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Full text of "Spongiaires de la mer Cara"

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NATUURKUNDIGE 
VERHANDELINGEN 
van de 
Hollandsche Maatschappij 
der 
WETENSCHAPPEN 
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Tweede Verzameling,. 


len en twintigste deel,— tweede stuk. 


Harlem, 
De Erven Loosjes, 


1864. 


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La mer Caraïbe nous avait fourni un nombre considérable de 
coralliaires peu ou point connus; ils ont été l'objet d’un mémoire 
accueilli et publié dans les actes de l’Académie Royale des Sciences 
de Turin. 

Tout en nous livrant depuis plusieurs années aux recherches des 
coralliaires, nous n'avons pas oublié de recueillir et de dessiner avec 
soin les objets qui se rapportaient à quelque autre branche de la zoôlogie , 
d’après leur état naturel, c’est-à-dire lorsqu'ils sont encore en vie. 

La famille des spongiaires, entre autres, a non seulement égalé, 
mais surpassé en nombre les observations que nous avons faites sur 
les coralliaires, et maintenant que nous avons pu réunir un nombre 
assez considérable de faits touchant les particularités et les espèces des 
spongiaires des Antilles nous avons rédigé ce petit essai que nous 
soumettons à la bienveillance de la Société Royale Hollandaise des 
Sciences. 

Si le nombre des espèces des spongiaires de la mer Caraïbe indiqué par 
d’autres avant nous est si petit en comparaison du tableau que nous offre la 
nature vivante, et si la description des espèces connues laisse tout à 
désirer pour en avoir une connaissance complète, cela se concevra facile- 
ment, si l’on réfléchit aux circonstances suivantes: 

Il s’agit d'êtres répandus à différentes profondeurs dans la mer, qui 
pour la plupart vivent en parasites sur d’autres êtres, ou sur des pierres, 
du bois etc.; pour en recueillir une série, il faut répéter les recherches 

| * 


4 


pendant des années et à diverses saisons, saisons de courte durée, 
afin d’en noter les formes, les figures, les couleurs et autres particula- 
rités, car aussitôt que les spongiaires sont hors de leur élément, non 
seulement la plupart changent de couleur, mais même de forme selon 
que le dessèchement a lieu au soleil où à l'ombre. 

Tout cela démontre aussi qu'un séjour habituel, tel que l’un de nous 
fait aux Antilles, est une condition essentielle pour réunir un nombre 
considérable d’êtres appartenant à quelques-unes des branches de la 
zoblogie destinées à peupler les eaux de ces îles, et bien que nous n’ayons 
pas la prétention de donner un tableau complet des spongiaires de la 
mer Caraïbe, cependant la collection que nous offrons ici, nous a paru 
assez étendue et assez riche pour être livrée à la connaissance du public, 
en nous rapportant pour ce qui nous regarde au mot latm: ,,est aliquid 
progredire tenus si non datur ultra.” 


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Aux extrêmes limites du règne animal on observe dans les eaux des 
corps vivants dont la structure échappe à la symétrie paire, aussi bien 
qu'à la symétrie rayonnée, et qui à cause de leur apparence de structure 
ont reçu le nom de spongiaires. 

Les éponges offrent des formes très-variées et singulières, comme de 
couleurs différentes suivant les espèces. Elles sont presque toujours adhé- 
rentes à d’autres corps marins de quelque nature que soient ceux-ci, elles 
vivent à des profondeurs très-variées, mais généralement dans des endroits 
peu exposés à l’action des ondes supérieures ou des courants. Ces êtres 
communs dans les mers des tropiques où ils atteignent les plus grandes 
dimensions deviennent moins nombreux en individus et plus petits dans 
les régions tempérées. Leur nombre et leur grandeur diminuent de plus 
en plus en avançant vers les climats froids pour disparaître presque 
complètement dans le voismage des cercles polaires. 

Bien que les spongiaires n'aient ni la liberté de mouvement, ni la 
solidité, ni la beauté de forme et de couleur qu’on observe dans plu- 
sieurs autres classes zologiques, et qu’ils paraissent, pour ainsi dire, 
des corps négligés au fond des eaux, si l’on observe cependant la grande 
simplicité de leur organisation, leur grande multiplication, l'extension 
de leur demeure qui, sous plusieurs rapports, peut presque être comparée 
à l'extension des algues, on reconnaîtra aisément qu’ils jouent un 


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rôle assez important dans la nature vivante de la faune marine , tandis que 
es observations microscopiques nous ont dévoilé que leurs débris ont aussi 
contribué dans les diverses époques géologiques à former les couches 
qui se sont formées dans le temps et qui se forment actuellement. 

Dans les livres de GugrrarDp, dans le Dictionnaire Universel d'histoire 
naturelle publié à Paris, dans l'ouvrage de Mr. ScHmipr et dans d’autres 
publications, on trouve rapporté tout ce qui se rattache aux ouvrages 
et aux auteurs qui ont traité des éponges tant anciennement que de 
notre temps. Nous croyons en conséquence inutile de les rapporter ici. 
Cependant puisque indiquer les faits qui résultent de l’observation directe, 
c’est mdiquer, c’est ouvrir la porte à ce qui reste à faire, et qu'en indi- 
quer les sources est un devoir qui nous a été légué par les naturalistes 
les plus distingués qui nous ont précédé et que nous devons transmettre 
à ceux qui nous suivront, par ces motifs nous nous proposons de traiter 
séparément : 

1°. des découvertes qui ont été faites d’après l'observation directe; 

2. de l'application de ces découvertes soit dans les observations géné- 
rales sur les éponges comme sur celles qui se rattachent aux particula- 
rités des familles, genres et espèces de celles des espèces que nous avons 
recueillies dans la mer Caraïbe. 

3. Des divisions des spongiaires. 

4°, Enfin de la partie descriptive des éponges de la mer Caraïbe. 


LIVBENE 


CHAPITRE I. 


HISTOIRE DES OBSERVATIONS DIRKECTES. 


On peut franchement avancer que les premières connaissances sur les 
spongiaires déduites de l’observation directe sont celles de SozaNDer et 
D'ELuis, qu'on trouve dans le tome 55 des phi/osophical transactions publiées 
en 1765. On y trouve les remarques sur l’inhalution et la déjection de 
l’eau telles qu'elles ont lieu dans les éponges marines par l’entremise 
des ouvertures dont elles sont garnies , comme les indications sur l’ouverture 
et la fermeture des oscules et des pores. 

Des observations de SoranDER et D’ELLis, on doit passer à celles de 
Cavorini qui les a publiées dans un livre imprimé à Naples en 1785 
sous le titre: Mémoire per servire alla storia dei polipi marini. L'auteur 
prouve d’abord que les éponges vivantes sont douées de mouvements de 
sensation, bien que ceux-ci soient assez faibles pour les comparer à 
ceux des autres ordres zoülogiques: il dit que la vitalité est presque 
également répartie dans les diverses parties d’une éponge; qu'il existe 
une grande facilité dans la réunion des débris d’une éponge déchirée, 


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et que ces débris acquièrent bientôt la forme propre à leur masse totale 
dans laquelle disparaît toute marque de déchirure. Enfin Cavozin1 a juste- 
ment observé que la production de la partie gélatineuse des éponges se 
forme avant que se soit formée la partie fibreuse, ce qui de nos jours a 
été confirmé par Iueserkünan. D’autres remarques déduites de l’obser- 
vation directe, ii faut les puiser dans un ouvrage qui a paru ensuite à 
Bassano en 1792. Elles sont dues à Ozrvr et Vio ; mais pour les trouver 
il faut recourir à trois chapitres éloignés l’un de l’autre et mélés avec 
ceux qui traitent d’autres parties de la zoülogie de la mer Adriatique. 

Dans un de ces chapitres une lettre de Vio est insérée, où l’on 
trouve indiqués les phénomènes de la reproduction des éponges, telle 
qu'elle a été confirmée de nos jours par M. M. Meyex et J. S. Bower- 
BACK, indépendamment des autres observations que Vio croit nouvelles, 
mais qui avaient été faites auparavant et que nous avons déjà rap- 
portées. 

De son côté Ozrvr traite des spongiaires en deux endroits, c’est-à-dire 
dans le chapitre qui traite des alcyonaires et dans celui qui traite des 
éponges. 

En donnant la description des alcyonaires que le dit Ozrvr nomme 
A. ryncurium et A. cydonium [qu'il croyait des alcyonaires, tandis que 
ce sont de véritables éponges] il fait ressortir qu’on trouve dans ces 
êtres des épines de forme régulière dont les unes sont aiguës de deux 
côtés, les autres tricuspidées et mêlées avec des globules. (ibid. p. 251.) 

Pour ce qui regarde les éponges, Ozrvr, à la pag. 267 a justement 
observé que dans la plupart des éponges marines on trouve: 

1°. Une matière fibreuse, épaisse et répandue qui forme une espèce 
de squelette ; 

2. une substance muqueuse qui entoure les fibres; 

3°. une matière terreuse qui mêlée à la muqueuse donne lieu à une 
substance corticale laquelle forme l’enveloppe extérieure des éponges. 

Tout cela comme M. Scamipr l’a précisément constaté dans son ouvrage 
publié l’année dernière. 

Touchant la partie plutôt d’intuition que d'observation, en ce que 


celle-ci échappe à nos moyens de contrôle, OLrvr a justement observé 
aussi que par le phénomène de l'intralation des eaux de la mer dans 
l'intérieur de la masse des éponges s’accomplit l’oeuvre de l'assimilation 
des parties alimentaires qui sont en quantité suffisante répandues et 
tenues en dissolution dans les eaux de la mer (ibid. pag. 270) qui de 
cette manière peuvent alimenter la vie des spongiaires. Cette remarque 
est d'autant plus juste que de nos jours les travaux de M. M. W. Car- 
PENTER , K. Gorker et T. R. Joxes ont démontré que des millions d’animal- 
cules peuplent le fond du règne de Neptune; qu'ils se nourrissent sans 
qu'on découvre aucune espèce de bouche, qu'ils s’assimilent les matières 
nutritives sans avoir ni estomac, ni tube digestif, ni système circulatoire. 

En traitant enfin de la division de ces êtres, Orrvi dit avec raison 
que la grande variabilité des formes des spongiaires ne permet pas de 
recourir à ce caractère pour en avoir une bonne distinction de familles, 
de genres et d'espèces. 

Les connaissances directes qui concernent l’organisation des spongiaires 
se sont multipliées et accrues dans ce siècle, et il nous suffira de les 
indiquer, puisqu'il s’agit de travaux qui se trouvent sous la main des 
naturalistes. 

En premiere ligne nous indiquerons les remarques de Mr. GRANT et 
de Mr. JouxsroN sur la forme et la nature des spicules qui entrent 
dans la composition des spongiaires. Viennent ensuite les observations 
de Mr. Meyex publiées dans l’Isis en 1828 et dans les archives de Musler 
pour l’année 1839, sur l’analogie de la spongilla lacustrive avec les éponges 
marines confirmées plus tard par Mr. LieBERKüHN, comme sur les glo- 
bules qu'on trouve de temps en temps entre les interstices du réseau formé 
par les spicules, globules qui sont destinés à devenir plus tard de jeunes 
individus et à se réunir ensuite dans leur seconde période d’existence. 

La découverte. des éponges perforantes est ensuite annoncée par un 
naturaliste vénitien Mr. le Docteur Narbo qui a en outre prouvé que 
ces éponges, comme les autres, sont garnies d’une substance sarcoïde 
jaunâtre, qu'elles ont des spicules siliceuses aussi bien que les autres 


spongiaires, et qu'enfin ces animaux jouissent de la faculté de l’intra- 
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lation et de l’exhalation par des ouvertures propres qui s'ouvrent ou se 
ferment à l'instar des autres animaux. 

On trouve des observations ultérieures et plus étendues dans les travaux 
de Mr. BowerBank qui est celui des naturalistes de ce siècle qui s’est 
le plus occupé de cette branche zoülogique, et dont nous nous bornons 
à donner un résumé “parce que les particularités incontestables seront 
indiquées dans l'analyse qui suivra touchant l’organisation générale des 
éponges. 

Mr. BowerBanr a d’abord démontré (Transactions of the Microsco- 
pical Society, London, Vol. 1, 1841), 1° que toutes les éponges Rera- 
toses, où de commerce, qu'on supposait dépourvues de spicules en pos- 
sèdent réellement; que ces spicules sont au centre des fibres cornées, 
quoique leur présence ne puisse nous être décelée qu’en assujettissant 
les cendres d’une masse considérable de Reratoses à l’action de l'acide 
muriatique pour en examiner le résidu; 2°. que les fibres des éponges 
ordinaires sont couvertes d’une membrane fine et muqueuse avec de 
petites granulations ; 3°. que ces fibres sont solides au lieu d’affecter comme 
on l'avait cru la forme tubulaire; 4°. que la spongio officinalis présentait 
en outre un tissu vasculaire entourant presque toutes les fibres; que 
dans ce tissu 1l y a souvent des alternatives d’eau et d'air avec des 
globules de circulation, analogues à ceux qu’on trouve dans le sang des 
animaux plus élevés en organisation; enfin 5°. que toutes les spicules 
sont vides et revêtent la forme cylindrique. 

Dans le volume VIT Æ4anals and magazine of natural history, publié à 
Londres en 1841 Mr. BowerBank a signalé la présence de spicules 
siliceuses dans la partie mucilagineuse d'une éponge provenant de 
l'Australie, tandis que dans le volume VI des 7ransactions de la Société 
Géologique de Londres et les susdits axxals dans la livraison des mois 
de 7" et d’8" 1842 à fait ressortir le rôle que certaines éponges ont 
eu dans les matériaux qui composent les couches de certains terrains. 
Dans ce but il a prouvé que la plupart des agates de la Sicile et 
d'Oberstein, aussi bien que le diaspre des Indes, sont dues aux débris 
des spongiaires de la famille à laquelle appartient la spongia fistularis, 


11 


et non à celles qui sont du nombre de la famille des Halicondriae; et 
que le nombre de ces débris des spongiaires est encore beaucoup plus 
considérable dans les terrains crétacés et jurassiques des îles britanniques. 

Suivant ses recherches le même naturaliste dans les séances qui ont 
eu lieu en Angleterre pour l'avancement des sciences a lu d’autres obser- 
vations qui ont mis en pleine lumière les phénomènes de l’intralation et 
de l’exhalation de l’eau en introduisant de petits grains d’indigo dans 
l’eau où était plongée une éponge. Il a reconnu que l'introduction de 
l'eau s'opère au moyen des pores, tandis que l’exhalation s'exécute par 
celui des oscules, comme on l'avait prévu. 

Les grands rapports qu'ont les éponges d’eau douce avec les espèces 
marines ont formé l'objet d'un autre travail du même naturaliste qui 
est inséré dans le 27° rapport pour 1858 de l'association britannique 
susdite. Enfin Mr. BowerBank dans les p#iosophical transactions de 
1858 sous le titre: Ox (le anatomy and physiology of the spongiadae, 
a commencé un travail général sur les éponges qu'il a divisé en 18 
chapitres. De ceux-ci, un seul, le premier, celui qui traite de la forme 
et de la nature des spicules, à ce que nous sachions, a paru. 

Les spicules suivant Mr. BowErBANK sont classées et nommées comme suit : 

Spicules du squelette. 

Spicules de convexion. 

Spicules de défense. 

Spicules des membranes. - 

Spicules de la sarcode. 

Spicules des gemmules. 

La valeur et la position des dites spicules a été en partie combattue 
par M. Scamipr, comme nous verrons bientôt. 

Les derniers ouvrages de nos jours qui sont à notre connaissance sont 
ceux de M. Liesgerküux et Scamipr; le premier a publié le résultat de 
ses études dans les N°. 3 et 4 des Ærchiven für Anatomie und Physiologie 
pour l’année 1859 qui a paru à Leipzig; le second est auteur d’un 
livre publié aussi à Leipzig en 1862 ayant pour titre: Die Spongien des 
Adriatischen Aeeres. 

3 * 


12 


On trouve dans le travail de M. LieBerküuN de bonnes observations 
sur la nature et la différence des deux couches qui entourent les spongiaires 
qu'il a décrits, sur la cavité qui les sépare, sur le système de canaux 
qui aboutissent aux appareils ciliaires, sur les rapports de ceux-ci avec 
les canaux d’exhalation, sur le développement des spicules siliceuses 
dans l’intérieur des cellules. Nous indiquerons à leur place ces obser- 
vations qui ont été confirmées par celles qui furent faites ensuite par 
M. Carrer qui les a publiées dans les 4unals and magazine of natural 
history, tom. XX. 

La véritable forme intérieure et les autres particularités qui se rap- 
portent au genre /e/hria et au genre chona où vioa ont aussi été appro- 
fondies par M. LiBERküHN. 

De son côté Mr. Scumipr, bien qu'il ne se soit proposé que de faire 
connaître les éponges de la mer Adriatique, a aussi fait sur les géné- 
ralités de ces êtres d'excellentes observations que nous croyons à propos 
de rapporter ici. 

Mr. Scumipr observe que la substance organique des éponges non 
seulement se montre dans le tissu général, mais aussi dans les spicules, 
que celles-ci sont de matière calcaire ou siliceuse. Pour les spicules cal- 
caires leur nature organique se décèle par les petites bulles gazeuses qui 
s'échappent quand on chauffe au rouge les spicules; quant aux spicu- 
les de silice, leur origine organique résulte, si l’on observe avec un petit 
engrossissement le dépôt stratifié, de la silice qui compose ces spicules. 
La couleur brunâtre que prend une partie des dites spicules, lorsqu'on 
les expose encore jeunes à la chaleur rouge, dévoile aussi leur origine 
organique. 

Pour appuyer la thèse de la nature organique des spicules siliceuses 
Mr. Scumipr ajoute qu'il est propre aux parties siliceuses qui croissent 
par couche d’avoir un canal central, qui dans les corps qui se ramifient 
se subdivise également, ce qui arrive aussi dans les spicules des éponges. 

Mr. Scamipr n’admet pas comme prouvé, diverses particularités sur 
les spicules telles que les avait décrites M. BowerBanx ; ainsi il dit que 
les spicules appelées de connexion par M. BowErBanK, ne se bornent 


13 


pas à la couche extérieure de quelques genres dans lesquels on les trouve 
tels que les genres geodia, pachymatisma etc., mais il dit que les dites 
spicules de connexion sont aussi dans l’intérieur de la masse de l'éponge. 
Il dit que les spicules dites de rétention, re/enfiva par M. BowErBANk 
et que ce dernier croit destinées à fixer la membrane à la sarcode sont 
aussi dispersées dans les géodes et dans d’autres corps dont Mr. ScamipT 
donne les figures au N°. 4 de la planche IV de son ouvrage ; M. Scamior 
n’admet pas non plus des spicules propres à réunir et à rendre plus con- 
sistante la partie molle des éponges tels que les corps à forme étoilée, 
car dans les espèces dont la croûte extérieure est plus riche en nombre 
que les autres parties de ces petits corps à forme d'étoile, la substance 
spongieuse de la dite couche extérieure n’est pas sarcoïde, mais fila- 
menteuse, de façon que les dits petits corps à forme étoilée ont pour 
but plutôt de diminuer que d'augmenter la cohésion de la masse dans 
le susdit endroit. 


CHAPITRE IL. 


EXPLICATION DES OBSERVATIONS DIRECTES. 


Après avoir donné un résumé des observations directes faites sur les 
spongiaires , il est bon de traiter de ces êtres d’après leur naissance et 
leur développement pour nous occuper ensuite de la division et de la 
description de celles de la mer Caraïbe. 

Dans la 1° période de leur existence, ce sont des ovules à forme 
arrondie dont la partie antérieure est garnie de cils vibratiles, tandis que 
le reste de l'enveloppe extérieure aussi bien que la masse intérieure 
contient des spicules à formes différentes des autres spicules. Celles qui 
sont propres aux ovules ont été nommées par M. BowErBaNK spicules 
birotulées, et spicules bolétiformes. Après deux ou trois Jours d’une vie 
errante ces ovules se fixent par leur partie postérieure sur quelque autre 
corps solide. Les êtres cessent d’agiter leurs cils vibratiles, leurs spicules 
se développent, leur masse s'étend de plus en plus, et constituent de 
jeunes éponges, qui lorsqu'elles viennent à se rencontrer, se soudent 
entre elles de manière à ne laisser aucune trace de leur réunion. S'il 
s’agit d'individus de la même espèce l’union est organique et analogue, 
tandis que s’il s’agit d'espèces différentes, elles s’embrassent , mais restent 
toujours distinctes en ce qui regarde leurs fonctions. 


15 


Aussitôt que les ovules sont fixés, on ne distingue autre chose qu'une 
masse à tissu poreux avec une charpente cartilagineuse où bien pour- 
vue de spicules calcaires dans quelques espèces , siliceuses dans les autres. 
Ces spicules paraissent des organes assez importants dans l’économie de 
ces animaux, car en général elles varient de forme suivant la place qu’elles 
occupent et les fonctions qu'elles ont à remplir. 

La sabstance extérieure qui recouvre ce corps a reçu le nom de 
membrane dermique. On y trouve mêlées des parties terreuses ; à l’état 
de repos cette couche qui résulte de nombreuses cellules, ainsi qu'on le 
voit lorsque la peau se contracte, paraît complètement imperforée, mais 
lorsque doit commencer l’intralation des eaux destinées à pénétrer dans 
la masse, on voit d’abord d'étroites perforations paraître cà et là sur la 
surface; ces orifices croissent graduellement en diamètre jusqu'à ce qu'ils 
atteignent la largeur des pores de la charpente intérieure. Dans cette 
circonstance les bords de ces orifices paraissent épaissir en bourrelets. 
D’après ce qu'on a observé dans plusieurs espèces, les cellules sont gar- 
nies d’un simple ci/ium pour faciliter l’imbibition des eaux, et des fais- 
ceaux de spicules garnissent et terminent l'extrémité des dites cellules. 
Ces faisceaux sont fermes et ont la forme conique, lorsque la masse 
animale est à l’état de repos, et s'ouvrent plus ou moins lorsque l’intra- 
lation des eaux commence et s’opère. 

Au bout de quelque temps cette intralation qui est assez rapide cesse 
tantôt subitement, tantôt graduellement, et lorsque tous les pores se 
ferment on voit sortir l’eau en forme de courants très-rapides, par 
l'entremise des oscules qui paraissent aussi à la surface, bien que leur 
nombre soit sans comparaison plus petit que celui des pores. Ainsi 
limbibition et léjection actives indiquent la période de nutrition, tan- 
dis que l’action languide dans les autres périodes dénote le temps 
d’airaze durant lequel se fait la digestion des particules absorbées, et 
s'opère une déjection partielle des matières stériles. La seconde condition 
étant continuelle et modérée peut se comparer à la fonction respiratoire 
des classes plus élevées, tandis que la première plus rapide et plus 
puissante est analogue au procédé de la nutrition chez les autres animaux. 


16 


La transparence égale qu’on voit dans la membrane dermique des 
éponges est naturellement plus marquée dans les jeunes exemplaires, 
cependant elle cesse à certaines époques de l’année. Dans cette circon- 
stance on observe sur tous les points de l’éponge des taches opaques 
visibles à l'oeil nu, ces taches sont produites par de très-petites granules 
gélatineuses entourées de substance porenchynateuse. Les dites taches 
ou globules se grossissent par la simple juxtaposition d’autres globules, 
qui deviennent ovales et à l’époque de leur maturité en forme de gem- 
mules se détachent et sortent par les ouvertures de déjection que nous 
avons nommés oscules. i 

Indépendamment de la croûte extérieure on à constaté dans diverses 
éponges une cavité qui sépare les dites croûtes d’une autre peau; dans 
celle-ci on voit des appareils ciliaires qui paraissent autant de petits 
sacs suspendus, ces appareils donnent issue à des canaux plus ou moins 
larges par lesquels les matières passent pour se rendre aux tubes de 
déjection. Ces canaux on peut les appeler avec M. Lreserküux d'mduc- 
tion en ce qu'ils sont dirigés vers la cavité qui suit la peau extérieure, 
et d'évacuation en ce qu'ils se replient vers la partie qui appartient aux 
tubes de déjection. 

Si l’on observe la charpente elle forme un tissu feutré plus où moins 
serré qui sert à soutenir et à protéger une espèce de matière qui se trouve 
dans toutes les parties de la masse et qui est molle, transparente et 
enveloppe les fibres solides, lorsque celles-ci existent. À l'oeil nu, cette 
matière paraît homogène comme de l’albumine, tandis que sous le micros- 
cope elle paraît composée d’autant de granules transparents et sphéri- 
ques d’un peu de mucus. 

Indépendamment de la couche charnue, il existe un tissu vasculaire 
qui entoure avec un grand développement toutes les fibres et qui ne 
doit pas être confondu avec l’enveloppe qui entoure les fibres, car le 
tissu vasculaire dont il est question sort en dehors des tubes charnus 
qui enveloppent les fibres. Ce tissu vasculaire dont il s’agit est natu- 
rellement tubulaire, car on y trouve souvent des alternatives d’eau et 
d'air avec de petits vases ou globules ayant tous les caractères d’être 


17 


des globules de circulation analogues à ceux qu’on voit dans le sang 
des animaux d’un ordre plus élevé. Ces globules sont circulaires et 
varient de grandeur dans les mêmes proportions que nous offrent ceux 
qui composent le sang des animaux supérieurs. M. BowErBANKk, à qui 
est due cette importante découverte, évalue le diamètre des plus grands 
globules à —+ de once anglaise. Sous ce rapport les corpuscules dont 
il s’agit ont de l’analogie avec les vésicules contractiles des Rhizopodes, 
chez lesquels un tel caractère est aussi la dernière expression des organes 
circulatoires des ordres supérieurs. 

D'après ce que l'on vient de dire il ne paraîtra pas extraordinaire que 
les anciens dépourvus des moyens de grossissement que l’on possède 
aujourd’hui, aient considéré les éponges comme des êtres intermédiaires 
entre le règne animal et le règne végétal, tandis que maintenant, soit par 
les analyses chimiques, soit par l'observation directe, leur nature animale 
a été bien établie. 

En effet, les analyses chimiques des éponges nous ont toujours offert 
16 parties sur 100 de nitrogène, tandis que selon Jussieu cet élément 
est nul ou presque nul dans le règne végétal (voir Dictionnaire des 
analyses chimiques), sans doute que la substance des éponges n’est pas 
identique à la soie comme on l'avait cru; M. SCcHLOSSEBURGER en à 
démontré la différence (voir 4anales de Chimie et Pharmacie vol. 180, 
vol. I, pag. 62) mais elle est cependant une substance animale. 

Pour ce qui regarde soit la structure, soit les fonctions des éponges, 
on y trouve la preuve de ce que nous annonce l’analyse chimique. 

En effet la matière albumineuse qui se trouve entre les fibres et le 
tissu vasculaire que nous avons décrit plus haut, suffit pour établir la 
véritable place des éponges dans la nature vivante; cela se prouve 
aussi par l'examen même de leurs parties solides et surtout des spicules. 
Ces organes qu'on trouve non seulement dans les éponges, mais aussi 
dans les zoüphytes, les tuniciens, les mollusques nudibranches (voyez 
BowEerBANK Philosoph. transactions 1858), qu'ils soient de nature cal- 
caire ou siliceuse, sont tous creux en dedans: leur forme cylindrique 
représentait quelque modification de cette forme, qui est propre aux 

3 


18 


types organiques du règne animal, sans offrir la nature cristalline et 
angulaire propre aux corps semblables qu’on trouve dans le règne 
végétal, connus sous le nom de Raphides, et qui nous démontrent que les 
spicules des éponges sont d’origine animale. On verra une autre preuve 
plus claire si l’on expose les spicules des éponges pendant un temps 
assez long à l’action du chalumeau et qu’on examine le résidu avec un 
microscope de la puissance de 500 linéaires. On découvre que l’intérieur 
des spicules des éponges est couvert d’une matière charbonneuse, le 
résidu de la substance animale, qui couvrait l’intérieur aussi bien que 
l'extérieur de ces corps. 

Enfin la facilité avec laquelle la matière organique des éponges d’eau 
douce se putréfie, l'odeur nauséabonde et persistante qui en résulte en 
cette circonstance, prouvent bien qu'il s’agit de véritables animaux ; et 
cela est si vrai que si dans un vase dans lequel on tient des spongilles, 
la grandeur n’est pas proportionnellement plus ample que l’étendue des 
spongilles, celles-ci en peu de temps corrompent l’eau au point de causer 
la mort des autres animaux qui s’y trouvent par hasard, les crevettes 
par exemple (voir GERvAIS, Dictionnaire Universel d'histoire naturelle, 
vol. V, p. 374). 

C’est donc au règne animal qu'il faut rapporter les éponges, bien que 
celles-ci ne soient que l'agrégation de divers individus et que l’indivi- 
dualité y soit extrêmement confuse, tellement qu'il faut la reconnaître 
dans l’utricule organique. 


CHAPITRE III. 


DIVISION DES SPONGIAIRES. 


Les mêmes difficultés qui pendant si longtemps ont empêché de bien 
connaître la nature intime des spongiaires, ont rendu jusqu'à présent 
très-difficile une bonne division de cette famille, et pour le prouver il 
nous suffira d'indiquer les principales divisions qui ont été proposées. 

Guerrarp dans le IV° vol. de ses A/émoires de physique et des arts 
a le premier conçu l’idée de partager les spongiaires d’après la position 
régulière ou irrégulière des fibres, et de la présence où non des cavités 
ou trous à l'extérieur. 

Dans la deuxième partie du grand ouvrage D'EsPER qui a paru à 
Marienberg en 1794, on trouve pour la première fois diverses éponges 
décrites et coloriées; mais comme l’observe M. Scamipr, Esper travail- 
lant à Erlangen avec des exemplaires exigus, souvent sans avoir l’indi- 
cation de leur provenance, n’a pu donner à ses planches ces traits au 
naturel qui sont indispensables pour bien juger des espèces qu'il a cru 
représenter. 

Lamarcx dans les Awnales du Museum vol. XX, a partagé les épon- 
ges en 5 groupes suivant leur grosseur, l'existence ou non chez elles 
d’un pédoncule et suivant leur forme cratéiforme ou non, et la disposi- 


tion en lobes ou en masses. 
3 * 


20 


La forme générale ou des caractères analogues à ceux proposés par 
Lamarck ont aussi servi à Dunovan, dans le Sys/ème de division des 
Spongiaires tel qu'il l’a publié dans le JII° vol. des Mémoires de la 
Société Vernérienne de Londres. 

Les caractères de distinction des spongiaires tirés de leur forme, de la 
position des oscules etc. ont été jugés insuffisants pour nous servir de base 
à la division, et il est inutile de répéter ici ce que nous avons dit pré- 
cédemment à cet égard. 

C’est par la découverte faite et publiée par Grant de la présence de 
deux sortes de spicules dans quelques éponges dont les unes sont cal- 
caires , les autres siliceuses, qu’on a commencé à laisser de côté les distinc- 
tions tirées d’après la forme extérieure des éponges pour s'attacher aux 
caractères tirés des spicules; aussi nous voyons FLEMMING, GRANT, 
JounsToN et autres naturalistes modernes réserver le nom de Spongia 
aux espèces composées de fibres kératoses avec matière terreuse, et 
adopter le nom d’Halicondria pour le groupe composant les espèces 
douées principalement de spicules calcaires. 

Cette sorte de distinction a été à peu près celle suivie par M. Narpo 
en 1834 à l'exception que cet auteur avait fait une division pour les 
espèces cornées, une deuxième pour y comprendre les espèces siliceuses 
et la troisième pour les espèces calcaires. 

Aussitôt qu'on a découvert des espèces ayant des spicules calcaires 
et des spicules siliceuses, il va sans dire que ces distinctions ont dû 
se trouver inadmissibles. 

Le professeur BLAINvVILLE dans son Manuel avait proposé à son tour 
la division des spongiaires en 20 genres, dans lesquels il part de la 
nature des spicules, de la réunion ou non des grands oscules, de la 
forme générale, de la masse des éponges et de leur demeure dans les 
eaux douces ou salées. Cette distinction a été à peu près celle qu'a 
adoptée M. Hocas dans les Awnals and magazine of natural history , 
vol. VIII, pag. 5. 

Feu M. »'OrBr@ny dans son traité de Paléontologie publié en 1852 
et M. Prcrer dans son ouvrage de Paléontologie ?° édition publié en 


1857 ont aussi partagé les spongiaires en plusieurs sections et genres ; 
mais leur but étant borné aux espèces fossiles nous ne nous arrêterons 
pas davantage sur leurs distinctions; mais nous devons faire remarquer 
qu'ils ont oublié une des plus importantes divisions des spongiaires, et 
précisément celle qui renferme le nombre le plus considérable des espèces 
fossiles, c’est-à-dire celle qui comprend les sytectariens. 

M. LieserkünN dans son #/émoire que nous avons rapporté plus 
haut, partage les spongiaires en 2 ordres dont l’un comprend les 
éponges calcaires et renferme les genres Sycon et Grantion, et l’autre 
comprend les éponges cornéennes, et renferme les genres Spongia et 
Filifora; mais cette division ne se rapporte qu'aux espèces connues 
de lui. 

Enfin M. Scamipr a proposé une nouvelle classification, qu'il a pour- 
tant bornée aux seules espèces qu'il a étudiées dans la mer Adriatique. 

M. Scaminr partage les éponges de l’Adriatique en six familles 
qu'il a appelées: Calcispongior, Ceraospongior, Gumminaceue,  Corti- 
cator, Halicondriae, Halysarcinae. La première famille est dédiée aux 
petites éponges qui ont des spicules calcaires. Dans la seconde famille 
les fibres sont plus solides, mais elles n’ont pas de spicules. Dans la 
troisième famille, celle des gumminaceae, la couche extérieure est très- 
épaisse, les fibres sont très-petites et très-rapprochées. Dans la 4° famille 
des corticator, M. Scamipr place les espèces globuleuses ayant des cor- 
puscules siliceux en forme de petites boules ou en forme d’ancre. La 
5° famille est comme la quatrième, mais on n’y voit pas la couche 
corticale. Enfin dans la dernière famille l’auteur place les espèces molles 
dépourvues de fibres qui ont cependant des corpuscules calcaires ou 
siliceux. 

Bien que ce système de classification soit à beaucoup d’égards préfé- 
rable aux autres, cependant nous regrettons de ne pas pouvoir le suivre. 
D'abord l’auteur a borné sa classification aux espèces de la mer Adria- 
tique et dans les nombreuses espèces que nous allons décrire il y en 
a 60, nombre qu’on serait dans l'impossibilité de placer dans l’une 
plutôt que dans une autre des familles proposées par M. ScHmint, mais 


22 


une famille entière, celle de nos lithospongia, serait hors de toute possi- 
bilité de classification. 

En faisant abstraction de cette remarque on voit que les principaux 
caractères de distinction sont: 

19. La présence de spicules calcaires. 

2. La présence d’une couche corticale. 

3, L'absence de fibres. 

Nous connaissons maintenant des espèces avec des spicules calcaires 
et des spicules siliceux, et nos haléponges qui comprennent 14 genres 
sont dans ce cas. Or, il y a trois familles dans la grande division de 
M. Scamipr, qui en renferment: ce sont les gumminaceae, les corti- 
catoae et les halicondriae, mais pour reconnaître ces familles il faut 
examiner en premier lieu s’il existe on non une couche corticale, et après 
la nature de cette couche. Mais celle-ci mêlée comme elle se trouve à des 
parties terreuses dépend plutôt des circonstances de lieu et du fond de 
la mer que de la structure. Aussi c’est d’un caractère purement accidentel 
que doit dépendre la classification. Nous ajouterons encore que la nature 
corticale dans les éponges change avec l’âge, et un tel caractère ne saurait 
être un guide sûr pour une bonne détermination. 

En attendant qu’une bonne classification nouvelle puisse nous donner 
les moyens sûrs de diviser naturellement toutes les éponges, nous avons 
dû étudier si l’on pouvait tirer parti de quelque caractère pour avoir une 
première base de division, c’est celui-ci que nous a paru offrir la char- 
pente même de ces animaux. 

Comme il est connu dans ces animaux, il y en a qui ont une char- 
pente fibreuse et d’autres qui en sont dépourvus. Ce caractère a servi 
à M. Scaminr pour établir une distinction de la famille des Haly- 
sarcina des autres, et il l’a donc cru de première valeur. 

En effet la partie fibreuse dans cette classe est comme le squelette 
dans les autres branches, ainsi la présence de cet organisme ou le 
défaut peut très-bien servir de base à une première division. D’après 
un tel caractère on peut donner le nom de Dictyospongiae aux espèces 
fibreuses et réserver le nom d’Oxyspongior aux autres. Aux planches 


23 


9 et 10 du Hémoire de M. Teserkünx et à la planche 2? des ouvrages 
de M. Scaminr (livres que nous avons cités plus haut) on voit de 
superbes figures de la partie fibreuse de certaines éponges, et nous y 
renvoyons le lecteur. 

Une fois que les fibres (dont la grosseur croît avec l’âge, ce qui 
suivant M. Lieprrküan est dû au dépôt de la substance cellulaire sécernée) 
ou leur absence nous donnent une première division, il est naturel 
d'admettre que leur nature calcaire ou fibreuse doit justifier une deuxième 
division dans les Dictyospongior, et que la présence des spicules siliceuses 
peut justifier un troisième partage dans les éponges à réseau que nous 
appellerons halésponges. Dans ces dernières les formes des spicules se 
prêtent très-bien aux subdivisions, et en conséquence ce seront les carac- 
tères auxquels nous recourrons. 

Puisque rien n’est plus aisé à comprendre en traitant des divisions 
et subdivisions d'histoire naturelle que de les présenter en forme de 
tableau, nous préférons un tel système, sauf à retourner sur chaque 
division à mesure que nous aborderons la matière qu’elles nous offrent 
dans la revue des espèces que nous traiterons de la mer Caraïbe. 


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25 


DicriosPonGiAr. Éponges à réseau corné garni de spicules. Fibres for- 


OxYSPONGIAE. 


EusPONGIAE. 


LiTrHOSPONGIAE. 


HaALYSPONGIAE. 


PENICILLATAE. 


HETEROGENAE. 
HomoGENAE. 


ARMATAE. 


SUBARMATAE. 
TRICUSPIDATAE. 


IMPERFORANTES. 


PERFORANTES. 


mant un lacis. 

Le réseau corné n’existe pas ou bien il est complète- 
ment atrophié. 

Réseau corné bien développé; les spicules siliceuses y 
manquent où n'apparaissent qu'à l’état rudimentaire. 
Le réseau est formé par des fibres siliceuses, les corps 
qui en résultent sont décidément pierreux. 

Les spicules siliceuses sont très-développées et prédomi- 
nent sur les autres. 

Les fibres cornées se réunissent pour former des nervures , 
des pinceaux ou des colonnes, mais elles ne sont jamais 
distinctement séparées comme dans les autres tribus. 
Fibres distinctes les unes des autres et de deux qualités. 
Fibres cornées, creuses, très-rigides, égales entre elles, 
et susceptibles d’anastomose pour former des mailles, 
mais elles ne se réunissent jamais en faisceaux. 

Les spicules sont acieriformes, ou semblables à des 
aiguilles : les unes forment ou renforcent les mailles, les 
autres s’entrecroisent de manière à intercepter les 
mailles. 

Un seul système de spicules acuniformes. 

On y trouve des spicules tricuspidées qui peuvent être 
mélangées avec des spicules acieriformes ou exister seules. 
Les spicules nombreuses soutiennent la partie molle de 
l'animal. 

Les spicules bien que développées remplissent un office 
secondaire pour le soutien des parties molles des animaux. 


LIVRE IL. 


PARTIE DESCRIPTIVE DES ÉPONGES DE LA MER CARAÏBE. 


1re DIVISION. 
DECTIMOSPONCGTATF: 


1re FAMILLE. 


BUSPONGIOR. — ÉPONGES VRAIES. 


Les éponges vraies sont celles qui n’ont pas de spicules, mais qui 
sont formées seulement par un réseau de fibres avec la pulpe gélati- 
neuse. C’est dans cette famille que se trouvent toutes les espèces propres. 
En effet la plupart d’entre elles deviennent très-molles quand on les 
plonge dans l’eau, et présentent un tissu à la fois flexible et tenace. 
Cependant parmi elles il y en a dont la souplesse n'est jamais assez 
grande pour que l’on puisse les employer, d’autres dont le tissu n’est 
pas assez résistant et se déchire trop aisément. 

Parmi les espèces spiculifères, il s’en trouve dont les spicules sont 
très-fines et le tissu assez tenace et assez flexible, mais leur usage serait 
capable de produire des accidents, car les éponges après avoir été 
desséchées conservent toujours des particules animales en décomposition, 


27 


de plus les spicules s’introduisent dans la peau, ce qu’on peut observer 
avec une loupe, et inoculent la matière putride. Alors il arrive des phé- 
nomènes semblables à ceux qui se déclarent chez les anatomistes qui se 
blessent en disséquant. 

La plupart des éponges vraies renferment très-peu de carbonate cal- 
caire; d’autres en paraissent dépourvues: quelques-unes cependant en 
renferment d'assez fortes quantités, comme certaines callyspongiae. La 
matière calcaire se trouve généralement dans l'intérieur des fibres cornées. 

Ces fibres cornées s’anastomosent en tous sens et forment ainsi un lacis 
serré, dans lequel se trouve la pulpe gélatineuse qui forme en se 
desséchant ce que l’on nomme l’encroûtement , lequel peut manquer, soit 
que la pulpe gélatineuse soit peu abondante, soit qu’elle se détruise 
aisément. 

Cette famille doit se diviser en 3 tribus qui sont les suivantes: 1°. Les 
éponges à pinceaux ; 2°. les éponges hétérogènes ; 3°. les éponges homogènes. 


dre TRIBU. 
ÉPONGES à PINCEAUX. 


Spec. Penicellatae. 


Dans cette tribu les fibres cornées se réunissent pour former des 
nervures, des pinceaux, des faisceaux ou des colonnes, et ne sont jamais 
comme dans les deux autres tribus distinctement séparées les unes des 
autres. 

Quelquefois l’assemblage de ces fibres en faisceaux ne se reconnaît 
pas tout d’abord. Ainsi chez les Evenor, l’oeil ne fait connaître que 
l'existence d’un grossier treillis de fibres cornées, mais si l’on examine 
ces fibres au microscope, l’on voit que ce sont de véritables faisceaux 


de fibres intimement soudées entre elles. 
4, * 


28 


Presque toujours à la première vue on peut reconnaître si une éponge 
appartient à cette première tribu. Ainsi elles offrent tantôt des nervures 
visibles ou des pinceaux à leur surface, ou bien en les coupant en minces 
tranches l’on peut constater l’existence de cette disposition: dans tous 
les cas l’on ne peut les confondre avec les 2% et 3% tribus, dont 
les fibres sont distinctes les unes des autres dans toutes les parties. 
Si nous prenons la spongia manus, l’on voit à l’extérieur, et surtout 
sur les bords des rameaux, qu'il existe des faisceaux de fibres distinctes. 
De plus en fendant de haut en bas et suivant sa largeur la sommité 
de l’un des rameaux, l’on trouve sur la coupe de gros faisceaux de fibres 
dirigées verticalement, et entre ces faisceaux l’on aperçoit des canaux, les 
uns horizontaux qui vont déboucher sur les faces latérales, les autres 
obliques ou verticaux. La spongia rubens offre à l’intérieur une struc- 
ture à peu près semblable à celle de la précédente; en effet si l’on fend 
suivant sa longueur l’un des rameaux terminaux, on trouve sur la coupe 
des faisceaux fibreux qui se dirigent vers la surface de l'éponge; entre 
les faisceaux sont creusés de nombreux canaux. Prenons dans la spongia 
tubulifera une tranche mince et verticale, exposons cette partie entre 
l'oeil et la lumière, et l’on verra que beaucoup de fibres sont réunies en 
faisceaux. Enfin chez la spongia tuba la chose est encore plus évidente, 
car toujours la cavité du siphon présente des nervures très-prononcées 
qui viennent mourir à l’orifice, en y formant d'ordinaire des cils plus ou 
moins prononcés. Les figures A, B et C, de la 1° planche donnent une 
idée du réseau de ces éponges, et l’on peut aussi consulter la belle 
planche IT de l’ouvrage de Mr. Scamipr. 

Du reste comme nous l’avons déjà dit, l'inspection seule de la surface 
chez les éponges vraies suffit en général pour faire connaître à laquelle 
des tribus elles appartiennent, et celle de la première tribu ont le plus 
souvent des nervures, des houppes ou des pinceaux qui sont caracté- 
ristiques, et dans le cas où cela n'existe pas, une simple coupe suffit 
pour constater qu'il y a des fibres fisciculées; du reste jamais chez les 
éponges à pinceaux les fibres ne sont distinctes et isolées comme chez 
les homogènes et les hétérogènes ; il suffit de comparer quelques espèces 


29 


de ces trois groupes pour voir combien ils différent les uns des autres. 
Cette tribu comprend 3 genres que nous allons faire connaître. 


Gen. Evenor Nobis. 


Tissu corné et rude, ayant un aspect licheniforme ou fuciforme , formé 
par des rameaux très-lâchement anastomosés entre eux; vus au micro- 
scope ces rameaux se montrent composés de fibres intimement unies entre 
elles dans certaines places, tandis qu'à l’endroit des dichotomies plu- 
sieurs d'entre elles deviennent libres sur de petites parties de leur lon- 
gueur. À l’état vivant les mailles des Evenor sont remplies d’une 
matière gélatineuse, qui est comme une solution de gomme épaisse qui 
s'écoule promptement dès que l'éponge est retirée de l’eau; il en résulte 
‘qu'aussitôt mis hors de l’eau, ces corps organisés se présentent toujours 
sans encroûtement et n'offrent qu'un réseau formé de rameaux plus ou 
moins anastomosés d’une couleur obscure et d’un aspect licheniforme. 
D’autres espèces appartenant aux spiculiféres (éponges à spicules) offrent 
aussi la forme de lichens, et ont une matière pulpeuse qui s’écoule rapi- 
dement, mais l'existence des spicules les fait rentrer dans un groupe 
différent. 


Spec. Evenor fuciformis Nobis, pl. III, fig. 1, 2. 

Très-lichement anastomosés, les rameaux sont très-aplatis et s’élar- 
gissent encore davantage à l’endroit des dichotomies; sur le vivant ces 
rameaux ont une ligne de large, mais en se desséchant ils se rétrécis- 
sent d’une manière très-notable. Les mailles sont larges de 4 à 10 lignes. 
A l’état vivant l’aplatissement des rameaux de cette espèce et sa couleur 
olive sombre fait que son squelette corné ressemble beaucoup à certains 
fucus; en se desséchant, elle perd beaucoup de cet aspect; elle habite 
les côtes de St. Thomas. 


Gen. Spongia accet 


Spongia et Cacospongia, SCHMIDT. 
Le tissu des espèces de ce genre est parcouru intérieurement par de 


# 


30 


nombreux canaux, quelquefois l’on y observe des cavernes très-grandes. 
L'encroûtement est en général assez fugace; les fibres sont disposées çà 
et là par pinceaux ou par mèches dans l’intérieur de la masse, et se 
montrent là aussi sous forme de houppes et même quelquefois de nervures 
à la surface. 

Les espèces du genre éponge sont lobées, gibbeuses, flabelliformes 
ou arborescentes, mais elles ne sont jamais siphiformes. Leurs oscules 
sont distribués à leur surface; ils sont très-grands quelquefois et con- 
stituent alors des tubes siphonoïdes; certaines éponges comme p. e. la 
spongia musicalis font passage au genre tuba, car leurs tubes siphonoïdes 
se rapprochent beaucoup des siphons. 

A l'état vivant et lorsqu'elles ont leur encroûtement, presque toutes 
les éponges sont noires; il y a cependant des exceptions que nous 
signalerons en décrivant les espèces. Quand elles sont sèches et privées 
de leur encroûtement, toutes offrent un réseau corné d’une couleur 
jaunûtre. 

A. Espèces arrondies, gibbeuses ou lobées. 

Spec. Cavernosa, barbara, corlosia, cerebriformis, meandisformis , ver- 
miculata, lacinulosa, tubilifera, gossypina, fenestrata, utilis, lapidesceus. 

B. Espèces comprimées ou flabelliformes. 

Spec. Discus, complanata, obliqua, fusca, musicalis, subcircularis. 

C. Espèces arborescentes, 

Spec. Manus, rubens, clarva-herculis, marquezi. 


Sect. A. 


Spec. Spongia cavernosa, LAMARCK, Anim. sans vert., 1° et 2% édit., 
vol. IT, pag. 542; Lamoroux, Pol/ypes flexibles, p. 21, Æncyclop. meth., 
p. 333; Scnmipr, Spongien des Adriatischen Meeres, p. 27. Nobis 
PIC fe 8: 

Quand elle est desséchée et privée de son encroûtement cette éponge 
offre une masse arrondie ovale, elle est munie à l’intérieur de grandes 
cavernes dont le tissu est formé par des fibres jaunes qui rendent la 
surface hérissée, parce qu'elles viennent s’y terminer en formant de gros 


31 


pinceaux allongés, généralement comprimés latéralement. Les oscules 
sont assez grands, il y en a de superficiels, d’autres qui sont saillants 
parce que leur ouverture est garnie et entourée de pinceaux grands 
et pointus. A l’état vivant cette éponge est noirâtre et offre un encroû- 
tement qui se conserve, lorsqu'on la dessèche avec assez de soin. 

La spongia cavernosa est très-répandue dans les Antilles ; nous l’avons 
de différentes îles entre autres de Cuba , de la Guadeloupe, de St. Domingue, 
de Viecques, de St. Martin et de Ste. Croix; de même que la spongia 
barbara les gens pauvres la recueillent pour l’usage économique, car 
quoique très-grossière, elle est assez molle quand elle a été trempée 
dans l’eau. 

Nous donnons le dessin de cette espèce qui nous paraît n'avoir pas 
encore été figurée. 


Spec. Spongia barbara Nobis. 

Très-caverneuse à l’intérieur elle est voisine de la spongia cavernosa, 
dont elle diffère cependant sur certains points. Aïnsi ces oscules sont 
superficiels et en général privés de pinceaux à leurs bords, ou 
n’en présentent que de peu développés. En outre la surface au lieu 
d’être hérissée comme chez la précédente offre des vallées méandrifor- 
mes très-irrégulières qui ne pénètrent qu'à une très-petite profondeur 
dans sa substance. Les oscules ont généralement 3 à 4 lignes de 
diamètre. 

Habite St. Thomas, Viecques, St. Martin etc. 


Spec. Spongia corlosia Nobis. 

Sessile, subsphérique: surface profondément marquée par des sillons 
qui descendent dans son tissu, ces sillons sont larges de ? à 3 lignes, 
ils sont séparés les uns des autres par des espèces de collines larges 
de ? à 5 lignes en sorte que la surface rappelle un peu la forme des 
méandréennes (Zoanthaires) ou la fleur des caelosia. La face supérieure 
des circonvolutions offre de petits pinceaux très-courts et quelques pores 
très-petits; de pareils pores se voient aussi sur les faces latérales de ces 


32 


mêmes circonvolutions; 1l y a aussi quelques oscules ayant environ 2 
lignes de diamètre et qui sont situés dans les sillons. 

A l’état sec cette éponge est rigide, elle a les fibres jaunes et la 
couleur de la surface quand elle est vivante est noirâtre. 

Habite St. Thomas. 


Spec. Spongia cerebriformis Nobis, pl. III, fig. 5, 6. 

Arrondie, sessile, noire sur le vivant, cette éponge devient fauve 
quand elle a perdu sa matière encroûtante. L’extérieur présente des 
circonvolutions comme dans la précédente; mais ces circonvolutions 
présentent sur leur milieu une légère dépression et sont garnies sur 
leurs bords de petites colonnes de fibres. Ces colonnes sont très-rigides 
et même un peu piquantes. Les sinuosités ont environ ? lignes de large 
et les circonvolutions ont à peu près les mêmes dimensions. Les fibres 
qui composent le tissu sont rousses et très-rigides, en sorte qu’elles sont 
tout-à-fait semblables à celles de la Spongia tubiformis ou de la Spongia 
fulva. Ce seul caractère suffit pour la distinguer tout de suite de la 
Spongia colosia et de la suivante. 

Habite St. Thomas. 


Spec. Spongia gossypina Nobis, pl. III, fig. 3. 

La spongia gossypina ou éponge cotonneuse forme une masse sessile, 
arrondie, caverneuse intérieurement, et offre à sa surface des circon- 
volutions méandriformes. Ces circonvolutions sont creusées d’un sillon 
dans leur milieu, larges de 2 à 3 lignes, et munies sur leurs bords de 
gros pinceaux obtus et tuberculeux. Les sinuosités qui séparent les cir- 
convolutions sont profondes et larges d'environ 2 lignes. Les oscules 
sont immergés dans les sillons, ils sont larges d’environ 2 lignes. Des 
pores très-petits se trouvent sur les faces latérales des circonvolutions. 

Le tissu de cette espèce est très-fin et semblable à du coton, lors- 
qu’elle a été bien lavée, elle est blanche, tandis qu'à l’état vivant elle 
est noire. 

La finesse du tissu rapproche la Spongia gossypina de l'espèce qui 


33 


suit: toutes les deux se distinguent de leurs congénères à surface méan- 
driforme par leur finesse et par d’autres caractères propres énoncés cei- 
dessus. 

Habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Spongia utilis Nobis. 

Nous ne connaissons cette espèce que par son squelette corné, mais 
il est probable qu'à l’état vivant elle est brune ou noire comme ses 
congénères. Sèche et privée de son encroûtement, elle s’offre sous la 
forme d’une masse sessile irrégulièrement lobée, d’un tissu très-poreux , 
fin et tenace, d’une couleur semblable à celle de l'éponge usuelle; mise 
dans l’eau elle devient très-douce et très-propre aux usages domestiques ; 
quand elle est placée entre l'oeil et la lumière, on distingue la clarté 
à travers sa masse et alors on voit une multitude de pinceaux ou 
colonnes fibreuses se portant de la base vers tous les points de la surface ; 
des oscules superficiels très-nombreux et ayant à peine une ligne se 
présentent sur tous les points de la surface supérieure, mais cependant 
de préférence sur les parties les plus saillantes. 

Habite St. Martm. 


Spec. Spongia meandriformis Nobis. 

Masse sessile, arrondie ou ovale, présentant à sa surface des circon- 
volutions qui sont cependant moins marquées que chez les espèces pré- 
cédentes. Ces circonvolutions sont bien plus petites et plus délicates que 
chez la spongia gossypma, car elles n’ont le plus souvent qu’une ligne 
et demie de large, les vallées où sinuosités sont en général moins 
larges que les circonvolutions qui n’ont en général qu’une ligne. Les 
oscules sont superficiels et de deux sortes, les uns larges de 2 à 3 
lignes, les autres n'ayant pas une ligne de diamètre. La surface des 
circonvolutions est finement échinulée par de très-petits pinceaux. Cette 
éponge est très-fine et trempée dans l’eau elle devient très-molle, et 
peut servir aux usages domestiques. À l’état vivant elle est brune ou 
noire, mais elle devient blanche quand elle est bien lavée. 


34 


La finesse de son tissu la rapproche de la spongia gossypina, mais 
on ne peut les confondre ensemble. 
Habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Spongia tubulifera. Lamarck, Annales du Muséum, tom. XX, 
pag. 384, et Anim. sans vert. 1" et 2% édit. vol. II, pag. 552; 
Lamoroux, Polyp. fleæ. pl. XLII. 

Nabisÿ phUIV Mig ut:02 78; 

Sessile, molle, très-poreuse, quelquefois comprimée et percée à son 
sommet, d’autres fois divisée en lobes angulaires très-saillants perforés à 
leur sommet, les oscules sont larges et descendent profondément. 

Espèce très-commune, suffisamment connue, cependant elle n’a encore 
été figurée que d’après des exemplaires desséchés, motif pour lequel nous 
en donnons le dessin d’après un exemplaire vivant. Nous l’avons rapprochée 
de la spongia meandriformis à cause de son tissu qui est mou et de 
ses fibres. Elle est noire à l’état vivant et jaunâtre quand elle a été 
bien lavée. Les gens pauvres des Antilles recueillent cette éponge qui 
est la meilleure de celles que produisent nos mers. Les riches achètent 
des espèces plus fines que le commerce expédie de la Mer rouge et de 
la Méditerranée. 

Nous connaissons deux variétés dont l’une, varietas osculata, au lieu 
de larges oscules tubuliformes et souvent saillants n’a que des oscules 
superficiels larges d'environ deux lignes; l’autre, varietas porosa, avec 
un tissa tout-à-fait semblable à celui de la précédente n'offre que de 
petits oscules superficiels nombreux et ayant à peine une ligne de 
diamètre. 

La spongia tubulifera paraît exister dans toutes les Antilles, nous la 
possédons vivante de Cuba, St. Thomas, Guadeloupe, Viecques, Porto- 
Rico, ete., mais elle n’a pas encore été bien figurée et nous croyons 
devoir en donner le dessin à la planche IV. 


Spec. Spongia lapidescens Nobis. 
Masse sessile, pulvinée, rigide et dure, de couleur blonde; fibres 


39 


très-serrées, fines, mais produisant par leur rapprochement une masse 
d'une dureté qui n’est pas commune parmi les espèces de ce genre. La 
seule espèce qui s’en rapproche pour sa consistance est la spongia ver- 
miculata, mais la surface est très-différente dans l’une et dans l’autre. 
Chez la spongia lapidescens la surface n’est plus méandriforme; elle 
offre à considérer de petites crêtes larges de % ligne à une ligne, lon- 
gues de 1 à 3 lignes, lesquelles sont séparées par des dépressions larges 
de moins d'une ligne ou par des oscules immergés, arrondis ou de 
forme irrégulière dont le diamètre varie entre % ligne et une ligne, 
souvent ces crêtes se terminent à leur sommet par des pinceaux de 
fibres obtus ou aigus; dans tous les cas ces pinceaux de fibres sont 
très-denses. 

Cette éponge quand elle est sèche ne cède pas sous une forte pression 
du doigt, bien qu’elle ne soit composée que de fibres cornées creuses. 

Elle a été trouvée à Viecques. 


Spec Spongia vermiculata Nobis. 

Masse sessile, pulvinée, à la surface rugueuse et comme rongée, pré- 
sentant de nombreuses petites collines méandriformes séparées par des 
vallées étroites et peu longues. Collines hérissées çà et à de petits pin- 
ceaux roides laciniés à leur sommet; oscules superficiels et petits, en 
général se trouvant situés quelquefois sur les circonvolutions mais le 
plus souvent dans les vallées. Le tissu est très-serré et composé de fibres 
fauves; les circonvolutions ont à peine une ligne de large et sont à peu 
près égales aux vallées. 

L’éponge vermiculée est très-commune dans la rade de St. Thomas. 
Quand elle est vivante elle est brune ou noirâtre ; elle devient fauve en 
se desséchant et en perdant son encroûtement. Ses collines et ses val- 
lées très-réduites ainsi que ses autres caractères la distinguent de ses 
congénères. 


Spec. Spongia lacinulosa. LamaroKk, Annales du Muséum, tom. XX, 
pag. 370 N°. 2, et Anim. sans vert., 1" et 2"° édit., vol. II, pag. 542 ; 
5 * 


36 


Lamoroux, Polyp. flex., pag. 21; Æspèce placy, vol. I, tab. XVI, 
fol. 1, 2, (exisaccata). 

Nobis, pl. IV, fig. 4, ex vivo. 

Nous croyons utile de compléter la description de cette espèce, jusqu’à 
présent connue seulement par des exemplaires esquissés. 

Espèce largement adhérente, aplatie, lobée à sa surface qui est 
percée de pores très-nombreux et d’oscules médiocres larges de 1—2 
lignes, les uns superficiels, les autres paraissant saillants, parce qu'ils 
sont bordés de pinceaux laciniés. Toute la surface est couverte de nom- 
breux pinceaux très-rapprochés et diversement laciniés. 

La couleur sur le vivant est noire, elle devient jaune quand le tissu 
a été bien nettoyé par le lavage. Cette éponge est propre aux usages 
domestiques, et son tissu plus fort assure sa durée. 

La spongia lacinulosa dont nous croyons à propos de donner le dessin, 
celui D’Espgr laissant beaucoup à désirer, paraît voisine de la précé- 
dente par sa consistance qui est un peu dure tant qu'elle n’est pas 
mouillée, et parce que l’une et l’autre ont des pinceaux à peu près 
semblables; elle est plus hérissée et n'offre pas l'aspect méandriforme. 

Elle habite St. Thomas, ete. 
ie 
Espèce tuberculeuse, largement adhérente, surface libre présentant 


Spec. Spongia fenestrata Nobis, pl. IIT, fig. 


des lobes mamelliformes percés à leur sommet par un grand tube sipho- 
noïde. L'ouverture de ces tubes présente un diamètre d’environ 4 lignes, 
leurs parois offrent de grosses nervures réunies par des fibres transversales. 

La surface extérieure présente des ouvertures polygonales à 5 ou 6 
côtés qui se touchent de manière à imiter un rayon d’abeilles. Ces 
ouvertures sont larges de quelques lignes et pénètrent profondément 
dans la masse qui est celluleuse dans toutes ses parties; les parois de 
ces ouvertures ou plutôt de ces tubes polygonaux sont minces et pré- 
sentent à peine ‘/; de ligne d’épaisseur. 

A l’état vivant cette espèce est noire. 

Elle habite St. Thomas, etc. 


37 


Sect. B. 


Spec. Spongia diseus Nobis. 

Masse cunéiforme ou flabelliforme, tissu mou très-poreux approchant 
beaucoup de celui de la spongia tubulifera tant pour sa finesse que 
pour sa composition. Bord supérieur arqué, garni d’oscules arrondis, 
superficiels, disposés sur 3 où 4 rangs et larges d’une ligne et plus. 

Les deux faces qui sont aplaties sont garnies d’oscules plus rares et 
plus petits, et en outre parcourues par des sillons creux et étroits 
imitant à peu près le travail que les vers font sur le bois mort. 

La hauteur de l'éponge disque est de 3 à 4 pouces, sa largeur est à 
peu près égale. Son épaisseur à sa base est de 8 à 10 lignes. Elle 
est noire à l’état vivant et jaune quand elle est sèche. 

Elle habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Spongia circularis. DucnassaiNG DE FoNBRESSIN, Anim. rad., 
pag. 26. 

Nobis pl. IV, fig. 6. 

Cette espèce est subpatériforme, mais elle n’a pas entièrement la 
forme de coupe parce qu’elle est ouverte sur une partie de son contour; 
elle représente donc un cône creux dont une portion des parois aurait 
été enlevée. La face interne est garnie de fissures linéaires et allon- 
gées, l’externe offre des oscules superficiels arrondis et nombreux entre 
lesquels se trouvent des pores arrondis. 

L’éponge subcirculaire se rapproche un peu de l'éponge aplatie 
(Spongia complanata) elle est petite n'ayant qu'environ 3 pouces de 
hauteur; nous ne la connaissons qu'à l’état sec, alors elle est jaunâtre. 

Elle habite la Guadeloupe. 


Spec. Spongia complanata. DucHassaiNG DE FONBRESSIN, Anim. rad., 
pag. 26. 

Espèce disciforme très-comprimée , ayant son bord libre très-arqué et 
étant adhérente par une petite surface de sa circonférence; faces laté- 


38 


rales présentant des nervures rameuses en très-grand nombre, lesquelles 
sont unies entre elles par des fils transversaux; bord supérieur très- 
arqué et garni de 2 ou 3 rangs d’oscules superficiels, larges d’environ 
une ligne; pores très-nombreux sur les deux faces; l’on en observe 
aussi sur le bord supérieur entre les oscules. Les faces latérales présen- 
tent aussi vers le milieu quelques oscules peu saillants et moins grands 
que ceux du bord supérieur. 

Hauteur 2 pouces, largeur près de 3. Couleur pourpre sur le vivant 
et jaune sur les spécimens desséchés qui ont été lavés. 

Elle habite St. Thomas, la Guadeloupe, etc. 


Spec. Spongia fusca Nobis (éponge brune). 

Cette espèce a tantôt la forme d’une lance épaisse et flabelliforme, 
tantôt elle est lobée en conservant toujours pour caractère l’aplatissement 
sur les côtés, elle présente une surface marquée par des lignes s’ana- 
stomosant au moyen de fibres courant de l’une à l’autre, en laissant 
entre elles des interstices ou pores très-nombreux. Ces lignes ont une 
largeur de % de ligne à % ligne et les pores sont larges ou doubles ; 
dans quelques points de la surface les lignes tendent à s’effacer, mais 
les pores continuent à se montrer. 

Les oscules qui ont 1—2 lignes de large sont bien arrondis, un peu 
denticulés sur leurs bords et se trouvent principalement sur le bord. 

Cette espèce qui est très-voisine de la spongia mancy est noire quand 
elle est vivante, desséchée elle devient d’un brun jaunâtre; on l’a trouvée 
à St. Thomas et à Tertole. 


Spec. Spongia obliqua Nobis (éponge oblique pl. IV, fig. 5.) 

Rigide, droite, dressée en forme d’éventail, mais sans pédicule. Cette 
espèce présente un bord supérieur arqué portant des oscules nombreux 
plus grands que ceux des faces. 

Les deux faces sont musiquées, et présentent surtout vers leur partie 
supérieure des oscules dont l’orifice est taillé obliquement en bec de flûte. 
Cette disposition est constante et caractérise parfaitement cette espèce. 


39 


Les éminences spiniformes que l’on trouve sur les deux faces sont 
des prolongements durs, un peu obliques à peine longs d’une ligne; 
entre ces éminences, l’on trouve sur les deux faces de nombreux oscules 
arrondis qui ne sont pas taillés en bec de flûte. 

Cette espèce est très-dure et très-rigide, elle se trouve à la Guade- 
loupe, à St. Thomas, à Viecques, à Tertole, à Porto-Rico , à St. Martin. 


Spec. Spongia musicales Nobis (éponge musicale pl. VI, fig. 2.) 

Rigide, dure, comprimée, subflabelliforme, mais sans pédicule et lon- 
guement fixée par une base épaisse; cette éponge va en diminuant d’épais- 
seur de sa base à son sommet qui est courbe, obtus et présente 5 à 6 
tubes siphonoïdes, larges d'environ 3 à 5 lignes déchiquetées sur leurs 
bords. L'intérieur de ces tubes offre des nervures et des oscules super- 
ficiels pareils à d’autres que l’on trouve sur la face extérieure. Cette 
dernière offre vers la partie supérieure des nervures et des pinceaux 
tuberculiformes, courts et peu saillants qui sont perpendiculaires à la 
surface. Ces caractères sont moins marqués vers la base, ces nervures 
et ces pinceaux tendant à s’effacer. 

Entre ces nervures l’on trouve des oscules larges de 1—2 lignes, ils 
sont nombreux et se montrent sur toute la surface extérieure. 

La texture de cette éponge est grossière, ses fibres sont rudes et 
fauves, sa couleur qui paraît être noirâtre sur le vivant devient fauve 
sur les spécimens desséchés. Elle établit le passage entre le genre spongia 
et le genre tuba. 


Sect. C. 


Spec. Spongia manus. BLAINVILLE, Aslinologie cit. 

Nobis pl. V, fig. 1, 2. 

Espèce tantôt flabelliforme et tantôt rameuse; dans le premier cas 
elle se présente comme une masse très-aplatie ayant son bord supé- 
rieur divisé en lobes courts et très-comprimés ; dans le second cas elle 
se partage en rameaux allongés et peu divisés mais toujours aplatis. 

La surface offre des nervures fines et nombreuses se réunissant en 


40 


tous sens pour s’anastomoser, et laissant entre elles des pores très-nom- 
breux, de forme irrégulière, mais généralement allongés; des oscules 
très-nombreux sont distribués sur les bords des rameaux et sur les deux 
faces de l’éponge. Ils sont en général égaux entre eux et présentent un 
diamètre d'environ 2 lignes. Ceux d’entre eux qui sont situés sur les 
faces se trouvent de préférence sur les crêtes qui peuvent s’y rencontrer. 
Vivante cette espèce est noire et conserve cette teinte quand on la 
sèche sans trop la laver, dans le cas contraire elle devient jaunâtre. 
Elle habite la Guadeloupe, Tertole, St. Thomas, St. Martin. 


Spec. Spongia marquezi Nobis. 

Cette espèce a une partie centrale assez solide perforée de distance en 
distance par des trous dont quelques-uns sont assez grands; de cette 
partie naissent à angles droits des papilles nombreuses qui se divisent en 
3 ou 4 lobes obtus. À l’état vivant notre éponge est d’un brun violet, 
mais quand elle est lavée elle prend une couleur fauve, elle est rigide 
et reste telle, même quand on la plonge dans l’eau. 

M. Scaramu, l’a trouvée à la Guadeloupe, le nom est celui du capi- 
taine qui accompagne M. Cropz CoromBo. Elle est différente de la 
Spongia muricata D'Esrer, tab. TITI, par sa forme simple et point 
ramifiée, par sa couleur et par les papilles obtuses dont elle est 
pourvue. 


Spec. Spongia clava hercules Nobis, pl. V, fig. 3. 

D'une base étroite s'élève une tige droite, simple , légèrement encroûtée, 
allant en grossissant peu à peu vers son sommet qui est renflé en massue 
et qui offre le plus souvent quelques pinceaux de fibres. La surface 

1 
présente de nombreux processus spiniformes durs et courts plus larges 
à leur base, aigus à leur sommet. Il y a deux sortes d’oscules pour la 
D 
grandeur, mais tous sont superficiels, les uns sont petits et épars, à 
peine larges d’une ligne; les autres ayant 2? ou 3 lignes sont presque 
réunis par lignes parallèles. 
Cette éponge quand elle est fraîche est d’un noir violet qu'elle con- 


4] 


serve si elle est bien desséchée; quand elle a été en partie décomposée 
elle devient jaunâtre. 

Elle habite St. Thomas, St. Martin. 

Spec. Spongia rubens. Parzzas, Æenchus z00ph., pag. 389, Syn. Sp. 
arborescens ; Lamarok, Æis{. nat., 1" et 2° édit., pag. 565 ; Lamoroux, 
Polyp. flez., pag. 65, pl. VIIT, fig. 1 et 2; Esper, Pfaz., tab. XLVI 
et L, exhibet specimina juniora; SEBA, Thesaurus, tab. XCVT, fol. 2. 

Nobis pl. X, fig. 1. 

La tige principale, qui quelquefois est courte, d’autres fois assez longue, 
se divise en quelques rameaux spongieux, ronds ou comprimés. Quand 
cette espèce est vivante elle est d’un rouge vif et elle est très-molle ; 
en séchant elle devient rigide, sa surface est alors très-fixement poreuse 
et l'extrémité des rameaux présente quelques mèches dans beaucoup de 
spécimens ; les oscules sont arrondis, superficiels , larges d'environ ? lignes, 
tantôt disposés suivant plusieurs lignes mal formées, tantôt disposés sur 
un rang unique. À l’état sec l’on observe un encroûtement peu épais; 
dans cet état la couleur rouge peut être conservée, mais souvent elle 
est remplacée par un Jaune sale. 

M. De BzaiNvirre ayant donné à une espèce européenne le nom 
de spongia arborescens, nous avons dû en choisir un autre. L'espèce 
désignée par BLaINviLLEe possède des spicules et quoique semblable par 
la forme à celle qui nous occupe elle doit évidemment appartenir à une 
autre famille. | 

Cette espèce habite la Guadeloupe, Viecques, St. Domingue, Cuba, 
St. Thomas. 

Spec. Spongia isidis Nobis, pl. VII, fig. 2. | 

Elle se présente sous la forme d’un tube de 9 à 10 pouces de hauteur 
et de 3 à 4 pouces d'épaisseur; les parois du tube sont très-épaisses 
et chartacées. Cette éponge est cylindrique et va en augmentant de gros- 
seur de la base à son sommet; la face extérieure est très-encroûtée et pré- 
sente de grands oscules épais, superficiels ou à peine saillants ayant 


6 


42 


environ ? lignes de diamètre ; les oscules sont clairsemés , ils sont souvent 
ovalaires et obliques à la surface. La paroi intérieure du tube n’est pas 
encroûtée, mais laisse voir un tissu fibreux qui est à nu. Qu'elle soit 
vivante ou desséchée sa couleur est d’un blanc jaunâtre. 

Cette éponge a été recueillie à la Guadeloupe par M. le Docteur 
Isis DEsBonxes. 


Spec. Spongia Bartholomeï Nobis, pl. VI, fig. 3 et 4. 

Elle est infundibuliforme, très-large et très-évasée à sa partie supé- 
rieure et devient très-étroite vers son point d'attache; ses parois sont 
rigides, chartacées mais bien encroûtées; sa surface extérieure présente 
des oscules très-petits qui ont leurs bords lacérés en forme d'étoile; 
quand on les examine à la loupe entre ces ouvertures, que nous consi- 
dérons comme des oscules, se trouvent disséminés des pores très-fins, 
couleur jaunâtre, hauteur 4 pouces, largeur de l’entonnoir à son orifice 
4 pouces; épaisseur des parois environ 3 lignes. 

Cette espèce a été dédiée à M. Barraoromeï habitant de St. Thomas. 


Spec. Spongia Haagensenü Nobis, pl. VIT, fig. 6. 

Cette éponge est en forme d’entonnoir, très-évasée à son orifice , mais 
atténuée vers sont point d'attache. Comme les deux précédentes espèces 
elle a des parois roides chartacées et encroûtées. Sa surface intérieure pré- 
sente des oscules épais, superficiels, en général petits ou médiocres; la 
surface extérieure n'offre que des ouvertures très-petites et que l’on peut 
appeler des pores ainsi que quelques tubercules pisiformes épars et 
clairsemés. 

Hauteur 2? pouces et demi; largeur de l’entonnoir à son orifice 2% 
pouces et épaisseur des parois 1 à 2 lignes, couleur jaunâtre. 

Nous avons dédié cette espèce à M. HAAGENsEN , habitant de St. Thomas 
dont l’aide nous a été utile pour compléter notre collection. 

Habite St. Thomas. 


43 


Spec. Spongia Dumetosa Nobis, pl. V, fig. 4. 

Espèce d’un beau vert quand elle est vivante, se dichotomisant de sa 
base en rameaux toujours égaux et cylindriques qui forment par leur 
ensemble une masse arrondie qui ressemble en petit à un arbuste. Ses 
rameaux sont de la grosseur d’une plume de corbeau, ils sont longs de 
2 à 3 lignes et se dichotomisent plusieurs fois en sorte que l’éponge 
peut être haute de 3 à 4 pouces. Ces rameaux sont toujours très-mous 
et quand on les touche ils s’aplatissent comme de la filasse. En séchant 
cette espèce perd sa couleur, devient jaunâtre et les rameaux s’aplatis- 
sent. Elle n’a pas d’oscules. 

La spongia dumetosa est très-commune dans les baies du Moule (Guade- 
loupe) ; elle croît sur les fonds sablonneux. 


Spec. Spongia napiformis. DucHassAING DE FONBRESSIN, Ain. rad. 
des Antilles, pag. 25. 

Nobis pl. V, fig. 1. 

D'une base très-courte et napiforme s'élèvent quelques rameaux simples 
et cylindriques ayant environ le volume d’une plume d’oie. Il arrive très- 
rarement que l’un de ces rameaux porte une division vers le sommet. 
Cette éponge est noire; elle est encroûtée à l'extérieur, fibreuse inté- 
rieurement sans oscules distincts; en séchant elle conserve sa couleur, 
mais comme l’encroûtement des rameaux se fracture aisément, il en 
résulte que ses rameaux ont sur le sec une apparence amulée qui est 
très-caractéristique. 

Elle habite avec la précédente. 


Spec. Spongia Guadulpensis Nobis, pl. VII, fig. 1. 

Rameuse, haute de 8 à 10 pouces, cette espèce présente des rameaux 
de la grosseur du doigt, qui s’anastomosent de distance en distance 
en formant aussi des mailles qui peuvent avoir de 6 lignes à 2 pouces 
et plus de grandeur; les dernières ramifications sont très-courtes et 
obtuses. Cette éponge est d’une couleur jaunâtre, la surface est encroûtée 


et ne présente pas d’oscules. 
6 * 


4 


Bien que n’ayant pu examiner la composition anatomique de cette 
éponge nous pensons qu'elle doit être rangée aupres de la Phalosias 
albo lutta. 

Elle se trouve sur les côtes du Moule (Guadeloupe). 


Spec. Spongia Krebbresii Nobis, pl. VII, fig. 5. 

Cette éponge est composée de plusieurs tubes, distincts les uns des 
autres dès leur base quoiqu'ils soient soudés presque jusqu'à leur 
sonimet. 

Ils sont en général plus gros que le pouce, longs de 4 à 5 pouces 
et vont en diminuant jusqu'au sommet. Quoi qu'il en soit, ces tubes ainsi 
réunis forment une masse comprimée et presque flabelliforme. L'ouverture 
des tubes est ciliée par des prolongements aigus et triangulaires. Ces 
orifices ont 3 à 4 lignes de diamètre. La masse intérieure est très-cellu- 
leuse et même caverneuse. La surface extérieure est encroûtée et l’on 
voit avec la loupe qu'elle est très-finement poreuse. La couleur sur le 
sec est d’un blanc jaunâtre. 

Nous avons dédié cette espèce au botaniste M. KreBBy qui habite 
St. Thomas. Elle a été trouvée sur les côtes de cette île. 


Gen. Tuba Nobis. 


Ces spongiaires se présentent sous forme de tubes tantôt simples et 
isolés, tantôt rameux, tantôt réunis par leurs côtés et prenant une 
disposition flabellée. La cavité centrale se prolonge jusqu'à la base 
de la masse, et sa paroi intérieure offre des faisceaux de fibres dis- 
posés sous forme de nervures qui après avoir parcouru toute l’étendue 
du tube, viennent souvent se terminer en dépassant l’orifice, ce qui lui 
donne une garniture de cils plus ou moins longs; d’autres fois ces ner- 
vures ne se prolongent pas sous forme de cils autour de l’ouverture qui 
alors peut être garnie seulement d’une espèce de frange ou collerette 
d’un tissu très-mince et très-transparent; chez quelques-uns il n’y a ni 
als ni frange, l’orifice du siphon ou tube est alors nu. 

Chez les tuba, les oscules ne s’observent guère sur la face extérieure 


45 


du siphon; ils sont au contraire agrainés et très-nombreux entre les 
vervures qui sillonnent la cavité intérieure. Celles qui ont bien conservé 
leur encroûtement ne présentent même jamais d’oscules sur leur paroi 
extérieure; ce n’est que lorsqu'elles ont été roulées ou en partie décom- 
posées que l’on aperçoit des oscules sur la face extérieure. D’autres, 
quoique bien conservées dans toutes leurs parties, semblent présenter 
aussi des oscules, mais les traces circulaires que l’on observe ne sont que 
les loges du zoorthus parasitica. 

Toutes les espèces de ce genre sont d’un jaune assez clair et présen- 
tent le plus souvent à leur surface extérieure un léger encroûtement de 
même couleur; quand cet encroûtement a disparu par une circonstance 
quelconque, cette face extérieure paraît criblée de trous plus où moins 
grands qui sont les orifices extérieurs des caveaux qui parcourent l’épais- 
seur des parois. 

Les espèces du genre tuba habitent en général les eaux profondes , et 
c’est surtout à la suite des gros temps qu'on peut les recueillir sur 
le rivage. 


DISTRIBUTION DES ESPÈCES. 


Tuba. Sancta crusis. 
Sororia. 
Conica. 
Tincata. 
Megastoma. 


Tissu fin , surface extérieure munie | 
! de processus spiniformes encroûtés. | 


Bursaria. 


Orifice du Siphon Paul M Armigera. 
L : Digitalis. 
ï nr 
due pRosniess surface extérieure Thcestal 
hérissée de pinceaux de fibres non Pardi 


ncroûtes. : 
encroûtes Crispa. 


46 


Tuba. Longissima. 
Vaginalis. 
| Lavis. 
Subeneroïia. 
| Plicifera. 


Orifice du Siphon plutôt frangé que cilié...................... 


Scrobiculata. 


\ Irregularis. 


Orifice nu, c. à. d. n’offrant ni cils ni pinceaux bien formés , ni frangés. j Sapoti 
agoti. 


Spec. Tuba Sancta crucis Nobis. 

Cette espèce présente la forme d’un entonnoir étroit à sa base, très- 
évasé à son sommet et fendu sur l’un de ses côtés en sorte qu'ici nous 
n'avons plus un siphon complet comme chez les autres espèces. La surface 
extérieure est garnie de processus spiniformes très-larges à leur base et 
se terminant d’une manière aiguë; ils sont comprimés transversalement 
quelquefois ces processus se réunissent en lignes, d’autrefois ils sont dis- 
séminés; leur ampleur vers leur base est un des caractères distinctifs 
de l'espèce. 

La face intérieure est marquée de nervures nombreuses qui se dichoto- 
misent de la base au sommet et se terminent par des cils assez courts 

Cette espèce habite l’île de Ste. Croix où elle a été recueillie par 
M. HAAGENSEN. 


Spec. Tuba Sororia Nobis, pl VIIT, fig. 1. 

Quatre à dix tubes cylindriques réunis en forme d’éventail consti- 
tuent cette espèce, qui a quelque ressemblance avec la spongia avelans 
décrite et figurée par le Rev. Vio dans l’ouvrage Dp'Or1vi; mais la des- 
cription comme la figure de la spongia avelans sont insuffisantes pour 
nous la faire distinguer; d’ailleurs l’espèce dont il est question a été 
recueillie dans le golfe de Smirne; la nôtre est des Indes occidenta- 
les. Les tubes de la spongia sororia peuvent être sondés dans presque 
toute leur étendue, ou bien ne l'être que dans la moitié ou les trois 


47 


quarts de leur hauteur; leur diamètre est de 5 à 10 lignes ; ils sont géné- 
ralement un peu comprimés. 

La surface extérieure est légèrement encroûtée, finement poreuse et 
d’un jaune assez clair; elle offre de nombreux processus spiniformes, 
comprimés latéralement et un peu encroûtés. 

L'orifice des tubes est mince et papyracé; il est cilié par la saillie 
des nervures. Les cils ont 1 à 2? lignes de longueur. 

Elle habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Tuba conica Nobis. 

Tube simple, conique, grêle vers la base et se renflant progressive- 
ment jusqu'au sommet qui offre un large siphon cilié sur ses bords 
par de fortes épines. La paroi intérieure offre des nervures et des oscules, 
la face extérieure est encroûtée et présente de forts tubercules aigus à leur 
sommet et larges à leur base, hauteur 4 pouces, largeur de lorifice du 
siphon un pouce. Elle offre quelque ressemblance avec le dessin A de 
la pl. VIT, de l'ouvrage n’Esper. 

Habite St. Thomas. 


Spec. Tuba lincata Nobis. 

Tubes cylindriques longs, quelquefois un peu comprimés, réunis d’une 
manière flabelliforme. Orifices des siphons ciliés par des laciniaires aiguës 
et bien prononcées; paroi intérieure présentant de petits oscules superficiels ; 
surface extérieure Jaunätre armée de tubercules aigus, comprimés, un 
peu encroûtés et rangés suivant des lignes longitudinales à peu près 
parallèles. 

Cette espèce est assez voisine de la /vba sororiu, mais ses tubes 
sont comparativement bien plus longs et ses épines rangées suivant 
des lignes parallèles, hauteur 9 à 12 pouces, diamètre de l’orifice des 
siphons 3 à 10 lignes. 

Var. A. à tube simple, var. simplex. 

Masse flabelliforme formée par ? lamelles rapprochées ; les épines sériales 
de la surface extérieure et les autres caractères nous portent à en faire 


48 


une simple variété de la précédente; hauteur 7 pouces, largeur à la 
partie supérieure 5 à 6 pouces. 
Elle habite St. Thomas. 


Spec. Tuba megastoma Nobis. 

Espèce composée d’un tube simple ou de deux tubes réunis dans 
une partie de leur longueur. Ces tubes sont très-comprimés de sorte que les 
deux feuillets qui les forment arrivent presque en contact, orifices des 
siphons ayant de 1% pouce à 6 pouces dans leur grand diamètre et à 
peine 3 à 4 lignes pour leur diamètre. Les oscules de la paroi intérieure 
sont en général petits. La surface extérieure présente des tubercules aigus 
et comprimés, elle n'offre pas d’orifices quand l’encroûtement est con- 
servé. Cette éponge se rapproche beaucoup de la spongia bussaria, mais 
souvent elle est simple n'ayant qu'un seul siphon; d’autres fois elle n’est 
formée que de deux tubes distincts dans une assez grande partie de 
leur longueur. Ces caractères nous ont engagés à la séparer de la spongia 
bussaria; hauteur 8 à 10 pouces. 

Habite St. Thomas. 


Spec. Tuba bussaria (epongia). Lamarck, Annales du Muséum , tom. XX, 
pag. 433 et Anim. sans vert., 1" et 2% édit. vol. IT, pag. 566. 
Habite la Guadeloupe, St. Thomas, St. Martin, Tertole, Viecques. 


Spec. Tuba armigora Nobis, pl. VIII, fig. 3. 

D'une base commune s'élèvent quelques rameaux courts et tortueux 
variant de la grosseur du doigt à celle d’une plume à écrire. Sa surface 
présente un encroûtement fin et tenace ainsi que des épines obliques 
et comprimées, terminées en pointe. Les orifices des siphons sont situés 
soit à l’extrémité des rameaux soit dans l’endroit où ils se divisent, soit 
encore sur leurs faces latérales; ces siphons sont donc plusieurs en 
nombre, et leur orifice qui est large de 2 à 3 lignes présente sur ses 
bords quelques épines semblables à celles de la surface, ce qui fait que 
nous avons rangé cette espèce auprès de la spongia sororia et de ses 


49 


congénères. L'intérieur des tubes présente des nervures bien formées. 
Habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Tuba digitalis (spongia). LamarcKk, Ævnales du Muséum , 
tom. XX, pag. 436 et Anim. sans vert., 1" et 2" édit. vol. 
pag. 598; Lamouroux, Po/yp. fleæ., pag. 50. 

Nobis, pl. VIII, fig. 2. 

Espèce tantôt simple et tubiforme, d’autres fois composée de 2 ou 4 
tubes réunis ensemble par leurs côtés, dans d’autres cas rameuse, le 
tube principal en engendrant un ou deux autres par ses côtés. Les 
tubes de cette espèce sont en général cylindriques ou peu comprimés ; 
l'orifice du siphon est cilié par des pinceaux non encroûtés qui se retrou- 
vent aussi en plus ou moins grande quantité sur toute ou au moins sur 
une partie de la surface extérieure. Dans cette espèce l’encroûtement 
est fugace et peu marqué, en sorte que la face extérieure semble percée 
d'oscules tout aussi bien que la paroi intérieure. 

On peut regarder comme variété (var. villosa) les spécimens qui sont 
hérissés de pinceaux nombreux et serrés sur toute leur surface; d’autres 
n'ont des pinceaux que dans leur partie supérieure, la base en étant 
dépourvue; enfin certains échantillons ont leur siphon terminal, chez 
d’autres il est horizontal ainsi que cela se voit pour ce spécimen de notre 
planche. Ces détails montrent combien cette espèce est variable. 

Habite Cuba, la Guadeloupe, St. Thomas, Tortole, St. Martin, 
Ste. Croix. 


Spec. Tuba incerta Nobis. 

Cette espèce est constituée par un tube simple ou une masse flabelli- 
forme composée de 4 à 5 tubes comprimés et réunis par leur côté 
jusqu'à leur sommet. Orifices des siphons ayant 1—2 pouces dans leur 
grand diamètre et 6 lignes dans leur diamètre opposé, ils sont ciliés 
par des pinceaux de fibres non encroûtés. 

Surface extérieure n’offrant que des rudiments de pinceaux fibreux et 


un grand nombre de nervures mal formées, entre lesquelles l’on observe 
1 


50 


les orifices des vaisseaux qui sont très-nombreux et de forme arrondie 
ou irrégulière. Cette surface n'offre pas d’encroûtement distinct. 

Un ou plusieurs tubes réunis en éventail, une face extérieure non 
évidemment pénicillée, tels sont les seuls caractères propres à cette espèce 
qui peut être une variété de la tuba digitalis. 

Habite St. Thomas, la Guadeloupe, Viecques. 


Spec. Tuba pavonina Nobis, pl. IX, fig. L. 

Masse comprimée, flabelliforme, rigide très-hérissée, contractée vers 
sa base et s’élargissant vers le sommet; le bord supérieur est courbé, 
ondulé et percé par de grands orifices, larges de 2? à 5 lignes. Ces 
ouvertures descendent profondément dans la masse, et peuvent à la 
rigueur être considérées comme de véritables siphons dont elles ont 
tous les caractères. 

Dans cette espèce l’on a moins que dans les précédentes, des formes 
paraissant résulter de la soudure de tubes par leurs parties latérales. Le 
tube pavonaire représente plutôt une masse flabelliforme très-aplatie, 
dont le bord supérieur présenterait les orifices de 3 à 4 tubes descen- 
dant profondément dans la substance de l'éponge; toute la surface 
de la tuba pavonina ainsi que l’orifice des tubes sont hérissés de 
pinceaux très-grêles et obliques à la surface. L’encroûtement est nul et 
la surface est marquée par des nervures entre lesquelles se trouvent des 
orifices irréguliers et très-nombreux ayant d'ordinaire moins d’une ligne 
de diamètre, cela rend cette éponge très-poreuse. Sa couleur est d’un 
blanc jaunâtre; elle est large de 4 à 7 pouces, haute d'environ autant ; 
le bord supérieur est épais de 4 à 6 lignes. Elle est assez rare sur les 
côtes de St. Thomas. 


Spec. Tuba crispa Nobis, pl. XI, fig. 3. 

Tubes courts, soudés ensemble tantôt jusqu'à une partie de leur 
hauteur, d’autres fois jusqu’à leur sommet. L’orifice des siphons est large 
d'environ un pouce et se trouve fortement cilié par des mèches qui sont 
crépues et non encroûtées. L'intérieur des siphons offre de fortes ner- 


51 


vures longitudinales s’anastomosant très-lichement et garnies dans leur 
intervalle de fibres fines, mais clairsemées en sorte que cette éponge est 
translucide quand on la place entre l'oeil et la lumière: la paroi inté- 
rieure présente des oscules superficiels de moyenne grandeur. La face 
extérieure est hérissée de mèches crépues et non encroûtées, et présente 
un grand nombre de pores ayant à peu près le diamètre des trous 
que l’on ferait avec une épingle ordinaire. Nous ne connaissons cette 
espèce qu'à l’état sec, alors sa couleur est d’un blanc jaunâtre. 
Habite St. Thomas, T'ortole. 


Spec. Tuba tortolensis Nobis, pl. IX, fig. 2. 

Un seul tube ou deux tubes très-aplatis, réunis à leur base, con- 
stituent cette espèce dont les parois sont très-minces. La paroi intérieure 
est garnie de petits oscules; la face extérieure est lisse et sans aucune 
espèce d’épines ou de tubercules; elle présente un encroûtement mince, 
lequel peut manquer chez les exemplaires qui ont été détériorés. Cepen- 
dant cet encroûtement existe. la surface ne présente pas de parosides 
très-évidentes, mais lorsqu'il manque, l’on voit que le tissu est fine- 
ment poreux et comme pointillé. 

Le zoanthus parasiticus se fixe souvent sur cette espèce qui alors 
paraît avoir des oscules sur sa face extérieure, mais il est facile de ne 
pas tomber dans l'erreur en examinant avec soin. 

Enfin les parois du siphon étant très-rapprochées parce que les deux 
feuillets qui le composent sont presque contigus, l’orifice de ce siphon 
à la forme d’une fente allongée et très-étroite. 

Habite Tortole, Viecques. 


Spec. Tuba longissima Nobis, pl. IX, fig. 3. 

Simple, fistuleuse, très-longue ayant environ 3 pieds de hauteur et 
12 à 14 lignes de diamètre. L'ouverture du siphon est garnie d’une 
frange mince, délicate et transparente; la paroi intérieure offre des ner- 
vures très-marquées quoique non saillantes, ainsi que des oscules nom- 


breux, ronds et généralement de % ligne de diamètre. 
7 


52 


La face extérieure est munie d’un encroûtement très-mince et hérissée 
de tubercules spiniformes nombreux, comprimés et aigus. 

Cette éponge est à peu près de grosseur égale depuis sa base 
jusqu'à son sommet; sa couleur est jaunâtre. 

Habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Tuba vaginalis. LamarcKk, Annales du Muséum, tom. XX, 
pag. 436 et Anim. sans vert., 1° et 2" édit. vol. IT, pag. 68, 
Lamouroux, Polyp. fleæ., p. 50. 

Tubes cylindriques allongés, réunis dans une portion de leur longueur 
et même souvent dans presque toute leur hauteur de manière à former 
une masse flabelliforme; orifices des siphons frangés d’une manicre plus 
ou moins marquée, mais n'étant pas ciliés et ayant un diamètre de 5 
à 6 lignes. La paroi intérieure offre de petits oscules ronds et des ner- 
vures; la surface extérieure est légèrement encroûtée effervescente avec 
les acides et armée de tubercules aigus, comprimés latéralement et 
encroûtés à leur surface. 

Habite la Guadeloupe, St. Thomas, Ste. Croix, Viecques, Tortole. 


Spec. Tuba subenervia Nobis. 

Cinq à huit tubes réunis en forme d’éventail et soudés dans une partie 
de leur longueur, forment cette espèce qui est très-voisine par son aspect 
général de la Tuba vaginalis. 

La surface extérieure est garnie de tubercules spiniformes obtus, assez 
rares, souvent mal formés et ressemblant alors à de petites bosselures ; 
elle présente aussi un encroûtement peu épais, qui lorsqu'il vient à dis- 
paraître laisse voir une surface très-poreuse et comme pointillée. [orifice 
des siphons est large de 3 à 7 lignes, et ne présente aucune trace de 
nervures, mais elle est garnie d’une frange longue, papyracée et très- 
facile à détruire. Le siphon dans sa partie supérieure n'offre aucune 
trace de nervures, et celles-ci sont même peu marquées à la partie infé- 
rieure des tubes. 


53 


Ce dernier caractère ainsi que ses tubercules spiniformes plus rares 
et plus obtus suffisent pour la distinguer de la Tuba vaginalis. 
Habite Viecques. 


Spec. Tuba plicifera. Lamarck, Ænnales du Muséum, tom. XX, 
pag. 485 et Anim. sans vert., 1" et 2" édit. vol. IT, pag. 557; 
Lamouroux, Polyp. fleæ. pag. 49. 

Nobis, pl. X, fig. 2. 

Espèce commune, mais dont on ne connaît aucune bonne figure, car 
la planche de Seba citée par Lamarck se rapporte à une autre espèce. 
L’orifice du siphon est plutôt frangé que cilié et la paroi intérieure offre 
des nervures encore bien distinctes. Û 

La couleur du tube à nervures obsoletes (subnervia) est jaune-clair 
tant à l’état vivant qu'à l’état sec. Sa surface ne présente pas d’encroû- 
tement. 

Elle habite les Antilles. 


Spec. Tuba scrobiculata. LAMARCk, Anim. sans vert., 1"° et 2% édit., 
vol. IT, pag. 558; Lamouroux, Polyp. flex., pag. 50. 

Espèce voisine de la plicifère; elle offre une variété dans laquelle au 
lieu d’un seul siphon l’on en trouve deux soudés dans toute leur hauteur. 
L'espèce précédente s'offre également sous cette forme. 

La Tuba scrobiculata a été trouvée à la Guadeloupe, à Tortoke et à 
St. Thomas. 


Spec. Tuba irregularis Nobis. 

Masse comprimée flabelliforme, composée de plusieurs tubes, réunis 
par leurs côtés et soudés jusqu’à leur sommet. L’orifice des siphons 
est obtus et épais, ce qui distingue tout de suite cette espèce de toutes 
celles qui ont des cils ou des franges. La surface extérieure a un encroû- 
tement très-mince, et présente des tubercules grossiers et mal formés 
plus ou moins espacés à sa surface. 

Cette espèce est d’une couleur jaunâtre comme toutes ses congénères. 


54 


Lorsqu'elle a perdu son encroûtement, sa surface extérieure est très- 
finement poreuse. 
Habite St. Thomas, Viecques. 


Spec. Tuba Sagoti Nobis. 

Quelques tubes un peu aplatis sont réunis par leurs côtés pour 
former une masse assez irrégulière, mais flabelliforme. Ces tubes sont 
soudés jusqu’à leur sommet; leur orifice est épais, généralement obtus, 
sans cils, mais déchiquetés dans leurs bords par de petits pinceaux très- 
courts et très-serrés. 

La surface extérieure n’est pas encroûtée, elle présente des pores très- 
nombreux, des traces de nervures mal formées, et des pinceaux courts 
peu prononcés et dépourvus d’encroûtement hérissent certains points de 
cette surface. 

Son manque d’encroûtement, les pinceaux de sa surface et de ses 
orifices la distinguent de la précédente; du reste sa texture est plus gros- 
sière et la rapproche beaucoup de la Tuba digitalis. 

Le zoanthus parasiticus se rencontre souvent à sa surface. 

Habite St. Thomas. 


9me TRIBU. 
LES ÉPONGES HÉTÉROGÈNES. 


Spongiae Heterogenae. 


Cette tribu comprend les spongiaires à tissu très-fin, composés de 
fibres cornées , tubuleuses, tenues, transparentes et d’un jaune clair. Ces 
fibres ne sont plus réunies en pinceaux, elles sont distinctes les unes 
des autres, et plus ou moins séparées, mais de deux sortes, les unes 


59 


plus fortes et plus grosses, les autres plus minces servant en général de 
moyen de réunion entre les premières. 

Ces détails peuvent se constater soit à l’oeil nu, soit avec une simple 
loupe. 

La surface de ces spongiaires offre un encroûtement calcaire très-mince, 
facile à détruire, lequel est appliqué sur un réseau très-fin formé par 
les fibres de la surface. 

Les fibres qui composent la masse chez les espèces tubuleuses sont 
les unes circulaires, les autres longitudinales. Quand il s’agit d’espèces 
phytoïdes et non tuberculeuses une partie des fibres se dirige oblique- 
ment de l’intérieur de la masse vers la surface extérieure; d’autres fibres 
les croisent de manière à les joindre ensemble. 

Les espèces de ce groupe sont toutes d’un jaune clair; elles se dis- 
tinguent facilement des espèces du genre Spongia et des Tuba par ce que 
leurs fibres sont distinctes et non constituées en faisceaux. Elles sont 
aussi différentes des espèces de la 3"° tribu (éponges homogènes) parce 
que leurs fibres sont inégales, tandis que dans ces dernières elles ont 
toutes des dimensions semblables; enfin les éponges hétérogènes sont 
toutes d’un tissu très-délicat, les homogènes sont au contraire très- 
grossières et leurs fibres très-grosses. Les premières sont jaunâtres; les 
secondes sont noires ou brunes en général, et, quand elles perdent leur 
encroûtement, présentent un assemblage de fibres rudes et fauves. Nous 
pensons donc que ces groupes sont aussi distinctement esquissés que 
peut le permettre l'étude incomplète de ce corps ambigu. 

Nous n'avons établi qu’un seul genre pour les espèces de cette tribu. 
C’est le genre Callyspongia. 


Gen. Callyspongia Nobis 
(mêmes caractères que ceux de la tribu). 


À. Æspèces scypliformes ou tlubuleuses. 


Spec. Callyspongia Eschrichti Nobis, pl. VII, fig. 3. 

Autour d'un tube mince, transparent et papyracé, naissent de tous 
côtés des ramuscules comprimés et s’anastomosant de manière à former 
autour de ce tube une sorte de treillis à jour. 

Le tube central ou siphon tantôt ne dépasse pas la hauteur de ce 
treillis, tantôt 1l s'élève au-dessus de lui; son orifice est mince et frangé 
et offre quelquefois un diamètre qui va jusqu'à 12 et 14 lignes, mais 
qui d’autres fois est beaucoup plus étroit. 

Cette éponge est tantôt simple, quelquefois elle est agrégée c.-à.-d. 
composée de ? ou 3 tubes accolés; elle est d’un jaune clair et d’un 
tissu très-fin; plongées dans l’eau elle devient très-molle et très-douce. 
Nous l’avons dédiée à M. Escaricar, Professeur à la faculté de Médecine 
de Copenhague et auteur de travaux remarquables sur les cétacés. 

Elle habite St. Thomas, Tortole. | 


Spec. Callyspongia bullata (spongia). Lamarck, Annales du Muséum , 
tom. XX, pag. 437 et Anim. sans vert., l® et 2 édit. vol. II, 
pag. 558; Lamoroux, Polyp. fleæ., pag. 51. 

Nobis, pl. VII, fig. 4. 

Nous donnons la figure de cette espèce, car la planche LIV D’Esper 
représente l'ouverture des siphons comme ciliée, ce qui ne concorde pas 
avec ce qui s’observe sur les échantillons provenant de la mer Caraïbe. 
D'un autre côté leur caret indique la nouvelle Hollande pour patrie de 
son espèce: il se pourrait donc que l’espèce Américaine fût différente 
de celle que décrit LamARex. 

Les échantillons que nous avons réunis venaient de la Guadeloupe, de 
St. Thomas, de Tortole et de Viecques. 


57 


Spec. Callyspongia inflata Nobis. 

Cette éponge est en forme de bourse, elle est comprimée latérale- 
ment et presque aussi haute que large. Les parois sont peu épaisses et 
fermées par des fibres non encroûtées. L'ouverture du siphon est un peu 
rétrécie et irrégulière; elle n'offre ni frange ni véritables cils, mais elle 
est un peu hérissée par les fibres qui viennent s’y terminer. La partie 
terminale du siphon est très-mince. 

La surface extérieure est irrégulièrement bosselée, la face intérieure 
ou cavité du siphon présente de nombreux oscules superficiels. Cette 
éponge manque d’encroûtement, elle est translucide. La surface inté- 
rieure présente des stries longitudinales qui sont dues aux fibres plus 
grosses qui parcourent la masse de bas en haut. 

Habite St. Thomas. 


B. Æspèces rampantes ou dendroides, n'étant pas véritablement 


syphiformes ou tubuleuses. 


Spec. Callyspongia fallax Nobis. 

Syn. Spongia papillaris. Lamoroux, Polyp. flex. pag. 30, Esrer, 
table IT. 

Nous n'avons pas pu conserver le nom de C. papillaris à cette espèce; 
car M. BraiNvicze a donné ce même nom à une espèce spiculifère des 
mers d'Europe. Cependant Lamoroux, EsPer et d’autres auteurs avaient 
indiqué la spongia papillaris comme provenant des mers Américaines. 

Les spécimens que nous avons proviennent des côtes de St. Thomas. 


Spec. Callyspongia tenerrima Nobis, pl. X, fig. 3, 4. 

Espèce phytoiïde, dichotome, grêle, allongée presque simple; les 
rameaux sont cylindriques, grêles, faciles à déchirer, ils sont composés 
de fibres très-fines dont les unes sont dirigées verticalement, c’est- 
à-dire suivant la longueur des rameaux, et dont les autres sont obliques 
et se portent du centre à la circonférence. 
C e) 


58 


Cette éponge est translucide et sa surface est tout-à-fait dépourvue 
d’'encroûtement; elle est complètement translucide. Des oscules super- 
ficiels ronds et nombreux sont épars sur les rameaux. 

Vivante elle est d’un jaune un peu rosé; sèche elle est jaunâtre; elle 
est longue d’environ un pied, les rameaux ont 3 à 4 lignes de diamètre. 

Habite St. Thomas, Viecques. 


3me TRIBU. 
LES ÉPONGES HOMOGÈNES. 


Spongiae Homogenae. 


Cette tribu comprend des espèces diversiformes qui sont tubuleuses, 
gibbeuses, arboscentes etc., mais qui présentent certains caractères com- 
muns qui leur donnent une grande ressemblance entre elles. 

Elles sont composées de fibres cornées, creuses, fauves, très-rigi- 
des, toutes égales entre elles, et qui s’anastomosent pour former des 
mailles sans jamais se réunir en faisceaux. 

Ces éponges sont tontes noires, brunes ou jaunes quand elles sont 
vivantes; sèches elles sont toujours noires, car même celles qui sont 
jaunes pendant la vie deviennent noires en se desséchant. Cette couleur 
est due à la pulpe qui remplit les mailles et forme l’encroûtement ; aussi 
celles qui ont été privées de cette partie par le lavage ou par leur 
décomposition dans l’eau ne présentent qu’un assemblage de fibres 
fauves et rudes. 

Quelquefois cet encroûtement tombe très-facilement, aussi ces espèces 
ne sont guère connues dans les collections que par leur squelette corné, 
chez d’autres au contraire cette partie est tenace et se conserve presque 
toujours. 


59 


Les espèces de cette tribu se ressemblent donc: 1°. par l'égalité de 
leurs fibres qui restent toujours distinctes; 2°. par une coloration assez 
identique pendant la vie et toujours la même sur les espèces desséchées 
et garnies de leur encroûtement, 3°. par leur squelette corné qui offre 
toujours une coloration fauve, et qui est formé de fibres rondes et 
grossières. ê 

Plusieurs des espèces de cette tribu semblent habiter les eaux pro- 
fondes, car ce n’est qu'après les fortes tempêtes que l’on peut les 
recueillir sur le rivage. Nous n'avons établi qu’un seul genre pour ce 
groupe. 


Gen. Luffaria Nobis. 


Mêmes caractères que ceux de la tribu. Le mot luffaria a été tiré de 
Luffa, genre de plantes de la famille des cucurbitacées, dont le fruit sec 
et dépouillé de son épicarpe laisse pour squelette un amas de fibres 
roides et anastomosées assez semblables à de grossières éponges. Dans 
certaines colonies l’on se sert du fruit des luffa ainsi préparé pour les 
usages domestiques en place des éponges communes que l’on n’a pas 
toujours sous la main. 


A. Æspèces fistuleuses. 


Spec. Luffaria sebae Nobis. SeBa, 7'hesaur. tab. XCV, fig. 7. 

Cette éponge consiste tantôt dans un seul tube tantôt dans deux 
tubes soudés par leur côté. L’orifice du siphon est large de 4 à 5 lignes, 
et la surface extérieure de la masse est creusée de sinuosités profondes, 
dirigées en général longitudinalement et séparées par des crêtes élevées 
et très-obtuses dont les côtés sont perpendiculaires à la surface. 

Vivante cette espèce est noire; elle conserve cette même couleur à 
l’état sec, à moins qu'elle n'ait perdu son encroûtement, dans ce cas 
elle ne présente plus qu’une masse fauve de fibres cornées. 

Nous pensons que la figure de SrBa convient à cette espèce et non 
à la spongia plicifera pour laquelle Lamarck l’a indiquée. 

Habite St. Thomas, Tortole, Viecques. 

8 * 


60 


Spec. Luffaria rupicola Nobis. 

Masse épaisse, dure, rigide, très-plissée à l'extérieur et comme 
bosselée par la présence de gros mamelons ou de protubérances irrégu- 
lières; cette masse peut être considérée comme fermée par 2 ou 3 
siphons à parois très-épaisses à surface extérieure mamelonnée ou garnie 
de protubérances irrégulières, et c’est surtout le développement de ces 
parties qui font l'épaisseur considérable des tubes. 

Cette éponge est brune quand elle est vivante, noire quand elle est 
sèche et qu’elle conserve son encroûtement. Si cette dernière partie a 
disparu, elle présente un lacis grossier et assez serré de fibres fauves. 
L’épaisseur de cette espèce, le caractère particulier de sa surface exté- 
rieure la font aisément distinguer de la précédente. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Luffaria fistularis (spongia). Esper, Polaire, vol. IT, pl XXI A ; 
Lamarck, Annales du Muséum, tom. IV, pag. 435 et Anim. sans vert., 
1 et 2% édit., vol. II, pag. 557; Lamoroux, Polyp. fleæ., pag. 49; 
SEBA, T'hesaur., tab. XCV, fig. 1. 

Nous avons rencontré deux fois cette espèce à la Guadeloupe; elle 
paraît n’être pas commune, elle est noirâtre quand elle a conservé son 
encroûtement, lorsque celui-ci a été détruit elle est de couleur fauve. 


Spec. Luffaria nuciformis Nobis, pl. X, fig. 2. 

Masse ovale, aussi large que haute, composée de 2? à 3 tubes à 
parois épaisses, surface extérieure marquée par quelques dépressions peu 
profondes. 

Cette espèce est haute et large de 3 à 4 pouces, ovale, orifice du 
siphon large de 8 à 10 lignes, parois du tube très-épaisses, compo- 
sées de fibres roides, fauves et presque piquantes. 

Cette espèce semble bien distincte en ce qu’elle se présente constam- 
ment sous une forme presque globulaire, grosse à peu près comme le 
poing ef percée par un ou deux siphons qui descendent presque jusqu'à 
la base. Quand il y a deux siphons leur partie supérieure est un peu 


GI 


libre et il s’agit alors évidemment de deux tubes épais soudés l’un à l’autre. 

Cette espèce ainsi que la précedente semble vivre dans les endroits 
où la mer est profonde, car nous ne les avons jamais recueilli avec les 
instruments de pêche dont nous nous servons; c’est après le gros temps 
qu'elle peut se rencontrer sur nos côtes; elle est noire quand elle est 
desséchée avec son encroûtement; quand celui-ci manque, la masse est 
d’une couleur fauve. 

Elle habite St. Thomas. L 


Spec. Luffaria insularis Nobis. 

D'une base commune s’élèvent des rameaux courts soudés à leur base et 
devenant libres vers leur sommet. La partie libre de ces rameaux est 
d'environ un pouce, un peu plus ou un peu moins; quelques-uns 
restant soudés jusqu’à leur terminaison, donnent aussi naissance à quel- 
ques lances épaisses de 4 à 5 lignes, hautes de 2 à 3 pouces, offrant 
sur leur bord supérieur des orifices siphonoïdes larges de 2? à 3 lignes, 
les rameaux qui ne sont pas soudés ensemble, présentent à peu près 
la grosseur du doigt, et offrent un orifice siphonoïde à leur sommet 
ayant les dimensions que nous avons signalées plus haut. 

Cette éponge se présente comme assez irrégulière avec de courts 
rameaux obtus terminant la masse à son sommet; sa couleur est noire 
sur le sec quand l’encroûtement persiste, si non elle est fauve. 

Habite St. Thomas, Tortole. 


Spec. Luffaria rigida (spongia). Esper, Pfaz., tab. XX VIT, fig. 1, 2. 

Nobis, pl. XII, fig. 1. 

Cette éponge varie tellement quand on l’examine à l’état vivant 
ou à l’état sec, avec ou sans encroûtement, que la personne qui ne 
serait pas prévenue pourrait en faire 3 espèces différentes, en l’exami- 
nant dans ces différents états que nous venons de mentionner. La table 
D'ESPER ne représente que son squelette corné, la figure que nous 
en offrons aux lecteurs la représente au moment où elle vient d’être 
retirée de la mer. 


62 


1°. A l’état vivant cette éponge se présente comme une réunion de 
tubes soudés à leur base, libres à leur sommet qui est percé d’un 
orifice siphonoïde de 2 à 3 lignes, l'extrémité libre de ces tubes ayant 
environ la grosseur du doigt. La surface extérieure présente des crêtes 
saillantes séparées les unes des autres par des lacunes qui ne pénètrent 
pas dans la cavité du tube, car elles sont tapissées au fond par l’encroû- 
tement qui existe aussi sur les crêtes. A l’état vivant cette éponge est 
d’un jaune orange, elle est alors très-molle. 

2°. À l'état sec et garnie de son encroûtement elle est d’un noir 
foncé et toute ratatinée, en sorte que les extrémités des tubes sont 
revenues sur elles-mêmes et ont perdu une partie de leur volume et 
les orifices siphonoïdes une partie de leur ampleur; les crêtes si sail- 
lantes et si caractéristiques se sont aussi effacées en partie par l’effet 
du dessèchement. 

3°. A l’état de squelette corné, ainsi que la représente la table XX VIIT 
d’Esrer, toute la poulpe et l’encroûtement ayant disparu l’on a un 
squelette corné qui présente à considérer les choses suivantes: La masse 
de l'éponge présente de nombreux pertuis très-larges qui de l'extérieur 
pénètrent dans le tube central. Chacune de ces lacunes est séparée des 
autres par une larve à jour qui est composée de fibres cornées anasto- 
mosées ensemble sur un seul plan. Ce sont ces larves qui formaient les 
crêtes sur l’exemplaire frais, et les parties qui pénètrent jusqu’au tube 
se trouvent-là où existaient auparavant les lacunes que nous avons 
mentionnées. 

Ce squelette corné est composé de fibres roiïdes et fauves; mis entre 
l'oeil et la lumière on voit le jour à travers, car les fibres sont rares 
et manquent partout où se montrent les pertuis; la figure d’Esprr 
quoique grossière donne une très-bonne idée du squelette corné de cette 
éponge, qui est très-commune à St. Thomas: elle se trouve très-abon- 
damment dans le port même, et il est facile de se la procurer parce 
qu'elle vit à une petite profondeur. 


63 


B. Æspèces phytoides. 


Spec. Luffaria fulva. Lamoroux, Po/yp. fleæ., pag. 88. Sesa , Thesaur. , 
tab. XCV, fig. 9 et pl. XCVI, fig. 1. 

Nobis pl. X, fig. 6, 7. 

Les figures de SeBa sont faites d’après des échantillons incomplets. 

Oscules épars où subsériés le long des rameaux: larges de 1 à 2 
lignes et superficiels. Quelquefois ils sont situés à la terminaison des 
ramuscules. Couleur jaune sur le vivant, noire sur l'espèce desséchée 
avec son encroûtement; sans encroûtement elle est fauve ainsi que l’in- 
dique son nom, et ses fibres ressemblent en tout à celles des espèces 
précédentes. 

Habite la Guadeloupe, St. Thomas, Tortole, Viecques. 


Spec. Luffaria picca Nobis. 

Simple allongée et caudiforme, cette éponge se présente sous forme 
d'une tige roide et quadrangulaire haute de 3 à 4 pieds et ayant 7 
à 8 lignes d'épaisseur; des 4 faces qu’elle présente deux seulement ont 
des oscules arrondis, superficiels, nombreux, tantôt rapprochés, tantôt 
distants les uns des autres. Ne l’ayant pas vue vivante nous dirons 
seulement que sèche et garnie de son encroûtement elle est noire, et 
jaune fauve quand elle est réduite à son squelette corné. 

Elle habite St. Thomas. 


C. Espèces encroütantes globuleuses ou lobées. 


Spec. Luffaria applicata Nobis, pl. XI, fig. 1. 

Cette espèce encroûte les corps marins, à la surface elle forme une 
masse presque plane et ayant une épaisseur de 7 à 12 lignes. Sèche 
elle est rude, fauve après la perte de l'encroûtement, et formée par des 
fibres semblables à celles des autres Luffaria. La face supérieure qui est 
plane ou bosselée, présente des oscules profonds, les uns superficiels, 


64 


les autres saillants larges de 3 à 4 lignes. Ceux de ces oscules qui sont 
saillants, doivent ce caractère à ce qu’ils sont situés au sommet des 
mamelons obtus, tantôt isolés, tantôt disposés en lignes et se touchant 
par leurs côtés. Ces oscules ne sont pas nombreux et leur forme est 
arrondie. 

Cette éponge quand elle est réduite à son squelette laisse passer le 
jour; cela tient surtout à ce qu'elle est peu épaisse, car son tissu est 
aussi serré que chez les espèces précédentes. Nous ne la connaissons 
qu'à l’état sec, et dans cet état sa coloration présente les mêmes consi- 
dérations à faire connaître que celles que nous avons signalées dans les 
espèces précédentes. 

Elle habite St. Thomas. 


2e FAMILLE. 


LITHOSPONGIAE. 


Comme nous l’avons dit précédemment les fibres de cette famille sont 
siliceuses et l’on n’y remarque aucune trace de spicules. Cette famille forme 
en conséquence un passage naturel entre la première et la troisième 
famille des éponges à réseau, laquelle ne pourrait être classée si l’on 
suivait la classification de M. Scamipr dans quelqu’une des autres qu’on 
a proposées jusqu'à ce jour. 

Les lithospongia se cassent, mais ne se déchirent pas comme les 
autres éponges, et leur tissu est inattaquable par les acides. 

On trouve à la vérité dans l’ouvrage de M. Scamipr un genre 
vivant dans l’Adriatique qu’il appelle Reniera, mais à la différence des 
lithospongia le genre Reniera contient des spicules qu'on n’observe pas 
dans les lithospongia. 

Nous ne connaissons qu'une espèce de cette famille que nous appellerons 

1°. Lithospongia torva Nobis PI. XII, fig. 3, 4. 

Eponge blanche, les fibres sont très-minces, elle laisse voir les 
oscules dont elle est garnie: de grands pores se remarquent aussi à 
l'intérieur. 


gue FAMILLE. 


HALEPONGES. — HALISPONGIAE. 


Le nom de Haléponge a été proposé par BLaINvizrE pour désigner 
les spongiaires possédant des spicules siliceuses. Ce même groupe avait 
été nommé Micondria par Fremminé et Italina par Gran. 

Il est toujours facile de connaître si les spicules d’une éponge sont de 
nature siliceuse, car dans ce cas elles ne se dissolvent pas dans les acides. 

L'on pourrait croire surtout d’après ce qu'en ont dit les auteurs que 
les éponges à spicules sont plus dures et plus rigides que les éponges 
vraies, mais il n’en est pas toujours ainsi. La plupart des haléponges 
sont très-malléables, quand elles sont en vie. (Certaines espèces sont 
même excessivement molles; parmi celles-ci nous citerons l’amphidon 
variabilis. Quoiqu’elles soient flexibles à l’état vivant l’on ne doit les 
toucher qu'avec précaution, car la plupart peuvent occasionner un prurit 
fort désagréable. 

Des auteurs ont aussi prétendu, après avoir fait un nombre d’obser- 
vations très-limité que chez les haléponges les spicules étaient toujours 
simples, (OsrTaiNvizze, Mizxe Enwarr). Mais il n’en est pas ainsi, et 
il n’est pas non plus exact de dire que ces spongiaires n’ont qu'une 
seule sorte de spicules. Aïnsi l’Euryades notabilis qui a des spicules 
tricuspides , appartient évidemment aux espèces siliceuses: et les espèces 
du genre médon qui s’y rapportent également ont 2 sortes de spicules, 
les plus grandes sont tricuspides, les plus petites sont aciniformes. 


67 


Le nombre des haléponges est considérable dans la mer Caraïbe, 
puisqu'il surpasse celui des éponges vraies, et que nous n’avons pas 
rencontré d'espèces à spicules calcaires. 

Comme nous l'avons dit dans la préface, nous proposons de diviser 
les haléponges en 3 tribus, dont la première comprend les espèces qui 
ont deux systèmes de spicules et que l’on peut désigner sous le nom 
de halispongiae armatae; la ?° tribu dite des 4a/ispongiae subarmatae , 
comprend les espèces dont les spicules sont aciniformes, mais qui n’ont 
plus qu’un seul système de spicules. Enfin la % tribu que l’on peut 
nommer halispongia tricuspidata est destinée à renfermer les espèces 
à réseau corné avec des spicules tricuspides qui peuvent être melangées 
avec des spicules aciniformes ou exister seules. 


1re TRIBU. 
LES ÉPONGES ARMATU. 
Spongiae Armatae. 


Gen. Polytherses Nobis. 


Les espèces qui entrent dans ce genre ont une partie de leurs fibres 
réunies en faisceaux ou en colonnes qui viennent se rendre à la surface 
de la masse et qui s’y terminent en rendant sa surface hérissée d'autant 
de tubercules ou appendices spiniformes qu'il y a de colonnes. De plus 
les mailles interceptées par ces tubercules ou appendices sont fermées 
par un tissu ayant plus ou moins l'apparence d’être corné. Si l’on examine 
au microscope ce tissu d'apparence cornée, l’on voit qu'il est formé de 
fils excessivement tenus, monoliformes lesquels sont intimement feutrés 
ensemble de sorte qu’ils ont l'apparence dont nous avons parlé. 


L'on trouve dans ces mailles un très-grand nombre de spicules exces- 
9 


68 


sivement petites, et qui ne deviennent bien visibles que par l’emploi de 
l’acide sulphurique: elles sont répandues dans l’épaisseur des pièces car- 
tilagineuses dont nous avons parlé et s’y entrecroisent en tous sens; 
les fibres cornées ou cartilagineuses qui forment le réseau ont également 
beaucoup de spicules dans leur composition. 

Quant à la substance cornée qui forme les mailles des spongiaires, 
il faut ajouter qu’elle ne présente pas toujours cet aspect; mais ces 
mailles ne sont pas moins closes par une membrane formée des mêmes 
fils grêles monoliformes et bien fournies en spicules dont il a été fait 
mention. 

Les polytherses quand ils sont macérés pendant longtemps dans 
l’eau laissent non sans préparation ces fils grêles dont nous avons parlé, 
lesquels sont alors désunis par la putréfaction: en voyant l’une de ces 
éponges dans cet état, l’on croirait qu’elle a été en contact avec des 
fils d’araignée. 

Tous les polytherses sont épineux, et tous ont une couleur d’un jaune 
noirâtre ou brune: en général ils conservent leurs couleurs en se séchant, 
excepté quand ils ont été longtemps exposés au soleil et à l’eau, dans ce 
cas ils deviennent blanchâtres. 

Leurs formes varient beaucoup, comme on pourra le voir dans la 
description des espèces. Ce genre ne doit pas être confiné à la mer 
des Antilles, car la spongia Strobilina de la Méditerrannée nous paraît 
lui appartenir. 


A. ÆBspèces campaniformes. 


Spec. Polytherses campana (Spongia) LamarcKk, Annales du Muséum 
tom. XX pag. 385 et Anim. sans vert. 1 et 2 édit. vol. 2? pag. 558. 
Lamoroux, Polypes flexibles, loc. cit. Nobis PI. XIT, fig 5. 

Vivante cette éponge est d’un brun noirâtre: elle conserve cette cou- 
leur si elle est desséchée avec soin; si elle s’est décomposée dans l’eau, 


elle est jaunâtre. 
Var. fixa Nobis PI XII, fig. 5. 


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Cette variété se présente sous la forme d’un entonnoir très-évasé 
dont le tiers aurait été enlevé; en sorte qu’elle représente seulement les 
trois quarts d’un cône creux; du reste sa structure et ses détails 
doivent la faire rapporter à la dite espèce. 

Elle habite St. Thomas, etc. 


Spec: Polytherses tintrimabulum Nobis. 

Haute de 3 à 4 pouces en forme de cloche ou d’entonnoir , cette espèce 
est muriquée et réticulée à l’intérieur comme à l'extérieur. Les épines qui 
se trouvent sur ses deux faces sont fortes, distantes et situées suivant 
des lignes parallèles et régulières, des oscules rares et médiocres sont 
disséminés sur les deux faces. Ses épines bien plus fortes et situées sur 
des lignes parallèles, des mailles bien plus grandes, une taille plus 
petite distinguent cette espèce du polytherses campana. 

À l’état vivant ce polytherses que l’on trouve sur les côtes de St. 
Thomas est noirâtre. 


B. Æspèces flabellées. 


Spec. Polytherses Linguiformis Nobis. 

Espèce flabelliforme, aiguë dans son bord supérieur, plus épaisse vers 
sa base: les bords latéraux sont aigus vers leur partie supérieure. Les 
deux faces sont à peu près planes et sont garnies ainsi que les bords 
d’appendices spiniformes aigus et rapprochés qui interceptent entre 
eux des mailles angulaires. Des oscules variant en grandeur sont épars 
sur les faces, mais ils ne sont pas nombreux. Les épines ont environ 
une ligne de longueur et une ligne de largeur vers leur base; tandis 
qu’elles sont aiguës vers le sommet et comprimées transversalement ; les 
oscules les plus grands ont ? lignes de diamètre; d’autres oscules 
bien plus petits sont placés au centre des espaces cartilagineux. 

L’échantillon observé était déjà desséché et un peu altéré; sa couleur 
était jaunâtre: cependant son examen nous a montré que l'espèce est 
noirâtre, quand elle est fraîche. 

Il provient de l’île de Tortole. 


Spec. Polytherses tristis Nobis. 

Cette éponge est comprimée latéralement et présente la forme d’un 
demi-cercle; elle a donc la forme en éventail; le bord supérieur est 
arqué et très-épais; les 2 faces sont planes ; toute la surface est hérissée 
d’appendices spiniformes aigus et dressés, interceptant entre eux des 
mailles angulaires. Des oscules variant en grandeur sont épars sur les 
2 faces. 

Les épines sont à peu près semblables à celles de l'espèce précé- 
dente tant pour la forme que pour la grandeur. Elles sont disposées 
par séries linéaires et presque droites qui vont de la base au sommet. 
La grandeur des oscules varie d’une ligne à %# de ligne. 

La couleur est sur le sec d’un jaune grisâtre ; vivante elle est noire. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Polytherses armata. Nobis PI. XIII, fig. 1. 

Espèce aplatie en éventail et ayant son sommet découpé par des 
incisions profondes, en sorte que le bord supérieur offre des lobes 
obtus et assez épais; les deux faces, comme les bords, sont garnies 
d’appendices spiniformes nombreux, durs et très-aigus. Ces appendi- 
ces ont à peu près la forme et la longueur qui existe chez les 2 espè- 
ces précédentes. Les lobes du bord supérieur présentent quelques rares 
oscules qui sont assez grands, puisqu'ils ont jusqu’à 4 lignes de diamètre. 
Sur les 2? faces l’on trouve quelques oscules beaucoup plus petits. 

Espèce dure et rigide, noire à l’état vivant; elle se trouve à St. 
Thomas et Tortole. 


Spec. Polytherses marginalis Nobis. 

Epais mais comprimé en éventail, bord supérieur convexe très- 
épais, arqué; processus spiniformes nombreux ayant environ une ligne, 
quelques oscules petits où médiocres sur les deux faces, d’autres plus 
grands sur le bord supérieur. Couleur noirâtre sur le vivant, devenant 
jaunâtre quand il a été altéré par son séjour dans l’eau. 

Ce polytherses est très-semblable au p. Tristis par sa forme, mais il 


71 


en diffère par ses épines qui ne sont pas aussi dressées et qui ne 
courent pas suivant des lignes droites; de plus ses oscules marginaux 
lui donnent aussi un caractère distinctif. 

Il habite St. Thomas. 


Spec. Polytherses ignobilis Nobis, PL XIII, fig. 3 et 4. 

Sessile. subflabelliforme, comprimé sur les côtés en sorte que ses 
deux faces sont plates, le bord supérieur est convexe, toute la surface 
est couverte par des processus spiniformes faibles et bien moins marqués 
que dans le polytherse armata, tristis et linguiformis qui comme lui 
ont une forme flabellée; les mailles sont également plus petites et leur 
caractère cartilagineux est bien moins évident, mais on leur trouve tou- 
jours le même caractère; elles sont formées par des fibres très-fines et 
solidement feutrées. Les processus spiniformes ont à peine une demi 
ligne de longueur, ils sont comprimés latéralement. 

Des oscules de 1 à 2 lignes de diamètre sont épars sur la surface, 
mais ils ne sont pas nombreux. 

Cette espèce est rigide quand elle est sèche; vivante elle est assez 
malléable et d’une couleur fauve noirâtre. 

Elle habite St. Thomas. 


C. Espèces lobées ou globuleuses. 


Spec. Polytherses Longispina Nobis. 

Espèce arrondie, sessile, à peine comprimée sur les côtés, haute de 
3 à 4 pouces, large de 2 à 3. Ses appendices sont plus longs que 
dans les autres espèces et au lieu d’être triangulaires ou comprimés, ils 
ont jusqu'à leur extrémité la forme de petites colonnes très-roides et 
bien cylindriques; quelquefois ces petites colonnes se bifurquent vers 
leur sommet en 2 petites colonnes plus grêles. 

À l'état vivant ce polytherses est brunâtre ou même noir: en se 
desséchant il conserve ces couleurs; les mailles situées entre les 
colonnes sont larges de 4 à 5 lignes. Les oscules sont épais, les plus 


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grands n'ont pas 2 lignes de diamètre, d’autres oscules sont très-petits. 
Ce tissu intérieur est composé de larges cavernes et imite ce qui se 
voit chez le polytherses acuta. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Polytherses acuta Nobis, PI. XIII fig. 3. 

Masse sessile, arrondie, ou divisée en 2 ou 3 lobes qui sont quel- 
quefois un peu comprimés, épines fortes très-larges à leur base, où 
elles sont prismatiques et ordinairement divisées à leur sommet en 2 
ou 3 têtes obtuses; mailles larges de 3 à 5 lignes. 

L'intérieur de cette éponge est formé par de larges cavernes dont 
quelques-unes ont près de 6 lignes de large. 

A l'état vivant ce polytherses est noirâtre, et cette couleur persiste 
sur le sec à moins que les spécimens n’aient été longtemps à la pluie 
et au soleil, dans ce cas ils deviennent blanchâtres. 

Il habite la Guadeloupe, St. Thomas, Tortole, Viecques, Crabb-Island. 


Spec. Polytherses felix Nobis, PL XIII fig. 2. 

Sessile, arrondi, ou lobé; la surface est réticulée comme chez toutes 
les autres espèces et garnie de processus spiniformes durs et rigides, 
comprimés latéralement et bien plus petits que chez l'espèce précédente. 
Les oscules sont peu nombreux, ils sont larges de 1 à 2 lignes, ils 
sont en général disséminés, et l’on en trouve souvent vers le sommet 
de l’éponge; les mailles sont bien plus petites que dans le polytherses 
acuta, car elles varient entre une et deux lignes et demie. Dans l'inté- 
rieur cette éponge est caverneuse comme les 2? espèces qui précédent ; 
dans l’état de vie sa couleur est d’un brun obscur. 

Elle habite St Thomas, Tortole. 


Spec. Polytherses capitata Nobis. 

Une forme presque toujours capitée, des épines très-dures, très-obtu- 
ses et à peine saillantes, une consistance très-voisine de celle du carti- 
lage sert à distinguer cette espèce. De plus les épines au lieu d’être 


73 


obliques à la surface comme chez la plupart des autres espèces sont 
perpendiculaires; elles sont fortes, épaisses, obtuses et leur hauteur 
n'atteint pas une ligne. 

Les oscules sont épars mais en général plus nombreux que dans les 
autres espèces, ils ont ordinairement une ligne de diamètre; de plus vers 
le sommet l’on trouve 2 ou 3 oscules bien plus grands. L'intérieur est 
très-caverneux, et sur le sec le tissu des mailles est blanchâtre et pré- 
sente non seulement l'aspect mais aussi presque la consistance de la 
corne. À l'état vivant cette éponge est brune et ne présente pas la 
rigidité très-grande qu'on lui trouve quand elle est desséchée. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Polytherses colunnaris Nobis. 

Espèce dressée mais largement adhérente à sa base, et ayant 3 à 4 fois 
plus de hauteur que de largeur, elle paraît composée de 4 à 5 branches 
droites parallèles et soudées entre elles. Elle présente sur la surface de 
larges crevasses qui la pénètrent quelquefois de part en part. Toute 
sa surface est couverte de processus spiniformes, les uns aigus les autres 
spatulés; des oscules petits où médiocres, mais très-nombreux sont 
disséminés sur les différentes parties de cette éponge, chez laquelle le 
caractère cartilagineux tend déjà à disparaître ainsi que chez l’espèce 
précédente. Couleur jaunâtre sur le sec. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Polytherses cylindrica Nobis. 

Espèce cylindrique ayant à peu près une grosseur égale dans toute 
sa hauteur. Processus spiniformes, noinbreux, égaux dans toute leur 
longueur, simples ou bifides à leur sommet et s’élevant à environ 
2 lignes au-dessus de la membrane cartilagineuse des mailles. Comme 
cette membrane se replié sur les épines et passe de l’une à l’autre, il 
en résulte que les area ou planchers de ces mailles se trouvent au fond 
des cavités assez profondes. Le sommet des épines dépasse d’environ 
A de ligne la membrane qui court de l’une à l’autre. 

10 


74 


Des oscules larges d'environ 2 lignes se trouvent dans quelques-uns 
des area (planchers) et percent la membrane cornée; à l’état sec la 
couleur est jaunâtre. 

Elle habite St. Thomas. 


Gen. Hyrtios Nobis. 


Le genre Hyrtios se rapproche des Polytherses en ce que les mailles 
de son réseau sont remplies par un encroûtement tenace, lequel ren- 
ferme des spicules entrecroisées en tous sens; mais il diffère des Poly- 
therses en ce que cet encroûtement ne contient plus de fils longs et tenus 
que nous avons signalés en parlant de ce genre. De plus les hirtios 
diffèrent des genres suivants par ce même encroûtement, lequel, comme 
nous l'avons fait observer plus haut, renferme des spicules disposées 
autrement que celles que l’on trouve dans les cellules des autres divi- 
sions génériques comprenant deux systèmes de spicules ; pour cela il suffit 
de comparer leur tissu. 

Nous ne connaissons que 3 espèces à rapporter au genre hyrtios, et 
à l’état vivant deux sont noires, la 3° est d’un pourpre noirâtre. 

Pour terminer nous dirons que parmi les haléponges de la 1° tribu 
il se trouve deux genres qui se distinguent des autres par leur encroû- 
tement tenace étendu entre les mailles; ce sont les Polytherses et les 


Hyrtios. 


Spec. Hyrtios proteus Nobis, PI. XIV, fig. 4. 

Espèce formée par un ou plusieurs lobes, ou bien de forme gibbeuse 
et marquée à sa surface par quelques crêtes obtuses et épaisses, toute 
sa surface est échinulée par de petits processus spiniformes ayant à 
peine une ligne de longueur et circonscrivant des mailles qui ont 1 à 2 
lignes d’étendue. Les oscules sont nombreux, ronds, superficiels et ont 
environ 1 à ? lignes de diamètre. 


75 


Les fibres de cette éponge sont jaunâtres et cassantes : l’encroûtement 
est noir, et la couleur est noire à l’état vivant et à l’état sec. 

Une partie de ses fibres sont condensées en faisceaux, ce qui n’existe 
pas chez les hyrtios vilis et musciformis. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Hyrtios vilis Nobis. 

Masse comprimée un peu flabellée, sinuée en son bord supérieur et 
composée d’une charpente très-lâche de fibres gros, ronds et d’une con- 
sistance presque cartilagineuse; les mailles du réseau ont de 3 à 6 
angles et sont larges de 3 à 4 lignes. Les fibres qui forment ce réseau 
sont quelquefois à nu sur les espèces desséchées, et se montrent avec 
une couleur fauve, tandis que l’encroûtement qui remplit les mailles est 
d'un noir foncé. 

La surface offre des oscules superficiels ayant 2 à 3 lignes de dia- 
mètre. L'hyrtios vilis est comme la précédente d’une couleur noire 
tant à l’état vivant qu'à l’état sec. 

Ses fibres bien plus lâches, ses mailles bien plus larges la distinguent 
de la précédente. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Hyrtios musciformis Nobis, PI XIV, fig. 3. 

Cette éponge est parasite, elle forme une gaîne épaisse de quelques 
lignes autour des branches des polypiers. Sèche elle est d’un pourpre 
noirâtre, vivante elle est d’un pourpre foncé qui s’attache aux doigts, et 
cétte couleur ne peut s’enlever qu'avec difficulté. 

L'épaisseur de cette espèce est de 2 à 3 lignes, elle est composée 
de fibres courtes anastomosées ensemble et d’un aspect cartilagineux, 
dont les interstices sont remplis par la matière pulpeuse de couleur de 
pourpre dont nous avons parlé. 

Quand elle est sèche elle ressemble grossièrement à certains lichens 
très-courts, et les fibres dont il a été question devenant plus saillantes 
rendent sa surface un peu hérissée. Dans les interstices de ces fibres 

107 


76 


l’on trouve des fragments de la matière pulpeuse desséchée qui examinés 
au microscope présentent la même structure que celle que l’on observe 
chez les hyrtios vilis et proteus. 

Cette espèce est commune dans le port de St. Thomas. 


Gen. Agelas Nobis. 


Les Agelas ont deux systèmes de spicules, savoir un premier système 
servant à renforcer les parois de leurs fibres qui sont creuses et cor- 
nées, et un second système composé de spicules ##fracellulaires c.-à.-d. 
qui font saillie par l’une de leurs extrémités dans les mailles du réseau. 
Ces espèces sont encroûtées à leur surface, l’encroûtement est mince et 
très-finement poreux ce que l’on ne peut voir qu’à la loupe; de plus elles 
sont très-fibreuses à l’intérieur. 

Leurs fibres encore cornées et creusées, leur tissu très-fibreux les dis- 
tinguent parfaitement des Amphimédon, des Halysios, et même des Pan- 
doros qui n’ont pas du reste leur encroûtement finement poreux. Chez 
les Agelas la texture est fibreuse, chez les Thalisias elle est plutôt 
terreuse, et chez les Amphimédon elle est plutôt spongieuse. 


Spec. Agelas dispar Nobis, PI XV, fig. 1. 

Espèce pédiculée, renflée en forme de masse arrondie vers son som- 
met et souvent un peu aplatie vers sa partie supérieure. Sur une partie 
souvent assez limitée de sa surface l’on trouve de petits oscules super- 
ficiels ronds, nombreux et serrés. Le reste de la surface présente des 
oscules superficiels et bien plus grands (2 lignes de diamètre) et un 
grand nombre de cavités sinueuses qui pénètrent dans la masse, et peu- 
vent être considérées comme des oscules confluents ou déformés. Cette 
éponge est rigide quand elle est sèche, et présente alors une couleur 
d’un blanc jaunâtre; l’intérieur de son tissu est très-caverneux. 

Var. a. 

Quelques spécimens qui ne peuvent être séparés de l’espèce que nous 


77 


venons de décrire, présentent sur toute leur surface des oscules petits et 
arrondis semblables à ceux que nous avons indiqués comme groupés 
dans une place limitée de l'agelas dispar. Elle offre aussi les cavités 
sinueuses qui ont été mentionnées dans cette dernière. 

Elle habite la Guadeloupe, Ste. Croix, St. Martin, Thomas, Viecqnes. 


Spec. Agelas rudis Nobis, PI XV, fig. 2. 

Masse comprimée latéralement et qui serait flabelliforme, si elle avait 
plus de hauteur; le bord supérieur est obtus, épais et arrondi; les 
deux faces ainsi que le bord supérieur offrent quelques oscules arrondis 
et d’autres ouvertures obliques, allongées, irrégulières qui pénètrent 
de part en part la masse commune. Le reste de la surface est très- 
finement poreuse. Quand on l’examine à la loupe les oscules, ainsi que 
les ouvertures obliques dont il a été question, ont environ ? lignes de 
diamètre ; sur le vivant la couleur est rouge, elle devient jaunâtre par le 


dessèchement. 
Elle habite St. Thomas. ; 


Spec. Agelas albo-lutea Nobis. 

Masse roide, comme chertacée, flabelliforme, naissant d’une base 
comprimée et gardant à peu près la même épaisseur dans toute son 
étendue, son bord supérieur est obtus et ondulé, sa surface est revêtue 
d’un encroûtement blanc jaunâtre très-adhérent quoique mince, et qui 
vu à la loupe est très-finement poreux. Cette éponge qui est épaisse 
de quelques lignes est dépourvue d’oscules, elle est d’une couleur 
blanc jaunâtre. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Agelas dilatata Nobis, PI. XIV, fig. 1. 

Masse élargie plutôt aplatie, surface roussâtre au-dessus, noirâtre de 
côté, pores petits presque également épars. 

Elle habite la Guadeloupe. 


18 


Les genres que nous allons maintenant passer en revue ont leurs spi- 
cules intracellulaires autrement disposées que chez les polytherses et les 
Hyrtios; ici ils sont adhérents par l’une de leurs extrémités aux mailles 
du réseau et leur autre extrémité fait saillie dans les cellules. De plus 
le nombre de ces spicules ainsi disposées dans chaque maille est très- 
petit, tandis que ce nombre était considérable pour l’encroûtement des 
mailles des polytherses et des Hyrtios. 


Gen. Amphimédon Nobis. 


Espèces diversiformes, non encroûtées n'étant pas garnies de pinceaux 
fibreux qui les rendent hérissées. Leur surface est poreuse ou réticulée, 
leur intérieur spongieux ; plusieurs de ces espèces sont rouges ou rou- 
geâtres, cependant il y en a une de verte, une autre violette, mais cette 
coloration peut être considérée comme dérivant du rouge. Parmi ces 
espèces il y en a qui, lorsqu'elles sont vivantes et qu'on les touche, 
occasionnent un prurit fort incommode. Chez les amphimédon les par- 
ties cornées du réseau sont plus ou moins atrophiées et disparaissent 
presque complètement chez certaines espèces. 


A. Espèces à surface réticulée, c'est-à-dire parcourues par des nervures 
formant une nervure par leurs anastomoses. 


Spec. Amphimédon compressa Nobis, PI XVII, fig. 2. 

Masse large, comprimée à peu près de la forme de la main lorsqu'elle 
est ouverte et les doigts rapprochés, mais sans divisions, un peu 
aiguë au sommet; les bords sont épais et présentent 1 à 3 séries 
d’oscules superficiels arrondis, larges de 1 à 2 lignes au plus; les 
faces qui sont quelquefois excavées quelquefois un peu bombées peu- 
vent présenter une côte saillante; elles sont réticulées par des nervures 
qui se dichotomisent et entre les nervures il existe des espaces qui 


19 


sont divisés par des prolongements parallèles qui vont d’une nervure à 
l’autre. Les espaces qui sont situés entre ces prolongements constituent 
des pores arrondis ou allongés, petits ou grands qui rendent la surface 
très-poreuse. 

En outre chacune des faces présente quelques oscules épars qui peu- 
vent être un peu plus grands que ceux des bords, et qui ont quelque- 
fois leur ouverture déchirée en étoile. 

A l'état vivant cette espèce est d’un beau rouge, en séchant elle 
devient blanchätre. 

Elle habite St. Thomas, Ste. Croix, Viecques. 


Spec. Amphimédon arborescens Nobis, PI. XIV, fig. 2 

Espèce divisée en rameaux parallèles, tortueux, quelquefois ces 
rameaux sont soudés entre eux jusqu'à une certaine hauteur. Des oscules 
superficiels ou à peine saillants se trouvent sur un ou deux rangs le 
long des rameaux; ils ont un diamètre d'environ 2? lignes. Le tissu de 
cette espèce est semblable à celui de l'espèce précédente, seulement sa 
surface est un peu moins poreuse, Sa couleur à l’état vivant est d’un rouge 
vif, elle peut conserver cette teinte si elle est desséchée avec soin, si 
non elle devient d’un blanc jaunâtre. Le port de l’amphimédon arbo- 
rescens la fait ressembler beaucoup à la spongia rubens dont elle a la 
couleur: sa taille est d'environ 8 à 12 pouces. 

Elle habite St. Barthélemy, St. Thomas, Tortole. 

Variété ensiforme. 

Cette espèce présente une variété ensiforme dont les rameaux sont 
comprimés, dressés, égiformes et osculés sur leurs bords. Couleur rouge. 

Elle habite St. Thomas. 


80 


B. Æspèces à surface poreuse ou celluleuse à l'état sec, pouvant 
cependant être réticulée quand elles sont vivantes. 


Spec. Amphimédon variabilis Nobis, PL XXI, fig. 4et PI. XXIT, fig. 2. 

Cette éponge est très-variable dans sa forme: tantôt elle est lobée et 
ses lobes peuvent être comprimés ou obtus, d'autrefois elle est flabelli- 
forme, dans tous les cas les oscules sont en général situés sur le bord 
libre des lobes, et quand l'espèce est flabelliforme ces ouvertures peu- 
vent être unilinéaires et suivre la ligne courbe du bord. 

Cette espèce est rouge quand elle est vivante, dans cet état elle est 
douce comme du coton et très-malléable, caractère qui la différencie de 
la Thalysias ignis, quand cette dernière est privée de son encroûtement ; 
de plus à l'état frais notre éponge est parsemée de pores et de lacunes 
irrégulières qui sont le plus souvent situées en séries régulières et 
linéaires, ce qui fait que la surface est réticulée, mais ce caractère tout 
aussi bien que sa imollesse se perdent sur le sec, alors la surface est 
seulement poreuse, et la disposition réticulaire peut disparaître entièrement. 

Quand elle est sèche, cette éponge devient grisâtre et fragile, sa sur- 
face est celluleuse par les pores qui s’y trouvent. Ces pores sont tantôt 
très-petits, d'autrefois ils peuvent recevoir une tête d’épingle, ils sont non 
seulement de grandeur inégale, mais aussi de formes différentes et très- 
irrégulières : elle renferme de la chaux et fait effervescence avec les acides. 

L'espèce qui se rapproche le plus de Z’amphimédon variabilis est la 
Thalisias ignis; mais à l’état de vie, si toutes deux sont rouges, la 
première est réticulée et elle est très-douce au toucher, tandis que la 
seconde n’est pas réticulée et est plus ou moins roide. De plus le 
système spiculifére est bien plus développé chez la Talysias ignis que 
chez celle qui nous occupe: cette dernière présente encore, quand on 
l’examine au microscope, des pièces cartilagineuses rougeâtres de forme 
très-irrégulière qui ne se trouvent pas dans l'autre. 

A l’état sec l’amphimédon n’est jamais bien encroûtée, tandis que 


81 


la Thalisias ignis est toujours revêtue d’un encroûtement complet si 
elle a été bien desséchée, 
Elle habite le port de St. Thomas. 


Spec. Amphimédon ferox Nobis, PI XIT, fig. 6. 

Espèce d’un rouge brique; quand elle est vivante elle se présente 
sous l’aspect d’une lame encroûtante plus où moins étendue à la surface 
des rochers et ayant une épaisseur de 3 à 4 lignes. A l’état vivant sa 
surface libre n’est ni poreuse ni celluleuse, mais très-unie; dans cet 
état elle présente des oscules épars larges d’environ 1 à 2 lignes, et 
faisant une saillie de 1 à 2 lignes au-dessus du niveau de la masse. 

A l'état sec, comme la matière pulpeuse s’est desséchée, la surface 
n’est plus unie, mais présente des dépressions ou de petites fentes 
régulières, séparées les unes des autres par de petites crêtes minces et 
plus ou moins longues. Le caractère des oscules est conservé, mais la 
coloration naturelle a disparu et est remplacée par une teinte jaunâtre. 

Cette espèce est une de celles que l’on doit éviter de toucher à cause 
de ses caractères caustiques. 

Elle habite l’île de Water-island près de la côte de St. Thomas. 


Spec. Amphimédon dilatata Nobis. 
Erecta, flabellata, compressa in vivo rubra osculatis; utraque facie 
tenue punctata ac os. 


Spec. Amphimédon viridis Nobis, PI XVI, fig. 2, 3. 

Cette éponge qui est cylindrique et allongée, n'est pas dressée mais 
couchée et elle rampe sur les pierres; elle présente à sa surface des 
oscules disséminés lesquels sont saillants et déchirés sur leurs bords. 
Leur saillie est d'environ 2? lignes et leur ouverture est large d'à peu 
près autant. 

Cette espèce qui est verte et unie quand elle est vivante, de- 
vient jaunâtre et très-cassante quand elle est sèche. Dans ce dernier 
état elle n’est plus lisse, car sa surface se garnit d’un grand nombre 

11 


82 


de petits pores, ce qui est dû au retrait de la pulpe gélatineuse. 
Elle habite le rivage nord de l’île de Water-island, sa couleur la fait 
tout de suite reconnaître, quand on étudie les espèces sur le vivant. 


Spec. Amphimedon Noli-tangere Nobis, PI XV, fig. 3. 

Masse épaisse, arrondie, lobée à sa surface. Chaque lobe est épais 
de 12 à 15 lignes et percé à son sommet d’un oscule qui a 4 à 5 
lignes de diamètre. A l’état frais cette éponge est lisse et d’une cou- 
leur violette, c’est ainsi que nous l’avons dessinée; quand elle est des- 
séchée sa surface est finement poreuse, et ces pores sont nombreux, 
rapprochés, et du diamètre d’un trou que ferait une épingle ordinaire. 

Quand on touche imprudemment cette éponge lorsqu'elle est vivante, 
l’on éprouve dans les mains une forte cuisson et une sensation d’en- 
gourdissement très-désagréable qui peut durer plusieurs heures. 

Elle habite les côtes de St Thomas. 


Spec. Amphimedon leprosa Nobis, PI. XV, fig. 4. 

Espèce formée de lobes peu nombreux, aux extrémités desquels il y 
a des pores; les oscules sont médiocres et circulaires. Couleur orange, 
la surface est rude au toucher; pour la forme générale cette espèce rap- 
pelle le genre Thalysias dont elle se distingue par ses oscules et par 
sa texture. 


Elle habite la Guadeloupe. 


Gen. Thalisias Nobis. 


Chez les Thalisias les portions cernées du réseau sont atrophiées et 
les mailles ne sont fermées que par des faisceaux de spicules. Leur 
surface ne présente pas de pinceaux fibreux, mais elle est en général 
lisse et recouverte d’un encroûtement persistant. Ce genre diffère du 
précédent par la présence de son encroûtement ; de plus la surface ne 


83 


présente ni nervures anastomosées, ni une texture celluleuse, ainsi que 
cela a lieu pour les amphimedon. Quelquefois cependant la croûte alcy- 
onique de ces espèces examinée à la loupe laisse apercevoir un réseau 
très-serré de pores très-fins. 


Spec. Thalisias ignis Nobis, PL. XVIII, fig. 1, 2. 

Large et adhérente, gibbeuse ou étendue en plaques larges et plus 
ou moins épaisses, cette espèce est d’un beau rouge quand elle est 
vivante. Les oscules sont superficiels ou saillants de quelques lignes très- 
clairsemés et ont environ 2? lignes de diamètre, d’autrefois les oscules 
sont déformés et ont une forme allongée, ce qui peut provenir de la 
fusion de 2? ou 3 oscules. 

À l’état sec notre espèce se présente sous forme d’une masse jaunâtre 
revêtue d’un encroûtement fragile; elle est alors très-friable, intérieu- 
rement poreuse: bien que ses spicules soient siliceuses , elle contient dans 
son tissu du carbonate calcaire et fait effervescence avec les acides. 

Cette éponge jouit de qualités caustiques; elle produit la même 
sensation que les orties. 

Ceux qui voudront l’observer se la procureront très-aisément, car 
elle est très-commune et se fixe de préférence sur les pilotis et autres 
pièces qui séjournent dans l’eau. Elle nous paraît voisine de la spongia 
urens des auteurs. 

Elle habite le port de St. Thomas. 


Spec. Thalisias Carbonaria. (spongia) LamarCcK, Annales du Muséum , 
tom XX, p. 375 — num. 20 et Aisf. nat. 1 et ? édit. vol. 2. p. 546. 

Espèce d’un noir foncé rampante sur les pierres et les madrépores, 
elle est tantôt assez mince tantôt elle se renfle en lobes assez épais; ses 
oscules sont très-saillants et vont en diminuant de grosseur de leur 
base à leur sommet. Ces oscules ont 4 à 5 lignes de saillie et leur 
ouverture n’a qu'un diamètre d’une ligne et demie; mais ils sont très- 
fragiles, en sorte que l’on ne peut guère les observer dans les collec- 


LE 


(®_e] 


+ 


tions. La texture intérieure est poreuse, mais d’un aspect et d’une 
consistance comme terreuse. 
Elle habite la Guadeloupe, Ste. Croix, St. Barthélemy, St. Thomas. 


Spec. Thalysias proxima Nobis, PI. XVIIT, fig. 3. 

Espèce dressée en forme de main, divisée en forme de doigts à son 
sommet. Sa couleur est noire, son encroûtement vu à la loupe présente 
des pores très-petits et très-confluents; ses oscules sont superficiels, 
larges d’environ une ligne. Le caractère des oscules la sépare aisément 


de la précédente, dont elle s'éloigne aussi par son port. 
Elle habite St. Thomas. 


Spec. Thalysias rugosa Nobis, PL. XVIIT, fig. 4. 

Espèce très-rigide comme les deux précédentes et divisée en gros 
lobes courts, obtus, bosselés et irrégulièrement contournés ; surface très- 
finement poreuse comme chez la précédente; oscules épars, superficiels 
larges d’environ une ligne; la couleur est brune sur le vivant et se 
conserve telle chez les individus secs; sa couleur bien moins foncée, sa 
forme différente nous ont engagés à la séparer de la précédente dont 
elle est très-voisine. 

Les Thalisias proxima et rugosa ayant des oscules superficiels ne 
peuvent se confondre avec la spongia Carbonaria. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Thalysias coccinea Nobis, PI XVIII, fig. 5. 

Espèce d’un rouge vif, talpiforme, largement adhérente aux pierres et 
autres corps marins; sa surface est bombée quelquefois bosselée, mais 
très-lisse. L’encroûtement contient des corps siliceux stelliformes à 
rayons très-courts. 

En séchant elle devient blanche, et paraît alors de nature crétacée à 
l'extérieur. Si l’on entame sa croûte avec un canif l’on voit qu’elle est 
blanche et compacte. Ce caractère la rapproche tout-à-fait des espèces 
du genre alcyonium de Lamarok. 


85 


A l'état sec son intérieur est également compacte ce qui est produit 
en grande partie par ce dessèchement, car à l’état frais elle est celluleuse. 
Elle habite St. Thomas. 


Spec. Thalysias vesparia (Olegonium) Lamarck. 

Cette espèce présente un encroûtement qui est composé de spicules 
siliceuses: la surface est très-finement poreuse et offre des oscules groupés 
par places éparses; le tissu interne est semblable à celui que nous 
avons signalé pour la famille des amphimédiens. L'on ne trouve pas 
chez cette espèce de réseau corné; les mailles sont seulement formées par 
des fascicules de spinites qui se rencontrent de manière à former un réseau. 

Ste. Croix et l’île Fagoux près de la Guadeloupe. 


Spec. Thalysias Subtriangularis DucHassaING DE FONBRESSIN, Axim. 
rad. des Antilles, pag. 26. 

NobissEL XV he. retPL XVII, ie, 1. 

Masse phytoïde haute de 1 à 2? pieds, à rameaux très-lâches; la 
tige et les rameaux sont comprimés et de forme légèrement triangu- 
laire; les oscules sont un peu saillants et situés sur une seule ligne qui 
occupe l’une des arêtes de la tige et des rameaux; vue à la loupe, la 
surface est finement poreuse; la couleur est d’un jaune clair tant chez 
les spécimens vivants que chez ceux qui sont secs. 

Var. A. Cylindrica Nobis, PI XIV, fig. 1. 

Les rameaux sont cylindriques, les oscules sont situés à l’extrémité 
des ramuscules qui naissent sur les rameaux. 

Var. B. Lyriformis Nobis, PL XVI, fig. 1. 

Flabelliforme, les rameaux sont soudés ensemble et sont plus ou 
moins parallèles; la soudure se prolonge presque jusqu’au sommet des 
rameaux qui sont percés par des oscules terminaux. 

Cette espèce ainsi que les précédentes fait effervescence avec les 
acides, et ainsi que ses variétés elle est très-commune. 

Nous les avons rencontrées à la Guadeloupe à St. Thomas, et nous 
les avons reçues de Viecques et de Tortole. 


86 


Spec. Thalysias hyano Nobis, PL XVI, fig. 1. 

Espèce comprimée composée de deux ou trois tubes séparés supé- 
rieurement, peu courbes; surface noduleuse et poreuse , murailles épaisses. 

Habite la Guadeloupe. 


Spec. Thalysias varians Nobis, PI. XIII, fig. 6. 

An alcyonium distortum et aleyonium marius diaboli auctorum. 

Espèce généralement difforme et divisée en deux ou trois lobes courts 
très-obtus , noueux et très-difformes. La planche XCVIT, fig. 4, de SEBA et 
celles n’Esper XXI et XXII représentent assez bien les principaux aspects 
de cette espèce, mais les extrémités des lobes de notre espèce ne pré- 
sentent pas les oscules que l’on attribue à l’alcyon difforme des auteurs. 

L’encroûtement cortical de notre éponge est très-résistant et d’une 
couleur fauve. La masse intérieure est très-poreuse et remplie d’une 
masse de petites cavernes. La surface n'offre ni pores ni oscules. 

Var. A. digitata. 

Cette variété a une forme à peu près palmée, ses autres caractères 
ne permettent pas de la séparer de la Thalysias varians. 

Var. B. incrustans. 

Est la même espèce qui encroûte la surface des corps marms, sans 
produire ni lobes, ni ramifications. 

Les spécimens du type le plus commun se sont trouvés à la Guade- 
loupe, à St. Barthélemy, à St. Thomas, à Tortole: les variétés A. et B. 
proviennent de St. Thomas. 


Spec. N. Thalysias virgultosa (spongia) Lamarck, Æanales du Mu- 
séum, vol. XX p. 446 num. 9 et Auim. sans vert. 1 et 2? édit. vol. 2 
p. 565. Esper, pl. sup. 2 tab. 66. Lamoroux, Po/yp. flex. 66. 

Nobis PI. XXIIT, fig. 8. 

Cette espèce fait passage au genre suivant, car quelquefois elle est 
hérissée par quelques pinceaux, cependant son encroûtement tenace 
nous la fait conserver parmi les Thalysias. 

Lamarox indique cette espèce comme appartenant peut-être aux mers 


87 


du nord de l'Europe. Nous croyons que la figure qu’en donne Esper 
ne peut se rapporter qu'à notre espèce. Elle habite la Guadeloupe, 
St. Thomas, Viecques, et sans doute les îles voisines. 


Spec. Thalysias saxicava Nobis. 

Cette éponge a des parties visibles à l'extérieur qui sous forme de 
petites plaques ou de bandelettes assez épaisses, rampent à la surface 
des vieux madrépores. 

Ces bandelettes présentent çà et là des oscules superficiels, par les- 
quels l’eau pénètre dans les parties cachées de l'éponge, qui se trouvent 
situées dans l’intérieur des madrépores, où elle occupe des cavités ou 
galeries irréguhères et assez larges. 

La partie de ce spongiaire qui est située à la surface de la roche 
madréporique offre l’aspect et la consistance des espèces que nous avons 
rangées dans le genre Thalysias, elle ressemble surtout à la Thalysias 
varians. 

Cette ressemblance est non moins frappante lorsqu'il s’agit de la 
texture. Le microscope fait voir qu'il n’y a pas la moindre trace de 
réseau corné et l’on ne trouve qu’une pulpe solide, forée de spicules 
siliceuses aciniformes et renfermant des pièces irrégulières qui sont en 
partie calcaires. 

La partie de ce spongiaire qui est logée dans les galeries est 
beaucoup plus mince que les parties extérieures, mais présente une 
structure microscopique semblable à ce que nous venons de décrire. 

Cette espèce doit-elle être séparée des Thalysias à cause de la manière 
dont elle habite dans les pierres? Sa structure permet-elle d’en faire 
un genre à part? 

Cette éponge habite St. Thomas. 


38 


Gen. Pandaros Nobis. 


Ce genre comprend un certain nombre d'espèces qui se ressemblent 
par leur port, par leur couleur et quelques autres caractères. 

Les éponges qui appartiennent à cette division sont peu ou point 
pourvues d’encroûtement, leur principal caractère consiste en ce que leur 
surface est pourvue de pinceaux ou de processus fibreux, qui rendent 
leur surface hérissée. Parmi les espèces de ce genre, l’on en rencontre 

D » 
ayant encore un réseau corné où cartilagineux fortifié par des spicules: 
chez d’autres ces parties tendent plus où moins à disparaître. 

Toutes ont à l’état frais une couleur rouge où purpurine; elles sont 
généralement ramifiées ou bien disposées en éventail. 


A. Bspèces phytoïdes. 


Spec. Pandaros arbusculum Nobis, PL XVIIT, fig. 6. 

Plusieurs petits rameaux ayant environ une ligne de diamètre s’élè- 
vent du tronc commun, se divisent de distance en distance et s’anasto- 
mosent quelquefois; ils se terminent à une hauteur à peu près égale 
en formant. une touffe arrondie; vus à la loupe les rameaux princi- 
paux sont finement échinulés; les ramuscules sont un peu aplatis et 
se divisent en pinceaux. : 

Cette espèce n’a que 2? ou 3 pouces de haut; elle est rouge quand 
elle est fraîche, mais en se desséchant elle devient jaunâtre; elle n’offre 
pas d’oscules. i 

Nous considérons les rameaux eux-mêmes comme étant des pinceaux 
ou des houppes, ce qui nous fait placer cette espèce dans cette section. 

Cette éponge habite St. Thomas. 


Spec. Pandaros pennata Nobis, PI. XX, fig. 3. 
Plusieurs rameaux s'élèvent d’une base commune et sont très rappro- 


89 


chés; ils ont de légères connexions anastomotègues les uns avec les 
autres au moyen de faisceaux; leur surface est hérissée de nom- 
breux pinceaux formés par de longues fibres parallèles; les pin- 
ceaux de la partie inférieure sont en général cylindriques, mais ceux 
de la partie supérieure sont flabelliformes, très-minces à bord supérieur 
arrondi. 

Cette éponge est très-jolie quand elle est en vie, elle offre alors 
une couleur d’un rouge violet; quand elle est sèche, elle devient d’un 
violet noirâtre et même d’un jaune sale, elle ne présente pas d’oscules 
distincts. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Pandaros lugubris Nobis. 

D'une souche très-courte s’élèvent des tiges de 1 à 2 lignes de 
diamètre , lesquelles s’anastomosent à des distances assez rapprochées pour 
former des mailles de 4 à 5 lignes de larce; de distance en distance 
ces rameaux s’aplatissent et atteignent 4 ou 5 lignes de largeur, et se 
terminent par des ramuscules obtus longs de 2? à 3 lignes, que nous 
considérons comme des pinceaux. 

Cette espèce présente des pores nombreux, mais n'offre pas d’oscules 
distincts; elle est de couleur pourpre quand on la retire de la mer; 
en séchant elle devient d’un violet noïrâtre et même jaunâtre, si elle a 
longtemps séjourné à la pluie et au soleil. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Pandaros angulosa Nobis, pl. XVI, fig. 4. 

La tige principale s'élève à peu de hauteur, se divise en 2 ou 8 
branches, et le tout forme une masse subdendroïde haute de 5 à 7 
pouces. La souche comme les rameaux sont anguleux, rigides, couverts 
de pinceaux aigus, droits et comprimés qui rendent la surface hérissée. 
Cette surface offre aussi çà et à des cavernes ou cellules. Cette espèce 
offre des oscules épars assez petits, ainsi que quelques grands trous qui 


traversent la masse de part et d'autre. 
12 


90 


La couleur sur le vivant est d’un gris bleuâtre; en séchant les spéci- 
mens deviennent grisätres. 
Elle habite St. Thomas. 


B. Zspèces flabelliformes. 


Spec. Pandaros acanthifolium Nobis, pl. XX, fig. 2. 

Masse flabelliforme, pédiculée à sa base, sa partie supérieure qui 
représente un éventail est percée à jour sur plusieurs points. La tige 
comme les expansions sont couvertes de pinceaux grêles, allongés qui 
sont épais d’environ une ligne et longs de 4 à 5; le bord supérieur ou 
bord convexe se termine également par de semblables pinceaux, qui 
peuvent être considérés comme la terminaison des rameaux dont l’anasto- 
mose à formé l'expansion flabelliforme. 

Cette éponge paraît voisine de la P. æevampalina, mais elle est 
distincte par une tige ronde et cylindrique couverte de pinceaux allon- 
gés, et sa surface n'offre pas de loges favéolaires, comme chez l’espèce 
de LamarcœKk. 

Le Pandaros acanthifolium est d’un beau pourpre quand il sort de la 
mer, mais en séchant il devient noirâtre. 

Cette espèce habite St. Thomas. 


Spec. Pandaros juniperina (spongia). LamARCK, Annales du Museum , 
tom. XX, pag. 444 et Anim. sans vert., 1® et 2° édit. vol. II, pag. 563 ; 
Esrer, tab. LI, in suppl. 

Nobis, pl. XIX, fig. 8. 

Elle habite la Guadeloupe, St. Thomas, Viecques. 


Spec. Pandaros Walpersii Nobis, pl. XX, fig. 1. 

Espèce très-comprimée, légèrement pédiculée et se divisant en quel- 
ques expansions flabelliformes; les deux faces sont garnies de pinceaux 
comprimés et très-nombreux, ce qui rend cette espèce très-hérissée ; entre 


91 


ces pinceaux l'on observe des oscules nombreux et petits; à l’état de 
vie cette éponge est d’un beau rouge, mais en séchant elle devient 
jaunâtre. Sa surface n’est nullement encroûtée. 

Nous avons dédié cette espèce à la mémoire du Professeur G. Waz- 
PERS de Berlin, auteur des 4vnales de Botanique. 

Le Pandaros Walpersii habite St. Thomas. 


Gen. Phorbas Nobis. 


Espèce ayant un réseau cartilagineux très-développé, les fibres carti- 
lagineuses se réunissent souvent pour former des faisceaux plus ou moins 
forts ou épais, l’on rencontre dans ce genre deux systèmes de spicules 
comme chez les amphimédons, les Thalysias et les Pandaros; mais le 
développement des parties cartilagineuses du réseau permet de les 
distinguer. 

Les deux espèces que nous connaissons sont d’une teinte plus ou 
moins rapprochée du rouge; leurs fibres cartilagineuses ne paraissent 
pas creusées et sont forcées par de nombreuses spicules. 


Spec. Phorbas Viecquensis Nobis. 

Cette éponge est formée par un seul tube ou par 2 tubes réunis; ses 
parois sont formés par un réseau à jour, résultant de l’anastomose de 
grosses cordes cartaligineuses ayant près d’une ligne de diamètre; des 
ramifications très-courtes partent de ces cordes pour former des pro- 
cessus tuberculiformes à la surface extérieure des tubes ; outre ces grosses 
cordes, l’on voit des fibres plus fines mais également cartilagineuses qui 
forment aussi des anastomoses. 

Le réseau à jour de cette éponge est sans aucun doute rempli sur le 
vivant par la pulpe gélatineuse, mais nous n'avons observé que des 
spécimens desséchés. Les tubes qui forment cette éponge ont 2 ou 3 
pouces de diamètre. 


Vivante elle est évidemment pourpre, nous croyons pouvoir le conclure 
19% 


92 


des spécimens qui n'étaient pas complètement altérés; mais quand les 
influences atmosphériques ont fait complètement disparaître cette colora- 
tion, le squelette cartilagineux est jaunâtre. 

Elle habite Viecques. 


Spec. Phorbas amaranthus Nobis, pl. XXI, fig. 1. 

Quelques rameaux assez courts s’élèvent d’une base commune, restent 
soudés dans une partie de leur longueur, deviennent ensuite libres pour 
bientôt se terminer en s’atténuant. Cependant bien que ces rameaux, 
qui sont pen nombreux, soient soudés à leur base, la trace de cette 
soudure existe toujours d’une manière évidente 

Toute la surface de cette éponge est très-grossière et présente beau- 
coup de lacunes et de pinceaux; il se trouve des trous irréguliers qui 
traversent de part en part toute la substance; bien que le réseau soit 
moins grossi que chez l'espèce précédente, il présente encore une 
grande adhésion. 

A l’état de vie, cette éponge est d’un rouge pourpré qui peut se 
conserver si on la dessèche avec soin. 

Elle habite St. Thomas. 


2me TRIBU. 


SUBARMATAE. 


Cette tribu peut se diviser en deux sous-tribus dont l’une, celle des 
Niphatiens , comprendra les espèces ayant un réseau corné fortifié ou non 
par une couche de spicules semblables à celles que nous avons déjà 
nommées spicules du premier système; nous donnerons pour exemple la 
planche E, fig. 1. 

Ceux des Miphatiens qui n’ont pas ce premier système de spicules, 
présentent le deuxième système, c.-à.-d. qu’ils ont des spicules intra- 


93 


cellulaires, lesquelles adhèrent par l’une de leurs extrémités au réseau 
corné et font saillie par l’autre dans les cavités interceptées par les filets 
cornés du réseau. C’est ce qui arrive par exemple pour le genre 4yelus. 

La seconde sous-tribu ou celle des Terpiens ne présente pas de réseau 
visible, et les spicules sont diversement disposées comme nous le dirons 
en traitant des genres qu'elle renferme. 


1 SOUS-TRIBU. — NIPHATIENS. 
Gen. Niphates Nobis. 


Le genre Niphates n’a que des spicules intracellulaires ou du second 
système. Ces spicules sont simples, rares et très-disséminées, en sorte 
que la plupart des mailles en sont dépourvues. Tissu composé d’un 
réseau corné en fout semblable à celui des éponges vraies; surface peu 
ou point encroûtée sans réseau régulier, mais irrégulièrement poreux, 
et présentant en général des oscules superficiels et le plus souvent dis- 
posés par séries linéaires. Les espèces de ce genre sont phytoïdes pour 
là plupart. Leur couleur à l’état vivant est jaunâtre; mises dans l’eau 
elles deviennent très-molles. Elles ressemblent beaucoup aux éponges 


vraies, et établissent le passage entre elles et les halysponges. 


Spec. Niphates erecta Nobis, pl. XXI, fig. 3. 

Phythoïde composée de rameaux parallèles qui naissent dès la base 
ou à une très-petite hauteur; la surface est hérissée de pinceaux courts 
et nombreux. Très-poreuse, ainsi que celluleuse, mais sans offrir des ner- 
vures bien marquées. Les oscules ont environ 2 lignes de diamètre; ils 
sont régulièrement formés à leur ouverture; ils sont superficiels et situés 
sur un ou deux rangs peu réguliers. Les rameaux sont de la grosseur 
du doigt et un peu enflés à leur extrémité. Hauteur 8—12 pouces. 

Elle habite St. Thomas. 


94 


Spec. Niphates venosa Nobis, pl. XXI, fig. 2. 

Semblable à la précédente pour son port et pour sa grosseur, mais 
sa surface également hérissée de pinceaux non encroûtés n’est plus 
vésiculeuse, mais marquée par des nervures fortes et nombreuses ; 
entre ces nervures existent des pores allongés presque aussi grands que 
le diamètre d’une tête d’épingle; les oscules sont semblables à ceux 
de l'espèce précédente et tous deux sont jaunâtres à l’état vivant 
comme à l’état sec. 

Elle habite St. Thomas, Tortole, Viecques. 

Certains spécimens moins fortement réticulés établissent un passage 
entre cette espèce et la précédente. 


Spec. Niphates Thomasiana Nobis, pl. XXII, fig. 1. 

La base de cette éponge est rampante, mais çà et là s’élèvent quelques 
rameaux droits et roides; la surface n’est plus hérissée comme chez les 
espèces précédentes, mais est finement poreuse. Ces pores sont à peine 
aussi grands que ceux que ferait une pointe d’aiguille ordinaire. 

L’encroûtement est très-mince et assez fugace. Les oscules sont bien 
arrondis, bien formés et légèrement saillants, ils sont larges d’environ 
1 à 2 lignes et se trouvent situés sur les rameaux suivant 1 où ? 
lignes irrégulières. Ceux qui se trouvent sur la partie rampante qui 
forme la base, sont généralement placés sur le sommet. 


La couleur est jaunâtre comme chez les précédentes. 
Elle habite St. Thomas. 


Gen. Acamas Nobis. 


Chez les espèces de ce genre l’on n’observe plus les spicules intra- 
cellulaires , elles sont remplacées par les spicules du 1° système, lesquelles 
forment une couche serrée autour des tubes et servent à les renforcer 
en y adhérant sur toute leur étendue. Les fibres cornées sont creuses 


95 


et renferment à l’ordinaire du carbonate de chaux qui ôte leur trans- 
parence et empêche quelquefois d'observer les spicules, si l’on n’a pas 
employé d’abord l’acide sulfurique pour dissoudre le sel calcaire. 

Les fibres cornées des acamas sont grossières, et leur tissu est un 
réseau à jour, très-lâchement fermé, la poulpe gélatineuse qui est très- 
fluide disparaît aussitôt que l’on tire ces spongiaires de l’eau. La 
fluidité et la disparition prompte de la poulpe des acamas tendent à nous 
confirmer dans l'opinion que leur poulpe ne contient pas de spicules, 
lesquelles servent en général à donner de la consistance à cette partie 
des spongiaires. 


Spec. Acamas laxissima Nobis, pl. XXII, fig. 3. 

Espèce en truffe arrondie ou lobée, fibres lâächement anastomosées de 
manière à constituer une éponge licheniforme. Les fibres ont environ 
la grosseur d’un cheveu, les mailles ont deux ou trois lignes de large. 
Cette éponge est noirätre quand elle est vivante; la poulpe gélatineuse 
disparaît en s’écoulant dès qu'on la retire de l’eau, ce qui fait que 
sèche elle est toujours réduite à son squelette corné qui est d’abord brun 
mais qui devient blanchâtre en se desséchant. 

Il serait possible que l’on trouvât des oscules à cette espèce si l’on 
pouvait l’observer avec la poulpe, mais n'ayant pu l’examiner dans 
cet état, nous devons rester dans le doute. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Acamas violacea Nobis, pl. XXII, fig. 4. 

Cette éponge est rampante, mais elle projette quelques rameaux dressés 
et obtus à leur sommet; sa surface présente des mailles un peu dépri- 
mées remplies par la matière pulpeuse à forme pentagonale ou hexago- 
nale, et de chaque angle des mailles s'élève un processus assez épais 
qui souvent se bifurque à son sommet. Les processus sont plus courts 
que le diamètre des mailles qui est de 1 à 2 lignes. 

Telle est l’espèce observée vivante, et dans cet état elle présente une 
couleur violette. En se desséchant elle se trouve réduite à son réseau 


96 


corné et elle est alors gris sale. Les rameaux de cette petite éponge 
ne dépassent guère le volume d’une plume d’oie. 
Elle habite Viecques et St. Thomas. 


2"® SOUS-TRIBU. — TERPIENS. 
Gen. Arcesios Nobis. 


Dans les espèces de ce genre les spicules sont groupées autour de 
centres nombreux d'où elles partent en rayonnant; les spicules qui par- 
tent de l’un de ces centres viennent se mettre en contact par leurs 
extrémités avec ceux des spicules qui partent des points centraux 
les plus voisins. 


Spec. Arcesios prominula Nobis, pl. XXIT, fig. 6. 

Masse d’un bleu jaunâtre appliquée à la surface des corps marins 
présentant à sa surface des oscules très-proéminents, s’élevant sous forme 
de petits tubes grèles qui vont en s’atténuant de leur base à leur sommet. 

Cette éponge est petite, délicate et difficile à bien conserver, sa sur- 
face vue à la loupe est très-finement poreuse; la saillie des tubes les- 
quels se terminent par les oscules est de 2 à 3 lignes, leur diamètre 
est d'environ une ligne; quelquefois ces tubes se rauifient en d’autres 
tubes plus petits qui se terminent à leurs extrémités par un oscule. 

Elle habite les côtes de St. Thomas. 


Spec. Arcesios porosa Nobis, pl. XXIT, fig. 3. 

Espèce un peu comprimée, divisée en lobes obtus percés d’oscules 
à leur sommet, la masse interne est très-poreuse, la couleur est d’un 
jaune clair. 

Outre les oscules qui se trouvent au sommet des lobes, l’on en 
trouve quelques-uns de superficiels sur les autres parties de cette 


97 


éponge; la surface est en outre très-poreuse et les pores qu'on y ob- 
serve ont la grandeur des trous que pourrait faire une forte épingle ; 
les oscules dont nous avons parlé ont 2? ou 3 lignes de diamètre. 

L’'arcesios porosa est d’une petite taille, sa configuration extérieure la 
rapproche de la spongia tubulifera de Lamarck, mais elle en diffère 
beaucoup par sa structure. 

Dans cette espèce, bien que les spicules soient disposées en rayons 
autour de centres nombreux!, l’on ne trouve pas de point obscur pour 
chaque centre, ainsi que cela arrive pour l’arcesios prominula. L’arcesios 
hostilis n'offre pas non plus de ces points obscurs. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Arcesios hostilis Nobis. 

Espèce d’un rouge brique, d’un aspect comme velouté, formant une 
croûte très-mince, mais quelquefois très-étendue sur les pierres sub- 
mergées et sur les madrépores. Quand elle est desséchée, elle devient 
jaunâtre et examinée alors à la loupe, l’on voit que la surface est armée 
de nombreuses spicules saillantes. 

Bien que cette éponge occupe quelquefois une grande étendue en super- 
ficie, son épaisseur est si peu considérable quon ne peut l'indiquer 
par des mesures. Non seulement elle rampe sur les pierres, mais elle 
pénètre dans les cavités que les coquilles lithophages ont creusées dans 
leur épaisseur. La couleur, ainsi que les caractères indiqués, seront tou- 
jours suffisants pour la faire reconnaître. 

Elle est commune sur les côtes de St. Thomas. 


Gen. Terpios Nobis. 


Ce sont des espèces membraniformes qui n'offrent pas de trace de 
réseau, mais sont composées d’une poulpe . gélatineuse farcie de 
spicules qui ne présentent plus les dispositions que nous avons signa- 


lées chez les genres précédents. Ces spicules sont tantôt distribuées sans 
13 


98 


ordre dans la poulpe gélatineuse et s’y entrecroisent en tous sens, sans 
être jamais réunies en faisceaux ; d’autres fois elles sont réunies en fasci- 
cules disposés en éventail, parce que les spicules qui composent ces 
groupes sont convergentes par l’une de leurs extrémités et divergentes 
par l’autre. 


A. Espèces rouges, oranges, ou violettes à l’état vivant. 


Spec. Terpios corallina Nobis, pl. XXII, fig. 1. 

Espèce membraniforme, d’un rouge vif formant une couche mince à 
la surface des corps marins; quand elle est desséchée elle devient blan- 
châtre, et elle présente alors une surface très-légèrement poreuse. Si 
dans cet état on l’examine à la loupe, l’on voit que sa surface est 
hérissée d’une foule de petites spicules ayant une de leurs extrémités 
libre, Le microscope fait voir que son parenchyme renferme des spicu- 
les réunies en forme d’éventail disposées d’une manière irrégulière. Sa 
couleur, ses spicules plus grandes et autrement disposées la distinguent 
de l’arcesios hostilis qui lui ressemble par son aspect. Sa couleur à 
l'état vivant la rapproche du Terpios Desbonii, mais celui-ci devient 
crétacé à la surface lorsqu'il est desséché, et présente une texture que 
nous avons détaillée, qui ne permet pas de les confondre. 

Elle habite St Thomas. 


Spec. Terpios Desboni Nobis. 

Ce terpios est parasite à la surface des corps marins, formant tan- 
tôt une croûte mince, tantôt des masses caverneuses autour des corps 
sur lesquels il se fixe; sa couleur à l’état vivant est d’un rouge de 
corail qui se change en blanc par la dessiccation. La lame qui forme 
la surface est lisse et bien pourvue de carbonate de chaux ; les lames qui 
se rencontrent au-dessous de celles-là et qui divisent l’intérieur de cette 
éponge en vastes cellules ou cavernes sont minces, papyracées, trans- 
parentes et bien moins riches en carbonate calcaire. A part cela la lame 


99 


superficielle de cette éponge comine celles qui constituent sa portion 
caverneuse sont semblables pour leurs spicules qui sont tantôt jetées 
comme au hasard, tantôt disposées par faisceaux flabelliformes. 

Quand on examine les portions de cette éponge dans les endroits 
où elle rampe sur les pierres en y formant une lame peu épaisse et 
sans caverne, l’on voit que sur les pièces sèches ces portions sont com- 
posées de deux membranes distinctes faciles à isoler; l’une est la pre- 
mière dont nous avons parlé; elle est blanche et chargée de carbonate 
de chaux: l’autre est plus jaune, plus transparente et est semblable à 
celle que nous avons indiquée comme formant le tissu caverneux. 

Le caractère de ces deux membranes dont l’externe est blanche lors- 
qu'elle est sèche, la présence par ci par la d’un tissu caverneux suffi- 
sent pour distinguer cette espèce de la précédente. Elle est dédiée à 
M. J. Drspoxnes, naturaliste instruit résidant à la Guadeloupe. 

Elle habite St. Thomas. 


Spec. Terpios aurantiaca Nobis. 

Chez cette espèce qui est assez épaisse il y a en général des rameaux 
basilaires qui s’anastomosent et donnent naissance à des lobes courts, 
obtus et formant par leur soudure une masse plus ou moins bosselée 
inégale; dans ce cas les rameaux basilaires sont grêles et distincts; 
d’autres fois l’on a une masse comprimée lobée plus haute que large 
sans rameaux basilaires distincts. Dans tous les cas et à l’état vivant 
cette éponge est d'un jaune orange très-vif; elle est compacte à l'inté- 
rieur où l’on n’aperçoit que de petits canaux acquifères ; elle est très- 
fragile et si on la brise, son intérieur représente à peu près ce que l'on 
voit sur une tranche de foie pour la compacité et presque pour la 
couleur ; à la surface il n’y a pas d’oscules distincts. 

Quand cette éponge est desséchée, elle devient noire et son intérieur 
devient alors caverneux par le retrait des parties, car en séchant elle 
diminue beaucoup de volume; dans cet état son extérieur vu à la 
loupe présente tantôt des granulations noires, et tantôt dans d’autres 
endroits l'on peut voir distinctement une grande quantité de spicules 

13 * 


100 


pressées les unes contre les autres ; cela se reconnaît surtout sur les ramus- 
cules de la base. 

Ayant desséché une de ces éponges, elle devint noire et quelques 
jours après l'ayant mise à macérer dans l’eau, elle reprit en peu de 
temps son volume et sa couleur primitive. 

Cette éponge n'ayant ni réseau corné, ni réseau formé par des fais- 
ceaux de spicules, mais ces appendices siliceux étant disséminés et 
s’entrecroisant de toutes manières dans sa poulpe, nous avons dû la 
placer parmi les Terpios. 

Elle habite le port de St. Thomas, et se trouve en grande quantité 
dans le voisinage de l’hôpital des lépreux. 


Spec. Terpios tenuis Nobis, pl. XXIV, fig. 

Espèce encroûtante et formant une couche mince et peu étendue à 
la surface des corps marins. Vue à la loupe sa surface présente une 
espèce de treillis dont les mailles sont déprimées et imitent à peu près 
la distribution d’un damier. Cette éponge a environ un quart ou un 
cmquième de ligne en épaisseur; sa couleur qui est violette sur le 
vivant ne change que peu par la dessiccation; son tissu est calcares- 
cent et fait effervescence avec les acides, qui cependant ne dissolvent 
pas ses spicules aciniformes qui sont allongées et qui s’entrecroisent 
sans ordre marqué. 

Elle habite St. Thomas. 


B. Zspèces jaunätres ou blanchätres à l’état vivant. 


Spec. Terpios cladocera Nobis, pl. XXII, fig. 4. 

Ce spongiaire forme une croûte très-mince qui rampe à la surface 
des tiges de la c/adocera arbusculum en formant une gaîne mince à 
chaque rameau. Comme on peut le voir par notre dessin à l’endroit où 
ont lieu les dichotomies du polypier pierreux, l'éponge en s'étendant 


101 


d’un rameau à l’autre forme à l’angle des dichotomies une espèce de 
palmure qui se conserve en se desséchant. d 

Lorsque ce terpios est vivant, il est jaunâtre et offre dans sa sub- 
stance de nombreux tubereules dont nous n'avons pas vérifié la nature ; 
en se desséchant ce caractère disparaît, et cette éponge se présente 
alors sous l’aspect d’une membrane blanchâtre très-mince autour des 
rameaux de la cladocera. Dans cette espèce l'on trouve seulement des 
spicules aciniformes disséminées dans la ‘matière pulpeuse; elles ne sont 
plus situées en faisceaux divergents comme chez les terpios corallina et 
Desbonii. 

Elle habite le port de St. Thomas. 


Spec. Terpios Jania Nobis, pl. XXII, fig. 8, 9. 

Ce terpios est parasite sur une espèce de Janiae (plante de la famille 
des corallines). On sait que les Janies quand elles se développent libre- 
ment se présentent sous forme de petites touffes arrondies. Or nous 
trouvions souvent que les Janies que nous retirions de la mer, 
s’offraient sous forme de masses cylindriques percées en leur centre 
d’un syphon central, ainsi qu'on peut le voir dans la table XIX fig. 8; 
ayant recherché la cause du phénomène, il devint évident qu'il était 
occasionné par le parasitisme d’une éponge en forme de membrane très- 
fine, transparente, laquelle agglutinait les articulations de ces coralli- 
naires et leur imprimait cette forme étrange. L’inspection microscopique 
nous fit voir que cette membrane délicate était composée de matière pul- 
peuse farcie de spicules aciniformes s’entrecroisant d’une façon irrégulière. 

En se desséchant ces groupes de Janies conservent toujours leur dis- 
position tubulaire, et avec le microscope l’on peut encore retrouver les 
débris de la membrane et les spicules qui composent cette éponge. 

Nous avons observé un si grand nombre de fois cette disposition 
chez les Janies que nous ne doutons point que cette forme tubuleuse tou- 
jours constante ne suflise à caractériser cette espèce, qui est difficile à 
étudier et que nous avouons être incomplètement connue. 

Elle habite St. Thomas. 


102 


C. Æspèces notres. 


Spec. Terpios niger Nobis, pl. XXII, fig. 2. 

Cette espèce couvre d’un enduit noir et très-mince les vieilles tiges 
de Gorgones, ainsi que les valves de l’ostrea parasitica qui se trouvent 
fixées sur ces tiges. Ainsi que les espèces précédentes elle ne présente 
pas d’oscules. Quand ou examine son tissu au microscope l’on ÿ trouve 
des spicules aciniformes souvent réunies en faisceaux flabelliformes sem- 


blables à ceux que nous avons signalés chez le terpios corallina. 
Elle habite St. Thomas. 


Spec. Terpios echinata Nobis, pl. XXIV, fig. 4, 5. 

Ce terpios est parasite à la surface des corps marins, il s'offre sous 
la forme d’une croûte noire; il est un peu plus épais que les pré- 
cédents; sa surface est armée de processus spiniformes aigus et rappro- 
chés. Ces processus sont de la grosseur d’un cheveu, mais ils sont 
plus épais à leur base, ils sont longs d'environ une ligne; si on 
l’examine à la loupe, la surface entre ces processus est arcolée c.-à.-d. 
garnie de dépressions séparées par des lignes plus élevées. 

Il présente des spicules disposées quelquefois par des faisceaux 
flabelliformes, d’autres fois sans ordre bien distinct. 

Il habite sur les Porites dans le port de St. Thomas. 


D. Æspèces de couleur verte. 


Spec. Terpios fugax Nobis, pl. XXIV, fig. 6. 

Cette espèce, peut-être la plus mince de toutes, se présente sous forme 
d’un enduit vert très-mince formant un encroûtement sur les corps 
marins. Quand elle est desséchée elle conserve encore sa couleur, mais 
l’on croirait voir une couche de poussière colorée. Vue à la loupe quand 


103 


elle est récemment desséchée, la surface de ce terpios offre des granu- 
lations tuberculiformes, ainsi que le représente notre fig. 7. Le micros- 
cope ne montre aucune trace de réseau chez elle, mais démontre des 
faisceaux de spicules semblables à ceux du Terpios cera/lina plongés 
dans une matière pulpeuse qui offre de petites granulations. 

Elle habite sur les Porites du port de St. Thomas. 


Gen. Tethia Accet. 


Les Téthies quand elles sont vivantes sont recouvertes d’une pulpe 
gélatineuse jaunâtre qui est assez épaisse pour que, si on les observe 
dans cet état, leurs fibres ne paraissent pas à découvert. Quand elles 
sont sèches 1l en est tout autrement, et sans les entamer l’on peut déjà 
reconnaître la texture fibreuse qui les caractérise. 

Le genre Téthie tel que l’a formé Lamarck doit rentrer entièrement 
dans cette division, et cela paraît évident d’après la caractéristique 
donnée par BLAINVILLE qui leur reconnaît une structure fibreuse com- 
posée en partie par des acicules divergents du centre à la circonférence. 

Il est très-important de rappeler ici ce qu’on sait sur ce genre, 
surtout d'après les études de LieBeRküHN qui a complété ce qu'on 
savait très-incomplètement à cet égard. L’extérieur des Téthies se com- 
pose d’une zone épaisse de 2 à 3 millimètres; elle est incolore, diffi- 
cilement déchirable, pétrie d’aiguilles disposées en faisceaux qui sont 
en forme rayonnante de l'intérieur à l'extérieur; ces faisceaux se 
grossissent à mesure que l'on s’avance vers la surface. Leur extrémité, 
lorsqu'il s'agit de grands et Vieux exemplaires, acquiert l’apparence à la 
surface d’autant de petits polygones, tandis que dans les individus 
jeunes ce tissu paraît une maille à gros tissu. 

Au-dessous de la 1" couche il en existe une autre jaunâtre que l’on 
peut facilement déchirer. Elle contient de petites cellules analogues à 
celles qu'on trouve dans les autres spongiaires. L'intérieur du corps des 
Téthia est traversé par un système de tubes qui se ramifient et à leur 


104 


tour ont issue dans un tube de déjection circulaire qui aboutit à 
l'extérieur. 

Les Téthies outre leur spicules siliceuses, contiennent dans leur com- 
position une assez grande quantité de matière calcaire qui paraît se 
trouver placée dans la pulpe gélatineuse ou cutanée avec des étoiles sili- 
ceuses. 


Spec. Téthia globum Nobis. 

Ce spongiaire est arrondi, d’un jaune orange quand il est vivant, 
dans cet état sa superficie est sans aucune cellule, mais lisse et en- 
duite de pulpe. Quand il vient à se dessécher sa surface devient 
rugueuse par places, mais sans présenter les éminences vermiformes que 
Lamarcx indique sur la Téthie orange, laquelle, il faut le dire, res- 
semble beaucoup à l'espèce caraïbe, puisque la seule différence qu'il y 
a entre elles consiste dans ce que l’une aurait son extérieur verruqueux, 
ce qui n'aurait pas lieu chez l’autre. 

La téthia globum ne devient jamais plus grosse que le poing; il est 
même fort rare qu’elle atteigne cette grosseur: elle a généralement le 
volume d’une petite pomme. 

Elle se trouve à la Guadeloupe, à St. Thomas, à Viecques. 


Gen. Geodia Accet. 


Les Géodies peuvent être libres ou fixées. Leur couche corticale est 
épaisse et très-fournie de carbonate de chaux. Si l’on examine cette 
couche corticale au microscope, l’on voit qu’elle se compose de globules 
sphériques de nature siliceuse empilés les uns sur les autres sur plu- 
sieurs rangs. La partie intérieure présente de grandes spicules siliceuses 
distribuées dans la matière pulpeuse centrale. Il n’y a pas de réseau, et 
il n’y a par conséquent qu'un seul système de spicules. 

Aux caractères que nous avons signalés il faut ajouter que les géodies 
sont pourvues d’une ou de deux fossettes sur lesquelles se voient des 


105 


oscules agglomérés en nombre variable. De plus les Géodies ne sont 
pas toujours libres. La Géodie bosselée de Lamarck, que possède M. 
Büse pharmacien à St. Thomas et dont nous donnons le dessin, pré- 
sente évidemment des points d'attache peu étendus. Une seconde espèce 
que nous ferons bientôt connaître est largement adhérente aux corps 
marins. 


Spec. Geodia gibberosa, LamarcK Anim. sans vert. 1° et 2e édit. 
SCHWEIGER, Beobach. pl. IT, fig. 18, 19. BLAINVILLE, Manuel d'acti- 
nologie. pl. XCT, fig. 4. 

Nobis pl. XXV, fig. 1. 

Masse suborbiculaire, un peu allongée suivant son diamètre vertical, 
ayant une consistance pierreuse et une couleur d’un jaune blanchâtre. 
Sa hauteur est d'environ 8 à 10 pouces, sa largeur est de 5 à 7. A 
l’état sec elle est creuse intérieurement et ses parois ont à peine 2 à 3 
lignes d'épaisseur. A son sommet se trouve une dépression un peu 
cratériforme large de 2 à 3 pouces et demi, dans laquelle se trouve un 
grand nombre d’oscules arrondis, égaux et ayant une demi-ligne de 
diamètre. Sur les bords de la dépression cratériforme, l’on ne trouve 
que des pores punctiformes qui succèdent aux oscules. 

La surface de cette Géodie est plus où moins bosselée, et ne présente 
sur l’une de ses moitiés que des pores punctiformes arrondis, tandis 
que l’autre moitié offre des pores stelliformes qui sont le résultat tantôt 
des échancrures qui entament leurs bords, tantôt de ce que chacune de 
ces ouvertures sont formées par le groupement de 2 ou 3 petites fentes 
linéaires. - 

Chez cette espèce les globules siliceux de la croûte sont très-délica- 
tement réticulés à leur surface. 

Elle à été recueillie à Tortole. Cette espèce appartient à M. Hever 
dont nous avons déjà parlé. 


Spec. Geodia cariboa Nobis, pl. XXV, fig. 8. 
Cette géodie différe beaucoup de la précédente en ce qu’elle est 
14 


106 


aplatie et largement fixée; de plus sa surface n’est pas poreuse comme 
chez la Géodie bosselée, mais elle est finement réticulée, ce qui semble dû 
à la saillie des globules sphériques qui forment les couches de l’encroû- 
tement. Enfin chez cette nouvelle espèce, l’on ne trouve plus une cavité 
cratéroïde pour contenir les oscules, ceux-ci sont distribués sur une et 
plus souvent 2 petites places qui n’en contiennent guère chacune que 
de Dans: 

L'on voit que les caractères extérieurs de cette espèce sont bien tran- 
chés; elle est jaune à l’état vivant, mais elle blanchit en séchant. Elle 
n’est pas creuse intérieurement quand elle est vivante; son intérieur est 
rempli de pulpe farcie de spicules, et est creusé par des canaux. Quant 
à l’espèce précédente, ne l'ayant observée qu'à l’état sec, nous ne 
pouvons dire si sa cavité intérieure est l'effet du dessèchement ou une 


chose normale. 
Elle habite St. Thomas. 


3gme TRIBU. 


TRICUSPIDATAE. 


Gen. Euryades. Nobis. 


Ce genre possède un réseau corné bien formé et les fibres qui for- 
‘ment son tissu sont creuses et n’ont pas de spicules dans la composi- 
tion de leurs parois; dans le tissu l’on trouve çà et là de grandes spicu- 
les tricuspides qui sont rares et clair semées. 


Spec. Euryades notabilis Nobis, pl. XXV, fig. 3. 
Espèce gibbeuse ou lobée, perforée de tubes nombreux ayant de 
3 à 5 lignes de diamètre; l’orifice de ces tubes est souvent dégagé de 


107 


la masse commune, en sorte que ces espèces de syphons font une saillie 
de 3 à 4 lignes au-dessus de la masse commune; les orifices sont légè- 
rement ciliés par l'extrémité des nervures qui se voient dans l’intérieur 
des tubes. 

Cette éponge quand elle est vivante est d’un rouge carmin , cette couleur 
réside dans sa matière pulpeuse qui se détruit par la dessiccation. Aussi à 
l'état sec, l'Euryades notabilis n'offre plus qu'un réseau de fibres à surface 
légèrement échinulée, percé par de gros tubes dont nous avons parlé, 
lesquels offrent des nervures sur leur paroi intérieure. Dans cet état sec 
son réseau est tout-à-fait à jour, quand on le place entre l'oeil et la 
lumière; la couleur rouge carmin a également disparu pour faire place 
à une coloration rougeûtre. 


Elle habite St. Thomas. 


14 * 


2e DIVISION. 


OPENPSEP NON COTETE 


Les espèces de cette famille sont dépourvues d’un véritable réseau 
de fibres, et elles ne consistent que de la partie molle des animaux avec 
des spicules. Il faut se garder de prendre pour des fibres certains fila- 
inents dus à des végétaux microscopiques qui se développent dans les 
cellules laissées vides par les V30a. Dans une des deux sections dont se 
compose cette famiile les spicules sont entassées les unes sur les autres et 
réunies par la poulpe; leur intérieur est creusé de canaux qui débouchent 
à l'extérieur par des oscules. Les spicules sont de deux qualités dont 
les unes très-grandes à forme tricuspidée, les autres sont aciniformes et 
très-petites. 

L'autre section est aussi dépourvue de fibres en réseau; les spicules 
sont plongées dans une substance gélatineuse, qui renferme aussi de 
petites granulations arrondies, disséminées et éparses. Les spicules sont 
en forme d’aiguille, les utricules communiquent avec l’eau ambiante par 
des pores arrondis dont les orifices extérieurs sont situés sur la surface 
des coquilles dans l’épaisseur desquelles ces animaux vivent en para- 
sites, mais ces utricules communiquent entre elles par des tubes allongés, 
lorsque les utricules sont situées à distance les unes des autres, soit 
par de simples pertins, lorsque ces utricules sont rapprochées et con- 
fluent, en sorte que dans ce cas la communication qui existe entre ces 


109 


petites vessies ressemble assez bien à celle, suivant laquelle les tubes 
des Calamopora communiquent entre eux. Comme exemple de cette 
structure nous citerons la #304 Strombi qui habite entre la couche cal- 
caire des S/rombes. 

Ce dernier groupe de spongiaires ressemble assez bien par sa struc- 
ture à certaines éponges qui se développent sous forme de membrane 
mince à la surface des corps marins, et qui comme elles ont des spi- 
cules, cependant elles en sont différentes par leur manière de vivre et 
par la disposition qu'elles affectent dans l’intérieur des coquilles. 

Dans le résumé des faits que nous avons rapportés sur l’obser- 
vation directe des spongiaires, nous avons dit que le travail plus expli- 
cite sur les éponges perforantes est dû à M. Hancock et qu'il pense 
que ce phénomène est dû en partie aux proéminences des aiguilles 
siliceuses sortant un peu de la surface de lanimal, comme à 
l’action des corpuscules particuliers qui la couvrent. Ce serait donc 
une action mécanique à laquelle est due la perforation, elle serait 
donc différente de celle qui s'exerce par certains mollusques qui par 
l’entremise de leurs valves (Pholas, lithodomus) exécutent une telle 
opération. Cependant l’action mécanique ne suffirait pas à elle seule 
pour expliquer dans tous les cas ce phénomène, car la perforation non 
seulement se fait par des animaux qui ont des parties dures mais aussi 
par des animaux qui en sont dépourvus, et nous avons pu constater 
qu'une espèce d’holothuria de l’île de St. Thomas, de la Guadeloupe, 
est perforante ; elle se creuse dans les madrépores des cavités d’une forme 
ovale allongée qui se montrent parfaitement sur son corps. Nous savons 
aussi les ravages qu’exerce dans les rivages de la mer du Nord un petit 
crutacé qu'on appelle Limnoria terebrans, et M. Davin STEvENSON ne 
craint pas d’aflirmer que l’action destructive de la Limnoria terebrans 
surpasse celle des animaux qui appartient au teredo navalis. Voyez pro- 
ceedings of the R. Society of Edinburgh, vol IV , pag. 612 (1861—1862). 
Il faut donc recourir au suc qui permettrait à ces animaux de creuser 
les pierres, mais ce suc ne serait pas toujours le même, car tandis que 
divers animaux se bornent à creuser comme les éponges les madrépores 


110 


et les pierres calcaires, nous savons par les écrits de l’amiral pu Perrr 
Taouars qu'il y a des mollusques qui se creusent des cavités dans le 
granit, ce qui prouverait que ce suc dont il est question doit singulière- 
ment varier de nature. 

En ce qui regarde les éponges perforantes l’action mécanique doit 
produire, sinon exclusivement, du moins en grande partie, cette perfo- 
ration; cela est bien probable tant à cause des matières qu’elles creusent 
qu'à cause de la simplicité de leur organisation. 

En effet la séparation d’un acide quelconque suppose un appareil et 
des fonctions très-peu conciliables avec la simplicité organique dont sont 
doués les êtres qui nous occupent maintenant. 

Les Oxyspongiae sont très-nombreuses en espèces. M. LIEBERKüEN dit 
que seulement dans la Tridacna gigas on en a compté 12 espèces et 
sur toute la côte de Northumberland, dit M. Hancock, la surface de 
presque toutes les pierres voisines de la ligne de la marée est per- 
forée par ces êtres, les cellules, dans lesquelles demeurent plusieurs 
espèces, ont une forme différente. 

C’est dans les oxyspongiae qu'il faut placer le genre Halisarea proposé 
par M. Lreserküun, bien qu'il puisse former une section à part. 


lre TRIBU. 
IMPERFORANTES. 
Gen. Medon.Nobis. 
Les Médons qui composent le premier groupe des oxyspongiae sont 


jaunâtres, fragiles, et blessent facilement, quand on les touche, et causent 
un prurit très-violent. C’est à ce genre que se rapporte probablement 


111 


l’être que M. Boncuarp CHanNtEREAU décrit dans les Aunales des 
Sciences naturelles, \V° serie, pag. 217, tom. XVI. 
Nous en connaissons deux espèces. 


Spec. Medon imberbis nobis, pl. XXII, fig. 2, 2*, 2. 

Cette éponge, à peu près de la grosseur du petit doigt consiste en 
un corps cylindroïde, fixé aux vieilles coquilles où aux madrépores. 
De ces corps s'élèvent un ou deux prolongements qui se terminent 
chacun par un oscule. Notre fig. 2’, pl. XXIT, représente deux de ces 
spicules tricuspides grossis. 

La couleur sur le vivant, comme sur le sec, est d’un blanc jaunâtre ; 
les prolongements concaves qui supportent l’oscule sont longs de 4 à 5 
lignes, mais comme ils sont très-fragiles il est difficile de les observer 
sur les spécimens secs. 

Le medon imberbis est très-commun sur les pierres submergées et 
les madrépores des côtes de St. Thomas, aussi lorsqu'on fait des pêches 
de madrépores, a-t-on les plus grandes peines pour éviter d’être piqué 
par les spicules de cette espèce qui est très-fragile et se brise sous 
les doigts. 


Spec. Medon barbata Nobis, pl. XXIV, fig. 9, 10. 

Espèce petite, isolée et globuleuse, ou consistant dans la réunion de 
2 ou 3 petites masses arrondies, chacune de ces masses, qu’elles soient 
isolées ou arrondies présente un oscule avec un cou peu allongé et 
légèrement etranglé dans son milieu. La surface de ces masses d’épon- 
ges est garnie de poils très-longs qui sont rigides. La grosseur de cette 
éponge varie entre celle d’un pois et celle d’une noisette; la couleur 
est d’un jaunâtre clair. 

Elle habite les côtes de St. Thomas et se trouve fixée aux corps 
marins. 


112 


2me TRIBU. 


PREMRE FAO REAENETEES: 


Gen. Vioa Nardo. 


Spec. Vioa Duvernoysi. DucHAssAING DE FoNBRESSIN, Awim. rad. 
des Antilles, p. 27. 

Nobis, pl. XXV, fig. 4. 

Cette espèce a des utricules bien plus petites que celles du Y704 
Michelinii et Vioa Nardina; ses tubes sont en outre plus allongés que 
chez le W. Michelin, et ses vésicules plus confluents que chez le 
V. Nardina, les oscules sont ronds et se montrent des deux côtés des 
coquilles qu’elle habite, elle se termine à sa circonférence par le pro- 
longement de ses tubes qui sont souvent bifurqués à leur terminaison. 

Ce spongiaire habite les coquilles du genre pirxa, elle se trouve 
à la Guadeloupe, et puisqu'elle n’a pas encore été dessinée, nous en 
donnons la fig. grossie d’une portion au N°. 4 de la pl. XXII. 


Spec. Vioa dissociata. DucHAssaING DE FoNBREssIN, A4wim. rad. des 
Antilles, pag. 21. 

Nobis, pl. XXII, fig. 5, 6. 

Cette espèce n'est plus finement ramifiée à sa périphérie, comme 
l'espèce précédente, ce qui tient à ce que le système des tubes est bien 
moins développé; les utricules sont confluentes, les tubes très-fins et 
n’atteignent souvent pas les utricules voisines ; à l'extérieur de la coquille 
l’on voit des oscules qui établissent la communication avec l’eau de mer. 
L'intérieur de la valve offre sur l’emplacement de chaque utricule un 
ou deux points noirs qui ne nous ont pas paru perforés. 

Elle habite la Guadeloupe dans la coquille des espèces du genre p#xna. 
Grossie nous en donnons le dessin au N°. 5 et 6 de la pl. XXII ci-jointe. 


113 


Spec. Viva strombi Nobis. 

Les utricules de cette espèce sont presque quadrangulaires et s’éten- 
dent parallèlement les unes contre les autres dans l’épaisseur de la 
coquille; elles ne sont séparées entre elles de la coquille que par 
une mince tranche de tissu, et elles communiquent par un trou 
dont ces sortes de cloison sont percées. Le système des tubes disparaît 
donc tout-à-fait chez cette espèce qui offre encore une autre particu- 
larité. Dans les endroits où la coquille est mince, il n’y a qu’une seule 
rangée de ces utricules, dans ceux où elle est plus épaisse on trouve 
2 rangs d’utricules, l’un au-dessus de l’autre; des pores arrondis situés 
sur les deux faces de la coquille font communiquer les utricules avec 
l’eau de la mer. 

Elle habite la coquille du genre Sfrombus gigas qui vit dans la mer 
Caraïbe. 


Gen. Euryphylle Nobis. 


A côté des ioa qui vivent en parasites dans les coquilles, on trouve 
d’autres spongiaires qui vivent dans les pierres madréporiques, et dont 
l’organisation est très-voisine des 204. Ces spongiaires habitent des 
sortes de galeries irrégulières qu’elles se creusent dans l’intérieur des 
madrépores ; les galeries sont tapissées par le tissu du parasite qui est 
en tout semblable à celui des 7304. C’est un tissu muqueux solidifié 
par des granules et par des spicules siliceuses en forme d’aiguilles ; il n’y 
a aucune trace de réseau produit par des fibres. Ces parasites commu- 
niquent avec l’eau de la mer par des ouvertures rondes, qui se trouvent 
à la surface des madrépores et qu’ils creusent eux-mêmes, car ces trous 
sont tous de même forme et parfaitement circulaires. Ces ouvertures 
dont le diamètre oscille entre % ligne et trois lignes sont formées par 
un diaphragme dont le tissu est celui de l'éponge même ; ces diaphragmes 

15 


114 


sont percés à leur centre par un trou arrondi qui peut être considéré 
comme un véritable oscule. 

Les galeries dont nous avons parlé ont une forme assez irrégulière, 
étant tantôt plus larges et tantôt plus étroites; elles communiquent les 
unes avec les autres. 

Nous indiquerons deux espèces dont l’une /’Æwryphylle latens et 
l'autre 'Zuryphylle dubbia qui diffèrent dans la grandeur des diaphrag- 
mes qui ont de 1 à 3 lignes de diamètre chez la première, tandis 
qu'elles n’ont pas plus de % ligne chez la seconde. La couleur de 
l'Euryphylle latens lorsque nous l'avons examiné déjà un peu changé, 
était d’un brun jaunâtre, tandis que / Zwryphylle dubbia à l'état frais 
offrait une couleur jaune orange, tant pour les diaphragmes que pour 
le tissu contenu dans les galeries. 

L'Buryphylle latens est figurée en grandeur naturelle au N°. 7 de 
la pl XXV ci-jointe, et une tranche du tissu vu au microscope est 
dessinée au N°. 8 de la même planche; tandis que les dessins N°. 5, 6, 
se rapportent à / Zwryphylle dubbia. 


La revue des spongiaires de la mer des Caraïbes, que nous venons 
d'achever n’est certainement pas complète, comme nous l’avons dit dans 
la préface, et elle pourrait notablement s’accroître avec le temps, mais 
elle suffit à présent pour montrer que, si le tableau des êtres d’une 
seule partie de la zoologie a pu être 5 fois plus étendu que ce qu’on 
en connaissait par des publications antérieures, en égard même aux 
limites d’un espace relativement restreint, il y a lieu de croire que la 
zoologie se trouve encore en présence d’un champ très-vaste à exploiter 
dans la série des aquatiques. 

L’ample moisson qui reste encore à recueillir nous effraie, mais le 


115 


témoignage de bienveillance que la Société Royale Hollandaise vient 
d'accorder à cet essai est un puissant encouragement à poursuivre nos 
recherches, et à en faire connaître les résultats. Bien que bornés à la 
partie descriptive, ces travaux pourront être de quelque intérêt; car ils 
sont tout au moins encore du ressort de la philosophie. 


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EXPLICATION DES PLANCHES. 


Planche I. Anaromie pes EUSPONGIAE. 
Fig. 4. Tuba plicifera. 
” _B. Spongiu manus. 
n  C. Tuba longissima. 
” D. Amphimedon arborescens. 
LA £. LA 
spicule grossie, 3. corps de nature 


leprosa; 1. réseau, 2. une 


particulière. 
” EF. Polylherses campana; fibre et quel- 
ques spicules. 
”  G. Agelas dispar; réseau et une spicule 
grossie, 
” H. Luffaria; réseau. 
Planche Il. Anaromie pes EusPoNGrA&. 
Fig. À. Spongia Marquezi. 
. Thalysias hians. 
7 subtrianqularis. 


LA 


. Pandaros Walpersi. 

. Anphimedon variabilis. 

. Ayelas dilatala; une spicule grossie. 
. Lilhospongia torva. 


Not 


. Thalysias iqnis. 
Planche III. 
Fig. 1. Zvenor fuciformis; p. 99. 
CIEL ” morceau pour mOon- 
trer les dichotomies des rameaux à 


l’état vivant. 


Fig. 3. Spongia cavernosa; p. 30. 

mn 4, 7 gossypina; p. 32. 
5. y» cerebriformis p. 32. 
6. 


portion de la 


[4 
[4 [/4 [4 
surface grossie. 
» 7. Jenestrata; p. 36. 
Planche IV. 
Fig. 1. Spongia tubulifera, dans un spécimen 
vivant; p. 34 


FOND Nr " un réseau grossi 
au microscope. 
POST “ portion desséchée 


et sans son encroûtement, 


n 4. 7 lacinulosa ; p. 35. 
PP DS Ur obliqua; p. 38. 
” 6 " subcircularis; p. 37. 


Planche V. 
Fig. 1. Spongia manus, d’après un échan- 
tillon vivant; p. 39. 
CORNE ON ” fragment  desséché 


et privé de son encroûtement. 


AIS Nr clava-Herculis, d’après un 
spécimen vivant; pag. 40. 
4 ” dumetosa; p. 43. 


Planche VI. 
Fig. 1. Spongia napiformis; p. 43. 
MED ET musicalis; p. 39. 


118 


Fig. 3. Spongia Bartholomei, surface externe | 
vue à la loupe. | 
nm  &. ” 7 P- 42. | 
x 25, ” Krebbresii; p. 44. | 
Planche VII. | 
Fig. 1. Spongia Guadalupensis ; p. 43. 
TA ” Isidis ; p. 41. 
CRE Haagensenii; p. 42. 
Planche VIIT. 
Fig. 1. Tuba sororia; p. 46. 
” © "  digitalis, d’après un échantillon | 
vivant; p. 49. 


“ 3 # 

Planche IX. 

Fig. 1. Zuba pavonina, d'après un échantil- 
lon vivant; p. 50. 


armigera; p. 48. 


um Q on  Tortolensis, d’après un échan- 
tillon desséché; p. 51. 
"3. "  longissima, d’après un échan- 
tillon desséché; p. 51. | 
Planche X. | 


Fig. 1. Spongia rubens , d'après le vivant; p.41. 
nm Q. Tuba plicifera; p. 535. 

” 8. Callyspongia tenerrima, d’après le vi- 
vant; p. 57. 
rameau grossi, | 


” 4. ” “ 
pour montrer le réseau | 
de la surface. | 


FRS ” 
vant; p. 56. 
» 6. Luffaria fulva; p. 63. | 
we 7: 7 7 rameau desséché et 
privé de son encroûtement. 
Planche XI. 
Fig. 1. Luffaria applicata, d’après un spéci- 
men desséché; p. 63. 
nuciformis, d’après un spé- 


bullata, d’après le vi- 


LA 2 LA 
cimen desséché; p. 60. 
nm 3. Tuba crispa, d’après un spécimen 
desséché; p. 50. 
Planche XIL. 
Fig. 1. Callyspongia Eschrichtit, d’après un 
spécimen vivant; p. 56. | 


| Planche X VI. 


Fig. 2. Luffaria rigida, d’après le vivant; p.61. 
” 3. Lithospongia lorva; p. 65. 

réseau. 

” 5. Polytherses campana, Y, gr. nat. ; p. 68. 
” 6. Amphimedon Jferox, 


L/4 4. " [4 


d’après le vi- 
vant; p. 81. 
Planche XIII. 
Fig. 1. Polytherses armata, d’après le vi- 
vant; p. 70. 


” 9, ” Jelix, d’après le vivant; 
p. 72. 

FONS: # acuta; p. 72. 

m4. ” ignobilis, d’après le vi- 


vant; p. 71. 


| Planche XIV. 


Fig. 1. Agelas dilatata; p. T7. 

n  Q. Amphimedon arborescens, var. ensi- 
formis, d’après le vivant; p. 79. 
3. Hyrtios musciformis, d’après un spé- 
cimen vivant, parasite sur 

une Porite; p. 75. 
mn 4. nn  proteus, d’aprèslevivant;p.74. 
Planche XV. 
Fig. 1. Agelas dispar , d’après le vivant ; p. 76. 
L/4 2. " 
n 3. Amphimedon noli-langere, d’après un 


rudis, d’apres le vivant ; p. 77. 


spécimen vivant; p. 82. 
» 4 ” leprosa; p. 82. 
Fig. 1. Thalysias hians; p. 86. 
» 2. Amphimedon viridis, d’après le vi- 
vant; p. 81. 
L'4 3. " 
Planche XVII. 
Fig. 1. Thalysias subtrianqularis, d’après le 


” portion desséchée. 


vivant; p. 85. 
» 2. Amphimedon compressa, d’après le 
vivant; p. 78. 
» 3. Thalysias varians, d’après un spé- 
cimen vivant; p. 86. 
” 4. ” carbonaria; p. 83. 
Planche X VIII. 


Fig. 1. Thalysias ignis, d’après le vivant, p.83. 


119 


Fig. 2. Thalysias proxima, une portion 


grossie. | 
An 3: ” » d'après le vivant; p.84. 
"4. ” rugosa, d'après le vivant; 
p. 84. 
PEL ” coccinea, d’après le vi- 


vant; p. 84 
“6. Pandaros arbusculum; p. 88. 
”  T. Thalysias ignis, coupe montrant la 
texture interne. 
Planche XIX. 
Fig. 1. T'halysias subtriangularis, var. lyri- 
formis; p. 85. 
m 2. ” 
vant; p. 83. 


carbonaria, d’après le vi- 


» 3. Pandaros juniperina; p. 90. 
m. &. ” 
p. 89. 
Planche XX. 
Fig. 1. Spongia Marquezii; p. 40. 
” Q. Pandaros acanthifolium, d’après le 
vivant; p. 90. 


angulosa, d’après le vivant ; 


ARC À 7 pennata, d’après le vi- 
vant; p. 88. 
n 4. 7 Walpersii, d’après le vi- 


vaut; p. 90. 
Planche XXI. 
Fig. 1. Phorbas amaranthus, d’après un spé- 
cimen vivant; p. 92. 
” 2. Niphates venosa, d'après le vivant; p.94. 
PET ” erecta, Y grand. nat. d’après 
le vivant; p. 93. 
” 4. Amphimedon variabilis; p. 80. 
Planche XXII. 
Fig. 1. Niphates Thomasiana , d’après un spé- 
cimen vivant; p. 94. 
” 2. Amphimedon variabilis; p. 80. 
” 8. Acamas larissima; p. 95. 
m 4. "n  violacea,d’aprèsle vivant; p.95. 
” 5. Arcesios prominula; p. 96. 


ru G. ” ” d’après le vivant. 
PA À ” porosa, d’après un spécimen 


desséché; p. 96. 


{ 


Fig. 8. Terpios Janiaë, parasite sur une 
Jania; p. 101. 
” 9. Rameau de la Jania de grandeur 
naturelle. 
Planche XXII]. 
Fig. 1. Zerpios corallina, vivant, parasite 
sur un polypier; p. 98. 
“ 2. L/4 


parasite sur une vieille tige de Gor- 


nigra, d'après le vivant, 
gone; p. 102. 
” 3. Thalysias virgullosa, d’après le vi- 
vant; p. 86. 
” 4. Terpios Cladocerae, parasite sur la 
Cladocera arbusculum ; p. 100. 
Planche XXIV. 
Fig. l. Zerpios aurantiaca; p. 99. 


[2 PE " lenuis ; P- 100. 

DOVE ” portion de la surface 
grossie. 

CE echinata, d’après le vivant; 

p. 102. 

NE ” portion de la sur- 
face grossie. 

GOEE fugax, d'après le vivant; p.102. 

OUT Er ” portion de la surface 

grossie. 


” 8. Geodia Curiboea , d'après un spécimen 
vivant; p. 105. 
» 9. Medon barbata; p. 111. 
» 10. L'une de ses grandes spicules. 
Planche XX V. 
Fig. 1. Geodia gibberosa, desséché; p. 105. 
15 portion de la surface grossie. 
” 2,2 Medon imberbis; p. 111. —- 2 Spi- 
cules tricuspides grossies. 
” 8. Euryades notabilis, d'après le vivant; 
p. 106. 
” 4, Vioa Duvernoysit, grossie; p. 112. 
»” 5 et 6. J'ioa dissociata, grossie; p. 112. 
” 7. Euryphylla latens, grand. nat.; p. 114. 
” 8. ” ” tranche du tissu 
vue au microscope, desséchée. 


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LA LA 


ER-R A À, 


Société Royale 
inbulation 
intralation 
Musler 
lacustrive 
intra- 
Reratoses 
spongio 
intralation 
convexion 
tethria 

épaissir 
porenchynateuse 
ques d’un 
once anglaise 
identiques à la 


180 

cylindrique représentait 
Grantion 

Calcispongior 
Ceraospongior 

Corticator 

Oxyspongior 
Dictyospongior 


: Société 


inhalation 
inhalation 

Müller 

lacustris 

inha- 

Keratoses 

spongia 

inhalation 
connexion 

tethia 

épaissis 
parenchymateuse 
ques entourés d’un 
pouce anglais 
identiques à cette protéine 
particulière de la 
108 

est cylindrique ou présentant 
Grantia 
Calcispongiae 
Ceraospongiae 
Corticatae 
Oxyspongiae 
Dictyospongiae 


Page 23, 
24, dans le tableau, lisez: 


LA 


au lieu 


ligne 11, 


25, ligne 1, au lieu 
[2 18 » 24 > # 77 
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r 85; M» 


44, ” 3, RUN 


de: 


122 


halésponges 


DicTIOsPONGIAE 
acieriformes 
acuniformes 
EusPoNGI0R 
Spec. 
distinctes 
dirigées 
fisciculées 
accet. 
siphiformes 
corlosia 
meandisformis 
tubilifera 
lapidesceus 
clarva 
corlosia 
méandréennes 
colosia 

qui n’ont 
Espèces placy 
exisaccata 
esquissés 
pour 
cireularis 

ou double 
mancy 
Tertole 
musiquées 
musicales 
Astinologie 
hercules 

fol. 

fixement 
évasée 
atténuée 
amulée 
Guadulpensis 
lutta 


lisez: haléponges 

PENICILLATAE. Spongia Auct. Polytherses. Agelas. Amphi- 
medon. Thalysias. Phorbas. Niphates. Arcesios (ax lieu de 
Maesias). Halisarca. Euryphylla. 


lisez: 


[2 


DicTYosPONGIAE 
aciniformes 
aciniformes 
EUSPONGIAE 
Spougiae 
distincts 
dirigés 
fasciculées 
auct. 
scyphiformes 
coelosia 
meandriformis 
tubulifera 
lapidescens 
clava 

coelosia 
méandrines 
coelosia 
n'ayant 
Esper, Pflaneth. 
exsiccata 
desséchés 

par 
subcireularis 
du double 
manus 
Tortole 
muriquées 
musicalis 
Actinologie 
hereulis 

fig. 

finement 
évasé 
atténué 
agminée 
Guadelupensis 
lutea 


Page 45, 
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” 58, 
” 60, 
” 62, 
” 63, 
” 66, 
[4 
MAGIE 
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” 68, 
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” 69, 
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n T4, 
” 76, 
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CON FE 
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” 86, 
LA 
#87 


21, 


lieu de: 
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[2 [2 
“ [2 


123 


zoorthus 
caveaux 
crusis 
Tincata 
Incesta 
Lavis 
Subeneroia 
sondés 
lincata 
laciniaires 
bussaria (epongia) 
armigora 
Cependant 
pag. 68, 558 
syphiformes 
arboscentes 
Polaire 
larve 

picca 
amphidon 
OSTAINVILLE 
EpwarrT 


halispongia tricuspidata 


ARMATA 
monoliformes 
monoliformes 
non 
tintrimabulum 
le polytherse 
colunnaris 
hirtios 
Halysios 
Pandoros 
Thalisias 
chertacée 
Thalisias 
cernées 
Olegonium 
spinites 
hyano 

marius 

forée 


: zoanthus 


canaux 
crucis 
Lineata 
Incerta 
Tortolensis 
Subenervia 
soudés 
lineata 
laciniures 
bursaria (spongia) 
armigera 
Quant 

pag. 558, n°. 68 
scyphiformes 
arborescentes 
P flanteth. 
lame 

picea 
amphimedon 
BLAIN VILLE 
Epwarps 


halispongiae tricuspidatae 


ARMÉES 
moniliformes 
mouiliformes 
voir 
tintinnabulum 
les polytherses 
columnaris 
hyrtios 
Thalysias 
Pandaros 
Thalysias 
chartacée 
Thalysias 
cornées 
Alcyonium 
spicules 

hians 

manus 

farcie 


100, 
101, 


102, 
103, 


104, 
105, 


108, 
110, 
111, 
DE 


114, 
115, 


[4 


lisez: entre 


au 
(2 
“ 


" 


124 


lieu de: anastomotègues 


L/ 


L/4 


L/4 


[4 


[4 


L/4 


L/ 


LA 


L/ 


L/4 


lieu de: 


[4 


L/4 


L/4 


1/4 


[/4 


[4 


[2 


LA 


" 


[4 


lisez: anastomotiques 
P. xerampalina ” Sp. xerampelina 
E, fig. 1. "I, fig. E. 
halysponges ”  haléponges 
ainsi que comme 
fermé ” formé 
truffe 72 touffe 
cladocera ”  cladocerae 
Jania ”  Janiae 
syphon "siphon 
arcolée n  aréolée 
cerallina n  corallina 
Accet. ”  Auct. 
Accet. ”  Auct. 
H£EvEr nr Büse 
Cariboa ”  Cariboea 
pertins ”  pertuis 
Halisarea ”  Halisarca 
concaves ”  Cconoides 
Viva ”. Nioa 
elles que par une mince tranche du tissu de la coquille 
formées lisez: fermées 
en [2 eu 
Société Royale mn Société 
Lamoroux lisez partout LAMOUROUx 


2 
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