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Full text of "Résultats du voyage du S.Y. Belgica en 1897-1898-1899 : sous le commandement de A. de Gerlache de Gomery. Rapports scientifiques publiés aux frais du gouvernement belge, sous la direction de la Commission de la Belgica"

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EXPÉDITION  ANTARCTIQUE  BELGE 


RÉSULTATS 


DU 


VOYAGE  DU  S.  Y.  BELGICA 

EN     1897-1898-1899 


SOUS  LE  COMMANDEMENT   DE 


A.   DE   GERLAGHE   DE   GOMERY 


RAPPORTS  SCIENTIFIQUES 


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PUBLIES   AUX    FRAIS    DU    GOUVERNEMENT    BELGE,    SOUS    LA    DIRECTION 


DE   LA 


COMMISSION  DE  LA  BELGICA 


ZOOLOGIE 

ACARIENS   LIBRES 

PAR 

E.  TROUESSART  et  A.  D.  MICHAEL 
ACARIENS   PARASITES 

PAR 

L.  G.  NEUMANN 
ARAIGNÉES    ET   FAUCHEURS 

PAR 

E.  SIMON 


AN  VERS 

IMPRIMERIE  J.-E.  BUSCHMANN 

REMPART  DE  LA  PORTE  DO  RHIN 

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ACARIENS 

(TROMBIDID^E,  EUPODID^,  GAMASID^) 


Dr  E.  TROUESSART 

Président  de  la  Société  ZooLOGrQUE  de  France 


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Sorti  des  presses  de  J.-E.  BUSCHMANN,  Anvers 
le  20  Octobre  igo3 


ACARIENS 

(TROMBIDID.E,  EUPODID^E,  GAMASID^) 

PAR    LE 

Dr  E.  TROUESSART 

Président  de  la  Société  Zoologique  de  France 


INTRODUCTION 

En  dehors  des  Oribatidœ  (décrits  d'autre  part  par  M.  A.  D.  Michaël),  les  Acariens 
terrestres  recueillis  par  M.  Racovitza,  au  cours  de  l'expédition  de  la  Belgica,  se  réduisent 
à  quatre  espèces,  dont  une  provenant  du  détroit  de  Magellan  et  les  trois  autres  de  l'Antarc- 
tique. Trois  sont  nouvelles  pour  la  science  (Smaridia  scopula,  Penthaleus  villosus,  Gamasus 
Racovitzai)  ;  la  quatrième  doit  être  considérée  comme  une  sous-espèce  ou  variété  locale  de 
Nômeria  gigas  (Koch),  type  très  largement  disséminé  sur  toutes  les  plages  maritimes,  d'un  pôle 
à  l'autre. 

Je  donnerai  d'abord  la  description  de  ces  quatre  espèces.  J'y  ajouterai  quelques  considé- 
rations générales  en  comparant  cette  faune  antarctique,  encore  incomplètement  connue,  selon 
toute  apparence,  à  la  faune  arctique  que  des  explorations  nombreuses  nous  ont  fait  connaître 
d'une  façon  plus  complète. 

Aucun  Acarien  marin  (Halacaridœ)  ne  semble  avoir  été  recueilli  au  cours  des  dragages 
effectués  par  la  Belgica. 

Famille  des  Trombididse 

Genre  SMARIDIA  Dugès,   iS34 

Smaridia  scopula  nov.  sp. 

PI.  I.  fig.   i,   la. 

D'un  rouge  foncé  tirant  sur  le  grenat,  avec  les  pattes  rouge  clair  et  les  poils  incolores. 
Le  corps  est  entièrement  couvert  de  poils  plumeux,  comme  chez  Smaridia  papillosa  (Hermann), 
mais  la  taille  est  plus  grande,  comparable  à  celle  de  Sut.  ampulligera  Berlese. 

Rostre  allongé,  bien  découvert,  quatre  fois  plus  long  que  large,  avec  les  palpes  très 
libres,  grands,  dépassant  l'extrémité  du  rostre  presque  de  la  longueur  des  trois  derniers 
articles.  Premier  article  des  palpes  court  et  grêle,  le  deuxième  deux  fois  aussi  long,  fortement 
renflé,    le    troisième   plus   grêle  et    plus  court,  le  quatrième  très  court,  terminé    par   un  ongle 


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EXPEDITION  ANTARCTIQUE  BELGE 


faiblement  recourbé,  le  cinquième  assez  grêle,  cylindrique,  dépassant  l'ongle  du  précédent  du 
tiers  de  sa  longueur  et  terminé  par  un  pinceau  de  poils  plumeux.  Mandibules  grêles,  styliformes. 

Tronc  allongé,  à  flancs  subparallèles,  se  terminant  en  avant  par  un  étranglement 
prothoracique  formé  par  les  épimères  de  la  première  paire  de  pattes  qui  se  dilatent  de  chaque 
côté  de  la  base  du  rostre,  avec  un  rétrécissement  entre  la  première  et  la  deuxième  paire,  et 
un  renflement  en  forme  d'épaule  en  arrière  de  cette  deuxième  paire.  Épimères  des  pattes 
postérieures  insérés  vers  le  milieu  du  corps.  Abdomen  arrondi,  légèrement  échancré  sur  la 
ligne  médiane  en  arrière  de  l'anus.  (Je  n'ai  pu  voir  les  yeux  ni  la  crista  sur  l'unique  exem- 
plaire soumis  à  mon  examen.)  Tout  le  tronc  est  couvert  de  poils  courts,  plumeux,  tronqués 
à  leur  extrémité  et  très  serrés,   implantés  sur   des  téguments   finement  plissés   en  zigzag. 

Pattes  bien  développées,  les  deux  paires  antérieures  insérées  très  en  avant,  de  chaque 
côté  du  rostre,  les  première  et  quatrième  paires  beaucoup  plus  longues  que  les  deuxième  et 
troisième,  la  quatrième  très  robuste,  le  tarse  terminé  par  une  double  griffe  très  forte,  comme 
celles  de  Sm.  squamata.  Tous  les  articles  couverts  de  poils  grêles,  effilés,  pointus,  très  faible- 
ment plumeux,  plus  fins  et  plus  serrés  à  la  face  inférieure  du  tarse,  avec  des  bouquets  de 
poils  plus  gros,    un  peu  tronqués,  sur  les  deux  premiers  articles  des  pattes. 

Longueur  totale  =  imm,8o  ;  largeur  =  omm,8o. 

Rapports  et  différences.  —  L'insertion  très  en  avant  de  la  première  paire  de  pattes, 
d'où  résulte  la  formation  d'une  région  prothoracique,  avec  étranglement  entre  la  première  et 
la  deuxième  paire,  les  palpes  allongés,  libres,  à  dernier  article  dépassant  l'ongle  de  l'article 
précédent,  la  forme  des  poils  du  tronc,  qui  rappellent  ceux  de  la  variété  de  Sm.  ampiilligera 
figurés  par  Berlese  (Acari,  Myr.  Scorp.  ItaL,  fasc.  3g,  n°  10,  fig.  g),  suffisent  pour  distinguer 
cette  espèce  de  celles  précédemment  connues.  Aucune  des  deux  espèces  décrites  dans  la 
Fauna  Chilena  de   Gay,    par   P.   Gervais,   n'atteint  la  taille  de  la  présente  espèce. 

Habitat.  —  Dans  le  tronc  pourri  d'un  Fagus  antarcticus,  baie  Ultima  Esperanza  (Province 

de  Magallanes,  Chili,   17  Novembre  iSgj).  (N°  gjj.) 

Famille  des  Eupodidae 

Dans  le  travail  intitulé  :  «  Considérations  générales  sur  la  classification  des  Acariens  » 
(Rame  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest,  i8gi  et  iSga),  j'ai  essayé  de  rattacher  les  Eupodinœ, 
en  qualité  de  sous-famille,  aux  Bdellidce.  Aujourd'hui,  je  crois  préférable  de  les  considérer 
comme  une  famille  à  part,  reliant  les  Trombididœ  aux  Bdellidce. 

Genre  NÔRNERIA  Canestrini,   1886 

Scyphius    Koch,     i838    (nec    Risso,    1826)  ; 

?  Rhagidia  Thorell,   1871  (*) 

Nôrneria  gigas  subsp.  Gerlachei,  nov.  subsp. 

Très  semblable  au  type  (Scyphius  gigas  Koch),  et  surtout  à  Nôrneria  Canestrinii  Berl. 
et  Trt.,   des  côtes  de   France,    qui    n'est    elle-même    qu'une   sous-espèce    (à   nommer   N.  gigas 


(1)  Si  Rhagidia  Thorell  (1871)   est   réellement    identique  à  Scyphius  Koch,    ce   nom  a  la  priorité  sur  Nôrneria 
Canestrini  (1886). 


ACARIENS 


Canestrinii)  ;  mais  plus  petite  et  les  pattes  de  la  première  paire  moins  allongées.  Les  poils 
sont  plus  allongés,  plus  fortement  plumeux,  surtout  à  l'extrémité,  ce  qui  les  fait  paraître 
tronqués,  comme  chez  N.  g.  Canestrinii,  et  non  pointus  comme  ceux  du  type  d'Allemagne 
et  d'Italie.  Je  n'ai  pu  voir  les  caractères  de  la  plaque  génitale,  tous  les  exemplaires  recueillis 
étant  apparemment  des  deuxièmes  nymphes. 

La  couleur  est  d'un   rouge  clair,  avec  les   poils  incolores  (Racovitza). 

Longueur  totale  =   imm,20. 

Cette  sous-espèce  est  dédiée  au  Commandant  de  Gerlache  de  Gomery,  chef  de 
l'Expédition  antarctique  belge. 

Habitat.  —  Dans  les  mousses  du  détroit  de  Gerlache  (Antarctique)  (N°  488).  —  Cette 
espèce  est  très  agile,  fortement  armée,  et  doit  faire  une  chasse  active  aux  autres  Acariens  de  plus 
faible  taille.  —  Sa  distribution  géographique  est  très  étendue  :  signalée  d'abord  en  Europe 
(Allemagne,  Italie,  France),  elle  se  trouve  dans  les  régions  arctiques  (Koch,  Thorell),  et 
les  espèces  du  Japon  décrites  par  Kramer  et  Neumann  (voyage  de  la  Véga),  sous  les  noms 
de  Sçyphius  japonieus  et  Se.  hamatus,  ne  sont  probablement  aussi  que  des  sous-espèces  de 
Norneria  gigas  (').  Nous  venons  de  voir  que  cette  espèce  habite  l'Antarctique.  C'est,  jusqu'ici, 
le  seul  Acarien  connu  qui  se  retrouve  aux  deux  pôles. 

Genre  PENTHALEUS   Koch  (partira),   1842;  Canestrini  (emend.ï,   1S86 

Remarque  sur  de  genre  Penthaleus.  —  Ce  genre,  ayant  pour  type  P.  ovatus  Koch, 
est  caractérisé  par  un  corps  ovale,  tout  d'une  venue  et  sans  étranglement  notable  au  sillon 
thoracique,  par  des  palpes  fusiformes,  coudés,  à  dernier  article  atténué,  conique. 

Il  convient,  par  conséquent,  d'en  éloigner  les  espèces  du  pôle  Nord  décrites  sous  les 
noms  de  Penthaleus  insulanus  Thorell  (2),  P.  borealis  et  P.  crassipes  Koch  (3),  qui,  par  l'étrangle- 
ment de  leur  sillon  thoracique  et  la  forme  renflée  du  dernier  article  des  palpes,  se  rapprochent 
plutôt  de  Norneria. 

Dans  un  récent  travail,  Ivar  Tràgardh  (+)  a  montré  que  Penthaleus  crassipes  et  P.  borealis 
n'étaient  fondés,  en  effet,  que  sur  des  nymphes  de  Rhagidia  gelida  Thorell,  espèce  probablement 
identique  à  Norneria  gigas.  Quant  à  P.  insulanus,  ses  caractères  doivent  le  faire  placer  dans  le 
genre  Notophallus  (Not.  insulanus).  Par  contre,  cet  auteur  décrit  sous  le  nom  de  Penthaleus  arctieus 
Trag.  un  véritable  Penthaleus  provenant  de  l'ile  des  Ours  (Baren-Insel). 

On  sait  que  chez  Penthaleus  et  dans  les  genres  voisins,  les  pattes  n'ont  que  cinq  articles 
(au  lieu  de  six,  qui  est  le  chiffre  normal  chez  les  Prostigmata).  Cette  réduction  est  due  à  la 
soudure    du    troisième  article    (normal)   au   deuxième,   soudure  qui   reste  visible  sur  plusieurs 


(il  En  outre,    Kramer  a  décrit  (Hamburger  Magalhaensische  Sammelreise,   Acariden,    1898,   p.    i5),  sous  le  nom 

de  Norneria  cvlindrica,  une  espèce  du  détroit  de  Magellan,  mais  sans  indiquer  les  caractères  qui  la  différencient 
de  Norneria  gigas. 

(2)  Thorell,  in  Ofversigi  af  Kongl.  Vetensk.-Akad.  Forhandl.  Stockholm,  1871,  p.  6g5  (P.  insulanus,  p.  702). 

(31  C.  L.  Koch,  in  Kongl.  Svensha  Akad.  Handlingar  Stockholm,  XVI,  1878,  pp.  129,  i3o,  pi.  VI,  fig.  8,  et 
pi.  VII,  fig.   1. 

(4I   I.  Tra'gardh,  in  Kongl.   Svenska    Vet.-Akad.   Handlingar,  XXVI,  iv,    n°  7,   pp.  16-20,  pi.  2,  fig.  5-6. 


EXPEDITION  ANTARCTIQUE  BELGE 


espèces,  notamment  sur  celle  que  je  décris  ci-après,  et  bien  qu'il  n'y  ait  plus  d'articulation 
à  ce  niveau,  comme  le  montre  l'insertion  des  muscles  que  l'on  voit,  sur  les  préparations, 
par  transparence.  La  même  soudure  se  voit  chez  Nôrneria,  Halotydens,  Notophalhis,  et  probable- 
ment sur  tous   les  genres  appartenant  à  ce   petit  groupe  des  Eupodidœ. 

Penthaleus  villosus  nov.  sp. 

PI.    I,    fig.    2,    2(î — 2(1. 

En  ovale  allongé,  d'un  fauve  plus  ou  moins  foncé,  avec  les  pattes  rouges  (couleurs 
prises  sur  le  vivant  par  M.  Racovitza)  ;  le  camérostome  bordé  d'une  large  expansion  trilobée, 
en  forme  de  collerette  rabattue  en  avant  sur  la  base  du  rostre.  Plaques  dorsales  très  déve- 
loppées. Tous  les  téguments  du  tronc  couverts  d'une  courte  et  fine  pubescence  que  dépassent 
des  poils  plumeux  symétriques  et  assez  rares. 

Rostre  à  moitié  caché  par  la  collerette  qui  borde  le  camérostome,  ayant  la  forme 
caractéristique  du  genre,  avec  les  palpes  coudés  en  dessous  à  partir  du  troisième  article. 
Palpes  fusiformes  de  quatre  articles,  le  premier  très  court,  le  deuxième  grand,  claviforme, 
renflé  à  son  extrémité,  le  troisième  replié  sous  le  précédent,  un  peu  plus  grand,  renflé  à  sa 
base,  atténué  à  son  extrémité,  le  quatrième  petit,  trois  fois  plus  court  que  le  troisième,  en 
cône  tronqué,  terminé  par  un  petit  pinceau  de  poils  tactiles. 

Troxc  en  ovale  allongé,  un  peu  renflé  en  avant  du  sillon  thoracique  qui  n'est  indiqué 
sur  les  flancs  que  par  une  très  légère  dépression,  l'abdomen  arrondi  en  arrière  avec  l'anus 
infère.  Le  tronc  se  termine  en  avant  par  une  collerette  transparente  qui  mérite  une  description 
particulière.  Cette  collerette  s'insère  au  pourtour  du  camérostome  et  s'évase  en  avant  autour 
du  rostre  dont  elle  couvre  les  deux  tiers,  tout  en  laissant  à  cet  organe,  et  surtout  aux  palpes, 
la  liberté  de  leurs  mouvements.  Cette  collerette  parait  formée  de  trois  lobes  :  deux  dorsaux, 
symétriques,  subquadrangulaires,  laissant  entre  eux  sur  la  ligne  médiane  une  échancrure  égale 
à  la  surface  de  chacun  d'eux  ;  un  troisième  lobe,  impair,  ventral,  s'insère  entre  les  épimères 
antérieurs  et  comble  l'échancrure  du  camérostome  formée  par  ces  organes  ;  ce  lobe  est  plus 
grand  que  les  deux  autres,  en  forme  d'écaillé  subtriangulaire,  formant  au  rostre  une  sorte 
de  lèvre  inférieure  ou  de  faux  lrypostome.  Le  champ  de  ces  trois  lobes  est  transparent,  sculpté 
en  forme  de  crible  (comme  la  plaque  notogastrique  de  beaucoup  de  Sarcoptides  plumicoles 
ou  d'Halacaridés),  et  les  lobes  dorsaux  portent  une  fine  pubescence  comme  le  reste  des  tégu- 
ments du  tronc. 

La  face  dorsale  est  protégée  par  une  forte  plaque,  sculptée  et  rebordée,  formée  par  la 
soudure  de  la  plaque  de  l'épistome  avec  la  plaque  notogastrique  ;  cette  plaque,  tout  en  ayant 
la  forme  du  tronc,  ne  s'étend  pas  sur  toute  la  face  dorsale  ;  elle  ne  rejoint  pas  en  avant  la 
base  de  la  collerette,  mais  se  termine,  en  arrière  de  cet  organe,  par  un  angle  arrondi  ;  sur  les 
côtés,  elle  laisse  les  flancs  à  découvert  ;  en  arrière,  elle  est  coupée  carrément  avant  l'extrémité 
de  l'abdomen.  La  soudure  entre  les  deux  plaques  parait  complète  et  n'est  indiquée  que  par 
une  ligne  transversale  un  peu  saillante  au  niveau  du  sillon  thoracique.  En  outre,  la  région 
notogastrique  de  cette  plaque  porte  deux  lignes  longitudinales,  saillantes,  subparallèles,  qui 
de  la  soudure  transversale  se  dirigent  vers  les  angles  postérieurs  de  la  plaque,  plus  étroite 
à   son   extrémité  qu'au   niveau   du  sillon   thoracique. 


ACARIENS 


La  face  ventrale  présente  en  avant  une  large  plaque  sternale  formée  par  les  épimères 
des  deux  premières  paires.  Cette  plaque  est  largement  et  profondément  échancrée  en  avant 
par  l'ouverture  du  camérostome,  mais  l'échancrure  est  comblée  par  le  lobe  ventral  de  la 
collerette  dont  nous  avons  parlé  ci-dessus  ;  en  arrière,  la  plaque  se  termine  par  un  bord 
largement  arrondi  ;  sur  les  côtés,  les  épimères  forment  deux  lobes  quadrangulaires  dirigés 
obliquement  en  avant  et  en  dehors,  et  séparés  par  une  profonde  échancrure  entre  la  première 
et  la  deuxième  paire.  Immédiatement  en  arrière  du  sillon  thoracique  et  du  niveau  de  la 
soudure  des  deux  plaques  dorsales  s'insèrent  les  épimères  des  deux  paires  de  pattes  postérieures 
unies  entre  elles,  mais  séparées  sur  la  ligne  médiane.  En  arrière  des  épimères  de  la  quatrième 
paire,  on  voit  la  plaque  génitale  (femelle),  grande,  subquadrangulaire  avec  les  angles  fortement 
arrondis,  bordée  d'un  cadre  étroit  et  complet  dont  la  surface  est  comme  piquetée  par  la 
présence  des  poils  courts  et  fins  qui  la  couvrent;  la  fente  génitale  forme  une  ligne  étroite 
suivant  le  diamètre  antéro-postérieur  de  la  plaque.  Plus  en  arrière  encore,  mais  avant  l'extrémité 
de  l'abdomen,  se  trouve  l'ouverture  de  l'anus.  Tout  le  tronc,  sur  les  plaques  et  en  dehors 
des  plaques,  est  couvert  d'une  fine  pubescence  ;  des  poils  plus  gros  et  plus  longs,  plumeux, 
recourbés,  sont  disposés  par  paires  symétriques  sur  divers  points  du  corps,  notamment  deux 
paires,  une  dorsale,  une  ventrale  à  l'extrémité  de  l'abdomen  et  une  sur  le  deuxième  article 
des  palpes. 

Les  pattes  sont  assez  grêles,  cylindriques,  celles  de  la  première  paire  plus  longues  que 
le  corps  avec  le  rostre,  à  premier  article  très  court,  renflé  en  dessus,  conique,  le  deuxième 
très  long,  fortement  étranglé  à  sa  base,  formé  par  la  soudure  des  deuxième  et  troisième,  celui-ci 
ne  représentant  que  le  quart  de  la  longueur  totale  de  l'article  ;  le  quatrième  (ou  troisième 
en  apparence),  de  moitié  plus  court  que  le  précédent,  le  cinquième  (quatrième)  égal  au 
précédent,  le  sixième  (cinquième  et  dernier),  d'un  tiers  plus  long,  non  renflé,  mais  un  peu 
échancré  en  dessus  à  son  extrémité  et  terminé  par  une  double  griffe  faible  et  une  petite 
brosse,  entre  deux  paires  de  poils  plumeux  ;  les  autres  articles  ne  portent  que  des  poils 
grêles,  pointus,  faiblement  plumeux,  à  raison  de  quatre  à  cinq  paires  par  article.  Les  autres 
pattes  sont  semblables,  mais  décroissent  de  longueur  dans  l'ordre  suivant  :  quatrième, 
troisième,  deuxième. 

Tous  les  individus  que  j'ai  pu  examiner  paraissent  femelles  et  la  plupart  ont  dans 
l'abdomen   de  quatre  à  cinq  œufs  subglobuleux,    d'un  jaune  clair. 

Longueur  totale  =  omm,65   à  omm,70  ;  largeur  =  omm,35. 

Rapports  et  différexces.  —  On  trouve  sur  l'Antarctique  une  espèce  du  même  genre, 
très  voisine  par  sa  taille  et  ses  couleurs  ;  elle  est  décrite  dans  la  partie  zoologique  de 
l'Expédition  antarctique  britannique  (')  sous  le  nom  de  Penthalens  Belli  Trouessart,  et  provient 
du  Cap  Adare  (Terre  Victoria).  Elle  se  différencie  facilement  de  la  présente  espèce  par  l'absence 
de  collerette,  la  cuirasse  beaucoup  plus  faible,  le  manque  total  de  pubescence  et  le  dernier 
article  des  palpes  plus  long,  régulièrement  conique  et   non  tronqué  à  son  extrémité. 

Habitat.  —  Le  Penthaleus  villosus  est  l'Acarien  le  plus  abondant  dans  les  mousses  du 
détroit  de  Gerlache  (Antarctique).   (N°  486.) 


(1)  Report  on  the  Collections  of  Natural  Historv  made  in  the  antarctic  Régions  during   the  Voyage   of  the   «  Southern 
Cross  »,   1902,  p.  225. 


EXPEDITION  ANTARCTIQUE  BELGE 


Famille  des  Gamasidae 

L'examen  de  nombreux  spécimens  mâles  du  genre  Gamasus  m'a  convaincu  que  la  forme 
et  la  dimension  des  tubercules  de  la  deuxième  paire  de  pattes  étaient  variables  individuelle- 
ment, et  ne  pouvaient  .fournir  des  caractères  réellement  spécifiques.  Par  contre,  la  forme  des 
chélicères,  celle  de  l'épistome  et  des  appendices  de  l'hypostome,  fournissent  de  meilleurs 
caractères.  Malheureusement  ces  caractères,  très  accusés  chez  le  mâle,  ne  se  retrouvent  ni 
chez  la  femelle   ni  chez   les  nymphes,  ce  qui   rend  très  difficile  la  détermination  des  espèces. 

Genre  GAMASUS  Latreille,   1806 

Gamasus  Racovitzai,  nov.  sp. 

PI.  I,  fig.  3.  3a-3d. 

De  taille  moyenne,  en  ovale  allongé,  deux  fois  plus  long  que  large  (mâle  adulte). 
La  couleur  est,  comme  chez  les  autres  espèces  du  genre,  d'un  testacé  uniforme  (brun  roux)  ; 
les  jeunes  sont  plus  pâles,  incolores  lorsqu'ils  viennent  de  sortir  de  leur  peau  de  mue.  Toutes 
les  pattes  sont  munies  d'un  ambulacre  et  la  plaque  dorsale  est  divisée  en  deux  parties  par 
une  articulation  transversale. 

Mâle  en  ovale  allongé,  presque  elliptique.  Le  rostre  couvert  par  la  plaque  de  l'épistome 
jusqu'à  la  base  des  appendices  de  l'hypostome.  L'hypostome  (lèvre  inférieure  ou  maxilles), 
examiné  par  la  face  ventrale,  présente  des  appendices  pairs,  disposés  symétriquement,  qui 
sont  ,(en  allant  du  milieu  vers  les  cotés)  :  la  lingula,  en  forme  de  tige  lancéolée,  ciliée  sur 
son  bord  externe,  soudée  par  sa  base  à  celle  de  l'autre  coté  ;  un  lobe  court  en  forme  de 
mamelon,  surmonté  d'une  soie  rigide  dirigée  obliquement  en  dedans  ;  enfin  le  cornicule  ou 
style  articulé  par  sa  base  et  bifide,  à  branches  inégales,  l'inféro-externe  plus  courte,  recourbée 
en  forme  de  sabre  ou  de  corne,  la  supéro-interne  très  longue,  droite,  styliforme.  L'épistome, 
qui  recouvre  l'ouverture  buccale  et  la  pointe  des  chélicères,  est  trifide,  avec  la  pointe  médiane 
plus  saillante  que  les  autres.  Les  palpes  sont  grands,  libres  dès  leur  base,  les  deux  premiers 
articles  présentant  une  légère  protubérance  interne  à  leur  extrémité  distale.  Les  chélicères 
sont  moyennes,  peu  saillantes,  sans  appendice  particulier,  et  chacune  de  leurs  branches  porte 
trois  dents  en  plus  de  la  dent  terminale. 

La  face  dorsale  du  tronc  est  entièrement  recouverte  par  la  plaque  dorsale  présentant 
une  articulation  transversale  au  niveau  de  la  quatrième  paire  de  pattes.  Cette  plaque  est 
lisse  (finement  réticulée  à  un  très  fort  grossissement)  et  porte  des  soies  longues,  plus  nom- 
breuses vers  l'extrémité  de  l'abdomen. 

La  face  ventrale  présente  la  plaque  sternale  allongée,  portant  de  chaque  côté  trois 
échancrures  semi-circulaires  pour  l'insertion  des  trois  paires  de  pattes  postérieures.  Sur  son 
bord  antérieur,  on  voit  l'ouverture,  évasée  en  forme  de  pavillon,  de  l'organe  génital  ;  le  bord 
postérieur  forme  une  ligne  droite  immédiatement  en  arrière  de  la  quatrième  paire  de  pattes. 
Une  plaque  ventrale  plus  faible,  discoïdale,  jointe  à  la  plaque  anale,  couvre  le  milieu  de 
l'abdomen;  l'anus  forme  une  ouverture  ovale  à  son  extrémité,  un  peu  avant  l'extrémité  de 
l'abdomen. 


ACARIENS 


Les  pattes  des  trois  dernières  paires  se  touchent  de  chaque  côté  par  leur  base.  La 
première  paire,  bien  séparée,  est  grêle,  aussi  longue  que  le  corps,  munie  d'un  ambulacre 
bien  développé.  La  deuxième  est  courte,  renflée  et  recourbée,  et  porte  trois  tubercules  formant 
pince  :  l'un  grand,  falciforme,  mais  à  pointe  obtuse,  inséré  sur  la  face  interne  du  troisième 
article,  les  deux  autres,  en  forme  d'épine  à  pointe  rabattue  ou  de  demi-enclume,  sur  la  face 
interne  des  quatrième  et  cinquième  articles,  opposés  au  précédent.  Les  pattes  portent  comme 
le   tronc    des    soies    assez  longues  et  grêles. 

Femelle  ovigère  de  la  taille  du  mâle,  mais  l'abdomen  plus  largement  arrondi  en  arrière. 
L'hypostome  très  différent  :  la  lingula  a  la  même  forme  mais  est  plus  courte  ;  il  n'y  a  pas 
de  lobe  en  forme  de  mamelon  ;  enfin  la  cornicule  a  la  forme,  d'une  simple  dent  triangulaire 
à  pointe  antéro-interne.  L'épistome  est  triangulaire,  avec  une  seule  pointe  médiane.  La 
deuxième  paire  de  pattes  est  plus  courte  et  plus  robuste  que  les  autres,  mais  dépourvue  de 
tubercules.  Par  contre,  la  troisième  et  la  quatrième  portent  des  tubercules  coniques,  savoir  : 
la  troisième  un  seul  tubercule  à  l'extrémité  distale  du  premier  article  ;  la  quatrième  un 
tubercule  semblable  au  premier  article,  en  avant,  et  un  autre  à  la  base  du  troisième 
article,  en  arrière.  A  la  face  ventrale,  la  plaque  génitale,  peu  distincte  de  la  plaque  sternale, 
a  son  bord  antérieur  en  demi-cercle  au  niveau  de  la  troisième  paire  de  pattes  ;  son  bord 
postérieur  se  prolonge  un  peu  en  arrière  de  la  quatrième  paire.  La  plaque  ventrale  est,  comme 
chez  le  mâle,  confondue  avec  la  plaque  anale. 

Nymphes  plus  petites  que  les  précédents,  à  flancs  subparallèles  avec  l'abdomen  tronqué 
ou  coupé  carrément  à  son  extrémité,  les  chélicères  relativement  plus  grosses  et  plus  facile- 
ment saillantes  par  compression  dans  la  préparation.  Hypostome  et  épistome  absolument 
semblables  à  ceux  de  la  femelle.  Pattes  comme  celles  de  la  femelle,  mais  sans  tubercules  aux 
troisième  et  quatrième  paires. 

Longueur  totale  (6  et  ç)  =  omm,go  à  imm  ;  largeur  =  omm,45  à  omm,5o. 
Id.  (nymphe)  =  omm,8o  à  omm,85. 

L'espèce  est  dédiée  à  M.  le  Dr  Racovitza,  naturaliste  de  l'Expédition  antarctique  belge, 
qui  l'a  recueillie  sur  les  mousses  du  continent  antarctique. 

Rapports  et  différences.  —  La  forme  de  l'hypostome    et  surtout  des    cornicules   du 

mâle,  rappelle  celle  de  YHolostaspis  marginatus   (figuré  par  Berlese,  Acari,  Myr.   Scorp.  Ital., 

Ordo  Mesostigmata,  1892,  pi.  IL,   fig.  12  et  i3),  mais   les  caractères  génériques  sont  bien  ceux 
d'un  véritable  Gamasus. 

Habitat.  ■ — ■  Dans  les  mousses  du   détroit  de  Gerlache  (Antarctique).   (N°  490.) 


CONSIDERATIONS    GENERALES 

Comparaison  entre  la  faune  Acarienne  des  Régions  Arctiques 
et  celle  des  Régions  Antarctiques 

Si  la  faune  Acarienne  de  l'Antarctique,  encore  mal  connue,  est  moins  riche  que  celle 
des  Régions  Arctiques,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en  étonner,  car  l'éloignement  beaucoup  plus 
considérable  de  tous  les  autres  continents  a  dû  s'opposer  à  la  dissémination  des  Acariens 
vers  le  Pôle  Sud.  Le  peu  que  nous  savons  de  la  faune  de  l'Antarctique  nous  montre  que 
ce  continent  possède,  comme  les  terres  Arctiques,  un  assez  grand  nombre  d'Eitpodidœ 
(Penthaleus,  Norneria).  Une  espèce  même  (Norneria  gigas)  semble  commune  aux  deux  pôles, 
étant  d'ailleurs  répandue,  selon  toute  apparence,  sur  toutes  les  plages  maritimes  intermédiaires, 
sans  différences  bien  appréciables. 

Ce  qui  frappe  à  première  vue  dans  la  faune  du  Pôle  Sud,  c'est  l'absence  des  grandes 
espèces  de  Bdella  (Bdella  arctica,  Bd.  vil/osa,  Bd.  sanguinea,  ces  noms  étant  probablement 
synonymes),  qui  sont  si  communes  au  Pôle  Nord  et  que  l'on  trouve  sur  toutes  les  plages 
maritimes,  se  nourrissant  de  Podurelles  aquatiques.  Ces  espèces  (ou  cette  espèce,  si  elle  est 
unique)  habitent  aussi  les  plages  maritimes  du  Nord  de  l'Europe,  jusqu'en  France.  L'absence 
des  espèces  du  genre  Bdella  au  Pôle  Sud  est  d'autant  plus  caractéristique  que  M.  Racovitza 
y  signale  la  présence  de  Podurelles  qui  pourraient  servir  à  leur  nourriture. 

Il  est  regrettable  qu'aucune  espèce  d'Halacaridœ  ne  se  soit  rencontrée  au  cours  des 
dragages  opérés  dans  ces  régions.  Nous  savons,  par  les  matériaux  rapportés  par  Pouchet 
à  la  suite  du  voyage  de  la  Manche,  et  par  ceux,  plus  abondants  encore,  qui  ont  été  recueillis 
par  S.  A.  le  Prince  de  Monaco,  pendant  la  croisière  de  la  Princesse  Alice  sur  les  côtes  du 
Spitzberg,  que  les  Acariens  marins  sont  nombreux  et  d'espèces  variées  dans  les  mers  arctiques. 
J'ai  peine  à  croire  qu'il  n'en  soit  pas  de  même  dans  les  mers  antarctiques,  où,  comme  le 
dit  M.  Racovitza,  «  les  Crustacés,  les  Échinides,  les  Bryozoaires  et  les  Gorgonides  »  sont 
abondants,  mais  «  ressemblent  aux  formes  animales  qui  habitent  dans  les  très  grandes 
profondeurs  océaniques  »  sur  d'autres  points  du  globe,  affirmant  ainsi  l'uniformité  des  conditions 
d'existence,  sur  le  fond  des  Océans,   d'un  pôle  à  l'autre. 


EXPLICATION    DE   LA   PLANCHE   I 

i .  —  Smaridm  scopula,   partie  antérieure  du  corps  vue  par  la  face  dorsale,  X  5o. 

l#.  — ■  Un  poil  du  tronc  implanté   sur  les  téguments   finement  plissés,    X  iooo. 

2.  —  Penthaleus  villosus  (9),  vu  par  la  face  ventrale,   X  IO°- 
la.  —  Le  même,  face  dorsale,   X  100. 

26.  —  Le  même,  collerette  et  plaque  de  l'épistome,  le  rostre  enlevé  (face  dorsale),  X  200. 

2c.  —  Le  même,  collerette  et  plaque  sternale,  le  rostre  enlevé  (face  ventrale),  X  20°- 

là.  —  Le  même,  un  des  palpes   vu  de  profil,   X  25o. 

3.  —  Gamasus  Racovitzai  (6),  hypostome  vu  par  la  face  ventrale,   X  20°- 

3a.  —  Le  même  (ç  et  nymphes),  hypostome  vu  par  la  face  ventrale,  X  200. 

3b.  —  Le  même  (9),  les  trois  premiers  articles  de  la  quatrième  paire,  montrant  les  tubercules, 
X  200. 

3c.   —  Le  même,  épistome  du    d1,  —  et  3d.,  épistome  de  la  9,  X  200. 


EXPEDITK  )X    ANTARCTK  )UE    BELGE 


A.CARIEN  S       PL.  l 


^r? 


la 


''  del 


Lith  J.  L  GOFFART,  Bruxelles 


Trombididae  ,  Eupodidae,   Gamasidae 


ACARIDA 

(ORIBATIDAE) 


A.  D.  MICHAEL 

F.  L.  S.  -  F.  Z.  S.  —  F.  R.  M.  S.  —  etc. 


R    17 


Sorti  des  presses  de  J.-E.  BUSCHMANN,  Anvers 
le  20  Octobre  igo3 


ACARIDA 

(ORIBATIDAE) 


A.  D.  MICHAEL 

F.  L.  S.  -  F.  Z.  S.  —  F.  R.  M.  S.  —  etc. 


INTRODUCTION 

The  collection  contains  very  numerous  spécimens  but  only  three  species,  ail  belonging 
to  the  genus  Notaspis  ;  of  thèse  one  is  represented  only  by  a  single  very  much  injured  spécimen, 
far  too  imperfect  to  allow  of  its  being  identified  or  described,  it  is  a  very  minute  créature. 
The  other  two  species  are  amply  represented  by  a  large  séries  of  spécimens  in  ail  stages. 
They  are  certainly  distinct  species,  but  are  closely  allied  and  hâve  considérable  resemblance 
to  each  other  ;  much  more  than  either  has  to  any  species  hitherto  known.  Ail  the  species 
are  terrestrial  and  were  found  in  moss  and  lichen  on  the  Antarctic  lands,  in  the  de  Gerlache 
strait,  between  South  latitudes  640  23'  and  670  5ç/  and  West  longitudes  620  02'  and  700  3g'. 
The  nearest  allies  amongst  recorded  species  are  probably  Notaspis  lucorum  and  N.  oblonga, 
both  lichen-eating  Acari. 

The  two  species  hère  described  are  interesting  because  they  shew  some  external  diffé- 
rences between  the  sexes  ;  although  thèse  différences  are  slight  yet  they  enable  an  acarologist 
to  separate  the  sexes,  whereas  external  sexual  dimorphism  is  hitherto  practically  unknown  in 
the  Oribatidae.  I  ascertained  for  certain  that  the  dimorphism  is  really  sexual  by  dissecting 
out  the  internai  génital  organs  of  both  sexes. 

Family  Oribatidae 

Notaspis  antarctica  sp.  n. 

Average   length,  about    imm,o5     \     Thèse   measurements  are  taken   from  the  9,   those 

Average  breadth,    about  omm,78  '  of  the  c?  are  about  6  to  7  per  cent  less. 

Form  pyriform,  rounded   posteriorlv. 

Color  dark  chestnut-brown  (castaneus),  almost  black,  with  a  metallic  lustre. 

Texture  dull  and  roughish,  rather  finely  granular  ;  granulations  about  i5o  to  the 
linear  m. m.  on  the  abdomen,  where  they  are  most  distinct.  The  céphalothorax  and  legs  are 
fully  chitinized,  but  the  abdomen,  although  it  has  the  appearance  of  being  so,  readily  collapses 


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on  drying  after  being  soaked  in  spirit  or  other  liquid,  which  does  not  occur  in  fully  chitinized 
Oribatidse. 

Céphalothorax  broadly  conical  and  without  markings  ;  the  posterior  half  has  a  depressed 
and  flattened  latéral  expansion  on  each  side  which  is  excavated  for  the  insertion  of  the  first 
and  second  pairs  of  legs.  Mandibles  powerful,  tridentate,  the  terminal  tooth  of  the  moveable 
arm  of  the  chela  is  the  longest,  the  two  distal  teeth  of  the  fixed  arm  about  equal  in  length. 
Second  joint  of  the  palpus  almost  as  long  as  the  three  distal  joints.  Maxillae  powerful.  Lamellse 
almost  obsolète  ;  they  are  long,  advancing  far  forward,  but  are  mère  thickened  ridges  so 
little  raised  as  to  be  easily  overlooked.  Rostral  hairs  rather  near  together,  long,  reaching 
beyond  the  distal  ends  of  the  genuals  of  the  first  pair  of  legs  ;  stiff,  straightish,  slightly  rough. 
Interlamellar  hairs  near  together,  very  long,  longer  than  the  céphalothorax,  but  quite  perpen- 
dicular,  straight,  stiff,  rough,  dark-colored,  gradually  deminishing  in  thickness.  Lamellar  hairs 
similar  in  character  but  much  smaller  ;  they  are  very  near  together  and  are  perpendicular. 
Pseudo-stigmata  latéral,  very  inconspicuous  ;  almost  in  a  transverse  line  with  the  interlamellar 
hairs.    Pseudo-stigmatic  organs  with  small,  almost  globular  heads  on  very   short  peduncles. 

Legs  rather  long  for  the  genus  ;  the  femora  of  the  first  pair  almost  reach  the  tip  of 
the  rostrum  ;  the  tibia?  are  the  longest  joints  and  are  flattened  and  parallel-sided  ;  the  femora 
are  the  next  long;  almost  as  long  as  the  tibiae  and  similar  in  shape  ;  the  tarsi  shortish. 
The  hairs,  except  those  on  the  tarsi  and  the  tactile  hair  of  each  leg,  are  thick  and  mostly 
curved  ;  there  are  two  on  the  inner  and  one  on  the  outer  side  of  each  fémur  of  the  first 
two  pairs  of  legs,  one  pair  on  each  genual  and  a  few  on  the  other  joints.  The  hairs  on  the 
tarsi  are  more  numerous,  and  are  setiform  and  flexible,  some  of  the  terminal  ones  slightly 
hooked.  Claws  tridactyle  and  strongly  heterodactyle. 

Abdomen  oval,  with  a  pair  of  slight  indentations  in  the  hind  margin  near  the  middle  ; 
in  each  of  thèse  a  short  stiff  hair  is  situated.  Xotogaster  arched,  but  not  strongly  so  ;  the 
arching  is  more  in  the  central  than  the  peripheral  portion,  but  there  is  not  any  distinct 
démarcation  between  the  two.  The  flattened  marginal  portion  bears  numerous  low,  irregular, 
slightly  polished  ridges,  quite  uncertain  in  form,  but  arranged  more  or  less  radially  ;  there 
are  not  any  markings  on  the  central  part  of  the  notogaster  except  the  granulations.  There 
is  one  pair  of  very  short,  stiff  hairs  on  the  hind  margin  in  addition  to  the  pair  above- 
mentioned,  and  a  few  on  the  latéral  margin.  Génital  aperture  placed  between  third  and 
fourth  pairs  of  legs,  large  and  almost  circulai-  but  with  a  slight  tendency  to  be  straightened 
posteriorly  and  pointed  anteriorly  in  the  female  ;  smaller,  and  more  mitre-shaped  in  the 
maie.  Anal  opening  about  as  far  behind  the  génital  opening  as  the  radius  of  the  latter  ; 
elliptical  or  oblong  ;  considerably  longer  than  the  génital  opening  ;  its  posterior  end  is  about 
half  its  own  length  from  the  hind  margin  of  the  abdomen.  There  are  numerous  shallow 
ridges  on  the  ventral  surface  mostly  arranged  in  rough  concentric  circles  round  the  génital 
opening,  but  very  irregular.  There  is  a  row  of  short  thick  hairs  on  each  side  of  the  anal 
and  génital  openings  ;  a  few  smaller  on  the  anal  and  génital  plates,  and  some  others  on  the 
ventral  surface  including  a  curious  transverse  row  of  5  to  g  longish  hairs  between  the  génital 
and  anal  apertures  of  the  maie,  but  only  one  pair  of  thèse  hairs  is  présent  in  the  female. 

The  nymph.  In  company  with  the  adults  of  this  species  were  found  a  number  of 
spécimens  of  what  might  easily  be  described  as  a  separate  species  (and  genus)  but  I  hâve 
little,    if  any,    doubt  that  they  are  the  nymphs  of  the  species  now  being  described;  of  course 


ACARIDA 


absolute  certainty  cannot  be  attained  without  breeding  them,  but  I  shall  hère  treat  the  Acarus 
as  a  nymph,   not  as  a  separate  species. 

Form  very  similar  to  that  of  the  adult,  but  less  widened  posteriorly.  Céphalothorax 
and  abdomen  separated  by  an  almost  straight  Une  ;  the  latter  considerably  higher  in  level 
than  the  former.  Color  dark  brown,  very  dark  for  a  nymph  ;  but  not  so  dark  as  that  of 
the  adult,  rather  yellower.  Céphalothorax  broad  ;  marked  with  numerous  irregular  ridges, 
especially  near  its  base  where  there  are  two  pyramids  of  small  converging  ridges  which 
support  a  larger  W-shaped  ridge  the  antero-lateral  ends  of  which  nearly  touch  the  pseudo- 
stigmata.  Pseudo-stigmatic  organs  and  interlamellar  hairs  like  those  of  the  adult.  Legs  somewhat 
shorter  than  those  of  the  adult,  chiefiy  in  conséquence  of  the  shorter  tibiae,  otherwise  very 
similar  in  form  ;  rough  on  the  outer  side  :  claw  large  and  monodactyle.  Abdomen  thick, 
slightly  arched.  Notogaster  covered  with  irregular,  vermiform  and  other  ridges  ;  thèse  are 
small,  closely  crowded,  and  more  or  less  transverse  on  the  central  part  of  the  abdomen  ; 
toward  the  latéral  and  posterior  portions  the  notogaster  is  covered  with  larger,  rather  straighter 
ridges  which  leave  large  irregular  pits  between  them  ;  the  larger  ridges  are  chiefiy  almost 
longitudinal  ;  but  are  mostly  transversely  marked  with  short  portions  of  the  smaller  ridges. 
There  are  a  few  very  short,  fine  hairs  on  the  notogaster  ;  chiefiy  toward  the  edges.  The 
vermiform  ridges  continue  on  the  side  of  the  abdomen.  Ventral  surface  much  smoother  than 
the  dorsal. 

Notaspis  Belgicae  sp.  n. 

Average  length,  about  omm,56. 

Average  breadth,  about  omm,32. 

This  species  is  of  the  same  character  as  N.  antarctica,  but  much  smaller  and  with 
numerous  spécifie  différences. 

Form  elliptical,  but  pointed  anteriorly  and  having  a  tendency  to  be  pointed  poste- 
riorly also. 

Color  chestnut-brown  (castaneus),  moderately  dark. 

Texture  dull,  very  slightly  rough. 

Céphalothorax  conical,  without  markings;  rostrum  pointed.  The  posterior  part  has  a 
flattened  expansion  on  each  side  which  is  slightly  excavated  for  the  insertion  of  the  first 
and  second  pairs  of  legs.  Mandibles  powerful,  tridentate;  the  terminal  tooth  of  the  moveable 
arm  of  the  chela  is  the  longest.  Lamella?  almost  obsolète  ;  they  are  ridges  so  little  raised 
as  to  be  easily  overlooked.  Rostral  hairs  near  together,  thick,  slightly  clavate.  Interlamellar 
hairs  very  long,  near  together,  quite  perpendicular,  straight,  stiff,  rough,  dark.  Lamellar 
hairs  much  shorter,  almost  similar  in  character  but  strongly  serrated.  Pseudo-stigmata  incon- 
spicuous,  slightly  anterior  to  a  transverse  line  drawn  through  the  interlamellar  hairs.  Pseudo- 
stigmatic  organs  with   very  small,  pyriform,  almost   globular  heads  on  very  short  peduncles. 

Legs  of  moderate  length  ;  the  genuals  of  the  first  pair  about  reach  the  point  of  the 
rostrum  ;  the  femora  are  the  longest  joints  and  are  somewhat  flattened.  The  hairs,  except 
those  on  the  tarsi  and  the  tactile  hairs,  are  thick  and  mostly  curved,  some  are  slightly  clavate  ; 
there  are  two  on  the  inner  and  one  on  the  outer  side  of  each  fémur  of  the  first  two  pairs, 
one  pair  on  each  genual,  and  a  few  on  the  other  joints.  Hairs  on  the  tarsi  numerous,  setiform, 
flexible.   Claws  tridactyle,  very  heterodactyle. 


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Abdomen  elliptical,  almost  pointed  anteriorly.  Notogaster  slightly  arched  ;  chitin  thin, 
ît  is  apt  to  collapse  in  spirit  or  reagents  ;  there  are  not  any  markings.  There  is  a  sparse 
row  of  slightly  clavate  hairs  round  the  periphery.  Dorsal  plate  folded  over  a  good  deal  on 
to  the  latero-posterior  ventral  surface  ;  causing  the  ventral  plate  to  narrow  almost  to  a  blunt 
point  posteriorly.  Génital  and  anal  openings  rather  far  apart  ;  the  former  small  and  square 
with  rounded  corners,  the  latter  larger  and  oval.  There  is  a  bunch  of  long  hairs  between 
the  two  ;    a  sparse  line  of  short  hairs  round  each  opening,  and  a  few  on  the  plates  themselves. 

The  nymph.  In  company  with  the  adults  of  tliis  species  also  are  what  I  believe  to 
be  the  nymphs,  and  shall  treat  as  such  ;  they  hâve  considérable  resemblance  to  the  nymphs 
of  Notaspis  antarctica  but  there  are  many  différences.  Form  pyriform,  rounded  posteriorly. 
Color  much  lighter  than  the  adult  and  rather  more  yellow.  Céphalothorax  bearing  a  plate 
on  each  side  more  chitinized  than  the  rest.  Pseudo-stigmatic  organs  similar  to  those  of  adult  ; 
interlamellar,  lamellar,  and  rostral  hairs  ail  resembling  those  of  the  adult  in  size  and  posi- 
tion, but  ail  very  strongly  serrated.  Legs  resembling  those  of  the  adult  except  some  différences 
in  the  hairs.  Claws  large  and  monodactyle.  Abdomen  elliptical,  or  almost  oblong  with 
rounded  corners.  Notogaster  almost  flat  ;  it  bears  a  few  (5  to  8)  raisecl  ridges  which  are 
distant  from  one  another  ;  they  are  transverse  but  not  straight  ;  each  ridge  usually  having 
one  to  three  wide  undulations  ;  each  ridge  runs  quite  across  the  notogaster  ;  there  are  not 
any  différent  latéral  ridges.  There  are  some  sparse  pairs  of  large,  thick,  curved,  spatulate  hairs 
round   the   periphery   (the   number  varies  with   âge). 

Notaspis  sp.  ? 

Length    about  omm,35. 

Breadth  about    omm,i7. 

Color  light  yellow-brown . 

There  is  a  single  injured  spécimen  of  a  small  monodactyle  species  of  this  genus  which 
greatly  resembles  N .  clavipectinaia  ;  but  as  the  pseudo-stigmatic  organs,  which  are  characteristic 
of  that  species,  are  broken  off  it  is  not  possible  to  be  certain.  The  tibias  of  the  first  pair 
of  legs  hâve  a  slight  rising  carrying  the  tactile  hair,  almost  like  N.  tibiahs,  but  it  is  not 
tibialis  ;  the   second   tectopedia   are   rather  small  for  N .  clavipectinata. 


EXPLANATION    OF    PLATE    II 


Fig.   i.  — 


»  4 

»  5 

»  6 

>,  7 

»  8 

>»  g 

»  io 

»  il 

»     12 

»   i3 

»  14 
»  i5 

»  16 
»  17 
»  18 
»   ig 


Nofaspis  antarctica,  adult  9,  dorsal  view,  X  55. 

»  »         adult  cf,  ventral  view,  X  55. 

»  »         Nymph. 

»  »         Right  mandible  of  adult  cf  seen  from  the  inner  (left)  side,  X  I4°- 

»  »         Left  pseudo-stigma  and  pseudo-stigmatic  organ  of  adult  cf ,  X  140. 

»  »         first  left  leg  ot  adult  cf  from  the  inner  (right)  side,  X  80. 

»  »         3rJ  right  leg  of  adult  cf  from  the  outer  (right)  side,  X  80. 

»  »         4th  left  leg  of  adult  cf  seen  from  the  outer  (left)  side,  X  80. 

»  »         Claw,  drawn  from  3rd  leg,  X  I4°- 

»  »         A  portion  of  one  of  the  inter-lamellar  hairs,  X  3oo. 

»  »         Serrated  hair  below  the  claw,  X  3oo. 

Notaspis  Belgicce,     adult  9,  dorsal  view,  X  7°- 

»  »  adult  cf,  ventral  view,  X  70. 

»  »  Nymph. 

»  »  left  mandible  of  adult  9  from  the  inner  (right)  side,  X  180. 

»  »  Palpus  of  adult  9,  X  180. 

»  »  Right  pseudo-stigma  and  pseudo-stigmatic  organ  of  adult  9,  X  180. 

»  »  first  left  leg  of  adult  9  from  the  inner  (right)  side,  X  140. 

»  »  4th  left  leg  of  adult  9  from  the  outer  (left)  side,  X  140. 


EXPEDITION     ANTARCTIQUE    BELGE 


ACARIENS         PI.    Il 


.    i 


Oribatidae