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NATUURKUNDIGE
VERHANDELINGEN
van de
Hollandsche Maatschappij
der
WETENSCHAPPEN
te
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Tweede Verzameling,.
len en twintigste deel,— tweede stuk.
Harlem,
De Erven Loosjes,
1864.
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DE LA MER CARAIBE,
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La mer Caraïbe nous avait fourni un nombre considérable de
coralliaires peu ou point connus; ils ont été l'objet d’un mémoire
accueilli et publié dans les actes de l’Académie Royale des Sciences
de Turin.
Tout en nous livrant depuis plusieurs années aux recherches des
coralliaires, nous n'avons pas oublié de recueillir et de dessiner avec
soin les objets qui se rapportaient à quelque autre branche de la zoôlogie ,
d’après leur état naturel, c’est-à-dire lorsqu'ils sont encore en vie.
La famille des spongiaires, entre autres, a non seulement égalé,
mais surpassé en nombre les observations que nous avons faites sur
les coralliaires, et maintenant que nous avons pu réunir un nombre
assez considérable de faits touchant les particularités et les espèces des
spongiaires des Antilles nous avons rédigé ce petit essai que nous
soumettons à la bienveillance de la Société Royale Hollandaise des
Sciences.
Si le nombre des espèces des spongiaires de la mer Caraïbe indiqué par
d’autres avant nous est si petit en comparaison du tableau que nous offre la
nature vivante, et si la description des espèces connues laisse tout à
désirer pour en avoir une connaissance complète, cela se concevra facile-
ment, si l’on réfléchit aux circonstances suivantes:
Il s’agit d'êtres répandus à différentes profondeurs dans la mer, qui
pour la plupart vivent en parasites sur d’autres êtres, ou sur des pierres,
du bois etc.; pour en recueillir une série, il faut répéter les recherches
| *
4
pendant des années et à diverses saisons, saisons de courte durée,
afin d’en noter les formes, les figures, les couleurs et autres particula-
rités, car aussitôt que les spongiaires sont hors de leur élément, non
seulement la plupart changent de couleur, mais même de forme selon
que le dessèchement a lieu au soleil où à l'ombre.
Tout cela démontre aussi qu'un séjour habituel, tel que l’un de nous
fait aux Antilles, est une condition essentielle pour réunir un nombre
considérable d’êtres appartenant à quelques-unes des branches de la
zoblogie destinées à peupler les eaux de ces îles, et bien que nous n’ayons
pas la prétention de donner un tableau complet des spongiaires de la
mer Caraïbe, cependant la collection que nous offrons ici, nous a paru
assez étendue et assez riche pour être livrée à la connaissance du public,
en nous rapportant pour ce qui nous regarde au mot latm: ,,est aliquid
progredire tenus si non datur ultra.”
GP NÉ ER AU IN IEEE
Aux extrêmes limites du règne animal on observe dans les eaux des
corps vivants dont la structure échappe à la symétrie paire, aussi bien
qu'à la symétrie rayonnée, et qui à cause de leur apparence de structure
ont reçu le nom de spongiaires.
Les éponges offrent des formes très-variées et singulières, comme de
couleurs différentes suivant les espèces. Elles sont presque toujours adhé-
rentes à d’autres corps marins de quelque nature que soient ceux-ci, elles
vivent à des profondeurs très-variées, mais généralement dans des endroits
peu exposés à l’action des ondes supérieures ou des courants. Ces êtres
communs dans les mers des tropiques où ils atteignent les plus grandes
dimensions deviennent moins nombreux en individus et plus petits dans
les régions tempérées. Leur nombre et leur grandeur diminuent de plus
en plus en avançant vers les climats froids pour disparaître presque
complètement dans le voismage des cercles polaires.
Bien que les spongiaires n'aient ni la liberté de mouvement, ni la
solidité, ni la beauté de forme et de couleur qu’on observe dans plu-
sieurs autres classes zologiques, et qu’ils paraissent, pour ainsi dire,
des corps négligés au fond des eaux, si l’on observe cependant la grande
simplicité de leur organisation, leur grande multiplication, l'extension
de leur demeure qui, sous plusieurs rapports, peut presque être comparée
à l'extension des algues, on reconnaîtra aisément qu’ils jouent un
6
rôle assez important dans la nature vivante de la faune marine , tandis que
es observations microscopiques nous ont dévoilé que leurs débris ont aussi
contribué dans les diverses époques géologiques à former les couches
qui se sont formées dans le temps et qui se forment actuellement.
Dans les livres de GugrrarDp, dans le Dictionnaire Universel d'histoire
naturelle publié à Paris, dans l'ouvrage de Mr. ScHmipr et dans d’autres
publications, on trouve rapporté tout ce qui se rattache aux ouvrages
et aux auteurs qui ont traité des éponges tant anciennement que de
notre temps. Nous croyons en conséquence inutile de les rapporter ici.
Cependant puisque indiquer les faits qui résultent de l’observation directe,
c’est mdiquer, c’est ouvrir la porte à ce qui reste à faire, et qu'en indi-
quer les sources est un devoir qui nous a été légué par les naturalistes
les plus distingués qui nous ont précédé et que nous devons transmettre
à ceux qui nous suivront, par ces motifs nous nous proposons de traiter
séparément :
1°. des découvertes qui ont été faites d’après l'observation directe;
2. de l'application de ces découvertes soit dans les observations géné-
rales sur les éponges comme sur celles qui se rattachent aux particula-
rités des familles, genres et espèces de celles des espèces que nous avons
recueillies dans la mer Caraïbe.
3. Des divisions des spongiaires.
4°, Enfin de la partie descriptive des éponges de la mer Caraïbe.
LIVBENE
CHAPITRE I.
HISTOIRE DES OBSERVATIONS DIRKECTES.
On peut franchement avancer que les premières connaissances sur les
spongiaires déduites de l’observation directe sont celles de SozaNDer et
D'ELuis, qu'on trouve dans le tome 55 des phi/osophical transactions publiées
en 1765. On y trouve les remarques sur l’inhalution et la déjection de
l’eau telles qu'elles ont lieu dans les éponges marines par l’entremise
des ouvertures dont elles sont garnies , comme les indications sur l’ouverture
et la fermeture des oscules et des pores.
Des observations de SoranDER et D’ELLis, on doit passer à celles de
Cavorini qui les a publiées dans un livre imprimé à Naples en 1785
sous le titre: Mémoire per servire alla storia dei polipi marini. L'auteur
prouve d’abord que les éponges vivantes sont douées de mouvements de
sensation, bien que ceux-ci soient assez faibles pour les comparer à
ceux des autres ordres zoülogiques: il dit que la vitalité est presque
également répartie dans les diverses parties d’une éponge; qu'il existe
une grande facilité dans la réunion des débris d’une éponge déchirée,
8
et que ces débris acquièrent bientôt la forme propre à leur masse totale
dans laquelle disparaît toute marque de déchirure. Enfin Cavozin1 a juste-
ment observé que la production de la partie gélatineuse des éponges se
forme avant que se soit formée la partie fibreuse, ce qui de nos jours a
été confirmé par Iueserkünan. D’autres remarques déduites de l’obser-
vation directe, ii faut les puiser dans un ouvrage qui a paru ensuite à
Bassano en 1792. Elles sont dues à Ozrvr et Vio ; mais pour les trouver
il faut recourir à trois chapitres éloignés l’un de l’autre et mélés avec
ceux qui traitent d’autres parties de la zoülogie de la mer Adriatique.
Dans un de ces chapitres une lettre de Vio est insérée, où l’on
trouve indiqués les phénomènes de la reproduction des éponges, telle
qu'elle a été confirmée de nos jours par M. M. Meyex et J. S. Bower-
BACK, indépendamment des autres observations que Vio croit nouvelles,
mais qui avaient été faites auparavant et que nous avons déjà rap-
portées.
De son côté Ozrvr traite des spongiaires en deux endroits, c’est-à-dire
dans le chapitre qui traite des alcyonaires et dans celui qui traite des
éponges.
En donnant la description des alcyonaires que le dit Ozrvr nomme
A. ryncurium et A. cydonium [qu'il croyait des alcyonaires, tandis que
ce sont de véritables éponges] il fait ressortir qu’on trouve dans ces
êtres des épines de forme régulière dont les unes sont aiguës de deux
côtés, les autres tricuspidées et mêlées avec des globules. (ibid. p. 251.)
Pour ce qui regarde les éponges, Ozrvr, à la pag. 267 a justement
observé que dans la plupart des éponges marines on trouve:
1°. Une matière fibreuse, épaisse et répandue qui forme une espèce
de squelette ;
2. une substance muqueuse qui entoure les fibres;
3°. une matière terreuse qui mêlée à la muqueuse donne lieu à une
substance corticale laquelle forme l’enveloppe extérieure des éponges.
Tout cela comme M. Scamipr l’a précisément constaté dans son ouvrage
publié l’année dernière.
Touchant la partie plutôt d’intuition que d'observation, en ce que
celle-ci échappe à nos moyens de contrôle, OLrvr a justement observé
aussi que par le phénomène de l'intralation des eaux de la mer dans
l'intérieur de la masse des éponges s’accomplit l’oeuvre de l'assimilation
des parties alimentaires qui sont en quantité suffisante répandues et
tenues en dissolution dans les eaux de la mer (ibid. pag. 270) qui de
cette manière peuvent alimenter la vie des spongiaires. Cette remarque
est d'autant plus juste que de nos jours les travaux de M. M. W. Car-
PENTER , K. Gorker et T. R. Joxes ont démontré que des millions d’animal-
cules peuplent le fond du règne de Neptune; qu'ils se nourrissent sans
qu'on découvre aucune espèce de bouche, qu'ils s’assimilent les matières
nutritives sans avoir ni estomac, ni tube digestif, ni système circulatoire.
En traitant enfin de la division de ces êtres, Orrvi dit avec raison
que la grande variabilité des formes des spongiaires ne permet pas de
recourir à ce caractère pour en avoir une bonne distinction de familles,
de genres et d'espèces.
Les connaissances directes qui concernent l’organisation des spongiaires
se sont multipliées et accrues dans ce siècle, et il nous suffira de les
indiquer, puisqu'il s’agit de travaux qui se trouvent sous la main des
naturalistes.
En premiere ligne nous indiquerons les remarques de Mr. GRANT et
de Mr. JouxsroN sur la forme et la nature des spicules qui entrent
dans la composition des spongiaires. Viennent ensuite les observations
de Mr. Meyex publiées dans l’Isis en 1828 et dans les archives de Musler
pour l’année 1839, sur l’analogie de la spongilla lacustrive avec les éponges
marines confirmées plus tard par Mr. LieBERKüHN, comme sur les glo-
bules qu'on trouve de temps en temps entre les interstices du réseau formé
par les spicules, globules qui sont destinés à devenir plus tard de jeunes
individus et à se réunir ensuite dans leur seconde période d’existence.
La découverte. des éponges perforantes est ensuite annoncée par un
naturaliste vénitien Mr. le Docteur Narbo qui a en outre prouvé que
ces éponges, comme les autres, sont garnies d’une substance sarcoïde
jaunâtre, qu'elles ont des spicules siliceuses aussi bien que les autres
spongiaires, et qu'enfin ces animaux jouissent de la faculté de l’intra-
D]
L 2
10
lation et de l’exhalation par des ouvertures propres qui s'ouvrent ou se
ferment à l'instar des autres animaux.
On trouve des observations ultérieures et plus étendues dans les travaux
de Mr. BowerBank qui est celui des naturalistes de ce siècle qui s’est
le plus occupé de cette branche zoülogique, et dont nous nous bornons
à donner un résumé “parce que les particularités incontestables seront
indiquées dans l'analyse qui suivra touchant l’organisation générale des
éponges.
Mr. BowerBanr a d’abord démontré (Transactions of the Microsco-
pical Society, London, Vol. 1, 1841), 1° que toutes les éponges Rera-
toses, où de commerce, qu'on supposait dépourvues de spicules en pos-
sèdent réellement; que ces spicules sont au centre des fibres cornées,
quoique leur présence ne puisse nous être décelée qu’en assujettissant
les cendres d’une masse considérable de Reratoses à l’action de l'acide
muriatique pour en examiner le résidu; 2°. que les fibres des éponges
ordinaires sont couvertes d’une membrane fine et muqueuse avec de
petites granulations ; 3°. que ces fibres sont solides au lieu d’affecter comme
on l'avait cru la forme tubulaire; 4°. que la spongio officinalis présentait
en outre un tissu vasculaire entourant presque toutes les fibres; que
dans ce tissu 1l y a souvent des alternatives d’eau et d'air avec des
globules de circulation, analogues à ceux qu’on trouve dans le sang des
animaux plus élevés en organisation; enfin 5°. que toutes les spicules
sont vides et revêtent la forme cylindrique.
Dans le volume VIT Æ4anals and magazine of natural history, publié à
Londres en 1841 Mr. BowerBank a signalé la présence de spicules
siliceuses dans la partie mucilagineuse d'une éponge provenant de
l'Australie, tandis que dans le volume VI des 7ransactions de la Société
Géologique de Londres et les susdits axxals dans la livraison des mois
de 7" et d’8" 1842 à fait ressortir le rôle que certaines éponges ont
eu dans les matériaux qui composent les couches de certains terrains.
Dans ce but il a prouvé que la plupart des agates de la Sicile et
d'Oberstein, aussi bien que le diaspre des Indes, sont dues aux débris
des spongiaires de la famille à laquelle appartient la spongia fistularis,
11
et non à celles qui sont du nombre de la famille des Halicondriae; et
que le nombre de ces débris des spongiaires est encore beaucoup plus
considérable dans les terrains crétacés et jurassiques des îles britanniques.
Suivant ses recherches le même naturaliste dans les séances qui ont
eu lieu en Angleterre pour l'avancement des sciences a lu d’autres obser-
vations qui ont mis en pleine lumière les phénomènes de l’intralation et
de l’exhalation de l’eau en introduisant de petits grains d’indigo dans
l’eau où était plongée une éponge. Il a reconnu que l'introduction de
l'eau s'opère au moyen des pores, tandis que l’exhalation s'exécute par
celui des oscules, comme on l'avait prévu.
Les grands rapports qu'ont les éponges d’eau douce avec les espèces
marines ont formé l'objet d'un autre travail du même naturaliste qui
est inséré dans le 27° rapport pour 1858 de l'association britannique
susdite. Enfin Mr. BowerBank dans les p#iosophical transactions de
1858 sous le titre: Ox (le anatomy and physiology of the spongiadae,
a commencé un travail général sur les éponges qu'il a divisé en 18
chapitres. De ceux-ci, un seul, le premier, celui qui traite de la forme
et de la nature des spicules, à ce que nous sachions, a paru.
Les spicules suivant Mr. BowErBANK sont classées et nommées comme suit :
Spicules du squelette.
Spicules de convexion.
Spicules de défense.
Spicules des membranes. -
Spicules de la sarcode.
Spicules des gemmules.
La valeur et la position des dites spicules a été en partie combattue
par M. Scamipr, comme nous verrons bientôt.
Les derniers ouvrages de nos jours qui sont à notre connaissance sont
ceux de M. Liesgerküux et Scamipr; le premier a publié le résultat de
ses études dans les N°. 3 et 4 des Ærchiven für Anatomie und Physiologie
pour l’année 1859 qui a paru à Leipzig; le second est auteur d’un
livre publié aussi à Leipzig en 1862 ayant pour titre: Die Spongien des
Adriatischen Aeeres.
3 *
12
On trouve dans le travail de M. LieBerküuN de bonnes observations
sur la nature et la différence des deux couches qui entourent les spongiaires
qu'il a décrits, sur la cavité qui les sépare, sur le système de canaux
qui aboutissent aux appareils ciliaires, sur les rapports de ceux-ci avec
les canaux d’exhalation, sur le développement des spicules siliceuses
dans l’intérieur des cellules. Nous indiquerons à leur place ces obser-
vations qui ont été confirmées par celles qui furent faites ensuite par
M. Carrer qui les a publiées dans les 4unals and magazine of natural
history, tom. XX.
La véritable forme intérieure et les autres particularités qui se rap-
portent au genre /e/hria et au genre chona où vioa ont aussi été appro-
fondies par M. LiBERküHN.
De son côté Mr. Scumipr, bien qu'il ne se soit proposé que de faire
connaître les éponges de la mer Adriatique, a aussi fait sur les géné-
ralités de ces êtres d'excellentes observations que nous croyons à propos
de rapporter ici.
Mr. Scumipr observe que la substance organique des éponges non
seulement se montre dans le tissu général, mais aussi dans les spicules,
que celles-ci sont de matière calcaire ou siliceuse. Pour les spicules cal-
caires leur nature organique se décèle par les petites bulles gazeuses qui
s'échappent quand on chauffe au rouge les spicules; quant aux spicu-
les de silice, leur origine organique résulte, si l’on observe avec un petit
engrossissement le dépôt stratifié, de la silice qui compose ces spicules.
La couleur brunâtre que prend une partie des dites spicules, lorsqu'on
les expose encore jeunes à la chaleur rouge, dévoile aussi leur origine
organique.
Pour appuyer la thèse de la nature organique des spicules siliceuses
Mr. Scumipr ajoute qu'il est propre aux parties siliceuses qui croissent
par couche d’avoir un canal central, qui dans les corps qui se ramifient
se subdivise également, ce qui arrive aussi dans les spicules des éponges.
Mr. Scamipr n’admet pas comme prouvé, diverses particularités sur
les spicules telles que les avait décrites M. BowerBanx ; ainsi il dit que
les spicules appelées de connexion par M. BowErBanK, ne se bornent
13
pas à la couche extérieure de quelques genres dans lesquels on les trouve
tels que les genres geodia, pachymatisma etc., mais il dit que les dites
spicules de connexion sont aussi dans l’intérieur de la masse de l'éponge.
Il dit que les spicules dites de rétention, re/enfiva par M. BowErBANk
et que ce dernier croit destinées à fixer la membrane à la sarcode sont
aussi dispersées dans les géodes et dans d’autres corps dont Mr. ScamipT
donne les figures au N°. 4 de la planche IV de son ouvrage ; M. Scamior
n’admet pas non plus des spicules propres à réunir et à rendre plus con-
sistante la partie molle des éponges tels que les corps à forme étoilée,
car dans les espèces dont la croûte extérieure est plus riche en nombre
que les autres parties de ces petits corps à forme d'étoile, la substance
spongieuse de la dite couche extérieure n’est pas sarcoïde, mais fila-
menteuse, de façon que les dits petits corps à forme étoilée ont pour
but plutôt de diminuer que d'augmenter la cohésion de la masse dans
le susdit endroit.
CHAPITRE IL.
EXPLICATION DES OBSERVATIONS DIRECTES.
Après avoir donné un résumé des observations directes faites sur les
spongiaires , il est bon de traiter de ces êtres d’après leur naissance et
leur développement pour nous occuper ensuite de la division et de la
description de celles de la mer Caraïbe.
Dans la 1° période de leur existence, ce sont des ovules à forme
arrondie dont la partie antérieure est garnie de cils vibratiles, tandis que
le reste de l'enveloppe extérieure aussi bien que la masse intérieure
contient des spicules à formes différentes des autres spicules. Celles qui
sont propres aux ovules ont été nommées par M. BowErBaNK spicules
birotulées, et spicules bolétiformes. Après deux ou trois Jours d’une vie
errante ces ovules se fixent par leur partie postérieure sur quelque autre
corps solide. Les êtres cessent d’agiter leurs cils vibratiles, leurs spicules
se développent, leur masse s'étend de plus en plus, et constituent de
jeunes éponges, qui lorsqu'elles viennent à se rencontrer, se soudent
entre elles de manière à ne laisser aucune trace de leur réunion. S'il
s’agit d'individus de la même espèce l’union est organique et analogue,
tandis que s’il s’agit d'espèces différentes, elles s’embrassent , mais restent
toujours distinctes en ce qui regarde leurs fonctions.
15
Aussitôt que les ovules sont fixés, on ne distingue autre chose qu'une
masse à tissu poreux avec une charpente cartilagineuse où bien pour-
vue de spicules calcaires dans quelques espèces , siliceuses dans les autres.
Ces spicules paraissent des organes assez importants dans l’économie de
ces animaux, car en général elles varient de forme suivant la place qu’elles
occupent et les fonctions qu'elles ont à remplir.
La sabstance extérieure qui recouvre ce corps a reçu le nom de
membrane dermique. On y trouve mêlées des parties terreuses ; à l’état
de repos cette couche qui résulte de nombreuses cellules, ainsi qu'on le
voit lorsque la peau se contracte, paraît complètement imperforée, mais
lorsque doit commencer l’intralation des eaux destinées à pénétrer dans
la masse, on voit d’abord d'étroites perforations paraître cà et là sur la
surface; ces orifices croissent graduellement en diamètre jusqu'à ce qu'ils
atteignent la largeur des pores de la charpente intérieure. Dans cette
circonstance les bords de ces orifices paraissent épaissir en bourrelets.
D’après ce qu'on a observé dans plusieurs espèces, les cellules sont gar-
nies d’un simple ci/ium pour faciliter l’imbibition des eaux, et des fais-
ceaux de spicules garnissent et terminent l'extrémité des dites cellules.
Ces faisceaux sont fermes et ont la forme conique, lorsque la masse
animale est à l’état de repos, et s'ouvrent plus ou moins lorsque l’intra-
lation des eaux commence et s’opère.
Au bout de quelque temps cette intralation qui est assez rapide cesse
tantôt subitement, tantôt graduellement, et lorsque tous les pores se
ferment on voit sortir l’eau en forme de courants très-rapides, par
l'entremise des oscules qui paraissent aussi à la surface, bien que leur
nombre soit sans comparaison plus petit que celui des pores. Ainsi
limbibition et léjection actives indiquent la période de nutrition, tan-
dis que l’action languide dans les autres périodes dénote le temps
d’airaze durant lequel se fait la digestion des particules absorbées, et
s'opère une déjection partielle des matières stériles. La seconde condition
étant continuelle et modérée peut se comparer à la fonction respiratoire
des classes plus élevées, tandis que la première plus rapide et plus
puissante est analogue au procédé de la nutrition chez les autres animaux.
16
La transparence égale qu’on voit dans la membrane dermique des
éponges est naturellement plus marquée dans les jeunes exemplaires,
cependant elle cesse à certaines époques de l’année. Dans cette circon-
stance on observe sur tous les points de l’éponge des taches opaques
visibles à l'oeil nu, ces taches sont produites par de très-petites granules
gélatineuses entourées de substance porenchynateuse. Les dites taches
ou globules se grossissent par la simple juxtaposition d’autres globules,
qui deviennent ovales et à l’époque de leur maturité en forme de gem-
mules se détachent et sortent par les ouvertures de déjection que nous
avons nommés oscules. i
Indépendamment de la croûte extérieure on à constaté dans diverses
éponges une cavité qui sépare les dites croûtes d’une autre peau; dans
celle-ci on voit des appareils ciliaires qui paraissent autant de petits
sacs suspendus, ces appareils donnent issue à des canaux plus ou moins
larges par lesquels les matières passent pour se rendre aux tubes de
déjection. Ces canaux on peut les appeler avec M. Lreserküux d'mduc-
tion en ce qu'ils sont dirigés vers la cavité qui suit la peau extérieure,
et d'évacuation en ce qu'ils se replient vers la partie qui appartient aux
tubes de déjection.
Si l’on observe la charpente elle forme un tissu feutré plus où moins
serré qui sert à soutenir et à protéger une espèce de matière qui se trouve
dans toutes les parties de la masse et qui est molle, transparente et
enveloppe les fibres solides, lorsque celles-ci existent. À l'oeil nu, cette
matière paraît homogène comme de l’albumine, tandis que sous le micros-
cope elle paraît composée d’autant de granules transparents et sphéri-
ques d’un peu de mucus.
Indépendamment de la couche charnue, il existe un tissu vasculaire
qui entoure avec un grand développement toutes les fibres et qui ne
doit pas être confondu avec l’enveloppe qui entoure les fibres, car le
tissu vasculaire dont il est question sort en dehors des tubes charnus
qui enveloppent les fibres. Ce tissu vasculaire dont il s’agit est natu-
rellement tubulaire, car on y trouve souvent des alternatives d’eau et
d'air avec de petits vases ou globules ayant tous les caractères d’être
17
des globules de circulation analogues à ceux qu’on voit dans le sang
des animaux d’un ordre plus élevé. Ces globules sont circulaires et
varient de grandeur dans les mêmes proportions que nous offrent ceux
qui composent le sang des animaux supérieurs. M. BowErBANKk, à qui
est due cette importante découverte, évalue le diamètre des plus grands
globules à —+ de once anglaise. Sous ce rapport les corpuscules dont
il s’agit ont de l’analogie avec les vésicules contractiles des Rhizopodes,
chez lesquels un tel caractère est aussi la dernière expression des organes
circulatoires des ordres supérieurs.
D'après ce que l'on vient de dire il ne paraîtra pas extraordinaire que
les anciens dépourvus des moyens de grossissement que l’on possède
aujourd’hui, aient considéré les éponges comme des êtres intermédiaires
entre le règne animal et le règne végétal, tandis que maintenant, soit par
les analyses chimiques, soit par l'observation directe, leur nature animale
a été bien établie.
En effet, les analyses chimiques des éponges nous ont toujours offert
16 parties sur 100 de nitrogène, tandis que selon Jussieu cet élément
est nul ou presque nul dans le règne végétal (voir Dictionnaire des
analyses chimiques), sans doute que la substance des éponges n’est pas
identique à la soie comme on l'avait cru; M. SCcHLOSSEBURGER en à
démontré la différence (voir 4anales de Chimie et Pharmacie vol. 180,
vol. I, pag. 62) mais elle est cependant une substance animale.
Pour ce qui regarde soit la structure, soit les fonctions des éponges,
on y trouve la preuve de ce que nous annonce l’analyse chimique.
En effet la matière albumineuse qui se trouve entre les fibres et le
tissu vasculaire que nous avons décrit plus haut, suffit pour établir la
véritable place des éponges dans la nature vivante; cela se prouve
aussi par l'examen même de leurs parties solides et surtout des spicules.
Ces organes qu'on trouve non seulement dans les éponges, mais aussi
dans les zoüphytes, les tuniciens, les mollusques nudibranches (voyez
BowEerBANK Philosoph. transactions 1858), qu'ils soient de nature cal-
caire ou siliceuse, sont tous creux en dedans: leur forme cylindrique
représentait quelque modification de cette forme, qui est propre aux
3
18
types organiques du règne animal, sans offrir la nature cristalline et
angulaire propre aux corps semblables qu’on trouve dans le règne
végétal, connus sous le nom de Raphides, et qui nous démontrent que les
spicules des éponges sont d’origine animale. On verra une autre preuve
plus claire si l’on expose les spicules des éponges pendant un temps
assez long à l’action du chalumeau et qu’on examine le résidu avec un
microscope de la puissance de 500 linéaires. On découvre que l’intérieur
des spicules des éponges est couvert d’une matière charbonneuse, le
résidu de la substance animale, qui couvrait l’intérieur aussi bien que
l'extérieur de ces corps.
Enfin la facilité avec laquelle la matière organique des éponges d’eau
douce se putréfie, l'odeur nauséabonde et persistante qui en résulte en
cette circonstance, prouvent bien qu'il s’agit de véritables animaux ; et
cela est si vrai que si dans un vase dans lequel on tient des spongilles,
la grandeur n’est pas proportionnellement plus ample que l’étendue des
spongilles, celles-ci en peu de temps corrompent l’eau au point de causer
la mort des autres animaux qui s’y trouvent par hasard, les crevettes
par exemple (voir GERvAIS, Dictionnaire Universel d'histoire naturelle,
vol. V, p. 374).
C’est donc au règne animal qu'il faut rapporter les éponges, bien que
celles-ci ne soient que l'agrégation de divers individus et que l’indivi-
dualité y soit extrêmement confuse, tellement qu'il faut la reconnaître
dans l’utricule organique.
CHAPITRE III.
DIVISION DES SPONGIAIRES.
Les mêmes difficultés qui pendant si longtemps ont empêché de bien
connaître la nature intime des spongiaires, ont rendu jusqu'à présent
très-difficile une bonne division de cette famille, et pour le prouver il
nous suffira d'indiquer les principales divisions qui ont été proposées.
Guerrarp dans le IV° vol. de ses A/émoires de physique et des arts
a le premier conçu l’idée de partager les spongiaires d’après la position
régulière ou irrégulière des fibres, et de la présence où non des cavités
ou trous à l'extérieur.
Dans la deuxième partie du grand ouvrage D'EsPER qui a paru à
Marienberg en 1794, on trouve pour la première fois diverses éponges
décrites et coloriées; mais comme l’observe M. Scamipr, Esper travail-
lant à Erlangen avec des exemplaires exigus, souvent sans avoir l’indi-
cation de leur provenance, n’a pu donner à ses planches ces traits au
naturel qui sont indispensables pour bien juger des espèces qu'il a cru
représenter.
Lamarcx dans les Awnales du Museum vol. XX, a partagé les épon-
ges en 5 groupes suivant leur grosseur, l'existence ou non chez elles
d’un pédoncule et suivant leur forme cratéiforme ou non, et la disposi-
tion en lobes ou en masses.
3 *
20
La forme générale ou des caractères analogues à ceux proposés par
Lamarck ont aussi servi à Dunovan, dans le Sys/ème de division des
Spongiaires tel qu'il l’a publié dans le JII° vol. des Mémoires de la
Société Vernérienne de Londres.
Les caractères de distinction des spongiaires tirés de leur forme, de la
position des oscules etc. ont été jugés insuffisants pour nous servir de base
à la division, et il est inutile de répéter ici ce que nous avons dit pré-
cédemment à cet égard.
C’est par la découverte faite et publiée par Grant de la présence de
deux sortes de spicules dans quelques éponges dont les unes sont cal-
caires , les autres siliceuses, qu’on a commencé à laisser de côté les distinc-
tions tirées d’après la forme extérieure des éponges pour s'attacher aux
caractères tirés des spicules; aussi nous voyons FLEMMING, GRANT,
JounsToN et autres naturalistes modernes réserver le nom de Spongia
aux espèces composées de fibres kératoses avec matière terreuse, et
adopter le nom d’Halicondria pour le groupe composant les espèces
douées principalement de spicules calcaires.
Cette sorte de distinction a été à peu près celle suivie par M. Narpo
en 1834 à l'exception que cet auteur avait fait une division pour les
espèces cornées, une deuxième pour y comprendre les espèces siliceuses
et la troisième pour les espèces calcaires.
Aussitôt qu'on a découvert des espèces ayant des spicules calcaires
et des spicules siliceuses, il va sans dire que ces distinctions ont dû
se trouver inadmissibles.
Le professeur BLAINvVILLE dans son Manuel avait proposé à son tour
la division des spongiaires en 20 genres, dans lesquels il part de la
nature des spicules, de la réunion ou non des grands oscules, de la
forme générale, de la masse des éponges et de leur demeure dans les
eaux douces ou salées. Cette distinction a été à peu près celle qu'a
adoptée M. Hocas dans les Awnals and magazine of natural history ,
vol. VIII, pag. 5.
Feu M. »'OrBr@ny dans son traité de Paléontologie publié en 1852
et M. Prcrer dans son ouvrage de Paléontologie ?° édition publié en
1857 ont aussi partagé les spongiaires en plusieurs sections et genres ;
mais leur but étant borné aux espèces fossiles nous ne nous arrêterons
pas davantage sur leurs distinctions; mais nous devons faire remarquer
qu'ils ont oublié une des plus importantes divisions des spongiaires, et
précisément celle qui renferme le nombre le plus considérable des espèces
fossiles, c’est-à-dire celle qui comprend les sytectariens.
M. LieserkünN dans son #/émoire que nous avons rapporté plus
haut, partage les spongiaires en 2 ordres dont l’un comprend les
éponges calcaires et renferme les genres Sycon et Grantion, et l’autre
comprend les éponges cornéennes, et renferme les genres Spongia et
Filifora; mais cette division ne se rapporte qu'aux espèces connues
de lui.
Enfin M. Scamipr a proposé une nouvelle classification, qu'il a pour-
tant bornée aux seules espèces qu'il a étudiées dans la mer Adriatique.
M. Scaminr partage les éponges de l’Adriatique en six familles
qu'il a appelées: Calcispongior, Ceraospongior, Gumminaceue, Corti-
cator, Halicondriae, Halysarcinae. La première famille est dédiée aux
petites éponges qui ont des spicules calcaires. Dans la seconde famille
les fibres sont plus solides, mais elles n’ont pas de spicules. Dans la
troisième famille, celle des gumminaceae, la couche extérieure est très-
épaisse, les fibres sont très-petites et très-rapprochées. Dans la 4° famille
des corticator, M. Scamipr place les espèces globuleuses ayant des cor-
puscules siliceux en forme de petites boules ou en forme d’ancre. La
5° famille est comme la quatrième, mais on n’y voit pas la couche
corticale. Enfin dans la dernière famille l’auteur place les espèces molles
dépourvues de fibres qui ont cependant des corpuscules calcaires ou
siliceux.
Bien que ce système de classification soit à beaucoup d’égards préfé-
rable aux autres, cependant nous regrettons de ne pas pouvoir le suivre.
D'abord l’auteur a borné sa classification aux espèces de la mer Adria-
tique et dans les nombreuses espèces que nous allons décrire il y en
a 60, nombre qu’on serait dans l'impossibilité de placer dans l’une
plutôt que dans une autre des familles proposées par M. ScHmint, mais
22
une famille entière, celle de nos lithospongia, serait hors de toute possi-
bilité de classification.
En faisant abstraction de cette remarque on voit que les principaux
caractères de distinction sont:
19. La présence de spicules calcaires.
2. La présence d’une couche corticale.
3, L'absence de fibres.
Nous connaissons maintenant des espèces avec des spicules calcaires
et des spicules siliceux, et nos haléponges qui comprennent 14 genres
sont dans ce cas. Or, il y a trois familles dans la grande division de
M. Scamipr, qui en renferment: ce sont les gumminaceae, les corti-
catoae et les halicondriae, mais pour reconnaître ces familles il faut
examiner en premier lieu s’il existe on non une couche corticale, et après
la nature de cette couche. Mais celle-ci mêlée comme elle se trouve à des
parties terreuses dépend plutôt des circonstances de lieu et du fond de
la mer que de la structure. Aussi c’est d’un caractère purement accidentel
que doit dépendre la classification. Nous ajouterons encore que la nature
corticale dans les éponges change avec l’âge, et un tel caractère ne saurait
être un guide sûr pour une bonne détermination.
En attendant qu’une bonne classification nouvelle puisse nous donner
les moyens sûrs de diviser naturellement toutes les éponges, nous avons
dû étudier si l’on pouvait tirer parti de quelque caractère pour avoir une
première base de division, c’est celui-ci que nous a paru offrir la char-
pente même de ces animaux.
Comme il est connu dans ces animaux, il y en a qui ont une char-
pente fibreuse et d’autres qui en sont dépourvus. Ce caractère a servi
à M. Scaminr pour établir une distinction de la famille des Haly-
sarcina des autres, et il l’a donc cru de première valeur.
En effet la partie fibreuse dans cette classe est comme le squelette
dans les autres branches, ainsi la présence de cet organisme ou le
défaut peut très-bien servir de base à une première division. D’après
un tel caractère on peut donner le nom de Dictyospongiae aux espèces
fibreuses et réserver le nom d’Oxyspongior aux autres. Aux planches
23
9 et 10 du Hémoire de M. Teserkünx et à la planche 2? des ouvrages
de M. Scaminr (livres que nous avons cités plus haut) on voit de
superbes figures de la partie fibreuse de certaines éponges, et nous y
renvoyons le lecteur.
Une fois que les fibres (dont la grosseur croît avec l’âge, ce qui
suivant M. Lieprrküan est dû au dépôt de la substance cellulaire sécernée)
ou leur absence nous donnent une première division, il est naturel
d'admettre que leur nature calcaire ou fibreuse doit justifier une deuxième
division dans les Dictyospongior, et que la présence des spicules siliceuses
peut justifier un troisième partage dans les éponges à réseau que nous
appellerons halésponges. Dans ces dernières les formes des spicules se
prêtent très-bien aux subdivisions, et en conséquence ce seront les carac-
tères auxquels nous recourrons.
Puisque rien n’est plus aisé à comprendre en traitant des divisions
et subdivisions d'histoire naturelle que de les présenter en forme de
tableau, nous préférons un tel système, sauf à retourner sur chaque
division à mesure que nous aborderons la matière qu’elles nous offrent
dans la revue des espèces que nous traiterons de la mer Caraïbe.
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25
DicriosPonGiAr. Éponges à réseau corné garni de spicules. Fibres for-
OxYSPONGIAE.
EusPONGIAE.
LiTrHOSPONGIAE.
HaALYSPONGIAE.
PENICILLATAE.
HETEROGENAE.
HomoGENAE.
ARMATAE.
SUBARMATAE.
TRICUSPIDATAE.
IMPERFORANTES.
PERFORANTES.
mant un lacis.
Le réseau corné n’existe pas ou bien il est complète-
ment atrophié.
Réseau corné bien développé; les spicules siliceuses y
manquent où n'apparaissent qu'à l’état rudimentaire.
Le réseau est formé par des fibres siliceuses, les corps
qui en résultent sont décidément pierreux.
Les spicules siliceuses sont très-développées et prédomi-
nent sur les autres.
Les fibres cornées se réunissent pour former des nervures ,
des pinceaux ou des colonnes, mais elles ne sont jamais
distinctement séparées comme dans les autres tribus.
Fibres distinctes les unes des autres et de deux qualités.
Fibres cornées, creuses, très-rigides, égales entre elles,
et susceptibles d’anastomose pour former des mailles,
mais elles ne se réunissent jamais en faisceaux.
Les spicules sont acieriformes, ou semblables à des
aiguilles : les unes forment ou renforcent les mailles, les
autres s’entrecroisent de manière à intercepter les
mailles.
Un seul système de spicules acuniformes.
On y trouve des spicules tricuspidées qui peuvent être
mélangées avec des spicules acieriformes ou exister seules.
Les spicules nombreuses soutiennent la partie molle de
l'animal.
Les spicules bien que développées remplissent un office
secondaire pour le soutien des parties molles des animaux.
LIVRE IL.
PARTIE DESCRIPTIVE DES ÉPONGES DE LA MER CARAÏBE.
1re DIVISION.
DECTIMOSPONCGTATF:
1re FAMILLE.
BUSPONGIOR. — ÉPONGES VRAIES.
Les éponges vraies sont celles qui n’ont pas de spicules, mais qui
sont formées seulement par un réseau de fibres avec la pulpe gélati-
neuse. C’est dans cette famille que se trouvent toutes les espèces propres.
En effet la plupart d’entre elles deviennent très-molles quand on les
plonge dans l’eau, et présentent un tissu à la fois flexible et tenace.
Cependant parmi elles il y en a dont la souplesse n'est jamais assez
grande pour que l’on puisse les employer, d’autres dont le tissu n’est
pas assez résistant et se déchire trop aisément.
Parmi les espèces spiculifères, il s’en trouve dont les spicules sont
très-fines et le tissu assez tenace et assez flexible, mais leur usage serait
capable de produire des accidents, car les éponges après avoir été
desséchées conservent toujours des particules animales en décomposition,
27
de plus les spicules s’introduisent dans la peau, ce qu’on peut observer
avec une loupe, et inoculent la matière putride. Alors il arrive des phé-
nomènes semblables à ceux qui se déclarent chez les anatomistes qui se
blessent en disséquant.
La plupart des éponges vraies renferment très-peu de carbonate cal-
caire; d’autres en paraissent dépourvues: quelques-unes cependant en
renferment d'assez fortes quantités, comme certaines callyspongiae. La
matière calcaire se trouve généralement dans l'intérieur des fibres cornées.
Ces fibres cornées s’anastomosent en tous sens et forment ainsi un lacis
serré, dans lequel se trouve la pulpe gélatineuse qui forme en se
desséchant ce que l’on nomme l’encroûtement , lequel peut manquer, soit
que la pulpe gélatineuse soit peu abondante, soit qu’elle se détruise
aisément.
Cette famille doit se diviser en 3 tribus qui sont les suivantes: 1°. Les
éponges à pinceaux ; 2°. les éponges hétérogènes ; 3°. les éponges homogènes.
dre TRIBU.
ÉPONGES à PINCEAUX.
Spec. Penicellatae.
Dans cette tribu les fibres cornées se réunissent pour former des
nervures, des pinceaux, des faisceaux ou des colonnes, et ne sont jamais
comme dans les deux autres tribus distinctement séparées les unes des
autres.
Quelquefois l’assemblage de ces fibres en faisceaux ne se reconnaît
pas tout d’abord. Ainsi chez les Evenor, l’oeil ne fait connaître que
l'existence d’un grossier treillis de fibres cornées, mais si l’on examine
ces fibres au microscope, l’on voit que ce sont de véritables faisceaux
de fibres intimement soudées entre elles.
4, *
28
Presque toujours à la première vue on peut reconnaître si une éponge
appartient à cette première tribu. Ainsi elles offrent tantôt des nervures
visibles ou des pinceaux à leur surface, ou bien en les coupant en minces
tranches l’on peut constater l’existence de cette disposition: dans tous
les cas l’on ne peut les confondre avec les 2% et 3% tribus, dont
les fibres sont distinctes les unes des autres dans toutes les parties.
Si nous prenons la spongia manus, l’on voit à l’extérieur, et surtout
sur les bords des rameaux, qu'il existe des faisceaux de fibres distinctes.
De plus en fendant de haut en bas et suivant sa largeur la sommité
de l’un des rameaux, l’on trouve sur la coupe de gros faisceaux de fibres
dirigées verticalement, et entre ces faisceaux l’on aperçoit des canaux, les
uns horizontaux qui vont déboucher sur les faces latérales, les autres
obliques ou verticaux. La spongia rubens offre à l’intérieur une struc-
ture à peu près semblable à celle de la précédente; en effet si l’on fend
suivant sa longueur l’un des rameaux terminaux, on trouve sur la coupe
des faisceaux fibreux qui se dirigent vers la surface de l'éponge; entre
les faisceaux sont creusés de nombreux canaux. Prenons dans la spongia
tubulifera une tranche mince et verticale, exposons cette partie entre
l'oeil et la lumière, et l’on verra que beaucoup de fibres sont réunies en
faisceaux. Enfin chez la spongia tuba la chose est encore plus évidente,
car toujours la cavité du siphon présente des nervures très-prononcées
qui viennent mourir à l’orifice, en y formant d'ordinaire des cils plus ou
moins prononcés. Les figures A, B et C, de la 1° planche donnent une
idée du réseau de ces éponges, et l’on peut aussi consulter la belle
planche IT de l’ouvrage de Mr. Scamipr.
Du reste comme nous l’avons déjà dit, l'inspection seule de la surface
chez les éponges vraies suffit en général pour faire connaître à laquelle
des tribus elles appartiennent, et celle de la première tribu ont le plus
souvent des nervures, des houppes ou des pinceaux qui sont caracté-
ristiques, et dans le cas où cela n'existe pas, une simple coupe suffit
pour constater qu'il y a des fibres fisciculées; du reste jamais chez les
éponges à pinceaux les fibres ne sont distinctes et isolées comme chez
les homogènes et les hétérogènes ; il suffit de comparer quelques espèces
29
de ces trois groupes pour voir combien ils différent les uns des autres.
Cette tribu comprend 3 genres que nous allons faire connaître.
Gen. Evenor Nobis.
Tissu corné et rude, ayant un aspect licheniforme ou fuciforme , formé
par des rameaux très-lâchement anastomosés entre eux; vus au micro-
scope ces rameaux se montrent composés de fibres intimement unies entre
elles dans certaines places, tandis qu'à l’endroit des dichotomies plu-
sieurs d'entre elles deviennent libres sur de petites parties de leur lon-
gueur. À l’état vivant les mailles des Evenor sont remplies d’une
matière gélatineuse, qui est comme une solution de gomme épaisse qui
s'écoule promptement dès que l'éponge est retirée de l’eau; il en résulte
‘qu'aussitôt mis hors de l’eau, ces corps organisés se présentent toujours
sans encroûtement et n'offrent qu'un réseau formé de rameaux plus ou
moins anastomosés d’une couleur obscure et d’un aspect licheniforme.
D’autres espèces appartenant aux spiculiféres (éponges à spicules) offrent
aussi la forme de lichens, et ont une matière pulpeuse qui s’écoule rapi-
dement, mais l'existence des spicules les fait rentrer dans un groupe
différent.
Spec. Evenor fuciformis Nobis, pl. III, fig. 1, 2.
Très-lichement anastomosés, les rameaux sont très-aplatis et s’élar-
gissent encore davantage à l’endroit des dichotomies; sur le vivant ces
rameaux ont une ligne de large, mais en se desséchant ils se rétrécis-
sent d’une manière très-notable. Les mailles sont larges de 4 à 10 lignes.
A l’état vivant l’aplatissement des rameaux de cette espèce et sa couleur
olive sombre fait que son squelette corné ressemble beaucoup à certains
fucus; en se desséchant, elle perd beaucoup de cet aspect; elle habite
les côtes de St. Thomas.
Gen. Spongia accet
Spongia et Cacospongia, SCHMIDT.
Le tissu des espèces de ce genre est parcouru intérieurement par de
#
30
nombreux canaux, quelquefois l’on y observe des cavernes très-grandes.
L'encroûtement est en général assez fugace; les fibres sont disposées çà
et là par pinceaux ou par mèches dans l’intérieur de la masse, et se
montrent là aussi sous forme de houppes et même quelquefois de nervures
à la surface.
Les espèces du genre éponge sont lobées, gibbeuses, flabelliformes
ou arborescentes, mais elles ne sont jamais siphiformes. Leurs oscules
sont distribués à leur surface; ils sont très-grands quelquefois et con-
stituent alors des tubes siphonoïdes; certaines éponges comme p. e. la
spongia musicalis font passage au genre tuba, car leurs tubes siphonoïdes
se rapprochent beaucoup des siphons.
A l'état vivant et lorsqu'elles ont leur encroûtement, presque toutes
les éponges sont noires; il y a cependant des exceptions que nous
signalerons en décrivant les espèces. Quand elles sont sèches et privées
de leur encroûtement, toutes offrent un réseau corné d’une couleur
jaunûtre.
A. Espèces arrondies, gibbeuses ou lobées.
Spec. Cavernosa, barbara, corlosia, cerebriformis, meandisformis , ver-
miculata, lacinulosa, tubilifera, gossypina, fenestrata, utilis, lapidesceus.
B. Espèces comprimées ou flabelliformes.
Spec. Discus, complanata, obliqua, fusca, musicalis, subcircularis.
C. Espèces arborescentes,
Spec. Manus, rubens, clarva-herculis, marquezi.
Sect. A.
Spec. Spongia cavernosa, LAMARCK, Anim. sans vert., 1° et 2% édit.,
vol. IT, pag. 542; Lamoroux, Pol/ypes flexibles, p. 21, Æncyclop. meth.,
p. 333; Scnmipr, Spongien des Adriatischen Meeres, p. 27. Nobis
PIC fe 8:
Quand elle est desséchée et privée de son encroûtement cette éponge
offre une masse arrondie ovale, elle est munie à l’intérieur de grandes
cavernes dont le tissu est formé par des fibres jaunes qui rendent la
surface hérissée, parce qu'elles viennent s’y terminer en formant de gros
31
pinceaux allongés, généralement comprimés latéralement. Les oscules
sont assez grands, il y en a de superficiels, d’autres qui sont saillants
parce que leur ouverture est garnie et entourée de pinceaux grands
et pointus. A l’état vivant cette éponge est noirâtre et offre un encroû-
tement qui se conserve, lorsqu'on la dessèche avec assez de soin.
La spongia cavernosa est très-répandue dans les Antilles ; nous l’avons
de différentes îles entre autres de Cuba , de la Guadeloupe, de St. Domingue,
de Viecques, de St. Martin et de Ste. Croix; de même que la spongia
barbara les gens pauvres la recueillent pour l’usage économique, car
quoique très-grossière, elle est assez molle quand elle a été trempée
dans l’eau.
Nous donnons le dessin de cette espèce qui nous paraît n'avoir pas
encore été figurée.
Spec. Spongia barbara Nobis.
Très-caverneuse à l’intérieur elle est voisine de la spongia cavernosa,
dont elle diffère cependant sur certains points. Aïnsi ces oscules sont
superficiels et en général privés de pinceaux à leurs bords, ou
n’en présentent que de peu développés. En outre la surface au lieu
d’être hérissée comme chez la précédente offre des vallées méandrifor-
mes très-irrégulières qui ne pénètrent qu'à une très-petite profondeur
dans sa substance. Les oscules ont généralement 3 à 4 lignes de
diamètre.
Habite St. Thomas, Viecques, St. Martin etc.
Spec. Spongia corlosia Nobis.
Sessile, subsphérique: surface profondément marquée par des sillons
qui descendent dans son tissu, ces sillons sont larges de ? à 3 lignes,
ils sont séparés les uns des autres par des espèces de collines larges
de ? à 5 lignes en sorte que la surface rappelle un peu la forme des
méandréennes (Zoanthaires) ou la fleur des caelosia. La face supérieure
des circonvolutions offre de petits pinceaux très-courts et quelques pores
très-petits; de pareils pores se voient aussi sur les faces latérales de ces
32
mêmes circonvolutions; 1l y a aussi quelques oscules ayant environ 2
lignes de diamètre et qui sont situés dans les sillons.
A l’état sec cette éponge est rigide, elle a les fibres jaunes et la
couleur de la surface quand elle est vivante est noirâtre.
Habite St. Thomas.
Spec. Spongia cerebriformis Nobis, pl. III, fig. 5, 6.
Arrondie, sessile, noire sur le vivant, cette éponge devient fauve
quand elle a perdu sa matière encroûtante. L’extérieur présente des
circonvolutions comme dans la précédente; mais ces circonvolutions
présentent sur leur milieu une légère dépression et sont garnies sur
leurs bords de petites colonnes de fibres. Ces colonnes sont très-rigides
et même un peu piquantes. Les sinuosités ont environ ? lignes de large
et les circonvolutions ont à peu près les mêmes dimensions. Les fibres
qui composent le tissu sont rousses et très-rigides, en sorte qu’elles sont
tout-à-fait semblables à celles de la Spongia tubiformis ou de la Spongia
fulva. Ce seul caractère suffit pour la distinguer tout de suite de la
Spongia colosia et de la suivante.
Habite St. Thomas.
Spec. Spongia gossypina Nobis, pl. III, fig. 3.
La spongia gossypina ou éponge cotonneuse forme une masse sessile,
arrondie, caverneuse intérieurement, et offre à sa surface des circon-
volutions méandriformes. Ces circonvolutions sont creusées d’un sillon
dans leur milieu, larges de 2 à 3 lignes, et munies sur leurs bords de
gros pinceaux obtus et tuberculeux. Les sinuosités qui séparent les cir-
convolutions sont profondes et larges d'environ 2 lignes. Les oscules
sont immergés dans les sillons, ils sont larges d’environ 2 lignes. Des
pores très-petits se trouvent sur les faces latérales des circonvolutions.
Le tissu de cette espèce est très-fin et semblable à du coton, lors-
qu’elle a été bien lavée, elle est blanche, tandis qu'à l’état vivant elle
est noire.
La finesse du tissu rapproche la Spongia gossypina de l'espèce qui
33
suit: toutes les deux se distinguent de leurs congénères à surface méan-
driforme par leur finesse et par d’autres caractères propres énoncés cei-
dessus.
Habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Spongia utilis Nobis.
Nous ne connaissons cette espèce que par son squelette corné, mais
il est probable qu'à l’état vivant elle est brune ou noire comme ses
congénères. Sèche et privée de son encroûtement, elle s’offre sous la
forme d’une masse sessile irrégulièrement lobée, d’un tissu très-poreux ,
fin et tenace, d’une couleur semblable à celle de l'éponge usuelle; mise
dans l’eau elle devient très-douce et très-propre aux usages domestiques ;
quand elle est placée entre l'oeil et la lumière, on distingue la clarté
à travers sa masse et alors on voit une multitude de pinceaux ou
colonnes fibreuses se portant de la base vers tous les points de la surface ;
des oscules superficiels très-nombreux et ayant à peine une ligne se
présentent sur tous les points de la surface supérieure, mais cependant
de préférence sur les parties les plus saillantes.
Habite St. Martm.
Spec. Spongia meandriformis Nobis.
Masse sessile, arrondie ou ovale, présentant à sa surface des circon-
volutions qui sont cependant moins marquées que chez les espèces pré-
cédentes. Ces circonvolutions sont bien plus petites et plus délicates que
chez la spongia gossypma, car elles n’ont le plus souvent qu’une ligne
et demie de large, les vallées où sinuosités sont en général moins
larges que les circonvolutions qui n’ont en général qu’une ligne. Les
oscules sont superficiels et de deux sortes, les uns larges de 2 à 3
lignes, les autres n'ayant pas une ligne de diamètre. La surface des
circonvolutions est finement échinulée par de très-petits pinceaux. Cette
éponge est très-fine et trempée dans l’eau elle devient très-molle, et
peut servir aux usages domestiques. À l’état vivant elle est brune ou
noire, mais elle devient blanche quand elle est bien lavée.
34
La finesse de son tissu la rapproche de la spongia gossypina, mais
on ne peut les confondre ensemble.
Habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Spongia tubulifera. Lamarck, Annales du Muséum, tom. XX,
pag. 384, et Anim. sans vert. 1" et 2% édit. vol. II, pag. 552;
Lamoroux, Polyp. fleæ. pl. XLII.
Nabisÿ phUIV Mig ut:02 78;
Sessile, molle, très-poreuse, quelquefois comprimée et percée à son
sommet, d’autres fois divisée en lobes angulaires très-saillants perforés à
leur sommet, les oscules sont larges et descendent profondément.
Espèce très-commune, suffisamment connue, cependant elle n’a encore
été figurée que d’après des exemplaires desséchés, motif pour lequel nous
en donnons le dessin d’après un exemplaire vivant. Nous l’avons rapprochée
de la spongia meandriformis à cause de son tissu qui est mou et de
ses fibres. Elle est noire à l’état vivant et jaunâtre quand elle a été
bien lavée. Les gens pauvres des Antilles recueillent cette éponge qui
est la meilleure de celles que produisent nos mers. Les riches achètent
des espèces plus fines que le commerce expédie de la Mer rouge et de
la Méditerranée.
Nous connaissons deux variétés dont l’une, varietas osculata, au lieu
de larges oscules tubuliformes et souvent saillants n’a que des oscules
superficiels larges d'environ deux lignes; l’autre, varietas porosa, avec
un tissa tout-à-fait semblable à celui de la précédente n'offre que de
petits oscules superficiels nombreux et ayant à peine une ligne de
diamètre.
La spongia tubulifera paraît exister dans toutes les Antilles, nous la
possédons vivante de Cuba, St. Thomas, Guadeloupe, Viecques, Porto-
Rico, ete., mais elle n’a pas encore été bien figurée et nous croyons
devoir en donner le dessin à la planche IV.
Spec. Spongia lapidescens Nobis.
Masse sessile, pulvinée, rigide et dure, de couleur blonde; fibres
39
très-serrées, fines, mais produisant par leur rapprochement une masse
d'une dureté qui n’est pas commune parmi les espèces de ce genre. La
seule espèce qui s’en rapproche pour sa consistance est la spongia ver-
miculata, mais la surface est très-différente dans l’une et dans l’autre.
Chez la spongia lapidescens la surface n’est plus méandriforme; elle
offre à considérer de petites crêtes larges de % ligne à une ligne, lon-
gues de 1 à 3 lignes, lesquelles sont séparées par des dépressions larges
de moins d'une ligne ou par des oscules immergés, arrondis ou de
forme irrégulière dont le diamètre varie entre % ligne et une ligne,
souvent ces crêtes se terminent à leur sommet par des pinceaux de
fibres obtus ou aigus; dans tous les cas ces pinceaux de fibres sont
très-denses.
Cette éponge quand elle est sèche ne cède pas sous une forte pression
du doigt, bien qu’elle ne soit composée que de fibres cornées creuses.
Elle a été trouvée à Viecques.
Spec Spongia vermiculata Nobis.
Masse sessile, pulvinée, à la surface rugueuse et comme rongée, pré-
sentant de nombreuses petites collines méandriformes séparées par des
vallées étroites et peu longues. Collines hérissées çà et à de petits pin-
ceaux roides laciniés à leur sommet; oscules superficiels et petits, en
général se trouvant situés quelquefois sur les circonvolutions mais le
plus souvent dans les vallées. Le tissu est très-serré et composé de fibres
fauves; les circonvolutions ont à peine une ligne de large et sont à peu
près égales aux vallées.
L’éponge vermiculée est très-commune dans la rade de St. Thomas.
Quand elle est vivante elle est brune ou noirâtre ; elle devient fauve en
se desséchant et en perdant son encroûtement. Ses collines et ses val-
lées très-réduites ainsi que ses autres caractères la distinguent de ses
congénères.
Spec. Spongia lacinulosa. LamaroKk, Annales du Muséum, tom. XX,
pag. 370 N°. 2, et Anim. sans vert., 1" et 2"° édit., vol. II, pag. 542 ;
5 *
36
Lamoroux, Polyp. flex., pag. 21; Æspèce placy, vol. I, tab. XVI,
fol. 1, 2, (exisaccata).
Nobis, pl. IV, fig. 4, ex vivo.
Nous croyons utile de compléter la description de cette espèce, jusqu’à
présent connue seulement par des exemplaires esquissés.
Espèce largement adhérente, aplatie, lobée à sa surface qui est
percée de pores très-nombreux et d’oscules médiocres larges de 1—2
lignes, les uns superficiels, les autres paraissant saillants, parce qu'ils
sont bordés de pinceaux laciniés. Toute la surface est couverte de nom-
breux pinceaux très-rapprochés et diversement laciniés.
La couleur sur le vivant est noire, elle devient jaune quand le tissu
a été bien nettoyé par le lavage. Cette éponge est propre aux usages
domestiques, et son tissu plus fort assure sa durée.
La spongia lacinulosa dont nous croyons à propos de donner le dessin,
celui D’Espgr laissant beaucoup à désirer, paraît voisine de la précé-
dente par sa consistance qui est un peu dure tant qu'elle n’est pas
mouillée, et parce que l’une et l’autre ont des pinceaux à peu près
semblables; elle est plus hérissée et n'offre pas l'aspect méandriforme.
Elle habite St. Thomas, ete.
ie
Espèce tuberculeuse, largement adhérente, surface libre présentant
Spec. Spongia fenestrata Nobis, pl. IIT, fig.
des lobes mamelliformes percés à leur sommet par un grand tube sipho-
noïde. L'ouverture de ces tubes présente un diamètre d’environ 4 lignes,
leurs parois offrent de grosses nervures réunies par des fibres transversales.
La surface extérieure présente des ouvertures polygonales à 5 ou 6
côtés qui se touchent de manière à imiter un rayon d’abeilles. Ces
ouvertures sont larges de quelques lignes et pénètrent profondément
dans la masse qui est celluleuse dans toutes ses parties; les parois de
ces ouvertures ou plutôt de ces tubes polygonaux sont minces et pré-
sentent à peine ‘/; de ligne d’épaisseur.
A l’état vivant cette espèce est noire.
Elle habite St. Thomas, etc.
37
Sect. B.
Spec. Spongia diseus Nobis.
Masse cunéiforme ou flabelliforme, tissu mou très-poreux approchant
beaucoup de celui de la spongia tubulifera tant pour sa finesse que
pour sa composition. Bord supérieur arqué, garni d’oscules arrondis,
superficiels, disposés sur 3 où 4 rangs et larges d’une ligne et plus.
Les deux faces qui sont aplaties sont garnies d’oscules plus rares et
plus petits, et en outre parcourues par des sillons creux et étroits
imitant à peu près le travail que les vers font sur le bois mort.
La hauteur de l'éponge disque est de 3 à 4 pouces, sa largeur est à
peu près égale. Son épaisseur à sa base est de 8 à 10 lignes. Elle
est noire à l’état vivant et jaune quand elle est sèche.
Elle habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Spongia circularis. DucnassaiNG DE FoNBRESSIN, Anim. rad.,
pag. 26.
Nobis pl. IV, fig. 6.
Cette espèce est subpatériforme, mais elle n’a pas entièrement la
forme de coupe parce qu’elle est ouverte sur une partie de son contour;
elle représente donc un cône creux dont une portion des parois aurait
été enlevée. La face interne est garnie de fissures linéaires et allon-
gées, l’externe offre des oscules superficiels arrondis et nombreux entre
lesquels se trouvent des pores arrondis.
L’éponge subcirculaire se rapproche un peu de l'éponge aplatie
(Spongia complanata) elle est petite n'ayant qu'environ 3 pouces de
hauteur; nous ne la connaissons qu'à l’état sec, alors elle est jaunâtre.
Elle habite la Guadeloupe.
Spec. Spongia complanata. DucHassaiNG DE FONBRESSIN, Anim. rad.,
pag. 26.
Espèce disciforme très-comprimée , ayant son bord libre très-arqué et
étant adhérente par une petite surface de sa circonférence; faces laté-
38
rales présentant des nervures rameuses en très-grand nombre, lesquelles
sont unies entre elles par des fils transversaux; bord supérieur très-
arqué et garni de 2 ou 3 rangs d’oscules superficiels, larges d’environ
une ligne; pores très-nombreux sur les deux faces; l’on en observe
aussi sur le bord supérieur entre les oscules. Les faces latérales présen-
tent aussi vers le milieu quelques oscules peu saillants et moins grands
que ceux du bord supérieur.
Hauteur 2 pouces, largeur près de 3. Couleur pourpre sur le vivant
et jaune sur les spécimens desséchés qui ont été lavés.
Elle habite St. Thomas, la Guadeloupe, etc.
Spec. Spongia fusca Nobis (éponge brune).
Cette espèce a tantôt la forme d’une lance épaisse et flabelliforme,
tantôt elle est lobée en conservant toujours pour caractère l’aplatissement
sur les côtés, elle présente une surface marquée par des lignes s’ana-
stomosant au moyen de fibres courant de l’une à l’autre, en laissant
entre elles des interstices ou pores très-nombreux. Ces lignes ont une
largeur de % de ligne à % ligne et les pores sont larges ou doubles ;
dans quelques points de la surface les lignes tendent à s’effacer, mais
les pores continuent à se montrer.
Les oscules qui ont 1—2 lignes de large sont bien arrondis, un peu
denticulés sur leurs bords et se trouvent principalement sur le bord.
Cette espèce qui est très-voisine de la spongia mancy est noire quand
elle est vivante, desséchée elle devient d’un brun jaunâtre; on l’a trouvée
à St. Thomas et à Tertole.
Spec. Spongia obliqua Nobis (éponge oblique pl. IV, fig. 5.)
Rigide, droite, dressée en forme d’éventail, mais sans pédicule. Cette
espèce présente un bord supérieur arqué portant des oscules nombreux
plus grands que ceux des faces.
Les deux faces sont musiquées, et présentent surtout vers leur partie
supérieure des oscules dont l’orifice est taillé obliquement en bec de flûte.
Cette disposition est constante et caractérise parfaitement cette espèce.
39
Les éminences spiniformes que l’on trouve sur les deux faces sont
des prolongements durs, un peu obliques à peine longs d’une ligne;
entre ces éminences, l’on trouve sur les deux faces de nombreux oscules
arrondis qui ne sont pas taillés en bec de flûte.
Cette espèce est très-dure et très-rigide, elle se trouve à la Guade-
loupe, à St. Thomas, à Viecques, à Tertole, à Porto-Rico , à St. Martin.
Spec. Spongia musicales Nobis (éponge musicale pl. VI, fig. 2.)
Rigide, dure, comprimée, subflabelliforme, mais sans pédicule et lon-
guement fixée par une base épaisse; cette éponge va en diminuant d’épais-
seur de sa base à son sommet qui est courbe, obtus et présente 5 à 6
tubes siphonoïdes, larges d'environ 3 à 5 lignes déchiquetées sur leurs
bords. L'intérieur de ces tubes offre des nervures et des oscules super-
ficiels pareils à d’autres que l’on trouve sur la face extérieure. Cette
dernière offre vers la partie supérieure des nervures et des pinceaux
tuberculiformes, courts et peu saillants qui sont perpendiculaires à la
surface. Ces caractères sont moins marqués vers la base, ces nervures
et ces pinceaux tendant à s’effacer.
Entre ces nervures l’on trouve des oscules larges de 1—2 lignes, ils
sont nombreux et se montrent sur toute la surface extérieure.
La texture de cette éponge est grossière, ses fibres sont rudes et
fauves, sa couleur qui paraît être noirâtre sur le vivant devient fauve
sur les spécimens desséchés. Elle établit le passage entre le genre spongia
et le genre tuba.
Sect. C.
Spec. Spongia manus. BLAINVILLE, Aslinologie cit.
Nobis pl. V, fig. 1, 2.
Espèce tantôt flabelliforme et tantôt rameuse; dans le premier cas
elle se présente comme une masse très-aplatie ayant son bord supé-
rieur divisé en lobes courts et très-comprimés ; dans le second cas elle
se partage en rameaux allongés et peu divisés mais toujours aplatis.
La surface offre des nervures fines et nombreuses se réunissant en
40
tous sens pour s’anastomoser, et laissant entre elles des pores très-nom-
breux, de forme irrégulière, mais généralement allongés; des oscules
très-nombreux sont distribués sur les bords des rameaux et sur les deux
faces de l’éponge. Ils sont en général égaux entre eux et présentent un
diamètre d'environ 2 lignes. Ceux d’entre eux qui sont situés sur les
faces se trouvent de préférence sur les crêtes qui peuvent s’y rencontrer.
Vivante cette espèce est noire et conserve cette teinte quand on la
sèche sans trop la laver, dans le cas contraire elle devient jaunâtre.
Elle habite la Guadeloupe, Tertole, St. Thomas, St. Martin.
Spec. Spongia marquezi Nobis.
Cette espèce a une partie centrale assez solide perforée de distance en
distance par des trous dont quelques-uns sont assez grands; de cette
partie naissent à angles droits des papilles nombreuses qui se divisent en
3 ou 4 lobes obtus. À l’état vivant notre éponge est d’un brun violet,
mais quand elle est lavée elle prend une couleur fauve, elle est rigide
et reste telle, même quand on la plonge dans l’eau.
M. Scaramu, l’a trouvée à la Guadeloupe, le nom est celui du capi-
taine qui accompagne M. Cropz CoromBo. Elle est différente de la
Spongia muricata D'Esrer, tab. TITI, par sa forme simple et point
ramifiée, par sa couleur et par les papilles obtuses dont elle est
pourvue.
Spec. Spongia clava hercules Nobis, pl. V, fig. 3.
D'une base étroite s'élève une tige droite, simple , légèrement encroûtée,
allant en grossissant peu à peu vers son sommet qui est renflé en massue
et qui offre le plus souvent quelques pinceaux de fibres. La surface
1
présente de nombreux processus spiniformes durs et courts plus larges
à leur base, aigus à leur sommet. Il y a deux sortes d’oscules pour la
D
grandeur, mais tous sont superficiels, les uns sont petits et épars, à
peine larges d’une ligne; les autres ayant 2? ou 3 lignes sont presque
réunis par lignes parallèles.
Cette éponge quand elle est fraîche est d’un noir violet qu'elle con-
4]
serve si elle est bien desséchée; quand elle a été en partie décomposée
elle devient jaunâtre.
Elle habite St. Thomas, St. Martin.
Spec. Spongia rubens. Parzzas, Æenchus z00ph., pag. 389, Syn. Sp.
arborescens ; Lamarok, Æis{. nat., 1" et 2° édit., pag. 565 ; Lamoroux,
Polyp. flez., pag. 65, pl. VIIT, fig. 1 et 2; Esper, Pfaz., tab. XLVI
et L, exhibet specimina juniora; SEBA, Thesaurus, tab. XCVT, fol. 2.
Nobis pl. X, fig. 1.
La tige principale, qui quelquefois est courte, d’autres fois assez longue,
se divise en quelques rameaux spongieux, ronds ou comprimés. Quand
cette espèce est vivante elle est d’un rouge vif et elle est très-molle ;
en séchant elle devient rigide, sa surface est alors très-fixement poreuse
et l'extrémité des rameaux présente quelques mèches dans beaucoup de
spécimens ; les oscules sont arrondis, superficiels , larges d'environ ? lignes,
tantôt disposés suivant plusieurs lignes mal formées, tantôt disposés sur
un rang unique. À l’état sec l’on observe un encroûtement peu épais;
dans cet état la couleur rouge peut être conservée, mais souvent elle
est remplacée par un Jaune sale.
M. De BzaiNvirre ayant donné à une espèce européenne le nom
de spongia arborescens, nous avons dû en choisir un autre. L'espèce
désignée par BLaINviLLEe possède des spicules et quoique semblable par
la forme à celle qui nous occupe elle doit évidemment appartenir à une
autre famille. |
Cette espèce habite la Guadeloupe, Viecques, St. Domingue, Cuba,
St. Thomas.
Spec. Spongia isidis Nobis, pl. VII, fig. 2. |
Elle se présente sous la forme d’un tube de 9 à 10 pouces de hauteur
et de 3 à 4 pouces d'épaisseur; les parois du tube sont très-épaisses
et chartacées. Cette éponge est cylindrique et va en augmentant de gros-
seur de la base à son sommet; la face extérieure est très-encroûtée et pré-
sente de grands oscules épais, superficiels ou à peine saillants ayant
6
42
environ ? lignes de diamètre ; les oscules sont clairsemés , ils sont souvent
ovalaires et obliques à la surface. La paroi intérieure du tube n’est pas
encroûtée, mais laisse voir un tissu fibreux qui est à nu. Qu'elle soit
vivante ou desséchée sa couleur est d’un blanc jaunâtre.
Cette éponge a été recueillie à la Guadeloupe par M. le Docteur
Isis DEsBonxes.
Spec. Spongia Bartholomeï Nobis, pl. VI, fig. 3 et 4.
Elle est infundibuliforme, très-large et très-évasée à sa partie supé-
rieure et devient très-étroite vers son point d'attache; ses parois sont
rigides, chartacées mais bien encroûtées; sa surface extérieure présente
des oscules très-petits qui ont leurs bords lacérés en forme d'étoile;
quand on les examine à la loupe entre ces ouvertures, que nous consi-
dérons comme des oscules, se trouvent disséminés des pores très-fins,
couleur jaunâtre, hauteur 4 pouces, largeur de l’entonnoir à son orifice
4 pouces; épaisseur des parois environ 3 lignes.
Cette espèce a été dédiée à M. Barraoromeï habitant de St. Thomas.
Spec. Spongia Haagensenü Nobis, pl. VIT, fig. 6.
Cette éponge est en forme d’entonnoir, très-évasée à son orifice , mais
atténuée vers sont point d'attache. Comme les deux précédentes espèces
elle a des parois roides chartacées et encroûtées. Sa surface intérieure pré-
sente des oscules épais, superficiels, en général petits ou médiocres; la
surface extérieure n'offre que des ouvertures très-petites et que l’on peut
appeler des pores ainsi que quelques tubercules pisiformes épars et
clairsemés.
Hauteur 2? pouces et demi; largeur de l’entonnoir à son orifice 2%
pouces et épaisseur des parois 1 à 2 lignes, couleur jaunâtre.
Nous avons dédié cette espèce à M. HAAGENsEN , habitant de St. Thomas
dont l’aide nous a été utile pour compléter notre collection.
Habite St. Thomas.
43
Spec. Spongia Dumetosa Nobis, pl. V, fig. 4.
Espèce d’un beau vert quand elle est vivante, se dichotomisant de sa
base en rameaux toujours égaux et cylindriques qui forment par leur
ensemble une masse arrondie qui ressemble en petit à un arbuste. Ses
rameaux sont de la grosseur d’une plume de corbeau, ils sont longs de
2 à 3 lignes et se dichotomisent plusieurs fois en sorte que l’éponge
peut être haute de 3 à 4 pouces. Ces rameaux sont toujours très-mous
et quand on les touche ils s’aplatissent comme de la filasse. En séchant
cette espèce perd sa couleur, devient jaunâtre et les rameaux s’aplatis-
sent. Elle n’a pas d’oscules.
La spongia dumetosa est très-commune dans les baies du Moule (Guade-
loupe) ; elle croît sur les fonds sablonneux.
Spec. Spongia napiformis. DucHassAING DE FONBRESSIN, Ain. rad.
des Antilles, pag. 25.
Nobis pl. V, fig. 1.
D'une base très-courte et napiforme s'élèvent quelques rameaux simples
et cylindriques ayant environ le volume d’une plume d’oie. Il arrive très-
rarement que l’un de ces rameaux porte une division vers le sommet.
Cette éponge est noire; elle est encroûtée à l'extérieur, fibreuse inté-
rieurement sans oscules distincts; en séchant elle conserve sa couleur,
mais comme l’encroûtement des rameaux se fracture aisément, il en
résulte que ses rameaux ont sur le sec une apparence amulée qui est
très-caractéristique.
Elle habite avec la précédente.
Spec. Spongia Guadulpensis Nobis, pl. VII, fig. 1.
Rameuse, haute de 8 à 10 pouces, cette espèce présente des rameaux
de la grosseur du doigt, qui s’anastomosent de distance en distance
en formant aussi des mailles qui peuvent avoir de 6 lignes à 2 pouces
et plus de grandeur; les dernières ramifications sont très-courtes et
obtuses. Cette éponge est d’une couleur jaunâtre, la surface est encroûtée
et ne présente pas d’oscules.
6 *
4
Bien que n’ayant pu examiner la composition anatomique de cette
éponge nous pensons qu'elle doit être rangée aupres de la Phalosias
albo lutta.
Elle se trouve sur les côtes du Moule (Guadeloupe).
Spec. Spongia Krebbresii Nobis, pl. VII, fig. 5.
Cette éponge est composée de plusieurs tubes, distincts les uns des
autres dès leur base quoiqu'ils soient soudés presque jusqu'à leur
sonimet.
Ils sont en général plus gros que le pouce, longs de 4 à 5 pouces
et vont en diminuant jusqu'au sommet. Quoi qu'il en soit, ces tubes ainsi
réunis forment une masse comprimée et presque flabelliforme. L'ouverture
des tubes est ciliée par des prolongements aigus et triangulaires. Ces
orifices ont 3 à 4 lignes de diamètre. La masse intérieure est très-cellu-
leuse et même caverneuse. La surface extérieure est encroûtée et l’on
voit avec la loupe qu'elle est très-finement poreuse. La couleur sur le
sec est d’un blanc jaunâtre.
Nous avons dédié cette espèce au botaniste M. KreBBy qui habite
St. Thomas. Elle a été trouvée sur les côtes de cette île.
Gen. Tuba Nobis.
Ces spongiaires se présentent sous forme de tubes tantôt simples et
isolés, tantôt rameux, tantôt réunis par leurs côtés et prenant une
disposition flabellée. La cavité centrale se prolonge jusqu'à la base
de la masse, et sa paroi intérieure offre des faisceaux de fibres dis-
posés sous forme de nervures qui après avoir parcouru toute l’étendue
du tube, viennent souvent se terminer en dépassant l’orifice, ce qui lui
donne une garniture de cils plus ou moins longs; d’autres fois ces ner-
vures ne se prolongent pas sous forme de cils autour de l’ouverture qui
alors peut être garnie seulement d’une espèce de frange ou collerette
d’un tissu très-mince et très-transparent; chez quelques-uns il n’y a ni
als ni frange, l’orifice du siphon ou tube est alors nu.
Chez les tuba, les oscules ne s’observent guère sur la face extérieure
45
du siphon; ils sont au contraire agrainés et très-nombreux entre les
vervures qui sillonnent la cavité intérieure. Celles qui ont bien conservé
leur encroûtement ne présentent même jamais d’oscules sur leur paroi
extérieure; ce n’est que lorsqu'elles ont été roulées ou en partie décom-
posées que l’on aperçoit des oscules sur la face extérieure. D’autres,
quoique bien conservées dans toutes leurs parties, semblent présenter
aussi des oscules, mais les traces circulaires que l’on observe ne sont que
les loges du zoorthus parasitica.
Toutes les espèces de ce genre sont d’un jaune assez clair et présen-
tent le plus souvent à leur surface extérieure un léger encroûtement de
même couleur; quand cet encroûtement a disparu par une circonstance
quelconque, cette face extérieure paraît criblée de trous plus où moins
grands qui sont les orifices extérieurs des caveaux qui parcourent l’épais-
seur des parois.
Les espèces du genre tuba habitent en général les eaux profondes , et
c’est surtout à la suite des gros temps qu'on peut les recueillir sur
le rivage.
DISTRIBUTION DES ESPÈCES.
Tuba. Sancta crusis.
Sororia.
Conica.
Tincata.
Megastoma.
Tissu fin , surface extérieure munie |
! de processus spiniformes encroûtés. |
Bursaria.
Orifice du Siphon Paul M Armigera.
L : Digitalis.
ï nr
due pRosniess surface extérieure Thcestal
hérissée de pinceaux de fibres non Pardi
ncroûtes. :
encroûtes Crispa.
46
Tuba. Longissima.
Vaginalis.
| Lavis.
Subeneroïia.
| Plicifera.
Orifice du Siphon plutôt frangé que cilié......................
Scrobiculata.
\ Irregularis.
Orifice nu, c. à. d. n’offrant ni cils ni pinceaux bien formés , ni frangés. j Sapoti
agoti.
Spec. Tuba Sancta crucis Nobis.
Cette espèce présente la forme d’un entonnoir étroit à sa base, très-
évasé à son sommet et fendu sur l’un de ses côtés en sorte qu'ici nous
n'avons plus un siphon complet comme chez les autres espèces. La surface
extérieure est garnie de processus spiniformes très-larges à leur base et
se terminant d’une manière aiguë; ils sont comprimés transversalement
quelquefois ces processus se réunissent en lignes, d’autrefois ils sont dis-
séminés; leur ampleur vers leur base est un des caractères distinctifs
de l'espèce.
La face intérieure est marquée de nervures nombreuses qui se dichoto-
misent de la base au sommet et se terminent par des cils assez courts
Cette espèce habite l’île de Ste. Croix où elle a été recueillie par
M. HAAGENSEN.
Spec. Tuba Sororia Nobis, pl VIIT, fig. 1.
Quatre à dix tubes cylindriques réunis en forme d’éventail consti-
tuent cette espèce, qui a quelque ressemblance avec la spongia avelans
décrite et figurée par le Rev. Vio dans l’ouvrage Dp'Or1vi; mais la des-
cription comme la figure de la spongia avelans sont insuffisantes pour
nous la faire distinguer; d’ailleurs l’espèce dont il est question a été
recueillie dans le golfe de Smirne; la nôtre est des Indes occidenta-
les. Les tubes de la spongia sororia peuvent être sondés dans presque
toute leur étendue, ou bien ne l'être que dans la moitié ou les trois
47
quarts de leur hauteur; leur diamètre est de 5 à 10 lignes ; ils sont géné-
ralement un peu comprimés.
La surface extérieure est légèrement encroûtée, finement poreuse et
d’un jaune assez clair; elle offre de nombreux processus spiniformes,
comprimés latéralement et un peu encroûtés.
L'orifice des tubes est mince et papyracé; il est cilié par la saillie
des nervures. Les cils ont 1 à 2? lignes de longueur.
Elle habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Tuba conica Nobis.
Tube simple, conique, grêle vers la base et se renflant progressive-
ment jusqu'au sommet qui offre un large siphon cilié sur ses bords
par de fortes épines. La paroi intérieure offre des nervures et des oscules,
la face extérieure est encroûtée et présente de forts tubercules aigus à leur
sommet et larges à leur base, hauteur 4 pouces, largeur de lorifice du
siphon un pouce. Elle offre quelque ressemblance avec le dessin A de
la pl. VIT, de l'ouvrage n’Esper.
Habite St. Thomas.
Spec. Tuba lincata Nobis.
Tubes cylindriques longs, quelquefois un peu comprimés, réunis d’une
manière flabelliforme. Orifices des siphons ciliés par des laciniaires aiguës
et bien prononcées; paroi intérieure présentant de petits oscules superficiels ;
surface extérieure Jaunätre armée de tubercules aigus, comprimés, un
peu encroûtés et rangés suivant des lignes longitudinales à peu près
parallèles.
Cette espèce est assez voisine de la /vba sororiu, mais ses tubes
sont comparativement bien plus longs et ses épines rangées suivant
des lignes parallèles, hauteur 9 à 12 pouces, diamètre de l’orifice des
siphons 3 à 10 lignes.
Var. A. à tube simple, var. simplex.
Masse flabelliforme formée par ? lamelles rapprochées ; les épines sériales
de la surface extérieure et les autres caractères nous portent à en faire
48
une simple variété de la précédente; hauteur 7 pouces, largeur à la
partie supérieure 5 à 6 pouces.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Tuba megastoma Nobis.
Espèce composée d’un tube simple ou de deux tubes réunis dans
une partie de leur longueur. Ces tubes sont très-comprimés de sorte que les
deux feuillets qui les forment arrivent presque en contact, orifices des
siphons ayant de 1% pouce à 6 pouces dans leur grand diamètre et à
peine 3 à 4 lignes pour leur diamètre. Les oscules de la paroi intérieure
sont en général petits. La surface extérieure présente des tubercules aigus
et comprimés, elle n'offre pas d’orifices quand l’encroûtement est con-
servé. Cette éponge se rapproche beaucoup de la spongia bussaria, mais
souvent elle est simple n'ayant qu'un seul siphon; d’autres fois elle n’est
formée que de deux tubes distincts dans une assez grande partie de
leur longueur. Ces caractères nous ont engagés à la séparer de la spongia
bussaria; hauteur 8 à 10 pouces.
Habite St. Thomas.
Spec. Tuba bussaria (epongia). Lamarck, Annales du Muséum , tom. XX,
pag. 433 et Anim. sans vert., 1" et 2% édit. vol. IT, pag. 566.
Habite la Guadeloupe, St. Thomas, St. Martin, Tertole, Viecques.
Spec. Tuba armigora Nobis, pl. VIII, fig. 3.
D'une base commune s'élèvent quelques rameaux courts et tortueux
variant de la grosseur du doigt à celle d’une plume à écrire. Sa surface
présente un encroûtement fin et tenace ainsi que des épines obliques
et comprimées, terminées en pointe. Les orifices des siphons sont situés
soit à l’extrémité des rameaux soit dans l’endroit où ils se divisent, soit
encore sur leurs faces latérales; ces siphons sont donc plusieurs en
nombre, et leur orifice qui est large de 2 à 3 lignes présente sur ses
bords quelques épines semblables à celles de la surface, ce qui fait que
nous avons rangé cette espèce auprès de la spongia sororia et de ses
49
congénères. L'intérieur des tubes présente des nervures bien formées.
Habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Tuba digitalis (spongia). LamarcKk, Ævnales du Muséum ,
tom. XX, pag. 436 et Anim. sans vert., 1" et 2" édit. vol.
pag. 598; Lamouroux, Po/yp. fleæ., pag. 50.
Nobis, pl. VIII, fig. 2.
Espèce tantôt simple et tubiforme, d’autres fois composée de 2 ou 4
tubes réunis ensemble par leurs côtés, dans d’autres cas rameuse, le
tube principal en engendrant un ou deux autres par ses côtés. Les
tubes de cette espèce sont en général cylindriques ou peu comprimés ;
l'orifice du siphon est cilié par des pinceaux non encroûtés qui se retrou-
vent aussi en plus ou moins grande quantité sur toute ou au moins sur
une partie de la surface extérieure. Dans cette espèce l’encroûtement
est fugace et peu marqué, en sorte que la face extérieure semble percée
d'oscules tout aussi bien que la paroi intérieure.
On peut regarder comme variété (var. villosa) les spécimens qui sont
hérissés de pinceaux nombreux et serrés sur toute leur surface; d’autres
n'ont des pinceaux que dans leur partie supérieure, la base en étant
dépourvue; enfin certains échantillons ont leur siphon terminal, chez
d’autres il est horizontal ainsi que cela se voit pour ce spécimen de notre
planche. Ces détails montrent combien cette espèce est variable.
Habite Cuba, la Guadeloupe, St. Thomas, Tortole, St. Martin,
Ste. Croix.
Spec. Tuba incerta Nobis.
Cette espèce est constituée par un tube simple ou une masse flabelli-
forme composée de 4 à 5 tubes comprimés et réunis par leur côté
jusqu'à leur sommet. Orifices des siphons ayant 1—2 pouces dans leur
grand diamètre et 6 lignes dans leur diamètre opposé, ils sont ciliés
par des pinceaux de fibres non encroûtés.
Surface extérieure n’offrant que des rudiments de pinceaux fibreux et
un grand nombre de nervures mal formées, entre lesquelles l’on observe
1
50
les orifices des vaisseaux qui sont très-nombreux et de forme arrondie
ou irrégulière. Cette surface n'offre pas d’encroûtement distinct.
Un ou plusieurs tubes réunis en éventail, une face extérieure non
évidemment pénicillée, tels sont les seuls caractères propres à cette espèce
qui peut être une variété de la tuba digitalis.
Habite St. Thomas, la Guadeloupe, Viecques.
Spec. Tuba pavonina Nobis, pl. IX, fig. L.
Masse comprimée, flabelliforme, rigide très-hérissée, contractée vers
sa base et s’élargissant vers le sommet; le bord supérieur est courbé,
ondulé et percé par de grands orifices, larges de 2? à 5 lignes. Ces
ouvertures descendent profondément dans la masse, et peuvent à la
rigueur être considérées comme de véritables siphons dont elles ont
tous les caractères.
Dans cette espèce l’on a moins que dans les précédentes, des formes
paraissant résulter de la soudure de tubes par leurs parties latérales. Le
tube pavonaire représente plutôt une masse flabelliforme très-aplatie,
dont le bord supérieur présenterait les orifices de 3 à 4 tubes descen-
dant profondément dans la substance de l'éponge; toute la surface
de la tuba pavonina ainsi que l’orifice des tubes sont hérissés de
pinceaux très-grêles et obliques à la surface. L’encroûtement est nul et
la surface est marquée par des nervures entre lesquelles se trouvent des
orifices irréguliers et très-nombreux ayant d'ordinaire moins d’une ligne
de diamètre, cela rend cette éponge très-poreuse. Sa couleur est d’un
blanc jaunâtre; elle est large de 4 à 7 pouces, haute d'environ autant ;
le bord supérieur est épais de 4 à 6 lignes. Elle est assez rare sur les
côtes de St. Thomas.
Spec. Tuba crispa Nobis, pl. XI, fig. 3.
Tubes courts, soudés ensemble tantôt jusqu'à une partie de leur
hauteur, d’autres fois jusqu’à leur sommet. L’orifice des siphons est large
d'environ un pouce et se trouve fortement cilié par des mèches qui sont
crépues et non encroûtées. L'intérieur des siphons offre de fortes ner-
51
vures longitudinales s’anastomosant très-lichement et garnies dans leur
intervalle de fibres fines, mais clairsemées en sorte que cette éponge est
translucide quand on la place entre l'oeil et la lumière: la paroi inté-
rieure présente des oscules superficiels de moyenne grandeur. La face
extérieure est hérissée de mèches crépues et non encroûtées, et présente
un grand nombre de pores ayant à peu près le diamètre des trous
que l’on ferait avec une épingle ordinaire. Nous ne connaissons cette
espèce qu'à l’état sec, alors sa couleur est d’un blanc jaunâtre.
Habite St. Thomas, T'ortole.
Spec. Tuba tortolensis Nobis, pl. IX, fig. 2.
Un seul tube ou deux tubes très-aplatis, réunis à leur base, con-
stituent cette espèce dont les parois sont très-minces. La paroi intérieure
est garnie de petits oscules; la face extérieure est lisse et sans aucune
espèce d’épines ou de tubercules; elle présente un encroûtement mince,
lequel peut manquer chez les exemplaires qui ont été détériorés. Cepen-
dant cet encroûtement existe. la surface ne présente pas de parosides
très-évidentes, mais lorsqu'il manque, l’on voit que le tissu est fine-
ment poreux et comme pointillé.
Le zoanthus parasiticus se fixe souvent sur cette espèce qui alors
paraît avoir des oscules sur sa face extérieure, mais il est facile de ne
pas tomber dans l'erreur en examinant avec soin.
Enfin les parois du siphon étant très-rapprochées parce que les deux
feuillets qui le composent sont presque contigus, l’orifice de ce siphon
à la forme d’une fente allongée et très-étroite.
Habite Tortole, Viecques.
Spec. Tuba longissima Nobis, pl. IX, fig. 3.
Simple, fistuleuse, très-longue ayant environ 3 pieds de hauteur et
12 à 14 lignes de diamètre. L'ouverture du siphon est garnie d’une
frange mince, délicate et transparente; la paroi intérieure offre des ner-
vures très-marquées quoique non saillantes, ainsi que des oscules nom-
breux, ronds et généralement de % ligne de diamètre.
7
52
La face extérieure est munie d’un encroûtement très-mince et hérissée
de tubercules spiniformes nombreux, comprimés et aigus.
Cette éponge est à peu près de grosseur égale depuis sa base
jusqu'à son sommet; sa couleur est jaunâtre.
Habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Tuba vaginalis. LamarcKk, Annales du Muséum, tom. XX,
pag. 436 et Anim. sans vert., 1° et 2" édit. vol. IT, pag. 68,
Lamouroux, Polyp. fleæ., p. 50.
Tubes cylindriques allongés, réunis dans une portion de leur longueur
et même souvent dans presque toute leur hauteur de manière à former
une masse flabelliforme; orifices des siphons frangés d’une manicre plus
ou moins marquée, mais n'étant pas ciliés et ayant un diamètre de 5
à 6 lignes. La paroi intérieure offre de petits oscules ronds et des ner-
vures; la surface extérieure est légèrement encroûtée effervescente avec
les acides et armée de tubercules aigus, comprimés latéralement et
encroûtés à leur surface.
Habite la Guadeloupe, St. Thomas, Ste. Croix, Viecques, Tortole.
Spec. Tuba subenervia Nobis.
Cinq à huit tubes réunis en forme d’éventail et soudés dans une partie
de leur longueur, forment cette espèce qui est très-voisine par son aspect
général de la Tuba vaginalis.
La surface extérieure est garnie de tubercules spiniformes obtus, assez
rares, souvent mal formés et ressemblant alors à de petites bosselures ;
elle présente aussi un encroûtement peu épais, qui lorsqu'il vient à dis-
paraître laisse voir une surface très-poreuse et comme pointillée. [orifice
des siphons est large de 3 à 7 lignes, et ne présente aucune trace de
nervures, mais elle est garnie d’une frange longue, papyracée et très-
facile à détruire. Le siphon dans sa partie supérieure n'offre aucune
trace de nervures, et celles-ci sont même peu marquées à la partie infé-
rieure des tubes.
53
Ce dernier caractère ainsi que ses tubercules spiniformes plus rares
et plus obtus suffisent pour la distinguer de la Tuba vaginalis.
Habite Viecques.
Spec. Tuba plicifera. Lamarck, Ænnales du Muséum, tom. XX,
pag. 485 et Anim. sans vert., 1" et 2" édit. vol. IT, pag. 557;
Lamouroux, Polyp. fleæ. pag. 49.
Nobis, pl. X, fig. 2.
Espèce commune, mais dont on ne connaît aucune bonne figure, car
la planche de Seba citée par Lamarck se rapporte à une autre espèce.
L’orifice du siphon est plutôt frangé que cilié et la paroi intérieure offre
des nervures encore bien distinctes. Û
La couleur du tube à nervures obsoletes (subnervia) est jaune-clair
tant à l’état vivant qu'à l’état sec. Sa surface ne présente pas d’encroû-
tement.
Elle habite les Antilles.
Spec. Tuba scrobiculata. LAMARCk, Anim. sans vert., 1"° et 2% édit.,
vol. IT, pag. 558; Lamouroux, Polyp. flex., pag. 50.
Espèce voisine de la plicifère; elle offre une variété dans laquelle au
lieu d’un seul siphon l’on en trouve deux soudés dans toute leur hauteur.
L'espèce précédente s'offre également sous cette forme.
La Tuba scrobiculata a été trouvée à la Guadeloupe, à Tortoke et à
St. Thomas.
Spec. Tuba irregularis Nobis.
Masse comprimée flabelliforme, composée de plusieurs tubes, réunis
par leurs côtés et soudés jusqu’à leur sommet. L’orifice des siphons
est obtus et épais, ce qui distingue tout de suite cette espèce de toutes
celles qui ont des cils ou des franges. La surface extérieure a un encroû-
tement très-mince, et présente des tubercules grossiers et mal formés
plus ou moins espacés à sa surface.
Cette espèce est d’une couleur jaunâtre comme toutes ses congénères.
54
Lorsqu'elle a perdu son encroûtement, sa surface extérieure est très-
finement poreuse.
Habite St. Thomas, Viecques.
Spec. Tuba Sagoti Nobis.
Quelques tubes un peu aplatis sont réunis par leurs côtés pour
former une masse assez irrégulière, mais flabelliforme. Ces tubes sont
soudés jusqu’à leur sommet; leur orifice est épais, généralement obtus,
sans cils, mais déchiquetés dans leurs bords par de petits pinceaux très-
courts et très-serrés.
La surface extérieure n’est pas encroûtée, elle présente des pores très-
nombreux, des traces de nervures mal formées, et des pinceaux courts
peu prononcés et dépourvus d’encroûtement hérissent certains points de
cette surface.
Son manque d’encroûtement, les pinceaux de sa surface et de ses
orifices la distinguent de la précédente; du reste sa texture est plus gros-
sière et la rapproche beaucoup de la Tuba digitalis.
Le zoanthus parasiticus se rencontre souvent à sa surface.
Habite St. Thomas.
9me TRIBU.
LES ÉPONGES HÉTÉROGÈNES.
Spongiae Heterogenae.
Cette tribu comprend les spongiaires à tissu très-fin, composés de
fibres cornées , tubuleuses, tenues, transparentes et d’un jaune clair. Ces
fibres ne sont plus réunies en pinceaux, elles sont distinctes les unes
des autres, et plus ou moins séparées, mais de deux sortes, les unes
59
plus fortes et plus grosses, les autres plus minces servant en général de
moyen de réunion entre les premières.
Ces détails peuvent se constater soit à l’oeil nu, soit avec une simple
loupe.
La surface de ces spongiaires offre un encroûtement calcaire très-mince,
facile à détruire, lequel est appliqué sur un réseau très-fin formé par
les fibres de la surface.
Les fibres qui composent la masse chez les espèces tubuleuses sont
les unes circulaires, les autres longitudinales. Quand il s’agit d’espèces
phytoïdes et non tuberculeuses une partie des fibres se dirige oblique-
ment de l’intérieur de la masse vers la surface extérieure; d’autres fibres
les croisent de manière à les joindre ensemble.
Les espèces de ce groupe sont toutes d’un jaune clair; elles se dis-
tinguent facilement des espèces du genre Spongia et des Tuba par ce que
leurs fibres sont distinctes et non constituées en faisceaux. Elles sont
aussi différentes des espèces de la 3"° tribu (éponges homogènes) parce
que leurs fibres sont inégales, tandis que dans ces dernières elles ont
toutes des dimensions semblables; enfin les éponges hétérogènes sont
toutes d’un tissu très-délicat, les homogènes sont au contraire très-
grossières et leurs fibres très-grosses. Les premières sont jaunâtres; les
secondes sont noires ou brunes en général, et, quand elles perdent leur
encroûtement, présentent un assemblage de fibres rudes et fauves. Nous
pensons donc que ces groupes sont aussi distinctement esquissés que
peut le permettre l'étude incomplète de ce corps ambigu.
Nous n'avons établi qu’un seul genre pour les espèces de cette tribu.
C’est le genre Callyspongia.
Gen. Callyspongia Nobis
(mêmes caractères que ceux de la tribu).
À. Æspèces scypliformes ou tlubuleuses.
Spec. Callyspongia Eschrichti Nobis, pl. VII, fig. 3.
Autour d'un tube mince, transparent et papyracé, naissent de tous
côtés des ramuscules comprimés et s’anastomosant de manière à former
autour de ce tube une sorte de treillis à jour.
Le tube central ou siphon tantôt ne dépasse pas la hauteur de ce
treillis, tantôt 1l s'élève au-dessus de lui; son orifice est mince et frangé
et offre quelquefois un diamètre qui va jusqu'à 12 et 14 lignes, mais
qui d’autres fois est beaucoup plus étroit.
Cette éponge est tantôt simple, quelquefois elle est agrégée c.-à.-d.
composée de ? ou 3 tubes accolés; elle est d’un jaune clair et d’un
tissu très-fin; plongées dans l’eau elle devient très-molle et très-douce.
Nous l’avons dédiée à M. Escaricar, Professeur à la faculté de Médecine
de Copenhague et auteur de travaux remarquables sur les cétacés.
Elle habite St. Thomas, Tortole. |
Spec. Callyspongia bullata (spongia). Lamarck, Annales du Muséum ,
tom. XX, pag. 437 et Anim. sans vert., l® et 2 édit. vol. II,
pag. 558; Lamoroux, Polyp. fleæ., pag. 51.
Nobis, pl. VII, fig. 4.
Nous donnons la figure de cette espèce, car la planche LIV D’Esper
représente l'ouverture des siphons comme ciliée, ce qui ne concorde pas
avec ce qui s’observe sur les échantillons provenant de la mer Caraïbe.
D'un autre côté leur caret indique la nouvelle Hollande pour patrie de
son espèce: il se pourrait donc que l’espèce Américaine fût différente
de celle que décrit LamARex.
Les échantillons que nous avons réunis venaient de la Guadeloupe, de
St. Thomas, de Tortole et de Viecques.
57
Spec. Callyspongia inflata Nobis.
Cette éponge est en forme de bourse, elle est comprimée latérale-
ment et presque aussi haute que large. Les parois sont peu épaisses et
fermées par des fibres non encroûtées. L'ouverture du siphon est un peu
rétrécie et irrégulière; elle n'offre ni frange ni véritables cils, mais elle
est un peu hérissée par les fibres qui viennent s’y terminer. La partie
terminale du siphon est très-mince.
La surface extérieure est irrégulièrement bosselée, la face intérieure
ou cavité du siphon présente de nombreux oscules superficiels. Cette
éponge manque d’encroûtement, elle est translucide. La surface inté-
rieure présente des stries longitudinales qui sont dues aux fibres plus
grosses qui parcourent la masse de bas en haut.
Habite St. Thomas.
B. Æspèces rampantes ou dendroides, n'étant pas véritablement
syphiformes ou tubuleuses.
Spec. Callyspongia fallax Nobis.
Syn. Spongia papillaris. Lamoroux, Polyp. flex. pag. 30, Esrer,
table IT.
Nous n'avons pas pu conserver le nom de C. papillaris à cette espèce;
car M. BraiNvicze a donné ce même nom à une espèce spiculifère des
mers d'Europe. Cependant Lamoroux, EsPer et d’autres auteurs avaient
indiqué la spongia papillaris comme provenant des mers Américaines.
Les spécimens que nous avons proviennent des côtes de St. Thomas.
Spec. Callyspongia tenerrima Nobis, pl. X, fig. 3, 4.
Espèce phytoiïde, dichotome, grêle, allongée presque simple; les
rameaux sont cylindriques, grêles, faciles à déchirer, ils sont composés
de fibres très-fines dont les unes sont dirigées verticalement, c’est-
à-dire suivant la longueur des rameaux, et dont les autres sont obliques
et se portent du centre à la circonférence.
C e)
58
Cette éponge est translucide et sa surface est tout-à-fait dépourvue
d’'encroûtement; elle est complètement translucide. Des oscules super-
ficiels ronds et nombreux sont épars sur les rameaux.
Vivante elle est d’un jaune un peu rosé; sèche elle est jaunâtre; elle
est longue d’environ un pied, les rameaux ont 3 à 4 lignes de diamètre.
Habite St. Thomas, Viecques.
3me TRIBU.
LES ÉPONGES HOMOGÈNES.
Spongiae Homogenae.
Cette tribu comprend des espèces diversiformes qui sont tubuleuses,
gibbeuses, arboscentes etc., mais qui présentent certains caractères com-
muns qui leur donnent une grande ressemblance entre elles.
Elles sont composées de fibres cornées, creuses, fauves, très-rigi-
des, toutes égales entre elles, et qui s’anastomosent pour former des
mailles sans jamais se réunir en faisceaux.
Ces éponges sont tontes noires, brunes ou jaunes quand elles sont
vivantes; sèches elles sont toujours noires, car même celles qui sont
jaunes pendant la vie deviennent noires en se desséchant. Cette couleur
est due à la pulpe qui remplit les mailles et forme l’encroûtement ; aussi
celles qui ont été privées de cette partie par le lavage ou par leur
décomposition dans l’eau ne présentent qu’un assemblage de fibres
fauves et rudes.
Quelquefois cet encroûtement tombe très-facilement, aussi ces espèces
ne sont guère connues dans les collections que par leur squelette corné,
chez d’autres au contraire cette partie est tenace et se conserve presque
toujours.
59
Les espèces de cette tribu se ressemblent donc: 1°. par l'égalité de
leurs fibres qui restent toujours distinctes; 2°. par une coloration assez
identique pendant la vie et toujours la même sur les espèces desséchées
et garnies de leur encroûtement, 3°. par leur squelette corné qui offre
toujours une coloration fauve, et qui est formé de fibres rondes et
grossières. ê
Plusieurs des espèces de cette tribu semblent habiter les eaux pro-
fondes, car ce n’est qu'après les fortes tempêtes que l’on peut les
recueillir sur le rivage. Nous n'avons établi qu’un seul genre pour ce
groupe.
Gen. Luffaria Nobis.
Mêmes caractères que ceux de la tribu. Le mot luffaria a été tiré de
Luffa, genre de plantes de la famille des cucurbitacées, dont le fruit sec
et dépouillé de son épicarpe laisse pour squelette un amas de fibres
roides et anastomosées assez semblables à de grossières éponges. Dans
certaines colonies l’on se sert du fruit des luffa ainsi préparé pour les
usages domestiques en place des éponges communes que l’on n’a pas
toujours sous la main.
A. Æspèces fistuleuses.
Spec. Luffaria sebae Nobis. SeBa, 7'hesaur. tab. XCV, fig. 7.
Cette éponge consiste tantôt dans un seul tube tantôt dans deux
tubes soudés par leur côté. L’orifice du siphon est large de 4 à 5 lignes,
et la surface extérieure de la masse est creusée de sinuosités profondes,
dirigées en général longitudinalement et séparées par des crêtes élevées
et très-obtuses dont les côtés sont perpendiculaires à la surface.
Vivante cette espèce est noire; elle conserve cette même couleur à
l’état sec, à moins qu'elle n'ait perdu son encroûtement, dans ce cas
elle ne présente plus qu’une masse fauve de fibres cornées.
Nous pensons que la figure de SrBa convient à cette espèce et non
à la spongia plicifera pour laquelle Lamarck l’a indiquée.
Habite St. Thomas, Tortole, Viecques.
8 *
60
Spec. Luffaria rupicola Nobis.
Masse épaisse, dure, rigide, très-plissée à l'extérieur et comme
bosselée par la présence de gros mamelons ou de protubérances irrégu-
lières; cette masse peut être considérée comme fermée par 2 ou 3
siphons à parois très-épaisses à surface extérieure mamelonnée ou garnie
de protubérances irrégulières, et c’est surtout le développement de ces
parties qui font l'épaisseur considérable des tubes.
Cette éponge est brune quand elle est vivante, noire quand elle est
sèche et qu’elle conserve son encroûtement. Si cette dernière partie a
disparu, elle présente un lacis grossier et assez serré de fibres fauves.
L’épaisseur de cette espèce, le caractère particulier de sa surface exté-
rieure la font aisément distinguer de la précédente.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Luffaria fistularis (spongia). Esper, Polaire, vol. IT, pl XXI A ;
Lamarck, Annales du Muséum, tom. IV, pag. 435 et Anim. sans vert.,
1 et 2% édit., vol. II, pag. 557; Lamoroux, Polyp. fleæ., pag. 49;
SEBA, T'hesaur., tab. XCV, fig. 1.
Nous avons rencontré deux fois cette espèce à la Guadeloupe; elle
paraît n’être pas commune, elle est noirâtre quand elle a conservé son
encroûtement, lorsque celui-ci a été détruit elle est de couleur fauve.
Spec. Luffaria nuciformis Nobis, pl. X, fig. 2.
Masse ovale, aussi large que haute, composée de 2? à 3 tubes à
parois épaisses, surface extérieure marquée par quelques dépressions peu
profondes.
Cette espèce est haute et large de 3 à 4 pouces, ovale, orifice du
siphon large de 8 à 10 lignes, parois du tube très-épaisses, compo-
sées de fibres roides, fauves et presque piquantes.
Cette espèce semble bien distincte en ce qu’elle se présente constam-
ment sous une forme presque globulaire, grosse à peu près comme le
poing ef percée par un ou deux siphons qui descendent presque jusqu'à
la base. Quand il y a deux siphons leur partie supérieure est un peu
GI
libre et il s’agit alors évidemment de deux tubes épais soudés l’un à l’autre.
Cette espèce ainsi que la précedente semble vivre dans les endroits
où la mer est profonde, car nous ne les avons jamais recueilli avec les
instruments de pêche dont nous nous servons; c’est après le gros temps
qu'elle peut se rencontrer sur nos côtes; elle est noire quand elle est
desséchée avec son encroûtement; quand celui-ci manque, la masse est
d’une couleur fauve.
Elle habite St. Thomas. L
Spec. Luffaria insularis Nobis.
D'une base commune s’élèvent des rameaux courts soudés à leur base et
devenant libres vers leur sommet. La partie libre de ces rameaux est
d'environ un pouce, un peu plus ou un peu moins; quelques-uns
restant soudés jusqu’à leur terminaison, donnent aussi naissance à quel-
ques lances épaisses de 4 à 5 lignes, hautes de 2 à 3 pouces, offrant
sur leur bord supérieur des orifices siphonoïdes larges de 2? à 3 lignes,
les rameaux qui ne sont pas soudés ensemble, présentent à peu près
la grosseur du doigt, et offrent un orifice siphonoïde à leur sommet
ayant les dimensions que nous avons signalées plus haut.
Cette éponge se présente comme assez irrégulière avec de courts
rameaux obtus terminant la masse à son sommet; sa couleur est noire
sur le sec quand l’encroûtement persiste, si non elle est fauve.
Habite St. Thomas, Tortole.
Spec. Luffaria rigida (spongia). Esper, Pfaz., tab. XX VIT, fig. 1, 2.
Nobis, pl. XII, fig. 1.
Cette éponge varie tellement quand on l’examine à l’état vivant
ou à l’état sec, avec ou sans encroûtement, que la personne qui ne
serait pas prévenue pourrait en faire 3 espèces différentes, en l’exami-
nant dans ces différents états que nous venons de mentionner. La table
D'ESPER ne représente que son squelette corné, la figure que nous
en offrons aux lecteurs la représente au moment où elle vient d’être
retirée de la mer.
62
1°. A l’état vivant cette éponge se présente comme une réunion de
tubes soudés à leur base, libres à leur sommet qui est percé d’un
orifice siphonoïde de 2 à 3 lignes, l'extrémité libre de ces tubes ayant
environ la grosseur du doigt. La surface extérieure présente des crêtes
saillantes séparées les unes des autres par des lacunes qui ne pénètrent
pas dans la cavité du tube, car elles sont tapissées au fond par l’encroû-
tement qui existe aussi sur les crêtes. A l’état vivant cette éponge est
d’un jaune orange, elle est alors très-molle.
2°. À l'état sec et garnie de son encroûtement elle est d’un noir
foncé et toute ratatinée, en sorte que les extrémités des tubes sont
revenues sur elles-mêmes et ont perdu une partie de leur volume et
les orifices siphonoïdes une partie de leur ampleur; les crêtes si sail-
lantes et si caractéristiques se sont aussi effacées en partie par l’effet
du dessèchement.
3°. A l’état de squelette corné, ainsi que la représente la table XX VIIT
d’Esrer, toute la poulpe et l’encroûtement ayant disparu l’on a un
squelette corné qui présente à considérer les choses suivantes: La masse
de l'éponge présente de nombreux pertuis très-larges qui de l'extérieur
pénètrent dans le tube central. Chacune de ces lacunes est séparée des
autres par une larve à jour qui est composée de fibres cornées anasto-
mosées ensemble sur un seul plan. Ce sont ces larves qui formaient les
crêtes sur l’exemplaire frais, et les parties qui pénètrent jusqu’au tube
se trouvent-là où existaient auparavant les lacunes que nous avons
mentionnées.
Ce squelette corné est composé de fibres roiïdes et fauves; mis entre
l'oeil et la lumière on voit le jour à travers, car les fibres sont rares
et manquent partout où se montrent les pertuis; la figure d’Esprr
quoique grossière donne une très-bonne idée du squelette corné de cette
éponge, qui est très-commune à St. Thomas: elle se trouve très-abon-
damment dans le port même, et il est facile de se la procurer parce
qu'elle vit à une petite profondeur.
63
B. Æspèces phytoides.
Spec. Luffaria fulva. Lamoroux, Po/yp. fleæ., pag. 88. Sesa , Thesaur. ,
tab. XCV, fig. 9 et pl. XCVI, fig. 1.
Nobis pl. X, fig. 6, 7.
Les figures de SeBa sont faites d’après des échantillons incomplets.
Oscules épars où subsériés le long des rameaux: larges de 1 à 2
lignes et superficiels. Quelquefois ils sont situés à la terminaison des
ramuscules. Couleur jaune sur le vivant, noire sur l'espèce desséchée
avec son encroûtement; sans encroûtement elle est fauve ainsi que l’in-
dique son nom, et ses fibres ressemblent en tout à celles des espèces
précédentes.
Habite la Guadeloupe, St. Thomas, Tortole, Viecques.
Spec. Luffaria picca Nobis.
Simple allongée et caudiforme, cette éponge se présente sous forme
d'une tige roide et quadrangulaire haute de 3 à 4 pieds et ayant 7
à 8 lignes d'épaisseur; des 4 faces qu’elle présente deux seulement ont
des oscules arrondis, superficiels, nombreux, tantôt rapprochés, tantôt
distants les uns des autres. Ne l’ayant pas vue vivante nous dirons
seulement que sèche et garnie de son encroûtement elle est noire, et
jaune fauve quand elle est réduite à son squelette corné.
Elle habite St. Thomas.
C. Espèces encroütantes globuleuses ou lobées.
Spec. Luffaria applicata Nobis, pl. XI, fig. 1.
Cette espèce encroûte les corps marins, à la surface elle forme une
masse presque plane et ayant une épaisseur de 7 à 12 lignes. Sèche
elle est rude, fauve après la perte de l'encroûtement, et formée par des
fibres semblables à celles des autres Luffaria. La face supérieure qui est
plane ou bosselée, présente des oscules profonds, les uns superficiels,
64
les autres saillants larges de 3 à 4 lignes. Ceux de ces oscules qui sont
saillants, doivent ce caractère à ce qu’ils sont situés au sommet des
mamelons obtus, tantôt isolés, tantôt disposés en lignes et se touchant
par leurs côtés. Ces oscules ne sont pas nombreux et leur forme est
arrondie.
Cette éponge quand elle est réduite à son squelette laisse passer le
jour; cela tient surtout à ce qu'elle est peu épaisse, car son tissu est
aussi serré que chez les espèces précédentes. Nous ne la connaissons
qu'à l’état sec, et dans cet état sa coloration présente les mêmes consi-
dérations à faire connaître que celles que nous avons signalées dans les
espèces précédentes.
Elle habite St. Thomas.
2e FAMILLE.
LITHOSPONGIAE.
Comme nous l’avons dit précédemment les fibres de cette famille sont
siliceuses et l’on n’y remarque aucune trace de spicules. Cette famille forme
en conséquence un passage naturel entre la première et la troisième
famille des éponges à réseau, laquelle ne pourrait être classée si l’on
suivait la classification de M. Scamipr dans quelqu’une des autres qu’on
a proposées jusqu'à ce jour.
Les lithospongia se cassent, mais ne se déchirent pas comme les
autres éponges, et leur tissu est inattaquable par les acides.
On trouve à la vérité dans l’ouvrage de M. Scamipr un genre
vivant dans l’Adriatique qu’il appelle Reniera, mais à la différence des
lithospongia le genre Reniera contient des spicules qu'on n’observe pas
dans les lithospongia.
Nous ne connaissons qu'une espèce de cette famille que nous appellerons
1°. Lithospongia torva Nobis PI. XII, fig. 3, 4.
Eponge blanche, les fibres sont très-minces, elle laisse voir les
oscules dont elle est garnie: de grands pores se remarquent aussi à
l'intérieur.
gue FAMILLE.
HALEPONGES. — HALISPONGIAE.
Le nom de Haléponge a été proposé par BLaINvizrE pour désigner
les spongiaires possédant des spicules siliceuses. Ce même groupe avait
été nommé Micondria par Fremminé et Italina par Gran.
Il est toujours facile de connaître si les spicules d’une éponge sont de
nature siliceuse, car dans ce cas elles ne se dissolvent pas dans les acides.
L'on pourrait croire surtout d’après ce qu'en ont dit les auteurs que
les éponges à spicules sont plus dures et plus rigides que les éponges
vraies, mais il n’en est pas toujours ainsi. La plupart des haléponges
sont très-malléables, quand elles sont en vie. (Certaines espèces sont
même excessivement molles; parmi celles-ci nous citerons l’amphidon
variabilis. Quoiqu’elles soient flexibles à l’état vivant l’on ne doit les
toucher qu'avec précaution, car la plupart peuvent occasionner un prurit
fort désagréable.
Des auteurs ont aussi prétendu, après avoir fait un nombre d’obser-
vations très-limité que chez les haléponges les spicules étaient toujours
simples, (OsrTaiNvizze, Mizxe Enwarr). Mais il n’en est pas ainsi, et
il n’est pas non plus exact de dire que ces spongiaires n’ont qu'une
seule sorte de spicules. Aïnsi l’Euryades notabilis qui a des spicules
tricuspides , appartient évidemment aux espèces siliceuses: et les espèces
du genre médon qui s’y rapportent également ont 2 sortes de spicules,
les plus grandes sont tricuspides, les plus petites sont aciniformes.
67
Le nombre des haléponges est considérable dans la mer Caraïbe,
puisqu'il surpasse celui des éponges vraies, et que nous n’avons pas
rencontré d'espèces à spicules calcaires.
Comme nous l'avons dit dans la préface, nous proposons de diviser
les haléponges en 3 tribus, dont la première comprend les espèces qui
ont deux systèmes de spicules et que l’on peut désigner sous le nom
de halispongiae armatae; la ?° tribu dite des 4a/ispongiae subarmatae ,
comprend les espèces dont les spicules sont aciniformes, mais qui n’ont
plus qu’un seul système de spicules. Enfin la % tribu que l’on peut
nommer halispongia tricuspidata est destinée à renfermer les espèces
à réseau corné avec des spicules tricuspides qui peuvent être melangées
avec des spicules aciniformes ou exister seules.
1re TRIBU.
LES ÉPONGES ARMATU.
Spongiae Armatae.
Gen. Polytherses Nobis.
Les espèces qui entrent dans ce genre ont une partie de leurs fibres
réunies en faisceaux ou en colonnes qui viennent se rendre à la surface
de la masse et qui s’y terminent en rendant sa surface hérissée d'autant
de tubercules ou appendices spiniformes qu'il y a de colonnes. De plus
les mailles interceptées par ces tubercules ou appendices sont fermées
par un tissu ayant plus ou moins l'apparence d’être corné. Si l’on examine
au microscope ce tissu d'apparence cornée, l’on voit qu'il est formé de
fils excessivement tenus, monoliformes lesquels sont intimement feutrés
ensemble de sorte qu’ils ont l'apparence dont nous avons parlé.
L'on trouve dans ces mailles un très-grand nombre de spicules exces-
9
68
sivement petites, et qui ne deviennent bien visibles que par l’emploi de
l’acide sulphurique: elles sont répandues dans l’épaisseur des pièces car-
tilagineuses dont nous avons parlé et s’y entrecroisent en tous sens;
les fibres cornées ou cartilagineuses qui forment le réseau ont également
beaucoup de spicules dans leur composition.
Quant à la substance cornée qui forme les mailles des spongiaires,
il faut ajouter qu’elle ne présente pas toujours cet aspect; mais ces
mailles ne sont pas moins closes par une membrane formée des mêmes
fils grêles monoliformes et bien fournies en spicules dont il a été fait
mention.
Les polytherses quand ils sont macérés pendant longtemps dans
l’eau laissent non sans préparation ces fils grêles dont nous avons parlé,
lesquels sont alors désunis par la putréfaction: en voyant l’une de ces
éponges dans cet état, l’on croirait qu’elle a été en contact avec des
fils d’araignée.
Tous les polytherses sont épineux, et tous ont une couleur d’un jaune
noirâtre ou brune: en général ils conservent leurs couleurs en se séchant,
excepté quand ils ont été longtemps exposés au soleil et à l’eau, dans ce
cas ils deviennent blanchâtres.
Leurs formes varient beaucoup, comme on pourra le voir dans la
description des espèces. Ce genre ne doit pas être confiné à la mer
des Antilles, car la spongia Strobilina de la Méditerrannée nous paraît
lui appartenir.
A. ÆBspèces campaniformes.
Spec. Polytherses campana (Spongia) LamarcKk, Annales du Muséum
tom. XX pag. 385 et Anim. sans vert. 1 et 2 édit. vol. 2? pag. 558.
Lamoroux, Polypes flexibles, loc. cit. Nobis PI. XIT, fig 5.
Vivante cette éponge est d’un brun noirâtre: elle conserve cette cou-
leur si elle est desséchée avec soin; si elle s’est décomposée dans l’eau,
elle est jaunâtre.
Var. fixa Nobis PI XII, fig. 5.
69
Cette variété se présente sous la forme d’un entonnoir très-évasé
dont le tiers aurait été enlevé; en sorte qu’elle représente seulement les
trois quarts d’un cône creux; du reste sa structure et ses détails
doivent la faire rapporter à la dite espèce.
Elle habite St. Thomas, etc.
Spec: Polytherses tintrimabulum Nobis.
Haute de 3 à 4 pouces en forme de cloche ou d’entonnoir , cette espèce
est muriquée et réticulée à l’intérieur comme à l'extérieur. Les épines qui
se trouvent sur ses deux faces sont fortes, distantes et situées suivant
des lignes parallèles et régulières, des oscules rares et médiocres sont
disséminés sur les deux faces. Ses épines bien plus fortes et situées sur
des lignes parallèles, des mailles bien plus grandes, une taille plus
petite distinguent cette espèce du polytherses campana.
À l’état vivant ce polytherses que l’on trouve sur les côtes de St.
Thomas est noirâtre.
B. Æspèces flabellées.
Spec. Polytherses Linguiformis Nobis.
Espèce flabelliforme, aiguë dans son bord supérieur, plus épaisse vers
sa base: les bords latéraux sont aigus vers leur partie supérieure. Les
deux faces sont à peu près planes et sont garnies ainsi que les bords
d’appendices spiniformes aigus et rapprochés qui interceptent entre
eux des mailles angulaires. Des oscules variant en grandeur sont épars
sur les faces, mais ils ne sont pas nombreux. Les épines ont environ
une ligne de longueur et une ligne de largeur vers leur base; tandis
qu’elles sont aiguës vers le sommet et comprimées transversalement ; les
oscules les plus grands ont ? lignes de diamètre; d’autres oscules
bien plus petits sont placés au centre des espaces cartilagineux.
L’échantillon observé était déjà desséché et un peu altéré; sa couleur
était jaunâtre: cependant son examen nous a montré que l'espèce est
noirâtre, quand elle est fraîche.
Il provient de l’île de Tortole.
Spec. Polytherses tristis Nobis.
Cette éponge est comprimée latéralement et présente la forme d’un
demi-cercle; elle a donc la forme en éventail; le bord supérieur est
arqué et très-épais; les 2 faces sont planes ; toute la surface est hérissée
d’appendices spiniformes aigus et dressés, interceptant entre eux des
mailles angulaires. Des oscules variant en grandeur sont épars sur les
2 faces.
Les épines sont à peu près semblables à celles de l'espèce précé-
dente tant pour la forme que pour la grandeur. Elles sont disposées
par séries linéaires et presque droites qui vont de la base au sommet.
La grandeur des oscules varie d’une ligne à %# de ligne.
La couleur est sur le sec d’un jaune grisâtre ; vivante elle est noire.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Polytherses armata. Nobis PI. XIII, fig. 1.
Espèce aplatie en éventail et ayant son sommet découpé par des
incisions profondes, en sorte que le bord supérieur offre des lobes
obtus et assez épais; les deux faces, comme les bords, sont garnies
d’appendices spiniformes nombreux, durs et très-aigus. Ces appendi-
ces ont à peu près la forme et la longueur qui existe chez les 2 espè-
ces précédentes. Les lobes du bord supérieur présentent quelques rares
oscules qui sont assez grands, puisqu'ils ont jusqu’à 4 lignes de diamètre.
Sur les 2? faces l’on trouve quelques oscules beaucoup plus petits.
Espèce dure et rigide, noire à l’état vivant; elle se trouve à St.
Thomas et Tortole.
Spec. Polytherses marginalis Nobis.
Epais mais comprimé en éventail, bord supérieur convexe très-
épais, arqué; processus spiniformes nombreux ayant environ une ligne,
quelques oscules petits où médiocres sur les deux faces, d’autres plus
grands sur le bord supérieur. Couleur noirâtre sur le vivant, devenant
jaunâtre quand il a été altéré par son séjour dans l’eau.
Ce polytherses est très-semblable au p. Tristis par sa forme, mais il
71
en diffère par ses épines qui ne sont pas aussi dressées et qui ne
courent pas suivant des lignes droites; de plus ses oscules marginaux
lui donnent aussi un caractère distinctif.
Il habite St. Thomas.
Spec. Polytherses ignobilis Nobis, PL XIII, fig. 3 et 4.
Sessile. subflabelliforme, comprimé sur les côtés en sorte que ses
deux faces sont plates, le bord supérieur est convexe, toute la surface
est couverte par des processus spiniformes faibles et bien moins marqués
que dans le polytherse armata, tristis et linguiformis qui comme lui
ont une forme flabellée; les mailles sont également plus petites et leur
caractère cartilagineux est bien moins évident, mais on leur trouve tou-
jours le même caractère; elles sont formées par des fibres très-fines et
solidement feutrées. Les processus spiniformes ont à peine une demi
ligne de longueur, ils sont comprimés latéralement.
Des oscules de 1 à 2 lignes de diamètre sont épars sur la surface,
mais ils ne sont pas nombreux.
Cette espèce est rigide quand elle est sèche; vivante elle est assez
malléable et d’une couleur fauve noirâtre.
Elle habite St. Thomas.
C. Espèces lobées ou globuleuses.
Spec. Polytherses Longispina Nobis.
Espèce arrondie, sessile, à peine comprimée sur les côtés, haute de
3 à 4 pouces, large de 2 à 3. Ses appendices sont plus longs que
dans les autres espèces et au lieu d’être triangulaires ou comprimés, ils
ont jusqu'à leur extrémité la forme de petites colonnes très-roides et
bien cylindriques; quelquefois ces petites colonnes se bifurquent vers
leur sommet en 2 petites colonnes plus grêles.
À l'état vivant ce polytherses est brunâtre ou même noir: en se
desséchant il conserve ces couleurs; les mailles situées entre les
colonnes sont larges de 4 à 5 lignes. Les oscules sont épais, les plus
72
grands n'ont pas 2 lignes de diamètre, d’autres oscules sont très-petits.
Ce tissu intérieur est composé de larges cavernes et imite ce qui se
voit chez le polytherses acuta.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Polytherses acuta Nobis, PI. XIII fig. 3.
Masse sessile, arrondie, ou divisée en 2 ou 3 lobes qui sont quel-
quefois un peu comprimés, épines fortes très-larges à leur base, où
elles sont prismatiques et ordinairement divisées à leur sommet en 2
ou 3 têtes obtuses; mailles larges de 3 à 5 lignes.
L'intérieur de cette éponge est formé par de larges cavernes dont
quelques-unes ont près de 6 lignes de large.
A l'état vivant ce polytherses est noirâtre, et cette couleur persiste
sur le sec à moins que les spécimens n’aient été longtemps à la pluie
et au soleil, dans ce cas ils deviennent blanchâtres.
Il habite la Guadeloupe, St. Thomas, Tortole, Viecques, Crabb-Island.
Spec. Polytherses felix Nobis, PL XIII fig. 2.
Sessile, arrondi, ou lobé; la surface est réticulée comme chez toutes
les autres espèces et garnie de processus spiniformes durs et rigides,
comprimés latéralement et bien plus petits que chez l'espèce précédente.
Les oscules sont peu nombreux, ils sont larges de 1 à 2 lignes, ils
sont en général disséminés, et l’on en trouve souvent vers le sommet
de l’éponge; les mailles sont bien plus petites que dans le polytherses
acuta, car elles varient entre une et deux lignes et demie. Dans l'inté-
rieur cette éponge est caverneuse comme les 2? espèces qui précédent ;
dans l’état de vie sa couleur est d’un brun obscur.
Elle habite St Thomas, Tortole.
Spec. Polytherses capitata Nobis.
Une forme presque toujours capitée, des épines très-dures, très-obtu-
ses et à peine saillantes, une consistance très-voisine de celle du carti-
lage sert à distinguer cette espèce. De plus les épines au lieu d’être
73
obliques à la surface comme chez la plupart des autres espèces sont
perpendiculaires; elles sont fortes, épaisses, obtuses et leur hauteur
n'atteint pas une ligne.
Les oscules sont épars mais en général plus nombreux que dans les
autres espèces, ils ont ordinairement une ligne de diamètre; de plus vers
le sommet l’on trouve 2 ou 3 oscules bien plus grands. L'intérieur est
très-caverneux, et sur le sec le tissu des mailles est blanchâtre et pré-
sente non seulement l'aspect mais aussi presque la consistance de la
corne. À l'état vivant cette éponge est brune et ne présente pas la
rigidité très-grande qu'on lui trouve quand elle est desséchée.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Polytherses colunnaris Nobis.
Espèce dressée mais largement adhérente à sa base, et ayant 3 à 4 fois
plus de hauteur que de largeur, elle paraît composée de 4 à 5 branches
droites parallèles et soudées entre elles. Elle présente sur la surface de
larges crevasses qui la pénètrent quelquefois de part en part. Toute
sa surface est couverte de processus spiniformes, les uns aigus les autres
spatulés; des oscules petits où médiocres, mais très-nombreux sont
disséminés sur les différentes parties de cette éponge, chez laquelle le
caractère cartilagineux tend déjà à disparaître ainsi que chez l’espèce
précédente. Couleur jaunâtre sur le sec.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Polytherses cylindrica Nobis.
Espèce cylindrique ayant à peu près une grosseur égale dans toute
sa hauteur. Processus spiniformes, noinbreux, égaux dans toute leur
longueur, simples ou bifides à leur sommet et s’élevant à environ
2 lignes au-dessus de la membrane cartilagineuse des mailles. Comme
cette membrane se replié sur les épines et passe de l’une à l’autre, il
en résulte que les area ou planchers de ces mailles se trouvent au fond
des cavités assez profondes. Le sommet des épines dépasse d’environ
A de ligne la membrane qui court de l’une à l’autre.
10
74
Des oscules larges d'environ 2 lignes se trouvent dans quelques-uns
des area (planchers) et percent la membrane cornée; à l’état sec la
couleur est jaunâtre.
Elle habite St. Thomas.
Gen. Hyrtios Nobis.
Le genre Hyrtios se rapproche des Polytherses en ce que les mailles
de son réseau sont remplies par un encroûtement tenace, lequel ren-
ferme des spicules entrecroisées en tous sens; mais il diffère des Poly-
therses en ce que cet encroûtement ne contient plus de fils longs et tenus
que nous avons signalés en parlant de ce genre. De plus les hirtios
diffèrent des genres suivants par ce même encroûtement, lequel, comme
nous l'avons fait observer plus haut, renferme des spicules disposées
autrement que celles que l’on trouve dans les cellules des autres divi-
sions génériques comprenant deux systèmes de spicules ; pour cela il suffit
de comparer leur tissu.
Nous ne connaissons que 3 espèces à rapporter au genre hyrtios, et
à l’état vivant deux sont noires, la 3° est d’un pourpre noirâtre.
Pour terminer nous dirons que parmi les haléponges de la 1° tribu
il se trouve deux genres qui se distinguent des autres par leur encroû-
tement tenace étendu entre les mailles; ce sont les Polytherses et les
Hyrtios.
Spec. Hyrtios proteus Nobis, PI. XIV, fig. 4.
Espèce formée par un ou plusieurs lobes, ou bien de forme gibbeuse
et marquée à sa surface par quelques crêtes obtuses et épaisses, toute
sa surface est échinulée par de petits processus spiniformes ayant à
peine une ligne de longueur et circonscrivant des mailles qui ont 1 à 2
lignes d’étendue. Les oscules sont nombreux, ronds, superficiels et ont
environ 1 à ? lignes de diamètre.
75
Les fibres de cette éponge sont jaunâtres et cassantes : l’encroûtement
est noir, et la couleur est noire à l’état vivant et à l’état sec.
Une partie de ses fibres sont condensées en faisceaux, ce qui n’existe
pas chez les hyrtios vilis et musciformis.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Hyrtios vilis Nobis.
Masse comprimée un peu flabellée, sinuée en son bord supérieur et
composée d’une charpente très-lâche de fibres gros, ronds et d’une con-
sistance presque cartilagineuse; les mailles du réseau ont de 3 à 6
angles et sont larges de 3 à 4 lignes. Les fibres qui forment ce réseau
sont quelquefois à nu sur les espèces desséchées, et se montrent avec
une couleur fauve, tandis que l’encroûtement qui remplit les mailles est
d'un noir foncé.
La surface offre des oscules superficiels ayant 2 à 3 lignes de dia-
mètre. L'hyrtios vilis est comme la précédente d’une couleur noire
tant à l’état vivant qu'à l’état sec.
Ses fibres bien plus lâches, ses mailles bien plus larges la distinguent
de la précédente.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Hyrtios musciformis Nobis, PI XIV, fig. 3.
Cette éponge est parasite, elle forme une gaîne épaisse de quelques
lignes autour des branches des polypiers. Sèche elle est d’un pourpre
noirâtre, vivante elle est d’un pourpre foncé qui s’attache aux doigts, et
cétte couleur ne peut s’enlever qu'avec difficulté.
L'épaisseur de cette espèce est de 2 à 3 lignes, elle est composée
de fibres courtes anastomosées ensemble et d’un aspect cartilagineux,
dont les interstices sont remplis par la matière pulpeuse de couleur de
pourpre dont nous avons parlé.
Quand elle est sèche elle ressemble grossièrement à certains lichens
très-courts, et les fibres dont il a été question devenant plus saillantes
rendent sa surface un peu hérissée. Dans les interstices de ces fibres
107
76
l’on trouve des fragments de la matière pulpeuse desséchée qui examinés
au microscope présentent la même structure que celle que l’on observe
chez les hyrtios vilis et proteus.
Cette espèce est commune dans le port de St. Thomas.
Gen. Agelas Nobis.
Les Agelas ont deux systèmes de spicules, savoir un premier système
servant à renforcer les parois de leurs fibres qui sont creuses et cor-
nées, et un second système composé de spicules ##fracellulaires c.-à.-d.
qui font saillie par l’une de leurs extrémités dans les mailles du réseau.
Ces espèces sont encroûtées à leur surface, l’encroûtement est mince et
très-finement poreux ce que l’on ne peut voir qu’à la loupe; de plus elles
sont très-fibreuses à l’intérieur.
Leurs fibres encore cornées et creusées, leur tissu très-fibreux les dis-
tinguent parfaitement des Amphimédon, des Halysios, et même des Pan-
doros qui n’ont pas du reste leur encroûtement finement poreux. Chez
les Agelas la texture est fibreuse, chez les Thalisias elle est plutôt
terreuse, et chez les Amphimédon elle est plutôt spongieuse.
Spec. Agelas dispar Nobis, PI XV, fig. 1.
Espèce pédiculée, renflée en forme de masse arrondie vers son som-
met et souvent un peu aplatie vers sa partie supérieure. Sur une partie
souvent assez limitée de sa surface l’on trouve de petits oscules super-
ficiels ronds, nombreux et serrés. Le reste de la surface présente des
oscules superficiels et bien plus grands (2 lignes de diamètre) et un
grand nombre de cavités sinueuses qui pénètrent dans la masse, et peu-
vent être considérées comme des oscules confluents ou déformés. Cette
éponge est rigide quand elle est sèche, et présente alors une couleur
d’un blanc jaunâtre; l’intérieur de son tissu est très-caverneux.
Var. a.
Quelques spécimens qui ne peuvent être séparés de l’espèce que nous
77
venons de décrire, présentent sur toute leur surface des oscules petits et
arrondis semblables à ceux que nous avons indiqués comme groupés
dans une place limitée de l'agelas dispar. Elle offre aussi les cavités
sinueuses qui ont été mentionnées dans cette dernière.
Elle habite la Guadeloupe, Ste. Croix, St. Martin, Thomas, Viecqnes.
Spec. Agelas rudis Nobis, PI XV, fig. 2.
Masse comprimée latéralement et qui serait flabelliforme, si elle avait
plus de hauteur; le bord supérieur est obtus, épais et arrondi; les
deux faces ainsi que le bord supérieur offrent quelques oscules arrondis
et d’autres ouvertures obliques, allongées, irrégulières qui pénètrent
de part en part la masse commune. Le reste de la surface est très-
finement poreuse. Quand on l’examine à la loupe les oscules, ainsi que
les ouvertures obliques dont il a été question, ont environ ? lignes de
diamètre ; sur le vivant la couleur est rouge, elle devient jaunâtre par le
dessèchement.
Elle habite St. Thomas. ;
Spec. Agelas albo-lutea Nobis.
Masse roide, comme chertacée, flabelliforme, naissant d’une base
comprimée et gardant à peu près la même épaisseur dans toute son
étendue, son bord supérieur est obtus et ondulé, sa surface est revêtue
d’un encroûtement blanc jaunâtre très-adhérent quoique mince, et qui
vu à la loupe est très-finement poreux. Cette éponge qui est épaisse
de quelques lignes est dépourvue d’oscules, elle est d’une couleur
blanc jaunâtre.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Agelas dilatata Nobis, PI. XIV, fig. 1.
Masse élargie plutôt aplatie, surface roussâtre au-dessus, noirâtre de
côté, pores petits presque également épars.
Elle habite la Guadeloupe.
18
Les genres que nous allons maintenant passer en revue ont leurs spi-
cules intracellulaires autrement disposées que chez les polytherses et les
Hyrtios; ici ils sont adhérents par l’une de leurs extrémités aux mailles
du réseau et leur autre extrémité fait saillie dans les cellules. De plus
le nombre de ces spicules ainsi disposées dans chaque maille est très-
petit, tandis que ce nombre était considérable pour l’encroûtement des
mailles des polytherses et des Hyrtios.
Gen. Amphimédon Nobis.
Espèces diversiformes, non encroûtées n'étant pas garnies de pinceaux
fibreux qui les rendent hérissées. Leur surface est poreuse ou réticulée,
leur intérieur spongieux ; plusieurs de ces espèces sont rouges ou rou-
geâtres, cependant il y en a une de verte, une autre violette, mais cette
coloration peut être considérée comme dérivant du rouge. Parmi ces
espèces il y en a qui, lorsqu'elles sont vivantes et qu'on les touche,
occasionnent un prurit fort incommode. Chez les amphimédon les par-
ties cornées du réseau sont plus ou moins atrophiées et disparaissent
presque complètement chez certaines espèces.
A. Espèces à surface réticulée, c'est-à-dire parcourues par des nervures
formant une nervure par leurs anastomoses.
Spec. Amphimédon compressa Nobis, PI XVII, fig. 2.
Masse large, comprimée à peu près de la forme de la main lorsqu'elle
est ouverte et les doigts rapprochés, mais sans divisions, un peu
aiguë au sommet; les bords sont épais et présentent 1 à 3 séries
d’oscules superficiels arrondis, larges de 1 à 2 lignes au plus; les
faces qui sont quelquefois excavées quelquefois un peu bombées peu-
vent présenter une côte saillante; elles sont réticulées par des nervures
qui se dichotomisent et entre les nervures il existe des espaces qui
19
sont divisés par des prolongements parallèles qui vont d’une nervure à
l’autre. Les espaces qui sont situés entre ces prolongements constituent
des pores arrondis ou allongés, petits ou grands qui rendent la surface
très-poreuse.
En outre chacune des faces présente quelques oscules épars qui peu-
vent être un peu plus grands que ceux des bords, et qui ont quelque-
fois leur ouverture déchirée en étoile.
A l'état vivant cette espèce est d’un beau rouge, en séchant elle
devient blanchätre.
Elle habite St. Thomas, Ste. Croix, Viecques.
Spec. Amphimédon arborescens Nobis, PI. XIV, fig. 2
Espèce divisée en rameaux parallèles, tortueux, quelquefois ces
rameaux sont soudés entre eux jusqu'à une certaine hauteur. Des oscules
superficiels ou à peine saillants se trouvent sur un ou deux rangs le
long des rameaux; ils ont un diamètre d'environ 2? lignes. Le tissu de
cette espèce est semblable à celui de l'espèce précédente, seulement sa
surface est un peu moins poreuse, Sa couleur à l’état vivant est d’un rouge
vif, elle peut conserver cette teinte si elle est desséchée avec soin, si
non elle devient d’un blanc jaunâtre. Le port de l’amphimédon arbo-
rescens la fait ressembler beaucoup à la spongia rubens dont elle a la
couleur: sa taille est d'environ 8 à 12 pouces.
Elle habite St. Barthélemy, St. Thomas, Tortole.
Variété ensiforme.
Cette espèce présente une variété ensiforme dont les rameaux sont
comprimés, dressés, égiformes et osculés sur leurs bords. Couleur rouge.
Elle habite St. Thomas.
80
B. Æspèces à surface poreuse ou celluleuse à l'état sec, pouvant
cependant être réticulée quand elles sont vivantes.
Spec. Amphimédon variabilis Nobis, PL XXI, fig. 4et PI. XXIT, fig. 2.
Cette éponge est très-variable dans sa forme: tantôt elle est lobée et
ses lobes peuvent être comprimés ou obtus, d'autrefois elle est flabelli-
forme, dans tous les cas les oscules sont en général situés sur le bord
libre des lobes, et quand l'espèce est flabelliforme ces ouvertures peu-
vent être unilinéaires et suivre la ligne courbe du bord.
Cette espèce est rouge quand elle est vivante, dans cet état elle est
douce comme du coton et très-malléable, caractère qui la différencie de
la Thalysias ignis, quand cette dernière est privée de son encroûtement ;
de plus à l'état frais notre éponge est parsemée de pores et de lacunes
irrégulières qui sont le plus souvent situées en séries régulières et
linéaires, ce qui fait que la surface est réticulée, mais ce caractère tout
aussi bien que sa imollesse se perdent sur le sec, alors la surface est
seulement poreuse, et la disposition réticulaire peut disparaître entièrement.
Quand elle est sèche, cette éponge devient grisâtre et fragile, sa sur-
face est celluleuse par les pores qui s’y trouvent. Ces pores sont tantôt
très-petits, d'autrefois ils peuvent recevoir une tête d’épingle, ils sont non
seulement de grandeur inégale, mais aussi de formes différentes et très-
irrégulières : elle renferme de la chaux et fait effervescence avec les acides.
L'espèce qui se rapproche le plus de Z’amphimédon variabilis est la
Thalisias ignis; mais à l’état de vie, si toutes deux sont rouges, la
première est réticulée et elle est très-douce au toucher, tandis que la
seconde n’est pas réticulée et est plus ou moins roide. De plus le
système spiculifére est bien plus développé chez la Talysias ignis que
chez celle qui nous occupe: cette dernière présente encore, quand on
l’examine au microscope, des pièces cartilagineuses rougeâtres de forme
très-irrégulière qui ne se trouvent pas dans l'autre.
A l’état sec l’amphimédon n’est jamais bien encroûtée, tandis que
81
la Thalisias ignis est toujours revêtue d’un encroûtement complet si
elle a été bien desséchée,
Elle habite le port de St. Thomas.
Spec. Amphimédon ferox Nobis, PI XIT, fig. 6.
Espèce d’un rouge brique; quand elle est vivante elle se présente
sous l’aspect d’une lame encroûtante plus où moins étendue à la surface
des rochers et ayant une épaisseur de 3 à 4 lignes. A l’état vivant sa
surface libre n’est ni poreuse ni celluleuse, mais très-unie; dans cet
état elle présente des oscules épars larges d’environ 1 à 2 lignes, et
faisant une saillie de 1 à 2 lignes au-dessus du niveau de la masse.
A l'état sec, comme la matière pulpeuse s’est desséchée, la surface
n’est plus unie, mais présente des dépressions ou de petites fentes
régulières, séparées les unes des autres par de petites crêtes minces et
plus ou moins longues. Le caractère des oscules est conservé, mais la
coloration naturelle a disparu et est remplacée par une teinte jaunâtre.
Cette espèce est une de celles que l’on doit éviter de toucher à cause
de ses caractères caustiques.
Elle habite l’île de Water-island près de la côte de St. Thomas.
Spec. Amphimédon dilatata Nobis.
Erecta, flabellata, compressa in vivo rubra osculatis; utraque facie
tenue punctata ac os.
Spec. Amphimédon viridis Nobis, PI XVI, fig. 2, 3.
Cette éponge qui est cylindrique et allongée, n'est pas dressée mais
couchée et elle rampe sur les pierres; elle présente à sa surface des
oscules disséminés lesquels sont saillants et déchirés sur leurs bords.
Leur saillie est d'environ 2? lignes et leur ouverture est large d'à peu
près autant.
Cette espèce qui est verte et unie quand elle est vivante, de-
vient jaunâtre et très-cassante quand elle est sèche. Dans ce dernier
état elle n’est plus lisse, car sa surface se garnit d’un grand nombre
11
82
de petits pores, ce qui est dû au retrait de la pulpe gélatineuse.
Elle habite le rivage nord de l’île de Water-island, sa couleur la fait
tout de suite reconnaître, quand on étudie les espèces sur le vivant.
Spec. Amphimedon Noli-tangere Nobis, PI XV, fig. 3.
Masse épaisse, arrondie, lobée à sa surface. Chaque lobe est épais
de 12 à 15 lignes et percé à son sommet d’un oscule qui a 4 à 5
lignes de diamètre. A l’état frais cette éponge est lisse et d’une cou-
leur violette, c’est ainsi que nous l’avons dessinée; quand elle est des-
séchée sa surface est finement poreuse, et ces pores sont nombreux,
rapprochés, et du diamètre d’un trou que ferait une épingle ordinaire.
Quand on touche imprudemment cette éponge lorsqu'elle est vivante,
l’on éprouve dans les mains une forte cuisson et une sensation d’en-
gourdissement très-désagréable qui peut durer plusieurs heures.
Elle habite les côtes de St Thomas.
Spec. Amphimedon leprosa Nobis, PI. XV, fig. 4.
Espèce formée de lobes peu nombreux, aux extrémités desquels il y
a des pores; les oscules sont médiocres et circulaires. Couleur orange,
la surface est rude au toucher; pour la forme générale cette espèce rap-
pelle le genre Thalysias dont elle se distingue par ses oscules et par
sa texture.
Elle habite la Guadeloupe.
Gen. Thalisias Nobis.
Chez les Thalisias les portions cernées du réseau sont atrophiées et
les mailles ne sont fermées que par des faisceaux de spicules. Leur
surface ne présente pas de pinceaux fibreux, mais elle est en général
lisse et recouverte d’un encroûtement persistant. Ce genre diffère du
précédent par la présence de son encroûtement ; de plus la surface ne
83
présente ni nervures anastomosées, ni une texture celluleuse, ainsi que
cela a lieu pour les amphimedon. Quelquefois cependant la croûte alcy-
onique de ces espèces examinée à la loupe laisse apercevoir un réseau
très-serré de pores très-fins.
Spec. Thalisias ignis Nobis, PL. XVIII, fig. 1, 2.
Large et adhérente, gibbeuse ou étendue en plaques larges et plus
ou moins épaisses, cette espèce est d’un beau rouge quand elle est
vivante. Les oscules sont superficiels ou saillants de quelques lignes très-
clairsemés et ont environ 2? lignes de diamètre, d’autrefois les oscules
sont déformés et ont une forme allongée, ce qui peut provenir de la
fusion de 2? ou 3 oscules.
À l’état sec notre espèce se présente sous forme d’une masse jaunâtre
revêtue d’un encroûtement fragile; elle est alors très-friable, intérieu-
rement poreuse: bien que ses spicules soient siliceuses , elle contient dans
son tissu du carbonate calcaire et fait effervescence avec les acides.
Cette éponge jouit de qualités caustiques; elle produit la même
sensation que les orties.
Ceux qui voudront l’observer se la procureront très-aisément, car
elle est très-commune et se fixe de préférence sur les pilotis et autres
pièces qui séjournent dans l’eau. Elle nous paraît voisine de la spongia
urens des auteurs.
Elle habite le port de St. Thomas.
Spec. Thalisias Carbonaria. (spongia) LamarCcK, Annales du Muséum ,
tom XX, p. 375 — num. 20 et Aisf. nat. 1 et ? édit. vol. 2. p. 546.
Espèce d’un noir foncé rampante sur les pierres et les madrépores,
elle est tantôt assez mince tantôt elle se renfle en lobes assez épais; ses
oscules sont très-saillants et vont en diminuant de grosseur de leur
base à leur sommet. Ces oscules ont 4 à 5 lignes de saillie et leur
ouverture n’a qu'un diamètre d’une ligne et demie; mais ils sont très-
fragiles, en sorte que l’on ne peut guère les observer dans les collec-
LE
(®_e]
+
tions. La texture intérieure est poreuse, mais d’un aspect et d’une
consistance comme terreuse.
Elle habite la Guadeloupe, Ste. Croix, St. Barthélemy, St. Thomas.
Spec. Thalysias proxima Nobis, PI. XVIIT, fig. 3.
Espèce dressée en forme de main, divisée en forme de doigts à son
sommet. Sa couleur est noire, son encroûtement vu à la loupe présente
des pores très-petits et très-confluents; ses oscules sont superficiels,
larges d’environ une ligne. Le caractère des oscules la sépare aisément
de la précédente, dont elle s'éloigne aussi par son port.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Thalysias rugosa Nobis, PL. XVIIT, fig. 4.
Espèce très-rigide comme les deux précédentes et divisée en gros
lobes courts, obtus, bosselés et irrégulièrement contournés ; surface très-
finement poreuse comme chez la précédente; oscules épars, superficiels
larges d’environ une ligne; la couleur est brune sur le vivant et se
conserve telle chez les individus secs; sa couleur bien moins foncée, sa
forme différente nous ont engagés à la séparer de la précédente dont
elle est très-voisine.
Les Thalisias proxima et rugosa ayant des oscules superficiels ne
peuvent se confondre avec la spongia Carbonaria.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Thalysias coccinea Nobis, PI XVIII, fig. 5.
Espèce d’un rouge vif, talpiforme, largement adhérente aux pierres et
autres corps marins; sa surface est bombée quelquefois bosselée, mais
très-lisse. L’encroûtement contient des corps siliceux stelliformes à
rayons très-courts.
En séchant elle devient blanche, et paraît alors de nature crétacée à
l'extérieur. Si l’on entame sa croûte avec un canif l’on voit qu’elle est
blanche et compacte. Ce caractère la rapproche tout-à-fait des espèces
du genre alcyonium de Lamarok.
85
A l'état sec son intérieur est également compacte ce qui est produit
en grande partie par ce dessèchement, car à l’état frais elle est celluleuse.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Thalysias vesparia (Olegonium) Lamarck.
Cette espèce présente un encroûtement qui est composé de spicules
siliceuses: la surface est très-finement poreuse et offre des oscules groupés
par places éparses; le tissu interne est semblable à celui que nous
avons signalé pour la famille des amphimédiens. L'on ne trouve pas
chez cette espèce de réseau corné; les mailles sont seulement formées par
des fascicules de spinites qui se rencontrent de manière à former un réseau.
Ste. Croix et l’île Fagoux près de la Guadeloupe.
Spec. Thalysias Subtriangularis DucHassaING DE FONBRESSIN, Axim.
rad. des Antilles, pag. 26.
NobissEL XV he. retPL XVII, ie, 1.
Masse phytoïde haute de 1 à 2? pieds, à rameaux très-lâches; la
tige et les rameaux sont comprimés et de forme légèrement triangu-
laire; les oscules sont un peu saillants et situés sur une seule ligne qui
occupe l’une des arêtes de la tige et des rameaux; vue à la loupe, la
surface est finement poreuse; la couleur est d’un jaune clair tant chez
les spécimens vivants que chez ceux qui sont secs.
Var. A. Cylindrica Nobis, PI XIV, fig. 1.
Les rameaux sont cylindriques, les oscules sont situés à l’extrémité
des ramuscules qui naissent sur les rameaux.
Var. B. Lyriformis Nobis, PL XVI, fig. 1.
Flabelliforme, les rameaux sont soudés ensemble et sont plus ou
moins parallèles; la soudure se prolonge presque jusqu’au sommet des
rameaux qui sont percés par des oscules terminaux.
Cette espèce ainsi que les précédentes fait effervescence avec les
acides, et ainsi que ses variétés elle est très-commune.
Nous les avons rencontrées à la Guadeloupe à St. Thomas, et nous
les avons reçues de Viecques et de Tortole.
86
Spec. Thalysias hyano Nobis, PL XVI, fig. 1.
Espèce comprimée composée de deux ou trois tubes séparés supé-
rieurement, peu courbes; surface noduleuse et poreuse , murailles épaisses.
Habite la Guadeloupe.
Spec. Thalysias varians Nobis, PI. XIII, fig. 6.
An alcyonium distortum et aleyonium marius diaboli auctorum.
Espèce généralement difforme et divisée en deux ou trois lobes courts
très-obtus , noueux et très-difformes. La planche XCVIT, fig. 4, de SEBA et
celles n’Esper XXI et XXII représentent assez bien les principaux aspects
de cette espèce, mais les extrémités des lobes de notre espèce ne pré-
sentent pas les oscules que l’on attribue à l’alcyon difforme des auteurs.
L’encroûtement cortical de notre éponge est très-résistant et d’une
couleur fauve. La masse intérieure est très-poreuse et remplie d’une
masse de petites cavernes. La surface n'offre ni pores ni oscules.
Var. A. digitata.
Cette variété a une forme à peu près palmée, ses autres caractères
ne permettent pas de la séparer de la Thalysias varians.
Var. B. incrustans.
Est la même espèce qui encroûte la surface des corps marms, sans
produire ni lobes, ni ramifications.
Les spécimens du type le plus commun se sont trouvés à la Guade-
loupe, à St. Barthélemy, à St. Thomas, à Tortole: les variétés A. et B.
proviennent de St. Thomas.
Spec. N. Thalysias virgultosa (spongia) Lamarck, Æanales du Mu-
séum, vol. XX p. 446 num. 9 et Auim. sans vert. 1 et 2? édit. vol. 2
p. 565. Esper, pl. sup. 2 tab. 66. Lamoroux, Po/yp. flex. 66.
Nobis PI. XXIIT, fig. 8.
Cette espèce fait passage au genre suivant, car quelquefois elle est
hérissée par quelques pinceaux, cependant son encroûtement tenace
nous la fait conserver parmi les Thalysias.
Lamarox indique cette espèce comme appartenant peut-être aux mers
87
du nord de l'Europe. Nous croyons que la figure qu’en donne Esper
ne peut se rapporter qu'à notre espèce. Elle habite la Guadeloupe,
St. Thomas, Viecques, et sans doute les îles voisines.
Spec. Thalysias saxicava Nobis.
Cette éponge a des parties visibles à l'extérieur qui sous forme de
petites plaques ou de bandelettes assez épaisses, rampent à la surface
des vieux madrépores.
Ces bandelettes présentent çà et là des oscules superficiels, par les-
quels l’eau pénètre dans les parties cachées de l'éponge, qui se trouvent
situées dans l’intérieur des madrépores, où elle occupe des cavités ou
galeries irréguhères et assez larges.
La partie de ce spongiaire qui est située à la surface de la roche
madréporique offre l’aspect et la consistance des espèces que nous avons
rangées dans le genre Thalysias, elle ressemble surtout à la Thalysias
varians.
Cette ressemblance est non moins frappante lorsqu'il s’agit de la
texture. Le microscope fait voir qu'il n’y a pas la moindre trace de
réseau corné et l’on ne trouve qu’une pulpe solide, forée de spicules
siliceuses aciniformes et renfermant des pièces irrégulières qui sont en
partie calcaires.
La partie de ce spongiaire qui est logée dans les galeries est
beaucoup plus mince que les parties extérieures, mais présente une
structure microscopique semblable à ce que nous venons de décrire.
Cette espèce doit-elle être séparée des Thalysias à cause de la manière
dont elle habite dans les pierres? Sa structure permet-elle d’en faire
un genre à part?
Cette éponge habite St. Thomas.
38
Gen. Pandaros Nobis.
Ce genre comprend un certain nombre d'espèces qui se ressemblent
par leur port, par leur couleur et quelques autres caractères.
Les éponges qui appartiennent à cette division sont peu ou point
pourvues d’encroûtement, leur principal caractère consiste en ce que leur
surface est pourvue de pinceaux ou de processus fibreux, qui rendent
leur surface hérissée. Parmi les espèces de ce genre, l’on en rencontre
D »
ayant encore un réseau corné où cartilagineux fortifié par des spicules:
chez d’autres ces parties tendent plus où moins à disparaître.
Toutes ont à l’état frais une couleur rouge où purpurine; elles sont
généralement ramifiées ou bien disposées en éventail.
A. Bspèces phytoïdes.
Spec. Pandaros arbusculum Nobis, PL XVIIT, fig. 6.
Plusieurs petits rameaux ayant environ une ligne de diamètre s’élè-
vent du tronc commun, se divisent de distance en distance et s’anasto-
mosent quelquefois; ils se terminent à une hauteur à peu près égale
en formant. une touffe arrondie; vus à la loupe les rameaux princi-
paux sont finement échinulés; les ramuscules sont un peu aplatis et
se divisent en pinceaux. :
Cette espèce n’a que 2? ou 3 pouces de haut; elle est rouge quand
elle est fraîche, mais en se desséchant elle devient jaunâtre; elle n’offre
pas d’oscules. i
Nous considérons les rameaux eux-mêmes comme étant des pinceaux
ou des houppes, ce qui nous fait placer cette espèce dans cette section.
Cette éponge habite St. Thomas.
Spec. Pandaros pennata Nobis, PI. XX, fig. 3.
Plusieurs rameaux s'élèvent d’une base commune et sont très rappro-
89
chés; ils ont de légères connexions anastomotègues les uns avec les
autres au moyen de faisceaux; leur surface est hérissée de nom-
breux pinceaux formés par de longues fibres parallèles; les pin-
ceaux de la partie inférieure sont en général cylindriques, mais ceux
de la partie supérieure sont flabelliformes, très-minces à bord supérieur
arrondi.
Cette éponge est très-jolie quand elle est en vie, elle offre alors
une couleur d’un rouge violet; quand elle est sèche, elle devient d’un
violet noirâtre et même d’un jaune sale, elle ne présente pas d’oscules
distincts.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Pandaros lugubris Nobis.
D'une souche très-courte s’élèvent des tiges de 1 à 2 lignes de
diamètre , lesquelles s’anastomosent à des distances assez rapprochées pour
former des mailles de 4 à 5 lignes de larce; de distance en distance
ces rameaux s’aplatissent et atteignent 4 ou 5 lignes de largeur, et se
terminent par des ramuscules obtus longs de 2? à 3 lignes, que nous
considérons comme des pinceaux.
Cette espèce présente des pores nombreux, mais n'offre pas d’oscules
distincts; elle est de couleur pourpre quand on la retire de la mer;
en séchant elle devient d’un violet noïrâtre et même jaunâtre, si elle a
longtemps séjourné à la pluie et au soleil.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Pandaros angulosa Nobis, pl. XVI, fig. 4.
La tige principale s'élève à peu de hauteur, se divise en 2 ou 8
branches, et le tout forme une masse subdendroïde haute de 5 à 7
pouces. La souche comme les rameaux sont anguleux, rigides, couverts
de pinceaux aigus, droits et comprimés qui rendent la surface hérissée.
Cette surface offre aussi çà et à des cavernes ou cellules. Cette espèce
offre des oscules épars assez petits, ainsi que quelques grands trous qui
traversent la masse de part et d'autre.
12
90
La couleur sur le vivant est d’un gris bleuâtre; en séchant les spéci-
mens deviennent grisätres.
Elle habite St. Thomas.
B. Zspèces flabelliformes.
Spec. Pandaros acanthifolium Nobis, pl. XX, fig. 2.
Masse flabelliforme, pédiculée à sa base, sa partie supérieure qui
représente un éventail est percée à jour sur plusieurs points. La tige
comme les expansions sont couvertes de pinceaux grêles, allongés qui
sont épais d’environ une ligne et longs de 4 à 5; le bord supérieur ou
bord convexe se termine également par de semblables pinceaux, qui
peuvent être considérés comme la terminaison des rameaux dont l’anasto-
mose à formé l'expansion flabelliforme.
Cette éponge paraît voisine de la P. æevampalina, mais elle est
distincte par une tige ronde et cylindrique couverte de pinceaux allon-
gés, et sa surface n'offre pas de loges favéolaires, comme chez l’espèce
de LamarcœKk.
Le Pandaros acanthifolium est d’un beau pourpre quand il sort de la
mer, mais en séchant il devient noirâtre.
Cette espèce habite St. Thomas.
Spec. Pandaros juniperina (spongia). LamARCK, Annales du Museum ,
tom. XX, pag. 444 et Anim. sans vert., 1® et 2° édit. vol. II, pag. 563 ;
Esrer, tab. LI, in suppl.
Nobis, pl. XIX, fig. 8.
Elle habite la Guadeloupe, St. Thomas, Viecques.
Spec. Pandaros Walpersii Nobis, pl. XX, fig. 1.
Espèce très-comprimée, légèrement pédiculée et se divisant en quel-
ques expansions flabelliformes; les deux faces sont garnies de pinceaux
comprimés et très-nombreux, ce qui rend cette espèce très-hérissée ; entre
91
ces pinceaux l'on observe des oscules nombreux et petits; à l’état de
vie cette éponge est d’un beau rouge, mais en séchant elle devient
jaunâtre. Sa surface n’est nullement encroûtée.
Nous avons dédié cette espèce à la mémoire du Professeur G. Waz-
PERS de Berlin, auteur des 4vnales de Botanique.
Le Pandaros Walpersii habite St. Thomas.
Gen. Phorbas Nobis.
Espèce ayant un réseau cartilagineux très-développé, les fibres carti-
lagineuses se réunissent souvent pour former des faisceaux plus ou moins
forts ou épais, l’on rencontre dans ce genre deux systèmes de spicules
comme chez les amphimédons, les Thalysias et les Pandaros; mais le
développement des parties cartilagineuses du réseau permet de les
distinguer.
Les deux espèces que nous connaissons sont d’une teinte plus ou
moins rapprochée du rouge; leurs fibres cartilagineuses ne paraissent
pas creusées et sont forcées par de nombreuses spicules.
Spec. Phorbas Viecquensis Nobis.
Cette éponge est formée par un seul tube ou par 2 tubes réunis; ses
parois sont formés par un réseau à jour, résultant de l’anastomose de
grosses cordes cartaligineuses ayant près d’une ligne de diamètre; des
ramifications très-courtes partent de ces cordes pour former des pro-
cessus tuberculiformes à la surface extérieure des tubes ; outre ces grosses
cordes, l’on voit des fibres plus fines mais également cartilagineuses qui
forment aussi des anastomoses.
Le réseau à jour de cette éponge est sans aucun doute rempli sur le
vivant par la pulpe gélatineuse, mais nous n'avons observé que des
spécimens desséchés. Les tubes qui forment cette éponge ont 2 ou 3
pouces de diamètre.
Vivante elle est évidemment pourpre, nous croyons pouvoir le conclure
19%
92
des spécimens qui n'étaient pas complètement altérés; mais quand les
influences atmosphériques ont fait complètement disparaître cette colora-
tion, le squelette cartilagineux est jaunâtre.
Elle habite Viecques.
Spec. Phorbas amaranthus Nobis, pl. XXI, fig. 1.
Quelques rameaux assez courts s’élèvent d’une base commune, restent
soudés dans une partie de leur longueur, deviennent ensuite libres pour
bientôt se terminer en s’atténuant. Cependant bien que ces rameaux,
qui sont pen nombreux, soient soudés à leur base, la trace de cette
soudure existe toujours d’une manière évidente
Toute la surface de cette éponge est très-grossière et présente beau-
coup de lacunes et de pinceaux; il se trouve des trous irréguliers qui
traversent de part en part toute la substance; bien que le réseau soit
moins grossi que chez l'espèce précédente, il présente encore une
grande adhésion.
A l’état de vie, cette éponge est d’un rouge pourpré qui peut se
conserver si on la dessèche avec soin.
Elle habite St. Thomas.
2me TRIBU.
SUBARMATAE.
Cette tribu peut se diviser en deux sous-tribus dont l’une, celle des
Niphatiens , comprendra les espèces ayant un réseau corné fortifié ou non
par une couche de spicules semblables à celles que nous avons déjà
nommées spicules du premier système; nous donnerons pour exemple la
planche E, fig. 1.
Ceux des Miphatiens qui n’ont pas ce premier système de spicules,
présentent le deuxième système, c.-à.-d. qu’ils ont des spicules intra-
93
cellulaires, lesquelles adhèrent par l’une de leurs extrémités au réseau
corné et font saillie par l’autre dans les cavités interceptées par les filets
cornés du réseau. C’est ce qui arrive par exemple pour le genre 4yelus.
La seconde sous-tribu ou celle des Terpiens ne présente pas de réseau
visible, et les spicules sont diversement disposées comme nous le dirons
en traitant des genres qu'elle renferme.
1 SOUS-TRIBU. — NIPHATIENS.
Gen. Niphates Nobis.
Le genre Niphates n’a que des spicules intracellulaires ou du second
système. Ces spicules sont simples, rares et très-disséminées, en sorte
que la plupart des mailles en sont dépourvues. Tissu composé d’un
réseau corné en fout semblable à celui des éponges vraies; surface peu
ou point encroûtée sans réseau régulier, mais irrégulièrement poreux,
et présentant en général des oscules superficiels et le plus souvent dis-
posés par séries linéaires. Les espèces de ce genre sont phytoïdes pour
là plupart. Leur couleur à l’état vivant est jaunâtre; mises dans l’eau
elles deviennent très-molles. Elles ressemblent beaucoup aux éponges
vraies, et établissent le passage entre elles et les halysponges.
Spec. Niphates erecta Nobis, pl. XXI, fig. 3.
Phythoïde composée de rameaux parallèles qui naissent dès la base
ou à une très-petite hauteur; la surface est hérissée de pinceaux courts
et nombreux. Très-poreuse, ainsi que celluleuse, mais sans offrir des ner-
vures bien marquées. Les oscules ont environ 2 lignes de diamètre; ils
sont régulièrement formés à leur ouverture; ils sont superficiels et situés
sur un ou deux rangs peu réguliers. Les rameaux sont de la grosseur
du doigt et un peu enflés à leur extrémité. Hauteur 8—12 pouces.
Elle habite St. Thomas.
94
Spec. Niphates venosa Nobis, pl. XXI, fig. 2.
Semblable à la précédente pour son port et pour sa grosseur, mais
sa surface également hérissée de pinceaux non encroûtés n’est plus
vésiculeuse, mais marquée par des nervures fortes et nombreuses ;
entre ces nervures existent des pores allongés presque aussi grands que
le diamètre d’une tête d’épingle; les oscules sont semblables à ceux
de l'espèce précédente et tous deux sont jaunâtres à l’état vivant
comme à l’état sec.
Elle habite St. Thomas, Tortole, Viecques.
Certains spécimens moins fortement réticulés établissent un passage
entre cette espèce et la précédente.
Spec. Niphates Thomasiana Nobis, pl. XXII, fig. 1.
La base de cette éponge est rampante, mais çà et là s’élèvent quelques
rameaux droits et roides; la surface n’est plus hérissée comme chez les
espèces précédentes, mais est finement poreuse. Ces pores sont à peine
aussi grands que ceux que ferait une pointe d’aiguille ordinaire.
L’encroûtement est très-mince et assez fugace. Les oscules sont bien
arrondis, bien formés et légèrement saillants, ils sont larges d’environ
1 à 2 lignes et se trouvent situés sur les rameaux suivant 1 où ?
lignes irrégulières. Ceux qui se trouvent sur la partie rampante qui
forme la base, sont généralement placés sur le sommet.
La couleur est jaunâtre comme chez les précédentes.
Elle habite St. Thomas.
Gen. Acamas Nobis.
Chez les espèces de ce genre l’on n’observe plus les spicules intra-
cellulaires , elles sont remplacées par les spicules du 1° système, lesquelles
forment une couche serrée autour des tubes et servent à les renforcer
en y adhérant sur toute leur étendue. Les fibres cornées sont creuses
95
et renferment à l’ordinaire du carbonate de chaux qui ôte leur trans-
parence et empêche quelquefois d'observer les spicules, si l’on n’a pas
employé d’abord l’acide sulfurique pour dissoudre le sel calcaire.
Les fibres cornées des acamas sont grossières, et leur tissu est un
réseau à jour, très-lâchement fermé, la poulpe gélatineuse qui est très-
fluide disparaît aussitôt que l’on tire ces spongiaires de l’eau. La
fluidité et la disparition prompte de la poulpe des acamas tendent à nous
confirmer dans l'opinion que leur poulpe ne contient pas de spicules,
lesquelles servent en général à donner de la consistance à cette partie
des spongiaires.
Spec. Acamas laxissima Nobis, pl. XXII, fig. 3.
Espèce en truffe arrondie ou lobée, fibres lâächement anastomosées de
manière à constituer une éponge licheniforme. Les fibres ont environ
la grosseur d’un cheveu, les mailles ont deux ou trois lignes de large.
Cette éponge est noirätre quand elle est vivante; la poulpe gélatineuse
disparaît en s’écoulant dès qu'on la retire de l’eau, ce qui fait que
sèche elle est toujours réduite à son squelette corné qui est d’abord brun
mais qui devient blanchâtre en se desséchant.
Il serait possible que l’on trouvât des oscules à cette espèce si l’on
pouvait l’observer avec la poulpe, mais n'ayant pu l’examiner dans
cet état, nous devons rester dans le doute.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Acamas violacea Nobis, pl. XXII, fig. 4.
Cette éponge est rampante, mais elle projette quelques rameaux dressés
et obtus à leur sommet; sa surface présente des mailles un peu dépri-
mées remplies par la matière pulpeuse à forme pentagonale ou hexago-
nale, et de chaque angle des mailles s'élève un processus assez épais
qui souvent se bifurque à son sommet. Les processus sont plus courts
que le diamètre des mailles qui est de 1 à 2 lignes.
Telle est l’espèce observée vivante, et dans cet état elle présente une
couleur violette. En se desséchant elle se trouve réduite à son réseau
96
corné et elle est alors gris sale. Les rameaux de cette petite éponge
ne dépassent guère le volume d’une plume d’oie.
Elle habite Viecques et St. Thomas.
2"® SOUS-TRIBU. — TERPIENS.
Gen. Arcesios Nobis.
Dans les espèces de ce genre les spicules sont groupées autour de
centres nombreux d'où elles partent en rayonnant; les spicules qui par-
tent de l’un de ces centres viennent se mettre en contact par leurs
extrémités avec ceux des spicules qui partent des points centraux
les plus voisins.
Spec. Arcesios prominula Nobis, pl. XXIT, fig. 6.
Masse d’un bleu jaunâtre appliquée à la surface des corps marins
présentant à sa surface des oscules très-proéminents, s’élevant sous forme
de petits tubes grèles qui vont en s’atténuant de leur base à leur sommet.
Cette éponge est petite, délicate et difficile à bien conserver, sa sur-
face vue à la loupe est très-finement poreuse; la saillie des tubes les-
quels se terminent par les oscules est de 2 à 3 lignes, leur diamètre
est d'environ une ligne; quelquefois ces tubes se rauifient en d’autres
tubes plus petits qui se terminent à leurs extrémités par un oscule.
Elle habite les côtes de St. Thomas.
Spec. Arcesios porosa Nobis, pl. XXIT, fig. 3.
Espèce un peu comprimée, divisée en lobes obtus percés d’oscules
à leur sommet, la masse interne est très-poreuse, la couleur est d’un
jaune clair.
Outre les oscules qui se trouvent au sommet des lobes, l’on en
trouve quelques-uns de superficiels sur les autres parties de cette
97
éponge; la surface est en outre très-poreuse et les pores qu'on y ob-
serve ont la grandeur des trous que pourrait faire une forte épingle ;
les oscules dont nous avons parlé ont 2? ou 3 lignes de diamètre.
L’'arcesios porosa est d’une petite taille, sa configuration extérieure la
rapproche de la spongia tubulifera de Lamarck, mais elle en diffère
beaucoup par sa structure.
Dans cette espèce, bien que les spicules soient disposées en rayons
autour de centres nombreux!, l’on ne trouve pas de point obscur pour
chaque centre, ainsi que cela arrive pour l’arcesios prominula. L’arcesios
hostilis n'offre pas non plus de ces points obscurs.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Arcesios hostilis Nobis.
Espèce d’un rouge brique, d’un aspect comme velouté, formant une
croûte très-mince, mais quelquefois très-étendue sur les pierres sub-
mergées et sur les madrépores. Quand elle est desséchée, elle devient
jaunâtre et examinée alors à la loupe, l’on voit que la surface est armée
de nombreuses spicules saillantes.
Bien que cette éponge occupe quelquefois une grande étendue en super-
ficie, son épaisseur est si peu considérable quon ne peut l'indiquer
par des mesures. Non seulement elle rampe sur les pierres, mais elle
pénètre dans les cavités que les coquilles lithophages ont creusées dans
leur épaisseur. La couleur, ainsi que les caractères indiqués, seront tou-
jours suffisants pour la faire reconnaître.
Elle est commune sur les côtes de St. Thomas.
Gen. Terpios Nobis.
Ce sont des espèces membraniformes qui n'offrent pas de trace de
réseau, mais sont composées d’une poulpe . gélatineuse farcie de
spicules qui ne présentent plus les dispositions que nous avons signa-
lées chez les genres précédents. Ces spicules sont tantôt distribuées sans
13
98
ordre dans la poulpe gélatineuse et s’y entrecroisent en tous sens, sans
être jamais réunies en faisceaux ; d’autres fois elles sont réunies en fasci-
cules disposés en éventail, parce que les spicules qui composent ces
groupes sont convergentes par l’une de leurs extrémités et divergentes
par l’autre.
A. Espèces rouges, oranges, ou violettes à l’état vivant.
Spec. Terpios corallina Nobis, pl. XXII, fig. 1.
Espèce membraniforme, d’un rouge vif formant une couche mince à
la surface des corps marins; quand elle est desséchée elle devient blan-
châtre, et elle présente alors une surface très-légèrement poreuse. Si
dans cet état on l’examine à la loupe, l’on voit que sa surface est
hérissée d’une foule de petites spicules ayant une de leurs extrémités
libre, Le microscope fait voir que son parenchyme renferme des spicu-
les réunies en forme d’éventail disposées d’une manière irrégulière. Sa
couleur, ses spicules plus grandes et autrement disposées la distinguent
de l’arcesios hostilis qui lui ressemble par son aspect. Sa couleur à
l'état vivant la rapproche du Terpios Desbonii, mais celui-ci devient
crétacé à la surface lorsqu'il est desséché, et présente une texture que
nous avons détaillée, qui ne permet pas de les confondre.
Elle habite St Thomas.
Spec. Terpios Desboni Nobis.
Ce terpios est parasite à la surface des corps marins, formant tan-
tôt une croûte mince, tantôt des masses caverneuses autour des corps
sur lesquels il se fixe; sa couleur à l’état vivant est d’un rouge de
corail qui se change en blanc par la dessiccation. La lame qui forme
la surface est lisse et bien pourvue de carbonate de chaux ; les lames qui
se rencontrent au-dessous de celles-là et qui divisent l’intérieur de cette
éponge en vastes cellules ou cavernes sont minces, papyracées, trans-
parentes et bien moins riches en carbonate calcaire. A part cela la lame
99
superficielle de cette éponge comine celles qui constituent sa portion
caverneuse sont semblables pour leurs spicules qui sont tantôt jetées
comme au hasard, tantôt disposées par faisceaux flabelliformes.
Quand on examine les portions de cette éponge dans les endroits
où elle rampe sur les pierres en y formant une lame peu épaisse et
sans caverne, l’on voit que sur les pièces sèches ces portions sont com-
posées de deux membranes distinctes faciles à isoler; l’une est la pre-
mière dont nous avons parlé; elle est blanche et chargée de carbonate
de chaux: l’autre est plus jaune, plus transparente et est semblable à
celle que nous avons indiquée comme formant le tissu caverneux.
Le caractère de ces deux membranes dont l’externe est blanche lors-
qu'elle est sèche, la présence par ci par la d’un tissu caverneux suffi-
sent pour distinguer cette espèce de la précédente. Elle est dédiée à
M. J. Drspoxnes, naturaliste instruit résidant à la Guadeloupe.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Terpios aurantiaca Nobis.
Chez cette espèce qui est assez épaisse il y a en général des rameaux
basilaires qui s’anastomosent et donnent naissance à des lobes courts,
obtus et formant par leur soudure une masse plus ou moins bosselée
inégale; dans ce cas les rameaux basilaires sont grêles et distincts;
d’autres fois l’on a une masse comprimée lobée plus haute que large
sans rameaux basilaires distincts. Dans tous les cas et à l’état vivant
cette éponge est d'un jaune orange très-vif; elle est compacte à l'inté-
rieur où l’on n’aperçoit que de petits canaux acquifères ; elle est très-
fragile et si on la brise, son intérieur représente à peu près ce que l'on
voit sur une tranche de foie pour la compacité et presque pour la
couleur ; à la surface il n’y a pas d’oscules distincts.
Quand cette éponge est desséchée, elle devient noire et son intérieur
devient alors caverneux par le retrait des parties, car en séchant elle
diminue beaucoup de volume; dans cet état son extérieur vu à la
loupe présente tantôt des granulations noires, et tantôt dans d’autres
endroits l'on peut voir distinctement une grande quantité de spicules
13 *
100
pressées les unes contre les autres ; cela se reconnaît surtout sur les ramus-
cules de la base.
Ayant desséché une de ces éponges, elle devint noire et quelques
jours après l'ayant mise à macérer dans l’eau, elle reprit en peu de
temps son volume et sa couleur primitive.
Cette éponge n'ayant ni réseau corné, ni réseau formé par des fais-
ceaux de spicules, mais ces appendices siliceux étant disséminés et
s’entrecroisant de toutes manières dans sa poulpe, nous avons dû la
placer parmi les Terpios.
Elle habite le port de St. Thomas, et se trouve en grande quantité
dans le voisinage de l’hôpital des lépreux.
Spec. Terpios tenuis Nobis, pl. XXIV, fig.
Espèce encroûtante et formant une couche mince et peu étendue à
la surface des corps marins. Vue à la loupe sa surface présente une
espèce de treillis dont les mailles sont déprimées et imitent à peu près
la distribution d’un damier. Cette éponge a environ un quart ou un
cmquième de ligne en épaisseur; sa couleur qui est violette sur le
vivant ne change que peu par la dessiccation; son tissu est calcares-
cent et fait effervescence avec les acides, qui cependant ne dissolvent
pas ses spicules aciniformes qui sont allongées et qui s’entrecroisent
sans ordre marqué.
Elle habite St. Thomas.
B. Zspèces jaunätres ou blanchätres à l’état vivant.
Spec. Terpios cladocera Nobis, pl. XXII, fig. 4.
Ce spongiaire forme une croûte très-mince qui rampe à la surface
des tiges de la c/adocera arbusculum en formant une gaîne mince à
chaque rameau. Comme on peut le voir par notre dessin à l’endroit où
ont lieu les dichotomies du polypier pierreux, l'éponge en s'étendant
101
d’un rameau à l’autre forme à l’angle des dichotomies une espèce de
palmure qui se conserve en se desséchant. d
Lorsque ce terpios est vivant, il est jaunâtre et offre dans sa sub-
stance de nombreux tubereules dont nous n'avons pas vérifié la nature ;
en se desséchant ce caractère disparaît, et cette éponge se présente
alors sous l’aspect d’une membrane blanchâtre très-mince autour des
rameaux de la cladocera. Dans cette espèce l'on trouve seulement des
spicules aciniformes disséminées dans la ‘matière pulpeuse; elles ne sont
plus situées en faisceaux divergents comme chez les terpios corallina et
Desbonii.
Elle habite le port de St. Thomas.
Spec. Terpios Jania Nobis, pl. XXII, fig. 8, 9.
Ce terpios est parasite sur une espèce de Janiae (plante de la famille
des corallines). On sait que les Janies quand elles se développent libre-
ment se présentent sous forme de petites touffes arrondies. Or nous
trouvions souvent que les Janies que nous retirions de la mer,
s’offraient sous forme de masses cylindriques percées en leur centre
d’un syphon central, ainsi qu'on peut le voir dans la table XIX fig. 8;
ayant recherché la cause du phénomène, il devint évident qu'il était
occasionné par le parasitisme d’une éponge en forme de membrane très-
fine, transparente, laquelle agglutinait les articulations de ces coralli-
naires et leur imprimait cette forme étrange. L’inspection microscopique
nous fit voir que cette membrane délicate était composée de matière pul-
peuse farcie de spicules aciniformes s’entrecroisant d’une façon irrégulière.
En se desséchant ces groupes de Janies conservent toujours leur dis-
position tubulaire, et avec le microscope l’on peut encore retrouver les
débris de la membrane et les spicules qui composent cette éponge.
Nous avons observé un si grand nombre de fois cette disposition
chez les Janies que nous ne doutons point que cette forme tubuleuse tou-
jours constante ne suflise à caractériser cette espèce, qui est difficile à
étudier et que nous avouons être incomplètement connue.
Elle habite St. Thomas.
102
C. Æspèces notres.
Spec. Terpios niger Nobis, pl. XXII, fig. 2.
Cette espèce couvre d’un enduit noir et très-mince les vieilles tiges
de Gorgones, ainsi que les valves de l’ostrea parasitica qui se trouvent
fixées sur ces tiges. Ainsi que les espèces précédentes elle ne présente
pas d’oscules. Quand ou examine son tissu au microscope l’on ÿ trouve
des spicules aciniformes souvent réunies en faisceaux flabelliformes sem-
blables à ceux que nous avons signalés chez le terpios corallina.
Elle habite St. Thomas.
Spec. Terpios echinata Nobis, pl. XXIV, fig. 4, 5.
Ce terpios est parasite à la surface des corps marins, il s'offre sous
la forme d’une croûte noire; il est un peu plus épais que les pré-
cédents; sa surface est armée de processus spiniformes aigus et rappro-
chés. Ces processus sont de la grosseur d’un cheveu, mais ils sont
plus épais à leur base, ils sont longs d'environ une ligne; si on
l’examine à la loupe, la surface entre ces processus est arcolée c.-à.-d.
garnie de dépressions séparées par des lignes plus élevées.
Il présente des spicules disposées quelquefois par des faisceaux
flabelliformes, d’autres fois sans ordre bien distinct.
Il habite sur les Porites dans le port de St. Thomas.
D. Æspèces de couleur verte.
Spec. Terpios fugax Nobis, pl. XXIV, fig. 6.
Cette espèce, peut-être la plus mince de toutes, se présente sous forme
d’un enduit vert très-mince formant un encroûtement sur les corps
marins. Quand elle est desséchée elle conserve encore sa couleur, mais
l’on croirait voir une couche de poussière colorée. Vue à la loupe quand
103
elle est récemment desséchée, la surface de ce terpios offre des granu-
lations tuberculiformes, ainsi que le représente notre fig. 7. Le micros-
cope ne montre aucune trace de réseau chez elle, mais démontre des
faisceaux de spicules semblables à ceux du Terpios cera/lina plongés
dans une matière pulpeuse qui offre de petites granulations.
Elle habite sur les Porites du port de St. Thomas.
Gen. Tethia Accet.
Les Téthies quand elles sont vivantes sont recouvertes d’une pulpe
gélatineuse jaunâtre qui est assez épaisse pour que, si on les observe
dans cet état, leurs fibres ne paraissent pas à découvert. Quand elles
sont sèches 1l en est tout autrement, et sans les entamer l’on peut déjà
reconnaître la texture fibreuse qui les caractérise.
Le genre Téthie tel que l’a formé Lamarck doit rentrer entièrement
dans cette division, et cela paraît évident d’après la caractéristique
donnée par BLAINVILLE qui leur reconnaît une structure fibreuse com-
posée en partie par des acicules divergents du centre à la circonférence.
Il est très-important de rappeler ici ce qu’on sait sur ce genre,
surtout d'après les études de LieBeRküHN qui a complété ce qu'on
savait très-incomplètement à cet égard. L’extérieur des Téthies se com-
pose d’une zone épaisse de 2 à 3 millimètres; elle est incolore, diffi-
cilement déchirable, pétrie d’aiguilles disposées en faisceaux qui sont
en forme rayonnante de l'intérieur à l'extérieur; ces faisceaux se
grossissent à mesure que l'on s’avance vers la surface. Leur extrémité,
lorsqu'il s'agit de grands et Vieux exemplaires, acquiert l’apparence à la
surface d’autant de petits polygones, tandis que dans les individus
jeunes ce tissu paraît une maille à gros tissu.
Au-dessous de la 1" couche il en existe une autre jaunâtre que l’on
peut facilement déchirer. Elle contient de petites cellules analogues à
celles qu'on trouve dans les autres spongiaires. L'intérieur du corps des
Téthia est traversé par un système de tubes qui se ramifient et à leur
104
tour ont issue dans un tube de déjection circulaire qui aboutit à
l'extérieur.
Les Téthies outre leur spicules siliceuses, contiennent dans leur com-
position une assez grande quantité de matière calcaire qui paraît se
trouver placée dans la pulpe gélatineuse ou cutanée avec des étoiles sili-
ceuses.
Spec. Téthia globum Nobis.
Ce spongiaire est arrondi, d’un jaune orange quand il est vivant,
dans cet état sa superficie est sans aucune cellule, mais lisse et en-
duite de pulpe. Quand il vient à se dessécher sa surface devient
rugueuse par places, mais sans présenter les éminences vermiformes que
Lamarcx indique sur la Téthie orange, laquelle, il faut le dire, res-
semble beaucoup à l'espèce caraïbe, puisque la seule différence qu'il y
a entre elles consiste dans ce que l’une aurait son extérieur verruqueux,
ce qui n'aurait pas lieu chez l’autre.
La téthia globum ne devient jamais plus grosse que le poing; il est
même fort rare qu’elle atteigne cette grosseur: elle a généralement le
volume d’une petite pomme.
Elle se trouve à la Guadeloupe, à St. Thomas, à Viecques.
Gen. Geodia Accet.
Les Géodies peuvent être libres ou fixées. Leur couche corticale est
épaisse et très-fournie de carbonate de chaux. Si l’on examine cette
couche corticale au microscope, l’on voit qu’elle se compose de globules
sphériques de nature siliceuse empilés les uns sur les autres sur plu-
sieurs rangs. La partie intérieure présente de grandes spicules siliceuses
distribuées dans la matière pulpeuse centrale. Il n’y a pas de réseau, et
il n’y a par conséquent qu'un seul système de spicules.
Aux caractères que nous avons signalés il faut ajouter que les géodies
sont pourvues d’une ou de deux fossettes sur lesquelles se voient des
105
oscules agglomérés en nombre variable. De plus les Géodies ne sont
pas toujours libres. La Géodie bosselée de Lamarck, que possède M.
Büse pharmacien à St. Thomas et dont nous donnons le dessin, pré-
sente évidemment des points d'attache peu étendus. Une seconde espèce
que nous ferons bientôt connaître est largement adhérente aux corps
marins.
Spec. Geodia gibberosa, LamarcK Anim. sans vert. 1° et 2e édit.
SCHWEIGER, Beobach. pl. IT, fig. 18, 19. BLAINVILLE, Manuel d'acti-
nologie. pl. XCT, fig. 4.
Nobis pl. XXV, fig. 1.
Masse suborbiculaire, un peu allongée suivant son diamètre vertical,
ayant une consistance pierreuse et une couleur d’un jaune blanchâtre.
Sa hauteur est d'environ 8 à 10 pouces, sa largeur est de 5 à 7. A
l’état sec elle est creuse intérieurement et ses parois ont à peine 2 à 3
lignes d'épaisseur. A son sommet se trouve une dépression un peu
cratériforme large de 2 à 3 pouces et demi, dans laquelle se trouve un
grand nombre d’oscules arrondis, égaux et ayant une demi-ligne de
diamètre. Sur les bords de la dépression cratériforme, l’on ne trouve
que des pores punctiformes qui succèdent aux oscules.
La surface de cette Géodie est plus où moins bosselée, et ne présente
sur l’une de ses moitiés que des pores punctiformes arrondis, tandis
que l’autre moitié offre des pores stelliformes qui sont le résultat tantôt
des échancrures qui entament leurs bords, tantôt de ce que chacune de
ces ouvertures sont formées par le groupement de 2 ou 3 petites fentes
linéaires. -
Chez cette espèce les globules siliceux de la croûte sont très-délica-
tement réticulés à leur surface.
Elle à été recueillie à Tortole. Cette espèce appartient à M. Hever
dont nous avons déjà parlé.
Spec. Geodia cariboa Nobis, pl. XXV, fig. 8.
Cette géodie différe beaucoup de la précédente en ce qu’elle est
14
106
aplatie et largement fixée; de plus sa surface n’est pas poreuse comme
chez la Géodie bosselée, mais elle est finement réticulée, ce qui semble dû
à la saillie des globules sphériques qui forment les couches de l’encroû-
tement. Enfin chez cette nouvelle espèce, l’on ne trouve plus une cavité
cratéroïde pour contenir les oscules, ceux-ci sont distribués sur une et
plus souvent 2 petites places qui n’en contiennent guère chacune que
de Dans:
L'on voit que les caractères extérieurs de cette espèce sont bien tran-
chés; elle est jaune à l’état vivant, mais elle blanchit en séchant. Elle
n’est pas creuse intérieurement quand elle est vivante; son intérieur est
rempli de pulpe farcie de spicules, et est creusé par des canaux. Quant
à l’espèce précédente, ne l'ayant observée qu'à l’état sec, nous ne
pouvons dire si sa cavité intérieure est l'effet du dessèchement ou une
chose normale.
Elle habite St. Thomas.
3gme TRIBU.
TRICUSPIDATAE.
Gen. Euryades. Nobis.
Ce genre possède un réseau corné bien formé et les fibres qui for-
‘ment son tissu sont creuses et n’ont pas de spicules dans la composi-
tion de leurs parois; dans le tissu l’on trouve çà et là de grandes spicu-
les tricuspides qui sont rares et clair semées.
Spec. Euryades notabilis Nobis, pl. XXV, fig. 3.
Espèce gibbeuse ou lobée, perforée de tubes nombreux ayant de
3 à 5 lignes de diamètre; l’orifice de ces tubes est souvent dégagé de
107
la masse commune, en sorte que ces espèces de syphons font une saillie
de 3 à 4 lignes au-dessus de la masse commune; les orifices sont légè-
rement ciliés par l'extrémité des nervures qui se voient dans l’intérieur
des tubes.
Cette éponge quand elle est vivante est d’un rouge carmin , cette couleur
réside dans sa matière pulpeuse qui se détruit par la dessiccation. Aussi à
l'état sec, l'Euryades notabilis n'offre plus qu'un réseau de fibres à surface
légèrement échinulée, percé par de gros tubes dont nous avons parlé,
lesquels offrent des nervures sur leur paroi intérieure. Dans cet état sec
son réseau est tout-à-fait à jour, quand on le place entre l'oeil et la
lumière; la couleur rouge carmin a également disparu pour faire place
à une coloration rougeûtre.
Elle habite St. Thomas.
14 *
2e DIVISION.
OPENPSEP NON COTETE
Les espèces de cette famille sont dépourvues d’un véritable réseau
de fibres, et elles ne consistent que de la partie molle des animaux avec
des spicules. Il faut se garder de prendre pour des fibres certains fila-
inents dus à des végétaux microscopiques qui se développent dans les
cellules laissées vides par les V30a. Dans une des deux sections dont se
compose cette famiile les spicules sont entassées les unes sur les autres et
réunies par la poulpe; leur intérieur est creusé de canaux qui débouchent
à l'extérieur par des oscules. Les spicules sont de deux qualités dont
les unes très-grandes à forme tricuspidée, les autres sont aciniformes et
très-petites.
L'autre section est aussi dépourvue de fibres en réseau; les spicules
sont plongées dans une substance gélatineuse, qui renferme aussi de
petites granulations arrondies, disséminées et éparses. Les spicules sont
en forme d’aiguille, les utricules communiquent avec l’eau ambiante par
des pores arrondis dont les orifices extérieurs sont situés sur la surface
des coquilles dans l’épaisseur desquelles ces animaux vivent en para-
sites, mais ces utricules communiquent entre elles par des tubes allongés,
lorsque les utricules sont situées à distance les unes des autres, soit
par de simples pertins, lorsque ces utricules sont rapprochées et con-
fluent, en sorte que dans ce cas la communication qui existe entre ces
109
petites vessies ressemble assez bien à celle, suivant laquelle les tubes
des Calamopora communiquent entre eux. Comme exemple de cette
structure nous citerons la #304 Strombi qui habite entre la couche cal-
caire des S/rombes.
Ce dernier groupe de spongiaires ressemble assez bien par sa struc-
ture à certaines éponges qui se développent sous forme de membrane
mince à la surface des corps marins, et qui comme elles ont des spi-
cules, cependant elles en sont différentes par leur manière de vivre et
par la disposition qu'elles affectent dans l’intérieur des coquilles.
Dans le résumé des faits que nous avons rapportés sur l’obser-
vation directe des spongiaires, nous avons dit que le travail plus expli-
cite sur les éponges perforantes est dû à M. Hancock et qu'il pense
que ce phénomène est dû en partie aux proéminences des aiguilles
siliceuses sortant un peu de la surface de lanimal, comme à
l’action des corpuscules particuliers qui la couvrent. Ce serait donc
une action mécanique à laquelle est due la perforation, elle serait
donc différente de celle qui s'exerce par certains mollusques qui par
l’entremise de leurs valves (Pholas, lithodomus) exécutent une telle
opération. Cependant l’action mécanique ne suffirait pas à elle seule
pour expliquer dans tous les cas ce phénomène, car la perforation non
seulement se fait par des animaux qui ont des parties dures mais aussi
par des animaux qui en sont dépourvus, et nous avons pu constater
qu'une espèce d’holothuria de l’île de St. Thomas, de la Guadeloupe,
est perforante ; elle se creuse dans les madrépores des cavités d’une forme
ovale allongée qui se montrent parfaitement sur son corps. Nous savons
aussi les ravages qu’exerce dans les rivages de la mer du Nord un petit
crutacé qu'on appelle Limnoria terebrans, et M. Davin STEvENSON ne
craint pas d’aflirmer que l’action destructive de la Limnoria terebrans
surpasse celle des animaux qui appartient au teredo navalis. Voyez pro-
ceedings of the R. Society of Edinburgh, vol IV , pag. 612 (1861—1862).
Il faut donc recourir au suc qui permettrait à ces animaux de creuser
les pierres, mais ce suc ne serait pas toujours le même, car tandis que
divers animaux se bornent à creuser comme les éponges les madrépores
110
et les pierres calcaires, nous savons par les écrits de l’amiral pu Perrr
Taouars qu'il y a des mollusques qui se creusent des cavités dans le
granit, ce qui prouverait que ce suc dont il est question doit singulière-
ment varier de nature.
En ce qui regarde les éponges perforantes l’action mécanique doit
produire, sinon exclusivement, du moins en grande partie, cette perfo-
ration; cela est bien probable tant à cause des matières qu’elles creusent
qu'à cause de la simplicité de leur organisation.
En effet la séparation d’un acide quelconque suppose un appareil et
des fonctions très-peu conciliables avec la simplicité organique dont sont
doués les êtres qui nous occupent maintenant.
Les Oxyspongiae sont très-nombreuses en espèces. M. LIEBERKüEN dit
que seulement dans la Tridacna gigas on en a compté 12 espèces et
sur toute la côte de Northumberland, dit M. Hancock, la surface de
presque toutes les pierres voisines de la ligne de la marée est per-
forée par ces êtres, les cellules, dans lesquelles demeurent plusieurs
espèces, ont une forme différente.
C’est dans les oxyspongiae qu'il faut placer le genre Halisarea proposé
par M. Lreserküun, bien qu'il puisse former une section à part.
lre TRIBU.
IMPERFORANTES.
Gen. Medon.Nobis.
Les Médons qui composent le premier groupe des oxyspongiae sont
jaunâtres, fragiles, et blessent facilement, quand on les touche, et causent
un prurit très-violent. C’est à ce genre que se rapporte probablement
111
l’être que M. Boncuarp CHanNtEREAU décrit dans les Aunales des
Sciences naturelles, \V° serie, pag. 217, tom. XVI.
Nous en connaissons deux espèces.
Spec. Medon imberbis nobis, pl. XXII, fig. 2, 2*, 2.
Cette éponge, à peu près de la grosseur du petit doigt consiste en
un corps cylindroïde, fixé aux vieilles coquilles où aux madrépores.
De ces corps s'élèvent un ou deux prolongements qui se terminent
chacun par un oscule. Notre fig. 2’, pl. XXIT, représente deux de ces
spicules tricuspides grossis.
La couleur sur le vivant, comme sur le sec, est d’un blanc jaunâtre ;
les prolongements concaves qui supportent l’oscule sont longs de 4 à 5
lignes, mais comme ils sont très-fragiles il est difficile de les observer
sur les spécimens secs.
Le medon imberbis est très-commun sur les pierres submergées et
les madrépores des côtes de St. Thomas, aussi lorsqu'on fait des pêches
de madrépores, a-t-on les plus grandes peines pour éviter d’être piqué
par les spicules de cette espèce qui est très-fragile et se brise sous
les doigts.
Spec. Medon barbata Nobis, pl. XXIV, fig. 9, 10.
Espèce petite, isolée et globuleuse, ou consistant dans la réunion de
2 ou 3 petites masses arrondies, chacune de ces masses, qu’elles soient
isolées ou arrondies présente un oscule avec un cou peu allongé et
légèrement etranglé dans son milieu. La surface de ces masses d’épon-
ges est garnie de poils très-longs qui sont rigides. La grosseur de cette
éponge varie entre celle d’un pois et celle d’une noisette; la couleur
est d’un jaunâtre clair.
Elle habite les côtes de St. Thomas et se trouve fixée aux corps
marins.
112
2me TRIBU.
PREMRE FAO REAENETEES:
Gen. Vioa Nardo.
Spec. Vioa Duvernoysi. DucHAssAING DE FoNBRESSIN, Awim. rad.
des Antilles, p. 27.
Nobis, pl. XXV, fig. 4.
Cette espèce a des utricules bien plus petites que celles du Y704
Michelinii et Vioa Nardina; ses tubes sont en outre plus allongés que
chez le W. Michelin, et ses vésicules plus confluents que chez le
V. Nardina, les oscules sont ronds et se montrent des deux côtés des
coquilles qu’elle habite, elle se termine à sa circonférence par le pro-
longement de ses tubes qui sont souvent bifurqués à leur terminaison.
Ce spongiaire habite les coquilles du genre pirxa, elle se trouve
à la Guadeloupe, et puisqu'elle n’a pas encore été dessinée, nous en
donnons la fig. grossie d’une portion au N°. 4 de la pl. XXII.
Spec. Vioa dissociata. DucHAssaING DE FoNBREssIN, A4wim. rad. des
Antilles, pag. 21.
Nobis, pl. XXII, fig. 5, 6.
Cette espèce n'est plus finement ramifiée à sa périphérie, comme
l'espèce précédente, ce qui tient à ce que le système des tubes est bien
moins développé; les utricules sont confluentes, les tubes très-fins et
n’atteignent souvent pas les utricules voisines ; à l'extérieur de la coquille
l’on voit des oscules qui établissent la communication avec l’eau de mer.
L'intérieur de la valve offre sur l’emplacement de chaque utricule un
ou deux points noirs qui ne nous ont pas paru perforés.
Elle habite la Guadeloupe dans la coquille des espèces du genre p#xna.
Grossie nous en donnons le dessin au N°. 5 et 6 de la pl. XXII ci-jointe.
113
Spec. Viva strombi Nobis.
Les utricules de cette espèce sont presque quadrangulaires et s’éten-
dent parallèlement les unes contre les autres dans l’épaisseur de la
coquille; elles ne sont séparées entre elles de la coquille que par
une mince tranche de tissu, et elles communiquent par un trou
dont ces sortes de cloison sont percées. Le système des tubes disparaît
donc tout-à-fait chez cette espèce qui offre encore une autre particu-
larité. Dans les endroits où la coquille est mince, il n’y a qu’une seule
rangée de ces utricules, dans ceux où elle est plus épaisse on trouve
2 rangs d’utricules, l’un au-dessus de l’autre; des pores arrondis situés
sur les deux faces de la coquille font communiquer les utricules avec
l’eau de la mer.
Elle habite la coquille du genre Sfrombus gigas qui vit dans la mer
Caraïbe.
Gen. Euryphylle Nobis.
A côté des ioa qui vivent en parasites dans les coquilles, on trouve
d’autres spongiaires qui vivent dans les pierres madréporiques, et dont
l’organisation est très-voisine des 204. Ces spongiaires habitent des
sortes de galeries irrégulières qu’elles se creusent dans l’intérieur des
madrépores ; les galeries sont tapissées par le tissu du parasite qui est
en tout semblable à celui des 7304. C’est un tissu muqueux solidifié
par des granules et par des spicules siliceuses en forme d’aiguilles ; il n’y
a aucune trace de réseau produit par des fibres. Ces parasites commu-
niquent avec l’eau de la mer par des ouvertures rondes, qui se trouvent
à la surface des madrépores et qu’ils creusent eux-mêmes, car ces trous
sont tous de même forme et parfaitement circulaires. Ces ouvertures
dont le diamètre oscille entre % ligne et trois lignes sont formées par
un diaphragme dont le tissu est celui de l'éponge même ; ces diaphragmes
15
114
sont percés à leur centre par un trou arrondi qui peut être considéré
comme un véritable oscule.
Les galeries dont nous avons parlé ont une forme assez irrégulière,
étant tantôt plus larges et tantôt plus étroites; elles communiquent les
unes avec les autres.
Nous indiquerons deux espèces dont l’une /’Æwryphylle latens et
l'autre 'Zuryphylle dubbia qui diffèrent dans la grandeur des diaphrag-
mes qui ont de 1 à 3 lignes de diamètre chez la première, tandis
qu'elles n’ont pas plus de % ligne chez la seconde. La couleur de
l'Euryphylle latens lorsque nous l'avons examiné déjà un peu changé,
était d’un brun jaunâtre, tandis que / Zwryphylle dubbia à l'état frais
offrait une couleur jaune orange, tant pour les diaphragmes que pour
le tissu contenu dans les galeries.
L'Buryphylle latens est figurée en grandeur naturelle au N°. 7 de
la pl XXV ci-jointe, et une tranche du tissu vu au microscope est
dessinée au N°. 8 de la même planche; tandis que les dessins N°. 5, 6,
se rapportent à / Zwryphylle dubbia.
La revue des spongiaires de la mer des Caraïbes, que nous venons
d'achever n’est certainement pas complète, comme nous l’avons dit dans
la préface, et elle pourrait notablement s’accroître avec le temps, mais
elle suffit à présent pour montrer que, si le tableau des êtres d’une
seule partie de la zoologie a pu être 5 fois plus étendu que ce qu’on
en connaissait par des publications antérieures, en égard même aux
limites d’un espace relativement restreint, il y a lieu de croire que la
zoologie se trouve encore en présence d’un champ très-vaste à exploiter
dans la série des aquatiques.
L’ample moisson qui reste encore à recueillir nous effraie, mais le
115
témoignage de bienveillance que la Société Royale Hollandaise vient
d'accorder à cet essai est un puissant encouragement à poursuivre nos
recherches, et à en faire connaître les résultats. Bien que bornés à la
partie descriptive, ces travaux pourront être de quelque intérêt; car ils
sont tout au moins encore du ressort de la philosophie.
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EXPLICATION DES PLANCHES.
Planche I. Anaromie pes EUSPONGIAE.
Fig. 4. Tuba plicifera.
” _B. Spongiu manus.
n C. Tuba longissima.
” D. Amphimedon arborescens.
LA £. LA
spicule grossie, 3. corps de nature
leprosa; 1. réseau, 2. une
particulière.
” EF. Polylherses campana; fibre et quel-
ques spicules.
” G. Agelas dispar; réseau et une spicule
grossie,
” H. Luffaria; réseau.
Planche Il. Anaromie pes EusPoNGrA&.
Fig. À. Spongia Marquezi.
. Thalysias hians.
7 subtrianqularis.
LA
. Pandaros Walpersi.
. Anphimedon variabilis.
. Ayelas dilatala; une spicule grossie.
. Lilhospongia torva.
Not
. Thalysias iqnis.
Planche III.
Fig. 1. Zvenor fuciformis; p. 99.
CIEL ” morceau pour mOon-
trer les dichotomies des rameaux à
l’état vivant.
Fig. 3. Spongia cavernosa; p. 30.
mn 4, 7 gossypina; p. 32.
5. y» cerebriformis p. 32.
6.
portion de la
[4
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surface grossie.
» 7. Jenestrata; p. 36.
Planche IV.
Fig. 1. Spongia tubulifera, dans un spécimen
vivant; p. 34
FOND Nr " un réseau grossi
au microscope.
POST “ portion desséchée
et sans son encroûtement,
n 4. 7 lacinulosa ; p. 35.
PP DS Ur obliqua; p. 38.
” 6 " subcircularis; p. 37.
Planche V.
Fig. 1. Spongia manus, d’après un échan-
tillon vivant; p. 39.
CORNE ON ” fragment desséché
et privé de son encroûtement.
AIS Nr clava-Herculis, d’après un
spécimen vivant; pag. 40.
4 ” dumetosa; p. 43.
Planche VI.
Fig. 1. Spongia napiformis; p. 43.
MED ET musicalis; p. 39.
118
Fig. 3. Spongia Bartholomei, surface externe |
vue à la loupe. |
nm &. ” 7 P- 42. |
x 25, ” Krebbresii; p. 44. |
Planche VII. |
Fig. 1. Spongia Guadalupensis ; p. 43.
TA ” Isidis ; p. 41.
CRE Haagensenii; p. 42.
Planche VIIT.
Fig. 1. Tuba sororia; p. 46.
” © " digitalis, d’après un échantillon |
vivant; p. 49.
“ 3 #
Planche IX.
Fig. 1. Zuba pavonina, d'après un échantil-
lon vivant; p. 50.
armigera; p. 48.
um Q on Tortolensis, d’après un échan-
tillon desséché; p. 51.
"3. " longissima, d’après un échan-
tillon desséché; p. 51. |
Planche X. |
Fig. 1. Spongia rubens , d'après le vivant; p.41.
nm Q. Tuba plicifera; p. 535.
” 8. Callyspongia tenerrima, d’après le vi-
vant; p. 57.
rameau grossi, |
” 4. ” “
pour montrer le réseau |
de la surface. |
FRS ”
vant; p. 56.
» 6. Luffaria fulva; p. 63. |
we 7: 7 7 rameau desséché et
privé de son encroûtement.
Planche XI.
Fig. 1. Luffaria applicata, d’après un spéci-
men desséché; p. 63.
nuciformis, d’après un spé-
bullata, d’après le vi-
LA 2 LA
cimen desséché; p. 60.
nm 3. Tuba crispa, d’après un spécimen
desséché; p. 50.
Planche XIL.
Fig. 1. Callyspongia Eschrichtit, d’après un
spécimen vivant; p. 56. |
| Planche X VI.
Fig. 2. Luffaria rigida, d’après le vivant; p.61.
” 3. Lithospongia lorva; p. 65.
réseau.
” 5. Polytherses campana, Y, gr. nat. ; p. 68.
” 6. Amphimedon Jferox,
L/4 4. " [4
d’après le vi-
vant; p. 81.
Planche XIII.
Fig. 1. Polytherses armata, d’après le vi-
vant; p. 70.
” 9, ” Jelix, d’après le vivant;
p. 72.
FONS: # acuta; p. 72.
m4. ” ignobilis, d’après le vi-
vant; p. 71.
| Planche XIV.
Fig. 1. Agelas dilatata; p. T7.
n Q. Amphimedon arborescens, var. ensi-
formis, d’après le vivant; p. 79.
3. Hyrtios musciformis, d’après un spé-
cimen vivant, parasite sur
une Porite; p. 75.
mn 4. nn proteus, d’aprèslevivant;p.74.
Planche XV.
Fig. 1. Agelas dispar , d’après le vivant ; p. 76.
L/4 2. "
n 3. Amphimedon noli-langere, d’après un
rudis, d’apres le vivant ; p. 77.
spécimen vivant; p. 82.
» 4 ” leprosa; p. 82.
Fig. 1. Thalysias hians; p. 86.
» 2. Amphimedon viridis, d’après le vi-
vant; p. 81.
L'4 3. "
Planche XVII.
Fig. 1. Thalysias subtrianqularis, d’après le
” portion desséchée.
vivant; p. 85.
» 2. Amphimedon compressa, d’après le
vivant; p. 78.
» 3. Thalysias varians, d’après un spé-
cimen vivant; p. 86.
” 4. ” carbonaria; p. 83.
Planche X VIII.
Fig. 1. Thalysias ignis, d’après le vivant, p.83.
119
Fig. 2. Thalysias proxima, une portion
grossie. |
An 3: ” » d'après le vivant; p.84.
"4. ” rugosa, d'après le vivant;
p. 84.
PEL ” coccinea, d’après le vi-
vant; p. 84
“6. Pandaros arbusculum; p. 88.
” T. Thalysias ignis, coupe montrant la
texture interne.
Planche XIX.
Fig. 1. T'halysias subtriangularis, var. lyri-
formis; p. 85.
m 2. ”
vant; p. 83.
carbonaria, d’après le vi-
» 3. Pandaros juniperina; p. 90.
m. &. ”
p. 89.
Planche XX.
Fig. 1. Spongia Marquezii; p. 40.
” Q. Pandaros acanthifolium, d’après le
vivant; p. 90.
angulosa, d’après le vivant ;
ARC À 7 pennata, d’après le vi-
vant; p. 88.
n 4. 7 Walpersii, d’après le vi-
vaut; p. 90.
Planche XXI.
Fig. 1. Phorbas amaranthus, d’après un spé-
cimen vivant; p. 92.
” 2. Niphates venosa, d'après le vivant; p.94.
PET ” erecta, Y grand. nat. d’après
le vivant; p. 93.
” 4. Amphimedon variabilis; p. 80.
Planche XXII.
Fig. 1. Niphates Thomasiana , d’après un spé-
cimen vivant; p. 94.
” 2. Amphimedon variabilis; p. 80.
” 8. Acamas larissima; p. 95.
m 4. "n violacea,d’aprèsle vivant; p.95.
” 5. Arcesios prominula; p. 96.
ru G. ” ” d’après le vivant.
PA À ” porosa, d’après un spécimen
desséché; p. 96.
{
Fig. 8. Terpios Janiaë, parasite sur une
Jania; p. 101.
” 9. Rameau de la Jania de grandeur
naturelle.
Planche XXII].
Fig. 1. Zerpios corallina, vivant, parasite
sur un polypier; p. 98.
“ 2. L/4
parasite sur une vieille tige de Gor-
nigra, d'après le vivant,
gone; p. 102.
” 3. Thalysias virgullosa, d’après le vi-
vant; p. 86.
” 4. Terpios Cladocerae, parasite sur la
Cladocera arbusculum ; p. 100.
Planche XXIV.
Fig. l. Zerpios aurantiaca; p. 99.
[2 PE " lenuis ; P- 100.
DOVE ” portion de la surface
grossie.
CE echinata, d’après le vivant;
p. 102.
NE ” portion de la sur-
face grossie.
GOEE fugax, d'après le vivant; p.102.
OUT Er ” portion de la surface
grossie.
” 8. Geodia Curiboea , d'après un spécimen
vivant; p. 105.
» 9. Medon barbata; p. 111.
» 10. L'une de ses grandes spicules.
Planche XX V.
Fig. 1. Geodia gibberosa, desséché; p. 105.
15 portion de la surface grossie.
” 2,2 Medon imberbis; p. 111. —- 2 Spi-
cules tricuspides grossies.
” 8. Euryades notabilis, d'après le vivant;
p. 106.
” 4, Vioa Duvernoysit, grossie; p. 112.
»” 5 et 6. J'ioa dissociata, grossie; p. 112.
” 7. Euryphylla latens, grand. nat.; p. 114.
” 8. ” ” tranche du tissu
vue au microscope, desséchée.
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Spec.
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fisciculées
accet.
siphiformes
corlosia
meandisformis
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méandréennes
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qui n’ont
Espèces placy
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esquissés
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cireularis
ou double
mancy
Tertole
musiquées
musicales
Astinologie
hercules
fol.
fixement
évasée
atténuée
amulée
Guadulpensis
lutta
lisez: haléponges
PENICILLATAE. Spongia Auct. Polytherses. Agelas. Amphi-
medon. Thalysias. Phorbas. Niphates. Arcesios (ax lieu de
Maesias). Halisarca. Euryphylla.
lisez:
[2
DicTYosPONGIAE
aciniformes
aciniformes
EUSPONGIAE
Spougiae
distincts
dirigés
fasciculées
auct.
scyphiformes
coelosia
meandriformis
tubulifera
lapidescens
clava
coelosia
méandrines
coelosia
n'ayant
Esper, Pflaneth.
exsiccata
desséchés
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subcireularis
du double
manus
Tortole
muriquées
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Actinologie
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123
zoorthus
caveaux
crusis
Tincata
Incesta
Lavis
Subeneroia
sondés
lincata
laciniaires
bussaria (epongia)
armigora
Cependant
pag. 68, 558
syphiformes
arboscentes
Polaire
larve
picca
amphidon
OSTAINVILLE
EpwarrT
halispongia tricuspidata
ARMATA
monoliformes
monoliformes
non
tintrimabulum
le polytherse
colunnaris
hirtios
Halysios
Pandoros
Thalisias
chertacée
Thalisias
cernées
Olegonium
spinites
hyano
marius
forée
: zoanthus
canaux
crucis
Lineata
Incerta
Tortolensis
Subenervia
soudés
lineata
laciniures
bursaria (spongia)
armigera
Quant
pag. 558, n°. 68
scyphiformes
arborescentes
P flanteth.
lame
picea
amphimedon
BLAIN VILLE
Epwarps
halispongiae tricuspidatae
ARMÉES
moniliformes
mouiliformes
voir
tintinnabulum
les polytherses
columnaris
hyrtios
Thalysias
Pandaros
Thalysias
chartacée
Thalysias
cornées
Alcyonium
spicules
hians
manus
farcie
100,
101,
102,
103,
104,
105,
108,
110,
111,
DE
114,
115,
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lisez: entre
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lieu de: anastomotègues
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lisez: anastomotiques
P. xerampalina ” Sp. xerampelina
E, fig. 1. "I, fig. E.
halysponges ” haléponges
ainsi que comme
fermé ” formé
truffe 72 touffe
cladocera ” cladocerae
Jania ” Janiae
syphon "siphon
arcolée n aréolée
cerallina n corallina
Accet. ” Auct.
Accet. ” Auct.
H£EvEr nr Büse
Cariboa ” Cariboea
pertins ” pertuis
Halisarea ” Halisarca
concaves ” Cconoides
Viva ”. Nioa
elles que par une mince tranche du tissu de la coquille
formées lisez: fermées
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Société Royale mn Société
Lamoroux lisez partout LAMOUROUx
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