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Full text of "Séances de la Société française de physique"

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L 



t r 



SOCIETE PRAN(l\ISE 



DE PHYSIQUE 



ANNÈK 1001. 



TOURS. — IMPRIXERIB DKSLI3 FRERE» 



kl. 



SÉANCES 



DK LA 



SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE, 



RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT o' UTILITÉ PUBLIQUE 
PAR DÉCRET DU 15 JANVIER 1881. 



A\\\ÉE 1901. 



* » 



PARIS, 

AU SIÈGE DE LA SOCIETE 

4i, nUB DE RENNES, 44. 

1901 



Sci 1080,40,8 



2J?rMJowîî5j 
1 12 1921 



SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE. 



ALLOCUTION 

PRONONCÉE DANS LA SÉANCE DU 18 JANVIER 1901 

Par m. a. CORNU 

Président sortant de la Société française de Physique. 



Mes chbbs Collègues, 

En quittant le fauteuil de la présidence où votre bienveillance m'a 
appelé pour représenter votre Société pendant Tannée mémorable 
qui vient de s'écouler, j'ai la satisfaction de constater avec vous que 
toutes les espérances que vous aviez conçues ont été réalisées. 

Les séances ont été aussi intéressantes et aussi suivies que de cou- 
tume ; il semble même que les physiciens, les observateurs et jus- 
qu'aux géomètres versés dans la Physique mathématique, s'accou- 
tument à venir demander à vos suffrages de consacrer l'importance 
de leurs résultats. Il me suffit de rappeler brièvement les principales 
communications qui vous ont été présentées : sur les corps radio-ac- 
tifs, par M. Becquerel, M. et M"* Curie; sur les diverses radiations 
excitées dans le vide, par MM. Yillard et Sagnac; sur la télégra- 
phie multiple, par M. Mercadier. Comme travaux physico-chimiques 
je citerai ceux de MM. Le Ohatelier et Riban; la Physique méca- 
nique vous a apporté les résultats de M. Vieille sur les discontinuités 
dans les phénomènes de propagation, ceux de M. Amagat sur les 
fluides ; les tourbillons de M. Bénard et l'étude de M. Brillouin sur la 



— 6 — 

constante de gravitation ; les grandes questions théoriques relatives 
à rélectricité vous ont été exposées sous divers aspects par M. Raveau, 
Sacerdote, Crémieu, Swyngedauw; enfin l'optique, dans ses pro- 
blèmes les plus délicats, a été représentée par les recherches de 
M. Vincent sur la couche de passage et par celles de M. Hamy con- 
cernant la mesure interférentielle des diamètres des petits astres. 

La séance de Pâques, ordinairement conçue en vue d'une exposi- 
tion générale des appareils nouveaux, n'a pas été organisée cette 
année dans le même esprit, à cause de l'ouverture d'une réunion 
autrement solennelle, celle de l'Exposition universelle qui eut lieu à 
la même époque; là, tous les constructeurs, français et étrangers, 
ont présenté leurs modèles les plus perfectionnés, et les physiciens 
de tout pays ont tenu à honneur d'exposer les appareils originaux 
ayant servi à leurs recherches. 

Je n'insisterai pas sur l'ampleur de cette manifestation interna- 
tionale : elle a été pour nous tous l'occasion d'études rétrospectives 
el la source d'idées fécondes que nous ne tarderons pas à voir germer 
et fructifier dans l'avenir. 

Mais le plus grand événement de l'année a été, pour nous, la réu- 
nion du Congrès international de Physique, organisé sous les aus- 
pices de la Société française de Physique, par les soins de notre 
Comité et de vos secrétaires : rien n'a été négligé pour obtenir des 
résultats aussi brillants qu'utiles, et le succès, j'ose l'affirmer au nom 
de tous ceux qui y ont concouru, a dépassé les espérances les plus 
optimistes. 

J'ai déjà eu Tlionneur, daas la séance du 16 novembre dernier, de 
vous rendre compte de ces belles assises de la Physique où nous 
avons vécu pendant plus d'une semaine dans l'intimité des physi- 
ciens les pluséminents du monde entier, avec une cordialité si grande 
que le vœu unanime de l'Assemblée a été de recommencer dans 
quelques années une réunion si agréable et si fructueuse. 

J'aimerais à m'étendre encore une fois sur ce sujet; mais, si légi- 
time que soit notre orgueil, nous devons être modeste dans notre 
succès. La modestie sied bien à la plupart d'entre nous, du moins si 
j'en juge par moi-même, car, dans cette admirable collection de Rap- 
ports qui résument les questions présentées au Congrès, nous avons 
pu juger de l'étendue des immenses domaines que nous ignorions 
et qu'il nous reste à connaître ; nous recueillerons donc de cette réu- 
nion beaucoup plus que nous n'aurons donné. 



L'année'1%0 ne devait malheureusement pas ne nous apporter que 
(les sujets de joie et de satisfaction f la mort nous a enlevé des col- 
lègues qui laissent de grands vides parmi nous : M. Yaschy, physi- 
cien-géomètre si éminent et si profond; M. Dubois, professeur au 
lycée d'Amiens ; M. Poiré, professeur honoraire au lycée Condorcet ; 
M. Boutan, inspecteur général honoraire de l'Instruction publique, 
Tun des fondateurs de notre Société, Tami et le collaborateur de d'Al- 
meida; M. Georges Masson, libraire-éditeur; M. Duperray, pro- 
fesseur au lycée de Nantes; enfin, M. Joseph Bertrand, Tun des plus 
illustres parmi nos membres honoraires, dont les travaux de phy- 
sique-mathématique ont jeté un vif éclat par leur élégance et la 
finesse de leurs critiques. 

Malgré ces décès et quelques démissions, le nombre de nos membres 
n'a pas cessé de s'accroître cette année. Notre Société compte actuel- 
lement 923 membres, en augmentation de 43 sur Tannée précédente, 
c'est-à-dire que jamais notre Société n'a été pl»is vivante et plus 
féconde. 

Cette prospérité, elle la doit au soin que votre Conseil et vos 
■secrétaires mettent à organiser les séances, au nombre des expé- 
riences curieuses et instructives qu'on s'efforce d'y présenter, enfin 
âux belles publications entreprises sous votre patronage et à vos frais. 

Cette initiative si hardie est chaque fois couronnée de succès. 
Cuidé uniquement par l'intérêt delà science et des travailleurs, voire 
•Conseil n'a jamais hésité à entreprendre ces publications si coûteuses, 
ipar crainte de la dépense ; il aurait honte de thésauriser ; il a confiance 
<lans la vitalité de la Société, et cette confiance est récompensée; 
chaque année, de généreux donateurs, qui se cachent sous l'anonymat 
(mais dont votre reconnaissance sait percer le voile), viennent spon- 
tanément combler les déficits qui menacent d'entraver son œuvre. 
Tantôt c'est votre éditeur qui apporte acquittée une facture de plus 
de 700 francs; tantôt un anonyme qui adresse 6.000 francs pour ter- 
miner le Recueil des constantes^ et plus tard 1.000 autres francs 
encore pour l'organisation du Congrès ; enfin, un second anonyme 
ayant appris qu'il manque 3.C00 francs pour achever l'impression du 
quatrième volume relatif au Congrès, s'empresse de les adresser à 
votre trésorier. 

Rien n'est plus touchant que ces témoignages si précieux pour la 
prospérité de notre œuvre ; rien n'est plus encourageant à continuer 
•dans la voie qui donne à notre Société un rôle si utile au progrès de 



— 8 — 

la Science ; permettez-moi donc d'être votre interprète pour offrir à 
nos donateurs l'expression siilbère de notre gratitude. 

Grâce à ces généreux concours, nos publications s'achèvent Tune 
après l'autre avec une ponctualité qui fait honneur autant à la per- 
sévérance des auteurs qu'à la bonne direction de votre Comité. C'est 
ainsi que nous venons de voir terminer le troisième volume des Cons- 
tantes optiques^ œuvre considérable de notre collègue, M. Dufet. Il 
mérite, lui aussi, un témoignage particulier de haute estime pour le 
rude labeur qu'il a accompli au grand bénéfice de tous ceux qui 
s'intéressent à l'optique; nous lui adressons ici, de votre part, 
toutes nos félicitations et nos remerciements. 

Excusez-moi, mes chers collègues, de m'élre laissé entraîner à 
vous haranguer si longuement; j'avais la ferme intention d'être très 
bref; mais la satisfaction de vous entretenir des succès de notre chère 
Société a été si attrayant pour moi que j'ai donné libre cours à mes 
sentiments. 

Je vous remercie encore de l'honneur que vous m'avez fait en m'ap- 
pelant une seconde fois à la présidence, et je prie M. Pellat, dont 
vous avez depuis de longues années apprécié la science et le dévoue- 
ment, de me remplacer au fauteuil. 



Les appareils de mesures électriques à l'Exposition. 

Sections étrangères ; 

Par M. II. Armagxat('). 

Passer en revue tous les appareils de mesures électriques de 
l'Exposition serait une tâche longue et fastidieuse; il faut se borner 
à montrer l'évolution accomplie, les progrès réalisés et les tendances 
actuelles. Dans ce résumé, il est impossible de citer un grand nombre 
d'appareils très utiles, fort bien construits, mais déjà connus Ou ne 
présentant pas un caractère assez nouveau. Ce n'est donc pas un 
jugement que l'on devra chercher dans les lignes qui vont suivre, et 
on ne devra pas conclure que les appareils qui y sont cités sont 
supérieurs à ceux dont on ne parle pas. 



(1) Séance du 16 novembre 1000. 



Oatvanométres. — Les galvaiioii èlres à cadre mobile onl pria 
aujourd'hui une place pré; oudéranlc dans tous leâ laboratoires; on 



ne se contente plus de les employer aux mesures courantes, qui 
exigent de la rapidité et peu de sensibilité; par une progression 



— 10 — 

constante, ils sont arrivés à donner des résultais équivalents à ceux 
des galvanomètres Thomson. I^a maison Hartmann et Braun expo- 
sait un galvanomètre donnant une déviation de 1 millimètre, sur une 
échelle placée à 1 mètre, pour un courant de 5 X 10-*® ampères! 
Il est évident que ce résultat n'est obtenu qu'en augmentant le 
nombre de tours de fil sur le cadre mobile et en diminuant le couple 
du fil de suspension, toutes choses qui font qu'à partir d'une certaine 
sensibilité on a encore avantage à recourir aux galvanomètres à 
aimants mobiles. Un des grands défauts des galvanomètres à cadre 
'mobile, rendus trop sensibles, réside dans leur amortissement, de 
telle sorte que, si on doit les employer sur un circuit de faible 
résistance, la déviation se produit avec une trop grande lenteur, et 
l'usage en devient réellement peu pratique. Néanmoins, ces galva- 
nomètres ont encore, sur ceux à aimants mobiles, le très grand 
avantage de n'être pas influencés par les variations magnétiques 
ambiantes. 

C'est pour éliminer les influences magnétiques extérieures que 
MM. Du Bois et Rubens enveloppent leurs galvanomètres dans une 
double boite en acier doux {(ig. 1). Ce cuirassement des galvano- 
mètres a été proposé depuis longtemps déjà, sans grand succès; 
l'emploi d'une double enveloppe en acier doux parait être la cause 
dominante de la réussite dans le cas actuel. 

Deux modèles de ce galvanomètre étaient exposés par Siemens et 
Halske. Dans le plus petit, il y a seulement deux bobines, envelop- 
pées chacune dans une carcasse hémisphérique, en acier fondu, 
comme celle qui est représentée sur la, figure, au pied du galvano- 
mètre. Les bobines ont, chacune, :2.000 ohms; mais d'autres bobines, 
ayant 5 ou 100 ohms, peuvent leur être substituées. Les bobines 
mises en place sont enveloppées dans une seconde cuirasse, et, dans 
l'intervalle entre les deux sphères, se loge une paire d'aimants 
directeurs en arc de cercle ; ceux-ci sont manœuvres à l'aide de 
deux tiges cylindriques, que l'on voit immédiatement au-dessus de 
Tenveloppe extérieure ; ils peuvent seulement tourner autour de 
l'axe. Une seconde paire d'aimants directeurs est placée, extérieu- 
rement, sur une tige verticale. 

Dans le grand modèle, à quatre bobines, les enveloppes de fer 
sont cylindriques, celle de l'extérieur est mobile dans le sens ver- 
tical. Il y a deux paires d'aimants directeurs, une au dessous, 
l'autre au dessus, toutes deux extérieures aux enveloppes. Comme 



— tl - 

dans le modèle précédent, les bobines ont 2.000, 100 ou 5 ohms. 
Ces galvanomètres sont munis chacun de deux équipages asta- 
tiques : Tun, relativement lourd, rappelle celui des galvanomètres 
Thomson ; il sert pour les observations courantes ; l'autre, extrême- 
ment léger, composé de très petits aimants, sert pour les expériences 
délicates. D'après les mesures de MM. Du Bois et Rubens, on 
obtient, avec ces galvanomètres, les sensibilités suivantes, expri- 
mées sous la forme de la constante dAyrton : 

Modèle à 2 bobines. Modèle à 4 bobines. 

Équipage lourd 80 160 

— léger 800 i.OOO 

On sait que la constante d'Ayrlon représente la déviation en 
millimètres, que donne un courant de 1 microampère traversant le 
galvanomètre, lorsque la distance de Téchelle au miroir est de 
2 mètres et la durée d'oscillation de cinq secondes. On ramène 
toujours, par le calcul, les résultats à ceux que donnerait un 
galvanomètre ayant seulement 1 ohm de résistance. 

r^a même constante appliquée aux observations balistiques, par 
la substitution du micro-coulomb au micro-ampère et en remplaçant 
les déviations permanentes par les élongations, donne : 

Modèle à 2 bobines. Modèle à 4 bobines. 

Équipage lourd .'îO 1 00 

— léger 500 630 

Une disposition assez ingénieuse, présentée par Siemens et 
Halske, consiste à placer le galvanomètre sur une console accrochée 
au mur et à mettre Téchelle et la lampe d'éclairement au dessous 
(fig. 2) ; un système de miroirs et de prismes permet d'éclairer le 
miroir mobile et de renvoyer l'image réfléchie sur l'échelle. Cet 
ensemble, monté sur une planchette, peut être placé à une hauteur 
convenable pour que l'échelle soit en face de l'observateur; on 
gagne ainsi beaucoup d'espace, et le galvanomètre reste à l'abri des 
trépidations et des mouvements imprimés à la table sur laquelle 
on travaille. 

Electromètres . — Un électromètre intéressant est exposé par 
G. Bartels, de Gôttingue. Cet appareil, dû à MM. Dolezalek et 
Nernst, est double, c'est-à-dire qu'il est composé de 2 electromètres 
A quadrants, superposés l'un à l'autre, dont les aiguilles sont reliées 



— 12 — 
invariable m en l entre elles. La charge des aiguilles est assurée par 
un moyen original : l'axe qui les réunit est un tube dans lequel est 
enrermée une pile sèche, de aorte qu'elles sont toujours chargées ;i 
des potentiels dont la différence, V — V, est égale à la force éleclro- 



Fjo. 2. —Support de galvanomètre. 

motrice de la pile. I.es deux séries de quadrants étant reliées à la 
manière ordinaire et mises en communicaliou avec la différence de 
potentiel à mesurer, on obtient, sans pile de charge extérieure, un 
éleclromètre dont la sensibilité est très grande. Bien entendu, cet 
appareil ne peut être employé avec les courants alternatifs. 

La théorie s'établit aisément en parlant de la formule de Maxwell. 
Si nous appelons V, et Vj les potentiels des paires de quadrants, les 
couples électrostatiques exercés sur chaque aiguille seront : 

6 = A {V, - Vj) (v- ^^^y 0' = A (V, - V,) (v - ^^4^) ■ 

et, comme les connexions sont telles que les actions s'ajoutent : 

a + 0' = A (V,— Va) (V — Vi; 



— 13 - 

les déviations observées sont donc proportionnelles aux différences 
de potentiel, V, — Va, mesurées. 

Avec cet instrument, le professeur Dolezalek a obtenu, à 207 centi- 
mètres de distance entre Téchelle et le miroir, une déviation de 
35,8 millimètres pour 0,01 volt. 

La pile de Dolezalek et Nernst est une sorte d'accumulateur 
composé d'un grand nombre de couples peroxyde de plomb et 
étain; la différence de potentiel V — V peut atteindre quelques 
centaines de volts. 

La suspension étant faite à Taide d*un fil de quartz, les aiguilles 
sont complètement isolées et conservent bien leur charge. L'appareil 
est complété par des organes destinés à supporter les aiguilles et à 
les maintenir isolées pendant le transport. 

Résistances. — Le fait capital, indiqué par l'Exposition, c'est 
l'emploi, de plus en plus général, des métaux à coefficient de 
variation, sinon nul, tout au moins négligeable. Parmi ceux-ci 
l'alliage appelé manganin ou manganine, composé de manganèse et 
de cuivre, est un des plus employés. C'est aux travaux persévérants 
effectués au Reichsanstalt de Berlin, que Ion doit de connaître 
aujourd'hui les conditions d'emploi de cet alliage, proposé il y. a 
déjà longtemps. L'un des plus gros inconvénients à craindre, la 
variation de résistance avec le temps, peut être, paraît-il, évité par 
un chauffage à 180°, pendant dix heures ; ce moyen produit une sorte 
de vieillissement artificiel, qui assure la permanence de la résistance 
en l'amenant immédiatement au régime stable. Le manganin a un 
coefficient de température pratiquement nul et, avantage impor- 
tant, son pouvoir thermo-électrique avec le cuivre est nul ou très 
faible. 

Indépendamment des étalons et des boîtes de résistances, on 
construit, avec le manganin, des résistances de très faibles valeurs 
destinées à recevoir des courants très intenses ; ces résistances 
chauffent toujours, et on conçoit très bien l'intérêt d'un métal à 
coefficient nul. Tous les constructeurs ont montré des étalons de 
faibles résistances, réalisés avec cet alliage et disposés particuliè- 
rement pour la mesure des courants intenses. Néanmoins, afin 
d'éviter un échauffement exagéré, différentes dispositions connues 
sont employées : refroidissement par l'air et par l'eau ou bain de 
liquide. Une disposition intéressante est due à Siemens et Halske : 
elle consiste à placer la résistance dans une boîte remplie de 



— 14 — 

paraffine. Quand la température s'élève^ la paraffine chaulTe et 
fond; mais, grâce à sa chaleur latente, la température ne peut 
dépasser que très difficilement le point de fusion, ce qui assure 
la constance de la température ; en même temps la résistance est 
bien isolée. 

Potentiomètres. — Comme nouvelles formes de boîtes de résis- 
tance, on trouvait surtout des potentiomètres,-' appareils basés sur 
la méthode d'opposition de Poggendorff, pour la mesure des diffé- 
rences de potentiel. On sait que, dans cette méthode, on oppose la 
force électromotrice E, à mesurer, à la différence de potentiel RI, 
créée aux bornes d'une résistance R par un courant I. Quand 
E = RI, un galvanomètre intercalé dans le circuit reste au zéro. 
Dans tous les appareils de l'Exposition, le principe adopté était celui 
indiqué pour la première fois par M. Crompton, lequel consiste à 
intercaler dans le circuit d'une pile auxiliaire constante, de 2 volts 
environ, une résistance formée de 2 parties R et R', dont la somme 
doit rester constante; cette disposition limite la valeur de E à 
2 volts ; aussi, pour mesurer des valeurs supérieures, il faut avoir 
recours à d'autres résistances sur lesquelles on ferme la force 
électromotrice inconnue, de façon à en mesurer seulement une 
fraction connue. L'étalonnage du potentiomètre se fait en plaçant 
en dérivation sur R un circuit composé d'un étalon de force électro- 
motrice et un galvanomètre et en donnant à cette résistance R la 
valeur d'un des multiples décimaux de E, pour éviter les calculs; 
ensuite on règle R' en observant le galvanomètre. Quand celui-ci est 
revenu au zéro, R' est réglé ; on doit laisser R -[- R' constant. En 
substituant une force électromotrice inconnue, X, à E et en faisant 
varier R et R' simultanément et en sens inverse, on obtient de 
nouveau l'équilibre, et la nouvelle valeur de R donne X. 

Tous les dispositifs employés ont pour but de donner un moyen 
simple de faire varier R, par fractions aussi petites que possible, 
tout en laissant R -{- R' constant. Le schéma général de tous ces 
appareils est bien représenté par un fil tendu sur lequel deux cur- 
seurs mobiles laissent entre eux une résistance variable de à la 
résistance totale du fil, sans changer l'intensité du courant. Dans 
le potentiomètre de Crompton on trouve d'ailleurs le fil; mais, 
comme il faudrait lui donner une trop grande longueur pour obtenir 
un fractionnement suffisant, quatorze bobines, chacune de résistance 
égale à celle du fil, sont placées en série avec lui ; l'un des curseurs 



so meut sur le lil, l'aulre sur les plols des bobines. Si on règle le 
courant pour que chaque bobine donne une chute de |)Olentiel de 
0,1 volt, le lil, qui est divisé en 1.000 parties, permet de mesurer 
jusqu'à 10'^ volt près ; les quatorze bobines et le fil donnant au 
maximum 1,5 volt. Des résislances de réglage sont ajoutées sur le 
socle de l'inslrument. 

Les pot entio mètres allemands de WolIT et de Siemens et llalske 
sont entièrement formés de bobines, et leur résistance totale est très 
grande, 10.000 ohms par volt, ce qui permet plus facilement 
d'obtenir la constance du courant. 

Dans l'appareil de Wolft {fig. 3), deux séries de résislances 
donnent les dixièmes et les centièmes de volt, les autres fractions 



__. [Via. 3. — Potenliomitre de Wollf. 

sont obtenues à l'aide des trois cadrans du bas de la figure, dans 
lesquels la manette agit en retirant la résistance dans la partie R, 
pour la reporter dans la partie R'. 



— 16 — 

Dans le polentiomètre de Siemens, les dixièmes et les miUiî'ines 

ie volt sont obtenus a l'aide des manivelles doubles du bas, les cen- 



tièmes et les dix-millièmes à l'aide des manivelles simples du haut; 

l'ensemble forme comme un double pont de Thomson Varley {/îg. 4), 

Mesures éleclriquea des températures. — L'emploi de la variation 






r 



— 18 - 

de résistance du platine, pour la mesure des températures élevées, a 

été étudié par Callendar, et la Cambridge Company exposait un 

thermomètre enregistreur reposant sur cette propriété. L'appareil 

' de Callendar se compose d'un pont de Wheatstone, à bobines et à 

fil ; l'équilibre du galvanomètre est obtenu par le déplacement d'un 
curseur sur ce fil (fig, 5). 

Le galvanomètre porte un index formé de deux fils isolés, dispo- 
r ses, à leur extrémité, comme une sorte de fourche, entre les branches 

de laquelle tourne un petit galet à jante en platine. Quand le galva- 
nomètre est dévié, Tun ou l'autre des fils vient en contact avec le 
galet et le circuit d'un des électros que Ton voit au-dessus du fil est 
fermé ; cet électro attire son armature et dégage ainsi le mouvement 
d'horlogerie correspondant, qui, à son tour, commande un treuil sur 
lequel s'enroule un fil sans fin, et celui-ci entraîne le curseur. Quand 
I le déplacement du curseur a rétabli l'équilibre des résistances, le 

[* galvanomètre revient au zéro, Télectro abandonne son armature, et 

i) le rouage est immobilisé. Grâce à cet emploi du galvanomètre 

comme relais, on peut obtenir, avec les forces minimes dont on dis- 
pose dans un appareil sensible, un enregistrement très facile. La 
plume de Tenregistreur est solidaire du curseur et se déplace 
avec lui. 

Le galet de contact est un des points importants de l'appareil ; 
s'il était immobile, il serait impossible d'obtenir un bon contact sans 
employer une pression considérable, ce qui réduirait la sensibilité 
et amènerait souvent des collages ; mais, grâce au mouvement du 
galet, ces collages sont évités et, de plus, la surface de contact est 
toujours propre et lisse, car le galet passe entre deux balais frot- 
teurs qui le décapent constamment. 

Appareils magnétiques. — La mesure de la perméabilité du fer 
employé dans la construction des dynamos est une opération qui 
commence à s'effectuer, d'une façon assez courante, dans certains 
ateliers; des appareils spéciaux ont été construits pour rendre cette 
mesure pratique et industrielle. 

Dans tous ces appareils on forme, avec le fer à essayer, un bar- 
reau, de section et de longueur déterminées, que l'on place dans une 
bobine magnétisante. Le circuit magnétique est complété par de 
grosses pièces de fer qui réduisent la reluctance. La mesure de 
l'induction magnétique 55, à laquelle est souniis l'échantillon, se fait 
en mesurant le champ magnétique dans un entrefer, ménagé dans 



r . 

V 

; 






L 



mais il faut faire subir à la valeur calculée une correction, détermi- 
née empiriquement, pour tenir compte de la reluctance constante de 
l'entrefer et de la reluctance variable des pièces de fer qui com- 
plètent le circuit magnétique. 

Dans l'appareil de Bruger, construit par Hartmann et Braun (/?<;. 6), 
le bloc de fer, presque rectangulaire, reçoit la bobine magnétisante 
et Téchantillon dans son centre. L'échantillon est composé de deux 
parties, laissant entre elles un petit entrefer dans lequel on loge une 
spirale de bismuth ; la variation de résistance de cette spirale donne 
la valeur du champ magnétique. L'appareil est complété par un 
pont de Wheatstone à fil, gradué directement en valeurs de 55, au lieu 
de l'être en ohms. Un galvanomètre sensible, pour le pont, et un 
ampèremètre, pour le courant magnétisant, sont également placés 
sur le socle, avec les commutateurs nécessaires. 

Dans l'appareil de Koepsel — Siemens et Halske — l'échantillon 
est d'un seul morceau; le bloc de fer a la forme d'un demi-anneau, de 
grande section, coupé, suivant un diamètre perpendiculaire à 
l'échantillon, par un entrefer dans lequel se meut un cadre mobile. 
C'est, en un mot, un galvanomètre Deprez d'Arsonval, dans lequel 
le champ est produit par l'aimantation du fer essayé. Un courant 
constant, envoyé dans le cadre, le fait dévier proportionnellement au 
champ et, par conséquent, proportionnellement à la valeur cherchée 
de 65. L'appareil comprend le perméamètre proprement dit, ren- 
fermé dans une boîte cylindrique que Ton voit en avant de \'àfig. 7, 
et deux rhéostats, un pour le courant magnétisant, l'autre pour 
amener le courant fourni au cadre mobile par trois piles sèches à 
une valeur déterminée. 11 faut ajouter, extérieurement, des accumu- 
lateurs et un ampèremètre pour le courant magnétisant. 

Dans la balance magnétique de Du Bois i/ig. 8), il y a deux entre- 
fers, ménagés entre les pièces polaires placées à chaque bout du 
barreau d'essai et un fléau en acier doux de grande section. Quand la 
bobine magnétisante aimante le barreau, les pièces polaires exercent 
des forces égales sur le fléau; mais, comme celui ci oscille sur un 






r>o 



— 19 — 

ce but, en un point, convenablement choisi, du circuit magnétique. t| 

Le champ magnétique JC se détermine, d'après l'intensité de courant 
envoyé dans la bobine, par la formule connue : 






■A, 



couteau placé au tiers environ de fa longueur, les moments des forces 
sont inéganx et le fléau tend à s'incliner du cûté du plus grand bras 



de levier; on s'oppose à ce mouvement en déplaçant deux contre- 
poids mobiles le long du lléaii ; la position de ces contrepoids 



indique la grandeur de la Force altraclive exercée, el cetlc-:i est pro- 
portionnelle à S^. 



Fio. T. — Peruiéamétre de Kûpsel. 

Oscillographe. — La Gambridj^c Company exposait l'oscillo- 
fi^raphe de M. Duddell, appareil destiné à montrer et à photogra- 
phier la courbe d'un courant périodique quelconque. Basé sur un 



Fis. s. — balance uiajutlijuede Du UoU. 

principe indiqué, dès 1893, par M. Hlondel, mais non réalisé par lui, 
l'oscillographe Duddell, proprement dit, se compose de deux iils ou 
rubans très iins, placés verticalement, très près l'un de l'autre. 



— 22 — 
dans l'étroit entrefer d'un éleclro- aimant. Le champ est très intense 
et lorsque le courant parcourt les lils, montant dans l'un et descen- 
dant dans l'autre, il tend à les pousser un en avant, l'autre en 
arrière, de sorte qu'un miroir collé sur le milieu des deux fils est 
dévié proportionnellement au courant. 

Les deux fils forment, en réalité, les deux brins d'un ruban de 
bronze phosphoreux de 0,175 X 0,0075 millimètre. Ce ruban passe 
sur une poulie en ivoire, et les brins retombants sont ramenés à 
côté l'un de l'autre et attachés à des points fixes. Pour que le sys- 



Fiu. 9. — Oscillographe Duddell. 

lème ait une durée d'oscillation très courte, ce qui est une condition 
absolue pour les oscillographes, une tension énergique est exercée 
sur le fil à l'aide d'un peson que l'on voit à la partie supérieure de la 
/iff. 9 ; on obtient ainsi une durée d'oscillation de tO' * seconde 
environ. 



- 23 — 

Pour obtenir l'amortiascment des oscillalions, autre condition 

indispensable, la partie inférieure des fils et le miroir sont cnfcr- 

més dans une botte très étroite formée par les pièces polaires sur les 



Le moleur synchrone est 1res simple [fig. 10) : il se compose 



d'une armature tournante formée de quatre tiges de fer doux qui 



— 2o - 

sont attirées successivement par les éleclros, une à chaque phase, de 
sorte que Tarmature fait un tour pour deux périodes complètes du 
courant à étudier. Sur l'arbre de l'armature se trouve une came, qui 
imprime au miroir incliné un mouvement proportionnel au temps. 
Le retour du miroir à sa position initiale se fait à chaque tour en un 
temps très court, pendant lequel un écran vient intercepter le rayon 
incident, de façon à éviter la superposition d'images de sens inverse. 

L'installation complète se voit sur la fig. 11 : une source lumi- 
neuse éclaire le miroir de l'oscillographe, et le rayon réfléchi, animé 
d'un mouvement horizontal* tombe sur le miroir incliné, qui le réflé- 
chit à nouveau et l'envoie sur l'écran courbé. 

Ampèremèlrefi et voltmètres pour courant continu. — L'appareil le 
plus employé à l'heure actuelle est le galvanomètre à cadre mobile, 
sous des formes très variées, mais rappelant toutes les appareils de 
Weston ; on sait, en effet, que c'est ce constructeur qui a, le premier, 
mis sur le marché des appareils industriels à cadre mobile monté 
sur des pivots. Le modèle est aujourd'hui trop connu pour insister. 

Dans cette catégorie d'instruments, il y a à signaler deux galva- 
nomètres intéressants; l'un d'eux, construit par Hartmann et Braun^ 
est certainement le plus petit galvanomètre à cadre mobile réalisé 
industriellement. De la grandeur d'une grosse montre, il renferme 
un cadre mobile de 5 millimètres de côté environ, monté sur pivots 
et muni de lrè$ petits ressorts spiraux (/?//. 12). Cet appareil est 
plus particulièrement destiné à la vérification des accumulateurs. 

Le galvanomètre à cadre mobile de lord Kelvin, construit par 
J. White, a cette particularité que le cadre, dont l'axe est horizontal, 
est entièrement suspendu par les ressorts spiraux qui le dirigent et 
lui amènent le courant; il n'y a pas de pivots, ce qui évite les frot- 
tements. 

Les galvanomètres à cadre mobile ne supportent que de très faibles 
courants; aussi est-on obligé de les shunter par de très faibles 
résistances pour la mesure des grandes intensités ; ceci est un incon- 
vénient, au point de vue de la précision, mais un grand avantage 
pour la pratique, car cela permet de placer le shunt dans l'endroit 
du circuit le plus commode, l'appareil lui-môme pouvant être placé 
à distance et le même galvanomètre pouvant servir pour plusieurs 

shunts. 

Les shunts employés dans ce cas sont constitués par des lames 
de maillechort ou d'alliage à coefficient nul, disposées de façon à offrir 



e grande surface de ivrroidissemenl. Dans les shunts de HarlmanD 
1. 13), les lames sont emboulies afin de leur donner de la rigidité. 



La Société Allegemeinc Klekln'ciliils Oesellsehaft — A.E.G. — expo- 
sait un shunt pour 8.000 ampères ; il serait aussi facile d'en faire un 



pour une intensité dix fois plus grande. Ces shunts ont, en général, 
une résistance telle qu'ils absorbent environ 0,1 volt. 



Ampèremètres el vollmè 1res pour covranl alternatif . — Les appa- 
reils simples de Siemens et Halske se composont d'un solénoTde verti- 
cal, au-dessus duquel une came en fer doux est portée par un axe 
horizontal, muni d'un index et d'un contrepoids; l'attraction exercée 
par le solénoTde teod à Taire tourner la came, ce qui fait dévier 
l'index. Lepoinlintéressantdecet appareil, c'est que l'amortissement 
est obtenu à l'aide d'un petit piston, solidaire de l'axe, qui entre, sans 
frottement, dans un cylindre courbé; la résistance de l'air produit 
un amortissement très suffisant. Nous retrouverons cet amortisseur 
dans le wattmètre delà même maison. 



Dans \' ampère gauge de lord Kelvin, un solénoïde atlire une tige 
de fer verticale, portée par un bras solidaire de l'index ; le système os- 
cille sur des couteaux. L'amortissement est obtenu en faisant plonger 
un petit disque dans un vase rempli de glycérine. Cet appareil est 
déjà ancien; les nouveaux modèles ont un solénoïde composé de 
tubes concentriques découpés en hélice. 

Le voltmètre multicellulaire de lord Kelvin, pour voltages éle- 
vés {flg. 14), présente une disposition curieuse destinée à limiter 
l'échelle à la partie utile; on sait que les voltmètres sont souvent 



— 28 — 

employés dans des inslallalions à voltage constant, de sorte que Ton 
n'a à observer que de faibles variations en dehors du régime. Dans 
eet appareil, Taxe horizontal repose sur des couteaux, et la force 
antagoniste est la pesanteur. Un contrepoids, fixé à gauche de Taxe, 
est équilibré par le petit cavalier que Ton voit à droite, de sorte 
qu*au zéro l'appareil n'est soumis qu'à une force directrice très faible ; 
mais, dès qu'une différence de potentiel existe entre les armatures, la 
partie mobile tourne, et le cavalier vient, presque aussitôt, reposer 
sur un support fixe; il faut alors que la force électrostatique 
augmente beaucoup pour vaincre l'excès de la force antagoniste, et 
la déviation ne continue à se produire que quand on approche du 
régime. Par ce moyen, on réduit le nombre de divisions de 
l'échelle et on augmente leur amplitude, ce qui facilite beaucoup les 
observations. 




FiG. 15. — VVattmètre Siemens. 



Lo volt-ampèremètre Elliott, le wattmètre Weston et les électro- 
dynamomètres Siemens, à lecture directe, sont des appareils qui, 
comme les précédents, peuvent servir sur courant continu ou sur 
courant alternatif. Ce sont des électrodynamomètres, dans lesquels 
un cadre mobile, porté par des pivots, est placé au centre d'une 
bobine fixe dans laquelle il peut dévier. Un index permet de lire 
cette déviation sur un cadran divisé ; ce sont, si Ton veut, des galvano- 
mètres Deprez d'Arsonval, dans lesquels le champ magnétique fixe est 
produit par un solénoïde,au lieu de l'être par un aimant permanent; 



— 39 — 
grâce à cette substilution, il est possible de les employer avec le 
courant alternatir. 

Dans le wattmètre de Weston, la bobine fixe reçoit le courant 
total et la bobine mobile est placée en dérivation sur le circuit ; elle 
agit comme bobine des volts ; c'est le dispositif connu de tous tes 
électrodynamomèlres employés comme wattmètres. L'amortissement 
des oscillations est obtenu en produisant un léger frottement sur 
l'index, à laide d'un arc de cercle commandé par une manette ; bien 
entendu ce frottement n'estque temporaire. 

Dans le volt-ampèremètre Elliott, les deux bobines, fixe et mobile, 
sont enroulées en fil fin ; elles sont montées en série et constituent 
un milliampèremètre. Pour la mesure des intensités, on emploie des 
shunts de faible résistance. Pour la mesure des voilages ordinaires 
on fait usage de résistances, montées en série avec l'appareil, et enPm, 
pour les voilages supérieurs à 100 volts, on emploie un transfor- 
mateur réducteur de tension. 



Fio. 16. — Wallmèlre de précisii 

Les électrodynamo me très à lecture directe de Siemens diffèrent du 
modèle classique : ce sont des appareils portatifs dans lesquels la 
déviation du cadre mobile donne la valeur du courant; ils sont 
munis de l'amortisseur à air déjà signalé. Le wattmètre de cette 
série est intéressant, à cause de la forme donnée à la bobine fixe. On 
sait que ta force éteclrodynamique exercée par un cbamp uniforme 
sur une bobine mobile est, toutes chopes égales d'ailleurs, propor- 
tionnelle au cosinus de l'angle que fait le plan des spires avec la 



directioD du champ; quand celui-ci est parallèle, la déviation du 
cadre mobile n'est pas proportionnelle au produit des intensités du 
courant dans les deux cadres. Pour corriger cet elTet, la bobine fixe 
est rectangulaire et les deux côtés perpendiculaires à l'axe de rota- 
tion du cadre mobile sont découpés en cercle [fig. 1»), avec des 
fentes destinées à forcer le courante suivre la circonférence. Cette 
disposition fait que le champ produit par la bobine fixe est divergent, 
et le cadre mobile coupe les lignes de force normalement. 

Le même résultat que ci-dessus est obtenu, dans les électrodyna- 
momètres de l'A. E. G., en enfermant la bobine fixe dans l'évide- 
ment d'un faisceau de tôle (/îi/, 17). L'ouverture a une forme 
cylindrique qui produit également la divergence des lignes de force. 
Cette solution a l'inconvénient d'introduire du fer dans l'appareil. 
L'amortissement est obtenu par l'action de deux aimants sur un 
disque d'aluminium ; la présence de ces aimants fait que l'appareil 
ne peut pas servir avec le courant continu. 




Fio. n, — Wallmètre A. E. G. 

D'autres appareils ne peuvent servir que sur courants alternatifs; 
de ce nombre sont les galvanomètres à induction. On connaît le 
principe de ces appareils : un éleclro parcouru par le courant à 



mesurer, induit des coiiranls dans un disque ou un lambour en métal 
bon conducteur, susceptible de tourner autourde son centre; si tout 
est symétrique dans l'appareil, il ne se produit aucun déplacement 
du disque; mais si. par un moyen quelconque, par exemple, à l'aide 
d'un écran conducteur fixe, placé en partie entre l'électro et le disque, 
on crée une dissymétrie, les courants induits se développent inéga- 
lement des deux cAtés, et leur action électrodynamtque sur le champ 
de l'électro produit une réaction qui tend à faire tourner le disque ; 
le couple moteur est fonction de rinlensité du courant que l'on 
mesure . 




Fio. 18. — Schéma des appareils à induction A. E. (1. 



Fio. 19. — VuUmétre a induction. 
Dans les appareils de TA. E. G. {fig. 18 et 19), la partie mobile est 



~ 32 — 

un disque qui passe dans rétroit entrefer ménagé dans le circuit ma- 
gnétique d'un éleclro. Dans le wattmètre, il y a trois électros : un, au 
centre, pour les ampères, deux sur les côtés, pour les volts. La force 
antagoniste est fournie pSir.deux ressorts spiraux opposés de façon à 
éviter les déplacements de zéro causés par la dilatation d'un ressort 
unique. Un aimant permanent agit sur la partie du disque opposée 
aux électros et produit Tamortissement. 

Dans les appareils Siemens {fig. 20), Tarmature est un tambour 
placé au centre d'un anneau de tôle de fer; sur cet anneau, il y a des 
projections polaires sur lesquelles sont enroulées les bobines. L'amor- 
tisseur magnétique est placé sur un disque indépendant. 




FiG. 20. — Appareil Ferraris de Siemens. 



L'emploi des transformateurs tend à se généraliser dans la mesure 
industrielle des courants alternatifs; on conçoit facilement qu'un 
transformateur, dont la résistance des circuits est négligeable, peut 
donner un coefficient de transformation constant. Il est cependant 
bon de n'employer ces appareils que dans les conditions où ils ont 
été gradués, si Ton veut obtenir des résultats exacts. 



- 33 — 
Les avantages réclamée pour l'emploi des transformateurs sont les 
suivants : pour les ampèremètres, ils permettent d'employer des 
appareils d'intensité moyenne, plus faciles à construire et que l'on 
jieut placer en un point commode pour l'observation, tandis que le 
transformateur, intercalé dans le circuit à grande intensité, est d'ac- 



FiG. 21. — Ampèremètre avec (ranirormateur. 

ces moins commode. Kn un mot, le transformateur donne, pour le 
courant alternatif, les mêmes avantages que le shunt pour les appa- 
reils à courant continu. La Société A. E. G. exposait un transfor- 
mateur pour la mesure de courants alternatifs Je S.OfO ampères, à 
peu près semblableà celui de la figure 21. Ce transformateur éle'va- 



leur de letMïon consiste simplement en lames de cuivre traversées 
par le courant, entourées d'un cadre en tôle de fer sur un des côté» 
duquel est enroulé une bobine secondaire ayant un nombre conve- 
nable de tours de fil. 

Pour les voltmètres, les transformateurs réducteurs de tension ont 
le double avantage d'éviter l'emploi des très grandes résistances 
qu'il serait nécessaire de mettre en série pour réduire la sensibilité, 
et, en même temps, ils isolent complètement l'appareil de mesures 
du circuit à haute tension. Dans les compteurs et les wattmètres 
destinés aux distributions à haut voltage, on emploie fréquemment 
un transformateur pour les ampères et un autre pour les volts, de 
sorte que l'appareil est complètement isolé et peut être manipulé 
sans danger 



- Transrormateur. 



Les transformateurs de mesures sont des appareils assez impor- 
tants. Celui de la figure 22 pèse environ 39 kilogrammes. CeB dimen- 
sions sont nécessaires pour obtenir des circuits ayant une très 
faible résistance ohmique. 

Le voltmètre du professeur R. Arno est basé sur l'hytérésis dié- 
lectrique et sur les champs électrostatiques tournants. 11 se compose 



— 35 — 

essentiellement de trois armatures formant des portions isolées d un 
même cylindre ; au milieu se trouve un cylindre en matière isolante : 
papier ou carton paraffiné, monté sur un axe central, autour duquel 
il peut tourner. Le cylindre mobile est maintenu par un ressort spi- 
ral, et il porte un index qui permet délire la déviation sur un cadran 
divisé. Quand les trois armatures sont reliées aux pôles d'un circuit 
triphasé, un champ électrostatique tournant prend naissance entre 
elles, et le cylindre mobile est sollicité à tourner par suite du retard 
d'électrisation dû à Thystérésis diélectrique. Cet appareil est plutôt 
théorique, le professeur Arno Ta cependant réalisé sous la forme 
d'un voltmètre. 

Phasemètres, — Deux courants alternatifs de môme forme et de 
même période diffèrent entre eux par leur amplitude et aussi par le 
retard qui peut exister entre leurs passages au zéro. En particulier, 
quand les deuxt^ourants comparés sont, Tun le courant total I, Tautre, 
un courant proportionnel à la différence de potentiel U du même 
courant, il est intéressant de noter la différence de phase f qui 
existe entre leurs passages au zéro, puisque la puissance utile est 
donnée, dans le cas d'un courant sinusoïdal, par : 

P = LJtfffleir cos o. 

Dans le cas, beaucoup plus général, où le courant n'a pas la forme 
sinusoïdale simple la puissance est exprimée par : 

P = UeffleirK, 

où K est ce que Ton nomme le fadeur de puissance. 

Le facteur cp n'a pas toujours une signification précise; car, selon la 
forme des courants mesurés et aussi selon le principe du phasemètre 
employé, le résultat atteint est une fonction de K ou de cos <p; 
néanmoins, au point de vue pratique, Tindication du phasemètre 
peut être utile en montrant de quelle façon Ténergie produite est 
absorbée. Par exemple, dans une usine de distribution de courant 
alternatif à haute tension, quand tous les transformateurs des 
clients sont sur le circuit et qu'il n'y a pas de consommation uUle^ 
on constate que la puissance apparente UeJeff est grande, tandis que 
la puissance réelle est faible, parce que cp est élevé, ou, pour mieux 
dire, parce que K est petit. 

Comme phasemètres industriels, on voyait, à l'Exposition, deux 
modèles : celui de Hartmann et celui de TA. E. G. 



Le phasemètre Harlmann est «ne sorle de wallmctre dans lequel 
\h bobine fi\e est parcourue par le courant total, tandis que le cou- 
rant dérivé, proportionnel à U, traverse simultanément deux cadres 
mobiles fixés à 90° l'un de l'autre {fiç. 23) . Les cadres mobiles sont 
montés sur pivots et des lames minces d'argent leur amènent le cou- 
rant, sans donner de force directrice appréciable, de sorte que l'en- 
semble est libre de tourner, A l'aide de résistances et de bobines de 
soif, l'un des cadres reçoit le courant en phase avec U, tandis que, 
dans l'autre, on obtient un relard de 90"; ces deux courants sont 
égaux comme intensité. Un cbamp tournant prend naissance dans 
l'intérieur des cadres mobiles et tend k orienter le système jusqu'à 



Khi. 23. — Phascmitre llarlmanD. 

ce que l'action exercée par le cadre fi-xe soit maximum ; ce résultat 
est atteint quand la composante du champ tournant qui est en phase 
avec I est parallèle au champ créé par la bobine fixe. Un index 
indique k ce moment l'angle de phase ip sur un cadran gradué empi- 
riquement. 

L'appareil de l'A. E. G. est basé sur un principe un peu différent : 
si nous reprenons l'hypothèse du courant sinusoïdal, nous savons que 
U ell peuvent être représentés par deux vecteurs Taisant entre eux 
un angle égal à l'angle de phase. Le vecteur représentantlecourantl 



peut être remplacé par deux autres dont la résullaiile se GonTond 
avec [; prenons l'une des composantes en phase avec U; sa valeur 
sera Icoscp; c'est le courant qui donne la puissance; prenons la se- 
conde composante en quadrature avec V, sa valeur sera 1 stnç,et la 
valeur moyenne du produitUl sin ^ étant toujours nulle, ce courant 
ne produit aucune puissance; on l'appelle souvent courant déwatté . 
Si l'on connaît 1 sin f, on possède un des éléments du problème. 
L'appareil de l'A. E. G. donne Isin^; il est gradué on ampèrej; c'est, 
en résumé, un wattmètre à induction, comme celui dont nous avons 
parlé plus haut; mais ici le courant dans la bobihe des volts est en 
phase avec U, de sorte que si U et 1 sont également en phase, le 
couple exercé sur le disque est nul, tandis que, dans le wattmètre 
proprement dit, on est obligé de donner une Belf-induction considé- 
rable à la bobine de vults, alin que son courant soit retardé de 90°. 
Fréquencemèlres. — Bien que la mesure de la fréquence soit plutôt 
intéressante dans les laboratoires, la maison Hartmann a créé deux 
modèles de fréquencemètres industriels, dus à M. Kempf. Le premier, 
qui est un fréquencemètre proprement dit {fig. 24), est composé de 



Fio. 2\. — FréqueDcemétre. 

32 lames vibrantes disposées à l'intérieur d'un cylindre, au centre 
duquel un arbre porle un électro, qu'une manette permet d'à 



devant cliaque lame. Les lames vibrantes sont réglées de telle sorte 
que leur nombre de vibrations augmente d'une unité, d'une lame a 
la suivante. Quand l'éleclro est excité par le courant alternatif à 
mesurer, on l'amène successivement devant chaque lame, et quand il 
arrive devant celle dont la période correspond, cette lame résonne et 
fait entendre un son très intense; il n'y a plus qu'à lire le nombre de 
V ibralions indiqué par cette lamo, ce qui fait connaître la fréquence 
cherchée. L'appareil exposé était construit pour des fréquences com- 
prises entre 40 et 56 périodes par seconde. L'égalité de vibration de 
deux lames consécutives permet aussi de mesurer à une fraction de 
période près. 



Pta. 25. — FréqueDcemèlre. 

Le second appareil {fy. 2S) est plutôt un indicateur de vitesse : 
deux ressorts, defrcquence voisine, sont placés devant deux électros 
excités par le courant alternatif ; quand la fréquence est normale, les 
lames restent au repos ; si elle augmente ou diminue, l'une ou l'aulre 
des lames résonne et ses vibrations prennent une grande amplitude, 
de sorte qu'elle ferme un circuit contenant un avertisseur : sonnerie 
ou lampe. 

De cet exposé sommaire on peut conclure que si l'Exposition ne 
noua a pas montré d'appareils entièrement nouveaux, elle renfermait 
néanmoins beaucoup de choses intéressantes, même au point de vue 
un peu spécial des mesures, et en se limitant, comme nous l'avons 
fait ici, aux sections étrangères, l/examen de la Section française 



— 39 — 

montrait qu'au point de vue des progrès réalisés, comme à celui des 
idées originales, notre pays n'est pas resté en arrière. 



A caustique architecturale ; 
Par M. Wallace-C. Sabine (*). 

Cette brochure est une réimpression de sept mémoires, parus 
dans le journal yl»iereca>t Architect. L'auteur se propose d'étudier 
successivement les principales questions relatives à Tacoustique 
architecturale; mais il se borne, quant à présent, à formuler la loi 
d'après laquelle un son uniforme, émis en un point d'une salle, 
s'éteint quand on supprime brusquement la source sonore. 

Le sujet étant intéressant et peu connu, nous croyons devoir don- 
ner quelque étendue à l'analyse de l'important travail de M. Sabine. 

L Introduction, — Les parois d'une salle, les meubles qui la gar- 
nissent, les auditeurs qu'elle contient, sont autant d'obstacles à la 
libre propagation du son. Suivant que ces objets sont plus ou moins 
élastiques, ils absorbent une portion plus ou moins faible de l'éner- 
gie sonore incidente, et réfléchissent ou diffusent le reste. Les 
ondes réfléchies ou diffusées se propagent de nouveau à travers la 
salle, puis donnent lieu à de nouvelles réflexions ou diffusions, et 
ainsi de suite. 

Quand un son continu et uniforme est émis en un point d'une salle, 
l'intensité du son perçu par un auditeur déterminé est la résultante 
de l'onde primaire qui lui vient directement de la source, et du 
nombre infini d'ondes diffusées ou réfléchies que lui renvoient les 
parois et tous les objets contenus dans la salle. Cette intensité résul- 
tante peut varier, d'un point à un autre de la salle, suivant les posi- 
tions respectives de la source et du spectateur; mais la salle doit 
être construite de telle manière que les variations soient les plus 
faibles possible, dans les limites de positions assignées à la source 
sonore d'une part, aux auditeurs d'autre part. 

Le bon sens avait déjà enseigné aux Grecs que les auditeurs 
doivent être distribués dans un hémicycle avec gradins étages, de 

(1} Communication faite par M. Bouty à la séance du 18 janvier 1901. 



— 40 — 

telle sorte que chaque auditeur reçoive Tonde directe provenant de 
la source. Le mur de scène leur envoyait, de plus, une onde réflé- 
chie. Les modernes ont ajouté un plafond qui rabat dans la salle la 
portion de Tonde sonore que les Grecs laissaient se dissiper sans 
profit. 

Mais Tonde directe et les ondes réfléchies successives parcourent 
des longueurs totales différentes pour parvenir à Toreille de Taudi- 
teur. Si le son est de très courte durée et si la forme de la salle se 
prête à un système de réflexions régulières, on entendra donc une 
série d'échos distincts, ce qui constitue une condition acoustique 
déplorable. Si, au contraire, la salle ne donne lieu qu'à des réflexions 
ou diffusions tout à fait irrégulières, il n'y aura plus d'échos distincts^ 
mais un simple prolongement du son, dont Tintensité tendra vers 
zéro, d'après une loi qui peut, d'ailleurs, varier suivant les positions 
relatives de la source et de Tauditeur. C'est à cette prolongation 
continue du son que Tauteur donne le nom de réverbération. Il lais- 
sera de c^té la question des échos, pour s'occuper de la réverbéra- 
tion seule. 

Pour éliminer le plus possible tout ce qui est accidentel et suscep- 
tible de varier d'un point à un autre de la même salle, et ne conser- 
ver qu'un élément caractéristique de Taudition moyenne, Tauteur se 
borne à mesurer la durée du son résiduel. Le son est émis par un 
tuyau d'orgue entretenu par une soufflerie absolument silencieuse^ 
munie d'un régulateur. Quand le régime est bien établi, on ferme 
brusquement la valve démission de la soufflerie, on enregistre sur 
un chronographe l'instant de la fermeture et celui où Toreille cesse 
de percevoir aucun son. 

Cette mesure est particulièrement délicate dans les villes, à cause 
des bruits extérieurs. Les expériences doivent être faites de nuit,, 
aux heures où tout est calme, et seulement quand il n'y a pas de 
vent sensible. M. Sabine constate alors que, dans plusieurs expé- 
riences faites successivement ou même à différents jours, par divers 
expérimentateurs, mais avec le même tuyau excité d'une manière 
identique, en un même point de la même salle, les durées enregis- 
trées ne diffèrent pas entre elles de plus de quelques centièmes de 
seconde. La durée du son résiduel est donc, d'après Tauteur, un 
élément assez bien défini et mesurable avec assez d'exactitude pour 
donner lieu à une étude véritablement scientifique. 

D'une salle à une autre et, dans une même salle, suivant Tameu- 



— 41 — 

blement, cette durée du son résiduel varie largement de 2 à 
10 secondes, par exemple ; une fenêtre ouverte ou fermée, une ten- 
ture de<juclques mètres carrés appliquée contre un mur ou pendant 
du plafond, suffit à la modifier d'une façon sensible . 

2. Pouvoir absorbant des surfaces murales, — Les expériences 
faites dans divers amphithéâtres, de formes variées, ont d*abord 
établi que la durée du son résiduel, dans une même salle, dépend 




Fig. 1. 

peu des positions relatives de la source sonore et de Tobservateur. La 
figure 1 représente en coupe et en plan une salle américaine d'audi- 
tions musicales (*) ; on voit en ola position du tuyau d'orgue, en 1, 
2, 3, etc., les positions successives de l'observateur. Les durées du 
son résiduel ont été les suivantes : 



(1) Steinert Uall^ Boston. 



station. 


Durée en secondes. 


1 


2,12 


2 


2.i7 


3 


2,23 


4 


2,20 


5 


2,23 


6 


2,27 




2,20 


8 


2,26 



— 42 — 

Des expériences analogues ont été faites dans d'autres salles, en 
changeant la position du tuyau d'orgue, et ont toujours fourni des 
résultats très voisins entre eux. 

Une série d'expériences, consistant à recouvrir de coussins les 
sièges de bois d'un amphithéâtre (^), a prouvé que l'effet d'un cous- 
sin ne dépend pas de sa position dans la salle, mais que la durée 
du son résiduel varie en sens inverse de la longueur totale, ou mieux, 
de la surface totale couverte par les coussins. 



Longueur totale 


Durée du son 


des coussins, en mélres. 


résiduel (en secondes) 





5,61 


8 


5,33 


17 


4,94 


28 


4,56 


44 


4,21 


63 


3,94 


83 


3,49 


104 


3,33 


128 


3,00 


14n 


2,85 


162 


2,64 


189 


2,36 


213 


2,33 


242 


2,22 



La courbe ci-joinle (/?//. 2) représente graphiquement les mêmes 
résultats. C'est une hyperbole dont l'équation est: 



t— ^^^ 



146 + x 



test la durée du son résiduel, x la longueur totale des coussins. 

Les deux quantités, placées en dénominateur, doivent jouer un 
rôle analogue, c'est-à-dire correspondre à des actions de même 
espèce, au point de vue de l'extinction du son. Les parois et l'ameu- 
blement de la salle dépourvue de coussins équivalent donc à H6 mètres 
de coussins. 

L'absorption du son par les surfaces murales, etc., se trouve ainsi 
évaluée en unités arbitraires ; mais il n est pas difficile de faire inter- 
venir une unité plus rationnelle. Ouvrons une fenêtre dans un amphi- 
théâtre: la portion d'onde sonore à laquelle la fenêtre livre passage 

(ï) Leclure-room, Fogg Art Muséum. 



t 



— 43 — 

est définitivement perdue pour Tauditeur. L*absorptîon exercée pai; 
la fenêtre est complète. 



10 


































9 






























8 


































7 


































6 


y 
































& 


-^ 


V. 




























♦ 












-^ 






















3 


































S 
































1 





































lî 


ri 


in 


ô"§ 


i( 


K) li 


10 u 


M).l( 


90 K 


Wïi 


M 21 


(0 2^ 


\0 ééO SSO 300 



Fio. 2. 



Nous prendrons donc pour unité d'absorption celle qui est exer- 
cée par une fenêtre ouverte de i mètre carré de surface, à cause des 
bruits extérieurs ; cette unité peut être moins commode dans la pra- 
tique que le mètre courant de coussins; mais, pour tourner la diffi- 
culté, il suffit d'avoir évalué une fois pour toutes l'absorption d'un 
coussin donné, par rapporta celle d'une fenêtre donnée, ce que Ton 
fera sans grande peine. 

II ne sera pas plus difficile de décomposer l'absorption totale 
exercée par la salle en ses éléments simples, en étudiant l'effet de 
l'addition de parois ou d'objets supplémentaires. Ainsi l'on pourra 
évaluer l'absorption de 1 mètre carré de boiserie, de revêtement de 
plâtre, de tenture d'une certaine espèce, etc. L'auteur trouve, par 
exemple, les coefficients d'absorption suivants : 

Revêtement de pin dur 0,058 

Verre 0,024 

Cloison de briques cimentées 0,023 

3. Solution approchée. — Dans ce troisième mémoire, l'auteur 
prouve la généralité de la formule : 



(1) 






a + X 



relative à la durée du son résiduel, formule établie précédemment sur 



— 44 — 
un cas parliculier. Il a opéré dans douze salles de formes vari 
construites avec des matériaux, et pourvues d'ameublements di 
rents. Le volume de ces salles était compris entre 60 et9.300 mèi 
cubes. Les coeriicicnts A et a ont seuls varié. La formule (1) n 
toujours applicable. 

Le coeftlcient a peut être calculé a pi-iori, si l'on a déterminé 
coefRcients d'absorption de toutes les matières formant les par 
et de toutes les pièces de l'ameublement de la salle. 

Le coefficient A se montre très sensiblement indépendant de 
forme des salles ; mais il est proportionnel à leur volume. On a 
moyenne : 

* — 0,I7)V. 

Voici comment l'auteur se rend compte de cette curieuse pro[ 
tionnalité : Considérons doux salles vides, semblables et formées 
mêmes matériaux. Soient t et i' les durées de son résiduel, a el 
k et k', les coefficients correspondants. Les matériaux étant 
mêmes, a et a' sont proportionnels aux surfaces des salles ou 
carré des dimensions homologues. Mais le son est alTaiblî, à ciia 
réHexion dans un rapport constant, et, plus les réflexions sont 
quenles, plus 1a durée du son perceptible diminue ; l el l' sont d 
en raison inverse de la fréquence des réflexions, c'est-à-dire pro[ 
tionnclsaux dimensions homologues des salles. 

Or on a ( = -1 (' ;= — ,- Les fractions sont proportionnelles 

dimensions homologues, les dénominateurs aux carrés de cesdin 
sionsjles numérateurs A etA' sont donc eux-mêmes proportionnels 
cubes des dimensions homologues, c'est-à-dire aux volumes, con 
l'expérience l'a établi. 

4" Loi de décroissement du ton résiduel. — Nous avons déjà 
que le décroissement de l'inlensilé sonore n'obéit pas nécessa 
ment à une même loi, en tous les points d'une salle. L'oreille 
d'autres instruments enregistreurs indiquent souvent que l'inten 
sonore résiduelle passe par une série de maximum et de minini 
dépendant de circonstances compliquées. 

Pour rester au même point de vue où il s'est placé dans les ex 
riences précédentes, c'est-à-dire pour faire abstraction de es qui 
particulier et ne tenir compte que d'un effet moyen, l'auteur se bo 
à comparer, dans une même salle, les durées d'extinction de s 



— 45 — 

•d'intensité différente, toutes les autres conditions de Texpérience 
•demeurant d'ailleurs invariables. Quatre tuyaux d'orgue identiques 
isont montés chacun sur une soufflerie indépendante ; mais les valves 
peuvent être rendues solidaires, de telle sorte qu'on pourra les fer- 
mer toutes, d'un seul coup. Les expériences, consistant à mesurer 
la durée du son résiduel quand on fait parler simultanément un, 
deux, trois ou quatre tuyaux, furent faites d'abord dans une salle (*), 
où la durée résiduelle était particulièrement grande. 
On trouva : 

t^ = 8,69 secondes 
^j = 9,14 
^3 = 9,36 
ti = 9,55 

La différence t^ — t^ pour un et deux tuyaux est sensiblement la 
moitié de la différence l^ — l^ pour un et quatre tuyaux. Cette diffé- 
rence est donc à peu près proportionnelle au logarithme de l'inten- 
sité initiale. En d'autres termes, l'intensité 1 du son est représentée 
par une exponentielle négative, ce qui était bien vraisemblable a 
priori, A l'instant où on cesse d'entendre le son, son intensité a 
atteint une valeur constante i très petite. On a donc, en désignant 
par 1q l'intensité initiale correspondant à un seul tuyau : 

d'où l'on tire les valeurs de w : 

^^Jog_2_ ^ 1ob3 ^ lop4 ^ 

^2 — U H — h ^4 — U 

On trouve ainsi : 

m = \ 1,62 

c'est-à-dire, en moyenne, i,59. On en déduit: 

lo =1.000.000*. 

L'amphithéâtre de la bibliothèque de Boston, où avaient été réali- 
sées ces mesures, était particulièrement mauvais au point de vue 
acoustique. Le mur d'arrière fut recouvert d'une couche épaisse de 



(>) Boston Public Library, Leclure-room. 



— 4e — 

■c de crin, et les expériences furent recommencées. On trouva: 







(4 :z^ 3,65 
(, =: 3,83 






(j = 3,96 

(, = 4,07 


donne: 


m = 3,41, 





[in on reprit les expériences dans un cabinet attenantà l'amphi- 
re, de forme identique, mais beaucoup plus petit. On trouva: 



(, =1 4,01 
(, = 4,20 
(, = 4,29 
U = 4,^8 



voit que l'intensité initiale I, correspondant à un seul tuyau 
largement d'une salle à une autre, ou, dans une même salle, 
1 on modifie les parois. Pour que les expériences relatives à la 
! du son résiduel deviennent exactement comparables, il faut les 
re à une même valeur de l'intensité initiale, par exemple 
l.OOO.OOOt. On peut alors relier les valeurs de m aux autres 
;es de l'expérience, à savoir le volume des salles, la surface 
arois et leur pouvoir absorbant. 

Solulio» exacte. — Soit E l'énergie émise par le tuyau d'orgue 
e seconde, v la vitesse du son, p le chemin moyen parcouru 

deux réflexions. Dans cet intervalle, l'énergie émise par le 



ta le pouvoir absorbant total des parois, s leur surface. La 
)n rcflécliie de l'énergie émise sera: 
la première réilexion : 



K'-:> 



— 47 — 
pour Tensemble de toutes les réflexions : 



ï' !('-:) + (' -r)'+- 



L'énergie totale contenue dans la salle à un moment donné sera 
donc: 



£ E 



■ - (- ;)• 



OU, à la limite, ^—' L'intensité de son correspondant est, en dési- 

gnant par V le volume de la salle, Art — 

Telle est la valeur de I^, à Tinstant où, le régime étant établi, on 
arrête le tuyau d'orgue. On voit que cette valeur est en raison inverse 
du pouvoir absorbant a des parois. C'est ainsi que, dans l'amphi- 
théâtre de la bibliothèque de Boston, l'intensité I^ s'est réduite dans 
le rapport de 250.000 à 1.000.000, c'est-à-dire au quart de sa valeur, 
quand on a revêtu de bourre de crin la paroi du fond de l'amphi- 
théâtre. 

La durée qui sépare deux réflexions étant -j ona 1 ; = e-'"^ 

ou, puisque 1 est très petit, m rz: — • Ainsi, pour l'amphi- 
théâtre de la bibliothèque de Boston, - = 0,037, p = 8 mètres, par 

s 

suite m =. 1,517. L'expérience directe a donné 1,59 (Voir ci-dessus). 

Connaissant la valeur de m ou celle de -> on peut déterminer la 

durée qui doit s'écouler à partir de l'excitation des tuyaux pour que 
l'intensité sonore dans la salie acquière, par exemple, les 0,99 de sa 
valeur limite. On trouve ainsi plus de trois secondes pour l'amphi- 
théâtre de la bibliothèque de Boston avec sa paroi de fond nue. 

C'est la durée minimum pendant laquelle le tuyau doit sonner 
avant chaque mesure de durée résiduelle du son. 

Le reste du cinquième mémoire est consacré au développement 
des meilleures formules à employer pour tirer des données de lexpé- 
rience les valeurs des coefficients d'absorption, avec la plus faible 
erreur relative. Nous ne suivrons pas l'auteur dans le détail de ces 
calculs. 



— 48 -^ 

6. Pouvoir absorbant cCun auditoire et autres données. — Voici les 
tableaux résumant les expériences de Tauteur : 

Pouvoirs absorbants de surfaces murales. 

Fenêtre ouverte 1,000 

Revêtement en pin dur 0,061 

Plâtre sur châssis de bois 0,034 

Plâtre sur châssis de fil métallique 0,033 

Verre, simple épaisseur 0,027 

Plâtre sur tuile 0,025 

Briques réunies par du ciment de Portland 0,025 

Pouvoir absorbant (Vun auditoire. 

Auditoire, par mètre carré 0,96 

Auditoire, par personne 0,44 

Femme isolée 0,54 

Homme isolé 0,48 

Il est digne de remarque qu'un auditeur isolé absorbe plus qu'un 
auditeur entouré d'autres, ce qui se comprend, d'ailleurs, à merveille. 

Objets divers. 

Peintures à l'huile, avec leurs cadres 0,28 

Plantes d'appartement 0,1 1 

ïapis-carpeltes 0,20 

Tapis orientaux extra-lourds 0,29 

Cretonne 0,15 

Rideaux 0,23 

Revêtement de bourre de crin de 2<^™,5 d'épaisseur, à 

8 centimètres d'un mur 0,78 

Lièfçe de 2<="*,o d'épaisseur posé sur le sol 0,16 

Linoléum pos<' sur le sol 0,12 

Sièges y chaises et coussins. 

Sièges en frêne plein 0,039 

— -— par place 0,0077 

Sièges rembourrés crin et cuir 1,10 

— — par place 0,28 

Coussins de crin, par place 0,21 

7. Calculs avant la construction. — Aveclesjdonnées qui précèdent, 
ou peut calculer a priori le pouvoir absorbai^t d'un amphithéâtre 
plein ou vide, avant même qu'il soit construit. L'auteur prend pour 
exemple la nouvelle salle de concert de Boston, qu'il compare à l'an- 
cienne et à un édifice de Leipsig, où l'on donne aussi des concerts 
{Leipsiggewa7idhaus) . 



— 49 — 

La nouvelle salle de concert de Boston, destinée à contenir à peu 
près le même nombre de spectateurs que lancienne, est faite sur le 
plan général de Tédifice de Leipsifif; mais Tespace réservé aux 
sièges est plus considérable, de 70 0/0. Les matériaux aussi diffèrent; 
par suite, les deux édifices sont loin d'être une copie servile Tun de 
Fautre. On s'est proposé d'obtenir une durée de son résiduel aussi 
voisine que possible de celle qui caractérise Tédifice de Leipsig. Le 
tableau suivant est curieux à consulter; il donne le détail du pouvoir 
absorbant : 

EdiOeeg de ^ostoo 
Edifices de Leipsig. ancien nouveau 

Plâtre sur châssis 73 iOO 34 

Plâtre sur tuile 46 

Verre 0,4 1,H 0,6 

Bois 14 47 38 

Draperies 18 0,6 

Auditoire 667 1.052 1.135 

Orcheslre 38 38 38 

Total 810 1.239 1.292 

La durée calculée du son résiduel pour I^ — i .OOO.OOOî est : 

Édifice de Leipsig 2,30 

Ancienne salle de Boston 2,44 

Nouvelle salle de Boston ^ 2,31 

Si Ton s*était borné à reproduire sur une plus large échelle la 
salle de Leipsig, la nouvelle salle de Boston aurait dû avoir 
25.300 mètres cubes au lieu de 16.200 qu'elle a en réalité, et son 
pouvoir absorbant aurait été égala 1.370 au lieu de 1.292. A ces 
nombres correspondrait une durée de son résiduel égale à 3,02 secondes, 
c'est-à-dire de 31 0/0 environ supérieure à ce qu'elle est en réalité . 

On s'explique ainsi, au moins en partie, les mécomptes des archi- 
tectes, qui se sont bornés à copier, en les amplifiant, des salles dont 
Tacoustique était réputée bonne, sans se préoccuper de Teffet de 
l'augmentation de volume et du changement de matériaux de cons- 
truction ou d'ameublement. 



— 50 — 

Appareil de mesure des courbures 
et des éléments d'un système optique quelconque; 

Par R. DoNGiER (*). 

La fabrication des bons objectifs photographiques exige, en cours 
d'exécution, la vérification des faces des lentilles qui les composent. 
Comme appareil de contrôle, il y a lieu de signaler le sphé- 
romètre à flèche du professeur Abbe, qui, muni d'un microscope 

1 

avec micromètre, fournit des lectures précises au tt^ de millimètre 

près. L'élégante méthode du levier optique de M. Cornu (*) mérite 
une mention spéciale. Il est possible, en utilisant les phénomènes 
d'interférences (^), d'étudier, avec une précision plus grande encore, 
le profil des faces d'une lentille. Mais cette opération exige une 
installation relativement compliquée et une certaine habileté expé- 
rimentale. Dans la plupart des cas, comme il est inutile de pousser 
la précision au-delà d'une certaine limite, il est avantageux de dis- 
poser d'un instrument donnant rapidement les renseignements cher- 
chés. C'est dans cette dernière catégorie que je classerai l'appareil 
<}ont je vais faire la description. 

I. Cet instrument est d'un usage commode; il permet la mesure 
rapide et très approchée des courbures des faces des lentilles, ainsi 
que des éléments (longueur focale, position des points nodaux) d*uB 
système optique quelconque, convergent ou divergent. 

11 comporte [fig. 1), comme accessoire essentiel, un viseur auto- 
collimateur dont l'oculaire est remplacé par un microscope K pou- 
vant être déplacé de quantités mesurables^ dans la direction de son 
axe à l'aide du pignon denté M. On peut viser, avec le microscope, 
soit dans le plan focal de l'objectif D, soit au-delà de ce plan focal, 
soit en deçà jusqu'à une distance de cet objectif de l'ordre du triple 
de sa longueur focale. On obtient ainsi la mise au point des images, 
fournies par cet objectif, d'objets réels situés à des distances plus 
grandes que une fois et demie sa longueur focale et des images 
d'objets virtuels. 

(ï) Séance du 1" mars 1901. 

(2) J. de Phys., 1" série, t. IV, p. 7; 1875. 

(3) LALRE.M, /. de Phi/s., 2* série, t. V, p. 268; 1886. 



La précision dea pointés est considérablement augmentée, si 
l'oculaire positif dont est muni le microscope peut subir de petits 
mouvements autour d'un axe contenu dans le plan du réticule fixe visé 



d>. 



avec cet oculaire. On facilite ainsi l'observation des déplacements 
relatifs du réticule et de l'image, lorsque la mise au point n'est pas 
parfaite. 

Suivant le cas, on se sert de l'un ou de l'autre des systèmes éclai- 
rants que voici : 



— 52 — 

Dans le premier {f,g, 2), la lumière fournie par une source étendue' B 
et émergeant de la lentille éclairante Q est réfléchie dans la direction 
de la lentille collimatrice D par la lame de verre A à faces planes et 
parallèles ayant moins de 1 millimètre d'épaisseur. On adopte, comme 
repère, tantôt la croisée des fils tendus sur Touverture O du 
diaphragme, tantôt la graduation tracée sur la face inférieure 
d'une lame de verre ; Tune ou l'autre peuvent être séparément intro- 
duites dans le champ de l'instrument à la même distance de l'objec- 
tif D. 





Fio. 3. 



Dans le deuxième {fig. 3) on évite la traversée de la lame de 
verre inclinée A, aux rayons lumineux qui pénètrent dans le micros- 
cope. Le système éclairant est formé d'un prisme à réflexion totale 
dont Tune des faces aa, sur laquelle sont tracés deux traits croisés, 
couvre la moitié de l'ouverture rectangulaire du diaphragme, tandis 
que l'autre moitié est ou bien libre avec deux fils du réticule tendus, 
ou bien recouverte par une lame de verre hb^ dont la face inférieure 
porte une graduation et se trouve dans le même plan que la face 
du prisme. 

Les tubes de chacun de ces modèles s'adaptent séparément sur le 
tube à tirage du collimateur, dont on peut faire varier la longueur ea 
agissant sur le pignon denté G. 

Le microscope et le collimateur sont reliés à un môme collier L 
qui, embrassant la tige de support de l'appareil, peut être fixé à des 
hauteurs différentes. 

La lumière, qui émerge du collimateur, rencontre la surface à 
étudier supportée par la plate-forme H. Cette plate-forme est reliée 
à un collier L", qui peut glisser le long de la colonne supportant 



— r>3 — 

Tappareil et à un écrou e dans lequel est engagée une vis sans fin 
verticale entraînant, par sa rotation, la plate-forme dans un mouve- 
ment de translation vertical et mesurable. Cette plate-forme peut 
recevoir, à volonté, un miroir plan argenté et un ensemble d'acces- 
soires destinés à des UFages divers, en particulier, à supporter des 
lentilles ou des objectifs composés. Elle peut être orientée de façon 
il renvoyer vers l'objectif D la portion centrale de la lumière réfléchie 
par la surface à étudier. 

Lorsqu'on se propose la détermination des éléments d'un système 
optique, il est nécessaire de placer celui-ci entre le collimateur et la 
plate-forme H sur un disque P présentant une ouverture circulaire; 
le disque est relié à la colonne-support par un collier L' avec vis de 
pression, et on peut l'abaisser ou l'élever plus ou moins ; on peut lui 
faire subir diverses inclinaisons destinées à modifier l'orientation du 
système optique par rapport au faisceau lumineux. 

II. Mesure de la courbure des surfaces d'une lentille. — On emploie 
le système éclairant de la /?</. 3. Le repère, tracé dans le voisinage du 
bord de la face aa, doit se trouver dans le plan focal de l'objectif D 
du collimateur. Pour l'y amener, on vise avec le microscope les fils 
qui sont tendus sur l'ouverture du diaphragme et qui se trouvent 
dans le plan du repère adopté. On dispose ensuite sur la plate- 
forme H et sur le trajet du faisceau lumineux une surface rigoureu- 
sement plane. On agit sur le pignon G jusqu'à voir dans le même 
plan que la graduation l'image du repère fournie par les rayons ré- 
fléchis. 

La lumière émergeant du collimateur et provenant du point de 
repère marqué sur la face du prisme éclairant est ainsi constituée 
par un faisceau parallèle qui rencontre la face antérieure concave 
ou convexe de la lentille à étudier mise en H à la place du miroir plan; 
«lie s'y réfléchit et concourt à la formation de l'image de ce repère. 
Cette image se trouve au foyer, c'est-à-dire au milieu du rayon de la 
surface réfléchissante. Afin d'éviter les déformations des images résul- 
tant du passage des rayons à travers la lame de verre bb^ on retire celle- 
ci, puis on soulève le microscope à la plus grande distance possible de 
l'objectif D. Si, après cela, on le laisse ï\y.e^ ton plan de visée V[fig, 4) 
ne varie pas; il en est aussi de même du plan conjugué P, du plan P 
par rapport à l'objectif D. On amène successivement dans le planP, 
d'abord la surface réfléchissante de la lentille dont on repère le 
centre à l'aide d'une croix en traits fins tracés à Tencre de Chine ou 



— 54 — 

à Taide de quelques grains de poudre de lycopode, puis le plan focal 
de cette surface, dans lequel se trouve l'image du point-repère 
adopté (^). La distance de ces positions, mesurée au moyen de la 
graduation de la colonne de support et du vernier fixé au collier L", 
donne la valeur du demi-rayon de la surface observée. 

Il y a lieu d'insister sur ce fait que le déplacement le long 
de la colonne montante fournit la mesure directe du demi-rayon de 
courbure, sans le secours d'aucune formule, et cela quelle que soit la 
position du plan P, pourvu que son conjugué P\ par rapport à 
l'objectif D se trouve dans la région qu'il est possible d'explorer en 
déplaçant le microscope. 

La précision avec laquelle la surface réfléchissante ou son foyer 
peuvent être amenés dans le plan P dépend de la distance du 
plan P à l'objectif D. Elle augmente lorsqu'on rapproche le plan P 



(^) Dans la pratique, il est important de ne pas confondre cette image produite 
par la réflexion sur la face antérieure de la lentille avec celle donnée par les rayons 
qui, pénétrant dans la lentille, reviennent vers la face d'entrée après réflexion sur 
la face postérieure. 

Le procédé suivant permet de distinguer ces images lune de l'autre. Pour cela, 
on regarde à rœil nu, dans le champ de la surface de la lentille, les images d'une 
source lumineuse éloignée fournies par chacune des surfaces réfléchissantes. On 
couvre la moitié de la surface antérieure avec un écran (morceau d'étoffe ou de 
papier souple) qui s'y adapte exactement ; on incline plus ou moins la lentille, 
dans un sens convenable et on observe la disparition derrière l'écran de chacune 
des images vues sur la portion non couverte de la lentille. L'image produite 
par la réflexion sur la face d'entrée disparaît à la limite de l'écran ; Timage pro- 
duite par les rayons réfléchis sur la face postérieure disparait à la limite de 
Tombre portée par l'écran, c'est-à-dire avant d'avoir atteint le bord de cet 
écran. Dans le premier cas, en effet, la trace sur la surface réfléchissante du 
cône des rayons qui arrivent dans l'œil est commune aux rayons incidents et 
aux rayons réfléchis; l'écran supprime les rayons réfléchis en même temps qu'il 
empêche les rayons incidents d'atteindre la surface réfléchissante. Dans le 
second cas, la trace des rayons réfléchis qui arrivent dans l'œil est différente de 
celle des rayons incidents correspondants ; les rayons réfléchis sont supprimés 
lorsque l'écraa intercepte les rayons incidents correspondants, et cela a lieu avant 
que la trace des rayons réfléchis ait atteint le bord de l'écran. 

11 ne suffit pas de distinguer ces images à l'œil nu; il faut connaître les gran- 
deurs relatives de leurs distances à la lentille, afin que la visée à travers le micros- 
cope ait lieu sans incertitude. Toute image réelle est située en avant de la lentille et 
subit, par l'inclinaison de la lentille, un déplacement de même sens qu*un objet situ6 
du môme côté et invariablement lié à cette lentille. Une image virtuelle subit un 
déplacement de même sens qu'un objet invariablement lié à la lentille et situé 
en arrière; pour une même inclinaison de la lentille, ce déplacement est 
d'autant plus marqué que l'image est plus éloignée de la lentille. Ces diverses 
observations suffisent pour permettre la visée, avec certitude, des différentes 
images à travers le microscope. 



- 55 — 

du foyer F(*) ; mais alors le plan P' s'éloigne de la lentille D. Avec 
un appareil donné, on obtient les meilleures conditions de sensibilité 
lorsque le microscope est le plus éloigné possible de l'objectif D. La 
mise au point est d'ailleurs facilitée et rendue plus rigoureuse par 
l'existence d'une croisée de fils de réticule dans l'oculaire du 
microscope. 

Lorsque la longueur focale de la surface réfléchissante est plus 
grande que le déplacement possible de la plate-forme H, on peut 
déterminer cette grandeur en laissant fixe la surface réfléchissante 
et en déplaçant le microscope. 






ff' 



..tp- 



i 

■ 



•F 



Fio. 4. 



p;-.'^; 



p; «i 



F'- 



-F 



..n. 



..ir. 



Fio. 5. 



p;-^; 



p..H, 



P- 



..n 



■F 



..w. 



Fio. «. 



Il y a deux cas à considérer, suivant que la surface réfléchissante 
est convexe ou concave. 

Lorsque la surface réfléchissante est convexe^ on mesure les lon- 



(1) Gela résulte évidemment de la relation tth' = /^(« = FP, -k -=■ F'P), 

d'où on déduit -r- = — — • L'incertitude constante diz' due au pointé du micros- 

dn rc 

cope, entraine une incertitude du de la position de la colonne montante d'autant plus 

ri ' ' Ic' 

faible en valeur absolue que le rapport -7- ou — est plus grand. Ce rapport — 

OIT TC •* 

est le plus grand possible lorsque le plan P est le plus rapproché de l'objectif D. 



— 56 — 

gueurs TT^ = PjF' etTr^ = PjF' {fig, 5), dont il faut soulever le 
microscope à partir de la position de visée de la croisée des fils de 
réticule tendus sur la seconde moitié du diaphragme pour mettre au 
point successivement le plan focal de la surface situé à la distance 
'x^ du foyer F, puis la surface réfléchissante elle-même représentée 
par un trait à Tencre de Chine ou par quelques grains de lyco- 
pode et située à la distance ttj du foyer F. Les relations tt^tc, = /*, 
et.TTJTCa = /^ conduisent à la formule : 



r.,-.,=f^(±-rj. 



La longueur focale f est déterminée une fois pour toutes. 

Lorsque la surface re' fléchissante esl coyicave, et lorsque la plate- 
forme est à ure distance convenable de l'objectif D, le foyer de 
la surface réfléchissante est au-delà de cet objectif en P„ tel que 
PgF = TTj en valeur absolue. 

Les images Pj et P^ [fig. 6) de la surface réfléchissante et de son 
foyer fournies par l'objectif D sont de part et d'autre du foyer F' 
de l'objectif D, foyer qui se trouve dans le plan de la face de sortie 
du prisme éclairant. 

Pour faire la mesure dans ce cas, on notera, à partir de la position 
de visée directe de la croisée des fils du réticule située en F', d'abord la 
longueur tcj, dont il faut abaisser le microscope pour viser l'image du 
plan focal de la surface concave représentée par le repère de la face 
du prisme et ensuite la longueur 7r|, dont il faut soulever le micros- 
cope pour obtenir la visée de l'image de la surface réfléchissante elle- 
même, sur laquelle on a tracé une croisée de traits fins à l'encre de 
Chine et déposé quelques grains de poudre de lycopode. On a dans 
ce cas: 



r, 4 T..y 



^\^\ ^ r:^ 



En terminant l'exposé de ces deux cas particuliers, il est bon de 
faire remarquer que la précision de la mesure, toujours moindre 
que dans le cas général, varie avec la longueur du rayon de cour- 
bure qu'il s'agit de déterminer. 

IIL Détermination expérimentale des éléments d'un système optique, 
— Un grand nombre de méthodes ont été décrites à ce sujet (*). 

(') SiLBBRMANN, Mosev Pogg. Ann., t844 ; Nerz, Po.^^. Ann.^ 1845; Webr, Fortâ" 



1 



Je ne veux retenir que le procédé de M. Cornu '\], d'une grande 
précision pour l'étude des systèmes convergents, et celui de M. Mé- 
bius(*), pour les systèmes divergents. Le mode expérimental de 
M. Mébius dérive de celui de M. Cornu; mais il exige une lentille 
convergente auxiliaire et la visée successivement avec un microscope 
et une lunette astronomique. 

L'appareil décrit plus haut permet la mesure des éléments qui 
interviennent dans les formules de Newton et dont M. Cornu a fait 
usage, c'est-à-dire, d'après la fig, 7 se rapportant à un système 





/ 


'r^ * 


\ 




.if...^ * 


\vc 


N*. ...«;:..., 


r* 


\ 


/ ' 



il' 



\ 



r 



I 



Ci^ 



wrm^ 



Fio. 1. 



Fio. 8. 



convergent et la fig, 8 se rapportant à un système divergent, la 
distance d' de la face S' au foyer F', la distance t à la face S' de 
rimage S de la face S fournie par le système optique, la distance d de 
la face d'entrée au foyer F, la distance e à la face S de l'image deS^ 
fournie par le système. 

Les valeurs du carré de la longueur focale se déduisent de l'équa- 
tion de Newton: 

d (d' + ç') z= d' [d + i] 7= p, 
pour le système convergent ; 



d{d ^t)^d'{d — i) = r^ 

pour le système divergent. 

Les grandeurs ^ rf, d' ainsi déterminées permettent de repérer les 



chrilteder Physik, 1859 ; Valérius, Forlschritle der Phfsik, 1865; Doxdehs, Forh- 
chriUe der Physik, 1868; Mbyerstein, Wied. Ann., 1871 ; Hoppe. Poffg. Ann., 1876 ; 
Kkrber, Z. S.farIn3l.Akad.,{,p.ei; Pscheidl, Sitzunsberichle der Wiener 
Akad., 1866, et Beibldller, 1887 ; Hasselberg, Bulletin de V Académie des Sciences 
de Saint-Pélersbourg,iH»B,ei Beiblâiter, 1888; Laurent, J.de PAys.,2^ série, t. IV, 
p. 361 ; 1883. 

0) CORRU, J. de Phys., !'• série, t. VI, p. 276 et 308; 1877. 

(«) Mébiub, J. de Phya., 2- série, t. IX, p. 511 ; 1890. 



--. 58 — 

foyers et les points nodaux du système optique par rapport aux faces 
d'entrée et de sortie. 

Système optique convergent, — On utilise le système éclairant 
de la fig. 2. — Le collimateur est réglé pour Tinfini; la croisée E des 
fils du réticule se trouve dans le plan focal de Tobjectif. On place le 
système optique sur le support P, et on Toriente de façon à diriger le 
faisceau lumineux qui en émerge vers le miroir plan argenté qu'on a 
disposé sur la plate-forme H. Cette plaie-forme est orientée de façon 
à renvoyer vers le système optique, l'objectif D et le microscope, la 
lumière réfléchie par le miroir. 

Le microscope vise la croisée des fils du réticule E au travers de la 
lame inclinée A ; en agissant sur la vis sans fin, on fait monter ou 
descendre la plate-forme II jusqu'à voir nettement dans le plan de 
la croisée des fils l'image de cette croisée de fils fournie par les 
rayons réfléchis en même temps que l'image de quelques grains de 
poudre delycopode répandus sur le miroir plan de la plate-forme, ou 
encore l'image d'une graduation tracée sur ce miroir. La mise au 
point est facilitée par l'observation simultanée des fils du réticule de 
l'oculaire du microscope. Le plan du miroir est ainsi amené dans le 
plan focal du système optique. 

La quantité dont il faut soulever la plate-forme pour obtenir le 
contact du miroir avec la face inférieure du système optique repré- 
sente la longueur d. On vérifie l'existence du contact, en visant, 
avec le microscope soulevé à une hauteur convenable, l'image de la 
face inférieure du système optique, représentée par une croisée de 
traits fins tracés à Tencre de Chine et par quelques grains de 
poudre de lycopode. La position du contact correspond à l'appa- 
rition dans le champ de visée et à la mise au point de quelques grains 
de poudre de lycopode répandus sur le miroir. 

Dans le cas où la face inférieure est concave, on obtient le contact 
en remplaçant le miroir par un palpeur demi sphérique de petit 
rayon argenté sur sa surface et fixé à la plate-forme H. 

Cette opération une fois faite, on dispose le système optique sur 
la plate-forme H, le microscope étant le plus éloigné possible de l'ob- 
jectif D. Tout en laissant le microscope fixe, on détermine la distance t 
des deux positions de cette plate-forme, qui permettent les mises au 
point successives de la surface S' et de l'image 2' de la surface S 
fournie par le système optique (les repères de ces surfaces sont 
éclairés parla lumière réfléchie sur le miroir plan). 



k 



— 59 — 

On effectue les mêmes opérations après avoir retourné face pour 
face le système optique. On obtient ainsi les grandeurs â! et c(*). 

Système optique divergent. — On vise avec le microscope dans le 
plan du diaphragme de Téclaireur de la fig. 3. On dispose le système 
optique divergent au-dessus de la surface plane réfléchissante qui, 
dans les expériences précédentes, a servi au réglage du collimateur 
pour Tinfini. La plate-forme H, qui supporte le tout, est orientée de 
manière à renvoyer à travers le viseur la lumière réfléchie par le 
miroir plan. 

En agissant sur la crémaillère G du collimateur, on éloigne 
lobjectif D du diaphragme jusqu'à obtenir, dans le plan de 
ce diaphragme, l'image fournie par les rayons réfléchis du repère 
tracé sur la face aa du prisme éclairant. Il en est ainsi lorsque 
rimage conjuguée de ce repère fournie par Tobjectif D se trouve 
dans le premier plan focal du système optique étudié. Les rayons 
provenant de ce point de repère fournissent, en effet, au-delà du 
système optique, un faisceau de rayons parallèles qui se réflé- 
chissent sur le miroir plan et donnent un faisceau qui retourne vers 
la croisée des fils du réticule en suivant la trajectoire des rayons 
incidents. 

La longueur d est celle dont il faut abaisser là plate-forme, le 
microscope et la lentille coUimatrice restant flxes, pour obtenir la 
mise au point de la face supérieure du système optique marquée 
d une croisée de traits fins à Tencre de Chine et de quelques grains 
de poudre de lycopode. La longueur e' est la distance qui sépare les 
mises au point successives des surfaces supérieure et inférieure du 
système optique. 

En retournant face pour face le système optique et en effectuant les 
mêmes opérations que précédemment, on obtient les grandeurs d' et e. 

IV. La précision obtenue dans tous les cas est évidemment subor- 
donnée à la perfection des images fournies par le système optique. 



{}) En disposant, dans le plan focal de lobjectir D, la graduation sur verre de 
Téclaireur fïg. 2 ou 3, on peut obtenir rapidement et d'une manière approchée la lon- 
gueur focale d'un système optique. 11 suffit de viser, dans le plan focal du sys- 
tème optique, une graduation identique à celle de Téclaireur. Avec le microscope 
visant dans le plan du diaphragme, on note les nombres n et n' des divisions 
quioccupent la même largeur. La longueur focale inconnue x est donnée par la 

relation -=•*-,» en fonction de la longueur focale f de l'objectif déterminé une 

fois pour toutes. 



-^ 60 — 

Elle dépend aussi des valeurs relatives de la longueur focale du 
collimateur et des grandeurs à mesurer. 

Le réglage du collimateur pour Tinfini doit être effectué avec 
soin, en utilisant une surface réfléchissante rigoureusement plane. 
Chaque cas particulier comporte une discussion. Par exemple, 
Terreur Cji introduite dans la mesure de la longueur focale F d'un 
système optique convergent par ]un défaut de réglage e^ du colli-' 
niateur de longueur focale /*, est représentée par : 



Fi 

P 



4 = 75 • ^4 



Avec Tappareil dont je me suis servi, où/*= 8 centimètres, deux 
mesures successives d'un objectif Berthiot après des réglages indé- 
pendants ont donné : 

F = 42'="',61 et * F = 42<='»,65. 

La différence 0,04 comporte une erreur environ vingt-cinq fois 
plus faible dans le réglage du collimateur. Ce résultat justifie 
remploi de collimateurs interchangeables, à longueurs focales dif- 
férentes, permettant, dans chaque cas particulier, d'effectuer les 
mesures dans les meilleures conditions. 



1 



— 61 — 

Nouvelles recherches sur les rayons de RCmtgen; 

Par M. G. Sa(;nac (^). 

1. Absorption dés rayons secondaires par Vair. — Les rayons 
secondaires issus de la transformation des rayons X par*des métaux 
tels que le platine; le plomb, le fer, etc., sont absorbés par Fair beau- 
coup plus que les rayons X dont ils proviennent. J'ai constaté cette 
importante propriété d'abord indirectement en étudiant raffaiblisse- 
ment de Faction photographique ou électrique, lorsq^ue la distance 
comprise entre la source de rayons secondaires et le récepteur va en 
augmentant. J'ai fait ensuite des expériences directes en modifiant 
seulement la pression de Tair qui sépare la source de rayons secon- 
daires et le récepteur photographique ou électrique. Voici une 
expérience directe faite avec Télectroscope : 




Fio. 1. 



Dans un petit récipient en verre R [fig. 1) communiquant avec une 
trompe à eau, est disposé un petit miroir L métallique qui reçoit des 
rayons X d'un tube un peu mou à travers une paroi vv assez trans- 
parente, formée d'une peau de vessie soutenue par une toile métal- 
lique, l^e récipient R porte une tubulure latérale que termine un petit 
plateau métallique ce soudé à la paroi E'^E'i de l'électroscope G. Le 
centre du plateau ce est percé suivant un orifice circulaire de 1 centi- 
mètre de diamètre ; une très fine toile métallique de laiton, soudée 



(') Séance du 4 Janvier 1901. — Voir Séances de la Société Française de Physique^ 
année 1898, p. 115. 



i 



1 



— 62 -- 

au bord du plateau cc^ en recouvre roriiîce circulaire et supporte une 
pellicule de coUodion, de 3 microns seulement d'épaisseur, collée par 
ses bords au plateau ce avec du collodion plus épais. Dès que les 
rayons secondaires du miroir L sont sortis du récipient<>R à travers 
la mince couche de collodion, ils se propagent dans le champ élec- 
trique de Tolectroscope, dont ils rendent Tair conducteur de Télectri- 
cité, et déchargent ainsi la feuille électrisée /* sans avoir subi d'autre 
absorption que dans la mince pellicule et dans les 4'''",5 environ d'air 
compris entre cette pellicule et le centre du miroir rayonnant L. Avec 
la trompe à eau, on raréfie Tair autour du miroir L et Ton observe 
l'action électrique des rayons secondaires en suivant, comme d'habi- 
tude, le déplacement de la feuille/* au moyen d'un viseur à court foyer 
muni d'un oculaire micrométrique ; on laisse ensuite rentrer l'air 
dans le récipient et l'on constate alors que l'action électrique des 
rayons secondaires a notablement diminué, si le miroir L est formé 
d'un métal lourd tel que le fer ou le nickel, l'étain et surtout le pla- 
tine, le plomb. L'action reprend sa valeur primitive si l'air est ramené 
à la raréfaction primitive. Ainsi l'action électrique de& rayons secon- 
daires émis par un miroir L de platine était divisée par 2 quand la 
pression de l'air du récipient R s'élevait de â*'", 8 à 21'",8 de mercure; 
elle reprenait sa valeur primitive quand la pression primitive était 
rétablie dans le récipient. On va voir que le platine émet réellement 
des rayons secondaires encore plus absorbables que ce premier ré- 
sultat ne semble le montrer. 

2. Hétérogénéité des faisceaux de rayons secondaires, — L'action 
électroscopique, radiographique ou radioscopique d'un faisceau de 
rayons secondaires issu d'un corps quelconque subit, quand le fais- 
ceau est transmis par une épaisseur déterminée d'un certain milieu, 
un aiïaiblissement d'autant moindre que les milieux supplémentaires 
déjà traversés par le faisceau sont plus nombreux et plus épais. En 
particulier, les actions des rayons secondaires transmis par des épais- 
seurs d'un milieu défini, qui croissent en progression arithmétique, 
ne vont point en décroissant en progression géométrique, comme il 
devrait arriver forcément, si le faisceau éUit homogène à la manière 
d'un faisceau de lumière monochromatique. En s'aidant de l'analogie 
optique, on peut exprimer ce résultat comme le résultat semblable 
obtenu avec les rayons X, en disant : Le faisceau secondaire étudié 
dans chaque expérience se comporte comme un mélange de rayons 
divers inégalement pénétrants ; une série d'écrans successifs filtrent 



i 



r 



— 63 — 

ces divers rayons en absorbant surtout les uns et laissant passer sur- 
tout les autres, qui forment un faisceau moins actif et plus pénétrant 
que Tensemble du faisceau incident (*). 

Les filtrations successives diminuent Thétérogénéité du faisceau, 
sans cependant la supprimer. J*ai trouvé, par exemple, que, pour un 
faisceau secondaire émané du zinc et déjà filtré par 20 centimètres 
d'air, une feuille de mica d'épaisseur de 35 microns, placée entre le 
zinc et Félectroscope, divisait l'action éleclroscopique du faisceau par 
1,71 ; mais une seconde lame identique interposée ensuite sur le tra- 
jet du faisceau divisait l'action électrique par 1,58 seulement. 

De même, j'ai trouvé que des couches d^air atmosphérique d'égale 
épaisseur, ajoutées successivement entre le métal rayonnant L et 
Télectroscope C, sont de plus en plus transparentes. 

Dans Texpérience de la fig. 1, des rentrées successives de masses 
d'air égales dans l'atmosphère raréfiée qui entoure le miroir L 
réduisent de moins* en moins l'action électrique des rayons secon- 
daires. Ainsi, quand la pression de l'air du récipient R, primitive- 
ment égale à 2'^'*,8 de mercure, subissait trois augmentations succes- 
sives de 9*"*,5 de mercure, l'action électrique des rayons secondaires 
du platine était divisée successivement par les nombres décroissants : 
1,7, 1,2 et 1,1 ; enfin, la pression ainsi amenée à 31'^'',3, passant d'un 

seul coup à 76 centimètres, l'action électrique secondaire ne subissait 

1 

plus qu'une diminution relative voisine de 77^- • 

lUU 

Si l'on admet que l'absorption par une même masse d'air est 
indépendante de la pression du gaz(^), les épaisseurs d'air de 4''°',5 
sous la pression de 2^°',8 ou bien sous la pression de 9^'",5 équivalent 
respectivement à 0*'"*,16 ou bien à O'^^jSS d'air à la pression atmos- 
phérique ; alors on peut dire que, même supposés déjà filtrés par 
O^'^IG d'air et une pellicule de collodion de 3 microns, leâ' rayons 
secondaires du platine exerceraient une action électroscopique 1,7 
fois plus faible, quand ils auraient traversé une simple couche d'air 
supplémentaire de 0*"*,55 d'épaisseur. 

U y a des rayons secondaires bien plus absorbables encore : A 



(*) Bans cette analogie optique, on admet implicitement que les divers rayons 
d*un faisceau secondaire coexistent sans s'altérer mutuellement. 

{^) Gela revient à admeUre que Tabsorption est proportionnelle au nombre des 
molécules de gaz rencontrées par le faisceau de rayons, quelles que soient les 
distances mutuelles des molécules. 



— 64 — 
partir de îr'»,8 de pression, une augmentation de pression de 0^",8 . 
seulement réduisait Faction électroscopique des rayons secondaires 

du miroir L de platine aux -^ de sa valeur primitive ; or cette varia- 
tion de pression équivaudrait à la traversée d'une couche d'air à la 
pression atmosphérique de 0*«,047 seulement; avec le coefEcient de 
transmission défini par le résultat précédent, on trouve que les deux 
premiers millimètres d'air à la pression atmosphérique réduiraient 

l'action à la fraction {^\ soit aux | de sa valeur primitive, c'estrà- 

dire supprimeraient | de l'action de décharge des rayons secondaires. 

Or ce nombre ne s'applique réellement qu'à l'ensemble du faisceau 
secondaire, et non pas aux rayons homogènes les plus absorbables 
de ce faisceau, et, d'autre part, le faisceau expérimenté a été 
dépouillé vraisemblablement d'une notable partie de ses rayons les 
plus absorbables en traversant la pellicule de coUodion de 3 mi- 
crons et les 4^'-,5 d'air à la pression de 2^'",8 de mercure, qui équi- 
valent à 0^™,55 d'air à la pression atmosphérique. Le résultat ainsi 
calculé n'est donc qu'une limite très inférieure de Tabsorption des 
rayons secondaires du platine par les premières couches d'air à la 
pression atmosphérique adjacentes au métal nu ; on peut dire que le 
premier millimètre d'air atmosphérique adjacent au platine enlève 
aux rayons secondaires de ce métal une grande partie de leur activité 
électrique. L'absorption est bien moins importante avec les rayons 
secondaires de Tétain, du fer et du nickel ; dans les conditions de 
l'expérience, elle est presque insensible avec ceux .du zinc et du 
cuivre. 

L'énergique filtration par l'air des rayons secondaires, tels que 
ceux du platine, du plomb, permet de comprendre pourquoi les 
rayons secondaires de tels métaux, lorsqu'ils sont déjà transmis par 
plusieurs centimètres d'air, sont à peine affaiblis par une mince 
feuille d'aluminium batlu, tandis que la même feuille supprime une 
notable partie de l'action électrique des rayons secondaires des 
mêmes métaux qui n'ont pas encore été filtrés par l'air ; ce dernier 
fait se constate au moyen du dispositif de la /?y. ^. 

Si l'on dispose en M un miroir d'aluminium (*), puis un miroir 

(•) Pour plus de détails, cf. G. Sagnac, De Voptigue des rayons de HÔntgen et 
des voyons secondaires qui en dérivent. Paris, Gaulhier-Viilars, 1900; p. 94. 



65 — 



de platine, la différence des deux actions de décharge exercées dans 
les deux cas par les rayons X qui frappent la surface M représente 
assez exactement Teffet dû aux rayons secondaires du platine. Or 




-^^iP^ 



oriTêzs 



r 
d 



E, 



J ' 



e, 



FiG. 2. 



cet effet du platine est réduit à environ moitié si Ton recouvre la 
siirface M du miroir de platine avec une feuille d'aluminium d'épais* 
seur voisine du micron. 

» 

Les expériences relatives à Faction radiographique des rayons 
secondaires fournissent des résultats analogues (*). 

Les diverses expériences radiographiques ou électroscopiques 
s'accordent ainsi à montrer que les rayons secondaires sont très 
hétérogènes ; les différents milieux qu'ils traversent les filtrent en ne 
laissant passer que les rayons les plus pénétrants. Les différents 
rayons secondaires émis simultanément par un même corps pré- 
sentent une échelle de pouvoirs de pénétration divers, particulière- 
ment étendue pour les éléments comme le fer, le nickel, Tétain et 
surtout le platine, le plomb. Les rayons les moins pénétrants des 
faisceaux émis par le platine, le plomb, sont très affaiblis par une 
épaisseur d*aluminium de Tordre du micron, par une épaisseur d'air 
de Tordre du millimètre, par une feuille de papier noir ; ils produisent 
à eux seuls une grande partie de Taction électrique ou radiographique 
des rayons secondaires de ces éléments; de telles épaisseurs d'alu- 
minium ou d'air affaiblissent, au contraire, très peu Taction électrique 
on radiographique des rayons du zinc ou du cuivre. Une fois 
dépouillés de cette partie, la plus absorbable et la plus active, les 
rayons secondaires sont plus pénétrants, moins actifs et continuent 
à s'affaiblir en traversant, par exemple, les millimètres d'air suivants; 

(1) Pour plus de détail, cf. G. Sagnac, De l'optique des rayons de RCntoen et 
des rayons secondaires qui en dérivent, Paris, Oauttaier-Villars, 1900; p. 9i. 



c. 



I 
V'. 



— 66 — 

comme nous avons vu pour les rayons du fer, ils s'affaiblissent encore 
parfois notablement dans les centimètres d'air suivants ; ils deviennent 
graduellement aussi pénétrants que les rayons X qui les ont pro- 
duits. On comprend très bien maintenant que cet affaiblissement par 
transmission dans Tair, le papier noir, Taluminium, etc., s'exerçant 
très inégalement sur les faisceaux secondaires émis par divers corps 
sous rinfluence du même faisceau de rayons X, Tordre de divers corps 
au point de vue de leur activité secondaire puisse être bouleversé 
d'une expérience à l'autre. J'en ai donné ailleurs (*) des exemples 
pour l'action électrique ; de même l'action radiographique du plomb, 
par exemple, au moins égale à celle du cuivre tant que les métaux 
sont placés contre la coucbe sensible nue d'une plaque photogra- 
phique recevant les rayons X par sa face verre, lui devient considé- 
rablement inférieure, quand la couche sensible est recouverte de 
papier noir ou d'aluminium mince. Les expériences de ce genre 
peuvent être regardées comme un moyen d'étudier la composition 
des divers faisceaux secondaires. 

3. Résultats relatifs à des corps divers, — Les coefficients de 
transformation c, obtenus pour différents corps dans les mêmes con- 
ditions, en particulier avec un même faisceau de rayons X et une même 
lame filtrante A, permettent de comparer les degrés de transforma- 
tion des rayons secondaires que ces différents corps envoient dans 
rélectroscope (^). Les rayons secondaires reçus par Télectroscope sont 
dépouillés par Tair et les divers milieux traversés, avant d'atteindre 
la face interne de Télectroscope, de leur partie la plus absorbable et 
la plus transformée, et cette absorption élective est surtout impor- 
tante pour les rayons de métaux tels que le plomb, le platine. Aussi, 
quand les métaux comparés rayonnent à une distance suffisante 
dans l'air, les rayons du plomb et du platine reçus par l'électroscope 
sont-ils beaucoup moins transformés et plus pénétrants que ceux du 
zinc, du cuivre, par exemple. Mais, quand on diminue graduellement 
l'épaisseur d'air traversée par les rayons, le platine envoie dans 
l'électroscope des rayons de moins en moins pénétrants, dont le 
coefficient de transformation dépasse bientôt considérablement ceux 
du zinc, du cuivre. J'ai toujours constaté que, si un métal dépassait 



(») ÎAic. cit., p. 84. 

(') Cf. Séances de la Société Française de Phf/sique, /oc. cit.. 



Ë 



k 



— 67 — 

ainsi un autre métal, Tordre de ces deux métaux ne changeait plus 
quand Tépaiseeur d'air traversée diminuait encore. 

J'ai ainsi trouvé, pour un certain nombre de métaux, un ordre 
Umite des coefficients de transformation décroissants, pour les épais- 
seurs d'air de plus en plus petites traversées par les rayons secon- 
daires. Pour les métaux étudiés, cet ordre limite coïncide avec Tordre 
limite des activités électriques décroissantes. C'est à la fois Tordre 
limite des pouvoirs de pénétration croissants et des coefficients de 
transformation décroissants ; ainsi, quand on emploie la méthode du 
condensateur (fig. 2) et qu'on dispose sur Tarmature MM une feuille 
mince d'aluminium, on réduit beaucoup la vitesse de décharge du 
condensateur, si Tarmature MM est en platine ou en plomb, moins 
si elle est en fer ou nickel, et moins encore si elle est en zinc, en 
cuivre. Cela veut dire que les métaux qui transforment le plus 
émettent, en général, les rayons secondaires les plus absorbables et 
les plus actifs. 

Les éléments qui transforment notablement les rayons X commu- 
niquent cette propriété aux mélanges ou aux composés qui en ren- 
ferment sans que l'état physique ni l'état de combinaison paraissent 
influer notablement. Ainsi Toxyde de cuivre CuO et l'oxyde de nickel 
NiO, à Tétat pulvérulent, transforment les rayons X, moins toutefois 
que les métaux cuivre et nickel, ce qui peut s'expliquer par l'absorp- 
tion que les rayons émis par le cuivre et le zinc éprouvent de la part 
de Toxygène combiné au métal et relativement très peu actif. 
D'ailleurs, le nickel, plus actif que le cuivre, communique à son oxyde 
un pouvoir de transformation et une activité plus grande que ceux 
de Toxyde de cuivre. Il en résulte que l'activité d'un mélange ou 
d'un composé n'est pas en relation générale avec sa densité. Par 
exemple, l'azotate d'urane, grâce à Turanium qu'il renferme, est bien 
plus actif que l'aluminium, et cependant sa densité 2,8 diffère peu 
de la densité 2,7 de l'aluminium. Les corps très légers sont, il 
est vrai, souvent très peu actifs et n'émettent que des rayons 
secondaires sensiblement aussi pénétrants que les rayons X généra- 
teurs. Mais cette remarque n'est vraie que pour des corps, comme la 
paraffine, qui renferment seulement dans leur composition des élé- 
ments très peu actifs; encore faut-il prendre garde à des traces 
d'impuretés très actives enfermées dans un corps par lui-même très 
peu actif tant qu'il est pur('). La propriété à' activité secondaire se 

{') Voir ci-après J 4. 



i 






t 



ï 



s 



r*: 






r 

f- 



- 68 — 

présente donc surtout comme une qualité atomique qui, pour les 
sept éléments ci-après, décroit dans l'ordre déjà indiqué: 



Sn 


Ni et Fe 


Zn 


Ca 


Al 


118 


58.7 56,0 


65 


63,3 


*27 


7,3 


8,9 7,9 


7,4 


8,9 


2,6 



Pt 

Poids atomique 195 

Densité 21 ,5 

On voit que Tétain est plus actif que le fer et le cuivre, bien 

qu'étant plus léger; de même le fer et le zinc passent avant le 

1^; cuivre. D'autre part, le nickel et le fer sont nettement plus actifs 

que le zinc et le cuivre, qui ont des poids atomiques plus élevés. 
Mais le nickel et le fer, qui ont des propriétés chimiques voisines et 
sont considérés comme éléments analogues^ ont des activités secon- 
daires sensiblement égales. 

4. Application à la chimie, — I/ordre limite d'activité secon- 
^: daire, que j'ai défini pour quelques éléments, permettra de faire une 

comparaison de l'ensemble des éléments chimiques d'après un nou- 
veau caractère spécifique. Cette comparaison semble dès à présent 
dépendre, comme la classification chimique naturelle de J.-B. Dumas 
et de Mendeleef, des analogies chimiques aussi bien que de la gran- 
deur du poids atomique. 

L'activité électrique secondaire permet, d'autre part, de recher- 
cher une petite proportion d'un élément assez actif disséminé dans 
un corps relativement peu actif par lui-même. Ainsi, en comparant 
des échantillons d'aluminium de provenances diverses, j'ai trouvé 
que leurs activités secondaires observées dans les mêmes conditions 
étaient très différentes, dans le rapport de 1 à 2 et même de i à 6, 
lorsque le tube focus employé était assez mou et émettait des rayons X 
assez peu pénétrants ; or les échantillons les plus^ actifs contenaient 
seulement 2 ou 3 0/0 de métaux relativement très actifs (cuivre, fer) 
de plus que l'aluminium le moins actif. Des mesures successives 
permettent de déceler ainsi nettement 1 0/0 de cuivre ajouté à un 
aluminium, et il est évident qu'on irait beaucoup plus loin en em- 
ployant une méthode d'opposition ou si le métal recherché était plus 
actif que le cuivre (*). En ce qui concerne l'aluminium, la grande 



(•) Il conviendra, pour la recherche des éléments très lourds à rayons secon- 
daires très absorbables par Pair, de former, avec le corps où l'on recherche Télé- 
ment étranger, l'armature M d'un condensateur recevant un faisceau de 
rayons X {fig 2). Il sera possible d'instituer une mélhode de zéro en employant 
un second condensateur semblable au premier, dont le corps à comparer à 
M formera l'armature M' frappée par les rayons X ; les armatures M et M' seront 



k 



- 69 — 

importance des petites quantités de cuivre, fer, etc., qu'il peut ren- 
fermer rend impossible d'attribuer des valeurs précises aux diverses 
propriétés des rayons secondaires qu'il émet, tant que Ton ne possé- 
dera pas un échantillon très pur de ce métal. L'invariabilité de 
l'activité secondaire dans des conditions déterminées sera l'un des 
caractères à exiger d'un corps pur. 

De là aussi une méthode pour rechercher de petites quantités 
d'un élément soit déjà bien connu, soit non encore isolé ou tout à fait 
nouveau, à la condition seulement que l'élément recherché soit nota- 
blement plus actif que le corps dans lequel il est disséminé. Cette 
méthode serait analogue à la méthode remarquable qui a permis à 
M. et M"* Curie de découvrir de très petites quantités d'éléments 
nouveaux spontanément actifs, le polonium et le radium, dans les 
minerais d'urane et de thorium (*). Elle serait généralement bien 
moins sensible ; d'un autre côté, elle serait applicable à un plus grand 
nombre de cas, puisque la plupart des métaux lourds présentent un 
très notable pouvoir de transformation et une émission siiecondaire 
très active électriquement et très variable avec la nature chimique 
des éléments considérés. 

5. Lissymétrie dans la décharge par les rayons de Rdntgen et par 
les rayons secondaires. — La décharge par les rayons ultra-violets 
ne s'exerce sensiblement que sur les conducteurs électrisés négative- 
ment y frappés par les rayons; elle est d'essence dissymétrique. La 
décharge par les rayons Rônlgen et par les rayons secondaires a 
son siège dans le gaz soumis au champ électrique des conducteurs ; 
elle est d'essence symétrique^ en ce sens que les rayons libèrent 
dans le gaz d'égales quantités d'électricité positive et d'électricité 
négative ; il importe de rechercher si, dans certains cas, la vitesse 
de décharge peut être différente, suivant que le conducteur étudié 
est électrisé négativement ou positivement. Je n'ai pu reconnaître 
nettement une dissymétrie de ce genre permettant de rapprocher la 
décharge, dans l'atmosphère, par les rayons de Rontgen ou par les 



reliées & Taiguille d un éleclrométre ou ô la feuille d'or d'un élcclroscope de Han- 
kei ; les armatures opposées à Met M' seront à des potentiels égaux et de signes 
contraires, de manière que les actions secondaires de M et M' seront opposées 
Tune à l'autre sur rélectromètre. 

(•) M. CiTRiR et M— Curie, Comptes rendus, t. CXXVII, p. 175. M. Cirif., 
M"* CoHiE et M. Bkmo.xt, loc. cit., p. 1215; 1898. Un nouvel élément très actif, 
Xactinium^ a été depuis découvert dans les mêmes minerais, par M. Debierne : 
Comptes rendus, t. CXXIX, p. 593 ; 1899 ; — t. CXXX, p. 906; 1900. 



rayons secondaires de la décharge par les rayons ultra-violets. J'ai 
déjà insisté sur les circonstances qui peuvent donner à la décharge 
d"un condensateur frappé par les rayons Rôntgen Tapparence d'une 
action localisée à la surface des armatures('). D'autre part, le fait 
que le champ électrique tend à se localiser(') auprès de l'armature 
négative d'un condensateur plus encore qu'auprès de l'armatare 
positive peut faire paraître l'action de décharge inégalement loca- 
lisée ou inégalement intense suivant le signe de la charge du 
conducteur; cette influence est négligeable si la différence de poten- 
tiel des armatures du condensateur étudié est sufRsante pour qu'on 
puisse négliger relativement les variations de potentiel dues à la 
présence des charges électriques libérées dans le gaz par les rayons ; 
j'ai déjà dit que la dissymétrie de l'altération du gradient du champ 
électrique peut s'expliquer par une vitesse de translation plus 
grande pour les charges négatives que pour les charges positives. 
Voici une autre cause de dissymétrie dans la décharge, qui est 
particulièrement importante et qui parait tenir à une ineKie dyna- 
mique de particules électrisées [ions), libérées dans le gaz par les 



rayons et lancées par la force du champ électrique. J'ai toujours 
observé que les rayons X ou les rayons se<ondaii-es dissipent avec la 

mémevitesse, à j^^ près environ, l'électrisation positive ou léloctrisa- 

(I) Séances de la fti.ciélé Franç/iise de Phyalqur, Inc. cil. 

(«) J'»i fait remarquer Uoc. cil.) que la nature du mêlai frappé par les rayons 
de nentgen Influe «ur la localisation du champ au voisinage du métal. 



— 71 — 

tion négative d'un métal placé dans Taira la pression atmosphérique, 
si ce métal reçoit les rayons à travers des orifices percés dans une 
envelopi^e métallique C, qui est soigneusement reliée au sol et qui ne 
laisse pas sortir de lignes de forces issues du métal électrisé, sous la 
condition expresse qu^aucun champ électrique ne règne à Vextérieur 
de la cage C sur le trajet des rayons. Mais une notable inégalité entre 
les vitesses de dissipation des deux électricités apparaît, si la cage 
métallique C est électrisée ou si un corps électrisé est placé à Texte- 
rieur de la cage C. 

Un faisceau de rayons X [fig, 3) passe, dans Tair, près d'une fine 
toile métallique, ou d*un écran métallique percé d'orifices, qui ferme 
électriquement en pp le champ intérieur F/ d'un électroscope. Il y a 
toujours une légère action de décharge a de la feuille d'or /'en l'absence 
de tout champ extérieur; elle est due à l'action des rayons secon- 
daires disséminés par Tair atmosphérique. Quand il existe un champ 
extérieur F^, on vérifie, dans tous les cas, la loi suivante : 

Si le champ extérieur F^ et le champ intérieur F/ sont de même 
sens, à l'action de décharge primitive a, mesurée par Tinverse du 
temps de décharge quand Ve est nul, s'ajoute une action accélératrice 
Â, souvent très supérieure à a. Si Fe et F^ sont de sens contraires, la 
présence du champ Fc entraîne une action supplémentaire a retarda- 
trice ( qui s'est toujours montrée inférieure à ql et généralement com- 
parable à çV Voici quelques exemples : l**Cage électrisée négative- 
ment (en communication permanente avec une bouteille de Leyde] et 
fermée par une fine toile métallique pp ; feuille d'or /"négative, chute 
de /, de 90 millimètres à 100 millimètres d'une échelle placée 
derrière, observée dans un viseur, en 18 secondes ; feuille f positive, 
chute de /" de 90 millimètres à 92"™, 5 seulement, en 75 secondes ; 

^ Même dispositif; mais la toile pp est remplacée par une plaque 
de plomb percée de plusieurs orifices circulaires de 1 centimètre de 
diamètre. Cage au sol et pas de champ extérieur; / positive ou néga- 
tive tombe de^6 millimètres à 98'"'»,5en 23 secondes. Cage électrisée 
négativement; /négative tombe de 90 millimètres à 100 millimètres 
on 13 secondes; /"positive tombe de 90"™, o à 93 millimètres seule- 
ment en 75 secondes ; 

3^ Même dispositif qu*en 2^; mais on maintient la cage C au sol et 
Ton électrisé une lame L d'aluminium placée devant la cage dans le 



— 72 — 

faisceau de rayons X. Si L est au sol, comme C, /* positive ou néga- 
tive tombe de 90 millimètres à 95 millimètres en 66 secondes. Si L 
est négative, /* tombe de la même quantité en i8 secondes seulement, 
si son électrisation est positive, et en 175 secondes si son électrisation 
est négative. 

Uactton retardatrice a, qui s'observe si bien quand Télectroscope 
est fermé par la plaque percée d'ouvertures (expériences 2" et 3**), ne 
s'observe plus sensiblement quand il est fermé par la fine toile métal- 
lique; ï action accélératrice A subsiste alors seule (expérience 1°) ; elle 
subsiste sans s'affaiblir beaucoup quand on place la plaque percée 
d'orifices à 3 millimètres devant ou derrière la toile métallique et en 
communication électrique avec cette toile; elle disparaît à son tour si, 
au lieu de la plaque, on place devant la toile métallique une seconde 
toile fine en communication électrique avec la première; elle dis- 
paraît aussi, et les deux électricités fuient sensiblement avec la même 
vitesse, si l'entrée de l'électroscope est fermée par une feuille métal- 
lique même mince, telle qu'une feuille d'aluminium battu de 2 ou 
3 microns d'épaisseur, dépourvue de déchirures et de trous visibles 
à Tœil nu. 

6. Généralisation de la notion de rayons cathodiques, — Les phé- 
nomènes précédents se présentent dès qu'il existe à l'extérieur de la 
cage C un champ électrique F^ de quelques volts par centimètre, 
encore bien inférieur au champ F,-, de l'ordre de 400 volts par centi- 
mètre, qui règne dans la cage C. En aucun cas, même quand Fe est 
très énergique, la feuille d'or électrisée fne se déplace quand on excite 
le champ extérieur Fe. Il ne me parait pas possible d'expliquer les 
plicnomènes signalés en admettant qu'une petite partie des lignes de 
forces du champ F/ viennent, lorsqu'on excite F*, se raccorder direc- 
tement avec des lignes de forces du champ F<. Je pense que les 
charges électriques libérées par les rayons dans l'air soumis au 
champ électrique extérieur F^ suivent à peu près les lignes de forces 
de ce champ avec une certaine vitesse. Mais, quand la ligne de force 
du champ F<f se recourbe rapidement [fig. 4) pour aboutir à un bord 
c d'une ouverture de la paroi pp de l'électroscope, oni(^omprend que, 
si la charge électrique possède une force vive suffisante, elle puisse 
quitter la ligne de force du champ F^ et bondir, suivant un certain 
chemin ab, jusqu'à une ligne de force du champ F/. Si F,- est de même 
sens que Vc, les charges ainsi projetées dans le champ extérieur y 
forment un flux électrique qui accroît le flux de décharge normal 



— 73 — 

parce qu'il est de même sens ; d*où une augmentation de la rapidité 
de décharge de la feuille d'or. Dans le cas contraire, les flux sont 
opposés^ et il y a retard; mais, dans ce cas, le flux supplémentaire dû- 
à la projection électrique du champ Fe est rapidement ramené vers p 







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par le champ F/, avant même d'avoir pu prendre une direction voi- 
sine de celle du flux normal ; on comprend alors que Taction retarda- 
trice a n'apparaisse nettement que si les charges issues de Textérieuf 
pénètrent assez avant dans Tintérieur de la cage C (^). Cela sera réa- 
lisé si les ouvertures de la cage C sont assez larges (expériences 2"* 
et 3^], et pas sensiblement si elles sont assez étroites (expérience 1^ 
faite avec une toile métallique dont la maille a environ un cinquième 
de millimètre de côté). On pré voit aussi, et Texpérience conflrmeque 
le retard (expériences 2^ et 3®) augmente avec le champ extérieur F^ ; 
les lignes de forces entrent alors, en effet, plus avant dans la cage C 
et s'y recourbent plus complètement ; d'autre part, les charges élec- 
triques amenées par le champ extérieur F« sont sans doute animées 
d'une plus grande vitesse. 

Ainsi les phénomènes que j'ai signalés paraissent dus à un flux de 
charges électriques qui> animées de certaines vitesses, refusent dç 
recourber très rapidement leur trajectoire suivant les lignes de forces 
aboutissant aux bords des ouvertures de la cage de l'éleclroscope ; 
elles pénètrent ainsi, comme un bombar devient^ dans l'intérieur de la 
cage, sans toutefois que leur force vive suffise à leur faire traverser 



(>) Le flax supplémentaire retardateur ne vient donc pas jusqu'à la feuille élec- 
trisée f\ mais, avant d'être repoussé jusqu'à la surface des parois pp, où il vient 
se perdre, il neutralise en partie les charges de signe contraire du flux primitif 
dû à l'action primitive de décharge a, qui cheminent en sens inverse et arrivent 
ainsi affaiblies sur la feuille /*, d'où l'affaiblissement de la décharge de /*. . 



— 74 — 

une épaisseur notable d*air à la pression atmosphérique, où ne règne 
aucun champ électrique (entre deux toiles métalliques identiques, 
voir § 5), ni une épaisseur d'aluminium de Tordre du micron. 

On peut se proposer de dévier ce bombardement par VacUon de 
r aimant et, en opérant dans des gaz raréfies^ lui faire atteindre des 
vitesses de plus en plus grandes, surtout si le champ extérieur est 
produit par de très grandes différences de potentiel. Sans doute le 
bombardement traversera- t-il alors une mince feuille d'aluminium et 
deviendra-t-il progressivement comparable aux rayons cathodiques. 
Déjà Ton peut remarquer que, d'après les expériences dues à M. Child 
(Voir J. de Phys.Joc. ci7.), les rayons X qui passent entre les deux arma- 
tures d'un condensateur chargé localisent la chute du potentiel au 
voisinage des armatures et un peu plus auprès de Tarmature négative 
qu'auprès de l'armature positive. Je pense que, la pression des gaz 
diminuant, la chute de potentiel se localiserait de plus en plus auprès 
de l'armature négative, grâce à une augmentation de plus en plus 
grande de la vitesse du flux d'électricité négative par rapport au flux 
d'électricité positive ; le flux négatif formerait alors les rayons catho- 
diques que nous connaissons, capables de parcourir de grandes dis- 
tances dans le vide de Crookes, de se diffuser au travers de minces 
feuilles d'aluminium (Lenard) pour se propager, en dehors du tube 
où ils ont pris naissance, sur des mètres de longueur dans un gaz 
très raréfié, sur quelques centimètres seulement dans l'atmosphère 
qui les absorbe et les diffuse {*). 

On aurait ainsi toute une ^érie de flux anodiques et cathodiques, 
depuis le bombardement vraisemblablement très lent et très diffu- 
sable que j'ai produit et étudié dans l'atmosphère, jusqu'aux rayons 
cathodiques considérablement plus rapides et mieux définis excités 
dans le vide de Crookes sons l'influence de différences de potentiel 
relativement considérables. Depuis que j'ai fait ces observations et ces 
rapprochements (2), le professeur J.-J. Thomson et ses élèves ont 
établi que les charges électriques ou ions libérés dans les gaz par 
les divers agents (rayons X, ultra-violets ou des corps radio-actifs, 
flammes) (^) se propagent dans l'air atmosphérique avec des vitesses 



(') P. Lenakd, Wied. Annalend. Physik.i. LI, p. 223; 1894; —t. LU, p. 23; 
1894; — et t. LVl, p. 255; 1893. 

{') Pli cacheté déposé à l'Académie des Sciences, le 18 juillet 1898, ouvert 
dans la séance du o février 1900. 

(3) M. P. Villard a réalisé avec les ions produits par les flammes Texpérience 



— 75 — 

de quelques centimètres par seconde sous Tinfluence de champs 
électriqves de quelques volts par centimètre, tandis que les rayons 
cathodiques ordinaires, d'après la comparaison de leur déviation 
magnétique avec leur déviation électrique, se propagent avec des 
vitesses atteignant jusqu'à 100.000 kilomètres par seconde. Enfin, 
il n'est pas douteux qu'à l'intérieur d'un tube de Crookes les 
rayons de Rôntgen, excités par les rayons cathodiques, n'augmentent 
rémission cathodique elle-même; ils doivent libérer dans le gaz 
raréfié des charges électriques que le champ électrique dirigé et 
divise en deux flux inverses, l'un négatif, relativement rapide, qui 
s'éloigne de la cathode (rayons cathodiques), l'autre positif, relati- 
vement lent et ramené par le champ électrique sur la cathode (*). 

7. Analogie de la décharge par les rayons de Rôntgen et par les 
rayons secondaires avec la décharge par les rayons ultra-violels de 
Le)mrd, — Il résulte des expériences décrites dans le présent tra- 
vail et des expériences antérieures que la décharge d'un conducteur, 
soit positif, soit négatif, est provoquée par les rayons de Rôntgen 
ou les rayons secondaires : 

1^ Quand le conducteur reçoit directement les rayons (Benoist et 
Hurmuzescu) ; 

â^ Quand un corps voisin lui envoie des rayons disséminés (rayons 
secondaires ou tertiaires) ; 

3*" Quand le gaz soumis au champ électrique du conducteur est 
traversé par un faisceau de rayons, même si ce faisceau ne frappe 
aucun des conducteurs électrisés, ni directement, ni après dissémi- 
nation (J. Perrin); 

\^ Quand un faisceau de rayons traverse le gaz soumis à un champ 
électrique Fe extérieur au champ électrique F/ du conducteur, mais 
de même sens que F/ et séparé du champ Vt par un écran conduc- 
teur discontinu (et même sans doute par un écran continu suffisam- 
ment mince, si le gaz étudié est suffisamment raréfié et le champ F« 
suffisamment intense). 

Ces quatre principaux modes de décharge se groupent d'ailleurs 
autour du troisième ; ils résultent donc tous plus ou moins indirecte- 



analogue à celle que le dispositif de la fig. 3 m'a permis de réaliser avec les ions 
produits par les rayons de Rôntgen (P. Villard, Société française de Physique^ 
séance du 16 mars 1900). 

(M Ce flux positif pourrait constituer, en partie du moins, Tafflux cathodique 
de M. P. Villard (Cf. P. Vuj.ard, Séances de la Société Française de Physique,^, 69, 
année 1898. 



1 






0. 

5. 



t . 



— 76 — 

ment d'un effet qui a son siège dans la masse du gaz soumis à la fois 
à Faction du champ électrique et à celle des rayons. Il semble ainsi 
y avoir une opposition complète entre le mode d'action des rayons 
de Kôntgen ou des rayons secondaires et l'action de décharge que 
les rayons ultra-violets exercent uniquement quand ils frappent un 
corps négatif, La différence semble d'autant plus profonde qu'il ne 
parait pas y avoir dans le mode de décharge parles rayons de Rônt- 
gen ni par les rayons secondaires, agissant dans l'atmosphère, de dis- 
symétrie partielle annonçant la dissymétrie profonde de la décharge 
par les rayons lumineux. Mais, s'il n'y a pas de rayons de Rôntgen 
ni de rayons secondaires qui se rapprochent, à ce point de vue, des 
rayons lumineux jusqu'ici étudiés, on peut se demander si, inverse- 
ment, il n'y a pas d'autres rayons lumineux se rapprochant à ce point 
de vue des rayons de Kôntgen et des rayons secondaires. C'est jus- 
tement le cas des rayons lumineux ultra- violets récemment décou- 
verts et étudiés par le professeur Lenard(^). En voici le mode de 
production et les principales propriétés : 

Les étincelles électriques produites par un gros inducteur, actionné 
par un interrupteur de Wehnelt et relié à une bouteille de Leyde, 
éclatent entre deux pointes de métal (Al, Cd, Sn, Pb, Zn ou Mg). 
Elles sont le siège d^une émission de rayons ultra- violets qui se pro- 
pagent en ligne droite, se réfractent à travers le spath fluor, le sel 
gemme, le quartz, suivant des indices de réfraction correspondant, 
d'après les formules de dispersion extrapolées, à des longueurs 
d'onde allant de 0i*,i9 à 05^,14 et sans doute en deçà. 

Ces rayons sont capables de provoquer, comme les rayons de 
Rôntgen, les rayons cathodiques, les rayons émis par les corps 
radio-actifs et les rayons ultra-violets déjà connus, la formation 
d'un brouillard dans un jet de vapeur d'eau sursaturée. Or, tandis 
que les rayons ultra-violets antérieurement étudiés ne produisent 
une décharge qu'en frappant (directement ou après diffusion) un 
corps négatif et n'ont aucune action tant qu'ils rencontrent seulement 
un conducteur positif (^) ou un gaz soumis au champ électrique des 



(») P. Le.xahu, Ueber Wivkiinyen des ult va-viole tt en Lichtes auf gasfôrmige Kôr- 
per [Drude's Annalen d. Physik, t. I, p. 486-507 ; 190J). Ueber die EUklrici- 
iatszerstreuung in ul Ira-viole tt durclislrahlter Luft {lac. cit., t. III, p. 298-319; 
1900). 

(^) Toutefois, M. Branly avait déjà observé, au cours de ses recherches (7. de Ph.j 
3* série, t. 11, p. 300; 1893), que rétincelle de décharge d'un condensateur émet 



k 



J 



•r 



— 77 — 

conducteurs, les rayons ultra- violets de Lenard agissent sensiblement 
à la manière d^s rayons de Rôntgen et des rayons secondaires : 
ils peuvent décharger non seulement les conducteurs électrisés 
négativement, mais encore les conducteurs électrisés positivement, 
dans certains cas avec la même vitesse, et cela même quand ils ne 
frappent point de conducteurs négatifs, soit directement, soit après 
diffusion ; ils agissent surtout en rendant le gaz qu'ils traversent con- 
ducteur de V électricité ; la nature de la surface qu'ils frappent est 
sensiblement indifférente. Ainsi disparaît Tune des principales dif- 
férences d'après lesquelles on était conduit à considérer la nature 
des rayons X comme essentiellement distinctes de celle des rayons 
ultra-violets. 



Sur un nouveau cercle à calculs ; 
Par M. Pierre Weiss (*). 

Préoccupé de faire avec une dépense minima de temps et d'atten- 
tion les calculs ordinaires de réduction des observations de Physique, 
j'ai été conduit à une disposition de cercle à calculs qui diffère d'une 
manière assez marquée des cercles et des règles usuels, et dont un 
usage Journalier m'a montré les avantages. 

L'instrument comporte une seule graduation logarithmique, gravée 
sur métal, suivant une circonférence de 16 millimètres de diamètre. 
Cette graduation possède, comme celle de tous les autres cercles à 
calculs, la propriété de se juxtaposer à elle-même un nombre indé- 
fini de fois. Elle est donc équivalente à une règle de longueur indé- 
finie, sur laquelle une échelle logarithmique, de 1 à 10, occuperait 
environ 50 centimètres. 

Sur cette graduation se meuvent deux aiguilles, que j'appellerai 
Vindicatrice et la multiplicatrice. L'indicatrice entraîne toujours dans 
son mouvehient la multiplicatrice; celle-ci, au contraire, peut se 
mouvoir seule, sans déplacer l'indicatrice. 

Toutes les propriétés de l'instrument sont évidentes, si Ton consi- 



une lumière très active sur les corps négatifs et active aussi^ très faiblement il 
wt vrai, sur les corps positifs, 
(') Séance du 18 juin 1898. 



6 



- 78 - 

dère que, entre les nombres représentés par deux points distants, 
sur le cadran, d'un angle constant, il y a un rapport constant. On 
multiplie donc les nombres indiqués par les deux aiguilles par un 
même facteur, toutes les fois qu'on les fait tourner ensemble d'un 
même angle. 

Pour faire un produite Xô {fig- 1), on mettra Tindicatrice sur 
Tun des facteurs a, et la multiplicatrice, en la faisant mouvoir seule, 
sur la division 1. Puis on les fera tourner solidairement jusqu'à ce 
que la multiplicatrice soit en h, I/indicatrice se trouve alors en 

a X ^. 

On peut, sans lire ce premier produit, le multiplier immédiate- 
ment de la même manière par un troisième facteur c, et ainsi de 
suite. 

Pour diviser un nombre quelconque, par exemple le résultat des 

multiplications précédentes, que montre actuellement l'indicatrice, 

par un nombre d, on met la multiplicatrice, en la faisant mouvoir 

seule, sur d^ et Ton fait tourner les deux aiguilles d'un mouvement 

solidaire jusqu'à ce que la multiplicatrice soit en 1. L'indicatrice 

, aX 6x c 

donne : ; 

a 





FlG. 1. 



FiG. 2. 



La position 1 intervient, on le voit, dans toutes ces opérations. On 
évite le pointé de cette position au moyen d'un butoir facultatifs qui 
entre en jeu ou est supprimé par un mouvement à ressort. " 

Dans le cas plus général [fig. 2) de la multiplication d'un nombre 



a 



a par un rapport -> la position 1 ne joue plus aucun rôle. On met 
l'indicatrice en a et la multiplicatrice en b en la faisant mouvoir seule. 



L 



- 79 — 
Puis on donne à Tensemble des deux aiguilles un mouvement qui 

amène la multiplicatrice de b en a. L'indicatrice donne alors « X r' 

Quand on a des séries de nombres à multiplier par un même coef- 
ficient, on donne à Tangle des deux aiguilles la valeur correspon- 
dant à ce coefficient. 11 suffit alors de mettre la multiplicatrice suc- 
cessivement en face de tous les membres, pour lire en face de 
l'indicatrice tous les produits. 

En résumé, on peut, avec cet appareil, faire un nombre quelconque 
de multiplications et de divisions, sans que la précision et la rapi- 
dité des opérations soient diminuées parla lecture d'un résultat inter- 
médiaire. 

Les opérations ont un caractère de simplicité tel, qu'elles exigent 
beaucoup moins ^'attention préalable qu'avec la règle ordinaire. On 
n'hésite, par exemple, jamais entre deux manières de faire dont 
l'une risque de conduire en dehors des limites de la règle. Cette 
supériorité est encore plus marquée par rapport aux règles dans les- 
quelles l'échelle est repliée sur elle-même afin de doubler la sensibi- 
lité pour une longueur de règle donnée. 

La lecture elle-même est facilitée par la présence à\tne seule 
échelle. On ne cherche pas Tendroit où elle doit se faire sur une 
deuxième graduation voisine, mais on le trouve immédiatement au 
bout d'une aiguille. Quand même, dans la règle ordinaire, on se sert 
du curseur Mannheim, le voisinage de la deuxième graduation aug- 
mente un peu l'attention nécessaire. 

Dans le même ordre d'idées, j'ai évité la complication de gradua- 
tions do'hnant les racines carrées et les lignes trigonométriques, que 
IVon aurait dû mettre sur des cercles concentriques. Il m'a paru pré^ 
férable de ne demander à un même instrument que les opérations de 
I beaucoup les plus fréquentes de la multiplication et de la division. 
[ Ce cercle à calculs a été construit par M. I. Werlein. Les mouve- 

i ments, solidaires ou indépendants des aiguilles, s'obtiennent aisé- 
ment, par les frottements gradués des douilles sur les axes, réglés 
une fois pour toutes. Chacune des aiguilles porte un bouton molleté, 
\ qui doit être assez grand pour que la manœuvre des aiguilles soit 
; commode, et relativement léger pour éviter les effets de T inertie. 

\ On obtient très facilement, avec cet instrument, une précision 

1 

minima de ^^jj^) même dans les opérations compliquées. 



Les compteurs d'énergie ; 
Par M. P. Janet('). 

COMPTEURS d'Énergie. 

dépensée dans un circuit est le produit de la puissance 
is; plus exactement, c'est l'intégrale du produit de la 
ar l'élément de temps. L'instrument qui sert à mesurer 
est le wattmètre : tout compteur d'énergie sera un watt- 
rateur ; mais, de même que, au point de vue mathéma- 
ntégration peut s'eiïectuer de plusieurs manières, de 
int de vue physique, il peut exister un grand nombre de 
ir arriverau même résultat, et la sagacité des inventeurs 
lée à mettre en pratique ces divers procédés. [>es meil- 
ons seront celles qui non seulement donneront des indi- 
tes (dans la pratique courante, on doit considérer comme 
mpteurs qui donnent une approximation de 2 à 3 0/0), 
celles qui amèneront à des instruments simples, rus- 
iusceptibles de dérangement, n'exigeant pas d'entretien 
ux. 

décrire en détail les compteurs que nous avons eu occa- 
iner et, pour quelques-uns, d'expérimenter, nous essaye- 
jer d'une manière générale les procédés divers d'inlégra- 
s avons pu distinguer. 

vattmèlre ordinaire, le couple qui s'exerce entre les deus 
bobines est équilibré par un couple de torsion propor- 
ngle de torsion ; mais, si l'on cesse de s'opposer à ce 
obine mobile ou l'organe analogue prendra un mouve- 
atîon que, moyennant certains artifices (collecteur, etc.), 
ndre continu. Si alors on oppose à ce couple moteur un 
tant proportionnel à la vitesse, l'organe mobile prendra 
iroporttonnelle au couple moteur, c'est-à-dire, en somme, 
ce à mesurer. Le chemin parcouru par l'organe mobile 
le de la vitesse par rapport au temps) est alors propor- 
nergie, et ce chemin parcouru peut se traduire par le 
d'une ou de plusieurs aiguilles sur des cadrans divisés; 

a 13 févrierlSOl. 



r 



— «1 — 

le couple proportionnel à la vitesse s'obtient aisément grâce à l'emploi 
des courants de Foucault induits dans un disque tournant par un 
champ magnétique constant. C'est là le principe des compteurs 
moteurs ou compteurs à intégration continue, dont nous trouverons de 
nombreux représentants. Les uns s'appliquent (ou peuvent en prin- 
cipe s'appliquer) indifféremment au courant continu ou alternatif; ce 
sont ceux qui reposent sur le principe du wattmètre à deux bobines 
(Thomson, Yulcain, Lux, Peloux). Les autres s'appliquent unique- 
ment au courant alternatif; ce sont ceux qui s'appuient sur l'entraî- 
nement d'une masse métallique par un champ tournant ou, plus exac- 
tement, sur la réaction de deux champs présentant une différence de 
phase, sur les courants de Foucault induits par ces champs dans 
une masse métallique [Blathy, Hummel (A. E. G.), Siemens, Hélios, 
Batault]. 

Dans les appareils qui précèdent, la force motrice qui met en 
marche le compteur est précisément proportionnelle à la puissance à 
mesurer et, comme on l'a vu, pour que l'instrument soit exact, il faut 
que le couple résistant soit proportionnel à la vitesse. Les couples 
supplémentaires dus au frottement mécanique, toujours fort petits 
d'ailleurs, mais qui prennent de l'importance aux faible^ charges, 
entraînent quelques erreurs que Ton peut corriger approximative- 
ment par des artifices appropriés (compoundage, etc.). 

Mais, pour les éliminer complètement, on a cherché à réaliser des 
appareils dans lesquels la force motrice (toujours empruntée au cou- 
rant lui-môme pour plus de simplicité) est quelconque et 'largement 
suffisante pour assurer le mouvement des organes mobiles et dans 
lesquels le rôle du système de mesure se borne (comme pour le pen- 
dule dans les horloges) à en régler la vitesse. A ces principes, nous 
rattacherons les compteurs Aron et les compteurs oscillants de 1'^//- 
gemeineEL Oeselhchaft, 

Ces appareils font avancer le système mobile de quantités cons- 
tantes à des intervalles de temps variables. On peut, au contraire, 
faire avancer le système mobile de quantités variables à des inter- 
valles de temps égaux. C'est le principe des compteurs dits à inté- 
gration discontinue (Brillié, Brown et Routin, Holden). 

Nous diviserons donc notre étude en trois parties : 

!• Compteurs-moteurs; 

2* Compteurs oscillants; 

3" Compteurs à intégration discontinue. 



- 82 



COMPTBURS-MOTEURS. 



a. Compteurs fondés sur le principe du wattmètre à deux bobines. 
Compteur T?iomson. — Le plus connu de ces appareils est le comp- 
teur Thomson, dont tous les autres dérivent. 11 n'est que juste, d'ail- 
leurs, de rappeler qu'un compteur analogue, dans ses lignes générales, 
a été décrit dès 1889 dans le rapport de M. Potier, sous le nom de 
compteur Desroziers. Sur un arbre vertical monté sur pivot se trouvent 
calés un moteur qui fournit un certain travail et un amortisseur qui 
absorbe ce travail. Le moteur est caractérisé par Tabsence totale de 
fer, aussi bien dans l'inducteur que dans l'induit ; on élimine ainsi 
toutes les variations provenant des irrégularités du magnétisme dans 
le fer. L'inducteur, formé de deux bobines fixes, est traversé par le 
courant total à mesurer. Dans le champ grossièrement uniforme de 
ces bobines est placé Tinduit en tambour monté sur l'arbre vertical ; 
le collecteur, monté sur le même arbre, est formé de douze lamelles 
d'argent, et les balais sont également en argent. Cet induit, à fil fin 
et à grande résistance, est monté en dérivation avec une résistance 
additionnelle sur le réseau où l'on veut mesurer la puissance, et le 
courant qui le traverse est proportionnel à la tension du réseau. On 
en conclut immédiatement que le couple moteur est proportionnel à 
la puissance à mesurer. Le couple résistant, proportionnel à la 
vitesse, est obtenu au moyen d'un disque de cuivre mobile entre les 
pôles d'un aimant. La vitesse est alors proportionnelle à la puissance 
à mesurer, et, pour totaliser l'énergie, ou, ce qui revient au même, 
l'espace parcouru, il suffit de mettre une vis sans fin sur l'arbre de 
l'appareil et de lui adapter un compteur de tours. 

Dans ce genre de compteurs, la principale cause d'erreur, surtout à 
faible charge, est due aux frottements ; on a cherché à réduire au 
minimum cette cause d'erreur par une bonne construction méca- 
nique ; le bout inférieur de l'arbre repose dans une crapaudine munie 
d'une coupe en saphir poli ; de plus, on s'arrange de manière que la 
vitesse soit toujours très faible, même à pleine charge ; malgré cela, 
le frottement au départ fausserait les indications aux faibles charges, 
pour une seule lampe allumée, par exemple ; on le compense approxi- 
mativement, en faisant, comme pour les dynamos, de l'excitation 
composée, c'est-à-dire en munissant les inducteurs d'un enroulement 
supplémentaire à fil fin en dérivation, comme l'induit, sur le réseau. 



— . 83 — 

Il en résulte évidemment un couple supplémentaire proportionnel au 
carré de la tension, et qu'on peut rendre égal au couple de frotte- 
ment initial. Mais il est clair que le couple de frottement dépendant 
de la vitesse et le couple supplémentaire n'en dépendant pas, la 
compensation n'aura pas lieu pour une vitesse quelconque; cela, 
d^ailleurs, n'a pas grande importance, la correction n'étant vraiment 
nécessaire que pour les faibles charges. L'introduction du compoun* 
dage dans les compteurs, parfaitement légitime en théorie, entr'ouvre 
cependant la porte à l'erreur que craignent le plus, et avec raison, 
les consommateurs, la marche du compteur à vide. En effet, si l'enrou- 
lement supplémentaire est calculé de manière à équilibrer exacte- 
ment le frottement au départ, lorsque le compteur est dans un repos 
complet, il surpassera facilement ce couple fnitial lorsque le comp- 
teur est soumis à des vibrations ou des trépidations, comme peut en 
provoquer le passage des voitures dans les rues fréquentées ; pour 
éviter toute difficulté de ce chef, on a soin, d'abord, de se tenir au-des- 
sous d'une compensation complète et, ensuite, de protéger le plus pos- 
sible le compteur contre les vibrations extérieures par une suspension 
élastique appropriée. 

L'influence de la température sur les compteurs est double : elle 
augmente la résistance de la bobine en dérivation et, par suite, 
diminue le couple moteur; elle augmente la résistance du disque 
amortisseur, et, par suite, diminue le couple résistant. Si ces deux 
systèmes sont formés d'un même métal, de cuivre par exemple, on 
peut espérer qu'il y ait compensation entre les deux actions. Cette 
compensation était admise dans les anciens modèles de compteurs 
Thomson : elle n'est pas cependant tout à fait exacte, parce que, la 
bobine de fil fin étant, par le fait même du passage du courant, à 
une température plus élevée que la température ambiante, un même 
accroissement de température ne provoque pas la même variation 
relative de résistance de la bobine et de l'amortisseur. Dans les 
nouveaux modèles, le disque est en aluminium, ce qui présente de 
l'intérêt au point de vue de la légèreté, et la compensation relative à 
la température est obtenue par l'emploi d'alliages acier-nickel de 
M. Guillaume, qui peuvent avoir, suivant leur composition, des 
coefficients de température quelconques. 

Les nouveaux modèles de compteurs Thomson présentent un 
certain nombre de perfectionnements de détail qui ont chacun leur 
importance : 



— 84 — 

1° Les balais ont été rendus mobiles autour àc 
leur centre de gravité (ou plutât leur centre d'inei 
rendre moins sensibles aux vibrations ; le contact ! 
de petits étriers très mobiles, de façon à avoir deu 
certains par balai ; 

f Les balais çt le pivot inférieur de l'appareil, 
points d'entretien, peuvent être visités sans ouvei 

3' La fermeture de la boite est hermétique ; 

4" Le branchement, comme l'entretien; peut éti 
ture de l'appareil ; ceci a de l'importance au poii 
çonnage possible parles municipalités. 

Un des points qui préoccupent le plus les sti 
celui de la consommaCion à vide du compteur, 
logique d'évaluer, pour cette consommation, l'é 
revient et non an prix de vente, la dépense corre 
secteur à clientèle très divisée peut devenir îm 
compteurs Thomson, la consommation à vide, qu 
13 à 14 watts, est tombée à S ou 3 watts, sans sai 
utile. Voici les résultats que nous avons relevés s 
type 10 ampères 100 à 110 volts : 

Résistance du (H de dérivation 3.61 

Consommation sous 100 volts 

Consommation sous HO volts 

Démarrage à 0,01 ampère sous 104 v 

Le démarrage a donc lieu à moins de 1 0/0 de 
ce qui est largement suffisant dans la pratique. 

Emploi du compteur Tkomsnn en courant aller 
teur Thomson, étant un véritable wattmèlre, i 
quel pour les courants alternatifs et comporte la 
reur que le wattmètre ordinaire, à savoir i le rett 
la bobine à lil fin, dû à la self-induction de cette t 
retard du courant sur la tension dans la bobine i 
du courant sur la tension dans l'appareil d'utilisa 
facteur de correction du wattmèlre ou du compte 

1 + lann^i 
1 + tan^î langt' 

de sorlo que, si l'on a, en courant continu, 

P = An, 



— 85 - 

P étant la puissance à mesuror, n le nombre de tours par seconde du 
compteur, et k une constante, on a, en courant alternatif, 

-,_. \ + tangue 



i + tang^ tangt 



n. 



L erreur que Ton fait en omettant ce facteur de correction peut 
devenir notable, même pour de très petites valeurs de c, pour les 
grandes valeurs du décalage ^ (M- 

Cette erreur tient à deux causes distinctes: i^ la self-induction de 
la bobine à fil fin réduit le courant dans cette bobine (pour unp môme 
tension aux bornes) danai le rapport de cos c à 1 ; 2^ le retard du 
courant sur la tension dans cette même bobine réduit k ^ — » le 
décalage entre le courant dans la bobine à gros fil et le courant dans 
la bobine à fil fin ; le couple en est augmenté dans le rapport de 
cos (ç — c) à cos (p. 

C'est cette dernière cause d'erreur que M. Frager a cherché à 
supprimer récemment, dans les compteurs Thomson, par Tartifice 
très ingénieux que voici : Au lieu de chercher à supprimer le déca- 
lage », on cherche à retarder aussi de c le champ principal ; Tangle 
du courant dans la bobine à fil fin (courant de tension) et du champ 
inducteur se trouve ainsi ramené à o — e -j- £ == ^t 6t la deuxième 
cause d'erreur disparait. 

Pour obtenir ce résultat, on place à Tinlérieur de la bobine princi- 
pale une seule spire d'un fil peu résistant fermé sur lui-même. Des 
courants sont induits dans cette spire, et le champ résultant est, à 
un facteur constant près, la somme géométrique des ampères-tours 
principaux et des ampères-tours de la spire additionnelle. 

D'après les lois fondamentales de Tinduction, il est évident: 
i® que les ampères- tours de la spire additionnelle sont perpendicu- 
laires aux ampères-tours résultants ; 2^ que ces mêmes ampères-tours 
de la spire additionnelle sont en retard d'un angle t sur la force élec- 
tromotrice induite dans cette spire par la bobine principale, c'est-à- 

dire d'un angle r-f e' sur les ampères-tours principaux, e' étant donné 

\ ' î ' 

par la formule tang e' =i^ -pT et rp étant la constante de temps de la 



(^) Si, par exemple, on a, comme dans les compteurs Thomson, tan^ e = 0,0'». 
on trouve que l'on commet une erreur de 10 pour un décala/^e de cos ç - 0,4 
dans Tappareil d'utilisation. 



9 additionnelle {/îg. 1). De là s'ensuit que les ampères- tours résul- 
I sont en retard de «' sur les ampères-tours principaux ; si l'on 
ange de manière que ■' = e (il suffit pour cela que la constante 
tmps du circuit additionnel soit ég^ale à celle du circuit à fll fin), 
icalage entre le champ résultant et le courant de tension se 
luve bien égal à f, comme il doit l'être, et la deuxième cause 
•ear signalée plus haut disparaît. 




est vrai que l'on a introduit une cause d'erreur nouvelle, en ce 
que les ampères-tours résultants sontaux ampères-tours princi- 
dans le rapport de cos s à 1 ; comme, d'autre part, le courant 
nsion est aussi dans ce même rapport cos e à 1 avec te courant 
l'on observerait (pour une même tension) en courant continu, la 
tante du compteur se trouve divisée parcos^E, c'est-à-dire multi- 
par 1 -f- tang*6 ; mais, et c'est là le point intéressant, cette 
iction qui subsiste est indépendante du décalage f. Elle est 
eurs très petite, puisque, pour tangs = 0,05, on aurait 

tang' ï = 1 ,0023 ; la correction n'est donc que de ' i c'est-à- 
absolument négligeable dans la pratique. 
Frager fait remarquer que Ion pourrait obtenir une correction 
>gue en remplaçant la spire en court-circuit par une résistance 
self-induction placée on dérivation sur les inducteurs ; nous ne 
arrêterons pas à ces considérations. 

us avons décrit avec quelques détails le compteur Thomson, 
; qu'il, représente le type principal auquel se rattachent les 
reils qui vont suivre. 
mpteur Lux. — Le principe du compteur Lux est le mime ; 



— 87 — 

renroolement seul du circuit dérivé en diffère : c*est un circuit com- 
posé de trois bobines plates égales dont les axes, perpendiculaires à 
l'axe de rotation, font entre eux des angles de 120^; Tune des extré- 
mités de chacune de ces bobines aboutit à un même point neutre, et 
les trois extrémités libres aboutissent aux trois lamelles d'un collec- 
teur sur lequel appuient deux balais ; on reconnaît là les dispositions 
essentielles de Tinduit de la machine Thomson-Houston, qui a été 
longtemps employée pour Téclairage par arcs à intensité constante. 
Le principal avantage de ce système est de donner, pour un même 
poids de cuivre immobilisé dans Tinduit, un plus grand couple 
moteur, ou, ce qui revient au même, pour un même couple moteur 
une plus grande légèreté de Tinduit. 

En effet, l'emploi de Tenroulement ouvert permet, à égalité de 
poids de cuivre dans Tinduit, et à égalité de perte dans le fil fin, 
d'augmenter le couple dans le rapport de i à 1,7 ou, à égalité de 
couple, de diminuer le poids de cuivre dans le même rapport. On 
obtiendra ainsi des induits très légers qui permettent de diminuer 
beaucoup les frottements, et le collecteur lui-même, n'ayant que trois 
lamelles, peut être de très petit diamètre, ce qui réduit au minimum 
le frottement des balais. 

Compteur Vulcain. — Le compteur Vulcain est un compteur 
Thomson présentant quelques modifications de détail : la principale 
est le changement de forme de Tamortisseur, qui est formé par 
noe surface cylindrique en cuivre tournant entre les pôles alternés 
d'une couronne d'aimants : le couple d'amortissement dépend en 
effet de la vitesse linéaire et non de la vitesse angulaire de Tamor- 
tisseur, et il s'ensuit qu'une surface cylindrique où la vitesse linéaire 
est partout la même utilise mieux la matière qu'un disque dont les 
parties centrales sont presque inactives. La couronne d'aimants 
dont nous avons parlé peut se régler en hauteur, à l'aide d'une vis 
unique, et, une fois le réglage obtenu, l'équipage est bloqué dans 
cette position par une vis spéciale qui le fixe définitivement. 

Nous signalerons également, comme perfectionnement de détail, 
la suspension k ressort des crapaudines qui portent les saphirs sur 
lesquels l'arbre est mobile, et les dispositions prises pour assurer 
le transport de l'appareil sans crainte d'endommager les pierres oi) 
les pointes de l'arbre. 

Compteur Schuckert, — Ce compteur se rapproche beaucoup du 
compteur Thomson normal. Nous signalerons seulement comme 



L 



— 88 — 
détail de construction la possibilité de régler la position de la 
bobine à 111 fin du compoundage, de manière à compenser aussi 
exactement que possible les résistances de Trottement. 

Compteur Perdrisat. — Ce compteur diffère des précédents, 
d'abord parce qu'il contient du Ter dans son induit et ensuite par la 
forme de son induit, qui est assez originale; il est composé de quatre 
bobines ayant la forme de demi-cercles et disposées de la façon sui- 
vante : Traçons deux axes rectangulaires et deux circonférences 
concentriques ayant pour contre commun leur point de rencontre : 
soient A, B, C, D les points où la première circonférence coupe les 
axes; A', B', C, D', les points correspondants pour la deuxième; les 
diamètres des bobines en demi-cercle sont placés respectivement 




sur A'C, B'D, C'A, D'B, de manière à figurer une sorte de spi- 
rale [ftg. 2); ces bobines sont, d'ailleurs, réunies entre elles et à un 
collecteur à la manièredes sections successives de l'anneau Gramme. 
Il est facile de voir qu'il on résulte un couple de rotalion à peu près 
constant. La construclion des bobines est trcs simple; sur une lame 
flexible de fer doux, présentant a ses extrémités deux œillets, on fait 
à la machine un enroulement, puis la lame est cintrée en demi-cercle 
et passée sur l'une des branches du croisillon, où elle est maintenue 
an place par une simple vis. 

L'appareil est rustique, léger et d'une construction très simple : 
un compteur de HO volts 50 ampères pèse 6 kilogrammes. On peut 
lui adresser la critique générale de tous les compteurs qui con- 



— 89 — 

tiennent du fer dans Tindait : défaut de proportionnalité aux varia- 
tions trop grandes de tension; décalage plus notable (avec les 
erreurs qui s'ensuivent) dans les circuits à courants alternatifs. 

Compteur Peloux. — Le compteur Peloux est encore fondé sur le 
principe général des compteurs-moteurs ; mais il est caractérisé par 
ce fait que toutes les bobines sont fixes et que la partie tournante 
est constituée uniquement par une armature en fer. Les bobines par- 
courues par le courant principal ont à peu près la même forme que 
dans les compteurs précédents, tnais les bobines de dérivation, au 
nombre de quatre, sont superposées, et leur axe est vertical ; sui- 
vant cet axe passe un noyau de fer doux qui porte quatre bras à 
angle droit Tun de Tautre, mais à des niveaux différents; ce noyau, 
avec ses prolongements polaires, est mobile et, dans son mouvement 
de rotation, entraîne la minuterie du compteur. Un collecteur à 
quatre lamelles, qui distribue successivement le courant aux quatre 
bobines indiquées plus haut, change la polarité des pièces polaires 
chaque fois que ces pièces polaires se trouvent à 45** de Taxe des 
bobines principales, de telle sorte qu'il en résulte un mouvement de 
rotation continu à couple sensiblement constant et proportionnel, 
comme toujours, à la puissance à mesurer. Un amortisseur ordinaire, 
complète Tappareil. 

h. Compteurs fondés sur le principe de Ferraris, — Ces compteurs- 
moteurs, exclusivement réservés aux courants alternatifs, consti- 
tuent la plus grande nouveauté (en ce qui concerne les compteurs) 
de TExposition de 1900 : on sait, en effet, qu'en 1889 le principe des 
champs tournants n'avait encore reçu aucune application, et Ton 
peut dire que le développement de ce principe constitue toute This- 
toire de Télectrolechnique dans les onze années qui ont séparé les 
deux Expositions. 

Nous donnerons d'abord la théorie générale de ces compteurs, 
ce qui nous permettra ensuite de n'insister que sur les points parti- 
culiers à chacun d'eux. 

Imaginons qu'un conducteur métallique massif, de révolution, 
un cylindre, par exemple, mobile autour de son axe, soit soumis à 
Taction de deux champs magnétiques alternatifs, rectangulaires 
entre eux et présentant une certaine différence de phase f ; soient F 
et /* leurs valeurs maxima. Chacun de ces deux champs alternatifs 
peut, comme on le sait, être décomposé en deux champs tournant en 
sens inverse; ce qui fait en tout quatre champs tournants : deux, A 



— 90 — 

et B, tournant dans un sens, et deux, A', B', tournant dans Tautre. 
Nous pouvons maintenant composer A et B en un seul champ 
tournant H et, de même. A', B', en un seul champ tournant en sens 
inverse H'; on trouve aisément : 

Ha=:F2 + /^ + 2F^sinç, 
H'a=F^ + /2 — 2Frsin?. 

La masse métallique, abandonnée à elle-même, va être entrainée 
dans le sens du plus grand de ces deux champs, H\ par exemple; 
soient co' sa vitesse de rotation, o) la pulsation du courant; le cylindre 
prend alors une vitesse relative w — «' par rapport au champ H, et 
0) -f- <«>' par rapport au champ H'. A mesure que w augmente, la 
vitesse relative du cylindre et du premier champ diminue, la vitesse 
relative du cylindre et du second champ augmente; il en résulte 
que le couple moteur diminue et que le couple résistant augmente. 
Il y aura, pour une certaine vitesse co', équilibre entre ces couples, 
et cette vitesse eu' se maintiendra alors constante. 

Admettons que le couple (moteur ou résistant) soit proportionnel, 
d'une part, au carré du champ tournant; de l'autre, à la vitesse rela- 
tive du champ et du cylindre (^). 

Nous aurons alors : 

Cr =KH'a(a)+a>'); 
d*où : 

KH» (w — o)') = KH'a («o + w') 
ou 

, (o (Ha — H •^) 



ou 



2Ff sin 9 
F« + p 



Ainsi, dans ce cas, même en dehors de tout amortissement étranger, 
le cylindre prend une vitesse bien définie, donnée par Téquation 
précédente. 

Cette équation peut s'interpréter de la façon suivante : tout se 



(1) En faisant cette hypothèse, nous supposons implicitement que, dans les ci^ 
cuits particulaires où se développent les courants de Foucault, la réactance est 
négligeable par rapport à la résistance. 



— 91 — 
passe comme si le cylindre était soumis à un couple moteur 

2toF/' sin 9 
et à un couple résistant 

(v^ + nw 

proportionnel à la vitesse (à condition que F' -f /^ ^^^^ constant). Ce 
dernier couple est exactement de Tespèce de ceux que nous avons 
appelés plus d'une fois couples amortisseurs. 

Ainsi le système de deux champs rectangulaires alternatifs et pré- 
sentant une différence de phase <p donne naissance à la fois à uu 
couple moteur et à uu couple amortisseur. 

Appelons 'f le décalage du courant sur la tension aux bornes des 
appareils d'utilisation auxquels est appliqué le compteur; si Ton 
s'arrange de manière que l'angle que nous avons appelé « soit égal à 

^4* 'W l'expression du couple moteur devient 2a>F/'cos ^, Si, de plus, 

le champ F est proportionnel au courant principal I et le champ f 
proportionnel à la tension e aux bornes de l'appareil d'utilisation, le 
couple moteur prend la forme 2Ca>eI cos ^, c'est-à-dire qu'il est pro- 
portionnel à la puissance à mesurer el cos ^. 

Nous avons vu que, dans ces conditions, pour que le compteur 
eoregislre l'énergie dépensée, il fallait que le couple résistant fût 
proportionnel à la vitesse ; or ici le couple résistant est : 

fesi à peu près constant dans le cas d'une distribution à potentiel 

constant ; mais F varie avec la charge, puisqu'il est proportionnel 

au courant principal. Aux faibles charges, F étant négligeable par 

rapport a /*, l'amortissement est à peu près proportionnel à la 

vitesse, et le compteur est à peu près exact ; mais, à mesure que la 

charge augmente, le terme F' prend de l'importance et le compteur 

retarde de plus en plus. 

Le meilleur moyen et le plus simple pour éviter cet inconvénient 

consiste à munir le compteur d'un amortissement ordinaire par un 

aimant permanent, Aw', assez grand pour que l'on puisse négliger 

devant cet amortissement le terme (F* -j- /^)w'; on aura alors 

simplement : 

2tY sin ç 
k 



— 92 — 

et la vitesse to' sera rigoureusement proportionnelle à la puissance 
à mesurer. 

Cet amortissement supplémentaire pourra s'exercer soit sur 
le conducteur tournant lui-même, soit sur un disque métallique 
monté sur le même arbre, comme dans les compteurs-moteurs à 
bobines. 

Dans quelques systèmes, on ne se contente pas de cet artifice, et, 
pour compenser Texistence d'un terme d'amortissement croissant 
avec la charge, on cherche à augmenter le couple moteur (propor- 
tionnel à la puissance) d'un terme supplémentaire croissant, lui 
aussi, avec la charge ; ce sont là, en général, des moyens empiriques 
dont il est difficile de donner une théorie satisfaisante. 

Le frottement au départ devra également être compensé, comme 
dans tous les compteurs-moteurs, par un couple supplémentaire con- 
venable. 

L'expression de la vitesse od' montre que celle-ci, toutes choses 
égales d'ailleurs, dépend de w, c'est-à-dire de la pulsation (ou de la 
fréquence) du courant donné. 

L'étalonnement du compteur dépendra donc de cette fréquence ; 
il en résulte également qu'il devra dépendre, jusqu'à un certain point, 
de la forme du courant ; ce sera à l'expérience de montrer dans 
quelles limites s'exerce cette influence. 

Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que les deux champs 
rectangulaires agissaient sur un conducteur de révolution ayant son 
axe perpendiculaire à chacun d'eux. Dans un certain nombre de cas, 
au contraire, on emploie deux champs parallèles entre eux et per- 
pendiculaires à un même disque dont l'axe est paraUcle aussi à ces 
champs ; dans ce cas, le couple moteur provient de Faction exercée 
par l'un des deux champs sur les courants induits dans le disque 
par l'autre ; il est facile de se rendre compte que son expression doit 
être de la même forme que la précédente. 

Nous passerons maintenant à la description des principaux appa- 
reils fondés sur ces principes. 

Compteur Blalhy, — Ce compteur est un des représentants les 
plus anciens et les plus connus des appareils fondés sur le principe 
de Ferraris. Les deux champs F et /'sont tous deux normaux à un 
même disque métallique, qui est soumis également à l'action amortis- 
sante d'un aimant permanent. La théorie ne diffère pas essentielle- 
ment de celle des compteurs à véritable champ tournant. Le déca- 



— 93 — 



7C 



lage de ^ entre le champ fei le champ F est obtenu seulement grâce 

à la réaction de la bobine à fil fin : c'est dire que le réglage n'est 
qu'approximatif. Le couple supplémentaire nécessaire pour vaincre 
le frottement au départ est obtenu au moyen de deux petits écrans 
métalliques disposés d'une façon dissymétrique sur les pôles de 
Félectro-aimant en dérivation. 

Compteur HummeL — Ce compteur a pour organe mobile un 
cylindre creux de cuivre concentrique à un cylindre de fer formant 
armature. L'inducteur qui produit le champ tournant est un anneau 
de fer également concentrique aux cylindres précédents, et portant 
à son intérieur quatre pôles à angle droit. Ces pôles sont munis cha- 
cun de pièces polaires dissymétriques et toutes dirigées dans le 
même sens de rotation. Les enroulements ont une grande ressem- 
blance avec ceux des machines modernes polyphasées : soient A, B, 
G, D les quatre pôles, A opposé à C, B à D. L'enroulement à fil fin 
forme deux bobines qui entourent l'une les pôles A et B, Fautre les 
pôles C et D, en restant comprises tout entières à l'intérieur de 
l'anneau inducteur ; l'enroulement à gros fil est formé d'une seule 
bobine semblable aux précédentes, mais entourant les pôles B et C. 
Lorsque ces deux systèmes de bobines sont parcourus par des cou- 

rants décalés de - l'un par rapport à l'autre, il prend naissance un 

champ tournant qui entraîne le cylindre creux de cuivre. li'amortis- 
sement est produit à la manière ordinaire par un disque métallique 
monté sur le même axe que le cylindre de cuivre et tournant entre 
les pôles d'aimants permanents. 

La dissymétrie des pièces polaires entraîne l'existence d'un couple, 
même lorsque le fil fin seul est parcouru par le courant de dérivation 
(probablement par suite d'effets de répulsion analogues aux effets 
d'Elihu Thomson). 

On règle cette action propre dés bobines à fil fin de manière à 
compenser sensiblement les frottements au départ ; et, pour empê- 
cher le compteur de tourner à vide, on munit le disque amortisseur 
d'un petit fragment de fer qui suffit à arrêter l'appareil dans une 
position d'équilibre stable et l'empêche de tourner à vide, même 
sous l'influence de vibrations notables, tout en lui permettant de 
démarrer dès qu'un courant passe dans le gros fil. 

Un artifice particulier est employé en vue d'obtenir un décalage 









^2 



— 94 - 

de 2 exactement dans la bobine à fil fin. Le circuit à fil fin comprend : 

4* une bobine de réactance réglable R, ; 2* à la suite de cette bobine 
et en dérivation Tune sur l'autre, la bobine à fil fin du compteur D, 
et une résistance noninductive Rj, également réglable. 

Le courant dans la bobine D est en retard sur la différence de 

potentiel aux bornes d'un angle a < -> mais cette différence de 

potentiel est elle-même en retard sur la différence de potentiel 

totale d'un angle p < ^ ; on peut, par un réglage convenable de R< 

et de Rj, s'arrangjsr de manière que a+ p = 5 [fig, 3 et 4). 



; L. R. : VWWWV : 



l«. »! ^ •« >{ 




Fi«. 3. Fio. 4. 

Cotnjiteiir Hélios. — Ce compteur, exposé par YH^lios Elektrizi- 
tàiS'Aktiengesellschafty repose sur les mêmes principes que les pré- 
cédents ; il présente quelques particularités intéressantes : 

i^ Comme dans le compteur Blathy, les pôles de Télectro-aimaDt 
en dérivation sont recouverts en partie d'écrans métalliques dissy- 
métriques ; pour éviter que ces écrans ne provoquent la marche à 
vide du compteur, Tamortisseur est percé de trous qui entraînent 
l'existence de positions d'équilibre stable pour ce compteur. Ces 
positions sont telles que les points de moindre résistance viennent 
se placer en regard du champ alternatif des bobines à fil fin. Cette 
disposition, d'ailleurs, n'empêche pas le compteur de démarrer dès 
qu'un courant traverse les bobines à gros fil : 

2" Nous avons vu plus haut que ces sortes de compteurs avaient 
une tendance à retarder, à cause de l'influence amortissante de la 
bobine-série, qui croit avec l'intensité du courant ; on cherche à 
compenser cette erreur par la création d'un couple moteur croissant 






U 



- 95 - 

aussi avec celle intensité et produit par la bobine-série à elle seule : 
pour cela, les pôles de cette bobine sont munis de masses métal- 
liques dissymétriques à peu près analogues à celles que nous avons 
rencontrées sur la bobine à fil fin dans le compteur Blathy et dans 
le compteur Hélios lui-même ; mais on voit que le rôle de ces masses 
métalliques est ici tout particulier et destiné à compenser non le 
couple de frottement, mais le couple amortisseur de la bobine-série. 
Nous ne notons rien de particulier pour la production du décalage 

de|. 

Compteur Raab. — Ce compteur appartient au même type que le 
compteur Blathy : le champ principal, le champ dérivé et le champ 
amortisseur des aimants permanents sont tous normaux à un même 
disque métallique, qui sert à la fois de moteur et d'amortisseur. 

Le point particulier se trouve dans les dispositions adoptées pour 

obtenir exactement un décalage de 3 entre les deux champs. Le sys- 
tème dérivé comprend deux électro-aimants dont les effets s'ajoutent 
géométriquement : le premier est, comme à l'ordinaire, en dérivation 
simple sur la tension : il donne un champ fortement décalé sur cette 

tension, mais dont le décalage n'atteint pas ^; le second est monté 

en série avec une résistance non inductive, et le tout est aussi en 
dérivation sur la tension aux bornes ; de plus, le champ de cet élec- 



■,f--i 



^ 






CUmnYt auaûùur» 




•^Tmstfffi 



Champ 
prme^mt 

Fio. 5. 



tro-aimant est inversé par rapport au premier ; le décalage de ce 
champ est plus faible que celui du premier, de sorte qu'on peut le 
régler de manière que le champ résultant soit exactement en retard 

de - sur la tension {fig, 5). 
Cimi'pieur Hartmann et Braun, — Dans ce compteur, le mobile 



— 96 — 

moteur est un cylindre d'aluminium, Tamortisseur un disque de 
même métal. 

L'amortissement dû à ce disque est suffisamment grand pour rendre 
négligeables les termes amortisseurs provenant des bobines à cou- 
rant alternatif. Le point le plus original consil^te dans la manière 

d'obtenir un décalage de -z exactement entre le champ dans l'entrefer 

de Télectro-aimant en dérivation et la tension aux bornes. Entre ces 
deux bornes se trouvent montés en série : i^ le primaire d'un petit 
transformateur auxiliaire ; 2^ l'enroulement à fil fin de Télectro en 
dérivation. Le secondaire du transformateur auxiliaire est fermé : 
1' sur une résistance régla ble non inductive R ; 2° sur un second enrou- 
lement porté par Télectro en dérivation. 

L'étude complète du diagramme montre que l'on peut, en réglant 

la résistance R, obtenir un décalage exactement égal à - entre le 

champ dans l'entrefer de l'électro en dérivation et la tension aux 
bornes (/î^. 6)(^). 




Fio. 6. 

Compteur Siemens. — Ce compteur est fondé, comme les précé- 
dents, sur le principe de Ferraris : deux systèmes de bobines à angle 
droit agissent sur un cylindre d'aluminium ; l'amortisseur forme un 
système distinct. 

Compteur Batoult, — Ce compteur, exposé par la Société Gene- 
voise pour la construction d'instruments de physique, dérive immé- 
diatement du compteur Blathy ; il en diffère cependant par quelques 
détails intéressants : l'électro en dérivation comporte deux noyaux, 
et l'enroulement série n'est appliqué qu'à l'un de ces noyaux ; un dia- 
gramme simple montre que cette disposition est absolument équiva- 
lente à celle où les deux enroulements agissent sur des noyaux 



(>) Dans la fiff. 6, changer le sens d'enroulement du dernier noyau de droite 



— 97 — 

distincts. Mais le point le plus original consiste dans un enroulement 
en court-circuit, formé généralement d^une seule spire et enveloppant 
à la fois les pôles des deux noyaux. En faisant le diagramme de 
fonctionnement, on voit assez facilement que, par un réglage conve- 

nable de la résistance de cette spire, on peut amener à - exactement 

le décalage entre le champ et le courant principal. 

c. Compteurs-moteuns triphasés. — Le principe de la méthode bien 
connue des deux wattmètres s'applique immédiatement aux comp- 
teurs-moteurs à bobines, comme le compteur Thomson. Ou bien on 
emploie deux compteurs séparés dont on ajoute les indications, des 
bobines à gros fil étant parcourues par deux des trois courants du 
système, et les bobines à fil fin étant montées respectivement entre le 
troisième fil et chacun des deux premiers. L'emploi de deux comp- 
teurs étant peu commode, il est facile de réunir les deux appareils en 
un se\il, les deux induits étant montés sur le même axe ; les couples 
moteurs s'ajoutent alors (éventuellement se retranchent dans le cas 
de très forts décalages) et le compteur donne, par une seule lecture, 
l'énergie à mesurer. 

La nécessité de caler deux induits sur le même arbre entraîne, 
dans ce système, à des dimensions et à des poids assez considérables. 
On a cherché, pour éviter cette difficulté, à appliquer au même 
problème le principe de Ferraris. Nous citerons, comme fort inté- 
ressants à ce point de vue, les compteurs, mod. FU, exposés par 
YElehtrizitàtS'Acktiengesellschaft vormals Schuckert. Ces compteurs 
sont également construits, en France, par la Compagnie générale 
d'Électricité de Creil (^). 






L 1 



I 



I ' 




*"* «nriiroTi^O 



Fio. 7. 



Considérons un système triphasé à trois fils (sans fil neutre) 
(fig. 7) : soient i^ , ij, I3 les trois courants aboutissant aux trois bornes 



(*) Nous empruntons les détails qui vont suivre à un article de M. Rollinger, 
paru dans C Industrie électrique du 10 octobre 1900. 



— 98 — 

A, B, C de l'appareil d'utilisation ; appelons Va, Vb, Vc les potentiels 
de ces trois bornes et posons : 

ei = \B — Vc, 
ej = Vc - VA, 
e3=VA-VB. 

On sait que la puissance instantanée consommée dans le récepteur 
triphasé peut se mettre sous Tune des trois formes : 



(1) 

(2) 
(3) 



(ï) 



P = c^ia — e^it, 

P z= Cjtj — «34, 
P =: egl, — C|l3. 



En ajoutant deux à deux ces équations membre à membre, nous en 
déduisons le système suivant : 



(4) 
(5) 
(6) 



(H) 



I 2P z= U («3 — Ca) + e< (h — h), 
' 2P = ta («, — es) + ca (13 — t<), 



Enfin, en ajoutant membre à membre respectivement les équa- 
tions (2) et (4), (3) et (5), (1) et (6j, on trouve : 



H) 

(8) (ÏIl) 



\ 3P = (Î|- 
l 3Pz=(ia- 



3P 
3P 
( 3P 



(h 
(h 
(H 



h) («3 — «2) + (h — h) (^i — «3), 
h) («4 — «3) + («3 — U) («a — «i)» 
h) (ej - e^) + (Î4 - H) ((?3 - «a). 



Les trois groupes précédents d'équations peuvent se prêter à la 
construction des compteurs triphasés : on voit que, dans tous les cas, 
l'expression de la puissance comprend deux termes qui s'ajoutent 
algébriquement : le compteur devra donc se composer de deux 
mobiles, deux disques d'aluminium montés sur le môme axe, sur les- 
quels s'exerceront des couples proportionnels aux deux termes pré- 
cédents. Chaque terme se compose lui-même de deux facteurs dont 
l'un est une intensité (ou une différence d'intensité) et l'autre une 
tension (pu une différence de tension). On sait que, pour appliquer le 
principe de Ferraris à ce cas, il faut faire passer dans une bobine 
(ou dans deux bobines difEérentielles) le courant principal (ou la 
différence de deux courants principaux), de manière à produire un 
champ en phase avec ce courant (ou cette différence de courants)^ et, 
d'autre part, faire agir simultanément sur le même disque un autre 
champ en quadrature avec la tension (ou la différence de tension) qui 
figure dans les équations précédentes. Ces deux champs (champ de 
courant et champ de tension) seront tous les deux normaux au disque 



— 99 — 

métallique. Nous venons de voir comment on produisait le premier : 
il existe un nombre de moyens très variés pour produire le second : 
nous en examinerons quelques-uns. Remarquons tout de suite que la 
très grande facilité que donnent les courants triphasés pour la solu- 
tion du problème provient de ce que Ton trouve très facilement et 
sans aucun artifice, dans un système triphasé, des tensions déjà déca- 
lées sur celles que Ton veut employer ; on pourra donc obtenir le 

décalage requis de - au moyen de décalages artificiels plus petits que - 

et, par suite, très faciles à réaliser ; tandis que, dans le cas de cou- 
rants alternatifs simples, il faut produire de toute pièce, au moyen 

d'artifices plus ou moins compliqués, le décalage de x que ne peuvent 

jamais réaliser exactement de simples bobines à réaction. 




Va-V,^ 



ej-cj 



V-.Vc-*». 



Va-Vc 



«J-C-: 



Fio. 8. 



Dans tout ce qui va suivre, nous ne supposerons pas que les trois 
branches de Tappareil d'utilisation soient également chargées ; mais 
nous supposerons que cet appareil n'utilise qu'une très petite fraction 
de 1 énergie totale disponible, de sorte que les tensions aux bornes 
restent, dans tous les cas, des tensions triphasées symétriques. 

Application des équations du groupe I, — Nous avons appelé e^ , 
^ai^S) les trois tensions entre les bornes du système triphasé ; appe- 
lons maintenant le point neutre symétrique (réel ou artificiel) du 



— 100 — 
système, et posons {fig, 8) : 

a = Va — Vo, 
5 _. VB _ Vo, 

c = yc - Vo. 

On sait que a est en retard de - sur e^ et, par conséquent, en avance 

de - sur e^ ; de même 6, est en retard de -z sur e^ et en avance de 5 

sur «2 ; enfin, c est en retard de - sur e- et en avance de - sur e,. 

o z 

Cela posé, reprenons l'expression : 

p — e<ij — e^U, 

Nous avons au moins trois procédés pour obtenir un champ décalé 
de r sur e^ (il en serait évidemment de même pour e^ : 

1** Nous pouvons, au moyen d'une bobine de réaction convenable, 

produire un champ décalé de - sur e^ ; cette bobine, bien entendu, 

quoique représentant le terme e^ ou Vb — V^, devra être branchée 
alors entre les points A et B. Cette solution est indiquée par Hummel 
(2). i?. P.,nM01.869); 

2** Nous pouvons, au moyen d'un point neutre artificiel et d'un cir- 
cuit sans réactance, produire un champ en phase avec a ou Va — Vq. 
Cette bobine sans réactance devra alors être disposée entre le point A 
et le point (Siemens et Halske, D. R. P., n** 99.634) ; 

3° Nous pouvons enfin, au moyen d'une bobine de réactance con- 

venable, produire un champ décalé de - sur — è ou Vo — Vb ; dans 

o 

ce cas, la bobine de réactance devra être branchée entre les points 

et B(^). Telle est la solution qui a été adoptée par la maison 

Schuckert (D. R, P., n'» 108.354). 

Applications^ des équations du groupe II. — Considérons l'équa- 

(I) Il est à remarquer que, dans toutes les méthodes fondées sur remploi d*un 
point neutre artificiel, les trois branches de 1 étoile artificielle doivent avoir la 
môme résistance et la même réactance, ce qu'on réalise ici en les formant de 
trois bobines enroulées sur des circuits magnétiques semblables, même si ces 
bobines ne doivent pas agir sur le mobile du compteur. 



— 101 — 

tion(4) : 

2P = t| («3 — ej) + <?, (îj - tg). 

Il est facile d'observer que les deux, tensions e^ et e^ — e^ sont en 
quadrature et que la deuxième vaut 1,732 fois la première. Nous 
devons donc ici produire, au moyen de bobines en dérivation, deux 
champs en quadrature respective avec les tensions précédentes. Un 
grand nombre de solutions sont possibles. Voici celle à laquelle s'est 
arrêté M. Môllinger: 

Proposons-nous de créer un point neutre artificiel non symé- 
trique O', de telle sorte que les tensions Va — Vo- et Vb — Vo- soient 
égales et rectangulaires entre elles. 

Il est facile de voir que, dans ces conditions, on atira : 

(Va - Vo )e(r. :== (Vb Vo )dr. = 4: (e) eir. ^ 0,7076.».. 

V2 

é étant la tension donnée aux bornes du système triphasé. La troi- 
sième bobine de Tétoile artificielle devra être calculée de manière 
que : 

(Vc — Vo')dr. = ^^^ Ceir. = 0,366e.ff. 

Si alors on porte ces nouvelles tensions sur le diagramme général 
du système triphasé, on trouve que Va — Vo' est en relard de 15** 
sur e, — e, et que Vb — Vo- est en retard de 15® sur e^. 

Si donc nous choisissons la rcactance des bobines (cette réac- 
tance étant choisie, celle de la bobine O'C s'en déduit) de telle sorte 
que les champs qu'elles produisent dans leur entrefer soient en 
retard de 75® sur la tension aux bornes, ces champs seront respec- 
tivement en quadrature avec e^ — e.^ et avec c,, et pourront, par 
conséquent, être utilisés pour la réalisation physique de Téqua- 
tion (4). 

Les champs de ces deux bobines sont égaux, alors que, pour 
satisfaire à Téquation (4), celui qui agit sur le courant i^ devrait 

être v^3 = 1,732 fois plus intense que celui qui agit sur la différence 
des courants i^ et i^. Il est facile de compenser cette inexactitude en 
donnant, à la bobine série dans laquelle passe lecouranti^, 1,732 fois 



/ 



— 102 — 

plus de spires qu'aux bobines séries difTérentielles dans lesquelles 
passent les courants ï, et 1*3. 

Applications des équations du groupe III, — Reprenons l'équa- 
tion (7) : 

3P = (i| — 13) (63 — c,) + (la — ij) (e^ — 63). 

Il est très facile de nous procurer des champs en quadrature res- 
pectivement avec e\ — e^ et avec e^ — e^i il suffit, en effet, d'ali- 
menter la première bobine par la tension e^, en ayant soin que le 
champ, dans l'entrefer de cette bobine, soit en retard de 60° sur la 
tension aux bornes, et d'alimenter dans les mêmes conditions la 
deuxième bobine au moyen de la tension e^. Cette dernière disposi- 
tion a l'avantagé sur les montages I et II de supprimer l'emploi d'une 
bobine de réaction. Si l'on compare les trois systèmes au point de 
vue de la dépense d'énergie dans le fil fin, on trouve que cette 
dépense d'énergie est dans le rapport 

1 : 0,557 : 0,667. 

Les deux derniers montages sont donc nettement supérieurs au 
premier. 

Cas particuliers de phases également chargées, — Reprenons les 
équations du groupe I et ajoutons-les membre à membre : il vient : 

3P = t^ («3 - cj) + t'a (c< — 63) + 13 («a — e<) ; 

mais, dans le cas particulier de phases également chargées, la valeur 
moyenne de chacun des trois termes est égale, et l'on peut se borner 
à intégrer le premier. Le montage sera alors très simple ; le système 
mobile se réduira à un seul disque qui sera soumis à l'action simul- 
tanée : 1** d'une bobine série parcourue par le courant i^ ; 2* d'une 
bobine dérivation donnant un champ en quadrature avec e^ — e^ ; 
comme plus haut, cette bobine pourra simplement être excitée par 
la tension e^ (entre les fils i et 3), à condition d'être combinée de 
telle sorte que le champ soit en retard de 60° sur la tension excita- 
trice. 

Les compteurs exposés étaient accompagnés d'un rapport très 
complet du professeur Kittler, d'où il résulte que les plus grandes 
erreurs dans les cas variés qui peuvent se présenter atteignent au 



r 



— <03 - 

plus 2 0/0. Nous avons fait nous-mème, au Laboratoire central 
d'Electricilé, une série de déterminations dans des circonstances 
extrêmement variées : nous avons étudié les cas suivants (les récep- 
teurs étant montés en triangle) : 

1^ Trois phases également chargées (résistances non inductives) ; 

^ Trois phases également chargées (résistances inductives) ; 

d"" Deux phases chargées (résistances non inductives) ; 

4^ Une seule phase chargée (résistance non inductive) ; 

5^ Une seule phase chargée (résistance inductive) ; 

6'^ Trois phases inégalement chargées (résistances inductives). 

Nous avons trouvé que, dans le cas de charges égales (inductives 
ou non), l'appareil était juste à moins de 2 0/0. Dans le cas de 
charges inégales, nous avons observé des différences s'élevant à 3 ou 
4 0/0. Il est intéressant d'observer que, dans le cas d'une seule 
phase chargée, deux cas peuvent se présenter : ou bien le courant 
alternatif simple que Ton a alors agit sur les deux disques ou il n'agit 
que sur un seul ; il semble résulter de nos mesures que le compteur 
est plus exact dans le second cas que dans le premier ; une anomalie 
semblable se remarque également dans les Tableaux du professeur 
Kittler. 

Nous nous sommes étendu assez longtemps sur cet appareil, qui 
nous a semblé fort intéressant ; on peut lui faire la critique générale 
de tous les compteurs fondés sur le principe de Ferraris : il est sen- 
sible aux variations de fréquence et, par suite, à la présence d'har- 
moniques supérieurs dans les courbes de courant ou de tension ; 
peut-être les erreurs que nous avons observées tiennent-elles à ce que 
le courant était fortement déformé par les procédés (moteur à vide ou 
bobine de réaction) que nous employions pour produire de forts 
décalages. 



COMPTEURS OSCILLANTS. 



Compteur Aron. — Le plus connu des compteurs oscillants est 
sans contredit le compteur Aron, qui figurait déjà à l'Exposition de 
iS89 et dont le principe est bien connu. 

Deux pendules, dont la masse inférieure est constituée par l'enrou- 
lement à fil fin d'un wattmètre, oscillent en présence de deux bobines 
fixes à gros fils constituant la bobine série de ce même wattmètre, 



L 



1 



— 104 — 
inditions, la force électrodynamique qui s'exerce respec- 
nlre les enroulements fixes et mobiles est proportionnelle 
nce à mesurer ; le sens «J'earouleinent est choisi de telle 
}Our l'un des pendules, cette force F s'ajoute au poids P et, 
e, s'en relrancbe. 
lors : 
re d'oscillations par seconde lorsque le courant ne passe 

le nombre d'oscillations par seconde lorsque le courant 



N-N=nj;. 

ence N — N' est donc proportionnelle à la puissance à 
.'ai-tiPice bien connu du train différentiel permet de donner 
! compteur proprement dit une vitesse proportionnelle à 
, par suite, à la puissance à mesurer, 
îe de l'appareil exige essentiellement que les dorées nor- 
nllations des deux pendules soient rigoureusement égales; 
iciens modèles, on cherchait à réaliser autantque possible 
lé, ce qui était fort difficile, sinon pratiquement impossible; 
onnement important a consisté à corriger systémattque- 
ur au lieu de chercher à l'annuler. Pour cela, le courant 
juement inversé (toutes les vingt minutes, par exemple) 
lëme du compteur, dans les bobines à fil fin, dételle sorte 
Iule, primitivement retardé, avance, et réciproquement. On 
un calcul exact prouve) que l'on élimine ainsi l'erreurpro- 
I défaut de réglage des pendules. Un mécanisme complé- 
blige la minuterie du compteur à tourner toujours dans le 
malgré cette inversion, 

perfectionnement important consiste dans le remontage 
e et électromagnétique substitué à l'ancien remontage à 
té dans les anciens modèles ; ce remontage automatique 
s les vingt secondes environ, au moyen d'un électro-aimant 
ié directement sur les 1 iO volts de la distribution et dans 
urant est envoyé pendant une fraction de seconde seule- 
[lalure aspirée par l' électro-aimant arme un ressort qui 
e mouvement d'horlogerie. La puissance absorbée par le 
remontage compris) ne dépasse pas 1,8 watts; la fai- 



— 105 — 

blesse de ce nombre Uent à ce que les actions électrodynamiques ayant 
ici seulement un rôle de déclenchement et non un rôle moteur, les 
ampères-tours des enroulements, et en particulier de Tenroulement à 
fil fin, peuvent être très réduits. 

Parmi tous les types exposés, celui qui nous a paru le plus intéres- 
sant est le compteur pour distribution triphasée à quatre fils. M. le 
D' Aron s'est proposé de réaliser un appareil pouvant s'adapter au 
cas le plus complexe que Ton puisse rencontrer dans les distributions 
triphasées, celui où les récepteurs soient disposés indifféremment en 
triangle et en étoile et où, de plus, il existe un fil neutre; dans ce 
cas, Tégalité fondamentale : 

n'est plus vraie et doit être remplacée par : 

I4 étant le courant dans le fil neutre. 

Soient, comme toujours. A, B, C, les trois bornes des récepteurs, 
le point neutre. On a : 

F = (ÛB + ûo'— îca) (Va — Vo) + (t'ec + »bo — «ab) { Vb — Vo) 
+ (tCA -{- ico — ÏBC) (Vc — Vo) 
= ti (Va - Vo) + ii(VB - Vo) + i3(Vc - Vo), 

et cette expression est tout à fait générale, même dans le cas où il y 
a un quatrième fil. 

Cela posé, supposons que le compteur ne soit appliqué, comme 
cela a lieu en général, qu'à la mesure d'une très faible fraction de la 
puissance de la station centrale; alors, même si les phases (aussi 
bien dans le triangle que dans l'étoile) sont inégalement chargées, 
les six tensions Va — Vb, Vc — Vc — Va, dune part. Va — Vo, 
Vb — Vo, — Vc — Vo, de l'autre, sont toujours triphasées, et l'on a : 

(Va - Vo> + (Vb -^ Vo) + (Vc - Vo) = o, 

d'où : 

P = (t, - I3) (Va - Vo) + (tj - h) (Vb - Vo). 

Telle est la relation utilisée dans le compteur pour distribution tri- 
phasée à quatre fils qui figurait à l'Exposition. Les courants ^^, tj, 2*3, 
passent dans trois bobines fixes égales ; les bobines 1 et 3 agissent 



— 406 — 

difTérentiellement sur un premier pendule alimenté par la tension 
Vb — Vo; les bobines 2 et 3 agissent de même sur un second pendule 
alimenté par la tension Vb — Vo*, le sens des connexions des fils fins 
est d'ailleurs choisi de manière que la différence des nombres d'oscil- 
lations mesure la valeur moyenne de Tex pression précédente de la puis- 
sance. On voit que ce mode de montage est plus général que TaDcien 
système bien connu du même auteur, pour courants triphasés sans 
fil neutre, système fondé sur Temploi de Téquation : 

P = e^t'a — eat,, 
qui suppose essentiellement que Ton a: 

Cette équation peut d'ailleurs facilement être complétée pour le cas 
d'un système à quatre fils. On trouve alors: 

m 

P = «44 — é?jt4 — J (e, — e^\ 

i^ étant le courant dans le fil neutre, compté positivement dans le 
même sens que les autres. 

Cette équation s'applique facilement au compteur Aron. Les 
pendules à fil fin seront alimentés respectivement par les tensions 



es 







«I = (Vb — Vc) et «j = Vb ; sur ces deux pendules agiront séparément 
deux bobines fixes parcourues parles courants i, eti^, et, de plus, une 
troisième bobine parcourue par le courant t^, comprenant trois fois 
moins de spires ou placée à une distance plus grande et agissant à 
la fois sur les deux pendules e^ et e^ [fig, 9). 



— 107 — 

Les principes précédents ne s appliquent, d'ailleurs, pas seulement 
au compteur d'Aron. 

Compteurs de VAllgemeine ElektriztldtS'Gesellschafî, — Ces 
compteurs sont des compteurs oscillants caractérisés par ce fait que 
la minuterie avance de quantités égales à chaque oscillation du 
compteur; c'est donc la périodicité de ces oscillations qui varie 
avec la puissance'à mesurer et est proportionnelle à cette puissance. 
Ces compteurs s'appliquent exclusivement au courant continu ; la 
même Société emploie le compteur Hummel pour le courant alter- 
natif. 

Imaginons un wattmètre dont la bobine à fil fin puisse osciller 
entre deux positions extrêmes; si, chaque fois qu'elle atteint une 
de ces positions, on inverse le courant qui la parcourt, elle prendra 
on mouvement oscillatoire dont la fréquence sera proportionnelle au 
couple, à condition que le mouvement soit constamment amorti, 
comme dans un compteur Thomson, par exemple, de manière que, 
à chaque instant, la vitesse angulaire soit elle-même proportionnelle 
au couple. 

L'inversion du courant dans une bobine à fil fin provoque, en 
général, des étincelles nuisibles aux contacts ; pour éviter ces étin- 
celles, VA. E, G. constitue la bobine mobile par deux enroulements 
exactement égaux et opposés ; l'inversion du couple s'obtient sim* 
plement par la mise en court-circuit alternative de ces deux moitiés 
de l'enroulement. 

Pour transmettre le mouvement à la minuterie, on emploie un 
relais qui est commandé par le wattmètre de la manière suivante : Le 
circuit dérivé [fig. 10) comprend (outre les résistances ordinaires) : 
i^un électro-aimant fixe A; 2* la première moitié de la bobine mo- 
bile à fil fin, B ; d** la deuxième moitié de cette bobine, C ; 4'' un 
deuxième électro-aimant fixe D. Deux armatures A' et D' solidaires 
mécaniquement, mais magnétiquement différentes, peuvent osciller 
entre les électro-aimants A et D, en faisant avancer chaque fois, au 
moyen d'un cliquet, la minuterie d'une même quantité; de plus, ces 
armatures, suivant qu'elles sont attirées par l'électro A ou 
l'électro D, mettent encourt-circuit la moitié B ou la moitié C de la 
bobine mobile. Cette bobine elle-même porte un bras, non représenté 
sur la figure, qui, arrivé aux deux extrémités de sa course, mettra 
respectivement en court-circuit, pendant un temps très court, les 
deux électros A et D. Cela posé, le fonctionnement de l'appareil est 



108 — 



facile à comprendre : partons. d'un moment où la bobine mobile est 
au milieu de sa course, le courant passant, par exemple, dans la 
moitié B, et la moitié C étant en court-circuit; arrivée au l>out de sa 
course, elle met en court-circuit, pendant un temps très court, 




X.^IM^.ât. 



Fir.. 10. 



Télectro-aimant D ; aussitôt Télectro À attire son armature et met en 
court-circuit la moitié B, tandis que le courant passe dans la moitié 
C; le mouvement de la bobine mobile change de sens; lorsqu'elle 
arrive à Tautre extrémité de sa course, les phénomènes inverses se 
produisent, Télectro A est mis en court-circuit pendant un temps 
très court, Tarmature est attirée par Télectro D et met à son tour 
en court-circuit la moitié C de la bobine, le courant passe alors dans 
la moitié B, et le mouvement s'inverse. Le mouvement de va-et-vient 
des armatures est utilisé pour faire avancer chaque fois d'une même 
quantité une roue à rochet. 

On voit facilement que cette disposition a pour résultat de donner 
une mobilité très grande au système mobile, puisque ce système 
n'est plus chargé, comme dans les compteurs-moteurs, de faire 
avancer tout le mouvement d'horlogerie ; au lieu du collecteur, qui 
exige toujours un certain entretien et entraîne toujours un certain 
couple résistant dû aux frottements des balais, on emploie, pour 
amener le courant dans la bobine mobile, trois fils très fins (les deux 
bobines ayant une extrémité commune) choisis assez longs pour que 
leur torsion ne produise aucun couple appréciable sur le système 
mobile. La minuterie, étant actionnée par un relais spécial, peut évi- 



— i09 — 

. demment être séparée du waltmèlre proprement dit et placée aussi 
loin que Ton veut, ce qui, dans certains cas spéciaux, peut être 
avantageux. La courbe d*erreur de ce compteur est caractéristique : 
pour les faibles charges, Terreur esl négative, elle commence par 
diminuer en valeur absolue, passe par zéro, devient positive, passe 
par un maximum pour une charge égale environ à 10 0/0 de 
la charge maxima, s'annule de nouveau à 60 0/0 de la charge 
maxima, puis redevient négative. On peut attribuer ces variations 
aux causes suivantes : au début, comme dans tous les compteurs, le 
frottement au départ cause un retard, puis l'importance relative de ce 
frottement diminue et le compteur tend à devenir exact ; plus tard, 
apparaît une autre cause de retard : c'est le temps perdu à chaque 
demi-oscillation au moment de Tinversion du courant, temps perdu 
dont l'importance relative devient d'autant plus grande que les os- 
cillations deviennent plus rapides. 

COHPTBURS A INTEGRATION DISCONTINUS. 

Ces compteurs, qui, en 1889, semblaient être les plus scientifiques 
et les plus perfectionnés, ont perdu plutôt de leur importance, sans 
doute à cause de leur complication. 

Compteur Broton et Routin. — MM. Brown et Routin se sont 
proposé de permettre aux stations centrales d'appliquer, suivant les 
heures de la journée, autant de tarifs variables que Ton voudra. 
Ce système est fort intéressant en ce sens qu'il permet dé suivre 
aussi exactement que possible la loi économique de Voffre et de la 
demande : Étant donnée la courbe de charge d'une usine centrale, 
courbe dont la forme dépend des habitudes et des besoins de la 
clientèle, il est logique de baisser beaucoup le prix du kilowatt-heure 
aux heures de faible consommation et de le maintenir maximum à 
l'heure du coiip de feu, et, entre les deux, de proportionner le prix 
à la demande ; cette répartition des tarifs aura alors l'influence la 
plus heureuse sur la forme même de la courbe en tendant à l'uni- 
formiser. 

L'organe principal est un wattmètre dont la déviation, proportion- 
nelle aux watts à mesurer, entraine une came excentrique conve- 
nablement calculée ; contre cette came vient appuyer, à des inter- 
valles de temps égaux, un levier dont la course, réglée par la came^ 

8 



— liO — 

est proportionnelle à la puissance ; à chaque fois, ce levier fait 
avancer d'une quantité proportionnelle le rouage totalisateur. 

Mais, tandis que, dans les appareils ordinaires de cette catégorie, la 
période d'intégration est toujours la même et réglée par Tappareil 
lui-même, ici la période d'intégration est essentiellement variable et, 
c'est là le point à remarquer, à la disposition absolue de la station 
génératrice; c'est une horloge mère unique placée dans cette station 
qui envoie dans le réseau, à des intervalles de temps réglables à 
volonté, des courants parasites destinés à agir, dans chaque compH 
teur, sur l'électro-aimant qui commande l'intégration des indications 
du wattmètre. Le point le plus original de l'invention consiste dans 
l'artifice employé pour empêcher ces courants parasites de se con- 
fondre avec les courants principaux du réseau : s'il s'agit d'un 
réseau à courants continus, l'horloge mère y envoie à des inter- 
valles de temps égaux et réglables, et pendant une durée très 
courte, un courant alternatif, de préférence à fréquence un peu éle- 
vée, fourni par un alternateur auxiliaire; un des pôles de cet alter- 
nateur communique avec la terre, l'autre avec un fil A de la canali- 
sation; à l'arrivée chez l'abonné, l'électro-aimant du système 
intégrateur communique, d'une part, avec le fil A, d'autre part avec 
un condensateur dont la seconde armature est mise à la terre; par 
cet artifice, le courant continu, étant isolé de la terre par le diélec- 
trique du condensateur, ne peut pas passer, tandis que, comme on 
le sait, le courant alternatif peut agir dans ces conditions. S'il s'agit 
d'une distribution par courants alternatifs à basse tension, par un 
réseau secondaire partant d'une sous-station, par exemple, Thorloge 
mère sera placée dans cette sous-station et enverra, cette fois, dans le 
réseau, du courant continu ; l'électro-aimant intégrateur, chez chaque 
abonné, sera ici séparé du sol non plus par un condensateur, mais 
par une bobine de self-induction. Enfin, s'il s'agit d'une distribution 
par courants alternatifs à haute tension avec transformateur chez les 
abonnés, il est nécessaire de faire partir de l'usine centrale un fil 
spécial pour les électro-aimants intégrateurs. 

Tel est ce système fort remarquable, qui est actuellement à l'essai 
dans une partie de la ville de Bordeaux. 

Compteur Siemens, — Ce compteur se compose d'un wattmètre 
(ou, s'il s'agit d'un compteur de quantité, d'un ampèremètre) à lec- 
ture directe : l'index de l'appareil est amené périodiquement (en 
pratique, toules les 3,75 secondes) à sa position zéro, et un rouage 



— m — 

totalisateur additionne ces angles successifs ; pour cela, un balancier 
semblable aux balanciers de montre, mais de plus grande dimension, 
oscille périodiquement; le mouvement de ce balancier est entretenu, 
grâce à un dispositif facile à imaginer, par un électro-aimant; il 
porte un pçtit cliquet, qui, normalement, se meut à une très petite 
distance d'une roue à rochet constituant le premier mobile d'un train 
d'engrenages; dès que ce cliquet rencontre l'index du wattmètre, 
il se met en prise avec la roue et la fait avancer ; une butée conve- 
nable arrête le mouvement dès que l'index est revenu au zéro ; puis 
la même série de phénomènes se reproduit périodiquement. Grâce h 
la grande inertie de l'index du système de mesure et à la faible inertie 
da cliquet, l'index n'a pas le temps de se déplacer d'une manière 
sensible avant que le cliquet ne vienne en prise avec la roue fine- 
ment dentée. D'après les données des constructeurs, la dépense à 
^de d'un tel compteur ne dépasse pas 1 watt sous 100 volts, et 
l'erreur n'atteint pas 2 0/0 dès que la charge dépasse 3,3 0/0 de la 
charge maxima. 

Compteur Holden, — Nous rattacherons également au type des 
compteurs à intégration discontinue le compteur Holden, qui avait 
été exposé par M. Garfield. Le principe en est assez intéressant et 
participe à la fois du compteur a oscillation et du compteur à inté- 
gration discontinue. 

Un mouvement d'horlogerie (à remontage électromagnétique) 
envoie à des intervalles de temps égaux, en pratique toutes les 
minutes, le courant dans le circuit à fil fin d'un wattmètre ordinaire ; 
cette bobine est déviée d'un angle 6, limité par une butée fixe et, 
par conséquent, toujours le même, quelle que soit la puissance à 
mesurer ; des ressorts antagonistes, dont la tension s'accroît par la 
rotation du système mobile, ramènent en arrière ce système dès que 
le courant n'y passe plus : en pratique, un intervalle de temps de 
1,5 seconde suffit pour que la bobine parcoure l'angle 0. 

Cette bobine entraîne dans son mouvement, au moyen d'un cliquet 
et d'une roue finement dentée, un système amortisseur très différent 
des amortisseurs ordinaires ; le disque mobile entre des pôles d'ai- 
mants est en fer, et non en cuivre, en sorte que le couple résistant 
provenant de l'hystérésis est constant et indépendant de la vitesse du 
disque : l'auteur admet implicitement que le couple provenant des 
courants de Foucault est négligeable par rapport à celui-là ; c'est 
nne critique assez sérieuse qu'on peut lui adresser, ce sera àrexpé- 



— 112 — 

rience à justifier cette approximation. La course de ce disque, 
n'étant pas limitée par une butée, peut continuer librement jusqu'à ce 
que toute. son énergie cinétique ait été consommée par Thystérésis. 
Soient alors C le couple moyen qui s'exerce entre les bobines fixes et 
mobiles, couple proportionnel à la puissance à mesurer ; S, le couple 
moyen dû au ressort; D, le couple dû à l'hystérésis. Le travail total 
du courant est CO ; ce travail est employé : i^ à surmonter le couple 
résistant des ressorts ; 2^ à surmonter le couple résistant dû à l'hys- 
térésis; 3** à communiquer au système une certaine énergie ciné- 
tique W. On a donc : 

ce = se + DO + w ; 

d'où : 

• W=i(C — S -D)0. 

Cette énergie cinétique se partage entre la bobine et le disque en 
raison directe des moments d'inertie. Soient M le moment d'inertie 
du disque, m celui de la bobine ; l'énergie cinétique de la bobine à 
la fin de sa course sera 

M + m' 
et celle du disque au même moment sera 

M 



W 



M + w 



La première sera détruite par le choc contre les butées ; la deuxième 
sera absorbée par l'hystérésis du disque. Soit 4> l'angle total d'impul- 
sion du disque ; l'angle dont il tournera après l'arrêt de la bobine 
sera * — 0, et l'énergie absorbée par hystérésis sera : 

D(<ï> — 6). 
On aura donc : 

w Ît+B = D {* - e), 



ou : 



doù 



(C-S-D)0^t±_??^D(tI»-e); 



\ M -|- m M + m ' M -f m/ 



Si Ton veut que l'angle 4> dont le disque avance toutes les minutes 



— il3 — 
soit proportionnel à C, il faudra faire en sorte que : 

DM =-• Sm. 

On y arrivera par un réglage convenable des ressorts et du champ 
magnétique auquel est soumis le disque de fer. 



Sur la durée (VémUsion des rayom Rôntgen ; 
Par M. E. Colàrobau (^). 

Lorsque les rayons cathodiques viennent frapper Tanticathode 
d'un tube de Crookes et donnent naissance à des rayons X, on peut 
se demander si la durée d'émission de ces rayons est plus longue que 
celle de la décharge électrique à travers le tube. 

R)ni896, au moyen d'un dispositif très rudimentaire, permettant 
seulement d'obtenir un renseignement grossièrement approximatif, 
j'avais été amené à conclure que la durée d'émission des rayons X 

produits par chaque décharge est de l'ordre de grandeur de jT;^ 

de seconde. Plusieurs autres expérimentateurs, dont quelques-uns 
ont publié leurs travaux récemment, sont arrivés, de leur côté, à une 
conclusion analogue. 

Ayant repris moi-même la question, j'ai été amené à constater que 
les résnllats obtenus peuvent être très différents, suivant la manière 
dont on produit la décharge dans le tube. 

Dans le dispositif que j'ai employé, l'anticathode d'un tube à 
rayons X est placée à une distance de 2 centimètres environ d'une 
plaque photographique horizontale. Cette plaque est enfermée dans 
une boite formée d'une feuille d'aluminium très mince, supportée, 
elle-même, par un axe vertical qui permet, à l'aide d'un puissant 
mouvement d'horlogerie, de donner à la plaque un mouvement 
rapide de rotation dans son propre plan. 

Entre le tube à rayons X et la surface sensible est intercalée une 
lame épaisse de cuivre percée d'une fente dont la direction prolongée 
va passer par le centre de rotation de la plaque photographique. Le 
milieu de cette fejite se trouve sur la perpendiculaire abaissée de 



^") Séance du 15 mars 4901. 



— 114 — 
liodc sur la plaque photographique, et non loin des bords de 
tout contre la surface sensible. 

>son8 d'abord cette plaque immobile. Si l'on fait passer une 
e dans le tube, en produisant une seule interruption do 
inducteur de la bobine, on obtient, au développement de la 
Line image de la fente. Cette image est, à la fois, nette et 
a cause de la courte distance qui sépare la surface sensible 
le et du point d'émission des rayons X. La boîte d'aluminium 
d'ailleurs cette surface contre toute étincelle qui, partant 
lent d'un point de la paroi du tube, portée à haut potentiel 
l'impressionner en contournant ta plaque portant la fente. 
lions maintenant que la plaque photographique tourne d'un 
ent rapide. Si le phénomène d'émission des rayons X n'apas 
t appréciable, on aura encore une image nette de la feule, 
cette émission dure un certain temps, on aura une image 
ms le sens du mouvement, suivant un secteur de cercle. — 
re de l'angle au centre de ce secteur, jointe à la connais- 
la vitesse de rotation, permettra d'évaluer immédiatement 
du phénomène. 



'. 1 ci-jointe représente deux des nombreuses épreuves 
dans ces conditions, à l'aide d'une seule rupture du courant 



primaire de la bobine d'induction. Le turbe élait mis directement en 
relation avec les deux extrémités du circuit induit par deux fils ne 
présentant aucune solution de continuité. La plaque tournait avec 
une vitesse de 43,1 tours par seconde. 

On voit en Sf S' les secteurs suivant lesquels se sont étalées ies 
înnages de la fente pendant la décharge. L'angle au centre du sec- 
teur S est de 24'',5 ce qui correspond à une durée d émission 
de 0^,0015. Cette durée n'a d'ailleurs, rien d'absolu : elle est mani- 
festement plus grande dans le cas du si'cteur S' et, dans les divers 
clichés que j'ai obtenus elle varie entre 0' ,0012 et 0",0022. 

Sur la fig. 1, les lignes blanches très nettes, FF', sont des images de 
la fente quand la plaque est en repos. Quant aux taches blanches 
que Ton voit sur le pourtour de l'épreuve, ce sont les images d'une 
ouverture circulaire qui a été momentanément substituée à la fente et 
au-dessus de laquelle on a fait éclater une décharge à travers le tube 
pour plusieurs positions, à peu près équidistantes, de la plaque pho- 
tographique à l'arrêt. Ces images permettent de retrouver immédia- 
tement sur le cliché le centre de rotation et, par suite, de mesurer 
avec la plus grande facilité l'angle au centre du secteur (*). 

Si Ton examine avec attention l'aspect du secteur,, on voit qu'il 
accuse une grande complexité de la décharge à travers le tube. Cette 
décharge se compose, en réalité, d'une série d'autres, très nombreuses, 
se succédant à intervalles très rapprochés, et dont chacune donne 
lieu à une image de la fente. De là cet aspect cannelé qui rappelle 
l'apparence d'un spectre discontinu étalé suivant un secteur de cercle. 
Cet aspect est d'ailleurs variable d'une étincelle à l'autre ainsi qu'on 
le voit par les deux secteurs SS'. D'après cela, les durées de 0",OOI2 
à O'^OOââ, dont il a été parlé tout à l'heure s'étendent à tout cet en- 
semble et non à chaque décharge séparément. 

Cette multiplicité des décharges, due à une seule interruption du 
circuit inducteur, a déjà été constatée et étudiée par M. Abraham dans 
l'étincelle de la bobine d'induction. Elle s'explique facilement. En 
effet, l'ensemble de la bobine et du tube à rayons X constitue un 
système ayant, dans le*s conditions où il est placé, une capacité éiec- 

^^^M__M^ m _ M -r II • Il - - _ - - , , , ■- 1 M- IM« 

(*) La ligne blanche horizontale qui traverse la figure 1 dans toute sa largeur 
est due à ce que cette figure a été obtenue par le rapprochement de deux moitiés 
de clichés distincts, afin de faire voir simultanément deux secteurs SS' corres- 
pondant a deux étincelles différentes. Le lecteur Tera donc abstraction de cette 
ligne blanche. 



trique déterminée. D'aatre part, pour qu'une décharge traverse le 
tube, il fautqu'il y ait entre les électrodes de celui-ci une différence 
de potentiel égalemcnl bien déterminée. Or il peut arriver que la 
quantité d'électricité mise en jeu par une seule rupture du courant 
inducteur soit suffisante pour porter plusieurs fois de suite les 
électrodes du tube k celte différence de potentiel. On a donc autant 
de décharges qui se succèdent les unes à la suite des autres et qui 
donnent le résultat complexe qui viejit d'être décrit. 

Pour étudier le phénomène réduit à son maximum de simplicité, 
il faudrait modifier le dispositif expérimental de manière à obtenir 
une seule décharge. Il suffît, pour cela, d'annexer & la bobine un 
condensateur dont les deux armatures sont reliées aux deux extré- 
mités du circuit induit. Ce condensateur se trouve ainsi mis en 
dérivation avec le tube, sur le circuit secondaire delà bobine. D'autre 
part, les résultats obtenus sont plus nets quand on ménage, sur le 
circuit quiva delà bobine su tube, un intervalle d'air, où se produit 
une étincelle quand la décharge traverse le lube. Quand cetinlervalle 
d'air est convenablement réglé, ainsi que la capacité du condensateur, 
on n'obtient plus qu'une seule décharge dans le circuit induit, pour 
une interruption du courant primaire. 



Dans ces conditions, lepliénomène enregistré par la plaque photo- 
graphique est tout différent de ce qu'il était tout à l'heure. L'aspect 
de la fente photograpliii^ue pendant la rotation de la plaque ne diffère 
plus de ce qu'on obtient quand celle plaque est immobile. La /îg. 2 
est la reproduction de l'un des clichés ainsi obtenus. On l'a choisi de 
manière que les deux îmaffes de la fente, produites l'une au repos. 
l'antre pendant la rotation, soient voisines l'une de l'autre, afin de 
permettre une comparaison plus facile. On voit qu'il est impossible 
d'atlribueraucun ëtalementappréciable, suivant un secteur, à l'une 
de cas images. 



— i\l — 

La largeur de la fente est 0"'",4 environ, [^a vitesse de rotation, 
de 43,1 tours par seconde, correspond à un déplacement de Texlré- 
mitédela fente égal après de 17.000 fois s'a largeur pendant une 
seconde. Or un étalement de la fente égal au tiers de, sa largeur 
serait certainement apprécié immédiatement à l'œil nu sur les clichés 

ci-joints. Cet étalement correspondrait à ^ ^ de seconde. 

Nous sommes donc conduits à conclure, d'après ces résultats, que 
la durée réelle d'émission des rayons X, produits par la décharge, est 
bien moindre que ne le feraient croire les expériences réalisées de 

1 

prime abord. Cette durée serait inférieure a .^ . de seconde. 

uU.UUU 



Nouveaux réfractomi'ires ; 
Par M. P. CuLMANN (*). 

Les quatre réfractomètres (') que je vais décrire sont construits 
pour les liquides; néanmoins, ils permettent d'opérer sur les 
solides; mais les mesures sont alors moins commodes; aussi ne 
parlerai-je ici que de leur application aux lirpiides. 

Les instruments dont il s'agit utilisent l'incidence rasante. Ce 
cas particulier de la réfraction donne des formules aussi simples 
que celles de la réflexion totale, car la marche du ra^'on limile cft 
déterminée par des formules tout à fait analogues dans les deux cas ; 
mais l'incidence rasante a sur la réllexion totale l'avantage de donner 
une limite plus tranchée, l'une des plages étant absolument noire, 
Tautre claire, tandis que, pour la réllexion totale, il n'y a (ju'une 
différence de clarté, plus difficile à apprécier entre les deux plages. 

Réfractomèire à angle vnriahle. — Le réfractomè're à angle 
variable {fig, 1) réalise le plus directement le principe de la 
méthode. Le liquide à examiner est contenu dans un vase dont le 
fond est formé par iine lame de verre à faces parallèles, B {fig. 2). 
On éclaire la lame, sous l'incidence rasante, par un faisceau do 
rayons monochromatiques. Suivons le rayon limile tracé sur la 



(*) Séance du 1.? mars i90i. 

(^) Construits par la Maison Zeiss, de léna. 



figure. Les faces de la lame étant parallèles, tout se passe c 

si le rayon allait directement, sous l'incidence rasanl«, de l'air 



au liquide, et l'angle de réfraction e du rayon dans le liquide est 
donné par l'équation : 



si nous désignons par n l'indice da liquide. Il suffira donc de 
mesurer e pour obtenir n = cosec e. On se sert, à cet effet, d'un 
viseur F (/îg. i) pointé à l'infini. Le viseur tourne autour d'un axe 
parallèle aux faces de la lame B. 11 fait corps arec un vernier N qui 
se déplace sur an cercle fixe S. Quand le vernier est au zéro, l'axe 
optique du viseur doit être perpendiculaire à la lame B. Le viseur 
porte, devant son objectif, un cône tronqué en verre G {fig. 2), dont 



les faces planes sont normales k l'axe optique du viseur; la face 
inférieure du cAne pénètre dans le liquide. Si nous amenons la croi- 
sée des (Ils sur le rayon limite, l'angle mesuré par le vernier sera 
l'angle e de notre formule, car le rayon limite ne subira aucune 
déviation dans le viseur. 

M. Pulfrich, l'inventeur de cet appareil, l'a nommé réfractomètre 
à angle variable, parce que la partie du liquide traversée par le rayon 
limite aiTecle la forme d'un prisme, dont l'angle, égal à l'angle e de 
notre formule, est variable. 

Pour vérifier si les faces planes du cône G sont normales à l'axe 
optique du viseur, on se sert de l'autocollimution. Afin de laisser la 
croisée des fîls entièrement libre, une partie latérale seulement du 



— 120 — 

réticule est éclairée par un prisme à réflexion totale placé derrière 
la petite fenêtre a du viseur. 




Fio. 3. 



L*in)age p' [fig, 3), obtenue par réflexion sur les faces du cône, doit 
se superposer exactement au réticule. La rectification se fait en 
déplaçant Tobjectif du viseur à Taide de deux vis «, jusqu'à ce que 
la superposition soit obtenue. Cette première vérification faite, on 
amène le vernier sur le zéro du cercle divisé et on vérifie, toujours 
par autocollimation, si Taxé optique est normal aux faces de la 
lame B. Pour la rectification, on déplace la lame à Taide des vis J. 

La lame B peut s'approcher très près du cône G. Ce cône est 
taillé en biseau par deux plans parallèles à Taxe de rotation, comme 
011 le voit sur la figure. L'axe de rotation passe par Tarêle inférieure 
du cône G. Cette arête reste, par conséquent, immobile quand on 
déplace le viseur, et Ton ne risque pas d'endommager la lamo, 
même lorsqu'elle se trouve très près du cône. 

Le vase qui contient le liquide est simplement posé sur les vis J et 
retenu par les rebords de son support. Celui-ci se déplace de haut 
en bas sur une colonne prismatique et se fixe à l'aide de la vis D. 

Le cercle est divisé en demi-degrés, le vernier donne la minute. 
Si Ton fait une erreur \e dans la lecture de l'angle, Terreur corres- 
pondante de l'indice An sera donnée par l'équation : 



An = — 



Ae 



sme lange 

Le tableau suivant donne, en unités du quatrième chiffre décimal, 
1 erreur de n' correspondant à une erreur de lecture d'une minute 
sexagésimale : 



n 


«,3 


t,5 


4,7 


1,9 


2,1 


2,3 


e 


50«,17' 


4i°,49' 


36«,2' 


31«,45 


i?8»,26 


25%46 


An 


3,1 


4,9 


6,8 


8,9 


11,3 


13,9 



— i21 — 

Pour les mesures de dispersion, on peut obtenir une exactitude 
relative, environ dix fois plus grande, à Taide du mouvement micro- 
métrique M. Le tambour indique les dixièmes de minute, il permet 
un déplacement de 5^. 

La lentille B sert pour Téclairage. On place la flamme de manière 
à ce que son image soit projetée sur Técran à ouverture rectangu- 
laire qui se trouve devant le vase contenant le liquide. 

On peut adapter sur Foculaire un diaphragme, percé d*une ouver- 
ture rectangulaire correspondant exactement à Timage de la face 
inférieure du cône G. Ce diaphragme intercepte les rayons réfléchis 
sur les biseaux du cône. 

Au point de vue pratique, le réfractomètre à angle variable a sur 
le réfractomètre d'Abbe Tavantage de permettre la mesure d'indices 
plus élevés ; car, dans le réfractomètre d'Abbe, Tincidence rasante 
se produit au passage du liquide au verre ; il n'existe donc de 
rayon limite qu'à la condition que le verre soit plus réfringent que 
le liquide. Ici on peut dire que Tincidence rasante se fait au pas- 
sage de Tair au liquide : il y a, par conséquent, toujours un rayon 
limite. 

Dans le réfractomètre d'Abbe, on est obligé de choisir le verre du 
prisme supérieur parmi les flints lourds pour ne pas trop restreindre 
Téchelle limitée, comme nous venons de le voir, par Tindice de ce 
verre. Ces flints lourds sont assez délicats. Dans le réfractomètre à 
angle variable, les verres en contact avec le liquide n'interviennent 
pas dans les mesures et peuvent être pris parmi les fontes qui 
résistent bien aux acides. 

Malgré ces deux avantages, on donnera, en général, la préférence 
au réfractomètre d'Abbe et on réservera le réfractomètre à angle 
variable aux liquides, rares d'ailleurs, dont l'indice tombe hors de 
1 échelle de cet instrument, et aux acides qui risqueraient d'attaquer 
le verre de ses prismes. Le réfractomètre à angle variable laisse le 
liquide à découvert, ce qui a Tinconvénient de rendre difficile la 
mesure de la température, quand le liquide est sujet à s'évaporer 
rapidement. Il ne permet pas d'élever et de maintenir constante la 
température du liquide à étudier et, par suite, ne convient pas aux 
matières ne se liquéfiant pas à la température ordinaire. En outre, 
il donne moins de jirécision, tout en exigeant une plus grande quan- 
tité de liquide, et n'est pas organisé pour l'emploi de la lumière 
blanche. 



— 122 — 

Réfractomètre cTAbbe. — Le réfractomètre d'Abbe a été décrit, 

en 1874, par son inventeur. Je rappellerai ici sa construction, parce 

que deux des réfractomètres nouveaux que j'ai présentés à la Société 

de Physique en dérivent. Deux prismes en flint a et ^ (Voir plus loin, 

fig, 8, les lettres a et 6 ne sont pas marquées) renferment entre eux 

une couche mince (épaisseur environ 1/20 de millimètre) du liquide 

à examiner. Le prisme inférieur b ne sert qu'à retenir le liquide et à 

faciliter Téclairage du prisme supérieur a. La face du prisme 6, qui 

est en contact avec le 'liquide, n'est plus polie, dans les derniers 

modèles de l'instrument, afin d éviter les réflexions nuisibles qui s'y 

produisaient. Les deux faces hypoténuses des prismes aeib doivent 

être très rapprochées Tune de Fautre pour que Ton puisse admettre 

que la lumière pénétrant dans le second prisme a contient bien des 

rayons formant avec la normale un angle de 90^. Supposons cette 

condition remplie et suivons le rayon limite. En adoptant les lettres 

marquées sur la figure, nous aurons, si nous désignons par n Tindice 

du liquide, par N celui du prisme a, et par a l'angle réfringent du 

prisme : 

n = N sin e 
r = a — e 
N sin r = sin i. 

On voit que l'angle d'émergence i est, pour un prisme donné, 
fonction de l'indice du liquide n. Dirigeons un viseur fixe F {fig. 4), 
pointé à l'infini, sur le système des deux prismes a et 6, et faisons 
tourner ceux-ci jusqu'à ce que le rayon limite tombe sur la croisée 
des fils : l'angle de rotation sera l'angle t, si nous mesurons cet 
angle à partir de la position pour laquelle Taxe du viseur est normal 
à la face extérieure du prisme a, i étant fonction de n seulement, on 
pourra graduer le cercle S qui mesure cet angle, de manière à ce 
qu'il donne directement les indices n du liquide. C'est ce qui a été 
fait par la maison Zeiss (le vernier I du cercle S est solidaire du 
système des prismes a et ^ contenus dans les boîtes métalliques A 
etB). Supposons la graduation établie pour une couleur donnée p — 
M. Abbe a choisi la lumière du sodium — une autre couleur ^ donnera 
une limite différente et, en lumière blanche, la limite sera colorée. 

Cet inconvénient peut être évité. Soient dn et e/N les accroisse- 
ments que subissent les indices n et N lorsqu'on passe de la couleurp 
à la couleur q. L'accroissement correspondant di de l'angle d'émer- 
gence i s'obtiendra en différenciant les équations écrites plus haut: 



« . dN — cos r . rfn 



On peut donc, en annulant sin WN — cob rdn, annuler la disper- 
sion di pour un liquide donné. La limite tombe alors en même temps 
sur la croisée des fils pour les deux couleurs ;) et q, et paraît achro- 
matique en lumière blanche. Mais, en opérant ainsi, ce résultat n'est 

obtenu que pour une seule valeur do -r^ = » c'est-à-dire pour un 

Beal liquide. Pour un liquide différent, di n'est, en général, pas nul. 
On ne pourra donc employer ce procédé d'achromatisation que pour 
IfS réfractomèlres destinés à un liquide particulier, par exemple au 
beurre fondu. Le réfractomètre d'Abbe devant s'employer, au con- 



— 124 — 

Iraîre, avec des liquides de nature très diverse, il a fallu recourir 
pour cet instrument à un autre moyen de rendre la limite incolore en 
lumière blanche. Le dispositif imaginé à cet effet par M. Abbe 
pourrait s'appeler un diasporomètre à vision directe. Deux prismes 
identiques c eid, k vision directe pour la couleur p, sont placés Fun 
derrière l'autre devant l'objectif du viseur. Leurs sections principales 
se coupent sur Taxe optique O du viseur (fig, 5). Soient OL = K 
et OM =r K les dispersions propres de chacun de ces deux prismes. 
Leur effet s'ajoutant, ils produiront une dispersion totale ON = 
2K cos-a', si nous désignons par 22- l'angle que forment entre elles 
leurs sections principales, et celle dispersion résultante 2K cos z aura 
la direction de la bissectrice de l'angle des sections principales OM 
et OL. Supposons d'abord l'angle ^ égal à zéro et les sections prin- 
cipales des prismes c et cl parallèles à la section principale du 
prisme a, puis tournons l'un des prismes c eid k gauche, l'autre à 




FiG. 5. 

droite d'un même angle t, La dispersion, égale d'abord à 2K, 
prendra successivement toutes les valeurs comprises entre 2K et 
zéro, puis changera de signe et augmentera de nouveau en valeur 
absolue jusqu'à 2K. La direction de cette dispersion, résultant de 
l'action des deux prismes c et ef, restera toujours celle du plan de 
la section principale de a. On pourra donc, en faisant varier i^ 
compenser la dispersion di par une dispersion 2K cos z dirigée 
en sens contraire, et cela quelle que soit la valeur de di, pourvu 
qu'elle ne dépasse pas 2K. La limite coïncidera alors pour les 
couleurs p et gr et paraîtra presque incolore en lumière blanche pour 
les liquides dont la dispersion n'est pas anormale. Nous avons 
supposé la graduation du limbe établie pour la couleur p : les 
prismes c el d laissant passer sans la dévier cette couleur, la gra- 
duation donnera, même en lumière blanche, l'indice correspondant 



à la couleur p et non celui qui correspond à la partie la plus 
claire du spectre, comme on pourrait le croire au premier abord. 
L'angle ^, nécessaire pour obtenir Tachromatisme, peut servir à 
mesurer approximativement la dispersion du liquide. La limite 
devient blanche quand la dispersion des prismes c eid est, en valeur 
absolue, égale à di. Egalant ces deux valeurs, on trouve : 

, ^, cost cose C0S2 , sina .„ . . 

dn = 2k dS=z g cosz + h^ 

g et h étant, pour un instrument donné, des fonctions de Tindice n 
du liquide, fonctions qu'on peut mettre en forme de labiés, comme 
Ta fait la maison Zeiss. On sait que les rapports des dispersions 
rfn, dN et K ne sont pas les mêmes pour toutes les couleurs. L'expé- 
rience a montré que les valeurs obtenues pour dn sont, en général, 
assez exactes, si Ton prend pour dn, rfN et K les dispersions cor- 
respondant à l'intervalle CF du spectre solaire. 

La fig. 4 fait voir l'ensemble de l'appareiL Le miroir R renvoie 
la lumière sur le système des prismes a et ô, entourés de boîtes 
métalliques à double paroi A et B, par lesquelles on peut faire circu- 
ler un courant d'eau froide ou chaude maintenu à température cons- 
tante par un thermostat. Un thermomètre donne la température 
de l'eau, égale à celle du liquide quand le régime est devenu 
stationnaire. Le prisme inférieur pivote avec sa boîte B autour de 
la charnière c. Pour introduire le liquide, on renverse toute la 
partie supérieure de l'appareil, on tourne le bouton v, on écarte le 
prisme ô, et on fait tomber une goutte du liquide sur le prisme a, 
puis on remet le prisme b en place et on ramène l'appareil à sa 
position primitive pour faire les mesures. 

Le bouton M commande le mouvement des prismes c et d. C'est à 
l'aide de ce bouton qu'on achromatise la limite. 

L'angle z se lit sur la division T, qui est arbitraire (une division 
vaut 3^). 

Le réfractomètre d'Abbe peut s'employer pour les liquides dont 
l'indice est compris entre 1,3 et 1,7. Il donne ces indices à lecture 
directe, sans aucun calcul, à environ deux unités du quatrième chiffre 
décimal près. Il n'exige que quelques gouttes de liquide et permet 
d'élever et de maintenir consUnte la température du liquide avec 
l'aide d'un thermostat. Les mesures se font à la lumière blanche, 

9 



1 



tout en doiinaot la valeur de l'indice pour la raie D du spectre 
solaire. 




Fio. 6. Fii;. 7. Fio. 8. 

R^practomèlré de démonstration. — Le réfraclomètre de démons- 



tration est un réfraclomètre d'Abbe construit en vue des manipula- 
tions de physique. Toutes les constantes nécessaires pour le calcul 



— 127 — 

des indices se déterminent surrinstrument lui-même. En outre, celui- 
ci permet de mettre en œuvre les trois méthodes qui se basent sur 
les propriétés du rayon limite : la réflexion totale [fig. 6), Tincidence 
rasante {fig. 7) et la méthode d'Abbe [fig. 8), et met bien en relief les 
différences d'aspect que la limite présente dans ces trois cas, soit en 
lumière blanche, soit en lumière homogène. 

Pour simplifier Tappareil, on a supprimé le dispositif servant à 
achromatiser la limite. Les mesures précises doivent, par conséquent, 
être faites à la lumière monochromatique. 

La lunette F (/%/. 9) est autocollimatrice (le dispositif employé est 
identique à celui que nous avons décrit à propos du réfractomètro à 
angle variable) ; on peut donc facilement mesurer Tangle du prisme d 
et Tangle d'émergence i du rayon limite, puis calculer Tindice n du 
liquide par les équations données plus haut, quand on connaît Tin- 
dice N du prisme. Pour obtenir celui-ci, on commence par opérer sur 
Tair, n étant alors égal ai, les équations donnent N. La mesure sur 
Tair se prête fort bien à l'emploi des trois méthodes caractérisées par 
les fig. 6, 7 et 8. Un petit volet à charnières masque la face inem- 
ployée du prisme. 

L'instrument se manie à la main. On saisit la lunette de la main 
droite entre les deux montants qui la fixent sur le cercle et on 
manœuvre Talidade A de la main gauche. Cette alidade fait corps 
avec le système des prismes et porte un vernier d donnant deux 
minutes ; le cercle lui-même est divisé en demi-degrés. Les trois 
vis I servent à régler la position du prisme. 

Rëfraclomèlre à immersion. — Nous avons remarqué, en décrivant 
le réfractomètro Abbe, que le prisme inférieur h de cet instrument 
n'intervenait pas dans les mesures. Dans le réfractomètre à immer- 
sion, ce prisme n'existe plus ; il ne reste que le prisme a du réfracto- 
mètre Abbe, désigné ici (fig. 10) par la lettre P. Le prisme P est 
directement immergé dans le liquide à examiner, ce qui a l'avantage 
de supprimer complètement les réflexions toujours plus ou moins 
nuisibles qui se produisent sur la face hypoténuse du prisme b, La 
limite est alors plus nette et supporte un grossissement plus consi- 
dérable. 

L'éclairage se fait, à l'aide d'un miroir S, par une paroi latérale 
[fig. 10) ou par le fond [fig. 11) d'un vase rempli d'eau dans lequel 
plongent les verres ou le récipient particulier contenant le liquide à 
examiner. La marche du rayon limite est marquée sur la fig. 10. Le 



prisme P fait corps avec la lunette, comme toujours pointée à l'ioliDi. 
Selon la direction du rayon limite, la limite se forme à un endroit dif- 
férent du plan focal. Un micromètre placé dans ce plan permet de 
relever cette position, qui, pour un instrument donné, est fonction 
de l'indice du liquide. Une table donne les valeurs de l'indice corres- 



pondant aux lectures du micromètre. ' Pour faciliter l'estime des 
dixièmes, le micromètre est mobile. On peut le déplacer exactement 
d'une division à l'aide de la vis micrométrique Z, qui indique, sur 
son pourtour, les dixièmes à ajouter à la lecture des entiers, lors- 
qu'on a ramené avec la vis la limite sur le trait le plus voisin (vers 
les petits chiffres). 

On aurait pu tracer sur le micromèlre une division indiquant 
directement les indices. On s'est épargné ce travail, parce que Tins- 



trament s'emploie surtout pour le dosage des matières dissoutes dans 
l'eau, et que, pour ce f^enre de mesure, une division arbitraire rend 
les mêmes services qu'une division en indices, plus diffîcile à établir. 



En se reportant à la figure, on voit que, dans cet instrument, il n'y 
a qu'un prisme à vision directe. A, au lieu de deux prismes, e el d, 
employés dans le réfractomètre Abbe. La section principale de ce 
prisme A est parallèle à l'axe optique. On peut taire tourner le prisme 
autour de cet axe à l'aide de la bague moletée R. Le prisme A est a 
vision directe pour la raie D du specire solaire, et Télalonnage du 
micromètre est fait pour celle même raie. Si la section principale du 
prisme A forme avec la section principale du prisme P un angle 3, 
le premier prisme produira dans la section principale du second une 



— 136 — 

dispersion égale à K cos z qui pourra servir à compenser les disper- 
sions créées sur les deux faces du prisme A, et la limite deviendra 
achromatique. Outre la dispersion K cos z dans la section principale 
de P, il exista, il est vrai, une dispersion K sin z normale à ce plan ; 
mais, lorsque la dispersion totale est petite, comme c*est le cas pour 
les liquides examinés avec le réfractomètre à immersion, cette disper- 
sion parasite ne gène pas les mesures. 

Par suite de son grossissement considérable (10), le réfractomètre 
à immersion a une échelle restreinte allant de n = 1,325 à n = 1,367 
seulement. En revanche, il donne une précision estimée à 4 unités 
du cinquième chiffre décimal. L'instrument est destiné aux dosages 
de matières (sels, sucres, alcools) dissoutes dans Teau. La mesure 
est des plus commodes. On trempe le prisme dans le liquide, comme 
un thermomètre [fig, 11), on achromatise la limite en manœuvrant la 
bague R, on la ramène sur une division entière du micromètre, on 
lit les entiers sur le micromètre, les dixièmes sur le pourtour de la 
vis Z, et, en consultant une table dressée une fois pour toutes, on 
obtient la teneur en sel, sucre ou alcool. 

Pour les liquides volatils, on emploie un vase spécial M {fig, 10), 
qui s'adapte très aisément sur le réfractomètre. Le grand vase B 
contient de Teau destinée à maintenir la température constante. 

Le réfractomètre à immersion exige une plus grande quantité de 
liquide que le réfractomètre Abbe. Lorsqu'on ne dispose pas d'une 
quantité suffisante de liquide, on pose un petit prisme sur le prisme P 
tenu convenablement, et Von introduit le liquide entre ces deux 
prismes. 



Tëlauiographe (TEHsha Gray-Ritchie ; 
Par M. Désiré Korda (<). 

L'appareil constitue le « télégraphe » par excellence, c'est-à-dire 
un dispositif permettant la reproduction Je l'écriture à distance, 
j'entends de l'écriture autographe de l'expéditeur qui apparaît sur le 
papier de l'appareil récepteur avec ses caractères plus ou moins 



(») Séance du 12 avril 1901. 



— i3{ — 

embrouillés, avec ses illustrations, croquis et dessins, avec ses 
ratures et son authenticité (Voir schéma fig. 15). 

Jamais un problème aussi difficile n*a été réalisé par des moyens 
électriques plus simples. Nous sommes loin des plaques hachurées 
de Tabbé Caselli, de même que des organes synchroniques réalisant 
rimpression mécanique des hachures employées par ceux qui sui- 
vaient la trace du savant abbé italien. Le télautographe met en rap- 
port immédiat Fexpéditeur et le destinataire, comme s'il s'agissait 
d'un échange de conversation téléphonique, la seule différence dans 
le résultat par rapport aux téléphones étant que la conversation est 
écrite au lieu d'être parlée. Les caractères tracés par l'expéditeur 
apparaissent au fur et à mesure de leur inscription sur le papier du 
destinataire, et celui-ci peut répondre de même dès que son « inter- 
locuteur » a cessé d'écrire. 

Elisha Gray, l'illustre inventeur du microphone, mort il y a 
quelques semaines à peine, s'est occupé depuis longtemps de la 
solution de ce problème. Mais son appareil était d'une construction 
compliquée, délicate, coûteuse et d'un réglage très difficile, à cause 
de tous les organes mécaniques qu'il contenait : moteur, mouvement 
d'horlogerie, embrayage, etc. Enfin le télautographe primitif de 
M. Gray était entaché d'un grave inconvénient pratique, c'est de 
nécessiter quatre fils entre les postes en communication. 

M. Macpherson, un des élèves de M. Gray, a réussi à éliminer cet 
inconvénient et à ramener le nombre de fils nécessaires à deux, 
mais sans pouvoir se passer des organes délicats, des bobines et 
contacts sans nombre. 

L'appareil actuel est dû à un autre élève de M. Gray, M. Ritchie. 
Dans cet appareil, plus de mouvement d'horlogerie, plus de complica- 
tions mécaniques. Un nombre très restreint d'électro-aimants et les 
deux fils qui réunissent les deux postes en correspondance suffisent, 
au moyen d'un artifice ingénieux, à transmettre toutes les manœuvres 
de l'appareil. Nous allons exposer grâce a quels dispositifs tout cela 
peut se réaliser. 

L'appareil comporte l'usage facultatif du téléphone ; on a prévu 
un commutateur actionné automatiquement par le poids de l'appareil 
téléphonique. En effet, lorsqu'on décroche le récepteur téléphonique, 
un ressort antagoniste agit sur le commutateur pour mettre le télé- 
phone en circuit. On peut alors causer, mais on ne peut pas trans- 
mettre récriture. Lorsque, par contre, le récepteur téléphonique est 



accroché, aoD poids ramène le ressort, et c'est le télautographe i 





-f-- 






}i 



est relié au circuit; or peut écrire, mais on ne peut pas causer. 



— 434 — 

L'appareil étant à Tétat de repos, le bouton du commutateur est main- 
tenu abaissé par le levier (0) placé à côté de lui [fig. i), le pôle (— ) 
delà batterie est à la terre et le récepteur en circuit sur le fil de ligne, 

Transmettew Récepteur 




e 

du 

Rhéostats 




Axe I dbi 
l 



Fio. 3. 



de sorte que Tappareil est prêt à enregistrer les messages sans qu'il 
y ait aucune manœuvre à faire. Lorsque l'opérateur pousse le le- 
vier (O) avec son crayon, le commutateur devient libre, se soulève, 




Fio. 6. 



Fio. 7. 



met le pôle (-f) de la batterie à la terre et le transmetteur en circuit 
à la place du récepteur ; l'appareil est alors en ordre de transmission. 
Les différentes fonctions électriques de l'appareil peuvent se subdi- 



viser ainsi: 



1** Le mouvement de la plume parallèlement au papier ; 



— i3S — . 

2* Mouvement d'abaissement et de soulèvemeal de la plume; 

3° Avancement du papier et prise d'encre; 

4* Sonnerie d'appel et d'avertissement. 

l* Mouvement de la plume parallèlement au papier. — Le mouve- 
ment de la plume du récepteur est obtenu par la variation d'inten- 
sité des courants continus passant dans les deux rhéostats intercalés 
Rurchacun des deux fila. Les courants variables agissent sur deux 
bobines ^alvanométriques {/ig. i et 3), également intercalées sur 



i 1* I '© 



chaque fil. Le crayon du transmetteur est adapté à l'extrémité des 
denx branches fixées au bras des deux rhéostats indépendants 
[fig. 4, n, 6 et 7) ayant chacun une résistance de 7.000 ohms parta- 
laj^ en 496 parties. 

La partie réceptrice de l'appareil est conatîtuoc par deux grands 
mouvements galvanométriques Deprez-d'Arsonval munis de forts 
ressorts {flç.S, 8, 9, 10). Les axes sur lesquels sont fixéesles bobines 



— )3« — 
mobiles sont en relation, à une de leurs extrémités, avec un système 
de leviers correspondant à celui du transmetteur et font mouvoir une 
plume sur une feuille de papier semblable à celle de l'expéditeur; â 
l'autre extrémité, ils sont reliés à un système amortisseur & liquide. 

Les rliéostats ont été divisés de façon que les variations d'angles 
des deux branches se reproduisent exactement aux braoches corres- 
pondantes du récepteur. Pendant les communications les batteries 
des deux postes sont en série. 

LadifTérence des potentiels entre la ligne et la terre est constam- 
ment inférieure à 24 volts. 

2" Mouvement d'abaissement et de souli'vement de la plume. — 
Lorsque deux appareils sont en ordre de communication, un courant 
local passe dans l'électro-aimant (M) qui soulève la plume {fy. 1). 
Quand le crayon du transmetteur presse sur la plaque sur 
laquelle le papier est tendu, il actionne un commutateur envoyant le 
courant du circuit primaire d'une bobine d'induction (F) dont le 
trembleur se met à vibrer. Le courant vibratoire secondaire est trans- 
mis à la ligne à travers le condensateur (I) et actionne le relai (K) à 
. travers le condensateur (L). 



L'armature de (K) est attirée et le circuit de courant local (M) est 
rompu; la plume, primitivement soulevée par une barre agissant 
sur les deux bras des supports, tombe en contact avec le papier. 

La self-induction des bobines et relai du récepteur étant considé- 
rable, le courant vibratoire du relai ne les traverse pas d'une façon 
sensible, et le circuit de ce courant se ferme comme suit : 



Circuit secondaire de la bobine (F), condensaleur(l), ligne (3),con- 
densalenr (L), reUi (K), ligne [3). On voit que les deux (ils (3) et (5) 
sont, à un instant quelconque, parcourus par des courants vibratoires 
égaux et de sens contraire, par conséquent sans action inductive sur 
la ligne téléphoDique voisine. 

3" Avancement du papier et prite d'encre. — L'avancement du 
papier est obtenu en ponasant avec le crayon du transmetteur jusqu'à 
fond de course et en relflchant ensuite le (V) situé à gauche du rec- 




tangle où l'on écrit. Ce mouvement, transmis à angle droit à une 
bielle reliée à un volet mobile, permet de pincer le papier et de le 










Pic. 15. — Reproduction de l'écriture et du dessin par le lélautographe P. Rilchie. 



faire avancer. Le papier est emmagasiné sur un rouleau placé sous 
la planchette du. transmetteur. Le mouvement de retour est fait par 



— 138 — 

un ressort. Chaque fois que Ton pousse et relâche le (V), le commu- 
tateur (17) [fig. 4) coupe et remet le courant sur la ligne. Sur le récep- 
teur, un relaî (E) {fig, Ij dont Tenroulement est pris par moitié sur 
chacun des fils et fait dans le même sens, a son armature attirée 
quand le courant, même minimum, passe sur les fils de la ligne; an 
courant local passe alors dans les électros (P) [flg. 12, 13 et 14) qui, 
agissant sur le volet mobile et un châssis, pince le papier et provoque 
son déplacement d'une quantité égale à celle obtenue sur le trans- 
metteur. 

Lorsque le courant est interrompu sur les fils de ligne, Tarmaturc 
de (E) cesse d'être attirée, et le courant local passant dans les élec- 
tros (P) est rompu, le papier est relâché et le châssis retombe par son 
poids sur les butées inférieures. 

Lorsque le crayon du transmetteur est placé dans le (V) du levier 
de manœuvre, la plume réceptrice qui reproduit exactement ce mou- 
vement vient se placer au-dessus d'un encrier. ' 

En appuyant sur le (V), on coupole courant de la ligne; le châssis 
élévateur du papier et un bras qui y est fixé vient s'appuyer sur le 
bras du galvanomètre de gauche et enfonce ainsi la plume dans 
l'encrier. 

Comme il est facile de le voir, sur le diagramme des connexions 
[fig. 1), le courant local ne parvient aux électros M et P que lorsque 
l'armature du relai (E) est attirée; d'autre part, le courant d'excita- 
tion des électros des galvanomètres ne se trouve établi que lorsque 
le châssis élévateur du papier du récepteur est levé. Les trois cou- 
rants passant dans M et P, les électros des galvanomètres ne 
fonctionnent que pendant la communication. 11 n'y a ainsi aucune 
dépense de courant inutile. 

4** Sonnerie d'appel et d'avertissement, — La sonnerie est cons- 
tamment reliée par une de ses extrémités au pôle négatif de la batte- 
rie locale. 

Lorsque le récepteur du télautographe est en circuit, il suffit d'ap- 
puyer sur un bouton pour mettre un des fils à la terre et actionner 
la sonnerie. 

En effet, un courant passe dans le relai (E') {fig, 1) dont l'armature 
est attirée ; le circuit de la sonnerie se trouve fermé en dérivation sur la 
batterie locale. Le relai (E') porte deux enroulements en sens inverse 
pris sur les deux fils de ligne, de façon que les courants de même sens 
et égaux sont sans action sur lui. 



r 



— 139 — 

Lorsqae le transmetteur est en circuit, le circuit de la sonnerie 
est fermé sur une bobine de 200 ohms et un interrupteur. Tant que 
le bras de la personne est posé sur la planchette du transmetteur, le 
circuit est coupé par Tinterrupteur. Aussitôt que le bras se lève, le 
circuit se ferme, la sonnerie fonctionne et elle ne s^arrète que lorsque 
Topérateur a pressé avec le crayon le bouton du commutateur n"" 2, 
dont il a été parlé plus haut, opération par laquelle le récepteur est 
mis en circuit et la batterie inversée ; on ne peut donc quitter l'appa- 
reil sans ravoir mis à Fétat de réception. 



Fonclionnement du résonateur de Hertz et du résonateur à coupure^ 
— Observation de la résonance électrique dans Pair raréfié ; 

Par M. A. Turpain (*). 

Pour qu'un résonateur électrique disposé dans un champ hertzien 
concentré par deux fils parallèles éprouve des alternatives de fonc- 
tionnement et d'extinction, il faut donner à l'appareil soit un mou- 
vement de translation en maintenant le plan du résonateur perpen- 
diculaire au plan des fils de concentration, soit un mouvement de 
rotation dans son plan, mouvement qui fait décrire au micromètre 
la surface même du résonateur. 



m^ 




FiG. 1. 

Les diverses théories de la résonance électrique s'accordent à 
reconnaître un nœud d'ondes stationnaires électriques à chacune 
des extrémités en regard du résonateur constituant les deux pôles 
de son micromètre, et elles indiquent comme siège d'un ventre de 

(>) Séance du 13 avril 1901. 



— i40 — 

ces ondes la région du résonateur diamétralement opposée au 
micromètre {fig, i). 

Cette division du résonateur hertzien en deux concamérations 
successives est en accord avec la loi expérimentale suivante, qui 
rend compte de l'observation du mouvement de translation donnée au 
résonateur : La longueur d'onde des oscillations électriques qui 
excitent un résonateur filiforme donné est égale (abstraction faite de 
la perturbation micrométrique) au double de la longueur du réso- 
nateur (*). 

Comment cette distribution s'accorde-t-elle avec les phénomènes 
que présente un résonateur qui, placé dans une section ventrale du 
champ, est animé d'un mouvement de rotation de 360^ dans son plan? 

On constate pendant ce mouvement la production au micro- 
mètre de deux étincelles de longueur maximum. Ces étincelles se 
produisent lorsque le micromètre est à Tune ou Fautre des extrémités 
du diamètre du résonateur perpendiculaire au plan des fils de con- 
centration. Entre les positions de ces maxima s'observent deux posi- 
tions pour lesquelles une extinction à peu près complète se produit 
au micromètre. Ces positions sont aux extrémités du diamètre du 
résonateur contenu dans le plan des fils de concentration. Le dia- 
mètre correspondant aux azimuts de maximum d'étincelles est donc 
en croix avec le diamètre qui correspond aux azimuts d'extinction, 
ainsi que l'indique la figure 2. 

Ces phénomènes semblentassez difficiles à interpréter en admettant 
la distribution électrique théorique précédemment indiquée. Que 
l'on admette, en effet, qu'à une étincelle de longueur maxima 
correspond un ventre, ou bien qu'on voie dans cette étincelle l'indica- 
tion d'un nœud, l'observation précédente n'en semble pas moins 
montrer la succession de quatre concamérations le* long du circuit 
du résonateur. 

Bien que cette nouvelle distribution soit manifestement en désac- 
cord avec la loi qui lie la longueur d un résonateur à la longueur 
d'onde des oscillations qui l'excitent, elle paraît cependant confirmée 
par l'observation des phénomènes que présente un résouateur à 



(1) H. PoiNCARé, les Oscxllatiom électriques, p. 237 (G. Carré, Paris, 1894); — 
A. TuRPAiN, ^urle re'sonalei/r de Hertz (Compl es Rendus de C Académie des Sciences, 
31 janvier 1898); — Recherches erpérimenlates sur tes oscillations électriques 
p. 93 (A. Ilermann, Paris, 1899). 



— J4i — 

quatre micromètres {*) situés aux extrémités de diamètres rectan- 
gulaires {fig. 3). On observe, en effet, que, pour un réglage conve- 
nable des micromètres, une rotation de 90* imprimée à Tappareil est 
suivie de Textinction des deux micromètres m, m' primitivement 
étincelants et de la mise en activité des micromètres n, vi qui étaient 
éteints avant la rotation. 




Fio. 2. 



FiG. 4. 



Il y a quelques années, j'ai montré (') qu'un résonateur circulaire 
de Hertz, qui présente une coupure [fig, 4) indépendamment de celle 
offerte par Tinterruption micrométrique fonctionne aussi aisément 
qu'un résonateur complet. 

Les lois qui régissent le fonctionnement du résonateur à coupure 
sont des plus simples et peuvent toutes se résumer dans Ténoncé 
suivant : Bans un résonateur à coupure^ la coupure joue le rôle 
que jouait le micromètre dans le résonateur complet. 

En particulier, en ce qui concerne les positions d'extinction qu'on 
observe par rotation du résonateur dans son plan, on constate que,^ 
2)our obtenir r extinction, il faut amener le milieu de la coupure 
dans Vun des deux azimuts que devrait occuper le micromètre pour 
donner le même r(fsidtat, si le résonateur e'tait complet. 

Ce fait expérimental, rapproché delà loi de distribution qu'énoncent 
les diverses théories de la résonnance électrique assigne, comme 
position des nœuds des ondes stationnaires d'un résonateur à coupure, 
les extrémités de la coupure et comme position du ventre des mêmes 
ondes, le point du résonateur également éloigné des deux extrémités 
de la coupure. 



(*) A. Tt'RPAUî, Recherches expérimentales y etc., p. 84. 

(*) A. TrKPAiîf, Sur les expéHences de Hertz (Société des Sciences physiques 
et naturelles de Bordeaux, i avril 11)95). 

10 



Cette distribution électrique le long du résonateur à coupure 
semble en parfait accord avec Tobservation suivante : 

Par un artifice de construction facile à imaginer, on rend la cou- 
pure d'un résonateur à coupure, mobile par rapport au micromètre, 
de telle sorte que Tare qui sépare le milieu de la coupure du micro- 
mètre puisse croître depuis une valeur voisine de 50® jusqu'à 4 80®. — 
Disposant alors le résonateur de manière à ce que la coupure soit 
constamment située dans un azimut de maximum d'effet, on fait varier 
l'arc d'écart entre le micromètre et le milieu de la coupure. — Pour 
chaque arc, on relève la longueur maximum d'étincelle qu'on obtient 
au micromètre. — On constate que l'intensité de l'étincelle au mi- 
cromètre croît avec l'arc compris entre la coupure et le micromètre. 

Si l'on admet que l'étincelle du micromètre d'un résonateur coupé 
mesure l'intensité du mouvement vibratoire hypothétique dont ce 
résonateur est le siège au point où se trouve le micromètre, cette 
observation confirme la distribution électrique précédemment indi- 
quée. Le résonateur à coupure se présente alors comme ayant un 
nœud de vibration aux deux extrémités limitant la coupure et un 
ventre diamétralement opposé au milieu de la coupure. 

Toutefois cette observation semble en contradiction avec le fait 
suivant : Si, au cours de cette même expérience, on vient à rappro- 
cher l'une de l'autre les deux extrémités de la coupure jusqu'à ce 
qu'une étincelle jaillisse entre elles, on constate que cette étincelle 
présente une longueur sensiblement égale à la plus grande de toutes 
celles observées jusque-là au micromètre du résonateur coupé, 
c'est-à-dire égale à celle qu'on observe au micromètre lorsque l'arc 
séparant le milieu de la coupure du micromètre atteint 180®. 

D'après l'hypothèse admise que Tétincelle du micromètre mesure 
l'intensité du mouvement vibratoire, on est amené à supposer l'exis- 
tence d'un ventre de vibrations au point même où l'on admettait 
précédemment un nœud. 

D'autre part, le rapprochement de ces deux expériences ainsi que 
la comparaison des lois régissant les positions d'extinction d'un 
résonateur complet à celles régissant les positions d'extinction d'un 
résonateur à coupure conduisent à se demander quelle distinction 
on doit faire entre le micromètre d'un résonateur complet en activité 
et le micromètre d'un résonateur à coupure en activité. 

En définitive, si l'observation du résonateur complet, comme celle 
du résonateur à coupure, conduisent toutes deux à des lois expéri- 



— 143 - 

nuQiales simples, ces lois De paraissent pas en accord avec la distri- 
butioii électrique qae les diverses théories de la résonance électrique 
assignent à ces deux sortes de résonateurs. Bien plus, alors que cer- 
taines expériences semblent confirmer la distribution électrique 
qu'indique la théorie, d^autres expériences non moins nettes que les 
premières Tinlirment. 

C'est dans le but de rechercher les causes de ce désaccord et de 
coordonner, si possible, ces différents faits, à première vue contradic- 
toires, que j'ai entrepris les expériences que je vais décrire. 



rrt. 




Kio. 5. 

Je me suis proposé d'appliquer à cette recherche une méthode qui 
permette de se rendre compte, au même instant, de Tétat électrique 
des divers points du résonateur tout le long du conducteur qui le 
constitue. A cet effet, j'ai renfermé tout le résonateur, sauf le micro- 
mètre, dans un t\ibe de verre i [fig, 5), de forme circulaire, dans 
lequel l'air est suffisamment raréfié pour permettre au conducteur du 
résonateur de produire la luminescence de cet air raréfié. Si la raré- 
faction est convenable le résonateur décèle les états électriques qui 
se succèdent le long de l'arc conducteur qu'il forme par la lumines- 
cence que ce conducteur produit aux divers points du tube. La 
luminescence ainsi produite peint aux veux, par son éclat plus ou 
moins vif; plus ou moins estompé, l'état électrique des divers points 
du résonateur en activité qui la produit. 

11 esta craindre, dans l'emploi de ce dispositif, que la luminescence 
de la gaine gazeuse qui enserre le résonateur ne provienne pas de la 
seule action du conducteur qui forme le résonateur. Il peut arri- 
ver que les fils qui concentrent le champ produisent eux-mêmes 
directement la luminescence du tube à gaz raréfié. Les phénomènes 
qui doivent déceler la distribution électrique le long du résonateur 
se trouvent alors troublés. Le degré de raréfaction qui convient le 



_ U4 — 

mieux pour que le résonateur produise seul la luminescence est celui 

1 

qui correspond à une pression de rjrjr de millimètre. 

Les expériences suivantes montrent que la luminescence est alors 
produite par le résonateur seulement. 

1^ Si Ton déplace un pont le long des fils, la luminescence dispa- 
raît ou réapparaît suivant que le pont atteint une position nodale ou 
ventrale des oscillations qui excitent le résonateur. Pour admettre 
rinfluence directe des fils sur la luminescence produite, il faut sup- 
poser que la gaine gazeuse admet exactement la même longueur 
d'onde que le résonateur ; 

2^ La luminescence cesse coniplètement lorsqu'on ferme le micro- 
mètre du résonateur ; 

3^ La luminescence produite accompagne le résonateur lorsqu'on 
le déplace dans son plan ; 

4° Enfin le tube de verre circulaire privé du conducteur formant 
résonateur et amené au même degré de raréfaction ne devient pas 
lumineux, bien qu'il soit disposé dans le champ dans les mêmes con- 
ditions que lorsqu'il contenait le conducteur métallique. 

Les observations faites à l'aide de cette méthode, dont l'emploi est 
ainsi légitimé, ont porté sur toute une série de résonateurs de formes 
et de dispositions différentes. Celles relatives au résonateur complet, 
au résonateur à coupure et au résonateur à deux micromètres^ ont 
donné les résultats suivants : 

Résonateur complet. — Le micromètre est placé dans un des deux 
azimuts de maximum d'étincelle (Voir fig. 5). La luminescence ne se 
produit pas tant que le micromètre est fermé. Dès qu'il est ouvert, 
elle se produit très faible aux environs immédiats des pôles du micro- 
mètre; elle est nulle dans toute autre région. A mesure qu'on 
augmente la distance explosive du micromètre, la luminescence qui 
se produit intéresse, de part et d'autre des pôles du micromètre, des 
arcs égaux de plus en plus grands. Quand les pôles du micromètre 
sont trop éloignés pour qu'il se produise entre eux des étincelles, la 
luminescence est maxima; elle intéresse alors, de part et d'autre, des 
arcs de 120® à 150°. La seule région qui reste obscure est la région 
diamétralement opposée au micromètre. La luminescence décroît 
d'ailleurs et s'estompe depuis la région voisine du micromètre, où elle 
est la plus intense, jusqu'à la région obscure. 
Si l'on déplace le résonateur dans son plan, le micromètre, passant 



— U5 — 

d*un azimut de maximum à un azimut d'extinction, la luminescence 
accompagne le mouvement du résonateur. Les deux arcs lumineux 
diminuent de grandeur, lorsqu^on se rapproche de Tazimut d'extinc- 
tion. La luminescence cesse complètement dès qu'on atteint cet 
azimut. 

Résonateur à coupure. — Cette méthode d'étude a été appliquée au 
résonateur à coupure en disposant la coupure de trois manières diffé- 
rentes ; la coupure est située tout entière à l'intérieur du tube à air 
raréfié ; les extrémités de la coupure sont seules placées dans l'air 
raréfié, l'intervalle entre ces extrémités est extérieur aux tubes dans les- 




quels on produit le vide; les extrémités des arcs qui comprennent 
la coupure sont, ainsi que l'intervalle qui les sépare, extérieurs aux 
tubes enfermant le résonateur (fig, 6). Les phénomènes observés dans 
les trois cas sont les mêmes dans leurs lignes générales, à cela près 
que, lorsque la coupure est située tout^entière dans l'air raréfié, on 
observe une effluve entre ses deux extrémités. 

I^a coupure étant disposée dans l'azimut 180° et le micromètre étant 
fermé, on observe une luminescence assez intense le long de chaque 
conducteur sur un arc de 40^ à 50°. Tout le reste du résonateur est 
obscur. — Dès qu'on ouvre le micromètre, une étincelle s'y produit, 
les arcs lumineux deviennent moins longs et moins intenses. Dès que 
le micromètre, graduellement ouvert, cesse de donner des étincelles, on 
observe plus de luminescence. — Si l'on déplace le résonateur dans 
son plan, la luminescence accompagne le résonateur et l'intensité 
du phénomène décroît lorsque la coupure s'approche d'un azimut 
d'extinction (90* ou 270°), pour lequel aucune luminescence ne persiste. 

On voit que Taspect présenté par un résonateur complet dont le 
micromètre est aussi ouvert que possible concorde avec l'aspect pré- 
rente par un résonateur à coupure dont le micromètre est fermé. 



— H6 — 

Le premier présente une luminescence maximum au voisinage du 
micromètre, le second au voisinage de la coupure. Les deux appareils 
sont en effet les mêmes : ce sont deux résonateurs à coupure sans 
micromètres. La présence du tube à air raréfié permet, en effet, de se 
rendre compte du fonctionnement des appareils sans avoir à consulter 
les micromètres. — Ces expériences expliquent que les lois du réso- 
nateur à coupure soient celles qui régissent le résonateur complet, à 
condition de faire jouer à la coupure le rôle dévolu au micromètre du 
résonateur complet. 

Résonatbur ▲ DEUX MICROMÈTRES. — Co résonateur ost constitué par 
deux tiges en forme de demi-circonférences, placées à Tintérieur de 
tubes de verre demi-circulaires dont Tair a été convenablement raré- 
fié. Chaque tige porte à Tune de ses extrémités une vis micrométrique 
qui vient buter contre l'extrémité libre de Tautre tige ; le résonateur 
se trouve ainsi muni de deux micromètres diamétralement opposés. 
La course des vis micrométriques est de longueur telle qu*elle permet 
de produire une coupure dans la région qu'occupe le micromètre. 

On place le plan du résonateur perpendiculaire à la direction des 
fils de concentration et de manière que le diamètre qui passe par les 
micromètres soit perpendiculaire au plan des fils / de concentration. 
Soient met (x les deux micromètres {fig, 7). On constate les phéno- 
mènes suivants : 

m et [L sont fermés : On n'observe aucune luminescence. 

m est peu ouvert^ p. est fermé : L'étincelle qui se produit au micro- 
mètre m est accompagnée d'une faible luminescence de la partie des 
arcs avoisinant m. 




Fio. 7. 



m est très ouvert, ji est fermé : L'étincelle n'éclate plus en m. La 
luminescence devient très vive et intéresse une parlie notable 
(i20* environ) des arcs se terminant en m. 



— 147 — 

m eut très ouvert^ on ouvre graduellement (jl : La luminescence 
diminue lorsqu'on fait croître Touverture du micromètre \l. 

m et ^ sont peu ouverts : Si les deux micromètres sont ouverts de 
façon à ce qu'il éclate des étincelles à Tun et à Tautre, pour un 
réglage convenable, la luminescence se manifeste tantôt le long des 
portions d'arcs avoisinantm, tantôt le long des portions d'arcs avôi- 
sinant (x. 

Interprétation des EXpéniBNCES. — On peut interpréter les expé- 
riences ci-dessus, dont quelques-unes ne sont que la répétition des 
expériences précédentes, en admettant qu'un résonateur en activité 
est le siège d'un courant électrique oscillatoire, cheminant alternati- 
vement d'une des extrémités vers l'autre. Soient A et B les extrémités 
de la coupure, le courant chemine de A vers B pendant une demi- 
période et de B vers A pendant la demi-période suivante. 

Les valeurs de la densité électrique en A et B au cours d'une 
demi-période T sont : 

Temps Deniilé en A DeniiM en B 

+ (J — ^ 

l 

2 -' +" 

T + a — o 

Au point M {fig. 8), également distant de A et de B,la densité élec- 
trique reste constamment nulle. 



• 




Fig. 8. 



Si la coupure est assez grande pour qu'aucune étincelle ne puisse 
la traverser, la densité électrique acquiert en A et en B, à la fin de 



— 148 — 

chaque demi-période, la plus grande valeur possible (valeur abso- 
lue). La luminescence est la plus vive. 

Si on diminue la grandeur de la coupure de telle sorte qu'une 
étincelle puisse éclater entre les deux extrémités, la valeur maxima 
de la densité électrique en A et en B devient a' < <j et la lumines- 
cence est moins vive. 

Si on ferme complètement la coupure, aucun courant ne circule 
plus dans le circuit fermé que présente le résonateur. La densité 
électrique est nulle en tout point de ce circuit à chaque instant. 
Aucune luminescence ne se manifeste. 

Une coupure AB existant dans le résonateur, on ouvre progressi- 
vement un micromètre placé en M. — L'étincelle qui se manifeste 
en M et qu'une luminescence voisine n'accompagne pas doit être 
attribuée au passage du courant cheminant alternativement de A 
vers B et de B vers A. On conçoit que la présence du micromètre 
abaisse la valeur maxima qui limite la variation de densité en A et 
en B. La luminescence au voisinage de A et de B doit donc diminuer 
par l'ouverture du micromètre situé en M. — Tant qu'une étincelle 
peut jaillir en M, le courant peut circuler entre A et B, la lumines- 
cence s'observe au voisinage de A et de B et présente une plus ou 
moins grande intensité. Dès que l'ouverture du micromètre en M est 
telle qu'aucune étincelle ne s'y produit plus, aucun courant ne peut 
plus s'établir. La présence de cette seconde coupure doit donc faire 
cesser tout phénomène de luminescence. 

Si la coupure AB et l'ouverture du micromètre M sont d'égale 
grandeur et susceptibles l'une et l'autre de permettre la production 
d'une étincelle, il peut arriver que l'étincelle éprouve une plus grande 
difficulté à se produire à l'une des interruptions qu'à l'autre ; cela 
peut avoir lieu tantôt à l'une, tantôt à l'autre des interruptions. La 
plus résistante des interruptions jouera le rôle de coupure. Les por- 
tions voisines des conducteurs qui y aboutissent seront entourées de 
luminescence, alors que l'autre mievvnpXxon [la moins résistante) sera 
seulement le siège d'une étincelle produite par le courant circulant 
dans le résonateur. — C'est dans cette interprétation de l'expérience 
qu'il faut voir la distinction à faire entre le micromètre d'un résona- 
teur complet en activité et le micromètre d'un résonateur à coupure 
en activité. 

En résumé, le r<^sonateur filiforme doit être considéré comme pré- 
sentant dans sa longueur deux concamérations^ avec un ventre de 



w^ 



— i49 — 

vibration au milieu de sa longueur et deux nœuds de signes contraires 
à ses deux extrémités, — On admet dans cette interprétation que la 
luminescence produite dans le tube à air raréRô, qui contient le 
résonateur, est la plus vive aux nœuds, c'est-à-dire aux points où la 
variation de la densité électrique est la plus grande, et qu'elle est 
nulle aux ventres. 

Généralisation db la méthode d'observation précédente. — La 
méthode qui permet de déceler Tétat électrique tout le long d'un 
conducteur soumis à l'influence d'un champ d'oscillations élec- 
triques, méthode qui consiste à entourer ce conducteur d'une 
gaine d'air convenablement raréfié, peut être généralisée. — On 
peut se proposer d'étudier par son emploi non plus seulement 
l'état électrique des diverses régions d'un résonateur filiforme en 
activité, mais l'état électrique des fils de concentration du champ 
hertzien et même celui de la région avoisinant les fils de concentra- 
tion et le résonateur. 

La difficulté qu'offre cette recherche expérimentale réside dans 
l'extrême fragilité que présentent des vases de volumes notables (de 3 
a 4 litres), lorsque l'air contenu à leur intérieur doit être raréfié. Ces 
vases, devant permettre la facile disposition à leur intérieur du dispo- 
sitif de concentration du champ hertzien et du dispositif constituant 
le résonateur, doivent être forcément constitués de deux parties 
s'adaptant l'une à l'autre par un masticage convenable. — Après un 
certain nombre d'essais infructueux, j'ai adopté le dispositif suivant, 
qui m'a paru réaliser le plus de sécurité et le plus de commodité. 

Une cloche à douille V repose sur un plan de verre ; les bords de 
la cloche et la surface de la plaque épaisse qui la supporte sontrodés. 
La cloche est percée de 4 trous situés sur la circonférence d'un cercle 
parallèle an plan de verre, aux extrémités de deux diamètres rec- 
tangulaires. La figure 9 représente une coupe verticale du disposi- 
tif; la figure 10, une coupe horizontale. On enfile dans les trous /, t 
[Pg. 9) pratiqués dans la paroi de la cloche, deux tubes de verres paral- 
lèles /, t [fig, 10), qui servent de guide aux fils de concentration /*,/*, 
du champ hertzien. Les tubes de verre ^ t sont mastiqués dans la 
paroi de la cloche. 

La douille d dont est munie la cloche est fermée par un bouchon 
qui laisse passer le tube a, à l'aide duquel on fait le vide dans la 
cloche. Ce bouchon supporte un crochet de verre r, qui peut soute- 
nir le résonateur R. 



— 150 — 

Lorsque tout est convenablement disposé à Fintérieur de la cloche, 
on chauffe le plan de verre P sur un bain de sable, de manière à Tamener 
à une température voisine du ramollissement du mastic Golaz. On 
coule sur la plaque une bande circulaire de mastic Golaz liquide, et 
on y applique par pression le bord de la cloche, préalablement chauffée. 
Avant que le r-efroidissement du mastic soit complet et alors qu'il 
est encore à l'état pâteux, on commence à faire le vide dans la cloche 
pendant qu'on relève le mastic sur le bord extérieur de la cloche. 
De cette manière le mastic pénètre dans les interstices qui peuvent 
subsister entre la cloche et le plan de verre. 





FiG. 9. 



Fio. 10. 



Les tubes de verre ^, t remplissent deux offices différents ; ils per- 
mettent tout d'abord de déplacer facilement la cloche le long des fils de 
concentration et de l 'amener en u ne région quelconque du champ des fils. 
En second lieu ils empêchent ces fils d'être en contact immédiat avec 
l'air raréfié contenu dans la cloche. La protection des fils de concen- 
tration par l'air contenu à l'intérieur des tubes t, <, et par ces tubes 
eux-mêmes, est nécessaire. On constate en effet, en mastiquant direc- 
tement les fils de concentration dans les trous /, que la luminescence 
qu'ils produisent dans l'espace limité à l'intérieur de la cloche est 
assez vive pour masquer tout autre phénomène. On observe alors 
dans tout le volume V une luminescence uniforme. 

Le résonateur R est constitué par un fil d'aluminium recourbé 
en forme de circonférence de 15 centimètres environ de diamètre 
et dont les extrémités présentent, en c, un écartement de quelques 



— 451 — 

millimètres. La figure 9 représente le résonateur R suspendu au 
crochet v, de telle sorte que son plan est perpendiculaire à la direction 
des fils de concentration. La figure. 40 représente le résonateur R 
supporté par les tubes tj t, de telle sorte que son plan est parallèle 
au plan des fils de concentration. — On peut aiscnient faire passer 
le résonateur de la première position à la seconde sans être obligé 
d^ouvrir la cloche. Il suffit, par des secousses convenablement impri- 
mées à tout lappareiU de décrocher 1q résonateur R et d'amener 
rintervalle e à se présenter successivement en face de chacun des 
tubes t. On peut ainsi assez aisément passer d'une des positions du 
résonateur à Tautre et même amener le résonateur à reposer toutentier 
sur le plan de verre. On le soustrait ainsi à l'action des fils de concen- 
tration. On obtient ainsi avec une seule cloche les effets qui nécessi- 
teraient la préparation préalable de deux ou de trois cloclies. Il est 
alors facile d'observer les différences que présentent les aspects de 
la luminescence à Tintérieur de la même cloche pour ces trois posi- 
tions différentes du résonateur. 

Les phénomènes observés avec des résonateurs ainsi disposés con- 
firment les observations précédemment faites avec les résonateurs 
enfermés dans des tubes à air raréfié. 

Les mesures de longueur d'ondes, faites par déplacement d'un pont, 
ont montré que la demi-longueur d'onde des oscillations qui excitent 
un résonateur donné, est très sensiblement égale à la longueur du 
résonateur. — Un résonateur de 42 centimètres de longueur a été 
excité par des oscillations, dont la demi-longueur d^onde a été 
trouvée égale à 4i''",5 (moyenne de trois mesures ayant donné 41 cen- 
timètres, 41*'",5, 42 centimètres). 

La perturbation micrométrique observée dans les mesures faites 
dans rair(M doit donc être rapportée à la présence de l'air. 

Ce résultat est confirmé par la comparaison des mesures faites à 
l'aide d'un résonateur à coupure et à micromètre disposé dans 
une cloche à air raréfié et dont le micromètre peut être, dans 
deux expériences successives, maintenu dans l'air, puis dans l'air 
convenablement raréfié. A cet effet, les deux extrémités qui forment 
les pôles du micromètre m{fig.9) sont mastiquées dans un petit mor- 
ceau de tube de verre u. Le masticage est fait soit de manière à 



(') Recherchée expérimen laies sur les oscillations électriques, p. 95 [S.. Ilermann, 
Paris, 1899). 



— 152 — 

emprisonner Tair dans le lube u (i'*^ expérience), soit de façon à en 
permettre l'extraction en même temps qu'on fait le vide dans la 
cloche (i* expérience). Le déplacement du pont indique une longueur 
d'onde notablement plus grande dans la première expérience que 
dans la seconde. 

L'application de cette méthode consistant à disposer dans Tair 
raréfié non plus le résonateur seul, mais encore la partie du champ 
hert^Jen qui avoisine le résonateur, y compris les fils de concentra- 
tion, est susceptible de fournir, en offrant une sorte de spectre du 
champ hertzien, d'autres renseignements intéressants, qu'une étude 
ultérieure permettra de préciser. 



Confection électrique et courants ouverts ; 
Par M. V. Crbmibu (*). 

En général, on définit le courant électrique par son action sur le 
galvanomètre, et on admet que la force magnétique est proportion- 
nelle à la quantité d'électricité qui a traversé le conducteur pendant 
l'unité de temps. 

Si te, t?, w sont les composantes du courant, a, p, y ^'^l^^^ ^^ ^^ ^^^^ 
magnétique, on écrit : 



0) 



' 


kizu - 


dy 


-dz 




kTV — 


dx 

' dz 


dx 


\ 

• 


krAV - 


dx 

m 


dfx 
~dy 


>ur 

du 
dx 


/anie 
^ dy 


m 

dw 
+ dz 


-=0, 



(2) 

qui exprime que tous les courants sont fermés. Si on admet entre 
l'électricité et l'éther lumineux les relations des théories actuelles, 
cette équation exprime à la fois l'incompressibilité de l'éther et la 
conservation de V électricité. 

D'autre part, ilans les idées dont les équations (i) sont l'expression 
directe, toutes les fois qu'une même quantité d'électricité parcourra 



(>) Séance du 3 mai 1901. 



— i53 — 

une même trajectoire dans un même temps, elle y produira le même 
champ magnétique, que cette trajectoire ait été suivie par elle, par 
conduction ou par tout autre moyen. 

On a vérifié depuis longtemps que le transport d*électricité par 
Tétincelle disruptive obéit bien à cette loi. 

D'ailleurs, dans les anciennes théories de Télectrodynamique et de 
rinduction, on admettait que les effets magnétiques du courant, dus 
uniquement au mouvement relatif de Télectricité, se manifesteraient 
quelle que soit la manière dont on réaliserait ce mouvement relatif, 
en particulier s*il se produisait à Taide du support pondérable de 
Télectricité statique. 

Dans les idées de Faraday, le champ magnétique est dû au balayage 
de Téther par les lignes de force électriques; ce phénomène devant 
rester le même, quelle que soit la façon dont s*opère le déplacement 
d'électricité qui lui sert d'origine. On retrouve donc chez Faraday (') 
la même conception théorique, exprimée avec une nettettî encore 
plus grande. 

C'est à ce transport d'électricité par son support pondérable que 
Maxwell a donné le nom de confection électrique. 

Je ferai remarquer, en passant, que cette hypothèse de l'effet magné- 
tique de la convection électrique peut paraître en désaccord avec le 
principe de la dégradation de ténergie. 

Dans tous les phénomènes naturels que nous connaissons, nous 
constatons toujours qu'une transformation d'énergie s'accompagne 
d'une perte d'énergie irréversible. 

Lorsque de l'énergie électrostatique se transforme en énergie élec- 
tromagnétique, cette loi doit s'appliquer encore. La perte d'énergie 
se retrouve bien, en effet, dans la chaleur de Joule, lorsque cette 
transformation s'opère par conduction et dans les phénomènes méca- 
niques, calorifiques et lumineux qui accompagnent la décharge dis- 
ruptive. 

Pour la convection électrique, il n'en est pas de même. On pourrait 
très bien réaliser des courants de convection réversibles. 

Pour concevoir, dans la conveclion, une perte d'énergie irréver- 
sible, il faudrait faire intervenir des hypothèses sur les liaisons de 
l'électricité statique et de la matière, et sur leur variation avec la vi- 
tesse de cette dernière. 



(») Exp, iiesearch., vol. 1, art. 1642 à 1644. 



— t54 — 

J'ai fait une expérience, que je décrirai plus loin, destinée à voir 
si la liaison de la matière et de Télectricité variait avec le mouve- 
ment. Le résultat en a été négatif. 

Je me contente, pour le moment, de signaler cette contradiction 
qui n'est peut-être qu'apparente. 

On peut, du reste, faire la remarque suivante : Il est vrai, que chaque 
fois qu'il y a conduction, il y a chaleur de Joule. Mais, si on considère 
la dépense totale d'énergie due au passage d'iyie certaine quantité 
d'électricité à travers la section d'un conducteur, il semble que, pour 
un même travail électromagnétique, oii puisse réduire presque indé- 
finiment la perte de chaleur irréversible de Joule, en prenant des 
conducteurs de moins en moins résistants. 

11 ne semble donc pas que le phénomène de la transformation 
d'énergie électrostatique en énergie électromagnétique soit suscep- 
tible d'un certain rendement maximum, et il est peut-être imprudent, 
par conséquent, d'appliquer ici le principe de la dégradation de 
l'énergie. 

Plusieurs expérimentateurs ont essayé de vérifier directement 
l'existence de l'effet magnétique de la convection électrique. 

M. Rowland, puis M. Himstedt, et ensuite MM. Rowland et Hut- 
chinson obtinrent un résultat positif, tandis que M. Lécher obtenait 
un résultat négatif. 

J'ai exposé ailleurs (*) comment j'avais été amené à reprendre ces 
expériences, dont j'ai donné une critique détaillée. 

Elle peut se résumer en quelques lignes. 

Toutes ces expériences consistaient à faire tourner rapidement un 
disque non conducteur, doré sur une partie de sa surface, et à obser- 
ver les mouvements d'une aiguille aimantée placée au bord du disque, 
parallèlement à son plan, lorsqu'on venait à le charger ou à inverser 
le signe de sa charge. ' 

L'intensité i du courant de convection est liée à la vitesse t?, à la 
largeur l de la partie dorée du disque et à la densité superficielle (r de 
sa charge par la relation : 

On voit immédiatement que, pour obtenir des valeurs appréciables 
de z, il faudra donner à a des valeurs considérables, par suite de l'im- 



(») Crémiec, Thèse de Paris, Gauthier- Villars, 1901. 



— 155 — 

possibilité matérielle où on se trouve de donner à v une valeur qui 
soit une fraction apprédable du rapport des unités électrostatiques et 
électromagnétiques. 

Les potentiels de charge employés étaient en effet considérables : 
8.000à 15.000 volts, correspondant à des valeurs de 9 de 1 à 3 C. G. S. 
électrostatiques. 

Quant aux vitesses linéaires,elles étaient de 32 mètres à 64 mètres 
par seconde. 

Les intensités correspondantes des courants de convection étaient 
comprises entre 5 X 10-* et 5 X iO*' ampères. 

Pour mettre en évidence des courants aussi faibles circulant dans 
une seule spire de fil représentée par le disque tournant, il fallait 
des systèmes magnétiques astatiques dont la sensibilité atteignît les 
plus extrêmes limites. 

Or, par le principe même de Texpérience, on se trouvait amené à 
placer ces systèmes, très instables par nature, au voisinage immér 
diat de disques chargés à des potentiels très élevés et tournant très 
vite, par conséquent dans une région qui était le siège à la fois de 
perturbations électrostatiques considérables, de courants d'air très 
violents et, enfin, d'effets d'induction magnétique dus à la rotation 
rapide de pièces métalliques dans le champ terrestre ou accidentel du 
laboratoire. 

Les conditions étaient donc a priori très mauvaises. 

De plus, Rowland, dont les deux séries d'expériences présentent le 
plus de garantie, s'est toujours contenté de déviations permanentes 
très faibles (6 à 15 millimètres à 2 mètres de distance), du même 
ordre que les déviations ordinaires d'un système asiatique sensiblo 
placé dans une région magnétiquement assez tranquille. 

Ces déviations s'accordaient, il est vrai, avec celles calculées ; mais 
on voit de suite combien une coïncidence de cette nature est sujette 
à erreur, surtout lorsqu'on a en facteur de tons les calculs le -nombre 
3x10*». 

Quant à M. Himstedt, il n'observait que des impulsions et son ap- 
pareil ne lui permettait de calculer à l'avance ni la grandeur de ces 
impulsions ni celle des déviations permanentes attendues. Il ne con- 
naissait même pas la sensibilité de son système magnétique. 

Lorsque j'ai abordé la question expérimentale, j'ai cherché une 
méthode différente qui me permît d'éloigner l'appareil de mesure 
des appareils d'expérience. En même temps, j'ai augmenté beaucoup 



— 156 — 

la valeur de tous les facteurs dont dépend Tintensité de la convection, 
de façon à avoir, pour les déviations à observer, des valeurs calcu- 
lées suffisamment grandes vis-à-vis de celles dues à la sensibilité 
même des appareils de mesure. 

Le principe de la méthode consistait à faire agir, sur un circuit 
conducteur relié à un galvanomètre, les effets d'induction des cou- 
rants de convection. 

Un disque D, de 0",37 de diamètre [fig, 1), solidaire d*un moyeu M 
monté sur billes d'acier, peut tourner autour d'un axe fixe A. Le 
disque est isolé du moyeu à l'aide de pièces d'ébonite E. On le 
charge par l'intermédiaire du fil F, de la bague métallique isolée H 
et du balai G. L'axe A est fixé par deux lames d'acier L au centre 
de deux couronnes de fonte CC^, CC4, laissant, entre elles, un inter- 
valle de 8 millimètres, au milieu duquel tourne le disque. Les cou- 
ronnes, reliées au sol, forment donc un condensateur dont le disque 
est l'armature interne. En même temps, oiB couronnes de fonte 
constituent un circuit magnétique autour d'une bobine B concen- 
trique au disque. Cette bobine porte 13.000 tours de fil de cuivre de 
0"'°',15 de diamètre : ses extrémités sont reliées aux bornes d'un 
galvanomètre très sensible. Le mouvement est communiqué au 
disque par Tintermédiaire d'une courroie agissant sur la poulie P. 

On voit que, si l'on fait tourner le disque très rapidement, puis 
qu*on le charge, le courant de convection ainsi créé induira un cou- 
rant dans la bobine B. Pour rendre cet effet plus facile à observer, 
un commutateur produit plusieurs fois par seconde la charge et la 
décharge du disque et, en même temps, permet de n'envoyer dans le 
galvanomètre que les effets dus soit à la charge, soit à la décharge. 
On doit ainsi observer, au lieu d une impulsion, une déviation per- 
manente. Si Ton vient à rendre la charge égale et de signe con- 
traire, on observera une déviation en sens inverse et double de la 
première. 

La distance du disque tournant au galvanomètre étant de 
6 mètres, l'effet direct de la rotation de la dynamo motrice du 
disque ou de Tinlerrupteur, ainsi que celui de la charge du disque 
immobile, était, par suite, sensiblement nul. 

Le galvanomètre employé était un Thomson à â paires de 
bobines, dont la sensibilité, ramenée à zéro (formule de Kohlrausch), 
était, suivant les expériences, de 5 X 10^ à 11,5 x 10^. 

Il portait un miroir de 4 mètres de rayon. Les déviations brusques 



ff' 



qn'il pouvait prendre pendant und période d'observation n'excé- 
daient pas 6 ou 7 miDimètres dans les pins mauvaises périodes; ces 



chiiTres sont très inférieurs à la valeur minimum des déviations 
attendues. 



— 158 — 

Le calcul de ces déviations reposait tout entier sur deux sortes de 
mesures : 

D*une part, celles de la vitesse du disque, de la capacité de sa par- 
tie dorée et du potentiel de sa charge ; 

D'autre part, de l'étalonnage de l'appareil entier, obtenu par le 
procédé suivant : 

Sur un disque d'ébonite identique au disque tournant, on avait 
cousu six spires de fils de cuivre équidistantes, concentriques au 
disque, et de diamètre décroissant depuis 365 millimètres jusqu'à 
110 millimètres. 

On envoyait successivement dans chacune de ces spires, et à Taide 
de l'interrupteur même servant à la charge du disque doré, des cou- 
rants d'intensité connue, du même ordre d'intensité que celle atten- 
due pour la convection. 

En notant les déviations obtenues au galvanomètre pour chacune 
de ces spires, j'ai obtenu facilement un coefficient pratique de l'appa- 
reil tel que, connaissant l'intensité d'un courant circulant dans le 
primaire, on puisse calculer la déviation produite sur le galvano- 
mètre relié au secondaire. 

On voit par là que toutes les approximations plus ou moins légi- 
times qui auraient pu résulter du calcul direct du coefficient d'induc- 
tion mutuelle de la bobine et du disque, se trouvaient éliminées. 

Les intensités réalisées dans mes expériences étaient de 5 X iO"* 
à 5 X iO' * ampères, les déviations attendues de 30 à 160 millimètres. 

Les déviations observées restèrent constamment nulles. 

Du reste, j'ai vérifié, à la suite d'observations qu'on voulut bien 
me faire, les points suivants : 

Le résultat reste le même : 

Avec un disque tournant et des armatures continues ; 

Avec un disque divisé en secteurs isolés et des armatures con^ 
tinues; 

Avec un disque et des armatures divisés en parties isolées. 

D'ailleurs, ce résultat n'est pas modifié, d'une part, si on fait 
varier de 5 à 22 par seconde la fréquence de l'interrupteur de 
charge ; 

D'autre part, si on fait varier dans des proportions considérables 
les valeurs relatives de la self-induction, de la capacité et de la résis- 
tance du circuit de charge du disque. 

Les trois premières vérifications permettent d'affirmer que la 



- I.V.) - 

charge communiquée au disque tournant, et cette charge seule, est 
bien entraînée. 

Les deux autres, qu'aucun phénomène secondaire de décharge 
oscillante ne vient masquer Teffet attendu de la variation de charge 
du disque tournant. 

Enfin, je me suis assuré, par une expérience directe, que la per- 
méabilité magnétique de la fonte conservait bien une valeur suffi- 
sante pour des champs aussi faibles que ceux dus aux courants cor- 
respondant à chaque élément circulaire de la partie dorée et chargée 
du disque tournant. 

A la suite de ces expériences, je pensais pouvoir tirer la conclusion 
suivante 

Un disque tournant dans des conditions telles quon est sûr qu'il 
entraine avec lui la charge électrique quon lui communique^ ne 
donne pas ^ quand on fait varier cette charge^ les effets d'induction 
que donnerait un courant de conduction transportant des quantités 
dtélectricité égales^ et soumis à des variations du même ordre. 

La question était trop importante pour en rester là ; d'ailleurs, les 
expériences sont si délicates qu'on ne saurait trop les contrôler. 

Enfin, il y avait les résultats inverses des expériences antérieures 
de Rowland, confirmées par celles de M. Himstedt. 

Avant de les reprendre, je voulus toutefois vérifier l'idée que j'ai 
précédemment exprimée. 

Les expériences que je viens de décrire reviennent, en somme, a 
donner à l'une des armatures d'un condensateur un mouvement 
' rapide de translation par rapport à l'autre armature, dans des condi- 
tions telles que, d'une part, la capacité géométrique ne varie pas, 
et, d'autre part, que Tarmature mobile entraîne bien sa charge 
avec elle. 

Or, si le mouvement de cette charge, mobile par rapport à la 
charge égale et de sig^e contraire de l'armature fixe, doit suffire à 
produire un champ magnétique, c'est-à-dire s'il y a transformation 
d'énergie électrostatique en énergie électromagnétique, il n'est pas 
absurde, a priori^ de penser qu'on devra retrouver, au cours de ce 
mouvement, la perte d'énergie qui accompagne toutes les transfor- 
mations d'énergie auxquelles il nous est donné d'assister. 

Si, d'ailleurs, on admet Texistence de l'eiTet magnétique d'une 
charge en mouvement, on calcule que, si on vient à donner aux arma- 



— lec- 
tures supposées indéfinies d'un condensateur plan un mouvement de 
translation dans leur propre plan, Tattraction de ces armalurcs Tune 
pour l'autre diminuera quand la vitesse augmente et deviendra nulle 
lorsque cette vitesse sera égale au rapport des unités électriques. 
Pour cette vitesse, en elTet, la répulsion électrodynamique serait 
justement égale à Tatlraction électrostatique. 

Comme il faut bien que ces actions électrostatiques et électrodyna- 
miques résultent de la liaison entre la matière, d'une part, et ce que 
nous appelons électricité, d'autre part, il est assez naturel de sup- 
poser que la nature de cette liaison va se modifier avec la vitesse. 
Or, en mesurant la capacité de notre condensateur au repos et en 
mouvement, nous, mesurons cette liaison même. 

C'est cette mesure que j'ai réalisée. 

Les disques au repos n'étaient jamais bien plans et leur position 
relative par rapport aux armatures fixes se modifiait à mesure que 
la vitesse augmentait jusqu'à une certaine valeur, à partir de laquelle 
le système était bien stable. C'était la valeur de la vitesse pour 
laquelle la force centrifuge était devenue égale aux forces élastiques 
qui déforment le disque au repos. 

J'ai donc mesuré la capacité du disque pour cette valeur de la 
vitesse, qui était de 30 tours par seconde environ, et pour les valeurs 
maxima de 120 tours par seconde. 

La capacité de la partie dorée des disques d'ébonite était d'environ 
340 C. G. S. électrostatiques. 

Je l'ai mesurée par une méthode de zéro, en opposant, sur un élec- 
tromètre à cadran très sensible, le disque à un condensateur à capa- 
cité variable. 

Celui-ci était un condensateur plan à anneau de garde ; le plateau 

1 

mobile était commandé par une vis donnant le j^ de millimètre ; 

la surface du plateau central était de 78,5 centimètres carrés. 

Comme la capacité aurait été trop faible, pour des épaisseurs d'air 
convenables, j'ai construit quatre condensateurs cylindriques fixes, à 
armatures d'air, mais très bien isolées à la paraffine. Chacun avait 
une capacité voisine de 100. 

D'ailleurs, en chargeant les cadrans de l'électromètre à 700 volU, 
son aiguille donnait, sur une aiguille placée à 2 mètres de dislance, 
une déviation de 10 à 12 millimètres pour i centième de volt. 

il est facile de voir que je pouvais, par conséquent, apprécier 



— 161 — 

des variations de capacité de 1 centième de C. G. S. électrostatique, 
et, par suite, des variations de Tordre des 3 x 10"* de la valeur de la 
capacité de la dorure du disque tournant. 

J'ai mesuré un très grand nombre de fois cette capacité pour une 
vitesse de 30 tours par seconde, puis pour une vitesse de 120 tours. 
Les résultats de ces mesures sont absolument concordants, et on ne 
trouve, entre les différents chiffres des deux séries et leurs moyennes, 
que des différences du même ordre que celles existantes entre les 
chiffres d'une même série et résultant des erreurs de la méthode 
même. 

Il était assez naturel de supposer que la modification subie par la 
capacité devait être en raison directe du rapport de la vitesse linéaire 
de Tarmature au rapport V des unités électriques, c'est-à-dire 
à 3 X 10<». 

Or, la vitesse linéaire moyenne v variait de 3 X 10' à 10^, et le 

rapport ^ de lO-^ kAX 10-^ 

Ce sont des variations de Tordre de celles que la méthode employée 
aurait permis d^évaluer. 

Le résultat final semble donc négatif. 

Il faut remarquer, toutefois, que les variations à mesurer sont aussi 
du même ordre que les erreurs d'expérience. 

On ne saurait donc tirer, pour le moment, de conclusion bien 
nette. 

II y aurait peut-être lieu de reprendre ces déterminations avec une 
méthode plus sensible. 

Après les résultats négatifs obtenus pour Teffet d'induction de la 
convection électrique, il était nécessaire de répéter les expériences 
relatives à Teffet magnétique de la convection. 
. Je me plaçai donc dans des conditions très voisines de celles où 
Roivland, puis M. Himstedt, avaient opéré. 

J'utilisai d'ailleurs dans ce but, une grande partie des dispositifs 
expérimentaux qui m'avaient servi pour les recherches sur l'induc- 
tion. 

On trouvera (*) ailleurs une description détaillée des expériences 
effectuées. 



(*] Crémibu, Zoo. cit. 



— 162 — 

Le principe était le suivant : 

Un disque d'ébonite, doré suivant des secteurs isolés les uns des 
autres, tourne entre deux armatures parallèles diélectriques, à dorure 
divisée, elle aussi, en secteurs. 

Parallèlement au plan du disque, et en dehors du condensateur 
ainsi formé, on place Taiguille inférieure d'un système astatique 
très sensible dont Taiguille supérieure se trouve assez loin du disque 
pour que son action sur elle soit négligeable. 

Dans ces conditions, on vérifie, d'une part, que la charge ou la 
décharge du disque immobile ne produit aucune déviation de 
Vaiguille aimantée ; il est nécessaire, pour y arriver, d'entourer le 
système astatique d'un écran électrique relié au sol. 

D'autre part, on s'assure que la rotation du disque non chargé 
n'influe pas sur le même système. 

On fait alors tourner le disque et on le charge. Si la conveclion pro- 
duisait un effet magnétique, on devrait avoir, à ce moment, une dévia- 
tion de l'aimant. 

Les quantités d'électricité transportées par convection atteignaient, 
dans ces expériences, jusqu'à 5 X iO"'' coulombs par seconde, c'est-à- 
dire environ 100 fois plus que dans les expériences de Rowland, et 
iO fois plus que dans celles de M. Himstedt. 

La sensibilité du système astatique était de 2 X 10' à 3,7 X iO' 
(Kohiraushe), c'est-à-dire du même ordre que celle du système de 
Rowland. 

Cette sensibilité était mesurée à l'aide d'une spire témoin, de dia- 
mètre calculé égal à la partie moyenne de la région dorée du 
disque tournant, et fixée dans l'appareil, dans une position symé- 
trique de celle du disque par rapport à l'aiguille inférieure du sys- 
tème astatique. 

Les chiffres donnés ci-dessus expriment la sensibilité ramenée à 
du galvanomètre formée par cette spire témoin et le système astatique. 

D'ailleurs, cette spire permettait de comparer, à chaque instant, au 
courant de convection, un courant de conduction équivalent. 

Or, les résultats obtenus furent constamment négatifs, bien que les 
déviations attendues fussent très notables (70 millimètres en moyenne 
à i mètres de distance). 

Il fallait, en présence de ce résultat, retrouver les déviations obser- 
vées par mes prédécesseurs, et en déterminer la cause exacte. 

Pour y arriver, j'ai éliminé successivement de mon appareil toutes 



— 163 — 

les différences de détail qu*il présentait avec les leurs; j*ai trouvé 
ainsi que, dans leurs expériences, le système astatique ita (Jîg, 2) se 
trouve séparé du disque tournant D par des plateaux fixes formés de 
secteurs d*étain 1 collés sur de Tébonite ou du verre 2. 

Dans mes expériences, le système aa {flg. 3) est séparé du disque 
par deux couches métalliques : laiton i, étain 3, entre lesquelles se 
trouve la feuille de mica 2. 

J'ai alors remplacé ces plateaux laiton, mica, étain, par des pla- 
teaux ébonite-étain. Dans ces conditions, j'ai obtenu des déviations 
réversibles à la fois avec le signe de la charge et le sens de la rota- 
tion du disque ; leur sens coïncide avec celui que donnerait Teffet 
magnétique de la convection électrique. 

C'est là le résultat de Uowland et de M. Himstedt. Mais le 
hasard de l'expérimentation m'a permis de constater que ces dévia- 
tions disparaissent dès qu'on interpose une seconde couche métal- 
lique, parallèle et voisine de la couche d'étain, entre le disque et le 
système astatique. 



Oy 



3. : .1 



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«x 



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Fir.. 2. 



r 

Fjo. 3. 



Ces déviations ne sont donc pas dues au champ magnétique du cou- 
rant continu auquel équivaudrait la convection e'iectrique. Une 
plaque métallique ne peut, en effet, ni diminuer ni supprimer Taction 
magnétique d'un courant continu, comme il est, du reste, facile de le 
vérifier dans mes expériences, à l'aide de la spire témoin. 

D'autre part, Tordre de grandeur de ces déviations s'accorde bien 
avec celui calculé pour la convection électrique, lorsque celles-ci 
seraient faibles; mais il n'augmente pas avec les conditions qui 
feraient croître cette convection. 



— 164 — 

Je D*ai pu, en effet, obtenir plus de 12 à 14 millimètres, alors 
même que la convection aurait dû donner 175 millimètres. 

D'ailleurs, une étude approfondie de ces déviations m'amena à 
penser qu'elles étaient dues à des courants ouverts, circulant dans les 
secteurs d'étain fixes, par suite de la rotation des secteurs mobiles. 

Mais le point intéressant, c'était qu'elles n'étaient pas dues à l'effet 
magnétique de la convection électrique. 

Je crois donc pouvoir tirer cette conclusion : 

lin disque tournant^ chargé dans des conditions telles qu on est sûr 
qu'il entraîne bien avec lui sa charge^ ne produit pas les effets ma- 
gnétiques d'un courant de conduction transportant la même quanlUé 
d'électricité, 

M. Potier (*) fît alors l'objection suivante, qui a été répétée sous 
une forme un peu différente par M. Pocklington (*) : 

Toutes les expériences précédentes prouvent seulement qu'une 
erreur s'était glissée dans les expériences de Rowland ; mais elles 
laissent entière la question de l'effet magnétique de la convection 
électrique. 

En effet, dans les idées de Faraday et de Maxwell, cet effet magné- 
tique résulterait du balayage de l'espace par les lignes de force 
électriques entraînées avec la charge du disque tournant. Mais, si ce 
disque tourne entre des armatures fixes, reliées au sol, l'espace 
balayé par les lignes de force se trouve limité justement à la portion 
du diélectrique comprise entre le disque et ses armatures ; il n'est 
donc pas étonnant que l'on n'observe rien en dehors de cette région. 

Cette objection peut se discuter de bien des façons ; on peut en 
particulier faire remarquer que, si on se place dans les mêmes idées, 
on doit aussi admettre qu'un courant continu permanent ne produit 
ses effets magnétiques que par suite d'un balayage de Tespace par 
des lignes de force électriques. Or les écrans électriques les plus épais 
ne diminuent pas ces effets magnétiques. 

Les écrans électromagnétiques, très bons conducteurs, retardent 
les effets magnétiques du courant, dans les périodes variables ; mais 
ils n'atténuent en rien les effets permanents. 

Toutefois, je préférai répondre expérimentalement; puisque le 



(>) Eclairage électrique, t. XXV, p. 352; 1900. 
(«) Phil. Mag,, mars 1901, p. 325. 



— 465 — 

rôle des armatures fixes était de nature à rendre douteux les résul- 
tats obtenus, il n'y avait qu'à supprimer ces armatures. 

Je fis alors Texpérience suivante : 

Le disque d'ébonite D [fig, 4) des expériences précédentes est 
doré suivant 3 secteurs SS [flg. 5). Chaque secteur communique 
par une bande dorée avec un plot p, placé sur le moyeu M, dans un 
noyau d'ébonile. Les secteurs sont très soigneusement isolés les uns 
des autres. Chacun d'eux est, en outre, divisé par de petits traits 
radiaux de 2 millimètres de large, en une série de petits secteurs, 
communiquant seulement. par leur partie interne, ainsi que le montre 
ane partie du secteur S^ S^ [fig. 5). 

La moitié inférieure du disque est comprise entre deux plateaux 
de verre C, C, fixés au bâti de bronze et recouverts, sur leurs faces 
externes, de papier d'étain relié au sol. Les dimensions sont telles 
que la capacité électrostatique C. G. S. d'un secteur SS compris 
entre ces deux plateaux est sensiblement égale à 140. 



'a 



■■a 



B 4a6 



J»-a 



M 



' C O 
Fie. 4. 




Fio. 5. 



La moitié supérieure du disque est comprise entre deux plateaux 
d'ébonite B, B, recouverts d'étain sur leurs faces extérieures et dis- 



— 166 — 

tants du disque de 10 millimètres, de façon à pouvoir placer un 
système asiatique au voisinage immédiat du disque et plus près de 
celui-ci que des plateaux fixes. 

De .plus, le papier d'étain qui recouvre ces plateaux a été enlevé 
suivant un secteur de 60"" RRR, dont la bissectrice correspond à la 
région qu'on veut étudier avec le système asiatique. 

Un balai E permet de charger les secteurs ; il est disposé de telle 
façon que chaque secteur se charge au moment où il est compris 
entre les plateaux inférieurs C, C. Il s'isole ensuite et vient agir sur 
le système asiatique. Les sillons /, t sont destinés à limiter les cou- 
rants de conduction qui se produisent dans chaque secteur, par suite 
du passage de la grande capacité CC à la faible capacité BB. 

Grâce à cette disposition, le secteur conservait toute sa charge, 
et venait agir sur le système asiatique placé dans la région RR, où 
les secteurs métalliques fixes sont supprimés. 

L'appareil avait aussi une spire témoin. 

Le système asiatique aurait dû ne pas être protégé par un écran 
électrique, pour être absolument à Tabri de Tobjection de M. Potier. 

J'essayai donc de supprimer, par symétrie, les effets électrosta- 
tiques directs du disque sur le système. Mais ce fut sans succès, et 
je dus interposer un écran. Dans une première expérience, cet écran 
était formé de papier graphité. Lorsque le disque était au repos, cet 
écran était parfaitement efficace. 

Je fis alors l'expérience complète, et j'obtins des déviations réver- 
sibles à la fois avec le sens de la rotation et le signe de la charge. 

En les étudiant de près, il me fui facile de voir qu'elles avaient une 
origine purement électrostatique. En particulier elles restaienl iden- 
tiques si on supprimait les aiguilles aimanle'es sur la lame de mica 
du systèm^e asiatique. 

Elles disparaissaient aussi, dans tous les cas, si on subsliluait à 
la couche de graphite de l'écran une couche de papier d'étain. 

En même temps, je constatais, au moment de l'inversion de charge 
du disque, l'existence d'aigrettes très peu lumineuses, dont la pro- 
duction entraînait toujours de faibles déviations du système asta- 
tique. 

Le résultat ainsi obtenu confirme donc les précédents. Il m'a, de 
plus, permis de retrouver deux autres causes d'erreur, qui ont pu 
tromper des expérimentateurs un peu disposés à admettre a priori 
la réalité de ce qu'ils voulaient vérifier. 



F" 



Mais, de Teusemble précédent, il semble bien résulter que la con- 
vection électrique ne produit pas d'effets magnétiques. 

11 en résulte immédiatement qu'il doit exister des courants ouverts. 
On peut en effet maintenir par convection une différence de poten* 
tiel constante entre deux points reliés par un conducteur. 

Tout le long de ce conducteur, il y aura un champ magnétique 
dont les lignes de forces ne se fermeront pas. 

Il y avait intérêt à vérifier l'existence de pareils courants. J'ai alors 
fait, sur les conseils de M. H. Poincaré, Texpérience suivante : 

Un disque en ébonite D (Ay.6), de 37 centimètres de diamètre et de 
^"'"fS d'épaisseur, a été doré suivant 33 secteurs radiaux de 34 cen- 
timètres de diamètre extérieur, 24 centimètres de diamètre intérieur, 
et distants les uns des autres de 10 millimètres. 

Ce disque, mobile autour d'un axe horizontal, tourne entre deux 
plateaux fixes en ébonite, F et F'. 

Le plateau F' porte un secteur d'étain S ayant mêmes rayons que 
les secteurs mobiles, mais deux fois plus large qu'eux. 

En face de S et sur le plateau F se trouve un balai B, qui frotte 
sur les secteurs mobiles ; B est relié à un second balai B', décalé 
d'environ 60* par rapport à B et placé aussi sur le plateau F 




Fio. 6. 



Si on fait tourner le disque D, puisqu'on relie le secteur S à une 
source électrique, les secteurs mobiles se chargeront par influence 
en passant au contact de B et viendront se décharger sur B'. 



— H8 — 

Il y aura donCr entre B et B', d'une part un courant de conveclion, 
d'autre part un courant de conduction. 

Le potentiel en S est de 100 à 130 C. G. S. électrostatiques ; la dis- 
tance entre S et les secteurs mobiles, de 5 millimètres ; la vitesse du 
disque, de 63 à 85 tours par seconde ; la quantité d*électrieité trans- 
portée par convection est de 2x 10""^ à 10"^ coulombs par seconde ; 
et, par conséquent, le courant dans le fil BB' de âxl0~^ 
à 10~^ ampères. 

Entre les deux balais, au niveau du bord supérieur de la dorure 
du disque tournant, et à 15 millimètres en avant de celui-ci, on a 
placé Taiguille inférieure A d'un système astatique dont l'aiguille 
supérieure se trouve à 20 centimètres au dessus. Une spire conduc- 
trice de diamètre égal à celui de la partie moyenne de la dofure du 
disque tournant est fixée dans une position symétrique de cette région 
par rapport à Taiguille inférieure du système. 

Celui-ci est réglé de telle façon qu'un courant de 10"* ampères 
circulant dans cette spire témoin produit une déviation de 10 milli- 
mètres sur une échelle placée à 4 mètres de distance. 

Le mode opératoire est le suivant : 

Dans une première expérience, on relie les balais B et B' à un 
galvanomètre par des fils qui passent très loin du système A et sont 
d'ailleurs symétriquement placés par rapport à A, de façon que leur 
action magnétique s'amiulc. La seule partie du circuit qui pourrait 
agir sur A serait alors la convection entre B et B'. Dans ces condi- 
tions, le disque étant mis en rotation, si on vient à charger S, on 
observe une déviation du galvanomètre, tandis que le système A 
reste immobile. 

D'ailleurs, la déviation du galvanomètre permet de mesurer l'in- 
tensité du courant réalisé. 

Dans une deuxième expérience, les balais B et B' sont réunis 
par un iil de résistance égale à celle du galvanomètre collé* sur le 
disque F, au niveau de la région moyenne de la partie dorée du 
disque tournant D. 

On observe alors, au moment où on charge le secteur S, une dévia- 
tion permanente du système A, qui cesse dès qu'on remet S au sol. 
La déviation observée est justement identique à celle que donne, 
sur A, un courant égal îi celui mesuré dans l'expérience précédente 
et envoyé dans la spire témoin. 



— 169 — 

On a d*aîlleurs vérifié que le sens des déviations du système  
change avec le signe de la charge en S. 

LfB courant qui circule entre B et B' est donc un courant ouvert. 

Je ferai observer, de plus, que la première partie de cette expérience 
constitue une forme très nette de transport d'électricité par convec- 
tion, sans effet magnétique, dans laquelle la quantité d'électricité 
transportée est mesurée directement, ainsi que tous les autres fac- 
teurs de Texpérience. 

La conclusion finale de toutes ces expériences est donc que la 
convection électrique ne produit pas d'effet magnétique et quil existe 

m 

des courants ouverts. 

Toutes les objections qu'on faisait à propos des premières expé- 
riences tombent en effet devant la dernière. 

On avait fait observer, en particulier, que la rotation d'un disque 
chargé, quelle que soit la division en secteurs qu'on donne à sa 
dorure, n'apporte, dans la distribution électrique, aucun trouble com- 
parable à celui qui accompagnerait, par exemple, le passage d'un 
boulet de canon chargé à travers l'espace. J'ai même essayé de 
réaliser un transport d'électricité par un procédé de ce genre. Je 
chargeais, par influence, des grains de sable entraînés à grande 
vitesse par un courant de gaz carbonique. Mais je n^ai pu arriver à 
transporter ainsi plus de 10"^ coulombs par seconde, c'est-à-dire trop 
peu pour pouvoir espérer voir les effets magnétiques, s'ils existaient. 
Cette expérience a été tentée avant les deux dernières, faites avec des 
disques tournants. 

Mais la dernière lui est absolument comparable. Les petits sec- 
teurs, complètement isolés, qui forment, dans leur rotation, la 
branche convection du courant ouvert, sont exactement compa- 
rables à des corps chargés, et je ne vois pas la différence qu'il peut 
y avoir entre les effets de leur mouvement dans l'espace et ceux 
du déplacement d'un projectile quelconque. Il n'y a ici ni armature 
fixe, ni même cette sorte de continuité, de symétrie autour d'un 
axe qu'on reprochait aux dispositions précédentes. 11 n'y a jamais de 
chargée qu'une faible partie des secteurs qui couvrent le disque. 

En ce qui concerne l'effet magnétique de la convection électrique, 
la question semble donc bien résolue par la négative. 

Le problème qui se pose actuellement porte tout entier sur la 
contradiction qui résulte de la notion même de courants ouverts 



— no — 

et que les équalions rappelées au début de cet article font ressortir 
d'une manière tout à fait nette. 

Guide par les conseils de M. H. Poincaré, j'ai entrepris une étude 
détaillée des courants ouverts, dont j'espère publier bientôt quelques 
résultats. 

Mais on ne saurait affirmer, à Tavance, que c'est de cette étude que 
sortira la solution du problème. On ne peut la faire, en effet, qu^n 
se guidant sur ce qui a été fait pour les courants fermés, et en 
recherchant des différences. 

Or, tout ce qu'on sait sur les courants fermés cadre assez bien 
avec la conception qu'on se faisait de la nature de la conduction. 

Peut-être est-ce plutôt à des notions expérimentales plus justes, 
sur la nature de ce que nous appelons électricité ou électrisation, 
qu'il faudrait s'adresser tout d'abord. Une idée plus exacte du phéno- 
mène de la conduction en sortirait certainement, qui permettrait de 
résoudre plus sûrement le problème qu'une adaptation d'idées 
anciennes fort probablement erronées. 



Poids moléculaires et foi'tnules développées ; 
Par M. R. Lbspibau (*). 

La notion d'atomes et de molécules s'introduit dans la Physique 
par un grand nombre de portes : on la rencontre dans la théorie ciné- 
tique des gaz et dans la théorie des solutions, dans l'étude des indices 
de réfraction et dans l'étude des phénomènes capillaires. Lorsque 
cette notion se présente à lui, le physicien la définit comme il l'entend, 
et il est très remarquable de voir que les résultats auxquels il arrive 
sont, en général, parfaitement d'accord avec les conceptions des 
chimistes. 

Est-ce à dire pour cela qu'il faille se comporter comme si ces con- 
ceptions ne reposaient sur aucun fondement, qu'il faille exiger des 
chimistes qu'ils définissent les poids moléculaires par telle ou telle 
donnée physique, laquelle apporterait, dans la détermination de ces 
poids, la précision des mesures dont elle est susceptible? 

Nous ne le pensons pas; ce procédé serait peut-être légitime, si le 
physicien démontrait lexistence des atomes et des molécules, s'il 

(») Séance du 3 mai iOOl. 



r 



— ni - 

démontrait, par exemple, que des valûmes égaux de gaz renferment le 
même nombre de molécules, les molécules en question étant juste- 
ment celles qui jouent un rôle dans les phénomènes chimiques. Or 
nous n'en sommes pas là ; les chimistes ont même le droit de penser 
que les molécules dont ils parlent ne sont pas toujours identiques à 
celles dont s'occupent les physiciens. 

Comment les chimistes arrivent-ils à la notion de poids atomique? 
Par deux voies assez différentes qui ont chacune leurs partisans : 
Pour les uns, l'hypothèse des atomes fournit de la loi de Dalton une 
interprétation si simple qu'il est naturel de Tadopter. De même Thy- 
pothèse d'Avogadro découle des lois de Gay-Lussac et fournit un 
moyen commode de déterminer les poids moléculaires des gaz. 

Pour les autres, les mêmes lois conduisent à la notion de nombres 
proportionnels. Le nombre de systèmes de nombres proportionnels 
est inlini(^) (A. Joly, Cours élémentaire de Chimie^ 3* édition). 

Chaque nombre proportionnel peut, en effet, être multiplié par un 
rapport simple sans perdre ses vertus. Tous les 8}stcmes se valent ; 
cependant, Tun d'eux a sur les autres un avantage: les nombres qui le 
constituent sont les poids de volumes égaux, les corps étant pris à 
Tétat gazeux ; aussi lui donne-t-on la préférence. 

Le premier système est celui préconisé par Wurtz dans la Théorie 
atomique, par Grimaux dans Théories et Notations; c'est celui de l'école 
atomiste. Le deuxième est courant dans renseignement secondaire 
français ; ses partisans lui trouvent l'avantage d'être exempt d'hypo- 
thèses ; nous verrous tout à Theure ce qu'il faut en penser. 

Auparavant il est nécessaire de remarquer que, dans ces deux 
systèmes, on ne s'est pas préoccupé d'un point sur lequel pourtant les 
chimistes s'accordent en principe et qui nous parait capital. Les 
formules chimiques ne sont pas faites exclusivement pour simplifier 
les calculs des réactions analytiques ; elles doivent résulter d'un 
examen approfondi des réactions de chaque corps, et par suite, les 
refléter, être telles qu'elles rappellent ces réactions à notre esprit. 

Pour ceux qui admettent la théorie atomique, la connaissance d*un 
nombre suffisant de combinaisons gazeuses permet de déterminer les 
poids atomiques des divers corps simples. Quand on se trouvera en 
présence d'un composé nouveau, son analyse et sa densité de vapeur 



(*) Nous renvoyons à ce traité parce qu'on y trouve un effort sérieux fait en 
vue d*amver logiquement à la notation atomique sans hypothèses. 



— «72 — 

étant connues, on saura le nombre et la nature des atomes qui com- 
posent sa molécule. Il ne restera plus qu'à chercher l'arrangement de 
ces atomes, et Ton connaîtra tout ce qui peut influer sur les réactions 
du composé. On est donc certain d'arriver à une formule en accord 
avec les propriétés chimiques. Wurtz, dans son livre, constate que le 
système actuel des poids atomiques est en harmonie avec les analo- 
gies chimiques ; il n'en est nullement surpris. 

Mais, si Ton pense que les formules HO, SO' HO, C^H*0^... et 
H^O, SO*H^, C*H*0 — se valent, que les secondes n'ont sur les 
premières d'autre avantage que de représenter des volumes de vapeur 
égaux (quand les corps sont vaporisables sans décomposition], 
comment peut- on prétendre arriver à un système en accord avec les 
propriétés chimiques, lorsque seule une considération d'ordre phy- 
sique a décidé du choix ? 

Les nombres proportionnels présentent bien d'autres points faibles. 
Pour établir leur existence, on s'appuie sur des lois où il est cons- 
tamment question de rapports simples. Que 'restera-t-il de la théorie 
si Ton s'aperçoit que les rapports* se compliquent? Dira-t-on qu'un, 
nombre proportionnel peut être multiplié par un rapport quelconque? 
La complication dont nous parlons ne saurait gêner les atomistes ; 
leurs hypothèses ont bien été suggérées par la connaissance d'un 
certain nombre de phénomènes simples ; mais elles n'exigent pas 
qu'ils soient seuls à se présenter. 

La loi de Dalton, par exemple, devrait s'énoncer ainsi : Lorsque deux 
corps s'unissent en plusieurs proportions, il arrive parfois qu'à un 
poids fixe de l'un d'eux s'unissent des poids de l'autre, qui sont entre 
eux dans des rapports rigoureusement simples. 

C'est ainsi que, pour la même quantité de carbone, le gaz des 
marais renferme une quantité d'hydrogène exactement double de 
celle qui est contenue dans le gaz oléGant. Ceci est la partie inatta- 
quable jusqu'ici, et les progrès de l'analyse chimique n'ont fait que 
la rendre plus certaine. 

Mais est-il permis de dire, comme on le fait dans l'enseignement, 
qu'il ne se rencontre que des rapports simples ? Autrefois on pouvait 
le croire, aujourd'hui non. Le méthane et l'éthylène ne sont point 
les seuls carbures d'hydrogène. Comparons les carbures C*'H** 
et C"H". 

Ces carbures existent ; il s'en trouve même plusieurs répondant à 
l'une de ces formules. 






: — 173 — 

Ici, à un môme poids de carbone s'unissent des poids d'hydrogène, 

ta â A 

qui sont entre eux dans le rapport ■ ' «^ -Je sais bien que Tanalyse 

chimique n*est pas assez précise actuellement pour distinguer ce, 

rapport de Tunité; mais, néanmoins, la façon dont les carbures ont été 

obtenus, leurs réactions, leurs constantes, établissent ses formules 

avec assez de certitude pour que nous puissions affirmer que le rap- 

^ .. 168 ^ 169 

port est bien -r--r^ et non -r^z' 
*^ Itnf loy 

Si cet exemple était isolé, s'il avait fallu de longues recherches 
pour le trouver, peut-être resterait-il quelque hésitation dans notre 
esprit, accoutumé aux rapports simples ; mais il n'en est pas ainsi, et 
il suffit, pour s'en rendre compte, d'ouvrir un traité de chimie qui ne 
soit pas trop incomplet. 

Au reste, si les lois pondérales des combinaisons appliquées aux 
composés de deux ou de plus de deux corps entre eux comportaient 
des rapports toujours simples, on ne devrait rencontrer que des for- 
mules à exposants simples. Or quel est le chimiste qui rejettera a 
priori, uniquement à cause de leur complexité, des formules du genre 
de celles-ci : 

PTu^^OWH^MHHî^O 
PTu«0O38H»'8H2O 

C2lOH3«7AzWir'^>S3. 

proposées pour représenter l'albmine et certains acides phospho- 
tungstiques ? 

Dalton crut à la simplicité des rapports ; c'est du moins ce qu'af- 
firme Sainte-Claire Deville (Ann. de VEc, Normale, S* S., t. V, p. iO:2\ 
et pourtant, comme le dit Wurtz, « esprit élevé, Dalton ne s'arrêta 
pas aux faits, mais chercha k en rendre compte par une conception 
théorique ». Il « supposa que la matière était formée d'atomes ». 
Deville fait remarquer [loco citato, p. 201) que cette hypothèse n'a 
pas pour conséquence la loi des proportions multiples, lors(|u'il est 
question de multiples simples, qu'il aurait fallu ajouter: « les combi- 
naisons s'effectuent entre des atomes associés en nombres entiers 
petits ». Dalton ne l'a pas fait, et c'est justement pour cette raison 
que son hypothèse n'est point en contradiction avec les progrès de 
la chimie, tandis qu'on n'en pourrait dire autant de la loi des rap- 
ports simples. 
Dans certains cas, nous observons que les poids d'un corps qui se 

12 



"^ 



ooinbia«Bt à un poids coastaat d'un antre sont des multiples d*an 
même nombre. Par suite de Tlmperfection de nos méthodes d*ana- 
lyse, nous ne pouvons constater ce fait avec certitude que si ces 
multiples sont sim^pies. N'est-il pas naturel d'admettre par ^nérali- 
sation qtiey danektoosies cas, les poids^en^qnestkm sonides multiples 
d'an même nembre, simples oimoiiv et, ce faisant, est-on bien èUÀgm 
de rhypothése de Dahon ? 

Les lois de Gay-Lussac, qui ont joué un rôle capital dans Thistoire 
de la chimie, ne sont pas à l'abri des critfqnes précédentes. Il n'y a, 
pour s'en rendre comple, qu'a essayer de le» appliquer aux carbures 
d'hydrogène ; car, ponr inconnu qoe nous soit le Tolinine deti de car- 
bone en Tapeur, il n'en a pas mo«ii9 une yaleur. L'une de ces lots, 
relative aux contractions, a disparu de la science, les autres ne 
peuvent être considérées que comme de simples remarques appli- 
cables^ aux corps présentant l'état gaaenx, dans les conditions habi- 
tuelles de température et de pression, raaisr ne smmiient servir a 
édifier an système de formules applicables à tous tes cc^rps. 

Ainsi l'hypothèse de l'existence des atomes nous paraft bien supé- 
rieure à la théorie des nombres proportionnels, et nous l'adopterions 
volontiers. Mais cela n'est même pas indispensable pour arriver à 
donner à chaque corps une formule et, par suite, un poids molé- 
culaire. 

Disons avec Gorhardt : « Les formules chimiques ont pour but de 
« rendre évidentes, de la manière la plus simple et lapins exacte^ les 
« relations qui rattachent les corps entre eux sous le rapport de la 
« transformation. Toute réaction chimique peut se rendre par une 
« équation. Représenter un corps par une formule rationnelle, c'est 
<i résumer par des signes de convention un certain nombre d'éqna- 
« tions. Les formoles rationnelles sont donc en quelque sorte des 
« équations cootraetées^ » 

Appliquons ceci à des exemples classiques : 

Après avoir exposé les belles recherches de Grahani au? Tacide 
phosphorique, ne peut-on dire : l'hydrogène de cet acide est suscep- 
tible de se fractionner en trois parties? Pour rapf)eler ce fait, nous 
écrirons dans sa formule trois fois le symbole de l'hydrogène, et 
nous appellerons alors poids moléculaire de cet acide le poids qui 
renferme 3H. Avec H = 1, l'analyse nous apprend que ce poids est 98. 
Cet exemple n'est pas unique : l'hydrogène combiné se prête presque 
toujours à des substitutions par les métaux, le chlore, les radicaux 



t'O — 

hydrocarbonés ; ces subsliUitioos ne portent généralement (fuesiir une 
fraction de I hydrogène. Choisissons la formule qui s'accommode le 
mieox des fractionnements observés. 

Quand nous aurons cité le travail de Williamson sur Tétber, nous 
le résumerons en disant : la compoettkmde Téthereat celle d'un alcool 
•déaliydraté. Os respecterait donc sa compoatikm en lui donnant la 
même formule qu'à Talcool, en élimîaant toutefois les élém^its de Teait. 
Mats il vaudra mieux doubler la formule de Falcool avant de faire 
•cette élimination, parce qu*alors nous ne séparerons pas, dans notre 
symbolisme, les phénomènes absolument semblables de TéthériHca- 
<tion d'un alcool et de réthépification d'un mélange d'alcool, parce que 
nous pourrons ainsi représenter commodément les éthers mixtes. 

Nous démontrerons de même, avec Wuplz, que, si l'iodure de 
méthyle est CIPL le corps obtenu en traitant par le sodium est non 
pas CH', mais CH'.CH'. Nous nous appuierons ponr cela sur 
les résultats de Faction du sodium sur un mélange d'iodures alcoylés. 

En un mot, nous considérerons chaque combinaison comme une 
^orte de mécanisme ; pour en connaître les diiïérentes pièces, nous 
Je démonterons par l'analyse, puis nous essaierons de les remettre en 
place par la synthèse, et nous trouverons ainsi à la fois la formule 
développée et le poids moléculaire. Avant les belles découvertes de 
Raoult, on ne faisait pas autrement pour fixer la formuledes composés 
non volatils, et la cryoscopie n'a point détruit les résultats acquis ; elle 
s'est imposée parce qu'elle les confirmait. 

En acceptant ces vues, on est amené à considérer l'énoncé d'Avo- 
■gadro non plus comme une hypothèse, mais comme une loi au même 
titre que la loi de Haoult. Elle ne sert point à définir les poids molé- 
enlaires, elle sert à déterminer rapidement une valeur approchée 
quand il s'agit de gaz. Mais nous ne saurions admettre une déGni- 
tion conduisant à cette conséquence : « les corps non volatils ne 
^ peuvent avoir par conséquent de poids moléculaire. » 

Si, dans les recherches, il est commode, pour aller vite, de faire un 
usage constant des données physiques et de la notion de valence, 
il n'en est pas moins certain que, dans l'enseignement, il est beaucoup 
plus instructif de montrer comment les réactions de chaque corps 
^sondutsent peu à peu à la formule qu'on lui a donnée. 11 restera dans 
l'esprit de l'élève que la méthode des sciences chimiques n'est point 
•celle des sciences mathématiques, qu'une formule ne se démontre 
pas comme un théorème, qu'on peut simplement lui trouver des 



■M 



— 17G - 

avantages et qu'un jour on ra])andonnera peut-être pour une autre 
plus en harmonie avec les faits. L'histoire est là pour lui apprendre 
que la silice et, plus récemment, Facide hypoazoteux, Tacide persulfu- 
rique, ont changé de formules. 

Nous ne saurions conclure mieux que par une citation de Friedel : 
« On ne doit pas perdre de vue que les idées d'Avogadro et dWra- 
« père ne sont autre chose qu'une hypothèse physique, féconde en 
« conséquences, il est vrai, même au point de vue chimique, mais 
'V devant céder le pas aux considérations chimiques, lorsqu'il s'agit 
« de déterminer les poids des atomes et des molécules. » 



Eludes speclrojihotoméfriques sur les Indophnwh ' ' i ; 
Par MM. Camichel et Bayrac. 

La position dans le spectre des bandes brillantes ou obscures 
données parles corps absorbants est, en général, définie parles extré- 
mités apparentes de ces bandes. Ce procédé a rinconvénient de 
donner des résultats variables avec l'épaisseur du corps traversé, la 
nature de la source lumineuse qui éclaire le spectroscope, et la 
concentration, si l'on a affaire à une dissolution. 

Sous l'influence d'une augmentation d'épaisseur, une bande bril- 
lante parait se déplacer du côté des radiations pour lesquelles le 
milieu est plus transparent. La conclusion inverse s'applique aux 
bandes noires. Les variations de concentration produisent des effets 
analogues aux changements d'épaisseur. Si l'intensité des radiations 
les plus réfrangibles est augmentée dans la source qui éclaire le 
spectroscope, la bande brillante se déplace dans le spectre du côté 
de ces radiations. 

La définition d'une bande par le point P correspondant au maximum 
ou au minimum du coefficient d'absorption donne, au contraire, des 
résultats indépendants des conditions de l'expérience, du moins dans 
les solutions pour les([uelles le coefficient d'absorption est propor- 
tionnel à la concentration, cas très général. On peut déterminer le 



(') Séance du i2 .'ivril VM\ 



— 177 — 

point P par un dispositif identique au spoctrophôtomèire de 
M. Crova. La fonte d'un spectroseope à grande dispersion (*) est 
divisée en deux parties, dont Tune est éclairée par un faisceau d'in- 
tensité I,, qui traverse deux niçois; Tautre moitié est éclairée par un 
faisceau d'intensité I^, sur le trajet duquel est installée une cuve 
contenant le dissolvant pur, les faces de la cuve étant perpendicu- 
laires à la direction du faisceau I^. 
L'égalité des deux spectres correspond à Téquation : 

l| Sil»3 % 71^ KI2, 

K désignant une constante et ^J — a Tapgle des deux niçois. Les 

deux sources étant identiques, l'éj^'alité a lieu simultanément pour 
toutes les couleurs ; l'angle a est indépendant de \. 

On place, normalement au faisceau l^, la cuve contenant la dissolu- 
tion étudiée, et l'on réalise l'égalité des deux spectres pour une lon- 
gueur d'onde \ ; l'angle des deux niçois est alors a ; on a : 

L désigne l'épaisseur du corps traversé, c la concentration, et & X) 
le coefficient d'absorption correspondant à l'unité d'épaisseur et à 
l'unité de concentration. 
On a : 



sin2 a 



= c--''- ''\ 



On voit que les maxima et minima de la courbe représentant 
sin^ X en fonction de X sont données par l'équation : 



(A. _zi 0. 



11 suffît donc de déterminer les maxima et minima de la courbe sin^ a . 

Dans le plan focal de la lunette astronomi(|ue du spectrophoto- 
mètre se trouvent deux volets qui permettent de limiter la radiation 
observée ; on amène à l'égalité les deux speclres à l'une des extré- 
mités apparentes de la bande, on lit la division correspondante du 
micromètre «, et l'angle % des deux niçois. On déplace d'un mouve- 
ment lent la lunette astronomique : la différence d'éclat entre les deux 
plages limitées par les volets apparaît, augmente, atteint un maxi- 



(') Modèle Duboscq et Pcllin. 



n 



17« — 

mum, diminue et redevient nalle pour une division vC du micro- 
mètre. 

On examine ensuite deux points de la bande plus rapprochés; 
Tangle des deux niçois est a^ les divisions du micromètre corres- 
pondant à Inégalité des deux plages sont n^ et n,, etc. 




KM) ÏW 

FHi. 1. 



On construit la courbe C [fig. i)ayant co«nme absoissesm et oonme 
ordonnées sin' il. On joint les milieux des cordes horizosUdes ayant 

comme ordonnées : 

sin^a',, sin2a'2» ^in* a 3, etc., 

le lieu de ces points est le plus souvent une droite dans un inter- 
valle assez grand. On prend T intersection de cette droite et de la 
courbe C ; on détermine ainsi avec exactitude la position desmaxima 
et minima de transparence. 

Voici un exemple d'une détermination : dissolution alcoolique de 
rindophénol dérivé du paroxylénol : 

?» « " \ " «' siri-*« La courbe (^ est repfrsentée 

04 IW Kki 19°.7 0,H3G ^'^' *' 

<05 173,:i 139,2 16«,:î 0,0787 *^*^ minimum do Iranspaieuce 

IH,8 160,0 4H:i,i) l.iM 0,0079 com^spond à la division 134, 

120 Io0,r> I3:i,2 14°, I 0,0593 <>st-à-dire à la lonîmear 

13:; 13«,i 0,0:i37 d onde 57 1. 

La métiiode précédente a été apfdiquée aux indopkénols. 

Les indopliénols sont des corps bien déHnis, cristallisés ; ils con- 



f 




iiesnest éstna leurs (ormnleB, les uns deux azo^lee terliatFee, les 
autres un acote tertiaire et un azote primaire. 

On vérifie facilement q«e leurs aohitiofifi dans l'aleool, Téther, -le 
aallure de carbone ont un coefficient d'absorption propoiliennei à 'lu 
concentration. Le nrintmrum de transparence qui se truwe dans Se 
jaune est donc înviKriable'quand la conoeivtration cliaD||>e. Il eat éiaïc 
iniilîle de laÎFe des dtsacQubions de oesoeRlratieii «o oua w ie , qui «unt 
impossibles à obtenir pour divers tndophénols, émA ia «quantité est 
trep fflffble pour permettre des pesées. 

a) En recherchant Tinfluence du dissolvant sur la position du 
m i nrimoin de transparence, on vérifie que la loi de Kundt ne s'applique 
pas aux 09rp8 étudiés ; 

b) Une substitution en ordio dans le phénol, dont dérive Tindo- 
phénel, produit un déplacement considérable du minimum de trass- 
parenoe, quel que soit le dissolvant. Ce déplacement est dirigé du 
psuge vers 'le violet ; 

c) Une substitution en meta dans le phtVnol, dont dérive Tindo- 
pbéDol, {H^oduit un déplacement de mnirmum de transparence, tou- 
jours teaneoup plus faible que le précédent el très souvent négli- 
geable. Il est dirigé tanftèt vers le rouge, tantôt vers le violet. 

d) Quand «un asote tertiaire est remplacé par unasote ppunaire, le 
«DiaimBra de transparence se 'défAaoe toujours "vers '1 '«extrémité il 
phts réfrun^ble du spectre, quel que soit le dissolvant. 



Electrisation négative dea rayon» secondaires fwsus 
de la transformaHon des rayons -!"(*) ; 

Par MM. P. Curik et G. SéiGnac. 



Le iaibie pouvoir de pénétration des rayons secondaires des 
métaux lourds fait penser aux rayons caLliodiques deLenard, lesquels 
peuvent seulement papcourir quelques centimètres à -peine dans l'air 
atmo^bérique, où ils sont énergiguement diffusés. Celte analogie 
conduit à rechercher ai les rayons secondaires^ très absorba})le6 par 
Tair, transportent avec eux des charges électriques négalrves, 



(1) Séance^ti 3 mai l%i 






— 180 — 

puisque tel est le caractère fondamental des rayons cathodiques ; la 
déviation des rayons par le champ magnétique (*) ou par le champ 
électrique sera une conséquence probable de leur électrisation. Il 
n'y a pas de contradiction entre cette hypothèse et celles qui ont été 
développées par l'un de nous, puisque le faisceau émis spontanément 
par le radium de M. et de M"* Curie est un mélange de rayons élec- 
trisés négativement analogues aux rayons cathodiques, dé viables 
par le champ magnétique et par le champ électrique, et de rayons 
non déviables analogues aux rayons X, sensiblement dépourvus de 
charges électriques. 

Pour préciser d'abord jusqu'à quel point les rayons X se montrent 
dépourvus d'électrisation('^), nous employions une enceinte de Fara- 
day en plomb épais de forme cubique, ayant 23 centimètres de côté, 
reliée à un électromètre à quadrants de Curie. Un large faisceau 
de rayons X y pénétrait par une ouverture circulaire de 10 centi- 
mètres de diamètre, placée à 7 centimètres seulement de la lame 
focus du tube producteur de rayons X. 

L'enceinte de plomb, y compris son ouverture, était complètement 
enveloppée par une couche continue d'un diélectrique solide (paraffine 
ou ébonite), recouverte elle-même d'une enveloppe d'aluminium mince 
en communication avec la terre. Uenx:eloppe continue de diélectrique 
solide est nécessaire pour maintenir f isolement parfait du cylindre, 
qui, sans cette précaution, ne demeurerait pas isolé dans l'air ambiant 
rendu conducteur de Télectricité par l'action des rayons de Rôntgen. 

Dans ces conditions, l'électromètre ne se chargeait pas sensiblement. 
Nous avons pu ainsi conclure qu'en admettant l'hypothèse de 
rayons X électrisés, le courant, équivalent à la circulation de l'élec- 
tricité dans le faisceau large et intense de rayons X employé, était 
certainement inférieur à 10"*^ ampère. 

Nous avons pu, au contraire, conclure Télectrisation négative 
des rayons secondaires des métaux lourds. A la pression atmos- 



(1) P. GuniE et G. SA(iXAC, C. H., t. CXXX, p. 1013 : 9 avril 1900. 

(2) Le professeur E. Dorn a annoncé que les rayons secondaires des métaux 
lourds sont déviés pac le champ uiagnétiquc, et dans le même sens que les 
rayons cathodiques [Abhand.d. Xalurf. (icsell. zu Halle, lld. XXII, p. 40- i2: 1900). 

L'un de nous avait antérieurement émis l'opinion que tes rayons secondants 
très ahsorbables des métaux lourds peuvent renfermer des rayons analogues à 
ceux de Lenard et d^ciahles comme eux par raimant [G. Saonac, Hechercfies sur 
les transformations des rayons de Rontgen, ch. i, 3' paragraphe : Rayons secon- 
daires, rayons X et rayons de Lrnard [V Eclairage clectrique du 12 mars 1898 ]. 



— 181 — 

phérique, les rayons X et les rayons secondaires communiqiH>nt à 
l'air une conductibilité telle que le métal rayonnant n*est plus isoli' ; 
il est alors impossible de recueillir Télectricité des rayons secon- 
daires. 11 fallait éviter en même temps que les rayons secondaires 
des métaux lourds, souvent très peu pénétrants, ne fussent absorbés 
au voisinage immédiat du métal qui les émet. Nous avons été ainsi 
amenés à placer les métaux dans Tair raréfié et à opérer à des 
pressions de plus en plus faibles, jusqu'au vide de Crookes (0""",001 
de mercure), afin de rendre à Tair ses propriétés isolantes, malgré 
l'action des rayons de Rontgen et des rayons secondaires qui le tra- 
versent. Nous avons réduit à 3 on i millimètres seulement la couche 
d'air raréfié comprise entre le métal rayonnant et les parois métal- 
liques voisines. Dans cette mince couche d'air très raréfié, la force 
électromotrice entre le métal rayonnant et les parois qui Tentourenl 
produit seulement, sous rinfiuence des rayons, un courant inférieur, 
par exemple, à 1/lUO du courant dû à Télectricité négative des 
rayons secondaires d'un métal, tel ([ue le platine, le plomb. Le dis|)o- 
silif est c€*lui-ci : 




à la trompa 



à rel«ctrométr« 
et«uquart2 



■œ 



■ ^yj 



4laT«pr0 



àljiTarr» 






P 



'A 

r I 

à: ^ 



/ ». , 



P-<T- 



/:>- 



\ + 



ll(i. I 



Une feuille métallique mince ^Mfifj. l), reliée à un éleclromètre à qua- 
drants et à un quartz piézo-électrique de M. P. Curie, est maintenue 
isolée au milieu et à 3 millimètres seulement des parois d'une boite 
métallique plate ABCD, qu'on peut mettre en relation avec la terre. 
La face inférieure CD de cette boîte est formée, comme la face supé- 
rieure AB, d'une plaque épaisse d'un autre métal N, mais percée de 
fenêtres f que recouvre une mince feuille du métal N. A 6 centi- 
mètres au-dessous de la face AB se trouve la lame focus. ?, source 



— i8« — 

des rayons de lioatgen. Le système producteur de ces rayoBS (tobe 
focus R, bobixic RuhmkorlTetiiiierrupteur électrolytique de Wehnelt) 
est eAfermé dans une grande caisse de plomb épais dont la paroi 
i^P est mise à la terre. Les rayons de Rôntgen sortent de la caisse 
i^P par une ouverture circulaire de 10 centimètres de diamètre 
recouverte seulement d'une mince feuille d'aluminium aa. On peut 
faire le vide de Crooàes dans la boîte étanche A.BCD, reliée à la 
troro-pe à mercure. 

Quand on opère à la pression attnospliéi*ique, la «conductibilité de 
Tair sous l'inliuence des rayons est considérable. Lorsque le métal M 
de la feuille intérieure est différent du métal N des fenêtres /'et des 
faoes internes de la boite ABC D, le syslème (M | N) Fonctionne comme 
une pile dont la force électromolrice fait dévier l'électrométre. On 
peut, par la métbode d'opposition du quartz piézo-électrique éa^ 
M. J. CUirie^ mesurer le courant électrique nécessaire pour mainte- 
nir rélfictromôtne au poleniiel zéro ; ou bien on peut, sans agir sur 
le quartz, ramener Télectromètre à demeurer au zéro en intercalant 
en E, entre la boite ABCD et la terre, une force électromolrice con- 
venable e^ prise en dérivation sur le circuit d'un daniell. 

Dans ces conditions, si Ton fait le vide dans Tapparoil, Téqiiilibre 
do réiectroniêtre se mainlient d'abord avec la même force électromo- 
trice e^ de compensation, tant que la pression ne s'est pas abaissée 
jusqu a Tordre de gprandeur du millimètre ^seulement, le t^arant qui 
prend naissance en rabsenoe de e^ devient de plus en pins faible; . 
Pour des pressions inférieures, la force élcclromotrice de compensa- 
tion est modifiée. Elle dépasse bientôt celle d'un daniell, angpniente 
constamment et semble croître au delà de toute limite à mesure qu'on 
se rapproche du vide de Crookes. Si Ton rétablit en E la force élec- 
tromotrice primitive e^ qui compensait le phénomène a la pression 
atmosphérique, on peut, à Taide du quartz, mesurer le courant néces- 
saire pour maintenir rélectromètre au zéro. Ce courant, qui apparaît 
aux pressions de Tordre du millimètre, augmente d'abord légèff«Hient 
avec la raréfactiou de Tatmo^bère, puis devient sensiblenieni oans- 
tant pour le vide de Crookes. 

Si, par exemple, le métal intérieur M efst du pUUi'Ae et si k 
méul X des parois internes dt; la boite ABCD est deTa^mtsitfui. 
il faut maintenir Taiuminiûm à ua potentiel négatif linlériear «i 
valeur absolue à i daniell; pour obtenir la compensation à la pres- 
sion atmospliérique. 



— iH3 — 

Dans le vide de Crookes^ celle force électromotrice n'est plus suf- 
fisanie, et il taadratt porter 1 aluminium à un potentiel négatif de 
valeur absolue égale à ^ volts environ, si Ton voulait obtenir la com- 
pensation. Si Ton maintient la force électromotrice e^ qui compen- 
sait le phénomène a la pression atmosphérique, on constate que, dans 
le vide de Crookes, sous Taction des rayons de Kôntgen, le platine 
se charge positivement. Le courant de charge, mesuré à Taide du 
quartz, est de Tordre de grandeur de 10*'® ampère quand on utilise, 
à travers les fenêtres /* recouvertes d'aluminium mince, une aurfiaee 
d'environ 30 centimètres carrés placée à 6 centimètres de la source t 
des rayons de Rôntgen. 

Ce courant est assez faible pour qu*on puisse dire : Tant qu'on 
D opère pas dans un gaz rarétié, les rayons secondaires |>rovoqtteDt 
la conductibilité des gaz en y libérant d^éga/es quantités d'électricité 
positive et négative. Mais, dans un gaz raréfié, Ton voit que rinfluence 
des charges négatives des rayons secondaires apparait ; alors les 
rayons X déchargent les corps négatifs plus rapidement que les corps 
positifs, ou même ils augmentent la charge des corps posilifH. Il est 




l'a,. 2. 



remarquable que celle dissymélrie de la décharge, produite cian.s le 
vide par les rayons de Rôntgen qui frappent un métal lourd, est de 
même sens que la dissymétrie de la décharge des conducteurs frappés 
par les rayons ultra-violets de Hertz et de Hallwachs. 
Des résultais peu diflerents sont obtenus à Taide de la disposition 



— 184 — 

représentée par la fig, 2 : la feuille métallique mince M est alors 
enroulée en cylindre, et la boîte plate est remplacée par un second 
cylindre métallique ABCD de même axe que MM. On introduit le 
système MMABCD dans le récipient V de verre relié à la trompe à 
mercure, puis on ferme le récipient V avec le couvercle de verre V 
mastiqué au golaz. Avec ce second dispositif, on évite les rentrées 
d'air plus facilement qu'avec le premier. 

Ces faits pourraient, à la rigueur, s'expliquer par une variation 
continue de la force électromotrice de contact, qui croîtrait dans 
d'énormes proportions avec le degré de vide. Cette manière de voir 
est peu vraisemblable ^'). On explique, au contraire, nettement les 
phénomènes en admettant que les rayons secondaires émis par les 
métaux en expérience emportent avec eux de l'électricité négative et 
libèrent, dans le métal, la quantité complémentaire d'électricité posi- 
tive. Le platine transformant les rayons de Rontgen considérablement 
plus que l'aluminium, son émission d'électricité négative est de 
beaucoup plus considérable que l'émission opposée de l'aluminium, 
et le platine se charge positivement. 

On peut renverser le phénomène en mettant l'aluminium en M à 

l'intérieur et le platine mince (ttjt; de millimètre) autour de M, en 

ABCD/'./ï^. 1) ou ABCD f^j. 2). On constate alors que Taluminium 
intérieur M, soumis à l'émission secondaire du platine, recueille de 
l'électricité négative. 

Nous avons fait varier la nature des métaux et constaté en parti- 
culier que le plomb et le platine sont parmi les métaux qui émettent 
le phis de charges négatives sous l'action des rayons X. Viennent 
ensuite l'étain et le zinc. Quant à l'aluminium, des expériences faites 
avec une enceinte de Faraday tapissée extérieurement d'aluminium 
et recevant des rayons d<» Rontgen semblent montrer que les rayons 
secondaires assez pénétrants de ce corps sont, comme les rayons de 
Rontgen générateurs, dont ils dilTèrcnt peu, sensiblement dépourvus 
de charge électrique. 

(>) On a déinonlré que, si Ton fait le v'ule de (Irookes dans un ivciplent rcn- 
rcnnant un condensateur dont les armatures sont formées de deux métaux 
M et N, la force éleclrouiotrire du couple MN n'en est pas altérée ; elle est môme 
indépendante de la nature du -^az ambiant, raréfié ou non. tant que l'on ne 
chauffe pas les métaux M et N dans le vide de manière à en faire dégager les gaz 
inclus et à les remplacer par un autre gaz (IJottomley, //.-.l. Hepori, ISSoiSpieh", 
Phil. MiKj., t. XLIX, particulièrement p. 70, janvier 1900). 



k 



- ih:*» — 

L'ÎQtensité des charges éleclriques négatives des rayons secondai rrs 
du métal M, étudiées avec la disposition de la pg. 2, ne s'aiïaiblit 
pas considérablement lorsqu'on compare un appareil dont l'enveloppe 
de verre V est relativement mince (1 millimètre) à un autre où elle 
est plus épaisse (3 millimètres). Avec le dispositif de la f^g, 1, les 

rayons X pénétrant dans la boîte ABCD par les fenêtres à travers une 

i 

feuille d'aluminium d'épaisseur de — de millimètre, Fînterposilion 

dune glace de verre de 5 millimètres sur le trajet des rayons de 
Rônlgen affaiblit le phénomène, mais en le laissant comparable à ce 
qu'il était d'abord; l'interposition d'une lame d'aluminium d'un demi- 
millimètre sur le trajet des rayons de Rontgen réduit à peine 

(de moins de 77^- ) l'électrisation nésrative des ravons secondaires 

\ 100/ " 

du platine. Leseharges négatives des rayons secondaires proviennent 
donc surtout de l'action exercée sur le métal M par les rayons X les 
plus pénétrants du faisceau incident. Ce fait est analogue à celui qui a 
été signalé à propos de l'activité électrique des rayons secondaires- • j, 
mais il est ici eneore bien plus marqué. 

Le rapprochement précédent est en accord avec celui que l'on peut 
faire au sujet du pouvoir de pénétration des chargeas négatives lan- 
cées par le métal M. Qiiand, au lieu d'opérer dans le vide, nous 
avons opéré en plongeant le condensateur MN dans un diélectrique 
tel que la paraffine, Tébonite, le phénomène de l'émission d'électri- 
cité négative de M enN disparaissait sensiblement. Dans le cas seule- 
ment où M et N n'étaient séparés que par une fraction de millimètre 
de paraffine, l'électromèlre accusait encore une faible charge cor- 
respondant à des courants de l'ordre de 10~'^ ampère; les variations 
de ces faibles courants avec la nature des métaux M et N s'accor- 
daient à faire penser qu'ils étaient dus à l'émission par les métaux 
lourds de charges négatives rapidement absorbées par la paraffine 
au voisinage du métal. 

Une expérience directe a d'ailleurs montré le faible pouvoir de 
transmission (^j de l'émission électrique du plomb, par exemple : une 



(') G.Saonac, De V optique des rayons de Rôntr/en et des vaf/ons secondaires qui 
en dérivent. Paris, Gauthier-Villars, 1900, p. 103 et 132. 

('; La transmission étudiée ici peut avoir lieu en partie ou en totalité pardiiïu- 
sion postérieure; la même remarque s'applique d'ailleurs à la transmission do 
laclion électrique de décharge ou de l'action radiographique des rayons secon- 
daires des métaux lourds, telle quelle a été, dans certains ns, étudiée par l'un 
de nous (G. Sac-\a<:, loc.cil.,p. 89 et 1)4;. 



moitié longitudinale du cylindre de plomb épais MM [fig, â) est 
recouverte d'une feuille d'aluminium battu, dont Tépaisseur, calculée 
d'après la surface, le poids et la densité 2,7, est deO,4H micron. Les 
rayons X frappant le c^té nu du cylindre, on observe, à la pression 
O"",i»01 de mercure, un courant de Tordre de I0~*® ampère dû au 
bombardement d'électricité négative issue du plomb nu MM; c'est- 
à-dire que le plomb MM se charge de la quantité complémentaire 
d'électricité positive, et il faut, pour le maintenir au potentiel zéro 
pendant 3i',2, disposer sur le plateau du quartz piézo-électrique nne 
masse de 500 grammes en l'abandonnant progressivement à l'action 
de son poids. L'appareil VV'une fois retourné de 180*^ autour de son 
axe, de manière que les rayons X frappent maintenant la face de 
plomb recouverte d'aluminium battu, l'émission d'électricité néga- 
tive par le plomb à travers cette feuille d'aluminium correspond à un 

poids de 500 grammes pour53%5, c'est-à-dire n'est plus que les ^ de 

celle du plomb nu. Ce coefficient de transmission des charges élec- 
triques est assez peu différent de celui que présenteraient les rayons 
-cathodiques extérieurs à un tube à vide dans les expériences de 
Lenard. Il est aussi comparable à celui de l'action électrique de 
décharge des rayons secondaires, dt'jà étudié, et à celui de l'action 
radiographique (*). 

Il importe de remarquer que les mesures des courants d'électricité 
négative issue des métaux lourds frappés par les rayons X ont, pour 
des conditions expérimentales données, un sens absolu ; la quantité 
d'électricité transportée par les rayons secondaires est, dans un 
vide suflisamment poussé, indépendante de la distance parcourue 
parles rayons secondaires ; au contraire, on suit que les intensilésdes 
actions électriques radiographiqucs ou radioscopiques des rayons 
secondaires et aussi des rayons X, dépendent du mode d'utilisation des 
rayons et. en particulier, de l'épaisseur d'air du condensateur élec- 
trique et de la couche photographique ou luminescente qui les 
reçoit (=*). Il ne parait, d'ailleurs, y avoir aucun lien simple entre 
l'énergie des rayons secondaires, telle qu'on pourrait la mesurer au 
moyen d'un bolomèlre fondé sur réchaufTement d'un métal par ces 
rayoïis, et la quarililé d'éJectricilé négative qu'ils transportent. 



.') (1 Sagnac, lac. cil.^ p. 94. 
(2) <;. Sap-xac, loc. ct7., p. 131. 



— 187 — 

L'ensemble des faits observés conduit à penser que Yéûiisfiion élec- 
trique secondaire des inélaux lourds pcmsède de» propriétés ana- 
logues à celles des rayons cathodiques et des rayons déviables du 
radium : les particules d*éleclrîcité négative, des rayons sont capables 
de dissocier Télectricité neutre des particules des gaz en quantités 
d*élé6tncités posîtvve et Béfi^live eonstdénrblefnent supémufes à la 
fpiavCité (f élecfrîcîté négati-ve des rayons, t^int dv moins <|fie h gax 
étodié n^est pfts trop- raréié. 1} ne faut pas confondre la productfos de 
<ies rayons eath^diqiues, qui, dans le vide et même en Fabsence de tout 
champ électrique, émanent du métal M frappé par les rayons X, avec 
la predoction déjà signalée par Tun de non» ( ' ) d*un IItix d'éleetncité 
floit positive, soH négative, dans un ga^ soamis an champ électrique. 

L*aclîoB des rayons X et des rayons secondaires sur les ga« n est 
pas essentiellement di(Térente de Taetion des rayons ultra-violets 
«tuffiés por Lenard .^V D'antre part, l'émission detf rayons cathodiques 
par VB mtéîai lourd «pue frappent les rayons X n*est pas pins étrange 
que le phénomène analogue proJml par les rayons altra-vielets : 
le professeur Rtgiii (^) et, plus réeemmml, le professeur P. Le- 
nard(*), les professeurs R. Merilt et O.-M. Slewart('^), ont en eiïet 
trouvé qu'un métal frappé parles rayons ullra-violots émet un flux 
d'électricité négative, mémo lorsque la surface métallique frappée 
par les rayons n'est pas éloclrisée. Celle émission a les caractères 
de rayons cathodiques particulièrement absorbables et Télude n^a 
pu en étro faite par le prof«*sseur Lenard que dans le vide du 
Crookes. 

L'électrisation négative des rayons secondaires fournit donc une 
analogie nouvelle entre les rayons X et les rayons ultra-violets. Il 
devient alors de plus on plus probable qu'il y a, dans les rayons 
secondaires, des rayons non électrisés de l'espèce même des rayons X 
incidents qui les produisent en se diffusant ou se transformant. 



(') Sagnac, C. B. du février 1900 et l'artirle pr.}c«'*(lent : MoureUfs rechtrchr^"^ 
<«r les rayons de Ronlgen, g o et (j ; — J. île phf/s., 3 srr.. t. X. p. <h7 vi 680; 1901. 

;-) Cf. loc. cit., g 7. J. (le phffs.,, 3" se'-rio, t. X, p. 683. 

'3) A. Hioni, AUi d. B. Ace. d. UnceK p. 81, 1900. 

^}) P. LsifARD. Erzeugnng von Kathodenslrahlen durck liUra-citdeltes Lichl 
Drude's Annalen d. Physik, t. II, p. 3:)9-370; 1900 . Celle émission (iMeclricit»- 
négative permet au professeur Lennrd d'explinuer l»i déperdition d'élcrtricilé 
négative sous l'action des rayons ultra- violet s. 

'*) E. Meritt, O.-M. Stkwaht, The develojimenl of Kathode liai/s hij tilft'aviofs 
^'f/fU [The Physical Revieu\ oclobrc 1900. p. '22.)". 



188 — 



Sur vn galcanomètre parfaitement astatique[^)\ 

Par M. G. Lippmann. 

Cet appareil se compose essentiellement d'une bobine fixe, par- 
courue par le courant à mesurer, et d'une aiguille aimantée mobile, 
suspendue de manière à pouvoir se Aé\AdiC{^T parallèlement à elle-même, 
I/aiguille est portée par un fil de cocon/*, qui lui permet de s'orienter 
dans le plan du méridien magnétique ; ce fil de cocon est attaché à 
l'extrémité d'un fléau d'une petite balance de torsion constituée 
par un levier LL, porté lui-même par un fil f. Un pôle de l'aiguille 
aimantée pénètre dans la bobine fixe ; le courant agit donc non 
pour dévier l'aiguille, qui reste orientée vers le nord magnétique, 
mais pour la déplacer parallèlement à elle-même. Or, l'action de la 
terre ne tend pas à déplacer un aimant parallèlement à lui-même. Il 
s'ensuit que la terre n'exerce aucune force antagoniste de celle pro- 
duite par le courant; l'appareil est donc parfaitement asiatique. 



^i""i">' 




Fi.;. \ 



il est avantageux d'employer deux bobines C, C, agissant chacune 
sur un des pôles de l'aiguille. Pour installer le galvanomètre, il fiuil 



' Srniicr fin is mai 1901. 



— 189 — 

lorienter de manière que Taxe des bobines soit dans le plan du méri- 
dien magnétique. L'aiguille aimantée est alors dirigée suivant cet 
axe. Il faut, en outre, que, aucun courant ne passant par Tappareil, le 
levier de paille s'arrête dans la direction est-ouest. On satisfait à 
cette condition en faisant tourner un tambour auquel est fixé le fil f^ 
afin de le détordre. Le galvanomètre est alors prêt à fonctionner. 

La sensibilité de Tappareil est très grande, car elle n'est limitée 
que par le petit couple naissant de la torsion des fils de cocon qui le 
soutiennent. 11 est facile d'écrire la condition deTéquilibre : Soient / 
Tintensité du courant, K une constante dépendant de la (construction 
des bobines, {x le magnétisme accumulé à chaque pôle. La force due 
à Faction du courant est égale à Kt/e. Cette force agit sur un bras de 
levier égal à L, en désignant par L la distance entre les fils f ei f\ 
lorsque la déviation de la paille est a, ce bras de levier est égal à 
Lcosa. L'angle a demeurant très petit, on peut admettre que cos a=: i . 
Le couple dû à Faction du courant est donc égal à K^/L. 

D'autre part, la déviation étant a, la torsion des cocons f et /*' 
varie d'un angle a ; les couples résultant de cette torsion sont égaux à 

Ca Ca 

-j- et -77' On a donc pour condition d'équilibre 

Supposons, pour simplifier (*), que /t= //'. 
L'équation (1) peut s'écrire : 

KaL// . 

La sensibilité de l'appareil tient d'abord à l'absence de toute force 
directrice due à la terre. En outre, on peut l'augmenter en disposant 
des facteurs ji. etL; en d'autres termes, il est avantageux d'accroître (x 
en employant une aiguille fortement aimantée, et aussi grosse que le 
permet la résistance à la rupture du fil de suspension ; de même, on 
peut disposer du facteur L en allongeant le levier de paille. 

Le maniement de l'appareil paraît assez facile; l'amortissement 



(') Cette condition est, d'ailleurs, celle qui correspond au maximum de sensi- 
bilité, car A-f- h' a une valeur maximadétcrminOe par la h.iutnirde la potence, 

donc 7 + r: est minimum pour A = /«'. 



13 



— 190 — 

propre est très considérable. Je rappellerai que A.-C. Becquerel a 
construit jadis une balance électromag'nétique formée de deux 
aimants suspendus à une balance ordinaire et attirés par deux 
bobines. Le principe est le même que celui de Tappareil décrit plus 
haut ; mais la substitution de la balance à torsion à la balance ordi- 
naire augmente considérablement la sensibilité de Tappareil. Plus 
lard, le même auteur a construit un galvanomètre muni de deux 
niguilles antagonistes et collées aux extrémités d'un levier horizon- 
lai formant balancier de torsion. L'astasie est produite par Tantago- 
tiisme des deux aiguilles, et le principe de Tappareil est donc celui 
du galvanomèlre de Nobili. 11 n'en est pas de même du galvanomètre 
construit par M. d'Arsonval et sur lequel l'auteur a bien voulu atti- 
rer mon attention (') : une aiguille aimantée est portée par un pivol 
lixc à l'extrémité d'un levier horizontal, ici, Tastasie est bien due à 
ce que, théoriquement, l'aiguille se déplace parallèlement à elle- 
même. Pratiquement, le frottement du pivot intervient pour limiter 
la sensibilité. 



Sur un phénomène d'oscillation c'ieclrique [^) : 

Par M. H. Pellat. 

L'expérience que je vais décrire paraît assez surprenante au pre- 
mier abord; mais elle s'explique très aisément par la considération 
(les oscillations électriques. 

Deux condensateurs de capacité très inégale, par exemple une batte- 
rie de six grandes jarres et une petite bouteille de Leyde, ont leurs 
armatures respectivement réunies. Sur le trajet des communications 
se trouve un inverseur qui permet d'alterner ces communications : 
si les condensateurs ont été chargés dans une première position de 
l'inverseur, le jeu de celui-ci fera communiquer l'armature positive 
du petitcondensateur avec l'armature négative du grand, et viceversa. 
Cet inverseur a ses parties métalliques montées sur des colonnes 
d'ébonile, pour permettre l'emploi de grandes différences de poten- 



ce Luniii're élt'clri(/ue, I880. 
1^*/ Séant'f clii Ijuin IWOI. 



— 191 — 

tiel. Près du petit condcusateur se trouvent deux tiges de décharge, 
entre lesquelles rélincelle éclate quand la difîérenee de potentiel 
devient suffisante. 

Si Ton vient à charger les condensateurs de façon à avoir la moi- 
tié seulement de la différence de potentiel qui correspond à Texplo- 
sion entre les tiges de décharge, ou môme un pou moins, et qu'on 
vienne alors à alterner les communications en faisant jouer Tinver- 
seur, Tétîncelle éclale toujours. Or remarquons que, si rétincelle 
n'éclatait pas, quand l'équilibre serait rétabli, la différence de poten- 
tiel serait moindre qu'avant l'inversion, puisque les armatures du 
grand condensateur se seraient partiellement déchargées. Ainsi une 
cause qui, dans Tétat d'équilibre, diminue la différence de potentiel, 
surélève cette différence pendant la rupture de l'équilibre. On voit 
immédiatement que ce phénomène doit être dû aux oscillations élec- 
triques qui se produisent au m.oment de l'inversion : c'est ce que 
met en évidence le calcul suivant. 

Prenons deux points A, et A^ sur l'un et l'autre des conducteurs 
qui réunissent les armatures [fiy. 1) ; désignons par Z^, /,, r^ et r, les 
coefficients de self-induction et les résistances des portions de conduc- 



B 



A, 



D 



— 1-= 

A. 



FiG. 1 



teurs comprises entre A^ ou A3 et le pe lit condensateur B, parc la capa- 
cité de celui-ci, par C celle du grand condensateur D; soient, à un 
moment i quelconque de l'oscillation, W^ et W^ les potentiels de 
A, et de Aj, V| et Vj ceux des armatures correspondantes du petit 
condensateur et I l'intensité du courant, que je suppose la même au 
même instant en chaque point des fils de communication. Cette 
approximation est légitime si la capacité de ces fils est négligeable 
devant c et si la longueur d'onde est grande vis-à-vis de la longueur 
des fils, ce qui était le cas de mes expériences. On a alors : 



'^ y^ + ''^^ = ^'< - ^^' 
^2 ^ + ^aï — Va — Wj. 



— 192 — 
En additionnant membre à membre ces deux relations et posant 

(, + ij = /, r, -^ rj = r, W, — \Vj ^ \V et V, — V, — V, 
il vient : 

(i) /|+H = w-V. 

Appliquons la formule (1) au cas où les points A, et A^ sont les 
extrémités des rds du cAtédu grand condensateur D. En désignant par 
V la différence de potentiel des armaturesde celui-ci, c'est-à-dire ce 
que devient W, et par L et R ce que deviennent l et r, c'est-à-dire la 
self- induction et la résistance totale des fîls de communication, il vient : 

(■2) L ^ + RI = V - V. 

Or on a : 



En remplaçant I successivement par ces deux valeurs dans la rela- 
tion (2), il vient : 









Multiplions la première de ces relations par C, et la seconde par 
1? et ajoutons membre à membre ; il vient, en posant : 

(5) C = V — V 

(6) LCc P -F RCc ^ -KG -1- c) U ^ o. 

Des relations (U) on tire en outre : 

(7) i-_Ç^^. 

L" équation (6) àcoefficients constants s'intègre par la règle connue. 
Pour déterminer les constantes, remarquons qu'en prenant pour 
temps zéro celui où l'inversion vient d'étro faite, on a I = o et U = 2V(. 
en appelant V, la différence de potentiel des armatures avant l'in- 
version. 




La comparaison de la première des relations (3) et de la rel 
iTj donne : 

av G au 

î( ~ C + c ?f ' 
d'où, par intégration, en nous rappelant que, pour f = o, on s 

V = Vb et U = 2Vo, 

V-ï. = ^^(U-2V,), 

OU, en remplaçant U par sa valeur : 

Dans les conditions ordinaires, par exemple CL-Iles où se trouv 
mes expériences, « est négligeable devant tu (dans mes expérîc 
u était environ 3000 fois a] : il en résullo une notable simplifie 
des formules. La relation (10) se réduit à 



Au m^me degré d'approximation, le maximum de la valeur i 
lue de V a lieu prmr lo/ ^ it ; comme, pour celle vak'ur de (, l'i 
nentielle e-^' est sensiblement égale à l'unilê, on a pour la valeu 
<lti maximum : 

,., — V„, 3f. — c 



Oo voit qu'à la limite, quand C esl infini vis-à-vis de '', la v 
absolue du maximum de lu diftérencc de potentiel entre les a 
tiires du pelil condensateur est trois fois la diiïércnce de pote 
avant l'inversion. On s'explique dès lors aisi'imcnt l'élincelle qi 



1 



— 194 — 

produit entre les tiges (Je décharge placées près du petit condensa- 
teur au momeut de Tinversion. 

La relation (1) donne la valeur W de la différence de potentiel 
entre deux points A, et A 2 des fils de communication, d'après les 
relations (10), (7) et (9). On trouve, en faisant les mûmes approxima- 
tions que ci-dessus : 

la valeur absolue du maximum est encore obtenue pour lûl =^ :r, et 
ce maximum W,n est donné par 

^'^) Vo - C + c .c + cv L C y 

Si les deux fds de communication sont parallèles, et si les points 

A^et Aj sont en face l'un de l'autre, le rapport j- est sensiblement 

le môme que celui de la dislance de ces points au petit condensateur 
à la longueur totale des fils. On voit par la relation (13) que si : 



(ir>) 



L ■" C + c' 



la différence de potentiel de ces deux points reste invariable pen- 
dant l'oscillation et que, au même moment, la variation est de sens 
inverse de part et d'autre de ces points ; il y a un nœud en cet 
endroit. 

Si les capacités C et c sont égales, le nœud est au milieu de la dis- 
tance des deux condensateurs ; si les capacités sont inégales, on 
voit d'après (15) que le nœud se rapproche d'autant plus du grand 
condensateur que le rapport des capacités est plus grand. 

J'ai vérifié quantitativement par expérience la relation (tî), qui 
donne le rapport de la différence de polentiel maximum des armatures 
du petit condensateur à la différence de potentiel avant l'inversion. 

Pour cela, j'ai placé les liges de décharge aussi près que i)OS- 
sible du petit condensateur. En mesurant les différences de polen- 
tiel avec un éloctromètre Bicbat et Blondlot, j'ai cherché : 1* quelle 
était la différence de potentiel ex|)losivo (V,} sans faire jouer le com- 
mutateur; 2* quelle était la plus petite différence de potentiel (V,) 
qui, après inversion, amenait l'explosion, l.e résultat de ces expé- 



j 



— i95 — 
riences a élé que le rapport de V, à V^ ét&it 2,31. Ce rapport re- 
présente, aux erreurs d'expérience près, (■! cii coiiroiidaiil les diiTé- 
rencea de potentiel eiplosives étatiques et dynamiques, le rapport 
donné par la retatiOD(li). 

D'autre part, le rapport des deux capacités (batterie de six 
grandes jarres et petite bouteille de Leyde, » été mcHuré par le ra|>- 
port des déviations gai vano métriques que donnaient ces deux capa- 
cités chargées avL>c une môme pile (30 éléments Loclanché). Pour 
rendre les déviations plus l'omparables, on sliuntail le galvano- 
mètre lors de la décharge fournie par le grand condensateur. J'ai 
trouvé ainsi, pour rapport des deux capacités, le nombre 27, ce qui, 
d'uprès la formule (12), donne 2,8t> pour la valeur absolue du rap- 

V_ 
port -^' La différence entre le nombre observé et le nombre 

calculé n'atteint pas-; la concordance paraîtra satisfaisante, si l'on 

songe aux irrégularités des expériences sur le potentiel explosif. 

L'expérience que je viens de décrire, qui se monte et s'exécute 
avec la plus grande facilité, me parait excellfnlc pour monlrer dans 
un cours, d'une façon frappante, l'existence des oscillations élec- 
Iriques. Elle est bonne à connaître eu elle-même pour éviter les ac- 
cidents que peut causer, au moment de l'inversion, la suréléva- 
tion de la différence de potentiel, tels que la rupture du diélectrique 
du petit condensateur. 



Sur une pi-oprii-W des ijaz monoal'imi'/uen {']; 
Par M. Daniel Bgkthbi.ot. 

Clausius a déduit des principes fondamentaux de la théorie ciné- 
tique des gas que le rapport des deux chaleurs spéciliques d'un gaz 
parfait est égal à 1,67, Cette conclusion parut d'abord coniredite par 
l'eipérience, ce rapport offrant, pour le^ gaz examinés jusque-là, 
des valeurs notablement plus basses, telles que la valeur 1,41 pour 
l'air et la plupart des gaz à molécule dialomiquc. Pour les gaz à 



— 196 — 

molécule plus complexe, tels que l'éther, le rapport descend jusqu à 
1,1 environ. 

Ce désaccord a été expliqué en remarquant que la théorie de 
Clausius assimilait les molécules à des points matériels et négli- 
geait l'énergie des atomes dans leurs mouvements autour du centre 
de gravité de la molécule. Une telle supposition n'est légitime que 
pour les gaz h molécule monoatomique. Or, de Tétude des pro- 
priétés chimiques et des densilés de vapeur du mercure et de ses 
composés, les chimistes ont précisément conclu que la molécule de 
ce corps à Tétat de vapeur est monoatomique. El, en effet, en mesu- 
rant le rapport des chaleurs spécifiques de cette vapeur, on a 
observé la valeur 1,67, en sorte que la théorie de Clausius s'est 
trouvée vérifiée. 

Depuis, MM. Rayleigh et Ramsay, ayant retrouvé ce nombre pour 
Targon et divers autres gaz de Tair, en ont conclu qu'ils étaient 
monoatomiques. 

D'autre part, M. Van der Waals, en s'appuyant sur les hypothèses 
cinétiques, a établi, pour l'ensemble de l'étal fluide, l'équation con- 
nue il) +a: t?«) {v — h) ~ RT. 

Cette équation représente fort bien les faits au point de vue qua- 
litatif ; mais elle n'offre avec eux qu'un accord quantitatif impar- 
fait. La divergence la plus considérable qui ait été signalée jus- 
qu ici porte sur la valeur de la densité critique. L'équation indique 
en effet que Texpression RT,* : j^cVc, qui représente le rapport du 
volume théorique du fluide à son volume réel, au point critique, est 
égale à 2,67, tandis que voici les valeurs données par l'expé- 
rience pour quelques corps (*) : 

Télraclïlorure Anhydride 
Octane. Heptane. Klhcr. Pentaiie. Hcnziiio. de carbone. carbonique. Azote. Oxyçène. 

3,86 3,8:i 3,81 3J6 3,7') 3,67 3,61 3,r»3 3^49 

Ce rapport est donc toujours supérieur à 2,67. 11 augnuMite on géné- 
ral avec le nombre des atomes de la molécule, et est voisin en moyenne 
de 3,7. Aussi a-t-on cherché fréquemment à modifier l'équation de 
Van der Waals de manière à obtenir une meilleure valeur de la den- 



(1) Voir pour la plupart de ces corps : Sydney Yorxo, On Ihc law of Caiiletef 
and Matfiias and t/ie crifîcal Demity {Philos. Magaz., septembre lOOO). — Pour 
l'azote et l'oxygène, j'ai calculé le rapport en admettant les densités critiques qui 
résultent de la discussion de M. Matuias [Mém. de la Soc. rot/, des Sciences de 
Lièfje, a- série, 1809: — et J. de Pfu/s., 3' série, t. VII ï, p. 407, 18î)U). 



— 107 — 

site critique. La modification de Clausius est la première et la plus 
connue de ces tentatives; elle a été suivie de beaucoup d'autres, 
inspirées également de vues empiriques; mais il est hors de doute, 
quand on envisage dans son ensemble le problème de la compressi- 
bilité et de la dilatation des fluides, qu*aucune de ces modifications 
n'a été heureuse, et que la formule de Van der Waals demeure 
encore aujourd'hui non seulement la plus simple, mais encore la 
meilleure (*i. 

I^es mesures récentes faites sur les gaz monoatomiques viennent 
d'apporter à la formule de Van der Waals, sur le point même où elle 
semblait le plus s'écarter des faits, une confirmation qui me paraît 
valoir la peine d'être signalée. 

11 est essentiel de noter que les raisonnements de Van der Waals, 
comme ceux de Clausius, supposent les molécules monoatomiques, 
car, dans le cas contraire, le covolume h ne peut plus être regardé 
comme constant. 

Or, parmi les gaz monoatomiques, il n'en est qu'un seul dont les 
constantes critiques soient déterminées aujourd'hui avec assez de 
précisicm pour se prêter à une vérification numérique : c'est l'argon. 

D'après les mesures de MM. Ramsay et Travers (^), on a 
p, = 52»i'»,8, T^ :=:: i55%G abs. La densité liquide est d = 1,212 
à T = 87** abs. La densité critique n'a pas été mesurée directement ; 
mais on sait que c'est le cas général, et que le seul mode de déter- 
mination exact de cette quantité'/*) est celui qui consiste à la cal- 
culer comme la limite commune des densités du liquide et de la 
vapeur saturée, quand on tend vers le point critique, au moyen de la 
formule de M. Mathias : de — d : "lli -\- a{i — T! : T,.)]. Pour déter- 
miner exactement la grandeur a de cette formule, il faudrait au moins 
deux densités liquides; mais M. Mathias a montré qu'elle est peu 
variable et oscille entre 1 et 0,8, suivant le plus ou moins de com- 
plexité des corps. La valeur moyenne 0,9 donne, pour l'argon, 
rf^ =: 0,434 et RT^ : PcVc --^ 2,62. Si l'on avait pris la vîileur 0,8 qu'on 
rencontre pour les gaz les plus simples, on aurait eu d^. _.: 0,4 i8 et 
RTc :;w = 2,71. 



f '; Voir notamment, sur ce point, D. BEHTiitLOT, Quelf/ues remarques sur Vêqualinu 
cararférislique des fluides {Archives néerlandaises, ± série, t. V, !900 ; livre jubi- 
laire dédié au Prof. Lorcntz). 

(■'j Chemical Sews^ déccnilire 1900. 

(^) Cf. }il.Kjm.\fi, les Méthodes de détermina/ ion des consi unies critiques {Rapporls 
nu Congrès international de Physique de Vuris en 1900. t. I, p. ^A'\.. 



— 198 — 

On voit donc non seulement que ce rapport est très inférieur à 
celui qui caractérise les gaz polyatoniiques, mais encore qu'il 
parait fort voisin de la valeur 2,67 indiquée par la théorie de 
Van der Waals. 

Il semble que Ton doive conclure de là que cette formule est plus 
exacte, numériquement, qu'on ne Ta cm généralement jusqu'ici et 
qu'elle représente effectivement la compressibilité isotherme d'un gaz 
monoatomiqne. 

S'il en est ainsi, il convient, pour expliquer les écarts constatés 
dans le cas des gaz polyatomiques, de modifier non pas le terme 
a : r^ qui représente la pression interne et qui ne dépend pas de 
l'atomicité de la molécule, mais bien le covolume ô, en évaluant 
l'influence que le nombre et les mouvements des atomes de la molé- 
cule exercent sur la grandeur de ce terme. La formule établie devra 
■d'ailleurs permettre de calculer aussi bien le rapport des chaleurs 
spécifiques que la valeur exacte de la densité critique. C'est précisé- 
ment la recherche d'une formule de ce genre que M. Van der Waals 
vient d'aborder avec sa profondeur habituelle dans un mémoire (*) 
()ui constitue une contribution des plus importantes à la théorie 
<;inétique des fluides. 



Reseaiuv moléculaires et dispersion (*^) ; 
Par M. Carvallo. 

1. InLroduclion, — Au Congrès international des méthodes d'essai 
<les matériaux de construction, en 1900, M. Ricour a communiqué 
une élude sur la constitution moléculaire des corps. On y trouve 
une théorie de la dispersion des couleurs qui a été exposée par de 
Sénarmont, vers 1860, dans son cours à l'École Polytechnique. 
L'auteur prête à l'éther lumineux une constitution périodique, calquée 
sur le réseau moléculaire. Mais, au lieu d'établir avec Briot une 
équation aux dérivées partielles ordinaire, linéaire, à coefficients 
périodiques, il forme une étpialion aux différences finies. L'équation 



'') Académie des Sciences d'Amsterdam : The équation of slate and Ike theonj 
<ff cffclic motion, février, mars, avril 1901. 
'-, Séance du 21 juin VMH. 



— 199 — 

conduit à une formule de dispersion à deux coefRcients seulement, 
que M. Ricour applique avec quelque succès aux observations de 
M. Mascart sur le quartz, raies A à P du spccire solaire. Il m'a 
para intéressant de la soumettre à un contrôle plus étendu en l'ap- 
pliquant à mes observations sur rinfra-rougc(') et à celles de 
M. Sarazin sur Tultra-violetC^). Dans ces régions, Tccart devient 
inacceptable. Cela vient-il d'un choix défectueux des constantes ? 
Non, car je mets la formule sous une forme telle que tous les corps 
devraient avoir des courbes de dispersion superposables à une courbe 
type, par deux translations parallèles aux axes de coordonnées. Un 
graphique rend ce critérium inutile. 

2. Théorie, — Soit un système d'ondes planes, normales à Taxe Oa?, 
et Ao; la période du milieu dans le sens Ox. Par des plans parallèles 
à Tonde et distants de Ao?, je partage le milieu en concamérations 
identiques. Soient [fig. V)}} — 1 , 7;, p + 1, les rangs de trois tranches 



p-i 



pti 



FiG. 1 



■consécutives; «^,-1, Upy Wyj+p les élongations moyennes de ces tranches, 
l^ tranehe p reçoit de la tranche p -j- i une réaction proportionnelle 
à la déformation w^+i — Up z= àUp. Elle reçoit de la tranclàe p — 1 
une réaction de sens contraire proportionnelle à tip — Up^^ = Am^_|. 
La résultante est proportionnelle à la différence Am^, — ^Up.^ = A'^m^^,. 

Elle est équilibrée par la force d'inertie, proportionnelle à —jj^' 

L'équation du mouvement peut donc s'écrire, en mettant sous la 



a' 



forme —^ une constante caractéristique du milieu : 






dt^ "■ Ax» 



Si la constitution du milieu, au lieu d'être périodique, était uni- 
forme, on pourrait faire tendre Sx vers zéro, et l'équation (1) donne- 



(>) r. ft., t. cxxvni,p. 1-2»; i898. 

'-)C. fl., t. LXXXV, p. 1230. 



— 200 — 
rait îi la limite Téquation classique : 

cPu ^ cPu 

L'équation (1), aux différences finies, admet des solutions de la 
forme : 



(2) Wy, = A cos 2n ^| ~ ^ j 



L'expression (2) représente une vibration de période T et de lon- 
gueurs d'onde /, car p^x représente Tabscisse x de la tranche p. 
Elle satisfait bien à Téquation (1), pourvu que les paramètres / et T 
s oient- liés par la relation : 

P =^ â:;ï ''"' -y • 

Pour mettre celte relation sous la forme ordinaire d'une formule 
de dispersion entre Findice de réfraction n et la longueur d'onde 

dans le vide X, je remplace / par sa valeur -» puis T par sa valeur r: 

(V, vitesse de la lumière dans le vide). 
J'obtiens ainsi: 



7:2 V- q2 jç^j; 



Cette formule s'écrit, en extrayant les racines carrées des deux 
membres : 

lh = ;:Aar, 
(3) Xsin h T z=z A', } f. _ ^V . A.7? 



a 



Telle est la formule de de Sénarmont, très analogue à celle de 
Baden-Powell {*). M. Ricour l'applique au quartz entre les longueurs 
d'onde 768i^î*,40et 336f^l^,02. En adoptant pour la période moléculaire 

ùix = 25i^i^,2t{3, il trouve, pour X sin7f -? un nombre assez constant 

dont le logarithme varie seulement de 2,08i5 à 2,0847. 

3. Insuffisance de la formule: nouvelle méthode de comparaison. — 
En étendant la formule à l'intervalle des longueurs d'ondes compris 

1 D 

(1) - rr C) sinT" Voir Beer, Introduction a la hiute optique^ 1858. 



r 



201 



entre 2171l^ï*,19 et 202i*t*,46, je trouve une variation tout à fait inad- 
missible de la prétendue constante, savoir 2,0802 à 2,0850. Les écarts 
ont d'ailleurs une allure systématique. Viennent-ils d'un choix défec- 
tueux des deux constantes de la formule (3) ? Voici Tartifioe que 




m lJ9 xm i$i V» 1.* i,ls t.ii vu tu 1« VH VN 

Ku;. 2. 



ftJM 




j'ai employé pour trancher la question. Dans la formule (3), je 
pose: 



(4) 



hn 



Des formules (3) et [A] je tire colles-ci 



13') 
(V) 



X 



/i zi^ r 



A- 
II 



X 



— 202 — 

Elles conduisentà ropération suivante: construire les deux courbes 
qui ont pour coordonnées respeclivement : 

X =: loff sin X, / V 1 * 



Y = log 



sin a; ' [ Y i^ log n. 



Superposer la courl)e de dispersion (II) à la courbe type (!) par 
une double translation, de log k suivant Ox et de logT suivant Oy. 

J'ai construit ces courbes {fi(/, 2 et 3). Manifestement, elles ne sont 
pas superposables. On y remarque notamment ceci : La courl)e type 
(I) est concave vers les t/ positives. Quand x tend vers zéro (x = o, 
X --- — X, Y' = o), elle donne une branche infinie asymptote à Ox. La 
courbe de dispersion {\\) devrait présenter les mêmes caractères. Or, 
pour les grandes valeurs de X, elle offre une branche concave vers 
le bas, avec une forme parabolique. 

4. Conclusio)}, — La méthode de de Sénarmont constitue la façon 
la plus avantageuse de présenter la théorie de Téther périodique; 
mieux que les autres, elle montre Tinsuffisance de cette théorie de la 
dispersion et la nécessité qui en résulte d'envisager deux milieux 
qui se pénètrent, Téther et la matière pondérable, comme l'ont fait 
Cauchyet plus tard M. Boussinesq et lielmholtz. 

Voici d'ailleurs qui est plus grave : Si Tonapplique les principes de 
de Sénarmont à Tétude des cristaux biréfringents, on aperçoit Tim- 
possibilité manifeste d'expliquer par ces principes les lois de la 
double réfraction : non seulement il est nécessaire d'introduire 
quelque nouvelle hypothèse, mais il faut aussi abandonner la méthode 
même de de Sénarmont. 



La décimalisalion du quart de cercle {^) ; 
Par M. J. DE Rey-Pailhade. 

Personne n'ignore que, dans l'esprit des auteurs du système mé- 
trique, la division décimale du quart dé cercle a précédé l'établis- 
sement de l'étalon d'unilé linéaire actuelle : le mètre. Ce dernier a 
déjà conquis le monde civilisé par le syslème C. G. S. 

(') Séance du 21 juin 1901. 



— 203 — 

Quant au frère aîné du mètre, le ijrade on centième» partie du rpiari 
de cercle, il a été employé par Laplaco et Puissant. 

Celte division décimale angulaire est exclusivement suivie par le 
service géographique de Tarmée française pour la graduc^lion des 
nouvelles cartes; elle a été adoptée successivement par plusieurs 
instituts géodésiques et par le service du cadastre. Remarquons que 
la centième partie du grade ou centitfrade-arc correspond, à la sur- 
face de la terre, à 1 kilomètre. 

Malgré les remarquables mémoires de l'amiral de Fleiiriais, publiés 
en 1802, la Marine a conservé, pour unité angulaire pratique, la mi- 
nute d'arc, correspondant au nœvd ou mitle égal à 1.854 mètres 
environ. 

Des expériences exécutées avec soin en 1899 et 1900, sur des 
navires de guerre, sous la direction de M. le commandant Guyou, de 
rinstitut, ont montré que Tart nautique retirerait les plus grands 
avantages de Tusage de la division décimale du quart de cercle. On 

sait, d'ailleurs, depuis longtemps, que les systèmes décimaux abrègent 

1 

la durée des calculs et des observations de près de - et que les erreurs 

tombent de 4 ou 5 à i, en diminuant la fatigue cérébrale des calcu- 
lateurs. 

En présence de ces avantages si sensibles, on signe en ce moment 
une pétition pour demander à M. le Ministre de Tlnstruction publique 
de faire publier annuellement des (^phémn-idcs du soleil et des prin- 
cipaux astres, calculées dans la division décimale du quart de cercle. 

Ce recueil rendra les plus grands services à ceux qui voudront em- 
ployer le grade dès maintenant. 

En physique, on fait aussi usage des angles. 

A ma connaissance, rien n'oblige les physiciens à employer le sys- 
tème actuel des degrés ; les travaux des géodésiens, des astronomes 
et des marins ont prouvé, au contraire, que toutes les branches de 
la science gagneront, d'une manière sensible, à la notation décimale 
de l'angle. 

Je viens donc proposer à mes collègues de la Socivtc française de 
Physique d'indiquer les angles dans les deux systèmes comme suit : 
i9M7'25" (2l<=43'36'0. 

Par sa grande notoriété et sa publicité considérable, notre Bidletin 
fera connaître et apprécier les avantages de la décimalisation de 
l'angle, qui permet d'employer directement les machines à calculer, 



— 204 — 

dont Tusage se répand de plus en plus. Les esprits se prépareront 
insensiblement à la réforme proposée par les auteurs du système 
métrique. 



Lois de transpa7'ence de la matière pour les l'ayons X[^) ; 

Par M. L. Bexoist. 

I 

Après avoirétabli, dès nos premières recherches sur les rayons X(';, 
rhétérogénéité de ces rayons et Fabsorption sélective exercée sur 
eux par les corps qu'ils traversent, j'ai étudié, dans la suite, Tinfluence 
de la densité et de la nature d'un certain nombre de corps sur celte 
absorption (^) ; j'ai ainsi montré que, en dehors de quelques cas parti- 
culiers, la transparence aux rayons X n'était pas uniquement fonction 
de la masse, mais que Vopacité spécifique, c'est-à-dire le pouvoir 
absorbant de V unité de niasse^ augmentait, en général, assez vite avec 
la densité, allant, par exemple, de 0,09 pour l'aluminium à 0,81 pour 
le platine, l'unité de masse étant le décigramme par centimètre carre 
de surface exposée ; de plus, ce pouvoir absorbant changeait pour un 
même corps avec la valeur de la masse prise pour unité ; il changeait 
aussi avec l'espèce et avec l'état du tube radiogène, c'est-à-dire avec 
la qualité des rayons X employés. Enfin, ces changements se produi- 
saient dans des proportions inégales pour les différents corps. Ainsi 
apparaissait un caractère essentiel au point de vue de la différencia- 
tion soit des rayons X, soit des corps qu'ils traversent, caractère 
comparable aux couleurs dans le cas de la lumière, et que l'on pouvait 
désigner sous le nom de radiochroîsme. 

Cette première série de recherches, effectuées principalement par 
la méthode électrométrique, avait en quelque sorte jalonné la route 
à suivre. 

Pour préciser les lois cherchées, il fallait désormais étudier séparé- 



;•) Séam-e du o juillet lUOi. 

(-') L. Bkxoist et D. HrHMizKsci-, Camples rendus de VAcadémie des Sciences. 
17 février 1896. 

\^] L. Hesdist, Comptât rendue de l\icade'mie des Sciences, 18 janvier 189": el 
litiifeiui de la Société Frauraise de Pftf/siqite, 1896 et 1897. 



— 205 — 

ment Tinfluence de chacun des facteurs dont Tintervention dans le 
phénomène venait d'être constatée. Il fallait passer en revue tous les 
corps simples, pris sous divers états physiques, et le plus grand 
nombre possible de leurs composés; et cela, dans des conditions 
méthodiquement variées quant aux épaisseurs traversées et aux 
rayons X employés. 

C'est ainsi que Tétude de plus des deux tiers des corps simples 
actuellement connus, et d'un nombre considérable de leurs composés 
ou mélanges, m'a, dès à présent, fourni des résultats suffisamment 
généraux pour que Ton puisse en déduire les principales lois de trans- 
parence de la matière pour les rayons X. 

La méthode électrométrique, qui, depuis que nous l'avons fait 
connaître (.^j, a rendu de nombreux services soit à d'autres, soit à 
nous-mêmes, présentait, à cause de sa sensibilité même,- trop de 
lenteur pour une exploration aussi étendue ; aussi est-ce de la méthode 
de l'écran fluorescent que je me suis plus particulièrement servi dans 
cette nouvelle série de recherches. 

Le dispositif que j'ai établi comporte des garanties particulière- 
ment complètes contre les causes d'erreur d'ordre photométrique et 
contre l'intervention des rayons secondaires de quelque provenance 
que ce soit ; il se prête aux comparaisons les plus variées, quel que 
soit l'état physique des corps considérés, solides, liquides ou 
vapeurs; enfin, il permet non seulement des mesures relatives, c'est-à- 
dire l'égalisation des transparences observées à celles d'un étalon 
convenablement choisi, mais encore des mesures absolues, c'est-à-dire 
la détermination directe des proportions de radiation transmise et 
absorbée. 

J'ai obtenu ce dernier résultat en interceptant une fraction, connue 
et variable, du rayonnement que produit, dans une direction donnée, 
un tube radiogène, au moyen d'une roue dentée dont les dents peuvent 
être élargies ou rétrécies à volonté. Une rotation de rapidité conve- 
nable amène successivement les pleins et les vides sur la direction des 
rayons X, réduisant leur intensité totale par unité de temps, dans un 
rapport égal à celui de la largeur d'un vide à la largeur totale d'un 
plein et d'un vide. La variation de ce rapport s'obtient aisément, grâce 
à la superposition de plusieurs roues présentant un décalage déter- 
miné. 

- - - - — — ■ i« - ■ ■ — - — — — — _...— ..^ 

{>) L. Brroist et D. HuniiOKBSCi', Comptes rendus, 3 février 1806. 

14 



— 206 — 

J'ajoute enfin que cette roue photométrique et Pense mble du dis- 
positif précédent permettent également des mesures par voie radio- 
graphique. 

Les mesures relatives de transparence ont été effectuées suivant la 
règle que voici : la transparence d'un certain corps, pris sous une 
certaine masse, constitue la transparence type ou étalon; tous les 
autres corps sont amenés à Tépaisseur-masse convenable pour avoir 
cette même transparence, vis-à-vis d'une qualité donnée de rayons X. 

En un mot, j'ai constitué des équivalents de transparence définis 
comme étant : la masse ^ en décigrammes, d'un prisme ayant 1 centi- 
mètre carré de base, traversé suivant son axe par des rayons X de 
qualité donnée, et produisant sureuœlamême absorption quun prisme 
de paraffine de 75 millimètres de hauteur (étalon provisoirement 
choisi parmi les corps les plus transparents) . 

La roue photométrique donne, comme valeur de l'absorption ainsi 
produite, des nombres de Tordre de O^jQi, 0'',98, etc., pour des 
rayons X plus ou moins mous ou durs. 

Ce qui prouve en passant que la paraffine n'est pas un corps 
absolument aradiochroïque (Voir plus loin) ; le lithium Test davan- 
tage ; mais il est peu maniable ; c'est au carbone pur qu'il conviendrait 
de s'adresser définitivement. 

Voici, à titre d'exemples, quelques équivalents de transparence, 
pour rayons X de dureté moyenne, donnant une transmission de 6 0/0 : 

Li E= lir>*K 

Si E= 15,7 

Fo E = 2,7 

Pb E=: 0,8 

Ur E=: 0,6 

Ces équivalents définissent et permettent de calculer l'absorption 
uu la transmission moyennes produites par l'unité de masse, c'est-à- 
dire V opacité ou la trafisparence spécifiques moyennes dans des 
conditions déterminées. 

Par exemple, Fe donnera : 

Transparence spécifique moyenne t = 0,38 

Absorption sp^'cifique moyenne a r^: 0,65 

Je retrouve ainsi des nombres absolument du même ordre que ceux 
que m'a donnés autrefois la méthode électrométrique* 



ou 



En modifiant soit la grandeur de la masse étalon, soit la qualité des 
rayons X, on obtient de nooyeUes séries d'équivalents de transpa- 
rence. 

II 

Les équivalents de transparence ainsi définis et mesurés fournissent 

un certain nombre de lois importantes, dont voici les principales : 

Première loi. — U opacité spécifique d'un corps y pour une qualité 

donnée de rayons X et pour une épaisseur étalon déterminée^ est 

indépendante de tetat physique de ce C07*])s. 

En un mot, l'équivalent de transparence conserve la même valeur, 
pour un même corps, à Tétat solide, liquide ou gazeux; il est le 
même, par exemple, pour Teau et la glace, pour le brome liquide ou 
en vapeurs, pour Tiode solide ou en vapeurs, etc. 

Ce fait important n*est pas seulement le résultat des mesures 
directes ; il constitue aussi une conséquence nécessaire de la concor- 
dance constamment obtenue entre les transparences mesurées et les 
valeurs calculées sans tenir compte des états physiques. 

M. Van Aubel a publié, en 1897, dans le Journal de Physique (*), des 
observations relatives à quelques vapeurs, et desquelles il concluait 
que les vapeurs étaient très transparentes aux rayons X, alors que 
les mêmes corps solides ou liquides étaient très opaques ; de telle 
sorte que. d'après lui, Tétat physique jouait un rôle très considé- 
rable dans la transparence aux rayons X. 

U ne m'a pas été difficile, grâce aux données numériques établies 
.par moi, et à la connaissance de tous les facteurs dont on ne tenait 
pas encore compte à cette époque, de mettre en évidence les causes 
d'erreurs contenues dans les observations de M. Van Aubel, qui ne 
définissait pas d'une façon précise les masses traversées, ne comparait 
pas des masses égales sous les différents états physiques, et opérait 
sur des masses de vapeurs beaucoup trop faibles pour obtenir une 
absorption notable. 
C'est ainsi que l'équivalent de transparence du brome étant, d'après 

mes mesures, et pour des rayons X moyens, égal à 1***,70, il com- 

i 

parait environ — d'équivalent de brome-vapeur à 6 équivalents en- 

40 

viron de brome-liquide. 



l') Voir 3* série, t. VI, p. 528. 



fV" . 



', u 
ri''.' 

11 



— 208 — 

J*ai mesuré spécialement les équivalents de transparence de la 
vapeur de brome et de la vapeur d'iode, en employant un dispositif 
où la densité de la vapeur est exactement définie, où sa masse, tra- 
versée par les rayons X, est la même que celle qui constitue à l'état 
solide ou liquide l'équivalent de transparence, et j'ai très exactement 
retrouvé, dans ce cas comme dans tous les autres, Tidenllté de 
transparence sous les trois états physiques. 

D'autres corps, très opaques aux rayons X, et présentant des 
points d'ébullition assez bas pour fournir aisément des colonnes de 
vapeur de masse bien définie, m'ont donné également une concor- 
dance parfaite entre les équivalents de transparence mesurés à l'état 
de vapeur et mesurés sous un autre état, ou calculés sans tenir 
compte do l'état physique. 

Par exemple : 

ï.e bromure d'élhyle, C^H^Br, qui bout à 40S7, E =z 2*?,6 
L'iodure de méthyle, CH^I, — 4i« E = 1 ,^ 

J'ajoute que la loi d'indépendance de l'opacité spécifique vis-à-vis 
de l'état physique s'applique également aux changemeyiVs de tempé- 
rature; c'est ce que j'avais d'ailleurs vérifié antérieurement pour les 
gaz plus ou moins chauffés, pour le platine froid ou porté au 
rouge, etc. 

Cette loi s'étend également aux états cristallin ou aynorphe. 

C'est ainsi que le quartz a même équivalent de transparence que 
la silice amorphe et pulvérulente ; le corindon et le rubis oriental, 
que l'alumine amorphe ; le charbon pur et amorphe, que le graphite • 
pur ou le diamant, etc. 

11 est essentiel, dans ces vérifications, de n'employer que des 
échantillons d'une pureté absolue; car de faibles traces de corps 
opaques peuvent introduire de notables divergences ; c'est ainsi que 
"1 0/0 d'oxyde de fer dans le graphite naturel abaissent sa transpa- 
rence de près de moitié ; ou bien encore un peu d'air ou de vapeur 
d'eau condensés par du charbon de sucre très pur peuvent réduire 
sa transparence de près d'un dixième. 

Deuxième loi, — UopacHt^ spécifique d'un corps est indépendante 
du mode de groupement atomique ou moléculaire, c'est-à-dire, par 
exemple, de Vallotropie pour les corps simples, de la polymèrie pour 
les corps composés. 



k 



-- 209 — 

C'est ainsi que le phosphore jaune et le phosphore rouge ont 
même équivalent de transparence. 
C'est ainsi encore que : 

L^aldéhyde benzylique, C'H'O, donne E = 61*» 
Labenzoïne, C««H*W, — E=:60Sî> 

Troisième loi. — U opacité spécifique est indépendante de IVtat de 
liberté ou de combinaison des atomes. 

L'équivalent de transparence d'un mélange ou d'une combinaison 
peut, en effet, se calculer au moyen des équivalents de leurs éléments 
constitutifs, en tenant compte de leurs proportions respectives. Rn 
partant de la définition même des équivalents de transparence, on 
obtient aisément la formule générale : 



M ^m 



dans laquelle : 



M est la masse totale du composé ou du mélange ; 
E, son équivalent de transparence ; 
m, la masse de Tun des éléments constitutifs; 
e, son équivalent de transparence. 

Cette formule peut aussi bien servir à calculer E que e. 
Exemples : 

Silicium (mesuré). £=15,7 / ,, , , | Calculé.. E=:U 

Oxygène - E = 44,5 ( ^ ^" ^"^^^^ | Mesuré . . E ^ 24,1 

Lithine caustique (mesuré). E = 57 / ,, , ..... \ Calculé. E = 113,8 
/^ ^ ^ V ' ,, ^ ' dou lithmm { . . . „ ,,„ 

Oxygène — E = 44,5( / Mesuré. E =i 115 

Lorsque les éléments mélangés ou combinés n'ont pas le même 
radiochroïsme, et agissent comme écrans sélecteurs les uns vis-à-vis 
des autres, il suffit de modifier, dans la formule générale, l'équiva- 
lent de transparence e par un coefficient K, que nous fournit l'étude 
du radiochroïsme dont il sera question plus loin. 

Quatrième loi. — L'opacité' spécifique des corps simples^ mesurée 
toujours dans des conditions bien définies^ est une fonction détey^minée 
et généralement croissante de leurs poids atomiques. 

11 ressort des lois précédentes que l'opacité spécifique, étant indé- 
pendante de tous modes de groupement des atomes, ne peut dépendre, 
si elle n'est pas égale pour tous les corps simples, que de leurs poids 
atomiques. 



— 210 — 
J'ai donc été conduit à dresser des courbes d'isoirans}i 
ayant pour abscisses les poids atomiques et poar ordonn 
équivalents de transparence des différents corps simples, ii 
pour tous dans des conditions identiques. 



Telle est la courbe en trait plein de la figure ci-jointe, étab 
une certaine qualité moyenne de rayons X; à droite se 
reportée la portion de courbe allant du fluor au carbone ; c 



— 2M — 

va du carbone (E = 70) au lithium (E = iiS) n'a pu entrer dans le 
cadre adopté ici; elle est très sensiblement rectiligne. 

On est frappé, dès que Ton a obtenu, par quelques points, Tallure 
générale de la courbe, de la grande régularité avec laquelle tous les 
autres corps viennent se placer sur la ligne ainsi indiquée ; les très 
petits écarts existant pour quelques-uns peuvent s'expliquer soit par 
un défaut de pureté absolue des échantillons étudiés^ soit par de 
légères variations des rayons X employés. 

Cette courbe est d'allure hyperbolique, mais ne coïncide pas avec 
rhyperbole équilatère» P X E = 805, menée par l'un des points 
extrêmes, celui du lithium ; les deux courbes, sensiblement confon- 
dues pour les poids atomiques les plus faibles, s'écartent ensuite 
notablement l'une de l'autre, avec un maximum d'écart pour les 
poids atomiques moyens. 

On peut dire que la courbe obtenue représente une loi générale de 
transparence- de la matière pour des conditions déterminées d'épais- 
seur-masse et de rayons .Y, dans laquelle Topacité spécifique, définie 
par les équivalents de transparence, est liée au poids atomique par 
une relation plus complexe que la simple proportionnalité. 

L'équation de la courbe serait, en effet, de la forme : 

Les conditions expérimentales qui ont fourni cette courbe 
peuvent être méthodiquement modifiées : 

Soit en modifiant l'état du tube radiogène, le ramollissant ou le 
durcissant par chauffage, osmorégulation, etc. ; 

Soit en changeant le type du tube employé : tube à anticathode 
d'aluminium, etc. ; 

Soit en interposant entre le tube radiogène et les corps étudiés 
Ae^ écrans plus ou moins radiochroiques (soufre, plomb, etc.) et plus 
ou moins épais ; 

Soit, enfin, en modifiant l'épaisseur-masse étalon, ce qui entraine, 
pour les corps étudiés, une sélection plus ou moins complète des 
rayons X qui les traversent. 

On voit alors les équivalents de transparence augmenter ou dimi- 
nuer ensemble, mais non de quantités proportionnelles, ce qui cor- 
respond à une déformation progressive de la courbe mitiale. En un 
mot, on obtient un faisceau de courbes d isotransparence ^ àotiX cha- 



04 O 

cune représente une loi de transparence de la matière, pour des con- 
ditions particulières et déterminées. Les unes s'abaissent vers Taxe 
des poids atomiques, comme la courbe ponctuée représentée sur la 
figure, et correspondant à des rayons très mous ; d*autres, au contraire, 
s'élèvent, se tendent davantage, et se rapprochent de Thyperbole 
équilatère, qu'il est possible d'atteindre (peut-être même de dépas- 
ser!) pour des rayons X suffisamment pénétrants et suffisamment 
homogènes. 

Pour rendre plus sensibles les écarts entre ces courbes, il est 
commode souvent de les transformer, en prenant pour ordonnées les 
logarithmes des équivalents de transparence. 

La conclusion essentielle qui ressort des résultats expérimentaux 
qui précèdent et des lois qu'ils m'ont permis de formuler, c'est que 
l'équivalent de transparence d'un corps simple, pour les rayons X, 
pris dans des conditions bien déterminées, constitue une constante, 
absolument caractéristique de ce corps simple sous quelque forme, 
sous quelque état qu'il se présente. En un mot, Vopacité spécifique, 
pour les rayons X, représente une nouvelle propriété additive de Fa 
matière, comme la masse, le poids atomique, la capacité calorifique 
atomique, avec l'avantage d'être indépendante de toutes les causes 
qui font varier cette dernière. 

De là, de nombreuses et importantes applications, dont je vais ra- 
pidement indiquer les principales. 



III 



!• Qualification précise des rayons X. — Chaque courbe d'iso- 
transparence qualifie d'une façon très précise un groupe déterminé 
de rayons X. 

Une fois le réseau de courbes obtenu, et l'allure de chacune d'elles 
caractérisée, il suffit souvent de deux ou trois points pour retrou- 
ver le groupe de rayons X qui lui correspond. 

2* Étude du radiochroisme, — D'une courbe à une autre, le pas- 
sage ne s'effectue pas par déplacements proportionnels pour les dif- 
férents corps, ce qui est une nouvelle manifestation du radio- 
chroïsme, c'est-à-dire de cette absorption sélective, variable d'un 
corps à un autre, que la matière exerce sur les rayons X. On voit 
ainsi pour quelles raisons le corps servant d'étalon de transparence 



j 



doit être choisi parmi les moins radiochroîques. Le radiochroïsme 
d*un autre corps sera dès lors d*autant plus complexe que ses dépla- 
cements .d*une courbe à une autre, c'est-à-dire que les variations de 
son équivalent de transparence, seront plus considérables. L'étude 
générale du radiochroïsme repose donc à la fois sur Texamen du 
réseau de courbes d'isotransparence et sur la mesure absolue, par 
la roue photométrique, de certaines transparences spécifiques. La 
paraffine ne m*a paru aradiochroîque que pour des rayons X suffi- 
samment durs ou élevés ; mais elle est encore sensiblement radio- 
chrotque pour des rayons mous ou bas. L'étude des courbes montre, 
d'autre part, que le lithium est encore moins radiochroïque que la 
paraffine, mais que les corps venant après le carbone ont, au con- 
traire, un radiochroïsme plus prononcé, et s'accentuant, en général, à 
mesure que leur poids atomique augmente. Par exemple, il est facile, 
en ramollissant un tube radiogène, puis en le durcissant, et finale- 
ment en interposant un écran de plomb, de faire varier l'équivalent 
de l'aluminium dans le rapport de i à 10. Le chrome présente des 
variations encore plus fortes. 

Toutefois, les courbes pour rayons bas présentent, comme on le 
voit sur la figure pour la courbe ponctuée, une déformation remar- 
quable dans la région des poids atomiques, 100 à 150 environ. 
L'argent et les corps voisins ont donc un radiochroïsme minimum, 
on, si Ton veut, une transparence anormale pour les rayons très 
mous. Il est intéressant de rapprocher ce fait de la transparence 
anormale de l'argent pour les rayons ultra-violets, signalée en 1882 
par M. de Chardonnet. On peut aussi le rapprocher de certaines 
anomalies observées par plusieurs expérimentateurs dans le rôle que 
joue l'argent dans quelques phénomènes se rattachant aux rayons X. 

3* Classification g^nérale'des rayons X, des rayons secondaires^ ter- 
tiaires^ des rayons de Vuranium, du radium^ etc. — L'établissement 
de courbes d'isotransparence pour ces différents rayons équivaut 
à la dispersion produite par un prisme ou un réseau sur les 
rayons qui constituent ou accompagnent la lumière ; on a donc là un 
moyen précis de former une véritable échelle spectrale de toutes ces 
radiations nouvelles, et de les relier même aux rayons lumineux. 

4* Classification des tubes radiogènes et de leurs différents états, — 
Il suffit de construire la courbe d'isotransparence que donne tel tube 
ou tel état d'un tube radiogène. Le plus souvent, deux points conve- 
nablement choisis suffiront pour déterminer cette courbe. Ces deux 



— 214 — 

points devront correspondre à deux corps de radiochroïsme très dif- 
férent. 

L'exemple suivant montrera, la sensibilité du procédé. 

Une quantité constante de chrome a successivement égalé par sa 
transparence les diverses épaisseurs de paraffine que voici, en même 
temps que Ton augmentait la dureté du tube radiogène : 



Épaiiseur 
de paraffine 


Ëlincelle 
la 


équivalente mesurant 
dureté du tube 

15">" 


9o 




50 


85 




70 


80 




110 


In 




180 


» 




» 


15 




180 (avec interposition d'un 
écran de plomb de 0"«,58; 



Il est donc possible de constituer une échelle de teintes radio- 
chroïques pour tube radiogène, comprenant, au besoin, une vingtaine 
de degrés et même davantage. 

J'ai constitué de semblables chromomètres en prenant soit un couple 
paraffine-aluminium, soit un couple argent-aluminium. Ces chromo- 
mètres peuvent être soit rectilignes, soit circulaires. 

La seconde forme est particulièrement commode pour la pratique ; 
Tépaisseur-étalon d'argent occupe le centre d'un cercle dont le con- 
tour est formé par douze secteurs d'aluminium d'épaisseur réguliè- 
rement croissante. Le numéro d'ordre du. secteur d'aluminium qui 
donne, soit à l'écran fluorescent, soit sur la plaque radiographique, 
la même transparence que l'étalon d'argent, caractérise le tube radio- 
gène d'une façon singulièrement plus précise que le simple aspect 
de ce tube ou que la longueur d'étincelle équivalente. 

Ce chromomètre constitue en même temps unphotom^tre;caT, selon 
l'intensité du rayonnement, le dernier secteur d'aluminium traversé 
est d'ordre plus ou moins élevé. 

5** Relation entre le pouvoir absorbant cfun co7'pspour des rayons X 
de qualité donnée et son pouvoir émissif pour ces rayons ou pour 
d'autres^ soit X, soit S, etc. — Un certain nombre de résultats élec- 
trométriques m'ont déjà conduit à admettre que les corps qui absor- 
baient le plus les rayons X, en général, devaient aussi les émettre 
avec le plus de facilité en servant d'anticathode. De là, la justifica- 



— 2ir, — 

tion, donnée antérieurement, de Temploi du platine dans les tubes 
radîogènes. 

Mais, vu le mode de répartition des pouvoirs absorbants selon les 
corps et les rayons X considérés, j*ai pensé qu'une différence ana- 
logue devait exister pour les pouvoirs émissifs. Un corps particuliè- 
rement absorbant pour les rayons mous, comme Taluminium, devra, 
en servant d anticathode, donner principalement des rayons mous. 

C'est ce que j'ai très nettement vérifié en comparant des tubes à 
anticathode d'aluminium et des tubes à anticathode de platine, à 
résistance égale ; les premiers donnent des rayons bien plus bas, plus 
mous, que les seconds. 

Par exemple, au chromomètre argent-aluminium, 

Un tube aluminium marque 4®,5 

— platine — 6»,0 

Tétincelle équivalente étant la même. 

J'ai même obtenu des différences encore plus considérables ; j'en ai 
conclu que la première sorte de tube devait donner, dans la pratique 
radioscopique ou radiographique, des oppositions plus marquées, des 
clichés plus détaillés que la seconde. C'est ce que j'ai vérifié. 

On peut donc partir de ces résultats et utiliser cette méthode 
pour perfectionner la construction des tubes radiogènes et les adap- 
ter rationnellement à l'emploi de telle ou telle qualité de rayons X. 

Quant à la relation entre le pouvoir absorbant pour les rayons X 
et l'émission des rayons secondaires, elle ressort d'expériences élec- 
trométriques plus anciennes dont j'aurai l'occasion de reparler. 
L'allure des courbes d'isotransparence explique certaines anomalies 
constatées dans l'influence du poids atomique sur l'émission de ces 
derniers rayons. 

6® Méthode de détermination ou de vitrification des poids atomiques. 
— Cette méthode ressort immédiatement de la relation déterminée 
qui existe entre le poids atomique d'un corps simple et son équiva- 
lent de transparence, pour une qualité bien définie des rayons X. 

Cette nouvelle méthode est plus générale, et, à maints égards, plus 
précise, que celle qui résulte de la loi de Dulong et Petit sur les cha- 
leurs spécifiques. En effet, l'opacité spécifique d'un corps simple, ou 
ce qui la représente pratiquement, son équivalent de transparence, 
défini et mesuré dans des conditions bien déterminées, constitue une 



— 216 — 

constante physico-chimique bien plus étroitement liée au poids ato- 
mique que la chaleur spécifique, puisqu'elle est indépendante de tous 
les changements d'état qui font varier cette dernière souvent dans de 
très fortes proportions. 

Cette constante peut être déterminée par un examen physique aussi 
simple que rapide, soit sur Télément lui-même, soit sur un mélange 
ou un composé connu qui le contienne. La valeur numérique obtenue 
assigne à l'élément considéré une place déterminée sur la courbe 
d'isotransparence qui correspond aux conditions choisies ; de là une 
valeur déterminée assignée aussi au poids atomique. Une transfor- 
mation logarithmique de la courbe augmentera, au besoin, la sensibi- 
lité du procédé, en modifiant la pente de la courbe. 

Cette méthode contient, de plus, un précieux élément de contrôle, 
par Tétude du radiochroïsme de l'élément considéré, c'est-à-dire par 
le sens et la grandeur des variations de son équivalent de transpa- 
rence, lorsqu'on passe d'une courbe à une autre, en modifiant la qua- 
lité des rayons X employés. 

Je donnerai, à titre d'exemple, l'application que j'ai faite de cette 
méthode à Tindium, dont la place dans la classification des corps 
simples est encore discutée, les chimistes ayant à choisir entre deux 
valeurs possibles, 75,6 et 113^,4, de son poids atomique. 

Tout récemment, MM. C. Chabrié et E. Rengade ont repris la 
question par voie chimique (^). La formation des aluns d'indium et 
des métaux alcalins leur a permis de conclure à la trivalence de 
Tindium, à ses analogies chimiques avec les métaux à sesquioxydes, 
et, par suite, au poids atomique 113,4. Ayant aussi obtenu Tacétyla- 
cétonate d'indium [(CH^ — COV-^ = CH]^ In, ils ont pu en déterminer 
le poids moléculaire, non directement il est vrai, ce sel n'étant pas 
volatil sans décomposition, mais par Tébullioscopie, et sont arrivés 
à la même conclusion. 

Il était donc intéressant de sgumcttre la question à la méthode 
nouvelle dont je viens d'exposer le principe. 

J'ai pu utiliser, grâce à l'obligeance de M. Chabrié, l'acétylacéto- 
nate d'indium bien cristallisé, puisTindium métallique très pur, pré- 
parés par ces chimistes. 

Malgré la petite quantité de sel (0»',440) et l'inégale grosseur des 
cristaux que je ne voulais pas pulvériser, j'ai pu déterminer, avec une 

(^) Comptes rendus de V Académie des Sciences, 31 décembre 1900 et 25 fé- 
vrier 1901. 



— 217 — 

précision satisfaisante, son équivalent de transparence pour la courbe 
en trait plein de la figure. 

J'ai obtenu le nombre 3*^ fi, d'où j*ai pu déduire par la formule 

-pT = s — réquivalent de Tindium lui-même. 

Ayant eu ensuite à ma disposition de Tindium métallique, que je 
laminai à diverses épaisseurs, j'ai mesuré directement son équiva- 
lent de transparence. 

Les deux résultats ont été absolument concordants* 

Équivalent J Calculé d'après celui de Tacétylacétonate E = l,Oî> 
de rindiuiii j Mesuré directement sur Tindium E=l,10 

Or cette valeur éloigne absolument Tindium de la région des poids 
atomiques voisins de 75; car, pour cette valeur, l'équivalent devrait 
être E = i*',7, sensiblement égal à celui de l'arsenic (Voir la courbe 
précitée). Elle le met, au contraire, avec le poids atomique Pa= 113,4, 
immédiatement à la suite de l'argent (Pa ~- 108) et du cad- 
mium [Pa = 112), dont les équivalents sont égaux ou un peu inférieurs 
à 1*«,2. Cette conclusion fut vérifiée par la comparaison directe de 
l'indium à l'arsenic, d'une part, à Targent et au cadmium, d'autre 
part. 

Mais la méthode comporte, ainsi que je l'ai dit, un précieux 
moyen de contrôle. Si l'on se reporte à la figure, on voit que, dans 
la région de Tarsenic, la courbe des rayons mous s'écarte très nota- 
blement de celle des rayons de dureté moyenne, et que Téqui- 
valent de l'arsenic varie du simple au double d'une courbe à l'autre. 
Au contraire, pour la région de l'argent et du cadmium, les deux 
courbes se confondent presque, les écarts étant à peine de l'ordre 
du dixième, pour se séparer de nouveau vers les poids atomiques 
très élevés. 

Or, en soumettant soit le sel d'indium, soit l'indium lui-même, 
côte à côte, tantôt avec l'arsenic, tantôt avec l'argent ou le cadmium, 
à ce changement de rayons X, j'ai pu constater très nettement qu'il 
se comporte comme V argent et le cadmium et non comme V arsenic. 

Donc, la transparence de l'indium aux rayons X, avec tous les 
caractères de variation qui l'accompagnent, assigne à ce corps simple 
le poids atomique 113,4, à l'exclusion formelle de la valeur 75,6. 

J'ai commencé à appliquer la même méthode au glucinium et à 
quelques autres corps. 



- 21Ô - 

1" Miflkode danalyse qualitative et quantitative des coinpoiés et 
dft mélanges. — Les grandes inégalités de transparence qui furent 
constatées dès la découverte des rayons X, dans les diiïérents corps 
qu'on peut leur soumettre, suggérèrent immédiatement à beaucoup 
de personnes l'idûe de les utiliser pour reconnaître certains mélanges 
ou certaines fraudes de produits alimentaires ou industriels; on les 
appliqua, par exemple, h l'essai des diamants, à celui des farines et 
aussi des charbons. Mais, n'étant guidées par aucune loi, ces compa- 
raisons étaient entièrement empiriques. 

Les lois que je viens d'exposer nous fournissent, au contraire, une 
méthode générale d'analyse qualitative et quantitative, s'appliquant 
aussi bien aux composés qu'aux mélanges, et s'appuyant sur des 
règles sAres et précises. 

La formule fondamentale que ces lois m'ont permis d'établir : 



nous donne, en effet, la valeur que doit avoir l'équivalent de transpa- 
rence d'un composé ou d'un mélange supposés purs. Si donc, en 
mesurant expérimentalement cet équivalent, on trouve une valeur 
plus grande nu plus faible, on peut en conclure que l'un des élé- 
ments normaux de ce corps a été remplacé par un élément étranger 
soit plus transparent, soit plus opaque. La grandeur de l'écart 
observé indiquera dans quel groupe chimique il faut chercher cet 
clément étranger. Les phénomènes de radiochroïsme fourniront 
encore ici un précieux contrôle. 

Si l'on connaît déjà, par d'autres caractères, la nature des élé- 
ments constitutifs du corps étudié, c'est l'une des masses m que l'on 
pourra prendre comme inconnue dans la formule. 

Or, en admettant que l'on se contente photométriquement d'une 

précision de l'ordre de — i il sera aisé d'obtenir, dans cette méthode 

d'analyse quantitative, une précision au moins égale à jt^.* Dans 

certains cas, on atteindra et on dépassera même le millième. 

C'est ainsi que l'uranium ét^nt 80 fois plus opaque que l'eau pour 
dea rayons moyens : 



i 

on pourra doser un sel d'uranium dissous dans Teau à 7^^ près. 

Pour montrer la netteté avec laquelle s'applique la formule fonda- 
mentale, je citerai, parmi beaucoup d'autres, la vérification suivante : 

J'ai calculé, puis mesuré Téquivalent de transparence de Talun 

de chrome cristallisé, [SO^K» + (S0»)5Cr» +24H>0], composé déjà 

assez complexe : 

E calculé =15*»,48 
E mesuré = 15*» 

Le calcul a été fait sans même tenir compte des différences de 
radiochroïsme,' et celles-ci suffisent, comme je l'ai vérifié expéri- 
mentalement, pour expliquer le très faible écart entre les deux 
nombres. 

IV 

En résumé, les lois générales de transparence de la matière pour 
les rayons X, se dépouillant de leur complexité apparente, présentent 
au contraire, dès maintenant, une simplicité que l'on est loin de ren- 
contrer dans le cas des autres radiations antérieurement connues. 

Ces lois ne font intervenir, pour une qualité déterminéede rayons X, 
que la masse absolue et la masse atomique, si bien qu'il est possible, 
en partant de ces données, de calculer la transparence de n'importe 
quel corps, quelque complexe qu'il soit. 

Ces lois peuvent aussi servir, dès maintenant, de point de départ 
à une étude méthodique d'ensemble et à une classification des 
rayons X et de tous ceux qui s'y rattachent. 

Elles fournissent d'importantes applications dans la pratique des 
rayons X, dans le maniement et la construction des tubes radiogènes, 
dans les analyses chimiques et industrielles. 

Elles apportent enfin à la chimie générale le secours d'une pro^ 
priété nouvelle de la matière^ propriété essentiellement additive, 
essentiellement liée aux poids atomiques, et capable de rendre, pour 
Télude de ces derniers, des services au moins comparables à ceux 
qu a pu lui rendre la loi de Dulong et Petit. 



— 220 — 



Foyers conjugués de pinceaux lumineux obliques à une surface sphé- 
rique réfringente, — Formule de Thomas Young. — Applica- 
tions {^); 

Par M. A. Champigny. 



Les traités de physique établissent la formule des foyers conjugués 
de pinceaux lumineux, dans le cas où ces pinceaux, supposés de faible 
ouverture, sont normaux à une surface sphérique. 

Cette formule, en y joignant le calcul trigonométriqfue de la marche 
des rayons marginaux, est suffisante dans un grand nombre d'appli- 
cations, et spécialement dans le cas de la lunette astronomique, dans 
laquelle la lumière traverse l'objectif presque perpendiculairement. 

Les objectifs de microscope et les objectifs photographiques, qui 
sont grand angulaires, ont nécessité des études complémentaires, 
ayant permis de les amener à un grand état de perfection. — Toute- 
fois les calculs à effectuer sont longs, et le tâtonnement y a une large 
part. 

La connaissance d'une formule des foyers conjugués des pinceaux 
obliques permettrait, à mon sens, d'aborder ces questions d'une ma- 
nière plus scientifique, et de réaliser des résultats qui n'ont pas 
encore été obtenus. 

Cette formule existe ; elle a été établie depuis longtemps par Tho- 
mas Young, par des considérations géométriques; mais elle est 
peu connue. — Je me propose ici de la rappeler, de rétablir d'une 
manière simple, par les méthodes de calcul qui sont aujourd'hui en 
usage, puis d'en signaler quelques applications. 

Nous considérerons d*abord un pinceau de faible ouverture, et nous 
prendrons le cas de la surface antérieure convexe d'une loupe, par 
exemple. — Le plan de la figure 1 est le plan d'incidence du rayon 
moyen ; A est le sommet du pinceau incident, B son foyer conjugué, 
P et Q les longueurs à partir de la sphère des pinceaux incident et 
réfracté, i et rieurs angles avec le rayon correspondant de la sphère, 
de grandeur R, enfin n l'indice de réfraction. 

On a : 

AM = P, BM z=: Q, OM = R, 

i =z -\- a, sin i =z n sin r 



(^) Séance du 5 juUiet 1901. 



k 



— 222 — 

Pour / =3 o, cos i et cos r ont la valeur 4, et la formule de Young 
donne la formule connue des pinceaux normaux : 



P 



n 
Q 



n — 1 
li 



La formule de Young a une grande importance. — On voit que, pour 
un pinceau d'ouverture quelconque, elle est susceptible de donneri 
point par point, la surface conjuguée qui est le lieu des foyers de 
tous les pinceaux étroits ayant un même sommet, de faire connaître 
la distance de ces divers points à une surface réfringente, et de per- 
mettre d'aborJer aussi la question des aberrations sphériques. 



Conslruclion gi^omrtrique des deux ùnages d'un point lumineux 
produit par réfraction oblique sur une surface sphérique (*) ; 

Par M. A. Cornu. 



La construction des foyers conjugués d'un faisceau réfracté émanant 
d'un point est peu connue : les traités classiques la passent, en général, 
sous silence, et cependant elle est fort utile pour l'étude géométrique, 
pour le tracé graphique ou même pour la vérification du calcul des 
systèmes réfringents. 

J'ai eu autrefois l'occasion d'examiner ce problème et de rencontrer 
une construction géométrique simple (^). 

Dans le cas de la recherche du foyer correspondant au pinceau 
lumineux situé dans le plan d'incidence, le théorème est le suivant : 

Conaidéroiis^ dans le plan d'une courbe dirimante OM, un point lumi- 
neux^ A, un rayon qui en étnane, AO, et le rayonréfracté coivespondant 
013. Si le point lumineux A se meut sur le rayon incident^ le point B 
de la caustique qui lui correspond sur le rayon réfracté se déplace de 
telle sorte que la droite qui les Joint j^asse par un point fixe J. 

Ce points que nous nommerons centre de Jonction^ est le pied de la 
perpendiculaire abaissée du centre de courbure C au point d'incidence, 



(») Séance du o juillet 1001. 

(■-) A. Cornu, Caustirjues. — Centre de jonction {Souveltes Annales de Mathé- 
rnatirjues, 2- série, t. Il; 18G3!. 



223 — 



sur la droite qui joint le^s pinls 1 cl R des perpitiiiculaires abaissées 
du même point sur les rat/ons incident et réfracté , *) : 

L'existence du point fixe J est une consf'H|uenco immédiate de la 
formule bien connue : 



I) 






— n 



•*os*- ; 



facile à déniontrer par des constructions infinit<'*sinial''s 




B/ 

Dans cette expression, p est k» rayon de courbure de la courbe OM, 
i et ries angles d'incidence et de réfraclion, n la distanct» DA, b la 
dislance OB. 



'}) Je croyais celle conslniotion nouvelle; mai s, depuis, j'ai reconnu que Thomas 
Young l'avait donnée sous une forme équivalente '\o\vl*hilosoph'itnl Trnnsaclions, 
• 801, vol. XCU. p. l^.QiOEuvres ophtalmolof/iques de Thomas Yoi.no, traduites et 
annolt^es par M. Tscherninj^, p. 82, Copenhague, l8îU). —C'est donc, en déHnitive, 
Je théorème de Y'oung dont je d«tnne ici la démonstration. 



1 



Tel, 1» droite AB, rapportée aux axes obliques OA', OB Taisant 
IX l'angle 'J = (( — »■), aura pour équation : 



i paramèlres - et - sont liés par la formule (1). 

neles paramètres entrent linéairement dans les deux équations, 
ppe do celte droite se réduit à un point; la droite AB passe 
ir un point fixe. 

nons l'un des deux paramètres, par exemple j-' il vient, apr^s 
m (1). 

" [cosi— » cosrl + ncos^r^ - (xii cos'r-1- y cos'il, 
P « 

I3alisfaiteindépendammentde([|,si l'on égale à zéro chacun 
X membres. Résolvant par rapport à x et y, après avoir subs- 

1 sa valeur -: — > on obtient les coordonnées do ce point 
sm 3- '^ 

entre de jonction: 



y- + 



r)' 
sin i cos* r 
'.m(.-r, 



! combinaison linéaire de ces deux valeurs donnera unedroitc 
par le centre de jonction. 

visons l'équation (i) par p cos i, (i) par p cos r, et ajoutons 
: à membre ; il vient : 



: + - 



:I p COS I sont les distances à l'origine des pieds des perpendi- 
abaissées du centre de courbure sur les axes. Le centre de 
se ti-ouve donc sur la droitequi joint les pieds des perpendi- 
abaissées du centre de courbure sur les deux rayons, 

Itiplions (3) par sin r et [i) par sin i, et ajoutons membre à 

, on a : 



- 225 — 

éqaation d'une nouvelle droite passant encore par le point J. 

Elle est perpendiculaire à la droite (5 , caries coefficients angu- 
laires : 

cosr , siur 

cost sini 

satisfont à la relation de pcrpendicularité dans le cas des axes 
obliques : 

1 -h ^nm + (m -\- m') cos = 0; 
ici : 

r= » - r. 

RUe passe d^aillcurs par le centre de courbure C, car son équa 
lion est satisfaite par les coordonnées de ce point : 

sin r 
' sin (t — r) 
sin i 
•' ' sin il — r) 

La construction est donc démontrée. 

Dans le cas des caustiques par réflexion, la constniclion se simpli- 
fie, parce que r = — ?', et n = — 1 : 

Le centre de jonction se trouve à l'inlerseclion de la perpendicu- 
laire CJ abaissée du centre de courl)ure C sur la droite qui joint les 
projections symétriques I et R du centre de courbure. 

Remarque, — On sait que Timage du point A par réfraction est 
asligmatique, c'est-à-dire se compose de deux éléments linéaires, dont 
Tun, B, est perpendiculaire au plan d'incidence ; c*est celui dont nous 
venons de déterminer la position. 

L'autre foyer est un élément situé dans le plan d'incidence dont on 
obtient la ])08ition en considérant un second rayon issu du point A et 
rencontrant la surface sphérique en O', à une distance 00' infini- 
ment petite sous la même incidence. Les deux normales ON, O'N' 
convergent au centre de courbure C ; les deux plans de réfraction 
se coupent donc suivant la droite AC. D'où il résulte que les points 
(le concours des pinceaux correspondants forment un élément li- 
néaire dirigé suivant la droite AC au point de rencontre avec les 
rayons réfractés. C'est la seconde ligne focale. Le centre de jonc- 
tion J est remplacé par le centre de courbure C. On voit que les 
deux foyers linéaires, bien que perpendiculaires entre eux, ne sont 



— 226 — 

pas tous deux perpendiculaires au rayon réfracté : le premier en B 
remplit cette condition ; le second suivant AC esl oblique sur ce 
rayon. 

La position de celle seconde ligne focale est définie par la dis- 
tance b' au point d'incidence O. On trouve aisément la relation : 

- (COS l — Il COS r) = r-'' 

p ' a 6 

La construction s'étend naturellement, en se simplifiant, aux foyers 
astigmatiquespar réflexion; ces considérations s'appliquent avec une 
grande facilité à la discussion des aberrations dans les systèmes 
optiques. 



Sw Vobservalûm de la réfraction conique intérieure ou ej:lérienre'* ; ; 

Par M. C. Raveau. 



1. Dans 1 étude des singularités de la surface des ondes de Fresnel, 
on considère uniquement des éléments abstraits, tels que : rayons 
isolés, cylindres et cônes de rayons ; cependant l'observation porte 
sur des faisceaux dont il convient de reconnaître la constitution 
pour se rendre compte des phénomènes. 

Soit S le sommet d'un faisceau de rayons qui tombent sur une 
lame cristalline à faces parallèles dans des directions voisines de 
celles de Taxe optique AS. 

On a supposé, pour faire la figure, que le point S était sur la face 
antérieure : le déplacement qu'imprime à un rayon une lame à faces 
parallèles ne dépendant que de l'orientation de la lame, tout ce que 
nous allons démontrer est indépendant de cette position particulière. 

Le rayon AS donne naissance, dans la lame, à un cône, et, à l'ex- 
térieur, à un cylindre du second degré C. Parmi les rayons voisins, 
il existe un cône singulier qui donne naissance, à la sortie, à un 
cône r dont le sommet est sur la seconde face de la lame, à rinté- 
rieur du cylindre C. — La figure formée par le point S, le cylindre 
et le cône reste la même quelle que soit la position de S par rapport 
à la lame. 



'^ Séance ilu 20 (iéceiubrc 1901 



— 227 '^- 

L'ensemble des rayons qui forment, à Tincidence, un faisceau 
conique autour de SA, se répartit, à la sortie, autour du cylindre C : 
nous pouvons le considérer alors comme formé d'un système de fais- 
ceaux élémentaires, ayant chacun pour axe une génératrice daC, et 
nous allons chercher la position des focales de ces derniers fais- 




Fio. {. 



ceaux. L'une d'elles est à Tinfini, où chaque génératrice rencontre 
la génératrice voisine; pour déterminer l'autre, qui est le point de 
concours d'une génératrice avec un rayon contenu sensiblement 
dans le plan normal au cylindre, remarquons que l'ensemble des 
rayons du faisceau émergent total est tangent aux deux nappes d'une 
surface caustique. Si nous avions considéré un faisceau traversant 
la lame suivant une direction très différente, il serait séparé, à la 
sortie, en deux autres faisceaux distincts, qui auraient chacun sa 
surface caustique particulière; mais, dans cette région, où Ton passe 
d'une façon continue d'une nappe à l'autre de la surface d'onde, les 

deux surfaces caustiques se confondent en une seule. 

L'une des nappes est nécessairement tangente à C et à F au voisi- 
nage d'une de leurs courbes d'intersection, vu la faible inclinaison 
des génératrices du cône sur celles du cylindre. Dans le cas particu- 
lier où la lame cristalline est normale à un plan de symétrie, l'un des 



— 228 — 
rayons suit la loi do Descartes; la focale des rayons conleaus dans 
ce plan est à l'iotérieur de la lame cristalline, si la source est sur la 
face antérieure; dans le cas général, on voit que le lieu des focales 
eonsidérées sur le cylindre C est voisin de la courbe d'intersection 
de ce cylindre avec la nappe du cAne F, qui s'ouvre vers le point S. 
Si le faisceau incident a une petite ouverture, an peut donc consi- 
dérer les rayons émergents comme répartis dans des plans normaux 
au cylindre C le long dune génératrice et divergeant, dans chacun de 
ces plans, d'un point dont l'existence de (a réfractinn conique exlë- 
rieure nous permet de déterminer approximativement la position. 

[.es deux rayons provenant du dédoublement d'un rayon incident 
quelconque SI sont contenus dans les deux plans normaux au 
cylindre C el parallèles à SAI. 

2. Pour mettre en évidence la réfraction conique inléricure, on 
projelle souvent un trou lumineux à travers une lame cristalline, au 
moyen d'une lentille; on obtient sur l'écran une ligne brillanle 
grossièrement circulaire : c'est l'image de la ligne de contact du 
cylindre C avec la nappe de la surface focale dont il a été question 
plus haut. Si on élargit le faisceau qui éclaire le petit trou, on 
obtient plus d'éclat, sans diminuer sensiblement la netteté. Il est 
indifTérent que les directions du cône de réfraction conique exté- 
rieure figurent ou ne figurent pas dans le faisceau. La seule parti- 
cularité qui résulte de leur présence, c'est que, dans les faisceaux 
ment plans qui concourent en chaque point de l'image, il y 
■on du cône T. L'expérience prouve uniquement l'existence 
^fraction conique intérieure, tout comme le dispositif connu 
:|uel on met un diaphragme dans le plan focal de la lentille 
'ation, en éclairant par une source illimitée. 
'on mettait le diaphragme autour du sommet du cane P, on 
rait une ligne focale très voisine de la précédente, qui serait 
le de contact de r avec la caustique ; corrélativement à ce 
roduit dans le premier cas, on peut éclairer par un faisceau 
tienne la direction de l'axe optique sans rien changer aux 
ces ni rien modifier à leur signification ; il se trouvera scule- 
e, dans les faisceaux sensiblement plans qui concourent eo 
point de l'image, il y a une génératrice du cylindre C. 
seconde nappe de la surface caustique à laquelle sont tan- 
s rayons émergents voisins des génératrices du cylindre C 
rme singulière; elle est asymptote au cylindre et elle a un 



— 229 — 

point conique, qui est le sommet du cône P. Elle se réduit sensible- 
ment, sauf à rinfini, à une ligne; en e(Tet, les surfaces. d'onde nor- 
males au faisceau émergent, étant normales à toutes les génératrices 
de C, le coupent suivant une section droite ; toutes ces surfaces ont 
un plan tangent singulier comme la surface des ondes de Fresnel ; 
elles n'ont pas d^ombilic, mais une ligne singulière certainement 
très resserrée, dont Texistence se traduit par celle d'une tache lumi- 
neuse très brillante, qui apparaît sur Técran de projection quand on 
récarte de la position qui correspond à la courbe. L'apparition de 
cette tache brillante permet de reconnaître que Torientation de la 
face cristalline est convenable. Elle disparaît au voisinage du plan 
focal de la lentille de projection. 

5. Lorsque, dans Texpérience rappelée au paragraphe 2, le faisceau 
incident ne contient pas la direction de Taxe optique, la réfraction 
donne deux images du trou en forme d'arcs, qui s'allongent progres- 
sivement, jusqu'à se rejoindre quand le réglage est atteint. 

Ces apparences s'expliquent si on remarque que les rayons qui 
concourent pour former un point de l'image sont contenus sensible- 
ment dans un plan parallèle à l'axe optique. Les points correspon- 
dants au plan parallèle à cet axe qui passe par le rayon central du 
faisceau éclairant présentent un maximum d'éclat; la lumière 
s'éteint quand on arrive aux points relatifs aux plans tangents au 
cône qui limite le faisceau incident. 



Ondographe ('' ; 
Par M. E. Hospitalirr. 

L'ondographe est un appareil qui a pour objet d'enregistrer direc- 
tement, à l'encre, sur une bande de papier, en fonction du temps, les 
courbes représentatives d'un phénomène électrique périodiquement 
et rapidement variable (force électromotrice, différence de potentiel, 
intensité, puissance, etc.). 

Il est basé, en principe, sur une combinaison de la méthode par 
points successifs de M. Joubert, de la méthode stroboscopique et des 
appareils enregistreurs électriques. 

^ — „ . , 1 1 ■ I I ■ - 

(') Séance du 20 décembre 11)01. 



— 230 — 

Il se compose essentiellement : 

1° D\m moteur synchrone à courants alternatifs simples actionné 
directement, ou après transformation convenable, par la source élec- 
trique dont on veut obtenir le tracé des variations périodiques des 
éléments ; 

2** D'un train d'engrenages ayant pour objet d'imprimer à un cou- 
pleur ou commutateur tournant une vitesse angulaire telle que, 
lorsque le moteur a effectué un certain nombre de tours, ce commu- 
tateur en effectue un nombre égal (ou un multiple) augmenté ou 
diminué de 1. Il est préférable, pour que l'inscription de la 
courbe se trace dans le même sens que l'écoulement du temps, que 
le coupleur tourne moins vile que le moteur. Ce retard ou celte 
avance, essentiel au système, évite d'imprimer une rotation réelle 
aux balais du moteur ; 

3^ D'un coupleur ou commutateur automatique formé d'un noyau 
cylindrique en matière isolante portant un tube de cuivre ou de lai- 
ton convenablement découpé contre lequel appuient trois balais. Cet 
ensemble a pour objet de mettre un condensateur successivement en 
connexion avec : a, deux points des circuits où se passe le pliéno- 




Fio. i. — Couplage de rondograplic dans le cas de leiuploi d'un condensateur. 

A, B. D, balais. — C, condensateur à capacité variable. — E, appareil enregistreur. 
— M, points d'application de la différence de potentiel périodique & enregistrer. 

mène périodiquement variable à enregistrer ; b, un appareil de 
mesure. Dans la première opération, le condensateur se charge; il se 
décharge dans l'appareil de mesure dans la seconde opération. Pour 
le tracé de la puissance, le coupleur se réduit à une simple barre 
conductrice fermant périodiquement le circuit une fois par tour sur 



%. 



— 231 — 

la bobine à fil (in de Tenregistreur par rintermédiaii*e des deux 
balais. La fig, 1 montre le couplage des appareils dans le cas où Ton 
utilise un condensateur ; 

h^ D'un condensateur dont la capacité peut être constante ou 
variée à volonté par des fiches, atin de régler la sensibilité de 
Tappareil ; 

5* D'un appareil de mesure approprié au phénomène à enre- 
gistrer. 

Pour les diiïérences de potentiel et les intensités, l'enregistreur 
est un appareil à cadre mobile de sir William Thomson, type 
dilTérences de potentiel et des intensités, ce qui supprime l'emploi du 
Deprez-d'Arsonval, Weslon, Chauvin et Arnoux, Meylan, etc., dis- 
posé horizontalement ou verticalement. 

Pour les puissances, l'enregistreur est un wattmètre ordinaire : le 
courant périodique traverse la bobine primaire fixe d'une façon con- 
tinue, tandis que la bobine mobile à fil fin est placée dans le circuit 
périodiquement fermé par le coupleur rotatif sur la différence de 
potentiel définissant le second facteur de la puissance. Le réglage 
se fait par Tintroduction de résistances dans le circuit à fil fin. 

La méthode directe peut s'appliquer également a l'inscription du 
condensateur; mais le condensateur présente certains avantages pra- 
tiques pour le réglage de la sensibilité. 

Le wattmètre permet également Tenregistrement des courbes des 
différences de potentiel, en faisant traverser ses bobines fixes par 
un courant constant emprunté à une batterie d'accumulateurs. 

Dans tous les cas, l'équipage mobile de Tappareil enregistreur 
reçoit une série d'impulsions dont la fréquence est égale à celle du 
courant à enregistrer. Il présente une inertie et un amortissement 
calculés pour que la position du cadre mobile à chaque instant cor- 
responde à celle que lui ferait prendre le courant moyen correspon- 
dant à la quantité d'électricité qui le traverse pendant une période ; 

6" D'un enregistreur cylindrique ou continu, commandé directe- 
ment à la vitesse convenable par le moteur synchrone. L'enregistre- 
ment peut être quelconque : à la plume, à la roulette, au papier 
chimique, au papier fumé, etc. Le papier peut être monté sur un 
cylindre tournant, se dérouler sur des rouleaux, ou se déplacer 
longitudinalement dans le sens des génératrices d'un cylindre ayant 
pour axe celui de l'appareil de mesure et pour rayon la aistance de 
la plume à l'axe. 



— 232 — 

Dans le modèle définitif représenté fig, 2 et construit par la Corn- 
pagviie pour la fabrication de comjHeurs et matériel cT usines à gaz^k 
Paris, le moteur synchrone est constitué par un croisillon en fer doux 
lamelle se mouvant entre les jambes d'un électro-aimant en U dont 
la culasse porte un enroulement traversé par une dérivation du cou- 
rant alternatif à étudier. Ce moteur absorbe 0,2 à 0,3 ampère sous 
110 volts, mais avec un cos ^ très petit. 

Le moteur est lancé à la manivelle en utilisant un jeu d'engre- 
nages qui permet d'atteindre facilement la vitesse angulaire corres- 
pondant au synchronisme. On constate que ce synclironisme est 
atteint en observant l'effet stroboscopique d'arrêt apparent d'un 
disque tournant portant un nombre convenable de secteurs alterna- 
tivement blancs et noirs. Après l'accrochage, la manivelle se dégage 
automatiquement, par un dispositif analogue à celui de la manivelle 
d'un moteur d'automobile. 

Le moteur commande le commutateur par un jeu convenable d'en- 
grenages, combiné de telle façon que, lorsque le moteur a faitn tours, 
correspondant à n périodes, le commutateur fasse (n — 1) tours seu- 
lement, avec un glissement régulier et uniforme. 

Le train d'engrenages est combiné de telle façon que le retard soit 

\ 

de -r— - ; c'est-à-dire que l'on inscrit l'onde alternative en un temps 

1000 fois plus long que sa durée, soit 25 secondes, par exemple, pour 
un courant alternatif de fréquence 40. 

Le condensateur peut être quelconque, en papier paraffiné ou en 
mica, et sa capacité n'a pas besoin d*être exactement connue : il suf- 
fit qu'elle reste constante pendant une expérience. 

L'enregistreur est du type bien connu de Meylan à aimant normal, 
mais la commande de la plume présente un dispositif original inté- 
ressant et nouveau qui pourra recevoir des applications aux enregis- 
treurs d'un système quelconque. 

En effet, avec la plupart des enregistreurs à tracé direct, on est 
obligé de réduire la longueur de l'aiguille commandant la plume, 
afin que le frottement de la plume contre le papier ne fausse pas 
l'enregistrement d'une façon sensible ; l'emploi d'une aiguille courte 
commandant la plume à la manière ordinaire, nécessité par la fai- 
blesse du couple directeur et le frottement de la plume, présente 
plusieurs inconvénients : 

1* Les ordonnées curvilignes ont un rayon de courbure relative- 



— 234 — 

ment petit, et la courbe enregistrée subît, de ce fait, une déforma- 
tion souvent gênante ; 

2° La trajectoire curviligne décrite par la plume Tcmpêche de 
porter bien exactement sur tous les points du cylindre enregistreur, 
dont elle décrirait une génératrice si le rayon était infini. Dans ces 
<;onditions, une plume bien réglée inscrit par points dans certaines 
parties, appuie fortement sur le papier dans d'autres parties, et 
n'appuie plus du tout sur les parties correspondant aux plus longues 
ordonnées ; 

3* La tige portant la plume devait être à la fois rigide pour la 
direction et flexible pour Tinscription ; il est difficile de réunir dans 
un même organe ces deux qualités contradictoires. 

Pour réduire ces inconvénients dans une large mesure, nous 
employons un dispositif qui consiste, en principe, à séparer, tout 
•en les laissant solidaires, Torgane de direction et Torgane d'inscrip- 
tion, et à réaliser, avec un système directeur de faible rayon, un enre- 
gistrement dont les ordonnées ont un rayon assez grand pour que 
Tinscription se rapproche sensiblement de celle que donnerait un 
enregistreur dont la plume décrirait un arc de cercle de rayon infini. 

I/appareil d'enregistrement se compose de deux organes dis- 
tincts : l'aiguille directrice et la plume d'inscription. 

L'aiguille directrice est un levier rigide monté sur Tapparell de 
mesure, et dont l'extrémité la plus éloignée de l'axe de rotation se 
termine par une tige qui vient s'engager dans le levier portant la 
plume. Cette tige décrit, pendant l'enregistrement, le chemin que 
<lécrirait la plume de l'enregistreur ordinaire pendant la rotation du 
^îylindre portant le papier. 

La plume d'inscription est constituée par un levier de grande lon- 
gueur, dont l'une des extrémités pivote autour d'un axe vertical 
parallèle à celui de Tenregistreur, mais en est éloigné d'une dis- 
tance sensiblement égale à la différence des longueurs des deux 
leviers. Son autre extrémité se termine par une coulisse dans 
laquelle vient s'engager la tige de l'aiguille directrice, et se termine 
par la plume inscrivante, qui peut d'ailleurs être quelconque. 

Dans ces conditions, pendant que la fourche décrit un arç de cercle 
de petit rayon, la plume décrit un arc de grand rayon : en donnant 
au levier qui la porte une longueur suffisante, cet arc peut, dans les 
limites de la longueur du cylindre, se confondre sensiblement avec la 
tangente en son milieu. Le point de contact de la plume avec le 



papier s'éloigne ainsi fort peu d'une génératrice, et Tinscription so 
fait avec une égalité parfaite dans toute letendue du cylindre. La 
plume et son levier peuvent donc (^Ire proportionnés pour satisfaire 
aux conditions de souplesse et de réglage de Tinscription, et de l'ins- 
cription seule, puisque la direction de la plume est confiée à un autre 
organe auquel on donne, de son côté, toute la rigidité nécessaire 
pour remplir exactement cette fonction directrice. 

Le levier portant la plume est articulé à son attache par un joint à 
la Cardan qui permet à la plume de se déplacer librement et d'exer- 
cer sur le papier une pression constante réglée par son propre poids 
on partie équilibré par son poids à vis mobile à volonté. L'axe ver- 
tical permet les déplacements pour la direction; Taxe horizontal, 
les légers déplacements en hauteur nécessités par le mouvement de 
la plume sur le cylindre enregistreur. 



Fh.. '.). — Uedressemenl des ordonin^es d'un tracé (i'enregislreiir. 

Dans l'appareil réalisé, le levier directeur a 18 centimètres de lon- 
gueur, tandis que le levier commandant la plume a une longueur 
double, soit 36 centimètres. Dans ces conditions, il est facile de 
ilémonlrer que la différence de longueur entre les deux ordonnées 
curvilignes. Tune correspondant à la valeur théorique, pour l'aiguille 
de 18 centimètres, et l'autre à l'ordonnée redressée de 36 centi- 
mètres de longueur, est absolument nulle. En effet, si l'angle a 

décrit par l'appareil de mesure est proportionnel à la grandeur à 

y» 
mesurer, il est facile de voir sur la figure qu'en faisant 00' — /• :-- -» 

le triangle OO'A est isocèle; il en résulte que : 

a = 2a'. 



B de longueur / est é);al à l'arc B(I de longueur /', el t'appa- 
rigoureusement proportionnel. 

iption de la courbe se fait presque rigoureusement sur la 
ce du cylindre enregistreur, et la plume, plus indépendanie 
cilement réglable, ne produit plus aucun raté d'inscription; 
lif sera utilisé avec avantage dans tous les enregistreurs, 
appareil destiné à tracer la courbe de la puissance inslan- 
irbe qu'aucun appareil n'avait tracée directement jusqu'à 
ous employons, aux lieu et place de l'appareil de mesure à 
n compteur Thomson monté en wattmètre : l'axe est sou- 
tien des deux ressorts en spirale qui amènent le courant à 
obile, ce qui supprime les balais. Le courant principal tra- 
bobines fixes, et la bobine mobile à fil fin est mise en dén- 
ie fois par période et pendant un instant très court, par 
liaire du commutateur el des balai?, avec la dilTérence de 

définissant la puissance à mesurer, A cet effet, le commu- 
irnant est constitué par un cylindre en ébonile dans li^qjel 
stée, suivant une générotrice, une simple bande de laiton 

convenable. 

nfluence des impulsions successives que la bobine reçoil, 

t des courants inlcrmttleuts qui la traversent et du couraot 

principal, la bobine fait avec sa position d'équilibre un 
iportionnel à la puissance, à chaque instant de la période 
ir la position du commutateur, et entraîne directement ou 
nent la plume de l'enregistreur. 

proportionnalité résulte du fait que l'angle décrit par la 
obile autour de sa position d'équilibre ne dépasse jamais 
le chaque côté du zéro; dans ces conditions, l'enroulement 
ur du wattnictrc peut être considéré comme n'ayant subi 
placement au point de vue des actions éleclrodynamiques. 
)uc d'aluminium du compteur sert à donner au système 
t l'amortissement nécessaires au fonctionnement de lappa- 
'onctionnement normal correspond, d'une pari, à l'amortis- 
i-itique, et, d'autre part, à une durée d'oscillation comprise 
tériode du phénomène à enregistrer el la durée de l'enre- 
it d'une période. 

graphe actuellement réalisé est établi pour tracer une 
omplète en utilisant 1000 périodes successives. Le cyhndre 



— 237 — 

enregistreur inscrit exactement trois périodes en un tour ; la qua- 
trième se superpose à la première, la cinquième à la deuxième, etc. 

La superposition des courbes est un indice certain du bon fonc- 
tionnement de l'appareil , bien qu'il puisse se produire quelquefois 
des écarts provenant d'un changement du régime survenu entre les 
3000 périodes qui séparent deux passages successifs de la même 
génératrice du cylindre enregistreur sous la plume. 

On peut, d'ailleurs, inscrire les courbes sur une bande continue 
d'une longueur de plusieurs mètres. Pour le faire commodément, il 
suffit d'attacher l'extrémité d*un rouleau de papier sur le cylindre 
enregistreur et de laisser s'enrouler sur le cylindre en le tendant par 
un léger freinage. 

Avec l'appareil actuel, et à la fréquence de AO périodes par 
seconde, une courbe complète occupe une longueur de 96 millimètres 
et s'inscrit en 25 secondes. Une bande de 6 mètres de longueur porte 
donc 60 périodes et inscrit le phénomène pendant vingt-cinq minutes, 
ce qui est bien suffisant, en général. 

L'appareil se prête également à l'étude des courants redressés ou 
continus. 11 suffit, pour cela, de substituer au moteur synchrone une 
commande directe en établissant une liaison mécanique invariable 
entre Tarbre de la machine à étudier et l'ondographe. I/appareil est 
étudié en vue de rendre le montage facile et rapide. 

En réalisant Yondographe^ — ou, pour les puristes, le cymato- 
graphe — nous avons eu pour but de répondre à un besoin pure- 
ment industriel et d'enseignement. L'appareil est robuste, d'un prix 
relativement peu élevé, d'un maniement facile, plus exact que la 
méthode par points, moins délicat et plus rapide que l'oscillographe 
ou le rhéographe, sans cependant prétendre au degré de précision 
atteint par ces derniers appareils. 

L'ondographe sera surtout utile aux constructeurs de dynamos, 
de moteurs et de transformateurs ; aux usines centrales par courants 
alternatifs; aux fabricants de câbles à haute tension, qui ont un si 
grand intérêt à connaître la forme des courants alternatifs auxquels 
leurs câbles sont soumis; aux écoles industrielles et aux laboratoires 
<le recherches et aux laboratoires d'enseignement, pour lesquels ils 
rendront visibles et immédiats des faits dont l'explication est souvent 
si difficile et si pénible. 

Bien qu'il n'ait aucune prétention scientificiue, l'onclographc est un 



16 



— 238 -- 

appareil ])rali(|ue et qui rendra, nou? en avons la conviction inlime, 
de nombreux et utiles services à Tindustrie électrique (*). 

(') Anlénorités. — I/appliration de la métiiudc des points successifs à l'étude 
(les alternateurs esft due à M. Joubert (*}. 

Le condensateur a été appliqué par nous, en 1885, pour l'étude des dynamos à 
«••jurant redressé de M. Anatole Gérard (**). 

A la séance du 20 mars 1X91 de la Société française de Physique, M. G. Weiss a 
dit qu'il utilisait un appareil pour déterminer par points ou d'une façon continue 
la forme do l'onde d une machine dynamo : mais il n'a ]ms décrit rapparelL 
M. P. Janet a annoncé, à la même séance, qu'il entreprenait des rechen'hes di> 
même j?enrc, sans décrire davantage aucun dispositif. 

M. lUondel a revendiqué la création d'un appareil enregistreur qui a été cons- 
truit et décrit ultérieurement (***). L'appareil de M.Hlondel trace bien des courbes, 
mais ces courbes soiil enregistrées photograpliiquement et non pas directement, 
à l'encre, sur un cylindre enregistreur. De plus, les balais sont mobiles, tandis 
que les nôtres sont fixes, et l'appareil exi^re autant de galvanomètres dislinrts 
que de courbes à enregistrer, tandis que nous n'employons qu'un seul enregistreur 
pour les courbes. L'appareil de M. Blondel est commondë directement parla 
dynamo génératrice, tandis que le nôtre est actionné par un moteur synclin»nc. 
ce qui permet de l'installer rapidement en un point quelconcpie du circuit, et de 
supprimer le mouvement d'horlogerie commandant le dispositif stroboscopique. 

Dans l'appareil de M. F. Drexler (****), le glissement est obtenu par un moteur 
asynchrone et l'inscription est obtenue par des étiiîcellcs. I^e glissement d'un 
molein* asynchrone est trop variable et trop grand pour être utilement employé 
à l'inscription stroboscopique directe, et le dispositif ne permet pas le repérage 
exact de courbes tracées successivement, puisipie le glissement n'est pas cinéma- 
tiquenienl relié à la rotation du cylindre enregistreur. 

M. .V. Laws '*****) remplace le moteur a.syncbrone par un moteur synclirone, et 
donne un léger relard angulaire aux balais en les faisant tourner par un traiu 
d'engrenages; l'ein-egislrement se fait encore pliotogniphiquement. 

Le seul appareil traçant directement une courbe de courant alternatif sur un 
cylindre enregistreur est celui de M. le professeur H. -L. Callendar(******). 

L'appareil est basé sur le principe du potentiomètre et de l'enregistreur à relai 
et servt)motcur bien connu de l'auteur. Le tambour est mû par un mouvement 
d'horlogerie, et l'inscription d'une courbe se fait en une heure, tandis que nous 
réalisons la même inscription entre dix et trente secondes. 

L'ondograplie se distingue des appareils précédents par lefait qu'il trace direc- 
tement une courbe continue sur un papier d'enregi>treur, sans photographie» 
sans mouvement (l'horlogerie, sans relai, sans faire tourner de balais et sans 
utiliser le glissement essentiellement variable d'un moteur asvncbroue fonction- 
nint à vide. 

En ce qui concerne l'enregistreur de puissance instantanée, qu'o.i pourrait 
appeler un élerlnulifnahunjraphe, nous le croyons entièrement nouveau, car nous 
M'avons trouvé aucune indication d'un appareil analogue dans la littérature élec- 
trique. 

)*) J. Joi'BKiiT, Eludes sur les machines mn?oéto-élvctriqae.s [Annale» de l'Ecole normale itupcrieure. 
l. X, p, 151: 1881}. 

•*, K. Hospitalier, Les machines à courant périodique et leur mesure (l'Élcetricien du 19 dé- 
c. inhre 188:)'. 

***) A. Blo.xdcl. Sur la détrrmination des courbes périodiques des courants alternalifs et leur ins- 
«nplion pholopraphique la Lumière élfctrique, t. .\Ll,pp. 401 et 507; 1891). 

*•'•■ F.Drkki.e». (!<'bor einc neucM(>thodezur selbsthiilig-en Âafzeichnungr von Wcchselslrom-CnrrfD 
y^ritxchrift fur J'^{erlroteehnik,n' 8; IhlMÎ). 

I A. Laws, Allewialiog curronl wave recorder (Westeni Eleetricinn, "2* février lOOP. 

'; Ik'GH, L. Callendah, An ailernaling cycle-curve recorder rihe Eleelrieifin,*i(j aortt 1808'- 









— 239 — 

Sur les osciVographes (*) ; 
Par M. A. Blondbl. 

On peut définir les oscillographes des galvanomètres à oscilla- 
tions extrêmement rapides (plus de 1.000 par seconde) et convena- 
blement amorties, ne produisant pas d'effets parasites sensibles dans 
Tinscription des courants variables usuels à basse fréquence (^). 

En faisant connaftre, en 1893, la première solution de ce pro- 
blème ('), j'ai signalé les conditions à remplir pour ces appareils, 
que je rappellerai brièvement : 

Période d'oscillation propre aussi élevée que possible; 

Suffisante sensibilité; 

Amortissement voisin de Famortissement critique; 

Self-induction aussi faible que possible ; 

Absence de courants de Foucault et d'hystérésis. 

La difficulté consiste principalement à concilier les deux premières 
conditions, qui sont opposées : on n'y arrive que par l'emploi 
d'équipages mobiles spéciaux d'inertie infiniment petite, d'artifices 
optiques permettant l'emploi de très petits miroirs. Quant à l'amor- 
tissement suffisant, il ne peut être obtenu que par l'emploi d'un bain 
d'huile où plonge Téquipage mobile. 

A c^té de ces difficultés, il s'en est présenté plusieurs autres pour 
faire disparaître peu à peu les complications d'emploi et surtout 
de réglage, permettre de transformer les déviations en courbes, de 
les inscrire, et réunir tous les organes multiples en un tout compact 
et maniable par le premier venu, malgré l'emploi de l'arc électrique. 

Pour ne pas donner à cette note un développement exagéré, je ne 
raconterai pas tous les avatars successifs de mes appareils, pen- 
dant les dix années que je leur ai consacrées; je ne reviendrai pas 
non plus sur l'historique de la question générale de l'enregistrement 
direct des courbes des courants variables, que les membres de la 
Société ont pu lire déjà dans l'intéressante communication de notre 
collègue M. Armagnat et dans la communication que j'ai présentée 
sur ce sujet au Congrès international de Physique de 1900. Je 

(I) Séance du 20 décembre 1901. 

(') Je ne parlerai donc pas ici de Tingénieux rhéographe de M. Abraham, qui 
est fondé sur un principe différent et qu'il a déjà décrit dans ce recueil, il y a 
quelques années. 

(') C. R. de V Académie des Sciences, 6 mars 1893. 



— 240 — 

m'attacherai plutôt à résumer les derniers perfectionnements et à 
montrer que la théorie de ces appareils des nouveaux types se 
ramène bien à celle des oscillographes à barreau de fer doux 
donnée autrefois. 

Dans ma première communication (^), étaient signalés trois types 
d'oscillographes : l'oscillographe à barreau de fer doux, formé d'un 
très petit barreau polarisé par un champ puissant et soumis à 
Faction d'une bobine ; Toscillo graphe bifilaire, formé de deux fils 
parallèles tendus dans un champ puissant et parcourus par le 
courant ; et Toscillographe à languette vibrante, sorte de téléphone 
dont la membrane serait remplacée par une bande étroite de tôle 
fixée à Tun des pôles de Taimant. 

Mais, bien que j'aie réalisé, dès cette époque, les deux premiers 
types, mon étude avait porté plus particulièrement sur le premier. 
J'ai perfectionné le second depuis quatre ans, après que M. Duddell 
Teut dôjà amélioré par Temploi de bandes de bronze plates au lieu 
de fils de cuivre ronds. 

J'ai, en outre, indiqué, il y a deux ans, dans la communication du 
Congrès citée plus haut, un nouveau type que j'ai substitué au type 
à barreau de fer doux, et dans lequel le petit barreau polarisé, 
suspendu entre pivots ou par un fil de cocon, est remplacé par 
une mince bande de fer doux, encastrée aux extrémités et tendue 
par un ressort : les résultats obtenus par cette modification sont 
remarquables. 

La présente communication comprendra deux parties : une 
description des plus récents modèles du type à bande vibrante et 
du type bifilaire et un exposé résumé de leur théorie comparée à 
celle de l'ancien type à barreau. 

I. — Description des modèles nouveaux. 

A. Oscillographes à bandes de fer doux, — Le grand avantage 
du système à bande, c'est que celle-ci est orientée non pas seule- 
ment par le champ magnétique, mais aussi par son élasticité 
propre de torsion, et que celle-ci suffit à lui donner déjà une période 
d'oscillation propre (vibrations tournantes) très courte. Aussi 
n'est-il plus nécessaire, pour produire le champ, de recourir à des 

(!) C. II. de V Académie des Sciences, G mars 1893. 



— 242 — 

électro-aimants puissants, et de simples aimants bien proportionnés 
suffisent. Ce fait m*a permis de rendre l'appareil portatif, et, après 
des années de tâtonnements, de grouper tous les organes néces- 
saires dans une seule caisse toujours prête à mettre en service, et 
qui permet de voir les courbes par vision directe sur un écran, 
de les photographier en remplaçant Técran par une glace sensible, 
ou de les projeter en remplaçant Técran par un miroir à 4o*. 

Les fig, i, 2, 3, 4, obligeamment prêtées par la Revue générale 
des Sciences{^)^ expliquent la disposition de cette boîte et la marche 
des rayons lumineux dans Tappareil. Ces rayons lumineux sont 
émis par un arc à courants continus, renfermé dans le projecteur 
spécial accroché derrière la caisse. 

Ils sont concentrés par un condenseur sur une fente verticale (ou 
plusieurs fentes parallèles dans les oscillographes multiples), 
tombent sur le petit miroir collé sur Téquipage mobile de Foscillo- 
graphe derrière une lentille fixe, sont renvoyés sur une lentille 
cylindrique à génératrices horizontales, réfléchis par un miroir 
oscillant et reçus finalement sur Técran horizontal placé au-dessus. 
I^a lentille cylindrique concentre le faisceau vertical très mince issu 
de la fente en un point très brillant, qui, en hauteur, est Timage du 
miroir de Toscillographe par rapport à la lentille, et, en largeur, est 
rimage de la fente du projecteur par rapport à la lentille de Toscil- 
lographe. On obtient ainsi un point très lumineux, malgré les 
dimensions trop faibles du miroir, qui ne dépassent pas 8/10 de 
millimètre en hauteur, quelques dixièmes de millimètre en lar- 
geur. Cette petitesse du miroir est un élément essentiel du succès, 
car c'est elle qui permet de réduire Tinerlie au minimum. 

Le miroir oscillant qui renvoie Timage sur l'écran est actionné 
par une came qui imprime aux rayons réfléchis un déplacement 
linéaire proportionnel au temps. Cette came est mue par un petit 
moteur synchrone à axe vertical ou horizontal, auquel est joint un 
dispositif obturateur qui masque la fente du projecteur pendant le 
mouvement de retour du miroir. L'ensemble s'appelle synchronos- 
cope. La caisse porte dans un placard les appareils de manœuvre 
nécessaires pour envoyer les courants à étudier dans le ou les oscil- 
lographes et pour actionner le moteur sur la même distribution. 



(*) Voir dans cette Revue une description plus complète, au numéro da 
15 juillet 1901. Les inodéicn récents sont plus petits. 



ap|ilicnli'i!i -, ce mnlenr est iTmpIncc [):ir un simple 



m 

lîl 

si,? 

ILl 



ij|ï 

tel 

slig 

1-2 i s 



moteur à courants continus. 



— 244 — 

Quant à roscillographe proprement dit, il est formé d'un fort 
aimant lamelle en fer à cheval, en acier d'AUevard, et d'une pièce 
rapportée entre les pôles, qui comprend, entre des paquets de tôles 
feuilletées et découpées convenablement, un, deux ou trois équipages 








— -—""-' *^ 



E 
f 









b 



M 



Fio. 3 et 4. — Schémas de' la innirhe des rayons lumineux «lans l'oscillographe 
« Kodak », soit pour le tracé el la photographie des courlies [fig, 3), soit pour 
leur projection dans un cours [fiff. 4). — S, source de lumière (arc électrique); 
X, objectif ou condenseur, à lentille cylindrique horizontale; F, diaphragme 
percé de fentes verticales éclairant chaque petit miroir -; n, miroir plan d'un 
équipage mobile; 0, petite lentille plan-convexe de la boîte à huile; /, lentille 
cylindrique horizontale pour la concentration des rayons réfléchis ; m, miroir 
oscillant à axe horizontal (perpendiculaire au tableau) commandé par un 
levier g\ ab, arbre moteur; C, came calée sur cet arbre et agissant sur l'extré- 
mité du levier g, et calculée de façon à ce que le déplacement du point lumi- 
neux f sur l'écran P soit proportionnel au temps; M, disque calé sur l'arbre aà, 
et échancré de façon à n'obturer les rayons q*ue pendant le retour du point f; 
J, miroir qui remplace la cliambrc noire pour les projections; /', lentille cylin- 
drique à long foyer; E, écran de projection. 



mobiles, suivant les cas, et autant de groupes de bobines (à gros fil 
ou à fil fin, suivant qu'on veut inscrire des courants ou des forces 
électromotrices). La fig, 5 représente une de ces pièces mobiles pour 
oscillograplie double, et laisse voir sommairement le mode de cons- 
truction de la boîte à huile qui contient l'équipage (formé d'une 



— 2*5 — 
bande de fer doux tendue snrunpelit support pour le préserver contre 
la rouille et amortir les oscillations). Les huiles employées, et cliuisics 
par tâtonnement, sont en général les huiles de ricin ou de cèdre. Le 
réglage à l'amortissement crilicpie se vérifie aisément en observant 
des courbes de rupture brusque de courant, f|ui doivent donner un 



Fio. ï. — Piére [irinripale iIp riisciU'igi'aplie cli>iibli! l'i bcinilc île fer doux. — 
C. su|i[1iDrI en bron^ie ; P. piùcci polaires reiiiUeU'Es ; T, tube? à huile; D, ris . 
hMi'oiilalc n''glant In hnuleur Ui;» tubes; V, vis IniiKCiiles régluDt l'urifiit'itioii. 
au bouton (l'orrèl île l'intliiiaison en avant; M, miroir ilu repÈre; H, Luliincii. 

angle droit au moment delà rupture. Le tube l'i huile est en verre avec 
monture mélallique, et porte en avant une pelite lentille encastrée 
derrière laquelle vient se placer le miroir collé au milieu delà bande. 
Celle-ci a, suivant les sensitilités ou fréquences désirées, une lon- 
^eur.dc 10 à 30 millimètres et une largeur de^/10 à 3/10 de milli- 
mètre, sur quelques centièmes do millimètre d'épaisseur. Les bobines 
sont encastrées dans tes pièces polaires en fer doux, qui suppriment 
leurs actions mutuelles. Chaque élément est muni de trois réglages 
en hauteur, plongement et orientation. Un miroir de repère donne la 
li(îne de zéro sur les clichés. 

B. OifiVographes bifilaires. — Ils sontconstruits d'après des prin- 
cipes analogues. Pour les faibles sensibilités, j'emploie encore la 



— 246 — 
mâme disposition d'aimant permaDent et de caisse, en remplaçant 
seulement l'aimant par un autre plus puissant et la pièce mobile de 
la fig. 5 par une autre, que représente la fig. 6 pour un appareil 
double. C'est une boite en bronze contenant l'huile d'amortissement 
et dans les parois de laquelle sont incrustées des pièces polairesde 
concentration en fer, qui viennent s'appliquer contre les pôles de 
l'aimant. Elle porte des trous cylindriques verticaux dans lesquels 
s'engagent les supports d'équipage, et est fermée sur le devant par 
une lentille unique, servant à tous les équipages et au miroir de 
repère qui doit tracer la ligne zéro. 

Chaque équipage est forméd'une bande de bronze, de cuivre ou d'alu- 
minium, dont les extrémités supérieures sont attachées à deux tiges 
isolées portées par le support amovible, et dont la boucle du bas 
passe sur une petite poulie d'ivoire, fixée au même support par un 
ressort tendeur. Les tiges isolées servent pour l'amener du courant, 



Kio. 6. — Pti^i'e jiriiiciiialc de l'iiscillograplie biHiaire «louble, m [ilaçant cnire les 
pôles de l'Rimstit ou élcclro-nimant. — C, boite en bronze avec pières de fer 
bradées à rintérieur; G, plateau supérieur; *, 6, bifilaires; M, miroir du repère; 
V. vis liingcnlea pourrurienlation ; D, vii liflicoidalei pour le réglage en hauteur ; 
Q, ligo à bouton mobile pour le l'^gla^c du ploDgemenl; a et A, bornes d'entrée 
et lie siiitie des et 



qu'on Tait passer par des résistances ou shunts convenables, comme 
pour tout (galvanomètre. Au milieu de la double bande et à cheval 
sur elle est collé le petit miroir. 



r 



— 2*7 — 

Dans ce type comme dans le précédent, les supports, en forme 
de tnbes, des équipages mobiles sont factlement visllâbles et inter- 
changeables, et munis encore des trois réglages nécessaires. 

L 'oscillographe bifilaire, étant plus sensible que celui à fer doux 
et n'ayant aucune self-induction, convient plus spécialement aux tra- 
vaux de laboratoire. 

Pour les recherches demandant beaucoup de précision et de sen- 
sibilité, il est nécessaire d'employer des champs plus intenses. Dans 
ce, cas la pièce mobile de la/!^. Best placée non plus dans un aiman^ 
mais entre les pdles d'un puissant électro-aimant du type Faraday, 
étudié spécialement en vue de celte application. La caisse unique est 
alors remplacée par deux caisses réunies par un soufflet {fy. 7)^ 
dont l'une contient l'électro-aimant, et l'autre le miroir oscillant, et 
son moteur ou synchrunoscope. 



Pic. 1. — Vue lie me m ble de roscilli>gra|>he biniairc à Élcclni-aimanl pour Isbo- 
raloire». — B. caisse contenant l'électrg -ai niant; S, soiirilct en toile noire; 
A, raissc Tormanl rtmnibre noire et contenant le sync)ironos(-0[ie et l'écran |iho- 
tographique ; L. projerleur. 

Je n'insisterai pas davantage ici sur les délails de la construc- 
tion des oscillographes, j'ajouterai seulement qu'ils se prêtent à 
volonté à la photographie instantanée d'une courbe unique, au relevé 
d'un certain nombre de courbes succeesivessuperposées (cas intéres- 
sant pour l'étude des pulsations d'un phénomène périodique irrégu- 
lier] et même à l'enregistrement continu, cinématographique peut- 
on dire, d'un grand nombre de périodes. J'ai imaginé dans ce but 



un chAssis enregistreur à bande mû par moteur électrique, pouvant 
e jusqu'à 100 périodes consécutivea. 



Les fig. S et 9 sont des reproductions de deux clichés instantanés 
obtenus sur plaques 9 X 12 et se rapportent au fonctionnement d'un 



redresE 
lecteur 



r 



— 249 — 

Les sensibilités et les fréquences obtenues avec ces appareils sont 
en moyenne les suivantes : 

Type industriel ordinaire à fer doux, à aimant, d'un usage limité 
aux courants supérieurs à i/iO d'ampère et tensions supérieures à 
25 volts : 6.000 à 10.000 périodes par seconde ; 50 à 100 millimètres 
par ampère à 1 mètre ; 

Type bifilaire à aimant : même fréquence; 100 à 200 millimètres 
par ampère à 1 mètre ; 

Type bifilaire de laboratoire à électro-aimant : 10.000 périodes ; 
800 à 1.200 millimètres par ampère àlmétre ; — ou bien, fréquence, 
2.500 périodes ; sensibilité, 15 à 20 millimètres par milliampère à 
1 mètre. 

Avec des pièces de concentration dans le tube à huile, le type à 
fer doux peut atteindre 40.000 périodes pour l'appareil simple et 
20.000 pour Tappareil double, la sensibilité étant, d'autre part, dimi- 
nuée inversement au carré de la fréquence. Avec un électro-aimant, 
je me propose de réaliser prochainement un chronographe à bande 
vibrante donnant le 1/100.000 de seconde. 

Un grand progrès a été réalisé, comme on le voit, depuis 1893, 
époque à laquelle j'atteignais seulement 1.000 à 2.000 périodes. 

Je dois faire, du reste, revenir une bonne partie du mérite de ce 
progrès à Fhabilelé des constructeurs, et plus particulièrement : de 
MM. Dobkévitch etNagel, qui m'ont prêté un concours aussi précieux 
que persévérant depuis quatre ans pour la mise au point pratique de 
tous les détails {*) ; de M. Werlein pour les tubes, les petits mi- 
roirs, etc.; de M. Pellin pour les miroirs et les bandes; enfin, plus 
récemment, de M. Carpentier, qui construit avec sa perfection or- 
dinaire des modèles contenant plusieurs dispositifs ingénieux. 

II. — Théorie des oscillographes. 

Dans ce qui suit, je considérerai d'abord le cas le plus simple, 
celui des anciens oscillographes à barreau de fer doux, afin de 
pouvoir exposer sous une forme simple les principes et les for- 
mules générales auxquels je ramènerai ensuite l'étude des deux 
autres types décrits ci-dessus. 

(') Tous les appareils décrits ci-dessus ont été exécutés par eux d'après mes 
dessins. J'ai eu également, pour des types antérieurs, le concours excellent de 
mes assistants successifs MAI. Jigouzo, Duris, Farmer, Tchernosvitoff. 



250 — 



A. — Oscillographes simples [^), 

L'équipage mobile est soumis, comme pour tous les galvanomètres, 
à quatre actions simultanées : 

1° Un couple déviateur GI proportionnel à la constante galvano- 
métrique G et au courant à mesurer I; 

2** Une force antagoniste CS, sensiblement proportionnelle à Técart 
angulaire 9 ; 

3° L'inertie K de la partie mobile, et 

\^ Une force d'amortissement A —> en général proportionnelle à 

la vitesse angulaire à chaque instant. 

Le mouvement suit donc Téquation différentielle bien connue : 

Notre desideratum est que le mouvement périodique de la parlie 
mobile suive une loi aussi voisine que possible de celle du courant 
observé, de façon qu'à chaque instant 6 diffère aussi peu que 

Gl 

possible de la valeur yr qu'il devrait avoir sans les effets para- 
sites qui accompagnent le mouvement. Ce problème de synchroni- 
sation intégrale est une application des théories générales de la 
résonance et une extension de celle de la synchronisation simple que 
M. Cornu \^) a traitée, il y a quelques années, d'une façon si lumineuse 
et si féconde. 

Pour simplifier récriture et donner une forme plus parfaite aux 

formules, je désignerai dans tout ce qui suivra par B = an i/tt la 
période d'oscillation propre de l'instrument lorsqu'il n'est pas amorti, 
par X la période réduite ou le rapport sr de cette période à celle du 

courant à étudier T, par a = — == le degré d'amortissement de 

^ 2VKC ^ 

l'appareil (d'après une définition très commode de M. Curie), enfin 



{') Cf. A. BLOMUiL, Comptes Rendus de V Ac(tdéênie des Science*, avril 1893. p. '48. 
(-') A. Cornu, Comptes /tenrfMj, 31 mai 1887. 



— 2ol ~ 
par <^' la pseudo-période de rinstrument amorti : 



Q>_ 2^(2K) 



e 



V 4KC - A^ V 1 — a> 

L'intégrale complète s obtient en ajoutant à l'intégrale particu- 

GI 
lière ©^ = jr l'intégrale générale comprenant les termes exponen- 
tiels connus, d'où les expressions suivantes : 

1"* Dans le cas où A*^ : 4KC, c'est-à-dire avec un coefficient 
d'amortissement inférieur à l'unité (a < 1) : 



e = 0, + c ^^ yb^ sin ^ t + ftj cos ^ ^ « J 

~ 0, + c » |^/>| sm ^, 4- ^2 t'«>s -^ J 

OU 

= 0|+e""^'"«6sin2;:(^-9) 

en appelant ^^ et b^ ou 6 ou op deux constantes d'intégration ; 
i" Dans le cas où A^ -- 4KC (a — 1), amortissement critique : 

3* Dans le cas où A' > 4KC a ; 1), coefficient d'amortissement 
plus grand que l'unité : 



Les exponentielles tendent vers zéro quand l croît indéfiniment, 
pourvu que l'amortissement ne soit pas nul. M. Cornu en a déduit la 
condition nécessaire et suffisante pour la synclironisation simple : 
A > 0, c'est-à-dire que, pour qu'un système oscillant se synchronise, 
il suffit que ses oscillations propres soient amorties. 

La reproduction intégrale d'une courbe exige des conditions plus 
étroites : 

!• Les phénomènes enregistrés présentent toujours des petits à- 
coups inévitables ou des discontinuités. Dans les deux cas, si l'on 
intègre à partir du moment d'un de ces elTets perturbateur^, on voit 



ment que les conditions initiales n'annulent pas les termes de 
égralo générale, comme cela a lieu en tout point oit le pliéno 
le est continu. Il en résulte, si le degré d'amortissement % est 
t, que ces termes réveillent constamment les oscillations propres 
[lie des rides ou houppes festonnent presque sans interruption 
courbes ('). Si l'on donne à t une valeur plus grande, mais infè- 
re à l'unité, les rides s'éteignent rapidement; mais chaque dis- 
;inuité de la fonction étudiée fait réapparaître quelques oscilla- 
s, comme le montre l'usage. Le meilleur degré d'amortissement 
3 ce dernier cas, c'est-à-dire dans la plupart des applications pra- 
es, est donc, au moins théoriquement, l'apériodicité critique 3 = 1; 
c'est celte valeur qui rend le plus rapidement négligeables les 
les exponentiels, y compris le terme en l. Mais cette condition 
t pas rigoureuse, et l'on peut sans inconvénient admettre des 
rtissements plus faibles, toutes les fois que le nombre des oscil- 
>ns propres dépasse 50 fois la fréquence des courants étudiés, 
me cela doit être pour tout bon oscillographe; car les rides 
ennent si rapprochées qu'elles forment de courtes houppes Irian- 
lires, faciles à reconnaître et qu'il suffît do remplacer par leur 
e médiane pour obtenir le tracé vrai cherché, 
ans ces conditions, il vaut mieux se tenir un peu au-dessous de 
ileur critique, car un petit défaut d'amortissement entraine une 
ndre déformation qu'un excès d'amortissement. 
Supposons les rides des termes exponentiels éliminées ; il faut 
ire que la solution particulière qui subsiste dilTère le moins 



apposons CI périodique et dêveloppable parla série de Fouricr: 

>) Gl = B„ -H B, sin (a^T I - s) + ... -î- B„ sin (27: ^ - ^X 

intégrale particulière peut s'écrire sous la forme d'une nouvelle 
3 ; 

') 5( = ^ [Bo + *. + ^'1 + .-. + *« + etc.], 

* laquelle le terme général de rang 11 a pour valeur (2), en désî- 

Voir, par eseniiilc, Comptes IteaUa), 6 mors 189Ï, p. r.02 'fig. l). 



— 253 



gnant le rapport tj; par X : 



B,. sin (2. 1 - p„ - ^„) 3^_ ^.^ ,,,^^^^ _ g^ _ ^^^^ 



avec 






(5) 


tang +„ - ^ 


A 2«Xa 


/2iin\« K 1 i «a)/-" 



On voit que : 

i^ Les retards de phase subis par les divers harmoniques vont en 



2a T 



croissant depuis la valeur . " ^^ pour u = 1, jusqu'à - pour n — x , 

T 1 

en passant par la valeur - pour n ^ - ; et ils sont d'autant plus 

4 A 

grands que a est plus fort ; à ce point de vue, Tamortissement doit 
donc élre réduit autant que possible, eu égard aux autres conditions 
du problème. 

2"" Les harmoniques supérieurs ('^ > r ) ^^^^ aiïaiblis dans une 

proportion croissante avec n, tandis que les premiers harmoniques 

(n < T ) subissent un renforcement variable, qui est maximum pour 

la valeur qui rend le dénominateur de 4>„ minimum. En annulant la 
dérivée de celui-ci, on trouve : 



y 1 - 2»a 

n = : • 



Ce numéro d'ordre de l'harmonique le plus renforcé est, comme 
on le voit, d'autant plus fort que a est plus petit. Le terme corres- 
pondant prend la valeur : 



A' B/t 8m(n<.jg— <fn — ^n ) 
q>„ = 1 ' , • — 

•2x v'i — a» . 



avec 



lang +« = ' 



Si l'amortissement était nul (a =r 0), l'instrument deviendrait donc 

n 



— 254 — 
un résonateur parfait pour l'harmonique n' = t* En tout cas, la 

A 

résonance sera d'autant plus forte que a sera plus petit. 

11 est donc nécessaire, pour éviter les phénomènes de résonance, 
qu'il y ait un amortissement (a > o) ; de plus, pour qu'aucun har- 
monique supérieur au premier ne soit renforcé, il faut et il suffit (*) 

que a soit > l/ — ~ — (ou sensiblement a > \/^)' 

Si Ton substitue cette valeur x m 1/ — - — dans l'expression [4) de 

<l>,i qui devient : 

<I) — B;i sin (nei)t — .6,, — j/,,) 
" ~ \(1— n2A2)2-f 2n«X2(l — X2) 
avec 



, «À V i — X2 . 

on voit que, X étant petit devant Tunité, les déformations subies par 
riiarmonique de rang n ne dépendent plus sensiblement que du pro- 
duit n\. 

Il en est de même si l'on choisit la valeur a = 1 indiquée plus haut, 
ce qui donne : 

_ B;, sin (nfo< — f3„ — y;,) 
" ~ I -h u2X2 

On devra donc faire nX aussi faible que possible, c'est-à-dire X d'au- 
tant plus petit que i contient des harmoniques d'ordres supérieurs 
plus importants. 

En réauméy si l'on tient compte des conditions indiquées successi- 
vement en considérant les deux parties de Tintégrale, on voit que : 

1° Le degri! d'amortissement^ tout en restant aussi faible que pos- 
îsible, ne doit pas descendre, en général (sauf le cas d'une fonclion 



(>) Cette conditioa sorait auï^si remplie si on faisait un oscillographe à oscilla- 
tion plus lente que celle du courant (X > 1); mais il va sans dire que celte solu- 
tion est étrangère à la question, car le dénominateur des termes de la série serait 
si grand (ju'il donnerait lieu à une déformation énorme. Quand X est très grand, 
i'iippareil n'indirpie plus sen^^iblement que le terme fondamental avec un dcca- 

lage dautant plus voisin de - que ramortissement a est plus petit. 



cas 



— 255 — 

simplement harmonique), au-dessous des valeurs \/^) dans le 

d un phénomène pratiquement continu et sans à-coup ; ou i dans le 
cas contraire, c'est-à-dire dans le cas le plus général ; 

2* La période propre d'oscillation de l'instrument doit être d'au- 
tant plus petite par rapport à celle du courant étudié que les harmo- 
niques élevés sont plus importants dans la composition de celui-ci. 

Lorsque la période est très rapide, les rides sont assez facilement 
reconnaissables et rectifiables pour permettre d'accepter des amor- 
tissements beaucoup plus faibles que la valeur critique et réduire 
ainsi la déformation des harmoniques supérieurs. Mais il faut se 
méfier ; car, si on est voisin de Tamortissement critique, les houppes 
se réduisent à un simple crochet difficile à reconnaître. 

Nous allons voir maintenant comment, malgré leur complication 
beaucoup plus grande, les oscillographes bifilaires et à bandes de fer 
suivent les mêmes lois. 



n. — oscillographe bifilaire. • 

L'équation du mouvement vibratoire de roscillographe bifilaire 
sétablit de la façon suivante : 




A*€b 



Fu;. 10. 



Prenons, comme axe des z^ la ligne verticale médiane du système 
des deux bandes; comme axe des x, la ligne horizontale moyenne 



— 256 — 

passant par rcxtrémîté du système, et comme axe des y Taxe 
perpendiculaire. 

Considérons une tranche horizontale de la double bande à la dis- 
tance z de Torigine, point d'attache du bifilaire, et un filet vertical ah 
de section d<s à la distance r de Taxe oz. Quand le courant i passe 
dans le bifilaire, il est tordu, le couple déviant en un point m pour 

un élément dz est 

JC . t . a . rfr, 

JC étant le champ en ce point. 

D'autre part, suivant la théorie générale de la torsion des prismes 
de Saint- Venant, la tranche d'épaisseur dz est soumise, sur ses deux 
faces horizontales, à deux autres couples différents : 



et 



dz 



-• [î + ' m 



'I étant Tangle de torsion de cette tranche ; G, le coefficient d élas- 
ticité de glissement ( égal à ^ E d'après Navier J ; E étant le coeffi- 
cient d'élasticité de traction; Jp un coefficient calculé par Saint- 
Venant. De plus, pour une torsion ^, l'élément du filet ab considéré 
se trouve écarté de sa position de repos d'une distance y telle que: 
y = r.']/, pour 'j/ très petit. Par suite, l'élément dz du filet a6 est 
soumis à une force sensiblement perpendiculaire k o^m et dont la 
valeur est, suivant une expression connue dans les vibrations trans- 
versales des cordes : 

<j dz^ ' 

T T . 

^ étant la tension par unité de surface ; — dfs, la tension pour une 

surface dfs. 
Remplaçant y par r . •}, il vient : 

cette force donne lieu à un couple autour de l'axe oz égal à : 

r . - . rti . r -ri» 



— 257 — 
Le couple résultant dans la tranche horizontale sera : 

J étant le moment d'inertie de la section autour de Taxe oz. 
D'autre part, le moment des forces d'inertie est : 

p étant la densité de In matièro. 

En tenant compte enfin de Vamorlissement par un terme propor- 
tionnel à la vitesse A —» l'équation du mouvement devient: 

/ T\ (1-6 (IL (i^'l 

Le courant i qu'il s'agit d'étudier est une fonction périodique (pi'on 
peut mettre sous la forme d'une série de Fourier impaire : 

I ^^ l| sin (fot — p,) -y I3 sin '3fi)/ — ^i^) ~\~ ••• i' '" ^in i«">/ — ^i,,} + ... 

Le champ magnétique .TC, auquel le filet est soumis, est réparti sur 
la longueur / de la lame d'une façon variable, mais symétrique, par 
rapport au plan horizontal passant par le milieu du bifilaire. Nous 
pouvons le représenter par une série de Fourier impaire sans déca- 
lages : 

.TC := tl| Sin -y -\- H3 Slll — r ... -J- \\„, sin —r- + ... 

de sorte que le .second membre de Téiiuation peut être ramené dans 
tous l.^s cas à une série de la forme : 

X(i[l//,l;i sin — ^ sin [wot - - ,3,,). 

Le régime permanent établi, l'angle •} aura évidemment pour 
valeur une série de la même forme : 



«S'a* 



1 sin — [B,,, sin >W — 5, — •},,, -f B,,., . sin ^^ — ç^ — ^i,^)] + ... 
] + sin -f 1(1^3,1 si" ('^>^ - ri — ki ■ — '^.3 s»" -i"»^ — ?:» — 'kaVj f .•• 



. mr,z 



rsi 



n— [B,„., sin (o>^ — ç, — •},„,,) -^ B,,,,, sin ;:V..< — 5., — .;,„,3 ; + 



i - . 



I 



— 258 — 
qu'on peut représenter plus simplement par : 

^ — 5-B,„,« sin -y" z . sin in^M — ji;, — ^,n,n), 

car tout terme de ce genre peut satisfaire à Téquation diiïérentielle, 
à la seule condition de déterminer les constantes B^.„ et ^»,.»- 

Au point de vue physique, cela revient à dire que le bifilaire 
vibrera non seulement dans son ensemble, mais aussi se fraction- 
nera en portions plus petites et impaires, dans lesquelles se produi- 
ront des vibrations parasites de même fréquence que les vibrations 
principales de Tensemble de la bande. 

Pour déterminer B et 'l, il suffit de substituer dans Téquation (1) 
et d'identifier. On trouve ainsi en faisant la substitution : 

B,„,„ sin [laot - p,, - .;,„,„) r^;j, + J îj (^y pj (no3)»l 

+ A7iojB,„,;, cos (mof — l's,, — •!,„,;,) = a}\m . ï» sin (wo>/ — %,\ 

Posons pour simplifier : 

P= (gjH- J.î) (y)* -?J («")», 

pli V/;/.;i — T» 

et identifions les coefficients de sin «w/ et cos yhùI : 



B,„.„ (P 003 Y — Q sin y) == aH,„Iw cos p« 



B,„./i (Q oos Y -J- P sin y) z=z aH,„ . I„ . sin ^,„ 



d'où : 






P sin |3;, -f Q cos %, , fr ^ . Q\ 



d'où : 



lang In = lang (y — ç„} = p. 



Posons : 



MiJ| +J*~)('7~) =^ ^w (couple de torsion élémentaire), 
pJ z^ K (nïomeiit irinerlie de la section). 



— 259 — 
Il vient ainsi pour les valeurs de B,„.„ et tangf„ : 



D/n « — 



^'V(-éy^-o -''■•* éy 



lang •}« - - - 



•/M 



('-'"'è) 



La condition pour que Toseillograplie soit bon est que les dévia- 
tions au centre ( ~ = ^| diffèrent 1res peu, à chaque instant, de ce 

qu'elles seraient pour un courant constant de même valeur. 

Or, pour déterminer les dévjations statiques, il suffît, dans Téqua- 
tion (6), de supprimeras dérivées par rapport à /, ce qui donne : 

le second membre étant une série dont le terme général est : 



(uUm sin —p ; 



WTTS' 



le terme général B,„ sin —y— correspondant s'en déduit par Tiden- 
tification : 

d'où : 



ai\\,„ aiU,,, 



{'■'■ ^'■}) (t) 



C 



//{ 



La période d'oscillation propre W du bifilaire, qui s'obtient en fai- 
sant le second membre égal à dans Téquation différentielle, a pour 
expression pour le bifilaire subdivise (mi m sections vibrantes : 



2/ / J .? 



8 zz: - / ^-^ ::: zz. 2:: \/ i^ --^ -^ 



- ''■■ \/l 



% étant la période fondamentale pour »/ = 1, 



"'=''\^(-.-'h}(j) 



260 — 



Si donc on désigne par X le rapport -tî? de la période©^ à celle T du 
courant alternatif, a le coefficient d'amortissement ( a = 



V y/'àKcJ 



on peut écrire pour B et f les expressions précédentes sous la nou- 
velle forme : 

P a\\,n . ht 



, 2/iXa 

tang % = ^^;-^- 



Ces formules montrent que le terme correctif principal dû à l'iner- 
tie est d'autant plus faible que m est plus élevé. Si donc roscillo- 
graphe est construit de façon que Terreur due à Tinerlic et à 1 amor- 
tissement soit très faible dans Thypothèse d'un champ sinusoïdal 
[m = l),les erreurs seront encore plus faibles sur les ternies additifs 
correspondant aux concamérations supérieures (m > i). 

11 suffit donc de rendre négligeable le dénominateur de B/„,„ et le 
décalage tang '^n pour m = 1, pour avoir un bon oscillographe. 

On retombe ainsi sur des expressions semblables à celles trouvée.^ 
pour r oscillographe à barreau mobile. 

On voit, de plus, que, si ces conditions sont remplies, il importe 
peu que la répartition du champ le long du bifilaire se fasse sui- 
vant une loi plutôt que suivant une autre; la plus simple théorique- 

ment serait la forme sinusoïdale 5C = JC^^ sin -y Mais, en général, on 

ne peut la réaliser. 
La pratique a indiqué que, pour les bonnes mesures dans Toscillo- 

T 

graphe à fer doux, il faut —voisin de 100, le degré d'amortissement 

étant au plus égal à Tunité. Les mêmes conclusions seront donc 
applicables à Toscillographe bifilaire et au suivant. 

Remarque I. — De Saint- Venant, dans l'étude des vibrations tour- 
nantes, n'a considéré que le cas d'un prisme sans tension ni amor- 
tissement. Dans ces conditions, il a trouvé pour équation du mou- 
vement : 



-,*..f + aM («) = «, 



— 261 — 
doù: 

U^ -r-J rrr -j^J, aveC iH = - • -^ = — «Y» 

dZ^ rfH C J CT J 

en appelant nie poids spécifique, et g raccéléralion de la pesanteur. 
/" et (p étant deux fonctions arbitraires, la solution générale est 
donnée par la forniule connue : 

Aux limites, pour •]/ = o, on a x = o, a- = /, relations satisfaites 
pour une fonction de la forme 



n - » 



La vibration principale correspond au premier terme, donc 

•} z=z A sin —7- < siu - 5 ; 

par suite, la durée d'oscillation propre fondamentale est : 

1' ._, 2, JZEUl. 

En tenant compte de la tension du prisme (mais négligeant le 
couple dû au courant et ramorlissemenl), mon équation (6) du mou- 
vement devient, d'autre part : 

^^ dt\dt) ' '"^'(ha + d^h»-"' 



^ ^. t!» — . 



ou : 

en posant : 

ce qui revient à remplacer le coefficient de torsion de Saint-Venant 

(T\ T 
GJ, + J •")»■" étant la tension par unité de section, 

comme on Ta dit précédemment. 
On en déduit pour le nombre de vibrations l'expression : 



»■ = .w^ (^ ï + 9 



— 262 — 

OU : 

en appelant N le nombre d'oscillations tournantes sans tension, N' le 
nombre d'oscillations transversales d'un brin tendu. Cette relation 
constitue un théorème nouveau sur les vibrations tournantes. 

Remarque II. — Influence de tecarlement des fih. — Dans ce qui 
précède, on a supposé les deux bandes du bifilaire assez rapprochées 
pour pouvoir être assimilées k une seule bande fendue suivant son axe. 

Si les fils sont un peu écartés, cette assimilation devient moins 
exacte. 

On peut alors appliquer une remarque fort intéressante, due à 
Saint-Venant, à savoir que le couple de torsion d'un système de 
deux prismes tordus ensemble est sensiblement égal à la somme des 
couples de torsion de chacun séparément. 

Dans les formules précédentes, il faudra donc poser, pour le coef- 
ficient de torsion : 

h = ^Jo 

j étant le coefïïcient de torsion de la section de chaque fil autour de 
son propre axe. 

D'autre part, on exprimera le moment d'inertie J de l'ensemble 
des deux sections d'aire s en fonction des moments d'inertie j de 
chacune autour de leur axe et de la distance a des axes des deux 
brins : 



l = 'lj + 



K0"=K'-f) 



Il vient donc : 



-yi(«,-f^.^-!)- 



Cette formule met en évidence une influence défavorable de l'écar- 
tement des deux fils. Cependant l'expérience donne quelquefois un 
plus grand nombre de vibrations quand les fils sont plus écartés; 
cela provient probablement du rôle joué par l'inertie du miroir. 

Sensibilité du bifilaire, — La sensibilité est le rapport de la dévia- 
tion •!/ au courant i. On l'obtient en calculant la déviation maxima 
^ au centre du bifilaire en fonction du couple déviant en chaque 
point (fonction de 4;) : 



— 263 — 
L'égalité entre le couple de torsion et le couple déviant donne : 



d'où: 



donc : 



' ' Tj: rdz r:KifvIz] 

GJ, + J . - V 






<j 



Nous avons trouvé : 



^ ^' 4 / 'Y 1 



donc : 



î "~ 32 . J . p' 



r.z 



Si 5C varie suivant la loi sinusoïdale X . sin -y? on voit que : 

1^ La sensibilité varie, pour une même section de bifilaire, comme 
le carré de la fréquence propre ; 

2^ A égal nombre de vibrations propres, la sensibilité est indé- 
pendante de la longueur / et de J^ ; le bifilaire le plus sensible est 
celui qui a la plus faible densité et le plus faible moment d'inertie. 

Cette sensibilité peut encore être envisagée à un autre point de 
vue. Si le courant i dont on dispose n'est pas limité (par exemple 
dans les oscillographes-ampèremètres montés en dérivation sur une 
résistance parcourue par le gros du courant), on peut forcer la déri- 
vation jusqu'à des valeurs capables de fondre le bifilaire. On peut 
alors définir la sensibilité par le rapport de la déviation maxima à 
réchauffement. 

Soient : A, la densité du courant ; v, la résistance spécifique ; <;, la 
section de chaque fil ; p, le périmètre de la çeclion. On peut écrire : 

^ 32 . J . s 



'- <T 



Admettons que réchaulTement est proportionnel à A \ v . - ; la sen- 



"^ 



— 264 — 
sibilité à égal échaufTement est donc proportionnelle à : 

i 3C . e lap 

— • _' • 

*^- J . p . V V 

Elle est maxima quand on emploie le métal ayant le plus petit 
produit p Vv, et sous forme de bande très plate. 

C. — OscUlo(j7'aphe à bande de fer (endue dans un champ uniforme. 

Nous appliquerons les mêmes équations générales de vibrations 
tournantes en tenant comple seulement en plus du couple directeur 
du champ magnétique. Nous conservons donc le même système des 
coordonnées et les mt^mes notations que pour le bifilaire considéré 
comme système vibrant. Pour simplifier, nous supposerons le champ 
uniforme sur toute la longueur de la bande, hypothèse peu éloignée 
de la réalité. 

Pour une bande rectangulaire de largeur 6, d'épaisseur c et de 
hauteur dz^ le couple directeur dû au champ magnétique est : 

•}:JC ,^ .bc, (h, 

'} étant la déviation angulaire supposés infiniment petite, et-"> l'inten- 
sité d'aimantation. 

I^e couple déviant produit par les bobines peut être représenté de 
même par une expression : 

Vi^bcdz, 

dans laquelle F est une fonction de z, parce que Taction des bobines 
va en diminuant à partir de leur axe jusqu'à leur périphérie. 
L'équation du mouvement peut donc s'écrire : 

^2tL (Il TSU 

- rj, ^ + f-K-^^c + A 5^ - pj ^ =. r*.>6c. 

On développerait, comme plus haut, le second membre en série, en 
posant : 



j T-< • m.1 ■■» * • ifit» 



n rrr i)I\„l„ . SÎU -y^ S SÎn {nwt — Ç„), 

• //fi/J'y''^ «Tl^' 

'^=-~^ ,. ., . - .., . sin {n-M - M sin î^- 

et on en déduit pour •} une série analogue à celle du bifilaire. 



r 



i 



— 26r» — 

La seule différence résulte de la présence d'un terme en f au pre- 
mier membre, dont Teffet est de remplacer Texpression C,„ donnée 
plus haut par la suivante : 

La période principale d'oscillation devient ainsi : 

00 :^ 2;: y/^^% 
OU le nombre de vibrations doubles : 

en posant comme expression du coefficient de torsion d'un élé- 
ment dz : 

d'où: 






- ]^ X-'^ÔC 



Le nombre des vibrations 



2/ y jp 



aC-">6c 



peut donc s'exprimer en fonction des nombres de vibrations N', N'', 
N"\ que donneraient séparément la torsion seule, l'aimantation seule, 
la tension seule, par la formule : 



N =: v^N'i + N'a -f- N'2, 
qui généralise le théorème énoncé plus haut, en posant: 



N' = i^ihû vf^ ('•''''°° ''*"'•')■ 



N' =z - v/^ • n > , ô (aimantation seule)» 
t: V CT o^ -f- c^ 

N' = r: v/-* (tension seule), 

2/ Y ΠCT ^ 

u étant le poids spécifique de la bande, et [jl' un coefficient spécial 



— 266 — 
déduit de Texpression de Saint- Venant : 



h=^ 



3 62 + c»' 

jjl' reste constant quand - reste fixé ; dans ce cas, il ne dépend que de 

la longueur de la bande. 

Avec ce simple changement, les valeurs de tang •];„ et du dénomi- 
nateur de B,nn données pour le bifilaire sont conservées ; le numéra- 
teur est remplacé par le produit V^i . ^ . à , c, 

La sensibilité se mesure par l'angle ^ au milieu du bifilaire pour 
wi = 1 : 



Si nous supposons F constant sur toute la hauteur, on en déduit : 

^^-^.^bc = — .s,^; 

mais: 
d'où : 

r — 8 *p(63+c2)* 

Si on suppose, au contraire, que F ne soit pas constant et soit 
représenté par : 



on trouve 



F = F<siny, 



i 



i _ P -*^^c r^ i 



i 



. '^bc f^ l ( ^ ni\ , 



ou 



i -._- 3 /!L=i.^\ £i -"> » Qo^ 



2-2 J 



i V 2-2 y p 62 + c2' 

valeur inférieure à la moitié de la précédente. 
Dans le cas de Foscillographe à barreau de fer doux, on aurait 



— -267 — 






trouvé 



d'où : 



^* = 2'= v/sdfe' 

7 "" 5€ ~ • J?(4î:=») ~" n«p ' 6* + c'i" 



Comparons les sensibilités pour Toscillographe à barreau de fer 
doux et celui à bande vibrante avec même champ et même bobine ; 
on a, en faisant H, = 0^, 



•l 71—2 



La sensibilité paraîtrait donc devoir être à peu près la même 
avec la bande vibrante qu'avec le barreau de fer doux, à nombre de 
vibrations égales, en supposant que Ton puisse obtenir cette égalité. 

Mais, en réalité, il n'en est rien, parce que Teffet de Tinertie du 
miroir, dont ces formules simplifiées ne tiennent pas compte, est 
beaucoup plus faible avec le dispositif à bande qu'avec le barreau de 
fer doux. En outre, la saturation de celui-ci ne peut être obtenue 
qu'en le faisant très petit et le suspendant par une fibre de quartz ou 
un fil de cocon, dont l'élasticité de torsion a une valeur relative assez 
grande pour réduire beaucoup la sensibilité. 

Du reste, le fer doux seul ne permet pas d'atteindre les grands 
nombres de vibrations obtenus avec la bande vibrante. 

On peut, dans certains cas, combiner les deux dispositifs en col- 
lant, au milieu de la bande, un petit barreau de fer doux supplémen- 
taire de même section que la bande. Mais je n'y ai pas trouvé d'avan- 
tages. D'ailleurs, quand la tension de la bande est très faible et qu'elle 
est très mince, elle équivaut sensiblement à un barreau simplement 
suspendu. 

Le cadre restreint de cette communication me force à limiter à ces 
indications générales l'étude théorique des oscillographes et à laisser 
de côté ici l'étude de leur degré de précision, de leurs corrections et 
de leurs applications. 

Je dirai seulement qu'ils s'applicjuent bien pour l'étude des cou- 
rants alternatifs jusqu*aux fréquences de 200 périodes et même 500, 
pour certains types, et qu'en adaptant aux oscillographes bifilaires 
un système de correction électromagnétique inspiré de celui du rhéo- 



— 268 — 

graphe Abraham, on peut aller beaucoup plus loin, ainsi que jeTai 
déjà signalé (*). 

Quant aux applications des oscillographes, elles s'accroissent 
chaque jour; les premières ont été faites pour Tétude de Tare élec- 
trique par Fauteur (2), de 1892 à i898, et, plus récemment, par 
MM. Duddell et Marchant (^). Plusieurs industriels les emploient pour 
Tétude des alternateurs, et des physiologistes pour Tétude de Télec- 
trophysiologie. En Amérique, Hotschkiss, Millis et Mac Kittrick en ont 
tiré quelques résultats intéressants dans Fétude des courants de rup- 
ture (^). Devant la Société, notre collègue M. Armagnat les a utili- 
sés avec succès pour une très ingénieuse méthode d'analyse des har- 
moniques des courbes de courants alternatifs. 

On peut dire, sans exagération, qu'ils ouvrent aujourd'hui tout un 
champ d'études nouvelles dans les laboratoires d'électricité et 
d'électro-physiologie et les ateliers de construction de machines. 
Plusieurs Universités de France et de Fétranger en font, dès main- 
tenant, usage. 



Application des oscillographes à la méthode de résonance {^) ; 

Par M. H. Armagnat. 

1. Un courant périodique quelconque peut toujours être représenté 
par une série de Fourier, telle que : 

(Ov^^o". AlSin<A)f-hA2sin2fo^..-|-A,|Sinmof-}-B^cosw/-|-B2COs2oi^..^-B„cosnoJÎ, 

ou encore, en écrivant : 

an = V^AJ + Bî et tang ^„ = ^, 

(2) y =za^-\-ai sin {t'>t + ç ) -J- a^ sin (2o>r + f^) ... + a„ sin (?iwf -i- 9„). 



(i) Sur les progrès des oscillographes {hidustne électrique, 1899). 

(-) A. Blondei., Recherches sur Varc à courants alternatifs {Lumière électrique^ 
seplembre-octobre 1893; — et C. /?., décembre 1898 et mars 1899). 

(') I)i m»KLi. et MAnciiAXT, Ej périment on atlernate current arcs {Proc. ïnst, of 
Electrical Eugineers. Londres, février 1899). 

(*) Hotschkiss et Millis, Physical lieview, t. III; 1896, p. 49-358; —et t. IV, 
p. t^K. 

(••) Séance du décembre 1901. 



r 



— 269 — 

En résumé, le courant périodique est représenté par la somme 
(l'une série de sinusoïdes, variables en nombre et en grandeur, qui 
sont des harmoniques de la fonction principale a^ sin {ait 4- 9)' Dans 
le cas des courants alternatifs, on prend comme fonction principale 
celle qui correspond à la période du courant essayé. Si T est la 

durée de cette période, la fréquence est tî, et : 

2:: 

Les variations de plus longue période, par exemple celles qui 
sont dues à Tirrégularité des moteurs à vapeur, sont ordinairement 
négligées ; leur examen rentre dans Tétude mécanique de la 
machine. 

Dans les courants alternatifs symétriques^ le terme a^^ disparaît; 
il ne reste que les termes en sinus et cosinus. 

Pour obtenir Téquation complète de la courbe, il faut connaître 

les coefficients a^, ^2, ..M ^«1 qui ne sont autre chose que les demi- 
amplitudes des sinusoïdes composantes, V ordre n et enfin la phase &„ 
de chaque harmonique. Dans le cas de (1], il faut connaître les coeffi- 
cients „ et B,i de chaque harmonique, et la phase est donnée par leur 
rapport. 

Deux méthodes différentes peuvent être employées pour détermi- 
ner cette équation. Si Ton a relevé, par points ou à Taide des instru- 
ments automatiques : ondographe, oscillographe ou rhéographe, la 
courbe du courant étudié en fonction du temps, on peut, à Taide des 
procédés graphiques ordinaires, déterminer les constantes ci-dessus. 
Malheureusement, les courbes ainsi obtenues n'ont jamais une finesse 
et une netteté suffisantes pour permettre cette analyse, à moins que 
les harmoniques cherchés soient relativement importants et d'ordre 
peu élevé. De plus, les courbes obtenues sont toujours faussées 
par les accidents non périodiques^ que Ton ne peut éviter, et ces 
perturbations risquent d'apporter beaucoup de trouble dans l'ana- 
lyse. 

La fiç. i met bien en évidence la difficulté d'obtenir sur une 
courbe Findication de Tordre et de la grandeur des harmoniques. 
Les deux courbes représentent le courant inducteur et le courant 
induit dans un petit transformateur à circuit magnétique ouvert. Le 
courant est fourni par une commuta trice dont la force électromotrice 
est représentée par la courbe dentelée des fig. 5 à 9. La self-induction 

18 



- 270 — 
relalivcment considérable du primaire et la présence du fer saturé 
ont fait disparaître les dentelures, de sorte que le courant inducteur 
présente la forme presque triangulaire que l'on voit ici. Néanmoins 
les harmoniques que nous retrouverons plus loin existent encore et 
on les voit très umpliliés dans le courant induit; cependant 
l'examen de la courbe du courant inducteur permet difficilement 
de prévoir leur existence. 11 y a même, en plus, l'barmonique trois 
dû «u fer. 



Kio. I. — Courant jndiicleiir et cournnt indu il dans un transformateur. 

L'analyse grapbiquc (ïtant insuffisante pour la délerroinalion de 
l'équation des courbes, il faut employer des méthodes donnant direc- 
letnent n, a„ et (p„; ce sont les méthodes analytiques proprement 
dites. En réalité, les méthodes analytiques ont été essayées en même 
temps que les premiers oscillographes, et ce sont les progrès conti- 
nuels de ces derniers qui les ont fait oublier; mais, par un retour 
assez curieux, ces appareils facilitent singulièrement l'emploi des 
méthodes analytiques, de sorte que, s'il est nécessaire, on peut obte- 
nir, à l'aide d'un même instrument : oscillographe ou rhéographc, la 
courbe elle-même, ou sa décomposition en harmoniques. 

Parmi les méthodes analytiques proposées, puis abandonnées, on 



r 






— 27i — 

peut citer celle de MM. Healing et Le Tall (^), dans laquelle le cou- 
rant étudié traverse un électro placé devant un fil tendu. Quand la 
tension du fil est telle que sa période de vibration correspond à celle 
d'un des harmoniques, le fil sô met à vibrer fortement, Tamplitude 
de ses vibrations indiquant, à peu près, Tamplitude de Tharmonique 
et Tordre n étant déduit de la tension et des dimensions du fil. Cette 
méthode ne donne pas la phase. 

MM. Lamb et Smith, à la même époque ('), et M. Blondel ensuite (^), 
obtiennent la valeur des harmoniques en envoyant le courant étudié 
dans le circuit fixe d'un électrodynamomètre, le circuit mobile rece- 
vant le courant fourni par un alternateur auxiliaire. Ce dernier, dont 
la vitesse peut être réglée à volonté, doit donner un courant sinusoï- 
dal. Chaque fois que le courant auxiliaire t correspond à la fréquence 
d'un des harmoniques, on a : 

t = C sin ntotj 

et la déviation passe par un maximum. Or la déviation est propor- 
tionnelle à : 










c'est-à-dire à Tun des coefficients cherchés, puisque les formules de 

Cauchy donnent : 

2 /*^ 



Un réglage préalable ayant permis de mettre i en phase avec les 
termes en sinus, il suffit de décaler Talternateur de ^i pour avoir : 

l" = C COS TKotf 

et, par suite : 

2 /'T 



2 r^ 

(3) ^""^T J 2/cosnoif. 



Sous cette forme, qui est celle de M. Blondel, la méthode est 
complète, puisque les trois facteurs cherchés sont déterminés ; 



(i) Journal of the Insl. ofElect, Eng., t. XVIII, p. 284;— Lumière électrique, 
l.XXXII, p. 584;1889. 
(«) Industrie électrique, p. 375, 25 août 189:». 
(5. Lufnière électrique, t. LUI, p. 288; 1894. 



— 272 — 

malheureusement elle n'a pas été appliquée ainsi ; seuls, MM. Lamb 
et Smith ont fait quelques expériences, sans se préoccuper de la 
phase. 

2. Avec la méthode de résonance de M. Pupin(*), nous entrons 
dans une autre voie ; les expériences sont plus faciles à réaliser et le 
calcul des résultats moins incertain. 



! L R ^hz 




IL 



J 



FiG. 2. — Scliéma de la méthode de résonance. 

Un circuit composé d'une bobine sans fer, ayant une résistance R 
et une self-induction L, en série avec condensateur de capacité C, 

étant soumis {fi(/, 2) à une différence de potentiel U, de fré- 

n 
quence ?« : 

U = a,i sin (n^t + ç„), 
est traversé par un courant !„ : 

Cette intensité est maximum quand : 

(0) n^ui^CL=i, 

elle est alors égale à : 

(7) U = -^ sin {nuit + ç«). 



A ce moment il y a résonance^ car, en effet, le circuit ci-dessus 
n'est pas autre chose qu'un r^sonateur^ dont la période d'oscillation 
propre, abstraction faite de Tamorlissement, est : 

r = 2n v'CL ; 

(') American Journal of Science^ mai 1893; — iMwitérc électrique, t. LUI, p. 2WJ; 
180i. 



r 



~ 273 — 

T 

or, il est facile de voir que T' est aussi la période — du courant 1„, 

puisque, comme le montrent (3) et (6) : 

- = — =2i: vCL. 
n »«•> 

Dans les expériences de Pupin, un électromètre, placé en dériva- 
tion sur le condensateur C, sert à Tobservalion. Il se développe dans 

le circuit des forces électromolrices L ^ et p / le?/, qui sont préci- 
sément égales entre elles et maxima au moment de la résonance ; 
on tire de (7) : 

(8) e = L -j^' =: nw - a„ cos (mot+ 9„). 

Comme, dans la circonstance, on mesure un des harmoniques, 
c'est-à-dire un courant rigoureusement sinusoïdal, il est facile de 
déduire a„ de la force électromotrice efficace mesurée : 

et 

La méthode de Pupin exige remploi de bobines ou de capacités 
permettant la variation continue de CL. Chaque fois que la déviation 
de Télectromètre passe par un maximum, on se trouve en présence 
d'an harmonique dont Tordre n est donné par le produit CL : 

(9) n rz: * 



et lamplitude par Téquation (8). Cette méthode ne donne pas la 
phase. 

Remplaçons maintenant Télectromètre par un oscillographe ou un 
rhéographe, immédiatement l'observation est simplifiée. Avant d'être 
arrivé à la résonance, on voit se tracer sur l'écran la courbe de 
l'harmonique visé et, si l'on a eu soin de conserver la courbe y du 
courant étudié, il est facile de compter le nombre n des oscillations 
qui se produisent pendant une période de la courbe y. Une fois 
l'ordre n de l'harmonique le plus voisin connu, il est facile de calcu- 
ler la valeur plus exacte de CL à employer; mais ce calcul n'est 
qu'approximatif. 



— 274 — 

Au moment où la courbe observée est maximum, la résonance est 
atteinte et, si Ton connaît la résistance R du circuit de Foscillographe 
et de la bobine de self-induction, si l'oscillographe lui-même est 
étalonné, la mesure de I^ est facile, et on a : 

an = Rio, 

Iq étant l'ordonnée maximum de l'intensité I,^. 

De plus, Téquation (5) montre que la différence de phase *^ entre le 
courant !„ et la différence de potentiel U est nulle quand la résonance 
est atteinte ; donc on peut , en se servant de la courbe y comme repère, 
déterminer la phase 9,1 de chaque harmonique. 



/r 



V 




Fin. 3. — Mesure des faibles voltages. 

3. Entrons plus avant dans la question. Pour la mesure des diffé- 
rences de potentiel assez basses, jusqu'à 200 volts environ, on peut 
employer le schéma de la fig. 3. I/oscillographe A, muni d'une résis- 
tance non inductive r, trace sur l'écran la courbe y du courant étudie. 
Le second oscillographe B est en série avec le condensateur C et une 
bobine de self-induction L ; le produit CL peut varier par Tun ou 
Tautre des facteurs, ou par les deux, et la variation doit être aussi 
continue r/ue possible. Un réglage préalable des deux oscillographes 
a permis de faire coïncider les axes et les origines des temps sur les 
courbes. 

Les choses étant ainsi disposées, on met d'abord le circuit CL en 
résonance avec la période principale {/ïg. 5), et on détermine soigneu- 
sement son amplitude maximum et sa phase par rapport à la courbe 
témoin. Ensuite on diminue CL, et l'observation de la courbe montre 
facilement les harmoniques qui existent dans le courant étudié ; on 
les met en résonance et on mesure également leur phase et leur 
amplitude. 

Diverses causes d'erreurs existent dont il faut tenir compte. Nous 



— 275 — 

avons toujours calculé, jusqu'ici, le courant produit par l'harmo- 
nique visé seulement; mais Téquation (4) nous montre que le courant 
fourni par les autres harmoniques n'est jamais négligeable ; il y a 
lieu d'en tenir compte dans certains cas. 

Examinons, par exemple, ce qui se passe pour un harmonique 
d'ordre n +!>» lorsque la résonance est établie pour l'harmonique « ; 
à ce moment nous avons : 

et cetle valeur, introduite dans l'équation (i), où n a été préalablement 
remplacée par ?i + Pi nous donne : 

(10) \n^f.=^-r ■ / , ===sin[(n+p)o.t + f.4/.---'}/../..> 

C'est-à-dire que l'intensité donnée par l'harmonique n -{- p est 
réduite, par rapport à la valeur qu'elle aurait à la résonance, dans 
le rapport indiqué par le radical. Par conséquent, en étudiant l'har- 
monique 71, il faut tenir compte des harmoniques n 4- pdont Tampli- 
tude est assez grande pour donner une intensité appréciable, bien 
qu'ils ne soient pas en résonance. En pratique, c'est surtout la 
période fondamentale : n -j-P = ^t q^î apporte du trouble <lans les 
harmoniques supérieurs. 

La présence des courants dus à tous les harmoniques autres que n 
ne change rien à l'amplitude ni à la phase de ce dernier ; il en résulte 
seulement une légère courbure de l'axe du temps '/i(/. G et 7) ou une 
interférence qui donne lieu à des nœuds et à des ventres .7^/7. 9). Ces 
perturbations gênent fort peu ici, tandis qu'elles affectent notable- 
ment la valeur eflicacc du courant, telle qu'on la mesure <lans la 
méthode de Pnpin proprement dite. 

Tous les harmoniques différents de n sont décalés sur leur phase 
réelle, et on a : 

(11, lang.}«^, = i ^^ .0- ^ ^^ + 2pj o) -. 

L'équation (10) montre que le courant !« + ;, est d'autant plus atté- 
nué que la constante de temps^ j^> de la bobine est plus grande ; on a 
donc intérêt à faire relte constante aussi élevée que possible; il en 



^ 



— 276 — 

résulte que '^n + p est toujours voisin de -? en avance quand p est 

positif, c'est-à-dire pour les harmoniques supérieurs à n, en retard 
pour les harmoniques inférieurs. 

L'équation (8) montre que la force éleclromotrice d'induction est 
aussi proportionnelle à la constante de' temps. Comme le condensa- 
teur est soumis à une différence de potentiel égale, il y a lieu d'éviter 

une trop grande valeur de ^ pour les harmoniques où le produit na„ 

est élevé. Cette considération est déjà contradictoire à la condition 
précédente ; nous trouverons plus loin une autre cause qui oblige 
aussi à limiter la constante de temps du circuit. 

Voycms maintenant l'effet d'une petite erreur sur le réglage de 
la résonance ; posons : 

(12) h2w2CL — 1 =: €, 

e étant très petit devant i. Cette valeur, introduite dans (4), donne, 
en remplaçant i -j~ ^ P^>* ^ • 

(13) i;: = % —==L=== sin {m>t + ç« - f ), 



R / Là" 



et 



(14) lang^" :== ntx} rj e. 

Les équations (13) et (14) montrent qu'un très petit déréglage de 
la résonance affecte à la fois V amplitude et la phase de Tharmonique et 
que, pour obtenir des résultats exacts, il faut pouvoir faire varier le 
produit CL d'une manière presque continue, en observant soigneu- 
sement le moment où Tamplitude maximum est atteinte. La meil- 
leure solution est évidemment l'emploi de bobines à self-induction 
variable, dans le genre de celles de MM. Briliouin ouAyrton et Perry. 

Le déréglage e peut aussi être dû à une variation do vitesse de 
l'alternateur ; celle-ci produit une variati(m de la fréquence fonda- 
mentale et le facteur o) de l'équation (12) diffère de la valeur co^ qui 
donne la résonance; on obtient ainsi : 



{i:i) 



«I) . (Oq e 



tO^ "> 



Le facteur s est donc proportionnel à la variation relative de la 



l 



— 277 — 

vitesse angulaire, c est-à-dire à Vùirégiilariié de rallernaleur étudié. 

Avec les machines très irrégulières, cet effet est tel qu'il est impos- 
sible de photographier les courbes de résonance. Il faut observer 
directement Tamplitude maximum et la phase au même moment. Si, 
après réglage, on veut substituer la glace sensible à Técran de l'oscil- 
lographe, on a très peu de chances de déclencher l'obturateur 
photographique au moment d'un maximum. On peut, il est vrai, 
placer un électromètre aux bornes du condensateur et s'en servir 
pour observer le moment du maximum ; mais, en outre delà compli- 
cation, ce moyen a le défaut de n'être efficace que pour les irrégula- 
rités très longues, l'inertie de l'électromètre le rendant impropre aux 
indications rapides. 

Il faut remarquer que la variation d'amplitude est d'autant plus 

grande que „ est aussi plus grand ; on peut donc, le cas échéant, 

réduire la constante de temps k\di valeur juste nécessaire pour rendre 
les harmoniques voisins sans influence. Les courbes 8 et 9 montrent 
bien ce défaut : elles ont été relevées sur une commutatrice dont 
l'irrégularité dépasse beaucoup 1 0/0. 

4. Pour les voltages élevés, il faut employcrun autre dispositif : en 
effet, il est dangereux de soumettre un condensateur à une différence 
de potentiel de plusieurs centaines de volts, et il ne faut pas oublier 
que le voltage qui agit sur le condensateur peut être beaucoup plus 
élevé que le voltage à mesurer. 

La solution la plus simple consiste à mettre le circuit résonateur 
en dérivation sur une fraction, r^, d'une résistance sans induclion^i 
r^ -f- r^i qui reçoit le voltage total [fig. 4). 

,.1 S ^ 

I : 

r^ ^ tqLl. 



Fio. \. — Mesure des voltages élevés. 

Dans ces conditions, il est facile de voir qu'on a, au moment de la 

résonance : 

Rî" =z rji, ! =1 i -f ï » 



— 278 — 
€t, finalement, le courant mesuré par roscillographe est : 

r.. 



nr-i + n^ + 'a'^ 



u 



n 1 



Hn étant riiarmonique n de la dilTépenee de potentiel U. 

Il faut calculer les résistances rjCtrj, de sorte que la différence de 
potentiel r^i soit, au plus, égale à 100 volts. 

Il est bien entendu que les deux méthodes ci-dessus (§3 et 4) 
mesurent des différences de potentiel U et que, pour en déduire la 
/orce électromotrice E de TaUernateup, il faut tenir compte delà résis- 
tance et de la self-induction du générateur. La correction à apporter 
à U, pour obtenir E, est naturellement variable avec Tordre n de 
l'harmonique, et, si Toscillographe exige un courant appréciable, cer- 
tains harmoniques de la force électromotrice peuvent être presque 
complètement étouffés. Par conséquent, Toscillographe employé 
donnera une valeur de E d'autant plus exacte que la résistance da 
circuit sera plus grande ; c'est exactement le cas de tous les volt- 
mètres. 

5. Pour la mesure des intensités, le procédé à employer est encore 
différent. On pourrait évidemment placer le circuit résonateur en 
dérivation sur une résistance sans self-induction et mesurer comme 
ci-dessus ; mais il faut observer que Ton ne peut obtenir ainsi qu'une 
différence de potentiel très faible et, à moins que Toscillographe 
employé soit très sensible, il faut que la résistance R du résonateur 
soit faible, ce qui conduit à L également très faible et exige pour C 
des valeurs très grandes et pratiquement inutilisables. 

Une solution plus simple consiste à faire usage d'un petit trans- 
formateur élévateur de tension^ sans fer, dans le circuit secondaire 
duquel on intercale Toscillographe, le condensateur et, au besoin, 
une bobine de self-induction additionnelle. A la résonance, le courant 
secondaire !« mesuré par Toscillographe est en phase avec la force 
électromotrice induite par l'harmoniriue visé, c'est-à-dire en retard 

de 5 sur l'harmonique in lui-même, et le courant observé a pour 

valeur, en appelant M le coefficient d'induction mutuelle du trans- 
formateur : 

(!♦)) I,, — ^^ sm [mot + 5p« — -j- 

En calculant, comme ci-dessus, l'influence des harmoniques voi- 



— 279 — 

sîns, on voit que riniensîté I» f p est réduite à : 

(i7)f„.„= ^ P— ========== sin(nW+ç,.+^— -M „ ,,). 

V ♦+( n+p j '^Ri 

On voit que les harmoniques inférieurs, p négatif, ont une action 
perturbatrice moindre que dans le cas de la mesure des voltages. Au 
contraire, les harmoniques supérieurs sont beaucoup plus gênants. 
Ce double résultat est dû à ce que le courant donné par chaque har- 
monique est proportionnel au produit (n -|- 2^) hi + p^ tandis que, dans 
ta mesure des voltages, il est seulement proportionnel a a^ + p. 

La constante de temps joue ici le même rôle que précédemment 
pour Tétouffement des harmoniques voisins, et on trouvera la même 
difficulté à l'augmenter, à cause de la force électromotrice d'induction 
qui croît très vile : 

et, aussi, à cause des variations de vitesse qui causent la même varia- 
tion d'amplitude et de phase des courbes Voir (13) et (14)]. 

6. La facilité d'emploi de cette méthode repose en grande partie 
sur la bobine de self-induction dont on dispose. Il faut que cette 
self-induction varie d'une manière continue par l'éloignement ou le 
rapprochement de deux bobines, ou par leur variation d'angle. 11 est 
nécessaire de posséder au moins deux bobines de self-induction : 
une de 1 à 2 henrys, l'autre de 0,1 à 0,2 henry, pour obtenir la réso- 
nance avec des capacités pas trop grandes. 

La constante de temps du circuit est le quotient de la somme des 
self-inductions par la somme des résistances ; il faut donc donner ù 
la bobine additionnelle la plus grande constante de temps possible 
pour que la constante résultante soit élevée. Si on craint les effets 

nuisibles de r^> on a toujours la ressource d'augmenter R, quand la 
sensibilité de l'oscillographe le permet. 

On est assez vite limité dans l'augmentation de p* On sait, en 

effet, que la constante de temps varie, toutes choses égales d'ailleurs, 

et pour des bobines homologues, comme le carré des dimensions 

2 
linéaires, c'est-à-dire comme la puissance :r du volume : 

R • II' \V7 



— 280 — 

La constante de temps varie avec la forme de la bobine, avec la 
conductibilité du fil et avec V^paissexir de f isolant. Dans les condi- 
tions les plus favorables, on obtient ^ = 0,01 seconde avec un vo- 
lume de 'fil de 300 à 600 centimètres cubes correspondant à un poids 
utile de fil de 2 à 3 kilogrammes. 

Il ne doit y avoir, dans les bobines de self-induction employées^ 
aucune autre dépense d'énergie que FeiTet Joule, RI*, dans le circuit 
mesuré. C'est pour cette raison qu'il faut employer des bobines sans- 
fer, n'ayant pas de spires en court-circuit et sans masses métalliques 
susceptibles d'être le siège de courants de Foucault. 

On emploie quelquefois l'expression constante de temps en l'appli- 
quant à des bobines à noyau de fer. Dans ce cas, la valeur intéres- 
sante, en courant alternatif, dépend non seulement de g? mais encore 
de toutes les pertes d'énergie, et on doit écrire : 

tang? = o>— ,? 

9 

en donnant à cp sa valeur tirée du facteur de puissance K : 



1/ 1 . 1 v^i — K^ 

— — -- tango — — . 

Il oj w K 

Cette expression de la constante de temps nous donne la valeur de 
la résistance fictive R' qu'il faudrait introduire dans les équations 
précédentes pour le calcul des amplitudes et des forces électroroo- 
trices. Il est facile de voir que cette formule contient le facteur K,qut 
est variable avec la fréquence et presque toujours inconnu. Mais on 

L' L 

voit aussi que |^, est toujours plus petit que -5» par conséquent les 

amplitudes, comme les forces électromolrices calculées, sont plus 
grandes que les valeurs observées, quand il y a du fer dans la bobine. 

Pour la mt^me raison, le coefficient de self-induction L', d'une 
bobine avec fer, mesuré en courant alternatif, est toujours plus petit 
que la valeur statique, parce que le calcul est basé sur la valeur 
vraie R, au lieu de la résistance fictive R'. 

Les condensateurs employés peuvent être quelconques, pourvu que 
leur isolement ne soit pas trop mauvais. Le calcul de la capacité n'in- 



tervenant pas, puisque n est déterminé par le nombre d'oscillations 
observé dans une période, le réglage défectueux des capacités et les 
petits défauts tels que la variation de la capacité avec le temps de 
charge, ne gênent pas. La dépense d'énergie dans les condensateurs 
est toujours assez petite pour être négligée, au moins avec les oscil- 
lographes industriels qui exigent des courants assez intenses. 

7. Comme exemple de décomposition d'une courbe de courant 
Alternat if,* nous allons prendre les fig. 5 à 9, qui ont été relevées sur 
une commulatrice. Celte machine porte, sur un seul induit, deux 
enroulements distincts, de' façon it ce que le voltage secondaire en 
«ourant continu soit égal au voltage efficace primaire en allernatif. 



Fio. 3. — PérLode principale en réionance. 

Le rôle de la machine a été renversé. Le courant primaire est pris 
fiur un réseau à courant continu dont le voltage oscille fréquemment 
et très brusquement, entre 115 et 120 volts. II en résulte naturelle- 
ment une vitesse fort irréguliêre de la commulatrice, ce qui rend 
presque impossible la pLolographie des courbes de résonance. On 
trouvera, dans le tableau ci-dessous, les valeurs de a„ et ?„, pour 
les harmoniques principaux, relevées sur les clichés et observées 
<lirectement. Il y a une différence très notable entre ces valeurs 



pour » ^= 7 et il ; cela provient de ce que, malgré des essais répétéa, 
il a été impossible de faire coïncider la photographie avec un moment 
de résonance parfaite. 

Les mesures ont été faites dans des conditions variées de self- 
induction, de capacité et de résistance. Les bobines de l'oscillo- 
graphe ont été mises en série — sensibilité S =: 1 — on en déri- 
vation — sensibilité 0,3. La colonne ;/„ indique, en millimètres, 
l"orilonnéemaximumderharmoniqueobservé,etlacolonnea„ renferme 
les valeurs relalives des demi-amplitudes : 

<« — g 

Comme on le voit, l'harmonique 3 est affecté par la période prin- 
cipale. En appliquant la formule (10), on voit que n -\- p =: i donne 
encore une sinusoïde dont l'amplitude est environ le quart de cell« 
qui correspond à n ^ 5; le calcul se vérifie bien sur le cliché. La 
courbure de l'axe des temps ne gène pas pour la mesure de Tampli- 
tudo; on peut, sans commettre d'erreur trop forte, prendre pour y, 
la moyenne de trois maxima consécutifs, les deux extrêmes étant de 
signe opposé au moyen : 

„ _1L±J£+JL 



— Harmonique cinq. 



Pour la phase, il faut la mesurer en partant d'un »i(i.i;tmtt»i, quand 
celte courbe part d'un axe curviligne, comme c'est le cas dans la 



fig. 6. On choisit une période de l'harmonique aussi près que pos- 
sible du maximum de la courbe perturbatrice et on prend la moyenne 
entre les deux passages au zéro de cette courbe. 11 suffît de retrancher 
de la distance de ce point à l'origiae de la courbe témoin le nombre 
de périodes entières qui y est contenu, moins un quart de période ; le 
reste donne la phase cherchée. 



l.a même perturbation se retrouve dans la fig. 7, où la période 
principale a encore une amplitude égale environ au quart de celle dc' 
l'harmonique 7. 



Avec la courbe \ I {/if). 8), l'amplitude est suffîsnnle pour que la 
période fondamentale ne gêne plus ; maïs les variations de vitesse 



sont considérablement grossies et on voit (]ue l'amplitude de la coitrbe 
varie constamment. 

EuCin, dans la courbe 13 [/ig. 9), nous avons un curieux effet dA à 
rinterférence des harmoniques 11 et 13, Le premier nest réduit 
qu'àM6 0/0 de sa valeur, ce qui, grâce à sa grandeur, lui donne 



i-'iii. y. — llarinonii[ije treize inlerfûrant avec rhaninHiiqne itnii-. 

ime amplitude du mriime ordre que celle de l'harmonique 13, qui est 
étudi<!'. il est i;vident qu'il faudrait une constante de temps énorme; 
mais alors les mesures deviendraient très difficiles, à cause des 
.vanations de vitesse, qui sont dt^jà très gênantes. L'amplitude indi- 
quée dans le tableau, iiourn ^13, esiVampUlude moyenne. 
Valeurs relevées sut les etiehés. 



'» ilireclement (maximn). 



Si grossiers que soient les résultats, dans le cas particulier que 
nous venons dannlyser, on voit que la dilTérence de potentiel aux 
bornes de la commutatrice est représentûe, en valeur relative, par 



0,340 
0,240 


2(14 
3 ■ l:t 
1,60 .1,8 


0,240 


0,63 13 


0,106 


0,90 IN,I 




Vulettrs olneri: 


0,240 

0,iiO 
0,101 


3 (1,8 
1,60 6,8 
1,45 11,9 



r 



- 285 — 
une équalion de la forme suivante : 

U==6J;00sinwf+f36sin5o)^+7;;sin(7*)t+'-jyh3a7sin(llw^ 

Celte courbe renferme encore d'autres harmoniques plus élevés, le 
vîngt-sej)tième i)ar exemple ; mais leur amplitude est négligeable 
vis-à-vis de ceux ci-dessus. 

8. La méthode de résonance n'a j)as été souvent employée jus- 
qu'ici, faute de moyens commodes pour l'appliquer, et, aussi, parce 
(prelle est peu connue. 11 est ce[)endant un certain nombre de ques- 
tions dans lesquelles le simple examen des courbes, oscillographiques 
ou autres, ne peut pas donner des résultats complets. 

Toutes les fois qu'on se trouve en ])résence d'un phénomène rigou- 
reusement périodique, il est facile de déterminer l'équation de la 
courbe; par conséquent, on peut voir Tinfluence des différents 
facteurs sur cha(jue harmonique et, souvent, obtenir une interpré- 
tation mathématique là où on est obligé de se servir de formules 
empiriques. 

Parmi les questions de ce genre, Tune des plus importantes paraît 
être Tétude du rôle du fer dans tous les a])pareils électriques; c'est 
même là (piestion lype^ car, avec un courant bien régulier, on a des 
phénomènes rigoureusement i)ériodiques et susceptibles d'une tra- 
duction mathématique. L'action des diélectriques pourrait être étudiée 
de même. 

Dans les phénomènes à forme plus complexe, comme ceux de 
l'arc et de l'électrolyse, l'irrégularité des courbes, lorsqu'on les 
observe avec les oscillographes, est tout à fait décourageante; 
cependant on voit, en pratiquant la méthode de résonance, que les 
irrégularités troublent peu les résultats, et il serait intéressant 
d'entreprendre l'étude de ces j phénomènes à ce point de vue. Les 
irréguhirités paraissent porter exclusivement sur certains harmo- 
niques. Ceci peut contribuer à déterminer leur nature. 

Le procédé le plus exact, dans ces cas, consiste à remplacer la 
courbe témoin par la courbe du même harmonique, mesurée sur 
l'autre facteur. En effet, la puissance électrique en courant alternatif 
complexe est, comme l'on sait, égale à la somme des puissances qui 
correspondent à chaque harmonique; donc, en mettant côte à côte le 
môme harmonique pris sur U et sur 1, on obtient plus exactement la 
différence de phase et, par suite, la puissance réelle. 

19 



9. L'ÙTét/ulariléiie la vitesse <les alternateurs étant une des prin- 
cipales dirricullés que l'on rencontre dans l'emploi de la méthode de 
résonance, il est naturel de chercher à se servir de la perturbation 
produite pour mesurer cette irrégularité. 

Si, dans un oscillographe, nous supprimons le déplacement du 
spot en fonction du temps, nous aurons, au lieu de la courbe habi- 
tuelle, un trait lumineux rectiligne, de longueur variable avec l'am- 
plitude de la courbe observée. Si celte courbe est celle d'un harmo- 
nique élevé, la variation de longueur pourra indiquer les petites 
variations de vitesse de l'alternaleur. Il suffira de recevoir cette 
li^ne lumineuse sur un papier sensible, enroulé sur un msiiflion 
tournant synchroniquement avec l'arbre de l'alternateur, pour 
obtenir un tracé en forme de ruban de largeur variable, cette lart/eur 
élonl fonction de la vitesse angulaire réelle de la machine. 



— Etrpl des variitlicinE de vitesse. Les rourbes tracées Iriï rapidemci 
1 nctleiiient visibles qit'à leur* lommels, ce qui suOtl k indiquer les ti 
a d'amplitude. 



' La /!(f. Kl montre une application de ce genre faite sur la coni- 
mntaLrice étudiée ci-dessus. Les variations d'amplitude enregistrées 
correspn ri lient à des variations de vitesse de 4 à 5 0/0. L'harmo- 
nique on n'-ionnnce est le onzième et, sur le cliché, on voit très 
nettement les courbes séparées. Le déplacement en fonction du 
temps a élô produit h la main, à la vitesse de 36 centimètres par 
seconde ; doux images successives se sont superposées. 

Il est facile de calculer ta relation entre V a mpfittu/e des oscillation» 



r 



— 287 - 
«l XirregiilariU de 1 alternateur. Noub avons trouvé précédemment : 



ii> — 1»>, 



»- i. 



Celte valeur, introduite dans (13), nous donne, pour l'amplitade 



« v/i + w ^; c-^) 



2 



tandis qu'à la résonance parfaite nous avons : 



a 



n 



le rapport de ces valeurs donne : 



4=v/.+..'.4:("-^y, 



d'où l'on tire : 



fi» 



~ 2nfoL V «a 



ci>(^ 2moL 



Pour cette application de la méthode, il suffit de régler la 
rjsonance pour le maximimi ou le minimum de la vitesse, afin 
(l'éviter que deux valeurs de Tirrégularité donnent la même ampli- 
tude ; 2^ est alors la plus grande amplitude de la courbe et, pour 
toutes les autres valeurs a, la formule permet de calculer Tirrégu- 
iarité. Il faut prendre Yamplitude au lieu de la distance à Taxe, 
à cau«c des harmoniques voisins qui peuvent apporter de la dissy- 
mé(rie dans la courbe, comme on le voit fig. 10. 

Le rapport — croissant avec la constante de temps du circuit réso- 

nateur, il faut, pour déceler les petites irrégularités, augmenter 
considérablement les dimensions des bobines, à moins que le courant 
ne renferme des harmoniques élevés. 
Comme exemple, nous pouvons calculer la constante de temps qu'il 

faudrait employer pour mesurer des variations de - degré par tour, 

sur les alternateurs de la Rive Gauche, en nous servant de l'harmo- 

1 

nique 15 de ce courant. L'irrégularité sera, au minimum, de rrr; si 



— 288 — 

a 1 

nous voulons obtenir par ce moyen un rapport — zn -» il faudra 

*o * 
prendre une bobine ayant ^ = 0,1S8 seconde, cVst-à-dire ayant un 

poids de cuivre de 125 à 190 kilogrammes ! Le cas échéant, une pa- 
reille bobine pourrait être formée d'une grosse botte de câble, le 
réglage de la résonance se faisant en éloignant ou en supprimant 
quelques spires. 



U influence du magntftisme sur la conductibilM calorifiqve du fer[^)\ 

Par M. Désiré Korda. 

En examinant la théorie de Teffet du champ magnétique sur les 
réactions chimiques des solutions de sels de fer, Tidée m'est venue 
de rechercher si le champ magnétique n'influait pas également sur 
la conductibilité calorifique des corps ferromagnétiques. Les expé- 
riences que j'ai entreprises dans ce but avec le concours dévoué de 
mon ami, M. Rhoné, sur des disques et barreaux en fer doux, ont con- 
firmé mon raisonnement et m'ont conduit aux résultats suivants : 

La conductibilité calorifique du fer doux éprouve une diminution 
dans la direction des lignes de forces magnétiques et reste, par 
contre, sans changement dans la direction des lignes équipotentielles, 
indépendamment du sens de la force magnétisante. 

Ce dernier fait, que TinHuence du magnétisme ne dépend pas du 
11 ux magnétique, semble indiquer, si toutefois il n'est pas le résultat 
de relations compliquées, que l'affaiblissement de la conductibiUté 
thermique dépend d'une puissance paire de la force magnétisante. 
Je n'ai pas pu encore établir par voie expérimentale la loi qui les 
relie, mais je peux ajouter que la formule à laquelle je suis arrivé 
par considérations théoriques montre qu'il s'agit de la deuxième 
puissance de H. 

Mes résultats établissent une certaine analogie entre les propriétés 
des corps ferromagnétiques et celles des cristaux uniaxes. De môme 
que, pour ces derniers, le coeiricient de dilatation et la conductibilité 
calorifique varient suivant l'axe ou une direction oblique à Taxe, les 



(*) Séamc du 13 fOvrier 1899. 



— 289 — 

corps ferromagnétiques perdent leur qualité isotrope dans la direc- 
tion des lignes de forces. 

S'il était permis de procéder par pure analogie, nous pourrions 
rapprocher ce fait du phénomène bien connu de Fresnel, qu'un prisme 
en verre devient biréfringent au fur et à mesure qu'on le comprime, 
ou encore à celui de la biréfringence électrique de Kerr, où Taxe 
optique du diélectrique d'un condensateur coïncide avec la direction 
des lignes de forces. On se demande alors s'il n'est pas probable 
que les corps ferromagnétiques présentent le phénomène de la biré- 
fringence par rapport aux radiations calorifiques. Il ne sera peut-ôtre 
pas impossible de vérifier celle propriété hypothétique par la voie 
d'expériences. 

Quoi qu'il en soit, la dissymétrie produite, dans la masse du fer, 
par le champ magnétique, influe sur la propagation de la chaleur. 
Pour pouvoir mettre en évidence celte variation de la conductibilité 
thermique par le champ, j'ai eu recours à une expérience analogue 
à celle dont s'est servi de Sénarmont, pour ses études sur la conduc- 
tibihté calorifique des cristaux. Ainsi que vous vous rappelez, il a 
pris dans un cristal de spath d'Islande deux lames, dont l'une lai 1 Km* 
perpendiculairement et l'autre taillée obliquement par rapporl à l'axe. 
Après avoir percé un trou au milieu de chacune de ces lames, il y a 
fait passer un fil fin en platine qu'il a pu faire rougir au moyen du 
courant d'une batterie de piles. Les lames avaient été couvertes, au 
préalable, d'une couche de cire que la chaleur transmise par la con- 
ductibilité de la lame devait fondre. 11 a alors observé que, dans le 
premier cas, c'est-à-dire quand la lame était taillée perpendiculaire- 
ment à l'axe optique, le bourrelet formant le contour de la cire fon- 
due était d'une forme exactement circulaire, tandis que, sur la lame 
taillée obliquement, ce bourrelet présentait la forme elliptique. 

Voici comment j'ai appliqué cette expérience au cas qui m'oc- 
cupe (*) : 

J'ai pris un disque en fer doux de 0'""\35 d'épaisseur et de 320 mil- 
limètres de diamètre, tel qu'on l'emploie dans la construction des 
induits. Je l'ai choisi exprès d'une épaisseur aussi faible que pos- 
sible, afin que les déTauls d'homogénéité et de dilTérences d'épais- 



(•) Ces expérienros furent cxrcult'es au Laboratoire trfileriricité du Conserva- 
toire (les Arts et Métiers. Je tiens à exprimer ici ma reconnaissance à M. Marcel 
Deprez pour Tamabilité avec laquelle il a bien voulu mettre à ma t'isposilion ses 
appareils. 



- 290 — 

seur soient moins à craindre. Ce disque fut pourvu d'un tube con- 
centrique de 90 millimètres de diamèlre soudé à Tétain et servant de 
source de chaleur comme récipient d'eau chaude ou dliuile bouil- 
lante. Il fut recouvert, avant Texpérience, d'une légère couche de 
paraffine et fut ensuite placé sur les pôles de forme ronde (72 milli- 
mètres de diamètre) d'un fort aimant de Faraday à disposition ver- 
ticale. Je me suis servi de celui qu*a fait établir M. Becquerel pour 
le Conservatoire des Arts et Métiers. On a eu soin de bien séparer 
le disque des pôles au moyen d'une couche de coton et de feuilles de 
mica, afin d*éviler une déperdition de chaleur pouvant vicier les 
résultats. 

En versant le liquide bouillant sans exciter Taimant, la chaleur 
s'est répandue uniformément dans le disque et a provoqué une fusion 
de la paraffine suivant des cercles bien concentriques. Le plus grand 
de ces cercles avait environ 200 millimètres. Par contre, en répétant 
l'expérience en présence d'un champ magnétique, la forme de la 
plage en fusion s'est déformée et a présenté la figure d'une ellipse 
dont le petit axe (175 millimètres) se trouvait dans la direction de 
Taxe magnétique et dont le grand axe ne différait pas sensiblement 
du diamètre du cercle formant le contour de la parafline fondue sans 
champ dans l'expérience précédente. L'aplatissement fut d'envi- 
ron 12 0/0; la conductibilité thermique a donc éprouvé un afTaiblis- 
sèment de 12 0/0 suivant la direction de Taxe magnétique. 

En opérant sur des disques plus petits (80 millimètres) avec un 
électro-aimant de dimensions plus réduites, j'ai pu obtenir des plages 
de fusion qui, au début, d'une forme elliptique, se déformaient en 
s'élargissant et prenaient la forme de lemniscates. 

Dans une autre série d'expériences, je me suis servi de barreaux 
ou plutôt de fils de fer de 7 millimètres de diamèlre, en les soumet- 
tant à des mesures bolométriques. 

Voici la manière dont j'ai procédé : J'ai pris deux fils de fer bien 
droits, d'une longueur de 115 millimètres chacun. Chacun de ces fils 
de fer formait le noyau d'une bobine d'excitation de mômes dimen- 
sions et de résistance sensiblement égale, environ 2,77 ohms. Voici, 
du reste, leurs dimensions : longueur, 138 millimètres; diamètre 
extérieur, 47 millimètres; diamètre intérieur, 17 millimètres; dia- 
mètre du fil de cuivre, 1 millimètre; nombre de spires, 1.250. Avec 
un courant d'excitation de 0,1 ampère, on avait une induction ma- 
gnétique d'à peu près 12.000 C. G. S. dans le fer. Avec un courant 



— 29i - 

aussi faible et vu les dimensions ci-dessus, Terreur due à réchaufTe- 
ment de la bobine par la perte ohmique fut insignifiante et ne pou- 
vait aucunement déranger les résultats de Texpérience. 

Comme source de chaleur, j'ai fait usage d'un bec Bunsen. Pour 
être à Tabri d'erreurs pouvant provenir des variations de cette source 
de chaleur, j*ai eu recours à une méthode rappelant celle à zéro. C'e&t 
pourquoi j'avais choisi deux barreaux de fer et deux bobines. Chaque 
barreau portait à Tun des bouts une petite spirale en fil (in do pla- 
tine d'environ 14 ohms de résistance. Les deux spirales formaient les 
deux brandies voisines d'un pont de Wheatstone ; la troisième branche 
comprenait une résistance fixe de i.OOO ohms, cl la quatrième, une 
résistance variable pour le réglage préalable. 

Une croix en cuivre disposée dans un plan horizontal a complété 
le système. En effet, elle servait de support aux deux barreaux, dont 
chacun était soudé à l'une des branches de 9 millimètres de diamètre 
de celte croix, et elle séparait en même temps les deux barreaux et 
leurs bobines d'excitation sulïisamment, afin que le magnélisme de 
l'un ne puisse pas influencer, par dispersion, l'état de l'autre. Enfin, 
une barre de cuivre de 20 millimètres de diamètre et de 240 milli- 
mètres de longueur formait la partie centrale de la croix et amenait 
la chaleur du bec Bunsen aux deux parties symétriques du sys- 
tème. 

Quand on n'aimantait aucun des barreaux, le galvanomètre du 
pont de Wheatstone, destiné à comparer les températures qui se 
manifestaient aux extrémités de ces barreaux, indiquait une dévia- 
lion due à la dissymétrie du système, qu'il était impossible d'éliminer 
complètement. Celte déviation, une fois le régime atteint, ne dépas- 
sait guère 2,5 divisions, après avoir mis 18", 15* mesurée au chrono- 
mètre, pour atteindre 2 divisions. La durée fut mesurée à partir de 
l'instant de la mise en fonctionnement de la source de chaleur. 

Quand les deux barreaux furent aimantés, ces chiffres né su- 
bissaient guère de variations, et le galvanomètre a mis sensiblement 
18 minutes pour arriver à 2 divisions. 

Par contre, en recommençant l'expérience après refroidissement 
complet et en n'excitant que la bobine droite seule, il fallait un laps 
de temps de 22 minutes pour arriver à 2 divisions : la clialeur se pro- 
pageait donc plus lentement dans le fer aimanté. 

Enfin, quand ou a répété l'expérience avec l'aimantation du barreau 
gauche seul, le délai en question n'était plus que de 15'",30'. J'en ai 



— 292 — 

conclu que la dissymétrie initiale de Tapparcii était telle que la 
branche droite conduisait mieux la chaleur que la partie gauche. 

J'ai entrepris, depuis, d'autres expériences en remplaçant le pont 
de Wheatstone par un couple thermo-électrique pour la mesure des 
températures. Ces expériences ont pour but d'établir la relation qui 
doit exister entre le champ et la conductibilité calorifique correspon- 
dante. Elles ne sont pas encore assez avancées pour que je puisse en 
communiquer aujourd'hui les résultats. 



RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS 



FAITES PENDANT l' ANNÉE 1901. 



SÉANCE DU 4 JANVIER 1901. 

PRBSIDENGB DE M. PeLLAT. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du 21 décembre 1900 est lu et adopté. 

Est élu membre de la Société : 
M. Job (A.), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Rennes. 

M. le Secrétaire général signale parmi les pièces de la correspondance 
une intéressante série de Notices scientifiques publiées récemment par 
MM. Gaippb et C'«. 

Nouvelle méthode expérimentale pour V étude de la transpiration 
des gaz, — M. Joe décrit une nouvelle méthode pour mesurer la résistance 
des tubes capillaires à l'écoulement des £;az : on fait passer dans un vol- 
tamètre un courant d'intensité connue et Ton ne laisse d'autre issue au gaz 
tonnant que le tube capillaire à étudier. II se produit dans l'appareil un 
excès de pression qui, pour un débit donné, mesure la résistance du tube. 
Le tube capillaire une fois étalonné peut servir à mesurer la vitesse d'un 
dégagement gazeux quelconque; et le voltamètre qui en est muni devient 
un véritable ampèremètre très sensible, et auquel on peut donner une 
grande précision. 



étudier la transpiration de 1 hydrogène pur ou de Toxygène pur, et en as- 
sociant deux appareils analogues traversés par des courants d'intensités 
différentes on peut mesurer le coefficient de frottement du mélange des 
deux gaz en proportions arbitraires et b^ien connues. Il peut être intéressant 
de comparer les coefficients ainsi déterminés avec ceux que fait prévoir la 
théorie cinétique des gaz. 

Nouvelles recherches sur les transform,ations des rayons X par la 
matière y par M. G. Sagnac. — 1. Application de la transformation des 



- 2* - 

rayons A à la Chimie. — L'étude de l'action électrique des rayons 
secondaires émis par un corps permet d'y reconnaître la présence d'une 
petite quantité d'un élément relativement très actif, par exemple le cuivre, 
le fer, dans l'aluminium. De là aussi une méthode pour chercher à décou- 
vrir des éléments nouveaux. Analogue à la méthode de M. et M"* Curie, 
qui repose sur l'activité spontanée de certains éléments particuliers (dé- 
couverte du polonium, du radium, de l'actinium), la méthode précédente 
serait bien moins sensible, mais, par contre, plus générale. 

2. Absorption des rayons secondaires par Vair, — L'énergique ab- 
sorption que les rayons secondaires les plus actifs, issus d'un métal comme 
le platine, éprouvent dans les premiers millimètres d'air adjacents au 
métal rayonnant, a été vérifiée d'une manière directe en raréfiant Tair 
autour du métal. 

3. Nouveau mode de décharge des corps électrisés, — Un faisceau 
de rayons X décharge un conducteur G môme quand le faisceau ne tra- 
verse pas la région I de l'atmosphère soumise au champ électrique F| du 
conducteur; il suffit que le faisceau de rayons traverse une région E de 
l'atmosphère électrostatiquement séparée du champ du conducteur C par 
un écran de Faraday discontinu (une toile métallique, par exemple), mais 
dans laquelle règne un champ électrique Fe de même sens (i) que le 
champ F|. Il en résulte, en particulier, que si des rayons traversent aussi 
la région I, la présence du champ extérieur F^ peut, suivant le sens de 
ce champ et celui du champ F/, modifier, considérablement la vitesse de 
décharge du corps G; cette vitesse varie alors, par exemple, dans le rap- 
port de 1 à 10 ou 20, quand on renverse le signe de l'électrisation du con- 
ducteur G, alors qu'elle est indépendante de ce signe en l'absence du 
champ extérieur F<.. 

M. Sagnac explique ces phénomènes en admettant que les ions produits 
par les rayons dans l'air de la région E acquièrent sous l'influence du 
champ électrique F^ une vitesse et une force vive suffisantes pour leur 
permettre de quitter les lignies de force du champ F^, et pénétrer dans la 
région I en traversant les petits orifices de l'écran de Faraday. — Ces fl«x 
d'ions, positifs ou négatifs, produits dans l'atmosphère sont les analogues 
des rayons cathodiques considérablement plus rapides et moins diffusables 
produits dans le vide de Grookes. D'autres considérations, d'ailleurs, 
viennent à l'appui de cette généralisation de la notion des rayons 
cathodiques, qui, énoncée par l'auteur en 1898, s'est trouvée en accord 
avec les faits observés depuis cette époque dans le laboratoire du profes- 
seur J.-J. Thomson. 

M. Benoist signale que certains résultats obtenus par M. Sasnac sur 
l'absorption des rayons X et S semblent devoir se rattachera une loi d'ab- 
sorption très générale, qu'il compte faire connaître très prochainement. 

M. J. Lkmoine présente quelques jouets scientifiques : le bateau sous- 
marin, ludion automatique à dégagement d'anhydride carbonique avec 
intervention de phénomènes capillaires; le Kinora, construit par M. Gau- 
mont, sorte de cinématographe en feuilles très perfectionné; le culbuteur 

(') Expériences décrites dans un pli cacheté déposé à l'Académie des Sciences, 
le 18 juillet 1898, ouvert dans la séance du 5 février 1900. — M. P. Villard a 
trouvé de son côté que les flammes, les corps incandescents, le phosphore pro- 
duisent les mêmes effets qu'un faisceau de rayons X {Société française de Phy- 
sique, séance du 16 mars 1900). 




— 3* — 

chinois de la maison Salleron ; un prétendu appareil à radioscopie, dans 
lequel on fait reparaître par une immersion dans l'hyposuIGte une image 
positive sur papier que Von avait fait disparaître dans le bichlorure de 
mercure, etc. 



RAPPORT DE LA COMMISSION DES COMPTES 

SUR l'exercice 1899-1900. 

Messieurs, 

La Commission que vous avez nommée dans votre précédente réunion 
rhonneur de vous rendre compte de l'exécution de son mandat. 
Le compte de l'Exercice clos le 3o novembre dernier comprend les 
articles suivants : 

Recettes. 

fr 

En caisse au i**" décembre 1899 3676,88 

fr 

Cotisations arriérées 4^0,00 | ^«^^ /^ 

.900 7380140 { 78'^'''*' 

Entrées ao ,00 

Souscriptions perpétuelles io5o,oo 

Intérêts du capital 2 1 35 , 49 

Vente des publications de la Société 1 294 , 4^ 

Subvention ministérielle 240,00 

Don d'un membre anonyme (pour le Vol. III des Constantes). 6000,00 

Divers 1 5 1 , 80 

Total des recettes 223G7 ,97 

Dépenses. 

fr 

Loyer du siège social , 600,00 

Traitement de l'agent 2200,00 

Abonnements et reliures 386,75 

Indemnité pour le service de la Bibliothèque 3oo,oo 

Achats de livres 268 , 90 

Bibliothèque circulante 75 , 4o 

Frais de bureau ; étrennes 589, oï 

Distribution du Bulletin et des Ordres du jour 926,80 

Recouvrement des cotisations. • 276,77 

Frais d'expériences 98,00 

Séance de Pâques , . 1 7 1 , 5o 

Gravure du Bulletin i2i,o5 

Impressions Gauthier-Villars 6000,00 

» Deslis 2723,75 

Subvention à l'Institut bibliographique 25o,oo 

Divers 56 , 5o 

Total des dépenses 1 5o44 , i7 



— 4* — 

D'où résulte un excédent de recettes, en caisse au i*' décembre 

1900, de 7823,50 

Mais ii convient d'ajouter tout de suite que l'achat de 4 obligations effectué 
conformément aux Statuts dans les premiers jours de décembre 1900 et 
qui ne figurent point, par conséquent, au présent compte réduit cet en- 
caisse de 1840^*^,10 et le laisse à 5474'% 4o. 

Si, dans le résumé ci-dessus, on laisse de côté, d'une part l'encaisse au 
début de l'Exercice, les souscriptions perpétuelles et les dons, d'autre 
part la somme payée pour le Volume ill des Constantes et une somme 
de 200'^ pour acnat de livres que la Commission a pensé devoir imputer 
sur le fonds Guebhard^ on voit que les recettes normales de la Société 
ont été pendant l'Exercice de 11 642^'', 09 et les dépenses courantes de 
8 844^% 47 seulement. 

Cette diminution dans les dépenses tient à ce que cette année, par suite 
de l'Exposition et du Congrès, il y a eu beaucoup moins de frais pour 
séances extraordinaires et surtout pour celle de Pâques. 

Il est à remarquer que, dans le compte ci-dessus, la dépense relative à 
l'impression du Tome III du Recueil des Constantes, tiré à 1200 exem- 
plaires, a été couverte, une fois de plus, par le don d'un membre anonyme. 



Situation. 
La situation de la Société au 3o novembre 1900 se résume ainsi : 

Actif, 

i56 obligations Midi, Est et Ouest achetées 64 6o4'% 80 et valant rr 

au 3o novembre 1900 70197,35 

En caisse au 3o novembre 1900 7823 ,5o 

Total de l'actif immédiatement réalisable. . . 77520,85 

Passif. 

Mémoires dus à M. Gauthier-Villars : 

rr 

Pour le Tome III des Constantes 8700,00 

Pour impressions diverses io5,4o 

88o5,4o 
Mémoires dus à MM. Deslis frères : mémoire 

(Ces mémoires, malgré les instances de notre Trésorier, n'ayant pas été 
fournis par MM. Deslis, le chiffre n'en peut figurer ici.) 

Si de Tactif immédiatement réalisable 77520,85 

On retranche le passif 88o5,4o 

Il ressort un excédent d'actif de 68715,45 

D'autre part les souscriptions perpétuelles 

S'élèvent, comme on le verra plus loin, à 5i3oo 

Le fonds Guébhard pour l'entretien de la Bibliothèque à 8800 

Les dons pour le Recueil des Constantes à 6000 

Ensemble 66100 



• 



— 5* — 



Les obligations possédées par la Société représentent, au prix f^ 

d'achat 646o4,8o 

A quoi il faut joindre 4 obligations achetées récemment 1^49, 10 

Ce qui paît 66453 ,90 

Somme supérieure de 353^', 90 à celle qui, aux termes des Statuts 
(Art. 3 et 14), doit être placée en rentes sur l'État ou obligations des 
Chemins de fer français. C'est une situation satisfaisante que votre Com- 
mission est heureuse de signaler. 



Actif non immédiatement réalisable. 

Indépendamment des titres déposés en banque et qui constituent son 
avoir immédiatement réalisable, la Société possède, en dépôt chez M. Gau- 
thier-Villa r5%, un grand nombre de volumes qui augmentent sensiblement 
son avoir. En voici le relevé : 

Coulomb 592 

fr 



Liouiomo ^92 \ 

Ampère I ' 646 i 

» II 778 \ 3634 volumes à 6'" l'un 21804,00 

65 \ 

53 



Pendule I ^ 

» II 8; 



» 
» 



Constantes 1 780 \ 

II 873 I 2660 volumes à 7'%5o 19950,00 

III.. . . ' 1007 ) 

Cotisations à recouvrer, estimées à ^ 5oo,oo 

Total de l'actif non immédiatement réalisable... 4'^^54,oo 

Statistique. 

m 

Au i**" décembre 1899 880 Membres. 

Reçus en 1 900 5o 

Total 93o 

A déduire : 

Décédés 6 j ^ ^ 

Démissionnaires ou rayés 5 j 

Membres au i*' décembre 1900 919 

Savoir : 

418 à Paris, 
322 en province, 
179 à l'étranger, 

9>9 

Pour la première fois le nombre des membres de la Société a dépassé le 
chiffre de 900, que Ton avait craint un moment de ne pouvoir atteindre. 
Il affirme la vitalité croissante de la Société. 



11 



— 6* — 
Les Membres perpétuels sont au nombre de a64, savoir : 

fr fr 

25o (dont 43 décédés) ayant versé. . . aoo, soit 5oooo,oo 

a (dont I décédé) » ... i5o, » 3oo,oo 

8 (dont I décédé) » ... 100, » 800,00 

4 »... 5o, » 200,00 

9164 5i3oo,oo 

Les formalités relatives à la délivrance du legs de looo'*^ fait par 
M. Martin (de Chartres) sont sur le point d'être terminées, et nous 
comptons bien qu'il pourra figurer au prochain compte rendu. 

La Commission a constaté l'ordre et la régularité des écritures tenues 
par M. le Trésorier; elle vous propose, Messieurs, d'approuver les 
Comptes ci-dessus exposés, et elle vous demande, en outre, de vous joindre 
à elle pour adresser ae sincères remerciments à M. de la Touanne. 

Paris, le 10 janvier 1901. 

Les Membres de la Commission, 
GiRARDET, Vieille, J. Gav, Rapporteur. 



SÉANCE DU 18 JANVIER 1901. 
Présidence de MM. Cornu et Pbllat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du 4 janvier est lu et adopté. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. Carpentier (Jean), à Paris. 
Javal (Jean), à Paris. 

Laniès, Professeur au Lycée de Vendôme (Eure-et-Loir). 
MuHLL (voN DER K. ), Professeur ordinaire de Physique mathémaLique à 

l'Université de Bàle (Suisse). 
MÛLLBR (Victor), Professeur au Lycée du Puy (Haute-Loire). 



M. le Président annonce la perte douloureuse que la Société de Ph^^siquc 
vient de faire en la personne de M. Paul Vacher, Chirurgien Dentiste de 
la Faculté de Médecine de Paris. 

M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruc- 
tion publique et des Beaux-Arts annonçant que le trente-neuvième Con- 
grès des Sociétés Savantes s'ouvrira à Nancy, dans la salle Poirel, le 
mardi 9 avril prochain, à 7. heures précises. Les travaux se poursui- 
vront durant les journées des mercredi 10, jeudi 11 et vendredi 12 avril. 



— 7* — 

Le samedi iS avril, la séance générale sera présidée par M. le Ministre de 
rinstructioD publique et des Beaux-Arts. 

M. le Président déclare le scrutin ouvert pour la nomination du Vice- 
Président, du Secrétaire général, du Vice-Secrélaire, du Trésorier-Archi- 
viste, du renouvellement partiel du Conseil et de trois Membres pour la 
Commission du Bulletin. 



!. le Président rappelle que le Rapport de la Commission des Comptes 
l'exercice 1899-1900 a été adresse à tous les Membres de la Société; il 



M 
sur r 

demande s'il y a quelques observations à faire à ce Rapport. Aucune obser- 
vation n'étant présentée, le Rapport de la Commission des Comptes est 
mis aux voix et adopté. 



M. le Président proclame le résultat du vote. Sont élus : 

Vice-Président : M. Henri Poixcaré, Membre de l'Institut. 

Secrétaire général : M. Henri Abraham, Maître de Conférences à l'Kcole 
Normale supérieure. 

Vice-Secrétaire : M. R. Dongier, Sous-Directeur du Laboratoire d'Ensei- 
gnement (Physique) à la Sorbonne. 

Trésorier- Archiviste : M. DE la Touanne, Ingénieur des Télégraphes. 

Sont élus Membres du Conseil pour une période de trois années : 

Membres résidants : 

MM. Bertiielot (Daniel), Docteur es Sciences, Assistant au Muséum. 

Bourgeois (Robert), Chef d'escadron d'Artillerie, Chef de la Section 

de Géodésie au Service géographique de l'Armée. 
Haller, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences. 
Lemoine ( Georges), Membre de l'Institut, Ingénieur en chef des 
Ponts et Chaussées, Professeur à l'Ecole Polytechnique. 

Membres non résidants : 

MM. Rytkatciiew (Général), Directeur de l'Observatoire physique central 
Nicolas à Saint-Pétersbourg ( Russie ). 
Du Bois (Henri), Professeur à l'Universilé de Berlin (Allemagne). 
Charpentier (D' A.), Professeur à la Faculté de Médecine de Nancy. 
HouLLEViGCË, Professeur à la Faculté des Sciences de Caen. 

Commission du Bulletin : 

MM. FOLSSEREAU, GUILLAUME et R A VEAU. 

M. Cornu, avant de quitter la Présidence, rend compte des travaux 
de la Société pendant l'année qui vient de s'écouler, puis cède le fauteuil 
à M. H. Pellat, Président pour l'année 1901. 

M- Pellat, Président pour l'année 1901, préside ensuite la séance. 

Sur un nouveau cercle à calculs, de M. Pierre Weiss. — M. Cotton, 
présente, au nom de M. Weiss, un nouveau cercle à calculs qui diffère 



1 



3 



— 8* — 

d'une manière assez marquée des cercles et des règles usuels. Ces derniers 
comportent toujours deux graduations contiguës; au contraire Tinstrument 
actuel comporte une seule division logarithmique, gravée sur métal, sui- 
vant une circonférence, qrui, dans l'appareil présenté, construit par M. Wer- 
lein, a i6'""de diamètre. Cette graduation possède, comme celle de tous les 
autres cercles à calcul, la propriété de se juxtaposer à elle-même un nombre 
indéfini de fois. Elle est donc équivalente à une règle de longueur indéfinie, 
sur laquelle une échelle logarithmique, de i à lo, occuperait environ So*". 

Sur cette graduation se meuvent deux aiguilles que M. Weiss appelle Vin- 
dicatrice et la multiplicatrice. L'indicatrice entraine toujours dans son 
mouvement la multiplicatrice; celle-ci, au contraire, peut se mouvoir 
seule, sans déplacer 1 indicatrice. 

Toutes les propriétés de l'instrument sont évidentes si Ton remarque 
ue, entre les nombres représentés par deux points distants sur le cadran 
'un angle constant, il y a un rapport constant (la différence de leur loga- 
rithme étant constante). 

On se rend compte immédiatement des règles très simples qu'il faut 

appliquer pour effectuer les opérations courantes (calcul d'expressions de 

la forme a x b, a x b x c x . . .^ ït'tX^j ^^^- ) s^"^ faire la lecture 

d'aucun résultat intermédiaire. Le résultat final se lit toujours immédiate- 
ment à l'extrémité de l'aiguille indicatrice; cette lecture est facilitée par 
la présence d^une seule graduation. 

Les manœuvres à faire ont un caractère de simplicité tel qu'elles sont en 
quelque sorte automatiques, et que l'attention de l'opérateur n'entre en 
jeu qu'à l'instant des pointés. (Le pointé de l'origine delà graduation, qui 
intervient dans les premières opérations, peut être supprimé à l'aide d'un bu- 
toir facultatif ({ui arrête l'aiguille multiplicatrice dans la position requise.) 

C'est pour accentuer ce caractère de simplicité de l'appareil que M. \Veiss 
a évité la complication de cercles concentriques permettant d'obtenir les 
racines carrées, les lignes trigonométriques, etc. Il a préféré s'en tenir aux 
opérations, beaucoup plus fréquentes dans la réduction des observations 
de physique, de la multiplication et de la division. 

Avec l'appareil présenté l'on obtient très facilement une précision mi- 
nima de jôVôi même dans les opérations compliquées. 

Sur la cohésion diélectrique des gaz, par M. E. Bouty. — M. Booty 
a annoncé qu'un gaz, contenu dans une enveloppe de verre et placé dans 
un champ électrostatique se comporte comme un diélectrique parfait tant 
que le champ n'a pas atteint une certaine limite y^ au-dessus de laquelle 
le gaz cède et livre passage à de l'éiectricilé comme le ferait un conduc- 
teur métallique de forme et de volume identiques. 

L'objet de sa Communication actuelle est, en premier lieu, de montrer 
la généralité de ce résultat. M. Bouty a opéré sur cinq gaz ou mélanges de 
gaz et sur une quinzaine de vapeurs, telles que vapeurs d'alcools, d'éthers 
simples ou composés, de sulfure de carbone, de benzine et même vapeur 
d'eau. C'est un préjugé assez répandu de croire que la vapeur d'eau est 
condufltrice. Elle est parfaitement isolante et, si elle parait conduire dans 

>uée 
rerre 

employés par M. Bouty, dès que la pression tombe au quart, par exemple, 
de la pression de saturation. Pour des pressions plus faibles, les mesures 
des champs critiques^ ne présentent aucune difficulté. 

Quand la pression est supérieure à quelques millimètres de mercure, les 




— 9* — 

champs critiques y ^ pour tous les gaz ou vapeurs étudiés par M. Bouty, 
sont représentés par des fonctions linéaires de la pression. Or, on sait que, 
pour une distance explosive invariablei la diiïérence de potentiel néces- 
saire pour produire une étincelle dans un gaz, entre des électrodes à peu 
firès planes (et par conséquent aussi le champ explosif)^ est une fonction 
inéaire de la pression. Il y avait intérêt à comparer les champs critiques 
dans les tubes sans électrodes aux champs explosifs correspondants. Cette 
comparaison a pu être faite, d'une façon au moins approchée, en utilisant 
des nombres relatifs aux champs explosifs dans l'air, 1 hydrogène et l'acide 
carbonique, publiés en Allemagne par M. Max Wolf. Pour l'hydrogène en 
particulier, M. Bouty trouve une coïncidence presque parfaite du terme 
qui dépend de la pression, tandis que, pour le terme indépendant, il trouve 
un nombre quarante fois plus faible, en nombres ronds, que le nombre de 
M. Wolf. 

De là il parait légitime de conclure que le terme constant se rapporte 
principalement à TefTet propre des électrodes, lesquelles interviennent 
d'une façon certainement très importante dans le phénomène de la dé- 
charge explosive. Le terme proportionnel à la pression mesurerait TefTet 
propre du gaz. Le faible terme constant qui persiste dans les expériences 
de IVl. Bouty se rapporte sans doute à TelTet du verre, qui, très faible par 
rapport à celui d'électrodes métalliques, ne serait cependant pas nul. 

A des pressions suffisamment basses, le champ critique v, au lieu de 
continuer à décroître avec la pression, passe par un minimum, puis croit 
indéfiniment, à peu près en raison inverse du carré de la pression. 

On parvient à représenter les champs critiques y, avec une précision 
du même ordre que celle des expériences, à l'aide d'une formule à quatre 
constantes que l'on obtient en considérant le champ critique comme l'or- 
donnée d'une courbe formée par l'addition des ordonnées d'une hyperbole 
du second degré et d'une hyperbole cubique. L'hyperbole du second degré 
a son sommet sur l'axe des j^, et son asymptote inclinée, à laquelle elle se 
réduit souvent, donne la fonction linéaire relative aux hautes pressions. 
L'hyperbole cubique est asymptote aux deux axes, et sa branche asymptote 
à Taxe des v représente les champs critiques pour de très faibles valeurs 
de la pression. 

A une observation de M. Villard relative à ce qui se passe aux pres- 
sions très basses des tubes de Crookes, M. Bouty répond qu'il n'a jamais 
eu à opérer à des pressions aussi faibles. Limité par la batterie d'accumu- 
lateurs dont il dispose et qui, actuellement, ne dépasse pas G "ioo volts, il 
n'a guère exécuté de mesures au-dessous de ^-^ de millimètre de mercure, 
tandis que, dans les tubes de Crookes, la pression est de l'ordre du millième 
de millimètre. 

M. P. ViLLARD rappelle que les remarques faites par M. Bouty sur la 
conductance des liquides, tels que l'huile ou la benzine, généralement 
considérés comme des isolants parfaits, lui ont permis d'interpréter cor- 
rectement des expériences singulières faites par M. Jauinann, expériences 
qui conduisaient à des conclusions en désaccord complet avec ce que l'on 
sait sur les rayons cathodiques. 

M. P. Villard décrit ensuite sommairement les phénomènes qui se pro- 
duisent quand la cohésion diélectrique d'un gaz est vaincue. Soit, par 
exemple, une ampoule de Crookes actionnée par une machine static^ue 
munie de condensateurs : le faisceau cathodique convenablement dia- 
phragmé est reçu dans un champ tournant, ce qui permet d'analyser la 
décharge et d'observer la déviation magnétique instantanée. A partir d'une 
certaine valeur de la différence de potentiel, les rayons apparaissent; le 
débit augmente avec cette différence : si l'on arrête la machine, l'émission 



— 10* — 

s'arrête bientôt, et le condensateur reste chargé. La cohésion s'est rétablie 
d'elle-même et cette décharge est comparable à l'aigrette qui se produit 
entre les boules d'un excitateur, quand elles sont éloignées au delà de la 
distance explosive. 

Si l'on fait croître la différence de potentiel, il arrive un moment où la 
rupture du diélectrique gazeux devient brusquement complète ; le conden- 
sateur se décharge totalement dans l'ampoule avec un bruit sec. Cette 
décharge a une durée appréciable et détermine une émission abondante 
de rayons plus déviés, donc moins rapides que précédemment. La dévia- 
tion augmente avec la capacité : quand celle-ci atteint plusieurs mètres, 
les rayons n'excitent plus la fluorescence du verre, et l'on observe seulement 
l'illumination en masse du gaz, c'est-à-dire le phénomène de Geissler. 

Ainsi, au moins pour les tubes à électrodes, il y a deux valeurs critiques 
de la différence de potentiel. La première correspond à une rupture répa- 
rable du diélectrique : la décharge est alors analogue à l'aigrette ; la seconde 
détermine une rupture complète, comme dans le cas de l'étincelle explo- 
sive ordinaire. Il semble que ce soit cette deuxième valeur du champ cri- 
tique qu'on observe dans les tubes sans électrodes, où l'annulation du 
champ par la décharge est complète. 

Sur Vacoustique des salles; par M. Wallace Sabine. — M. Bouty 
résume brièvement ces recherches, qui ont été exposées par leur auteur 
dans sept Mémoires publics dans le journal American Architecte et dont 
une analyse a paru dans le numéro de janvier 1901 du Journal de Physique. 

M. Saoine mesure la durée de son résiduel, lorsque l'on ferme brusque- 
ment la valve d'une soufflerie alimentant un tuyau d'orgue. Il trouve que 
cet élément est susceptible de mesure précise, qu'il est le même en quelque 
point d'une même salle que l'on place le tuyau sonore ou l'auditeur, qu'il 
varie d'ailleurs largement d'une salle à une autre ou, dans une même salle, 
suivant l'ameublement. C'est donc un élément caractéristique de l'audition 
moyenne, dont l'étude approfondie a conduit M. Sabine à une remarquable 
série de conclusions. 

En premier lieu, M. Sabine montre que, si l'on recouvre de coussins les 
bancs de bois d'un amphithéâtre, la durée du son résiduel varie avec la 
longueur totale des coussins suivant une loi hyperbolique. Une tenture 
placée dans la salle équivaut, au point de vue du son résiduel, à une cer- 
taine Ion£;ueur de coussins. Il en est de même d'une fenêtre ouverte, d'un 
gros meuble apporté dans la salle, enfin d'un certain nombre d'auditeurs 
isolés ou réunis. Une fenêtre ouverte de un mètre carré, par exemple, laisse 
perdreau dehors la totalité de Tonde qui l'atteint; elle constitue donc une 
unité très rationnelle pour évaluer les absorptions produites par les murs 
de la salle ou par les divers objets qu'elle contient. 

M. Sabine montre que la loi de décroissement du son résiduel est expo- 
nentielle, ainsi qu'on pouvait le prévoir, et que l'exposant, pour des salles 
très diverses, est indépendant de la forme et ne dépend que du volume, 
d'une part, et du pouvoir absorbant des parois et des meubles, d'autre 
part, il devient donc possible, par une série d'expériences rationnellement 
conduites, de déterminer les pouvoirs absorbants des diverses parois et 
objets de toute nature meublant une salle, et de prévoir la durée du son 
résiduel correspondant. 

L'expérience a montré que, dans de bonnes salles, la durée du son rési- 
duel s'écarte peu de deux secondes à deux secondes et demie, si l'on suppose 
l'intensité initiale égale à un million de fois celle du plus faible son per- 
ceptible. 

Le Tableau suivant contient quelques-uns des résultats publiés par 
M. Sabine. 



— 11* — 

Pouvoirs absorbants : 

Fenêtre ouverte i ,000 

Revêtement en pin dur o,oGi 

Verre, simple épaisseur o,o33 

Plâtre sur tuile o,025 

Briques réunies par du ciment de Portland 0,0*^5 

Peintures à l'huile avec leurs cadres 0.28 

Tapis orientau\ extra-lourds 0,29 

Rideaux 0,^3 

Linoléum posé sur le sol 0,12 

Sièges rembourrés, crin et cuir, par places 0,28 

Auditoire, par mètre carré 0,96 

— par personne o,44 

Homme isolé 0,48 

Femme isolée o,54 

Dans les salles de concert, si Ton évite les draperies et les sièges rem- 
bourrés, la presque totalité de Tabsorption est due à l'auditoire. 

M. A. Broca attire l'attention sur une conséquence physiologique impor- 
tante des expériences de xM. Sabine, que M. Bouty vient d'exposer. On sait, 
par l'étude de l'œil, que la valeur du seuil de l'excitation est extrêmement 
variable suivant son état à' adaptation^ c'est-à-dire suivant la grandeur de 
la lumière qui vient de l'impressionner. 

M. Sabine a montré, au contraire, que la loi théorique exponentielle de 
la décroissance du son était vérifiée avec une grande approximation, en 
supposant que la valeur du seuil de l'excitation pour l'oreille qui vient 
d'être impressionnée par i, 2, 3 ou 4 tuyaux, était la même. C'est une dé- 
monstration qui semble indiscutable de l'eiTet, au moins très petit, de l'a- 
daptation sur la sensibilité auditive. 

La dilTérence des phénomènes physiologiques dans les deux organes 
rend plausible ce résultat de l'expérience. Dans l'œil, en efîet, il y a 
équilibre constant entre la destruction du pourpre rétinien et autres 
substances analogues sous l'action de la lumière et leur reconstitution par 
le sang, et c'est le phénomène fondamental de la transformation de Téner- 
gie lumineuse en énergie nerveuse. Dans roreille, il semble bien que l'exci- 
tation soit due à l'action, sur l'organe de Corti, d'ondes propagt'cs dans le 
limaçon. La composition chimique de l'organe de Corti ne semble pas 
varier sensiblement sous cette action, et c est là la raison des difl'érences 
essentielles entre les résultats donnés par la lumière et ceux donnes par 
le son suivant les expériences de M. Saoine. 



— ir 



SÉANCE DU V FÉVRIER 1901. 

Présidence de M. Cornu. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du i8 janvier est lu et adopté. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. Courtois (l'abbé F.), Professeur à rEcole Notre-Dame de Bon Secours, k 
Hrest (Finistère). 
Lemekay (Maurice), Licencié es Sciences mathématiques et physiques, 

Ingénieur civil à Saint-Nazaire (Charente-Inférieure). 
SiEQLRR (Jean), Elève Ingénieur des Mines à Paris. 

Vincent (l'abbé), Professeur à l'Institution Saint-François de Sales, à 
Alençon ( Orne). 
La Bibliothèque de l'Université de Paris. 

M. Henri Poincaré, élu Vice-Président; M. Abraham, élu Secrétaire 
général; M. Dongier, élu Vice-Secrétaire; M. de la Touanne, élu Archi- 
viste-Trésorier; MM. Daniel Berthblot, Robert Bourgeois, Haller, 
Georges Lemoine, le général Rytkatchkw, Du Bois, Charpentier, Houlle- 
vigue, élus Membres du Conseil; MM. Foussereau, Guillaume, Raveau, 
élus Membres de la Commission du Bulletin, adressent leurs remerciments 
à la Société. 

Sur les causes de variation de Vacuité visuelle, — M. Broca rappelle 
les propriétés de l'œil au point de vue du sens des formes. Il indique qu'un 
œil est caractérisé par l'acuité visuelle i quand il résout des détails vus 
sous le diamètre apparent de i'; il montre par des chiffres que Tacuité 
visuelle augmente de o,65 à 0,84 par l'adaptation pour des éclairemenls 
de I bougie-mètre environ. M. Charpentier a vu que, pour les éclairemenls très 
faibles donnant le sens visuel, l'adaptation n'a que très peu d'effet; M. Broca 
a vu que, quand on prend un test-objet formé de quelques traits blancs sur 
fond absolument noir, si l'éclairement du blanc est notable, Tadaptation 
n'a aucun effet sensible. Il étudie ensuite l'acuité visuelle quand le rap- 

r . r . 

port Y des éclairements des traits voisins varie. Pour y compris entre o 

et 0,08 l'acuité ne varie pas. De 0,8 à o,i5 l'acuité tombe de 1 à 0,9, puis 

I' 
elle varie très lentement jusqu'à -=■ = 0,6, puis tombe brusquement. Ceci 

a lieu pour I = 4o bougies-mètre environ. Pour l =^ S bougies-mètre 

environ, l'acuité d'abord de 0,9 y reste jusqu'à j =0,1, puis elle décroît 

moins vite que pour I = 40 bougies-mètre dans la zone comprise entre 

r r 

j =0,1 et Y = o, i5. Le reste de la courbe a la même allure. 

La courbe de variation de l'acuité visuelle en fonction de l'intensité 

r 

pour Y =0,6 montre qu'elle commence à décroître pour une intensité 



— 13* — 

triple ou quadruple de celle qui fait décroître l'acuité visuelle pour - = o. 

Ceci explique Teffet considérable de l'adaptation pour la vision des détails 
en radioscopie. 

Enfin en étudiant au moyen du disque de Masson ce qui se produit 

quand y tend vers la limite discernable, M. Broca a constaté que la sensibilité 

croit jusqu'à ce que les plages soient vues sous l'angle i5' à ao'; la décrois- 



sous un angle d'environ ao , et que l'une d'elles soit entourée par l'autre. 
Si l'on peut avoir une série de plages alternantes de ces dimensions formant 
un gril, éclairées les unes par Tune des lumières, les autres par l'autre le 
résultat sera le meilleur. 

A propos de la communication de M. Broca, M. Villard indique une 
observation expérimentale qu'il a faite au sujet de la loi suivante : La 
sensibilité de l'œil pour une faible lumière augmente quand l'œil vient de 
recevoir une faible impression supplémentaire. 11 compare cet accroisse- 
ment de sensibilité de la rétine à celui qu'une plaque photographique 
acquiert grâce à un voile préalable. 

M. Broca indique une observation qui rentre dans la loi formulée nar 
M. Villard. ^ 

Sur r erreur capillaire dans les thermomètres à mercure. — M. Gh.- 
Éd. Guillaume revient sur la question des erreurs dues à la capillarité 
dans les thermomètres à mercure, dont il a déjà entretenu la Société 
autrefois et qui a aussi été signalée par d'autres auteurs, notamment par 
M. Pernet. Ayant eu l'occasion, dans ces dernières années, d'étudier des 
thermomètres divisés en cinquantièmes ou en centièmes de degré et d'une 
construction extrêmement soignée, il a pu faire de nouvelles mesures de 
cette erreur. 

L'angle de raccordement du ménisque mercuriel avec le verre dépend 
du sens de la marche de la température. Les deux limites sont atteintes 
lorsque la température est franchement ascendante ou descendante. Mais 
si, après une descente ayant provoqué un déplacement du ménisque, il se 
produit une élévation très faible de la température, l'angle de raccorde- 
ment diminue sans que le ménisque dans son entier éprouve un déplace- 
ment. La variation de la température modifie seulement la pression capil- 
laire, et, tant que la variation de volume du mercure est compensée par 
une variation du réservoir correspondant au changement de la pression, 
l'élévation de la température reste cachée. C'est seulement lorsque l'angle 
limite est atteint que le ménisque se déplace parallèlement. 

L'auteur a montré autrefois que les retards d'ascension pour les ther- 
momètres différents sont grossièrement proportionnels à la racine carrée 
de l'étendue du degré, que l'allongement de celui-ci soit obtenu par une 
diminution du diamètre du tube ou par une augmentation du volume 
du réservoir, sans augmentation correspondante de l'épaisseur des parois, 
qui nuirait à la sensibilité de l'instrument. 

On peut déterminer la grandeur de l'erreur capillaire par un procédé 
consistant à pratiquer autour du thermomètre, placé dans un tube, une 
légère diminution de la pression qui abaisse le ménisque, puis à observer 
Tiastant précis où te produit le premier déplacement parallèle, dû à une 






— 44* — 

ascension lente et régulière de la température. Des mesures faites en di- 
vers endroits d'un thermomètre divisé en centièmes de degré appartenant à 
M. de CiOppet, et admirablement construit par M. Baudin, ont montré que 
l'erreur capillaire varie, d'un point à l'autre du thermomètre, dans la pro- 
portion du simple au double, sans que cette variation puisse s'expliquer 
par les changements du diamètre ou par la conicité du tube; elle est due 
certainement à des différences dans la surface du verre. 

M. Guillaume montre ensuite comment on peut se libérer de Terreur 
capillaire dans la détermination du coefficient de pression du thermomètre. 

Cette erreur rend illusoire l'allongement du degré au delà d'une certaine 
valeur, et impose au thermomètre à mercure une limite dans la mesure 
des petits intervalles de température. 

M. PoNSOT, en étudiant un thermomètre, a déterminé directement la 
correction de pression intérieure à faire subir à la lecture d'un thermo- 
mètre placé verticalement, en faisant des lectures successives, le thermo- 
mètre étant alternativement horizontal et vertical, à température fixe, et 
cela en des points très nombreux de la tige thermométrique. 

La courbe représentative de ces corrections, en prenant pour abscisses 
tes divisions du thermomètre, présente des maxima et des minima. 

De la courbe des corrections de calibrage, M. Ponsot a déduit pour 
chaque point du thermomètre des longueurs équivalentes ou correspon- 
dant à un volume invariable. 

Il a constaté que les maxima de la courbe de correction de la pression 
intérieure correspondaient aux points où les longueurs équivalentes étaient 
aussi maxima. 

Il en conclut que, malgré les variations de la section intérieure du tube 
thermométrique, ainsi mises deux, fois en évidence, il n'y a pas eu d'er- 
reur sensible o» mesuraèie provenant de la variation de la pression 
capillaire, 

M. Guillaume, répondant à M. Ponsot, insiste sur le fait que la correc- 
tion de calibrage est toujours appliquée aux résultats bruts avant qu'on 
la soumette à d'autres calculs, dette première correction une fois faite, 
on ne trouve plus aucune relation entre la correction capillaire et la forme 
du tube; ou tout au moins cette relation qui existe en théorie est entière- 
ment masquée par une autre cause de variation indépendante de la forme 
du tube. 

Photographies d*ondes aériennes, — M. Raveau rappelle comment 
M. .WooD est parvenu à obtenir des images d'ondes aériennes émanant 
d'une étincelle électrique, par l'emploi de la méthode de Topler ( Schlie- 
renmethode), qui est une extension d'un procédé inventé par Foucault 
pour rendre directement visibles les défauts d'un miroir ou d'un objectif 
(voir Philosophical Magazine, t. XLVIII, p. 218, août 1899, et t. L, 
p. 148, juillet 1900; Nature, t. LXII, p. 34a, 9 août 1900, et Journal de 
Physique (3), t. VIII, p. 627 et t. X, p. 72). Les seize photographies pro- 
jetées par M. Pellin représentent, en leurs phases successives : la diflrac- 
tion par un petit écran; la formation d'un train d'ondes régulières par la 
réflexion sur un escalier; la réflexion d'une onde suhérique par un miroir 

Slan; la réflexion par un miroir cylindrique circulaire; deux cas de ré- 
exion par un miroir demi-circulaire; la reflexion par un miroir elliptique 
complet; la transformation d'une onde sphérique en onde plane par un 
miroir parabolique: la même transformation par une lentille pleine d'acide 
carbonique; la réflexion par une surface mamelonnée avec production 



— 4«* 



d*ondes paragéniques: le passage d'une onde à travers un réseau; la dif- 
fraction par un petit trou; deux cas de rcfraclion par une surface plane; 
la réfraction par un prisme d'acide carbonique et par un prisme d'hydro- 
gène. 

Les clichés, mis en vente par la maison Newton et G'* de Londres, appar- 
tiennent au Laboratoire d'Enseignement de la Physique, à la Sorbonne. 



SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1901. 
Présidence de M. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procéîï-verbal de la sianre du i*' février est lu et adopté. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. Henry (Victor), Préparateur de Physiologie à la Faculté des Sciences de 

Paris. 
Hbrsk (Ch. -Alexandre), Professeur au Collège de Soissons. 
LocHERER, Ingénieur des Ponts el Chaussées, à Paris. 
NoRDMANN, Licencié es Sciences, à l'Observaloire d'Astronomie physique 

de Meudon. 
RouBAULTf Professeur au Lycée d*Angouléme. 

M. le Président annonce qu'un généreux anonyme a fait don à la So- 
ciété d'une somme de Sooo'*". Des applaudissements accueillent cette Com- 
munication. 

M. le Président propose de nommer Secrétaire général honoraire 
M. Lucien Poincaré, recteur de l'Académie de Chambéry, dont le passage 
trop court au Secrétariat général a été si profitable à la Société. 

Cette proposition adoptée la veille par le Conseil est immédiatement 
votée à 1 unanimité des Membres de la Société présents à la séance. 

M. Créhieu annonce que les résultats de ses nouvelles expériences jar 
la confection électrique confirment tous ceux de ses précédents essais. 

11 a pu, en outre, découvrir deux nou> elles causes d'erreurs par suite 
desquelles on peut observer des déviations d'un système magnétique placé 
au voisinage d'un corps chargé en mouvement; ces déviations peuvent se 
présenter avec tous les caractères de réNcrsibililé et sont du même ordre 
de grandeur que ceux attendus de l'eiïet magnétique de la convection. 

il est donc très naturel que d'autres aient pu se tromper. 

M. Crémieu conclut donc aujourd'hui que, dans les conditions où 
MM. Rowland et Himstedt ont opéré comme dans ses propres expé- 
riences, la convection électrique ne produit pas d'effet magnétique. 

Sur quelques compteurs à courants alternatifsy par M. P. Janet. 
— M. P. Janet présente à la Société un assez grand nombre de nouveaux 






1 



— 46* — 

compteurs ayant figuré à l'Exposition universelle, principalement pour 
courants alternatifs. Il fait à ce sujet un exposé des diverses méthodes que 
les électriciens ont imaginées pour réaliser dans la construction des comp- 
teurs d'électricité la condition fondamentale : couple moteur propor- 
tionnel à la puissance à mesurer et couple résistant proportionnel à la 
vitesse (celle-ci donnée, dans tous les compteurs présentés à la Société, 
par un disque métallique tournant entre les branches d'un aimant). Sui- 
vant la manière de réaliser le couple moteur, les compteurs se classent en 
deux groupes : 

fo Compteurs moteurs du type Thomson, comprenant deux circuits, l'un 
fixe, l'autre mobile (pouvant servir aussi dans le cas des courants coo- 
tinus). M. P. Janet rappelle rapidement le principe de ces compteurs 
bien connus et donne quelques indications sur les artifices employés pour 
éviter, dans le cas des courants alternatifs, l'erreur résultant du décalage 
dû à la self-induction du circuit à fil fin (par exemple, emploi d'une spire 
en court-circuit placée dans la bobine à gros fil). 

2^ Les compteurs à champ tournant. 

On réalise ici un champ elliptique tournant (analogie optiorue) en 
superposant deux champs rectangulaires alternatifs d'amplitude H et H' 
décalés d'un angle q, par le moyen de deux circuits, l'un à gros fil, l'autre 
à fil fin. Ce champ elliptique tournant équivaut à deux champs tournants 
ordinaires, d'intensités inégales, lesauels tendent à entraîner en sens opposés 
un conducteur de révolution, mobile autour de l'axe commun. La diflfé- 
rence des deux couples, que l'on calcule facilement par un raisonnement 
géométrique, est le couple moteur de l'appareil; il est proportionnel à 
llirsincp. Le circuit à gros fil fournit H proportionnel à l'intensité du cou- 
rant; on s'arrange de manière que le champ H' du circuit à fil fin soit pro- 
portionnel à la force électromotrice alternative et en quadrature avec 
celle-ci. Alors la vitesse de rotation du conducteur placé dans le champ 
elliptique tournant est proportionnelle à la .puissance à mesurer. — On a 

mm 

imaginé bien des procédés pour obtenir le décalage de — entre H' et la 

force électromotrice. M. P. Janet indique les ingénieuses solutions repré- 
sentées par les compteurs : Hartmann et Braun; Raab; Hummel; Ba- 
tault. 

M. P. Janet passe ensuite aux Com,pteurs spéciaux aux courants tri- 
phasés en imaginant, par exemple, un montage en étoile. Il fait au tableau 
le diagramme des divers vecteurs à considérer et classe les compteurs 
pour courants triphasés suivant les trois types de formules par lesquelles 
on peut exprimer la puissance P, savoir : 

P = e^ii — ej«i (notations bien connues), 
aP = «,(63 — e,)-hei(i, — «a), 
3P = (m — ïî)(«3 — «î) — (*î — «s)(«s — Cl)- 

Dans tout compteur triphasé à champ tournant^ il y a deux systèmes 
tournants montés sur le même arbre, entraînés par des couples respecti- 
vement proportionnels à chaciin des deux termes du second membre des 
formules précédentes. M. P. Janet présente la solution fournie par les 
compteurs Siemens et Halske^ Hum,m.el, Schuckert; dans le cas le plus 
général des courants triphasés à quatre fils, il est nécessaire d'employer 
une équation plus générale que les précédentes : certains compteurs (yiro/i, 
Thomson) s'appliquent à ce cas. 

Spectres d* absorption de quelques groupes de matières colorantes, 
— Loi des groupes auxochromes; par M. P. Lbmoult. — M. Lemodlt 



' I i 

». 
r 



— 17* — 

rappelle, à propos des colorants du triphénylméthane et des indophé- 
nois, les principes de la théorie des matières colorantes : P la présence 
d'un groupe qui réunit plusieurs noyaux aromatiques, c'est le chromophore 
qui avec les noyaux forme le chromogène; la nature de ce groupement 
sert de critérium pour la classification des colorants par familles; 2^ la 

f»résence d'au moins un et souvent de plusieurs groupes AzH* ou OH ou 
eurs dérivés placés dans des positions privilégiées, généralement en 
para de la liaison chromophorique; ces groupes sont les auxochromes; 
il y a trois sortes d'auxochromes azotés, ÂzH* ou azote primaire, AzHRi 
azote secondaire, AzR| Rt azote tertiaire (Ri Ri sont des radicaux gras ou 
aromatiques). On trouve encore d'autres groupes tels que CH',G*H(, etc., 
AzO*, SO*H, GO* H ou même AzH» et OH dans les positions non privi- 
légiées, mais ces groupes n'ajoutent rien à la fonction colorante; ce sont 
des groupes non significatifs (quelques-uns d'entre eux ont toutefois une 
très grande importance au point de vue des applications tinctoriales). 

M. Lemoult indique que l'étude des spectres d'absorption des colorants 
dissous (dilution moléculaire et épaisseur constantes) l'a conduit à l'obser- 
vation des trois faits suivants: a. Possibilité d'obtenir avec la plupart des 
colorants un spectre discontinu qui présente toujours une bande lumi- 
neuse rouge assez étroite et assez fréquemment une large bande du côté 
du vert ou du violet; 6. La position du milieu de cette bande rouge (défini 
d'une façon approchée suffisante par la moyenne des positions des 
deux bords de cette bande) reste invariable pour une même famille de 
colorants quand on examine des corps ne différant entre eux que par des 
groupes non significatifs ou par des auxochromes azotés non tertiaires ; 
0. La position du milieu de cette bande se déplace au contraire, toujours 
pour une même famille, quand on fait varier le nombre des auxochromes 
azotés tertiaires. L'ensemble de ces deux paragraphes forme la loi des 
auxochromes azotés. 

M. Lemoult la démontre en projetant les spectres d'absorption de 
quelques colorants du triphénylméthane; ceux qui ont deux auxochromes 
azotes tertiaires donnent une bande rouge entre oH-jyo et o(^,66 : mi- 
lieu of-,68; ceux qui ont deux auxochromes tertiaires et un autre auxo- 
chrome non tertiaire donnent une bande rouge de même position; ceux 
qui ont au contraire trois auxochromes tertiaires donnent une bande 
rouge entre oI^,68o et oC',65o : milieu oC'yôôS. La projection simultanée des 
spectres d'absorption d'une solution d'un colorant de la première ou de la 
seconde catégorie, et d'une solution d'un corps de la troisième catégorie 
montre nettement le déplacement de la bande rouge (les solutions sont à 
égale dilution moléculaire). 

D'ailleurs les spectres d'absorption comprennent en général, outre cette 
bande rouge, une plage lumineuse variable avec chaque échantillon et dont 
l'étendue et la position constituent les caractères individuels à chaque 
colorant; la bande rouge caractère de famille est la plus persistante, et 
elle subsiste alors que l'absorption est déjà suffisante pour faire disparaître 
les caractères individuels. 

En ce qui concerne les indophénols, M. Lemoult rappelle les expériences 
de MM. Camichel et Bayrac, qui ont étudié les indophénols à azote tertiaire 
et montré, par de nombreuses expériences, qu'ils donnent tous la même 
bande rouge de position invariable. M. Lemoult fait remarquer que ses 
observations diffèrent de celles-là, puisqu'il a remarqué le déplacement de 
la bande rouge, et, puisqu'en s'aaressant à des indophénols à azote pri- 
maire, il a obtenu une bande rouge dont la position diffère de celle qui 
correspond aux indophénols à azote tertiaire. Ceci rentre dans la loi des 
auxochromes, dont les déterminations de MM. Camichel et Bayrac ne font 
pas soupçonner l'existence, puisqu'elles n'ont rapport qu'au paragraphe b. 
M. Lemoult montre ensuite les déformations du spectre d'absorption 






— 18* — 

quand la dilution varie; et, remarquant que les triphénylméthanes eux- 
mêmes, qui donnent si facilement la bande rouge, peuvent .donner un 
spectre presque normal quand la dilution augmente, il a été amené à se 
demander si en modifiant les conditions expérimentales il n'arriverait pas 
à obtenir un spectre discontinu avec bande rouge pour tous les colorants. 
Cette supposition s'est trouvée vérifiée pour les thiazines, les oxazines, 
quelques alizarines, etc., et M. Lemoult pense mettre ces observations à 
profit pour tenter de nouvelles vérifications de la loi des auxochromes 
azotés tertiaires. 

M. le Secrétaire général donne lecture d'un télégramme qne lui 
adresse de Toulouse M. Camichel. M. Gamichel rappelle ses expériences 
sur les indophénols, qui remontent à plusieurs années, recherches au cours 
desquelles il a énoncé le premier une loi analogue à celle donnée par 
M. Lemoult. Il signale la nécessité d'employer des corps purs et non des 
corps industriels, et insiste particulièrement sur la nécessité de mesures 
photométriques pour ne pas risquer de confondre l'extrémité du spectre 
visible avec le bord d'une bande d'absorption. 

A propos de ces remarques, M. Lemoult répond que la loi énoncée par 
MM. Gamichel et Ba^rac n'a qu'une analogie lointaine avec la loi des 
auxochromes, comme il vient de le faire voir; en ce qui concerne la pureté 
des corps employés, M. Lemoult pense s'être mis à l'abri de toute cri- 
tique à ce sujet. Enfin, M. Lemoult fait remarquer qu'on ne saurait con- 
fondre le bord d'une bande lumineuse commençant à ot^,68 avec la limite 
du spectre visible, et cela d'autant plus que, les triphénylméthanes à i azotes 
tertiaires donnant une bande rouge commençant à of-, 70, la confusion ne 
saurait porter à la fois sur ces deux déterminations. D'ailleurs, la projec- 
tion simultanée de deux spectres convenablement choisis met hors de 
doute le déplacement de la bande rouge dans les conditions indiquées. 



SÉANCE DU 1*' MARS 1901. 

Présidence de M. Pbllat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du i5 février est lu et adopté. 

Est élu Membre de la Société : 
M' GuiLLBMiNOT, Doctcur en médecine, à Paris. 

f 

, M. le Président annonce la perte douloureuse que la Société vient de 
faire en la personne de M. Jules Chautard, Doyen honoraire de la Fa- 
culté des Sciences de l'Université catholique de Lille; ancien Professeur 
et ancien Doyen de la Faculté des Sciences de Nancy. 

M. Gartaud fait, au nom de M. Gh. Frbmont, une Gommunication sur 
les Lignes super jficielles apparaissant dans le sciage des métaux, — 



Quand on scie des métaux laminés ou simplement coulés, tels que le féf, 
les aciers de toutes nuances, la fonte, le cuivre, le laiton, le bronze, etc., 
il apparaît sur les deux faces résultant de ce sciage des lignes autres que 
celles qui sont occasionnées par le trait de scie. 

Le phénomène ne dépend ni de la nature des métaux mis en œuvre, ni 
de particularités de leur structure. 

En éclairant obliquement une des sections obtenues, on observe, sous 
une incidence convenable, une succession de bandes étroites alternative- 
ment claires et sombres; l'apparence peut, d'ailleurs, être inversée par une 
rotation de 180^ de la plaque, les parties claires devenant sombres, et les 
parties sombres s'éclairant à leur tour. Cet effet de lumière accuse entre 
deux bandes consécutives une légère dénivellation, quelquefois perceptible 
au toucher, accompagnée d'un ressaut rarement brusque, mais plutôt ar- 
rondi. 

Ces bandes, de deux en deux en creux ou en relief, sont parallèles entre 
elles et obéissent à cette loi simple d'être également parallèles aux deux 
bords opposés traversés par la scie. Les choses se passent comme si les 
deux profils étaient transportés par le sciage parallèlement à eux-mêmes, 
à des intervalles déterminés et constants. 

Quand les bords opposés, dont elles reproduisent le profil, sont deux 
lignes parallèles, comme dans une barre à section carrée ou rectangulaire» 
et que le sciage est effectué suivant une direction parallèle à deux côtés.op- 
posés, il n'y a qu'un seul système de lignes; ce sont des droites parallélest 
ayant alors le maximum de largeur. 

Si le sciage est effectué dans la même barre suivant une diagonale de la 
section rectangulaire, le profil attaqué par le trait de scie est un angfe 
droit; il y a alors deux systèmes de lignes. 

Si la barre est triangulaire, il y a deux systèmes de lignes parallèles aux 
deux côtés du triangle et inclinés par rapport au trait de scie. 

Si la barre a pour section un triangle superposé à un rectangle, on re- 
trouve les deux systèmes de lignes suivant la même loi. 

Quand la barre est cylindrique, les deux systèmes de lignes sont com- 
posés d'arcs de cercle. 

Quand le profil est complexe, c'est-à-dire composé d'arcs, de lignes 
droites ou brisées, etc., les aeux systèmes de lignes sont toujours des pa- 
rallèles aux profils des bords attaqués par le trait de scie. 

Il est à remarquer que les deux systèmes de lignes, venant des bords op- 
posés, vont l'un vers 1 autre; que les lignes se rencontrent, se coupent et se 
dépassent; aussi voit-on parfois, près d'un des bords du morceau de mé- 
tal scié, les traces des lignes provenant du bord opposé. 

Quand les bords opposés sont asymétriques, les aeux systèmes de lignes 
paraissent s'afTaiblir en se rencontrant. 

Il peut y avoir, dans certains cas, un troisième système de lignes; ainsi, 
dans le sciage d'une barre à section carrée sciée suivant la diagonale, on 
voit, en plus des deux systèmes de lignes constatés, un troisième système 
produit par un mouvement vibratoire supplémentaire occasionné, semble- 
t-il, par un serrage élastique de la barre pendant l'opération du sciage. 

Ces lignes sont différentes des lignes de Liiders, car elles sont constantes, 
régulières, géométriques et de forme déterminée, obéissant toujours à cette 
même loi d'être parallèles aux profils des bords attaqués par le trait de scie. 

Ces lignes semblent, à première vue, représenter des ondes statjon- 
naires résultant d'un mouvement vibratoire. Cependant, dans l'incertitude 
où nous sommes, il n'est pas mauvais de mentionner l'avis d'un spécialiste 
«n sciage' de métaux, l'ingénieur Régnard, qui, sans hésitation, assigne à la 
voie de la scie la cause première du phénomène. 

Répondant aux questions posées par divers membres de la Société, 



- âO* — 

M. Gartauo dit que les phénomènes de lignes superficielles apparaissent 
quels que soient la structure mécanique de la pièce métallique sciée et son 
mode de préparation (par laminage, coulage, etc.). — D'autre part, la vi- 
tesse du sciage de la pièce métallique n'a pas d'influence notable, et Ton 
obtient très bien les lignes superficielles en sciant d'une manière quel- 
conque au moyen d'une scie à main. Mais la netteté des lignes superficielles 
dépend de la voie de la scie, c'est-à-dire de l'écart transversal que l'on 
donne aux dents de la scie alternativement à droite et à gauche du plan 
de la lame de scie. 

M. A. Cornu fait remarquer l'importance que peut avoir la vibration 
transversale des dents de la scie, vibration qui doit, gr&ce à la voie de la 
scie, accompagner le mouvement du sciage. 

M. Crémieu fait observer que les lignes superficielles apparaissent aussi 
dans \t fraisage des pièces métalliques. 

M. A. Cornu dit qu'il ne faut pas s'étonner de voir des lignes superfi- 
cielles périodiquement espacées produites par des actions aussi différentes 
que le sciage et \t fraisage : quelle que soit la pièce agissante, il tend à 
se produire un mouvement périodique défini par les lois de l'élasticité. 

M. Cartaud ajoute qu'en effet le rabotage des métaux produit aussi le 
phénomène des lignes superficielles. 

Appareil de mesure des courbures et des éléments d'un système 
optique quelconque; par M. R. Dongier. — L'appareil présenté par 
M. UoNGiER permet la mesure des coul1i)ures des surfaces réfléchissantes. 
Il peut aussi servir à la détermination des éléments d'un système optique 
quelconque convergent ou divergent. Il comporte, comme accessoire essen- 
tiel, un viseur autocollimateur dans lequel l'oculaire est remplacé par un 
microscope qu'on peut soulever plus ou moins de quantités mesurâmes. 

La lumière, fournie par une source étendue, est renvoyée par le système 
éclairant vers l'ouverture d'un diaphragme où se trouvent deux fils croisés, 
puis vers l'objectif du collimateur et la surface à étudier. Celle-ci est dis- 
posée sur une plate-forme pouvant être déplacée de Quantités mesurables. 

Si la croisée des fils se trouve au foyer de l'objectif du collimateur, la 
lumière réfléchie par la surface observée est renvoyée vers l'objectif, puis 
vers le microscope; elle paraît issue du foyer de la surface à étudier. On 
obtient le demi-rayon de courbure avec une précision au moins égale à celle 
fournie par le sphéromètre, même lorsque celui-ci fournit la valeur de- la 
flèche à un micron près, en mesurant le déplacement de la plate-forme mo- 
bile, pour les mises au point successives de la surface elle-même et de son 
foyer. 

La mesure des éléments d'un système optique est obtenue en interposant 
entre le viseur et la plate-forme mobile une plate- forme fixe destinée à le 
supporter. On détermine ensuite avec facilité et précision les grandeurs 
qui interviennent dans les formules dont M. Cornu a fait usage (<). 

A propos de la Communication de M. Dongier, M. A. Cornu fait remar- 
quer qu en effet on ne peut pas compter sur le sphéromètre pour mesurer 
avec précision un rayon de courbure. Il n'est même pas exact de dire que 



(*) Journal de Physique, \^ série, t. VI, p. 276, 3o8; 1877. 



-M* - 

cet instrument puisse définir une flèche à un micron prés, si ce n'est quand 
on utilise seulement de très petits déplacements de fa vis. Mais on a tou- 
jours les meilleurs résultats en employant la méthode du leçier optique 
de M. A. Cornu (i) applicable à la fois aux courbures des surfaces con- 
caves et des surfaces convexes; la supériorité de cette méthode tient non 
seulement à la perfection automatique du levier optique, mais encore à ce 
que l'observation sur le petit miroir du levier se fait sur une échelle divi- 
sée qui n'a nullement besoin d'un étalonnage rigoureux; la méthode éli- 
mine les erreurs attachées à tout étalonnage absolu délicat comme celui de 
la vis du sphéromètre. 

Dans sa méthode de mesure des éléments d'un système optique, M. A. 
GoaNU a tenu à proscrire rigoureusement l'emploi de toute pièce ou sur- 
face auxiliaire (miroir ou lentille) dont il faut définir la valeur optique et 
dont l'emploi peut altérer la netteté des images. 

M. DoNGiER répond que son appareil permet à la fois la mesure des 
courbures et des éléments des systèmes optiques aussi bien divergents que 
eonver^ents. Dans le cas des systèmes convergents il ne comporte que les 
accessoires optiques indispensables, employés aussi par M. Cornu, à savoir : 
une lentille collimatrice et un microscope viseur. Il a l'avantage de porter 
en lui-même le moyen de régler à l'infini par autocollimation, et c'est 
dans cette opération qu'intervient le miroir rigoureusement plan. Sa dispo- 
sition verticale et ramassée le rend très maniable et propre à rendre ser- 
vice même aux industriels. 

M. A. Cornu ajoute que la simplicité de son dispositif ne perd guère 
d'avantages dans le cas, d'ailleurs très rare dans la pratique, d'un système 
divergent. Quant au réglage à l'infini, il peut se faire avec toute la pré- 
cision voulue, sans viser un objet extrêmement éloigné et même sans viser 
d'autre objet que le réticule du collimateur. L'autocollimation n'est que 
l'un des procédés permettant d'efl'ectuer ce réglage; elle n'exige pas, 
d'ailleurs, l'emploi coûteux d'un miroir parfaitement plan. La moyenne 
des observations, par réflexion normale sur une glace argentée ordinaire 
et successivement sur ses deux faces, suffit généralement pour la précision 
du focomètre. 



SÉANCE DU 15 MARS 1901. 
Présidence de M. Pellat, 



La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du i*** mars est lu et adopté. 



Sont élus Membres de la Société : 

MM. Chauvin (Raphaël), ingénieur électricien à Paris. 

Edblbbro (Alexandre), ingénieur opticien à Kharkoflf (Russie). 

GuiLLBT, professeur au Collège Chaptal à Paris. 

GoisoT (Georges), ingénieur de la Sociélé anonyme des anciens Établisse- 

ments Parvillée frères à Paris. 
RouoBT, professeur au Collège de Villefranche (Aveyron). 

(') Journal de Pkysiquey i" série, t. IV, p. 7; 187.1. 



1 



< M. le Président annonce la perte douloureuse que la Société vient de 
faire en la personne de M. Jean- Joseph- Antoine Merle , parfumeur^ 
copropriétaire de la Maison Bruno-Court, à Grasse. 



Durée d'émission des rayons Bôntgen. — M. Brdnhes rappelle les 
-.^-:^ ir^^...^^- X 1^ Faculté de Dijon et qu'il a déjà communiquées 

(séances des i5 janvier et 9 avril 1900), et expose 



expériences effectuées à la Faculté de Dijon et qu'il a déjà communiquées 
à 1 Académie des Sciences (séances des i5 janvier et 9 avril 1900), et expose 
à la Société les expériences nouvelles qu'il a entreprises àClermont sur le 



même sujet. 

Les essais pour déterminer la vitesse de propagation des rayons Rôntgen 
l'ont conduit à la recherche systématique de la durée de Vémission des 
rayons X par un tube de Crookes actionné par une bobine d'induction. 

Il rappelle sa méthode de recherche de la vitesse des rayons X. Elle 
est fondée sur l'action des rayons sur les potentiels explosifs. Un tube de 
Crookes envoie des rayons, qui doivent déterminer l'étincelle, à deux micro- 
mètres distincts P et Ë, actionnés chacun par une machine électrostatique 
indépendante. Le micromètre P est relié aux armatures intérieures de 
deux bouteilles de Leyde dont les armatures extérieures, reliées entre elles 
par une grande résistance (liquide), sont reliées, en outre, à un micromètre 
secondaire S et en même temps aux deux lames de zinc qui constituent les 
armatures d'un condensateur de Kerr à sulfure de carboue. Le micro- 
mètre Ë sert uniquement à donner l'étincelle éclairante. . 

Si les micromètres P et Ë sont à côté l'un de l'autre, et si les étincelles 
sont simultanée?, on observe la biréfringence électrique; on emploie pour 
cela le dispositif de MM. Abraham et Lemoine. 

On peut s'arranger pour que l'étincelle de P, qui est puissante, déter- 
mine par sa lumière ultra-violette l'étincelle de E. On observe alors 
que, SI, toutes choses restant égales, on éloigne l'excitateur P à o'^^So de E, 
la biréfringence diminue. La déviation observée à l'analyseur biréfrin- 
gent passe de 39" à 21", par exemple. C'est que, lorsque la lumière arrive 
en Ë, déterminant l'étincelle éclairante, la différence de potentiel instan- 
tanée entre les armatures de zinc a déjà commencé à décroître. 

On sépare par un écran de carton les deux excitateurs P et E, et l'on 
place un tube de Crookes au voisinage. On peut s'arranger de manière 
que les rayons X issus du tube déterminent simultanément une étincelle 
en P et en E. En ce cas la biréfringence observée variera suivant la dis- 
tance entre P et E. Si l'on transporte le support sur lequel sont disposés 
à la fois le tube de Cookes et l'excitateur P à 0^,80 de distance de 
l'excitateur Ë, après l'avoir placé tout à côté, il semble qu'on ait 
la même diminution de biréfringence que dans le cas où c'était la 
lumière ultra-violette de P qui provoquait l'étincelle Ë. 

Malheureusement l'expérience réussit trop rarement pour que l'on 
puisse être affîrmntif. On croit, parfois, que les étincelles en P et E écla- 
tent simultanément ; et cependant entre les niçois croisés on n'a pas d'illu- 
mination, on n'a pas le phénomène de Kerr. 

M. Brunhes pense, en effet, que la synchronisation des deux étincelles 
indépendantes n'est réalisée que lorsque it front de Inonde de rayons X 
trouve à la fois, en arrivant sur les deux micromètres, les étincelles /?r^- 
paréesy et peut ainsi les provoquer du même coup. Mais c'est là un fait- 
exceptionnel. En variant les conditions de l'expérience on se convainc 
que rémission de rayons X dure un temps fini ^ et qu'il peut y avoir ainsi 
synchronisation à -x^\-^ de seconde près environ, sans qu'il y ait la syn- 
chronisation absolue qui est nécessaire pour qu'apparaisse, dans ces con- 
ditions, la biréfringence électrique. 

M. Brunhes rappelle ses précédentes expériences, où il évaluait la durée 
d'émission des rayons X par l'allongement sur l'écran fluorescent des 



-^ 23* — 

taches lumineuses données par les trous d'un disque tournant de o",5o 
de diamètre derrière leauel est placé le tube producteur de rayons. 

Il présente à la Société des photographies sur lesquelles cet allongement 
est manifeste. Des trous de 5°"" de diamètre, parfaitement ronds sur une 
épreuve obtenue avec le disque au repos (toujours pour une seule émis- 
sion de rayons X), donnent, quand le disque atteint une vitesse de 
1600 à 2000 tours par minute, des taches allongées, étalées dans le sens 
du mouvement sur une longueur de 4"" environ. La vitesse absolue du 
trou variant, d'après les dimensions du disque, de ^o"" à So^ par seconde^ 
cela fait une durée d'émission de l'ordre du y^^ôô ^" TaTÔô ^® seconde. 

M. Brunhes a voulu aller plus loin : il a mis en série un micromètre à 
étincelle et le tube de Grookes sur le secondaire de la bobine, pour com- 
parer la durée de cette étincelle en série avec le tube, et celle de l'émission 
de rayons par le tube lui-même. 

L'étincelle garde, même dans ces conditions, son caractère de phéno- 
mène instantané. Elle donne des images de trous très nets, même pour 
la plus grande vitesse de rotation du disque. Ces trous sont étalés dans le 
sens latéral, à cause des dimensions de la source de lumière, qui est un filet 
lumineux de 2^" à 3*°* et qui doit être placée assez près du disque tournant. 
Mais il n'y a aucun allongement dans le sens du mouvement, et les photo- 
graphies présentées à la Société montrent une identité absolue* des images 
obtenues avec le disque au repos et avec le disque en mouvement. 

En variant la résistance intercalée, on a obtenu quelquefois plusieurs 
images successives, de plus en plus pâles, pour une même étincelle, et cor- 
respondant à des oscillations. Les images étaient en ce cas nettement 
distinctes, et chacune d'elles correspondait à un phénomène instantané. 

Pendant ce temps, invariablement, le tube de Grookes en série avec 
l'étincelle n'a cessé de donner une image unique et allongée de la même 
quantité. 

M. Brunhes conclut que, si l'on continue à admettre dans ce cas l'uni- 
formité du courant de décharge, on peut se représenter le phénomène 
en disant (jue l'instant précis où éclate l'étincelle est celui où les molécules 
eazeuses viennent frapper la cathode dans le tube de Grookes. G'est seu- 
lement ensuite que ces molécules seraient repoussées par la cathode, et ce 
flux de rayons cathodiques qui va s'allongeant et se traînant jusqu'à 
l'anticathode vient la frapper durant un temps fîni. 

M. P. ViLLARD dit que les expériences de M. B. Brunhes confirment ses 
propres résultats relatifs à la aurée de l'émission cathodique, à la condi- 
tion de supposer instantané le phénomène de transformation des rayons 
cathodiques en rayons X à partir de l'instant du choc cathodique. La durée 
d'émission des rayons de Bôntgen observée par M. Brunhes serait en 
réalité la durée de l'émission cathodique. 

M. CoLARDEAU donne quelques explications sur les expériences faites 
par lui en 1896, relativement à la durée d'émission des rayons de Rontgen,. 
expériences auxquelles iM. Brunhes a fait allusion dans sa communication. 

D'après ces expériences, la durée d'émission des rayons X serait assez 
consiaérable et comparable à un millième de seconde. ( M. Brunhes trouve^ 

§ar le dispositif qu'il décrit, un nombre de l'ordre de un dix-millième 
e seconde.) 

M. Golardeau, qui a depuis cette époque complété ses recherches, 

tnais qui n'en avait pas, jusqu'ici, publié les résultats, explique qu'on 

obtient des effets très différents suivant la manière dont est disposé le 

circuit de décharge de la bobine. 

Si l'on relie directement, comme on le fait d'habitude, le tube de Grookes 



— 24* - 

^u\ deux pôles de la bobine, il arrive généralement que ce tube est tra- 
versé par plusieurs décharges consécutives, même quand on produit une 
seule interruption du courant primaire. Cela s'explique facilement, comme 
Ta montré M. Abraham, par ce fait que la quantité d^électricité mise en 
jeu dans le secondaire par cette seule interruption suffit à porter plusieurs 
fois de suite les deux pôles de la bobine à la différence de potentiel 
voulue pour produire une étincelle entre ces pôles. La décharge se répète 
alors un certain nombre de fois jusqu'à ce que la charge électrique mise 
en jeu soit entièrement dépensée. C'est l'ensemble de ces décharges, et 
non chacune d'elles envisagée à part, qui correspond aux valeurs numé- 
riques citées plus haut. Comme ces décharges sont suffisamment rappro- 
chées pour que l'œil et l'oreille n'en perçoivent pas la discontinuité, la 
durée d'émission des rayons X est alors comparable à celle de l'ensemble 
de ces décharges. 

M. Golardeau amis en évidence cette discontinuité dans la production 
des rayons X due à une seule interruption du courant primaire, en diri- 
geant ces rayons sur une plaque photographique tournant rapidement 
autour d'un axe perpendiculaire à son plan. Une fente étroite, découpée 
dans une plaque de métal immobile et placée très près de la plaque pho- 
tographique, limite le faisceau de rayons X. Dans ces conditions, au lieu 
d'obtenir une seule image de la fente, on en obtient une série, étalées en 
éventail sur un secteur de plusieurs degrés d'ouverture, dont l'étendue 
varie d'ailleurs d'une expérience à l'autre. Ces images ne sont pas toutes 
absolument séparées les unes des autres: l'ensemole donne l'impression 
qui correspondrait aune décharge fusanteprésentant de nombreuses alter- 
natives de renforcement et d'aflTaiblissement. L'aspect de l'image rappelle 
celui d'un spectre, tel aue le spectre solaire, qu'on supposerait étalé sui- 
vant un secteur de cercle. 

On évite cette complication dans les résultats en intercalant dans le 
circuit de décharge un petit intervalle d'air permettant la production 
d'une étincelle et en mettant en dérivation, sur les bornes du secondaire 
de la bobine, un condensateur dont la capacité est réglée de telle manière 
que la quantité d'électricité mise en jeu par une interruption du cou- 
rant primaire soit suffisante pour porter une seule fois les armatures à 
la différence de potentiel voulue pour produire une décharge. Dans ces 
conditions le phénomène se simplifie : la plaque photographique tour- 
nante enregistre une seule image de la fente. Mais cette image est aussi 
nette que celle que donne la plaque photographique au reposât ne paratt 
nullement allongée dans le sens au mouvement. Avec le dispositif adopté 
par l'auteur, une durée voisine de goopp de seconde aurait produit un 
élargissement très notable de la fente. 

Il résulterait donc de là que la durée véritable d'émission des rayons 
Rôntgen par une seule décharge serait au-dessous de cette limite. 

En réponse aux observations de M. Villard et de M. Colardeau, 
M. Brunhrs fait observer qu'il a eu des vitesses absolues notablement 
supérieures à celles qu'a réalisées M. Colardeau. Si les très intéressantes 
expériences de celui-ci, inédites jusqu'à ce jour, semblent favorables à 
l'hypothèse d'un flux de rayons X constitué par une série discontinue 
d'émissions successives coïncidant avec les oscillations de l'étincelle, 
M. Brunhes maintient que, dans les conditions où il a opéré, il y a une 
différence d'allure manifeste entre l'émission de rayons X et l'étincelle, qui 
est en série avec le tube de (^rookes, la première durant lôô^n» ^^ seconde, 
tandis que l'étincelle est unique et instantanée : ses photographies ne peu- 
vent laisser sur ce point aucun doute. Il serait très intéressant, d'ailleurs, 
de préciser les circonstances dans lesquelles on retrouve les résultats de 
M. Colardeau. 



— 25* - 

Sur quelques ré^ractomètres nouveaux de la maison Zeiss, à léna. 
— M. CuLMANN fait circuler parmi les Membres de la Société un petit 
appareil imaginé par M. Abbe, il y a une vingtaine d'années, pour mon- 
trer Qu'une source lumineuse émet plus de lumière quand elle est placée 
dans le verre que lorsqu'elle est entourée d'un milieu à indice moins 
élevé, comme rair. Cet appareil comporte deux plaques de porcelaine 
séparées, d'une part par un bloc de verre collé sur Tune des plaques, 
d'autre part par une couche d'air ayant les mêmes dimensions que le 
bloc. Vue par transparence, la partie de la porcelaine derrière laquelle se 
trouve le verre est dIus claire que l'autre. 

M. Gulmann présente ensuite à la Société quatre réfractomètres à 
liquides construits par la maison Zeiss : 

^ i** Un nouveau modèle du réfractomètre d'Abbe. Ce modèle est f)ourvu 
d'un dispositif permettant de chauffer les prismes et de déterminer la 
température du liquide étudié. Comme l'ancien modèle il permet l'emploi 
de la lumière blanche. Il est à lecture directe et donne les indices à envi- 
ron 2 unités du quatrième chiffre décimal prés. Son échelle va 
de j,3 à 1,7. 

2° Réfractomètre à immersion. Un des prismes du réfractomètre Abbe 
est supprimé, l'autre est fixé à demeure sur le viseur. L'échelle est placée 
dans l'oculaire ; elle se déplace par une vis, ce qui permet d'estimer très 
sûrement les dixièmes. Le prisme étant immergé dans le liquide à étudier, 
il n'y a qu'à lire sur l'échelle la position du rayon limite pour obtenir 
l'indice à l'aide d'une table. La limite entres les plages claire et sombre 
est très nette, parce que les franges d'interférence qui se produisent entre 
les deux prismes du réfractomètre d'Abbe sont entièrement supprimées. 
On peut parconséquentemployerun grossissement considérable et atteindre 
une précision assez élevée, 1/2 unité du quatrième chiffre décimal en- 
viron. L'échelle est très restreinte; elle va de i,325 à 1,367; l'instrument 
est destiné aux liquides dont l'indice est voisin de celui de Teau. 

3* Réfractomètre de démonstration. C'est un réfractomètre d'Abbe 
construit en vue des manipulations de physique. Il permet la détermi- 
nation de l'angle et de l'indice du prisme, fl peut s'employer aussi pour 
déterminer les indices par la méthode de la réflexion totale. Comme 
Tinstrument suivant, il exige l'emploi de la lumière homogène. 

4° Réfractomètre à angle variable pour les liquides à indice élevé et 
ceux qui pourraient attaquer les verres du réfractomètre d'Abbe. Le 
liquide à examiner est limité de manière à former un prisme à angle 
variable. L'une des faces du prisme est fixe; elle est constituée par le 
fond du vase dans lequel se trouve le liquide; l'autre face est mobile, elle 
est formée par la base d'un cylindre en verre très dur fixé sur le viseur. 
Quand la croisée des fils est amenée sur la limite des plages claire et 
obscure, le rayon limite pénètre dans le liquide sous l'incidence rasante 
et en sort normalement. L'indice du liquide est égal à la cosécante de 
l'angle du prisme. La précision de cet instrument est moins grande aue 
celle du réfractomètre d'Abbe, mais en revanche son échelle est plus 
étendue. 

Expériences d'interférences secondaires dans les lames cristallines, 
par Af. Damien. — L'appareil de M. Damien, présenté par M. Sagnac, a 
été construit par M. Pellin, qui le fait fonctionner devant la Société. 11 
comprend essentiellement deux cuvettes creuses de Biot superposées Qj , 
Qs (quartz parallèle à l'axe} qu'on éclaire par transmission entre un pola- 
riseur et un analyseur croisés et dont on forme l'image sur l'écran de 
projection. On peut faire tourner l'un des deux quartz Qi dans le plan de 



— 26* — 

sa base de manière que sa section principale fasse un angle, variable à 
volonté, avec celle du auartz Qt laissé fixe. On peut, d'autre part, faire 
glisser Qi dans le plan ae sa base de manière que le centre Ci de cette 
cuvette s'écarte à une distance variable d à partir du centre Ci de la cuvette 
Qi. Les deux quartz sont creusés de manière à présenter en leur centre une 
épaisseur assez faible pour que chacun d'eux placé entre l'analyseur et le 
polariseur à l'extinction fasse apparaître sur l'écran les anneaux bien con- 
nus de Biot avec la tache noire au centre. 

Les anneaux étant ainsi produits par le quartz fixe Qt, dont la section 

{principale est à 4^" de celles du polariseur et de l'analyseur, on superpose 
e quartz Qi au quartz Qj avec sa section principale perpendiculaire à 
celle de Q). L'extinction est rétablie (dans tout le champ, uniformément, 
si les deux cuvettes sont bien identiques). En écartant alors les centres Ci 
et Gt des deux quartz Qi et Qt, on voit la lumière reparaître au bord du 
champ. Le milieu du champ présente une bande d'interférence noire qui, 
d'abord extrêmement large, se rétrécit progressivement pendant que des 
deux bords du champ s'avancent des franges colorées rectilignes de plus 
en plus nombreuses et serrées. La forme de chacune de ces franges 
secondaires est, en effet, définie, comme celle des franges du compen- 
sateur de Babinet, par le lieu du point ni de l'écran tel ^u'au point M 
correspondant sur les deux quartz, la différence des épaisseurs ex et «t 
de ces quartz soit constante; ces épaisseurs sont proportionnelles, pour 
des cuvettes de même rayon de courbure, aux carrés des distances pi et pt 
du point M aux centres Ci et Gt, et l'on sait que l'équation pj — p* = const. 
définit une famille de droites perpendiculaires à la droite Gi Gt; la frange 
centrale noire passe par le milieu de Gi Gt. 

Gette première expérience permet de produire des franges susceptibles 
de rendre les mêmes services que celles du compensateur de Babinet, mais 
avec l'avantage de pouvoir, en faisant varier la distance d des centres des 
deux cuvettes, obtenir des yV'a/i^e* dont ^intervalle varie dans de très 
larges limites et d'une manière continue, comme si l'on substituait 
rapidement au compensateur de Babinet toute une série de compensateurs 
tels que l'angle aigu de leurs prismes prenne une série de valeurs gra- 
duellement variables à partir de zéro. 

Si l'on ramène les centres en coïncidence et qu'on tourne le quartz 
mobile Qi d'un angle a quelconque, la lumière reparait; pour a = 45°, on 
revoit sur l'écran le système d'anneaux que fournissait le quartz fixe Qt 
avant l'introduction de Qi ; pour a = go"*, les axes des deux quartz étant 
parallèles, on voit un système d'anneaux deux fois plus nombreux dans le 
même espace. Si alors on écarte les centres Gi et Gt des deux quartz, on 
voit apparaître un nouveau système de franges secondaires qui sont circu- 
laires et forment des anneaux d'ordre supérieur ayant leur centre commun 
au milieu de Gi G|. Gomme les effets des épaisseurs e^ et e^ des deux 
quartz s'ajoutent maintenant, la forme de ces franges secondaires est, en 
effet, définie par l'équation pf + pj = const. Ges anneaux, d'ordre supérieur, 
en chaque point m, à l'ordre des anneaux primaires que fournirait au 
même point m chacun des quartz, peuvent disparaître en lumière blanche 
si la valeur de la distance a des centres des deux cuvettes est suffisante, 
tandis que les franges rectilignes à frange centrale noire étaient toujours 
visibles, même quand chacune des deux cuvettes ne projetait plus aux 
mêmes points de l'écran d'anneaux primaires d'ordre assez inférieur pour 
être visibles en lumière blanche. Pour une valeur de a suffisamment dis- 
tincte de o° ou d'un multiple entier de 45**, les quatre systèmes de franges 
colorées sont visibles simultanément, ou plutôt fournissent des combinai- 
sons graduellement variées qui donnent à la projection un aspect très bril- 
lant et très démonstratif. 
On a, toujours en lumière parallèle, des phénomènes d'interférences 



~ 27* — 

secondaires qui sont aux précédents ce que la biréfringence circulaire est 
à la biréfringence rectiligne, si Ton remplace les deux cuvettes de quartz 
parallèles à Taxe par deux cuvettes de quartz perpendiculaires à l'axe. 
Quand les centres des deux cuvettes sont distincts, on voit des anneaux 
d'interférences secondaires si les quartz sont de même signe. On voit, 
avec des quartz de signes contraires, des franges analogues à celles des 
prismes de Sénarmont; ici encore le nouveau dispositif a l'avantage de 
tournir des franges dont la distance est variable à volonté d'une manière 
continue. 



SEANCE ANNUELLE. 

VBNDRBDI 12 ET SAMEDI 13 AVRIL 1901, 

à 8 heures du soir. 



EXPOSITION. 



£clairage de la porte d'entrée et du vestibule avec des becs à incandescence. 



9 

Eclairage de l'escalier, par La G'* Française 

de l'acétylène 
dissous. 

9 

Eclairage de la salle du Conseil, par réconomiseur élec- 
trique MM. Weissmannet 

Wydts. 

Éclairage de la salle d'entrée par la Société d'éclairage, de 
chaoflfage et de force motrice par ralcool M. Denayrouse. 

Microhmétre à lecture directe. — Volti^ètre portatif étalon 
4 plusieurs sensibilités. — Ëiectromètres apériodiques 
1000, 3ooo et 5ooo volts. — Voltmètres et ampèremètres 
thermiques à cadran et enregistreurs. — Appareils de 

mesures divers MM. Amouz et 

Chauvin. 

Plaques d'accumulateurs Planté à grande surface MM. d'Arsonval et 

Yangeois. 



1 



— 28* — 

Instruments auxiliaires de l'examen radioscopiçiue et de la 
radiographie simple ou stéréoscopique : spintermétres, 
supports d'ampoule, diaphragme-iris propre à la détermi- 
nation du point d'incidence normale. — Table M. Beclèr^. 

Nouvelle trompe à mercure MM. Berlamont 

6t Jonard. 

Mouvements tourbillonnaires permanents dans les liquides 
propageant de la chaleur par convection M. Béiiard. 

Transformateurs électriques à courant continu. — Série de 
moteurs électriques, galvanomètres et récepteurs M. J. Blondaan. 

Nouveaux lumenmètres à diffusion M. A. Blondel. 

Grand cylindre enregistreur À vitesse variable depuis i tour 
à la seconde jusqu'à i tour en i5 minutes (construit par 
M. Ph. Pellin) M. A. Broca. 

Expériences sur les spectres d'absorption des indophénols... M. G. Camlchel. 

Rhéostats divers, système Gance, types 1900 MM. Gance etfOi. 

Appareils divers M. J. Carptiitiar. 

Transformateur de i5oo watls pour courant alternatif avec 
prises de courant donnant ao, 3o, 4^1 60, 80, iio et 
i5o volts. — Interrupteur à mercure de M. Villard pour 
courant alternatif, à excitation séparée, avec réglage de la 
phase, applicable soit aux bobines de Ruhmkoru, soit à la 
charge des accumulateurs par le courant alternatif. — 
Oculaire stéréoscopique synchrone de M. Villard, pour la 
radioscopie stéréoscopique. — Arcs au mercure de MM. Pa- 
roi et Fabry modifiés. —Tubes de Crookes (modèles Cha- 
baud). — Interrupteur rapide à courant continu pour 
la radioscopie, la radiographie, la télégraphie sans fil 
(modèle de M. Villard). — Soupapes électriques de 
M. Villard. — Electroscope de M. Harmnieica (nouveau 
modèle ). — Isolement à la diélectrine M. Ghaband. 

Loupe d'étude à oculaire divergent aplanétique et à deux 
grossissements. — Deux jumelles système de Galilée à 
oculaires divergents aplanétigues. — Système de viseur à 
micromètre établi sous trois formes dif^rentes : viseur se 
plaçant sur un oculaire de lunette ou de loupe; viseur 
taisant corps avec un oculaire de lunette de Galilée ; viseur 
placé par delà l'objectif d'une lunette et donnant Tauto- 
réduction dans la mesure des distances. — Spécimens de 
verres entrant dans la composition des appareils précé- 
dents M. A. Ghampigny. 

Balance spéciale pour l'étalonnage des poids. — Balance 
disposée pour exécuter une pesée sans ouvrir la cage. — 
Poids étalons en bronze blanc M. A. GoUot. 



— 29* — 

Tableau de charge pour Toitures automobiles. — Rhéostats 

divers. — Appareillage pour 44o volts G'* Françaiie d'ap- 

pareiUage élec- 
trique ; anciens 
EtablUêementM 
Grivolaa, Sage et 
Grillet. 

Rampes des différents modèles de becs d'éclairage au gaz 
employés jusqu'à ce jour; prêtées par la G** Parisienne d'é- 
clairage et de 
chanliage par le 
gas. 

Glaces platinées. — Lentilles de Fresnel, prismes circulaires 
pour phares. — Bacs d'accumulateurs. — Opaline laminée 
on moulée pour tableaux de distribution et socles d'appa- 
reils électriaues. — Tableau de distribution sur opaline. — 
Isolateurs de tous genres pour appareils électriques, ozo- 

neurs, etc G'* de Saint-Go- 

bain, Ghanny et 
Girey. 

Appareil de mensuration exacte du squelette et des organes 

donnant une image nette en radiographie M. 6. Gontremou- 

lins. 

Réseaux obtenus, sans machine à diviser, parla photographie 
de franges d'interférence. Expériences avec l'arc au mer- 
cure à lube de quartz fondu de M. Dulonr M A. Gotton. 

Régulateurs automatiques pour courants alternatifs et pour 
courants continus. — Moteurs pour commande desdits 
régulateurs.^ Lampes U arc pour ronrants alternatifs et 
accessoires M. H. Gaénod. 

Réfractom êtres nouveaux de la maison Zeifi à léna M. P. Gnlmann. 

Expériences sur les franges secondaires d'interférences dans 
les lames cristallines (exécutées par M. Pellin) M. Damien. 

Grande balance à chaîne; la colonne porte la division, et le 
mécanisme d'arrêt du fléau sert aussi à amortir les oscil- 
lations des plateaux ; elle est sensible au 1/3 milli- 
gramme chargée à 3oo grammes. — Horizon gyroscopique 
entretenu électriquement M. A. Démichel. 

Oscillographes monofilaires et bifilaires. — Lumenmètrcs 
Blondei M. 6. Dchkevitch. 

Appareil de mesure des courbures et des éléments d'nn sys- 
tème optique quelconque M. R. Dongier. 

Wattmétre industriel de MM. Blondei et Labour. — Télé- 
phone haut parleur de M. le lieutenant de vaisseau R. 
Gaillard. — Appareils de télégraphie sans fil adoptés pour 
les grandes distances, types Popou-Ducretet; transmetteur 



— 30* — 

et récepteur. — Récepteur radiotéléphonique Popoff- 

Ducretet pour les grandes distances; télégraphie sans fil. 

— Résonateur du D' Oudin; nouveau dispositif bipolaire 

très puissant, de M. Lebailly. — Appareil de M. E.Du- 

cretet pour l'essai rapide, comparatif, des isolants liquides, « •* ^* 

p&teux et solides ( isolants fusibles.) M. B. Dacretat. 

Jumelles à prismes M. G. Fournier. 

Lignes superficielles apparaissant dans le sciage des métaux. M. Gh. FrômoBt. 

Interrupteur rapide Gontremonlinf-Gaiffe, sans mercure, 
faisant fonctionner des bobiqes du Ruhmkorff de toutes 
dimensions et permettant de régler l'étincelle de ces der- 
nières depuis I"" jusqu'au maximum. — Appareil élec- 
trique de mesure. ~ Souffleur rotatif pour condensateur 
de naute fréquence. — Machine statique. — Moteurs élec- 
triques. — Appareil construit sur les indications de 
MM. G. Claude et L. Bombe de Vllliers, Ingénieurs de 
la C'* Thomson-Houston, pour la localisation des défauts 
d'isolement dans les systèmes de traction électrique à cani- 
veaux souterrains. Massage pneumatique, procédé de M. le 
D' Breuillard. — Pompe à vide deM. le D'Breuillard... MM.G.GaiffeetC*. 

Spectroscope de laboratoire à dispersion et à échelle régla- 
bles, avec chambre photographique pouvant se substituer à 
la lunette pour la transformer en spectrographe également 
réglable ( Construit par M. Ph. PeUin ) M. de Gramont 

Poste cinématographique complet en service avec quelques 
vues cinématographiques appliauées aux sciences et à 
l'industrie. — Divers appareils photographiques et cinéma- 
tographiques MM. L . Ganmont 

et C-. 

Nouveau modèle d'électro-aimant à longue course avec 
effort constant 21^», i5*" de course; 75^», ao"" de course; 

iSoi'f , a5*" de course MM. A. Gnenée 

et G'*. 

Lampes électriques en vase clos (Système Froment) M. A. Guinard. 

Bain de mercure à couche épaisse amortissant les trépida- 
tions du sol M. M. Hamy. 

Diocinescope. — Jumelles à prismes. — Sextant-télémètre... M. L. Haet. 

Nouvel électroscope condensateur 'M. Harmniescn. 

Appareillage et tableaux pour éclairage à basse et haute ten- 
sion et pour traction. — Petits moteurs électriques à 
courant continu et alternatif/ — Petites dynamos et trans- 
formateurs pour laboratoires et cabinets médicaux. — 
Ventilateurs électriques à courant continu et alternatif.. . M. lUyne BerliAe. 



- 31* — 

Série d'ampèremètres et de Yoltmètres. — Série de disjoncteurs 
àminimaet à maxima. — Série de commutateurs rotatifs. 

— Série de commutateurs uni et bipolaires. — Série de 
réducteurs de charge. — Série des interrupteurs sous boite. 

— Série d'interrupteurs à couteaux uni et bipolaires. — 
Compteur Blathy, modèle réduit. — Compteur Blathy 

triphasé. — Compteur Japy pour courant continu MM. Japy Irères. 

Appareils divers M. Jobin. 

Télétaugraphe, appareil écrivant à distance, système Eliaa 
Gray-nitchxe M. D. Korda. 

Héliorama (construit par MM. Banoift et Berthiot) M. Lalont. 

Diapasons entretenus électriquement. — Sirène Bourbouze.. M. J. Lancelot. 

Matériel de radiographie, installation complète pour médecins. 

— Appareil de télégraphie sans fil muni de radioconducteur 
Branly à limaille d'or. — Appareil de télégraphie sans fil, 
modèle ayant fonctionné dans les expériences faites au 
mont Blanc. — Bobine d'induction à haute tension, grand 
modèle, avec un interrupteur en dérivation. — Radio^ra- 
phies diverses obtenues avec nos appareils ( hôpital Saint- 
rrançois, service du D' AmouU). — Pendules coniques 
suspendus à la Cardan, destinés à l'étude graphique des 
mouvements pendulaires. — Appareil enregistreur de la 
vitesse dans les mouvements pendulaires. — Courbes pen- 
dulaires obtenues avec les pendules ci-dessus MM. Lecarme frères 

et Michel. 

Clichés photographiques de décharges électriques M. S. Leduc. 

Spectres d'absorption de quelques groupes de matières colo- 
rantes M. P. Lemonlt. 

£tuve à culture chauffée à l'électricité. — Grille à tempéra- 
ture constante de M. A. Gautier. — Nouveau petit four à 
gaz de M. Bruno, de l'Institut agronomique. Four élec- 
trique à tube. — Centrifugeur électrique M. P. Leqneuz. 

Nouvel analyseur à pénombre (construit par M. Jobin). — 
Appareil pour la production des franges de Herschell 

( construit par M. Heinardi) M. Macé de Lé- 

pinay. 

Lampe inversable à allumage électrique M . Marquer. 

Tableau pour analyses électrolytiques multiples en collabo- 
ration avec MM. G. Poulenc et G. Oaitfe. — Pour électrique 
d'essais (MM. Meslani et G. Poulenc). — Appareil d'élec- 
trolyse pour la préparation du fluor (MM. Meslans et 
C. Poulenc) M. Meslans. 

Polarimètre ayant servi à M. Pellat pour déterminer : i** la 
prise d'essai de sucre; a* la variation du pouvoir rotatoire 
avec la température; V" la variation du pouvoir rotatoire 
avec la longueur d'onde ( construit par M. Jobin) M. H. Pellat. 



— 32* — 

I* Microscope spécialement disposé pour Tétude des corps 
opaques et particulièrement cfes échantillons métalliques, 
dans lequel la disposition particulière de Téclairage permet 
l'observation avec les plus forts grossissements. — a* Nou- 
veau microscope à grand champ et à images redressées. 
Application aux microscopes destinés à la dissection avec 
forts grossissements. — 3* Microscope spécialement disposé 
pour la microphotographie des préparations ordinaires ou 
de minéraux en lames minces MM. Hachot et lllt. 

Appareil de M. Cotton pour la mesure de l'intensité des 
champs magnétiques. — Lucimétre du D' Bordier. — 
Glycosiniètre de MM. Tvoil et Pellin. — Spectroscope de 
M. Tyon. — Spectrogoniomètre à un prisme. — Spectrb- 
scopes à prismes de spath. — Appareil d'interférences de 
M. Jiascari. — Microscope de M. Le Ghatelier. — Galvano- 
mètre d'usine de M. Le Gnatelier. — Lunette de MM. Con- 
peau et Le Ghatelier pour la mesure de la dilatation 
par les déviations d'un miroir en silice. — Réfractométre 
de M. Gh. Féry. — Grand prisme à vision directe. — Grand 
coloriméire. — Héliographe à latitude variable — Collec- 
tion stéréoscopique du campyiographe du R. P. Decbe- 
vrena. — Hématospectroscopes du D' Hénocqne (expé- 
riences). — Franges secondaires d'interférences de M. Da- 
mien. — Projection des tableaux des ondes aériennes de 
M. Wood. — Projection de lames de roches, appareil de 
M. Munler-Ghalmas. — Projection des spectres métalliques 
et divers. — Projection de clichés de M. Stanolewitch» re- 
présentant les lignes de force et les surfaces équi potentielles 
dans la nature. — Stéréoscope du D' Parinaud. -^ Stérto- 
scope de M. Gaies M. Ph. PelUn 

(SaoMiMur d« M. J. Dabotcq'. 
Electrolyseur nouveau modèle M. E. Peyrufltoii. 

Microscope de projection pour l'enseignement et lanterne 
triple pour la projection de photographies poljchromes. — 
Expériences avec les nouvelles spirales cle haute tension 
de M. le D' Guillemlnot, pour l'étude de la résonance et 
les applications médicales. — Transformateur d'induction 
Radignet et Massiot à combinaisons multiples, inducteur, 
induit, longueur et nature de l'étincelle, variables. Cet 
appareil fonctionne comme bobine bipolaire (systématique 
et dissymétrique) et unipolaire; il donne son maximum 
de la longueur d'étincelle (So""*), soit avec les trem- 
bleurs mécaniques, soit avec les trembleurs électro- 
lytiques (Wehnelt).. — Application : Etudes des diverses 
formes de l'étincelle d'induction. — Télégraphie sans fil. — 
Radiographie et endodiascopie. — Lanterne de M. le D' 
BoQchacoart pour l'examen radioscopique, le tube mono- 
polaire tenu à la main MM. Radigiiet et 

Mudot. 

Photographies d'ondes aériennes, de M. Wood M. RaTeaii. 

Meuble bibliographiçiue contenant les articles du Moù <ci«/i- 
tifique et industriel découpés et collés sur fiches M. P. Renaud. 

Baromètre de gravité à deux marches et pouvant donner 
jusqu'à ao— par mètre. — Ghronographe de précision à 
changement de vitesse donnant le i/iooo de seconde. — 




— 33* — 

Sunshine ou héliographe (nouveau modèle). — Girouette 
à transmission mécanique à papier sans fin. — Enregis- 
treur de la direction et de la vitesse du vent à longue 
marche, papier sans fin. — Appareils enregistreurs (baro- 
mètre, thermomètre, hygromètre) indicateurs et enregis- 
treurs sur place et à dislance par transmission mécanique 
et électrique à servomoteur. — Statoscope pour ballons. 

— Baromètre, thermomètre, hygromètre enregistreur en 
aluminium, construit pour 1rs explorations de la haute 
atmosphère, suivant inaications de M. Teisserenc de Bort. 

— Régulateur automoteur de température. — Nouveau 
modèle d'enregistreur de flèches de pont construit d'après 
indications de M. Rabat. — Manomètre diflTérenticl pour 
bateaux sous-marins. — Nouveau voltmètre thermique 
enregistreur, à cadran. — Wattmètre pour courant tri- 
phasé. — Indicateur de sens de puissance pour courants 
alternatifs. — Indicateur de coiiplage. ~ Perfectionnements 
apportés au vérascope. — Le faxiphote^ nouveau stéréo- 
scope, classeur distributeur automatique M. J. Richard. 

Machine électrostatique à 6 plateaux. — Résonateur Oadin. 

— Kicitateur du D' BergonU M. Roycourt. 

i Succesteur de M. Uunetii i . 

Appareils de mesures électriques MM. Gh. Roasselle 

et Ch. Toumaire. 

Quelques expériences d'interférence M. G. Sagnac. 



-s; 



Electroscopc et électromètre de M. Curie, pour l'étude des 
corps radio-actifs. — Substances radio-actives : radium, 
polonium, et divers objets s'y rattachant. — Nouveaux 
appareils électriques de démonstration de MM. Paqiiler et 
Boulay 



Société centrale 
des produits 
chimiques. 



Calorifères à résistance métallo-céramiques. — Rhéostats à 

faible et à grand débits. — Appareils divers à rhauiïage 

électrique, fer à souder, bain de sable, etc Société Anonyme 

des anciens Eta- 
blissements Par- 
villée frères et C*. 

Microtome grand modèle de M. le D' Radais. — Microscope 
nouveau modèle M. M. Stiassnle. 

Nouvelle fontaine lumineuse d'appartement et monumentale 
imitant un bouquet d'artifices continu. — Carburateur 
sansaucun organe mécanique, à niveau absolument constant, 
d'un fonctionnement irréprochable, pour tricycles, voitu- 
rettes et voitures automobiles. — Appareil élcclrt)pholo- 
thérapique M. G. Trouvé. 

Expériences sur les rayons cathodiques M. P. Villard. 



Nouveau cercle à calcul. — Nouveau système de voltmètres 
et d'ampèremètres rendus indépendants, par compensation, 
des variations accidentelles de leur aimant permanent 
( construits par MM. Japy frères ) M. P. Weiss. 



- 34* 



COMMUNICATIONS. 



RÉUNIONS DES 12 ET 13 AVRIL 1901 ('), 



Sur un nouveau système de voltmètres et d*ampèremètres rendus indé- 
pendants, par compensation, des variations accidentelles de leur 
aimant permanent ; par M. Pierre VVeiss. 

M. P. Weiss, après avoir rappelé que la principale cause d'incertitude 
dans les instruments de mesure pour les courants continus réside dans les 
variations accidentelles de l'intensité d'aimantation des aimants permanents, 
montre que l'erreur est de signe différent suivant le rôle attribué à ces 
aimants. Quand l'aimant fournit la force déviante, comme dans les galva- 
nomètres à courant mobile, la sensibilité diminue avec l'affaiblissement de 
l'aimant. Quand il fournit la force antagoniste, comme dans les instruments 
magnétostatiques, elle augmente au contraire. 

On peut corriger ces deux erreurs, l'une par l'autre, en demandant la 
force déviante et la force antagoniste au même aimant. Pour cela il suffit 
de fixer invariablement sur l'équipage d'un galvanomètre Desprez-d'Ar- 
sonval une pièce de fer qui, tendant à rester orientée dans le ^ens du 
champ, donne un couple résistant. Ce couple d'origine magnétique sera 

f prépondérant par rapport au couple élastique si les conducteurs amenant 
e courant sont suffisamment souples. 

L'étude c^uantitative du problème montre que l'on arrive à une con- 
stance parfaite de la sensibilité en donnant au rapport entre le couple 
élastique et le couple magnétique une valeur qui dépend du degré de satu- 
ration magnétique de la pièce de fer attachée à l'équipage. Et, comme le 
montrent les nombres ci-dessous, provenant d'un instrument construit par 
MM. Jap^ frères et G'<>, cette propriété persiste quelle que soit la grandeur 
de la déviation. 

Gourant produisant une déviation de «<>, le champ étant H. 

«• H = 500 gauRS H = 600 gauss 

10' -48,4 - 47»6 

o* o o 

10* 37,1 37,3 

20' 6t,6 fiT,7 

3;>' 94^2 gi^a 

4o* "0,4 iiQ,a 

50" 145,6 145,6 

6o* 173,2 '73,0 

70* '99'5 199»^ 



(■) A roccasion de rExposition annuelle, ces réunions ont eu lieu dans TAm- 
phiihéàtre de Physique de la Sorbonne. 



Un affaiblissement du champ de 17 pour loo, absolument invraisem- 
blable auand on prend les précautions habituelles pour s'assurer un 
aimant de bonne qualité, ne produit donc aucune erreur appréciable. Les 
faibles divergences dans le tableau ci-dessus sont en effet voisines des 
erreurs de lecture et sans aucun caractère systématique. 

M. Weiss montre en outre comment il se fait que les instruments de ce 
système compensé soient indépendants des variations de la température. 

Ce système se prête aussi tout particulièrement à la construction d'in- 
struments par séries, possédant des graduations identiques, pour lesquels 
on peut employer des cadrans imprimés, et dispense ainsi Je Topération 
toujours un peu chanceuse de la graduation individuelle. 

Sur une nouvelle méthode' permettant de caractériser les matières 
colçrantes et d'étudier les relations de la couleur des corps avec 
leur constitution chimiquCy par M. C. Camichel. 

I. La couleur par transmission n'est une donnée physique ayant un sens 
précis que si l'on a soin de préci«:er les conditions expérimentales : c'est- 
à-dire : I* y épaisseur du corps; si" la nature de la lumière qui l'éclairé; 
pour l'étude des dissolutions, il est nécessaire d'ajouter une troisième 
donnée : la concentration. 

Les bandes d'absorption définies par leurs extrémités apparentes ont 
une position qui dépend, comme la couleur, des trois conaitions précé- 
dentes. 

On montre en projection Tinfluence de l'épaisseur en formant le spectre 
d'ab<:orption d'une dissolution aqueuse de vert malachite : quand l'épais- 
seur traversée par les rayons lumineux augmente, on observe une bande 
noire dans l'orangé qui s'élargit; son extrémité du côté du rouge reste 
sensiblement immobile, tandis que l'autre se déplace beaucoup. 

Des considérations très simples expliquent ce phénomène : quand 
Tépaisseur ou la concentration augmente, une bande brillante se déplace 
vers les radiations pour lesquelles le milieu est plus transparent, une 
bande sombre se déplace en sens inverse. 

On montre l'influence de la nature de la lumière au moyen d'un verre 
rouge qui porte, sur l'une de ses moitiés, un verre vert. Cette lame est 
fixée contre la fente dont l'image, dispersée par un prisme, forme un 
spectre. On voit deux bandes rouges; celle qui provient des radiations 
qui ont traversé les deux verres est nettement déplacée vers l'extrémité 
violette du spectre, résultat facile à prévoir. 

Les considérations précédentes expliquent les nombreuses contradictions 
que l'on trouve relativement aux positions des bandes d'absorption définies 
par leurs extrémités apparentes. 

H. Au lieu d'employer la méthode précédente, on caractérise une bande 
d'absorption par le point correspondant au maximum ou au minimum 
de transparence, suivant que la bande est brillante ou sombre. 

Ce point est invariable, il ne dépe!Yid pas de l'épaisseur du corps, ni de 
la lumière qui éclaire le spectroscope. Pour une dissolution, il est indé- 

f)endant de la concentration, si le corps suit la loi de Beer(proportionna- 
ité du coefficient d'absorption et de la concentration), loi très générale. 
Pour déterminer les maxima et minima de transparence, on emploie la 
méthode du diamètre rectiligne : on construit une courbe ayant comme 
abscisses les longueurs d'onde et comme ordonnées les coefficients d'ab- 
sorption, on coupe celte courbe par une série de cordes parallèles à l'axe 
des abscisses. Le diamètre conjugué de ces cordes obtenu en joignant 
leurs milieux coupe très nettement la courbe au point cherché. 



— 36* — 

III. Cette méthode appliquée aux iudophénols conduit au\ résultats 
suivants : 

a. Les dissolutions d'indopliénols dans l'alcool, Téther, etc., ne suivent 
pas la loi de Kundt. 

6. Quand un azote tertiaire est remplacé par un azote primaire, le 
minimum de transparence se déplace vers l'extrémité la plus réfrangible 
du spectre, quel que soit le dis<^olvant. 

c. Une substitution en ortho dans le phénol dont dérive Tindophénol 
produit un déplacement considérable du minimum de transparence, quel 
que soit le dissolvant. 

d. Une substitution en meta dans le phénol dont dérive l'indophénol 
produit un déplacement très faible du minimum de transparence vers le 
rouge ou vers le bleu; ce déplacement est souvent nul, il diffère peu des 
erreurs expérimentales. Cette conclusion subsiste quel que soit le dis- 
solvant. 

La méthode du diamètre rectilij^ne permet de caractériser avec pré- 
cision les matières colorantes dont le coefficient d'absorption suit la loi 
de Béer. Elle permet de déterminer la formule des phénols. 

Télaulographe Elisha Gray-Bitchic, par iM. D. Kord.v. 

Emsiu Gray. l'illustre inventeur du microphone, le savant américain 
mort il y a quelques semaines à peine, s'est attaqué depuis longtemps à la 
solution du problème de la transmission de l'écriture à distance. Malheureu- 
sement, le résultat très encourageant qu'il a obtenu le fut au détriment de 
la simplicité et par conséquent de la possibilité d'une application vraiment 
pratique. Sans parler de la construction compliquée, délicate et coûteuse 
de son appareil, du réglage très difficile à cause de tous les organes méca- 
niques qu'il contenait : moteur, mouvement d'horlogerie, embrayage, etc., 
\e téiautographe primitif de M. Gray était entaché d'un grave inconvé- 
nient pratique: c'est de nécessiter quatre fils entre les postes en communi- 
cation. 

M. Macpiierson, un des élèves de M. Gray, a réussi à éliminer cet incon- 
vénient très important et à ramener le nombre de fils nécessaires à deux, 
mais sans pouvoir se passer des organes délicats, des bobines et contacts 
sans nombre. 

C'est à un autre élève de M. Gray, à un électricien anglais, M. Ritciiie, que 
fut réservé le mérite d'avoir pu simplifier et mettre au point l'invention 
du Maître et l'appareil présenté est le résultat de ses recherches. Dans cet 
appareil, plus de mouvement d'horlogerie, plus de complications méca- 
niques. Un nombre très restreint d'électro-aimants et les deux fiU qui 
réunissent les deux postes en correspondance suffisent, grâce à un arti- 
fice ingénieux, à transmettre toutes les manœuvres de l'appareil. 

L'appareil se compose, comme tout appareil de transmission, de deux 
parties disiincles : le transmetteur et le récepteur. 

Nous ne parlons pas du téléphone, que l'on peut y adjoindre avec la plus 
grande facilité, de façon à obtenir ainâi un appareil complet permettant la 
transmission de la parole et de l'écriture. 

Comme le double fonctionnement ne peut pas se faire simultanément, 
on a prévu un commutateur actionné automatiquement par le poids de 
l'appareil téléphonique. 

Le même conducteur à bouton met en même temps l'un ou l'autre pôle 
de la batterie locale à la terre, suivant que c'est le transmetteur ou le 
récepteur qui se trouve en circuit. 

L'appareil étant à l'état de repos, le bouton du commutateur est main- 
tenu abaissé par le levier placé à côté de lui, le pôle ( — ) de la batterie 



— 37* - 

est à la terre et le récepteur en circuit sur le fil de ligne, de sorte que 
Tappareil est prêt à enregistrer les messages sans qu'il y ait aucune ma- 
nœuvre à faire. Lorsque l'opérateur pousse le levier avec son crayon, 
le commutateur devient libre, se soulève, met le pôle (-h) de la batterie 
à la terre et le transmetteur en circuit à la place du récepteur ; l'appareil 
est alors en ordre de transmission. Les différentes fonctions électriques de 
l'appareil peuvent se subdiviser ainsi : 

i^ Mouvement de la plume parallèlement au papier; 

2° Mouvement d'abaissement et de soulèvement de la plume; 

3» Avancement du papier et prise d'encre; 

4® Sonnerie d'appel et d'avertissement. 

Le mouvement de la plume du récepteur est obtenu par la variation 
d'intensité des courants continus passant par les deux rht'ostals intercalés 
sur chacun des deux fils. Les courants variables agissent sur les deux 
bobines galvanométriques Deprez-d'Arsonval, également intercalées sur 
chaque fil. Pendant les communications, les batteries des deux postes sont 
en série. 

La différence des potentiels entre la ligne et la terre est 54 volts. 

Lorsque deux appareils sont en ordre de communication, un courant local 
passe dans l'électro-aimant qui soulève la plume. Quand le crayon du trans- 
metteur presse sur la plaque sur laquelle le papier est tendu, il actionne 
un commutateur envoyant du courant au circuit primaire d'une bobinr 
d'induction dont le trembleur se met à vibrer. Le courant vibratoire 
secondaire est transmis à la ligne à travers un condensateur et actionne un 
relais à travers un autre condensateur. L'armature du relais est attirée et la 
plume, lâchée, tombe par son poids sur le papier. 

L'avancement du papier est obtenu en poussant avec le crayon du trans- 
metteur jusqu'à fond de course et en relâchant ensuite le (V) situé à 
gauche du rectangle où l'on écrit. Ce mouvement transmis à angle droit 
à une bielle reliée à un volet mobile permet de pincer le papier et de le 
faire avancer. Le papier est emmagasiné sur un rouleau placé sous la plan- 
chette du transmetteur. Le mouvement de retour est fait par un ressort. 
Chaque fois que l'on pousse et relâche le (V) le commutateur coupe et 
remet le courant sur la ligne. Sur le récepteur, un relais dont l'enroule- 
ment est pris par moitié sur chacun des fils et fait dans le même sens a 
son armature attirée quand le courant, même minime, passe sur les fils 
de la ligne ; un courant local passe alors dans les éleclros qui agissent 
sur le volet mobile et un châssis pince le papier et provoque son déplace- 
ment d'une quantité égale à celle obtenue sur le transmetteur. 

Réseaux obtenus pnr ta Photographie de franges d'interférence ; 

par M. GoTTON. 



même ae nomorcuses copies ei c esi a ceiie occasion qu u a puoiie ses 
remarques importantes sur la théorie des réseaux. D'autres physiciens ont 
appliqué cette méthode. Ainsi M. Izarn, sans connaître les travaux de 
Lord Rayleigh,a mis en œuvre avec beaucoup de succès le procédé à la 
gélatine bichromatée et est arrivé à des résultats intéressants (^Comptes 
rendus^ 1898 et 1893). 

D'autre part, M. Cornu avait déjà photographié des frangesd'interférencc 
pour obtenir des réseaux particuliers. Au début de ses recherches sur les 
anomalies focales {Comptes rendus, 1875), il avait remarqué qu'il suffisait 
simplement de photographier des anneaux de Newton (plus exactement 



— 38* — 

des franges rectilignes suivant la même loi), pour obtenir des réseaux 
possédant les propriétés particulières des réseaux de Soret. 

Dans les expériences dont il communique les premiers résultats, M. Col- 
ton s'est proposé d'obtenir des réseaux par la photographie de franges, 
mais cette fois sans employer d*objectif. Comme l'avait déjà fait remar- 
quer Lord Rayleigh à propos d'un essai où il avait reproduit à la chambre 
noire un réseau formé par une pièce d'étoffe rayée, un objectif ne per- 
mettrait pas, à cause de la nature même de la lumière, d'obtenir des 
réseaux à traits un peu serrés et bien réguliers. 

2. On observe ordinairement, avec les appareils d'interférence usuels, 
des franges qui ne sont qu'«/?eM/>/'è5rectilignesetéquidistantes.M. Cotton 
indique la propriété suivante que possèdent ces appareils, ceux du moins 
dont les surfaces sont planes. Si on les éclaire avec wn faisceau parallèle, 
lespace commun aux deux faisceaux produits est sillonné par des sur- 
faces d'interférence formant une série i^^ plans parallèles et équidis- 
tants. Une règle simple donne Torientation de ces plans (ils sont parallèles 
-au plan de symétrie de l'angle formé par les directions des deux sortes de 

rayons), et la distance de deux plans consécutifs ( égale à - — r — en dési- 
gnant par 2 a l'angle de ces deux directions). Un écran ou une plaque pho- 
tographique dont la surface est /7/a/ie est alors recouvert par une série 
de franges rectilignes et équidistantes formant un réseau dont l'intervalle 
a une valeur qui peut être fixée à l'avance. Si l'on pouvait réaliser un fais- 
ceau rigoureusement monochromatique et parallèle et si les surfaces de 
l'appareil d'interférence et de la plaque étaient parfaitement planes, le 
réseau obtenu serait sans défauts. 

3. Si l'on examine alors comment on peut réaliser pratiquement ces con- 
ditions théoriques, en se proposant d'obtenir un réseau ayant un nombre 
suffisant de traits pour pouvoir rendre des services, on voit facilement que 
les sources de lumière monochromatiques dont on dispose aujourd'hui 
sont assez pures, que d'autre part, le plus souvent, la surface sur laquelle 
viennent se fixer les franges doit seulement être travaillée au même degré 
de précision que la lame de verre ou de métal sur laquelle on trace les 
réseaux avec la machine à diviser. C'est surtout le défaut de parallélisme 
du faisceau (ou plutôt des deux faisceaux) que l'on emploie, provenant en 

Î partie des dimensions nécessairement finies de la fente du collimateur, qui 
imite le nombre de traits que Ton peut obtenir. 

Le choix de l'appareil n'est pas indifférent. C'est ainsi qu'avec un 
biprisme de Fresnel, d'angle convenable, on peut observer au microscope 
des franges distantes de moins de 2 p., mais on ne peut en obser- 
ver qu'un petit nombre. On est dans de meilleures conditions en em- 
ployant (toujours avec un faisceau sortant d'un collimateur) des appa- 
reils donnant des franges qui seraient localisées avec une source un peu 
•étendue. 

M. Collon indique brièvement les dispositifs qu'il compte employer 
pour utiliser les ondes stalionnaires ou les franges de Newton d'un coin 
d'air, et montre les franges qui lui ont servi dans ses premiers essais. 

Ce sont des franges de polarisation chromatique, obtenues avec un 
prisme biréfringent. La même théorie est encore applicable à ces franges, 
mais naturellement il faut employer pour les observer un polariseur et un 
analyseur. Dans l'appareil présenté, le prisme biréfringent est un biprisme 
de Wollaston. En regardant au microscope les franges obtenues avec la 
lumière verte de l'arc au mercure, on se rend compte qu'elles sont encore 
nettes assez loin du plan de localisation (oblique, dans ce cas, par rap- 
port à la face de sortie ) lorsqu'on rétrécit un peu la fente du colltma- 



— 39* — 

tear. Pour la photographie, Tanal^scur était formé par une grande lame 
de tourmaline (prêtée par M. Jobin) adossée à la face de sortie et, tout 
contre cette tourmaline, se trouvait la plaque sensible. 

Ces essais ont été fiiits simplement avec des plaques du commerce 
(ïlford Alpha, Lumière étiquette rouge) qui présentent après le développe- 
ment un grain encore trop gros et qui sont loin d'être planes. 

Cependant les réseaux obtenus, qui portent fixées environ lîoo franges, 
à raison de 38 au millimètre, montrent nettement à l'observation directe 
ou par projection deux spectres diffractés, un de chaque côté. On ne voit 
pas de spectre d'ordre supérieur (à moins qu'on ne modifie la couche 
par le procédé indiqué par Lord Rayleigh, pour donner plus d'éclat aux 
copies de réseaux faites avec des sefs d'argent, auquel caste second spectre 
apparaît). 

4. Cette particularité curieuse qui diflTérencie tout à fait le réseau 
obtenu d'un réseau à traits de même intervalle, tient à ce que l'opacité du 
cliché varie périodiquement d'un point à l'autre d'une façon continue. Dès 
l'installation des expériences, M. Brillouin l'avait prévue par la théorie. 
On peut s'en rendre compte facilement en admettant que Vamplitude 
des vibrations qui ont traversé la couche varie d'un pointa l'autre suivant 
la même loi périodique que Vintensité de la lumière qui a servi à faire la 
photographie. L'étude de la diffraction par un tel réseau conduit à la 
conclusion qu'il ne doit exister que deux faisceaux diffractés, et que l'in- 
tensité de chacun d'eux est le quart de l'intensité du faisceau direct. 

On a supposé dans la théorie une couche sensible particulière, ayant 
notamment un grain très petit. M. Cotton a entrepris des essais sur le 
daguerréotype. 

Des réseaux, dont l'intervalle dépend directement de la longueur d'onde 
de la lumière qui a servi à les faire, et qui ne donnent qu'un spectre 
de diffraction, peuvent recevoir diverses applications. En particulier on 
peut espérer les utiliser dans l'étude de l'infra-rouge. 

Arc au mercure de M. Du/our, — Les photographies et les expériences 
précédentes ont été faites avec un arc au mercure construit par M. Dufour. 
L'appareil, dont la forme dérive de celle employée par MM. Perot et 
Fabry, est disposé de façon qu'on puisse utiliser au besoin la lumière 
plus intense dirigée vers le haut; il est muni d'un tube central en quartz 
fondu. La propriété que possède cette substance de résister très bien aux 
brusques variations de température fait que l'appareil a l'avantage d'être 
très robuste. Le modèle en fonctionnement devant la Société peut être 
actionné par un secteur continu à iio volts et ne doit alors être rallumé 
qu'à de longs intervalles. Il peut supporter au moins 4 ampères en 
régime normal et beaucoup plus pendant un instant. 

Indices du quartz fondu. — A propos des propriétés du quartz fondu, 
on peut ajouter que M. Dufet a mesuré l'indice de réfraction de cette sub- 
stance. Il l'a trouve très inférieur aux indices du quartz et voisin de ceux 
des formes orthorhombique et quadratique de la silice (chrystobaliteet tri- 
dymile). Voici ses résultats(/ = 190-20»;: 

/i (Li) = 1,456 
n(D)= 1,4588 
/i(Tl)= 1,1611 



- 40* — 

Visibilité et singularités des franges d'interférence y par M. RAVEAr. 

La lumière qui va d'un point S à un point S' en traversant un appareil 
inierfcrenliel peut suivre deux chemins SA* . .A'S', SB. . .B'S'. 

Si S est un point lumineux, aux deux rayons émergents A'S', B'S' corres- 
pondent deux surfaces d'onde dont l'intersection a pour tangente la nor- 
male S'F à ces deux rayons. La direction ST est celle des franges qui se 
peignent autour de S' sur un écran tz normal au plan A'S'B'. 

Si au contraire le plan ir est celui d'une source lumineuse et que la 
lumière se propage en sens inverse, la direction S'F est celle de la fente 
suivant laquelle il convient de limiter la source pour observer des franges 
nettes en o. 

M. Raveau s'occupe du cas particulier où les deux droites A'S' et B'S' 
sont confondues. La direction S'F est alors indéterminée. 

I' Si S est un point lumineux, les franges qui se peignent en tz ne sont 
plus assimilables à des droites. Leur équation, au voisinage de S', est de 
la forme 

axt 4- 2 6 xj' -H c/* = A: X. 

Cette remarque a permis de donner une théorie géométrique des franges 
des miroirs de Jamin, et de découvrir quelques particularités des franges 
des lames cristallines. 

2<> Si la source lumineuse est en tc et que la lumière se propage en sens 
inverse, on obtient la règle suivante : 

Quand les deux rayons ^ en lesquels un appareil interfère ntiel dé- 
double un rayon unique provenant du point central S' dune source 
lumineuse, se recoupent en un point S, on observe des franges nettes 
en ce point sans qu'il soit nécessaire de limiter la source par une 
fente. 

Les deux rayons émergents sont toujours concourants quand ils pro- 
viennent d'un rayon incident contenu dans un plan de symétrie. Pour un 
appareil de Newton, si l'on oberve avec une lunette dont l'axe reste paral- 
lèle à lui-même, le lieu des points S, dans le plan méridien parallèle à 
l'axe, est une droite (Sohncke et Wangerin, Macé de Lépinay). En dehors 
du plan de symétrie, ce lieu comprend encore un cercle parallèle à la lame 
mince. (Sohncke et Wangerin). 

Réciproquement, en prenant une source linéaire convenablement orientée 
qui passe par un point S, on obtient des franges elliptiques ou hyperbo- 
liques non localisées. 

Fonctionnement du résonateur de Hertz et du résonateur d coupure. 
Champ hertzien ordinaire et champ interfèrent , 

par M. A. Turpain. 

Lorsqu'on déplace dans son plan, par une rotation autour de son centre, 
un résonateur circulaire de Hertz disposé perpendiculairement à la direc- 
tion des fils de concentration du champ hertzien, on constate que Tétin- 
celle du micromètre présente un éclat maximum lorsque le micromètre se 
trouve aux extrémités du diamètre perpendiculaire au plan des fils de con- 
centration. On observe également deux positions du micromètre pour 
lesquelles il y a extinction ou minimum d'éclat: ce sont celles correspon- 
dant aux extrémités du diamètre du résonateur situées dans le plan des fils. 

Si Ton déplace de la même façon dans son plan un résonateur présentant 
une coupure, on constate encore l'existence d'azimuts d'extinction et de 



— 41* — 

maximum d'éclat, azimuts disposés comme les précédents, si l'on rapporte 
les déterminations non plus à la position du micromètre du résonateur à 
coupure^ mais à la position du milieu de la coupure. 

Quelle est la distribution électrique le long (l'un résonateur complet de 
Hertz? Quelle est-elle le long d'un résonateur à coupure? Quelle distinc- 
tion doit-on faire entre le micromètre d'un résonateur complet et celui 
d'un résonateur à coupure et comment, dans un résonateur à coupure, le 
micromètre et la coupure se partagent-ils le rôle joué par le micromètre 
dans un résonateur complet? 

Les diverses théories ae la résonance électrique indiquent comme distri- 
bution électrique le long d'un résonateur de Hertz en activité une division 
en deu\ concaméralions successives avec nœud à chacun des pôles du mi- 
cromètre. Certaines expériences (en particulier l'observation d'un réso- 
nateur à quatre micromètres situés aux extrémités de deux diamètres rec- 
tangulaires) tendent à faire admettre une division du résonateur en quatre 
concamérations successives. 

La méthode employée dans cette recherche permet de se rendre compte 
au même instant de 1 état électrique des divers points d'un résonateur tout 
le long du conducteur qui le constitue. A cet effet tout le résonateur est 
renfermé dans un tube de verre dans lequel l'air est suffisamment raréfié 
pour permettre au conducteur du résonateur de produire la luminescence 
de cet air raréfié. Si la raréfaction est convenable, la luminescence ainsi 
produite peint aux yeux par çon éclat plus ou moins vif, plus ou moins 
estompé, l'état électrique des divers points du résonateur en activité qui 
la produit. 

Les observations faites par cette méthode ont porté sur le résonateur 
complet, sur le résonateur complet à deux spires, sur le résonateur à cou- 
pure et sur un résonateur à deux micromètres (on pouvait, par un écarte- 
' ment suffisant des pôles de chaque micromètre, produire une coupure). 
On observe que l'aspect présenté par un résonateur complet dont le micro- 
mètre est aussi ouvert que possiole concorde avec l'aspect présenté par 
un résonateur à coupure dont le micromètre est fermé. Le premier présente 
une luminescence maximum au voisinage du micromètre, le second au voi- 
sinage de la coupure. Les deux appareils sont en efl'et les mêmes : ce sont 
deux résonateurs à cou/iure sans micromètres. La présence du tube à 
air raréfié permet en effet de se rendre compte du fonctionnement des 
appareils sans avoir à consulter les micromètres. Ces observations expli- 
quent que les lois du résonateur à coupure soient celles qui régissent le 
résonateur complet, à condition de faire jouer à la coupure le rôle dévolu 
au micromètre du résonateur complet. — En ce qui concerne le résonateur 
à deux micromètres on observe en particulier que, si les deux micromètres 
donnent simultanément des étincelles, la luminescence intéresse tantôt les 
extrémités voisines de l'un des micromètres, tantôt les extrémités voisines 
de l'autre micromètre. Ce fait est dû à ce qu'il peut arriver que l'étincelle 
éprouve une plus grande difficulté à se produire à l'une des interruptions 
qu'à l'autre; cela peut avoir lieu tantôt à l'une, tantôt à l'autre des inter- 
ruptions. La plus résistante des interruptions Joue le rôle de coupure. 
Les portions voisines des conducteurs qui y aboutissent sont entourées 
de luminescence alors que l'autre interruption (la moins résistante) esx. 
seulement le siège d'une étincelle produite par le courant circulant dans 
le résonateur. C'est dans cette interprétation de l'expérience qu'il faut 
voir la distinction à faire entre le micromètre d'un résonateur complet en 
activité et le micromètre d'un résonateur à coupure en activité. La con- 
clusion de ces diverses expériences est la suivante: Le résonateur doit 
être considéré comme ayant un ventre de vibration au milieu de sa 
longueur et deux nœuds de signes contraires à ses deux extrémités. 

Lorsqu'on tend, à partir d'un excitateur électrique en activité, deux fils 



— 42* — 

conducteurs parallèles, suivant que ces fils sont reliés à deux plaques ter- 
minales voisines de chacun des plateaux de Texcitateur ou qu ils sont 
réunis à deu?^ plaques voisines du même plateau de l'excitateur, ces fils de 
concentration produisent un champ ordinaire de Hertz dans le premier 
cas, un champ que nous avons appelé champ interfèrent dans le second 
cas. En disposant convenablement un résonateur dans un champ inter- 
fèrent on observe que le déplacement d*un pont ou d'un résonateur, même 
le long des fils de concentration, est impuissant à produire le fonctionne- 
ment du résonateur. 11 est d'ailleurs facile de transformer un champ or- 
dinaire en champ interfèrent, et vice versa, par l'addition dans une cou- 
pure faite sur l'un des fils de concentration d'une longueur additionnelle 
de fil égale à la demi-longueur d'onde des oscillations qui excitent le réso- 
nateur qui sert à l'observation. Suivant qu'on supprime ou non cette lon- 
gueur additionnelle par la manœuvre d'un pont, on transforme ou non le 
champ ordinaire avant la longueur additionnelle en champ interfèrent 
après la longueur additionnelle. 

On peut différencier d'une manière très nette le champ ordinaire du 
champ interfèrent sans avoir recours à l'observation d'un résonateur. Il 
suffit de faire traverser aux fils de concentration un espace dans lequel 
l'air est convenablement raréfié. Une cloche de 2"* à 3"' de capacité 
reposant sur un plan de verre est traversée par deux tubes de verre 
parallèles mastiques dans la paroi et que traversent les fils de concentra- 
tion du champ. 

Ce dispositif permet de déplacer la cloche le long des fils. L'air de la 
cloche est amené à un degré convenable de raréfaction. On constate que 
la luminescence produite par les fils de concentration est très faiole 
lorsque les fils concentrent un champ interfèrent et qu'elle devient très 
vive lorsqu'ils concentrent un champ ordinaire. 

Celte méthode d'observation des phénomènes hertziens dans le vide 
peut être généralisée et appliquée à l'étude de la manière dont le champ 
influe sur un résonateur. A cet effet, on dispose dans la cloche un résona- 
teur qu'on peut, par des mouvements convenables donnés à la cloche, soit 
suspendre à un crochet qui le maintient dans une position telle que son 

f)lan est perpendiculaire au plan des fils de concentration, soit placer sur 
es tubes mêmes qui servent de guides aux fils de concentration du champ 
(le plan du résonateur est alors parallèle au plan des fils de concentration ), 
soit enfin faire tomber dans la partie inférieure de la cloche et le soustraire 
ainsi à l'action du champ. Il est ainsi facile d'observer les différences dans 
les aspects de la luminescence qui se produit à l'intérieur de la cloche 
dans les divers cas. 

Les phénomènes observés confirment les observations précédemment 
faites avec les résonateurs à gaine d'air raréfié. 

Les mesures de longueur d'onde faites par les déplacements d*un pont 
ont montré que la demi-longueur d'onde des oscillations qui excitent un 
résonateur donné est très sensiblement égale à la longueur du résonateur. 
La perturbation micrométrique observée dans les mesures faites dans l'air 
doit être rapportée à la présence de l'air. Ce résultat est confirmé par la 
comparaison des mesures faites à l'aide d'un résonateur à coupure et à 
micromètre disposé dans une cloche à air raréfié et dont le micromètre est, 

Far un dispositif spécial, successivement maintenu dans l'air, puis dans 
air convenablement raréfié. 

L'application de cette méthode consistant à disposer dans l'air raréfié 
non plus le résonateur seul, mais encore la portion du champ hertzien qui 
avoisine le résonateur, y compris les fils de concentration, est susceptible 
de fournir, en offrant une sorte de spectre du champ hertzien, d'autres 
renseignements intéressants. Nous en poursuivons actuellement l'étude. 



— 43* — 

Sur les aciers au nickel, — M. Cii.-Kd. Guillaumb expose ensuite 
l'ensemble des travaux faits depuis quelques années dans Je but d'exa- 
miner les propriétés singulières des aciers au nickel. Il rappelle les recher- 
ches d'Hopliinson, de M\]. H. et A. Le Chatelier, de M. Osmond, de M. Ë. 
Duraont, de M. L. Dumas, dont quelques-unes sont antérieures et d'autres 
postérieures à ses propres travaux. 

Les additions de nickel au fer modifient ses propriétés d'une façon pro- 
gressive et finissent par les dénaturer complètement. Ces alliages peuvent 
appartenir à deux classes distinctes, douées ou non d'hystérésis, et aue 
M. Guillaume a désignées sous le nom â* irréversibles ou de réversibles. 
Les alliages riches en fer appartiennent à la première catégorie, ceux riches 
en nickel à la seconde. Aux températures ordinaires, la séparation entre 
les deux sortes d'alliages se fait vers 25 pour loo de nickel ; mais on peut 
constater des transformations irréversibles à des températures très basses 
au-dessus de cette teneur, et des changements réversibles au-dessous, en 
additionnant les alliages d'un peu de carbone, de chrome ou de man- 
ganèse. 

Un alliage irréversible, ramené d'une température élevée, est générale- 
ment dépourvu de magnétisme; refroidi au-dessous d'une certaine tempéra- 
ture, il devient magnétique et conserve son magnétisme lorsqu'on remonte 
au-dossus de cette température, pour le perdre lorsqu'on atteint le rouge 
sombre. La température inférieure de la transformation s'abaisse à mesure 
qu'augmente la teneur en nickel, et atteint o" pour 25 pour loo environ. Un 
alliage réversible devient graduellement magnétique par le refroidissement 
à partir d'une température déterminée et perd ses propriétés magnétiques 
dans la même mesure lorsqu'on le réchauffe. 

L'apparition du magnétisme est accompagnée, dans les premiers alliages, 
d'une augmentation du volume et, dans les seconds, d'une diminution de 
la contraction normale que l'on devrait observer au refroidissement. Dans 
le premier cas, l'augmentation du volume peut atteindre 2 pour 100 par la 
transformation; dans le second, la diminution réversible de la contraction 
peut atteindre une importance telle que l'alliage est presque indilatable. 
Ainsi pour 35 à 36 pour 100 de nickel, on obtient des alliages dont la dilata- 
tion n'est que le dixième environ de celle du platine. De part et d'autre 
de cette teneur, la dilatation s'élève et le coefficient du terme quadra- 
tique dans la formule exprimant la variation de longueur avec la tempéra- 
ture suit aussi une marche singulière. Jusque vers 36 pour 100, il est positif, 
prenant même des valeurs beaucoup plus grandes que dans tous les alliages 
étudiés jusqu'ici. Entre 36 et 47 pour 100 environ, il est négatif et redevient 
positif au delà de cette teneur. H existe donc deux alliages dont la dilata- 
tion est exprimée par une fonction rigoureusement linéaire de la tempé- 
rature. 

Un alliage irréversible, en outre de la variation permanente de volume 
qu'il éprouve, se modifie aussi dans toutes ses propriétés par la transfor- 
mation magnétique. Sa diKitabilité, voisine de celle du laiton lorsqu'il est 
non magnétique, arrive à celle de l'acier lorsque la transformation est 
complète. Entre ces deux extrêmes, cette dilatation peut prendre toutes 
les valeurs intermédiaires. 

Le module d'élasticité des alliages irréversibles diminue, en même temps 
que la limite élastique s'élève considérablement pendant la transformation; 
celui des alliages réversibles passe par un minimum assez voisin du mini- 
mum des dilatations. 

Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer les diverses anoma- 
lies des aciers au nickel. M. Guillaume avait d abord penné que le fer et le 
nickel sont susceptibles de former des composés variables, sujets à se disso- 
cier aux températures basses, en passant par une série d'états d'équilibres, 
stables dans les alliages réversibles et en atteignant, dans les irréversibles, 



une courbe limite d'équilibres instables. M. Le Chatelier estime, au con- 
traire, que les phénomènes observés peuvent être expliqués en considéraot 
seulement les transformations connues du fer et du nickel, transformations 
dont le début est retardé et dont la période d'accomplissement est consi- 
dérablement allongée par la présence d'un corps étranger. Précisant cette 
théorie, M. Dumas considère les transformations douées d'hystérésis comme 
étant propres au fer et les autres comme appartenant au nickel. Dans les 
idées de M. Osmond, cette théorie expliquerait difficilement l'existence 
des alliages réversibles très peu dilatables; de plus, des expériences 
récentes de M. Nagaoka ont montré que la magnétostriction de ces 
alliages est loin de correspondre à celle d'une dissolution de nickel 
magnétique. On peut donc dire qu'aucune des théories ébauchées jus- 
qu'ici n'est parfaitement satisfaisante. Celle des combinaisons variables a 
1 avantage de pouvoir comprendre un plus grand nombre de phénomènes. 

Les propriété^ singulières des aciers au nickel ont conduit à d^intéres- 
santes applications que M. Guillaume a tenté de réaliser avec la coopéra- 
tion de la Société de Commentry-Fourchambault. Il signale notamment 
l'emploi des alliages peu dilatables à la construction des instruments de 
précision en général et des instruments de Géodésie, en particulier, à celle 
des pendules compensés, des thermomètres bimétalliques, etc. Le fait de 
l'existence d'un deuxième coeffîcient négatif dans quelques alliages permet 
de construire un balancier compensateur acier-nickel et laiton, dont l'ac- 
tion augmente progressivement avec la température. Ce balancier, conve- 
nablement construit, corrige la variation progressive de l'élasticité de< 
spiraux d'acier, et permet d'annuler rigoureusement l'erreur secondaire 
des chronomètres, résultat effectivement obtenu par M. Nardin et M. F. 
Ditisheim. On peut aussi fabriquer des fils se soudant au verre et sus- 
ceptibles de servir de conducteurs dans les lampes à incandescence, etc. 

M. Guillaume fait aussi fonctioner un coupe-circuit construit par la Com- 
pagnie française d'appareillage électrique et consistant en une spirale 
d'acier-nickel réversible retenue en place par un aimant aussi longtemps 
qu'elle est magnétique et quittant sa position lorsqu'elle cesse d'être ma- 
gnétique. Dans le modèle présenté, le courant est interrompu dès qu*il 
atteint o""!*, 3; on le rétablit instantanément en ramenant la spirale au 
contact de l'aimant. 



SÉANCE DU 19 AVRIL 1901. 
Présidence de M. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du i5 mars est lu et adopté. 

M. le Président annonce la perte douloureuse que la Société vient de 
faire en la personne de M. A'antbeUf Principal honoraire du Collège de 
Saintes, ancien Membre du Conseil de la Société. 



La Société des Ingénieurs allemands demande des collaborateurs béné- 
voles pour le Dictionnaire technioue allemand-anglais-français dont elle 
prend à sa charge la publication. Elle fournit à chaque collaborateur un 



carnel divisé en trois sections divisées alphabétiquement et destinées à rece- 
voir les termes et expressions (français, par exemple) avec leurs traduc- 
tions (en anglais et allemand), relatifs à une branche de la technique 
choisie par le collaborateur, de préférence « les sciences techniques et 
celles qui font l'objet de brevets u. Les communications relatives à ce 
« Technolexicon » doivent être adressées au rédacteur en chef: D*" Hubert 
Jansen, Berlin NW. 7, Dorotheenstr. 49- 

Cette demande est accompagnée d'une circulaire indiquant d'une manière 
détaillée le but de la publication et le plan de travail adopté, ainsi que 
d'un exemplaire de carnet. 

M. le PnÉsiDRNT rend compte en ces termes des réunions tenues pendant 
la semaine de Pâques. 

Messieurs, 

9 Je me conforme à l'usage qui veut que votre Président vous fasse un 
compte rendu de notre fêle annuelle de Pâques. C'est, du reste, un vrai 
plaisir pour moi : il est toujours agréable d'avoir à remercier et j'aurai de 
nombreux remerciments à faire. 

» Par une heureuse innovation, due à notre nouveau Secrétaire général, 
M. Abraham, les Conférences ont eu lieu celte année dans l'Amphithéâtre 
de Physique de la Sorbonne, mis aimablement à notre disposition par 
M. le Doyen de la Faculté des Sciences. Elles ont été plus nombreuses, 
ont eu plus de solennité que les années précédentes et ont été chaleureu- 
sement applaudies par leur public habituel, qui pouvait les écouter plus 
commodément que dans les salles de la Société (l'Encouragement au mi- 
lieu de notre exposition. 

» Le vendredi l'i avril : 

» M. P. Weiss nous a fait connaître un nouveau système de voltmètres 
et d'ampèremètres dont les indications sont rendues indépendantes des 
variations accidentelles de leur aimant permanent. L^intérét pratique de 
ces appareils n'échappera à personne. 

}» M. C. Camichel a exposé les très intéressantes expériences qu'il a 
faites en collaboration avec M. Bayrac sur la relation entre la constiluiion 
rhimique des indophénols et la position de la région du spectre la plus 
absorbée par ces substances. L'optique met ainsi à la disposition des 
chimistes un nouveau moyen d'inve^^tigation. 

» M. 1). Korda a bien voulu nous présenter le télautographe, ce mer- 
veilleux appareil, si simple en principe, de iMM. Elisa Gray et Ritchie, 
qui permet de transmettre à distance l'écriture, une signature ou un dessin 
quelconque, au moyen de traits continus, ce qui le dislingue de l'instru- 
ment imaginé par Caselli et de ses modifications. 

» Les Conférences du samedi i3 avril n'ont pas été moins intéressantes : 



» M. A. Cotton nous a exposé la méthode qu'il compte employer pour 

r de l'emploi d'une machine quelconque dans la fabrication de 

reseaux parfaits. Elle consiste à photographier sans objectif et, parconsé- 



3uent, sans déformation, des franges d'interférences rigoureusement équi- 
istantes. 

Jl nous a montré aussi l'arc au mercure dans l'appareil à tube de 
quartz de M. Dufour, dont il s'est servi pour ses expériences. 

» M. Turpain a apporté de Bordeaux un matériel considérable 
pour répéter devant nous ses belles expériences sur le champ hertzien 
ordinaire, le champ interfèrent et les résonateurs à coupure, dont l'état 
électrique est décelé parles eiïets lumineux qu'ils produisent dans un tube 
ou dans un vase à gaz raréfié. 



— 46* — 

» Enfin la série de ces conférences a été terminée par le magistral et si 
intéressant exposé que M. Guillaume nous a fait des remarquables pro- 
priétés des aciers au nickel. 

» J'adresse de bien vifs remerciments à tous nos conférenciers; Tattrac- 
tion produite par l'annonce de leur communication a été si grande que 
beaucoup des membres de notre Société ont sacrifié la visite en détail de 
notre exposition, qu'ils avaient l'habitude de faire dans les après-midi du 
vendredi et du samedi, pour aller les écouter. 

» Dimanche dernier, le Conseil a décidé c|ue, pour permettre aux 
Membres de la Société de visiter notre exposition tranquillement dans 
l'aprés-midi et d'assister aussi aux conférences, celles-ci auraient lieu, les 
«ftttées sitivantes, dans les matinées du vendredi et du samedi. 

» MaÏDlenant» passons de la Sorbonne dans les salles de la Société 
d'Encouragement oà s'étale, encore plus brillante et plus intéressante que 
d'habitude, notre exposîdoiu 

> Et, tout d'abord, ce qui finm%itf dès l'entrée, le visiteur du soir 
c'était le luxueux éclairage du yestib«ile> de Tescalier et des salles. L'esca- 
lier était éclairé par la Compagnie française de Tacétylène dissous (pro- 
cédé G. Claude et A. Hess), l'incandescence des naDchons A.uer par 
l'acétylène donnait une lumière éblouissante. L'écosomiaettr électrique 
(système Weissmann et Wydts) éclairait la salle du Conseil. La Société 
d'éclairage, de chauffage et de force motrice par l'alcool éclaîrsit per ses 
becs (système Denayrouze) la salle d'entrée du premier étage d*iifte 
lumière blanche et douce. Les jolies lampes à incandescence du svstème 
Solignac ornaient la grande salle. Enfin, l'éclairage de la porte d entrée 
était fait par la Compagnie parisienne d'éclairage et de chauffage par le 
gaz; mais il y a plus : ce bel éclairage reste définitif, la Compagnie du gaz 
nous ayant offert gracieusement les appareils et se chargeant à ses frais de 
remplacer les manchons des becs Auer quand ils seront usés. 

» Nous adressons tous nos remerciments aux personnes qui ont ainsi 
répandu à flot la lumière sur notre exposition : les nouveaux lumenmètres 
à diffusion exposés par M. Blondel ont dû donner des valeurs surpre- 
nantes. 

)/ Je suis amené ainsi à commencer la description très sommaire des ap- 
pareils exposés par l'Optique, qui fournit toujours beaucoup à nos exposi- 
tions. 

» M. Chabaud nous a présenté les arcs au mercure de MM. Pérot et 
Fabry modifiés, et M. Cotton l'arc au mercure avec tube central en quartz 
fondu de M. Dufour, ainsi que les premiers réseaux obtenus par la méthode 
qui a fait l'objet de sa conférence. 

» M. Chamnigny a exposé, entres autres, une loupe d'étude à oculaire 
divergent et plusieurs viseurs à micromètre originaux, soit se plaçant sur 
un oculaire de lunette ou de loupe, soit faisant partie de l'oculaire d'une 
lunette de Galilée, soit enfin se disposant par delà l'objectif d'une lunette 
et donnant l'autoréduction dans la mesure des distances. 

» M. P. Culmann a présenté les nouveaux réfractomètres de la maison 
Zeiss d'Iéna, dont il" a donné une description si claire dans une récente 
séance delà Société. 

» M. Dongier, dans la même séance, nous avait montré et décrit un 
appareil pour mesurer les courbures et les éléments d'un système optique 
quelconque. Cet appareil, remarquable par la facilité des mesures, a figuré 
à notre exposition. 

» M. Fournier a exposé des jumelles à prismes d'une grande luminosité. 

» MM. Gaunriont et O' ont fait fonctionner dans la salle de la biblio- 
thèque leur cinématographe et ont montré les services que cet appareil 
peut rendre aux sciences et à l'industrie. Inutile d'ajouter que le spectacle 
faisait salle comble. 



- 47* — 

» C'est aussi un cinématographe, mais un cinématographe de salon, à 
vision directe, si je puis m'exprimer ainsi, que M. Huet nous a présente 
sous le nom de diocmescope, avec ses jumelles à prismes et son seiant- 
télémètre. 

» Dans la salle de la bibliothèque, MM. Radiguet et Massiot ont aussi 
intéressé vivement les spectateurs par des projections faites avec leur mi- 
croscope pour l'enseignement et avec leur lanterne triple pour photogra- 
phies trichromes. 

» A propos de projection, je n'aurais garde d'oublier de rappeler les 
projections .si remarquablement lumineuses obtenues par un Lee Auer 
alimenté par l'acétylène, et exécutées dans la petite salle au rez-de-chaussée 
par la Société de l'acétylène dissous. 

B Une mention spéciale est encore duc au charmant petit appareil de pro- 
jection de M. Lafont, {'héliorama^ construit par MM. Benoistet Berthiot. 

> Pour en revenir à l'Optique scientifique, je signalerai : l'appareil de 
M. Macé de Lépinay» construit par M. Meinardi, qui produit des franges 
d'Herschell d'une finesse merveilleuse; les expériences d'interférence de 
M. Sagnac; celles sur le spectre d'absorption des indophénols de M. Ca- 
micheH et, se rapportant au même sujet, des spectres d'absorption de ma- 
tières colorantes ae M. Lemoult. 

B La microscopie était représentée par les appareils de M. Nachetet par 
ceux de M. Stiassnie. Le premier nous a montré un nouveau microscope 
à grand champ donnant des images droites, ainsi qu'un microscope spécia- 
lement disposé pour la microphotographie. Le second a exposé un micro- 
scope d'un nouveau modèle et un microtome de grande dimension du 
D'Radais. 

» J'ai gardé pour la (in les expositions de nos deux grands constructeurs 
d'instruments d'Optique scientifique, M. Jobin et M. Fellin, dont je n'ai 
pas à faire l'éloge devant les Memores de la Société. 

D M. Jobin a exposé un nouvel analyseur à pénombre, imaginé par 
M. Macé de Lépinay, et un grand et beau polarimètre, avec spectroscope 
Thollon, qui m'a servi dans des recherches sur le pouvoir rotatoire du 
sucre. 

» M. Pellin a présenté une nombreuse collection d'appareils intéres- 
sants, parmi lesquels je rappellerai : 

» Le spectroscope à échelle réglable de M. de Gramont et celui de 
M. Yvon; un spectroscope à prisme de spath; les appareils d'interférence 
de M. Mascart; le microscope de M. Le Ghatelier; la lunette de MM. Le 
Ghatelier et Goupeau pour la mesure des dilatations par les déviations 
d'un miroir en silice; le réfractomètre de M. Gh. Véry; un grand colori- 
mctre pour les liquides très peu colorés; un héliographe à latitude va- 
riable ; la collection stéréoscopique du campylographe du R. P. Dcche- 
vrens; l'hématospectroscope du D^ Hénocque; l'appareil pour les franges 
secondaires de M. Damien; l'appareil de M. Mulnier-Gnalmas pour la 

arojection des lames de roches; le stéréoscope du T>' Parinaud et celui de 
[. Gazes. 

» Gomme se rattachante l'Optique, il convient de citer maintenant la 
collection des substances radio-actives découvertes par M. et M™* Gurie 
qui ont été exposés par la Société centrale des produits chimiques. Gcrtai- 
ncment, nous avons tous appris avec plaisir que ces produits si remar- 
quables commencent à être fabriqués industriellement. 

» Des rayons de Becquerel aux rayons de Rontgen, la transition est 
toute naturelle. Les appareils pour l'étude ou les applications de ces rayons 
étaient nombreux. Gîtons parmi eux : les tubes de Grookes du modèle 
de M. Ghabaud; la lanterne de M. le D** Bouchacourt pour l'examen radio- 
scopique; les appareils de mensuration exacte du squelette et des organes 
donnant une image nette en radiographie de M. G. Gontremoulins et, 



- 48* - 

enfin, les instruments auxiliaires de l'exanaen radioscopique de M. Beclère. 

» La belle exposition de M. Ghabaud renferme aussi plusieurs appareils 
remarquables de M. Villard, qui vont nous faire passer dés tubes de 
Grookes aux autres instruments d'Électricité. G'est d'abord un oculaire 
stéréoscopique synchrone, qui donne le relief en radioscopie. Ensuite, les 
appareils de M. Villard pour ses expériences sur les rayons cathodiques, 
que nous avons plusieurs fois applaudies dans nos séances ordinaires; ses 
soupapes électriques destinées à empêcher le passage dans un tube de 
Grookes du courant inverse de la bobine; un très ingénieux interrupteur 
à mercure qui peut être réglé synchroniquement avec un courant alternatif 
et qui permet de ne lancer dans le circuit qu'une portion de la phase, de 
façon à obtenir soit le fonctionnement d'une bobine de Ruhmkoriï, soit 
la charge des accumulateurs. Signalons encore le transformateur de 
1 5oo watts pour courant alternatit avec prises de courant donnant de 3o 
à i5o volts de M. Ghabaud. 

» Parmi les autres instruments très nombreux se rapportant à rÉlectri- 
cité, je cite un peu au hasard : 

» Les appareils de MM. Arnoux et Ghauvin : microhmètre à lecture directe; 
voltmètre portatif étalon à plusieurs sensibilités; éleclromètres apério- 
diques, etc. 

» Les transformateurs à courant continu et les moteurs électriques de 
M. Blondeau. 

A Les rhéostats de M.Gance, si commodes non seulement pour l'industrie, 
mais aussi pour nos laboratoires. 

» Le tableau de charge pour automobiles et un appareillage pour 
440 volts de la Compagnie française d'appareillage électrique, présentés 
par un de ses directeurs, M. Zetter, un des fidèles de nos expositions. 

» L'oscillographe monofilaireet bifilaire de M. G. Dobkevitch. 

» Dans l'exposition de MM. Gaiffe et G'* : un interrupteur rapide sans 
mercure, de MM . Gontremoulins etGaifTe, permettant de régler l'étincelle 
des bobines depuis i""" jusqu'au maximum; un appareil fort remarqué 
construit sur les indications de MM. G. Claude et L. Bombe de Villiers 
pour la localisation des défauts d'isolement dans les systèmes de canali- 
sation à caniveaux souterrains; une machine statique et plusieurs autres 
appareils intéressants. 

» Le nouveau modèle d'électro-aimant à longue course de MM. A. Gue- 
née et G'*, qui produit des efforts constants de l'ordre des centaines de 
kilogrammes sur une course de 20''" ou plus. L'importance pratique de cet 
électro-aimant est de touteévidence. 

» Une lampe électrique en vase clos de M. Froment, à régulateur auto- 
matiquc sans chaîne ni balancier, ni mouvement d'horlogerie. 

» Cn nouvel élcclroscope condensateur de M. Hurmuzescu. 

» Les tableaux et appareillage pour basse et haute tension, les moteurs 
et les dynamos de M. Ilïyne Berline. 

» Les diapasons entretenus électriquement et la sirène Bourbouze de 
M. Lancelot. 

» Une collection d'appareils électriques de MM. Japy frères, parmi les- 
quels je signalerai spécialement le compteur Blathy pour courant tri- 
phasé et le compteur Japy pour courant continu. Ge sont aussi MM. Japy 
qui ont construit les nouveaux voltmètres et ampèremètres ayant fait 
I objet de la conférence de M. Pierre Weiss. 

Dans l'exposition de MM. Lecarme frères et Michel, je signalerai : un 
appareil de télégraphie sans fil muni d'un radioconducteur Branly à limaille 
d or et un appareil de télégraphie sans fil qui a fonctionne dans les expé- 
riences faites au mont Blanc, ainsi qu'une bobine d'induction grand mo- 
dèle avec un interrupteur en dérivation. 



— 49* — 

» Des clichés photographiques de décharges électriques de M. Stéphane 
Leduc. 

9 Des appareils pour analyses électrolvtiques, des fours électriques, des 
appareils pour la préparation du fluor, de MM. Meslans et Poulenc, avec 
collaboration de M. GaifTe pour les premiers. 

» Un four électrique à tube ; une étuve à culture chauffée par l'électricité ; 
un centrifugeur électrique, présentés par M. P. Lequeux, ainsi qu'une 
grille à température constante de M. A. Gautier et un petit four à gaz de 
M. Bruno. 

» Un appareil de M. Cotton pour la mesure des champs magnétiques, 
construit par M. Pellin. 

» Un électrolyseur nouveau modèle de M. E. Peyrusson. 

9 L'exposition de MM. Radiguet et Massiot nous a montré, comme 
d'habituae, de belles expériences de haute fréquence et de haute tension. 
Cette année, elles étaient faites avec les spirales de M. le D** Guilleminot, 
qui donnent des effets remarquables. Signalons aussi un transformateur à 
combinaisons multiples des mêmes constructeurs : l'inducteur, l'induit, la 
longueur et la nature de l'étincelle sont variables. 

9 Des appareils de mesure électriques de MM. Gh. Rousselle et 
Ch. Tournaire. 

» Les applications de l'électricité au chauffage au moyen des résistances 
métallo-céramiques de la Société anonyme des anciens établissements 
Parvillé frères et G'*, dont M. Goisot faisait aimablement les honneurs. La 
même maison exposait aussi des isolateurs en porcelaine, à grand espace 
vide entre le support métallique et le fil, destinés aux courants de naut 
voltage, pour diminuer la capacité des lignes aériennes. 

9 Un éleclroscope et un électromètre de M. Gurie, ainsi que de nou- 
veaux appareils électriques de démonstration de MM. Paquier et Boulay, 
présentés par la Société centrale des produits chimiques. 

y Une machine électrostatique à 6 plateaux; un résonateur Oudin et un 
excitateur de M. le D' Bergognié, exposés par M, Royourt, le successeur 
de Bonetti. 

9 De nouvelles plaques d'accumulateurs de MM. d'Arsonval et Vaugeois. 

ê Des régulateurs automatiques pour courants alternatifs et pour cou- 
rants continus des lampes à arc, ainsi qu'une série de 6 moteurs élec- 
triques envoyés de Genève par M. H. Guenod. 

» Une pile électrique de M. Rosset, qui mérite une mention spéciale. 
Elle a la forme d'une pile Leclanché, mais le dépolarisant est forme par du 
cuprate d'ammonium qui est amené à l'état de cuprite par le fonctionne- 
ment; or, celui-ci est ramené à l'état de cuprate par l'air, et le dépolarisant 
est ainsi constamment régénéré. 

9 M. Garpentier, comme toujours, nous a apporté de magnifiques appa- 
reils : un nouveau potentiomètre d'une forme originale; un électro-aimant, 
système P. Weiss. Mais ce qui a surtout fixé notre attention, c'est une dispo- 
sition spéciale pour bobine de Ruhmkorff permettant son fonctionnement, 
soit par courant continu, soit par courant alternatif, grâce à un transfor- 
mateur et à un redresseur de phases. 

» Dans la belle exposition de M. Richard, nous avons pu voir aussi un 
certain nombre d'appareils électriques, tels qu'un nouveau voltmètre ther- 
mique enregistreur à cadran, qu'un wattmètre pour courant triphasé, qu'un 
indicateur de puissance pour courants alternatifs, qu'un indicateur de cou- 
plage, etc. Parmi ces dispositifs ingénieux, je signalerai tout particulière- 
ment l'emploi d'un servo-moteur en miniature pour la transmission et 
l'enregistrement des indications des thermomètres, baromètres, etc., idée 
des plus heureuses, carie servo-moteur permet de vaincre les frottements 
tout en laissant sa sensibilité entière à l'organe principal. 

y> Enfin, signalons une transformatrice et une dynamo placées dans le 



— 50* - 

sous-sol qui nous fournissaient le courant continu et qui nous avaient été 
obligeamment prêtées par M. P. Janet. 

8 Parmi les appareils qui ne se rapportent ni à l'Optique ni à rÉlectri- 
cité, je mentionnerai : 

» Une nouvelle trompe à mercure de MM. Berlemont et Jouard, dans 
laquelle il n'y a aucun robinet, et qui se démonte facilement pour le net- 
toyage. 

i> L'appareil pour l'étude des mouvements tourbillonnaires permanents 
dan-s les liquides propageant de la chaleur par convection de M. Bénard. 

» Un grand cylindre enregistreur à vitesse variable depuis un tour à la 
seconde jusqu'à un tour en quinze minutes de M. Broca, construit par 
M. Pellin. 

■ » Une balance spéciale pour l'étalonnage des poids ; une balance dis- 
posée pour effectuer une pesée sans ouvrir la cage et une série de poids 
étalons en bronze blanc, exposés par M. Collot. 

» Une grande balance à chaîne et un horizon gyroscopique entretenu 
électriquement, de M. Démichel. 

» La Compagnie de Saint-Gobain, Chauny et Cirey nons a fait admirer 
les produits de sa fabrication : la belle glace platinée qui se trouvait dan:» 
le fond de la grande salle; des lentilles de Fresnel; des bacs pour accu- 
mulateurs; des tableaux de distribution et socles d'appareils électriques en 
opaline; etc. 

M. Hamy a exposé un bain de mercure à couche épaisse amortissant les 
trépidations du sol pour les instruments d'astronomie, appartenant à 
l'Observatoire de Paris. 

» M. Raveau a exposé les photographies d'ondes aériennes de M. VVood, 
qu'il avait bien voulu nous montrer dans une récente séance de la Société. 
j> Les auxiliaires du physicien ne sont pas seulement les appareils; ce 
sont aussi les Ouvrages et les Mémoires qui garnissent sa bioliothèque 
et l'encombrent quelquefois; les fiches bibliographiques sont d'un usage 
commode pour s'y reconnaître. M. P. Renaud nous a montré un meuble 
bibliographique contenant les articles du Mois scientifique et industriel 
découpés et collés sur fiches. 

V Enfin, parmi nos visiteurs du samedi soir, il y a souvent des enfants : 
on peut être physicien et père de famille; et puis, dans une réunion 
d'hommes réputés sérieux, combien y en a-t-il qui ne sont pas un peu 
enfants? C'est à eux, c'est à les amuser qu'a songé M. Trouvé, en installant 
près de la porte d'entrée ce grand parapluie vert dans lequel retombaient 
en courbes gracieuses d'innombrables petites billes de celluloïd diverse- 
ment colorées et vivement éclairées pour la joie des yeux. 

» Vous voyez, Messieurs, par cette énumération déjà bien longue el 
pourtant incomplète, quelles étaient les richesses que nos exposants ont 
présentées à nos visiteurs, ce dont je les remercie tous bien sincèrement. 
Celte exposition, comme je vous le disais au commencement, a été encore 
plus belle que d'habitude. Or, plus que jamais, elle a été l'œuvre de notre 
agent, aussi habile que dévoué, M. Sandoz. C'est lui seul qui a fait les 
innombrables visites nécessaires pour provoquer la bonne volonté des expo- 
sants ; c'est lui qui a assigné à chacun sa place, groupé d'une façon heureuse 
et à la satisfaction de tous les attractions, rédigé le catalogue, etc. Cette 
besogne écrasante, M. Sandoz l'a supportée gaiement, heureux de se dévouer 
une fois de plus pour notre Société. Je lui adresse mes plus vives félicita- 
tions pour la réussite de son œuvre. 

» Messieurs, je termine en vous rapportant une parole que j'ai entendue 
vers la fin de l'Exposition universelle et qui, comme ami de fa Société de 
Physique, m'a été au cœur. Un de nos grands constructeurs disait que les 
Expositions universelles ne présentaient pas pour les exposants de sa partie 
un avantage en rapport avec les peines et les soucis qu'elles donnaient, que 



i.i 



— 51* — 

pour lui \e» véritables expositions profitables et agréables étaient les expo- 
sitions annuelles de la Société de Physique. J'espère, Messieurs, qu'elles 
conserveront toujours cette bonne réputation. » 

Étude sur les divers systèmes d^éclairage. Distribution de chaleur. 
Force motrice , par M. Lauriol. — L'auteur expose les récents progrés 
relatifs à l'éclairage, au chauffage et à la force motrice, et en même temps 
ses recherches personnelles sur ces diverses questions. 

Il passe en revue les progrés de l'éclairage au ffaz par incandescence, qui 
permet actuellement de ne brûler que lo à i5 litres de gaz (soit o^"*',3o) 
par carcel-heure, au lieu des io5 litres qu'exigeait le bec Argan et des 
i3o qu'exige le bec papillon. — Il indique les diverses méthodes de pro- 
duction des gaz pauvres {gaz à Veau) obtenus par le passage oe la 
vapeur d'eau sur le charbon incandescent, auxquels, en Angleterre, on 
mêle des vapeurs de pétrole; on obtient ainsi un mélange pratiquement 
comparable au gaz ordinaire, au triple point de vue de l'éclairage, du 
chauffage et de la force motrice. 

Les lampes k pétrole lampant^ qui ont malheureusement l'inconvénient 
de siffler et dont l'allumage exige quelques minutes, ne consomment par 
carcel-heure que 4 grammes de pétrole, soit o^'^ia, tandis que les 
lampes à pétrole ordinaire consomment dix fois plus. 

Le prix élevé du carbure de calcium (au moins 25 centimes le kilog) 
porte ào""S 72 le carcel-heure fourni par Vacétylène. L'auteurinsiste sur 
les inconvénients des orifices très fins d'écoulement de l'acétylène qui sont 
nécessaires et malheureusement difficiles à réaliser parfaitement; il indique 
des résultats personnels relativement à l'éclairage par l'acétylène. — L'in- 
candescence par l'acétylène fournit le carcel-heure à o*"**, i5. 

M. Lauriol passe ensuite à l'électricité. Il parle des lampes à arc sans 
rhéostat employées avec succès dans quelques rues de Paris, des nou- 
velles lampes à ineandescence (lampe Nernst, lampe à osmium de M. Auer, 
lampes à filament de bas voltage, lampes à filament de haut voltage — 
220 volts). 

Le chauffage électrique revient à i5 centimes le kilowatt-heure, prix 
environ égal à 6 fois celui que coûte le chauffage au gaz. D'après des 
expériences de l'auteur, il y a, dans le chauffage au gaz, perte de la moitié 
de la chaleur dans la cheminée. La calorie-gaz ne coûterait que -L. de la 
calorie électrique si elle était utilisée intégralement. 

A propos de la communication de M. Lauriol, M. Le Giiatelibr indique 
un progrès intéressant relatif à la fabrication du gaz à l'eau. Il insiste 
sur le fait que le gaz à l'eau ne donne pas un rendement supérieur à celui 
dû gaz pour l'éclairage par incandescence. Il dit qu'il serait intéressant 
d'avoir des renseignements sur la compression du gaz et sur l'utilisation 
du gaz comprimé dans des appareils de petites dimensions. 

M. Pellat demande des renseignements sur les précautions prises pour 
éviter l'empoisonnement par l'oxyde de carbone des gaz à l'eau. 



M. Lauriol répond que l'on peut donner une odeur très forte aux gaz 
à l'eau par la carbylamine. Il faut naturellement pour le çaz à l'eau (gui 
renferme f\0 pour 100 en volume de CO) de bonnes canalisations, aussi bien 
d'ailleurs que pour le gaz d'éclairage (qui renferme 7 à 8 pour 100 de CO). 

M. Le Chatelibr exprime le désir que l'on puisse se procurer des becs 




— 52* — 



pour le gaz comprimé. Il insiste sur la facilité avec laquelle la compression 
est possible au moyen des petits moteurs à air chaud, système Henrici, 
dont l'installation n'entraîne qu'une dépense insignifiante. 



SÉANCE DU 3 MAI 1901. 
Présidence db M. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Les procès-verbaux des séances des 12, i3 et 19 avril sont lus et adoptés. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. AuBERT (Paul), Professeur au Collège Stanislas. 

Chadenbon, Conducteur des Ponts et Chaussées, à Tence ( Haute-Loire). 

Championy, Ingénieur opticien, à Paris. 

MoRBUx (l'Abbé Th. ), Professeur à l'École Saint-Célestin, à Bourges (Cher). 

HuBT (Ernest)^ Docteur en Médecine, à Paris. 

Le Bayon, Docteur en Médecine, à Paris. 

MoRiN, Docteur en Médecine, à Nantes (Loire-Inférieure). 

M0US8BTTB (Charles), Ingénieur-chimiste, à Paris. 

Rivière, Docteur en Médecine, à Paris. 

RoTGOURT (Eugène), Constructeur-électricien, successeur de M. Bonetti, 

à Paris. 
Weissmann (Gustave), Ingénieur des Constructions civiles, E.C. P., à Paris. 

Le Président annonce à la Société la mort de M. H,- A, Rowland, pro- 
fesseur à l'Université Johns Hopkins, Membre honoraire de la Société, 
décédé à Baltimore à Tâge de 53 ans, et donne la parole à M. Guillaume 
pour rendre compte de ses travaux. 

M. Guillaume rappelle les premières recherches exécutées par Rowland 
en 1872, et consacrées à la perméabilité du fer, complétées plus tard par 
des expériences analogues sur le nickel et le cobalt; on y trouve déjà 
d'éminentes qualités ae chercheur, et un esprit très ouvert aux concep- 
tions nouvelles ; Rowland y parle, en effet, déjà de la perméabilité magné- 
tique^ notion devenue classique depuis lors. Mais ce furent surtout les 
expériences sur la convection électrique qui attirèrent l'attention sur le 
jeune physicien. Helmholtz cherchait à vérifier les idées de Weber sur la 
nature du courant électrique, et avait engagé un de ses élèves, M. Schiller, 
à mesurer les effets électromagnétiques d'une charge en mouvement; maïs 
le résultat avait été négatif, et Rov^iand, alors en congé en Allemagne, 
vint lui présenter un plan d'expériences qu'Helmholtz agréa^ et qui furent 
exécutées dans son laooratoire. On sait combien cette expérience, dont le 
résultat fut très net, contribua à affermir l'idée de l'analogie entre un 
courant électrique et un transport mécanique d'électricité, sur laquelle a 
été édifiée la théorie des ions, celle des rayons cathodiques^ celle des 
corps radioactifs, etc.; et si même les résultats obtenus récemment par 
M. Créroieu conduisent à la modifier ou même à l'abandonner, on ne 
pourra méconnaître qu'elle aura été très fructueuse. 



— 53* — 

Les expérienees exécutées par Rowland en collaboration avec M. Nichols 
sur les diélectriques avaient pour but de vérifier ses idées sur la cause des 
résidus, qu*il attribuait à l'orientation diverse des cristaux dans le champ. 
11 avait pensé trouver un appui de cette idée dans le fait que le verre 
donne des résidus importants, le quartz des résidus moindres, et qu'enfin 
le spath d'Islande n'en montre pas la moindre trace. Cette théorie a été un 
peu oubliée, ou englobée dans la considération générale des déformations 
résiduelles, mais il faut reconnaître qu'elle était fort séduisante. 

Les travaux ultérieurs de Rowland furent consacrés surtout à des 
questions de métrologie, indépendantes de toute idée théorique. Sa déter- 
mination de l'équivalent mécanique est restée classique; c est en déter- 
minant directement l'équivalent a des températures diverses qu'il indiqua, 
pour la première fois, 1 existence d'un minimum de la chaleur spécifique 
de l'eau. En corrigeant récemment les mesures de températures faites 
par Rowland par une comparaison de ses thermomètres avec des étalons 
étudiés au Bureau international, MM. Ames et Day ont pu réduire ses 
mesures à l'échelle normale. La valeur de l'équivalent ainsi corrigée 
présente une concordance remarquable avec celle que l'on déduit des 
procédés électriques; d'où l'on conclut que les unités sur lesquelles repo- 
sent ces diverses déterminations sont aujourd'hui bien connues dans leur 
ensemble. 

En vue de la Conférence des Électriciens, de i884, Rowland fit, en colla- 
boration avec M. Kimball, une détermination de l'ohm qui donna un des 
résultats les plus voisins de la moyenne définitivement admise. Enfin, dans 
les dernières années de sa vie, il consacra les plus grands efl*orts à des tra- 
vaux de spectroscopie, pour l'exécution desquels il commença par confec- 
tionner les réseaux de diffraction de beaucoup les plus beaux qui aient 
jamais été faits. Il construisit, dans ce but, une machine d'une grande 
perfection, étudia avec soin l'alliage des réseaux, se plaça dans les condi- 
tions de travail les plus favorables, et dota finalement la Physique d'un 
merveilleux outil. La plupart des travaux de spectrométrie ae ces der- 
nières années ont été efTectués avec des réseaux Rowland. Si même au- 
jourd'hui Ton arrive à des résultats plus sûrs par des interférences entre 
surfaces planes, au moins lorsqu'il s'agit de la mesure précise de raies 
fines, il ne faut pas oublier que le procédé du réseau permet d'aborder de 
tout autres problèmes; d'ailleurs, les repères déterminés par les mé- 
thodes de M. Michelson permettent de tarer les réseaux et d'augmenter 
ainsi la précision dans la détermination de leurs constantes. 

Rowland fut le premier à employer ses réseaux et publia, en 1893, une 
table des longueurs d'onde des principales raies, table reproduite par 
M. Dufet, premier fascicule des Données numériques, puolié sous les 
auspices de la Société et qui constitue un document de référence de pre- 
mier ordre pour les spectroscopistes. 

La première éducation de Rowland avait été celle d'un ingénieur, et il 
avait transporté, dans ses travaux de Physique, le sens pratique et la har- 
diesse d'exécution apprise de ses premières occupations. En moins de 
trente années d'un labeur acharné, il a abordé avec le même succès les 
problèmes les plus divers, les a résolus toujours par des méthodes élé- 
antes et a été, en même temps qu'un physicien profond, un des plus par- 
aits métrologistes de notre époque. 



l 



M. H. MoRize rappelle que, dans sa thèse, publiée en 1898 à Rio 
de Janeiro, et écrite en langue portugaise, il a décrit, mais non réalisé, 
une méthode pour la mesure de la vitesse des rayons de Rôntgen. 

Un même flux de rayons X provoquerait successivement la décharge 
de deux micromètres chargés situés sur son parcours et séparés par une 



«J* 



- 34 

distance connue. On évaluerait au miroir tournant l'intervalle de temps 
séparant les deux étincelles, et Ton en déduirait la vitesse des rayons 
actifs. 

M. Morize prppose aujourd'hui une autre méthode. Une fente R\e 
serait éclairée par une source de rayons X. Assez loin devant cette fente, 
un système de deux disques portés par un même axe horizontal peut 
être mis en rotation rapide. Ces disques sont munis de fentes qui, suc- 
cessivement, viennent se mettre deux par deux en ligne droite avec la 
fente fixe. Si le disque tourne très lentement, c'est dans cette position 
qu'un écran fluorescent placé derrière le dernier disque peut s'illuminer. 
Quand les disques tournent très vite, et si les rayons a se propagent avec 
une vitesse finie, l'illumination de l'écran doit se déplacer, dans le sens 
du mouvement, d'une quantité dont la mesure fera connaître la vitesse des 
rayons X. 

M. L. Benoist fait observer c^u'il a établi et présenté à M. Lippmann, 
en mars 1898, en vue d'une réalisation ultérieure, un projet de mesure 
de la vitesse des rayons X, complètement étudié et fondé précisément 
sur la méthode et la disposition expérimentale que propose en dernier 
lieu M. Morize. 

M. V. Grémieu informe la Société de Physique qu'il croit avoir pu 
réaliser expérimentalement des courants ouverts. 

L'existence de ces courants serait la conséquence directe des résultats 
obtenus par l'auteur sur la non-existence de l'efTet magnétique de la con- 
vection électrique. 

Le principe de l'expérience est le suivant : 

Un disque d'ébonite a été doré suivant des secteurs radiaux isolés les 
uns des autres. Ces secteurs se chargent par influence en face d'un induc- 
teur fixe en touchant un premier balai métallique; ils viennent ensuite 
se décharger sur un balai relié au premier par un fil conducteur. 

On constate alors que la partie conçection du circuit ainsi constitué ne 
produit aucun effet magnétique, tandis que la partie conduction en pro- 
duit un très notable. 

L'intensité mesurée des courants réalisés est de l'ordre de io~* ampère. 

L'expérience est trop délicate pour pouvoir être reproduite en pu- 
blic; mais l'auteur, désireux de la soumettre aux critiques de toutes 
les personnes compétentes, se tient à leur disposition au laboratoire des 
recherches physiques, à la Sorbonne. 

Poids moléculaires et formules de constitution^ par M. Lbspibau. 
— La question des poids moléculaires étant généralement abordée par 
ses côtés physiques, M. Lespie.au demande à la Société la permission d'en- 
visager rapidement le côté chimique. 11 rappelle d'abord comment on 
f^eut arriver aux nombres actuellement en usage, soit en admettant 
'existence des atomes et l'hypothèse d'Avogadro, soit en partant de l'exis- 
tence de nombres proportionnels et en fixant le choix de ces nombres par 
la condition de correspondre à des volumes de vapeur égaux. Il expose 
que cette manière de procéder peut paraître supérieure à la première 
parce qu'elle est exempte d'hypothèse, mais qu'en réalité elle est obligée 
d'admettre dans les combinaisons chimiques une simplicité qui ne s'y ren- 
contre pas. 11 cite de nombreux exemples à l'appui de son dire. 11 existe, 
par exemple, des carbures C^ II** et 0*^11*^. Le rapport des poids d'hy- 
drogène qui se combinent ici à un même poids de carbone est égal à 

i^ X i4 

— ^ — ; d'autre part, si l'on appelle v le volume de la de carbone, 
I i 



— 55* — 

celui de i d'hydrogène étant pris pour unité, le rapport du volume du car- 
bone à celui de l'hydrogène auquel il se combine est v dans G*H> et 

dans CH'^'. On n'oserait pas citer de tels exemples après avoir énoncé 

les lois de Dalton et de Gay-Lussac comme on les énonce d'habitude. 
Pour mettre ces lois en accord avec les faits actuellement connus, il fau- 
drait remplacer les rapports simples par des rapports commensurables. 
Mais l'analyse devient impuissante à confirmer de telles lois, et l'hypo- 
thèse que Ion fait se confond pratiquement avec celle des atomes. 

D'ailleurs, comme l'ont dit Gerhardt, Wurtz et bien d'autres, les for- 
mules des corps sont faites pour rappeler les réactions de ces corps. 
Elles ne doivent être que des équations de réactions contractées (Gerharut). 
M. Lespieau essave d établir que Télude des réactions d'un corps permet 
à elle seule de lui donner une formule développée sans hypothèse d'Avo- 
gadro et sans notion de valence. Il rappelle que les chimistes n'hési-^ 
laient point à sacrifier l'hypothèse d'Âvogadro q^uand elle semblait en 
contradiction avec les formules déduites des propriétés chimiques; il cite 
les travaux de Willamson sur l'éther, de Wurlz sur les radicaux hydrocar- 
bonés, comme ayant établi par une voie chimique les formules de ces 
composés. Il se résume en disant que la recherche du poids moléculaire 
d'un corps et celle de sa formule développée sont deux problèmes insépa- 
rables. 

L'idée d'Avogadro devient dans cette conception une loi expérimentale 
au même titre que la loi de Raoult. Il semble d'ailleurs à M. Lespieau 
que cel 
siques 



LUC «,11,1 «^ uu«« Afii lui \AM ■.lavfuiv* AA st^iiiuiv^ VI aiiiviulis « 4«a. m^i^ouj^au 

;t accord entre les propriétés chimiques et les propriétés phy- 
plaide singulièrement en faveur de l'hypQthèse atomique. 



Électrisation négative des rayons secondaires dérivés des rayons .¥, 
par MM. P. Gurib et G. Sagnag. — Tandis que les rayons X ne se 
montrent pas électrisés, les rayons secondaires qu'excitent les rayons X 
en frappant le zinc, l'étain et surtout le platine ou le plomb nous ont 
fourni des flux d'électricité négative de l'ordre io-*o ampère; les rayons 
secondaires de Tuluminium ne semblent pas électrisés, et I on sait qu'ifs ne 
diffèrent pas notablement des rayons A qui les excitent, tandis que les 
rayons secondaires du zinc, de l'étain et surtout du platine ou du plomb 
sont beaucoup plus absorbables que les rayons X générateurs dont ils 
sont une transformation (i). 

L'émission électrique du plomb, par exemple, est aussi absorbable que 
l'émission cathodique produite par la décharge dans le vide et étudiée 
par P. Lenard. Aussi est-elle difficile à observer quand le métal rayon- 
nant est entouré d'un diélectrique solide (paraffine). Nous l'avons étudiée 
surtout en plaçant une lame L du métal rayonnant (platine, par exemple) 
à quelques millimètres seulement des parois d'une boite métallique 6 dans 
laquelle nous raréfions l'air jusqu'au vide de Grookcs (yq-qq de milli- 
mètre de mercure), de manière à lui rendre suffisamment ses propriétés 
isolantes malgré l'action des rayons X et des rayons secondaires qui le 
traversent. Un tube focus placé à quelques centimètres seulement de la 



(•) Le professeur Dorn a conslaté que 1rs rayons secondaires du platine, du 
plomb renferment des rayons déviables par l'aiinaiit et d'autres rayons non dé- 
viables ; ceux-ci existent seuls dans le faisceau secondaire de raluminium. L'un 
de nous avait antérieurement émis rhypolhè>e que les rayons secondaires 
issus de la transformation des rayons X pour les métaux tels que le platine, le 
plomb pouvaient bien renfermer des rayons dcviables par l'aimant (G. Saonag, 
L'éclairage électrique du lu mars 1898 • Bayons X, rayons secondaires et 
rayons Lenard)^ 



1 



— 56* — 

lame L lui envoyait des rayons X sur une surface d'environ So*"*!, à travers 
des fenêtres fermées par de l'aluminium. L'intérieur de la boite B était 
tapissé d'aluminium. La lame L (platine, par eiiemple), isolée des parois, 
communiquait avec l'aiguille d'un électromètre et avec un quartz piézo- 
électrique; on pouvait ainsi mesurer le flux électrique des rayons secon- 
daires par la méthode d'opposition de M. Curie. On compensait d'ail- 
leurs reffet dû à la force électromotrice entre le métal L et celui des 
parois de la boite B (platine-aluminium, par exemple), effet qui, dans le 
vide de Grookes, n'est plus que la centième partie environ du courant 
étudié. Dans les conditions indiquées, le platine, perdant les charges néga- 
tives emportées par les rayons secondaires, se chargeait de la quantité 
complémentaire d'électricité positive. On renversait le phénomène et l'on 
recueillait l'électricité négative envoyée par les rayons secondaires en 
formant la lame intérieure L d'aluminium et plaçant une mince feuille de 
platine sur les fenêtres de la boite B. 

L'existence de rayons secondaires électrisés formant un faisceau déviable 
mélangé à des rayons non déviabies est en accord avec l'analogie des 
rayons secondaires et des rayons spontanés des corps radioactifs signalée 
par M"*^ Curie. Elle s'accorde aussi avec l'analogie des rayons X et des 
rayons ultraviolets : le professeur A. Righi et le professeur P. Lenard ont, 
en effet, montré que les rayons ultraviolets peuvent, en frappant des 
métaux (électrisés ou non), provoquer une émission de rayons catnodiques 
particuliers. 

M. Guillaume présente, à la demande de M. le D*" Berger, un appareil 
désigné par lui sous le nom de plastiscope, et qui permet, ^râce à une il- 
lusion d'optique, de donner, dans certains cas, une impression assez nette 
de relief avec une seule image. Une loupe binoculaire est complétée par 
un système divergent tel que la mise au point sur les bords du champ soit 
plus éloignée qu'au centre. De cette façon^ la partie centrale et les parties 
périphériques ne sont pas au point en même temps; et si, comme cela ar- 
rive souvent, le sujet central et principal du dessin est en avant du reste, 
il apparaît effectivement avec un faible relief attribuable uniquement à la 
mise au point. 



SÉANCE DU 17 MAI 1901. 
Présidence de M. H. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du 3 mai est lu et adopté. 

A propos de la récente Note de M. Morize, Sur des méthodes propres 
à déterminer la vitesse des rayons JT, M. Bernard Brunhbs fait remar- 

3uerque ces méthodes ne sauraient permettre de mesurer que des vitesses 
e beaucoup inférieures à la vitesse de la lumière. 

Sur une oile électrique à dépolarisant spontanément régénérable 
par réoxydation directe à l'air; par M. Georges Rosset. — Le dépola- 



à. 



— 57* — 

risant de celte pile, réduit par l'hvdrofféne de dépoiarisatîon, vient se 
réoxyder à l'air par la surface de la pile, pendant son fonctionnement 
même et sans nécessiter aucune manipulation: ce dépolarisant, qui se 
régénère ainsi spontanément par réoxydation directe à l'air, est donc 
inusable. 11 est constitué par du cuprâte d'ammonium, qui, réduit dans* 
la pile, devient du cuprite; celui-ci. à l'air, est ramené à l'état de cuprate, 
et le dépolarisant se trouve ainsi spontanément régénéré. Il est intéressant 
de noter que le cuprite lui-même est un oxydant, et peut dépolariser au 
besoin en déposant sur le pôle positif (charbon) du cuivre métallique très 
bon conducteur : lors d'un repos, ce cuivre se redissout et reforme finale- 
ment le cuprate primitif. La solution excitatrice, étant à base de chlo- 
rure d'ammonium, fournit de l'ammoniaque au pôle positif pendant le 
fonctionnement, ce qui compense les pertes inévitables du dépolarisant en 
ammoniaque. La diiïusion du dépolarisant est évitée par l'emploi d'une 
membrane colloïdale semi-perméable de ferrocyanure ae cuivre obtenue 
par voie de précipitation chimique dans l'épaisseur de la cloison poreuse. 
Grâce à l'ammoniaque libre du aépolarisant, dans laquelle le ferrocyanure 
de cuivre est soluble, cette membrane, toujours récemment reprécipitée, 
se trouve entretenue à l'état colloïdal et reste ainsi semi-perméable. 

D'après les essais officiels du Laboratoire central d'Électricité, faits en 
décharge continue sur lo ohms, la variation dans l'intensité est de moins 
de un milliampère par 24 heures, pendant un mois qu'a duré l'essai. Cette 
variation est d'ailleurs très continue. La constance de cette pile est donc 
remarquable. L'usure du zinc est extrêmement régulière : le crayon de zinc 
devient un véritable fil. Le renouvellement du zinc et de la solution exci- 
tatrice rend à la pile son énergie première: la courbe reprend la même 
allure, un milliampère au-dessous de la première. Ce fait démontre l'inu- 
sabilité du dépolarisant. 

En bouchant le trou de respiration du dépolarisant, la force électro- 
motrice et le débit baissent plus rapidement que d'ordinaire, et remontent 
quand on donne de nouveau accès à l'air. 

On remarquera que les deux états d'oxydation, cuprate et cuprite, sont 
obtenus dissous, condition indispensable à ces réactions successives de 
réduction et de réoxydation à l'air; que ces deux états sont de puissants 
oxydants presque équivalents ; que les produits de la réduction, même 
jusqu'à l'état métallique, reviennent toujours à l'air à leur état primitif de 
maximum d'oxydation; que la solution excitatrice peut compenser au fur 
et à mesure les pertes inévitables du dépolarisant en ammoniaque; qu'enfin 
la composition même du dépolarisant permet d'entretenir la membrane 
semi-perméable qui doit en éviter la diffusion à l'état colloïdal convenable. 
Il y a là un concours de circonstances qui font du cuprate d'ammonium 
une solution particulièrement heureuse de ce problème si intéressant: 
dépolariser par l'oxygène de l'air, au moyen d'un intermédiaire chimique, 
et constituer par suite un dépolarisant inusable. 



Sur un nouveau galvanomètre parfaitement astatique, par M. G. 

LiPPMANN. — ' 

l'une 
rant 



T un nouveau galvanomètre parfaitement astatique, par M. G. 

lANN. — Au lieu d'employer deux aiguilles aimantées astatisées 
par l'autre, M. Lippmann n'emploie qu'une seule aiguille ab demeu- 
invariablement dans le plan du méridien magnétique. Le courant à 



1 aiguuie ao\\i est aiiacne au levier aune oaiance ae lorsion. j\u moyen 
du tambour torseur de cette balance, on a réglé l'axe de la balance per- 
pendiculaire à l'axe de l'aiguille ab. Quand le courant agit, l'aiguille ab 
se déplace parallèlement à elle-même et la Terre ne tend pas à déplacer 



— 58* — 

l'aiguille ; la seule force directrice est celle de la torsion de la balance (i). 
Malgré remploi d'un fil de cocon, le modèle présenté par M. Lippmana 
est très maniable. La durée d'oscillation est d'environ une minute et 
l'amortissement est complet après trois oscillations. La sensibilité est pro- 
portionnelle à la longueur du bras de levier de la balance de torsion. Il 
faut prendre une aiguille fortement aimantée et pas trop légère. La sensi- 
bilité parait comparable à celle d'un &;aIvanomètre Thomson. L'amortis- 
sement devient très grand quand le galvanomètre est fermé sur lui-même. 
L'appareil, facile à construire, est d'un emploi commode : l'orientation de 
l'aiguille aimantée est bien fixe, tandis que les systèmes qui sont seule- 
ment astatiques par compensation ont une orientation essentiellement 
variable. 

M. Pellat dit que cette variation du zéro s'observe, en effet, fréquem- 
ment avec les galvanomètres Thomson à aimant directeur. 

M. Broca dit qu'avec le système à deux aiguilles verticales de M. P. Wbiss, 
formant un circuit magnétique complètement fermé, on a un zéro très 
fixe. Il rappelle les excellents résultats qu'il a obtenus au moyen d'un 
équipage à points conséquents ; l'avantage sur le galvanomètre de M. Lipp- 
mann est que ces équipages sont insensibles à l'action d'un champ uni- 
forme et même encore à l'action d'un changement uniformément varié du 
champ. 

Sur les réseaux obtenus par la photographie de franges d'interfé- 
rence, — A propos de la communication de M. A. Gotton, du i3 avril, 
M. LippMANN annonce la propriété suivante crue devront posséder les réseaux 
obtenus par M.' Gotton : Si la lumière employée pour produire les franges 
renferme deux longueurs d'onde différentes, X et À', le réseau obtenu par la 
photographie de ces franges sera capable de dévier, dans la même direc- 
tion, les lumières de longueur d'onde X et X'. Si la lumière productrice 
des franges est blanche, le reseau enverra dans une même direction toutes 
les couleurs de celte lumière et par conséquent constituera un réseau 
achromatique. 

M. Gotton indique qu'il n'a fait jusq^u'ici d'expériences qu'avec la raie 
indigo du mercure, employée seule. Mais il avait, lui aussi, examiné le cas 
où les photographies seraient faites avec plusieurs radiations superposées, 
et remarqué la réversibilité que M. Lippmann vient de signaler. 

Lorsque le réseau complexe obtenu avec une lumière colorée formée de 
plusieurs radiations simples est éclairé par un faisceau parallèle de lumière 
blanche, il y a encore une direction privilégiée où les radiations primi- 
tives ont leurs maxima superposés. En isolant (lentille et fente) les rayons 
diffraclés dans cette direction, on peut théoriquement reproduire la cou- 
leur de la lumière qui avait servi à faire la photographie. Mais il faut 
que les maxima soient suffisamment intenses et conservent leurs inten- 
sités relatives. 11 faut donc que l'action photographique et l'intensité de la 
lumière incidente aient entre elles une relation telle que chaque réseau 
élémentaire ne donne qu'un spectre. 



(') M. Lippmann montre que son galvanomètre est nettement différent de cei.x 
qui sont dus à A.-C. Becquerel. La balance électromagnétique de A.-C Becaucrel 
est environ louoo fois moins sensible que le galvanomètre asiatique de M. Lipp- 
mann. 



— 59* — 

M. Cotton reviendra sur ces questions et présentera à la Société des 
réseaux qu'il obtient avec les ondes stationnaires. 

Sur les fausses raies spectrales des réseaux, — M. Guillaume signale 
un Mémoire de M. Lyman (Physical Review, janvier 1901), dans lequel 
fauteur étudie l'apparition de fausses raies spectrales dans les spectres 
des réseaux de Rowland et les explique par Tinfluence des inégalités pério- 
diques des intervalles des réseaux. 

M. A. CoRMU signale les diverses erreurs que comporte l'emploi des 
réseaux. Il rappelle comment on peut reconnaître les inégalités pério- 
diques par sa méthode du moiré, en superposant presque parallèlement 
deux réseaux transparents obtenus avec la même machine à diviser, ou, 
d'une manière plus générale, deux copies transparentes d'un même réseau 
obtenues par la méthode de M. Izarn. Quand on trace un réseau, il faut 
rendre très constante la tension du système qui relie la machine à diviser 
au moteur; pour cela, il convient de produire la tension à l'aide de pou- 
lies et de poids tenseurs. 

Une expérience très simple pour juger des défauts d'un réseau consiste 
à observer la lueur que le réseau diffracte entre le premier spectre et 
l'image de la fente éclairante. Dans un spectroscope à vision directe, sur 
la fente duquel on fait tomber la lueur précédente, on aperçoit plusieurs 
raies. Le réseau superpose ainsi au spectre régulier une foule de spectres 
tenant aux inégalités périodiques de la vis. 

D'une manière générale, l'emploi d'un spectroscope par réfraction est 
un contrôle nécessaire des observations des spectres ae réseaux, outre 
qu'il fouruit une dispersion particulièrement grande dans l'ultraviolet. 

Sur un cas remarquable de vitesse de cristallisation, par M. D. Korda. 
— En une fraction de minute seulement, M. D. Korda a fait cristalliser, 
par refroidissement dans l'eau, des culots de ferrosilicium. La forme des 
cristaux varie avec la proportion de silicium : longues aiguilles pour 10 
pour 100 de silicium (formule Fe'Si); — tétraèdres de i à lo'"™ de côté 
pour 22 à 23 pour 100 de silicium (formule FeSi); — lames d'aspect 
micacé pour 5o pour 100 de silicium (formule FeSi*). Des cristaux 
jaunes de ferronfanganèsc, ou argentés de ferrochrome, se forment d'une 
manière aussi rapide dans des conditions analogues. 



SÉANCE DU 7 JUIN 1901. 
Présidence de M. H. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du 17 mai est lu et adopté. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. DouMER (D'), Professeur de Physique biologique à la Faculté de ^Médecine 
de Lille. 
R08SBT (Georges), Ingénieur des Arts et Manufactures, à Paris. 



— 60* — 

M. SiLVio LussANA, Professeur à l'Université de Sienne, adresse une 
Note rappelant ses expériences de 1896 sur la vitesse de propagation des 
rayons KOntgen. 

M. Henri Morize, Professeur à l'Ecole Polytechnique de Rio de Janeiro, 
adresse une Note sur la durée d'émission des rayons de ROntgen. 

Sur un ^galvanomètre électrodynamomètre-électromètre absolu; 
par M. Grémieu. — L'appareil de M. V. Gréhieu repose sur le même prin- 
cipe que celui présenté par M. Lippmann, dans la séance du 17 mai; il est 
une modification de la balance électromagnétique de M. A. -G. Becque- 
rel (^). Aux' extrémités d'un fléau léger en aluminium sont suspendus 
deux aimants cylindriques de 6*^™ de longueur et de a™*" de diamètre; 
chacun des aimants pénètre dans l'âme cylindrique d'une bobine, avec 
3oooo tours de fils. Le fléau repose sur une petite lame en aluminium qui 
est supportée par un fil de cocon non tendu ; et c'est à cause de ce mode 
de suspension qu'on obtient une sensibilité considérable; la balance accuse, 
en effet, le cent-millième de milligramme, et le galvanomètre fournit une 
sensibilité de 3,7 x io> (Kohlrausch). 

En remplaçant les aimants par des bobines de mêmes dimensions, on 
réalise un électrodynamomètre. 

En remplaçant l'un des aimants par un plateau circulaire placé dans un 
anneau de garde au-dessus d'un plateau nxe et disposant 1 autre aimant 
de façon que l'action électromagnétique soit répulsive, on réalise les con- 
ditions de l'électromètre absolu de lord Kelvm. En plus des avantages 
d'une grande sensibilité, ce dispositif présente ceux d un bon amortisse- 
ment. 

Sur une expérience d'oscillation électrique, par M. H. Pellat. — 
M. Pellat présente une expérience dont le résultat parait paradoxal au 
premier abord, mais qui s'explique très facilement par les oscillations 
électriques. 

Deux condensateurs de capacité très inégale (une batterie de six grandes 
jarres et une petite bouteille de Leyde, par exemple) ont leurs armatures 
respectivement en communication par un inverseur qui permet d'alterner 
les communications. Gelui-ci est monté sur colonnes d'ébonite de façon à 
pouvoir opérer avec des potentiels élevés. Toutes les armatures des conden- 
sateurs, ou trois d'entre elles, au moins, sont isolées. Deux tiges de 
décharges sont placées près du petit condensateur et permettent à rctin- 
celle d éclater quand la différence de potentiel des armatures devient 
suffisante. 

Si l'on vient à charger les condensateurs de façon à leur donner la moitié 
seulement de la charge nécessaire à la production de l'étincelle, ou même 
un peu moins, et qu'on vienne ensuite à intervertir les communications 
des armatures en faisant jouer l'inverseur, l'étincelle éclate entre les tiges 
de décharges. 

Or, on peut remarquer que, si l'étincelle n'éclatait pas, après l'inversion 
et l'état d équilibre atteint, la différence de potentiel des armatures aurait 
diminué, puisque l'inversion fait communiquer l'armature positive de l'un 
des condensateurs avec l'armature négative de l'autre et vice versa. Malgré 
cela, la di(Térence de potentiel des armatures du petit condensateur a plus 
que doublé à un certain moment, par suite des oscillations électriques, 
puisque l'étincelle éclate. 



(•) Mémoires de V Académie des Sciences , t. WIII, p. 338; i85o. 



— 61* — 

La théorie classique des oscillations électriques rend compte parfaite- 
ment de toutes les particularités du phénomène. Les calculs, qui seront 
publiés dans le Bulletin de la Société, sont plus compliaués que dans la 
décharge d'un condensateur, mais n*oiïrent pas de dilfîcultés. On les 
abrège en négligeant des quantités très petites qui ne donneraient que des 
termes inobservables dans Texpérience. 

On trouve ainsi pour la différence de potentiel maximum Vm pendant 
Toscillation, en appelant Vo la différence du potentiel avant l'inversion et 
G et c les capacités du grand et du petit condensateur, la relation très 
simple 

La différence de potentiel maximum W;„ entre deux points du circuit 
tels que, en passant de l'un à l'autre par le petit condensateur, le coeffi- 
cient de selt-induclion soit V, en appelant L le coefficient de self-induc- 
tion de tout le circuit, est donnée par 

<") T7 = C^;^ ^ Cr^c (,' - L -QT) ' 

Sur les deux fils parallèles qui réunissent les armatures, il y a un nœud, 
c'est-à-dire qu'entre deux points particuliers se faisant face la différence 
de potentiel reste constante pendant l'oscillation, ses variations étant de 
sens inverse au même moment de part et d'autre du nœud. On a pour la 
position de celui-ci 

Le rapport des coefficients de self-induction L' et L étant sensiblement le 
même que celui des distances au petit condensateur du nœud et du grand 
condensateur, on voit que, si les capacités sont égales, le nœud est au 
milieu, mais qu'il est plus près du grand condensateur si les capacités sont 
inégales. 

La relation (i) montre que la différence de potentiel maximum entre 
les armatures du petit condensateur tend vers trois fois la différence de 
potentiel initiale, guand le rapport des deux capacités tend vers zéro. 

M. Pellat a vériné expérimentalement l'exactitude de la relation ( i ). 

Les différences de potentiel étaient mesurées par un électromèlre de 
MM. Bichat et Blondlot; on déterminait la différence de potentiel néces- 
saire pour avoir la décharge sans inversion, puis la plus petite des diffé- 
rences qui amenaient l'explosion après inversion. Les tiges de décharges 
étaient placées aussi près que possible des armatures du petit condensa- 
teur, de façon à avoir sensiblement l'explosion corresponaant à la diffé- 
rence de potentiel de celui-ci. Il a trouvé ainsi pour le rapport -^ le 

nombre 2,4 comme moyenne des expériences, tandis que la relation (i) 
donnait, d'après la connaissance des capacités, le nombre 2,8. La concor- 
dance paraîtra très satisfaisante, si l'on songe aux irrégularités des expé- 
riences où l'on mesure une différence de potentiel explosive. 

La connaissance de ce phénomène n'est pas sans intérêt pratique, car 
on voit que l'inversion des communications peut amener la rupture de 
l'isolant du petit condensateur, ou produire des différences de potentiel 
dangereuses. En outre, cette expérience, facile à répéter dans un Cours, 



— 62* — 

est très propre à montrer la profonde différence qui existe entre les effets 
de rélectricité au repos et ceu\ de l'électricité en mouvement. 

Sur une propriété des ^az monoatomiques, par M. Daniel Bbrthelot. 
— Glausius a conclu de considérations cinétiques que le rapport des cha- 




remarquant que la théorie de Glausius assimilait les molécules à des points 
matériels et négligeait l'énergie correspondant aux mouvements des 
atomes dans la molécule, ce qui n'est permis que pour les gaz à molécule 
monoatomique. Et, en effet, pour la vapeur de mercure, qui est dans ce 
cas, d'après les chimistes, l'expérience donne exactement le rapport de 
Glausius. MM. Rayleigh et Ramsay, ayant retrouvé ce même rapport pour 
l'argon, en ont conclu qu'il est monoatomique. 

D'autre part, en s'appuyant également sur des hypothèses cinétiques, 
M. Van der Waals a établi pour Tensemble de l'état fluide l'éq^uation 
(/? -f- a : p') (p — b) = RT. Cette formule, tout en représentant bien les 
faits au point de vue qualitatif, n*offre avec eux qu'un accord quantitatif 
imparfait. Ainsi l'équation indique que l'expression KTc- pc^o qui repré-, 
sente le rapport du volume théorique du fluide à son volume réel au point 
critique, est égale à 2,67 .Voici les valeurs trouvées pour quelques corps : 

Octane Heplane Éther Pentane Benzèno CH< C0> Az* O' 

3,86 3,85 3,81 3,76 3,75 3,67 3.61 3,53 3,49 

On voit que ce rapport décroît en général avec le nombre des atomes de 
la molécule. Il était donc particulièrement intéressant de chercher la 
valeur qu'il a pour les gaz monoatomiques. Il n'en est qu'un dont les 
constantes sont assez bien déterminées pour essayer la vérification, c'est Tar- 
gon. D'après les dernières mesures de MM. Ramsay et Tra vers» />c = 52**"',8, 
T^ = i55°,6 abs. et la densité liquide «^ = 1,212 à 87° abs. 

En appliquant la formule de M. Mathias dc = d:^[i -h 0,9 (i — T: T^)] 
on en tire 

c^c = 0,434, 

on trouve alors 

(KTcipcVc) = 2,62, 

valeur qui s'écarte beaucoup de celle de tous les gaz polyatomiques, mais 
qui est très voisine de celle qu'indique la formule de Van der Waals. 

Il semble donc que cette formule figure exactement la compressibilité 
isotherme d'un gaz monoatomique, et que, conformément au point de vue 
auquel M. Van der Waals a été amené par d'autres considérations etqu'il a 
développé tout récemment dans un Mémoire important les modifications 
à y introduire dans le cas des gaz polyatomiques doivent être cherchées 
dans l'influence du nombre et des mouvements des atomes de la molé- 
cule sur la grandeur du covolume b, 

A la suite d'une remarque de M. WrROUBOFP, M. Bbrthelot observe 
qu'il existe un grand nombre de propriétés physiques et chimiques pour 
lesquelles l'écart entre le premier et le second terme d'une série de com- 
posés homologues surpasse de beaucoup les écarts qu'on rencontre entre 
les termes suivants. Le point essentiel à noter dans l'exemple actuel est la 
concordance entre le calcul et l'observation pour le premier terme de la 
série. 



- 63* - 



M. Cornu fait remarquer Tallure asymptotique des nombres inscrits p^r 
M. Berthelot, et s'appliquant à des molécules de plus en plus complexes. 



SÉANCE DU 21 JUIN 1901. 
Prâsidbnce de m. h. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du 7 juin est lu et adopté. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. Dklmas (Léon -Théodore )i LiccDcié es Sciences, à Montauban. 
Semrnopp, à Paris. 

M. le Président annonce la perte douloureuse que la Société vient de 
faire en la personne de M. Yvks de Kbrangué, capitaine en retraite, à 
Kernoule près Paimpol (C6tes-du-Nord). 



Réseaux moléculaires et dispersion; par M. Gvrvallo. — M. Carvallo 
développe une théorie de la dispersion des couleurs exposée vers 1860 
par de Sénarmont, et reprise par M. Ricour, au Congrès de 1900. L'hypo- 
thèse est la périodicité de l'éther identique à celle du réseau moléculaire ; 
la méthode est celle des différences finies; le résultat est une formule 
à deux constantes seulement, très semblable à celle de Baden-Powell, 
savoir : 



X, longueur d'onde dans le vide, 
, . » . , n , 1 w, indice de réfraction, 

(i) A sin /i Y =^ { //i . . . \ 

/t, A:, constantes |- période moléculaire] 



X 



M. Ricour a obtenu une vérification assez satisfaisante de cette 
formule avec les déterminations de M. Mascart sur le quartz, de la 
raie A (X = 760^*1*) à la raie P (X = S'iGl^C). En adoptant pour la période mo- 
léculaire - = 251*1*, 233, il trouve pour X sin -^r- un nombre assez constant 

Tt '^ A 

dont le logarithme varie seulement de 2,o8j5 à 2,0847. 

M. Carvallo étend la comparaison de la formule à ses déterminations 
sur l'infrarouge et à celles de M. Sarazin sur l'ultraviolet (X = 21711*1* 
à 202{*l*). Il trouve une variation tout à fait inadmissible de la prétendue 
constante, savoir 2,0802 à 2,o85o. 

M. Carvallo montre ensuite que l'écart n'est certainement pas dû à un 
choix défectueux des constantes par Tartifice suivant: il construit la courbe 

qui a pour coordonnées log y et log n. D'après la formule (i), elle devrait 

être soperposable à la courbe type dont les coordonnées sont log sin a? 

et loe: —. — 9 et cela par deux translations suivant les deux axes. Ces 

° SlïiX '^ 



- 64* - 

translations, égales à logA: et log t> feraient connaître les deux constantes 

h et k. Tandis que la courbe type est concave vers le haut dans toute son 
étendue, la courbe du quartz est concave vers le bas pour les grandes lon- 
gueurs d'onde. La superposition est donc impossible et la théorie doit être 
rejetée. 

Les deux courbes sont projetées devant la Société, à Faide de deux 
clichés, dont Fun est ù\e et Vautre mobile pour montrer la tentative infruc- 
tueuse de superposition. 

J. DB R£Y-PAiLHiiDE. — La décimalisation du quart de cercle. — On 
emploie actuellement deux systèmes de notation des grandeurs angu- 
laires : 

i<» Celle des degrés, minutes et secondes d'arc, datant des Chaldéens, en 
usage dans la marine, avec le nœud ou mille qui correspond à Ja minute 
d'arc de méridien terrestre. 

'À^ Celle de la division du quart de cercle en loo grades, suivie depui< 
plus d'un demi-siècle par le Service géographique de l'armée française. Le 
centigrade-arc correspond au kilomètre au niveau moyen des mers. 

Le second système étant plus avantageux que celui des dcCTés, M. de 
Rcy-Pailhade propose d'inscrire dans les deux systèmes les valeurs angu- 
laires, par exemple : 

19* 17' 25' (2i«, 43' 36'). 

Par ce procédé très simple, le Bulletin de la Société française de 
Physique fera connaître et apprécier les avantages du système décimal et 
préparera insensiblement les esprits à la réforme proposée par les auteurs 
du système métrique. 

M. le Président dit qu'on emploie déjà les dixièmes et centièmes de 
degré pour simplifier les calculs; il est encore plus rationnel d*employer 
les grades. Mais s'il est tout à fait partisan de la décimalisation des 
angles, il tient à faire toutes ses réserves au sujet de la décimaliscuion 
du temps. 

M. Dbslandrbs dit que ces deux questions sont connexes en Astronomie, 
de sorte qu'il faudrait faire les deux réformes en même temps. 

M. le Président répond à cela que si l'on touche à la seconde, on doit 
modifîer les unités du système C. G. S. quelques années seulement après 
qu'une loi a sanctionné en France l'usage des unités pratiques dérivées de 
ce système. 




ne 

M. 

pas le temps, ce sont les angles qui jouent le rôle le plus important en 

marine; c'est ce qu'a montré le commandant Gurou en faisant construire 

des « tropomètres », appareils qui déterminent la position du Soleil sans 

faire intervenir le temps. 

M. Dbslandres rappelle qu'il a proposé, il y a quelques années, de con- 
server l'heure, unité à laquelle trop de personnes sont accoutumées, et de 



— 65* — 

la diviser décimalement; la circonférence serait divisée en 240 parties, de 
sorte que, par exemple, on aurait l'heure d'un lieu sur la carte à la seule 
inspection au lieu. La modification du système G. G. S. ne serait contre cette 
réforme que l'argument des seuls physiciens et ingénieurs, c'est-à-dire 
d'une minorité. 



M. Lauriol fait remarquer que l'emploi pratique simultané de l'heure et 
de la seconde introduit à chaque instant les facteurs 60 et 36oo, dont il se- 
rait commode de se débarrasser. Ce serait encore un avantage de la réforme 
proposée par M. Deslandres. 



» *>ti 



M. DE Rby-Pàilhade ajoute que la centième partie du jour serait voisine 
de notre quart d'heure, de même que le centième de grade du méridien 
terrestre vaut i^". 

M. Deslandres dit que le Congrès récent des Académies s*est déjà occupé 
de la question actuelle et que l'on doit s'attendre à ce qu'un Congrès inter- 
national la résolve. 



Expériences avec le biprisme et avec les places argentées de Jamin, 

par M. G. Sagnac. 

I. — Franges dues à la lumière réfléchie sur la face plane d^un 
biprisme de Fresnel. — Tandis que, par transmission (expérience clas- 
sique de Fresnel), le biprisme donne un système unique de franges, dans 
les mêmes conditions il peut, par réflexion, donner deux systèmes de 
franges analogues à celles de Fresnel, et même un troisième système dû à 
l'interférence des deux premiers. La projection de ces franges est faite 
devant la Société en utilisant un biprisme dont la face plane a été argentée 
pour augmenter l'intensité des faisceaux interferents, qui sont tous les trois 
réfléchis par cette face, savoir : le faisceau entré par la face verre d'une 
moitié Pi du biprisme et ressorti par la même face; le faisceau réfléchi de 
même par l'autre moitié Pf du biprisme; enfin le faisceau entré par la face 
verre ae P» et ressorti par la face verre de Pj; l'origine du troisième fais- 
ceau entraine ce fait que^ dans les biprismes peu épais ordinairement 
employés, la région voisine de l'arête sur Pi et sur Pj est la seule qui serve 
à la production des franges. Les colorations et les conditions d'achroma- 
tisme du troisième système de franges sont particulièrement intéressantes. 

H. — Réglage du réfractomètre interférentiel de Jamin en lumière 
blanche. — Tandis que par le réglage géométrique fondé sur la superpo- 
sition des deux images de la source on est conduit à des tâtonnements 
souvent assez longs, on réussit très rapidement par la méthode suivante: 

On observe les franges en lumière laune du sodium. En faisant varier 
Tordre de l'interférence au moyen de la vis V convenable, on observe les 
maximums et minimums de visibilité des franges dus à la constitution de 
la raie D, découverts et étudiés par Fizeau dans le phénomène des anneaux 
de Newton. Si, au lieu de s'entourer des précautions prises par Fizeau pour 
observer un grand nombre de périodes de visibilité, on prend, au contraire, 
une flamme très chaude et très chargée en sel marin, l'un des maximums 
de visibilité est beaucoup plus net que le précédent et que le suivant. 
On le dépasse nettement par le mouvement de la vis V, qu'on ramène en- 
suite en arrière pour regagner le temps perdu de cette vis. On remplace 
alors la lumière ou sodium par la lumière blanche; il suffit de tourner len- 



'•al 



I 



i* 



- 66* - 

tement la vis V dans le même sens que la dernière fois pour voir apparaître 
les franges colorées presque aussitôt. 

III. — Expérience pour montrer, sans aucun réglage, des /ranges 
de même espèce que celles de Jamin. 

On applique deux glaces de Jamin Tune contre l'autre par leurs faces 
non argentées, de manière qu'elles se débordent mutuellement en AB 
et A'B sur une fraction de leur longueur (un tiers, par exemple). La 
lumière peut ainsi entrer par l'extrémité AB de Tune et sortir par l'extré- 
mité A'é' de l'autre. On peut observer des franges de même espèce que 
celles de Jamin en tenant les deux glaces à la main appliquées l'une contre 
l'autre, comme il a été dit, et regardant sous l'inclinaison convenable, par 
la face A'B', un fond lumineux uniforme. On peut aussi, à l'aide d'une len- 
tille, les projeter sur un écran, en ayant soin d'arrêter, par un diaphragme, 
la lumière qui ne tombe pas sur AB (expérience faite devant la Société). 
On fait varier les positions des franges en pressant les deux glaces Tune 
contre l'autre, ou taisant légèrement pivoter l'une d'elles autour d'un de ses 
longs côtés maintenu appliqué sur la surface verre de l'autre glace. Tout 
cela se fait très facilement à la main. On peut dire que le réglage est 
instantané. 

Si l'on veut donner aux glaces une inclinaison mutuelle toujours sensi- 
blement la même, il suffit de les appliquer l'une contre l'autre en interpo- 
sant entre elles, à leur base, une bande de papier d'épaisseur convenable. 

Dans cette expérience, comme dans celle de Jamin, on peut voir plusieurs 
images. La plus avantageuse à observer est celle qui est fournie par les 
rayons ayant subi, dans une glace, une seule réflexion métallique, et, dans 
l'autre, deux réflexions métalliques séparées par une réflexion vitreuse. 

A propos de la Communication de M. G. Sagnac, M. C. Ravkau commua- 
nique les observations suivantes sur le Réglage des miroirs de Jamin : 

i» L'influence prépondérante qu'exercent les défauts des miroirs quand 
on s'approche du parallélisme peut mettre en défaut les méthodes théo- 
riques de réglage. Ainsi il peut arriver que les franges en lumière blanche, 
regardées à l'œil nu, soient extrêmement pâles; c'est que la région ou elles 
sont localisées est trop voisine de l'observateur. On les voit prendre de 
l'éclat, si l'on se recule. Les franges en lumière jaune sont également pâles 
dans les mêmes conditions, malgré la coïncidence des systèmes donnés 
par chacune des raies D. 

Le réglage par superposition aussi parfaite que possible des deux images 
de la source ne peut être considéré comme un procédé parfaitement rigou- 
reux ; on s'en rend compte en opérant sous des incidences très différentes 
de celle qu'on utilise d'ordinaire. En amenant les deux images d'un point 
sur une même horizontale, on voit des franges allongées dans le sens ver- 
tical ; les deux images sont d'autant plus distantes que les franges sont 
S lus serrées. D'ordinaire, on se place au voisinage du maximum d'écart des 
eux rayons; les deux images d'un point peuvent alors rester superposées 
très longtemps lorsqu'on fait tourner un des deux miroirs autour d'un axe 
vertical, mais il est impossible de saisir la coïncidence exacte. 

ifi Outre les franges qu'on observe généralement, on peut en voir plu- 
sieurs systèmes dans les diverses images de la source. En particulier, dans 
l'image très brillante, qui est immédiatement voisine de la première, on 
peut, en interceptant successivement les rayons entre les miroirs, distin- 
guer trois systèmes dont l'un est produit par des rayons qui se sont deux 
fois réfl('chis sur la face postérieure de chaque miroir et dont l'écartement 
est double de celui des rayons ordinairement considérés. L'un des six . 

systèmes qu'on peut distinguer dans l'image qui suit immédiatement l'image j 

brillante est celui qu'utilise M. Sagnac dans son expérience III. Les appa- I 



i 



'n 



— 67* - 

rences se compliquent dans celte expérience si la lame d'air qui sépare les 
miroirs est elle-même assez mince pour donner des franges en lumière 
blanche. 

M. R. Salvador Bloch, à propos de la Communication de M. Sagnac, com- 
munique la méthode de réglage suivante du réfractomètre de Jamin en 
lumière blanche : 

Derrière l'objectif de la lunette de l'appareil dont on a enlevé l'ocu- 
laire, on dispose la fente d'un spectroscope dans le plan de localisation 
des franges, de manière à observer un spectre cannelé. On agit sur la vis V 
du réfractomètre, qui fait varier l'ordre de l'interférence de manière à ré- 
duire progressivement le nombre des cannelures spectrales à une ou deux, 
par exemple. Les franees colorées sont alors sur la fente du spectroscope, 
qu'on enlève et remplace par l'oculaire de la lunette. 



SÉANCE DU 5 JUILLET 1901 



Présidence de M. H. Pellat. 



La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du 21 juin est lu et adopté. 



j>a 



Sont élus Membres de la Société : 

MM. GoERBY, Professeur au Lycée d'Annecy (Haute-Savoie); 
ZiMMBRN, ancien Interne des Hôpitaux, à Paris. 



Le Président annonce l'envoi d'un Ouvrage de M. Ad. Hatzfeld sur 
a Pascal ». 

La partie de ce Volume qui traite des Travaux scientifiques de Pascal — 
Pascal physicien, Pascal mathématicien — a été confiée au lieutenant d'Ar- 
tillerie Perrier, du Service géographique de l'Armée, Membre de la Société. 



Transparence de la matière pour les rayons X. — M. L. Benoist 
avait établi, dans ses recherches antérieures, que l'absorption des rayons X 
ne dépend pas uniquement de la masse des corps qu'ils traversent, mais 
aussi de la nature Je ces corps et de la qualité des rayons X employés. 

Pour étudier complètement l'influence de ces divers facteurs, il a prin- 
cipalement employé la méthode de l'écran fluorescent convenablemen 
perfectionnée. L'élude a porté sur la plus grande partie des corps simples 
et sur un nombre considérable de leurs composés. 

Chaque corps a été caractérisé par la masse qui, répartie sur i*"™*! de 
base, produit sur les rayons X employés une absorption d'ordre déter- 
miné. C'est ce qui constitue l'équivalent de transparence de ce corps 
vis-à-vis d'un étalon de transparence convenablement choisi. 

On reconnaît ainsi que l'équivalent de transparence d'un corps, pour un 
même étalon et une même espèce de rayons X, a une valeur constante 
indépendante des changements d'état physique, des groupements molécu- 



I 






— 68* — 

laires ou atomiques quelconques que ce corps peut présenter, mais fonc- 
tion uniquement du poids atomique de ce corps ou des corps simples qui 
le composent. 

En portant les poids atomiques en abscisses et les équivalents de trans- 
parence en ordonnées, on obtient la courbe d'isotransparence des corps 
simples pour la qualité de rayons X considérés. 

En modifiant cette qualité, en changeant l'épaisseur étalon, en inter- 

ftosant des écrans, etc., on obtient un faisceau de courbes qui donnent les 
ois générales de transparence de la matière pour les rayons X. 

La principale peut se résumer ainsi : U opacité spécifique de la matière 
pour les rayons X est une propriété additive et essentiellement ato- 
mique. Cette opacité, dans le cas des corps simples^ est une fonction 
déterminée et généralement croissante de leur poids atomique. 

Ces courbes donnent aussi les lois du radiochroïsme, c'est-à-dire de 
l'absorption sélective exercée par la matière sur les rayons X. 

Ce radiochroïsme augmente, en général, avec le poids atomique, en pré- 
sentant toutefois, dans le cas de rayons assez mous, un minimum remar- 
quable dans la région de l'argent. 

D'autres applications de ces courbes et de ces lois sont : 

La définition précise de chaque qualité de rayons X; 

La classification des rayons X, des rayons secondaires, des rayons de 
l'uranium et du radium, etc.; 

La caractérisation précise des tubes radiogènes et de leurs différents 
états (on peut construire des échelles de teintes, ou chronomètres, formées 
par des couples de corps de radiochroïsme très différent); 

Le perfectionnement des tubes radiogènes, en permettant d'utiliser le 
rapport qu'elles signalent entre le pouvoir absorbant d'une substance pour 
une qualité donnée de rayons X, et le pouvoir émissif de ce corps pour 
cette m(*^me qualité, lorsqu'il sert d'anticathode; 

La détermination ou la vérification des poids atomiques des corps 
simples par une méthode plus générale et plus précise que celle de 
Dulong et Petit, avec un contrôle précieux fourni par le radiochroïsme 
(c'est ainsi que M. L. Benoist a pu démontrer que le poids atomique de 
rindium doit être ii3,4 et non 75,6) ; 

Enfin, une méthode générale d'analyse des composés et des mélanges, 
méthode pouvant dès à présent donner une précision qui dépasse souvent 
l'ordre du millième. 

Au sujet de la Communication de M. L. Benoist, M. P. Villard rap-. 
proche les anomalies de transparence aux rayons X observées par 
M. Benoist pour les métaux voisins de l'argent et les anomalies analogues 

aue M. Villard a observées lui-même en étudiant l'intensité de l'émission 
es rayons X par une anticathode formée de divers métaux juxtaposés, 
étudiée pendant son fonctionnement en faisant l'image de cette anticathode 
sur une plaque radiographique au moyen d'une chambre noire de Porta. 

M. G. Sagnac rappelle que des anomalies du même genre ont été déjà 
signalées par lui pour l'activité et le degré de transformation des rayons 
secondaires émis dans le vide (ou dans l'air à une distance suffisamment 
petite) par des métaux divers. C'est ainsi que le fer et le nickel, toutes 
choses égales d'ailleurs, émettent des rayons secondaires plus actifs que 
ceux du zinc et surtout que ceux du cuivre, bien que l'ordre des poids 
atomiques décroissants soit précisément d'ordre inverse. 

Foyers conjugués des pinceaux lumineux obliques à une surface 
sphérique réfringente. Formule de Thomas Young* Applications; 



— 69* - 

par M. Â. Ghampigny. — Soient P et Q les distances d'un point lumineux A. 
et de son conjugué B, comptées à partir de la surface réfringente sur les 
rayons incident et réfracté. On sait que, n désignant l'indice de réfraction 
et R le rayon de la surface sphérique réfringente, on a, dans le cas des 
rayons centraux : 

I n _n — ï 

Depuis longtemps, Thomas Young a établi, par des considérations géo- 
métriques, une formule qui résout le problème dans le cas où Ton considère 
un pinceau lumineux tombant sur la surface réfringente sous une incidence 
quelconque i. Si r est l'angle de réfraction, cette formule est : 

Rcos«-4-P_ cosr P 
Rcosr-t-Q ~~ cos« Q 

M. À. Ghampigny insiste sur l'importance de celte formule dont il 
expose une démonstration très simple : il considère le triangle AMN 
dont le sommet est le point lumineux A et dont la base est défînie par la 
largeur du pinceau lumineux à sa rencontre avec la surface sphérique 

réfringente. La relation des sinus donne dans ce triangle : r = -r Ti 

° cos i ai — do 

en appelant o Tangle sous lequel la longueur P =3 AM est vue du centre 
de la surface réfringente. On a ainsi : 

( R cos t -h P ) 6?o = P di. 

Le triangle BMN donne de même : 

( R cos r -t- Q) c?o = Q û^r, 

d'où l'on déduit la formule de Thomas Young en divisant membre à 

membre ces deux relations et remplaçant -7- par sa valeur n :• 

^ dr ^ cos £ 

La formule de Young permet, pour un pinceau d'ouverture (quelconque, 
de donner, point par point, la surface conjuguée qui est le lieu de tous 
les pinceaux étroits de sommet commun A. On peut ainsi aborder la ques- 
tion des aberrations sphériques et faire d'une manière systématique la 
ihéorie des objectifs de microscope et des objectifs photographiques qui 
sont grands angulaires. 

M. A. Cornu rappelle qu'il a fait connaître en i863, dans les Nouvelles 
Annales de Mathématiques, une construction géométrique qui permet de 
trouver très simplement le point B correspondant au point lumineux A, 
pour chaque pinceau incident. Dans cette construction, la droite AB 
passe par un point qui reste fixe quand A se déplace sur le rayon inci- 
dent (et par suite B, sur le rayon rétracté). C!e point {centre de jonction) 
est le pied de la perpendiculaire abaissée du centre de courbure O de la 
surface réfringente sur la droite qui joint les pieds des deux perpendicu- 
laires abaissées du même point O sur le rayon incident et sur le rayon 
réfracté. 

Cette construction géométrique, que Thomas Young avait, à l'insu de 
M. Cornu, déjà donnée en 1804, mérite d'être connue, car elle permet de 
déterminer aisément un point quelconque de la caustique. 



- 70* — 

Franges d'interférence d'addition et de soustraction produites par 
la biréfringence circulaire^ par M. Damien. — Au nom de M. Damien, 
M. G. Sagnac présente un appareil construit par M. Pellin, qui permet de 
produire les phénomènes d'interférence dus à la biréfringence circulaire, 
analogues aux phénomènes dus à la biréfringence rectiligne, déjà présentés 
à la Société dans la séance du i5 mars 1901. 

M. Pellin projette devant la Société les anciennes expériences, puis les 
nouvelles. Dans les secondes, on fait intervenir la biréfringence circulaire 
en remplaçant les cuvettes de quartz de Bioi par des cuvettes de quartz 
dont la face plane, au lieu d'être parallèle à 1 axe, est perpendiculaire à 
Taxe du quartz. Les franges de soustraction, analogues aux franges des 
prismes de Sénarmont, sont produites en projetant l'image de deux telles 
cuvettes formées de quartz de signes contraires, superposées avec leurs 
centres distincts et placées entre deux niçois croisés. Les anneaux d'ad- 
dition s'obtiennent de même avec deux cuvettes formées de quartz de 
même signe ; seulement, à cause de la faiblesse de la biréfringence circulaire 
comparée à la biréfringence rectiligne, les cuvettes doivent être ici très 
profondes. Elles ont été taillées par M. Pellin en hémisphères de 18"*" de 
rayon. Pour empêcher les rayons d'être fortement déviés aux bords de la 
cuvette ou réfléchis totalement, un hémisphère de verre, d'indice voisin 
de l'indice ordinaire du quartz, a été collé au baume de Canada dans la 
cuvette de quartz; chaque quartz a ainsi l'apparence d'un cylindre trans- 
parent. L'épaisseur (3"™, 5) au quartz au centre de la cuvette a été com- 
pensée par une lame de quartz perpendiculaire à l'axe de même épaisseur 
et de signe opposé collée sur la face plane de la cuvette. Un tel système 
placé entre deux niçois à l'extinction et projeté présente des anneaux à 
centre noir produits par la biréfringence circulaire, comme les anneaux 
classiques de la cuvette de Biot sont produits par la biréfringence recti- 
ligne. Ce sont les franges primaires des nouvelles expériences de M. Damien, 
lesquelles produisent, quand il y a deux systèmes de cuvettes superposés, 
les franges secondaires d'addition ou de soustraction. La théorie ne peut 
plus être faite ici, comme celle des anneaux de Biot, en écrivant que le 
rayon p d'une parallèle de la cuvette de quartz est proportionnel à la flèche 
correspondante e. On n'a plus 

p*= 2 Rtf, 

en appelant R le rayon de courbure de la cuvette. Il faut alors employer 
la formule rigoureuse : 

p' = {i'K — €)e, 

Il en résulte que les franges de soustraction produites par deux auartz Qi 
et Qî de signes contraires, toujours définies par lieu des points m de l'écran 
tels qu'aux points M correspondants sur les deux quartz la différence des 
épaisseurs Ci et Cj de ces quartz soit constante, ne sont plus définies par 
PÎ — Pl = const. On peut voir aisément qu'en s'approchant du bord d'une 
des deux cuvettes de quartz chaque frange de soustraction, au lieu de rester 
rectiligne, doit s'infléchir vers le centre de la même cuvette. De même les 
anneaux d'addition ne correspondent plus à la condition p| h- p| = const. ; 
ils ne sont plus circulaires, mais sont allongés perpenaiculairement à la 
ligne des centres des deux cuvettes. 

Réseaux obtenus par la photographie des ondes stationnaires ; par 
M. A. GoTTON. — M. Cotton a poursuivi les expériences sur l'obtention 
de réseaux par la photographie de franges d'interférence dont il a déjà 



- 71* - 

entretenu la Société dans la séance du 16 avril. Les réseaux qu'il pré- 
sente aujourd'hui ont été obtenus en photographiant des ondes station- 
naires; c'est-à-dire en faisant interférer une onde directe et une onde 
réfléchie, comme dans les expériences de Wiener et de Lippmann. 

]. Lorsqu'un faisceau parallèle et monochromatique se réfléchit sur un 
miroir plan, la partie commune à ce faisceau et au faisceau réfléchi est 
traversée par des surfaces d'interférence fixes, qui forment une série de 
plans équidistants parallèles au miroir. Si, à l'exemple de Wiener, on dis- 
pose une couche sensible très mince, dont la surface plane est oblique par 
rapport au miroir, on photographie sur cette surface une série de franges 
rectilignes et équidistantes, d'autant plus serrées que l'angle de la surface 
sensible et du miroir est plus grand. Or, on peut augmenter cet angle et 
photographier un grand nombre de franges serrées, si l'on prend certaines 
précautions que la théorie indique sans difficulté; cette théorie est la 
même que dans le cas général de l'interférence de deux faisceaux paral- 
lèles, 

La radiation monochromati^ue est toujours fournie par la raie indigo 
de l'arc au mercure. La lumière de cet arc, filtrée par des absorbants 
convenables, éclaire la fente d'un collimateur: cette fente doit être d'au- 
tant plus étroite et plus courte que l'on veut photographier des franges 
plus éloignées du miroir. La surface argentée Je ce miroir a été disposée 
d'avance, par autocollimation, normalemeiu au faisceau : c'est, en efl'el, 
l'orientation qui fournit les ondes slationnaires d'ordre donné, les plus 

nettes, pour une ouverture donnée de la fente du collimateur, f Ces ondes 

sont alors distantes de -• j On dispose alors la glace sur laquelle doivent 

se fixer les franges : la surface sensibilisée repose à l'une de ses extrémités 
sur le miroir, et en est séparée à l'autre extrémité par une cale de verre 
dont l'épaisseur varie suivant le nombre de franges que l'on veut photo- 
graphier. 

II. 'Le procédé photographique employé dérive du daguerréotype. Des 
travaux récents, notamment de Wiener et de Scholl, sur ce procédé si 
curieux et si intéressant à divers titres, permettaient en efl'et d'espérer 
qu'on obtiendrait ainsi une couche sensible seulement à sa surface, 
et qui fournirait commodément de bons résultats. Une couche d'argent 
très mince (couleur bleu clair par transmission) est déposée sur la glace; 
on la traite, avec quelques précautions qui seront indiquées ailleurs, par 
les vapeurs d'iode et de brome jusqu'à ce qu'il se soit formé, à la surface 
de l'argent devenu plus mince encore, une couche d'épaisseur convenable 
d'iodure et de bromure d'argent. Après la pose, la plaque est révélée à la 
vapeur de mercure qui se dépose en buée très fine aux endroits où la lu- 
mière a agi. Dans le cas actuel, ce développement fait apparaître un réseau, 
sans qu'il soit nécessaire de plonger dans un liquide la plaque qu'il n'est 
pas nécessaire de fixer. 

III. M. Cotton présente à la Société un de ces réseaux dont la surface 
rayée a environ 5*'"' de largeur. Comme il y a environ 90 traits au milli- 
mètre, le réseau porte en tout plus de 4ooo traits. La cale employée avait 
près de 1""" d'épaisseur. 

Les spectres, surtout nets par réflexion, sont assez purs pour q^u'on 
puisse aédoubler la raie jaune du mercure. Cependant les glaces utilisées 
étaient simplement des morceaux de glace du commerce, et l'on ne peut 
espérer obtenir le pouvoir séparateur théorique qu'avec des glaces travail- 
lées spécialement et contrôlées au préalable. 



1 



— 72* - 

Une propriété géométrique curieuse de ces réseau:^ se justifie sans peine : 
Considérons une onde plane qui occupe, par rapport au réseau, la place 
du miroir qui a servi à 1 obtenir : le réseau pour cette onde, et pour la ra- 
diation qui avait servi, est au minimum de déviation, c'est-à-dire que, 
fonctionnant sous cette incidence comme réseau par réflexion, il renvoie 
dans la direction des rayons incidents les rayons de cette couleur parti- 
culière. Cette propriété est indépendante de Tangle des plans : on pour- 
rait donc, pour obtenir le réseau, utiliser une surface formée de plusieurs 
morceaux accolés (ou même une surface courbe, pourvu que les ondes 
soient planes à la sortie). La photographie une fois faite, toute la surface 
de ce réseau en mosaïque renverrait dans la direction du faisceau parallèle 
incident, arrivant sous cette incidence privilégiée, la radiation qui a servi 
à fixer les franges. 

Les spectres diffractés du premier ordre ont beaucoup plus d'éclat que 
les autres, ce qui tient à la continuité du tracé {voir la Communication 
du i6 avril). L épaisseur de la couche du sel d'argent n'est pas indiffé- 
rente à ce^oint de vue : on lui a donné une épaisseur telle que la lame 
mince qu'elle forme sur le reste d'argent non attaqué ne réfléchisse pas 
sensiblement la radiation bleue servant à faire la photographie. Dans ces 
conditions les réflexions successives n'interviennent plus, et en outre la 
plaque est plus sensible. Avec une autre épaisseur donnée à la couche, on 
pourrait favoriser au contraire les réflexions successives, changer la dis- 
tribution de la lumière dans les franges, et donner au réseau obtenu des 
propriétés qui se rapprocheraient davantage de celles des réseaux à traits 
discontinus. (C'est ce que l'on peut faire aussi en photographiant les 
franges par transmission d'un coin d'air à surfaces réfléchissantes, comme 
en utilisent MM. Pcrot et Fabry : il suffit pour cela de répéter Texpé- 
rience précédente en sensibilisant au contraire le miroir postérieur.) 

IV. Un daguerréotype, fait sur un support d'argent mince, fonctionne 
comme un négatif par transparence, et peut servir à obtenir des copies, 
sur papier par exemple. Dans le cas des réseaux, il était tout naturel 
d'employer pour ces copies le procédé de la gélatine bichromatée, suivant 
la technique de M. Izarn. Il fournit en efl'et sans difficulté des copies qui 
donnent, par transmission surtout, des spectres plus brillants que ceux 
fournis par l'original; ce qu'il est facile de comprendre. 

M. Cotton projette devant la Société les spectres donnés par une de ces 
copies. 11 montre également une épreuve faite en faisant successivement 
sur une même glace sensibilisée deux copies successives, entre lesquelles 
on a tourné dans son plan, d'un petit angle, le réseau servant de modèle : 
le moiré obtenu renseigne sur la régularité du tracé : c'est un des pro- 
cédés indiqués par M. Cornu pour cette étude. M. Cotton montre encore 
une copie obtenue avec un lavage insuffisant : les spectres, presque invi- 
sibles sur la plaque sèche, deviennent très brillants quand on souffle 
dessus. 

Ce procédé à la gélatine bichromatée, si commode pour les copies, ne 
s'est pas montré assez sensible pour qu'on pût l'utiliser pour fixer direc- 
tement les franges très serrées constituant le réseau, en appliquant le 
procédé décrit par M. Izarn (C /?., 1894). Ce procédé est très commode, 
mais quand on dispose d'un faisceau intense, comme cela est possible lors- 
qu'on ne veut pas un très grand nombre de franges. 

V. M. Cotton présente encore à la Société un objectif à diffraction 
obtenu encore par photographie. Il avait déjà rappelé que c*est M. Cornu 
qui a indiqué le premier que la photographie des franges d'interférence 
pouvait servir à faire des réseaux. M. Cornu avait prévu et vérifié qu'en 
photographiant des franges suivant les lois des anneaux de Newton, on 



r 



— 73* — 

obtenait facilement un réseau ayant les propriétés focales des écrans de 
Fresnel et des réseaux de Soret. 

Il était intéressant de vérifier que les ondes stationnaires fournissaient, 
ici encore, un moyen d'obtenir ce résultat sans objectif. Il a suffi, en effet, 
de remplacer le miroir plan postérieur par un miroir sphérique. Celui-ci, 
préparé en argentant la surface convexe d'une lentille, avait près de 
o">,5o de rayon de courbure. Le réseau obtenu par ce procédé, qui a encore 
une surface rayée de 5*"" de diamètre, montre des anneaux visibles à l'œil 
nu au centre du champ et qui vont en se resserrant régulièrement jusqu'au 
bord, où il y en a environ 200 au millimètre. On î\\^ ainsi d'un seul coup 
plus de 2000 franges circulaires : c'est beaucoup plus que dans les appa- 
reils analogues antérieurement construits et que Soret, Wood, etc., 
avaient obtenus en photographiant des dessins. Aussi les foyers obtenus 
par transmission ou par réflexion sont-ils très distincts. 

Ici encore, les copies à la gélatine bichromatée donnent des images 
spectrales plus brillantes que l'original. M. Gotton utilise T «objectif à 
diffraction » ainsi obtenu par une copie, et qui, pour les rayons bleus, 
a o™,25 de foyer, pour projeter directement sur l'écran une imace des 
charbons de l'arc. Celte image est colorée, puisque la puissance de la len- 
tille à laquelle l'appareil équivaut est proportionnelle à la longueur d'onde. 
On peut néanmoins, avec un tel objectifs photographier des objets éclairés 
avec une source monochromatique. 

VI. M. Cotton termine en faisant remarquer que les conditions expéri- 
mentales dans lesquelles il s'est placé (expérience I) sont exactement 
celles que l'on suppose quand on fait la théorie des expériences de Wiener 
et de Lippmann. Or, il est intéressant de noter que ces conditions 
n'étaient pas exactement remplies dans ces expériences mêmes, telles 
qu'elles ont été faites. Wiener, en particulier, pour obtenir les clichés qui 
ont servi à ses mesures, n'utilisait pas un faisceau parallèle et monochro- 
matique, mais bien un faisceau convergent: il projetait, en effet, sur les 
glaces un spectre dont les raies étaient au point. Or, une onde lumi- 
neuse convergente éprouve, comme on le sait depuis les travaux de 
M. Gouy, des anomalies dans sa propagation au voisinage d'un fo^grer ou 
d'une ligne focale. Pour faire voir que cette remarque pourrait avoir une 
importance pour la théorie, il suffit de rappeler que ces anomalies se tra- 
duisent par une avance de - lors du passage par un foyer, et que, si ce foyer 

était exactement au point sur le miroir, la place des anneaux n'indiquerait 

Sas, en toute rigueur, le changement de signe par réflexion normale. 
I. Cotton reviendra sur ce point lorsqu'il aura pu faire des expériences 
avec les couches sensibles transparentes comme en préparait M. Wiener, 
et avec Témulsion sans grain que M. Lippmann emploie pour la photo- 
graphie des couleurs. De telles couches, dont on peut annuler le pou- 
voir réflecteur, sont nécessaires pour résoudre ces c^uestions délicates 
relatives à la place des franges; elles ne sont pas indispensables si l'on 
veut seulement en fixer une succession nombreuse et régulière pour avoir 
un réseau. 



n* — 



s 



SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 190i. 
Présidëngb db m. h. Pbllat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès- verbal de la séance du 5 juillet est lu et adopté. 

M. le Prâsident annonce à la Société les pertes douloureuses qu'elle a 
faites pendant les vacances : MIVI. Hirsch^ professeur au Conservatoire 
national des Arts et Métiers; Kœnig^ constructeur d'instruments d'acous- 
tique, et Wunschendorff^ inspecteur général des Postes et des Télé- 
graphes. 

Le Comité du Cinquantenaire scientifique de M. Berthelot invite la 
Société de Physique à se faire représenter à cette solennité, qui doit 
avoir lieu le dimanche ^4 novembre, dans le grand amphithéâtre de la 
Sorbonne, sous la présidence de M. le Président de la République. Des 
cartes sont mises à la disposition des membres de la Société. 

Acétylène dissous C Claude et Hess). — État actuel du procédé, -- 
Applications diverses. — Eclairage intensif par incandescence» 
— Appareils générateurs spéciaux pour produire cet éclairage; par 
M. Ed. Fouché. 

Études préliminaires, — Dès l'année 1896, MM. Claude et Hess 
eurent l'idée de faire appel à la solubilité de l'acétylène dans les liquides 
pour obtenir une accumulation de ce gaz dans deâ récipients portatifs 
avec beaucoup moins de pression que n'en exige la liquéfaction. Ils espé- 
raient ainsi, avec raison, diminuer les dangers que pouvait présenter le gaz 
liquéfié, dont la pression à 37° est déjà de 68'*™ (pression critique). 

A cet effet, tous les liquides connus furent expérimentés et pour chacun 
d'eux on détermina le coefficient de solubilité correspondant. 

Ceux qui fournirent les chiffres les plus élevés sont principalement : 
l'acétate d'éthyle qui dissout 22,5 fois son volume d'acétylène à la tempé- 
rature de II**, par atmosphère de pression; l'acétate dfe méthyle, 26,5; 
le formiate d'éthyle, 24; le formiate de méthyle, 29; le méthylal, de 25 
à 32, suivant que la pression est comprise entre S'*"* et lo"*", ou bien entre 
o''" et 5"*"; l'acétal, 16, 5 et l'acétone 24, à i5°. Parmi ces divers corps, 
l'acétone fixa particulièrement l'attention des inventeurs et leur parut 
le mieux approprié à l'emploi qu'ils avaient en vue, parce que son point 
d'ébullition (56'*) n'est pas trop bas, et qu'il se prépare industriellement 
d'une façon courante. 

C'est avec ces données qu'a été fondée la Compagnie française de 
V Acétylène dissous (i4 janvier 1897), ayant comme programme la trans- 
formation des premières idées théoriques en un procédé véritablement 
pratique. 

Dissolution de V acétylène dans V acétone, — Les études qui ont été 
faites tout d'abord sur les propriétés de la dissolution de l'acétylène dans 
l'acétone ont conduit à un certain nombre de résultats intéressants. Le 



— 73* — 

coefficient de solubilité (24° à i5^) varie d'une manière importante avec 
la température. 

MM. Berthelot et Vieille {Comptes rendus, 10 mai 1897) ont étudié les 
variations de pression qui se manifestaient à l'intérieur d'un récipient 
contenant diverses quantités de dissolution; ils ont montré, entre autres, 
que si la pression absolue était de iGi's, 17 à a", 8 de température pour un 
récipient contenant une quantité de liquide un peu inférieure à la moitié 
de son volume, cette pression devenait 33*^^,21 pour la température de 
5o^5. 

De ces expériences, et d'autres faites ultérieurement dans le laboratoire 
de la Compagnie française, et qui se sont trouvées parfaitement 
d'accord avec les précédentes, on a pu déduire que, dans les conditions 
usuelles de remplissage et de fonctionnement, la pression initiale aug- 
mentait approximativement de -^ par degré d'élévation de température. 

L'acétylène à l'état de dissolution dans l'acétone présente un phéno- 
mène remarquable : sa densité, déterminée par M. Claude, serait dans ces 
conditions 0,71 à i5", tandis que, d'après M. Piciet, celle de l'acétylène 
n'est que deo, 4^- Si l'on rapproche cette condensation importante des 
phénomènes de sursaturation que la dissolution présente à un degré 
extrêmement élevé, on est tenté de se dema-nder s'il s'agit bien là d'une 
simple dissolution, et si quelque autre action ne viendrait pas s'y 
joindre. 

Sous l'influence de la chaleur, le liquide constitué par l'acétylène et 
l'acétone augmente naturellement de volume. Le coefficient de dilatation 
a été trouvé égal à o,ooi5; celui de l'acétone pur est aussi o,ooi5. Il 
s'ensuit que l'acétylène dans la dissolution aurait également le même 
coefficient de dilatation, tandis que pour l'acétylène liquide, dans les 
limites ordinaires de la température ambiante, ce coefficient est environ 
0,007, ^oi^ presque cinq fois plus grand. 

La présence de l'eau dans 1 acétone diminue le coefficient de solubilité 
dans des proportions plus fortes que celles qui correspondraient à la 
diminution de concentration de la liqueur. Aussi importe-t-il d'employer 
de l'acétone aussi concentré que possible (pratiquement 99") et de n'y 
introduire que de l'acétylène parfaitement sec. 

Explosibilité de la dissolution, — Les propriétés explosives de l'acé- 
tylène comprimé sont considérablement modifiées par le fait de l'incorpo- 
ration du gaz à l'acétone. La question a été étudiée par MM. Berthelot et 
Vieille, qui ont démontré que jusqu'à la pression de xoSi la solution était 
parfaitement stable, mais qu'à 20^' on pouvait, dans certaines circon- 
stances, faire décomposer à la fois l'acétylène libre au-dessus du liquide, 
le gaz en dissolution et l'acétone lui-même. 

Il résultç de là que cette méthode d'accumulation de l'acétylène, sous 
des pressions voisines de lo*^', présente un avantage considérable sur la 
simple compression ou la liquéfaction, puisqu'il n'y a d'explosible que la 
très faible quantité de gaz surmontant le liquide, laquelle ne pourrait 
jamais donner, en cas de décomposition, qu'une pression décuple de la 

f>ression initiale, environ loo'^*. Les récipients en fer résistent faci- 
ement à une telle pression, tandis qu'ils sont infailliblement brisés par la 
décomposition de l'acétylène liquide donnant lieu à des pressions de 
plusieurs milliers d'atmosphères. 

Matières poreuses, — Cependant le procédé dans ces conditions 
n'était pas industriellement applicable. 

La possibilité d'une décomposition interne, même sans rupture des réci- 
pients, était inadmissible. En outre, pour certaines applications, l'éclairage 



— 76* — 

des chemins de fer en particulier, il y avait lieu de redouter la présence 
d'un liquide combustible qui, dans une collision, pourrait se répandre sur 
les décombres, s'enflammer et accroître la gravité de l'accident. En outre, 
la dissolution de l'acétylène et son dégagement pendant l'emploi ne se 
font régulièrement qu'à la condition d'agiter le liquide, ce qui est un 
inconvénient lorsqu'on a affaire à des récipients volumineux et pesants. 

Tous ces inconvénients ont été supprimés à l'aide d'un unique artifice 
consistant à remplir complètement les récipients avec une matière poreuse 
à grains fins, d'une résistance suffisante. 

Des essais multiples, faits à des pressions allant jusqu'à 35*^', ont montré 
que l'on rendait ainsi inexplosibles, non seulement le gaz libre, mais aussi 
la dissolution. 

La décomposition provoquée en un point des récipients ainsi garnis ne 
se propage qu'à une distance insignifiante, en produisant un surcroit de 
pression à peine égal à la pression initiale. 

Le rôle de la matière poreuse dans ce cas est analogue à celui que joue 
la terre d'infusoires dans la dynamite. 

On peut encore rapprocher ce phénomène des expériences de M. II. Le 
Ghatelier sur la propagation de la combustion d'un mélange d'air et acé- 
tylène dans l'intérieur de très petits tubes (Comptes rendus, 3o décembre 
1895). 

En outre, ces matières poreuses ont l'avantage de supprimer toute pos- 
sibilité d'écoulement de liquide; elles facilitent la dissolution et suppri- 
ment les phénomènes de sursaturation. 

M. Fouché présente deux échantillons de matières poreuses actuellement 
employées : une brique très légère (densité o,5, porosité 0,80) qui sert 
pour l'acétylène dissous; un aggloméré formé de ciment et de braise 
(densité o,3, porosité 0,80). Ce dernier est plus économique, mais n'est 
applicable qu'à l'acétylène comprimé sans acétone, ce liquide étant décom- 
posé peu à peu par la chaux. 

Des récipients ainsi préparés ont été expérimentés au laboratoire des 
Poudres et Salpêtres, et les résultats obtenus, conformes à ceux indiqués 
ci-dessus, ont permis à l'administration d'autoriser l'exploitation du pro- 
cédé, sous la condition, bien facile à remplir, que les tubes d'acier mis en 
contact avec le public seraient éprouvés à 60 atmosphères. 

Un nouvel aggloméré au charbon, mais ne contenant pas de chaux, est 
actuellement à l'étude. 

Beaucoup moins coûteux que la brique, il perme^ttra en outre d'utiliser 
des récipients du genre de ceux qui servent au transport de l'oxygène ou 
de l'aciae carbonique et qui coûtent trois fois moins cher que les modèles 
adoptés j usqu'à présent par la Compagnie française de VA cetylène dissous. 

Ce perfectionnement, d'une importance considérable, permettra au pro- 
cédé ae prendre tout son essor. 

Types de récipients. — Les récipients actuellement utilisés ont les 
capacités de 2"*, r^"*, IOo"^ Une voiture, comprenant quatre grands tubes 
de 40"" de diamètre, a une capacité totale de :"*". 

La quantité de gaz qu'on peut pratiquement accumuler dans ces appa- 
reils est de dix fois leur volume par atmosphère de pression; soit, par 
conséquent, cent fois ce volume pour la pression normale de lo^'. 

Appareils accessoires. — Le gaz qui s'échappe de la dissolution a une 
pression constamment variable. Cette pression doit être régularisée par 
un détendeur; M. Fouché présente plusieurs modèles de ces appareils 
établis spécialement pour l'emploi de l'acétylène. 

Les autres appareils accessoires sont la soupape de garantie à mercure, 



- 77* - 

grâce à laquelle la pression De peut jamais s'élever outre mesure dans les 
canalisations et le compteur du type sec ou du type humide. 

Préparation de l'acétylène dissous. — L'acétylène est préparé sans 
pression dans un appareil à chute de carbure, évitant les rentrées d'air. 
11 s'accumule dans un gazomètre, d'où une pompe l'aspire en lui faisant 
traverser un épurateur et un sécheur. 

La pompe est à deux corps complètement séparés; le premier comprime 
à 3^^5, le deuxième à 3,5 x 3,5 = ra*^*. Cette méthode évite complète- 
ment tes dangers de réchauffement dû à la compression. 

Le gaz comprimé est envoyé dans des récipients de grand volume garnis 
de briques et d'acétone, jouant le rôle d'accumulateurs. 

Les récipients à charger sont mis en communication avec ces accumu- 
lateurs; ils reçoivent ainsi de racétvlène saturé de vapeur d'acétone; 
grâce à cet artifice, l'épuisement de l'acétone dans les tubes servant au 
transport du gaz est considérablement ralenti. 

Les récipients, une fois chargés, sont transportés chez le consommateur, 
chez qui on les laisse jusqu'à épuisement. 

Becs à incandescence, — Les becs ordinaires à acétylène consommant 
7"*, 5 à 8"' par carcel, on a cherché, dans un but d'économie, à réaliser 
l'éclairage par l'incandescence, ce qui présentait des difficultés sérieuses, 
en raison de la très grande explosibilité des mélanges d'air et d'acétylène. 

M. Fouché montre plusieurs modèles de becs Sirius, devenus maintenant 
d'un usage courant, produisant de 1 1 à 5o carcels sous 30*" de pression, 
avec une consommation de 2"*, 5 à 3"* au plus par carcel-heure. 

Quantité de lumière accumulée. — Les chiffres de consommation par 
carcel-heure indiqués ci-dessus permettent de comparer l'acétylène dissous 
à d'autres modes d'éclairage portatif. 

On trouve ainsi que i'^' de récipient en fer, pouvant contenir 33"* d'acé- 
tvlène, donne 40 à 45 bougies-heures avec des becs ordinaires, et 110 avec 
1 incandescence, tandis que i*^' d'accumulateur électrique ne donne que 
10 bougies-heures avec 1 incandescence et 3o avec l'arc. 

Le gaz portatif, à raison de 4o"* par carcel-heure, est cinq fois moins 
lumineux que l'acétylène; en outre, sous la même pression, le volume 
accumulé est dix fois moindre que pour l'acétylène dissous; de sorte qu'en 
fin de compte, sous le même volume et la même pression, on emmagasine 
cinquante fois plus de lumière avec l'acétylène dissous qu'avec le gaz 
portatif. 

Applications, — L'application la plus indiquée de racétvlène dissous 
consiste dans l'éclairage des voitures de chemins de fer. Elle n'a eu lieu 
encore en France qu'à titre d'essais; mais elle s'organise actuellement dans 
plusieurs pays étrangers. 

Des tramways (Funiculaire de Belleville) sont exclusivement éclairés 
par ce système depuis plusieurs années. 

L'application aux automobiles commence à se développer. 

Comme éclairages mobiles, il faut citer encore les chantiers, les fêtes 
foraines, les théâtres forains, etc. 

Enfin, les éclairages fixes pour maisons de campagne, ateliers, maga- 
sins, etc., sont de plus en plus appréciés. 

Éclairage intensif, — M. Fouché montre les résultats qu'on peut 
obtenir en augmentant la pression du gaz dans les becs à incandescence, 



~ 78* - 

jusqu'à 2^ et même au delà. L'éclat intrinsèque du manchon augmente 
considérablement, et c'est ainsi qu'au dépôt des Phares on a constaté que 
cet éclat atteignait 4 carcels par centimètre carré, tandis que le gaz d*huile 
et le pétrole ne permettent que d'obtenir respectivement a, 5 et 3 carcels. 
Il y a donc là un progrès important. 

Le plus petit bec Sirius dans les lanternes à projection, avec 87 carcels, 
dépasse la lumière oxhydrique; ce même bec, par une injection centrale 
d'oxygène, arrive à fournir 60 carcels. 

Chalumeau oxyacélylénique. — L'incandescence d'un bâton de ma- 
gnésie avec de l'oxygène et de l'acétylène n'a pu être réalisée jusqu'ici, à 
cause de dépôts abondants de charbon qui se forment instantanément à 
l'extrémité du chalumeau. En diluant 1 acétylène avec un autre gaz ou 
vapeur, on peut le rendre plus maniable et réaliser ce genre d'éclairage. 
Avec de l'acétylène et de la vapeur d'éther, l'incandescence obtenue, 
expérimentée pratiquement sur un cinématographe, a été trouvée très 
franchement supérieure à ce qu'on peut obtenir avec le chalumeau oxy- 
éthérique. 

Le môme procédé peut donner lieu à des applications industrielles. 

M. Fouché allume un chalumeau avec lequel il fait fondre avec la plus 
grande facilité une barrette de fer de 1^°* de diamètre. 

Appareils spéciaux, — M. Fouché présente ensuite quelques appareils 






générateurs créés spécialement pour produire avec facilité l'acétylène sous 
les débits et les pressions que nécessite l'éclairage intensif. 

L'héliophore et les divers modèles de piézogènes sont basés sur les pro- 
priétés avantageuses que présentent les mèches, draps ou autres matières 
poreuses employées pour distribuer l'eau sur le carbure. Incapables de 
s'obstruer comme peut le faire un petit orifice, elles opposent au retour 
du gaz en arrière une résistance bien supérieure à la cnarge hydrosta- 
tique. 

Dans l'héliophore, où le carbure est en contact avec un feutre mouillé 
extérieurement, la pression qui s'établit à l'intérieur de l'appareil ne dé- 
pend que faiblement de la charge hydrostatique, à laquelle d'ailleurs elle 
peut être supérieure. 



Projections, — M. Fouché termine en montrant, à l'aide d'une lanterne 
à projections et de quelques clichés, les effets produits par les diverses 
lumières intensives dont il a parlé : 

La rampe à quatre becs ordinaires, pouvant être alimentée par l'hélio- 
phore ; 

Les becs à incandescence à i" et a" qui peuvent être utilisés soit avec 
un tube à acétylène dissous, soit avec les deux modèles de piézogènes; 

Enfin, le bec à incandescence avec injection d'oxygène. 




dilution dans un liqu.^ ...... v^ « ^^^ . t-..^. «^... .«.^x,..^ ^«. . v,..* ^x^..x<».«,, 

avec son collaborateur M. Hess, à l'élaboration d'un système d'emmaga- 
sinement conçu avant tout dans le but de diminuer les dangers du nouvel 
éclairant. 

Il rappelle à ce propos que la Note présentée à l'Académie des Sciences, 
le 28 mars 1897, P^^ ^. d'Arsonval au nom des inventeurs, mentionne le 
fait de V incandescence d'un fil de platine immergé dans une solution 
d'acétylène dans l'acétone sous -i*"" à 3* 



latm 



r 



- 79* - 

Relativement à Tobservation de M. Fouché sur les phénomènes de 
sursaluration gazeuse qui feraient penser que l'acétylène dissous est 
mieux qu'une dissolution, M. Claude donne le résultat d'expériences per- 
sonnelles qui viendraient à l'appui de cette manière de voir. 

En étudiant la solubilité de l'acétylène dans les divers liquides orga- 
niques, l'auteur a été à même de constater cette loi remarquable : dans 
les limites de précision de la méthode d'expérimentation, la solubilité 
dans les différents termes d'une même famille chimique de liquides orga- 
niques (alcools, éthers formiques, éthers acétiques, etc.) est directement 
proportionnelle au nombre de molécules contenues dans l'unité de poids 
du liquide essayé, c'est-à-dire inversement proportionnelle au poids 
moléculaire, 11 n'en résulte pas qu'il y ait, dans ces dissolutions, combi- 
naison à proprement parler, puisque le poids d'acétylène fixé à chaque 
molécule est proportionnel à la pression; mais il semble pourtant y avoir 

3uelque chose de mieux défini que dans d'autres cas, celui, par exemple, 
es dissolutions d'oxygène, pour lequel la même loi n'a pu être retrou- 
vée. 



SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1901. 
Présidence de M. H. Pellat. 

La séance est ouverte à 8 heures et demie. 

Le procès-verbal de la séance du i5 novembre est lu et adopté. 

Sont élus Membres de la Société : 

MM. Ancel (Louis), Ingénieur des Arts et Manufactures, à Paris ; 

BouRasT (Henri), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences^ Astro- 
nome adjoint à rObservatoire de Toulouse ; 
Ghburt (Maurice- Edmond-Joseph), Lieutenant au long cours, à Londres 

(Angleterre); 
Trenchard More (Louis) (Ph. D. Johns Hopkins Universily), Pro- 
fesseur à rUniversité de Cincinnaii (Ohio) (U. S. A.). 
Le dép6t central de la Téléoraphir militaire, à Paris. 

M. le Président annonce à la Société la perte douloureuse qu'elle vient 
de faire en la personne de M. Girouxj ingénieur-opticien. 

M. Ducretet adresse à la Société deux brochures sur la Télégraphie 
sans fil : 

1® Notice sur la Télégraphie hertzienne sans fil aux grandes 
distances ; 

a» Guide pratique de la Télégraphie hertzienne sans fil aux grandes 
distances^ dans lesquelles il décrit les appareils qu'il construit et dont les 
premiers types datent de 1897. 

Sur la détermination des paramètres optiques des cristaux par le 
réfractomètre. Expériences diverses sur ta double réfraction de 
l'acide tar trique, par M. A. Cornu. 

La détermination des trois indices et des trois axes principaux d'un 



- 80* ~ 

cristal, si importante à la fois en Optique, en Minéralogie et en Pétrogra- 
phie, est longue et difficile par la méthode des prismes qui exige la taille 
de faces planes rigoureusement orientées. Elle devient théoriquement très 
simple lorsqu'on opère par réflexion totale dans un milieu suffisamment 
réfringent, car une seule face plane, orientée d'une manière quelconque, 
fournit alors toutes les données nécessaires. Mais la détermination des 
trois directions principales est restée jusqu'ici hérissée de calculs inabor- 
dables pour la pratique courante. M. A. Cornu, qui a fait, au réfractomètre 
d'Abbe, de nombreuses observations sur divers cristaux, a été amené à 
faire Tétude géométrique directe de la réflexion totale sur une surface 
cristalline et a été conduit ainsi à des relations analytiques d'une sim- 
plicité inespérée qui facilitent considérablement la solution du problème. 
M. A. Cornu rappelle d'abord le principe de l'emploi du réfractomètre 
à réflexion totale tel que l'a indiqué en dernier lieu Soret. La face cris- 
talline étudiée est appliquée, par 1 intermédiaire d'une couche d'un liquide 
convenable, sur la face plane horizontale d'un hémisphère de verre très 
réfringent qui peut tourner autour d'un axe vertical. En faisant varier, 
à l'aide de ce mouvement de rotation, l'azimut du plan d'incidence autour 
de la normale à la face cristalline, on trouve quatre azimuts principaux" 
pour lesquels l'angle de réflexion totale I est maximum ou minimum. Les 
valeurs principales extrêmes l.r et ly de l'angle de réflexion totale corres- 
pondent aux deux indices extrêmes de réfraction n^ et n-; mais il faut 
choisir, entre les angles ly et I. des deux autres azimuts, l'angle 1^ qui 
correspond à l'indice moyen n^, pour pouvoir rejeter la quatrième 
valeur de I qui fourbirait un indice supplémentaire v dépendant de la 
taille de la lace cristalline. De là une complication dans l'ancienne 
méthode. L'existence du quatrième azimut principal correspondant à 
l'indice supplémentaire r n'est plus, dans la méthode de M. A. Cornu, 
qu'une source de vérification. 

Étude géométrique, — M. A. Cornu expose les parties principales de 
son étude géométrique directe de la réflexion totale sur une surface cris- 
talline (*). Cette étude est fondée sur la construction de la surface de 
l'onde qui permet d'obtenir un point de la normale en ce point en partant 
de l'ellipsoïde de Fresnel dont les axes a, by c sont les inverses des indices 
principaux /?^, riy, n-. 

Il rappelle d'abord les conditions auxquelles conduit la construction 
d'Huygens pour l'existence du rayon efficace dans la réflexion totale et la 
relation 

(i) psinl = R, 

entre l'angle I de réflexion totale, l'inverse R de l'indice N du milieu 
extérieur, et la distance p de Torigine à la tangente à la section de Tonde 
par la face cristalline. La forme de cette section de surface de Tonde se 
trouverait géométriquement définie comme enveloppe par sa podaire, si 
Ton connaissait les angles I de réflexion totale correspondant ^ux divers 
azimuts. 

Mais, sans passer par Tétude de cette nodaire, M. A. Cornu détermine géo- 
métriquement, en projection stcréograpnique, les quatre rayons vecteurs de 
la surface de Tonde quisonten même temps les paramètres/? correspondants 
de la podaire et correspondent, par suite, aux quatre azimuts principaux. 
La même projection stéréographique fait reconnaître immédiatement les 



(M Voir : Comptes rendus, t. CXXXIII, p. laS (i5 juillet looi), et p. 463 
( i6 septembre 1901). 



' 'Z; 



- 81* - 

trois rayons vecteurs, de longueur maximum ou minimum, qui fournissent 
par leurs inverses les trois indices principaux /i^, riy^ riz, puis le qua- 
trième rayon vecteur, maximum ou minimum aussi, qui correspond au 
quatrième azimut principal et fournit l'indice supplémentaire r, M. A. 
Cornu montre très simplement que, si a, fi et v sont les angles que fait la 
normale à la face cristalline avec les trois directions principales, l'indice /* 
satisfait à la relation : 



{^) 



v« = ni cos* a -4- n* cos* ? -+- nî cos* y» 



qui permet à la fois de calculer v', de distinguer sans ambiguïté riy de v 
et d'obtenir une précieuse vérification. 

La projection stcréographiauedcjà utilisée fournit encore les trois rela- 
tions qui définissent les angles a, ^, y connaissant les angles que font 
entre eux les trois premiers azimuts principaux A, 6, C, et qui sont du 
type : 

(3) cos*a = cotg AB cotg CA, 

avec la relation: cos^a -4- cos*p h- cos*y = ' comme vérification. L'azi- 
mut D du plan d'incidence correspondant à l'indice supplémentaire v est 
déterminé à son tour par trois autres relations du type : 



(4) 



tgAD = tgBG 



n\ 



ni — n 



Cette méthode de calcul rend très praticable la détermination des indices 
princinaux d'un cristal par l'observation de la réflexion totale sur une 
seule tace cristalline. 

Vérifications et résultats relatifs à Vacide tartrique, — M. A. Cornu 
les a vérifiées par de nombreuses observations au réfraciomôtre Abbe. 
Parmi les corps cristallisés étudiés par lui, l'acide tartrique présente une 
biréfringence assez grande pour permettre une vérification vraiment 
efficace. M. A. Cornu a trouvé pour valeurs des indices principaux de 
l'acide tartrique: 

'*x=i> 49606, njr= 1,53573, /i3=i, 60554, 

avec une erreur possible inférieure au dix-millième. 

f/angle de réfraction conique, qui n'atteint pas !i° avec l'aragonite, 
s'élève pour l'acide tartrique à !\\ 

Expériences de projection. — En terminant sn communication, 
M. A. Cornu fait projeter par M. Pellin le phénomène de réfraction 
conique obtenu avec un cristal d'acide tartrique de 23""" d'épaisseur, 
mobile autour de deux axes rectangulaires. 

Ensuite est vérifiée la polarisation si curieuse de l'anneau lumineux cor- 
respondant à cette réfraction conique à l'aide d'un analyseur biréfringent 
formé également d'un cristal tartrique; cet analyseur a été construit par 
M. I. Weilein. 

Une dernière expérience projetée devant la Société consiste à plonger 
un cristal non taillé d'acide tartrique du commerce dans une cuve à faces 
parallèles renfermant de l'essence de girofle, dont l'indice i,53 se trouve 
cire sensiblement identique à l'indice moyen de l'acide tartrique. Entre 
la lanterne de projection et la cuve est disposé un ()etit écran percé d'un 
assez grand nombre de trous qui définissent autant de pinceaux étroits de 
rayons et dont les images, dédoublées par le cristal, sont formées sur 

G 



— 82* — 

récran de projection. En tâtonnant un peu, on parvient à trouver une 
position du cristal telle que l'une de ce» nombreuses images doubles se 
transforniiC dans le petit anneau lumineux qui caractérise la réfraction 
conique. 

M. Pellat dit qu'il lui a semblé ^ue la projection de la réfraction 
conique ne devait être exactement ni l'intérieure, ni l'exlérieure. 

M. A. Cornu dit qu'en effet ce n'est exactement ni Tune ni l'autre en 



scope en pointant a travers le cristal 1 image d un petit trou; 1 expérience 

f>eut se faire avec une lame de clivage de bichromate de potasse en utilisani 
e fait que l'axe optique est normal à la face de clivage. 

M. A. Cornu rappelle que le pouvoir rotatoire de l'acide tartrique ne 
se présente pas dans les cristaux suivant le sens des axes optiques. Il a pu 
vérifier le fait au cours de ses expériences. 

M. Wyrouboff rappelle que, d'après l'explication physique du pouvoir 
rotatoire donnée par M. Mallard, le véritatle pouvoir rotatoire, caracté- 
risé par Textinction en lumière monochromatique entre deux niçois, est 
incompatible avec les cristaux biaxes et ne peut se présenter que dans les 
cristaux uniaxes. 

Nouveaux appareils ddétude et d'utilisation des diverses radiations 
lumineuses, par MM. le D"^ Foveau de Coujimelles et G. Trouvé. 

Pour avoir une quantité suffisante de lumière sans recourir à de grandes 
sources d'énergie et en isoler les radiations calorifiques, lumineuses ou 
chimiques, nous utilisons la réflexion parabolique, nous séparons des 
autres les radiations à étudier et nous les concentrons ensuite sur des 
surfaces réfléchissantes : tronc de cône concentrateur ou miroir concave 
réfléchissant une seconde fois les rayons parallèles qu'il reçoit et les 
envovant en avant sur une sorte de surface focale ; on les dirige ainsi sur 
le milieu à étudier ou irradier : corps électrisés, champ du microscope... 
Nos premiers appareils, présentés à l'Institut le 9.4 décembre dernier par 
M. Lippmann, ont été modifiés et perfectionnés. Les ravons calorifiques 
sont tamisés à travers un disque en verre rouge, la lumière éclairante à 
travers un disque jaune, la lumière chimique à travers des lamelles de 
quartz. Quand la chaleur doit être supprimée, une intense circulation 
d'eau froide a lieu autour de l'appareil et entre les quartz, où elle don 
être très limpide. Les sources d'énergie lumineuse peuvent être diverses, 
et sont interchangeables : lampe à incandescence, ordinaire ou à charbon 
spécial, arc voltaïquc, acétylène, métaux... Nous signalerons les actions 
thérapeutiques remarquables obtenues sans brûlures ni phlyctènes. à l'hô- 
pital Saint-Louis, avec nos rayons ultra-violets, contre le lupus, répilhé- 
lioma, les tuberculoses diverses et même pulmonaires avec ou sans com- 
pression de la région traitée,... par une lampe à arc de lo anipère*' 
irradiant lo minutes, à 70 volts par exemple (8 ampères à 85 volts donnant 
parfois aussi le même résultat) alors qu'il faut 76 à 80 ampères et des 
séances de 80 minutes avec l'appareil de Finsen, de Copenhague. 



— sa* — 

S£ANGE du 20 BÉCEMBRE iSai. 

PuSWEIfCE DB M. Â. GORNV. 

Sont élus membres de la Société : 

MKf. CoMKANAYy Professeur au Lycée de Goatances. 

DuFOUR, Agrégé Préparateur à l'Ecole Normale supérieure; 
Gau&ARI> (Léon), Elère à l'Eeole d'Electricité. 

Sofit éluft nembres de la* Commission charg^ée de vérifier les comptes 
de rExercice 1900-1901 : MM. Gay, Girardêt et Vieillb. 

Sur l'observation de la réfraction conique intérieure ou extérieure, 

par M. Baveau. 

1. Un faisceau de rivons émanés d'un point lumineux donne naissance, 
à la sortie du cristal, à un second faisceau qui comprend un cylindre G et 
un cône F. Ce cône et ce cylindre se coupent suivant deux courbes sensi- 
blement planes, dont Tune, vu la très faible inclinaison des génératrices 
du cône sur celles du cylindre, est très voisine de la ligne de contact (Ve 
chacune de ces surfaces avec une des nappes de la surface caustique des 
rayons émergents. Cette courbe est sur la nappe du cône qui s'ouvre du 
côté de la source. Quand on projette un petit trou à travers une lame 
cristalline, il faut, pour obtenir une ligne brillante circulaire, que le rayon 
central du faisceau éclairant soit dirigé suivant Taxe optique; ce qu'on 
observe alors, c'est la ligne de contact du cylindre avec la caustique; la 
réfraction conique extérieure, dont la considération permet de se rendre 
compte très simplement de la position de cette ligne, ne modifie en rien 
les apparences observées; l'ouverture du faisceau n'exerce, sur l'éclat et 
la netteté de l'image focale circulaire que Ton projette, d'autre influence 
que celle qu'elle aurait dans toute autre expérience. 

2. Au lieu de limiter le faisceau incident qui éclaire le petit trou, il re- 
viendrait au même de disposer une ouverture circulaire dans le plan focal 
de la lentille de projection; on retomberait alors sur un dispositif connu. 

En déplaçant l'ouverture de façon que son centre coïncide avec l'image du 
sommet du cône T, on pourrait, au moyen d'une autre lentille, projeter 
une seconde focale circulaire, très voisine de la première et qui serait la 
ligne de contact du cône avec la caustique. Ici encore l'existenre de la 
réfraction conique intérieure ne modifie pas les phénomènes. 

.*J. La seconde nappe de la surface caustique présente un point singulier, 
qui est le sommet du cône F; elle est asymptote au cylindre C. Klle se 
réduit sensiblement, sauf à l'infini, à une ligne, car les surfaces d'onde 
normales aux rayons émergents admettent, comme la surface des ondes 
de Fresnel, un plan tangent singulier normal aux génératrices du cylindre C 
et les deux nappes se coupent suivant une courbe très resserrée. On ob- 
serve en effet, à toute distance, sauf au voisinage immédiat du foyer de 
la lentille, une tache lumineuse très brillante au centre du champ. 

Ondo graphe de M. Hospitalier. — Oscillographes de M. Blo:^drl. 
— Rhéographe de MM, Adr\mam et Garpentier. — Emploi de ces 
appareils pour la décomposition des courbes de courant. — Déter- 
mination expérimentale directe de V amplitude et de la phase des 
harmoniques, par M. H. Armagnat. 



I 

1 



— 84* — 

M. Armagnat présente les appareils récents destinés à observer et à 
enregistrer la /orme des courants, alternatifs. 

l<a méthode par points, appliquée, il y a 20 ans déjà, par M. Joubert, 
a fourni des renseignements très importants sur les courants alternatifs. 
M. Blondel, en 1891, l'a rendue automatique et M. Hospitalier, par des 
perfectionnements intéressants, est arrivé à créer un nouvel appareil, 
Yondographe, capable de rendre de grands services. 

Dans Vondographcy un contact instantané s'établit entre rallernateur 
étudié et un condensateur; celui-ci, chargé au potentiel qui correspond à 
la position de contact, se décharge ensuite dans un galvanomètre enregis- 
treur. En donnant au point de contact un mouvement retardé par rapport 
au mouvement de ralternaleur, on arrive à prendre la valeur du potentiel 
à chaque point de la période, et le galvanomètre enregistreur trace la 
courbe I =y(0' comme si la période du courant était beaucoup plus 
lente. 

Pratiquement, le retard du contact mobile sur le eourant à mesurer est 
obtenu à l'aide d'un rouage tel que, pour 1000 périodes de l'alternateur, 
le contact fait seulement 999 tours. Gonime le tambour sur lequel se fait 
l'enregistrement est commandé par le même moteur synchrone qui fait 
tourner le contact, les tracés successifs des périodes consécutives se 
superposent exactement, ce qui permet d'employer un seul appareil pour 
enregistrer successivement diverses courbes : intensité, différence de 
potentiel, etc., avec leur différence de phase réelle. M. Hospitalier a fait 
fonctionner lui-même son appareil devant la Société à la fin de la séance. 
M. Blondel, trouvant la méthode par points insuffisante pour certaines 
recherches, s'est attaché à l'étude des galvanomètres capables de suixre 
les variations plus rapides des courants alternatifs industriels. L'étude 
théorique de la question l'a conduit, en 1893, à énoncer les principes 
devant servir de base dans la construction de ces appareils, dont il 
réalisa à cette époque un premier modèle. C'est par la réduction à la 
limite de l'inertie des organes mobiles, de façon que la période propre 
du galvanomètre soit très petite, devant la période du courant à mesurer, 
que M. Blondel a résolu le problème. 

Les appareils de cette nature, auxquels M. Blondel donne le nom d'ofC/7- 
iographes, sont de deux sortes ; galvanomètres à lame de fer vibrante et 
galvanomètres bifilaires. 

L'appareil à lame de fer« étudié par M. Blondel, avec le concours de 
M. Dookévitch, et construit par M. Carpentier, est l'appareil industriel 
par excellence. Il rappelle le galvanomètre à lame de fer doux de 
M. Marcel Deprez, avec celte différence que la palette de fer oscillant sur 
deux pivots est remplacée par une très mince et très étroite lame de fer 
doux, tendue sur deux chevalets et placée entre les pôles d'un aimant 
permanent; une bobine, perpendiculaire aux lignes de lorce de Taimaut, 
tend à faire dévier la lame de fer. L'action directrice de l'aimant s'ajoute 
à la rigidité de la lame de fer pour lui donner une période de >ibration 
propre extrêmement rapide. Un très petit miroir fixé à la lame réfléchit 
un rayon lumineux envoyé par une lampe et permet d'observer la dévia- 
tion. Un miroir, commandé par un moteur synchrone, donne au rayon 
réfléchi un mouvement rectiligne uniforme, de sorte que la combinaison 
des deux mouvements donne exactement la courbe cherchée I — f{t). 
Pour les différences de potentiel l'appareil est identique, à Penroulemeat 
près. 

Dans l'oscillographe bifilaire, construit par M. Dobkévitch, l'organe 
mobile est un cadre do gaUanomètre Deprez-d'Arsonval, réduit à sa plus 
simple expression. Deux rubans plats, (le quelques centièmes de milli- 
mètre de largeur, sont placés très près l'un de l'autre et traversés, en sens 
inverse, par le courant étudié. Ce système, placé dans un champ magné- 



— 83* — 

tique intense, tend à dévier, et un miroir collé au milieu des deux fils 
indique cette déviation. 

Les oscillographes bifilaires sont beaucoup plus sensibles que les oscil- 
lographes à lame de fer et ils se prêtent à beaucoup d'expériences délicates, 
celles de Télectrophysiologie par exemple. 

La solution pro|)osée par M. Abraham diiïére totalement de la précé- 
dente, et Tappareil qu*il a réalisé, avec M. Carpentier, part d'un tout 
autre principe. Le rhéographe est caractérisé par ce fait que l'oscilla- 
tion propre du galvanomètre est beaucoup plu$ longue que la période 
du courant à étudier. En outre, comme il n est pas possible de négliger 
Faction de l'amortissement et celle du couple de torsion du galvanomètre, 
M. Abraham compense les deux facteurs au moyen d'un dispositif de trans- 
formateurs et de résistances. Cette compensation se fait expérimentale- 
ment, par l'observation d'un courant périodiquement interrompu. 

Le rhéographe est composé d'un galvanomètre à cadre mobile, de 
petites dimensions, placé dans le champ d'un électro-aimant. La table 
de compensation renferme les transformateurs et une résistance. Le dépla- 
cement du point lumineux en fonctions du temps est obtenu en éclai- 
rant le galvanomètre au moyen de deux fentes croisées, l'une rectiligne, 
l'autre en forme de développante de cercle et tournant d'un mouvement 
uniforme. 

Les courbes données par ces appareils montrent immédiatement la 
forme des courants et permettent de voir (][uelles perturbations apportent 
les différenls facteurs. Si nettes qu'elles soient, ces courbes sont alFectées 
par les perturbations non périodiques, de sorte ^u'il est impossible de 
leur appliquer les moyens d'analyse graphique qui permettraient de s'en 
servir pour déterminer l'équation du courant. 

Un courant alternatif peut toujours être représenté par une série de 
Fourier, de sorte que, si l'on peut déterminer 1 amplitude et la phase de 
chacun des termes, l'équation se trouve établie. M. Armagnat a repris la 
méthode de résonance, proposée en 1893 par M. Pupin, en se servant des 
oscillographe et rhéographe; il a pu ainsi obtenir les deux facteurs 
cherchés, tandis que la méthode originale donnait seulement l'amplitude. 

La méthode de Pupin consiste à envoyer le courant à étudier, ou une 
dérivation de ce courant, dans un résonateur îormé d'une bobine de self- 
induction L et d'un condensateur C, reliés en série. En agissant sur L ou 
sur C, chaque fois que la période d'oscillation du résonateur est égale à 
celle d'un des harmoniques, le courant qui traverse le résonateur passe 
par un maximum dont la valeur indique l amplitude de l'harmonique visé, 

tandis que le produit air/EC donne \sl période. 

Avec l'oscillographe, ou le rhéographe, l'observation de la résonance est 
des plus faciles. En faisant varier L et G, on observe des courbes de formes 
très variables, mais dès que l'on approche de la résonance, ces courbes 
deviennent plus régulières et finissent par être d'amplitude uniforme, 
sans ventres ni nœuds. Le nombre des oscillations observées indique 
l'ordre de l'harmonique, son amplitude est proportionnelle à l'amplitude 
des courbes. Il sufHt de connaître la résistance ohmique du circuit; la 
capacité et la self-induction peuvent être quelconques. 

De plus, au moment de la résonance, le courant observe est en phase 
avec l'harmonique étudié, de sorte que si, avec un appareil double, on 
observe simultanément la courbe du courant et l'harmonique, on peut 
mesurer très facilement la phase de ce dernier. 

Pour les mesures d'intensité, la même méthode s'applique aisément à 
Taide d'un transformateur sans fer; la phase mesurée est simplement 
retardée d'un quart de période. 



- 86* — 



OUVRAGES REÏUS PAR U SOCIÉTÉ 



PENDANT t'ANNÉE 1901. 



Actes de la Sedété «e&entifiqiie d« Chili. — T. X[, n*" 1,2 et 3, 1901; 

i vol. in-8". 

Americam Journal o( Sdeno^. — 4^ série, 2 voi. XLVI et XLVU, 1901 ; in-8''. 

American Journal of Hathematics. — Edited by Tbomas Graig with the 
cooporalion of Simon Newcomb. — Published under tbe auspices of the 
Baltimore Johns Hopkios Universîty. — Vol. XXII, 1900, n"' 2, 3 et 4, et 
vol. XXIIl, n" 1, 1901. 

Annales 4e la Société scientifique de Bruxelles. — Vol. 4' fasc. 1900-1901 ; 
in-8". 

Anales del Observatorio astronondco-meteorologico de San Salrador. — 

Saa Salvador, La Luz, 1901. 

Annalen der Physik nnd Ghemie, ncue Folge. — Band IV à VI, 1901 ; 3 vol. 

in-8°. 

Annales de Chimie et de Physique. — 7* série, i. XXII et XXIII, 1901 ; 

3 vol. in-8". 

Annales de la Faculté des Sciences de Marseille. — T. XI, fasc. 139; 

in-i". 

Annales de rObsenratoire national d'Athènes. — Publiées par Démétrias 
li);;inilis, l. II. Athènes, Imp. Nationale, 1898, i vol. in-j". 

Annales de l'Institut météorologique de Roumanie. — Publié parS.-C. 

Hepitès, t. XIV, année 1898; i vol. in-4''. 

Annales télégraphiques. — y série, t. XXV, 1899; in-8**. 

Annales de rObsenratoire magnétique de Copenhague. — Publiées par 
Adam Paulscn, années 1897-1898; i fasc. in-4**. 

Annales scientifiques de l'UniTersité de Jassy. -- T. I» 4' fa^c, mars 1901; 
in-8'*. 



- 87* — 

Ajuniaire pour l'an 1901 a^ec des Ifatices scienlifiqQeB. — - Publié par le 
Bureau des Longitudes. — Paris, Gauthier-Villars etfils; in-iS. 

Ardiives des Scienoes phjrsiqiies et naturelles de GenèTe. — T. Xf et Xïï, 
1901; a vol. in-8". 

Archives d'Électricité médicale, expérimentale et diniqne. — Publiées par 
J. 3ergonié, année 1 901 ; 1 vol. in-8". 

Astropbysical Joamal, an International Review of Bpectroscopy and 
AstroDomical H^ios (Gbieago). — Année 1900, vol. Xill et XIV, tn-S"*. 

Beiblàtter sn den Annalen der Physik nnd Ghemie. — Band XXV, 1901 ; 
I vo\, in-8". 

Boletin de Obras Pnblicas de la Republica Argentine. — T. I, n"' 1 à 6. 
Ano 1900; 3 fesc. in-S". 

Bulletin scientifique trimestriel. — Publié par TAssocialion amicale des 
Élèves et anciens Élèves do la Faculté des Sciences de FUniversité de 
Paris. N<>* 1 et 2, 1901 ; in-8». 

Bulletin de la Société belge d'Électriciens. — T. XVIII, année 1901 ; 1 vol. 
in-8". 

Bulletin de la Société française de Minéralogie. — T. XXIV, année 1901 ; 
i vol. in-8". 

Bulletin de la Société internationale des électriciens. — Année 1901 ; i vol. 
in-8^ 

Bulletin de la Société d'enconragememt pour rindu^de nationale. -> 
T. XIV, 4* série, 1901 ; i vol. in-4". 

Bulletin de la Société piiilomathiqne de Paris. — Compte rendu fiommàire 
des séances, 1 901 ; 1 vol. m-8". 

Bulletin de la Société yaudoise des Sciences naturelles. — V série, 
vol. XXXVIÏ, année 1901 ; i vol. in-S". 

Bulletin de TAseociation des Ingénieurs électriciens sortis de l'Institut 
électrotedinique Monteflore. — a* série, t. XII, années 1 900-1 901 ; t vol. 
in-8". 

Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse. — Mai à décembre 1901 ; 
in-8* -et Programme des prix proposés en Assemblée générale le 2g mai 1901, 
à décerner en 1902. Mulhouse, V*" Bader et G'*, 1901 ; i vol. in-6". 

Bulletin international âb l'Académie des Sciences de CiracoTie. — Année 
1901 ; f vol. in-8°. 

BnllAiin météorologifiie de l'Obserraieire astronomicpie etméAéerolofiqiie 

de Belgrade .(Serbie).. — Publié par G.-M. Stanoïéwitch. 



1 



— 88* — 

Comptes Rendus hebdomadaires des Séances de l'académie des Sciences. 
— T. CXXXII et CXXXIII, 1 901 ; a vol. in.4". 

Éclairage électriqne (L*). — Uovue hebdomadaire des transformalions élec* 
triques — mécaniques — thermiques. T. XXÏX; année 1901 ; in-4". 

Electrician (The). — Vol. XLVI et XLVII, 1900- 1901; a vol. in-4". 

Électricien ( L*). — Revue inter.iationale de rÉIectricité et de ses applica- 
tions. — 2* série, t. XI; année 1901 ; in-8". 

InsUtnt météorologiq^ie de Danemark. Annuaire météorologique. — 

I vol. in-4**' 

Fortschritte der Physik im Jahre 1900, II. — Braunschweig, Friedrich 
Wieweg und Soiin, 1899; 6 vo'. in-4". 

Guide-Aonuaire général des industries, gaz, eau, électricité. — Publié 
par M. Emile Fleury, 5* année. Paris, Dubuisson, 1901; i vol. in-8". 

Journal de TÊcole Polytechnique. — Publié par le Conse>l d'instruction de 
cet établissement; 2* série, i*' cahier 1895; 2* et 3* cahiers 1897; 4' cahier 
1898, et 5* cahier 1899; 5 fasc. in-4°. Paris, Gauthier- Villars. 

Journal de Physique, théorique et appliquée. — Fondé par J.-Ch. d'Âlmeida 
et publié par MM. £. Bouty, A. Cornu, G. Lippmann, E. Mascart, A. Potier. 
3* série, 3o* année, t. X, 190 1 ; i vol. in-8". 

Journal de Physique, Chimie et Histoire naturelle élémentaires. — Publié 
par M. A. Buguet, i4* année, 1901; i vol. in-8''. 

Journal of the Franklin Institute. — T. CLI et CLII, 1901 ; 2 vol. in-8°. 

Journal de la Société Physico-chimique russe de Saint-Pétersbourg. — 
T. XXXm, 1901; I vol. in-8". 

Journal of the Institution ol Eiectrical Engineers iocluding original Gom- 
muuications on Telegraphy and Eiectrical Science. — Vol. XXX, 1901; 
et Tables de 1892 à 1901 ; 2 vol. in-8". 

Journal of Physical Ghemistry ( Ithaca). — Vol. V, année 1901 ; in-8'*. 

Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales. — 

Edited by the Honorary Secretaries, vol. XXXIV, 1900; i vol. in-B". 

Journal de la Société Impériale technique russe. — Année 1901^, i vol. 
in-8". 

Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam. Proceedings of 
the section of Science. — Proceedings of the Meeting, vol. iV; 1901 ; in-8**. 

Mémoires de la Société dSmulation du Doubs. — 7' série, vol. V, 1900. 
Besançon, Dodiverset G'*; i vol. in-8". 

Memoirs and Proceedings of the Manchester litterary and philoaophical 
Society. — T. XLV. part. 3 et 4 et T. XLVI, part. 1 ; in-8". 



r' 



— 89* - 

Mémoires et Comptes Rendus des Travanz de la Société des Ingéaienrs 
ciTlls. — 4* série, 53* année, année 1901 ; 1 vol. in-8". 

Memorias 7 refista de la Sociedad cientiflca « Antonio Alsate • (Mexico). 

— T. XÏV, 1901 ; I vol. in-8". 

Ministère de riostniction pnbliqne et des Beanv-Arts. — Comité des 
travaux historiques et scientifiques. — Comptes rendus do Congrès des 
Sociétés savantes de Paris et des départements, tenu ù Nancy en 1901. 

— Section des Sciences de Paris. Imprimerie Nationale, 1901, i br. in-8*. 

Mois scientifique et industriel (Le). — Revue internitionale dinrormations, 
3* année, 1901; i vol. in-8". 

Moniteur industriel. — Vol. XXVIIf, année 1901 ; i vol. in-4". 

Nature (de Londres). — Année 1901 ; 1 vol. in-i". 

NuoTO Cimente (II). — 4' série, vol. XIO et XIV, année 1901 ; i vol. in-8". 

Philosophical Magasine aad Journal of Science. — Sixth séries, vol. I et H, 
1901 ; 2 vol. in-8°. 

Pbysical Revlew. — A Journal of expérimental and thcorctical Physics, t. XII 
et XIII, 1901 ; 2 vol. in-S*". 

Mémorial des poudres et salpêtres, publié par les soins du service des 
poudres et salpêtres avec l'approbation du Ministre de la Guerre. — 

T. X, 3' et 4' fiisc.rtT. XI. Paris, Gduthicr-Villars, 1899- 1900; 1 vol. in-8". 

Nineteenth Annual Report of the United States Geological Sunrey to the 
Secretary of the interior, 1899-1900. Part, â, 3 et 4; in -4". Washington, 
1900. 

Nautical-Meteorological Annual 1900, publishcd bythc Danish Meleorological 
Institute. — Kjobeiihavn, G. E. C. Gad, 1900; i vol. in-4". 

Popular Astronomy. — Vol. IX, 1901 ; in-8°. Goodsell Observatory of Car- 
leton Collège Norlhfield, Minnesota. 

Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of natural 
Science of Halifax. Nova Scotia. 

Proceedings of the Physical Society ofLondon. — Vol. XVIII, 1901; i vol. 
in-8'. 

Proceedings of the American Academy of Arts and Science.— Vol. XXXVI, 
1901 ; in- 8». 

Proceedings of the American Philosophical Society held at Philadelphia 
for promoting useful knowledge. — Vol. XL, n"* 16j et 166. 

Proceedings of the Royal Society. - Vol. LXVIII, LXIX et LXX ; 3 vol. in-8". 

Proceedings of the Royal Society of Edinburgh. 



P«UicatioB8 of the Lick Ûbsenra&ory of the Hurnmàij ùt CaliieniBa. 

Printed by authority of the Régents of the Universily. — Vol. V, 1901. 
A.-J. Johnston, 1900; i vol. in-4". 

Report of the Superintendent of the U. S. Goast and Geodetie Snrvey 
showing the progress of the Work dnring the fiscal year ending wUh 
Jane 1897. — Washington, Government Printing ofGce, 1898 ; i vol. 
m-4". 

Reviie générale des Sciences pures et appliquées. — Publiée par M. Louis 
Olivier, 12* année, 1901; i vol. in-4°. 

Revue industrielle (La). — Année 1901 ; i vol. 10-4°. 

Revue des Questions scientifiques. — Publiée par la Société seientifique de 
Bruxelles, année 1901; i vol. in-8". 

Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles. — 

Publiée sous la direction scientifique de M. Schutzen berger, année 190 1, 
I vol. in-8". 

Royal Observatory Greenwich. — Observations, 1898; i vol. in-4*'. Âppen- 
dix IL Second Ten Year Catalogue, 1890. 

Rozprawy Akademil Umiejetnoici. — Waziad Mat6mat7cnio-Pri3rrod- 

nicsy (Académie des Sciences de Cracovie). — Serya a, t. XVIII, 1901. 

Scientiflc Proceedings ol the Royal Dublin Society. — Vol. IX, 1* série, 

paît, â ù 4; in-4'\ 

Scoentiftc Transactions of the Royal Dublin Society. — Vol. Vil, igoi. 

Sdence abstracts, Physics and electrical engineering. — Vol. IV, année 
1901 ; in- 8'. 

Technology quarterley and Proceedings of the Society of Arts.— Vol. XIV, 
1901 ; 1 vol. in-8^ 

Transactions of the American Institut of Electrical Engiaeeim. — T. X 
à XVII et Proceedings of the International Gongress held in the City of 
Chicago August 21^^, 1898; in-8''. 

United States Goast and Geodetic Survey. The Transcontinental triangu- 
lation. — Spécial publication, n** 4, 1900. Washington, Government Prin- 
ting Office, 1900; I vol. in-^". 

United States Geological Survey. — Tweniieth Annual Report, 1898-1899, 
Parts 2, 3, 4, 5 et 7. — Preliminary Report on Cape Nome Gold Région, 
in-i^ 

Verhandlungen der Deutschen Physikalischen l^eseDschaft.— Jahrg. 190 1 ; 

i vol. in-8". 

Wissenschaftliche Abhandlungen der Phyaikalisch-Tooiuûschfin Bieichs- 

anstalt. — Band III. Berlin, Julius Springer, 1900; 1 vol. in-4*. 

Terkes Observatory of the Ihiiversity oT Chicago. — BuDetins m-S"". 



— 91* - 

Zaltaclirift l&r inftroBaaUBkiiiida. — Années 1881 à 1901; in-S». 

Traité de Pbyiiqne biologiqpie publié sous la direction de MM. d'Arsonval, 
Chauveau, Gariel, Marey et G. Weias, SecFétaire de la rédaction. T. 1. 
Paris, Masson et C'% 1901 ; i vol. in-8°. 

Bégbin (A.). — Qègle à calculs, modèle spécial. Paris, Ch. Béranger, 1901; 
I broch. in-8". 

Bénard (Henri). — Les tourbillons cellulaires dans une nappe liquide propa- 
geant de la chaleur par convection, en régime pernianent'( Thèse). Paris, 
Gaulhier-Villars, 1901; i fasc. in-8". 

Berifer (Emile). — Loupe binoculaire simple et Lunette stéréoscopique. Paris, 
Schleicher frères, 1900; i fasc- in-8°. 

— Ucber stereoskopiscbe Lupen und Brilien. (Extr. Zeiticbrift fur Pysch^- 
logie^ Band -25); i fasc. in-8". 

Birkonmajer (Lndwik>AiitODi). — Mikolaj Kopernik. — Czesc Pierwsza 
Studyanad pracami Kopemika oraz materyaly biograficzne (Acebdémie 
diix Sciences de Crac(Hfiej 1900); i vol. in- 4". 

Bonlaiiger (I.) et Farrié (6.). — La télégraphie sans fil et les ondes électri- 
ques. Paris, Berger-Levrault etC»*; i vol. in-S». 

Bimty. — Cours de Physique de l'École Polytechnique par M. J. Samin, 
2' Supplément. Progrès de rÉIectricrté (oscillations hertziennes. Rayons 
cathodiques et rayons X). Paris. Gauthier- Villars ; j vol. ic-8«. 

Brizard (Léopold). — Recherches sur la réduction des composés nilrosés du 
ruthénium et de Toamium. Thèse. Paris, Gauthier-VilLai's, 1900; in-8*. 

Bnrgesa (6.-K.). — Recherches sur la constante de gravitation (Thèse;. 
Paris, A. Hermann, 1901 ; i broch. in-8°. 

Cadiat et Dnbost. —Électricité industrielle; 5' édition. Paris, Baudry et C'% 
1896 ; I vol. in-8<>. 

Gambier(Tb.) et Bernard (J.). — La question du gaz à Paris. Projet. Di- 
stillation aux usines. Paris, 4, avenue Camot, 1901 ; i opus. in-8°. 

Cbarabot (Engèifta). — Genèse des composés terpéniques dans les végétaux 
(Thèse). Paris, GauthLer-Villars, 1900; in-S^^. 

CberallieT (H). — Sur les variations permanentes de résistance électrique 
des fils d'alliage platine-argent soumis à des variations de température 
(Thèse). Bordeaux, G. Oouiiouilhou, 1901 ; i broch. in-8°. 

Clément (E.). — Défense contre la grêle au moyen do paragrêles électri- 
ques. — Défense du Beaujolais (£xtr. des Annales delà Société d'Agricul- 
ture^ Sciences et Industrie de Lyon, 7« série, t. IX, 1901 ; i opus. in-8'* 



^ 



- 92* — 

Congrès international de Chimie appliquée. — Compte rendu sommaire 
du W Congrès^ par MM. Henri Moissan el François Dupont. Ministère du 
Commerce, de l'Industrie, des Postes et des Télégraphes. Direction géné- 
rale de Texploitation. Paris, Imprimerie Nationale, 1901; i fasc. in-8<*. 

Corna (A.). — Démonstration et usage des formules relatives au réfracto- 
mèlre (Extr. des Comptex rendus de V Académie des Sciences, 16 septem- 
bre 1901); I opus. in-4**. 

— Détermination des trois paramètres optiques principaux d'un cristal, en 
grandeur et en direction, par le réfractomètre (Extr. des Comptes rendus 
de V Académie des Sciences^ 1 5 juillet 1901); i opus. in-4'*. 

— Sur la loi de rotation diurne du champ optique fourni par le sidéroslat et 
rhéliostat (Extr. du Bulletin astronomique, février 1900); 1 opus. in-8«. 

-— Sur un appareil zénitho-nadiral destiné à la mesure des distances zénithales 
d'étoiles voisines du zénith (Extr. du Bulletin astronomique^ octobre 1901); 
I opus. in-8**. 

Gremiea (Victor). — Recherches expérimentales sur l'électrodynamlque des 
corps en mouvement (Thèse). Paris, Gauthier-Villars, 1901; 1 broch. in-S®. 

De Metz. — Centenaire du Système métrique décimal des poids el mesures 

(en russe). 

Demoussy (Em.). — Absorption par les plantes de quelques^ sels solubles 
(Thèse). Paris, L. Maretheux, 1899; in-S". 

Dienert ( Frédéric). — Sur la fermentation du galactose et sur racconlumance 
des levures à ce sucre (Thèse). Sceaux, E. Charaire, 1900; in-8°. 

Dnhem (P.). — Le potentiel thermodynamique et ses applications à la méca- 
nique chimique et à l'étude des phénomènes électriques. (9.' tirage), Paris, 
A. Hermann, 1895; i vol. in-8". 

Dvorak (V.). — Ueber die sogenannte akustische Abstossung der Resonatoren 
(Extr. du Physikàluiche Zeitschrift, 2. Jahrgang, n" 33, Seile 490-493); 
I opusc. in 4°* 

— Verzeichnis der Vcroffenllichungen ans der Physikalisch-Technischen 
Reichsanstalt (1887 bis 1900). Berlin, Julius Springer; i vol. in-4". 

— Die Th'âtigkeit der Physikalisch-Technischen Reichsanstalt im Jahre 1900 
(Extr. du Zeitschrift fur Instrumcntenkunde, april 1900); i fasc. in-8. 

— Ein Vorlesungsversuch iiber Kapillaritat (Extr. P/i/sikalische Zeitschrift, 
1, Jahrg., n* 13, 1900); in-8. 

— Bemerkung zu den Kreiselversuchen (Extr. Physikalische Zeitschrift, 
x. Jahrg., n** 13, 1900); in-8°. 

— Durchbohren dunnwandiger Glaskugeln (Extr. Physikalische Zeitschrift, 
a. Jahrg,, n" 13, 1900); in-8*. 



— 93* — 

Fabry (Ch.) et Perot (A.)- — On a new form of interferomeler (Extr. du 
Abtrophysical Journal. Vol. XIII, n** 4, may 1901); i opus. in-8". 

— Sur les sources de lumière raonochromalique (Exlr. du Journ, de P/iys., 
juillet 1900); I opus. in-S**. 

— Mesure en longueurs d'onde de quelques étalons de longueur à bouts 
(Extr. des Annales de Chimie et de Physique^ 7* série, t. XXIV, 1901); 
I opus. in-8°. 

— Sur un nouveau modèle d'interféromèlre (Extr. des Annales de Chimie 
et de Physique, f série, t. XXII, 1901); i opus. in-8«. 

Foyeau de Coormellei et Trouvé (6.). — Electrophotothérapie. Appareils 
nouveaux, simplification et généralisation de la méthode de Finsen (Extr. 
du Bulletin de la Société Royale de Belgique, mars 1901); 1 fasc. in-8'. 

GeiUer (Joseph v.). — Ueber die durch Kathodenslrahlen bewirkle Ablenkung 
der Magnetnadul (Exlr. Akad. der Wissenschaften in Wien, april 1901); 
i fuàC. in-8". 

Gérard (Éric). — Leçons sur rÉlcctricilé professées à l'Institut électro- 
technique Montefiore, annexe de l'Université de Liège; 6* édition. Paris, 
Gaulhiers-Villars et fils, 1900; 1 vol. in-8^ 

Gilman (Daniel-C.)- — Profossor Rowland. 1848-1901. An address before the 
officers and students of the Johns Hopkins University, assembled before the 
funcral, april 18, 1901; i fasc. ia-8". 

Goedseels (P.-J.). — Étude sur les prismes à réflexions intérieures. — 
Bruxelles, Polieunis et Ceuterick, 1900; i fasc. in-8". 

— Étude sur le niveaux à bulle. — Bruxelles, Polieunis et Ceuterik, 1900; 
I fasc. in-8'*, 

Goldhammer (D.-A.). - Ueber die Spcctralgleichung des blanken Plalins 
(Extr. Annalen der Physik, Band 4, i9"0; ^ fasc. in-8". 

— Ueber den Oruck der Lichlslrahlcn (Extr. Annalen der Physik, Band 4, 
1901 ); I fasc. in-8°. 

Goppelsroeder (Friedrich). - Gapillaranalyse beruhend auf Capillarilâts- und 
Absorptionserscheinungen mit dem Schiusskapilel : das Emporsteigen der 
Farbstoffe in den Pllanzen, mit 59 Tafeln. Basol. Em. Birkhauser, 1900; 
I vol. in-8\ 

Hagenbach-Bischoff (Ed.). — L'expérience de la rotation électromagnétique 
et l'induction unipolaire (Exlr. des Archives des Sciences physiques et natu- 
relles, 4« série, t. IX, janvier-février 1901); i fasc. in-8^ 



— 94* -T- 

— Venuessuogea am Rhooe-Gletscher wafarend 25 Jabreo., Vorlra^ gehalUsn 
auf dem VIU. Inleroaiionalea Geographen-K.ongrçsfl in Berlin im Jahr 1899 
(Sonderabdruck ausden Verhandlungen des VUI. Internationalen Geogra- 
phen-Kongress in Berlin 1899). Berlin. Wilhelm Grève, 1900; i fasc. in-8". 

Hallopean (L.-A.)- — Sur quelques propriétés des paratungslates. Thèse. 
Paris, Gauthier- Villars, 1899; in-8^ 

flatzfeld (Ad.)- — Les grands Philosophes, Pascal. Paris, Félis Alcan, 1901 ; 
1 vol. in-8°. 

Hemsalecli (G. -A.).. — Recherches expérimentales sur les spectres d'étin- 
celles. Paris, A. Hermann, 1901 ; i broch. in-8". 

Sagot (Charles). — Recherches sur faction du sodammonium et du 
poDassaoïmonium sur quelques métalloïdes. Thèse. Paris, Gauthier-Villars, 
1901; I broch. in-S". 

Lamotte (Warcel). — Recherches expérimentales sur les oscillations 
électriques d'ordre supérieur (Thèse). Paris, Gauthier -Villa es, 1901; 
broch. in-8*'. 

La Bayon (J.). — Sur un casd^arthropathie chez un tàbétique. Radiographies. 
Communication à la Société médicale des Praticiens (séance du 17 mai 1901 ). 
Paris, imprimerie de la Sorbonne, 1901 ; i opusc. in-8". 

Lacarnie irèrea et Michal. — Catalogue nM. L Radiographie. Haute fré- 
quence. Éleclrolhérapie. II. Télégraphie sans fiL Septembre 1901 ; 1 opusc. 
in-8". 

Ledac(L.). — Action des courants continus sur Torganisme vivant (Extr. 
des Annales d'Electrobiologie, d' Elcctrothérapie et d Eiectrodiagnostic, 
mai-juin 1901). Paris, Alcan, 1901; i opusc. in-8". 

— Production électrique des rayons chimiques pour les applications médi- 
cales ( Extr, des Annales d' Electrobiologie, d' Electrotltérapie et d* Electro- 
diagnostic, mars-avril 1901); 1 opusc. in-8". 

— Traitement électrique dos paralysies périphériques (Extr. des Annales 
d' Eleclrobiologie, d' Elcctrothérapie et d'Electrodiagnostic, novembre 
1898); I opusc. in-8". 

— Courants intermittents de basse tension (Extr. d«8 Annales d'Electrobio- 
logie, d' Electrothérapie et d* Eiectrodiagnostic, mars-avril 1900); r opusc. 
in-8«. 

— Introduction dos substances médicamenteuses dans la profondeur des 
tissus par le courant électrique (Extr. des Awudes d' Electrobiologity 
d' Electrothérapie et d* Eiectrodiagnostic, septembre*ociobro 1900); i o|iu&c. 
in-8". 



— 93* — 

LedneCL.)* - Emploi du raétroaome dans les applications médicale» (te 
l'électrieité (Extr. des Comptes rendus de VJsfOciation française pour 
l'avancement des Sciences, Congrès de Paris. 1900); i opusc. in-8'. 

— Rapport sur réiectrochimie médicale, présenté à la Section d'Electricfté 
médicale. Congrès d'Âjaceio, 1901 (Association française pour l'avancement 
des Sciences). 

— Introduction électroly tique des ions dans l'organisme vivant (Extr. des 
Comptes rendus de l' Association française pour l'avancement des Sciences, 
Congrès de Paris, 1900); i opusc. in-fi®. 

— La tension osmotique (Extr. de la Gazette médicale de Nantes, mars 
1901); I opusc. in-8°. 

— llhéostat oscillant pour la production des courants ondulés (Extr. des 
Archives d'életricité médicale )\ 1 opusc. in-8". 

— Modifications de l'excitabilité des nerfs et des muscles par les courants 
continus (Extr. des Archives médicales): \ opusc. in-8". 

— Étincelle électrique globulaire ambulante (Extr. des Comptes rendus de 
V Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Bou- 
logne-sur-Mer, 1899); 1 opusc. in-8**. 

— Phosphorescence du verre. Sur un moyen de faire résonner les cavités 
sonores ( Extr. des Comptes rendus de T Association française pour l'avan- 
cernent des Sciences, Congrès de Baulogne-sur-Mer. 1899); 1 opusc. in-8'. 

— Rayons émis par une pointe électrisée (Extr. des Comptes rendus de 
l'Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Bou- 
logne-su r-Mer, 1899); I opusc. in-8". 

— Traitement électrique des paralysies périphériques. — Étude sur la 
machine de Wimshurst. — Bouteille do Leydo à capacité variable (Extr. 
de la Gazette médicale de Nantes, 1898); i opusc. in-8". 

— D'Hermination rapide et précise de la position des corps vus dans les tissus 
à l'aide de la radioscopie (Extr. de la Gazette médicale de Nantes, 1897); 
I opusc. in-S*. 

— Traitement des affections cérébrales par le courant continu (Extr. de la 
Gazette médicale de Nantes, 1900); 1 opusc. in-8". 

— Rapport entre les variations d'excitation des nerfs et la variation de den- 
sité des courants excitateurs à différents potentiels (Extr. des Comptes 
rendus de l'Académie des Sciences, 12 mars 1900); i opusc. in-4°. 

— Courbes d'ascension thermométriques ( Exir. des Comptes rendus de 
l'Académie des Sciences^ 'jt5 mars 1901); i opusc. in-4"« 

— Diffusion dans la gélatine (Extr. des Comptes rendus de l'Académie des 
Sciences, 17 juin 1901); i opusc. in-4°. 



— 96" — 

Legraiid(Emmanael). — Sur la conduclibililé électrique do certains sels et 
du sodium dissous dans le gaz ammonium liquéfié (Thèse). Paris, Georges 
Carré et C. Naud, 1900; in-8". 

Leroy (Emile). — Recherches ihermochimiques sur les principaux alcaloïdes 
de l'opium (Thèse). Paris, Gaulhier-Villars, 1900; in-8". 

LoraBChi (Araldo). — Régularisation de la vitesse des turbines accouplées 
aux dynamos (Extr. du Bulletin de l* Association des In^éniears-Electricienx 
sortis de l'Institut électrotechnique de Montejiorc). Liège, Léon do Thicr, 
1900); i fasc. in -8". 

Lassana (Silvio). — Sopra uno metodo perla misura délia velocità di propa- 
gazione dei raggi Riintgen (Extr. des Coniunicazioni scientijtche délia 
Ji, Academia deijisiocriticiy 29 maggio 1896); in-8". 

Martinez (P. £!), S. J. — Màquina electrostàtica Wimshurst. 

Manpeon (L. de). — Ëtude sur le choc (Extr. de la Revue maritime de jan- 
vier 1901)- Paris, R. Chapelot et C', 1901 ; i fasc. in-8". 

Moitesiier (Joseph). — Combinaisons de la phénylhydrazine avec les sels 
métalliques (Thèse). Montpellier, Delord-Boehm et Maniai, 1900; in-8". 

Moreaa. — De reffet de Hall dans les lames métalliques infniiment minces 
(Exir. du Bulletin de la Société scientiji/jue et médicale de l'Ouest, t. X, 
n" 2, 1901); I opusc. in-8^ 

Moral (Albert). — Recherches sur les* él hors phénoliques à fonction mixie 
et à fonction complexe des acides carbonique, orlhophospborique et glyco- 
liquc (Thèse). Lyon, A. Rey, 1900; in-8'*. 

Morize (Henriqae). — Raios cathodicos e de Rôntgen, estudo theorico e expé- 
rimental da descarga nos gazes rarefeitos. Thcse de conçu rso a vaga de 
substituto da 3° secçao do curso gérai. Rio de Janiero, Gazeta de Noticiax, 
1898; I fasc. in-8". 

Nolet (P.) — De la surchauffe et du surchauffeur Schwoerer. Résultais pra- 
tiques. Bruxelles, F. Tilbury, 1901 ; i broch. in-8". 

Offre! (Albert). — De la variation, sous l'influence de la chaleur, des indices 
de réfraction de quelques espèces minérales dans retendue du spectre 
visible (Extr. du Bulletin de la Société française de Minéralo«fie). Paris, 
Chaix, 1891; I vol. in-8". 

Panlsen (Adam). — Résultat de quelques mesures, faites par M. Scheiner, de 
parties correspondantes des spectres de l'aurore polaire et de la lumière 
cathodique de l'azote. (Extr. du Bulletin de l'Académie des Sciences et des 
Lettres de Danemark, 1901); i fasc. in-8''. 

Pellat (H.). — Complément au Mémoire ayant pour titre : Polarisation réelle 
des diélectriques, conséquence de cette polarisation (Extr. des Annales de 
Chimie et de Physique ^ décembre 1899); i opusc. in-80. 



— 97* — 

PeUat (H.). — Contribution à Tétade des stratifications (Extr. des Comptes 
rendus^ février 1900); i opus. in-S». 

— Cours d'Électricité (Cours de la. Faculté des Sciences de Paris). T. I : 
Electrostatique. \jà% d'Ohm. Thermo-électricité. Paris, Gauthier-'Villars, 
1900; I vol. in-S". 

— Mesure du pouvoir rotatoiro du sucre; sa variation avec la température 
et la longueur d'onde (Rxtr. des Annales de Chimie et de Physique^ 
7' série, t. XXIII, juillet 190 1); 1 opus. in-8*. 

— Sur une expérience d'oscillation électrique (Extr. des Comptes rendue dt 
l'Académie des Sciences^ i3 mai 1901); i opus. in-4°- 

— Réflexions au sujet de l'univers et des lois naturelles (Extr. du Journal de 
Phfsi(fue théorique et appliquée^ avril 1901); 1 fasc. in-8'. 

Recueil de Travanx oflferts par les auteurs à H.-A. Lorentz, Professeur de 
Physique à TUniversité de Leiden, à l'occasion du 25* anniversaire de son 
doctorat, le 11 décembre 1900. La Haye, Martinus Nijhoiï, 1900; 1 vol. 
in-8^ 

Rey de Pailhade (J.)— Principe de l'emploi de la division décimale du jour 
aux me^u^e8 électromagnétiques. Toulouse, Lagarde et Sebille, 1901 ; 

I opus. in-8". 

Rowland (Henry A.). — A Preliminary Table of solar spectrum Wave- 
Lengths (Reprinted from the AstrophjrsicaiJournal, 1895 et 1897); broch. 
in-8'. 

— On a Table of Standard Wave-Lenglhs of the Spectral Lines (Extr. des 
Memnirs of the American Academjr of Arts and Sciences ^ Vol. XII, n*li). 

Schiller (N.)- — Der Begriff des Ihermischen Verkehrs als Grundlage des 
zweilen thermodynaraischen Hauplsalzes (Extr. Ann, der Ph/s.y Band VI, 
1901); I fasc. in-8°. 

— Zur Thermodynamik gesUltigter Lôsungen (Extr. Ann, der Phys,^ Band V, 
1901 ; fasc. ln-8". 

Spring (W). — Sur l'ilhiminalion de quelques verres (Extr. des Bull, de 
fAcad. royale de Belgique, n" 12, 1900) ; i fasc. in-8". 

— Quelques expériences sur la perméablilé de l'argile (Extr. des Annales de 

II Société géologique de Belgique, t. XXVII, 1901); 1 fasc. in-8". 

Tombeck (Daniel). — Recherches sur les combinaisons des sels métalliques 
avec les aminés aromatiques (Thèse). Paris, Gauthier- Villars, 1900; in-8". 

Turpain (A.). — Étude comparative de diverses formes de l'interrupteur de 
Wehnclt (Extr. dos Procès-verbaux de la Société des Sciences physiques 
et naturelles de Bordeaux. Séance du 25 janvier 1900); i broch. in-8". 

7 



~ 9&* — 

Tarpain (A.)* -^ ApplicMion ded ondes èlefctri^iWBS à qveiqties pit>bfèmes 
simples de télégraphie. Transmission dtîplet, tèlètdlonïe et télégraphie 
çimulVanées (Bxtr* ùxJouraeU de Physique ûféorique et appliquée, août 1900)^ 
I fasQ. ia-80. 

— Dispositifs simples de cohéreurs à cohésion magnétique (£xtr. des' Comptes 
rendus de l'Association pour Vawmcement des iSeienoes, Congrès de Parisi 

1900); I fasc. in-80. 

— Essai critique sur les théories de la radioconduction (Extr. de PÉclairage 
électrique, i3 avril 1901); i fasc. in-4'** 

— Recherches expérimentales sur les oscillations électriques. Paris, A. Her- 
niann, 1899; i broch. in~8**. 

— Étude expérimentale sur le résonateur de Hertz (Extr. des Archù^cs néer- 
landaùes des Sciences exactes et naturelles, 1900); i fasc. in-S**. 

-~ Les applications pratiques des ondes électriques : Télégraphie sans fil. — 
Télégraphie avec conducteur. — Éclairage commandé à distance. Paris, 
C. Naud, 1902; I vol. in-80. 

Valeur (Armand). — Contribution à l'étude thermochimique des quinones. 
Hocherches sur la constitution des quinhydronos (Thèse). Paris, GauUiier- 
Villars, 1899; in-8°. 

Vincent (Georges). — Sur Tépaisseur des couches de passage (Thèse). Paris, 
Gauthier- Villars, 1899; in-8. 

Vittenet (Henri). — Contribution à l'étude des carbimides et des carbamides 
aromatiques simples et substituées et de quelques-uns de leurs dérivés 
(Thèse). Lyon, A. Rey, 1900; in-80. 

Weiss (Pierre). — Sur un nouveau cercle à calculs (Extr. des Comptes rendus 
de l'Acad, des Se, Si décembre 1900); i fasc. in-4°. 

Witz (Aimé). — Les moteurs à gaz et à pétrole et les gazogènes à l'Exposi- 
tion universelle de 1900 (Extr. de la Revue technique de l' Exposition uni- 
verselle de 1900). Paris, E. Bernard et C'% 1901 ; i fascicule in-S*. 



r 



SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHYSIQUE. 



LISTE DES MEMBRES 



ANNÉE 1902. 



- iOl* -* 



^ ^ 



SOCIETE FRANÇAISE DE PHYSIQUE, 



44, BDE DE BBNNBS, PABIS (6*). 

(1902.) 



BUREAU. 

MM. PoiNCARÉ (H.)) Président, 

Gariel (G.-M.), Vice-Président. 

ABRAHAM (H.), Secrétaire génércd. 

DoNGiKR (K.), Secrétaire, 

Perrin (J.), Vice- Secrétaire. 

Dk la Touanne, Archiviste- Trésorier. 



CONSEIL. 



Membres résidants : 

MM. Lauriol (P.). 1900. 

Teisserbng de Bort. 
Troost. 

Weiss (G.). 

Berthelot (D.). 1901. 

Bourgeois (R.>. 

H ALLER (A.). 

Lemoine (G.). 



Membres non résidants : 

MM. Bjerknes (Stockholm). 1900. 
BouASSE (Toulouse). 
CoppET (de) (Lausanne). 
Weiss (P.) (Lyon). 

RyKATCHEW (SainuPétenbourK). 1901 . 

Charpentier (Nancy). 
Du Bois (Berlin). 
Houllevigue (Caen). 



Benoist (L.). 
Pellin (P.). 
Raybau (G.). 

RiBAN (J.). 



1902. 



BosE (Calcutta). 
Sagnac (Lille). 
Spring (Liège). 
TuRPAiN (Poitiers). 



1902 



ANCIENS PRÉSIDENTS. 



1873 


MM. FIZEAU. 


1874 


BERTIN. 


1875 


JAMIN. 


tl87iÀ 


■QIEX. 


1877 


BECQUEREL (Ed.) 


ima 


BLAVIEU. 


1879 


BERTHELOT. 


1880 


MASCART. 


1881 


CORNU. 


1882 


GERNEZ. 


1883 


JANSSEN. 


1884 


POTIER. 


1885 


MAREÏ. 


1886 


SEBERT. 


1887 


WOLF. 


1888 


BOMILLY (lie). 


1889 


MASCART. 


1890 


MALLARD. 


1891 


FRIEDEL. 


1892 


VIOLEE. 


1893 


LIPPMANN. 


1894 


JOUBERT. 


1895 


CAILLETET. 


1896 


BOUTY. 


1897 


BECQUEREL (H). 


1898 


BENOIT (K.) 


1899 


BASSOT. 


1900 


CORNU. 


1901 


PELLAT. 



l)A (d'), Secrétaire général. Fondateur ([873-1880). 

RT, Secréiairv général honoraire (1880-1890). 

T, Secrétaire général honoraire (1891-1898). 

VRE (L.), Secrétaire général honoraire (1899-1900). 

ET, Trésorier- Archiviste honoraire (1875-1882). 

\.t , Trésorier- Archiviste honoraire (,\%^Z-\^0). 

'résorier-Archivisle honoraire (1891-1898). 



MEMBRES HONORAIRES (*). 

MM. STOKES (G. -6.x Professeur à l'Université de Cambridge (Angle- 
terre). 

KELVIN (Lord), F. R. S., Professeur à TUnivereité do Glasgow 
(Ecosse). 

BELL (Alex. Graham), do Washington (États-Unis). 

BERTHELOT (M.), Sénateur, Secrétaire perpétuel de T Académie dos 
Sciences, Membre de T Académie Française. 

JANSSEN (J.), Membre de l'Institut. 

MASGART (E.-E.-N.), Membre de l'Institut. 

POTIER (A.), Membre de l'Institut. 

VAN DER WAALS (G.-D.), Professeur à l'Université d'Amsterdam 
(Hollande). 

DONATEURS (^). 

COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER DU MIDI (Baron fr 

d EIGHTHAL) 2000 

COMPAGNIE DES SALINS DU MIDI 1000 



( * ) Membres honoraires décédés : 




MM. A. Becquerel. 


1874-78. 


V. Reonault. 


1876-78. 


Secchi. 


1876-78. 


Billet. 


1876-82. 


Plateau. 


1880-83. 


Jahin. 


1882-86. 


Edlund. 


1884-88. 


Broch. 


1878-89. 


Joule. 


1878-89. 


HiRN. 


1890-90. 


Ed. Becquerel. 


1882-91. 


FiZEAU. 


1873-96. 


Bertrand. 


1890-1900. 


ROWLAND. 


1893-1901. 


Cornu. 


1895-1902. 



Extrait des Statuts : Art. IV. — Le litre de Membre honoraire est conféré 
comme un hommage et une distinction particulière à des physiciens éminents de 
la France et de l'Étranger. 

Les Membres honoraires ont voix délibérative dans les séances de la Société et 
du Conseil, lis sont nommés par la Société à la majorité des voix, sur la pré- 
sentation du Conseil. 

Il ne peut en être nommé plus de deux chaque année. 

Leur nombre est de dix au plus. 

(') Les noms des personnes qui auront donné à la Société une somme supé- 



- 104* — 

MM. 6UEBHARD, Agrégé des Facultés de Médecine (pour fr. 

ramélioralion de la Bibliothèque) '. . . iOOOO 

ANONTME (pour aider à la publication du volume dos 

Constantes) 5000 

JENNESSON, Principal de Collège ( Legs) 500 

ANONYME ( Solde des comptes de la Société chez 

MM. Gautliier-Villars et fils) 5547,50 

BISGHOPFSHEIM, Membre de l'Institut 1 500 

SAUTTER et LEMONNIER, Une machine dynamo. 

JEUNET, Ancien Professeur au Lycée d'Angoulènie 500 

ROTHSCHILD (Baron Edmond de) ,, 300 

CANET 300 

MARTIN (Ch. ), de Chartres (Legs) 1000 

ANONTME (pour la publication du tome I des Données 

numériques ) H 000 

ANONYME (pour la publication du tome II des Données 

numériques ) 9600 

GAUTHIER- VILLARS (pour la publication du tome I 

des Données numériques) SriO ,55 

6AUTHIER-VILLARS (pour la publication du tome II 

des Dftnnées numériques) 734,25 

COPPET (de) (pour la publication des Données numériques) 1 000 
ANONYME (pour aider ù la publication du tome III des 

Données numériques) 6000 

ANONYME (pour aider à la publication des Mémoires). 5000 



MEMBRES A VIE («). 



MM. * D'Abbadie, Membre de Tlnstilut. 

Abraham (Henri), Maître de Conférences à TÉcole Normale Supé- 
rieure, 45, rue d'Ulm, Paris, 5«. 

* Abri A, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. 

* D'Alueida, Inspecteur général de l'Instruction publique, Seeré- ' 
taire général de la Société. 



rieurc ou égale à 5oo francs resteront inscrits, avec le chiffre de la donation, 
immédiatement après les Membres honoraires, el avant les Membres à vie, sous 
le titre de Donateurs. Les Membres à vie pourront acquérir ce titre en ajoutant 
une somme de 3oo francs à leur souscription perpétuelle. (Décision du Conseil du 
1*' décembre 1891.) 

(*) Les Membres résidants ou non résidants sont libérés de toute cotisation 
moyennant un versement unique de aoo francs ou quatre versements de 5o francs 
pendant quatre années consécutives. Les sommes versées pour rachat des coti- 
sations sont placées en valeurs garanties par l'État, et leur revenu seul peut être 
employé aux besoins de la Société. (Statuts, art. 3, dernier paragraphe.) 

* Membres décèdes. 



MU. * ÂLVEKGNiAT, CoDstruclear d'instrumenls de physique. 

ÂMAGAT, Membre de rinslitut, Examinateur d'admission à l*ÉcoIe 

Polytechnique, 19, avenue d*0rléans. Paris, i4** 
Angot, Météorologiste titulaire au Bureau central météorologique, 

Professeur à TÉcole Nationale Agronomique, 1 a, avenue de TAlma. 

Paris, 8«. 
Arnocx (René), Ingénieur civil, 45, rue du Ranelagh. Paris, 16*. 
Arsonval (D' d'), Membre de Tlnslilut, professeur au Collège do 

France, it>, rue Claude-Bernard. Paris, 5*. 
AuBCRTy Professeur au Lycée Condorcet, 189, rue de Rome. 

Paris, 8«. 
Babinski, Ingénieur civil des Mine9, 170 bis, boulevard Haussroano. 

Paris, 8«. 
Baillb, Répétiteur ù l'École Polytechnique, 26, rue Oberkampf. 

Paris, io«. 
Baumb-Pluvinbl ( comte de la), 17, rue de Constantine. Pari?, 7*. 
Bandsbpt (Albert), Ingénieur, 28, avenue de la Couronne, à Bruxelles 

(Belgique). 
Baroy (Charles), Directeur honoraire du service scientifique des 

Contributions indirectes, 3o, rue de Miromesnil. Paris, 8^ 

* Baron, ancien Directeur à l'Administration des Postes et des Télé* 
graphes. 

Basses (Jules-Charles), Constructeur d'instruments de Physique, 37, 

boulevard Bourdon. Paris, 4'* 
Becquerel (Henri), Membre de l'Institut, 6, rue Dumont-d'Urville. 

Paris, i6«. 
Becql'erkl (Jean), élève Ingénieur à l'École des Ponts et Chaussées, 

6, rue Dumont-d'Urville. Paris, 16'. 
Benoit (Kcné), Directeur du Bureau international des Poids (t 

Mesures, au Pavillon de Breteuil, à Sèvres (Seine-et-Oise). 
Bbrtin, Directeur du matériel au Ministère de la Marine, 8, rue 

Garancière. Paris, 6*. 
B1ENAY11É, Inspecteur général du Génie marilime en retraite, h 

Toulon (Var). 
BiscHOPPSHEiM (Raphaël-Louis), Membre de l'Institut, 3, rueTailbout. 

Paris, 9*. 
Bjerknes (Wilhelm), chargé de Cours h l'Université de Stockholm 

(Suède). 

* Blavier, Inspecteur général des Télégraphes, Directeur de l'École 
supérieure de Télégraphie. 

Bloch (Eugène), Agrégé, Préparateur de physique au Collège de 
France. Paris, 5*. 

Blo.ndbl,' Ingénieur des Ponts et Chaussées, Professeur à l'École des 
Ponts et Chaussées, ii, avenue de La Bourdonnais. Paris, 7*. 

Blondin, Professeur au Collège Rollin, 171, rue du Faubourg-Pois- 
sonnière. Paris, 9^. 



MM. Blondlot, Go^pespondaiit de l'Inalitut» Prdfe^seor à la Faculté des 
Sciences, 8, quai Glaude-l^lorrain, àlKaitot (MeurihiereirtMoselIe). 

BoiTEL, Pron^seur^aa Lycée Lakanal, 4,:rueHoudaa. à Sceaux (Seine). 

BoanÉ (Paul), Ingénleor-opticien,' ag, boulevAidfiaussmann. Paris. 9**. 

BoaoET (Lucien), ancien Inspecteur des Finances, ascten élève de 
rÉcoIe Polytechnique, Administrateur de la C* des forges de 
Châtillôn et de Gommei^try, i8l, boulevard Saint-Germain. 
Paris, 7*. 

BouRGROis (Léon), D' es. sciences, Répétiteur à TÉcole Polytech- 
nique, I, boulevard Henri IV. Paria,.4'. 

BouTY, Professeur à la Faculté des Sciences, 9, rue du Val-de-Grâce. 
Paris,. 5*. 

Branly (D" E.), Professeur à TÉcole libre des Hautes-Études scien- 
tifiques et .littéraires, 21, avenue de Tonrville. Paris, 7*. 

* Bréguet (Antoine), Ancien élève de l'École Polytechnique. 
Brewbb, Constructeur d -instruments pour les Sciences^, 76, boule- 
vard Saint-Germain, Paris, 5*. 

BaiLLOuiN, Professeur au Collège de France, 3i, boulevard de Port- 
Royal. Paris, i3*. 

* Bi^iON, Professeur au Lycée Saint-Louis. 

* Baissfi (Ch.), Professeur à l'École Centrale des Axis et Manu- 
factures, Répétiteur à l'École Polytechnique. 

Broga (D*^ André), Ancien Élève de TËcole Polytechnique, Professeur 
agrégé à la Faculté de Médecine, 7, cité Vaneau. Paris, 7'. 

Brunhes (Bernard), Professeur à la Faculté des Sciences de Cler- 
mont-Ferrand, Directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dôme. 

* BucHiN, Ingénieur électricien. 

* Cabanellas, Ingénieur électricien. 

Cadot, Professeur au Lycée Carnet, i45, boulevard Malesherbcs. 
Paria, 17*. 

Cailho, Ingénieur des Télégraphes, iir, rue Mozart. Paris, 16'. 

Canet, Directeur de l'Artillerie des forges et chantiers de la Médi- 
terranée, I, boulevard Malesherbes. Paris, 8*. 

Carpentier (Jules), Ancien Élève de l'École Polytechnique, Construc- 
teur d'instruments de Physique, 34) rue du Luxembourg. Paris, 6'. 

Carimey, Professeur au Lycée Saint-Louis. Paris, 6*. 

Carvallo, Examinateur des élèves à l'Ëcole Polytechnique, i, rue 
de Clovis. Paris, 5*. 

Caspari, Ingénieur hydrographe de la Marine, 3o, rue Gay-Lussac. 
Paris, 5*. 

* Cauro (Joseph), Docteur es sciences. Ancien Ëlève de l'École 
Polytechnique. 

Chabaud (Victor), Constructeur d'instruments de Physique, 58, rue 

Monsieur-le-Prince. Paris, 6*. 
Ghairy, Professeur.au Lycée Jaoson-de^Sailly, 6q, rue du Banelagh. 

Paris, 6^ 



— <a7* — 

IIM. Chancei, (FéTw), ingénieur des ArU et MflnufacloeeF, 34, rae.Stfnl- 
Jacques, à Marseille (Bouches~du-Rbône). 

* CHAVTiuiDy Doyen honoraire de la Paeolté libre des Sciences de Lille. 
CiiAuvEAu, Ancien Élève de TÉcole normale supérieure, Météoro- 
logiste adjoint au Bureau Central, 5i, rue de Lille. Paris, 7*. 

Chaves (Antonio-Ribeiro), 116, rua do Ouvidor, à Bio de Janerio 
(Brésil). 

* CiiERVET, Professeur au Lycée Saint-LOuls. 

Clavbbie, Censeur au Lycée Condorcet, 05, rue Caumartin. Paris, 9*. 

Clément (Louis), 18^ rue Louis-le-Grand. Paris, 2*. 

CoLAROEAu (Emmanuel), Professeur au Collège Aollin^ i2, rue de 

Navarin, Paris, 9*. 
Compagnie des chemins de fer du Midi, 54t boulevard Haussmann. 

Paris, 9*. 
CoMPAjBNiE DBS Salins DU MiDi, 84f ruo de la Victoire. Paris, 9'. 

* CoNTAL, Préparateur de Physique au Collège Roliin. 

Coppet (de), villa de Coppet, rue Magnan, à.Nice(Â)pes-M»Filimes). 

* Cornu (A.), Membre de l'Institut, Professeur à l'École Polytech- 
nique. 

CuLMANN (Paul), Docteur es sciences, a8, rue Yauquelm. Paris, 5'. 

Curie (Pierre), Docteur es sciences, Répétiteur à l'École Polytech- 
nique, 108., boulevard Haussmann. Paris, i3*. 

Dambier, Professeur au Collège Stanislas, 44» rue de Flourus. Paris, G'. 

Defporgés (Colonel G.), commandant le 36' régiment d'Infanterie, 
12, rue Saini-Gabriel, Caen (Calvados). 

Delebecque, Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Thonon (Haute- 
Savoie). 

Diot, Professeur au Lycée Condorcet, 72, rue NoUet. Paris, 17*. 

** DoLLFUfi (Eugène), Chimiste, fabricant d'indiennes, ù Mulhouse 
(iVisace). 

Drouin (Félix), 100, rue de Courcelles, à Levallois-Perret (Seine). 

* DusosGQ (Jules), Constructeur d'instruments de Physique. 
DucLAux, Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur, 89, ave- 
nue de Bretcuil. Paris, 7*. 

DucLos, Ancien Directeur d'École normale à Cérisols. par Fabut 
(Ariège). 

DuFET, Maître de Conférences à l'École normale supérieure, Profes- 
seur au Lycée Saint -Louis, 35, rue de l'Arbalète. Paris, 5*. 

Dumoulin-Froment, Constructeur d'instruments de précision, 85, rue 
Nolre-Dame-des-Ghamps. Paris, 6*. 

Durand, Préparateur à la Faculté des Sciences, 5o; rue Monge. 
Paris, 5*. 

Dybowski, Professeur au Lycée Louis-le-Grand, 16, rue Rottembourg. 
Paris, 12*. 

ËNGEL, Professeur à l'École centrale dos .Arts et Manufactures, 35, 
avenue de Jreteuil Paris., 7*. 



- 108* - 

MM. Faivre-Dcpaigre, Professeur au Lycée Saint-Louis, g?, boulevard 

Saint-MicheL Paris, 5*. 
Favb, Ingénieur hydrographe en chef de la MarinCi i, rue de Lille. 

Paris, 7*. 
. Fern ET, Inspecteur général de Tlnstruction publique, a3, avenue de 

rObservaloire. Paris, 6*. 
Fontaine (Hippolyte), Ingénieur éleclricien, à Porl-Marly (Seinc-et- 

Oise). 
Foussereau, Docteur es sciences, 5, place de Jussieu. Paris, 5*. 
Foveau de Covrhelles (D""), 26, rue de Ch&teaudun. Paris, 9*. 
Fredet (Henri), Industriel, à Brignoud (Isère). 

* Friedel, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences 
de l'Université de Paris. 

Galimard, Industriel, à Flavigny-sur-l'Ozerain (Côte-d*Or). 

Gall (Henry), Directeur de la Société d*Électrochimie, 5, rue Albert- 

Joly, à Versailles (Seine-el-Oise). 
Garibl (C.-M.)t Membre de TAcadémie de Médecine, Professeur à 

la Faculté de Médecine, 6, rue Edouard- De taille. Paris, 17*. 
Gascard (A.), Professeur à TËcole de Médecine, Pharmacien des 

hôpitaux, 33, boulevard Saint-Hilaire, à Rouen (Seine-Inférieure). 

* Gauthier-Villars, Libraire-Éditeur. 

Gay (Jules), Examinateur à TÉcoie Militaire de Saint-Cyr, 16, rue 

Cassette. Paris, 6*. 
Gayon, Correspondant do l'Institut, Professeur à la Faculté des 

Sciences, Directeur de la Station agronomique, 7, rue Dufour- 

Dubergier, à Bordeaux (Gironde;. 
Gernez, Maître de conférences ù TÉcole normale supérieure, 80, rue 

d'Assas. Paris, 6*. 
Godard (Léon), Docteur es sciences, a8, rue Gay-Lussac. Paris, 5*. 
GoDBFRor (l'abbé). Ancien Professeur de Chimie u l'Institut catho- 
lique. 
GoDRON (H.), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 5a, quai du Monl- 

Riboudet, à Rouen (Seine-Inférieure). 
GoLouBiTZKY, Collaborateur de la Société des Amis des Sciences de 

Moscou, à Kalouga Faroussa (Russie). 

* GoTENDORF (Silvanus). 

Gouré de Villemontée, Docteur es Sciences, Professeur au Lycée 

Buffon, 3i, rue de Poissy. Paris, 5*. 
Gramont (Arnaud de). Docteur es sciences, 81, rue de Lille. 

Paris, 7*. 
Gray (Robert Kaye), Ingénieur électricien de Tlndîa-Rubber, Gutta- 

percha and Telegraph Works C" limiled, à Londres (Angleterre). 
Grossbtëste (William), Ingénieur, 67, avenue Malakoff. Paris, 

i6'. 
Grouvelle, Ingénieur, Professeur à l'École centrale.des ArtsetMantk- 

faclures, 18, avenue de l'Observatoire. Parie, 6*- 



— 109* — 

MM. GvÉBHARD (D' A(l.)i Agrégé des Facultés de Médecine, à Saint-Val- 
iier-de-Thiey (Alpes-Maritimes). 

* Hugo (comte Léopold). 

H\MT (Maurice), Astronome adjoint à rObservatoire, i6, rue de 

Bagne nx. Paris, 6*. 
Hehi>tinne (Alexandre de), 56, rue de la Vallée, à Gand (Belgique). 
HtssoN (Léon), Contrôleur du câble télégraphique, à Haîpliong (Ton- 

kin). 
Inprëville (Georges d'), Électricien de la Western Union TeU' 

grap/i, Expert de la National Bell Téléphone C*», iio, Liberty 

Streel, New- York (États-Unis). 

* Jamin, Membre de l'Institut. 

Janet (Haul), Chargé de Cours à la Faculté des Sciences, Directeur du 

Laboratoire central et do TÉcole supérieure d'ÉIeclricilé, 6, rue 

du Four. Paris, 6*. 
Javal, Membre de TAcadémie de Médecine, 5, boulevard La Tour- 

Maubourg, Paris, 7*. 
Javal (Jean), 5, boulevard La Tour-Maubourg. Paris, 7'. 
Javaux (Emile), Administrateur-Directeur de la Société Gramme, 

9.0, rue d'Hautpoul. Paris, 19'. 

* Jennesson. Ancien Principal. 

Jénot, Professeur honoraire au Collège Rollin, 17^ rue Caulincourt. 

Paris, i8'. 
Jeunet, Professeur honoraire, i5, avenue de la Défense-do-Paris. 

Puleaux (Seine). 
JoBiN (A.), Ancien Élève de TÉcole Polytechnique, successeur de 

M. Laurent, 2ti, rue de l'Odéon. Paris, 6*. 

* JoLY, Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Paris. 
JoiBERT, Inspecteur général de Tlnstruction publique, G7, rue Violet. 

Paris, i5*. 

* Kerangué (Yves de), Capitaine en retraite. 

Knoll, Préparateur de Physique au Lycée Louis-le-Grand. Paris, 5*. 
KoecHLiN (Horace), Chimiste, 19, avenue du Mont-Riboudet, à Rouen 

(Seine-Inférieure). 
KoRDA (Désiré), Ingénieur Chef du service électrique de la Compa- 
gnie de Fives-Lillc, 64, rue Caumartin. Paris, 9*. 
KoROLKOFF (Alexis), Lieuteuanl-Colonel d'Artillerie russe, Professeur 

de physique à l'Académie d'Artillerie do Saint-Pétersbourg 

(Russie). 
Rrolxhkoll. Docteur es sciences et Docteur en médecine, Chef des 

Travaux pratiques de Physique à la Faiulté des Sciences, G, rue 

Édouard-Delaille Paris, 17*. 
Lacour, Ingénieur civil des Mines, 60, rue Ampère. Paris, 17*. 
Laurent (Léon), Ancien constructeur d'instruments d'optique, 21, rue 

de l'Odéon. Paris, 5*. 
Lapresté, Professeur au Lycéo BufTon, 7, rue Charlet. Paris, i5'. 



1 



uni. hfgrmnu^ l«%iil«ir de TA^ïadémie dai PAri0^> i4» rm. Soiifflot. 
Paris, 5». 

Le Bel, Ancien Présnfeit 4t h à^ciété' ofaiiiif que, a5, rue Franklin. 
Paris, iiô*. 

Leblanc, Ancien Élève de TÉcole Poî^rtMMIyMii^C^ allée du Jardin- 
Anglais, au Riaincy (Seine). 

* Leghat, Professeur honoraire du Lycée Lonis-Ie^rwid. 

Le Cuatelier (André), Ingénieur en chef de la Marine, 33 1, r«e 

Paradis, -à If^rseilie (Bouches-du -Rhône). 
Le CtiATELifiB (Henry), Ingénieur des Mines, Professeur au Collège 

de France et à TÉcole des Mines, 73, rue Notre-Mme-des- Champs. 

Paris, 6*. 
Le Cuatelier (Louis), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 4> Tue 

Bara. Paris, 5*. 

* Le Cordier (Paul), Chargé do Cours à la Faculté des Sciences de 
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 

Leduc, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, 84, boule- 
vard Saint-Michel. 

Lefebvre (Pierre), Professeur au Lycée, 67, boulevard Faidherbe, à 
Douai (Nord). 

* Lemoine (E.), Ancien Élève de l'École Polytechnique. 

* Lemoxmer, Ancien Elève de l'Ecole Polytechnique. 

Lemstrom (Selim), Professeur de Physique à l'Université de HeU 

singfors (Finlande). 
Lequeux, Ingénieur des Arls et Manufactures, 64, rue Gay-Lussac. 

Paris, 2**. 
Leroy, Professeur au Lycée Michelet, 245, boulevard Raspail.Paris,i4'- 
Lespiault, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux (Gironde). 

* LÉTAXG (Paul), Ingénieur électricien. 

LÉTANG (D"" Marc), 272, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris, 8*. 

LiMB, Docteur es sciences, Ingénieur, Conseil de la Maison Gindie 
frères et G'* de Lyon, 8, quai d'Occident, à Lyon. 

LipPMANN, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 
jo, rue de l'Éparon. Paris, 5^ 

Lyon (Gustave), Ancien Élève de l'École Polytechnique, Ingénieur 
civil des Mines, 24 OLs, rue Rochechouart. Paris, 9'. 

Macé de Lêpinay, Professeur à la Faculté des Sciences, 10!), boule- 
vard Longchamps, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 

Mach ( D"" E.), Professeur de Physique à l'Université de Vienne (Au- 
triche). 

M ACQUET (Auguste), Ingénieur au corps des Mines, Professeur à 
l'Ecole des Mines du Hainaut, à Mons (Belgique). 

* Mallard, Membre do l'Institut, Inspecteur général des Mines, 
Professeur de Minéralogie à l'École des Mines. 

Maneuvrier, Directeur adjoint du Laboratoire des Recherches (Phy- 
6i(|uo) à la Sorbonne. Paris, 5^ 



- 111* ^ 

MM. Marie, Préparateur de Physique fltu Lyote Clitriemagne. Paris, 4*. 

* Martin (Ch.) de Chartres. 

Masgart, Membre de rinsUtut, Professeur au Collège de France, 

rj&, rue ée l'Onivéréité. Pifris, 7*. 
MA^SiN, Ingénieur dès Télégraphes, 61, rue de Vaugirard. Paris, 6\ 

* MA88ON (G.), libraîre-Éditeur; 

Mauratn, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de TUni- 
veraité de Rennes (Ule-et-Viletne). 

* Maurat, Professeur honoraire du Lycée Saint-Louis. 
Menibr (Henry), 8, rue de Vigny. Paris, 8". 

Mbslin (G.), Professeur à la Faculté des Sciences de Montpellier 

(Hérault). 
Mestre, Ingénieur à la C** des Chemins de fer de TEst, 168, rue 

Lafavelte. Paris, lo*. 
Métral (Pierre), Agrégé des Sciences Physiques, Professeur à 

l'École Colbert, 9.39 bis, me Lafayette. Paris, lo*. 

* Meyer (Bernard), Ingénieur des Télégraphes. 

Michel (Auguste), Constructeur d'insirumenls de Physique, 92, rue 

de Bondv. Paris, 10". 
Moltem (A.)i i5, rue Origet, à Tours (Indre-et-Loire). 

* Moncel (Comte du), Membre de Flnstitut. 

M0NTEF10RE (Lévi), Sénateur, Ingénieur, Fondateur de l'Institut 
élcctrotechnique, à Liège (Belgique). 

MosER (D' James), Privat-Docent à l'Université, VII!/i, Laudon-gasse, 
25, à Vienne (Autriche). 

Mlirhead (D"" Alexandre F. C. S.), 3, Elm Court. Temple E. C, 
Londres (Angleterre ). 

Nagaoka (H.), Docteur es sciences, Professeur de Physique à l'Uni- 
versité de Tokio (Japon). 

Nerville (de), Ingénieur des Télégraphes, 59, rue de Ponthieu. 
Paris, 8*. 

NoGuÉ (Emile), Attaché à la Maison Pellin-Duboscq, i38. rued'Assas. 
Paris, 6'. 

* Niaudet, Ingénieur civil. 

Ogier (Jules), Membre du Comité consultatif d'Hygiène publique, 
Chef du Laboratoire de Toxicologie à la Préfecture de police, 49» 
rue de Bellechasse. Paris, 7*. 

Ollivier (A.), Ingénieur civil, 2, rue Manuel. Paris, 9'. 

OtMOFF (Nicolas), Professeur de Physique à l'Université de Moscou 
(Russie). 

Palmaoe, Professeur au Lycée de Montpellier (Hérault). 

Palmade (F.), Chef de Bataillon du Génie, à Toul (Meurthe-et- 
Moselle). 

Pavlidès (Démosthènes), Docteur en Médecine. 

Pellat (H.), Professeur à la Faculté des Sciences, 23, avenue de 
l'Observatoire. Paris, 6''. 



— il2* — 

M.l. PK».\nn n.. ), Professeur à TUniversilé, loi, rue Sainl-I£dpri(, Liège 
(Belgique). 

* PÉROT, Dessinateur et Graveur. 

PÉROT (Alfred), Directeur- du Laboratoire d'Essai au Conservatoire 
national des Arts et Métiers, 292. rue Saint-Martin. Paris, 3*. 

Perreau, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Nancy 
( Met] rthe-et- Moselle ). 

Picou (R.-V.), Ingénieur des Arts et Manufactures, 47, rue Sainl- 
Ferdjnand. Paris, 17*. 

PiLTSCHiKOFF (Nicola^), Professeur à TUniversité d'Odessa (Russie). 

PoiNCARB (A.), inspecteur générai des Ponts et Chaussées, i4i .rue 
du Regard. Paris, 6«. 

PoiNCARÉ (Lucien), Inspecteur général de l'Instruction Publique, 
1 3o, rue de Rennes. Paris, 6*. 

PoLLARO (Jules), Directeur de TËcole d'Application du Génie mari- 
time, I jo, boulevard du Montparnasse. Paris, i4^ 

Popp (Victor), Ancien Administrateur-Directeur de la Compagnie des 
horloges pneumatiques, 9, rue Margueritte. Paris, 17*. 

Potier, Membre de l'Institut, Ingénieur en chef des Mines, 89, boule- 
vard Saint-Miahel. Paris, 5*. 

Poussin (Alexandre), Ingénieur, 7, rue de TÉquitation, à Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

PupiN, Docteur en Médecine. Paris. 

PuYFONTAiNE (Comto DE), 34, avcnuc Friedland. Paris, 8*. 

* Raffard (N.-J.), Ingénieur. 

Rave vu (C), Physicien au Laboratoire d'Essais du Conservatoire 
national des Arts et Métiers, 5, rue Monge. Paris, 5*. 

Raymond, Ingénieur principal des Messageries maritimes à la Ciotal 
(Bouches-du-Rhône). 

* Raynaud, Directeur de l'École supérieure de Télégraphie. 
Renault (Albert), Chimiste, 6, rue do Lunain. Paris, i4*. 

RiBiÈRE (Charles), Ingénieur des Ponts et Chaussées (Service dos 
phares), i3, rue de Siam. Paris, iG*. 

* RiGouT (A.), Docteur en Médecine. 

Rivière, Professeur au Lycée Saint-Louis, i23, boulevard Montpar- 
nasse. Paris, 6*. 
RoDDE (Ferd.), 6i, rue Rochechouarl. Paris, 9*. 
R00DE (Léon), rua do Ouvidor, 107, à Rio de Janeiro (Brésil). 
RoDocANACHi (Emmanuel), 54, rue de Lisbonne. Paris, 8*. 

* Roger, Chef d'institution honoraire. 

RoMiLLY (Félix DE), 25, avcnuo Montaigne. Paris, 8*. 

RoMiLLY (Paul de)^ Ingénieur en chef des Mines, 7, rue Balzac. 

Paris, 8*. 
Rothschild (baron Edmond de), 4i» rue du Faubourg-Saint-Honoré. 

Paris, 8«. 
Rozier(F.), Docteur en Médecine, 19, rue du Petit-Pont. Paris, 5'. 



-- il3* 



MM. Sainte-Claire Devillb (Ëmîle), Ingénieur à la Compagnie du gaz. 
12, rue Âlphonse-de-Neu ville. Paris, 17*. 

* Sainte-Claire Dbville (Henri)/ Membre de l'Institut. 

* Salet, Maître de conférences à la Faculté des Sciences. 
ScHWKDOPp, Professeur à TUniversité d'Odessa (Russie). 

Sebert (le Général), Membre de l'Institut, Administrateur des Forges 

et Chantiers de la Méditerranée, 14» rue Brémontier. Paris, 17*. 
Sbligmanx-Lui, Directeur-Ingénieur des Télégraphes, 78, rue Mozart. 

Paris, 16*. 
Sentis, professeur au Lycée, 17, boulevard de Bonne, à Grenoble 

(Isère). , 
Serpollbt, Ingénieur, 9, rue de Stendhal. Paris, ao'. 
Siegler (Jean), Ëlève ingénieur à TÉcoIe des Mines, 48, rue Sainl- 

Lazare, Paris, 9". 

* Spottiswoodb (W.), Président de la Société royale de Londres 
(Angleterre). 

Strauss, Lieutenant-Colonel Chef du Génie» 2, rue Ronchaux, à Be- 
sançon (Doubft). 

Street (Charles), Ingénieur des Arts et Manufactures, 56, rue de 
Londres. Paris, 9*. 

Tbplopp, Colonel du Génie impérial russe, rue Yladimirskaïa, f5, 
Maison Friederichs, Saint-Pétersbourg (Russie). - 

Tbrhier, Ingénieur des Mines, Professeur à l'École nationale des 
Mines, 71, rue Claude-Bernard. Paris, 5^ 

* Terquem, Professeur à la Faculté des Sciences de Lille. 

* Thollon, Physicien à l'Observatoire de Nice. 

Thomas, Professeur à l'École supérieure des Sciences d'Alger (Al- 
gérie). 
Thouvenel, Professeur au Lycée Charlemagne, 9, rue des Arènes» 

Paris, 5*. 
Tombegk, Docteur es sciences, 59^ boulevard Pasteur, Paris, i5% 
Touanne (G. DE la), Ingénieur des Télégraphes, 8^ rue de Tournon, 

Paris, 6^ 
Troost, Membre de l'Institut, 84, rue Bonaparte. Paris, 6'. 
Tuleu, Ingénieur, 58, rue Hauteville. Paris, 10*. 
Vagniez (Edouard), à Amiens (Somme). 

* Van den Kerchove, Sénateur, Gand (Belgique). 

* Vasciiy, Ingénieur des Télégraphes, Répétiteur à l'École Poly- 
technique. 

Vautier (Théodore), Professeur adjoint de Physique à la Faculté des 
Sciences, 3o, quai Saint- Antoine, à Lyon (Rhône). 

* Verrier (J.-F.-G.). 

Villard (P.), Docteur es sciences, 45, rue d'Ulm. Paris, 5^ 
Yilliers (Antoine), Professeur à l'École de Pharmacie, 3o, avenue 

de l'Observatoire, Paris, i4'» 
Vincent (G.), Agrégé, 8, rue TAbbé-de-l'Épée. Paris, 5*. 

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-. 114* - 

MM. ViOLLE, Membre de l'InsUtut, Professeur au Conservatoire des Arts 
et Métiers, Maître de Conférences à l'École normale supérieure, 8r). 
boulevard Saint-Michel. Paris, 5*. 
Wallon (E.), Professeur au Lycée Janson-de-Sailly, 65, rue de 
Prony. Paris, 17*. 

* Warrbn db la Rok, Correspondant de riosiilut. 

Wbiss (ly Georges)^ Ingénieur des Ponts et Cliaussées, Professeur 

agrégé de Physique à la Facollé de Médecine, 30, avenue Jules- 

Janin. Paris, 16*. 
Weiss (Pierre), Professeur àrinèrtitutde Physique de Zurich (Suisse ). 
Werlein (Ivan), Constructeur d'instruments d'Optique, 8, rued'UIm. 

Paris, 5*. 
Wether^ Ingénieur, Administrateur-Directeur do la Société centrale 

de Construction de machines, 36, rue Ampère. Paris, 17'. 

* Wunschendorfp^ Ingénieur-Administrateur des Postes et des Télé- 
graphes. 

Wtroubopf^ Docteur es sciences, 20, rue Lacépède. Paris, 5*. 
Walckenaer, Ingénieur en chef des Mines, Professeur à TÉcoIe dc> 
Mines, 'ai8, boulevard Saiot-Germain. Paris, 7^ 

BÉGLÈRE (D** Antoine), Médecin de THôpilal Saint-Antoine, 5, rue 
Scribe. Paris, 9*. 

Berger (D' Emile), Membre correspondant des Académies Royales de 
Médecine de Belgique et de Madrid, 3, rue Aoatole-de-la- Forge. 
Paris, 17*. 

Buisson (U.), Docteur es sciences, Agrégé préparateur à TÉcole Nor- 
male supérieure, 45, rue d'Uim. Paris, a**. 

CoLLiN (Th.), Professeur au Lycée Louis-le-Grand, laS, rue Saint- 
Jacques. Paris, 5*. 

DoNGiRR (Raphaël), Docteur es sciences, Sous-Directeur du Labo- 
ratoire de Physique (Enseignement) de la Faculté des Science^. 
8:2, rue Claude-Bernard. Paris, 5*. 

GÉRARD (Anatole), Ingénieur électricien, 16, rue des Grandes-Car- 
rières. Paris, 18*. 

GiNSBERG (Alexandre), Collaborateur scientifique delà maison Krauss. 

Jacobs (Fernand), Président de la Société Belge d'Astronomie, 21, rue 
des Chevaliers, à Bruxelles (Belgique). 

MoRizE (Henri), Ingénieur civil. Docteur es sciences, Professeur de 
physique à l'École Polytechnique, rua Princeza Impérial, n° 20, An- 
tigo, à Uic-dc-Janciro (Brésil). 

Perrin (Jean ), chargé de Cours à la Faculté des Sciences, 9, rue Ra- 
taud. Paris, y. 

Sagnac (G.), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, 
5o, rue Gauthier de Chalillon, à Lille (Nord). 

TiMiRiAZEFF, Professeur à l'Université et à l'Académie Agronomique 
de Moscou (Russie). 



-- ils* - 



LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 

MM. 
ABRAHAM <Eeiiri), Matlre de Conférences à rÊ<;ote Normale supérieure, 

45, rue d'Ulm. Paris, 5*. 
ADAM (Etienne), Professeur au Lycée, Sa, rue du Téméraire, à Nancy 

( Meu rthe-et-Moseile ). 
ALBERTOTTI (Gniieppe), Professeur dOculistique à l'Université deModène 

(Italie). 
ALLAIRB (G.)t Chef des travaux de Physique à l'École de Médecine et de 

Pharmacie, 2, rue Haudaudine, à Nantes (Loire«înférieore). 
ALLARD (Félix), Docteur en Médecine, 46, rue de €hâteaiid«n. Parie, ^. 
ALLUARD, Professeur honoraire à ]« Faculté des Sciences, 1^ bis, place de 

Jaude, ClermoDt^Ferraad (Puy-de-Dôme). 
AMA6AT (E.-H.), Membre de llnstitut. Examinateur d'admission à i* École 

Polytechnique, 19, avenue d'Orléans. Paris, 14*. i 
AMES ( Joseph-S.), Professer of Physics, Diredor of the Physical Lat)oratory. 

Jobns Hopkins Universlty, Bailimore, Maryland (U. 8. A.). 
AlIGEIi (Louis), ingéniear des Arts et Mamifaetares, 2%, avenue Rapiiaëi. 

Paris, i6*. 
AHDRA0LT (Loo&s-tastaTO-Adolpke), chargé de Cours de Physique au 

Lycée, 5, avenue de Veynes, à Gap (Hautes -Alpes). 
ANDRÉ (Ch.), Correspondant de l'Institut, Professeur à la Faculté det; 

Sciences, Directeur de l'Observatoire de Lyon (Rhône). 
AN60T ( Charles- Alired), Météorologiste titulaire au Bureau central météo- 
rologique, Professeur à TÉcole nationale agronomique, la, avenue de 

l'Aima. Paris, 8*. 
ANTHONISSEN (Joseph), 21, rue Hauteville. Paris, lo^ 
APPERT (Louis), Ingénieur des Arts et Manufactures, Ingénieur verrier, 5<>, 

rue de Londres. Paris, 8*. 
ARBEZ (Léon), Industriel à Oyonnax (Ain). 
ARGTROPOULOS, Recteur de l'Université, à Athènes (Grrèce). 
ARMAGNAT, Ingénieur, 7, rue Bosio. Paris, 16'. 
ARNOUX (René), Ingénieur civil, 45, rue du Ranelagh. Paris, 16'. 
ARNOTE ( Léon ), Professeur au Lycée, 40, rue Gasseras, à Moatauban ( Tarn- 

et-Garonne). 
ARSONVAL (D' d'), Membre de Tlnslitut, Professeur au Collège do France, 

12, rue Claude-Bernard. Paris, 5*. 
ARTH, Chargé d'un Cours de Chimie industrielle à la Faculté des Sciences, 

7, rue do Kigny, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 
ARTHAUD, Chef des travaux hislologiques au Laboratoire de Physiologie 

générale du Muséum, 40, rue Denferl-Rochereau. Paris, 5*'. 
AUBEL (l)'' Edmond van), Professeur à lUniversité de Gand, chaussée 
. de Courtrai, i.Ji», à Gand (Belgique). 



— H6* - 

MM. 

ÂUBERT, Professeur au Lycée Condorcet, i3, rue BernouUi. Paris, 8^ 
AUBERT (Paul), Professeur au Collège Stanislas, i bis, rue de l'Orangerie, à 

Meudon (Seine-et-Oise). 
AÏÏBRT (Alfred- Joseph), Professeur au Lycée de Saint-Élienne (Loire). 
AUPAIX (Charles), Professeur au Lycée, 8, place SainlrUilaire, à Niort 

(Deux-Sèvres). 

BABINSKI (Henri), Ingénieur civil des Mines, 170 bis, boulevard Hauss- 
mann. Paris, 8'. 

BABLON, 4^» ^ue Boulard. Paris, l4^ 

BAGARDy Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, 8, boulevard 
Thiers, à Dijon (Côte-d'Or), 

BAILLAÏÏD (B.)) Doyen honoraire de la Faculté des Sciences, Directeur de 
l'Observatoire de Toulouse (Haute-Garonne). 

BAILLAUD (Jules), Aide-astronome à TObservatoire de Lyon, à Saint-Genîs- 
Laval (Rhône). 

BAILLE (J.-B.), Pro^BSseur à TÉcole de Physique et de Chimie industrielles, 
26, rue Oberkaropf. Paris, Il^ 

BANDSEPT, Ingénieur, 28, avenue de la Couronne, à Bruxelles (Belgique). 

BANET-RIVET (P.), Professeur au Lycée Saint-Louis, 4, rue de Siam. 
Paris, 16". 

BARBASTE (Antoine), Licencié es sciences physiques, à Antrain-sur-Couesnon 
(Ille-el-Vilaine). 

BARBÉ (D»-), 54, rueCazault, à Alençon (Orne). 

BARBILLON (Louis), Docteur es Sciences physiques, Ingénieur électricien 
diplômé, 168, rue de Paris, à Vincennes (Seine). 

BARDEL, Libraire, à Évreux (Eure). 

BARDT (Charles), Directeur honoraire du Service scientiûque des Contri- 
butions indirectes, 3o, rue de Miromesnil. Paris^ 8*. 

BARNES (Howard-Turner), Doctor of Science, Assistant Professer of Physics, 
Depl. of Physics, Me Gill University, Montréal (Canada). 

BARRET (G.), Docteur en Médecine, 1, rue Lavoisier. Paris, 8«. 

BARTH (Johann-Amhrosius); Libraire, Rossplatz, 17, à Leipzig (Allemagne). 

BART (Paul), Ingénieur électricien, 5, rue Gay-Lussac. Paris, 5*. 

BASSAC, Professeur au Lycée de Marseille (Bouches-du-Uhône). 

BASS£E (Jules-Charles), Constructeur d'instruments de Physique, 37, bou- 
levard Bourdon. Paris, 4*. 

BASSET (Alphonse). Professeur au Lycée de Bourges (Cher). 

BASSOT (le Général), Membre de l'Institut, Directeur du Service géogra- 
phique do l'Armée, i38, rue de Grenelle. Paris, 7*. 

BATTELLI (Angelo), Professeur à l'Université de Pise (Italie). 

BAU, Répétiteur général au Lycée de Tunis (Tunisie). 

BAUDEDF-BAYARD (M»"" Henriette), Professeur au Lycée de Jeunes GUes, 
97, rue Bègles, à Bordeaux (Gironde). 

BAUDOT (Emile), Ingénieur des Télégraphes, 70, r.du Lycée, à Sceaux (Seine). 



xMM. 
BAUMEPLUVINEL (Comte Aymar de la), 17, rue de Gonstanllne. Paris, 7*. 
BEAULARD (Femand), Professeur adjoint à la Faculté des Sciences, i, rue 

Président Carnot, à Grenoble (Isère). 
BECKER, Préparateur au Collège RoIIin, avenue Trndaine. Paris, 9'. 
BECLËRE (D' Antoine), Médecin de rilôpital Saint-Antoine. 1^9, rue de la 

Boètie. Paris, 8«. 
B£GOROEL (H. de), Receveur principal, à Grasse (Alpes-Maritimes). 
BECQUEREL (Henri), Membre de l'Institut, Professeur à l'École Polytech- 
nique, 6, rue Dumont-d'Urville. Paris, i6*. 
BECQUEREL (Jean), Élève Ingénieur à TÉcole nationale des Ponts et Chaus- 
sées, 6, rue Du mon t-d*Ur ville. Paris, I6^ 
BÉDART, Professeur agrégé de Physiologie à la Faculté de Médecine, i5, rue 

Masséna, à Lille (Nord). 
BËDOREZ, Inspecteur d'Académie, Directeur de l'Enseignement primaire du 

département de la Seine, 21, quai de Montebello. Paris. 
BtGHIN (Angnste), Professeur à l'École nationale des Arts industriels. 

Directeur du Laboratoire municipal, 5o, rue du Tilleul, à Roubaix (Nord). 
BEL (Edgar), Professeur au Lycée d'Oran (Algérie). 
BEL (Alexander-Graham), i33i, Connecticut Ave., Washington, D' C. 

(U.S. A.). 
BELLATI (Manfredo), Professeur de Physique technique à l'École des Ingé- 
nieurs, à l'Université de Padoue (Italie). 
BÉNARD (Henri), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, 35 bis, 

rue de Condé, à Lyon (Rhône). 
BENA VIDES (Francisco da Fonseca), Professeur à l'Institut industriel de 

Lisbonne (Portugal). 
BENOIST (Lonis), Professeur au Lycée Henri IV, 26, rue des Écoles. 

Paris, 5*. 
BENOIT (René), Docteur es sciences, Directeur du Bureau international dos 

Poids et Mesures, au pavillon de Breleuil, Sèvres (Seine-el-Oise). 
BERG (Max), Ingénieur de la Maison Krauss, 21, rue Albouy. Paris, 10*. 
BERGER (D** Emile), Membre correspondant des Académies Royales de 

Médecine de Belgique et de Madrid, 3, rue Anatole-de-la-Forgc. Paris, 17*. 
BERGET (Alphonse), Docteur es sciences, attaché au Labordtoiro des 

recherches physiques à la Sorbonne, 16, rue de Vaugirard. Paris, 6*. 
BERGON, Directeur au Ministère des Postes et Télégraphes, 9, rue de 

Condé. Paris, 6*. 
BERGONIÉ (D'), Professeur de Physique à la Faculté de Médecine, 6 /hs, 

rue du Temple, à Bordeaux (Gironde). 
BERGONIER (G), Préparateur de Physique à la Faculté de Médecine, 29, rue 

Tastet, à Bordeaux (Gironde). 
BERLEMONT, Constructeur d'instruments de précision, 11,' rue Cujas. 

Paris, 5*. 
BERNARD (Alfred), Professeur on retraite, j6, rue Héliot, à Toulouse 

(Haute-Garonne). 



- 118* -- 

MM. 

BERNARD,. Professeur au Collège d'Apt (Vauclase). 

BERNARD (Loais), Professeur au Lycée, ai, rue 8aiut*£loi, à Orlôan» 
(Loiret). 

BERSON, Professeur au Lycée Condorcet, i5, rue Guy-de-la-Brosse. Paris, 5*. 

BERTHELOT, Sénateur, Membre de rAcadémie Française, Secrélatre perpé- 
tuel de l'Académie des Sciences, 3, rue Mazarine. Paris, 0*. 

BERTHELOT (DajAial), Docteur es sciences, Assistant au Muséum, 3, rue 
Mazarine. Paris, ô*^. 

BERTIN, Directeur des Constructions navales au Ministère de la Marine, 
8, rue Garancièro. Paris, 6*. 

BERTIN-SANS (D*^ Henri), Professeur, agrégé de la Faculté de Médecine, 
3, rue de la Merci, à Montpellier (Hérault). 

BESOMBES (Noël), Directeur des Postes et des Télégraphes, à Nimoa (Gard). 

BESSON (Léon), Ancien OfQcier de Marine, Chef de l'Agence à la Compa- 
gnie générale transatlantique, à Alger (Algérie). 

BËTOUX (Victor), Profeaseur au Lycée^ %%, boutovard Saint-André, à 
Beau vais (Oise). 

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS. 

BIBLIOTHEQUE DB TÊGOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DES MINES. 

BIBLIOTHÈQUE DES FACULTÉS DE CAEN. 

BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE GRENOBLE. 

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DE LILLE. 

BIBLIOTHÈQUE DE L ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE. 

BIBLIOTHÈQUE ROYALE DE BERLIN. 

BICHAT, Correspondant de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences, 
6, rue des Jardiniers, à Nancy (MeurLhe-et-Moselle), 

B.IED (Joies), Ancien Élève de rÉcole Polytechnique, Directeur du Labora- 
toire de la Société J. et A. Pavin de Lafarge, Le Teil (Ardèche). 

BIENATMÉ (A.*'F.*A.), Inspecteur général du Génie maritime, en retraite. 
Correspondant de Tlnstltul, i4> rue du Revel, è Toulon (Var). 

BI6ET (Albert), Percepteur des Cx)ntribution8 directes, à Bologne (Haute- 
Marne ). 

BIRKELAND (KrisUan), Professeur à l'Université de Christiaiua (Norvège). 

BISCHOFFSHEIM (Raphaôl-Louift), Membre de l'InstiUit, 3, rue TailbouL 
Paris, 9*. 

BJERKNES (ViUielm), Chargé de Cours à T Université de Stockholm (Suède). 

BLAREZ (le D'), Professeur à la Faculté de Médecine et de Pbarmacie, 3, rue 
Gouvion. à Bordeaui (Gironde). 

BLOCH (Salvador), Professeur au Lycée Saint-Louis, i3, rue de l'Estrapade. 
Paris, 5*. 

BLOCH (Eugène), Agrégé, Préparateur de Physique au Collège de France. 
Paris, 5'. 

BLONAT (Roger de), 23, rue de La Rochefoucauld. Paris, g'. 

BLONDEL, Ingénieur des Ponts et Chaussées, Professeur, à l'Ëcolo des Ponts 
et (liaussées, 4i, avenue de la Bourdonnais. Paris, 7*". 



- H9* - 

MM. 

BLOKDIN (Joseph), Professeur au Collège Rollin, 171, ruo du Faubourg- 

. Poissonnière. Paris, 9*. 

BLOHDLOT (R.), Correspondant de rinstilut, Professeur à la Faeullé des 
Sciences, 8, quai Claudc-le-Lorrain, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 

BLUMBÂCH (Theodor), Membre de la Chambre centrale des Poids cl 
Mesures de TEmpire de Russie, Porspeclive de Zabalkoasky, à Saint- 
Pétersbourg (Russie). 

BOBILEFF, Professeur de Mécanique à TUniversité de Saint-Pélersboarfç 
( Russie ). 

BOCAT( l'abbé), Licencié ôs sciences physiques. Professeur au Collège Sainl- 
François-de-Sales, rue Vannerie, À Dijon (Côle-d*Or). 

BODOLU (de). Professeur de Géodésie à rJf:>;ole Polytechnique de Badapeei 
(Uongne). 

BOISâRD (Louis), Professeur au Lycée Carnot, 1129, avenue de Wagratn. 
Paris, 17*. 

BOITEL (LoBi»-A]heri). Professeur au Lycée Lricanal, 4t rue Hoodan, à 
Sceaux (Seine). 

BOMEL (Léger), au grand Séminaire de Meaux (Seine-et-Marne). 

BONAPARTE (Prince Roland), 10, avenue d'Iéna. Paris, I6^ 

BORDÉ (Paul), Ingénieur opticien, 39, boulevard Haussmann. Paris, 9*. 

BORDENAVE (L.), Ihgénieur à Tusine Ménier, à Noisiel-Bur<Marne (Seine- 
et-Marne). 

BORD ET (Lucien), Ancien Élève de l'École Polytechnique, ancien Inspec- ' 
leur des Finances, Administrateur de la Compagnie des forges de Chft- 
tillon et Commentry, 181, boulevard Saint-Germain. Paris, 6*. 

BORDIER (D'Henri). Professeur, Agrégé delà Faculté de Médecine. 39, me 
Thomassin, à Lyon (Rhône). 

B0B6MANN (l.-J). Professeur à TUniversité de Saint-Pétersbourg (Russie). 

BOSE (Jagadis, Ghunder) Presidency Collège, à Calcutta (Indes anglaises). 

BOOANT, Professeur au Lycée Charlemagne, 62, rue de VaugiranL 
Paris, 6*. 

BOHAftSE (H«nri), Professeur à la Faculté des Sciences, rue du Japon, à 
Toulouse (Haute-Garonne). 

BOUCHARD (DO Membre do Tlnstitul, Professeur à la Faculté de Médecine, 
174, rue de Rivoli. Paris, I*^ 

B0UC8ER0T (Paul) Ingénieur Conseil, 14, rue Daumier. Paris, l<3^ 

BOUDRÉAUX (Edouard), i3, rue de Poifesy. Paris, 5'. 

BOUDREAUX (Léon), Propriétaire et Directeur des Ateliers de Galvano- 
plastie, 8, rueUautefeuille. Paris, 6*. 

BOUDRET (Eugène), Professeur au Lycée, Villa Flore, coteau de l'Ermitage, 
à Agen (Lot-et-Garonne). 

BOUIG, Professeur de Malhématiques au Lycée, 27, rue Saint-Léonard, à 
Angers ( Maine-et-Loire ). 

BOULANGER (Julien), Commandant du Génie, Chef du Dépôt central do 
Télégraphie militaire, 'ij, boulevard Montparnasse. Paris, 6'. 



~ 120* - 

MM. 
BOULE (Auguste), Inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite, 

7, rue Washington. Paris, 8*. 
B0UL6AK0FF, Privât docent à l'Université de Saint-Pétersbourg (Russie). 
BOULOUGH (R.), Professeur au Lycée de Bordeaux (Gironde). 
B0UR6AREL (Paul), Professeur au Lycée de Grenoble (Isère). 
BOURGEOIS (Léon), Docteur es sciences, Répétiteur à F École Polytechnique. 

I, boulevard Henri IV. Paris, 4*- 
BOURGEOIS (Robert), Chef d'escadron d*Àrtillerie, Chef de la Section de 

Géodésie au Service Géographique de Tarmée, i4o, rue de Grenelle. 

Paris, 7*. 
BOURGET (Henry), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, Astro- 
nome adjoint à l'Observatoire de Toulouse (Haute-Garonne). 
BOUTT (E.), Professeur à la Faculté des Sciences, 9, rue du Yal-de-Grâce. 

Paris, 5*. 
BOZZOLA (1 abbé J.-B.), Professeur au Séminaire de Padoue (Italie). 
BRAN AS (Femander-Gonzalo), Professeur à Flnstitut Provincial Ancba de 

San Andres, 3, La Coruna (Espagne). 
BRANLY (E.), Professeur à 1 École libre des Hautes-Études scientifiques et 

littéraires, 21, avenue de Tourville. Paris, 7*. 
BREWER (William-J), Constructeur d'instruments pour les Sciences, 7G, 

boulevard Saint-Germain. Paris, 5*. 
BRIEU (Georges), Directeur de l'École primaire supérieure, à Saint-Céré 

(Lot). 
BRILLOUIN (Marcel), Professeur au Collège de France, 3i, boulevard de 

Port-Royal. Paris, i3\ 
BRISAG, Ingénieur de l'éclairage à la Compagnie parisienne du Gaz, 58, rue 

de Châteaudun. Paris, 9'. 
BROGA (D' André), Ancien Élève de l'École Polytechnique, Professeur 

agrégé de la Faculté de Médecine, 7, cité Vaneau, Paris, 7'. 
BROCQ (F.), Ingénieur en chef à la Compagnie des Compteurs, i85, rue de 

Vaugirard. Paris, I5^ 
BROGLIE (M. de). Enseigne de vaisseau à bord du Saint-Louis, à Toulon 

(Var). 
BROUQUIER (l'abbé). Directeur du Petit Séminaire de Toulouse (Haute- 
Garonne). 
BROWNE (H.-V.), Directeur de la Compagnie Direct Spanish Telegraph, à 

Barcelone (Espagne). 
BRUNEL, Lieutenant d'Artillerie à la Commission Centrale de réception des 

Poudres, à Versailles (Seine-et-Oise). 
BRUNET (Maurice), Professeur au Lycée de Bastia (Corse). 
BRUNHES (Bernard), Professeur à la Faculté des Sciences, Directeur de 

l'Observatoire du Puy-de-Dôme, 37, rue Montlosier, à Clermont-Ferrand 

(Puy-de-Dôme). 
BUCHERER (Alfred), Dr. Phil. Privât Docent de Physique à l'Université de 

Bonn (Allemagne). 



MM. 

BUDDE (D' E.), Professeur, AU Moabit, 89, à Berlin, N. W. (Allemagne). 

BU6UET (Abel). Professeur au Lycée, à l'École des Sciences et à l'École de 
Médecine, i4, rue des Carmes, à Houen (Seine-Inférieure). 

BUISSON (Henri), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Mar- 
seille (Bouches-du-Rhône). 

GADENAT, Professeur au Collège, 3, rue Poyat, à Saint-Claude (Jura). 
CADIAT, Ingénieur, rue Sainte-Cécile, à La Valette, près Toulon (Var). 
CADOT (Albert), Professeur au Lycée Carnot, i45, boulevard Malesherbes. 

Paris, 17*. 
CAILHO, Ingénieur des Télégraphes, ni, rue iMozart. Paris, 16'. 
CAILLETET (L.-P.), Membre de Tlnstitut, 75, boul. Saint-Michel. Paris, 5«. 
CAILLOT DE PONCT, Professeur à l'École de Médecine, 8, rue Clapier, à 

Marseille (Bouches-du-Rhône). 
CALMETTE (Louis), Professeur au PryUnée militaire, 7, boulevard d'Alger, 

à la Flèche (Sarthe). 
CAMBOULAS, Ingénieur des Arts et Manufactures, à Saint-Geniès-d'Olt 

(Aveyron). 
GAMIGHEL (Ch.)> Professeur à la Faculté des Sciences, 11, rue Bayard, é 

Toulouse (Haute-Garonne). 
CAMMAN, 35, rue de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du* Rhône). 
GANGE (Alexis), Ingénieur électricien, 5, rue Saint-Yincent-de-Paul. Paris, Io^ 
CANET (GnstaTe-Adolphe), Directeur de l'Artillerie des Forges et Chantiers 

de la Méditerranée, i, boulevard Malesherbes. Paris, 8'. 
GAPELLE (Edouard), 82, rue Bonaparte. Paris, 6*. 
CARIMET, Professeur au Lycée Saint-Louis, 44, boulevard Saint-Michel. 

Paris, 6*. 
GARPENTIER (Jules), Ancien Élève de TÉcole Polytechnique, Constructeur 

d'instruments de Physique, 34» rue du Luxembourg. Paris, 6*. 
GARPENTIER (Jean), 34, rue du Luxembourg. Paris, G'. 
GARRË (P.), Professeur au Lycée Malherbe, G3, rue de Bretagne, à Caen 

(Calvados). 
GARVALLO (E.), Examinateur des élèves à l'École Polytechnique, i, rue 

Clovis. Paris, 5*. 
GASALONGA, Ingénieur civil, 11, rue des Déchargeurs. Paris, l'^ 
GASPARI (E.), Ingénieur hydrographe de la Marine, Répétiteur à l'École 

Polytechnique, 3o, rue Gay-Lussac. Paris, 5*. 
CASSAN (D^ Antony), Médecin électricien, 5, rue des Pénitents, à Nantes 

(Loire-Inférieure). 
GASTEX (Edmond), Professeur k l'École de Médecine de Rennes, 16, rue 

Bertrand, à Rennes (lUe-et -Vilaine). 
GAVIALE (V.). Directeur de rinstilution Bertrand, 62, avenue de Saint- 

Cloud, à Versailles ( Seine -el-Oise). 
GAZES (Laurent), Répétiteur général au Lycée Saint-Louis, 36. rue Notre- 

Dame-des-Champs. Paris, 6'. 



AIM. 
GHâBAUD (Victor)y CojQstructeur d'instrumenlâ do précision, 58, rue 

Monsieur-le-Prince. Paris, 6*. 
CHABERT (Léon), Ingénieur électricien, 8, rue Picol. Paris, i6*. 
GfiABRERIE, Principal du Collège de Treignac, à Sarran par Corrèze (Cor- 

rèze). 
GHABRIË (Camille), Docteur es sciences, Sons-Directeur du Laboratoire 

d*enseignement pratique de Chimie appliquée, Villa des Fougères, à 

Chavilie (Seine el-Oise). 
CHADENSON, Conducteur des Ponts et Chaussées, à Tence (Haute- Loire). 
CHAIR. Professeur au lycée, 62, faubourg Montbéliard, à Belfort (Territoire 

de Belfort). 
CHAIRT, Professeur au Lycée Janson-de-Sailly, 60, rue du Ranelagh. 

Paris, 16*. 
CHAMPI6NT(A.)) Ingénieur opticien, 11, rue de Berne. Paris, 8*. 
CHANGEL (Félix), Ingénieur des Arts et Manufactures, 34, rue Saint-lacqoes, 

à Marseille (Bouches-du-Rhône). 
CBAPPUIS (Jamei), Professeur à FÉcole centrale des Arts et Manufoetoies, 

5, rue des Beaux-Arts. Paris, 6". 
GHiPPOIS (Pierre), Sevogelstrasse, 34, à Bâle (Suisse). 
GHARDONNET (le comte de). Ancien Élève de l'École Polytechnique, 43, 

rue Cambon. Paris, i"". 
CHARLE (Henri), Professeur au Collège de Molan (Seine-et-Marne). 
CHARPENTIER (D«^ A.), Professeur à la Faculté de Médecine, 3i, rue Qau- 

dot, à Nancy (Meurthe-ét-Moselle). 
GHARPT (6 ). Docteur es sciences, 27, av. de la Gare, Montinçoo (Allier). 
GHASSAGNT (Michel), Professeur au Lycée Janson-de-Sailly, x, rue Duban. 

Paris, 16*. 
CHASST, Professeur à la Faculté libre des sciences, à Lyon (Rhône). 
CHATEAU (C), ancien Élève de l'Ecole Polytechnique, Constructeur d'in- 
struments de précision, 16, rond-point de la Porte-MatUot^ à Nenilly-sur- 

Seine. 
CHATELAIN (Michel), Professeur de Physique à l'École supérieure des 

Mines, à Saint-Pétersbourg (Russie). 
GH4UMAT (Henri), chef des J'ravaux à l'École supérieure d'Électricité, a6, 

rue Ernest- Renan. Paris, 1 5*. 
GHAÏÏSSEGROS, Ingénieur, Chef de traction au Chemin de fer, 3, place Jns- 

sieu. Paris, 5*. 
CHAUVEAU, Ancien Élève de l'École Normale supérieure, Météorologiste 

adjoint au Bureau central, 5i, rue de Lille. Paris, 7*. 
CHAUVIN (Raphaël), Ingénieur électricien, 186, rue Championne!. Paris, 18'. 
CHAVeS (Antonio Ribeiro), 116, rua do Ouvidor, à Rio de Janeiro (Brésil). 
CHENEVEAU (G.), Préparateur à la Faculté des Sciences, 229, rue du Fau- 

bourg-Saint-Honoré. Paris, 8*. 
CHEVALLIER (Henry), Préparateur à la Faculté des Sciences, Oi. rue Clé- 
ment, à Bordeaux ((iironde). 



— 123' — 

MM. 

CHIBOUT, Ingénieur, Conslrucleur d'appareils de cbaufiage, 36, rao Nolré- 

Dame-des-Champs. Paris, 6*. 
CaiSTONI (Giro), Professeur à TUniversilé de Modène (Ilalie). 
CHUDEAU (René), Professeur au Lycée do Bayonne (Basses-Pyrénées). 
GHWOLSON (Oreste ), Professeur à l'Université Impériale. Wassili Ostrow, 

8 ligne. Maison n** 19, La);?, n" j, 9 Sainl-Pélersbourg (Russie). 
GLA.¥£4U, Professeur au Lycée, i3, rue Amiral-Linois, à Brest (Finistère). 
CltAVERIE, Censeur du Lycée ('.ondorcel, G5, rue Cnuinarlin. Paris, 9*. 
CLÉMENT (Lonit), 18, rue Louis-le-Grand. Paris, 2'. 
C06NET (Alirad), Professeur au Collèg^ avenue de la Gare, à Bergerac ( Dor- 

dogne). 
C0LARDE4U (P.)t Professeur au Lycée de Lille (Nord). 
COLARDEAU (Emmannel), Professeur au Collège ftoUin, i3, rue de Nava- 
rin. Paris, 9*. 
C0LLAN6ETTES(R. P.), Professeur à TUniversité Soint-iosepli, à Beyrouth. 

(Syrie). 
COLLIGNOH (Benoit), Ancien Élève de TËcole Polytechnique, Professeur 

de Mathématiques^ 74* rue Jean-Jacquesr Rousseau, à Dijon (C^le*d'Or). 
COLIN (Th.), Professeur au Lyeée Louis-le -Grand, 6, rue Yiclor-ConsidéraDt. 

Paris, 14*. 
COLLOT (Âmand), Ingénieur des Arts et Manufactures, Constructenr d*in- 

strumcnts de précision, 8, boulevard Edgar-Quinel. Paris, i4'* 
COLNET D'HUART (de), Membre de TAcadémie royale de Belgique, ancien 

Directeur des finances à Luxembourg (Grand-Duché de Luxembourg). 
COLNET DHUART (François de), Docteur es sciences, Professeur à 

TAlhénée, avenue Reinsheim» à Luxembourg (Grand-Duché de Luxem- 
. bourg). 

COLOMAN DE SZILT, Akademia ulexa, 2, à Budapest (Hongrie) 
GOLSON (R.); Capitaine du Génie, 66, rue de la Pompe. Paris, 16'. 
COLUMBIA UNIVERSITT LIBRART, à New-York (États-Unis), chez M.Sle- 

cbert, 76, rue de Rennes. Paris, 6*. 
COMBES (Charles), i5, rue Bara. Paris, 6*. 
COMBET (Candide), Professeur au Lycée de Tunis, quartier Sans-Soucis 

(Tunisie). 
COMMANAT, Professeur au Lycée de Coulanccs (Manche). 
COMPAGNIE DBS CHEMINS DE FER DU MIDI, 34, boulevard Haussmann, 

Paris, 9*. 
COMPAGNIE DES SALINS DU MIDI, 84, rue de la Victoire. Paris, 9'. 
COPPET (de), villa de Coppct, rue Magnan, à Nice (Alpes-Maritimes). 
G0RV18T (A.), Professeur au Lycée, 1, place Sainte-.Marguerite, à Saint- 

Omer ( Pas-de-Calais ). 
COSTA (D^), Professeur à la Faculté de Médecine, Calle Vittoria, 1091, Bue- 
. nos-Ayres (République Argentine). 
COTTON (A.), Charijô de Conférences à l'Ecole Normale supérieure, fiG, rue 

Claudî-Hernard. Paris, 5^ 



— 124* — 

MM. 
GOUDERT (A.)f Professeur au Lycée d'Amiens (Somme). 
COUETTE (Maurice), Docteur es sciences, Professeur de Physique aux 

Facultés Catholiques, 26, rue de la Fontaine, à Ajigers (Maine-et-Loire). 
GOUPIER, à Saint-Denis-Hors, par Amboise (Indre-el-Loire). 
GOURQUIN (Tabbé), Professeur à l'École industrielle, 70, rue du Casino, à 

Tourcoing (Nord). 
GOUTOIS (Tabbé F. ), Missionnaire, Église Saint-Joseph, à Chang-Haï (Chine). 
GOURTOT, Professeur à TÉcole vétérinaire, 47, rue Bara, à Bruxelles (Bel- 
gique). 
GRÉHIEU (Victor), Licencié es sciences physiques, f5, rue Soufflot. 

Paris, 5*. 
GROIX (Victor), Professeur au Collège communal, avenue du Clos, à Sainl- 

Amand-les-Eaux (Nord). 
GROVA, Correspondant de l'Institut^ Directeur de l'Institut de Physique de 

l'Université de Montpellier (Hérault). 
GUÉNOD, Ingénieur électricien, 12, rue Diday, à Genève (Suisse). 
GULMANN (Paul), Docteur es sciences. Collaborateur scientiGque de la 

maison Zeiss, 28, rue Vauquelin. Paris, 5^ 
GURIE (M*"'), Professeur à l'École Normale supérieure d'Enseignement 

secondaire pour les Jeunes filles, 108, boulevard Kellermann. Paris, i3*. 
GURIE (Pierre), Docteur es sciences. Répétiteur à l'École Polytechnique, 

]o8, boulevard Kellermann. Paris, t3*. 

DA6UENET (P.-G.), Professeur au Lycée Hoche, 7, rue Mademoiselle, Ver- 
sailles (Seine-et-Oise). 
DAMBIER, Professeur au Collège Stanislas, 44, rue de Fleurus. Paris, 6*. 
DAHIEN (B.-G.), Professeur à la Faculté des Sciences, 74, rue Brûle-Maison, 

Lille (Nord). 
DARZENS, Répétiteur à l'École Polytechnique, 22, avenue Ledru-RoUin. 

Paris, 12*. 
DEGHEVRENS (le R. P. Marc), S. J., Ancien Directeur de l'observatoire 

Zi-Ka-Wei (Chine), à Saint-Hélier, observatoire Saint-Louis (lie Jersey). 
DÉGOHBE (Louis), Docteur es sciences, impasse Reille, Paris, f4^ 
DEBET (François), Professeur honoraire de Physique, à Albi (Tarn-el- 

Garonne). 
DEFFORGES (le Colonel 6.), Commandant le 36' régiment d'Infanterie, 

12, rue Saint-Gabriel, à Caen (Calvados). 
DELATTRE (Félix), Ingénieur de la Société anonyme de l'Aima, 6, rue de 

l'Aima, à Roubaix (Nord). 
DELAUNAY (Nicolas), Professeur de Mécanique à l'Institut d'Agriculture à 

Novo-Alexandria, gouvernement de Lublin ( Russie )- 
DELAURIER, Ingénieur, 77, rue Daguerre, Paris, 14*. 
DELEBEGQUE, Ingénieur des Ponts et Chaussées, à Thonon (Haute-Savoie). 
DELEVEAU, Professeur au Lycée, i36, cours Lieu taud, à Marseille (Bouches- 

du-Rhùne). 



- 125* — 

xMM. 
DELMAS (Léon-Théodore), Licencié es sciences, 5, rue Henri-TheulièreSi 

à MoQtauban (Tarn-et-Garonne). 
DELPEUCH, Ingénieur de la Compagnie des Chemins de fer de TEst, 74, rue 

de Duni^erque, Paris , 9% 
DÉPÔT CENTRAL DE LA TÉLÉGRAPHIE MILITAIRE, 5i, boulevard de La 

Tour-Maubourg. Paris, 7'. 
DELVALEZ, Professeur au Lycée de Poitiers (Vienne). 
DEMERLI/lG(R.)t Professeur au Lycée, 33, rueBosnière, à Caen (Calvados;. 
DEMIGHEL, Constructeur d'instruments pour les Sciences, 24, rue Pavée- 

au-Marais. Paris, 4'* 
DEPREZ (Marcel), Membre de l'Institut, Professeur au Conservatoire 

national des Arts et Métiers, 23, avenue Marigny, à Vincennes (Seine). 
DERO (Lonis-ÉBÛla-Léonce), Ingénieur civil, loi, rue Tourneville, Le 

Havre (Seine-Inférieure). 
DESCHAMPS (D' Eugène), 22, rue de la Monnaie, à Rennes (Ille-^t- Vilaine). 
DESLANDRES (H.), Astronome à l'Observatoire d'Astronomie physique de 

Meudon, 43, rue de Rennes. Paris, 6*. 
DESPRATS (André), Principal honoraire^ route de Villeneuve, à Lons-le- 

Saunier (Jura). 
DESROZIERS, Ingénieur civii des Mines, 10, avenue Frochot. Paris, 9^ 
DETAILLE (Charles). Professeur au Lycée, 81, rue du Couédic, à Saint- 

Brieuc (Côtes-du-Nord). 
DESLIS, Imprimeur, 6, rue Gambetta, à Tours (Indre-et-Loire). 
DEVAUD, Professeur au Lycée, 35, boulevard Marenthié, à Marseille (Bouches- 

du-Rhône). 
DEITATJX, Professeur au Lycée de Brest (Finistère). 
DEVAUX (Henri), Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Bordeaux 

(Gironde) 
D'HENRT (Lonis), Ingénieur chimiste et électricien, 6, boulevard de Porl- 

Royal. Paris, i3*. 
DIDIER (Panl), Docteur es sciences, Examinateur d'admission ù TÉcole 

spéciale militaire, 5, rue de la Santé. Paris, i3'. 
DIERMAN (William), Ingénieur électricien, Directeur de la Société ano- 
nyme des applications de l'Électricité, 93, rueHayeneux, à Liège (Belgique). 
DICrEON (J.), Ingénieur-Constructeur, i5, 17 et 19, rue du Terrage. 

Paris, 10*. 
DINI (Urbain), 95, route de Saint-Leu, à Deuil, par Enghien (Seine-et-Oise). 
DININ (Alfred), Ingénieur des Arts et Manufactures, 69, rue Pouchet. 

Paris, 17*. 
DIOMARD, Professeur au Lycée d'Auch (Gers). 
DIOT, Professeur au Lycée Condorcet, 7^, rueNollet. Paris, 17'. 
DITISHEIM (Paul), Fabricant de chronomètres, 11, rue de la Paix, à la 

Chaux-de-Fonds (Suisse). 
DOIGNON (L.), Ingénieur-Constructeur, successeur de Dumoulin-Fromenl, 

85, rue Notre-Dame-des-Champs. Paris, 6*. 



MM. 

DOHERGUE (E.). ftôsident à Haïphong (Tonkin). 

DOHMER, Proresseur à TÉcole de Physique et de Chimie industrielles de la 

Ville de Paris, ra, rue PoiBSon. Paris, 17*. 
D0N6IER (Raphaël), Docteur es sciences, Sous-Directeur du Laboratoir« do 
Physique (Enseigneaieat)d6la Faculté des Sciences, 8», rue Claude-Ber- 
nard. Paris, 5*. 
D0R6E0T (Gabriel), Capitaine commandant rArtillerie de rarrondisse- 

ment de Caen (Calvados). 
HaOGEUR, 4*, rue JoulTroy. Paris, 17*. 

DOUMER (DO) Professeur à la Faculté de Médecine de Lille (Nord). 
DRAULT, Constructeur Ékctriciea, 5;, boulevard du MontfMirnaase. Paria, 6*. 
ORINCOURT, Professeur au Collège Hollin, 10, place Bréda. Paris, tf. 
DRETFUSS (E.), Professeur au Lycée de ChâteaurouK (Indre). 
DROUIN (Félix), Ingénieur, iii^ rue de Courcelles, à Levallois-Perret 

(Seine). 
DUBOIS (Ratté), Professeur à TÉcolo Turgot, 23, rue des Fo«sés-Saînt- 

Jacques. Paris, 5*. 
Dïï BOIS (D'^E.-H.), Professeur à rUniversité, Sehiffbauerdamm, 2t, à Berlin 

N. VV. (Allemagne). 
DUCHEMIN, Ingénieur, 37, boulevard de la Tonr-Maubourg. Paris, j*. 
DUGLAUX, Membre de l'Institut, Directeur de llnetitut Pasteur, 89, avenne 

de Breteuil. Paris, 7*. 
DUGLOS, ancien Directeur d'Ëcole normale, à C^risols, par Fabut (Ariège). 
DUCOMET, ingénieur, 7 et 9, rue d'Abbeville. Paris, 10*. 
DUCOTTÉ, Ingénieur cleclricien, i, rue de la Paix, à Lyon (Rhône). 
DUCRETET, Constructeur d'instruments de Physique, 75, rue Claude-Ber- 
nard. Paris, 5'. 
DUFET, Maître de Conférences à TÉcole Normale supérieure, Professeur au 

Lycée Saint-Louis, 35, rue de l'Arbalète. Paris, 5*. 
DUFFOUR, Professeur au Lycée de Mont-de-Marsan (Landes). 
DUFOUR (Henri), Professeur de Physique à l'Université de Lausanne 

(Suisse). 
DUFOUR, Agrégé préparateur do Physique à TÊcole Normale supérieure, 

45, rue d'Ulm. Paris, 5*. 
OUHEM (P.), Correspondant de l'Institut. Professeur à la Faculté de»: 

Sciences, 18, rue de la Teste, à Bordeaux (Gironde). 
OUJARDIN (P.-J.-R.), Iléliographe, 28, rue Vavin. Paris, 6*. 
DUMOULIN-FROMENT, Ancien Constructeur d'instruments de précision, 

85, rue Notre- Dame-des-Champs. Paris, 9*. 
OUPOUT ( D' Raoul), Charge de Cours à la Faculté de Médecine de Bordeaux 

(Gironde). 
DUPONT (Gharles), Électricien, à Sainl-Mihiel (JUcuso). 
DURAND (I)' Ernest), Prcparalcur à la Faculté des Sciences, 5o, rue Monge. 

Paris, 5'. 
DURAND, Professeur au Lycée, «, rue Lcdru^RoUin, à Constantiue (Algérie). 



— <27* — 

MxM. 
DUSSAUD, Ancien Député, Professeur à TÊcoIe de Mécanique de la Ville do 

Genève, 16, me Denoet, à Genève (Suisse), et 160, boulevard Per^irc. 

Paris, 17*. 
0U8ST, Professeur au Lycée, 46, rue Saint-Lazare , à Dijon (Gftle-d'Or). 
DUTOIT (D*^ Constant), Docteur es sciences. Professeur, 3, avenue do 

Georgette, à Lausanne (Suisse). 
DVORAK (D*^ VîAceBt), Professeur à l'Université d'Agram ( Autricbe-Hon- 

«rie). 
DTBOWSKI(A.)) Professeur au Lycée Louis-le-Grand, 16, roe RotleuLbourg. 

Paris, 12'. 

SBEL, Ingénieur en chef du Secteur électrique des Champs-Elysées, 2, ave- 
nue des Ternes. Paris, 17*. 

EDELBER6 (Alexandre), Ingénieur opticien à Kharkoff (Russie). 

E6INITIS (Basile), Élève à l'École Normale supérieure, 45, rue d'Ulm. 
Paris, 5*. 

ËGOROFF (Nicolas), sous-direcieur de la Chambre centrale des Poids et 
Mesures, 19, Zaballtansky, à Saint-Pétersbourg (Russie). 

ËGOROFF (Serge), Observateur à Tobservatoire de Paulauwsk, près Saint- 
Pétersbourg (Russie). 

EIFFEL (GnstaTe), Ingénieur, 4, rue Rabelais. Paris, 8^ 

ÉLIE (B. ), Professeur au Collège, 90, rue de la Pointe, à Abbe ville (Somme). 

ENGEL, Professeur à TÉcolo centrale des Arts et Manufactures, 35, avenue 
de Breteuil. Paris, 7*. 

ETIENNE (Louis), Ingénieur eu chef des Ponts et Chaussées et de la Com- 
pagnie P.-L.-M.. 5o, boulevard Saint-Michel. Paris, 6'. 

FABRT (Charles), Professeur ù la Faculté des Sciences, 4, rue Clapier, à 

Marseille ( Bouches-du-Rhône). 
FAILLOT, Professeur au Lycée de Nancy (Meurthe-et-Moselle). 
FAIVRE-DUPAIGRE (Joies), Professeur au Lycée Saint-Louis, 95, boulevard 

Saint-Mlcliel. Paris, 5*. 
FAURE (Henri), Ingénieur de la Marine, à Bizerte (Tunisie). 
FAVÉ, Ingénieur hydrographe en chef de la Marine, i, rue de Lille. Paris, 7*". 
FAVARGER, Ingénieur électricien, à Neuchâtel (Suisse). 
FERNET (Emile), Inspecteur général de l'Instruclion publique, 23, avenue 

de rObservaloiro. Paris, 6*. 
FERRA (C.-J.), Directeur du Service météorologique do Tlndo-Chine, à 

Ilaïphong (Tonkin). 
FERRAS, Professeur au Lycée, 2, place de rÉcole-de-Médecino, à Toulouse 

(Ïlautc-Garonne). 
FIGUIER (D' Alban), Professeur à la Faculté de Médecine el do Pharmacie, 

17, place des (Juinconces, à Bordeaux (Gironde). 
FONTAINE (Hippolyte), Ingénieur électricien, à Porl-Marly (Seine-el- 

Oise). 



— 128* — 

MM. 
FONTAINE, Chimiste, 2o3, boulevard Saint-Germain. Paris, 7'. 
FOUCHË (Ed.)) Ingénieur, 19, avenue de Clichy, Paris, I7^ 
FOURNIER (le D' Albain), à Rambervillers (Vosges). 
FOURTEAU, Proviseur du Lycée Janson-de-Sailly, 106, rue de la Pompe. 

Paris, iG'. 
FOUSSEREAU, Docteur es sciences, 5, place de Jussieu. Paris, 5*, 
FOVEAU DE GOURMELLES (le D0> 26, rue de Châteaudun. Paris, 9'. 
FREDET (Henri)> Industriel à Brignoud (Isère). 
FRÉMONT (DO, rue du Geôle, à Caen (Calvados). 
FRIGKER (le DO» 6, square de la Tour-Maubourg. Paris, y\ 
FROC (le R. P.), à l'observatoire de Zi-Ka-Weï, près Chang-Haï (Chine). 
FRON, Météorologiste titulaire au Bureau central météorologique, 19. rue de 

Sèvres. Paris, 6*. 
FRUH (Eugène), 11, rue de Cujas. Paris, 5*. 

6AIFFE (Georges), Constructeur d'instruments de Physique, 40, rue Saint- 
André-des-Arts. Paris, 6*. 

GAILLARD (Pierre), Professeur au Lycée, i, rue de Côte, à Roanne (Loire). 

GAILLARD (Léon), Élève à l'École d'Électricité, 9a, rue du Cherche-Midi. 
Paris, 6*. 

GAIN (Edmond), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Nancy 
(Meurthe-et-Moselle). 

GALANTE, Constructeur d'instruments de Chirurgie, 2, rue de l'Ëcole-de- 
Médecine. Paris, 6*. 

GALIMARD, Industriel, à l'abbaye de Flavigny (Côte-d'Or). 

GALITZINE (Prince Boris), Membre de l'Académie impériale des Sciences, 
Fontaka, i44> à Saint-Pétersbourg (Russie). 

GALL (Henri), Directeur de la Société d'Ëleclrochimie, 5, rue Albert-Joly, à 
Versailles (Seine-et-Oise). 

GALLOTTI, Professeur au Lycée d'Orléans (Loiret). 

GARBAN, Inspecteur d'Académie, à Nevers (Nièvre). 

GARBE, Doyen de la Faculté des Sciences de Poitiers (Vienne). 

GARDET (Alfred), Censeur du Lycée de Chambéry (Savoie). 

GARÉ (l'abbé), Professeur à l'École Saint-Sigisberl^ à Nancy (Meurthe-et- 
Moselle). 

GARIEL (G. -M.), Membre de TAcadémie de Médecine, Professeur à la Fa- 
culté de Médecine, 6, rue Édouard-Delaille. Paris, 17*. 

GARNUCHOT, Professeur honoraire du Collège, 37, rue Saint-Barthélémy, à 
Melun (Seine-et-Marne). 

GASCARD (Albert), Professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie, 33, 
boulevard Saint-Hilaire, à Rouen (Seine-Inférieure). 

GAUHONT, Directeur du Comptoir général de Photographie, 67, rue Saint- 
Roch. Paris, i". 

GAUTHIER-VILLARS (Albert), Imprimeur-Éditeur, Ancien Élève de l'École 
Polytechnique, 55, quai des Grands-Augustins. Paris, 6*. 



— 129* — 

MM. 
GAUTIER (P.), Constructeur d'instruments de précision, Membre du Bureau 

des Longitudes, 56, boulevard Arago. Paris, l3^ 
GAT (Henri), Professeur en congé, 14, rue François-Henri, aux Prés-Saint- 

Gcrvais /Seine). 
GAT (Jnles), Professeur honoraire au Lycée Louis-le-Grand, Examinateur 

d*admission à l'École militaire de Saint-Cyr, 16, rue Cassette. Paris, 6*. 
GATON, Correspondant de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 

Directeur de la Station agronomique, 7, rue Duffour-Dubergier, è Bordeaux 

(Gironde). 
GEITLER {[y Josef-Ritter Ton), Professeur Deutsche Universitat de Prague 

(Autriche). 
GELLÉ (Joseph), Licencié es sciences physiques, Professeur à l'École Sainte- 
Geneviève, 22, rue de la Chaise. Paris, 6'. 
GENDROH (Rodolphe), Préparateur de Physique à l'Institut catholique, G, 

rue Gassendi. Paris, i4*. 
GENEST (Eugène), Professeur à la Faculté libre des Sciences, 38, rue do 

Brissac, à Angers (Maine-et-Loire). 
GÉRARD (Anatole), Ingénieur électricien, 16, rue des Grandes-Carrières. 

Paris, i8*. 
GERARD (Eric), Professeur à l'Université, Directeur de l'Institut électro- 
technique de Montefiore, 35, rue Saint-Gilles, à Liège (Belgique). 
GERNEZ, Maître de Conférences à l'Écolo Normale supérieure, Professeur 

à l'École Centrale des Arts et Manufactures, 80, rue d'Âssas. Paris. 6*. 
GHEURT (Maorice-Edonard-Joseph), Lieutenant au long cours, 23, Down- 

sbire Hill, Hampstcad, Londres N. W. (Angleterre). 
GHESQUIER (l'abbé), Professeur à l'Institution Notre-Dame-des-Yictoires, 

12, rue Nolre-Dame-des- Victoires, à Roubaix (Nord). 
GILLES (A.), Inspecteur général de rinstruclion publique, 11, rue Michelet. 

Paris, 6'. 
GIRARD (Chartes), Directeur du Laboratoire municipal, 2, rue do la Cité. 

Paris, 4*. 
GIRARDET, Professeur honoraire du Lycée Saint-Louis, 90, rue Claude- 
Bernard. Paris, 5'. 
GIRARDIN (l'abbé Manrice), Professeur de Physique à l'Institut Saint- 

François-de-Sales, à Gien (Loiret). 
GIRAULT, Directeur de l'École municipale Lavoisier, 19, rue Denfert-Rocho- 

reau. Paris. 5*. 
GIROUX (Laden), Ingénieur opticien, successeur de M. Roulot, 19, rue do 

rOdéon. Paris, 6*. 
GIYERT (Arthnr), Professeur au Lycée, 3^w, rue de Nemours, à Rennes 

(Ille-et- Vilaine). 
60DART (Léon), Docteur es sciences. Professeur au Lycée Saint-Lauis, 

28, rue Gay-Lussac. Paris, 5*. 
60DART, Professeur au Collège, 4) rue Notre-Dame-de-Bon-Socours, à 

Gompiègne (Oise). 



— 130* — 

MM. 

GODEFROT (Tabbé L.)> Ancien professeur de Chimie à rinstilut catho- 
lique. 

GODEFROT (R.-E.), Professeur à l'École Normale d'Insiiluleurs de la Seine, 
10, rue Moiitor. Paris, i6*. 

GODRON (Henri), Ingénieur des Poals et Chaussées, 73, rue Crevier, à 
Rouen ( Seine-Inférieure ) . 

GODT (G.)i Architecte du département des Travaux publies, i5, rue dm Via- 
duc, Bruxelles (Belgique). 

GOISOT (Georges), Ingénieur do la Société anonyme des anciens Établis- 
sements ParviUée frères et C**, 10, rue Bélidor. Paris, 17'. 

GOLAZ (L.)* Constructeur d'instruments à l'usage des Sciences, aj bis, 
avenue de Montsouris. Paris, i4'* 

GQLDHÂMMER (Démétrins), Professeur de Physique à rUoiversité de 
Kasan (Russie). 

GOLDSGHMIDT (Robert), Docteur es sciences chimiques, 495, avenue Louise, 
à Bruxelles (Belgique). 

GOLOUBITZKI (Paul), Collaborateur de la Société des Amis des Soienees 
de Moscou, à Kalouga Faroussa (Russie). 

GORSSE, Professeur au Collège Rollin, 19, rue Nollet. Paris, 17'. 

G08SARD (Feniand), Docteur en droit, i5, rue Tronebet. Paris, 8*. 

GOSSART (fimile), Professeur à la Faculté des Seienees, 68, rue Eugèoe- 
Ténot, à Bordeaux (Gironde). 

GOURÊ DE TILIiEXONTÉE (Gaatare), Doeteur es sciences, professeur au 
Lycée BufTon, 3i, rue de Poissy. Paris, 5*. 

GOUT (G.), Professeur à la Faculté des Sciences de Lyon (Rhône). 

GRAETZ (Léo), D' Phil., Professeur à TUniversité, Arcisstrasse, 8, à Moaleb 
(Bavière): 

GRAJON (A.), Docteur en Médecine, à Vierzon (Cher). 

GRAMONT (Arnaud de), Docteur es sciences physiques, 81. rue do Lille. 
Paris, 7*. 

GRAU (Félix), Professeur au Lycée de Bar-le-Duc (Meuse). 

GRAT (Robert Kaye), Ingénieur électricien de rindia-Rubber, Guttâ-Bsreha 
and Telegraph Woriis C», Siivertown, Essex, à Londres (Angleterfe). 

GREFFE (E.), Professeur au Lycée de Montpellier (Hérault). 

GRÉHANT (D*^), Professeur de Physiologie générale au Muséum, 90, cours de 
Vineennes. Paris, 12*. 

GRIMALDI (Giovan Petro), Docteur es sciences physiques, Directeur du Labo- 
ratoire et Professeur de Physique à rUoiversité Royale, zS, Via Androse, 
Catania, Sicile (Italie). 

GRIPON, Professeur honoraire à la Faculté des Sciences, ri. rue du Mont- 
Thabor, à Rennes (llle-et- Vilaine). 

GRIVAUX, Professeur au Lycée, 16, rue Montbrillant, à Monplaistr, Lyou 
(Rhône). 

GRIVOLAS (Claude), Ingénieur civil, Administrateur délégué de la Compa- 
gnie française d'Appareillage électrique, 16, rue Monlgolâer. Paris, y* 



^ 



— 131* — 

MM. 
GROGNOT (L.)) Ingénieur chimiste. 35, rue Saint-Laiare, à Sainl-Oueu- 

r Aumône ( Seine-t»l-Oise ) . 
6B00T (le P. L.-Th. de), Ker&straat, 14. Oadenboeeh (JioUaade). 
6R0SSETESTE (William;, Ingénieur civil, 67, avenue Malakoff. Paris, I6^ 
61I0UVELLE, Ingénieur, Professeur à rËeole centrale des Jlrts et Manu- 
factures, 18, avenue de l'Observatoire. Paris, 6*, 
GRUET-VIARB, Gonstructeirr d'instruments de Pbysicpie, me de la Liberté^ 

à Dijon (Côte-d'Or). 
GUEBHARD (D' âdrieB), Agrégé des Facultés de Médecine, à Saint-Vallier- 

de-Thiey (Alpes-Maritimes), 
GUEORGUIEWSKT (Nicolas), Institut technologique, à Saint-Pétersbourg 

(Russie). 
GOERBT (A.), Professeur en retraite, à Grasse (Alpes-Maritimes). 
GUERBT, Professeur au Lycée, boulevard Fragonard, Annecy (Haute-Savoie K 
GirfiRIN (Georges), Docteur -en Médecine, Licenciées sciences, 70, avenue 

Kléber. Paris, i6*. 
uu£n09LT (Georges), Ancien Inspecteur des finances, Trésorier-Payeur 

général honoraire, 17, avenue de Breteuil. Paris, 7*. 
GUERRE, Constructeur électricien, 53, rue de Villiers, it NeuiU^ur-Setne 

(Seine). 
GUILLAUME (Ch.-Xd.), Docteur es sciences, attaché au Bureau international 

des Poids et Mesures, au Pavillon de Breteuil, à Sèvres (Seine-et-Oise). 
GUILLET, Secrétaire de la Faculté des Sciences, i58, rue Saint-Jacques. 

Paris, 5*. 
GUILLEMIN (l'abbé). Professeur de Sciences mathématiques et physiques' 

à rExternat do la rue de Madrid, 43, rue du Rocher. Paris, 8*. 
GUILLEMINOT, Docteur en Médecine, i3, chaussée de )a Muette. Paris, iG**. 
GIIILLOZ(D' Th.), Agrégé, Chef des travaux du Laboratoire de Phy^quc 

médicale à la Faculté de Médecme, 24, place de la Carrière, à Nancy 

(Meurthe-et-Moselle ). 
GUINARO (A.)) Armurier, 8, avenue de l'Opéra. Paris, i**^. 
GUINGHANT (J.), Professeur adjoint à la Faculté des Sdenoes, 177, ruo 

"Sainl-Jean, à Caen ([Calvados). 
GUNTZ, Professeur à la Faculté des Sciences, -9) rue Uermite, à Nancy 

(Meurthe-et-Moselle ). 
GUTTON (Gamine), Maître de Conférences à la Faculté des ^Scienoes, 

40 bis, rue Gambetta, Nancy (Meurthe-et-Moselle). 
6UTE (Philippe- A), Docteur es sciences, Professeur de Chimie à rUniver- 

site, 3, Chemin des Cottages, à Genève (Suisse). 
GUTE (Ch.-Ed.), Docteur es sciences, Professeur de Physique à l'Université, 

41, roule de Chêne, à Genève (Suisse). 
6UTEN0T (Paul-Louis), Docteur on Médecine à Aix-les-Bains (Savoie). 

SAGENBAGH-RISCHOFF, Professeur à TUaiversilé, 20, Missionsstrasse, à 
Bâle (Suisse). 



— 132* — 

MM. 
HÂ6ENBÂGH ( Auguste), Prival-docent à rUiiiversité, Breitestrasse, à 

Bonn-su r-Rhin, près Cologne (Allemagne). 
HAL£ (Georges), Directeur de l'Observatoire, Yerkes observatory, Univer- 

sity of Chicago, Williams Bay, Wisconsin (États-Unis). 
HALLER (Â.), Membre de rinstitut, Professeur à la Faculté des Sciences, 

I, rue Le Golf. Paris, 5*. 
HAMT (Maurice), Astronome adjoint à l'Observatoire , i6, rue de Bagneux. 

Paris, 6*. 
HANRIOT (Th.)v Ancien recteur des Ardennes, Professeur honoraire de 

Physique de la Faculté des Sciences de Lille, 6, rue Pichon, à Nancy 

(Meurlhe-et-Moselle). 
HARÏER ([y John-Allen), Docteur es sciences, Membre du Ovvens-College, 

The National Physical Laboratory, old Deer Park, Richmond, Surrey 

(Angleterre). 
HARTL (Colonel), Attaché à Tlnstitut géographique militaire de Vienne 

(Autriche). 
BAUDIÉ (Edgart), Professeur à l'École navale, 89, rue de Paris, à Brest 

(Finistère). 
HEEN (Pierre de), Membre de l'Académie Royale , Directeur de l'Institut de 

Physique, 9, rue Momilphe, à Liège (Belgique). 
HEGER (Paul), Professeur de Physiologie, Institut Solvay (Parc Léopold),. 

Bruxelles (Belgique). 
HEMARDINQUER (Gh. ), Préparateur de Physique à la Faculté des Sciences, 

7, rue de la Cerisaie. Paris, 4*- 
HEMOT (Alphonse), Constructeur d'instruments de précision, 43, rue Tour- 

nefort. Paris, 5*. 
HEMPTINNE (Alexandre de), 56, rue de la Vallée, à Gand (Belgique). 
HENOGQUE (D*^ A.), Directeur adjoint du Laboratoire de Physique biologique 

du Collège de France, 11, avenue Matignon. Paris, 8*'. 
HENRT (Edouard), Professeur de physique au Lycée, '28, rue Capitaine- 

Lefort, à Lorient (Morbihan). 
HENRT (Aimé), Professeur au Lycée, 22, rue Marlot, à Reims (Marne). 
HENRT (Victor), Préparateur de Physiologie à la Faculté des Sciences, 

i3, rue du Val-de-Grâce. Paris, 5^ 
HEPITES (Stefan), Directeur de Tlnstitu t météorologiqueà Bucarest i Roumanie ) . 
HERMANN (A.), Libraire-Éditeur, 8, rue de la Sorbonne. Paris, 5^ 
HERSGHOUN (Alexandre), Étudiant au Laboratoire de Physique de l'Uni- 
versité de Saint-Pétersbourg (Russie). 
HERSE (Gharles-Alezandre), Professeur au Collège, 11, rue du Beffroi, à 

Soissons (Aisne). 
HERZOG, i5, avenue du Trocadéro. Paris, I6^ 
HESEHUS (N), Professeur à l'Institut technologique de l'Empereur Nicolas I, 

à Saint-Pétersbourg (Russie). 
HILLàIRET (André), Ingénieur des Arts et Manufactures, ii, rue Viaj- 

d'Azir. Paris, 10''. 



— 133* — 

MM. 
HODIN, Inspecteur d'Académie, à Vesoiil ( Ha oto-Saône). 
HOMEN (Théodore), Professeur à rUniversité d'Helsingtors ( Finlande). 
HOSPITALIER. Ingénieur des Arts et Manufactures, Professeur à TÈcolo de 

Physique et de Chimie industrielles de la Ville de Paris, H7, boulevard 

Saint-Michel. Paris, 5'. 
HOSTEIN, Proviseur du Lvcée, 3-, ruelî^abev, àNancv ( Meurlbe-el-Mosene ). 
HOULLEYIGUE. Professeur à la Faculté des Sciences de Caen (Calvados). 
HOWE (Henry M.). Professeur de Métallurgie i Columbia University, 

Columbia Universitv, New- York Cilv ( États-Unis). 
HUDELO, Répétiteur à TÉcole centrale, 10, rue Saint-Louis-en-l'Ile. Paris, 4*^- 
HUET (Ernest», Docteur en Médecine, 21, rue Jacob. Paris, 6*. 
HURION, Professeur à la Faculté des Sciences, boulevard de Brosses, à 

Dijon (Côte-d'Or). 
HURMUZESCU ( Dragomir), Docteur es sciences. Professeur ù la Faculté des 

Sciences do Jassy ( Roumanie ). 
HUS80N (Léon >, Directeur do VEastem Extension TeUgraph C**, à Foochow 

(Chine). 
HUTIN (Maurice), Ingénieur des Ponts et Chaussées, 10, avenue Trudaine. 

Paris, 9*. 

IMBAULT (G. ). Censeur du Lycée d'Oran (Algérie). 

IHBERT (Armand), Professeur de Physique à la Faculté de Médecine do 

Montpellier (Hérault). 
INFREVILLE ( Goorgas d'), Ex-Électricien de la IVesiern Union Te'.e^aph C<>» 

Expert de la National Bell Téléphone C°, 110, Liberty strcet, à Ne\N- 

York (Étals-Unis). 
INFROT (Charles), Directeur du service de la radiographie de la Salpélrièro, 

8, rue des Saints-Pères. Paris, 6'. 
IVANOFF (Basile), Licencié es sciences (maison Ivanoff), à Simpheropol 

(Russie). 
IZARN (Joseph), Professeur au Lycée Pascal, M, rue Bansac, a Clormont- 

Ferrand (Puy-de-Dôme). 

JACOBS (Femand), Président de la Société belge d'Astronomie, ii, rue des 

Chevaliers, à Bruxelles (Belgique). 
JAMBART, Professeur au Lycée, 6^, avenue Saint-Roch, à Valenciennes 

(Nord). 
JANET (Paul), Chargé de Cours à la Faculté des Sciences, Directeur du 

Laboratoire central et de TÉcole supérieure d'Électricité, 8, rue du Four. 

Paris, 6*. 
JANSSEN, .Membre de Tlnstilut, Directeur de robscrvaloiro d'Aslronomio 

physique, à Meudon (Seinc-et-Oise). 
JARRE (L.-M. ), Ingénieur électricien, anciennement attaciié à la Maison 

Sautter, Harlé cl C'', 9, rue Louis-le-Grand. Paris, 2**. 
JARRET, Opticien, iiO, avenue de Suiîrcn. Paris, 7*. 



— i34* — 

MM. 

JAUBERT (Georges), Docteur es sciences, i53, boulevard Malesherbe». 
Paris; i/é 

JA.UMANN (D' 6.)) Professeur de Chimie et de Physique de l'Université de 
Prague (Autriche). 

JAVAL (D** £mile), Membre de TAcadémie de Médecine, 5, b.)iilBvard La 
Tour-Maubourg. Paris^ 7*. 

JAVAL (Jean), 5, boulevard La Tour-Maubourg. Paris, 7'. 

JAVAUX (Emile), Administrateur-Directeur de la Société Grarami», ]3o, bou- 
levard Pereire. Paris, 17*. 

JËNOT, Professeur honoraire au Collège UoUin, ii,r. Caulaincourl. K^rifr,.!^'^. 

JEUNET, Ancien Professeur, i5, avenue de la Défenae-dc-Pacis^ à Puteaus 
(Seine). 

JOANNIS (Tabbé Joseph de), Licencié es sciences physiques et mailiêmaliques. 
33, rue du Cherche-Midi. Paris, 6'. 

JOB, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences de Bennes (Ule^l- 
Vilaine). 

JOBIN (A.), Ancien Élève de l'École Polytechnique, Constructeur d'instru- 
ments de précision, successeur de M. Léon Laurent, 21, rue de TOdéon. 
Paris, 6*. 

JOLY (Louis), Ancien Élève de l'École Polytechnique, 66, boulevard de Port- 
Royal. Paris, i3'. 

JOSEPH (Paal), Ancien Élève de l'École Polytechnique, 26. avenue de Mont- 
souris. Paris, 1 4*. 

JOUBERT, Inspecteur général de l'in&truction publique, 67,. rue Viûlèt. 
Paris, i5*. 

JOUBIN, Doyen de la Faculté des Sciences de Besançon (Doubs). 

JOUCLAS (Louis), 290^ rue SaIntrJacquofr. Paris, 5'. 

JOUKOWSKI (Nicolas), Professeur de Mécanique. à< l'Université et à l'Ésolo 
des Hautes-Études de Moscou (Russie). 

JOYEUX (Eugène), 10, avenue de Bellevue, à Sèvres (Seine-et-Oise). 

JUDIG, Ingénieur électricien, 2, rue des Luvandières-Saintc^Opportune. 
Paris, i*"". 

JUNGFLEISGH (E.), Professeur à l'École siiprricure de Pharmacie, 74, rue 
du Cherche-Midi. Paris, 6*. 

KAPOUSTINE (Théodore ), Professeur de Physique à TUniversilé de TonisL 
(Sibérie). 

KELVIN (Lord), F. R. S., Professeur à lUniversité de Glascow, NetherhalL, 
Largs, Ayrsliir^ (Ecosse), i5, Eaton Place, Londres, S. W. (Angleterre). 

KNOLL, Préparateur de Physique au Lycée Louis-le-Grand, i23, rue Saint- 
Jacques. Paris, r>'. 

KŒCHLIN (Horace), Chimiste, 19, avenue du Mont-Riboudet, à Rouen 
( Seine-Infôrieure). 

KORDA (Désiré), Ingénieur chef du Sr*rvico électrique de la Compagnie de 
Fives-Lillc, Gj, rue (Je Cauniartin. Paris, </. 



— 135* — 

MM. 
KOROLKOFF (Aldiii), Colonel d'Artillerie russe, Professeur de Physique 

è t'Aesdémie d'Artillerie de Saint-Pétersbourg (Rossie). 
KOUPRIAIIOFF, Capitaine à rAcadémie d'Artillerie Saint-Michel, à Saint- 
Pétersbourg (Russie). 
KOUSTOVSKT (Mitraphan), Professear au gymnase russe, Russie Mano|K)I, 

mer d'Azow. 
KOWALSKI, Professeur à FËcoIe supérieure du Commerce et de Tlndusirio, 

I, rue de Grassi, à Bordeaux (Gironde). 
KOWALSKI (Joseph de), Professeur à rUniversité de Fribourg (Suisse). 
KROUCUOLL, Doctenr es sciences et Docteur en Médecine, (Ihcf des 

Travaux pratiques de Physique à la Faculté des Sciences, 77. rue de 

Prony. Paris, 17*. 

LABATDT, Professeur suppléant à lÉcolo de Médecine et de Pharmacie de 

Grenoble (Isère). 
LACOUR (Alfred), Ancien Élève de l'École Polytechnique, Ingénieur civil 

des Mines, 60, rue Ampère. Paris, ï7*. 
LACROUL(Paml>, Directeur de la Compagnie Universelle d'Acétylène, 36, rue 

de Cbâteandnn. Paris, 9*. 
LAFAT, Capitaine, adjoint à Tatelicr de précision, représentant la Section 

technique de rArtiilerie, 1 , place Saint-Thomas-d'Aquin. Paris, y*. 
LAFFARGUE (Joseph), Licencié es sciences physiques, Ingénieur électricien, 

70. boulevard Magenta. Paris, 10'. 
LAFLAMME (M^*^), Membre de la Société géologique de France, Recteur de 

rCniveraité Laval, à Qoèbee (Canada). 
LAFONT (U. P. Eugène), S. J., C. I. L. Professeur de physique au collège 

Saint'François-Xavier, 10, Park St, Calcutta (Indes-Anglaises). 
LAGRâNGE (Eugène), Professeur de Physique à l'École Militaire, 60, Champs- 
Elysées, à Brox^es (Belgique). 
LALA (Ulysse), Docteur es sciences, Chef des Travaux de Physique à la 

Faculté des Sciences, Professeur de Mécanique et de Physique à TÉcolo 

des Beaux-Arts et des Sciences Industrielles, 16, boulevard de Strasbourg, 

à Toulouse (Haute-Garonne). 
LAMBERT (Pierre), Ingénieur, 5, rue de la Tour-des-Dames. Paris, </. 
LAMIRAND, Professeur au Lycée do Toulouse (Haute-Garonne). 
LAMOTTE, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, 9, rue Moiillo- 

sier, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). 
LANCE (M^**), Préparatrice au Lycée Fénelon, 4^) rue Saint-Ândré-des-Arts. 

Paris, 6*. 
LARCELOT, Constrocteur d'instruments d'acoustique, 70, avenue du Maine. 

Paris, 14*. 
LANDRIN, Ancien Élève de l'École Polytechnique, 127, boulevard Hanssmann. 

Paris. 17*. 
LANGEVIN, Préparateur de Physique à la Faculté des Sciences, 21, boule- 
vard Saint-Marcel. Paris, i3*. 



- 136* — 

MM. 
LANIËS, Professeur au Lycée de Toulouse (Haute-Garonne). 
LAPORTE, Ingénieur civil des Mines, Ancien Élève de TÉcole Polytechnique, 

Chef des Travaux au Laboratoire central d'Électricité, !», rue Saint-SimoD. 

Paris, 7*. 
LAPREST£, Professeur au Lycée Buffon, 7, rue Charlet. Paris, i5'. 
LAROCHE (Félix), Inspecteur Général des Ponts et Chaussées en retraite, 

iio, avenue Wagram. Paris, ly". 
LAROUSSE (Auguste), Professeur au Lycée, 6, place Jean-Des veaux, à 

Nevers (Nièvre). 
LATGHINOFF, Professeur de l'Institut du Corps forestier, à Saint-Pétersbourg 

(Russie). 
LATOUR, Professeur honoraire, 6, chaussée Saint-Pierre, à Angers (Maine-et- 
Loire). 
LAURENT (Léon), Ancien Constructeur d'instruments d'Optique, 21, rue de 

rOdéon. Paris, 6*. 
LAURIOL (Pierre), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, i, avenue de 

l'Observatoire. Paris, 6*. 
LAVERDE (D' Jésus-Oloya), à Bucaramanga (États-Unis de Colombie). 
LAVIÉVILLE (Augustin), Inspecteur d'Académie, 72, rue Claude-Bernard. 

Paris, 5*. 
LAWTON (Oeorge-FIeetwood), Ingénieur-Directeur de VEastem Telegraph 

C°, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 
LE BATON {D')y Chef du Laboratoire de Radiographie à la Clinique générale 

de Chirurgie, 5, place de TOdéon. Paris, 6*. 
LEBEDEW (Jean), Adjoint à l'Académie de Médecine de Saint-Pétersbourg 

(Russie).. 
LE BEL (J.-A.), Ancien Président de la Société chimique. 25, rue Franklin. 

Paris, i6«. 
LEBLANC (Maurice), Ancien Élève de l'École Polytechnique, i, avenue de 

Bouliers, villa Montmorency. Paris, 16'. 
LE BON (D"^ G.), -«9, rue Vignon. Paris, 8*. 
LEGARME(Jean et Louis), Ingénieurs-Constructeurs, 118, rue de Vaugirard, 

Paris, 6*. 
LEGAT, Professeur au Lycée Janson-de-Sailly, 7, rue Gustave-Courbet. 

Paris, 16*. 
LE GHATELIER (André), Ingénieur en chef de la Marine, 33i, rue Paradis, 

à Marseille (Bouches-du-Rhône). 
LE GHATELIER (Henry), Ingénieur des Mines, Professeur au Collège de 

France et à l'École des Mines, 73, rue Notre-Dame-des-Champs. Paris, 6*. 
LE GHATELIER (Louis), Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, 4i rue 

Bara. Paris, 6'. 
LE GHATELIER (Gharles), 73, rue Notre-Damo-des-Champs. Paris, (î^ 
LEGHER (D' Ernst), Professeur à l'Université de Prague (Autriche). 
LEDUC, Professeur adjoint à la Faculté des Sciences, 84, boulevard Saint- 
Michel. Paris, 6'. 



— 137* — 

MM. 

LEDUC (D*^ Stéphane), Professeur àVÉcoie de Médecine, >, quai delà Fosse, 
à Nantes (Loire-Inférieure). 

LEFEBVRE (Eagène), Professeur honoraire, 7., rue des Réservoirs, à Ver- 
sailles et à Menotey (Jura). 

LEFEBVRE( Pierre), Professeur au Lycée, G;, boulevard Faidherbo, à Douai 
(Nord). 

LEFÊVRE (Julien), Professeur au Lycée, 20, avenue de Gigant, à Nantes 
( Loire-Inférieure ). 

LEFÊVRE (Z.-H.-D.), Préparateur de Physique au Lycée, 10, rue Frédéric- 
Petit, à Amiens (Somme). 

LEJEUNE (D^ Lonis), Médecin électricien, i, rue des Urbanités, à Liège 
(Belgique). 

LEMESLE, Professeur et Secrétaire de l'École de Médecine et de Pharma- 
cie d'Angers (Maine-et-Loire). 

LEHERAT (Maarice), Licencié es sciences mathématiques et physiques, 
Ingénieur civil, loc^ùîs, rue Ville-ès-Martin,à Saint-Nazaire (Loiro-Inférieure). 

LEHOINE (Emile), Chef honoraire du Service de la vériScation du gaz, 
3*2, avenue du Maine, à Paris, I4^ 

LEHOINE (Constant), Professeur au Lycée de Brest (Finistère). 

LEMOINE (Georges), Membre de l'Institut, Ingénieur en Chef des Ponts et 
Chaussées, Professeur à l'École Polytechnique, 79, rue Notre-Dame-des- 
Champs. Paris, 6*. 

LEMOINE (Jnles), Professeur au Lycée Saint-Louis, 72, rue Claude-Bernard. 
Paris, 5*. 

LEMSTROM (Selim), Professeur de Physique à l'Université de Helsingfors 
(Finlande). 

LENOIR ( Léon), Préparateur de Physique au Lycée, 53, rue Victor-Hugo, à 
Brest (Finistère). 

LEPERGQ (Gaston), Professeur do Chimie à la Faculté libre, ^5, rue du 
Plat, à Lyon (Rhône). 

LEQUEUX (P.), Ingénieur des Arts et Manufactures, 64, rue Gay-Lussac. 
Paris, 5'. 

LERAT (le P. Âd.), Eudiste, 12, rue du Quinconce, à Angers (Maine-et- 
Loire). 

LERHANTOFF, Professeur de Physique de l'Université de Saint-Pétersbourg 
(Russie). 

LE ROUX, Professeur à l'École supérieure de Pharmacie, Examinateur à 
l'École Polytechnique, 120, boulevard Montparnasse. Paris, i4*. 

LEROT, Professeur au Lycée Miciielel, 2i5, boulevard Raspail. Paris, i4'. 

LESAGE (Angnate), Professeur au Lycée de Châteauroux (Indre-et-Loire). 

LESOBRE, Professeur au Collège, i3, rue Créroulin, à Melun (Seine-et-Marne). 

LESPIAULT, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux (Gironde). 

LËTANG (D-^ Marc), 272, Faubourg-Sain t-Honoré. Paris, 8*. 

LEUILLIEUX (D**), Médecin de la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest, 
à Conlie (Sarthe). 



— 138* — 

MM. 
LÈTÎ (Armand), Professeur de Physique, î9.4, rue de CazaiiU, à Alençon 

(Orne). 
LEYHARIE, Professeur au Lycée d'Évreux (Eure). 
LHUILLIER, Professeur, rue Duguesclin, à Lorient (Morbihan). 
LIBRART OF UNIVERSITT OF PENNSTLYANIA, à Philadelphie (Élat:»- 

Unis). Chez M. Stechert, 76, rue de Rennes. Paris, 6*. 
LIME (Glandins), Docteur es sciences, Ingénieur-Conseii de la Maisoti 

Gindre Frères et C* de Lyon, 8. quai d'Occident, à Lyon ( Rhône). 
LIFPICH (Fr. ), Professeur à l'Université de Pragiie (Autriche ). 
LIPPMANN, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 

10, rue de TÉperon. Paris, 6'. 
LOGHERER, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 45, rue Ampère. Paris, !7«. 
LOISELEUR, Chargé de cours de Sciences au Lycée, 11, rue Desfoamiel, à 

Bordeaux (Gironde). 
LQU6ÏÏINI1IE (W.), Docteur honoraire, Professeur de Thermochimie à 

rUniversité de Moscou (Russie). 
LUB0SLAW8KI (Gennady), Préparateur à llnstitut forestier de Serni- 

Pétersbourg (Russie). 
LUGAS (Le R. P. J.-0.), S. I., Professeur à la Faculté des Seleiïces, 

Collège Nolre-Dame-de-la-Paix, à Namur (Belgîqae). 
LÏÏGGHI (IV Gnglielmo de). Professeur de Physique au Lycée Royal Tito 

Livio, Padoue (Italie). 
LU COL (Fanl), Professeur au Lycée, 4, cité Chabrol, à Clermom-Perrand 

(Puy-de-Dôme). 
LUMÂRE (Avaliste), Ingénieur-Chimiste, cours Gambette, à Mouplaiair 

(Lyon) (Rhône). 
LUMItRE (Lama). Ingénieur-Chimiste, coors Gambetu, à Monpiaisir 

(Lyon) (Rhône). 
LÏÏS8ANA (SiWio), Docteur es seiences physiques, à rinstilnt physique de 

l'Université de Sienne (Italie). 
LYON (Gustave), Ancien Élève de l'École Polytechnique, Ingéniear civil 

des Mines, Industriel, 22, ruo Rochechouart. Paris, 9*. 

MAGE DE LÉPINAT, Professeur à la Faculté des Sciences, io5, boulevard 
Longchamps, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 

MAGE (D-^ ERNSTj, Professeur de Physique à l'Université, XVIII, Hof- 
stattgasse, 3, Vienne (Autriche). 

HAGK (Ed.), Ingénieur, Les Charmetles, à Lausanne (Suisse). 

MAGQUET (Auguste), Ingénieur au corps des MineS; Directeur de l'École 
provinciale d'Industrie et des .Mines du Hainaut, -22, boulevard Doirr. à 
Mons (Belgique). 

MADAMET, Directeur des Forges et Chantiers de la Méditerranée, ï Mar- 
seille ( Bouches-du-Rhône). 

MAIGRET ( 1)''), 86, avenue de la République, à Montrouge (Seine)- 

MAISONOBE, Capitaine d'Artillerie, à Clermonl-Ferrand (Puy-de-Dôme). 



— t39* — 

MM. 

■ALBÎMET (S.), Président de la Société de Pholograpliie du Doubo^Chef 

des Travaux de Physique à la Faculté des Sciences de Besançon ( Doubs). 
MALULT (R. P. J^an), Profeseenr an Cc^iègerdu Sacré-Cœur, Schembagaour, 

Présidence de Madras (Indes anglaises). 
MALLY (D' Fmeis), 24, rua de SaintrPétersboarg. Paris, 8'. 
MALOSSE, Professeur à l'Écola de Médecine d'Alger (Algérie). 
MAXTÉZOS, Docteur èa scienees, 129, me Soton, à Athènes (Grèce). 
KAMT (J.), Professeur au Lycée, iS, rue Tlubaudeau, à Poitiers < Vienne). 
MANEUVRIER, Directeur aljoint du Laboratoire des Recherches phy- 
siques, à la Sorbonne. Paris, 5*. 
MANVILLE (Octave), Préparateur de Physique à la Faculté des Sciences 

de Bordeaux ( Gironde ) . 
MANT, Professeur do Physique à l'École des Ponts et Chaussées, à Buca- 
rest (Roumanie). 
MARAGE (D*^), Docteur es sciences, i4} rue Duphot. Paris, I''^ 
HARGHI5, Professeur adjoint à la Faculté des Scifmces, 106, rue Mlazarin, à 

Bordeaux (Gironde).. 
MARET, Membre de l'Institut, 11, boulevard Delessert. Paris, 16'. 
MARIE, Préparateur de Physique au Lircée Charlemagne, 120, rue S«iiit<- 

Antoine. Paris, 4'. 
KARSAL (P.), Professeur an Lycée, 27, rue Sigisbert-Adain, à Xancy 

(Meurthe-et-Moselle). 
MARTIN (Georges), Ingénieur de la Station d'Éclairage électrique, 67, rue 

Rousseau, à Bar-le-Duc (Meuse). 
MABTIIfST (E.), Processeur an Lycée JansouHle-SeiUy, 5, rue de TArnivai- 

Courbet. Paris, i6*. 
MARTINET, Profiraseur au Prytanée miKcaire, 5, Grande^ue, » la Flèche 

(Sarthe). 
MARTINBS (R. P» R.)\ Professeur de Physique au Colegio San Jeeo, 

VatladoHd ( Espagne )v 
MASGART, Membre de Tlnstilut, Professeur au Collège de France, Directeur 

du Bureau Central météorologique, 176, rue de TUniversité. Paris, 7**. 
MASSE (Maurice), Ancien Élève de TÉcole Polytechnique, Ingénieur civil 

des Mines, place de TÉglise-du-Vœu, à Mce (Alpes-Maritimeîy). 
MASSIN, Ingénieur des Télégraphes, 6t, rue de Vaugirard. Paris, G'. 
MAS80N (Louis), 33, rue de Vincennes, à Montreuil-sous-Bois (^ Seine). 
MASSOULIER, Professeur au Lycée, 3o, boulevard Delorme, à Nantes 

( Loire-Inférieure ). 
MATHIAS (Emile), Professeur à la Facullé des Sciences, 22, place Dupuy. 

à Toulouse (llaute-Garonne). 
MATHIEU (Louis), Directeur do la Station œnologique de Bourgogne, à 

Beaune (Cote-d'Or). 
MATHIEU (Joseph-Louis). Professeur au Lycée d*Évreux (Euro. 
MAUPEOU D'ABLEIGES (de), Ingénieur de la Marine, à Loncnt (Mor- 

bihai). 



— 140* — 

MM. 
MAURAIN (Charles), Maitro de Conférences à la Faculté des Sciences de 

Rennes (Ule-et- Vilaine). 
KELANDER, Préparateur à l'Université Skepparebrianten à Helsingfors 

(Finlande). 
MENDELSSOHN, Docteur en Médecine, 49, rue de Courcelles. Paris, 8'. 
MENIER (Henri). Ingénieur, 8, rue Alfred-de-Vigny. Paris, 8*. 
HENSBRU6GHE (Gustave -Léonard Van der), Membre de l'Académie 

Royale, Professeur de Physique mathématique à l'Université, Coupure, i3i, 

à Gand (Belgique). 
MERGADIER, Directeur des Études à l'École Polytechnique, 21, rue Des- 
cartes. Paris, 5*. 
MERGANTON (Panl-Lonis), Ingénieur électricien, 2, square de Georgctte, à 

Lausanne (Suisse). 
MERLIN (Paul), Professeur au Lycée, 78, faubourg Vincent, à Châlons-sur- 

Marne (Marne). 
MESLANS (Maurice). 59, quai de la Baronnie, à Ablon (Seine-et-Oisc). 
MESLIN (Georges), Professeur à la Faculté des Sciences, villa Marie, ancien 

chemin de Castelnau, Montpellier (Hérault). 
MESTRS, Ingénieur à la Compagnie des Chemins de fer de l'Est, 168, rue 

Lafayette. Paris, lo*^. 
M£TRAL (Pierre), Agrégé des Sciences physiques. Professeur à l'École Col- 

bert, 239 bis, rue Lafayette. Paris, 10*. 
METZ (de), Professeur à l'Université Saint-Wladimir, 3, rue du Théâtre, à 

Kiew (Russie). 
METER, Directeur de la Compagnie continentale Edison, 38, rue Saint- 
Georges. Paris, 9*. 
METER (Di- Stefan), Privât docent à l'Université Turkenstrasse, 3, à Vienne 

(Autriche). 
METLAN (Eugène), Ingénieur, 23, boulevard du Montparnasse. Paris, 6'. 
MIGHAUT (Victor), Préparateur de Physiologie à la Faculté des Sciences, 

1, rue des Novices, à Dijon (Côte-d'Or). 
MICHEL (Auguste), Constructeur d'instruments de Physique, 37, boule- 
vard Bourdon. Paris, 4*. 
MICHELSON (Albert), Professeur à l'Université de Chicago (Étals-Unis). 
MIGKS (Richard), Professeur au Gymnase communal, à Trieste (Autriche). 
MIGULESGU (Gonstantin), Professeur à l'Université, 3, Strada Spalarului à 

Bucarest (Roumanie). 
MILLARD (John-A.), Docteur en Médecine, au château Sunnyside, à Dinard- 

Sainl-Énogat (I|le-et- Vilaine). 
MILLIS (John) Major, Corps of Engineers, United States army,U.-S. Engineers 

ofiîce, Seattle State, of Washington (U. S. A.). 
MISERT (Gharles-Guatave), Ingénieur civil. i5, rue do la Fontaine-du-Gué, 

à Deuil I Seine-et-Oise). 
MISLAWSKT (D'), Professeur agrégé de Physiologie à l'Université de Kasan 

(Russie). 



— 141* — 

MM. 

MIX ( Edgar- W.)) Ingénieur électricien, 12, boulevard des Invalides. Paris. 7*. 

MOESSARD, Lieulenant-Colonel du Génie, 189, boulevard Saini-Germain. 
Paris, 7*. 

KOINE, Préparateur de Physique au Lycée de Clermont-Forrand (Puy-de- 
Dôme). 

MOLTENI (A.), Ingénieur, i5, rue Origet, à Tours (Indre-et-Loire). 

MONNIER (D.), Ingénieur, Professeur à TÉcole centrale des Arts et Manu- 
factures, 3, impasse Cothenet, et 22, rue de la Faisanderie. Paris, 16*. 

MONNORT (Henri), Professeur au Lycée Hoche, 5, rue Montebello, à Ver- 
sailles (Seine-et-Oise). 

MONOTER, Professeur à la Faculté de Médecine de Lyon (Rhône). 

MONTEFIORE (LeTi), Ingénieur, Sénateur du Royaume de Belgique, Fon- 
dateur de rinstitut électrotechnique, 35, rue de la Science, à Bruxelles 
(.Belgique). 

MONTEIL (SilTain), Juge de Paix à Grand-Bourg (Creuse). 

MONTHIERS (Maurice), 5o, rue Ampère. Paris, 17'. 

MORE (Louis Tranchard), Ph. D., Professeur de Physique à l'Université de 
Cincinnati, Johns liopi^ins Uuiversity, Auburu Hôtel, Cincinnati (Ohio) 
(U. S. A.). 

MOREAU (Georges), Professeur à la Faculté des Sciences, 49, avenue de la 
Gare, à Rennes (llle-et-Vilaine). 

MOREUX (l'abbé Th. ), Professeur de Physique à l'École Saint-Célestin, à 
Bourges (Cher). 

MORIN ( Pierre ), Professeur au Lycée, 40, rue fiarathon, à Montluçon( Allier). 

MORIN (F.), Docteur en Médecine, place Lamoricière, à Nantes (Loire-Infé- 
rieure). 

MORIZE (Henri), Ingénieur civil, Docteur es sciences, Astronome à TObser- 
vatoire, Professeur de Physique à l'École Polytechnique, Rua Princeza 
Impérial, n° 20. Antigo, à Bio-de- Janeiro (Brésil;. 

MORIZOT, Chargé du Cours, au Lycée deChaumont (Haute-Marne). 

MORS, Ingénieur, constructeur d'appareils électriques, 84, rue du Théâtre, 
Grenelle. Paris, i5*. 

MOSER (D' James), Privât docent à l'Université, 25, Laudon-Gasse, 
Vienne VIII/i (Autriche). 

MOUGHOT, Professeur eu retraite, 56, rue Dantzig (5, passage Dantzig). 
Paris, i5'. 

MOULIN (Honoré), Capitaine au 26' d'Artillerie, 59, rue Bobillot, au Mans 
(Sarthe). 

MOUREAUX (Th.), Météorologiste, Chef du Service magnétique à l'Obser- 
vatoire du Parc Saint-Maur (Seine). 

MOUSSELIUS (Maximilien), Employé à l'Administralion centrale des Télé- 
graphes, rue Torgowaïa, n° i3, Log. 4» à Saint-Pétersbourg (Russie). 

MOUSSETTE (Ch. ) Ingénieur chimiste, 73, boulevard Suchel. Paris, lG^ 

MUHLL (K. von der). Professeur ordinaire de Physique mathématique à 
l'Université de Bàle (Suisse). 



— 142* - 

MM. 
MÏÏIRflUAD (A^lexandra), F. C. S., Sherborne Lodge, Sportlands Kfint (An- 

gJeterre). 
MULLER (Paul), Professeur à Tlnstitut chimique de la Faculté des ScioDces 

i^ rue Grainville, Nancy (Meurthe-el-Mosette). 
MULLER (Victor), Professeur au Lycée, 32, faubourg de Breuii, aa Pay 

(Haute-Loire). 
HYCIKIME, Professeiir de 'Physique à rinsljîtist agvooemiQae de Koew^*)! 

Alexandiia (Russie). 

NACHET (A.)f Constructeur d'instruments d'Optique, 17, rue âaint-ôéverâi. 

Paris, y. 
Ni£H£T (Csanlts), Conalracteur d'instrame&ts ^'Opti<pe, 7, «iHBideB Ora- 

villiers. Paris, 3*. 
NA6A0KA (H.)t Docteur es Sciences, Professeur de Physique à i*tJDiverailé 

deTokio (Japon). 
NAMBA MASSASHI, Professeur à FUniversité de Ktoto Y Japso). 
NUGEEANfF (D.)? Pirofesseur à rUDiversité, %i,StradaP€|m41vss,À Auovest 

(Rounisuiie). 
NERDEUX (Léon-Jean), Ingénieur des Arts et Manufactures, 68. rue du 

•CardinaL-Lemdine. Paris, 5*". 
NERVILLE (de), Ingénieur des Télégraphes, Sg, me de Pontbieu. Pans, ^. 
NEUBUBIkER, Professeur au Lycée, j i, avenoe du Vieux-MaFebé, h OrWstis 

(Loiret). 
NIOOLAIEVE CWitdimir de), Colonel d'Artillerie, professeur é rÉodle nili- 

taire Paul, à Saint-Pétersbourg (Russie). 
NODON (Albert), Ingénieur-conseil, 69, rue Madame. Paris, 6'. 
N(^É (Charles), Constructoar d'instruments pour les Sciences, 6, me leiitbel- 

let. Paris, 5*. 
NOGUÉ (Emile), Attaché à la Maison PeNin-Duboscq, 1S8, me d^Asses. 

Paris, 6*. 
NOADMANN (Cii.), Licencié es Sciences, à TObservatoire d'A^reironrie ^y- 

sique de Meudon (Seine-et-Oise). 
NOT&OMB (Louis), Professeur de Télé graprlrie technique à l'École de Guerre, 

à Bruxelles (Belgique), Hôtel de France, à Saint-Pétersbourg (Krussie). 
NOUCrARET (£fie), Proviseur du Lycée de Grenoble (Isère). 

OfFRET (Albert), Professeur de Minérologieà rUTriTersité^^fflaSans-Snaci, 
53, Chemin des Pins, à Lyon (Rhône). 

06IER (Jnles), Membre du Comité consultatif dHygrène ptibliqae, Ohef d«i 
Laboratoire de Toxicologie à la Préfecture de police, 49, rue de Belle- 
chasse. Paris, 7*. 

OLIVIER (Louis), Docteur es Sciences, Directeur de la Rei^ue générale des 
Sciences pures et appliquées, 22, rue du Gêné ral-Foy. Paris, 8*. 

OLLIVIER (A.), Ingénieur civil, 2, rue Manuel. Paris, 9*. 

ONDE, Professeur au Lycée Henri-IV, 41, rue Glande-Bernard. Pavis, 5*. 



U3* — 



MM. 



OSMOND (Floris), Ingénieur civil, 83, boulevard de Goureelles. Paris, 8*. 
OUMOFF (Nicolas), Professeur de Physique à TUniversilé de Moscou (Russie). 
OZENME (L.-P. ), Aide au Bureau intoriiatioual des Poids et Mesures, 4a, 
boulevard Magenta. Paris, lo'. 



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PAILLARB-DUCLËBÉ (GoBstant), Secrétaire d'Ambassade, 96, bouienrd 
Haussmann. Paris, 8*. 

PAILLOT, Chef des Travaux pratiques de Physique à la Faculté des Sdences, 
58, rue de Turenne, à Lille (Nord). 

PALAZ (Adrien), Dacteur es Sciences, Professeur d^Électricité iadustrielte à 
r Université de Lausanne (Suisse). 

PALMADE, Professeur au Lycée de Montpellier (Hérault). 

PALMADE (F. ), Chef de bataillon au Génie, cocnmandani le lo' bataillon à 
Toul (Heurlhe-ei-Moselle). 

PAQUIER (Marc), Constructeur mécanicien, 68, rue du Cardinal-Lemoine. 
Paris, 5®. 

PARIS8E, Ingénieur des Arts et Manufactures, 49» rue Fontaine-au-Roi. 
Paris, II*". 

PATENT OFFICE LIBBART, à Londres, '2>, Soulbampton Buildings, W. C. 
(Angleterre). 

PATTE (Lnciaii), Ancien Élève de TÉcoIe Normale supérieure, Professeur au 
Collège, boulevard du Midi, à Yitry-le-Fra»çois (Marne). 

PAL VIDES (Démosthènes), Docteur en Médecine. 

PAULSEN (Adam-Frédéric-Tivat), Directeur de l'Instilut méléorolo^que 
de Copenhague (Danemark). 

PATN (John), Directeur de XEastern Telegraph C^, au Caire (Egypte). 

PATRARD (Henri), Censeur du Lycée do Bourges (Cher). 

PËLABON (H. ), Chargé de Conférences de Chimie à la Faculté des Sciences 
de Lille ( Nord ). 

FELLAT (H.), Professeur à la Faculté des Sciences, 23, avenue de TObser* 
vatoire. Paris, 6*. 

PELLIN (Philibert), Ingéoieur des Arts et Manufactures, Constructeur d'in- 
struments d'Optique et de précision, successeur de Jules Duboscq, ai, me 
de l'Odéon. Paris, 6*. 

PELISSIER (Engène), Maître de Conférences à Tlnstitut national agronomique, 
Professeur à l'École coloniale, 5, rue Sainte-Beuve. Paris, 6'. 

PERNIH (René), Go^ rue des Tournelles. Paris, 3'. 

PEROT (Alfred i, Directeur du Laboratoire d'Essais au Conservatoire Natio- 
nale des Arts et Métiers, 292, rue Saint-Marlin. Paris, 3^ 

PÉROUX (E. ), Capitaine d'Infanterie de Marine en retraite, 11, rue Camus, 
à Maisons-Laffitto (Seine-el-Oise). 

PERREAU, Professeur à la Faculté des Sciences de Besançon, Brcgille Besan- 
çon (Doubs). 

PERRIER (Lieutenant), État-major de l'Armée, service géographique, i4o, 
rue de Grenelle. Paris, 7'. 



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— 144* — 

MM. 
PERRIN (Jean), Chargé de Cours à la Faculté des Sciences de Paris, 9, rue 

Ralaud. Paris, 5*. 
PETIT (Paul), Professeur à la Faculté des Sciences de Nancy (Meurlhe-el- 

Moselle). 
PETIT (Paul), Professeur au Lycée de Foix (Ariège). 
PETITEAU (Marcel), Professeur au Lycéei j3, rue do Strasbourg, à Nantes 

(Loire-Inférieure). 
PÉTROFF, Professeur à l'Institut technologique, Directeur du Département 

des Cliemins de for au Ministère des voies et communications, à Saint- 
Pétersbourg (Russie). 
PEUGEOT, Ingénieur-Opticien, 3i, quai des Grands-Augustins. Paris, 6*. 
PETRUSSON (Edouard). Professeur de Chimie et de Toxicologie à l'École de 

Médecine et de Pharmacie, 17, chemin Petit-Tour, à Limoges (Haute- Vienne;. 
PFâUNDLER (Léopold), Professeur à l'Université, Directeur de l'Instiiut 

physique, Halbartgasse, 1, Gralz (Autriche). 
PHASMÂNN (Augustin), Maire de Saint-Mihiel (Meuse). 
PHILBERT, ancien Receveur des Télégraphes, 58, rue d'Antrain, à Rennes 

(llle-et-Vilaine). 
PHILIPPE (A.), Professeur au Lycée, 5, rue de l'Abattoir, à Bourges (Cher). 
PHILIPPON (Paul), Répétiteur au Laboratoire d'Enseignement (Physique) 

de la Sorbonne, villa Denise, 20, rue Imbergères, à Sceaux (Seine). 
PICARD (Frédéric), Docteur en médecine, à Amélie-les-Bains (Pyrénées- 
Orientales). 
PIGOU (R.-V.), Ingénieur des Arts et Manufactures, 4ii rue Saint-Ferdinand. 

Paris, 17*. 
PILLEUX; Ingénieur électricien, villa d'Alésia, 5, m bis, m ter, rue d'Alé- 

sia. Paris, i4*. 
PILTSGHIKOFF (Nicolas), Professeur à l'Université d'Odessa (Russie). 
PIONGHON, Professeur à la Faculté des Sciences, 1, rue Denfert-Rochereau, 

à Grenoble (Isère). 
PIROT (l'abbé). Professeur à l'Institution Sainte-Marie, à Bourges (Cher). 
PISGA (Michel), Ingén"" des Arts et Manufactures, i57., r. Marcadet. Paris, 18'. 
POINGARÊ (Antoni), Inspecteur général des Ponts et Chaussées, 14, rue du 

Regard. Paris, 6*. 
POINGARÊ (Henri), Membre do l'Institut, Professeur à la Faculté des 

Sciences, 63, rue Claude-Bernard. Paris, 5*. 
POINGARÊ (Lucien), Inspecteur générai de l'Instruction publique, i3o, rue 

de Rennes. Paris, 6*. 
POINTELIN. Professeur de Physique au Lycée d'Amiens (Somme). 
POLLAK-WSGIEKLIGA (M*»*" Marcella), Licenciée es sciences physiques, 

17, rue du Lyoée, à Sceaux (Seine). 
POLLARD (Jules), Directeur de rKcole d'Application du Génie maritime, 

140, boulevard du Montparnasse. Paris, 14*. 
POMET (J.-B.), Ingénieur des Télégraphes, 7, Sentier des Jardies, à 

Bellevue (Seine-et-Oise). 



— U5* — 

MM. 

PONSELLE (Georges), Ingénieur des Arts el Manufactures, ii4, avenue de 
Wagram. Paris, 17*. 

PONSOT (A.), Docteur es Sciences, Professeur au Lycée Janson-de-Sailly, 
26, rue Gustave-Courbet. Paris, 16*. 

POPOFF (Alexandre). Professeur à TÉcolc des Torpilleurs marins. Classe 
des officiers de Marine, à Cronstadt (Russie). 

POPP (Victor), ancien Administrateur-Directeur de la Compagnie des Hor- 
loges pneumatiques, 9, rue Margueritte. Paris, 17*. 

POPPER (Josef), Ingénieur-Constructeur de machines, Seidengasse, 3i,à 
Vienne (Autriche). 

POTIER, Membre de Flnstitut, Ingénieur en chef des Mines, 89, boulevard 
Saint-Michel. Paris, 5*. 

POUSSIN (Alexandre), Ingénieur des services électriques à la Société nor- 
mande d'Électricité, 7, rue Henri-Barbet, à Rouen (Seine-Inférieure). 

POZZI-ESCOT (E.), Chimiste, 23, rue de Jéricho, à Malzeville (Meurthe-et- 
Moselle). 

PRËAUBERT (E.), Professeur au Lycée, i3, rue Proust, à Angers (Maine- 
et-Loire). 

PRtOBRAJENSKI (Pierre), au Musée polytechnique, à Moscou (Russie). 

PRÉSIDENT (le) do la Société de Physique de Londres (Angleterre). 

PRÉSIDENT (le) de la Société de Physique do Saint-Pétersbourg (Russie). 

PRJBTORIANO ( Marin), Professeur à TÉcole militaire de Craïova ( Roumanie). 

PRIEUR (Albert), Industriel, 76, boulevard Malesherbes. Paris, 8«. 

PO PIN, Docteur en Médecine. 

PUTFONTAINE (Comte de), 38, avenue Friedland. Paris, 8*. 

QUEFFELLEG (Auguste), Licencié es Sciences, Professeur à TÉcole 

Saint-Joseph, rue Solférino, à Lille (Nord). 
QUERVAIN (Alfred de), ù Mûri, près Berne (Suisse). 
QUESNEVILLE (D'), Professeur agrégé à l'École supérieure de Pharmacie, 

I, rue Cabanis. Paris, i4*. 

RADI6UET, Opticien-Constructeur, i5, boulevard des Filles-du-Calvaire. 
Paris, 3*. 

RALLET. Professeur à TUniversité de Jassy (Roumanie). 

RAMEAU (l'abbé). Professeur de Physique à l'Institution Saint-Cyr, à 
Ne vers (Nièvre). 

RANQUE (Paul), Docteur en Médecine, i3, rue Champoilion. Paris, 5'. 

RAU (Louis), Administrateur délégué de la Compagnie Continentale Edison, 
7, rue Montchanin. Paris, 17'. 

RAVEAU (Camille), Physicien au Laboratoire d'Essais du Conservatoire 
national des Arts et Métiers, 5, rue des Écoles. Paris, 5*. 

RATET, Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux (Gironde). 

RATHOND (Eugène), Ingénieur principal de la Compagnie des Messa- 
geries maritimes, à la Ciotat (Bouches-du-Rhône). 

10 



— 146* - 

MM. 

REGHNIEWSKI (W.-C), Ingénieur électricien, i, avenue de l'Aima, 
Paris, 8*. 

REGOURA (Alhert), Doyen do la Faculté des Sciences, 12, rue Pellelier-de- 

Chambure, à Dijon (Côte-d'Or). 
REGNARD (D'" P.), Membre de l'Académie de Médecine, Directeur de Tln- 

stltut agronomique, 9.22, boulevard Saint-Germain. Paris, 7*. 
RENARD (Charles), Colonel du Génie, Directeur de TÉtablissement cen- 
tral d'Aérostation militaire, 7, avenue de Trivaux, à Chalais-Meudon 
(Seine-et-Oise). 
RENAULT (Albert), Chimiste, 6, rue de Lunain. Paris, I4^ 
REVOY, Professeur au Lycée Gay-Lussac, 25, avenue des Bénédictins, à 

Limoges (Haute-Vienne). 
REY PAILHADE (J. de), Ingénieur civil des Mines, 18, rue Saint- Jacques, 

à Toulouse (Haute-Garonne). 
RIRAN (Joseph), Professeur adjoint à la Faculté des Sciences, Professeur 

à l'École des Beaux-Arts, 85, rue d'Assas. Paris, 6*. 
RIBIËRE (Gharles), Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées (service des 

Phares), i3, rue de Siam. Paris, i6'. 
RIGARD (D' E.), Chirurgien de l'Hôpital, 6, impasse Voltaire, à Agen (Lot- 
et-Garonne). 
RIGHARD (Jules), Ingénieur-Constructeur, 25, rue Mélingue. Paris, 19*. 
RIGHET (Gh.), Professeur à la Faculté de Médecine, i5, rue de l'Université. 

Paris, 7'. 
RIGOLLOT (Henri )^ Chargé de Cours de Physique industrielle à l'Universitc. 

43, chemin des Grandes-Terres, à Lyon (Saint-Just) (Rhône). 
RILLIET, Professeur à l'Université, 16, rue Bellot, à Genève (Suisse). 
RIVIERE (Gharies), Professeur au Lycée Saint-Louis, 3p, rue Gay-Lussac. 

Paris, 5*. 
RIVIERE, Docteur en Médecine, 25, rue des Mathurins. Paris, 9'. 
ROBERT (A.-GO) Ingénieur des Arts et Manufactures, 54, rue du Four. 

Paris, 6«. 
ROGHEFORT (Octave), Ingénieur des Arts et Manufactures, 4, rue Capron. 

Paris, 18*. 
RODDE (Ferd.), 61, rue Rochechouart. Paris, 9*. 
RODDE ([Léon), 107, rua do Ouvidor, à Ri o-de- Janeiro (Brésil). 
RODOGANAGHI (Emmanuel), 54, rue de Lisbonne. Paris, 8^ 
ROGER (Albert), rue Croix-de-Bussy, à Épernay (Marne). 
R060WSKY (Eugène), Professeur au Collège Vassiliewski Ostrow, 14' ligne, 

n° 23, log. 12, à Saint-Pétersbourg (Russie). 
ROLLAND (Etienne), Professeur au Lycée, 4» rue Perpigna, à Pau (Basses- 
Pyrénées). 
ROHILLY (Félix de), 25, avenue Montaigne. Paris, 8*. 
ROMILLY (Paul Worms de). Inspecteur général des Mines, 7, rue Balzac. 

Paris, 8^ 
ROPIQUET, Pharmacien, à Corbie (Somme). 



•- 147* — 

MM. 

ROQUES (D' G.)i Aide de clipique électrothérapique à la Faculté de Médecine, 

29, rue Saint-François, à Bordeaux (Gironde). 
ROSENSTIEHL, Chimiste, Directeur de l'Usine Poirrier, 61, route de Saint- 

Leu, à Enghien ( Seine-et-Oise ). 
ROSSET (Georges), Ingénieur des A ris et Manu factures^ 4)rueAIbouy.Paris, Io^ 
ROTHSCHILD (baron Edmond de), 41, rue du Faubourg-Saint-Honoré. 

Paris, 8^ 
ROUBAULT, Professeur au Lycée d'Angoulême (Charente). 
ROUDET, Professeur au Collège, 4, place Nationale, à Villefranche(Aveyron). 
ROÏÏMAILLAC, Docteur en Médecine, à Captieux (Gironde). 
ROUSSEAU, Professeur à l'Université, 20, rue Yauthier, à Ixelles-Bruxclles 

(Belgique). 
ROUSSELET, Proviseur du Lycée de Saint-Étienne (Loire). 
ROUSSELOT (l'abbé), Professeur è l'Institut catholique, 74, rue do Vaugi- 

rard. Paris, 6*. 
ROUX (Gaston), Ingénieur-Conseil, Directeur du Bureau do Contrôle des 

installations électriques, 12, rue Hippolyte-le~Bas. Paris, g*'. 
ROTGOURT (Eagéne), Constructeur électricien, successeur de M. Bonetti, 

69, avenue d'Orléans. Paris, i4'. 
ROZIER (F.), Docteur en Médecine, 10, rue du Petit-Pont. Paris, 5*. 
RTTKATCHEFF (Général), Directeur de l'observatoire de Physique Central 

Nicolas, à Saint-Pétersbourg (Russie). 

• SAGERDOTE (Paul), Ancien Élève de TÉcole Normale supérieure. Professeur 
agrégé au Collège Sainte-Barbe, 97, boulevard Saint-Michel. Paris, 5'". 
SADOWSKT (Alexandre), Professeur à l'Université impériale de Physique, à 

Juriew (Ilussie). 
SAGNAG (Georges), Maître de Conférences ù la Faculté des Sciences, 5o, rue 

Gauthier-de-Châtillon, à Lille (Nord). 
SAID (Dj. Mehmeh), Ingénieur attaché technique à l'Ambassade de Turquie. 

à Paris. 106, boulevard Arago. Paris, 14*. 
SAINTE-GLAIRE DEVILLE (Emile), Ingénieur à la Compagnie du Gaz, 12, 

rue Alphonse-de-Neuville. Paris, 17". 
SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Henri), ancien Directeur des Manufactures de 
l'État, Administrateur délégué de la Société anonyme des anciennes salines 
domaniales de TEst, 19, rue de Téhéran. Paris, 8*. 
SAINTIGNON (F. de), Maître de forges à Longwy (Meurthe-et-Moselle). 
SALADIN (Edouard), Ingénieur civil des Mines, chez MM. Schneider et C'% 

au Creusot (Saône-et-Loire). 
SALLES (Adolphe), i, rue Rabelais. Paris, 8*". 

SALHON, Professeur au Lycée, i5, rue du Mûrier-d'Espagne, à Nîmes (Gard). 
SAMAMA DE GHIKKI (A.), rue Sidi-Sofian, à Tunis (Tunisie). 
SANDOZ (Albert), Préparateur des Travaux pratiques de Physique à la 

Faculté do Médecine, 11, rue Rataud. Paris, 5^ 
SANTERRE, 2, quai Maiaquais. Paris, G*". 



— ii8* — • 

MM. 

SâRASIN (E.), Docteur es Sciences, Grand Saconnex, à Genève (Suisse). 
SARDING (Jean- Marie- Angnste), Préparateur de Physique à la Faculté des 

Sciences de Toulouse (Haute-Garonne). 
SARRAN (E.), Professeur au Lycée. 794 rue Saint-Genès, à Bordeaux 

(Gironde). 
SARRAZIN, Professeur à TÉcole des Arts et Métiers et à TÈcole de Médecine, 

8, ruo Saint-Serge, à Angers (Maine-et-Loire). 
SARRAU, Membre de Tlnstitut, Directeur des Poudres et Salpêtres, Profes- 
seur de Mécanique à l'École Polytechnique, 12, quai Henri IV. Paris, 4'- 
SAUTTER (Gaston), Ingénieur, 26, avenue de Suffren. Paris, i5'. 
SAUVAGE (E.), Postes et Télégraphes, à Tourane (Annam). 
SGHAFFERS(R. P. Victor), S. J., Docteur es sciences physiques et mathé- 
matiques, Professeur au Collège de la Compagnie de Jésus, 11, rue des 
Récollets, à Louvain (Belgique). 
SCHILLER (Nicolas), Professeur de Physique à TUniversilé de Kieff 

(Russie). 
SCHWEDOFF, Professeur de Physique, Recteur de l'Université d'Odessa 

(Russie). 
SCIAMA, Ingénieur civil des Mines, Directeur de la Maison Breguet, i5, rue 

Bizet. Paris, 16*. 
SCOBELTZINE (Wladimir), Préparateur au Laboratoire de Physique de 

l'Université, à Saint-Pétersbourg (Russie). 
SEBERT (le Général), Membre de l'Institut, ï4, rue Brémontior. Paris, ff. 
SEGRËTAN (G.), Ingénieur-Opticien, i3, place du Pont-Neuf. Paris, ^^ 
SECRETARY OFTHE BOARD OF EDUCATION, Londres W. C. (Angleterre). 
SEGUIN. Recteur honoraire, 27, rue Ghaptal. Paris, 9'. 
SELIGMANN-LUI, Directeur-Ingénieur des Télégraphes, 78, rue Mozart. 

Paris, 16*. 
SEMENOFF (J.), 18, boulevard Arago. Paris, i3«. 

SENTIS, Professeur au Lycée, 17, boulevard de Bonne, à Grenoble (Isère). 
SERPOLLET, Ingénieur, ir, rue de Stendhal. Paris, 2o^ 
SERRÉ-GUINO, Examinateur honoraire à l'École de Saint-Cyr, ii4, rue du 

Bac. Paris, 7''. 
SIEGLER, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Ingénieur en chef de 

la voie des Chemins de fer de l'Est, 48, rue Saint-Lazare. Paris, 9*. 
SIEGLER (Jean), Élève Ingénieur des Mines, 48, rue Saint-Lazare. Paris. 9*. 
SIGALAS (D"^ C), Professeur de Physique à la Faculté de Médecine et de 

Pharmacie, 67, rue de la Teste, à Bordeaux (Gironde). 
SIMOUTRE (l'abbé), Professeur do Physique au Grand Séminaire de Nancy 

( Meurthe-et-Moselle). 
SIRE (G.), Correspondant de l'Institut, à Besançon-Mouillière. 
SIRVENT. Professeur au Lycée Saint-Louis, 73, me de Rennes. Paris, 6*. 
SMOLUCHOWSKI DE SMOLAN (le Chevalier M.), Docteur es Sciences, 
Professeur à l'Université Léopole^ Duglosza, 8, rue Léopole-Lemberg 
(Autriche). 



- J49* — 

MM. 
SOKOLOFF (Alexis), Professeur de Physique à rAcadémie de Moscou 

(Russie). 
SOR£T (Adrien), Professeur au Lycée, ii, rue Edmond-Morin, au Havre 

(Seine-Inférieure). 
SORET (Ch.), Professeur à l'Université, 8, rue Beauregard, à Genève (Suisse). 
SORBIER (J.), Professeur au Collège de Bône (Algérie). 
SPRIN6 (W. V.). Membre de l'Académie Royale, Professeur à l'Université, 

32, rue Beckmann, à Liège (Belgique). 
STâGKELBERG (baron Edouard de). Reval Dom Rittcrhaus (Russie). 
STAPFER (Daniel), Ingénieur, boulevard de la Mayor, à Marseille (Bouches- 

du-Rhône). 
STGHE6LATEF (Woldemar), Professeur de Physique à la Haute-École tech- 
nique de Moscou (Russie). 
STEPANOFF, Professeur de Physique, Place Ossoxine, Maison Britneff, log. t, 

n? II, à Cronstadt (Russie). 
STIASSNIE (Manrice), Opticien, 204. boulevard Raspail. Paris, 14'. 
STOKES (G.-G.), Professeur de Mathématiques à l'Université de Cambridge, 

Ledsfield Cottage, Cambridge (Angleterre). 
STRA VOLGA, Professeur à l'Université de Jassy (Roumanie). 
STRAUSS (S.), Lieutenant-Colonel, Chef du Génie, 9., rue Ronchaux, à 

Besançon (Doubs). 
STREET (Gharles), Ingénieur des Arts et Manufactures, 56, rue de Londres. 

Paris, 9'. 
SULZER (E.-G ), Docteur en Médecine, 22, rue de Tocqueville. Paris, 17'. 
SWTNGEDAUW (R.), Maître de Conférences à l'Institut de Physique, 85, 

rue Jeanne-d'Arc, à Lille (Nord). 

TAGGHINI, Astronome, Directeur du Bureau météorologique d'Italie, à 
Rome (Itcilie). 

TAILLEFER (André), ancien Élève de l'École Polytechnique, 5, rue Bona- 
parte. Paris, 6*. 

TANGL (Gharles), Docteur de l'Université, Kerepesi utera 80, à Budapest. 
(Hongrie). 

TEISSERENG DE BORT (Léon), Secrétaire général de la Société météorolo- 
gique de France, Directeur de Tobscrvatoire de Météorologie dynamique 
de Trappes, 8-2. avenue Marceau. Paris, 8'. 

TEPLOFF (N.). Colonel du Génie impérial russe, rue Vladimir-Kaios, ij, 
Maison Friedrichs, à Saint-Pétersbourg (^Russie). 

TERMIER, Ingénieur des Mines, Professeur à l'École nationale des Mines, 
16^, rue de Vaugirard. Paris, i5'. 

TERRIER, Professeur au Lycée, 38, rue du Bel-Air, à Laval (Mayenne). 

THÉNARD (le baron Arnould), chimiste-agronome, 6, place Saint-Sulpice. 
Paris, 6*". 

THIESEN (D"" Max;, Professeur Physikalischen Technische Reichsanstalt, 
Charloltenburg-Berlin (Allemagne). 



— 150* - 

MxM. 
THIMONT, Professeur au Collège Stanislas, 144, boulevard du Montparnasse. 

Paris, i4*. 
THOMAS, Professeur à l'École supérieure des Sciences d'Alger (Algérie^. 
THOMPSON (Silvanus-P.), Professeur à Finsbury Technical Collège, Mor- 

land, Chislett Road, West Hampstead, Londres N.-W. (Angleterre). 
THOUVENEL, Professeur au Lycée Charlemagne, 9, rue des Arènes. 

Paris, 6«. 
TIMIRIAZEFF, Professeur à l'Université et à l'Académie agronomique do 

Moscou (Russie). 
TISSIER, Professeur au Lycée Voltaire, i, rue Mirbel. Paris, 5*. 
TISSOT. Lieutenant de vaisseau, Professeur de Physique à TÈcole Navale, 1, 

rue d'Aiguillon, à Brest (Finistère). 
TOMBEGK, Docteur es Sciences, 69, boulevard Pasteur. Paris, i5^ 
TONARELLI, Professeur au Lycée de Chambéry (Savoie). 
TORGHEBEUF (Gh.), Constructeur d'instruments de Physique, i5, rue de 

l'Estrapade. Paris, 5*. 
TOUANNE (6. de la), Ingénieur des Télégraphes, 8, rue de Tournon. Paris, 6*. 
TREUVEY (l'Abbé Gharles), Professeur de Physique au Collège de la Trinité, 

58, rue do Sèze, à Lyon (Rhône). 
TRIPIER (D^), 8, rue Vignon. Paris, 9*. 
TROOST, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences, 84, rue 

Bonaparte. Paris, 6*. 
TOUPOT(J.-E.), Curé de Robert-Espagne (Meuse). 
TROUVÉ (G.;, Constructeur d'instruments de précision, 14, rue Vivienne. 

Paris, a*. 
TSGHERNIN6 (Di- Marias), Directeur du Laboratoire d'Opthalmologie à la 

Faculté des Sciences, i5, rue de Mézières. Paris, 6*". 
TULEU (Gharles), Ingénieur, 58, rue d'Hautevillo. Paris, lo*. 
TURPAIN (A.), Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, 4, rue Vau- 

vert, à Poitiers (Vienne). 

UGHARD (A.), Chef d'escadron d'Artillerie, 10, rue de Redon, à Rennes 

(llle-et-Vilaine). 
ULLMANN (Jacques), Constructeur électricien, 16, boulevard Saint-Denis. 

Paris, lo*^. 
UNIVERSITÉ DE STDNET (New South Wales). 

VAGNIEZ (Edouard), 14, rue Lemercier, à Amiens (Somme). 

VAN DER WAALS. Professeur à l'Université d'Amsterdam (Hollande). 

VANDEVYVER (L.-N.), Docteur es sciences, chargé de Cours à l'Université, 

63, boulevard de la Citadelle, à Gand (Belgique). 
VARENNE (de), Préparateur au Laboratoire de Physiologie générale du 

Muséum, 7, rue dcMédicis. Paris, 6*. 
VAU6E0IS (Jean-Georges), Ingénieur électricien à l'usine G.-B. Blot, 

Fabricant d'accumulateurs, i4» rue d'Issv, à Billancourt (Seine). 



— 151* — 

MM. 
TASSEÏÏR (Alfred) y 87, boulevard d* Alsace-Lorraine, à Amiens (Sonome). 
VAUTIER (Théodore), Professeur adjoint de Physique à la Faculté des 

Sciences, 3o, quai Saint-Antoine, à Lyon (Rhône). 
VATSSIËRES (Louis), Professeur au Lycée, 7, rue Ântoine-Mariy, à Carcag- 

sonne (Aude). 
YEILLON (Henri), Docteur en Philosophie, Privât docent à l'Université, 7.7, 

rue Euler, à B&le (Suisse). 
VELTER (Jules), Ingénieur des Arts et Manufactures, successeur de 

M. Dcleuil, 4^) rue Falguière. Paris, i5'. 
VERNIER (Victor), Professeur au Lycée, 44, rue de Berlin, Dijon (Côte-d' Or). 
YIGENTINI (Giuseppe), Professeur de Physique à l'Universilé de Padoue 

(Italie). 
VIEILLE, Ingénieur en chef des Poudres et Salpôtres, Professeur à l'École 

Polytechnique, 12, quai Henri IV. Paris, 4*- 
VI6N0N (Léo), Professeur à la Faculté des Sciences de TUniversité, Institut 

de Chimie, rue de Béarn, à Lyon (Rhône). 
VIGOUROUX (D' Romain), Médecin de l'Institut municipal d'Électrothé- 

rapie à la Salpêtrière, 22, rue Nolre-Dame-de-Lorette. Paris^ 9*. 
VILLARD (F. ), Docteur es Sciences, 45, rue d'Ulm. Paris, 5*. 
VILLIERS (Antoine), Professeur h l'École supérieure de Pharmacie, 3ô, 

avenue de l'Observatoire. Paris, i4*- 
VINCENS (Albert), Licencié es Sciences mathématiques et physiques, 10, 

rue Gay-Lussac. Paris, 5*. 
VINCENT, Docteur es Sciences, Agrégé, 8, rue de TAbbé-de-l'Épée. 

Paris, 5*. 
VINCENT (l'Abbé), Professeur à l'Institution Saint-François-de-Sales, à Alen- 

çon (Orne). 
VIOLET (Léon), 20, rue Dclambre. Paris, 14*. 
VIOLLE, Membre do l'Institut, Professeur au Conservatoire national des 

Arts et Métiers, Maître de Conférences à l'École Normale, 89, boulevard 

Saint-Michel. Paris, 5*. 
VIRIEU (Marquis de), au Château de Pupetières, par Chabons (Isère), ou 

107, rue de la Pompe. Paris, 16*. 
VLASTO (Ernest), Ingénieur-Administrateur de la Société anonyme de 

fabrication de produits chimiques, 44» rue des Écoles. Paris, 5'. 
VLIET (Van der), Professeur de Physique à l'Université do Saint-Pétersbourg 

(Russie). 
VOIGT, Professeur honoraire du Lycée de Lyon, à Géanges, par Saint-Loup- 

de-la-Salle (Saône-el-Loiro). 
VOISENAT (Jules), Ingénieur des Télégraphes, au Mans (Sarthe). 

WAHA (de), Professeur de Physique, à Luxembourg (Grand-Duché de 

Luxembourg). 
WALKENAER, Ingénieur en chef des Mines, Professeur à l'École des Mines, 

218, boulevard Saint-Germain. Paris, 7'. 



— 152* — 

MM. 
WALLON (Etienne), Professeur au Lycée Janson-dc-Sailly, 65, rue de Prony. 

Paris, 17*. 
WEIL (Albert), Docteur, i5i, boulevard Magenta. Paris, 10'. 
WEILLER (Lazare), Ingénieur manufacturier, 29, rue de Londres. Paris, 9^ 
WEINBER6 (Boris), Privât docenl de Physique à TUniversité d Odessa 

(Russie). 
WEISS (D' Georges), Ingénieur des Ponts et Chaussées, Professeur agrépé 

de Physique à la Faculté de Médecine, 20, avenue Jules-Janin. Paris^ I6^ 
WEISS (Pierre), Professeur à l'Institut de Physique de Zurich (Suisse). 
WEISSMANN (Gustave), Ingénieur des Constructions civiles Ë.C.P., 47, rue 

de Boulainvilliers. Paris, 16'. 
WERLEIN (Ivan), Constructeur d'instruments d'Optique, 8^ rue d'Ulm. 

Paris, 5*. 
WEST (Emile), Ingénieur, 29, rue Jacques-Dulud, à Neuilly-sur-Seine. 
WETHER, Ingénieur, Administrateur-Directeur de la Société centrale de 

Construction de Machines, 36, rue Ampère. Paris, 17'. 
WIEDEMANN (Eilhard), Professeur de Physique, à Erlangen (Allemagne). 
WITZ (Aimé), Ingénieur civil. Professeur aux Facultés catholiques, 29, rue 

d'Antin, à Lille (Nord). 
WOLF (Charles), Membre de l'Institut, Astronome honoraire de l'Observa- 

toire, Professeur à la Faculté des Sciences, i, rue des Feuillantines. 

Paris, 5*. 
WOLFF (D"^ Edmond), Professeur à l'École de Médecine, 52, rue Bernard- 

Palissy, à Tours (Indre-et-Loire). 
WOULFF, Agrégé de l'Université do Varsovie (Russie). 
WUILLEUMIER (H.); Docteur es Sciences, 20 bU, rue Chaptal. Paris, 9^ 
WYROUBOFF (G.), Docteur es Sciences, 20, rue Lacépède. Paris, 5*. 
YVON (P.) Membre de l'Académie de Médecine, 26, avenue de l'Observa- 
toire. Paris, 14*. 

ZAHM (le R. P. J.-A.), Professeur de Physique à l'Université, à Notre-Dame 

(Indiana) (États-Unis). 
ZEGERS (Louis-L.), Ingénieur des Mines du Chili, 6'3, S. Marlin, à Santiago 

(Chili). 
ZETTER (Charles), Ingénieur des Arts et Manufactures, Directeur de la 

Compagnie française d'appareillage électrique, 16, rue Montgolfier. Paris, 3*. 
ZILOFF (Pierre), Professeur de Physique à l'Université de Varsovie (Russie). 
ZIMMERN (A.)> Ancien Interne des Hôpitaux, 121, boulevard Haussmann. 

Paris, 8*. 

Juillet igo2. 



Prière d 'adresser les rectifications et changements d 'adresse à M. A . Sandoz, 
agent général de la Société, 11, rue Rataud (5*). 



— i33* — 



TABLE DES MATIÈRES. 



PAges. 

A. Cornu. — Alloculion prononcée dans la Séance du i8 janvier 1901 5 

H. Armagnat. — Les appareils de mesures électriques à l'Exposition. 

Sections étrangères. 8 

Wallace-C. Sabine. — Acoustique architecturale 39 

R. DoNaïKR. — Appareil de mesure des courbures et des éléments d'un sys- 
tème optique quelconque 5o 

G. Sagnac. — Nouvelles recherches sur les rayons Rôntgen 61 

Pierre Weiss. — Sur un nouveau cercle à calculs 77 

P. Janet. — Les compteurs d'énergie 80 

E. CoLARDEAU. — Sur la durée d'émission des rayons Rôntgen 1 13 

P. CuLMANN. — Nouveaux réfraclométres 117 

Désiré Korda. — Télautographe d'Elisha Gray-Ritchie i3o 

A. TuRPAiN. — Fonctionnement du résonateur de Hertz et du résonateur à 

coupure. Observation de la résonance électrique dans l'air raréOé 139 

V. Crèmieu. — Convection électrique et courants ouverts i5a 

Lespibau. — Poids moléculaire et formule de constitution 1-0 

Camichel et Bayrac. — Etudes spectrophotométriques sur les indophénols. 176 
P. Curie et G. Sagnac. — Ëlecirisation négative des rayons secondaires 

issus de la transformation des rayons X 179 

G. Lippmann. — Sur un galvanomètre parfaitement astatique 188 

H. Pellat. — Sur un phénomène d'oscillation électrique 190 

Daniel Berthelot. — Sur une propriété des gaz monoatomiques 195 

Cauvallo. — Réseaux moléculaires et dispersion 198 

I. DE Rey-Pailhade. — Décimalisation du quart de cercle 101 

L. Benoist. — Lois de transparence de la matière pour les rayons X 204 

A. Champiqny. — Foyers conjugués de pinceaux lumineux obliques à une 

surface sphérique réfringente. Formules de Thomas Young. Applications. 220 
A. Cornu. — Construction géométrique des deux images d'un point lumi- 
neux produit par réfraction oblique sur une surface sphérique 222 

C. Raveau. — Sur l'observation de la réfraction conique intérieure ou 

extérieure 226 

E. HospiTATiER. — Ondographe 229 

A. Blondel. — Sur les oscillographes 238 

H. Armagnat. — Application des oscillographes à la méthode de résonance. 267 
Désiré Korda. — L'influence du magnétisme sur la conductibilité calorifique 

du fer 287 



— 154* — 



PROGES-YEBBAUX ET RÉSUMES DES COMMUNICATIONS. 

SÉANCE DU 4 JANVIER 1901 i* 

Job. — Nouvelle méthode eipérimentale pour l'élude de la transpiration 

des gaz i * 

G. Sagnac. — Nouvelles recherches sur les transformations des rayons X 

par la matière i* 

J. Lemoine. — Quelques jouets scientifiques n* 

Rapport de la Commission des comptes sur l'exercice 1899-igoo 3* 

SÉANCE DU 18 JANVIER 1901 6' 

Pierre Weiss. — Sur un nouveau cercle à calculs 7* 

E. BouTY. — Sur la cohésion diélectrique des gaz 8* 

P. ViLLARD. — Remarques au sujet de la Communication de M. Bouty ... 9* 
E. BouTY. — Résumé des recherches de M. Wallace Sabine sur Tacous- 

tique des salles 10* 

A. Broca. — Remarque au sujet de la Communication de M. Bouty 11* 

SÉANCE DU 1" FÉVRIER 1901 12* 

A. Broca. — Sur les causes de variation de Tacuité visuelle 12* 

P. ViLLARD. — Remarques sur la Communication de M. Broca i3* 

Ch.-Ed. Guillaume. — Sur Terreur capillaire dans les thermomètres à mercure i3* 

PoNsoT. — Remarques au sujet de la Communication de M. Guillaume. . . 1 ^* 

C. Raveau. — Photographies d'ondes aériennes de M. Wood 14* 

SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1901 lY 

V. Crémieu. — Expériences nouvelles sur la convcction électrique lô* 

P. Janet. — Sur quelques compteurs à courants alternatifs i.V 

P. Lemoult. -- Spectres d'absorption de quelques groupes de matières colo- 
rantes i6* 

Camichel. — Remarques sur la Communication de M. Lemoult \^* 

SÉANCE DU 1" MARS ISOl i8* 

Ch. Frémont et Cartaud. — Lignes superficielles apparaissant dans le 

sciage des métaux i8* 

R. Dongier. — Appareils de mesure des courbures et des éléments d'un 

système optique quelconque 20* 

A. Cornu. — Remarques au sujet de la Communication de M. Dongier .... ao* 

SÉANCE DU 15 MARS 1901 21* 

B. Bruxues. — Durée d'émission des rayons Rôntgen 21* 

P. ViLLARD. — Remarques sur la Communication de M. B. Brunhes 23* 

E, Colardeau. — Remarques sur la Communication de M. B. Brunhes ... ^3* 



- 133* — 

CULMANN. — Sur quelques réfracloinrtres nouveaux de la maison Zeiss, à 
léna 25* 

Damien. — Expériences d'inlerfércnces secondaires dans les lames cristal- 
lines ?5 



* 



„* 



SÉANCE ANNUELLE. - Réunions des vendredi 13 et samedi i3 avril 1901.. 27 

Pierre Weiss. — Sur'un nouveau système de voltmètres et d'ampèremètres 
rendus indépendants, par compensation, des variations accidentelles de 
leur aimant permanent 34* 

Camichel. — Sur une nouvelle mélhodc permettant de caractériser les ma- 
tières colorantes et d'étudier les relations de la couleur des corps avec 
leur constitution chimique 35*^ 

D. Korda. — Télautographe Elislia Gray-Ritchie 36* 

A. CoTTON. — Réseaux obtenus par la photographie de franges d'interfé- 
rence 37* 

C. Raveau. — Visibilité et singularités des franges d'interférence ^o* 

A. TuRPAiN. — Fonctionnement du résonateur de Hertz et du résonateur à 
coupure. Champ hertzien ordinaire et champ interfèrent 4o* 

Ch.-Ed. Guillaume. — Sur les aciers au nickel 4^* 

SÉANCE DU 19 AVRIL 1901 44* 



H. Pellat. — Compte rendu de l'Exposition annuelle 4^* 

Lauriql. — Etude sur les divers systèmes d'éclairage. Distribution de 

chaleur. Force motrice ' 5i * 

SÉANCE DU 3 MAI 1901 5a* 

Ch.-Ed. Guillaume. — Notice nécrologique sur H. A. Rowland 5a* 

H. MouiZE. — Mesure de la vitesse des rayons de Rontgeo 53* 

V. CnÉMiEU. — Réalisation expérimentale des courants ouverts 54* 

Lespikau. — Poids moléculaires et formules de constitution 54* 

P. CuHiE et G. Sagnac. — Électrisation négative des rayons secondaires 

dérivés des rayons X 55* 

Ch.-Ed. Guillaume. — Le plasliscopc du D' Berger 56* 

SÉANCE DU 17 MAI 1901 56* 

Georges Rosset. — Sur une pile électrique à dépolarisant spontanément 

régénérablc par réoxydation direcle à l'air 56* 

G. Lippmann. — Sur un nouveau galvanomètre parfaitement asiatique. .. . 57* 
G, Lippmann. — Sur les réseaux obtenus par la photographie de franges 

d'inierférence 58* 

A. CoTTON. — Remarques sur la Communication de M. G. Lippmann .... 58* 
Ch.-Ed. (iuiLLAUME. — Sur un Mémoire de M. Lyman : a Sur les fausses 

raies spectrales des réseaux » 59* 

A. Cornu. — Sur les erreurs que comporte l'emploi des réseaux 59* 

D. KoRDA. — Sur un cas remarquable de vitesse de cristallisation.^ 59* 

SÉANCE DU 7 JUIN 1901 V 

y. Crbmieu. — Sur un galvanomètre élcctrodynamomètre-électromètrc 

absolu 60* 



— 156* — 

Page». 

H. Pellat. — Sur une expérience d'oscillation électrique , . . . . 6o* 

Daniel Berthelot. — Sur une propriété des gaz monoatoQiiques (ia* 

SÉANCE DU 21 JUIN 1901 63* 

Carvallo. — Réseaux moléculaires et dispersion • 63* 

J. DE Rey-Pailhade. — La décimalisation du quart de cercle 6^* 

G. Sagnac. — Expériences avec le biprisme et avec les glaces argentées de 

Jamin 65* 

C. Raveau. — Sur le réglage des miroirs de Jàmin 66* 

R. Salvador Bloch. — Réglage du réfractomètrc de Jamin en lamicrc blanche . 67 



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SÉANCE DU 5 JUILLET 1901 6-/ 

L. Benoist. — Transparence de la matière pour les rayons X 67* 

A. Champigny. — Foyers conjugués des pinceaux lumineux obliques à une 
surface sphérique réfringente. Formule de Thomas Young. Applixmtions. 6S* 

A. Cornu. — Construction géométrique des deux images d'un point lumi- 
neux produit par réfraction oblique sur une surface sphérique 69* 

Damien. — Franges d'interférence d'addition et de soustraction produites 
par la biréfringence circulaire 70* 

A. CoTTON. — Réseaux obtenus par la photographie des ondes station- 
naires 70* 

A. CoiTON. — Objectif à diffraction obtenu par la photographie 72* 

SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1901 74* 

Ed. FoucHÉ. — Acétylène dissous (Claude et Hess). État actuel du procédé. 
Applications diverses. Éclairage intensif par incandescence. Appareils 
générateurs spéciaux pour produire cet éclairage • . . 7^* 

G. Claude. — Remarques au sujet de la Communication de M. Ed. Fouché. 78* 

SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1901 79* 

A. Cornu. — Sur la détermination des paramètres optiques des cristaux 
par le réfractomètre. Expériences diverses sur la double réfraction de 
l'acide tartrique 79* 

FoVEAD de Courmellks et G. Trouvé. — Nouveaux appareils d'étude et 
d'utilisation des diverses radiations lumineuses 8a* 

SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1901 83* 

C. Raveau. — Sur l'observation de la réfraction conique intérieure ou 

extérieure 83* 

H. AuMAQNAT. — Ondographe de M. Hospitalier. Oscillographe de 
M. Blonde!. Rhéographe de MM. Abraham et Carpentier. Emploi 
de ces appareils pour la décomposition des courbes de courant. Déter- 
mination expérimentale directe de l'amplitude et de la phase des harmo- 
niques 83* 

Liste des Ouvrages reçus pendant l'année 1901 86* 

Liste des Membres de la Société 99* 

Table des matières i53* 



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