrice  capable 
d'opérer  d'incessantes  métamorphoses.  M.  Dugès  n'a  pu  adopter 
ces  rêveries  grandioses,  il  prend  le  monde  et  les  espèces  ani- 
males telles  qu'elles  sont,  mais  non  pas  telles  qu'elles  ont  pu 
être  ,  par  delà  tous  les  âges  ;  cependant  quoiqu'il  fut  bien  en 
garde  contre  ce  système  de  transfigurations  des  espèces ,  par 
le  temps  et  le  monde  ambiant,  M.  Dugès  a  sacrifié  aussi  un 
peu  à  l'esprit  de  système ,  vous  le  trouverez  dans  tout  son 
livre  non  pas  unitaire  absolu  en  connexion  ,  en  nombre  ,  mais, 
ce  qui  est  beaucoup  moins  et  ce  qui  est  encore  trop,  au  confor- 
misme s'arrêtant  ,  raisonnant  sur  les  inlrà  et  les  e^/rà  sque- 
lettes. Parmi  les  animaux,  il  trouve  très-bien  des  segmenta- 
tions qui  repre'sentent  ses  zoonites  ou  anneaux  vertébraux..., 
je  lui  passe  le  tour  de  force,  lorsqu'il  s'agit  des  articulés,  mais 
ou  les  retrouver  ces  zoonites  segmentés ,  dans  les  mollusques 
Acéphaliens ,  dans  les  Acaîéphiens ,  et  dans  tous  les  types 


ANALYSE   d'oUVRAOÈS    i*OtïtÉAtT*i  1-^5 

aîiiiilaux  puretaent  hjpofcfatlforraes  ^  comftie  les  Actiniaihes  | 

et  les  Monadaircs  de  Tautcur 

M.  Dugès  a  partout  éherché  avec  perse vératice  le  confor- 
mité organique  ;  il  admet  dans  les  articulés  les  deux  systèmes 
nerveux,  adoptant  l'idée  de  Gall  qui  voit,  dans  la  double  ou 
simple  chaîne  noueuse,  la  moelle  épinière  des  vertébrés,  et  dans 
le  nerf  récurrent,  le  système'faerveux  splanchique.  Il  addple  la 
culbute  des  crustacés,  obligés  par  leur  nature  ,  d*après  Geof- 
froy ,  Ampère  ^  de  marther  le  dos  en  bas  et  d'avoir  le  ventre 
en  Tair ,  enfin  il  se  montre  spécieusement  bon  fct  loyal  toré- 

formiste ,  ^ti'à  cela  ne  tienne,  il  y  avait  bien  jadis  un 

vieux  professeur  de  grec  qui  retrouvait  le  dialecte  dorien  , 
ionien  ou  attique  ,  Tun  dans  Tatiti-è,  en  changeant,  il  est  vraî^ 
à  sa  commodité  les  lettres  non  concordantes,  et  en  les  {rans- 
posant  à  sa  guise.  Pourquoi  avec  qtielques  changemens  et 
transpositions  d'organes ,  ajoutés  ou  retranchés ,  n'arriverions- 
nous  pas  à  cette  belle  et  transcendante  unité  que  nous  regar- 
dons seulement  comme  un  très-utile  commentaire  ,  qui  h  fait 
creuser,  pour  pouvoir  l'établir^  le  champ  de  l'observation ,  a 
fondé  de  belles  et  bien  réelles  analogies,  à  certainement  frayé 
la  route  à  ces  ressemblances,  après  qu'on  avait  enregistré  toutes 
les  différences.  Système  très-important,  s'il  n'est  pas  poussé 
jusqu'aux  plus  extrêmes  conséquences,  sdus  peine  alors  dfc 
devenir  un  grimoire ,  ou  l'on  ne  pourra  plus  rien  reconnaître, 
tant  cette  prétehdùe  simplification  aura  embrouillé  la  stience, 
et  l'aura  rendue  ardue  et  difficile. 

M.  Dugès  a  traité  des  sens  avec  un  soin  particulier ,  nous 
avons  examiné  ce  qu'il  a  dit  de  la  vision  sur  laquelle  il  a  écrit 
une  sorte  de  Monographie  :  les  opinions  dé  l'auteur  sur  W 
contractililé  du  cristallin  ,  qu'il  s'obsiinè  à  regarder  comme 
musculaire  ,  et  ayant  en  lui  la  propriété  de  se  contracter  pour 
s'accommoder  aux  besoins  de  la  réfraction  selon  les  distances 
(  chose  qui  n'est  pas  nécessaire  ) ,  sur  le  cristallin  pouvant  êt^e 
porté  en  avant  ou  en  arrière  par  des  organes  tracteurs ,  le 
peigne  des  oiseaux ,  les  procès  ciliaires  des  quadrupèdes  ,  le 
corps  fongoïde  des  poissons  ont  déjà  été  combattus  par  nottl. 
Quand  à  l'examen  minutieux  de  tous  les  faits  compris  dans  le 


1^6 

traité  de  la  vision  ,  nous  laissons  cette  tache  difficile  à  M.  E» 
Mon  es  ,  de  Lavernase. 

Espérons  qne  l'ouvrage  de  Dugès ,  tout  entier  dans  les  car- 
Ions  ,  pourra  paraître  sans  sa  coopération ,  s'il  ne  devait  pas 
en  être  ainsi ,  si  nous  devions  nous  en  tenir  à  ce  volume  ,  nous 
aurions  toujours  fait  une  bonne  acquisition  et  l'éditeur  encore 
une  meilleure.  Il  manquait  un  bon  traité  des  sens  observés 
dans  toute  la  série  animale.  Il  y  a  loin  du  traité  de  Lecat  jus- 
qu'à nous,  cette  lacune,  l'ouvrage  de  M.  Dugès  la  remplit 
complètement. 

L'ouvrage  est  dédié  au  professeur  Et.  Geoffroy  St-IIilaire, 
nous  avons  vu  que  M.  Dugès  en  rendant  cet  hommage  à  l'auteur 
profondément  sagace  de  la  philosophie  anatomique,  a  eu  le  cou- 
rage de  penser  et  de  dire  au  maître  qu'il  honore  :  «  N'aurions'- 
nous  pas  été  trop  loin?»  Cette  dernière  manifestation  de  M.  Du- 
gès, si  consciencieuse  et  si  pure,  ennoblit  son  caractère;  il  n'aura 
pas  à  se  reprocher  d'avoir ,  par  une  condescendance  outrée , 
ajouté  des  éloges  dangereux  aux  fumées  d'encens  qui  auront 
fatigué  la  vieillesse  d'un  savant ,  à  nos  yeux  bien  des  fois  res- 
pectable, et  que  d'imprudens  sectateurs  voudraient  user  h  leur 
profit.  Al.  Bourjot  Saint-Hilaire  , 

prof.  zool.  Elem.  Coll.  Bourbon. 
Essai  d'une  nouvelle  manière  de  grouper  les  genres  et  les  es- 
pèces de  l'ordre  des  Passereaux  ,  d'après  leurs  rapports  de 
mœurs  et  d'habitation  ,  par  F.  de  La  Fresnaye. — Paris , 
i838,  chez  Meilhac ,  libraire ,  cloître  Saint-Benoît ,  n»  lo  , 
et  au  bureau  de  la  Repue  zoologique. 

Tel  est  le  titre  d'une  notice  ornithologîque  qui  vient  d'être 
publiée  dans  le  dernier  numéro  des  mémoires  de  la  Société 
académique  de  Falaise.  L'auteur  annonce,  dans  une  courte  pré- 
face, qu'il  est  loin  de  prétendre  offrir  au  public  une  classifica- 
tion complète  de  l'ordre  des  Passereaux  basée  sur  les  mœurs 
et  les  habitat ,  qu'il  s'écoulera  peut-être  plus  d'un  siècle  avant 
qu'on  puisse  former  un  pareil  tableau  avec  exactitude ,  mais 
qu'ayant  recueilli  cà  et  là ,  tant  chez  les  voyageurs  modernes 
que  chez  quelques  uns  plus  anciens  dont  on  avait  négligé  ces 
détails,  un  certain  nombre  défaits  sur  les  mœurs,  il  a  cru  pou- 


ANALYSES  D  OUVRAGES  NOUVEAUX.  l*]^ 

voir  en  les  rapprochant  et  les  combinant  former  dans  les  fa- 
milles et  les  genres ,  des  groupes  basés  sur  la  siraililude  des 
mœurs  des  espèces  déjà  connues ,  pouvant  même  servir  de 
cadres  pour  y  intercaller  par  la  suile  les  espèces  nouvelles  à 
mesure  que  Ton  acquerra  des  notions  certaines  sur  leurs 
mœurs.  '^ 

L'excellent  ouvrage  de  Azara  sur  les  espèces  du  Paraguay 
et  de  la  Plala,  les  oiseaux  d'Afrique  de  Levaillant ,  cet  orni- 
thologiste chasseur  et  bon  observateur  des  mœurs  ,  les  obser- 
vations récentes  et  nombreuses  de  M.  d*Orbigny  sur  les  oiseaux 
d'une  grande  partie  du  continent  américain  méridional  , 
quelques  publications  des  auteurs  anglais  Swainson ,  Vigors  et 
Gould ,  d'après  les  renseignemens  de  leurs  compatriotes  cor- 
respondans  dans  les  Indes  et  la  Nouvelle-Hollande ,  celles  de 
Temminck  dans  son  Manuel  et  ses  planches  coloriées ,  la  Mo- 
nographie des  Fourmiliers  de  Ménétriés ,  telles  sont  les  sources 
oiî  l'auteur  a  puisé  ses  principales  notions  de  mœurs  et  d'ha- 
bitat. 

Le  mode  de  subdivision  des  Bec-fins  de  Temminck  en  Bec- 
fins  sylvains,  riverains  et  muscivores,  lui  a  paru  pouvoir  s'ap- 
pliquer naturellement ,  mais  avec  de  nouvelles  additions  et 
modifications ,  à  la  plupart  des  genres,  qui,  chaque  jour,  s'ac- 
croissent tellement  en  espèces  qu'ils  deviennent  de  vraies  fa- 
milles et  souvent  des  plus  nombreuses,  renfermant  des  groupes 
naturels  à  former  d'après  la  diversité  de  mœurs  des  espèces  ; 
tels  sont  les  genres  Turdus ,  Syli^ia^  Musci'capa,  Il  indique 
d'avance  les  termes  qu'il  emploiera  pour  ses  différentes  subdi- 
visions et  l'acception  positive  qu'il  leur  donnera.  Ainsi  il 
désigne  par  le  nom  d'espèces  sylvicoles  {sj-lçficolœ),  celles  qui 
se  tiennent  habituellement  dans  les  forets  et  les  grands  bois  et 
ne  se  rencontrent  pas  dans  les  plaines  ni  sur  les  halliers  et  les 
buissons  ;  par  celui  d'espèces  syl vaines  (  sylvanœ)  ,  celles  qui 
se  rencontrent  indifféremment  sur  les  grands  arbres  isolés,  les 
buissons,  dans  les  taillis,  descendant  souvent  à  terre  pour  y 
saisir  des  insectes  ou  toute  autre  nourriture.  Ces  deux  groupes 
voisins  et  qui  sembleraient  devoir  se  confondre  en  un  seul  pour 
nos  espèces  européennes  ,  offient ,  au  contraire^  en  Amérique 

12 


1^8  ANALYSH  D'otîVnÀGES  NOUVEAUX,' 

des  différences  marquées ,  et  c'est  surtout  pour  les  espèces  de 
cette  contrée  qu'il  a  cru  devoir  les  établir.  Il  nomme  espèces 
buisson  nié  res  {dumicolœ)^  celles  qui  ne  quittent  guère  les  buis- 
sons et  halliers  et  Se  rencontrent  habituellement  dans  les  plaines 
et  non  dans  les  forêts  ;  espèces  riveraines  {ripariœ) ,  celles  qui 
habitent  le  bord  des  eaux  j  espèces  de  roseaux  -{arundinicolœ), 
celles  qui  ne  quittent  pas  l'intérieur  des  roseaux.  Parmi 
les  espèces  marcheuses,  il  dislingue  sous  le  nom  d'espèces  hu- 
inicoles  {humiçolœ) ,  celles  qni  se  tiennent  toujours  sur  le  sol 
et  ne  se  perchent  jamais;  sous  celui  simplement  de  marcheuses 
(  ambulatoriœ)  ,  celles  qui  se  tenant  souvent  à  terre  ,  se  per- 
chent néanmoins  aussi  ;  sous  celui  de  marcheuses  des  herbes 
(graminicolœ) ,  celles  qui  se  tiennent  souvent  sur  les  tiges  des 
herbes  ou  parcourent  habituellement  les  prairies  et  les  terrains 
herbus  ;  sous  celui  de  saxicoles  {saxicolinœ) ,  les  espèces  qui 
recherchent  les  terrains  pierreux  ;  et  enfin  sous  celui  de  rupi- 
coles  {rupicolinœ) ,  celles  qui  se  plaisent  sur  les  rochers  et  y 
nichent  ordinairement. 

Pour  se  conformer  à  la  classification  du  Règne  animal  de 
Cuvier,  si  facile  et  si  généralement  adoptée  en  France,  l'auteur 
suit  sa  division  en  Dentirostres ,  Fissirostres  ,  Conirostres  et 
Tenuirostres,  en  faisant  toutefois,  dans  chacune  de  ces  quatre 
divisions  et  sans  avoir  égard  à  l'échancrure  ou  la  non  échan- 
crure  du  bec  ,  les  permutations  de  genres  qui  lui  ont  paru 
indispensables  pour  les  rétablir  dans  des  groupes  plus  naturels 
d'après  leurs  mœurs.  Il  partage  la  première  division  ,  celle  des 
Dentirostres  en  deux  sections ,  les  Dentirostres  h  bec  com- 
primé (  Dentirostres  compressi  ) ,  et  les  Dentirostres  à  bec 
déprimé  (  Dentirostres  depressi) ,  d'après  la  forme  générale  du 
bec  des  différentes  familles  qui  la  composent ,  parce  que  celte 
forme  ,  souvent  si  peu  importante  dans  certain  cas  ,  le  devient 
ici ,  quant  à  ces  deux  sortes  de  modifications  qui  se  trouvent 
en  rapport  avec  le  genre  de  nourriture  de  toutes  les  espèces 
qui  en  font  partie.  Celles  à  bec  comprimé  effectivement ,  se 
'^nourrissent  ou  de  jeunes  oiseaux  et  de  petits  mammifères  ou  de 
'Coléoptères,  de  fourmis  et  d'insectes  marcheurs  qu'elles  saisis- 
Knt  à  terre^  ou  de  baies  qu'elles  recueillent  sur  les  arbres  et  les 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX^  I79 

buissons;  celles  à  bec  déprimé ,  au  contraire  ,  se  nourrissent  en 
général  4p  diptères  pu  hyménoptères ,  d'insectes  plus  mous 
enfin  qu'elles  saisissent  au  vol,  ne  descendant  presque  jamais 
à  terre ,  ou  de  fruits  mous  qu'elles  trouvent  sur  les  grands 
«rbres.  Par  suite  de  ces  deux  différens  modes  de  nourriture  , 
les  espèces  de  la  première  sous-division ,  telles  que  les  Pte- 
grièches  ,  Merles ,  Bec-fins  ,  Furmiliers  ,  Tangaras  ont  des 
pattes  ou  très-longues  ou  de  longueur  moyenne  et  plus  ou 
moins  conformées  pour  la  marche  ,  tandis  que  celles  de  la  se- 
conde section  ,  telles  que  Gobe  -  mouches  9  Moucherolles , 
Drongos  f  Bécardesy  Echenilleurs ,  Hirondelles  et  Engoule^ 
pents ,  Colingas  ,  Piauhaus ,  Aweranos ,  Coracines,  Loriots , 
Relies  et  Rollicrs  y  toutes  beaucoup  mieux  conformées  pour  le 
vol  ont  les  paltes  courtes  ou  très-courles ,  et  disposées  particu- 
lièrement pour  une  station  habituelle  sur  les  branches.  C'est 
d'après  ces  considérations  qu'il  a  cru  devoir  rapprocher  de 
cette  seconde  section  et  particulièrement  des  Muscicapidées  , 
les  Fissirostres  de  Cuvier  à  bec  si  large  et  si  déprimé  et  si  énûr^ 
nemment  muscivores.  T 

L'auteur  présente  un  tableau  de  chaque  famille  divisée  en 
autant  de  groupes  qu'il  a  reconnu  de  différences  marquées 
dans  les  mœurs  et  l'habitat  des  genres  et  espèces  qui  la  com- 
posent ,  mais  il  fait  précéder  chacun  de  ces  tableaux  d'une 
revue  de  la  famille ,  des  différens  genres  anciens  et  modernes 
qui  en  font  partie  et  indique  les  motifs  qui  les  lui  ont  fait  pla- 
cer dans  telle  ou  telle  catégorie. 

Cette  revue  ,  d'après  le  grand  nombre  d'observations  et  de 
critiques  raisonnées  qu'elle  renferme,  n'étant  pas  susceptible 
d'élre  analysée,  nous  nous  bornerons  à  présenter  les  ta- 
bleaux des  quatre  premières  familles  ;  ils  sont  le  résumé  de 
ce»  observations.  ^^ 

Tableau  des  genres  du  second  ordre  de  la  classe  des  Oi- 
seaux ,  ou  les  Passereaux  ,  Passcres ,  Lin.  ,  groupés  au- 
tant que  possible  d'après  leurs  rapports  de  moeurs.     :  ^'^* 
I"  section  :  les  Dentirostres  ,  Dcnlirostres  ^  Cuvier. 
P«  spus-seclion  :  jcs  Deistirostres  a  bec  comprimé  ,  Z?^«- 
tirostres  compressij  Nob,  ^* 


l8(J  ANALYSES    D'oOVAAdËS    NOUVEAUX. 

I"^»  famille  :  les  Pies-grièches  ,  Lanidœ, 

I.  PiES-GRiÈCHEs  SYLVAiNEs ,  LanidcB  syli^ancB ,  Nob. 

Le  genre  Lanius  proprement  dit ,  modifié  par  Vieillot ,  ou 
Pies-grièchcs  carnivores ,  Nob. 

II.  PlES-GRlÈCHES    BUISSONNIÈRES    OU   TuRDOIDES  ,   Lauîdœ 

dumicolœ ,  Nob. 

Les  genres  Crocîas^  Temminck,pl.  coloriées. — Lanlarius, 
Vieill.,  ou  Malaconotus ,  Vigors.^ — (i)  *  Colluriclncla,  Vig. — 
* Pach/cephala  y  Swainson. 

IIÏ.  Pies  -  grièches  langrayens  ,  Lanidœ  ocypteroîdes  , 
Nob. 

Les  genres  ^ Ifypsipetes ,  Vig.  —  ^Artamia^  Isid.  Geoffroy 
Saint-Hilaire. 

IV.  PiES-GRiÈCHEF  Sylvicoles  ,  LanidcB  syhicoîœ ,  Nob. 

Les  genres  Brubru  ou  Pies-gricches  insectivores ,  Nob,  — 
Laniagra,  Nob.  et  d'Orbigny.— '^Fa/cM/icw/w^  ,  Vieillot ,  ou 
Pies-grièches-Mésanges  ,  Cuvier.— /^treo,  Vieillot ,  ou  Pies- 
grîècbes-Fauvetles ,  Nob. 

V.  PiES-GRiÈCHEs  coRviNES,  Lanidœ  corçfinœ  ,  Nob. 

Les  genres  Barita,  Cuv.  et  Temm. ,  ou  Cractîcus  ,  Vieill. 

-^Calibœus  ,  Cuv. ,  ou  Phonygama  ,  Lesson. 

Genres  dont  la  place  est  incertaine  et  les  mœurs  inconnues. 

Les  genres  Ramphocœnus  ,  Vieillot. — "^Pardalotus  ,  Vieill, 

ou  Pies-grièches-Roilelels ,  Cuvier ,  tous  deux  modifiés  par 

nous. 

Tableau  des  groupes  de  la  seconde  famille. 
Les  Fourmiliers  ,  Myiotheridœ. 

I.  Les  Fourmiliers  buissonniers  ,  Myiotheridœ  dumicolœ , 
Nob. 

Les  genres  Thaninophilus ,  Vieillot. — Formicii>oray  Swain- 
son ,  Mcnétriés.  — Myrmothera  ,  Viellot,  Ménétriés.— ilf(2/a- 
corhynchusy  MénéL -^"^Timalia,  Horsfield  ,  Teraminck. 

II.  Fourmiliers  grimpeurs,  Myiotheridœ  scansoriœ ^  Nob. 
Le  genre  Oxypyga ,  Ménétriés  ,  Thamnophilus ,  Vieillot, 

Tinactor ,  Prince  Max. 

(4)  L'asiéiique  en  tête  d'un  genre  indique  que  l'auteur  en  ignoçç 
les  moeurs. 


ANALYSE  d'ouvrages   NOUVEAUX,  l8l 

IlL  Fourmiliers  humicoles,  M/iotlieridœ  humicolœy  ^oh. 

Les  genres  Myioturdus  ,  Boié  ,  Pr.  Max. ,  Mené  triés.  — 
Grallaria ,  Viellot.  —  ^Eupeles  ,  Temm.^  pi.  col.  ;—  Pilla  , 
Cuv. — Conopophaga y  Vieillot,  Ménét. 

Tableau  des  groupes  de  la  troisième  famille. 

Les  Rhinomydées  ,  Rhjnomydœ  9  Nob.  Tous  buissonnîers 
et  marcheurs. 

Les  genres  Rhînomya ,  Isid.  Geoffroy. — Pteroptochos^  Kill- 
lilz,  ou  Mégalonyx ,  Lesson. 

Tableau  des  groupes  de  la  quatrième  famille,^ 

Les  Merles,  Turdidœ.  ,^  ^  j  ,^^^  ,„f  .î  li.fl  iol  " 

^^  I.  Merles  buissonnîers  ,  Turdidœ  dumicolœ  ,  Nob. 

Les  genres  Ixos  ,  Temm. ,  ou  Merles-Pies  grièches,  Cuvier. 
'^Brachfpus  ,  Swciinson. — *Tncophorusy  Tcmminck.  — Les 
Merles  philédons ,  Lesson,  modifiés  par  nous.  — Les  Merles 
latirostres,  J^oh»  -^  Or pheus',  Sw.ûnson  ,  ou  Merles  mo- 
queurs. 

IL  Merles  SYLVAiNs,  ou  Merles  proprement  dits,  Turdida 
sf  li^anœ  ,  ss  oh,  ..■..-■-^.i 

Les  genres  Tardas. — Kitlacincla,  Gould. — Les  Merles  ru- 
bielles,  Turdidœ  phœnicuroides  ,  Nob.  ^^Sericulus,  Swain?. 
'^Myiophonus  ,  Temm. ,  ou  Merles  corvins ,  Nob. 

III.  Merles  RIVERAINS,  Turdidœ  rîpariœ^  Nob. 

A,  Merles  pipis  ,  Turdidœ  anthoides ,  Nob.  '      ^ 
Ce  genre  Seiurus  ^  Swainson.  ** 

B.  Merles  macropodes  ou  babillards,  Turdidœ  macro poatriœ^ 
Swaison. 

Les  genres  Craieropus  ,  Swainson.  —  Garrulaxis  ,  Lesson  , 
ou  lanthocincla  ,  Gould. — Malacocircus ,  Swainson.  —  Cin- 
closonuiy  Vigors  et  Hors. — Psophodes ,  Swainson. — Mégalu" 
rus,  Vigors. 

IV.  Merles  de  roseaux  ,  Turdidœ  arundinicolœ  ,  Nob. 
Le  genre  Donacobius  ,  Swainson. 

V.  Merles  plongeurs  ,  Turdidœ  urinatoriœ  ,  Nob. 
Le  genre  Cinclus  ,  Bcchst. 

VI.  Merles  marcheurs  ,  Turdidœ  ambulatoriœ  ,  Nob. 
A,  Merles  marcheurs  en  Iroupe  ,  Turdidœ  gregariœ,  Nob, 


llÔ2  ANALYSE  d'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

Le  genre  Lamprotornis  ,  Temmînck. 

£,  Merles  marcheurs  solitaires ,  Turdidœ  soîUariœ^  Nob. 

Les  genres  Gryllwora^  Swainson. — Argya,  Lesson,  modi- 
fié par  nous,  ou  Merles  mérions,  Turdidœ  maluroides ,  Nob. 
— Merles  traquets,  Turdidœ œnanthoides,  Nob. — Petrocinclay 
Vigors ,  ou  Merles  de  roche ,  Turdidœ  rupicolœ,  Nob.  ,  Merles 
saxicoles,  Temm. 

VII.  Merles  humicoles  ,  Turdidœ  humicolœ ,  Nob. 

Le  genre  Grallina ,  Vieillot ,  Tanipus,  Oppel. ,  ou  Merles 
bergeronettes ,  Turdidœ  motacîlloides ,  Nob, 

Ici  finit  le  travail  de  M.  de  La  Fresndye  sur  les  quatre  pre- 
mières familles  de  Tordre  des  Passereaux.  La  suite  paraîtra 
dans  la  prochaine  publication  des  mémoires  de  la  Société  aca- 
démique de  Falaise;  il  y  passera  en  revue  la  famille  des  Tra- 
quets ,  celle  des  Bec-fins  et  celle  des  Tangaras  ,  qui  terminera 
ses  Dentirostres  à  bec  comprimé  ,  et  il  commencera  ses  Dert" 
iirostres  à  bec  déprimé ^  par  la  famille  des  Cotingas,  celle  des 
Coracines  ,  etc. ,  la  terminant  par  celle  des  Muscicapidées  et 
les  Fissirostres  de  Cuvier.  Nous  rendrons  compte  de  ses  trà*- 
vaux  à  mesure  qu'ils  paraîtront. 

Depuis  la  publication  de  cette  notice ,  M.  de  La  Fresnaye 
nous  à  fait  connaître  que  dans  son  prochain  travail ,  il  compte 
grouper  les  Merles  de  roche,  ou  le  genre  Petrocinctà,  avec  le 
genre  Saxicola  dans  une  même  famille  ,  convaincu  que  dans 
un  ordre  naturel  ces  deux  genres  ne  peuvent  être  séparés  ,  vu 
la  grande  analogie  de  leurs  mœurs.  Il  en  résultera  donc  une 
petite  rectification  à  son  premier  travail ,  c'est-à-dire  la  trans- 
position des  Merles  de  roche  de  la  quatrième  à  la  cinquième 
famille. 

i,  Il  nous  a  communiqué  de  plus ,  qu'ayant  demandé  à  M.  Ver- 
reaux  fils  qui  est  resté  long-temps  au  Cap ,  quelques  rensei- 
gnemens  sur  le  Mérioii  bridé  de  Temminck ,  qu'il  avait  cru, 
d'après  l'inspection  de  ses  pattes,  devoir  retirer  du  genre  Mé- 
rion  et  placer  dans  ses  merles  marcheurs  solitaires ,  ces  ren- 
seignemens  avaient  pleinement  justifié  ses  prévisions  ,  car 
M.  Verreaux  n'a  jamais  rencontré  cet  oiseau  qu'à  terre ,  dans 
une  localité  particulière  et  rocheuse,  où  il  faisait  en  marchaat 


•  ANALYSES  d'oOVRAGIS  NOUYEàUN.  l83 

la  guerre  aux  insectes ,  se  perchant  souvent  sur  les  roches 
clle-mémes  à  la  manière  des  Merles  de  roche.  Il  lui  a  dit  éga- 
lement que  les  œufs  du  Merle  rocar  d'Afrique  étaient  bleus 
clairs  comme  ceux  de  nos  Merles  de  roche  d'Europe ,  et  de 
nos  motleux  ,  ce  qui,  joint  à  tant  d'autres  rapports,  l'a  fortifié 
encore  dans  la  persuasion  que  ces  deux  genres  doivent  être 
réunis  dans  une  même  famille.  (G,-M.) 

Catalogue   d'Insectes   recueillis  entre  Constantinople  et  le 

Balkan  (Iule  16  juin  1837),  par  M.  Ménétriés.— Extrait 

des  Mémoires  de  l'Académie  impériale  des  sciences  de  St- 

Pétersbourg,   tome  V.  —  Saint-Pétersbourg,   i838,  in- 

4®  de  52  pages. 

L'auteur ,  en  parlant  de  l'Orient ,  dit  que  de  nos  jours  il 
paraît  fixer  plus  particulièrement  l'attention  des  voyageurs  et 
notamment  des  naturalistes ,  et  qu'il  oflfre  des  formes ,  quant 
aux  rapports  zoologiques ,  qui  contrastent  d'une  manière  assez 
prononcée  avec  celles  de  notre  vieille  Europe,  pour  nous  en- 
gager à  les  étudier  avec  soin. 

Les  insectes  renfermés  audit  catalogue  ont  été  ramassés  par 
le  docteur  Wiedemann  ,  qui  a  fait  en  Turquie  un  séjour  de 
plusieurs  années.  M.  Ménétriés  annonce  avoir  fait  connaître 
(  le  2  septembre  i836)  les  diagnoses  des  nouvelles  espèces  j 
publiées  par  l'Acad.  des  sciences  de  St-Pétersbourg ,  1"  an- 
née ,  p.  149. 

La  plupart  de  ces  insectes ,  ou  sont  les  mêmes  ou  ont  beau- 
coup d'affinités  avec  plusieurs  espèces  des  contrées  limitrophes 
du  vaste  empire  de  Russie.  Cet  entomologiste  les  considéra 
d'abord  comme  des  espèces  identiques  avec  celles  d'Europe  , 
et  ce  ne  fut  qu'en  les  examinant  avec  plus  d'attention  qu'il 
reconnut  qu'un  quart  étaient  nouvelles.  M.  Ménétriés  dresse 
un  catalogue  raisonné  de  ces  insectes  et  décrit  avec  soin  ceux 
qui  lui  ont  paru  nouveaux,  des  figures  accompagnent  ce»  des- 
criptions ,  dont  suit  la  liste.  i-r^m  irn'l 
1.  P  ro  crus  tes  vicinus ,  Friwaldsky. — 2.  Carahus  Wiede" 
manni {Geoffroj-i;  Dej.  cat). — 3.  C.  acuminatus. — ^.CBon- 
plandii. — 5.  Abax  turcica.'^6,  Harpalus  euchlorus. — 7.  H- 
metaUmus,'—^,  Zabrus  subl(sm,'^(^*  Zab,  rotundicoltis,'-^ 


i84 

io«  Colaphotia  suturalis.-^ii/ Cantharis  annularîs  {pupil" 
Zû/a,Friw.). — 12.  Onthophagus  mundus fUelîer.-^i^»  Ont, 
orcas^  Hel,  —  i4.  Rhizotrogus  Friwaldshyi  [carlonarîus  ^ 
Dej,  ). — 15.  Amphicoma  ciliata.'^iQ.  Glaphyrus  fesl'n>us. — 
17.  G,  varia*is. "'iS.  G,  globulicollis, —  ig.  Cetonia  venus  ta, 
—  20.  C.  thoracica  y  Dejean. — 21.  Pimelia  timarcJioïdes 
(  interstincta j  Fischer). — 22,  P.  varicosa  {coordinata^  Fis- 
cher).— 23.  Blaps  ahbrei>iatay  Friwaldsky. — 24.  Akis  terri" 
cola»  —  25.  Çephalostenus  orbicollis  (  elegans ,  Dej.  ).  —  26. 
Heliodromus  Pf^iedemanni,  Fischer. — 27.  Pedinus  sulcatus, 
—28.  Dorcadion  ferruginipes  [thoracicumy  Dej.)  —  29.  Cly" 
thra  TuficoUisy  F.— 3o.  Clythra  unifasciata. — 3i.  Cryptoce- 
phalus  limbatus  (  maculatus  ,  Parreys.  ).— 32.  Cassida  sera* 
phina  {Deloyala  Bohemannii ,  Christofori  ).  —  33.  Zygœna 
JV  iedemannii,  Chevrolat. 

Mémoire  sur  la  découverte  de  Forgane  du  cri  dans  le  Papillon 
A  TETE  DE  MORT  ,    Sphlnx  OU  Acherontiu  atropos ,  par 

M.  NORDMANN. 

Dans  la  séance  du  8  décembre  1837  de  TAcadémie  des 
sciences  de  Saint-Pétersbourg,  M.  Alex.  Nordmann  a  lu  un 
mémoire  sur  la  découverte  de  l'organe  du  cri  dans  le  Papillon 
à  tête  de  mort ,  Sphinx  ou  Acheroniia  atropos.  Nous  allons 
donner  un  extrait  de  ce  travail. 

w  Parmi  les  problèmes  physiologiques  qui  n'ont  point  encore 
été  résolus,  il  faut  ranger  aujourd'hui  celui  de  l'explication 
du  cri  ou  son  ilûlé  que  fait  entendre  le  Sphinx  tête  de  mort , 
Lépidoptère  plus  ou  moins  commun  dans  toute  l'Europe.  Ce 
cri  ou  son  flûte  est  d'autant  plus  curieux  qu'il  est  encore  uni- 
que dans  cette  classe  d'animaux ,  et  que  parmi  des  milliers  de 
Lépidoptères  qu'on  connaît  aujourd'hui ,  il  n'en  est  pas  un 
seul  chez  lequel  on  ait  encore  reconnu  cette  même  faculté. 

»  L'on  trouve  dans  le  Manuel  d'entomologie  de  M.  H. 
Burmeister  (Berlin,  j832),  le  résumé  de  tous  les  travaux 
des  entomologistes  étrangers ,  aussi  bien  que  ceux  de  ce  phy- 
siologiste lui-même  sur  les  appareils  qui  produisent  des  sons 
chez  les  insectes.  M.  Carus  dans  sa  Zootomie ,  M.  R.  Wa- 
gocrs  dans  sa  Physiologie  j  ainsi  que  l'auteur  du  Manuel  cité 


ANALYSES   d'oUVRAGES  NOUVEAUX.  l85 

plus  haut  rappellent ,  que  déjà  Réaumur  et  Rossi  connaissaient 
parfaitement  bien  le  cri  que  produit  le  Lépidoptère  en  qnes— 
lion  et  l'attribuaient  au  frottement  de  la  trompe  contre  les 
palpes.  Plus  tard,  Passerini ,  suivant  M.  Duponchel  (  Ann. 
des  sciences  nat. ,  tom,  XTTI,  p.  332,  année  1828),  a  fait  a 
ce  sujet  quelques  observations  intéressantes;  il  en  résulterait 
que  Torgane  qui  excite  le  bruit  à  son  siège  dans  l'intérieur  de 
la  tête.  Passerini  assure  ,  en  effet ,  avoir  trouvé  dans  la  iétc 
une  cavité  qui  communique  au  moyen  d'une  espèce  de  faux 
canal  avec  la  trompe.  A  l'ouverture  de  ce  canal  se  trouveraient 
selon  lui  des  muscles  qui  en  s'élcvant  et  s'abaissant  successive- 
ment permettraient  tour  à  tour  l'introduction  et  l'expulsion 
de  l'air  et  mettraient  par  conséquent  ce  fluide  en  vibration 
sonore.  Pour  rendre  encore  plus  sensible  le  bruit  produit  par 
cet  organe ,  Passerini  assure  qu'il  existe  ,  en  outre ,  une  mem- 
brane mince  entre  les  yeux  et  la  base  de  la  trompe  ,  dontBur- 
xneister  a  fait  mention  et  qui  remplirait  les  fonctions  de  tam- 
bour ,  parce  qu'elle  est  tendue  devant  la  cavité  en  question , 
et  vibre  par  suite  de  l'introduction  et  de  l'expulsion  successive 
de  l'air  dans  cette  dernière. 

»  Suivant  M.  Duponcbel  cette  membrane  se  trouve  aussi 
chez  le  Sphinx  coni>olifuli  ^  qui  néanmoins  est  muet. 

»  Ainsi ,  d'après  l'opinion  des  entomologistes  et  des  phy- 
siologistes actuels  ,  il  résulterait  que  le  Papillon  tête  de  mort 
fait  entendre  un  cri  particulier,  et  que  ce  cri  est  produit  par 
un  organe  spécial  renfermé  dans  la  tête.  Tel  est  aujourd'hui 
l'état  de  la  question  ,  et  si  l'explication  qu'on  donne  du  phé- 
nomène n'est  pas  complètement  satisfaisante,  c'est  au  moins 
actuellement  la  plus  répandue. 

»  Comme  Passerini  n'a  pas  publié ,  au  moins  autant  que  je 
sache,  ses  observations  sur  ce  sujet,  j'ai,  dit  M.  Nordmann', 
profilé  de  mon  séjour  à  Suchumkalé  où  ce  Papillon  est  très- 
commun  ,  pour  faire  quelques  recherches  sur  ce  problème 
physiologique.  Dans  l'espoir  qu'une  dissection  soignée  jeterait 
quelque  lumière  sur  les  assertions  de  Passerini,  j'ai  donné 
toute  mon  attention  à  la  recherche  du  canal  de  la  trompe  et 
delà  cavité  annoncée;  mes  recherches  ont  été  vaincs.  Le  ve* 


*l86  ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX, 

ritable  canal  de  la  trompe  conduit  dans  l'œsophage  et  dans 
l'estomac.  Dans  tous  les  cas ,  je  ne  conçois  pas  ce  que  Passe- 
rîni  a  voulu  dire  avec  son  faux  canal ,  et  j'ignore  le  rôle  que 
l'air  peut  jouer  dans  ce  conduit.  Si  les  observations  de  ce  na- 
turaliste étaient  exactes ,  il  s'en  suivrait  que  Torgane  de  là 
respiration  chez  ce  Lépidoptère  serait  double ,  car  l'introduc-  , 
tion  et  l'expulsion  de  l'air  dans  un  organe  est  une  véritable 
respiration ,  et  dans  ce  cas  à  quoi  serviraient  les  trachées. 

»  Quoi  qu'il  en  soit ,  voici  le  résultat  de  mes  observations. 
^'*'<  L'organe  au  moyen  duquel  le  Sphinx  à  tête  de  mort 
produit  le  bruit  ou  son  flûte  que  l'on  connaît  n'a  son  siège  ni 
dans  la  tête  ni  dans  la  trompe ,  mais  sur  les  deux  côtes  infé- 
rieures de  l'extrémité  postérieure  du  corps. 

»  Sur  le  premier  segment  abdominal ,  immédiatement  au 
dessous  du  premier  stigmate ,  on  observe  un  repli  de  quatre 
lignes  environ  de  longueur ,  plus  large  supérieurement ,  allant 
en  se  rétrécissant  vers  la  partie  postérieure  et  formé  par  les 
bords  du  premier  stigmate  et  surtout  du  second.  Ce  repli  ou 
enfoncement  développé  ou  étendu  mécaniquement ,  a  dans  sa 
plus  grande  largeur  environ  une  demi-ligne.  Du  côté  de  la 
partie  dorsale  de  l'insecte  ,  il  est  recouvert  par  une  membrane 
longue,  fine,  ovale  et  blanche,  véritable  peau  de  tambour | 
qui  possède  à  la  hauteur  du  premier  segmenl|,  au  moins  autant 
(^ue  j'aipu  l'observer,  une  échancrure.  La  face  interne  de  |cette 
membrane  est  parfaitement  unie,  mais  la  face  externe  ou  appa- 
rente à  l'intérieur  est ,  à  l'exception  d'une  petite  portion  de 
son  bord ,  revêtue  par  les  poils  qui  couvrent  le  corps  du  Lé-« 
pidoptère. 

»  Le  point  d'insertion  supérieur  de  cette  membrane  se  pro- 
longe au-delà  de  la  longueur  du  repli  et  se  termine  au-delà  de 
la  cavité  où  sont  insérées  les  dernières  pattes  par  un  petit 
prolongement  libre  et  arrondi.  La  cavité  interne  du  repli , 
comme  portion  de  l'enveloppe  extérieure  du  corps  de  l'animal 
est  tapissée  par  une  peau  fine ,  blanche  ,  unie,  élastique  ,  qui 
fonctionne  par  conséquent  comme  un  corps  résonant  lorsque 
l'air  s'échappe  du  stigmate,  les  mouvemens  de  la  membrane 
vibrante  lui  étant  communiqués  aussitôt  qu'ils  ont  lieu. 


M  Au  dessus  de  la  profondeur  du  repli ,  près  de  l'cchan— 
crure,  est  fixé  un  gros  pinceau  de  poils  longs  et  jaunes.  Lorsque 
l'insecte  n'est  soumis  à  aucune  excitation,  et  que  la  respira- 
tion suit  la  marche  ordinaire  ,  ces  poils  restent  en  paquet , 
pressés  les  uns  contre  les  autres  sur  le  repli  membraneux  et 
recouverts  par  la  membrane  vibrante.  Dans  cet  état  ils  échap- 
pent à  l'œil  de  l'observateur.  Mais  quand  on  saisit  ce  Lépi- 
doptère et  qu'on  le  maintient  fortement  par  les  ailes,  ou 
quand  on  Tinquiète  d'une  manière  quelconque ,  par  suite  des 
efforts  qu'il  fait  pour  se  dégager  ,  les  muscles  du  segment  pu 
anneau  postérieur  du  corps  tendent  le  repli  membraneux,  ç^ 
relèvent  les  gros  poils  du  fond  de  la  cavité  où.  ils  étaient  ca- 
chés; ces  poils  se  hérissent  et  se  mettent  en  vibration  sous 
l'inûuence  de  l'air  qui  s'écoule  et  forment  à  la  surface  du 
segment  deux  pinceaux  saillans  en  forme  d'entonnoir.  Au 
même  moment  on  voit  aussi  entrer  en  vibration  la  membrane 
qui  se  trouve  tendue  et  on  entend  aussitôt  le  son  flûlé  ou  lé 
cri  qui  est  propre  à  l'insecte.  L'animal  suspend-il  sa  respi- 
ration ,  le  bruit  cesse  aussitôt;  les  pinceaux  de  poils  s'abrtissént, 
«e  replient  régulièrement, puis  sont  enfin  recouverts  par  les  bordd 
du  rejili  membraneux  qui  les  cache  alors  enlièrcment  à  la  vue; 

>>  Si  l'on  dissèque  attentivement  la  partie  postérieure  du 
corps  du  Sphinx,  on  trouve  deux  vésicules  aériennes  tapissée^ 
par  une  menibrane  très-fine.  Chacune  de  ces  vésicules  est  fii— 
tuée  immédiatement  au  côté  interne  du  stigmate  et  elles  rem- 
plissent la  majeure  partie  de  la  capacité  des  deux  premiers 
anneaux. 

»  Ces  vésicules  aériennes  servent  très-probablement  à  ren- 
forcer le  son ,  au  moins  l'analogie  porte  à  le  croire.  » 

Ainsi  le  Sphinx  à  tête  de  mort  est  pourvu  d'utt  appareil 
sonore  qui  se  rapproche  beaucoup  de  celui  des  Cigales  chatitèti- 
ses  ou  Tettigones  et  nous  croyons  qu'on  ne  peut  plus  désoi'maiâ 
attribuer  la  cause  des  sons  que  rend  ce  Lépidoptère  à  un  pré- 
tendu frottement  de  la  trompe  ou  aller  en  cnercher  les  oi» 
ganes  à  la  base  de  cette  trompe.  On  voit  ainsi  disparaître  une 
anomalie  apparente  qu'on  croyait  avoir  remarqué  dans  la  classé 
des  iaTerlébrés.  "  *=""*'-'"'  ^  (F.  MalepeïRE.) '  " 


l88  NOUVELLES  ; 

IV.  IVOUVELLESi 

Depuis  les  belles  recherclies  de  MM.  Grant]  et  Datrochet 
sur  les  Eponges  et  la  Spongille  ,  on  sait  que  le  tissu  animal 
des  Eponges  était  considéré  comme  entièrement  dépourvu 
d'irritabilité.  Des  observations  suivies  et  des  expériences  di- 
verses et  toutes  récentes  de  M.  Laurent,  démontrent  d'une  ma- 
nière évidente  que  le  tube  des  jeunes  Spongilles  fluviatiles  est 
irritable,  c'est-à-dire  susceptible  de  se  contracter  sous  l'in- 
fluence d'irrilans  mécaniques.  Nous  devons  à  la  complaisance 
de  M.  Laurent  d'avoir  été  témoin  de  ce  fait  important ,  que 
ce  savant  va  publier  dans  un  mémoire  étendu ,  accompagné 
de  figures  détaillées  ;  ce  travail  sera  inséré  dans  le  prochain 
numéro  des  Annales  françaises  et  étrangères  d'anatomie  et  de 
physiologie. 


ERRATUM»  — Il  s'est  glissé  une  faute  d'impression  dans 
le  n<*  6  de  la  présente  Rei^ue  ,  à  la  page  102 ,  ligne  12,  lisez  : 
tubes  intérieurs ,  au  lieu  de  tubes  inférieurs,  M.  de  Saulcy 
nous  apprend  que  Philippi  à  très-bien  figuré  l'animal  do  la 
Solémie ,  mais  il  n'en  a  donné  qu'une  simple  description  ,  sans 
entrer  dans  aucun  détail  sur  les  mœurs. 
-  A  la  page  160,  ligne  9,  lisez  :  marmoratum,  au  lieu  de 
variegatuntj  et  à  la  ligne  1 5,  crislaium^  au  lieu  de  marmoratum. 


r  Le  nombre  des  amis  des  sciences  et  des  savans  qui  ont 
voulu  contribuer  à  la  réussite  de  la  Société  Cui^ierienne ,  s'est 
accru  si  rapidement ,  que  leur  liste  ne  pourrait  tenir  dans  les 
deux  pages  que  nous  avions  réservées  à  la  fin  du  Prospectus  ; 
nous  nous  décidons  à  placer  cette  liste  à  la  fin  de  ce  hui- 
tième numéro ,  et  dorénavant  nous  aurons  soin  de  tenir  nos 
confrères  au  courant  de  l'accroissement  de  la  Société  ,  en  ins- 
crivant le  nom  des  nouveaux  membres  à  la  fin  de  chaque  mois. 


MÔtJVfeLtËS.  189 

LISTE  DES  PREMIERS  FONDATEURS 

I    LA  SOCIÉTÉ  CUVIERIENNE, 

Association  universelle 

Powr  Vavancement  de  la  Zoologie  ,  '^de  VAnatomie  comparé»  et  de  la 

•*^  Palœonfologie, 

-«I 


il. 
No»      il.  S.  A.  B.  Mgr  le  duc  D'ORLÉANS ,  à  Paris. 

2.  S.  A.  R.  Mgr  le  prince  CHRISTIAN-FRÉDÉRIC  de  Dane-« 
marck,  à  Stockholm,  <* 

3.  Le  prince  Charles-Lucien  BONAPARTE ,  à  Rome.       ^ 

4.  Le  prince  d'ESSLING ,  duc  de  Rivoli ,  à  Pari». 
MM. 

5.  AGUILLON ,  propriétaire  ,  à  Toulon. 

6.  ALFONSO  ,  propriétaire ,  à  Paris. 

7.  ARTHUS  BERTRAND,  libraire ,  à  Paris.- 

8.  ARNAUD  DE  VILLENEUVE ,  membre  de  diverses  sociétés 

savantes ,  à  Paris. 

9.  BADHAM,  doct.  méd. ,  memb.  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 
dO.  BASSI  (  le  chevalier  de  ) ,  à  Milan. 

41.  DE  BAZOCHES  ,  propriétaire  ,  à  Falaise. 

d2.  BIBRON ,  aide  naturaliste  au  Muséum  royal ,  à  Paris. 

43.  BLUTEL  ,  directeur  des  douanes,  à  La  Rochelle, 

44.  BERTHELOT,  memb.  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

45.  BOHEMAN,  memb.  de  l'Acad.  royale,  à  Stockholm. 

46.  BORY  DE  SAINT-VINCENT  (le  baron) ,  memb.  de  rinstitut 

royal  de  France ,  etc. ,  à  Paris. 
^,-   47,  iBOURJOT ,  doct.-méd. ,  etc.,  à  Paris. 

48.  BRANDT ,  professeur  de  zoologie ,  à  Sainl-Pétershourg. 
d9.  DE  BRÈME  (marquis  de) ,  memb.  de  div.  soc.  sav, ,  à  Paris. 

20.  BRETON  ,  homme  de  lettres  ,  à  Paris. 

21.  CARON  DU  VILLARDS ,  docteur-médecin ,  à  Paris. 

22.  CERISY  (de),  ingénieur  de  la  marine  royale,  etc.,  à  Toulon. 

23.  CHAUDOIR  (  le  baron  de  ) ,  memb.  de  div.  soc.  sav. ,  à  St- 

Pétersbourg. 

24.  CHEVROLAT ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris.         ' 

25.  COMTE  (Achille) ,  chefdebur.  au  min.del'inst.  publique, 

à  Paris. 
20.  COSENTINO,  membre  (Je  l'acad.  Gioenienne;  à  Calane. 


IgO  NOUVELLES. 

MM. 
No»  27.  CRÉMIÈRE,  propriétaire,  à  Loudun. 

28.  DAHLBOM,  adm.  du  Mus.  roy.  d'hist.  nat.,  à  Lund. 

29.  DAUBE ,  menib.  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Montpellier. 

80.  DE  LA  LUZ ,  niemb.  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  La  Hayanne. 
f     31.  DELLECHIAYE  ,  professeur  ,  à  Naples. 

32.  DESHAYES  ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 
^,     33.  DESJABDINS,  sec.  de  la  soc.  d'Hist.  nat. ,  etc. ,  à  Maurice. 

34.  D'ORBIGNY  (Alcide),  memb.  de  div.  soc.  sav.,  etc.,  à  Paris. 

35.  D'ORBIGNY  (Charles) ,  aide  naturaliste  de  géologie  au  Mu- 

séimi  royal  d'histoier  naturelle ,  à  Paris. 

36.  DRAPIEZ ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Bruxelles. 

37.  DTJJARDIN ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 
'^-     38.  DUMÉRIL ,  membre  de  l'Institut ,  etc. ,  à  Paris. 

39.  DUPLAY ,  docteur-médecin  ,  à  Paris. 

40.  DUPONCHEL ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

41.  DUVERNOY,  doyen  de  la  faculté  des  sciences,  à  Strasbourg. 

42.  EHREMBERG,  corresp.  de  l'Inst.  de  France,  etc. ,  à  Berlin. 

43.  FAHRJiUS,  membre  de  div.  soc.  sav.,  à  Lund. 

44.  FERNANDINA  (le  comte  de  la) ,  à  La  Havanne. 

45.  FISCHER  DE  WALDHEIM,  cons.  d'état,  etc.,  à  Moscou. 
i."  :    46.  FRIÈS,  professeur  de  zoologie,  à  Stockholm. 

47.  GARNOÏ  ,  docteur-médecin,  etc. ,  à  Paris. 
;        48.  GÊNÉ,  professeur  de  zoologie  ,  etc. ,  à  Turin. 

49.  GERBE ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Paris. 

50.  GIACOMO  (de),  membre  de  l'acad.  Gioenienne,  à  Catane. 

51.  GIUDICE  (lo) ,  membre  de  l'acad.  Gioenienne  ,  à  Catane. 

52.  GO^RY,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

53.  GRASSET,  membre  de  div.  soc.  sav.  ,  etc. ,  à  La  Charité. 

54.  GRIMAUD  DE  CAUX ,  docteur-médecin  ,  à  Paris. 

I       55.  GUÉRIN-MÊNEYILLE,  memb.  de  div  soc.  sav.,  à  Paris. 

56.  GYLLENAHLL  ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Stockholm. 

57.  HOPE  (le  révérend),  présid.  de  la  soc.  entomol.  de  Londres , 

58.  HUMBOLDT  (le  baron  de) ,  à  Berlin. 

59.  JACQUEMIN,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

60.  JOANNIS  (de) ,  offic.  de  la  marine  royale  ,  à  Toulon. 

61.  JOBARD  ,  dir.  gérant  du  Courrier  belge  ,  à  Bruxelles. 

62.  JORRÏN  ,  docteur-médecin ,  à  La  Havanne. 

63.  JULLIAN  ,  cap.  au 2e  rég.  de  la  marine,  au  Sénégal. 

64.  KLUG ,  directeur  du  Muséum  royal ,  à  Berlin. 

65.  KRINICKI ,  professeur  de  zoologie  ,  etc. ,  à  Charcow. 

66.  LA  FRESNAYE  (le  baron  de) ,  propriétaire ,  à  Falaise. 

67.  LAMOTTE-BARACÉ  (le  vicomte  de) ,  propr. ,  au  Coudroy , 

68.  LANIER ,  ingénieur  géographe ,  â  La  Havanne, 


NOnVKUES.  Iljt 

MM. 

N"*  69,  LA.  VI A^ ,  membre  de  l'acad.  Gioenienne ,  à  Catane. 

70.  LEFEBVRE,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Paris. 

71.  LEMAIRE  ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Paris.    ,. 

72.  LESBAZEILLES  ,  docteiir-mcdecin  ,  etc.,  à  Paris. 

73.  LESSON,  raéd.  en  chef  de  la  mar.  roy. ,  etc. ,  à  Rochefort, 

74.  LESUEUR,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Paris. 

75.  L'IIERMINIER ,  docteur-médecin ,  etc. ,  à  La  Guadeloijpe. 

76.  MACHADO  (da  Gama),  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

77.  MALEPEYRE  ,  raemb.  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

78.  MANNERïlIIEIM  (le  comte  de) ,  à  Wibourg. 

79.  MANNI  (lechev.  de),  prof,  de  méd.  à  l'Univ. ,  à  Rome. 

80.  MARC ,  nég. ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  au  Havre. 

81.  MARAVIGNA ,  proff.  de  chim.  et  de  minéral. ,  à  Gata^i^ 

82.  MARTIN  SAINT-ANGE  ,  docteur-médecin ,  à  Paris.      ] 

83.  MEISSER ,  docteur-médecin ,  etc. ,  etc. ,  à  Bruxelles. 

84.  MELLY  ,  négociant ,  à  Manchester. 

85.  MÉNÉTRIÉS ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  St-Pétersboiirg. 

86.  METAXA  ,  professeur  d'histoire  naturelle  ,  à  Romei  j 

87.  MEUNIER ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

88.  MICHELIN  ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

89.  MITTRE ,  chirurg.  de  la  marine  royale,  etc. ,  à  foulon. 

90.  MOJOU,  docteur-médecin,  etc.  ^  k  Pj^js.  r 

91.  MORICEAU ,  avocat ,  à  Paris.       ,  "",  !  ■  ";  *'7  r    o^:* 

92.  NIBLŒUS ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  txmà, 

93.  OCSKO  D'OCSKAY  (le  baron  de),  chambellan,  à  OËdemburg. 

94.  OKEN ,  directeur  de  VIsis  ,  à  Zurich. 

95.  PAULINIER ,  avocat ,  etc.  ,  au  Sénégal. 

96.  PERBOSG ,  chirurgien  de  la  marine  royale  ,  à  Toulon. 

97.  PERCHERON,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

98.  PETIT  DE  LA  SAUSSAYE,  comm.  de  marine,  à  Paris. 

99.  POEY ,  avocat ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  La  Havanne. 

100.  PORTAL,  membre  de  Pacad.  Gioenienne,  etc.,  àBiancaville. 

101.  PRESTANDREA  ,  prof,  de  chimie ,  etc. ,  à  Messine. 
402.  REICH .  doct.-méd. ,  prof,  de  zoologie,  à  Beriin. 

103.  REICHE  ,  doct.-méd. ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  â  Paris. 

104.  REQUIEN,  admin.  du  musée  Ca'lvet ,  etc. ,  à  Avignon. 

105.  RICORD,  doct. -médecin',  naturaliste,  membre  de  div.  soc. 

sav.  ,  à  Paris. 

106.  RIVIÈRE ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Paris. 
d07.  ROBERT  ,  chirngien  de  la  marine  royale,  à  Paris. 

108.  ROBERTON,  doct.-méd.,  memb.  de  div.  soc.  sav. ,  à  Paris. 

109.  ROISSY  (de) ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Paris, 
^10.  ROMAND  (de),  membre  de  div.  soc.  sav,,  à  Tours, 


I^à  *  NOUVELLES. 

MM. 
N°»  m.  ROUSSEAU ,  clief  des  trav.  anat.  au  Mus.  de  Paris.  ) 

112.  RUPPEL,  naturaliste  voyageur  ,  etc. ,  à  Francfort. 

dl3.  SAGM  (Ramon  de  la),  membre  de  l'Institut,  etc.  ,  à  Paris. 

114.  SAHLBERG,  membre  de  div.  soc.  sav.,  à  Abo. 

115.  SAULCY  (de),  capit.  d'arlill.,  prof,  de  mécanique,  à  Metz. 

116.  SAULCY  (de) ,  officier  de  la  marine  royale  ,  à  Brest. 

417.  SELYS-LONGCHAMPS  (de),  membre  de  div.soc.sav.,àLiége. 

118.  SCHLEGEL  ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Leyde. 

119.  SCHONNHERR  ,  membre  de  div.^soc.  sav. ,  à  Sparesaler. 

120.  SCOT ,  docteur-médecin  ,  etc.,  à  Londres. 

121.  SCUDÉRI,  membre  de  l'acad.  Giœnienne,  etc.,  à  Catane. 

122.  SERVILLE  ,  membre  de  div.  sav. ,  etc. ,  à  Paris. 

123.  SKHIODTE ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc.,  à  Copenhague. 

124.  SILBERMANN,  direct,  de  la  Hevue  entomol.^  à  Strasbourg. 

125.  SOMMER ,  négociant ,  à  Aitona. . 

126.  SPARRE  (  le  duc  de  ) ,  à  Paris. 

127.  SPEKCE ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  etc. ,  à  Londres. 

128.  SPINOLA  (le  marquis  de) ,  membre  de  div.  soc.  savantes ,  k 

Gênes. 

129.  THILLAYÉ ,  docteur-médecin ,  à  Paris. 

130.  TEMMINCK,  directeur  du  Musée  royal ,  à  Leyde. 

131.  TURPIN ,  membre  de  l'Institut  de  France ,  à  Paris. 

132.  VAN  BENEDEN ,  professeur  de  zoologie ,  à  Louvain. 

133.  VANDER-HŒVEN ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Leyde. 

134.  VASQUEZ,  docteur  médecin  ,  etc. ,  à  La  Havanne. 

135.  VILLA ,  membre  de  div.  soc.  sav. ,  à  Milan. 

136.  WAGA  (de),  professeur  de  zoologie,  à  Varsovie. 

137.  WESTERMANN  ,  membre  de  div.  soc.  sav.,  à  Copenhague. 

138.  WETSWOOD ,  secrétaire  de  la  soc.  ent.  de  Londres. 

139.  ZETTERSTEDT,  professeur  de  zoologie,  etc. ,  à  Lund. 

140.  ZOUBKOFF ,  secrétaire  de  la  Société  impériale  des  natura- 

listes de  Moscou. 


Nota.  Four  se  faire  admettre  dans  de  la  Société  Cuvierienne,  il 
suffit  d'être  présenté  par  uu  membre  et  de  s'engager  à  payer  la  coti- 
sation annuelle  qui  est  fixée  à  dS  fr.  ?, 

Ecrire  {franco)  à  M.  Gujérim-Méheville,  rue  de  Seine-Saint  Germain, 
n°13. 


REVUE 


SEPTEMBRE   1838. 


I.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


Académie  roïàle  des  Sciences  de  Paris.  V 

c  ii  Vi 

Séance  du  3  septembre  i838.  —  M.  Magendie  présente  le. 
quatrièQie  volume  de  ses  Leçons  sur  les  phénomènes  physique 
de  la  vie. 

M.  Turpin  ,  à  la  suite  d'une  noie  de  M.  Elie  de  Beaumont 
sur  le  tripoli  de  Bilin  ,  en  Bohême  ,  annonce  que  ce  tripoli  , 
pulvérisé  et  examiné  au  microscope ,  renferme  beaucoup  de 
corps  organisés ,  IcU  que  des  Protncnccua  ,  une  patte  d*/ic6[- 
rus ,  etc.  > 

M.  à' Nombres  Firmas  rend  compte  dans  une  note,  des  ré- 
sultats de  réducalîon  qu'il  a  faite  de  Vers  à  soie  du  Bengale , 
provenant  d'œufs  rapportés  par  la  Bonite.  Le  principal  résul- 
tat de  ces  observations  c'est  que  les  cocons  obtenus  de  ces  œufs 
paraissent  inférieurs  à  ceux  de  nos  vers  à  soie  ordinaires. 

M.  Léon  Dufour  adresse  un  travail  intitulé  :  Mémoire  pour 
servir  à  Vhisloire  de  ^industrie  et  des  métamorphoses  des 
Odj'-nères ,  et  description  de  quelques  nouvelles  espèces  de  ce 
genre  d^insectes.  —  Renxoyé  à  l'examen  de  MM.  Duméril  et 
Audouin. 

M.  Milne  Edwards  lit  un  mémoire  intitulé  :  Sur  la  distri- 
bution géographique  des  Crustacés,  L'auteur  annonce  qu'il  a 
passé  en  revue  plusieurs  milliers  de  Crustacés,  mais  que  ,  ce- 
pendant^ les  résultats  généraux  qu'il  a  pu  en  déduire  sont 
certainement  très-incomplets.  Il  a  reconnu  que  les  Crustacés 
habitent  des  régions  bien  distinctes ,  que  les  individus  d'une 
même  espèce  sont  presque  toujours  rassemblés  dans  des  mers 
Tom.  L  Année  i838.  i3 


194  SOCIÉTÉS   SAVANTES. 

voisines  et  qu'une  grande  étendue  de  haute  mer  est  un  obsta- 
cle qui  arrête  leur  dissémination ,  à  moins  que  ce  ne  soient  des 
espèces  nageuses  et  pélagiennes  ,  qui  peuvent  se  transporter  à 
de  grandes  distances.  Une  loi  bien  remarquable  et  bien  neuve 
établie  par  l'auteur,  c'est  que  les  formes  et  les  modes  d'orga- 
nisation  de  ces  animaux  tendent  a  def^enir  de  plus  en  plus  variés 
à  mesure  que  Von  s^ éloigne  des  mers  polaires  pour  se  rappro- 
cher de  Véquateur»  L'auteur  est  encore  arrivé  à  la  manifestation 
de  plusieurs  vérités  aussi  importantes  ;  ainsi ,  il  a  reconnu  que 
les  différences  déformes  et  d'organisation  ne  sont  pas  seulement 
plus  nombreuses  dans  les  régions  chaudes  que  dans  les  régions 
froides  du  globe,  qu'elles  j"  sont  aussi  plus  importantes  ;  il  a 
reconnu  encore  que  non  seulement  les  Crustacés  les  plus  éle-  , 
ffés  dans  Véchelle  manquent  dans  les  régions  polaires ,  mais 
leur  nombre  portionnel  augmente  rapidement  à  mesure  qiCon 
descend  du  nord  vers  Céquateur,  etc. ,  etc.  Ce  qui  prouve 
une  grande  vérité ,  savoir  :  que  les  Crustacés ,  comme  tous 
les  animaux ,  sont  plus  nombreux  en  espèces  ,  plus  beaux  , 
plus  compliqués,  plus  élevés  dans  Féobelle,  eic.;»  dans  les  pays 
chauds  que  dans  les  pays  froids. 

M.  de  Humboldt  lit  une  lettre  de  M.  Meyen ,  professeur  à 
l'université  de  Berlin ,  sur  les  animaux  spermatiques  des  vé-» 
gétaux  inférieurs»  M.  Meyen  a  reconnu  ces  petits  animaux 
dans  les  cellules  du  fil  poUinique  du  Chara  vulgaris ,  dans  le 
Marchantia  polymorpka ,  le  Sphagnum  acutifollum  et  VHf- 
pnum  argenteum.  Ces  animalcules  ,  dont  M.  Meyen  a  donné 
des  figures ,  sont  semblables  à  ceux  des  Animaux ,  ils  sont 
contenus  et  roulés  dans  des  cellules  mucilagineuses  que  l'action 
de  l'eau  fait  crever  ;  ces  petits  animaux  se  déroulent  et  s'agi- 
tent très-vivement  dans  l'eau, 

M.  j4gassiz ,  à  l'occasion  d'une  communication  récente  de 
M.  de  Blainville ,  écrit  que  dès  l'année  i835,  il  a  émis,  dans 
le  journal  de  MM.  Leonhard  et  Bronn,  pag.  i86,  sur  ces 
prétendus  Didclphes,  une  opinion  qui  est  parfaitement  d'ac- 
cord avec  celie  de  M.  De  Blainville.  Le  nom  qu'il  avait  pro- 
posé pour  désigner  les  animaux  dont  il  s'agit ,  est  celui  ùkAm-' 
phigonus* 


SOCIETES  SAVANTES.  jgS 

Séance  du  lo  septembre  i838. — M.  Geoffroy  Sainl-Hilaire 
lit  une  note  sur  la  répulsion  ,  considérée  comme  caractéristi- 
que (le  Tessence  des  choses.  Les  observations  du  savant  acadé- 
nncicn  lui  ont  été  inspirées  par  les  faits  contenus  dans  la  com- 
njuoication  faite  par  M.  Magendie  à  la  précédente  séance, 
quand  il  a  présenté  le  quatrième  volume  de  ses  Leçons  sur  les 
])hénomcnes  physiques  de  la  vie.  Nous  reviendrons  sur  cette 
communication  importante. 

M.  Flourens  présente,  au  nom  du  docteur  Procter^  une 
colleclion  nombreuse  de  fossiles  du  calcaire  de  transition  de 
Dudley  et  de  Wenlock  ,  en  invitant  TAcadémie  à  en  disposer 
pour  le  Muséum  ou  autrement.  M.  le  président  nomme  une 
commission  composée  de  deux  membres  ,  professeurs  au  Mu- 
aéui» ,  pour  faire  un  rapport  sur  Tcmploi  que  l'Académie  fera 
de  cette  belle  colleclion.  M.  Magendie  demande  qu'au  moins 
l'un  des  deux  commissaires  soit  étranger  au  Muséum  ;  cette 
demande ,  qui  excite  l'hilarité  générale  ,  est  accueillie. 

M.  Turpin  lit  un  rapport  sur  une  note  de  M.  Dujardin, 
relative  à  l'auinialité  des  Spongilles. 

Aprèg  ayoir  rappelé  les  travaux  des  divers  naturalistes  qui 
se  sont  occupés  de  celte  question  ,  le  savant  académicien  ,  ar- 
rivant aux  observations  de  M.  Dujardin  ,  reconnaît  avec  lui 
que  les  Spongilles  sont  des  productions  vraiment  animales;  il 
a  vérifié  tous  les  faits  annoncés  par  M.  Duiardin  et  co  donné 
des  figures  détaillées. 

M.  Laurent  est  aussi  arrive  à  constater  l'animalité  de  ces 
productions  et  il  nous  à  rendu  témoin  des  contractions  du  tube 
des  jeunes  Spongiles.  (  f^oy.  notre  n^  8 ,  p.  188.  )  "  'J 

M.  Alcide  D^Orhigny  lit  un  mémoire  intitulé:  VHomme 
américain  (  de  l'Amérique  méridionale  ) ,  considéré  sous  ses 
rapports  physiologiques  et  moraux.  La  lecture  de  M.  D'Orbi- 
gny  n'est  qu'un  court  extrait  d'un  ouvrage  spécial  sur  l'homme 
américain,  dans  lequel  ,  après  quelques  explications  prélimi- 
n.'iiressur  la  manière  dont  il  a  envisagé  la  question,  il  annonce 
que,  pour  ne  donner  que  des  faits,  il  s'est  déterminé  à  ne 
comprendre  dans  son  travail  que  ses  observations  personnelles^ 
sans  s'étendre  en  dehors  des  limites  occupées  par  les  nations 


igO  SOCIETES  SAVANTES. 

qu'il  a  observées  _,  ayant  seulement  relevé ,  comme  complément 
indispensable,  tout  ce  qui  a  élc  écrit  sur  les  premiers  temps 
de  la  découverte  du  nouveau  monde ,  afin  de  comparer  l'état 
primitif  avec  l'état  actuel. 

Son  travail  est  divisé  en  deux  parties  :  la  première  consa- 
crée aux  généralités  déduites  des  faits,  la  seconde  à  la  partie 
descriptive  spéciale. 

Dans  le  premier  chapitre  de  la  première  partie,  l'auteur  fait 
connaître  l'étendue  du  continent  américain  qu'il  a  étudié,  le 
nombre  des  nations  qu'il  a  observées ,  celles-ci  réduites  à  39 
par  ses  observations  ,  tandis  qne  les  auteurs  en  citent  près  de 
mille  sur  la  même  surface  ;  la  répartition  de  ces  nations  avant 
la  conquête ,  comparée  à  leur  état  actuel  (  toutes  occupent  au- 
jourd'hui les  mêmes  lieux  qu'elles  habitaient  jadis)  ;  leur  ordre 
suivant  l'extension  de  terrain  qu'elles  occupent;   les  grandes 
migrations  des  peuples  retrouvées  par  les  langues ,  ce  qui  lui 
démontre  que  la  même  nation  ,  les  Guaranis  ,  les  Galibis  ou 
Caribes ,  s'étendent  depuis  les  Antilles  jusqu'à  La  Plata  ,  de- 
puis le  pieds  des  Andes  jusqu'à  l'océan    Atlantique,   limites 
non  signalées  avant  lui;  le  nombre  actuel  des  Américains  purs 
de  race  qu'il  trouve  s'élever  encore  à  plus  de  deux  millions.  Il 
termine  par  des  recherches  statistiques  d'autant  plus  neuves 
qu'elles  ont  lieu  sur  des  Américains  sans  mélange  ,  dont  aucun 
membre  n'est  inutile  à  l'augmentation  de  la  population;  aussi, 
en  France ,  comptons  nous  une  naissance  pour  32  habilans, 
tandis  qu'à  Moxos  et  Chiquitos ,  la  proportion  est  une  nais- 
sance sur  14.  En  France  encore,  on  à  un  mariage  pour   i3i 
habilans  ;  à  Moxos,  on  compte  un  mariage  pour  4i.  Tous  les 
autres  résultats  sont  aussi  curieux ,  ainsi  que  le  rapprochement 
des  influences  locales. 

Dans  le  second  chapitre  consacré  aux  caractères  physiolo- 
giques ,  M.  D'Orbigny  examine  d'abord  la  couleur  de  la  peau 
dans  son  intensité  relative  suivant  ses  divisions;  il  discute  les 
influences  de  latitude ,  d'élévation  du  lieu  d'habitation  sur  la 
couleur ,  et  croit  reconnaître  que  la  sécheresse  de  l'atmosphère 
à  plus  de  part  à  son  intensité  que  la  chaleur.  Ses  observations 
sur  la  taille  sont  aussi  très- étendues  :  les  considérant  sous  les 


SOCIETES  SAVANTES.  I97 

mêmes  points  de  vue  que  la  couleur  de  la  peau';  pour  la  taille 
propre  à  la  race  ,  et  celle  qui  est  déterminée  par  des  influences 
locales  ,  qu'il  croît  reconnaître  plus  marquées  dans  Thabitatioa 
des  montagnes  où  sont  les  plus  petits  hommes.  Le  rapport  de 
la  taille  des  hommes  et  des  femmes,  ainsi  que  la  taille  moyenne 
comparée  à  la  taille  extrême  ,  ne  lui  donnent  pas  des  résultats 
moins  neufs.  Les  formes  générales  du  corps  ,  de  la  tête  ,  occu- 
pent encore  successivement  l'auteur  ;  mais  il  regarde  les  ca- 
ractères des  traits,  la  physionomie,  comme  devant,  surtout  , 
servir  de  base  à  la  classification  de  l'homme  américain.  Il  donne 
toutes  les  modifications  suivant  les  rameaux,  des  parties  com- 
posant les  traits ,  toujours  on  ne  peut  mieux  tranchés  entre  les 
diverses  divisions  :  le  nez  long  ,  saillant,  fortement  aquilin  et 
recourbé  à  son  extrémité  chez  les  Péruviens  ,  est  court ,  légè- 
rement épaté  chez  les  Âraucanos,  les   Moxos,  les  Chiquitos; 
très-court ,  très-épaté ,  très-large  chez  les  Patagons  ;  court  , 
étroit  chez  les  Guaranis.  Il  cherche  l'influence  de  la  position 
sociale  sur  la  physionomie  des  Américains.  Le  Péruvien,  de  tous 
temps  soumis  à  la  plus  étroite  servitude  ,  l'a  grave  ,  réfléchie  , 
triste  même  :  on  dirait  qu'il  renferme  en  lui  toutes  ses  pensées, 
qu'il  cache  aussi  soigneusement  ses  plaisirs  que  ses  peines,  sous 
une  apparence  d'insensibilité  qui  n'est  rien  moins  que  réelle. 
L'Araucano  libre ,  mais  toujours  en  guerre  ,  est  aussi  réfléchi 
et  froid ,  mais  ce  n'est  plus  de  la  tristesse ,   c'est  du  mépris 
pour  tout  homme  étrangère  sa  nation.  Le  Chiquito,  au  con- 
traire, à  la  physionomie  la  plus  ouverte,  la  plus  franche,  la 
plus  gaie  ,  etc.  Après  avoir  parlé  de  la  longivité  des  Américains, 
de  leur  complexion  robuste  ,  l'auteur  termine  ce  chapitre  par 
des  considérations  sur  l'inégalité  étonante  qui  existe  entre  le 
mélange  des  Espagnols  avec  telle  ou  telle  race  américaine  ; 
avec  les  Guaranis,  les  métis  sont  de  belle  taille  ,  presque  blancs, 
leurs  traits  sont  beaux  dès  la  première  génération ,  tandis  qu'a- 
vec les  Quichuas,  les  traits  Américains  sont  plus  tenaces  et  ne 
disparaissent  qu'après  plusieurs  générations. 

Dans  le  troisième  chapitre  consacré  aux  considérations  rno" 
raies  y  complément  indispensable  des  caractères  physiologi- 
ques ,  l'auteur  s'occupe  d'abord  des  langues ,  dont  il  décrit  les 


fg6  SOCIÉTÉS  SAVANTES, 

caraclères ,  la  richesse ,  la  poésie  ;  il  les  compare  an  genre  de 
vie ,  à  la  civilisation  ,  il  s'en  sert  comme  moyen  de  reconnaître 
ïè's  migrations  et  en  donne  tin  tableau  comparatif.  Les  facul- 
tés intellectuelles  des  Américains  suivent ,  ainsi  que  les  consi- 
dé'rations  sur  le  caractère  moral,  qui  offre  des  résultats  curieux  : 
il  est  purement  national  et  tient  évidemment  à  des  dispositions 
prédominantes  particulières  à  chaque  nation.   Les  Espagnols 
n*ont  mis  ni   moins  de  bravoure ,  ni  moins  de   persévérance 
dans  leurs  luttes  guerrières  ou  religieuses  comtre  les   Arauca- 
nos,  contre  les  peuples  des  Pampas  et  du  Grand-Ghaco,  qu'ils 
n'en  avaient  mis  contre  les  Péruviens ,  contre  les  Guaranis,  et 
cependant  depuis  trois  siècles ,  ni  le  fer  ,  ni  la  persuasion  n'ont 
pu  rien   obtenir  de  ces  premiers  peuples  :  ils  sont  aujourd'hui 
ce  qu'ils  étaient  avant  la  conquête.  M.  D'Orbigny  cherche  en- 
suite à  démontrer  que  les  mœurs  sont  déterminées  par  les  res- 
sources locales  ;  qu'elles  sont  les  influences  des  animaux  do- 
mestiques, de  la  culture  sur  les  sociétés,  et  les  rapports  des 
coutumes  et  des  usages  aux  mœurs,  qu'il  décrit  dans  tous  leurs 
détails.  L'état  de  l'industrie ,  des  arts  est  passé  successivement 
en  revue,  ainsi  que  leà  modifications  y  apportées  par  la  civili- 
sation. L'auteur  établit,  d'après  ses  recherches  sur  les  monu- 
mens ,  les  traditions  ,  les  langues ,  quels  ont  été  les  premiers 
centres  de  civilisation.  Il  croit  que  la  civilisation  péruvienne 
a  commencé  sur  les  rives  du  lac  de  Titicaca  ,  au  sein  de  la 
nation  Aymara  qui  en  serait  la  souche  première  sur  les  plateaux 
des  Andes  ,  le  point  central  ou  la  vie  agricole  et  pastorale  pa- 
raît s'être  développée  ou  les  idées  sociales  ont  germé,  ou  à  une 
époque  perdue  dans  la  nuit  des  temps,  elle  était  parvenue  à  une 
civilisation  avancée,  ce  que  prouvent  les  monumens.  M.  D'Or- 
bigny compare  entre  eux  les  diffërens  modes  de  gouvernemchl 
et  termine  par  les  religions^  leur  rapport  avec  l'étal  de  civili- 
sation ,  avec  le  caractère  moral ,  avec  la  température  du  lieu 
d'habitation ,  ainsi  que  les  modifications  qu'elles  ont  subies 
par  suite  de  l'état  actuel. 

Dans  la  seconde  partie  ou  partie  descriptive ,  l'auteur  parle 
avec  détails  de  chaque  nation  isolément ,  sous  les  mêmes  points 
di  vue  physiologiques  et  moraux  ^  sOtis  lesquels  il  envisage  les 


SOCIETES    SAVANTES.  Igg 

généralités  qui  en  sont  déduites  :  le  tableau'suivant  fera  con- 
naître les  divisions  et  les  caractères  qu'il  leur  assigne. 

I"  Race.  —  ANDO-PÉRUVIENNE,  >, 

Conleur  brun  olivâtre,  plus  ou  moins  foncée.  Taille  petite: 
Front  peu  élevé  ou  fuyant.  Yeux  horizontaux,  jamais  bridés  à 
leur  angle  extérieur. 

Rameau  Péruvien,  composé  des  nations  Quichua  ou  Inca^ 
^Jijmara  ,  Chango  et  Atacama, 

"*^  Rameau  Antisien.  —  Nations  Vuracarès  y  Mocéténès,  Ta^ 
caaa ,  Maropa  et  Apolista, 

Rameau  Araucanien.  —  Nations  Aucas  ou  Araucano  €t 
Fuégien, 

II«  Race.  —  PAMPÉENNE.  '' 

Couleur  brun  olivâtre.  Taille  souvent  très-élevée.  Front 
bombé  non  fuyant.  Yeux  horizontaux ,  quelquefois  bridés  k 
leur  angle  extérieur.  u 

Rameau  Pampéen. — Nation  Patagone ,  Puelche ,  Charrua , 
Mhocobis  ou  Toba  ,  Mataguayo ,  Abipones  et  Lengua. 

Rameau  Chiquitéen.  —  Nations  Samucu ,  Chiquito  ,  Sa- 
raveca^^  Otuké  ,  Curuminacas ,  Covarcca ,  Curaf^es ,  Tapus, 
Curucaneca ,  Paiconeca  et  Corabcca. 

Rameau  Moxeen. — Nations  Moxos ,  Chapacura ,  Itonama^ 
Canichana  ,  Monma^  CafUi^apUf  Pagaguaras  et  Iténès. 

IIP  Race.  —  BRASILIO-GUARANIENNE. 

Couleur  jaunâtre.  Taille  moyenne.  Front  peu  bombé.  Yeux 
obliques ,  relevés  à  l'angle  extérieur. 

Rameau  unique.  —  Nations  Guarani  y  Botocudo, 

M,  V alenciennes  lit  un  mémoire  intitulé  :  Obseri^ations  sur 
les  mâchoires  fossiles  des  schistes  de  Stoneifield ,  nommées 
Didelphis  Prei^ostii  et  Didelphis  Bucklandii, 

On  se  rappelle  que  M.  de  Blain ville  lut  à  l'Académie  une 
très-longue  dissertation  sur  les  animaux  fossiles  de  Stonesfield. 
Ce  zoologiste,  sans  connaître  le  travail  de  M.  Agassiz,  regar- 
dait ces  restes  d'animaux  comme  provenant  de  vertébrés  d'une 
nature  ambiguë  j  ainsi,  M.  de  Blanville,  après  M.  Agassiz  qui 


200  SOCIETES  SAVANTES» 

avait  proposé  le  nom  générique  à' Amphigonus ,  avait  voulu 
introduire  celui  A'Amphiteriumon  à' Helerotherium.  D'un  au- 
tre côté  ,  M.  Valencienncs  critiquant  les  déterminations  et  les 
noms  donnés  par  ces  deux  savans,  et  adoptant  l'opinion  de 
G.  Cuvier ,  ne  manque  point,  comme  on  doit  le  penser  ,  de 
chercher  un  nouveau  nom  ,  et  celui  de  Thylacotherium  lui 
semble  êlre  le  meilleur. 

Ces  ossemens,  qui  ont  acquis  une  aussi  grande  célébrité, 
avaient  d'abord  été  reconnus  par  Cuvier  pour  être  du  genre  des 
Didelphes ,  ou  du  moins  pour  être  très-voisins  de  ce  genre  de 
Mammifères,  aussi  en  créa-t-il  denx  espèces  et  les  nomma-t-il, 
Vuue  Didelphis  Prei^ostii,  et  l'autre  Didelphis  Bucklandii. 
Plus  tard^  M.  Grant  éleva  des  doutes  sur  ces  déterminations 
et  son  exemple  fut  suivi  par  divers  zoologistes;  néanmoins  la 
majorité  des  naturalistes  se  rangea  du  côté  de  Cuvier  ,  il  était 
donc  admis  dans  la  science  que  des  Mammifères  d'un  genre 
assez  élevé  se  trouvaient  dans  les  schistes  du  groupe  oolilique 
de  Stonesfield,  et  que  ces  mammifères  étaient  des  Didelphes  ou 
du  moins  très-voisins  de  ces  derniers  :  les  géologues  eux- 
mêmes  avaient  classé  les  couches  de  Stonesfield,  et  s'appuyant 
sur  les  assertions  des  zoologistes,  regardaient  comme  résolue 
cette  grande  question  ;  savoir  :  des  mammifères  terrestres  exis- 
taient déjà  à  la  surface  du  globe,  pendant  lu  formation  du 
terrain  oolilique  ,  c'était ,  en  effet ,  une  grande  question  aux 
yeux  du  naturaliste  philosophe,  celui  qui  voit  autre  chose  que 
des  dents,  des  vertèbres,  etc.,  mais  qui  voit  des  créations 
soumises  à  des  lois  ,  qui  veut  pénétrer  ces  lois ,  et  enfin  qui 
cherche  à  découvrir  le  plan  merveilleux  de  la  nature.  Les  choses 
en  étaient  là,  lorsque  MM.  Agassiz  et  de  Blainviile  ont  encore 
éveillé  l'attenlion  du  monde  savant  sur  les  Didelphes  de 
Stonesfield, 

Or  ,  M.  de  Blainviile  dit  :  i**  qu'il  n'est  pas  probable  que  les 
deux  seuls  fragmens  de  Stonesfield  soient  du  genre  Didelphis, 
ni  d'un  carnassier  voisin  des  insectivores  ;  2®  que  si  Ton  devait 
les  considérer  comme  de  la  classe  des  mammifères  ,  leur  sys- 
tème dentaire  molaire  les  rapprocherait  de  la  famille  des  Pho- 
ques plus  que  de  tout  autre;   qu'il  croit  plus  que  probable 


SOCIETES  SAVANTEà.  201 

qu'ils  doivent  être  rapportés  à  un  genre  du  sous-ordre  des 
Suuriens. 

M.  Agassizsemb'e  établir,  dans  une  notepubliée depuis  1 835, 
que  les  animaux  de  Slonesfleld  sont  bien  certainement  des 
mammifères,  mais  que  leur  a(finit<5  avec  les  animaux  à  bourse 
n'est  pas  pour  lui  aussi  certaine  ;  que  les  dents  se  rapprochent 
d'avantage  de  celles  des  insectivores,  ou  qu'elles  ont  aussi 
quelque  ressemblance  avec  celles  des  Phoques.  Cependant ,  à 
l'occasiou  du  mémoire  de  M.  de  Blainville ,  il  écrit  qu'il  est 
parfaitement  d'accord  avec  ce  savant.  Enûn ,  M.  Valenciennes 
soutient  que  les  osseraens  de  Stonesfield^  qu'il  a  eu  entre  les 
mains,  ont  appartenu  à  des  mammifères  voisins  des  Didelphes, 
qu'ils  sont  d'un  genre  distinct ,  et  qu'il  n'y  rien  vu  d'une 
nature  ambiguë  ou  hétérogène.  >  ^nu'b  !  î 

Tel  est  le  résumé  des  diverses  coniraunîcalîons  de  ces  natu- 
ralistes ,  dès-lors  les  géologues  ne  doivent-ils  pas  s'affliger  en 
voyant  autant  d'incertitude  ou  de  divergence  d'opinion  chez 
des  zoologistes  ,  dont  les  travaux  devraient  leur  servir  pour 
faire  l'histoire  de  la  terre ,  comme  les  médailles  servent  aux 
publicistes  pour  retracer  l'histoire  des  peuples.  Alors  ne  con- 
vient-il pas  de  dire  :  des  deux  choses  l'une,  ou  les  ossemens 
fossiles  en  question  sont  réellement  indéterminables  dans  l'é- 
tat actuel  de  nos  connaissances  ,  ou  bien  des  anatomistes  s'ils 
sont  habiles  ne  peuvent  voir  différemment ,  car  ici  il  ne  peut  y 
avoir  d'opinion.  Dans  le  premier  cas  des  hommes  sages  et 
placés  au  premier  rang  dans  la  science  doivent  s'abstenir  ou 
savoir  douter  ;  dans  le  second ,  ils  doivent  être  unanimes 
dans  le  but  de  faire  avancer  la  science.  Reste  ensuite  la  lâche 
du  géologue  ;  il  s'empare  des  découvertes  des  zoologistes ,  et 
certes  pour  qu'il  n'erre  point,  il  importe  qu'on  lui  fournisse 
des  documens  positifs;  autrement  il  est  toujours  dubitatif, 
comme  nous  le  sommes  aujourd'hui  à  l'égard  des  détermina- 
tions des  fossiles  de  Slonesfîeld.  En  effet ,  parmi  ces  savans 
lequel  croire  dans  une  question  aussi  capitale?  C'est  alors  que 
le  géologue,  assez  sujet  malgré  lui  à  rendre  élastiques  les  faits 
et  les  opinions ,  adopte  les  idées  qui  sont  le  plus  en  harmonie 
avec  les  siennes  propres.  Maintenant,  depuis  cette  polémique, 


âôa  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

et  dans  le  vague  eu  elle  nous  laisse,  nous  préférerions  la  dé- 
termination de  M.  Blainville,  si  nous  pouvions  nous  prononcer, 
ear  elle  flatle  davantage  les  [systèmes  géogéniqucs  que  nous 
professons.  L'avenir  prouvera-il  mieux?  il  faut  Fespérer. 

Quant  aux  noms  proposés  par  tous  les  savans  dont  nous 
avons  parlé  ,  selon  nous ,  ni  les  uns  ni  les  autres  ne  'doivent 
être  adoptés  ,  car  il  vaudrait  infiniment  mieux,  jusqu'à  la  vé- 
ritable démonstration  de  la  vérité,  dire  les  animaux  de  Stones- 
field  ,  que  de  donner  des  noms  peut-être  impropres ,  et  qui 
seront  multipliés  ou  rayés  plus  tard.  (Rivière.) 

Séance  du  i^  septembre  i838.  — M,  Duf^ernoj- lit  un  mé- 
moire important  intitulé  :  Sur  quelques  points  de  L'organisa- 
tion [des  Limules^  et  description  plus  particulière  de  leurs 
branchies ,  suivie  d'une  esquisse  des  principales  différences  que 
présentent  ces  organes  dans  les  Crustacés,  et  d'un  essai  de 
classification  de  ces  animaux ,  d'après  cette  considération. 

Ce  beau  mémoire ,  en  tous  points  digne  du  saVant  collabo- 
rateur de  notre  grand  Cuvier,  est  divisé  en  trois  parties;  dans 
la  première  ,  la  partie  historique ,  le  savant  professeur  donne 
une  idée  complète  de  ce  que  Ton  savait  sur  les  Liraules  ;  il 
montre  que ,  jusqu'à  ce  jour  on  n'a  fait  que  répéter,  au  sujet 
de  leurs  branchies ,  la  description  erronée  donnée  de  ces  or- 
ganes par  Latreille,  dans  le  Bufibn  de  Sonnini ,  mais  il  en 
excepte  Desmarest,  qui  est  sorti  de  l'ornière  si  bien  suivie  et 
qui  a  décrit  exactement  ces  organes ,  d'après  la  nature ,  dans 
ses  Considérations  générales  sur  les  Crustacés. 

Dans  la  partie  descriptive  de  son  travail ,  M.  Duvernoy  s'at- 
tache a  bien  faire  connaître  les  branchies  du  Limule  ;  mais  il 
commence  par  donner  une  idée  générale  des  appendices  qui 
se  détachent  du  corps  des  Limules,  pour  remplir  les  diverses 
fonctions  d'appendices  préhensiles,  masticateurs  et  ambula- 
toires ,  natateurs  et  respirateurs. 

Enfin,  dans  la  partie  théorique, 4'auteur  déduit  les  consé- 
quences que  l'on  peut  tirer  des  faits  qu'il  a  observés,  tant  pour 
l'anatomie  comparée ,  que  pour  conduire  à  une  distribution 
zoologique  naturelle  de  la  classe  des  Crustacés  ;  cette  partie 
du  travail  de  M.  Duvernoy  montre  ses  connaissances  profondes 


SOCIÉTÉS    SAVANtES.  5ô3 

et  son  talent  de  g(?ncralisation  des  faits  de  la  science,  car  il  a 
dû  étudier  anatomiquement  un  grand  nombre  de  Crustacés, 
et  cotinaître  tous  les  travaux  qui  ont  été  faits  sur  ce  sujet  ; 
il  arrive  h  conclure  que  la  classe  des  Crustacés  peut  être 
naturellement  sous-divisée  en  trois  groupes  principaux,  d'a- 
près la  structure  et  la  disposition  du  mécanisme  des  bran-* 
cbiesî  ainsi  son  premier  groupe  comprend  les  Crustacés  nU" 
dlbranches, et  renferme  les  Stomapodes,  Amphipodes,  Lopliyro- 
pes,  Phyllopes,  moins  les  Apus  ^  et  Siphônostoraes.  Le  second 
groupe  ,  comprenant  les  Cryptobranches  à  branchies  frangées^ 
est  composé  des  Décapodes  macroures ,  sauf  la  section  des 
Anomaux  et  les  Porcellanes.  Enfin  le  troisième  groupe , 
celui  des  Crustacés  Lamellibranches ,  réunirait  les  Décapodes 
Brachyures,  les  Macroures  Anomaux,  les  Porcellanes,  les 
Isopodes  ,  les  Hétéropes  ou  Xipliosures,  et  les  Multirames  ou 
Apus. 

M.  Duvernôy,  avec  une  modestie  qui  caractérise  le  véritable 
savant ,  ne  donne  cette  classification  qu'avec  réserve  et  comme 
un  essai.  Il  montre  ensuite  les  affinités  du  genre  Limule  et 
termine  ainsi.  Je  sais  bien  que  cette  classification  est  loin  de 
faire  sentir  toutes  les  ressemblances  des  Limules  avec  les 
autres  articulés,  surtout  avec  les  Arachnides;  mais  à  cette 
occasion  je  rappellerai  Une  grande  pensée  de  Cuvier,  par  la- 
quelle je  terminerai. 

«  Nos  méthodes  de  classification  ,  a  dit  ce  maître  de  la 
science,  n'envisagent  que  les  rapports  les  plus  prochains  ;  elles 
ne  veulent  placer  un  être  qu'entre  deux  autres ,  et  elles  se 
trouvent  sans  cesse  en  défaut.  La  véritable  méthode  voit 
chaque  être  au  milieu  de  tous  les  autres  ,  elle  montre  toutes 
les  irradiations  par  lesquelles  il  s'enchaîne  plus  ou  moins 
étroitement  dans  cet  immense  réseau,  qui  constitue  la  nature 
organisée ,  et  c'est  elle  seulement  qui  nous  donne  des  idées 
grandes  ,  vraies  et  dignes  d'elle  et  de  son  auteur  ;  mais  dix  ou 
vingt  rayons  ne  suffisent  pas  souvent  pour  exprimer  ces  in- 
nombrables rapports.  » 

M.  Laurent  présente  un  ouvrage  intitulé  :  Recherches  sur 
la  SpongHic  Jluylatile,  Ce  mémoire  contient  le  ^développe- 


204  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ment  des  observations  dont  nous  avons  parlé  dans  le  précédent 
numéro  de  la  Recrue  ,  page  188  ,  observations  dont  M.  Lau- 
rent nous  a  rendu  témoin  ;  Tauteur  en  donne  une  analyse  ra- 
pide. Il  résulte  de  ses  recherches ,  que  les  Spongilles  fluvia- 
tiles  sont  de  véritables  animaux  doués  de  mouvemens  de 
contraction  ,  que  ces  mouvemens  ne  se  manifestent  pas  brus- 
quement ,  mais  qu*on  les  voit  se  produire  lorsque  Ton  soumet 
le  tube  des  jeunes  Spongiles  à  des  frottemens  légers  et  réité- 
rés ,  en  les  laissant  tomber  à  plusieurs  reprises  dans  un  vase 
contenant  de  l*eau ,  ou  en  percutant  avec  le  doigt  la  plaque 
du  porte  objet  du  microscope  :  toutes  ces  actions  mécaniques 
font  retirer  graduellement  le  tube  le  plus  distendu,  qui  est  alors 
transparent  et  à  ouverture  très-béante,  jusqu'à  ce  qu'il  ne 
paraisse  plus  que  sous  la  forme  d'un  petit  tubercule  ou  mame- 
lon opaque ,  qui  se  distend  de  nouveau ,  et  ouvre  son  ouver- 
ture si  on  le  laisse  quelques  temps  en  repos. 

M.  Laurent  compare  ensuite  le  tissu  animal  d'une  jeune 
Spongille  au  tissu  plastique  rudimentaire  des  embryons,  tel 
qu'il  l'a  décrit  d'après  ses  observations  et  celles  de  M.  Dujar- 
din  ;  il  fait  connaître  les  élémens  de  l'organisation  de  ces 
êtres,  il  présente  quelques  observations  sur  leurs  œufs,  et 
termine  en  rapportant  quelques  expériences  qu'il  a  faites  sur 
ces  animaux.  Ce  mémoire  est  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Du- 
méril  et  De  Blainville. 

M.  Dujardin  présente  un  nouvel  appareil  pour  éclairer  les 
objets  vus  au  microscope  par  transparence.  Cet  appareil,  très- 
ingénieux  ,  est  adapté  au  microscope  de  MM.  Trécourt  et 
Obcrhausen ,  et  il  a  pour  but  de  concentrer  sur  l'objet  soumis 
au  microscope,  la  lumière  illuminante,  de  telle  sorte,  qu'elle 
semble  sortir  de  l'objet  lui-même.  Cet  appareil  est  renvoyé  à 
l'examen  de  MM.  de  Mirbel ,  Arago  et  Turpin. 

M.  Duuernoy  communique  un  travail  de  M.  Wagner  in- 
titulé :  Note  sur  les  mœurs  du  Macroscèlide  de  Rozet. 

On  sait  que  ce  curieux  Mammifère  a  été  découvert  en  Al- 
gérie par  M.  Rozet ,  et  décrit  pour  la  première  fois  par 
M.  Duvernoy;  M.  Wagner,  qui  a  fait  un  assez  long  séjour 
dans  ce  pays ,  pour  y  recueillir  des  objets  d'histoire  naturelle , 


«OCIÉTÉS  SAYANTÏS.  îkô5 

a  eu  l'occasion  d'observer  le  Macroscélide ,  et  il  a  pu  donner 
des  détails  Irès-inléressans  sur  ses  mœurs  à  l'état  de  liberté  et 
en  domesticité.  Le  Macroscélide  se  lient  dans  les  crevasses  de 
grandes  roches  détachées,  sur  une  montagne  rocailleuse  située 
au  bord  de  la  mer  près  d'Oran.  11  ne  creuse  pas  de  trous  profonds, 
mais  il  fait  pour  ses  petits  une  espèce  délit  dans  les  broussailles 
les  plus  épaisses  du  Palmier  nain  {Chamœrops  humilis  ).  Il  se 
nourrit  de  larves  d'insectes ,  de  sauterelles  et  de  mollusques 
terrestres.  Incapable  de  casser  la  coquille  de  l'Hélice  lactée  , 
il  introduit  sa  trompe  dans  cette  coquille  et  ne  laisse  pas  à  Ta- 
nimal  le  temps  de  se  retirer,  etc. ,  etc.  Cet  animal  est  très- 
doux  ,  il  ne  pousse  qu'un  très-petit  cri  ou  sifflement  quand  il 
est  poursuivi.  Les  Macroscélides  marchent  toujours  sur  leurs 
quatre  pattes^  mais  ils  se  servent  de  leurs  longues  jambes  de 
derrière  pour  sauter  sur  leur  proie. 

M.  Roberton  présente  la  note  suivante  :  Sûr  la  respiration 
et  la  déglutition  du  Boa  conslrictor. 

«  Pendant  la  déglutition  ,  bien  lenle  ,  d'un  objet  très-volu- 
mineux ,  comme  d'une  poule,  entière ,  toute  communication 
est  interceptée  entre  les  narines  et  les  poumons  ;  voilà  com- 
ment, par  une  prévision  admirable  de  la  nature,  \e  Boa  con- 
tinue à  respirer  :  il  pousse  la  glotte  tout-à-fait  en  dehors  de 
la  bouche ,  au  moins  de  trois  pouces  en  avant  de  sa  position 
ordinaire ,  et  toute  compression  qui  pourrait  gêner  la  respira» 
lion  est  empêchée  de  tous  côtés,  en  dessus,  par  l'objet  même 
avalé ,  en  dessous  par  les  tégumens  flexibles  et  élastiques  du 
gosier,  et  latéralement  par  les  deux  branches  de  la  mâchoire 
inférieure.  Pour  faire  l'expiration  il  ouvre  l'orifice  de  la  glotte, 
(jui  offre  alors  une  étendue  suffisante. pour  admettre  un  doigt , 
et  le  souffle  de  son  expiration  est  fort  comme  celui  d'un  souf- 
flet ;  l'inspiration  a  lieu  sans  aucun  changement  dans  la  posi- 
tion delà  glotte,  alors  elle  est  fermée  par  des  Sphincters  ;  l'air 
est  retenu  dans  les  poumons  à  peu  près  une  demi-minute. 

M.  Duméril  dit  qu'il  a  aussi  observé  ce  fait,  et  que  la  glotte 
se  place  alors  dans  rinlervallç  des  deux  branches  écartées  de 
la  mâchoire  inférieure. 


aOÔ  SOCIÉTÉS  SAVANTES^ 

Nous  [ne  pensons  pas  que  celte  observation  intéressante  ait 
été  encore  publiée. 

Séance  du  24  septembre  i858.  —  M.  Geoffroy  Saint-Hi" 
laire  lit  un  mémoire  sur  divers  animaux  contemporains  des 
êtres  Crocodiliens  et  des  âges  antédiluviens. 

Ce  sont ,  pour  ce  célèbre  naturaliste  ,  des  animaux  qui  ap- 
partiennent au  groupe  des  Marsupiaux  et  des  Monotrèmes , 
groupe  qui  passait  avant  lui  pour  un  ordre  de  Mammifères  ,  et 
qui ,  selon  les  nouvelles  idées  de  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire, 
ne  doit  élre  placé  sur  le  rang  des  Mammifères ,  ni  pour  son 
âge  dans  la  série  des  siècles  ,  ni  pour  sa  qualité  d'organisation. 

Aussi ,  poursuit  le  savant  académicien ,  si  des  animaux  Mar- 
supiaux ont  été  trouvés  dans  les  terrains  de  seconde  forma- 
tion ,  rien  n'est  changé  dans  les  conditions  générales  qui  do- 
minent ces  faits ,  et  ainsi  point  de  Mammifères  proprement 
dits  dans  les  terrains  secondaires.  Les  Cheirotherium ,  ou 
les  êtres  connus  par  la  considération  d'empreintes  de  pieds 
sur  du  grès  rouge  (en  Angleterre)  sur  du  grès  bigarré  (en 
Allemagne)  ,  sont  des  espèces  Marsupiales  ;  si  celles-ci  sont 
attribuées  ,  comme  le  prétend  l'auteur,  à  une  autre  classe  , 
ces  nouvelles  découvertes  ne  modifient  en  rien  l'ancienne  gé- 
néralisation. Il  en  est  de  même  des  prétendus  Didelphes  trouvés 
dans  les  terrains  ooliliques  des  environs  d'Oxfort,  et  que 
M.  Valenciennes  nomme  générîquement  Thylacotherium.  Au 
moyen  de  ces  rectifications  il  y  a  toujours  accord  des  âges,  des 
terrains  et  des  développemens  de  l'animalité.  On  doit  voir  là 
un  merveilleux  accord ,  un  retour  remarquable  à  la  générali- 
sation i  point  de  Mammifères  fossiles  dans  les  terrains  se- 
condaires ;  car  ce  que  Ton  croyait  avoir  observé  touchant  les 
espèces  à  bourse,  est  rapporté  à  une  classe  nouvelle  à  fonder 
sous  le  nom  de  Marsupiaires. 

Et  la  dernière  condition  de  cette  réforme  pour  la  nouvelle 
classification  amènerait  cette  pensée  toute  théorique ,  que 
dans  l'ordre  des  temps  au  sujet  de  l'animalité,  les  reptiles, 
et  nommément  les  Crocodiliens  fossiles  ,  vivaient  contempo- 
rainement  avec  les  Marsupiaux  :  car  tous  ont  donné  leurs  os 
fossiles  aux  terrains  scccndaires.  Enfin  ù  la  suite  les  Mommi- 


SOCIETES   SAVANTES.  207 

fères  entreraient  dans  rarrangemement  du  globe,  car,  devenus 
débris  fossiles  dans  les  entrailles  de  la  terre ,  ils  sont  gissans 
dans  les  terrains  tertiaires. 

La  plusbaute  conséquence  du  mémoire  de  M.  Geoffroy  St- 
Hilaire  serait  celle-ci  :  il  y  aurait  eu ,  entre  Tapparition  des 
êtres  classiques  nouvellement  nommés  Marsupiaires  et  les 
êtres  classiques  anciennement  nommés  Mammifères ,  entre 
leur  apparition  successive  et  leur  ensevelissement  dans  les  ter- 
rains des  deux  natures ,  il  y  aurait  eu  pour  la  transition  des 
faits ,  sommeil  dans  Taclivité  du  développement  des  choses  , 
cessation  de  la  vie  ou  du  cours  de  phénomènes  ,  qui  plus  tard , 
lors  d*un  jour  providentiel ,  auront  recommencé  avec  une  in- 
fluence progressive ,  dans  la  raison  de  l'animalité  :  la  classe 
des  Mammifères  serait  ainsi  venue  habiter  la  terre ,  quand', 
auparavant ,  la  classe  des  Marsupiaux  existait  sans  véritables 
Mammifères. 

M.  Geoffroy  Saint-Hîlaire  dit ,  en  terminant ,  que  ce  qui 
lui  a  suggéré  de  telles  pensées  à  priori ,  tient  à  un  système 
logique  et  philosophique,  duquel  il  déduit  la  justification  de 
Texistence  de  son  mémoire. 

Nous  regrettons  que  les  limites  de  la  Rei^ue  ne  nous  aient 
pas  permis  d'insérer  tout  le  travail  du  savant  académicien  s 
on  aurait  mieux  pu  apprécier  les  vues  de  haute  philosophie  qui 
y  sont  développées;  Ton  aurait  vu  aussi  quelle  éclatante  justice 
M.  Geoffroy  Saint-Hilaire  a  rendu  à  son  illustre  rival ,  Cu- 
vier,  en  parlant  de  la  détermination  des  mâchoires  fossiles  de 
Slonesfield  et  en  disant  que ,  s'il  n'avait  jamais  pu  voir  les 
objets  et  s'assurer  de  la  justesse  des  déterminations  de  Cuvier, 
il  aurait  soutenu  qu'elles  étaient  exactes  ;  tant  il  a  la  convic- 
tion de  la  profonde  connaissance  que  Cuvier  avait  de  ces 
choses.  Une  telle  manifestation  d'estime  de  notre  plus  célèbre 
naturaliste  vivant ,  pour  le  grand  homme  contre  lequel  il  a 
soutenu  une  lutte  scientifique  pendant  plus  de  vingt  ans  ,  les 
honore  tous  deux  ;  elle  est  un  grand  et  noble  enseignement 
pour  ceux  qui  ont  l'ambiiion  de  suivre  leurs  traces. 

M.  Breschet  lit  un  rapport  sur  un  mémoire  de  M.  Milneâ 


2o8  SOCIÉTÉS  SA.VANTÈS. 

Edwards  intitulé  :  Recherches  pour  sentir  à  Vhlstoirc  de  la 
circulation  du  sang  dans  les  Annélides. 

M.  Breschet  dit  que  pour  faire  de  bonnes  recherclies  en 
anatomie  et  en  zoologie  ,  il  faut  aller  voiries  animaux  dans  les 
lieux  qu'ils  habitent,  les  étudier  vivans  et  les  disséquer  à 
rétat  frais  ;  c'est  ce  qu'a  fait  M.  Edwards  dans  le  cours  de 
diverses  excursions  sur  nos  côtes  ou  à  Alger.  Le  savant  rap- 
porteur expose  ensuite  les  observations  contenues  dans  le  me'- 
moire  qu'il  analyse  ,  il  rapporte  les  principales  et  termine  en 
proposant  l'insertion  dans  le  Recueil  des  savans  étrangers. 

M.  Dujardin  adresse  un  travail  sur  les  Annélides  ;  nous  le 
ferons  connaître  sous  peu. 

Le  prince  Charles  Bonaparte  de  Musîgnano  adresse  à  l'Aca- 
démie, par  l'entremise  de  M.  Is.  Geoffroy  St-Hilaire,  plusieurs 
fragmens  de  la  nouvelle  classification  des  animaux  vertébrés  , 
qui  est  le  fruit  des  assidus  travaux  auxquels  il  s'est  voué  entière- 
ment depuis  plusieurs  années.  Un  de  ces  fragmens  est  relatif 
aux  Reptiles,  un  autre  aux  Poissons,  deux  autres  aux  mammi- 
fères. Dans  la  pensée  que  nos  lecteurs  seraient  flattés  de 
connaître  à  l'avance  les  résultats  encore  inédits  de  ces  tra- 
vaux d'un  zoologiste  aussi  distingué  ,  nous  avons  cherché  et 
nous  avons  réussi  à  nous  les  procurer ,  et  nous  publions  au- 
jourd'hui en  entier  ceux  qui  se  rapportent  à  la  classe  des  Mnm- 
mifères. 

SYNOPSIS  ORDINUM. 

■  * 

^''  .y^^  ^'  '); SERIES  PRIMA.  —  PLACENTALIA. 

Generationis  organa  ab  uno  exterius  discrela  :  vulva  unifo- 
ris  :  fœta  matura  :  mammae  conspicuae  :  ossula  ad  pubem  acces- 
soria  nulla  :  scrotum  peni  poslpositum. 

SdBCLASSIS    1 .  QUADRUPEDIA. 

'     Artus  quatuor  manifesti  :  collo  caput  distinctum  a  trunco. 
Sectio  I.  —  UnguiculatA. 
Ungues  digîlorum  laulum  apices  oblegentes. 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  209 

I.  Primates.  Triplex  denlium  qualitas,  série  continua  ;  in- 
cisivi  superiores  2  vel  4  >  niolarcs  tritorii  ;  mammae  pectorales: 
pénis  liber ,  pcnsilis  :  artus  antici  manibus  tcrminati. 

II.  Ghiroptera.  Triplex  dentium  qualitas ,  série  continua , 

incisivi  superiores  0-2-4  mammae  duo  pectorales  :  pénis  liber, 

pensilis  :  arlus  antici,  digitis   longissimis^  junctis   (dempto 

brevissimo  poUice)  merabrana  nuda,  ad  pedes  usque  producta  , 

alifprmi.  —  Nocturna,  l    ^ 

/.iKlHlfî  .A 

III.  Besti^e.  Triplex  dentium  qualitas,    série    continua^ 

molares  dimorphi  ;  antici  spurii ,  postici  tuberculis  acutis 
pluribus  coronati ,  supra  subtusque  hinc  inde  quatuor  :  inci- 
sivi 2-6  :  mammse  plures,  abdominales  :  pénis  vagina  abdomini 
adhœrenti  iuclusus  :  artus  liberi. 

IV. Fer^.  Triplex  dentium  qualitas,  série  continua  :  molares 
trimorphi  ;  antici  sectorii,  ferioiis  utrinque  saltem  unus, 
postici  non  cuspidati  sine  tuberculis  acutis;  laniarii  duo,  va- 
lidi ,  et  incisivi  sex  in  utraque  maxiila  :  mammae  plures ,  ab- 
dominales :  pénis  vagini  abdomini  abdhœrenti  inclusus  z^artus 
liberi,  exporrecti ,  distincti ,  gradientes. 

V.  PiNNiPEDiA.  Triplex  dentium  qualitas,  série  continua: 
mammae  abdominales  :  pénis  vagina  abdomini  ahaerenti  in-r 
clusus  :  artus  brevissimi  ,  retracti,  obvoluti,  pinniforraes. 

VI.  Glibes.  Duplex  dentium  qualitas,  laniariis  nuUis  séries 
interrupta  ;  incisivi  infra  supraqne  duo,  elongati,  superioribus 
sœpe  duo  accessorii  additi,  molares  ad  summum  24;  tritorii  : 
mandibulis  borizontaliter  promotis  rasores.  iB/HÇTc  r^^âq  mUwii 

VII.  Bruta.  Dentés  aut  duplicis  aut  unicae  qùalitalis  ,  ant 
nuUi  ;  incisivi  nulli ,  ubi  molares,  14-98  ungue  digitorura 
exlrmitates  obvolventes,  conicî,  fere  sculponei. 

SECTIO  II.  —  UNGULATA. 

Ungues  sculponei,  digilorum  phalanges  exlremos  obvol- 
ventes :  clavicula  nulla  :  antibrachium  constantes  pronum. 

VIII.  Pecora.  Dentium  qualitas  raro  triplex  :  pedes  bisulci  : 
ossa  metacarpi  et  metalarsi  çonnala  :  venlriculis  quatuor  ru- 
minantia. 

'4 


^10  SOCIÉTÉS    SAVANTES. 

IX.  Pei.lU/E.  Dentium  qnalitas  saepius  triplex  :  slomachus 
âimplex  ,  aut  licct  compositus  ruminationis  impotens. 

SuBCLAssi§  II.  —  Çetç^ 

Artiis  posleriores  extns  nulli  :  anteriores  pinniformes  caput 
déficiente  collo  indislinctum  atrunco. 

Corpus  pisciforiiic ,  cauda  cartilaginea  borizontall  plnni- 
formi  terminaluni.  —  Aquadca^  auriculis  pilisque  destttuta, 

X.  SiRENiA.  Mammae  pectorales  :  spiracula  nulla.  —  P/y^- 
tophaga. 

XI.  HiDRAULA.  Mamnwe  Inguinales  :  spiracula.  —  Zoo^ 
phaga, 

SERIES  SEGUNDA.  —  OYOVIVIPARA. 

GepçraVionis  organe  ab,  ano  exlerius  haud  discrela  :  vwlva 
iiUeri^  bifaris  :  fœta  abortiva ,  extra  utcrum  maturanda  : 
mami)iiS0  inconspicuae  :  ossula  ad  pubem  duo  accessoria  :  sccor 
tum  pi:$p/ositufl[>  peni  retioveJ:so, 

SUBCLASSIS  m.  ^-r  DlDELPHIA. 

^     Art  us  quatuor  manisfesti  :  collo  caput  dislinctum  a  trunco. 

Xli  Marsufiàlia.  Faeininarum  mamiiMe  marsupio  abdomi- 
naVi  (  niaslothecn  )  vel  ejus  rudimentali  plica  occultîB  :  dentés 
alveolares  ,  duplicis  aut  Iriplicis  quali^atis  :  pedes  arabulatorii, 
ppslici  SDepe  desineiUes  in  niaons 

Xlil.  MoNOTREMATA.  Cloaca  oxcretionis  et  generalionis 
ovgaiia  iûtra  se  coatinensi  niastotheca  nulla:  dentés  alveolares 
nulli  :  pedes  aut  natatores  aut  fossores* 

• •   AAl 

CONSPECTUS  FJMILIJRUM.    '     '"" 


Ordo  I.— Primates, 

1.  HoMiNiDiE.  Artuum  tantum  antici  in  manus  desînentes  , 
poUice  cuique  digito  opponibili. 

I.  Hominina»  Corpus  erectum  ,  plantigradum  ,  ecaudatum. 

II.  SiMiD^.  Artus  singuli  in   manus  desinentes ,   pollice, 
galtem  in  posticis ,  cuique  digito  opponibili  ;  dentés  incisiviplus 


SOCrÉTÉS  SAVANTES.  21 1^ 

minus  crccli  infra  siipraque  qiialuor  :  vulliis  dcnudalus.  — 
Anthropomorpha. 

a.  Simina.  Manus  singulœ  pollice  cuicjue  digito  opponibili  : 
dentés  molarcs  ulrînquc  infra  supraque  quinque,  tuberculali  : 
nàres  approximata;  :  ungues  brèves ,  depressi. 

3.  Ccbina.  Manus  singulae,  anticis  interdum  imperfeclis, 
poTliee  cuiqne  digito  opponibili  ;  dentés  molares  utrinqne  infra 
supraque  sex ,   tuberculali  :  nares  inter  se  remotae  :  ungues'' 
brèves ,  depressi. 

4.  Ilapalina,  Manus  tanlura  posticae  pollice  cuiqne  dîgîlo 
opponibili  :  dentés  molares  utrinque  infra  supraque  quinque, 
cnspidati  :  nares  inter  se  ren>o!9&:  ungues  longissimi ,  arcuati, 
compressi,  aculi. 

III.  LEMURiDiE.  Arlus  singuli  in  manus  desinentes  pollice 
cuique  digito  opponibili  :  dentés  incisivî  procumbenles  aut 
su^ra  vel  infra  plus  quàm  quatuor;  molares cuspidati  :  vnllus 
pilosus  :  nares  terminales,  sinuosa.  —  Ferifàtmitl,     •'*■  ^*^* 

5.  Lcmurina.  Arlus  caudaque  liberi. 

6.  Galeapithecina,  Arlus  autici  membraoâ  villosa  cum  pos- 
teriorlbus  caudaque  conjuncti. 

o!t.  Ordo  II.  —  Chiroptera. 

♦  tV.  Pteropodid^.  Dentés  molarcs  aut  obtuse  tuberculali 
aut  laîvcs  î  inciaivi  parvî,  inanes,  inter  validos  laniarios  stipati  r 
digitus  index  omnium  pbalangium  numéro  absolutus ,  uugui- 
culalus.  —  Frugivora.  Grcgaria. 

y.  Pbercïpodina.  Nasus  simplex  :  caput  conîcum,  elongatum; 
iKiVes  tubulos»  ;  bd>i»  lonuia ,  tragus  nullus  :  unguis  digiti 
indicis  plerumqueacuUis:  membrana  interfcmoralisbrevissima  r 
cumàtK  vel  brevissima  vel  nuHa. 

V.  VESPERTiLîONiDiE.  Dciites  molarcs  tuberculis  aciitis  coro- 
nati  :  nullus  alarisdîgitus  numéro  omui  phalangium  absolutus; 
i|id^  ex  uDguiculalus.  —  Insectwora.  v^ 

Ml.  Vampyrid^.  Dentés  molares  luberculis  acutis  coronatî  r 
tertius  tantum  alaris  digilus  numéro  omni  pJ»alangiuni  absolu-^ 
lus  :  index  exuuguiculalus.  —  Insectii'ora^^(x  .s^iù^-jO  .ic 

12.  Fampyrina,  Nasus  appendice  foliacea  sîmplici  :  tragn* 
distinclus. 


212  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

8.  NocliUonina.  Nasns  simplex  :  labia  magna  ,  prolapsa  : 
canda  brcvis  ,  crnssa  ,  apice  libéra. 

q.  p^csperl'dionina.  Nasus  simplex  :  labia  congnin  :  canda 
Ipnga  ,  membrana  inlerfeinorali  ainpla  obvoiula. 

10.  Rhinolophina.  Nasus  appendice  foliacea  complicala  : 
tragus  nullus. 

1 1 .  Rliinopomlna,  Nasus  appendice  foliaceo  simplici  :  Iragus 
distinclus. 

Ordo  III.  • —  BestiuE. 

^.  VII.  Talpidjï;.  Arlus  antici  fossores. 
j     i3.  Talpina.  Roslrum  produclum. 

VIII.  SoRiciDJE.  Artus  omnes  vel  ambulatores  ,  vel  nalalo- 
res  :  culis  pilosa. 

14.  Soricina    Pedes  fissi, 

i5.  Myogalina.  Pedes  palmati. 

IX.  Erinaceid^.  Artus.  omnes  ambulatores  :  culis  spinosa. 

16.  Erinaceina,  Corpus  conglobabile  :  cauda  brevissima. 

Ordo  iv.  —   Fer^e. 

X.  CERCOLEPTiDiDiE.  Mammae  duo  tantum ,  inguinales  : 
lingualongissima,  extensilis  :  cauda  prehendens,  Iota  hirsuta. 

17.  Cercoleptidina.  Dentés  36 ,  sex  nempe  incisivi,  duo 
laniarii ,  molares  decem  (  spuriis  4  )  ^  ^^  ulraque  maxilla. 
Anomala,  Primates  frugivoros  cum  Bertiis  conjungit, 

XI.  Ursid^.  Dentés  molares  posleriores  tritores  :  pedes 
plantigradi  plan  lis  denudatis  :  un  gués  obtusiusculi. 

18.  Ursina.  Dentés  incisivi  mandibulae  ad  lineam  collocati. 
ig.  Melina.  Dentés  incisivi  mandibulae  extra  lineam  col- 
locati. 

Xïl.  FELïDiE.  Dentés  molares  posteriores ,  dentis  postremîs 
minoribus ,  seclores  :  pedes  plerumque  digitigradi ,  plantis 
pilosis  :  un  gués  acutissimi. 

20.  Vii^errina.  Dentés  molares  tuberculati  utrinque  bini 
post  carnivorum  supra  ,  infra  unus  :  lingua  aspera  :  folliculus 
glandttlosus  pone  anuni. 

21.  Canina.  Dentés  molares  tuberculati  utrinque  bini  post 
carnivorum  infra  supraque  :  lingua  lœvis. 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  2l5 

22.  Felina.  Dentés  molares  tuberculali  nulli  in  maDciibuIa  : 
lingiia  aspera.  —  Sanguinaria. 

23.  Miutelina.  Dentés  molares  luberculati  in  utraque  mnxilla  * 
unus  post  carnivorum  utraque  supra  :  lingua  laevis.  —  Corpus 
elongatum ,  gracile ,  ductile  :  pedes  brèves, 

OrDO    V. —  PlNNlPEDIA. 

XIII.  Phocid^.  Dentés  laniarii  médiocres,  inclusi. 

24.  Latacina.  Artus  posteriores  anterioribus  longiores,  inler 
se  distantes. 

25.  Pkocina,  Artus  posteriores  reversî,  iuvicem  proximi. 

XIV.  Trichechid^.  Dentés  laniarii  longissimi)  producti , 
validi,  in  maxilla  tantura.  ,,r,  ,  ( 

26.  Trichechina.  Artus  posteriores  reversî,  invicem  proximi. 
—  Corpus  ohesum. 

Ordovi. — Cete, 

XV.  Manatid^.  Dentés  molares  compositi  aut  Semi-com- 
positi  corona  plana  aut  sulcata.  —  a-j.  Manalina,  Artus  fere 
brachiiformes,  plenijanque  unguiculali. 

XVI.  Delphinid^e.  Dentés  corona  non  plana  :  artus  prorsus 
pinniformes^  exunguiculati  :  caput  vel  médiocre  vel  parvum. 

28.  Delphinina.  Dentés,  conici ,  saepius  numerosi ,  infra 
supraque. 

29.  Monodonlina.  Dentés  tantum  duo ,  prœlongi ,  acuti , 
ex  torlili  fabrica  spiratim  incisi ,  osse  maxillari  infixi  (  uno 
saepius  abortivo  ). 

XVII.  BALiENiDiE.  Dentés  numerosi  corona  non  plana  :  ar- 
tus prorsus  pinniformes ,  exunguiculati  :  caput  immane. 

30.  Phfseterina.  Dénies  inferiores  conici  a  totidem  maxillae 
foveis  excipiendis;  superiores  parvuli,  absconditi. 

3i.  Balœnina,  Dentés  inferius  nulli  :  laminée  corneœ  binae 
in  maxilla  inœqualiter  pectinatœ  os  hinc  inde  occludentes. 
Ordo  vu.  —  Bellu^e. 

XVIII.  ELEPHANTiDiE.  Digiti  sub  tegumculis  reconditi  , 
ungue  tantum  dignoscendi. 

32. /r//7/7o/>o/amina.  Pedes  tetradactyli.  ,.    - ,  y  ^    ^* 

33.  Rhinocerontina.  Pedes  tridactyli.     •^^^''o*^  «^^-^ 


ftl4  SOCIÉTÉS  SAVàNTES. 

34*  Elephantina,  Pedes  pentadactyli. 

XIX.  SuiDiE.  Digili  ad  apicem  saltem  fissi.  r.'uA 

35.  Taplrina.  Pedes  anteriores  tetradactyli ,  posleripres 
tridaclyli  :  digiti  cute  obvoluti,  ad  apicem  fissi. 

36.  Suîna.  Pedes  tetradactyli ,  posteriores  interdum  Iridaç- 
tyli  :  digiti  insessores  conslanter  duo. 

57.  Anoplotherina.  Pedes  didactyli. 

XX.  Hyracidje.  Digiti  arluura  anteriorum  quatuor,  pbsle- 
rîorum  très ,  cule  obvoluti ,  apice  fissi  :  ungues  lamellarés. 

38.  Hyracina»  Digitus  artuum  posteriorum  internus  ungue 
curvomunitusî  cutis  dense  pilosa  :  dentés  incisivî  supra  duo. 
—  Gliribus  accedentia. 

XXI.  Equid^e.  [Pedes  tridaclyli  duobus  digîtis  abortivîs  la- 
teralibus  absconditis;  principalis  solida  ungula  convallalus. 

Z^,  Equina.  Çiov^ns  dense  pilosuin,  collo  caudaqae  longe 
crinitum  :  dentés  incisivi  infra  supraque  sex. 

Ordo  VIII.  —  Pecora. 

XXII.  Camelid^,  Dentés  laniarii  infra  supraque  :  duo  in- 
cisivi supra ,  infra  sex  :  cornua  nulla. 

4o.  Camelina.  Rostrum  produclum  :  sinus  lacrymales  nuUi: 
pedes  subtus  callosi,  digitis  cute  obvoluiis  solo  apice  bisulci. 

XXIÏI.  Gervid^e.  Dentés  laniarii  infra  nulli  :  incisivi  supra 
nulli,  infra  octo  :  cornua  in  maribus  fere  ordinaria  ,  rarissima 
in  fœminis  ,  caduca ,  solida  ,  pedunculata ,  ramosa ,  cuticula 
villosa  temporaria  saltem  ,  induta. 

4^^*  Moschina,  Dentés  laniarii  duo  ,  productif  supra  in  ma- 
ribus :  sinus  lacrymales  nulli[:  cornua  nulla  :  fcllicul^s  prae- 
pulialis  moschifer  î 

42.  Cerç^ina,  Dentés  laniarii  plprumque  nulli  :  sinus  lacry- 
,  jnales  saepius  magni  :  coruubus  mares  instructi. 

XXIV.  CAMELOPARDALiDiE.  Dcntcs  laniarii  nulli  :  incisivi 
supra  nulli,  infra  octo  :  cornua  in  utroque  sexu  perennia,  so- 
lida ,  brevia  ,  simplicia  ,  cuticula  villosa  induta. 

43-  Camelopardalina.  Dentés  molares  utrinque  sex  conti- 
gui  :  pedes  prorsus  bisulci. 

XXV.  Bovidé,  Dentés  laniarii  nulli  ;  incisivi  supra  nulli  ; 


SOCIÉTÉS  SAVANTES.  2l5 

îufra  octo  :  cornua  sœpius  in  utroque  sexu ,  perennia  ,  ex  osse 
frontali  producta  ,  elastico  tegumenlo  vaginata.  . 

44-  ^ntilopina.  Cornua  solida. 

45.  Bovina,  Cornua  cavernosa. 

Ordo  IX.  —  Bruta.  , 

XXVI.  Myrmecophagid^.  Dentés  nuUi  :  os  perexiguuin  : 
lingua  angusla,  emissilis. 

46.  Manidina*  Corpus  squamosunik 

47.  Myrmecophagina,  Corpus  pilosum  :  ungues  anteriorùs 
validi ,  marine  aculo. 

XXVIT.  Dasypodid.î:.  Dentés  :  lanîarii  nuUi  :  molares  26-«- 
98  :  rosi  mm  productum. 

48.  Orycleropodina.  Corpus  pilosum  :  dentés  molares  fîbrt)si 
cylindrocei,  tadicibus  deslituti. 

49.  Pasfpodina.  Corpus  cataphractum  :  dentés  Vbi  cylin** 
dracei ,  vel  lamelliformes  ,  radicibus  destituti. 

XXVIII.  BftADYPODiDiE.  Dentés  :  incisivi  nulli  :  rnoléres  non 
ultra  18  :  roslrum  brève  :  arlus  anlici  longiot^s.        ^  '  •  "" 

50.  Bradfpodina,  Corpus  villosum  :  dentés  lartîafîl  aè^tt  J 
molares  cylindrici ,  radicibus  desliluti  ?  maramte  duo ,  pecto- 
rales î  digiti  tuie  juncti  :  ungues  maximi ,  falculares. 

Ordo  x.  —  Glires. 

XXIX.  CniROMYDiDiE.  Claviculœ  perfeclaî  :  manimœ  ()\io  : 
inguinales  :  cauda  longissima.  ^^ 

5i.  Chiromydina.  Pedes  pcntadactjli ,  digilo  medio  elon- 
gato,  gracillimo,  nudô  :  poâtici  in  maillis  pollice  cuique  digito 
opponibiiidesinentes.  .s'iluoO  .aaif«;>ï/.KJAH  .Vj!ÎXX 

XXX.  Cavidje.  Clavicul*  imperfectse  :  corpus  fjilosum  s 
dentés  incisivi  duo  supra;  molares  sexdecim  :  pedes  poslerio- 
res  vel  tridactyli ,  vel  pentadactyli,  utroque  digito  laterali  mi- 
nime. •  » 

Ô2.  Cauina.  Dentés  molares  radicibus  destititliirkulçellQaitjJ 
63.  Dasyproctina.  Dentés  molares  compositi- ^btuija  ii»qai 

XXXI.  Claviculae  imperfectae  :  corpus  pilosum  :  4«ités  in- 
cisivi supra  quatuor  duplicâii  (  in  junioribus  sex)  :  p«des  au- 
teriorcs  letradaclyli ,  posteriores  peniadaciyli.        .54  i  'iiti&&: 


±l6  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

54»  Leporina.  Corpus  plantœque  pilosae  :  dentés  molares 
lamellosi. 

XXXÏI.  IIystricid.^..  Claviciilœ  imperfeclae ,  exiguœ  :  cor- 
pus spinosum  :  (lentes  incisivi  duo  supra  :  pedes  anteriores  te- 
tradaclyli,  posteriores  penladaclyli. 

55.  Hj-stricina,  Dentés  molares  corona  plana  lamellosi?  lin- 
gua  hispida. 

XXXIII.  MuRiDE.  Claviculae  perfectae  :  dentés  molares  sim- 
plices, 

56.  Marina»  Cauda  squamata  :  vellus  setis  aculeisve  mix- 
tum. 

5y.  Dipodina,  Cauda  longissmia ,  apice  floccifera  :  pedes 
saltatatorii ,  antici  brèves  ,  postici  longissimi. 

58.  j4rctomydina.  Cauda  vel  brevis  ,  vel  nulla  :  vellus 
molle,  subuniforme:  pedes  œquilongi. 

59.  Sciurina,  Cauda  longa  ,  villosa  :  vellus  moUe/uniforme  : 
pedes  aequilongi. 

60?  Lagostomurina?  Cauda  pectinata  :  vellus  delicalissimc 
molle,  uniforme:  pedes  antici  brèves,  postici  elongali  :  — 
Dentés  inciswi  inferiores  canaliculati 

XXXIV.  CASTORiDiE.  Claviculx  perfectœ  :  dentés  molares 
coraposili. 

6i, Arç'icolina.  Dentés  molares  radicibusdestituti,  lamellosi  : 
"^Herbif^ora. 

62.  Casiorina.  Dentés  molares  radicibus  instructi. 

Or.Do^xi. —  Marsupialia. 

XXXV.  HALMATURiDiE.  Dcntcs,  in  modura,  plus  minus ^/i- 
rum  incisivi  elon«:ati ,  carnivori  nulli  ;  molares  tuberculis 
coronati. 

63.  Phascolomidina.  Dentés  in  modum  penitus  Glirum  ; 
incisivi  elongati  infra  supraque  duo;  laniarii  nulli,  vel  tan- 
tum  supra  ,  exigui  ;  molares  tuberculis  transversis  duobus  : 
caput  grande ,  depressum  :  artus  brèves  :  ungues  fossores  : 
cauda  nulla. 

64.  Halniaturina.  Dentés  incisivi  duo  infra,  longi,  lati, 
acuti  j  sex  supra  :  laniarii ,  infra  saltem  ,  nulli  :  artus  ante- 


SOCIETES    SAVANTES,  ÔI7 

riores  brevissimi ,   posteriores  longissimi  digitis  duobus  con- 
junclis ,  poilice  nullo  :  cauda  fulciens. 

65.  Petaurina.  Dénies  incisivi  duo  infra ,  longî,  lali  , 
aculi  ;  sex  supra  :  laniarii  longi,  aculi  supra  ,  ^latentes  infra 
vel  nulli  :  arlus  aequilongi  digitis  duobus  conjunctis  poUicc 
grandi ,  exungui ,   fere  retroverso  :  cauda  prehendens. 

XXXVI.  DiDELPHiDiE  Dentés  in  modura  Bestiarum  :  car- 
nivori  nulli  :  niolares  tuberculis  acutis  coronati  ulrinque  très. 

66.  Didelphina.  Artus  postici  in  manus  poilice  cuique  di— 
gito  opponibili  desinentes  :  cauda  prehendens,  parlim  nuda  : 
dentés  incisivi  decem  supra ,  infra  oclo  :  lingua  bispida. 

/    XXXVII.  ThylaciniDuE.  Dentés  in  modum  Ferarum:  infra 
supraque  caruivori  quatuor  ! 

67.  Thylacinina,  Arlus  postici  poilice  nullo  ;  cauda  pilosa  : 
dentés  46. 

Omnium  Ferarum  ipsissiarum  magnis  carnwora\ralione 
dentium» 

OrDO  XII.  MONOTREMATA. 

XXXIX.  EcHiDjNiDiE.  Corpus  spinosum  :  rostrum  cylin- 
draceum ,  attenuatum  :  pedes  fossores. 

68.  Echidnina.  Aculei  parvi ,  palato  affixi  loco  dentium  : 
liogua  emissilis. 

XXXVIV.  Ornithorhynchid^.  Corpus  pilosum  :  rostrum 
valde  depressum,  latuin  [anatinum)  :  pedes  palmati. 

69.  OrnUhor/nchina,  Dentés  molares  utrinque  duo  infra 
supraque  :  lingua  lata  ,  mollis ,  carnosa.  - 

Nous  placerons  à  la  suite  de  celte  classification  un  court 
aperçu  de  celle  que  M.  Isidore  Geofroy  a  adoptée  et  développée 
dans  ses  cours  de  1837  et  i838,  au  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle, et  dans  son  cours  de  1837  à  la  faculté  des  Sciences. 
Cette  classification  n*a  encore  jamais  été  publiée  en  entier  par 
son  auteur  ;  en  la  rapprochant  de  celle  de  M.  le  prince  de 
Musignano,  que  nous  faisons  aussi  connaître  pour  la  première 
fois,  de  celle  que  vient  de  publier  M.  Duvernoy  et  de  celle 
dont  M.  de  Blanville  a  donné  déjà  divers  fragmens  ,  nos|  lec- 
teurs auront  une  idée  complète  des  eâbrts  que  font  de  tous 


ai 8  SOCIÉTÉS   SAVANTES, 

côlésles  zoologistes  français  pour  rendre  plus  naturelle  la  dis- 
tribution de  la  première  classe  du  règne  animal. 

La  classification  de  M.  Isidore  Geoffroy  a  de  nombreux  rap- 
ports avec  celle  de  M.  le  prince  Charte  Bonaparte;  car  lui  aussi 
admet  trois  sous-classes ,  subdivisées  en  treize  ordres  et  en 
nombreuses  familles  dénommées  ,  afin  de  réduire  la  nomencla- 
ture au  moindre  nombre  de  mots  ,  d'après  le  nom  du  genre  qui 
en  est  le  type.  De  même  encore,  il  rétablit  Tordre  des  Primates 
de  Linné ,  qu'il  appelle  Primates  en  français ,  et  celui  des 
Sirenia  d'ïlliger,  qu'il  appelle  Siréniens;  après  ces  rapports  si 
remarquables  entre  deux  classifications ,  dont  les  auteurs,  tra- 
vaillant simultanément  en  des  lieux  divers  ,  n'ont  eu  ensemble 
aucune  communication ,  il  y  a  d'ailleurs  des  différences  plus 
nombreuses  et  plus  importantes  encore,  qui  découlent  princi- 
palement des  vues  que  M.  Isidore  Geoffroy  a  admises  et  ex- 
posées depuis  long-temps  sur  ce  qu'il  nomme  les  classifications 
paralléliques  ou  par  séries  parallèles. 

Voici  d'abord  comment  sont  formées  les  trois  sous-classes 
admises  par  M.  Isidore  Geoffroy  : 

'sans  os  marsupiaux.  .  .  .  Série  I. 


quadrupèdes , à  I 
bassin  bien  | 
développé       Xi 

bipèdes,  à  bassin  ri 


Mammifères    ^     ^^-  -  >ppé       lavec  des  os  marsupiaux.  Série  II. 
à  bassin  rudiraentaire  ou  nul.  .  .  .  Série  IIL 

Ces  trois  séries ,  dont  la  troisième  se  trouve  comprendre  tous 
les  mammifères  essentiellement  aquatiques ,  sont ,  suivant 
M.  Isidore  Geoffroy ,  parallèles  ;  c'est-à-dire  qu'elles  vont 
toutes  trois  en  présentant  de  leur  commencement  à'ieur  fin,  des 
simplifiications  ou  dégradations  analogues,  et  se  composent  de 
groupes  qui  se  correspondent  respectivement.  La  première  série 
est  d'ailleurs  de  beaucoup  la  plus  nombreuse ,  et  par  suite , 
celle  dont  la  classification  offre  le  plus  de  difficultés.  Voici  une 
portion  du  tableau  synoptique  qu'a  présenté  à  son  cours  Mr  Is. 
Geoffroy ,  et  que  nous  regrettons  de  ne  pouvoir ,  à  cause  de 
son  étendue ,  reproduire  dans  son  ensemble. 


ajttl'ab  ^' 


I^enls.(    !îl^^1'^""\  pâlies  ou  nageoires. 


colonnes. 


formées 
en 
>  similaires  ou  nulles. 


SOCIBTÉS   SAVANTES.  2ig 

!  mains.  .  Ordre  I.  Primates. 

crochets.  II.  Tàedig&àses^ 

I extrémités  I  aîles ,  .  .         III.  Cheikoptères. 

IV.  Carnassieks. 

V,    ROWGEURS. 

VI.  Pachydermes. 

VII.    RUMINAHTS. 
vin.    ÉDEKTM. 

Parmi  ces  huit  ordres,  il  en  est  un  qui  n'a  d'ailleurs  ivé 
atimis  qu'avec  doute ,  celui  des  Tardigrades ,  et  deux  autres 
dont  les  noms  ont  été  indiqués  comme  devant  élre  changés  : 
ceux  des  Pachydermes  et  des  E dentés,  dont  M.  Isidore  Geoffroy 
a  cependant  continué  à  se  servir  provisoirement.  Enfin ,  pour 
rendre  complètement ,  quoique  succinctement ,  les  idées  de 
M.  Ts.  Geoffroy,  nous  devons  dire  qu'il  ne  regarde  pas  cette  pre- 
mière série  elle-même  comme  uni-linéairc,  mnhhien  comme 
pouvant,  à  un  point  de  vue  plus  spécial ,  se  diviser  en  plusieurs 
séries  parallèlts  secondaires. 

La  seconde  grande  série  comprend  trois  ordres.  Les  deux 
premiers  sont  les  Marsupiaux  carnassiers  et  les  MARSUPiAUk 
FRUGIVORES,  qui  Correspondent  aux  Carnassiers  et  aux  Rongeurs 
de  la  première  série ,  et  que  l'on  pourrait  exprimer  en  un  seul 
mot  pour  exprimer  cette  correspondance,  Pro-carnassiers  (prô- 
fcrœ)  et  pRO-RONGEURS  (pro-glires).  Le  troisième  ordre ,  celui 
des  MoNOTREMEs  ,  correspond  aux  édentés. 

La  troisième  série  comprend  deux  ordres,  l'un  celui  des 
SiRÉNiijrs,  correspondant  à  celui  des  Pachydermes  dans  la  pre*- 
inière  série ,  et  n'ayant  point  d'analogues  dans  la  seconde  î 
l'autre,  celui  des  Cétacés  correspondant  aux  Edentés  de  la  pre- 
mière et  aux  Monolrèmes  de  la  seconde. 

Nous  terminerons  succinctement  ^et  aperçu  de  la  classifica- 
tion de  M.  Isidore  Geoffroy  par  l'indication  des  familles  qu'il 
admet  dans  chaque  ordre.  Nous  serons  ici,  d'autant  plus  brefs, 
que  ces  familles  ont  presque  toutes  été  indiquées  déjà  daus 
l'analyse  des  leçons  zoologiques  de  M.  Isidore  Geoffroy,  publiées 
en  1 835  et  1 836 ,  par  M.  Gervais. 

Première  Série. 

PRIMATES,  SjEcxioN  i.  L'homme  seul.  Sficx.  u.  Famille  <• 


22Ô  SOCIÉTÉS  SAVANTES.' 

Singes»   2.  Lémuriens.    3.     Tarsiens  (  seul  genre  Tarsier  )# 

4.  Chiromyens  (seul  genre  Chiromys  ou  aje-aye.  —  TARD!— 
GRADES,  fam.  unique.  Brad/piens  (genre  Cholépe  et  Bra- 
dype).  —CHÉIROPTÈRES.  Sect.  1.  Galéopithéciens  (seul 
genres  Galéopithèque  ).  Sect.  ii.  fam.  i  Ptéropiens  2  Ves- 
pertiliens.  3.  F'ampiriens,  —  CARNASSIERS.  Sect.  i  fam.  1 
Cercoleptiens  (  seul  genre  Kinkajou  Cercoleptes  ).  2  Ursiens. 
3.  Mustéliens.  4  Vlverriens,  5.  f^ulpiens.  6.  Féliens»  (  Ces 
dernières  familles  u*ont  été  indiquées  que  comme  provisoire- 
ment établies).  SECT.  11.  fam.  \.  Phociens,  2.  Trichéchiens. 
(seul  genre  Morse,  Trichechus).  Sect.  m.  fam.  1  Gymnuriens 
(fam,  provisoirement  établie  pour  le  seul  genre  Gymnure). 
2.  Tupaïens  (  seul  genre  Tupaia  ).  7).  Macroscélidiens  (seul 
genre  Macroscélide  ).  3.  Soriciens,  l\,  Talpiens,  5  Erinaciens, 
— RONGEURS,  (fam.)  i.  Sciuriens.  2.  Castoriens3.  Muriens 
(famille  qui  sera  probablement  à  subdiviser)  4-  Diploslomiens 

5.  Talpoïdiens.  6.  Histriciens.  7.  Léporiens.  8.  Cat^iens  — 
Pachydermes.  Sect.  i.(Caract.  :  ongles  dissimiliaires)*  fam. 
Hiraciens,  (seul  genre  Daman ///tû!^). — Sect,  11.  fam.  unique, 
Éléphantiens  (seul  genre  éléphant).  Sect.  m.  (caractères  : 
Plusieurs  sabot  déforme  sjmétrique  à  chaque  pied),  fam.  i. 
Tapiriens.  2.  Rhinocériens,  3.  Hippopotamiens»  (  Chacune  de 

ces  familles  ne  se  compose  que  d'un  genre  parmi  les  animaux 
au jourdhui  vi vans  à  la  surface  du  globe).  Sect.  iv.  (  Caraçt.  : 
à  chaque  pied  ,  deux  sabots  principaux,  aplatis  en  dedans), 
fam.  unique  Suilliens.  Sect.  v.  fam.  unique  Solipèdes.{Le 
seul  genre  cheval).  —  RUMINANS.  fam.  i.  Caméliens  (les 
genres  Chameaux  et  Lama  2.  Antilopiens  (tous  les  autres  ru- 
minans.  —  EDENTÉS  (Brdta).  Sect.  i.  fam.  unique.  Dasj- 
piens.  Sect.  ii.  fam.  i.  Mirmécophagiens  (trois  genres  :  four- 
milier, ou  Myrraécophage ,  Tamandua  et  Dionyx).  2.  Maniens. 
(Le  seul  geure  Pangolin ,  Manis). 

Seconde  Série. 

MARSUPIAUX  CARNASSIERS.  Sect.  i  (Carnivores),  fam- 
unique  Dasyuriens.  Sect.  ii.  (Analogue  à  la  troisième  section 
des  carnassiers  de  la  première  série),    fam.   i  Didelphiens. 


TRAVAUX     INÉDITS.  lîl 

2p^rézmc7iV;nj.  — MARSUPIAUX  FRUGIVORES.  Sect.  i. 
(Sëmi-Rongeurs)  fam.  i.  Phnlangiens.'?..  Phasco  lare  tien  s  [seul 
genre  Koala,  P/mjco/rtrc<oj).— K AN GURIENS.  (Genres  Poto- 
rou  ,  Hétéropc,  Jourd.  ,  Kangurou  et  Gerboïde  Is.  GeofF.  ). 
— MONOTRÊMES.  fam.  i.  Ornilhorhjmciens.  2.  Echidniens, 
(  Chacune  d'elles  n'est  composée  que  d'un  seul  genre). 

Troisième  série. 

SIRÉNIENS,  fam.  1.  Manatiens.  (seul  genre  Lamantin  Ma" 
natus.  2.  Halicoriens  seul  genre  Dugong,  Halicore),Z.Rf'' 
<m/cnj(seul  genre  Ryline).  —  CÉTACÉS,  fam.  i  Delphiniens, 
a.  Physétéricns.  3.  Baléniens. 

On  remarquera  que  les  trois  groupes  qui  terminent ,  selon 
cette  classification,  les  trois  séries,  les  Pangolins,  les  Echidnés, 
les  Baleines  sont  en  effet  ceux  que  l'on  peut  considérer  comme 
les  Mammifères  les  plus  éloignés  de  l'homme  par  les  nom- 
breuses modifications  de  leur  organisation  soit  interne  soit  ex- 
terne :  tous  trois  ,  par  exemple ,  ont  un  système  tégumentaire 
fort  liifiFérent  de  celui  des  autres  Mammifères ,  et  manquent 
de  dents.  En  outre  on  peut  remarquer  que  les  Baleines,  qui 
terminent  la  troisième  série ,  sont  plus  éloignées  de  l'homme 
que  les  Echidnés  qui  terminent  la  seconde ,  et  ceux-ci  à  leur 
tour ,  plus  que  les  Pangolins  qui  terminent  la  première.  Nous 
regrettons  de  ne  pouvoir  mettre  sous  les  yeux  de  nos  lecteurs 
le  tableau  synoptique,  malheureusement  beaucoup  trop  étendu, 
que  M.  Isidore  Geoffroy  a  donné  dans  ses  cours  ,  et  qui  rend 
en  quelque  sorte  visuellement ,  et  les  divers  rapports  de  paral- 
lélisme, et  les  divers  degrés  de  rapprochement  ou  d'éloigne- 
ment  que  nous  venons  d'essayer  d'indiquer. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Notice  sur  les  mœurs  du  Busard  montagu,  Falco  c^nerascens^ 
Temm.  ,  par  M.  Barbier  Montadlt  de  Loudun  (i). 

Le  Montagu,  'ong-ternps  confondu  avec  le  Saint-Martin, 

(i)  M.  Barbier  Montault  voulant  compléter,  autant  que  possible, 
sabçlle  pollection  d'oiseaux  d'Europe ,  désireMit  entrçr  çn  rflationf 


^§^  TRAVAUX    TNÉDITS. 

Faîeo  cyaneu.1 ,  est  aujourd'hui  bien  caraclëfîsé.  Le  Montagu 
arrive  dans  notre  contrée  (  département  de  la  Vienne  ) ,  vers 
là  mi-avril  à  l'époque  où  le  F.  cyaneus  nous  quitte,  il  s'établit 
de  suite  dans  les  landes  d'une  grande  étendue.  Contrairement 
aux  autres  oiseaux  de  proie  ,   le  Montagu  aime   à  vivre  en 
société ,  et  on  en  trouve  souvent  une  grande  quantité  réunis. 
C'est  au  milieu  des  coupes  de  bois  ,  sur  les  tas  de  fagots  qu'ils 
aiment  à   se  poser,  pour  de  là  épier  leur  proie;   rarement 
ils  se  perchent  sur  les  grosses  branches  des  arbres.  Ils  chas- 
sent de  préférence  en  tout  temps  les  insectes  ,  mais  surtout 
d^ns  les  mois  d'août  et  septembre.  Ils  se  nourissent  de  saute- 
relles-, du  moins  tous  ceux  que  j'ai  ouvert  à  ces  époques  (peut-^ 
5tre  une  cinquantaine),  n'avaient  dans  l'estomac  que  des  sau- 
terelles et  toujours  en  grande  quantité ,  on  peut  juger  par  là 
de  ce  qu'ils  détruisent'.  Bientôt  après  leur  arrivée  ils  s'apparient ^ 
et  placent  à  terre  leur  nid  très-grossièrement  construit  en  bû- 
clietles  ;  plusieurs  nichées  s'établissent  dans  le  même  bois  > 
\t  mâle  et  la  femelle  ne  se  quittent  guère  alors,  et  revien-, 
lioflt  souvent  dtfffs  la  journée  au  lieu  qu'ils  ont  choisi.  Muni 
de  moyens  puissans  de  vol ,  l'air  semble  être  leur  élément  ;  ils 
planent  presque  continuellement,  et  à  peine  aperçoit-on  un 
l*éger  mouvement  dans  leurs  longues  ailes  ;  comme  les  oiseaux 
nocturnes  ,  ils  ne  font  aucun  bruit  en  volant.  Par  une  belle 
matinée  de  printemps  le  maie  et  la  femelle  aiment  à  se  livrer 
à  mille  évolutions  ,  on  les  voit  s'é'ever  en  tournoyant  à  des 
hauteurs  prodigieuses  ,  en  faisant  entendre  un  léger  piaffement', 
puis  redescendre  bientôt  après  au  même  lieu ,  en  faisant  mille 
culbutes  et  pirouettes.  A  certaines  heures  du  jour  ils  quittent 
l'intérieur  du  bois  pour  faire  des  excursions  dans  la  campagne  ; 
leur  vol  est  bas  et  long-temps  soutenu.  Si  cet  oiseau  aperçoit 

avec  des  ornithologistes  italiens,  allemands,  russes,  etc. ,  pour  en 
obtenir  dés  espèces  proixi'es  aux  contrées  «lu'ils  habitent  en  échange 
de  celles  de  hi  France ,  dont  il  possède  de  beaux  exemplaires  bien 
prépavés  :  de  pareilles  relations  ne  pourraient  qu'être  profitables  à  la 
science ,  et  nous  engageons  vivement  les  naturalistes  à  les  établir.  — 
Ecrire  directement  à  M.  Barbier  Montault  ^  avocat,  à  Loudun,  dé- 
parlement de  la  Vienne,  (G.-M.) 


TRAVAUX    INÉDITS.  2^3 

quelque  objet  qui  le  frappe  ,  il  reviendra  plusieurs  fois  dessus, 
quelquefois  à  le  loucher  presque.  Caché  un  jour  dans  un  en- 
droit fréquenté  jiar  ces  oiseaux  ,  je  plaçai  près  de  moi ,  une 
Efffayc  empaillée  (  Trix  flammea).  Aussitôt  qu'un  Monlagu 
l'apercevait ,  il  venait  volliorer  à  l'entour  et  de  la  sorte  ,  en 
très -peu  de  temps,  j'tn  tuai  une  vingtaine.  A  la  mi-août 
les  couvées  sent  terminées ,  toutes  les  nichées  se  réunissent 
alors  pour  passer  la  nuit  ensemble  ;  c'est  le  marais  que  ces 
oiseaux  choisissent  pour  cela. 

Lorsque  le  soleil  commence  à  descendre  vers  l'horizon  ,  on 
voit  arriver  de  tous  les  côtes  uue  grande  quantité  de  Montagus, 
(|ui  vicuueQt  s'appuyer  dans  Içs  champs  qui  entoureat  le  ma- 
rais, ils  se  poseKàt  sur  une  motte  ,  sur  le  haut  d'un  sillon  et 
attendent  le  crépuscule  ;  ils  se  lèvent  alors  et  se  dirigent  droit 
au  marais,  choisissant  toujours  pour  passer  la  nuit  les  endroits 
eu  l'herbe  est  la  moins  haute.  Je  me  suis  quelque  fois  placé  à 
l'endroit  même  où  ils  se  couchent ,  je  les  voyais  voltiger  autour 
de  moi  par  centaines  ,  je  pourrais  dire  par  milliers  tant  le 
aombre  en  e'tait  grand  ;  ils  sont  peu  défians  dans  ce  moment  ^ 
les  coups  de  fusil  les  épouvantent  à  peine,  et  touJt)urs  j'en 
tuais  un  grand  nombre.  Ils  quittent  leur  retraite  au  grand 
jour ,  et  cherchent  prî^s  de  là  les  endroits  à  l'abri ,  où  ils  puis- 
sent jouir  des  premiers  rayons  du  soleil,  pour  sécher  leur 
plumage.  Proche  le  marais  existe  un  superbe  Tumulus  entouré 
de  Dolmen  :  tous  les  malins  en  août  et  septembre ,  ils  sont 
couverts  du  côté  du  levant  ,  d'une  multitude  de  Montagus.  Il 
existe  dans  cette  espèce  une  variété  entièrement  noire  que  je 
n'ai  trouvé  décrite  nulle  part.  Cette  variété  est  peu  rare  et  se 
reproduit  tous  les  ans  dans  notre  localité.  Les  vieux  nous 
quittent  vers  le  commencement  de  septembre,  les  jeunes  res- 
tent jusqu'au  20  ou  25  de  septembre. 

Oiseaux  nojc veaux  ,  par  M.  de  La  Fbesnaye. 

On  se  rappelle  sans  doute  que  M.  de  La  Fresnayc  publia  en 
1834  j  <l"ns  notre  Magasin  de  Zoologie ,  cl.  II ,  pi.  3i  et  32  , 
son  genre  Brachyptérolle,  Brachypleracias,  fondé  sur  deux 
oiseaux  de  Madagascar  appartenant  évidemment^  à  la  famille 


224  TRAVAUX    INEDITS. 

des  Roliîers  ;  ce  genre  ,  caractérisé  par  la  forme  toute  parti- 
culière des  pattes  et  celle  du  bec ,  diffère  des  Rolliers  par 
les  ailes  beaucoup  plus  courtes  et  les  pattes  plus  longues,  il 
nomma  l'une  de  ces  espèces  Brachfptérolle  courol  et  l'autre 
Brachyptérolle  brève.  Il  nous  signale  aujourd'hui  une  troisième 
espèce  du  même  pays,  intermédiaire  aux  deux  autres  quanta 
la  grosseur,  mais  se  rapprochant  surtout  de  la  seconde  par  l'é- 
lévation de  ses  tarses,  ce  qui  lui  donne  aussi  l'apparence  d'un 
brève  au  premier  abord.  Elle  sera  figurée  et  décrite  avec  dé- 
tail dans  notre  Magasin.  Voici  en  attendant  un  résumé  de  cette 
description. 

Le  Brachyptérolle  écaillé  ,  Brachypteracias  squamigera 
deJLa  Fr.  Tout  le  dessus  de  la  tête  jusqu'à  la  nuque,  ses  côtés 
et  tout  le  dessous  de  l'oiseau  sont  d'un  roussâtre  clair,  mais 
chaque  plume  est  comme  écaillée  par  de  petits  croissans  noi- 
râtres; le  haut  du  dos  est  d'un  roux  marron  ;  le  reste,  ainsi 
que  le  manteau  et  la  queue  sont  d'un  verd  olive  teinté  de 
roux  ,  la  queue  est  traversée  par  une  bande  noire  vers  les  deux 
tiers  de  son  extrémité ,  qui  est  couleur  bleu  ciel ,  le  bec  est 
brun  et  les  pattes  jaunâtres. 

Le  même  auteur  nous  indique  encore  les  espèces  suivantes, 
qui  figureront  aussi  dans  notre  Magasin. 

Le  Martin  chasseur  rousselin,  Dacelo  ruffulus ,  de  La 
Fr.  Celte  petite  espèce  de  Madagascar,  voisine  par  la  taille  et  la 
couleur  du  Ceyx  Madagascariensis,  est  d'un  roux  ferrugineux 
en  desssus  ,  aux  côtés  de  la  poitrine  ainsi  qu'aux  flancs  ,  et 
blanche  sur  le  reste  du  dessous  du  corps  ;  on  remarque  quel- 
ques reflets  lilas  sur  le  sommet  de  la  tête  et  du  dos ,  comme 
chez  le  Ceyx  Madagascariensis. 

Le  Pityle  noir  pourpré,  Pilylus  atro  purpuratus ,  de 
La  Fr.  Tête  ,  devant  du  cou  et  de  la  poitrine  ,  dos ,  ailes  et 
queue  noires,  côtés  du  cou  ,  un  demi-collier  postérieur,  côtés 
de  la  poitrine  et  ventre  d'un  pourpré  teint  de  carmin.  Du 
Mexique. 

Le  Pityle  noir  olive  ,  Pitylus  atro  olwaceus ,  de  La  Fr. 
Dessus  de  la  tête  ,  les  côtés  et  devant  du  cou  noirs ,  tout  le 
reste  pliyç  9  un  peu  jaunâtre  en  dessous.  Du  Mexique» 


ÎRAVACX   INEDîtS.*  22$ 

Description  d'une  Hélice  et  d'une  Physe  nouvelles  pour  la 
Faune  européenne  ,  par  M.  Charles  Porro. 

Hélix  Sardiniensis ,  Porro. — H.  Testa  orbiculata ,  rubigi- 
nosa  ,  pellucida  ;  argute  striata  ,  carinata  ;  subtus  valde  con- 
vexa ,  anfraclibus  5  ;  sutura  évidente  dislinctis  ,  maculis  ob- 
scurioribus  nubeculatis  ;  carina  alhida  ,  maculis  fascia  inter- 
rupta  ;  labro  simplici  recto  ;  apertura  subtetragona.  j, 

L'animal  est  inconnu.  La  coquille  est  plus  ou  moins ,  mais 
toujours  rubigineuse  ,  plus  ou  moins  transparente  suivant  que 
sa  couleur  est  plus  ou  moins  pâle  ;  sa  surface  est  ridée  par  des 
stries  évidentes  ,  fréquentes ,  régulières  ;  elle  est  fortement 
carénée  ,  à  carène  blanche  tachetée  de  brun  :  elle  a  cinq  tours 
de  spire,  dont  le  dernier  est  proportionellement  plus  grand  ; 
sa  partie  inférieure  est  très-convexe,  avec  Tombilic  de 
moyenne  grandeur.  Ordinairement  la  partie  inférieure  porte 
trois  et  quelquefois  cinq  lignes  spirales,  régulières,  brunes, 
et  entrant  dans  Touverlure.  Au  dessus  les  tours  sont  aplatis  , 
la  suture  profonde,  les  stries  plus  marquées,  et  toute  la  co-; 
quille  est  parsemée  d'un  grand  nombre  de  petites  taches  plus 
ou  moins  foncées.  La  lèvre  est  droite ,  simple  et  l'ouverture, 
est  quadrangulaire.  Celte  espèce  a  été  apportée  de  la  Sar-> 
daigne  par  M.  G.  B.  Villa;  elle  y  vit  en  famille,  sous  les 
écorces  des  vieux  oliviers.  Je  l'ai  communiquée  à  M.  Me- 
gerle  von  Mulhfeld ,  directeur  du  cabinet  Lnpérial  et  Royal 
d'histoire  naturelle  de  Vienne,  qui  a  proposé  pour  elle  le 
nom  que  je  me  fais  un  devoir  de  lui  conserver. 

Fhysa  pyrum  ,  Porro.  —  P.  Testa  sinistrorsa  ,'cornea ,  du- 
riuscula,  albida;  apertura  magna  inferne  ovata,  superne  ali- 
quanlulum  rotundata  ;  spira  fere  nulla,  columella  introrsa. 

L'animal  est  inconnu.  La  coquille  est  sinistrorse ,  d'un 
blanc  jaunâtre ,  assez  épaisse  à  transparence  semi-cornée , 
très-lisse  ;  l'ouverture  est  presque  aussi  longue  que  la  coquille, 
d'une  largeur  égale  à  la  moitié  de  sa  longueur.  Le  péristôrne 
est  droit  et  simple ,  il  s'arrondit  inférieurement  et  quelque 
peu  aussi  supérieurement ,  avant  de  s'adosser  à  l'avant  der- 
nier tour,  ce  qui  produit  une  suture  profonde.  Les  tours  sont 

15 


fl^ajB  ANALYSE-  d'odvi\ages  i^quveaux. 

au  nombre  de  quatre;  et  passent  presque  Tnn  sur  Tautre;  le 
maximum  du  renflement  est  en  haut  de  la  coquille,  ce  qui 
lui  donne  une  figure  de  poire,  qui  la  fait  distinguer  des  autres 
espèces  de  Physes.  La  columelle  est  très-peu  torse.  —  Des 
marais  de  la  Sardaigne. 

.,  tii    ilil.  AIXALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Histoire  physique ,  politiape  et  naturelle  de  Tile  de  Çu^a  , 
par  Ramon  de  laSagra,  D'Orbigny  ,  Cocteau,  G.  Bibron^ 
A.  Lefebvre,  F.-E.  GuÉRiN-MÉN|:yit.LE ,  Martin  Satnt- 
Ang|î  ,  Montagne  et  S4.BIN  Bertjijçlqt.  —  Parif ,  A^lî^W^ 
Beftrand.  ^r-  Prix  (^p  çj^ag^ç  livraison  :  12  fr. 

La  première  livraison  de  ce  bel  ouvrage  a  paru  et  justifie 
pleinement  les  promesses  que  l'éditeur  avait  faites  au  public 
savant.  On  sait  que  le  but  de  M.  de  la  Sagra  a  été  de  faire 
connaître  l'île  de  Cuba,  en  la  considérant  sous  les  divers  points 
4e  vue  vers  lesquels  ont  été  dirigés  ses  travaux  pendant  douze 
années  de  séjour  dans  cette  île  ;  nous  n'avons  pas  à  nous  oc- 
cuper ici  des  portions  de  l'ouvrage  relatives  aux  parties  politi- 
que ,  statistique,  géogriiphique ,  botanique,  etc.,  presque 
toutes  traitées  par  M.  de  la  Sagra  lui-même,  avec  la  supério- 
rité et  le  talent  qu'on  lui  connaît;  nous  devons  seulement  dire 
que  la  partie  qui  traite  de  la  zoologie  sera  digne  du  grand  et 
importaut  ouvrage  auquel  elle  se  rattache,  si  l'on  en  juge  par 
la  première  livraison  :  du  reste  ,  les  noms  des  naturalistes  dont 
M.  de  la  Sagra  a  fait  choix  pour  l'aider,  sont  une  preuve  de 
son  discerntinieut  et  un  garant  de  la  manière  consciencieuse  et 
gavante  dont  cette  partie  sera  traitée  ,  car  ce  sont  de  ces  homr 
mes  de  cabinet ,  passionnés  pour  leurs  études  et  qui ,  en  exé- 
cutant le  travail  qu'on  leur  confie,  n'ont  en  vue  que  l'intérêt 
fie  la  science  et  de  leur  réputation, 

La  première  livraison  est  composée  de  4  feuilles  in -8"  et  de 
ij.  belles  planches  in-folio  coloriées  ;  le  texte  se  compose  de  la 
feuille  première  de  la  géographie,  par  M.  de  la  Sagra  ,  des 
feuilles  ujae  et  deux  de  l'histoire  des  Reptiles,  par  M.  Cocteau, 
f  nlevé  récemmeot  à  ses  amis  et  coUaljora leurs  ^  et  de  la  feuille 


ANALYSES   D  OUVRAGES.  NOUVEAUX.  227 

première  des  Oiseaux ,  par  M.  A,  D'Orhigny,  Les  planches 
sont  les  suivantes  î  Mammifères,  pi.  2,  VespertiUo  Duiertreus, 
Gervais.  Oiseaux ,  pi.  i,  Falco  span^crius ,  Var. ,  Gmelin. 
Rcpliles,  pi.  4  5  Chocodilus  rhomùijer ,  Cuvier;  et  pi,  18, 
Sphœrodactyhis  cinereus ,  Cuvier.  La  manière  dont  le  texte 
et  les  planches  sont  exécutées ,  est  en  tous  points  digne  de  la 
réputation  que  M.  Arllius  Bertrand  s'est  acquise  par  les  belles 
publications  qu'il  a  éditées.  (A.) 

l^ONpGRAPHiE  du  ^enve  Outarde,  par  M.  le  docteur  E.  Rup- 
;    PELL.  (  Extrait  du  Muséum  Senckenbergianum,  1837,  iu-4* 

avec  trois  belles  planches  coloriées.  ) 

Après  quelques  remarques  générales  sur  les  genres  JEdicne- 
mus ,  Çursoriiis  et  Olîs ,  l'auteur  passe  en  revue  toutes  les 
espèces  du  genre  Outarde,  en  les  décrivant  avec  soin  et  en  dis- 
cutant leur  synonymie  et  leurs  caractères;  ce  travail  est  fait 
avec  talent  et  conscience ,  comme  tous  ceux  que  l'on  doit  à 
M.  Ruppcl,  et  il  doit  servir  d'exemple  aux  orniihologistes  qui 
.veulent  faire  quelque  chose  d'utile  pour  l'avancement  de  la 
SQiiîn^e., Voici  la  liste  des  espèces  que  M.  Kuppel  admet  dans 
le  genre  Otis. 

1°  O.  ^on,  Burchell  ;  a*  0,  arabs ,  L.  ;  3®  Q.  nigriceps  f 
Vigors  ;  4°  O.  coffra^  Lichtenstein  ;  5°  0,  Ludwigii,  Rup- 
pell  ;  6°  0.  Figorsii,  A.  Smith  j  7°  O.  nuba  ,  Ruppell;  8«  0. 
cœntlcscGns  y  jLevaillant  ;  9®  0.  Rliaad ,  Latliam  ;  10"  0.  ie^ 
trax\,lij^\\  II"  0.  afray  Lalham  ;  12°  0.  aurita  ,  Latham  ; 
y'à^  0.  hengalcnsis ,  L.  ;  i4°  O.  mclanogaster  ^  Huppell  ; 
iS»  0.  houbara  ,  Lalhàm  ;  16°  O.  tarda  y  L. 

Les  espèces  représentées  sont  les  Oiis  Kori^  Ludwigii  et 
Rhaad.  "  (  G.-M.  \    ; 

Galerie  des  Mollusques  ,  ou  catalogue  méthodique ,  descrip- 
tif et  raisonné  des  mollusques  et  coquilles  du  Muséum  de 
Douai,  par  V.-L.-V.  Potiez  et  A.-ti-F.  ]\fiCHAUD.  (Th-8'» 
avec  allas  lithographie,  To^e'l^'V^^r^s,  Baillière.  )      '*^ 

Nous  ferons  connaître  le  plan  et  le  mode  d'exécution  de  ce. 
ouvrage  4<^'s  (ju'il  nous  s^ra  parvenu. 


iaâ  ANALYSES    d'oUVRAGES    NOUVEAUX. 

Revue  ENTOMOLOGiQUE ,  publiée  par  M.  Gustave  Silbermann. 
In-8°  avec  planclies ,  Strasbourg. 
Cet  intéressant  recueil,  plein  d'observations  neuves  et  im- 
portantes et  de  reproductions  ou  d'analyses  d'ouvrages  publiés 
en  langue  allemande ,  est  surtout  destiné  à  nous  faire  connaîlre 
les  travaux  des  Allemands  et  rend  ainsi  de  grands  services  à 
la  science  ;  on  ne  peut  trop  louer  le  zèle  avec  lequel  M.  Sil- 
bermann a  poursuivi  cette  entreprise,  surtout  quaml  on  sait 
comme  nous  que  ces  ouvrages  ne  donnent  jamais  de  bénéfices, 
puisqu'ils  s'adressent  aux  naturalistes  travaileurs ,  à  ceux  qui 
veulent  se  tenir  au  courant  de  la  science ,  enfin  à  un  public 
tellement  peu  nombreux  que  la  totalité  de  ces  naturalistes  qui 
lisent  ^  peut  à  peine  couvrir  les  frais  de  l'entreprise,  quoique 
ces  sortes  de  livres  soient  ordinairement  d'un  prix  assez  élevé. 
La  Revue  entomologique  ne  pouvant  servir  seule  à  classer  des 
collections  est,  dès-lors,  inutile  a  une  foule  d'amateurs  qui  ne 
lisent  jamais  un  livre  et  qui  se  contentent  de  ramasser  un 
grand  nombre  de  petites  bêtes ,  de  les  arranger  plus  ou  moins 
joliment  dans  des  boîtes,  et  de  les  nommer  en  allant  voir  chez 
leur  voisin  les  noms  que  portent  leurs  espèces ,  noms  que  ces 
voisins  ont  pris  chez  d'autres ,  qui  les  tiennent  d'une  source 
semblable  et  plus  ou  moins  éloignée. 

La  Revue  de  M.  Silbermann  l'orme  actuellement  4  volumes 
complets ,  elle  est  indispensable  aux  entomologistes  travail- 
leurs ,  car  elle  contient  une  foule  de  mémoires  et  d'observa- 
tions importantes  qu'il  n'est  pas  permis  à  un  naturaliste  d'i- 
gnorer et  qu'il  serait  trop  long  d'énumérer  ici.  Nous  annonce- 
rons la  publication  des  numéros  du  tome  V  quand  ils  paraî- 
tront. (  G.-M.  ) 

Insecta  Lapponioa  ,  Descripta  a  J.  W.  Zetterstedt.— (  i  vol. 

in-4°  a  deux  colonnes.  Lipsiae  1 838.  —  Paris ,  Baillière.— 
f,   Prix  6  fr,  par  fascicule.  ) 

Dans  une  préface  assez  étendue ,  l'auteur  fait  connaître  le 
plan  de  son  ouvrage  ;  il  se  livre  à  quelques  considérations  très- 
intéressantes  sur  la  distribution  des  insectes  dans  la  Lapponîe  ^ 
en  montrant  qu'on  peut  partager  ce  pays  en  quatre  régions  en- 


ANALYSE   d'ouvrages   NOUVEAUX,  22^ 

tomologîques  ,  auxquelles  il  assigne  les  noms  de  Regio  sjha^ 
iica ,  regio  subsylvatica  et  subalpina  ,  regio  alpina  et  regio 
inferalpina  ;  il  présente  ensuite  un  tableau  des  familles  et  des 
ordres  des  coléoptères  de  Lapponie  y  d'oii  il  résulte  que  Toa 
connaît  i54  genres  dans  ce  pays.  Viennent  ensuite  les  des- 
criptions et  la  synonymie  des  espèces;  ces  descriptions  sont 
faites  avec  un  soin  et  un  talent  remarquables  ;  elles  ne  sont  ni 
trop  longues  ni  trop  courtes ,  et  Tauteur  les  accompagne  de 
notes  précieuses  sur  les  localités  des  espèces  ,  sur  leurs  mœurs , 
l'époque  de  leur  apparition,  sur  leurs  varilés,  etc.  ,  etc.  Le 
premier  fascicule  est  entièrement  gccupé  par  les  Coléoptères  , 
ainsi  qu'une  portion  du  second ,  jusqu'à  la  colonne  23g  où  ils 
sont  terminé 

Les  Orthoptères  ,  précédés  aussi  d'un  tableau  des  familles  et 
des  genres,  comprennent  5  genres  et  occupent  seulement  quatre 
pages  ou  huit  colonnes  jusqu'à  la  colonne  202  ;  viennent  en- 
suite les  Hémiptères^  qui  comprennent  67  genres,  et  occu- 
pent jusqu'à  la  colonne  3 14.  Les  Hyménoptères  formant  60 
genres  et  occupant  dans  le  deuxième  fascicule  et  au  commen- 
cement troisième  jusqu'à  la  colonne  474-  Enfiin  les  Diptères, 
qui  comprennent  174  genres  et  dont  les  10  premières  familles 
seulement  occupent  la  fin  de  ce  troisième  fascicule. 

M.  Zetterstedt  a  fait  connaître,  dans  ces  trois  facicules, 
beaucoup  d'espèces  et  quelques  genres  encore  nouveaux  pour 
la  science  ,  surtout  dans  l'ordre  des  Diptères  ;  il  a  apporté  des 
cbangemens  notables  dans  l'arrangement  des  familles  de  cet 
ordre  ,  enfin  ce  travail ,  qui  parait  le  fruit  de  longues  études 
et  d'observations  consciencieuses  et  attentives  ,  ne  peut  que 
faire  un  grand  honneur  à  son  auteur  ,  et  rendre  un  vrai  ser- 
vice à  l'Entomologie.  Ajoutons  que  le  livre  de  M.  Zetterstedt 
est  écrit  entièrement  en  latin  ,  ce  qni  le  met  à  la  portée  de 
tous  les  naturalistes.  (  G. -M.  ) 

Description  de  quelques  Coléoptères  recueillis  dans  un  voyage 
au  Caucase  et  dans  les  provinces  transcaucasiennes  russes  y 
en  1834  et  i855,  par  T.  Victor.  (Extrait  des  mémoires  de 
Moscou  ,  t.  IV. — Brochure  in-4°  avec  une  pi.  coloriée.  ) 
Outre  la  description  des  espèces  nouvelles  ,  M.  Victor  indi- 


h3o  ANALYSE   d'ouvrages  NOtivÈÀtJX^ 

que  plusieurs  espèces  décrites  par  les  auteurs  ;  î!  s'occupe 

seulement  des  Pselaphiens  et  de  quelques  Fungîcolés  dont  il 

àonne  de  bonnes  descriptions  accompagnées  de  figures  cplo- 

eiées  1res  -  exactes.   Voicr  les  phrases,  diagnostiques  dé  'ces 

espèces. 

Psephatus  acuminatus  j  t^'ictor. — Loiig.  :  3  lignes^  tâ'rg.  : 
1/4  de  ligne.  —  Elongatus  ,  rufus ,  nitidus ,  postice  dilalatus  ; 
capite  trifoveolato  ;  elytris  dilutioribus  ;  segraento  1°  pone 
eljtra  maxirao ,  utrinque  incrassato;  2"  multo  miçore  ;  3°  in 
medio  nodulo  compresso  obtuso  producto.  In  masculis  :  o**  seg- 
mento  cuni  reliquis  pîanis. — Sous  des  pierres  dans  les  steppes 
d'Elisabethpol  en  Géorgie  méridionale. 

Briaxis  nodosa,  Vict.-— -Mas.  ety^m.  — >  Long.  :  2/0  ligne. 
Xarg.  :  i/3  ligne.  —  Subelongata,,  convexa  ,  rubro-cinnamo— 
mea  ,  abdomine  subelongato-quadrato ,  segmento  priiuo  lo^axir 
mo,  postice  truncato,  in  medio  excîso^  secundo  nodi  obluso 
producto  ;  in  maribus  :  segmento  primo  postice  obluso-rotun- 
dato  integço ,  secundo  cura  reliquis  planis.  —  Elle  se  trouyç 
près  des  racines ,  dans  des  lieux  un  peu  humides  ,  en  Géorgie^ 

Briaxis  fur  cata ,  Vict.  —  Long.  :  o.jZ  lig.  Larg.  :  i/zj  lig. 

—  Nigro  fusca,  elytris  rubrp-fuscis ,  tibiis  tarsisque  testacei^j 
abdomine  lato ,  segmento  1°  modice  convexo ,  intra  margi- 
nem  lateralem  utrinque  canaliculato ,  apice  in  i^edio  laie  et 
profunde  enjarginato  ,  utrinque.  acute  bi-dentàto  ,  segmçntp 
secunde  utrinque  furcato,  abdomine  profunde  exçavato. — Cette 
espèce  doit  être  placée  de  même  que  la  précédente  dans  la  se- 
conde série  des  Briaxis  de  M.  Aube.  Je  l'ai  trouvée  àTiiûijS. 
en  Géorgie  russe.  .,  ,^    ,    ,..,   ^..  , 

Briaxis  spinicoxis,  Vict.— Long.  :  3/^  lig.  Larg.  :  i/3.1ig/ 

—  Nigra,  pitida  ;  antennis  ,  elytris,  pedibusque  rufocastaneis; 
fronle  bi-impressa;  thorace  postice  foveolis  tribus  profunde 
instructo  ;  eljtris  bi-striatis  ;  abdomine  lato  ,  segmento 
1®  maximo ,  apice  obtuso-rotundato  ;  coxis  anticîs  spma  sub- 
tilissima  armatis. — A  Tiflis,  en  Géorgie. 

Bj'ihinus  crassicornîs  y^ici. — Long.  :  ^/4  bgr  Larg.  :.  i/4 
lign.  —  Punctatus,  castaneus  ,  nitidus,  parce  pubescens  ; 
frontc  inaequalis,  vertice  linea  arcuata  impresso;  antennis 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  ijf 

crassîs  ,  artîculo  i°  maximo  ,  upicc  înlus  denté  parvo  mu- 
nîto  ;  2<*  globoso  ;  elylris  convcxis  ,  basi  in  singulo  bi-impressi  ; 
abdomine  intègre  rolundo  ;  pedibus  dilulioribus ,  femoribus 
crassiûsculis  ,  posticis  apice  inferne  gibbosis  ,  nigris.  —  Je  l'ài 
rapporté  des  montagnes  d'Agbalzik,  en  Arménie,  non  loin  de 
la  frontière  dé  l'Asie  mineure.  On  le  trouve  à  une  élévation  de 
plus  de  5,000  pieds,  dans  la  terre  bumide ,  sous  des  buissons. 

Bythinus  îongipalpis ,  Vict.— Long.  :  1/2  lig.  Larg.  :  i/5 
lîgn.  -i-  Castaneus  ,  sub-pubescens  ;  oculis  nigris ,  prominub's  ; 
aniennarum  arliculo  ultimo  conico-elongato  ;  abdomine  con- 
vexo,  pedibus  diîutioribus.  —  Sous  l'écorce  de  vieux  troncs  à 
Ekalerinograd  ,  dans  les  steppes  du  Caucase ,  en  été.  ■■- 

Bythinus  Ibericus,  Vict. — Long.  :  1/2  lign.  Larg;,  :  i/ôiig. 

—  Niger  ,  thorace  piceo  ;  elytris  rufis  ;  capite  bi-foveolalo;  pal- 
pis  longis  ,  articulo  2**  elongato,  3"  brevi ,  conico.  Ântehnis 
sub-filiformibus;  eljtrorum  bumeris  elevatis.  Infœmina  .«limbo 
ihoracis  piceo -marginato  ;  palporum  articulo  secundo  trigono; 
antennis  crassioribus.  —  On  le  rencontre  au  Caucase  et  dans 
les  contrés  trauscaucasicnnes ,  sous  despjerrips ,  dans  des  lieuiç 
ombragés.  !},... 

Euplectus  pîceus  ,  Vict.  — Long.  :  2/3  lig.  Larg.  :  1/6  HgUi 

—  Depressus,  piceus;  capite  insequali ,  inter  antennas  cari- 
nula  conspicua,  transversa  signato  ;  pal  pis  ^  antennis  ,  pedi- 
busque  testaceis;  thorace  postice  foveolis  tribus  subconfluenti- 
bus,  in  medio  disci  impresso. — Il  vit  sOus  Técorce  des  pins  sur 
les  montagnes  d'Akhalzik.  r> 

£ndomy chus  armeniacus y  Y ict. — Long.  :  2  i/3jign.  Larg.  : 
I  1/2  lign. — Breviter^ovatus  ;  capile,  thorace,  corporc  siib- 
tus  pcdibusque  rufo-testaceis;  ahtennîs  nigris;  elytrrs  cocci- 
neis  ,  singulo  maculis  duabus  nigris  decoratis.  —  En  Arménie 
et  en  Géorgie. 

Ljcoperdina  apicalis.,  Vict.  —  Long.  :  i  2/3  lign.  Larg.  i 
1  lign.  —  Ovata ,  rufo-testacea  ;  thorace  transversb  basî  re- 
llexo  ,  nigro-marginato ,  angulis  omnibus  productis  ,  aculis  ; 
elytris  nigris ,  macula  latiore  humerali ,  altéra  pone  mediurtfi , 
apiceque  rufotcstaceis. — On  la  trouve  sur  les  bois  pourris  dans 
les  Lycoperdons ,  dans  les  vallées  des  alpes  du  Caucase. 


aSa  ANALYSES  d'ouvrages  nouveaux, 

Dapsa  trimaculata ,  Kollar. —  Long.  :  i  3/4  lign.  Larg.  : 
3/4.  —  Lurido-lestacea  .  piinclalissima  ,  pubescens  ;  ihorace 
qiiadrato  ,  Iri-impresso  ;  eljtris  oblongo-ovatls,  maculis  tribus 
nigro-fuscis  pone  rnedliirn  signatis.  —  Je  l'ai  pris  dans  la  terre 
sous  les  buissons  et  dans  l'herbe ,  dans  les  provinces  près  de  la 
mer  Caspienne,  de  même  que  dans  les  steppes  du  Caucase  et 
de  la  Russie  méridionale. 

Dapsa  limôata,  Vict. — Long.  :  1/2  lign.  Larg.  :  2/3  lig. — 
Elongato-ovala  ,  testacco-fusca ,  pubescens;  thorace  poslice 
angustalo  ;  eljtris  valde  convexis  lateribus  et  postice  late  ui- 
gris.  —  Sur  les  montagnes  d'Akhalzik,  en  Arménie. 

Manuel  des  Coléoptéristes  contenant  les  Insectes  Lamelli- 
cornes de  Linné  et  de  Fabricius.  Par  le  Rév.  Hope.   Lon- 
•    drès  1837,  in-8°,  fig.  Paris,   Baillière.    (Prix  7  sch,  ou 
^    8  francs. 

Le  but  de  l'auteur  est  de  faciliter  l'étude  des  Lamellicor- 
nes décrits  par  Linné  et  Fabricius  ;  il  montre  combien  cette 
étude  est  difficile  ,  et  combien  il  serait  à  désirer  que  les  termes 
employés  dans  la  science  fussent  simplifiés  afin  de  ne  pas  rebu- 
ter les  commençans.  Il  commence  son  manuel  par  l'ordre  des 
Coléoptères  en  plaçant  sous  forme  de  tableau  les  Lamellicornes 
décrits  par  Linné.  La  première  colonne  donne  l'espèce  Lin- 
néenne  ,  la  seconde  les  pays  que  ces  insectes  habitent ,  ce 
qui,  dans  Linné  ,  est  tout-à-fait  inexact ,  parce  que  l'on  fai- 
sait peu  attention  à  l'habitat  des  insectes  dans  le  temps  ou 
cet  auteur  a  écrit  ;  la  troisième  colonne  contient  la  clas- 
sification suivant  les  genres  adoptés  par  les  les  entomologistes 
modernes.  Immédiatement  après  les  Lamellicornes  de  Linné. 
Il  donne  un  autre  tableau  de  ceux  de  Fabricius,  divisé  en 
quatre  colonnes  ;  la  première  contient  les  genres  de  Fabricius  , 
la  seconde  le  nom  des  espèces  qui  s'y  rapportent,  la  troisième 
les  pays  qu'elles  habitent  ,  où  l'on  trouve  autant  d'erreurs 
que  dans  Linné ,  et  la  dernière  offre  une  classification  géné- 
rique autant  que  possible  suivant  l'état  actuel  de  la  science. 

Il  dit  ensuite  pourquoi  il  a  changé  dans  quelques  circon- 
stances les  noms  génériques  adoptés  sur  le  continent.  Ainsi , 


233 

en  suivant  les  idées  de  Macleay  ,  il  a  restitué  le  nom  de  Sca- 
rabaus  aux  insectes  appelés  Ateuchus  par  Iliiger  et  contenant 
quelques  espèces  que  les  anciens  regardaient  comme  sacrées. 

M.  Kirby  ayant  mis  à  la  disposition  de  M.  Hope  toutes 
ses  notes  relatives  aux  Lamillicornes ,  celui-ci  en  a  profité  pour 
faire  connaître  le  résultat  d'un  travail  manuscrit  de  ce  célèbre 
entomologiste,  et  il  donne  les  caractères,  accompagnés  de  figures 
dessinées  par  M.  Westwood ,  des  genres  qui  ont  été  établis 
aux  dépens  des  Dynasles  de  Mac-Leay  [Scarabœus ,  Lat.). 
Voici  comment  est  distribué  l'ouvrage  de  M.  Hope. 

I**  Tableau  des  Lamillicornes  de  Linnaeus,  suivi  de  remar- 
ques et  annotations  très  -  importantes  et  qui  témoignent  des 
profondes  connaissances  de  leur  auteur. 

2o  Tableau  des  Lamillicornes  décrits  par  Fabricius,  suivi 
aussi  de  remarques  et  observations  semblables  à  celles  qui  ac- 
compagnent le  tableau  précédent. 

4**  Distribution  de  la  famille  des  Dynastydœ  en  genres , 
d'après  la  méthode  de  Kirby.  Dans  ce  travail ,  les  Dynaslides 
sont  divisés  en  douze  genres,  dont  voici  les  noms,  i**  Mega- 
ceras,  Kirby  (type  :  Geot..  chorinœus,  Fab.).  2°  Enema,  K. 
(type  :  Geotr.  enema,  F.).  3°  Cheiroplatys ,  K.  (type  :  Geolr. 
truncatus,  F.).  4*  Chalcosoma,  Hope  (type  :  Geotr.  atlas,  F.). 
5"  Strategus,  K.  (type  :  Geotr,  alœus,  F.).  6°  Ccelosis,  K. 
(type:  Geotr,  suhanus ,  F.),  yo  Xylorj-ctes,  Hope  (type: 
Geotr,  satyrus,  F.).  8®  Syrichtus,  K.  (type  :  Geotr,  syrichtus, 
Fab.).  90  PentodoTif  K.  (type  :  Geotr,  punctatus  y  Fab.). 
10"  Temnorhynchus ,  Hope  (type  :  Geotr,  retusuSj  Fab.). 
11°  Bothjnus  y  Kirby  (type  :  Geotr,  cuniculus  y  Fab.). 
12*  Isodon,  Hope  (type  :  Geotr.  australasiœ  y  Kirby). 

5°  Dans  cette  portion  de  l'ouvrage,  M.  Hope  donne  les  carac-i" 
tères  de  plusieurs  genres  établis  par  Kirby  et  par  lui-même,  dans 
les  familles  des  Melolonthidce  et  des  Sericidœ;  ces  genres  sont 
les  suivans,  dans  les  Melolonthidae.  1**  Lepidota  ,  K.  (type  : 
Mel.  stigma,  F.).  2*»  Lachnosterna  y  Hope  {Mel./erf^ida y  F.), 
S»  Jplidiay  K.  {Mel.  transi^ersalis  y  F.).  4**  Cephalotrichia\ 
K.  {Mel.  alopexy  F.).  5<*  Macrophylla,  Hope  {Mel.  longi- 
cornisy  Hope).  6«  Stethaspis  y  Hope  [Mel,  siUuralisy  Fab.), 


ûS4  Inàlyse  d'ouvragés  nôu^ 

70  MicrodoniaY^,  {Mel,  pini,  F.).  80  Rhomtionfê y^.  fÈet', 

holosericea,  F.). 

Dans  les  Sericidae.  9°  Calonota ,  ILope  {Mel.festwa,  F.). 
10»  Liparetra,  K.  (Me/.  syMcola,  F.)-  n^  Macrosoma,  Hope 
(J/e/.  glaciatis ,  F.).  Enfin  l'ouvrage  est  termine  par  un 
appendix ,  dans  lequel  M.  Hope  donne  d'abord  des  notes  sur 
quelques  espèces  publiées  par  Linneus ,  dans  un  appendix 
du  Mentissa  Plantarum,  en  1771,  et  sur  d'autres  espèces  de  cet 
auteur  et  de  Fabricius  qu'il  n'a  pas  vues  en  nature,  et  qu'il 
ne  peut  rapporter  qu'avec  doute  aux  genres  modernes  ; 
M*  Hope  nous  a  fait  l'honneur  de  nous  consulter  au  sujet  de 
ces  espèces,  et  il  s'est  trouvé  plusieurs  fois  que  nos  idées  ont 
coincidé  avec  les  siennes  sur  les  genres  auxquels  on  peut  les 
rapporter.  'Vient  ensuite  un  petit  travail  sur  les  'GoîiàlliîËœ  ^ 
dans  lequel  l'auteur  donne  îa  liste  d^es  'espèces  de  G'olîâtn 
connues  jusqu'à  ce  jour,  et  quî  sont  les  G.  Gigahl'éiiSy  Kirby, 
Druriiy  West.  ;  Cacicus  ,  ÔiTv.  ;  "tleglus,  Ê.îùg,  eiPrincips, 
Hope.  Cette  dernière  espèce  étant  nouvelle  est  décrflé  avec 
détail  et  figurée  en  couleur  par  M.  Westood  ;  c^est  cette  belte 
figure  qni  forme  le  frontispice  de  l'ouvrage.  Cet  insecte  vTent 
de  Guincé.  Voici  la  phrase  diagnostique  qui  précède  sa  aeS- 
cription  : 

,j  ,(^^  Princeps  y  Ôope.  Nigro  piceus.  Capî(e  2  macutato ,  ttio^ 
racé  vittalo,  scutello  lateribùs  subaîbidis ,  eljtfis  late  hîgfo- 
piceis  lateribùs  et  apicibus  albis,  tuberculis  apicalibus  nigris. 
-—  Long. ,  une  :  à.  Lat.  eljtr  ,  une  j^  i.  Lig.  7. 

M.  Hope  forme  ensuite  trois  autres  genres  aux  dépens  des 
Goliath ei  Cetonia  des  auteurs  ;  le  premier,  genre  Mecorhina^ 
a  pour  type  lé  G,  Poljphemus ,  F.  Le  second  ,  genre  Dicro- 
norhinaj  a  pour  type  la  Cet.  micans,  F.;  et  le  troisième,  genre 
Rhomhorina  a  pour  type  le  Gollathus  héros ,  Latr.  ,  et  con- 
tient les  Gol.  meïlii ,  Gory  ;  opalina ,  Hardswckii ,  Rojlu  , 
Hope ,  et  la  Cetonia  cincta,  du  Zool.  journal.  Enfin ,  l'ouvrage 
est  terminé  par  la  description  de  la  Mimela  œanthorhina  ^ 
Hope.  Espèce  qui  habile  l'Inde.  (  G. -M.  ) 


^Oti' 


NOUVELLES.  ^3? 

MoNOGnAPHiÉ  DES  Anoplures  (le  la  Grande-Bretagne  j  ou  es- 
sai sur  les  insectes  parasites  que  l'on  trouve  en  Angleterre 
appartenant  à  Tordre  des  Anoplures  de  Leach ,  avec  les  dir^ 
!  visions  modernes  des  genres;  arrangées  d'après  les  idées  du 
docteur  Leach  et  du  professeur  Nilzsch.  Enrichi  de  figures 
grossies  de  toutes  les  espèces,  par  Henry  Denny.  (  Londres 

:»iet  Paris  chez  Baillièré.  )  ,  uiu«lj 

Tel  est  le  tilre  d'un  ouvrage  dont  M,  Dehny  annonce  la 
publication.  H  montre  que  Tétude  des  Parasites  que  Leacn  a' 
nommé^  Anoplures  ,  est  encore  peu  avancée  comparativement' 
â  celle  des  autres  insectes  ,  et  il  se  proposé  de  donner  îa  des- 
cription et  la  figure  de  tous  les  espèces  qu^on  trouve  dans  la 
(jrra nue- iDretagne.  t  >  r    •<     - 

M.  Denny  est  certainement  capable  de  bien  traiter  un  tel 
ouvrage ,  car  il  a  donné  des  preuves  de  son  talent  et  de  spn 
exactitude  dans  plusieurs  travaux ,  et  particulièrement  dans 
sa  Monographlœ  Pselaphiâarum  et  scyamœnidarum  Ân^&œ , 
ouvrages  qui  ont  placé  son  nom  d'une  manière  très-honorable 
dans  la  science.  ,      /.  ^ 

L'ouvrage  complet  formera  un  volume  grand  în-8,  du  prix 
d'une  guinée  (24  fr.)  ^  avec  figures  coloriées,  et  de  14  ^^P* 
lîg.  noifçs.  Nous  rendrons  un  compte  détaillé  Je  cet  ouvrage 
desquelles  premières  livraisons  nous  seront  parvenues. 


m 
IV.  NOUVELLES.  hk 


M.  de  La  Fresnaye,  en  nous  envoyant  plusieurs  nouvel) çs 
espèces  d'oiseaux  pour  être  publiées  dans  notre  Magasin;  <Je{ 
Zoologie ,  nous  prie  d'annoncer  qu'en  parcourant  la  nouvelle^ 
classification  des  oiseaux  par  M .  Swainson  (2  p.  in-i2,  i836 
et  1837) ,  il  a  retrouvé  des  rapprochemens  d'espèces  et  des  genres 
nouveaux,  qu'il  avait  lui-même  signalés  de  la  manière  la  plus 
précise  et  la  plus  détaillée  dans  un  mémoire  publié  dans  notre 
Magasin  en  i833  ,  classe  II ,  pi.  12  à  i4,  et  ayant  pour'titre^^ 
Mémoire  4ur  la  réunion  prolongée  des  doigts  externe  et  interr 
médlairc  ctc,  Yoici  la  note  du  savant  ornithologiste  français  : 


a36  NOUVELLES  ► 

Si ,  a  cette  époque  de  mes  premières  publications  ornitholo- 
giques,  je  me  contentai  dMndfqaer  ces  genres  et  si  je  m'abstins 
de  leur  forger  des  noms  génériques ,  je  n'en  réclame  pas 
moins  aujourd'hui  la  priorité,  espérant  bien  que  mes  com- 
patriotes me  sauront  quelque  gré  de  les  avoir  fait  connaître  il 
y  a  déjà  cinq  ans  ,  quoiqu'ils  soient  présentés  aujourd'hui 
sous  un  nom  générique  par  un  auteur  anglais,  recomman- 
dable  d'ailleurs  par  les  ouvrages  les  plus  intéressans  comme 
les  plus  utiles  en  ornithologie  et  soit  que  M.  Swainson  ait 
jugé  à  propos  d'adopter  les  idées  émises  par  moi  dans  mon 
mémoire,  soit  que,  sans  en  avoir  eu  connaissance ,  il  ait  fait 
de  son  côté  des  rapprochemens  absolument  semblables  aux 
miens  ,  et  je  serais  alors  très-flalté  de  cette  similitude  de  vues 
avec  un  savant  aussi  distingué. 

Dans  mon  mémoire,  je  disais  à  la  page  il  ;  «  que  je  trou- 
»  vais  dans  le  Cotinga  ouetie  [Ampelis  carnifex,  Linn.)  de 
»  tels  rapports  avec  les  Coqs  de  roche  dans  ses  pieds  syndac- 
»  tyles ,  ses  tarses  emplumés  intérieurement ,  dans  la  forme 
»  de  sa  queue  et  la  nature  même  de  son  plumage ,  et  avec  les 
»  Manakins  dans  la  forme  de  son  bec  et  de  ses  ailes ,  que  c'é- 
»  tait  selon  moi  un  vrai  Manakin  à  pieds  de  coq  de  roche  et 
»  faisant  le  passage  des  uns  aux  autres  :  vous  donnâtes  même 
»à  l'appui  un  dessin  de  la  patte,  planche  i3.  »  M.  Swain- 
son dans  sa  classification  vol.  2,  pag.  253 ,  commence  sa  fa- 
mille des  Piprinœ  (Manakins)  par  son  genre  nouveau  Phce- 
nicircus ,  ayant  pour  type  positivement  V Ampelis  carnifex. 
Adoptant  le  nom  générique  de  M.  Swainson,  je  vous  signale 
aujourd'hui  comme  espèce  nouvelle  Le  Phœnicircus  atro-cocci" 
neus  La  Fr.  espèce  tellement  voisine  de  V Ampelis  carnifex  que 
j'ai  hésité, long-temps  à  regarder  cet  oiseau  comme  espèce  dis- 
tincte :  cependant  il  diffère  du  premier,  en  ce  que  le  cou,  le  dos, 
la  poitrine,  la  bande  ^terminale  de  la  queue  et  toutes  les  parties 
qui,  chez  lui,  sont  d'un  brun  marron  plus  ou  moins  foncé,  sont 
ici  d'un  noir  velouté  très-prononcé,  et  ce  noir  se  termine 
brusquement  en  avant  au  bas  du  cou  ou  il  est  remplacé  par 
un  rouge  brillant  qui  couvre  le  haut  de  la  poitrine  et  tout  le 
dessous,  tandis  que  chez  V Ampelis  carnifex ,  le  brun  du^cou 


NOUVELLES.  2^7 

descend  sur  la  poitrine  ,  et  le  rouge  ne  commence  que  sur  le 
Tenlre.  Il  ne  se  rencontre  qu'au  Pérou  et  le  premier  à 
Cayenne,  ce  qui  m'a  déterminé  encore  à  le  regarder  comme 
espèce,  car  aucun  individu  de  Cayenne  ne  présente  cette 
particularité  frappante  de  couleur  noire  foncée ,  ni  aucun  du 
Pérou  celle  de  brun  de  Tespèce  Cajennaise. 

Dans  ce  même  mémoire,  en  1 833 ,  je  décrivis  page  7  et  fis 
figurer  pi.  12,  un  oiseau  sous  le  nom  de  Pie-grièche  à  crois" 
sant  {Lanius  arcuatusy  Geof.  Saint-Hil.,  gai.  du  Mus.),  chez 
lequel  j'avois  reconnu,  comme  chez  le  Cotinga  ouette,  des  pattes 
de  Syndactyles  ;  vous  en  figurâtes  une  sur  la  même  planche  : 
ce  caractère  n'avait  été  signalé  chez  cet  oiseau  par  aucun  au- 
teur avant  moi  et  par  une  délicatesse  peut-être  mal  entendue 
dans  mes  intérêts  d'auteur,  je  m'abstins,  comme  pour  le 
Cotinga  ouette ,  de  lui  forger  un  nom  générique.  M.  Swainson 
a  fait  de  cet  oiseau  le  type  d'un  nouveau  genre ,  sous  le  nom 
générique  de  Ptilochloris  lunalus  t.  2,  pi.  25o.  et  north. 
ZooL^y  pag,  492»  adoptant  encore  ce  nom  générique,  je 
vous  donne  la  description  de  4  espèces  ,  y  compris  celle-ci , 
faisant  partie  de  ce  genre  Ptilochlaris  et  que  je  caractérise 
ainsi  :  Pieds  sjndactjles ,  bec  assez  fort ,  droit ,  large  h  sa 
hase,  courbé  brusquement  à  son  extrémité  ,  ailes  assez  longues^ 
queue  médiocre  à  rectrices  accuminées  seulement  à  la  fine 
pointe,  le  front,  les  narines  et  V  oui^erture  du  bec  garnis  de 
poils  nombreux. 

La  1"  espèce  ou  V espèce  type  est  le  Ptilochloris  arcuatus  ^ 
La  Fr.  Lanius  arcuatus ,  Geoff.  saint-Hil.  ;  Mag.  de  Zool.  , 
année  i833,  cl.  II  pi.  12  ou  Plil.  lunatus  Swains.  (  classifi. 
cf.  birds.  2;  p.  25o;.  Cette  espèce  est  verte  en  dessus  avec 
une  calotte  d'un  noir  sombre ,  de  grandes  taches  de  rouille 
sur  les  couvertures  des  ailes  ,  jaune  souffre  en  dessous  arec 
les  plumes  terminées  par  un  croissant  noir,  mandibule  supé- 
rieure noire,  blanche  au  bout  ainsi  que  toute  l'inférieure  (gros- 
seur du  Tardas  cinclus) . 

La  2*  est  le  Ptil.  rémigialis,  La  Fr.  D'un  beau  vert  sans 
taches  en  dessus^  avec  la  calotte  d'un  noir  foncé ,  le  dessous 


238  NOUVELLES, 

(l'un  beau  jaune  jonquille ,  avec  quelques  moucîietures  rares 
sur  les  côtés  du  cou  et  quelques  bandes  tout  le  lon^  des 
flancs,  de  couleur*  noire.  Les  i"  2®  et  ^^  rémiges  acuminées, 
la  4'  rétrécie  brusquement  en  filet  a  6  lignes  de  sa  pointe, 
avec  son  tuyau  recourbé  en  dehors  j^  plus  petite  d'u^n  quart 
que  1  espèce  précédente.  ,,    .      '  '  .,  ; 

La  3®  est  le  PiîL  rufo-oUi^aceus ,  La  Fr.  un  peu  plus 
forte  que  là  i"  espèce,  d'une  couleur  uniforme  olive  sombre, 
nuancée  de  brun,  particulièrement  sur  les  ailes  et  la  queue;  la 
teinte  est  plus  claire  au  dessous  sur  le  devant  du  cou  /et  sur 
rabdomen. 

La  4"  est  le  Ptil.  virescens  ,  La  Fr.  Gohe-mouche  ^ert, 
pup.  mus.  de  Paris,  et  Les  son  Traité,  Sgi.  plus  petite  que  les 
trois  précédentes  et  de  la  taille  de  notre  Âccentor  modularis , 
d'un  yiççt  olive  uniforme  ,  s'éclaircissant  sur  la  gorge  et  l'abdo- 
^neii,  avec  les  ailes  et  la  queue  d'un  olive  brunatrjB.  Il  est  le 
repr^^septant  en  petit,  pour  Ja  coloration,  de  l'espèce  précédente, 
ayant  à  peine  les  deux  tiers  àe  sa  taille.  Ces  quatre  espèces 
Brésiliennes,  ou  au  moins  de  l'Amérique  méridionale,  malgré 
leujf^beç  garni  de  poils,  ce  qui  annotice  une  nourriture  insecY 
tivore,  iu'av«;)ient  p^ru  devoir  être  placées  près  des  Çotingas , 
avec  lesquels  elles  ont  des  rapports  dans  les  pattes ,  le  bec 
élargi  à  la  base  et  dans  leur  ensemble.  M.  Swainson  qui  ne 
^^çité  que  l'espèce  type,  la  n^et  aussi  dans  ,  sa  .  iami]|e . des 
AmpelidoSy  mais  dans  une  sous-famille  qu'il  cotnposé  des  ff6;nres 
Vireo ,  PqchjrcephalaetPtilochloris,  j 

Pans  un  second  mémoire  intitulé  :  ^ssqi  d'une  division 
^e  V ordre  des  Passereaux  en  trois  groupes  principaux  ,  etc.  , 
également  publié  dans  voire  Magasin,  décembre  1 853,  je 
(lisais,  pag.  26,  que  d'après  l'analogie  que  j'apercevais  dapsla 
forme  des  pieds  de  la  Pie-griège  falconelle  de  la  Nouvelle- 
HolJande ,  et  celle  de  nos  mésanges,  je  supposais  que  cette 
espèce  avait  comme  elle  la»  faculté  de  se  cramponner  aux 
arbres ,  j'ajoutais  qu'une  autre  Pie-grièche  d'Amérique ,  la 
Pie-grièche  Sourciroux  {Tanagra  guyanensis,h.)  était  la  seule 
espèce  de  Pie-grièche  qui  j  à  ma  connaissaûce ,  réunît  les  deux 


NOUVELLES.  aSo 

formes  caractéristiques  de  pattes  et  de  bec  de  \a  falconelle  et" 
que  dès-lors  il  me  paraissait  naturel  de  les  rapproclier  dans  la  sé- 
rie des  Pie-grièches.  Depuis  cette  époques  je  les  ai  effectivement 
réunies  sous  le  nom  de  Piegricches- mésanges  y  dans  un  mé-^ï 
moire  que  vous  avez  annoncé  dans  la  Re^ue  Zoologique,  mais 
comme  types  de  deux  genres  ou  sous-genres  différents,  Fai-^ 
cunculus,  Vieill.,   et  Laniagray  La  Fr.  ,  et  M.  Swainson , 
dans  sa  classification,  fait  le  même  rapprochement  et  les  pré- 
sente comme  du  même  genre  Falcunculus,  ce  que  je  n'eusse 
ose  faire  d'après  le  grand  éloignement  de  leur  patrie  (la  Nou-^* 
velle- Hollande  et  l'Amérique  méridionale)  mais  surtout  d'u»-»^ 
près  la  différence  de  forme  de  leurs  ailes  et  de  leur  queue.  ' 'j 

■•1 
Découverte  du  genre  Claviger  en  France ,  par  M.  Crémière. 

En  ouvrant  les  ouvrages  de  Latreille  et  des  autres  entomo- 
gistes  qui  ont  traité  des  insectes  de  la  France ,  on  voit  que  le 
genre  Claçiger ,  Coléoptère  curieux  par  son  organisation  et 
ses  habitudes,  uy  avait  pas  encore  été  trouvé.  M.  Aube,  dans 
sa  belle  Monographie  des  Psélaphiens  ,  insérée  dans  notre  Ma- 
gasin de  Zoologie  ,  année  i833  ,  donne  seulemçnt  pçur  habitat' 
U,if  Clfiyigçr  foyçûlaius  ^  la  Suède,  TAllemagne  et  la  Belgique. 
M.  Crémière ,  qui  s'occupe  avec  beaucoup  de  zçle  dp  la  re- 
chercjbe  des  espèces  de  notre  pays ,  a  fini  par  trouvej?  le  Cla- 
viger dans  d,es  ni^s  de  petit,es  Fourmis  fauves ,  près  de  Lou-' 
duï^;  il  n,ous  en  a  çnvojé  un  individu,  mais  no^s  regret- 
tons qu'il  ait  omis  de  nous  adresser  la  Fourmi  avec  laquelle 
cei  insecte  vit;  si  cet  habile  entomologiste  peut  nous  procurer 
celte  Fourmi,  nous  ferons  connaître  a  qu'elle  espèce  elle  ap- 
partient ,  et  cette  connaissance  facilitera  les  recherches  des 
entomologistes  qui  voudraient  étudier  son  singulier  compagnon 
et  vérifier  les  curieuses  observations  que  Muller  a  publiées 
dans  le  Magasin  d'entomologie  de  Germar ,  écrit  en  allemand. 


2:^0  NOUVELLES. 

ÈRR/iTUM. — Dans  le  prëcéclent  numéro  ,  a  la  page  ï86, 
ligne  12,  lisez  :  côtés  inférieurs  ^  au  lieu  de  cotes  inférieures, 

A  la  page  192,  ligne  10,  lisez  :  chirurgien  h  Vhopital 
âUHaslar ,  à  Portsmoulh ,  au  lieu  de  médecin  à  Londres, 


Il  nous  a  été  impossible  de  donner  la  planche  qui  représente 
les  Insectes  fossiles  du  docteur  Maravigua,  parce  que  M.  Le- 
febvre ,  qui  possède  seul  quelques  uns  de  ces  objets ,  n'est 
pas  à  Paris.  Nous  tacherons  de  la  faire  paraître  dans  le  numéro 
prochain. 


Le'  révérend  William  Bdckland  ,  professeur  de  géologie 
à  Tuniversité  d'Oxford  ,  a  été  admis  dans  la  société  Cuvier— 
rienne ,  sur  la  présentation  de  M.  le  docteur  Roberlon  ,  vice- 
président  de  la  Société  géologique  de  France. 

Un  nom  aussi  célèbre  ,  joint  à  ceux  qui  figurent  sur  la  liste 
des  membres  fondateurs  ,  est  un  nouveau  garant  de  Tapproba- 
tion  que  les  savans  ont  donnée  au  but  et  à  l'esprit  de  la  So- 
ciété. L'appui  qui  nous  est  accordé  par  des  hommes  placés  si 
haut  dans  la  science ,  est  la  plus  grande  récompense  que  nous 
puissions  ambitionner  pour  le  zèle  que  nous  mettons  dans 
la  direction  du  journal  de  la  Société  Cuç'ierienne. 


REVUE 


OCTOBRE   1838. 


I.  SOCIÉTÉS  SAVAl^TES. 

Académie  roïalb  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  i"  octobre  i838.  —  M.  P.  G^rm* présente  une 
note  intitulée  :  Sur  un  représentant  de  Vordre  des  mammifères 
insectworcs  à  la  Noui>elle-Hollande.  Il  résulte  de  cette  noie, 
lue  par  M.  Isidore  Geoffroy  Saint-Hilaire,  que  la  distribution 
géographique  des  mammifères  coïncide  dans  plusieurs  cas  d'une 
manière  remarquable  avec  leurs  particularités  d'organisation  ; 
ainsi  les  trois  sous-classes  admises  par  de  M.  de  Blainvllle  ^ 
sont  ainsi  réparties  : 

Ornithodelphes  ou  Monolrèmes  :  en  Australie  seulement. 

Didelphes  ou  Marsupiaux  :  en  Australie  et  en  Amérique. 
Les  animaux  de  l'une  et  de  l'autre  de  ces  parties  du  globe  étant 
de  genre  bien  tranchés. 

Monodelphes  appelés  aussi  Mammalia  placentalia,  répandus 
dans  tout  l'ancien  et  le  nouveau  monde,  sauf  à  la  Nouvelle—. 
Hollande  où  ils  sont  en  très-petit  nombre.  •   >» 

Si  nous  en  exceptons ,  dit  M.  Gervais ,  le  Canis  dingo 
(Chien  australasien)  que  plusieurs  auteurs  supposent  avoir  été 
introduit  par  l'homme;  une  Roussette  {Pteropus  polycephaUisj 
Temm.)  et  deux  ou  trois  espèces  de  Chauve-souris,  on  n'a  si- 
gnalé à  la  Nouvelle-Hollande  en  fait  de  Monodelphes  que  des 
Rongeurs  ,  ce  sont  :  rjfOtrf'MN!!  \{ii  ■." 

Les  Hydromys  dont  on  indiqué  plusieurs  espèces  :  le  genre 

Hapalolis  de  Lichtenstein  ;  le  Pseudomysû^xvTAé  par  M.  Gray , 

un  Rat  indiqué   par  MM.   Eydoux  et  Gervais;  le  nouveau 

genre  Conilurus  de  M.  O'Gilby  ;  et  une  Gerboise  de  la  section 

Tom.  I.  Année  i838.  i6 


2^1  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

du  Dipus  tetradactflus  de  Nubie,  M.  O'Gilby  l'appelle  Di- 
pas  Mitchellii. 

«  Je  crois  pouvoir  annoncer  à  l'Académie,  dit  M.  Gervais, 
qi^'a  celte  liste  d'animnux,  de  l'ordre  des  Rongeurs,  de  celui  des 
Chéiroptères,  et  peut-être  même  de  celui  des  Carnivores,  il 
faut  aussi  ajouter  une  espèce  représentant  le  groupe  des  Insec- 
tivores, mammifères  que  l'on  connaissait  déjiî  sur  tous  les  au- 
tres points  du  globe.  L'animal  dont  je  veux  parler  vient  d'être 
récemment  décrit  en  Angleterre  ,  mais  comme  appartenant  à 
la  catégorie  des  Didelphes  et  il  a  reçu  le  nom  de  Myrmecobius 
fasciatuy,  Waterhouse.  » 

«  Le  Mj-rmecobius  forme  parmi  les  mammifères  insectivores 
du  genre  Glisorex,  «n  nouveau  sous-genre  et  les  caractères  de 
celui-ci  sont  surtout  fournis  parle  nombre  des  dents,  plus  grand 
que  chez  les  Glisorex  proprement  dits  et  même  que  chez  les 
autres  insectivores.  Sous  ce  point  de  vue  l'animal  dont  il  s'agit 
fournirait  un  bel  exemple  à  joindre  a  celui  que  M,  de  Blain- 
ville  signale  comme  anomalie  de  plus  dans  le  nombre  des  dents 
pour  quelques  espèces  de  mammifères,  au  lieu  d'avoir  comme 
les  Tupaia  6/6  molaires,  i/i  canine,  2/3  incisives  de  chaque 
côté  des  mâchoires,  le  Glisorex  {Myrmecobiusfasciatus)  pré- 
sente 8)9  molaires  i/i  canines  et  4/^  incisives.  » 

Séance  du  8  octobre.  -^  M.  Geoffroy  Saint- ffilaire  lit  un 
grand  Mémoire  de  littérature  scientifique ,  intitulé  :  De  la 
statue  de  Buffon ,  afin  de  lui  faire  recouvrer  ses  anciens  hon- 
neurs,  et  pour  expliquer  le  sens  poétique,  l'idée  physiologi- 
que de  ses  Parerga  ou  sculptures  emblématiques  de  la  base 
de  cette  œuvre  monumentale. 

Ce  Mémoire,  rempli  d'idées  grandes  et  profondes,  n'est 
pas  susceptible  d'analyse.  Nous  renvoyons  donc  au  n"  i5  , 
2*  semestre  de  i838,  des  comptes  rendus  des  séances  de 
rinslilut ,  dans  lequel  ce  Mémoire  est  imprimé. 

M.  Milne  Edwards  lit  un  Mémoire  ,  intitulé  :  Sur  le  méca^ 
nisme  de  la  respiration  chez  les  Crustacés. 

Dans  ce  travail ,  l'auteur  traite  du  mécanisme  de  la  res- 
piration chez  les  Crustacés  ,  sans  s'occuper  de  la  partie  phy- 
sique du  phénomène  respiratoire  ,   c'est-à-dire  qu'il  s'occupe 


SOCIETES    SAVANTES.  2^3 

seulement  des  moyens  par  lesquels  la  nature  alimente  pour  ainsi 
dire  ce  travail ,  en  renouvelant  sans  cesse  les  fluides  destinés 
à  subvenir  aux  besoins  de  la  respiration. 

On  savait  déjà  que  les  Crustacés  inférieurs  ne  paraissent  pas 
avoir  d'instrumcns  particuliers  pour  la  respiration  ,  que  c'est 
par  le  contact  de  l'eau  aérée  avec  toute  la  surface  du   corps  , 
que  cette  fonction  doit  alors  s'effectuer  ;  que  chez  les  Crabes, 
les  Ecrevisses  et  les  autres  Crustacés  supérieurs,  dont  se  com- 
pose l'ordre  des  Décapodes  ,    la  respiration  est  branchiale  ,  et 
qu'elle  s'opère  dans  des  cavités  qui  ne  communiquent  pas  dans 
l'arrière-bouche,   enfin  qui  ne  peuvent  ni  se  contracter  ,  ni  se 
dilater  tour  à  tour  comme   le  thorax  des  animaux  supérieurs. 
Connaissant  cette  particularité  de  structure  ,  le  célèbre  Cuvier 
avait  cru  pouvoir  se  rendre  compte    du  renouvellement  indis- 
pensable de  l'eau  qui  baigne  les  branchies  des  Crustacés  déca- 
podes, par  les  mouvemens  des  appendices  fliibelli formes  fixées 
aux  pattes- mâchoires  des   Crabes.   Mais   l'anatomie  comparée 
nous  fait  voir  que  ces  sortes  d'appendices   n'existent  pas   ou 
sont  rudimentaires  chez  les  Macroures  et  les  Anomoures.  Il  était 
par  conséquent  bien  probable  que  le  renouvellement  de  l'eau 
nécessaire  à  la  respiration  des  Crustacés  décapodes,  devait  être 
déterminé  pat"  quelque  autre  instrument,  et  il  existe  en  effet 
d'autres  organes  qui  semblent  réunir  toutes  les  conditions  né- 
cessaires pouf  les  rendre  propres  à  ce  rôle  important  :  ce  sont 
les  appendices  que  les  zoologistes   désignent  sous  le  nom  de 
mâchoires  de  la  seconde  paire.  Ce  fait ,  que  M.  Edwards  a 
constaté  pour  la  première  fois  avec  M.  Audouin  ,  est  le  point 
fondamental  de  son  Mémoire.  Ainsi,  d'après  l'auteur,  la  partie 
la  plus  importante  pour  l'exécution  du  phénomène  respiratoire 
chez  les  Décapodes,  consiste  en  une  grande  lame  ovalaire  qui 
est  logée  dans  le  canal  efférent  de  la  cavité  branchiale,  et  qui, 
fixée  vrrs  le  milieu  de  son  bord   interne,   bat  comme  sur  un 
pivot.  Par  suite  de  ces  mouvemens,  cette  lame  cornée  bouche, 
avec  sa  partie  antérieure,  le  canal  qui  la  renferme,  puis  re- 
levant obliquement  son  bord  postérieur,  frappe  d'arrière  en 
avant  l'eau  qui  la  baigne ,  et  la  chasse  au-delà  de  l'espèce  de 
valvule  formée  par  son  bord  antérieure  ;  celui-ci  se  relève 


2/Î4  [^SOClÉTÉs  SAVANTES. 

aussitôt,  comme  un  clapet  pour  s'opposer  à  la  rentrée  de  l'eau, 
et  tant  que  ranimai  continue  à  vivre,  cesmouvemens  se  répè- 
tent avec  une  rapidité  extrême.  II  est  donc  évident,  dit  l'au- 
teur, que  ce  sont  les  mouvemens  oscilatoires  de  cette  espèce  de 
palette  qui  déterminent  la  sorlie  de  Teau  renfermée  dans  la 
cavité  branihiale,  sortie  qui  détermine  à  son  tour  l'entrée  d'une 
quantité  correspondante  du  liquide  ambiant  par  les  autres  ori- 
fices aboutissant  au  dehors  ,  et  qui  assure  de  la  sorte  le  renou- 
vellement de  l'eau  aérée  nécessaire  pour  subvenir  aux  besoins 
de  la  respiration.  (M.  S.  A.) 

Séance  du  1 5  oclobre.  —  M»  F'alenciennes  lit  un  Mémoire 
intitulé  :  Considérations  générales  sur  V Ichlhjologie  de  CAt-- 
lantique,  et  en  particulier  sur  celle  des  îles  Canaries  —  Ce 
Mémoire  rst  renvoyé  à  l'examen  de  MM.  Duméril^  Flourens , 
et  Isid.  Geoffroj'St'Hilaire. 

M.  M andl  présente  une  note  sur  les  caractères  chimiques  des 
sécrétions.  Il  annonce  avoir  découvert  une  relation  entre  la 
nature  des  nerfs  qui  se  distribuent  aux  organes  sécréteurs  et  les 
caractères  chimiques  des  produits  sécrétés.  Suivant  lui,  les  sé- 
crétions seraient  alcalines  pour  tous  les  organes  qui  reçoivent 
leurs  nerfs  du  système  cérébro-spinal ,  et  acides  pour  ceux  qui 
les  reçoivent  du  système  ganglionnaire.  Ce  travail  est  renvoyé 
à  l'examen  de  MM.  Magendie,  Becquerel  eï  Dumas, 

M.  Marcel  de  Serres  adresse  une  note  sur  l'accouplement 
du  Moufflon  avec  le  Mouton,  et  sur  le  métis  qui  en  est  provenu. 

Cette  expérience  était  d'autant  plus  intéressante  que  plu- 
sieurs naturalistes  ont  présumé  que  le  MoujSlon  pouvait  être 
la  souche  de  laquelle  sont  provenus  nos  Moutons  domestiques. 
Le  métis  femelle  produit  par  un  mérinos  et  une  femelle  de 
Moufflon,  est  plus  semblable  au  père  qu'à  la  mère.  D'autres  ac- 
couplemens  de  ces  métis  avec  des  Béliers,  ont  produit  des  in- 
dividus de  plus  en  plus  semblables  à  leur  père,  mais  qui  con- 
servent cependant  les  habitudes  sauvages  des  Moufflons. 

Séance  du  22  octobre.  —  M.  de  Blaint^ille  lit  un  Mémoire 
intitulé  :  Noui^eaux  doutes  sur  le  prétendu  fossile  Stones- 
field.  M.  de  Blainville  répond  d'une  manière  détaillée  aux 
argumens  et  réclamations  de  MM.  ^Agassis ,  Valenciennes  , 


OCIÉTÉS  SAVANTES.  a45 

E.  Geoffroy  Sainl-Hilaire  et  Duméril ,  relatifs  à  son  premier 
travail  sur  le  même  sujet.  Voici  comment  se  termine  l'extrait 
qu'il  a  donné  de  de  son  mémoire  dans  les  comptes  rendus. 

«  M.  de  Blainville  se  voit  donc  encore  forcé  de  rester,  jusqu'à 
nouvel  ordre  du  moins  ,  dans  la  conviction  que  les  portions  de 
mâchoires  inférieures  fossiles  à  Stoncsfield,  ne  proviennent  cer- 
tainement pas  d'un  mnmmifere  Didelphe  ,  probablement  pas 
d'avantage  d'un  mammifère  monodelphe  insectivore  ou  amphi- 
bie ,  et  que  par  conséquent  il  est  plus  probable  que  c'est  uii 
animal  ovipare;  dès-lors,  on  voit,  ajoute  M,  de  Blainville, 
comment  je  dois  persister  à  conserver  le  nom  d'amphilherium, 
que  j'ai  proposé,  si  toutefois  il  a  la  priorité  sur  celui  à^amphi» 
gonus{\)  ,  donné  par  M.  Agassis;  et  cela  d'autant  plus  que 
lorsque  même  il  serait  hors  de  doute  que  les  mâchoires  provien- 
nent d'un  mammifère ,  je  ne  verrais  rien  en  elles  mêmes,  pas 
plus  que  dans  leur  système  dentaire,  qui  dût  porter  à  en  faire 
nécessairement  un  Didelphe;  car  du  système  dentaire,  et  sur- 
tout de  la  partie  mollaire ,  conclure  au  reste  de  l'organisation, 
et  surtout  à  la  Didelphie,  c'est,  comme  je  me  propose  de  le  dé- 
montrer dans  un  rapport  que  je  dois  faire  incessamment  à  l'a- 
cadémie, aller  au-delà  de  ce  que  permet  la  méthode  d'analogie. 

M.  Geoffroj-'St'Hilaire  lit  un  mémoire  sur  le  monstre  dou- 
ble, né  dans  les  premiers  jours  d'octobre,  à  Prunay-sousAblis, 
près  de  Rambouillet.  Ce  monstre  se  compose  de  deux  filles  unies 
bout-à-bout  parles  bassins,  et  n'ayant  qu'un  ombilic  commun: 
il  appartient  par  conséquent  au  genre  que  M.  Isidore  Geoffroy 
a  nommé  Ischiopage.  Ce  qui  rend  surtout  intéressant  l'ïs- 
chiopage  de  Prunay  ,  c'est  la  durée  de  sa  vie,  plus  prolongée 
déjà  que  celle  de  tous  les  autres  Ischiopages  connus. 

MM.  Serres  et  Breschet,  commissaires  nommés  par  l'Aca- 
démie avec  M.  Geoffroy  pour  l'examen]  de  cet  Ischiopage ,  en 
donneront  par  la  suite  la  description  complète.  En  attendant , 
M.  Geoffroy  insiste  sur  deux  circonstances ,  savoir ,  la  répéli- 

(d)  M.  de  Blainville  fait  remarquer  précédemment  qu'il  ne  trouve 
d'indication  de  ce  nom ,  dans  les  notes  de  M.  Agassis  sur  les  Didelphe» 
de  Stoncsfield,  qu'en  1838  et  non  en  1836. 


246  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

tion  fréquente  des  mêmes  types  génériques  parmi  les  êtres  ano- 
maux ,  et  l'accord  de  toutes  les  conditions  organiques  des  Is- 
chiopages  avec  le  principe  que  M.Geoffroy  a  nommé  attraction 
de  soi  pour  soi. 

Nous  pouvons  ajouter  à  cet  extrait  que  ,  d'après  des  rensei- 
gnemcns  authentiques  ,  les  deux  filles  réunies  de  Prunay  pré- 
sentent une  indépendance  très-marquée  de  vie  et  de  sensations. 
L'une  crie  ,  s'agite  ,  tette,  sans  que  le  sommeil  de  l'autre  soit 
troublé.  C'est  au  reste  ce  qu'on  a  généralement  observé  sur 
tous  les  monstres  doubles  ,  qui  ont  été  jusqu'à  présent  le  sujet 
d'observations  ou  d'expériences  exactes  (  i  ). 

M.  Geoffroy  S  t-Hilaire  ,  au  nom  de  la  section  d'Anatomie 
et  de  Zoologie,  propose  de  déclarer  qu'il  y  a  lieu  à  nommer 
à  la  place  devenue  vacante  par  la  mort  de  M.  Frédéric  Cuvier. 
L'Académie  se  prononce  pour  l'affirmative  a  une  majorité  de 
89  voix  contre  3. 

A  la  veille  de  cette  élection,  il  esta  propos  de  répéter  quel- 
ques uns  des  bruits  répandus  sur  ce  sujet. 

L'Académie  des  Sciences ,  placée  à  la  tète  des  institutions 
en  voie  de  progrès ,  doit ,  dit-on  ,  montrer  qu'elle  ne  veut 
pas  rester  en  arrière  du  mouvement  rapide  qui  fait  actuelle- 
ment en  si  peu  de  temps  des  illustrations  littéraires  et  scien- 
tifiques; nous  l'en  applaudirons  car  nous  avons  le  bonheur 
d'être  convaincu  de  l'infallibité  des  majorités,  qui  ne  doivent 
être  influencées  ni  par  des  intérêts  de  coteries  ni  par  des  rai- 
sons de  familles ,  et  dès-lors  nous  devons  nous  ranger  du  côté 
de  ceux  qui  ne  croient  pas ,  comme  on  le  pensait  autrefois  ; 
que  des  hommes  mûris  dans  la  science,  ayant  acquis  une  belle 
réputation  par  de  nombreux  et  excellens  travaux,  aient  be- 
soin ,  en  outre  ,  d'obtenir  le  fauteuil  académique  ;  nous 
croyons  aussi  que  l'Académie  doit  être  ouverte  à  ces  jeunes 
intelligences  débutant  dans  la  science,  qui  ont  fait  déjà  quel- 
ques bons  travaux  et  promettent  d'en  faire  une  foule  d'autres 

(j)  Voyez  dans  V Histoire  générale  des  anomalies,  etc. ^^ar  M..  Isidore 
Geoffroy,  tome  III  ,  p.  367,  le  chapitre  dans  lequel  il  traite  de 
circonstances  de  la  vie  chez  les  êtres^'anomaux. 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  247 

infiniment  meilleurs,  si  on  les  encourage  et  si  Ton  comprend 
tonte  la  portée  de  leurs  capacités  scientifiques.  De  cette  ma- 
nière ,  qui  n*est  peut  être  pas  ,  suivant  nous ,  très-couforme  à 
la  justice,  on  prétend  que  la  science  doit  g:agner  beaucoup;  car 
si  l'on  fait  quelque  tort  à  ces  hommes  si  haut  placés  depuis 
long-temps  dans  l'opinion  du  monde  savant,  on  ne  fera  pas 
perdre  à  la  science  les  bons  travaux  avec  lesquels  ils  l'ont  il- 
lustrée, l'on  se  réservera  cependant  le  moyen  de  donner  les 
places  à  ces  jeunes  adeptes  impatiens,  qui  promettent  tant  et 
que  l'on  doit  craindre  de  rebuter  ,  et  l'Académie  des  sciences 
peut  alors  devenir  une  pépinière  de  grands  hommes.  Quant 
à  ces  vrais  savans  à  cheveux  blancs,  qui  ont  déjà  fait  leurs 
preuves  et  continuent  d'illustrer  la  science,  il  faut  qu'ils  se 
contentent  de  mériter  ces  places,  car  il  ne  peut  y  en  avoir  pour 
tout  le  monde  :  la  réputation  qu'ils  ont  acquise  à  juste  titre,  leur 
assure  dans  l'opinion  publique  une  position  au  moins  aussi 
belle  que  celle  dont  C intérêt  bien  entendu  de  la  science  les  pri- 
vera ,  comme  cela  est  prouvé  par  l'existence  scientifique  de 
Desmaret ,  récemment  enlevé  aux  sciences ,  et  de  trois  ou  qua- 
tre anatomistes,  géologues  et  zoologistes  trop  connus  pour  qu'il 
soit  nécessaire  de  les  nommer. 

Séance  du  2g  octobre.  —  M.  Duvernoy  présente  un  grand 
nombre  de  dessins  d'anatomie  comparée  ,  relatifs  aux  travaux 
qu'il  a  exécutés  pour  la  nouvelle  édition  de  l'Anatomie  com- 
parée de  Cuvier.  On  sait  que  M.  Duvernoy  a  toujours  travaillé 
de  concert  avec  ce  grand  homme  pour  les  deux  éditions  de 
cet  ouvrage  monumental ,  et  celte  seule  collaboration  suffirait 
pour  assurer  à  M  Duvernoy  une  haute  répution,  »'il  n'était  pas 
en  outre  l'auteur  d'un  grand  nombre  de  travaux  non  moins 
împortans. 

M.  Guyon  adresse  un  mémoire  sur  un  ver  qu'il  a  trouvé 
dans  l'œil  d'une  négresse.  Ce  travail  est  renvoyé  à  une  com- 
mission. Noos  le  ferons  connaître  quand  le  rapport  aura  été 
fait% 


248  TRAVAUX    IPÎÉDITS. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Nouvelles  espèces  de  mammifères  du  genre  campagnol,  par 

M.  deSELYS-LoNGCHAMPS. 

M.  de  Selys-Longchamps,  quia  parcouru  celle  année  le 
midi  de  la  France,  l'Italie,  la  Suisse  et  l'Allemagne  Rhénane, 
s'est  occupé  particulièrement,  dans  ce  voyage,  de  l'étude  des  pe- 
tits mammifères  d'Europe  qui  existent  dans  les  musées  qu'il  a 
visités.  Un  travail  qui,  nous  l'espérons,  pourra  lever  beau- 
coup de  doutes  sur  la  synonymie  et  la  distribution  de  ces  pe- 
tites espèces,  sera  publié  l'hiver  prochain  sur  cet  objet  par  M.  de 
Selys,  aujourd'hui  il  nous  adresse  la  description  sonimaire  d'une 
espèce  nouvelle  de  campagnol  qu'il  a  rencontrée  en  Italie. 

Campagnol  de  Savi,  Ân^icola  Sai^ii  (de  Selys).  —  Ce  cam- 
pagnol a  presque  toutes  les  formes  extérieures  de  VArvicola 
fulvus  (Desm.),  c'est-à-dire  que  ses  oreilles  externes  sontpr^j- 
que  nulles^  et  sa  queue  de  la  longueur  du  quart  du  corps  :  sa 
taille  est  la  même  que  celle  de  Varvalis  et  du  fulvus  ;  ce  qui 
le  distingue]  au  premier  coup^d'œil  de  ce  dernier,  c'est  qu'au 
lieu  d'être  coloré  en  dessus  de  jaune  fau(^e ,  il  est  entièrement 
d'un  gris-hrun  terreux  )  le  dessous  est  cendré. 

Il  se  distingue  du  Schermaus  {Arvic.  terrestris) ,  parce  que 
celui-ci  est  de  taille  beaucoup  plus  forte^  de  couleur  brun  rous' 
sdtre  avec  les  pieds  proportionnellement  plus  épais  :  la  tête  du 
Schermaus  est  aussi  beaucoup  plus  large. 

\7A,  Savii  est  plus  voisin  extérieurement  de  VA.  œcono- 
mus^  mais  celui-ci  est  plus  fort  de  taille  et  d'un  gris  moins 
jaunâtre.  D'ailleurs  Vœconomus  n'habite  que  la  Sibérie  et  a 
1 4  paires  de  côtes,  tandis  que  leJ-S'a w  se  trouve  en  Italie  et  n'est 
pourvu  à  ce  que  je  crois  que  de  I2  paires  de  côtes,  ce  que  j'é- 
claircirai  en  disséquant  les  trois  individus  que  j'ai  rapportés 
dans  l'alcool.  Cette  nouvelle  et  intéressante  espèce  habile  la 
Toscane,  la  Lombardie  et  les  environs  de  Genève.  Les  premiers 
individus  que  j'ai  vus  avaient  été  recueillis  par  M.  Paolo  Savi 
et  déposés  par  lui  au  musée  de  l'université  de  Pise.  Je  me  fais 
un  devoir  de  lui  dédier  ce  Campagnol  comme  un  faible  hom- 


TRAVAUX    INÉDITS.  2^9 

mage  rendu  aux  savantes  recherches  que  ce  naturaliste  a  pu- 
bliées sur  la  Faune|.Italienne. 

Campagnol  montagnard  ,  ^rt^icola  monticola  (de  Selys). — 
Voisin  du  Scherraaus ,  mais  de  taille  beaucoup  plus  forte ,  queue 
proportionnellement  plus  longue/plus  velue,  poils  plus  clairs, 
moins  roussâtres,  beaucoup  plus  touffus ,  un  peu  laineux. 

Habite  les  rochers  des  Pyrénées.  —  Je  dois  la  connaissance 
de  cette  espèce  à  M.  Nerée-Boubée,  fondateur  du  musée  Py- 
rénéen, et  qui  Ta  reçue  de  cet  établissement. 

{ 

Description  d'une  espèce  nouvelle  du  genre  Testacelle  et  sy- 
nopsis d'une  monographie  de  ce  genre  de  Mollusques ,  par 
M.  Lesson. 

Dans  Tavant-propos  de  la  partie  entomologique  du  voyage 
autour  du  monde  ,  de  la  corvelle  la  Coquille ,  nous  avons  cité 
un  passage  de  M.  Burmeister,  dans  lequel  cet  entomologiste 
dit  que  pour  établir  une  espèce  nouç^elle  il  faut  ,  aidant  tout  ^ 
la  distinguer  de  toutes  les  espèces  décrites^  etc.  :  ayant 
suivi  cette  règle,  bien  avant  que  M.  Burmeister  ne  Tait  for- 
mulée, nous  sommes  charmés  de  voir  que  d'autres  naturalistes 
la  suivent  aussi ,  car  c'est  la  seule  manière  de  faire  des  tra- 
vaux utiles  et  durables  ;  nous  accueillons  donc  avec  plaisir 
l'article  de  notre  confrère  M.  Lesson ,  article  que  ce  savant 
laborieux  et  fécond  a  rédigé  dans  ce  bon  esprit. 
;,,  Genre  :  Testacelle,  jT^j/ûtccZ/wj  ,  G.  Cuvier,  Ann.  mus. 
J.  V.  et  Mém.  ,  page  6.  —  Testacella ,  Lamarck ,  t.  VII , 
p.  724* — Les  Testacelles  et  les  Cochlohydres  par. ,  Férussac  , 
Prodome ,  626.  —  Animal  limaciforme,  allongé ,  cylindroïde 
ou  déprimé  ,  à  manteau,  simple  ,  gélatineux,  recouvert  d'un 
test ,  sans  cuirasse ,  à  pied  large ,  terminé  en  pointe.  Quatre 
tentacules  courts  ,  cylindracés  ,  dont  deux  plus  grands  , 
oculés  au  sommet.  Tête  petite,  à  deux  petits  tentacules  buc- 
caux. Orifice  placé  sur  le  bord  droit  du  manteau,  à  son  rebord 
et  à  côté  de  l'ouverture  du  rectum.  —  Test  externe,  univalve 
onguiforme,  à  fpire  très  courte  ,  munie  d'une  lamelle  en  de- 
dans subcolumnellaire.  Bords  de  la  bouche  lisses  le  gauche 


256  TRAVAUX    INÉDITS. 

couvert,  le  droit  échancré  ,  formant  une  ouverture  du  diamètre 
du  test. 

1.  T.  haliotideus ,  Faure  Bigiuet  ,  Férussac  ,  tabl. ,  p.  26  ; 
pi.  8  ,  fig.  5-9. — Testacella  Europœa  ^  Roissy  ,  T.  halioii 
dea  ,  Draparn.  T.  Galliœ;  Oken.;  Sowerby,  fig.  i  et  3.  Lam. 
t.  VII,  p.  726.  —  Animal  flavidus,  rufus  vel  griseus,  macula- 
tus  aut  immaculaUis  ;  teutaculis  cylindricis.  —  Testa  ovata , 
postice  acuminata  cornea  ,  crassa,  exlus  rugosa  ,  intus  nitida; 
clavicula  alba  lata  et  plana.  —  Hab.  T Espagne  ,  le  midi  de  la 
France  et  l'ouest ,  depuis  la  Bretagne. 

2.  T.  Maugei  ,  Feruss. ,  tabl.  ,  p.  26  ,  pi.  8 ,  fig.  10  ,  11 
et  12,  Sowerby,  fig.  7,  8,  9  et  10.  —Animal  rufescens  ma- 
culis  brunneis  spartis  ornatus  ;  tentaculis  filiformibus ,  oru 
corporis  aurentîa.  — Testa  ovata  elongata,  fulva  ,  exilis,  stria- 
tula  ;  spira  elevata  ;  clavicula  angusta.  —  Hab.  l'île  de  Téné- 
rifFe  ;  acclimatée  dans  le  jardin  botanique  de  Bristol.  Dugué 
l'a  trouvé  dans  un  jardm  de  Dieppe  ,  en  1740» 

3.  T.  ambiguus  ,  Féruss.  ,  tabl.  pi.  27,  p.  8 ,  fig.  4*  — 
Animal  inconnu.  —  Testa  depressiuscula  ,  fragilis,  subtiliter 
sfriata;  pallide  viridis,  spira  indislincta.  Apice  oculata;  aper- 
tura  amplissima  simplici.  —  Hab.  du  cab'net  de  M.  de  La- 
marck.  M.  Sowerby  la  suppose  une  coquille  interne. 

4.  T.  scutatum ,  Sowerby,  fig.  3,4,5  et  6.  —  Animal 
voisin  de  celui  de  l'Haliotideus  ;  sans  la  double  rangée  de  tu- 
bercules sur  le  corps. —  Testa  ovata,  antice  paulum  acuminata, 
extus  plana  ;  clavicula  arcuata  elevata.  - —  Hab.  Trouvé  dans 
un  jardin  à  Lambeth ,  en  Angleterre  _,  supposé  être  de  Téné- 
riffe. 

5.  T.  Guadeloupensis  ^  Lesson.—  Animal  poslicë  acuminata, 
totaliter  flavidus ,  unicolor  ,  leviter  rugosus  ;  pede  lataj,  mar- 
ginibiis  sinuatis.  — Testa  albida  ,  oblonga  ,  pellucida;  longitu- 
dine  17  lineis^  latitudine  quinque.  —  Hab.  l'île  de  la  Guade- 
loupe. "3^  «^^f 

6.  T.  unguîs ,  Less.  —  Testacellus  hélix  unguis ,  Férus- 
sac  ,  B'Orbigny  ,  Ann.  moll.  pi.  22,  fig.  1  à  7,  Mag.  de  200I., 
i835,  cl.  V,  n»  61  ,  prod.  p.  2.  —  Animal  depressuiïi ,  com- 
plajiatum  ,  posticè   acummatum,  virescens  cum  Hneis  nigri* 


TRAVAUX    INÉDITS.  25t 

iiumerosissimis  strialum.  Tenlnculis  brevibus  ;  pcde  incano, 
lîcvi.  —  Testa  ,  cornea  ,  depressa  ,  striata  ,  pellucida  ,  ungui- 
formis,  rufa  curn  slriis  airis  radiantibiis.  — Hab.  republica 
Boliviana,  Paraguay. 

7.  T.  Gayanus ^  Ltsi.^^Tastaccllus  hélix  Gayana^  D*Or- 
bigny  ,  Ann.  mollusq.  ,  pi.  22  ,  fig.  8  et  1 1 .  Mag.  de  zool. 
i835,  cl.  V  ,  n»  61  ,  prod.  p.  2.  Animal?  —  Testa  ovali  , 
depressa  ,  unguifornii  radiato  ,  fusca  ;  spira  nulla  ,  apertura 
magna.  Alt.  10  mill.  lat.  7  niill. — Hab.  Juan-Fernandez  insula. 

Note  sur  les  organes  respiratoires  des  Scorpions^  par  M.  le  doc- 
teur Martin  Saint- Ange. 

Cet  anatomisle  ,  l'un  des  collaborateurs  du  magnifique  ou- 
vrage sur  l'île  de  Cuba  que  publie  en  ce  moment  M.  Ramon 
de  la  Sagra,  nous  communique  la  note  suivante  sur  quelques 
faits  intéressa ns  qu'il  a  observés  en  préparant  son  travail  anato- 
mique  sur  les  Arachnides ,  travail  qui  lui  a  été  confié  par 
M.  de  la  Sagra. 

«  Il  existe  chez  les  Scorpions  des  organes  particuliers  pour 
la  respiration  :  ces  organes  sont  placés  sous  les  muscles  qui  font 
mouvoir  les  écailles  abdominales ,  et  se  trouvent  logés  dans 
des  sacs  membraneux  à  parois  excessivement  minces,  qui  com- 
muniquent au  dehors  au  moyen  des  stygmates.  Treviranus, 
qui  a  fait  les  plus  belles  recherches  sur  l'anatomie  des  arach- 
nides en  général,  dit  que  ces  stygmates,  chez  les  Scorpions, 
aboutissent  à  de  véritables  branchies  analogues  à  celles  des 
poissons;  que  chaque  branchie  est  composée  d'un  nombre  con- 
sidérable de  feuillets,  etc.,  que  ces  feuillets  fortement  grossis, 
paraissent  transparents  et  sans  aucune  nervure.  Sur  ce  dernier 
point,  les  recherches  du  célèbre  anatomiste  allemand  ne  nous 
paraissent  pas  exactes,  en  efiet  nous  nous  sommes  assurés  que 
non  seulement  toutes  les  lamelles  de  Tappareil  respiratoire 
sont  vasculaires,  mais  qu'il  en  existe  dont  les  vaisseaux  sont 
disposés  d'une  manière  bien  différente  les  uns  que  les  autres. 
C'est  ainsi  par  exemple,  qu'une  lamelle  prise  de  tel  sac  respi- 
ratoire, offre  un  réseau  magnifique  dont  les  larges  mailles  ont 
pour  la  plupart  la  figure  pentagone;  tandis  que  telle  autre  la- 
melle provenant  d'une  autre  cavité  respiratoire  présente  des 


a5a  TRÀ.VAUX  inédits, 

tuyaux  qui,  dirigés  dans  un  même  sens,  s'anastomosent  fré- 
quemment entre  eux.  A  pari  la  diversité  qui  existe  sous  le  rap- 
port de  la  distribution  des  vaisseaux  de  chaque  lamelle,  toules 
les  ramifications  vasculaires  en  générai,  semblent  contenir  de 
Tair.  Or  s*il  en  est  ainsi,  l'analogie  que  Treviranus  signale 
exister  entre  les  organes  respiratoires  des  Scorpions  et  ceux  des 
poissons,  cesse  d'être  exacte  et  ne  doit  plus  surprendre.  D'ail- 
leurs pour  admettre  que  les  lamelles  respiratoires  des  Scorpions 
fussent  de  véritables  branchies  analogues  à  celles  des  poissons, 
il  eût  fallu  que  chaque  lame  eût  un  réseau  vasculairc  qui 
communiquât  à  une  artère  et  à  une  veine  principale  de  l'appa- 
reil circulatoire,  que  toutes  les  lamelles  pussent  se  trouver  en 
contact  avec  l'eau  et  que  l'eau  put  se  renouveler  dans  les  ca- 
vités ou  sacs  qui  contiennent  les  organes  respiratoires,  toutes 
conditions  qui  n'existent  pas. 

«Nous  pensons  donc  que  les  organes  respiratoires  des  scorpions 
ont  plutôt  de  l'analogie  avec  ceux  des  arachnides  qu'avec  les 
branchies  des  poissons.  Il  nous  reste  maintenante  établir  com- 
ment l'air  qui  pénùtre  par  les  stigmates,  arrive  dans  le  réseau 
capillaire  des  lames  respiratoire,  et  de  quelle  manière  les  flui- 
des circulatoires  viennent  se  mettre  en  contact  avec  l'air  des 
lamelles;  c'est  ce  que  nous  chercherons  à  bien  établir  dans 
l'ouvrage  de  M,  de  la  Sagra.  (M.  S.  A.) 

Rectification  de  la  nomenclature  des  Cicindeîa  Latreillii  et 
Audouiniiy  par  M.  H.  Gory. 

M.  le  comte  Dejean,  dans  son  Species  général  des  Coléoptères 
t.  V,  p.  261,  n»  189,  a  décrit  sous  le  nom  de  C.  Latreillii  une 
Cicindele  des  côtes  de  Barbarie  qui  lui  a  été  communiquée  par 
M.  Barthélémy  ;  mais  M.  Silberraann  ,  dans  le  2"*  vol.  de  la 
Revue  entomolog.  ,  page  69 ,  fait  remarquer,  dans  une  note 
intitulée  Observations  sur  la  synonymie,  etc.,  que  cette  es- 
pèce, décrite  par  M.  le  comte  Dejean,  est  la  Cicindeîa  Lyonii 
Vigors.  zool.  journ.,  t.  I,  p.  4'4>  ^^  *î"^5  ce  dernier  nom  étant 
antérieur  doit  être  adopté,  ce  qui  permettra  de  conserver  le 
nom  de  Latreillei  à  la  Cicindele  de  la  Nouvelle-Guinée  que 


TRAVAUX    INÉDITS.  253 

M.  Guérîn-Méneville  a  décrite  dans  le  voyage  de  Duperrey 
{Zoologie,  t.  II,  part.  II,  p.  67,  atlas,  ins.  pi.  1,  fig.  5.)  Je 
suis  de  l'avis  de  M.  Silbermann  qui  est  d'adopter  toujours  les 
noms  des  auteurs  antérieurs,  mais  dans  cette  circonstance,  il  a 
commis  une  erreur  en  disant  que  la  Cicindela  Lalreillii  de 
Déjean  était  la  même  que  la  Lyonii  de  Vigors,  car  dans  un 
voyage  que  je  fis  en  1^29  en  Angleterre,  M.  Yigors,  en  me 
montrant  sa  riche  collection,  me  donna  sa  véritable  Cicindela 
Lyonii,  qui  se  trouve  être  celle  décrite  et  figurée  dans  le  4*  vol, 
p.  597  des  annales  de  la  Société  entomologique,  sous  le  nom 
de  Cicindela  Audouinii,  Barthélémy  :  je  pense  donc  que  la  Ci» 
cindela  Latreillii  de  M.  Guérin,  doit  conserver  son  nom,  que 
celle  de  M.  Déjean  étant  nouvelle  peut  être  nommée  C  Bar^ 
thelemii  et  que  la  Cicindela  ^udouinii  de  M.  Barthélémy  doii 
reprendre  le  nom  de  C.  Lyonii,  Vigors. 

Notice  sur  un  nouveau  genre  de  Longicornes  de  la  tribu  des 
Cérambycins  ,  par  M.  Lucien  Bdquet. 

En  m*occupant,  il  y  a  quelques  mois,  du  classement  dos 
Longicornes  de  ma  collection ,  mon  attention  s'est  portée  sur 
un  insecte, qui  d'abord  m'avait  semblé  devoir  appartenir  au  genre 
Desmoderus  de  M.  le  comte  Déjean  ;  mais  en  l'examinant  de  nou- 
veau ,  j'ai  reconnu  qu'il  s'en  éloignait  par  des  caractèr  esessen- 
liels,  notamment  par  le  défaut  de  rétrécissement  du  dernier  arti- 
cle des  antennes ,  et  parce  que  les  autres  articles  ne  sont  nul- 
lement épineux  à  rextrcmité,  comme  dans  le  genre  Desmode- 
rus. Il  m'a  donc  paru  convenable  de  l'en  distraire  et  de  le  con- 
sidérer comme  type  d'un  genre  nouveau  qui  me  semble  devoir 
prendre  place  dans  la  méthode  avant  le  genre  Dorcacerus, 

Genre  ^goidus,  Buquet.  —  Corselet  globuleux,  dilaté 
latéralement ,  bituberculc  de  chaque  côté ,  son  disque  of- 
frant cinq  tubercules  assez  saillans  et  placés  transversalement; 
écusson  étroit ,  en  triangle,  deux  fois  plus  long  que  large, 
creusé  vers  l'extrémité;  antennes  de  onze  articles  ,  glabres ,  de 
la  longueur  du  corps  dans  les  femelles,  plus  longues  que  lui 
chez  les  mâles,  le  premier  article  renflé,  en  forme  de  poire 
renversée  avec  une  impression  longitudinale  à  la  base;  les  quatre 


254  TRAVAUX    INÉDITS. 

suivaiis  cylindriques,  les  autres  légèrement  comprimés,  un 
peu  renflés  au  bout  et  sans  épine;  présiernum  faiblement 
échancré  transversalement,  portant  une  pointe  assez  saillante, 
entre  l'insertion  des  deux  premières  cuisses  ;  mésosternum  éloi- 
gne du  présternum ,  muni  d'une  pointe  un  peu  plus  petite  ; 
palpes  courts  ,  dernier  article  en  cône  renversé  et  comprimé}i 
mandibules  arquées  ,  légèrement  plissées,  peu  saillantes  au  re- 
pos ;  tête  moyenne,  oblongue ,  pointillée  ,  ayant  de  chaque 
côté,  près  de  l'insertion  des  antennes  ,  une  petite  corne  arron- 
die au  bout  et  entre  elles  une  côte  peu  élevée  ,  creusée  longitu- 
dinalement  ;  élytres  aussi  larges  que  le  corselet  à  la  baise  ,  lon- 
gues,  se  rétrécissant  vers  l'extrémité,  qui  est  un  peu  tronquée 
obliquement  et  sans  épine;  angles  huméraux  rendus  plussail- 
lans  par  une  petite  cavité  qui  se  trouve  près  de  chacun  d'eux  ; 
pattes  moyennes,  comprimées  ,  les  postérieures  un  peu  plus 
longues  que  les  autres  ,  cuisses  ponctuées  et  bien  légèrement 
en  massue  ;  corps  glabre  ,  luisant. 

JE.  Perui^ianusy  Buquet.  Capite  thoracequerufo-ferrugineis, 
punctalissimis  ;  ély tris  testaceis  ,  rolundatis ,  apice  iruncalis  ; 
pedibusantennisque  ferrugineis.  —  Long.  :  12  lignes.  Larg.  :  3 
lignes  3/4.  —  A  peu  près  de  la  taille  du  Dorcacerus  barbatus-, 
cet  insecte  est  d'un  rouge  ferrugineux  ,  moins  foncé  sur  les 
élytres  que  sur  la  tête  et  le  corselet.  Celui-ci  est  plus  large 
que  la  tête,  rétréci  postérieurement,  très-fortement  ponctué 
en  dessus  et  en  dessous,  les  tubercules  sont  lisses  et  bien  mar- 
quées. L'écusson  est  très-allongé  avec  la  pointe  aiguë  et  noire. 
Les  élytres  sont  rebordées  et  à  peine  poinlillécs.  Les  pattes  et  les 
antennes  sont  de  la  couleur  du  corselet  ;  tous  les  segmens  abilo- 
roinaux  ,  à  l'exception  du  dernier,  sont  terminés  par  une  ligne 
noire.  Ce  bel  insecte  ,  qui  a  été  trouvé  au  Pérou  par  M.  Hanet 
Cléry,  m'a  été  donné  par  M,  Petit  de  La  Saussaye. 

Notice  sur  deux  Coléoptères  longicornes  de  la  tribu  des  La- 
miaires  et  appartenant  au  genre  Phacellus  de  M.  Dejcan , 
par  M.  Lucien  Buquet. 

Nou*  ne  donnerons  qu'un  très-court  extrait  de  cette  Notice, 
qui  est  destinée  à  éire  publiée  dans  le  Magasin  de  zoologie. 


ANALYSE    D  OUVIUGES    NOUVEAUX,  255 

M.  Duquel  rappelle  que  M.  H.  Goiy  a  publié,  dans  le  IVlag. 
de  zool.,  année  ib32,  IX,  pi.  45,  une  espèce  de  Longicorne 
qui  forme  le  type  de  ce  nouveau  genre  et  qu'il  nomma  Acan," 
tliocinus  Boryl.  M.  Buquel  a  reçu  deux  espèces  nouvelles,  voi- 
sines de  celle-ci  et  appparlenant  au  même  genre  ;  il  donne  les 
caractères  de  ce  genre  Phacellus ,  et  décrit  ces  deux  espèces. 
Voici  ses  diagnoses. 

Phacellus  Lalreillii,  Buquet.  —  P.  rufo-ferrugineus,  punc- 
lalus  ;  ihorace  elj'ti  isque  maculis  tribus  viridi-argenteis,  apice 
sublruncalis  ;  antennis  pedibusque  ferrugineis.  — Long.  :  il 
m.  Larg.  :  6  millim.  —  Hab.  le  Brésil  intérieur. 

Phacellus  Dejeanii,  Buquet.  —  P.,  suprà  rufo-nîtidus  ; 
elytris  basi  profunde  punctatis  ^  maculis  du^ibus  thoracisque 
margine  flavisi  antennis  pedibusque  ferrugineis. —  Long.  :  lo 
m.  Larg.  :  5  millim.  —  Hab.  le  Brésil  intérieur. 

III.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Traité  élémentaire  d'histoire  naturelle,  comprenant  Tor- 
gantsalion,  les  caractères  et  la  classification  des  végétaux  et 
des  animaux,  les  mœurs  de  ces  derniers  et  les  élémens  de 
la  Minéralogie  et  de  la  Géologie  ;  par  MM.  Martin  Saint- 
Ange  et  F.  E.  Guérin-Méneville.  —  Paris^  Veave  Legras, 
Imbert,  et  comp.,  libr.,  rue  de  l'Université,  n"  4'?  et  à 
Amsterdam,  même  maison. 

Cet  ouvrage  ntile  se  poursuit  avec  la  perfection  et  la  cons- 
cience qui  distinguent  les  travaux  de  ses  auteurs  ;  les  livrai- 
sons 35  et  36  viennent  de  paraître  et  sont  en  tous  points  di- 
gnes de  celles  qui  leur  ont  mérité  les  éloges  de  TAcadéraie 
rojale  des  sciences  et  du  public  éclairé.  (G.) 

Histoire  physique,  politique  et  naturelle  de  Tîle  de  Cuba  ; 
par  MM.  Ramon  de  la  Sagra,  A.  d'Orbigny,  Cocteau,  A. 
Lefebvre,Guérin-Méneville,  Martin  Saint-Ange,  Mon- 
tagne et  Sabin  Berthelot,  in-folio,  fig.  Paris,  Arthur-Ber- 
trand, libr. 

Les  troisième  et  quairième  livraisons  de  ce  grand  et  bel  ou- 
vrage ont  paru  ;  elles  continuent  de  mériter  If  s  éloges  que  noui 


256  ANALYSES    D*OUVRAGES    NOUVEAUX 

avons  déjà  donnés  aux  précédentes,  tant  par  l'intérêt  des  malé- 
riaux  qu'elles  conliennent  que  par  la  manière  dont  elles  sont 
exécutées  sous  le  point  de  vue  typographique  et  des  planches. 

(G.-M.) 

Magasin  de  zoologie,  d'anatomie  comparée  et  de  paléontolo- 
gie, journal  destiné  à  faciliter  aux  zoologistes  de  tous  les 
pays  les  moyens  de  publier  leurs  travaux,  les  espèces  nou- 
velles qu'ils  possèdent  et  à  les  tenir  au  courant  des  découver- 
tes nouvelles  et  des  progrès  de  la  science.  Publié  par  M. 
Guérin-Menevillf.  Paris ,  au  bureau  de  la  Revue  Zoolo- 
gique et  chez  Arthus-Bertrand. 

Le  volume  qui  compose  la  'j^  année  de  ce  recueil  vient  d'être 
terminé  et  les  deux  dernières  livraisons  de  1837  sont  en  venle. 
Ces  livraisons  contiennent  la  suite  d'un  beau  travail  analomi- 
que  et  zoologique  de  M.  Laurent  sur  les  Mammifères  marsu- 
piaux; la  suite  du  Synopsis  des  oiseaux  de  l'Amérique  méri- 
dionale, par  MM.  d'Orbigny  et  de  La  Fresnaye,  1  fi  n  du  grand 
mémoire  de  M.  Rang  sur  les  Céphalopodes,  un  mémoire  de 
M.  dOrbigny  sur  des  Mollusques  nudibranches  nouveaux  ob- 
servés sur  les  côtes  de  France,  etc.  Cet  ouvrage  continue  d'ê- 
tre traité  avec  le  soin  qui  lui  a  mérité  une  réputation  univer- 
selle, c'est  le  recueil  périodique  à  figures  le  plus  considérable 
qui  existe  actuellement  dans  la  science  et  il  est  indispensable  à 
toutes  les  personnes  qui  veulent  se  tenir  au  courant  des  pro- 
grès de  la  zoologie. 

Voyez  pour  plus  de  détails  les  conditions  de  la  souscription 
au  ver»o  des  couverlures  de  la  revue  zoologique.  (L.) 

Guide  pratique  pour  l'étude  et  le  traitement  des  maladies  des 
yeux,  par  Ch.  J.  F.  Carron  du  Villards.  —  Paris,  librairie 
encyclographique  de  H.  Cousin,  rue  Jacob,  n"  25.  —  Prix 
16  francs. 

L'ouvrage  de  notre  honorable  confrère  est  le  fruit  des  lon- 
gues et  laborieuses  éludes  qu'd  a  faites  sur  les  maladies  des 
yeux.  Son  livre  est  rempli  d'observations  neuves  qui  mon- 
trent la  profonde  connaissance  qu'il  a  acquise  dans  sa   prati- 


25^ 

que  aussi  nombreuse  que  variée;  il  comprend  en  outre  la  lit- 
térature deToplithalmologie,  l'introduction  à  la  pathologie  des 
maladies  oculaires,  Toplithalmoscopie  ou  l'exploration  de  l'œil 
et  de  ses  dépendances ,  le  traitement  des  maladies  des  ^eux  et 
la  description  des  opérations  qu'elles  réclament  ;  ce  traité  est  ac- 
compagné d'un  mémento  thérapeutique  et  pharmaceutique  très- 
utile  pour  les  praticiens.  L'ouvrage  remarquable  de  M.  Carron 
du  Villards  se  compose  de  deux  forts  volumes  in-S";  il  est  orné 
de  planches  très-bien  gravées  sur  pierre  et  il  mérite  à  juste 
titre  l'accueil  favorable  que  vient  de  lui  faire  le  corps  médical, 
il  sera  une  acquisition  précieuse  pour  la  science  et  pour  les 
élèves  en  médecine.  (G.  M.) 

Traité  de  physiologie  comparée  de  l'homme  et  des  animaux, 
par  Antoine  Dugès  ,  professeur  à  la  Faculté  de  Montpellier, 
tome  II.  —  Paris  ,  Baillière. 

Nous  ne  rentrerons  pas  dans  l'analjse  générale  ou  particu- 
lière de  ce  traité  de  M.  Dugès.  Ce  que  nous  en  avons  dit  (/^o/r 
le  n°  8  de  cette  Rei>ue)  suffira  pour  en  faire  comprendre  la 
portée  et  toute  la  valeur;  si  nous  annonçons  le  tome  second  y 
c'est  pour  rassurer  nos  lecteurs  sur  le  sort  de  l'ouvrage ,  qui 
verra  tout  entier  le  jour.  En  effet ,  ce  traité  qui  résume  avec 
une  critique  sévère  les  opinions  physiologiques  sur  tous  les 
points  de  la  science,  jusqu'à  ces  derniers  jours,  et  qui  le 
fait  avec  un  luxe  d'érudition  utile  et  non  fastidieux  pour  le 
lecteur  forme  un  Compendium  qui  économise  son  temps  et 
ses  recherches. 

Dans  ce  second  volume,  sont  traitées  les  quesiions  impor- 
tantes de  \iH phosphorescence  ^  de  la  coloration,  AcXa  caloricité^ 
des  moui^emens f  de  la  nutrition^  des  absorptions ^  de  la  circu- 
lation et  de  la  respiration. 

Il  y  a  donc  là  beaucoup  à  apprendre ,  et  l'ouvrage  de  Dugès 
mérite  la  lecture  attentive,  disons  même  laborieuse,  tant 
les  faits  sont  serrés ,  de  tout  naturaliste  qui  veut  pénétrer  au 
dessous  de  l'écorcc  animale ,  et  examiner  le  mécanisme  de  la 
vie. 

Dans  la  note  du  n"  8 ,  il  s'est  glissé  plusieurs  fautes  de 

«7 


a^  ANÀLySE  D*OUVRAGÇS   NOUVEAUX. 

^yle  et  de  phraséologie,  qui  interrompent  le  sens  et  rembar- 
rassent, car  nous  n'avons  vu  qu'en  courant  une  première 
^preuve.  Le  lecteur  y  aura  du  reste  suppléé.  (A.  Bourjot.) 

Quelques  observations  sur  les  Crocodiles  des  îles  Sondaiques 
et  description  d'une  nouvelle  espèce  de  Gavial,  par  le  doc- 
teur J.  MuLLER,  membre  de  la  commission  des  naturalistes 
néerlandais  aux  Indes  orientales.  (Tydschrift  voor  natuur- 
Ijke  historié,  par  Vander  Hoeven,  année  i838.  ) 
Le  docteur  Muller,  autrefois  le  compagnon  des  naturalistes 
ypyageurs  hollandais,  Boie  et  Macklot ,  vient  d'arriver  en 
Europe,  après  une  absence  de  presque  douze  ans.  Ayant  suc- 
cessivement exploré  la  plus  grande  partie  des  possessions  hol- 
landaises aux  Indes  orientales ,  cet  infatigable  naturaliste 
a  terminé  sa  carrière  de  voyageurpar  une  expédition  entreprise 
en  1836,  dans  le  but  de  faire  des  recherches  dans  l'inté- 
rieur de  la  partie  méridionale  de  la  grande  île  de  Bornéo  ; 
cette  terre  dont  on  ne  connaît  guère  que  quelques  côtes 
maritimes  ,  et  qui  est  encore  vierge  sous  le  rapport  des 
s/cîences  naturelles.  M.  Muller  et  son  compagnon  de  voyage, 
fe  botaniste  M.  Viorthals ,  ont  rapporté  en  Europe  les  riches 
collections  qu'ils  ont  formées  pendant  leur  séjour  à  Bornéo  ,  et 
ijs  se  proposent  de  faire  connaître  sous  peu  le  résultat  de  leurs 
recherches.  En  attendant  M.  Muller  vient  de  donner  un  extrait 
de  ses  observations  sur  les  Crocodiles  des  Indes,  extrait 
tiré  du  Journal  tenu  par  lui ,  durant  son  séjour  dans  ces  con-r 
trées.  On  peut  juger  par  cet  aperçu  de  l'importance  des  dé- 
couvertes et  observations  que  les  voyageurs  néerlandais  ont 
été  à  même  de  faire  ,  secondés,  comme  ils  le  son!,  par  un  gou- 
•vernement  libéral  et  éclairé,  qui  ne  cesse  de  faire  de  grands 
sacrifices  dans  le  but  d'être  utile  aux  sciences. 

On  sait  que  le  seul  Crocodile  connu  habitant  le  grand  ar- 
chipel des  Indes,  appartient  à  l'espèce  appelée  C.  biporcalus  ; 
la  variété  du  Crocodile  vulgaire  ,  observée  par  MM.  K-uhl  e'^ 
"VV^an-Hasselt  sur  les  côtes  de  l'île  de  Java  ,  ne  paraît  se 
trouver  qu'acoidenteHemenf  et  très-rarement  dans  cette  partie 
du   monde.    M.    Muller ,  clans  tous  les   voyages  qu'il  a  ffuls 


dqns  }*qrc|iipe|  des  Indes,  depuis  Si|i|îa|ra  jusqu'à  la  Nou- 
ve(le-(?uinép ,  n'avqjt ,  avap^  son  arrivée  à  Pornéo,  observe 
quç  la  sçule  ^spèçp  (jg  Crocodile  ci-dçssus  \nenliqiinée.  Dans 
celle  dernière  île,  au  conlraire,  M.  MuUer  n*a  pas  seu- 
Içni^nt  T^nçppjçç,  Q\i\T^  çfî  Çroço^}|e  ppmmun,  upe  ^ace  dif- 
fjgfenlç  de  çe^p  €§piF9  >  ÎH^(?  Il  â  |tÇ  assez  henreujc  pour 
fiiirç  Iq  4^'coiiyerte  d*unç  ^^pèçe  lgj^^-à-fai|.   Q(^uve|je  4e  ce 

genre  :  esp^qp  (Ifau^nt  pUî^  r?R\%FlH?%  »  9HÏ'!k  J9'MÎ  3 
la  taille,  el  à  li)  physipuppiie  des  Q^YJals  i^p^e  p|j-gai^jsation  jib- 
solunient  inlermçdiiijre  optiç  ce?  CpocQtliJes  à  bec  e|fîlé  ç^ 
les   (l^rocodilv.§  R''op,rpn|Qjj|  dits,    {^'«"tlr^^    gue    pjcsenle  le 

mémoire  4e  ]^.  ^ullçr ,  ^ou^  ?ng«ge,  ^  4pRP^r  Tf^^nfî^ 

des  phservalions   4^   ee   savant  d^ps  l'ordre   mêjne     (ju'i|   9 
suivj.  Le  C'rpçofjile  à  deux  ar^'lçs,  1res  -  pp|i]iun  ^^ans  Î94'e§ 
Içs  4lea   dtf    gtajîd  ArçUipfil    'pJipj;\  ,  §*çs^    R"}|^,y?Jié  ^Wi 
manière   vrainapnt  e^raj^anle    430S   la    pjyjie  ^|»ér|4*Qna,lç  de 
Hprnqo  ;  ep  (;(ffit,  jj  pî^raîl  qu^  tou^^s  J^|  çppdjjjp^î.^  qj^j  gei|- 
VSftt  favpfis^t  ia  niuUjpJiçaliop  ^  fe.|  4gg^pr(|ux  j^flj^lesigr 
tro.uvent  répnjçs  dans  celle  coii|rée ,  aUeij.d^  9H*f ^.^  ppnsiste 
ep  un  terrain  à  alluvions,  formant  dps  plaines  basses  et  maré- 
cfgêps^s  (\\iji  sopt  copverles  4^   ^•''fl^f  fëjfri?  \  entreçpupées 
d'un  nombre  infini  de  rivières  et  4ç!  l'^Cf  pIiV?  pijl  ]V^lns,  p.p- ^ 
fonds.  La  muUjlude  de  poisspps  ^q^j  Ç®-}iFiV'te\J  ÇÇ^  ^?V^  V- 
offre  vue  ppuj-r.ilpre  facile  et  ajjondant^  à  ces  gr^gids  §a^.jc.ns 
qui,  n'ayant  guçrç  d'auVre   eniienii  c^ue  l'iippim.^* ,  f,ègçi^^nÇ 
presque  en  maîtres  daps  ces  lieujL  iptultçs,  habiles  p^f  ^Ç|  j^^l)^^^ 
peu  nombreuses  de  la  grande  patipp  d:ps  Pajaks.  Lçs  Çf  oÇodUe|j.j 
cependant  ,  ne  sç  nourrissent  pas  uniquçyj^pj  dç    poj-isops  : 
ils  dévorent  aussi  loules  les  siAbslancv^  îj^pi.Çi^a(es  soil  à  l'élat 
frais,  soit  à  l'élat  nioitié  pourri,   dpi^^t  ils  peuvent  se  rendre 
niallre.  Ils  avaiçnl  même  des  pi^ryes,  çjojnl  o"  V^Q^ye  toujours 
plpsieurs  4»VS  leur  eslomac ,  ce  ^ui  faj^^  ejroîrc  aux  Malais  de 
celte  \\c  ,  que  le  ppinbrv  de  ces  caïUoux  est  égal  à  cel^ii  des  vil- 
lages ,  \c  Ipng  ^sque.ls  a  passé  le  Crocodile^  que  l'on  snppo^e 

babilé.  LÙendussur  les  bords  des  peuves  ,  ou  cachés  en  partie 
4ôi>§  \^i  ^%^i  l  'u^  Crocodiles  qui  rcsscmblç,nl  alors  à  un  corps 


260  ANALYSE    d'ouvrages    NOUVEAUX. 

inerte  et  mort ,  guettent  les  animaux  qui  fréquentent  le  voisi- 
nage des  eaux,  et  ne  dédaignent  pas  même  les  petits  oiseaux , 
comme  le  prouve  le  témoignage  de  M.  MuUer ,  qui  atteste  que 
ces  Sauriens  et  les  Monitors  sont  les  ennemis  communs  de  tous 
les  oiseaux  du  rivage,  et  qui  a  vu  lui-même  qu'un  Crocodile 
attrapait  et  dévorait  un  échassier  de  Tespèce  appelée  Totanus 
hypoleucus»  Les  observations  de  ce  savant  portent  générale- 
ment à  constater  que  les  Crocodiles ,  à  Tinstar  des  cLats  et  de 
la  plupart  des  animaux  carnassiers,  se  mettent  toujours  en  em- 
buscade pour  attaquer  leur  proie  ,  ou  cherchent  du  moins  à 
l'attaquer  à  Timproviste.  C'est  de  celte  manière  que  les  Croco- 
diles se  rendent  maître  de  Cerfs,  de  Cochons,  de  Singes,  de 
Chèvres ,  de  Chiens  et  d'autres  animaux ,  qui  viennent  visiter 
les  bords  des  eaux  pour  se  désaltérer,  et  qu'ils  attaquent 
même  souvent  l'homme  avec  un  égal  succès.  Si  l'on  rencontre, 
au  contraire  ,  un  Crocodile  dans  un  lieu  découvert  et  éloigné 
des  eaux ,  l'animal  se  trouvant  en  face  d'un  ennemi  qui  ose 
lui  tenir  tête,  se  montre  craintif,  et  cherche  à  s'enfuir  dans 
son  élément  favori.  A  terre  ,  les  Crocodiles  ne  savent  pas  mar- 
cher avec  beaucoup  de  vitesse  et  se  fatiguent  bientôt.  Il  arrive 
souvent  que  ces  animaux  se  transportent  d'une  rivière  à  l'autre, 
on  les  tue  alors  assez  facilement  à  coups  de  fusil  ;  en  se  plaçant 
devant  eux  pour  leur  couper  le  chemin  ,  le  Crocodile  effrayé 
ne  cherche  pas  à  se  défendre  ni  à  fuir  et  se  contente  de  rester 
tranquillement  la  gueule  béante.  De  tous  les  sens,  celui  de  l'ouïe 
paraît  être  le  plus  développé  chez  ces  reptiles  :  on  les  voit  pa- 
raître au  moindre  bruit  à  la  surface  des  eaux.  Ayant  calculé 
les  moyens  de  l'attaque ,  ils  s'approchent  lentement  et  avec 
précaution  de  leur  proie  ;  mais  parvenus  à  une  certaine  dis- 
tance ,  ils  fondent  sur  leur  victime  d'un  seul  coup  ,  et  la  tirent 
aussitôt  sous  l'eau  pour  la  faire  périr.  Si  l'animal  qu'ils  ont  pris 
est  de  petite  taille ,  ils  le  dévorent  à  l'instant  en  mettant  leur 
tête  hors  de  l'eau;  mais  si  c'est  un  homme  ou  un  grand  mam- 
mifère ,  ils  attendent  le  soir  ou  la  nuit  pour  le  porter  au  rivage , 
le  déchirer  en  pièces  et  le  dévorer.  Ce  sont  plutôt  des  ani- 
mauxnocturues ,  on  a  plus  à  les  craindre  vers  le  soir  et  avant 
minuit;  aussi  les  indigènes  ne  visilent-il&  à  cette  heure  les  lieux 


26 1 

fréquentés  par  les  Crocodiles  qu'avec  une  précaution  extrême  , 
ils  se  tiennent  à  cette  fin  dans  le  plus  fort  courant  du  fleuve  , 
évitant  soigneusement  d'en  approcher  les  bords.  Nonobstant 
ces  précautions  ,  il  arrive  souvent  des  malheurs  aux  personnes 
occupées  à  se  baigner  ,  à  pêcher  ou  allant  simplement  en  bar- 
que d*un  lieu  à  Tautre.  Les  Crocodiles  enlèvent  quelquefois 
des  personnes  avec  tant  de  vitesse  et  si  inopinément ,  que  les 
compagnons  de  la  malheureuse  victime  s'en  aperçoivent  sou- 
vent à  peine.  Les  très-vieux  Crocodiles  ,  en  attaquant  les  pe- 
tites barques  fragiles  des  indigènes  ,  les  mettent  souvent  en 
pièces  d'un  seul  coup  de  leur  queue ,  comme  cela  s'est  même 
passé  lors  du  séjour  de  M.  Muller  à  Bornéo.  Les  Crocodiles  ont, 
sur  les  bords  des  fleuves,  certains  lieux  favoris  qu'ils  recherchent 
pour  s'y  coucher  pendant  les  fortes  chaleurs  du  midi  ;  on  les  y 
voit  souvent  étendus  sans  mouvement ,  et  la  gueule  béante. 
Les  indigènes  ,  après  avoir  reconnus  un  de  ces  lieux ,  j  mettent 
une  large  planche  enduite  d'une  résine  très-gluante,  et  s'em- 
parent facilement  du  Crocodile,  qui  se  colle  lui-même  si  for- 
tement sur  la  planche  ,  qu'il  lui  est  impossible  de  s'échapper. 
M.  Muller  dit  positivement  n'avoir  jamais  entendu  des  sons  de 
voix  produits  par  des  Crocodiles  ,  et  cette  observation  fut  con- 
firmée par  tous  les  indigènes  questionnés  à  ce  sujet.  M.  Muller 
passe  ensuite  à  plusieurs  détails  descriptifs  des  espèces  de  Cro- 
codiles qui  se  trouvent  à  Bornéo.  La  plus  commune,  le  Croco- 
dile à  deux  arêtes,  parvient  à  une  longueur  totale  de  dix-huit 
pieds,  et  M.  Muller  croit  que  les  individus  de  cette  taille ,  qui 
se  rencontrent  cependant  assez  rarement ,  ont  au  moins  vingt  à 
vingt-cinq  années. 

Comme  nous  l'avons  dit  plus  haut ,  M.  Muller  a  découvert 
à  Bornéo  une  race  ou  variété  du  Crocodile,  à  deux  arêtes, 
habitant  absolument  les  mêmes  lieux  que  celui-ci ,  qui  en 
a  la  physionomie  et  tous  les  traits  distinctifs,  mais  qui  en  diffère 
constamment  par  une  tête  beaucoup  plus  large  et  plus  obtuse , 
comme  on  peut  le  voir  par  la  comparaison  des  mesures  prises 
sur  deux  crânes  à  peu  près  de  la  même  dimension  ,  celui  de  la 
race  ordinaire  est  long  de  i'  i"  3"';  largeur  à  l'articulation  des 
mâchoires,  i'  lo"  3'",  celui  de  la  race  à  télé  obtuse  porte  au 


aôia  ANÀLTTSÊ  d'ouvrages  nouveaux. 

bonirairc  en  ionguéiir,  i'  6"  3'",  et  sa  largeur  est  dé  i'  4"  2"'. 

Cesi  lin  fait  curieux  et  important  pour  la  science  ,  qiie  leè  iti- 

uigènes  distinguent  eux-mêmes  ces  deux  races  de  Crocodiles, 

désignant  la  dernière  sous  le  nom  caractéristique  de  Tel^  dt 

crcthaud. 

Le,  nouveau  Crocodile  cleçouvert  par  M.  Muîler  est  décm 
sous  fe  nom  de  Crocodilus  (  Gaviaïis  )  Sckle^ciu.  Cette  (ié- 
scrîption  est  accompagnée  de  trois  figures  du  crâne.  On  peii^ 
ofiîc  qu'elle  fait  le  passage  des  Crocodiles  aux  Gavials.  C'ësc 
cependant  un  véritable  Gayi/il ,   tant  par  sa  pnysioilomie  que 

f»ar  la  disposition  de  ses„  dents,  la  conforrnation  de  sa  mâchoire 
hférieure,  sa  manière  de  vivre ,  et  par  d'autres  traits  de  son 
organisation.  On  pourra  cependant  dire ,  en  jugeant  par  les 
formes  générales,  que  la   partie  antérieure   du  crâne   ou  je 
pi^li^epu,  offre  tous  les  traits    propres  au  Gavial   du  Gange ^ 
tandis  que  la  partie  postérieure   du  crâne  présente  iine  res- 
semblance frappante  avec  les  niêmes  parties  dans  \ck  véritables 
Crocodiles.  C'est  notamment  dans  le  ieuue  âge  que  le  Gavial 
de  Schlegel  présente  uiie  analogie  extrêmement  grande  avec  le 
Gavial  du  Gange.  Les  traits  dislinclifs  de  ces  deux  espèces  sont, 
que  la  tablette  du  crâne  est  d'une  étendue  beaucoup  moins 
considérable  dans  la  première  espèce,  que  son  museau  est  beau- 
coup plus  gros  et  plus  conique;  que  les  dents  seulement  au 
nombre  de  20/19  (i),  sont   plus  fortes  et  plus  obtuses,  mais 
moins  courbées   et  implantées  presque  perpendiculairement  ; 
enfin  ,  que  l'espèce  de  Çornéo  manque  de  ce  renflement  nasaj^ 
que  l'on  remarque  dans  les  vieux  Gavials  du  Gange.  M .  MuUer 
entre  ensuite  dans  des  détails  comparatifs  des  crânes  des  deux 
Gavials,  il  démontre  que  ces  parties  éprouvent,  avec  l'âge,  des 
cbangemens  de  forme  en  tout  semblables  à  celles  des  véritables 
Crocodiles.  ;  .  . 

A  l'extérieur,  le  Gavial  de  Schlegel  se  distingue  de  celui  du 
Gan^e,  en  'ce  qiîe  les  ptaqués  écailleuses  de  presque  toutes  lès 
parties  du  corps  sbnt^  proportions  gardées,  d'une  étendue  plus 
considérable  que  dans  rèspece  ordinaire ,  éi  pourvues ,  sur  les 

(ï^  8ii:«ncoroipielb/â5 ,23/^6^11» lèfcavial  3u Gàrige. 


ANALYSE    d'ouvrages    NOUVEAUX.  vSi 

|îicds  et  sur  le  dessous  de  la  queue  de  carènes  beaucoup  plus 
forlcs.  La  couleur  dominanle  est  un  brun  jaunâtre,  plus  ou 
moins  foncé,  ou  tirant  sur  rollvâtre.  Toutes  les  parties  supé- 
Heiifcs  sont  couvertes  de  taches  plus  ou  moins  serrées  et  quel- 
quefois conflaentes,  d'un  brun  noir  :  ces  taches  forment,  sur 
le  corps ,  sept  à  huit  larges  bandes  transversales. 

Celle  espèce  parvient  à  une  taille  de  quinze  pieds  environ; 
elle  liabite  plus  ou  moins  en  abondance ,  les  eaux  douces  et  Iça 
mers  de  l'intérieur  de  Bornéo,  et  ne  visite  presque  jamais  les 
grands  fleuves.  Elle  se  nourrit  de  poissons,  d'ouarans ,  d'oiseaux 
aquatiques  ,  de  singes  et  d'autres  mammifères,  et  est  beaucoup 
moins  dangereuse  pour  l'homme  que  ne  le  sont  les  véritables 
Crocodiles.  Le  nid  de  cette  espèce,  trouvé  par  M.  Viorthals  dans 
la  grande  foret  qui  entoure  les  bords  du  lac  i)ano  la  mouda,  à 
une  distance  de  huit  Journées  de  Banjer-Massin ,  formait  une 
espèce  de  cône  haut  environ  de  deux  pieds  et  demi ,  ayant  à  la 
base  un  diamètre  de  quatre  pieds  environ.  Il  était  composé  de 
{erre ,  de  feuilles  moitié  pourries  et  de  branches  d'arbre  min- 
ces. On  voyait  au  sommet  une  excavation  d'un  pied  de  dia- 
mètre ,  dans  laquelle  se  trouvaient  les  œufs ,  de  la  grandeur 
dès  œufs  d'oie  et  au  nombre  de  vingt  -huit ,  lesquels  étaient 
couverts  d'une  couche  de  feuilles  d'un  pied  en  hauteur.  Ce  nid. 
placé  à  une  distance  de  dix  pieds  du  bord  des  eaux,  se  trouvait 
à  quelque  heure  du  jour  que  ce  fût,  parfaitement  sous  l'ombrage 
dés  grands  arbres  ,  dont  le  feuillage  épais  défendait  aux  rayons 
dii  soleil  de  pénétrer,  et  c'est  de  cette  circonstance  que  M.  Mul- 
1er  déduit  l'hypothèse  que  les  œufs  de  ces  Crocodiles  se  déve- 
loppent seulement  par  l'action  de  la  chaleur  humide  produire 
par  la  fermentation  des  substances  végétales  dont  est  formé 
le  nid. 

Tel  est  le  résumé  du  mémoire  de  J.  Muller  qui  méritera 
les  éloges  de  tous  les  savans ,  en  faisant  connaître  au  public 
les  observations  aussi  curieuses  que  neuves  dont  il  a  sans  doute 
pu  enrichir  son  journal  lors  des  voyages  qu'il  a  faits  dans 
l'Archipel  des  Indes.  (Schlegel.) 


264  ANALYSE  D'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

Mémoire  de  Malacologie  et  de  Conchiliologie  Sicilienne,  ou 
description  des  Mollusques  et  des  Coquilles  appartenant  à 
la  Sicile,  classée  d'après  le  système  de  Cuvier.  Ouvrage  rap- 
pelant les  travaux  de  Poli,  et  offrant  la  description  d'espèces 
nouvelles.  Par  le  professeur  Carmelo  Maravigna.  Brochure 
in  4°  j  Catfme,  l83o. 

Lorsque  Poli  éleva  à  la  science  le  monument  impérissa- 
ble intitulé  Histoire  et  anatomie  des  Coquilles  du  Royaume 
des  Deux-Siciles,  et  pour  lequel  les  presses  de  Bettoni  et  le 
burin  d'Anderloni  réunirent  leurs  efforts  ,  il  n'est  personne  qui 
n'éprouva  le  regret  de  voir  cette  édition  de  luxe  réservée 
seulement  aux  grands  établissemens  scientifiques ,  car  il  est 
peu  de  particuliers  qui  se  résignent  à  payer  la  somme  énorme 
à  laquelle  il  était  coté.  Applaudissons  donc  aux  efforts  de 
M.  Maravigna  ,  qui  veut  offrir  aux  savans  de  tous  les  pays  un 
ouvrage  d'un  prix  modéré ,  en  leur  donnant  les  mêmes  résul- 
tats scientifiques  que  ceux  de  Poli. 

Une  aulre  partie  du  projet  du  savant  sicilien  mérite  tous 
nos  éloges  ,  c'est  de  chercher  à  simplifier  l'étude  des  mollus- 
ques et  des  coquilles  ,  car  comme  il  le  dit  fort  bien  ,  les  faiseurs 
de  classifications  se  sont  singulièrement  émancipés  pour  faire 
des  genres,  des  familles  ,  des  groupes,  qui  en  réalité  ne  sont 
quelquefois  que  des  variétés  d'âge  et  de  localité. 

Au  moyen  de  correspondans  bien  établis  ,  M.  Maravigna 
s'est  procuré  non  seulement  les  renseignemens  les  plus  cer- 
tains, mais  encore  les  espèces  les  moins  communes  ,  ce  qui  nous 
assure  que  ses  descriptions  seront  exactes. 

Nous  ne  doutons  pas  que  les  naturalistes  de  tous  les  pays  ne 
fassent  acquisition  de  ce  livre,  et  quoique  un  des  derniers  dans 
cette  catégorie  ,  nous  espérons  être  un  des  premiers  à  donner 
l'exemple.  Carron  du  Villards  , 

Professeur  d'ophthalmologie,  à  Paris. 

Sur  le  genre  Péripate  (Annales  Françaises  et  Etrangères  d'A- 
natomie  de  et  Physiologie,  t.  ii  ,  p.  Sog  ,  i838). 

Dans  cet  article  M.  Paul  Gervais,  l'un  des  rédacteurs  des 
Annales  ,  résume  ce  que  les  travaux  récens  de  MM.  Guil- 


2es 

dingi  Gray,  Audouin  et  Edwards,  Wiegman,  etc.  j  ont  ap- 
pris sur  cette  singulière  espèce  du  type  des  animaux  articulés. 
L'auteur  de  Tarticle  a  de  plus  reproduit  en  entier  un  travail 
inédit  sur  les  Péripales  et  qui  est  dû  à  M.  de  Blainville.  Ce 
savant  zoologiste  a ,  depuis  plusieurs  années,  étudié  le  genre 
Péripate  et  il  a  été  conduit  à  en  faire  une  nouvelle  classe  ,  in- 
termédiaire aux  Myriapodes  et  aux  Annélides  chétopodes,  et 
à  laquelle  il  donne  le  nom  de  Malacopodes.  L'espèce  étudiée 
par  M.  de  Blainville,  élait  inédile  c'est  le  Péhipate  court  , 
Peripalus  brei>is  de  Biainv.  ;  corps  subfusiforme  ,  chagriné , 
pourvu  de  quatorze  paires  de  pattes  ;  noir  velouté  en  dessus , 
blanc  jaunâtre  en  desssus,  longueur  totale,  en  comprenant 
les  antennes ,  4^  millimètres.  —  Animal  terrestre  recueilli  par 
M.  Goudot,  pendant  une  excursion  à  la  montagne  de  la  Table, 
cap  de  Bonne-Espérance. 

Le  seul  individu  que  M.  de  Blainville  ait  vu  et  observé,  et 
d'après  lequel  ont  été  rédigés  les  détails  anatomiques  repro- 
duits dans  l'article  que  nous  analysons ,  a  été  trouvé  en 
décembre  1829  ,  sous  une  pierre  dans  une  localité  ombragée. 
Son  corps  n'était  pas  muqueux  à  sa  surface  comme  celui  des 
Limaces  dont  il  a  un  peu  l'aspect  ;  les  pattes  sont  blancbâlres. 
Lorsqu'on  irrite  le  Péripate  il  éjacule  assez  loin  par  la  bouche 
une  liqueur  transparente  incolore  qui  se  solidifie  presque  ins- 
tantanément et  prend  les  caractères  du  caoutchouc  :  cette  sub- 
stance n'a  aucun  mauvais  goût.  (G.  M.) 

Crdstacé  fossilb  de  Pologne.  (  Extrait  du  neues  Jahrbuch 
fîir  min.  geog.  geol.  von  D.  K.  Leonhard  und  H.  C.  Bronn, 
année  i838  ,  2«  liv. ,  p.  i3o.  -..^t^,,^  \, 

Les  seuls  débris  de  Crustacés  fossiles  de  la  Pologne ,  dont  on 
ait  connaissance  jusqu'ici,  sont  quelques  trilobiles  ,  et  les  pin- 
ces d'un  Portune  {P,  Leucoclon ,  Desm.  ) ,  les  premiers  décou- 
verts dans  un  calcaire ,  et  les  seconds  dans  l'argile  salifère  de 
Wieliczka.  On  peut  donc  considérer  comme  un  fait  intéressant 
la  découverte  faite  par  M.  Waga  ,  d'un  fragment  roulé  dans  le 
lit  de  la  Vistule ,  qui  contenait  les  débris  d'un  cruslacé  fossile 
dont  M.  le  professeur  Pusch  de  Varsovie,  a  cherché  à  déter- 
miner les  caractères. 


d66  ANÀL^ài  i)*ikTVRÀGEs  Nouveaux. 

La  roche  i|ui  servait  Ûe  gangue  a  ce  fossile  ,  renfcrféâîî  l;tï 
méirie  temps  des  fragmens  d*une  denlale_,  d'une  petite  coquille 
sùblrigone  eî  de  deux  autres  petites  coquilles  à  spire,  voisines 
des  cérithes.  Quoique  ceé  derniers  fossiles  n'aient  pas  encore 
été  rencontrés  dans  les  grès  desCarpathes,  M.  Pusch  n'enpeîisè 
paé  moiiiS  que  le  fragment  de  roche  est  originaire  de  cette 
chaîne,  d'où  il  aura  été  rouîé  dans  la  Vistule  par  une  des  nom- 
breuses fiviêres  ^ui  partent  d^  ce  point  de  partage  des  eaux 
pour  se  jeter  dans  ce  dernier  fleuve. 

Le  Fdàsilè  né  consisté  que  dans  des  fragmens  âe  pieds  aniè- 
rîeuts  et  dans  lies  piiices.  M.  Pusch  est  fcorivaihcit  qu'ils  sont 
une  partie  de  la  dépouille  d*uh  Decapode  raacroure ,  de  la  fa- 
mille des  écrevisses ,  voisin  du  Glyphea  de  Meyer ,  mais  éloi- 
gné de  l*jÉ/*jo/i,  ï)esm.  Toutefois,  ajoule-t-îl,  le  genre  Glyphea 
est  encore  si  imparfaitement  circonscrit,  ainsi  que  l'ont  démon- 
tré Desmarels  et  l)eslongrhamps,  qu'il  serait  peut  être  très- 
difïlcile  dfe  décider  positivement  si  ce  fossile  lui  appartient.  On 
lui  trouve  infiniment  plus  de  ressemblance  avec  les  écrevisses 
vivantes  ,  néanmoins  ce  n'est  pas  non  plus  une  écrevisse  de  nos 
niers  européennes  ,  car  i^A.  Marinus,  tab.  a  toujours  les  deux 
pinces  inégales,  tandis  qu'ici  elles  sont  d'égale  dimension.  Ce 
ne  peut  être  non  plus  VA  Nori^egicus  (genre  Nephrops^  Léach] 
parce  que  les  pinces  prismatiques  de  celte  dernière  ,  s6nt  fa- 
ciles à  reconnaître,  enfin  M,  Pusch  après  avoir  discuté  ces  faits 
est  conduit  à|  la  conclusion  que  ce  doit  être  les  débris  d'une 
^èrevîssë  d'une  espèce  étéiiite  qiï'it  pro|iosë  d'a^îpëlèr  AsMilî 
Leiicoderma. 

En  comparant  postérieurement  ce  cruktaeé  à  des  ésj)èces 
figurées  par  les  naturalistes  ,  M.  iPusch  a  trouvé  qu'il  y  avait 
des  points  de  rapjirochernent  très  marqué  entre  lui  et  un  frag- 
ment depince  de  critstacé  fossile,  publié  par  Philipps,  dans  se^ 
Illustrations  delà  Géologie  du  îorkshire  lab.  III  fig.  3.  et  qui 
appartient  à  la  craie.  Cette  pince  ,  comme  le  fossile  polonais, 
présente  au  bord  interne  des  articulations,  des  dents  ou  protu- 
bérances mousses  et  coniques,  alternativement  grandes  et 
petites.  (  F.    Malepetre.  ) 


Insectes  des  lignites.  (  Extrait  du  neues.  Tahrbuch  fut  rrïîltP 
geog.  geol.  vou  D.  K.  Leonbard  uhd.  H.  G.  Brontt;  a&- 
née  i838.  2"  Liv..  p.  241.  ) 

On  sait  que  M.  Germar  a  entrepris  la  continuation  dé  l'ou- 
vrage de  Panzer,  \nihn\é  Fau?ia  Insectorum  Europce.  Ce  tïa- 
furalisle  vient  de  faire  paraître  le  19"  fascicule  de  cette  conti- 
iïtiâtroiij  Sous  le  titre  de  Insectorum  protogœœ  spéclrkèÀ  sistâu 
fkséctù.  earl>6nttm ybssiîium  et  contenant  tous  les  înséciës  qti*îl 
a  découverts  dans  les  lignites.  Pour  compléter  ce  travail , 
M.  GoldFuss  et  le  conile  de  Munster  ont  rnisà  la  disposition  âè 
rauleur  leurs  riches  collections  de  lignites  ,  recueillies  dalf^ 
un  grand  nombre  de  localités.  Tous  les  insectes,  du  moins  daii^ 
ce  combustible  fossile  ,  appartiennent  à  des  genres  yivabs  dfà' 
climat  de  l'Europe,  ou  à  dés  genres  correspondans  sous  dëi 
climats  semblables.  Les  insectes  carnassiers  aquatiques  y  ont  à 
peine  iin  représentant,  tandis  que  ctux  (Jiii  sont  décrîî^S 
appartiennent  presque  tous  aux  genres  qui  vivent  dans  \ê 
Bois  oii  stir  lés  fleurs  de  la  Flore  forestière.  La  plupart  d'eiâ- 
tre  eux  paraissent  avoir  été  ensevelis  dans  la  rocbe  lors  qu'ils 
étaient  déjà  mutilés  et  privés  de  leurs  pattes ,  de  leurs  ailes  Ou 
éljtres.  Tous  ont  également  été  fortement  comprimés  au  poitif 
qu'ils  n'^apparaissent  sur  la  matière  charbonneuse  que  comme 
lies  empreintes  ou  des  dessins.  Les  espèces  figurées  sui*  \té 
25  planches  du  fascicule,  décrites  et  nommées  par  M.  Gertiii^ 
s6nt  les  suivantes  :  1.  Dylicus  (ferve).  2.  Buprestis  mùji^i 
3.  B.  alulacea  4-  S.  carùonum.  5.  Silpha  stratuum,  b.  Giéè- 
trupes  ifetûstus.  'j .  Platj-cerus  sepulius.  8.  Tëhebrio  èrffbs})Sfî' 
9.  Trogosita  tenebrioides .  10.  Bruchus?  bitumîhosûs.  ï\\ 
Brachycerus  exllis.  ii.Prionus  umbrintis.  i3.  Saperda  làta» 
r^.  Moiorchus antiquuk  ifi:  CoccinellaprologCBa.  16.  LocusM 
ëxUncla.  17.  Belostoina  (gëhrë  américain)  Goldfussii.  18.  -^^- 
dus  pristùms.  19.  Formica  li g nilum.  20.  Ypsoloplius  insigûBV 
21 .  Em}>is  carbonum,  11.  Bibio  xylophilus.  28.  J8.  Lignaritis, 
24.   Phthiria?  dubia,   25.   Helophilus  primarius, 

(  F.  MalepeyrK.  ) 

■  -î5 


268  ANALTSES   d'oUVRAGES    NOUVEAUX. 

Species  général  des  Coléoptères  de  la  collection  de  M.  le  comtj. 
Dejean.  —  Hydrocanthares  et  Gyrinites.  par  M.  le  docteu 
Ch.  AuBÉ.  (  1  vol.  in  8*  de  8oo pages.  —  Paris,  i838,  Mé- 
quignon-Marvis.  ) 

C'est  un  gros  volume  exécuté  avec  conscience  et  talent,  et 
dans  lequel  M.  Aube  fait  connaître  533  espèces  d'hydrocan- 
thares  et  de  gyrinites;  il  n*a  voulu  décrire  que  celles  des  collec- 
tions de  Paris  ,  afin  de  pouvoir  toujours  avoir  sous  les  yeux  les 
types  de  ces  espèces  pour  les  comparer  entre  elles  et  s'as- 
surer mieux  de  leurs  dififérences.  Toutes  les  descriptions  sont 
assez  minutieuses  pour  que  Ton  puisse  bien  reconaître  les 
espèces,  il  les  a  toutes  calquées  les  unes  sur  les  autres,  sans 
chercher  à  varier  ni  les  expressions  ni  la  forme  des  phrases  ,  ce 
qui  offre  l'avantage  de  faire  ressortir  plus  facilement  les  caractè- 
res distinctifs  et  dispense  des  descriptions  comparatives ,  si  né- 
cessaires quand  on  ne  peut  décrire  que  quelques  espèces  isolé- 
ment ,  comme  dans  une  faune  locale  ;  ainsi  dit  M.  Aube,  là  ou 
il  y  aura  différence  dans  la  manière  de  dire  ,  là  aussi  devra  se 
présenter  la  différence  dans  les  caractères. 

M.  Aube  a  eu  le  soin  d'avertir  que  les  noms  d'auteurs  cités 
à  la  suite  de  ses  espèces,  n'indiquent  pas  toujours  qu'elles  sont 
publiée»;  il  a  du  les  citer  quand  ces  espèces  lui  ont  été  commu- 
niquées, mais  il  prévient  qu'il  faut  considérer  leurs  noms  comme 
inédits,  toutes  les  fois  qu'il  ne  cite  pas  plus  bas  l'ouvrage  dans 
lequel  l'insecte  est  décrit.  Nous  applaudissons  beaucoup  M.  Aube 
d'avoir  pris  cette  précaution,  de  cette  manière  il  évite  aux  ento- 
mologistes des  recherches  pénibles  et  des  doutes  qu'ils  ne  pour- 
raient pas  toujours  lever  entièrement. 

,  En  résumé ,  l'ouvrage  de  M.  Aube  est  de  ceux  qui  resteront 
dans  la  science  comme  une  de  ses  bonnes  acquisitions  et  il  ne 
peut  manquer  d'être  bientôt  entre  les  mains  de  tous  les  entomo- 
logistes. (  G.  M.  ) 

Essai  d'une  monographie  du  genre  Anacolus  de  la  famille  des 
capricornes,  (  insectes  coléoptères)  par  M.  Ménétriés. 
(  Lu  dans  la  séance  de  l'académie  irap,  des  se.  de  St-Péters- 


NOUVELLES.  26g 

bourg  du  25  mai  i838.  in  80  extrait  du  buUelin  de  cette 

académie.  ) 

M.  Ménétriés,  après  avoir  fait  connaître  brièvement  This- 
toire  de  ce  genre,  dit  que  Tacadémie  de  St-Pétersbourg  possé- 
dant les  espèces  déjà  publiées  et  quatre  autres  espèces  qui  lui 
ont  paru  nouvelles,  il  a  pensé  qu'on  lui  saurait  gré  de  réunir 
toutes  ces  espèces  dans  une  monographie,  d'autant  plus  qu'elles 
appartiennent  au  même  pajs  ,  le  Brésil  :  il  fait  donc  counaitre 
dans  cette  monographie  huit  espèce  d*anacolus ,  qu'il  range 
dans  trois  divisions;  ce  sont  :  1°  VAnacolus  lugubris  ,  Lep. 
et  Serv. ,  Encycl.  2°  A.  Bimaculatus  ,  Menetr.  Z"  A,  sangui- 
nœus,  Encycl.  4°  A.  Iwidus ,  Ménélr.  (an  testaceus ,  Dej.  ?  ) 
5°  A.  prœustus,  Perty.  Delect.  an.  art.  6«  A.  nigricollis,  Mé- 
nétr.  ^*  A.  quadri^maculatus.  Gory  mag. '200I.  [4 — Punc" 
talus  Griff.  King-anim.  )  et  80  A.  —  ^-notatus  ;  Ménélr. 

(G.  M.) 
IV.  NOUVELLES. 

Erpétologie.  L'on  sait  que  parmi  les  espèces  de  Tortues 
marines,  les  Thalassites  de  Dumérii,  l'une  des  plus  rares  est  la 
Tortue  Luth,  Sphargis  Luth  D.  Testudo coriacea  ou  Testudo 
Ijrra  des  auteurs.  Ainsi  on  n'eu  connaissait  historiquement  que 
quatre  individus  ;  l'un  échoué  près  de  Frontignan  (dans  le  fond 
du  golfe  de  Lyon  ,  Méditerranée) ,  du  temps  de  Rondelet  ;  un 
second  porté  sur  celte  même  plage,  vers  le  port  de  Cette  en 
1729;  une  troisième  échoua  sur  les  côtes  de  l'Océan  près  l'em- 
bouchure de  la  Loire,  enfin  un  quatrième  individu  fut  vu  sur 
les  côtes  de  Cornouailles  en  1^56.  Nous  pouvons  en  citer 
un  cinquième  qui,  cetle  année  vers  la  fin  d'août,  vient  d'êlre 
péché  vivant  dans  la  petite  baie  du  Croisic,  département  de  la 
Loire-Inférieure.  Cette  tortue  fut  prise  à  la  mer,  s'étant  em- 
barrassée dans  un  filet  à  sardines,  puis  fut  attachée  avec  un 
grelin  et  hêlée  au  port  où  elle  est  restée  vivante,  et  se  débat- 
tant avec  force  pendant  plusieurs  jours;  elle  devint  l'objet 
d'une  sorte  de  spéculation,  et  des  négocians  du  pays  crurent 
faire  une  bonne  affaire  en  la  payant  4oo  fr.  ils  la  firent  prépa- 
rer à  Nantes,  et  se  disposaient  à  en  faire  faire  Vexhibition^^^dit 
UQ  montreur  d'animaux  à  la  foire. 


^fO  NOUVELLES. 

Le  signalement  de  cet  individu  de  la  tortue  à  cuir  aurait  pu 
êlre  fait  par  nous,  car  son  échouemenl  eut  lieu  quinze  jours 
avant  notre  arrivée  en  celle  localité  intéressante  pour  l'orni- 
tkplQgie  et  la  conchjliogie.  Au  reste  ]\ï.  Chélée,  Yénérable  mé- 
decin du  Çroisic  ,  l'avait  parfaitement  déterminé. 

Si  nous  signalons  ce  fait,  c'est  surtout  pour  cm  pécher  que 
çeX  individu  ne  soit  perdu  pour  les  collections,  car  certaine- 
ment il  ne  doit  pas  exister  trois  Spkargis  dans  les  musées  d'Eu- 
j-ope,  celui  de  l*aris  possède  l'individu  de  Celte,  et  il  est  d'une 
J»(B][le  conservation. 

La  rareté  de  celte  tortue,  la  plus  grande  de  toutes,  que  I'oq 
voit  si  peu  souvent  échouei*  9ur  n^ps  cqlçs,  et  que  les  naviga,- 
leurs  ne  signalent  jamais  à  la  mer,  est  un  fait  très  remarquable 
fjt,  qui  cache  une  inconnue  digne  d'attention,  (Al.  Bourjût.) 

Eisq,:oMOLoeiE.  Le  diinanche  9  septembre  on  a  vu  à  forto- 
bejlo,  pççs  d'Edimbourg,  [une  ruche  donner  un  essaim,  le 
quatrième  de  l'année.  C'est  une  çhosç  inouïe  que  des  abeilles 
aient  produit  un  jet  plus  tard  que  le  milieu  ou  la  fin  de  juil- 
let, on  doit  en  être  d'autant  plus  surpris  que,  surtout  en  Ecosse, 
\élé  s'est  trouvé  fort  défavorable  à  ces  industrieux  iu- 
sectes. 
^'  NljCÇOLOGIE. 

L^  société  Çuvie;jienpe ,  vient  encore  de  perdre,  ujçi  4^,  seg 
pjeinbres  fondateurs:  M.  le  docteur  Garnot  (Prosper),  né  à 
Brest,  le  14  janvier  1794^  ^  été  enlevé  à  la  n)édecine  et  aux 
sciences  naturelles  le  8|  octobre  i^38. 

Ce  médecin  ,  connu  par  divers  travaux,  manifesta  dès  son 
bas-âge  du  goût  pour  l'élude  des  sciences  physiques  et  natu- 
çelles,  et  son  pèrç,  commissaire  de  marine,  s'empressa  de  le 
faire  admettre  à  l'école  spéciale  de  médecine  de  la  marine  du 
port  de  Brest,  où  il  se  distingua  parmi  ses  condisciples  par  un 
grand  désir  d'apprendre  et  par  un  zèle  soutenu.  Successive- 
ment entretenu  dans  les  grades  de  chirurgien  de  3*^  classe  et 
puis  de  2^  classe,  il  se  trouvait  à  Paris  en  1822,  par  suite  de  la 
démission  qu'il  avait  donnée,  victime  d'une  injustice  du  port. 
C'est  alors  qu'il  prit,  à  la  Faculté  de  médecine  de  Piiris,  le  titre 
de  docteur  et  le  2  mars  1822  qu'il  soutint  une  thèse  intitulée 


^ssai  sur  le  choléra-Morhus.  Embarqué  comme  médecin  sur 
]a  frégate  rArélhuse,  il  avait  pu  étudier  à  bord  même  de  ce 
vaisseau  le  choléra-morbus  qui  vint  y  sévir  alors  qu'il  était  au 
mouillage  d'Annapolis ,  dans  la  baie  de  Cheseapeack.  A  cellç 
époque,  une  expédition  autour  du  monde  se  préparait  sous  Iç 
çonimandement  de  M.  Duperrey  ;  le  pj^vif.e  la  Coquille  recevait 
l'ordre  d*armer  à  Toulon,  et  comme  la  démission  du  docteur 
Garnot  ne  fu^  pas  acceptée,  il  sollicita  et  obtint   la  fayeur  (Je 
£u£Ç;  cçtjc  cî^mpagne  avec  le  titre  de  chirurgien-major,   lly 
pharmacien  de   même  grade  avait  été  précédemment  Résigné 
pour  exécuter  cette  mission,  mais  plus  particulièrement  comme 
ij?ituraliste.  Tout  entier  alors  au  voyage  long  et  diffiçultueu^ 
qu'il  allait  entreprendre,  le  docteur  Garnot  s'entoura  de  toute^ 
les  lumières  qui  pouvaient  éclairer  son  zèle  dans  le  cours  de  la 
campagne.  La  corvette  la  Coquille  quitta  les  côtes  de  France 
en  aoiit  1822  j  dès  cet  instant  M.  Garno^  se  liyra  chaque  iouT 
à  l'étude  des  mammifères  et  des  oiseaux,  branches  de  la  zoo- 
logie qu'il  avait  demandé  à  joindre  à  ses  fonctions  de  médecin, 
et  ses  récoltes  furent  abondantes  aux  îles  Malouines,  au  Chili 
fiX  au  ^^^ou.  C'est  à  Payta  après  une  c)jasse  l^tiguante,  sous  un 
soleil  ardent,  qu'il  fut  pris  d'une  dysenterie  qui  passa  à  l'état 
chronique  et  qui  menaça  ses  jours  ;  il  ne  cessa  cependant  pas 
de  s^  livrer  avec  ardeur  à  ses  recherches  e^l;  k  sps  travaux,  et 
ce  ne  fût  qu'après  10  mois  de  cette  cruelle  maladie  qu'il  se  vit 
contraint  à  se  faire  débarquer  au  por^  J[ackson  pour  retourft^r 
ej9  France.  La  fatiditfi  qui  avait  menacé  ses  jours,  le  suivit  dans 
Aa  traversée ,   car  ayant  pris  passage   à   rile-de-France   sur 
le  Williams  IV,  il   fit  naufrage  au  cap  de  Bonne -Espérance. 
La  conduite  de  M.  Garnot  dans  ce  naufrage  fut  assez  JbeUe 
pour  que  l'officier  anglais  ait  cru  de  son  devoir  de  la  signaler 
dans  une  pièce  écrite  de  sa  main.    De  retour  en  France,  le 
(dpjCt.eur  Garnot  s  occupa  de  mettre  en  ordre  les  matériaux  qu'/l 
avait  recueillis,  et  la  relation  de  la  Coquille,  dont  le  gouver- 
nement  avait  prescrit  la   publicalion,  vint  naturellement  lui 
offrir  l'occasion  de  les  mettre  au  jour  de  concerlavec  son  col- 
lègue et   ami,  M.  Lesson  ,  auquel  il  livra  son  travail,  dont 
chaque  partie  est  àignée  de  lui  dans  le  voyage  de  la  Coquille, 
Ayant  ainsi  donné  sa  part  4i?n9  celle  gi'/nde  publication j 


2;;2  NOUVELLES. 

M.  Garnot  accepta  le  grade  de  second  chirurgien  en  chef  à  la 
Martinique  ,  en  laissant  à  son  collègue  le  soin  de  terminer  la 
publication  du  voyage  delà  Coquille.  A  la  Martinique  le  docteur 
Garnot  fit  des  cours  de  physiologie  et  d'accouchement.  Il  publia 
un  petit  manuel  pour  les  sages-femmes  mulâtres.  L'envie  défaire 
le  bien  était  sa  passion  dominante,  aussi  le  ministère  l'en  récom- 
pensa par  la  croix  de  la  légion-d'honneur.  C'est  dans  cette  colo- 
nie que  M.  Garnot  prit  les  germes  de  l'hépatilc  chronique  qui 
mina  ses  jours  et  qui  l'a  fait  descendre  au  tombeau  encore  dans  la 
force  de  l'âge.  De  retour  en  France,  après  avoir  sollicité  sa  re- 
traite, il  s'allia  au  célèbre  Amussat,  et  se  livra  à  la  clientelle, 
tout  en  consacrant  ses  loisirs  à  la  publication  de  diverses  notices 
insérées  dans  le  dictionnaire  pittoresque  de  M.  Guérin,  dans  le 
journal  de  la  marine ,  etc.  D'une  grande  douceur  de  mœurs  ,  le 
docteur  Garnot  savait  se  faire  aimer  de  ceux  qui  le  fréquen- 
taient :  aussi  laisse-t-il  une  famille  inconsolable  et  de  vérita- 
bles amis.^  (XXX.) 

ERRATUM*"— Vage  208,  ligne  27,  au  lieu  deab  z/no, lisez  : 
ab  ano.  Page  2i5,  ligue  34?  après  le  chiffre  xxxi,  ajoutez  : 
Leporidje. 


Nouveaux  membres  admis  dans  la  société  cdvierienne. 

N®  142.  M.  HÉRÉTiEU,  contrôleur  principal  des  contribu- 
tions directes,  membre  du  Conseil  général,  secrétaire  de  la  so- 
ciété agricole  et  industrielle  du  département  du  Lot,  et  mem- 
bre de  diverses  autres  sociétés  savantes,  à  Cahors.  Présenté  par 
M.  Chevrolat, 

W®  143.  M.  le  docteur  Philippe  Vandermaelen,  fondateur 
de  l'établissement  géographique,  membre  de  diverses  sociétés 
savantes,  etc.,  à  Bruxelles.  Présenté  par  M.  le  docteur  Meisser, 

N"  i44-  M.  le  docteur  Ponzi  ,  professeur  d'anatomie  com- 
parée à  l'université  de  Rome,  etc.  Présenté  par  M.  Arnaud 
de  P^illeneui'e ,  membre  de  diverses  sociétés  savantes. 

N®  145.  M.  W.  W.  FisHER,  docteur  médecin,  membre  de 
diverses  sociétés  savantes,  etc.,  médecin  du  Downing  col- 
lège, à  Cambridge.  Présenté  par  M.  Martin  Saint-Ange. 

N®  146.  M.  E.  F.  Germar  ,  docteur  en  philosophie ,  profes- 
seur de  minéralogie  à  l'Université,  elc.^  etc.,  à  Halle,  en  Saxe. 
Présenté  par  M.  Guérin-Méneç'ille. 


REVUE 


NOVEMBRE  1S3S. 


I.  SOCIETES  SAVANTES. 

Académie  royale  des  Sciences  de  Paris. 

Séance  du  5  novembre  i838.  —  M.  Geoffroy  St^HUaire 
lit  une  note  intitulée  :  Mon  dernier  mot  sur  les  jumelles  de 
Prunay  jointes  h  iéle-beche.  Le  savant  académicien  annonce 
que  ces  enfans  doivent  être  montrés  à  Paris  et  qu'il  ne  peut 
plus,  dès-lors,  leur  continuer  les  soins  de  son  patronage, 
sous  peine  de  remplir  près  d'eux  le  rôle  ridicule  de  leur 
cornac.  L'arrivée  à  Paris  de  ces  enfants  ,  perraellra  à  M.  Serres 
de  reprendre  se?  magnifiques  travaux  sur  Ritta-Christina  ^  et 
d'ajouter  à  ses  études  concernant  les  lois  de  l'organisation 
animale  3  me  pénétrant  des  vues  transcendantes  de  notre  grand 
physiologiste,  poursui  M.  Geoffroy,  je  suis  entré  dans  ses 
voies ,  en  prenant  la  confiance  d'étendre  les  principes  d'une 
aussi  belle  généralisation  à  tout  ce  qui  est ,  ce  qui  s'organise 
et  ce  qui  vit  dans  l'univers.  J'en  suis  donc  venu  à  comprendre 
et  à  formuler  la  règle  restreinte  jusqu'ici  à  l'organisation 
animée,  la  Loi  Serres  (conjugaison  et  affinité)  à  toutes  les 
essences  et  matériaux  s'afifronlant  et  se  joignant  dans  l'univers. 
J'ai  nommé  cet  ordre  phénoménal  Attraction  de  soi  pour  soi. 

En  terminant,  M.  Geoffroy  se  plaint  de  ce  qu'on  n'a  pas 
inséré  dans  les  comptes  rendus  la  note  qu'il  lût  le  22  octobre. 
La  réponse  un  peu  piquante  de  M.  le  secrétaire  provoque  une 
explication  assez  chaude.  Nous  pensons  que  l'on  devrait  éviter 
de  donner  un  spectacle  aussi  aflfligeant  au  public,  surtout  quant 
il  ne  s'agit  que  de  l'économie  de  quelques  pages  d'impression 
demandées  par  un  savant  qui  a  toujours  illusl ré  l'Académie. 
Tom.  L  Année  i838.  i3 


a74  IRÀVACX   INBÛITS. 

M.  Milnes  Edwards  est  nommé  membre  de  T Académie  en 
remplacement  de  M.  Frédéric  Cuf^ier  décédé. 

On  se  rappelle  qu'à  la  précédente  séance  la  section  de  zoo- 
logie ,  en  présentant  la  liste  des  candidats  pour  la  place  va- 
cante par  suite  de  la  mort  de  M.  Frédéric  Cuvier,  a  témoigné 
ses  regrets  de  voir  que  M.  Slraus  ne  s'était  pas  présenté;  cette 
circonstance  n'est  pas  restée  inaper<5ue,  et  la  plupart  des  assistans 
ont  partagé  le  sentiment  pénible  qu'elle  avait  cuusée  à  la  section 
de  zoologie  ,  surtout  quand  on  a  vu  qu'un  savant  non  moins 
célèbre  avait  cru  devoir  se  retirer  de  cette  même  candidature. 
Si  des  bommes  aussi  connus  pensent  qu'il  est  de  leur  dignité 
de  ne  pas  s'exposer  à  être  placés  dans  une  liste  sur  un  rang  in- 
férieur à  celui  auquel  leur  position  scientifique  et  l'opinion 
publique  leur  donnent  droit  >  il  y  a  lieu  de  craindre  que  les 
places  de  l'Académie  ne  soient  plus  recherchées  que  par  des 
siavans  d'un  moindre  renom.  Il  serait  très-fâcheux  pour  la 
science  que  des  bommes  qui  lui  font  autant  d' honneur  se  con- 
tentassent de  mériter  ces  places. 

Séance  du.  12  not^embre.  —  M.  Duméril  rappelle  à  l'Aca- 
démie qu'elle  a  re^u  dans  la  séance  précédente  une  dissertation 
en  allemand  de  M.  Tschudi,  intitulée  :  Sur  la  classification  des 
Batraciens  j  etc.  Comme  ce  mémoire  renferme,  dit  M.  Du- 
méril, plusieurs  observations  importantes  et  l'indication  de 
^uclqu^s  bons  caractères  de  genres  dont  nous  avions  nous- 
Éit'mes  fait  usage  dans  le  grand  ouvrage  sur  les  Reptiles  ,  que 
M.  Bibroû  et  moi  publions  dans  ce  moment,  nous  sommes 
hieù  aises  de  faire  constater  que  les  seize  premières  feuilles  du 
lôtne  VI il  en  étaient  imprimées  à  la  date  du  3o  août  dernier  , 
tin  les  mettant  sous  les  yeux  de  l'Académie ,  parce  que  c'est 
dans  cette  portion  de  notre  travail  qu'on  trouvera  établis  l'ar- 
tangemenl  méthodique  et  la  nomenclature  des  sous-ordres  , 
tribus,  familles  et  genres:,  ne  voulant  pas  nous  exposer  au 
blâme  de  nous  être  attribué  des  observations  faites  par  un 
naturaliste  pour  lequel  nous  professons  d'ailleurs  une  grande 

estime. 

Séance  du  i^noi'embre, — M.  Flourens  lit  un  mémoire  in- 
titulé ;  Recherches  anatomiques  sur  la  manière  dont  l^épidertm 


SOCIÉTÉS  SA.VANTES.  l-jS 

se  comporte  af^ec  les  poils  et  apec  les  ongles.  Ce  travail  étendu 
et  plein  d'observations ,  est  peu  susceptible  d'analyse ,  il  oc- 
cupe près  de  six  pages  des  comptes  rendus  de  l'Institut. 

M.  D^Hombres  Firmas  adresse  une  notice  Sur  une  portion 
de  mâchoire  fossile.  Ce  fragment  a  été  trouvé  diins  les  Ce— 
vennes.  M.  de  Biainville  est  chargé  de  faire  un  rapport  à  TA- 
cadéniie  sur  cet  objet. 

M.  Lartet  annonce  la  découverte  qu'il  vient  de  faire  d'une 
tête  de  Mastodonte  à  dents  étroites ,  dans  une  localité  voisine 
de  Simorre. 

M.  y4imé ,  professeur  de  physique  au  collège  d'Alger ,  écrit 
qu'il  a  découvert  aux  environs  de  celte  ville ,  un  banc  de  corail 
hors  de  l'eau  et  à  l'état  fossile ,  mais  conservant  encore  une 
teinte  légèrement  rougeâtre,. ce  qui  porte  à  croire  qu'il  est 
sorii  de  l'eau  à  une  époque  qui  n'est  peut-être  pas  bien  éloi- 
gnée de  nous. 

M.  Elie  de  Beaumont  présente  de  la  part  de  M.  ScItuUz  un 
mémoire  intitulé  :  Macrobiotus  Hufelandii  animal  e  crusta- 
ceorum  classe  noifum ,  retùt^iscendi  post  duùurnum  asphyxium 
et  ariditalem  potens ,  avec  un  échantillon  de  sable  de  gout- 
tières y  contenant  un  certain  nombre  d'individus  de  ces  ani- 
maux. 

Séance  du  26  not^embrc. — M.  Breschet  lit  un  mémoire  in- 
titulé :  Recherches  sur  les  dijfférentes  pièces  du  squelette  des 
animaux  'Vertébrés  encore  peu  connues,  et  sur  plusieurs  vices 
de  conformation  des  os.  —  Chapitre  I*'.  Considérations  sur 
les  os  sus'Sternaux  chez  V homme» 

La  lecture  du  savant  académicien  est  le  commencement  d'un 
grand  travail  qu'il  compte  publier  sur  le  squelette  des  verté- 
brés et  principalement  sur  plusieurs  pièces  peu  connues  ou 
tout- à-fait  nouvelles  «ppartonant  à  ce  squelette.  Tout  en 
cherchant  à  prouver  qu'il  y  a  unité  de  composition  dans  tous 
les  points ,  il  désire  arriver  à  démontrer  que  c'est  d'après  les 
lois  de  l'évolution  et  de  la  formation  organique  que  l'on  peut 
parvenir  à  la  connaissance  physiologique  et  philosophique  de 
la  production  de  la  plupart  des  maladies.  Ce  t.av.iil,  dont 
M.  Breschet  s'occupe  depuis  long-temps,  exige  une  grande 


^76  *  TRAVAUX    INÉDITS, 

persévérance  de  volonté  et  d'investigation 'et  il  faut  savoir  gré 
à  ce  savant  de  Ta  voir  entrepris. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS. 

Synopsis  des  espèces  du  genre  Tchitree  (  Tchitrea ,  Less.  ), 
Muscicapa  ;  auct.  par  R.  P.  Lesson. 
Rostrum  depressum  ,  carinalum  ,  uncinatum  et  denticula- 
tum  ,  setis  basi  instructum  ;  nares  setis  rectse^  alarura  prima 
penna  brevi;  tertia  ,  quarta  ,  et  quinta  longissimis  ;  pedes  dé- 
biles ;  caudse  rectrieibus  12  ,  cuneatis  gradatis  aut  mediis  lon- 
gioribus.  —  Habitant  inter  tropicos  in  orbe  velere. 

1.  T.  BÉ-BL\NC  ,  Muscicapa  paradisi  ,  L. ,  Gm. — Ai'is pa- 
radisiaca  orientalis ,  Seba  ,  pi.  62  ,  fig.  3.  —  Pi  ed  bird  of 
paradises.  Edws.  pi.  11 3.  —  Picapapoensis,  Brisson.  Icterus 
maderaspatanus  cristatus  ,  et  muscicapa  cristata  alba  cfl- 
pitis  BûJiœ  Spei ,  Brisson. —  Todus  paradiseus  ,  Gm.  —La 
Vardiole,  Buffon.  —  Le  Moucherolle  buppé  à  tête  d'acier  poli 
Buffon  ,  Ent.  234,  ^g*  2.  Gobe-mouche  blanc  huppé  du  Cap. 
Lalham  ,  ind.  esp.  54:  paradise-fly,  ibid.  —  Capile  cristato, 
nigro  ;  corpore  albo  ;  cauda  cuneata  ;  rectrieibus  intermediis 
longissimis  :  long.  8  poil.  5  lin,  ;  roslri  basis  plumis  tecta  j 
caput  azureum  ,  crista  declinala  ;  corpore  album ,  rachibus 
nigris  ;  remigae  nigrx  ,  utroque  margine  albae  :  (  Lath.  )  — 
Hab,  Africa  ,  Asia ,  India  iu  Dukkun  :  Cap.  Bonae  Spei.  — • 
Mas.  M.  alba;  capile  cristato  colloque  violaceo-atris ;  ptero- 
malibus  remiglbusque  atris  ,  albo  margina lis  ;  rachibus  rectri- 
cum  atris.  Fœm.  Dorso,  alis ,  caudaque  caslaneis;  corpore 
sublus  albo  ;  gutture ,  collo  pectore  ,  nuchaque  griseis  ,  hâc 
saluratiori  :  capite  cristato  violaceo-atro  ;  remigibus  fuscis. 
Long,  corporis  10  1^2  caudœ  6  (  sykes ,  proc.  11,  84  ) 

2.  T.  3É-tiOT3Xf,  Muscicapa  castanea,  Knhl.  —  Avispara~ 
disiacà  cristata^  Seba,  pi.  3o  fig.  5.  —  Muscicapa  cristata^ 
Brisson  ornith,  —  Promerops  indicus  cristatus,  Briss.  — 
Upupa  paradisœa,  L.  ;  Lath.  ind.  esp.  Z.-^Muscicapa  para^ 
disœa,  Yar.  A.  Latham.  esp.  54-  —  Le  Gobe-mouche  huppé 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  Enl.  234  fig.  '• — Levail.,  af> 
pi.  ïl\().—MuscipcfaiTidicaj  Stephens^  t.  XIII,  p.  3. — Cres" 


TllÀVAUX    IJNÉDlTS.  ^27^ 

ied  long-tailed pie  ,  Edw. ,  gl. ,  pi.  325.  —  Muscipeta  casia- 
nea ,  ïemm.  — Lesson ,  ornith.  pi.  42.  fig.  1  — Crislata, 
spadicea,  subtus  cinerascens  ;  capite  colloque  nigris  ;  rectri- 
cibus  duabus  intermediis  longissimis  (Lath.  )  Hab.  India. 
Mas:  M.  corpore  suprà  caslaneo,  sublus  albo;  peclore  grises- 
centi;  capite  cristalo  ;  colloque  violaceo-atris.  Fœm.  :  Mari  si- 
milis, rectricibus  duabus  mediis  pauUum  elongatis.  (Sykes, 
proc.  ,11,  84.  )  —  Statura  praecedentis  :  irides  intense  rufo 
brunneae.  Observ.  :  Ces  deux  oiseaux,  le  Bc-blanc  ont  été, 
dit  M.  Sikes  ,  considérés  par  erreur  comme  appartenant  à  la 
même  espèce.  Ils  n'habitent  point  les  mêmes  localités. 

3.  T.  scHET-AL,  Muscicapa  holosericea. — Le  Schet  voulou- 
lou ,  BuÉF.  Gobe-mouche  à  longue  queue ,  de  Madagascar. 
Enc.  248  fig.  1.  —  Le  Schet  roux,  Levaill.  Af.  pi.  i^y,  — 
Muscipeta  holosericea,  Temm.  —  Muscicapa  madagascarieri' 
sis,  albicilla  longicauda  ,  Briss.  —  M,  mutata^  Gm.  esp.  2, 
var.  V.  —  Platjrhynchus  mutatus ,  Vieil.,  Encyclo.  11  , 
840.  —  M.  Sincipite  nigro  ;  corpore  castaneo  ;  alis  nigris ,  ni- 
veisque  ;  cauda  longua  ,  castanea.  Gulla  et  coUo  rufis.  —  P. 
mutatus,  capite  cristato;  rectricibus  intermediis  longissimis, 
palpebris  cœruleis  ;  rostro  pedibusque  alris.  Vieil.  ,  Ency cl. 
1 1 ,  840.  —  Hab.  insula  Madagascariensis. 

4.  T.  De  Casamanss,  Muscicapa  Casamanssœ,  Less. — Capite 
et  coUo  parte  superiori  cœruîeo  splendide  nitenle.  Corpore  et 
cauda  castaneis  ;  tectricibus  alarum  niveîs  :  remigibus  prima- 
riis  nigris ,  secundariis  albo  marginalis  ,  aut  ultimis  rufis. 
Rectricibus  mediis  quatuor,  longissimis.  Rachibus  plumarum 
concoloribus.  Rostro  et  pedibus  brunneis,  Corpore  long.  4 
poil.  ;  caudae  1 1  poil. — Hab.  ad  ripas  fluminis  Casamanssiae  in 
Senegambia,  ubi  dicta,  Veuve  des  Mangles,  quae  avis  reperitur 
frequentissinie  in  arboribus  Rhizophori  generis. 

5.  T.  DE  Gaimard  ,  Muscicapa  Gaimardi,  Less.  ornith.  , 
p.  386. — Capite  nigro-aeneo;  corpore  badio  ,  ruliloque,  alar. 
nigris,  cum  speculo  niveo;  rectricibus  badiis,  mediis  longissi- 
mis niveis,  atro  marginatis.  —  Hab.  Madagascar? 

6.  T.  ScHET-NoiR  ,  Muscicapa  mutata  ,  Lath.  Gm.  —  Le 
G.  M.  à  longue  queue  et  ventre  blatic;  En).  248  fig.  2.  —  Le 


^78  TRAVAUX   inédits; 

Schett-all,  Buff. —  Levaill.  pi.  i48,  fig.  1.  — ^  Muscicapa 
mutatay  Lath. ,  esp.  55.  —  Muscicapa  madagascariensis  va- 
ria longi  cauda  ,  Briss,  —r  Capite  cristato  ;  cauda  cuneata;  rec- 
tricibus  inter-niediis  longissimis;  palpebris  caeiuleis  (Gm.  )  — 
Hab.  Madagascariensis  insula. 

ç.  T.  San-kowo  ,  Muscicapa  pr inceps.  —  Muscipeta  priri" 
ceps ^Temm. ,  pi.  col.  684.  —  Mas;  Capile  cristal o  ,  aeneo  ; 
corporetoto  nigro-violacco  niloresplendenle.  Cauda  cuneata; 
cuni  duabus  peunis  longissimis,  omnibus  brunneis.  Foemiua  t 
Capite  lœvi  et  collo  griseo-ardoisiacis  ;  dorso,  alis  et  cauda 
mediocri  brunneo-rufis;  corporesublus  albido. — Ilab.  Japouia 
et  Corea,  ubi  ikara-ikaruha  et  San-kowo  appellatus  est. 

8.  T.  Muscicapu  cristaia,  Gm.  —  Le  G,  M.  huppé  du  Sé- 
négal, Buff.  pi.  573  ,  fig.  2;  pi.  39,  fig.  2,  —  Muscicapa 
Senegalensis  cristata  ^Bviss.  t.lll  p.  ^7.2.  — Platyrhjnckus 
cristatus,  Vieil.,  Encycl.  11  ,  862.  —  M.  :  Capite  cristato  et 
gutlure  nitente  nigris  ,  corpore  supra  badio  ,  subtus  cinereo , 
cauda  cuneiformi  :  roslrum  cinereum  :  tectrices  alarum  majores 
remigesque  fuscae,  margine  badiœ,  cauda  ex  purpurascente 
badia,  4  pollices  longa;  pcdibus  griseis.  (Gmelin.)  —  Fœm.  : 
Cristata  ,  castanea,  subtus  einerea  ,  capite  colloque  inferiore 
nigro  virescentibus  ;  rectricibus  castaneo  purpureis.  Cauda 
elongata.  8  poil.  6  lin.  Cauda  cuneiformis.  (Lath.  )  — Hab. 
Sencgalia. 

9.  T.  DE  Bourbon  ,  Muscicapa  Borbonica ,  Gm.  —  Lp 
Gobe  mouche  huppé  de  l'île  Bourbon,  Buffon,  Enl.  S^S,  fig.  i. 
-—  Muscicapa  Borbonica  cristata ,  Briss,  —  Levaill.  ,  af. 
pi.  142.  —  Muscicapa  Borbonica^  Lath. ,  esp.  lo.  —  M.  Sub- 
tus einerea;  capite  exvirescente  airo,  nitente  violaceo;  cauda- 
que  dilute  badiis;  uropygio  griseo  ;  remigibus  nigris  margine 
badiis:  roslrum  grisLum;  teclricis alarum  minores  dilule  badiœ, 
médise  nigrœ  apice  rufae  ;  majores  nigrae  apice  albœ  ;  pedes 
fusci  (  Gmelin  ).  —  Crislata;  spadicea,  sublus  einerea  ;  capite 
nigro  virescente;  rectricibus  palliûè  spadiciis.  Long.  5,  p.  6, 
Ji.  Fœm.  :  capite  cinereo  (Lath.).— Hab.  Madagascar  et  insula 
Porbonica. 

10.    T.   SÉNÉGALiEN,  Muscicopa    Senegalensis^  Lesf .  — * 


TRAVAUX  IKKDITS.  279 

Crista  nullâ  ;  capîte  coUo  et  tborace  azureo  intense  nigro  ; 
anali  brnnneo-ardoislaco  ;  dorso  ,  tectricibus  alariim  ,  caudae- 
qne,  sublus  et  infrà  ,  castaneis.  Cauda  cuneata  ,  cinnamomca  ; 
rhachlbus  plumarum  concoloribus.  Primariis  remiguin  quin- 
què  alerrimis,  secundariis  nigris,  niveo  marginalis,  ullimi* 
rufis  :  parvis  teclricibusalbis.  Long,  corporis  4  po^^-  ^  ^''^'  » 
caudae  4  poU.  —  Hab.  ad  ripas  fluminis  Senegalensis. 

11.  T.  A  TKTE  d'acier  ,  Muscicapa  chalybeocephalus ,  Gar- 
DOt ,  zool.  de  la  Coq.  pi.  i5,  fig.  i.  Texte,  t.  I,  part,  a, 
p.  589.  —  M.  Capite  cbalybeo  ;  dorso,  alis  caudaque  casla- 
neo  colore  ;  colli  parle  priori,  pectore  abdbmineque  subalbidis, 
pedibus  et  rostro  plumbeis.  — Hab.  Nova-Hybernia,  in  sylvis. 

12.  T.  SIMPLE,  Muscicapa  in  or  nata  Garnot ,  zool.  Coq., 
pi.  16  ,  fig.  I  ,  texte,  t.  1,  partie  2  ,  p.  691 .  —  M.  Capite 
collo  ,  dorso  ,  uropygioqne  griseis  et  subcœrulis;  ails  caudaque 
cînerels  fuscis ;  abdomine  castaneo  colore;  rostro  pedi busqué 
plumbeis.  —  Hab.  Nova-Guineâ  in  portu  Dorey. 

Insectes  coléoptères  inédits  ,  découverts  par  M.  Lanier  dans 
Tintérieur  de  l'île  de  Cuba. 

Notre  confrère  M.  Lsfnier ,  ingénieur  ebargé  par  le  gQ|^ 
verneur  de  Cuba  de  parcourir  cette  île  pour  en  faire  Ja  géogsa- 
pbie  et  la  topograpbie ,  se  trouvant  dans  une  position  très-f^r 
vorable  pour  recueillir  les  produits  naturels  de  ce  beau  payç, 
a  mis  a  profit  tous  les  instans  que  ses  travaux  lui  laissaient, 
aussi  ses  collections  sont  riches  en  Bois,  Plante?,  Mamipifèr^ 
Oiseaux  ,  Mollusques ,  Insectes  ,  etc. ,  et  contiemaent  unefpnjç 
de  notes  d'un  grand  intérêt.  Nous  nous  sommes  joints  à  lui, 
avec  M.  ÇJijBvrolat ,  pour  faire  connaître  quelques  uns  de  sq3 
insectes,  ep  vçici  la  description  sommaire  accompîignée  des 
notes  de  M.  Lanier. 

Hylocharcs  Lanierii,  Guér.  — A  (finis.  H/l.  buprestpidh  i 
Rossi,  sed  paululum  angustior;  brunneo-niger,  profundè  rij- 
gosus,  pilosus.  Tborace  supra  complanato,  fronte  piano.  Anten- 
nis  pedibusque  bruneo-ferrugineis.  —  Long.  :  7  à  9.  Larg.  :  g 
à  3  mill. 

Cet  insecte  a  été  trouvé  à  6  lieues  ^^  nord  ^e  la  ville  dp 


28o  TRAVAUX    INÉDITS. 

Cienfuegos,  située  au  bord  de  la  grande  baie  de  Jagua ,  sur  la 
côte  sud  de  l'île  de  Cuba ,  à  60  lieues  de  la  Havanne ,  sous 
rëcorce  du  Trichilia  S pondioïdes ,  arbre  connu  dans  la  partie 
orientale  de  celte  île  sous  le  nom  de  Guaban,  et  dans  la  partie 
occcidentale  sous  celui  de  Cabo  de  hacha^  nom  qui  provient  de 
*^'usage  qu'on  fait  de  son  bois  ,  que  Ton  emploie  à  faire  des 
manches  de  bâches.  Cet  arbre  croît  en  tous  lieux,  mais  parti- 
culièrement dans  les  terrains  sablonneux.  C'est  sous  Técorce 
d'un  de  ces  arbres  abattu  dans  une  sai^ane,  k  200  mètres  d'é- 
lévation au  dessus  du  niveau  de  la  mer,  que  cet  insecte  a  été 
recueilli  en  juin  de  i835.  Il  y  en  avait  un  assez  grand  nombre 
et  [ils  se  trouvaient  réunis  deux  à  deux,  ou  par  groupes  de 
quatre  ou  six  ;  mais  les  deux  années  suivantes  on  n'en  pût  ren- 
contrer aucun.  Lorsqu'on  les  découvre  en  enlevant  l'écorce  ,  ils 
restent  immobiles,  attachés  à  l'aubier  encore  humide  de  l'arbre. 

Buprestis  (Chr/sesthes)  Lanieri  ,  Chev.  — Affinis.  Bup. 
6  punctatœ.  F.  sed  minor,  violacea,  subtus  aurata,  segmentîs 
abdominalibus  cyaneis,  dififert  a  B.  6  punctatae,  capite  thorace 
amplius  punctatis  :  tribus  notis  œlytri  majoribus,  viridibus, 
striis  et  costis  evidenlius  ulcatis  et  angustioribus  cum  margine 
strictim  serrato.—  Long.  :  17.  Lat.  :  6  mill. 

La  larve  de  ce  Bupreste  vit  dans  l'écorce  du  palmier  Real 
{Oreodoxaregid)  lorsqu'il  est  abattu.  Il  a  été  trouvé  à  6  lieues 
au  N.  E.  de  la  magnifique  baie  de  Jagua ,  côte  sud  de  l'île  de 
Cuba,  près  d'un  ruisseau ,  dans  un  excellent  terrain  élevé  de 
i5o  mètres  au  dessus  du  niveau  de  la  mer.  On  n'en  rencon- 
tra que  dans  un  seul  palmier,  en  mai  i835.  Il  y  en  avait  une 
vingtaine  qui  étaient  tout-à-fait  développés  et  prêts  à  sortir. 
(J'ai  conservé  des  larves  et  des  nymphes  dans  l'alkool.  ) 

Nosoderma  echinatum,  Guér.  —  Oblongum,  nigrum  ,  rugo- 
sum  et  opacum  ;  thorace,  lateribus  denlato  ,  supra  tubercu- 
ïato;  aelytris  tuberculatis,  tuberculis  posterioribus  spinifor- 
mibus  lateribusque  productis.  — Long   :  i3.  Lat.  :  5.  Mill. 

Cet  insecte  f  st  rare  à  Cuba  ;  je  n'en  ai  trouvé  que  deux  fois 
sous  l'écorce  de  la  Guacino  et  du  Guavan ,  près  du  port  de 
Jagua.  Je  crois  que  celui  que  j'ai  trouvé  sous  l'écorce  du  Gua- 
van est  une  autre  espèce. 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^Sl 

Stenochia  amethystina,  Guér.  >^  Cyanea,  nitida.  Elytrîs 
vîolaceis  profunde  punctato-striatis  ;  Antennis  nigris,  basi  cja- 
neis. —  Long.  :  12.  Larg.  :  5.  mill. 

Rare.  On  le  trouve  sur  les  branches  sèches  des  arbustes  de 
diverses  espèces. 

Phytonomus?  Cubae,  Chev.  —  Gravis,  cinereus,  in  elytris 
maculis  nigricantibus  saepius  confluentibus.  Capite  Iransverso, 
rostro  brevi ,  turbinato,  oculis  sub-contiguis.  Thorace  parvo, 
lateribus  rotundatis,  basi  recto,  apice  complanato  et  cylindra- 
ceo.  Scutello  augusto,  triangulare,  leucophaeo.  Elylris  crassis 
thorace  fere  duplo  lalioribus  ;  in  humero  et  apice  rotundatis, 
9  striis  levibus  et  punctatis  :  femoribus  obscure  maculatis.  — 
Long.  :  5.  Lat.  :  3.  mill. 

A  génère  Phytonorao  diflert  prœcipue  oculis  approximatis, 
duobus  primis  articulis  antennarum  et  clava  crassiore,  nou  tam 
elongalis.  itHvinl 

Trouvé  en  juin  i835  dans  de  petites  savanes  à  8  lieues  N.-E. 
de  CienfuegoSy  à  i5o  mètres  d'élévation  au  dessus  du  niveau 
de  la  mer,  sur  les  branches  sèches  de  l'arbre  épineux  notnmé 
Gamaquen,  à  64  lieues  au  S.-E.  de  la  Havane,  sur  les  bords  du 
Gannao,  rivière  navigable  qui  a  son  embranchement  près  de 
Cienfucgos,  dans  la  grande  baie  de  Jagua. 

Il  y  en  avait  un  grand  nombre,  mais  ils  ne  sont  guère  per- 
ceptibles sur  les  branches  de  cet  arbre  ,  parce  qu'ils  en  ont  la 
couleur.  Lorsqu'on  approche  la  main  pour  les  saisir,  ils  se 
laissent  tomber  et  s'envolent  immédiatement. 

Solenoptera  cinnamipennis,  Chev.  —  Nigra,  nilida  :  capite 
triangulalim,  thorace  lalè  sulcatis,  bi-costatis  ;  his  marginibus 
scabrato,  latere  dentulato ,  bispinoso  (spinis  maris  paululum 
elongalis)  basique  arcuatim  emarginato.  Elylris  cinnamomeis, 
minute  rugulosis  basi  et  margine  nigris  atque  crebre  punctatis. 
—  Long.  :  35  à  ^o.  Lat.  :  12  à  i5.  mill. 

Cet  insecte  a  été  trouvé  sur  les  bords  du  grand  port  de 
Jagua,  près  de  la  ville  de  Citnfuegos.  On  le  rencontre  assez  abon. 
damment  dans  les  mois  de  juin  et  de  juillet ,  en  plein  midi , 
volant  autour  de  l'arbre  qu'on  nomme  Quiebra-hacha  (  Mi" 
coxjllum  himenœfolia)  y'àauïs  lequel  vit  sa  larve.  Cet  arbro 


282  TBAYAUX   mîÊDITS. 

dont  le  bois  est  extrêmement  dur,  est  très-estime  pour  la  con- 
struction des  édifices,  parce  qu'il  est  d'une  très-longue  durée. 
On  l'emploie  ordinairement  en  poteaux  dormans  et  autres 
pièces  placées  à  l'air.  Je  conserve  la  larve  de  ce  Solenoptera 
dans  l'alcool. 

Solenoptera  fuhipes,  Chev.  —  Velutina,  nigro-opaca,  an- 
tennis  nigro-piceis ,  nitidis.  thorace  lateribus  ultra  mediuii^ 
angulato,  pedibus  rubris.  Ëiytris  apice  serratis.  Thorace  infra 
cum  notulâ  laterali  alhâ.  —  Long.  :  18.  Lat.  :  6  mill. 

Trouvé  dans  les  mêmes  lieux  que  le  précédent  pendant  les  mois 
de  mai  et  juin  ;  mais  il  n'est  pas  commun.  On  le  voit  ordiuaire- 
jnent  voler  autour  des  fleurs  du  Tocino^  espèce  de  liane,  arbuste 
épineux  du  genre  Acacia,  et  de  celles  d'une  autre  grande  lian^ 
épineuse  appelée  Zarza  {^Smilax  asperà)^  dans  lesquelles  il  se 
pose  souvent ,  ainsi  que  sur  celles  de  l'arbre  nommé  Jucaro 
(Buci'da  Suceras),  (  J'en  ai  pris  un  à  la  lumière). 

Callichroma  columOina,  Guér.  — -  Elongalo  sericea,  viridis 
vel  violacea;  Antennis  nigris,  longissirais;  thorace  transversim 
strigoso,  lateribus  spinoso  ;  pedibus  nigris,  femoribus  rufis* 
corpore  sublus  argenteo-tomentoso.  —  Lopg.  :  26  à  34-  Lat.  : 
6^9.  mill. 

Assez  commun.  Sa  larve  vit  dans  le  bois  d'une  espèce 
à'Achras  ,  arbre  connu  dans  le  pays  sous  le  nom  de  Acana. 
On  trouve  rinsecte  parfait  sur  les  troncs  abattus  de  cet  arbre, 
il  vole  surtout  au  coucher  du  soleil.  Quand  on  le  prend  il  ré- 
pand une  odeur  de  rose  très-pénétrante. 

Nous  avons  donné  à  cette  espèce  et  à  quelques  autres  les  noms 
qu'elles  ont  reçu  de  divers  collecteurs. 

Erwhus  dimidiatipennis ,  Chev.  —  Punctatus  ,  puniceus. 
Mandibulis,  antennis,  oculis  tibiis  tarsisque  nigris,  tertia  parle 
apicali  elytrorura  cyanea.  —  Long.  :  8  à  i3.  Lat.  :  3  à  4  miH. 

Il  se  trouve  eu  mai  et  juin,  près  de  la  ville  de  Cienfuegos. 
Il  se  pose  ordinairement  sur  les  fleurs  d'un  arbuste-liane  épi- 
neux du  genre  mimosa  appelé  Tocino  ,  sur  celles  de  la  Zarza, 
du  Jucaro  et  de  la  Guacima  (  Guazumas  poUbrota  ).  J'en 
ai  trouvé  également  à  10  lieues  dans  l'intérieur.  11  n'est  pas 
eommun* 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^^ 

Ehuria  Lanieri^  Chev.  —  Rubra.  Antennis  pedibusque  ni- 
gris.  £ljtris  notissex  eburatis,  i,  2,  prima  basi,  duabus  gémi? 
nis  ultra  médium,  dimidia  parte  iipicali  nigricnntibusj  tarsis 
cinereis.  —  Long.  :  i5.  Lat.  :  4  mi'l«» 

Trouvée  une  seule  fois  sur  les  fleurs  d'une  liane ,  arbuste 
épineux  du  genre  Mimosa^  appelé  Tocino  ,  à  6  lieues  au  N.-E. 
de  Cienfuegos,  sur  les  bords  d'un  ruisseau,  dans  un  terrain  ferr 
lile,  (en  juin  ib35),  à  i5o  mètres  au  dessus  du  niveau  de  la 
mer,  dans  le  moment  de  la  plus  forte  chaleur  du  midi. 

Eburia  subangulata  ,  Cbev,  —  Omnino  similis  proecedenti, 
difFerl  rubro  obsoleliorc,  thorace  laleribus  subangulalo ,  pe- 
dibus  rufescentibus  tibiis  paululum  obscuris  et  colore  nigro 
eljtrorum  in  parle  mediana  recle  signala.  Femina.  an  diffe- 
rentiasexualissubsequenlis?— Long.  :  11  à  i3.  Lat.  :  3à  4  ™ill« 

Trouvée  dans  les  environs  de  la  ville  de  Cienfuegos,  et  dans 
tout  le  district  de  la  colonie  Fernandinaôe  Jagua,  jusqu'au 
pied  des  montagnes  de  Trinidad  ,  qui  lui  servent  de  limites 
à  l'Est.  On  le  trouve  assez  communément  sur  les  fleurs  de  la 
liane-arbuste  mimosa  nommée  Tocino,  et  sur  celles  de  la  Zarza. 
On  le  voit  souvent  aussi  sur  \e  jucaro  et  sur  la  guacima  ainsi 
que  sur  la  Cordia  globosa.  Très-commune  pendant  les  mois  de 
mai  et  de  juin. 

Quand  les  individus  sont  vivans  ,  de  petites  lignes  ou  ban- 
des longitudinales  ,  que  l'on  aperçoit  faiblement  après  ia 
mort  à  la  base  des  élylres  et  près  de  la  sulure ,  sont  pins 
longues   très-brillantes  et  comme  métalliques. 

Eburia  dimidiata ,  Cbev.  —  Crebre  punclata,  rubra.  Man- 
dibulis  apice ,  antennis  ,  pedibus  et  dimidia  parle  posticali 
elytrorum ,  nigrisj  hiscum  notulis  quatuor  obsoletis  rubro- 
pallidis,  duabus  basi  et  duabus  mcdianis.  Thorace  rotundato 
in(  rmi.  Variai  pedibus  rufescentibus. — Long.  :  1 1  à  42.  Lat.  : 
3  i  /2  à  4  uiill. 

Trouvée  dans  les  mêmes  lieux  et  dan$*le$  mêmes  [circonso' 
tancer  que  l'Eb.  subangulata. 

j4mphionycha  çenusla,  Chev.  — Testacea,  mandibulis  apice, 
oculis,  antennis  (4.  5.  6-  articulis  basi  rufis)  tibiis  basi  ex- 
cepta ,  nigris.  Thorace  cylindraceo ,  basi  cooslricto ,  lateribus 


284  TRAVAUX  INEDITS^ 

subgibboso,  elytris  in  humero  nigricantibus  ,^  in  tertîa  parte 
apicali  cjaneis  ,  sed  nigricantibus  ad  limbum  anlicum.  — 
Long.  :  12.  Lat.  :    4  t^^^^- 

M.  le  comte  Dejean  réunit  sous  le  nom  d'Ampbionycha  des 
insectes  qui  me  semblent  devoir  former  plusieurs  genres  et 
qui  seront  tous  caractérisés  par  quatre  ongles  aux  tarses.  La 
Saperda  fumigata  deGermar,  et  un  assez  grand  nombre  d'es- 
pèces du  Brésil  et  de  Caïenne  constituent  mon  genre  Pj-roho- 
lus  ,  qui  se  dislingue  par  les  antennes  dont  la  base  est  garnie 
d'un  seul  côté  de  poils  fort  épais,  par  une  carène  sur  le  bord 
antérieur  des  elytres  et  quelquefois  par  les  anneaux  de  l'abdo- 
ment  qui  sont  d'un  jaune  pâle  et  comme  pbospborescens, 
celles  qui  n'ont  pas  les  divers  signalemens  ci-dessus  appar- 
tiennent pour  moi  au  genre  de  l'insecte  que  je  décris ,  lequel 
renferme  un  nombre  considérable  d'espèces  de  l'Amérique 
équinoctiale. 

L'A.  'venusta  a  été  trouvée  à  9  lieues  à  l'Est  de  la  ville  de 
Cienfuegos,  à  Manicaraguia  ,  près  des  riclies  mines  de  cuivre 
que  l'on  exploite  présentement  au  bord  de  la  belle  rivière 
Arimao,  et  à  3oo  mètres  d'élévation  au  dessous  du  niveau  de 
la  mer.  Il  se  pose  sur  les  fleurs  de  la  lianne  arbuste ,  nommé 
Tocino  {mimosa),  sur  celles  de  la  Zarza  du  Guairage  {Eugenia 
barnensis)  et  d'une  floscule  nommée  Rompe -zaraguey  {mita" 
nia).  En  mai,  il  est  rare. 

Amphionycha  dimidiata,  Chevr. — Rufa,  mandibulis  apice, 
oculis ,  antennis ,  fere  dimidia  parte  posticali  elylrorum  geni- 
culis^  tibiis  tarsisque  nigris.  Capite  antice  albo-sericeo.  4*5. 
6.  articulis  anlennarnm  basi  albis.  Thorace  antice  posticeque 
laeviter  constricto.  —  Long.  :  9.  Lat.  :  4  va\\\. 

Mêmes  lieux  et  mêmes  circonstances  que  l'A.  venusta, 

Elaphidion  Poeji^  Guer.  —  Elongatum  rubro  ferrugineum, 
nitidum,  albopilosum  ;  thorace  tpberculato  ;  antennis  pedi- 
busque  brunneis,  femoribus  clavatis  apice  bispinosis,  clava  ru- 
bra.  In  medio  dytri  magna  flava  macula  nigro  circumcincta  ; 
hîs  apice  extus  unispinoso.  —  Long.  :  i3.  Lat.  :  3  mill. 

Rare  à  Guba^  sur  les  troncs  d'arbres  abattus. 


TRAVAUX   INÉDIT».  285 

Odoniocera  hvachjptcra  ,  Chev.  —  Affinis  Od.  abdominali 
01.  flava.  Antennis  nigris  flavo-annulalis,  thoracccoslis  tribus, 
femoribus,  libiis  apice,  tarsis ,  corporeque  sublus.  nigris, 
elytris  nîgro-raarginatis.  Mas,  cuni  duobus  uUirais  abdomina- 
libus  segmentîs  cinereis,  feraina  abdomine  cylindraceo ,  flavo 
limibato.  var.  pedibus  nigris  cuni  basin  femorum  et  tibiarum 
fia  vis.  —  Long.  :  19.  Lat.  :  4  niill* 

Pendant  le  mois  de  juin  on  voit  souvent  cet  insecte  se  poser 
sur  les  fleurs  du  Jucaro  ;  sa  larve  vît  dans  le  bois  de  Tarbre 
nommé  Ja^'a  {Andira  inermis)  qui  est  commua  dans  toute  l'île 
de  Cuba ,  et  dont  les  différentes  propriétés ,  en  partie  connues 
dans  ce  pays ,  sont  encore  ignorées  en  Europe. 

J*ai  extrait ,  à  coup  de  hache,  une  trentaine  d'individus  du 
tronc  de  Tun  de  ces  arbres  ,  tombé  et  presque  sec,  dans  le  mois 
de  juin,  à  5  lieues  au  N.  E.  du  grand  port  de  Jagua,  sur  la  côte 
sud  dejrîle  de  Cuba.  Je  conserve  des  larves  et  des  nymphes 
dans  r Alcool.  J*ai  pris  aussi  l'insecte  parfait  sur  les  fleurs  du 
Jucaro. 

Lema  marginata,  Guer.  —  Ferrugineaj  capite  pecloreque 
nigris;  elyiris  nigro-sub-cœruleis ,  striato-punclatis  ,  macula 
basali  et  raargine  laterali  ferrugineis.  Long.  :  7.  Lat.  :  4 
millim. 

Lema postictty  Guer.  —  Coccinea  ,  nitida,  capite,  pedibus, 
in  elytris  fascia  lata  posticali  antennisque  nigris  ,  his  cum 
articulo  ultimo  rubro.  —  Long.  6  :  .  Lat.  :  3  1/2  mill. 

On  trouve  ces  deux  espèces  sur  les  feuilles  et  sur  les  fleurs 
du  Calebassier.  Elles  ne  sont  pas  communes. 

Chrysomela  (Leucocera.  Chev.  Cat.  Dej.)  Poeji  Chev.  — 
Cyanea.  Palpis  et  antennis  pallidis  thorace  glabro  laleribus  cri- 
brato.  Elytris  pu nctatislœvibus,  cum  maculis  duabus  puniceis, 
prima  basali  transversa ,  suturœ  inlerrupla ,  secuoda  rotundala 
ultra  médium,  tibiis  tarsisque  rubris.  var.  elytris  unica  macula 
basali.  —  Long.  :  7  Lat.  :  5  mill. 

Cet  insecte  a  été  recueilli  près  de  la  ville  de  Cienfuegos.  On 
le  trouve  dans  les  mois  de  mars  et  avril,  à  la  base  du  pétiole 
de  la  feuille  d'un  palmier  nommé  Guano  blanco  o  Juraguano. 
Il  se  maintient  entre  le  tronc  et  le  pétiole  et  il  est  difficile 


Sl86  TRAVAUX   INÉ&ixS. 

de  l'en  arracher.  On  le  rencontre  encore  sous  l'ëcorce  de  la 
guacîraa  (  Guazuma),  mais  pas  aussi  fréquemment. 

Chjsomela.  (Leucocera  Chev.  Cal.  Dej.  )  apicicomis, 
Chev.  —  Cjanea.  Palpis  antennis  larsisque  pallidis;  articulis 
duobus  ultimis  antennarura  nigris.  ihorace  glabro  lateribus 
cribralo;  elytris  punctalis.  —  Long.  :  7.  Lat.   :  5  mill. 

Trouvée  à  six  lieues  au  N.  E.de  la  ville  de  Cienfuegos,  sous 
récorce  du  Guaban  et  sous  quelques  cryptogames ,  dans  une 
savane  à  3oo  mètres  d'élévation  au  dessus  du  niveau  de  la 
hier, 

Descripign  d'une  espèce  nouvelle  du  genre  Catapiesis  ,  par 
M.  Aug.  Chevrolat. 

Catapiesis  Columbica.  — .  Aterrima ,  nitida  ,  impunc- 
tata.  Caput  linea  transver^ali  et  altéra  laterali  conjunctis , 
impressum.  Thorax  sub-quadratus ,  basi  arcte  et  profunde 
bifoveatus,  lalere  uni  sulcalus,  modice  marginatus  et  reflexus, 
lineâ  dorsali  levi.  Elytra  parallela  ;  singula ,  obsoletis  striis 
decem  simplicibus,  apice  paululum  evidtnlioribus ,  sex  sutu- 
ralibus  geminalis.  Pedes  rubro  picei. —  Long.  :  18.  Lat.  : 
6  mill. — Colonibia  a  D.  Lebas.  missa. 

UAxinophoru  Brasilianus,  Gray.  In  the  animal  Kingdora, 
pi.  i3  et  34,  fig-  2  et  5. — La  Catapiesis  nilida.  Solier  etBrul- 
lé,  Histoire  nat.  des  Ins.,  t.  V,  pi.  2,  fig.  a,  pag.  43,  ou  X'Holo- 
lissus  lucanoides  de  Mannerheim,  mémoire  sur  quelques  genres 
et  espèces  de  Carabiques,  pag.  44»  et  l'espèce  ci-dessus  décrite, 
forment  jusqu'à  présent  les  trois  seules  qui  aient  été  publiées. 

Note  sur  deux  espèces  nouvelles  du  genre  Fhoedinus,  par 

M.  GuÉRIN-MÉNEVILLE. 

Ce  genre,  établi  dans  la  Monographie  des  Trachydérides  , 
publiée  par  M.  Dupont  dans  noire  Magasin  de  Zoologie  (  an- 
née i836,  cl.  IX,  pi.  i49)>  ne  contenait  qu'une  seule  espèce, 
le  Phœdinus  tricolor.  Voici  deux  insectes  qui  offrent  à  peu 
près  tous  les  caractères  signales  par  l'auteur  du  genre  auquel 
nous  les  rapportons ,  car  ils  ont  comme  lui  le  corselet  couvert 
de  tubercules ,  le  presternum  avancé  en  une  pointe  dirigée  en 


TRàVAtX   INÉDITS.  287 

atant,  l'écusson  deux  fois  au  moins  plus  long  que  large,  les 
antennis  de  onze  articles  ;  mais  ils  n*ont  pas  d*épines  aux  ély- 
Ires ,  caractère  que  M.  Dupont  met  en  première  ligne  pour 
distinguer  ce  genre  des  Charinotes  ,  et  qui ,  suivant  nous  ,  ne 
doit  pas  être  employé  ,  car  il  n'est  que  spécifique.  Quoiqu'il 
en  soit,  voici  les  principaux  caractères  de  nos  nouvelles 
espèces  : 

Phoedinus  de  Debacve  ,  P.  Dehauvei ,  Guér.  — Obscure 
castaneus  uitidus  ;  elylris  fasciis  duabus,  prima  basali,  secunda 
in  medio  et  maculis  duabus  apicalibus  flavis. — Long.  :  3o  mill. 
Lat.  hum.  11  mil. — Hab.  Demerary. 

Phoedinus  Boucher,  P.  lanioy  Guér. — Sanguineus  rugo- 
sulus  ;  elylris  in  medio  nigris,  costis  duabus  elevatis  obli- 
quis.  —  Long.  :  38  mill.  Lat.  hum.  i3  mill. — Hab.  Guyana. 

Ces  deux  beaux  insectes,  uniques  dans  notre  collection,  ont 
été  rapportés  de  Tinlérieur  de  la  Guyane  anglaise  ;  le  premier 
à  été  pris  aux  environs  de  la  rivière  Essequebo ,  nous  le  dé- 
dions à  M.  Debauve ,  mort  victime  de  son  zèle  pour  la  science. 
Ils  seront  décrits  avec  délail  et  figurés  dans  le  Catalogue 
raisonné  des  insectes  coléoptères  recueillis  par  M.  Debaui^e 
pendant  un  voyage  dans  la  Guyane  anglaise  ,  ouvrage  que 
nous  allons   publier   dans  notre  Magasin   de  Zoologie. 

Sur  un  insecte  eoléoptère  nouveau,  du  genre  Chyasognathuf 
de  Stephens,  par  M.  GuÉRm-MÉNEviLtE. 

M.  le  Baron  Feislhamel  a  bien  voulu  nous  communiquer 
l'individu  unique  qu'il  possède  de  cette  belle  et  rare  espèce, 
pour  être  décrit  et  figuré  dans  notre  Magasin  de  Zoologie;  en 
attendant  que  le  dessin  et  la  gravure  soient  faits  ,  nous  allons 
publier  une  courte  description  de  cet  insecte  remarquable. 

Chyasognathus  Feisthamelii.  Guér.  —  Il  est  long  de  47» 
et  large  de  16  millimètres,  d'un  beau  vert  métallique  à 
reflets  cuivreux  rouges  et  violets,  avec  les  élytres  d'un  jaune 
roux  couleur  d'acajou,  et  les  jambes  intermédiaires  et  posté- 
rieures jaunes  garnies  d'épines  noires.  Les  mandibules  sont 
plus  longues  que  la  tête  et  le  corselet,  droites,  arquées  au 
bout,  triangulaires,  finement  dentées  en  dedans.  Les  angle» 


a88  TRAVAUX    INÉDITS* 

antérieurs  de  la  têle  ont  une  forte  dent  saillante  dirigée  en 
dehors.  Les  côtés  du  corselet  sont  finement  denticulcs,  et  ses 
angles  postérieurs  sont  terminés  par  une  épine  saillante  dirigée 
latéralement.  Les  tarses  sont  noirs. 

Cet  insecte  a  été  pris  dans  la  Colombie  ;  il  n'y  en  avait  que 
'trois  individus^  deux  mâles  et  une  femelle,  dans  la  grande  col- 
lection envoyée  par  M.  Lebas.  La  femelle  est  plus  petite,  avec 
les  mandibules  très-courtes. 

Description  de  deux  Coléoptères  nouveaux  de  Manille^ 
par  M.  Chevrolat. 

Galleruca  (  Aplosonyx ,  Chev. ,  Cat.,  Dejean,  pag.  Sgg.  ) 
Smaragdipennîsy  Chevrolat. — Flava,  elytris  viridibus  ,  ocu- 
lis ,  apice  mandibularum  et  ultimo  articule  antennarum  ,  ni- 
gris.  —  Long.  :  17.  Lat.  :  12  mill.  India  or.  ins.  Philipp.  — 
Elle  est  d'un  testacé  rougeâtre.  Tête  convexe ,  lisse ,  faible- 
ment sillonnée  sur  le  front.  Deux  élévations  aplaties  au  dessus 
de  la  base  des  antennes  ;  celles-ci  ont  leur  dernier  article 
cpurt ,  aigu  ,  noirâtre.  Mandibules  noires  seulement  à  l'extré- 
mité. Yeux  globuleux  ,  noirs.  Corselet  transverse,  étroit,  sil- 
lonné sur  les  bords  ,  excepté  en  avant ,  échancré  sur  la  tèle  , 
droit  en  arrière;  angles  aigus,  les  postérieurs  surtout;  une 
forte  impression  sur  le  milieu  de  chaque  côté  ;  sillon  dorsal 
non  entier.  Il  est  vaguement  et  faiblement  ponctué.  Ecusson 
triangulaire,  moyen ^  non  ponctué.  Elytres  beaucoup  plus 
larges  que  le  corselet,  d'un  vert  émeraude  brillant,  finement 
ponctuées,  mais  d'une  manière  distincte  et  profonde,  silon- 
nées  et  relevées  en  marge,  arrondies  au  sommet  et  sur  la  suture. 
Epipleufes  aplatis,  d'un  vert  bleuâtre.  Tout  le  dessous  et  les 
autres  parties  du  corps  testacés. 

Les  Galleruca  albicornis ,  semiflava  ,  Jai^ana  de  Wiede- 
mann  et  quelques  autres  espèces  propres  aux  Indes  orientales, 
rentrent  dans  mon  genre  Aplosonyx. 

Polyzonus  Manillarum  ,  Chevrolat. — Angustus,  cyaneus. 
Antennis  tibiisque  nigris,  thoracerugososcutelloque  viridibus; 
elytris  fasciis  duabus  croceis,  2a  sub-angulata. — Long.  :  3  lin. 
Lat.  :  I.  India  or.  Manilla. — Bleu,  bord  du  chaperon,  palpes 
internes^  sommet  des  jambes  médianes  et  dessous  des   tarses 


TRAVAUX    INÉDITS,  sSg 

jaunes.  Tête  allongée,  élevée  transversalement  entre  les  an- 
tennes ,  déprimée  en  avant  el  en  arrière  de  l'éiévalion  ,  sil- 
lonnée sur  le  devant  de  celle-ci ,  assez  fortement  ponctuée  , 
surtout  en  arrière.  Antennes  et  jambes  noires.  Corselet  allongé, 
arrondi  sur  les  côtés ,  étranglé  et  relevé  à  la  base,  vert ,  avec 
des  rides  arrondies  et  quelques  points  espacés,  Ecusson  trian- 
gulaire, vert.  Elytres  d'un  beau  bleu  brillant,  bifasciécs  de 
jaune ,  fortement  ponctuées  de  la  base  à  la  première  bande 
qui  est  située  au  tiers  antérieur,  finement  granuleuses  jusqu'à 
Textrémité.  La  deuxième  bande  est  au-delà  du  milieu,  le  jaune 
s'avance  anguleusement  en  dessus  sur  la  suture,  et  en  dessous 
au  milieu  de  cbaque  étui.  Dessous  du  corps  d'un  bleu  argenté 
mat ,  les  4  derniers  segmens  de  Tabdomen  d'un  bleu  brillant. 
Les  Saperda  clavicornis,  Fab.,  bicincta,  01.,  et  quelques 
espèces  inédites  de  l'Afrique  et  des  îles  de  l'Asie  australe  , 
font  partie  de  ce'genre  créé  par  M.  Dejean  et  dont  les  carac- 
tères n'ont  pas  encore  été  publiés. 

ni.  ANALYSES  D'OUVRAGES  NOUVEAUX. 

Recherches  médico-physiologique  sur  l'électricité  animale  , 
par  J.-F.  CouDRET,  docteur  en  médecine.  — Paris,  librairie 
des  sciences  médicales  de  Just.  Rouvier  et  E.  Le  Bouvier , 
rue  de  l'École  de  Médecine  ,  n»  8. 

Depuis  long-temps  des  hommes  du  premier  mérite  ont  pensé 
que  l'électricité  devait  jouer  un  rôle  important  dans  l'écono- 
mie animale  ;  mais  malgré  les  nombreuses  expériences  qui  ont 
étéjfaites  à  ce  sujet ,  la  question  est  restée  enveloppée  de  doute 
et  de  difficultés.  Les  recherches  intéressantes ,  auxquelles 
l'auteur  s'est  livré  ajoutent  peu,  il  est  vrai,  aux  connaissances 
déjà  acquises,  mais  elles  tendent  à  confirmer  les  idées  de  Halle 
en  ce  qu'elles  démontrent  que,  dans  certaines  conditions  pa- 
thologiques et  atmosphériques  défavorables  à  la  transmission 
du  fluide  électrique  ,  on  peut  à  l'aide  de  l'électroscopc  et  du 
conservateur,  constater  une  légère  tension  électrique  sur  une 
portion  circonscrite  de  l'enveloppe  cutanée.  Tout  en  admet- 
tant avec  l'auteur  cette  manière  de  voir,  nous  ne  pensons  pas 

19 


2^  ANALYSES    d'oOVRAOES    NOUVEAUX 

que  Taccumulation  d'électricité  soit  l'origine  du  travail  mor- 
bide qui  s'observe  dans  les  diverses  maladies. 

Sous  le  point  de  vue  ihérapeutbique  y  l'ouvrage  de  M.  Cou- 
drel  offre  un  intérêt  tout  particulier  ;  en  effet,  et  si  l'auteur  ne 
s'est  pas  exagéré  la  gravité  des  symptômes  de  diverses  mala- 
dies, les  médecins  possèdent  aujourd'hui  dans  l'électroscope  de 
M.  Josimbas  un  moyen  précieux  et  un  auxiliaire  puissant 
contre  une  foule  d'affections  considérées  jusqu'à  ce  jour  comme 
très-rebelles  aux  tfforls  de  l'art.  Les  résultats  nombreux  que 
M,  le  docteur  Coudret  a  obtenus  sont  de  nature  a  fixer  l'at- 
tention de  ses  confrères  :  en  soumettant  à  l'épreuve  de  l'expé- 
rience un  grand  nombre  de  maladies,  ils  trouveront,  nous  n'en 
doutons  pas ,  l'occasion  d'examiner  les  travaux  de  ce  médecin 
éclairé.  (  M.-S.  A.  ) 

Quelques  remarques  sur  le  genre  ^^orea; (Musaraigne)  et  Mo- 
nographie des  espèces  nord-américaines  qui  s'y  rapportent , 
par  M.  J.  Bachman.  (Journ.  acad.  nat.  se,  Philadelphia  , 
t.  VII,  p.  362,  pi.  23-24,  183;.) 

Travail  intéressant,  dans  lequel  l'auteur,  après  quelques 
généralités  sur  lesquelles  nous  n'insisterons  pas  ,  donne  des 
détails  sur  les  Musaraignes  de  l'Amérique  septentrionale. 

Parmi  ces  espèces,  il  en  est  une  que  Fauteur  appelle  S.  ra- 
rolini'ensis  ,  et  qui  aurait  cinq  dents  intermédiaires  supérieures 
et  aussi  cinq  vraies  molaires,  au  lieu  de  quatre  de  ces  dernières, 
comme  dans  ses  congénères. 

he&Sorex  longirostris ^  Bach.  S.  Richardsonii  {S.  parvusy 
Ricbards.  non  Say);  S.  For^^ÉTi ,  Richards,  ont,  avec  les  cinq 
dents  intermédiaires  du  tS".  caroliniensis  et  des  vrais  Amphiso- 
rcx  (Duvernoy,  Supplément),  les  quatre  molaires  de  ces  ani- 
maux. Le  Sorex  Dekayiy  Cooper,  fort  voisin  du  S,  brei'icau'- 
dus ,  est  aussi  dsms  ce  cas. 

Drnx  autres  Sorex  ,  dont  parle  M.  Bachman  ,  sont  auss{ 
curieux  :  L'un,  S.  cinereus  Bachm.  ,  n'a  que  26  dents  et  il 
appartient  quant  au  nombre,  à  la  section  des  vrais  Sorex,  chez 
lesquels  il  n'y  a  des  intermédiaires  supérieures  que  trois  de  ces 
dents ,   section   qui   n'avait   pas  encore  fourni   de  représen- 


ANALYSE    d'ouvrages   NOUVEAUX;  29I 

tant  américain.  D'aprèsTauleur,  son  nouveau  Sorex  manque 
de  dents  intermédiaires  a  la  mâchoire  inférieure  (i/i  inc.  3/o  m- 
terra.,  4/4  înâch.).  L'autre  a,  au  contraire,  54  dents,  i/i 
incis.,6/2  inlerm.,  4/^  mâch.  ^On  sait  que  chez  les  animaux 
du  même  genre,  jusqu'ici  décrits ,  la  variation  du  nombre  des 
dents  intermédiaires  supérieures  est  de  trois  à  cinq.  Cette  es- 
pèce^  que  M.  Bacbman  appcWe  S,  ^mbripes ,  serait  donc  le 
type  d'une  nouvelle  section  ,  ou  même  d'un  nouveau  genre!  9 
si  l'on  adopte  la  manière  de  voir  de  MM.  Wagler  et  Duvernoy. 
L'auteur  n'a  pas  constaté  ,  en  Amérique ,  la  présence  dés 
4$*.  araneus,  constrictus  et  minutas  ,  signalés  comme  commtins 
à  l'Europe  et  à  l'Ainérique  ;  il  n'a  pas  non  plus  examiné  les 
S ,  pansus  y  Say ,  S.  palustris ,  Richards.,  S,  Talpoides  y 
Grapp. ,  S.  personalus  ,  Is.  Geoffroy. 

Dans  son  important  travail  sur  les  Insectivores,  inséré  dans 
le  tom.  II  des  Annales  d'anatomic  et  de  physiologie.  M.  de 
Blainville  rapporte  celle  dernière  au  S.  minutas  cl  la  Talpoïde 
au  Brèvicaudalus. 

Telles  sont  plusieurs  des  conclusions  qu'on  pourrait  tirer 
du  travail  de  M.  Bacbman  ,  s'il  élail  certain  que  les  faits  ont 
été  bien  observés  ;  mais  plusieurs ,  relatifs  au  système  den- 
taire, chose  impoitante,  ainsi  que  le  signale  M.  de  Blain- 
ville dans  sa  classification  de  ces  animaux ,  sont  tellement  con- 
traires (1)  à  ceux  que  les  zoologistes  ont  observés,  qu'il  faudra 
probablement  alUndrc  que  l'auteur  les  ait  représentés  avec 
exactitude.  Les  figures  données  par  MM.  E.  Geoffroy ,  Duvér- 
noy,  Jenyns  et  de  Blainville  sont  les  meilleurs  guides  à  suivre. 

(p.  G,). 

Description  d'une  nouvelle  espèce  de  Lapin,  trouvée  dans  la 
Caroline  du  Sud  ,  par  M.  J.  Bachman.  (Jonrn.  ac.  se.  nat 
Philadelphie ,  tom.  VU,  p.  194,  1837). 

Ce  travail  est  suivi,  Ihid^  p.  282,  d'un  second,  dft  au 
même  auteur  et  offrant  des  observations  intéressantes  sur  les 

(1)  C'est  ainsi  qu'après  avoir  donné  au  Sorex  longirostris,  p.  370  , 
tfOis  dents  intermédiaires  supérieures ,  il  en  donne  cinq  à  un  autre 
animal  de  la  même  espèce. 


2C)2  ANALYSE  D  OUVRAGES  NOUVEAUX. 

différentes  espèces  du  genre  Lepus ,  qui  habilenl  les  États- 
Unis  et  le  Canada. 

M.  Bachman  admet  :  Lepus  glacialis  ,  Leach  ,  Lepus  virgl- 
nianus,  Harlan ,  Lepus  aquaticus ,  Bachm.,  pi.  22,  f.  2  ,  es- 
pèce nouvelle  plus  grande  que  le  Lepus  americanus  et  environ 
de  la  taille  du  Glacialis^  M.  Bachman  fait  connaître  ses  mœurs. 
Lepus  americanus  ,  Godman  ,  espèce  figurée  dans  Audubon  , 
tom.  I,  pi.  5[.  Ce  nom  ayant  été  donné  à  une  autre  espèce, 
M.  Bachman  propose  ,  p.  4o3,  d'appeler  Lepuslsfîmiicus  1  a- 
nimal  décrit  par  M.  Godman  et  par  lui  sous  cette  dénomination; 
Lepus palustris ^  Bachman  ,  p.  194  et  336,  pi.  i5  et  16,  f.  i-^» 
son  principal  caractère  est  d'avoir  les  oreilles  plus  courtes  que 
la  tête.  Lepus  Nuttallii,  Bachm. ,  p.  345,  pi.  22,  f.  i,  Lepus 
campeslris  ,  Bachm.,  p.  549  '  ^^  l'^pus  vlrginianus,  Richard- 
son,  non  "Haûsin.  Lepus  (Lagomy s)  princeps  ^  Richardson. 

(G.-M.) 

Genre  nouveau  dans  la  famille  des  Mustelides  ,  par  M.  Th. 
Bell.  {  Proceedings  of  thc  zoolog,  soc.  of  London  dans  le 
Philosop.  3îag.y  sept.  i838  ,  pag.  Sgo.  ) 

En  1 826 ,  M.  Thomas  Bell ,  de  la  Société  zoologique  de 
Londres,  avait  proposé  de  former  avec  une  femelle  de  Grison 
qu'il  avait  eu  en  sa  possession ,  un  genre  nouveau  sous  le  nom 
de  Galictis  ^  mais  sans  en  donner  les  caracrères.  Depuis  cette 
époque  il  a  eu  occasion  d'examiner  dans  la  collection  de  la 
Société ,  un  autre  individu  du  même  genre  qu'Allamand  avait 
déjà  imparfaitement  figuré  dans  son  édition  de  Buffon  ,  mais 
qui  diffère  spécifiquement  de  celle  que  M.  Bell  avait  prise  pour 
type  du  nouveau  genre.  La  distinction  qu'il  propose  d'établir 
est  principalement  fondée  sur  la  forme  semi-plantigrade  du 
pied,  qui  sépare  nettement  ce  genre  de  tous  ceux  de  la  même 
famille.  Thunberg  avait  déjà  observé  ce  caractère  qui  l'avait 
déterminé  à  placer  l'animal  parmi  ses  Ursidœ  sous  le  nom 
d*Ursus  Brasîlensis.  Desmarest  avait  rangé  l'animal  dans  le 
genre  Gulo,  soui  le  nom  de  Gulo  vittatus ,  ou  Cuvier  l'a 
laissé  ainsi  que  beauooup  d'autres  naturalistes  ,  à  l'exception 
du  docteur  Traill  qui  l'a  rendu  à  la  famille  des- Mustelides  , 


ANALYSES   D*0UVRAGB8    NOUVEAUN.  ag3 

mais  sous  le  nom  erroné  àclLutra  vittala,  Schreber  le  rangea  à 
son  tour  parmi  les  yiuerrœ  ,  sous  le  nom  de  Viverra  vittala^ 
classification  et  nom  qui  ont  été  adoptés  par  Gmelin  et  autres 
compilateurs. 

Quoiqu'il  en  soit ,  voici  les  caractères  dn  genre  Galictis  et 
la  description  des  2  espèces  qui  constituent  le  genre ,  tels  que 
les  donne  M.  Bell. 

Fam.  MusTELiDiE.  Genns  Galictis  ,  Bell.  —  Dentés  molares 
spurii  1. 1.  Rostrura  brève.  Palmae  atquc  plantœ  nudœ  subplan- 
tigradae.  Ungues  breviusculi ,  curvi,  acuti.  Corpus  elongatum, 
depressum. 

Sp.  I.  G.  vitlata.  —  G.  vertice ,  colle ,  dorso  ,  atque  cauda 
flavescente  griseis  ;  rostro  gui  a  et  pectore  fucescenti  nigris  ; 
fascia  a  fronte  usque  ad  humeros  vescenti  albida  ;  pilis  longis 
Iaxis. 

Sp.  2.  G.  Alîamandi.  — G.  vertice,  collo,  dorso  atque 
cauda* nigricantî-griseis;  partibus  infcrioribus  nigris;  fascia 
a  fronte  usque  ad  coUum  utrinque  alba  ;  corpore  pilis  brevibus 
adpressis. 

On  ignore  Phabitat  de  ces  3  animaux  ,  mais  il  est  à  présu- 
mer ,  quoique  l'auteur  reste  muet  sur  ce  sujet ,  qu'ils  sont 
originaires  de  l'Amérique  méridionale  ou  des  parties  chaudes 
de  ce  continent,  du  moins  Cuvier  l'a  cru  pour  la  i  "  espèce,  mais 
sans  en  donner  de  preuve.  (  F.  Malepeyre.  ) 

Sur  la  patrie  de  la  Tourterelle  rieuse.  (  Bull,  de  l'Acad.  des 
sciences  de  Saint-Pétersbourg  ,  1837,  n"  46*  ) 
Les  ornithologistes  ne  paraissent  pas  parfaitement  d'accord 
sur  la  patrie  de  la  Tourterelle  à  collier  ou  rieuse  (  Columba 
risoria,  Lin.f),  les  uns  croientjqu'elle  vient  d'Afrique,  d'au- 
tres ,  des  Indes  occidentales  ,  d'autres  enfin ,  ({u'elle  appartient 
aux  parties  méridionales  de  l'Europe.  Cette  dernière  opinion  pa- 
raît avoir  reçu  depuis  peu  quelque  confirmation  par  la  découverte 
de  cet  oiseau  à  l'état  sauvage  dans  plusieurs  pays  méridionaux 
européens.  C'est  ainsi  que  M.  Naumann  l'a  rencontré  en  Hon- 
grie ,  que  M.  Frivaldsky  l'a  vu  a  plusieurs  reprises  dans  la 
Turquie  européenne,  et  enfin  que  M.  Nordraann  vient  tout 


3^4  ANALYSE  d'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

récemment  de  le  découvrir  dans  les  environs  d'Odessa  et  dan» 
les  îles  du  Bas-Danube.  (F.  M.) 

Sur  un  genre  nouveau  de  Poîs*;ons  voisin  des  Gobies  ,  par 
M.  NoRDMANN.  (  Bulletin  de  l'Acad.  des  sciences  de  Saint- 
Pétersbourg  ,  i83^  ,  t.  III,  n°  48.  ) 

Dans  leur  Histoire  naturelle  des  Poissons,  MM.  Cuvier  et 
Valenciennes  en  faisant  l'histoire  des  Gobies  se  sont  bornés  à 
citer  une  seule  espèce  de  la  m^r  Caspienne,  sur  i4  espèce^ 
que  Pallas  y  avait  découvertes  er  qu'il  a  décrites  dans  sa  Zoo- 
graphie ,  t.  III ,  p.  i63.  Ce  qu'il  y  a  de  singulier  c'est  que  sur 
ces  i4  espèces,  dont  i3  présentent  tous  les  caractères  généri- 
ques et  spécifiques  des  vrais  Gobies,  ils  ont  fait  choix  pour 
citation  de  la  i4' »  du  Goùius  macroçephaius  qui  s'éloigne 
des  autres  Gobies  par  des  caractères  si  tranchés  que  M.  Va- 
lenciennes paraît  douter  de  l'exactitude  de  la  description  qu'en 
a  donné  Pallas  et  qu'il  ajoule  (  Hist.  nat.  des  Poiss. ,  t.  XII , 
p.  125  ).  M  De  tous  les  Gobies,  celui  qui  s'évarle  peut  être  If 
plus  du  reste  du  genre  ,  qui  s'y  trouve  placé  le  plus  isolé  ,  1| 
moins  susceptible  de  se  grouper  avec  d'ifUtres^  c'est  bien 
l'espèce  de  la  mer  Caspienne  que  Palias  a  décrite  sous  le  nom 
de  G,  macroçephaius,  » 

Assurément  si  les  savans  naturalistes  auxquels  nous  devons 
une  si  belle  Histoire  des  Poissons  ,  n'avaient  pas  soupçonné 
d'infidélité  la  description  de  Pallas  où  s'ils  avaient  eu  l'animal 
sous  les  yeux,  ils  auraient  donné  plus  d'attention  à  Celte  espèce 
justement  à  causes  des  différences  qu'elle  présentait.  Quoi 
qu'il  en  soit,  un  voyageur  naturaliste,  M.  Nordmann,  qui  vient 
de  parcourir  la  Russie  méridionale  et  qui  a  eu  occasion  de  se 
procurer  le  Gobie  macrocéphale  ,  a  non  seulement  confirmé  la 
description  de  Pallas,  mais  ,  en  outre,  un  examen  attentif  lut 
a  démontré  que  ce  poisson  devait  nécessairement ,  dans  les 
classifications,  former  un  nouveau  genre  qu'il  propose  de  nom- 
mer et  de  caractériser  ainsi  : 

Hexacanthus  ,  Nord. — Branchiœ  clausœ,  excepta  apertura 
nuchali  ulrinque.  Caput  corpore  multo  latius ,  depressum , 
supra  et  lateribus  scaberrimum,  tnberculis  stellatis  muricatum. 


ANALYSE    d'ouvrages    NOUVEAUX.  2^5 

Oculi  superne  npproxim.Tli  ,  subpalpebraU  ,  cornea  minuta 
inslrucli.  N;ires  ad  maxillan»  superiorein  approxinialae ,  pro- 
minulaB,  tiibulosaî.  Deutes  niinuli  ,  nunierosi  ,  acerosl  ,  iii 
inaxilia  inferiore  pau'o  majores,  in  voraere  nulli.  Lingua  crassa 
carnosa.  Corpus  scabrum,  verrucosum  ,  ad  pinnnm  caudalem 
sex  dupb'iû  série  tuberculorum  armatum  Squamae  fere  nullae. 
PcduDCulus  anle  anum  exserlus.  Membrana  bnincbiostega  ra— 
diis  quatuor.  Pionae  dorsales  duse  discretae ,  prior  triradiata. 
Pinnse  ventrales  subpectoralibus  sitae ,  in  unicaru  hasi  Infundi- 
buliformim  concretoe. 

Hexacanthus   macrocephalus,  —  Supra    griseo-cinereus  y 

nigro-maculatus  et  lituratus  ;  subtus  exalbido-sub-argenteus  ; 

pinnis  superioribus  pectoralibus  et  cauda   fusco  pulverulatis 

variegatis,  pinna  yentali  albida  ;  cirrho  mentaU  abbreviato. 

B  zz  4»  I^'  prima  ZZ  3;  «ecundazzg.  P.zizi^.  A.  mg- 

V.zi  lo.  C.  z=  i3. 

Syn.  Gobius  macroeephalus ,  Pallas ,  Nov.  acta  Petrop.  ; 
1. 1 ,  p.  52  )  Zoograph. ,  t.  III ,  p.  i65. 

Pallas  a  découvert  ce  poisson  dans  les  ei)ux  tranquilles  à 
Tembouchure  des  fleuves  qui  se  déchargent  dans  la  mer  Cas- 
pienne. M.  Ménétriés  Ta  aperçu  une  lois  à  Baku,  et  M.  Nord- 
mann  l'a  rencontré  l'automne  dernier  à  l'embouchure  du  Dneper 
et  du  Bug,  près  dOischiikow  ,  où  on  le  trouve  avec  un  petit 
poisso»  de  la  famille  des  Percoïdts  encore  inédit.  Les  Perses, 
suivant  M,  Ménétriés,  lui  donnent  le  nom  de  Tchamtamgodir- 
geroUf  et  les  pêcheurs  d'Olschakow,  celui  de  Bitschok  ,  qu'ils 
appliquent  indifiPérement  à  tous  les  Gobies.  (F.  Malbpeyre.) 

Note  communiquée  par  M.  Hardouin  Michelin  ,  sur  une  ar- 
gyle  dépendant  du  Gault ,  observée  au  Gaty  ,  commune  de 
Gérodot ,  département  de  l'Aube.  (  Mémoires  de  la  Société 
géologique  de  France,  t.  III ,  p.  gS,  pi.  XII.  ) 

Après  aroir  présenté  des  considérations  géologiques  sur  le 
terrain  dont  il  s'occupe  ,  M.  Michelin  donne  une  énumération 
des  corps  organisés  fossiles  qu'il  y  a  observés  ;  ceux-ci  appar- 
tiennent aux  mollusques  et  aux  zoopbjles,  ils  sont  au  nom- 
bre de  43 ,  parmi  lesquels  1 1   mollusques  lui  ont  paru  nôu- 


a^6  ANALYSE  d'ouvrages  nouvbadx. 

veaux.  M,  Michelin  donne  une  courte  description  de  ces  1 1 
espèces  qu'il  a  représentées  dans  une  planche  lithographiée 
d'après  des  dessins  très-bien  exécutés  sous  ses  yeux  par  son 
fils  ;  voici  les  descriptions  de  ces  espèces. 

Patella  dubia  ,  Mich. — P.  Testa  fragili ,  ovalâ  ,  depressâ  , 
annulis  concentricis  ornatâ;  vertice  obtuso  propè  marginem. 

Patella  temdcostata ,  Mich.  —  P,  Testa  subovatâ ,  conicâ  , 
tenuissimé  costellalâ  ;  apice  submediano ,  paululum  recurvo 
ad  marginem. 

Natica  excavala^  Mich.— N.  Testa  subglobosâ;  substriatâ; 
spirâ  prominuiâ ,  subacutâ  ;  umbilico  pervio  ,  profunde  exca- 
vato ,  raargine  obtuso  circuravallato  ;  callo  partira  umbilicum 
subdividente  ;  aperturâ  ovatâ. 

Cerithium  Trimonile,  Mich.  —  C.  Testa  pyramidatâ  ;  an- 
fraclibus  striis  transversis  granulatis  ;  ultimo  anfractu  inferiùs 
lœvi  ;  canali  brevi ,  serai  intorto. 

yfmmonites  bicurtfatuSf  Mich, -^k.  Testa  discoideâ  ,  um- 
bilicatâ  ;  anfractibus  complanatis  ,  involutis  ;  lateribus  cora- 
planatis,  ad  partera  interiorem  sublaîvibus  ,  indè  costatis;  costis 
simplicibus,  undulatis,  versus  dorsum  antrorsùm  versis;  dorso 
angulato  ,  in  raedio  carinato  ,  aperlurâ  angusto-cordatâ. 

Ammonites  versicostatus  ^  Mich, — A.  Tçstâ  discoideâ;  an- 
fractibus 5 ,  expositis  ;  lateribus  dorsoque  rotundatis ,  costatis; 
costis  simplicibus,  in  medio  laterum  vel  propè  à  dorso  inler- 
dùm  bifidis  ,  distanlibus  ,  continuis  ,  incrassatis  ;  aperlurâ  or- 
biculatâ. 

Ammonites  latidorsatus ,  Mich. — A.  Testa  discoideâ,  sub- 
globosâ, laevigatâ;  anfractibus  subinvolutis,  lateribus  convexo- 
depressis  ;  dorso  rolundato  ,  depresso  ,  latissimo  ;  umbilico 
ulrinquè  conico,  profundo  ;  aperturâ  rotundatâ. 

Cardium  tetragonum  ,  Mich.—C.  Testa  subcordatâ  ,  subte- 
tragonâ  ;  costis  numerosis,  clathralis,  granulatis;  natibus  exo- 
lelis  luuulâ  ovatâ,  in  medio  inflatâ,  fissura  canaliculatâ. 

Cucullea  striatella,  Mich. — C.  Testa  transversim  elongatâ, 
auguslâ,  gibbosâ  ,  anticè  acutâ  ,  oblique  rotundatâ  ,  posticè 
obliqué  truncalâ,  longitudinaliter  striataj  striis  frequentissi- 
mis,  aequalibus;  umbonibus  recurvis. 


ANALYSES   D  OUVRAGES   NOUVEAUX.  297 

Nucula  capsœformîs  j  Mich.  —  N.  Testa  erassâ  ,  oblongû  , 

compressa  ,  inaequilaleiâ  ,  lœvigalâ  ;  valvis  propè  latus  anticum 

valdè  depressis  ;  labiis  (issurae  lineis  parvis  ornatis ,  luargine 

integerrimis. 

Nucula  phaseolina ,  Mich.  — N.  Testa  traversim  elliplicâ  , 

compressa,   subtriangulari,  œquilaterâ,  tenuissiraè  strialâ  ; 

laterum  extremitatibus  obtusis.  (G.-M.) 

Catalogue  des  Mollusques  terrestres  et  |fluviatiles  observés  à 
rétat  vivant  dans  le  département  du  Pas-de-Calais ,  par 
M.  Bouchard-Chantereaux.  —  In-S",  Boulogne,  .838. 
M.  Bouchard ,  auquel  on  doit  déjà  un  catalogue  des  Crus- 
tacés et  un  autre  des  Mollusques  marins  vivans  dans  la  même 
localité ,  donne  dans  ce  nouveau  travail  la  sj^noujmie  des  es- 
pèces qu'il  a  recueillies  dans  son  déparlement ,  et  il  fait  con- 
naître les  particularités  notables  de  l'habitat  de  chacune  et  de 
sa  manière  de  vivre.  Plusieurs  espèces  sont  aussi  décrites  avec 
détail.  L'auteur  a  de  plus  découvert  trois  espèces  qn'il  consi- 
dère comme  nouvelles  : 

1°  Limax  arborum  f  Bouch. ,  p.  28.  Cette  espèce  est  dé- 
crite avec  beaucoup  de  soin. 

2*  Succinca  arenaria ,  Bonch.  ,  pag.  54. 
3»   C/Jn/o  arcMom ,  Bouch. ,  pag.  91.   Celte  espèce  est  fi- 
gurée. (G.-M.) 

Beitragezu  Eryon,  etc.  ,  sur  le  genre  EryoN,  par  M.   De 
Meyer.  (Extrait  des  nov.  act.  pbys.  med.  nat.  curios.,  tome 
XYIII ,  1  ,  p.  261-284  ,  pi.  XI  et  XII.  ) 
Le  genre  Eryon  a  été  fondé  par  Desmarest  dans  son  Histoire 
des  Crustacés  fossiles  (p.  1 2g)  sur  une  espèce  fossile  de  Tordre 
des  Décapodes  et  de  la  famille  des  Macroures,  qu'on  a  décou- 
vert dans   le  calcaire  lithographique  de  Pappenheim ,  et  qui 
avait  été  depuis  long-temps  mentionnée  par  plusieurs  anciens 
naturalistes.  Déjà  le  docteur  H. -G.  Bronn  ,  dans  son  bel  ou- 
vrage intitulé  :  Lethœa  geognostica ,  avait  démontré  que  les 
caractères  assignes  à  ce  genre  par  Desmarest  avaient  besoin 
d'être  rectifiés  et  complétés,  et  plusieurs  autres  naturalistes 
étaient  aussi  du  même  avis  ;  quoiqu'il  en  soit ,  M.  de  Meyer 


âgo  ANALYSE   D  OUVRAGES    NOUVEAUX. 

vient  de  fournir  les  élémens  de  celle  reclification  par  la  des- 
criplion  dans  le  mémoire  que  nous  analysons  de  trois  espèces 
nouvelles  que  voici  : 

1**  Eryon  Harlmanni,  de  Mey.,  du  Lias  supérieur  de  Gœp- 
pingen  et  de  la  coUeclion  du  docleur  Harlmann.  Cette  espèce 
66  dislingue  par  ses  trois  premières  paires  de  pattes  terminées 
par  des  pinces  (  on  n'a  pas  pu  déterminer  s*il  en  était  de  même 
de  la  4°  )  et  par  ses  pieds  qui  de  la  i"  à  la  5*  paire  deviennent 
de  plus  en  plus  grêles  et  effilés.  Le  i«'  doigt  des  pinces  anté- 
rieures est  terminé  en  crochet  recourbé  du  côté  interne.  Les 
découpures  des  bords  latéraux  du  thorax  sont  mousses. 

2°  E.  Schuberti  y  de  Mey.  Espèce  beaucoup  plus  petite  que 
la  précédente  et  qui  se  fait  remarquer  par  un  thorax  arrondi 
et  sans  découpures  aux  bords  latéraux  ,  ainsi  que  par  des  pieds 
antérieurs  très-forts  et  des  pinces  premières  dont  les  extrémités 
sont  comme  celles  du  bec  de  l'oiseau  appelé  Bec-en-ciseaux  , 
croisées  l'une  sur  l'autre.  La  4''  paire  de  pieds  paraît  avoir  auss* 
été  terminée  par  des  pinces. 

3*  E.  Schlotheuni ,  Holl.  Cette  espèce  diffère  à  peine  de 
VE.  Cituieri. 

Quant  à  celte  dernière  espèce,  dont  des  individus  se  rencon- 
trent avec  les  espèces  2  et  3  dans  les  schistes  de  Solenhofen , 
M.  de  Meyer  pense  également  que  la  diagnose  de  Desmarest 
a  besoin  d'être  rectifiée,  mais  il  n'essaie  pas  d'en  donner  une 
nouvelle  ,  il  se  contente  de  décrire  avec  plus  d'exactitude  les 
antennes  de  l'individu  trouvé  à  Solenhofen  et  de  faire  remar- 
quer que  le  i"*^  doigt  des  pinces  qu'il  a  fait  figurer  est,  vers  le 
milieu  ,  recourbé  en  crochet  sous  un  angle  assez  obtus,  et  que 
loin  d'être  terminé  en  pointe  il  est  plutôt  élargi  et  aplati  à  son 
extrémité.  (F.  Malepeyre.) 

Rbvde  entomologique,   publiée   par   Gustave  Silbermann, 
t.  V,  25"  à  28«  liv.  de  l'ouvrage. — Strasbourg,  1837. 

Cette  excellente  publication  se  continue  avec  le  même  suc- 
cès et  renferme  toujours  des  travaux  du  plus  grand  mérite. 
Les  deux  cahiers  qui  composent  les  quatre  livraisons  que  nous 
annonçons  renferment  les  ouvrages  dont  suivent  les  titres. 


AlfALTSE  d'ouvrages  NOUVEAUX.  299 

Rapport  sur  les  travaux  enlomologiqucs  de  i836,  par 
M.  le  docteur  Erichson  (  traduit  par  G.  Silbermann  ). 

Hemipleia  lieleroplern  promonlorii  bonae  spei  nundum  des- 
cripla  quae  collegit  C.  F.  Drègc  et  proposit  E.  F.  Germar. 

Hyménoptères  de  la  Suisse,  par  M.  le  docteur  Imhoff. 

Enfin  un  grand  nombre  d'annonces  et  d'analjses  d'ouvrages 
nouveaux. 

PpMPiuDARUM  DANii«  disposiliQ  System f>tîca ,  scripsit  Geor*? 
Gius  ScHioDTB»  in-8,  avec  i  pi.  color.  Havniae,  1837.  (Ex- 
trait du  Recueil  de  H.  Kroyers.) 

Dans  ce  mémoire,  écrit  partie  en  danois,  partie  en  latin, 
M.  Schiodle  divise  les  Pompilidœ  de  Leach  en  cinq  genres  qui 
sont:  i^Ceropales,  Lalr.;  2»  Agenia,  Schiodte;  3*  Priocne- 
Mis,  Schiodte;  4°  Pompilus,  Anct.j  5»  et  Episyron,  Schiodte; 
il  donne  les  caraclèrcs  détaillés  de  ces  5  genres,  en  les  accom- 
pagnant de  figures  des  parties  caractéristiques,  prises  dans 
les  espèces  types  et  exécutées  avec  beaucoup  de  talent  et  de 
précision;  il  établit  rigoureusement  et  complètement  la  syno- 
nimie  des  espèces  connues,  les  décrit  avec  soin,  mais  la  deserip?* 
tion  des  e.«|)èces  nouvelles  est  plus  étendue  et  accompagnée 
souvent  d'observations  et  de  discussions  sur  leurs  affinités  avec 
les  espèces  les  plus  voisines.  En  un  mot,  ce  mémoire  est  fait 
avec  beaucoup  de  soin  et  annonce  un  grand  talent  dans  son  au* 
teur,  qui  dessine  très-bien  et  reproduit  facilement  les  carac- 
tères de  ses  divisions  à  l'aide  de  bonnes  figures  détaillées  ;  nou« 
allons  tâcher  de  donner  une  idée  des  résultais  du  travail  de 
M.  Schiodte  en  citant  les  espaces  qui  composent  les  cinq  g6a-^ 

res  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 

Genre  Ceropales.  —  i.  C  maculata^  Fab.,  Syn.  :  Pomp* 
frontalis^  Panz.  —  Ich.  mullicolor,  Fourcroy.  —  Sphex  rus" 

tica,  Muller.  —  Gcoff.  ins.  II.  336,  35. 

Ge(»re  Agenia.  —  i.  A.  variegata^  Lin.  Syn. ,  Pomp,  hir^ 

canusj  Fab.,  etc.  —  2.  ^.  bijasciata,  Fab.,  etc. 

Genre  Priocnemis. — \ ,  P .  hjalinalus ^  Fab.,  Syn.  Pomp. 

calcaratusj  Dalb.  2.  P.  notatus  y  Rossi ,  Syn.  Pomp.  gutta, 

Spinal.  — Pomp.  femoralisy  Dalb.   3.  Priocnemis  pusillus, 


3oO  ANALYSES    D'ODVRAGEâ    NOUVEAUX. 

Schiodte,n.  sp.  4»  P.fuscus^  ¥ah.,{Syn,,  Pomp.  serripes, 
Dalb.)  5.  P.fasciatellus,  Spinol.  6.  P.  obluswentriSfSchioàie. 
(Syn.  faem.  P.  exaltati,  Var.  Vander  Lind.  Dalb.)  7.  P.  cxal- 
talus  y  Fab.,  (Syn.  Sphex  gibba,  Scopol.  —  Sph.  albomaculataj 
Schranck.  — P.  ^ariegatif  Var.  lUig.) 

Genre.  Pompilds.  i.  P.  cinctellus,  Spinol.,  Syu.  ,'P.  cfy^ 
peatus  et  Punctipes^  Dalb.  2.  P.  sericeus,  Vand.  Lind.  (Syn. 
P.  ater,  Dalb.)  3.  P.  niger,  Fab.  (Syn,  Sphex  nigerrima? 
Scop.)  4*  -P*  crassicornis,  Schiodle,  n.  sp.  5.  P.  spissusy 
Schiodte,  n.  sp.  6.  P.  gihbus^  Fab.,  (Syn.  Sphex  fuscal^'^lwW, 
Dalb.)  7.  P.  chalybeatus  y  Schiodte,  n.  sp.  8.  P.  diffbrmù, 
Schiodte,  n.  sp.  9.  P.fuscus,  Lin.  (Syn.  Sphex  natica,  Fab.) 
10.  P.  cingulatusj  Rossi.  (Syn.  P.  pulcher^  ^l^Jg») 

G.  Episyron.  —  I .  JE",  rufipes^  Lin.  (Syn.  Sphex fuscatUy 
Fab.  —  P.  rufipesy  Vand.  Lind,  —  P.  septemmaculatus^  Dalb. 
—  P.  ^i]pw7ic/ût/Mj,  Dalb.) 

Les  espèces  figurées  en  couleur  sont  les  Pompilus  cinctellus 
et  Cingulatus}  les  autres  figures  sont  des  détails  génériques. 

(G.M.) 

60MBORUM  PsiTHYRORUMQUE  DanîaB  enumeratio  critîca.  Aucto- 

ribus  C.  Drewsen  et  Georg.  Schiodte^  in-8,  avec  une  pi. 

color.  Havniae,  i838,  (Extrait  du  Recueil  de  H.  Kroyer.) 

MM.  Drewsen  et  Scbiodte  passent  en  revue  toutes  les  espèces 

des  genres  Bombuset  Psithyrus,  et  présentent  les  observations 

qu'ils  ont  été  à  même  de  faire  sur  ces  espèces  ;  ils  relèvent 

quelques  erreurs,  font  mieux  connaître  les  sexes  et  les  neutres 

et  donnent  des  figures  des  espèées  suivantes  :  Bombus  mniorum 

mâle  et  femelle,  var.  B.  equestris,  fem.  B.  soroensis,  mâle  et 

femelle,  var.  Psithyrus  franciscanus^  fem.  et  Psith.  campes^ 

triSj  mâle,  var.  Ce  travail  nous  paraît  traité  avec  beaucoup  de 

soin  et  doit  être  consulté  par  les  entomologistes  qui  s'occupent 

de  l'histoire  des  Apiaires  du  nord  de  l'Europe.  (G.  M.) 

Diptères  exotiques  nouveaux  ou  peu  connus,  par  J.  Macquart, 
in-y,  fig.,  t.  P%  première  partie,  Paris,  Roret,  i838.  (Ex- 
trait des  mém.  de  la  soc.  roy.  des  sciences  de  Lille.) 
Eu  annonçant  que  M.  Macquart  est  l'auteur  de  ce  livre, 


Soi 

c'est  en  faire  l'éloge,  car  tous  les  entomologistes  savent  aclnel- 
lenient  que  ce  savant  est  le  seul  en  France  qui  connaisse  aussi 
bien  les  Diptères  et  qui  soit  aussi  capable  de  traiter  convena- 
blement de  cet  ordre  d'insectes.  On  sait  que  la  science  doit  à 
M.  Macquart  les  deux  volumes  contenant  l'histoire  des  Dip- 
tères dans  les  suites  à  Buflfon ,  éditées  par  M.  Roret  ;  dans  cet 
ouvrage,  Tauteur,  gêné  par  le  peu  d'étendue  qui  lui  était  assi- 
gnée, n*a  pu  que  donner  les  caractères  de  tous  les  genres,  et 
la  description  de  toutes  les  espèces  d'Europe  avec  très  peu 
d*exotiquesj  dans  le  livre  que  nous  annonçons,  il  va  compléter 
son  beau  travail  en  publiant  toutes  les  espèces  qui  n'ont  pu 
entrer  dans  ses  deux  volumes,  on  aura  donc  en  France  un  ou- 
vrage complet  sur  l'ordre  des  Diptères;  car  M.  Macquart  a  élé 
aidé  par  les  communications  que  lui  ont  faites  tous  les  entomo- 
logistes qui  possèdent  des  insectes  de  cet  ordre  dans  leurs  col- 
lections, et  il  a  su  tirer  parti  de  ces  secours  avec  la  conscience 
et  le  talent  qu'on  lui  connaît. 

Userait  difficile  de  suivre  l'auteur  dans  son  travail,  et  une 
analyse  complète  de  son  livre  serait  trop  étendue  pour  les  li- 
mites de  notre  Journal,  nous  dirons  seulement  que  M.  Macquart 
commence,  dans  son  introduction,  par  une  histoire  rapide  de 
l'état  de  nos  connaissances  sur  les  Diptères;  U  parle  ensuite  des 
naturalistes  voyageurs  qui  oni  enrichi  les  musées  de  ces 
insectes ,  encore  si  peu  recherchés  par  les  voyageurs  spécula- 
teurs; il  présente  le  résultat  de  ses  observations  sur  la  distri- 
bution de  ces  insectes  à  la  surface  du  globe,  sur  le  nombre  des 
espèces  connues,  et  sur  leurs  mœurs  ;  enfin  il  passe  aux  des- 
criptions des  espèces  en  les  rangeant  dans  chaque  genre  d'après 
leur  patrie  et  dans  l'ordre  suivant  :  l'Afrique,  l'Asie,  l'Austra- 
lasie  et  l'Amérique.  Les  descriptions  de  ces  espèces  sont  fai-> 
les  avec  grand  soin  et  suflisainment  étendues;  elles  sont  toutes 
précédées  de  phrases  diagnostiques  en  latin,  et  les  genres  nou- 
veaux ,  ainsi  que  beaucoup  d'espèces  ,  sont  représentés  grossis 
et  dessinés  par  l'auteur,  ce  qui  est  un  sûr  garant  de  l'exacti- 
tude de  ces  figures.  En  parcourant  l'ouvrage  nous  avons  fait  une 
observation  dont  M.  Macquart  nous  saura  gré  sans  doute  :  c'est 
que  le  nom  de  DicraniUj  qu'il  donne  à  un  de  ses  genres,  à  la 


3o«  ANALYSE  d'oUVBAGB  NOUVAUX. 

page  109,  doit  être  changé,  car  il  a  été  employé  depuis  long- 
temps pour  un  coléoptère  par  M.  Strville,  dans  l'Encyclopédie 
mélbodique,  Insectes,  t.  X,  p.  371. 

La  première  partie  de  cet  important  ouvrage  forme  un  demi- 
volume  de  220  pages  accompagné  de  25  planches  gravées  ;  nous 
rendrons  compte  des  autres  parties  dès  qu'elles  paraîtront. 

(G.  M.) 

PlsCRiPTroN  d'un  nouveau  genre  deCuRCULiONiTES,  parE.WKs- 
liAEL.  (Bulletin  de  l'Acad.  roy.  de  Bruxelles ,  t.  III,  p.  i63, 
pi.  6,  fig.  2,  i836.) 

Dans  ce  mémoire  ,  lu  dans  la  séance  du  6  ou  7  mai  i836, 
M.  Wesmael  fait  connaître  un  genre  de  coléoptère  qu'il  a  cru 
nouveau  et  qu'il  nomme  et  caractérise  ainsi  : 

Mitrorhynchus  britnneus,  Wesm.  —  Brunneus ,  saturaté 
tufus^  nilidus,  glaber  ;  oculis  et  linea  média  longitudinali 
prothoracis  nigris;  rostro  corpore plus  duplo  longiore;  protho- 
face  sublilissime  punclalato  ;  elytris  strialis  ,  striis  basin  ver- 
sus obsolète  punctatis ,  apice  crenatis  ;  interstitiis  plerisque 
apice  carinalis.  —  Long,  cum  rostro  10  à  12  lin. 

Coll.  de  M.  Dubus.  —  M.  "Wesmael  en  a  vu  deux  indivi- 
d»s  du  Cap  et  un  que  l'on  croyait  provenir  do  Brésil ,  mais  il 
pense  avec  raison  que  cette  localité  était  erronée. 

En  examinant  la  figure  donnée  par  M.  Wesmael,  nous 
avons  reconnu  qtie  ni  son  genre  ni  son  espèce  ne  sont  nouveaux  : 
cet  insecte  est  le  Curculio  zamiœ  de  Thumberg  (nov.  act. 
ups.  IV,  29,  tab.  r,  fig  7)  auquel  Olivier  a  ensuite  donné  le 
nom  de  Curculio  hausteUatus\  dans  son  Entomologie^  sans 
s'apercevoir  qu'il  l'avait  décrit ,  d'après  Thumberg ,  dans 
l'Encyclopédie  méthodique  ,  t.  V,  p.  662,  n»  6  ,  sous  le  nom 
de  Cure,  zamiœ.  11  est  décrit  par  Fabricius ,  sous  le  nom  de 
Rhj-richœnus  haustellatus;  Bilbergl'a  appelé  Antliarhis  haus- 
tellatus,  et  M.  Schonnherren  a  fuit  en  1826,  dans  son  Curcu- 
tionidum  disposito  ,  etc. ,  p.  67  ,  le  genre  Antliarhinus.,  genre 
qu'il  décrit  plus  au  long  dans  son  Gênera  et  species  CurcuUoni- 
durti  t.  m,  p.  823,  en  lui  donnant  encore  pour  lype  le  Cha- 
rançon mentionné  par  M.  Wesmael  et  en    faisant  connaître 


NOUVELLES.  3o3 

deux  autres  espèces  du  même  genre ,  provenant  aussi  du  Gap 
et  vivant  ^'gaiement  dans  le  tronc  du  Zamia  coffra. 

Nous  espérons  que  M.  Wesmael  ne  verra  dans  celte  rectifi- 
cation que  notre  désir  d*èlre  utile  à  la  science  ;  il  nV  a  que 
ceux  qui  ne  travaillent  pas  qui  soient  exempts  d'erreurs,  et 
telle  n*est  pas  la  position  du  M.  Wesmael  ,  à  qui  Ton  doit 
d'excellentes  observations;  nous  ne  faisons  du  reste  que  ce 
que  nous  désirerions  que  Ton  fît  pour  nous,  car,  à  TexempU 
du  naturaliste  que  nous  citons,  nous  travaillons  autant  qu'il 
BOUS  est  possible  ,  et  il  est  bien  certain  que  l'on  trouverait  sou- 
vent dans  nos  publications  des  erreurs  involontaires  que  nous 
serions  bien  aise  de  voir  relever.  (  G. -M.  ) 

IV.  NOUVELLES. 

M.  Jacquemin  nous  adresse  la  note  suivante  sur  la  Société  de 
traduction  pour  la  littérature  allemande  qu'il  a  fondée  et 
qu'il  dirige. 

Jaloux  d'assurer  à  cette  Société  toute  l'extension  dont  elle 
est  susceptible ,  j'ai  fait  un  voyage  en  Allemagne  pour  cher- 
clier  à  connaître  personnellement  une  partie  dis  hommes  cé- 
lèbres qui  par  leurs  travaux  contribuent  le  plus  puissamment 
à  la  gloire  littéraire  et  scientifique  de  ce  beau  pajs.  Je  suis 
arrivé  à  Carlsruhe  au  moment  où  les  économistes  allemands  , 
au  nombre  de  278  ,  s'y  trouvaient  pour  tenir  leur  réunion  gé- 
nérale :  j'ai  également  assisté  ,  à  Fribourg ,  à  celle  des  natu- 
ralistes et  des  médecins,  au  nombre  de  527.  Ces  deux  réu- 
nions, qui  l'une  et  l'autre  ont  durée  8  jours  ,  ainsi  que  mes 
visites  à  l'Université  d'Heidelberg  et  à  celle  de  Bonne  ,  m'ont 
procuré  les  moyens  de  satisfaire  amplement  mon  désir  ,  et  le 
succès  de  mes  démarches  à  encore  été  au-delà  de  ce  que  j'a- 
vais osé  espérer.  J'ai  établi  de  nombreuses  relations  et  rap- 
porté une  grande  quantité  de  livres,  de  brochures,  de  cartes, 
de  journaux,  que  l'on  pourra  venir  journellement  consulter 
au  bureau  de  la  Société,  quai  Malaquais ,  i5.  Toutes  les  per- 
sonnes qui  s'intéressent  à  la  littérature  allemande  pourront  y 
faire  traduire  les  ouvrages  publics  dans  celte  langue  ;  elles  y 


3o4  NOUVELLES. 

trouveront,  en  outre,  tous  les  renseignemens  désirables  sur 
Tétat  de  l'industrie,  des  sciences  ,  des  arls  et  de  l'instruction 
publique  en  Allemagne.     Jacquemin  ,  quai  Malaquais  ,  \5. 

— M.  Blaivb,  qui  habile  le  château  du  Coudray  avec  noire 
collègue  M.  le  vicomte  de  Lamolhe-Baracé ,  nous  a  adressé 
quelques  Coléoptères  rares  de  ce  pays,  et  entre  autres  un 
Lixus^  qui  ne  peut  être  rapporté  qu'au  Lixus  turbatus,  Schœn. 
Gen.  et  spec.  cure,  tom.  III,  pag,  5,  dont  la  larve  vit  dans 
l'intérieur  des  tiges  de  la  Ciguë.  C'est  un  fait  entièrement  neuf 
acquis  à  la  science  et  dont  on  doit  savoir  gré  à  M.  Blaive.  Nous 
l'engageons  à  poursuivre  ses  observations  sur  les  métamor- 
phoses des  insectes  de  son  département  :  il  rendra  ainsi  de 
grands  services  à  l'Entomologie. 

—  M.  Lanier  nous  apprend  que  notre  honorable  collègue, 
M.  Philippe  Poe?,  naturaliste  déjà  bien  connu  par  plusieurs 
mémoires  entomologiques,  et  surtout  par  la  publication  de  sa 
Centurie  des  Lépidoptères  de  Vîle  de  Cuba  ,  vient  d'être 
chargé  par  la  Société  patriotique  de  la  Havanne  de  fonder  un 
Musée  d'histoire  naturelle,  et  qu'il  en  a  été  nommé  directeur. Une 
pareille  détermination  prise  par  la  société  patriotique,  montre 
encore  le  désir  qu'elle  a  de  concourir  aux  progrès  des  sciences, 
elle  honore  ses  membres  et  le  savant  laborieux  et  modeste 
qu'ils  ont  choisi. 


Ç 


Nouveaux  membres  admis  dans  la  société  cuvierienne. 

N"  147.  M.  S.  Thomson  ,  docteur  en  médecine,  etc.  ,  pré- 
senté par  M.  Martin  St-Ange. 

N°  r48.  M.  le  docteur  Alexandre  de  Nordmann  ,  profes- 
seur de  zoologie  au  lycée  Richelieu  et  directeur  du  jardin 
botanique  à  Odessa,  présenté  par  M.  Guérin-Méneville, 


REVUE 


DËGEMBRE   183$. 


I.  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMŒ  ROYALE  DES  SCIENCES  DE  PaRIS. 

Séance  du  5  décembre  i838.  —  M.  f^alenciennes  annonce 
qu'on  a  trouvé  un  Humérus  droit  du  Rhinocéros  tichorhinus , 
Cuvier,  en  exécutant  les  fouilles  pour  la  construction  de 
l'Hôtel-de- Ville  de  Paris. 

Séance  du  lo  décembre, — M.  Serres  lit  un  mémoire  intitulé  : 
Observations  sur  le  développement  de  CAmnios  chez  V hommes 

Depuis  long-temps  les  anatomistes  ont  constaté  que  la  cavité 
de  l'amnios  ne  contient  pas  toujours  Tembryon  ;  que  celui-ci 
se  trouve  en  dehors  de  la  vésicule  amniotique ,  et  que  la  mem- 
brane de  Tamnios  se  comporte,  par  rapport  au  fœtus  de 
rhomme  ,  comme  toutes  les  membranes  séreuses  ,  ou  comme 
la  caduque  utérine,  qui  reçoit  Tœuf,  se  déprime,  et  forme 
ainsi  une  double  enveloppe  au  corps  qu'elle  renferme  de  tou- 
tes parts.  C'est  à  MM.  Dœllinger  et  Pockels  que  la  science  est 
redevable  des  faits  qui  constatent  la  pénétration  de  l'embryon 
Lumain ,  pénétration  qui,  ainsi  que  nous  venons  de  le  voir,  n'a 
pas  toujours  lieu  chez  le  fœtus  humain ,  puisque ,  dans  quel- 
ques cas ,  on  n'a  rien  trouvé  dans  la  cavité  de  l'amnios. 

M.  [Breschet  a  aussi  professé  que  la  membrane  amniotique 
se  comporte  comme  les  séreuses,  qu'elle  préexistait  à  la  formai 
tion  de  l'embryon,  et  que  celui-d,  au  fur  et  à  mesure  de  son 
développement,  s'enfonçait  de  plus  en  plus  dans  Kamnios  qui, 
se  resserrait  sur  lui.  C'est  en  partie  pour  venir  à  Tappui  de 
celte  théorie  que  M.  Serres  a  présenté  à  l'Académie  des  scien- 
Tom.  I.  Année  i838.  20 


30&  S0C1ÉT£S  SAVANTES. 

ces  deux  nouvelles  observations  qui  constatent  la  non-péné- 
tration de  Tembryon  dans  la  cavité  de  Tamnios.  L'auteur  pense 
en  outre  qu'en  appliquant  à  rhomme  l'amniogénie  des  oiseaux, 
oa  ne  peut  se  rendre  ilii  comple  exact  f  m  de  ta  pénétration 
de  l'embryon  dans  la  cavité  de  l'aranios,  ni  des  cas  dans  lesquels, 
cette  pénétration  n'ayant  pas  lieu ,  l'embryon  reste  en  dehors 
de  celte  vésicule  ;  qu'ainsi  le  mode  de  formation  de  l'amnios 
chez  les  oiseaux  ne  saurait  être  appliqué  avec  rigueur  à  la 
formation  de  la  même  enveloppe  chez  l'homme,  dont  la  vésicule 
amniotique,  très  -  peu  subordonnée  au  fœtus,  explique  les 
cas  dans  lesquels  l'embryon  ne  pénètre  pas  dans  la  cavité  de 
l'amnios. 

M.  de  Blainçfille  lit  un  rapport  sur  un  mémoire  de  MM.  de 
taizer  et  de  ï^àrîeù ,  ayant  poiiè  litige  :  Description  et  déter- 
mination d'une  mdchoifé  appartenant  Hun  mammifère  jusqu  à 
présent  inconnu ,  Hyœnodon  lèptorynchus. 
1  .Dans  notre  numéro  d'août,  p.  162,  nous  avons  parlé,  ct^â- 
^rès  MM.  cfe  taizer  et  de  Parieu ,  dé  t'ànimal  fossile  d^Aîi- 
vergne  que  ces  messieurs  décrivent  sous  îe  nom  i^ Hyœnodon 
teplorynchus ,  et  qu'ils  consîd^èrerit  commè^  formant  un  nou- 
veau genre  de  la  sous-classe  des  mamn^iferés  didefphes.  M.  de 
EFainville,  dans  le  rapport  plein  de  savoir  et  d'intérêt  dont 
libus  rendons  conipte,  a  conclu  a  ce  que  des  éloges  seraient 
adressés  par  l'académie  à  ces  naturalistes  ,  et  il  a  en  même  temps 
proposé  l'insertion  de  leur  mémoire  parmi  ceux  des  savans 
étrangers.  M.  de  Blaio ville  considère  comme  un  genre  partf- 
culier  el  plein  d'intérêt,  le  fossile  appelé  Hyénodonte;  mais  iï 
n'admet  pas  la  détermination  de  MM.  de  Laizeret  de  Parieu; 
il  fait  voir  qu'en  même  temps  que  l'Iléynodontej  se  rapprochait 
des  hyènes  et  des  chats  par  la  forme  de  sa  dent  principale  ou 
carnassière,  il  était  aussi  voisin  des  chiens,  à  la  famille  des- 
quels il  appartient.  C'est  donc  un  î;enre  de  la  sous-classe  des 
monodelphes  et  qui  prendra  place  parmi  les  carnassiers ,  entre 
les  chiens  et  les  hyènes.  M.  de  Blainville  profite  de  cetle  cir- 
constance pour  exposer ,  avec  détails ,  ses  vues  snr  l'impor- 
tance caractéristique  du  système  dentaire,  importance  trop 
exagérée    ar  le  auteurs ,  ainsi  que  ses  nouvelles  recherches 


SOCIÉTÉS   SAVANTES.  3on 

le  lui  ont  montré,  mais  lout-à-fait  utile  et  indispensable  pour 
une  bonne  earactéristique  des  espèces. 

Le  méipe  académicien  lit  un  rapport  en  réponse  à  une  lettre 
de  M.  le  ministre  de  Tinstruclion  publique,  concernant  d^ 
nouvelles  fouilles  à  faire  dap3  la  caverne  h  ossemens  de  Fo-r, 
vent.  Les  conclusions  de  ce  i^apport  sont  qu'on  doit  prier  le 
ministre  d'accepter  l'offre  que  M.  le  sous-préfut  de  Gray  a 
faite  d'envoyer  à  Paris  les  ossemens  fossiles  qu'on  a  déjà  trou- 
vés et  de  l'encourager  à  continuer  les  fouilles  commencées 
dans  la  caverne  de  Fovent. 

M.  de  Blainville  a,  dans  la  même  séance,  donné  commu- 
iiîcation  d'une  lettre  de  M.  Bâillon,  relative  à  la  trachée-artère 
ile  quelques  oiseaux  et  particulièrement  des  Cygnes  et  des 
Spatules,  et  il  a  saisi  cette  occasion  pour  éveiller  l'attention 
Àes  ornithologistes  de  nos  diverses  provinces  et  des  voyageurs, 
SMV  plusieurs  points  intéressans  de  l'histoire  de  ces  mêmes 
oiseaux. 

Pour  espèce  française  du  genre  Cygne,  il  signale  le  Cygnîe 
CHANTEUR,  Anas  cygnus^  appelé  aussi  Cygnus  musicus,  mêla- 
norhynchus ,  etc.  C'est  le  Cygne  sauvage  le  plus  commun  chez 
tïous.  Il  a  le  bec  en  partie  noir,  et  sa  trachée-artère  s'en  fonce  dans 
litie  cavité  de  la  crête  sternale.  Une  seconde  espèce  est  le 
CïfcNE  DE  Bewick,  C.  Bewickli,  décrit  par  M.  Yarrel,  et  que 
M.  de  Blainville  suppose  le  même  qu'un  cygne  chanteur  ob- 
servé par  feu  Mongezs  ur  les  étangs  de  Chantilly,  où  il  s'é- 
tait abattu.  Le  Cygne  de  Bewick  ressemble  au  précédent  en  ce 
qu'il  n'a  pas  de  tubercule  sur  le  bec,  sa  trachée -artère  s'en- 
fonce aussi  dans  le  sternum  ,  mais  plus  profondément;  son  bec 
est  plus  pâle,  et  sa  taille  est,  en  général ,  d'un  tiers  plus  petite. 
Le  Cygne  de  Bewick  a  été  quelquefois  trouve  en  Picardie  pen- 
dant les  grands  hivers. 

Un  troisième  Cygne,  est  le  Cygne  tubercule  que  l'on  trouve 
quelquefois  sauvage  en  France ,  pendant  les  froids  rigoureux 
et  toujours  en  petit  nombre,  au  milieu  de  Cygnes  chanteurs. 
M.  de  Blainville  rappelle  aux  ornithologistes  que  l'occasion 
d'étudier  ces  divers  oiseaux  dans  notre  pays  va  bientôt  se  pré- 
Aeater^  et  il  se  demande  si  ce  Cygne  tubercule  sauvage  de 


3o8  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

France  est  de  même  espèce  que  le  Cygne  domestique,  Cygnus 
olor ,  appelé  encore  C.  mansuetus  ou  gibbus ,  et  qui  vit  dans 
les  mers  de  Suède  à  l'état  sauvage ,  quoique  M.  Temminck 
dise  dans  son  Manuel  qu'il  n'est  que  de  l'Europe  orientale  > 
ou  bien  encore  s'il  se  rapporte  à  l'espèce  que  M.  Yarrel  indique 
comme  particulière ,  le  Polar  swan  des  fourreurs  de  Londres, 
qu'on  a  vu  en  bandes  nombreuses  l'hiver  dernier,  depuis 
Edimbourg  jusqu'à  Londres.  Celui-ci ,  que  M.  Yarrel  nomme 
pour  cette  raison  Cygnus  immulabilis ,  n'aurait  pas  de  livrée 
particulière  dans  le  jeune  âge ,  dont  le  plumage  serait  blanc 
comme  l'adulte ,  et  ses  pieds  seraient  d'un  gris  verdâlre.  Le 
Cygnus  olor  a  un  tubercule  à  la  base  du  bec  et  son  sternum 
n'est  pas  creusé  pour  recevoir  la  trachée-artère.  M.  de  Blain- 
ville  signale  comme  n'ayant  pas  non  plus  la  trachée  qui  s'en- 
fonce dans  le  sternum,  \esjCygnus  nigricolUs  de  l'Amérique 
australe,  et  C.  Plutonius  ou  Atratus  de  la  Nouvelle-Hollande. 
Un  autre  Cygne,  qu'on  n'a  pas  encore  trouvé  en  France,  mais 
qu'on  pourrait  peut-être  espérer  sur  Jles  côtes  de  l'Océan ,  est 
celui  que  les  Anglo-Américains  appellent  Çjrgnus  buccinator» 
Il  est  grand  comme  le  Cygne  chanteur ,  a  de  même  la  trachée 
logée  en  partie  dans  la  crête  sternale,  et  son  bec  est  noir  avec 
un  peu  de  couleur  pâle  au  lorum.  On  trouve  ce  Cygne  jusqu'à 
Terre-Neuve. 

M.  B.  De/dJ^erf  communique  une  note  de  M.  Blondel,  con- 
cernant la  découverte  d'ossemens  fossiles  qui  vient  d'être  faite 
dans  un  terrain  dépendant  de  l'hôpital  Necker,  M.  de  Blain- 
ville  est  prié  d'examiner  ce  gisement  pour  juger  s'il  y  aop- 
portunité  à  faire  faire  de  nouvelles  fouilles. 

Séance  du  l'j  décembre.  —  M.  Breschet  lit  des  remarques 
sur  la  communication  faite  à  la  séance  précédente  ,  par 
M.  Serres,  concernant  le  développement  de  l'Amnios  chez 
l'homme. 

M.  Serres  fait  une  réplique  assez  étendue. 

M.  de  Blaini^ille  lit  un  rapport  sur  des  ossemens  d'Éléphans 
provenant  d'un  terrain  attenant  à  l'hospice  Necker.  Ces  osse- 
mens appartiennent  au  Mammouth  {Elephas prlmi gênas).  Le 


SOCIETES   SAVANTES.  SoQ 

rapporteur  pense  qu'il  serait  intéressant  qu'on  pût  faire  quel- 
ques fouilles  pour  trouver  d'aulres  portions  de  ce  fossile. 

M.  Dumontier  envoie  un  Mémoire  intitulé  :  Observations 
sur  les  changemens  déforme  que  subit  la  tête  chez  les  Orangs- 
outangs.  Le  savant  naturaliste  belge  a  fait  ses  observations  sur 
seize  crânes  d'Orangs  que  possède  le  Muséum  de  Bruxelles.  Le 
principal  résultat  de  ce  travail  intéressant  est  que  les  diverses 
espèces  d*Orangs  roux,  indiquées  sous  les  noms  de  Pithecus 
salfrus ,  de  Pongo  Abelii  et  de  Pongo  JVurmbii^  ne  sont 
qu'une  seule  et  même  espèce  observée  à  des  âges  différens  et 
présentant ,  il  est  vrai ,  des  formes  de  crâne  extrêmement 
différentes. 

M.  Charvet  adresse  un  Mémoire  intitulé  :  Sur  le  Drago~ 
neau  qui  habite  les  eaux  du  Fontanil.  Ce  travail  est  renvoyé  à 
l'examen  de  MM.  de  Blainville  et  Milnes-Edwards. 

M.  Mandl  présente  un  Mémoire  intitulé  j  Globules  du  sang 
déforme  elliptique  obsen^és  chez  deux  espèces  de  mammijères. 
Cette  forme  des  globules  du  sang  a  été  trouvée  chez  le  Dro- 
madaire et  VAlpaca, 

M.  Ponzif  professeur  d'Anatomie  comparée  à  l'université 
de  Rome ,  envoie  un  Mémoire  sur  une  épizootie  qu'il  a  ob- 
servée aux  mois  d'octobre  et  de  novembre  iSSj ,  chez  diverses 
espèces  de  poissons ,  Parca  labrax ,  Mugil  cephalus  et  «a- 
ratus,  dans  le  lac  de  Maccarèse,  à  huit  lieues  de  Rome. — Ren- 
voyé à  l'examen  de  MM.  Duméril  et  Isidore  Geoffroy-Saînl- 
Hilaire. 

M.  Guyon  adresse  une  note  sur  une  monstruosité  observée 
à  Alger.  Le  22  septembre  ,  une  femme  de  22  à  23  ans ,  a  mis 
au  monde ,  par  suite  d'une  première  grossesse ,  une  fille  bi- 
corps ,  ou  pour  mieux  dire ,  deux  petites  filles  parfaitement 
conformées ,  réunies  seulement  par  le  thorax.  Ces  deux  filles 
venues  à  terme  et  qui  réunissaient  toutes  les  conditions  favora- 
bles pour  vivre ,  périrent  dans  le  travail  de  l'accouchement. 

M.  Breschet  présente  une  dent  molaire  d'origine  inconnue, 
qui  a  pu  appartenir  ,  dit- il ,  à  l'animal  perdu  que  Cuvier  avait 
cru  un  Tapir  gigantesque  ,  et  qui  a  pris  une  bien  autre  valeur 
ïoologique ,  depuis  que  la  tête  entière  a  été  trouvée  en  AUema» 


3 lu  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

gpe  ,  par  M.  Kaupt ,  et  qu'on  a  pu  en  faire  le  genre  Dinothc'- 
rium.  ÎVJ.  Cuvier  n'avait  connu  que  très-imparfaitement  et 
sur  des  morceaux  trop  frustres,  les  restes  de  cet  animal  anté- 
diluvien, pour  savoir  toute  la  vérité  sur  son  compte.  Grâce  aux 
reclierclies  faites  par  M.  Vincent,  médecin  à  Chevilly  (Loiret), 
grande  route  de  Paris  à  Orléans ,  dans  des  minières  du  sable 
quarlzeux  du  haut  plateau  de^la  Beauce,  recherches  sollicitées 
par  noire  confrère  M.  Bourjot ,  professeur  de  zoologie  au  col- 
lège Bourbon  ,  le  Musée  de  Paris  possède  aujourd'hui  une 
demi- mâchoire  inférieure  de  Dinotherium ,  trouvée  dans 
une  excavation  faite  à  Chevilly.  Le  frère  de  M.  Vincent 
possède  Tautre  demi-mâchoire,  plus  entière  peut-être  que 
celle  que  M.  Bourjot  à  offerte  ^  M.  de  Blain ville ,  pour 
le  Muséum ,  laquelle  a  pourtant  quatre  molaires  en  série ,  et 
ce  qui  est  plps  précieux,  la  terminaison  du  nias^illaire,  déjà  in-r 
çurvç  en  bas  et  présentanf  l'alvéole  de  la  défense,  ce  qui , 
après  la  découverte  de  M.  Kaupt ,  ne  laisse  plus  de  doute  sur 
rinçurvatipn  en  bas  de  toute  la  portion  antérieure  de  la  ma-- 
choire  inférieure  de  cet  animal  extraordinaire.  Aussitôt  que 
cette  pièce  sera  moulée  (M .  de  Blainville  la  regarde,  suivant 
M.  Bourjot ,  comme  la  plus  précieuse  de  toute  la  collectioi^ 
palaeontologique  4e  notre  musée  )  et  qu*oq  aura  pu  réunir 
d'autres  fragmefis,  M.  Bourjot  sç  réserve  (sauf  l'initiative  de 
M.  dp  Blainville  ,  auquel  il  en  concède  le  droit  )  de  décrire 
cette  pièce  et  d'en  eptrçtenir  plus  au  long  le  monde  savant. 

Séance  du  24  décembre.  —  M.  Geojffroy  Sainl-Hilaire  \\\ 
une  note  au  sujet  de  la  monstruosité  observée  à  Alger  par 
M.  Guyon.  Ce  savant  académicien  développe  les  idées  les  plus 
projfondes  de  philoî'ophie  naturelle ,  et  par  cela  même ,  son 
travail  n'est  pas  susceptible  d'analyse  et  ne  pourrait  qu'être 
reproduit  dans  sou  entier ,  ce  qui  nous  est  interdit  par  les  li- 
mites restreintes  de  la  Revue  zoologique. 

M.  Simon  ,  maître  de  port ,  à  la  Perrotine  (  Ile  ^'Qléj;-©!!), 
adresse  deux  très- grosses  perles  noires  trouvées  danf  une  grapde 
hnître.  Ce  fait  n'est  pas  nouveau  pour  la  science,  et  l'on  tronyp 
souvent  des  perle§  dans  les  huîtres,  ainsi  qi^  dans  les  Ifnip^  ^(^ 
nos  rivières  de  France;  M.  Eme^rcy  qui  habite  açjtucllecDLe^t  le 


SOGIBT'ÉS  SAYAMTES.  3l| 

Sénégal,  et  à  qui  nous  devons  plusieurs  objets  rares  et  curieux, 
nous  a  remis  une  perle  d'une  grande  purelé,  au  moins  grosse 
comme  un  pois,  et  qui  a  élé  trouvée  dans  un  Unio  pêche  dans 
une  petite  rivière  qui  se  jette  dans  l'Allier  et  coule  au  pied  du 
château  d'Ombret  (Haute-Loire). 

Il  nous  a  assuré  que  les  joailliers  de  Ljon  vont  dans  ce  pays 
pour  acheter  jes  perles  que  les  habitans  trouvent  assez  souvent. 

Séance  du  3i  jam^ier.  —  M.  Edwards  lit  un  rapport  sur 
un  mémoire  de  M.Mandl  relatif  aux  observations  qu'il  a  faites 
sur  les  globules  du  sang  des  animaux.  Après  quelques  observa- 
tions de  M.  Magendie,  les  conclusions  favorables  du  rapport 
sont  adoptées. 

M.  Larlet  annonce  l'envoi  qu'il  a  fait  au  Muséum  de  divers 
ossemens  fossiles  récemment  découverts  à  Sansan  et  à  Simprr^. 
Cette  lettre  est  renvo;^ée  à  MM.  deÇlginyille  et  Flourens. 

Société  philomathique  de  Paris.  —  M.  Geivais  lit  une  no- 
tice intitulée:  Sur  les  Polypes  composés  d*eau  douce.  M.  Ger- 
vais  rappelle  qu'il  a  trouvé  aux  environs  de  Paris  les  espèces 
suivantes  :  Plumatella  campanulata ,  Alcyonella  flu^iatilis, 
Alcyonella  arliculata  et  Tubularia  sultana.  On  se  rappelle  que 
le  résultat  du  travail  de  M.  Raspail  était  qu'une  seule  espèce 
compose  ce  groupe  d'animaux.  L'auteur  donne  quelques  détails 
sur  In  classification  ,  la  synonymie  ,  et  l'organisation  de  ces  di- 
vers animaux.  Nous  dirons  seulement  des  deux  dernières  es- 
pèces ,  qu'elles  appartiennent  à  une  autre  sous-classe  que  les 
précédentes,  et  qu'elles  s'en  distinguent  en  ce  que  leurs  tenta- 
cules, au  lieu  d'être  en  fer  à  cheval,  sont  au  contraire  réunis  en 
infundibulum.  Chacune  d'elles  forme  un  genre  particulier  que 
l'auteur  appelle,  le  premier  Paludci elle  [VAlcionella  arlicu- 
lata) et  le  second  FrÉdéricelle,  du  nom  de  F.  Cuvier  (le  Tu- 
hularla  sultana).  Ces  animaux  appartiennent  à  la  famille  dej 
Tubulipores,  et  ils  sont  les  premiers  représentans  Quviatiles  de 
ce  groupe,  jusqu'ici  composé  d'espèces  marines  et  dont  les 
fossiles  sont  quelquefois  signalés  comme  caractéristiques  des 
terrains  marins. 


3ia  TRAVAUX   INÉDITS. 

II.  TRAVAUX  INÉDITS.  * 

Mastologie  méthodique  ,  par  R.  P.  Lessoiï . 

Dans  un  volume  in-S"  de  /[O  feuilles,  que  M.  Lesson  fait 
imprimer  à  Rocheforl ,  et  qui  ne  paraîtra  pas  de  quelques 
mois.  Les^animaux  mammifères  ont  été  l'objet  d'une  révision 
complète ,  et  l'auteur  nous  adresse  les  coupes  fondamentales 
où  les  familles  viennent  successivement  se  ranger.  M.  Lessoa 
adopte  les  définitions  suivantes  : 

Mammifères  ,  animaux  vertébrés ,  à  sang  rouge  et  chaud , 
à  double  circulation  (artérielle  et  veineuse),  à  respiration 
simple,  pulmonaire;  nourrissant  leurs  petits  à  l'aide  d'organes 
glanduleux  ou  mamelles  ,  sécrétant  un  fluide  particulier  ou 
lait.  Cœur  à  deux  oreillettes  et  à  deux  ventricules.  Charpente 
osseuse  interne,  terminée  par  quatre  membres  locomoteurs, 
accommodés  à  la  marche ,  et  par  exception  ,  à  la  natation  et 
au  vol.  Épiderme  nu  ou  recouverts  de  poils  simples  ou  lai- 
neux ,  ou  de  poils  ,  par  exception ,  feutrés  en  écailles  ou  en 
piquans.  Ils  se  divisent  en  4  sous-classes,  rangées  en  deux 
groupes. 

Premier  groupe.  Mammifères  terrestres  ovi  amphibies  ,  ajant 
la  tète  séparée  du  tronc  par  un  intervalle  jappelé  cou.  Les 
quatres  membres  distincts. 

Première  sous -classe  :  Mammifères  proprement  dits. 

Fœtus  expulsés  vivans  d'une  matrice  simple ,  à  une  seule 
ouverture.  Mamelles  toujours  apparentes  ;  pubis  sans  os  acces- 
soires ,  fœtus  nourris  dans  l'utérus  à  l'aide  d'un  placenta  ; 
pénis  surmontant  le  scrotum  ;  maxillaires  garnis  de  dents  di- 
vcrsiformes  ;  organes  de  l'audition  munis  d'une  conque 
externe  5  corps  couvert  de  poils ,  ou  d'écaillés  et  de  piquans. 
Première  section  :  Ongles  recouvrant  simplement  Textrémilé 
des  phalanges ,  Unguiculata, 

Polyphages,  Ordre  premier,  Bimanes;  ordre  deuxième, 
Quadrumanes  ;  ordre  troisième ,  Chéiroptères. 

Carnivores,  Ordre  quatrième ,  Carnassiers. 

Phytophages,  Ordre  cinquième ,  Konceurs. 


TRAVAUX    INÉDITS.  3lS 

Deuxième  section  :  Ongle  enveloppant  rextrémité  de  la  pla- 
lange,  Ungulata. 
Omnwores,  Ordre  sixième ,  Edentés. 
Herbwores»  Ordre  septième ,  Pachydermes.  Ordre  huitième, 

RUMINANS. 

Deuxième  sous-classe  :  Mammifères  marsupiaux. 

Fœtus  expulsés  vivans  d'une  matrice  s'ouvrant  en  deux 
tubes ,  et  soumis  à  une  seconde  gestation  dans  une  poche 
extérieure  ventrale  (  marsupialité).  Mamelles  distinctes ,  tou- 
jours abdominales  ;  pubis  muni  de  deux  os  accessoires  ;  scrotum 
pendant  en  avant  du  pénis. 

Ordre  neuvième.  Marsupiaux.  (  i»  Carnivores  ;  2"  Frugi- 
vores ;  3®  Herbivores.) 

Troisième  sous-classe  :  Mammifères  monotrèmes. 

Fœtus  sortant  d'un  œuf  [incubation  utérine?)  expulsé  d'un 
cloaque  commun  aux  produits  de  la  génération  ,  de  la  sécré- 
tion urinaire  et  de  la  défécatiou  ,  s'ouvrant  par  deux  trompes, 
ajant  chacune  deux  orifices  ;  pas  de  dents  ;  pas  de  poche  ven- 
trale ;  mamelles  nulles  ou  problématiques  ;  os  claviculaire  dis- 
posé en  fourchette  comme  chez  les  oiseaux  ;  pubis  ayant  deux 
os  accessoires  ;  pénis  renfermé  dans  un  fourreau  communi- 
quant par  un  trou  au  fond  du  cloaque.         "*^^  '  **" 

Ordre  dixième.  Monotremes.  (  i  <»  Herbivores  ,  ParflÉ^ox*. 
Insectivores ,  Proglossa.) 

Deuxième  groupe.  Mammifères  aquatiques ,  n'ayant  pas  la 
tête  séparée  du  tronc  par  un  cou  distinct  ;  deux  membres  dis- 
posés en  nageoires  simples ,  les  postérieurs  tranformés  en  une 
nageoire  cartilagineuse  horizontale  ;  dents  osseuses  ou  fibreu- 
ses (fanons). 

Quatrième  sous-classe  :  Mammifères  cétacés  (Cete), 

Fœtus  expulsés  vivans  d'une  matrice  simple ,  à  une  seule 
ouverture;  mamelles  distinctes;  lactation  douteuse;  respira- 
tion à  l'aide  de  spiracules  ou  d'évens  ;  organes  de  l'audition 
privé  de  conque  extérieure  ;  corps]  pbciforme ,  recouvert 
d'une  peau  lisse  ,  nue ,  parfois  des  poils  aux  moustaches  ; 
bassin  rudimentaire  ou  nul.  Habitation  exclusive  au  sein  de» 
eaux,        '  -^    , ^  .r...^:.....    ,^..u.. 


3l4  TRAVAUX    INÉDITS. 

flerh'ivores.  Ordre  onzième,  Siréniens. 
Zoophages»  Ordre  douzième ,  Cétacés. 

Espèces  nouvelles  d'oiseaux  mouches,  par  R.  P.  Lesson. 

Nota.  Les  vélins  de  ces  diverses  espèces  sont  prêts  pour  un  sup- 
plément que  l'auteur  prépare  à  son  Hist.  nat.  des  Trochilidées. 

I»  OrnUmja  Arsinoe  ,  fœm.,  Lesson,  — Corpore  viridi 
oeneo ,  uropygio  aureo  et  cuprœo  ;  guttureet  thorace  smarag- 
dibus  ;  abdomine  rufo  ;  caudâ  subfurcatâ,  cœrulea  :  alis  brun- 
neo-cœruleis,  —  Hab.  San-Jose,  in  Brasilia. 

2.  0.  Fanny ,  Les.,  Ann.  se.  nat,,  i838.  —  Jeune  adulte, 
Capile  griseo  ;*  corpore  viridi-aureo  ;  gutture  ferri  speculari 
splendenti ,  rubineo  cincti  ;  abdomine  badio  ;  caudâ  mediocri, 
subfurcatâ,  brunnça. 

f^ariété  d'âge.  —  Caudâ  elongatâ }  rectricibus  sex  ;  angu- 
stalis  ensiformibus,— Hab.  Mexico.  (Collect.  Longuemare.) 

3.  O.vesper^  Les.,  ois.  mouch.,  pi,  19.  —  Mdle  enmue^ 
Capite  griseo-brunnescenti,  caudâ  furcatâ,  rectricibus  rigidis 
§t  angusiis  formata  ,  uropigio  cinnamomea.  -—  Hab,  Mexico, 

4.  0.  nuna,  Les, ,  jndle  adulte.'—  Corpore  œneo-viridi  sui- 
prà;  infrà  castaneo  et  viridi  j  gutture  smaragdinis  nitenlej 
caudâ  furcatâ ,  longissimâ;  rectricibus  nigris  ,  aureo  et  viridi 
terjgainatiç  ,  exterioribus  albo  extùs  marginatis  in  parte  supe- 
riori.  —  Hab.  Santa-Fé  de   Bogota.  (  Collect.  Parzudhaki.  ) 

5.  0.  fcstita  ,  Gouye  de  Longuemare ,  mâle.  —  Corpore 
viridi  splendente;  gulâ  teclricibus  caudae  superioribijs  a^— 
reo  nitenlibus;  inferioribus  lazulinis;  caudâ  mediocrî,  fur- 
catâ; rostro  gracile,  recto;  abdomine  viridi;  pedibus  plumis 
niveis  veslitis.  —-  Fœminal  Corpore  viridi-splendente:j  gulâ 
smaragi^inâ;  leclricibus  caudae  superioribus  obscuro-viridi  ni- 
tentibus;  inferioribus  lazulineis.  Caudâ  mediocri  furcatâ  j  ro- 
stro gracile  recto  j  abdomine  cuprœo- viridi  ;  pedibus  p'umis 
niveis  tçclis.  —  Hab.  Santa-Fé  de  Bogota.  (  Collect.  Lon- 
guemare.) 

6.  0.  helianiheaf  Les.  — Roslro  longo  et  recto  j  fronle 
prasiuo;  corpore  alro-viridi  ;  tectricibus  superioribus  vires-r 
centibus  ;   torque  azureo   fulgenti  ;    abdomine  cuprœo-ni- 


TRAVAUX    INÉDITS.  ^îS 

leiilo;  pedibu*  nudis.  —  Bah.  Sània-P6  de  Bogota.  (Coflecl. 
Parzudaki.) 

9.0.  Parzudkaki^Le3.—-CorpoTe  sinaragdino;  caudâ  fure alâ^ 
aeneo-nigrâ  ;  tectricibiis  infcrioribus  niveis ,  pedibus  nudiâP.  *â 
Hab.  Cuba,  circà  Havanam  ,  (CoUect.  Parzudhaki.)  '  •' 

8^.  O,  Zemès,  Les*,  suppL  aux  oi»,  nioucb/,  pi.  1.  — Jeune 
âge:  Corpore  œneo-viridi;  uropygio  aibo  cinclo  ;  coUI  parle 
.nïTfcriori  J^zureoj  thoracealbo;  abdomine  TÏridi-nigro,  reclri- 
cibus  rtigris,  aibo  maculatis.— Hab.  Mexico.  (Colleet.  Longtie* 
mare.) 

9.  0.  tumachella ,  Les.  —  Jeune:  Rostro  elongato,  recta  j 
corpore  viridi-œneo  caudâ  ^  mediocri,  sutfurcalâ,  vividè  aureâ  : 
parle  colli  aiileriori  smaragdinis  aureis  et  purpureis  squamis 
Uctâ  ;  Ihorace  et  abdomine  griseis;  teclricibus  inferloribus 
caudae  albis,  superioribus  viridibus.  —  Hab.  Ëahia ,  in  Brasif. 
(  Colleclion   ï^arzudhaki.) 

10.  0.  Rhamiy  Les.  —-Corpore  brevi,  recto;  capile , 
dorso  viridibus.  Colli  parle  anteriori  rubirieo ,  atro  cinclo  ; 
ihorace  azureo  ;  abdoniine  viridi,  sed  nigro  longiludinaliler 
strialo.  Caudu  furcala  mediocri.  —  Hab.  Mexico.  Dedicalus  est 
dom.  De  Rhamfils  Ainericano;  ex  peregrinationibus  domini  JD^e 
Lattre. 

11.  O,  senew^  Lés. — Capile  et  colli  parte  superiorî  iwveis; 
dorso  et  uropygio  laetè  aureo  virescentibus  ;  colli  parle  an- 
teriori,  ihorace,  abdomine  ttctricibusque  inferioribus  albis; 
laleribus  viridis  j  rostro  longo ,  leviler  incurvalo,  nigro  d; 
luteo.   —  Hab.   Mexico.  (  CoUecl.  Longuemare.) 

12.  Trochilus  Anaïs  ^  Les.  —  Rostro  longo,  incurvalo, 
nigro;  corpore  nigreo-scriceo ,  aureo-viridi  rainialo  ;  abdo- 
mine, anali  et  teclricibus  inferioribus  fuliginosis.  Lineâ  nigrâ  , 
rufo  marginatâ,  sub  menlem  et  colli  parlera  anteriorem.  Caudâ 
rolundâ,  lata  nigro  viridi-aureo  el|pennis  albido  marginalis. — 
Hab.  Guyanâ.  (CoUect.  Parzudhakj.)  ^^^ 

Rochefocl ,  1S38.  P.  Lbs»oW 


3l6  TRAVAUX   INÉDITS. 

Nouvelle  espèce  cI'Adesmia,  genre  de  coléoptères,  par 
M.  Fischer  deWaldheim. 

Le  célèbre  zoologiste  de  Moscou  nous  adresse  d'excellentes 
figures  et  la  diagnose  suivante  d'une  jolie  Piméliaire  qu'il 
vient  de  recevoir  du  Caucase.  Nous  publierons  les  dessins  de 
M.  Fischer  de  Waldheim  dans  le  Magasin  de  Zoologie  pour 
1839. 

Adesmia  strophiuniy  Fischer.  —  A.  obovata  ;  elytris  tuber-r 
culatis  triplici  série  ;  tuberculis  primas  seriei  (prope  suturam) 
majoribus,  petiolatis  (stipula  coadunatis). 

Nouvelle  espèce  du  genre  de  zoophytes  ëchînodermes  nommé 
Galérite. 

Notre  confrère  et  ami ,  M.  (Alcide)  d'Orbigny,  nous  adresse 
la  lettre  suivante: 

L'Echinide  fossile  de  Cuba ,  que  vous  avez  bien  voulu  me 
communiquer ,  de  la  part  de  M.  Lanier,  appartient  au  genre 
Galerites ,  et  doit  constituer  une  nouvelle  espèce  bien  carac- 
térisée par  sa  forme  presque  sphérique,  ou  à  peine  moins 
convexe  à  sa  base  que  partout  ailleurs ,  par  les  sillons  profonds 
que  forment  les  intervalles  des  pièces  dont  elle  se  compose, 
ainsi  que  par  les  doubles  sillons  transversaux  qu'on  remarque 
sur  ses  ambulacres.  En  conséquence,  je  propose  de  la  dédier 
au  zélé  naturaliste  qui  l'a  découverte ,  en  l'appelant  Galerites 
LanierL  Elle  sera  figurée  parmi  les  échinodermes  de  l'ouvrage 
de  M.  de  La  Sagra  ,  sur  l'île  de  Cuba.  Mais ,  en  attendant , 
je  vous  prie  d'insérer  ma  lettre  dans  notre  Reflue  zoologique, 
autant  pour  que  M.  Lanier  y  voie  une  preuve  de  ma  recon- 
naissance pour  cette  communication ,  que  pour  attirer  de  nou- 
veau son  attention  sur  le  gisement  curieux  où  il  a  découvert 
cette  espèce.  Parmi  les  nombreux  fossiles  que  M.  de  La  Sagra 
a  rapportés  des  terrains  quaternaires  de  la  Havane ,  il  y  a 
pluiseurs  Echinides  nouveaux ,  mais  aucun  de  l'espèce  com- 
muniquée par  M.  Lanier.  Vous  me  dites  qu'elle  a  été  rencon- 
trée près  de  la  baie  de  Jagua,  dans  l'ilede  Cuba.  Et  comme  elle 
annonce  appartenir  à  la  formation  crayeuse  ou  oolithique',  il 
serait  à  désirer  que  M.  Lanier  voulût  bien  recueillir  tous  les 


ANALYSE  d'ouvrages  NOUVEAUX,  Jl^' 

fossiles  qu'il  annonce  avoir  vus  dans  ce  beau  gisement;  car  il 
serait  on  ne  peut  plus  important  pour  la  géologie  de  pouvoir 
prouver  que  les  Antilles ,  qui  ont  été  regardées  jusqu'à  pré- 
sent comme  récemment  sorties  des  eaux ,  sont  plus  anciennes 
qu'on  ne  l'avait  pensé. 

Indépendamment  des  services  imporlans  que  la  position  de 
M.  Lanier  lui  permet  de  rendre  à  la  zoologie,  pendant  ses  voyages 
fréquens  dans  les  diverses  parties  de  l'île  de  Cuba,  il  peut  en- 
core^fournir  de  bien  précieux  matériaux  à  la  science  sur  son 
histoire  géologique.  (Âlcide  D'Orbigny.) 

UI.  ANALYSES  D^OtVRAGES  NOUVEAUX. 

Erpétologie  de  l'Amérique  du  ISord,  ou  description  des  reptiles 
qui  habitent  les  États-Unis,  par  J.  Holbrook.  Philadelphie, 
1 836 ,  in-4o ,  vol  I  ,  avec  3  planches. 
Dans  sa  préface  ,  M.  le  docteur  Holbrook  expose  en  peu  de 
mots  les  motifs  qui  l'ont  engagé  à  publier  cet  ouvrage ,  dont 
le  but  est  d'éclaircir  une  des  parties  les  plus  embrouillées  de 
l'Histoire  naturelle  de  l'Amérique  du  Nord.  L'auteur  rend 
ensuite  compte  des  moyens  qui  ont  été  à  sa  disposition  ,  fait 
mention  des  difficultés  dont  il  était  entouré ,  mais  ne  parle 
nullement  du  plan  général  de  l'ouvrage.  A  en  Juger  par  la 
première  partie  ,  la  seule  qui  ait  paru ,  à  ce  que  nous  sachions, 
ce  travail  formera  une  espèce  de  recueil  de  planches  coloriées 
de  reptiles ,  accompagnées  de  descriptions.  Ces  planches ,  qui 
ont  le  grand  mérite  de  contenir  des  figures  faites  d'après  le 
vivant ,  ne  se  succèdent  pas  dans  un  certain  ordre ,  mais  sem- 
blent avoir  été  publiées  à  mesure  que  l'occasion  s'est  offerte 
d'examiner  les  espèces  qu'elles  représentent.  Ces  descriptions 
sont  précédées  d'une  introduction  où  se  trouve  esquissée  à 
grands  traits  l'organisation  générale  des  Reptiles  :  aussi  ne 
nous  y  arrêtons-nous  pas,  pour  arriver  de  suite  à  l'analyse  de 
la  principale  partie  de  l'ouvrage ,  celle  qui  a  rapport  aux  es- 
pèces en  particulier.  Les  figures  qu'elle  contient  sont  généra- 
lement assez  bien  faites^  et  trahissent  un  véritable  talent  de 
peintre ,  quoique  n'offrant  pas  toujours  l'exactitude  à  laquelle 


3i^  AXALYSE    n'r.tVr.AGES    NOUVEAUX. 

on  (ioit  s  attendre  lorsque  le  dessinateur  travaille  sous  les  yeux 
dii  nàtiiraiiste  même.  Les  contours  des  différentes  parties  ,  no- 
tamment ceux  des  écailles ,  auraient  du  être  rendus  avec  plus 
de  précision  et  de  netteté,  observation  qui  s'applique  avant 
tout  aux  figures  des  animaux  de  petite  taille.  En  examinant 
par  exemple  la  plancïie  S,  qui  représente  la  Scincus  îaterah's , 
on  voit  que  ces  figures  expriment  tout  au  plus  les  formes  gêné- 
rate  et  lès  coutéufs  naturelles  de  Tanîmal  j  mais  qu'elles  ne 
peuvent  donner  aucune  idée  de  Torganisaiion  extérieure.  Sup- 
posé même  que  ces  figures  fussent  dessinées  avec  toute  l'exac- 
titude nécessaire ,  elles  ne  suffiraient  cependant  pas  encore  pour 
faire  connaître  l'animal  sous  toutes  ses  faces,  condition  absolu- 
ment nécessaire  dans  l'état  actuel  de  la  science,  où  la  seule 
figure  d'un  reptile  ,  si  elle  n'est  accompagnée  de  détails  of- 
frant certaines  parties  isolées,  ne  peut  servir  à  faire  distinguer 
avec  exactitude  l'espèce  de  celles  qui  en  sont  voisines. On  peut 
citer  comme  modèles  en  travaux  de  ce  genre  les  planches  erpé- 
tologiqucs  de  l'ouvrage  que  publie  M.  Ramon  de  la  Sagra  ,  sur 
l'île  de  Cuba.  Quant  aux  descriptions  du  docteur  lïolbrook, 
elles  raléritent  le  même  reproche  que  la  plupart  de  celles  que 
nous  fournissent  les  nalurafistes  modernes,  c'est-à-dire,  qu'elles 
ne  sont  pas  comparatives,  défaut  qui  est  cependant  assez  par- 
donnable dans  un  auteur  privé  de  grandes  collections  et  de 
bibliothèques.  On  pourrait  cependafit  désirer  que  l'auteur  eût 
comparé  entre  elles  les  diverses  espèces  d^un  même  genre  de 
reptiles  habitant  l'Amérique  du  Nord.  L^âUtéur,  dans  ses  des- 
criptions ,  a  évité  d'erilrer  en  des  détails  oiseux  ,  fauté  com- 
mise par  plusieurs  savans  de  nos  jours  ,mais  on  regrette  que  les 
notes  qui  s'y  trouvent  jointes  sur  l'habitude  et  la  manière  de 
vivre  des  objets  figurés,  soient  trés-peu  détaillées  relativement 
à  l'intérêt  que  présente  cette  partie  de  la  science.  C'est  parti- 
culièrement sous  ce  rapport  que  les  naturalistes  européens  at- 
tendent des  renseignemens  de  la  part  de  leurs  confrères  dans 
les  autres  parties  du  monde. 

Voilà  l'énumération  des  objets  figurés. 

PI.  I.  Tesiudo  Polyphemiis  ^  décrite  et  figurée  dans  pln- 
»leurs  ouvrages ,  sous  le  nom  de  Testudo  deptessà ,  appelée 


ANALYSE    d'ouvrages    NOUVEAUX.  3ig 

Vulgairement  Gopher  et  Mungëfa.  Deux  figures  qui  rendent 
assez  bien  les  couleurs  de  l'animal  à  Télat  de  la  vie  :  c'est  la 
seule  torlue  terrestre  de  TAmérique  du  Nord  ;  elle  n'habite 
que  les  parties  méridionales  de  ce  pays. 

Pi.  2.  Emys  hieroglyphica^  selon  nous,  la  Testudo  serrata, 
de  Daudin  {Emys  serrata  des  naturalistes  modernes) ,  espèce 
très-commune  et  répandue  dans  une  grande  partie  des  États- 
Unis  ,  et  dont  on  trouve  plusieurs  variétés ,  ou  ,  à  ce  qu'il  pa- 
raît plusieurs  races  diverses. 

PI.  3.  Emys  megacephata;  remarquable  par  sa  grosse  tête 
e  la  manière  dont  les  raies  jaunes  se  dessinent  sur  cette  partie, 
j'ai  la  certitude  que  cette  Emjde  est  la  même  que  celle  figu- 
rée par  Lesueur,  vol.  i ,  pi.  5,  page  6,  sous  le  nom  de  Emys  gecH 
graphica  ,  j'en  ai  fait  mention  sous  ce  nom  dans  mon  travail 
sur  les  chéloniens  inséré  dans  la  Fauna  japonica.  Il  parait  ce- 
pendant que  cette  émyde  n'a  pas  été  reconnue  dans  la  figure  de 
M.  Lesueur  ;  car  M.  Leconte  et  d'autres  naturalistes  ont  en- 
voyé en  Europe  sous  le  nom  ai  Emys  geographica  une  espèce 
distincte  par  sa  petite  tête  ,  mais  d'ailleurs  très-semblable  à  la 
geographica.  Cette  espèce  décrite  par  MM.  Dumérii  et  Bibron 
comme  une  variété  de  la  Geographica  ,  a  donné  lieu  à  beau- 
coup de  confusion.  Moi-même  j'y  ai  contribué  en  la  prenant 
pour  la  réticulaire  de  Daudin  et  la  décrivant  sous  ce  nom  dans  la 
Faune  du  Japon  ,  espèce  qui ,  selon  M.  Bibron  diffère  beau- 
coup de  notre  Émyde.  Enfin  cette  Emyde  aurait  été  décrite 
par  Harlan  et  d'après  les  communications  verbales  de  M.  Bi- 
-  bron ,  sous  le  nom  à*Emys  oregonensis  dénomination  que  je 
propose  de  rejeter  pour  conserver  celle  d*Emys  pseudo^geo^ 
graphica  sous  laquelle  l'animal  a  été  envoyé  dernièrement  au 
musée  de  Paris  par  M.  Lesueur. 

PI.  4»  Emys  Trostii ,  c'est rjEmj^  rugosa  de  Shaw  dont  on 
trouve  une  bonne  description  dans  Dumérii  et  Bibron,  t.  II, 
pag.  284i  et  qui  a  été  figurée  dernièrement  par  M.  Cocteau 
dans  l'ouvrage  de  M.  Ramon  de  la  Sagra.  L'espèce  est  très- 
répandue  :  elle  se  trouve  dans  plusieurs  provinces  de  l'Amé- 
rique septentrionale  et  dans  l'île  de  Cuba. 

PI.   5.  Emys  Mulhenbergii.  Espèce  rare  ,  mais  connue  au- 

ai 


Ho  ANALTSE    d'ouvragés    NOUVEÀtîîfe. 

jodrd'hui  par  l'ouvrage  de  MM.  Damérîl  el  Bîbron;  je  saisis 
cette  occasion  pour  reclifier  une  autre  erreur  que  j*ai  commise 
dans  mon  travail  sur  les  Ch^loniens  qui  fait  partie  de  la  Fauna 
japonica  ,  en  prenant  i^o\ÏTyEmys  Mulhenhergii ,  VEmys  in* 
ittttpïa  de  Lecontë,  ou  puïchdla  de  Schopff. 

Pi.  6.  Atnewa  sexUneata ,  contient  deux  figures  représen- 
tant un  jeune-individu  de  Tespèce  ordinaire  ^Amewa  de  l'A- 
ttiériqué  du  uord.  Il  paraît  même  que  cVst  là  seule  espèce  qui 
y  existe  ,  et  que  les  caractères  de  cet  animal ,  dont;  je  n'ai  pas 
èiicore  vu  d*individUS  adultes  ,  Sont  loin  d*être  constatés  avec 
précision. 

PI.  -j.  Anolius  carollnensis ,  Espèce  très-bien  connue  des 
îlhluralistes  :  vivante,  elle  est  d*un  beau  vert  d'herbe  en  des- 
SllS  ,  blanchâlrê  en  dessous,  et  a  le  goitre  couleur  de  rose. 

PI.  8.  Scincus  lateralis.  Petite  espèce,  connue  par  les  indî- 
éalîonS  de  Snj  et  de  Harlan ,  mais  dont  on  trouve  rarement 
des  éclianlîilons  dans  les  collt étions  d'Europe,  quoique  l'ani- 
mâî  soit  très-commUn  darts  les  parties  méridionales  des  États- 
Unis. 

PI.  9.  B II fo  americanus.  Celte  espèce  est  extrêmement  rare 
dîihs  les  collections,  ce  qui  est  d'autant  plus  étonnant,  que 
M.  Holbi^ook  l'a  dit  répandue  dans  la  plus  grande  partie  de 
PAmérique  se[)tëntrionale. 

PI.  10.  Bufo  clàmosus.  C'est  Tespèce  confaue  de  la  plupart 
dés  baluraliâtés  européens  sous  le  nom  de  Éufo  musicus»  Se- 
lon nmis  ,  M.  ttolbrook  à  eu  tort  de  préférer  un  ancien  nom  h 
celui  qUÎ  depuis  long-temps  a  été  adopté  par  tout  le  monde  ; 
c'iest  une  habitude  dont  les  naturalistes  lUodernes  ont  fait  dé 
graiids  abus. 

PI.  II.  Engysloma  caroUnensîs.VeKxi  batracien  du  grand 
genre  des  Bombînateurs],  un  animal  tout-à-fait  analogue  ,  et 
dont  oh  ne  sait  pas  même  s'il  en  diffère  spécifiquement ,  vit 
dans  l'Amérique  du  Sud.  lia  élé  décrit  par  Wagler,  System.  , 
amph. ,  pag.  200 ,  sous  le  nom  de  Microps  unicolor,  d'après  des 
sujets  conserves  depuis  long-temps  au  musée  des  Pays-Bas  ; 
cet  élablissement  vient  d'en  recevoir  de  Vienne  un  échan*» 
iillon  sous  le  nom  de  Microps  Bonapariii ,  Filzînger. 


321 

P\.  12.  Scaphiopus  solitarius,  Holbrook.  Le  genre  Scaphio-^ 
pus  acte  établi  par  l'auteur  sur  respôce  de  Batracien,  décrite 
et  figurée  ici  pour  la  première  fois.  C*esl,  à  juger  de  celle 
figure  un  bombinaleur,  voisin  de  notre  Bombinator  fuscus 
d'Europe.  Il  se  creuse  à  Vaide  de  l'appendice  cornée  tran- 
chante de  ses  pieds  postérieurs,  de  petits  terriers,  où  il  s'éta- 
blit pour  guetter  des  insectes.  Il  ne  sort  que  dans  les  temps 
pluvieux  vers  le  soir,  et  ne  visite  les  eaux  que  durant  l'époque 
de  la  propagation.  Il  serait  très  curieux  de  posséder  sur  cette 
espèce  et  la  précédente,  notamment  sur  leur  propagation,  des 
observations  analogues  à  celles  faites  par  Rœsel  sur  les  Batra- 
ciens d'Europe. 

PL  i3.  Rana  halecina^  plus  connue  sous  le  nom  de  Hana 
plpiensy  reptile  qui  ne  se  dislingue  guère  de  notre  grenouille 
commune  d'Europe  que  par  la  distribution  des  taches  dorsales 
et  encore  celte  différence  n'existe-t-elle  que  pour  les  grenouil- 
les telles  qu'elles  se  trouvent  dans  le  centre  de  l'Europe.  En 
Hongrie,  en  Dalmatie  et  même  en  Italie  la  grenouille  com- 
mune est  le  plus  souvent  ponctuée  sur  le  dos,  absolument 
comme  la  raine  de  l'Amérique  du  Nord,  de  laquelle  nous  ve- 
nons de  parler.  En  adoptant  cette  dernière  comme  espèce,  il 
faut  également  distinguer  de  notre  grenouille  commune  celle 
du  Japon,  celle  de  la  Crimée  {Rana  taurica)  de  Pallas;  et  d'au- 
tres variétés  plus  ou  moins  accidentelles. 

PI.  i4«  Rana  palustriSy  je  n'ose  pas  me  prononcer  à  l'égard 
de  celle  grenouille,  dont  je  n'ai  pas  vu  d'individus  en  assez 
grand  nombre  J;)our  en  constater  avec  certitude  l'existence 
comme  espèce. 

PI.  i5.  Rana  sylvatica.  Je  ne  vois  pas  l'utilité  qui  peut  ré- 
sulter pour  la  science  en  énumérant  dans  le  système  celte  gre- 
nouille sous  un  nom  différent  de  celui  que  porte  notre  grenouille 
rousse  d'Europe  {Rana  temporaria).  Les  petites  différences  de 
la  couleur,  etc.,  qui  peuvent  exister  entre  celle  espèce  et  la 
Sylvatica  ne  méritent  guère  de  devenir  l'objet  d'une  descrip- 
tion particulière.  Il  me  semble  du  moins  ,  qu'il  est  d'un 
intérêt  infiniment  plus  puissant,  de  savoir  que  nos  deux  espè- 
ces de  grei\ouiltes  communes  d'Europe  sont  répandues  à  peu 


322 

près  sur  le  même  degré  de  latitude  dans  tout  rhemîsphërc 
boréal,  et  qu'elles  présentent  dans  des  contrées  aussi  distantes 
et  de  nature  diverse,  comme  le  sont  l'Europe,  le  nord  de  l'A- 
frique, l'Asie  tempérée,  le  Japon  et  l'Amérique  septentrionale 
des  différences  si  peu  notables,  que  les  naturalistes  auront  de 
la  peine  à  les  signaler,  et  qu'ils  ne  viendront  pas  à  bout  d'en 
énumérer  de  constantes.  Les  observations  communiquées  par 
MM.  Holbrook  et  de  Siehold  sur  les  habitudes  des  races  amé- 
ricaine et  Japonaise  de  cette  grenouille,  coïncident  parfaite- 
ment avec  ce  que  l'on  observe  des  moeurs  de  notre  grenouille 
rousse  d'Europe. 

PI.  16.  Rana  ornata.  Figure  évidemment  faite  d'après  un 
jeune  sujet.  J'ignore  s'il  faut  rapporter  celte  grenouille  à  la 
précédente. 

PI.  17.  Hfla  f^ersicolor.  Espèce  assez  connue,  mais  figurée 
ici  pour  la  première  fois. 

PI,  18.  Hyla  squirella.  N'ayant  pas  été  à  même  de  com- 
parer cette  rainette  avec  la  précédente,  je  ne  pourrais  justifier 
l'opinion  de  les  réunir  sous  un  même  nom  spécifique. 

PI.  19.  Coluber  jlagelliformis»  La  figure  donnée  par  M  Hol- 
brook n'offre  pas  assez  de  détails  pour  constater  si  ce  Serpent 
est  le  même  que  l'espèce  décrite  dans  mon  Essai  sur  la  phy- 
sionomie desSerpens,  t.  II,  igS,  sous  le  nom  à^Herpetodryas' 
psammophisy  opinion  qui  a  pour  moi  une  grande  vraisemblance. 
M.  Holbrook  veut  que  ce  soit  le  Coach-nhip  snahe  de  Ca- 
tesùj-;  çoyez  ce  que  j'ai  dit  à  ce  sujet  dans  mon  Essai,  p.  246. 

PI.  20.  Coluher  Alleghaniensis .  Belle  et  grande  espèce  du 
genre  des  Couleui^res  proprement  dites.  Le  seul  exemplaire  que 
j'en  ai  vu ,  se  trouve  dans  le  musée  de  Paris,  où  il  a  été  envoyé 
par  M.  Milbert.  Je  n'en  ai  pas  fait  mention  dans  mon  Essai. 

PI.  21.  Coluber  quadrmttalus.  Il  est  impossible  de  déter- 
miner au  juste  cette  espèce  d'après  la  figure  donnée  par  M.  Hol- 
brook ;  Elle  me  paraît  être  assez  voisine  de  la  précédente,  la 
principale  différence  entre  ces  deux  Serpens  consiste  dans  le 
système  de  coloration. 

PI.  22.  Coluber  erjthrogrammus.  M.  Holbrook  se  trompe 
en  regardant  ce  serpent  comme  identique  avec  la  Couleuyre  à 


ANALYSES  d'ouvràgis  nouveaun.  3a3 

raies  rouges  de  Daudin ,  qui,  offrant  des  écailles  carénées, 
n'est  probablement  autre  chose  que  le  Tropidonote  hiponctué 
{uoir  mon  Essai  p.  32o).  Le  Serpent  figuré  sur  la  planche  22, 
a  été  décrit  dans  mon  Essai  comme  variété  de  climat ,  de  VHo» 
malopsis  plicatilis  oii^make  de  l'Amérique  du  Sud;  il  porte 
dans  le  musée  de  Vienne,  le  nom  de  Coluber  aurora  de  Fil- 
zinger,  qu'il  ne  faut*pas  confondre  avec  l'animal  du  Cap,  dé- 
crit dans  mon  Essai  sous  la  dénomination  de  Coronella  aurora. 
Habile  les  bords  des  fleuves, 

PI.  23.  Coluber  abacurus  ;  c'est  VHomalopsis  Reinwardtii 
de  mon  Essai.  Je  demande  à  M.  Holbrook,  si  son  assertion 
que  c'est  un  animal  tout-à-fait  terrestre  repose  sur  des  ob- 
servations exactes  ;  je  me  permctsM'en  douter  ,  jusqu'à  ce  que 
cela  soit  établi  d'une  manière  positive. 

On  voit,  par  l'extrait  que  je  viens  d'en  donner,  que  l'ouvrage 
de  M.  Holbrook  ne  laissera  pas  d'offrir  un  grand  intérêt 
aux  erpétologistes.  Il  contribuera  puissamment  à  dissiper  l'in- 
certitude qui  règne  à  l'égard  de  plusieurs  espèces  indiquées 
ou  décrites  souvent  d'une  manière  trop  superficielle  par  les 
naturalistes  anglo-américains.  Les  figures  de  l'erpétologie  de 
l'Amérique  du  nord  serviront  à  donner  une  idée  de  la  beauté 
des  couleurs  des  reptiles  de  ce  pays ,  qui  s'effacent  presque 
sans  exception  immédiatement  après  leur  mort.  En  recom- 
mandant ce  travail  utile  à  tous  les  amateurs  des  sciences  na- 
turelles, j'invite  son  auteur  à  en  faire  parvenir  le  plus  tôt 
possible  la  suite  à  la  connaissance  du  public.  Je  crains  ce- 
pendant que  le  prix  élevé  de  cette  publication  ne  l'empêche 
de  se  répandre  autant  qu'elle  mériterait  de  l'être. 

(    H.    SCHLEGEL. ) 

Sur  une  nouvelle  espèce  de  Strophostoma ,  et  un  nouveau 
-    genre  de  coquille  Scoliostomay  par  M.  Max.  Bruan  Extrait 

du  N eues lahrbuch fur  min-geog,  t^on  Leonhard und Bronn^ 

i838,  3"  liv. ,  p.  291 ,  avec  fig.) 

Le  genre  Strophostoma  établi  par  M.  Deshayes  et  signalé 
en  même  temps  par  M.  Grateloup  sous  le  nom  de  Ferrusina, 
n'a  été,  jusqu'ici,  composé  que  de  trois  espèces,  mais  il  vient 


2i24  ANALYSE  d'oUVRAGES  NOUVEAUX. 

de  recevoir  une  augmentation  par  la  découverte  d'une  quatrième 
espèce  faite  par  M.  Raht,  à  Wisbaden',  prèsHochheim  ,  dans 
une  des  subdivisions  du  terrain  tertiaire  du  bassin  de  Mayence 
et  Wisbaden,  Cette  co<juille  a  reçu  du  frère  de  M.  Bruan, 
dans  le  cabinet  duquel  elle  est  déposée  aujourd'hui ,  le  nom  de 
Str,  tricarinatum, 

[  M.  Desbayes  a  donné  ainsi  qu'il  suit ,  et  en  décrivant  deux 
espèces,  ladiagnose  du  genre  qu'il  a  fondé.  (Ann.  desscienc. 
nat.,  XIII >  p.  282.)  Testa  ofato-globosa -^  aperlura  rotun^ 
data  j  marginata ,  obliqua ,  simplex  ,  deiuibus  vacua ,  sursum 
reversa.  Ombilicus  plus  minuspe  magnus,  Operculum  ? 
M.  Leufroy  qui  a  décrit  une  troisième  espèce.  (Ann.  des  se. 
nat.,  XV,  p.  4o')>  a  ajouté:  «  Plus  minusve  magnus^  ali- 
quando  nullus ,  parce  que  son  Stro.  lapidicuiriy  qu'il  appelle 
Ferussura  lapidlca ,  a  tout  le  pourtour  de  l'ombilic  complète- 
ment recouvert,  particularité  qui  le  distingue  du  Stro.  lœifi-- 
gatum  et  du  Stro.  striatum  de  M.  Desbayes.  La  nouvelle 
espèce  appartient  à  celles  qui  ont  un  ombilic  ouvert ,  et  Fau- 
teur en  donne  ainsi  les  caractères  : 

Strophostoma  tricarinatum.  Testa  ovato-glohosa  ,  obtusa , 
tenuissime  striata^  carinis  tribus  y  suturali  dor sali  et  umbilicaU 
percussa  ;  spirœ  anfractlbus  leviter  C0TH>exis ,  umbilico  magno, 
M.  Max.  Bruan  avait  remarqué  depuis  quelque  temps  dans 
le  cabinet  de  M,  Dannenbergj,  à  Willenbourg,  une  coquille 
fossile  qui  paraissait  présenter  beaucoup  de  points  de  rappro- 
chement avec  les  Strophostomes.  Cette  coquille  avait  été  trou- 
vée dans  un  calcaire  de  transition  près  Wilmar,  où  elle  était 
mêlée  au  Strygocephalus  Burtini  (  de  jeunes  sujets  la  plupart) 
au  Turritella  bill/ieata,  coronata;  Bellerophon  lineatus;  Cono- 
cardium }  Calamopora  spongites  ,  polymorpha  ;  Turritella 
angusiala ,  conoidea  ,  acuminata ,  costata  ;  Turbo  striatus  , 
lineatus ,  nodosus  ;  Trochus  coronalus  ,  bicoronatus ,  Pliasia- 
nella  constricta ,  ventricosa  ,  auricularis  ;  Nerita  Uneata  ; 
Euomphalus lei'is ,  striatus;  Isocardia  Humboldtii ;  Pterinea 
Uneata  ;  Terebratula  borealis  ,  prisca  ,  pugnus  ,  ferita  etc. 
La  présence  de  tous  ces  anciens  habiluns  des  mers,  démontrait 
sufB^ammçnt  que  la  coquille  en  qujçstioA  ne  ppuvait  être  ter- 


ANALYSES   p*ODVRAGES   I^OVYÇÀU^.  5î|5 

reslre  cpmme  \ç  Strophoslome,  et  un  examen  détaillé  a  f.'iit 
reconnaître  entre  ces  deux  coquilles  des  différences  sufflsainv 
ment  tranchées  pour  que  l'auteur  ait  cru  devoir  établir  un  nou- 
veau genre  qu'il  décrit  avec  soin ,  et  dont  il  donnç  une  figure 
sous  le  nom  générique  de  ScoUostoma ,  et  dou^  voici  la  carac- 
téristique. 

ScoLiosTOMA.  Testç,  ^pirali  conoi^ea  ^  wifraçtibus  pl{is  mi" 
nusi^e  coni^exis ,  ultimo  horizontaliter  prodi^ctQ  et  adi  lalus  rc- 
ferSQ ,  umbilicum  obte^ente  ;  apcrtura  marpnibus  conr^çxis , 
rotundata ,  piano  subperpendiçulari  ;  peri^toma  inçrassqtum  , 
patenti  reflexum,  Operçulum  ? 

Species  unica?  Scol,  [Dannenbergii:  varietatibus  majore  et 
minore,  (F.  Malepeyre.) 

ËNTOMOLOGiÇAii  MAQA^N]| ,  çtc*  — ^  Magasin  Entomologique , 
par  une  Société  de  uaturalistes. 

On  verra  sans  doute  avec  regret  que  le  25"  numéro  de  l'Eu» 
tomological  magazine  annonce  devoir  être  le  dernier  de  cet  ou- 
vrage. L^'Ëntomological  magazine,  commencé  en  i833  ,  con- 
tient 5  volumos  de  plus  de  5oo  pages  chacun ,  qui  renferment 
une  grande  quantité  d'articles  fort  intéressans  pour  les  ama- 
teurs d'Entomologie.  La  n^ultiplicité  et  la  variété  des  sujets  ^ 
offient  i;p  cho^x  qui  peut  satisfaire  aux  divers  goûts  des  eqto- 
mologistes,  et  l'étude  trouvera  dans  ce  recueil  des  renseigne- 
mens  fort  utiles. 

Le  dernier  n?.  q^ptient  l»  plapçl^e  l8  ,  o\>  est  figuré  un  in- 
secte de  la  famille  des  Cuculionides ,  division  des  Erirhinides  , 
d'une  grande  taille  et  très-remarquablè ,  V Euramphus  fas- 
cîculatus  ,  de  la  Nouvelle-Zélande  ,  possédé  par  M.  Shuckard, 
et  décrit  par  lui.  J'aî  eu  beaucoup  de  plaisir  à  voir  la  figure  de 
ce  magnifique  insecte,  dont  M.  Shuckard  me  montra  l'original, 
l'année  dernière  ,  et  qui  me  parut  surpasser ,  par  la  beauté  et 
la  singularité  de  ses  élytres  ,  les  insectes  de  cette  famille  que 
j'avais  vus  dans  les  plus  riches  collections. 

Voici  les  caractères  spécifiques  de  cet  insecte.  Euramphus 
fasciculatus  Shuckard  :  Murinus,  Nitidus,  fasciculis  brunueis  , 
nîveisque]  conspersis  ,  necnon  squaniis   albiclis  [  pulverulen- 


326  ANALYSES   ©'OUVRAGES   NOUVEAUX. 

lis ,  liluris ,  maculisque  brunneis  commixtis ,  Ely tris  longitu- 
dinaliter  striatis.  Longueur,  2  pouces  i/4  anglois. 

Les  caractères  génériques  et  spécifiques  sont  en  latin ,  ainsi 
que  le  développement  de  diverses  parties,  dans  la  plupart  des 
articles  traités  dans  ce  recueil.  (de  R.) 

Die  familien  der  Blattwespen  und  holzwespen  nebst  einer 
allgemeinen  Einleitung  zur  Nalurgeschichte  der  hymenop- 
teren.  (Les  familles  de  Mouches  à  feuilles  et  Mouches  à  bois, 
avec  une  instruction  générale  sur  l'Histoire  naturelle  des 
Hyménoptères.)  Von  Dr.  Theodor  Hartig.  ,  in-8°.  Berlin 
1857. 

C'est  un  ouvrage  complet  sur  la  première  famille  des 
Hyménoptères  de  Latreille,  les  Porte-scie,  Tenthredines  et 
Urocerates.  Il  me  paraît  nécessaire  de  consulter  cet  ouvrage, 
lorsqu'on  s'occupe  de  cette  famille  ,  et  l'on  y  trouve  des  ren- 
seignemens  précieux.  Il  est  entièrement  écrit  en  allemand  ;  il 
eût  été  à  désirer ,  pour  les  personnes  qui  ne  connaissent  pas 
cette  langue  ,  que  les  caractères  génériques  et  spécifiques  fus- 
sent en  latin.  8  planches  lithographiées  avec  habileté  ,  donnent 
les  figures  de  plusieurs  insectes ,  de  leurs  larves  et  de  leurs 
diverses  parties ,  avec  beaucoup  d'exactitude  et  une  grande 
perfection.  (De  R.) 

Nouvelle  espèce  de^Prostome  du  sous-genre  Teirastemma, 
par  MM.  Girvais  et  Vanbenedin. 

Dans  l'article  Planaire  du  Dictionnaire  pittoresque  d'histoire 
naturelle,  M.  Gervais  a  résumé  en  grande  partie  les  travaux 
des  principaux  auteurs  sur  les  animaux  que  les  naturalistes  du 
dernier  siècle  et  du  commencement  de  celui-ci  ont  confondus 
en  un  même  genre  sous  la  dénomination  de  Planaires  (  Plana- 
ria).  Il  y  décrit  une  nouvelle  espèce  de  cette  famille,  apparte- 
nant au  genre  Prostoma  de  Dugès.  M.  Vanbeneden  et  moi , 
dit  l'auteur,  avons  trouvé  à  Cette  une  nouvelle  espèce  de  ce 
sous-genre  Tetrastemma  d'Ehrenberg ,  le  Prostome  porte  ban- 
deau, ProsU  {Tetrastemma)  fasciaturrij  Nob.  Il  a  le  corps  li- 
péaire  et  long  de  près  d'un  pouce  ;  sa  couleur  est  jaune  orangée 


NOUVELLES.  32'] 

et  SCS  deux  paires  de  points  pseudo-oculaires  sont  séparées  par 
une  tache  transversale  noire  en  forme  de  bandeau.    (G.  M.) 

NOUVELLES.       > 

MM.  Mouatt  et  Gheude ,  jeunes  naturalistes  belges  qui  vont  entre- 
prendre ,  sous  le  patronage  de  leur  gouvernement ,  une  exploration 
scientifique  de  Tile  de  Madagascar  et  de  la  côte  de  Mosambique ,  vien- 
nent de  partir. 

On  sait  que  ces  zélés  et  intrépides  voyageurs  ont  ouvert  une  sous- 
.cription  pour  donner  aux  naturalistes  le  moyen  de  s'associer  à  jleur 
belle  entreprise  ;  ils  ont  créé  80  actions  de  250  fr.,  dont  plusieurs  ont 
été  prises  par  des  naturalistes  belges  et  français  ;  parmi  ceux-ci ,  nous 
citerons  MM.  de  La  Fresnaye  ,  de  Bomand ,  de  Spinola ,  et  nous- 
niênie.  Chaque  action  donne  droit  à  une  des  collections  d'objets  de 
Madagascar  et  de  Mosambique  dans  les  proportions  suivantes.  Savoir  : 

Soit ,  Une  collection  de  700  espèces  d'insectes  de  Madagascar  ou 
500  seulement  de  la  côte  de  Mosambique  i  —  ou  50  espèces  de  plantes 
vivantes; — ou  500  de  plantes  sèches  ;  — ou  dO  à  15  de  mammifères;* 
ou  75  d'oiseaux  ;  ou  100  de  reptiles  et  crustacés  ;  ou  100  de  poissons  ; 
100  de  coquilles  fluviatiles  ou  terrestres;  ou  300  d'espèces  marines. 

Chaque  souscripteur  à  une  action  ,  a' de  plus  le  droit  d'acheter, 
avant  toute  autre  vente  et  au  même  prix ,  une  collection  d'une  valeur 
de  1000  fr.,  etc. 

S'adresser  pour  souscrire  et  pour  plus  de  renseignemens ,  [au  bu- 
reau de  la  Revue  Zoologique,  et  en  Belgique  à  M.  Scheidweiler, 
professeur  de  Botanique  à  l'Ëcole  Vétérinaire  de  Bruxelles.  La  sous- 
cription est  irrévocablement  fermée  le  30  mars  1839.  {affranchir.) 


Nouveaux  membres  admis  dans  la  Société  Cuvierienne. 


No  149.  M.  C.  F.  Latont ,  propriétaire  et  naturaliste  à  Lyon,  pré- 
senté par  M.  Requien. 

N»  150.  M.  DuvAL,  professeur  d'anatomie  et  de  physiologie,  etc. , 
à  Bennes ,  présenté  par  M.  Guérin-Ménexnlle. 

N°  151.  M.  Vauder-Hoeck  ,  libraire  à  Leyde ,  présenté  par  M.  ^r- 
thus  Bertrand, 


REVUE  ZOOLOGIQUE, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


POUR  l'annèp  i838. 


Académie    des    sciences.    Gue'rin- 
.  Ménevine* 
AcaniUodoft  P^litii  (ArgcUn .)GHe'r. 

Me'a. 
Acarns  (Aracho.)  Huxard. 
AcriâQ\ùer«s  roseus  (Qis.)  Dumor- 

tier. 
Adesinia  (Ins.)  Fischer. 
44et  de  ^os^viUe,  )IOQ»fl«a  et  vi- 

hrions. 
Jgassiz.  Amphigonus. 
Aimé.  Corail 
Ao^pips   (Aftat.)  Serres. 

-T  Breschet. 

Amphigonus  (Mam.)  Àgassiz. 
Amp^ioftyçb»  vei^usl^  «I,  diçaiçliMîi. 

(las.)  Chevrolat. 
Amphitherium  (Mam.)  Blainville, 
Amyot.   Syst.  nerveux. 

—       nomenclature. 
Anacolus  (Ins.)  Menetrie's. 
Analomie  comparée.  Duvernoy. 
Animaux  spermatique  des  plantes. 

Meyen. 
Annélides  chtftopodes.  Gervais. 
Anoplures  (Ins.)  Denny. 
Anthelme.  Céphalomètre. 
Anthrènes  (Ins.)  Guérin-Mén. 
Atttliarhiou»     z^mi»,  (lo?.)  Wçs- 

mael. 
Appareil  génital.  (Anat.)  Coste. 
Arahes.  Renpiarqwes,  çtc  Jjarrey. 
Ardea  calceolala  (Ois.)  Dubus. 
Argynnis   paphia  (1ns.)  Wesmael. 
A^tacus  Ifiucoderooa  (Crust  ){*u^ch, 
Atlas  dUiist.  nat.  A.  Comte 
Aube.  Coléoptères. 


291 

3o7 

57 

i2I 


1 


Hachman.  Sorex  et  Lapins.  290  ; 
Badham.  Sensibilité  des  Iniect««. 
^qillon.  Cygnes. 
Baland.  Voix  humaine 
Baleine  (Mam.)   Roussel  de  Vauzè- 

me. 
Barbier  Monlault-  Falco. 
Batraciens  (Rept.)  D'uméril,  Tschu- 

di,  164  <  Bibron. 
Bavier.  Gammarus. 
Baiiperlhuy,  Monades  et  vibrions 
Be,lL  Galictis.  2QO 

Beroc  santonum  (2^oopb-)L^$'Q9        «^ 
Bibliolh.  Entomol.  Lequien. 
Blainville.  Mammifères,  •j'6.  Sjsl. 

deqta^f»,  \^\  \   DidelpbèÇ.     }^S<i 

HjœnodonetÈlepbas,  amphithe-  ^ 

rium.  Cygnes.  244»  3o6  et  Soy 

Blaive.  Lixus.  3o4 

Bibron,  Batraciens.  164 

Boa  constrictor  (Rept.)  Roberton.    2o5 
Bolelophagus  (Ins.)  Wesmael.  117 

Bomborum     Daniœ ,    etc.     (Ins.) 

Schiodte. 
Bonaparte.  Rhamphocèl«  8;  Maai- 

niifèjes. 
Bory  de  St.  Vincent.  Guacharo. 
Bourdon.^  vers  à  soie. 
Bourjot,  insectes  nuisibles,  T?3} 

Tortue  Luth.  269 ;DiHOlherium.  Sog 
Brachélytres.  (Ins.)  Runde.  33 

Brachin.us  mçlanopterus  etRivi^rii 

(Ins.)  Demay. 
Brachiopodes,  Broderip.  Grant. 
Bracbyplérolc  écaillé  (Ois.)  Pe  la 

Fresnayc. 
Bracon  inilialor  (Ins>)  Wesmael. 


3oo 
208 


23 

149 

224 

4 


UÇ^-E  ALPy.A!»ÇTIQUE. 


^^ 


B randt.  Cilnhicles.  ii/ilColeoptèrcs  (speçies,  etc.)  AuW.      a6^ 

Jîrai/rt.  SlropUostoma.  323  Coléoptères  nouveaux.  Comolli.        Ii5 

Mreicfiet.  SqueUne  y  2y5  ;    OEufs  Coléoptères  nouveaux.  W.  Hairri*.   117 


de  mammifères,  6  ;  Âmnios.         3o8 

—  Diuolherium.  3oQ 
Broderip.  Bracliiopodes,  1^9;  Ca- 

lyptrœidse,  l49;  Clavagelle  ,  l54  ; 

Cliama.  l54 

Bruejre.  Perles  des  Unie.  3i  i 

Brunel-Lagrange.  Vers  à  soie.  73 

BuUécDs  (Moll.)  Grateloup. 
Buprestides  (Ins.)  Mannerheim.        158 
Buprestis  (Ins.)  Ghevrolat.  55 

Bupreslis  Lanierii  (Ins.)  Chevrolat*  28>o 
Buquet.     Sphsnognatlias  ,  io4 

—  ^goidus,  aSSi  Phacellus.  24^ 


Galamaria  versicolor  (Rept.)RaQ- 

»ani.  85 

Callicliroma  columbina.  Guërio.      282 

Galyptroidœ    (Moll.)     Broderip,   i49 

—  Owen.  i53 

Campagnol  (Ma m.)  De  Selys  Long- 

cbanips.  25  et  248 

Canaux    péritoneaux.   Martin    S- 

Ange. 
Çantraine.  Cypselus. 

—  Mytilina. 

Carabiques  (Ins.)  Guérin-Me'n. 
Corocoila  uncigera  (Moll.)  Petit. 
Carron  du  F  il  lards.  Yeux. 
Gassida  metallica  (Ins.)  Demay. 
—  Cbelidonaria.   Demay. 
Catapiesis  columbica.  Cbevrolat. 
Catarbactes  chrysolophus   (  Ois.  ) 

Brandt. 
Céphalomètre.  Anthelme. 
Chama  (Moll.)  Broderip. 
Cbauve-souris.  Rousseau. 
Cbauve-souris  (Mam.)'W.  Cooper. 
Chanvet.  Dragonneau. 
C/ievrolat.  Coléoptères   de   Cuba, 
279;  Buprestis,  55;  Cypbus,  56; 
Catapiesis,  386;  Polyzonu^,  288; 
Galleruc.1.  288 

Cliyasognathus  Feislhamelii.  Gué- 

rin-Mén.  287 

Cbrysomeia  Poeyi   cl   apicicornis. 

Cbevrolat.  285 

Cicindcla     Latr«ill\  et  Audauini* 

Gory.  a52 

Cionus  (Tns.)Vallot.  i()3 

Clav.igelle  (MoU.)  Broderip.  l54 

Clavigcrs  (lus.)  Scbmidl.  3 

Clavigcr  (Ins.)  Crémicro.  239 

Clyliira  4 — punctala  (  Ins.  )  Cré- 
mière. 122 
Corlenu.  Nécrologie.  71 
Colaspis  atia  (Ins.)  Vallut.                 Qi 
Coléoptères ,  «Réiana,  Heer.               87 


Coléoptères  de  CoastaiUiooplu,etC. 

Ménctriés.  i83 

Coléoptères  du  Caucase  ,  etc.  Vic- 
tor. ..  229 
Coluraba  risoria.  Nordraana.  29! 
Comolli.  Coléoptères.  1 15 
Comte  (Acbille).  Atlas  melb.  io8 
Comte  (Mme  A.)  ^ist.  nat.,  etc.  l4 
Cooper  (  "W.)  Cbauve-souris.  7 
Coquilles  fossiles.  De  Konniok.  i42 
Coquilles  foss.  Desbayes.  \^ 
Coquilles  foss.  ,  lilbophages.  Eu- 
des Dcsloogcbamps,  S& 
Coquilles  foss.  Micbelio.  295 
Corail  fossile.  Aimé.  270 
Caste.  Ovologie  du  kanguroo,  18 
Appareil  génital.  3^ 
Coudret.  Electricité  animale.  289 
Crémière.  Cténisle,  55;  Clylbra  , 

122:  Claviger.  s39 

Crisie  (Zoopb.)M.  Edvrards  53 

Crocodiles  (Rep.)  MuUer.  258 

Crustacés,  géograpb.  M.  Edwards.  I03i 
Crustacés,  respirât  M.Edwards,  aa^ 
Crustacés  fossiles.  Puscb.  aOJ» 

Çryptostemma  "Westermanni.   (A- 

racb.)  Guérin-Mén.  U 

Cténistes  (Ins.)  Crémière.  55 

Cuba,  bist.  nat.,  etc.  Sagra.       2J(6  355 


CurcuUo  zamiœ   Wcsmacl. 

Cyclocepbala  rufo-aigra  (Ins.)  De- 
may. 

Cygne.  Blainville. 

Cylloceria  (Ins.)  Scbiodle. 

Cypselus  apus  (Ois.)  Canlraiae, 

Cypbus  consularis  (Ins.)  CbeTtft- 
lat. 


Dactylomys.  1$.  Geoffroy. 
Damicerus.  Spinola. 
De  Candé.  Oiseaux  nouveaux. 
De  la  Fresn(iye.P»ssereini%:  «76; 


3Qa 

307 
ido 

56 


22^ 


Martii 


Bracbyptérolle 

çbasseur,    224;    ('■tyles,   224  > 
—  Obs.  surSwainsoA. 

Delnizer,  Hyénondontç. 
Deiessert.  Osseo^.  fossiles. 
t}eltil.  Triton. 
Demay.  Coléoptères  nouv. 
Dtnny.  Anoplures. 
Dents.  Retzius. 
De    quelques    ins.    de    Sardaigne 

nçuv.,  etc.  Gêné. 
Dermestes.  Organes  sexuels  (las.) 

Rousseau. 
Desha^es.  Hélices,    19  ;  Coquilles 

fossiles. 


l& 


235 
16a 
5o8 
t6o 

23 

235 

37 

27 

78 
i33 


33o 


TABLE    ALPHABÉTIQUE. 


Ù'Homlfres  Firmns.  Nermcè  , 

—  Vers  à  soie. 
Dictionnaire  d'hist.  nat. 
Didelphe   de   Stonesfield  {  Mam,  ) 

Blainville. 
Uidclpliies  foss.  (Mam.)Valencicn- 

nes .  Bresc 

Dinothérium.     B     het. 

—  ourjot. 
Diphucepbala  (*°s.)  Waterhoiise. 
Diptères  exotiques.  Macquart. 
Distribution  geogr.  des  passereaux. 

d'Orbigny. 
Domestication   des  animaux.  Isid. 

Geoffroy  St-Hil. 
D'Orbigny.  Distr.  ge'ogr.  des  pas- 
sereaux, i8;  Homme  américain. 
D'Orbigny  et  De  la  Fresnaye  Oi- 

seauv  nouveaux. 
D'Orbigny.  Galerites  Lanierii. 
Dorypbora  testudo  (Ins.)  Demay. 
Dragonneau.  Charvet. 
Dreissena(Moll.)Van-Benedea.  26. 
Duhus.  Ibis  oHvacea. 

—  Ârdea  calceolata. 
Dngès.  Physiologie,    171  ;   Traite' 

de  pliysiol. 
Dnjardin.  Zoospermes  ,  87  et  ^9  ; 

Éponges,  66,  Insectes.  86;Spou- 

giiles,  igS;  Microscope. 
Dumcril  et  Bibron.  Batraciens. 
Duméril.  Batraciens. 
Dnmorlier.     Acridolbères  , 

—  Orang-outang. 

Diiponchsl.  Tioie'iles. 
Detrochet.  Muscardine, 
—         Hirondelles. 
Duvernoy.  Musareignes,  72;  Ànat. 

comp.,  2/^7  ;  Liniules. 


199 

il 

62 

3oo 


Eripbus  dimidia  ti  pcnnïs.(Ins.)  Ghe- 
vrolat,  282 

Erpétologie  de    l'Amérique.  Hol-  3  17 
brook. 

Eryon  (Crusl.)  Meyer. 

Eiide   Deslongchamps.   Coquilles 
fossiles. 

Eumolpus  pretiosus  (Ins.)  Vallot. 

Euramphus.  (Ins.)  Sliuckard. 


297 

85 

7ï 
325 


20:^ 
164 
27 '4 
142 
3o9 
>9 

6^ 


Eburia  Lanierii,  subangulata  et  di- 

midiata.  Cbevrolal.  283 

Ecbimys.  Is.  Geoffroy  St-Hil.  100 

Edwards  {Milnes).    TubulJpores  , 
•  17  ;    Crisies    et   Hornères,    52  ; 

Crustace's,  19361242,  sang. 208  et  3i  i 
Bgerton.  Poiisons  foss.  38 

Elapbidion  Poeyi.  Gue'rin-Me'n.        284 
Elaphocera  obscura  (lus.)  Ge'ne'. 
Electricité  animale.  Coudret. 
Elephas  primigenius.  Delessert. 
—  De  Blainville. 
Embernagra     albinucba      (  Ois.  )  3o9 

D'Orbigny  et  De  La  Fresnaye.      i65 
Encelade  (Ins.)  Guérin-Mén. 
Enlomological  magazine 
Epiderme.  Floureus. 
Eponges.  Dujardin. 
Erotylus  Guerini  (Ins.)  Demay. 
Erolylus  Debauvei,  23;  Wigripcn 

»is,  24;  Nigroibialis, 


3 

289 
3o8 
309 


Falco   cinerascens   (Ois.)  Barbier- 

Montault.  121 

Fâvand.  Vers  à  soie.  i33 

Fauna  bor.  amer.  Kirby.  4^ 

Faune  cntomologiquc  de  l'Anda- 
lousie. Rambur.  i56 
Fischer  de  fValdheim.  A-desmii.  3  16 
Flourens.  Membranes.  34. 
—  Epiderme.  275 
Fredericelle.  (Zooph.)  Gervais.  3ii 
Fulgora  laternariu(Ins.}  Wesmel.     144 


142  Galleruca  Subvittata  (Ins.)  Demay. 

Galleruca  Smaragdipcnnis.  (Ins.) 

257        Cbevrolat, 

Galerites  Lanierii.  (zoopb.)   D'Or- 
bigny. 
Galictis.  Tb.  Bell. 
Sammarus  pulex.  (crusl.)  Bavier, 
Garnot.  Nécrologie. 
Gêné.  Ins.  de  Sardaigne. 
Geqirroy  St.-IIil.    (Isid.)  Gœtbe  . 
35  ;  Oiseaux  nouv   ,  5o  ;  rapport 
sur  un  méin.  de  Jourdan,  mam. 
nouv.,  5;    Domestication,    ii3; 
Zool.,  80;  Ecbimys,  Loncbères, 
Heteromys    et    Nélomys. 
Geoffroy   St-Hilaire  ,    Ossemens 
hum.,  129;  Soi  pour   soi,    97; 
Oiseaux    mouches  ,   99  ;  Marsu- 
piaux, 206;  Monstre  doub]e,'245; 
Monstruosité,  3io;  Jumelles. 
Germar.  Insectes  fossiles. 
Gervais.   Annelides,  38  ;  Myrme 
cobiusf,    242;     Péripate,    264» 
Prostoma  ,  326;  Polypes  , 
Globicornis  rufitarsis   et  Fulvipes 

(Ins.)  Guérin-Mi' 
Gluge.  OEufs  des  mammifères, 

Hydatides. 
Gobius  (Poiss  )  Nordmann, 
Gory.   Cicindéles. 
Grant.  Loligopsis  ,  148;  Sepia  vul- 
741      garis  .  149  ;  Brachiopodes  , 
325:  Grateloup.  BuUccns. 
275  Griinaud  de  Caux.  Ovologie. 
ÇiQ  Guacharo  (Ois.)  Hautessier. 
23  Giiérin  -  MéneviUe^  Acanthoilon  et 
I      Cryplostemma ,     li;    Phylloce- 
241     rus,    12;  Lissomus,  i3  ;  Paus-:' 


23 


3i6 
292 
i'43 
270 
27 


99 


278 

367 


i39 

6 

145 

29  i 

25» 

% 

109 

164 


ÎAËLË   ALPHABÉTIQUE. 


33t 


«Us  ,  Troclloideus ,  20  ;  Plcsiès, 
56  ;  Enceladc  et  Siagone  ,  4?» 
OEdcinera,39;Carabiqucs,  etc., 
133;  Ins.  nuisibles  à  l'agric.  , 
125;  Globicornis,  iSg;  Myzine, 
lo3-.  Tesserocère,  io4;  Piezorho- 
palus,  107;  Anlhrènes,  170; 
Acade'mie  des  Se.  ,  246;  Traite', 
etc.  ,  255  ;  Mag.  de  zool. ,  256; 
Coleopt.  de  Cuba  ,  279;  Phœdi- 
nus,  287;  Cbyasognailius.  287 

Guide   prat.  pour  le   tr.    des  mal 
de»  yeux.  Carron  du  Villards.       256 

Gnjon.    Musca     Carnnria  ,  i32 

—         Monstruosité.  3o9 


Hollmann.  Osteologie.  37 

.^«rns.  ('^f^.^  Cole'oplères.  117 

Hartig.  Tenthredrines.  326 

Haittessier.  Guacharo.  164 

Heer.  Me'lam.  des  col.  ,  87;  Distr. 

ge'ogr.  des  col.  de  la  Suisse.  89 

Hëlices  (Mol!.)  Deshayes.  IQ 

Hélix  Sardiniensis  (MoU.)  Porto  220 
Hëmiptères  (rns.)Spinola.  4^ 

Hémiptères  (Ins)  Hope.  I16 

Hétéropus  (mam.)  Jourdan.  5 

Hexacanthusmacrocepbalus(Poi8s.) 

Nordmaun.  294 

Hisl.  Nat. ,  etc.  M^e  A.  Comte.  14 
//odgson.  Virus.  Iï5 

^o/ÀrooA.  Erpétologie.  3t7 

^o//a/t/.  Zoologie.  l45 

Homme  américain.  D'OrLigny.  195 

Hope,  Hémiptères  ,  ii5  ;  Manuel.  23?, 
Homère.  Zoopli.  M.  Edwards.  52 

ffiiber.  Méiipone.  I2o 

Hnzard.  Acarus.  53 

Hydatidet  (zoopli.)Gluge.  l45 

Hydromys  fulvoventer  mam.  Jour- 
dan. ' 
Hynœodon  (mam.)  BlainviTe.           3o( 
Hycnodonte  (mam.)  De  Laizer  et 

Parrieu.  162 

Hylochares  Lanierii  (Ins.)  Guérin  279 
Himantopterus(Tns.)  Wesmael.  )2o 
Hirondelles.  Dutrocliet.  66 


Ibis  olivacea  (Ois.)  Dubns.  \li\ 

Ichthyologie.  Valenciennes.  2^4 
Insectes  qui  détruisent  les   forets. 

Ratzeburg.  53 
Insectes.  Promenades  d^une  natu- 
raliste. Dujardin.  86 
Insectes  nuisibles    aux   groseilles. 

Bourjol.  123 

Insectes  daiis  TamLre.  Myravigna.  168 

Insecta-Lapponica.  Zctterstedt.  228 

Insectes  fossiles.  Germar.  26 

lotrod.  à  Tent.  Lacordaire.  3 


Jncquemin.  Bureau  de  traduction    3o3 
Jourdan.  Mam.  nouv.  5 

Jumelles  de  Prunay.  Geoff.-St.-H.  273 


Kanguroo  irma  (mam.)  Jourdan.  ( 

Kickx.  Limas.  l4 

Kirby.  Faun  Lor.  Am.  4' 


Lacordaire.  Intr.  à  l'entr. 

Lafresnaye.    Rliamphocelus 

—     Moqueurs  .  54;  Passeraux 

Lafresnaye    et  VOrhigny.     Oi 
seaux.  i65 

Lait.  Turpin.  34  et  35 

Lamhotle.  Tliéridion.  38-l43 

LampyrisGuyanensis(Ins.)Deinay.     à3 

Lanier,  Coleopt.  de  Cuba. 

Lapins.  Bacbman. 

Larrey.  Arabes. 

Lartet.    Ruminans  , 
—         Mastodonte. 

Laurent.  Limaces,  53;  Œufs,  l55; 
SpoDgilles,  188  et 

LemaMarginatael  Poslica,  Guérin. 

Leon-Dufour.  Odynères. 

Lépidoptères  de  la  Belgique.  De 
Selys  Longchamps. 

Lépidoptères  de  la  Grande-Breta- 
gne. Wood. 

Lepidosiren  paradoxa.  (Rept.)  Nal- 
terer. 

Leptoconchus  (Moll.)  Rbppel. 

Les  jeunes  naturalistes.  S.  Ulliac. 

Lesson.  Mergus,  8;  Beroé,  80;  Mé- 
duses, 121  ;  Testacelles,  249; 
Tbitrée  ,  276;  Oiseaux  mouches, 
3i4  ;  Mastologie. 

Libellulines.  Selys  Longcliamps.         ^7 

Limaces  (Moll.)  Laurent.        53  et  I05 

Limax  Sowerbii,  subfuscus  (Moll.) 
Kickx. 

Limules  (Crust.)  Duvernoy. 

Lissomus  (Ins.)  Guérin-Mén. 

F.ixus  Turbatus  (Ins.)  Blaivo. 

Loi  d'attraction  de  soi  pour  soi. 
Geoffroy  St.-H. 

Loisehur-Deslonchamps.  Vers  à 
soie. 

Loligopsis  (Moll.)  Grant. 

Lonchères.  Is.  Geoff. 

Loxia  Haïtii  (Ois.)  Ricord. 

Lymnées   (Moll.)   Poucbet. 

Lymnœeus  glulinosus  (Moll.)Van- 
beneden. 


35 
:.   i34 


279 
291 

2o3 
285 
193 

47 

42 


3l2 


l42 
202 

i3 
3o4 

97 

6 
148 
100 
.67 

l32 

143 


Macquart,  Diptères. 
Macrobiolus  (infus.)  Scbultt. 


Soo 

«75 


3Si 


TABLt   Al.i>&ÀfeÉTrQtJ6. 


Macroscelide  (i\Tam.)  Wagner.  20^ 

Magasin  cntomologique.  325 

Mav;endté.  t*hénoni.  pliys.  delà  vie.   I<)3 
Maladie  des  poissons.  Ponzi.  3o0 

Halacoîrtyïa  làclea  (Ifts.)Wesmael.   I2i 
Malacologie,  etc.  Maravigna.  264 

Mara.  insectivores  ,  etc.  Blainville.  70 
Mammifètcs  (classif.).  Bohaparte.  208 
J^andl.  Tissus  anim.,  l33;  mus- 
cles, i33;  Sécrétions,  244;  Sang. 
Mannerheim.  Biiprestides. 
Alanuel  des  coléoptéristes.  Hope. 
Marlin-chasséar  rousselin.   De   \i 

Frcsnayé. 
MartinS-Ange.  Traité,  etc.,  235; 
Canaux  péritoneaùx  ,  48  ;  Scor 
pions. 
Maravigna  Ins.  dan^Tambre. 
Malacologie. 

Marsupiaux  (Mam.)  Geôf.  S.-Hil. 
Hàrginella  Kieneriatta.  Petit. 
Magasin  de  soologie.  Guérin-Mén.  256' 
Marcel  de  Serres.  Moufflôh. 
Mastodonte  (Mam.)  Larlet. 
Mastologie  méliiodique.  Lcsson 
Malieucci    Torpille. 
Méduses.  (Zoopl.)  LeSSôn. 
JWiegasiyïus  (Ins.)  Schiodle. 
Melipone  domestique  (Ins.)  îïnl>er.    12a 
Melonlonllia    vùlgaris.    Mûastrûo 

site.  Silbermann. 
Membranes.  Flourens. 
Me'nélriés.  Coléoptères  ,  etc., 

--    Anacoltts. 
Mergus  merganser  (Ois.)  Lesson. 
ïflcsiles  variegata.  Is.  Geof.  S.  ftil, 
hleyieriy  Ânim.  sperm.  des  plantes. 
Meyer.  Eryon. 
Michaïtd.  Mollusques. 
Michelin.  Coquilles  foss. 
Micheloiti  Zoo|'li.  diltiv. 
^ilcroscope.  Dujardin. 
Microscopiques.  Relzius. 
Milnés   Elwards.    Académie    des 

Sciences. 
Mitrorhynclius.  Wesmaël. 
Mittre.  Rhjnuperus. 
MoUusqufS  de  Sicile,  etc.  Pliilîppi. 
Mollusques.  Potier  et  Micliaud. 
Monades.   Infus.    Beauperlliuy    et 

Adet  de  Rosevîllc. 
Monstre  double.  Geof.  S.-Hil. 
lAoustre  bicorps.  Guyon, 

—  Geof.S-Hil. 

.  ÏWoqueurs  (Ois  )  De  La  Fresnaye. 
MoufBon.  Marcel  de  Serres. 
Millier.  Crocodiles. 
Musareignes  ('Mam.)  Duvernoy. 
Musareignes.  Bracbman. 
Musca    cainaria   (Ins.)    Larve  : 

Guyon. 
Muscardine  O****)  Dulrochet. 


Muscles.  Mandl.  t33 

Musée  de  Cuba.  Poey.  3o4 

Myrmccobius.  (Mam.)  Gervais.        a4« 
Mytilina  (M0II')  Cantraine.  i43 

Myzine  ïlousselii  (Ins.)  Guérid.  io3 


3o9 

i5« 

232 

224 


i5 

m 
264 

2Gb 
20 


544 

27.') 

3l2 

991 
121 
,39 


90 

34 

i83 

268 

8 

5. 

•94, 
297; 
227 

2Q5 

î 

2o4 

3t> 


Natterer.  Lcpidosiren.  4** 

Nelomys.  l's.  Geoffroy.  St-Hil.  100 

Nérinée       gigantesque      {  Moll.  ) 

D'Hombres-Firmas.  »?'    7 

Nomenclature.  Amyot.  l33 

iVc*r<//n«rn/i.  Sphinx  ,    l84;Golum- 

ba,  293;  Hexacanthus.  294 

Nosoderma  échinatum  (Ins.)  Gué- 

rin-Mén. 
Nymphalis  populi  (Ins.)  Wesmael. 


280 
144 


274' 
3o2 

i5o 
86^^ 
127 


Odonlocera  brachyptera.   CbevrO- 

lat. 
Odynères  (tfls.)  Léon  fiufour. 
Qdynères  (Ins.)  Wesmael. 
OEdemera     Blossevillei.    Guérin. 
OEgoi^us  cbiiiensis  (Ins.)  Buqtiet.  253 
Œufs  des  mam.  Breschet. 
OEufs  de  limaces.  Laurent. 
OEul  du  kanguroo.  Owen. 
OEuvrcs  de  Goethe.  Is.  Geoffroy 

S.-Hil.     - 
Oiseaux-mouches.   Osleologie.  Is. 

Geoffroy  S.-llil. 
Oiseaux-mouches.  Lesson. 
Orang-oulang.  Dumortier. 
Oriolia  Bemieri.  I s. Geoffroy  Sl-H. 
Orpheus  (Ois.)  De  La  FreSnaye. 
Ossemens  fossileà.  Puel. 
Ossemens  humains,  etc.  Geolfroy- 

St-Hil. 
Ostéologie    comparée   de   la  lête. 

Hallmann. 
Outardes  (Ois.)  Ruppel. 
Ovologie  du  kànguroo.  Coste. 
Ovologie.  Grimaud-de-Caux. 
Owen.   OEuf,  52;   Colyptrœide, 

l53;  clavagelle. 


36 
245 

3oQ 

3io 

54 

11 


285 
193 
.45 

39 


6 

ï55 

52 

35 

99 
3i4 
3o9 


129 

T09 


54 


3fc 

i6t 

ï9 


6 
162 
ii5 


Paludicelle,  (Zooph  )  Gervais. 
Panopée  (Moll.)  Valenciennes. 
Prt/'flt'ej-.  Salamandre  gigantesque. 
Paradoxurus  philippensis.  (Mam.) 

Jourdan. 

Pàrien.  Hyénodonte. 

Parus  (Ois')  îlodgson. 

Passereaux  (Ois  )  La  Fresnaye.  l34-i7" 

25â,Panssns  (Ins.)  Guérin- Mc'n.  20 

72  Péiipate.  (Myriap.)  Gervais.  264 

290jPeiles  des  huîtres.  Simon.  S'O 

jpcrles  des  unio.  Brueyre.  olT. 

l3'i\peiit    delà  Saussaie.  CarocoUi;, 

f!     pleurolome  et  margiDelle.     ^         20 


ÏABIÉ    ALPttÀBÉtiQtE, 


Pliacellus  (fnj.)  Buquol. 
Plii'nomônei  pliys.  de  la  YÎo,  olc. 

Mancndie. 
Philippt.  MollusilUe»  ^e  Sicile. 
Pliilepitia  sericea  (Ois.)  Is.  Geof- 
froy Si  Ilil. 
Plioedinus  (Ins.)Gii('rin-Mp'n. 
Phyllocerus  (Ins  )  Gue'rin-M«5n 
Philosopliic  nal  Geoffroy  St  Hil. 
Physa  pytum  (Moll.)  Porro. 
Physiologie  comparée  de  l'hohime, 

elc.  Diigèg. 
Pliylononius  CuhaR.  Chevrolal. 
Phosplièncs.  Savigoy. 
,Piczorlu>palusDitiduIus(Ins.)Guc> 

rin-Me'n. 
Pityles.  (Ois.)  De  la  F'-esnaye. 
Plesies  (Ins.)Guërin-Men. 
Picuroloma    sittislralis    (  Moll.  ) 

Petit. 
Pneumoilérmon  yiolàcetltil  (Moll.) 

Vao  Bcneden. 
Poey.  SolenodOii. 

>—  Muse'e  de  Cuba. 

Poissons  fossiles.  Egerloii. 
Poissons.  Mal.Tdic.  Pon*i. 
Polyblastiis  (Ins.)  Siliiodte. 
Polypes.  Gervais. 
Polyzonus  manillarum  Chevrolaf. 
Pompilidatuitt      t)ahiœ      (  lûS.  ) 

Schiodfe. 
Ponti.  Malade  des  poistôtts. 
Porro.  Hélix  et  Physa. 
Potiee.  Mollusques. 
Poiichet.  L^mnées. 
Pi-ostoma.  (Zooph  )  Gèfvais. 
Prolococtuâ.  (ïnfus.)Tiirpitt. 
PeIaphesetClavigcrs(rn8  )Scinidl. 
Pipra  pareolides  (Ois.)  D'Orbigny 

el  De  La  Frcsnaye. 
Pyrale  de  la  vigne.  Sambin. 
Pue/.  Ossemens    foss. 

—  Renne   fossiles, 

Pitsch.  Crustacés  fossiles. 


Ptftmbnr,  faune  de  l'Andaiounie. 

Ranjani.  Cilaniâria. 

Ra(iiel/urf(.  Insectes  qui  dctruiiefit 
les   fo.ôts. 

Reiiné  Possile.  (mam.)  Puel. 

Respiration  de*  Griiitacés.  Ed- 
wards. 

nelziiK.  t)cnts  !Î7;  Microscopii|ues. 

Revue  Entomologique. 

Rli.tniphocetus  Liiciani  (Ois  )  La- 
fresn.iye. 

Rhamphocelus  Icleronolus  (Ois.) 
Bon.iparte. 

filiinoceros  licliorhinus (Mam.)  Va* 
Il  nciennes. 

hliynopefuj  (Rcpt  )  Millre, 


12 

80 
22:") 

14, 

10, 

'Il 

l32 

16 

3o, 
31 
809 
l3q 
3q() 
288 

299 

3o| 

224 

227 

i3a 

3a6 
»93 
3 

16.5 

65 

265 


i56 
85 

53 
34 

242 

36 
228 

54 


Itiiord.  Loxia. 
HoOerfon.  Boa. 
Hoiiasenti.  Dermestcs. 

—  Cbauvesouris. 

Housscl  de  ymizeme.  Baleine. 
Miiminniis  fossiles.  Lartct. 
fiiinde.  Brachélytrcs. 
Paippel.  Outardes. 

— -       Leptoconchus. 


206 

32 

227 

i53 


Sagra,  hisl.  nat.  de  Cuba  ;  226. 

Salamandre  gigantesque  (Rept.) 
Paravey» 

Sambin.  Pyrale. 

Sang.  Mandl. 

Sang  des  Anne'lides.  Ëdwariîs. 

Snrcophaga  (Ins.)  Wesmael. 

Saiilcy  (de)  Sole'mye. 

Sai>ir>ny.   Phosphènes. 

Scarabaeus  phosphoreus  (îns.)  Val- 
lot. 

Sihmidl.   Pselapbes  et  CUvigers. 

Schiodte.  Bomborum  ,  etc.  3oo', 
Ichneumonides.  189;  Pompilles. 

Scoliostoma  (Moll.)  Braun. 

Schtiltz.  Macrobiotus. 

Scorpions  Martin  S. -Ange. 

Se'crëtions  ,  Mandl. 

Selys  Longchawps.  I  épidopt.  et 
Lebcllulines.   l{n;  Gaiiipagnots. 

Sensibilité  el  intelligence  de»  insec- 
tes.  Badham. 

.Sepia   vulgaris  (Motl>)  Grant. 

Serres.  Âmnios. 

Siagones  (tns  )  duériti-Me'n. 

Silbermann.  Melolontha.  90  ;  Re- 
vue tftt.  22  et 

Simon    Perles  des  huîtres. 

Sole'mye.  De  Saulcy. 

'■•olenddon  (Mam.)  Poey. 

Solcnoplera  cinnamipennis  et  ful- 
vipcs.  Chcvr.  281  el 

Sort-x.    (Mam.)  Bachmann. 

SphœttOgttàtUs  prionoldeâ  (ÎB*.) 
Buqtiet. 

Sphargis  luth.  Bourjot. 

Sphinîc  ahopos  (Ins.)  Nord'manù. 

Spinola.  Hémiptères. 

Spongille.(Zooph.)  Laurent  188  et 

Spongilles   (Zooph.)Turpin. 

Squelette.  BreSchet. 

Stenochia  ameihystina.  GUe'rin. 

Siropliosloma  (Moll.)  Braun. 

Sfiutficird  F.urampbus, 

Swainson.  De  Lafresnaye. 

SynnalaxisGandci  (Ois.)  d'Orb.,  cl 
De  La  Fresnaye, 

Système  dentaire,  etc.  Blainville. 

Système  nerr.  gangl.  Amyot. 


235 

6? 
3o<j 
208 
145 
102 

il 

299 
3»J 
275 
25 1 
244 

248 


lit 
74 

298 

3io 

102 

16 


382 
290 

104 

i 

2o3 
•  9'> 
27.^ 
281 
3x3 
325 
235 

i6.'ï 

i3a 


"    334 


TABLE   ALPHABETIQUE. 


Tamalia  gularis  (Ois.)  D'Orbigny 

el  t)e  La  Frcsnaye.  l66 

Tapir  gigantesque.  Breschet.  3og 

Tchilrea(Ois.)  Lesson.  279 

Tenthrcnides  (Ins.)  Hartig.  336 

Tesserocère  (Ins.)  Guérin-Me'n.        lo^ 
Testacelles.Moll,  Lesson.  24» 

Tetrasiemma.  Zooph.  Gervais.         320 
Theridion.    Lamhotte,  38  et  1^3 

Tineiles   (Ins  )  Duponcliel.  19 

Tissus  organiques.  Valenlin.  5i 

Tissu  cellulaire.  Turpin.  73 

Tissus  animaux.  Mandl.  l33 

Torpille.  Maleucci.  99 

Tortue  luth.  (Rept.)  Bourjot.  269 

Traité  éle'm    d''hist.  nat.  Guérin- 

Mén.  et  Martin  S.-Ange.  255 

Triton  tnarmoralum.  Deltil.  160 

Troclioideus  Desjardinsi,  (Ins.) 

Gue'rin-Me'n.  20 

Tschudi  Batraciens.  I74 

Tubulipore    Polyp.  M.  Edwards.        17 
Turpin.  Lait.,  34  et  35;  Tissu  cel- 
lulaire ,  73  ;  Prolococcus  ,  etc. , 
193  ;  Spongilles.  19^ 

Vlliac  Trémadeure  (Mlle  S.  )  Les 
jeunes  ^Naturalistes.  24 


Vaïenciennes.  Panope'e  ,  t6i  ;  Di- 
delplies,  199;  lehlhyologie,  244» 

Rhinoce'ros.  3o5 

Valentin.  Tissus.  5i 

Vallot.  Cionus,  i63;  Insectes.  71 

Vampire  (Mam.)  Waterton.  90 


Van    Beneden.    Pneumodermott  < 
142;  Lymnϝs,  i43;  Dreissena, 

26  et   143.  Tetrastemma.  3»0 
Vers    à    soie.    Loiseleur    Deslon- 

champ.  6 

Vers  à  soie  (Ins.)  H.  Bourdon.  35 
Vers  à  soie.  Table  syn.  Brunet-La- 

grange.  73 

Vers  à  soie.  Fevand.  l33 

Vers  à  soie.  D'Hombre^s-Firmas.  193 

Vespa  muraria  (Ins.)  Wesmael.  i45 
Vibrions.   (Infus.)  Bauperthuy    et 

Adet  Roseville.  36 

Victor.  Cole'oplères.              '  229 

Voixhumaiiïe.  Baland.  37 


ff'''iigner.  Macroscélidcâ  2o4 

TVnterhoiise.  Diphucephale.  *  62 

Waterton, y  nm^'iTei  9° 

Wesmael.  Boletopbagus,  17  ;  Hi- 

manlopterus,  120;  Maîacomiza, 

121;  Bracon,  i43  ;  Fulgore,  i44; 

Nymphalis,  i44;  Argynnis,   l44î. 

Vespa>   14^ >  Sarcopbaga,  l4â; 

Mitrovhyncllas.  3o2 

Wood.  Lépidoptères.  64 


Zetters^tedt.  Insecta  laponica.  .  22o 
Zoologie.  Is.  Geoffroy  St  Hilaire.  80 
Zoologie.  Nouveaux  éle'mens,  etc. 

Hollard.  145 

Zoophitologia  diluviaiia.  J.  Micbe- 

lotti.  37 

Zoospermes  des  plantes  Meyen.  194 
Zoospermes.  (Infus.)  Dujardin,  37  el  49 


FIN   DE   LA    TABLE. 


Nota.  Divers  libraires  de  Paris  ayant  reçu  de  leurs  correspondans 
plusieurs  demandes  de  souscription  à  la  Jievue  Zooloyique^  sans  que  les 
personnes  qui  font  faire  ces  demandes  se  soient  fait  connaître'et. pré- 
senter pour  faire  partie  de  la  Société  Cuvierienne ,  nous  nous  sommes 
décidé  a  ne  pas  refuser  ce  placement  d'exemplaires ,  qui  profitera 
toujours  à  la  Société  ;  mais  les  personnes  qui  souscrivent  ainsi  sans 
faire  partie  de  la  Société ,  ne  jouiront  d'aucun  des  droits  des  mem-' 
bres.  Us  n'auront  pas  le  droit  de  faire  insérer  leurs  articles  et  ne  par- 
ticiperont pas  aux  avantages  de  l'association  j  ainsi ,  quand  le  nombre 
des  feuilles  de  la  Revue  sera  augmenté  ,  le  montant  de  leur  abonne- 
ment augmentera ,  tandis  que  les  membres  ne  paieront  jamais  que 
leur  cotisation  de  18  fr.  (  Voyez  le  Prospectus.  ) 


'     'A;