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RESULTATS
CAMPAGNES SCIENTIFIQUES
DU
PRINCE DE MONACO
Ce Fascicule a été publié et le dépôt fait au Gouvernement à Monaco
le ie>- Juin i8q4
RESULTATS
DES
CAMPAGNES SCIENTIFIQ_UES
ACCOMPLIES SUR SON YACHT
PAR
ALBERT P^
PRINCE SOUVERAIN DE MONACO
PUBLIÉS SOUS SA DIRECTION
AVEC LE CONCOURS DU
BARON JULES DE GUERNE
Chargé des Travaux zoologiques à bord
Fascicule VII
Crustacés décapodes provenant des campagnes du yacht l'HIRONDELLE
(1886, 1887, 1888)
Par A. MILNE-EDWARDS et E.-L. BOUVIER
PREMIÈRE PARTIE
Brachyures et Anomoures
AVEC ONZE PLANCHES, DONT UNE DOUBLE, ET HUIT FIGURES DANS LE TEXTE
IMPRIMERIE DE MONACO
1894
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CRUSTACÉS DÉCAPODES
PROVENANT
DES CAMPAGNES DU YACHT VHIRONDELLE
(1886, 1887 et 1888)
CRUSTACÉS DÉCAPODES
PROVENANT
DES CAMPAGNES DU YACHT VHIRONDELLE
(1886, 1887 et 1888)
PAR
A. MILNE-EDWARDS et E.-L. BOUVIER
PREMIERE PARTIE
BRACHYURES ET ANOMOURES
Les Crustacés podophthalmaires qui ont été recueillis par S. A. le Prince Albert
de Monaco, à bord du yacht V Hirondelle, en 1886, 1887 ^^ 1888, sont nombreux,
et ils offrent un véritable intérêt au point de vue de la distribution bathymétrique des
espèces.
Les engins de pêche qui ont été employés en 1887 et en 1888 ont donné d'excellents
résultats, et les nasses construites sur les plans du Prince et destinées à être immergées
en eaux profondes, ont permis de capturer des Crustacés qui, à raison de leur genre
de vie ou de leur agilité, avaient échappé aux dragues et aux autres appareils utilisés
à bord du Challenger, du Travailleur et du Talisman. Lors de la première
campagne de V Hirondelle, les profondeurs explorées n'ont pas dépassé 5oo mètres,
mais en 1888, à raison des perfectionnements apportés à l'outillage, les dragues ont
atteint un fond de près de 3ooo mètres; aussi, les collections ainsi recueillies
comprennent-elles à la fois des espèces littorales et des espèces exclusivement abyssales.
Nous ajouterons que plusieurs Crustacés, que l'on croyait confinés dans la mer
Méditerranée, ont été pris dans l'Atlantique, soit dans le Golfe de Gascogne, soit au
voisinage des Açores,
I. — Section des BRACHYURES
Famille des OXYRHYNQUES
Tribu des Macropodiens
Genre Stenorhynchus, Lamarck
1818. Stenorhynchus, Lamarck (5S '), vol. 5, p. 236.
La carapace est triangulaire^ tronquée en arrière, rétrécie en avant où elle se
termine par un rostre bifide dont les deux cornes sont contiguës. Les yeux ne sont
pas rétractilesj leur pédoncule est grêle et dirigé en dehors. Les antennes externes
sont longues, leur article basilaire est étroit. Les antennes internes sont grandes et
logées à la base du rostre dans des fossettes largement ouvertes. Les pattes-mâchoires
externes sont longues, leur mérognathe est plus étroit que l'ischiognathe et arrondi
en avant. Les pinces sont subégales. Les pattes de la deuxième paire sont très longues,
leur doigt est grêle et presque droit ; les pattes suivantes diminuent graduellement de
longueur et leur doigt devient plus arqué, la courbure de ce dernier article se pronon-
çant davantage à la dernière paire de pattes. L'abdomen est formé de six articles
distincts, le dernier tronçon résultant de la fusion du sixième et du septième segments.
Les espèces qui composent ce genre sont cantonnées près des rivages et elles n'habitent
pas les eaux très profondes - ; on les trouve généralement cramponnées aux varechs
qui couvrent les rochers, leurs mouvements sont peu rapides et leurs longues pattes se
détachent facilement.
Stenorhynchus longirostris, Fabricius
1798. Inachus longirostris, Fabricius (81), p. 358.
i8o3. Macropus longirostris, Latreille (5-â), vol. S, p. 110.
1814. Macropodia tenuirostris, Leach (OO), vol. 7, p. 3g5 et 43i.
1826. Macropodia longirostris, Risso |t08), vol. 5, p. 27.
1834. Stenorhynchus longirostris, Milne-Edwards, (93) vol. i, p. 280.
1844. Stenorhynchus tenuirostris, Bell (3), p. 6.
1886. Stenorhynchus longirostris, Henderson (Sî), p. 18.
Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63". — Stn. 46, profondeur iSS"". —
Stn. 56, profondeur 90™. — Stn. Sy, profondeur 240". — Stn. 58, profondeur 134"". —
Stn. 59, profondeur 250". — Stn. 60, profondeur 300*".
* Les chiffres imprimés en caractères g;ras entre parenthèses renvoient aux numéros de VIndex
bibliographique placé à la fin du Travail.
=> Les dragages du TRA VAILLEUR et du TALISMAN ont cependant révélé la présence de ces Crustacés
à une profondeur dépassant 400 mètres. Une espèce nouvelle, remarquable par le développement de ses pattes
(S. longipes), a été ramenée d'un fond de 455°> au large du cap Sicié. Deux autres espèces, non décrites encore,
le Stenorhynchus tnacrocheles, pris au nord du cap Blanc, et le Stenorhynchus longicornis, capturé à la Praya,
habitent à une profondeur variant de i5o™ à 275".
— 5 —
La carapace est piriforme et très rétrécie en avant, au niveau des régions gastro-
hépatiques. Le rostre est plus long que le pédoncule des antennes externes, il est formé
de deux cornes droites, dirigées en avant et contiguës dans toute leur longueur.
L'épistome est armé de deux petites épines, Tune située près du tubercule auditif,
l'autre à la base de l'antenne externe. Les bras des pinces sont garnis en dedans de
petites épines. Ces caractères suffisent pour distinguer le Stenorhynchus longirostris
du Stenorhynchus phalangium, qui se rencontre dans les mêmes mers. Le Sténorhynque
à long rostre habite des eaux plus profondes que la dernière espèce que nous venons de
citer '. Il a été trouvé plusieurs fois en 1886, dans les fonds explorés par les dragues de
VHiRONDELLE, entre 60 et 3oo™.
Nous donnons ici les dimensions d'un mâle de grande taille, dragué le 5 août 1886.
Stn. 57.
Longueur de la carapace sans le rostre o^oiyS
Longueur de la carapace avec le rostre 0^0270
Largeur totale, les pattes étendues o'"o2oo
Genre Inachus, Fabricius
1798. Inachus, Fabricius (SI), p. 377.
1834. Inachus, H. Milne-Edwards (9S], vol. i, p. 286.
La carapace est triangulaire, presque aussi large que longue, à régions bien
limitées. Le rostre est court, bifide et plus ou moins aplati. Les yeux, portés sur de
courts pédoncules, sont rétractiles et peuvent se loger dans la partie postérieure de
l'orbite. Les antennes externes sont peu allongées, leur article basilaire se joint au
front et forme le plancher de l'orbite, leur second article s'insère sur le côté du rostre.
Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est allongé et légèrement triangulaire,
l'angle antéro-interne étant tronqué pour l'insertion du palpe. Les pattes antérieures
du mâle sont fortes et renflées. Les pattes ambulatoires sont longues, grêles et
diminuent de taille de la première à la cinquième ; leur doigt est à peine arqué.
L'abdomen est formé de six articles, le dernier résultant de la soudure du sixième et
du septième segments; il est peu élargi chez les mâles.
Ces Crustacés habitent exclusivement les parties froides ou tempérées de l'Océan
Atlantique, ainsi que la mer Méditerranée ; ils se tiennent à une profondeur moyenne
qui ne dépasse pas 5oo™; leurs mouvements sont lents, et les détritus qui sont accrochés
aux poils de leur corps et de leurs pattes les rendent souvent difficiles à distinguer.
' Lors de l'expédition du TRAVAILLEUR, en 1881, un Stenorhynchus longirostris a été recueilli près de
Tarifa, par 420" de profondeur.
— 6 —
Inaclius dorsettensis, Pennant
1777. Cancer dorsettensis, Pennant (tOS), vol. 4, p. 12, pi. x, fig. i.
1793. Cancer scorpio, Fabricius (80), vol. 2, p. 462.
1798. Inachus scorpio, Fabricius (SI), p. 358.
1814. Inachus dorsettensis, Leach (60), pi. xxn, fig. 1-6.
1886. Inachus dorsettensis, Henderson (SÏ), p. 16.
Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63". — Stn. 42, profondeur iSô"". —
Stn.44, profondeur 166". — Stn. 45, profondeur lôo"". — Stn. 46, profondeur iSS"".
— Stn. 47, profondeur iSo". — Stn. 56, profondeur go"". — Stn. Sg, profondeur 250".
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180".
La carapace est triangulaire, arrondie et renflée en arrière; la région gastrique
porte cinq épines, dont une médiane et postérieure plus forte que les autres, qui sont
disposées sur une même ligne transversale. La région cardiaque et les régions
branchiales sont surmontées d'une épine. Le rostre est court et bifide. Les orbites
sont ovalaires et armées d'une épine sur leur bord supérieur et inférieur. Une forte
épine existe entre les fossettes antennulaires; l'article basilaire des antennes externes
est garni d'une série de tubercules pointus, la tige mobile ne dépasse que peu la
pointe rostrale. Les pattes de la première paire sont longues et renflées; les doigts de
la pince sont très incurvés ; chez la femelle, ces pattes sont beaucoup plus faibles
que chez le mâle. Les pattes de la deuxième paire sont grandes et mesurent plus de
trois fois la longueur du corps. Les dimensions des pattes suivantes vont en diminuant
graduellement; leur doigt est aigu et peu courbé. L'abdomen du mâle est presque
aussi large que long; celui de la femelle adulte est très élargi; dans les deux sexes, il
est garni de carènes et de tubercules. Le plastron sternal ne porte pas de disques
calcaires et porcellanés.
Cette espèce est très commune dans les mers du Nord de l'Europe et sur les côtes
de l'Angleterre.
Inachus dorhynclius, Leach
J814. Inachus dorhynchus, Leach (OO), p. 43i.
181 5. Inachus dorhynchus, Leach (63), pi. xxii, fig. 7-8.
1886. Inachus dorhynchus, Henderson (SÏ), p. 16.
1888. Inachus dorhynchus. Th. Barrois (S), p. 8.
Campagne de 1886 : Stn. 45, profondeur 160™. — Stn. 46, profondeur 155". —
Stn. 53, profondeur i35". — Stn. 56, profondeur 90". — Stn. 58, profondeur 134". —
Stn. 59, profondeur 25o". — Stn. 60, profondeur 3oo"'.
La carapace ressemble à celle de V Inachus dorsettensis^ mais elle est moins renfîée
et la région gastrique est armée seulement de trois épines disposées en triangle, l'une
plus forte en arrière, et deux autres plus petites en avant svir une même ligne trans-
versale. La région cardiaque et les régions branchiales, au lieu d'être surmontées
d'une épine, ne présentent qu'un renflement surmonté de quelques tubercules. Le
rostre est hastiforme, bifide, et ses deux pointes sont presque contiguës au lieu d'être
légèrement divergentes. Les pattes antérieures du mâle sont renflées, mais courtes, la
pince est moins longue que la carapace, elle est lisse. La deuxième paire de pattes
n'excède pas trois fois la longueur du corps. L'abdomen du mâle est court, large et
pourvu, sur la ligne médiane, d'une série de renflements arrondis. Cette espèce, dont le
corps disparaît souvent sous un amas de Corallines, de Spongiaires ou de Fucus
habite l'Atlantique Nord, elle paraît s'étendre vers le Sud, jusqu'aux îles du Cap-Vert.
Inachus leptochirus, Leach
i8i5. Inachus leptochirus, Leach (63), pi. xxii b.
1825. Inachus leptochirus, Desmarest (tO), p. i52.
1834. Inachus leptorhynchus, Milne-Edwards (»3), vol. i, p. 289,
1886. Inachus leptochirus, Henderson (89), p. 17.
1886. Inachus leptochirus, Miers (WS), p. 20.
Campagne de 1886 : Stn. 58, profondeur 134"".
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3o™. Détroit de Pico-Fayal ; un mâle et
deux jeunes femelles; le mâle, bien que très petit, porte déjà l'écusson sternal. —
Stn. 234, profondeur 454"' ; un mâle de grande taille, mesurant o'"22, les pattes éten-
dues, et une femelle plus petite.
La carapace est plus longue que large; arrondie et dilatée en arrière, très rétrécie
en avant. Le rostre est bifide, ses deux pointes étant contiguës par leur bord interne.
La région gastrique porte une forte épine, chaque région hépatique est surmontée d'un
tubercule et, sur le bord latéral, d'une épine. Deux saillies existent sur les régions
branchiales et une autre sur le lobe cardiaque, formant avec les deux précédentes une
ligne transversale. Les pattes antérieures, chez le mâle, sont grandes et renflées ; la
main est plus longue que la carapace, les doigts en sont légèrement courbés. Les pattes
de la deuxième paire sont très longues, les suivantes diminuent graduellement de
longueur, elles sont couvertes, ainsi que le corps, de poils crochus, qui retiennent
beaucoup de corps étrangers et servent à masquer Tanimal. La face inférieure du
corps est nue. Le sternum du mâle est remarquable par l'existence d'une protubérance
dure, polie et comme porcellanée, qui existe au devant de l'extrémité de l'abdomen, et
qui ressemble à une demi-sphére légèrement échancrée sur son bord postérieur. Chez
V Inachus thoracicus, on remarque une plaque de même nature, mais de forme diffé-
rente et formée de trois lobes. Les femelles sont dépourvues de cet écusson, qui
appartient en propre au mâle.
1.' Inachus leptochirus est rare sur les côtes d'Angleterre et de France; il est, au
contraire, abondant plus au Sud jusque sur les côtes du Sahara, où il a été capturé
lors de l'expédition du Talisman. Les naturalistes du Challenger ont constaté sa
présence aux Açores, où il a également été péché par les chaluts de V HIRONDELLE.
— 8 —
Dimensions des deux exemplaires provenant de la Stn. 234, profondeur 454"
Male Femelle
Largeur de la carapace 6^026 o^^oig
Longueur.. o™022 o™oi5
Longueur de la première patte o"^ 075 o" 026
» deuxième patte o" io3 0^070
» troisième patte 0^090 o™o57
» quatrième patte o*" 080 o™ 048
» cmquieme patte 0^070 o 044
Genre Lispog'nathus, A. Milne-Edwards
1880. Lispognathus, Milne-Edwards (81), p. 349.
1886. Lispognathus, Miers (ÏS), p. 27.
La carapace est peu renflée, rétrécie en avant ; elle est pourvue d'épines sus-
orbitaire et post-orbitaire, qui la distinguent facilement des Sténorhynques. Le rostre
est formé de deux petites cornes, droites, grêles et légèrement divergentes. Les yeux
sont rétractiles. L'article basilaire des antennes externes se joint au front, il est terminé
par une épine occupant son angle antéro-externe ; la tigelle mobile est très courte. Le
mérognathe des pattes-mâchoires externes est arrondi à son extrémité comme chez les
Inachus. Les pattes antérieures du mâle sont plus longues, mais moins renflées, que dans
ce dernier genre. Les pattes ambulatoires sont grêles et longues, les postérieures sont
beaucoup plus développées, comparativement, que celles des Inachus; les doigts sont
presque droits. L'abdomen du mâle est formé de six articles libres, les sixième et
septième étant soudés.
Par la forme du rostre, ce genre se rapproche des Arnathia; par la disposition de
la carapace, il otfre des ressemblances avec les Arachnopsis, les Euprognathes tt les
Inachus.
Les espèces de ce genre sont peu nombreuses, on en connaît deux seulement : Tune,
le Lispognathus fur cillatus A. M. Edw., venant de la mer des Antilles, et une autre,
le L. Thomsoni Norman, trouvé d'abord dans les mers des Iles Britanniques.
Lispognathus Tliomsoni, Norman
1873. Dorhynchus Thomsoni, Norman, in Wyville-Thomson (135), p. 174, fig. 34, et traduction française
par LoRTET, les Abîmes de la Mer, p. 146.
l88i. Lispognathus Thomsoni, A. Milne-Edwards (8©), p. 878; (SW), p. 932.
1882. Lispognathus Thomsoni, A. Milne-Edwards (89), p. 16 et 39.
i883. Lispognathus Thomsoni, A. Milne-Edwards (90), pi. m.
— 9 —
i886. Lispognathus Thomsoni, Miers (»«), p. 27.
18S6. Lispognathus Thomsoni, Smith (1*5), P- 18.
1889. Lispognathus Thomsoni, Pocock (toe), p. 426.
Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 800"". Açores, au sud de Fayal.
La carapace est armée, en dessus, de six épines ; trois sont placées sur la région
gastrique, dont deux disposées en avant et symétriquement, et une autre plus forte en
arrière, sur la ligne médiane ; les trois autres occupent une ligne transversale et surmon-
tent la région cardiaque et les régions branchiales. Ces dernières présentent en avant
un tubercule arrondi. Les bords latéraux du bouclier céphalothoracique sont garnis de
quelques tubercules sur lesquels s'implantent des poils crochus. Les cornes rostrales
excèdent la largeur de la carapace dans sa région orbitaire, elles sont bordées de
quelques poils. Les pédoncules oculaires portent quelques tubercules arrondis, à la
base desquels s'insèrent de petits bouquets de poils. Le bras et l'avant-bras des pattes
antérieures du mâle sont épineux ; la pince ne présente que deux ou trois petites épines
sur son bord supérieur; les doigts sont denticulés et en contact dans toute leur
étendue, leur extrémité est pointue. Les pattes ambulatoires sont lisses, mais garnies
de longs poils clair-semés. Le dernier article de l'abdomen du mâle, porte six
éminences arrondies et placées transversalement. Cette espèce, dont les yeux sont
normalement développés, habite toujours les eaux profondes. Elle paraît avoir une
aire de dispersion considérable ; elle a d'abord été signalée dans les mers britanniques,
puis dans le Golfe de Gascogne, sur les côies du Portugal, du Maroc et jusqu'aux îles
du Cap-Vert. M. S. Smith l'a rencontrée sur la côte est de l'Amérique du Nord, à une
profondeur de 200 ou 3oo brasses (366™ à 549"^- Le CHALLENGER l'a trouvée sur le banc
d'Agulhas, au sud de l'Afrique et même dans l'Océan Pacifique, près de Sydney, par
410 brasses (ySo") de profondeur. M. Miers, qui nous a fait connaître les Lispognathes
provenant des dragages de l'expédition anglaise du Challenger, ne signale que des
différences très faibles entre eux et les exemplaires du nord de l'Atlantique. Les mâles
provenant de l'Atlantique Sud, nous apprend cet auteur, sont un peu moins robustes,
les spinules des côtes de la carapace sont moins distinctes et les pinces sont plus
dilatées. L'exemplaire unique, trouvé au voisinage de Sydney, porte quelques
tubercules sur les pédoncules oculaires, mais nous avons fait remarquer que ce
caractère existe chez les Lispognathes typiques.
Trois spécimens de cette espèce, dont un mâle et deux femelles, ont été pris par
V Hirondelle, à l'aide du chalut, sur un fond de sable et de vase, au sud de Fayal,
par Soû"" de profondeur (Stn. 198).
Genre Ergasticus, A. Milne-Edwards
1881. Ergasticus, A. Milne-Edwards {S*), p. gSi.
1882. Ergasticus, A. Milne-Edwards (S»), p. 17.
i883. Ergasticus, Studer (ISS), p- 7.
1886. Ergasticus, Miers (5'*), p. 29. 1
10
La carapace est piriforme et armée d'épines en avant et sur les côtés. Le rostre
est formé de deux cornes divergentes ; il est garni d'épines ; une forte pointe existe
entre les fossettes antennulaires, et sa pointe se montre dans l'échancrure qui sépare
les pointes rostrales. Les yeux sont rétractiles; l'orbite est garnie d'épines en dessus
et limitée en arrière par une épine plus forte. L'article basilaire des antennes externes
est soudé au front, il se termine en avant et en dehors par une pointe ; la tige mobile
s'insère sur les côtés du rostre et elle dépasse celui-ci. Le mérognathe des pattes-
mâchoires externes est tronqué en avant; son angle antéro-externe est très marqué,
son angle inféro-interne est tronqué; l'exognathe est large. Les pattes antérieures sont
grandes, surtout'chez le mâle. La main est presque aussi longue que le bras, ses doigts
sont courts et faiblement denticulés. Les pattes ambulatoires sont de longueur
médiocre, spinuleuses, et les doigts sont presque droits. L'abdomen du mâle se
compose de sept articles libres; l'abdomen de la femelle n'en compte que six, le pénul-
tième et l'antépénultième étant réunis.
Ce genre diffère du Tachymaia par ses cornes rostrales plus longues et garnies
de petites épines à leur base, sur leur bord; par le développement de l'épine inter-
antennulaire, par la présence d'une épine à l'angle de l'article basilaire des antennes
externes, par l'aspect piriforme de la carapace et par la longueur des pinces. Il doit se
placer à côté des Amathia Roux et des Echinoplax Miers.
Deux espèces ont été décrites, l'une plus anciennement connue, VErgasticus
Cioiiei, dont nous allons parler, et l'autre nommée par M. Miers Ergasticus Naresi
(4S, p. 3o, pi. V, fig. 3), provenant des îles de l'Amirauté.
Ergasticus Clouei, A. Milrre-Edwards
1881. Ergasticus Clouei, A. Milne-Edwards (8Î), p. gSi
1882. Ergasticus Clouei, A. Milne-Edwards (89), p. 17.
i883. Ergasticus Clouei, A. Milne-Edwards (90), !■■= livraison, pi. i.
i883. Ergasticus Clouei, Studer (ISS), p. 7, pi. i, fig. i.
Campagne de 1886 : Stn. 60, profondeur 3oo™.
Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 18"". Açores, à l'est de Pico.
La carapace est large et renflée en arrière, elle se rétrécit beaucoup au niveau des
régions hépatiques et surtout dans sa portion orbito-frontale. Les cornes rostrales
sont grêles, pointues, divergentes et légèrement relevées ; elles portent une petite épine
à leur base et en dehors. Le bord sus-orbitaire est garni de trois ou quatre petites
épines. Celle qui forme l'angle post-orbitaire et celle de la région hépatique sont
grandes, pointues et un peu granuleuses. Les bords de la carapace sont profondément
festonnés par une série d'épines régulières et terminées en massue, ce qui leur donne
un aspect très particulier. Dans sa partie supérieure, le bouclier céphalo-thoracique
est granuleux, on observe sur la région gastrique quatre épines, dont trois plus
petites, disposées en avant sur une ligne transversale, et une autre plus forte occupant
1 1 —
le lobe urogastrique, quelques granulations aiguës et placées en ligne, complètent la
figure du triangle ainsi disposé. Deux épines conjuguées à leur base s'élèvent au-dessus
du lobe cardiaque antérieur. Les régions branchiales sont surmontées de deux épines
situées Tune devant l'autre, la postérieure étant la plus longue. Les pattes antérieures
sont grandes, le bras est prismatique, triangulaire et ses arêtes sont chargées d'épines.
L'avant-bras est petit et spinuleux. La pince est de la longueur du bras, sa portion
palmaire est beaucoup plus développée que sa portion digitale, elle porte sur ses arêtes
de nombreuses épines et, dans l'intervalle, des granulations. Les doigts sont faiblement
denticulés. Les pattes ambulatoires sont hérissées d'aspérités d'où se détachent de
grands poils. Le plastron sternal est granuleux, son premier article est renflé de chaque
côté et parcouru par un sillon médian. L'abdomen porte une épine médiane sur son
premier article et des tubercules pointues sur les deux articles suivants.
VErgasticus Naresi Miers se distingue facilement de VErgasticus Clouei; sa
carapace est plus large, plus déprimée, moins piriforme, les cornes rostrales sont
très courtes et les orbites dirigées en avant; les pattes sont plus longues et plus
épineuses. VErgasticus Cloiiei a été trouvé dans la Méditerranée et dans l'Océan par
les naturalistes du Travailleur, du Talisman et de la Gazelle. V Hirondelle
en a capturé deux exemplaires de petite taille, leur carapace mesurant o"o25 de
longueur.
Tribu des Maiens
Genre Acanthonyx, Latreille
1829. Acanthonyx, Latreille (5«), vol. 4, p. 58.
1834. Acanthonyx, Milne-Edwards (genus restrictum) (»S), vol. i, p. 342.
1879. Acanthonyx, Miers (6»), vol. 14, p. 65o.
1886. Acanthonyx, Miers (»«), p. 42.
La carapace est aplatie, arrondie en arrière; ses bords latéraux sont presque
parallèles. Les régions sont peu distinctes et elles ne portent pas d'épines ou de
granulations en dessus. Les épines préorbitaires sont saillantes. Le rostre est horizontal
et formé de deux cornes aplaties et peu divergentes. Les orbites sont petites et presque
remplies par le pédoncule oculaire, qui les dépasse notablement et qui est incomplète-
ment rétractile. L'article basilaire des antennes externes est long, droit et dépourvu
d'épine à son extrémité, la tigelle mobile est insérée à découvert sur les côtés du rostre.
Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est tronqué en avant et échancré à son
angle antéro-interne, pour l'insertion du carpognathe. Les pattes de la première paire
sont courtes et grosses chez les mâles, la main est comprimée, souvent carénée en
dessus ; les doigts ne se touchent que par leur extrémité. Les pattes ambulatoires sont
courtes, leur pénultième article est comprimé, élargi, et armé sur son bord inférieur
d'une dent, contre laquelle se replie le doigt, qui est petit et aigu, formant ainsi une sorte
de pince. L'abdomen du mâle est divisé en six segments libres.
— 12 —
Les espèces de ce genre habitent la mer Méditerranée, l'Atlantique sur ses deux
rives, la Mer des Indes et l'Océan Pacifique.
Acantlionyx brevifrons, A. Milne-Edwards
1869. Acanthonyx brevifrons, A. Milne-Edwards (99), p- 352.
Campagne de 1888 : Stn. 216. Côte est de Florès, au milieu des rochers. Une
femelle et un mâle. — Stn. 287, profondeur io"\ sur la côte ouest de l'île de Praya
(Graciosa). Un mâle pris dans une nasse.
La carapace est large et entièrement lisse, les régions n'y sont pas distinctes.
Le front est peu avancé et formé de deux pointes courtes, peu divergentes, à
la base desquelles s'étendent les angles orbitaires internes, qui sont spiniformes. Le
bord orbitaire supérieur est inerme, et Tangle orbitaire externe se continue insensi-
blement avec le bord latéral, sans former de saillie appréciable. La carapace s'élargit
en arrière des orbites. En arrière du front, les poils, qui d'ordinaire, dans ce genre,
forment deux petits bouquets, sont rares et parfois manquent complètement. Les bords
latéraux sont presque droits et ne portent que deux dents peu saillantes : la première
occupe le lobe épibranchial, la seconde le lobe métabranchial. Les pattes antérieures
du mâle sont courtes et lisses. Le bras ne dépasse pas le bord de la carapace, l'avant-
bras est arrondi et la main se termine, en dessus, par un bord émoussé. Les pattes
ambulatoires sont lisses et pourvues d'un ongle très fort.
Cet Acanthonyx ressemble beaucoup à Y Acanthonyx lumdatus Risso, qui
habite la Méditerranée, et M. Miers la considère comme ne devant former qu'une
race de cette espèce; cependant, nous ne pouvons partager son opinion, car les carac-
tères distinctifs sont constants, VA. liinulatus ayant toujours la carapace pourvue de
trois dents latérales, tandis que chez VA. brevifrons., il n'y en a que deux, la dent
mitoyenne manquant complètement ou étant réduite à un tubercule à peine visible.
Le front de l'espèce de la Méditerranée est plus avancé et les cornes rostrales sont plus
fortes.
Trois exemplaires de cette espèce ont été recueillis pendant l'expédition de
VHiRONDELLE.
Genre Scyramathia, A. Milne-Edwards
18S0. Scyramathia, A. Milne-Edwards (8S), p. 3ii.
i885. Scyramathia, G.-O. Sars (tl3), p. 5.
La carapace est piriforme et ses parties saillantes forment des protubérances
aplaties ou obtuses. Les régions hépatiques et branchiales sont pourvues d'une épine
triangulaire. Le bord postérieur est arrondi. Les cornes rostrales sont au nombre de
deux, elles sont longues et divergentes ; à leur base existe une épine sus-orbitaire, qui
— i3 —
manque dans le genre Amaîhia. L'orbite est bien complète, et l'œil se replie et se cache
dans une échancrure laissée entre la carapace et une saillie aplatie, orbitaire externe.
L'article basilaire des antennes externes déborde un peu, de manière à former une
sorte de plancher orbitaire, il est dépourvu d'épines. La portion mobile de l'antenne
est, à sa base, cachée en partie sous le rostre, elle est courte. Le mérognathe des pattes-
mâchoires externes est arrondi à son angle antéro-externe, l'angle antéro-interne est
tronqué pour recevoir l'articulation du carpognathe. La pince est pourvue de doigts
aigus ; la portion palmaire n'est pas renflée. Les pattes ambulatoires sont allongées et
elles diminuent graduellement de grandeur de la première à la dernière; leur doigt est
ai<^u et légèrement courbé. L'abdomen du mâle se compose de sept articles libres, dont
le dernier est étroit et tronqué à son extrémité.
Scyramathia Carpenteri, Norman
1873. Amathia Carpenteri, Noiuian, in Wyville-Thomson (135), p. 17S, fig. 35, et traduction française
par LoRTET, p. 147, fig. 35.
1880. Scyramathia Carpenteri, A. Milne-Edwards (88), p. 3 11.
i883. Scyramathia Carpenteri, A. Milne-Edwards (90), i'^ livraison.
i885. Scyramathia Carpenteri, G.-O. Sars (1»3), p. 6, pi. i, fig. 1-7-
1886. Anamathia Carpenteri, Smith (I»»), p. 21.
1889. Anamathia Carpenteri, Pocock (lOG); p. 425.
Campagne de 1888 : Stn. 242, profondeur 861™. Açores, au nord de Sâo Jorge.
La carapace est plus longue que large, très convexe et très rétrécie en avant; elle
porte huit protubérances obtuses ou même tabuliformes, dont trois sur la région
gastrique, une sur la région cardiaque et deux sur chacune des régions branchiales '.
Les cornes rostrales, beaucoup plus longues chez les mâles que chez les femelles, sont
grêles, divergentes et pointues. L'épine préorbitaire est bien marquée, forte mais
peu proéminente; l'épine post-orbitaire se continue en arrière, chez les individus
adultes, par une carène plus ou moins dilatée. L'œil est petit. Le cadre buccal est
fermé en avant par un bord cristiforme et très saillant vers ses angles externes. Il n'y
a pas d'épine interantennulaire. L'article basilaire de l'antenne externe, la région
épistomienne, les pattes-mâchoires externes, le plastron sternal et l'abdomen sont
lisses. Les pattes antérieures sont peu robustes et subégales ; les arêtes en sont
légèrement granuleuses, et une épine souvent obtuse arme l'angle interne de l'avant-
bras. Les pattes ambulatoires sont cylindriques, leur cuisse est pourvue à son
extrémité d'une petite épine surmontant l'articulation de la jambe.
Le corps et les pattes portent quelques poils crochus et d'autres plus courts,
disposés en massue et de couleur brune, assez abondants, surtout après la mue; ils
< M G -O. Sars indique l'existence, sur le lobe cardiaque postérieur, d'une neuvième saillie, mais si elle
est quelquefois indiquée, elle manque souvent, et en aucun cas elle ne peut être comparée, comme développe-
ment, à celles dont il vient d'être question.
— H —
disparaissent peu à peu par suite des frottements. La couleur est d'un rose plus foncé
sur la région frontale, plus clair sur les protubérances de la carapace.
Cette espèce est loin d'être rare dans les fonds de l'Atlantique, qui varient de 800
à looo"", oîi elle a souvent été draguée par les expéditions du Travailleur et du
Talisman ; sa limite bathymétrique semble être i36o™; elle a été trouvée à partir de
400"", et c'est à cette profondeur que l'expédition norvégienne en a péché deux
exemplaires sur la côte ouest de Norvège.
Deux jeunes exemplaires font partie des collections de YHirondelle. Voici
leurs dimensions :
Largeur de la carapace sans les épines o^ooS
Largeur avec les épines o™ 01 3
Longueur (sans le rostre) o^oi i
Longueur (avec le rostre) o'"oi8
Largeur totale, les pattes étendues o^oSS
Genre Eurynome, Leach
181 5. Eurynome, Leach («8), pi. xvii.
1834. Eurynome, Milne-Edwards (9S), vol. j, p. 35i.
t863. Eurynome, Heller (34), p. 54.
La carapace est étroite, convexe et couverte de granulations et de verrues. Le
rostre est formé de deux cornes aplaties, pointues, divergentes, et portant une petite
échancrure à leur base, sur leur bord externe ; les orbites sont profondes et limitées en
arrière par une épine post-orbitaire, elles sont interrompues par une fissure près de
leur angle externe; les yeux sont portés sur un court pédoncule, ils sont globuleux.
L'article basilaire des antennes externes est élargi à sa base, sillonné longitudinale-
ment et sans épine à son angle antéro-externe, il est solidement réuni au front par son
angle antéro-interne; la tigelle mobile s'insère en avant de l'orbite, au niveau de
l'échancrure externe des cornes frontales. Le cadre buccal est élargi en avant et de son
bord antérieur s'avance de chaque côté une dilatation en forme de lobe. Le méro-
gnathe des pattes-mâchoires externe est sub-triangulaire, l'angle antéro-externe étant
très avancé et le bord externe très oblique et fortement entamé par l'ischiognathe. Les
pattes antérieures du mâle sont longues et grêles, elles dépassent de beaucoup les pattes
ambulatoires qui sont faibles et comprimées. L'abdomen du mâle est étroit et formé
de sept articles libres.
Ce genre rattache les Pisa et les Hyastenus aux Lambnis.
— i5 —
Eurynome aspera, Pennant
1777. Cancer asper, Pennant (105) pi. ix a, fig. 20.
181 5- Eurynome aspera, Leach (<t3), pi. xvii.
1825. Eurynome aspera, Desmarest (t»), pi. xx, fig. 2.
1826. Eurynome scutellata, Risso (tO§), vol. 5, p. 21.
1829. Eurynome aspera, Guérin-Méneville (30), pi. vu, fig. 4.
i835. Eurynome spinosa, Hailstone (SS), p. 249.
i836. Eurynome boletifera, Costa (14), pi. m, fig. 3.
i863. Eurynome aspera, Heller (34), p. 54, pi. 11, fig. i.
l886. Eurynome aspera, Henderson (3Î), p. 18.
1888. Eurynome aspera, Th. Barrois (S), p. 8.
1889. Eurynome aspera, Pocock (106), p. 426.
Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur iSô™. — Stn. 44, profondeur lôô"". —
Stn. 45, profondeur lôo"". — Stn. 46, profondeur iSS™. — Stn. 47, profondeur iSo".
Stn. 56, profondeur 90". — Stn. 58, profondeur 134™. — Stn. 5g, profondeur 250". —
Stn. 60, profondeur 3oo". — Stn. 65, profondeur i65'". — Stn. 84, profondeur 147".
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180".
La diversité des noms appliqués à ce Crustacé, donne une idée des variations
qu'il peut présenter et qui ont été considérées comme spécifiques par quelques auteurs,
mais il suffit d'examiner un nombre considérable d'exemplaires pour constater que
des transitions graduées rattachent entre elles les formes les plus différentes. Les
Eurynomes sont fort abondantes, à une faible profondeur dans la Méditerranée et dans
les parties tempérées de l'Océan Atlantique; elles sont rares dans la Manche et sur les
côtes de la Grande-Bretagne, et on ne les rencontre pas dans les mers septentrionales.
Genre Ghionoecetes, Kr0yer
i838. Chionœcetes, Kr0yer (50), p. 3i3.
i856. Peloplastus, Gerst.ccker (Sî), p. io5.
La carapace est aplatie, très large et arrondie en arrière ; les régions sont bien
délimitées. Le front est lamelleux et bifide, les deux lobes triangulaires qui le consti-
tuent, sont séparés par une échancrure étroite. Les orbites sont grandes, dirigées en
avant, leur bord supérieur portant deux petites fissures, leur bord inférieur interrompu
par une large échancrure. Les yeux sont petits et les cornes occupent la partie
inférieure du pédoncule. L'article basilaire des antennes externes se rétrécit en avant,
où il est enchâssé par le prolongement sous-frontal, de manière que la tigelle mobile
se trouve exclue de Torbite; quoiqu'elle soit à découvert sur les côtés du rostre, elle
est très petite et dépasse à peine les pointes de celui-ci. L'article basilaire des antennes
internes est grand, subquadrilatère. Le cadre buccal porte en avant cinq fissures
étroites, l'une médiane, les autres latérales. Le mérognathe des pattes-mâchoires
— i6 —
externes est arrondi à son angle antéro-externe, échancré à son angle antéro-interne,
où s'insère le carpognathe. Le plastron sternal est large, aplati et arrondi. Les pattes
antérieures du mâle sont subégales et peu développées. Les pattes ambulatoires sont
fortes, celles des deuxième et troisième paires sont grandes, presque égales, cependant
la deuxième dépasse la première; elles sont comprimées latéralement, celles de la
quatrième paire sont beaucoup plus courtes, celles de la cinquième paire atteignent à
peine la cuisse des pattes de la deuxième paire. Le doigt est court, robuste et très
pointu. L'abdomen du mâle est large et il s'avance peu, le dernier article, très petit,
ne dépassant guère l'intervalle séparant les pattes de la deuxième et de la troisième
paires. Le troisième article est de tous le plus dilaté. Les verges sont fortement
courbées et en forme de cou de cygne. L'abdomen de la femelle adulte couvre tout le
plastron sternal.
CMonœcetes opilio, Fabricius
1775. Cancer opilio, Otto Fabricius (183), p. i8o.
i838. Chionœcetes opilio, Kroyer (50), p. 3i3.
1849. Chionœcetes opilio, Gaimard (S5), pi- i.
i856. Peloplastus Pallasii, Gerst^cker (SÏ), p. io5, pi. i, fig. i.
1857. Chionœcetes behringianus, Stimpson (ISS), p. 448.
i858. Chionœcetes behringianus, Stimpson (IS»), p. 217.
1876. Chionœcetes opilio, Norman (103), p. 206.
1879. Chionœcetes opilio, Smith (fttO), vol. 5, p. 41.
Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur i55™. — Stn. i63, profondeur iSo™.
Parages de Terre-Neuve.
La carapace porte des granulations réunies sur des protubérances groupées
symétriquement, les unes forment une ligne bordant les régions branchiales, d'autres
s'étendent transversalement sur ces mêmes régions, au niveau du sillon gastro-
cardiaque. Quelques-unes occupent les lobes protogastriques et urogastrique. Il en
existe également sur la région cardiaque; d'ailleurs, la surface du test porte des
granulations isolées, nombrevises en arrière et sur les côtés, rares en avant, sur les
régions gastro-hépatiques. Une série de pointes, assez régulières, marque les bords
latéraux et se termine, en avant, à l'angle antérieur du cadre buccal. Les angles
orbitaires externes sont robustes, prismatiques triangulaires et peu avancés, le bord
frontal est lisse. La portion palmaire des pinces est renflée, elle est environ de la
longueur de la portion digitale, elle porte des séries longitudinales de tubercules,
pointus chez les individus jeunes, arrondis chez les individus de très grande taille.
Les doigts sont grêles, terminés en pointes, en contact dans toute leur longueur, et
finement denticulés. L'avant-bras est dépourvu d'épine à son angle interne, il est
granuleux en dehors. Le bras est long, garni en avant de forts tubercules pointus, et
en arrière, de grosses granulations. Les pattes ambulatoires sont granuleuses sur leur
bord supérieur et inférieur; elles sont à peu près lisses sur leurs faces latérales. Le
dernier article de l'abdomen du mâle est profondément enchâssé dans le pénultième ;
le premier et le second sont garnis de granulations.
— 17 —
La carapace de ces Crabes est souvent couverte de Spirorbis et de Balanus, elle est
glabre, ainsi que les pattes; l'abdomen est garni d'une bordure de poils bruns, très
courts et réguliers.
Cette espèce n'est pas rare dans les mers froides de l'Europe et de l'Amérique du
Nord, aussi bien sur la côte du Canada, de Terre-Neuve et du Labrador, que du
Groenland, et même du détroit de Behring et de la Sibérie. Ce Crabe est un des plus
grands de la faune de cette région et il atteint souvent des proportions gigantesques.
Un exemplaire observé par M. S. L Smith mesurait, les pattes étendues, 80 centimètres,
et celui qui a servi de type à la description de Kr0yer était un peu plus grand. Les
jeunes se trouvent souvent dans l'estomac des Poissons.
Stimpson avait considéré les Chionœcetes de la mer de Behring comme apparte-
nant à une espèce distincte de celle de l'Atlantique, mais les différences que ce
naturaliste avait signalées dépendent de l'âge des exemplaires -, ceux qui provenaient
de la côte ouest étaient jeunes et ceux de la côte est étaient, au contraire, très adultes.
Un grand nombre d'exemplaires ont été capturés à l'aide d'un chalut de pêche,
dans les parages de Terre-Neuve aux Stations 162 et 1 63 ; quinze d'entre eux seulement
ont été conservés.
Femelle
Malb Chargée d'œufs
Longueur de la carapace o" 092 o-^oSy
Longueur o^ogS o-^oSS
Largeur totale, les pattes étendues o'°43o o™ 245
Longueur de la première patte o" i35 o" 060
» deuxième patte o™ 180 o"" 100
» troisième patte o'" 190 o" io3
» quatrième patte o™ i55 o^ogS
» cinquième patte o*" 1 15 o^oôS
Genre Hyas, Leach
181 5. Hyas, Leach (5»), p. 328.
1834. Hyas, Milne-Edwards (»3), vol. i, p. 3ii.
1879. Hyas, MiERs (6»), p. 654.
1886. Hyas, MiERS {»«), p. 46-
La carapace est large, déprimée, arrondie en arrière. Le rostre est court et formé
de deux larges pointes appliquées l'une contre l'autre. Les orbites sont dirigées en
avant, leur bord supérieur et leur bord inférieur sont interrompus par une fissure. Les
yeux sont courts et ils ne peuvent se cacher complètement dans la cavité orbitaire ; la
cornée occupe la partie inférieure du pédoncule. L'article basilaire des antennes
externes est étroit et dépourvu d'épines. La tigelle mobile est très courte, exclue de
3
— i8 —
l'orbite et enchâssée à sa base par le prolongement sous-frontal. Le deuxième article
est aplati et caréné en dehors. Le mérognathe des pattes-mâchoires externes est tronqué
en avant. Son angle antéro-externe est arrondi ; son angle antéro-interne est un peu
échancré pour l'insertion du carpognathe. L'abdomen est composé de sept articles
libres chez le mâle; il est élargi vers son extrémité, le pénultième anneau étant
beaucoup plus dilaté que l'antépénultième; le dernier est très petit, tronqué en avant
et renflé sur la ligne médiane. Les verges sont grêles et très courbées. Les doigts des
pattes ambulatoires sont garnis jusqu'à l'ongle d'une villosité brune très courte.
Le genre Hyas se rapproche beaucoup du genre Chionœcetes ; il ne s'en distingue
guère que par sa carapace plus renflée, moins orbiculaire, et par ses pattes cylindriques
et dont les deuxièmes sont plus longues que celles de la troisième paire.
Hyas araneus, Linné
1766. Cancer araneus, Linné (64), p. 1044.
181 5. Hyas araneus, Leach (03), pi. xxi A.
1834. Hyas aranea, H. Milne-Edwards (98), vol. i, p. 3i2.
1849. Hyas aranea, H. Milne-Edwards (94), pi. xxxii, fig. 2.
i853. Hyas aranea, Th. Bell (3), p. 3i.
1879. Hyas aranea, Smith (IIO), p. 27.
1882. Hyas aranea, Smith (tSI), p. 218.
1884. Hyas aranea, Smith (liî»), p. 347
i885. Hyas aranea, G.-O. Sars (113), p. 2.
1886. Hyas aranea, Miers {99), p. 47.
1886. Hyas aranea, Henderson (SÏ), p. 16.
Campagne de 1887 : Stn. i63, profondeur i5o™. Parages de Terre-Neuve.
La carapace est peu rétrécie en arrière des orbites. Les régions sont distinctes et
tuberculeuses. Les angles orbitaires externes sont comprimés, gros, mais peu saillants.
Le rostre est triangulaire, ses deux pointes sont contiguës. Les pattes de la première
paire sont fortes et portent quelques gros tubercules, les doigts de la pince sont à peine
denticulés. Les pattes ambulatoires sont robustes et cylindriques.
Cette espèce a été recueillie sur les côtes de la France, de la Belgique et des Iles
Britanniques, elle n'est pas rare en Islande, en Norvège, sur les côtes de l'Amérique
du Nord et même dans la mer d'Ochotsk ; elle ne paraît pas s'enfoncer au-delà de 200™.
Un exemplaire mâle de VHyas araneus à été pris au chalut de pêche. Ses dimen-
sions étaient peu considérables, il mesurait :
Largeur de la carapace 0^044
Longueur o'" 064
Longueur de la première patte 0^070
» deuxième patte o^ogS
» troisième patte 0^092
» quatrième patte o^oSg
» cinquième patte o" 082
— 19 —
Hyas coarctatus, Leach
i8i5. Hyas coarctatus, Leach (59) p. 329.
i8i5. Hyas coarctatus, Leach (63), pi. xxi b.
1834. Hyas coarctata, Milne-Edwards (93), vol. i, p. 3i2.
i85i. Hyas coarctata, Brandt (8), vol. 2, p. 7g.
i853. Hyas coarctata, Bell (3), p. 35.
1857. Hyas latifrons, Stimpson (189), p. 217.
1879. Hyas coarctata, S.-L Smith (11©), p. 43.
i8Si. Hyas coarctata, S.-L Smith (It?), p. 414.
1882. Hyas coarctata, Hoek (4*), p. 3, pi. i, fig. i.
1882. Hyas coarctata, S.-L Smith (tSl), p. 218.
i885. Hyas coarctata, G.-O. Sars (H3), ii, p. 3.
1886. Hyas coarctata, S.-L Smith (1S5), p. 22.
1886. Hyas coarctata, Henderson (37), p. 16.
1886. Hyas coarctata, Miers CS^), p. 48.
1889. Hyas coarctata, Pocock, (lOO), p. 426.
Campagne de 1887 : Stn. 162, profondeur iSS"". — Stn. i63, profondeur iSo™.
Parages de Terre-Neuve.
La carapace de cette espèce est fortement rétrécie en arrière des orbites. Les
angles orbitaires externes sont grands, dilatés et saillants, en forme d'ailerons. Le
bord postérieur de la carapace est arrondi.
Les lobes post-orbitaires correspondant à la région hépatique, sont très dilatés en
forme d'ailerons, leur bord est mince, caréné et forme une ligne très arquée; en arrière,
la carapace se rétrécit notablement au niveau du sillon cervical.
L'article basilaire des antennes externes est plus large en avant que chez VHyas
araneus, son angle antéro-externe est bien marqué.
Le premier article du sternum est plus large; il porte de chaque côté, à la base
des premières pattes, une crête transversale et granuleuse, garnie de longs poils raides
et bruns, qui tend à s'effacer vers la ligne médiane; au contraire, chez le H. aranea,
cette crête se continue en s'infléchissant en avant, de manière à se réunir sur la ligne
médiane à celle du côté opposé, elle est couverte de poils dans toute son étendue.
Le Hyade contracté se trouve dans les eaux de la Manche, il est abondant dans la
mer du Nord, dans la Baltique, au Groenland, sur les côtes des Etats-Unis et du
Canada, et sur le banc de Terre-Neuve; il entre pour une part importante dans
l'alimentation de la Morue; il se trouve d'ordinaire avec l'espèce précédente.
Quatre Hyas coarctatus ont été pris au chalut de pêche. Tous étaient des mâles;
le plus grand présentait les dimensions suivantes :
Largeur de la carapace o'"072
Longueur o" ogS
Longueur de la première patte o™ 160
» deuxième patte o™ lyS
20 —
Longueur de la troisième patte o™ i63
» quatrième patte o"" i53
» cinquième patte o" 145
Tribu des Parthenopiens
Genre Parthenolambrus, A. Milne-Edwards
1878. Parthenolambrus, A. Milne-Edvvards (81), p. 148.
1879. Parthenopoides, Miers (09), p. 672.
1886. Parthenolambrus, Miers (918), p. 99.
La carapace est subtriangulaire, sa surface est plus ou moins corrodée, comme
chez les Parthénopes, son bord postérieur est presque droit ; les angles latéro-posté-
rieurs se prolongent beaucoup en dehors de manière à recouvrir la base des pattes
ambulatoires. Les pattes antérieures sont rarement épineuses.
Parthenolambrus expansus, Miers
1879. Lambrus (Parthenopoides) expansiis, Miers (SO), p. 25, pi. v, fig. 9.
1886. Lambrus (Parthenolambrus) expansus, Miers (99), p. 100.
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur iSo™. Açores, détroit de Pico-Fayal.
La carapace est subtriangulaire, la surface en est très finement ponctuée. Les
régions gastrique et cardiaque sont proéminentes; trois saillies, dont une postérieure
et deux antérieures, occupent la première de ces régions ; en arrière, existe une profonde
dépression gastro-cardiaque. Les régions branchiales sont parcourues par une crête
granuleuse qui, partant en arrière des orbites, s'étend parallèlement aux bords
latéraux, jusqu'aux angles latéro-postérieurs, et forme les côtés du triangle figuré par
la carapace. Le bord postérieur de la carapace est relevé et festonné de denticulations
obtuses; les bords latéraux, dans leur portion branchiale, sont dentelés, minces et
constituent une expansion lamelleuse au dessus de la base des pattes ambulatoires. Le
front est proéminent, déprimé en dessus et terminé par une extrémité obscurément
trilobée. L'article basilaire des antennes externes, les pattes-mâchoires externes,
l'épistome, les régions ptérygostomiennes et le plastron sternal sont criblés de petites
fossettes arrondies et irrégulières, qui donnent à ces parties un aspect corrodé. Les
expansions latérales de la carapace sont, au contraire, lisses en dessous. Les pattes
antérieures sont inégales, fortes et peu allongées, elles sont couvertes de petites ponc-
tuations, mais non corrodées ; le bras déborde de beaucoup la carapace, son bord
antérieur est mince et dentelé, son bord inférieur est garni de granulations et son bord
postérieur présente quelques proéminences irrégulières. L'avant-bras est rugueux en
dessus et en dehors. La main est robuste, elle est garnie en dessus et en dedans, de
21 —
cinq ou six dents irrégulières et, en dehors, de trois dents qui souvent sont remplacées
par des saillies arrondies. La face externe est granuleuse, les doigts de la plus grosse
pince sont courts, robustes et arqués, ils ne se joignent que par leur extrémité et sont
indistinctement dentés ; ceux de la pince la plus faible sont comprimés latéralement, le
pouce étant surmonté d'une carène, et leurs bords préhensiles sont denticulés et en
contact dans toute leur étendue. Les pattes ambulatoires sont faibles et comprimées
latéralement, leur bord supérieur est caréné ; la cuisse est lisse, excepté celle des dernières
pattes, qui présente quelques saillies sur son bord postérieur. L'abdomen du mâle est
profondément encastré dans le plastron sternal, et sa surface est rugueuse et corrodée.
Cette espèce a été décrite par M. Miers, d'après un exemplaire unique, faisant
partie des collections du Musée britannique et provenant de Madère. Les naturalistes
du Challenger ont constaté sa présence aux Açores. Elle a été trouvée par le
Travailleur aux îles Désertes et, par le Talisman, au cap Bojador, aux îles
Canaries et du Cap-Vert.
Un exemplaire mâle a été recueilli lors de l'expédition de ï Hirondelle, à l'aide
du chalut, dans le détroit de Pico-Fayal.
Cet exemplaire est d'une couleur générale grisâtre, les expansions latérales de la
carapace sont d'une teinte brune, l'extrémité des pinces est noire.
Largeur totale de la carapace o"oio
Longueur o"oo8
Longueur du bras des pattes antérieures o'^ooy
Longueur de la plus grosse pince o"oo6
Genre Rhinolambrus, A. Milne-Edwards
1879. Rhinolambrus, A. Milne-Edwards (81), p. 148-
La carapace est peu élargie comparativement à sa longueur, le rostre est grand et
avancé; un rétrécissement marqué existe en arrière des orbites; l'article basilaire des
antennes externes est large, et la tigelle mobile s'insère dans une échancrure qu'il
présente à son extrémité; l'épistome est fort allongé; les pattes antérieures sont de
longueur médiocre, les pattes ambulatoires ne sont pas recouvertes à leur base par un
prolongement de la carapace.
RMnolam'brus Massena, Roux
1828. Lambrus Massena, Roux (109), pi. xxiii, fig. 7-12.
1879. Rhinolambrus Massena, A. Milne-Edwards (81), p. 148.
1881. Parthenopoides Massena, Miers (ïl), p. 207.
1886. Parthenolambrtis Massena, Miers (»»), p. 100.
1888. Lambrus Massena, Th. Barrois (8), p. 9.
22 —
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur iSo™. Açores, détroit de Pico-Fayal.
Cette espèce est extrêmement variable ; tantôt la carapace est seulement mame-
lonnée à sa surface, tantôt elle est fortement granuleuse et les régions branchiales
sont surmontées d'une crête dentelée. Entre ces deux formes extrêmes, on peut trouver
tous les intermédiaires. M. Miers a parfaitement distingué ces deux variétés; celle
qu'il désigne comme la variété typique a le front très proéminent, triangulaire, aigu ou
subaigu, les régions gastrique, cardiaque et branchiales, très convexes et tuberculeuses,
et sur le sommet de chacune d'elles un tubercule plus fort que ceux qui l'entourent;
les dépressions interrégionaires et les côtés, vers les bords latéraux des régions
branchiales, sont d'ailleurs lisses; les pinces ont le bras allongé, fortement tubercule
en dessus, enfin, la main est pourvue de quelques tubercules ou granules sur sa face
supérieure, indépendamment des dents marginales. Il donne le nom de variété Atlan-
tique à celle dont le front est moins avancé, moins déprimé et arrondi à son extrémité,
chaque région étant moins convexe, moins saillante et moins granuleuse, et les espaces
interrégionaires sur les côtés étant plus ou moins granulés et le bras plus court.
Deux exemplaires, appartenant à la première de ces deux formes, ont été recueillis
pendant l'expédition de V Hirondelle dans le détroit de Pico-Fayal, par i3o™ de
profondeur.
De ces deux exemplaires, l'un est mâle et l'autre femelle. Cette dernière est de
couleur brune, son abdomen porte un énorme paquet de petits œufs jaunes. Le mâle
est d'un jaune rosé.
Femelle Mâle
Largeur de la carapace o™oi i o^oog
Longueur o^'oi i o'^oog
» du bras portant la pince o^ooSS o^ooB
» de la pince o™oio 0^009
M. Miers range ce Crustacé dans le genre Parfhenolambrus, à côté des P. calap-
poides, P. harpax et P. tarpeius de White, et du P. expansiis ; mais, nous ferons
remarquer qu'il ne présente pas le caractère distinctif que l'un de nous a assigné à cette
petite division générique, c'est-à-dire l'expansion des bords latéraux, recouvrant la base
des pattes ambulatoires, et qu'au contraire, les régions branchiales sont régulièremeut
arrondies en dehors. Cette espèce doit prendre place dans le genre Rhinolambrus.
Genre Heterocrypta, Stimpson
iSSo. Cryptopodia (pars), Gibbes (188), p. 173.
1871. Heterocrypta, Stimpson (130), p. 102.
1880. Heterocrypta, A. Milne-Edwards (81), p. 166.
1879. Heterocrypta, Miers («»), p. 668.
1886. Heterocrypta, Miers (ÏS), p. 102.
— 23 —
La carapace est triangulaire et fort élargie en arrière. Les régions sont peu
distinctes ; les régions branchiales sont parcourues par une crête finement granuleuse,
qui s'étend parallèlement au bord latéro-antérieur, jusque sur les côtés de la région
gastrique; deux autres crêtes partent du lobe urogastrique et se prolongent, de chaque
côté, jusqu'au dessus de l'orbite. Le lobe urocardiaque est saillant et granuleux. La
surface générale est lisse. Le front est triangulaire et peu avancé. Les bords latéro-
antérieurs sont lamelleux et se prolongent beaucoup, de chaque côté, au-dessus de
la base des pattes. Le front s'avance en forme de bec triangulaire. Les antennes
externes sont très petites et leur article basilaire est fort étroit; le premier article des
antennes internes est, au contraire, très gros. Les régions sub-hépatiques et ptéry-
gostomiennes sont traversées par une crête granuleuse qui s'étend parallèlement au
bord latéral et se termine à l'angle antérieur du cadre buccal. Les autres caractères
sont les mêmes que dans le genre Cryptopodia.
Les espèces de ce groupe sont de petite taille et se trouvent dans l'Océan Atlantique
et dans le Pacifique.
Heterocrypta Marioni, A. Milne-Edwards
1881. Heterocrypta Mariants, A. Milne-Edwards (8©), p. 879.
i88i. Heterocrypta Malt^ani, Miers (ïl), p. 209, pi. xiii, fig. i.
1882. Heterocrypta Marionis, A. Milne-Edwards (*9), p. 17.
i883. Heterocrypta Marionis, A. Milne-Edwards (90).
1886. Heterocrypta Alalt^ani, Miers (ÏS), p. io3.
Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur lôô*". — Stn. 45, profondeur 160".
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180".
U Heterocrypta Marioni et VH. Malt^ani ont été décrits à la même époque,
l'un, d'après des exemplaires trouvés dans la Méditerranée par le Travailleur,
l'autre, d'après des individus dragués sur les côtes de Corée. 11 est probable qu'il y
aura lieu de réunir ces deux espèces qui se ressemblent beaucoup; cependant, V Hetero-
crypta ûgxiré par M. Miers, est moins élargi en arrière que celui des Mers d'Europe,
aussi, pour établir l'identité de ces Crustacés, serait-il nécessaire d'étudier comparati-
vement les variations de formes qu'ils peuvent présenter, et par conséquent^ il faudrait
en posséder un nombre considérable d'individus.
Chez cette espèce, le test est lisse et porcellané ; le front est horizontal, large dans
sa portion interorbitaire, terminé par une pointe assez aiguë et fragile. La région
gastrique est très élevée, s'étendant en pente douce à partir du front, s'abaissant, au
contraire, très brusquement en arrière. La région cardiaque forme une saillie élevée,
pointue et comprimée latéralement. Les bords de la carapace sont finement crénelés en
avant et festonnés en arrière. L'épistome et les pattes-mâchoires sont lisses, ainsi que
l'abdomen. Le plastron sternal porte une forte crête granuleuse et transversale, qui
relie la base des pattes antérieures, celles-ci sont très allongées, leurs arêtes sont
- 24 —
découpées en dents granuleuses, celles de l'arête supérieure et interne de la pince sont
frangées de poils très courts, les doigts des pinces sont pointus et un peu comprimés ;
celles de la femelle sont presque aussi longues, mais plus faibles et le doigt mobile
est plus vertical. Les pattes ambulatoires sont assez longues, comprimées et pourvues,
en dessus, d'une crête.
La couleur est d'un blanc rosé.
U Heterocrypta Marioni, découvert, ainsi que nous l'avons dit, dans la Médi-
terranée, a ensuite été trouvé sur la côte nord de l'Espagne, par le Travailleur. Le
Challenger l'a dragué aux Açores.
Nous donnons ici les dimensions de quelques-uns de ces exemplaires :
Male (Stn. 85) Femelle (Stn. 85) Mâle (Stn. 46) Femelle (Stn. 46)
Largeur de la carapace o^oiôS o"oi5o o^oiSo o"oi6o
Longueur o^'oiSo o^oiao o™oi20 o'"oi25
Longueur de la pince.. o™oi4o o""oiio o'"oi33 o"oii5
Tribu des Cyclometopes
Famille des PORTUNIENS
Genre Portunus, Fabricius
1788. Cancer (pars), Linné (©5),
1798. Portunus, Fabricius, (SI), p. 63.
1861. Portunus, Milne-Edwards (TS), p. 392.
1886. Portunus, Miers (98), p. 199.
La carapace est un peu plus large que longue, les bords latéro-antérieurs forment
avec le front une ligne fortement courbée; ils sont divisés en cinq dents aiguës. Le
front est peu élargi et proéminent, il dépasse les angles orbitaires externes. Les orbites
sont dirigées en avant, leur bord supérieur est interrompu par deux étroites fissures,
leur bord inférieur en compte seulement une. Les pédoncules oculaires sont courts.
Les fossettes antennulaires sont placées sur le même niveau que les yeux. L'apophyse
épistomienne ne fait jamais saillie. L'article basilaire des antennes externes est court,
étroit et réuni au front, de manière à clore l'orbite en dedans d'une manière plus ou
moins complète. Les pattes-mâchoires externes sont allongées, leur mérognathe est
tronqué à son angle antéro-interne; les pattes antérieures sont peu développées. Le
bras est dépourvu d'épines; l'avant-bras porte en dedans une forte pointe; la main
est carénée et pourvue d'une épine au-dessus de l'articulation du doigt mobile. Les
pattes ambulatoires sont de longueur médiocre, leur doigt est styliforme; les pattes de
la cinquième paire, ou natatoires, ont leurs deux derniers articles larges et aplatis. Le
plastron sternal est étroit. L'abdomen du mâle est formé de cinq articles libres, les
troisième, quatrième et cinquième segments étant soudés en un seul.
— 25 —
Les espèces de ce genre sont abondantes dans les mers d'Europe. Quelques-unes
se trouvent sur les côtes de l'Amérique, et l'une d'elles s'étend, d'une part, dans
l'hémisphère austral jusqu'en Australie, et d'autre part, jusqu'au Japon.
Portunus tuberciilatus, Roux
1828. Portumis titberculaius, Roux (iO»), pi. xxxii, fig. i-5.
i853. Portunus macropipus, Costa (14), p. 18, pi. vi, fig. 5.
1861. Portumis tubercuLuus, A. Milne-Edwards (73), p. Sgô.
i86i-i858. Portunus pustulatus, Norman (lOO), p. i5i (année 1861) et p. 263 (année 1868).
i863. Poi-tunus tuberculatus, Heller (34), p. 84.
Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36". — Stn. 44, profondeur 166™. —
Stn. 45, profondeur 160". — Stn. 46, profondeur iSS"". — Stn. Sg, profondeur 250™.
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur iSo"".
Campagne de 1888 : Stn. 284, profondeur 454™.
La carapace est aplatie, déprimée en avant, très régulièrement arquée. Les régions
sont distinctement lobulées et le test est partout granuleux, excepté dans les sillons
interrégionnaires. Le front est formé de trois dents triangulaires, l'une, médiane, plus
étroite et dépassant légèrement les dents latérales. Les angles orbitaires internes qui
complètent le front en dedans, sont très peu avancés et ils ne dépassent pas le niveau
de la première dent latérale. Les orbites sont grandes et dirigées en avant, leur bord
supérieur est interrompu en dedans par une échancrure triangulaire, et en dehors
par une fissure linéaire. Les bords latéro-antérieurs sont armés de cinq dents, la
première, constituée par l'angle orbitaire externe est prismatique, triangulaire et peu
aiguë, les deuxième, troisième et quatrième sont très aiguës, dirigées en dehors et en
avant, et augmentant un peu de la première à la dernière ; les échancrures qui les
séparent sont arrondies. La cinquième dent dépasse notablement les autres, elle est
plus fine, plus cylindrique et elle se dirige presque directement en dehors, donnant
au bouclier céphalothoracique une apparence qui rappelle celle des Neptiinus et de
certains Thalamitiens. Les bords latéro-postérieurs sont courts et concaves. Le
bord postérieur est grand et fortement échancré de chaque côté, au dessus de l'insertion
des pattes de la cinquième paire. Le pédoncule oculaire est gros et court. Le bord
orbitaire inférieur est fortement échancré. L'endostome est pourvu de deux crêtes
obliques. L'article basilaire des antennes externes est petit et étroit, il ne se joint pas
par son bord à l'angle orbitaire interne, il en est au contraire séparé par une large
échancrure; la tige mobile est longue et grêle.
L'article basilaire des antennes internes est gros et aplati en avant. Les pattes-
mâchoires externes sont grandes; elles s'étendent, quand elles sont fermées, au dessous
de l'article basilaire des antennes ; elles sont lisses, leur mérognathe est arrondi et très
avancé et son angle interne est fortement tronqué au point correspondant à l'insertion
du carpognathe. Les pattes de la première paire sont longues et grêles, celle de droite
4
— 26 —
est en général un peu plus forte que l'autre. Le bras dépasse la carapace de plus de la
moitié de sa longueur, il présente sur son arête antérieure quelques granulations plus
fortes vers son extrémité. L'avant-bras est armé en dedans d'une épine aiguë, plus
longue que chez les autres espèces du même genre, une petite pointe est située en
dehors, sur le bord antérieur, et des rugosités garnissent la face externe; la main est
comprimée latéralement, surmontée d'une arête interne élevée, granuleuse et terminée
par une épine qui surmonte la base du doigt mobile. La face externe est parcourue
par deux crêtes longitudinales granuleuses ; la face interne est pourvue d'une seule
crête semblable. Les doigts de la pince sont comprimés latéralement, pointus et
fortement dentés sur leur bord tranchant, ils sont cannelés longitudinalement. Les
pattes ambulatoires sont longues et comprimées, les deux premières sont égales, la
troisième est plus courte. Les pattes nageuses sont grandes. L'abdomen du mâle est
triangulaire et très aigu, les verges sont courtes, très renflées à leur base et terminées
par une.extrémité brusquement courbée en dehors.
Quelques poils courts et fins sont épars sur la carapace, une rangée de poils plus
longs existent au-dessous des bords latéro -antérieurs qu'ils frangent. Les régions
ptérygostomiennes et les pattes portent une villosité courte et clairsemée. Ces Crabes
sont d'un gris jaunâtre, relevé de rose, disposé en bandes sur le bord des pattes et des
pinces, ou en taches occupant la base des épines.
Les femelles sont plus rares que les mâles, leur carapace est plus renflée et leurs
pattes antérieures sont notablement plus courtes ; elles portent une très grande
quantité d'œufs fort petits et jaunes.
Femelle
Mâle chargée d'œufs
Largeur de la carapace, sans compter l'épine latérale o'"o275 0^0200
» » avec l'épine latérale .. < o™o34o o™o25o
Longueur du bord antérieur (de la i" à la 5" épine). o^oiSo o"oioo
» de la carapace o™023o o™oi6o
» du bras des pattes antérieures o"'o25o o™oio5
» de la portion palmaire de la pince o'"oi3o o" oo83
» du doigt mobile o™oi2o o™oo8o
» de la deuxième paire de pattes o™045o 0^0290
» de la troisième paire de pattes o™o45o o™02go
» de la quatrième paire de pattes o™o43o o"o270
» de la cinquière paire de pattes o"'o3io o™o23o
Largeur totale de l'animal, les pattes étendues o™ 1020 o"'072o
Le Portuntis macropipus, décrit par Costa dans la faune de Naples, ne diffère en
rien du Portunus tubei-ciilatiis de Roux; l'exemplaire figuré est un mâle de grande
taille, dont les caractères sont très exactement indiqués. Cette espèce était d'ailleurs
considérée comme très rare; Roux n'en avait jamais vu qu'un seul exemplaire femeUe;
— 27 —
les collections du Muséum n'en possédaient que deux, aussi était-elle mal connue, et
ceci explique comment M. A. -M. Norman, trouvant ce Portiinus dans la mer des
Shetland, l'ait considéré comme inédit et l'ait décrit sous le nom de Poriunus pustn-
latus et n'ait reconnu son identité avec le Portunus tuberculatus que quelques années
plus tard. Les explorations du Travailleur et de V Hirondelle ont montré que ce
Crabe est loin d'être rare dans le Golfe de Gascogne, mais qu'il y vit caché à une
profondeur que les pêcheurs n'atteignent pas.
Portunus pusillus, Leach
1814. Portunus pusillus, Leach (59), p. 3i8.
181 5. Portunus pusillus, Leach (63|, pi. ix, fig. 5-8.
1826. Portunus maculatus, Risso (108), p. 5.
1828. Portunus maculatus, Roux (fO»), pi. xxxi.
1834. Portunus pusillus, A. Milne-Edwards (93), p. 444.
1861. Portunus pusillus, A. Milne-Edwards (ÎS), p. Sgj.
1866. Portunus pusillus, Norman (108), p. iq/.
1868. Portunus pusillus, Nofman (tOO), p. 263.
1886. Portunus pusillus, Henuerson (SÏ), p. 20.
Campagne de 1886 : Stn. 38, profondeur lo*". — Stn. 42, profondeur 136". —
Stn. 44, profondeur 166'".
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180'".
La carapace est glabre, allongée, bosselée surtout sur la région cardiaque, le lobe
mésogastrique se prolonge jusqu'auprès du front, disposition rare chez les Fortunes.
Les bords latéro-antérieurs sont divisés en cinq dents peu saillantes, mais larges à leur
base, la dernière est plus fine et plus pointue que les autres. Le front, plus avancé que
chez les espèces du même genre^ est trilobé, le lobe médian étant plus avancé que les
latéraux. Les pattes antérieures sont fortes ; le bras est lisse, l'avant-bras est armé d'une
épine acérée à son angle antéro-interne. La main est courte et grosse, assez fortement
carénée en dessus et elle porte une petite épine surmontant la base du doigt mobile.
Les pattes suivantes sont courtes, la dernière est pourvue d'une palette natatoire
terminée en pointe et fortement ciliée sur ses bords.
Le test est lisse, d'un gris relevé de zones ou de marbrures roses ou rougeâtres. La
face inférieure du corps est blanche ; les œufs de la femelle sont d'un rouge orange.
Cette espèce, trouvée d'abord par Leach sur les côtes de l'Angleterre, habite
aussi la Méditerranée et s'étend dans l'Atlantique jusqu'au îles Canaries, où elle a été
pêchée par les dragues du Talisman. Elle a été recueillie lors des expéditions de
V Hirondelle en divers points cités plus haut du Golfe de Gascogne.
Portunus holsatus, Fabricius
1798. Portunus holsatus, Fabricius (81), p. 366.
1814. Portunus lividus, Leach (OO), p. Bgo.
1814. Portunus lividus, Leach (49), p. 317.
— 28 —
i8i5. Portuiius lividus, Leach («3), pi. ix, fig. 3 et 4.
1834. Portumis holsatus, H. Milne-Edwards (•S), p. 443.
1861. Portunus holsatus, A. Milne-Edwards (93), p. SgS.
Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63™.
La carapace est aplatie, couverte de granulations visibles à la loupe; les bords
latéro-antérieurs sont armés de cinq dents peu saillantes, dont les quatre premières
sont très larges à leur base et la dernière aiguë. Les trois dents frontales mitoyennes
sont triangulaires, pointues, régulièrement espacées et égales entre elles; les dents
externes, formant les angles orbitaires, sont obtuses. Les pattes antérieures sont
courtes, la main, carénée en dessus et en dehors, porte au dessus de la base du doigt
mobile une petite épine ; le dernier article des pattes nageuses est très élargi.
Cette espèce est fort commune, elle vît sur les côtes à une très faible profondeur.
Deux exemplaires de petite taille ont été recueillis par V HIRONDELLE à la Station 40.
Genre Bathynectes, Stimpson
1798. Portunus (pars), Fabricius (SI), p. 63.
1870. Bathynectes, Stimpson (131), p. 145.
1879. Bathynectes, A. Milne-Edwards (81), p. 233.
1881. Bathynectes, A. Milne-Edwards (831, p. 5o.
La carapace est arquée en avant et découpée latéralement en cinq dents, dont la
dernière se développe en une épine dépassant les autres et dirigée en dehors. Le front
est divisé en quatre dents et diffère, sous ce rapport, de celui des Fortunes, où il
existe une dent médiane et impaire. Les angles orbitaires internes sont peu avancés.
L'article basilaire de l'antenne externe est séparé du bord orbitaire par une échancrure
étroite, il se joint au front par son extrémité. Les pattes-mâchoires externes sont peu
élargies, elles ne s'avancent pas au delà du cadre buccal ; leur mérognathe est tronqué
en avant et son angle antéro-interne est échancré pour l'insertion du carpognathe. Les
pinces sont subégales et épineuses. Les pattes de la deuxième paire sont les plus
courtes, contrairement à ce qui existe chez les Fortunes, et les pattes de la quatrième
paire "sont les plus développées; les doigts en sont grêles, pointus et comprimés
latéralement; la cuisse des pattes de la cinquième paire est longue et la palette terminale
présente la forme d'un ovale très allongé. L'abdomen du mâle se compose de cinq
articles libres, les troisième, quatrième et cinquième étant soudés ensemble.
Toutes les espèces de ce groupe habitent les mers profondes; les unes, comme le
Bathynectes longipes {Portunus longipes Roux), de loo à i5o™, les autres jusqu'à looo"
et plus.
— 20
Bathynectes longispina, Stimpson
i853 ? Porlunus superbus, Costa (15), p. 19, pi- vu.
1870. Bathynectes loiigispiun, Stimpson (131), p. 146.
1873-80. Bathynectes longispina, A. Milne-Edwards (81), p. 234, pi. xlii, fig. i.
1881. Bathynectes longispina, J. Smith (llï), p. 418.
i883. Bathynectes longispina, Smith (ISOl, p. 17.
1886. Bathynectes longispina, Smith (185), p. 29.
Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur Boo-".
La carapace présente une forme hexagonale, sa surface est partout glabre et
couverte de granulations très petites et très serrées. Les régions sont bien marquées.
Les lobes protogastriques sont nettement visibles et traversés par une crête granuleuse;
les lobes épigastriques sont petits et arrondis; le lobe mésogastrique s'étend
jusqu'au voisinage du front. Une saillie transversale s'étend sur les régions branchiales
et sur le lobe métagastrique, et réunit les deux épines du bord latéral. Le lobe
cardiaque antérieur forme une éminence allongée transversalement. Le bord latéro-
antérieur est divisé en cinq dents aiguës et bien détachées, dont la première
forme l'angle orbitaire externe ; les deux premières sont larges à leur base et triangu-
laires, la troisième est plus grêle et plus longue, ces caractères s'accentuent sur la
quatrième, et la cinquième est très longue et très aiguë, dirigée en dehors et un peu en
haut. Le front est avancé et divisé en quatre dents ; les deux mitoyennes plus étroites
que les deux latérales. L'orbite est grande*, son angle interne à peine marqué, son bord
supérieur porte deux fissures, son bord inférieur est denticulé et interrompu par une
échancrure triangulaire, et il se termine par un angle interne proéminent. L'article
basilaire de l'antenne externe est étroit et son angle antéro-externe s'avance au-delà
de l'insertion de l'article suivant; la tigelle mobile est longue, elle atteint la base de la
cinquième dent latérale. Les pattes antérieures sont subégales. Le bras est prismatique
triangulaire, son arête antérieure porte vers les deux tiers de sa longueur une épine
acérée; une autre épine plus petite existe, au même niveau, sur l'arête postérieure.
L'avant-bras est armé à son angle interne, d'une épine très longue, très pointue et
pourvue sur son bord antérieur de deux ou trois petites épines et de quelques granu-
lations. Sa face externe présente trois épines moins fortes que la précédente et des
granulations disposées en lignes. La pince est carénée; la carène supérieure interne
est relevée d'une forte épine, située un peu en arrière de l'articulation du doigt mobile ;
la carène supéro-externe porte environ six tubercules spiniformes ; la face externe est
parcourue par trois crêtes plus ou moins granuleuses ; la face interne n'en présente
qu'une. Les doigts sont presque aussi longs que la portion palmaire, ils sont légère-
ment comprimés; le doigt mobile est armé à sa base d'une dent obtuse, en forme de
tubercule allongé, les autres dents de la pince sont tranchantes, elles s'engrènent assez
exactement et leur nombre est de cinq ou six. Les autres pattes sont très grêles.
La couleur de cette espèce est d'un rose marbré de taches plus claires, l'extrémité
— So-
dés épines latérales et des doigts des pinces est d'un brun rouge. La longueur de l'épine
latérale de la carapace paraît susceptible de variations assez étendues, d'ordinaire elle
est au moins trois fois plus longue que les autres, mais parfois elle les dépasse
beaucoup moins, et le Bathynectes, décrit par Stimpson sous le nom de brevispina,
paraît n'être qu'une variété du Bathynectes longispina; c'est du moins l'opinion de
M. S.-I. Smith, qui a pu étudier un nombre considérable d'exemplaires de taille
différente et appartenant à cette espèce ; la largeur de la carapace des plus petits était
de o™oi6 (en comprenant les épines latérales), celle des plus grands était de o"o65.
Nous ferons remarquer que tous les individus de cette espèce que nous avons pu
observer, et qui avaient été pris dans la portion orientale de l'Océan Atlantique,
étaient pourvus de longues épines latérales, aucun ne se rapportait à la variété
brevispina.
Le Portunus superbus^ décrit et figuré par Costa, nous paraît être un exemplaire très
adulte de cette belle espèce, cependant, les dents frontales sont plus aiguës, aussi
n'avons-nous pas voulu établir définitivement la synonymie de ces deux Bathynectes.
Dimensions de l'unique exemplaire recueilli par V Hirondelle :■
Femelle
Largeur de la carapace, sans les épines latérales o"o275
» y> avec les épines latérales.... 0^0460
Longueur de la carapace o™ 023o
» des bras des pattes antérieures o"oi65
Longueur de la portion palmaire de la pince o'"oi35
» du doigt mobile o™oiio
» de la patte de la deuxième paire o"'p48
» de la patte de la troisième paire o^oôo
» de la patte de la quatrième paire o"'o67
» de la patte de la cinquième paire o™o36
Largeur totale, les pattes étendues o" i5o
Nous rapportons à cette espèce de très jeunes individus, pris dans le même
dragage, dont la carapace avec les épines ne mesure pas plus de 5 millimètres de
large, et chez lesquels les bords latéro-antérieurs ne portent que trois dents, la deuxième
et la quatrième étant tout à fait rudimentaires. Les palettes natatoires des pattes de la
cinquième paire sont plus étroites que chez les individus adultes.
Genre Polybius, Leach
181 5. Polybius, Leach (63), p. 14.
1834. Polybius, H. Milne-Edwards (93), p. 438.
1861. Polybius, A. Milne-Edwards (9'3), p. 409.
— 3i —
Les caractères de ce genre sont les mêmes que ceux du genre Portuntis, mais les
pattes des deuxième, troisième et quatrième paires, au lieu d'être ambulatoires et
terminées par un doigt styliforme, sont natatoires et leur doigt est comprimé et
lancéolé.
Polybius Henslowi, Leach
i8i5. Polybius Henslowi, Leach (63), p. 14, pi. xx b.
1849. Polybius Henslowi, H. Milne-Edwards (»4), pi- viii, fig. 2.
1861. Polybius Henslowi, A. Milne-Edwards (93), p- 409.
Campagne de i885 : Stn. 3, surface.
Campagne de 1886 : Stn. 48, surface. — Stn. Sy, profondeur 240'". — Stn. 65,
profondeur lôS™.
Cette espèce représente seule le genre Polybius; on la rencontre souvent en pleine
mer, à une grande distance des côtes. Ces Crabes nagent à la surface à l'aide de leurs
puissantes pattes natatoires, mais ils s'enfoncent aussi à une assez grande profondeur,
ainsi que l'ont montré les dragages effectués en 1886 par V Hirondelle K
Genre Neptunus, de Haan
181 5. Lupa (pars), Leach (60), p. Sgo.
1834. Lupa (pars), H. Milne-Edwards (93), p. 445.
i85o. Neptunus (pars), de Haan (31), p. 8.
1861. Neptunus A. Milne-Edwards ('93), p. 314.
1886. Neptunus, Miers (î»), p. 172.
La carapace est très élargie, peu bombée, à bords latéro-antérieurs formant avec
le front une courbe à grand rayon; les bords latéro-antérieurs sont divisés en neuf
dents, dont les huit premières sont presque égales entre elles, mais dont la dernière
forme une épine allongée. Le front est large et découpé en cinq ou six dents, dont les
externes forment les angles orbitaires internes. Le bord supérieur de l'orbite est divisé
en trois lobes par deux scissures, le bord inférieur s'avance beaucoup. L'article
basilaire des antennes externes est court et il se joint au front, la tigelle mobile occupe
l'hiatus orbitaire externe. L'apophyse épistomienne s'avance entre les fossettes anten-
< « Un jour, sur la côte d'Espagne, le chalut rentra chargé de Crabes {Polybius Henslowi Leach), grands
comme des Souris. Le cubage de cette masse nous apprit qu'elle contenait environ cinq mille individus, et le
chalut, crevé sur plusieurs points, avait dû en perdre beaucoup pendant les quarante-cinq minutes que dura
son retour du fond. Ce Crustacé brandit des pinces aussi aiguës que les griffes d'un Chat et l'abus qu'il en fait
le rend odieux. Répandus sur le pont, se traînant partout, de l'avant à l'arrière, nos Polybius s'accrochaient
aux pieds nus des marins ou se suspendaient à leurs doigts ». S. A. le Prince Albert de Monaco, Deuxième
campagne scientifique de VHIRONDELLE dans l'Atlantique Nord, Bullet. Soc. de Géographie de Paris, 1887,
p. 539. Voir également, au sujet des Polybius, Jules de Guerne, Les dragages de VHIRONDELLE dans le
Golfe de Gascogne, Associât, franc, avanc. des Se, Congrès de Nancy, 1886, p. 600.
— 32 —
nulaires, de manière à dépasser le front. Les pattes-mâchoires externes sont courtes et
le mérognathe ne se prolonge pas au devant de Tépistome; les pattes antérieures sont
longues; le bras est armé d'épines sur son bord antérieur et, quelquefois aussi, sur son
bord postérieur; la main est allongée et un peu prismatique, elle porte des crêtes
longitudinales donnant naissance en dessus à des prolongements spiniformes. Les
pattes suivantes sont longues, celles des deuxième, troisième et quatrième paires ont le
dernier et Tavant-dernier articles comprimés et sillonnés longitudinalement; la cuisse
des pattes de la cinquième paire est courte et en général inerme, le doigt est élargi en
palette natatoire arrondie. L'abdomen du mâle se compose de cinq articles libres.
Neptunus Sayi, Bosc
1829. Portumis pelagiciis, Bosc (9), vol. i, p. 220, pi. v, fig. 3.
i85o. Lupa Sayi, Gibbes (S8), p. 178.
i852. Ltipa Sayi, Dana (19'), vol. i, p. 2/3, pi. 16, fig. 8.
1861. Neptunus Sayi, A. Milne-Edwards (93), p. 317.
1 873-1880. Neptunus Sayi, A. Milne-Edwards (81), p. 210.
1886. Neptunus Sayi, Miers (9*), p. 173.
Campagne de 1887 : Stns. i36 et 146, à la surface.
Ce Crabe a des habitudes pélagiques et on le rencontre, en général, attaché aux
touflfes de Sargasses flottantes, dont il présente le mode de coloration ; la carapace et
les pattes étant d'un brun de sépia lavé, avec des taches irrégulières d'un blanc jaunâtre.
Les yeux sont d'un vert clair; les œufs forment un paquet couleur jaune citron.
Parmi les Neptunes, cette espèce peut facilement se reconnaître à l'absence
d'épines sur le bord postérieur du bras des pattes de la première paire, à la brièveté
de l'épine latérale et à sa coloration particulière. De nombreux exemplaires ont été
recueillis par VHirondelle à la surface de l'Océan, dans la mer des Sargasses.
Famille des CANCERIENS
Genre Xantho, Leach
181 5. Xantho (pars), Leach (fiS).
1834. Xantho (pars), H. Milne-Edvi-ards (9S), p. 38/.
i852. Xantho (pars), Dana (19), vol. i, p. i65.
1860. Xantho, A. Milne-Edwards (94), vol. i, p. 240.
1873-1880. Xantho, A. Milne-Edwards (81), p. 25i.
1886. Xantho, Miers (98), p. 124.
La carapace est élargie, peu bombée transversalement, à régions bien distinctes.
Le front est lamelleux, avancé, presque horizontal, ordinairement entier ou échancré
au milieu; il n'est jamais découpé en dents; les bords latéro-antérieurs sont épais et
— 33 —
divisés en dents ou lobes. L'article basilaire des antennes externes se réunit au front,
la tigelle mobile s'insère dans l'hiatus orbitaire, qu'elle remplit complètement. Le
mérognathe des pattes-mâchoires externes est subrectangulaire et son bord antérieur
ne porte pas d'échancrure; l'endostome est lisse et dépourvue de crêtes limitant le
canal expirateur de la chambre branchiale. Les pattes antérieures sont robustes et
inégales et les doigts des pinces sont terminés par une extrémité pointue; les pattes
ambulatoires sont courtes et arrondies en dessus. L'abdomen du mâle est divisé en
cinq articles, les troisième, quatrième et cinquième anneaux étant soudés entre eux.
Les espèces typiques de ce genre sont le Xantho floridiis et le X. rivulosus, qui
se trouvent communément sur les côtes européennes.
Xantho floridus, Montagu
i8i3. Cancer floridus, Montagu (WÏ), p. 85, pi. 2, fig. i.
1816. Cancer Poressa, Risso (lOÎ), p. 11.
1834. Xantho floridus, H. Milne-Edwards (9S), vol. 1, p. 394.
1888. Xantho floridus. Th. Barrois (S), p. 10.
Campagne de 1888 : Stn. B, marée basse. Açores, Fayal.
Dix exemplaires de cette espèce ont été trouvés dans la baie Pim à Fayal, le
i3 août 1888. Ce Crabe, si répandu dans les mers d'Europe, a aussi été signalé sur les
côtes de Madère et des îles Canaries, qui semblent être la limite méridionale de son
aire de dispersion, car jusqu'à présent il n'a pas été vu aux îles du Cap-Vert ou au
Sénégal.
Xantho tnberculatus, Couch
Xantho tuberculata, R.-Q. Couch, AIss. (d'après T. Bell (3), p. 359).
1853. Xantho tuberculata, Bell (3), p. 35g.
Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur 166"".
Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454™.
La carapace est sub-hexagonale et pevi bombée, elle est moins élargie que chez le
Xantho floridus. Les régions sont bien marquées et couvertes en avant et sur les côtés
de granulations bien visibles ; les bords latéro-antérieurs sont divisés en quatre dents
ornées de granulations. Le front est droit, interrompu sur la ligne médiane par une
fissure étroite, il est bordé par deux lignes parallèles de fines granulations; les régions
ptérygostomiennes sont granuleuses. Les pattes-mâchoires externes sont larges et peu
avancées ; le mérognathe est court, un peu granuleux et son angle antéro-externe se
prolonge beaucoup en dehors, son angle antéro-interne est tronqué ; les pattes de la
première paire sont robustes et très inégales chez les mâles, subégales chez les femelles
et les jeunes; le bras est caché sous la carapace, l'avant-bras est très rugueux en
dehors et pourvu d'une pointe émoussée à son angle interne; la main est couverte, en
5
— 34 —
dessus et en dehors, de rugosités disposées en séries longitudinales, les doigts sont plus
courts que la portion palmaire. Les pattes ambulatoires sont plus longues que celles
du Xantho floridus ; la cuisse est un peu granuleuse sur son bord supérieur; les
articles suivants sont couverts d'un court duvet brun et de quelques poils plus longs
sur les bords. Le corps est d'une couleur rosée, les doigts des pinces sont d'un brun
foncé; les parties inférieures sont d'un jaune grisâire.
Cette espèce, découverte par Couch sur les côtes d'Angleterre, est fort rare ; elle
se distingue du Xantho floridus par les granulations nombreuses de la carapace, par la
dilatation du mérognathe et la villosité des pattes ambulatoires. Lors des dragages du
Travailleur, elle a été trouvée dans le Golfe de Gascogne. U Hirondelle en a
recueilli deux exemplaires mâles de petite taille.
Genre Xanthodes, Dana
i852. Xanthodes, Dana (lï), vol. i, p. 14S.
1868. Xanthodes, A. Milne-Edwards (Î5), p. 200.
1873-1880. Xanthodes, A. Milne-Edwards (8t), p. 259.
1886. Xanthodes, Miers (*!8), p. 127.
La carapace est moins bombée et plus convexe que chez les Xanthes; les bords
latéro-antérieurs ne sont jamais cristiformes. L'article basilaire des antennes externes
est court et atteint à peine le bord frontal. Les pattes ne sont pas surmontées d'une
crête. L'abdomen du mâle se compose de cinq segments libres.
Les limites entre le genre Xantho et le genre Xanthodes sont difficiles à fixer, et
si les formes extrêmes sont bien différentes, il en est qui établissent des transitions
graduées entre elles.
Xanthodes melanodactylus, A. Milne-Edwards
1868. Xanthodes melanodactylus, A. Milne-Edwards ('J'J), p. 60, pi. xvir^ fig. i à 3.
i852. Xantho parvulus (non Fabricius et Milne-Edwards), Dana (lî), vol. i, p. 170.
1886. Xanthodes melanodactylus, Miers (ÏS), p. 128.
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur iSo™. Açores, détroit de Pico-Fayal. —
Stn. 218, profondevir 40"". Florès, rade de Santa-Cruz.
La carapace est de forme hexagonale, les sillons interrégionnaires sont profonds
et lisses; les parties saillantes sont, en avant et sur les côtés, garnies de fines granula-
tions disposées obscurément en lignes transversales, en arrière la surface est lisse. Le
front est large, peu avancé, à bord droit, finement granulé, interrompu au milieu par
une fissure étroite et séparé par un sillon des angles orbitaires internes; les orbites
sont grandes et granuleuses sur leur bord ; le pédoncule oculaire est gros et il porte
une petite saillie en avant, à la naissance de la cornée. Les bords latéro-antérieurs
— 35 —
présentent trois dents bien marquées, en avant desquelles on aperçoit un quatrième
denticule, l'angle orbitaire externe n'est pas saillant ; le bord de ces dents est garni de
petites granulations. Les pattes antérieures sont grandes et inégales ; le bras déborde
un peu la carapace, il est granuleux en arrière; l'avant-bras porte une pointe à son
angle interne et de grosses granulations irrégulières en dehors. Des granulations
analogues se voient sur les faces supérieure et externe de la main. Les doigts de la
pince sont longs et noirs, leur extrémité est blanche, à la base du doigt mobile il existe
un gros tubercule oblong et oblique. Les pattes ambulatoires sont longues, grêles, et
portent quelques poils rares et fins sur le bord des trois derniers articles; le bord
supérieur de la cuisse est très finement serratulé. Le plastron sternal et l'abdomen
sont lisses.
La carapace est de couleur jaune rosé maculé de brun, les pinces sont d'un rose
foncé, les pattes ambulatoires d'un jaune marbré de rose, les parties inférieures sont
d'un blanc grisâtre.
Cette espèce est toujours de très petite taille, et on voit des femelles chargées
d'œufs qui n'ont pas la grosseur d'un pois.
Femelle
chargée d'œufs
Largeur de la carapace 0^0047
Longueur o"' oo32
Cette espèce a d'abord été trouvée aux îles du Cap-Vert; elle ne nous paraît pas
différer de celle qui a été décrite par J. Dana, sous le nom de Xantho panniliis
Fabricius. Ce nom ne peut lui être appliqué, car le Xantho parvulus de Fabricius et
de Milne-Edwards, dont l'exemplaire type fait encore partie des collections du
Muséum, diffère beaucoup du petit crabe dont il est ici question et qui appartient,
non pas au groupe des Xanthes^ mais à celui des Panopés ; il se range dans le genre
Eiirypanopœiis, ainsi que l'un de nous l'a montré dans un autre travail (SI, p. 322,
pi. Lix, fig. 5), et au lieu d'habiter les côtes de l'Afrique il se trouve sur celles du Brésil.
Lors de l'expédition du Challenger, de nombreux exemplaires de cette espèce
ont été capturés à Saint- Vincent du Cap-Vert et à Fayal, par 5o à 90 brasses (91 à 163"");
un exemplaire de petite taille a été recueilli à Gomera, dans l'Archipel canarien, à
75 brasses (i36™). Le Travailleur &x le Talisman ^n ont trouvé un grand nombre
dans les mêmes parages.
Les chaluts de VHirondelle en ont rapporté plusieurs provenant des Açores.
Beaucoup de femelles de la Stn. 226 portent un paquet d'œufs de couleur jaune.
Femelle
chargée d'œufs
Mâle
0" 007
0™ 0089
0" 0045
o'"oo57
— 36 —
Genre Cancer, Linné
1766. Cancer, Linné (04), p. 1044.
1834. Platycarcinus, H. Milne-Edwards (93), p. 412.
i835. Cancer, Bell («tis), p. 335.
i852. Cancer, Dana (19), vol. i, p. i5i.
i865. Cancer, A. Milne-Edwards (ÏS), p. i85.
Le genre Cancer a pour représentant principal le Crabe tourteau de nos côtes,
Cancer pagurus Linné. Pendant longtemps, cette espèce était la seule qui ait été
rencontrée dans les eaux européennes, mais M. Johnson en a découvert une autre à
Madère. On en connaît plusieurs sur la côte de l'Amérique, aussi bien dans FOcéan
Pacifique que dans l'Atlantique ; enfin, un de ces Crustacés a été signalé à la Nouvelle-
Zélande.
Cancer bellianus, Johnson
(PI. II, fig. 1-4)
186 (. Cancer bellianus, J. Y. Johnson (48), p. 240, pi. 28.
Campagne de 1887 : Stn. 114, profondeur 620"".
Campagne de 1888 : Stn. 235, profondeur igS™. Açores, au sud-est de Graciosa.
Cette espèce a été découverte sur les côtes de l'île Madère, par M. Johnson, elle
se reconnaît aux caractères suivants : la carapace est large et peu bombée ; les régions
en sont marquées par des sillons peu profonds mais élargis ; les lobes branchiaux
postérieurs sont bosselés. Toute la surface est couverte de granulations assez réguliè-
rement espacées, plus saillantes sur le pourtour que sur les parties centrales. Le front
est divisé en cinq dents pointues (en y comprenant l'angle orbitaire interne) et dirigées
en avant ; la dent médiane est plus étroite que les dents latérales, elle est située à un
niveau un peu inférieur, les angles orbitaires s'avancent moins que ces dernières. Le
bord sourciller est divisé par deux profondes fissures, il est, comme le front, légèrement
festonné par des granulations. Les bords latéro-antérieurs forment une courbe régu-
lière à grand rayon et ils sont divisés en dix lobes par des fissures étroites et profondes,
qui se continuent de deux en deux sur les régions hépatiques et branchiales, par des
sillons fortement marqués ; chacun de ces lobes est denticulé sur son bord, ces
denticules sont au nombre de trois ou quatre, et l'un d'eux, le médian, dépasse toujours
les autres. Le premier de ces lobes est le plus large de tous, il se continue avec l'angle
orbitaire externe, qui est peu avancé. Les pointes du neuvième lobe sont plus proémi-
nentes que les autres ; le dixième lobe est petit, spiniforme, et il se continue en arrière
par une ligne marginale fortement granulée, qui se prolonge jusqu'à la région
cardiaque; quelques poils courts frangent ces bords. Les régions ptérygostomiennes
- 37 -
sont presque lisses; les yeux sont petits, leur pédoncule porte en avant une petite
saillie granuliforme ; l'angle sous-orbitaire interne est aigu et le bord qui lui fait suite
est granuleux. L'article basilaire des antennes externes s'avance en une épine qui
dépasse le bord frontal ; les antennes internes ont leur premier article étroit et lisse.
Le plastron sternal est rugueux et poilu. Les pattes de la première paire sont égales
entre elles ; la pince porte en dehors sept rangées de tubercules pointus, entre lesquelles
on voit des granulations disposées en séries irrégulières et quelques poils le long du
bord supérieur; les doigts sont noirs, parcourus par des sillons limitant des crêtes
longitudinales obscurément granuleuses, leur bord préhensile est faiblement armé,
l'extrémité seule des doigts est en contact. L'avant-bras, garni en dehors de tubercules
pointus, porte en dedans une forte dent; le bras est entièrement caché sous la carapace,
son bord postérieur est armé de deux épines situées, l'une à son extrémité, l'autre un
peu en arrière; quelques poils frangent les arêtes de ces articles. Les pattes ambula-
toires sont fortes, leurs bords sont poilus et marqués de granulations; les doigts sont
robustes et fortement cannelés.
Les mâles de cette espèce se reconnaissent facilement des femelles à leur carapace
plus déprimée, et à leurs pinces, plus fortes et moins velues. Leur abdomen se
compose de cinq articles libres, dont le dernier est triangulaire et très pointu et le
premier couvert de granulations ; les autres articles sont presque lisses. L'abdomen
de la femelle est revêtu sur ses bords de poils longs, serrés et bruns.
Ces Crabes sont d'une teinte brique générale, relevée de taches plus claires; les
poils des pattes sont d'un jaune clair.
Les exemplaires que nous avons observés portaient de nombreux Anatifes, le
Pœcilasma crassum Darwin. Deux femelles et un mâle ont été pris au casier du 2 au
3 juillet 1887 (Stn. 114); sept autres femelles ont été prises à la Stn. aë5y du 19 au
20 août 1888, dans un casier en bois, à igS™ de profondeur ; les exemplaires conservés
présentent les dimensions suivantes :
Male Femelle
Largeur de la carapace o™ 171 o" 167
Longueur » o™io5 o" io5
Longueur de la pince o™o85 o"o65
Largeur de la pince o™ 043 o" 028
Longueur des pattes de la deuxième paire o^iôS o"i3i
» » troisième paire o'"i64 o'"i32
» » quatrième paire o^iSS o'"i24
» » cinquième paire o"'i3i o'"ii2
Largeur du deuxième article de l'abdomen o™024 0^030
» du troisième article de l'abdomen 0^027 o°'o38
» du quatrième article de l'abdomen o"o25 0^041
» du ci'".quième article de l'abdomen 0^022 o'"o45
» du sixième article de l'abdomen o^oig o™043
— 38 —
Cette espèce se rapproche beaucoup du Cancer borealis Stimpson, de l'Amérique
septentrionale, et cette ressemblance a déjà été indiquée par M. Smith (118, p. 6);
elle s'en distingue cependant facilement par sa carapace plus bosselée, plus granuleuse,
et par ses lobes latéro-antérieurs plus épineux; sous ce dernier rapport, elle présente
une grande analogie avec une espèce des terrains pliocènes de l'Algérie, que l'un de
nous a décrite sous le nom de Cancer Deshayesi (91. vol. i, p. 3 14, pi. xxn, fig. i et 2 ;
pi. xxni, fig. 2); mais, chez ce Crabe, la surface de la carapace est couverte de granu-
lations très fines, au lieu d'être fortement granulée.
Genre Pilumnus, Leach
i8i5. Pilumnus, Leach (59), p. 32i.
1834. Pilumnus, H. Milne-Edwards (93), vol. i, p. 41 5.
1873-1880. Pilumnus, A. Milne-Edwards (8i), p. 280.
1880. Pilumnus, Kossmann (41), p. 37.
1886. Pilumnus, Miers {79), p. 145.
Le genre Pilumnus comprend un très grand nombre d'espèces, toutes de petite
taille, fort serriblables entre elles et d'une détermination très difficile. Elles sont
réparties dans toutes les mers du globe, où elles habitent près des rivages. Leur
carapace est bombée, les poils qui couvrent le corps et les pattes leur donnent un
aspect particulier. Le front est formé de deux lobes; l'article basilaire des antennes
externes est très court et n'atteint pas le front. L'abdomen du mâle est formé de sept
articles libres.
Pilumnus Mrtellus, Linné; var. inermis, nov. var.
1766. Cancer hirtellus, Linné (80), vol. i, p. 1045.
1814. Pilumnus hirtellus, Leach (59), p. 32i.
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur i3o"\ Açores, détroit de Pico-Fayal*.
— Stn. 247, profondeur SiS". Açores, à l'est de Pico.
Les Pilumnes de nos côtes semblent sujets à des variations considérables et des
différences, soit individuelles, soit de race, ont été considérées par beaucoup de natu-
ralistes comme ayant une importance spécifique. Cependant, quand on examine avec
attention un nombre considérable d'exemplaires provenant de localités diverses, on
peut se convaincre de la difficulté des déterminations, due au peu de constance des
caractères tirés de l'ornementation de la carapace, et on se trouve amené à considérer
^ Beaucoup d'exemplaires provenant de ce dragage étaient attaqués par le Cepon elegans ; MM. Giard et
Bonnier ont fait remarquer que, généralement, les Crabes infestés par des Bopyriens se trouvaient cantonnés,
ce qui s'explique aisément par le mode de transmission de ces parasites.
-39-
comme appartenant à un seul et même type spécifique, les Crustacés décrits sous les
noms de Pilumnus hirtellus Lin., P. spinifer M. Edw., P. villosus Risso, P. spimilosus
Kessler, P. affinis Brito Capello, P. teixeirianus Brito Capello, P. africanus M. Edw.
et P. tridcntaius Maitland.
Le Pilumnus hirtellus Linné paraît se distinguer par son bord sus-orbitaire sans
épines, par sa carapace armée latéralement de quatre épines, sans compter l'angle
orbitaire externe; par ses pinces garnies de tubercules et non de saillies épineuses.
M. Czerniavsky reconnaît sept formes différentes auxquelles il donne le nom de typica^
dCintermedia, de lœviuscula, de làevichela, depilosa^ à'aberrans et de glaberrima (IG).
C'est assez dire combien les caractères sont variables : tantôt le bord orbitaire est
lisse, tantôt tubercule, tantôt denticulé, souvent les pinces sont presque lisses, mais
souvent aussi tuberculeuses, enfin, les poils peuvent être grands et serrés ou rares et
courts.
Le Pilumnus spinifer est armé seulement de trois épines latéro-antérieures, le
bord sus-orbitaire est épineux et la pince garnie de pointes nombreuses. M. Czer-
niavsky a décrit les variétés intermedia, œgyptia et dubia (IG) de cette espèce et il
mentionne ce fait important que le bord supérieur de l'orbite peut être inerme, que
les dents latérales peuvent être au nombre de quatre et que les pinces sont plus ou
moins épineuses. Nous ajouterons que l'un de nous a souvent trouvé dans la Méditer-
ranée des Pilumnus ayant les pinces du P. spinifer et la carapace de P. hirtellus.
Le Pilumnus villosus de Risso (lOS, p. i3 ; 108, vol. 5, p. lo), paraît n'être qu'un
P. spinifer, dont quelques-unes des pointes latérales sont bifides ou trifides, ce qui
s'observe parfois d'une manière non symétrique d'un côté seulement de l'animal. C'est
cette forme à laquelle Kessler a donné le nom de P. spimilosus et qu'il avait trouvée à
Odessa (44, p. 36 et 219).
Nous n'avons pu trouver aucune particularité importante permettant de distinguer
de notre Pilumnus les P. affinis et P. teixeirianus des côtes du Portugal, décrits par
M. Brito Capello (» et 11); nous ferons remarquer que ce naturaliste n'a jamais eu à
sa disposition qu'un seul exemplaire de chacun de ces Crabes, dont il ne peut connaître
les variations possibles.
Le Pilumnus africanus, que l'un de nous a fait connaître et qui habite la côte du
Sénégal et les îles du Cap-Vert (*G, p. 281), doit être considéré également comme une
race de P. hirtellus, dont les dimensions sont considérables et les épines nombreuses et
fortes. Enfin le Pilumnus tridentatus, décrit par Maitland (GS, p. 282) et par Hoek
(41, p. 243, pi. XIV, fig. 12), n'est peut-être qu'un Pilumnus hirtellus., modifié par les
conditions particulières dans lesquelles il vit, car il habite, en effet, les eaux saumâtres
des côtes de la Hollande ; son apparence est très différente de celle des Pilumnus de
nos rivages ; le front est droit et non spinuleux, et les bords latéro-antérieurs portent
trois dents qui lui donnent, ainsi que l'a fait remarquer M. Miers, une certaine ressem-
blance avec les Pilumnoplax et les Heteroplax.
Plusieurs des Pilumnus recueillis aux Açores par {'Hirondelle présentent des
— 40 —
caractères assez particuliers qui diffèrent notablement de ceux du Pilmnmts dont il
vient d'être question; nous hésitons cependant à désigner ces Crustacés sous un nom
spécifique nouveau, et nous sommes portés à les considérer comme formant une race
du Piluinnus hirtellus, d'autant plus que tous les exemplaires que nous avons sous
les yeux sont de petite taille ; aucun de ces exemplaires ne porte des œufs et beaucoup
d'entre eux sont attaqués par un Bopyrien, le Cepon elegans Giard et Bonnier, qui
a arrêté leur croissance sans cependant beaucoup déformer leur carapace; celle-ci ne
présente pas alors de bosselure notable, mais elle est, d'une façon générale, plus
bombée et plus épaisse. Evidemment, les conditions extérieures dans lesquelles vivent
ces Pilumniis leur sont peu favorables, peut-être est-ce à cette cause que l'on doit
attribuer le peu de développement des épines qui, chez les exemplaires de grande
taille et robustes, semblent augmenter en force et en nombre. Ces petits Piliimnus
présentent les caractères suivants :
La carapace est élargie, faiblement bombée d'avant en arrière, les régions sont
plus nettement circonscrites que d'ordinaire et la région hépatique est bien délimitée.
Le front est formé par deux lobes à bord presque droit et dépourvu d'épines; le bord
sus-orbitaire est inerme et l'angle orbitaire externe forme une saillie peu proéminente;
en arrière, le bord latéral est armé de trois épines seulement. Les régions ptérygosto-
miennes sont granuleuses et le bord sous-orbitaire porte une ligne de granulations.
L'article basilaire des antennes externes est plus étroit que chez le Piliimnus hirtelliis
type et il est plus écarté de l'angle orbitaire interne ; celui-ci s'avance sous forme
d'une faible épine. Les pinces sont armées de granulations pointues, qui existent aussi
sur l'avant-bras, et les pattes ambulatoires, au lieu d'être spinuleuses, ne sont que
rugueuses en dessus. Les poils qui garnissent le corps et les pattes sont peu abondants
et de couleur jaune; une sorte de duvet gris couvre d'ailleurs tout l'animal.
Largeur de la carapace du plus grand exemplaire mâle, o^oii
Longueur o™ 009
Largeur de la carapace du plus petit exemplaire o™ 006
Longueur o™ oo5
Pendant son voyage aux Açores en 1887, M. Th. Barrois (8, p. i3), a recueilli
sous les pierres de la côte, à Rosto de Câo, un Pilumnus qu'il rapporte au P. Fors-
kali Milne-Edwards, mais, quoique nous n'ayons pas vu l'exemplaire dont il s'agit,
nous serions disposés à croire, d'après la distribution géographique de ces Crustacés,
qu'il s'agit de la variété du Pilumnus hirtelhis, dont nous venons de faire connaître les
caractères. C'est certainement cette forme qui a été décrite par M. Miers sous le nom
de Pilumnus spinifer? et qui avait été pêchée par le Challenger à Payai, de 5o à
90 brasses (ôi™ à 164'"). En effet, ce naturaliste fait observer que ces Crustacés sont de
petite taille, que leur bord sourciller est sans épine, et qu'il n'existe que trois épines
aux bords latéro-antérieurs. Ces exemplaires, dit M. Miers, ne diffèrent du Pilumnus
— 41 —
tridentatus Maitland que par la présence d'une petite épine à l'angle externe de l'orbite,
par la forme d'épine des dents latérales et par l'absence de lignes transversales sur la
carapace Cya, p. i5o).
Genre Geryon, Kr0yer
1837. Geryon, Kr<3yer (491, p. 20.
i856. Chalœpus, Gerst^cker (SÏ), p. 118.
1886. Geryon, Miers (**), p. 223.
Le genre Geryon se rapproche d'une part des Galène, d'autre part des Pseiiao-
rhombila et des Carcinoplax. La carapace est arquée en avant, le front est horizontal
ou peu infléchi et quadridenté. L'article basilaire des antennes externes est très petit et
il reste éloigné du front de manière à laisser ouverte en dehors la fossette antennulaire ;
les antennules sont grandes et se replient transversalement. Les pattes-mâchoires
externes sont grandes et leur mérognathe est arrondi en avant. Les pinces sont
subégales et peu renflées. Les pattes ambulatoires sont longues, grêles, plus ou moins
comprimées et terminées par des doigts aigus et glabres. L'abdomen du mâle se
compose de sept articles libres, et il recouvre complètement le sternum à sa base,
entre les pattes de la cinquième paire.
Les espèces de ce genre habitent l'Océan Atlantique ou la Méditerranée, à une
profondeur considérable et elles ne se montrent jamais sur les rivages ; elles sont peu
nombreuses. Le Geryon tridens, décrit par Kr0yer, se trouve dans les mers du Nord ;
le Geryon longipes A. Milne Edwards a été découvert dans l'Océan et la Méditerranée,
lors de l'expédition du Travailleur et du Talisman; il se distingue du précédent
par la longueur de ses pattes ambulatoires et le développement des épines latéro-
antérieures de la carapace. Le Geryon quinqiiedens a été décrit par Sidney Smith
(la®, p. 35, pi. IX, fig. 1 et 2; tfiS), et est abondant près des côtes de l'Amérique du
Nord, à une profondeur variant de 55o à iSSo"". Le Geryon incertus Miers, trouvé
aux Bermudes, à 795™ de profondeur, n'est connu que par un seul exemplaire mutilé
et très jeune, dont les aflfinités zoologiques ne sont pas sufflsamment établies et qui,
mieux étudié, devra peut-être prendre place dans une autre division générique.
Geryon affinis, n. sp.
(PI. I, fig. 1)
Campagne de 1887 : Stn. 114, profondeur 620"'. Açores, entre Pico et Sâo Jorge.
Campagne de 1888 : Stn. 219, profondeur iSSô". Açores, au sud-est de Corvo.
— Stn. 222, profondeur 844*". Açores, à l'est de Corvo. — Stn. 23o, profondeur i236'^.
La carapace est plus large que longue et très légèrement rétrécie à sa partie
postérieure, elle est peu bombée, sauf dans la région gastrique, sa surface est rugueuse
6
— 42 —
et glabre. La région branchiale est bien délimitée, ainsi que la région cardiaque; le
lobe mésogastrique, se prolonge entre les lobes protogastriques, vers le front; ces
derniers sont légèrement granuleux. Une saillie arrondie s'étend transversalement des
angles latéraux vers le lobe urogastrique. Le front est lamelieux, horizontal et découpé
en quatre dents triangulaires et aplaties; les deux médianes, bien séparées l'une de
l'autre, sont un peu plus avancées que les latérales, les échancrures qui les séparent
de ces dernières sont plus larges et plus profondes que 1 echancrure médiane. Les
orbites sont grandes, largement ouvertes en avant, leur bord supérieur très lamelieux
est légèrement onduleux en dedans, près de la base de l'angle interne. Une fissure
étroite et peu marquée se voit vers la partie moyenne. Le bord latéro-antérieur est
mince et forme une courbe régulière à petit rayon ; il est armé de cinq dents, les
deuxième et quatrième plus petites que les autres : la première forme l'angle orbitaire
externe, elle est triangulaire et dirigée en avant; la seconde, très rapprochée de la
première, est plus faible et plus spiniforme, elle se dirige encore en avant; la troisième,
plus avancée que les autres, dont elle est séparée par une' large echancrure, se dirige
en avant et un peu en dehors, ainsi que la quatrième qui est petite; la cinquième est
la plus grande de toutes, elle est dirigée en dehors et un peu en haut, elle se continue
avec le bord latéro-postérieur par une sorte de carène rugueuse; le bord postérieur
est large.
Les régions ptérygostomiennes sont rugueuses au voisinage du cadre buccal;
l'angle sous-orbitaire interne est pointu, dirigé en avant et un peu en dehors ; il
s'avance au-delà de l'article basilaire des antennes externes; celui-ci est très petit et
revêtu de poils courts, la tigelle mobile est longue, et, lorsqu'elle est appliquée contre
les bords de la carapace, elle s'étend au-delà de l'épine latérale. L'article basilaire des
antennules est très gros, les articles suivants sont grands et se replient dans des fossettes
incomplètes en dehors. Les pédoncules oculaires sont gros, courts et pourvus de
nombreuses cornéules; l'épistome est lisse et limité par une crête buccale très saillante
et portant de chaque côté une fissure. Les pattes-mâchoires externes sont grandes,
l'ischiognathe est revêtu sur son bord interne de poils très serrés et raides, le
mérognathe, arrondi à ses angles antéro-externe et antéro-interne, porte en dedans
une petite dilatation lobuliforme, située au-dessous de l'insertion du carpognathe;
l'exognathe est robuste et fort dilaté à son angle antéro-interne.
Les pattes antérieures sont relativement peu développées; une d'elles, générale-
ment la droite, est un peu plus forte que l'autre; la pince est rendue rugueuse par de
nombreuses granulations aplaties, les doigts sont en contact par toute l'étendue de
leurs bords préhensiles, qui est garnie de dents fortes, subtriangulaires et s'engrenant
assez exactement. L'avant-bras, rugueux en dehors, porte en dedans une forte épine;
le bras dépasse un peu le bord de la carapace; il est prismatique, triangulaire, son
bord postérieur se termine, un peu avant l'articulation de l'avant-bras, par une saillie
subspiniforme, ou au moins granuleuse.
Les pattes ambulatoires, sont grandes, fines et comprimées. Celles de la première
-43 -
paire sont les plus courtes, celles de la quatrième sont les plus longues; leur bord
supérieur est rugueux ou granuleux, principalement sur la jambe -, le pied est très
comprimé et ces dispositions s'accentuent davantage pour la cinquième paire. Les
doigts (Fig. a) sont falciformes, très comprimés, marqués sur leur bord supérieur
et, à un moindre degré, sur leur bord inférieur, d'une profonde cannelure, limitée
par deux crêtes. Celui des pattes de la cinquième est plus comprimé et plus large que
les autres. Leurs faces latérales sont parcourues par deux sillons, plus ou moins
profonds, remplacés chez les très grands individus par deux lignes de dépressions.
/■•:
/
,/ Ift
fi
Fig. A. — Geryon affinis
Extrémiié de Fune des pattes ambulatoires — r-
A gauche Au milieu A droite
face supérieure face externe face inférieure
M
Fig. B. — Geryon qiiinquedens
Extrémité de l'une des pattes ambulatoires —
-■1 gr.uche Au milieu A droite
face supérieure face externe face inférieure
Tous les articles de l'abdomen du mâle sont libres (Fig. c); ils sont marqués, ainsi
que le sternum, d'enfoncements punctiformes. Les appendices copulateurs sont courts,
robustes, fortement recourbés, larges à leur base et pointus à leur extrémité.
Les femelles se distinguent du mâle par leur taille moindre, leur carapace plus
bombée, par leurs pinces plus faibles et leurs pattes plus courtes. L'abdomen, très large,
cache tout le plastron sternal ; les fausses pattes, destinées à porter les œufs sont très
fortes et velues ; les. œufs sont très petits.
Cette espèce ressemble beaucoup au Geryon quinquedens des mers de l'Amérique
du Nord. Cependant, elle s'en distingue nettement par un caractère important et très
apparent à tous les âges : le doigt des pattes ambulatoires, chez l'espèce américaine,
— 44 *-
au lieu d'être mince, comprimé et cannelé en dessus, est épais, spatuliforme, lisse et
aplati du même côté. Cette disposition existe chez les très jeunes individus comme
chez les adultes, et elle s'observe dans les autres espèces du genre Geryon, c'est-à-dire
chez le G. tridens Kr0yer et le G. lougipes A. M.-Edw.; sous ce rapport, le G. affinis
constitue une exception dans le genre. Chez le Geryon qiiinqiiedens, dont la taille est
Fig. c. — Geryon affinis, mâle — Abdomen -j-
presque aussi grande que celle du Geryon affinis, le pied des pattes de la cinquième
paire est moins élargi et plus allongé ; les dents médianes du front sont plus rappro-
chées et plus petites ; la carapace, considérée dans son ensemble, est plus bombée
Fig. D. — Geryon quinquedens, mâle — Abdomen -|-
d' avant en arrière et moins élargie ; le mérognathe des pattes-mâchoires externes ne
présente que des traces de la dilatation lobiforme, dont nous avons parlé précédem-
-45 -
ment, enfin, Tabdomen du mâle est plus élargi, plus triangulaire, et les troisième,
quatrième et cinquième articles ont une tendance à se souder (Fig. d).
Un exemplaire mâle de cette espèce a été péché, le 3 juillet 1S87, à 620™ de profon-
deur, entre Pico et Sâo Jorge (Stn. 1 14); il mesurait, les pattes étendues, 65 centimètres.
Le 5 août 18S8, neuf Geryon affinis (six femelles et trois mâles) furent pris au casier
par i386"' de profondeur (Stn. 219). Le 7 août 1888, trois de ces Crabes furent encore
pris dans une nasse descendue à 844" (Stn. 222), à l'est de Tîle de Corvo. Les uns se
rapprochent beaucoup par leurs dimensions de l'exemplaire capturé en 1887, les
autres sont plus petits. Enfin, un exemplaire jeune portant deux Rhizocéphales sous
l'abdomen a été pris au casier à i236" de profondeur au sud de Pico (Açores).
Quelques-unes des femelles portaient quelques œufs attachés aux fausses pattes
abdominales, mais aucune n'en avait l'abdomen chargé. Nous rappellerons que c'est
sur ces Crustacés que M. de Guerne a recueilli des Amphipodes d'espèce nouvelle,
décrits par M. Chevreux sous le nom de Paramphithoë carcinophila (13, p. 288).
Les chiffres suivants feront connaître les dimensions de quelques-uns des exem-
plaires de Geiyofi affinis :
Male Mâle Mâle Femelle
Largeur de la carapace o" 17 o™ i53 o™ 1 12 o"" 14
Longueur » o™ 1 5 o"" 1 33 o"" 097 o"' 1 28
» de la pince droite o" i3 o'"i25 o"o8 o'^og
Circonférence de la grosse pince droite o'^i2 o™io 0^07 o'"07
» de la pince gauche o" io5 o'"o9 o™o6 o^oôS
Longueur de la patte de la deuxième paire 0^29 0^24 o"i65 o'"20
» de la patte de la troisième paire o'"32 o"'265 o™i9 o™2i
» de la patte de la quatrième paire.... o'^325 0^27 o™20 o™22
Longueur de la patte de la cinquième paire o™3o o'^26 o" 17 o"2i
Largeur du sternum (maximum) o™ 08 o™ 068 o" o52 o"o63
» du troisième article abdominal o'"o55 0^047 o"'o35 o^oSg
» du quatrième article abdominal à sa base 0^048 o™042 o™o32 o"'o6o
» du cinquième article abdominal à sa base o" oSg o'"o34 o"025 o™o62
» du sixième article abdominal à sa base. o™o3o 0^027 o'"o2o o'"o6i
du septième article abdominal à sa base o™023 o'"020 o^'oiS 0^040
»
Tribu des Catométopes
Famille des GRAPSIENS
Genre Euchirograpsus, H. Milne-Edwards
i853. Euchirograpsus, H. Milnk-Edwards (»S), p. 175.
i855. Euchirograpsus, H. Milne-Edwards (®5), p. i53.
Ce genre présente certaines analogies avec les Eriochinis du Japon, mais il s'en
distingue par ses pattes ambulatoires, dont les dernières ne sont pas conformées pour la
-46-
natation. La carapace est déprimée, quadrilatère; le front est avancé et horizontal.
Les orbites sont grandes, le lobe sous-orbitaire interne est rudimentaire et la fosse
orbitaire est fermée en dedans par l'antenne. Le cadre buccal est grand et plus large en
avant qu'en arrière. Les pattes-mâchoires externes sont peu écartées sur la ligne
médiane, leur mérognathe est plus large que long, légèrement auriculé et tronqué à sa
partie antéro-interne. Le mérognathe des pattes-mâchoires de la première paire, au
lieu d'être bilobé, comme chez la plupart des Ocypodiens, ne présente aucune trace de
lobe interne comme chez les Brachynotus.
Les pattes ambulatoires sont longues et grêles, et terminées par des doigts aigus,
comme chez les Grapses. L'abdoroen du mâle est triangulaire et sa base occupe toute
la largeur du sternum, il se compose de cinq articles libres, les troisième, quatrième et
cinquième segments étant soudés.
Ce genre n'a été connu pendant longtemps que par une seule espèce habitant la
Méditerranée, V Eiichirograpsus liguriens H. M.-Edw., une autre espèce, VEiichiro-
grapsus americaiius A. M.-Edw., a été découverte dans la mer des Antilles, dans
le cours de l'expédition du Blake. C'est à cette dernière que se rapporte un Crabe
trouvé dans les dragues de V Hirondelle.
Eucliirograpsus america,nus, A. Milne-Edwards
(PI. IV, fig. 10-14)
1880. Eucliirograpsus ainericjnus, A. Milne-Edwards (83), p. iS.
Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 18". Açores, à l'est de Pico.
La carapace est quadrilatère, aplatie, à surface finement granuleuse et revêtue de
quelques poils ; les régions sont peu distinctes. Le front est droit, lamelleux, plus
avancé que les angles orbitaires, et formé de deux lobes séparés sur la ligne médiane
par une échancrure peu profonde, leur bord est granuleux. Les angles orbitaires
internes sont arrondis et peu saillants; les orbites sont très grandes et très largement
ouvertes, leur bord supérieur est peu avancé et il est disposé obliquement, de dedans
en dehors et d'avant en arrière, de manière à laisser à découvert les pédoncules
oculaires, qui sont très gros. Les bords latéraux sont droits et parallèles l'un à l'autre,
ils sont armés de quatre dents spiniformes : la première, formant l'angle orbitaire
externe, est grande, aiguë et dirigée en avant; la deuxième est beaucoup plus petite;
la troisième dépasse un peu la précédente; la quatrième est rudimentaire et située en
arrière du sillon branchial postérieur. La carapace est fortement échancrée à ses angles
latéro-postérieurs, correspondant à l'articulation des pattes de la cinquième paire.
Les pattes antérieures sont égales et moins développées que chez V Eucliirograpsus
liguricus ; le bras porte, sur son bord antérieur, une série de cinq dents spiniformes,
et, à l'extrémité de son bord postérieur, une petite épine; l'avant-bras et la main sont
rugueux et carénés; les doigts sont fortement dentés et en contact dans toute leur
— 47 —
longueur. Les pattes ambulatoires sont grêles, allongées, comprimées latéralement: la
cuisse est garnie en dessus d'une crête rugueuse et terminée en dessus et en dessous,
par une épine; les doigts, comprimés latéralement et très aigus, sont armés, sur leur
bord inférieur, d'une double série d'épines articulées. Des poils espacés et plus ou
moins raides et longs, garnissent les pattes en dessus et en dessous.
Chez V Eiichirograpsus liguriens, la carapace est plus étroite en avant, les angles
orbitaires externes se courbant un peu vers le front et fermant davantage l'orbite en
dehors ; cette cavité est moins ouverte et les pédoncules oculaires sont plus petits et
moins dilatés dans leur portion terminale. Les bords latéraux sont dentés plutôt
qu'épineux, et la quatrième dent est moins marquée.
Largeur d'une femelle, les pattes étendues.. o™o58
» de la carapace o"" o 1 5
Longueur de la carapace o'"oo95
Le seul exemplaire de cette espèce a été trouvé dans les parages des Açores, et
capturé par la barre à fauberts (Stn. 247).
La couleur est d'un gris jaunâtre, disposé par marbrures sur la carapace et par
bandes transversales, alternativement claires et foncées sur les pattes; les yeux sont
noirs.
Genre Grapsus, Lamarck
1818. Grapsus, Lamarck (5S), p. 247.
1837. Grapsus, H. Milne-Edwards (US), vol. 2, p. 83.
i855. Grapsus, H. Milne-Edwards (»»), p. 166.
1886. Grapsus, Miers (ÎS), p. 254.
Ce genre, bien caractérisé par les auteurs, se distingue aisément par sa carapace
déprimée, à bords latéraux, régulièrement arqués et non dentés, à front fortement
infléchi et à bord entier. Les antennes sont petites et leur article basilaire ne se joint
pas au front, la tigelle mobile n'étant pas exclue de l'orbite. Les pattes-mâchoires
externes sont allongées, à mérognathe tronqué à l'extrémité. Les pinces sont courtes et
égales, leurs doigts sont excavés à l'extrémité ; les pattes ambulatoires sont fortes et
comprimées, à doigts spinuleux ; l'abdomen du mâle se compose de sept articles
distincts.
Grapsus maculatus, Catesby
1743. Pagurus maculatus, C.vtesby (flS), vol. 2, pi. 36, fig. i.
1766. Cancer grapsus, Linné (G4), p. 104S.
An XI. Grapsus pictus, Latreille (541), p. 69, pi. xlvii, fig. 2.
1837. Grapsus pictus, H. Milne-Edwards (®S), vol. 2, p. 86.
1S49. Grapsus pictus, H. Milne-Edw.^.rds {®4H, pi. xxii, fig. i.
- 48 -
i855. Grapsus maculatus, H. Milne-Edwards (9«), p. 167, pi. vi, fig. i.
i855. Grapsus Webbii, H. Milne-Edwards (9«), p. 167.
i883. Grapsus pictus, Latreille, var. oceltatus, Studer (13S), p. 14.
Campagne de 1888 : Stn. 202, marée basse à Santa Cruz (Florès). — Stn. 236,
marée basse, à l'îlot de Praya de Graciosa.
Cette espèce a une répartition géographique fort étendue, on la trouve sur les
côtes américaines et africaines de l'Atlantique, dans la région Sudo-Pacifique et
dans toutes les mers chaudes -, la vivacité de ses couleurs et sa grande agilité la font
remarquer par tous les voyageurs. Ces Crustacés vivent sur le rivage et peuvent rester
longtemps hors de l'eau.
Genre Leptograpsus, H. Milne-Edwards
i855. Leptograpsus, H. Milne-Edwards (96), p. 171.
Les Leptograpsus ont le front peu infléchi et presque horizontal ; la carapace est
pourvue de deux dents latérales situées en arrière de l'angle orbitaire externe.
L'article basilaire des antennes externes ne s'unit pas au lobe sous-orbitaire interne,
et la tigelle mobile se prolonge dans l'orbite. Le mérognathe des pattes-mâchoires
externes est court et plus large que long.
Leptograpsus marmoratus, Fabricius
1787. Cancer marmoratus, Fabricius (SS), vol. i, p. Sig.
i8o3. Grapsus varius, Latreille (5-ft), vol. vi, p. 67.
1825. Grapsus marmoratus, Desmarest (19), p. i3i.
i855. Leptograpsus marmoratus, H. Milne-Edwards (96), p. 171.
1870. Pachygrapsus marmoratus, Stimpson (13Î), p. loi.
1888. Pachygrapsus marmoratus, Th. Barrois (S), p. i5.
Campagne de 1888 : Stn. 202, marée basse à Florès. — Stn. 236, marée basse sur
l'îlot de Praya de Graciosa.
Ce Crabe, que l'on trouve communément sur les côtes océaniques de la France,
semble avoir une large dissémination géographique, il se trouve à Madère, aux îles
Canaries, et nous avons lieu de penser qu'il ne diffère pas spécifiquement des formes
décrites sous les noms de Leptograpsus pariegatus Fabricius et de L. Bertheloti
H. Milne-Edwards.
Genre Nautilograpsus, Linné
Cancer, Linné, Herbst, Fabricius.
Grapsus, Latreille, Roux.
Planes, Bell, Dana.
1837. Nautilograpsus, Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 89.
— 49 —
La carapace est peu bombée d'avant en arrière et plus longue que large; les
régions ne sont pas distinctes. Le front est avancé, lamelleux et légèrement incliné.
Les pattes-mâchoires externes sont larges, le mérognathe est dépourvu de lobe interne,
il est tronqué à son extrémité; les pinces sont subégales et peu robustes, pourvues de
doigts aigus et faiblement dentés. Les pattes ambulatoires sont courtes, comprimées
et larges; le pied est pourvu de poils sur son bord supérieur, il est spinuleux inférieu-
rement; les doigts sont courts et spinuleux.
Nautilograpsus minutus, Linné
1766. Jancer minutus, Linné (04), p. 1040.
i8o3. Grapsus viinutus, Latreille (54), vol. vi, p. 68.
1817. Grapsus cinereus, Say (115), p- 99.
1817. Grapsus pelagicus, Say (115), p. 442.
1829. Grapsus testudimim, Roux (109), pi. 6, fig. i.
i836. Grapsus diris, Costa (14), pi. 4, fig. i.
1837. Nautilograpsus minutus, H. Milne-Edwards (98), vol. 2, p. 90.
i838. Nautilograpsus major, Mac Leay (Oî), p. ô6.
i838. Nautilograpsus Smithii, Mac Leay (61), p. 67.
1844. Planes liniteana, Bell (3), p. i35.
1844. Nautilograpsus mimitus, Dekay (18), p. i5.
1846. Nautilograpsus tninutus, Lucas (OO), vol. i, p. 21.
1849. Nautilograpsus minutus, Gay (SO).
i85o. Grapsus minutus. De Haan (31), p. 32.
i855. Nautilograpsus minutus, H. Milne-Edwards (90), p. 166.
1886. Nautilograpsus minutus, Miers (î*), p. 254.
Campagne de i8S5 : Stn. 8, surface, sur une barrique. Six mâles et douze
femelles, dont huit chargées d'oeufs.
Campagne de 1886 : Stn. 70, surface. — Stn. 72, surface.
Campagne de 1887 : Stn. 94, sur une épave. — Stn. 104, marée basse à Horta de
Fayal (Açores). — Stn. i36 et Stn. 146, dan» les Sargasses.
Campagne de 1888 : Stn. 206, sur une épave.
Cette espèce vit sur les corps flottants dans toutes les mers, on la trouve aussi
bien au milieu des touffes de Sargasses que sur les épaves ou sur les carapaces des
grandes Tortues ^ L'étendue de son aire de dispersion géographique, la variété des
retraites qu'elle choisit et les différences propres au sexe ou à l'âge, expliquent les
erreurs de détermination auxquelles elle a donné lieu de la part de naturalistes fort
exercés.
' Voir G. Pouchet et J. de Guerne, Sur l'alimentation des Tortues marines, Compt. rend. Acad. des
Sciences, 12 avril 1886; E. Chevreux et J. de Guerne, Crustacés et Cirrhipèdes commensaux des Tortues
marines de la Méditerranée, Ibid., Séance du 27 février i8g3, et Ann. de la Soc. entomolog. de France., Bulle-
tin, p. cxv, 1892.
— 5o —
Tribu des Oxystomes
Famille des CALAPPIENS
Genre Atelecyclus, Leach
1814. Atelecyclus, Leach («O), vol. 7, p. 43o.
1837. Atelecyclus, H. Milne-Edwards (03), vol. 2, p. 141.
1844. Atelecyclus, Bell (3), p. i5i.
i863. Atelecyclus, Heller (34), p. i3i.
Ce genre a été établi par Leach, d'après une espèce des mers d'Europe, décrite
par Montagu, sous le nom de Cancer septemdentatus ; il doit prendre place à côté des
Thies et des Corystes dans la section des Oxystomes, mais d'autre part, il présente des
analogies si évidentes avec certains Cyclométopes et particulièrement avec le genre
Cancer, qu'il doit être considéré comme un groupe de transition rattachant ces divers
Crustacés, au premier abord très différents.
Il se reconnaît facilement à sa carapace presque circulaire, à bords latéro-anté-
rieurs dentés et se continuant sans interruption avec les bords latéro-postérieurs. Le
front est formé de cinq dents dont les latérales forment les angles orbitaires ; les
antennes internes se replient longitudinalement dans leurs fossettes. L'article basilaire
des antennes externes est grand, soudé au front et sépare complètement l'orbite de la
fossette antennulaire comme chez les Cancer, mais la tige mobile est longue et ciliée
comme chez les autres Oxystomes. Le cadre buccal est presque quadrilatère, mais
imparfaitement séparé de l'épistome. Les pattes-mâchoires externes sont étroites et
s'avancent jusqu'à la base des antennes internes ; le plastron sternal est étroit et
allongé ; les pattes sont de longueur médiocre et frangées de poils ; l'abdomen du mâle
est formé de cinq articles libres ; celui de la femelle est composé de sept articles et il se
prolonge en avant, jusqu'au niveau du cadre buccal.
Atelecyclus h.eterodon, Montagu
(PI. V, fig. 6-11)
1814. Atelecyclus septemdentatus, Leach (OO), vol. 7, p. 43o.
i8i5. Cancer septemdentatus, Montagu (97), pi. i, fig. i-
181 5. Atelecyclus heterodon, Leach (63), pi. 2.
1825. Atelecyclus septemdentatus, Desmarest (%9), p. 8, pi. iv, fig. i.
1837. Atelecyclus heterodon, H. Milne-Edwards (»3), vol. 2, p. 143.
1844. Atelecyclus heterodon, Bell (3), p. i53, figure dans le texte.
i863. Atelecyclus heterodon, Heller (34), p. i33.
Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36™. Douze mâles et trois femelles. —
Stn. 44, profondeur 166™. Trois mâles et une femelle. — Stn. 46, profondeur i55".
Deux mâles et une femelle. — Stn. Sg, profondeur 250™. Uue jeune femelle.
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180". Quatre mâles.
— 5i —
Cette espèce est rare sur les côtes de France et d'Angleterre, elle habite les eaux
profondes et la plupart des individus, observés par les auteurs anglais, avaient été
trouvés dans restomac de Poissons tels que des Morues et des Pleuroncctes. Bien
qu'elle ait été figurée par Leach et par Bell, ses caractères n'ont pas été encore indiqués
avec une précision suffisante et elle a parfois été confondue avec une autre provenant
des mêmes mers, VAtelecyclus criientatus Desm., aussi nous croyons utile d'en donner
de nouveau une description et de faire représenter comparativement les deux espèces.
UAielecyclus hcterodou (PI. v, fig. 6-i i) se fait remarquer par sa carapace étroite
et orbiculaire, dont les bords latéro-antérieurs se prolongent très loin en arrière et se
continuent sans interruption avec les bords latéro-postérieurs; ils sont découpés en
neuf dents, petites, à pointe dirigée en avant, inégales, car en général elles alternent en
grandes et petites, leur bord est à peine granulé ; les bords latéro-postérieurs sont
formés par une crête de fortes granulations, disposées en série et serrées les unes
contre les autres, ils ne se continuent pas directement avec le bord postérieur qui est
également granuleux, mais ils s'étendent de chaque côté au-dessus de lui, en s'incur-
vant régulièrement. Le front est tridenté, la dent médiane dépasse un peu les latérales,
toutes les trois sont aplaties, triangulaires et légèrement frangées sur leur bord. L'angle
orbitaire interne est peu saillant et granuleux, ainsi que le bord sus-orbitaire qui
est interrompu par deux fissures profondes; la portion comprise entre les deux
fissures s'avance en une sorte de dent à contour festonné, comme celui de tout le bord
sourciller. Le bord orbitaire inférieur est également denticulé et son angle interne
s'avance en une pointe plus forte que ses voisines.
Les régions de la carapace ne sont pas très nettement dessinées, les sillons
inter-régionnaires étant peu marqués, à l'exception de ceux qui limitent en dedans
les régions branchiales; la surface du test est rendue rugueuse par un grand nombre
de petites saillies transversales répondant à l'insertion de poils très courts, raides,
visibles seulement à la loupe et disparaissant facilement par suite des frottements. En
dessous, les parties latérales sont revêtues de poils longs, souples et jaunes, qui fran-
gent la carapace et se voient au-dessous et en dehors des bords. La carapace de
VAtelecyclus criientatus (PI. v, fig. i-5) est toujours plus bombée et beaucoup plus
large, surtout chez les exemplaires de grande taille, où elle arrive à ressembler beau-
coup, sous ce rapport, à celle de certains Cancer tels que le C. bellianus, par exemple;
la surface est beaucoup plus rugueuse et les dents latéro-antérieures sont larges,
dirigées plus en dehors et fortement festonnées sur leurs bords, le front est plus large
et moins saillant. Les figures qui ont été données de ce Crabe, ont toutes été faites
d'après des exemplaires jeunes et donnent une idée imparfaite de ses formes quand il
est adulte.
Les antennes externes de VAtelecyclus heterodon sont fortes et grandes, l'article
basilaire est spinuleux sur son bord externe, les articles suivants sont cylindriques et
garnis de poils.
Les pattes antérieures sont fortes, courtes et égales entre elles; les pinces, très
— 52 —
comprimées latéralement, sont hautes; leur bord supérieur, en forme de crête^ est
frangé de poils et garni de deux épines, l'une située en arrière de l'articulation du
doigt mobile, l'autre vers le milieu ; en arrière de cette dernière se voient quelques
denticules; la face externe porte six rangées longitudinales de granulations plus ou
moins pointues; la face interne est lisse. Les doigts sont courts, comprimés latérale-
ment et faiblement armés sur leur bord préhensile. L'avant-bras est armé en dedans
d'une forte dent et en dessus de deux denticules, le reste de sa surface est parcouru
par des lignes de granulations; le bras est caché sous la carapace, il est frangé en
arrière de longs poils. Chez V Atelecyclus cruentatus, les pinces sont plus fortes, plus
renflées, plus granuleuses, et les deux épines supérieures moins distinctes des autres
denticules, qui sont nombreux.
Les pattes ambulatoires de V Atelecyclus heterodon sont peu robustes, légèrement
comprimées et frangées de longs poils; les doigts en sont grands, pointus et couverts
en dessus d'un court duvet. Le plastron sternal est très étroit, profondément creusé
sur la ligne médiane en une sorte de rainure où s'enchâsse l'abdomen. Chez le mâle,
il est formé de cinq articles libres, dont le dernier est étroit et s'avance en forme de
pointe effilée vers le cadre buccal, dont il est cependant séparé par un intervalle
considérable. Chez la femelle, l'abdomen compte sept articles libres, il est peu élargi
et le segment terminal est relativement étroit.
La couleur de cette espèce est d'un rouge brique clair avec des taches plus foncées;
les pattes antérieures sont rouge jaunâtre, les doigts des pinces sont noirs.
Les mâles sont notablement plus gros que les femelles et ils semblent beaucoup
plus nombreux; ainsi, sur vingt-sept individus capturés pendant les expéditions de
Y Hirondelle, on ne trouvait que six femelles. La même observation a été déjà faite
par Montagu, Leach et Thompson.
Male Femelle
Largeur de la carapace g"" 024 o™oi8
Longueur de la carapace 0^024 o"oi8
» de la pince o™ o 1 7 o™ 008
Hauteur o"" 01 1 o" oo5
Longueur de la patte de la deuxième paire o™028 o™oi8
Famille des LEUCOSIENS
Genre Ebalia, Leach
1777. Cancer, Pennant (I05), vol. iv.
181 5. Ebalia, Leach (63), p. i8.
1817. Ebalia, Leach (Ol), p. 333.
1837. Ebalia, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 128.
1844. Ebalia, Bell (3), p. iSg.
i852. Ebalia, Dana (lï), vol. i, p. 392.
i863. Ebalia, Heller (34), p. i23.
1886. Ebalia, Miers (»«), p. 3o3.
— 53 —
Ce genre a été caractérisé par Leach, d'après plusieurs espèces des côtes d'Angle-
terre, qui diffèrent notablement des Leucosies. La carapace est subrhomboïdale ou
hexagonale, à angles arrondis ; le front est avancé, bifide ou tronqué ; les yeux sont
très petits et les orbites portent deux petites fissures en-dessus. Les antennes sont très
petites et insérées dans l'angle interne de l'orbite ; les antennes internes se replient
obliquement sous le front. Le cadre buccal n'est pas limité en avant par une crête
transversale épistomienne. Les pattes-mâchoires externes s'avancent beaucoup, elles
sont larges et l'exognathe est arrondi à son extrémité. Les pattes antérieures du mâle
sont toujours plus fortes que celles des femelles, elles sont égales entre elles et la pince
est plus ou moins comprimée. Les pattes ambulatoires sont petites, grêles et diminuent
graduellement de longueur des premières aux dernières. L'abdomen du mâle se
compose de cinq articles libres ; l'abdomen de la femelle est très large.
Les espèces de ce genre sont de petite taille et répandues dans toutes les mers.
Ebalia tuTserosa, Pennant
1777. Ci.v:cer tuberosiis, Pennant (105I, pi. ix, fig. 29.
i8i5. Ebalia Pennanti, Leach (S3|, pi. xxv, fig. i à 6.
i836. Ebalia Peiwanti, Costa (14), pi. v, fig. 1-2.
1837. Ebalia Pennanti, H. Milne-Edwards (OS), vol. 2, p. 129.
1844. Ebalia Pennanti, Bell |3I, p. 141.
i863. Ebalia Pennanti, Heller (34), p. 128.
1886. Ebalia tuberosa, Miers (ÎS), p. 304.
Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur lôô"". Sept femelles. — Stn. 46, profon-
deur i55"\ Deux femelles et un mâle.
Cette espèce, la plus grosse de celles qui habitent nos mers, se reconnaît à sa
carapace subhexagonale et renflée, le front se continue avec la région gastrique en
formant une saillie longitudinale très accusée par la dépression des régions hépatiques.
Celles-ci sont séparées des régions branchiales par une fissure du bord latéro-antérieur
très caractéristique. Les régions branchiales et la région cardiaque s'élèvent beaucoup
en arrière, formant ainsi une saillie transversale. La surface entière est finement
granulée. Les pattes antérieures sont faibles, le bras est long et grêle, la main, au
contraire, est courte, renflée et carénée en dessus. L'abdomen du mâle est triangulaire
et deux fois plus long que large, il s'avance jusqu'au cadre buccal.
Le corps est d'un brun rouge, plus pâle en dessous ainsi que les pattes, qui sont
tachées de rouge plus foncé.
Male . Femelle
Largeur de la carapace o™oii o'"oi4
Longueur de la carapace o^oi i 0^014
» de la pince o" 008 o" 009
» du bras de la pince o^oog o^oio
- 54-
Ebalia Cranclii, Leach
iSi5. Ebalia Cranchii, Leach (OI), vol. 3, p. 20.
i8i5. Ebalia Cranchii, Leach («3), pi. xxv, fig. 7 à 11.
i836. Ebalia disa-epans, Costa? (14), pi. v, fig. 3 et 4.
1837. Ebalia Cranchii, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 129.
1844. Ebalia Cranchii, Bell (3), p. 148.
1849. Ebalia Deshayesi, Lucas («6), p. 22.
i863. Ebalia Cranchii, Heller (34), p. 127.
1875. Ebalia chiragra, Fischer (*4), vol. 2, p. 45, pi. i, fig. i.
1888. Ebalia Cranchii, Barrois (S), p. 17.
Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63™. Un mâle. — Stn. 42, profon-
deur 136™. Neuf mâles et six femelles. — Stn. 46, profondeur i55". Deux femelles.
— Stn. 84, profondeur 147™. Trois femelles.
La carapace est plus rétrécie en avant et moins bombée que chez ï Ebalia tuberosa,
elle est plus régulièrement hexagonale et parcourue sur la ligne médiane par une saillie
longitudinale, s'étendant du front au lobe cardiaque postérieur, qui est arrondi et
renflé; deux saillies disposées symétriquement existent en arrière de la région
gastrique, deux autres se voient sur les régions branchiales. Les bords latéraux sont
entiers ; le front, plus avancé que chez V Ebalia tuberosa, est légèrement échancré sur
la ligne médiane. Le bord postérieur de la carapace est formé de deux lobes arrondis.
Les pattes antérieures sont fortes chez le mâle et plus d'une fois et demie aussi longues
que la carapace ; les doigts de la pince sont plus courts que la portion palmaire ; le
bras est grêle et affecte la forme d'un prisme triangulaire à bords arrondis. Les granu-
lations du corps sont petites, celles des pinces sont plus grosses. La couleur est d'un
rouge jaunâtre.
Male Femelle
Largeur de la carapace o™ 01 1 o™ 010
Longueur o™oi i o™ 010
Longueur de la patte de la première paire., o^oiy o™oi3
Longueur de la pince o™oo8 o™ 007
Ebalia tumefacta, Montagu
1808. Cancer tumefactiis, Montagu (SI), vol. 9, p. 86, pi. 2, fig. 3.
i8i5. Ebalia Bryerii, Leach (63), pi. 25, fig. i3.
i836. Ebalia aspera, Costa (14), pi. 5, fig. 5.
1837. Ebalia Bryerii, H. Milne-Elwards (93), vol. 2, p. i25.
1844. Ebalia Bryerii, Bell, (3), p. 145.
i863. Ebalia Bryerii, Heller, (34), p. 124.
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur i8o™. Une femelle.
Cette espèce, qui paraît plus rare que les précédentes, s'en distingue par sa carapace
plus élargie. Chez le mâle elle est également plus aplatie, déprimée dans la partie
— 55 —
centrale et très dilatée vers les angles latéro-antérieurs qui sont arrondis et à arête
mince, le bord postérieur est faiblement bilobé. Chez la femelle, la carapace est plus
épaisse et les régions branchiales forment, de chaque côté, une protubérance arrondie
et plus élevée que la partie médiane de la carapace. La surface est à peine granuleuse.
Les pattes antérieures sont plus renflées et plus noueuses que chez les autres espèces,
les pattes ambulatoires sont plus courtes.
La couleur est d'un rouge brique, distribuée par taches plus ou moins foncées.
»
Largeur de la carapace d'une femelle o^oog
Longueur o™oo8
Longueur des pattes de la deuxième paire., o^oio
Ebalia nux, Norman
Ebalia nux, Norman, Mss.
1881. Ebalia mix, A. Milne-Edwards (86).
1881. Ebalia nux, A. Milne-Edwards (89).
1882. Ebalia nux, A. Milne-Edwards (89).
i883. Ebalia nux, A. Milne-Edwards (90), pi. v.
1889. Ebalia nux, Pocock (I06), p. 426, figures dans le texte.
Campagne de 1886 : Stn. 44, profondeur 166". Deux femelles. — Stn. 58,
profondeur i34". Une femelle. — Stn. Sg, profondeur 25o"\ Trois mâles. — Stn. 66,
profondeur 5io"-363™. Quatre mâles et une femelle.
Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454". Açores, à l'est de Graciosa. Huit
mâles et neuf femelles. — Stn. 247, profondeur 3i8"\ Açores, à l'est de Pico. Un
individu mâle.
La carapace de cette espèce est subglobuleuse, elle est aussi large que longue. Le
front est tronqué et divisé en quatre dents, dont deux lobes externes plus grands et
deux saillies médianes, qui se détachent du bord des fossettes antennulaires. Cette
disposition permet de distinguer facilement ÏEbalia nux de toutes les espèces qui
viennent d'être mentionnées. Quatre saillies arrondies existent en arrière de la région
gastrique, trois sont disposées suivant une ligne transversale sur les lobes mésogastrique
et métagastrique, la médiane étant la plus petite; une quatrième surmonte le lobe
urogastrique. Celui-ci forme une proéminence arrondie, et il est nettement limité
comme un îlot, par des sillons linéaires assez profonds. Le bord postérieur se prolonge-
en arrière en deux saillies lobiformes. Les granulations de la carapace sont plus
grosses et plus isolées que chez VE. tuberosa.
Les pinces du mâle sont longues et grêles, le bras est presque cylindrique ; tous
les articles sont couverts de granulations serrées ; les pattes ambulatoires sont fines
et relativement assez allongées.
L'abdomen du mâle est étroit et son dernier article se termine par une extrémité
effilée.
— 56 —
La couleur de cette espèce est un rouge brique, nuancé de teintes plus claires.
Male Femelle
Largeur de la carapace o" 008 o™ 008
Longueur o"" 008 o" 008
Longueur des pattes de la première paire... o'"oi5 o"'oii
Longueur de la pince o" 008 o"' 006
Genre Merocryptus, A. Milne-Edwards
1873. Merocryptus, A. Milne-Edwards (99), p. S4 et 260.
1886. Merocryptus, Miers (ÏSj, p. 3ig.
Ce genre rattache les Lithadia aux Ixa et aux Persephona. La carapace est
remarquable par la saillie des régions branchiales, qui se prolongent latéralement
au-dessus de la base des pattes ambulatoires des deuxième, troisième et quatrième
paires. La région cardiaque forme une éminence arrondie, et le bord postérieur de la
carapace présente deux saillies disposées symétriquement au-dessus de la base de
l'abdomen. Le front est bilobé, les orbites sont petites. L'article basilaire des antennes
externes est très petit et n'atteint pas le front. Les pinces sont égales et bien dévelop-
pées, les pattes ambulatoires sont courtes.
L'abdomen du mâle est étroit, allongé; son premier et son septième articles sont
seuls libres, les autres se soudent en une seule pièce.
Jusqu'à présent, ce genre n'était représenté que par une seule espèce des mers
océaniennes.
Merocryptus boletifer, nov. sp.
(PI. IV, fig. 1-9)
Campagne de 1888 : Stn. 234, profondeur 454™. Açores, à l'est de Graciosa. Un
seul exemplaire mâle.
La carapace est triangulaire, très inégale et très bossuée. Les lobes métagastriques
forment une bosse élevée, à bords abrupts en dedans, en pente douce en dehors et se
continuant presque sans interruption avec une bosse allongée disposée obliquement,
surmontant les régions branchiales et se prolongeant jusqu'à l'angle latéral, qui est
aigu; la bosse cardiaque est arrondie et étranglée à sa base. Les régions hépatiques
sont légèrement renflées. Toutes ces parties saillantes sont marquées d'impressions
figurant des granulations aplaties et confiuentes. Les parties déprimées, figurant des
sortes de vallées, sont au contraire couvertes de granulations élevées, pédonculées
et ressemblant à des Champignons, dont le chapeau en forme de table serait arrondi,
plus ou moins granulé ou frangé sur ses bords de petites pointes (PI. iv, fig. 8). Cette
-57 -
ornementation rappelle celle de la carapace des Eurynomes, et le nom de boletifer
donné à Tespèce est destiné à la rappeler.
Le front est relevé et divisé en deux lobes peu saillants qui s'avancent, cependant,
bien au-delà des orbites. Sur la région ptérygostomienne, de chaque côté du cadre
buccal, existe une forte saillie granuleuse et pointue, qui se dirige en dehors et appa-
raît sous la région hépatique, quand on regarde la carapace en dessus. Le plastron
sternal est déprimé et couvert de granulations bolétiformes. Les pattes antérieures
sont de grandeur médiocre et granuleuses, la portion palmaire de la pince est de la
même longueur que les doigts, ceux-ci sont comprimés et leurs bords tranchants sont
en contact dans toute leur étendue; ils sont garnis de dents très fines et terminés par
une extrémité aiguë. L'avant-bras est arrondi en dedans; le bras est grêle, cylindrique,
et quelques-unes des granulations qui garnissent son bord antérieur et son bord
postérieur dépassent les autres et s'élèvent en pointes. Les pattes ambulatoires sont
noueuses et elles portent en dessus des saillies irrégulièrement disposées.
Le septième article de l'abdomen du mâle est armé d'une petite épine médiane
au devant de son bord articulaire.
Largeur de l'animal, les pattes étendues. o"'o24o
Largeur de la carapace o"oi lo
Longueur de la carapace o^oogS
Chez le Merocryptus lambriformis A. M.-Edw. ('S'9, pi. xni, fig. i), le front est
plus bilobé, les granulations de la carapace sont confluentes, régulières et non
bolétiformes, et les pattes ambulatoires sont dépourvues en dessus de pointes saillantes.
Famille des DORIPPIENS
Genre Gymonomus, A. Milne-Edwards
Ethusa, Norman, Mss.
1881. Cymonomus, A. Milne-Edwards (88), p. 2G.
Ce genre doit prendre place dans la famille des Dorippiens, à côté des
Ethuses, les canaux afférents de la chambre branchiale ne s'ouvrant pas sur la région
ptérygostomienne par une large fente séparée de la base des pattes antérieures, comme
chez les Dorippes ; les pattes de la quatrième et de la cinquième paire sont petites,
relevées sur le dos et modifiées dans leur conformation pour servir d'organes de
fixation et non de locomotion. La carapace est étroite, subquadrilatère, terminée en
avant par un rostre pointu, de chaque côté duquel s'insèrent les pédoncules oculaires
dépourvues de cornéules. Les antennes externes sont beaucoup plus développées que
chez les Ethuses, elles dépassent de beaucoup les antennes externes et elles ne peuvent
8
— 58 —
se reployer sous le front. Le cadre buccal est ouvert en avant, il est entièrement caché
par les pattes -mâchoires externes, dont le mérognathe s'avance jusque sous les
antennes, l'angle externe de cet article se prolonge, en effet, en une saillie arrondie,
bien au-delà de l'insertion du palpe ; l'exognathe est étroit et très long. Ces caractères
séparent nettement les Cymonomus des Ethuses, où les pattes-mâchoires externes sont
petites et ne dépassent pas le cadre buccal. Les pattes antérieures sont subégales et
pourvues de doigts pointus, les pattes de la deuxième et de la troisième paire sont
grêles et très longues ; les pattes de la quatrième et de la cinquième paires sont termi-
nées par un doigt en forme de crochet, elles ne sont pas chéliformes. L'abdomen du
mâle, formé de sept articles, est très petit ; l'abdomen de la femelle est relativement
large ; les œufs sont gros et peu nombreux. Les orifices génitaux s'ouvrent sur l'article
basilaire de la troisième paire.
Cymonomus granulatus, Norman
Ethusa granulata, Norman, Mss.
i88i. Cymonomus granidatiis, A. Milne-Edwards (8B).
i883. Cymonomus granulatus, A. Milne-Edwards (90), pi. viii.
Campagne de 1886 : Stn. 66, profondeur 5io'"-363'".
Cette espèce a été découverte dans les mers du nord de la Grande-Bretagne,
en 1869, pendant l'une des croisières du PORCUPINE; elle a d'abord été signalée par
M. A. M. Norman, sous le nom à'Ethiisa granulata. Ce savant naturaliste donne à ce
sujet les renseignements suivants :
« U Ethusa granulata sp. n., appartient à l'espèce trouvée à la hauteur de Valentia,
mais présente dans sa conformation une modification des plus extraordinaires. Les
exemplaires trouvés de iio à Syo brasses (200™ à 673™), dans les parages plus méri-
dionaux, ont la carapace armée dans sa partie antérieure d'un rostre aigu, d'une
longueur considérable. L'animal paraît être aveugle, mais il a deux remarquables
tiges oculaires, lisses et arrondies à l'extrémité, où l'œil est ordinairement placé.
Cependant, chez les spécimens venus du nord et habitant une profondeur de 542 à
705 brasses (g86™ à i283'"), les pédoncules oculaires ne sont plus mobiles, ils se sont
complètement fixés dans leurs alvéoles et leur caractère est changé. Leurs dimensions
sont de beaucoup plus grandes ; ils sont plus rapprochés à leur base et, au lieu d'être
arrondis, leurs extrémités se terminent par un rostre très solide. Ne servant plus
d'appareil oculaire, ils fonctionnent comme rostres et le véritable rostre, si saillant
dans les spécimens venus du Midi, a disparu. Si nous n'avions trouvé qu'un seul
spécimen de cette forme, nous aurions pensé sans hésitation que nous étions tombés
sur une monstruosité ; cette hypothèse ne saurait être invoquée pour expliquer cette
modification dans la transformation amenée par le changement dans les conditions de
la vie. Trois individus ont été trouvés à trois reprises différentes et ils sont à tous
égards parfaitement identiques » (135, p. 147).
-69-
Deux individus de cette espèce ont été pris dans les dragues de YHirondelle.
Ces exemplaires sont de petite taille, la carapace ne mesure que S'""' de largeur,
elle est subquadrilatère et plus fortement granuleuse que chez le Cymonomus qiiadra-
tus de l'Amérique; les sillons branchio-cardiaques sont moins marqués que chez cette
dernière espèce, à laquelle elle ressemble d'ailleurs beaucoup. Les pédoncules oculai-
res sont mobiles et ils ont la longueur du rostre; il n'y a aucune trace de cornéules à
leur extrémité, qui est lisse et arrondie; ils portent de nombreuses épines dans toute
leur longueur. v
II. — Section des ANOMOURES
Famille des HOMOLIENS
Genre Latreillea, Roux
1828. Lalreillia, Roux (i09), liv. v, pi. xxii.
1834. Latreillia, Milne-Edwards (08), vol. i, p. 277.
x85o. Latreillia, de Haan (81), p. io5.
i863. Latreillia, Heller (34), p. 146.
1888. Latreillia, Henderson (8»), p. 23.
Le genre Latreillea doit être placé dans la famille des Homolides, à côté des
genres Homola et Latreillopsis. La longueur démesurée de ses pattes lui donne une
certaine ressemblance avec les Stenorhynchus, mais celles de la cinquième paire sont
rejetées sur le dos et relativement beaucoup plus courtes que les précédentes.
La carapace est allongée, épaisse, étroite, terminée en avant par trois épines, dont
la médiane est courte et les deux latérales longues, aiguës et divergentes. Les yeux
sont portés sur des pédoncules allongés et cylindriques, ils sont gros et subsphériques.
Les antennes internes sont grandes, leur article basilaire est dilaté; les antennes
externes sont très petites. Les pattes-mâchoires externes sont étroites et à mérognathe
allongé. L'abdomen du mâle est divisé en sept articles; celui de la femelle en compte
cinq.
Ce genre comprend quatre espèces : Latreillea elegans Roux, L. valida et
L. phalangiiim, décrites par de Haan, enfin, L. aiistraliensis Henderson, découverte
pejidant l'expédition du Challenger.
Latreillea elegans, Roux
(PI. VI, fig. i3-i5)
«828. Latreillia elegans. Roux (109), pi. xxii.
1834. Latreillia elegans, H. Milne-Edwards (98). p. 277.
1849. Latreillia elegans, Lucas (60), p. 3, pi. i, fig. i.
i863. Latreillia elegans, Heller (84), p. 147, pi. 4, fig. 14.
— 6o —
Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 18™. Une femelle avec des œufs petits
et nombreux, prise avec la barre à fauberts.
Cette curieuse espèce a été décrite par Roux, d'après un exemplaire mâle pris sur
les côtes de Sicile par Caron; pendant longtemps, on a cru qu'elle était spéciale à la
Méditerranée, mais plusieurs exemplaires ont été trouvés dans l'Océan Atlantique, dans
les parages des îles Canaries et des Açores, lors des expéditions du Travailleur, du
Talisman et de Y Hirondelle.
La carapace est lisse et luisante, et parcourue par des bandes longitudinales d'un
brun rougeâtre. Les pattes et les pédoncules oculaires sont annelés de brun et de
jaune clair. Les yeux sont noirs.
Genre Homola, Leach
i8i5. Homola, Leach (59), p. 324.
181 5. Homola, Leach (G1), vol. 2, pi. lxxxviii.
1825. Homola, Desmarest (19).
1837. Homola, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 181.
i852. Homola, D.ina (tl), vol. i, p. 403.
i863. Homola, Heller (34), p. 148.
1888. Homola, Henderson (39), p. 18.
La carapace des Homoles est étroite, presque quadrilatère, aplatie en dessus et à
bords latéraux tombant presque verticalement. Le front est rostriforme et bidenté, ou
unidenté ; les orbites sont incomplètes et la base des pédoncules oculaires est à décou-
vert ; ceux-ci sont composés de deux parties distinctes, l'une, basilaire et grêle, l'autre,
terminale et beaucoup plus grosse, dont l'extrémité dilatée porte la cornée. Les
antennes internes ne sont pas logées dans des fossettes distinctes, leur article basilaire
est très gros et recouvre, dans sa partie inférieure, l'insertion des pédoncules oculaires ;
les antennes externes sont longues et libres dans toute leur étendue ; le cadre buccal est
quadrilatère ; il se prolonge en avant sur l'épistome, sans lignes de démarcation. Les
pattes-mâchoires externes sont étroites et remarquables par l'allongement du méro-
gnathe ; les pattes des deuxième, troisième et quatrième paires sont longues et
comprimées, celles de la cinquième paire sont courtes, relevées sur le dos et subché-
liformes. Les orifices génitaux de la femelle s'ouvrent, non pas sur le plastron sternal,
comme d'ordinaire chez les Brachyures, mais à la base des pattes de la troisième paire.
L'abdomen, dans les deux sexes, se compose de sept articles libres ; son extrémité se
prolonge entre la base des pattes-mâchoires externes.
Les Crustacés de ce genre habitent les eaux profondes, et ils sont peu nombreux
en espèces : V Homola Cuvieri Roux et V Homola spinifrons Lamarck se trouvent dans
les mers d'Europe; VH. vigil A. Milne-Edwards dans celles des Antilles, et VH.
orientalis Henderson près des rivages des îles Philippines.
— 6i —
Homola spinifrons, Lamarck
iSi5. Dorippe spinifrons, Leach (Al), vol. 2, pi. i.xxxvin.
1818. Dorippe spinifrons, Lam.\rck (59), vol. 5, p. 245.
1818. Dorippe spinifrons, Latreille (58), pi. ccxvii, fig. 4.
1825. Dorippe spinifrons, Desmarest (tO), p. i34, pi. xvii, fig. i.
1837. Dorippe spinifrons, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. iS3, pi. xxn, fig. 234.
1849. Dorippe spinifrons, H. Milne-Edwards (94), pi. xxxix, fig. 2.
1849. Dorippe spinifrons, Lucas (66), p. 27.
i863. Dorippe spinifrons, Heller (34), p. 149, pi. iv, fig. 12 et i3.
Campagne de 1888 : Stn. 235, profondeur igS". Açores, au sud-est de Graciosa.
Un exemplaire femelle pris dans une nasse.
Cette espèce, dont la taille est peu considérable, se distingue d'ailleurs facilement
de la gigantesque Homole de Cuvier, par son rostre bidenté et par l'arrangement des
épines de la carapace. La région gastrique est hérissée de neuf épines dont huit disposées
symétriquement, et une médiane et impaire sur le lobe gastrique postérieur ; le bord
orbitaire porte une épine interne et une épine externe ; une forte épine latérale est située
en arrière du sillon gastro-hépatique ; une série d'épines^ de taille décroissante, marque
le bord latéro-postérieur. Les pinces sont subégales et garnies, surtout en dedans, de
poils disposés en pinceau, et épineuses en dessous. Les pattes ambulatoires sont
comprimées, spinuleuses et poilues ; une épine courte et grosse arme le deuxième
anneau de l'abdomen :
Largeur de la carapace (sans les épines latérales)... o'"oi4
Largeur (avec les épines latérales) o^-oiô
Longueur de la carapace o"oi8
L'Homole à front épineux a longtemps été considérée comme spéciale à la Médi-
terranée, mais elle vit aussi dans l'Océan. Brito Capello l'a trouvée sur les côtes du
Portugal (1© et t04).
Famille des PAGURID^
Genre Lithodes
An XI. Lithodes, Latreille (54) .
1837. Lithodes, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 184.
1844. Lithodes, Bell (3|, p. 164.
i85o. Lithodes, De Haan (31), p. 214.
i858. Lithodes, Stimpson (1«9). p. 68.
1888. Lithodes, Henderso.n (39), p. 42.
Les Lithodes ont été longtemps considérés comme des Crabes ; Herbst les rangeait
parmi les Cancer, et Fabricius à côté des Parthenope et des Maia. Latreille en fit un
— 62 —
genre spécial, dont H. Milne-Edwards signala les affinités avec les Pagures et qu'on
range dans la même famille que ces derniers depuis les observations de M. Boas*.
Le rostre est long et spinuleux; les troisième et cinquième segments de l'abdomen
sont protégés chacun par une paire de plaques calcifiées, beaucoup plus développées à
gauche qu'à droite dans la femelle ; enfin, les plaques paraissent ornées, sur la portion
membraneuse, de noyaux calcaires épars.
Lith.odes Grimaldii, nov. sp.
(PI. III, fig. 1-6)
Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267". Parages du Grand-Banc de
Terre-Neuve.
M. Sidney Smith a fait connaître une nouvelle espèce de Lithodes provenant des
dragages du Blake, et il Ta nommé Lithodes Agassiii. Les individus adultes, dont il
a donné la description et la figure, sont peu longuement épineux, les épines sont
nombreuses et entremêlées de tubercules pointus, occupant principalement la ligne
médiane de la carapace; les exemplaires qu'il considère comme représentant le jeune
âge de la même espèce, sont remarquables par le développement excessif des épines,
d'ailleurs peu nombreuses, du bouclier céphalothoracique et des pattes; mais il est
probable qu'ils doivent se rapporter à une autre espèce, car, au mois d'août 1887, les
filets de ["Hirondelle ont capturé un Lithode notablement plus grand que celui figuré
par Smith, dont la carapace ne mesurait que 2 ou 3 centimètres, et cependant, les pointes,
au lieu de se réduire, comme on serait en droit de s'y attendre, d'après l'âge plus
avancé de cet exemplaire, présentent une longueur énorme; il y a donc lieu d'admettre
deux espèces distinctes, l'une très épineuse, l'autre beaucoup moins, et ce serait à cette
dernière que s'appliquerait la dénomination de L. Agassiii, tandis que la première
serait désignée sous le nom de L. Grimaldii.
La carapace du Lithodes Grimaldii offre la forme caractéristique de ce genre;
elle est rétrécie en avant, élargie et arrondie en arrière et elle présente une forte
convexité dans les régions gastrique et cardiaque. Le rostre est armé de trois piquants
très longs; en arrière, se voient deux groupes de quatre épines sur la région gastro-
cardiaque; les autres piquants sont répartis symétriquement sur la carapace, on en
compte environ quarante, l'un deux, occupant la région hépatique, et un autre,
implanté sur la région branchiale, sont très allongés. Le bord orbitaire est épais. Les
pédoncules oculaires sont implantés dans une échancrure située entre le rostre et la
bouche, ils sont courts et ils portent une petite épine au-dessus de la cornée. Les
antennes externes sont longues; leur article basilaire est soudé à la carapace sous
l'épine latérale; les antennes internes s'insèrent en dehors et au-dessous des yeux,
leur article basilaire est épais tandis que Içs deux suivants sont grêles.
' J. E. V. Boas, Lithodes und Pagurus, Zool. Anzeiger, vol. 3, p. 349. 1880.
— 63 —
Les pattes sont trois fois aussi longues que la carapace, et elles sont armées
d'épines placées irrégulièrement et très développées, surtout sur la cuisse et la jambe;
le doigt est pointu et légèrement arqué.
Les pinces sont faibles ; de fortes épines se remarquent sur le bras et sur l'avant-
bras, la main est hérissée d'aspérités, les mors préhensiles sont presque lisses.
Largeur totale, les pattes étendues o'"2i
Largeur de la carapace, sans les épines.. o™o35
Longueur o™ 045
Longueur, y compris les épines o'^ogo
Cette description concorde parfaitement avec celle que M. S. Smith donne du
Crustacé qu'il considère comme le jeune des Lithodes Agassi{i et que nous pensons,
au contraire, être d'une autre espèce.
Le Lithodes Grimaldii a été péché, le 2 août 1887, à 1267'" de profondeur, près
de Terre-Neuve (Stn. 161) ; sa couleur était d'un rouge vif.
Genre Parapagurus, Smith
1879. Parapaguriis, S. I. Smith (IIS), p. 5o.
1888. Parapagurus, Henderson (8»), p. 85.
1893. Parapagurus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (SSquin'"), p. 26.
M. S.-L Smith, qui le premier a indiqué les caractères de ce genre, le sépare des
autres Paguridœ et le considère comme appartenant à une famille spéciale, celle des
Parapaguridœ. Il se base sur la disposition des branchies qui, au lieu d'être formées
chacune par deux pyramides de lamelles superposées CPhyllobranchiœ), sont consti-
tuées par quatre séries longitudinales de papilles aplaties et étroites fTrichobranchiœJ,
rappelant celles de certains Thalassinidés. Cette particularité de structure offre
certainement une grande importance, mais elle est insuffisante pour caractériser une
famille, puisqu'on trouve des transitions entre les deux formes de branchies et que chez
le Paguristes maculatus, par exemple, les papilles branchiales sont disposées en quatre
séries, plus courtes, il est vrai, et moins indépendantes que chez les Parapagurus K
Le prolongement rostral de la carapace est peu marqué ; les yeux sont petits et
non dilatés à leur extrémité. Les antennes internes sont grandes ; l'écaillé des antennes
externes est étroite mais bien développée. Les pattes antérieures sont inégales, la
droite est d'ordinaire la plus forte, les doigts des pinces sont pointus et à peine cornés
à leur extrémité ; les pattes ambulatoires sont grandes et terminées par des doigts très
< Voir à ce sujet une note publiée par l'un de nous, E.-L. Bouvier, Sur les branchies des Paguriens,
Ann. des Sciences nat. Zoologie. [VII], vol. 11, p. 400. 1891.
-64-
développés, courbes et légèrement tordus ; les quatrième et cinquième pattes sont
chéliformes. Les deux premiers anneaux abdominaux du mâle portent chacun une
paire de fausses pattes, disposées en gouttière ; les troisième, quatrième et cinquième
anneaux sont pourvus d'appendices. Chez les femelles, la première paire d'appendices
manque, la seconde est incomplète, l'appendice du côté droit faisant défaut ; les autres
paires sont biramées.
Il n'existe chez les femelles qu'un orifice génital du côté gauche, sur la hanche
de la patte de la troisième paire. Les Crustacés de ce genre habitent tous les eaux
profondes.
Parapagurus pilosimanus, Smith
(PI. IX, fig. 1-17)
187g. Parapagurus pilosimanus S. I. Smith (IIO), p. 5i.
1880. Eupagurus Jacobii, A. Milne-Edwards (83), p. 42'.
1881. Parapagurus pilosimanus, S. I. Smith (llî), p. 428.
1882. Parapagurus pilosimanus, S. I. Smith (tl8), p. 20, pi. 11, fig. 4-4''.
i883. Parapagurus pilosimanus, S. I. Smith (1«0), p. 33, pi. v, fig. 3-5, pi. vi, fig. 1-4».
1884. Parapagurus pilosimanus, S. I. Smith (119), p. 355.
1886. Parapagurus pilosimanus, S. I. Smith (1*5), p. 39.
1889. Parapagurus pilosimanus, Pocock (108), p. 43o.
1892. Parapagurus pilosimanus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (S*'"), p. i-i5.
1892. Parapagurus pilosimanus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (9S<jn!"«f), p. 204.
1893. Parapagurus pilosimanus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (OSquinter), p. 28.
Campagne de 1887 : Stn. 161, profondeur 1267". Parages de Terre-Neuve.
Campagne de 1888 : Stn. 184, profondeur i85o™. — Stn. 211, profondeur 1372'".
Açores, au sud de Florès. — Stn. 21 3, profondeur 1384". Açores, à l'ouest de Florès.
— Stn. 244, profondeur 1266'". Açores, entre Pico et Sâo Jorge,
La carapace est grande proportionnellement à l'abdomen, elle est épaisse et dure
dans les régions gastrique, hépatique et cardiaque, et légèrement rigide dans les régions
branchiales. Sa surface est lisse, brillante et parsemée de quelques bouquets de poils
fins et jaunes situés sur les côtés, en arrière et en avant du sillon cervical. En arrière,
la carapace porte sur la ligne médiane une échancrure profonde, résultant du dévelop-
pement des régions branchiales par rapport à la région cardiaque; cette dernière est
très étroite et en forme de lancette dont la pointe serait tournée en arrière. Le prolon-
gement rostriforme est arrondi, peu développé et il ne s'avance pas plus que les
sinuosités latérales, situées au niveau de l'insertion des antennes externes.
L'anneau ophthalmique est petit, il porte en dessus et en dedans une pointe très
courte. Les pédoncules oculaires sont un peu écartés à leur base, leur longueur est
' La description de cette espèce, que l'un de nous a donnée en 1 880, est inintelligible par suite d'une faute
d'impression qui n'a pu être corrigée, les épreuves du travail publié à Cambridge n'ayant pas été soumises à
l'auteur. Il est dit dans le texte « la pince droite porte six poils courts et très délicats » au lieu de <i porte des
poils courts et très délicats ».
— 65 —
moindre que la moitié de la largeur de la carapace; ils s'amincissent graduellement
vers leur extrémité, occupée par une très petite cornée; ils portent en dessus des
poils fins et assez longs.
Les antennes internes sont grêles et plus longues que la carapace, leur quatrième
article est le plus long de tous; la tigelle mobile inférieure est petite et composée de
huit anneaux ; la tigelle supérieure, beaucoup plus grande, en compte près de quarante
et elle est bordée d'assez longs poils. L'article basilaire de l'antenne externe est court et
gros, il se termine en dehors par une petite pointe garnie de poils ; il porte, en dessus,
une écaille étroite et peu élargie en arrière, bordée de poils en dedans et à son extré-
mité. La tigelle mobile est grêle et dépasse un peu l'extrémité des doigts des pattes
ambulatoires. Les pièces de la bouche ressemblent à celles de V Eupagurus Bernhardus,
mais les pattes-mâchoires externes sont écartées à leur base, leur ischiognathe est court
et presque de même longueur que le carpognathe; les articles suivants ont, d'ailleurs, à
peu près les mêmes dimensions.
La pince droite est beaucoup plus forte que la gauche; ses dimensions relatives
sont variables suivant l'âge et le sexe; tantôt elle est, dans son ensemble, plus longue
que le corps, tantôt plus courte. La main est peu allongée, comprimée latéralement,
elle est couverte de fines granulations et porte des poils fins, serrés et en aigrettes, qui
disparaissent vers l'extrémité des doigts. Ceux-ci sont gros^ courts, hérissés de
quelques poils raides, leur bord préhensile est faiblement denté et leur pointe n'est pas
élargie en cuiller; la face interne de la main est nue. L'avant-bras est granuleux et
poilu, il est arrondi en dessus et en dehors; le bras ne dépasse pas le niveau de
l'écaillé antennaire. La pince gauche est très petite, mais garnie de poils semblables à
ceux de la pince opposée.
Les pattes ambulatoires sont lisses, très longues, comprimées latéralement et
grêles ; le doigt qui les termine est ordinairement plus développé que le pied ; il est
courbé et porte vers son extrémité deux lignes de poils raides, l'une située sur son
bord, et l'autre parallèlement et un peu en dedans. Les pattes de la troisième paire
dépassent celles de la seconde; les pattes de la quatrième paire sont petites et pourvues
d'une pince ovalaire et frangée de poils. La pince des pattes de la cinquième paire est
plus étroite^ mais plus longue, la portion palmaire étant bien plus allongée que la
portion digitale.
Les fausses pattes du premier anneau de l'abdomen du mâle sont symétriques et
beaucoup plus petites que celles du deuxième anneau; elles ont la forme d'une
gouttière, à bords frangés et s'amincissent à leur extrémité. Du côté gauche, les fausses
pattes des troisième, quatrième et cinquième anneaux sont de même grandeur et formées
d'une branche antérieure bien développée, et d'une branche postérieure très réduite; à
droite, ces appendices manquent. Chez la femelle, il existe, du côté gauche, quatre
fausses pattes biramées, dont la branche postérieure est bien développée sur les trois
premières et très courte sur la quatrième. Les œufs sont nombreux et sphériques.
Cette espèce a été trouvée sur les côtes américaines, à des profondeurs variant de
9
— 66 —
25o à 2221 brasses (455™ à 4042"). Elle habite de petites coquilles de Gastéropodes,
servant de base à une colonie d'Epizoanthes; celle-ci grandit avec le Pagure, dont
elle n'abrite cependant que l'abdomen. Le thorax reste toujours à découvert, mais il
est revêtu de téguments assez solides pour le protéger.
Les Coralliaires dont il s'agit semblent appartenir le plus souvent à l'espèce
désignée par Verrill sous le nom à'Epiioanthus paguriphilus. Toutefois, aucun des
Pagurus pilosimamis recueillis par V Hirondelle n'a été ramené par le chalut avec
le type en question. Le seul Epi{oanthiis pris à la Stn. 244 en même temps que
P. pilosimamis, est regardé comme nouveau par M. Jourdan, qui le décrit sous le
nom d'^". Hirondellei '.
Longueur de la carapace d'une femelle portant des œufs.... o^oig
Largeur de la carapace en avant o" 010
» de la carapace en arrière o"" 014
Longueur des pédoncules oculaires o*" oo5
» de la patte de la première paire droite o" 042
» de la pince 0^019
Hauteur de la pince o"'oi2
Longueur du pouce o" 010
» de l'avant-bras o" 012
» de la patte de la première paire gauche o""o3o
» de la pince o™oi i
Hauteur de la pince o*" oo5
Longueur du pouce o*" 006
» de l'avant-bras o" 009
» de la patte droite de la deuxième paire o"o57
» de la patte gauche de la deuxième paire o'"o56
» de la patte droite de la troisième paire o™ 066
» de la patte gauche de la troisième paire o" 066
» du doigt de la même patte o™ 023
» des pattes de la quatrième paire 0^014
» des pattes de la cinquième paire o"oi8
» des antennes externes o" 078
La carapace et les pattes de ce Pagure sont d'une couleur rose orangé, plus foncée
vers l'extrémité des pattes ambulatoires.
Le nombre des femelles paraît plus considérable que celui des mâles.
^ E. Jourdan, Note préliminaire sur les Zoanthaires provenant des campagnes du yacht l'HlRONDELLE,
Bull. Soc. Zool. de France, vol. i5, 1890. — E. Jourdan, Quatrième campagne de l'HlRONDELLE. Sur un
Epizoanthus nouveau des Açores, ibid., vol. 16, 1891.
-67-
Genre Sympag-urus, Smith
i883. Sj'mpagunis, S. I. Smith (1«0).
i8q3. Sympagurus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (9S1"'"'"), p. 58.
Par l'existence d'une paires d'appendices au premier et au second anneau de
l'abdomen du mâle, ce genre se rapproche des Paguristes, mais il s'en distingue par
ses pinces très inégales et par le faible développement de la pointe rostrale. On ne
peut le confondre avec les Parapagitnis, dont les lames branchiales sont profondément
divisées.
On ne connaissait encore qu'une seule espèce de ce genre, le Sympagurus pictus^
décrit par M. Smith et provenant des côtes de la Nouvelle-Angleterre (fl.«0, p. Sy,
pi. v, fig. 2 et pi. VI, fig. 5-8; IIO, p. 354, pi. iv, fig. 3).
Sympagurus nudus, A. Milne-Edwards
(PI. X, fig. 18-26)
1891. Sympagurus nudus, A. Milne-Edwards (SSbis), p. i3i.
Campagne de 1888 : Stn. 2i3, profondeur 1384". Açores, à l'ouest de Florès. Un
exemplaire.
La carapace est peu élargie en arrière, les régions hépatiques sont peu renflées et
presque confondues avec la région gastrique; le front s'avance en un lobe arrondi peu
saillant. Les yeux sont gros à leur base, mais ils s'atténuent vers leur extrémité; les
écailles situées à la base de leur pédoncule sont très petites. Les antennes internes sont
longues. L'épine sus-antennaire dépasse les yeux et s'étend jusqu'à la base de la tige
multi-articulée. Les pattes antérieures sont très inégales. La pince de droite est
beaucoup plus forte que la gauche; la portion palmaire de la main est épaisse, couverte
en dehors de granulations arrondies et formant des rangées longitudinales vers le
bord supérieur et vers le bord inférieur; le pouce est granuleux en dehors et
surmonté d'une rangée de granulations, l'extrémité des doigts n'est pas cornée.
Quelques petits poils épars et peu visibles naissent sur la pince et surtout près des
denticulations digitales. L'avant-bras est épais et granuleux comme la main. La pince
gauche est très petite, elle ne s'étend pas au-delà de l'extrémité de l'antennule; elle
n'est pas granuleuse et porte quelques poils fins. Les pattes ambulatoires sont
faibles et peu courbées, la jambe et le pied sont garnis en dessus de quelques rugo-
sités, à la base desquelles s'insèrent des poils assez rares; le doigt est fin, comprimé
latéralement et frangé en dessus, près de son extrémité, de quelques poils raides. Les
pattes de la quatrième et de la cinquième paires sont très petites ; elles sont presque
monodactyles. L'abdomen du mâle porte une paire d'appendices sur ses deux
— 68 —
premiers segments ; il est, en outre, pourvu du côté gauche de trois fausses pattes peu
développées. Les lames branchiales sont bilobées, le lobe interne étant beaucoup plus
développé que le lobe externe; cette lobulation est bien visible vers la base de la
branchie, mais elle disparaît vers le sommet.
Longueur totale o'"o26
» de la pince droite... o^oiS
» de la pince gauche., o'"oo8
Un seul exemplaire de cette espèce a été trouvé à la Station 21 3, par 1384™ de
profondeur.
L'abdomen, au lieu d'être spirale, était droit, aussi est-il probable que ce Pagure
s'était logé dans une coquille de Dentale.
Sympagurus gracilipes, A. Milne-Edwards
(PI. IX, fig. 18-34)
1891. Sympagurus gracilipes, A. Milne-Edwards (SUbis)^ p. 132.
1892. Sympagurus gracilipes, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (SSquater)^ p. 2o5.
Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 800™. Açores, au sud de Fayal.
Ce Pagure rappelle beaucoup par ses proportions générales les Parapagurus; de
même que chez ces derniers, il n'existe qu'un seul orifice génital femelle, situé à la
base de la troisième patte du côté gauche, mais il diffère de ce genre par ses branchies
en forme de lames.
La carapace est grande et bombée, elle est dure et crustacée ; elle porte quelques
poils courts et s'avance peu sur la ligne médiane. Les yeux, écartés l'un de l'autre à la
base, sont courts et renflés à leur extrémité, où la cornée est très développée. L'écaillé
sus-ophthalmique est petite ; les antennules sont grandes. Les antennes ont leur article
basilaire élargi et pourvu d'une épine mobile, courte, peu apointée et presque droite.
Les pattes antérieures sont très inégales, la pince droite étant la plus grande, celle-ci
est presque entièrement dépourvue de poils. La main est allongée, sa face externe est
lisse et marquée de petites empreintes brunâtres, mais à peine saillantes, simulant des
granulations ; le bord supérieur est granuleux ; les doigts qui s'ouvrent dans un plan
vertical sont en contact dans toute leur étendue, ils sont aigus à leur extrémité qui
se croise ; quelques bouquets de petits poils s'insèrent auprès des denticulations.
L'avant-bras est allongé, presque cylindrique, finement granulé et revêtu de quelques
petits poils. La pince gauche est très faible, lisse et un peu poilue. Les pattes de la
deuxième et de la troisième paires sont d'égale grandeur ; elles sont longues, très fines
et comprimées latéralement; le doigt est grêle et droit, quelques poils frangent l'extré-
mité de son bord supérieur. Les pattes de la quatrième paire sont courtes et nettement
-69-
chéliformes ; celles de la cinquième paire sont, au contraire, monodactyles. Les
appendices du premier et du deuxième article de l'abdomen du mâle sont disposés
comme ceux des Parapagwus^ mais plus raccourcis. L'abdomen est proportionnel-
lement très petit; les branchies sont formées de lames; celles qui occupent la
base sont échancrées à leur extrémité et légèrement bifides, celles qui occupent le
sommet de la pyramide sont arrondies. La couleur du corps et des pattes est d'un
gris jaunâtre.
Longueur totale d'un mâle o" o55
» de la carapace o"" oio
Largeur de la carapace o™ 009
Longueur de l'abdomen o™ 01 1
» de la pince droite o™ 027
» de la pince gauche o'"oi8
» des pattes de la deuxième paire o™ oSg
Plusieurs exemplaires de cette espèce ont été trouvés à la Station 198, par Soo"" de
profondeur, au sud de Fayal.
Sympagurus bicristatus, A. Milne-Edwards
(PI. XI, fig. i-i5. — Sous le nom d'Eupagurus bicristatus)
t88o. Eupagiirus bicristatus, A. Milne-Edwards (83), p. 43.
1892. Sympagurus bicristatus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (OSI'"^'^''), p. 2o5.
1893. Eupagurus ? bicristatus, A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier (aSîuinter), p. 154, pi xi, fig. 11 et 12.
Campagne de 1887 : Stn. 112, profondeur 1287"". Açores, entre Pico et Sâo Jorge.
Campagne de 1888 : Stn. 198, profondeur 800™. Açores, au sud de Fayal. —
Stn. 233, profondeur i3oo"\ Entre Pico et Sâo Jorge.
Dans cette espèce, les yeux paraissent varier beaucoup comme développement.
Ils sont gros et dilatés à leur extrémité chez les exemplaires qui vivent à une faible
profondeur, ils sont plus courts, plus grêles et atténués à leur extrémité chez ceux qui
habitent les grands fonds. Chez ces Crustacés péchés aune faible profondeur, la portion
cornéenne des yeux est renflée et déborde notablement le pédoncule ; elle dépasse en
avant l'extrémité de l'écaillé sus-antennaire. Chez un autre Pagure à crêtes, dragué à
900 mètres près de Frederickstadt, et chez un individu de la même espèce, pris
en 1888 par les filets de V Hirondelle à 800 mètres dans les parages des Açores, les
yeux sont cylindriques d'une extrémité à l'autre et ils ne dépassent pas l'écailIe sus-
antennaire. Sur d'autres exemplaires, qui habitaient dans la même région à 1287 et à
i3oo mètres, les yeux s'amincissent vers le bout, la portion cornéenne est beaucoup
plus réduite et elle est dépassée de près d'un tiers par l'écaillé sus-antennaire.
La carapace est lisse et peu élargie en arrière; les pattes antérieures sont très
— 70 —
dissemblables, la droite étant beaucoup plus forte; la pince est courte, haute, légère-
ment poilue et bordée en haut par deux crêtes denticulées parallèles, l'une interne
plus élevée, surtout au voisinage de l'articulation du pouce, l'autre, plus basse et plus
externe et prenant son origine au niveau du tubercule articulaire de ce dernier. Le
bord inférieur de la pince est mince et finement denticulé, la face externe est ornée
de rugosités disposées en séries transversales. Les doigts sont courts, comprimés et
courbés en dedans; le bord supérieur du pouce est mince, finement denticulé et très
arqué; ce doigt et l'index présentent en dehors quelques petits bouquets de poils.
L'avant-bras est rugueux et porte ainsi que le bras des poils courts; la pince gauche
est étroite et allongée, elle est garnie de petits bouquets de poils. Les pattes ambula-
toires sont inermes et terminées par un doigt grand, comprimé et très arqué. Les
fausses pattes sexuelles du mâle peuvent être au nombre de deux paires ou se réduire
à la fausse patte sexuelle postérieure du côté gauche. L'abdomen est protégé en dessus
par quatre plaques bien visibles et bordées de poils courts.
La couleur de la carapace et des pinces est d'un blanc jaunâtre.
Longueur totale o"o35
» de la pince droite o'"oo8
Hauteur de la pince droite o"" 006
Longueur de l'avant-bras d^ooy
Sympagurus ruticheles ', nov. sp,
(PI. X, fig. 1-14. — Sous le nom d'Eupagurus ruticheles)
1891. Eupagurus ruticheles, A. Milne-Edwards OS^is), p. 206.
1892. Sympagurus ruticheles, A. Mii.ne-Edwards et E.-L. Bouvier (SSqua'er), p. 206. .
Campagne de 1888 : Stn. 284, profondeur 454"". Açores, à l'est de Graciosa. Dix
exemplaires.
La carapace est étroite, à régions bien délimitées. Les yeux atteignent l'extrémité
de l'épine sus-antennaire, qui est fine et presque droite. Les écailles sus-ophthalmiques
sont terminées en avant par une pointe aiguë. Les antennules sont longues, la tigelle
mobile supérieure se compose de dix-huit articles, la tigelle inférieure de sept.
Les pattes antérieures sont très inégales; la grosse pince est fortement arquée en
dedans, elle est revêtue en dehors de quelques poils clairsemés; sa face externe porte
de petites granulations espacées irrégulièrement, mais formant en haut une rangée
longitudinale, partant du tubercule articulaire de l'avant-bras pour se terminer au
tubercule articulaire du pouce. Le bord supérieur et le bord inférieur de la pince
forment un bourrelet épais divisé par des sillons transversaux et parallèles, qui se
prolongent sur une grande partie de la face interne de la pince et ne s'effacent que sur
' 'PuTiç, plissure et /.riJ^r), pince.
— 71 —
la partie moyenne de celle-ci. L'extrémité de chacun de ces sillons se relève en un
tubercule qui, réuni à ses voisins, forme un bord serratulé en haut et en bas de la face
externe de la pince. Le pouce est comprimé, presque lisse en dehors, serratulé en
dessus et strié en dedans ; les stries de la main se prolongent jusqu'à Textrémité du
doigt immobile. L'avant-bras est strié en dedans, sa face externe est granuleuse et
limitée en haut et en bas par un bord serratulé, constitué par les mêmes éléments que
pour la pince; la petite pince est longue, grêle et revêtue de poils fins et jaunes.
L'avant-bras est très développé et plus long que la main. Les pattes ambulatoires sont
courbées en dedans, lisses et revêtues de quelques poils jaunes; les pattes de la
cinquième paire sont très préhensiles ; les fausses pattes sexuelles du mâle se réduisent
à la fausse patte postérieure gauche. L'abdomen, renfermé dans des coquilles turbi-
nées, est fortement tordu.
Les pinces sont de couleur rosée, les pattes ambulatoires et la carapace sont
jaunes. Le pédoncule oculaire est parcouru en dessous par une étroite bande d'un
rouge vermillon, une tache de même couleur existe en dessous sur la ligne médiane,
à la base des yeux.
Longueur totale 0^027
» de la grosse pince . . o'"oo7
Hauteur de la pince o"" 004
Longueur de l'avant-bras o" oo5
Cette espèce est très reconnaissable aux stries de la face interne de la main.
Genre Anapagurus, Henderson
i858. Spiropaguriis, Stimpson (189), p. 74.
1886. Anapaguriis (sub genus), Henderson (S9), p. 27.
1886. Anapagurus (sub genus), Henderson (38)^ p. y3.
1888. Anapagurus (genus), Henderson (39), p. y3.
Le genre Anapagurus doit prendre place à côté du genre Spiropagurus et, peut-
être, une étude attentive montrera-t-elle qu'il doit être confondu avec ce dernier. En
effet, il ne s'en distingue que par la forme de l'appendice génital situé du côté gauche
qui, au lieu de se contourner en spirale, n'est que légèrement courbé en virgule. Les
pinces sont plus inégales, la droite étant la plus forte. Jusqu'à présent, on ne connaît
qu'un petit nombre de Spiropagurus, ce sont : S. spiriger de Haan, 5. dispar
Stimpson et S. elegans Miers; il est probable que lorsque ces Crustacés seront
mieux étudiés, on trouvera des intermédiaires les rattachant aux Anapagurus et, déjà,-
on doit faire remarquer que l'appendice mâle de Spiropagurus spiriger s'enroule
suivant une spire fort allongée, tandis qu'il est court et à spire serrée chez S. elegans.
y
— 72 —
Les pinces de S. spirîger sont peu dissemblables, celles de 5. dispar sont au contraire
très inégales; il semble donc y avoir, dans ce type carcinologique, des combinaisons
de caractères variés.
Chez les Anapagurus, la carapace est pourvue d'un profond sillon cervical, elle
forme en avant une légère saillie médiane. Les pédoncules oculaires sont peu allongés,
écartés à leur base et pourvus d'une petite écaille ophthalmique. L'écaillé antennaire
est grêle; les doigts des pinces ont leur extrémité calcifiée et non cornée. Les pattes
ambulatoires sont allongées et à doigts ciliés.
Les Catapagurus A. Milne-Edwards {Hemipaguriis Smith) ont beaucoup de
rapports avec les Anapagurus; mais, chez ces Crustacés, l'appendice mâle est placé à
droite au lieu d'occuper la hanche gauche.
Anapagurus lœvis, Thompson
(PI. XI, fig. 16-28)
1843. Pagurus lœvis, Thompson (134), p. 267.
1844. Pagurus lœvis, Bell (3), p. 184.
ï858. Eupagurus lœvis, Stimpson (IS9), p. 74.
1886. Anapagurus lœvis, Henderson (39), p. 28.
Campagne de 1886 : Stn. 42, profondeur i36™. — Stn. 44, profondeur lôô"". —
Stn. 45, profondeur 160". — Stn. 46, profondeur i55". — Stn. 5o, profondeur iSo™.
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180™.
Campagne de 1888 : Stn. 226, profondeur iSo*". Açores, détroit de Pico-Fayal.
La carapace est légèrement rugueuse dans sa portion antérieure, la région cardia-
que est large; le bord frontal s'avance un peu, sous forme de lobe arrondi, au-dessus
des pédoncules oculaires. Ceux-ci sont courts, gros, dilatés à leur extrémité et pourvus
à leur base d'une écaille dont le bord antérieur est arrondi en avant et muni de quelques
poils; l'écaillé antennaire est petite, fine et courbée, elle s'avance autant que les yeux.
Les pattes-mâchoires externes sont fortes, le mérognathe est court, mais les articles
terminaux sont au contraire bien développés; les pinces sont très inégales, la droite
étant beaucoup plus forte et plus longue que la gauche. La main est très finement
rugueuse et non denticulée en dessus, mais elle porte une ligne de granulations parallèle
au bord inférieur; les doigts sont gros, à dents arrondies, et pourvus à leur base de petits
bouquets de poils courts. L'avant-bras, rugueux en dehors, estdenticulé en dessus; le
bras est gros et court; la main gauche est petite, faible et comparativement allongée,
elle est lisse ou à peine rugueuse, les doigts ayant la longueur de la portion palmaire.
L'avant-bras porte en dessus une rangée de denticulations spiniformes ; une autre
rangée parallèle, mais formée de spinules plus petits, se voit au-dessous sur la face
externe. Les pattes ambulatoires sont terminées par des doigts grêles et longs ; le pied
et la jambe sont garnis en dessus de quelques granulations spiniformes, à la base
desquelles s'implantent des poils rares et courts. L'appendice copulateur, situé à la
base de la cinquième patte du côté gauche, est grand et régulièrement arqué.
La couleur du corps et des pattes est jaunâtre, et la pince droite est parcourue par
une bande longitudinale rouge, qui s'étend sur la face externe et se prolonge sur le
doigt mobile et sur le doigt immobile.
Cette espèce a été trouvée sur les côtes de la Scandinavie et des Iles Britanniques;
elle vit aussi dans la Méditerranée, où elle a été découverte pendant l'expédition du
Travailleur. Anapagurus piisillus Henderson des Açores et des Canaries lui
ressemble beaucoup, mais les écailles ophthalmiques sont aiguës au lieu d'être arron-
dies.
Longueur totale d'un exemplaire adulte . . o'"o3o
» de la carapace o™oo7
» de la patte antérieure droite. . . o™oi6
» de la patte antérieure gauche.. o'"oii
Genre Eupag-urus, Brandt
i85i. Eupagurus, Brandt (8), p. io5.
i852. Bernhardus, Dana (lî), vol. i, p. 440.
i858. Eupagurus, Stimpson (189), p. 74.
Les Eupagurus se distinguent par leurs pattes antérieures très inégales, celle de
droite étant en général la plus forte; les doigts ne sont pas cornés à leur extrémité,
ils se meuvent dans un plan horizontal. Les pattes de la quatrième paire sont subché-
liformes. L'anneau ophthalmique n'est pas rostrifère.
Eupagurus Prideauxi, Leach
iSi5. Pagurus Prideauxii, Leach (63), pi. xxvi, fig. 5-6.
1834. Pagurus Prideauxii, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 216.
1844. Pagurus Prideauxii, Bell (3), p. i/S.
1849. Pagurus Prideauxii, Lucas (60), p. 28.
i863. Pagurus Prideauxii, Heller (34), p. 161, pi. v, fig. 1-8.
1873. Pagurus Prideauxii, Brito Capello (lO), p. 10.
1886. Pagurus Prideauxii, Henderson (39), p. 25.
1886. Pagurus Prideauxii, Kœhler (4©), p. Sg.
1887. Pagurus Prideauxii, Bonnier (4), p. 19.
1889. Pagurus Prideauxii, Gourret (89), p. 20.
Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur 63™. — Stn. 41, profondeur ig". —
Stn. 42, profondeur i36". — Stn. z|4, profondeur 166". — Stn. 45, profondeur lôo"".
— Stn. 58, profondeur 134"". — Stn. 5g, profondeur aSo".
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180'".
Cette espèce, très commune sur nos côtes, ressemble beaucoup à Eupagurus
Bernhardus, mais elle s'en distingue par ses pinces granuleuses et non fortement
10
— 74 —
tuberculeuses, par ses pattes ambulatoires presque lisses, dont le dernier article est
sillonné longitudinalement de chaque côté et non tordu. Pagurus Prideauxi vit
associé avec une Actinie du genre Adamsia, qui couvre les coquilles où il s'abrite. Il a
été trouvé par V Hirondelle sur de nombreux points du Golfe de Gascogne.
Eupagurus pubescens, Kr03'er
iSSg. Pagurus pubescens, Ki-oyer (51), p. 25i.
1844. Pagurus Thoinpsoni, Bell (3), p. 372.
1845. Pagurus pubescens, Gaimard (S5), pi. 11, fig. i.
1857. Pagurus Thompsoni, White (136), p. 78.
i858. Eupagurus pubescens, Stimpson (1S9), p. 75.
i858. Eupagurus Kroyeri, Stimpson (189), p. 79.
iSSg. Eupagurus Kroyeri, Stimpson (130), p. 8g.
187g. Eupagurus Kroyeri, Smith (11©), p. 48.
187g. Pagurus Thompsoni, Smith (IIO), p. 47.
1882. Eupagurus pubescens, G.-O. S.^rs (IIS), pi. i, fig. i, 2.
1882. Pagurus Thompsoni, Smith (118), p. 12.
1882. Pagurus Thompsoni, Hoek (4S), p. 6.
1886. Eupagurus pubescens, Henderson (39), p. 26.
1888. Eupagurus pubescens, Henderson (39|, p. 65.
i88g. Eupagurus pubescens, Pocock (lOOj, p. 427.
Campagne de 1887 : Stn. i63, profondeur iSo"*. Terre-Neuve.
Cette espèce, qui atteint une taille égale à celle dCEupagurus Bernhardus, s'en
distingue facilement par les caractères de ses pattes antérieures. Celles-ci sont longues
et très dissemblables, celle de droite étant la plus forte; la pince est peu épaisse, les
doigts ont la longueur de la portion palmaire; elle est garnie de tubercules plus ou
moins pointus, plus rapprochés près des bords supérieur et inférieur que sur la face
externe, très espacés et peu saillants sur la face interne. Les doigts sont comprimés et
terminés par une extrémité cornée de couleur brune. Des poils courts et jaunes
s'insèrent à la base des tubercules.
L'avant-bras est long et épais, son bord supérieur et son bord inférieur sont
garnis de tubercules plus pointus que ceux de sa face externe, de nombreux poils
semblables à ceux de la main s'insèrent à leur base. Le bras, garni de poils, est rugueux
en dessus et en dehors; la pince gauche est remarquable par sa forme allongée et par
une forte carène couverte de tubercules pointus, qui s'étend sur sa face externe, de la
base du pouce jusqu'à l'articulation de l'avant-bras, donnant à cet article une forme
prismatique triangulaire très caractéristique; le bord inférieur est mince et en carène,
surtout dans sa portion postérieure ; les doigts sont longs, grêles et appliqués l'un
contre l'autre dans toute leur longueur. L'avant-bras porte en dehors et en dessus
deux rangées de tubercules pointus ; les pattes de la troisième et de la quatrième paires
dépassent à peine les pinces, leurs doigts sont gros, comprimés, obtus et terminés par
im petit ongle brun et pointu, ils portent des rangées de poils et d'épines courtes,
-75-
cornées et] articulées ; le pied et la jambe sont poilus et plus ou moins rugueux en
dessus.
Stimpson avait distingué, sous le nom à'' Eupaguriis Kroyeri, un Crustacé très
voisin à'Eupagurus piibesceiis, et que la plupart des zoologistes considèrent comme
une simple variété de celui-ci. Cependant M. S. Smith, qui a étudié avec un grand
soin les Crustacés de l'Amérique du Nord, maintient cette distinction. « Je n'ai pu,
« dit cet auteur, en examinant plusieurs centaines d'exemplaires, découvrir aucun
« intermédiaire entre les deux formes indiquées par Stimpson. Eiipagiirus Kroyeri
« atteint, ou peu s'en faut, les dimensions de E. pubescens, mais Stimpson n'avait
« examiné que de petits spécimens de la première de ces espèces, et les caractères
« différentiels qu'il mentionne pour la longueur relative des pinces et des pattes
« ambulatoires ne sont plus exacts quand il s'agit d'exemplaires entièrement déve-
« loppés. Toutefois, les autres différences qu'il indique suffisent complètement pour
« séparer les espèces. La pubescence plus ou moins grande permet d'ordinaire de les
a reconnaître au premier coup d'œil, mais la forme et le mode d'ornementation
« fournissent de meilleurs éléments de distinction. Les tubercules et épines (sauf la
« série conique qui suit l'angle de la carène dorsale de la pince gauche) sont beaucoup
« plus petits et plus serrés sur les deux pinces chez E. Krpyeri que chez E. piibes-
« cens. Chez la première de ces espèces, le bord externe ou gauche de la petite pince
« paraît, quand on le regarde en dessus, distinctement incurvé près de la base de la
« portion digitale, tandis que dans E. pubescens ce bord est plein et régulièrement
« arqué quoique peu courbé, de manière que la portion digitale de la pince est beau-
« coup plus large vers la base que dans E. Kroyeri. Chez ce dernier, la carène
« dorsale de la petite pince est beaucoup plus rapprochée, du côté droit, vers la base
« que dans E. pubescens \ elle est très haute, à arête proéminente et SLirmontée d'une
« rangée unique de tubercules dentiformes; l'espace étroit, situé au-dessous de la
« carène, du côté droit, est dépourvu d'épines ou de tubercules d'une manière complète
« ou presque complète. La surface externe, située à gauche de la carène, est aplatie
« ou légèrement concave et couverte de très petits tubercules. Chez E. pubescens, la
« carène est basse, obtuse et armée d'une crête d'épines disposées en une double
« série, la surface externe est un peu convexe et est armée de tubercules spiniformes
« épars ».
Les caractères que nous venons d'énumérer, d'après la description de M. S. Smith,
ne nous paraissent pas avoir une valeur spécifique, et ils sont d'une appréciation
tellement délicate qu'ils ne permettent pas une différenciation nette entre Eupagurus
pubescens et E. Krpyeri; aussi, croyons-nous préférable de considérer ces deux
formes comme de simples variétés d'une seule et même espèce.
Les exemplaires nombreux recueillis à Terre-Neuve (Stn. i63) pendant l'expédi-
tion de VHiRONDELLE, appartiennent à la variété E. Kroyeri, telle qu'elle a été
figurée par Gaimard dans les planches du Voyage en Scandinavie (85, pi. n).
Cette espèce se trouve dans toutes les mers du Nord, elle abonde dans les eaux
-76-
américaines, surtout à une profondeur de 80 à 100 mètres; elle a été signalée au
Groenland, au Spitzberg, aux îles Lofoten, en Scandinavie, aux îles Hébrides, et
parfois sur les côtes de la Grande-Bretagne [Pagurus Thompsoni Bell).
Longueur de la carapace d'un mâle.... o^oaS
Largeur de la carapace en avant o^oiS
Longueur du pédoncule oculaire../.... o^ooS
» de la pince droite o™o25
Largeur de la pince o"'oi3
Longueur de Tavant-bras o"'o2o
» du bras o'"020
» de la pince gauche o™ 020
Largeur de la pince o™ 008
Longueur de l'avant-bras o'^oiô
» du bras o™ 014
Eupagurus angulatus, Risso
1796. Pagurus excavatus, Herbst ? (40), vol. 2, p. 3i, pi. xxiii, fig. 8.
1816. Pagurus angulatus, Risso (iOÎ), p. 58, pi. i, fig. 8.
1826. Pagurus angulatus, Risso (t08), vol. 5, p. Sg.
1828. Pagurus angulatus. Roux (I09), pi. xi.i.
1829. Pagurus meticulosus, Roux (t09), pi. xlii.
i836. Pagurus angulatus, Costa (14), p. 7.
1837. Pagurus angulatus, H. Milne-Edwards (03), vol. 2, p. 217.
1849. Pagurus angulatus, Lucas (OC), p. 28.
i858. Eupagurus angulatus, Stimpson (189), p. -jS.
i863. Eupagurus angulatus, Heller (34), p. 166.
i863. Eupagurus meticulosus, Heller (34), p. 167.
1868. Pagurus tricarinatus, Norman (99), p. 264.
1871. Eupagurus tricarinatus, G.-O. Sars (IIO), p. 2, pi. i, fig. 8-10.
1881. Eupagurus excavatus, Miers (51), p. 280.
1886. Eupagurus excavatus, Henderson (38), p. 70.
1888. Eupagurus excavatus, Henderson (39). p. 62.
Campagne de 1886 : Stn. 40, profondeur ôS"". — Stn. 44, profondeur lôô"". —
Stn. 45, profondeur 160™. — Stn. 56, profondeur 90". — Stn, Sg, profondeur 25o"'. —
Stn. 66, profondeur 5io™-363™. — Stn. 84, profondeur 147"".
Cette espèce est facilement reconnaissable à la forme de ses pinces, dont la face
externe présente trois fortes crêtes longitudinales, une médiane et deux marginales,
séparées par des gouttières ou par des surfaces déprimées et presque lisses. Ces
carènes sont souvent aiguës, très dilatées et dépourvues de granulations; elles sont
parfois peu dilatées et très granuleuses. Ces deux formes ont été distinguées par Roux
sous les noms de Pagurus angulatus et de Pagurus meticulosus^ mais elles sont reliées
par des transitions insensibles et ne peuvent être considérées que comme des variétés.
— 77 —
Cette espèce a été longtemps considérée comme appartenant en propre à la faune de la
Méditerranée et, quand elle a été trouvée pour la première fois dans les mers britan-
niques et sur les côtes de Norvège, elle n'a pas été reconnue et a été décrite comme
nouvelle sous le nom de Pagurus tricarinatus ; depuis, elle a été découverte dans le
Golfe de Gascogne par les naturalistes du Travailleur. De nombreux exemplaires
ont été péchés pendant les campagnes de ï Hirondelle dans le Golfe de Gascogne.
Genre Glibanarius, Dana
i852. Clibanarius, Dana (lï), vol. i, p. 461.
i858. Clibanarius, Stimpson (119), p- 72-
i863. Clibanarius, Heller (34), p. 177-
i888. Clibanarius, Henderson (39), p. 60.
Ce genre comprend les Pagures dont l'abdomen est dépourvu d'appendices
génitaux, dont le front s'avance en un petit rostre, dont les pédoncules oculaires sont
grêles, rapprochés et surmontés d'une petite écaille, dont les pinces sont semblables et
subégales, la main étant petite et les doigts excavés à leur extrémité, qui est cornée,
s'ouvrant et se fermant dans un plan horizontal. La quatrième paire de pattes est
préhensile.
Clibanarius roisantliropus, Risso
1816. Pagurus tubularis, Risso (109), p. 56.
1826. Pagurus misanthropiis, Risso (108), vol. 5, p. 41.
1828. Pagurus misanthropus. Roux (109), pi. :six, fig. i et 2.
1837. Pagurus tnisanthropus , H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 228. v
1849. Pagurus nigritarsis, Lucas (OO), vol. i, p. 3o, pi. m, fig. 4.
i863. Clibanarius misanthropus, Heller (34), p. jj, pi. v, fig. 16-18.
1888. Clibanarius misanthropus, Barrois (S), p. 20.
Campagne de 1887 : Stn. 109, marée basse. Açores, Magdalena (Pico).
Cette espèce, si abondante sur certaines de nos côtes de l'ouest et du sud, et qui se
reconnaît de suite à ses belles couleurs, a été trouvée à marée basse, le 26 juin 1887,
à Magdalena, Pico (Açores).
Famille des PORCELLANIENS
Genre Porcellana, Lamarck
iBoi. Porcellana, Lamarck (SS^is), p. i53.
1806. Porcellana, Latreille (54bis), vol. i, p. 48.
1820. Pisidia, Leach (OS), vol. 18, p. 53.
1837. Porcellana, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 247.
-78-
i85o. Porcellana, de Haan (31), p. 199.
i858. Porcellana, Stimpson (1189), p. 66.
i863. Porcellana, Heller (34), p. 181.
1883. Porcellana, Haswell (33^'^), p. 147.
Ce genre renferme un grand nombre d'espèces localisées toutes au voisinage plus
ou moins immédiat des côtes. Il est caractérisé par sa carapace ordinairement plus
longue que large, subovale ou suborbiculaire, par sa région frontale saillante et dentée,
munie d'orbites profondes dans lesquelles se logent des pédoncules oculaires médio-
crement développés. Le carpognathe des pattes antérieures est court et ne présente
ordinairement qu'un seul lobe, qui est situé sur le bord interne, près de l'extrémité
proximale. Les doigts des pinces sont fréquemment tordus ; ceux des pattes ambula-
toires sont courts et se terminent par une simple griffe.
Porcellana longicornis, Pennant
1777. Cancer longicornis, Pennant (lOft), vol. 4, pi. i, fig. 3.
1796. Cancer longicornis, Herbst (40), vol. 2, pi. 47, fig. 3.
1818. Cancer longicornis, Latreille (58), pi. 275, fig. 3.
1818. Porcellana longicornis, Lamarck (58), t. v, p. 23o.
1820. Pisidia linneana, Leach (OS), vol. 18, p. 54.
1825. Porcellana longicornis, Desmarest (19), p. 198.
1826. Porcellana longimana, Risso, vol. 5, p. 5o.
i833. Pisidia longicornis, Bouchard-Chantereaux (îI^'^), p. i25.
1837. Porcellana longicornis, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 357.
1844. Porcellana longicornis, Bell (3).
1849. Porcellana longicornis, Lucas (O©), p. 34.
i863. Porcellana longicornis, Heller (34), p. 386.
1872. Porcellana bictispidata, P. Fischer (Ï4b's), vol. 2, p. 46.
1872. Porcellana longicornis, P. Fischer (S4), p. 14.
1882. Porcellana longicornis, Barrois (1), p. 21. ^
i885. Porcellana longicornis, Kœhler 145), p. 59.
1887. Porcellana longicornis, Bonnier (4), p. 241.
1889. Porcellana longicornis, Gourret (*9), p. 26.
Campagne de 1886 : Stn. 38, profondeur 10™. Extrêmement abondant. — Stn. 41,
profondeur 19". Très commune.
P. longicornis n'est point localisé près du rivage comme P. platycheles Pennant,
autre espèce qui habite nos côtes et dont les pinces sont larges et poilues, au lieu d'être
grêles et nues comme celles de P. longicornis. Au reste, des différences plus
profondes distinguent anatomiquement ces animaux : l'un de nous a montré, en effet,
que la chaîne nerveuse abdominale s'étend sur toute la longueur de l'abdomen chez
P. longicornis, tandis qu'elle est tout entière logée dans le thorax chez P. platycheles;
le système nerveux de la première espèce est, en d'autres termes, un système nerveux
de Galathée, tandis que celui de la seconde se rapproche beaucoup de celui des
Crabes ('5''", p. 93, pi. vu, fig. 8, g, 10 et 1 1).
— 79 —
Famille des GALATHÉENS
Genre Galathea, Fabricius
1798. Galathea, Fabricius (81), p. 414.
1837. Galathea, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 273. ,
i852. Galathea, Dana (tî), vol. i, p. 478.
1844. Galathea, Bell (3), p. igS.
i863. Galathea, Heller (34), p. 18S.
1888. Galathea, J. Bonnier (5), p. 39.
1888. Galathea, Henderson (39), p. 117.
Les espèces de ce genre sont nombreuses et d'une détermination difficile à cause
des variations individuelles qu'elles présentent. M. Bonnier a cherché à établir quels
étaient les caractères offi^ant le plus d'importance et, dans l'examen qu'il a fait des
espèces de nos côtes, il arrive à cette conclusion que les ornements de la carapace et
du rostre, ainsi que la disposition du rostre, ne fournissent pas de bases bien solides
pour la distinction des espèces, que l'étude des branchies ne donne pas de caractère
utilisable et qu'il faut s'adresser surtout aux pièces de la bouche et aux pattes thoraci-
ques, et prendre en considération la présence ou l'absence de l'épipodite qui se
détache de leur article basilaire. Il suffit, d'ailleurs, de jeter un coup d'œil sur les
listes que les divers carcinologistes donnent de la synonymie des espèces de nos
rivages pour juger de la confusion qui y règne et, par conséquent, du peu de certitude
des caractères qui ont été considérés comme spécifiques.
Galathea dispersa, Spence Bâte
1859. Galathea dispersa, Spence Bâte (ISS^is)^ p. 3.
1862. Galathea dispersa, Kinahan (44), p. 99, pi. xiii.
i863. Galathea nexa, Heller (34), p. 191, pi. vi, fig. 4.
1888. Galathea dispersa, J. Bonnier (5), p. 68, pi. xiii, fig. i-3.
1888. Galathea dispersa, Henderson (39), p. 119.
Campagne de 1886 : Stn. 38, profondeur 10™. — Stn. 40, profondeur 63"". —
Stn. 42, profondeur iSô"". — Stn. 44, profondeur 166™. — Stn. 45, profondeur 160™.
— Stn. 46, profondeur i55". — Stn. 47, profondeur i3o'". — Stn. 53, profondeur 135"".
— Stn. 57, profondeur 240™. — Stn. 58, profondeur i34™. — Stn. 59, profondeur 25o™.
— Stn. 61, profondeur i85"\ — Stn. 65, profondeur i65™. — Stn. 84, profondeur 147™.
Campagne de 1887 : Stn. 86, profondeur 80".
Galathea dispersa ressemble beaucoup à G. squamifera et à G. nexa; comme
chez ces deux dernières, les trois premières paires de pattes thoraciques portent à leur
base un appendice épipodial, tandis que chez G. intermedia, la première de ces
— 8o —
pattes seule en est pourvue. Le rostre est allongé et armé de neuf dents, dont les
quatre paires latérales vont en diminuant de la première à la dernière. L'ischiognathe
des troisièmes pattes-mâchoires est plus long que le mérognathe ; celui-ci est pourvu
sur son bord interne d'une forte dent, au-dessous de laquelle existent plusieurs
petites épines. M. Bonnier a insisté, avec raison, sur l'importance que présentent les
caractères des pattes-mâchoires, et sur l'usage qu'on peut en faire pour établir des
distinctions spécifiques entre les Galathées de nos côtes.
Les pattes de la première paire sont inégales, celle de droite étant plus faible que
celle de gauche et à doigts plus grêles et plus longs.
L'une des Galathées de la Station 42 avait la carapace déformée par suite de la
présence d'un Bopyrien [Pleurocrypta Hendersoni Giard et Bonnier).
Longueur du corps et des pattes du plus grand exemplaire o™ 047
Cette espèce, trouvée par Sars dans les mers du nord, habite aussi nos côtes et
a été signalée également dans la Méditerranée. '
Galathea Macliadoi, Th. Barrois
1888. Galathea Machadoi, Th. Barrois (S), p. 22, pi. 11, fig. 2-10.
Campagne de 1888 : Stn. 247, profondeur 3 18". Açores, à l'est de Pico. — Un
mâle et trois femelles.
Cette petite espèce a été décrite pour la première fois par M." Th. Barrois, d'après
quelques échantillons du Musée de Ponta-Delgada, provenant de Sâo Miguel. La
carapace se termine en avant par un rostre aigu, garni de chaque côté de quatre dents
peu saillantes, la dernière formant l'angle orbitaire interne; le rostre est légèrement
déprimé en dessus sur la ligne médiane. Les lobes protogastriques portent chacun
une petite dent; une autre dent plus petite existe sur chacune des régions hépatiques.
Les crêtes transversales de la carapace sont peu nombreuses, on en compte cinq
continues entre lesquelles s'étendent cinq crêtes incomplètes. Les antennes externes sont
presque deux fois aussi longues que la carapace; l'article basilaire des antennes
internes est garni en avant de trois épines qui n'atteignent pas l'extrémité du rostre.
La patte-mâchoire externe ressemble à celle de Galathea dispersa. L'ischiognathe
et le mérognathe sont à peu près de même longueur et ce dernier article est pourvu
sur son bord interne de deux dents, dont l'inférieure est la plus longue; le carpognathe
porte en dessus quelques gros poils rigides s'insérant à la base d'une petite granula-
lation. Les pattes de la première paire diffèrent beaucoup suivant le sexe ; celles du
mâle sont robustes, épineuses et médiocrement allongées; la pince gauche est d'ordi-
naire la plus forte, le pouce est très courbe, armé près de sa base de deux forts
tubercules correspondant à un seul tubercule de l'index ; ces doigts ne se joignent que
par leur extrémité. Chez la femelle, les pinces sont faibles et les doigts sont en contact
dans toute leur étendue.
— 8i —
Les pattes ambulatoires sont assez fortes et elles n'offrent rien de remarquable.
Longueur totale d'un mâle, l'abdomen replié o"'oi7
» l'abdomen étendu o™ 1 20
» des pattes antérieures o^oiS
Largeur de la pince o" 002
Longueur de la carapace o" oo5
» totale d'une femelle chargée d'œufs, l'abdomen replié . o™oi6
» l'abdomen étendu o^oiS
» des pattes antérieures o"'oi2
Largeur de la pince o'"oo9
Longueur de la carapace o"" 0045
La disposition des pinces du mâle distingue cette espèce de toutes celles dont la
patte-mâchoire externe est composée d'un ischiognathe et d'un mérognathe de même
longueur.
Galathea intermedia, Lilljeborg
(PI. VIII, fig. i-io. — Sous le nom de Galathea pygmea)
181 5. Galathea sqiiammifera, Leach (03), pi. xxviii, A, fig. 2.
i85i. Galathea intermedia, Lilljeborg (OSbisj^ p. 21.
1857. Galathea nexa, Kinahan (4Sb>s), p. 15/.
1857. Galathea And7-e»>si, Kinahan (43'"), p. 228.
iSSg. Galathea Andrewsi, Spence Bâte (ISS^'s), p. 3.
1S68. Galathea intermedia, Norman (99), p. 264.
1882. Galathea Giardii, Barrois (1), p. 22.
i885. Galathea )!exa, Kcehler (45), p. Sg.
i885. Galathea Aiidren'si, Kœhler (40), p. 22.
1886. Galathea intermedia, Henderson (39), p. 3o.
1887. Galathea Giardii, J. Bonnier (4), p. 243.
1887. Galathea Parroceli, Gourret (S9), p. 1034.
1888. Galathea Giardii, Barrois (S), p. i, pi. 11, fig. i.
1888. Galathea intermedia, J. Bonnier (©), p. 41, pi. x et xi.
Campagne de 1888 : Stn. 218, profondeur 40"". Açores, rade de Santa Cruz
(Florès). — Stn. 226, profondeur i3o"'. Açores, détroit de Pico-Fayal.
Les spécimens de cette espèce recueillis par V Hirondelle sont tous très petits ;
une femelle chargée d'œufs ne mesurait, de l'extrémité des pinces à celle de l'abdomen,
que 9 millimètres.
La carapace est peu élargie, elle se termine par un rostre aigu, garni de chaque
côté de quatre dents aiguës et dirigées en avant, la dernière formant l'angle orbitaire
interne; six crêtes pilifères complètes traversent la carapace et, de chaque côté, elles
répondent à une petite épine latérale; dans leur intervalle existent six crêtes incom-
plètes ; deux spinules surmontent les lobes protogastriques et une petite épine existe
sur la région hépatique. Les yeux sont gros et s'avancent un peu au-delà du niveau
II
— Sa-
de la deuxième épine rostrale. L'article basilaire des antennes internes est armé en
avant de deux fortes pointes, sur lesquelles s'insèrent quelques poils raides. Chacun
des deux articles qui suivent sont de la même longueur, le dernier se renfle à son extré-
mité, qui porte les tigelles mobiles ; l'interne est courte et composée de cinq articles
cylindriques et elle ne porte de poils qu'à son extrémité; l'externe est formée de dix
articles dont les premiers sont surbaissés, empilés les uns sur les autres comme des
pièces de monnaie, et portent d'épais bouquets de poils en dedans ; les derniers sont
cylindriques, grêles et allongés. Les antennes externes ont deux fois la longueur de la
portion de la carapace comprise entre l'orbite et le bord postérieur. L'article basilaire
est garni de deux petites épines, les articles suivants sont cylindriques. La patte-
mâchoire externe est longue et grêle ; l'ischiognathe est relativement développé^ son
bord interne est serratulé en une vingtaine de dents régulières dont la pointe est dirigée
en arrière; deux épines courtes se détachent en dedans au niveau de l'articulation du
mérognathe. Cet article est étroit et plus allongé que le précédent, il est lisse en dehors ;
en dedans il porte deux épines à pointe dirigée en avant, l'une d'elles, plus forte,
occupe la portion moyenne du bord interne, l'autre s'insère au-dessous de l'articulation
du carpognathe; de très longs poils raides frangent ce bord interne. Le carpognathe est
allongé ,et cylindrique, et porte en dessus quelques poils raides ; le prognathe est un
peu comprimé latéralement, ainsi que le dactylognathe, tous deux sont garnis d'une
bordure de poils serrés, raides; ils sont légèrement courbés et garnis, de leur côté
concave, d'une série de dents serrées et plus ou moins larges ; les autres doigts sont
fortement barbelés, d'autres sont plumeux ou simples. L'exognathe est grêle et il
dépasse notablement le mérognathe.
Les pattes antérieures sont plus fortes chez le mâle que chez la femelle, et les
doigts de la pince sont bâillants à leur base et se mettent en contact dans la moitié de
leur longueur; un tubercule bien détaché existe à la base du pouce, il ne s'appuie sur
aucune autre dent antagoniste; en avant, le bord préhensile est finement et régulière-
ment denticulé. L'index porte des denticulations analogues (environ quarante);
l'extrémité des doigts est pointue et non en cuiller comme chez Galathea Machadoi;
quelques poils existent à la base des denticulations ; la portion palmaire de la pince
est rugueuse et garnie en dessus et en dessous de petites épines fines ; l'avant-bras et le
bras portent des ornements analogues. Chez la femelle, les pinces sont plus faibles et
les doigts sont en contact dans toute leur longueur, elles sont revêtues dans les deux
sexes de poils assez longs.
Les pattes ambulatoires sont fortes; les doigts, très comprimés latéralement, se
terminent par un ongle pointu et ils sont armés en dessous d'une série d'environ sept
fortes épines, articulées à la base sur des tubercules qui se développent beaucoup vers
l'extrémité du membre. Le pied porte sur son bord inférieur sept épines .rigides et
articulées; le bord supérieur de la cuisse est épineux; des poils longs et plus ou moins
raides garnissent la patte, surtout en dessus. Les pattes de la cinquième paire sont
petites, la main subcylindrique et à doigts très courts, est hérissée de poils, dont les
— 83 —
uns sont droits et simples ou légèrement plumeux, et dont les autres sont en hameçons
courbes et fortement pectines sur leur bord concave, comme ceux qui garnissent la
carapace de certains Crabes du groupe des Oxyrhynques ; les doigts s'appliquent l'un
sur l'autre, ils sont bordés à leur extrémité par une série de dents cornées et aplaties
en forme de cuiller, serrées les unes contre les autres.
L'abdomen n'offre rien de particulier à noter. Les œufs sont gros et leur nombre
ne paraît pas dépasser 80 dans nos spécimens, ils sont d'un jaune brunâtre.
Longueur totale du mâle, mesuré du bout des pinces au bout de l'abdomen o™oi5
des pinces o™ o 1 2
totale de la plus grande femelle ©'"OH
totale d'une femelle de taille moyenne o"" 009
Genre Munida, Leach
1820. Munida, Leach (69), vol. i8, p. 52.
1844. Munida, Bell (3), p. 206.
i863. Munida, Heller (3-t), p. 192.
1888. Munida, J. Bonnier (5), p. 78.
1888. Munida, Henderson (39), p. i23.
Le genre Munida ne se distingue des Galathées que par des caractères peu impor-
tants. Le rostre est constitué par une épine grêle et styliforme, de chaque côté de
laquelle s'avance une épine susorbitaire; les pattes sont grêles, les pinces sont longues
et les articles de l'abdomen plus ou moins spinuleux sur leur bord supérieur.
Pendant longtemps, ce genre n'était représenté que par une seule espèce, Munida
banffica, que beaucoup d'auteurs ne séparaient pas des Galathées, mais à mesure
que l'exploration des profondeurs des mers est devenue plus parfaite, le nombre
des Crustacés de ce groupe s'est considérablement accru, et aujourd'hui il est presque
aussi nombreux en espèces que le genre Galathea.
Munida banffi.ca, Pennant
(PI. VII, fig. 1-7. — Sous le nom de Munida rugosa)
1777. Astjcus bamfficus, Pennant (t05), vol. 4, pi. xiii, fig. 25.
1788. Cancer rugosus, Linné (65), p. 149.
1793. Galathea rugosa, Fabricius (SO), p. 472.
1798. Galathea rugosa, Fabricius (Si), p. 425.
i8i5. Galathea rugosa, Leach (63), pi. xsix, fig. i-3.
1B37. Galathea rugosa, H. Milne-Edwards (93), vol. 2, p. 274.
1844. Munida Rondeletii, Bell (3), p. 208.
i863. Munida rugosa, Heller (34), p. 192, pi. vi, fig. 5-6.
1882. Munida tenuimana, G.-O. Sars (II»), p. 6 et 44, pi. i, fig. 6.
1888. Munida bamffia, J. Bonnier (5), p. 78.
1889. Munida bamffia, Pocock (I06), p. 427. '
-84-
Campagne de 1886 : Stn. 47, profondeur iSo"". — Stn. 54, profondeur 120"". —
Stn. 56, profondeur 90™. — Stn. Sy, profondeur 240™. — Stn. 58, profondeur 134"",
— Stn. 66, profondeur 5io'"-363'". — Stn. 84, profondeur 147™.
Campagne de 1887 : Stn. 85, profondeur 180™.
Munida banffica habite toutes les mers de l'Europe; il ressemble beaucoup
à Munida tenuimana Sars, qui n'est qu'une forme destinée à habiter les eaux profon-
des, car on la rencontre généralement au-delà de 3oo mètres, tandis que M. banffica
se plaît entre 5o et i5o mètres. C'est dans la zone intermédiaire que il/, banffica atteint
tout son développement, mais il peut descendre plus profondément ; dans ces conditions
il offre un développement moindre, les pattes sont plus grêles, les poils qui frangent le
pédoncule oculaire disparaissent et il réalise la forme désignée par G.-O. Sars sous le
nom de Munida tenuimana.
Cette espèce varie dans des limites assez étendues. Ayant reçu de Concarneau
plus de cent de ces Crustacés adultes, nous avons pu nous rendre compte des
modifications que l'espèce pouvait présenter chez des individus habitant dans les
mêmes conditions et ayant à peu près la même taille : la longueur relative des pointes
rostrales diffère notablement, ainsi que leur direction; en général, l'épine médiane
dépasse les latérales de la moitié de sa longueur et elle se détache de la carapace à un
niveau moins élevé, parfois elle part du même niveau et sa longueur est beaucoup
moindre, elle dépasse à peine les épines latérales du quart de sa longueur. Ces
dernières s'étendent presque parallèlement à la pointe médiane, cependant, il est des
individus où elles sont fortement divergentes.
Les modifications que l'on observe dans la forme des pinces, chez les mâles
adultes, sont fort étendues. Souvent, les deux pinces sont remarquables par leurs
doigts contournés ; dans ce cas, la portion palmaire augmente de hauteur dans sa
portion terminale, et la base du doigt mobile est éloignée de celle du doigt fixe; ces
deux tiges, pour se rapprocher, doivent s'infléchir l'une vers l'autre et elles sont en
contact dans la moitié terminale de leur longueur. Lorsque la pince réalise cette
forme, le bord préhensile du doigt fixe porte, dans sa partie basilaire, une crête élevée
et régulièrement granuleuse. Le doigt mobile est pourvu d'une dent tuberculiforme
isolée, au devant de laquelle se voient beaucoup de petits denticules. Mais cette
dent n'est pas en contact avec la crête dont il vient d'être question. Cette disposition
s'observe souvent chez des mâles qui sont loin d'avoir atteint toute leur croissance.
Chez d'autres, elle ne s'observe que d'un côté, en général le côté droit, quoique cette
règle soit loin d'être fixe. Mais, souvent, chez des mâles de très grande taille et à
pinces très fortes, les doigts ne se contournent pas, ils sont droits et presque en contact
dans toute leur longueur; la crête granuleuse de la base du doigt fixe est alors beau-
coup plus courte et moins élevée.
Munida banffica a été trouvé fréquemment dans le cours des recherches faites
à bord de V Hirondelle.
— 85 —
Munida Sancti-Pauli, Henderson
(PI. vm, fig. 11-23. — Sous le nom de Munida Bourgeti)
Munida Sancti-Pauli, Hendenson (39), p. 143, pi. m, fig. 6.
Campagne de 1888 : Stn. 190, profondeur 696"^. Açores, près de la pointe ouest
de Sâo Jorge. — Stn. 284, profondeur 454™. Açores, à l'est de Graciosa.
La carapace est peu élargie, elle se rétrécit un peu en avant et sa largeur est
moindre au niveau des épines orbitaires externes qu'au niveau du sillon stomato-
cardiaque. L'épine rostrale médiane est forte, longue et aiguë, elle est un peu carénée
en dessus et la carène se prolonge, sur la partie frontale de la carapace, jusqu'au devant
des épines protogastriques. Les épines latérales du rostre sont moitié moins'longues
que la médiane, elles sont très peu divergentes et, au lieu d'être horizontales^ elles se
dirigent très légèrement en haut. La région prégastrique porte une série de petites
épines disposées presque parallèlement au bord antérieur de la carapace^ deux très
petites épines sont placées de chaque côté de la ligne médiane, en arrière du prolon-
gement de la carène rostrale ; deux plus fortes correspondent à la base des pointes
rostrales latérales; deux autres, très petites, sont situées en arrière du bord orbitaire;
plus en arrière, le lobe protogastrique est surmonté d'une épine courte; enfin, une
épine semblable existe sur la région hépatique et sur le lobe branchial antérieur. Le
sillon gastrique et le sillon branchio-hépatique sont bien marqués. Les crêtes transver-
sales du bouclier céphalothoracique, garnies de petits poils courts, sont moins
nombreuses que chez Munida banffica, et leur régularité, très grande dans le jeune
âge, se perd chez les exemplaires très adultes. Les bords latéraux sont armés de sept
épines, dont la longueur diminue d'avant en arrière; la première, formant l'angle
orbitaire externe, est grande et s'avance au-delà du deuxième article antennaire, la
seconde, plus petite, s'insère en avant du sillon gastro-hépatique, trois autres occupent
la région hépatique, enfin, deux très petites sont situées en avant dès régions bran-
chiales. Le premier article de l'abdomen est armé de huit épines disposées symétri-
quement sur une crête transversale, qui s'appuie contre le bord de la carapace dans
les mouvements d'extension forcée de l'abdomen. Chacun des articles de cette partie
du corps ne porte qu'un seul sillon transversal pilifère, tandis que chez Munida
banffica, ces sillons sont nombreux et serrés. La nageoire caudale est moins sculptée
que chez cette dernière espèce, et les lobes de la lame médiane sont plus arrondis
postérieurement.
Les yeux sont gros, très globuleux, et leur portion cornéenne est bordée de poils
qui s'insèrent à l'extrémité du pédoncule. Les antennes internes sont grandes; leur
article basilaire dépasse l'œil de la moitié de leur longueur; ils sont renflés en dessous
et pourvus en dehors de deux épines, l'une courte et située au-dessus de la partie
renflée correspondant au sac auditif, l'autre, beaucoup plus longue et grêle, placée un
— 86 —
peu en avant et en dessus de la précédente; à l'extrémité, deux épines courtes se
détachent, l'une à droite, l'autre à gauche, à la base du deuxième article. La face
supérieure présente un profond sillon longitudinal destiné à recevoir les articles
mobiles quand ils se replient sous le front; ceux-ci sont grands, le dernier s'élargit à
son extrémité, qui porte en dehors une frange d'une dizaine de poils longs et penni-
formes. La tigelle mobile interne est courte et formée de six -articles; la tigelle externe
est deux fois plus longue, très renflée à sa base, et elle se compose de dix-sept articles,
dont les dix premiers portent en dedans d'épais bouquets de poils. L'antenne externe
est grêle, elle a environ deux fois la longueur de la carapace.
Les pattes-mâchoires externes diffèrent beaucoup de celles de Munida banffica ;
le mérognathe est de même longueur que l'ischiognathe, et au lieu de ne porter
qu'une seule épine interne, il en porte deux comme chez beaucoup de Galathées.
L'exognathe est grêle, long et pourvu de poils flexibles et fins.
Les pattes antérieures, beaucoup plus courtes et plus épineuses que celles de
Munida banffica^ diffèrent notablement suivant l'âge et le sexe. Chez les mâles très
adultes, elles sont dissemblables; d'ordinaire, c'est la droite qui est la plus développée.
La pince est comprimée dans sa portion terminale, armée d'épines aiguës en dessus,
en dessous et en dehors; ces épines forment ainsi quatre lignes longitudinales plus ou
moins régulières. Le pouce est armé en dessus de deux épines; son bord tranchant
porte, près de sa base, deux grosses dents isolées et de nombreux denticules serrés dans
le reste de son étendue. L'index est légèrement infléchi à sa base, de manière à former
sur son bord préhensile une concavité qui n'est pas en contact avec le pouce; les
denticules qui la garnissent sont petits et assez réguliers; une forte pointe existe à
l'extrémité et se croise avec la pointe du pouce. La pince du côté gauche est plus petite
et les doigts sont appliqués l'un contre l'autre dans toute leur longueur; cette disposi-
tion se remarque sur les deux pinces des mâles de moyenne et de petite taille, ainsi
que chez les femelles. Quelques poils raides garnissent les bords des pattes antérieures,
et toute la surface du test est couverte d'un duvet court qui cache de petites
rugosités ou de fines ponctuations. Les pattes de la deuxième paire sont notablement
plus longues que celles de la troisième paire, qui dépassent beaucoup celles de la
quatrième paire; toutes sont comprimées latéralement. La cuisse est épineuse en
dessus et en dessous, le pied porte sur son bord inférieur neuf petites épines ; le doigt
est grêle et armé en dessous de neuf épines articulées; des poils assez longs garnissent
les membres. Les pattes de la cinquième paire sont grêles et terminées par une main
fortement velue, dont quelques poils recourbés sont fortement barbelés; l'extrémité
de la petite pince est formée par un bord arrondi et continu. Lorsque ces pattes sont
repliées, la pince est appliquée dans une échancrure du bord sternal située à la base
des pattes de la quatrième paire.
Le plastron sternal porte des crêtes saillantes transversales, disposées par paires
et marquant la séparation des divers segments. Ce plastron est lisse dans presque
toute son étendue ; à la base des pattes de la quatrième paire il existe une sorte d'îlot
de fines granulations.
-87-
Les fausses pattes abdominales du mâle sont au nombre de cmq paires. Les deux
premières sont terminées par une lame repliée en cornet incomplet et frangée de poils
plus longs et plus nombreux à la deuxième qu'à la première paire. Les autres fausses
pattes forment une lame plus ou moins ovalaire, pourvue d'un appendice interne
biarticulé et frangé en dehors d'une vingtaine de longs poils penniformes.
Cette espèce doit se placer à côté de Munida miles A. Milne-Edwards et elle
ressemble beaucoup à Munida constricta A. Milne-Edwards, de la mer des Antilles.
Une femelle de petite taille, mais portant des œufs, a été trouvée dans le chalut de
V Hirondelle aux Açores, près de la pointe ouest de Sâo Jorge, à une profondeur
de 696", sur un fond vaseux piqué de noir.
Cet exemplaire a été peint d'après nature par M. Borrel; il était d'un rouge
carminé plus intense sur les parties épaisses de la carapace, surtout près des bords
orbitaires et le long des crêtes transversales pilifères. Les doigts des pinces et leurs
épines sont très colorés. Les pattes ambulatoires sont au contraire à peine teintées.
Les œufs étaient d'un rouge intense. Quelques autres exemplaires de petite taille ont
été capturés à l'aide du chalut, à l'est de Graciosa, à 454"' de profondeur.
Lors de l'expédition du Talisman, cette espèce a été trouvée en très grande
abondance près du cap Bojador, à une profondeur de 600" à 700", ce qui nous a permis
de connaître les différentes formes sous lesquelles elle se présente. Elle avait été prise
povir la première fois à l'île Saint-Paul, où le Challenger l'a draguée par 70 mètres
de profondeur.
Longueur totale d'un mâle o^oSo
» des pinces o™ 084
» de la carapace o'"o20
Largeur de la carapace o™ 009
Genre Diptychus, A. Milne-Edwards
1880. Diptychus, A. Milne-Edwards (83).
1888. Diptychus, J. Bonnier (5), p. 83.
1888. Uroptychtis, Henderson' (39), p. 173.
La carapace est ovalaire, glabre, dépourvue d'épines et de crêtes transversales
pilifères; son aspect est lisse et brillant. Le rostre est simple, aplati et aigu; les yeux
' M. Henderson a remplacé le nom de Diptychus par celui à'Uroptychus parce que Steindachner avait
appliqué cette première dénomination à un groupe de Cyprinides. Mais ce groupe a-t-il réellement une valeur
générique et ne doit-il pas être réuni au genre Schijopygapsis du même auteur, dont il ne diffère guère que
par la présence de deux barbillons qui manquent à celui-ci; aussi, avons-nous cru devoir maintenir le nom de
Diptychus, à raison des inconvénients que présentent de pareils changements.
— 88 —
sont petits ou de médiocre grosseur, leur portion cornéenne se dilate à peine. Les
antennes externes sont petites et pourvues d'une écaille spiniforme insérée à la base
et en dehors de la tigelle mobile. Les pattes-mâchoires externes sont longues et très
écartées à leur base, afin de permettre aux articles terminaux de se replier, dans le
repos, entre la portion basilaire de ces membres, les dactylognathes reposant sur le
bord du plastron sternal. L'abdomen est lisse et glabre. La nageoire caudale, très peu
développée, peut se replier complètement sous les derniers anneaux de Tabdomen, de
manière à rester cachée quand on étend celui-ci ; la lame médiane est très petite et
beaucoup plus courte que les lames latérales. Les pattes antérieures sont allongées et
tantôt lisses, tantôt épineuses ; les pattes ambulatoires sont terminées par des doigts
très crochus et pourvus en dessous de grosses épines. La pince de la cinquième patte,
repliée à la base du sternum, est hérissée de poils raides. Le mâle ne porte que deux
paires de fausses pattes abdominales normalement développées, celles du troisième et
du quatrième anneaux sont rudimentaires. La femelle est pourvue également de deux
paires de pattes ovigères, insérées sur le troisième et le quatrième anneaux. Les œufs
sont remarquablement gros et en très petit nombre, ils sont suspendus sous l'abdomen
et tenus parfaitement à l'abri dans une sorte de chambre incubatrice adventive, formée
par les six premiers articles de l'abdomen, qui se replient en avant (le septième article
étant déjà replié sous le sixième) de manière à ce que le sixième article se joigne au
plastron sternal, et à ce que les lames latérales de la nageoire caudale cloisonnent les
vides laissés de chaque côté; les pattes de la cinquième paire complètent l'appareil de
défense de cette poche marsupiale.
La forme des jeunes Diptychus^ au moment de l'éclosion, est déjà très parfaite et
à peu près semblable à celle de l'adulte, ce qui tient à la provision de vitellus qui est
très considérable.
La disposition des branchies est très différente de celle des autres Crustacés du
même groupe, car presque toutes les orthobranchies s'insèrent directement sur les
parois du corps ; la chambre branchiale est petite.
Les représentants de ce genre n'habitent que les eaux profondes.
Diptyclius rubrovittatus, A. Milne-Edwards
(PL VI, fig. 1-12)
1881. Diptyclius rubrovittatus, A. Milne-Edwards (88), p. 40.
i88r. Diptyclius rubrovittatiis, A. Milne-Edwards (89), p. ggS.
i883. Diptychus vubrovittatus, A. Milne-Edwards (90), pi. xii.
1888. Diptychus rubrovittatus, J. Bonnier (5), p. 84, pi. xiv, fig. 1-8.
Campagne de 1888 : Stn. 227, profondeur iiSS"". Açores, au sud de Pico.
Cette espèce a été trouvée en 1882, lors de l'expédition du Travailleur dans le
Golfe de Gascogne, à une profondeur de 900™, au milieu des branches de Polypiers du
genre Lophohelia. Une courte description en a été donnée ainsi qu'une figure. Plus
-89-
récemment, M. J. Bonnier a fait connaître avec détail et exactitude les caractères des
femelles qui lui avaient été envoyées de la côte nord de l'Espagne, où elles avaient
été pêchées, à 600"' de profondeur, par M. de Linarès. Il nous suffira donc de décrire
le mâle adulte.
La carapace est lisse, bombée transversalement et rétrécie en avant; les régions y
sont à peine distinctes, le rostre, aplati en dessus, est aigu et entier. Le bord antérieur
de la carapace, après s'être échancré pour l'articulation de l'œil, se renfle et forme
au-dessus de l'antenne externe une saillie surmontée d'une petite pointe. L'angle
antéro-externe est spiniforme; les bords latéraux sont indistinctement granuleux. Les
yeux sont cylindriques, leur portion pédonculaire est plus longue que leur portion
cornéenne qui n'est pas frangée de poils à sa base, et qui présente la forme d'une
calotte hémisphérique non échancrée sur son bord, comme chez les Munida.
L'article basilaire des antennules est renflé et beaucoup plus court que chez les
Munides et les Galathées; il porte en dedans une pointe courte et légèrement dentée,
il est arrondi en dehors; le second article est très court, le troisième est cylindrique et
une fois et demie aussi long que le précédent; le quatrième est plus long que le
second, élargi à son extrémité, qui est dépourvue de la bordure de poils raides que
l'on remarque chez les Munides et qui sert à l'articulation des deux tigelles; l'interne
est très petite, peu poilue et composée de quatre articles; l'externe est deux fois aussi
longue, garnie de longs bouquets de poils et formée de seize articles.
L'antenne externe est petite, sa longueur totale égale environ la largeur de la
carapace. L'écaille, qui s'articule à la base et en dehors de la tigelle mobile, est en
forme de lame triangulaire, environ deux fois aussi longue que l'article basilaire, à
bords entiers, le bord interne presque droit, le bord externe un peu courbe et portant
quelques poils très courts et très fins, visibles au microscope. Le premier article du
flagellum antennaire est court, le deuxième est très long et dépasse l'extrémité de
l'écaille ; la portion multiarticulée se compose d'environ dix-huit segments.
La patte-mâchoire externe est grosse et forte. L'ischiognathe et le mérognathe
ont à peu près la même longueur, ce dernier article ne porte ni dent ni épine, comme
chez les Galathées; le carpognathe est court, le prognathe est au contraire remarqua-
blement allongé, le dactylognathe est gros, courbé et garni d'un fort pinceau de poils
penniformes ou hérissé de pointes, mais non barbelés. L'exognathe est court et
n'atteint pas l'extrémité du mérognathe.
Les pattes de la première paire sont longues, fortes et égales, leur surface est
marquée de ponctuations correspondant à l'insertion de poils fins ; la pince est épaisse,
ses bords sont arrondis et lisses, la portion palmaire est environ deux fois plus longue
que la portion digitale ; le pouce est armé près de sa base d'une très forte dent, les
denticulations qui garnissent le reste du bord tranchant sont si petites qu'il faut une
forte loupe pour les apercevoir. L'extrémité des doigts est pointue et dépourvue
d'épines se croisant comme chez les Galathées. Des poils fins et flexibles s'insèrent
dans de petites fossettes, et forment de petits bouquets qui dépassent l'extrémité de la
— go —
pince. L'avant-bras est presque cylindrique et aussi long que la main ; il est dépourvu
de dents ou d'épines; le bras est plus grêle et également lisse.
Les trois paires de pattes suivantes diminuent de longueur d'avant en arrière,
leur surface est lisse et elles portent quelques poils fins assez nombreux sur le bord
inférieur du pied; le doigt est très courbé et pourvu en dessous d'une dizaine de
fortes épines courtes et coniques ; il forme, en se repliant sous le pied dont le bord
est armé d'épines, un crochet puissant à l'aide duquel ces Crustacés se cramponnent
aux tiges des Polypiers. Les pattes de la cinquième paire sont très petites, la main
qui les termine est entièrement velue, mais les poils sont finement barbelés et ils ne se
courbent pas en hameçon.
L'abdomen est très large et court, les troisième et quatrième articles sont les plus
grands, et lorsque l'abdomen est placé dans la position ordinaire de l'animal, c'est le
troisième qui se voit en arrière ; leur surface est lisse et brillante. La lame médiane de
la nageoire caudale se plie transversalement sur elle-même en deux parties, l'une
basilaire, plus large et crustacée, l'autre terminale, membraneuse et bilobée à son
extrémité, qui est arrondie. Les lames latérales sont ovalaires et frangées de longs
poils penniformes.
La première paire de fausses pattes abdominales est étroite et formée par un
article terminal, membraneux et creusé en cuiller; la seconde paire est plus élargie à
son extrémité membraniforme, qui affecte la forme d'un sabot de cheval légèrement
tordu sur lui-même et frangé de poils petits, raides et droits.
Male Femelle
Longueur totale l'abdomen étalé o"o5o 0^041
» de la carapace avec le rostre o"oi2 o^oog
» de la carapace sans le rostre o" 009 o" 008
Largeur maximum de la carapace o"" 007 o™ 006
Largeur maximum de l'abdomen o™ 007 o" 007
Longueur des pattes de la première paire o"'o34 o"o3o
» des pattes de la deuxième paire o^oig o'"oi7
» des pattes de la troisième paire 0^017 o'"oi7
» des pattes de la quatrième paire o™oi5 o"'oi5
Deux exemplaires de cette espèce, un mâle et une femelle avec ses œufs, ont été
trouvés à la Station 227, par 1 135™ de profondeur, au sud de Pico.
La couleur est d'un rose carminé, les pattes et la région gastrique plus colorés que
le reste du corps; des bandes longitudinales alternativement plus claires et plus foncées
sur les pattes antérieures. Les cornées des yeux sont noires.
APPENDICE
En comparant Lithodes Grimaldii (voir ci-dessus, page 62) avec les autres repré-
sentants de la sous-famille des Lithodinés, nous avons pu nous convaincre qu'il diffère
de ceux-ci par la structure de son abdomen et par la forme de son rostre ; comme ces
différences sont d'ordre essentiellement générique dans la sous-famille, il y a lieu de
ranger Tespèce de ï HIRONDELLE dans un nouveau genre pour lequel nous proposons
le nom de Neolithodes.
Les Neolithodes rappellent les Lithodinés porcellaniformes du genre Dermatiinis
por la structure de leur abdomen; ils ressemblent d'autre part aux Lithodes par la
forme générale de leur corps, par leur armature épineuse et vraisemblablement aussi
par leurs habitudes. Le second anneau obdominal ressemble à tous égards à celui des
Dermatiirus et se compose comme lui de cinq pièces distinctes ; les trois anneaux
suivants présentent aussi la même structure dans les deux genres, en ce sens qu'ils
sont remplacés par une foule de nodules solides implantés côte à côte dans la
membrane tégumentaire. Toutefois, les nodules des Neolithodes sont plus gros que
ceux des Dermatiirus, ils sont plus fortement calcifiés et l'on distingue parmi eux, du
côté gauche, une série linéaire et discontinue de trois plaquettes qui sont les ébauches
des trois grandes plaques contiguës, qu'on observe dvi même côté dans les Lithodes;
les plaques qu'on observe à droite dans ce dernier genre font d'ailleurs complètement
défaut dans Neolithodes Grimaldii, sauf toutefois celle du troisième segment abdo-
minal, qui est représentée par une ou deux petites pièces calcifiées. Le rostre des
Neolithodes est tout à fait caractéristique mais ressemble plus à celui des Lithodes
qu'à celui des Dermatiirus ; sa partie basilaire est fort peu saillante et les trois épines
qu'elle porte s'en séparent toutes au même niveau, l'une en dessous et les deux autres
du côté dorsal.
La diagnose du genre Neolithodes est la suivante : formes et habitudes des
Lithodes, rostre constitué par trois épines qui se séparent au même niveau d'une courte
saillie frontale, deuxième segment abdominal formé de cinq pièces distinctes, mem-
brane tégumentaire des trois segments suivants occupée par des nodules calcifiés, au
milieu desquels s'observent des aires également calcifiées plus larges qui représentent les
— 92 —
ébauches des grandes pièces des Lithodes ; animaux armés de très longues épines^ au
moins quand ils S07it jeunes.
Ce genre ne comprend actuellement que deux espèces : N . Grimaldii; dragué
par VHiRONDELLE, dans les eaux de Terre-Neuve, et N. Agassi{i, recueilli par le
Blake, dans la mer des Antilles. Ces deux espèces sont des formes représentatives
très voisines l'une de l'autre; aussi, pensons-nous qu'il y aura lieu de rapporter à
N. Grimaldii, les spécimens que le CHALLENGER a dragués au large des Açores et que
M. Henderson a considérés comme des représentants de Lithodes fNeoliihodesJ,
Agassi{i.
/
/'
;
/
/
TABLEAUX
DES
, ESPECES RECUEILLIES
AUX
DIFFERENTES STATIONS
— 94 —
CAMPAGNE
NUMÉRO
des
STATIONS
DATE
LOCALITÉ
PROFONDEUR
en
MÈTRES
NATURE DU FOND
LATITUDE
LONGITUDE
3
8
II juillet
17 juillet
450 l3' N.
390 8' N.
90 47' 0.
280 34' 0.
Surface
Surface
CAMPAGNE
NUMÉRO
des
STATIONS
DATE
LOCALITÉ
PROFONDEUR
NATURE DU FOND
LATITUDE
LONGITUDE
MÈTRES
38
14 juillet
Belle-Ile,
mouillage de Palais
10
Nullipores
40
i5 juillet
470 II' 35" N.
50 27' 3o" 0.
63
Sable, gravier, coquilles brisées
41
17 juillet
47° 19' 45" N.
50 25' 0.
19
Vase
42
18 juillet
460 47' N.
60 12' 3o" 0.
i36
Sable fin
44
20 juillet
460 27' N.
60 3o' 0.
166
Sable vaseux, alênes jaunes
45
21 juillet
450 48' N.
50 58' 0.
160
Sable fin, pointes d'alênes
46
26 juillet
460 24' 42" N.
50 55' 3o" 0.
i55
Sable gris, alênes jaunes
-95
DE i885
PROCEDE
de
RÉCOLTE
Pèche pélagique
Epave pélagique
ESPECES RECUEILLIES
Polybius Henslowi Leach.
Nautilograpsus minittus Linné.
DE 1886
PROCEDE
de
RÉCOLTE
Drague toile
Chalut
Drague toile
Chalut
Chalut
Chalut
Chalut
ESPECES RECUEILLIES
Portunus pusillus Leach, Porcellana longicornis Pennant, Galathea dispersa Spence Bâte.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Inachus dorsettensis Pennant, Portunus holsatus Fabricius, Ebalia Cranchi
Leach, Eupjgurus Prideauxi Leach, Eupagurus angulatus Risso, Galathea dispersa Sp. Bâte.
Eupaguriis Prideauxi Leach, Porcellana longicornis Pennant.
Inachus dorsettensis Pennant, Eurynome aspera Pennant, Portunus tuberculattis Roux, P. pusillus Leach,
Atelecychis heterodon Montagu, Ebalia Cranchi Leach, Anapagiirus lœvis Thompson, Eupagurus Prideauxi
Leach, Galathea dispersa Sp. Bâte.
Inachus dorsettensis Pennant, Eurynome aspera Pennant, Heterocrypta Marioni A. Milne-Edwards, Portunus
tuberculatus Roux, Portunus pusillus Leach, Xantho tubercutatus Couch, Atelecychis heterodon Montagu,
Ebalia tuberosa Pennant, Ebalia nux Norman, Anapagurus lœvis Thompson, Eupagurus Prideauxi Leach,
Eupagurus angulatus Risso, Galathea dispersa Sp. Bâte.
Inachus dorsettensis Pennant, /. dorhynchus Leach, Eurynome aspera Pennant, Heterocrypta Marioni A. M.-
Edw., Portunus tuberculatus Roux, Anapagurus lœvis Thompson, Eupagurus Prideauxi Leach, Eupagurus
angulatus Risso, Galathea dispersa Sp. Bâte.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Inachus dorsettensis Pennant, /. dorhynchus Leach, Eurynome aspera
Pennant, Portunus tuberculatus Roux, Atelecychis heterodon Montagu, Ebalia tuberosa Pennant, Ebalia
Cranchi Leach, Anapagurus lœvis Thompson, Galathea dispersa Sp. Bâte.
c)6
CAMPAGNE DE
NUMERO
des
STATIONS
47
48
5o
53
54
56
57
58
59
Go
DATE
26 juillet
2g juillet
3o juillet
2 août
3-4 août
4 août
5 août
7 août
8 août
q août
61
10 août
65
22 août
66
24 août
70
28 août
72
29 août
84
7 septembre
LOCALITE
LATITUDE
460 28' N.
440 12' N.
43" 5o' 08" N.
430 44' 5o" N.
430 47' 06" N.
430 38' 3o" N.
430 44' 3o" N.
430 40' N.
430 53' N.
430 57'
N.
430 58' N.
430 32' 20" N.
43° 12' 5o" N.
420 21' 2g" N.
420 3i' 21" N.
5oo 02' 57" N.
Banc de la
LONGITUDE
50 52' O.
80 12' o.
8° 10' 35" O.
8° 12' O.
80 og' 45" O.
8° 20' 3o" O.
80 32' 3o" O.
8° 55' O.
go 01' O.
90 27
O.
10° 02' O.
10° 59' i5" O.
iio 53' 3o" O.
180 33' 45" O.
190 38' 08" O.
12° 26' ig" O'
Grande Sole
PROFONDEUR
i3o
Surface
i5o
i35
120
go
240
■34
248
3 00
i85
i65
510-363
Surface
Surface
147
NATURE DU FOND
Sable gris, alênes jaunes et blanches
Sable vaseux
Sable gris, coquilles, roche
Roche
Sable et galets
Roche, gros galets, sable
Sable, galets, coquilles brisées
Sable fin
Sable, gravier, roche
Roche, sable fin
Sable fin
Vase
Sable fin
— 97
DE 1886 (Suite)
PROCEDE
de
RÉCOLTE
Chalut
Haveneau
Chalut
Chalut
Nasse
Drague toile
Chalut
Chalut
Chalut
Chalut
Barre à fauberts
Chalut
Chalut
Pêche pélagique
Pêche pélagique
Chalut
ESPECES RECUEILLIES
Inachus dorsettensis Pennant, Eurynome aspera Pennant, Galathea dispersa Sp. Bâte, Munida banffica Pennant.
Polybius Henslowi Leach.
Polybius Henslowi Leach, Anapagunis lœvis Thompson.
Inachus dorhynchus Leach, Galathea dispersa Sp. Bâte.
Munida banffica Pennant.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Inachus dorsettensis Pennant, Eurynome aspera Pennant, Eupagurus
angulatus Risso, Munida banffica Pennant.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Galathea dispersa Sp. Bâte, Munida banffica Pennant.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Inachus dorhynchus Leach, I. leptochirus Leach, Eurynome aspera Pennant,
Ebalia nux Norman, Eupagurus Prideauxi Leach, Galathea dispersa Sp. Bâte, Munida banffica Pennant.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Inachus dorsettensis Pennant, /. dorhynchus Leach, Eurynome aspera
Pennant, Portunus tuberculatus Roux, Atelecyclus heterodon Montagu, Ebalia mix Norman, Eupagurus
Prideauxi Leach, Eupagurus angulatus Rhso, Galathea dispersa Sp. Bâte.
Stenorhynchus longirostris Fabricius, Inachus dorhynchus Leach, Ergasticus Clouei A. M.-Edw., Eurynome
aspera Pennant.
Galathea dispersa Sp. Bâte.
Eurynome aspera Pennant, Polybius Henslowi Leach, Galathea dispersa Sp. Bâté.
Ebalia nux Norman, Cymonomus granulatus Norman, Eupagurus angulatus Risso, Munida banffica Pennant.
Nautilograpstis tninutus Linné.
Nautilograpsus juinutus Linné.
Eurynome aspera Pennant, Ebalia Cranchi Leach, Eupagurus angulatus Risso, Galathea dispersa Sp. Bâte,
Munida banffica Pennant.
i3
98
CAMPAGNE
NUMERO
des
STATIONS
85
86
94
104
109
1:2
114
i36
146
161
162
i63
DATE
28 mai
29 mai
14 juin
24 juin
26 juin
i" juillet
2-3 juillet
21 juillet
27 juillet
2 août
3 août
4 août
LOCALITE
LATITUDE
460 3l'
N.
470 33' N.
430 29' 3o" N.
Horta,
38° 32' N.
Magdalena,
38o 34' 3o" N.
38» 38' N.
400 39' 22" N.
420 02' 26" N.
460 04' 40" N.
46» 5o' 06" N.
470 33' N.
LONGITUDE
60 52'
o.
60 08' o.
210 33' 40" O.
île de Payai
3oo 53' i5" O.
île de Pico
3oo 26' 3o" O.
3oo 28' i5" O.
390 18' 45" O.
440 o5' 3o" O.
490 02' 3o" O.
5oo II' 45" O.
530 28' i5" O.
PROFONDEUR
180
80
Surface
Basse mer
Basse mer
1287
620
Surface
Surface
1267
i55
i5o
NATURE DU FOND
Sable vaseux, alênes blanches et jaunes
Vase molle
Sur une épave
Sur les rochers
Sur la grève
Sable fin
Sable et graviers
Vase grise molle
Sable fin et petits cailloux
Sable fin et petits cailloux
— 99 —
DE 1887
PROCEDE
de
RÉCOLTE
Chalut
Chalut
Pêche pélagique
Marée
Marée
Chalut
Nasse
Haveneau
Haveneau
Chalut
Chalut
Chalut
ESPECES RECUEILLIES
Inachus dorsettensis Fermant, Eurynome aspera Pennant, Heterocrypta Marioni A. M.-Edw., Portunus
tuberculatus Roux, Portunus pusillus Leach, Atelecyclus heterodon Montagu, Ebalia tumejacta Montagu,
Anapagurus lœvis Thompson, Eiipagurus Prideauxi Leach, Munida banffica Pennant.
Galathea dispersa Sp. Bâte.
Nantilograpsus mimitus Linné.
Nautilograpsus mimitus Linné.
Clibanarius inisanthropus Risso.
Sympagurus bicristatus A. M.-Edw.
Geryon affinis nov. sp.
Neptunus Sayi Bosc, Nautilograpsus mimitus Linné.
Neptumis Sayi Bosc, Nautilograpsus mimitus Linné.
Lithodes ( Neolithodes ) Grimaldii nov. sp., Parapagurus pilosimanus Smith.
Chionœcetes opilio Fabricius, Hyas coarctatus Leach.
Hyas aranea Linné, Hyas coarctatus Leach, Eupagurus pubescens Kr0yer.
100
CAMPAGNE
NUMÉROS
des
STATIONS
DATE
LOCALITÉ
PROFONDEUR
NATURE DU FOND
LATITUDE
LONGITUDE
MÈTRES
184
14 juillet
400 o5' N.
290 48' 0.
i85o
Globigérine ooze
190
19 juillet
38° 46' 3o" N.
3oo 40' 5o" 0.
696
Sable vaseux piqué de noir
198
2 5 juillet
38o 26' 2 5" N.
3oo 59' 10" 0.
800
Sable et vase
202
3o juillet
Santa Cruz
de Florès
Basse mer
Rochers
206
3i juillet
390 20' 3o" N.
33° 29' 40" 0.
Surface
21 I
1" août
390 18' o5" N.
330 22' i5" 0.
1372
Sable vaseux, coquilles brisées
2l3
2 août
390 22' 48" N.
33° 45' 3o" 0.
i384
Sable vaseux, débris de Ptéropodes
216
3 août
390 26' 3o" N.
Côte est de Florès
330 29' i5" 0.
Basse mer
Algues, roches
218
4 août
Rade de Santa Cruz
île de Florès
40
Sable noir
226
14 août
Détroit de
Pico-Fayal
i3o
Gravier, sable, coquilles brisées
227
i5 août
38o 23' N.
3oo 46' 52" 0.
II 35
Sable, gravier et roche
233
iS août
38° 33' 21" N.
Entre Pico et
3oo 28' 54" 0.
Sâo Jorge
i3oo
Vase et sable
234
19 août
390 01' 40" N.
3oo i5' 40" 0.
454
Gravier ferrugineux
235
19-20 août
38° 59' 35" N.
3oo i5' 5o" 0.
195
Sable gris
236
20 août
390 o3' 25" N.
Plage de l'ilot de Praya
3oo 18' 0.
près Graciosa
Basse mer
237
20-21 août
390 o3' i5" N.
3oo 18' i5" 0.
10
Algues et roche
242
22 août
38o 48' 3o" N.
30" 19' 0.
861
Sable et scories
244
27 août
38o 33' 57" N.
3oo 39' 3o" 0.
1266
Sable gris vaseux
247
3o août
38° 23' 3o" N.
3oo 20' 20" 0.
3i8
Roche
— loi
DE 1888
PROCEDE
de
RÉCOLTE
ESPECES RECUEILLIES
Chalut
Chalut
Chalut
Marée
Epave pélagique
Chalut
Chalut
Marée
Drague toile
Chalut
Chalut
Chalut
Chalut
Nasse
Marée
Nasse
Chalut
Chalut
Barre à fauberts
Parapagurus pilosimanus Smith.
Mnnida Sancti-Pauli Henderson.
Lispognathus Thomsoni Norman, Bathynectes longispina Stimpson, Sympagurus gracilipes A. M.-Edw., Sympa-
gurus bicristatus A. M.-Edw.
Grapsiis maculatus Catesby, Leptograpsiis marmoratus Fabricius.
Nautilograpsiis minutus Linné.
Parapagurus pilosimanus Smith.
Parapagurus pilosimanus Smith.
Acanthonyx brevifrons A. M.-Edw.
Xanthodes melanodactylus A. M.-Edw., Galathea intermedia Lilljeborg.
Inachus leptochirus Leach, Parthenolambrus expansus Miers, Rhinolambrus Massena Roux, Xanthodes melano-
dactylus A. M.-Edw., Pilumnus hirtellus Linné var. inermis n. var., Anapagurus lœvis Thompson.
Diptychus rubrovittatus A. Milne-Edw.
Sympagurus bicristatus A. M.-Edw.
Inachus leptochirus Leach, Portunus luberculatus Roux, Xantho tuberculatiis Couch, Ebalia nux Norman,
Merocryptus boletifer n. sp., Sympagurus ruticheles Milne-Edw., Munida Sancti-Pauli Henderson.
Cancer Bellianus Johnston, Homola spinifrons Lamarck.
Grapsus maculatus Catesby, Leptograpsus marmoratus Fabricius.
Acanthonyx brevifrons A. M.-Edw.
Scyramathia Carpenteri Norman.
Parapagurus pilosimanus Smith.
Ergasticus Clouei A. M.-Edw., Pilumnus hirtellus Linné var. inermis n. var., Euchirograpsus americanus
A. M.-Edw., Ebalia nux Norman, Galathea Machadoi Barrois.
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1 . Barrois (Th.), Catalogue des Crustacés Podophthalmaires et des Echinodermes recueillis
à Concariieau durant les mois d'août-septembre 1880. Lille 1882.
2. Barrois (Th.), Catalogue des Crustacés marins recueillis aux Açores durant les mois
d'août et de septembre 188']. Lille 1888.
2'"'^ Bell (Th.), Observations on the genus Cancer of D'' Leach (Platycarcinus Latr.), ivith
descriptions of three neiv species, Trans. Zool. Soc. vol. i. London i835.
3. Bell (Th.), History ofBritish Crustacea illustrated by an engraving ofeach species and
by accessory tail pièces. Pt. L London 1844.
4. BoNNiER (J.), Catalogue des Crustacés Malacostracés recueillis dans la baie de Concar-
neau, Bulletin scient, du Nord de la France et de la Belgique, vol. 18. Paris 1887.
5. BoNNiER (J.), Les Galatheidae des côtes de France, Bulletin scient, du Nord de la
France et de la Belgique, vol. 19. Paris 1888.
6. BoNNiER (J.), Sur les espèces de Galathea des côtes de France, Comptes rendus hebdo-
madaires des Séances de l'Académie des Sciences, 11 juin 1888.
7. Bosc (L. A. G.), Histoire naturelle des Crustacés, comprenant leur description et
leurs mœurs. Paris 1829.
7'''^ Bouchard-Chantereaux, Catalogue des Crustacés observés jusqu'à ce jour à l'état
vivant dans le Boulonnais. Boulogne i833.
7'". Bouvier (E.-L.), Le système nerveux des Crustacés décapodes et ses rapports avec
l'appareil circulatoire, Ann. se. nat. Zoologie [VII], vol. 7. Paris 1889.
8. Brandt (J.-F.), in Middendorff : Reise in den dussersten Norden U7id ostens Sibiriens
jvdhrend der Jahre 1843 und 1844 mit allerhôchster Genehmigung auf Veranstaltung
der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften ^u S* Petersburg ausgefûhrt und in
Verbindung mit vielen Gelehrten herausgegeben, vol. 2, part. i. Saint-Pétersbourg i85i.
9. Brito Capello, Catalogo dos Crustaceos de Portugal, Jornal de Sciencias Math.,
Phys. et Nat., publicado sob os auspicios de Academia Real das Sciencias, vol. 5.
Lisboa 1876-1877.
10. Brito Capello, Lista dos Crustaceos decapodios de Portugal existentes 710 Museu de
Lisboa, Jornal de Sciencias Math., Phys. et Nat., publicado sob os auspicios de
Academia Real das Sciencias, vol. 4. Lisboa 1873.
— 104 —
1 1 , Brito Capello, Appendice à lista dos Crustaceos Decapodios de Portugal, Jornal de
Sciencias Math., Phys. et Nat., publicado sob os auspicios de Academia Real das
Sciencias, vol. 5. Lisboa 1876.
12. Catesby (M.), The natural historj of Carolina, Florida, and the Bahatna Islands.
London 1743.
i3. Chevreux (Ed.), Amphipodes nouveaux provenant des campagnes de I'Hirosdelle,
Bull. Soc. zoologique de France, vol. 14. Paris 1889.
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caractères généraux et particuliers de ces animaux, leur distribution, leurs classes,
leurs familles, leurs genres, et la citation sjnionj'mique des principales espèces qui s'y
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rapportent, 2^ édit. revue et augmentée de notes, additions, présentant les faits
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States national Muséum, vol. 7, p. 493. Washington i885.
124. Smith (S. I.), On some gênera and species of Penaeidae, mostly front dredgings of the
United States fsh Commission, Procedings of the United States national Muséum,
vol. 8, p. 170, i885. Washington 1886.
125. Smith (S. I.), Report of the Crustacea ofthe Albatross dredgings of the coast of the
United States during the summer and autunui of i885, Ann. Report of the Commis-
sioner of fish and fisheries for i885. Washington 1886.
125'''^ Spence Bâte (C), On the importance of an examiiiatiou of the structure of the inte-
gument of Crustacea, in the détermination of doubtfid species. Application to the
genus Galathea, n>ith description of a neiv species of that geniis, Journ. Proc. Linn.
Soc, vol. 3, p. 1-4. London 1859.
1 26. Spence Bâte (C), On the Peneeidse, Ann. and Mag. of Nat. Hist. [V], vol. 8. London 1 88 1 .
127. Spence Bâte (C), Report on the scieiitifc j-esults ofthe voyage ofH. M. S. Challenger
during the years i8j3-i8j6. Report on the Crustacea Macrura, vol. 24. Edinburgh
1888.
128. Stimpson (W.), Crustacea and Echinodermata of the pacifie shores of North America,
Journ. Boston Soc. of Nat. Hist., vol 5. Boston 1857.
129. Stimpson (W.), Protf!'o;7z«s descriplionis animalium evertebratorum quœ in expeditione
ad Oceanum Pacifcum septentrionalem, J. Rodgers duce, a Republica federata missa,
observavit et descripsit, Proc. Acad. of Nat. Scienc. Philadelphia i858-i86o.
i3o. Stimpson (W.), Notes on North America Crustacea, Ann. ofthe Lyceum of Nat. Hist.
of New York, vol. 7, i858; vol. 7, 1860; vol. 10. 1871.
i3i. Stimpson (W.), Prcliminary report on the Crustacea dredged in the Gulf St-ream in the
straits of Florida, by L. F. de Pourtalès, part. i. Brachyura, Bull. Muséum of
Comp. Zoology at Harvard Collège, vol. 2, p. 109. Cambridge 187c.
i32. Studer (Th.), Ver^eichniss der Crustaceen ivelche jvdhre7id der Reise S. M. S. Gazelle
an der Westkiiste von Africa, Ascension und dem Cap der Guten Hoffnung gesammelt
ivurden, Abhand. der K. preuss. Akademie der Wissenchaften zu Berlin von jahre
1882. Berlin i883.
i33. Targioni-Tozetti (A.), Zoologia del viaggio intorno al globo délia R. Pirocorvetta
Magenta durante gli anni i 865-68. Crostacei Brachiuri e Atiomouri, Publicazioni
del R. Instituto di studi superiori pratici e di perfezionamento in Firenze. Sciense
fis. et nat., vol. 1. 1877.
134. Tno^yipsot^ (WiLh.), Report on the fauna of Ireland. Invertebrate, Report Brit. Assoc.
Adv. of Science, i3"' meeting 1843. London 1844.
i35. Thompson (W.), The Depths ofthe sea. hondon \8y3.
i36. White (A.), A popular Historj of British Crustacea. London 1S57.
LEGENDE DE LA PLANCHE I
Page
Geryon affinis nov. sp., grandeur naturelle 41
PRINCE ALBERT deM0XAC0.ca,mp SCIENT
CRUSTACÉS PODOPHTKALMAIRES PI I
' r.dw4i4s t\ Uyn del
OERYON'AFHlr^lS,
WemerlLWifit« Fiandorl ''K
LEGENDE DE LA PLANCHE II
Pages
Fig. I . Cancer bellianus Johnson 36
Animal vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 2. Cancer bellianus Johnson 36
Région antérieure de la carapace vue par la face ventrale, grandeur
naturelle.
— 3. Cancer bellianus Johnson 36
Patte-mâchoire postérieure droite, vue par la face ventrale, grandeur
naturelle.
— 4. Cancer bellianus Johnson 36
Abdomen du mâle replié contre la face sternale, grandeur naturelle.
o
5
'j)
y.
r.
y.
^
_, '','_-_-.':''^'"i!:^
LEGENDE DE LA PLANCHE III
{Lithodes Grimaldii constitue le type du genre nouveau Neolithodes, voir I'Appendice, page 90)
Pages
Fig. I . . Lithodes Grimaldii nov. sp 62
Animal vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 2. Lithodes Grimaldii nov. sp. . . . 1 62
Animal vu du côté droit, grandeur naturelle.
— 3. Lithodes Grimaldii nov. sp 62
Région antérieure du corps, vue par la face ventrale, grandeur naturelle.
— "^ 4. Lithodes Grimaldii nov. sp 62
Abdomen du mâle replié contre la face sternale.
— 5. Lithodes Grimaldii nov. sp 62
Patte gauche de la !■■= paire, grandeur naturelle.
— 6. Lithodes Grimaldii nov. sp 62
Pince droite, vue par la face interne, grandeur naturelle.
PRINCI- .\l.P.l-:in"Pi..M()XACO.CA.\\P.S(:iH\T
CRUSTACliS PODUI'IIT 11.
Huet del.
:;t!;r, Fiar.cfort^'M
LITHODES GRI.MALDII
LEGENDE DE LA PLANCHE IV
Pages
Fig. I. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Spécimen vu du côté dorsal, taille et coloration naturelle.
— 2. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Le même individu grossi 3 fois.
— 3. Merocryptus boletifer nov. sp 56
L'abdomen à sa jonction avec le céphalothorax, grossi 3 fois.
— 4. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Pédoncule oculaire et cavité orbitaire. Très grossi.
— 5. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Régions frontale et épistomienne, grossies 3 fois.
— 6. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Abdomen du mâle appliqué contre le plastron sternal, grossi.
— 7. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Pince gauche vue par la face interne, grossie 3 fois.
— 8. Merocryptus boletifer nov. sp 56
Patte ambulatoire antérieure du côté gauche, face externe, grossie 3 fois.
— 9^, 9'', 9^ Merocryptus boletifer nov. sp 56
Saillies, en forme de champignons, qui ornent la dernière partie du
test. Très grossies.
— 10. EucHiROGRAPsus AMERiCANUs A. Milne-Edwards 46
Spécimen vu du côté dorsal, taille et coloration naturelles.
— II. EucHiROGRAPsus AMERICANUS A. Milne-Edwards 46
Le même individu, grossi 3 fois.
— 12. EUCHIROGRAPSUS AMERICANUS A. Milnc-Edwards 46
Région frontale épistomienne et ses appendices, grossis 5 fois.
— i3. EUCHIROGRAPSUS AMERICANUS A. Milnc-Edwards 46
Pince gauche, face externe, grossie 5 fois.
— 14. EUCHIROGRAPSUS AMERICANUS A. Milne-Edwards 46
Patte-mâchoire -externe du côté droit, face inférieure, grossie.
PK'lNCl- AI.MI-RTde MONACO, camp.scii-:nt.
CRUSTACIIS PODOPIIT. PI..I\'.
10.
1-9 MEROCKYPTUS BOLF.TIFER 10-14- EUCHIROGKAPSUSAMERICANUS.
LEGENDE DE LA PLANCHE V
Pages
Fig. I . Atelecyclus cruentatus Desmarest 5 1
Un individu mâle vu du côté dorsal, un peu grossi.
— 3. Atelecyclus cruentatus Desmarest 5i
Pince droite du même individu, face externe.
— 3. Atelecyclus cruentatus Desmarest 5i
Abdomen du même individu, replié contre la face sternale.
— 4. Atelecyclus cruentatus Desmarest 5 1
Patte-mâchoire gauche du même individu, vue par la face inférieure.
— 5. Atelecyclus cruentatus Desmarest 5i
Un individu femelle, vu du côté dorsal, un peu grossi.
— 6. Atelecyclus heterodon Leach 5o
Un individu mâle, vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 7. Atelecyclus heterodon Leach 5o
Face dorsale de la carapace, grossie 2 fois.
— 8. Atelecyclus heterodon Leach 5o
Région antennairCj face ventrale, grossie 2 fois.
— g. Atelecyclus heterodon Leach 5o
Patte-mâchoire postérieure gauche, face inférieure, grossie 6 fois.
— 10. Atelecyclus heterodon Leach 5o
Pince droite vue par la face externe, grossie 3 fois.
II. Atelecyclus heterodon Leach 5o
Abdomen replié contre la face sternale, grossi 3 fois.
i^l^lXCI-; . \I.l'>l-.lv'ri>i-. .MONACO. CA^\PSCiuNT.
CRUSTACHS PODOl'Iir. l'l..\-.
J>
y
'St^'
10.
:.■■.■••■■ T-
1 5 ATELEO-CLUS CRlil-NTATUS 6-11 A.HETERODON.
LÉGENDE DE LA PLANCHE VI
Pages
Fig. I. DiPTYCHus RUBROviTTATus A. Milnc-Edwards 88
Un spécimen mâle vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 2. DiPTYCHus RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Patte-mâchoire postérieure droite vue par la face inférieure, grossie 6 fois.
— 3. DiPTYCHUs RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Patte droite d'un individu mâle vue par la face externe, grossie 3 fois.
— 4. DiPTYCHUs RUBROVITTATUS A. Miliie-Edvi^ards 88
Extrémité de la même pince, grossie 6 fois.
— 5. DiPTYCHus RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Antennule gauche vue par la face externe, grossie 6 fois.
— 6. DiPTYCHUs RUBROviTT.\TUs A. Milnc-Edwards 88
Extrémité de la patte antérieure gauche, grossie 6 fois.
— y. DiPTYCHUs RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Pince terminale de la patte thoracique postérieure droite, face externe,
grossie 5o fois.
— 8. DiPTYCHUs RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Animal vu du côté ventral, le telson ramené contre la face sternale,
grossi 6 fois.
— g. DiPTYCHus RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Première fausse patte abdominale du mâle, très grossie.
— 10. DiPTYCHUs RUBROVITTATUS A. Milne-Edwards 88
Deuxième fausse patte abdominale du màle, très grossie.
— II. DiPTYCHUs RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Poil de l'extrémité des pinces des pattes antérieures, très grossi.
— 12. DiPTYCHUS RUBROVITTATUS A. Milnc-Edwards 88
Poil de l'extrémité qcs pinces des pattes postérieures, très grossi.
— i3. Latreillea elegans Roux 5g
Un individu vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 14. Latreillea elegans Roux 59
Région de l'épistome et du front, grossi 2 fois 1/2.
— 1 5 . Latreillea elegans Roux Sg
Doigt et partie terminale du propodite d'une patte ambulatoire, grossis
4 fois.
PRINCK .\[,Bi-:R'r i)K MONACO, ca.mr soient.
CRUSTACES PODOPHt Pl.A'I.
1-12 DIPT^'ClirS l^l'BRO\"lTT.\TrS 15-15 LATREIJ LEA ELEGANS.
LEGENDE DE LA PLANCHE VII
{Munida banffica est désigné à tort, au bas de la planche, sous le nom de M. rugosa)
Pages
Fig. 1 . Munida banffica Pennant 83
Un individu femelle vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 2. Munida banffica Pennant 83
Un individu femelle vu du côté dorsal, grandeur naturelle.
— 3. Munida banffica Pennant 83
Céphalothorax d'un autre spécimen vu du côté dorsal, grandeur
naturelle.
— 4, 5, 6. Munida banffica Pennant 83
Pinces droites de divers individus vues par la face externe, grandeur
naturelle.
— 7. Munida banffica Pennant 83
Extrémité de l'abdomen avec la nageoire caudale vue par la face
externe, grandeur naturelle.
Plv'lXCI- .\ir.i:i^ri)i: MONACO. (U.MPsr.ii:.\T.
CRUSTACHS l'OnoPiri'. l'I ,V1I.
-^ :^„^J:f<é0à(^^lifi^
G.
é^
Mi:X'li:>A Rl^GOSA.
PI^^IXCI- ALBHKTiJH MONACO, camhsc.ii-:nï.
CKUSTAci-s poporiri-. pl.vi
-^■'^. 'T-'-,- ; ^
IG.
/
17.
* 1
1 IC) G.\i..\rill-:.\ l>^-C..Ml-..\ Il 2.-) Ml'NIlJA BOUR(-i;Ti.
LÉGENDE DE LA PLANCHE VIII
[Galatfiea intermedia a été désignée à tort, au bas de la planche, sous le nom de G. pygmea ;
et Munida Sancti-Pauli sous le nom de M. Bourgeti).
— II,
— 12.
Pages
Fig. I . Galathea INTERMEDIA LiHjcborg 8l
Un individu femelle vu du côté dorsal, grossi 6 fois.
— 2. Galathea intermedia Lilljeborg 8i
Patte-mâchoire externe gauche vue par la face inférieure, grossie
i8 fois.
— 3. Galathea intermedia Lilljeborg , 8i
Antennule gauche vue par la face supéro-externe, grossie i8 fois.
— 4i 5. Galathea intermedia Lilljeborg Si
Extrémité des pattes antérieures gauche et droite, vues par leur face
externe, grossie 12 fois.
— 6. Galathea intermedia Lilljeborg 81
Pince terminale de la patte ambulatoire postérieure droite, grossie 35 fois.
— 7, Galathea intermedia Lilljeborg 81
Extrémité du doigt immobile de la pince précédente vue par la face
interne, grossie i3o fois.
— 8. Galathea intermedia Lilljeborg 81
Doigt d'une patte ambulatoire, grossi 5o fois.
— g. Galathea intermedia Lilljeborg 81
Une des soies crénelées qui sont éparses sur la pince des pattes
postérieures, très grossie.
— 10. Galathea intermedia Lilljeborg 81
Une des soies crénelées qui se trouvent sur les articles terminaux
des pattes-mâchoires postérieures, très grossie.
Munida Sancti-Pauli Henderson 85
Un spécimen femelle vu du côté dorsal, grossi 2 fois 1/2.
Munida Sancti-Pauli Henderson 85
Le même individu, couleur et dimension naturelles.
i3. Munida Sancti-Pauli Henderson 85
Antennule gauche vue par la face externe, grossie 5 fois.
Munida Sancti-Pauli Henderson 85
Antennule droite vue par la face supérieure, grossie 5 fois.
14.
LÉGENDE DE LA PLANCHE VIII (Suite)
Pages
Fig. i5. MuNiDA Sancti-Pauli Henderson 85
Patte-mâchoire- postérieure gauche vue par la face inférieure, grossie
5 fois.
— i6, 17. MuNiDA Sancti-Pauli Henderson 85
Pinces droite et gauche d'un individu mâle vues par la face externe,
grossies 5 fois.
— i8. Munida Sancti-Pauli Henderson 85
Pince droite d'un spécimen femelle, face externe, grossis 5 fois.
— ig. Munida Sancti-Pauli Henderson 85
Pince droite de la patte postérieure, face externe, grossie 35 fois.
— 20. Munida Sancti-Pauli Henderson 85
3e fausse patte droite d'un individu mâle, grossie i5 fois.
— 21 . Munida Sancti-Pauli Henderson 85
4<: fausse patte droite d'un individu mâle, grossie i5 fois.
— 22, 23. Munida Sancti-Pauli Henderson 85
ire et 2^ fausses pattes sexuelles d'un individu mâle, grossies i5 fois.
PRINCE ALBERT DE MONACO. CAMR scient.
CRUSTACES PODOPHT. PL.K.
Llt:-
-17 PARAPAGURUS PILOSI.MANUS 18-51- S^■MPAG^PI'S GRACII.IPES.
LEGENDE DE LA PLANCHE IX
Pages
Fig- I- Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Un individu femelle avec des œufs vu par la face dorsale, grossi 5 fois.
— 2. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Pédoncule oculaire droit vu du côté dorsal, grossi 5 fois.
— 3. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Antennule gauche vue en dessus, grossie 3 fois 1/2.
— 4- Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Pédoncule antennaire droit, face supérieure, grossi 3 fois 1/2.
— 5. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Pédoncule antennaire gauche, face inférieure, grossi 4 fois.
— 6. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Patte-mâchoire postérieure droite, face inférieure, grossie 3 fois.
— 7* Parapagurus pilosimanus S. l. Smith 64
Pince droite vue par la face externe, grossie i fois 1/2.
— 8- Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Doigt de la patte ambulatoire antérieure vu par la face externe, grossi
3 fois 1/2.
— 9- Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Extrémité de la fausse patte sexuelle mâle de la ire paire, face externe,
grossi 8 fois.
— 10, II. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Faces externe et interne de la fausse patte sexuelle précédente, grossies
4 fois.
— 12, i3. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Faces postérieure et antérieure d'une fausse patte sexuelle mâle de la
2* paire, grossies 4 fois.
14- Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Extrémité de la patte thoracique gauche de la 5» paire, face externe,
grossie 5 fois.
'5. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Extrémité de la patte thoracique gauche de la 4e paire, face supéro-
externe, grossie 5 fois.
LÉGENDE DE LA PLANCHE IX (Suite)
Pages
Fig. i6. Parapagurus pilosimanus S. L Smith 64
Extrémité de la fe arthrobranchie de la patte thoracique droite de la
4e paire, grossie 5 fois.
— 17. Parapagurus pilosimanus S. l. Smith 64
Une rangée transversale de filaments de la même branchie, grossie
5 fois.
— 18. Sympagurus gracilipes a. Milne-Edwards 68
Un individu femelle avec des œufs vu par la face dorsale, grossi 3 fois.
— 19. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Face sternale du même individu, grossi 4 fois.
— 20. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Antennule droite vue par la face dorsale, grossie 8 fois.
— 21, 22. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Pédoncule antennaire droit vu par les faces supérieure et inférieure,
grossi 8 fois.
— 23. Sxmpagurus gracilipes a. Milne-Edwards 68
Patte-mâchoire externe gauche, face inférieure, grossie 8 fois.
— 24, 25. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Patte antérieure droite vue par la face externe et par le bord supérieur
ou interne, grossie 5 fois.
— 26. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Extrémité de la 4= patte gauche, face externe, grossie 9 fois.
— 27. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Extrémité de la 5^ patte droite, face externe, grossie ii fois.
— 28. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Doigt de la !■■= patte ambulatoire, face externe, grossi 6 fois.
— 29, 3o. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Faces externe et interne d'une fausse patte sexuelle mâle de la 1^= paire,
grossies 8 fois.
— 3i. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Face antérieure d'une fausse patte sexuelle mâle de la 2' paire, grossie
8 fois.
— 32. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Fausse patte abdominale de la S'' paire, grossie 8 fois.
— 33. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Une lamelle branchiale, très grossie.
— 34. Sympagurus gracilipes A. Milne-Edwards 68
Une rangée transversale de lamelles branchiales, grossie.
I^RIXCF- ALBERT de MOi\ACO,camr scient.
CRUSTACES PODOPHT PL.X.
.•■;'^5^,
J.Hi
T ner«.Winter, Francfort ^M.
1-14- HUPAGURl'S RUTIGHELES 15-25 S^'MPAGURUS NLUnJS.
LEGENDE DE LA PLANCHE X
{Sympagunis ruticheles est désigné à tort, au bas de la planche, sous le nom d'Eupagurus ruticheles]
Pages
Fig. I. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Un individu mâle vu du côté dorsal, grossi 3 fois.
— 2. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Région frontale et ses appendices vus du côté ventral, grossis 5 fois. (On
a indiqué à tort, par un trait continu, la forme de l'écaillé ophthalmique et
celle de l'articulation de l'acicule gauche).
— 3. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Antennule gauche, vu par la face dorsale, grossie 5 fois.
— 4. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Pédoncule antennaire gauche, face supérieure, grossi i3 fois.
— 5, 6. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Extrémité de la patte antérieure droite vue par la face externe et par
la face interne, grossi 5 fois.
— 7, 8. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Extrémité de la même patte vue par le bord supérieur ou interne, et
par le bord inférieur ou externe, grossie 5 fois.
— 9. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Doigt de la patte ambulatoire antérieure gauche, face externe, grossi
9 fois.
— 10. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Extrémité de la 4= patte gauche, face externe, grossie i3 fois.
— II. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Extrémité de la 3": patte gauche, face supéro-externe, grossie i3 fois.
— 12. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Fausse patte du 3= segment abdominal du mâle, grossie i3 fois.
— i3, 14. Sympagurus ruticheles A. Milne-Edwards 70
Une fausse patte ovifère de la femelle, grossie i3 fois.
— 1 5. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Un individu mâle vu du côté dorsal, grossi 4 fois.
— 16. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Antennule gauche vue par la face supérieure, grossie 8 fois.
LÉGENDE DE LA PLANCHE X (Suite)
Pages
Fig. 17. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Pédoncule antennaire droit, face supérieure, grossi 8 fois.
— 1 8. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Patte-mâchoire postérieure gauche, grossie 8 fois.
— ig. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Patte antérieure droite, face externe, grossie 5 fois.
— 20. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Patte antérieure gauche, face externe, grossie 5 fois.
— 21. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Doigt de la patte ambulatoire antérieure droite, face externe, grossi
6 fois.
— 22. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Extrémité de la 4= patte gauche, face externe, très grossie.
— 23. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Extrémité de la 5^ patte gauche, face supéro-externe, très grossie.
— 24. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Face inférieure de l'abdomen et du thorax d'un mâle, grossie 5 fois.
— 25. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Extrémité de l'abdomen et ses appendices, face dorsale, grossie 9 fois.
— 26. Sympagurus nudus A. Milne-Edwards 67
Une rangée transversale de lamelles branchiales, très grossie.
PRINCE ALBERT DE MONACO, CAMP S«IEM
o.
CRUSTACES PODOPHT. PL. XI.
12.
.verner&vjir.ter, rraii:
1-15 EUP.^GURUS BICRISTATUS 16 28 ANAPAGURUS LOLMS.
LEGENDE DE LA PLANCHE XI
(Sympagunis bicristalus est désigné à tort, au bas de la planche, sous le nom d'Eupagurus bicristatus)
Pages
Fig. I. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 6g
Un individu femelle vu du côté dorsal, grossi 3 fois.
— 2, 3j 4, 5, 6. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Appendices frontaux de divers individus dans lesquels on voit se
réduire progressivement la dilatation de la cornée, grossis 5 fois.
— 7. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Antennule gauche vue du côté dorsal, grossie i5 fois.
— 8. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Antenne droite vue du côté dorsal, grossie 6 fois.
— g. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 6g
Patte-mâchoire postérieure gauche vue par la face inférieure, grossie
6 fois.
— lo. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Extrémité de la patte antérieure droite vue par la face externe, grossie
4 fois.
— II. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Extrémité de la pince droite vue par la face externe, grossie 5 fois.
— 12. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 6g
Extrémité de la patte antérieure gauche vue par la face externe, grossie
5 fois.
— i3. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Patte droite de la 4= paire vue par la face externe, grossie 7 fois.
Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 6g
Patte droite de la 5^ paire vue par la face supéro-externe, grossie 7 fois.
i5. Sympagurus bicristatus A. Milne-Edwards 69
Fausse patte abdominale du mâle, très grossie.
16. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Un individu mâle vu du côté dorsal, grossi 3 fois.
17. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Céphalothorax du même individu vu du côté dorsal, grossi 4 fois.
14.
^ LÉGENDE DE LA PLANCHE XI (Suite)
Pages
Fig. 18. Anapagurus lœvis W. Thompson, 72
Antenne gauche vue du côté dorsal, grossie 7 fois.
— 19. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Patte-mâchoire postérieure gauche vue par la face inférieure, grossie
8 fois.
— 20. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Patte antérieure droite, face externe, grossie 5 fois.
— 21. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Patte antérieure gauche, face externe, grossie 5 fois.
— 22. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Patte ambulatoire antérieure droite, face externe, grossie 5 fois.
— 23. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Patte droite de la 5= paire, face externe, très grossie.
— 24. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Patte droite de la 5« paire, face supéro-externe, très grossie.
— 25. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Appendice copulateur du mâle (à la base de la patte postérieure gauche)
face antérieure, très grossi.
— 26. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Appendice copulateur du mâle, face postérieure, très grossi.
— 27. Anapagurus lœvis W. Thompson 72
Fausse patte abdominale du 3« segment abdominal du mâle, très
grossie.
— 28. Anapagurus lœvis W. Thompson .' 72
Extrémité de la grande rame de la fausse patte précédente.
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